Y aWW ENGYGLOPÉDIERORET ÉQUITATION L'USAGE DES DEUX SEXES. ANC" LIBRAIRIE GIRAUDI 8.P1ACE LOUIS LE CRAND -*- IYO]V *** AVIS. Le mérite des ouvrages de l'EncycIopedie-Roret leur a valu les honneurs de la traduction , de l'imitation et de la contrefaçon. Pour distinguer ce volume, il porte la signature de l'Editeur, qui se réserve le droit de le faire traduire dans toutes les langues, et de poursuivre, en vertu des lois, dé» crets et traités internationaux, toutes contrefaçons et toutes traductions faites au mépris de ses droits. Le dépôt légal de ce Manuel a été fait dans le cours du mois de septembre 1859, et toutes les formalités prescrites par es traités ont été remplies dans les divers Etats avec les- quels la France a conclu des conventions littéraires. MANUELS-RORET. NOUVEAU MANUEL COMPLET DÉQUITATION L'USAGE DES DEUX SEXES CONTENANT Le manège civil et militaire ; le manège pour les dames ; la conduite des voitures ; les soins et l'entretien du cheval en santé ; les soins à donner m cheval en voyage; les notions de médecine vétérinaire indispensables pour attendre les secours réguliers de l'art; l'achat, le signalement et l'éducation des chevaux. NouveWe.ÉidVVvou, ornie jours des dimensions considérables, et choisit-on la carrière; ou champ de manœuvre , de la plus grande étendue pos-;l sible. Le pourtour intérieur du mur d'enveloppe du manège I couvert, doit être, jusqu'à la hauteur de un à six mètres, I MANÈGES COUVERT ET DÉCOUVERT. 85 garni de madriers unis, de chêne, formant un talus du quart au cinquième. (3 à 4 décimètres de base sur 12 à 15 décimètres de hauteur), suffisant pour que la jambe du ca- Ivalier ne puisse être froissée quand le cheval serre le plus icontre le mur. Le même motif interdit toute moulure en saillie, tous angles saillants; et cette disposition doit s'éten- idre jusqu'à la hauteur où le cavalier peut atteindre par les (bonds les plus élevés du cheval. Les jours doivent se tirer d'assez haut pour ne pas arri- ver directement à la tête du cheval ni sur le visage du ca- valier. Ils doivent être assez nombreux pour éclairer et aé- rer convenablement le manège. L'entrée suffisamment haute et large pour que des cavaliers y puissent aisément passer de front à cheval, se pratique au milieu d'un des petits côtés. Des lettres de repère désignent, pour faciliter la régularité des figures du manège, les milieux des grands et des petits côtés. Le sol du manège doit être soigneusement nivelé; en terre salpètrée, battue et recouverte d'un mélange de sable, de sciure de bois et de crottin ; on l'arrose légèrement au besoin pour abattre la poussière. Quand le sol devient trop dur sous les pieds des chevaux, on le repique et on le ni- velle de nouveau, en le préparant de la même manière. Trop sec, il donnerait une poussière incommode et nuisible à la respiration; trop humide, il aurait l'inconvénient d'exposer les chevaux à des glissades dangereuses. Une galerie ou tribune pour les spectateurs, un cabinet où l'on puisse serrer les outils et ustensiles du manège, sont des accessoires que l'on dispose convenablement de la ma- nière suivante : placée au-dessus de l'entrée, la tribune est supportée de chaque côté par deux murs de refend formant avec les murs du manège deux cabinets, dont l'un renferme l'escalier qui monte à la tribune, et l'autre les outils et us- tensiles du manège Èquitation. 8 86 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. § 8. Notions préliminaires. (Extrait de l'Ordonnance de cavalerie du 6 décembre 1829.) Manière de sauter à cheval à poil et de sauter à terre. Saisir les crins avec la main gauche, contenir les rênes du bridon avec la main droite et la placer sur le garrot, le pouce à gauche, les autres doigts à droite; s'enlever légère- ment sur les deux poignets, le corps droit; passer la jambe droite tendue, par dessus la croupe du cheval, sans le tou-l cher, et se placer doucement à cheval Pour sauter à terre, passer la rêne gauche du bridon dans la main droite ; placer cette main sur le garrot , saisir les! crins de la main gauche, s'enlever sur les deux poignets ;i passer la jambe droite tendue, par dessus la croupe du che-i val, sans le toucher; rapporter la cuisse droite près de la gauche, le corps droit, et arriver légèremrint à terre sur la pointe des pieds, en ployant un peu les genoux. Manière de paqueter les effets. Le pantalon d'ordonnance, plié sur lui-même de la Ion-; gueur du porte-manteau , doit être placé bien étendu dans le fond. Le pantalon blanc, plié de même, étendu sur le pantalon d'ordonnance. . Les deux chemises dépliées, étendues en long sur le pan- talon blanc. Le second col étendu en long sur les chemises. Le livret sur le col. Le cordon de schako sur le livret. La trousse garnie, le serre-tête, les mouchoirs, les gants et les chaussettes, répartis également dans les bouts. La deuxième paire de bottes, sous la patte du porte-man- teau, les éperons couverts par les cache-éperons, placés de MANIÈRE DE ROULER LE MANTEAU. 87 manière que les molettes ne dépassent pas les bouts du porte-manteau. Le plumet dans son étui, le long des bottes. La veste d'écurie dans la besace , ainsi que le bonnet de police qui est placé au milieu. Le pantalon de treillis roulé de la longueur du manteau, dans le sac à distribution. Les effets de pansage , brosses , boite à graisse et autres effets de propreté , également répartis dans les deux mu- settes. Manière de rouler le manteau. Le manteau étant déployé dans son entier, les manches sont mises sur leur plat et étendues parallèlement aux deux devants du manteau ; chacune d'elles est ensuite relevée et pliée en deux, près du coude, de manière à donner d'un coude à l'autre la longueur de 1 mètre 16 centimètres , et que le milieu du manteau reste vide. Le grand collet est ra- battu par-dessus les manches, de manière que les devants couvrent exactement ceux du manteau, et que les deux plis que forme son ampleur se trouvent dans la direction des fausses poches. L'extrémité inférieure du manteau est relevée d'environ 27 centimètres ; les pans le sont également l'un vers l'autre, de sorte qu'ils touchent le pli des manches, et que repliés une deuxième fois sur eux-mêmes, ils donnent au manteau la forme d'un carré long ; on renverse ensuite l'extrémité inférieure du manteau d'environ 19 centimètres , et on le roule aussi serré que possible, en commençant par le côté du collet, appuyant le genou au fur et à mesure sur la partie roulée pour la contenir. Cette partie roulée du manteau est alors introduite dans l'espèce de portefeuille formé par la partie renversée. PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. Manière d'ajuster une selle. GROSSE CAVALERIE ET DRAGONS. La selle doit être placée sur le dos du cheval, sans cou- verte, afin de hien voir si sa forme se rapporte à celle du dos du cheval. Pour que la selle soit bien placée ; il faut que la pointe de l'arçon soit à trois doigts en arrière de la pointe de l'épaule ; que les longes lais- sent assez de liberté au garrot et au rognon, pour qu'on puisse passer aisément la main entre ces parties et la selle, le cavalier étant à che- val; que la partie antérieure des longes soit assez large pour que les mamelles ne serrent pas le garrot sur les côtés; que les panneaux por- tent bien également de toutes parts sans toucher la colonne vertébrale, et que les pointes de l'arçon ne portent pas. Le poitrail doit être placé au- dessus de la pointe des épaules pour n'en pas gêner les mou- vements, et la croupière ne doit pas être tendue, pour ne pas blesser le cheval sous la queue, ou le faire ruer. CAVALERIE LÉGÈRE. La selle doit être placée sur le dos du cheval, sans cou- verte, afin de bien voir si sa j forme se rapporte à celle du dos du cheval. Pour que la selle soit bien placée, il faut que 1a pointe antérieure de la bande soit -, à trois doigts en arrière de la pointe de l'épaule ; que les arcades laissent assez de liberté au garrot et au rognon pour pouvoir passer le poing sous l'arcade postérieure et presque autant sous l'anté- rieure, le cavalier étant à cheval; que les extrémités des bandes ne portent pas, et que Ton puisse passer le doigt des- sous; que le reste des bandes porte bien à plat, de manière à pouvoir cependant passer le doigt entre leur bord supé- rieur et le dos du cheval, et qu'elles soient au moins à deux travers de doigt de la colonne vertébrale. Le poitrail doit être placé au-dessus de la pointe des épaules, pour n'en pas gêner les mouve- ments. Le cœur en cuivre doit manière de seller. 89 CAVALERIE LÉGÈRE, se trouver dans le milieu du poitrail, et la croupière ne doit pas être tendue pour ne pas blesser le cheval sous la queue, ou le faire ruer. Pour monter les étriers à la selle, il faut engager l'étri- vière dans l'œil de rétrier, la faire entrer dans le passant, et tirer dessus jusqu'à ce que le passant touche l'œil de ré- trier; tenant ensuite l'étrivière de manière que la boucle soit tournée vers le cheval, la passer dans la mortaise ou la chappe porte-étrivière de la selle, en l'engageant par-dessus et la tirant en dessous; la fixer à la longueur convenable, par Le moyen de la boucle, l'engager daas Ife passant qui se trouve en dessous de la boucle, et l'y faire repasser deux fois. L'étrier ainsi ajusté et pendant naturellement, la boucle de l'étrivière doit se trouver en dedans du côté du cheval. Manière de seller. grosse cavalerie et DRAGONS. S'approcher par le côté montoir et placer sur le dos du cheval la couverte pliée en quatre parties égales; les liserés du côté montoir,le gros pli sur le garrot. La prendre ensuite de la main gauche sur le garrot, et de la main droite sur le rognon; la glisser une ou deux fois d'avant en arrière pour unir le poil, en la soule- vant pour la reporter en avant sans rebrousser ie poil. cavalerie légère. S'approcher par le côté monloir, et placer sur le dos du cheval la couverte pliée en douze ou en seize, les lisé- rés du côté montoir. La prendre ensuite de la main gauche sur le garrot, et de la main droite sur le rognon, la glisser une ou deux fois d'avant en arrière, pour unir le poil, en la soulevant pour la reporter en avant gans rebrousser le poil. La couverte doit être placée 90 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. GROSSE CAVALERIE ET DRAGONS. La couverte doit être placée de manière à ne pas dépasser en arrière l'extrémité des panneaux. Relever les sangles sur le siège de la selle, ainsi que la croupière, que l'on contient de la main gauche. Prendre la selle de cette môme main à l'arcade de de- vant, la main droite se plaçant dessous le troussequi% poser doucement la selle fpr le dos du cheval, en l'amenant par le côté de la croupe pour ne pas l'effrayer, et la placer un peu en arrière, afin de pouvoir engager la croupière sans tirer la selle à soi. Abattre les san- gles et la croupière ; se placer derrière le cheval ; saisir de la main gauche la queue et en tortiller les crins autour du tronçon avec la main droite, qui saisit ensuite le culeron, et l'engage sous la queue, dont on a soin de bien déga- ger tous les crins, afin qu'ils De blessent pas le cheval. Passer du coté hors mon- toir pour détacher l'étrier droit ; revenir du côté mon- toir, soulever laselle,la porter en avant, ayant l'attention CAVALERIE LEGERE. de manière à dépasser d'un I doigt en arrière l'extrémité des bandes. Prendre ensuite la selle de la main gauche à l'arcade ! de devant, de la main droite l à l'arcade de derrière, et la placer doucement sur le dos du cheval en l'amenant .pari le côté de la croupe pour ne i pas l'effrayer, et la poser un i peu en arrière, afin de pou-: voir engager la croupière sans tirer la selle à soi. Abattre; la sangle, le poitrail, le» étriers et la croupière; se placer derrière le cheval, saisir de la main gauche la: queue, et en tortiller les crins autour du tronçon avec la main droite, qui saisit eu- suite le culeron, et l'engage; sous la queue, dont on a soin de bien dégager tous les crins, afin qu'ils Le blessent pas le cheval. Passer du côté hors mon- toii', et saisissant la selle de la main gauche à l'arcade de derrière et de la main droite au pommeau, la sou- lever et la porter en avant sans déranger la couverte; regarder en même temps s'il MANIÈRE DE CHARGER LES EFFETS. 91 GROSSE CAVALERIE ET DRAGONS. que la couverte ne fasse pas de plis et De comprime pas le garrot, ce qu'on évite en la soulevant dans cette partie ; regarder s'il n'y a pas de contre - sanglons ou autres pièces prises sous la selle, et les ôter, s'il y en a; commen- cer par sangler la première sangle, qu'on engage dans l'œillet du poitrail, la deu- xième sangle moins serrée que la première et que le sur- faix, parce que c'est celle qui contraint le plus la respira- tion du cheval ; boucler en- suite le poitrail et détacher l'étrier montoir. CAVALERIE LÉGÈRE. n'y a pas de cuirs pris sous la selle, et les ôter, s'il y en a; mettre la sangle sur son plat et l'engager dans l'œillet de la fausse martingale; reve- nir du côté montoir; passer la main gauche entre le garrot et la couverte; la soulever un peu, de manière qu'elle ne comprime pas le garrot, bou- cler la sangle et. le poitrail. Manière de charger les effets. GROSSE CAVALERIE ET DRAGONS. La schabraque étant sur la selle, la partie de devant relevée sur le siège et les courroies de charge passées dans leurs œillets, placer les museltes sur les fontes, cetfle contenant les effets de pan- sage du côté montoir, l'autre du côté hors montoir, leurs courroies passées dans le crampon de dragonne. CAVALERIE LÉGÈRE. La schabraque étant sur la seîle, la partie de devant relevée sur le siège, le sur- faix passé dans l'œillet de la fausse martingale, les cour- roies de charge passées dans leurs œillets, placer les mu- settes sur les fontes, celle contenant les eifets de pan- sage du côté montoir, l'autre du côté hors montoir, leurs 92 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. GROSSE CAVALERIE ET DRAGONS Fixer le manteau ainsi que le sac à distribution conte- nant le pantalon de treillis, en serrant fortement la cour- roie du milieu , pour que le manteau soit sur la batte. Avec les courroies de man- teau fixer les musettes, les bouts du manteau et du sac à distribution, de manière que les extrémités ne dépassent pas la scbabiaque. Mettre le pistolet dans sa fonte en avant du manteau, et engager la lanière dans l'anneau de ca- lotte. Mettre la bâche dans son étui, et rabattre le de- vant de la sebabraque. (Dragons, passer la cour- roie de dragonne dans son œillet.) Étendre sur la croupe les courroies do charge de droite et de gauche, placer la besace à plat sur le coussinet, abat- tre par-dessus la besace, la courroie de charge du milieu ; placer le porte-manteau, les boucles du côté de la selle; le serrer fortement avec cette courroie ; serrer ensemble la besace et le porte -manteau avec les courroies de côté ; attacher ensuite à la courroie CAVALERIE LÉGÈRE. courroies passées sur le pom- meau. Fixer le manteau ainsi que la sac à distribution, conte- le pantalon de treillis, enser- rant fortement la courroie du milieu, pour que le manteau soit en avant du pommeau, descendant en avant des fon- tes. Avec les courroies de manteau, fixer ks musettes, les bouts du manteau et du sac à distribution, de manière que les extrémités ne dépas-i sent pas la sebabraque. Met- tre le pistolet dans sa fonte i en dedans du manteau, et engager la lanière dans l'an- neau de calotte. Mettre la hache dans son étui, rabattre le devant de la sebabraque, et passer la courroie de dra- gonne dans son œillet. Étendre sur la croupe les courroies de charge de droite et de gauche ; placer la be- sace à plat, contre l'arcade, abattre par-dessus la besace, la courroie de charge du mi- lieu ; placer le porte-man- teau, les boucles du côté de Ja selle ; le serrer fortement avec cette courroie contre la palette; serrer ensemble la MANIÈRE DE CHARGER LES EFFETS. 93 CAVALERIE LÉGÈRE. besace et le porte-manteau avjc les courroies de côté ; attacher ensuite la corde à fourrage, roulée et tortillée en cercle, sous la schabra- que, du côté montoir, atta- cher de même le bridon d'a- breuvoir, du côté hors mon- toir, aux lanières fixées à cet effet à l'enchapure de crou- pière ; avoir soin que le porte-manteau ne fasse pas de pli. Engager le rouvre-platine dans la courroie de paque- tage, du côté hors montoir, les boucles contre la scha- braque, la courroie d'attache du côté de l'encolure du che- val, de manière à être vue dans son entier. Pour que les effets soient bien chargés, il faut que les trois courroies soient fortement serrées et montent droit à 8 cen- timètres l'une de l'autre ; les trois boucles à la même hau- teur, et à moitié, de la hauteur du porte-manteau, le porte- manteau et la besace placés d'aplomb, de manière que, par derrière, on voie l'un et l'autre. (Cavalerie légère, la besace placée de façon que par derrière on ne puisse pas la voir.) Le porte-manteau et la besace ne doivent pencher d'au- cun côté. Le charge de devant doit être disposée de manière à faire élever le moins possible la main de la bride. Rien ne doit dépasser la schabraquc. GROSSE CAVALERIE ET DRAGONS. de charge, du côté montoir, sous la schabraque, la corde à fourrage roulée et tortillée en cerele ; attacher de même le bridon d'abreuvoir du côté hors montoir ; avoir soin que le porte-manteau ne tasse pas de pli et qu'il soit bien à plat. {Dragons. Engager le cou- vre-platine dans la courroie de paquetage, du côté hors montoir, les boucles contre la schabraque, la courroie d'attache du côté de l'enco- lure du cheval, de manière à être vue dans son entier.) 94 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. Si Ton doit emporter une trousse de fourrage, elle se place sur le porte-manteau, tant soit peu en arrière, serrée dans les deuxièmes boucleteaux des courroies de charge. Lorsque le mousqueton est à la botte, il est placé de ma- nière que l'extrémité soit éloignée de 11 à 14 centimètres de l'épaule du cheval, sans la dépasser ; il est contenu à la selle par la courroie de dragone, qui fait deux fois le tour de la poignée. Dans aucun cas le mousqueton ne doit être à. la botte quand les chevaux vont rentrer à l'écurie ou en sortir. Manière de brider. Se placer du côté montoir, les rênes du filet et de la bride dans le pli du bras gauche, le dessus de tète sur l'avant- bras. Prendre la bride et le filet par le dessus de tête avec la main droite, les ongles en dessous, passer le bras par- dessus l'encolure du cheval, de manière que la main soit en avant de la tête ; saisir avec la main gauche le mors du filet près de l'anneau, et celui de la bride près du banquet, ayant l'attention que le mors du filet soit en dessus de celui de la bride ; les présenter à la bouche du cheval et les y placer ensemble, en appuyant le pouce gauche sur la barre, pour lui faire ouvrir la bouche ; passer les oreilles du cheval entre le frontal et le dessus de tête, en commençant par l'oreille droite; engager la muserolle dans les anneaux carrés du licol, pour qu'elle en couvre bien le dessus du nez, et la boucler en laissant en dehors les montants du filet ; accrocher la gourmette, boucler la sous-gorge, en la passant entre celle du licol et la ganache, mettre la boutonnière du licol au bouton de dessus de tête, dégager le toupet, passer les rê- nes du filet et de la bride par-dessus le cou du cheval; atta- cher la longe du licol, le bout tortillé, au rond de fonte du côté montoir. {Cavalerie légère, à la courroie de paquetage.) Pour que le cheval soit bien bridé, il faut que la boucle du montant et celle de la sous-gorge du côté hors montoir, MANIÈRE DE DÉFAIRE LA CHARGE. 95 soient à la même hauteur, et que celles du montant de la sous-gorge et du filet du côté montoir forment une espèce de patte d'oie ; que la sous-gorge ne soit pas serrée, afin de ne pas gêner la respiration du cheval ; que la muserolle le soit assez pour que le cheval ne bâille pas ; que les montants de la bride soient en arrière des os des tempes, et que le mors du filet ne soit pas engagé sous celui de la bride. Manière de débrider. Décrocher la gourmette, déboucler la muserolle, puis la sous-gorge, déboutonner le licol, détacher la longe et atta- cher le cheval au râtelier jusqu'à ce qu'il soit dessellé; avan- cer les rênes de la bride et du filet sur le dessus de tête, les passer par-dessus les oreilles, les laisser tomber dans le pli du bras gauche, ôter la bride de la tête du cheval, en com- mençant par dégager l'oreille droite; faire deux tours au- dessous du frontal avec les rênes de la bride, les passer en- tre le frontal et le dessus de tète, afin de pouvoir suspendre la bride. Manière de défaire la charge. Déboucler les courroies de charge en finissant par celle du miReu; enlever le porte-manteau et la besace : déboucler les courroies de paquetage; dégager le couvre-platine; re- lever sur le siège le devant de la schabraque ; déboucler les courroies de manteau, en finissant par celle du milieu; en- lever le manteau, le sac et les musettes; détacher le pistolet de sa lanière et l'ôter de la fonte ainsi que la hache ; dégager la corde à fourrage et le bridon d'abreuvoir; déboucler le surfaix et l'enlever, ainsi que la schabraque, ayant soin de dégager les courroies de charge et de paquetage sans déchi- rer les œillets ; plier la schabraque en deux, la doublure en dehors; mettre dessus tous les effets, les rouler dedans et les contenir avec le surfaix. 96 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE IL Le cavalier tortille ensuite toutes les courroies et desselle de la manière indiquée. Manière de desseller. GROSSE CAVALERIE ET DRAGONS. Mettre lesétriersauxporle- étriers, déboucler le poitrail, le surfaix, la première sangle qu'on dégage de l'œillet du poitrail, ensuite la deuxième; porter la selle un peu en ar- rière, pour dégager la queue de la croupière ; enlever la selle, passant le bras gauebe le long des longes des pan- neaux ; prendre les sangles de la main droite pour les mettre sur la selle, si elles sont propres ; dans le cas contraire, ne les relever qu'a- près les avoir nettoyées; re- tirer la couverte, la plier en deux, le côté mouillé en de- dans ; la placer sur la selle et la contenir au moyen de la croupière, qu'on relève et dont on engage le culeron dans la courroie du man- teau. CAVALERIE LÉGÈRE. Déboucler le poitrail, en passer le bout dans le rond de fonte pour l'empêcher de tomber. Déboucler la sangle ; passer du côté bors montoir, dégager la sangle d* l'œillet de la fausse martingale ; re- lever la sangle et le poitrail, s'ils sont propres, et dans le cas contraire, ne les relever qu'après les avoir nettoyés; relever ensuite l'é trier droit, porter la selle un peu en ar- rière pour dégager la crou- pière, relever l'étrier gauche, et enlever la selle avec les deux mains, la gauche la te- nant sous l'arcade de devant, et la droite à l'arcade de der- rière; retirer la couverte, la plier eu deux, le côté mouillé en dedans; la placer sur la selle et la contenir au moyen de la croupière, qu'on relève et dont on engage le culeron dans la courroie du manteau. ÉCOLE DU CAVALIER A CHEVAL. 97 ÉCOLE DU CAVALIER A CHEYAL. ( Titre 3 de l'ordonnance de cavalerie du 6 novembre 1829). 272. Cette école a pour objet de former des cavaliers adroits à ma- nier leurs chevaux et leurs armes, dans toutes les directions et à toutes les allures. Pour obtenir ce résultat, les instructeurs doivent s'attacher, dès le premier joui*? à bien placer à cheval les hommes de recrue, et à leur donner les moyens de conduire leurs chevaux, par une application graduelle et constante des principes. Chacun des mouvements doit être parfaitement compris avant de faire passer à un autre. Lorsqu'ils ont été bien exécutés, en suivant la série indiquée dans chaque leçon, l'instructeur ne s'astreint plus à cet ordre ; il doit, au contraire, l'intervertir, pour juger de l'intelligence du cavalier. On fait toujours commencer le travail au pas, afin de donner aux cavaliers la facilité de bien s'asseoir et de cafcne^leurs chevaux, qui sont ordinairement plus ardents au sortir de l'écurie. Le travail se termine également au pas. Il faut, dans le commencement, faire beaucoup marcher sur les pistes, au pas et au trot ; lorsque les cavaliers ont acquis un peu de solidité, on multiplie les mouvements et les changements de direc- tion. Les chevaux les plus sages sont choisis de préférence pour la pre- mière leçon. 273. Lorsque l'instructeur veut faire reposer, il commande : rbpos. A ce commandement, le cavalier n'est plus astreint à garder l'immo- bilité. Il faut faire de fréquents repos surtout dans les commencements, et en profiter quelquefois pour questionner le cavalier sur les instruc- tions qu'il a reçues. Lorsque l' instructeur veut faire commencer le travail, il commande : GAM)K A VOUS. W ce commandement, le eavalier prend sa posttion, l'immobilité; et fixe son attention. Équitation. 9 98 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. § 9. Première Leçon. L'instructeur est à pied, et la leçon comprend 20 séances. Ire partie. (5 séances.) Amener son cheval sur le ter- rain. Position du cavalier avant de monter à cheval. Monter à cheval. Position du cavalier à cheval. Tête à droite, tète à gauche. Allonger les rênes du bridon. Croiser les rênes dans la main gauche. Prendre les rênes dans les deux mains. Croiser les rênes dans la main droite. De l'usage des rênes. De l'usage des jambes. De l'effet des rênes et des jambes. Marcher. Arrêter. A droite, à gauche. Demi-tour à droite, demi- tour à gauche. Quart d'à-droite, quart d'à- ganche. Reculer et cesser de reculer. Mettre pied à terre. Défiler. PREMIÈRE 2e partie. (15 séances.) Marcher à main droite, mar- cher à main gauche. Tourner à droite , tourner à gauche, en marchant. Arrêter et reparti»» Passer du pas au trot et du trot au pas. Changements de main. Croiser les rênes alternative- ment dans les deux mains, et les séparer, en mar- chant. A-droite ou à-gauche par ca- valier, en marchant. Demi-tour à droite ou demi- tour à gauche par cavalier, en marchant à la même hauteur. Demi-tour à droite ou demi- tour à gauche par cavalier, en marchant par colonne. PARTIE. 274. Cette première partie de la leçon se donne, autant que possible, homme par homme, afin d'y apporter plus de soin. En aucun cas, le PREMIÈRE LEÇON. S9 même instructeur ne doit la donnner à. plus de quatre cavaliers à la fois ; ils sont alors placés sur la même ligne, à 5 pas (3 mètres) Ton de l'autre. Le cavalier est en veste d'écurie , bonnet de police et bottes sans éperons. Le cheval est sellé et en bridon. (Le bridon est allongé au moyen d'une courroie de charge, pour tenir lieu du fouet de la bride.) Nota. Afin d'éviter les répétitions, cette leçon contient le détail complet pour monter à cheval, mettre pied à terre et défiler, comme pour les cavaliers armés et formés sur deux rangs. L'instructeur en retranche ce qui est inutile à la. leçon qu'il donne et à l'arme qu'il instruit. Les détails applicables aux leçons suivantes sont en caractères italiques. Amener son cheval sur le terrain (fig. 13 et 44). 275. Le cavalier amène son cheval sur le terrain, les rênes passées sur l'encolure, et leur extrémité engagée dans la courroie de charge de gauche. Il tient les rênes avec la main droite, à 16 centimètres de la bouche du cheval, les ongles en dessous, la main haute et ferme pour empêcher le cheval de sauter. Lorsque le cavalier est en armes, il a le sabre au cro- chet. ( Dragons, Chasseurs et Hussards.) Le mousqueton passé par- dessus l'épaule droite, la main gauche pendante sur le côté. ( Lanciers.) La lance dans la main gauche qui la tient à 2/3 de mètre du bout, le poignet renversé, le pouce en avant sur la hampe, le premier doigt allongé sur le côté, les autres derrière; le bout de la lance à 5 centimètres de terre. Arrivé sur le terrain, décrocher son sabre. (Lancier), reposer la lance à terre à côté du pied gauclie. J80 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. Position du cavalier avant de monter à cheval. 276. Le cavalier se place du côté montoir, le flanc droit à la hauteur de la ganache; il tient les rênes avec la main droite, à 16 centimètres de la bouche du cheval, les ongles en dessous. Le cavalier a les talons sur la même ligne et rapprochés autant que sa conformation le permet , les pieds un peu moins ouverts que l'équerre, également tournés en dehors; les jarrets tendus sans les raidir; le corps d'aplomb sur les hanches et un peu en avant; les épaules effacées, également tombantes; la main gauche pendante sur le côté, la paume de la main un peu tournée en dehors, le petit doigt le long de la couture du pantalon, la tête droite sans être gênée, le menton rapproché du col sans le couvrir, les yeux fixés droit devant eux. Lorsque le cavalier est en armes , il a la main gauche far-dessus le sabre. Le lancier tient la lance avec la main gauche, à hauteur du col, le coude et l'avant-bras collés contre la hampe , qu'il maintient perpendiculairement , le bout à hauteur et à 3 centimètres de la pointe du pied gauche. Monter à cheval. 277. L'instructeur commande : Préparez-vous pour monter = (à) CHEVAL. 2 temps, le 2e divisé en 2 mouvements. 1. A la première partie du commandement, qui est pré- parez-vous pour monter, le s nos 1 et S de chaque rang se f orient en avant à 6 pas, en partant du pied gauche, et se maintiennent vis-à-vis de leurs intervalles, se réglant à droite. (Lancier), éleverla lance} le bout à 5 centimètres de terre. 2. 1er mouvement. A la première partie du commande- MONTER A CHEVAL. 101 ment, qui est : (à) cheval, porter le pied droit à 8 centimè- tres en arrière du gauche, faire un à-droite et demi sur les deux talons, le pied droit restant en avant ; abandonner la rêne droite; glisser la main droite le long de la rêne gau- che ; faire 2 pas en partant du pied droit, et un à-gauche sur la pointe du pied gauche, le côté droit vers le flanc du cheval; rapporter le talon droit à 8 centimètres en arrière du gauche, la main droite saisissant le bout des rênes et se plaçant sur le troussequin (ou la palette). (Lancier), reposer la lance à terre à côté du pied gauche. 2e mouvement. Mettre le tiers du pied gauche dans ré- trier, en l'appuyant à l'avant-bras du cheval; se tenir sur la pointe du pied droit, et saisir avec la main gauche une poignée de crins par-dessus les rênes, le plus avant possible, l'extrémité des crins sortant du côté du petit doigt. (Lancier), sans quitter la lance. A = CHEVAL. . 2 temps, 1. A la première partie du commandement, qui est a, s'é- lancer du pied droit, en tirant fortement les crins à soi ; ap- puyer en môme temps la main sur le troussequin (ou la palette), de manière à empêcher la selle de tourner; le corps droit. 2. A la dernière partie du commandement, qui est cheval, passer la jambe droite tenduep-Air1 dessus la croupe du che- val, sans le toucher; se mettre légèrement en selle en por- tant la main droite, sans quitter les rênes, sur la fonte droite, la paume de la main appuyée dessus, les doigts en dehors, et prendre une rêne du bridon dans chaque main. [En bride : passer les rênes dans la main gauche et les ajuster) ; chausser l'étrier droit. 102 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. (Dragêns, Chasseurs et Hussards. ) Abattre le mousqueton sur le raté. (Lanciers.) Saisir la lance avec la main droite, au-dessous de la main gauche, qui l'aban- donne sans quitter les rênes ; l'élever en la passant par dessus l'encolure du cheval, entre les rênes et le corps. Marquer un temps d'arrêt, la descendre et la placer dans la botte de l'étrier; la main droite remontant alors à hauteur du col. Reprenez = vos rangs. A la dernière partie du commandement, qui est vos rangs, Us nos 1 et 3 élèvent les poignets {ou la main de la bride), et tiennent les jambes près, pour empêcher la ruade; les nos 3 et 4 rentrent dans les intervalles, sans à-coup et san*s précipitation. Le deuxième rang étant formé, serre à 2/3 de mètre de distance du premier. (Lanciers), reposer la lance, 278. Avant de faire exécuter le commandement a — cheval, l'ins- tructeur en détaille de suite les deux temps, et ne met que peu d'in- tervalle entre la première et la deuxième partie de ce commandement, parce que, les cavaliers restant longtemps sur l'étrier, les chevaux se tourmenteraient et ne resteraient pas droits. L'instructeur fait remarquer aux cavaliers, qu'en portant la main droite sur la fonte avant de se mettre en selle, il se donnent le moyen d'y arriver légèrement et ne courent pas le risque de se blesser en enfourchant leurs chevaux. I/iustructeur fait relever et croiser les étriers sur l'encolure, l"é- tripr gauche par dessus le droit. Il détaille la position du cavalier à theval ainsi qu'il suit. POSITION DU CAVALIER A CHEVAL. 103 Position du cavalier à cheval (fig. 15 à 16). 279. Les fesses portant également sur la selle et le plus en avant possible. Les cuisses tournées sans effort sur leur plat, embrassant également le cheval , ne s'allongeant que par leur propre poids et par celui des jambes; Le pli des genoux liant; Les jambes libres et tombant naturellement; La pointe des pieds tombant de même ; Les reins soutenus sans raideur; Le haut du corps aisé, libre et droit ; Les épaules également effacées; Les bras libres, les coudes tombant naturellement; La tète droite, aisée et dégagée des épaules. Une rêne du bridon dans chaque main, les doigts fermés, le pouce allongé sur chaque rêne; les poignets à hauteur du coude, soutenus et séparés à 16 centimètres l'un de l'autre, les doigts se faisant face, l'extrémité supérieure des rênes sortant du côté du pouce. Les fesses portant également sur la selle : Servant de base à la position du cavaiier, elles doivent être également chargées de tout le poids du corps pour assurer son aplomb. Et le plus en avant possible : Afin que le cavalier ait plus de faci- lité pour embrasser soi cheval et rester constamment lié à tous ses mouvements. Les cuisses tournées gens effort sur leur plat, embrassant égale- ment le cheval : Plus les cuisses ont d'adhérence avec le cheval, et plus le cavalier a de solidité. Si elles n'embrassaient pas également le cheval, l'assiette du cavalier serait dérangée. fie s'allongeant que par leur propre poids et par celui des jambes : Si elles ne tombaient pas naturellement, eilesne pourraient s'allonger qu'avec effort, ce qui leur ferait contracter de la raideur. Le pli des genoux liant : Pour donner aux jambes la facilité de se por!er plus ou moins en arrière, sans déranger la position des cuisses. Les jambes libres et tombant naturellement, la pointe des pieds 104 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. tombant de même : La raideur des jambes nuirait à la facilité et à la justesse de leur action. Les reins soutenus san* raideur : Les reins doivent être soutenus, pour donner au cavalier de la grâce et de la solidité. Leur raideur l'empêcherait de se lier à tous les mouvements du cheval. Le haut du corps aisé, libre et droit ' Le corps ne peut conserver son aplomb que par la souplesse et l'aisance. Les épaules également effacées : Les épaules en avant feraient ar- rondir le dos et rentrer la poitrine ; trop en arrière, elles feraient Creuser les reins et gêneraient l'action des bras. Les bras libres : Pour ne pas employer plus de force qu'il n'en faut : tout mouvement gêné ne pourrait produire qu'un effet sans justesse. Les coudes tombant naturellement : Pour qu'ils contribuent à char- ger la base, et qu'ils ne communiquent de raideur ni au corps ni aux avant-bras. La tête droite : Si la tête n'était pas droite, elle entraînerait le corps du côté où elle pencherait. Aisée et dégagée des épaules : Afin de pouvoir la tourner avec aisance, et que ses mouvements soient indépendants de ceux du corps. Tête à droite, tête à gauche. 280. L'instructeur commande : 1. Tête— (à) DROITE. 2. Fixe. A la dernière partie du 1er commandement qui est droite, tourner doucement !a tête à droite, de manière que le coin de l'œil gauche, du côté du nez, réponde à la ligne des boa- tons de la veste. Au commandement fixe, replacer doucement la tête di- recte. Le mouvement tête à gauche s'exécute suivant les mêmes principes et par les moyens inverses, aux commandements 1. tête = (à) gauche; 2. fixe. L'instructeur veille à ce que le mouvement de la tète n'en- truine pas les épaules , ce qui pourrait arriver si on brus- ALLONGER LES RENES DU BRTDON. 105 quait le mouvement ou si on tournait la tète plus qu'il n'est indiqué. Le cavalier ne devant tourner la tète que pour s'aligner et dans les mouvements de conversion, il importe de l'ha- bituer à ne la tourner que fort peu. Allonger les rênes du bridon. 281. L'instructeur commande : Allongez la rêne = gauche (ou droite). 1 temps, 2 mouvements. 1. A la dernière partie du commandement, qui est gauche, rapprocher les poignets l'un de l'autre, sans les renverser; saisir la rêne gauche avec le pouce et le premier doigt de la main droite, à 3 centimètres du pouce gauche. 2. Entr'onvrivla main gauche et faire couler la rêne jus- qu'à ce que les pouces se touchent; refermer la main et re- placer les poignets. Raccourcir les rênes du bridon. 282. L'instructeur commande : Raccourcissez la rêne = gauche (ou droite) . 1 temps, 2 mouvements. 1. A la dernière partie du commandement, qui est gauche, rapprocher les poignets l'un de l'autre sans les renverser; saisir la rêne gauche avec le pouce et le premier doigt de la main droite, de manière que les pouces se touchent. 4. Entr'ouvrir la main gauche; élever la main droite et laisser couler la rêne jusqu'à ce que ïes pouces se trouvent à 3 millimètres l'un de l'autre; refermer la main et repla- cer les poignets. On allonge et l'on raccourcit la rêne droite suivant les mêmes prin- cipes et par les moyens inverses. 106 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. Croiser les rênes dans la main gauche. 283. L'instructeur commande : Croisez vos rênes = dans la main gauche. i temps. A la dernière partie du commandement, qui est dans la main gauche, renverser le poignet gauche, les ongles en des- sous, en i'amenant vis-à-vis du milieu du corps ; entr'ouvrir la main, y passer la partie de la rêne qui était dans la main droite ; refermer la main gauche et replacer la main droite sur le côté. Prendre les rênes dans les deux mains. 284. L'instructeur commande : Séparez = vos rênes, i temps. A la dernière partie du commandement, qui est vos ré- hes, entr'ouvrir la main gauche; saisir avec la main droite (les ongles en dessous) la partie de la rêne droite qui est dans la main gauche, et replacer les poignets à 16 centimè- tres l'un de l'autre. Croiser les rênes dans la main droite. 285. L'instructeur commande : Croisez vos rênes = DkXs la main droite. i temps. Comme il est prescrit, n° 283, et par les moyens inverses. On sépare les rênes comme il est prescrit n° 284, et par les moyens inverses. Pour employer à ces mouvements le moins de temps possible et les rendre plus faciles à comprendre, l'instructeur les démontre en les exécutant lui-même. De l'usage des rênes. 286. Les rênes servent à préparer le cheval aux mouve- EFFET DES RÊNES ET DES JAMBES. 107 ments qu'il doit exécuter, à le diriger et à l'arrêter. Leur action doit être progressive et d'accord avec celle des jambes. Toutes les fois que le cavalier se sert des rênes, les bras doivent agir avec souplesse, et leurs mouvements doivent s'étendre du poignet à l'épaule. De l'usage des jambes. 287. Les jambes servent à déterminer le cheval en avant, à le soutenir et à l'aider à tourner à droite ou à gauche. Toutes les fois que le cavalier veut porter son cheval en avant, il doit fermer les jambes par degrés derrière les san- gles, et proportionner leur effet à la sensibilité du cheval, ayant l'attention de ne point ouvrir ni remonter les genoux, dont le pli doit être liant. Le cavalier relâche les jambes par degrés, comme il a dû les fermer De l'effet des rênes et des jambes 28S En élevant un peu les poignets et tenant les jambes près, on rassemble son cheval; en élevant davantage les poignets, on ralentit son allure; en augmentant encore leur effet, on l'arrête et on le fait reculer. Le cavalier doit élever les poignets, en les rapprochant du corps sans les arron- dir. En ouvrant la rêne droite et fermant la jambe droite, on détermine son cheval à tourner à droite. Pour ouvrir la rêne droite, on porte le poignet droit, sans le renverser, plus ou moins à droite, suivant la sensibilité du cheval. En ouvrant la rêne gauche et fermant la jambe gauche, on détermine son cheval à tourner à gauche. Pour ouvrir la rêne gauche, on porte le poignet gauche, sans le renverser, plus ou moins à gauche, suivant la sensibilité du cheval. En baissant un peu les poignets, ou donne à son cheval la liberté de se porter en avant, et en fermant les jambes on l'y détermine. 108 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE H. Marcher. 289. L'instructeur commande : 1. Cavalier en avant. 2. Marche. Au commandement cavalier en avant, élever un peu les poignets et tenir les jambes près, pour rassembler son cheval. Au commandement marche, baisser un peu les poignets, ce qui s'appelle rendre la ma.in, et fermer les jambes plus ou moins, suivant la sensibilité du cheval. Le cheval ayant obéi, replacer les poignets et les jambes par degrés. 290. Si le cavalier ne ressemblait pas son cheval au commandement préparatoire, l'exécution au deuxième commandement serait trop brusque ou trop lente. Si le cavalier, au commandement d'exécution, ne commençait pas par baisser les poignets, le cheval n'aurait pas la liberté nécessaire pour se porter en avant. Si le cavalier ne fermait pas également les jambes , le cheval ne partirait pas droit ; et s'il ne les fermait pas progressivement, le che- val n'obéirait que par à-coup. Arrêter. 291. Après quelques pas l'instructeur commande : 1. Cavalier. 2. Halte. Au commandement cavalier, rassembler son cheval, sans ralentir son allure. Au commandement halte, s'asseoir en se grandissant du haut du corps; élever en môme temps les poignets par de- grés, et tenir les jambes près, pour empêcher le cheval de reculer. Le cheval ayant obéi, replacer les poignets et les jambes par degrés. Lorsque le cheval n'oDéit pas, lui faire sentir successive- A DROITE, OU  GAUCHE. 109 ment l'effet de chaque rêne, suivant sa sensibilité, ce qui s'appelle scier du bridon. 292. Si le cavalier serrait les caisses ouïes jambes, le cheval ferait des difficultés pour arrêter. Si le cavalier ne se servait pas des deux rênes également, et ne tenait pas les jambes également près, le cheval s'arrêterait de tra- vers. Si le cavalier se servait des rênes avec trop de force et sans gra- dation, le cheval arrêterait par à-coup, reculerait et se mettrait sur les jarrets. A-droite, ou à-gauche. 293. L'instructeur commande : 1. Cavalier à droite (ou à gauche). 2. Marche. 3. Halte. Au commandement cavalier à droite, rassembler son cheval. Au commandement marche, ouvrir la rêne droite, et fer- mer progressivement la jambe droite. Afin de ne pas tourner son cheval trop court, le déterminer en avant sur un quart de cercle de 3 pas. Le mouvement presque fini, diminuer l'effet de la rêne et de la jambe droites, en soutenant de la rêne et de la jambe gauches, pour terminer le mouvement. A.u commandement halte, élever un peu les poignets et tenir les jambes près, pour maintenir le cheval droit dans la nouvelle direction; replacer les poignets et les jambes par degrés. 294. Si le cavalier ne déterminait pas son cheval en avant, pour lui faire décrire l'arc de cercle prescrit , le mouvement serait trop raccourci. Si le cavalier, vers la fin du mouvement, ne diminuait pas l'effet de la rêne et de la jambe droite, en soutenant de la rêne et de la jambe gauche, le cheval ferait plus d'un à-droite. Equitation. 10 110 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. Demi-tour à droite ou demi-tour à gauche. 295. L'instructeur commande : 1. Cavalier demi-tour à droite (ou à gauche). 2. Marche. 3. Halte. Ce mouvement s'exécute suivant les principes prescrits pour faire un à- droite ou un à-gauche, avec cette différence que le cheval doit parcourir un demi-cercle de 6 pas, et faire face en arrière. 296. Afin de mieux faire comprendre au cavalier les mouvements détaillés numéros 293 et 295, l'instructeur se place à l'épaule du , cheval, et figure charrue mouvement, à pied, en décrivant l'arc de cercle prescrit. Quart d'à-droite ou quart d'à-gauche. 297. L'instructeur commande : 1. Cavalier oblique à droite (ou à gauche). 2. Marche. *. 3. Halte. Au commaadement cavalier oblique à droite, rassembler son cheval. Au commandement marche, ouvrir un peu la rêne droite et fermer un peu la jambe droite, pour faire exécuter au cheval un quart d' 'à-droite; soutenir presque en même temps de la rè«e et de la jambe gauches, pour terminer le mou- vement sans forcer le degré d'obliquité. Au commandement halte, élever un peu les poignets et tenir les jambes près, pour maintenir le cheval dans la di- rection du quart d'à-droite; replacer les poignets et les jam- bes par degrés. L'instructeur commande halte presçrue immédiatement après le commandement marche ; il n'exige pas une grande exactitude dans RECULER ET CESSER DE RECULER. 111 ce mouvement, qui n'a pour but que de donner au cavalier une pre- mière notion de la direction oblique. 298. Les mouvements détaillés numéros 293,295 et 297, après avoir été exécutés à droite , sont exécutés à gauche, suivant les mêmes principes et par les moyens inverses. Reculer et cesser de reculer. 299. L'instructeur commande : 1. Cavalier en arrière, 2. Marche. 3. Cavalier. 4. Halte. Au commandement cavalier en arrière, rassembler son cheval. Au commandement marche, assurer le corps, élever les poignets et tenir les jambes près. Dès que le cheval obéit, baisser et élever successivement les poignets, ce qui s'appelle arrêter et rendre. Si le cheval jette les hanches à droite, fermer la jambe droite ; s'il les jette à gauche, fermer la jambe gauche. Si ce moyen ne suffît pas pour remettre le cheval droit, ouvrir la rêne du côté où le cheval jette ses hanches, en soutenant de la rêne opposée, ce qui s'appelle opposer les épaules aux hanches. Au commandement cavalier, se préparer à arrêter. Au commandement halte, baisser les poignets et tenir les jambes près. Le cheval ayant obéi, replacer les poignets et les jambes par degrés. 300. Si le cavalier n'assurait pas le corps, il pencherait en avant par l'effet du mouvement du cheval. Si, au lieu d'arrêter et de rendre, le cavalier prolongeait l'effet des mains, le cheval reculerait par-à coup, se traverserait et se mettrait sur les jarrets. 112 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. Mettre pied à terre. 301. L'instructeur fait abattre et chausser les étriers, et il com- mande : Préparez-vous pour mettre = pied a terre. 2 temps. A la première partie du commandement, qui est : prépa- rez-vous pour mettre, les nos 1 et 3 du 1er rang se portent en avant de la longueur de 6 pas (6 mètres); les nos 2eti du 2e rang reculent de A pas (4 mètres), et se maintiennent vis-à-vis de leurs intervalles. Les cavaliers de chaque rang se règlent à droite. Passer la rêne droite du bridon dans la main gauche, l'extrémité des rênes sortant du côté du pouce. 2. A la dernière partie du commandement, qui est pied a terre. (Dragons, Chasseurs et Hussards. ) Saisir le mousqueton avec la, main droite sous la batte- rie, le passer par-dessus l'é- paule diagonalement j et le bout du canon en l'air, de manière qu'il ne puisse re- tomber. (Lanciers.) Porter la lance, la retirer de l'étrier, l'élever de la main droite, la passer perpendicu- lairement par-dessus l'enco- lure du cheval, entre les rê- nes et le corps, marquer un tems d'arrêt ; la laisser glis- ser jusqu'k terre, le bout à 1/3 de mètre en avant du pied montoir du cheval, et la saisir de la main gauche. Saisir les rênes du bridon (ou de la bride) au-dessous et près-du pouce gauche, avec la main droite, les ongles en dessous, et placer cette main sur la fonte droite. Déchaus- ser l'étrier droit, et saisir avec la main gauche une poignée METTRE PIED A TERRE. 113 de crins par-dessus les rênes. (Lancier), sans abandonner la lance. Pied = (à) terre. 2 temps, le 2e divisé en % mouvements. 1. A la première partie du commandement, qui est pied, s'enlever sur rétrier gauche; passer la jambe droite tendue par-dessus la croupe du cheval sans le toucher, et rapporter la cuisse droite près de la gauche, le corps bien soutenu; placer en même temps la main droite sur la troussequin (ou la palette) en la glissant le long des rênes sans les abandonner. 2. 1er mouvement. A la dernière partie du commande- ment* qui est terre, descendre légèrement à terre, le corps droit, les talons sur la même ligne. Abandonner les crins de la main gauche ; engager l'extrémité des rênes dans la cour- roie de charge de gauche avec ia main droite, qui saisit de suite la rêne gauche. (Lancier), tenir toujours la lance à hauteur du col. 2e mouvement. Faire un à-gauche et 2 pas, en partant du pied gauche; glisser la main droite le long de la rêne gau- che, saisir de cette même main les rênes à 16 centimètres de la bouche du cheval, les ongles en dessous, et prendre la position du Cfpalier avant de monter à cheval. Pour le détail et l'exécution du commandement pied — (a) terre, l'instructeur se conforme à ce qui est prescrit au premier paragraphe du numéro 278. Reprenez = vos rangs. A la dernière partie du commandement, qui est vos rangs, les nos 1 et 3 de chaque rang élèvent un peu la main droite pour empêcher la ruade ; les nos 2 et 4 rentrent dans les intervalles sans à-coup. (Lancier), en rentrant dans les in- tervalles, élever la lance à 5 centimètres de terre, et la re- placer comme il est prescrit n° 276. 114 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. Défiler. 308. L'instructeur commande : 1. Par la droite (ou par la gauche) = défilez. 2. Marche. A la dernière partie du premier commandement , qui est défilez, mettre le sabre au crochet; se servir des deux mains pour décrocher la gourmette et déboucler la muse- rolle ; ressaisir les rênes avec la main droite, et replacer la main gauche sur le côté. (Lancier) abandonner la lance de la main gauche, la lais- sant tomber dans le pli de l'épaule ; mettre le sabre au cro- chet; se servir des deux mains pour décrocher la gourmette et déboucler la muserolle; ressaisir les rênes avec la main droite et la lance avec la main gauche, comme il est pres- crit n* 275. Au commandement marche, le cavalier de droite, dans chaque rang, part du pied gauche en déterminant son che- val en avant; il fait 4 pas droit devant lui ; tourne à droite et marche dans cette nouvelle direction, en tenant la main haute et ferme pour empêcher le cheval de ^auter. Chaque cavalier, dans chaque rang, exécute successivement le même mouvement quand celui qui le précède a fait 4 pas en avant. On se conforme aux mêmes principes pour dénier par la gauche. DEUXIÈME PARTIE. 303. On peut réunir pour cette deuxième partie 8 cavaliers, mais pas au-delà ; ils sont placés sur la même ligne, à 3 pas (3 mètres) l'un de l'autre. L'instructeur fait relever et croiser les étriers, après avoir fait monter à cheval. Deux brigadiers ou cavaliers instruits sont designés pour être con- ducteurs; ils se placent à la droite et à la gauche des cavaliers, ils conservent leurs étriers. Le travail se divise en plusieurs reprises commençant alternative^ ment à main droite et à main gauche. TOURNER A DROITE, A GAUCHE. 115 Marcher à main droite, marcher à main gauche. 304. L'instructeur commande : 1. Cavalier à droite (ou à gauche.) 2. Marche. 3. En = AVANT. Aux premier et deuxième commandements, les cavaliers se conforment à ce qui est prescrit pour faire un à-droite de pied ferme, n° 293. A la dernière partie du troisième commandement, qui est avant, les cavaliers, en baissant les poignets et tenant les jambes près, marchent droit devant eux et suivent le con- ducteur. A l'extrémité du manège, le conducteur tourne à droite, ayant entre eux la distance d'un mètre 1/3 de tète à croupe. 305. Le cavalier marche à main droite, lorsqu'il a le côté droit en dedans du manège. 11 marche à main gauche, quand c'est le côté gauche. 306. L'instructeur suit les cavaliers en se tenant sur le côté de la piste. Il veille à ce que leur assiette ne soit pas dérangée, et leur recom- mande de se lier avec souplesse à tous les mouvements du cheval. Passant d'un cavalier à l'autre, il s'occupe successivement de tous les détails de la position de chacun, de manière à les instruire sans les troubler. 307. Tourner à droite, tourner à gauche, en marchant. Les cavaliers suivent le conducteur et font, en arrivant aux angles du manège, un à-droite (ou \in à-gauche) en marchant. L'instructeur leur recommande d'avancer la hanche et l'épaule du dehors sans se pencher en dedans, afin de se lier au mouvement, du cheval. 116 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. Arrêter et repartir. 308. Les cavaliers marchant en colonne sur l'un des grands côtés, l'instructeur commande : 1. Cavaliers. 2. Halte. Les cavaliers arrêtent comme il est prescrit n° 291. Pour les remettre en mouvement, l'instructeur commande : 1. Cavaliers en avant. 2. Marche. Les cavaliers se portent en avant comme il est prescrit n» 289. 309. L'instructeur fait fréquemment arrêter et repartir, pour mieux habituer les cavaliers à conduire leurs chevaux : il veille à ce que le corps ne penche pas en avant dans le moment de l'arrêt, et à ce qu'il ne reste pas *n arrière en se mettant en marche ; lorsque les cavaliers sont arrêtés, il rectifie leur position. Passer du pas au trot et du trot au pas. 310. Les cavaliers commençant à s'habituer au mouvement du che- val, l'Instructeur les fait passer au trot. Lorsqu'ils sont en colonne sur l'un des grands côtés, il commande : 1. Au trot. 2. Marche. Au commandement au trot, rassembler son cheval sans augmenter son allure. Au commandemeut marche, baisser un peu les poignets et fermer les jambes plus ou moins, suivant la sensibilité du cheval. Dès que le cheval obéit, replacer les poignets et les jambes par degrés. 311. L'instructeur n'emploie d'abord cette allure qu'avec réserve et à un trot modéré, pour éviter que les hommes ne perdent leur position. CHANGEMENTS DE MAIN. 117 Il s'applique à leur faire comprendre que c'est en restant bien assis et en relâchant, sans s'abandonner, toutes les parties du corps, no- tamment les cuisses et les jambes, que l'on parvient à acquérir l'ai- sance et la solidité nécessaires. Il veille aussi à ce que cette allure ne les porte pas à s'attacher aux rênes. Lorsqu'il s'aperçoit que leur pasition est dérangée, il fait reprendre le pas et même arrêter. 312. Pour faire passer du trot au pas, l'instructeur commande : 1 . Au pas. 2. Marche. Au commandement «m pas, rassembler son cheval sans ralentir son allure. Au commandement marche, élever les poignets par de- grés, et tenir les jambes près, pour empêcher le cheval de s'arrêter. Dès que le cheval obéit, replacer les poignets et les jambes par degrés. 313. Quand les cavaliers ont marché quelque temps à main droite (ou à main gauche), pour les faire changer de main, dans la largeur du manège, sans arrêter, l'instructeur commande : Changements de main. 1. Tournez = (à) droite (ou à gauche). 2. En = AVANT. A la dernière partie du premier commandement, qui est droite, le conducteur tourne à droite. A la dernière partie du commandement, qui est avant, il se porte droit devant lui et traverse le manège dans sa lar- geur, suivi des autres cavaliers. Le conducteur étant à 2 pas de la piste opposée , l'instructeur com- mande : 1. Tournez = (à) gauche (ou à droite). 2. En = AVANT. A la dernière partie du premier commandement, qui est 118 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. gauche, le conducteur tourne à gauche, et à la dernière partie du deuxième commandement, qui est avant, il suit la piste. Tous les auties cavaliers suivent successivement sur le même terrain où le conducteur a tourné. 314. L'instructeur fait exécuter ces changements de main au pas et au trot. Croiser les rênes alternativement dans les deux mains et les séparer, en marchant. L'instructeur fait croiser et séparer les rênes, en marchant, comme il est prescrit numéros 283, 284 et 285. Le cavalier, soit pour croiser les rênes, soit pour les sé- parer, doit éviter d'agir brusquement ; il doit tenir les jam- bes près, pour empêcher le ralentissement de l'allure. Les rênes étant croisées., le cavalier,pour tourner à droite, porte la main en avant et à droite; pour tourner à gauche, il porte la main en avant et à gauche, les ongles toujours en dessous. A droite ou à gauche par cavalier, en marchant. 315. Les cavaliers marchant en colonne, et étant arrivés vers le mi- lieu de l'un des grands côtés, l'instructeur commande : 1. Cavaliers à droite (ou à gauche). 2. Marche. 3. En = AVANT. Au commandement cavaliers à droite, rassembler son cheval. Au commandement marche, chaque cavalier exécute un à-droite en marchant. A la dernière partie du troisième commandement, qui est avant, chaque cavalier se porte droit devant lui. Les cavaliers étant à 2 pas de la piste opposée, l'instructeur com- mande : DEMI-TOUR A DROITE ET DEMI-TOUR A GAUCHE. 119 1. Cavaliers à droite (ou à gauche). 2. Marche. 3. En j= AVANT. Au commandement marche, chaque cavalier exécute un à-droite suivant les mêmes principes ; et à la dernière partie du commandement, qui est avant, tous rentrent sur la piste. L'instructeur fait répéter les mêmes mouvements pour remettre les cavaliers dans l'ordre où ils étaient précédemment. Demi-tour à droite ou demi-tour à gauche par cava- lier, en marchant à la même hauteur. 316. Les cavaliers ayant fait un à-droite comme il vient d'être ex- pliqué, et étant près d'arriver à la piste opposée, l'instructeur com- mande : 1. Cavaliers demi-tour à droite (ou à gauche). 2. Marche. 3. En = AVANT. Au commandement cavaliers demi-tour à droite., rassem- bler son cheval. Au commandement marche, chaque cavalier exécute un demi-tour à droite, en marchant suivant les principes pres- crits n° 295. A la dernière partie du troisième commandement, qui est avant, chaque cavalier se porte droit devant lui. L'instructeur fait le commandement marche au moment où les cavaliers arrivant à 2 pas (2 mètres) de la piste ; il remet ensuite les cavaliers en colonne sur la piste opposée, par le mouvement de cava- liers à droite (ou à gauche). Demi-tour adroite ou demi-tour à gauche par cavalier, en marchant en colonne. 317. Les cavaliers marchant en colonne, et le conducteur étant 120 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE H. près d'arriver à l'extrémité de l'an des grands côtés du manège, l'instructeur commande : 1. Cavaliers demi-tour à droite (ou à gauche). 2. Marche. 3. En — AVANT. Au commandement cavaliers demi-tour à droite, rassem- bler son cheval. Au commandement marche, chaque cavalier exécute un demi-tour à droite en marchant. A la dernière partie du troisième commandement, qui est avant, chaque cavalier se porte droit devant lui. En arrivant au petit côté opposé, le conducteur tourne à gauche sans commandement ; l'instructeur remet les cavaliers dans l'ordre où ils étaient précédemment, en faisant exécuter le mouvement inverse. 318. Les à-droite, les à-gauche, les demi-tours à droite, les demi- tours à gauche en marchant, ont pour but dans cette leçon d'habituer les cavaliers à faire tourner leurs chevaux dans tous les sens ; l'ins- tructeur fait exécuter ces mouvements au pas seulement ; il ne s'at- tache pas à l'ensemble, mais surveille et rectifie avec le plus grand soin les moyens employés par chaque cavalier pour faire tourner son cheval. Dans le travail à main droite, l'instructeur fait exécuter des «- droite et des demi-tours à droite ; el, dans le travail à main gauche, des à-gauche et des demi-tours à gauche ; lorsque les cavaliers ont acquis l'habitude de ces mouvements, l'instructeur fait exécuter in- distinctement des demi-tours à droite ou des demi-tours à gauche, et rentrer sur les pistes par des à-droite ou des à-gauche, sans avoir égard au changement de main. 319. Pour faire repos, l'instructeur fait exécuter aux cavaliers un à-droite ou un à-gauche, lorsqu'ils se tronvent sur le milieu de lun des grands côtés du manège, et il les fait arrêter hors de la piste. Pour recommencer le travail, il les remet en mouvement par un à-droite ou un à-gauche. Pour terminer le travail, l'instructeur fait abattre et chausser les étriers, mettre pied à terre et défiler. DEUXIÈME LEÇON. 121 § 10. Deuxième Leçon. L'instructeur est à cheval, et la leçon comprend 40 séances. lre partie. (20 séances.) De Féperon. Marcher à main droite ou à main gauche. Passer du pas au trot et du trot au pas. Changement de direction dans ia largeur du manège. Changementde direction dans la longueur du^ manège. Changement de direction dia- gonal. Changement de direction obli- que par cavalier. Marche circulaire. Changement de main sur le cercle. 2e partie. (20 séances.) Longueur des étriers. Position du pied dans ré- trier. A-droite ou à-gauche par ca- valier, en marchant. Demi-tour à droite ou demi- tour à gauche, les cava- liers marchaDt'en colonne. Passer successivement de la tête à la queue de la co- lonne. Etant de pied ferme, partir au trot. Marchant au trot, arrêter. Passer du trot au grand trot, et du grand trot au trot. Passer du trot au galop. Appuyer à droite ou à gauche, la tête au mur. Appuyer à droite ou à gauche, étant en colonne. 320. Les cavaliers devant travailler sur deux colonnes séparées, on place à la tête et à la queue des colonnes, des brigadiers ou cavaliers instruits, pour servir de conducteurs. Lorsque les cavaliers commencent à exécuter cette leçon correcte- ment, l'instructeur les fait changer de cheval entre eux chaque jour de travail, pour les habituer à conduire différents chevaux. 321. Pendant les repos de cotte leçon, l'instructeur exerce les ca- valiers à sauter à terre et à sauter à cheval sans commandement. Equitation. 11 122 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. Pour sauter à terre, le cavalier tenant les rênes du bri- don comme il est prescrit n° 301, saisit avec la maiu gauche une poignée de crins, les doigts bien fermés ; place la main droite sur la batte (ou le pommeau), s'enlève sur les poi- gnets, rapporte la cuisse droite à côté de la gauche, reste un instant dans cette position, et arrive légèrement à terre. Pour sauter à cheval, le cavalier saisit les crins avec la main gauche, place la main droite qui tient les rênes sur la batte (ou le pommeau), s'élance vivement en s'enlevant sur les deux poignets, reste un instant dans cette position, et se met légèrement en selle. 322. L'instructeur fait quelquefois faire repos en marchant, pour calmer les chevaux, après uue allure uu peu vive, et pour assouplir les cavaliers qui sont sujets à se raidir. Dans le repos en marchant, les cavaliers s'abandonnent un peu, mais sans changer d'allure et sans perdre leur distance. Les conducteurs règlent toujours la marche. Tous les mouvements de cette leçon sont détaillés par la droite; Ils s'exécutent par la gauche suivant les mêmes principes et par les moyens inverses- Le travail se divise en plusieurs reprises ; l'instructeur a soin de faire travailler autant à main gauche qu'à main droite. PREMIÈRE PARTIE. 323. On réunit de 12 à 16 cavaliers; ils sont en veste d'écurie, bonnet de police et bottes avec éperons. Les chevaux sont sellés et en bridon. Les cavaliers sont placés sur deux rangs ouverts, à 6 pas (6 mètres) de distance, et les chevaux à un tiers de mètre l'un de l'autre. Deux brigadiers s'établisent d'avance à cette même distance , et servent de base à la formation de chaque rang. L'instructeur fait compter par quatre, de la droite à la gauche, à haute et intelligible voix ; il fait ensuite monter à cteval sur deux rangs, comme il est prescrit n° 277, et fait relever les étriers. De FÉperon. 324. L'instructeur explique aux cavaliers l'usage et l'effet de l'éperon. MARCHER A MAIN DROITS OU A MAIN GAUCHE. 123 Si le cheval n'obéit pas aux jambes, il faut employer l'éperon. L'éperon n'est pas un aide, c'est un moyen de châtiment. Il ne faut s'en servir que rarement, mais toyjours vigoureu- sement, et à l'instant même où le cheval commet la faute. Pour faire usage des éperons, il faut assurer le corps, la ceinture et les poignets; se lier au cheval des cuisses, des jarrets et des gras de jambe; tourner la pointe des pieds un pe.u en dehors; baisser un peu les poignets; appuyer ferme les éperons derrière les sangles, sans faire aucun mouvement de corps, et les y laisser jusqu'à ce que le cheval ait obéi ; replacer alors les poignets et les jambes par degrés. Lorsque les cavaliers doivent faire usage des éperons, ce qui s'ap- pelle pineer des deux, l'instructeur veille à ce qu'ils ne s'attachent pas aux rênes, ce qui contrarierait l'effet des éperons. Il veille éga- lement à ce que les cavaliers ne s'en servent jamais mal-à-propos. 325. Pour conduire les cavaliers au manège, l'instructeur com- mande : 1. Par file à droite (ou à gauche). 2. Marche. Au commandement par file à droite, rassembler son cheval. Au commandement marche, le cavalier de la droite de chaque rang exécute un à-droite et se porte en avant, le ca- valier du deuxième rang se rapprochant dans son mouve- ment à un pas (1 mètre) de celui du premier rang. Ce mouvement est exécuté par tous les autres cavaliers successivement. Marcher à main droite ou à main gauche. 326. En entrant dans le manège, l'instructeur dirige sa troupe parallèlement aux grands côtés, et lorsque la tête delà colonne arrive vers le milieu, il commande : 1. Tournez à gauche et à droite. 2. En = AVANT. 124 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. Le conducteur du premier rang tourne à gauche et celui du deuxième rang tourne à droite; au moment où les con- ducteurs sont à deux pas de la piste, l'instructeur commande : \. Tournez = (à) droite; 2. En = avant. Les deux colon- nes se trouvent alors marcher à main droite et à la même hauteur. L'instructeiu* fait prendre \ mètre i;3 de distance de tête à croupe. Les conducteurs règlent l'allure de leurs chevaux de manière à ar- river en même temps aux deux extrémités du manège, le conducteur du deuxième rang se réglant sur celui du premier. L'instructeur veille à ce que la position des cavaliers devienne de plus en plus régulière, à ce qu'ils marchent à une allure franche et bien égale ; à ce qu'ils tiennent leurs chevaux droits et regardent constamment devant eux, pour se maintenir dans la direction des conducieurs ; à ce qu'ils observent leurs distances et reprennent avec modération celles qu'ils auraient perdues. 327. Un cheval est droit, quand ses épaules et ses hanches sont sur la même ligne. Si en marchant à droite le cheval porte ses épaules à droite, il faut ouvrir un peu la rêne gauche et tenir la jambe droite près. Si le cheval porte ses hanches à droite, il faut fermer un peu la jambe droite et sentir un peu la rêne gauche. Si le cheval se jette en dedans du manège, il faut, pour le ramener sur la piste, ouvrir la rêne du dehors et fermer la jambe du dedans. 328. L'instructeur rappelle aux cavaliers les principes prescrits nu- méro 307, pour tourner à droite ou à gauche, et leur recommande de rassembler leurs chevaux un peu avant d'arriver à chaque coin. Il ne faut pas exiger que les chevaux entrent parfaitement dans les coins ; mais il ne faut pas non plus qu'ils les arrondissent trop. Passer un coin à droite, c'est exécuter un à-droite en marchant; passer un coin à gauche, c'est exécuter un à-gauche en marchant : les cavaliers doivent donc agir comme s'il n'y avait pas de murs, et le mouvement de chacun d'eux devant être indépendant de celui du cavalier qui est devant lui, leurs mains et leurs jambes doivent seules décider leurs chevaux à tourner à droite ou à gauche. CHANGEMENT DE DIRECTION. 125 Passer du pas au trot et du trot au pas. 329. Les cavaliers marchant en colonne sur les grands cotés, l'ins- tructeur les fait passer an trot. Toutes les fois qu'on passe d'une allure lente à une allure plus vive, comme du pas au trot, il faut commencer lente- ment cette dernière allure, et la porter peu à peu au 4egré prescrit. Les cavaliers marchant au irot et en colonne sur les grands côtes; l'instructeur les fait passer au pas. Toutes les fois qu'on passe d'une allure vive à une allure plus lente, comme du trot au pas, il faut commencer cette dernière allure la plus allongée possible, et la réduire peu à peu au degré indiqué. L'instructeur fait passer fréquement du pas au trot et da Irot au pas, afin d'accoutumer les cavaliers aux changements d'allure. Changement de direction dans la largeur du manège. 330. L'instructeur fait changer de direction dans la largeur du ma- 'nège, comme il est prescrit pour les changements demain, n"313, ayant l'attention de faire ce commandement assez à temps pour que les colonnes ne se rencontrent pas à la fin du changement de direction. Le changement de direction devant être exécuté de ma- nière à ne point arrêter ni ralentir la queue de la colonne, les cavaliers, et particulièrement les conducteurs, doivent tourner sans ralentir l'allure, se servant non-seulement des mains, mais aussi des jambes. Changement de direction dans la longueur du manège. 331. Ce changement de direction s'exécute suivant les mêmes prin- cipes que celui dans la largeur, en observant que l'instructeur, pour le commencer, commande tournez, à l'instant où les conducteurs ar- rivent au premier angle du manège, et qu'il commande (à) droite 126 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE H. (ou à gauche), lorsqu'ayant passé le coin, ils sont à 3 pas (3 mètres) du milieu du petit côté. Les cavaliers traversent alors le manège dans sa longueur, en ligne droite, sans se toucher, se laissant mutuellement à gauche, et ren- tient sur la piste, aux commandements : i. Tournez — (à) gauche (ou à droite) ; 2. En — AVANT. Changement de direction diagonal. 332. Lorsque les conducteurs ont dépassé le deuxième coin, et qu'ils sont arrivés sur les grands -côtés, l'instructeur fait exécuter un changement de direction diagonal, aux commandements : 1. Tournez = (à) droite (ou à gauche). 2. En\= AVANT.. A la dernière partie du premier commandement, qui est droite, les conducteurs font un demi-à- droite. A la dernière partie du premier commandement, qui est avant, ils se portent droit devant eux, traversent le manège diagonalement, se laissant mutuellement à gauche, et ren- trent sur la piste, aux commandements : 1. Tournez = (à) gauche (ou à droite). 2. En = avant. Tous les autres cavaliers exécutent successivement le même mouvement, en venant tourner sur le même terrain où les conducteurs ont tourné. L'instructeur fait le commandement En — avant assez à temps pour que les conducteurs n'exécutent que la moitié d'un à-droite ou d'un à-gauche. Changement de direction oblique par cavalier. 333. L'instructeur fait commencer un changement de direction dans la longueur du manège ; et aussitôt que les cavaliers , après avoir tourné vers le milieu du petit côté, se trouvent tous ians la même direction, il commande : 1. Colonne. 2. Halte. CHANGEMENT DE DIRECTION. 127 Les cavaliers arrêtent tous à la fois bien droit, et à leurs distances. L'instructeur fait exécuter aux cavaliers un quart d'à-droite (ou d' à-gauche) de pied ferme, comme il est prescrit numéro 297. Ce mouvement exécuté, l'instructeur s'assure de l'exactitude des directions et des intervalles, et il commande : 1. Cavaliers en avant. 2. Marche. Les cavaliers marchent à une allure bien égale, chacun dans la direction qu'il a prise. Lorsqu'ils arrivent à un pas (1 mètre) de la piste, l'instructeur commande : En = AVANT. A la dernière partie du commandement, qui est avant, redresser son cheval par un quart d'à-gauche en avançant ; avoir la main légère et les jambes près, pour suivre la piste. L'instructeur fait répéter ces mouvements sans arrêter ; à cet effet, après avoir commencé le changement de direction dans la longueur, aussitôt que les deux rangs se trouvent en colonne au milieu du ma- nège, il commande . 1. Cavaliers oblique à droite (ou à gauche) . 2. Marche. 3. En — AVANT. Au commandement Cavaliers oblique à droite, rassembler son cheval. Au commandement marche, exécuter un quart d'à-droite; cette direction étant prise, avoir les jambes également près et marcher droit devant soi à la même allure. A la dernière partie du troisième commandement, qui est avant, redresser son cheval. 334. Dans tous ces changements de direction, l'instructeur se règle pour faire ses commandements sur celui des deux conducteurs qui se 128 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. trouve le plus avancé, sauf à rectifier ensuite la faute commise par celui qui a augmenté ou ralenti l'allure. Marche circulaire. 335. Lorsque les conducteurs sont arrivés vers le tiers des grands côtés, l'instructeur commande : 1. En cercle à droite (ou à gauche). 2. Marche. Au commandement en cercle à droite , les conducteurs, et successivement les cavaliers rassemblent leurs chevaux. Au commandement marche, les conducteurs décrivent un cercle entre les deux pistes; ils sont suivis des autres cava- liers, qui marchent exactement dans la même direction. 336. Tout cheval qui travaille en cercle doit être ployé dans la direction de la ligne qu'il parcourt. A cet effet, le cavalier le détermine et le contient sur cette ligne avec la rêne du dedans, en le soutenant avec la jambe du même côté. Il doit en même temps modifier Feffet de la rêne du dedans, par celle du dehors, et contenir les hanches avec la jambe du dehors. 337. Si le cavalier ne sentait pas un peu plus la rêne du dedans, le cheval quitterait la ligne circulaire, et s'il ne le soutenait pas de la rêne du dehors, le cheval rétrécirait son cercle. Si le cavalier ne sentait pas un peu plus la jambe du dedans, les hanches du cheval ne passeraient pas par les mêmes points que les épaules, et s'il ne le contenait pas de la jambe du dehors, les hanches se jetteraient en dehors du cercle. Changements de main sur le cercle. 338. L'instructeur commande : 1. Tournez = {à) droite (ou à gauche). 2. En = AVANT. A la dernière partie du premier commandement, qui est droite, les conducteurs tournent à droite. CHANGEMENTS DE MAIN SUR LE CERCLE. 129 A la dernière partie du deuxième commandement, qui est avant, ils se portent droit devant eux et se dirigent, en pas- sant par le centre, vers le point opposé de la circonférence. Lorsque les conducteurs sont à 2 pas de ce point , l'instructeur commande : 1. Tournez = (à) gauche (ou à droite). 2. En= AVANT. A la dernière partie du premier commandement, qui est gauche, les conducteurs tournent à gauche. A la dernière partie du deuxième commandement, qui est avant, ils rentrent sur le cercle à la nouvelle main. Tous les autres cavaliers suivent exactement la direction des conducteurs. L'instructeur fait travailler en cercle et changer de main au trot, suivant les mêmes principes. Dans la marche circulaire, surtout à une allure vive et sur un cer- cle étroit, il veille à ce que les cavaliers conservent exactement le même degré d'inclinaison que leurs chevaux, et se maintiennent dans la direction suivie, sans laisser en arrière l'épaule ni la hanche du dehors. Lorsque l'instructeur veut faire reprendre le travail sur la ligne droite, il a soin de faire remettre les conducteurs à la même hauteur ; et lorsqu'ils arrivent sur la piste des grands côtés, il commande : En = AVANT. A la dernière partie du commandement, qui est avant, les conducteurs redressent leurs chevaux, reprennent la piste, et sont suivis des autres cavaliers. 339. Pour réunir les cavaliers et les reconduire au quartier , l'ins- tructeur fait serrera 2; 3 de mètre de distance ; il fait ensuite com- mencer un changement de direction dans la largeur du manège, au moment où les conducteurs se trouvent à la même hauteur. Lorsque les conducteurs, marchant ainsi à la rencontre l'un de l'au- tre, arrivent vers le milieu du manège, l'instructeur commande : 1. Tournez à gauche et à droite; 2. En— avant. Le conducteur du 130 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. premier rang tourne à gauche, et celui du deuxième rang tourne à droite ; les deux colonnes se réunissent, les cavaliers du deuxième rang se rapprochant à un mètre de ceux du premier rang. La colonne étant arrivée dans la cour du quartier, l'instructeur commande : 1. FRONT. 2. HALTE. Au commandement front, le premier cavalier de chaque rang tourne à gauche et se porte droit devant lui. Au commandement halte, le cavalier du premier rang s'arrête, ainsi que celui du deuxième rang, quand il se trouve à 2/3 de mètre de distance. Tous les autres cavaliers exécutent successivement un à- gauche, lorsqu'ils sont près d'arriver vis-à-vis de la place qu'ils doivent occuper dans le rang, et ils s'arrêtent à la hauteur de ce rang. Pour terminer le travail, l'instructeur fait mettre pied à terre sur deux rangs et défiler, comme il est prescrit numéros 301 et 302. DEUXIÈME PARTIE. Longueur des étriers. 340. Avant de faire commencer le travail, l'instructeur s'assure que les étriers sont ajustés. Ils sont au point convenable si, le cavalier s'élevant sur les étriers, il y a un espace de 11 à 14 centimètres entre l'enfourchure et la selle. Position du pied dans rétrier (fig. 15). 341. L'étrier ne doit porter que le poids de la jambe; le pied doit être chaussé jusqu'au tiers, le talon plHS bas que la pointe du pied. L'étrier ne doit porter qut le poids de la jambe : Si le cavalier prenait un trop grand appui sur les étriers, cela dérangerait son as- siette, ainsi que la position des jambes, et nuirait à la justesse de leur action. DEMI-TOUR A DROITE OD DEMI-TOOR A GAUCHE. 131 Le pied doit être chaussé jusqu'au tiers : Si le cavalier ne chaus- sait pas les étriers assez avant, il risquerait de les perdre, surtout aux allures vives. S'il les chaussait trop, les jambes ne tomberaient plus naturellement. Le talon plus bas que la jointe du pied : afin que le pied puisse conserver l'étrier, sans effort et sans raideur ; que le jeu de son ar- ticulation avec la jambe reste libre, et que l'éperon étant plus éloigné du cheval, on ne risque pas de l'employer mal à propos. A droite ou à gauche par cavalier, en marchant. 342. L'instructeur fait exécuter ce mouvement comme il est prescrit numéro 315, aux commandements : i. Cavaliers à droite ; — 2. mar- che ; 3. En— avant ; en observant que, les cavaliers marchant sur deux colonnes, il doit faire le commandement préparatoire de manière à commander marche, au moment où les conducteurs arrivent à la hauteur de l'avant-dernier cavalier de la colonne opposée. Aussitôt après le commandement en — avant, les cavaliers doivent se porter bien droit devant eux, en conservant leur allure et leur direction, de manière que chacun trouve devant lui l'intervalle où il doit passer, et la place qu'il doit re- prendre dans la colonne, sur la piste opposée. En passant dans les intervalles, ils doivent aussi tenir les jambes près, pour empêcher le ralentissement de l'allure. L'instructeur s'attache beaucoup moins à l'ensemble de ces mouve- ments qu'à la manière dont chrque cavalier conduit son cheval. Demi-tour à droite ou demi-tour à gauche, les cava- liers marchant à la même hauteur. 343. L'instructeur fait exécuter ces mouvements comme il est pres- crit numéro 316, en exigeant toujours plus de régularité. Demi-tour à droite ou demi-tour à gauche, les cava- liers marchant en colonne. 344. L'instructeur fait exécuter ces mouvements comme il est prescrit numéro 317. Dans chaque colonne, le dernier cavalier qui en devient tête 132 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITP.E H. de colonne, doit avoir l'attention de faire son mouvement sans ralentir l'alhire, afin de ne point retarder les autres. Ce principe est également applicable aux cavaliers qui prennent la tête des colonnes en rentrant sur les pistes. Passer successivement de la tête à la queue de la colonne. 345. Pour habituer les cavaliers à être maîtres de leurs chevaux, les obliger à se servir des rênes et des jambes, et pour accoutumer aussi les chevaux à se séparer les uns des autres, l'instructeur fait passer fréquemment les cavaliers de la tête à la queue de la colonne, chacun d'eux devenant à son tour conducteur, se règle en consé- quence. Ce mouvement s'exécute successivement dans les deux colonnes, au simple avertissement de l'instructeur, par deux demi-tours à droite (ou deux demi-tours à gauche.) Le cavalier désigné pour passer à la queue de la colonne rassemble son cheval, et exécute son mouvement en avançant, de manière à ne pas retarder ceux qui sont derrière lui. Il tient la jambe du dehors près, pour ne pas décrire un demi- cercle de plus de 6 pas ; il marche ensuite parallèlement à la colonne, et lorsqu'il est rentré sur la piste par un deuxième demi-tour, il serre à 1 mètre 1/3 de distance du dernier cavalier. Le cavalier qui suit, et qui devient conducteur, doit ras- sembler son cheval et le contenir de la rêne du dehors et la jambe du dedans, pour l'empêcher de suivre celui qui sort de la colonne. L'instructeur fait aussi sortir les cavaliers de la colonne, sans com- mencer par celui de la tête. Bans ce cas, il prescrit aux cavaliers qui suivent celui désigné, de serrer à distance ; ou s'il le juge nécessaire, pour habituer les cavaliers à maintenir leurs chevaux, il fait conser- ver vide la place du cavalier sorti. Lorsque les cavaliers ont été ainsi déplacés, l'instructeur fait ar- rêter et rentrer chacun à sa place avant de passer à un autre mou- vement. PASSER DU TROT AD GRAND TROT. 133 Etant de pied ferme, partir au trot. 346. Les cavaliers étant en colonne sur les grands côtés, l'instruc- teur commande : 1. Colonne en avant. 2. Au trot. 3. Marche. m Au commandement au trot, rassembler son cheval. Au commandement marche, baisser les poignets, et fermer les jambes progressivement; dès que le cheval obéit, replacer les poignets et les jambes par degrés. Marchant au trot, arrêter. 347. Les cavaliers marchant au trot et en colonne sur les grands côtés, l'instructeur commande : 1. Colonne. 2. Halte. Au commandement colonne, rassembler son cheval. Au commandement halte, élever les poignets par degrés, jusqu'à ce que le cheval arrête, et tenir toujours les jambes près, pour évitei qu'il ne se traverse ou ne recule. Le cheval ayant obéi, replacer les poignets et les jambes par degrés. L'instructeur exige que tous les cavaliers partent franchement au trot au commandement MAKCHE,et qu'ils arrêtent tous à la fois et sans à-conp au commandement halte. Passer du trot au grand trot, et du grand trot au trot. 348. Les cavaliers marchant a m trot et en colonne sur les grands côtés, l'instructeur commande : ALLONGEZ. Au commandement allongez, baisser un peu les poignets Equitation. 12 134 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. et fermer les jambes progressivement; dès que le cheval obéit, replacer les poignets et les jambes par degrés. L'allure étant allongée à un degré convenable, l'instructeur veille à ce que les cavaliers y maintiennent leurs chevaux. Il donne une attention particulière à la position des cavaliers. Il leur rappelle que c'est en tenant le corps droit, en ayant la main lé- gère, les reins souples, et en laissant tomber sans force les cuisses et les jambes, qu'ils peuvent diminuer l'effet des réactions du cheval et parvenir à se lier à tous ses mouvements. • Pour empêcher les chevaux de forger et de s'abandonner sur les épaules, il faut élever les poignets et tenir les jambes plus ou moins près. L'instructeur ne fait faire, à cette allure allongée, qu'un ou deux tours au plus à chaque main ; en la prolongeant davantage, on pour- rait mettre les chevaux hors de leur aplomb, et détruire l'égalité des allures. 349. Pour faire passer du grand trot au trot, l'instructeur com- mande : RALENTISSEZ. Au commandement ralentissez, élever les poignets par degrés et tenir les jambes près, pour empêcher le cheval de prendre le pas ; dès que le cheval obéit, replacer les poignets et les jambes par degrés. Passer du trot au galop. 350. Lorsque les cavaliers ont acquis de la souplesse et de l'assu- rance, et qu'ils conservent au trot une position régulière, l'instructeur leur fait faire quelques tours au galop. Il ne leur explique pas encore le mécanisme de cette allure, ni les moyens d'en assurer la justesse ; il exige seulement que chaque cavalier reste exactement lié avec son cheval, sans perdre sa position. Avant de commencer ce travail, l'instructeur fait formerla colonne, composée du deuxième rang, lorsqu'elle arrive sur l'un des petits côtés du manège, en lui faisant faire front et halte, comme il est prescrit numéro 339, ayant l'attention de porter les cavaliers à 6 pas (6 mètres) en avant de la piste. Les cavaliers du premier rang continuent de marcher, prennent APPUYER A DROITE OU A GAUCHE. 135 entre eux 4 pas (4 mètres) de distance, passent au trot et prennent successivement le galop au simple avertissement de l'instructeur ainsi qu'il suit : Eu approchant du coin; allonger le trot et rassembler son cheval, sentant un peu la rêne gauche, pour contenir l'épaule gauche, et laisser l'épaule droite entièrement libre. Au moment de passer le coin, fermer les jambes également et sans à-coup. Le cheval ayant pris le getlop, avoir la main légère et les jambes près, pour le maintenir dans son allure. Après un ou deux tours au plus, les cavaliers passent du galop au trot et du trot au pas. L'instructeur les fait changer de main dans la largeur, et recommence le même travail à main gauche. Il fait ensuite former les cavaliers, comme ceux du deuxième rang sur le petit côté opposé. Les cavaliers du deuxième rang exécutent à leur tour le même travail. Appuyer à droite ou à gauche, la tête au mur (fig. 15 et 16). 351. Les deux colonnes marchant au pas sur les grands côtés, l'instructeur fait exécuter le mouvement cavaliers à droite ou à gauche, comme il est prescrit numéro 342 ; mais il fait arrêter lors- que les chevaux arrivent la tète au mur, sur la piste opposée, et il commande : 1. Appuyez à droite (ou à gauche). 2. Marche. 3. Cavaliers. 4. Halte. Au commandement appuyez à droite, déterminer les épaules de son cheval à droite, en ouvrant un peu la rêne droite, en fermant un peu la jambe droite. Ce mouvement n'est que préparatoire ; il indique au cava- lier que les épaules de son cheval doivent toujours ouvrir la marche et précéder le mouvement des hanches. Au commandement marche, ouvrir la rêne droite, pour 136 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. déterminer son cheval à droite, en fermant la jambe gauche pour faire suivre les hanches, sans pencher le corps à gau- che; se servir en même temps de la rêne gauche et de la jambe droite, pour soutenir le cheval et modérer son mou- vement. Après quelques pas sur le côté, l'instructeur fait arrêter. Au commandement halte, cesser insensiblement l'effet de la rêne droite et de la jambe gauche, en soutenant de la rêne et de la jambe opposées; redresser son cheval et replacer les poignets et les jambes par degrés. Pour appuyer à gauche, et cesser d'appuyer, mêmes principes et moyens inverses. 352. L'instructeur fait d'abord exécuter ce mouvement homme par homme, et ensuite par tous à la fois. Il explique à chacun les moyens à employer pour faire appuyer son cheval. Le cavalier doit toujours tenir son cheval obliquement à la piste, afin de rendre son mouvement plus facile. Il doit commencer ce mouvement modérément, et regarder le côté sur lequel il appuie, sans incliner le corps du côté opposé, ce qui dérangerait son aplomb et gênerait le mouvement du cheval. Le cheval obéissant aux aides, le cavalier doit en continuer Teffet sans à-coup. Si le cheval force sa direction oblique, le cavalier doit le redresser en augmentant Teffet de la rêne et de la jambe gauches. Si au contraire le cheval conserve une direction perpendi- culaire au mur, ou bien encore, si les hanches devancent les épaules, le cavalier le replace obliquement à droite, en aug- mentant reflet de la rêne et de la jambe droites. Si le cheval précipite son mouvement sur le côté, il faut diminuer l'effet de la rêne droite et de la jambe gauche, en augmentant celui de la rêne gauche et de la jambe droite. Si le cheval se porte en avant contre le mur, il faut dimi- APPUVER A DROITE OU A GAUCHE. 137 nuer l'effet des jambes et augmenter celui des mains, en arrê- tant et rendant alternat'ivement. Si au contraire il recule, il faut augmenter l'effet des jambes et diminuer celui des mains, en déterminant toujours les épaules du cheval du côté vers lequel on appuie; car c'est ordinairement la gène qu'il éprouve lorsque le mouvement des épaules ne précède pas celui des hanches, qui le fait reculer. Appuyer à droite ou à gauche, étant en colonne. 353. Après avoir appuyé, la tète au mur, les cavaliers étant ren- trés sur la piste, et marchant à main droite ou à main gauche, l'ins- tructeur fait commencer vin changement de direction dans la longueur du manège, et lorsque les deux colonnes se trouvent à côté l'une de l'autre, il fait arrêter et fait exécuter le mouvement appuyez à droite (ou à gauche). Lorsque les cavaliers sont près d'arriver à la piste, l'instructeur fait arrêter de nouveau. Les chevaux étant calmés, il faut appuyer à gauche, et chaque ca- valier revient à la place où il s'était d'abord arrêté au milieu du manège. L'instructeur peut aussi, lorsque les cavaliers ont appuyé jusqu'à la piste, les faire marcher en colonne sur cette même piste, afin de ne pas tenir les chevaux trop longtemps de suite au mouvement ^appuyer. 354. Lorsque les cavaliers ont appuyé, la tête au mur, l'instructeur fait quelquefois exécuter le mouvement de reculer et cesser de reculer, comme il est prescrit numéro 299. 355. Pendant les derniers jours de cette leçon, l'instructeur fait de temps à autre croiser les rênes dans la main gauche, afin que les ca- valiers, conduisant leurs chevaux avec cette main seulement se trou- vent préparés au travail en bride ; il veille à ce que chaque cavalier se maintienne bien carrément sur son cheval. 356. Pour terminer la leçon et rentrer an quartier, l'instructeur se conforme à ce qui est prescrit numéro 339, 138 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. § 11. Troisième Leçon. L'instructeur est à clieval, et la leçon comprend 30 séances. 2" partie (15 séances.) Principes du galop. Travail au galop sur des li- gnes droites. Travail au galop en cercle. lre partie. (15 séances.) Position de la main de la bride. Ajuster les rênes. Prendre le filet de la main droite. Lâcher le filet Des mouvement principaux de la main de la bride. Rassembler son cheval. Marcher. Arrêter. A droite, A gauche, Demi-tour à droite, Demi- tour à gauche, Quart d'à-droite, Quart d'à-gauche, Reculer et cesser de recHer. Travail de la 2e leçon, avec la bride. Prendre le filet de la main gauche. Lâcher le filet. Appuyer à droite ou à gau- che. PREMIERE PARTIE, 357. On réunit le même nombre de cavaliers que pour la deuxième leçon. Leur tenue est la même. Les chevaux sont sellés et bridés. On se conforme du reste à ce qui est prescrit numéros 320 et suivants. E +1 ■•ci H, AJUSTER LES RÊNES. 139 Les cavaliers sont conduits au manège, comme il est prescrit nu- méro 325. La première fois qu'ils s'y rendent pour travailler à eette leçon, ils conduisent leurs chevaux avec le filet, qu'ils tiennent avec la main droite, les rênes et la bride dans la main gauche. L'instructeur en entrant dans le manège, se conforme à ce qui est prescrit numéro 326, et lorsque les deux colonnes se trouvent sur les grands côtés et à la même hauteur, il commande:!, cavaliers à droite (ou à gauche ; 2. marche • 3. halte. Il détaille alors la position de la main de la bride : Position de la main de la bride (fig. 45.) 358. Les rênes avec leur bouton-coulant dans la main gauche, le petit doigt entre les deux rênes, les doigts bien fermés, et le pouce sur la seconde jointure du premier doigt pour les contenir égales; le coude un peu détaché du corps, la main à 11 centimètres au-dessus du pommeau de la selle, ou à 3 centimètres de la sebabraque, les doigts à 16 centi- mètres, et en face du corps ; le petit doigt un peu plus près du corps que ie haut du poignet, la main droite tombant sur le côté. Ajuster les rênes. 359. L'instructeur commande : Ajustez = vos rênes. 2 temps. 1. A la première partie du commandement, qui est ajus- tez, saisir les rênes avec le pouce et le premier doigt de la main droite, au-dessus et près du pouce gauche ; les élever perpendiculairement, en glissant la main droite jusqu'au bouton, les derniers doigts ouverts, les ongles en avant; le coude à 16 centimètres plus bas que la main; cntr'ouviïr les doigts de la main gauche, le pouce élevé, pour égaliser les rênes ; sentir légèrement l'appui du mors, et tenir les jambes près, pour contenir le cheval. 2. A la dernière partie du commandement, qui est vos 140 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. rênes, fermer la main gauche, laisser tomber les rênes et la main droite sur le côté, relâcher les jambes. Prendre le filet de la main droite. 360. L'instructeur commande : Prenez le filet = de la main droite. 1 temps. A la dernière partie du commandement, qui est de la main droite, prendre le filet par le milieu avec les quatre doigts de la main droite, les ongles en dessous, sans baisser le corps ; tenir le filet par-dessus les rênes de la bride, et baisser la main gauche pour ne plus sentir l'effet du mors. 361. En se servant alternativement de la bride et du filet, on ra- fraîchit les barres de son cheval, mais il ne faut jamais se servir des deux à la fois. L'instructeur fait prendre le filet de la main droite pendant le commencement du travail en bride, pour rendre le changement de position moins brusque, et ramener le côté droit, sujet à rester en arrière. Lâcher le filet. 362. L'instructeur commande : Lâchez = le filet. 1 temps. A la dernière partie du commandement, qui est le filet, replacer la main gauche, et laisser tomber les rênes du filet,' de manière qu'elles se placent sous celles de la bride, la maia droite sur le côté. Des mouvements principaux de la main de la bride. 363. En élevant un peu la main et la rapprochant du corps, on rassemble son cheval; en l'élevant davantage, on ralentit son allure. En augmentant l'effet de la main, on arrête le cheval, et en l'augmentant encore, on le fait reculer. MOUVEMENTS PRINCIPAUX DE LA MAIN. 141 En baissant un peu la main, on donne à son cheval la li- berté de se porter en avant. En portant la main en avant et à droite, on détermine son cheval à tourner à droite. En portant la main en avant et à gauche, on détermine son cheval à to?irner à gauche. Dès que le cheval obéit, le cavalier reprend la position de la main de la bride. Dans tous les mouvements de la main, le bras doit agir librement, sans que l'épaule se raidisse et sans communi- quer de force au corps ; Veffet du mors étant plus fort que celui du bridon, c'est une raison de plus d'agir avec pro- gression, surtout pour arrêter et reculer. L'instructeur fait exécuter, par les commandements prescrits dans la première leçoD, les mouvements ci-après détaillés. Rassembler le cheval. 364. Élever un peu la main en la rapprochant du corps; et tenir les jambes près. Marcher. 365. Baisser un peu la main, le poignet toujours vis-à-vis du milieu du corps, et fermer les jambes progressivemant. Dès que le cheval obéit, replacer la main et les jambes par degrés. Arrêter. 366. S'asseoir, en se grandissant du haut du corps; élever en même temps la main par degrés en la rapprochant du corps, et tenir les jambes près, pour empêcher le cheval de reculer ou de se traverser. Dès que le cheval obéit, replacer la main et les jambes par degrés. A-droite. 367. Porter la main en avant et à droite, suivant la sen- sibilité du cheval, et fermer la jambe droite, la jambe gauche 142 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. près, pour le contenir. Le mouvement étant presque fini, replacer la main et les jambes par degrés. A-gauche. 368. Porter la main en avant et à gauche, suivant la sen- sibilité du cheval, et fermer la jambe gauche, la jambe droite près, pour le contenir. Le mouvement étant presque fini, replacer la main et les jambes par degrés. Demi-tour à droite, demi-tour à gauche. 369. Mêmes principes que pour exécuter un à-droite ou un à-gauche, en observant de parcourir le demi-cercle prescrit. Quart d'à-droite, quart d'à-gauche. 370. Mêmes principes que pour exécuter un à-droite ou un à-gauche, en observant que le mouvement de la main doit être assez modéré pour que le cheval ne fasse pas plus d'un quart d'à-droite ou d'à-gauche. Reculer et cesser de reculer. 371. Mêmes principes que pour arrêter, en observant, dès que le cheval obéit, de baisser et d'élever successivement la main, pour arrêter et rendre. Pour cesser de reculer, avoir la main légère et les jambes près; dès que le cheval obéit, replacer la main et les jam- bes par degrés. 372. L'instructeur n'exige pas d'ensemble dans l'exécution de ces divers mouvements, mais il s'attache à la manière dont chaque cava- lier se sert de la main de la bride. Il en rectifie toujours la position avant de passer d'un mouvement à un autre. Travail de la 2e leçon, avec la bride. 373. Lorsque les cavaliers commencent à comprendre les mouve- ments de la main de la bride, l'instructeur les fait marcher sur la piste, d'abord au pas et ensuite au trot ; il fait fréquemment arrêter, repartir, changer de direction, et exécuter successivement les divers APPUYER A DROITE OD A GAUCHE. 143 mouvements de la deuxième leçon, .veillant à ce que les cavaliers fas- sent une application exacte des principes qui leur ont été donnés de pied ferme. Le défaut habituel des cavaliers étant de porter la main gauche en avant et de refuser l'épaule droite, l'instructeur a l'attention de leur faire conserver la main au-dessus du pommeau de la selle sans dé- ranger la position du corps. Prendre le filet de la main gauche. 374. L'instructeur commande : Prenez le filet = de la main gauche. 1 temps. A la dernière partie du commandement , qui est de la main gauche , passer les deux premiers doigts de la main gauche, les ongles en-dessous , dans le filet , et le ramener à soi, de manière que les rênes de la bride ne fassent plus d'effet sur le mors. Lâcher le filet. 375. L'instructeur commande : Lâchez = le filet. 1 temps. A la dernière partie du commandement, qui est le filet, lâcher le filet sans baisser le corps, et reprendre la position de la main de la bride, 3n ajustant les rênes. L'instructeur ne fait prendre le filet de la main gauche que lorsque les cavaliers ont acquis l'habitude de conduire leurs chevaux avec la bride. Appuyer à droite ou à gauche (fig. 15 et 16.) 376. L'instructeur fait appuyer à droite ou à gauche, la tête au mur et en colonne, se conformant aux principes prescrits numéros 351, 352 et 353. Pour appuyer à droite, déterminer les épaules de son 144 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. cheval à droite en portant la main en avant et à droite ; fer- mer la jambe gauche pour faire suivre les hanches, la jambe droite près, pour soutenir le cheval. Pour cesser d'appuyer, redresser son cheval, la jambe droite près, et replacer la main et les jambes par degrés. Pour appuyer à gauche et cesser d'appuyer, mêmes prin- cipes et moyens inverses. DEUXIÈME PARTIE. Principes du galop. 377. Un cheval galope sur le pied droit (flg. 18), lorsque la jambe droite de devant dépasse la jambe gauche de devant et crue la jambe droite de derrière dépasse aussi la jambe gauche de derrière, Le mé- canisme de cette allure s'opère généralement en trois temps ou foulées. Le premier temps est marqué par la jambe gauche de derrière, qui pose la première à terre ; le deuxième, par le bipède diagonal gauche, et le troisième par la jambe droite de devant. Un cheval galope sur le pied gauche, lorsque la jambe gauche de devant dépasse la jambe droite de devant, et que la jambe gauche de derrière dépasse aussi la jambe droite de derrière. Dans ce cas, la jambe droite de derrière pose la première à terre ; ensuite le bipède diagonal droit, et enfin la jambe gauche de devant. Un cheval galope juste, lorsqu'il galope sur le pied droit en travail- lant ou tournant à main droite ; et sur le pied gauche, en travaillant ou tournant à main gauche. Un cheval galope faux, lorsqu'il galope sur le pied gauche en tra- vaillant ou tournant à main droite ; et sur le pied droit, en travaillant ou tournant à main gauche, Un cheval est désuni, lorsqu'il galope à droite des pieds de devant, et à gauche des pieds de derrière, ou lorsqu'il galope à gauche des pieds de devant, et à droite des pieds de derrière. Quand un cheval galope sur le pied droit, le cavalier éprouve dans sa position un mouvement sensible de droite à gauche. Quand un cheval galope sur le pied gauche, le cavalier éprouve dans sa position un mouvement sensible de gauche à droite. Quand un cheval est désuni, le cavalier éprouve dans sa position des mouvements irréguliers ; le cheval est hors de son aplomb et perd de sa force. TRAVAIL AU GaLOP. 145 Travail au galop sur des lignes droites. 378. Les cavaliers étant déjà habitués, dans la deuxième leçon, à conserver leur position au galop, l'instructeur leur apprend à faire partir leurs chevaux sur la ligne droite, à l'une et à l'autre main. Après avoir formé les cavaliers du deuxième rang, comme il est prescrit numéro 350, il fait prendre 4 pas (4 mètres) de distance à ceux du premier; et les cavaliers marchant au trot et à main droite sur l'un des grands côtés, l'instructeur commanie : 1, Au galop. 2. MARCHE. Au commandement au galop, rassembler son cheval et le contenir parfaitement. Au commandement marche, porter la main un peu en avant et à gauche, pour donner à l'épaule droite la facilité de dépasser l'épaule gauche, et fermer les jambes derrière les sangles pour chasser le cheval en avant, lui faisant sentir un peu plus l'effet de la jambe gauche. Le cheval ayant obéi, avoir la main légère et les jambes près, pour l'entretenir dans son allure. 379. L'instructeur recommande aux cavaliers d'avoir du calme, de conduire leurs chevaux avec douceur, et surtout d'avoir la main légère, pour que le galop soit franc, jamais raccourci, et pour éviter de mettre les chevaux sur les jarrets. Bans les premiers jours du travail au galop, il fait prendre aux ca- valiers le filet avec la main droite, pour calmer leurs chevaux et s'ai- der de cette main, jusqu'à ce qu'ils aient pris l'habitude de les con- duire à cette allure avec la bride seulement. Pour maintenir le cheval juste, il faut se lier à tous ses mouvements, surtout an passage des coins, où le moindre dérangement dans l'as- siette du cavalier peut contrarier l'action du cheval. Lorsqu'un cheval galope faux ou qu'il est désuni, l'instructeur fait passer le cavalier, au trot, à la queue de la colonne, mais de manière à ne pas déranger ceux qui suivent. Lorsqu'il y est arrivé, il lui fait reprendre le galop, lui expliquant de nouveau les moyens qu'il doit employer pour maiatenir son cheval juste. Equitation. 13 146 PREMIERE PARTIE. CHAPITRE II. 380. L'instructeur ne laisse les cavaliers au galop qu'an tour ou deux au plus à chaque main, et il fait toujours passer au trot pour changer de main. Lorsque les chevaux sont un peu calmés, et que les cavaliers com- mencent à les- bien conduire, l'instructeur fait diminuer successive- ment les distances jusqu'à un mètre un tiers. L'instructeur fait exécuter le même travail aux cavaliers du deuxième rang ; il le fait ensuite répéter par les deux rangs à la fois. Travail au galop en cercle. 381. Lorsque les cavaliers ont été suffisamment exercés au galop sur des lignes droites, l'instructeur fait faire quelques tours en cercle suivant les principes prescrits numéros 335 et 336. Ce travail est commencé sur de très-grands cercles , dont on dimi- nue le diamètre à mesure que les cavaliers en prennent l'habitude. 382. L'instructeur, pour terminer la leçon et rentrer au quartier, se conforme à ce qui est prescrit numéro 339. § 12. Quatrième Leçon. L'instructeur est à cheval et la leçon comprend 30 séances. lre partie. (15 séances.) Travail de la 3e leçon, avec le sabre seulement. Maniement des armes de pied ferme. Charger le mousqueton. Charger le pistolet. Feux du mousqueton. Feux du pistolet. Inspection des armes. Exercice du sabre et de la lance, de pied ferme. 2e partie. (15 séances.) Travail de la 3e leçon , avec toutes les armes. Maniement des armes en marchant. Exercice du sabre et de la lance, à toutes les allures. Saut du fossé et de la bar- rière. Charge individuelle. Tir à la cible. MANIEMENT DES ARMES. 147 PREMIÈRE PARTIE. 383. On réunit autant de cavaliers que pour la troisième leçon : leur tenue est la même ; ils ont leurs armes. L'instructeur est à cheval. Il est secondé par deux sous-instruc- teurs. Ces deux sous-instructeurs également à cheval, sont armés comme les cavaliers, afin d'exécuter le maniement des armes à mesure que T instructeur le détaille. Travail de la 3e leçon, avec le sabre seulement 384. Les premiers jours de la quatrième leçon sont employés à ré- péter tous les mouvements de la troisième, les cavaliers ayant le sa- bre seulement. Les cavaliers prennent ensuite toutes leurs armes. L'instructeur fait monter à cheval en exécutant le détail complet, comme il est prescrit numéro 277. Avant de commencer le manie- ment des armes, il fait exécuter quelques mouvements au pas et au trot, pour calmer les chevaux. Pendant le reste de la leçon, le travail de pied ferme est entrecoupé de mouvements aux diverses allures. On exige dans leur exécution la plus grande régularité, de manière que les cavaliers, en apprenant à maaier leurs armes, se perfection- nent de plus en plus dans l'habitude de conduire leurs chevaux. Maniement des armes, de pied ferme. (Dragons, Chasseurs et Hussards.) 385. L'instructeur fait former les cavaliers du premier rang, par les commandements front et halte , comme il est prescrit numéro 339. Il fait ensuite former le deuxième rang à la gauche du premier, par un mouvement semblable. Chaque sous-instructeur se place à 6 pas (6 mètres) en avant, du centre de son rang, lui faisant face. Pour faire mettre le mousqueton à la botte, l'instructeur commande: Décrochez == {le) mousqueton. 1 temps, 2 mouvements. \ . A la première partie du commandement, qui est mous- 148 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. queton, saisir l'arme à la poignée avec la main droite, l'é- lever, la ressaisir avec la main gauche, le petit doigt tou- chant le ressort de batterie, le pouce allongé ; renverser le poignet gauche en l'avançant vers la tête du cheval ; passer la crosse à gauche entre les rênes et le corps, la platine en avant, le canon incliné à droite ; dégager le crochet des an- neaux avec la main droite ; repasser la crosse à droite entre les rênes et le corps; saisir l'arme à la poignée avec la main droite en la quittant de la main gauche, et placer la crosse sur la cuisse, le bout du canon haut et vis-à-vis de l'épaule droite. 2. Baisser l'arme avec la main droite; engager le bout du canon dans la botte ; passer la courroie deux fois autour de la crosse, la boucler avec la main droite en soutenant la crosse de la main gauche, et ajuster les rênes. 386. Pour remettre le mousqueton au crochet, l'instructeur com- mande : Accrochez = {le) mousqueton. 1 temps , 2 mouvements. A la dernière partie du commandement , qui est mous- queton, déboucler la courroie avec la main droite, en sou- tenant la crosse de la main gauche ; saisir l'arme à la poi- gnée avec la main droite, les ongles en dessous ; la dégager de la botte, l'élever, la saisir avec la maio gauche, le petit doigt touchant le ressort de batterie, le pouce allongé; ren- verser le poignet gauche en l'avançant vers la tête du che- val; passer la crosse à gauche entre les rênes et le corps, la platine en avant, le canon incliné à droite; prendre le crochet arec la main droite , l'engager dans les anneaux ; repasser la crosse à droite entre les rênes et le corps, saisir l'arme à la poignée avec la main droite, en la quittant de la main gauche, et placer la crosse sur la cuisse, le bout du canon haut et vis-à-vis de l'épaule droite. 2. Baisser le bout du mousqueton ; chasser la crosse en arrière et ajuster les rênes. MANIEMENT DES ARMES. * 149 Si Ton ne doit plus faire usage du mousqueton, à l'avertissement de l'instructeur, le cavalier passe la courroie de retrait dexu fois au- tour de la poignée, la boucle en dehors. 387. sabre = (à la) main. 2 temps. 1. A la première partie du commandement, qui est sabre; incliner légèrement la tête à gauche, porter la main droit© par-dessus les rênes, engager le poignet dans la dragonne, saisir le sabre à la poignée, dégager la laine du fourreau de 16 centimètres, et replacer la tête directe. 2. A la dernière partie du commandement, qui est main, tirer vivement le sabre, en élevant le bras de toute sa lon- gueur; marquer un temps d'arrêt, porter le sabre à l'épaule droite, le dos de la lame appuyé au défaut de l'épaule ; le poignet sur le haut de la cuisse, le petit doigt en dehors de la poignée (fig. 17.) 388. Présentez = (le) sabre. 1 temps. A la dernière partie du commandement, qui est sabre, porter le sabre en avant, le bras demi-tendu, le pouce vis- à-vis et à 16 centimètres du col , la lame perpendiculaire le tranchant à gauche, le pouce allongé sur le côté droit de la poignée^ le petit doigt se réunissant aux trois autres. 389. Portez = (le) sabre. 1 temps» A la dernière partie du commandement, qui est sabre, reporter le sabre, le dos de la lame appuyé au défaut de l'épaule, le poignet sur le haut de la cuisse , le petit doigt en dehors de la poignée. 150 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. 390. Remettez = (le) sabre. 2 temps. 1. A la première partie du commandement, qui est re- mettez, exécutez le mouvement de présenter le sabre. 2. A la dernière partie du commandement, qui est sabre, porter le poignet vis-à-vis et à 16 centimètres de l'épaule gauche; baisser la lame et la passer en croix le long du bras gauche, la pointe en arrière; incliner légèrement la tète à gauche en fixant l'œil sur l'ouverture du fourreau; y re- mettre la lame ; dégager le poignet de la dragonne ; replacer la tête directe et ajuster les rênes. (Lanciers.) 391. L'instructeur commande : Portez = (vos) lances. A la dernière partie du commandement, qui est lances, ramener la lance en avant, par un mouvement du bras droit; la saisir avec le pouce et le premier doigt de la main gau • che, les autres fermés (pour ne pas abandonner les rênes) ; dégager le bras de la courroie ; saisir vivement la lance avec la main droite à pleine main; l'abandonner de la main gau- che; la replacer perpendiculairement, la main à hauteur du col, le coude et l'avant-bras collés contre la hampe. 392. Reposez = (vos) lances (flg. 16). A la dernière partie du commandement, qui est lances, amener la lance dans la main gauche, avec la main droite, sans que le bout quitte la terre (à cheval : sans le dégager de la botte) ; la saisir avec le pouce et le premier doigt de la main gauche, les autres doigts fermés (pour ne pas aban- donner les rênes) ; passer le bras droit dans la courroie , et l'y engager jusqu'au dessus du coude; abandonner de suite la lance de la main gauche; la chasser en arrière par un CHARGER LE MOUSQUETON . 151 mouvement du bras droit, et placer la main droite sur le côté. 393. Les lanciers qui font partie des régiments de chasseurs por- tent et reposent la lance, à la dernière partie des commandements sabre — (à la) main et remettez — (le) sabre, faits par le colonel ; mais, pour leur instruction individuelle , les lanciers sont exercés, comme tous les cavaliers, au maniement du sabre. 394. L'instructeur commande A ce commandement, (Cuirassiers et Dragons.) Déboucler la courroie de paquetage de gauche ; relever la schabraque. (Dragons^ dé- crocher la baguette avec la main droite par-dessous les rênes, la placer à droite, la lanière entre la crosse et le corps) et replacer la main droite sur le côté. POUR LE MANIEMENT DES ARMES. (Chasseurs, Hussards et Lanciers.) Relever la courroie de pa- quetage et la schabraque (Chasseurs et Hussards, dé- crocher la baguette avec la main droite par-dessous les rênes, la placer à droite, la lanière entre la crosse et le corps), et replacer la main droite sur le côté. Charger le mousqueton. (Dragons, Chasseurs et Hussards.) 395. L'instructeur commande : Haut = (le) MOUSQUETON. 1 temps. A la dernière partie du commandement, qui est mousque- ton, saisir le mousqueton à la poignée avec la main droite ; l'élever et placer la crosse sur la cuisse, le bout du canon haut, vis-à-vis de l'épaule droite. 396. L'instructeur commande : Charge en dix tevips. 1. Chargez— (le) mousqueton. 1. A la dernière partie du commandement, qui est mous- 152 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. queton, placer le mousqueton dans la main gauche, la sous- garde un peu en dehors, le petit doigt touchant le ressort de batterie, le pouce allongé sur le bois en dessous de la tringle, le bout du canon un peu élevé et dirigé à gauche ; le pouce de la main droite contre la batterie au-dessus de la pierre, les quatre doigts fermés. 2. Ouvrez = {le) bassinet. 3. Prenez = {la) cartouche. 4. Déchirez = {la) cartouche. 5. Amorcez. 6. L'arme = (à) gauche. A la dernière partie du commandement, qui est gauche, renverser le poignet gauche, en l'avançant vers la tête du cheval; passer la crosse àN gauche entre les rênes et le corps, en avant de la fonte ; la platine en dehors, le canon incliné à droite ; le saisir avec les deux derniers doigts de la main droite, à 3 centimètres du bout, contenant toujours la car- touche avec le pouce et les deux premiers doigts. 7. Cartouche — {dans le) canon. 8. Prenez — {la) baguette. 9. Bourrez. 10. Haut = {le) mousqueton. A la dernière partie du commandement, qui est mousque- ton, retourner le poignet gauche, en l'avançant vers la tête du cheval ; passer la crosse à droite entre les rênes et le corps ; saisir l'arme à la poignée avec la main droite en la quittant de la main gauche, et faire haut le mousqueton. 397. L'instructeur commande : Replacez = {le) mousqueton. 1 temps. A la dernière partie du commandement, qui est mousque- CHARGER LE PISTOLET. 153 ton, baisser le bout du mousqueton ; chasser la crosse en arrière, ayant soin que la lanière de la baguette reste entre la crosse et le corps. Charger le pistolet. (Cuirassiers, Dragons, Chasseurs et Hussards.) 398. L'instructeur commande : Haut= (le) pistolet. 1 temps. A la dernière partie du commandement, qui est pistolet, passer la main droite par-dessous les rênes, tirer le pistolet de sa fonte, l'élever, la sous-garde en avant, le poignet à hauteur et à 16 centimètres de l'épaule, le premier doigt allongé sur la sous-garde. 399. L'instructeur commande : Charge en dix temps. 1. Chargez = (le) pistolet. A la dernière partie du commandement, qui est pistolet, placer le pistolet dans la main-gauche, la sous-garde un peu en dehors, le petit doigt touchant le ressort de batterie, le pouce sur le canon, le bout un peu élevé et dirigé à gauche; le pouce de la main droite contre la batterie au-dessus de la pierre, les quatre doigts bien fermés. 2. Ouvrez = (le) bassinet. 3. Prenez = (la) cartouche. 4. Déchirez = (la) cartouche. 5. Amorcez. 6. Pistolet = (à) gauche. A la dernière partie du commandement, qui est gauche, renverser le poignet gauche, passer la crosse à gauche entre les rênes et le corps, la platine en avant, le canon incliné à droite; le saisir avec les deux derniers doigts de la main 154 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. droite, à 3 centimètres du bout, contenant toujours la car- touche avec le pouce et les deux premiers doigts. 7. Cartouche = (dans le) canon. 8. Tirez = (la) baguette. A la dernière partie du commandement, qui est baguette, tirer la baguette avec le pouce et les deux premiers doigts, le poignet toujours renversé, la saisir à pleine maiD, retour- ner le poignet et mettre la baguette dans le canon. 9. Bourrez. Au commandement Bourrez, donner trois coups de ba- guette, la tirer, la prendre par Je milieu, renverser le poi- gnet, la remettre dans la coulisse et l'enfoncer avec la paume de la main, replacer le poignet gauche en repassant la crosse entre les rênes et le corps, et saisir le pistolet de la main droite à la poignée. 10. Haut = (le) pistolet. A la dernière partie du commandement, qui est pistolet, élever le pistolet avec la main droite en le quittant de la main gauche, la sous-garde en avant, le poignet à hauteur et à 16 centimètres de l'épaule, le premier doigt allongé sur la sous-garde. 400. L'instructeur commande : Replacez = (le) pistolet. 1 temps. A la dernière partie du commandement, qui est pistolet, baisser le bout du pistolet et le remettre dans la fonte, en le passant par-dessous les rênes. iOl. Lorsque les cavaliers savent bien exécuter la charge du mous- queton et du pistolet en la décomposant, l'instructeur leur fait exécuter la charge à volonté ; à cet effet, après avoir fait faire haut le mous- queton ou haut le pistolet, il commande : Charge à volonté. FEUX DU MOUSQUETON. 155 Chargez = (le) mousqueton (OU le PISTOLET.) A la dernière partie du commandement, qui est mousque- ton (ou pistolet), les cavaliers chargent, sans s'attendre ni se régler les uns sur les autres, ayant l'attention de s'arrô- ter après la charge à la position de haut le mousqueton ou haut le pistolet, et d'attendre le commandement de l'instruc- teur pour replacer l'arme. Feux du mousqueton. 402. L'instructeur commande : Haut = (le) MOUSQUETON. Comme il est prescrit n° 395. Apprêtez = (le) mousqueton. 1 temps. A la dernière partie du commandement, qui est mousque- ton, abattre le mousqueton dans la main gauche, le bout élevé et dirigé à gauche ; placer le pouce de la main droite sur la tête du chien, le premier doigt sur la sous-garde, les autres dessous ; armer le mousqueton avec le pouce, en ti- rant le chien en arrière jusqu'à ce qu'il soit bien assuré dans le cran : faire haut le mousqueton. (En) joue. 1 temps. 403. Au commandement joue, porter avec la main droite la crosse à î'épaule, en avançant la main gauche vers la tète du cheval, soutenir l'arme à l'embouchoir avec le pouce et le premier doigt de cette main, les autres fermés, pour con- tenir les rênes sans les allonger; placer le premier doigt de la main droite sur la détente, et ajuster à hauteur de cein- ture d'homme. 156 première partie. chapitre ii. Feu. 1 temps. 404. Au commandement feu, appuyer le premier doigt sur la détente et faire feu sans déranger l'arme; la retirer ensuite et la replacer dans la main gauche, comme au pre- mier temps de la charge n° 396, le premier doigt sur la dé- tente. Haut (lé) MOUSQUETON. 1 temps. 405. A la dernière partie du commandement, qui est mousqueton, mettre le chien au repos, fermer le bassinet, et faire haut le mousqueton. Replacez = (le) mousqueton. Comme il est prescrit n° 397. Feux de pistolet. 406. L'instructeur commande : Haut = le pistolet. Comme il est prescrit n° 398. Apprêtez = (le) pistolet. 1 temps. A la dernière partie du commandement, qui est pistolet, placer le pistolet dans la main gauche, le bout élevé et di- rigé à gauche, armer et faire haut le pistolet, (En) joue. 1 temps. 407. Au commandement joue, abaisser le pistolet, le bras demi-tendu; poser le premier doigt sur la détente, la sous- garde un peu inclinée à droite, le bout du canon dirigé à hauteur de ceinture d'homme. INSPECTION DES ARMES. J57 FEU* 1 temps. 408. Au commandement feu, appuyer le premier doigt sur la détente, et faire feu sans déranger l'arme; prendre ensuite la position du premier temps de la charge n° 399, le pouce de la main droite sur le chien, le premier doigt sur la détente. Haut = {le) pistolet. 1 temps. 409. A la dernière partie du commandement, qui est pis- tolet, mettre le chien au repos, fermer le bassinet et faire haut le pistolet. Replacez = {le) pistolet. Comme il est prescrit n° 400. 410. Si, après avoir fait feu du mousqueton ou du pistolet, Tins, tructeur veut faire charger les armes, il commande : CHARGEZ. Au commandement chargez, exécuter la charge à volonté et faire haut le mousqueton ou haut le pistolet, se tenant prêt à armer ou à replacer l'arme au commandement de l'instructeur. Inspection des armes. 411. L'instructeur commande : pour l'inspection des armes. Ace commandement, exécuter ce qui est prescrit au com- mandement : pour le maniement des armes, n° 394. (Dragons, Chasseurs et Hussards.) L'instructeur commande : Inspection == {du) mousqueton. 1 temps, 5 mouvements. 412. 1. A la dernière partie du commandement, qui est mousqueton, faire haut le mousqueton. Equitation. H 158 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. 2. Placer l'arme dans la main gauche, la passer à gauche comme au sixième temps de la charge, mettre la baguette dans le canon, comme au huitième temps de la charge, et replacer la main droite sur le côté. 3. Avec la main droite élever la baguette jusqu'à la moitié, le bras demi-tendu, la laisser retomber dans le canon, et re- placer la main droite sur le côté. 4 Retirer la baguette du canon, la placer à droite, et faire haut le mousqueton. 5. Replacer le mousqueton. (Lanciers.) 413. L'instructeur commande : Inspection = (des) lances. 1 temps, 4 mouvements. 1. A la dernière partie du commandement, qui est lances; porter la lance. 2. Croiser la lance; à la première partie du commande- ment, qui est croisez, descendre la main droite, en la glis- sant le long de la hampe, jusqu'à hauteur de la hanche; élever la lance perpendiculairement pour la dégager de la botte. 3. Tourner le poignet, les ongles en dessous pour montrer l'autre côté de la lame. 4. Redresser et reposer la lance; à la dernière partie du commandement, qui est lances, amener la lance dans la main gauche, avec la main droite, sans que le bout quitte la terre {à cheval : sans la dégager de la botte) ; la saisir avec le pouce et le premier doigt de la main gauche, les autres doigts fermés (pour ne pas abandonner les rèues) ; passer le bras droit dans la courroie et l'y engager jusqu'au-dessus du coude ; abandonner de suite la main gauche, la chasser en arrière par un mouvement du bras droit, et placer la main droite sur le côté. INSPECTION DES ARMES. 159 (Cuirassiers, Dragons, Chasseurs, Hussards et Lanciers.) 414. L'instructeur commande : Inspection — (du) pistolet. 1 temps y 5 mouvements» 1. A la dernière partie du commandement, qui est pisto- let, faire haut le pistolet. 2. Placer le pistolet dans la main gauche, qui le tient à la poignée perpendiculairement, la platine en avant; tirer la baguette, la mettre dans le canon, et replacer la main droite sur le côté. 3. Avec la main droite élever la baguette jusqu'à la moi- tié; la laisser retomber dans le canon, et replacer la main droite sur le côté. 4. Retirer la baguette du canon, la remettre dans sa cou- lisse, en l'enfonçant avec la paume de la main, et faire haut le pistolet. 41b. L'instructeur commande : Inspections (du) sabre. 1 temps, 5 mouvements. 1. A la dernière partie du commandement, qui est sabre, exécuter le premier temps de sabre à la main. 2. Exécuter le deuxième temps de sahre à la main. 3. Présenter le sabre. 4. Tourner le poignet en dedans, pour montrer l'autre côté de la lame. 5. Porter le sabre à l'épaule. 6. Exécuter le premier temps de remettez le sabre. 7. Exécuter le deuxième temps de remettez le sabre. 416. A l'avertissement de couvrez les fontes, fait par l'instructeur, le cavalier replace la schabraque, la courroie de paquetage, met la baguette au crochet, et ajuste les rênes. 160 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. 417. Lorsque les cavaliers exécutent correctement l'inspection des armes, pour les y exercer sans détail, l'instructeur commande : Inspection = {des) armes. A la dernière partie du commandement, qui est armes, le cavalier (Dragons, Chasseurs et Hussards) fait haut le mous- queton, passe le mousqueton à gauche et met la baguette dans le canon. Quand l'instructeur arrive devant lui, le ca- valier élève la baguette, la laisse retomber dans le canon, et dès que l'instructeur l'a dépassé de deux cavaliers, il la re- tire, fait haut le mousqueton, replace le mousqueton; fait haut le pistolet, le passe dans la main gauche, et met la baguette dans le canon. Quand l'instructeur arrive devant lui, il élève la baguette, la laisse retomber dans le canon, et dès qu'il l'a dépassé de deux cavaliers, il la replace dans la coulisse, fait haut le pistolet, le remet dans la fonte et met le sabre à la main. Quand l'instructeur arrive devant lui, le cavalier pré- sente le sabre, montre l'autre côté de la lame, et dès qu'il l'a dépassé de deux cavaliers, il porte le sabre, le remet dans le fourreau, couvre les fontes et ajuste les rênes. {Lanciers) . A la dernière partie du commandement, qui est armes, le lancier porté et croise la lance. Quand l'in- structeur arrive devant lui, il tourne le poignet pour mon- trer l'autre côté de la lame. Dès que l'instructeur l'a dépassé de deux cavaliers, il porte et repose la lance, fait haut le pistolet, et tout le reste du mouvement comme ci-dessus. {Cuirassiers). A Ja dernière partie du commandement, qui est armes, le cuirassier exécute ce qui est prescrit à l'inspection du pistolet et du sabre. 418. Pendant que les cavaliers sont formés sur un rang, l'instruc- teur leur fait quitter le rang indistinctement, les uns après les autres à son simple avertissement. Cet exercice est répété aussi souvent qu'on le juge nécessaire, pour habituer les chevaux à quitter le rang facilement. Le cavalier désigné rassemble son cheval et le détermine MANIEMENT DES ARMES EN MARCHANT. 161 en avant avec douceur, évitant de le surprendre et de le brusquer. Exercice du sabre et de la lance, pied ferme. 419. Les cavaliers marchant au pas, sur deux colonnes, l'instruc- teur leur fait prendre 2 pas (2 mètres) de distance entre eux, et lors- que les deux colonnes sont sur les grands côtés, il commande: 1. Ca- valiers à droite ( ou à gauche. ) 2. marche ; 3. halte. Il leur fait alors exécuter de pied ferme Y exercice du sabre, tel qu'il a été ensei- gné à pied. Pour Y exercice de la lance, les lanciers, avant de faire à droite ou à gauche, doivent prendre entre eux 4 pas (4 mètres) de distance. 420. Les cavaliers étant destinés à se servir de leurs armes presque toujours isolément, l'instructeur s'attache à la régularité de l'exécu- tion individuelle, et non à celle de l'ensemble. On n'emploie à ce travail de pied ferme que le temps strictement nécessaire ponr en bien faire comprendre tout le détail aux cavaliers, la deuxième partie de la leçon devant être employée à l'exécuter en marchant. (Cette observation n'est point applicable à Yinspection des armes, qui s'exécute toujours de pied ferme.) DEUXIÈME PARTIE. 421. Les cavaliers, outre leurs armes, ont le casque ou le schako, et les cuirrassiers la cuirasse : les chevaux sont chargés (fig. 13 à 18). Travail de la 3e leçon, avec toutes les armes. 422. L'instructeur commence cette deuxième partie, par faire exé- cuter aux cavaliers , ayant toutes leurs armes, les mouvements de la troisième leçon aux diverses allures. Il veille à ce que le poids et le mouvement des armes ne leur tas- sent pas perdre la régularité de la position. Lorsque les cavaliers ont acquis l'habitude de travailler avec le sabre au côté et le mousqueton au crochet, l'instructeur leur apprend à se servir de leurs armes en marchant. Maniement des armes en marchant. 423. Les cavaliers marchant en colonne au pas, l'instructeur fait mettre le sabre à la main et remettre le sabre 162 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. Il veille à ce que les cavaliers ne dérangent ni leur assiette ni la position de la main de la bride. Il recommande également de tenir les jambes près, pour empêcher les chevaux de ralentir l'allure et de se traverser. Quand les cavaliers ont le sabre en main, l'instructeur veille à ce qu'ils ne refusent pas l'épaule droite. A mesure que les cavaliers montrent plus d'adresse, l'instructeur fait mettre le sabre à la main, en marchant d'abord au trot et ensuite au galop. Il fait aussi prendre la position du premier mouvement d'eu tierce, pointez, et d'en avant, sabrez, en marchant aux diverses allures. L'instructeur apprend aussi aux cavaliers à prendre la position du sabre pour la charge, comme premier rang et comme deuxième rang: à cet effet il commande : Comme 1er rang. — haut le sabre. 1 temps. A la dernière partie du commandement, qui est sabre. prendre la position d'en tierce — pointez. L'instructeur fait ensuite porter le sabre, et commande : Comme 2e rang — haut le sabre. 1 temps. A la dernière partie du commandement, qui est sabre , prsndre la position du premier mouvement d'en avant — sabrez. Ces mouvements sont exécutés successivement aux diverses allures Il fait remettre le sabre en marchant au pas, et à cet effet , il re- commande aux cavaliers d'appuyer le dos de la lame à l'avant-bras gauche, jusqu'à ce qu'ils aient engagé la pointe dans le fourreau. Il leur fait ensuite exécuter, le sabre à la main, des à-droite et des à-gauche au trot et au galop, et des demi-tours à droite et à gauche au t*-ot seulement. 424. Les cavaliers marchant en colonne, lu pas, l'instruc- teur fait exécuter la charge à volonté du mousqueton et du pistolet. Il veille à ce que les cavaliers passent exactement par tous les temps, sans cesser de conduire leurs chevaux avec la même régularité. SAUT DE LA BARRIÈRE. 163 Exercice du sabre et de la lance, à toutes les allures. 425. L'instructeur fait exécuter progressivement, aux di- verses allures, l'exercice du sabre et de la lance, veillant à ce que les cavaliers prennent et conservent entre eux les distances fixées au n° 419. Saut du fossé et de la barrière. 426. Pour cet exercice, le fossé doit avoir d'un mètre à un mètre et demi de largeur, et la barrière doit être élevée de 33 centimètres à un mètre. On augmente progressivement les dimensions, à mesure que les cavaliers et les chevaux sont plus habitués à sauter. L'instructeur forme les cavaliers sur un seul rang, à 30 mètres en arrière de l'obstacle. Chaque cavalier, successivement, se met en mouvement au pas, à l'avertissement de l'instructeur, se dirige vers l'obstacle, et au tiers du chemin, passe au trot. Saut du fossé. 427. En arrivant près du fossé, rendre la main et fermer les jambes pour déterminer le cheval à s'élancer. Au mo- ment où le cheval pose à terre, élever un peu la main pour le soutenir. Saut de la barrière. 428. En arrivant près de la barrière, enlever son cheval en élevant un peu la main, et fermant les jambes. Au mo- ment où le cheval s'enlève, avoir la main tégère, et à l'in- stant où il pose à terre, élever un peu la main. Le cavalier doit, en sautant, se lier à son cheval des cuis- ses, des jarrets, et des gras de jambes, ayant soin de porter le corps un peu en avant au moment où le cheval s'enlève, et de bien s'asseoir en reportant le corps en arrière au mo- ment où le cheval pose à terre. 429. Chaque cavalier, après avoir sauté, continue de mar- 164 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. cher au trot, et va prendre sa place dans le rang qui se forme à 30 mètres au-delà de l'obstacle, ayant soin de passer au pas un peu avant d'arrêter. Pendant les premiers jours de cet exercice, les cavaliers sautent sans armes : l'instructeur leur fait prendre le filet de la main droite. Lorsque les cavaliers ont sauté sans armes, l'instructeur leur fait répéter le même exercice avec les armes, et enfin avec le sabre à la main. Les chevaux employés à YEcole du cavalier doivent être déjà dressés et habitués à sauter. Si pourtant un cheval fait quelque diffi- culté, l'instructeur l'aide avec la chambrière, en y mettant beaucoup de patience, mais ne permet jamais qu'il rentre à l'écurie sans avoir sauté. Charge individuelle. 430. Pour exercer les cavaliers à la charge, l'instructeur les conduit à l'extrémité d'un terrain qui présente une car- rière suffisante et sans obstacle. Là, il les forme sur un rang, comme il est prescrit n° 385, et leur fait mettre le sabre à la main. Un brigadier est placé à 80 pas en avant de la droite des cavaliers; un des sous-instructeurs, à 80 pas en avant de ce brigadier : un deuxième brigadier, à 60 pas plus loin; enûn, un troisième brigadier, à 20 pas plus loin, marque l'extré- mité de la carrière et sert de point de direction au cavalier de droite. Le deuxième sous-instructeur reste au point du départ pour faire partir les cavaliers l'un après l'autre, et leur ré- péter ce qu'ils ont à faire. L'instructeur se porte au point où les cavaliers doivent se reformer après avûir chargé, et faire face à la troupe. Pour bien exécuter la charge, les cavaliers doivent avoir soin de marcher droit devant eux ; de ne pas changer d'al- lure avant d'être arrivés aux points indiqués, et surtout de suivre, à chaque augmentation ou diminution d'allure, la gradation prescrite, CHARGE INDIVIDUELLE. 165 Chaque cavalier marche 20 pas, et prend le trot. A la hauteur du premier brigadier, il passe au galop. Quand il arrive à la hauteur de sous-instructeur, celui-ci commande : CHARGEZ. Au commandement chargez, allonger au galop le plus vite, sans pourtant abandonner son cheval ; sentir l'appui sur les étriers, et prendre la position de comme 1er rang — HAUT LE SABRE. (Lancier), CROISEZ — LA LANCE. A la hauteur du deuxième brigadier, le cavalier reprend le trot, et porte le sabre. (Lancier), porte la lance. Et à 10 pas du troisième brigadier, il prend le pas et vient s'arrêter à sa hauteur. Tous les autres cavaliers exécutent successivement le même mou- vement, le sous-instructeur les faisant partir à mesure que le cavalier qui précède a fait halte. Chacun d'eux prend pour point de direction la place qu'il doit occuper dans le rang, et vient s'établir à la gauche des cavaliers déjà formés. 431. Cette première charge étant exécutée, l'instructeur fait rompre par file à droite, et reforme sa troupe face en arrière, par les commandements front et halte, de ma- nière que le cavalier de gauche se trouve dans la direction des brigadiers, qui marquent les points powr les change- ments d'allure. L'instructeur fait alors charger de nouveau dans l'autre sens, après avoir placé de la même manière les sous-instruc- teurs, et les brigadiers qui doivent marquer les points pour les changements d'allure. Au commandement chargez, les cavaliers prennent cette fois la position de comme 1er rang — haut le sabre. (Lan- ciers : la lance portée et dégagée de la botte). 432. La charge ne s'exécute que deux fois au plus dans le même jour. Elle termine habituellement le travail; après l'avoir exécutée, l'instructeur fait marcher au pas, le temps 166 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. nécessaire pour que les chevaux se calment axant de rentrer à l'écurie. Tir à la cible. 433. La hauteur de la cible, pour le tir à cheval, est de 2 mètres deux tiers et sa largeur est de 1 mètre, proportions d'un homme à cheval. Cette cible est marquée à 1 mètre deux tiers de hauteur, par une bande noire de 8 centimètres de largeur. C'est cette bande que les coups bien ajustés doi- vent frapper. Les cavaliers sont formés sur un rang, à 300 mètres, et vis-à-vis de la cible. On plante, dans la direction du peloton à la cible un jalon indiquant la distance d'où les cavaliers doivent tirer. On fait d'abord tirer le mousqueton à 50 mètres, et le pistolet à 10 mètres ; à mesure que les cavaliers prennent plus d'habitude, on éloigne progressivement le jalon de la cible, jusqu'à là distance de 200 mètres pour le mousqueton, et de 30 mètres pour le pistolet. L'instructeur, après avoir fait charger le mousqueton, donne aux cavaliers les instructions suivantes : Toutes les fois qu'un cavalier en marche doit faire feu du mousqueton, il s'arrête, faisant face à l'objet sur lequel il doit tirer, et place son cheval dans une direction telle qu'il puisse ajuster en avant de lui, le bout du mousqueton dirigé entre l'épaule et l'oreille gauche de son cheval. Pour donner aux cavaliers en marche l'habitude de se placer promptement de manière à faire feu sur les objets situés en avant d'eux, sur leur gauche ou sur leur droite, l'instructeur fait exécuter les mouvements ci-après détaillés. 1° Le cavalier désigné sort de son rang, fait haut le mous- queton, et maiche droit au jalon. Arrivé à hauteur du ja- lon, il s'arrête, arme son mousqueton, fait feu, repart droit devant lui, et après quelques pas, fait demi-tour; il revient en chargeant son arme se placer à la gauche du rang, pas- sant par derrière. TIR A LA CIBLE. 167 2° Le cavalier désigné sort du rang, fait haut le mousque- ton, tourne à gauche, ensuite à droite, et marche droit de- vant lui jusqu'à hauteur du jalon. Là il tourne à droite, et se dirige sur le jalon ; lorsqu'il en est près, il fait un à-gau- che, s'arrête, arme son mousqueton, ajuste et fait feu ; en- suite il fait un à-droite, et vient se replacer en chargeant son arme, à la gauche du rang, passait par derrière. 3° Le cavalier désigné sort du rang, fait haut le mousque- ton, tourne à droite, ensuite à gauche, et marche droit de- vant lui jusqu'à hauteur du jalon. Là il tourne à gauche et se dirige sur le jalon; lorsqu'il en est près, il fait un à-droite, s'arrête, arme son mousqueton, ajuste et fait feu; ensuite il fait un à-gauche, et vient se replacer, en chargeant son arme, à la gauche du rang, passant par derrière. Les cavaliers exécutant correctement ces mouvements au pas, y sont exercés en marchant au trot et au galop. Après que les cavaliers ont été exercés à tirer le pistolet, de pied ferme, l'instructeur leur donne les instructions sui- vantes : Pour faire feu du pistolet en marchant, le cavalier ne doit point s'arrêter, ni changer de direction ou d'allure. Pour le tir eu avant, le cavalier désigné sort du rang, fait haut le pistolet et l'apprête. Arrivé à hauteur du point où il doit tirer, il ajuste, fait feu, marche encore quelques pas, fait demi-tour, et revient en chargeant son arme se placer à gauche du rang. Pour le tir à droite ou à gauche, le cavalier exécute les troisième ou deuxième mouvements indiqués pour le mous- queton, avec la différence qu'il ne s'arrête pas, ne fait point face à la cible, et fait feu sans changer de direction. Pour le tir en arrière, le cavalier désigné sort du rang, fait haut le pistolet, l'appiète et se dirige vers la cible, de manière à la laisser un peu à sa droite ; arrivé à sa hau- teur, il tourne autour, et lorsqu'il se trouve entre la cible 168 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. et le rang, il ajuste, fait feu en arrière sur la cible, et re- vient, en chargeant son arme, se placer à la gauche du rang. Ces mouvements s'exécutant correctement au ,pasi sont répétés au trot et au galop* § 13. Méthode pour dresser les jeunes chevaux. {Titre 1er, article 8 de l'Ordonnance de Cavalerie du 6 décembre 1829.) Les chevaux de remonte ne sont pas montés immédiate- ment après leur arrivée au corps, ils sont seulement prome- nés en main, par des cavaliers montés sur des chevaux faits; si Ton est en hiver, on choisit pour cette promenade le mo- ment le moins froid de la journée. On a l'attention de les tenir en main, tantôt à droite, tantôt à gauche. Lorsque les chevaux sont bien remis des fatigues de la route, on les monte pour les promener. Ces promenades se font au pas, les cavaliers n'exigeant de leurs chevaux que de suivre ceux qui les précèdent dans la colonne. Les chevaux ainsi habitués à supporter le poids du cava- lier, on les accoutume, dans les écuries, à se laisser seller, lever le pied, frapper sur le fer etc., observant, si un cheval fait des difficultés, d'user toujours de douceur pour le guérir de son inquiétude. On ne doit pas perdre de vue qu'il ne faut rien exiger des jeunes chevaux au-delà de leurs forces, et n'employer le châtiment qu'à la dernière extrémité et seulement quand on est assuré que les fautes proviennent de malice et non d'i- gnorance. Les chevaux doivent être dociles au montoir, marcher sur la ligne droite et sur la ligne circulaire à toutes les allures ; reculer, faire quelques pas de côté à droite et à gauche, en- durer la pression du rang, sauter le fossé, la barrière ; ne DRESSER LES JEUNES CHEVAUX. 169 pas s'effrayer du bruit des armes, des tambours, du flotte- ment des étendards et des flammes de lance. Afin d'éviter les répétitions, cet article ne présente que les détails qui concernent le cheval, et Ton se conforme, pour les commandements et l'exécutions de tous les mouvements, à ce qui est prescrit aux Ecoles du cavalier et du peloton, ayant l'attention de suivre de point en point la progression de ces écoles ; mais en rapportant tout à l'in- struction du cheval. PREMIÈRE LEÇON. Les chevaux sellés et en bridon, sont placés sur un rang et à 3 pas l'un de l'autre. La leçon du moûtoir se dorme cheval par cheval, l'instruc- teur le tenant par les deux rênes du bridon ; le cavalier ca- resse le cheval en l'abordant, met le pied à l'étrier avec précaution ; s'enlève sans à-coup, arrive très-légèrement en selle et le caresse encore, à mesure que le cheval montre plus de calme, le cavalier reste plus longtemps sur l'étrier, et successivement monte à cheval et met pied à terre, du côté gauche et du côté druit, afin d'avgmenter de plus en plus la soumission du cheval. Pour faire connaître au cheval l'effet des rênes, le cavalier doit ouvrir les rênes sans à-conp, mais franchement, de ma- nière à ne lui laisser aucuue incertitude sur ce qu'il exige de lui. Pour lui faire connaître l'effet des jambes, le cavalier a deux gaules: une dans chaque main; elles sont d'un bois souple et liant, et assez longues pour atteindre le cheval derrière les sangles, précisément à l'endroit où les jambes se ferment. 11 faut commencer par fermer les jambes par degrés, et aussitôt, si le cheval n'obéit pas, user des gaules, en augmentant progressivement la force du coup, jusqu'à ce que le cheval s'habitue à partir à la seule pression des jam- bes; alors on ne fait plus usage des gaules que lorsque le cheval montre de l'incertitude. Equitation. 15 170 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. Pour faire tourner le cheval, il faut ouvrir franchement la rêne du côté vers lequel il doit tourner, et fermer la jambe du même côté; si le cheval n'obéit pas à la pression de la jambe, employer la gaule de ce côté; le mouvement pres- que fini, diminuer l'effet de la rêne et de la jambe, en sou- tenant de la rêne et de la jambe opposées. Il faut, les premières fois, faire décrire au cheval des arcs de cercle plus grands, et peu à peu l'amener à tourner sur les arcs de cercle prescrits dans la première leçon. Ces instructions étant bien comprises, on commence le travail. On ne fait pas exécuter le travail de pied ferme indiqué dans la première leçon de l'Ecole du cavalier, mais on exé- cute la marche en colonne sur la piste, comme dans la deuxième partie de cette leçon ; l'instructeur a soin de pla- cer- en tête un cheval dressé, et les cavaliers conservent trois pas de distance de tête à croupe, afin de pouvoir mieux conduire leurs chevaux. Les cavaliers doivent, en commençant, mettre beaucoup de souplesse dans leur position et de liant dans leurs mouve- ments, afin de ne pas rebuter des chevaux déjà contraints par un poids auquel ils ne sont pas habitués. On ne doit pas encore exiger que les chevaux marchent bien droit, on se contente de leur faire connaître les rênes et les jambes en les redressant sur la ligne droite, quand ils s'en écartent trop, et en se servant des moyens prescrits pour le passage des coins. Ce premier travail s'exécute au pas seulement, pour le rendre plus facile. C'est surtout dans l'exécution des à-droite, des à-gauche, des demi-tours à droite et à gauche, que les cavaliers doi- vent se servir avec précision des rênes et des jambes, pour bien les faire connaître au cheval. Pour faire reculer le cheval, après avoir mis pied à terre, l'instructeur se place en face du cheval, saisit une rêne de DRESSER LSS JEUNES CHEVAUX. 171 chaque main, et, portant les poignets en avant, fait agir le mors du bridon. Si le cheval fait des difficultés pour reculer, l'instructeur, saisissant ies deux rênes de la même main, de l'autre le tou- che doucement avec une gaule sur les jambes de devant, le caresse aussitôt qu'il a obéi, et l'arrête après deux ou trois pas. On ne doit pas chercher à le fa^re reculer droit. Pendant les premiers jours, le travail doit être court, et coupé par des repos fréquents. Dans les moments de repos, on répète la leçon du mon- toir, et lorsque le cheval ne bouge plus, le cavalier le monte ou en descend sans que l'instructeur le tienne ; si un cheval fait des difficultés, il faut recommencer à le tenir jusqu'à ce qu'il soit calme, cherchant à lui donner de la confiance, et so gardant bien de le maltraiter, ce qui ne ferait que l'in- quiéter davantage. Après quelques jours de travail, on s'attache à maintenir le cheval droit; on exige plus de précision dans le passage des coins, ainsi que dans tous les mouvements et change- ments de direction, mais au pas seulemeut. Le cavalier commence à restreindre un peu le mouvement des rênes et à diminuer l'usage des gaules, afin que le che- val s'habitue de plus en plus à n'obéir qu'aux aides. Quand le cheval marche d'aplomb sans s'abandonner, et qu'il obéit passablement aux mains et aux jambes, l'instruc- teur le fait passer à un trot modéré; mais à cette allure, les reprises doivent être courtes pour ne pas mettre les chevaux hors de leur aplomb ni les essouffler. On ne doit pas d'abord exiger, dan-s la position du cheval et dans ses mouvements au trot, la même précision qu'au pas: elle ne s'obtient que par degrés. On exerce les chevaux à reculer étant montés, les cava- liers doivent agir avec beaucoup de douceur, se bornant pour les premières fois à leur faire faire deux ou trois pas en arrière, très-lentement, sans exiger qu'ils reculent droit, 172 PREMIÈRE PARTIE. ^HAPITRE II. Toutes fois qu'un cheval a obéi, il faut avoir la main lé- gère et le caresser. DEUXIÈME LEÇON. Les chevaux, sellés et en bridon, sont placés sur un rang à trois pas l'un de l'autre. Les chevaux obéissant suffisamment aux aides, on ne fait plus usage des gaules, mais il reste à leur faire connaître l'éperon ; on ne doit l'employer que lorsque le cheval n'a pas obéi aux jambes. Dans ce cas, le cavalier s'étant con- formé à ce qui est prescrit n° 324, pince des deux vigou- reusement, à l'instant même où le. cheval commet la faute, en même temps il rend la main, sauf à replacer le cheval sur la piste s'il s'en écarte. Il ne faut jamais lui faire sentir les éperons mal-à-propos, mollement, ni l'un après l'autre pour ne pas donner au cheval l'habitude de ruer à la botte. On commence à exiger que les chevaux marchent bien droit sur la ligne droite, et qu'ils soient légèrement ployés en tournant à droite ou à gauche. On les fait ensuite trotter alternativement aux deux mains, en s'occupant de leur don- ner une allure franche et réglée. Les chevaux ayant acquis de la souplesse et de l'assurance, les reprises au trot doivent être plus fréquentes et plus lon- gues; et l'on doit répéter à cette allure tous les mouvements et changements de main exécutés au pas. L'oblique de pied ferme n'est point exécuté. Lorsque les chevaux travaillent bien sur la ligne droite, on commence à les mettre sur le cercle, et on leur fait exé- cuter progressivement quelques tours à chaque main, d'abord au pas, puis au trot. Les chevaux travaillant en cercle doi- vent avoir la position détaillée n° 336. On fait exécuter les à-droite, les à-gauche, les demi-tours à droite et les demi-tours à gauche, et l'on confirme ainsi les chevaux dans la connaissance des rênçs et des jambes. A la fin des reprises, les chevaux étant alors plus calmes DRESSER LES JEUNES CHEVAUX. 173 et plus obéissants, on les fait passer successivement de la tête à la queue de la coloune, ayant soin de donner cette leçon avec de grands ménagements, et de ramener sur la piste, avec douceur, les chevaux qui, malgré toutes les pré- cautions, chercheraient à la quitter. Cette leçon est répétée en prenant indistinctement les che- vaux dans le centre de la colonne. On ne fait pas encore partir de pied ferme au trot, ni ar- rêter en marchant à cette allure. Les chevaux soutenant bien l'allure du trot, on leur fait allonger le trot; mais pendant un ou deux tours au plus; afin de ne pas les mettre sur les épaules ni hors de leur aplomb. On leur fait faire ensuite un ou deux tours, au plus, au galop, seulement pour leur donner la première connaissance de cette allure, essayer leur force et augmenter leur sou- plesse, sans s'inquiéter s*ils sont justes au départ. Les jeunes chevaux, en partant au galop, ont de la pro- pension à fuir, les cavaliers doivent chercher à les calmer, évitant surtout de les trop rechercher. Enfin on leur apprend à faire quelques pas de côté, comme il est prescrit n° 351. Cet exercice étant difficile pour le cheval, exige beaucoup de douceur et de patience de la part de l'instructeur ; quel- ques mouvements de l'avant-main à droite et à gauche, un pas ou deux sur le côté, suffisent pour une première fois. Si un cheval fait des difficultés, l'instructeur commence par lui montrer la chambi ière, et si cela ne suffit pas., il la lui fait légèrement sentir derrière les sangles; le cheval ayant obéi, il le caresse. On répète le travail du reculer } mais on est plus exigeant; et si le cheval se traverse, on le redresse avec ménagement. Dans les moments de repos, les cavaliers étant en colonne, ou sur un rang à 3 pas l'un de l'autre, l'instructeur fait mettre pied à terre et monter à cheval alternativement du côté droit et du côté gauche, 174 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. TROISIÈME LEÇON. Les chevaux pour cette leçon sont bridés. Le travail de pied ferme prescrit nos 368 et suivants n'est point exécuté. , Les chevaux marchant sur la piste, on s'occupe d'abord de les habituer à la pesanteur du mors; à cet effet le cava- lier conduit son cheval avec le filet seulement, qu'il tient de la main droite, par le milieu, ayant soin de rendre les rênes de la bride, de manière à ne pas laire agir le mors. Quand le cheval ne témoigne plus aucune inquiétude, on commence à lui faire connaître les effets du mors. Toutes les fois qu'il y a un coin à passer, on rassemble son cheval en se servant du filet ; le cheval ayant obéi et étant déterminé a droite ou à gauche, on rend du filet et l'on achève le mouvement avec la main de la bride ; si le cheval montre encore de l'hésitation, on rend aussitôt de la main de la bride et on reprend avec le filet. Le filet, employé de la sorte, au passage des coins et dans tous les changements de direction, fait connaître peu à peu au cheval l'effet du mors, et insensiblement on restreint l'u- sage du filet pour parvenir à le conduire avec la main gau- che seulement. L'effet du mors étant beaucoup plus fort que celui du filet, les mouvements de la main gauche doivent aussi être plus progressifs et moins prononcés. Dans tous les mouvements difficiles, comme sortir de la colonne, appuyer, etc., si l'instructeur s'aperçoit que les che- vaux sont indécis, il fait reprendre le filet aux cavaliers. QUATRIÈME LEÇON. Les chevaux étant parfaitement dociles au montoir et sa- chant bien reculer, on fait monter à cheval et mettre pied à ter^e sur deux rangs, comme aux nos 277, 301 et 302. DRESSER LES JEUNES CHEVAUX. 175 Le travail est le même que dans les leçons précédentes mais les cavaliers sont armés. Ils ont le mousqueton à la botte et le sabre dans le fourreau ; à mesure que les che- vaux s'y habituent, on fait mettre le mousqueton au crochet et le sabre à la main. On fait exécuter ensuite le maniement des armes, d'abord de pied ferme, puis en marchant au pas et au trot, comme à la 4e leçon de l'Ecole du cavalier, employant toujours la plus grande douceur pour y habituer les chevaux par degrés. Moyens pour habituer les chevaux à sauter le fossé et la barrière, A la On de la leçon, et avant de reconduire les chevaux à l'écurie, ou les exerce à sauter. le fossé et la barrière. Ce travail demande beaucoup de précaution et de ménage- ment. On fait exécuter le saut du fossé avant celui de la barrière, qui est le plus difficile. Pour les premières fois, le fossé doit être étroit et peu profond et la barrière peu élevée. On commence toujours par faire sauter les chevaux en main, ayant l'attention de mettre en tète un cheval déjà ba- bitué à cet exercice. Pour éviter aussi que le cheval ne s'arrête court, comme il arrive souvent, on le fait passer d'abord à côté du fossé et par-dessus la barrière abattue, afin qu'il connaisse d'a- vance l'obstacle qu'il doit franchir. Ces précautions prises, le cavalier tient l'evtrémité des rênes de la bride avec la main droite, et court au fossé ou à la barrière, qu'il franchit le premier; l'instructeur suit le cheval, lui montre la chambrière et la fait claquer dans le même moment pour le déterminer; le cavalier le caresse après qu'il a sauté. Si un cheval fait des difficultés, l'instructeur le détermine avec, la chambrière, en y mettant beaucoup de patience, mais ne permet jamais qu'il rentre à l'écurie sans avoir sauté. 176 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. Les chevaux ne doivent sauter qu'une fois ou deux au plus par jour : ce travail, trop réitéré, finirait par les rebuter. On ne doit faire sauter le cheval monté que lorsqu'il a sauté en main et sans indécision. A cet effet chaque cavalier, en arrivant au fossé ou à la barrière, détermine son cheval comme il est prescrit nos 427 et suivants. Lorsqu'un cheval refuse d'obéir, il faut reprendre du ter- rain pour essayer ds nouveau à le faire sauter ; le mettant au besoin à quelques pas en file derrière un autre cheval qui saute franchement; l'instructeur le suit pour le déterminer avec la chambrière, et si, malgré toutes les précautions, le cheval refuse encore de sauter, il fait mettre pied à terre au cavalier, fait de nouveau sauter le cheval en main, et ne le fait remonter que lorsqu'il saute sans indécision. Réunion des jeunes chevaux en peloton. Pour habituer les jeunes chevaux à la pression du rang et aux mouvements qu'ils doivent exécuter en troupe, on suit la progression des quatre articles de l'École du peloton, en se conformant à ce qui suit. On ne prend pas d'abord d'alignements successifs de pied ferme avec les jeunes chevaux, parce que, généralement, ils ne sont pas encore assez calmes. Dans les formations, les cavaliers doivent maintenir leurs chevaux droits, et s'aligner à mesure qu'ils arrivent; mais une fois dans le rang et arrêtés, ils ne doivent plus les re- chercher pour les remettre droits, ni pour se rapprocher, parce que les jeunes chevaux sont inquiets d'être rassemblés trop longtemps et se défendent presque toujours. En commençant à marcher par deux, par quatre, et par peloton, les cavaliers doivent conserver beaucoup d'aisance, éviter de se serrer et même de se rapprocher botte à botte, sa relâcher beaucoup des cuisses et des jambes, exiger peu de leurs chevaux, et calmer ceux qui s'animent, en arrêtant et rendant, DRESSER LES JEUNES CHEVAUX. 177 Lorsque les chevaux sont calmés et qu'ils marchent sans ardeur, les cavaliers se rapprochent botte à botte, sans pour- tant se serrer, et alors seulement on observe avec plus d'exac- titude les distances, les directions et l'alignement. On a l'attention de placer sur les ailes ks chevaux pour qui la pression du rang est plus pénible, et peu a peu on les rapproche du centre, où la pression se fait sentir davan- tage. Dans la marche en colonne et en bataille , on s'occupe à rendre les allures égales et régulières, évitant de trop mul- tiplier les ruptures et les formations, jusqu'à ce que les che- vaux soient parfaitement dressés. On fait converser par peloton, mais ces mouvements sont fréquemment entrecoupés de marches directes, afin de cal- mer les chevaux pour lesquels la pression devient quelque- fois trop forte; l'allure des chevaux placés du côté du pivot étant ralentie, ils s'ennuient d'être ainsi retenus par la main du cavalier, et presque toujours ils se défendent, quand on les fait converser longtemps et souvent. On exécute, au pas seulement, les à-droite, les à-gauche, les demi-tours à droite, les demi-tours à gauche, par qua- tre, ayant l'attention de ne pas trop les multiplier. On fait galoper par deux, par quatre et par peloton, mais les reprises sont courtes; on ne fait exécuter aucun autre mouvement à cette allure. Les jeunes chevaux ne sont pas exercés à la charge. Les derniers jours de leur instruction, ils sont montés avec armes et bagages; si quelque cheval inquiété par le porte-manteau rue et se défend, on l'éloigné de la troupe, et on l'habitue peu à peu au porte-manteau en le montant à part, et en le laissant chargé à l'écurie pendant une heure ou deux par jour. Lorsque les jeunes chevaux sont suffisamment dressés, et quelques semaines avant de les faire entrer à L'escadron , on leur fait exécuter les diverses formations de Y École de pelo- 178 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE II. ton aux allures vives, mais en usant très-modérément de celle du gulop. Moyens pour habituer les chevaux au feu et aux bruits dte autre addition ou harna- chement est inutile, et peut devenir nuisible. Quant à l'habillement de la dame, au risque de nous mettre en contravention avec la mode, il faut bien dire avant tout qu'il devra être commode et assez aisé pour ne la gêner en rien dans tous les mouvements de la tête, du corps et des membres ; des bottines lacées, ou brodequins, montant jusqu'à la cheville du pied, sont la meilleure chaussure; des sous-pieds seront fixés au pantalon pour l'empêcher de re- monter, en laissant tout son liant au pli du genou; l'ama- zone flottante et non attachée par une épingle sur le coude- pied, sera plutôt courte que trop longue, afin de ne gêner en rien les jambes du cheval dans la plus grande liberté de tous leurs mouvements : la coiffure la plus convenable est un chapeau ou casquette de forme basse, et de la plus grande légèreté, nouant sous le menton, à bords assez lar- ges pour garantir du soleil et de la pluie; cette coiffure, convenablement entendue, doit dispenser d'un voiie, mais du moins si l'on y ajoute un voile, que ce voile ne soit ni assez ample pour devenir embarrassant, ni assez épais pour empêcher la dame de bien voir son cheval et son chemin. Un cheval ne peut convenir aux leçons du manège pour les dames, s'il n'est parfaitement sûr et solide des jambes de devant, d'une entière docilité à la main, sans humeur ou excès de sensibilité, habitué aux aides de la cravache, calme et d'une sagesse imperturbable au milieu des autres che- vaux; enfin, dressé soigneusement, exprès, avec la selle à fourches, à des allures franches et très-régulières; mieux vaut un cheval un peu grand qu'un cheval trop petit, car les petits chevaux sont presque toujours les plus remuants et les plus irritables. Un cavalier, aide indispensable pour qu'une dame puisse monter à cheval et en descendre commodément, l'accompa- gne dans toutes ses promenades; il doit être assez bon 186 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE III. écuyer pour donner, en toute circonstance, le précepte et l'exemple des principes d'équitation que nous avons déve- loppés dans les leçons du manège civil. Le cavalier conduisant le cheval qu'il monte, de la main droite, se place tant soit peu en avant, et très-près à la droite de la dame à cheval, sa main gauche restant libre pour s'emparer au besoin des rênes du cheval monté par la dame. Cette position à la droite a pour but d'éviter aux jambes de la dame le froissement toujours désagréab'e et souvent dou- loureux, qui peut résulter du contact des deux chevaux marchant côte à côte ; elle a en outre l'avantage de disposer la dame, qui tient les rênes de la main gaucbe, à s'asseoir et à se maintenir carrément en selle, sans refuser l'épaule droite. Le meilleur lieu d'exercice est toujours la grande route ou la plaine la plus voisine, car les leçons prises dans un manège couvert doivent être répétées en plein air en défini- tive. § 15. Première Leçon. MARCHE DIRECTE AU PAS. Amener le cheval sur le terrain ; — monter à cheval ; — marche directe an pas ; — arrêter le cheval ; — descendre de cheval. Amener le cheval sur le terrain. — Le cheval do la dame sera amené sur le terrain, et placé d'aplomb par l'homme qui a l'habitude de le panser, et qui le tiendra ;ï droite, de la main droite, les ongles en dessous, l'épaule droite à la tête du cheval, et tourné vers la croupe, tenant de la main gauche, les ongles en dessous, le cheval du cavalier. Le cavalier examinera si la selle et la bride sont bien mises; la damr: s'en assurera elle-même, llattant le cheval de la voix et de la main, tournant autour de lui, sans hési- tation, pendant que le cavalier lèvera successivement chaque pied pour montrer à la dame que la ferrure est en bon AMENER LE CHEVAL SUR LE TERRAIN. 187 état; puis la dame, parlant doucement au cheval, se placera en face du cheval, fixant hardiment un regard prolongé sur le sien. Aucun de ces soins de détails ne doit être négligé parla clame, qui doit apprendre à connaître son cheval et à s'en faire connaître. La selle, placée de manière à ne pas gêner l'articulation de l'épaule, doit être suffisamment retenue par la croupière, qu'il faut laisser souple et jamais rigidement tendue, aucun crin de la queue ne s'interposiut entre le cuir et la peau; la selle est assez assurée au moyen des sangles et du surfaix, pour ne pas vaciller sur le dos du cheval où elle s'affermit par la disposition de l'étrivièie, quand on appuie fortement sur l'étrier. Il y a assez de liberté de garrot quand la main passe facilement entre la selle et le garrot, et l'on s'assure en même temps qu'il n'y a pas de crins interposés, ce qui bles- serait infailliblement le cheval. Les boucles des sangles et du surfaix, assujettis à plat et bien sains dans leur tissu, doi- vent appuyer contre le cuir, et jamais contre la peau du cheval. La bride est bien placée à la tête du cheval, quand le dessus de tête, le frontal et les montants ne sont ni trop ni trop peu tendus ; quand la gourmette, bien à plat, serre mo- dérément la barbe et que la fausse gourmette est bouclée de manière à empêcher le cheval de s'emparer des branches du mors soit avec les lèvres, soit avec les dents; quand la sous-gorge est assez libre pour ne gêner la respiration dans aucun des mouvements de la tête, et cependant assez ferme pour maintenir la bride dans sa position. Se préparer à montera cheval. — La dame se place du côté gauche du cheval, côté montoir, le flanc droit en ar- rière de l'étrier; !a main droite, tenant les rênes et la cra- vache, empoigne le montant gauche de la fourche; la main gauche s'appuie sur l'épaule du cavalier, qui se tient en face d'elle, le corps légèrenfènt mciiné, et les mains croi- sées un peu au-dessus des gônoux pour recevoir le pied 188 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE H. gauche de la dame, dont le pied droit repose à terre, prêt à s'élancer. La dame doit maintenir suffisamment les rênes pour em- pêcher le cheval de bouger ; mais il est prudent de laisser tenir le cheval en main par l'homme qui Ta amené sur le terrain. Monter à cheval (fig. 19 et 20). — La dame se soulevant sur la pointe du pied droit, afin d'avoir le plus d'aisance possible dans cette position, s'élance du pied droit (fig. 19); en se portant sur le pied gauche, soutenu par les mains croi- sées qui lui servent d'étrier, et en appuyant fortement la main gauche sur l'épaule du cavalier; puis, s'aidant des deux mains, tandis que le cavalier facilite son élan en éle- vant ses mains croisées par le redressement de son corps qu'il avait d'abord incliné; elle s'enlève le corps droit jus- qu'à ce qu'elle arrive en selle, où elle s'assied sans à-coup, doucement et à son aise (fig. 20). La main droite doit toujours contenir suffisamment les rênes pour maintenir le cheval en repos, pendant que la cuisse droite s'engage dans la fourche, et que le pied gau- che (fig. 20), chausse l'étrier que présente le cavalier; ensuite la dame prend les rênes alternativement de l'une ou de l'autre main, pour se donner toute facilité de ranger l'ama- zone sur le siège de la selle, sans plis qui pourraient la bles- ser dans la marche, sans tension forcée sur le genou droit, parce que le frottement en serait désagréable, de manière à ce que l'étoffe retombe moelleusement en recouvrant les jambes. L'amazone étant arrangée, la dame prend la bride de la main gauche, le petit doigt entre les deux rênes, et conserve la cravache, le petit bout en bas, dans la main droite. Position de la dame à cheval. — La dame s'asseoira com- modément, sans raideur et sans gêne, reposant bien égale- ment d'aplomb sur les deux fesses placées le plus en avant pofsible sur le milieu de la selle ; elle s'assurera en s'élevant POSITION DE LA DAME A CHEVAL. 189 sur 1'étrier, qu'en prenant ce point d'appui elle raffermit la selle au lieu de la faire tourner, et que rétrier est au point convenable ; généralement il ne sera ni trop court ni trop long si, enlevée entièrement dessus, on peut passer le poing entre le derrière et la selle. Elle déchaussera rétrier et le reprendra quand il est au point convenable, sans déranger la cuisse gauche qui, tournée sans effort sur son p!at, ne devra s'allonger que par son propre poids et par celui de la jambe ; le pli du genou liant, la jambe" ibre tombant natu- rellement, rétrier ne portera que le poids de la jambe, et la pantoufle chaussera entièrement le pied gauche : la cuisse droite engagée dans la fourche s'allongera en multipliant le plus possible ses points de contact avec la selle ; le pli du genou iiaiît, la jambe libre tombant naturellement, le mollet droit se trouvera à hauteur du genou gauche. Les reins devront être soutenus, sans la moindre raideur, car c'est surtout par la flexibilité du bas des reins qu'on peut se lier aux mouvements du cheval, en amortissant la réaction des allures; le haut du corps aisé, libre et droit, afin que la dame, assise carrément en selle, puisse se lier avec aisance et souplesse à tous les mouvements du cheval ; les bras li- bres, les coudes tombant naturellement, la tète droite, aisée . et dégagée des épaules; afin que le mouvement du bras ne soit gêné en rien. Le bras droit tombera naturellement, et la main droite, tenant la cravache, le petit bout en bas et en arrière, sera appuyée sur le côté; le bras gauche sera soutenu bien en face du corps, la main gauche tenant les rênes, le petit doigt entre les rênes, les doigts bien fermés et le pouce sur la se- conde jointure du premier doigt pour les maintenir égales, les ongles faisant face au corps ; le haut du poignet très-peu incliné en avant sera distant d'environ deux travers de main du pommeau de la selle et du corps. On ne saurait trop recommander d'éviter toute gêne et toute raideur dans eette position qui constitue la grâce et la solidité de l'assiette à cheval. 190 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE III. Lorsque la dame sera bien assise à cheval, le cavalier s'as- surera que la croupière n'est pas trop tendue, que les sangles et le surfaix ne se sont pas relâchés, que la gourmette et la fausse-gourmette bien ajustées n'entravent pas le jeu du mors, puis il montera lestement son cheval à la droite do celui de la dame, réservant la main gauche libre pour L'aider en cas de besoin pendant toute la leçon. Ajuster les rênes. — Les rênes doivent toujours être soi- gneusement ajustées *vant de rien demander au cheval : pour les ajuster, la dame les saisira au-dessus de la main gauche, avec le pouce et le premier doigt; elle élèvera la main droite jusqu'à hauteur du menton, le pouce en face du corps ; elle entr'ouvrira les doigts de la main gauche, le pouce élevé pour égaliser les rênes maintenues sur leur plat. Les rênes ajustées, la dame fermera les doigts de la main gauche, en replaçant le pouce sur la seconde jointure du premier doigt pour maintenir les rênes, abattra les rênes sur le côté droit, et replacera la main droite. Marche directe au pas. — La dame commencera par ras- sembler le cheval , ce qu'elle effectue en élevant un peu le poignet gauche, pour faire tendre également et doucement les rênes, en tenant la jambe gauche près et la cravache près; la cravache devant suppléer à la jambe droite, sera ramenée près de l'épaule du cheval, sans la toucher, en rap- portant le poignet droit qui tient la cravache, le petit bout en bas, à un travers de main du poignet gauche ; puis la dame diminuera la tension des rênes en fermant un peu la jambe gauche, et appuyant graduellement la cravache pour déterminer le cheval à se porter en avant. Le cheval étant en marche (fîg. 23) la dame , après avoir replacé les mains et la jambe par degrés, assurera sa posi- tion en selle parla flexibilité du bas des reins; elle tâchera surtout de se lier avec souplesse aux mouvements du che- val, mais sans balancement inutile; elle quittera et reprendra l'étrier, ajustera les rênes sans déranger sa position, sans LES AIDES. 191 effort, sans raideur, sans ralentir ou accélérer !e pas du cheval. I/étrier chaussé, la dame essaiera de sentir l'appui du mors, en badinant doucement avec les rênes à l'aide du petit doigt, les tendant et les relâchant graduellement, la jambe et la cravache près pour soutenir le pas du cheval. L'étrier déchaussé, la dame tâchera de sentir l'effet de la jambe et de rendre le pli du genou très-liant, en portant la jambe gauche par degrés jusque derrière les sangles, avec douceur, sans brusquerie, saus à-coup, sans remonter le ge- nou, et sans déranger en rien le reste de la position ; dans ce mouvement, la jambe gauche ne devra pas être trop près du cheval, afin de ne pas accélérer l'allure, la jambe droite ne devra pas bouger dans ce même but, tandis que le poignet gauche devra s'élever un peu peur tenir le cheval ras- semblé. Les aides. — L'appui du mors, l'effet de la jambe gauche et celui de la cravache, constituent ce qu'on appelle les aides, auxquelles la jambe droite de la dame ne contribue en rien. Le cheval est plus ou moins sensible aux aides , qui doivent rester constamment d'accord; c'est à cette sensibilité que la dame doit toujours proportionner l'effet graduel des aides qui vont lui servir à diriger le cheval en tous sens et à toutes les allures. Pendant la marche directe qui devra durer environ une demi-heure, la dame ajustera souvent les rênes ; les rênes bien ajustées, elle tournera doucement la tête à droite., à gauche, en arrière, sans déranger la position du corps qui détermine son assiette en selle, s'habituant avec souplesse au pas du cheval par la flexibilité du bas des reins, em- ployant avec douceur l'effet le plus modéré des aides pour sentir l'accélération ou le ralentissement du pas du cheval ; elle flattera le cheval de la voix, en lui caressant l'encolure de la main droite; enfin, elle ne négligera rien pour con- naître le cheval et se faire connaître de lui. 192 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE III. Arrêter le cheval. — La dame rassemblera doucement le cheval pour le préparer à s'arrêter ; elle l'arrêtera eu élevant suffisamment le poignet par degrés et le rapprochaut du corps pour augmenter au besoin l'effet du mors, la jambe et la cravache près pour' empêcher le cheval de reculer. Le cheval ayant obéi, la dame replace les mains et la jambe par degrés. Le cheval étant arrêté, la dame tournera la tête à droite, à gauche, en arrière ; elle fura mouvoir le bras dont la main ne tient pas les rênes, dans toute espèce de position ; elle s'en servira pour ajuster sa coiffure, prendre son mou- choir dans la poche de la selle et l'y "remettre; elle pliera le haut du corps en avant, en arrière et de côté ; enfin, elle ne négligera rien de ce qui peut détruire la raideur et assurer la souplesse des membres et du corps, sans déranger sou as- siette à cheval. Descendre de cheval. — (Gg. 21 et 22). Le cavalier ayant mis pied à terre et s'étant placé près de l'étrier de la dame, la dame se préparera à descendre de cheval; à ceteffet, elle dégage sans à-coup la cuisse droite de la fourche, déchausse l'étrier, passe la cravache dans la main gauche qu'elle ap- puie, tenant les rênes, sur le montant gauche de la fourche, et la main droite sur l'arriére de la selle. Elle met pied a terre en s'enlcvant sur les mains, rappor- tant la jambe droite près de la gauche, la poitrine tournée vers la selle (fig. 21), en se laissant glisser doucement jus- qu'à terre, le corps droit et la taille soutenue entre les mains du cavalier (fig. 22). La dame étant descendue de cheval, se portera, sans aban- donner les rênes, en face du cheval, fixant hardiment un regard prolongé sur le sien ; elle le caressera de la voix et du geste, tournera autour, le cavalier levant successivement chacun des pieds pour lui montrer que la ferrure est en bon état, qu'aucun caillou ne s'est interposé entre la corne et le fer ; le cavalier retendra les sangles qui se seront sans doute REMONTER A CHEVAL. 193 relâchées pendant la marche ; il vérifiera enfin la position de la selle et de la bride, ainsi qu'il Ta fait avant d'aider la dame à mouler à cheval, Repos ; notions sur les effets de la bride et du filet. — Après quelques minutes de repos, le cavalier, tenant son cheval en main, exécutera en marchant avec lui un demi-tour à gauche et un demi -tour à droite, sur un demi-cercle de cinq à six pas; il aura soin d'expliquer à la dame comment la faible tension de l'une des rênes de la bride peut, sans faire basculer le mors, déterminer le cheval de ce côté ; comment l'appui est fourni au mors par la tension égale des deux rênes; comment le mors appuie sur les barres, et comment la gourmette réagit contre la barbe du cheval. [Manège civil, lre leçon, repos et effet du mors, page 15). Il lui fera observer que la brusque tension de l'une des rênes de la bride, la main basse , peut faire basculer le mors qui est d'une seule pièce, au point de déterminer par le contre- coup sur la barre supérieure de l'autre côté, le cheval à tourner du côté opposé à celui dont on tire par à-coup et trop fortement la rêne; que la brusque tension de l'une ou de l'autre des rênes de la bride, la main haute, peut faire bascu- ler le mors qui est d'une seule pièce, au point de déterminer, par le contre-coup sur la barre inférieure de l'autre côté, le cheval à tourner du côté opposé à celui dont on tire par à- coup et trop fortement la rêne; il lui fera remarquer qu'a- vec le mors brisé du filet, l'effet de bascule n'a plus lieu, chaque rêne n'agissant que sur le côté du mors où elle est appliquée. Remonter à cheval et se remettre en route. — En remon- tant à cheval, à l'aide du cavalier, de la même manière qu'elle y est montée, sans omettre aucun des détails donnés au commencement de la leçon, la dame aura soin de main- tenir un peu plus le cheval, parce que le retour vers l'écurie excite ordinairement l'ardeur de presque tous les chevaux. Elle remettra le cheval en route, après que le cavalier, re- Equitation* 17 194 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE III. monté à cheval, aura repris sa place à la droite, sans céder par trop d'abandon à l'impatience du cheval, le rassemblant et lui rendant doucement. C'est ainsi que la dame sentira que c'est bien sa volonté qu'elle impose au cheval par i'effst graduel des aides, qu'elle lui rend l'obéissance facile par la douceur des aides, et qu'elle est maîtresse d'employer la ri- gueur des aides, sans déranger sa position à cheval et son as- siette en selle. Elle aura grand soin de répéter en marchant les mouvements de tète, des membres et du corps qu'elle a exécutés, le cheval étant arrêté, pour détruire la raideur et assurer la souplesse des membres et du corps. Pied à terre et rentrée à l'écurie. — Au retour et à quelque distance de l'écurie, la dame ayant arrêté son cheval, le ca- valier descend et se place pour l'aider à mettre pied à terre, doucement et sao? à-coup. La dame examine tous les soins que le cavalier prendra du cheval (Manège civil, lre leçon, rentrée à l'écurie, pag. 16 et 17) ; elle donnera elle-même une poignée d'avoine ou quelques bouchées de pain à son che- val, en le caressant de la main et le flattant de la voix avant de le quitter; enfin elle ne négligera rien pour connaître le cheval et s'en foire connaître. Cette première leçon durera environ deux heures, dont une heure de marche directe au pas; elle devra être répétée au moins huit à dix jours de suite, pour être bien comprise dans son ensemble et dans ses détails ; il n'y faut aucune in- terruption, car la fatigue que cause le cheval est d'autant plus légère que la dame se lie avec plus de souplesse aux mouvements du cheval. Au reste, cette fatigue même dis- parait bien vite en selle par un exercice journalier, pour ne plus reparaître, tandis qu'elle se renouvellerait désagréable- ment si la dame mettait plus d'un jour d'intervalle entre les leçons. Ces reprises journalières, constamment exécutées avec douceur, saus impatience , sans à-coup, sans découra- gement, l'é trier chaussé ou déchaussé, donneront assez d'a- plomb et de confiance à la dame pour qu'elle sache imposer EMPLOI DES AIDES. 195 sa volonté au cheval bien dressé, qui obéira aux aides sans répugnance et même avec plaisir. § 16. Deuxième Leçon. MARCHE EN TOUS SENS AU PAS, Fmploi des aides ; — gagner du terrain â droite et à gauche ; — tourner à droite et à gauche ; — demi-ton r à droite et à gauche ; — arrêter et reculer ; — marche circulaire à droite et à gauche ; — appuyer à droite et à gauche. Emploi des aides. — La dame s'est instruite déjà dans la première leçon, de quelques-uns des effets des aides pour faire marcher le cheval et l'arrêter; il lui reste à se rendre compte de Feffet des aides pour diriger le cheval en tous sens. Mais l'emploi des aides demandant à être parfaite- ment compris, avant de pouvoir être mis convenablement en pratique, le cavalier exécutera devant elle tout ce qui est prescrit dans la 2e leçon du manège civil, à l'article emploi des aides, pages 21 et 22, en lui expliquant que l'appui de la cravache remplace la jambe droite. t Gagner du terrain à droite et à gauche. — La dame étant montée à cheval, le cavalier à sa droite, reprendra d'abord la marche directe au pas ; puis elle essaiera de gagner du terrain à droite par l'emploi modéré des aides, de la manière suivante : après avoir rassemblé doucement le cheval, les rênes soigneusement ajustées, elle portera la main un peu en avant et à droite, sans déranger la position du corps, déterminant ainsi par la tension légère de la rêne droite, les épaules du cheval , marchant toujours à la même allure, vers la droite ; la pression de la cravache en arrière des san- gles à droite, la jambe gauche près, suffira pour ranger les hanches du cheval; le cheval marchera ainsi dans une di- rection oblique vers la droite, et la dame l'y maintiendra quelques instants, en cessant, reprenant et modifiant cet effet 196 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE 111. des aides, qui devra être assez doux pour ne pas déterminer le cheval à tourner à droite ; et cependant assez senti pour que le cheval abandonne, la marche directe et gagne du ter- rain à droite. La dame redressera son cheval en faisant agir très-lé- gèrement la rêne gauche et la jambe gauche , puis elle replacera les mains et la jambe pour reprendre la marche directe, qu'elle continuera pendant une vingtaine de pas au moins, assurant de plus en plus son assiette en selle par la flexibilité du bas des reins. La dame gagnera du terrain à gauche par l'effet modéré de la rêne gauche et de la jambe gauche à peine sentie; la cravache appuyée à l'épaule droite du cheval, elle maintien- dra le cheval à la même allure, dans une direction oblique vers la gauche, en cessant, reprenant et modifiant cet em- ploi des aides, qui devra être assez doux pour ne pas déter- miner le cheval à tourner à gauche, et cependant assez senti pour que le cheval abandonne la marche directe, et gagne du terrain à gauche. Ces exercices de gagner du terrain à droite et à gauche , ont pour but de faire comprendre d'abord l'emploi le plus simple des aides, et cet emploi ne peut être bien compris qu'après avoir été répété jusqu'à parfaite exécution, sans le moindre dérangement de l'assiette en selle, Le cavalier exécutant d'abord le même mouvement, le cheval de la dame suivra très-facilement, ensuite le cavalier se séparant de la dame d'un travers à l'autre de la route, lui laissera exécuter seule le mouvement avec l'étrier chaussé , puis l'étrier déchaussé, afin qu'elle s'assure ainsi que c'est bien par sa volonté à elle et par l'emploi des aides qu'elle dirige elle-même entièrement son cheval. Quand le cavalier devra séparer ainsi son cheval de celui de la dame, il aura soin de la prévenir qu'elle doit ajuster aussitôt ses rênes et rassembler son cheval pour l'empêcher de suivre l'autre. DEMI-TOUR A DROITE OU A GAUCHE. 197 Tourner à droite et à gauche. — La dame ayant ajusté les rêDes et rassemblé son cheval, marchant toujours à la même allure, le fera tourner à droite, en portant la main en avant et à droite, tandis que la main droite tenant le filet appuie la cravache progressivement sofir l'épaule du cheval; pour terminer l'à-droite, la dame soutiendra le cheval de la rêne et de la jambe gauches ; puis elle placera les mains et la jambe pour coulinuer à marcher dans la nouvelle direction qu'elle devra continuer pendant une vingtaine de pas au moins. Après avoir de nouveau rassemblé son cheval, marchant toujours à la même allure, elle le fera tourner à gauche, en portant la main en avant et a gauche, tandis que la jambe gauche se ferme progressivement; pour terminer l'à- gauche, elle le soutiendra de la rené droite et de l'appui de la cravache à l'épaule; puis replacera les mains et la jambe pour continuer à marcher dans la nouvelle direction. Le cavalier exécutant d'abord le même mouvement, le che- val de la dame suivra très-facilement; ensuite le cavalier se séparant de la dame d'un travers â l'autre de la route, lui laissera exécuter seule le mouvement avec Fétrier chaussé, pu'S l'étrier déchaussé, afin qu'elle s'assure ainsi que c'est bien par sa volonté à elle et par l'emploi des aides qu'elle di- rige elle-même entièrement son cheval. Quand le cavalier devra séparer ainsi son cheval de celui de la dame, il aur^i soin de la prévenir qu'elle doit ajuster aus- sitôt ses rênes et rassembler son cheval pour l'empêcher de suivre l'autre. La dame s'apercevra d'ailleurs de cette ten- dance de son cheval à toujours suivre l'autre, et verra qu'elle doit la combattre par des aides plus fermes, pour déterminer ses mouvements de plus grande séparation. Demi-tour à droite et demi-tour à gauche. — La. dame ayant ajusté les rêne^ et rassemblé son cheval, marchant toujours à la même allure, lui fera exécuter un demi-tour à droite, par l'action simultanée de la rêne droite de la bride 198 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE III. qu'elle tient de la main gauche, et de la main droite qui prendrale filet, en appuyant lacravache sur l'épaule du cheval : cette action simultanée sera progressivement prolongée jus- qu'à ce que le cheval ait parcouru un demi-cercle de cinq à six pas au moins; pour terminer le demi-tour à droite, elle le soutiendra de la rêne et de la jambe gauches, puis replacera les mains et la jambe pour continuer à marcher dans la nouvelle direction. Après avoir de nouveau rassemblé son cheval, marchant toujours à la même allure, elle lui fera exécuter un demi- tour à gauche, par l'action simultanée de la rêne gauche et de la jambe gauche, progressivement prolongée jusqu'à ce que le cheval ait parcouru un demi-cercle de cinq à six pas au moins; pour terminer le demi-tour à gauche, elle le sou- tiendra de la rêne droite et de l'appui de la cravache à l'é- paule, puis replacera les mains et la jambe pour continuer à marcher dans la nouvelle direction. Dans cet exercice du demi-tour à droite et à gauche qui exige des aides franches et soutenues, la dame aura soin de faire marcher le cheval une vingtaine de pas au moins dans chaque nouvelle direction., et de l'y assurer avant de le ras- sembler pour un nouveau demi-tour. Le cavalier exécutant d'abord le même mouvement, le cheval de la dame suivra très-facilement ; ensuite le* cavalier se séparant de la dame d'un travers à l'autre de la route, lui laissera exécuter seule le mouvement avec l'étrier chaussé, puis avec l'étrier déchaussé, afin qu'elle s'assure ainsi que c'est bien par sa volonté à elle et j>ar l'emploi des aides qu'elle dirige entièrement son cheval ; puis le cavalier exé- cutera un demi-tour à gauche pendant que la dame exécu- tera un demi-tour à droite ; la marebe directe des deux che- vaux de chaque côté de la route sera prolongée pendant une vingtaine de pas : enfin le cavalier exécutant un demi-tour à dioite, pendant que la dame exécutera un demi-tour à gauche, les deux chevaux se rapprocheront pour se séparer ARRÊTER ET RECULER. 199 de nouveau, l'un gagnant du terrain à droite, et l'autre à gauche, afin de recommmencer à distance cet exercice des demi-tours à droite et à gauche. Les aides devront être plus fermes et plus soutenues, pour séparer les chevaux, qui tendront volontiers à se rapprocher. Arrêter et reculer, — La dame ayant arrêté son cheval par les moyens indiqués à la première leçon, et dont l'exer- cice lui a rendu la pratique familière, déterminera le cheval à reculer, après avoir ajusté les rênes et pris le filet de la main droite, en se grandissant du haut du corps dont elle rapprochera les poignets en les élevant graduellement jus- qu'à ce qu'elle sente bien l'appui du mors, la jambe gauche près et la cravache surtout bien appuyée à l'épaule du che- val, afin que l'effet de la cravache soit parfaitement égal à celui de la jambe. Dès que le cheval recule, rendre un peu la main, en baissant les poignets, puis les élever de nouveau, et ainsi de suite, jusqu'à ce que le cheval ait reculé quatre à cinq pas au moins, sept à huit pas au plus ; le cheval re- culera toujours droit, si la main produit l'appui du mors, et si la jambe et la cravache contiennent également les han- ches ; mais pour peu que la main fasse basculer le mors, ou que la jambe et la cravache contiennent inégalement les hanches, le cheval reculera infailliblement de travers. Dans ce cas, si le cheval jette les hanches à droite, faire sentir la cravache, et au besoin la rêne droite du filet ; s'U la jette à gauche, fermer la jambe gauche et faire sentir au besoin la rêne gauche de la bride. Rendre la main avec douceur, et badiner légèrement avec les rênes de la bride à l'aide du petit doigt, pour rafraîchir la bouche ; ménager quelques intervalles de repos ; solliciter le cheval sans à-coup, l'encourager, le récompenser de son obéissance dès qu'il la manifeste, en le flattant de la voix : tels sont les moyens à employer la préférence pour déter- miner un cheval à reculer. Le cavalier faisant d'abord reculer son cheval, celui de la 200 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE M. dame reculera plus facilement ; ensuite ls cavalier reculera seul, et la dame aura soin de maintenir son cheval en place, la jambe près et la cravache bien appuyée, pour ne com- mencer à faire reculer son cheval que lorsque le cavalier aura arrêté le sien. Le cavalier donnera d'ailleurs toutes les explications détaillées à la deuxième leçon du manège civil, ■pages '2b et 26, pour entraîner l'obéissance du cheval et pré- venir sa résistance dans ce mouvement de reculer qui exige un accord parfait des aides, accord d'autant plus difficile pour la dame, que la cravache doit suppléer à sa jambe droite qui reste en repos dans la fourche de la selle. Repos f notions sur l'allure du pas. — Après avoir mis pied à terre et laissé quelques minutes de repos aux chevaux, le cavalier tenant son cheval en main, exécutera avec lui la marche circulaire, pour expliquer à la dame comment les aides ploient le cheval sur le cercle [manège civil, 2e leçon, marche circulaire, pages 28 et 29) ; il lui fera remarquer en même temps le mécanisme de l'allure du pas (manège civil, 2e leçon, allure du pas, page 35) ; le cavalier tenant toujours son cheval en main, le fera appuyer, pour expliquer à la dame comment les aides déterminent le cheval à croiser les jambes, les hanches suivant parallèlement les épaules (manège civil,2c leçon, appuyer, pages 30 et 31). Marche circulaire à droite et à gauche. — La dame étant remontée à cheval, reprendra la marche directe pendant quel- ques instants; puisélle entamera la marche circulaire à droite, sur un cercle de quinze à vingt pas au moins de diamètre; après avoir ajusté les rênes et rassemblé son cheval pour le prévenir et commander son obéissance, elle lui fera sentir graduellement l'action simultanée de la rêne droite de la bride qu'elle tient de la main gauche, et de la main droite qui prendra le filet en appuyant la cravache sur l'épaule du cheval : cette action simultanée sera un peu moins complMr que pouç exécuter immédiatement un demi-tour adroite; le cheval se trouvera, ainsi suffisamment ployé dans la direction MARCHE CIRCULAIRE A DROITE ET A GAUCHE. 201 du cercle qu'il va parcourir ; la dame le soutiendra modéré- ment de la main gauche et de la jambe gauche, pour l'as- surer dans la marche circulaire. Le cavalier exécutant d'abord le même mouvement, le cheval de la dame suivra très-facilement, et le cavalier en profitera pour expliquer à la dame la nécessité de l'accord des aides, et de la souplesse conforme aux mouvements du cheval {manège civil, 2e leçon, marche circulaire, pages 28 et 29) ; ensuite le cavalier se séparant de la dame et res- tant au centre du cercle, lui laissera exécuter seule le mou- vement avec l'é trier chaussé, puis l'étrier déchaussé, afin qu'elle s'assure ainsi que c'est bien par sa volonté à elle et par l'emploi des aides qu'elle dirige entièrement soa cheval : elle aura soin d'ailleurs de le rassembler plus souvent et de le soutenir davantage par des aides plus fermes, pour le maintenir séparé de l'autre cheval. La dame, après avoir senti pendant quelques instants qu'elle se lie facilement au mouvement du cheval dans la marche circulaire à droite, redressera son cheval en le réta- blissant par un à-droite dans la marche directe, suivant un diamètre, et quand elle passera par le centre du cercle, le cavalier se replacera à sa droite ; puis, après avoir ajusté les rênes et rassemblé son cheval, elle entamera la marche circulaire à gauche sur le même cercle, en ployant graduel- lement le cheval par l'action simultanée de la rêne gauche et de la jambe gauche, un peu moins complète que pour exécuter immédiatement un demi-tour à gauche, le soute- nant modérément de la rêne droite et de l'appui de la cra- vache à l'épaule pour l'assurer dans la marche circulaire à gauche, que le cavalier accompagne d'abord, en donnant à la dame toutes les explications nécessaires. Ensuite le ca- valier se séparant de la dame et restant au centre du cercle, lui laissera exécuter seule le mouvement avec l'étrier chaussé, puis l'étrier déchaussé, afin qu'elle s'assure ainsi que c'est bien par sa volonté à elle et par l'emploi des aides qu'elle 202 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE HT. dirige entièrement son cheval : elle aura soin d'ailleurs de le rassembler plus souvent et de le soutenir par des aides plus fermes pour le maintenir séparé de Vautre cheval. Lorsque la dame aura senti pendant quelques instants qu'elle se lie facilement aux mouvements du cheval dans la marche circulaire à gauche, elle redressera son cheval en reprenant par un à-gauche la marche directe, suivant un diamètre, et quand elle passera par le centre du cercle, le cavalier se replacera à sa droite. Pendant la durée de la marche circulaire, la dame aura le plus grand soin de ne jamais se mettre hors d'aplomb en se penchant en dehors du cercle, tandis que le cheval se ploie en dedans; mais il ne faut pas non plus que la dame se penche trop en dedans, c'est-à-dire plus que le cheval ne l'exige. La dame ramènera son cheval tranquillement, lui faisant goûter le mors, le rassemblant doucement, lui rendant de temps à autre; elle essaiera de ralentir l'allure en gagnant du terrain, tantôt à droite, tantôt à gauche; elle essaiera d'accélérer l'allure en reprenant la marche directe, se con- firmant de plus en plus dans l'emploi gradué et dans l'ac- cord des aides; soumettant entièrement le cheval à sa vo- lonté, tantôt s'éloignant, tantôt se rapprochant de son cavalier, qui doit toujours rester assez près d'ailleurs pour lui porter secours au besoin. Au retour et à peu de distance de l'écurie, la dame arrê- tera son cheval bien droit, le fera reculer même de trois ou quatre pas, puis le reportera, en avant quelques pas, pour l'arrêter de nouveau, avant d'appuyer à droite et à gauche. Appuyer à droite et à gauche. — La dame, après avoir ajusté les rênes, disposera son cheval à appuyer à droite, en lui faisant sentir très-peu l'effet de la rêne droite de la bride qu'elle tient de la main gauche, et de la main droite qui prendra le filet, en appuyant la cravache sur l'épaule du cheval; ces aides préliminaires ayant déterminé les épaules APPUYER A DROITE ET A GAUCHE. 203 du cheval légèrement à droite et rangé les hanches, la dame fera appuyer son cheval à droite en lui faisant sentir gra- duellement, mais avec énergie, l'effet simultané de la rêne droite de la bride et de la jambe gauche, le soutenant et le modérant en môme temps, de la rêne gauche et de l'appui, de la cravache, sans déranger sa position, quoiqu'elle doiv^ tourner la tête à droite pour regarder le côté vers lequel elle appuie. L'accord des* aides, toujours graduel dans son énergie et dans son relâchement alternatifs, devra être tel, que les hanches, en appuyant à droite, suivent parallèlement les épaules du cheval, la jambe gauche se croisant par-dessus la droite, et le corps du cheval se transportant à droite sans avancer et sans reculer. Aussitôt que le cheval aura appuyé quatre ou cinq pas vers la droite, la dame cessera insensiblement l'effet de la rêne droite et de la jambe gauche, augmentera insensible- ment l'effet de la rêne gauche et l'appui de la cravache, pour redresser le cheval ; dès qu'il sera redressé, la dame repla- cera les mains et les jambes par degrés. La dame portera son cheval quelques pas en avant pour Je faire appuyer à gauche ; elle l'y disposera par des aides préli- minaires très-douces de la rêne gauche, de la bride et de ia jambe gauche, suffisantes seulement pour déterminer les épaules du cheval légèrement à gauche et y ranger la hanche. La dame fera appuyer son cheval à gauche en lui faisant sen- tir graduellement, mais avec énergie, l'effet simultané de la rêne gauche et de l'appui de la cravache contre le flanc droit; le soutenant et le modérant en même temps de la rêne droite et de ia jambe gauche, sans déranger sa position, quoi- qu'elle doive tourner la tête à gauche pour regarder le côté vers lequel elle appuie. L'accord des aides, toujours graduel dans son énergie et dans son relâchement alternatifs, devra être tel que les han- ches, en appuyant à gauche, suivent parallèlement les épau- les du cheval, la jamb'e droite se croisant par-dessus la gau- 204 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE III. cbè, et le corps du cheval se transportant à gauche sans avancer et sans reculer. Aussitôt que le cheval aura appuyé quatre à cinq pas vers la gauche, la dame cessera insensiblement l'effet de la rêne gauche et de l'appui de la cravache; puis augmentera insensi- 4 blement l'effet de la rêne droite et de la jambe gauche pour redresser le cheval. Dès qu'il sera redressé, elle replacera les mains et la jambe par degrés. Dans ces exercices d'appuyer à droite et à gauche qui exi- gent un effet assez compliqué des aides, et de l'emploi du filet, dont l'accord est d'autant plus difficile pour la dame, que sa cravache doit suppléer à sa jambe droite qui reste en repos dans la fourche de la selle, le cavalier exécutera d'abord le même mouvement, afin que le cheval de la dame suive plus facilement. Ensuite il s'en séparera, s'éloignant à droite, pour que la dame vienne le rejoindre en appuyant à droite; puis il restera en place pour que la dame appuyant seule à gauche, s'éloigne de lui ; enfin il ne la rejoindra en appuyant à son tour à gauche que lorsque la dame aura terminé son mouvement. Nous insistons sur tous ces détails, afin que par une sollici- tude mal entendue, le cavalier n'empêche pas la dame de profiler de l'efficacité de ces leçons, dont la progression n'a d'ailleurs rien que de rassurant pour la jeune personne la plus délicate et la plus timide. Pied à terre et rentrée à l'écurie. — Après avoir mis pied à terre, à l'aide du cavalier, la dame examine tous les soins que l'on prend du cheval ; elle le flatte de la voix et du geste, lui donnant une poignée d'avoine ou quelques bouchées de pain avant de le quitter, ainsi qu'elle a pris l'habitude de le faire par les exercices de la première leçon. Cette deuxième leçon durera environ deux heures, dont une heure de marche en tous sens au pas, l'étrier chaussé ou déchaussé ; elle devra être répétée quinze à vingt fois pour être bien comprise dans son ensemûle et dans ses dé- tails* MARCHE DIRECTE EN TOUS SENS AU TROT. 205 La dame, à force de répéter, d'abord arrêtée, ensuite en marchant, avec et sans étriers, toute espèce de mouvements destinés à détruire la raideur du corps et des membres, doit en avoir assez assuré la souplesse pour exécuter avec la même aisance et la même grâce, au pas du cheval , tous les mou- vements qu'elle peut faire assise. Elle recherchera les chemins difficiles, le cheval rassemblé et soutenu un peu plus de la main dans les descentes ; un peu plus de la jambe et de l'appui de la cravache dans les montées; raffermi par une allure réglée dans les sentiers ra- boteux; maintenu à la même allure dans les descentes ou l'allongeant dans les montées , par la seule volonté de la dame constamment exprimée par l'accord des aides douces et progressives. Le haut du corps très-peu incliné en avant, suit et facilite le mouvement du cheval qui moGte ; le haut du corps très-peu incliné en arrière, suit et facilite le mou- vement du cheval qui descend ; mais il ne faut jamais exa- gérer ces mouvements inclinés de manière à déranger l'a- plomb de l'assiette en selle. Avant de passer à la troisième leçon, la dame doit avoir pris l'assurance qu'elle peut diriger son cheval en tous sens; qu'elle le maîtrise constamment; qu'elle sait ralentir, allon- ger, régler l'allure du pas par le seul emploi des aides, dans toute espèce de chemins, sans cesser d'être liée à tous les mouvements du cheval et sans déranger sa position. § 17. Troisième Leçon. MARCHE DIRECTE EN TOUS SENS AU TROT. Passer du pas au trot et du trot au pas (marche directe) ; — • mar- chant au trot, arrêter, et de pied ferme partir au trot (marche di- recte) ; — Passer du trot au grand trot, et du grand trot au trot (marche directe) ; — repos et notions sur l'allure du trot ; — marche en tous sens au trot. Pendant toute cette leçon, le cavalier devra continuer les Equitation. 1$ 206 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE III. soins que nous lui avons recommandés dans les deux pre- mières leçons : d'exécuter d'abord le même exercice sans quitter la droite de la dame, dont le cheval obéira plus fa- cilement ainsi ; ensuite de se séparer de la dame pour la laisser agir seule par des aides plus fermes et plus pronon- cées, toujours nécessaires quand les chevaux doivent se sé- parer. Passer du pas au trot, marche directe. — La dame, après avoir exécuté quelques instants, rétrier déchaussé, la marche directe au pas, chaussa l'étrier, ajuste les rênes et rassemble son cheval sans augmenter ^'allure ; puis elle fait passer au trot en fermant la jambe gauche , appuyant la cravache à droite, plus ou moins, suivant la sensibilité du cheval, et baissant progressivement la main gauche qui tient les rênes, ce qui s'appelle rendre la main. Dès* que le cheval obéit, la darje replace les mains et la jambe par degrés. Peadant la marche à un trot modéré et soutenu, la dame essaie de se conformer aux mouvements du cheval avec con- fiance et surtout sans aucune espèce de raideur; le corps d'a- plomb, les cuisses et les jambes relâchées prennent plus de liant ; la dame diminue les réactions de l'allure, eu s'y assou- plissant, sans y résister, par la flexibilité du bas des reins; la main douce et légère maîtrise les rênes sans s'y attacher. La dame remet son cheval au pas après l'avoir rassemblé sans ralentir sou allure, en élevant la main gauche par de- grés et la rapprochant du corps au besoin pour tendre les rênes; la jambe et la cravache près pour empêcher le cheval de s'arrêter. Dès que le cheval obéit, la dame replace les mains et la jambe par degrés. Lors6jhe la dame se sentira l'aisance et la solidité néces- saires, elle passera du pas au trot sans chausser l'étrier; elle doit pouvoir le chausser et le déchausser à volonté au trot, comme elle l'a fait au pas, sans déranger sa position. Marchant au trot, arrêter, et de pied ferme partir au trot, marche directe. — La dame arrête son cheval marchant au PASSER DU TROT AU GRAND TROT. 207 .trot, après l'avoir rassemblé, les rênes bien ajustées; en éle- i vant par degrés la main gauche et la rapprochant du corps I pour tendre également les rênes jusqu'à ce que le cheval ar- rête; elle tient la jambe et la cravache suffisamment près pour éviter que le cheval ne se traverse ou ne recule. La dame fait partir son cheval de pied ferme au trot, après l'avoir rassemblé en baissant progressivement la main gauche, fermant la jambe et appuyant la cravache plus ou moins, suivant la sensibilité du cheval ; dès que le cheval obéit, la dame replace les mains et la jambe par degrés. Il va sans dire que pour arrêter son cheval marchant au trot, la dame doit employer des aides plus vives et plus fermes que pour l'arrêter marchant au pas : les aides doivent être plus prononcées encore pour partir de pied ferme au trot. Passer du trot au grand trot, et du grand trot au trot, marche directe. — La dame, pour passer du trot au grand trot, après avoir ajusté les rênes et rassemblé son cheval sans ralentir l'allure, baissera la main gauche en fermant la jambe gauche et appuyant la cravache progressivement ; dès que le cheval a pris le grand trot, la dame replace les mains et la jambe par degrés. La dame maintient l'allure du grand trot en rassemblant le cheval et lui rendant alternativement, badinant le mors avec douceur et assez souvent pour le lui faire goûter; elle assure et soutient le cheval par des aides employées avec modération et discernement pour l'empêcher de s'abandon- ner sur les épaules ou de forger; le cheval forge quand le train de derrière se précipitant et empiétant sur le devant, les fers s'entre-choquent. La main légère, les reins souples, les fesses bien assises et portées un peu en avant, les cuisses placées sans effort, permettent à la dame de se lier aux mou- vements vifs du cheval sans être gênée par les réactions. Après quelques minutes de trot allongé, la dame passe du grand trot au trot, ou ralentit l'allure; en élevant par degrés 208 PUEMIÈRE PARTIE. CHAPITRE III. la main gauche, la jambe et la cravache près, la jambe se fermant et la cravache s'appuyant au besoin pour empêcher le cheval de passer au pas; dès que le cheval est remis au trot modéré, la dame replace les mains et la jambe par degrés. La dame s'habitue à se lier aux mouvements du trot du cheval, en allongeant et ralentissant fréquemment cette al- lure, qui doit lui donner beaucoup d'assiette et de confiance. Lorsqu'elle se sent l'aisance et la facilité nécessaires, elle déchausse Tétrier et le chausse à volonté au grand trot, comme elle l'a fait au pas et au trot modéré, sans changer sa position. Repos, notions sur l'allure du trot. — Après avoir mis pied à terre et laissé quelques minutes de repos aux chevaux, le cavalier, remontant seul à cheval, exécutera la marche circu- laire au trot, laissant la dame tenant son cheval en main au centre du cercle, pour lui expliquer que les aides ploient le cheval sur le cercle, au trot, de la même manière qu'au pas. Il lui fera remarquer en même temps le mécanisme de l'allure du trot. (Manège civil, 3e leçon, allure du trot, p. 45.) Cette explication terminée, il descendra de cheval pour aider la dame à y remonter, et se remettant en selle, il se placera à la droite pour reprendre la marche directe au pas. Marche en tous sens au trot. — Après avoir repris le trot, la dame suivra, pour s'habituer à la marche en tous sens au trot, la progression indiquée- dans la deuxième leçon pour la marche en tous sens au pas; ayant toujours soin que les rênes soient bien ajustées et le cheval rassemblé avant de lui rien demander, et ne négligeant pis de prendre le fdct de la main droite dans tous les changements de direction à droite et dans la marche circulaire à droite. Ainsi, au trot, elle gagnera -du terrain à gouche et à droite, fera ub demi-tour à gauche et un demi- tour à droite, exécu- tera la marche circulaire à gauche et à droite ; d'abord ac- MARCHE EN TOUS SENS AU TROT. 209 compagnes de son cavalier exécutant le même mouvement, ensuite seule et séparée de son cavalier, ce qui exigera des aides plus prononcées. Dans tous ces mouvements au trot, répétés avec et sans étriers, la dame s'exerce aux mouvements de la tète, des membres et du corps, qu'elle a exécutés au pas, pour détruire toute espèce de raideur et assurer la souplesse des membres et du corps. Quelques minutes avant de rentrer, la dame reprendra le pas pour laisser souffler le cheval en marchant; elle l'arrê- tera, le fera reculer, appuyer à droite et à gauche avant de mettre pied à terre. Cette troisième leçon durera deux heures, dont une heure de marche en tous sens au trot; elle devra être répétée vingt à trente fois pour être bien comprise dans son ensemble et dans ses détails ; la dame devra avoir assez assuré la sou- plesse des membres et du corps, pour exécuter au trot à cheval, avec aisance et grâce, tous les mouvements qu'elle peut faire assise. Après s'être exercée d'abord en terrains unis, elle recher- chera les terrains difficiles; ainsi qu'elle l'a fait au pas, et avec les mêmes précautions. Avant de passer à la quatrième leçon, la dame doit avoir pris l'assurance qu'elle peut diriger son cheval au trot, en tous sens; qu'elle maîtrise constamment, qu'elle sait ralentir, allonger, régler l'allure du trot dans toute espèce de che- mins, sans cesser d'être liée à tous les mouvements du che- val et sans déranger sa position. * 210 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE III. § 18. Quatrième Leçon. MARCHE DIRECTE ET EN TOUS SENS AU GALOP. (flg. 23 et 24.) Passer du trot au galop et du galop au trot (marche directe) ; — passer du pas au galop et du galop au pas (marche directe) ; — marchant au galop arrêter, et de pied ferme partir au galop (marche directe) ; repos et notions sur l'allure du galop ; — marche en tout sens au galop. Passer du trot au galop et du galop au trot, marche di- recte. — Pendant la marche au pas, qui doit toujours durer quelques instants au sortir de récurie, le cavalier expliquera (manège civil, 4e leçon, pag. 46 à 64) à la dame comment la flexibilité du bas des reins, le haut du corps très-peu pen- ché en avant, amortit la réaction de Yenlevé qui entame le galop, afin que la dame ne soit pas surprise de cet enlevé qui tend à la rejeter en arrière vers la croupe du cheval ; il lui expliquera aussi commentcette même flexibilité du bas des reins, le haut du corps très-peu penché en arrière, amortit la réaction de l'arrêt qui termine le galop, afin que la dame ne soit pas étonnée de cet effet, arrêt qui tend à îa rejeter en avant vers l'encolure du cheval; il la préviendra que l'al- lure du galop, une fois entamée, lui sera d'ailleurs plus agréable et plus facile que celle du trot. La dame, après avoir mis son cheval au trot, et l'y avoir soutenu quelques instants pour le régler, rassemble très- douqement le cheval en lui faisant goûter le mors, les rênes soigneusement ajustées, sans ralentir l'allure; puis, quand elle le. sent convenablement rassemblé, elle le détermine au galop en faisant sentir la jambe et la cravache, avec promp- titude, quoique progressivement et sans à-coup, en rendant un peu la main qu'elle a tenue haute pour l'enlevé du ga- lop; le haut du corps très-peu penché en avant, les reins bien flexibles; dès que le cheval galope, la dame replace les PASSER DU TROT AU GALOP. 211 mains et la jambe par degrés, assurant bien son assiette en selle, avec grâce et souplesse. Le cavalier fera bien de prendre seulement le grand trot (fig. 24) pendant que la dame soutient le galop : afin d'éviter que les chevaux, s'excitant l'un et l'autre, ne viennent à se lancer au grand galop , le cavalier réglera ainsi au grand trot de son cheval, le galop modéré du cheval de la dame, restant toujours à sa droite. La dame doit employer les aides hardies, assez vives pour enlever immédiatement le galop, et assez douces pour évi- ter toute brusquerie, toute saccade qui enlevant le cheval par soubresaut, ajouterait à la réaction de l'enlevé d'une manière désagréable. Pendant la marche directe au galop modéré, que la dame doit soutenir au moins cinq minutes, elle s'aperçoit de suite qu'elle reste liée, plus aisément qu'au trot, aux mouvements du cheval ; elle s'y assouplit dès-lors avec confiance, sans y résister ; la main libre et légère badine le mors, et maîtrise les rênes sans s'y attacher. Quelques temps de galop décèlent à la dame le méca- nisme de cette allure, et elle s'y rompt avec ïa plus grande facilité; elle remet son cheval au trot, après l'avoir rassem- blé, sans cesser de le maintenir au galop, en élevant la main par degrés, la rapprochant du corps et la renversant même un peu pour former, par la tension égale des rênes et l'ap- pui du mors qui en résulte, un arrêt suffisant qui termine le galop, et dont la réaction est amortie par la flexibilité du bas des reins, le haut du corps très-peu penché en arrière ; la jambe et la cravache doivent être maintenues très-près et agir au besoin pour empêcher le cheval de passer au pas; dès que le cheval obéit, la dame replace les mains et la jambe par degrés; elle passe rapidement du trot au pas; qu'elle soutient animé et bien réglé pendant quelques mi- nutes, pour laisser reprendre haleine au cheval. Le cavalier ne se séparera de la dame, d'un côté à l'autre 212 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE III. Je la roule , pour lui laisser régler elle-même le galop du cheval, que lorsqu'il la verra lout-à-fait capable d'enlever sou cheval au galop , de le soutenir au galop modéré , et de le faire passer du galop au trot. Passer du pas au galop, et du galop au pas, marche di- recte. — La dame, après avoir réglé un pas animé bien sou- tenu, rassemble doucement le cheval en lui faisant goûter le mors; les rênes soigneusement ajustées, sans ralentir l'al- lure; puis elle le-détermine au galop, le haut du corps très- peu penché en avant, en faisant sentir vivement, quoique sans à-coup, la jambe et la cravache, plus ou meins, suivant la sensibilité du cheval ; la main un peu haute d'abord, pour décider l'enlevé, doit être rendue et le haut du corps re- placé; le bas des reins bien flexible, dès que le galop s'en- tame ; les mains et la jambe se replacent par degrés aussitôt que le cheval galope. Le cavalier fera bien de prendre seulement le grand trot, pendant que la dame soutient le galop, afin d'éviter que les chevaux s'excitant l'un l'autre , ne viennent à se lancer au grand galop. 11 pourra d'ailleurs se séparer de la dame, d'un côté à l'autre de la route, dès qu'il la verra manier son cheval avec assez de confiance pour régler entièrement elle-même son allure du galop modéré. La dame remet son cheval au pas, après l'avoir rassemblé, sans cesser de la maintenir au galop; en élevant la main par degrés, la rapprochant du corps, et la renversant doucement pour former un arrêt suffisant qui termine le galop; et dont la réaction est amortie par la flexibilité du bas des reins, le haut du corps très-peu penché en arrière; la jambe et la cravache doivent être maintenues pour empêcher le cheval de s'arrêter. Dès que le cheval obéit, la dame replace les mains et la jambe par degrés. Marchant au galop arrêter, et de pied ferme partir au g \ marche directe. — La dame arrête son cheval mai- REPOS ET NOTIONS SUR i/ALLURE DU GALOP. 213 chant au galop, après l'avoir rassemblé, les rênes soigneuse- ment ajustées; eu élevant la main par degrés, la rappro- chant du corps et la renversant jusqu'à ce que le cheval arrête; la flexibilité du bas des reins, le haut du corps très- peu penché en arrière, amortit la réaction de l'arrêt; la jambe et la cravache près pour empêcher le cheval de re- culer. Dès que le cheval obéit, la dame replace les mains et la jambe par degrés. La dame enlève son cheval de pied ferme au galop, après l'avoir rassemblé, les rênes soigneusement ajustées, jusqu'à ce qu'il goûte bien le mors, en l'attaquant vivement de la jambe et de la cravache; la main haute et ferme détermine l'enlevé; la flexibilité du bas des reins, le haut du corps très- peu penché en avant, en amortit la réaction ; la main doit être lestement rendue et le haut du corps replacé, dès que le cheval s'élance, entamant le galop; aussitôt qu'il galope, les mains et la jambe se replacent par degrés. Les aides doivent être plus vives et plus fermes pour pas- ser du pas au galop et du galop au pas, qu'elles ne l'ont été pour passer du trot au galop et du galop au trot; elles de- vront être plus entraînantes encore, quoique toujours pro- gressives, pour arrêter et partir de pied ferme au galop. Mais plus les aides deviennent vives et hardies, plus il faut de souplesse et de flexibilité du bas des reins pour ne jamais cesser de se bien lier à tous les mouvements du cheval. Repos et notions sur l'allure du galop. — Après avoir mis pied à terre et laissé quelques minutes de repos aux che- vaux, le cavalier remontant seul à cbeval, exécutera la mar- che circulaire au galop, laissant la dame tenant son cheval en main, au centre du cercle , pour expliquer à la dame le mécanisme de l'allure du galop, et la nécessité pour le cheval au galop de changer de jambes quand il change de csrcle [manège civil 4e leçon : déterminer le galop à droite ou à gauche y pag. 54 à 58) ; il ajoutera que le cheval de la dame a 214 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE III. été dressé et rompu surtout au galop à droite, pour que la dame ne puisse éprouver d'impulsion sensible, dans son as- siette, que de droite à gauche ; qu'elle a dû s'apercevoir que cette impulsion ne fait qu'appuyer la cuisse droite tians la fourche sans la déranger, en même temps qu'elle assure le pied gauche chaussé dans l'étrier; mais que dans le gilop à gauche il n'en serait pas de même ; que l'impulsion qui en résulte de gauche à droite n'étant pas contrebalancée par le poids de la cuisse et de la jambe droite, puisque cette jambe pend à gauche, le galop à gauche pourrait lui faire perdre l'étrier et la désarçonner; qu'en conséquence, dans les chan- gements de direction qui nécessiteraient le galop à gauche, il faudra remettre le cheval au trot, et n'entamer la marche circulaire qu'au galop à droite. Marche en tous sens au galop. — Après avoir repris le ga- lop, la dame suwra, pour s'habituer à la marche en tous sens au galop, une progression analogue à celle qu'elle a suivie dans les exercices de la marche en tous sens au pas et au trot, ayant toujours soin que les rênes soient bien ajustées et le cheval rassemblé avant de lui rien demander, et n'oubliant pas que, dans les changements de direction qui nécessiteraient le galop à gauche, elle doit remettre le- che- val au trot. Ainsi, au galop, elle gagnera du terrain à droite, tour- nera à droite, fera demi-tour à droite, exécutera la marche circulaire à droite, en prenant le filet de la main droite. Un quart d'heure avant de rentrer, la dame reprendra le pas, pour laisser souffler le cheval en marchant; elle l'arrê- tera, le fera reculer, appuyer à gauche et à droite, avant de mettre pied à terre. Cette quatrième leçon durera deux heures, dont une heure au galop; elle devra être répétée vingt à trente fois pour être bien comprise dans son ensemble et dans ses détails; la dame devra avoir assez assuré la souplesse des membres et OBSERVATIONS GÉNÉRALES. 215 du corps pour exécuter, avec aisance et grâce, au galop à cheval, tous les mouvements qu'elle peut faire assise. § 19. Observations générales pour prévenir tout accident possible. Nous n'avons rien dit, dans le cours des leçons du manège pour la dame, de la correction de la cravache, parce que le cheval monté par une dame doit être si bien dressé et si complètement docile, que l'emploi modéré des aides suffise toujours pour le diriger à toutes les allures; mais il est ce- pendant quelques observations générales qui doivent trouver place ici, afin de prévenir tout accident possible, lorsque la dame montera à cheval, restera en selle, ou bien descendra de cheval. Monter à cheval et en descendre. — C'est bien à dessein d'éviter tout accident possible que nous n'avons donné qu'une manière (fig. 19 et 20) pour monter à cheval, parce que c'est la seule qui, dans la pratique, ne nous ait jamais dé- celé le moindre inconvénient; nous n'avons donné non plus, et par le même motif, qu'une seule manière (fig. 21 et 22) pour descendre de cheval, toutes celles qui consistent à faire sauter la dame en avant, l'exposant, malgré l'appui de l'é- paule du cavalier, à de graves inconvénients ; enfin ce n'est qu'après l'avoir soigneusement expérimenté, dans son en- semble et dans ses détails, que nous avons choisi le mode le plus simple, d'une pratique facile, et qui joint l'élégance à une complète sécurité. Rester en selle. — Quoique nous ayons recommandé la plus grande circonspection dans le choix du cheval sage et parfaitement docile que doit monter une dame, il peut ar- river que le cheval, s'apercevant de l'insuffisance des aides, soit à raison du peu de fermeté de la main, soit par le man- que absolu de la jambe droite de sa cavalière, soit par le défaut d'assiette et d'aplomb en selle, soit enfin par toute 2Î6 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE III. autre cause, essaie de faire sa volonté et de se livrer capri- cieusement à quelques accès de gaité et de vivacité. Les mesures de précaution les plus simples consistent tou- jours dans ces différents cas, pour la dame, à commencer par se remettre entièrement d'aplomb en selle, sans la moindre raideur ; à ne pas tirer sur les rênes, à s'appuyer au besoin sur l'étrier, car, ainsi que nous l'avons dit, cet appui sur l'é- trier tend à raffermir la selle et non à la faire tourner, quand l'étrivière est disposée convenablement (notions préliminai- res, manège pour les dames , page 184). La dame raffermie en selle, les rênes ajustées, ne doit tenter les moyens de ré- pression qu'autant que l'assouplissement de l'encolure et la position de l'avant-main du cheval lui donnent la certitude de réussir; pour peu qu'elle ait de doute à cet égard, elle ne doit pas tenter des moyens insuffisants de répression, elle doit au contraire céder assez adroitement pour rester maî- tresse du cheval, et lui persuader qu'il ne fait autre chose que d'obéir. Quelques exemples vont nous servir à dévelop- per les applications habituelles de ce précepte général. Si le cheval tourne brusquement à droite, par surprise, la main de la dame n'ayant pas suffisamment affermi la rêne gauche ; que la dame détermine par la tension de la rêne droite et l'appui de la cravache, un demi-tour entier à droite; si le cheval récidive sa surprise à droite, que la dame em- ploie de nouveau le même moyen, et lui fasse décrire encore un autre demi-cercle, avec le plus grand calme et sans la moindre hésitation. Il est très-rare que le cheval tente une semblable surprise à gauche; mais si cela arrive, que la rêne gauche et la jambe gauche déterminent immédiatement de même un demi-tour à gauche. Si le cheval, au lieu d'avancer, fait mine de résister, que la dame le détermine à tourner, soit à gauche, soit à droite; s'il recule, que la dame, par l'appui du mors, la jambe près, la cravache à l'épaule du cheval, lui fasse faire plusieurs pas en arrière, prenant et rendant continuellement, la main lé- RESTER EN SELLE. 217 gère ; jusqu'à ce que le cheval, lassé de reculer, s'arrête ou témoigne l'envie d'avancer: alors, après un léger temps d'ar- rêt sur place, que la dame, pour peu qu'elle ait d'incertitude sur les moyens de déterminer de nouveau le cheval en ar- rière, l'engage en avant; nrais, si elie est sûre d'elle-même et du cheval, par ua rassemblé moelleux et bien senti, qu'elle le force encore à reculer; elle le portera ensuite en avant avec la plus grande facilité, après un nouveau temps d'arrêt. En général, si le cheval essaie une défense, il ne faut ja- mais l'attaquer du côté qu'il a fortifié pour la défense; mais bien du côté opposé, qui se trouve nécessairement affaibli, et le cheval déconcerté dans sa défense cède facilement : aiusi, qu'il refuse d'avancer, et il reculera facilement; qu'il refuse de tourner à droite, et il tournera facilement à gau- che; qu'il refuse de tourner à gauche, et il tournera facile- ment à droite ; qu'H refuse de recul-er, et il avancera facile- ment; s'il persiste obstinément à rester en place, qu'on l'y maintienne parfaitement, sans rien exiger, et il ne tardera pas à vouloir marcher. Rien ne réduit mieux un cheval, d'ailleurs, que ces moyens que peut toujours employer une dame, de tourner sans cesse les attaques du cheval contre lui-même, et de faire en sorte que ce qu'il croyait une dé- fense devienne une obéissance. Le cavalier, quoique veillant attentivement sur tous les mouvements du clmal et indiquant à la dame les aide3 qu'elle doit employer de préférence, la laissera toujours li- bre cependant d'agir par elle-même; il ne s'emparera de la bride du cheval de la dame qu'en cas d'absolue nécessité, c'est-à-dire de danger probable; mais aloi^il contribuera, par la fermeté de sa main, à ranger le cheval à l'obéissance absolue des aides progressives de la plus grande énergie; en un mot, il tâchera de suppléer à la vigueur qui manque souvent au poignet d'une dame pour ramener un cheval difficile; mais il se gardera de toute brusquerie, de toute Equitation. 19 218 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE III. saccade, de tout châtiment; la correction de la cravache de- vant Être administrée au besoin par la dame elle-même et jamais par le cavalier. Quoi qu'il arrive, que la dame conserve sa position en selle ; qu'elle ne tire pas sur les rênes, qu'elle se contente de diriger le cheval, s'il fait mine de s'emporter; de le cal- mer, si le cheval s'effraie ; que la dame s'abstienne de tout cri d'effroi, de tout mouvement désordonné de la peur, et qu'elle s'occupe par des aides progressives d'une sage lenteur, à détourner positivement l'animal de l'objet qui l'effraie; ce sera l'affaire du cavalier de ramener plus tard le cheval om- brageux et de le corriger ; celle de la dame est de conserver du sang-froid et de l'aplomb eu selle ; ces mesures de pré- caution lui suffiront toujours en cas d'insuffisance des aides, et nous les lui conseillerons toujours, lors même qu'elle ne craindrait pas, véritable amazone, de prendre la 5e leçon du manège civil, relative aux chevaux difficiles, au saut du fossé et de la barrière. Nous terminerons ces observations générales qui complè- tent les quatre leçons du manège pour les dames, en préve- nant le cavalier qui doit forcément accompagner une dame et la diriger dans tous ses exercices progressifs, que cette tâche délicate serait au-dessus de ses forces s'il n'était par- faitement sûr de son cheval et de celui de la dame; il devra donc les avoir montés l'un et l'autre, de manière à se con- vaincre qu'ils sont rompus à tous les détails des leçons du manège civil. CHAPITRE IV. CHEVAL DE TRAIT j CONDUITE DES VOITURES. § 20. Notions préliminaires. Aides et leurs accessoires. — Le cheval de trait, soit qu'on l'attelle entre les brancards d'une limonière, ce qui a lieu le plus ordinairement avec les voitures à deux roués; soit qu'on l'attelle au timon, ce qui a lieu habituellement avec les voi- tures à quatre roues ; n'offre pas d'autres aides au conducteur qui le dirige, que les rênes ou guides agissant sur le mors; mais la longueur des rênes donne plus de puissance à ces aides que n'en ont celles de la bride du cheval de selle. La voix et le foaet sont des accessoires dont il faut user très-sobrement; le fouet surtout ne doit guère être employé que comme châtiment ; quant au cheval de trait, monté par un postillon, il est soumis aux aides dont nous avons donné l'emploi pour le cheval de selle {manège eivil.) Charge et tirage. — On évalue de 250 kilogrammes à 600 kilogrammes et même jusqu'à 750 kilogrammes, la charge que peut traîner un cheval ordinaire de trait; on ne compte d'ailleurs qu'à 230 kilogrammes la charge du cheval de poste qui doit cotnrir du trot allongé jusqu'au galop, tandis qu'on qu'on peut élever à près de 1000 kilogrammes la charge du cheval de labour qui marche le pas réglé le plus lent. Au reste la difficulté des chemins, le mode d'attelage, le tirage de la voiture, la durée du travail, la vitesse de l'allure, etc., modifient presque à l'infini ces évaluations, qui ne doivent être considérées que comme des limites entre lesquelles il est toujours sage de maintenir la charge du cheval de trait. Dans la voiture à limonière, le cheval placé dans les bran- cards peut être seul pour la tirer et la maintenir en équili- 220 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE IV. bre ; il faut deux chevaux au moins pour une voiture à timon, lors même qu'elle repose en équilibre sur quatre roues ; et, quand elle a deux roues, l'attelage en pompe offre presque toujours le meilleur support du timon ; le timon est placé au centre de la voiture; il en est de même de la limonière, excepté dans le cas très-particulier où la voiture étant des- tiiée à être constamment attelée de deux chevaux de front, c'est l'un des brancards qui se trouve au centre de la voi- ture. Attelage. — Appliquer la force, le plus directement et le plus près possible de la résistance : tel est le principe inva- riable de tout bon mode d'attelage ; ainsi, le point d'applica- tion de la force se trouvant naturellement à l'épaule du che- val de trait, c'est à cette même hauteur qu'il sera le plus avantageux de placer le point d'attache à la résistance; et les traits les plus courts, pourvu qu'ils donnentla possibi- lité du recul, seront les meilleurs. Le point d'attache, d'ail- leurs, peut être placé sans inconvénient, un peu en dessous de cette hauteur [celle de l'épaule du cheval), mais ne doit jamais l'être en dessus. Quand les chevaux sont attelés les uns devant les autres, il faut que la force continue à s'appliquer directement à la résistance; autrement il pourrait arriver que les efforts d'un cheval généreux, attelé en devant, fussent employés en pure perte pour le fardeau , et ne servissent qu'à entraîner un cheval de derrière, lent et paresseux. Dans les voitures à rïmonière, le cheval placé entre les brancards se nomme limonier, et les autres chevaux de de- vant ont leurs numéros d'ordre ; dans les voitures à timon, les deux premiers chevaux se nomment timoniers, l'un de droite, l'autre de gauche ; celui de gauche prend le nom do porteur, quand il est monté par un postillou, et celui de droite s'appelle alors sous-verge; les autres se nomment chevaux de devant, et l'on désigne parmi eux les deux se- conds chevaux sous le nom de chevaux de volée. HARNAIS. 221 L'attelage en arbalète se compose de deux timoniers et d'un seul cheval de devant, placé conséquemment en arbalète; quelquefois avec trois chevaux de front derrière, on met deux chevaux en arbalète devant. Les traits du limonier s'attachent directement, soit à la tête des brancards, soit à un palonnier mobile dont elle est armée; le premier cheval de devant s'attelle au bout des brancards, et les autres, traits sur traits. Quand on attelle trois chevaux de front sur une voiture à limonière, chaque cheval de côté a ses traits attachés à un palonnier. Les traits des timoniers sont attachés soit à une volée fixe, soit à des palonniers mobiles; si l'on conduit en postil- lon, les traits du porteur doivent être moins courts que ceux du sous-verge; les traits des chevaux de volée s'attachent à une volée mobile au bout du timon, et les chevaux de de- vant, soit à un système de volées mobiles; soit traits sur traits. Dans l'attelage traits sur traits, on conserve à chaque che- val un tirage indépendant, et l'on établit d'une manière con- tinue la ligne de tirage au moyen de crochets qui attachent les traits d'un cheval de devant, en arrière du collier du cheval qui le précède immédiatement. Harnais. — De toutes les parties du harnais, la plus es- sentielle est le collier; c'est le véritable point d'application de la force du cheval de trait qui marche en avant; et le poitrail avec surcou ne peut jamais le suppléer qu'imparfai- tement; la plate-longe et Yavaloir servent à diriger, à rete- nir, à arrêter, à reculer la voiture; l'avaloir ou reculement servant surtout à reculer et à retenir dans les descentes, de- vient inutile aux chevaux attelés à des volées mobiles, et par conséquent à tous les chevaux de devant ; la sellette qui, dans l'attelage en limonière, ou en timon à pompe, joue un rôle très-important,, celui de maintenir l'équilibre de la voiture à deux roues, sert d'ailleurs à relier entre elles les différentes parties du harnachement qui recouvre le cheval. Dans le har- 222 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE IV. nais allemand, les limoniers n'ont pas de sellette ; une large courroie qui part du collier et suit le dos du cheval, sert à relier entre elles toutes les parties du harnachement. Telles sont les fonctions des pièces principales du harna- chement; quanta leurs détails et à ceux des accessoires qui s'y aju&tent, ils varient presqu'à l'infini, et nous renverrons à cet égard au Manuel du Bourrelier- Sellier , de l'Encyclo- pédie-Roret, qui fait partie de cette collection. Nous devons dire seulement que le harnais le plus simple est le meilleur, et que cette simplicité même, qui n'exclut en rien la solidité, en constitue la véritable élégance. § 21. Première Leçon. MARCHE DIRECTE. N. B. Afin d'éviter les répétitions, nous désignerons sous le nom de conducteur, le cocher et le postillon indistincte- ment, toutes tes fois que les principes de conduite seront les mêmes pour l'un et pour l'autre. Les deux leçons seront exé- cutées d'abord avec un seul cheval, et entièrement comprises, avant de les répéter avec deux chevaux; la deuxième leçon étant bien comprise à deux chevaux, on reprendra la pre- mière leçon à trois chevaux, et ainsi de suite, en sorte que l'on s'exercera à la conduite des voitures, progressivement, en menant un seul cheval; deux chevaux de front, puis un troisième en arbalète; quatre chevaux, par deux de front; trç>is chevaux de front, puis un troisième et un quatrième en arbalète. Pour mener six chevaux, il faut un cocher et un postillon au moius ; dans les voitures d'artillerie, il y a un conducteur, menant en postillon chaque paire de chevaux. Précautions avant de se mettre en route. — Le conducteur examinera soigneusement, avant de se mettre en route, la voiture et l'attelage; sans oublier de se munir des rechanges, des outils et des cordages nécessaires en cas d'accident. MARCHE DIRECTE. 223 Il s'assurera que le ckeval est bien harnaché et bien attelé; il flattera le cheval de la main, tournera autour de lui en lui parlant doucement, pour s'en faire connaître, et levant suc- cessivement chaque pied pour visiter la ferrure. Le collier, aisé à l'encolure, ni trop large, ni trop étroit, doit être assez long pour qu'on puisse passer la main ouverte entre la partie intérieure et le poitrail; en s'appuyant au- dessus des épaules, il doit en laisser les parties latérales et les pointes dégagées; en un mot il est bien placé, quand il ne gêne ni les mouvements, ni la respiration du cheval, sans bailler cependant. L'avaloire et la plate-longe, bien exactement sur leur plat, entourant l'une les fesses et l'autre le poitrail, ne doivent être ni trop lâches, ni trop tendues; il doit en être de même de la sous-ventiière, de la croupière, et eu général de tous les accessoires du harnachement. La seliette doit être assez assurée sur le dos du cheval, au moyen des sangles, de la dossière et de la sous-ventrière, pour ne pas vaciller; la bride sera fixée de manière à soute- nir la tête du cheval, sans raidir l'encolure dont la souplesse est essentielle à l'effet des grandes rênes ou guides, sur le mors. Ces guides, égales et passant dans les anneaux de sup- port qui leur sont destinés, seront sur leur plat dans toute leur longueur. Les bouclas, traits, fourreaux seront assujettis de manière à ne pas entamer la peau du cheval, dans la marche. Enfin, après cet examen général et détaillé, le conducteur fera tendre doucement le cheval sur ses traits, pour être sûr que les traits de même longueur tendent bien également; les traits doivent être assez longs pour conserver au cheval la facilité du recul, et assez courts pour lui donner tout l'a- vantage possible dans le tirage. Se préparer à conduire la voiture. — Le conducteur doit être assis sur son siège ou en selle, d'aplomb, avec aisance, le corps droit, sans raideur et sans gêne, les bras libres, les 224 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE IV. coudes tombant naturellement, la tète droite, aisée et dé- gagée des épaules, afin que le mouvement du bras ne soit gêné en rien. La ma'n gauche tient les rênes souples, ni lâches ni ten- dues, le petit doigt entre les rênes, les doigts bien fermés et le pouce sur la seconde jointure du premier doigt pour les maintenir égales, les ongles faisant face au corps, le haut du poignet très-peu incliné en avant, et distant du corps d'en- viron deux travers de main. La main droite tient le fouet; ou reste libre, à portée de prendre le fouet, sans déranger la position du corps. Si la main droite tenailles rênes, le bras gauche resterait libre ou s'armerait du fouet. Le conducteur reconnaît d'un coup-d'œil la position de la roue, par rapport à celle du cheval, afin de juger exacte- ment, par la marche seule du cheval, où va passer la roue. Le conducteur ajuste avec la main droite les rênes tenues de la main gauche ; il ajuste avec la main gauche les rênes tenues de la main droite {manège civil, lre leçon, ajuster les rênes) ; il doit toujours ajuster les rênes avant de rien de- mander au cheval, c'est un soin que nous lui rappellerons sans cesse à chaque nouvel exercice, pendant lequel les rênes doivent être tantôt dans une main, tantôi dans l'autre. Marche directe au pas. — Le conducteur, après avoir ajusté les rênes, qu'il tient de la main gauche, rassemble le cheval doucement, en élevant un peu le poignet gauche, et prenant le fouet de la main droite; puis il diminue la ten- sion des rênes, en rendant la main pour déterminer le che- val à se porter en avant. 11 stimule an besoin le cheval, suivant sa sensibilité, par le mot allez prononcé bas, par un appel de langue ou par le claquement du fouet, mais sans frapper l'anim il, pour le- quel le fouet ne doit être qu'un châtiment. Le cheval étant en marche, le conducteur, après avoir re- placé le poignet gauche par degrés, la main droite armée du MARCHE DIRECTE. 225 fouet ou libre à volonté , badinera doucement les rênes à l'aide du petit doigt, les tendant et les relâchant graduelle- ment, de manière à sentir l'appui du mors, à faire goûter le mors au cheval, afin de soutenir et régler l'allure du pas. Le conducteur prend ensuite les rênes de la main droite, après les avoir ajustées, afin de s'habituer à diriger le cheval avec l'une ou l'autre main indistinctement, le cheval conti- nuant la marche directe à un pas réglé et soutenu. Après un quart-d'heure au moius, et une demi-heure au plus de marche, le conducteur arrêtera son cheval pour le faire pisser, précaution indispensable surtout quand il s'agit de faire route. Arrêter. — Le conducteur rassemble doucement le che- val pour se préparer à l'arrêter; il l'arrêtera en élevant suf- fisamment le poignet par degrés, et le rapprochant du corps pour augmenter au besoin l'effet du mors ; le mot ho, pro- noncé ti ès-lent, appuiera le cheval dans son arrêt, la main droite s'armera du fouet pour empêcher le cheval de recu- ler; ce geste doit suffire, sans le claquement du fouet qu'il faut réserver pour porter le cheval en avant, ainsi que nous l'avons vu tout-à-1'heure. Le cheval ayant obéi, le conducteur replacera les mains; il assurera les rênes au crochet, descendra pour visiter le harnachement, sifflant le cheval pour le faire pisser, avant de se remettre en route. Cette station d'une ou deux minutes au moins, et de cinq minutes au plus, après une marche d'une demi-heure au pas, est surtout nécessaire quand le cheval doit faire ensuite une longue traite tout d'une haleine. Marche directe au trot. — Le conducteur, après avoir re- pris la marche directe au pas, rassemble le cheval, sans augmenter l'allure, puis il le fait passer au trot, en rendant la rnain et stimulant au besoin son cheval, suivant sa sensi- bilité, par le mot allez prononcé bas, par un appel de lan- 226 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE IV. gue ou par le claquement du fouet. Dès que le cheval obéit, le conducteur replace les mains. Pendant la marche directe au trot modéré et soutenu, le conducteur essaie de faire goûter le mors au cheval, la maia restant douce et légère, les rênes souples et toujours éga- les, sans être jamais ni abandonnées ni trop tendues. Le conducteur remet son cheval au pas, après l'avoir ras- semblé sans ralentir son allure, en élevant par degrés la main qui tient les rênes, et la rapprochant du corps pour aug- menter au besoin l'effet du mors, l'autre main s'armant du fouet pour empêcher le cheval de s'arrêter. Le conducteur fait allonger l'allure du trot, après avoir ajusté les rênes et rassemblé son cheval, en baissant la main qui tient les rênes, et stimulant au besoin le cheval de la voix ou du claquement du fouet ; dès que le cheval a repris le grand trot, le conducteur replace les mains. Le conducteur maintient et règle l'allure du grand trot, de la même manière qu'il a maintenu et réglé l'allure du trot et celle du pas, en rassemblant le cheval et lui rendant alternativement, badinant le mors avec douceur et assez sou_ vent pour le lui faire goûter, l'empêchant de s'abandonner sur les épaules ou de forger (manège civil, marche directe au trot) . Le conducteur, après quelques minutes du trot allongé, passe du grand trot au trot, ou ralentit l'allure, en élevant par degrés la main qui tient les rênes, l'autre main s'armant du fouet pour empêcher le cheval de passer du trot au pas; dès que le cheval est remis au trot modéré, le conducteur replace les mains. 11 fait ensuite passer le cheval au pas et l'arrête pour lui donner un quart d'heure de repos. Repos. — Le conducteur, après être descendu, visitera son cheval et ne négligera aucune des précautions, aucun des soins qui sont recommandés dans les leçons du manège civil. Avant de se remettre sur son siège ou en selle, il prendra GAGNER DU TERRAIN A DROITE ET A GAUCHE. 227 les rênes de la main droite, les ongles en dessous, près de la bouche du cheval, pour exé.cuter en marchant avec lui un demi-tour à gauche; à cet effet, il portera d'abord la main un peu à droite, entraînant le cheval à gagner du terrain à droite, pendant un ou deux pas; puis le ramenant douce- ment à tourner à gauche, sur un demi-cercle de cinq à six pas, en portant graduellement la main à gauche, et la te- nant toujours assez haute et assez ferme pour empêcher le cheval de résister ou de sauter. Après avoir exécuté ce demi-tour à gauche, pendant le- quel il examinera le tournant de la voiture, le conducteur se rendra compte de l'effet du mors {manège civil, effet du mors) ; puis se replacera en selle ou sur son siège, pour se remettre en route. Gagner du terrain à droite et à gauche. — Le conducteur ayant remis le cheval en route, lui fera goûter le mors, sans irriter son impatience en le tenant trop fortement rassem- blé, et sans y céder par trop d'abandon. Lorsque le conduc- teur sentira que c'est sa volonté qu'il impose au cheval par l'effet gradué des aides, il essaiera de lui faire gagner du terrain à droite, après l'avoir rassemblé, les rênes soigneu- sement ajustées, par la tension légère de la rêne droite; le conducteur exécutera ce mouvement, d'abord en tenant les rênes de la main droite et ensuite de la main gauche; le cheval marchera ainsi dans une direction oblique vers la droite, et le conducteur l'y maintiendra quelques instants, en cessant, reprenant et modifiant cet emploi des aides, qui devra être assez doux, la rêne gauche soutenue, pour ne pas déterminer le cheval à tourner à droite, et cependant assez senti pour que le cheval abandonne la marche directe et gagne du terrain à droite. Le conducteur redressera son cheval en faisant agir très- légèrement la rêne gauche, puis il replacera le poignet pour reprendre la marche directe qu'il prolongera d'une vingtaine de pas au moins. 228 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE IV. Il gagnera du terrain à gauche par reflet modéré de la rêne gauche, en tenant d'abord les rênes de la main gauche, et ensuite de la main droite; le cheval marchera ainsi dans une direction oblique vers la gauche, et le conducteur l'y maintiendra quelques instants, cessant, reprenant et modi- fiant cet emploi des aides, qui devra être assez doux, la rêne droite soutenue, pour ne pas déterminer le cheval à tourner à droite; et cependant assez senti pour que îe cheval aban- donne la marche directe et gagne du terrain à gauche. Le conducteur redressera son cheval en faisant agir très- légèrement la rêne droite, puis il replacera le poignet pour reprendre la marche directe. Cet exercice de gagner du terrain à droite et à gauche est nécessaire au conducteur pour lui faire comprendre l'emploi le plus simple de l'effet des aides; c'^st d'ailleurs le mouve- ment préparatoire indispensable pour bien faire tourner une voiture, ainel que nous Talions voir dans la leçon suivante. Rentrée à l'écurie. — Avant de le rentrer à l'écurie, le conducteur visitera son cheval et ne négligera aucun des soins, aucune des précautions de détail qui sent recomman- dées dans les leçons du manège civil. Cette première leçon durera trois heures, dont une heure de marche directe au pas et au trot; elle devra être répé- tée huit à dix fois pour être bien comprise dans son ensem- ble et dans" ses détails : ces reprises, constamment exécu- tées avec douceur, sans impatience, sans à-coup, sans brus- querie, donnant assez d'aplomb et de confiauce au conduc- teur pour qu'il sache imposer sa volonté au cheval bien dressé, qui obéira sans répugnance et même avec plaisir. § 22. Deuxième Leçon. MARCHE EN TOUS SENS. Tourner à gauche et à droite. — Le conducteur ayant ajusté les rênes, qu'il tient de la main gauche, et rassemblé DEMI-TOUR A GAUCHE ET A DROITE. 229 sou cheval, marchant un pas réglé, commencera par gagner du terrain à droite pour faciliter le tournant de la voiture à gauche; puis il fera exécuter un à gauche au cheval, en por- tant le poignet en avant et à gauche, la main droite sarmant du fouet ; pour déterminer l'à-gauche, il le soutiendra de la rêne droite, puis replacera les mains pour continuer, dans la nouvelle direction, la marche directe qu'il assurera tou- jours hien, pendant une vingtaine de pas au moins, avant de passer à un nouvel exercice. Le conducteur exécutera ensuite ce même mouvement de tourner à gauche en tenant les rênes de la main droite. Conservant les rênes dans la main droite, le cheval ras- semblé, marchant à la même allure, le conducteur com- mencera par gagner du terrain à gauche pour faciliter le tournant à la voiture à droite; puis il fera exécuter un a- droite au cheval, en portant le poignet en avant et à droite, la main gauche s'armant du fouet; pour terminer l'à-droite, il le soutiendra de la rêne gauche, puis replacera les mains pour continuer à marcher dans la nouvelle direction. Le conducteur exécutera ensuite ce même mouvement de tourner à droite, en tenant les rênes de la main gauche. Ces mouvements étant bien compris au pas, seront répé- tés au trot, le conducteur attaquant son cheval franchement par des aides progressives assez fermes pour en bien juger la sensibilité; mais au trot, les aides devront être plus vives et plus hardies, quoique toujours progressives, sans brusque- rie et sans à-coup ou saccades, ce que nous répétons sans cesse, parce qu'on ne saurait trop le recommander. Demi-tour à gauche et demi-tour à droite. — Le conduc- teur ayant ajusté les rênes, qu'il tient de la main gauche, et rassemblé son cheval, marchant au pas bien réglé, commen- cera par gagDer du terrain à droite pour faciliter le tournant à la voiture à gauche; puis il fera exécuter un demi-tour à gauche à son cheval, par la tension de la rêne gauche, pro- gressivement prolongée jusqu'à ce que le cheval ait par- Equitation. 20 230 PREMIÈRE PARTIE. CHaMTRE IV. couru un demi-cercle de cinq à six pas au moins, la main droite s'armant du fouet ; pour terminer le demi-tour à gau- che, il le soutiendra de la rêne droite; puis replacera les mains pour continuer t marcher dans la nouvelle direction, qu'il assurera pendant une -vingtaine de pas au moins, avant de commencer un nouveau mouvement. Le conducteur exécutera ensuite ce même mouvement de demi-tour à gauche, en tenant les rênes de la main droite. Conservant les rênes dans la main droite, le cheval ras- semblé, marchant à la même allure et gagnant du terrain à gauche pour faciliter le tournant de la Toiture à droite, le conducteur lui tera exécuter un demi-tour à droite, par la tension de la rêne droite, progressive et prolongée, jusqu'à ce que le cheval ait parcouru un demi-cercle de cinq à six pas au moins, la main gauche s'armaat du fouet; pour ter- miner le demi-tour à droite, il le soutiendra de la rêne gauche, puis replacera les mains pour continuer à marcher dans la nouvelle direction, qu'il assurera toujours par une vingtaine de pas au moins, pour ne laisser au cheval aucune incertitude sur une nouvelle demande des aides. Le conducteur exécutera ensuite ce même mouvement de demi-tour à droite, en tenant les rênes de la main gauche. Ces mouvements étant bien compris au pas, seront ensuite répétés au trot; mais au trot, les aides devront être plus décidées et plus fermes, pour ne pas ralentir l'allure; mais toujours progressive», bien entendu, sans brusquerie et sans à-coup ou saccades. Repos; stations en route. — Pendant les exercices des le- çons, le repos aura lien généralement vers le milieu de la durée de la leçon : on a d'ailleurs toujours le soin d'arrêter le cheval pour le laisser pisser, un quart d'heure ou une demi-heure après sa sortie de l'écurie. En route, ce sont les gîtes qui déterminent les stations dont on profite pour les repos des chevaux. Un cheval peut marcher au pas de trois à quatre heures, sans s'arrêter que MARCHE CIRCULAIRE A GAUCHE ET A PR01TE. 231 pour pisser; il ne peut marcher au trot plus de deux à trois heures. Le repos de la nuit pour un cheval est surtout essen- tiel de minuit à deux ou trois heures du matin. Le repos du milieu de la journée, quand on voyage, le cheval marchant souvent au trot, doit être de deux heures au moins dès que l'on fait trois à quatre myriamètres par jour. Une marche de cinq myriamètres serait une course forcée pour un cheval de trait, et devrait être coupée par des repos d'une durée totale de trois heures au moins. Marche circulaire à gauche et à droite. — Le conducteur ayant ajusté les rênes qu'il tient de la main gauche, et ras- semblé son cheval, marchant un pas bien réglé, commencera par gagner un peu de terrain à droite pour faciliter le tour- nant de la voiture à gauche; puis il entamera la marche cir- culaire à gauche sur un cercle de trente à quarante pas au moins de diamètre, par la tension de la rêne gauche un peu moins complète que pour exécuter un demi-tour à gauche, la main droite s'armant du fouet; le cheval se trouvant suffisamment ployé dans la direction du cercle qu'il va par- courir, le conducteu» le soutiendra modérément de la rêne droite pour l'assurer dans sa marche circulaire, sans lui per- mettre d'élargir ou de rétrécir le cercle; ce qui lui sera tou- jours facile d'observer en suivant la trace primitive des roues sur le terrain. Le conducteur redresse son cheval en le rétablissant par «n à-gauche dans la marche directe, suivant un diamètre, mais en gagnant un peu de terrain à droite pour faciliter le tournant de la voiture à gauche : il recommence la marche circulaire à gauche, en^enant les rênes de la main droite et le fouet de la main gauche ; puis il reprend la marche directe, gagnant un peu de terrain à gauche pour faciliter le tour- nant de la voiture à droite, avant d'entamer la marche cir- culaire à droite, par la tension de la rêne droite un peu moins complète que pour exécuter un demi-tour à droite, la main gauche s'armant du fouet ; le cheval se trouvant suffi- 232 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE IV. samment ployé dans la direction du cerrle qu'il va parcou- rir, le conducteur le soutiendra modérément de la rêne gauche, pour l'assurer dans sa marche circulaire, sans lui permettre d'élargir ou de rétrécir le cercle tracé par l'em- preinte primitive des roues. Il rectifiera d'ailleurs le cercle primitif, s'il n'était pas bien rond et d'une circonférence continue. Le conducteur redresse son cheval en le rétablissant par un à-droite dans la marche directe, suivant un diamètre ; il recommence la marche circulaire à droite, en tenant les rênes de la main gauche et le fouet de la main droite. Ces mouvements étant bien compris au pas, seront ensuite répétés au trot, par des aides plus vives et plus décidées. Cette seconde leçon durera trois heures, dont une heure au trot; elle devra être répétée quinze à vingt fois pour être bien comprise dans son ensemble et dans ses détails. Lo conducteur doit avoir pris l'assurance qu'il peut diriger son cheval en tous sens, qr.'il sait ralentir, allonger, régler, chan- ger l'allure en maîtrisant constamment le cheval dans les tournants les plus raccourcis. § 23. Mauvaises habitudes à redresser; observations générales. La main. — Le défaut le plus commun des cochers et des postillons est d'avoir la main mauvaise, c'est-à-dire dure et brusque, tandis qu'elle devrait être douce et moelleuse pour faire goûter le mors, en sentir légèrement l'appui, et en as- surer tout l'effet en asssouplissant l'eicolure. La main dure tendant les rênes continuellement, excite le cheval à s'armer contre le mors, à trépigner, à bondir, à s'élancer, à saisir enfin tous les moyens d'échapper à la dou- leur qui le poursuit; alors si la main reste dure et qu'elle devienne brusque pour arrêter le cheval, les saccades qu'elle donne au mors, loin de produire l'effet qu'on en attend, dé- LE FOUET. 233 terminent une douleur assez vive pour désespérer le cheval, qui s'emporte et devient intraitable. Les rênes doivent être maintenues souples, ni lâches ni tendues; pour que le conducteur, par un mouvement imper- ceptible du petit doigt, puisse toujours faire goûter le mors en prenantet rendant alternativement : mais surtout afin qu'il reste en tout temps maître absolu des aides dont il règle, suivant le besoin, l'emploi toujours progressif. Les rênes flottautes ne permettraient pas l'emploi immé- diat des aides; le cheval s'abandonnerait et on ne pourrait plus ni le soutenir ni le diriger eu temps utile. Les rênes flottantes sont surtout dangereuses, avec un seul cheval at- telé à une voiture à deux roues, car alors le moindre faux pas entraîne sa chute par le poids de la voiture, si les aides les plus vives et les plus fermes ne viennent immédiatement à son secours pour soutenir l'avant-main. Le fouet. — Le fouet, que le conducteur prend de la main qui ne tient pas les rênes , n'est qu'une aide accessoire; nous en avons d'ailleurs vu l'emploi pour stimuler le cheval; mais le fouet doit servir surtout comme châtiment, et remplace, dans cette fonction, les éperons du cavalier ^manège civil). Les rênes doivent être ajustées et le cheval rassemblé, quand on se sert du fouet, même comme stimulant en le faisant seulement siffler ou claquer. Au reste on ne doit faire usage du fouet que très-rarement, en cas d'insuffisance des aides et de la voix; l'abus continuel que l'on ferait du fouet rendrait bientôt le cheval insensible et résistant aux aides ; paresseux, il s'habituerait au fouet; généreux et irritable, il se révolterait. L'appui de la. lanière sur le flanc ou la croupe, ajoute à l'énergie des aides; le sifflement ow claque- ment du fouet excite le cheval ; les coups de fouet châtient la désobéissance provenant de la paresse ou de l'entêtement du cheval; ils doivent être frappés franchement sur le flanc ou *ur le ventre; sur la croupe, ils exciteraient la ruade et l'on doit s'en abstenir. 234 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE IV. On ne doit châtier un cheval à coups de fouet que pour réprimer et punir sévèrement la désobéissance formelle; c'est une peine rigoureuse que le conducteur ne doit jamais infliger à un cheval généreux, que lorsqu'il a vainement épuisé- les moyens de douceur; enfin, qu'après avoir éprouvé une résistance invincible à l'énergie des aides et de leurs acces- soires; mais aussitôt que le cheval a obéi, le châtiment doit cesser, le conducteur replace les mains. Le conducteur ne doit jamais employer le châtiment du fouet qu'avec discernement, à l'instant même où la déso- béissance est formelle, sans colère, avec l'assurance qu'il est entièrement maître de son cheval et de lui-même. Les charretiers ont la stupide habitude de frapper la tête du cheval avec le manche du fouet, lorsque l'animal déjà ir- rité par les brusques saccades des rênes, ne sait plus déjà ce qu'on lui demande; ces coups violents à la tète, loin de dé- cider l'obéissance, peuvent déterminer la maladie du vertige chez un jeune cheval, et cette brutalité des charretiers doit être toujours sévèrement réprimée, car elle peut être cause des plus grands dangers lorsque le cheval vient à s'emporter. Chemins difficiles. — Toutes les fois que le chemin est difficile, le conducteur doit soutenir ses chevaux en les ras- semblant plus fréquemment et d'une main plus ferme; les sti- mulant de la voix et les excitant au besoin par le claque- ment du fouet. L'allure peut n'être pas raccourcie, et il n'y a même pas d'inconrénient à l'allonger dans les montées, où l'on choisira de préférence le frayé le moins tirant ; l'allure sera maintenue et ralentie même au besoin, dans les descen- tes où l'on choisira de préférence le chemin le plus tirant, afin de modérer d'autant l'impulsion donnée à la voiture par la pente du terrain; dans les descentes, ce sont les chevaux de derrière qui seuls peuvent retenir, et l'on doit modérer les chevaux de devant, afin que les timoniers ne soient pas entraînés ; dans les montées, au contraire, il faut stimuler CHEMINS DIFFICILES. 235 les chevaux de devant, et obtenir de l'ensemble dans le tirage. Une allure franche et décidée, les chevaux soutenus, est toujours la meilleure dans les mauvais chemins, comme sur une belle route; le conducteur ne doit jamais s'abandonner à laisser mollement aller les chevaux à leur fantaisie. En descendant les tournants difficiles, le conducteur de- vra gagner le plus de terrain possible du côté opposé à ce- lui de la nouvelle direction , où il n'engagera les chevaux de devant qu'après les avoir ralentis, tournés avec douceur, modérés et calmés constamment. Quand la descente est ra- pide, il y aurait imprudence à ne pas enrayer; mais si par accident les chevaux s'y trouvent lancés à une vive allure, que le conducteur ne s'épuise pas en efforts impuissants pour ralentir, car une déviation de direction est alors bien autrement dangereuse que la vitesse d'allure; tous ses soins, dans ce cas, doivent tendre à diriger convenablement les che- vaux, à prendre les tournants de loin, à éviter les chocs asse& violents pour renverser la voiture. Les ruisseaux, fossés et autres obstacles, doivent être fran- chis toujours de biais, et jamais de plein travers, afin d'é- viter une secousse qui peut casser l'essieu, et un cahotement insupportable ; on biaise ces obstacles, ce qui s'appelle cou- per, en gagnant du terrain à gauche, de préférence, ou bien à droite avant d'y arriver; l'obstacle franchi, on re- gagne du terrain à droite ou bien à gauche, pour se re- dresser. On ne doit mettre les roues hors des ornières, ce qui s'ap- pelle cartayer, qu'afin de faire marcher les chevaux sur un terrain meilleur. Le cocher alors braque le timon sui l'or- nière ; le postillon n'a d'autre attention à prendre que de bien diriger la roue droite, la roue gauche suivant le frayé du porteur. Quand on cartaie avec un seul cheval en bran- card, il faut éviter de rapprocher trop la roue ou le cheval de l'ornière, afin que la roue ne puisse pas y retomber, et que le cheval ne soit jamais gêné dans sa marche. 236 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE IV. Nous terminons ces observations par les vieilles rimes que le cheval hennissait à son conducteur,, sur les tapisseries de nos anciens manèges : « En montant, ne me presse pas; » En descendant, retiens mes pas ; » En plaine, ne m'épargne pas. » Ce sont là des vérités triviales, mais d'une si grande uti- lité, qu'il faut pourtant les répéter pour qu'on ne les ou- blie jamais. Chevaux difficiles. — Les chevaux de derrière , soit en brancard, soit au timon, ne peuvent jamais se cabrer d'une manière dangereuse , parce que le poids de la voiture les empêche de se renverser, mais ils peuvent ruer à briser la voiture, si l'on n'a pas la précaution de prévenir et d'em- pêcher la ruade par une plate-longe. Cette large plate-longe, qui porte sur la croupe, est maintenue par une ganse atta- chée à la sellette, et vient se fixer, soit à chaque brancard de la limonière, soit à la tête du timon et à la voiture; quand on ne mène qu'un seul cheval, en brancard, une fausse gourmette, les guides de sûreté réunies au mors et â la fausse gourmette par un anneau commun sur lequel ils se bouclent, complètent les précautions à prendre; toute autre addition au harnachement est inutile et peui devenir nui- sible. Nous ne répéterons pas ici les détails que nous avons déjà donnés sur la conduite des chevaux difficiles, en traitant du manège civil (pages 69 et suivantes) ; nous insisterons seule- ment sur la douceur et la modération dont le conducteur ne doit jamais se départir; n'employant le châtiment qu'à la dernière extrémité, franchement et sans colère. Le con- ducteur a d'ailleurs une ressource précieuse, quand il mène plusieurs chevaux, c'est celle de pouvoir annuler la résis- tance du récalcitrant par la puissance d'un autre cheval, et même de l'entraîner dans la bonne voie par l'exemple et les efforts simultanés des autres chevaux. DEUXIÈME PARTIE. Soins et entretien du cheval en santé*, soins à donner au cheval en voyage, et notions de médecine vétéri- naire indispensables pour attendre les secours régu- liers de l'art: achat, signalement et éducation des chevaux. CHAPITRE V. SOINS ET ENTRETIEN DU CHEVAL EN SANTÉ. § 24. Aliments et boisson Le foin, la paille et l'avoine sont les aliments du cheval de selle ; ceux du cheval de trait varient presqu'à l'infini, et l'on fait entrer dans leur composition le dravière, le mar- rât d'hivernage } la favelotte et toutes les espèces de foin des prairies artificielles , selon la culture adoptée dans les différentes contrées de la France. Le foin, pour être salutaire, doit avoir été bien récolté et bien conservé , ce dont il faut s'assurer ; il doit avoir une odeur agréable et une belle couleur. Le foin détérioré, n'im- porte par quoi, doit être rejeté absolument, comme infi- niment plus dangereux qu'utile , et il ne faut pas hésiter dans ce cas à lui préférer la paille. Le foin versé par suite d'inondation, ou rouillé, eu noirci par de longues pluies, eût-il bonne odeur, fût-il môme aromatique, ne doit pas servir davantage. Le foin qui provient des prairies humides, et qu'on nomme plat , n'a rien de nuisible quand il a con- 238 DEUXIÈME PàRTlE. CHAPITRE V. serve ses bonnes qualités, quoique beaucoup inférieur à celui qu'on dit rond noueux, provenant de prairies sèches. Tout ce que nous venons de dire du foin des prairies na- turelles, s'applique, sans restriction, à celui de luzerne, trèfle, sainfoin, ou autre, des prairies artificielles. Le foin qui n'a pas 2 à 3 mois de récolte, est trop nou- veau; celui qui a de 20 à 2i mois de récolte est trop vieux : l'un et l'autre doivent être rejetés. Le dravière, mélange composé d'avoine, pois, vesce prin- tanière, fèves, etc., etc., est un mauvais aliment. Les che- vaux qui n'y sont pas habitués en sont sensiblement incom- modés : il est très-venteux. Le marrât d'hivernage , ou hivernache, se compose de vesce et de seigle. Ce fourrage hiverne sur terre. Il nourrit, il est vrai, mais échauffe plus encore. Le seigle, de toutes les substances céréales la plus fermentescible , le rend très- dangereux quand il y est en abondance. La fève ou favelotte est un très-bon aliment qui nourrit plus que l'avoine et échauffe moins. On le donne seul ou mêlé d'avoine, ou en bottes non battues; avec cet aliment, les chevaux résistera aux plus rudes travaux. La paille de froment non barbu , la seule qu'il faille em- ployer, doit être sèche, d'un beau jaune doré, luisante, exempte de toute odeur, d'une saveur douce et sucrée. Dans les pays de grande culture, elle est rarement fourrageuse , parce que les terres sont propres, et elle n'eD vaut que mieux; car la paille fourrageuse renferme souvent de très-mauvaises plantes, qui nourrissent peu ou point, et qui s'opposent à une parfaite dessiccation. La paille offre d'autant plus de sucs alimentaires que es grains de l'épi sont moins nombreux et moins développés; la partie qui avoisine l'épi étant la plus nutritive, le chaume, même celui qui est d'un demi-mètre de longueur, nourrit peu ou point. La paille rouillée ou noircie doit être rejetée ; vieille ou ALIMENTS ET BOISSON. 239 nouvelle, quand elle n'a aucune mauvaise odeur, les che- vaux la mangent bien et sans aucun inconvénient. CUeval de paille, cheval de bataille. L'avoine doit être pesante (40 à 45 kilogrammes l'hecto- litre), sèche, luisante, exempte d'odeur et de poussière ; quand elle a ces qualités, sa couleur très-variable d'ailleurs, n'est d'aucune importance. L'avoine donnée en trop grande quantité aux chevaux est plus nuisible qu'on ne le pense à leur santé. Eile échauffe singulièrement le cheval, sur lequel elle produit un effet analogue à celui du vin sur l'homme. Sept à huit litres d'avoine (3 kilogrammes à 3k,4) pour un petit cheval, et dix à douze litres (4 à 5 kilogrammes) pour un grand et fort cheval, constituent une ration suffisante par jour. L'avoine nouvelle est dangereuse en ce qu'elle fermente dans l'estomac; elle cesse de l'être, en l'arrosant avec de l'eau fortement salée. Celle de Bretagne est très-pesante, mais en revanche très-chargée de poussière, attendu qu'on la bat dans les champs. La meilleure, ou du moins la plus saine, se récolte dans l'Artois, la Beauce, la Brie et la Normandie. L'orge ou escourgeon, moulue et donnée en barbottage, dans l'eau mêlée d'un tiers de son, est un aliment précieux qui nourrit bien sans exciter, sans échauffer; qui convient surtout dans les maladies, les convalescences. L'orge, qui remplace l'avoine dans certains pays, doit être comme l'a- voiae, pesante, d'un beau jaune, sèche et inodore, La carotte constitue une des meilleures nourriture que l'on puisse donner au cheval; lavée et coupée en petits mor- ceaux, la ration peut être de 6 à 10 kilogrammes par jour. On peut se dispenser de donner de l'avoine en même temps. Les chevaux qu'on en nourrit sont froids, beaucoup moins vifs que s'ils mangeaient de l'avoine; mais ils résistent mieux au travail, ont le ventre plus libre et plws d'embon- point. On ne peut trop préconiser son emploi, surtout pour les jeunes chevaux; et pour tous, quand il s'agit de les re- 240 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE V. faire après les maladies longues, principalement les inflam- mations de poitrine. La pomme de terre cuite peut également servir d'aliment : le cheval se porte bien, mais il est d'une indolence qui l'em- pêche de suffire à une longue fatigue. La carotte produit tout l'opposé. Boisson. — L'eau est la boisson naturelle de tous les êtres vivants; pins elle est limpide et pure, plus elle est salubre; celle de rivière est la meilleure, parce qu'elle contient beau- coup d'air, ce qui la rend légère et digestive. C'est le défaut d'air qui rend l'eau de puits indigeste, dangereuse, surtout dans l'été, saison pendant laquelle sa température est trop au-dessous de celle de l'atmosphère. Quand on est forcé d'en abreuver les chevaux, il est prudent de la battre, afin d'y mêler de l'air, et d'en élever la température, soit en y mê- lant un peu d'eau chaude, soit par l'immersion plus ou moins longue des mains, en y manipulant une faible portion de son. Une boisson trop fraîche peut occasionner des coliques et même l'inflammation du tube digestif. Dans les fortes chaleurs de l'été, il est utile d'y mêler, de temps à autre, un verre de bon vicaigre ou une vingtaine de gouttes d'acide sulfurique. En 1825, une affection gangreneuse a dévasté une partie du Boulonnais, elle n'était due qu'à l'eau infecte de mares à moitié desséchées. L'eau de fontaine est plus sùne loin que près de la 6ource. L'eau de pluie étant, après l'eau distillée, la plus pure, convient toujours quand elle n'est pas trop vieille. L'eau blanchie à la farine d'orge constitue une boisson excellente et appétissante ; elle nourrit et rafraîchit. Ration. — La ration d'un cheval doit être proportionnée à sa taille, à son appétit naturel, mais surtout à son travail. La régularité de la distribution des repas, déjeuner, diner, souper, contribue au bon entretien du cheval : l'avoine se partage entre le déjeuner et le dîner; la moitié du fourrage, PANSAGE. 241 paille et foin, se donne au souper; on fait boire le cheval avant de lui donner l'avoine. Les chevaux nourris outre me- sure sont très-sujets à la pousse, au farcin, à la gras-fon- dure et à plusieurs autres maladies. La ration peut être ré- glée, par apjn'oximation, de la manière suivante : Foin. Paille. Avoine. Cheval de selle 4 kilos à 5 kilo? 5 kilog. à 4 kilos. 3 kil. — 6 litres. à à 3 k. 8 — 9 litres. 5 kilog. 5 kilog. 3 k. 8 — 9 litres. Cheval de trait \ à à à à 7 kilog. 4 kilog. [ 4 k. 1 — 10 litres. C'est une bonne habitude que de mêler le foin et la paille, en étendant successivement un lit de paille, un lit de foin et ainsi de suite, pour botteler le mélange un ou deux jours à l'avance. Si l'on s'aperçoit qu'un cheval soit sujet à suer dans l'é- curie, sans cause apparente, c'est un indice qu'il est trop nourri, ou bien qu'il mange sa litière. Il faut, après s'en être assuré, ou diminuer la ration, ou enlever la litière. Quelle que soit la manière dont on distribue la ration, il faut en réserver toujours une grande portion pour la nuit. § 25. Pansage. Le pansage est indispensable au moins une fois par jour et à fond. Il ne suffit pas d'enlever la poussière ou la boue attachée au poil, c'est sur la peau que l'étrille et le bouchon doivent agir; le bouchon de paille vaut mieux que celui de foin, surtout quand le foin est vieux et sec, parce qu'alors il faut trop le mouiller ; la brosse ne sert qu'à enlever la crasse de la transpiration, et que l'étrille a détachée. Le pansage à la main seule est le meilleur de tous, mais il demande beaucoup plus de temps pour être bien fait. Les chevaux mal pansés sont sujets à beaucoup de mala- Equitation. 2i 242 DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE V. dies qu'une extrême propreté préviendrait. La transpiration dépose sur la peau, au-dessous des poils, une crasse grise, onctueuse, qui en bouche les porcs et devient ainsi cause prédisposante d'affections cutanées, d'arrêts et transpira- tion, de farcin, morve, eaux aux jambes, etc.,%tc. Le pan- sage doit s'exécuter avant les repas : deux fois par jour, s'il est possible. L'habitude où sont les domestiques de laver les jambes des chevaux par immersion, quand elles sont couvertes de boue, est pernicieuse ; elles ne sont propres qu'en appa- rence, car la boue se porte sur la peau, y adhère, et devient cause immédiate d'éruptions, de javarts, de farcin, de cre- vasses, d'eaux aux jambes, d'engorgements, etc. Quand la température de l'atmosphère permet cette espèce de pédi- iuve, il ne doit être employé qu'après que ces parties out été bien pansée» et visitées à la main, pour s'assurer de leur extrême propreté. Étrille, bouchon, brosse, peigne, éponge, main. — On prend d'abord l'étriile de la main droite, et on la promène légèrement sur tout le corps du cheval^ de la croupe aux oreilles, en la faisant agir toujours à rebrousse-poil. L'étrille ne doit passer ni sur la tête ni sur les jambes ; on la secoue de temps à autre sur un pavé, pour la pré- server de tout encrassement. Ensuite un bouchon de paille ou de foin, tordu et incisé pour l'empêcher d'être trop lisse, légèrement humecté, remplace l'étrille ; on le pro- mène à poil et à contre-poil sur toutes les parties du corps, notamment celles ou l'étrille n'a pu passer; quelques coups d'époussette achèvent d'abattre la crasse, et l'on frotte avec soin, au bouchon et à la main, le dedans et le dehors des oreilles, le dessous de la ganache, les jambes et les parties internes des cuisses. Cela fait, prennant la brosse d'une main et l'étrille de l'autre, on brosse, à poil et à contre-poil, le front, les yeux, les sourcils, en un mot toute la tête, et l'on passe de là aux FERRAGE. 243 diverses parties da corps, ayant soin de frotter de temps ea temps, pour ôter la crasse, la brosse sur l'étrille. Le pansage à la main seule, quand il est habituel, supplée très-bien à l'étrille, au bouchon et à la brosse; il a l'avan- tage de ne jamais irriter la peau, et les chevaux chatouilleux le supportent plus volontiers que tout autre. On lève chacun des pieds du cheval pour le curer, avec une curette en bois, afin de n'y laisser ni terre ni fumier, ni corps étranger. Ce soin est important pour que la fer- mentation du fumier n'échauffe pas la sole. Pour terminer le pansage, l'éponge très-propre et trempée d'eau fraîche sert à laver la langue, les yeux , les naseaux, le fourreau de la verge, l'anus. Dans l'été, quelques gouttes de vinaigre ajoutées à l'eau, rafraîchissent le cheval et le préservent des mouches. Le peigne sert à démêler le toupet, la crinière et l'extrémité de la queue ; on lave les crins dé- mêlés à l'éponge, on les passe doucement au peigne; ou les essuie et de temps à autre on les passe au peigne frotté d'un peu d'huile. La friction d'une flanelle imbibée d'eau-de-vie, sur les reins et sur les jambes, s'ajoute de temps en temps au pan- sage journalier des chevaux de selle, surtout quand ils ont couru. § 26. Ferrage. Une grande partie des maladies et des accidents, qui sur- viennent aux extrémités, ne sont dus qu'à la mauvaise fer- rure. Il n'est si mince maréchal qui ne croie en savoir beaucoup plus qu'un vétérinaire, pour tout ce qui concerne la ferrure. C'est aux propriétaires à choisir le moins mau- vais maréchal et à le surveiller, en le forçant à faire le fer pour le pied, et non le pied pour le fer. La ferrure doit être légère : point de crampons ; il n'y a point de raison qui puisse motiver cette cause de difformités 24f PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE V. et de mine. Le fer, appliqué chaud sur le pied pour y être mesuré, ne doit y séjourner que quelques secondes. Les ma- réchaux, pour ménager leurs bras, le présentent brûlant et Fy laissent assez longtemps pour que la corne, ramollie par la chaleur, se coupe sans efforts ; mais cette mauvaise mé- thode entraîne l'inconvénient, sinon de brûler le pied, au moins de détériorer la corne qui, devenue cassante, se dé- robe (se casse) . Les clous trop gros sont susceptibles de serrer le pied, de faire boiter. Le fer, avons-nous dit, doit être léger; ensuite bien ajusté, étampé convenablement, pas trop gros, juste en dedans et garni en dehors, à l'extrémité postérieure du Car- tier, (débordant un peu la corne). Il doit aller en diminuant insensiblement de largeur et d'épaisseur, depuis lapincejus- ! qu'au talon, en sorte que vers ses extrémités, sa largeur ne soit plus que des deux tiers et son épaisseur que de la moi- tié de la largeur et de l'épaisseur qu'il a en pince. On doit bien se garder de mettre un cheval fin en voyage immédiatement après une ferrure nouvelle ; on l'exposerait à la fourbure; c'est au plus tôt après vingt-quatre heures, pour qu'il ait en le temps de s'asseoir sur ses fers. Un soin important à avoir, c'est de veiller à ce que le ma- réchal ne creuse pas trop la sole, sans néanmoins la laisser assez proéminente pour l'exposer à être pressée par le fer, qui malgré sa légèreté, doit conserver assez de raideur pour ne pas fléchir. Dans un pied bien fait, surtout de devant, la fourchette doit être ménagée ainsi que les arcs-boutants ; on ne doit enlever de la fourchette que la partie externe, celle qui est en quelque sorte usée ; les arcs-boutants doivent être percés à plat, c'est-à-dire horizontalement, Enfreindre ces règles serait exposer l'animal à Yencastellure (pied serré). C'est une grave erreur des maréchaux de croire que la fourchette ne devant jamais porter sur le sol, on peut impu- nément l'enlever; à quoi, sans cela, servirait-elle? la nature FERRAGE. 246 n'a rien fait d'inutile; le cheval sauvage ne pose-t-il pas sur la fourchette, lui coupe-t-on la fourchette? La corne, par son organisation, tendant toujours à se resserrer, à se rap- procher vers le centre du pied, atteindrait indubitablement cette direction, si elle n'était maintenue daus sa position, dans son écartement, par la fourchette et par ses arcs-bou- tants. On doit éviter de râper la corne au-dessus des rivets, qui doivent être tous à la même hauteur, et au-dessous desruels on ne doit donner qu'un léger coup de râpe dans une inten- tion de propreté. Après avoir ferré un cheval, il est bon d'oindre la corne avec de l'onguent de pied,, dont il convient de faire usage de temps à autre, dans la vue d'entretenir la souplesse du sabot. L'onguent de pied se compose de la manière suivante : Cire jaune 122gr.38 Térébenthine de Venise. ... 61 19 Suif de mouton 61 19 Huile de bœuf. 71 78 Faire fondre sur un feu doux et mêler jusqu'à parfait re- froidissement. On peut y joindre un peu de noir, quand on le juge à propos. La graisse de porc et l'huile ne peuvent remplacer cet on- guent, et n'ont d'autre effet que de rendre la corne cassante. Nous n'entrerons pas ici dans les détails des diverses fer- rures; on les trouvera suffisamment développées dans le Manuel du Vétérinaire, de l' Encyclopédie - Roret , qui fait partie de cette collection, et qui complète en général, sur les chevaux, toutes les notions que nous devons simplement indiquera l'homme de cheval, dans un Manuel d'Equitation. 246 DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE V. § 27. Harnachement. Nous avons établi déjà, daii9 les leçons du manège et dans celles de la conduite des voitures, les conditions essen- tielles d'un harnachement simple et convenable pour le che- val de selle et pour le cheval de trait, en renvoyant, pour les détails d'exécution, au Manuel du Bourrelier- Sellier, de l'Encyclopédie-Roret, qui fait partie de cette collection; nous avons déterminé d'ailleurs (Chap. IV, Notions préli- minaires sur la conduite des voitures) les fonctions des pièces principales du harnachement. Il nous reste à rappeler ici les principes qui doivent constamment diriger l'homme de che- val dans le choix d'une bride et d'une selle. Bride, mors — Le mors est véritablement la partie la plus essentielle et la base de toute espèce de bride, qu'il faut choisir solide et légère avant tout : c'est pour fixer la position du mors, que les montants ainsi que la têtière avec frontal et sous-gorge doivent être convenablement ajustés à la tête du cheval; c'est pour assurer le jeu du mors et pour en régler l'effet, que la gourmette et les rênes doivent être convenablement adaptées aux branches du mors. Il est bien entendu que nous parlons spécialement ici du mors de bride, mors d'une seule pièce, dont le jeu positif et compliqué par le contre-coup de sa bascule a besoin d'être réglé, et non du mors brisé que comporte le filet ou le bri- don d'abreuvoir. La forme du mors a varié, dans tous les pays, suivant le caprice de la mode, et il faut l'avouer, d'après une erreur trop accréditée, par les écuyers, sur la bouche du cheval; celle d'une susceptibilité tellement étrange, qu'elle peut pas- ser de l'excès de la sensibilité la plus exquise jusqu'à, celui de l'insensibilité presque absolue. Il est vrai cependant que l'im- pression produite par le même mors n'est pas exactement la même pour tous les chevaux, mais cela tient moins à la sen- HARNACHEMENT. 247 sibilité de la bouche du cheval qu'à la position de l'encolure et de tout l'avant-main. Quelle que soit en effet la confor- mation des barres et de la bouche du cheval , le mors le plus doux agit toujours suffisamment quand l'encolure est assouplie et le cheval bien placé, tandis que le mors le plus dur devient impuissant quand l'encolure se raidit et que le cheval est mal placé. Ainsi, d'après ce principe, la forme simple d'un mors doux convient à tous les chevaux ; les di- mensions elles-mêmes de ce mors sont peu variables, parce que le poids du mors doit rester fixé de 0k,25 à 0k,50 au plus, gourmette comprise. Quant aux formes composées des mors durs ou trop lourds, elles doivent être rejetées et considé- rées comme un charlatanisme dangereux. Le mors qui nous semble le plus simple, le plus léger, en- fin le plus convenable sous tous les rapports, est le mors or- dinaire à branches droites, à gorge de pigeon, liberté mon- tante. La longueur totale de la branche droite peut être, moyennement, de 16 centimètres, variant de 14 à 18 et même 20 centimètres au besoin; la plus petite longueur s'applique au cheval de selle à bouche peu fendue, et la plus grande longueur au cheval de trait à bouche très-fendue; la lon- gueur partielle du haut de la branche variant en même temps de 4 à 7 centimètres : la circonférence du canon peut être, moyennement, de 7 centimètres, variant de 5 à 9 centimè- tres. La liberté de langue peut être, moyennement, de 5 à 6 centimètres, dans la partie inférieure , et de 2 à 3 centi- mètres, dans la partie supérieure. Quant à l'ajustage, par rapport à la bouche du cheval, le mors ne doit être ni assez large pour vaciller, ni assez étroit pour gêner la bouche en la comprimant, l'embouchure por- tant sur les barres, assez au-dessus des crochets (environ un doigt) , pour ne pas les offenser, sans cependant jamais faire froucer les lèvres. Le mors empêchant le cheval bridé de manger, on a ima- giné divers moyens de parer à cet inconvénient réel pour la 248 PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE V. cavalerie légère en campagne ; soit en établissant des brides sans mors, soit en construisant des mors à charnière, tels qu'un simple mouvement de bascule permette de les ôter de la bouche du cheval, et de les y replacer sans rien dé- ranger au reste de la bride. Jusqu'ici ces moyens n'ont pas obtenu, dans la pratique, toute la réussite qu'on en espérait; mais ce n'est pas une raison pour renoncer à chercher la réalisation certainement possible d'une amélioration fort dé- sirable. Le poids total de la bride et du filet, tout compris métal et cuir, doit rester fixé de 1 kilogramme à lk,50 au plus. Ces poids sembleront bien faibles si l'on pèse une de nos brides de cavalerie, massives en métal et en cuir inutiles; mais le poids d'un kilogramme suffît pour la plus grande solidité d'une bride qu'il fai't toujours tâcher d'alléger le plus possible à la tête du cheval. Selle. — Pour ne pas blesser le cheval, la selle doit repo- ser également sur tous les points d'appui qu'elle a sur le corps du cheval ; le garrot, l'épine du dos et le rognon doi- être constamment préservés du contact de la selle. Les bles- sures faites à un cheval par une selle mauvaise ou mal ajus- tée, soit en avant, au garrot; soit en arrière, au rognon; sont les plus dangereuses, et l'on ne saurait prendre trop de soin pour les prévenir et les éviter. La garniture des panneaux, la couverture placée sous la selle, sont de faibles préservatifs quand l'arcade de devant est trop basse et celle de derrière pas assez relevée : ce sont des palliatifs insuffi- sants quand la selle est trop longue pour les reins du cheval. Un siège trop étroit ou trop court blesse infailliblement ie cavalier; un siège trop long ne peut nuire que faiblement à son assiette; l'inégalité de la matelassure du siège est hos- tile au cavalier, que le siège le plus dur fatigue moins, pourvu qu'il soit également dur, qu'un siège trop mou ou d'une mollesse inégale. Le poids total de la selle, tout compris, principal et ac- RÉGIME ET SOINS HABITUELS. 249 cessoires, doit rester fixé de 5 kilog. à 8 k. 50, le métal des étriers y comptant pour un kilogramme au moins. Ces poids qui suffisent pour la plus grande solidité d'une Forte selle de voyage, paraîtront bien faibles si l'on pèse une de nos lourdes selles de cavalerie. Mais hâtons-nous de dire que Ton reconnaît la nécessité d'alléger la charge de nos chevaux de cavalerie, écrasés sous le faix du harnachement et du pa- quetage, auquel s'ajoute le poids du corps et des armes du cavalier. Le harnachement complet du cheval de selle, d'après ce que nous venons de dire, peut donc varier de 6 kil. à 9kil.; celui du cheval de trait ne devrait jamais dépasser 10 kil., les traits ou chaînes d'attelage non compris. Nous insistons sur cette considération des poids du harnachement, précisé- ment parce qu'on le néglige trop, ordinairement. § 28. Régime et soins habituels. Nourriture de bonne qualité; la ration toujours égale et le repas réglé. Pansage régulier de la main. La couverture dans les temps froids. Ne jamais passer le cheval à l'eau quand il est en sueur, ni lui faire boire de l'eau fraiche quand il a chaud. Veiller à ce que l'écurie soit toujours propre, la litière abondante et sèche, et la longe assez longue pour que le cheval puisse se coucher à l'aise. Le manque de propreté et surtout d'un repos réparateur, sont fréquemment causes de maladies graves. Faire usage de sel de cuisine.au moins deux fois par se- maine; oa le fait dissoudre à raison de 30 grammes par che- val, pour en arroser le foin de la journée. Les fourrages et l'avoine doivent être soigneusement net- toyés de la poussière qu'ils peuvent contenir, avant de les donner. 250 DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE T. Un régime blanc, de temps à autre (deux jours sur vingt), consistant en barbottage de farine d'orge, mêlée d'un tiers de son; et paille à volonté, est le plus sûr moyen d'entrete- nir le ventre libre et de prévenir les maladies inflamma- toires. Ne pas excéder les cbevaux de fatigue, ce qui ne veut pas dire qu'on ne les soumette pas à un travail long et pénible. Tel conducteur fera faire le double d'ouvrage à ses animaux, qui ne les excédera pas autant que tel autre qu :ne leur fera faire que la moitié, parce que le premier s'abstiendra de les tourmenter en les stimulant mal à propos des gestes et de la voix. Rien n'use tant les chevaux que l'emploi prompt et intempestif de la totalité de leurs forces pour l'exécution de mouvements auquel une partie, la moitié ou le quart pourrait suffire. Ne pas laisser de chevaux s'amollir, par un îrop long repos à l'écurie. CHAPITRE VI. SOINS A DONNER AU CHEVAL EN VOYAGE, ET NOTIONS DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE INDISPENSARLES POUR AT- TENDRE LES SECOURS RÉGULIERS DE L'ART. § 29. Soins à donner au cheval en voyage. La veille du départ s'assurer de la solidité et de la bonté de la ferrure. Tous les matins, avant de se mettre en route, et tous les soirs, dès l'arrivée, nettoyer et curer le dessous des pieds, en examinant la ferrure. Le cheval dont l'allure serait le trot, ne doit trotter qu'une heure an moins après le repas; le départ peut avoir lieu plus tôt et presque immédiatement à l'allure du pas. La nourriture doit être substantielle sans être trop abon- dante., c'est-à-dire qu'il faut éviter l'usage de trop de foin, quelque bon qu'il soit. L'avoine, quand le cheval la mange avec plaisir, peut être donnée depuis huit jusqu'à douze litres dans les 24 heures, selon l'âge et la taille, savoir: un tiers au matin, en deux fois, un tiers en route, pour dtux haltes, et un tiers le soir, en deux fois. Dans les pays où l'orge remplace l'avoine, six à huit litres d'orge suffiront. S'il était possible de se procurer de la farine d'orge le soir, il conviendrait de remplacer le dernier demi-tiers d'avoine par cette farine étendue d'eau; le cheval la mangera en môme temps que le foin du souper. La quantité de foin ne doit jamais excéder six kilogrammes; 3 kil., 50 à quatre kilogrammes suffisent à un cheval de moyenne taille. La boisson sera toujours blanchie avec quelques poignées 252 DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE VI. de son. Plus il est farineux, mieux il vaut; car celui des moulins économiques, ne contenant pas une parcelle de fa- rine, ne tient réellement lieu dans ce cas que d'un corps in- terposé qui tend à rendre l'eau plus légère et de plus facile digestion. Le son, sans aucune farine, n'est vraiment que le capui mortuum du grain. Quand la chaleur de l'atmosphère est très-forte, il convient de préférer le matin et le soir pour voyager, et de laisser reposer le cheval pendant plusieurs heures, vers le milieu du jour. Ce qu'il faut surtout éviter, c'est de faire boire im- médiatement après l'arrivée, et de donner, en tout temps, une eau trop fraîche. Un repos d'un quart-d'heure au moins est nécessaire avant de donner à manger ; pendant ce repos, on attache le cheval au râtelier avec le licou; on bouchonne les extrémités., on cure les pieds, puis on enlève la selle, pour bouchonner vi- vement la place qu'elle a occupée ; on passe ensuite au reste du corps, et on garnit d'une couverture de laine, si on en a une à sa disposition. Pour la nuit, on peut l'ôter au besoin, à moins que le froid ne soit trop vif dans l'écurie. On évitera avec soin de passer les chevaux à l'eau, au-des- sus des jarrets, même dans l'été ; encore ne faut-il jamais leur mouiller les jambes que deux heures après le repas. Ce pédiluve en été, à la suite d'une longue route et à la rivière, peut être utile de temps à autre, mais il faut essuyer jusqu'à parfaite siccité et passer ensuite la flanelle imbibée d'eau- de-vie. Les pieds doivent être enduits, tous les trois jours, avec l'onguent de pied dont nous avons donné la composition, page 245. Le cheval qui doit faire une longue route, doit être mé- nagé tant dans ses allures que pour les distances à parcourir par journée, pendant les trois ou quatre premières journées, afin de le mettre en haleine. NOTIONS DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. 253 § 30. Notions de médecine vétérinaire indispensables pour attendre les secours réguliers de Fart. En enlevant la selle, on trouve quelquefois sur le garrot, les côtes, ou les reins, une tuméfaction plus ou moins volu- mineuse, qui est le résultat de la pression. Pour la guérir vite, dans les 24 heures; il convient de la laver à l'instant même, à plusieurs reprises ; ensuite, avec du vinaigre très- chaud, et d'y appliquer, sans linge, pendant la nuit, une embrocation en forme de cataplasme, composée de 6 à 9 décagrammes de farine de seigle, 5 à 6 blancs d'œufs et quantité suffisante d'eau pour battre et bien délayer le tout. En cas d'accident aux extrémités, aux pieds, une immer- sion dans l'eau froide ne peut jamais nuire. Si l'animal boite, la première chose à faire, c'est de le déferrer, d'examiner le pied, de chercher le siège du mal. Quel qu'il soit, un pédiluve froid convient. Dans l'enclouûre, ou le clou de rue, on fait prudemment découvrir le mal et on ne le panse qu'avec de l'eau et du sel, ou bien avec un mélange d'eau et d'eau-de-vie. On y applique de l'étoupe fine, en quantité suffisante, pour, à l'aide de quelques éclis- ses., pouvoir produire une douce pression. Avant le pansement, comme après l'opération, il convient de laisser le pied malade, une demi -heure dans un seau d'eau froide. Les maréchaux, en pareil cas, appliquent l'essence de té- rébenthine, l'huile d'aspic, l'huile bouillante, etc., etc., moyens qui ne peuvent qu'aggraver l'accident. En cas de maladie, si l'animal battait du flanc, une sai- gnée d'un litre, mais pas davantage, peut être pratiquée et répétée même 3 à 4 heures après. Dans l'indigestion, ce battement existe par fois assez fort, et la saignée pourrait être mortelle. Au surplus, l'indiges- tion se reconnaît aisément : le cheval tient la tète basse, les Êquitation. 22 254 DEUXIÈME PARTIE. CIIàPITRÏ, VI. extrémités rapprochées, se couche et se relève vite- il re- garde son ventre, gémit; les excrétions sont suspendues, et il refuse tous les aliments. Le traitement qui alors convient le mieux, c'est une bouteille de vin avec 12 décagrammes d'éther sulfuiïque, et des lavements contenant chacun 7 à 8 grammes d'émétique en dissolution. Dans la fourbure, qui se reconnaît à l'extrême difficulté que le cheval épreuve dans le poser du pied, car il marche sur les talons, la saignée est encore iudiquée, un litre d'a- bord, sauf à la répéter plusieurs fois; des lotions d'eau très- froide sur les extrémités malades et de fréquents breuvages composés d'une infusion théiforme tiède de fleurs de sureau, 2 bouteilles par heure; par jour, 4 lavements dans chucun desquels on fera dissoudre 15 grammes de sel de nitre. Quant à la colique, qui se distingue de l'indigestion par les violentes douleurs qu'elle occasionne, souvent 3 à 4 heu- res après le repas, une saignée d'un litre est indiquée, puis on donne, l'éther à la dose de 6 à 9 décagrammes dans un véhicule aqueux très-froid. Des lavements d'eau tiède et une seconde saignée, si après une ou deux heures d'attente les souffrances ne sont pas calmées. Dans toutes les inflammations, et quelques boutons de cha- leur n'en sont pas un indice suffisant, la saignée est indis- pensable, mais peu déplëtive ; c'est à l'homme de l'art ins- truit à juger plus tard si elle a été insuffisante; des lavements d'eau tiède sont de même utiles provisoirement. Dans toutes les affections internes, ainsi que dans les ac- cidents graves externes, le malade doit observer la diète la plus sévère; de la paille et de l'eau blanche, et même rien autre chose que la boisson, si la maladie menace d'être dan- gereuse; le médecin en décidera à son arrivée. L'abstinence ne peut jamais nuire, tandis que la nourri- ture peut fort bien empirer la marche de la maladie. . Dans un malaise ordinaire, suite de fatigue ou d'excès de nourriture , l'extrême sévérité du régime et quelques lave- NOTIONS DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. 255 ments nitrés suffisent presque toujours. Ce qu'il faut surtout éviter, c'est de réclamer l'intervention des maréchaux et au- tres charlatans qui, par leurs drogues incendiaires, tuent neuf fois avant de guérir une. La diète et l'eau, a dit le piince de la médecine. {Voir au Vocabulaire les définitions de quelques termes- employés dans les affections maladives.) CHAPITRE VIL ACHAT ET SIGNALEMENT DES CHEYAUI. N. B. Voir au Vocabulaire les termes usités pour désigner les tares et défauts les plus habituels ; et pour la connaissance de l'âge, l'arti- cle DKNT. § 31. Achat. On ne saurait prendre trop de précautions pour l'achat d'un cheval et les meilleures informations recueillies ne doi-; vent j^nais dispenser d'une visite scrupuleuse qu'il ne faut jamais craindre de répéter dans ses moindres détails. C'est dans l'écurie que le premier examen doit avoir lieu, parce qu'on y découvre souvent les défauts qui dehors échap- 1 peut à la vue. Après quelques instants consacrés à cet exa- men silencieux de l'ensemble et du détail des formes , de la taille et de la tournure de l'animal, on le fait défctôher du râtelier pour examiner la vue. La pupille, trè^ouverte dans l'obscurité, doit se resserrer au fur et à mesure qu'elle approche du grand jour. Il est bon de faire, devant les yeux de l'animal, quelques faibles gestes de la main , parce qu'il y a des gouttes sereines (amaurose) dans lesquelles la pu- pille exécute les mêmes mouvements que dans l'état normal. L'acheteur doit, avant tout, défendre au vendeur de frap- per l'animal, soit dans l'écurie, soit dehors ; et même de faire claquer un fouet ou siffler une cravache ; en un mot, de rien faire qui puisse exciter ou intimider un cheval paisible. On examine, avant de mettre le cheval en mouvement, son âge d'abord, par une inspection minutieuse de la mâ- choire inférieure et de la mâchoire supérieure; ensuite l'ensemble de sa pose, savoir s'il ne soulage pas l'une ou l'autre des extrémités. On jette un coup d'œil sur le flanc pour s'assurer que les mouvements en sont réguliers, sauf à l'examiner de nouveau après le trot. ACHAT ET SIGNALEMENT DES CHEVAUX. 257 La première allure à voir est le pas; les mouvements doi- vent être égaux, suffisamment développés, et le poser par- fait. Pour se convaincre que le cheval a du tride, de la viva- cité, on le fait partir de pied ferme au trot, en lui assé- nant un coup de chambrière. A cette allure, on doit désirer que le cheval, tenu un peu long, porte la tête hante, la croupe ferme, sans bercer; les extrémités postérieures sur la même ligne que les antérieures, c'est-à-dire qu'en par- tant elles couvrent en quelque sorte ces dernières , tandis que Gelles-ci doivent cacher les postérieures quand le cheval revient vers les examinateurs. Les battues, ou bruit qu'au poser chaque bipède fait alternativement et avec plus ou moins de rapidité sur le sol, doivent être uniformes, égales, sèches et non traînantes. L'épaule doit jouir d'une grande liberté, ce qui veut dire que ses mouvements. seront d'une étendue suffisante pour que l'avant-bras en se portant en avant soit plus près de l'horizontale que de la verticale. L'examen de cette partie des extrémités est i'écueil des hommes dont les études n'ont pas de spécialité; j'ai vu beau- coup de prétendus connaisseurs acheter des chevaux avec l'épaule froide et même chevillée; car il est bon de faire re- marquer qu'un exercice momentané, pour lequel les maqui- gnons ne manquent jamais de prétexte, diminue visiblement ce dangereux défaut ; c'est pourquoi il ne faut jamais per- mettre qu'un cheval ait été exercé avant d'être examiné. Je ne dirai rien des claudications, elles sont toutes plus on moins visibles; cependant il ne faut pas omettre l'examen spécial des jarrets, afin de se convaincre qu'il n'y existe aucune espèce de tumeur osseuse qui peut gêner les mou- vements. Après avoir satisfait à tout ce qui concerne le cheval en action, en avant et en arrière ; appuyer fit tourner à droite et à gauche; on lui fait lever les quatre pieds : on frappe légèrement sur le fer avec un marteau ; enfin on le fait mon- ter en sa présence par un homme à soi, et on lui fait exé- 258 Deuxième partie chapitre vu. cuter les allures de la bonté desquelles on veut s'assurer plus certainement qu'on n'a pu le faire pendant l'exercice à la main. En remettant le cheval à l'écurie, on fait donner l'avoine pour voir s'il la mange bien hors de la présence du ven- deur et s'il n'a pas, pendant cette action, quelque tic ou mauvaise habitude. On s'en méfie, s'il couche les oreilles ou les incline brusquement, l'une en avant, l'autre en arrière; puis on s'en approche pour s'assurer s'il ne mord pas, s'il ne rue pas. Enfin, si on a quelque doute sur l'existence d'un vice ou défaut, on n'achète qu'avec une garantie condition- nelle écrite, qui stipule ce dont on n'a pu s'assurer d'une manière assez positive pour ne conserver aucune crainte. Nous n'avons voulu nous occuper ici que d'un rapide exa- men d'ensemble, parce que c'est l'ensemble qu'il faut ap- prendre à saisir d'un coup-d'œil, pour s'assurer que le cheval a de Vâme et du fonds, et qu'il n'est ni décousu ni soudé, ce que n'apprend pas toujours l'examen par partie des for- mes, de l'âge, de l'ouïe, de la vue, des vices et des cas redhibitoires, examen détaillé dont il faut sans cesse rap- porter les détails à l'ensemble, sous peine des graves erreurs dans lesquelles ne manquent jamais de tomber les savants théoriciens, eu s'extasiant sur de prétendues perfections de détails qui leur font oublier l'imperfection de l'ensemble. On trouvera, d'ailleurs, tous ces détails fort bien décrits dans le Manuel du vétérinaire, qui fait partie de l'Encyclo- pédie-Roret ; et nous avons noté dans le Vocabulaire, qui sert de table analytique des matières à ce Manuel d'Equi- tation, les tares et défauts de conformation les plus habi- tuels. Nous terminerons en recommandant à l'acheteur de con- server le silence, sans aucune manifestation extérieure des impressions qu'il reçoit; enfin de tenir les yeux ouverts sur le cheval, et les oreilles fermées au bavardage du maqui- gnon. SIGNALEMENT. 259 Seller et brider soi-même le cheval ; le monter aux dif- férentes allures de pied ferme , le faire avancer, reculer, tourner, appuyer, arrêter; le regarder manger, boire, pis- ser, fienter; le mener à la forge pour lui faire ôter et remettre un fer; le panser soi-même avec l'étrille, la brosse «t la main : tels sont les moyens pratiques bien simples qu'a tout homme de cheval, d'éviter une surprise et de se mettre à l'abri du maquignonnage. Ce sont donc ceux que nous lui recommandons spécialement. § 32. Signalement. C'est la description exacte et précise de l'extérieur du ■cheval, quant au sexe, à la robe, aux signes particuliers, à Tàge et à la taille. Le meilleur signalement est toujours celui qui rend ie cheval facile à reconnaître, et qui ne permet de 1-e confondre avec aucun autre. Le poil ou pelage est ce que l'on appelle la robe; et quoi- qu'elle puisse varier de ton suivant les saisons , l'âge et la santé de l'animal, elle n'en reste pas moins distincte quand le fond général a été bien dénommé; malheureuâement l'esprit systématique a jeté de la confusion dans cette no- menclature des robes, qui devrait être la plus simple pos- sible ; le bai , l'alezan, le gris et le noir pouvant suffire à toutes les dénominations, ainsi que nous Talions voir. Le bai. — On nomme bai toute robe brune à laquelle se joignent des crins et des extrémités noires ; un adjectif dé- signe la nuance du bai. Ainsi l'on dit bai doré (qui ressemble à l'or) ; bai cerise (qui ressemble au rouge de la cerise); bai châtain, bai marron, etc., etc On nomme bai brun ie noir marqué de feu autour de la bouche. L'alezan. — Lorsqu'à la robe brune se joignent des crins qui ne sont pas noirs, fussent-ils de la nuance de la robe, c'est Y alezan; si le crin est blanc , on désigne la nuance de la robe et on ajoute poil de vache. L'alezan tirant sur 260 DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE VII. le noir est dit brûlé; louvet , fauve ou poil de cerf, quand il est jaunâtre; louvet foncé quand il est noirâtre; souris (couleur de l'animal, claire ou foncée, avec les extrémités noires). La robe couleur café au lait (nuance intermédiaire entre le jaune et le blanc) prend cet adjectif quand les crins sont blancs ou de couleur du fond de la robe; et celui d't- sàbelle, quand les crins et les extrémités sont noires et qu'il règne une raie noire sur toute l'épine du dos , ce que l'on désigne sous le nom de raie de mulet. Le gris. — Il y a plus de nuances encore du gris que de l'alezan , mais on les différencie toujours de la même ma- nière : le gris blanc s'entend de toute la robe , et les crins sont ordinairement blancs; on dit gris ardoise, noir ou de fer, ou étourneau (quand il est foncé), tigré (à longues mou- chetures) , marbré (comme les veines du marbre) ; truite (tacheté comme le poisson) ; zébré, quand aux cuisses et aux avant-bras, il existe des marques semblables à celles qui couvrent le zèbre; tisonné, quand la robe porte des traces noires, çà et là, irrégulières, comme faites avec nu tison de bois charbonné. Parmi les nuances du gris, on compte eDcore toutes les variétés d'aubère, fleur de pécher, qui est un mélange pâle de brun et de blanc; quand à ce mélange se joignent beau- coup de poils noirs, la robe prend le nom de rouan vineux, et les extrémités sont toujours noires quand cette couleur domine. Le nom spécial de rubican sert de plus à désigner un cer- tain nombre de poils blancs qui ne sont pas en assez grande quantité pour empêcher d'en distinguer le fond ; légèrement rubican, quand il y en a peu; fortement rubican, quand il y en a beaucoup. On énonce de plus les endroits où se trou- vent ces poils blancs. Le noir. — La nuance la plus prononcée se nomme jayet, quand le noir est franc et bien foncé; mal teint; quand il est sale, d'un aspect rougeàtre. SIGNALEMENT. 261 La robe bai ou alezan, dans laquelle le dessous du ventre est très-pàle, se nomme, après la désignation de la nuance, ventre de biche ou lavé. Cette dernière expression s'em- ployant indistinctement pour toutes les parties du corps. Ou ajoute Fépithète pie aux désignations précédentes, quand il y a des portions plus ou moins grandes imitant à peu près le plumage de la pie. Les signes particuliers consistent dans des marxmes blan- ches à la tête ; des extrémités blanches, des taches blanches accidentelles, des cicatrices ineffaçables, des épis ; en un mot tout ce qui constitue un moyen de distinguer et de recon- naître le cheval Quand le blanc, qui d'ordinaire se trouve au front, af- fecte une forme ronde, on dit pelote en tête; quand il pré- sente des inégalités, des anfractuosités, marque irrégulière en tête; quand il y a peu de chose, légèrement en tête; s'il y a moins encore, quelques poils blancs en tête ; si la pelote se prolonge par le bas, on la dit prolongée; si le blanc s'é- tend sur le nez, on dit chanfrein prolongé; si le prolonge- ments, est large, il devient ce qu'on désigne sous le nom de belle face; cette belle face descend-elle jusqu'aux lèvres, on ajoute buvant dans son blanc; se borne-t-elle à la lèvre supérieure, on la distiapie en disant au lieu de buvant dans son blanc, jusqu'à la lèvre supérieure. Cap de Maure indique la couleur brune de la tête, quand le reste de la robe est d'un fond clair. Museau de renard indique des marques de feu au nez et aux lèvres. Le ladre est un changement de couleur dans la peau, ap- prochant de celle de l'homme d'Europe; on le signale soit qu'il se trouve aux lèvres, à l'anus ou aux yeux. Les yeux prennent le nom de vairon (entouré d'un cercle blanchâtre) , quand l'iris est blanc, semblable au verre. On nomme balzanes les extrémités terminées par du blanc; 262 DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE VII. on les appelle haut-chaussées quand elles montent jusqu'aux genoux ou jusqu'aux jarrets ; herminées , quand elles sont tachetées comme l'hermine ; bordées , quand à leur partie supérieure il existe une hordure composée de blanc et du poil qui constitue le fond de la robe; petites, quand en effet elles n'occupent qu'un petit espace, mais toujours circulai- rement, car autrement on les nommerait traces de bal- zane. Quand il n'existe aucune marque blanche , on dit que le cheval est zain. Pommelé se dit des taches rondes à reflets brillants, sur une robe d'un fond gris; quand la pommelure est foncée , on l'indique; on l'appelle miroité quand elle existe sur une robe d'un fond brun. La pommelure n'a lieu le plus souvent que sur la croupe. La date est indispensable au signalement, qui doit noter avec exactitude et précision, ainsi que uous l'avons déjà dit, le sexe, la robe, les signes particuliers, l'âge et la taille. Nous allons, pour plus de clarté, donner ici quatre exemptes de signalements, deux simples et deux composés. 1er Exemple (signalement simple). 27 avril 1840. — Ju- ment; bai ceiise; zain; 6 ans; 1 m^œ 60 centimètres. 2e Exemple (signalement simpléy^août 1839. — Jument; alezan doré, poil de vache; belle face buvant dans son blanc; quatre balzanes haut-chaussées; 3 ans; 1 mètre 49 centi- mètres. 3e Exemple (signalement composé). 20 juin 1838. — Che- val hongre, courte queue, propre à la selle; noirjayet; œil gauche vairon ; pelote en tête s'étendant vers la gauche du front; petite balzane antérieure au montoir, trace hors mon- toir; épi en épée sur la gauche de l'encolure; cicatrice ver- ticale au côté droit du garrot ; taches blanches accidentelles sur les côtes du môme côté; 8 ans; 1 mètre 57 centimè- tres. SIGNALEMENT. 263 4e Exemple (signalement composé). 13 mars 1832. — Ju- ment; gris blanc, queue de rat, propre au trait léger; trai- tée sur les épaules, la croupe et les cuisses; sabot antérieur montoir rayé perpendiculairement de blanc ; face antérieure hors-montoir dénudée de poils par suite d'une plaie déjà ancienne; tumeur ossease à la surface externe du jarret gauche; beaucoup d'embonpoint, (Cette dernière observation n'est à employer qu'en contestation judiciaire) ; hors d'âge (13 à 14 ans) ; 1 mètre 54 centimètres. CHAPITRE VIII. ÉDUCATION. § 33. Soins préparatoires. L'éducation des chevaux réclame, ainsi que nous l'avons dit dans l'iutroduclion de cet ouvrage, toute l'attention, toute la sollicitude d'un écuyer intelligent habile et patient; d'un véritable homme de cheval, en un mot, prenant plaisir à dresser les chevaux; car c'est une nécessité que de com- prendre le cheval et d'en être compris, quand on veut le dresser, en développant à la fois son intelligence et sa do- cilité. Les premiers soins que l'on donne au jeune cheval, doivent tendre aie familiariser avec l'homme; on n'y saurait mettre trop de douceur, de franchise, de patience et de fermeté. La voix et le regard de l'homme lui seront bien vite connus, leur inflexion, bienveillante ou sévère., l'encouragera on le réprimera à volonté. On l'habituera ainsi de très-bonne heure à donner ses pieds l'un après l'autre sans les retirer quand on les frappera légèrement, à se laisser flatter de la main sur toutes les parties du corps. Il apprendra graduellement à subir le licou, le pansage, la couverte retenue par une sangle, la selle sans croupière d'abord, et ensuite avec la croupière, le filet ou bridon d'abreuvoir, et la bride. On ne doit met- tre le collier au cheval de trait qu'avec beaucoup de précau- tion, sans lui froisser jamais la tôte, et l'encourageant de la voix. Suivant le caractère du cheval, les leçons progressives se- ront plus ou moins faciles et rapides, mais en les répétant avec constance et fermeté , sans la moindre brusquerie , récompensant l'obéissance par une caresse, par une friandise, SOINS PRÉPARATOIRES. 265 ou par une douce inflexion de te voix et du regard; réprimant sur-le-champ le moindre caprice par la sévérité de la voix et du regard; on n'aura jamais à craindre une désobéissance for- melle qu'il faut prévenir adroitement sans jamais avoir l'air de céder. Nous insistons beaucoup et en toute occasion sur la puissance du regard de l'homme, par rapport au cheval, car cette puissance bien employée sulïit presque toujours à prévenir la nécessité du châtiment. C'est ainsi que le cheval arabe, élevé au milieu de la famille de son maître, développe son intelligence en épiant le regard de l'homme pour deviner ses volontés et obéir à son maître au moindre coup-d'œil. On ne mènera jamais un jeune cheval pour la première fois à la forge, sans l'y faire accompagner d'un cheval vieux et sage, qui devra être ferré devant lut ; pendant ce temps, on aura soin de distribuer au jeune cheval, attaché par^une simple losge à un anneau solide, quelques poignées d'avoine. En lui grattant doucement le front avec la main, on lui fera donner les pieds l'un après l'autre; on y présentera le fer à froid, sans l'y attacher, en abattant très-peu de corne, en cu- rant le pied sans endommager la fourchette. Enfin l'on ne négligera rien pour l'habituer tant à la vue qu'à l'odeur de la forge, et à la main du maréchal, qui devra la tenir con- stamment douce et légère, sans la moindre brusquerie du geste ou de la voix. Si le jeune cheval ne donne aucun signe de frayeur ni d'impatience, on pourra de suite lui attacher des fers très-légers, en ayant soin de les présenter à peine chauds pour les ajuster ; et de brocher, avec la plus grande régularité, les clous le moins gros possible. Il vaut mieux ramener le cheval à la forge, plusieurs jours de suite, tou- jours en présence de vieux chevaux qui se laissent ferrer tranquillement, que de hasarder de l'effaroucher. Le moindre effroi, au lieu d'avancer son éducation de ferrage, la retar- derait; et même une contrainte trop rude pourrait la com- promettre pour toujours, surtout si l'on frappait l'animal au lieu de le rassurer. Il est, pour la même raison, essentiel de Équiiation. 23 266 DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE VIII. placer ls jeune cheval de manière que le scintillement du feu |i de la forge ou du fer rouge que l'on bat, ne puisse blesser : sa vue par une impression trop soudaine et trop vive; il faut de même éviter qu'il ne soit brûlé par les étincelles; enfin ne rien négliger pour le rassurer, le calmer et le mettre à. Taise dans sa ferrure. Un homme à la tète d'un jeune cheval, pour le flatter et! le distraire, un autre pour tenir le pied, sont toujours né-! cessaires pendant un premier ferrage. Plus la nature du J cheval est irritable, plus il faut redoubler de patience et de | douceur, de calme et de fermeté, aGn de prévenir une déso- j béissance formelle, et par suite la correction qui doit en être I la suite immédiate. Le châtiment, d'ailleurs, doit être prompt j quoique toujours modéré, et calculé de manière à réprimer^ à corriger, à ramener l'animal, sans jamais le décourager et le rebuter. Tout homme de cheval sait, par expérience, qu'une attitude calme et ferme, pendant une correction modérée, impose bien plus à l'animal que la brusquerie et la violence de coups donnés en colère. Le maréchal en tout cas doit être choisi habile et patient, afin de pouvoir opérer leste- ment, et rester impassible et étranger au châtiment s'il de- venait absolument nécessaire, ce qu'on ne saurait trop éviter. Cette éducation préparatoire, pendaut laquelle il ne faut négliger aucune occasion d'assouplir l'encolure en tous sens, a pour but d'habituer le jeune cheval à l'écurie, au pan- sage, à porter la selle ou Je harnais, à se laisser ferrer; elle rend le cheval facile à dresser quand elle a été progrès^ sive et donnée avec les ménagements convenables. On recommence naturellement cette éducation prépara- toire pour faire connaissance avec un cheval neuf qu'on vient d'acheter; il faut la reprendre entièrement avec une scrupu- leuse attention, dans les moindres détails, si elle paraît négli- gée, surtout quand le cheval, difficile à gouverner, dénote par cela seul qu'il a été rudoyé dans sa jeunesse; elle sert à étudier le caractère du cheval, et doit toujours précéder le LEÇONS D'INSTRUCTION DU JEUNE CHEVAL. 267 premier degré de l'instruction du manège dont la marche sera d'ailleurs, pour le jeune cheval , celle que nous avons suivie pour le cavalier. § 34. Leçon d'instruction du jeune cheval; 1er degré. Observations préliminaires. — Avant de commencer les leçons d'instruction du manège, dont la progression com- pose les six degrés distincts qui feront chacun l'objet d'un paragraphe spécial, nous ferons ici quelques observations préliminaires à l'instructeur, pour le guider dans l'emploi raisonné des moyens qui sont à sa disposition. C'est vers trois ans que peut commencer, au timon, l'em- ploi du cheval de trait; ce n'est guère que six mois après qu'on doit le mettre en brancards. Le cheval de selle de- mande à être monté un peu plus tard, vers quatre ans; en- core certaines races ne doivent-elles l'être que de cinq à six ans; l'époque de la cessation de la croissance est en général celle qui doit servir de base. Mais on gagne toujours plus à attendre qu'à se hâter; les reins et les membres acquièrent une plus grande énergie qui n'ôte rien à leur souplesse : les chevaux en sont plus forts, d'un meilleur service et durent plus longtemps. Quelques promenades au pas, avec la selle ou le harnais, en bridon d'abreuvoir, en compagnie d'un vieux cheval sage et bien dressé, indistinctement à droite et à gauche du jeune cheval, précédent et accompagnent convenablement les le- çons consacrées à l'instruction des jeunes chevaux. Le travail à la longe et au caveçon, non-seulement est inutile, comme travail préparatoire; mais il n'est même ja- mais sans inconvénient, quelqu'habile que soit la main qui le dirige. Les leçous, d'abord très-courtes, environ une demi-heure pour les deux premiers degrés, pourront s'allonger progrès- 268 DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE VIII. sivement jusqu'à deux heures au plus; le travail sera mé- nagé de manière à développer les forces de l'animal sans jamais les exiger en totalité. Le harnachement du cheval de selle ou de trait sera, pour cette instruction divisée en six degrés, le même que nous avons déjà décrit pour le manège civil et pour la conduite des voitures, sans aucun changement, sans aucune addi- tion. Le cheval sera complètement sellé harnaché et bridé dans tout le cours des divers degrés de son instruction; l'instruc- teur veillera lui-même, avec une sollicitude de tous les ins- tants, à ce qu'aucune des parties de ce harnachement ne puisse blesser l'animal ou le gêner dans l'entière liberté des mouvements de l'encolure, des membres et du corps. Leçons d' instruction du 1er degré. Nous avons dit que pen- dant l'éducation préparatoire des jeunes chevaux , un soin très-important était celui d'assouplir l'encolure ; la première instruction à donner au jeune cheval, sera l'entier assou- plissement de l'encolure en tous sens. Ce travail se fera d'a- bord sur place, à l'écurie même, ou dans le lieu du pansage journalier; aGn que le cheval comprenne mieux ce qu'on lui demande et ne puisse pas confondre les mouvements exigés de la tète et de l'encolure avec ceux des membres : voici d'ailleurs comment on y procédera : En prenant les rênes du filet, les ongles en dessous près de la bouche du cheval, on lui fera doucement sentir l'ap- pui du mors brisé; ramenant progressivement la tète, main- tenue suffisamment haute, dans la position verticale, l'en- colure se courbant pour suivre le mouvement de la tète, sans pencher ni à droite ni à gauche. Ce mouvement très- simple de l'encolure a pour but de corriger et le défaut de porter au vent, et celui de s'encapuchonner; il achemine le cheval au rassemblé, la tête suffisamment haute et l'enco- lure convenablement placée; on ne doit ramener qu'avec beaucoup de douceur et insensiblement, les chevaux dont ASSOUPLISSEMENT DE L'ENCOLURE. 269 la conformation ^s'oppose à une position de tête et d'en- colure d'nne entière régularité ; l'essentiel c'est d'assouplir l'encolure suffisamment, pour que le cheval n'essaie pas de trouver dans sa raideur une défense contre le mors. Dès qu'on obtient ainsi une position satisfaisante de la tête et de l'encolure, il faut abandonner les rênes ; flatter le cheval en lui grattant le front et l'encolure ; le caresser du regard, tourner autour de lui en lui parlant doucement, lever les pieds l'un après l'autre; en observant si le cfceval, qui suit ordinairement des yeux son cavalier, tourne la tête à droite avec autant d'aisance qu'à gauche, ce qui arrive rarement quand on n'a pas eu le soin de lui donner à manger indis- tinctement des deux côtés. On exige de nouveau le même mouvement de la tête., pour la ramener verticale et suffisamment haute; en assou- plissant l'encolure , par le simple appu: du mors brisé, en se plaçant tantôt à la droite , tantôt à la gauche du cheval : lorsque le cheval obéit facilement, on répète le même mou- vement avec plus de douceur encore, à l'aide du mors de bride. Bientôt le cheval prend de lui-même cette position haute et verticale de la tête, l'encolure assouplie, et se plaît à goûter le mors. La tête et l'encolure du cheval étant convenablement pla- cées par l'appui très-faible du mors de bride, on détermine la tête et l'encolure à gauche par la tension progressive de la rêne gauche du filet; on replace la tète directe par la re- lâchement, progressif de la rêne gauche, et par la tension simultanée de la rêne droite du filet : l'appui très-faible du mors de bride confirmant la bonne position de la tête et de l'encolure. La tête et l'encolure du cheval étant convenablement ran- gées, par l'appui très-faible du mors de bride, on détermine la tête et l'encolure à droite par la tension progressive de la rêne droite du filet; si l'on éprouve plus de difficulté dans ce mouvement à droite, que dans celui à gauche, on le ré- 270 DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE VIII. pétera plus souvent et de mauière à obtenir insensiblement la môme souplesse à droite qu'à gauche; on replace la tête directe par le relâchement progressif de la rêne droite et par la tension simultanée de la rêne gauche du filet , l'ap- pui très-faible du mors de bride confirmant la bonne posi- tion de l'encolure. Ces mouvements, à gauche et à droite, ont pour but de déterminer l'encolure à suivre la tête avec souplesse; ils acheminent le cheval au\ aides. On ne doit ramener qu'avec beaucoup de douceur et insensiblement, les chevaux dont la conformation s'oppose à une position de tête et d'encolure d'une régularité parfaite; l'essentiel c'est d'assouplir égale- ment l'encolure de l'un et de l'autre côté, afin que le cheval n'essaie pas de trouver dans sa raideur, une défense contre le mors. On répète plus doucement encore les mêmes mouve- ments à droite et à gauche avec les rênes de la bride, jus- qu'à ce que le cheval y soit pleinement confirmé ; on le flatte de préférence sur l'encolure dès qu'il obéit, lui rendant tou- jours l'obéissance facile, en exigeant très-peu à la fois; surtout en prévenant la désobéissance formelle, afin d'éviter d'avoir à punir, mais sans jamais paraître céder. Quand l'animal mon- tre très-peu d'intelligence, il faut redoubler de soins pour arriver à lui faire comprendre ce qu'on exige; dès qu'il a compris, il exécute et n'oublie plus. Ce n'est que lorsque le cheval est entièrement confirmé, par un assouplissement complet de l'encolure, dans les trois positions convenables, directe, à gauche, à droite, de la tête et de l'encolure , que lorsqu'il s'y met à l'aise , de bonne grâce, en goûtant le mors avec plaisir, qu'on doit l'amener sur le terrain, pour les lui faire répéter dans l'inaction. Ici commence la progression du travail sur le terrain, telle qu'elle se trouve détaillée dans les leçons du manège civil, leçons auxquelles on devra toujours recourir au besoin, sans que nous croyions nécessaire de le répéter sans cesse pour chaque degr* de l'instrnction du jeune cheval. INSTRUCTION DU PREMIER DEGRÉ. 271 On amène le cheval sur le terrain, et on l'y place d'a- plomb, c'est-à-dire : 1° la tête et Yencolure flans la position directe, naturelle; la tête alors se trouve verticale, ou perpendiculaire au sol, quand la conformation de l'animal est parfaite; mais, quand cela n'est pas, on l'y ramène dou- cement et autant que cette conformation le permet d'abord; 2° les jambes de devant sur une même ligne, comprise, autant que la conformation de l'animal le permettra, entre les verticales que i'on supposerait abaissées de la pointe de l'épaule et du sommet du garrot; 3° les jambes de derrière sur une même ligne, parallèle h celle des jambes de devant, les pinces se rapprochant, autant que la conformation de l'a- nimal le permettra, de la verticale que l'on supposerait abaissée de la hanche ; 4° les jarrets sur une même ligne, pa- rallèle à celle des jambes, leurs pointes se rapprochant au- tant que la conformation de l'animal le permettra , de la verticale que l'on supposerait abaissée de la pointe des fesses. On ne doit ramener qu'avec beaucoup de douceur et in- sensiblement les chevaux dont la conformation s'oppose à une parfaite régularité d'aplomb; l'essentiel c'est d'établir le cheval dans une position directe de la tête, de l'encolure, des membres et du corps, telle que le cheval n'y puisse pas trouver une défense contre les aides ; cette position s'ac- quiert h la longue, en exigeant peu à la fois, sans tourmen- ter le cheval, sans oublier qu'il doit être entièrement à l'aise, libre de toute gêne ; enfin, naturellement posé , goûtant le mors avec plaisir, prêt à se mouvoir à la demande des aides, comme à rester en repo? suivant leur inaction. On a donné à cette position directe naturelle, les noms différents, d'assemblé, d'aplomb, d'équilibre, de placé, de rassemblé ou rassembler ; quel que soit le nom sous lequel on veuille la désigner, il ne faut jamais oublier qu'elle doit, avant tout, avoir du naturel et de la souplesse; qu'il ne faut ni l'exagérer de mauière à étendre les jambes en les fichant 272 DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE VIII. avec raideur, les reins creusés, en dehors des verticales de la pointe de l'épaule et de la pointe des fesses; ni la restreindre de manière à rapprocher les jambes en les contrefiebant ou bien les pliant avec mollesse, le dos arqué, en dedans des verticales du sommet du garrot et de la hanche. Dès que le jeune cheval arrive volontiers de lui-môme à une position satisfaisante du rassemblé, on l'habitue à rester paisible au montoir; d'abord en ne prenant que la position de se préparer à monter à cheval, successivemsnt à gauche et à droite, sans appuyer sur l'étrier; puis en s'enlevant et restant sur l'étrier, le corps bien droit : puis enfin en exé- cutant lestement le mouvement, monter à cheval ; les rênes parfaitement égales, afin de maintenir soigneusement le ras- semblé et le plus possible l'immobilité. Il ne faut descendre de cheval que lorsque l'on a obtenu en selle une position et une immobilité satisfaisante de to part du cheval, sans trop exiger : on descend indistincte- ment à gauche et à droite, ainsi qu'on est monté, mais tou- jours doucement et sans à-coup. On confirme le cheval dans ses habitudes progressives d'immobilité au montoir, soit à gauche, soit à droite, en le flattant de la voix, en lui faisant goûter le mors, en s'enle- vant lestement, passant ia jambe de même, arrivant douce- ment en selle, chaussant l'étrier facilement, enfin ne négli- geant rien de ce qui peut calmer, rassurer, encourager le jeune cheval. Si le cavalier s'étant assis tranquillement en selle, le che- val manifeste l'envie de marcher, il sera bon, au lieu de vou- loir le maintenir trop longtemps immobile, d'accéder à son désir en le portant directement en avant, avec des aides très- douces; on lui laissera fa«ire, avanl de l'arrêter, quelques pas à sa volonté, se conttntant de maintenir la tête, l'encolure souple, pour lui faire goûter le mors, sans rien exiger d'ail- leurs. Cette instruction de premier degré qui comprend deux INSTRUCTION DU DEUXIÈME DEGRÉ. 273 leçons par jour, chacune de vingt h trente minutes au plus, doit avoir lieu soir et matin, sans discontinuité, pour que le succès en soit assuré. Quatre à cinq jours suffisent si l'ani- mal a de l'intelligence; il en faut de huit à douze, s'il com- prend difficilement ; s'il est maladroit, il peut quelquefois être nécessaire de placer ses jambes avec la main jusqu'à ce qu'il comprenne bien ce qu'on lui demande ; qu'on le fasse alors doucement, sans le rebuter, sans lui témoigner la moin- dre impatience, employant sans cesse le regard et la voix à prévenir la désobéissance formelle, afin de n'avoir pas à la punir. Cette instruction du premier degré est commune au che- val de selle et au cheval de trait, lors même que ce dernier ne devrait pas servir en porteur. § 35. Leçon t les jambes de devant sont arquées, la convexité en avant (aplombs irréguliers), 271. BRAVE. Cheval vigoureux, qui n'a peur de rien, qui obéit franchement de suite à la moindre sollicitation des aides. BRIDE. Comment bien placée à la tète du cheval, 8, 187; — principes de son ajustage, 246 à 248 ; — un cheval se bride toujours bien quand il est convenablement rassemblé, l'encolure assouplie, 248; — poids total de la biide et du filet, 248 ; — 18, 94 ; — débrider, 16, 32, 95. BRIDON. Bride à mors brisé , dont il ne faut se servir que pour mener le cheval en main, à l'abreuvoir, et non pour instruire un jeune cheval, 83 ; emploi des rênes du bridon, manège militaire, 105 à 138; emploi qu'il serait à désirer que l'on finit par supprimer, 83. BRILLANT. Bien dressé, répondant aux aides avec viva- cité, ayant de la grâce avec du feu et de la souplesse dans sa fierté. Quelques chevaux de race ont un brillant naturel, qu'at- teint bien rarement le brillant factice donné par le meilleur écuyer et que dépare trop souvent un mauvais cavalier. BRINGUE. Cheval mince et efflanqué ; — aussi faible de conformation qu'indolent de caractère, 256 à 259. BROCHER. Enfoncer les clous qui tiennent le fer du che- val. Les clous mal brochés ou trop gros sont susceptibles de faire boiter, 244. BRONCHER. Faire par hasard un faux pas; — le meil- leur cheval peut broncher, se trouver un instant en désac- cord avec les aides, mais il ne bute pas. Voyez Buter. BROSSER. Panser un cheval avec une brosse, 242 à 243- 304 VOCABULAIRE BROUILLER. Mettre du désordre et de la confusion dans les mouvements du cheval. Un cheval trop ardent se brouille quelquefois, et c'est la faute du cavalier; le désaccord des aides est un sûr moyen de brouiller un cheval. BRUIT. Comment habituer le cheval au bruit des tam- bours, des armes à feu, etc., etc., 178, 262 à 281. BRUSQUER, BRUSQUERIE. Il faut toujours prévenir un cheval et ne jamais le brusquer; — les aides les plus vives et les plus fermes doivent toujours être sans à-coup et sans brusquerie, 41, 48. Il ne faut jamais irriter un cheval par la brusquerie, 72. BUADE. Mors ancien à très-longues branches droites, pour les chevaux qui boivent la bride ; — inutile sinon dange- reux, 246. BUTER. Faire des faux pas fréquemment, — tout cheval qui bute est désagréable et dangereux ; — si le cheval bute par maladresse , c'est une éducation à faire ; s'il bute par faiblesse des extrémités, il n'y a pas de remède; — le che- val qui bute est sujet à tomber par l'effort même qu'il essaie en butant, pour se relever ; — il est imprudent de donner à une dame un cheval qui bute ; — on peut voir si le che- val qu'on essaie est sujet à buter, en le laissant aller au pas, sans le rassembler, dans un chemin raboteux et difficile ; si le cheval, après avoir buté, se relève par un soubresaut, c'est qu'il a été corrigé durement pour ce défaut passé en habi- tude par faiblesse de l'animal, ou par négligence du cavalier, 256 à 259. CABRER. Se lever comme une chèvre sur les pieds de derrière ; — comment prévenir le cheval qui fait mine de se cabrer, 76, 180 ; — comment empêcher le cheval qui se cabre de se renverser, 76 ; — comment corriger le défaut de se cabrer, 100, 264 à 281. CABRIOLE. Air relevé de l'ancien manège ; — saut élevé des quatre pieds, dans lequel le cheval détache la ruade, 68. — N'est d'aucune utilité en équitation. CADENCE. Mesure, précision et régularité de l'allure; en réglant l'allure du galop d'un jeune cheval, développer d'a- bord la cadence, plutôt que l'étendue et la vitesse, 279. SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 305 CAGNEUX. Cheval qui a les genoux en dedans (aplombs irréguliers), 256 à 259. CAMPÉ. Cheval dont la jambe est arquée , la concavité en avant (aplombs irréguliers), 256 à 259. CAPELET. Tumeur à la pointe du jarret, 256 à 259. CAPRIOLE. Air relevé de l'ancien manège. Voyez Ca- briole, 68. CARACOLE ; CARACOLER. Le cheval contourné sur un très-petit arc de cercle, et qui s'y pioie en piaffant, exécute la figure de manège nommée caracole ; — indépendamment de sa signification technique de l'ancien manège, faire des caracoles ; le verbe caracoler s'emploie actuellement pour exprimer l'exécution vive et énergique de tout mouvement qui exige l'emploi hardi d'aides compliquées; — c'est faire un étrange abus du rassemblé, que de retenir un cheval de la main, tandis qu'on l'excite de la jambe et même de l'é- peron, pour lui faire exécuter une caracole, 68. CAROTTE. Une des meilleures nourritures à donner au cheval, 239. CARRIÈRE. Manège découvert, d'une grande étendue, terme par des barrières de bois, lu lieu de l'être par des murs à hauteur d'appui, 84. — le cheval va d'une vitesse régulière, il fournit bien sa carrière (sa course). CARROUSEL. Évolutions de cavaliers, dout les quadrilles, dans le manège, simulent un combat au son de la musique et des fanfares; — le maniement des armes à toutes les al- lures exerce mieux le soldat de cavalerie que tous les jeux du carrousel, où l'on abusait si étrangement des reins et des jarrets du cheval, 68. CAVALIER. Quand on sait conduire un cheval à toutes allures, on comprend la différence qu'il y a. entre un cavalier, un écuyer et un homme de cheval, 59, 80, 264. CAVALIER DE ROIS. 283. CAVEÇON. Muserolle en fer avec un anneau a son milieu, sur le chanfrein du cheval ; elle est ordinairement revêtue en cuir, et montée en bride ; — une plate-longe ou longue corde s'attache à l'anneau, 181; — le travail du caveçon , dit d« la plate-longe, plus nuisible qu'utile pour l'éducation des chevaux, 267. 306 VOCABULAIRE CENTRE DE GRAVITÉ. L'établir en avant pour le che- val de course ; le reculer et le fixer en arrière de sa posi- tion normale, pour le cheval de haute-école; en donnant au cheval l'habitude de se mouvoir avec plus de vitesse et de facilité dans cette position artificielle : telle est la prétention de quelques écuyers modernes. Que le fondeur d'un cheval de bronze arrive, avec plus ou moins d'épaisseur de métal savamment répartie, à faire ainsi tenir, sans la briser, une statue équestre sur son piédestal, cela se conçoit; mais avec un cheval en vie, je n'ai jamais vu risquer de positions ar- tificielles, sans que l'animal ne me parût souffrir beaucoup de ces tours de force qui doivent l'éreinter et le ruiner en fort peu de temps. 69. CERCLE, Marcher en cercle, 28, 43, 60, 128, 172, 200, 231, 267 à 281. CHAMBRIÈRE. Fouet dont la lanière a 2 mètres de lon- gueur (environ 6 pieds) , et le manche flexible 1 mètre 30 centimètres (environ 4 pieds), 180. — le caveçon, la longe et la chambrière , sont plus nuisibles qu'utiles dans un ma- nège, 267. CHANGEMENT. Les changements de main, figures du manège, airs bas du manège, sont de simples changements de direction, 117; — le passage du coin, traverser le ma- nège, suivant sa largeur, sa longueur en diagonale , c'est exécuter un changement de main, 126, 127; — sur le cer- cle, 128 ; — on exigeait très-probablement dans l'ancien manège, que l'élève changeât la bride de main pour faire changer le cheval de direction ; et de là sera venue la déno- mination changement de main; — le contre-changement de main est un changement en diagonale et d'équerre; — le changement de main renverse' n'est qu'un changement, de direction sur la diagonale, le cheval traversant le 'manège suivant deux diagonales parallèles distinctes, de 6 à 7 déci- mètres, de telle façon que le cheval revienne au point de départ, marchant à main opposée de celle où il se trouvait d'abord. CHARGE. Du mousqueton et du pisto'.et, 151 à 159; — individuelle, 164 à 166; — du cheval de tra«t, 217. CHARMEURS. Quels charmes ils emploient pour appri- voiser momentanément un cheval indomptable, 290. CHASSER. — Le cavalier doit se servir avec énergie des SERVANT DE TABLE ANAL\ TIQUE. 307 aides des jambes pour chasser en avant le cheval paresseux de l'arrière-main. CHATIER, CHATIMENT. On ne doit châtier un cheval qu'après désobéissance formelle, sur-le-champ et sans colère, 34, 122, 169, 233, 236 ; — on ne doit employer l'éperon que comme châtiment rigoureux, 38. CHATOUILLER. Picoter de l'éperon; — il n'y pas de moyen plus sûr pour exciter un cheval à se défendre contre les aides, que de le chatouiller sans cesse de l'éperon, 39; — le cheval chatouilleux à l'éperon ne se ramène que len- tement en tenant les jambes plutôt prêtes que près, et ne se servant que de la cravache comme châtiment; mais alors avec toute sa rigueur, 76 à 77. CHEMIN. Conduite du cheval dans les chemins difficiles , 34, 44, 61, 209, 234, 277 à 281. CHEVAL. — de selle, 1 à 219; — de trait, 220 à 237 ; — soins et entretien du cheval en santé, 238 à 251; — soins à donner au cheval en voyage, 252 à 255; — achat et signale- ment, 256 à 263; — éducation du jeune cheval, 264 à 281 , le cheval dans la main et dans les jambes est un cheval bien rassemblé dans la main par les épaules et par l'encolure, la tête bien placée ; dans les jambes par les hanches et par les jarrets; — le cheval entier à une main est celui qui re- fuse de tourner d'un côté ; on l'en corrige par l'assouplisse- ment de l'encolure, 264 à 267. CHEVALER. Air bas de l'ancien manège, nommé aussi fuite des hanches; on dit maintenant appuyer à droite ou à ganche, et l'on ne dit plus guère chevaler pour exprimer l'action de marcher de côté en croisant les jambes, 68. Voyez Appuyer. CHEVALET BRAS-DE-FER. 284. CHEVAUCHER. Se tailler les boulets en marchant; —le désaccord des aides, l'allure mal réglée, font plus souvent chevaucher que la conformation faible ou vicieuse de l'ani- mal; — on disait anciennement chevaucher pour aller ache- vai. CHOPER. Fléchir d'une jambe de devant; —un cheval peut choper sans broncher ni buter; — une douleur à l'é- paule fait quelquefois choper un cheval, sans qu'il y ait fai- blesse dans la jambe, 256 à 259. 308 vocabulairi CIBLE. Tir à la cible, 166 et 167. CLAUDICATION. Soins pour la prévenir, 253. CLOS. Quand les jarrets se rapprochent, on dit que le cheval est clos (aplombs irréguliers), 271. CLOU. Pour le ferrage, 244; — le clou de rue désigne toute blessure faite à la sole par un clou, ou tout autre corps pointu ; son pansement, 253. COINS. Angles du manège; — comment les passer, sans trop les arrondir, en exécutant un à-droitc ou un à-gau- che, 126. COL. L'attache parfaite du col à la tète et aux épaules, est aussi rare chez l'homme que chez le cheval; et c'est de cette perfection que dépendent la noblesse naturelle du port et la gracieuse souplesse des mouvements : on en corrige aussi difficilement les imperfections chez l'homme que chez le cheval, même à force d'art; et l'art devient tout-à-fait impaissant, quand la faiblesse des ligaments est la cause principale de ces imperfections. Voyez Encolure et Porter. COLIQUES. Soins à donner, 253. COLLIER. Le placer, 223; — ses fonctions, 221; — y habituer le jeune cheval, 243. CONDUIRE, CONDUITE. Il ne suffit pas de bien conduire un cheval dressé pour être en état d'instruire tin jeune che- val, 264; — conduire étroit, conduire large, terme de ma- nège pour exprimer que le cercle sur lequel le cheval tra- vaille, est petit ou graud; — conduite des voitures, 247 à 237. CONFIRMER. Achever, assurer, maintenir; — il ne suf- fit pas, pour dresser un cheval, do lui donner les divers de- grés d'instruction, il faut l'y confirmer, 264 à 281. CONSTIPATION. Soins pour la prévenir, 253 CONTREDANSE. Dans son quadrille équestre, M. F. Bau- cher admet toutes les ligures de l'ancienne contredanse, comme une étude utile et un plaisir charmant; mais il eu bannit la plus difficile, un cavalier seul en avant que la courbette y représentait autrefois, par un motif trop curieux pour que je ne le rapporte pas textuellement ici : C'est que, lors même que l'on voudrait se livrer à ces inutiles et nuisi- SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 309 blés mouvements, la construction actuelle des chevaux y porterait empêchement? 68. Voyez Courbette. CONTRE-TEMPS. Changement brusque de jambes; au galop; par caprice du cheval; — arrêt inattendu du cheval en marche, par caprice, frayeur ou malice; on évite toute espèce de contre-temps, en ayant toujours le cheval dans la main et dans les jambes, 72 à 81. i COR. Durillon qui se forme sous la selle; soin pour le prévenir, 253. CORNAGE. Sifflement sonore et particulier de la respira- tion de certains chevaux, 256 à 259. CORRECTION. Une correction déplacée peut rendre un cheval difficile, 70 ; — toute correction doit être donnée sans colère, 38, 122, 233, 235. COUP DE HACHE. Creux à la jonction du cou et du gar- rot, 256 à 259. COUCHER. On dit qu'un cheval se couche, quand il se penche trop dans les tournants et sur le cercle; ce défaut provient souvent de l'abus de l'éperon ou même de la crava- che. Après qu'un travail au trot, prolongé sur des lignes droites, les jambes toujours bien également près, et la main très-légère pour faire goûter le mors, a progressivement ra- mené le cheval; on peut essayer de corriger ce défaut, en ne ployant qu'à peine l'animal sur un très-grand cercle, avec presque pas d'aide de la jambe alors, tandis que la main se prononce haute et ferme ; enfin, en reprenant la marche directe, dès qu'on sent le cheval se disposer à fléchir encore. Le cheval vicieux qui se couche tout-à-fait par terre, en s'y roulant, pour se débarrasser de la selle et du cavalier, est trop dangereux pour qu'il ne soit pas permis de recourir, dans ce cas exceptionnel, au cavalier de bois. 283. Le cheval qui couche les oreilles prévient de l'intention d'une défense, 69 à 80; — il faut s'en méfier, dehors ou même à l'écurie, 258. COUPER (SE). Se blesser les boulets avec les fers, 42; — la trop grande vitesse d'une allure mal réglée, la mau- vaise conformation de l'animal, un ferrage mal entendu, sont les trois causes qni peuvent faire se couper; — couper les ruisseaux, conduite des voitures, 236. COURBE. Tumeur osseuse développée à la face interne 310 VOCABULAIRE du jarret, à l'endroit qui correspoud à la partie inférieure de l'os de la jambe, 256 à 259. COURBETTE. Air relevé de l'ancien manège; — bond dans lequel le cheval lève d'abord le devant, en avançant par la chasse et l'enlèvement du derrière, 68. COURONNÉ. Cheval dont le genou a été contusionné ou déchiré; laver à l'eau froide pour prévenir tout accident ul- térieur, 253. COURSE. Le galop, dans sa plus grande rapidité, prend le nom de galop de course, 64 ; — les courses de chevaux sont de ton* les moyens d'éprouver la vigueur d'un cheval, sans contredit, le plus mauvais ; elles épuisent l'animal, en lui faisant parcourir quatre kilomètres eu cinq minutes, vi- tesse double du galop, et sans aucune utilité réelle, encore faut-il un régime spécial de quelques mois pour mettre le cheval en état de courir. COUSU. Le casse-cou n'est cousu à la selle qu'aux dépens des aides ; tandis que l'écuyer est cousu à la selle, et tou- jours maître de l'emploi des aides. — Les oreilles cousues en- semble pour empêcher le cheval de ruer? Etrange et inutile barbarie. 289. CRAPAUD. Tumeur ulcéreuse qui attaque la fourchette, dénature la corne, se propage et désorganise insensiblement tout le pied, 256 à 259. CRAVACHE. Son emploi, 38; — comment elle remplace la jambe droite pour les dames, 191, 197. CRAVACHE-ÉPERON. 289. CREVASSES. Gerçures ou fentes qui se forment aux pâ- turons; soins pour les prévenir, 253. CROCHU. Cheval dont les jarrets se rapprochent, hanches anguleuses, (aplombs irréguliers), 256 à 259. CROUP ADE Air relevé de l'ancien manège; — saut dans lequel le cheval étant en l'air, trousse et retire les pieds de derrière sous le ventre, presqu'à la même hauteur que ceux de devant, 68. CROUPE AU MUR. Air bas de l'ancien manège ; — ap- puyer en faisant travailler le cheval autour du manège, la croupe au mur, 68. SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 311 CROUPIÈRE. Partie des harnais passant sous la queue du cheval, et embrassant le tronçon, 89, 184, 187. CRU. Monter à poil, sans selle ni couverture, c'est mon- ter à cru, ce qui force à employer les jambes plutôt pour se maintenir à cheval que comme aides. CUL DE POULE. Ulcère farcineux, 256 à 259. DÉBOURRER. Commencer à assouplir le cheval; — soins préparatoires de l'éducation, 261. DÉCOUSU. Cheval qui n'a pas d'ensemble , le devant et le derrière marchant désunis», en désaccord, 256 à 259. DEDANS. Côté sur lequel on travaille un cheval ; dans la marche circulaire, le cavalier doit éviter de trop se pencher en dedans du cercle, c'est-à-dire plus que le cheval, 29; — au manège, le dedans est toujours vers le milieu du ma- nège, le mur ou la barrière est le dehors. DÉFENDRE, DÉFENSE Quand le cheval a la tête bien placée, l'encolure assouplie, et qu'il est rassemblé convena- blement, il est dans l'impossibilité de se défendre, 281 ; — on doit empêcher le 'cheval de s'emparer du point d'appui sur lequel il veut baser sa défense, 217; — Comment prévenir et vaincre les défenses contre le montoir, 72; — contre les aides, 73 à 80; — comment une dame peut tourner sans cesse les attaques du cheval contre lui-même, de manière que ce qu'il croyait une défense devienne une obéissance, 217. DÉGOÛT. Manque d'appétit; — lorsqu'un cheval témoigne du dégoût, ce n'est pas toujours un indice de maladie, mais il est bon de le mettre au régime, et de ne lui laisser faire qu'un exercice modéré, 253 à 255. DEGRÉS. On ne doit rien exiger du cheval que par de- grés ; — Divers degrés de l'instruction du jeune cheval, 264 à 281. DEHORS. Côté opposé à celui sur lequel on travaille un cheval; dans la marche circulaire, le cavalier serait hors d'aplomb s'il se penchait en dehors, 29, — au manège, le dehors est toujours le côté du mur ou de la barrière. DÉLIBÉRER. Déterminer le cheval aux allures qu'il a de 312 VOCABULAIRE la peine à prendre ; — un rassemblé convenable et une suf- fisante énergie des aides délibèrent un cheval à toutes les allures, 264 à 281. DENTITION, DENTS. C'est par l'inspection des dents in- cisives, que l'âge du cheval, quel qu'il soit, se reconnaît principalement ; et voici le tableau des trois périodes de la Dentition, dont la connaissance me semble indispensable au cavalier, pour que, sachant bien qu'un cheval marque à tout âge, il se méfie des maquignons qui lui diraient le contraire. Première période. Les dents de lait, ou caduques, qui commencent à faire éruption six à huit jours après la nais- sance, et dont le poulain apporte quelquefois les premières, ou les pinces, en naissant, continuent à sortir; les *nt- toyennes, de trente à quarante jours, et les coins, de six à dix mois. — A cet âge, les pinces inférieures sont toujours rasées; à un an, les mitoyennes; de quinze à vingt-quatre mois, les coins. A cette époque, les pinces, tant supérieures qu'inférieures, sont très-courtes ; elles se déchaussent, prennent une cou- leur jaunâtre, s'ébranlent et tombent, pour faire place à d'autres dents, dont l'éruption et le rasemtnt marquent la seconde période de l'âge du cheval. Deuxième période. Les pinces de remplacement font leur éruption de deux ans et demi à trois ans ; — les mitoyennes, de trois ans et demi à quatre; — les coins, de quatre ans et demi à cinq ans. A cette époque, les crochets du cheval ap- paraissent, et ce n'est plus un poulain. A six ans, le bord postérieur de la dent du coin est au niveau du bord antérieur; mais il n'a pas encore frotté contre la dent correspondante; les pinces inférieures sont tout-à- fait rasées. A sept ans, le bord interne du coin est usé ; les mitoyennes sont rasées, et il commence à se former une échancrure au coin de la mâchoire supérieure. Troisième période. A huit ans, toutes les dents de la mâ- choire inférieure sont rasées; leur table est devenue ovale; la cavité centrale est remplacée par une exhubérance trans- versale en avant de laquelle apparaît une bande jaunâtre, qui est le fond du cornet dentaire inférieur. A neuf ans, les pinces inférieures s'arrondissent, ainsi que l'émail central, qui se rapproche du bord postérieur de la dent. SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 313 A dix ans, les mitoyennes sont arrondies ; l'émail central, très-rapproché du bord supérieur de la dent, est sur le point de disparaître dans les pinces. A onze ans, les coins s'arrondissent; les pinces et les mi- toyennes sont tout-à-fait rondes ; l'émail central n'est pres- que plus apparent dans toutes les dents de la mâchoire in- férieure. A douze ans, toutes les incisives inférieures sont rondes ; l'émail central, tout-à-fait disparu, est remplacé par le fond de la cavité radicale. A treize ans, les pioces inférieures commencent à devenir triangulaires; l'émail central a disparu dans les coins de la mâchoire supérieure. A quatorze ans, les pinces inférieures sont tout-à-fait triangulaires ; les mitoyennes commencent à le devenir. A quinze ans, les pinces et les mitoyennes sont triangu- laires. A seize ans, les coins le sont également; et à cette épo- que, l'émail central a le plus ordinairement disparu dans les dents supérieures. A dix-sept ans, les pinces de la mâchoire inférieure sont aplaties d'un côté à l'autre. A dix-huit ans, les pinces et les mitoyennes sont égale- ment aplaties. A dix-neuf ans, toutes les dents de la mâchoire supé- rieure sont biangulaires. — A partir de cet âge, les dents se déchaussent, jaunissent; les gencives deviennent blanchâ- tres; les mâchoires se rétrécissent; tout enfin dans l'exté- rieur de l'animal indique la caducité, 256. DEMANDER. On ne doit rien demander au cheval sans l'en avoir prévenu par un rassemblé converable ; — deman- der peu à la fois, ne suffit pas pour l'obtenir, il faut encore que le cheval ait compris ce que l'on demande, 270. DÉROBER. Échapper avec rapidité; — le cheval ne peut se dérober que par l'abandon ou le désaccord des aides; — les chevaux ombrageux se dérobent volontiers dès qu'ils ne sont pas ramenés suffisamment dans la main et dans les jambes ; — se dérober, défense contre les aides; 78. DÉSARÇONNER. Mettre hors des arçons de la selle; — la flexibilité du bas des reins, les jambes prêtes, empêche un Equitation. 27 314 VOCABULAIRE eavalier d'être désarçonné par la surprise d'une brusque dé- fense, 79 à 80. DESCENDRE. Se préparer à, 14, 112, 194; — descendre de cheval, 14, 113, 196. DESCENTE. Soius à prendre dans une descente ou chemin difficile, 34, 4f, 61, 205,236; — dans l'ancien maoège, on appelait descente de main, l'action de glisser la main droite jusqu'au bouton des rênes ajustées, et de la descendre jus- qu'au pommeau de la selle, la main gauche abandonnant les rênes; — la descente de main, entièrement contraire au principe iucontestable qu'il ne faut jamais abandonner le cheval, avait lieu de préférence au galop, 68. DÉSESPÉRADE. Le cheval qui s'élance étourdiment ne connaissant plus d'obstacle, ne s'emporte à la désespérade que par la faute du cavalier, qui n'a pas su prévenir cette défense contre les aides, 79. DÉSOBÉISSANCE. Comment la prévenir 267 à 281 ; — comment impossible, 267 à 281. DÉSUNI. Quand l'avant-main et l'arrière-main ne mar- chent pas ensemble et d'un parfait accord, le cheval est désuni; — comment le galop est désuni, 56, 57. DÉTACHER. Le cheval qui rue, ne peut détacher la ruade, qu'eu résistant aux aides par la raideur da l'enco- lure et p?.r un point d'appui qu'il prend sur les jambes de devant fichées en terre plus ou moins en avant, 76. DÉTERMINER. Porter en avant, décider à marcher; — les aides les plus douces suffisent pour déterminer un che- val convenablement rassemblé; — les aides les plus éner- giques deviennent insuffisantes pour déterminer le cheval mal placé que sa raideur d'encolure laisse insensible au ras- semblé, 74. DÉTRAQUER. Rompre l'uniformité du mouvement; — - le désordre des aides et le défaut d'assiette peuvent détra- quer uu cheval dont les allures sont habituellement régu- lières. DEVIDER. En appuyant, marcher vite du devant, sans que le derrière suive. — Quand il y a trop de main et pas assez de jambes, le cheval dévide, 256 à 259. DOMPTER. Forcer à l'obéissance. — C'est par une instruc- SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 315 tion graduée et persévérante dans sa douceur et dans sa sévé- rité, c'est par du calme et de la fermeté dans les châtiments, qu'on vient à bout de ramener un cheval et de le dompter; la violence intempestive et les rigueurs inutiles exaspèrent un cheval ardent au lieu de le réduire, 70, 267 à 281. DOMPTEURS, 282 à 290. DOS. Soins pour empêcher ie harnachement de blesser le cheval sur le dos, 248; — comment panser les tumeurs cau- sées par la selle sur le dos, 253. DOS DE CARPE. Dos voûté comme celui d'une carpe; — l'assouplissement de l'encolure et la reculade, au besoin, ra- mènent le cheval qui a la mauvaise habitude de doubler les reins ou de faire le dos de carpe, dans l'intention d'empêcher le rassemblé, 265. DOUBLER. Tourner le cheval sans changer de main ; — on double ordinairement dans la largeur du manège; — le cheval double les reins, quand il voûte le dos en ramenant ses jambes sous lui. DRESSER. Développer à la fois l'intelligence et la force, l'adresse et la docilité du cheval, 267 à 281 ; — éducation préparatoire, 264; — instruction graduelle, 270 à 281 : — il est plus facile de dresser un cheval entièrement ignorant que de ramener un cheval mal appris ; — le cheval qui se dresse tout droit sur ses pieds de derrière compte sur Ut vigueur de ses jarrets pour n'être pas renversé; mais le ca- valier qui n'y doit pas compter, ramène toujours le cheval qui se cabre, assez à temps, pour l'empêcher de se dresser; — dresser les chevaux de troupe, 168 à 183; — ceux diffi- ciles, 179. E. EAUX. On appelle eaux aux jambes, une maladio érysir pélateuse qui du paturon s'étend souvent au reste de la jambe, avec suintement d'une humeur corrosive et puante; — soins pour les prévenir, 242. ÉBRANLER. Pour partir de pied ferme au galop, il fant ébranler son cheval après un rassemblé convenable, par des aîdes suffisamment vives et énergiques, 50. ÉBROUER. Il faut laisser au cheval, en repos, quand il 316 VOCABULAIRE secoue la tête et souffle pour se moucher, toute liberté de s'ébrouer. ÉBULLITION. Eruption de petits boutons; soins et régime pour la prévenir, 254. ÉCART. Saut de côté, par surprise. — Comment prévenir cette défense ordinaire aux chevaux ombrageux, 78; — écart, effort d'épaule, 253 à 254. ÉCHAPPER. Le cheval qu'on laisse échapper de la main se dérobe volontiers aux jambes. ÉCOUTER. Ne pas déranger un cheval qui se manie bien. — Une allure écoutée est une allure régulière et cadencée; — un cheval écouteux est au contraire un cheval qui hésite et n'aborde pas franchement l'allure qu'on lui demande. ÉCUYER. Il ne suffit pas d'être bon cavalier pour ramener un cheval difficile, il faut encore être habile écuyer; mais pour bien dresser un cheval, il faut de plus que Y écuyer soit un véritable homme de cheval, 264. ÉDUCATION. Soins préparatoires, 264; — instruction progressive par degrés, 264 à 281; — il faut toujours rai- sonner Y éducation d'un cheval, c'est-à-dire, la baser sur son caractère et sur ses habitudes. ÉGARER. L'expression égarer la bouche d'un cheval, est inexacte et tient aux erreurs accréditées sur l'excessive sensi- bilité des barres de quelques chevaux, 247. Voyez Bouche. ÉLARGIR. Mettre au large ; — on dit quelquefois abusive- ment au manège, élargir, pour serrer au mur. ÉLECTUAIRES, 290. EMBOUCHER. Ajuster le mors à la bouche, 248. Voyez Bouche. EMBRASSER. Le cavalier doit eiftèrasser son cheval des cuisses et des jambes, de manièie à Yétreindre au besoin, 76. EMPORTER. Comment ramener le cheval qui s'emporte, 78. — Le défaut de Y emporter provient moins souvent de l'ar- deur d'un cheval généreux qui ne veut pas se laisser dépasser, que de la maladresse ou de l'ignorance du cavalier, qui ne sachant pas le rassembler convenablement, lui a laissé con- tracter l'habitude d'une mauvaise position de la tête et de SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 317 l'encolure. C'est là, nous n'avons cessé de le répéter, 70 à 80, ce qui favorise toute espèce de défense; le cheval diffi- cile, qui veut s'emporter, y trouve un moyen de résistas» presqu'invincible, en s'armant du mors qu'il saisit et serre entre ses dents. Voyez Mors. ENCAPUCHONNER. Le cheval qui s' encapuchonné, c'est- à-dire qui place sa tète trop près du poitrail, paralyse l'effet du mors; — comment empêcher le cheval de s'encapuchon- ner, 271 à 273. ENCASTELURE. Resserrement du sabot, du quartier jus- qu'aux talons, 245. ENCHEVÊTRER. Le cavalier qui, pied à terre, abandonne entièrement les rênes à son cheval, risque de le voir s'enche- vêtrer, c'est-à-dire se prendre les jambes dans les rênes, 15. ENCLOUÉ. Cheval dont le clou de fer étant mal chassé a pénétré dans la chair, 244. ENCOLURE. Moyen de l'assouplir, 264 à 281; — l'assou- plissement de l'encolure avec une bonne position de la tète, permet un rassemblé convenable et qui prévient toute ré- sistance aux aides. ENDORMEURS. Comment ils endorment momentanément la fougue du cheval le plus indomptable, 290. ENDURCIR. Sous ce prétexte, que pour mieux dresser ua jeune cheval, i! faut Vendurcir d'abord contre la douleur de l'appui forcé du mois et de l'éperon; jusqu'à ce qu'il l'ac- cepte sans se défendre, ce qui Je rend plus sensible ensuite aux moindres aides du poignet ou de la jambe, de manière qu'il se prête enfin de bonne grâce aux exigences absolues de la haute école nouvelle ; n'est-ce pas risquer de rendre ré- tifs beaucoup de chevaux, qui ne l'eussent point été sans ce Bauchérisme raisonné? 290. ENGAGEANT, ENGAGER. Les aides doivent surtout être engageantes, c'est-à-dire douces et progressives. — L'ani- mal, prévenu pour un rassemblé convenable, s'engage tou- jours aisémeat par les aides les moins énergiques de lu plus faible femme, 193. ENGORGEMENT. Les chevaux qui restent trop à l'écurie sont sujets à l'engorgement des jambes, accident qui donne naissance, s'il n'est pas soigné, aux eaux, 242. 318 VOCABULAIRE ENLEVÉ. Comment déterminer l'enlevé du galop, 46; — comment en amortir la secousse, 47, 49, 50, 56. ENSEMBLE. Un cheval a de Yensemble quand les propor- tions du tout et des parties sont dans un rapport convenable ; — un cavalier a de V ensemble, quand sa main et ses jambes accordent les aides ; — on ne peut conduire un cheval avec ensemble, quand l'accord des aides n'existe pas ; — examen d'ensemble pour l'achat, 256 à 259. ENTABLER.En appuyant, si la croupe précède les épaules, on dit que le cheval Rentable, 256 à 259. ENTAMER. Comment entamer le galop, à droite ou à gau- che, 54 à 61. ENTÉRITE. Inflammation des intestins; — comment la prévenir, 253. ENTIER. Quand le cheval résiste à l'une des rênes, on dit qu'il est entier à la main. ENTORSE. Distension des ligaments du boulet, 253, — 256 à 259. ENTRAINER. Déterminer le cheval au galop de course. — Boulettes et liqueurs excitantes, 291. ENTRER. Il faut au manège, forcer le cheval à entrer suffi- samment dans les coins, au moyen des aides, 126. ENTRETENIR. On doit secourir le cheval, des aides, pour l'entretenir à la môme vitesse d'allure, après l'avoir bien réglée, 35, 45, 61. ENTRETIEN. — Du cheval en santé ; 247 — en voyage, 251. ÉPARVIN. Tumeur calleuse analogue à la courbe, et qui se forme à la partie inférieure interne du jarret; — on nomme abusivement e'parvin mou, une tumeur qui se forme en dedans du jarret à la suite d'un effort; — éparvin sec, une disposition qui fait brusquement fléchir le jarret et har- per le cheval, 256 à 259. ÉPAULE. Mettre l'épaule en dedans, c'est appuyer la croupe au mur, le cheval obliquant en même temps qu'il appuie, afin de faciliter le mouvement. (Air bas de l'ancien manège), 68. — On dit le cheval pris des épaules, quand SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 319 après un exercice forcé, il y a eu refroidissement et par suite raideur des membres; — l'écart à l'épaule est une distension des ligaments qui fixent le membre antérieur au thorax, 256 à 259. ÉPERON. On ne doit chausser l'éperon que lorsqu'on est sûr de ses jambes pour l'emploi des aides, 34 : — châtiment 38, 124, 173; — ne l'employer qu'à la dernière extrémité, 75, 77 à 80. Voyez Chatouiller. ÉQUILIBRE, ÉQUILIBRER. La position directe naturelle du cheval placé d'aplomb , c'est l'équilibre ; dans toute autre position, vouloir équilibrer le cheval mathématique- ment, par deux forces égales et contraires; prétendre ainsi dominer et diriger les forces vives, instantanées, qui résultent de la vie animale, n'est-ce pas faire du cheval une mécanique à deux leviers seulement : bride, éperon? Et le peut-on sans l'affaiblir, en usant très-promptement son ressort principal, dont ce n*est pas tenir assez de compte, 289 à 290. La méthode de M. F. Baucher, écuyer dont je me plais à reconnaître le rare mérite pratique, et qui n'a paru (ceci soit dit en passant pour m'éviter tout reproche de plagiat) qu'a- près la première édition de ce Manuel, qui date de 1834, est moins exclusive assurément, et par cela même beaucoup moins dangereuse que celles que plusieurs de ses élèves ont voulu lui substituer, pour l'expliquer ou l'améliorer, en la rendant accessible aux intelligences qui ne sont pas excep- tionnelles, 289. ÉQU1TATI0N. Ce n'est pas la nomenclature stérile des termes de l'équitation, qui apprend à se servir du cheval, 68 ; — le manège de parade témoigne plutôt de l'oisiveté et de l'ignorance chevaleresques que de la connaissance et de l'utile emploi de l'art de l'équitation, 69. ESBRILLADE. Espèce de saccade donnée avec une seule rêne, par les anciens chevaliers, pour forcer le cheval à tourner brusquement dans un tournois. Voyez Saccade. ESCAPADE. Trait de fougue et d'emportement de la part d'un cheval, 78. ESTRAPADE. Air relevé de l'ancien manège. Saut dans lequel le cheval détachant la ruade, lève la croupe plus haut que le devant. — Le saut-de-mouton très-vif et naturel des jeunes chevaux, n'est pas une estrapade, 68. ESTRAPASSER. Fatiguer outre mesure. L'abus des airs de manège estrapasse infailliblement un jeune cheval, 68. 320 VOCABULAIRE ÉTRIERS. Les ajuster, 9, 130 ; — chausser et déchausser, 10, 40, 42, 191, 206, 208 ; — à quoi sert de les prendra en commençant, 82 ; étrierde la selle de dame, 184. — Quand les étriers forcent à tendre la jambe pour les chausser, ils sont trop longs; quand les étriers forcent à raccourcir la jambe pour les chausser, ils sont trop courts; les étriers sont ajustés convenablement quand il suffit de lever la poiate du pied pour les chausser, sans allonger ni raccourcir les jambes, 9, 82 ; — monter les étriers à la selle, 89 ; — Vétrier ne doit porter que le poids de la jambe, 10, 130. — Il ne faut ni peser dessus, ni surtout y prendre un trop fort point d'ap- pui. — Dans quel cas on les déchaussera pour se rendre maître d'un cheval difficile, en l'étreignant des deux jambes, 74. ÉTRIVIÈRE. Courroie qui supporte rétrier et l'attache à la selle ; — disposition particulière de l'étrivière pour la selle de dame, 184. — L'étrivière qui vient à rompre no désarçonne que le cavalier qui s'appuie trop sur'l'étrier. FAÇONNER, FAÇONS. Dresser un cheval, c'est le façon- ner à des allures régulières et gracieuses ; — faire des fa- çons; se dit d'un cheval qui hésite ou résiste faiblement, 69. FAIT. Un cheval n'est fait que lorsqu'il a pris toute sa croissance; — on dit ordinairement d'un cheval dressé, c'est un cheval fait ; — le cheval fait a besoin encore de leçons spéciales pour qu'une dame puisse le monter ; 185. FALCADE. Air relevé de l'ancien manège ; — sauts et courbettes cadencés, 68. FALQUER. Couler les hanches basses à l'arrêt du galop. FANTAISIE, FANTASQUE. Le cheval n'a des fantaisies, ne devient fantasque, que parce qu'il a été mal dressé ou qu'il est mal conduit, 68. FARCIN. Maladie du système lymphathique, analogue aux scrophules de l'espèce humaine, 256 à 259. FAROUCHE. Les premiers soins à donner au jeune cheval doivent tendre à le familiariser avec l'homme, pour l'empê- cher d'être farouche, 264 à 267. — Secrets des dompteurs à la minute, 289. SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 321 FAUCHER. Quaod le jeune cheval jette ses pieds de de- vant à droite et à gauche, on dit qu'il fauche; — c'est un défaut de conformation, 264 à 267. Voyez Panard. FAUX. Comment empêcher le cheval de galoper faux, en tournant, 56 à 59. FEINDRE. Quand le cheval n'appuie pas également bien les quatre pieds en marchant, c'est au pas qu'on voit le mieux de quelle jambe il peut feindre, 35, 257. FENU-GREC. Sa farine mêlée à l'avoine par les maqui- gnons, 291. FERME. Passer de l'état de repos aux allures du trot ou du galop, s'appelle partir de pied ferme à cette allure, 40, 51, 207, 213. — Ferme à ferme, travail sur place. Voyez Piaffer. FERMER. Terminer régulièrement une figure de manège. FERRAGE, FERRURE, 243 à 246, 265. FEU. Moyen d'y habituer les jeunes chevaux, 170, 276, 267 à 281. — Mettre le feu à un cheval, c'est cautériser au fer rougi jusqu'à blanc ; — le feu aux jambes, dénote fai- blesse ou usure; marqué de feu, indication pour le signale- ment, 259; — on dit d'un cheval vif et ardent, qu'il a du feu. FIC. Crapaud, tumeur ulcéreuse qui attaque la fourchette et gagne insensiblement tout le pied, 256 à 259. FIER. Plus un cheval est ardent, fier et généreux, plus il faut de douceur en le dressant, pour ne lui faire perdre aucune de ces rares et brillantes qualités que l'art ne peut donner, à défaut de la nature, 257. FIGURES. Du manège, 68, 98 à 184. FILET. Emploi du, 71, 74 à 79, 82, 140, à 146, 174, 193, 208. FIN. Ce cheval est fin, il a de la race ; — ce cheval est fin aux aides, Il est bien dressé. — Bien habile serait l'écuyer qui ferait un cheval fin et fini, d'un cheval commun et lourd. FINGART. Cheval faible et hargneux, se défendant surtout contre l'éperon, 256 à 259. FINI. Ce cheval est fini, parfaitment dressé ; — c'est une 322 VOCABULAIRE cheval fini, (usé), se prend le plus souvent dans cette der- nière acception. — Que de jeunes chevaux finis, après une seule course prématurée. FLASQUE. Un cheval qui digère mal, est toujours flas- que en route; soins habituels et régime sévère pour le l'éta- blir, 249 à 250. FLEXIBILITÉ. C'est par la flexibilité du bas des reins que l'on se lie aux mouvements du cheval et qu'on amortit les réactions de l'allure, 34, 45, 49, 60, 194,205, 208. Voyez Col; Encolure; Porte». FOIN. Comment choisi, 237; — ration, 241, FONDS. Ce cheval a du fonds, c'est-à-dire qu'il supporte, sans se fatiguer, un exercice difficile par sa longueur et sa rapidité, 258 ; — un cheval peut avoir de l'haleine pour un galop rapide, de l'àme pour un moment difficile, et n'avoir pas de fonds pour un travail soutenu. FORCER. Quand l'encolure est assouplie et la tête bien placée, le cheval ne peut forcer la main de ï>on cavalier en s'emportant; — on dit aussi d'un cheval fourbu, usé par la course, il a été forcé. FORCES. Il ne faut jamais demander au cheval fait au-delà de ses forces, et n'employer jamais pour dresser un jeune cheval, la totalité de ses forces, 264 à 281 ; — un cheval qui ouvre la bouche, sans obéir au mors, est dit faire les forces (tenailles), 256 à 259. FORGE, FORGER. Soins à prendre pour mener le jeune cheval à la forge, 265; — comment empêcher le cheval de forger, 41, 133, 207. FORME. Tumeur osseuse développée à la couronne, sur le devant ou sur les côtés, 256 à 259. FORTRAITURE. Lassitude maladive du cheval qui a été surmené, 256 à 259. FOUET. Emploi du fouet pour la conduite des voitures, 224, 233, 234. Se dit aussi des derniers nœuds de la queue d'un cheval. FOUGUEUX. Le cheval ardent ne devient fougueux, colère et fantasque, que parce qu'il a été mal dressé, avec des ri- gueurs inutiles ; — un cheval généreux devient fougueux par les mauvais traitements, 70. SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 323 FOURRAGES, 237, 241. FOURBURE. Congestion sanguine dans le fissu réticulaire du pied, ou inflammation de ce tissu ; — vulgairement, lassitude maladive du cbeval qui a été surmené, 256 à 259. FOURCHETTE. Doit être ménagée dans le ferrage, 245. FOURMILLIÈRE. Séparation au sabot entre la chair du pied et la muraille, 256 à 259. FREIN (mors). Le cheval qui mâche naturellement son frein, n'a besoin que d'une main légère pour bien goûter le mor6 ; mais si la main est dure et l'encolure peu flexible, il finit par battre à la main. Voyez Mors. FRINGANT. Cheval qui, par des mouvements rapides, fringants, manifeste sa vivacité naturelle, 256 à 259. FUIR. Fuir des hanches, fuir des talons , airs bas de l'ancien manège, dans lesquels le cheval appuie, soit à droite, soit à gauche, le corps restant dans une position courbe ou oblique, 68. FUSÉE. Tumeur dure et allongée de la nature de l'exos- tose, à la partie latérale de l'os du canon, 256 à 259. GAGNER. Comment on peut gagner du terrain, à droite et à gauche, 23, 106, 196, 228. Le cheval qui gagne la main de sou cavalier, ne tarde guère à s'emporter. GALOP (allure du), 62, 144. — Marche directe et en tous sens; manège civil, 46 à 64; — manège militaire, 134, 144 à 145, 173; — manège pour les dames, 209 à 214; — In- struction des jeunes chevaux, 279 ; — le galop gaillard ou galop raccourci, suivi d'une courbette ou d'une cabriole, est un air de l'ancien manège; — la galopade est un galop plus raccourci et plus enlevé du devant que le galop gaillard ; — galoper près du tapis, c'est lever très-peu les jambes de devant. GANACHE. Les deux os de la mâchoire inférieure du che- val, forment l'angle de la ganache; on doit visiter souvent la ganache du cheval, pour s'assurer qu'il n'y a pas d'engor- gement. Voyez Glande, 256 à 259. 324 VOCABULAIRE GANGLION, Tumeur dure sur la partie tendineuse du ca- non, 256 à 259. GARROT. Formé des sept premières vertèbres de la co- lonne dorsale, entre l'encolure et le dos. — Soins à prendre pour ne pas le blesser, 7 à 8, 253. GAULE. Baguette flexible dont on se sert en place de cravache, 171. Voyez Cravache. GLANDÉ. Cheval qui a les glandes de la ganache engor- gées ; indice de plusieurs maladies, excepté chez les jeunes chevaux qui n'ont pas jeté leur gourme ; — le cheval glandé a besoin de boissons rafraîchissantes, 253, 256 à 259. GOURMANDER. On ne doit jamais gourmander un che- val, c'est-à-dire le tracasser, le tourmenter inutilement, soit de la main, soit des jambes. GOURME. Maladie inflammatoire de la muqueuse des na- seaux et de l'arrière-bouche, avec engorgement des glandes de la ganache ; se déclare ordinairement chez les jeunes chevaux entre la deuxième et la cinquième année ; — ce cheval a jeté ses gourmes, c'est-à-dire qu'il a eu la mala- die de la gourme, 250. GOURMETTE. Chaînette à mailles spéciales qui s'attache à l'œil et au bouquet des deux côtés du mors. Son emploi, 8, 246, — bien à plat, doit serrer modérément la barbe, 8, 187; — comment réagit par la bascule du mors, 15; — la fausse gourmette utile pour empêcher le cheval de prendre la bran- che du mors, 70, 184. GOUTER. L'assouplissement de l'encolure achemine le cheval à goûter le mors, 267 à 273. — Le cheval n'est entiè- rement rassemblé qu'autant qu'il goûte bien le mors, 271: — on dit aussi dans la même acception que pour le mors, goûter la bride. GOUVERNER. C'est par les aides seules que le cavalier peut gouverner son cheval ; — le cheval dont l'encolure n'est pas assouplie et la tête bien placée, est difficile à gouverner, 272. GRADUELLEMENT. Par degrés; — tout emploi des aides doit se faire graduellement; il en est de même de l'instruc- tion du jeune cheval, 167 à 183, 264 à 281. GRAS-FONDURE. Inflammation de la membrane veloutée SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 325 des intestins; l'humeur muqueuse destinée à les lubréfier s'échappe, avec les excréments, en glaires sanguinolentes semblables à de la graisse fondue, 256 à 259. GRAVITATION (liqrne de). C'est la verticale passant par le centre de gravité. Voyez ce mot. GUEULARD. Cheval qui résiste au mors en ouvrant la bouche ; la muserolle est nécessaire à la bride d'un cheval gueulard, 256 à 259. GUINDÉ. La position de ce cavalier est guindée, c'est-à- dire raide et affectée, sans aucune souplesse. H. HABILLEMENT. Pour monter à cheval doit être commode et aisé; — du cavalier, 6; — de la dame, 185. HAQUENÉE. Anciennement, jument montée par une dame; — actuellement se prend en mauvaise part; — ce n'est qu'une haquenée, une véritable bringue. HALEINE. Ce cheval a de Vhaleine, il résiste sans être es- soufflé a un galop rapide, à un effort violent,259; — en voyage, mettre le cheval en haleine, 259. HALTE. Faire halte, arrêter pour reposer. — Voyez Arrêt, Arrêter. HANCHES. En voulant mettre un cheval sur ses hanches, c'est-à-dire en le forçant à baisser la croupe, pour supporter le poids dont on dégage Tavant-main, on ruine le plus sou- vent ses jarrets, 272. HARNACHEMENT du cheval de selle, 246 à 240; — du cheval de trait, 221 à 222; limites de son poids, 249. HARNAIS. Usage des pièces diverses du harnais , pour la conduite des voitures, 220 à 222. HARNAIS A MORS. Pour dresser les jeunes chevaux; — ses inconvénients, 288. HARPER. Lever les jambes de derrière par un mouve- ment brusque et convulsif ; — les éparvins secs font ordi- nairement harper le cheval, 256 à 259. HARASSÉ. Exténué de fatigue; le cheval harassé est bientôt fourbu faute de soins, 231, 253. 256 à 259. Equitation. 28 326 VOCABULAIRE HÉMATURIE. Pissement de sang, 253. 256 à 259. HÉMOPHTISIE, HÉMORRAGIE. Écoulement de sang hors des vaisseaux destinés à le contenir, 253. 256 à 259. HOMME DE CHEVAL. Comment on le devient, 2. HORS-MONTOIR, HORS DU MONTOIR. Côté droit du cheval ; — pourquoi se nomme ainsi, 8 ; — monter et des- cendre de ce coté, 19. HUIT DE CHIFFRES. Air de manège qui représente cette Ogure; — c'est un bon exercice pour assouplir un cheval à la marche circulaire alternative à droite et à gauche , 28 , 264 à 281. HYDROPISIE. Accumulation de sérosité dans l'une des cavités du corps ou dans le tissu cellulaire, 253. 256 à 259. HYDROTHORAX. Hydropisie de poitrine, 253. 256 à 259. IMMOBILITÉ. Maladie particulière au cheval et qui l'em- pêche de reculer; — vice rédhibitoire, 256 à 259. IMPATIENCE. Il faut calmer l'impatience sans y céder, sans l'irriter, 70, 27 ï. INACTION. Le repos que l'on donne au cheval , diffèr- de l'inaction dans laquelle on le laisse pour assouplir l'ene colure et le placer convenablement, 267 à 273. INDIGESTION, 253. INDOMPTABLE. Qu'on ne peut dompter; —le véritable homme de cheval ne connaît pas de cheval indomptable, mais c'est par des soins convenables et une éducation raisonnée qu'il ramène le cheval réputé indomptable^ 264 à 281; et non à la minute, par des engins ou des secrets miraculeux, 282 à 291. INFLAMMATION. Engorgement des extrémités capillaires des vaisseaux sanguins, accompagnée de douleur, chaleur, lièvre et gonflement; — soins à donner, 253. INSTINCT, INTELLIGENCE. V intelligence plus qu'ins- tinctive du cheval se révèle par son aptitude à comprendre l'homme dont il est compris, 2; — l'intelligence da cheval SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 327 se développe par l'éducation, 282 à 291 ; sans le moindre secret, 264 à 281. J. JAMBES. Leur position directe, naturelle, du cavaHer bien en selle, 10 ; — du cheval, 271. JARDE ou JARDON. Tumeur calleuse qui occupe la partie inférieure externe du jarret, 256 à 259. JARRET. Doit être large, épais, sec et bien évidé chez le cheval qu'en achète, 256 à 249. JAVART. Tumeur flegmonneuse; — tendineux, cutané, s'il se manifeste le long des tendons du canon ou du patu- ron; encorné, cartilagineux, s'il se manifeste dans le pied, 256 à 259. JAUNISSE. Infiltration de la bile dans le tissu des diverses parties du corps; — l'indice de cette maladie est la teint- jaune du blanc des yeux et de toute la muqueuse des na- rines et de la bouche, 256 à 259; — la carotte est un excel- lent aliment pour prévenir cette maladie, et surtout pendant sa convalescence, 240. JETAGE. Ecoulement plus ou moins maladif, suivant sa couleur, du mucus que le cheval jette par les naseaux. Quand il est blanc et peu épais, cela peut tenir à réchauffement de Tanimal et à sa dentition; mais s'il devient verdâtre, puru- lent et sanguinolent, c'est plus spécialemet dans le cas de la morve, 256 à 259. JEUX. Du manège, 68 à 69. JOINTE. Le cheval est bas jointe , quand la jointure du genou est trop basse; — droit jointe, quand la jointure du genou est trop droite (aplombs irréguliers), 256 à 259. JUCHÉ. Cheval dont le boulet se porte tellement en avant, que l'animal marche ou repose sur la pince ; — De se dit que des membres postérieurs ; en parlant des membres anté- rieurs, on dit bouleté, 256 à 259. LACHE. Cheval mou, faible et poltron, peu propre au manège, encore moins à la guerre. L'œil inquiet et par trop ouvert est un indice de poltronnerie, 256 à 259. 328 VOCABULAIRE LACHER. On ne doit jamais lâcher la main à son cheval, mais il faut savoir la rendre pour lui faire goûter le mors, 26, 75, 107, 142, 200, 210. LAMPAS. Engorgement du palais dans le voisinage des incisives supérieures, 253. 256 à 259. LANGUE. Liberté de langue laissée par le mors, 247. — La langue du cheval peut être coupée par l'effet d'un mau- vais mors. LEÇON. Du manège civil, 5 à 81 ; — du manège militaire, 81 à 184; — du manège pour les dames, 185 à 219; — de la conduite ùes voitures, 220 à 237. LÉGER. Le cheval devient léger à la main, ou du devant, ce qui est la même chose, par l'assouplissement de l'enco- lure et l'emploi convenable des aides, 264 à 281. LEVRETTE. Cheval dont le ventre étroit et retroussé semble collé à la région sous-lombaire, comme celui du lièvre et du lévrier; conformation défectueuse, 256 à 259; on la dit favorable à la vitesse du cheval de course, 291. — Ce qu'il y a de certain, c'est qu'elle nuit aux fonctions di- gestives. LONGE. Leçon à la longe, manège militaire, 183; ses in- convénients, 267. LUNATIQUE, Cheval qui a une fluxion périodique sur les yeux, 256 à 259. LOYAL. Cheval qui répond franchement aux aides, qui emploie volontiers son intelligence et ses forces, 256 à 259. M. MACHER. Le cheval qui mâche son frein a besoin d'être souvent rassemblé pour ne pas battre à la main. Voyez Battre. MAIN, s'emploie au manège en toutes sortes d'acceptions; — position de la main de la bride, et ses mouvements prin- cipaux, 10, 21, 139, 141, 188, 189, 193,224; — marcher à main droite ou gauche, 115; — travaillera main droite ou gauche, c'est faire entamer l'allure et la continuer du pied droit ou gauche de l'animal ; — travailler de la main à la main, c'est-à-dire faire tourner le cheval avec l'aide de la SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 329 main sans les jambes , est une méthode très-vicieuse pour le cavalier et pour le cheval ; — rendre la main, 26, 39, 75, 207 ; — le cheval tire à la main quand il tire sur la bride; le cavalier s'attache à la main quand il tire sur la bride; — main droite ou légère; main dure ou lourde, 72, 83. Le cheval pèse à la main quand il prend sur le mors un point d'appui faute de flexibilité d'encolure ; — il bat à la main, quand il donne des coups de tète en secouant la bride ; — il faut savoir tenir la bride de Tune et de l'autre main indistinctement, 10 à 11; — un bon cavalier a toujours son cheval dans la main et dans les jambes, 69; main du con- ducteur de voitures, 232; — main, pansage, 242. Cette énumération seule des services variés que rend la main, suivant les circonstances, montre l'impossibilité de Ja remplacer par un système mécanique quelconque, 283 à. 291 . MAITRE DE DANSE (en). Mauvaise position, les pieds en dehors, soit du cavalier, soit du cheval. Voyez Panard. MALADIES. Moyens, soit de les prévenir, soit d'attendre les secours réguliers de l'art, 253 à 255. MALADROIT L'éducation corrige les jeunes chevaux maladroits, qui butent souvent, quoiqu'ayant de bonnes jambes. Un cheval qui parait maladroit, ne l'est souvent que faute d'intelligence, 264 à 281. MALANDRE. Sorte de crevasse au pli du genou et dont il découle une humeur acre et corrosive, 256 à 259. MAL-DE-CERF. Contraction spasnrodique et permanente des muscles de la mâchoire , de l'encolure , et successive- ment de toutes les autres parties du corps; le cheval est raide et immobile comme le cerf qui vient d'être forcé, 256 à 259 — 276. MAL DE NUQUE ou DE TAUPE. Tumeur flegmoneuse qui, du sommet de la tète, attaque le ligament cervical, 256 à 259. MALICIEUX, MALIN. N'est pas malin le cavalier qui ne sait ni prévoir, ni prévenir, ni mettre fin aux caprices d'un cheval malicieux, 70 à 80. MANÈGE. Exercice, 5«à 237; — lieu d'exercice, 5, 84. MANIER. Savoir diriger un cheval, comme on le veut, à toutes les allures, c'est le bien manier. Voyez Main. 330 VOCABULAIRE MANQUE, MANQUER. Quaud ce n'est pas manque d'at- tention ou de bonne volonté, l'on ne doit pas frapper de la cravache, encore moins châtier de l'éperon, le cheval faible des jambes de devant et qui vient à manquer ou faire un faux pas; il faut le soutenir, la main et la jambe près, promptes à la fois; le châtiment, répété surtout, risque de troubler l'a- nimal qui, crainie de manquer, Onit souvent alors par tom- ber. 34, 44, 62, 212, 238, 279. MARCHE. A chaque allure la marche directe doit précéder la marche en tous sens, soit pour l'instruction graduelle du cavalier, soit pour celle du cheval ; — journée de marche au pas, 17 ; — au trot, 43 ; — au gilop, 62. MARQUER. Le cheval marque à tout âge. Voyez Denti- tion. MARTINGALE. Courroie qui passe du menton du cheval, et quelquefois des rênes à l'aide d'anneaux coulants, sur le poitrail entre les jambes de devant, et s'attache aux sangles ; — îa martingale, loin d'assurer la bonne position de la tête et de l'encolure, est toujours nuisible et jamais utile; — les mauvaises positions de tête que l'on attribue à tort à la sen- sibilité de la bouche, deviennent dangereuses au lieu d'être corrigées par la martingale, tandis qu'elles se ramènent et disparaissent par l'assouplissement de l'encolure, 264 à 281. MÊLER. Mettre du désordre dans les aides ; le cavalier qui n'est pas entièrement maître de ses aides, ou qui les confond, risque de mêler le cheval de manière à ce qu'il ne sache plus ce qu'on lui demande. Voyez Brouiller. MÉMARCHURE. Entorse, distension des ligaments du boulet 253, 256 à 259. MÉTÉORISATION; MÉTÉORISME. Distension de l'abdo- men par des gaz; indice d'indigestion par excès ou mauvaise qualité de nourriture, 253 à 255. Voyez Tympanite. MÉTHODE. Procéder graduellement, aussi bien pour ap- prendre à monter le cheval, que pour le conduire et pour le dresser, est une méthode fort ancienne que les dompteurs à la minute méprisent souverainement, 282 à 291. METTRE. L'assouplissement de l'encolure et la convenance du rassemblé mettent le cheval dans la main et dans les jambes du cavalier, 264 à 281 ; — un cheval est bien ou mal mis, suivant qu'il est bien ou mal dressé. SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 331 MÉZAIR. Air demi-relevé de l'ancien manège; — espèce de demi-courbette, 68. MOLETTE. Armure à pointe de la tige de l'éperon ; il faut à la molette des pointes assez espacées, cinq à six au plus, et assez piquantes pour que le cheval en ressente de la douleur, 38 ; — si les pointes de la molette ne font que chatouiller le cheval, l'éperon cessera d'être un moyen de correction, 39 ; — la molette aux jambes du cheval est une petite tumeur molle et synoviale au-dessus du boulet, sur las côtés du ten- don, 253. 256 à 259. MOLLIR. Le cheval qui rallentit son allure, ne tarde pas à mollir et finit par broncher. Voyez Soutenir. MONTANTS de la bride ; — ne doivent être ni trop ni trop peu tendus, 8, 187. MONTER. Manège civil, 9; — manège militaire, 100 à 102; — manège pour les dames, 188. MONTOIR. Côté gauche du cheval, 8, 188 ; — cheval diffi- cile au montoir, 72 : — rendre un cheval facile au montoir, 272. MORFONDURE. Inflammation de la membrane muqueuse du nez avec écoulemeuts par les naseaux; — en passant à l'état chrouique, la morfondure peut occasionner la morve, 253. 256 à 259. MORS. Base de toute bride, 246 ; — son effet simple, et dou- ble par bascule, 15, 193 ; — le faire connaître au jeune che- val, 174; — choix et poids du mors, 247; — la même forme convient à toutes les bouches, il suffit de l'y ajuster, 246 ; — l'assouplissement de l'encolure, la tète bien placée, assure l'effet du mors, 270 ; — prendre le mors aux dents, qui de- vrait s'entendre du cheval qui prend la branche du mors, est ordinairement synonyme de s'emporter, 77. MORS SPÉCIAL pour dressage avec le surfaix, cavalier, 289. MORVE. Maladie organique, cancéreuse et tuberculeuse , de la membrane muqueuse des narines et de celle des pou- mons, 253, 256 à 259. MOUTON. Le saut de mouton ne diffère de l'estrapade qu'en ce que le cheval ne détache pas la ruade ; — défense contre les aides, 77. 332 VOCABULAIRE MUSARAIGNE. Tumeur gangreneuse, 256 à 259. MUSELIÈRE, MUSEROLLE. La muserolle est une bande de cuir qui, dans la bride du cheval de cavalerie, se boucle pour ceindre les deux mâchoires, 9i; — elle augmente l'ef- fet du mors, en empèchaut le cheval de bâiller. — La mw- selière est une poche de Met, en corde ou en cuir, ajoutée à la muserolle pour empêcher le, cheval de mordre. N. NATURE, NATUREL. Caractère.— Le cheval que l'on dit de mauvaise nature, accuse plutôt les vices de son éduca- tion que ceux de sa conformation, 69. — La connaissance du naturel d'un cheval est l'un des premiers fondements de l'équilation: le cavalier doit en faire sa principale étude, 264à2Sl. NÉPHRITE. Inflammation des reins. — Les coups, les con- tusions sur la région hombaire, les courses rapides et long- temps soutenues, les sauts pour franchir des haies et des fosses, les mouvements d'un cavalier lourd ou maladroit, le» efforts violents en général, sont les causes directes de cette lésion grave et le plus souvent funeste, 253. 256 à 259. NERF-FERRURE. Gonflement de la région tendineuse du canon, 253. 256 à 259. NEUF. Cheval qui n'a pas encore servi • — l'éducation préparatoire recommence naturellement avec un cheval neuf, que Ton vient d'acheter, 281 . NEZ. Le bout du nez dans le cheval est la lèvre supé- rieure. L'habitude qu'a le cheval d'approcher son nez de tout ce qui est nouveau pour lui, comme pour flairer les objets, tient probablement plus à son instinct du toucher qu'à celui de son odorat; le nez étant le seul organe qui puisse lui servir à palper, et son odorat n'ayant pas la délicatesse que les endormeurs lui attribuent, 290. Voyez Odorat. NOTIONS. Préliminaires, diverses, 86, 184, 220 ; — de médecine vétérinaire, indispensables, en attendant les se- cours réguliers de l'art, 253. NOURRITURE. 237 à 241. SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 333 o. OBÉIR, OBÉISSANCE. Le cheval s'habitue facilement à obéir. — On doit lui rendre l'obéissance facile et la déso- béissance formelle impossible, par une éducation graduelle et raisonnée, 264 à 281. OBTENIR. On peut tout obtenir d'un cheval, quand il a l'encolure souple et qu'il est bien placé; — on ne peut rien obtenir d'un cheval à qui l'on a laissé organiser la défense par la raideur de l'encolure et une mauvaise position, 267 à 273. ODORAT. Regardant l'odorat comme le sens le plus im- portant du cheval, quelques anciens hippiatres avaient fa- briqué des recettes d'huiles essentielles très-odorantes, dont les endormeurs se servent encore pour apprivoiser et domp- ter les chevaux, qu'ils caressent en leur maniant les naseaux et la tête. — Le dompteur américain /. S. Rarey, dans ses leçons secrètes écrites en 1856, convient lui-même que per- sonne ne pourra jamais apprendre quoi que ce soit à un cheval par le moyen de l'odorat seul, 290. OEDÈME. Hydropisie du tissu cellulaire. — Se manifeste par une tumeur molle, diffuse, peu ou point douloureuse, et conservant l'impression du doigt, 253, 256 à 259. OIGNON. Exubérance de la scie des quartiers, surtout aux jambes de devant, due à une tuméfaction intérieure de l'os du pied, 256 à 259. OMBRAGEUX. Cheval qui s'effraie de tout, même de son ombre ; — comment on le corrige, 79, 275 ; — le cheval ne naît pas ombrageux par la conformation de l'œil, il le de- vient par une mauvaise éducation, 69, 79. — Dans l'examen approfondi que le cavalier doit laisser faire au cheval om- brageux, de toutes les choses qui lui font peur, il remar- quera bientôt que des quatre sens, la vue, fouie, l'odorat et le toucher, dont l'animal fait usage, ce dernier est celui dans lequel il semble avoir le plus de confiance, mais qu'il l'exerce awc le bout de son nez, seul organe qui puisse lui servir à palper. Voyez Nez et Odorat. OREILLARD. Cheval auquel des oreilles mal attachées et trop longues donnent yn aspect disgracieux, 256 à 259. OREILLES. Leur brusque inclinaison prévient de l'inten- 334 VOCABULAIRE tion d'une défense, 73, 78. — On les dit hardies, quand leurs pointes se présentent en avant, et semblent s'unir Tune à l'autre, parce que, chez l'animal en mouvement, on les re- garde comme un indice de courage et de fierté, 256 à 259. OREILLES COUSUES, 289. ORGE. Comment choisie et donnée, 239. — Remplace l'avoine dans certains pa\s. OSSELET, petite tumeur de la nature de l'exostose, sur le canon près du boulet, 253, 256 à 259. OUTRER. Aller au-delà des forces du cheval, 254. PAILLE. Comment choisie, 238 ; — ration, 241. PALEFROI, cheval de parade d'une noble dame. (Ancien manège.) PANARD. Le cheval est panard du devant, quand ses membres antérieurs sont tournés en dehors, les coudes ren- trés, et les pinces sortant des lignes de l'aplomb : l'animal fauche et se coupe habituellement alors. Quand les membres postérieurs sont tournés en dehors, le cheval est dit panard du derrière; défaut moins grave que du devant, parce que l'appui de l'ensemble est moins incertain; — s'il est à la fois •panard du devant et du derrière, en maître de danse, les maquignons ne manquent jamais de dire que c'est un maî- tre à danser qui n'en est que plus solide et qui ne bronche jamais; — ce qui n'est pas vrai du tout; — mais enfin, les deux défauts ensemble sont peut-être moins dangereux que l'un ou l'autre séparément, 256 à 259. PANSAGE. Soins divers du pansage, 241 à 243. PAQUETER. 86; —nécessité d'alléger le paquetage, 1S3, 219. PARADE, PARER. Faire une parade ou parer, c^est ar- rêter son cheval avec art à la fin d'une reprise. PAS. (Allure du), 35 ;— vitesse du pas, 36 ;— marche directe et en tous sens ; manège civil, 1 à 36 ; — manège militaire, 414; — manège pour les dames, 186 à 205 ; — conduite des voitures, 223; — instruction des jeunes chevaux, 273. SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 335 PASSADE. Air et figure de manège. Suite de Laouvements, aller et retour sur la même ligne, au galop, 68. PASSAGE. Air de l'ancien manège, espèce de piaffer dans lequel le cheval n'avance qu'insensiblement par un trot rac- courci et cadencé, 68. PEIGNES. Arêtes, croûtes écailleuses, le long du canon, avec suintement acre et infect, 242. PESADE. Air relevé de l'ancien manège ; — le cheval se dresse et se tient ferme sur les pieds de derrière comme s'il voulait sauter, mais sans bouger de place, 68. PESANT. Cheval portant basse sa tête trop volumineuse; marchant lourdement avec des allures qui manquent do grâce. — Le cheval pesant est souvent lâche et n'offre au- cune ressource pour le service de la selle, 256 à 259. PEUREUX. Voyez Ombrageux. PIAFFER, Air bas de l'ancien manège ; — le cheval lève ses jambes comme dans le trot raccourci et cadencé du pas- sage; c'est un travail qu'on appelle aussi ferme a ferme, parce qu'il se fait sans bouger de place et bien rassemblé , 68. PICOTER. Le cheval que l'on picote de l'éperon, devient chatouilleux, rue souvent à la botte, et résiste volontiers aux aides: — c'est afin que l'élève ne puisse pas picoter, qu on ne lui permet de chausser l'éperon que lorsque ses jambes sont assurées dans leur position et dans tout leur liant, b; — e est pour que l'éperon ne picote jamais, qu'il faut faire les piquants de la mollette suffisamment espacés et acérés, oà. PILIER. C'était, à la fois un mauvais moyen d'éducation pour le cheval et un détestable exercice pour le cavalier, que les piliers entre lesquels on attachait dans le manège un cheval sauteur; - les piliers, ainsi que les ans relevés de l'ancien manège pour lesquels on s'en servait surtout com- mencent à n'être plus d'aucun usage pour les écuyers de bon sens qui raisonnent l'art de l'équitation, et qui veulent 1 em- ployer utilement, 68. PINÇARD. Cheval qui. ne repose pas d'aplomb sur ses membres, et qui marche de la pince, 256 à 259. PINCER. Il faut employer le châtiment de l'éperon eu pinçant des deux, 38, 122. - On dit quelquefois piquer des deux au lieu de pincer. 336 VOCABULAIRE PIQUER, PIQURE. Un clou maladroitement enfoncé par le maréchal, peut piquer le pied du cheval de manière à le faire boiter; quelque légère que soit la piqûre, il ne faut pas l'aggraver en brochant un nouveau clou dans le même trou, 244. PIROUETTE. Air relevé de l'ancien manège. Faire tourner le cheval sur lui-même, en l'enlevant soit du devant, soit du derrière, de manière que la jambe du dedans serve de pivot, 68. PISTE. Ligne que suit le cheval en marchant; — le cheval est dit marcher d'une piste, quand les jambes de derrière suivent la même ligne que celles de devant; il est dit mar- cher de deux pistes, quand les pieds de derrière suivent une ligne parallèle à celle traeée par les pieds de devant. PLACER. Donner au cheval sa position directe naturelle, 271 ; — premier degré de l'instruction du jeune cheval, avant de le mettre en monvement, 271 à 272. PLATE-LONGE. Longue corde attachée à l'anneau du ca- veçon; — le travail de la plate-longe est plus nuisible qu'utile aux jeunes chevaux, 271; — partie du harnais du cheval de trait, 236. — Une plate-longe glissant dans un passant spé- cial par dessus la croupière, et s'attachant aux deux bran- cards, empêche le cheval de voiture de détacher des ruades dangereuses pour son conducteur. Voyez Ruade. PLEURÉSIE. Inflammation de la plèvre; — soins prépa- ratoires, 253. PLEUROPNEUMON1E. Inflammation de la plèvre et des poumons, — soins préparatoires, 253. PNEUMONIE. Inflammation de l'organe pulmonaire, 256 à 259. POINTE. Quand un cheval qui s'enlève, faisant mine de se cabrer, s'élance brusquement en avant, on dit qu'il a fait une pointe, 76 ; — ce n'est pas une défense sérieuse contre les aides de la part du cheval, que de s'y dérober par une pointe, quand le cavalier lâche la main; — quand un cheval se cabre, il vaut mieux lui passer une pointe en ayant la main trop douce, que de risquer de le renverser en tirant sur les rênes. — Pointe, se dit aussi de la saillie des membres du cheval : pointe du jarret, pointe de l'épaule, pointe des fesses, 271. SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 337 POIREAU. Excroissance dure et indolente, filamenteuse ou tuberculeuse, qui la fait ressembler à la bulbe d'un poi- reau;— souvent le résultat d'un défaut de propreté, de harnais mal ajustés, de coups, meurtrissures, contusions ; — même de piqûres de mouches. — L'extirpation en est par- fois dangereuse, 256 à 259. Voyez Verrue. PONDÉRATION. Science du mouvement et de l'équilibre des corps, appliquée à réqivitatiou. 290. PORTER. Quand l'encolure tendue et la tète pendante s'affaissent, le cheval est dit porter bas ou porter beau, par ironie; — porter haut, quand l'encoiure droite et la tète relevée se dressent; — porter au vent, quand l'encolure droite, ou rentrée comme celle du cerf, se raidit pour élever la tête presque horizontale au vent; — porter en capuchon (s'enca- puchonner), quand l'encolure ployée en cercle se raidit pour rabaisser la tète presque horizontale le nez près du poitrail ; — l'assouplissement de l'encolure et la convenance du ras- semblé sont les moyens de remédier à tous ces défauts ; quelle que soit la conformation du cheval, il sera facile par des soins bien entendus de ramener ainsi le cheval à bien porter, 264 à 281; — porter, signiGe aussi faire aller; — porter en avant. POSITION directe naturelle du cheval, 271; — du cavalier à cheval, 9, 102; — de la dame, 188 ; — du conducteur, 224; — la théorie de la position de l'homme à cheval doit se mo- difier dans la pratique, suivant la conformation de l'homme; — la théorie de la position du cheval doit se modifier dans la pratique suivant la conformation du cheval; — il serait inutile de répéter ces vérités triviales, si l'on n'avait pas imprimé sur l'équitation des théories absolues, basées très- scientifiquement sur l'anatomie de l'homme, sur celle du cheval et sur les lois de la statique, 290. POUSSE. Maladie qui a de l'analogie avec l'asthme chez l'homme; — elle s'annonce par la gène de la respiration, une toux sèche, le battement du flanc ; — le soubresaut ou con- tre-temps dans l'expiration en est l'indice le plus caracté- ristique, 253, 256 à 259. PRÉCAUTIONS. Mesures de précautions ; chevaux diffi- ciles, 70; — manège pour les dames, 184, 215 à 219; — avant de ae mettre en route (conduite des voitures), 223; — pour soigner un cheval en attendant les secours réguliers de la médecine vétérinaire, 253 à 255. Equitation. 29 338 VOCABULAIRE PRENDRE. Par opposition à rendre, faire sentir l'appui du mors, la main haute, 26, 75. PRINCIPES. 11 n'est pas un novateur nui ne vante sa mé- thode et ses principes, soit d'équitation, soit de dressage des chevaux, 289 à 290. Voyez Méthode. RACE. Origine connue; — le cheval de première race est sans contredit le cheval arabe, car c'est la vigueur, l'intelli- gence et la solidité qui doivent décidei de la primauté des races; — le cheval de race est dit aussi de pur sang ; — on dit d'un cheval de races croisées, qu'il a de la race, du sang, de l'espèce; — les formes extérieures et les titres gé- néalogiques d'un cheval peuvent constater de la race, mais n'en garantissent pas les qualités; — les meilleures races dégénèrent quelquefois dans leur propre pays, et à plus forte raison dans un pays où elles se trouvent transplantées; — on a remarqué généralement que les races du Midi améliorent celles du Nord; que c'est l'étaion, surtout, qui relève la race; que l'accouplement des meilleurs individus est nécessaire pour conserver une race. — Une observation importante, c'est que le régime alimentaire des poulains a peut-être plus d'effet que le croisement par étalons, pour changer, modifier, améliorer une race, quant à l'accroissement de la taille sur- tout, 291. RACCOURCIR. Diminuer l'étendue plutôt que ralentir la vitesse d'une allure; — le galop cadencé très-uni, exigé pour un cheval de dame, est une espèce de galop raccourci, 281. RAGE. Cette terrible maladie est fort rare chez les che- vaux. RAGOT. Une taille moyenne, étoffée, renforcée, la croupe large, le cou fort et court, constitue le cheval un peu bas sur jambes qu'on appelle ragot, 256 à 259. RALENTIR. Modérer l'allure, la diminuer de vitesse, 41, 53, 134, 208; — le cheval se ralentit de lui-même, surtout au galop, quand le cavalier ne soutient pas une allure réglée par l'emploi couvenable des aides, 52. RAMENER. Dans son acception la plus étendue, c'est re- mettre le cheval dans la main et dans les jambes; 73 à 79, 264 à 281. — Dans son acception ordinaire, c'est placer la tête du cheval dans la position perpendiculaire, 271. SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 339 RAM1NGUE. Cheval petit, faible, et qui se défend de l'épe- ron, 74. RAMPIN. Cheval bouleté des membres postérieurs, 256 à 259. Voyez Bouleté. RASER. Le cheval qui lève peu les jambes de devant est dit raser le tapis; — une dent est dite rasée quand la mu- raille interne de la table est au niveau de l'externe; la dis- parution ou l'existence du germe de fève n'est pas un indice caractéristique du rasement de la dent; — le cheval dont les dents ont rasé, est dit hors d'âge, c'est-à-dire ayant plus de huit ans ; mais la forme de la table dentaire indique les pé- riodes de l'âge jusqu'à la vieillesse la plus avancée. Voyez Dentition. RASSEMBLER. Mettre d'accord l'avant main et l'arrière- main, de telle sorte que le cheval goûtant le mors se trouve bien placé dans la main et dans les jambes du cavalier, 11, 106, 141, 271, — avant de rien exiger du cheval, le cavalier doit avoir ajusté les rênes, et sentir que son cheval est con- veniblement rassemblé, 272; — autrement, le cheval n'est désarmé d'aucune de ses défenses contre les aides, et il se révolte contre les châtiments. RÉACTIONS. La flexibilité des reins du cavalier amortit les réactions les plus rudes des allures vives et des sauts du fossé et de la barrière, 48, 52, 62, 64. REBOURS. Cheval qui refuse de se porter en avant avec opiniâtreté, et en employant toute espèce de défenses contre les aides, 73 à 79. REBUTER. Quand on exige au-delà des forces d'un cheval, on finit par le rebuter, c'est-à-dire par le rendre comme in- sensible aux aides et aux châtiments. RÉCHAUFFÉ. Un cheval froid a besoin d'être réchauffé par la vivacité et l'énergie des aides. RECHERCHER. On ne doit pas continuellement rechercher un cheval par des aides trop multipliées ou trop vives, de manière à le tourmenter; mais on peut quelquefois le re- chercher par un emploi convenable des aides, de manière à faire ressortir tous ses moyens. RECOMMENCER. Reprendre par degrés un cheval qui a été mal instruit, ou mal mené; — c'est par les soins pré- paratoires qu'on doit recommencer un cheval quand il ne 340 VOCABULAIRE sait plus se placer, et qu'il ne sent pas le rassemblé, 264 à 281. RECULER. Saos l'accord parfait des aides, il est impos- sible de reculer droit, 26, 110, 142, 199; — apprendre au cheval à reculer, 169, 170, 173,272; — recul, défense con- tre les aides, 74. RÉDUIRE. Dompter un cheval; — c'est par une éducation raisonnée, et non par des moyens violents ou des systèmes mécaniques, qu'on doit réduire un cheval, — un travail forcé peut le harasser, le rebuter, le tuer même sans le réduire, 282 à 291. REFAIT. Un cheval qui parait en bon état n'est souvent que refait, c'est-à-dire une rosse engraissée artificiellement par le maquignon, 256 à 259, 291. REFUSER. Ne pas obéir aux aides. Comment on ramène le cheval qui refuse, 70 à 80. REGARD. Le cheval obéit à la puissance du regard de l'homme sur le sien, 264; — il faut imposer au cheval, en fixant sur son œil un regard prolongé, 7, 71, 265. RÉGIME. Comment réglé, 249; — ration, 241. RÉGLER. Assurer la régularité de l'allure. REMUANT. La vivacité d'un cheval remuant est souvenl factice, 256 à 259, 291. RENDRE. Faire goûter le mors, la main douce et légère, s'abaissant progressivement, 26, 75, 106, 142, 199, 210. — Quand on sait à propos rendre et reprendre alternativement, le cheval emporté finit par céder à la main du cavalier, 78. RENES Doivent toujours être sur leur plat, 4. — Com- ment les tenir, 11, 22, 138. 140, 187, 186, 193, 224; — les ajuster, 12; — leui effet sur le mors, 15, 22, 106, 140, 169, 192; — les rênes doivent être toujours soigneusement ajus- tées quand on veut rassembler un cheval, 12; — pourquoi tenir les rênes d'une seule main, et ne pas les séparer, 81 ; prendre la cinquième rêne, ou s'attacher soit aux crins, soit à la selle, c'est un moyen infaillible de n'être plus maître du cheval, et de s'exposera une chute dangereuse. — Que les rênes soient fixées par une cheville, un crochet, ou l'ardillon d'une houcle, tout système mécanique remplaçant la main du cavalier expose le cheval qui ne peut lever la tète assez SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 341 pour se soulager d'une torture continue, à tirer obstinément sur cet arrêt, jusqu'à se renverser pour essayer de le bri- ser, 289. RENVERSER. Tomber en arrière; — comment empêcher un cheval de se renverser, 76; — dans une autre acception, le mot renverser (ancien manège), signifie incliner forte- ment un cheval, au galop, pour lui faire changer de jambe, 68. - REPLIER. Tourner de la tête à la queue; — le cheval se replie le plus ordinairement à droite, parce que la dame qui le monte n'affermit pas suffisamment la rêne gauche, 216. REPAS. Comment distribués, 241, 250, 251. REPOS. Soins divers pendant le repos des leçons, 14, 27, 42, 54, 192, 199, 208, 213, 227; —le manque de propreté et surtout d'un repos réparateur, cause de graves maladies, 249. REPRISE. La durée de l'exercice avant le repos s'appelle ordinairement la première reprise; Après le repos vient la seconde repris^ la répétition d'une leçon ou d'une partie de leçon s'appelle aussi reprise. RESPIRATION. La sous-gorge de la bride ne doit jamais être assez serrée pour gêner la respiration, 8, 95, 187. RÉTIF. Cheval qui se défend opiniâtrement contre les aides ; — Le cheval ne naît pas rétif, il le devient, soit par défaut d'éducation, soit quand il a été mal mené, 69 à 80. • a RETOUR. Le retour a l'écurie excite l'ardeur de presque tous les chevaux, et le cavalier doit se tenir sur ses gardes à cet égard, 16, 193 ; — sur le retour, se dit d'un cheval hors d'âge. Voyez Dentition. RIGUEUR. Emploi absolu de toute la vivacité et de toute l'énergie des aides; — la rigueur même des aides doit être progressive et subordonnée à la sensibilité du cheval, tandis que le châtiment doit être rude et instantané, 7, 38. ROBE. Poil ou pelade, 259 à 263. R01DEUR; Raideur. Moyens de détruire la roideur du corps et des membres du cavalier, au repos et à toutes les allures, 34, 44, 49, 65, — de la dame, 191, 193, 204, 209; — moyens de détruire la raideur de l'encolure du cheval, 264 à 281. Existe-t-il dans le jeune cheval une raideur primitive 342 VOCABULAIRE qu'on ne peut vaincre qu'au moyen d'un système spécial d'assouplissements forcés par la rigueur du mors et des éperons, ou par la torture méthodique, plus ou moins bar- bare, de divers engins? 283 à 290. — Je crois au contraire qu'il faut, sans jamais lutter mécaniquement contre le jeune animal, profiter toujours de sa souplesse naturelle et ins- tinctive ; car enfin il pose, il marche, il trotte, il galope, il saute, il bondit dans l'état de nature, mieux en équilibre as- surément, avec plus d'énergie, de grâce et de beauté, qu'a- près avoir accepté l'éperon du plus habile élève de Baucher; — car l'éperon lui reste douloureux, s'il n'y devient pas in- sensible; la coutraction arrive à la suite de la douleur, el la piqûre continue d'une épingle est une torture qui peut, en certains cas, produire le tétanos. Voyez Endurcir. ROULER. Vaciller sur la selle; — tout homme qui roule à cheval ne peut faire un emploi convenable des aides. ROUVIElîX. Sorte de gale invétérée, ordinairement à l'encolure, dans la crinière. — Soins pour la prévenir. 253. RUADE. Mouvement impétueux dans lequrl le cheval lève le derrière plus ou moins hant ; — il détache la ruade en lançant brusquement en arrière, et de toutes ses forces, les deux jambes de derrière; — comment prévenir la ruade, 75; — défense contre les aides, 75, 181 ; — ruer à la botte, c'est frapper l'étrier avec la jambe de derrière, 72. — Com- ment empêcher les ruades du cheval de voiture d'être dan- gereuses pour le conducteur. Voyez Plate-longe. + • RUINE. Les chevaux ruinés prennent volontiers l'habitude des allures bâtardes, et leurs faux pas n'en sont ainsi que plus dangereux, 80. Les méthodes anrégées de dressage et les systèmes coer- citifs ont ruiné plus de chevaux qu'ils n'en ont dompté, 282 à 289. RUDOYER. Traiter durement avec colère et brutalité ; — on ne doit jamais rudoyer son cheval, ce qui n'empêcbe pas de lui infliger avec calme le châtiment qui doit toujours suivre immédiatement une déjpbéilsauce formelle ; — les chevaux rudoyés deviennent souvent vicieux, 70. RUSES du maquignon. — Comment s'en garer, 156 à 159. SERVAST DE TABLE ANALYTIQUE. 343 S SACCADE, SACCADER. Tendre brusquement les rênes après les avoir lâchées, c'est saccader, et non pas reprendre après a*voir rendu progressivement de manière à bien rete- nir un cheval; — si Ton va jusqu'à la plus rude saccade à la bouche du cheval, par un à coup du mors, c'est appren- dre au cheval à résister aux aides soit en raidissant l'enco- lure droite pour porter au vent, soit en raidissant l'encolure en cercle pour s'encapuchonner; quand le cheval a ainsi or- ganisé la défense de toute l'avant-main, pendant l'abandon des rênes, on a beau le saccader, il résiste avec avantage, 70 à 80. SAGE. Cheval confirmé dans une complète docilité, n'op- posant jamais la moindre défense aux aides les plus douces ; — le cheval de dame doit être solide et sage, 185. — Le chevaine devient sage, qu'en l'instruisant sagement. SAIGNÉE. Quand indispensable, 253. SANGLE, SANGLER. Les sangles doivent être assujetties à plat, sous le ventre, 7, 187 ; — le cheval qui s'est gonflé à l'écurie, a besoin d'être sanglé de nouveau, 18, 189. SAUT. Parmi les airs relevés de l'ancien manège se trou- vent un grand nombre de sauts plus ou moins violents, 68; — dans le saut de mouton, le cheval s'enlève du devant, d'abord, et immédiatement du derrière, sans détacher la ruade, ce qu'il répète volontiers quand la main et les jambes du cavalier n'agissent pas d'accord ; — dans le saut de pie, le cheval se fiche du devant, pour lever un peu le derrière, ce qui dénote quelquefois la faiblesse de l'animal et son dé- cousu, mais plus souvent la maladresse du cavalier; — saut du fossé, 65, 16 i, 175; — de la barrière, 66, 164, 175; — le saut d'écart est un saut de côté; — sauter à cheval, 36, 86, 122; à terre, 36, 86, 122. SCIER. Tirer alternativement sur l'une et sur l'autre rêne, ce qui ne peut se faire que lorsque les rênes sont séparées et tenues de chaque main, 109 ; scier du bridon ou du filet, quoiqu'un peu moins mauvais que la saccade, habitue de même le cheval à résister aux aides et à organiser sa défense de toute l'avant-main, 109. SECRETS. Des dompteurs, dresseurs, endormeurs, pour apprivoiser le cheval le plus sauvage, 282 à 291. 344 VOCABULAIRE SEIMES. Fissure de la corne, allant de la couronne au bas du sabot, perpendiculairement à la sole, 253. 256 à 259. SELLE. La placer, 7, 18; — l'ajuster, 88; — selle de dame, 187; — conditions d'une bonne selle, et son poids, 248, 249; seller, 18, 89; desseller, 17, 32, 96. SELLE-BRIDE. Bitting-harness des anglais et des amé- ricains, 288. SELLETTE. Harnais du cheval de trait, 223; —du cava- lier de bois; — du chevalet bras-de-fer, 283,284. SENTIR. Le rassemblé doit être senti par le cheval et par le cavalier; — il ne suffît pas de sentir le cheval dans la main et dans les jambes, il faut encore le sentir avec l'as- siette, c'est-à-dire se rendre compte de la pose du cheval par la position en selle du cavalier. Ce n'est pas afin de sentir l'odeur d'un objet nouveau pour lui, que le cheval vient le flairer; c'est plutôt afin de le tou- cher avec le bout de son nez, seul organe qui puisse lui ser- vir à palper quoi que ce soit. Voyez Odorat, Ombrageux et Nez. SHABRAQUE. Comment elle doit recouvrir la selle, sui laquelle elle est maintenue par le surfaix, 92 à 95. SIÈGE. De la selle ; — comment choisi, 249. SIGNALEMENT, Comment on le prend, 262 : — exemples, 259 à 263. SOLLICITER. Activer, animer. — Le cheval paresseux qu'il faut constamment solliciter, est une monture désagréa- ble, surtout pour une femme. SOUBRESAUT. Saut brusque et à contre-temps; — quand on se raidit à cheval, on est exposé à être désarçonné par le moiurde soubresaut, plus vite encore que lorsqu'on s'aban- donne. SOIN. Habituel du cheval en santé, 249; — en voyage, SOINS préparatoires pour le dressage, 264. SOL. Du manège. — Comment préparé, 85 ; — comment le cheval y doit poser pour être dans ses aplombs, 271. SOLANDRE. Crevasse au pli du jarret, analogue à la malandre, et nommée aussi salandre, 253, 256 à 259. SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 345 SOLE. Comment doit être ménagée dans le ferraere, 243 à 246. SOUDÉ. Cheval qui se meut d'une pièce, sans aucun liant, avec une telle raideur, qu'il semble que les membres et les reins soient soudés, 256 à 259; — un cheval qui finit par être SGudé, a presque toujours commencé par être chevillé des épaules. SOUFFLEUR. Ne pas confondre le cheval souffleur, qui souffle beaucoup pendant la grande chaleur, et même en se rabrouant, avec ceux qui sont affectés de la pousse ou du cornage, 253, 256 h 259. SOUPLESSE. De l'homme à cheval et moyens de l'acqué- rir, 34, 44, 49. 65; — de la dame, 192, 194, 204, 209; — de l'encolure du cheval et moyens de la lui donner, 264 à 270, — d'abord assouplir le cheval, sans la rigueur du mors et de l'éperon, et surtout sans la torture d'aucun engin mé- canique; ensuite le placer, enfin le monter, telle est la mar- che rationnelle qn'il faut toujours suivre pour dresser les chevaux le mieux et le plus rapidement possible, 264 à 281. SOUS-GORGE. Comment bien placée, 8, 187; — com- ment bouclée et débouclée. 17, 19. SOUTENIR. Ce n'est pas de la main seulement, c'est des jambes aussi qu'il faut soutenir un cheval qui s'en va sur les épaules; — soutenir l'allure, c'est la maintenir au même de- gré de vitesse; le cheval doit être soutenu de toute manière dass les chemins difficiles, 35, 54, 61, 264 à 281. SQUIRRE. Tumeur dure, insensible, qui se manifeste sur- tout dans le voisinage des glandes, 253, 256 à 259. SUER, SUEUR. Soins à prendre, quand le cheval sue dans l'écurie, sans cause apparente, 241. SUR. Un cheval ne peut convenir aux leçons du manège pour les dames, s'il n'est parfaitement sûr, 185. SURFAIX. Maintient la selle en cas de rupture des sangles, 70, 184. SURFAIX-CAVALIER, 289. SURMENER. Aller au-delà des forces d'un cheval, 254. SUROS. Tumeur dure, arrondie, de la nature de l'exos- 346 VOCABULAIRE tose, qui survient à la partie latérale de l'os du canon, 253, 256 à 259. SURPRENDRE. Il ne faut jamais surprendre un cheval, soit en l'approchant brusquement, soit en se servant de» aides par à-coup, 263 à 267. SYSTÈMES. Ostensibles ou secrets pour dresser et domp- ter les chevaux, 282 à 291. T. TATER. Essayer les moyens d'un cheval, s'assurer de son éducation; — le rassemblé et l'emploi graduel des aides servent à tâter un cheval, nar la manière dont il y répond, 273. TERRE A TERRE. Air bas de l'ancien manège; — galop très -raccourci et cadencé en deux temps, sur deux pistes, de manière à déterminer une série de petits sauts très-fati- ganls pour les jarrets du cheval, 68. TÊTE. Position directe, naturelle, 271. TÊTE AU MUR. Air bas de l'ancien manège; c'est ap- puyer, en faisant travailler le cheval autour du manège, la tête au mur. TÉTANOS, mal de cerf. Contraction permanente et mor- bide du système musculaire : tout ce qui peut déterminer une vive irritation, en lésant l'appareil nerveux, est du nom- bre des causes variées du tétanos qui commence le plus or- dinairement par les mâchoires ou l'encolure, puis gagne le dos, les lombes et enfin les membres, 253,256 à 259. Voyez Raideur. TOUX. N'est pas une maladie, mais un symptôme d'irri- tation dans la gorge ou la poitrine ; — soins de régime, 250 ; — soins préparatoires quand une toux très-fréquente, avec expectoration de mucosités abondantes , dénote inflamma- tion, 253. TRANCHÉES. Soins en attendant le secenrs de l'art, 253. TRANSPIRATION. Pour prévenir un arrêt de transpira- tion, toujours dangereux , il faut bonchonner le cheval qui revient en sueur à l'écurie, et lui mettre sa couverte; s'il «st en sueur dehors, il faut le promener, 27, 42, 252. SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 347 TRAQUENARD. Allure bâtarde, 80. TRAVAIL des chevaux en liberté. Ne pas confondre les singeries de pur charlatanisme avec les exercices qui deman- dent autant de tact et de patience de la part de l'homme, que d'intelligence, de souplesse et d'ohéissance de la part du cheval, c'est ce que tout bon cavalier doit être en état de faire, 69 à 80, 264 à 281. TRAVAIL sur place. Soins préparatoires pour le dressage, 264 à 267. TRAVERSER. Le cheval est dit se traverser quand il se jette de la croupe sur l'une des jambes du cavalier et la force, ce qui le fait marcher de biais; ou l'en corrige comme d'un écart, 70 à 80 ; — bien traversé se dit aussi d'un che- Tal étoffé, qui a les côtes larges et bien couvertes, 256 à 259. TRAVERSINE. Crevasse qui se forme au-dessous et en travers des boulets du derrière, 253, 256 à 259. TRÉPIGNER. Précipiter le mouvement des jambes en bat- tant la terre, sans bouger de place; — le cheval trépigne par impatience, par excès d'ardeur, et quelquefois par une exigence maladroite du cavalier ; — on croit faire piaffer un cheval, et il ne fait que trépigner; — défense contre les aides, 76. TRIDE. Le cheval a du tride quand ses jambes quittent le sol avec prestesse et facilité, qu'il a de la vivacité, de la souplesse dans ses mouvements, 256 ; — le tride des jambes de devant indique la liberté des épaules; — le tride des jam- bes de derrière indique la bouté des hanches et des jarrets; — Quand le tride des jambes d3 derrière n'est pas d'accord avec celui des jambes de devant, il faut examiner attentive- ment si ce que l'on croit du tride ne serait pas le mouve- ment brusque des éparvins secs, 256 à 259. TROT. (Allure du), 45; — marche directe et en tous sens, manège civil, 39 à 43; manège militaire, 115, 132; — ma- nège pour les dames, 205 à 210; — conduite des voitures, 226; — instruction des jeunes chevaux, 277. TUMEUR. Gonflement circonscrit dans un espace déter- miné de la peau et des parties seus-adjacentes; — soins pour prévenir, 253. TYMPANITE. Maladie nommée ainsi, parce que le ventre 348 VOCABULAIRE est gonflé comme un ballon et résonne comme un tambour quand on le frappe. — Le météorisme en est le premier de- gré ; la suffocation en est le symptôme le plus grave et d'un véritable danger. — Soins pour le prévenir, 253 à 255. U. ULCÉRATIONS. Se développent le plus ordinairement sur la peau et les membranes muqueuses. — Soins pour les pré- venir. 253 à 255. ULCÈRE. Plaie d'où suinte un pus de mauvaise qualité, 256 à 259. UNIR. Empêcher une allure d'être désunie; ramener un cheval désuni, 55, 56, 144, 264 à 281. USÉ, USURE. Il y a moins de chevaux usés par la fati- gue que par les mauvais traitements et les abus des métho- des expéditives de dressage, 282 à 290. L'usure des chevaux, irrémédiable et entraînant leur réforme, cause du rejet de plusieurs systèmes proposés pour la cavalerie de l'armée, 290. USURE DES DENTS. Voyez Dentition. USURE DES FERS. Voyez Ferrage. VAILLANT. Cheval qui a de l'âme et du fonds, 256 à 259. VARICE. Dilatation surnaturelle d'une Yeine, avec ou sans rupture de ce vaisseau, 253, 256 à 259. VERRUES. Peuvent se montrer sur toutes les parties du corps; — ne sont pas saBS danger dans certaines situations, quand elles sont nombreuses et surtout d'une certaine éten- due, 256 à 259. VERS. Les tranchées auxquelles on ne peut assigner d'autre cause connue, proviennent souvent des vers que l'on ne trouve pas toujours cependant autour du fondement ou dans la fiente, 253. VERTIGE, VERTIGO. Délire tantôt tranquille, tantôt fu- rieux, occasionné par une irritation directe ou sympathique Irap . Roret , r . Hautefeuille 12 . SERVANT DE TABLE ANALYTIQUE. 349 du cerveau; soins préparatoires, les mêmes que dans toutes les inflammations, 253. VF.SSIGON. Tumeur synoviale entre le bas du jarret et l'os du tibia, 253, 256 à 259. VÉTÉRINAIRE. Notions indispensables pour attendre les secours réguliers du médecin-vétérinaire, 253 à 255. VITESSE. Secrets psur l'accroître dans les chevaux, de course, 291. VOIX. Le cheval obéit à la voix de son maître, 264; — l'homme peut imposer au cheval, l'encourager, le punir, le récompenser, par l'accent qu'il donne à la voix, 265. VOLONTAIRE. Cheval mal élevé , capricieux ; — com- ment le ramener, 69, VOLTE. Air de manège dans lequel le cheval marchant de deux pistes, décrit deux cercles concentriques; — dans la demi-volte ordinaire , les jambes de devant décrivent le plus grand cercle, tandis que dans la demi-volte renversée ce sont les jambes de derrière qui décrivent le plus grand cercle, 68. VOLTIGE, VOLTIGER. Descendre de cheval et se re- mettre en selle pendant que le cheval marche et quelle que soit son allure, constitue une voltige qui peut être utile au cavalier ; mais voltiger sur le cheval , comme un danseur sur la corde, n'appartient pas à l'art de l'équitation, 68. VOYAGE. Soins à donner au cheval en voyage, 251 à 252. YEUX. Comment on doit les examiner, 256. FIN DO VOCABULAIRE. Equitation. 30 TABLE DES MATIÈRES. Pages. Introduction et avertissement 1 PREMIÈRE PARTIE. Emploi du cheval de selle et du cheval de trait à toutes les allures. . 5 Chapitre premier. Cheval de selle, manège civil. . . 5 § i. Notions préliminaires 5 § 2. Première leçon. Marche directe au pas. . . 6 Amener le cheval sur le terrain , 6 Se préparer à monter à cheval 8 Monter à cheval 9 Position du cavalier à cheval iO Ajuster les rênes H Marche directe au pas 12 Les aides 13 Arrêter le cheval. 13 Descendre de cheval 14 Repos 15 Effet du mors 15 Remonter à cheval et se remettre en route. . . 1(5 Pied à terre et rentrée à l'écurie 16 § 3. Deuxième leçon. Marche en tous sens au pas. 18 Seller et brider le cheval 18 Monter à cheval et en descendre du côté hors- montoir 20 Emploi des aides 21 TABLE DES MATIÈRES. 351 Gagner du terrain à droite et à gauche. ... 25 Tourner à droite et à gauche 24 Demi-tour à droite et demi-tour à gauche. ... 25 Arrêter et reculer * 25 Repos 27 Marche circulaire à droite et à gauche. . . . 28 Appuyer à droite et à gauche 31 Débrider et desseller le cheval 32 Bouchonner le cheval rentré à l'écurie. ... 35 Allure du pas 35 § 4. Troisième leçon. Marche directe et en tous sens au trot 36 Sauter à cheval et sauter à terre 36 Emploi de la cravache 38 Châtiment des éperons 38 Passer du pas au trot et du trot au pas (marche di- recte) 39 Marchant au trot, arrêter, et de pied ferme partir au trot. (Marche directe) 40 Passer du trot au grand trot, et du trot au grand trot. (Marche directe) 41 Repos 42 Marche on tous sens au trot 43 Allure du trot 45 § 5. Quatrième leçon. Marche directe et en tous sens au galop 46 Passer du grand trot au galop, et du galop au grand trot. (Marche directe) 46 Passer du trot au galop et du galop au trot. (Marche directe) 49 Passer du pas au galop et du galop au pas. (Marche directe) 50 Marchant au galop, arrêter, et de pied ferme partir au galop 51 352 TABLE DES MATIÈRES. Passer du galop au grand galop, et du grand galop au galop. (Marche directe) 52 Repos 55 Déterminer le gafop à droite, les jambes droites du cheval dépassant les jambes gauches. (Marche directe) 54 Déterminer le galop à gauche, les jambes gauches du cheval dépassant les jambes droites (Marche directe) 56 Déterminer le changement de jambes naturel et indispensable au cheval qui galope dans un tournant 57 Marche en tous sens au galop .• 60 Allure du galop 62 § 6. Cinquième leçon. Saut du fossé et de la barrière ; figures, airs et jeux de manège ; chevaux dif- ficiles ; allures bâtardes 64 Saut du fossé et de la barrière 64 Fossé 64 Barrière 66 Figures, airs et jeux de manège 68 Chevaux difficiles 69 Défenses contre le montoir 72 Défenses contre les aides 73 Allures bâtardes 80 Chap. II. Cheval de selle; manège militaire. ... 81 § 7. Observations sur la progression différente du travail du manège civil et militaire; manège ouvert et découvert ; champ de manœuvre. . 81 § 8. Notions préliminaires 86 § 9. Première leçon 98 § 10. Deuxième leçon 121 § 11. Troisième leçon 138 TABLE DES MATIÈRES. 353 § 12. Quatrième leçon 146 §13. Méthode pour dresser les jeunes chevaux. . 168 Chap. III. Cheval de selle, manège pour les dames. . 184 § 14. Notions préliminaires et précautions spéciales. 184 § 15. Première leçon. Marche directe au pas. . . 186 Amener le cheval sur le terrain 186 Se préparer à monter à cheval 187 Monter à cheval 188 Position de la dame à cheval 188 Ajuster les rênes 190 Marche directe au pas 190 Les aides 191 Arrêter le cheval 192 Descendre de cheval 192 Repos; notions sur les effets de la bride et du filet 193 Remonter à cheval et se remettre en route. . . 195 Pied à terre et rentrée à l'écurie 194 § 16. Deuxième leçon . Marche en tous sens au pas. 195 Emploi des aides 195 Gagner du terrain à droite et à gauche 195 Tourner à droite et à gauche 197 Demi-tour à droite et demi-tour à gauche. . . 197 Arrêter et reculer 191 Repos ; notions sur l'allure du pas 200 Marche circulaire à droite et à gauche. . . . 200 Appuyer à droite et à gauehe 202 Pied à terre et rentrée à l'écurie 204 § 17. Troisième leçon. Marche directe et en tous sens au trot 205 Passer du pas au trot. (Marche directe). . . . 206 Marchant au trot, arrêter, et de pied ferme partir au trot. (Marche directe) 206 354 TABLE DES MATIERES. Passer du trot au grand trot, et du grand trot au trot. (Marche directe) 907 Repos ; notions sur l'ai hue du trot 208 Marche en tous sens au trot 208 § 18. Quatrième leçon. Marche directe et en tous sens au galop* 210 Passer du trot au galop et du galop au trot (Mar- che directe) 210 Passer du pas au galop et du galop au pas. (Mar- che directe) 212 Marchant au galop arrêter, et de pied ferme partir au galop. (Marche directe). ...... 212 Repos et notions sur l'allure du galop 213 Marche en tous sens au galop 214 § 19. Observations générales pour prévenir tout ac- cident possible 215 Chap. IV. Cheval de trait ; conduite des voitures. . 219 § 20. Notions préliminaires 219 § 21. Première leçon. Marche directe 222 Précautions avant de se mettre en route. . . . 222 Se préparer à conduire la voiture 223 Marche directe au pas 224 Arrêter 225 Marche directe au trot 223 Repos 226 Gagner du terrain à droite et à gauche. . . . 227 Rentrée à l'écurie 228 § 22. Deuxième leçon. Marche en tous sens. . . 22S Tourner à gauche et à droite 228 Demi-tour à gauche et demi-tour à droite. . . 229 Repos. Stations en route 230 Marche circulaire à gauche et à droite 231 § 23. Mauvaises habitudes à redresser ; observations générales 232 TABLE DES MATIÈRES. 355 La main 232 Le fouet 235 Chemins difficiles 234 Chevaux difficiles 236 DEUXIÈME PARTIE. Soins et entretien du cheval en santé ; soins à donner au cheval en voyage et notions de médecine vétéri- naire indispensables pour attendre les secours réguliers de l'art ; achat, signalement et éducation des chevaux. 237 Chap. Y. Soins et entretien du cheval en santé. . . 237 § 24. Aliments et boissons. ....... 237 Foin 237 Dravière 238 Marrât d'hivernage ou hivernache 238 Fève ou favelotle 238 Paille. 238 Avoine 239 Orge 239 Carotte 239 Pommes de terre 240 Boisson. Eau 240 Ration 240 § 23. Pansage 241 Etrille, bouchon, brosse, peigne, éponge, main. . 242 § 26. Ferrage 243 § 27. Harnachement. . 246 Bride. Mors 246 Selle ' 248 §28. Régime et soins habituels. ...... 249 Chap. VI. Soins à donner au cheval en voyage, et 356 TABLE DES MATIÈRES. notions de médecine vétérinaire indispensables pour attendre le secours régulier de l'art 251 § 29. Soins à donner au cheval en voyage. . . . 251 § 30. Notions de médecine vétérinaire indispensables pour attendre les secours réguliers de l'art. 253 Chap. VII. Achat et signalement des chevaux. . . . 256 § 31. Achat . . . , 256 § 32. Signalement 259 Çhap. VIII. Education 264 § 33. Soins préparatoires 264 § 34. Leçons d'instruction du jeune cheval, lei degré, observations préliminaires 267 § 35. Leçons d'instruction du jeune cheval, 2me de- gré 273 § 36. Leçons d'instruction du jeune cheval, 3me de- gré 274 § 37. Leçons d'instruction du jeune cheval, S"* degré 277 § 38. Leçons d'instruction du jeune cheval, 5me de- gré 279 § 39. Leçons d'instruction du jeune cheval, 6me de- gré; durée totale de l'instruction. . . . 280 § 40. Cavalier de bois, chevalet-bras de fer, selle bride, harnais à mors, surfaix-cavalier avec mors spécial et cravache- éperon,pour dresser tous les chevaux en peu de leçons, etc. . . 282 Vocabulaire servant de table analytique des matières. 293 FIN DE LA TABLE DES MATIERES. BAR-SUR-SEINE. — IMP. SAILLARD. 'NV-SH ■MflSi^/j^g ^S*3Affl Mf IB Ifs nV^luv \«sl w £/ *mbIf\ ' i ' ['iA fnJmmT'inlw^ÊL mm