"^ JUIIIUKDE. m LK SYSTÈME SïLDRlEl S TRILOBITBS DE BOHEME %*' „f-^: OF COMPARATIVE ZOOLOGY, AT HAKVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. jFountieîi \i}) pcfbate subscrfçtfon, m 1861. DR. L. DE KONINCK'S LIBRARY. No. J72 > Barrande 1729 1846 2044 072 206 428 NOUVEAUX TRILOBITES SUPPLEMENT A LA NOTICE PRELLVIINAIRE SUR LE SYSTEME SILIRIEN ET LES TRILOBITES DE mmmwa Mm.m'mKMmL^ PAR Joachliii Barraiide. LIBRAIRIE CALVE. ^' 1846. NOUVEAUX TRILOBITES SUPPLEMENT A LA NOTICE PRELIMINAIRE SUR LE SYSTÈME SILURIEN ET LES TRILOBITES DE i^ PAR Joachlm Barrande. PR/t»lJE, LIBRAIRIE CALVE. 1846. .'^ififinTinll ifiiri'HUir T A B I. E. N**- Les n"' d'ordre correspondent aux séries établies pour chaque étage dans la Notice préliminaire. DIVISION MOYENNE. Page. Etage C — Schistes fossilifères : . 2 Sno nana — Etage D. — Quartzltes. 15. Cheiriirus claviger 3 26. Cheirurus scnticauda 4 27. Cheirurus globosus 5 2H. Cheirurus radiafus 6 29. Phacops parabola — 30. Phacops Deshayesii 7 31. Phacops solitarius 8 32. Trilobites musca 9 33. Arnpyw Portlockii — 34. Odontopleur a Keyserlingii 11 35. Illaenns Wahlenbergit 13 36. Illaenus Hisingeri 14 DIVISION SUPÉRIEURE. Etage E. — Calcaire inférieur. 41. Arethnsa nitida 14 42. Harpes crassifrons 15 Etage F. — Calcaire moyen. 28. Proetvs unguloïdes • 15 29. Proetus complanotus 16 30. Proetus faïlax — 31. Proefvs difcretus — 32. PhaeloH planitauda 17 38. PkaetoH latens — 34. Bronlcus e/ongafas 18 35. Bronteus Bronguiarli — 36. Odontopleura subterarmata — I l^««rsque noas bobs sommes décidé, durant ie mtn^ de Juin dernier, à publier notre HOTIGE PKÉLUmilRE SUR LE STSTÈH SUDRIEI ET LES TRELOBITES DE BOHÊME. notre but était d'établir ies divisions principales e t.> -^:1— divisions ou étages que nous avons reconnus d: zT- rain qui fait l'objet de nos études. Apres avoir exposé soccintement les caiac: — .7 - snostiques des sept étas^es qne sons dislîngiions. nous aroBS indiqué d'une maDÎère sommaire les familles et les principaax genres de moDosques, qui les cinq subdivisions fossilifères. Nous Bon principalement à faire ressortir les diffià^nces entre les câq faunes successives, par la distribution verticale des trilolnles, parcequ'il semble que c'est un principe admis jnsqn'^à et jour dans la science, que les fossiles de cette £uiîlle noas guident plus sûrement que tous les autres, dans les recàer- dies relatives à l'à^e âes formations paléozoîqnes. Ken qae nous ayons nommé dans ee but. une nombrmse çérie de trilobites. résultats de nos recherches, nous avoiis passé sous silence un certain nombre d'espèces nonveDes prOTC- nant aussi de nos fouilles. Nous ne coniiaîssîo formes spéciales que par des finagmens. c* em nant de les décrire, nous espérioas povroir les par nos recherches durant le cours de cette année, afin de présenter des descriptions plus satisfaisantes. 1 Notre espoir ne s'est réalisé qu'en partie, et nous ne pouvons pas prévoir si nous devons avoir le bonheur de compléter un jour tous ces fragmens. Cep. QUARTZITES. Cet étage est celui pour lequel nous avons le plus d'espèces nouvelles à signaler. Mais avant de les nommer, nous reprendrons la description d'une espèce déjà connue. 15. Cheiruriis claviger. Beyr. Depuis la publication de notre Notice préliminaire^ nous avons découvert un individu de cette espèce d'après lequel nous pouvons compléter la description de la tête et du py- gidium données par le d*^. Beyrich (iib. ein Bôhm. tril, p. 13.) 12 anneaux au thorax, tous si bien conservés, qu il est impossible de commettre une erreur en les comptant. L'axe médiocrement bombé offre une rapide diminution de largeur. Dans le premier segment du thorax il égale presque en largeur le côté, tandisqu'au dernier anneau, son diamètre est à peine égal à la moitié de la longueur de la plèvre correspondante. Les sillons dorsaux sont prononcés. Les plèvres légèrement arquées vers l'arrière, se terminent par une pointe obtuse un peu coudée. Le reste de leur surface est partagé en deux bandes parallèles par un sillon très-étroit, au fond duquel on remarque une suite de cavités semblables à des piqûres d'épingle. Les deux bandes sont d'égale largeur dans toute leur éten- due, le sillon formant un arc concentrique à celui de la plèvre. La surface des deux bandes est ornée de petits tubercules dont la position alterne avec celle des cavités du sillon. 1* Longueur totale de Tindividu 0"',066, largeur prise au milieu du corps 0'",045. Loc. environs de Beraun. Nous renvoyons aux dernières pages de cet opuscule les ob- servations aux quelles Texistence de ce trilobite doit donner lieu. 26. Cheirurus Scuticauda. Barr. Forme générale du corps ovoïde, la longueur étant à la lar- geur dans le rapport de 2: 1. Le contour de la tête forme à peu près un demicercle ; le bord intérieur est un peu concave vers le thorax. La glabelle s'évase légèrement à partir de Fanneau occipital jusqu'au milieu du lobe frontal où elle olïre la plus grande largeur et le relief le plus élevé. Sillons dorsaux prononcés — trois sillons latéraux , obliques d'avant en arrière , laissant un tiers de la glabelle entre les extrémités des couples — sillon occipital distinct, se prolongeant de chaque côté par le sillon postérieur des joues. La suture faciale a un cours très peu étendu, comme dans la plupart des espèces du genre. Elle part du limbe antérieur au droit des sillons dorsaux , contourne l'oeil et se dirige obliquement vers le limbe latéral de la joue qu'elle atteint à peu près au droit du sillon postérieur de la glabelle. — L'oeil est situé au droit du sillon médian, à une très-petite distance du bord ; de sorte que la joue mobile est fort petite, et laisse à peine une échancrure visible au contour de la tête, lorsqu'elle est enlevée. La joue fixe, triangulaire, est couverte de petites cavités caractéristiques du genre, elle est bordée par un sillon creux assez large, concentrique au limbe extérieur. Celui-ci se termine à l'angle postérieur de la joue par une pointe peu prolongée. 1 1 anneaux au thorax. L'axe occupe environ le tiers de la largeur du corps, il est bombé et médiocrement saillant; diminuant très-peu de largeur jusqu'au pygidium. Les plèvres planes jusq'aux deux tiers de leur longueur, se coudent un peu vers la naissance de la pointe oblique qui les termine. Leur surface laisse apercevoir à peine une trace de sillon longitudinal. Les pointes terminales sont fortes et tendent à devenir parallèles à l'axe. Le pygidium triangulaire rappelé par sa forme celle des Trinuclei^ ou bien la partie inférieure d'un écusson armoirié. — L'axe a 4 anneaux distincts, et autant de côtes aboutis- sant au bord du triangle, qui forme un léger relief. De ce bord, vis-à-vis chaque côte, se détache une pointe large, et de plus en plus courte jusqu'à la dernière. Nous n'avons pas de motifs pour admettre un anneau ru- dimentaire, sans plèvres, à rexlrémité de Taxe, car nous n'en voyons pas la trace. Les 4 pointes existant de chaque côté du pygidium montrent que le d»" Beyrich avait admis avec raison ce sejçmcnl rudimentaire dans d'autres espèces de Chei- rurus qui noni que six pointes sur tout le contour, tandisque Cheirurus Scuticauda en a huit. Le test ne s'est pas conservé. Dimensions. Longueur mesurée depuis le front jusqu'au bout des pointes terminales: 0"''028. — Largeur, au milieu du corps, en y comprenant les pointes 0'" 016. Loc. environs de Béraun. Rapp. et différ. La forme du pygidium donne à ce Iri- lobite, un faux air de ressemblance avec un Tiinucleus., dont-il se dislingue par des caractères trop tranchés et trop nom- breux pour qu'on puisse les confondre. Ce même pygidium le fait aussi reconnaître au milieu de toutes les espèces con- génères des Cheirurus. 27. Cheirurus globosus. Barr. Ce trilobite ne nous est connu jusqu'à ce jour que par des têtes qui semblent réunir les caractères les plus saillans des deux genres Cheirurus et Sphaerexoclms. La forme générale de ces têtes est celle d'un segment approchant d'un demicercle. La glabelle est bombée comme celle de Sphaerexochus, c'est-à-dire , à peu près comme un hémisphèroide alongé d'avant en arrière. On distingue sur chaque côté deux pe- tites entailles indiquant deux sillons latéraux que ne s'impriment que sur les bords. Les sillons dorsaux, très-creux, se prolongent jusqu'au limbe antérieur. La suture faciale coupe ce limbe presque au droit du sillon dorsal, contourne l'oeil, et se dirige ensuite un peu ob- liquement vers le bord latéral de la joue qu'elle atteint en avant de l'angle postérieur. La joue mobile forme donc comme dans les Cheirurus un triangle, au sommet intérieur duquel l'oeil est situé. Cet oeil paraît avoir un petit volume, et n'est ordinairement pas conservé. La surface de la joue mobile, et celle de la joue fixe sont scrobicuieuses comme dans toutes les espèces congénères. Le limbe qui borde les joues est large et e'pais , il est accompagné d'un sillon intérieur très-prononcé. Une pointe très-forte et très-large formée par la réunion des limbes la- téral et postérieur se prolonge obliquement au corps à une distance égale à la demi-largeur de la tête. Le test ne s'est pas suil'isamment conservé pour qu'on puisse le décrire. Loc. environs de Béraun. 28. Clieirurus radiatus. Barr. Un fragment du tborax montrant quatre segmens, et les pygidium de divers individus, sont les seules parties de ce trilobite que nous ayons découvertes jusqu'à ce jour. L'axe du tborax est bombé ; il occupe une largeur à peu près égale à chacun des côtés. Les plèvres montrent un indice de sillon vers leur origine et se terminent par une pointe, aussi longue qu'elles, qui tend à devenir parallèle à Taxe. Le pygidium dans son ensemble a une forme presque semi-circulaire. L'axe est divisé en quatre segmens, à chacun desquels correspondent autant de côtes peu saillantes sur les deux flancs. Chacune de ces côtes se prolonge au dehors par une pointe dont la longueur est un peu plus grande que la Y2 largeur du pygidium. Ce pygidium portant quatre segmens complets comme celui de Ch. Scnticanda confirme parfaitement l'admission d'un anneau rudimentaire dans d'autres espèces du même genre, ainsi que l'a très-bien indiqué M. Beyrich fondateur de cette famille. Loc. environs de Béraun. Ce pygidium se trouve dans les mêmes couches que les têtes nommées Ch. globosus, avec beaucoup d'autres débris de trilobites. INous serions donc tentés de considérer ces fragmens comme appartenant à une même espèce, si nous n'étions retenu par la crainte de fnire une réunion aussi bazardée que celle, qui d'après des apparences semblables, a produit les genres monstrueux Otarioii et Trochurus. 29. Phacops parahola. Barr. Nous ne connaissons que la tête de ce trilobite trop bien caractérisée pour pouvoir être classée dans l'une des nom- breuses espèces de PhçLCops qiie nous a déjà fournies la Bohéuie. Le contour général est une parabole fort alongée, dont les branches se prolongent encore par les pointes qui partent de Tangle postérieur des joues. La glabelle se compose de deux parties distinctes. En avant, le lobe frontal formé par un losange dont la plus grande diagonale est dirigée suivant Taxe du corps; en arrière une sorte de pédicule étroit qui s"étend depuis la pointe posté- rieure du losange jusqu'au sillon occipital. Nous ne distin- guons sur ce pédicule, que deux sillons transversaux indiqués. Les sillons dorsaux distincts séparent les yeux de la gla- belle. Ceux-ci sont placés au droit des deux sillons de la partie postérieure de la glabelle, et la trace qui reste après leur fracture leur fait supposer une assez grande dimension relative. Cette petite tête n'a que 0"',004 de longueur, et ne permet de distinguer que les traits principaux que nous ve- nons d'esquisser. Nous n'en possédons qu'un seul exemplaire. Loc. environs de Beraun. Rapp. et différ. Phacops parabola rappelé par ses formes Griffitides longispinus. (Porllock's report etc. p. 312 pi. XXIV. fig. 12.) Nous aurions donc été tentés de classer dans le genre Grifl'itides, le trilobite ci dessus nommé. Cependant nous croyons remarquer, en voyant les trois espèces décrites par Portiock, qu'un caractère qui leur est commun, et qui doit être générique, c'est la saillie du lobe frontal au delà du limbe qui entoure les joues. Dans Phac. parabola au contraire, le limbe contourne ré- gulièrement le front, comme dans beaucoup d'autres espèces de ce genre. Ph. Haiismanni etc. etc. Sans celte différence qui nous semble notable, nous aurions crfi reconnaître un Griffitides à cause de la forme de la gla- belle, et de celle des yeux qui sont fort analogues entre les espèces d'Irlande et la nôtre. 30. Phacop.s' Deshayeail. Barr. Celte espèce ne nous est connue que par quelques têtes de diverses dimensions, qui dans leur conformation générale et la grosseur des yeux rappèlciit beaucoup celles auxquelles nous avons donné le nom de Ph. Hawlei. (Not. pré!, p. 25.) Cependant nous les distinguons par un caractère facile à 8 saisir en comparant les exemplaires. Dans Ph. Hawlei le lobe frontal de la glabelle est déprimé au dessous du niveau des autres lobes, et se termine en avant par une espèce de tran- chant. Au contraire dans Ph. Deshayesii le lobe frontal est toujours fortement bombé et forme saillie au dessus des lobes postérieurs de la glabelle. Loc. environs de Béraun. 31. Phacops aolitarius. Barr. Nous ne connaissons que la tête du trilobite auquel nous donnons ce nom spécifique. La forme générale est un peu parabolique. Les sillons dorsaux qui dessinent la glabelle divergent très-peu depuis le sillon occipital jusqu'au limbe antérieur ; la glabelle a donc à peu près la forme d'un quadrilatère alongé, dont le côté frontal est arrondi. Trois paires de sillons latéraux sur la glabelle sont seu- lement indiqués par un trait . presque sans profondeur. La première paire se joint au milieu, en formant un angle dont le sommet tend vers Tarrière, — Le sillon postérieur est plus marqué, et le sillon occipital est bien creusé, convexe vers le front, s'unissant par ses extrémités aux sillons po- stérieurs des joues. La suture faciale contourne le front, sans franchir le limbe ; passe ensuite autour des yeux et se dirige vers le bord latéral. Mais au lieu de l'atteindre dans sa direction oblique, elle se courbe vers Taxe et se prolonge ainsi sur le limbe lui même jusqu'à Tangle postérieur de la joue. Cet angle est arrondi. Les bords latéraux et postérieurs des joues sont formés par un limbe épais, diminuant de largeur jusqu'au droit du lobe frontal où il disparaît complètement. Les yeux sont assez volumineux, et correspondent à l'inter- valle entre le 1" et le S'^"»* sillon latéral de la glabelle. Le profil transversal de cette tête est très-fortement bombé, le plan des joues formant un angle d'environ 45^ avec la surface supérieure de la glabelle. Le test ne s'est pas conservé. La longueur du front à Tocciput est de 0'",0I8 — la largeur la plus grande, au droit des angles postérieurs est de 0'",03. Loc. environs de Béraun. Rapp. et différ. La tête que nous venons de décrire ne pourrait être confondue au premier aspect qu'avec celle des Ph. socialis , et Ph. proavus. Elle se distingue par la 9 direclion presque parallèle des côtés de la "labelle ; les sillons luléiiuix à peine indiqués; son profil transversal très-bombé; les angles postérieurs des joues arrondis etc. etc. Cette espèce est très-rare. 32. Trilobites Musca. Barr. Nous décrirons sans indication de genre un pygiilium presque microscopique, que nous ne pouvons rapporter à aucune des espèces déjà connues en Bobême. Le contour de ce pygidium forme à peu près un demi- cercle ; l'axe occupe un tiers de la largeur ; et montre di- stinctement 4 anneaux, sans compter rextrêmilé. A chaque anneau correspond une côte sur les flancs, et chaque côte se termine par une pointe très-déliée, qui rappelé les pattes de mouche. Les trois premières côtes sont sillonnées dans leur lon- gueur, ce qui ferait penser, que ce fragment peut appartenir à un Cheirurus ou à quelque genre voisin. Loc. environs de Béraun. 33. Ampyx PortlockU. Barr. La forme générale du corps est un ovale peu alongé. La tête dans son ensemble présente un triangle equilatériil. — La glabelle est un rhombe alongé dont la grande diagonale forme Taxe longitudinal. Elle se termine au front par une pointe droite à peu près aussi longue que la tête. La petite diagonale du rhombe marquant la plus grande largeur, cor- respond au point ou la glabelle se détache des joues pour former une saillie en avant. Vers la nuque, la pointe du rhombe est tronquée par le sillon occipital, en avant duquel on remarque un autre sillon parallèle et transverse. Le relief de la glabelle est peu élevé au dessus des joues-, les sillons dorsaux quoique très-visibles, sont peu prononcés. Les joues forment une surface triangulaire légèrement bombée dans tous les sens; elles sont bordées en arrière par un sillon peu profond et un limbe étroit qui les s'ipare du thorax, et se prolonge aux angles par une pointe courte et oblique. Nous n'apercevons sur nos exemplaires aucune trace ni des yeux ni de la suture faciale. 5 anneaux au thorax. L'axe occupe le tiers de la largeur du corps, et conserve cette dimension jusqu'au bout. Il est 10 peu bombé; quoique les sillons dorsaux soient très-visibles sans être bien creux. Les plèvres sont planes dans toute leur étendue, et creusét's par un sillon étroit, légèrement oblique, séparant deux bandes, l'une en avant plus étroite, l'autre en arrière plus large. Le bout des plèvres est arrondi. Le pygidium a une forme triangulaire , et il est entouré d'un rebord vertical coudé sous le contour. L'axe sans seg- inens visibles, se termine en pointe avant d'atteindre le rebord coudé ; il a très-peu de saillie sur les flancs. Ceux-ci mon- trent de cbaque côté, deux sillons, dont le premier semble détacher en avant une bande, de la même largeur qu'une plèvre du thorax, ce qui pourrait induire en erreur et faire compter 6 anneaux au lieu de 5. Mais ce sillon ne s'étend par sur Taxe du pygidium. Nous remarquons une semblable disposition dans Ampyx Sarsii. (Portlock's report, pi. 1 fig. 9. a.) — Le 2'"® sillon est plus oblique à Taxe, et moins marqué. Un de nos exemplaire montre la surface de la tête couverte de petites cavités, qui s'étendent aussi bien sur la glabelle que sur les joues. Nous supposons que ce sont des impres- sions qui retracent celles qui se trouvaient sur la surface du test qui n'a pas été conservé. Le reste du corps paraît lisse. Dimensions, Longueur, sans compter la pointe en avant du front 0%()22 — Largeur 0^015. Loc. environs de Béraun. Rapp. et différ. Ampyx Porffochii a la glabelle beaucoup moins alongée qu Ampyx nasufus, qui montre d'ailleurs les traces de deux paires de sillons latéraux man(|nant com- plètement au trilobite Bohème. Nous passons sous silence d'autres (lilïerences qu'on apt^rçoit daprès les ligures données par Dalman (Palaead. pi. V. (ig. 3. a. b. c). Les deux espèces décrites par Sars dans l'Isis ne nous sont connues que par le rapprochement qu'en fait Portlock avec les trois Ampyx Irlandais qu'il décrit. Or de ces trois espèces, l'une, Ampyx Ausfinii (A. mammillatus ? Sars) a la glabelle lobée très-distinctement; l'autre, A. Sarsii (A. ro- sfratus ? Sars) a une carène saillante dans la longueur de la glabelle. Ces traits distinguent suffisamment les espèces d'Irlande de celle à qui nous avons donné le nom du savant paléontologue de Dublin. — Ampyx? baccatiis du même auteur nous |)araît une tèîe appartenant à un tout autre genre. a 34. Odontopleura Keyaerlingii. Barr. La forme générale de ce Irilobite est une ellipse dont les axes sont dans le rapport de 2 : 1. La léte est plus large que longue. La glabelle très-alongée, cylindrique , un peu évasée au front, est dessinée par les sillons dorsaux pro- noncés qui atteignent le limbe antérieur. Parallèlement à la glabelle, de chaque côté . s'élèvent deux longues protubé- rances séparées par un sillon longitudinal, un peu moins marqué que les sillons dorsaux. En avant, ces protubérances s'avancent moins que la glabelle, mais elles s'étendent un peu plus loin en arrière que celle-ci. L'oeil placé sur la protubérance extérieure, se trouve à peu près au droit du sillon occipital. La suture faciale coupe le limbe antérieur au droit du bourrelet qui porte l'oeil, et suit une direction à peu près parallèle à l'axe de la tête. Après avoir contourné le lobe palpébral, elle s'écarte en dehors pour couper obliquement le limbe postérieur des joues, au droit de Textrémité de la première plèvre. La joue mobile forme une surface au des- sous du niveau de la glabelle et des quatre protubérances : elle se prolonge en une large pointe, inclinée à 45° avec Taxe du corps, dont elle égale presque la longueur. Le contour extérieur de cette pointe est orné d'épines courtes, que nous avons observées jusqu'au droit du premier seg- ment Ihoraciqne. 10 aimeaux au thorax, reconnus sur divers individus. L'axe Irès-saiilant, occupe un tiers de la largeur du corps, et s'amincit graduellement vers l'arrière. Les plèvres sont planes jusqu'au point où elles se séparent pour se prolonger en une pointe oblique et mince qui forme un coude. La surface de chaque plèvre est ornée d'un bourrelet qui la parcourt obliquement d'avant en arrière, et se termine par une grosseur de laquelle se détache la pointe coudée. Pygidium en forme de trapèze. — Deux anneaux à l'axe, le premier bien marqué, le second s'abaissant pour se fondre avec le limbe postérieur. Du l*"" anneau part une côte qui se prolonge au dehors par une très-forte pointe, d'une lon- gueur presque égale à celle du prolongement de la joue mo- bile. Cette pointe est formée par un corps rond portant des épines éparses sur sa surface. Dans le demi-contour du pygidium les pointes qui ornent le bord se succèdent dans l'ordre suivant , à partir du thorax : épines courtes et 12 rondes, la long^ue pointe correspondant à la côte, 8 épines courtes ; un vide au milieu, vis-à-vis de Taxe. Le triiobite que nous venons de décrire n'a pas conservé de traces de son test. La longueur du corps, non compris les épines, est de 0"',03: la largeur au milieu du thorax est de 0"*,015. Localité : environs de Béraun. Lorsque Emmrich en 1839 créa le g-enre Odontoplenra il indi(pia 7 — 8 ? segmens au thorax (de Tri!, diss. p. b3). Burmeister en décrivant le même individu qui avait servi à fonder le genre, annon(,'a 8 segmens au tronc, nombre qu'il retrouvait dans une autre espèce, 0. elliptku. (Die Organ. d. Trilob. p. 71). Plus tard Emmrich reconnut 9 articulations au thorax pour le g-enre Odotifoplenra et ce fait fut confirmé par Lovén dans la description ûe Ceraurus creiKtfus = 0. cr enaf a F^mm. *) A cette époque nous avions déjà eu l'occasion d'observer le même fait sur plusieurs espèces dont noire collection ren- ferme des individus complets. Nous avons décrit dans notre ISotice préliminaire comme offrant 9 segmens au thorax : 0. primoi'dialis , 0. Prevosti, 0. Dnfrenoyi, 0. mira^ 0. LeonhanU , et nous avons indiqué pour chacune de ces espèces deux scg-mens à Taxe du pygidium : le dernier de ces s.'gmens se présentant toujours à l'état rudimentaire. Pour 0. Buchii '-^), seulement, nous avons attribué 8 ar- ticulations an thorax et 3 au pygidium. Celte manière de compter tient d'abord à l'élat de nos exemplaires dans les- quels on disting-ue difficilement la limite entre les deux parties du corps, et en second lieu à ce que le 9* segment du thorax 1) Ofversigt. of kongl. Vetensk. Akad. Forhaiul. No.s 3 et i — J84,i. 2) Des fragniens de Odo/ttuplenra Uvchii oui élé décrits réccniiiiciit par le D'- Beyrich, sous !e nom de 0. inennia. (Ihiters. iih. Tril. 2'«* St. 1846.) Dans rintrodiiction de rolte publication, l'auteur reconnaît que pendant notre séjour à Berliu au mois de Mai der- nier, nous lui avons coniuiuniqué les noms de divers trilobifes que nous avons découverts en Bohême. Cependant, il en a changé plusieurs, sans indiquer aucun motif de ce changement. Mais notre ISolice préfimrnaire, où toutes ces espèces ont été 7ion)niées et décrites par nous, ayant paru avant le travail du D'- Beyrich, nous maintenons avec xm double droit les dénominations que nous avons dounées à nos fossiles. Ces noms datent du moment de nos découvertes, r. û d. pour la plujiarl, d'une époque à la- quelle le D'- Beyrich ne so doutait pjis même de leur existence. Nous nous plaisons d'aill(Mirs à rendre justice au mérite des travaux ous la dislinouons par les deux caraclères suivans: 1, l/axe conserve à peu près la même largeur entre la tète et le pygidium, au lieu de s'amincir rapidement comme dans ///. Wahlenberiji. 2. La sulure faciale à partir de l'oeil se dirige liorizou- lalement le long de la tète au lieu de descendre oblique- ment vers le bord, comme dans Tespèce précédente. Elle offre donc un plus long cours. Loc. environs de Béraun. DIVISION SUPERIEURE, ÉTAGE E. CALCAIRE INFERIEUR. Cet étage si riche en trilobites, ne nous fournit que deuA formes nouvelles. 41. Arethusa nitida. Barr. >ous établissons cette espèce nouvelle pour des Pygidium dont la forme rappelé celle ^''Arethusa Koninckii^ mais qui en diffèrent sous deux rapports. 1. La longueur du pygidium est plus considérable et la largeur relativement moindre que dans A. Koninckii. 2. La surface du test montre une granulation fine qui manque à l'autre espèce. L'axe est saillant, occupe environ un quart de l» largeur totale, et porte 5 segmens distincts. Chaque tlanc montre quatre côtes qui sont visiblement sillonnées dans toute la longueur. Ces côtes disparaissent au contact d'un rebord plat et mince (jui entoure le pygidium. Les autres |)arlies de ce trilobite nous sont inconnues. — Longueur 0"\003. Largeur 0'",006. Loc. environs de Béraun. 15 42. Harpes cras.sifronft. Bahr. Les têtes auxquelles nous donnons cette dénomination spécilique ont en général la même conformation que celles de Harpes uugula et de H. temiipuncfafus. Mais elles se distinguent par l'épaississemenl et la saillie du front. Cet êpaississemenl forme comme un fort handetiu au de- vant de la tète, contourne le front et va se perdre de chaque côte, le long de la paroi verticale des joues. La surface en est couverte de petites cavités subrégulièremenl disposées, comme celles du limbe. En jugeant par les fragmens du bord que montrent nos exemplaires , il oiïre une surface un peu inclinée en dehors, sur laquelle les cavités du test sont rangées en séries rayonnantes. Loc. environs de Béraun. ETAGE F. CALCAIRE MOYEN. Cet étage riche en fragmens de trilobites, olfre très- rarement (les exemplaires complets. 28. Proetus unguloldea. Barr. La tête de cette espèce de Proetus est remarquable par la grande extension du limbe antérieur au front, qui pourrait être comparé au limbe d'un Harpes. La surface de ce large rebord est légèrement concave et lisse, son contour est parabolique alongé. La glabelle peu proéminente a la forme d'un ovoide tronqué par le sillon occipital, et concentrique au contour du limbe extérieur. Les yeux placés un peu en arrière du milieu de la gla- belle atteignent son niveau. L'anneau occipital est assez large, et fortement bombé dans le sens transversal à la tête. Longueur 0^008. Largeur 0'",007. Loc. Mnienian et Konieprus. La tête que nous venons de décrire se trouve avec celles de Pr. tuberculatus^ et Pr. Myops dans des bancs calcaires où sont également renfermés un assez grand nombre de pygidium que nous croyons, d'après leur faciès pouvoir rapporter au genre Proetus. Mais nous n'avons pas pu dé- couvrir encore quels sont ceux de ces fragmens qui appar- tiennent à une même espèce. Nous avons déjà décrit dans notre notice prélim. un pygidium provenant de ces localités; 16 Pr. inaequicostafus^ et nous allons en de'finir trois autres e'g-Hlenienl bien caracterise's j)ar leurs formes. Ainsi en tout trois têtes, et quatre pygidium, que nous devons considérer comme représentant au moins quatre espèces distinctes. Nous négligeons d'autres fragmens moins caractéristiques fournis par les mêmes calcaires. 29. Proetus co7nplanatus. Barr. Le contour représente à peu près un demi-cercle, dont la la surface est plane, entourée d'un bourrelet large et peu saillant. — L'axe occupe en avant un peu moins du tiers de la largeur, et il est extrêmement bombé ^ on y compte cinq segmens qui diminuent rapidement de hauteur et de largeur. Le dernier est rudimentaire, et n'atteint pas le bord. On distingue sur chaque flanc immédiatement après le rebord antérieur, une côte large, sillonnée dans sa longueur, et les traces d'une seconde peu marquée. Le plus grand exemplaire a 0'",008 de longueur sur 0'",0 1 6 de largeur. Loc. Mnienian. 30. Proetus fallax. Barr. La forme générale est presque semi-circulaire, fortement bombée dans tous les sens comme un quart de sphère, terminée à l'extérieur par un limbe plat et horizontal. L'axe occupe moins du tiers de la largeur, et porte 5 segmens, non compris le joint d'articulation avec le thorax : il est bombé, et diminue de hauteur et de largeur vers le limbe postérieur qu'il n'atteint pas. On distingue sur chaque flanc trois côtes larges, sillon- nées et s'eflaçant avant de parvenir jusqu'au bord plat. Le plus grand exemplaire a O^^OOS de longueur et 0'",016 de largeur. Le test paraît complètement lisse. Loc. Mnienian. 31. Proetus discretus. Barr. Dans des dimensions très-petites ce pygidium montre des traits prononcés qui le distinguent de tous les autres. La forme générale est bombée dans les deux sens, le contour légèrement infléchi, mais sans rebord. L'axe fait une forte saillie, et occupe le tiers de la largeur. On y compte 8 segmens bien prononcés, non compris le joint antérieur: le dernier segment laisse encore un intervalle jusqu'au bord terminal. Les flancs présentent chacun 6 côtes plates, distinctes, atteig- nant presque le bord, et sillonnées dans leur longueur. il Le pins grand exemplaire a 0'"'005 de longuenr uur C^'OOë de largeur. Le lesl paraît lisse. Loc. Mnienian. 32. Pliaeton? planicanda. Bahr. Celle espèce nouvelle ne nous est connue que par un py- gidium, que nous rapprochons du genre Phaeton, à cause de sa conformation analogue à celle des autres espèces que nous avons décrites dans notre notice préliminaire. La forme du pygidium est celle d'un segment de cercle. L'axe très-saillant, occupe un peu moins du tiers de la lar- geur totale; il diminue rapidement de dimension, et se ter- mine en pointe émoussée avant d'atteindre le bord postérieur. On distingue quatre segmens dans sa longueur. La surface des deux flancs et celle du limbe postérieur qui les unit, est complètement plane. On y voit seulement de chaque côté trois filets minces, en relief, partant des sillons qui séparent les anneaux de Taxe, et se dirigeant vers le bord suivant une courbe qui tend à devenir parallèle au corps. Chacun de ces filets se prolonge en arête saillante sur trois larges pointes correspondantes, qui se détachent du bord. Les deux pointes intérieures laissent entr'elles un plus large espace, occupé par un limbe plat rectiligne. Le pygidium bien caractérisé que nous venons de décrire n'offre en tout que 4 segmens, y compris la pointe de Taxe, tandisque les autres espèces que nous avons déjà nommées, en ont de 7 à 9. Mais cette différence ne nous paraît pas très-grave, puisque nous en remarquons de bien plus con- sidérables et de même nature, entre les diverses espèces de Phacops, reconnues cependant comme appartenant à un seul et même genre. Dimensions. Longueur du pygidium O'^'OOS. Largeur O^'Ol. Loc. Mnienian. 33. Phaeton ? latens. Barr. Daprès un pygidium dont la forme ne peut être classée parmi celles que nous avons déjà nommées. Le contour pré- sente un peu plus qu'un demi-cercle. L'axe saillant, conique, n'atteint pas au delà de la demi-longueur du pygidium et montre confusément 5 à 6 segmens; sa largeur au bord antérieur est moindre que le tiers de la largeur totale. Les flancs forment une surface seusiblement plane, sans rebord, ni 18 pointes. Sur chacun d'eux on aperçoit la trace de 5 côtes peu marquées. Longueur 0'"'006. Largeur 0™'009. Loc. Mnienian. 34 Bronteus elongatus. Barr. Nous possédons quelques exemplaires du pygidium auquel nous donnons ce nom, afin de pouvoir le faire connaîlre. Nous sommes disposé à croire qu'il peut appartenir à J?row- teus angusticeps, mais comme nous n'avons aucune preuve de ce fait, nous voulons éviter de rapprocher des élémens qui peuvent avoir appartenu à des espèces différentes. Ce pygidium se distingue de tous ceux qui proviennent des mêmes calcaires : 1. par une forme plus alongée, car il a les mêmes di- mensions en longueur et en largeur, tandisque dans Br. palifer la longueur est toujours moindre que la largeur de plus d'un sixième, 2. Les sillons sont plus prononcés, et ils ont à peu près la même largeur que les côtes qui sont très-bombées. Le fond du sillon au lieu d'être uni, offre un bombement en travers, qui s'étend dans toute la longueur. Dimensions du plus grand exemplaire : longueur 0'",02, largeur 0'",02. Ce fossile est très-rare en comparaison de Br. palifer il est aussi beaucoup plus rare que les têles (le Br. angusti- ceps qui se trouvent dans les mêmes calcaires. Loc. Konieprus, Mnienian. 35. Bronteus Brongnarti. Barr. Cette espèce décrite dans notre notice préliminaire sous le N**. 6. Étage calcaire supérieur Cr ; se trouve aussi dans l'étage calcaire moyen ï'', où nous avons recueilli divers exemplaires de la tête et du pygidium. Loc. Mnienian. 11 y a donc en tout 5 espèces communes aux deux étages calcaires F et G!r. 36. Odontopleura siibterarmata. Barr. Nous désignons par cette dénomination un pygidium qui offre une disposition toute particulière, La forme générale est un triangle un peu arrondi à l'angle postérieur. Laxe bombé occupe un peu moins du tiers de la largeur, et montre deux segments distincts, sans compter 19 le joint d'articulation. Du premier anneau se détache une côte en relief, qui au delà du bord se prolon^-e par une lon. Qiiartzites 36 „ E. Calcaire inférieur 42 ^ F. Calcaire moyen 36 „ O. Calcaire supérieur 18 ïolaFT . 159 Nous avons à retrancher de ce nombre les espèces communes à divers éluges savoir : entre E — F... ci.. 2^,,,,. ^ -m^ ^ ^ \ 'à déduire 7 entre F — Gr 5/ reste . 152T Nous ne prétendons pas cependant que ces 152 formes différentes représentent autant d'espèces, parceque Timpos- sibilité de trouver des fossiles complets, ou de reconnaître les frag-mens qui appartiennent à une même espèce, nous ont oblig-é à donner un nom spécial à certaines tètes, et à certains pyg-idium qui devraient peu têtre se trouver réunis sous une seule dénomination. Nous avons indiqué dans cette notice quelques cas de ce genre qui ne se sont pas présentés dans notre notice préliminaire, à cause du choix que nous avions fait pour les trilobites dont elle renferme la description. Nous pensons que la méthode que nous avons suivie est sujette à de moindres inconvéniens que celle qui réunirait dans une espèce des fragmens hétérogènes associés par hazard dans les mômes couches. Dans tous les cas, les réductions à faire dans les chiffres ci dessus exposés, seraient fort peu considérables et ne sauraient altérer en rien les observations auxquelles l'ensemble des faits donne lieu : 1. Il n'existe aucune espèce commune entre les étag-es C et I>, ni entre l'ensemble de ces deux subdivisions, et l'ensemble des trois autres E, F, O, formant la masse calcaire. Le premier groupe C et D correspond au système Silurien inférieur; le second groupe E, F, Gr^ correspond au système Silurien supérieur. Ces deux divisions princi- pales de nos formations paléozoïques , n'ont donc en Bo- 22 Iièrne, jusqu'à ce jour, aucun lien qui rattache entre elles les faunes dont ils ont conservé les débris fossiles. Nous savons qu'en Angleterre on a annoncé la découverte de quelques fossiles communs aux deux divisions supérieure et inférieure du système Silurien, tels que Calym. Bhimen- bachii Mais nous avons vainement cherché à découvrir dans notre terrain de semblables relations entre les faunes des deux groupes principaux. Ce[)eudant le passage d'une division à l'autre se fait d'une manière presque insensible, par les schistes à graptolites, dans lesquels disparaît toute trace de la faune des qiIartzik^s, pour faire place à une nouvelle création qui se montre d'abord dans les sphéroïdes de calcaire isolés dans cette formation. L'opposition tranchée que nous constatons de nouveau pour les trilobites, s'étend également à toutes les autres familles de fossiles quelconques. 2. En considérant le chilfre des trilobites appartenant spécialement à chaque étage, ou en d'autres termes, le petit nombre d'espèces communes à deux de ces subdi- visions , nous nous croyons fondé à établir cinq étages fossilifères distincts, en Bohème, savoir: 2 dans le système Silurien inférieur, et 3 dans le système Silurien supérieur. Ce résultat concorde avec celui que nous olfre l'observa- tion des familles diverses des mollusques. 3. Les nombres indiqués ci-dessus montrent que la famille des trilobites a eu son plus grand développement pendant le dépôt des couches qui forment la base du sys- tème silurien supérieur en Bohème, c. à. d. dans les temps qui correspondent à l'étage calcaire inférieur ^* — A partir de ce centre de leur existence, on voit qae le nombre des espèces diminue, soit dans les étages inférieurs, soit dans les formations supérieures. Nous ne considérons pas les chiliVes résultant de nos recherches comme représenlaat les rapports absolus entre les divers étages, sous le \)SvaI de vue de leur richesse en trilobites, car la marche successive de nos découvertes nous 23 a montré une variation fréquente dans ces rapports. Ce- pendant depuis quelques années cette variation n'est pas de nature à altérer l'exactitude de l'époque que nous assig-nons au plus grand développement de cette famille, et qui co- incide d'ailleurs avec celle qu'on observe en Angleterre. La décroissance rapide du nombre d'espèces aux temps où se déposaient les dernières formations Siluriennes en Bohème, est aussi un fait qui ne nous semble pas douteux, (juoique les trilobites aient cependant résisté plus que les autres familles aux causes d'appauvrissement de la faune de cette époque, ainsi que nous l'avons déjà remarqué. Bien que les observations qui précèdent soient con- tenues en substance dans notre notice préliminaire, nous avons cru devoir les reproduire ici, pour mieux constater les convictions que nous avons acquises par de longues années d'études, sur les divisions naturelles qu'ofl're la série verticale des formations paléozoïques de Bohême. Nous ne reprendrons pas en ce moment la question des rapports et différences entre ces divisions et celles qui ont été établies par d'habiles observateurs, dans diverses régions d'Europe et d'Amérique. Nous n'avons jusqu'à ce jour aucun motif de modiher les conclusions auxquelles nous nous sommes arrêté dans notre première publication. Nous nous réservons de traiter cette question plus au long dans notre ouvrage principal, et nous espérons qu'après avoir éveillé l'attention des hommes de science, sur un bassin paléozoïque si régulier dans son ensemble, si riche et si varié dans les faunes douî il contient les traces, il jaillira du dehors quelque utile lumière qui fécondera les résultats de nos elforts isolés. Aujourd'hui nous nous bornons à citer deux faits nou- veaux, qui s'ajoutent à ceux que nous avons énumérés ailleurs, pour démontrer la connexion entre les faunes de Bo- hême, et celles des autres régions paléozoïques. 1. Dans notre notice préliniinaire nous avons annoncé (page 39) que les Tentaculites considérés comme caractéris- 24 tiques, et en général si uniformément répandus dans les formations Siluriennes, manquaient complètement en Bohême. Nous sommes heureux de constater que nous sommes enfin parvenu pendant le cours de Tété dernier, à découvrir des fossiles de ce genre , qui avaient échappé durant tant d'années à nos recherches les plus actives. Les parties supérieures de notre calcaire nous ont oft'ert, en deux localités différentes, au milieu des schistes qu'elles renfer- ment, deux espèces distinctes de celles qu'on a décrites ailleurs , et que nous nommons : Tentaculites elegcms et T. clavulus. Ces espèces paraissent avoir eu dans les mers Siluriennes de Bohême une période d'existence bien courte en comparaison avec tant d'autres genres, du moins si Ton en juge par la seule couche très-mince, qui jusqu'à ce jour nous montre leur trace. 2. En indiquant précédemment les rapports peu nom- breux que nous avons reconnus entre les Brachiopodes de notre terrain silurien et ceux des autres pays, nous avons oublié de signaler l'existence en Bohême d'une térébratule à test réticulé. Par cette dénomination employée dans le bel ouvrage sur la Géologie de la Russie et de l'Oural, nous entendons aussi un réseau de mailles différent de cer- tains dessins treillisés produits par le croisement de stries longitudinales et des^ stries d'accroissement, qu'on observe sur diverses coquilles. La planche II de l'ouvrage cité, mon- tre la disposition et la forme subhexagonale des mailles de Spirifer Tcheffkhii, et Sp, reticulatus et l'on voit figuré dans la PI. XV le réseau des mailles quadrangulaires de Lept. ornata. La térébratule que nous avons découverte et nommée T. hamifera est ornée de mailles formant un rectangle plus ou moins alongé, compris entre quatre parois verticales, et elle reproduit complètement la disposition signalée dans les Brachiopodes analogues de Russie. Une orthis que nous trouvons avec T. hamifera , 0. 25 pleudo-foricafa, nous montre une tendance à la même orne- menlation de la surrace. Suivant les observations consig-nées dans l'ouvrage cité, les Bracliiopodes réliculés de la Russie proviennent des cal- caires siluriens inférieurs de ce pays. Les deux spirifers appartiennent au groupe des équirostres exclusivement pro- pres à la division inférieure du système silurien, disparaissent dans les dépôts siluriens supérieurs de l'ile de Gothiand, et se montrent de nouveau dans les couches beaucoup plus anciennes du golfe de Christiania. Mais ils n'ont encore été découverts ni en Ano-leterre ni en Amérique. A l'occa- sion de Leptaena ornata le seul qui ait la surface des valves réticulée, nous lisons (p. 220) ce judicieux rapprochement: „Cette répétition des caraclères superficiels dans des co- quilles différentes mais ayant le même gisement, rappelé ce qui se passe dans la formation crétacée, à l'égard des ammonites et des turrUites qui affectent des ornemens ana- logues, suivant les étages ou ils se rencontient." Or T. hamifera qui reproduit les caractères des brachio- podes réticulés du nord de l'Europe , se trouve dans la partie supérieure de notre étage des quartzites, étage que nous avons considéré pour divers motifs exposés ailleurs, comme l'équivalent des Caradoc-Sandstones. Ce fait con- firme donc les conclusions auxquelles nous nous sommes précédement arrêté sur ce point. Il nous reste à exposer quelques observations sur une question relative à l'organisation des trilobites. aUEiaUES OBSERVATIONS SUR LE NOMBRE DES SEGIHENS aUI COMPOSENT LE CORPS DES TRILOBITES. Les premiers paléontologues qui ont décrit des Tri- lobites ont à peine remarqué le nombre de srgmens, que 26 présente le corps de ces crusiacés, Wahleiiberg l'a indiqué comme fixe pour certaines espèces de Suède, et l'a passé sous silence pour la plupart des autres. (Nov. act. R. Soc. scL Ups. V. VIIL 1821.) Le célèbre Al. Bronj^niart à qui la science doit la première classification de cette famille fossile si intéressante, n'ayant à sa disposition que des matériaux fort incomplets, ne put fixer que d'une manière approchée le nombre des articulations du thorax dans les genres qu'il fonda. Mais il annonça ce chilî're comme fixe dans Og-ygia 8, dans Pa- radoxides 21, et comme variable dans Calymene de 12 à 14, dans Asaphus de 8 à 12, montrant ainsi qu'il sentait l'importance de cet élément dans l'organisation des trilobites. Depuis 1822, époque où parut l'ouvrage d'Al. Brongniart, la science s'est enrichie de beaucoup de nouveaux faits, mais la question du nombre des segmens souvent agitée, est cependant restée sans solution satisfaisante. Dans le traité sur les Palaeades publié en 1826 par Dalman, nous croyons reniarquer que ce docte naturaliste Suédois n'attachait pas une grande importance au nombre des anneaux. Loin d'y chercher des caractères génériques, et de restreindre les chiiîVes indiqués pour chaque genre, il étendit encore les limiles posées par Brongniart et les porta de 10 à 23 pour Calymene, de 6 à 10 pour Aaap/ius et de 15 à 21 pour Ohnns ^ Paradoxides. Le prof. Quensledt fut le premier qui considéra le nombre des segmens comme un caractère fondauiental pour la classification des trilobites. (^Wiegm. Arch.lll. 337. 1837). Il posa en principe que ce nombre est invariable pour chaque espèce, et à ce principe il ajouta l'observation du chilïre constant de onze anneaux dans tous les irilobites à gros yeux composés, qu'Emmcirich a réun's plus tard, dans le genre Phacops. Le principe et l'observation de Quenstedt parurent devoir être si féconds en résultats, que Mr. Léop. de Buch n'hésita pas à les considérer comme pîus importans que 27 huik's 1rs nouvelles classifications tentées sur les trilobifes. (iSeUr. a. Geb, Form. in Riiss/and p. 41.) En etiet l'observation sur les Phacops généralisée conduisait à admettre la constance du nombrr» des segmens dans le thorax, pour chaque genre. Quenstedt essaya lui même de classer d'après ce nouveau principe tous les trilo- bites alors connus, mais quoique le nombre en l'ut bien moindre qu'aujourd'hui, il rencontra de sérieuses diil'icultés, qui conduisaient dès-iors à des exceptions. En 1839 le D'. Emmrich énonça un nouveau principe, savoir: que plus il y a de segmens au thorax^ moins il en resie au pygidinm. (De Trilob. diss. 10.) Admettant d'ailleurs un nombre fixe pour tous les segmens du corps entier de tous les genres, il essaya de démontrer que les trilobites doivent avoir 20 anneaux complets, comme Paradoxides Tessini. Mais Tauteur de cette thèse avouait cependant que plu- sieurs genres échappaient à cette régie. Dans un Mémoire du même savant publié en 1845 (Leonhards JahrbJ nous voyons qu'il conservait encore la même opinion, et qu'il considérait P. Tessini comme indi- quant le nombre normal des segmens munis de plèvres dans tous les trilobites. Mais il n'aduiettait ni dans sa dis- sertation, ni dans le mémoire dont nous parlons, la con- stance du nombre des anneaux dans le thorax pour un môme genre. Au commencement de la même année 1845 le prof. Burmeister publia son excellent traité sur l'organisation des Trilobites, et adopta coiuiue une des bases principales de la classification par genres, le principe 'le Ouenstedt relatif au nombre invariable de segmens dans le thorax. Ce docte professeur admit cependant une exception pour les Paradoxides. Il ne chercha pas d'ailleurs à résoudre la question du nombre normal d'articulations dans le coi'ps entier. Le remarquable traité de Burmeister avait à peine paru, lorsque Lovén publia en Snèdi^ un mémoire on il énonça l'opinion que le nomÎMe de.s anneaux fi'élail constant que 28 dans renseinhle du corps et non dans le thorax, pour cliaque genre. ÇOfceis. of k. Vet. ak. For/i. april 1845.} Vers la fin de la même année le D'. Ernest Beyrich dans un mémoire sur quelques uns des trilobites de Bohème publié à Berlin, QÛb. ein Bôlim. Tri!.) s'associa au paléonto- logue Suédois pour soutenir ce nouveau principe, en oppo- sition contre celui que Queiistedt et surtout Burmeister avaient déjà appliqué à la classification de toutes les espèces alors connues. En résumé, 4 lois diflerentes ont été énoncées par divers auteurs; savoir: 1. Constance du nombre des segmens dans l'espèce. Par Oiit'nstedt. 2. Constance du nombre normal de 20 anneaux munis de plèvres dans le corps entier de tous les trilobites. Par Ennnrich. 3. Constance du nombre des segmens dans le thorax pour un même genre. Par Quenstedt, Burmeister. 4. Constance du nombre des segmens dans le corps entier des trilobites d'un même genre. par Loven. Cette dernière loi a été étendue par Beyrich à toute une famille comprenant plusieurs genres. Examinons brièvement comment les faits acquis à la science s'accordent avec ces quatre lois. I. Constance du nombre des segmens dans l'espèce. Nous ne connaissons aucun fait qui contredise ce prin- cipe, implicitement recomiu par tous ceux qui ont décrit des trilobites, et qui se vérifie également bien, soit qu'on l'applique seulement au thorax, soit qu'on l'étende au corps entier. En effet , les différences qu'on observe dans le nombre des segmens distincts, au pygidium de diverses espèces, s'explique assez clairement par les progrès du dé- veloppement suivant l'âge. Cette première loi formulée par le docte prof. Quen- stedt est donc bien fondée sur tous les faits observés. 29 II. Constance du nombre normal de 20 se£)inens complets dans le corps entier de tous les trilobites. Ce principe énoncé avec quelque hésitation à différen- tes reprises, par le savant prof. Emmrich, repose nécessai- rement sur cette hypothèse : qu'un nombre indéfini d'an- neaux peut être soudé ensemble dans le pyg^idium, et de- venir insaisissable à l'observation. Une semblable supposition sans limites, tendrait à confondre toutes les formes les plus éloignées dans la classe des crustacés. Nous ne pen- sons pas qu'on puisse l'accepter sans s'exposer au grave inconvénient d'introduire dans la science l'admission d'élé- mens imaginaires qui devraient avoir la même valeur que les élémens tombant sous nos sens, pour la détermination du genre et de l'espèce. Sans doute des segmens nouveaux se développent avec l'âge, et indiquent une certaine possibilité d'admettre des élémens latens, mais le fait môme de leur apparition nous semble indispensable pour démontrer leur préexistence en germe. Nous admettons également que dans la tête des crustacés on peut reconnaître un certain nombre de segmens plus ou moins soudés ensemble, et plus ou moins modifiés pour former les organes buccaux. Dans certains trilobites, nous concevons aussi un segment rudimentaire à l'extrémité de l'axe, et nous trouvons dans d'autres espèces congénères, par exemple dans le genre Cheirurus le même segment bien développé; ce qui justifie la supposition. Mais nous ne connaissons aucun cas où on puisse trouver l'indication plausible de l'existence d'un nombre indéfini de segmens fondus en un seul. Lorsque le prof. Emmrich adopta le chiiïre 20 connue le nombre normal des segmens munis de plèvres dans tous les trilobites, il prit pour type Paradoxides Tessliii qui offre en effet ces 20 segmens complets, suivis d'un pygidium qui n'a que des segmens à l'axe, sans appendices latéraux. Mais déjà lors de la publication du mémoire cité, en 1845, le prof. Goldfuss avait annoncé l'existence de 28 segmens 30 dans Harpes macrocephalus. Nous avons aussi indiqué ci-dessus (page 20) rexistent'(^ dans notre collection d'iin exemplaire de H. tenuipuuctatus qui nous permet de compîer 27 segmens. Or sur ce nombre il n'y a que le segment rudimentaire qui termine l'axe du pygidium, qui soit privé de plèvres. Si donc on pouvait adopter un chiiï're absolu, connue représentant le nombre normal des anneaux com- plets dans tous les trilobites, il faudrait le fixer de manière à comprendre aussi les 26 ou 27 segmens complets des Harpes. La difficulté que nous avons signalée ci-dessus s'acc- roîtrait donc encore, puisqu'il faudrait ouvrir un champ plus vaste à l'hypothèse sur laquelle se fonde la loi d'un nombre constant d'anneaux dans toute la famille trilobilique. Cette loi pourra cependant toujours trouver des dé- fenseurs, en admettant l'existence des élémens invisibles dans l'organisation des crustacés fossiles. Mais elle ne saurait être souJenue si on veut la soumettre à l'épreuve des faits qui tombent sous nos sens, et qui nous semblent devoir être la base principale de nos convictions; en histoire naturelle, s'entend. III. Constance du nombre des anneaux dans le thorax de tous les trilobites d'un même genre. L'origine de cette loi date de l'observation de Quen- stedt sur la constance de 11 segmens au thorax des Phacops, et par une singulière circonstance aucune exceplion n'a été annoncée pour ce genre si riche en espèces. Voici maintenant une esquisse des faits qui nous semblent s'opposer à l'admission de ce principe. 1. En adoptant le nombre fixe des anneaux du thorax comme une des bases principales de l'établissement des genres, le célèbre auteur de l'organisation des tri- lobites laissait déjà subsister une exception constatée par lui même dans le genre Paradoxides d'ailleurs si bien défini. 2. Peu de temps après la publication de l'ouvrage que 31 nous venons de citer, M. Lovén constata une anomalie semblable pour le genre Proelus = Aeotiia. Burm. dans lequel il classa Pr. elegantulus avec 12 segmens au tronc, au lieu de 10, nombre jusqu'alors considéré comme normal, dans les espèces congénères. Nous avons constaté pour le môme genre une autre irrégularité dans Pr. sculptus, qui ne nous a montré jusqu' ici que 9 anneaux au thorax. Pr. lepidus que nous avons aussi décrit, ne nous présente que ce même nombre, et confirme Texception. 3. Le genre Cyphaspis Burm. nous a fourni en Bohême diverses espèces. L'une Cyph. clavifrons oftre bien le nombre normal de 11 anneaux reconnu par l'auteur du genre, mais une autre que nous avons nommée C. Burmeisteri a 12 segmens au thorax. 4. En commençant la présente notice nous avons fait connaître les motifs qui nous portent à réunir dans le genre Sao deux espèces, l'une qui a 14 et l'autre 16 anneaux au thorax. 5. Le genre Odontopkura vient aussi de nous fournir l'espèce ci-dessus décrite sous le nom de 0. Keyser- lingii, qui a 10 segmens au tronc, tandisque toutes ses congénères n'en ont que 9. ou 8? 6. Cheirurus claviger dont nous avons récemment dé- couvert le corps entier, a 12 anneaux au thorax, tan- disque le type du genre, Ch. insignis n'en a que 11. 7. Dans le cours de cette notice nous avons décrit sous les noms d'Illaenus Wahlenbergii, et de ///. Hisingeri deux espèces nouvelles dont les formes concordent si bien avec celles (Vlll. crassicaucla. Wahl. qu'il nous semblerait impossible de les rapprocher d'un aure genre. Or le trilobite Suédois a 10 segmens au thorax, tandisque ses deux congénères Bohèmes n'en ont que 8. Voilà donc à notre connaissance , et nous dirons aussi entre nos i!iains, des représentans de sept genres rebelles à la loi qui établit la constance du nombre des 32 seg-niens dans le thorax des trilobifes. On pensera pro- bablement comme nous, qu'une régie qui a déjà subi tant d'exceptions, constatées dans un si cour, espace de temps, et presque toutes dans une partie bien peu étendue des régions paléozoïques connues, ne peut plus être considérée comme une loi générale, et absolue. Ainsi tout en reconnaissant une importance notable au nombre des segmens du tronc, nous sommes forcés d'aban- donner le principe de sa constance dans un même genre. IV. Constance du nombre des segmens dans le corps entier des trilobites d'un même genre. En décrivant Proetus ekganiulus (Of'Cersigt of kongl. Vetensk. Ak. For. J845.) M. Loven pénétré des mêmes con- victions que nous venons d'exprimer, indiqua d'une manière implicite cependant, celte dernière loi dont nous trouvons le germe primitif dans la dissertation du prof. Emmrich. Suivant le Paléontologue Suédois la variation du nombre des anneaux dans le thorax correspond à une variation en sens inverse dans le pygidium, le dernier perdant autant de segmens que le premier en gagne et réciproquement. C'est ce qu'indiquent fort bien les termes de la thèse du D' Emmrich p. 10. Lex ralet haec ut quo major thoracis., eo minor abdominis articuloriun numerus sit. Le D"^- Beyrich admettant le nouveau principe, l'étendil à la famille entière des Cheirurus, qu'il cherchait à fonder en même temps que ce genre, dont il n'avait cependant pu observer qu'un seul individu complet. Mais justement frappé de la simplicité du pygidium dans Ch. insignis et dans Ch. claviger, il crut avoir trouvé des données suffisantes pour constater le nombre total des segmens qui constituent le corps de tous les trilobites d'un même genre. 11 se hâta de poser en principe que le corps entier des Cheirurus offre 20 articulations, dont 5 soudées ensemble à la tête, 11 au tronc, et 4 au pygidium. La conviction du savant paléon- tologue, quoique fondée sur un petit nombre de faits 33 était si profonde, qu'il établit ce chiffre 20, comme normal pour une famille nombreuse qu'il cherchait à grouper autour de son nouveau 'ype '). Constatons maintenant si les faits connus sont en har- monie avec les conceptions des deux Paléontologues que nous venons de citer. 1. En écrivant le passage que nous reproduisons textuel- lement en note, le D""- Beyrich aurait pu remarquer que le genre Phacops qui montre une régularité par- faite dans le nombre des articulations du thorax, offre en même-temps une extrême variation dans le nombre des segmens que les diverses espèces présentent au pygidium. Si nous observons cette partie du corps dans Ph. Haus/nanni, un exemplaire que nous possédons nous montre 22 segmens distincts à l'axe, tandisque nous ne pouvons en reconnaître, ou en supposer que 8 à 10 dans des exemplaires adultes et parfaitement conservés de Ph. Bronnii et de Ph. hreviceps. Quelque droit qu'on puisse avoir de supposer des segmens fondus ensemble, cette méthode toujours un peu bazardée de faire concorder les faits, doit cependant avoir une limite, et nous ne pensons pas qu'on puisse l'étendre jusqu'à considérer 10 et 22 segmens réels, comme re- présentant un même nombre d'articulations théoriquement préconçu pour un genre. Il nous semble donc qu'à l'époque où le D*"- Beyrich admettait et étendait la loi implicitement reconnue par Lovén, le genre Phacops tel qu'il est défini et limité jusqu'à 1) Die Zabi Zwanzig, als Gesaîiinitzalil der Glieder des Korpers, wird sich gewiss auch bei allen Trilol)iten narbweisen lassen, welrbe wegen des analogen Baiies ibrer einzelnen Theile mit Cheirurus in dieselbe Trilobiteii-Fainilie zii setzen sind, und es wird dabei gleicbgiiltig sein, ob der Runipf eilf oder eine andere Zabi von Ringen bat, sobald sicb dartbun lasst, dass dièse verânderte Zabi der Runipfringe gleicblaiifend mit einer Ab- oder Zunabme der Glieder des Srbwanzes eintriff. (Vb. ein bbhuu Tn'loh. p. 10.) 3 J4 ce jour, constituait déjà une ^rave exception à la con- stance du nombre des seguiens dans le corps entier, pour un même genre. Pourrait-on tourner cette difficulté en faisant les coupes indiquées par Burmeister dans les Phacops ? Nous ne le pensons pas, car les nouveaux genres provenant de cette division seraient liés entr'eux par des rapports si multiples et si intimes, qu'il serait impossible de ne pas les admettre tous dans les rangs d'une même famille. Or c'est pour une famille entière et non pour chaque genre isolé que le D"^- Beyrich a conçu la loi dont nous nous occupons. La difficulté subsisterait donc toujours, et les Phacops divisés ne formeraient pas moins une exception. 2. Le genre Paradoœides offre un exemple de même nature. Nous avons confirmé dans notre première publi- cation, les différences déjà plus ou moins constatées dans le nombre des anneaux que les diverses espèces présentent au thorax. Par une singularité remarquable, P. Tessini qui a le nombre le plus élevé de segmens au tronc, est aussi celui qui dans l'âge adulte en montre le plus au pygidium. Ce fait est en opposition complète contre la loi en question, et a sans doute échappé à l'observation du D^- Beyrich. 3. Le genre Odontopleura a une conformation si simple qu'il ne peut donner lieu à aucune interprétation dou- teuse sur le nombre de ses articulations: 9 au thorax, 2 au pygidium. Or nous avons annoncé dans le cours de cette notice que 0. Keyserlingii a réellement 12 segmens dans le corps entier, au lieu de 11 que mon- trent toutes les espèces congénères. 0. elUptica Burm. a été indiquée comme n'ayant que 8 segmens au thorax, mais la figure montre 3 segmens au pygidium; et peutêtre l'état de l'exemplaire observé n'a pas permis, comme 0. ovata de reconnaître tous les élémens du corps. Dans tous les cas, 0. Keyserlingii forme à nos yeux 35 une anomalie inconciliable avec la constance annoncée par Lovén et Beyrich. 4. Nous avons déjà constaté au sujet de la loi précé- demment discutée, que dans le genre Cijphaspis nous possédons une espèce avec il, et une autre avec 12 segmens au thorax. En observant soioneusement les deux exemplaires qui montrent cette différence au tronc, nous distinguons également dans chacun d'eux cinq articulations à l'axe du pygidium. Le genre Cyphaspis échappe donc aussi au principe nouvellement proposé. 5. Enfin la description que nous avons donnée ci-dessus du corps de Cheirurus claviger établit un fait qui attaque la loi du D""- Beyrich jusque dans son origine. Ch. claviger est une des espèces qui ont servi de type au fondateur du genre qui en a très-bien décrit le pygidium avec 4 segmens. Malheureusement pour la loi des familles, le corps de la même espèce est composé de 12 anneaux au lieu de 11 nombre normal, établi d'après Ch. insignis. On pourrait peutêtre remettre en question le droit de considérer le rudiment terminal de l'axe comme l'équivalent d'un segment dans Ch. claviger. En supprimant la valeur de ce rudiment, l'espèce rentrerait en harmonie avec ses congénères. Mais ce moyen n'est pas praticable, et nous ne pouvons que rendre justice à la sagacité du prof. Bey- rich, qui a reconnu, un véritable anneau dans cet insigni- fiant appendice. Voici un fait qui confirme la justesse de son interprétation: Ch. scuticauda nommé et décrit dans cet opuscule, montre 11 anneaux au thorax, et 4 au pygidium, ces derniers clairement indiqués par 4 prolongemens en saillie de chaque côté du contour. Or ces quatre saillies correspondent évi- demment à 4 anneaux sur l'axe, et le dernier de ceux-ci est précisément réduit au même état rudimentaire que celui de Ch. claviger. On est donc bien fondé à admettre dans cette dernière espèce 4 segmens au pygidium. 3* 36 Ces quatre segmens joints aux 12 du thorax constituent réellement une anomalie, qui eût été sans doute appréciée par le D""- Beyrich comme par nous, s'il en eût eu connaissance au moment où il fondait le genre si remarquable des Chei- rurus, et la famille qu'il rattachait à ce type. Mais si les faits que nous exposons détruisent un des liens principaux qui unissaient les branches plus ou moins divergentes de cette famille aux 20 segmens, nous sommes loin d'en proposer la complète dissolution. Nous nous ré- servons même d'exposer ailleurs d'autres faits tendant à démontrer l'afFinité de quelques uns des genres rapprochés par le D"^- Beyrich aux efforts duquel nous ne saurions qu'applaudir. Aujourd'hui nous nous bornerons à énoncer la conclusion de ce qui précède. Puisque le genre type, Cheirurus échappe lui-même à la loi de constance discutée, il est désormais inutile de vouloir si rigoureusement retrouver les 20 segmens dans les genres entre lesquels on cherche à reconnaître des liens de famille. Ces genres ont aussi entr'eux d'autres rapports , qui bien développés suffiront peutêtre pour permettre de les réunir en un groupe naturel. Ainsi la forme de la partie postérieure des Sphaeroxochus et aussi d'autres analogies à découvrir dans leur corps, indiqueront suffisamment leurs relations de parenté avec les Cheirurus^ sans qu'il soit indispensable de trouver quatre segmens dans leur pygidium où la nature n'en a réellement dessiné que trois. De même si jamais les Bronteus doivent venir se ranger près des deux genres que nous venons de nommer, il faudra découvrir entr'eux des affinités qui ne nous semblent pas encore très-évidentes. Lorsque nous avons lu l'exposé des combinaisons variées pour retrouver constamment 4 segmens dans les divers pygidium des Bron- teus, qui offrent à l'oeil tantôt 6 tantôt 7, et tantôt 8 élémens de même forme, nous avons admiré la fécondité des ressources que l'auteur puise dans son esprit, mais nous n'avons pas reconnu dans ces transformations compliquées la noble 37 simplicité des lois ordinaires de la nature. (Ub. ein bohin. Tril. p. 34.) En résumé, les cinq genres que nous venons de passer en revue constituent un nombre d'exceptions tro[) graves pour que nous puissions admettre la loi de la constance des segmens dans le corps entier de tous les trilobites d'un même genre et d'une môme famille. Voilà donc la question qui nous occupe ramenée à peu près au mcMiie point où elle se trouvait lorsque Al. Brongniart établit les premières coupes dans la famille des Trilobites. Nous avons déjà fait observer qu'à cette époque les faits connus étaient trop peu nombreux pour fournir les élémens des lois générales sur l'organisation de ces cru- stacés. Nous sommes tenté de dire que malgré toutes les découvertes récentes, nos connaissances toujours bornées aux formes extérieures des trilobites, sont encore insuffi- santes pour servir de base à l'établissement des principes d'une bonne classification naturelle de cette tribu. Sans doute les formes extérieures traduisent plus ou moins les organes invisibles, et le savant Burmeister a montré dans son ouvrage, le meilleur sans contredit que nous possédions sur cette matière, tout le parti qu'on peut tirer des élémens connus, pour décrire l'organisation des trilobites et les classer parmi les autres tribus des crus- tacés. Mais malgré les mérites incontestables de son traité, nous ne pouvons nous dissimuler que la classification na- turelle par genres et par familles laisse beaucoup à désirer. Le succès de ce travail est sans doute réservé à une haute intelligence comme la sienne, embrassant à la fois le vaste horizon des sciences naturelles. Nous nous estimerons heureux d'avoir enrichi de quelques faits éprouvés, le cadre où on dispose en attendant les matériaux destinés à cette oeuvre difficile. Constater des faits, et les coordonner par leurs rapports immédiats, telle est, ce nous semble, la tâche de ceux qui comme nous cultivent la science aussi souvent sur le terrain 38 que dans le cabinet. Nous laissons aux savans qui se trouvent au centre de toutes les découvertes, le soin d'en faire ressortir les résultats les plus généraux. Les essais infructeux que nous venons de passer en revue sur une seule question, nous ont trop appris à nous délier de nos forces et des aperçus en apparence lumineux qui se pré- sentent à un observateur, lorsque frappé de la concordance de quelques faits isolés, il croit s'être initié aux lois de la nature. Il est déjà si dilficile de bien voir les objets ma- tériels que l'on tient entre ses mains. Trois savans pa- léontologues ont successivement constaté sur un même ex- emplaire du cabinet de Berlin (Odonfopleura orata), sept, huit et neuf segmens au thorax. Lors même qu'on voit bien, il est encore plus diiïicile de bien interpréter ce qu'on a sous les yeux. Le docte Emmrich voyant les plèvres de ce même fossile, terminées par deux pointes, les considérait comme doubles, et parceque le hazard avait soumis à ses premières observations une espèce probablement unique, qui offre cette particularité, il retrouvait dans le genre Odonto- pleura les 20 segmens complets de Paradoxides Tessini. Ainsi naissent souvent des lois éphémères. Ces faits sont notre histoire à tous, et nous pourrions citer ici beaucoup d'erreurs semblables soit d'autrui soit de nous; erreurs dues en partie à l'insuffisance des faits observés, et peutêtre encore plus au désir impatient de communiquer au public une observation ou une découverte qui nous paraît in- téressante. Tout en indiquant ces travers, si nous y tombons nous- même par la publication de travaux incomplets, nous de- vons avouer que nous cédons à une pression morale du dehors. Nous sommes forcé de publier les résultats par- tiels d'études inachevées, sous peine de nous voir peu à peu dépouillé du faible mérite qui s'attache à nos recherches en Bohême. Tel est l'effet du droit rigoureux et exclusif qu'on semble reconnaître à la priorité des publications, sans accorder aucune place au droit des découvertes. Ne 39 serait-il pas juste cependant, de considérer que le premier coule ordinairement bien moins de peine à acquérir que le second ! Et refuseraît-on quelques égards, ou au moins un peu de patience, à celui qui pour enrichir la science de nouveaux faits, a parcouru si loin la voie des sacrifices! Nous adressons avec confiance ces questions à la loyauté germanique. RECTIFICATION IMPORTANTE, AD SUJET DES TRINUCLEI. Dans notre notice préliminaire (p. 30 et 31) nous avons nommé Trinncleus ornaius Slernb. l'espèce qu'on trouve principalement à Wesela dans les quartzites, et nous avons donné le nom de Trinuclevs Goldfussii à une autre espèce qui se distingue par une tête plus large dans le sens transversal, et dont le bord moins convexe en [avant, forme une saillie sur les côtés. Le D"^ Beyrich dans sa publication récente (Unters. iib. Tril. 2*^^ St. 1846) a aussi appliqué comme nous le nom de T. ornatus à l'espèce de Wesela. Mais en considérant attentivement la figure donnée par le C»" Sternberg {Verhandl d. vaterl Mus. fig. 2 1833^. Nous avons acquib la conviction que le Trinucleus qu'il a décrit p. 53 sous le nom de Trilobites ornatus est bien réellement celui à qui nous avons donné le nom du D*"- Goldfuss. Nous croyons donc nécessaire de rectifier notre erreur en restituant le nom de T. ornatus à l'espèce qui avait reçu d'abord cette dénomination, et nous reportons le nom de T. Goldfussii à l'espèce que nous avions d'abord appelée T. ornatus. C'est donc un échange réciproque de noms entre les deux espèces de Trinucleus décrites sous les n"* 16 et 17, (pag. 30 et 31) de notre Notice préliminaire. 40 ADDITION. ETAGE «. 19. Phacops Hoeninghausii. Barr. Nous nous décidons à donner ce nom spe'cifique à un Phacops qui par son faciès ressemble beaucoup à Ph. Bronnii, quoique sa taille soit généralement moindre. Ses yeux comparativement plus petits que dans toutes les autres espèces que nous avons décrites, avaient depuis long- temps attiré notre attention, mais Tétat de nos exemplaires ne nous permettait pas de les observer assez exactement. Etant parvenu à les dégager, nous avons reconnu que la surface de chaque oeil n'oftre que de 20 à 25 facettes, tandisque Ph. Bronnii en présente au moins 130, et Ph. breviceps au moins 110. Cette différence constante dans divers échantillons nous paraît trop notable pour pouvoir être admise dans les limites d'une même espèce. 11 anneaux au thorax. L'ensemble du corps diffère légèrement de Ph. Bronnii, lorsqu'on considère chaque élément avec attention. Le pygidium est facilement reconnaissable parceque la trace des côtes est presque insensible sur ses flancs, tandisqu'on en distingue plusieurs sur Ph. Bronnii. Par suite de cette addition, le nombre des formes diverses de Trilobites que la Bohême nous a présentées jusqu'à ce jour, s'élève à 153. Date Due uiv o 1971 i..*'m*^ • ^'^r ■4.»'*^:-î*N.. «:*- k'^--n >■■«* *è^ -%»*•— 1^- jt^ f#*-.mT-w|-ii M.4.''^^Z.' >:«Si^