CE y LIBRARY — anf M Du f : POS bu PAPAS L''NNPe L'L \" IP « | Fe S, { L'prl WT V4 FFAA "A à nf > \ ei S) L. à ce. Ni 7 1) £ SR \ MAN N : | CE NS S le in (7, NV, | LASER Q M 1 ER A GES e< "à à # re = À A) ide V2) XX, :( VAN al A FE À M ARR ANT ( . dé P | { | » o ” LS te . a ; | E s à D TA L à 4 L ai Lt . | Li AË ENS Lolo #1 re" ICO NOGRAPHIE - Du à FOURRAGÈRE ICONOGRAPIHIE FOURRAGÈRE HISTOIRE BOTANIQUE, ÉCONOMIQUE ET AGRICOLE DES PLANTES FOURRAGÈRES ET DES PLANTES NUISIBLES QUI SE RENCONTRENT DANS LES PRAIRIES ET LES PATURAGES AVEC PLANCHES GRAVÉES SUR CUIVRE ET COLORIÉES PAR MM. J. GOURDON | P. NAUDIN Docteuren médecine, Professeur à l'École vélérinain Vétérinaire en ler au 1% régiment d'artillerie à de Toulouse. cheval. chevalier de la Légion d'Honneur. PARIS P. ASSELIN, succEssEUR DE BÉCHET JEUNE ET LABÉ LIBRAIRE DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE Place de l’Ecole-de-Médecine M DCCC LXXI AVANT-PROPOS Jamais, mieux qu'à notre époque, on n’a senti la nécessité, comme base d’une bonne exploitation du sol, de l'entretien du bétail. Par les engrais qu’ils fournissent, par les produits qu’on en obtient, par leur travail, les bestiaux, en effet, sont l'unique moyen de cultiver la terre avec fruit, de lui conserver définitivement sa fécondité, d'en développer toutes les ressources, de satisfaire enfin aux besoins multiphés d’une production toujours croissante. = De R l'importance extrême des cultures fourragères, destinées à four- nir aux animaux, justement considérés aujourd’hui comme la elé de voûte de notre agriculture, une nourriture variée et substantielle. Le temps n’est plus où le seul produit des prairies naturelles, des terres en friches, pouvait sufire à l'alimentation des animaux de la ferme. L'extension des cultures, en restreignant l’espace réservé aux pâlurages primitifs, a rendu indispen- sable la recherche de nouveaux moyens d'alimentation, la production de plantes plus nutritives, qu'il a fallu dès lors emprunter à toutes les classes du règne végétal. Ainsi ont pris naissance les prairies artificielles qui, en se multipliant, ont si profondément modifié les lois fondamentales de la pratique agricole. Leur premier effet a été d'élever le prix de la terre ; ce qui, par contre-coup, a rendu nécessaire un meilleur choix des plantes devant entrer dans leur composition. En même temps s’est développé, par une conséquence nalu- relle, le besoin d’une étude plus approfondie de ces mêmes plantes, dont les espèces peuvent varier à l'infini suivant les animaux à nourrir, le climat, le sol, les moyens d'exploitation dont on dispose, ete. L p à AYANT-PROPOS.. ces circonstances, on à pu parfois regretter que les moyens propres ir une connaissance complète des plantes fourragères ne se soient pas offerts en proportion de l'importance économique et agricole que ces plantes ont acquise. Non que les traités spéciaux fassent défaut ; 1l en est, au contraire, d'excellents, qui enseignent tout ce qu'en ces makbères 1l est nécessaire de connaître. Nous pouvons citer ainsi, entre autres, la Maison rustique du dix-neuvième siècle, le Cours d'Agriculture pratique de M. G. Heuzé, le Traité des plantes fourragères de M. H. Lecoq, etc. Mais n'étant point, sinon très partiellement, accompagnés de la représentation des objets décrits, sans laquelle on ne saurait aborder qu'avec diiticulté une étude de cette nature, ces ouvrages n’excluaient point une étude nou- velle, principalement figurative. des espèces végétales si variées, comprises sous le nom de Plantes fourragères. C’est cette œuvre que nous avons entrepnise en publiant la présente ICONOGRAPHIE, description, accompagnée d’un Atlas, de la plupart des plantes qu’au point de vue de l'almentation des animaux domestiques 1l importe de savoir distinguer. Nous avons compris dans ce cadre, non-seulement les plantes cultivées comme fourragères, mais encore celles qui, ‘sans être l'objet d’une culture spéciale, fournissent ou peuvent donner aux animaux des matériaux ahmen- lures. L'on ne s’étonnera pas de la liste étendue des végétaux se trouvant dans ce cas, eu égard au petit nombre des espèces habituellement culti- vées. On devra y voir uniquement la preuve que la culture fourragère n'a pas alleint tout son développement, n’a pas su utiliser encore toutes les nchesses que la nature a mises à sa disposition. Outre les espèces alimentaires, se trouvent om dans l'ouvrage, d'abord les principales plantes nuisibles qu'il n’est pas moins essentiel de pouvoir reconnaitre ; puis, enfin, toutes celles qui, sans être nuisibles, et sans ofinir non plus d'utilité réelle, se rencontrent néanmoins assez com- munément dans les prairies et les pâturages pour mériter d'être connues. Malgré l'étendue de son cadre, l Atlas de notre IcoNOGRAPHIE n’est point el ve pouvait être absolument complet. On le concevra aisément : quelque soin que nous avons pu prendre pour représenter, indépendamment des plantes fourragères essentielles, celles qui, par leurs bonnes ou leurs mau- vaises qualités, intéressent le cultivateur, l'éleveur, etc. il ne nous a point été possible d'y comprendre la totalité des végétaux qui, à l'un ou à l'autre de ces litres, eussent pu y entrer. Le champ, en effet, est sans limites; mais il fallait nous borner et nous arrêter à un choix; nous l'avons fait en nous AVANT-PROPOS. VII attachant spécialement à représenter les espèces les plus utiles ou les plus répandues. Quant à celles qui n’ont point.été figurées, nous en avons au moins rappelé, dans le texte, le nom et les propriétés principales. Il est presque inutile de faire remarquer que cet ouvrage n’est point une Flore proprement dite, ni un traité de Botanique. Son titre lui traçait un autre plan que nous nous sommes eflorcés de suivre, d’abord en nous bornant, pour ce qui concerne la, description des plantes, à énumérer les caractères les plus propres à aider les personnes étrangères ou non exercées aux études botaniques, à reconnaître les espèces; puis en complétant ces indications, pour les plantes spécialement cultivées comme fourragères, par des notions plus étendues sur le mode de culture et leur emploi. Dans le principe, nous avions eu la pensée de réunir, dans un volume spécial qui devait suivre l’IcoNoGRAPHIE, les notions diverses touchant l’em- ploi alimentaire des plantes et l'alimentation du bétail en général. Mais nous avons senti l'inconvénient d’un double texte dans un ouvrage de cette nature déjà accompagné d’un Atlas, et il nous a paru préférable de réunir à l'histoire mème des plantes décrites, les matières devant faire l’objet de ce deuxième volume. Pour nos descriptions, un ordre était nécessaire. Nous avons suivi l'ordre botanique, le seul qui fût possible, et qui, en réunissant les espèces rapprochées par leurs caractères essentiels et souvent par leurs propriétés médicales ou alimentaires, non-seulement fait mieux saisir les rapports naturels des plantes, donne une idée plus nette des groupes les plus impor- tants, mais évite les répétitions et facilite les recherches, même aux lecteurs les moins familiarisés avec ce genre d’études. Ayant à choisir entre les diverses classifications botaniques en usage, nous avons donné la préférence à celle de De Candolle, la plus généralement adoptée aujourd'hui, et aussi la plus simple, en ce qu’elle n’admet qu'un petit nombre de divisions, fon- dées sur des caractères nets, tranchés et faciles à saisir. Quant au classement des genres et des espèces dans chaque famille, nous nous sommes le plus ordinairement inspirés de la Flore de France par MM. Grenier et Godron, tout en nous attachant à donner un rang prédo- minaui aux espèces principales, eu égard au point de vue où nous nous sommes placés, et dont la détermination sera facilitée, fous lespérons. par les tableaux synoptiques nombreux qui accompagnent ou suppléent la plupart des descriptions. vu AVANT-PROPOS. En terminant ces quelques lignes d’avant-propos, un mot de remer- ciement aux savants qui ont bien voulu, pour l'exécution de ce travail, nous aider de leur concours, et parmi lesquels nous devons citer : M. Baillet. professeur de botanique et d'agriculture à l’École vétérinaire d’Alfort, M. F. Plée, l'habile auteur du grand ouvrage de botanique illustrée : les Types des familles des plantes de France, qui a mis à la fois à notre dis- position, avec le plus généreux désintéressement, son double talent d'artiste et de botaniste, et dont les conseils éclairés nous ont été maintes fois du plus utile secours. 1. G. BR: TABLE MÉTHODIQUE DES CLASSES, FAMILLES ET GENRES MENTIONNES DANS L'OUVRAGE 1= Classe. — THALAMIFLORES. Famille des RENONCULACÉES Juss. Renoncule, Ranuneulus L...... Ficaire, Ficaria DC............ Adonide, Adonis L............ Clématite, Clematis L.......... Pigamon, Thalictrum L........ Anémone, Anemone L.......... Populage, Caltha L..... ...... Aconit, Aconitum L........... Dauphinelle, Delphinium L.... Trolle, Trollius L............. Hellébore, Helleborus L Nigelle, Nigella L........ .... Ancolie AGREE ET Famille des ACTÉACÉES............ Famille des PAPAVÉRACÉES Juss.. Pavot, Papaver L . Chélidoine, Chelidonium T...….. Glaucion, Glaucium T......... Famille des FÜMARIACÉES DC... . Fumeterre, Fumaria L........ Corydale, Corydalis DC. ..... : Famille des CRUCIFÈRES Juss....…. Raïfort, Raphanus L._......... Ravenelle, Raphanistrum T.... Cho HrUSSCR IE 7. Moutarde, Sinapis L........... Roquette, Eruca DC.......... Diplotaxe, Diplotaxis DC.... .. Cresson, Nasturtium RB....... Tourrette, Turritis L._.. ..... Sisymbre, Sisymbrium L....... Giroflée, Cheiranthus L..... .. Barbarée, Barbarea R. BR..... Vélar, Erysimum L........ 1e Julienne, Hesperis L........... Arabette, Arabis L............ Rapistre, Rapistrum BOERH.... Crambé, Crambe T............ Myagre, MyagrumT........... Bunias, Bunias R. BR......... Luvaire, Lunaria L 2° Classe. — 3 Alysson , Alyssum L........... 5 Cameline, Camelina CR. ...... 8 Drave, FN Re D ER 8 Cochléaria, Cochlearia L....... 8 Ihéride, bens B-7.7. 0 X 9 Passerage, Lepidium L........ 10 Tabouret, Thlaspi L........... 10 Capselle, Capsella VENT....... 41 Pasti. fais LUDO 42 | Famille des CISTACÉES ........... 12 Giste, Gas PER EEE 42 Helianthème, Helianthemum L. . 13 | Famille des RÉSÉDACÉES DC... 14 Réséda, Reseda L...... RE CE 14 | Famille des VIOLACÉES TT... ..... 14 | Famille des CARYOPHYLLÉES. ..…. 15 Spergule, Spergula............ 16 Spergelle, Spergella RECH...... 16 Ceraiste, Cerastium L.. ....... 17 Sabline, Arenaria L........... 17 Stellaire, Stellaria L........... 17 Sagine, SaginaL.._........... 18 Œiüllet, Dianthus L............ 20 Saponaire, Saponaria L........ 20 Gypsophile, Gypsophila EE. 20 Silène, Silene DG..:.-...:.-2:. 292 Agrostème, Agrostemma L..... 23 Lychnide, Lychnis L.......... 93 Cucubale, Cueubalus GAERTN. 94 | Famille des LIN AGRESSION 94 | Famille des MALVACÉES J......... 2% Mauve, Malva L-..-...-..--... 95 | Famille des HYPÉRICACÉES DC... 25 Millepertuis, Hypericum L...... 95 Androsème, Androsæmum ALL 95 | Famille des GÉRANIACÉES DC... 26 Géranion, Geranium L........ 26 Erodie, Erodium L'HÉRIT...... 96 | Famille des VITACEES ..... ses 26 Vione, Fifi RE 27 Ampelopside, Ampelopsis DC. . 27 | Famille des OXALIDÉES DC....... 98 | Famille des CORIARIÉES DC....... 28 CALICIFLORES. à 53 Are Tribu. — GÉNISTÉES.......... 53 Monet OEM CRE. 54 Spartier, Spartium L.......... x TABLE MÉTHODIQUE. Genêt, Genista L.... ..... ... 63 Sanguisorbe, Sanguisorba L.... 218 Sarothamne, Sarothamnus Wim 65 Alchemille, Alchemilla T....... 219 Cytise, Cytisus E..... ........ 67 Ge Tribu. — POMACÉES........... 2920 LE Obanés De... 3 69 | Famille des cesse Juss _ ide, Anthyllis L........ 70 Epilobe, Epilobium L..…........ Lupin, JB TL... 71 Onagre ou rh AE A 2e Tribu. — TRIFOLIÉES.......... 76 Isnardie, Isnardia L........... 224 Trèfle, Trifolium T..... SU, A + sn ape SAR RC 5 Dorvenium, Doryenium T...... tre, rap li. cvs Mélilot, Melilotus T............ 103 | Famille des LYTHRARIÉES Juss. ... 226 Trigonelle, Trigonella L....... 105 Salicaire, à a Em 226 Luzerne, Medicago LAURE: 107 Peplide; Peplis L........""-.... 227 Haricot, Phaseolus L... Famille des CUCURBITACÉES Juss. 228 Lotier, Dofus Li... vscn 2 Courge, Cucurbita L........... 299 Tétragonolobe , Tetragonolobus Calebasse, Lagenaria SER ..... 238 LU RER A 2 195 Benincasa, Benincasa SAwI..... 238 Psoralier, Psoralea Ré es. 135 Concombre, Cucumis L........ 238 3e Tribu. — GALÉGÉES........... — css e, nc RL Lure : 38 Galega, GalegaT.............. ryone, Bryonia L............ Réglisse, Cu ies x OUR VE? 127 | Famille des PORTULACÉES Juss.... 243 enaudier, Colutea L....... 127 Pourpier, Portulaca T......... 243 Robinier, Robinia L........... 128 Montie, MontiaL.............. 243 4e Tribu. — ASTRAGALÉES..... ... 129 Claytone, Claytonia L......... 243 Astragale, Astragalus L...... 129 Ulluco, Ullucus LOZAN......... 244 Phaque ou Astragaloïde, Phaca L. 131 | Famille des CRASSULACÉES DC.. 24 Oxytropis, Orytropis DC....... 132 Crassule, Crassula L.......... 245 Biserule, Biserula L........ De A Bulliardie, Bulliardia DC....... 245 5e Tribu. — HÉDYSARÉES......... 132 Tillée, Tillæa MicH........ ... 245 tte, OnobrychisT....... 133 Orpin, Sedum:DG::;5:5..2.-2. 245 Sainfoin , Hedysarum L........ 143 Cotylédon, Cotyledon L........ 248 Ornithope, Ornithopus DESv.... 145 Joubarbe, Sempervivoum L...... 248 Coronille, Coronilla NEGK. ..... 147 Loc Rhodiola L. :........ 249 Sécurigère, Securigera DC... 149 | Famille des SAXIFRAGÉES Juss... : 249 Hippocrépide, Hippocrepis L.... 149 Saxifrage, Sarifraga L......... 250 Scorpiure, Scorpiurus L....... 150 Dorine, Chrysosplenium L. . 251 Ge Tribu. — VICIÉES FAT 150 | Famille des OMBELLIFÈRES T...…. 252 bre DR TU mous 151 Are Tribu. — DAUCINÉES.......... 254 Craque, Cracea Riv........... 160 Carotte, Daucus L............. 255 RM A de 163 Orlaya, Orlaya Hors... + 271 Lente Lane D... :...51....; 176 2e Tribu. — THAPSIÉES. .......%. 272 ns, ro lee 178 Sier, Siler SCDP... 2. res 272 Ervilie, Ervilia LINK... ... ans 149 Thapsie, Thapsia L........... 272 Gesse, LathyrusL............. 181 Laser, Laserpitium L ........ 272 Orobe, Orobus L............. 193 3e Tribu. — CAUCALINÉES........ 273 PUR OR RE LE us dis 195 Turgénie, Turgenia HOFF...... 273 Cicérole ou Chiche, Cicer L.... 200 Caucalide, Caucalis L. ........ 274 7e Tribu. — SOPHORÉES... ... .. 202 Torilide, Torilis HOFF. ......... 274 Famille des ROSACÉES Juss ...... 203 4 Tribu. — CORIANDRÉES. ....... 275 1re Tribu. — AMYGDALÉES......... 205 Bifora, Bifora HoFF........... 275 " Tribu. — SPIRÉES... ......... 205 Coriandre, Coriandrum L. ..... 276 M Spirale. hr 205 Ge Tribu. — ANGÉLICÉES......... 276 ribu. — POTENTILLÉES. ....... 207 Angélique, Angelica L......... * 276 Benoîte, Geum L............... 720 Levisticum, Levisticum Kocn... 277 Sibbaldie, Sibbaldia L......... 208 Selin, Sotinagmn 15 4 0 278 Potentille, Potentilla L........ 208 Ge Tribu. — PEUCÉDANÉES. . 278 Tormentille, Tormentilla L..... 241 | Aneth, Anethum T............ 278 Fraisier, Fragarû L.......... 242 l'- Impératoire, Imperatoria L.... 279 Comaret, Comarum L......... 2492 Panais, Pastinaca T........... 279 Ronce, Rubus L... .......... 212 Berce, Heracleum L. ......... 284 Dryade, Dry es LM ANSNCUES M4 Férule, Ferula T. ............ 285 & Tribu. — ROSES. ... ......… M4 Peucédane, Peucedanum Kocx.. 286 Se Tribu. — SANGUISORBÉES ..... 215 Tordyle, Tordylium T......... 287 Aigremoine, Agrimonia T...... A5 (e) pañax, Opopanaz Kocu..... 288 Pimprenelle, Poterium L....... 16 Te Tribu. — — SÉSELNÉSS.: 1.204 288 Criste, Crithmum Meum, Meum T.. TABLE MÉTHODIQUE. XI D = sussuct Silaus, Silaus BESS . ......... 2 Livêche, Ligusticum L......... Trochiscanthes , Trochiscanthes Athamanta, Athamanta Kocu. Séseli, Seseli ie Æthuse, Æthusa L. PISTE. Fenouil, Fœniculum Horr. Lure tt Cnidium, Cnidium Cuss.. _ Œnanthe, Œnanthesl...ser 8e Tribu. — AMMINÉES. ......... Buplèvre, Bupleur Berle, Sium L... UNE tee Boucage, Pimpinella L........ Ammi, Ammi L.. Bunion, Bunium L. ...... ... Carvi, Carum L.. Persil, Petroselinum Horr... .. Sison, Sison Lac. Ægopode, Ægopodium L....... Ptychotis, Ptychotis Kocx....., Cintre Cricufanlie. 2. 0 Ache, Apium HoFF............ Helosciadum, HelosciadumKocu. Falcaria, Falcaric Rent à Trnmie, Trinia HOrr se 9e Tribu. — SCANDICINÉES. . ...... Scandix, Scandix GAERTN...... Anthrisque, Anthriseus HoFr... Myrrhis, Myrrhis Scopp........ Cerfeuil, Chæroph YU EE. Conopode, Conopodium DC... 10e Tribu. — SMYRNÉES....... .. Maceron, Smyrnium L....... : Ciguë, Conium L. Caebrÿs GAChRUSLT EE. Pleurospermum, Pleurospermum HOFFE 0 50 Physospermum, Physospermum CuSS 2 Echinophore, Echinophora T... 11e Tribu. — HYDROCOTYLÉES.. ... Hydrocotyle, Hydr ocotyle T.... Astrance, Astrantia L......... 42% Tribu. — ÉRYNGIÉES.… .. .... Panicaut, Eryngium L ........ Sanicle, Sanicula T...:....... Famille des CAPRIFOLIACÉES Ric. Lierre, Hedera L. Cornouiller , Cornus de UNE A Adoxe, Adoxa L. Viorne, Tibumnum LA repense Chévrefeuille, Loni icera a EA Famille des LORANTHACÉES Juss . Gui, Viscum T .. Famille des RUBIACÉES Juss...... Garance, Rubia T Galliet, Galium L Vaillantie, Vaillantiu DC.; Valan- LR TA : 6 el) 327 Shérarde, Sherardia L... ..... 327 Aspérule, Asperulu L.......... 327 Crucianelle, Crucianella L. ... 329 Famille des VALÉRIANÉES DC... 329 Centranthe, Centranthus DG.... 330 Valériane, Valeriana L....... 330 Valérianelle, Valerianella Po. 332 Fédia, Fedia MŒNCH.. .. ....: 9334 Famille des DIPSACÉES 106 MA 335 Cardère, Dipsacus 2%..." 339 Céphalaire, Cephalaria Scaran. 336 Scabieuse, Scabiosa L.......... 337 Knautie, Knautia COULT....... 339 Famille des COMPOSÉES VAILL. 340 dre Sous-Famille. — Cynarocépha- les JUSS meet to Due Are Tribu. — ÉCHINOPSIDÉES. 342 Échinope, Echinops L......... 2e Tribu. — SILYBÉES............ 343 Silybe, Silybum VaILL....... ... 343 Tyrimne, Tyrimnus Coss........ 344 Galactite, Galactites MŒNCH.... 344 3e Tribu. — CARDUÉES........... 345 Chardon, Carduus GÆRIN..... 345 Cirse CirSium IEEE Et ce ee 348 Artichaut, Cynara VAILL....... 352 Picnomon, Pienomon LoB. .... 352 Cardoncelle, Carduncellus Apaxs 353 Onoporde, Onopordum VaiLz... 353 Notobasis, Notobasis CASS...... 354 Le Tribu. — CENTAURIÉES........ 354 Cnicaut, Cnicus VAILL.......... 354 Crupine, Crupina Cass . ..... 359 Microlonchus, Microlonchus DC. 355 Centaurée, Centaurea L........ 309 Centaurium, Centaurium HALL. 360 Sarrète, Serratula DC......... 361 Rhapontic, Rhaponticum DC... 361 Kentrophylle, Kentrophyllum 362 NEGR Serie ce. Carthame, Carthamus L....... 362 5e Tribu. — CARLINÉES......:.... 363 Atractyle, Atractyhis L......... 363 Carline, CarlinasT:-1..... 364 Stéhéline, Stæhelina DG....... 365 Jurinée, Jurinea Cass......... 365 Leuzée, Leuzea DO. .- 26.2 366 Chamæpeuce, Chamæpeuce PRoS ATP. orme DE 366 Bardane, Arctium L........... 366 Saussurea, Saussurea DG....... 367 Bérardie, Berardia ViLz....... 368 6e Tribu. — XÉRANTHÉMÉES ...... 368 Immortelle, Xeranthemum T... 368 2e Sous-Famille. — Corymbifères : 369 TUSSÉEE 2 Poe cec-rn Are Tribu. — CALENDULÉES....... 370 Souci, Calendula NECK........ 370 2e Tribu. — INULÉES. ........... 371 Carpesium, Carpesium L....... 971 Micropus, Micropus L.... ..... 371 Evax, Evax GÆRTN............ 372 xu TABLE MÉTHODIQUE. Cotonnière, Filago T........ . 372 Lampsane, Lampsana L. ...... M7 H Helichrysum DC... 373 Aposéride, À Necx...... 418 Connie Cnssheles Dox. “ 373 pee eq ee GÆRTS... | Léontopodi Leontopodium voséride, Hyoseris Juss....... ne à — CNT 374 Hédypnoïde, Hedypnois T...... 418 Antennarie, Antennaria K. Tolpis, Tolpis GÆRTS._-....... m9 Cupidone, Catananche Van. . . M9 Chicorée, Cichorium L......... 419 2e Tribu. — CRÉPIDÉES....-. ... 427 Pterotheca Cass... 428 Sovérie, Soyeria Moxx .....-... Hieracium L........ 428 , Andryala L _.. .... 433 Crépide, Crepis L_..... -..... 433 Barkhausie, ta Maxc. 45 Chondrille, Chondrilla L....... 436 Pissenlit, Tarazacum Juss..... 436 Laitue, Lactuca T.: :.....::.- Prénanthe, Mrs pr | PAEETLS 442 Laitron, Sonchus L....-.....-. Mulgédie, Mulgedium Cass..... 444 392 P d Da, . 444 335 Zacinthe, Zacintha T..-",%: 395 % Tribu. — SCORZONÉRÉES. . ..... 445 Camomille, Chamomilla Gov... 396 Juss.. 45 Santoline, Santolina T. 397 Helminthie, Helminthia Juss... 446 Diotis, Daotis DESF ............ 397 Thrincie, Thrincia ROTH. ...... ni À men Spilanthes JaCQ.. ...…. 397 Liondent, Leontodon L......... 457 ribu. — SÉNÉCIONÉES. ... _... 398 Picride, Picris Juss..... ...... 448 Armoise, Artemisia L.......... 398 Scorzonère, Scorzonera L. .... 448 Tanaisie, mm +. POS sin Podosperme, Podospermum DC. 450 Plagius, Plagius DC........... 402 Salsifis, Tragopogon L. ....... 450 a spas MM , Geropogon L...... 452 PERRET ONE #2 % Tribu. — HyPocHŒRIDÉES. .... 452 a Leucanthemum T. 402 Porcelle, Hypochæris L........ 452 Matricaire, Matricaria L....... 404 Sériole, Seriwla L ............ 453 Doronie, PP Fetes 404 Robertie, Robertia L........... 453 Aronic, Aronicum NECK........ 405 er HOTEL > . 453 Arnics, ArnicaL........... .. 45 Scolvyme, Scolymus L... ....., 453 Ligulaire, Liyularia Cass...... 405 | Famille des AMBROSIACÉES Lixx.. 454 . S 1 NPA 406 Lampourde, Xanthium T_..-_. NÉES. .. 408 broisie, Ambrosia T........ socoma L.... 409 | Famille des CAMPANULACÉES Jvss. 456 Le 409 Lobélie, Lobelia L........ ... hagnalon CASs 409 Jasione, Jasione L ............ 456 7 #10 ; Phyteuma L......... 457 Bellidiastrum Haisr... 458 LA TIRE Pere : “+e] Campanula L..... 459 Slenuctis NEES fahlenbergie , Wahlenbergia FN OPOPIS TE #11 Scans: : 77 JC ONE DRE #11 | Famille des VACCINIÉES DC... 462 APRES re Airelle, Vaccinium L ...... ... A CPC SE 1 , Orycoccos T... ... — Evrarontées......... #13 | Famille des ERICACÉES Laxpz..…... 463 Tussilage, Tussilago L......... 3 Arbousier, Arbutus T....... .. He rer" e-cm0 TA e: Andromède, Andromeda L..... — omogyne, Homogyne Cass.. | Phyllodoce, Phyllodoce Dox Cacalie, Cacalia L.:; Adenostyles Rosage, Aldo en % PESE RS 45 On PTE rec s 414 Asalée, Asalea L:..:.2.-:... . 45 Eupatoire, Eupatorium L...... 5 Dabœcie, Dabæcia Dox... .... 456 La Sous- Famille. — Chicoracées Callune, Calluna SALISB.. ... ... 456 DT te, Aer) "6 Bruyère, Erica L.......:...... 4658 4e Tribu. — Cicnoniées . ........ "6 Pyrole, Pyrola T._.. ic T° 408 Rhagadiole, Hhagadiolus TT... .. M7 Monotrope, Monotropa EAP SE 470 TABLE MÉTHODIQUE. 3° Classe. — COROLLIFLORES. Famille des LENTIBULARIÉES L.-C. RE ie AT Grassette, Pinguicula T.. ..... 71 Utriculaire, Utrieularia L .. .. 472 Famille des PRIMULACÉES VENT... 472 Hottone, Hottonia L........... 473 Primevère, Primula T.. . 473 Cortuse, Cortusa L..... PR 475 Grégoria, Gregoria DuB........ 475 Androsace, Androsace T..... . 4To Cyclame, CyclamenT.......... 475 Trientale, Trientalis L......... 476 Soldanelle, Soldanella T....... 476 Glhaus Glaue TN. 476 Cons, Cons Es Ars ST 476 Lysimaque, Lysimachia | APRES 477 Asterolin, Asferolinum Link et Homes LE re. 478 Mouron, Anagallis | ERA 478 Centenille, Centunculus L.... . 479 Samole, Samolus T............ 479 Famille des JASMINÉES Juss....... 479 Jasmin, Jasminum T..... Reset 480 Obwer: Olga Ti. 5-34 8. à 480 Phyllirea, Phyllirea T. .. 481 Troène, Ligustrum T.......... 481 Lilas, LilacT; Syringua L..... 481 Orne, Ornus | MER RER 481 Frêne, Fraxinus T............ 482 Famille des APOCYNÉES Juss... .. 483 Pervenche, Vinea L... ...... 483 Apocyn, Apocynuwm T.......... 483 Nérier, Nerium L .... .._.... 484 Famille des ASCLÉFIADIÉES R. Br. 484 Asclépiade, Asclepias L........ 485 Re me Gomphocarpos Dompte-Venin, Vincetoxicum ENV RER ECS 485 Cynanche, Cynanchum L....... 486 Famille des GENTIANEÉES Juss..... 486 Gentiane, Gentiana T.......... 487 Swertie, Swertia L............ 489 Érythrée, Erythræa RENX....... 489 Cicendie, Cicendia ADaNs...... 490 Chlorette, Chlora L............ 490 Ményanthe, Menyantes T._..... 491 = Limnanthemum ne ne inde nee Ve 4% Famille des POLYGALÉES Just. 492 Polygala, Polygala L.......... 492 Famille des CONVOLVULACÉES Vr. 493 Liseron, Convolvulus L ....... 494 Cresse, Cressa L..... ........ 498 Cuscute, Cuscuta T _..-..-.... 498 Famille des SESAMÉES DC. ....... 509 Sésame, Sesameum L.......... 509 Famille des BORRAGINÉES Juss. .. 509 4re Tribu. — LITHOSPERMÉES... .. .. 510 Mélinet, Cerinthe T . .......... 511 Vipérine, Echium T .......... 511 Pukmonaire, Pulmonaria T.. .. Gremil, Lithospermum T Orcanette, Onosma L Alkanna, Alkanna TAUSCH..... Myosotis, Myosothis L. 2% Tribu. — ANCHUSÉES...-...... Consoude, Symphytum........ Buglosse, Anchusa............ Lycopside, Eycopsis L---....- Nonnée. Nonnea MÉDixK........ Bourrache, Borrago T.. 3 Tribu. — CYNOGLOSSÉES.. Cynoglosse, Cynoglossum T - Bardanette, Echinospermum Sw. Héliotrope, Eliotropium L. Rapette, Asperugo T. .. ...... Omphalode, Omphalodes T..... Eritriche, Eritrichum SCHRAD .. Famille des SOLANÉES Juss....... Morelle, Solanum L...... re re Tomate, Lycopersicum T....... Piment, Capsieum L.._._.... . Quoqueret, Physalis Dr Nicandra, Nicandra, ADANS. _. Belladone, : Atropa L Mandragore, Mandragora T..._. Lyciet, Lycium L. .. ---..._.. Siramoine, Datuwra L. EPS Tabac, Nicotiana L..... ..... Jusquiame, Hyoscyamus T_._... Famille des VERBASCÉES BarTL.. Molène, Verbaseum L.._... ... Celsie, COL LPO 8.5 Famille des SCROPHULARIACÉES L. 4re Tribu. — ANTIRRHINÉES.. - -... Scrophulaire, Serophularia T.. Muflier, Antirrhinum T........ V4 VA Anarrhine, Anarrhinum DESF.. 5 Linaire, Linaria T . Gratiole, Gratiola L...-....... Lindernie, Lindernia ALL. ....- de Tribu. — VÉRONICÉES.. -.--.... Véronique, Veronica T........ XL Digitale, Digitalis T.._......-. 584 Sibthorpie, Sibthorpia L.. Erme\Erinus ke... Limoselle, Limosella L 3e Tribu. — RHINANTHÉES ... Rhinanthe, Rhinanthus L._. Pédiculaire, Pedicularis T. Euphraise, Euphrasia T....... Odontitès, Odontites HaLL...... Bartsie, Bartsia L........... E Trixago, Trixago STEY Mélampyre, Melampyrum T.. Tozzia, Tozzia Famille des OROBANCHÉES L. C. R. Orobanche, Orobanche L. ...... Lathrée, Lathrœa PORTER ES PE Clandestine, Clandestina T.. Phelipée, Phelipæa G. A. MEx.. XIV Famille des LABIÉES T....... ee {re Tribu. — LAVANDULÉES... ... Lavande, Lavandula L. .. .... Basilic, Ocymum T.... ....... 2e Tribu. — MÉLISSÉES. Mélisse, Melissa T............. Horminelle, Horminum L Calament, Calamintha MŒxcCH. Micromérie, Micromerie BENTH.. Sarriette, Satureia L.......... 3e Tribu. — NÉPÉTÉES Népéta, Nepeta L...:......... Gléchome, Glecoma L......... Dracocéphale, Dracocephalum L. 4 Tribu. — STACHYDÉES. ........ Crapaudine, Sideritis L.... ... Marrube, Marrubium L........ Ballotte, Ballotta L. .......... Lamier, Lamium L........ ... Agripaume, Leonurus L........ Galéope, Galeopsis L.... ..... Phlomide, Phlomis L.......... Stachyde ou Epiaire, Stachys L.. Bétoine, Betonica L Scutellaire ou Toque, Scutella- ae M PP OR Te Mélitte, Melittis L............. Brunelle, Brunella T.._ ....... 599 599 600 600 600 601 TABLE MÉTHODIQUE. . 297 . 598 50 | Prasium, Prasium L.......... 610 5e Tribu. — SALVIÉES........... 610 Romarin, Rosmarinus......... 610 Sauge, Salvia L............... 611 Ge Tribu. — THYMÉES............ 613 Thymn, That a scuex 513 Origan, Origanum T. ... ...... 614 Hyssope, Hyssopus L. ... ...... 614 7e Tribu. — TEUCRIÉES. .......... 615 Bugle, Ajuga L ..... PATTES 615 Germandrée, Teucrium L.... . 616 8e Tribu. — MENTHÉES........... 617 Preslie, Preslia Oprrz......... 618 Menthe, Mentha L......... 1151018 Lycope, Lycopus L ....... . . 620 Famille des VÉRBÉNACÉES Juss. .. 620 Verveine, Verbena T........... 621 Gattilier, Vite LL reuten 621 Famille des PLANTAGINÉES Juss.. 621 Plantain, Plantago L.......... 622 Littorelle, Littorella L. ........ 626 | Famille des PLUMBAGINÉES ExpL.. 626 Dentelaire, Plumbago T........ 626 Limoniastrum, Limoniastrum M. 627 Statice, Statice WILLD. ....... . 627 Armérie, Armeria WILLD. ..... 628 Famille des GLOBULARIÉES DC... 629 Globulaire, Globularia L....... 629 4° Classe. — MONOCHLAMYDÉES. Famille des NYCTAGINÉES Juss.... 630 Rhubarbe, Rheum L........ .. 682 Nyctage, Nyctago Juss.; Mirabi- Oxyria, Oryria HiLL........... 683 Mes. ER re . 630 | Famille des EUPHORBIACÉES An. de Famille des CHÉNOPODÉES VenT. 631 JU8S 225 Jos 683 4 Tribu. — SPINACIÉES. ......... 632 Euphorbe, Euphorbia L........ 684 Arroche, Atriplez T .......... 632 Mercuriale, Mercurialis L.. ... 687 Obione, Obione GÆRTN........ 633 | Famille des URTICINÉES BroxG.... 689 inard, Spinacia T... ....... 633 | Are Tribu. — URTICÉES........... 689 2e Tribu. — CHÉNOPODIÉES.. ..... 634 Ortie, Urfica LL... 504.0 690 BeUS, Dan ET Set 634 Pariétaire, Parietaria T........ 694 Anserine, Chenopodium L...... 659 2e Tribu. — CANNABINÉES. ........ 695 Roubieva, Roubieva MoQ....... 661 Chanvre, Cannabis T....... ... 695 Blte, Bhiumil:s5 52 xt! 661 Houblon, Humulus L.......... 696 3 Tribu. — CAMPHOROSMÉES. .. 661 3e Tribu. — MORÉES............. 697 Kochia, Kochia RoTH.......... 662 Môrier, Morua Te: Res 697 Camphrée, Camphorosma L.... 662 4e Tribu. — CELTIDÉES........... 697 isperme, Corispermum A. Juss Micocoulier, Celtis T........... 698 : Tribu. — SaLicorniées. ....... 663 | 5e Tribu. — ÜLMACÉES.. ........ 698 Salicorne, Salicornia T......... 663 Orme, Ulmuile:. sms 698 Tribu. — SALSOLÉES........... 663 | Famille des AMENTACÉES Juss...…. 699 Soude, Salsola GÆRTN......... 663 | Are Tribu. — PLATANÉES.......... 700 Suæda, Suæda FORSK.......... 664 2% Tribu. — JUGLANDÉES... .. sd AU Famille des BASELLÉES An. Bnonc. 664 | % Tribu. — CUPULIFÈRES... ... 700 Famille des AMARANTHACÉES R. Br 665 | Hêtre, FagusT....... ....... 700 Amaranthe, Amaranthus L..... 665 | Châtaignier, Castanea T..... .. 70 Polyenème, Polyenemum L..... 665 ! Chêne, Quercus Ts ses 701 Famille des PHYTOLACCÉES R. Br. 666 Noisetier, Corylus T........... 702 Phytolaque, Phytolacca L. .... 666 Charme, Carpinus L........... 703 Famille des POLYGONÉES Juss..... 667 4 Tribu. — BÉTULINÉES.......... 703 Patience, Rumex L ........... 668 Bouleau, Betulus T 7 Renouée, Polygonum L........ 671 Aulne, Alnus T........... Sarrasin, Fagopyrum T.....!.. 674 5e Tribu. — SALICINÉES......... » TABLE MÉTHODIQUE. XV Sanle- Sales. + 704 9e Tribu. — CUPRESSINÉES....... 710 Peuplier, Populus T........... 706 Genévrier, Juniperus L......... 710 Famille des CONIFÈRES Juss....... 707 3e Tribu. — TAXINÉES............ 711 Are Tribu. — ABIÉTINÉES,........ 708 Ra Re ce 711 Pin, Pinus Le." 708 4e Tribu. — ÉPHÉDRACÉES ou GNÉ- Sapin, Abies L...... En hr de 709 TACEES ae etc 742 Mélèse Ban ES... trre 710 5° Classe. — MONOCOTYLÉDONÉES. Famille des ALISMACÉES R. Br... 713 Nivéole, Leucoium L ......... 737 Sagittaire, Sagittaria L........ 713 | Famille des IRIDÉES Juss.......... 737 Fluteau, Alisma L............. 714 ins, PORN nee 738 Damasonie, Damasonium Juss.. 714 Hermodactyle, HermodactylusT. 739 Butome, Butomus L........... 714 ES (Eu Un 0 M RER OMS AGREE 739 Famille des ASPARAGINÉES Juss.. 715 Sairan CEGEUS ee 739 Parisette, Paris L...... ne te 715 Glayeul, Gladiolus L........... 740 Streptope, Streptopus L. C. Ricx. 716 | Famille des ORCHIDÉES Juss...... 740 Polygonate, Polygonatum T.... 716 Are Tribu. — OPHRYDÉES......... 742 Muguet, Convallaria L........ - T6 Orchis Orcms ee— 742 Maianthème, Maianthemum WicG 716 Gymnadénie, Gymnadenia L. C. Asperge, Asparagus L......... 717 AR ee 745 Smilax, Smilax L............ HI Platanthère, Platanthera L. C. Fragon, Ruscus L.............. 717 RFC REV AE CE RE Uoe. 745 Famille des DIOSCORÉES R. Br.... 717 Anacamptide, Anacamptis L. C. Tame ou Tamier, Tamus L.:... 718 RICH ee RERCE 745 Dioscorée ou Igname, Dioscorea L 718 Acéras, Aceras R. BR.......... 746 Famille des COLCHICACÉES DC.... 719 Herminion, HerminiumL.C.Ricx 746 Colchique, Colchicum T........ 720 Ophrys, Ophrys hs"... 746 Bulbocode, Bulbocodium L..... 722 Serapias, Serapias L.......... 741 Mérendère, Merendera RaM.... 722 Nigritelle, Nigritella L.C. RicH. 748 Veratre ou Varaire, Veratrum T. 722 9e Tribu. — MALAXIDÉES ......... 748 Tofieldie, Tofieldia Hups....... 793 Malaxis, Malaxis SWARTZ....... 748 Famille des LILIACÉES Juss........ 7; Liparis, Liparis L. C. RicH .... 749 Are Tribu. — TULIPÉES............ 723 Coralline, Corallorhiza HALL... 749 Lulme, Tulipa Tee 724 Epipogon, Epipogium GuL.. .. 749 Fritillaire, Fritillara L...... .. 724 3e Tribu. — SPIRANTHÉES......... 749 Loydie, LLoydia SALISB..... .. 725 Limodore, Limodorum L. G. RicH 750 LEE TC FM PE RE ET 725 Néottie, Neottia L. C. RICH .... 750 Urginée, Urginea STEIN........ 725 Listéra, Listera R. BR......... 750 Uropétale, Uropetalum GawL... 726 Spiranthe, Spiranthes L. C. Ricn 751 2% Tribu. — HYACINTHÉES. ......- 726 Goodyère, Goodyera R. BR..... 751 Erythrone, Erythronium L..... 726 Epipactis, Epipactis L. C. Ricn. 751 Gagée, Gagea SALISB........... 726 Céphalanthère, Cephalanthera L. Selle Setla he .0 0.. 727 (HAN SRE RO LE CE te 752 Ornithogale, Ornithogalum L... 727 4 Tribu. — CYPRIPÉDIÉES. ..... 2152 Acraphide, Agraphis LINK... ... 727 Cypripède, Cypripedium L..... 752 Hyacinthe, Hyacinthus T....... 728 | Famille des AROIDÉES Juss... ... 753 . Muscars Miscart E--..- "1 . 728 Gouet; Arum'L. 2.5. Le 753 Bellevalie, Bellevalia LP....... 728 GR Ca Re 754 Ail, Allium L. ..... ROSES 729 Acore, -Acorus LL..." 755 3e Tribu. — HÉMÉROCALLIDÉES. ... 731 | Famille des TYPHACÉES DC....... 755 Asphodèle, Asphodelus L....... 7131 Massette, TyphaL ........ ... 756 Phalangère, Phalangium T..... 732 Rubanier, Sparganium L...... 757 Narthécie, Narthecium Mœur... 732 | Famille des JONCÉES DC.......... 758 Paradisia, Paradisia Mazz ._... 133 Jon ETS 158 Hemerocalle, Hemerocallis L_... 733 Luzule, Luzula DG.-.......... 761 Aphyllanthe, Aphyllantes T..... 733 | Famille des CYPÉRACÉES LesrTig. . 763 Famille des NARCISSÉES Juss..... 734 | Souchet, Cyperus L............ 764 Narcisse, Narcissus L.... ..... 734 Choïin, Schænus L-...._...... 765 Pancratier, Pancratium L...... 736 Linaigrette, Eriophorum L..... 766 Amaryllide, Amaryllis L.....:. 736 Cladie, Cladium R. BR......... 766 Galanthine, Galanthus L....... 736 Rynchospora, Rynchospora WauL 766 XvI TABLE MÉTHODIQUE. Scirpe, Scirpus L.............. 767 Kælérie, Kæœleria PERS... .... 797 Eleocharis, Eleocharis R. Bu. 768 5e Tribu. — AGROSTIDÉES. ..... . 197 Fimsbristyle, Fimsbristylis WauL 769 Agrostide, Agrostis L.......... 798 Elyna, Elyna ScHRAD.......... 769 Stipe, Stipa KUNTH........... 798 Laiche, Carer Micu .......... 709 Millet, Miium L...:....... . 199 Famille des GRAMINÉES. .......... 773 Ge Tribu. — PANIGÉES .. ........ 799 4re Tribu. — ARUNDINÉES..... . . 778 Baldingère, Baldingera Dum. .. 800 Roseau, Arundo L............ 778 Chiendent, Cynodon Ricn ...... 800 Phragmite, Phragmites TRiN... 778 Panic, Panicum.L.........,... 801 2e Tribu. — FESTUCÉES........... 779 Digitaire, Digitaria ScoP....... 802 Fétuque, Festuca L... ........ 780 Paspale, Paspalum DG......... 803 Brome, Bromus L............ 780 Sorgho, Sorghum PERS........ 803 Dactyle, Dactylis.............. 784 7e Tribu. — SÉTARIÉES.........., 805 Glycérie, Glyceria R. BR....... 785 Sétaire, Setaria P. Bv......... 805 Molinie, Molinia SCHRANK...... 786 8e Tribu. — PHALARIDÉES........ 807 Paturin, Poa L...... LASER 786 Flouve, Anthoxanthum L...... 807 Eragrostide, Eragrostis P.Bv.... 787 Alpiste, Phalaris P. Bv. ....... 808 Pine Drame tes cens 787 Fléole, Phleum L.............. 808 Mélique, Melica L............. 788 Vulpin, Alopecurus L.......... 809 3e Tribu. — AVÉNÉES............ 788 %e Tribu. — GASTRIDIÉES... ..... 810 Danthonie, Danthonia DC...... 789 10e Tribu. — HORDÉACÉES. ...... sit Avoine, Avena L.......... ... 189 Orge Horn ES 811 Arrenathère, Arrenatherum P. 11e Tribu. — TRITICÉES....... .. 815 131 RAS A eh 5 È 795 Ivraie, .Lobumil "2:12 Ru 816 Houlque, Holeus L............ 795 Froment, Triticeum L......... 819 Canche Au lL 77.22.0129 Soiglo, Sectie Di se a eu 822 4 Tribu. — KŒLÉRIÉES.......... 796 12e Tribu. — ZÉACÉES............ 825 Crételle, Cynosurus L.......... 796 Maïs, Zea L."...... DE AGREE 825 6° Classe. — ACOTYLÉDONÉES CELLULO-VASCULAIRES. Famille des FOUGÈRES SWaRTz.. 4re Tribu. — OPHIOGLOSSÉES. . .. Ophioglosse, Ophioglossum L... Botriche, Botrychium SW... . 2% Tribu. — OSMUNDÉES.......... Osmonde, Osmunda L......... 3% Tribu. — POLYPODIÉES......... Cétérach, Ceterach BAUH ....... 839 Polypode, Polypodium L....... 839 4 Tribu. — ASPIDIÉES........... 840 836 838 838 838 838 839 839 Aspidie, Aspidium R. Br .. ... 840 Polystic, Polystichum Ror._ ... 840 Cystoptère, Cystopteris BERNH. 8 Doradille, Asplenium L. ...... 84 Pteride, Pteris L 507.00 842 Capillaire, Adianthum L....... 843 Scolopendre, Scolopendrium Su. 843 Famille des ÉQUISÉTACÉES Vaucu. 843 Prêle, Equisetum L 844 Famille des LYCOPODIACÉES DG .…. 846 7° Classe. — ACOTYLÉDONÉES CELLULAIRES. Famille des MOUSSES. Famille des LICHENS. Are Tribu. — HYMÉNOTHALAMÉS ... % Tribu. — GASTÉROTHALAMÉS.... 852 3% Tribu. — InloTHALAMÉS ou CRUS- TAC: 28m DU 4 Tribu. — GONIOTHALAMÉS ou PULYÉRULENTS. .......... 892 Famille des CHAMPIGNONS . 852 4re Tribu. — BASIDIOSPORÉS. ...... 853 2e Tribu. — THÉCASPORÉS. ....... 854 3e Tribu. — CLiNosPorÉs ou STRo- MATOSPORÉS 4. nada 74 4 Tribu. — CYSTOSPORÉS. ........ 854 5° Tribu. — TRICOSPORÉS....... 855 Ge Tribu. — ARTHROSPORÉS. ...... 855 Famille des ALGUES .............. 855 4e Tribu. — FLORIDÉES .......... 856 2e Tribu. — FUCACÉES........... 856 3° Tribu. — CONFERVÉES......... 857 # Tribu. — ALGUES ÉLÉMENTAIRES. 858 FIN DE LA TABLE MÉTHODIQUE, NOUVELLE ICONOGRAPHIE FOURRAGÈRE Le règne végétal, dont sont tirées les espèces fourragères, peut être partagé en trois grands embranchements : les végétaux Dicotylédonés, Mono- cotylédonés et Acotylédonés. 1 EmpraNCHEMENT. DICOTYLÉDONÉS Juss. Se multipliant au moyen de graines principalement constituées par un embryon pourvu de deux ou de plusieurs cotylédons. — Organes reproducteurs mäle et femelle (étamines et pistil), visibles et distincts, d'où le nom de Pha- nérogames (de gævepés, visible et yäuoe, noce) qui leur a été donné par Linnée ; tissu composé en tout temps de vaisseaux ainsi que de tissu cellulaire, ce. qui leur a fait attribuer, par De Candolle, le nom de Vasculaires; surface des organes extérieurs pourvue de stomates. Tige pourvue d’une écorce, d’un corps fibreux constitué par une série de couches concentriques, et d’une moelle centrale ; accroissement extérieur, c’est-à-dire par l'addition, chaque année, dans les espèces vivaces, d'une couche nouvelle sous l'écorce, à la périphérie du corps central, d’où le nom d'Exogènes, que leur a donné De Candolle. Offrant, comme caractères secon- daires : une tige plus ou moins subdivisée; des feuilles pétiolées ou sessiles et pourvues de nervures ramifiées ; des enveloppes florales le plus souvent à cinq divisions. — Se partagent en deux groupes : 1° Les Dicotylédonés à périanthe double, c'est-à-dire pourvus de deux enve- loppes florales (calice et corolle) ; — ils forment trois classes : Les THALAMIFLORES, offrant les deux parties du périanthe indépendantes l’une de l’autre ; une corolle à pétales distincts, insérée, avec les étamines, sur le réceptacle (thalamus) ; un ovaire supère, libre ; Les caLICIFLORES, caractérisés par un calice à sépales plus ou moins soudés entre eux (calice monosépale); une corolle à pétales libres ou soudés (polypétale ou monopétale), insérée avee les étamines sur le calice ; un ovaire parfois libre et supère, parfois adhérent au calice (infère) ; Les coROLLIFLORES, présentant : un calice monosépale, une corolle monopé- tale insérée sous l'ovaire et portant les étamines; un ovaire libre et supère, quelquéfois adhérent au calice. 2° Les Dicotylédonés à périanthe simple, c'est-à-dire n'ayant qu'une seule enveloppe florale, laquelle est quelquefois d'aspect herbacé, réduite à une écaille ou nulle. — Forment une seule classe, les MONOCHLAMYDÉS. 1 ? NOUVELLE ICONOGRAPHIE FOURRAGÈRE. 2 EmpnaxCHEMENT. MONOCOTYLÉDONÉS Juss. Embryon muni d'un seul cotylédon. — Tige sans écorce distincte, n'offrant ni couches concentriques ni moelle centrale, et constituée par un tissu homo- gène, formé de faisceaux fibro-vasculaires, diversement entrecroisés et occu- pant le centre vers le sommet de la tige. Tige simple, s'accroissant par un bourgeon terminal ; feuilles engainantes, pourvues de nervures simples et parallèles; enveloppes florales offrant trois ou six divisions, parfois nulles, ou remplacées par des écailles ou des soies, — Sont compris en une seule classe, à laquelle De Candolle a donné le nom d'Endogènes phanérogames, par suite des idées inexactes qui régnaient à son époque sur le mode d’accroisse- ment de ces végétaux. 3* EMPRANCHEMENT. ACOTYLÉDONÉS Juss. Germe sans embryon et par suite sans cotylédons. — Dépourvus d'éta- mines et de pistils, ils se multiplent au moyen d'organes, nommés spores ou sporules, d'une structure purement celluleuse et homogène. Ils ont recu de Linnée le nom de Cryptogames (de xpurrés, caché et yauos), leur mode de reproduction étant alors inconnu. — Ils forment deux classes : Les VÉGÉTAUX CELLULO-VASCULAIRES, Endogènes cryptogames de De Candolle, dont le tissu est pourvu de vaisseaux apparaissant après la germination ; ils ont des racines, des tiges et des feuilles, un épiderme pourvu de stomates, et s'accroissent par l'extension d’un axe plus ou moins apparent;: Les vÉGÉTAUX CELLULAIRES, formés par un tissu dépourvu de vaisseaux, de stomates, et composé exclusivement de tissu cellulaire. Le tableau suivant résume cette classification des différents groupes du règne végétal. Pétales distincts, insérés CLASSES. avec les étamines sur le réceptacle. . . . . . 1" Thalamifiores. Périanthe Pétales libres ou soudés, PRE nY insérésavecles étamines sur le calice. . . . , . 2e Caliciflores. : Corollemonopétale insérée DICOTYLÉDONÉS sous l'ovaire ct portant . les étamines. . . . . . 3 Coroliüflores. \ Périanthe simple. . , . . . . . .. 4° Monochlamydés. VÉGÉTAUX à vL- Pepe on 0 NP DRE 5e Monocotylédonés. Tissu devenant vasculnire. . . . . . ôe V. cell.-vasculaires. ACOTYLÉDONÉS Tissu toujours dépourvu de vaisseaux. 7° V, cellulaires. 4° CLASSE. — THALAMIFLORES Famille des RENONCULACÉES Jrss. ROSACÉES Et ANOMALES Touex.;: POLYANDRIE POLYGYNIE Lis: HYPOPÉTALIE Juss. La famille des RENONQULACÉES, ainsi nommée du genre RENONCULE qui en offre le type, se distingue par les caractères suivants : Fleurs hermaphrodites, de forme régulière ou irrégulière, à périanthe double, quelquefois simple, inséré sous l'ovaire; — calice à 3.5 sépales ou plus généralement caducs, souvent colorés; — corolle régulière ou irréguhère, composée de pétales em nombre égal, double ou triple des sépales, et alter- hant avec ceux-ci; ces pétales, plans, concaves, onguiculés ou en forme de cornet, donnant à la corolle des figures très diverses ; — éfamines libres, hypo- gynes, en nombre indéterminé, quelquefois considérable ; — ovaire formé d'un plus ou moins grand nombre de carpelles, un, trois ou plus, séparés souvent, d’autres fois soudés entre eux et pourvus chacun d’une loge monosperme ou polysperme ; chaque carpelle surmonté d’un style toujours libre, ordinairement | persistant, à stismate simple ; — fruits secs, les uns indéhiscents et monosper- mes, les autres polvspermes et s'ouvrant par leur angle interne; — graines renfermant un embryon très petit, qu'entoure un périsperme sec et corné ; — feuilles alternes ou opposées, BL PE ou sessiles, simples ou composées, entières ou diversement découpées, avec pétiole à base engaïnante; — fige herbacée ou sous-frutescente, quelquefois sarmenteuse ; — racines fibreuses ou fasciculées, parfois tuberculeuses. Les RENONCULACÉES contiennent toutes un principe âcre, très actif, qui agit fortement sur les muqueuses, notamment sur celle du tube digestif, et peut déterminer, quand les plantes sont ingérées par les animaux, de graves accidents. Ce principe exerce même son action sur la peau et y produit une sorte de vésication. Ce sont donc des plantes nuisibles. Quelques-unes ne sont vénéneuses qu'à l’état frais, et particulièrement quand elles sont arrivées à leur entier développement. Quelques autres, par la dessiccation ou la cuisson dans l’eau bouillante, perdent leur principe actif, en même temps que leurs propriétés nuisibles. La présence de ce principe donne à plusieurs plantes de la famille des vertus médicamenteuses que l’on utilise en médecine. Les Renonculacées comprennent un grand nombre d'espèces, abondam- ment répandues partout, et formant plusieurs genres que les botanistes par- 4 RENONCULACÉES. tagent, suivant la forme du fruit, en deux sections principales, se subdivi- sant elles-mêmes, d'après la disposition des enveloppes florales, en plusieurs sous- sections ; ces dernières comprennent chacune plusieurs genres, dont les caractères distinctifs se trouvent résumés dans le tableau ci-dessous : Pétales Calice à 5 sépales:. . . . . RasxvxCuLUs. nectarifères. | Calice à 3 or 2 Ficamia. Pétales dépourvus de nectaire. re ApoxIs. Fruits secs Style plumeux ; feuilles op- monospermes \ Périanthe simple, | 4: : panels: se See CLEMATIS. indéhiscents. } constitué parun Style court; fenilles alternes calice à divi- pourvues de stipules.. . . THALICTRUM, sions pétaloïdes | Involuere à 3 folicles, dligné de La fleur. ANEMOXE. Involuere rapproché de la fleur. . . . . . HEPATICA. Périanthe simple (calice pétaloïde). . . . . . . . . muse CazTua. Périanthe double. RENONCULACÉES, 8 | supérieur Fruits secs Follienles ronné à la base. . . DELPHINITA. POP PS RER Le RENONCULACÉES. 5 Genre RENONCULE. — RANUNCULUS L. Fleurs jaunes ou blanches, terminales ou latérales; — calice à 5 sépales caducs; — corolle ordinairement à 5 pétales, portant à leur base un onglet pourvu en dedans d’un nectaire nu ou pourvu d’une écaille; — carpelles plus où moins nombreux, disposés en capitules globuleux ou ovoïdes, et surmontés chacun d’un bec droit ou recourbé; — feuilles alternes, entières ou plus ou moins découpées ; — racines fibreuses. Ce genre, qui sert de type à la famille, comprend un grand nombre d'es- pèces, que l’on trouve partout, depuis les marais jusque sur les pelouses des montagnes. Souvent elles sont mêlées en abondance à l'herbe des prairies, et exercent alors sur les bestiaux l'influence nuisible propre aux végétaux de cette famille. De violentes coliques, accompagnéesde convulsions, sont les symp- tômes les plus saillants de l’intoxication produite par les Renoncules. Comme elles perdent leur âcreté par la dessiccation, elles n’offrent plus, mêlées au foin, les mêmes dangers. Néanmoins, il convient de les extirper des prés et des pâturages, où les bestiaux peuvent les prendre en vert et en éprouver de fâcheux effets. Les Renoncules ne sont pas toutes nuisibles au même degré. La R. scélérate, la R. däcre, la R. flammette, et la R. langue, passent pour les plus actives. RENONCULE SCÉLÉRATE. — R. SCELERATUS L. Noms VULGAIRES. — Renoncule des marais, Mort aux vaches, Grenouillette aquatique, Grenouilletie des prés, Bassinet des prés, Herbe sardonique. Fleurs jaunes, petites, nombreuses. — Calice réfléchi. — Carpelles très nombreux en capitules allongés, à bec presque nul. — Feuilles profondément divisées, à segments oblongs ou dentelés ; les inférieures lobées. — Tige glabre, rameuse, fistuleuse, souvent très grosse à la base, haute de 3 à 6 décimètres. — Espèce annuelle. — Fleurit tout l’été. z Abondante dans les marais, dans les fossés, dans les prés marécageux, autour des habitations, de préférence dans les lieux où l'eau est corrompue , cette plante est une des plus âcres de la famille ; ses seules émanations déter- minent des picotements au nez et aux yeux. On voit pourtant les moutons et les chèvres, quand ils sont pressés par la faim, en brouter les sommités fleu- ries. Mais elle est extrêmement dangereuse pour les autres animaux, notam- ment pour les chevaux, les bœufs et les vaches, chez lesquels, même à une dose assez faible, elle détermine des symptômes d'empoisannement. 6 RENONCULACÉES. RENONCULE FLAMMETTE. — R. FLAMMULA L. NoMS VULGAIRES. — ARenoncule flamme, Flammule, Petite-Doure. Fleurs jaunes, petites, disposées en petits bouquets terminaux, portés sur de longs pédon- cules. — Carpelles lisses. — Feuilles inférieures ovales, lancéolées et pétiolées, les supérieures lancéolées, allongées, légèrement dentées. — Tige fistuleuse de 3 à 6 décimètres, couchée, traçante ou rodressée. — Espèce vivace. — Fleurit au milieu de l'été. Se trouve, comme la précédente, dans les lieux humides et offre les mêmes propriétés vénéneuses. Elle est d'autant plus nuisible que ses rameaux dressés se mêlent à l'herbe broutée par les animaux, et que ceux-ci, dès lors, parviennent difficilement à l'éviter. Elle fait périr ainsi, chaque année, un assez grand nombre de bêtes à laine. RENONCULE ACRE. — R. AORIS L. NoMS VULGAIRES. — Renoncule des prés, Bassinet des prés, Bouton d'or, Grenouillette, Jauneau, Patte-de-loup ; Pied-de-corbin ; Piécot ; Fleur-de-beurre. Flenrs grandes, terminales, d'un jaune luisant. — Calice velu, étalé. — Carpelles glabres, à bec court, un peu recourbé. — Feuilles profondément découpées en lobes anguleux et dentés ; les supérieures trifides ; les radicales à contour pentagonal, et longuement pétiolées ; rarement tachées de brun. — Tige velue, dressée, fistuleuse, haute de 1 à 4 décimètres. — Espèce vivace. — Fleu- rit tout l'été. Cette espèce est l’une des plus communes du genre; elle vient dans les prairies humides, où parfois elle finit par prédominer, ce qui est l'indice d'un sol épuisé et mal entretenu, bien qu'on puisse la rencontrer aussi en abon- dance dans des prés de très bonne qualité. Elle offre, ainsi que son nom l'in- dique, et à un assez haut degré, les propriétés malfaïsantes des autres Renon- cules. Les animaux la rejettent ; mais son abondance la leur rend difficile à éviter, surtout au moment de sa floraison. RENONCULE LANGUE, R. lingua L. Grande-Doure. : Fleurs grandes, jannes. Feuilles sessiles, lancéolées. Tige forte et longue, de 5 à 8 décimè- tres. Souche stonolifère. Vivace. Se trouve dans les marais, dans les fossés plus que dans les prairies. Est plus rare que les précédentes, dont elle partage l’âcreté et les propriétés nuisibles. RENONCULE BULBEUSE, R. bulbosus L. - Grenouillette des prés, Rave ou Herbe de Saint-Antoine. Fleurs d'un beau jaune, terminales; sépales réfléchis, velus. Tige dressée, peu rameuse, baute de 5 à 8 décimètres, renflée en bulbe à sa base. Vivace. Croït partout, dans les prés, les pâturages, le long des chemins. Très âcre aussi ; est mangée seulement par les chèvres et les moutons. Avec ses racines fraiches, pilées et mêlées à de la graisse, on fait une pâte pour empoisonner les rats, les souris, les mulots, etc. RENONCULACÉES. -1 RENONGULE AQUATIQUE, R.. aquatilis DC. Mille-Feuille aquatique, Brouille blanche. Fleurs blanches. Offre un grand nombre de variétés ; croît dans les fossés , les eaux stagnantes. Est mangée, sans être recherchée, par presque tous les bestiaux. RENONCULE FLOTTANTE, R. fluitans DC. Fleurs blanches. Tige très longue. Commune dans les eaux limpides et eourantes, elle est mangée sans inconvénient par les bestiaux, surtout par les vaches qui la recherchent jusqu’au fond de l’eau. Sur les bords de l'Il, ses tiges et ses feuilles desséchées servent à la nourriture des bestiaux pendant l'hiver. RENONCULE RAMPANTE, R. repens L. Renoncule des prés, Bassinet, Petite bassine, Bassinet rampant, Pied-de-cog, Pied-de-poue, À Pied court, Piépon. Fleurs jaunes, grandes. Commune dans les endroïts un pen humides, dans les fossés, les prés et les champs en jachère, le long des haies. Moins âcre que les autres espèces, elle n’est point nuisible aux animaux, qui la mangent, même en vert, sans en être incommodés. Le bétail, cependant, est loin de la rechercher. Quelquefois elle est employée comme lérume. RENONCULE A FEUILLES D'ACONIT, R. aconitifolius L. Pied-de-corbeau, Bouton d'argent. Fleurs blanches. Croït dans les lieux humides, dans les prés de montagnes. Est dédaignée des bestiaux. RENONCULE DES CHaAMps, R. arvensis L. Belle pucelle. Fleurs jaunes. Commune dans les terres cultivées. Non refusée par les animaux, bien qu’elle leur soit nuisible. RENONCGULE À PETITES FLEURS, R. parviflorus L. Fleurs jaune pâle. Vient dans les champs et les lieux un peu humides ou un peu ombragés, le long des haies. RENONCULE A TÈTE D'OR, À. auricomus L. Renoncule dorée, Renoncule des bois. Abondante dans les bois argileux et humides et les lieux ombragés; fleurit des premières au printemps. Tous les bestiaux la mangent, excepté les chevaux. RENONCULE DES MONTAGNES, À. montanus DC. Commune dans les Pyrénées et les Alpes. 2 Genre FICAIRE. — FICARIA DC. Calice à 3 sépales ; — corolle à 6-12 pétales ; — ocorprller cbtus, en tête globulense. C3 Offre une seule espèce. FICAIRE RENONOULE. — F. RANLNCULOIDES DC. Nous VULGAIRES. — Petite éclaire, Ecloirette, Clair-basrin, Billonmée , Grenouillrtte, Ganmille, Jounnon, Petite chélidoine, Herbe aux hémorroïdes, Petite scrophulaire, Pisenlit dour, Pissenlit ronû. Fleurs jaunes. — Racine charnue, fasciculée. — Vivace. Lnststoss contlon avc Jen Renstuslen, ANA RE ses fleurs à divisions ternaires, la Ficaire vient dans les terrains humides, ombragés, et fleurit l'une des premières au printemps. Elle offre, dans le Midi, des variétés à larges feuilles et à fleurs plus grandes. Un peu moins âcre que les Renoncules, elle est mangée par tous les bestiaux; les cochoûs en recherchent les racines. Dans le nord de l'Europe et dans quelques contrées pauvres de la France, les habitants en font cuire les feuilles, qu'ils man- gent comme les épinards. Genre ADONIDE. — ADONIS L. Calice à 5 sépales esnes ; eee à 5.9 pds Speee SEE — fruit formé de carpelles nombreux réunis en capitnles oblongs ; — feuilles découpées en fnes lanières. ADONIDE D'AUTOMNE, À. autumnalis L. Adonide commun , Goutte de sang. Fleurs d'un pourpre foncé. Espèce commune dans les champs, les moissons, où ss présence cfre d'ailleurs peu 'oue- Ce genre renferme plusieurs espèces, presque toutes âcres et irritantes. Les plus communes sont la C. des haies et la C. odorante. CLémATITE Des maïes, C. witalba L. Clématite communs, Vigne blanche, Berceau de Lo vierge, Väorne des pouvres, Herbe aux gurus. +" RENONCULACÉES. 9 Extrêmement commune dans les haies et les buissons, où elle répand une odeur à la fois douce et pénétrante, la Clématite est, dans tontes ses parties, d’une âcreté prononcée; ses tiges et ses feuilles jouissent même de propriétés vésicantes qui ‘permettent de les employer comme révulsif. Malgré ses propriétés actives, qu’elle perd d’ailleurs par la dessiccation, la Clématite commune, dans certaines localités, est mangée par le bétail; ainsi, sur les bords de la Méditer- ranée, entre Agde et Narbonne notamment, elle est, dans ce but, recueillie, séchée et mise en bottes. Dans le Lyonnais, on la donne, sèche ou cuite, aux vaches. Les Italiens en mangent les pousses cuites en guise d’asperges. CLÉMATITE ODORANTE, C. flammula L. Clématite brûlante. Fleurs très nombreuses. Feuilles deux fois pennées. Toute la plante glabre. Se rencontre dans les mêmes lieux et jouit des mêmes propriétés que l'espèce précédente. Elle produit, sur la peau, la sensation d’une brûlure. On la donne aussi aux bestiaux après l’avoir fait sécher. Genre PIGAMON. — THALICTRUM L. Fleurs petites, en panicules ; — corolle nulle ; — calice à 4.5 sépales caducs ; — carpelles plus ou moins striés, terminés par un style court, non plumeux; — feuilles alternes, deux ou trois fois pennées ; — tige herbacée, glabre. Renferme un grand nombre d'espèces, qui offrent entre elles une grande ressemblance et possèdent à peu près les mêmes propriétés. Moins malfaisantes que les autres plantes de cette famille, ces espèces sont pourtant laxatives et diurétiques. PiGAMON JAUNE, T. flavum L. Pigamon commun, Pied-de-milan, Rue des chèvres, Rue des bois, Rue des prés, Rhubarbe des pauvres, Fausse rhubarbe. Fleurs herbacées jaunâtres, en panicules terminales. Feuilles à folioles épaisses, eunéiformes ou trilobées. Tige droite et sillonnée, de 5 à 8 décimétres. Vivace. Recherchée des bestiaux, qui la mangent verte ou sèche, cette plante, la plus commune du genre, donne un foin abondant, gros, « de bonne mâche, » mais de qualité médiocre. Ses racines et ses feuilles pourraient être utilisées comme laxatifs. PIGAMON 4 FEUILLES D'ANCOLIE, T. aquilegifolium L. Colombine panachée, Colombine plumacée. Fleurs violacées ou assez souvent blanches. Folioles presque orbiculaires , lobées. Vient dans les bois montagneux. Cultivée dans les jardins. 10 RENONCULACÉES, Genre ANÉMONE. — ANEMONE L. . Fleurs de couleur variable, le plus ordinairement solitaires, rarement géminées on en ombelle simple, supportées par un pédoncule radical et munies d’un involucre à trois folioles plus ou moins distant de la fleur; — corolle nulle; — calice à 5.10 sépales pétaloïdes, caducs; — carpelles non striés, portant un style persistant, nu ou plumeux; — feuilles toutes radicales, subdivisées. Ce genre comprend de nombreuses espèces dont la plupart habitent les hois et les prairies découvertes. Généralement âcre et corrosives, elles ne sont broutées par les bestiaux que lorsque ceux-ci sont pressés par la faim. Comme les Renoncules, les Anémones perdent leur âcreté par la dessicca- tion et se mêlent alors au foin sans inconvénient. ANÉMONE PULSATILLE. — A. PULSATILLA L. NOMS VULGAIRES. — Fleur ou Herbe du vent, Fleur aux dames, Fleur de Pâques, Passe fleur, Coquerelle, Coquelourde, Teigne-œuf. Fleurs d'un violet pâle, grandes, campanulées, À 6 folioles velues à leur face -externe, recourbées en dehors dans leur moitié supérieure. — Carpelles soyeux, réunis en une tête arrondie et portant un style plumeux; folioles de l’involucre profondément dentées. — Feuilles ailées, à découpures très fines — Une ou plusieurs tiges uniflores de 1 à 4 décimètres. — Vivace. Cette plante, assez commune, vient sur les pelouses sèches, les coteaux exposés au vent. Elle fleurit de bonne heure et disperse ses graines sans laisser de traces de son passage. Sa précocité la fait quelquefois brouter des chèvres et des moutons. ANÉMONE DES BOIS, À. nemorosa L. Bassinet purpurin , Sylvie, Fausse anémone , Renoncule des bois, Bassinet blanc. Fleurs petites, blanches ou rosées en dehors, portées sur un pédoncule grêle, allongé et uni- flore. Carpelles pubescents, terminés par un style court. Taille de 1 à 3 décimètres. Vivace. Fort commune dans les bois et dans les prés; cette plante offre toutes les propriétés de la précédente; mais, fleurissant de bonne heure et s'élevant peu, elle est sans danger. Genre POPULAGE. — CALTHA L. Corolle nulle ; — calice à 5 sépales pétaloïdes ; — 5 à 10 carpelles libres, comprimés et pointus. Renferme une seule espèce. POPULAGE DES MARAIS, — €. PALUSTRIS L. NOMS VULGAIRES, — Souci d'eau, Souci des marais, Clair-bassin de rivière, Grand bassin d'or, Gannelle, Giron, Cocusseau. Fleurs d'un beau jaune. — Feuilles réniformes. — Tige pou rameuse, haute de 1 à 3 déci- mètres. — Espèce vivace. — Fleurit nu commencement du printemps. Très commune dans les prairies marécageuses, âcre et vénéneuse, cette plante est repoussée par les animaux, excepté par les porcs, qui la mangent RENONCULACÉES. 11 sans en souffrir. Sèche, elle ne fait qu'un mauvais foin. Sa précocité, dans tous les cas, la rend plus nuisible dans les pâturages que dans les prairies. Dans certaines localités l’on en fait confire les boutons, et on les mange comme des câpres. Parfois, on se sert de ses fleurs, que l’on pile avec un peu d’alun, pour colorer le beurre. Cette plante est très difficile à faire disparaître des terres qu’elle a envahies. Genre ACONIT. — ACONITUM L. Double enveloppe florale; — fleurs en grappes simples ou paniculées; — calice formé de 5 sépales colorés, inégaux, le supérieur en forme de casque recouvrant la corolle; — corolle à 5 pétales irréguliers ; les deux supérieurs, allongés, renfermés dans le casque et munis d’un long onglet canaliculé, coudé à sa base; les pétales inférieurs très petits ou nuls; — 3 à 5 carpelles libres, aigus; — feuilles palmatiséquées. ” Plantes âcres, ne perdant, par la dessiccation, qu'une faible partie de leurs propriétés vénéneuses. Comprend plusieurs espèces, toutes vivaces. ACONIT NAPEL. — 4. NAPELLUS L. NOMS VULGAIRES. — Fleur en casque, Capuchon, Capuce de moine, Coqueluchon, Madriette, Thora, Tore, Tue-loup. Fleurs d’un bleu violacé, d’une nuance plus ou moins claire, disposées en grappes terminales, serrées, formant des espèces d'épi. — Feuilles nombreuses, pétiolées, palmées, découpées en lanières linéaires, luisantes, glabres. — Tige droite, cylindrique, simple ou rameuse au sommet ; haute de 5 à 15 décimètres. — Racine épaisse, napiforme. Très commun dans les lieux humides et ombragés des hautes montagnes, ainsi que dans les bois, l'Aconit constitue, dans toutes ses parties, un poison violent pouvant tuer les personnes ou les animaux qui le mangent; il pro- voque une sorte d'ivresse et des contractions spasmodiques. C'est donc une plante essentiellement nuisible, dont il faut soigneusement purger les pâtu- rages, et qu'il faut éviter également de laisser se mêler au foin. ACONIT TUE-LOUP, À. lycoctonum L. Fleurs jaunes, en grappes ovoïdes, terminales. Vient dans les mêmes lieux que le précédent, dont il possède toutes les propriétés vénéneu- ses, peut-être à un plus baut degré d'activité. ACONIT ANTHORA, À. anthora L. Fleurs jaunes avec un casque large; taille peu élevée. Egalement vénéneux. 12 RENONCULACÉES, Genre DAUPHINELLE. — DELPHINIUM L. Fleurs en grappes paniculées, terminales ; — calice à 5 sépales colorés, le supérieur portant un éperon à la base; — corolle à 4 pétales irréguliers, les deux supérieurs prolongés en un éperon commun inclus dans l’éperon du calice ; — 1 à 5 carpelles sessiles, terminés en pointe; — feuilles plus ou moins divisées ; — plantes herbacées, annuelles. Plusieurs espèces. PIED D'ALOUETTE SAUVAGE. — D. CONSOLIDA L. Noms VULGAIRES. — Dauphinelle des blés, Dauphinelle consoude, Consoude royale, Eperon de chevalier, Eperon de la vierge, Herbe aux pour, Herbe pédiculaire, Herbe à la pituite. . Fleurs bleues, éparses sur les rameaux. — Feuilles sessiles, à découpures longues et linéai- res. — Tige cylindrique, à rameaux écartés, grêles, presque nus. — Taille, de 3 à 6 décimètres. Vient naturellement dans les champs. Elle est âcre et astringente; ses graines surtout sont nuisibles. En trop grande quantité dans la paille, elle communique à celle-ci des propriétés pernicieuses. Genre TROLLE. — TROLLIUS L. Fleurs régulières ; — calice à 5.20 sépales colorés; — corolle à 8.10 pétales tubuleux, plus * courts que le calice ; — carpelles nombreux, verticillés sur plusieurs rangs. Comprend une seule espèce commune. Trozze D'Eurore, T. Europæus L. Boule-d'or, Renoncule de montagne. Fleurs jaunes, grandes, globuleuses, terminales et solitaires. Feuilles palmées, incisées et dentées. Tige droite, de 2 à 3 décimètres. Croït dans les montagnes. Elle est dédaignée des animaux, qui la mangent cependant quand elle est desséchée et mêlée an foin. Genre HELLÉBORE. — HELLEBORUS L. Calice à 5 sépales colorés ou herbacés, persistants; — ‘corolle à 5.20 pétales très petits, tubuleux, plus courts que le calice; — 3.20 carpelles, ordinairement soudés à la base, diver- gents et terminés en pointe ; — feuilles palmées, diversement divisées, glabres ; — plantes vivaces. Les Hellébores, qui croissent surtout dans les lieux ombragés, sont ous irritants, plus nuisibles pour les solipèdes que pour les bêtes à cornes. Moins aqueux que les Renoncules, ils ne perdent pas leurs propriétés malfai- santes par la dessiccation. HELLÉBORE NOIR. — H. NIGER. L. Noms VULGAIRES. — Hellébore à fleurs roses, Rose de Noël, Rose d'hiver, Herbe de feu. Fleurs d'un rose tendre, larges de 5 à 6 centimètres, solitaires ou géminées sur des hampes cylindriques, rougeâtres, hautes de 1 à 3 décimètres et accompagnées de bractées lancéolées. RENONCULACÉES. 13 — Feuilles toutes radicales, longuement pétiolées, épaisses, très amples, digitées, composées de 7 à 9 divisions, ovales, lancéolées, dentées à leur partie supérieure d’un vert noir. — Racine épaisse, charnue et chevelue. Croït sur les montagnes du midi de l'Europe, dans les lieux pierreux et ombragés; fleurit en hiver, et ne craint point les gelées. D'une saveur âcre et amère, toutes les parties de cette plante constituent un purgatif violent. Les racines sont employées dans la médecine du bœuf pour faire des trochisques. Elle est cultivée dans les jardins pour la beauté de sa fleur et l’époque excep- tionnelle de sa floraison. HELLÉBORE FÉTIDE, À. fœtidus L. Pied de griffon, Patte d'ours, Pas de lion, Pied de lion, Herbe de Saint-Antoine, Herbe aux fées, Herbe aux bœufs, Herbe du crû, Maucerf, Marfouré, Fève de loup, Pommelée, Parmenie. Fleurs verdâtres, rouges sur le bord, en corymbes terminaux. Feuilles glabres, d'un vert foncé, coriaces, digitées, à 7 ou 9 divisions lancéolées, pointues et dentées. Bractées ovales. Tige droite, de 3 à 6 décimètres, épaisse, rameuse à son sommet. Racine charnue, très fibreuse. Exhale dans toutes ses parties une odeur vireuse, surtout quand on la froisse. Cette plante, très répandue, vient dans les bois, les terrains secs, les lieux élevés ; elle fleu- rit pendant l'hiver et au printemps, et reste verte toute l’année. Très âcre, elle purge violemment les bestiaux qui la mangent et peut même, parfois, déterminer la mort. Brugnone assure que cette espèce fait périr tous les ans quelques-uns des poulains qui vivent dans les pâturages des Alpes. HELLÉBORE VERT, À. viridis L. Fleurs rares, entièrement vertes. Feuilles radicales digitées, d'un vert gai. Tige de 15 à 30 centimètres. Racine pivotante, garnie de nombreuses fibrilles. Fleurissant plus tard et plus rare que la précédente, elle vient dans les mêmes lieux et jouit des mêmes propriétés. HELLÉBORE D'HIVER, H. hiemalis L. Fleurs jaunes, droites, larges de 2 à 3 centimètres, ressemblant à celles de la Renoncule des prés, solitaires au sommet de la tige. Feuilles arrondies et découpées en lobes simples. Fleurit à la fin de l’hiver. Mêmes propriétés que les autres Hellébores. Est cultivée dans les jardins. Genre NIGELLE. — NIGELLA L. Corolle à 5-10 pétales, plus petits que les sépales, bilabiés, à lèvre inférieure bifide, et por- tant un onglet. NIGELLE DES CHAMPS, N. arvensis L. Nielle, Barbiche, Barbe de capucin, Poivrette, Toute-épice. Fleurs bleuâtres. Croît naturellement dans les blés de l’Europe, souvent même en abondance. Non précisément nuisible aux récoltes. Ses semences ont une saveur aromatique, douce, et une saveur âcre qui les fait employer dans les offices à titre d'épice. 11 PAPAVÉRACÉES. Genre ANCOLIE. — AQUILEGIA L. Calice à 5 sépales coloriés et cadnes; — corolle à 5 pétales roulés en cornet , se prolongeant en bas en autant d'éperons courbés en dedans ; — 5 carpelles sondés par la base. ANCOLIE VULGAIRE, À. vulgaris L. Gant de Notre-Dame, Aiglantine. Commune dans les pâturages des montagnes, dans les bois. Acre et vénéneuse, elle est repous- sée des bestiaux. Famille des ACTÉACÉES. — dur LR rent or et or d Le genre AcTÉE, Actæn L., qui seul forme cette famille, a été long- temps compris dans la famille des Renonculacées; on l'en a séparé à cause “de son fruit, bacciforme et non capsulaire. Offre, dans nos contrées, une seule + espece. AcTÉE D'EUROPE, À. spicata L. Herbe de Saint-Christophe, Christophoriane. Fleurs petites, blanches, disposées en grappes serrées, formant un long épi terminal. Feuilles grandes, très divisées. Vient communément dans les bois montueux. Acre, vénénense, et exhalant une odeur désa- gréable, cette plante est refusée par les animaux, excepté par la chèvre, qui la prend impuné- ment. On se sert de sa racine pour en faire des trochisques. Famille des PAPAVÉRACÉES Jus. ROSAËCES ot CRUCIFORMES T.: POLYANDRIE MONOGYNIE L.: HYPOPÉTALIE J. Tire son nom du genre Pavor, Papaver. Fleurs hermaphrodites régulières ; — calice à 2? sépales libres, concaves, caducs ; — corolle à 4 pétales; — étamines nombreuses, h es; — ovaire libre, umloculaire, portant plusieurs stigmates sessiles et formant un disque qui en couronne le sommet ; — fruit capsulaire ou siliqueux, contenant un grand nombre de petites graines ; — feuilles alternes, dentées, pinnatifides. Les espèces de cette famille, peu nombreuse, sont des plantes herbacées, contenant toutes, en assez grande abondance, un suc âcre et vénéneux. PAPAVÉRACÉES. 15 Genre PAVOT.— PAPAVER L. Fizurs très grandes, solitaires, portées sur de longs pédonenles; — fruif consistant en une capsule globuleuse ou cblongue, surmontée d'une couronne de stigmates en étoile, s’ouvrant par des pores placés sous les stigmstes ; — graines supportées par les cloisons. Le suc des Pavots est blanc, laiteux et doué de propriétés narcotiques prononcées. Ce suc, extrait de certaines espèces exotiques et desséchées, constitue l'opium. Moins abondant dans les espèces indigènes, il n’en rend moins ces plantes dangereuses pour l'alimentation; on a remarqué que Éne propriétés nuisibles se développent surtout après la formation des cap- sules. On trouve encore, dans les graines des Pavots, une huile grasse et douce, que l’on extrait pour les usages domestiques. COQUELICOT. — P. RHEAS L. Noms VULGAIRES. — Parot des champs, Pavot rouge, Pavot-coq, Ponezau, Gravesalle, Mahon. ; Rouzello (près de Toulouse). Grandes fleurs rouges. — Capsule presque globuleuse, arrondie à la base. — Feuilles non embrassantes, à divisions oblongues, dentées. — Tige dressée, haute de 3 à 6 décimètres. . Commun dans les champs cultivés, le Coquelicot offre les propriétés, vénéneuses du genre. Toutefois, s’il est en petite quantité, il n’est pas nuisi- ble, car il se dessèche avant la moisson, et sa graine, par le criblage et le vannage, est facile à séparer du blé. Mais, s'il est abondant, il peut nuire à la croissance des céréales ; il est difficile alors de le faire disparaitre, à cause de la facilité avec laquelle ses graines se conservent en terre pendant plusieurs années. — Mêlé aux fourrages, dans les prairies artificielles surtout, il pro- duit les effets des narcotiques : convulsions, tremblements, etc. L'un de nous a vu mourir une jument et son poulain qui avaient mangé des tiges de Coquelicot mises en tas après le sarclage d'un champ de blé; les symptômes offerts par ces animaux étaient presque ceux du vertige. D’autres chevaux qui en mangèrent aussi furent pris de violentes coliques. — On doit donc veiller à ce que les fourrages frais soient rigoureusement purgés de cetie plante. PawOT ORDINAIRE, P. somniferum L. Fleurs blanches ou violacées, solitaires à l'extrémité des tiges. Feuilles embrassantes, inei- sées, glauques, très longues. Tige de 8 à 15 décimètres. Culiivée en grand pour l'huile que ses graines renferment (huile d'oliette ou d'æillette), et pour ses fruits vendus dans le commerce sous le nom de fétes de pavot, cette plante est vénéneuse pour les animaux, et doit être rejetée avec soin des cultures fourragères. Pavor npoureux, P. dubium L. Fleurs d’un rouge clair. Capsule oblongue, atténuée à la base. Vient dans les champs, parmi les moïssons, moins abondamment que le Coquelicot. Possède les mêmes propriétés. 1ü PAPAVÉRACÉES. Genre CHÉLIDOINE. — CHELIDONIUX T. Calice un peu coloré; — fruit constitué par une silique à deux valves; Le l i découpées où sisuées. GRANDE CHÉLIDOINE. — €. MAJUS L. Nous VULGAIRES. — Chélidoine majeure, Eclaire, Claire, Herbe à l'hirondelle, Herbe aux cerruss. Fleurs jsanes, à 4 pétales, réunies plusieurs ensemble su sommet de pédoneules communs. — Silique cylindrique, longue de 2 à 4 centimètres, s'ouvrant de Ls base au sommet. — Feuilles pétiolées, longues de 12 à 15 centimètres, à 3 ou 5 découpures, à segments ovales, glauques en disons. — Tige cylairique rames, hante de D à 6 démtes — Espèce vivace. — Fleurit d'avril à septembre. La Chélidoine est une mauvaise plante. Quand on la froisse, elle exhale une odeur repoussante. Toutes ses parties renferment un suc jaune, âcre, donnant lieu à des irritations intestinales qui peuvent devenir mortelles. Elle est repoussée de tous les bestiaux. Vient communément dans toute l'Europe, au pied des vieux murs, dans les décombres, dans les lieux couverts. Employée autrefois comme purgative ou diurétique, quelquefois contre les ophthalmies ou pour faire passer les verrues, elle est aujourd'hui sans usagé. Genre GLAUCION. — GLAUCIUM T. Fruit siliqueux, s'ouvrant en deux valves dn sommet à ls base ; — fewilles glanques, profon- dément divisées. GLAUCION À FLEURS JAUNES, GC. luteum SC. Chélidoine glasque, Glaucienne jaune. Fleurs solitaires, d'un jaune doré. Silique allongée, arquée, glabre, à surfsce raboteuse. Feuilles larges, un peu charnues. fine un sue jaune, âcre, qui ls rend vénéneuse et La fait repousser des animaux. é GLAUCIONX CORNICULÉ, GC. corniculatum Go. Parcot cornu. Pétales orangés, tachés de noir aux onglets. Silique ovoïde, hérissée de soies raides. Commroune dans les champs et les moissons du Midi, cette espèce offre les propriétés nnisi- bles de ls précédente. FUMARIACÉES. 17 Famille des FUMARIACÉES DC. ANOMALES T.; DIADELPHIE HEXANDRIE L.; PAPAVERACÉES J. Tire son nom du genre FUMETERRE, Fumaria. Fleurs irrégulières; — calice à 2 sépales caducs ; — corolle à 4 pétales im- briqués, inégaux, ou plus ou moins soudés à la base, le supérieur prolongé en éperon ; — étamines à filets réunis en deux faisceaux, portant chacun 3 anthè- res; — ovaire à une loge; — fruit sec, capsulaire ou siliqueux ; — feuilles alternes, pétiolées, divisées. Plantes herbacées, molles, contenant dans leurs diverses parties un suc aqueux et amer. Espèces peu nombreuses. Genre FUMETERRE. — FUMARIA L. Pétale supérieur brièvement éperonné ; — silicule indéhiscente, monosperme. FUMETERRE OFFICINALE. — F. OFFICINALE L. Noms VULGAIRES. — Fiel de terre, Pisse-sang, Pied-de-géline, Lait battu. Fleurs petites, rougeâtres, tachées de pourpre et disposées en épis terminaux ou opposés aux feuilles. — Fruit plus large que long, échancré au sommet. — Feuilles découpées, pinnatiséquées, à sesments oblongs linéaires. — Tige simple ou rameuse, haute de 2 à 6 décimètres. — Racine annuelle pivotante. La Fumeterre vient abondamment dans les champs labourés, dans les jar- dins et les vignes; elle fleurit pendant presque tout l'été. Elle offre une saveur amère, qui la fait regarder comme tonique et apéritive. Les vaches et les moutons la mangent; mais elle est dédaignée des autres bestiaux. FUMETERRE À VRILLE, F. capreolata L. Feuilles en pétioles volubiles. — Vient dans les champs, les buissons. Genre CORYDALE. — CORYDALIS DC. Corolle à pétale supérieur longuement éperonné ; — fruit siliqueux, polysperme. CoRYDALE BULBEUX, C. solida SMITH. Fumeterre bulbeuse. Grandes fleurs purpurines. — Commune dans les bois et les prairies couvertes des montagnes, elle est recherchée des grands ruminants. 15 CRUCIFÈRES. Famille des CRUCIFÈRES Juss. CRUCIFORMES T.; TETRADYNAMIE L.; HYPOPÉTALIE J. Cette famille tire son nom de la formé de la corolle, composée de 4 pétales disposés en Croix. Fleurs hermaphrodites, généralement régulières, en grappes simples et terminales, s'allongeant à mesure que les fleurs se développent; — calice à 4 sépales libres ; — corolle à 4 pétales en croix, le plus souvent égaux, ongui- culés, et alternant avec les sépales ; — G étamines, dont ? plus courtes (tétra- dynames); — ovaire libre, à deux loges, surmonté d'un style ou stigmate rsistant ; — fruit constitué par une silique ou une silicule, le plus souvent éhiscente, à 2 loges et à 2 valves, et variable dans la forme; — feuilles alternes. Croissant partout, dans les champs, autour des habitations, sur les mon- tagnes, les plantes de cette famille, très nombreuse et une des plus naturelles du règne végétal, sont remarquables par leur grande uniformité de caractè- res, ainsi que par l'analogie de leur composition et de leurs propriétés; toutes renferment une certaine proportion de soufre et d'azote, se décompo- sent promptement quand elles ont été arrachées, en répandant une odeur piquante ammoniacale. On y rencontre, en outre, un principe actif constitué par une huile essentielle, qui leur donne une saveur âcre et une odeur désa- gréable. Abondant dans certaines espèces, ce principe l’est beaucoup moins dans d’autres, qui sont alors simplement excitantes, et que l’on utilise, à ce titre, soit dans la médecine, soit comme condiments. Modifiées par la culture, un assez grand nombre d'espèces de cette famille sont devenues, pour l’homme comme pour les animaux, des plantes alimen- taires d'une extrême utilité; nous citerons parmi elles, principalement pour les bêtes à cornes, le chou, la rave, le navet, le rutabaga, etc. D'autres espèces sont l'objet de cultures industrielles importantes, telles sont le colza, la cameline, le pastel. D'autres, telles que la giroflée, la julienne, les lunaires, sont cultivées comme plantes d'ornement. Quelques-unes , enfin, sont nuisibles. Au point de vue botanique, en raison même de leur grande ressemblance, les crucifères sont assez difficiles à classer. Depuis Linnée, on les groupe géné- ralement, suivant que le fruit est une silique ou une silicule, en deux gran- des sections : les Siliqueuses et les Siliculeuses, que l'on subdivise ensuite d'après les variétés offertes par la forme de ce même fruit, leur mode de - déhiscence, leurs nervures, etc., en plusieurs genres, dont le tableau ci-après résume les caractères distinctifs. CRUCIFÈRES, BILIQUEUMES, BILIOULHUSNS, Silique indéhiscente, cloisonnée... ..... CRUCIFÈRES. Graines - Silique oblongue, conique... Silique allongée, bosselée.. . Valves de la silique à 1 nervure. Cotylédons unisériées. | Valves de la silique à 3 nervures... Te infléchis. Graines { Valves de la silique à 3 nervures. Silique | bisériées. | Valves de la silique à 1 nervure. déhiscente Graines { Silique cylindrique à valves convexes…. er bisériées. ( Silique linéaire à valves comprimées... . cloisonnée. Cotyl Silique à valves à 3 nervures. ............ Pr que [Siique( Sig. à 2 lobes divariqués. \plans. & Silique TE St. nonf Valv. à veines anast. 7. JR valves tétrag.) lobée. { Valv. sans anastom. Eos tnmer-} Silique linéaire, cylindrique. ...... Fées. | viées. Silique plane ou comprimée. ...... Silique à valves sans nervures} à rss = Silicule articulée (indéhiseente). RE ne Silicule non articulée. loges par paire......... peu Vases Calice Le à Are S. large que EE grande, mince, ptique. 1 S Calice non bossu. S. moins e fruit. Silieule )22rvure. ane. déhiscente. Vaire à Se DOTE EL 1 . l'es S.ovale, à valv.convexes. ” (S.globuleuse ou ovoïde. . Ftialés inégarex e..-. 5200 cAcee ce Funicule de la Cloison /Siticule Siioule | FlS | gr. supérre. àla plus déhise. étales largement a latéraux. . ailé. Fleurs jaunes. Silicule en grande égaux. Ï cœur renversé... .... a Silicule à valves non ailées. ..... : fruit S. uniloculaire, à 1.2 graines. Silicule indéhiscente. . S. globuleuse, uniloculaire... ab lente CAE LT. RENTE S. ovoïde ou tétragone, à 2.4 chacune. . S. à 2 loges, à 1 graine RAPHANUS. RAPHANISTRUM. Brassica. SINAPIS. Eruca. DrLoraxis. NasTurRTIUM. Turemmis. SISYMBRIUM. CHEIRANTHUS. BARBAREA. ErysImum. Hesperis. ARABIS. CARDAMINE. DENTARIA. RAPISTRUM. CRAMBE. NeEsza. Myacreuy. Buxuas. 20 CRUCIFÈRES, Genre RAIFORT. — RAPHANUS L. Calice à sépales dressés, les deux latéraux bossus ; — silique à parois spongieuses. RarronT CULTIVÉ, R. sativus L. Fleurs grandes, blanches ou violettes. Racine charnue. Forme deux races , l'une et l’autre cultivées dans les jardins potagers pour leur racine, que l'on connaît, celle de la première race, sous le nom de Radis on Petite-rave ; celle de la seconde, sous celui de Radis noir. RaïFoRT LANDRA, À. landra MoreTri. Fleurs blanches on jaunes, à pétales veinés. Feuilles radicales en rosette, étalées, lyrées- interrompnes, à segments écartés, entremêlés de petits lobes. Toute la plante hérissée de poils rudes. Taille de 3 à 6 décimètres. Vivace. Commune dans la Provence, le Roussillon et une partie du Languedoc, notamment sur les bords de la Garonne, cette plante est repoussée des animaux, et par cela même préjudiciable aux prairies qu'elle infeste. Genre RAVENELLE. — RAPHANISTRUM T. Calice à sépales dressés , les latéraux bossus à la base; — silique allongée et en chapelet, terminée par un long style, composée de plusieurs articles monospermes, se séparant à Ja maturité, Renferme une seule espèce. RAVENELLE DES CHAMPS. — R. ARVENSE WaLL. NOMS VULGAIRES. — Ravenelle, Ravenaille, Rapiste, Raifort raphaniste, Faux raifort, Raïfort j sauvage, Rosse, Russe. Fleurs assez grandes, jaune pâle, blanches ou violacées, veinées. Style beaucoup plus long que le dernier renflement de la silique. Feuilles lyrées, à lobes inégaux , arrondis, dentés ou cré- nelés; les inférieures plus grandes. Tige dressée, de 3 à 5 décimètres, hérissée de poils raides. Racine grêle, pivotante. Espèce annuelle. Cette espèce constitue une mauvaise plante, commune sur les bords des chemins, dans les moissons, où elle est difficile à détruire, et dont les graines âcres peuvent altérer la qualité des céréales. Elle est peu recherchée des ani- maux, qui parfois, cependant, en mangent les feuilles. Genre CHOU. — BRASSICA L. Fleurs jaunes où blanches , réunies en grappes terminales ; — calice à sépales dressés ou pres- que ouverts, égaux, deux d'entre eux légèrement bossués à leur base; — silique allongée, cylin- droïde où tétragonale, pur suite de ln présence sur chaque valve d'une nervure dorsale, «ecompa- gnée de veines latérales anñstomosées ; — feuilles glauques, parfois hispides, entières ou plus on moins divisées, — Espèces en général herbacées, bisannuelles, rarement annuelles on vivaces. CRUCIFÈRES. 21 Cultivées depuis longtemps comme plantes alimentaires, les espèces, assez nombreuses, de ce genre, ont subi de profondes modifications qui, en se perpétuant , ont constitué une série de races et de sous-races, distinctes par leurs propriétés et leurs usages comme par leurs caractères extérieurs. Très aqueuses, ces plantes, par leurs feuilles et leurs racines, procurent aux animaux une nourriture abondante mais peu substantielle, et qui convient lutôt aux ruminants qu'aux bêtes de travail. Vu l'impossibilité où l’on est de Le dessécher, elles doivent être consommées à l'état frais; ce qui offre peu d'inconvénients, attendu qu'elles restent vertes tout l'hiver et que leurs raci- nes peuvent se conserver longtemps en cet état. Les feuilles récoltées, toute- fois, ne se conservent pas; elles se décomposent au contraire assez vite, en répandant une odeur ammoniacale prononcée. Enfin on retire, des graines de certaines races de choux, une huile qui sert - pour l'éclairage, et même, parfois, à titre d’assaisonnement. Les modifications infinies que la culture a fait subir aux diverses espèces de ce genre, en multipliant les variétés, ont rendu fort difficile leur classifi- cation. De Candolle, qui a fait de ces plantes une étude spéciale, les range toutes en cinq espèces principales : les B. oleracea, B. campestris, B. rapa. B. napus, B. precox, se subdivisant chacune ensuite en un certain nombre de races et de variétés. Caou PporTagEer, B. oleracea L. Siliques cylindriques, bosselées et ascendantes ; sépales redressés. Cette espèce est celle qui a le plus profondément subi l’influence de la main de l’homme. Elle offre de nombreuses variétés, que l’on groupe habituellement en cinq sous-races, savoir : a. Le Cou cAvALIER ou CAULET (B. O. acephala), le plus haut de l'espèce. — Feuilles dis- séminées le long de la tige, sans jamais se réunir en tête. — Forme un grand nombre de sous- races, la plupart cultivées pour la nourriture des bestiaux, et dont Ia plus commune est le Chou cavalier commun, appelé encore Chou vert, C. arbre, C. à vache, C. chèvre; puis le Chou branchu, l’une et l’autre très productives ; les bestiaux mangent leurs feuilles comme fourrage vert. b. Le CHou FRISÉ (B. O. bullata), Chou de Milan, de Bruxelles, Mille-têtes. — Feuilles à peine divisées, bullées, formant une tête volumineuse et peu serrée. c. Le Cao cazus (B. O. capitata), Chou pomme, déprimé, Cœur-de-bœuf, ete. — Feuilles conca- ves, non ondulées, mais étroitement imbriquées en tête terminale. — Cette race, dans laquelle on distingue diverses sous-races que différencie la forme de la tête, est surtout cultivée, de même que la précédente, dans les jardins potagers, pour la nourriture de l'homme. d. Le Caou RAVE (B. ©. caulo-rapa). — Feuilles non réunies en tête ; tige offrant un renfle- ment particulier au-dessus du collet. — A formé également plusieurs sous-races, dont la prin- cipale est le Chou rave de Siam, qui fournit aux bestiaux ses feuilles, et le renflement de sa tige constitué par une pulpe blanche et ferme. e. Le Caou FLEUR (B. O. Botrytis). — Branches courtes, s’étiolant et se rassemblant en grand nombre à l'extrémité de la tige pour former des masses mamelonnées. Cou DEs cHamPs, B. campestris L. Fleurs jaunes. Tige dressée, rameuse ; feuilles glauques non réunies en tête; les supérieures oblongues, amplexicaules. On en distingne trois races : a. Le Cozza (B. C. oteifera). — Racine pivotante, garnie de fibres nombreuses ; feuilles décou- pées, moins larges que celles des autres choux. — Cette variété, principalement cultivée pour sa graine, qui donne une huile fort répandue, fournit aux bestiaux un bon fourrage vert pour la fin de l'hiver. On fait encore consommer la paille dont on a retiré la graine, ainsi que les tourteaux qui restent après l'extraction de l'huile. b. Le Cnov À FAUCHER (B. C. pabularia). — Racine grêle et longue. — Peut être fauché plusieurs fois pour la nourriture des bestiaux. c. Le CHou NAVET (B. C. napo-brassica}. — Racine renflée, près du collet, en une espèce de 22 CAUCIFÈRES. tubercule. — Il fournit aux animaux sa racine et ses feuilles ; peut supporter les plns grands froids sans altération. Cette espèce offre deux variétés : le Chou navet commun, dont la racine blanche ou rouge, charnue, renflée comme un gros navet, forme le produit principal ; le Autabaga ou encore Chow de Laponig, navet de Suède, qui se distingue du précédent par sa racine jaune et arrondie, en même temps plus pesante, plus nourrissante et d'un meilleur goût ; fouruit aussi un fourrage vert très natritif, et meilleur pour les vaches laitières que celui des espèces voisines, en ce qu'il n'ak- dèns au de 20 de LEE dome es Mouse es cu M UE UE principaux aliments dn bétail. Rave, B. ràpa L. Feuilles vertes, non glauques , les inférieures lyrées, hispides; les supérieures entières , am- plexicanles. Racine volumineuse, d'une saveur plus on moins sucrée, mais peu nutritive. Comprend plusieurs races, dont la plus communément cultivée pour les bestiaux est la Rare plate (B. R. depressa), appelée encore Rave commune, Grosse rave, Rabioule, Turneps, Turlips. Vient ensuite la Race longue (B. R. oblonga), moins commune, bien que consommée de même. Dans cette espèce se range encore la Race sauvage ou Ravette (B. R. oleifera), cultivée pour ses graines oléagi- peuses. Naver, B. napus L. Feuilles radicales, rudes et lyrées ; les supérieures cordiformes, embrassantes, glabres. Racine épaisse, fusiforme. Forme deux variétés principales : le Navet cultivé (B. N. esculenta), cultivé pour ss racine, plus sucrée que celle de la Rave, dans les jardins potagers; le Navet oléifére (B. N. olkifera) on Navette d'hiver, qui diffère du précédent par une racine fbreuse, de la grosseur de la tige. Elle est caltivée comme plante oléagineuse et comme plante fourragère pour ses feuilles. Elle produit dès l'automne, pendant l'hiver et jusqu'au printemps. NaveTTE D'ÉTÉ, B. precox WWALDST. Cette espèce se rapproche beaucoup de la précédente , mais est moins productive. On la cul- tive pour ses feuilles, qui donnent en été du fourrage vert. Genre MOUTARDE. — S/NAPIS L. Fleurs jaunes, en grappes terminales ; — silique oblongue, terminée par un bec aigu et sail- lant; valves à 3 nervures; — graines pendantes, globulenses. Ce genre, qui offre la plus grande analogie avec le précédent, comprend plusieurs espèces qui, presque toutes, peuvent servir comme fourragères. MOUTARDE DES CHAMPS. — S. ARVENSIS L. Noms VULGAIRES. — Moutorde sauvage, Moutardon , Sensvé, Séné, Sauce, Sendre, Jotte, Russe, Rosse, Rabena, Navette des serins, Guelos. Fleurs grandes. — Silique horizontale, très longue, noneuse, surmontée d'une languette allon- gée, un peu courbée. — Racines noires. — Feuilles sessiles, d'un vert sombre, presque glabres, larges, lobées ou seulement dentées. — Tige rameuse, de 3 à 6 décimètres. — Annuelle. Commune dans les champs, sur le bord des chemins, cette plante est mangée par les bestiaux; mais elle leur convient peu, surtout quand elle est prise en grande quantité; auquel cas, suivant des observations anciennement faites à l'École de Lyon sur des chevaux et des vaches, elle peut devenir nuisi- ble. Elle possède, en outre , une certaine âcreté qui irrite la bouche et provo- que la salivation. CRUCIFÈRES. 23 En résumé, c'est une mauvaise plante qui se comporte souvent comme plante parasite, et qu'il faut arracher. Elle est difficile à extirper, à cause de sa rusticité et de la facilité avec laquelle ses graines peuvent se conserver longtemps dans le sol, sans perdre leur pouvoir germinatif. MOUTARDE BLANCHE, S. alba L. Moutardin, Herbe au beurre. Silique courte, hérissée, surmontée d’un long style; graines jaunes. Feuilles ailées à leur base, avec un grand lobe terminal. Tige légèrement velue. Espèce annuelle. Rustique, d’une croissance rapide, cette plante se montre dans les mêmes lieux que la précé- dente. On la cultive pour sa graine et comme plante fourragère. Elle vient en automne, et donne jusqu'à la fin de décembre un fourrage vert, sain et nutritif, estimé surtout pour les vaches. Elle croit très rapidement, surtout dans la première période de son développement, et peut être semée avec avantage, comme fourrage d'automne, sur les terrains calcaires et crayeux, ou en culture déro- bée. Elle peut aussi être enfouie comme engrais vert. = MotTAaRDE NOMRE, S. nigra L. Russe boue, Senevé noir, Chou à graines noires. Fleurs jaunes, petites, en longues grappes droites. Feuilles d'un vert clair, lyrées inférieure- ment ; entières ou divisées en lobes lancéolés supérieurement. Siliques tétragones, serrées contre la tige, surmontées d’un style court; graines noires à la maturité. Espèce annuelle. Cette espèce vient dans les champs, sur les bords des chemins. Ses feuilles donnent un four- rage vert assez abondant. Cultivée surtout pour sa graine, elle sert à l'usage médicinal , ainsi que pour la préparation de la moutarde de table. Ses graines, très nombreuses et se conservant long- temps, infectent souvent les champs. MOUTARDE GIROFLÉE, S. cheiranthus Kocx. ” Fleurs grandes, d’une belle couleur jaune, en épis lâches. Siliques étalées, grêles, très lon- gues. Bisannuelle ou vivace. Elle fournit plusieurs variétés qui viennent, les unes sur les hantes montagnes ; d’autres dans les champs incultes, aux bords des rivières. Elle pourrait être utilisée pour mettre en valeur quel- ques mauvais terrains MOUTARDE BLANCHATRE, S. incana L. Fleurs petites. Siliques courtes, serrées contre la tige. Feuilles vert jaunâtre ou blanchâtre. Vient surtout dans les champs pierreux du Midi. Genre ROQUETTE. — £RUCA DC. Style long, ensiforme. ROQUETTE CULTIVÉE, £. sativa DC. Vient dans les lieux incultes ; cultivée comme condiment ; ses fleurs ont l'odeur de la fleur d'oranger. Genre DIPLOTAXE. — DIPLOTAXIS DC. Fleurs jaunes on blanches ; — calice non bossué ; — silique linéaire, tétragone, surmontée d'un style court; — feuilles pétiolées, incisées ou pinnatifides. 24 CRUCIFÈRES. DIPLOTAXE A FEUILLES ÉTROITES, D. tenuifolia DC. Sirymbre à feuilles menues, Roquette sauvage. Fleurs jaunes, assez grandes. Silique redressée. Feuilles à lobes longs, entiers ou dentés. Tige presque ligneuse à ls base, rameuse. Taille de 3 à 6 décimètres. Vivace. Fleurit tout l'été. Croît abondamment dans les lieux incultes, sur les bords des chemins, dans les décombres. D'une odeur forte et désagréable, sa saveur âcre et brûlante la rend, en outre, nuisible pour les animaux. Genre CRESSON. — WNASTURTIUM Rs. Silique très petite, à valves convexes. CRESSON DE FONTAINE, M. officinale R. Browx. Cailli, Santé du corps. Vient dans les petits cours d'eau. Sa saveur piquante le fait employer comme aliment ; mais on ne récolte pour cela, en France, que celui qui vient naturellement au bord des fontaines et des ruisseaux. — On connaît encore le C. sauvage (N. Sylcestre), qui vient dans les prés sablonneux et sur les bords des rivières. Genre TOURRETTE. — TURRITIS L. TouRRETTE GLABRE, T. glabra L. Fleurs d'un blanc jaunâtre. — Vient aussi dans les lieux abandonnés. Genre SISYMBRE. — S/SFYMBRIUM L. Sépales demi-ouverts, non bossués ; — silique cylindrique, style presque nul. Ce genre, très nombreux, offre peu d'importance au point de vue de la question fourragère, les espèces qui la composent étant généralement dédai- gnées par les bestiaux. SYsIMBRE OFPICINAL, S. officinale DC. Herbe ow chantre, Tortelle, Moutarde des haies. Fleurs jaunes. Silique courte, renflée à la base. Commun dans les haies, aux bords des chemins, dans les décombres et les lieux incultes. % SYSIMBRE ALLIAIRE, S. alliaria Scop. Herbe aux aulz. Fleurs blanches. Feuilles crénelées, exhalant, quand on les froisse, une forte odeur d'ail qui éloigne quelques animaux et se communique au lait des vaches. CRUCIFÈRES. 25 Genre GIROFLÉE. — CHEIRANTHUS L. GIROFLÉE JAUNE, C. cheiri L. Giroflier des murailles, Rameau d'or, Violier, Suissard. Fleurs jaunes, grandes, odorautes. Commune sur les rochers, les vieux murs. — Elle fournit par la culture de belles variétés qui servent de plantes d'ornement. Inusitée. Genre BARBARÉE. — BARBAREA R. Br. Calice à sépales dressés; — silique linéaire, tétragone, valves convexes, avec une nervure médiane saillante ; — feuilles entières ou légèrement dentées. BARBARÉE COMMUNE, B. vulgaris R. Br. Herbe de Sainte-Barbe, Herbe aux charpentiers, Herbe de Sainte-Marguerite, Herbe de Saint-Julien, Julienne jaune, Cresson de terre, Cresson vivace, Rondotte. Silique courte et étalée, à style allongé et grêle. Feuilles luisantes, pinnatiséquées inférieure- ment, à segments dentés. Vient dans les lieux ombragés et humides, sur les bords des ruisseaux. Elle est peu recher- chée des bestiaux. BARBARÉE PRÉCOCE, B. precox RB. Cresson des jardins. Diffère de la précédente par ses feuilles oblongues et ses siliques très allongées. Est moins répandue. Genre VÉLAR. — £ERYSIMUM L. VÉLAR GIROFLÉE, E. cheiranthoïdes L. Vient dans les champs humides, sur les bords des ruisseaux. Genre JULIENNE. — HESPERIS L. Sépales dressés, dont deux bossués ; — silique linéaire, allongée, un peu comprimée, presque cylindrique. JULIENNE SAUVAGE, H. matronalis L. Julienne des Dames, Giroflée musquée, Giroflée de Mahon, Mahonille, Caraffée, Cassolette, Arragone, Damas, Girarde. Fleurs blanches, lilacées, en panicule corymbiforme, répandant , surtout le soir, une odeur très agréable. Se rencontre dans les lieux humides. Les bestiaux la mangent volontiers. * CALCIFÈRES. Genre ARABETTE. — ARABIS L. Sépales serrés, dont deux bossués ; — silique longue, Enéaire, dressés. D ne venant t dans les endroits pierreux, les bois sablonneux, les coteaux ARABETTE A FEUILLES SAGITTÉES, À. sogitatia DC. Fleur blanche. Très cummans. Genre CARDAMINE. — CARDAMINE L. Plours Elas on blanches, en gragves terminales : — sépales étalée, mon bospnés ; — pitsles à Enéaire, se roulant avec élastierté Lors de La débiscrnce : — fmulles pennatiséquées où pezmées avec impaire. - rolanpindeees 20 à et recherchant, CARDAMINE DES PRÉS. — C. PRATENSE L Nous VILGAIRES. — Creuve des prés, Petit croncs cqustiqu, Creuos éliguat, Cresssanite, Panersgr 1eme, Bart cms. Fleurs assez grandes, d'un rose viclaré, parfois blanches, d'use odeur douce et agréable. — Siliques dressées, terminées par mn style court. — Feuilles d'un vert gris, pennées, à files Enéss- res, entières ; les inférienres à fboles ovales on arrondies, sinmées, anguleuses : Le terminale pins grande, quelquefnis réniforme. — Tige druite, presque simple, bante de 1 3 4 décimèires. — Espire vivace. — Fleurit dès les premiers jours d'avril Cette jolie plante, extrêmement commune, vient suriont dans les prés humides et marécageux. Elle offre une saveur äcre et piquante qui la rappro- che du cresson de fontaine. En vert, elle est mangée avec plaisir par les bes- tiaux, surtout par les vaches. Genre RAPISTRE. — AAPISTRUM Borms. Suhouis formée de denx articles uaïocnlares et moncsgermes. RarisTre RUGUEUX, À. rugosum DC. Mysgr ropuuz, Copwlier rugurss. Fleurs janne pâle. Seule bérissée. Tige angalesse. Commune dans les champs et les moissons dm md de ls France. Genre CRAMBÉ. — CRAMBE T. Shonis à denx articles, l'isfénenr stérle, le sapérieur rude, recfermant | grasse suspenèse. Une seule espèce indigène. CRUCIFÈRES, 27 CRAMBÉ MARITIME. — C. MARITIMA L. NOM VULGAIRE. — Chou marin. Fleurs blanches ou rosées. — Feuilles grandes, un peu charnues et pesantes, ondulées comme celles des choux. — Taille de 2 à 5 décimètres. — Espèce vivace. — Précoce. Commune sur les bords de la mer, et notamment sur le littoral de l'Océan, où elle contribue efficacement à fixer les sables des dunes ; cultivée, en Angle- terre, surtout comme plante potagère, cette espèce peut également être utili- sée comme fourragère. M. Joigneaux, notamment, la recommande à ce der- nier titre dans différents écrits. Les porcs, moutons et lapins la mangent, dit-il, avec plaisir ; les vaches s’y habituent vite. Suivant le même auteur, le Crambé, qui affectionne les terres légères, des climats humides, prospère aussi dans les climats secs, et peut devenir ainsi une précieuse ressource dans les sols crayeux, sablonneux, schisteux, granitiques, où les autres végétaux alimentaires viennent difficilement. On ignore quel serait le rendement total de cette plante qui n’a jamais été cultivée en grand. Toutefois, tenant compte de la quantité et du poids des feuilles qu'un pied peut fournir, M. Joigneaux a calculé que cette plante peut arriver à un rendement, par hectare, de 50,000 kilog. de feuilles, en deux ré- coltes, l’une en août, l’autre en septembre. En supposant même ce chiffre notablement diminué, il resterait encore un produit suffisant pour rendre avantageuse cette culture. Genre NESLIE. — NESLIA Desv. Silicule globuleuse, non ailée et surmontée d’un style filiforme. Nescre PANICULÉE, N. paniculata Desv. Petites fleurs jaunes, en grappes terminales. Feuilles entières, lancéolées. 3 à 6 décimètres. Vient dans les moissons, les champs cultivés et maigres. Genre MYAGRE. — MYAGRUM T. Silicule cylindroïde, non ailée, dilatée au sommet en 2 bosses latérales, à 8 loges, les deux supérieures stériles. MYAGRE PERFOLIÉ, M. perfoliatum L. Fleurs petites, jaunes, en grappes. Silicules serrées contre la tige. Feuilles inférieures lyrées, les supérieures entières, lancéolées, embrassantes. Tige glauque. Taille de 3 à 6 décimètres. Vient dans les moissons, principalement dans le Midi. Genre BUNIAS. — BUNIAS KR. Ba. Silicule ovoïde où tétragone, dure, coriace, à 2 ou à 4 loges superposées par paires, chaque loge monosperme. BuxiAs FAUSSE ROQUETTE, B. erucago L. Masse de bedeau. Silieule tétragone , pourvue sur les angles d'une crête saillante interrompue. Style très long. Tige poilue, haute de 3 à 4 décimètres. Commune dans les moissons. Buxias ORIENTAL, B. orientalis L. Silicule ovoïde, biloculaire non ailée, avec un style court. Tige rude, haute de 5 à 12 déc mètres. Vivace. Fleurit au printemps. Bien qu'originaire du Levant, cette espèce résiste aux plus grands froids, ainsi qu'aux plus grandes sécheresses. Elle s’sccommode de toute espèce de terrains, et se multiplie d'elle-même avec facilité, quelquefois même avec trop d'abondance, ce qui oblige à l'arracher. Ces qualités l'ont fait recommander comme plante fourragère. En raison surtout de ss précocité, elle peut fournir, avant toutes les autres plantes, des récoltes abondantes d'en fourrage printanier, sur la valeur nutri- tive dnquel, su reste, on n’est point encore parfaitement d'accord. Genre LUNAIRE. — LUNARIA L. Fleurs violettes ; — silicule elliptique, on Ge vures, style court, filiforme ; — feuilles cordiformes, dentées. LuxAIRE ANNUELLE, L. annua L. Grande lunaire, Clé de montre, Médaille de Judas, Satinée, Passe-satin, Bulbonac. Silicules arrondies sux deux bouts, et remarquables, à la maturité, par la couleur argentée et la transparence des valves. Genre ALYSSON. — ALYSSUM L. Silioule comprimée, échancrée su sommet, 1 ou 2 graines dans chaque loge; — feuilles entié- res, d'un vert grisûtre. Espèces nombreuses. ALYSSON CALICINAL, À. calycinum L. Fleurs jaune pâle, presque blanches. Feuilles petites, oblongues. Taille de 1 à 2 décimètres. Vient dans les lieux arides et pierreux. Genre CAMELINE. — CAMELINA Ca. Fleurs jaunâtres ; — silioule ovale, un peu amincie à la base, déprimée sur les bords, surmon- tée d'un style grêle; valves très oonvexes, pon bordées; — fouilles lancéolées, smplexicaules, CRUCIFÈRES. 29 CawELINE CULTIVÉE, C. sativa Cr. Caménine, Naveïts d'été, Navette trémoise, Sésame d'Allempgne, Graine de beurre, Rouge-be. Hante de 3 à 6 décimètres. Ammuelle. Croït dans tonte l'Europe. À la fois textile et oléaginense, elle est cultivée surtout pour l'huile qu’on en retire. Elle est également avantageuse par sa précocité, et en ce que, enfouie en vert, elle donne un bon engrais végétal. Genre DRAVE. — DRABA L. Sikcule elptique, entière, à valves un peu convexes, sans rebords ; loges polyspermes. Espèces nombreuses. Drave DU PRINTEMPS, D. verna L. Erophile commune. Fleurs blanches, pétales profondément biñdes. Une ou plusieurs tiges fliformes. Feuilles toutes radicales, en rosette. — Vient partout. Genre COCHLÉARIA. — COCHLEARIA L. Fieurs blanches; — silicule globuleuse où ovoïde, up peu comprimée, non bordée; — feuilles glabres, entitres ou légèrement smuées. Cocazéaris oFricmNaL, C. officinalis L. Cranson officinal, Herbe aux cuillières, Herbe au scorbut. Feuilles inférieures épaisses et arrondies, les supérieures sessiles, sinuées. Bisannuelle. Vient dans le Nord, dans les heux humides. Est recherchée des bestiaux. CocazéaRIA D'ARMORIQUE, C. Armoracia L. Cranson rustique, Faux Raifort, Grand Raifort, Cran de Bretagne, Cran des Anglais, Moutarde des capucins, M. des Allemands, Moutardelie, Radis de cheval. Remarquable par sa taille élevée, sa racine volumineuse, longue, charnue, cette espèce croit rsturellement le long des ruisseaux et dans les prairies humides de la plupart des régions de la France. Sa racine, âcre, utile pour Fusage médicinal, ne peut servir comme aliment. Genre IBÉRIDE. — JBERIS L. Fleurs blanches on Hlas , — sépales très inégaux ; — silicule ovale, échancrée au sommet ou bilobée ; valves carénées, souvent ailées. IBÉRIDE À FEUILLES PENNÉES, L. pinnata, L. IBÉRIDE AMÈRE, 1. amara L. Se rencontrent communément l’une et l’autre dans les moissons.et les lieux pierneux. 30 - CRUCIFÈRES. Genre PASSERAGE. — LEPIDIUM L. Fleurs blanches= — silicule divisée comme dans le genre Jberis, à valves carénées , ailées ou ; loges monospermes. Comprend plusieurs es , plus ou moins âcres dans toutes leurs par- ties et peu recherchées des bestiaux. PAssERAGE CULTIVÉE, L. satioum L. Passerage des jardins, Cresson alénois, Nasitord. Petites feurs blanches portées sur de petits épis dans les aiselles des feuilles supérieures. Sili- cale à valves largement silées. Taille de 3 à 4 décimètres. Espèce annuelle. Ses feuilles, que l'on mange en salade comme le cresson, ont la saveur chaude, âcre et piquante de la moutarde ; elles exhalent, en outre, une odeur désagréable. PasseRAGE DES cHAmPs, L. campestre R. Br. Tabouret des campagnes. Silicule silée. — Vient dans les champs et les lieux incultes. PASSERAGE A LARGES FEUILLES, L. latifolium L. Grande passerage, Moutarde des Anglais. Silieules ovales, non ailées, à peine échancrées au sommet. Mômes propriétés que la précédente. Vient dans les terrains frais et humides de toute l'Eu- rope. Employée comme assaisonnement, elle est, en outre, mangée par tous les bestisux. Genre TABOURET. — TALASPI L. Fleurs blanches, en grappes terminales ; — silique oblongue ou orbieulaire, échancrée au som- * met ; à valves carénées, SE loges polyspermes ; — feuilles infé- rieures pétiolées, les supérieures embrassan Tasourer Des cHAmPs, 7. arvense L. Monnayère. Silicule grande, orbiculaire, bilobée su sommet, à aile bordée d'une nervure. Taille de 2 à 4 décimètres. Vient en abondance dans les champs sablonneux, dans les moissons et parmi les décombres. Est mangée, sans être recherchée, par tous les bestiaux, mais elle donne un mauvais goût au lait et à ls viande. Ses semences, âcres, laissent dans la bouche un goût d’ail ou d’oignon. TABOURET PERFOLIÉ, T. perfoliatum L. Plus petite que la précédente. — Vient dans les terrains calcaires. Peu recherchée des bestisux. Genre CAPSELLE. — CAPSELLA VENT. Sépales dressés, non bossués ; — silicule comprimée latéralement, obovale triangulaire, échan- crée su sommet, surmontée d'un style court, à valves carénées, non ailées ; 2 loges polyspermes, s graines bisériées. Ne comprend qu'une espèce. CRUCIFÈRES. 31 CAPSELLE BOURSE A PASTEUR. — €. BURSA PASTORIS Mæxcx. NoMS VULGAIRES. — Bourse à berger, Boursette, Tabouret, Malette, Mouffette, Mille-fleurs. Fleurs blanches, petites, en épis terminaux. — Silicules portées par de longs pédicelles fili- formes. — Feuilles ciselées, les inférieures pétiolées, en lyre, diversement divisées, étalées en rosette; les supérieures peu nombreuses, entières, lancéolées, embrassantes. — Racine droite et pivotante. — Une ou plusieurs tiges dressées, pubescentes. — Taille variable de 1 à 6 décimètres environ. — Annuelle. — Fleurit toute l’année, même sous la neige. Longtemps comprise dans le genre Thlaspi, la Capselle bourse à pasteur est une plante très variable d'aspect, suivant les terrains où elle pousse. Extrêmement commune dans les lieux cultivés, parmi les décombres, sur les vieux murs, au bord des chemins, etc., mais surtout dans les endroits om- bragés et non marécageux, c'est l’une des espèces les plus répandues. Elle ne laisse même pas que d'offrir, sous ce rapport, quelques inconvénients, vu la difficulté que l’on éprouve à l’extirper des champs qu'elle a envahis. Elle est mangée par tous les bestiaux. Dans certaines localités, on la recueille pour la donner aux vaches. Elle a été autrefois usitée en médecine. Genre PASTEL. — JSATIS L. Sépales à demi-étalés ; — silicule oblongue, ailée, uniloculaire ; — feuilles inférieures atténuées en pétiole ; les supérieures à 2 auricules aiguës. PASTEL DES TEINTURIERS. — Z. TINCTORIA L. NoMS VULGAIRES. — Guède, Guesde, Vouède, Herbe de Saint-Philippe. Fleurs petites, jaunes, en large panicule. — Silicules obovales, lancéolées, pendantes, noi- râtres. — Feuilles d’un vert bleuâtre, lisses, entières, lancéolées; les supérieures embrassantes. — Bisannuelle. Croissant spontanément dans les lieux secs et pierreux, sous toutes les latitudes, depuis les bords de la Baltique jusqu’au fond de l'Italie, le Pastel est spécialement cultivé pour la teinture, à laquelle ses feuilles fournissent une couleur bleue de nuances très variées, mais peu usitée aujourd’hui. On le cultive aussi comme plante fourragère. Très précoce, résistant à la séche- resse aussi bien qu'aux gelées tardives et aux froids les plus rigoureux, con- tinuant sa pousse même en hiver, il fournit aux bestiaux un fourrage prin- tanier très nourrissant, et d'autant plus précieux qu'on peut l'obtenir à l'époque de l’année où il est Le plus difficile de se procurer des fourrages frais. Il vient dans les terrains maigres, ce qui rend sa culture plus avantageuse encore. 32 CISTACÉES. Famille des CISTACÉES. ROSACÉES T.; POLYANDRIE L.; CISTINÉES J.; CISTÉES DC. Cette famille, qui tire son nom du genre Cistus, a pour caractères : Fleurs hermaphrodites, régulières, en gages: terminales, rarement soli- taires ; — calice à 5 sépales, sur deux rangs, térieurs et 2 extérieurs ; inégaux , quelquefois à 3 sépales ; — corolle à 5 pete caducs, égaux ; — éta- mines libres, hypogynes, en nombre indéfini ; — ovaire libre ; _ capsule à 1.10 loges, s'ouvrant en autant de valves; — graines nombreuses ; — feuilles simples, entières, généralement opposées. Cette espèce ne renferme que deux genres, comprenant chacun un grand nombre d'espèces, remarquables par la beauté de leurs fleurs, qui répandent une odeur aromatique plus ou moins prononcée, mais sont sans usage. Genre CISTE. — CISTUS T. Fleurs roses ou blanches; — calics à 3.5 sépales presque égaux; — capsule à 5.10 loges s’ouvrant en sutant de valves; — graines attachées à un placenta central, avec un embryon Res sr Se 1 t, t au midi de l'Europe, verses es e composent, a nant au à l'Afrique, sont cn Sp les Dit def Médi éditerranée. Elles servent de plantes d'ornement et sont np par les bestiaux; les chèvres seules en rongent les jeunes pousses. Genre HELIANTHÈME. — HELIANTHEMUM L. Fleurs généralement jaunes, quelquefois roses on blanches; — calice à 5 sépales, les deux extérieurs beaucoup plus petits, quelquefois nuls; — capsule à 1 loge ou à 3 loges incomplètes et 3 valves; — graines attachées sur les valves, avec on embryon simplement recourbé. Ce genre comprend un grand nombre d'espèces qui habitent surtout les Jieux secs et résistent aux grandes sécheresses. HELIANTHÈME COMMUN. — 4H. VULGARE Gæers. Nous VULGAIRES. — Cisle-Haelianthème, Herbe d'or, Fleur du soleil, Hysope des garriques. Fleurs jaunes, grandes, solitaires, ou formant par leur assemblage de belles grappes termi- nales, courtes et peu fournies, se tournant toujours vers le soleil, et ne durant qu'un jour. — Feuilles ovales, oblongues, opposées, brièvement pétiolées, blanches en dessous, légèrement roalées sur les bords; stipules lancéolées, aiguës. — Tige couchée, ascendante, grêle, de 2 à 3 décimè- tres, sous-frutescente. — Vivace. RÉSÉDACÉES. 33 Très abondante sur les coteaux arides, les pelouses sèches, les pâturages calcaires, les clairières des bois, où elle couvre parfois de grands espaces. Cette espèce, recherchée par les bestiaux, fournit en juin et en juillet un pâturage abondant et résistant parfaitement à la sécheresse. On pourrait en faire des prairies sur les montagnes du midi de la France ; où rien ne vient, faute de terre, attendu que l'Hélianthème n’en exige presque pas, ses racines s’éten- dant facilement sur la pierre et allant chercher la nourriture de la plante dans les interstices des rochers. Famille des RÉSÉDACÉES IC. ANOMALES T.; DODÉCANDRIE L.: CAPPARIDÉES J. Ainsi nommée du genre RÉsÉDA. Fleurs irrégulières, petites, en grappes terminales allongées ; — calice à 4.6 sépales inégaux ; — corolle à 4.6 pétales inégaux, écartés, à limbe laci- nié; — étamines nombreuses, soudées à la base en un ou plusieurs corps ; — fruit capsulaire ; — graines à cotylédons charnus ; — feuilles alternes. Cette famille ne comprend qu'un très petit nombre de plantes, générale- ment amères dans leurs diverses parties. Genre RÉSÉDA. — RESEDA L. Capsule à 1 loge polysperme, s’ouvrant au sommet. Renferme plusieurs espèces, à racine âcre, jouissant de propriétés diu- rétiques et sudorifiques, mais sans usage. GAUDE. — R. LUTEOLA L. NoMS VULGAIRES. — Réséda gaude, Réséda jaunissant , Herbe à jaunir, Vaude. Fleurs d’un jaune verdâtre, en grappes très allongées. — Calice à 4 sépales. — Feuilles lan- céolées, étroites, entières, ondulées, luisantes. — Tige dressée, anguleuse, glabre, — Taille de 5 à 10 décimètres. — Espèce bisannuelle, Assez commune dans les lieux secs, la Gaude vient à peu près partout, sur les bords des champs et des chemins, sur les vieux murs et dans les en- droits pierreux. Repoussée des animaux à cause de son amertume, elle est cultivée pour la matière colorante jaune, la lutéoline, que contiennent toutes ses parties et que l’on utilise dans la teinture. A CARYOPHYLLÉES. Famille des VIOLACÉES. ANOMALES T.: SYNGÉNÉSIE MONOGAMIE L.: CISTINÉES J.; VIOLARIÉES IX. Fleurs solitaires, irrégulières: — cali à 5 sépales inégaux se au-dessous de leur insertion ; — corolle à 5 pétales vent prolongé, au-dessous de son no en 5 étamines à filet court, élargi, les inférieures avec un RS dans l'éperon : anthères contiguës entre elles ; — ovaire i capsulaire, à 3 valves; — graines nombreuses, à albumen charnu ; = fouilles alternes, simples, stipulées. Plantes herbacées ou sous-frutescentes. Comprend un seul genre, le genre VioerTe, Viola T., qui renferme un certain nombre d'espèces exotiques ou indigènes. Celles-ci, communes dans les bois, les haies, les prairies ou les champs, bien que mangées par les ani- maux, ne peuvent, à cause de leur petitesse et de leur précocité, être considé- rées comme fourragères. PENSÉE DES CHAMPS. — #. TRICOLOR L. Noxs vouCAIRS. — Pensée sousoge, Visistie srivolors, (Fishtts, des.honpa en de mem, Violette agreste, Jacée tricolore, Herbe ou Fleur de la Trinité. Fleurs tricolores, nuancées de jaune, de blanc et de viclet, sans odeur, portées sur de longs pédoneules. — Feuilles crénelées, ovales ou cordiformes à ls base. — Stipules grandes, lyrées ou pinnatifides. — Taille de 1 à 4 décimètres. — Espèce annuelle ou bisannuelle. Cette espèce, commune dans les champs, les moissons , surtout dans les terres sablonneuses, est mangée seulement par les moutons et les chèvres. On la cultive dans les jardins pour l'élégance de ses fleurs. Famille des CARYOPHYLLÉES Torzx. DÉCANDRIE L.; HYPOPÉTALIE d. Cette famille, qui tire son nom de l'Ouzer, Dianthus Caryophyllus, a été appelée encore, par les botanistes modernes, Diaxraées où DiaxTHACÉES. étendue ; par- fois nulle par avortement, composée de 4.5 cales Mes; 3 onglet sport long et étroit, à lame large, entière ou divi offrant quelquefois à la face CARYOPAYLLÉES 3 où moins 4 Cette famille, fort étendue, très naïurelle, offre un grand nombre d’espé- ces, généralement printamières , s'accommodani très bien des ferrains secs et arides. Beaucoup d’entre elles sont consommées par les bestiaux qui les trou- vent dans les péturages, et auxquels elles fourmissent une bonne nournifure. Une seule, toutefois, est cultivée comme fourragère, c'est la Spergule. Les au- tres, que les bestiaux broutent aussi, ne se développent point assez pour pou- voir être soumises à la culture. Dans les champs et les moissons, où souvent elles abondent, elles ne font que salir la paille et le grain. Plusieurs sont cul- tivées comme plantes d'ornement. Elle n'ont, en résumé, sous le rapport agricole et économique, qu'une faible importance. Quelques botanisies modernes ont dédoublé les Caryophyilées en deux familles distinctes : les Dianthées ou Silénées, comprenant les espèces chez les quelles les divisions du calice sont soudées; ef les Alsinées ou Alsinerés, à sépales libres. On peut se borner à former deux iribus de ces deux groupes, dont les autres caractères, d’ailleurs, offrent une assez grande similitude pour autoriser à les considérer comme une seule famille Le tableau suivant résume les caractères distinctif: des principaux Ssenres : Capsale (Feuilles Eméaires, stipulées ... SPEmetrs Sstyles. {35 valves. _— — nom sûüpulkes. SPERCELES . Capeule à 8.10 dents. .__...._._...._.. ses Capsule (Feuilles Enéaires, stipalécs.... Srsmetram Cali à 3 denis _— — men stipulées AIS | 3 sépales 3 siyles. Pétsles entiers, 10 étamimes. . Æ| Lbres. LRO — dentés, 3.5 étumimes. HOLosterx & ” Î — hifdes, 10 étummes.. Seam a 2 Sn nee RO Le 2223. Ds re NE TT Sacrss = 2 styles (Caliee mum d'en eshcule écuilleux..... Duisrecs- 5 Capsule Cakce tubulewc.......... Ssrosanis. 2 ee à + valves. Gen [Oo a - GrrsoPEus. ses ee © )3 styles. Capsule 3 6 valves. ..__............... SEESE sépales 5 sys | mn, = - “Hand mss md AEROSTENEA e Corolle pourvue d'une corvmxle... ....... Lrcss 36 CARYOPHYLLÉES. Genre SPERGULE. — SPERGULA. Fleurs blanches, en cymes terminales, divariquées, i ; — calice à 5 sépales cohé- reuts à la base: — corolle à 5 pétales entiers; — 5,10 étamines; — 5 styles; — capsule à 5 valves, unilocalaire et polysperme; — graines plus ou moins marginées ; — feuilles linéaires, fasciculées, comme scarieuses ; — figes ordinairement rameuses au sommet. Ce genre comprend un petit nombre d'espèces annuelles, constituant autant de petites plantes communes sur les terrains secs et arides, et que les bestiaux paraissent rechercher. Une de ces espèces est cultivée en grand comme plante fourragère. SPERGULE DES CHAMPS. — S. ARVENSIS L. NoMS VULGAIRES. — Spergule de Brabant, Spergoute, Spargoute, Spargoule, Espargoule, Sporée, Spurie, Spourier, Fourrage de disette. Fleurs petites, en cyme dichotome ou trichotome. — Pétales obtus. — 10 étamines. — Grai- nes noirâtres, subglobuleuses, entourées d'un rebord très étroit. — Feuilles canaliculées en des- sous, munies de stipules larges. — Tige légèrement velue, visqueuse, peu rameuse, haute de 2 à 4 décimètres. — Floraison de mai à août. Commune parmi les moissons, dans les terrains sablonneux, la Spergule est cultivée en grand, comme fourrage annuel, dans plusieurs contrées et particulièrement en Flandre, dans les Pays-Bas, où elle occupe de larges sur- faces et permet de profiter de terres sèches et sablonneuses qui ne produi- sent que peu de trèfle. Elle pourrait être cultivée de même dans toute autre localité, pour remplacer ce dernier fourrage, quand il a péri par la gelée. Les terrains sablonneux, frais et légers, lui conviennent particulièrement ; c'est la plante par excellence des sols siliceux ; elle y forme des touffes ram- pantes peu fournies, mais qui donnent un bon pâturage. On la sème au printemps, en mars ou avril, après un labour, sans fumier ; mais il vaut mieux la semer à la fin de l'été, après la moisson, sur les chau- mes que l'on a retournés par un léger labour. On répand environ ?8 kilog. (45 litres) de graine par hectare ; la graine, très fine, doit être peu recouverte. Douée d'une extrême promptitude de végétation, la plante arrive en six semai- nes ou deux mois à maturité, Un peu d'engrais liquide favorise son dévelop- pement et augmente le produit. Elle peut fournir ainsi jusqu'à 13 ou 14 mille kilog. de fourrage vert par hectare, qui perd les quatre cinquièmes par la dessiccation. La Spergule, semée au printemps, est quelquefois fauchée et fanée comme une plante fourragère ordinaire. Mais il y a peu d'avantages à la traiter ainsi, à cause de la nature aqueuse de la plante qui en rend la dessiccation difficile, et de la ténuité extrême de ses feuilles qui produit un grand déchet. Aussi CARYOPHYLLÉES. 37 la fait-on généralement consommer en vert, soit sur place, en liberté ou au piquet, soit en la fauchant pour la donner à l'étable; elle fournit alors du fourrage vert jusqu'à l'hiver. Elle convient à tous les bestiaux ; les chevaux, les chèvres, les moutons la recherchent également. Mais elle est surtout réservée aux bêtes à cornes, aux vaches notamment, auxquelles elle donne un meilleur lait. Dans les Pays-Bas, le beurre des vaches qui en sont nourries, dit beurre de Spergule, est considéré comme de qualité supérieure. En résumé, cette plante forme un bon fourrage; mais elle est peu pro- ductive, même cultivée. Sa culture, cependant, peut être avantageuse, d'abord, en ce qu’elle prospère dans les sols où d'autres plantes ne sauraient venir; puis, par la rapidité de sa croissance, qui lui permet de s'intercaler dans les assolements sans contrarier les cultures ; elle peut se placer ainsi entre deux récoltes de céréales, ou être mise en culture dérobée sur les terres non améliorées. Enfouie en vert. elle donne un bon engrais végétal. Dans un climat humide, on peut, en la transformant en vert, en obtenir jusqu'à trois récoltes consécutives ; semée une première fois en mars, on l’enterre en juin; second semis aussitôt après et enterrage au commencement d'août ; ensuite, troisième semis que l'on peut enfouir en avril suivant. Ces trois récoltes sont estimées valoir trente-trois charrettes de fumier par hectare. On cultive encore la Spergule pour sa graine, que recherchent les oiseaux et dont on fait du pain dans quelques contrées. Dans ce cas, on la sème dans la dernière quinzaine d'avril, afin de pouvoir la récolter au {°° août; quel- quefois on la sème en mars pour la récolter en juin; le produit est d'environ 12 hectolitres par hectare. Les graines étant extraites, les fanes vertes ou sèches forment une excellente nourriture. La Spergule, surtout celle que l’on sème à la fin de l'été comme fourrage d'automne, est souvent attaquée par des chenilles noires qui envahissent les champs en quantités considérables et peuvent, en peu de jours, faire dispa- raître la récolte. Pour arrêter leurs ravages, les cultivateurs ouvrent, à travers les emblaves, des sillons de 30 centimètres de profondeur sur autant de lar- geur, et à parois perpendiculaires ; les chenilles y tombent et n’en peuvent pas sortir. — On à recommandé à la place de cette plante une variété de la même même espèce, dite Spergule géante, grande Spergule , dont certains auteurs ont fait une espèce particulière (S. maxima Rich.). Originaire de Courlande, elle diffère du type par sa haute taille, qui s'élève à 10 ou 14 décimètres, et par sa graine brunätre, pointillée de jaune et de brun doré. Introduite en France par M. Bossin, on l'a donnée comme possédant les mêmes qualités fourragères que la précédente, et comme également propre aux sols sablonneux et frais. Cultivée de la même manière que l'espèce naine, croissant aussi fort rapide- ment, elle peut être coupée avant que les mauvaises herbes aient eu le temps 38 f'ARTOPHYLLÉES. de mûrir; elle nettoie ainsi le sol et le laisse libre assez tôt pour recevoir les céréales d'automne. Son produit, en fourrage vert ou sec et en graine, est le double environ de celui donné par la petite espèce. Malgré tout cela, en Belgique , elle est moins estimée, car elle perd en délicatesse ce qu'elle gagne en quantité ; elle devient vite coriace et ne fournit par suite aux bestiaux qu'un fourrage médiocre. SPERGULE A CINQ ÉTANINES, S. pentandra L. Fleurs en cyme terminale. Pétales lancéolés, aigus. 5 étamines. Graines comprimées, entou- rées d'un large rebord. Feuilles non canaliculées en dessous, PRE PE) non visqueuse, rameuse, de 1 à 2 décimètres. Fleurit d'avril à mai. Coltnatakes sa sente oi les ni dé SO RS ssblonneux et pierreux ; mais elle ent moins abondante que ln précéiute. Les mentions ls mes, gent sans difficulté. Genre SPERGELLE. — SPERGELLA Recs. fl née 3500 0 PA Free ee 4 Med kgs à rencontre ces plantes dans les montagnes champs sablonneux , humides, de l'Ouest et du Midi, An Vu et REP bord des ruisseaux. Toutes plaisent également aux moutons et aux vaches. Mais leur petite taille les rend sans importance. Genre CERAISTE. — CERASTIUM L. Fleurs blanches, bractéolées, en cyme, rarement solitaires; — calice ominairement à 5 sépa- les ; — 5 pétales bifides ou bipartits, quelquefois entiers ; — 10.8 étamines: — capsule cylindri- que ou conique. Espèces de très petite talle, la plupart vivaces. Fleurissent de boune beure. Ce genre comprend un assez Fr nombre d'espèces, Creer 4 des chemins, dans les prés, dans champs, surtout dans les montagnes, et fort difficiles à distinguer entre elles. Les animaux les mangent toutes : mais elles n'ont pas de valeur agricole. Genre SABLINE. — ARENARIA L. Calice à 5 sépales, à bords scarieux ; — 5 pétales entiers : — coprule ovoïde. Dans ce genre sont compris un assez grand nombre de très petites plantes que les bestiaux mangent ER et que l'on rencontre communément sur les montagnes et dans les prés CARYOPHYLLÉES. 39 Genre STELLAIRE. — STELLARIA L. Fleurs blanches; — feuilles sessiles. Plusieurs espèces, toutes recherchées des bestiaux. STELLAIRE MOYENNE, — S. MEDIA Vir. NOMS VULGAIRES. — Morgeline, Mouron blanc, Mouron des oiseaux. Fleurs solitaires, très petites. — Feuilles ovales, presque cordiformes; ligne de poils courts sur toute la longueur de la tige. — Taille de 1 à 3 décimètres. — Fleurit toute l’année. Très répandue, abondant dans les lieux humides, sur les bords des fossés, au pied des murs, et dans tous les lieux cultivés, cette plante est remarquable par sa facilité à croître en toute saison et dans tous les terrains. Elle végète promptement. Les vaches et tous les bestiaux la recherchent. C’est la princi- pale plante fourragère des oiseaux élevés en cage. STELLAIRE HOLOSTÉE, S. holostea L. Stellaire des haïes, Langue-d'oiseau. Fleurs assez grandes, en eyme dichotomique, portées sur de longs pédicelles filiformes. Feuil- les opposées, sessiles, finement dentelées. Tige rameuse, grêle, couchée, haute de 5 à 6 déci- mètres. Vivace. Se trouve dans les lieux secs de toute la France, le long des chemins, dans les haies, dans les prairies. Elle fleurit au commencement du printemps, et donne en peu de temps un fourrage assez abondant que recherchent tous les bestiaux , les vaches surtout. Elle pourrait, en certaines circonstances, remplacer la Spergule. Genre SAGINE. — SAGINA JL. Fleurs blanches, à peine apparentes; — 4 sépales; — dypétales plus courts que le calice, quelquefois avortés ; — 4 étamines ; — 4 styles ; — capsule à 4 dents. Plantes très petites et communes dans les champs sablonneux. Comprend un petit nombre d'espèces sans importance. Genre OEILLET. — DIANTHUS L. Fleurs en cyme ou solitaires, involucrées ; — calice tuberculeux à 5 dents, muni à sa base d'un calicule formé de plusieurs écailles imbriquées ; — corolle à 5 pétales longuement onguicu- lés; — 10 étamines ; — capsule s'ouvrant au sommet en 4 valves; — feuilles connées, plus ou moins étroites. Genre comprenant un grand nombre d'espèces, annuelles, bisannuelles ou vivaces, dont les espèces, répandues dans toute la France, habitent de pré- férence les lieux secs et arides, les pelouses des montagnes. Les bestiaux brou- tent toutes ces espèces quand elles sont jeunes et tendres; plus tard ils les uégligent. 40 CARYOPHYLLÉES. Genre SAPONAIRE. — SAPONARIA L. Calice dépourvu de calicnle à sa base. Offre un petit nombre d'espèces. SAPONAIRE DES VACHES, $. vaccaria L. Fleurs roses, en cyme dichotomique terminale. Calice à 5.6 angles saillants. Pétales nus à la gorge. Feuilles opposées, sessiles, grandes, ovales, aiguës, à base arrondie, munies d'auricules connées. Tige raide, dressée, rameuse au sommet, glauque, haute de 4 à 6 décimètres. Espèce annuelle. Floraison en juillet. Commune dans les champs les plus arides du Midi de l'Europe, parmi les moissons, cette espèce est recherchée de tous les bestiaux, notamment des vaches, comme l'indique son nom. SAPONAIRE OFFICINALE, S. officinalis L. Saronaire, Savonière, Saponière, Herbe-à-savon. Fleurs roses, d'un lilas pâle ou blanc, odorantes, en panicule dichotome terminale. Calice à 4 dents inégales. Pétales munis à la gorge de 2 écailles linéaires. Feuilles ovales, acuminées, à 3 nervures, d'un vert foncé, les supérieures sessiles. Une ou plusieurs tiges dressées, rameuses au sommet. Taille de 4 à 6 décimètres. Vivace. Floraison de juillet à septembre. Cette espèce se montre surtout dans les lieux humides et ombragés, le long des cours d'eau, des fossés. Sa racine, agitée dans l'ean, lui cède nn principe qui la fait mousser. Elle est mucila- gineuse , légèrement tonique et amère. Les bestiaux la refusent. SAPONAIRE A FEUILLES DE BASILIC, S. ocymoîdes L. Écailles des pétales très petites. Feuilles petites, obovales. Tige rampante, étalée, velue. Vivace. Forme, dans les lieux montagneux du Midi, des touffes épaisses, que les bestiaux mangent volontiers; mais elle n’est nulle part assez abondante pour compter comme fourragère. Genre GYPSOPHILE. — GYPSOPHILA L. Calice campanulé, composé de pétales à onglet très courts; — feuilles linéaires. Comprend un petit nombre d'espèces; commune dans les montagnes et les lieux sablonneux. Sans importance. ; Genre SILÈNE. — SILENE DC. 4 Fleurs en cyme terminale ; — calice à 5 dents, à tube étroit, parfois vésiculeux; — 5 pétales s limbe plan, quelquefois pourvu d'écailles, longuement onguiculés ; — 10 étamines ; — feuilles opposées, toutes sessiles ; — une ou plusieurs tiges grêles, souvent visqueuses dans le hant. Ce genre comprend un grand nombre d'espèces, annuelles, bisannuelles ou vivaces, dont plusieurs se rencontrent dans les prairies. Elles se dessè- chent facilement et donnent un foin que les animaux mangent sans difficulté. CARYOPHYLLÉES. 41 SILÈNE ENFLÉ. — S. INFLATÀ DC. NOMS VULGAIRES. — Silène-à-vessie, Behen, Cucubale Behen, Boutet, Colibelle, Sclafidou (Roussillon), Cresabous (Forez), Pois-à-craquois. Fleurs blanches ou légèrement purpurines, en cyme dichotome. —Calice vésiculeux, glabre. réticulé. — Pétales bifides et à gorge nue. — Feuilles d’un vert glauque, entières, ovales, acu- minées. — Tiges nombreuses , couchées à leur base ou droites, rameuses, de 3 à 8 décimètres. — Vivace. — Floraison en juin. Habitant toute la France, depuis les bords de la mer jusqu’à de hautes mon- tagnes, cette espèce est l’une des plus communes de nos contrées. On la rencon- tre dans les prairies, dans les champs, sur les bords des routes. Elle vient dans tous les terrains, mais surtout dans les sols légers et sablonneux. Elle résiste à toutes les intempéries ; aussi pourrait-elle être mêlée aux plantes que l’on cultive dans les terres sèches et arides, en vue d'utiliser celles-ci. Consommée par tous les animaux, elle est surtout recherchée des vaches. Dans le Rous- sillon, les habitants la mangent en salade; et cuite en guise d’épinards. SILÈNE PENCHÉ, S. fnutans L. Fleurs blanches, pâles, en panicule unilatérale et penchée. Calice non vésiculeux, atténué à la base, velu. Feuilles radicales élargies, spatulées; les caulinaires très étroites. Tiges dressées, peu rameuses, de 3 à 6 décimètres. Vivace. Espèce également fort commune sur les coteaux arides, dans les bois sablonneux de presque toute la France, où elle forme de petits bouquets se distinguant à leur belle verdure et à leurs feuilles dressées. Recherchée des chevaux, des moutons et des chèvres, elle est refusée par les bêtes à cornes. à Genre AGROSTEMME. — AGROSTEMMA L. Calice à nervures saillantes, à 5 dents plus longues que le tube et dépassant la corolle; — 5 pétales longuement onguiculés, à limbe large, plan, dépourvu d’écailles; — 10 étamines ; — cap- sule à 5 valves; — feuilles alternes, sessiles. = Ne renferme qu’une seule espèce. AGROSTEMME GITHAGE, A. githago L. Nielle des bles, Fausse nielle, Gosse. Fleurs d'un beau rouge violet, grandes , solitaires au sommet de la tige ou des rameaux. Calice velu, ovoïde à la base, resserré vers le haut. Feuilles linéaires, aiguës, allongées. Tige poi- lue, raide, dressée, rameuse au sommet, haute de 4 à 8 décimètres. Annuelle, Floraison de juin et juillet. Très commune dans les moissons, où elle se fait remarquer par ses belles fleurs, cette espèce mêle sa graine à celle des céréales et nuit à la qualité du pain, qu’elle rend noir et amer; d’où la nécessité de l’extirper, par l’arrachage et un bon assolement, des champs où elle se multiplie. La plante verte est recherchée par les bestiaux ; mais la difficulté de la multiplier quand elle est seule, empêche de la cultiver comme plante fourragère, 4? CARYOPHYLLÉES. Genre LYCHNIDE. — LYCANIS L. Fleurs diciques ou bermaphrodites , en cyme ou en panicule terminale ; — calice tubuleux , à 5 Sables L'aibriste mile: — 5 pétales à onglet allongé, munis d'écailles à la gorge ; _ 10 étamines; — capeules s'ouvrant à 5.10 dents. Ce genre comprend un certain nombre d'espèces dont botanistes mr que rien gén Ce démembrement n'est point le nt. ou naENE caractérisé par ses PAPE Sole munie ‘une coron LycaxIDE DioïQue, L. dioïica DC. s Lychnide du soir, Silène des prés, Saponaire blanche, Floquet, Œillet de Dieu, Compagnon blanc, Passe-fleur sauvage, Robinet, Sublet, Ierogne. sale s'ouvrant par 10 dents égales, dressées. Feuilles d'un vert foncé , lancéolées, aiguës. Tiges dressées, visquenses su sommet, de 5 à 10 déeimètres. Vivace. Commune dans les champs, dans les lieux incultes, au bord des routes, cette espèce vient dans toute la France et dans tous les terrains non trop humides. Les bestiaux la mangent tous sans dif- Sculté. LYCHNIDE SAUVAGE, L. sylvestris DC. Lychnide diurne. | Fleurs quelquefois bermsphrodites, roses ou purpurines, sans odeur et s'ouvrant le jour. (alice rougeâtre ; dents de ls capsule s’enroulant au-dehors. Taille de 5 à 6 déeimètres. Vivace. Elle habite les bois, les prairies, en général, les lieux humides et ombragés, où elle est par- fois très abondante. Peu recherchée des bestiaux. LYCHNIDE visqueuse, L. viscaria L. Attrape-mouche, Lampette visqueuse, (Eillet de janséniste. Fleurs bermaphrodites, en bouqgnets axillaires opposés, formant une grappe terminale, de con- leur rose ou rouge. Calice renflé supérieurement en massue; limbe des pétales entier. Feuilles lancéolées, linéaires, connées, ciliées à la base. Taille de 4 à 6 décimètres. Vivace. Commune dans les bois ssblonneux , les prés montagneux, les lieux secs, cette espèce est broutée seulement par les moutons. On ls cultive dans les jardins. Lycaxine Des PRÉS, L. flos-cuculi L. Fleur-de-coucou, Pain-de-coucou, Gillet des prés, Centaurée des prés, Véronique des jardins, Amoureite, Lampette, Robinet déchiré. Fleurs bhermaphrodites , roses, en grappes lâches. Calice rongeâtre, se phceioye pdt en 4 lanières linéaires. Taille de 4 à 5 décimètres, Vivace. Commune dans le centre et le nord de la France, cette espèce habite surtout les prairies et les bois humides. Cultirée dans les jardins, elle est refusée par les animaux ; mais produisant peu de feuilles, et perdant beaucoup par la dessiccation, elle n'est pas nuisible. où LINACÉES. . Genre CUCUBALE. — CLUCUBALUS G4ERTN. Calice campanalé, à 5 divisions lancéolées; — 5 pétales à long onglet, à limbe bifide, munis au collet d’écailles peu apparentes; — 10 étamines ; — fruit bacciforme, polysperme. Renferme une seule espèce. CuCUBALE PORTE-BAIES, €. bacciferus L. d Coulichon à baies. Fleurs d’un blanc verdâtre, en panicule dichotome, lâche. Baie noire et luisante. Feuilles ova- les, enbières, brièvement pétiolées. Tige de 5 à 10 décimètres. Vivace. Cette plante, très commune dans les haies, buissons et lieux ombragés, est sans utilité comme fourragère. Famille des LINACÉES. CARYOPHYLLÉES T.: PENTANDRIE L.; HYPOPÉTALIE J.; LINÉES DC. Cette famille, qui tire son nom du genre Lix, Linum, qui la compose seul, était autrefois réunie avec les Caryophyllées. E Fleurs hermaphrodites ; — calice persistant à 5.4 sépales ; — corolle à 5.4 pé- tales libres, très caducs; — 5.4 étamines soudées à la base entre elles et avec 5 rudiments d’étamines alternant avec elles; — ovaire à 5.3 loges, chacune divisée par une fausse cloison en deux compartiments uniovulés ; — styles en même nombre que les loges de l'ovaire; — fruit capsulaire, se divisant en 5.3 carpelles, offrant chacun deux loges secondaires monospermes ; — graines suspendues, à périsperme mucilagineux et embryon oléagineux ; — feuilles sessiles, éparses. quelquefois opposées ; — tiges grêle. dressées, sans nœuds. L’unique genre de cette famille comprend un assez grand nombre d'es- pèces, dont une est cultivée en grand comme plante textile. Lix CuLTIVÉ, Linum usitatissimum L. Fleurs d’un beau bleu clair, solitaires, portées sur de longs pédoneules. Calice à 5 sépales. Corolle à 5 pétales, à onglet court, presque trois fois plus longs que le calice. Capsules globulen- ses, contenant 10 graines ovales, fauves, luisantes. Feuilles éparses, sessiles, linéaires. Tige grêle, droïte, cylindrique, rameuse À son sommet, d'une hauteur moyenne de 4 à 5 décimètres, et atteignant parfois, surtout dans le nord de la France, à 8.9 décimètres. Espèce annuelle. Cultivée dans beaucoup de localités, et principalement dans le Nord, pour en obtenir de la ülasse, cette espèce, dans certaines contrées méridionales, donne aussi du fourrage vert. On la sème alors, soit au printemps, soit, si les gelées ne sont pas à craindre, en automne, à raison de 175 kilog. de graines par hectare. La terre doit être légère, substantielle, bien ameublée et bien fumée par avance. Quand le lin a atteint la moitié de sa hauteur, on le fauche, et il peut repous- ser encore assez pour donner une seconde coupe, sinon un pâturage. La graine, utilisée en industrie pour son principe oléagineux, est propre aussi à la nourri- ture des animaux. On l'utilise surtout pour la confection de certaines préparations alimentaires. ii MALVACÉES. Lin À FEUILLES ÉTROITES, L. angustifolium Hups. Fleurs d'un bleu pâle. Sépales internes ciliés. Pétales émarginés deux fois plus longs que les sépales. Feuilles linéaires signés. Tiges nombreuses, grêles, peu rameuses. Taille de 2 à 4 déci- mètres. Vivace. Cette espèce, très répandue dans les prairies du midi et de l’onest de la France, fournit un fourrage passable, un peu fibreux. Lin pes ALPEs, L. Alpinum L. Fleurs bleues. Tige rampante, Taille de 15 à 20 centimètres. Vivace. Se rencontre sur les pelouses des Alpes et du Jura, où il est pâturé par tous les animaux. Lin vivace, L. perenne L. Fleurs très grandes, d'un bleu violacé. S'élève à 3 on 4 décimètres. Vivace. Mangé par les animaux quand il se rencontre. Est cultivé dans les jardins, où il se répand facilement. Li À FEUILLES MENUES, L. tenuifolium L. Fleurs rose-lilas veinées. Tiges non ligneuses, très feuillées. Vivace. Lix DE FRANCE, L. Gallicum L. Fleurs jaunes. Espèce annuelle. Lin PURGATIF, L. catharticum L. Fleurs blanches, petites. Feuilles opposées. Taille de 1 à 2 décimètres. Annuelle. Se rencontre dans toutes les régions de la France. Doué d'une amertume accompagnée de légè- res propriétés purgatives, qui le font refuser par les bestiaux. Famille des MALVACÉES J. CAMPANULÉES T.; MONADELPHIE POLYANDRIE L.; HYPOPÉTALIE J. Tire son nom du genre Mauve, Malva. Fleurs hermaphrodites, régulières, axillaires ; — calice monosépale à 5 di- visions, muni quelquefois d'un calicule ; — corolle à 5 pétales onguiculés, réunis par la base avec les filets des étamines, de manière à une corolle monopétale ; — étamines en nombre indéfini, monadelphes, c'est-à-dire réunies en tube par leurs filets; — ovaire libre, formé de unilocu- laires ; — feuilles simples, alternes, accompagnées de stipules. : Plantes simples, sous-frutescentes et ligneuses , très répandues dans les régions tropicales, et se réduisant, dans nos contrées, à un très petit nombre d'espèces, dont quelques-unes sont remarquables par la beauté de leurs fleurs, et utiles à la médecine par leurs propriétés émollientes. Peu répan- dues dans les prairies, elles sont rejetées de tous les animaux, à cause de leur saveur fade. HYPÉRICACÉES. 45 Genre MAUVE. — MALVA L. Calice muni à l'extérieur d’un calicule à 3 divisions ; — fruit composé de carpelles nombreux, verticillés, se séparant à la maturité. MAUVE SAUVAGE, M. sylvestris L. Grande mauve. Fleurs grandes, purpurines, rayées d’une teinte plus foncée, réunies en fascicules sur des pédoneules axillaires, inégaux. Corolle beaucoup plus longue que le calice. Feuilles pétiolées, velues, cordiformes. Tige ascendante, hérissée, de 3 à 8 décimètres. Bisannuelle. Espèce des plus communes, cette plante se trouve abondamment répandue dans les lieux incultes, au bord des chemins, autour des jardins et des villages. Elle est fort usitée en méde- cine ; mais les bestiaux ne la mangent point ; aussi, vu son abondance , est-on parfois obligé de l'arracher ; on la jette alors au fumier ou bien l’on en fait de la litière. Appartiennent encore à cette famille, les genres : GuIMAUvE, Althæa L., qui fournit à la médecine des espèces émollientes : LAvVATÈRE, Lavatera L., dont on cultive les espèces comme plantes d'ornement; HIBISQUE, Hibiscus L. ou ketmie, belle plante de jardin; le COTONNIER, Gossypium L., etc. Famille des HYPÉRICACÉES DC. ROSACÉES T.; POLYADELPHIE POLYANDRIE L.; HYPÉRICINÉES J. Nommée ainsi du genre MILLEPERTUIS, Hypericum. Fleurs régulières ; — calice à 4.5 sépales ; — corolle à 4.5 pétales, souvent bordés et parsemés de points glanduleux noirâtres; — étamines en nombre indéfini, réunies en 3 ou 5 faisceaux distincts ; — ovaire libre, globuleux, sur- monté de 3 ou 5 styles; — feuilles entières, opposées ou verticillées, souvent bordées de points noirs, et parsemées d’une multitude de petits points trans- parents, formés par des vésicules contenant une huile essentielle incolore, et ressemblant à autant de pertuis, d'où le nom donné au genre principal de la famille. Très répandues dans les régions tropicales, les plantes de cette famille forment des herbes ou des arbustes, qui habitent des lieux et des terrains très divers. Quand on les frotte avec les doigts, elles répandent une odeur plus ou moins forte. D'une saveur amère et astringente, elles sont, pour les -animaux, plutôt malsaines qu'utiles, surtout pour les moutons ; les chevaux seuls les mangent sans inconvénient. A l’état sec, elles ne peuvent servir comme fourrage, à cause de la dureté des tiges et des rameaux. 6 GÉRANTACÉES. Genre MILLEPERTUIS. — HYPERICUM L. Étamines en 3 faisceaux ; — fruit capsalaire s'ouvrant en 3 valves. — Plantes herbacées et vivaces. MiLLEPERTUIS PERFORÉ, H. perforatum L. Millepertuis, Herbe aux mille pertuis, aux mille trous, Herbe aux piqûres, Herbe de Saint-Jean, Chasse-diable, Trucheran jaune. Fleurs d'un beau janne, très nombreusés, disposées en corymbes terminaux. Feuilles sessiles, oblongnes, elliptiques, obtuses. Tiges cylindriques, dressées, fermes, rameuses , offrant dans leur longueur deux lignes peu saïllantes, glabres. Taille de 5 à 8 décimètres. Vivace. Espèce commune dans les lieux incultes et montagneux , le long des chemins et des baies. Les chevaux et les bœnfs, ainsi que les chèvres, la mangent avant sa floraison. Genre ANDROSÈME. — ANDROSÆMUM Aix. - Étamine à 5 faisceaux ; — fruit bacciforme, uniloculaire, indéhiscent , ou capsule s'ouvrant seulement au sommet. ANDROSÈME OFFICINALE, À. officinale ALL. Hyperic androsème, Toule saine. Commune dans les lieux ombragés et humides. Autrefois très employée en médecine, elle est aujourd'hui sans usages. Famille des GÉRANIACÉES DC. ROSACÉES T.: MONADELPHIE DÉCANDRIE L.: HYPOPÉTALIE J Doit son nom au genre GÉRANION , Geranium. Fleurs ordinairement régulières, solitaires ou portées sur des pé - les biflores ou pluriflores ; — calice à 5 sépales distincts ; — corolle à 5 pétales libres ; — 10 étamines, à filets réunis à la base, dont 5 plus courtes, parfois stériles ; — 5 styles soudés à un axe central; — ovaire formé de 5 carpelles uniloculaires, à 1 ou 2? graines, verticillés; — fruit composé de 5. s, monospermes par avortement, se détachant avec élasticité de l'axe à la ma- turité ; — graines sans albamen ; — feuilles toujours accompagnées de ? stipu- les; — tiges dichotomes, arti s;— plantes herbacées ou sous-frutescentes, souvent odorantes. Les plantes de cette famille, spontanées dans les bois, les champs, les lieux incultes, secs ou humides, sont très communes dans les prairies et les pâturages, sur les bords des fossés, où leurs tiges et leurs feuilles étalées occu- pent parfois de larges espaces, et où elles sont difficiles à détruire, à cause GÉRANIACÉES. 47 de la facilité avec laquelle elles se multiplient. Sans usages en médecine, bien qu'astringentes et excitantes, elles sont de médiocre valeur pour l'usage alimentaire des bestiaux, et doivent êre extirpéés des champs qu'elles ont envahis. Les espèces indigènes, assez nombreuses, sont toutes comprises dans deux seuls genres. Genre GÉRANION. — GERANIUM L. Fleurs blanches, roses, purpurines ou violacées , solitaires ou géminées ; — corolle à 5 pétales égaux; — 10 étamines fertiles, dont 5 plus courtes, et les 5 plus longues nectarifères à leur base ; — carpelles arrondis au sommet, avec une arète glabre à la face interne, se détachant de -Faxe à la maturité et s’enroulant en dehors de Ia base au sommet. Ce genre comprend un grand nombre d'espèces, communes dans les prés et dans les champs, et peu recherchées des bestiaux, bien que ne leur déplai- sant point ; desséchées, elles se mélent au foin sans nuire à ses qualités. GÉRANION COLOMBIN. — G. COLUMBINUM L Now VTLGAIRE. — Pied-de-pigeon. Fleurs purpurines, striées, de moyenne grandeur, supportées par des pédoncules biflores, naissant dans les bifurcations de la tige ou à l’aiselle des feuilles, et plus longs que celles-ci : pétales échanerés. — Feuilles orbiculaires profondément divisées, à 5.7 segments. — Carpelles glabres. — Plante couverte de poils appliqués. — Taille de 2 à 4 décimètres. — Annuelle. Vient dans les haies, dans les bois, les champs sablonneux, sur les bords des chemins. Mangé seulement par les moutons et les chèvres. GÉRANION 4 FEUILLES MOLLES, G. molle L. Fleurs petites, purpurines en dessus, plus pâles en dessous. — Pétales bifides, de la longueur du calice. — Carpelles glabres, ridés transversalement. — Feuilles orbiculaires, profondément divisées en 7.9 lobes obtus et crénelés. — Tige et femilles velues. — Taille de 2 à 5 décimètres. — Annuel. Commun dans les lieux secs, le long des haïes et des chemins, au milieu des pierres et des broussailles, ce Géranium est, comme le précédent, mangé seulement par les moutons et les chèvres. GÉRANION A FEUILLES DÉCOUPÉES, G. dissectum L. Fleurs petites, lilas. Pédoneules plus courts que les feuilles. Carpelles velus. Accompagne communément l'espèce précédente, avec laquelle elle offre une grande analogie. GÉRANION SANGUIN, G. sanguineum L. Sanguinaire, Herbe-à-becquet. Fleurs grandes, purpurines, veinées, portées sur des pédoncules uniflores. Pétales échancrés. Feuilles arrondies, profondément divisées. Tige rouge. Vivace. Croît dans les bois, les terrains calcaires et sablonneux, et dans les herbages des montagnes. Les bestiaux le mangent à l’état vert et à l’état sec, mais sans le rechercher. 5x GÉRANIACÉES. Génaxiox Des Praénées, G. Pyrenaicum L. longs que le calice. Carpelles lisses, légèrement pubescents. Tiges et feuilles velues. Taille de 3 à 5 décimmètres. Vivace. Croit partout, et motsmment uns les prairies de montagnes de presque toute ls France, et végite jusque dans le mois de décembre. Les bites à cornes le mangent, ainsi que les autres bes- tisux. GÉRANION FLUET, G. pusillum L. Fleurs petites, vicleites. Pétales dépassant à peine le calice. Tiges et feuilles velues Vient principalement dans les beux secs et incultes Partage les diverses propriétés de l'es- pèce précédente. GéRaxIOxX NOUEUx, G. nodosum L. Fleurs grandes, d'un ronge viclet, veinées. Pétales à onglet cilié. Feuilles polygonales, divi- sées, à 3.5 lobes dentés. Une où plusieurs tiges dressées, anguleuses, à nœuds renflés. Vivace. Assez rare, rte plante vient surtout dans les bois montagneux, les lieux ombragés et humides. Elle est mangés par les bêtes à cornes, ainsi que par les moutons et les chèvres. Génaxion DES Prés, G. pratense L. Fleurs porpurines-viclacées où blanches. Pétales arrondis au sommet. Feuilles grandes, velues, à 5.7 lobes. Stipules longues et linéaires. Taille de 3 à 6 décimètres. Vivace. Vient dans les prairies bumides d'une partie de ls France; est mangée rarement par les bestisux. GéRaxiox BRUX, G. phœum L. Fleurs ronge bran où moir violet, supportées sur des pédoncules bifores opposés aux feuilles. Pétales arrondis à onglet court. Feuilles partagées en 5 lobes dentés. Tige velue. Vivace. Croët spontanément dans les prairies humides des Alpes, des Pyrénées et de l'Auvergne, où les bêtes à cornes la mangent volontiers. Donne une fane abondante qui se mêle au foin de ces prés. GéRaxiox DE Rosert, G. Robertianum L. Herbeà-Robert , Bobertin , Bec-de-grue. Fleurs purpurines, veinbes de blanc. Pétales arrondis à onglet giabre, sussi long que le limbe. Feuilles polygousles dans leur pourtour, à 3.5 divisions profondes, incisées. Annuel. Cette plante, qui répand une odeur forte, désagréable, vient communément dans les lieux curagés, le long des baies, sur les vieux murs. Elle est astringente et repoussée par les bestisux. GÉRANION A FEUILLES RONDES, G. rotundifolium L. Fleurs petites, roses où purpurines. Pétales entiers, arrondis, à onglet plus court que le limbe. Feuilles rémiformes, crécelées, à 5.7 lobes peu profonds. Annuel. Trés comme, ce Gérenium vient dans les haies, les décombres, sur les coteaux arides où les bertiaux le recherchent pes. VITACÉES, 39 Genre ERODIE. — ERODIUM L'Hérir. Fleurs purpurines ou violettes, en cymes umbelliformes; — corolle à 5 pétales un peu iné- gaux ; — 10 étamines dont 5 stériles; — carpelles pourvus d’une arète, velue à la face interne, qui se détache de l’axe du sommet à la base, et se roule en tire-bouchon; — feuilles ovales, dentées , plus ou moins profondément divisées. Ce genre, détaché du genre Géranium, auquel il avait été réuni par Lin- née, comprend un certain nombre d'espèces que les bestiaux mangent égale- ment, excepté quand elles sont en fruit. ERODIE A FEUILLES DE CIGUE. — E. CICUTARIUM Wir. NOMS VULGAIRES. — Géranium à feuilles de ciquë, Bec-de-grue, Cicutaire. Fleurs rougeâtres, réunies en ombelle, au nombre de 4 à 6, au sommet de longs pédoncules. — Pétales inégaux, les deux inférieurs plus petits. — Feuilles divisées, à segments rapprochés et incisés. — Plusieurs tiges étalées, velues. — Taille de 1 à 3 décimètres. — Annuelle. Cette plante, légèrement odorante, est très commune. Elle vient dans les lieux incultes, les terrains sablonneux, aux bords des champs et des chemins. Fleurissant dès les premiers jours du printemps, elle fournit aux bestiaux, qui la recherchent, une nourriture précoce. ERODIE BEC DE CIGOGNE, E. ciconium WiLp. Fleurs d’un violet purpurin, en ombelles. Fruit avec un bec de 12.15 centimétres. Feuilles à lobes divisés. Tige couchée, pubescente. Annuelle. Vient dans les lieux secs des provinces méridionales, au bord des champs. Est peu recherchée des bestiaux. Famille des VITACÉES. PENTANDRIE L.; VITÉES J.; AMPÉLIDÉES Kuntx.; VITIFÈRES; VINIFÈRES. Fleurs hermaphrodites ou polygames, régulières ; — calice très petit, mo- nosépale, à 5 dents peu marquées ; — corolle à 5 pétales ; — 5 étamines libres; — ovaire libre, à 2 loges; — fruit bacciforme, à 1.2 loges, contenant 4.5 graines à tégument dur, osseux. Cette famille, comprenant un assez grand nombre d'espèces exotiques, en offre-deux qui sont particulièrement cultivées dans nos contrées. 50 VITACÉES. Genre VIGNE. — VITIS L. Corolle à 5 pétales soudés supérieurement et formant une calotte qui se détache d'une seule pièce. Une seule espèce indigène. VIGNE CULTIVÉE, V. vinifera L. Fleurs verdâtres, odorantes, très petites, en grappes serrées opposées aux feuilles, quelque- fois avortées et réduites à une vrille rameuse. Feuilles simples , alternes, pétiolées, palmées ou . digitées, à 5 lobes dentés; à 2 stipules. Baies noires, violacées on jaunâtres. Tige rameuse, sar- menteuse, à rameaux grimpants. Vivace. Floraison en juin. Propre aux climats tempérés et venant surtont facilement dans les provinces méridionales de la France, la Vigne, dont le fruit est utilisé, soit directement dans l'usage alimentaire, soit pour en obtenir le vin, qui fournit à son tour le vinaigre , l'alcool, le tartre, et sur les usages connus desquels nous n'avons pas à nous étendre, la Vigne, disons-nons, peut en outre servir à l’alimen- tation du bétail. Ce sont les feuilles surtout que l’on emploie dans ce cas. On les donne en tonte saison, fraîches, fermentées ou sèches, et, par le principe acidule qu'elles contiennent, elles cons- tituent une sorte de condiment que recherchent tons les bestiaux. En certains lieux, dit Grognier, on livre aux vaches, qui en sont très friandes, les produits de l'épamprement de la Vigne; ailleurs, on mène les moutons les vignes, immédiatement après les vendanges ; ou bien on cueille les feuilles avec soin, on les fait sécher et on les serre dans un lieu sec pour l'hiver. Toutefois, il ne faudrait pas abuser pour les vaches de cette alimentation, qui a l'inconvénient de rendre le lait facile à tourner aussitôt qu’on le chauffe. Dans le Mont-d'Or lyonnais, les feuilles de vigne forment depuis longtemps la principale nourriture des chèvres, dont le lait sert à confectionner les fromages renommés de cette contrée. Dans certaines circonstan- ces, on fait également usage, comme matière alimentaire, soit pour les chevaux, soit pour les ani- maux de l'espèce bovine, des sarments frais. Genre AMPELOPSIDE. — AMPELOPSIS DC. fCorolle à 5 pétales libres, étalés, réfléchis; — feuilles composées, digitées. AMPELOPSIDE LIERRE, À. hederacea L. Vigne vierge, Vigne folle, Cisse à cinq feuilles. Originaire de l'Amérique du Nord, cette espèce forme une plante grimpante, que l'on cultive dans les jardins pour former des treilles, garnir les murs, où la teinte ronge que prend son feuillage est d'un assez bel aspect. OXALYDÉES. 51 Famille des OXALIDÉES DC. CAMPANULACÉES T.; DECANDRIE PENTAGYNIE L.; GÉRANIÉES J. Fleurs régulières ; — calice à 5 divisions ; — 5 pétales ; — 10 étamines sou- dées à la base, dont 5 plus courtes; — ovaire libre à 5 angles, à 5 loges et surmonté de 5 styles; — fruit capsulaire à 5 loges polyspermes, à déhiscence loculicide; — graines suspendues à l'angle interne des loges, enveloppées d'une arille qui, à la maturité, se contracte avec élasticité et les lance au dehors ; — feuilles longuement pétiolées, trifoholées, à folioles échancrées au sommet, en cœur renversé et se mouvant sous l'influence des agents exté- rieurs ; — racines quelquefois munies de tubercules féculents. Les espèces peu nombreuses de cette famille sont des plantes générale- ment herbacées, qui contiennent dans leurs diverses parties, et notamment dans leurs feuilles, un principe acidule dû à la présence de l'acide oxalique. Comprenant un seul genre, le genre Oxaume, Oralis L., qui offre les caractères de la famille. - OXALIDE OSEILLE. — 0. ACETOSELLA L. NOMS VULGAIRES. — Oseille des bois, O. de bâcheron, O. à trois feuilles, Alleluia, Surelle, Surette, Pain-de-coucou, Herbe-de-bœuf, Trèfle aigre Fleurs blanches, solitaires, portées sur de longs pédoncules très grêles, partant de la souche et munis vers leur milieu de deux petites bractées opposées. — Tige nulle. — Feuilles consé- quemment radicales, nombreuses, d’un vert clair, légèrement pubescentes. — Souche grêle , rameuse, munie d'écailles charnues et imbriquées. — Espèce vivace. — Floraison d'avril à mai. Habite les bois, les lieux couverts. Ses feuilles possèdent une saveur aci- dule, plus agréable que celle de l'oseille, et qui pourrait faire employer cette plante comme condiment rafraichissant propre à être mêlé aux fourrages, surtout pendant les fortes chaleurs. Seule, elle est difficilement mangée par les bestiaux. On en retire le sel d’oseille.' Famille des CORIARIÉES DC. DMECIE PENTAGYNIE L: PÉRIPÉTALIE J. ee , en terminales ; che à 5 drone prions: — «rl à à Péa Péls Lies. Han ei papas le fruit ; D'ÉCCRE RE. — EN NN 5 styles; — ruit formé coques MmOnOSpeErmes, renfermées dans charnues, lui donnant l'apparence d’un Se compose du seul genre CoaovÈe, Coriaria L. CeRROTÈRE À FEUILLES DE MYRATE, €. myrtifolia L. Roëond | Poéoux. Fleurs petites, vendêtres, pen spporenizs Baies luisantes, pœrâtres. Feuilles opposées, rap- prochées, nombreuses, orales-lancéclées, signés, Esses, d'un vert foncé, un peu oorisces, ressem- hist à celles ds myrte, pe tombent point en liver. Ramesux tétragones. Taille de 1 à 2 mètres. Florsisoe su printemps. Cet srbrissess, d'un port élégant , croit naturellement sur les ocillines et les lieux incultes, sx bonds des rivières et dans les champs. Commun dans le Midi, et princspalement dans le Lan- guedce, 2 rest suss es Algérie On le cultive parfois dans les jardins. I est très astringent ; ses fentes, desséchées et réduites en pondre, sont employées pur les tanneurs et pour Îs teinture eu moër. Ses fruits somt très rémémeux Ils peuvent déterminer des socidents mortels, mamifestés par des convalsions riclentes, chez les chèvres, les moutons, les pores, qui les broutent quelquefois, sus que chez les persomnes qui riendraient à en manger sccidentellement. 9 CLASSE. — CALICIFLORES Famille des TÉRÉBINTHACÉES Juss. PENTANDRIE L.; PÉRIPÉTALIE J. Fleurs régulières, hermaphrodites, dioïques ou polygames, très petites, disposées en panicules axillaires ou terminales ; calice monosépale à 3.5 divi- sions; — corolle à 3.5 pétales, quelquefois nulle; — 3.5 étamines libres ou adhérentes ; — ovaire libre ou adhérent, surmonté de 3 à 5 styles; — fruit drupacé ; — graines sans albumen; — feuilles alternes. — Arbres ou arbris- seaux résineux ou laiteux. Renferme un petit nombre de genres, généralement d'origine exotique. Genre SUMAC. — RHUS L. Calice et corolle à 5 divisions ; — 5 étamines; — 3 styles courts; — fruit à 1 noyau renfer- mant une seule graine. 2 L : ; Arbrisseaux plus ou moins élevés, gorgés d’un suc astringent. SUMAC DES CORROYEURS, À. coriaria L. Rouvre des corroyeurs, Vinaigrier. Fleurs blanchâtres, en grappes compactes. Feuilles imparipennées, à 7.13 folioles ovales, den- tées en scie, à pétiole velu. Rameaux ailés, velus, grisâtres. Taille de 2 à 3 mètres. Commune dans les lieux secs du Midi, parfois cultivée dans les jardins d'agrément, cette espèce est très astringente dans toutes ses parties, ce qui la fait employer dans les tanneries. Pour les animaux, c’est une mauvaise plante; elle est vénéneuse et peut donner lieu à des accidents graves aux moutons et chèvres qui la mangent. Famille des LÉGUMINEUSES Jrss. PAPILIONACÉES T.: DIADELPHIE DÉCANDRIE L.; PÉRIPÉTALIE PP Famille ainsi appelée du nom de son fruit ou légume. Fleurs hermaphrodites, irrégulières ; — calice non adhérent à l' tubuleux , ni rarement réduites à 4 ou à 2; sarah re: vi l'analoge qu'elle offre avec un ‘ordinairement des, très rarement soudés en une ! monopétale, variables Lan ere ro ro parier he Pur pl grand et recouvrant les autres, celui d° latéraux et symétriques, celui d'ailes ; les deux autres rappouchés où soudés parleur bond inférieur de unique, celui de carène ; 76 amies incérées avec es pétales sur La Pas du ice, couchées dans la carène, s Libre dées. soit toutes ). soit pra où ls ou légume, généralement bivalve, 22 prolongement d'une des si cent et formé SPDIRETS articles se AE graines lisses, ovales, à cotylédons foliacés ou prémanllg x cer n Dre tivement aux deux valves: — feuilles alternes, souvent articulées et accom- pagnées de stipules, quelquefois simpleS, le plus ment composées, multifoliolées, digitées ou pennées avec Où sans Hire — Plantes de toutes dimensions, présentant des herbes, des arbrisseaux et des arbres. Cette famille, l'une des plus naturelles du règne végétal et que carac- térise spécialement sa corolle papilionacée, est extrémement nombreuse. Répandue sur toute la surface de la terre, elle présente une multitude d’es- pêces, indigènes et exotiques, douées de propriétés diverses qui en font une des familles à la fois les plus intéressantes et les plus utiles. Quelques-unes d'entre ces espèces offrent ces phénomènes remarquables de mobilité qu'on nomme le sommeil et le réveil des plantes. C'est ainsi que l'on voit, le matin, les folioles étendues des Robhinias se dresser dés que le soleil est sur l'horizon, puis, le soir, se baisser de nouveau et rester fléchies toute la nuit. On observe, sur le Trèfle, un phénomène analogue; vers le soir, les deux folioles latérales de la feuille se serrent l'une contre l'autre, pen- dant que la foliole moyenne vient les recouvrir, ce qui change tout à fait l'aspect de la prairie. A cette famille encore appartiennent : la Sensitive, sur laquelle le moindre contact donne lieu au reploiement des folioles: et la cu- neuse Desmodie oscillante, ayant les feuilles composées de trois folioles, dont la moyenne se relève et s'abaisse alternativement, suivant que le soleil est à l'horizon ou en disparaît, tandis que les deux folioles latérales, beaucoup plus LÉÈGUMINEUSES. Do petites, par un mouvement rapide et saccadé qui s'exécute nuit et jour, sans relâche, se portent alternativement l’une vers l’autre. Par leurs propriétés variées, les plantes légumineuses sont employées à des usages multipliés, dans l’industrie, la médecine, l'économie domestique, l'agriculture, etc. Ainsi, tandis que les arbres de la famille fournissent des bois de charpente, tels que le bois de Faux-acacia, ou des bois d'ébénisterie, comme le Palissandre, d'autres espèces donnent à la teinture des matières colorantes, parmi lesquelles on peut citer l'indigo, le principe rouge du Bois de Campêche, du Bois de Brésil, du Santal. Cette famille fournit encore divers produits destinés à l'usage médical, telles sont : la gomme arabique et la gomme du Sénégal, que fournissent plusieurs espèces d'Acacias ; la gomme adragante, produit de certains arbrisseaux du genre Astragalus ; le cachou, de nature astringente ; certaines résines excitantes, comme le sang-dragon, le copahu, le baume de Tolu, etc.; quelques médicaments laxatifs, le séné, la casse, etc. D’autres espèces donnent des principes gras : l'huile d'arachide, des substances aromatiques : la fève de Tonka, etc. Mais de toutes les applications que recoivent les espèces légumineuses. les plus importantes sans contredit sont celles qu'elles doivent à leurs quali- tés comme plantes alimentaires. Riches en principes azotés, sucrés, amyla- cés, les espèces indigènes papilionacées surtout constituent des aliments d'une grande valeur nutritive. Beaucoup d’entre elles sont cultivées en grand pour la nourriture de l’homme, auquel elles fournissent des légumes savou- reux : les haricots, les pois, les fèves, les lentilles, etc. C'est enfin à cette famille qu'appartiennent les principales espèces fourragères employées pour la nourriture des herbivores et qui doivent ici, conséquemment, plus particu- lièrement nous occuper. Si l’on ajoute à cela que les espèces légumineuses, vivant à la fois aussi bien de l'air, par leurs feuilles, que de la terre, par leurs racines générale- ment longues et développées, épuisent relativement peu le sol où elles sont cultivées; que souvent, au contraire, elles l’enrichissent par leurs racines, qui s’y décomposent promptement, on concevra mieux encore l'importance exceptionnelle, au double point de vue économique et agricole, des végétaux de cette famille. Très nombreuse, et en même temps très naturelle, la famille des LÉGumi- NEUSES s'est trouvée, par cela même, fort difficile à classer pour l'étude, faute de caractères assez tranchés pour distinguer nettement les différents genres qui la composent. Les auteurs la divisent généralement, d'après la forme de la corolle et la disposition des étamines, en trois sous-familles principales : 1° Les Papilionacées : une corolle papilionacée, toujours irrégulière ; 10 étamines, généralement diadelphes, parfois monadelphes ou libres, s’in- sérant avec les sépales sur le calice (périgynes) ; 2% Les Césalpiniées ou Casstées : corolle régulière ou un peu papilionacée, formée de 5 pétales égaux, périgynes ; 10 étamines libres et périgynes ; 56 LÉGUMINEUSES. 3° Les Mimosées : corolle nulle ou régulière, formée de 4.5 pétales égaux, libres ou réunis, insérés sous l'ovaire (hypogynes); étamines nombreuses, libres, hypogynes. A ces deux dernières sous-familles appartiennent spécialement les espèces exotiques, dont nous n'avons point ici à nous occuper. Nous nous bornerons à citer, parmi les plantes les plus remarquables qu'elles comprennent Dans les Cassrées : le Caroubier (Ceratonia siliqua L.), commun sur les bords de la Méditerranée, et dont le fruit, mangé par les pauvres gens du midi de la France, sert quelquefois à l'engraissement des bestiaux ; les espèces du genre Casse (Cassia), dont on retire la pulpe laxative qui porte ce nom, et dont quelques-unes contiennent le principe purgatif connu sous le nom de séné ; les Tamarins ( Tamarindus); l'Arbre copahu (Copaifera offirinalis); le Bois de Fernambouc (Cesalpinia echinata) ; le Boïs de Campêche RAP ét cam- pechianum) ; les Féviers (Gleditschia), ete. Dans les Mrmosées : la Sensitive (Mimosa pudica); les diverses espèces du genre Acacia (Acacia), auxquels appartiennent les arbres à gomme, et dont une, l'A. catechu , fournit le cachou; l’Inga elegans, cultivé dans nos jar- dins, etc. Quant aux PAPILIONACÉES, qui comprennent toutes les espèces fourra- gères indigènes qu'il est intéressant et utile de connaître, on les subdivise pour la facilité de l'étude en une série de tribus, se distinguant chacune par divers caractères empruntés à la disposition des étamines, et à celle de la gousse et des feuilles. Le tableau synoptique suivant en fait connaître les caractères distinctifs essentiels. Efamines monadelphés. .....::.-+nvs-4-heene memes Génistées. Feuilles trifoliolées. . . …. Trifoliées. Gousse uniloeulaire. Etamines ! PAPILIONACÉES. { diadelphes. } Gousse biloculaire; feuilles imparipennées. . ... Astragalées. Gousse articulée ; feuilles ordinairement impari- u PAP PEER CRE ER NRS EE Hedysarées. belles paipennées.… : … + 10004 CT ECO) | Viciées. LÉGUMINEUSES. 57 ie Tribu. — GÉNISTÉES. Etamines monadelphes. Gousse uniloculaire, polysperme ou oligosperme. — Comprend plusieurs genres, se distinguant par divers caractères résumés dans le tableau ci-après : | Calice à 2 sépales. — Feuilles simples, sans limbe nifolioles. ULEx. [ Feuilles simples C. fendu, en forme-de spalthe ; feuilles 1foïiolées. "SPARTIUM. p 2 Cu Corolle à étendard non dressé; f. 1fol. GENISTA. e + Calice / pianis. ) Corolle à étendard | Ét. orbiculaire. SAROTHAMMUS. E à5 div. redressé. D 18 x Feuilles trifoliolées. / Et. obiong.... CyxrTisus. Z | C. à 5 lobes. — Feuilles trifoliolées.......... ONONIS. 4 Feuilles ÿmparipennées. ........ .........s..c.ess I ÉCOÉ EC LLELE ANTHYLLIS DORE TN eme des eonesmsres de cc CCE cer CCE € Lupnus. Genre AJONC. — ULEX L. Fleurs axillaires; — calice coloré, persistant, à 2 sépales ‘concaves, l’un à 2 dents, l’autre 33 dents, accompagnés de 2 petites bractées latérales ; — corolle à pétales presque égaux, dépäs- sant à peine le calice; éfendard rabattu, échancré au sommet; carène à 2 pétales; — gousse renflée, bivalve, à peu près de la longueur du calice, renfermant un petit nombre de graines; — feuilles réduites à leur pétiole, linéaires, piquantes, portant à leur aisselle un rameau épineux. - Sous-arbrisseaux épineux, vivaces, ne comprenant qu'un très petit nom- bre d'espèces. AJONC D'EUROPE. — U. EUROPELS L. La NOMS VULGAIRES. — Genéêt épineux, Jonc épineux, Jonc marin, Jomarin, Haut-jone, Augeon, Jan, Bois-Jean , Jean Bruse, Brusc, Jaube, Jogue, Jauge, Lande, Lande épineuse, Landier, Lande de Bretagne, Saënfoin d'hiver, Sainfoin d'Espagne, Hedin, Hudin, Tuie, Vigneau. Fleurs jaunes, grandes, solitaires on géminées. — Calice jaunâtre, très velu, avec les brac- tées aussi larges ou plus larges que le pédicelle. — Corolle à carène droite, de la longueur des ailes. — Gousse velue, hérissée, un peu plus longue que le caliee. — Tige et rameaux diffus, très durs, épineux au sommet. — Taille de 1 à 2 mètres. — Vivace. L’Ajonc d'Europe, si remarquable par la quantité d'épines dec il est hérissé, est une plante assez commune, propre aux terrains arides et siliceux, cultivée dans quelques pays comme plante fourragère, et très recherchée des bestiaux , quand les épines ne les repoussent pas. Culture et récolte de l'Ajonc. L'Ajonc est le produit ordinaire des sols stériles. Il se rencontre dans une multitude de localités, en France et dans toute l'Europe, et occupe parfois RÉ = DSL da à — D, RS BRL A ; L 58 LÉGUMINEUSES d'immenses étendues, surtout dans les contrées desséchées et découvertes, sur les terrains froids, maigres et arides. Il pousse sous les climats les plus divers, en Écosse comme en Espagne, sur les montagnes comme sur les bords de la mer, et partout il apparaît comme l'emblème de la stérilité. Très com- mun dans les Landes, il est cultivé spéci comme plante fourra- gère, en Belgique, en Bretagne et dans le pays de Galles. On lui réserve, dans œæs localités les sols étendus, siliceux, peu calcaires, qui s'y rencontrent si fréquemment , et que l'Ajonc préfère aux terrains secs et légers. Il vient mal dans un bog terrain, bien qu'il puisse se développer dans les terres lahoura- bles ordinaires. Mais on l'écarte habituellement de ces dernières terres pour le rrrer aux vastsespars ms, els à le ane allure, qui co viennent mieux sous tous les rapports. La culture de l'Ajonc est des plus simples. Elle n’entraîne que les frais de fumureet de première préparation du sol. Le chiendent est son ennemi prin- cipal. Quand ce dernier existe, on en débarrasse le terrain par un labour et un écobuage , et l’on sème sur un léger labour, sans fumier, de février en avril ; 20 kilog. de graines par hectare suffisent pour un semis à la volée, et 12 kilog. pour un semis en ligne. La graine s’altérant facilement doit être choisie nou- La plante, arrivée au de développement nécessaire, est fauchée comme un pré. La première te se fait dans la seconde année, au mois de septembre, c'est-à-dire avant la floraison, qui a lieu l'hiver ou au commen- cement du printemps. De la sorte on ne donne pas aux tiges le temps d'acqué- rir assez de dureté pour résister à la faux. La floraison, alors empéchée, est reculée jusqu'au printemps. On coupe encore au commencement de cette saison, puis de nouveau à la fin de l'automne, et on continue dès lors la récolte tout l'hiver, à mesure des esoins. La plante, coupée ainsi, a 3 ou 4 décimètres de hauteur. à Les récoltes se succèdent, de la même manière, les années sui t sans autres frais. Un semis peut être exploité de la sorte dix, quinze, vingt ans. En Angleterre, il en est qui ont atteint jusqu'à vingt-sept ans. Le pro- duit varie d'ailleurs suivant la nature du sol. Sur un terrain maigre, l'Ajonc est petit, dur, épineux, tandis que sur un bon terrain, il est moins dur et donne une récolte qui vaut, dit-on, trois coupes de trèfle. Son rendement annuel est estimé à environ 30,000 kilogrammes par hectare. Pour utiliser le terrain entre la semence et la première récolte, on sème généralemen:, en Bretagne, l'Ajonc avec le seigle, que l'on récolte à la manière ordinaire. On l'associe aussi à l'orge, à l'avoine, au sarrazin; mais comme les premières pousses de l'Ajonc ont besoin d'air et de soleil, il importe que ces céréales soient semées clair. En somme, la culture de l'Ajone est peu coûteuse; la plante durant plusieurs années, c'est pour la première seulement qu'il faut compter des frais de préparation du sol, d'acquisition de graines, d'ensemencement, etc., LÉGUMINEUSES. À 59 les soins d'entretien étant ensuite nuls ou exigeant tout au plus quelques dépenses de main-d'œuvre, qui ne sont d'atlenrréciamés qu'en hiver, à une époque où les bras sont abondants. Dans certaines localités du pays de Galles, la culture de l'Ajone va plus loin. Elle est entrée dans la rotation, et ne dure que quate ans. On fauche la plante deux fois durant ce temps; puis le sol est rompu par la charrue et ensemencé de blé. Cette culture est améliorante. Soniincipal inconvément est la difficulté de faire disparaître l'Ajonc des champs où il ussé. Plu- sieurs labours suffisent à peine pour les en débarrasser. parte 0 on veut faire cesser une culture d’Ajone, doit-on arracher d'abord la plante, puis brû- ler les souches, les racines, dont la cendre ajoute à la fertilité du sol. Fr 2 alimentaire et autres usages de l’Ajonc. On ne peut faire consommer l’Ajonc pendant l'année egtière. C'est spé- cialementune nourriture d'hiver: D'avril à octobre, durant sa floraison, sa tige contracte une amertume qui le fait refuser du bétail. Il est bien remarquable que cette plante devienne savoureuse et salutaire précisément à l’époque où la terre, dépouillée de toute verdure, n'offre aucun autre aliment en pâture aux animaux. On donne l’Ajonc à tous les bestiaux, auquel ce végétal fournit une nour- riture excellente, très substantielle et surtout très recherchée. Ainsi, depuis un temps immémorial, les montagnards du pays de Galles nourrissent, pen- dant six mois de l’année, leur bétail avec les pousses écrasées de l'Ajonc:; et toutes les bêtes s'en montrent extrêmement avides, elles le préfèrent même au foin. Les vaches qui s’en nourrissent donnent un lait abondant et d'excel- lente qualité. L’Ajonc est encore utilisé comme aliment en Bretagne, où on le distribue aux vaches et aux chevaux qui s’en trouvent également bien. Il leur donne de l'embonpoint et suffit à l'entretien des animaux de labour. On ne pourrait cependant pas le faire manger seul, pas plus qu'aucune autre légu- miseuse d'ailleurs, aux chevaux employés à un fort travail. Mais il convient parfaitement aux animaux jeunes. Ainsi, dès 1666, Querbrat-Calloët, en par- lant de l'éducation des chevaux, indiquait l'Ajonc comme très utile pour la nourriture des poulains et proposait une machine pour le piler. Le principal inconvénient, en effet, de l’Ajonc et qui nuit le plus à son emploi dans l'alimentation, est la présence de ces épines acérées qui garnis- sent ses tiges, éloignent les animaux et empêchent qu’on le leur livre dans son état naturel. Pour remédier autant que possible à cette difficulté, on ne fait consommer que les jeunes pousses de l’année. Mais cela ne suffit pas; les animaux ne pourraient en continuer l'usage, si la plante n'était au préalable écrasée, soit au maillet ou à la meule, soit à l’aide de diverses machines cons- truites à cet effet, et n'était réduite, par l'un de ces moyens, en une sorte de pulpe accessible à la mastication. & 60 LÉSUMINEUSES. Quand il n'a pas été coupé depuis longtemps, l'Ajone forme un arbuste difficile à utiliser. Il faut alors, dans l'hiver, le couper ras de terre, bien remuer la terre entre les racines, diviser celles-ci, et bientôt on voit de nou- veaux jets qui, au bout de quelques mois, forment une riche nourriture, que l'on coupe à mesure, suivant les besoins journaliers. Oonvenablement écrasé, l'Ajonc épineux constitue un aliment d'excellente qualité que les animaux prennent avec plaisir et qui les entretient dans une parfaite condition de santé. On estime que sa valeur nutritive, au point de vue chimique, est d'un tiers inférieure à celle du foin. Mais l'expérience a démontré que lorsqu'il est employé en mélange, il nourrit presque autant que cæ dernier fourrage. Au surplus, comme il ne nuit en aucune facon à la culture des autres substances alimentaires, quelle que soit sa valeur nutri-- tive, il sera toujours d'une utile ressource, un moyen facile d'avoir une quan- tité de fourrage extra, toujours vert et nourrissant, pouvant remplacer le foin dans un temps de sécheresse ou de disette, et d'autant plus précieux qu'on peut partout l'obtenir à très bas prix. Avec cette plante, la nourriture, en moyenne, revient aux deux tiers meilleur marché qu'avec le foin. On pourrait parfaitement l'utiliser, de cette manière, dans la plupart des contrées pauvres où les fourrages ordinaires font défaut. Sa culture est d’au- tant mieux indiquée, dans ce cas, que c'est précisément sur des terrains mé- diocres qu'il acquiert le plus de vigueur, qu'il dure le plus longtemps. On compte en France, sur une superficie de 53 millions d'hectares, en dehors du terrain occupé par les villes, les constructions, les routes, etc., plus de 9 millions d'hectares sans ancune culture. En supposant le quart seu- lement de cette étendue convertie à la culture de l’Ajone, on aurait plus de nourriture que n'en consomment en six mois tous les bœufs, tous les chevaux et tous les moutons qui vivent sur notre territoire. Semé sur les talus des chemins de fer, sur les pentes des collines sujettes aux éboulements, l'Ajonc, par ses fortes racines, retiendrait les terrains, tout en livrant un produit con- sidérable pour l'alimentation du bétail. Ajoutons, toutefois, que malgré les avantages offerts, en cértaines circons- tances par la culture de l'Ajonc, il n'y à point lieu de la conseiller pour'les assolements ordinaires, auxquels d’autres plantes sont mieux appropriées. Il doit être réservé pour les terrains vagues et improductifs, comme il y en a tant dans nos pays. De la sorte, il peut rendre encore assez de services pour qu'il n'y ait pas urgence à l'introduire dans les cultures régulières, malgré l'exemple des Anglais, qui en ont obtenu, paraît-il, des résultats imprévus, des revenus, par exemple, de 1,000 à 2,000 francs par hectare. Sans accepter cæs chiffres comme l'expression absolue de la vérité, surtout si l'on tient compte de la différence des prix suivant les localités, on n'est pas moins autorisé à tirer de ces faits une preuve de la haute valeur de l'Ajonc comme plante fourragère, et de la possibilité de créer par son emploi, pour nos con- trées les plus pauvres, une source importante de richesse et de bien-être. nm: om LÉSUMINEUSES. 61 On a cherché à utiliser de plusieurs autres manières cette plante, si peu maniable en apparence. Ainsi, dans les Landes, où elle est très commune, mais où l’on sait encore très peu en tirer parti pour l'usage alimentaire, elle forme presque exclusivement la litière du bétail. On en fait encore d’excel- lentes haies vives; à cet effet, on la sème en lignes sur les bords des proprié- tés. Si on veut empêcher l'Ajonc d’envahir l'intérieur des terres, on répand la graine sur une éminence qu'on sépare par un fossé de la propriété à clore. Ces haïes s'élèvent rapidement et fournissent tous les ans un bon fourrage que l’on récolte en tondant l’Ajonc avant la floraison. Elles se dégarnissent assez rapidement ; mais les graines qui se développent au centre, suffisent presque toujours, en se ressemant, à remplir les endroits vides. Il convient, au surplus, pour les conserver, de les protéger contre la dent des animaux. L’Ajonc forme, en outre, un excellent combustible, donnant beaucoup de chaleur. On l’emploie encore pour recouvrir les toitures, pour protéger les jeunes semis d'arbres, pour supporter les tissus que l’on fait blanchir à la . rosée ou au soleil, etc. Variétés de l'Ajonc épineux. L’Ajonc épineux offre quelques variétés. Ainsi, depuis quelques années, on a rencontré, dans les lieux où l’Ajonc se montre naturellement, notam- ment en Bretagne, des pieds sans épines, ou à épines assez souples pour en permettre l'emploi immédiat comme plante fourragère. On a nommé cette variété Ajonc queue de renard. Si l'on réussissait à la reproduire par semence, elle pourrait devenir l'objet d'une exploitation spéciale très fructueuse. Mal- heureusement, on n’a pu encore y parvenir. Ce sont des essais à tenter de nouveau, et à conseiller aux cultivateurs qui auront occasion de rencontrer quelques-uns de ces pieds. AJONC PROVINCIAL, U. provincialis DC. Fleurs petites, à ailes plus étroites et plus courtes que la carène. Graines non échanerées. Cette espèce est propre aux provinces méridionales ; elle se rencontre réunie à l'U. Ewropzus dans les contrées du centre. Elle possède les mêmes propriétés économiques et peut remplir les mêmes usages. AJONC NAIN, lex nanus SMITH. Bruyère jaune. Fleurs jaunes , petites, à calice pubescent , avec les bractées plus étroites que le pédicelle. Corolle à carène courbe. Gousse ne dépassant pas le calice. Tige velue, sillonnée, dressée ou tom- bante, de 3 à 5 décimètres. Cette espèce, qui diffère surtout de la précédente par ses moindres proportions, eroït égale- ment dans les lieux arides et partage toutes les propriétés de l'U. Ewropæus. On la trouve commu- nément dans les Landes et dans toute la vallée du Gers, jusqu’au pied des Pyrénées. L’Ajone nain demande des terres moins fortes que l'Ajone d'Europe. Les terrains argilo-siliceux, les boal- bènes du pays, sont les sols qui lui conviennent plus particulièrement. On peut en tirer parti comme de l’espèce principale. Il est de même très nourrissant. Les brebis, au printemps, en pe k æ LÉGEMINECSES recmereiest la Êess. Mais les épines repomssent les animent. On exltive l'Ajone nai , dans quei- 1 forme des manés qu restent les deux tiers de l'année. L'Asosc @uxrs, U. ecninstss, a proposé pour en faire d'excellentes clôtures, n'est qu'une vasiteé de cuis en. a ” jusqu'à le ane, de muamière à Égurer ane systbe lpérement dentelée ; — oorolie à ample, roèressé , arhieulasre: à ses écalées. avec carème à deux — shyle très long, ssremdant. oourbé ; — pour lmésire, comprinée. contenant ue pombre de graines — fouilles maoBelées, écurtées. pen mobrenses, à court C1 entie- res: stigules selles: — tip bgnense. z » Ce genre comprend une seule espèce 4 Fleurs grandes. jaunes, odcrsntes, rassemblées en belles grappes. — Gonesse velue. — Feuilles prhesrentes en dessoms — Tige dresshe, forment me sous-arimissenu non épineux, se subdsvisant en ve grand mucbee de ramenux dress. grêles, exkmèrigues, us ei Sexilles, semblables à des jrecs et oustemsst comme ceux-ci mue molle abondante. — Taille de 1 à 2 mètres. des parties méridionales de la France et de l'Europe , est très communément cultivée dans les parcs et les jardins à cause de son odeur suave, de ses belles fleurs et de ses rameaux ioujours verts. On la cultive également. dans quelques départements du Midi, plante textile et comme espèce fourragére. Elle est employée ainsi, depuis un temps immémorial , dans les environs de Lodève (Hérault). On la sème, en janvier, sur les lieux les plus arides, les coteaux les plus en Au bout de trois ans, pendant lesquels on se borne à la défendre contre là dent des bestiaux, on La coupe pour en préparer de la filasse, dont l'usage resie limité à la consommation du pays. Le Genêt d'Espagne prospère eur fous les sols arides et desséchés par le soleil, qu'il concourt à rendre productifs. Ses racines, qui s enfoncent profondément et parcourent le sol dans tous les sens. opérent une sorte de labour naturel qui, joint à l'engrais produit par les détritus qui restent dans la terre, prépare parfaitement celle-ci pour d'autres cultures. Lorsqu'on veut donner le Genét d'Espagne en fourrage, on choisit une bonne exposition et une terre légère et sablonneuse que l'on doit d'abord ameublir. On sème clair, à la fin de l'automne, 4 à 5 kilog. de graines par hectare. La troisième année on peut commencer à couper, pendant l'hiver, de jeunes rameaux dont on nourrit les moutons et les chèvres, qui les mangent avidement. On leur fait même parfois brouter les jeunes pousses. LÉGUMINEUSES. si 63 Cette nourriture prolongée donne lieu souvent à des inflammiations du tube digestif et des voies urinaires, que l'on attribue aux iéiés, légèrement irritantes et purgatives, des semences. Cette malaëie, sous le nom de genestade, cède facilement au changement d'alimentation et à l'e emploi de boissons rafraïchissantes. Une DRE ro Ne à ee 4 trente ans, après quoi les tiges ne sont plus bonnes que comme À comme combustibles. Toutefois, d'après Thaer, on pourrait les utiliser dans l'alimentation comme celles de l'Ajonc, en les écrasant par des procédés ana- logues. On obtiendrait de la sorte, dit-il, un fourrage des plus nourrissanis, donnant un coût agréable même au beurre d'hiver. L'infusion des sommités,. mêlée au lait, produit un bon breuvage qui donne un goût délicat à la chair des veaux. Les abeilles recherghent beaucoup les fleurs de cet arbuste. Ses graines sont de leur côté très propres à nourrir les poules et les autres oiseaux de la basse-cour. Toutes ces considérations pourraient rendre avantageuse la culture en grand de cette espèce, dans tous les lieux où la nature sablonneuse ou rocail- leuse du sol repousse les autres cultures, et où l'on veut se livrer à l'élève du mouton. PL Le Genre GENËT. — GENISTA L. Fleurs jaunes ; — calice persistant, x 2 lèvres, ‘la supérieure divisée en 2 lobes: — corolle à “tendard non dressé, étroit, blong, à carène obtuse, droite, devensnt réfléchie: — stylr courbé au sommet; — feuilles t umifoliolées, à eourt pétiole ; — tige ligneuse. pourvue par- fois d’épinzs. Ce genre comprend un assez grand nombre d'espèces formant des sous- arbrisseaux qui vie ft dans les bois et les lieux incultes. Elles possèdent toutes des propriét ères et diurétiques, et peuvent contribuer à la nour- riture des bestiaux. Voici un petit tableau synoptique donnant les caractères distinctifs des espèces les plus importantes. Tiges radicantes: | pm. cbtases. G. . \ oblongues, péass. LE RE min iraciéslés | Feuill. linéaires. Sr G. humifuse. épineux. Tiges dressées: pédicelles bractéolés. . ..... G- tinetoris GENKSTA. mm nm nomma cac med G. sagittalis Gousse glabre:; feuilles de 2 formes. ............... G. englicæ Rameaux s \ épineux. } Gousse velne; feuilles toutes | Grsppe oblongue. G. germanies. semblables | Grappe umbelliforme. . . G. himpamies. Gexèr pou, G. pilosa L. Fleurs nombreuses, en grappes terminales, unilstérales, supportées sur des pédicelles plus longs que le calice. Calice et corolle velus. Gousse linéaire, eomprimée, très velne_ Feuilles srès petites, oblongues, pliées en gouttière, velues en dessous : les inférieures fascienlées : les sapé- rieures alternes, solitaires. Tiges couchées, radieantes, rameuses dès La base. à rameaux nom- 64 LÉGUMINEUSES. breux, courts, , pubescents. Taille de 3 à 5 décimètres Floraison tout l'été, depuis le commencement du Catts espèce eroit dans les terres sxides, les lieux pierreux des montagnes, parmi les bruyé- res ; ses longues racines pénètrent jusqu'à 2 on 3 mètres de profondeur, ce qui lni permet de vivre dans les terrains les plus secs, de résister au froid aussi bien qu'aux fortes chaleurs, et de végéter à peu près tonte l'année. C'est de tous les Genêts celui que les bestiaux et principalement les moutons préfèrent ; il paraît même leur être salutaire, par le principe amer qu'il contient; ces animaux le broutent jusqu'à la racine ; mais il repousse immédiatement en produisant de pom- breux rameaux qui s’étalent et garnissent les terrains. I] s'associe très bien an trèfle, aux grami- nées et en général aux plantes fourragères des terrains secs, et peut ainsi proeurer un pâturage presque continuel. Sa graine, qui est grosse, lève facilement et les plants réussissent toujours. C'est done, en résumé, une bonne plante, avec laquelle on pourrait utiliser de très mauvais terrains et en obtenir une nourriture assez abondante. GEXËT RAMPANT, G. humifusa ViLrars. Feuilles Hnéaires, poilnes ser les deux faces. Péleslféidis Seurs pins const que 1e culte. Espèce très rare en France, signalée dans une seule localité, les rochers de Brams-Buou (Hautes-Alpes). Peu recherchée des animaux. Fleurs en grappes nombreuses, chlengues, forment par latcrénsion uns grnide patiente pi midale. Calice et corolle giabres. Gousse gisbre. Feuilles nombreuses, presque sessiles , éparses, ovales, lancéolées, giabres sur les cihées sur les bords. Tiges à rameaux droits et serrés contre la tige, grêles, cylindriques, presque herbacées. Taille de 4 à 6 décimèires Ce Genêt est commun dans toute l'Europe, principalement dans les pâturages des montagnes calcaires, où ses racines atteignent jusqu'a 2 mètres de profondeur. Il lève et se propage avec facilité, dure longtemps. Tous les bestisaux, les chevanx et les moutons, notamment, le recher- chent, surtout quand il est jeune. Les teinturiers, autrefois. reeueillaient les sommités pour en obtenir une couleur jsune, dite genestrolle, qui n'est presque plus employée de nos jours. Cet arbuste, par ses fleurs, produit un bel effet dans les jardins paysagers. On trouve, dans les montagnes du centre de ls France, une variété de cette plante dont on a fait une espèce particulière, le GESËT À LARGES FEUILLES , G. latifolis, se distinguant du type par ses feuilles plus larges, obtuses et luisantes comme celles du buis. Elle forme de beaux gazons, et donne des fanes moins dures et plus sbondantes que l'espèce ordinaire. On pourrait ls propager utilement sur les pelouses des montagnes, où déjà elle vient naturellement, et où elle fournirait sans doute d'excellents pâturages. GENÈT À TIGE AILÉE, G. sagittalis L. Fleurs grandes, en grappes presque globaleuses, non feuillées. Calice velu. Gousse oblongue, comprimée, noirâtre, velue. Feuilles peu nombreuses, alternes, sessiles, lancéolées, entières. Tige presque herbacée, demi-couchée, à rameaux nombreux, dressés, comprimés, berbacés, pubescents, offrant dans leur longueur 3 ailes larges, foliscées, produites par la décurrence des feuilles, et s'in- terrompant de distance en distance pour l'insertion de celles-ci. Taille de 2 à 4 décimètres. Abondante sur les collines arides et les sols caleaires, parmi les pelouses sèches et au milieu des buissons, cette espèce est refusée des bestianx, qui en broutent seulement les sommités quand elle est jeune. Est nuisible, par cela même, aux pâturages communaux de certaines parties de ls France. N'est ntile que pour garnir les gazons des jardins paysagers. GExËT D'ANGLETERRE, G. anglica L. Gousse renflée. Feuilles des rameaux florifères larges et arrondies, les autres linéaires. For- mant un arbrisseau en buisson, de 1 mètre de hauteur environ. LÉGUMINEUSES. 65 Cette espèce se rencontre plus ou moins fréquemment sur les pelouses arides ; elle ne peut servir à l'alimentation à cause de la rareté de ses feuilles, de la dureté de ses tiges, et surtout de ses épines nombreuses, qui tiennent éloignés tous les animaux. GENÈT D'ALLEMAGNE, G. germanica L. Gousse courte, ovoïde, comprimée. Feuilles longuement ciliées. Taille de 3 3 6 déeimètres Habite les mêmes lieux et offre les mêmes inconvénients que le précédent. £- GENÈT D'EsPpaGne, G. hispanica L. Feuilles velues. Taille de 1 à 2 décimètres. Mauvaise plante, repoussée également des animaux. Genre SAROTHAMNE. — SAROTHAMNUS Wim. Fleurs pédicellées, solitaires on fascieulées aux nœuds supérieurs des rameaux ; — calice ses- rieux, à 2 lèvres courtes, écartées, la supérieure à 2 dents, l’inférieure ä 3; — corolle à étendard redressé, orbiculaire ; — style long et filiforme; — gousse linéaire, comprimée, polysperme : — feuilles trifoliolées, quelquefois unifoliolées supérieurement. — Arbrisseaux non épineux. Ce genre comprend très peu d'espèces, dont une seule est usitée. SAROTHAMNE COMMUN. — S. SCOPARIUS Kocu. Spartium scoparium L.; Genista scoparia Law. . Nom VULGAIRE. — Genët à balai. Fleurs grandes, jaunes , faiblement odorantes , isolées à l’aiselle des feuilles, généralement unilatérales et formant des grappes terminales. — Style contourné en spirale pendant ls floraison. — Goussevelne sur les deux faces: — Feuilles très petites, les inférieures pétiolées et à 3 folioles oblonguss, pubescentes, sessiles, unifoliolées et glabres; les supérieures toutes extrèmement eadu- ques, tombant à la floraison. — Tige ligneuse, à rameaux nombreux, dressés, flexibles, anguleux, d’un vert foncé. — Taille de 1 à 2 mètres, quelquefois beaucoup plus. — Floraison en mai et juin. - Cét arbrisseau est extrêmement commun dans les bois incultes, les ter- raihs arides, les pâturages sablonneux , dans les landes les plus stériles des parties centrales et méridionales de l'Europe. Partout les bestiaux, et surtout les moutons, en mangent avec avidité les feuilles, les fruits et les jeunes pousses. Il est, en outre, employé aux usages les plus variés : pour faire des balais, des liens propres à la vigne , de la filasse ; pour tanner les cuirs; pour faire, avec les troncs, des échalas très durables. On en fait encore de la litière, de l’engrais, en l'enterrant ; ou bien on le brûle, soit comme combustible. soit pour en tirer de la potasse, etc. Enfin, par l'éclat de ses fleurs et la per- manence de son vert, il est très propre à orner les jardins paysagers. On le cultive en Italie et dans d’autres contrées méridionales pour ces divers objets, et en même temps comme plante fourragère. On utilise de la sorte des terres qui autrement resteraient incultes. Pour le semer, il faut en cueillir la graine avant la maturité, sinon elle se perd, lancée au loin par la 5 TT CE ed œ SRE. torsion de la gousse: on la laisse achever de mûrir, dans un grenier bien aéré, mélangé à trois ou qutre fois son prés de nil ed ds ému Cette graine est répandue, dans les premiers jours du printemps, par-des- sus l'avoine, 1 n'est point repouverte par la herse, car elle ne peut souffrir d'être enterrée. On sème clair si on'veut du bois, épais si on véut du fourrage, de La litière ou de l'engrais. Dans ce dernier cas, on fanche les tiges, dés la sconde année, jusqu'à tinois fois : deux ans après, on y passe la Éharrue. On sème une céréale. ensuite une lsumineuse, puis on revient au Genêt. et l'on a ainsi un zssobement productif pour les terrains de mauvaise nature. Il est question, dans un mémoire de François de Neufchateau, de l'em- ploi qu'on fait du genêt à balai, dans les environs de Bruxelles, pour amélio- rer les fonds sablonneux, en le mélant à de l'avoine et à du tréfle. On récolte l'avoine La premiére année, le tréfle La seconde, le genêt La troisième, et on laisse Le sol en bon état, propre à recevoir des céréales Dans quelques can- tons de la Bretagne, on cullire cette plante uniquement pour en cou] tous les ans les rameaux, que l'on enterre dans les champs en Cette méthode et les précédentes conviendraient à {ous les pays de landes. D'aprés cela, on voit comlien :l est à regretter que cet arbuste soit si pen apprécié. abandonné aux classes pauvres des campagnes, et quels services il pourrai rendre pour garair les coteaux à pentes rapides, les rochers nus et ns needs CL 0 0 «US + nl Es à rare ÉRERPES ET Po il fant les écraser avec un maillet, une presse ou out autre mo tient parfaitement les animaux de travail. Dans les Cévennes, on eñ dor aux moutons les rameaux frais, pendant l'été, et le feuillage sec L l'hiver. Dans plusieurs parties de l'Auvergne, des femmes et des enfants, pendant La Soraison de La plante, vont sur les coteaux en recueillir les Seurs pour les distribuer aux cochons qui en sont très friands. Pour faire disparalire le Genéi à balai des prairies où il se développe, il suffi généralement de Le couper ras de terre au moment où il est en fleurs, la section du tronc amenant La mort de la racine. Mais, quand on ne veut plus récolter le fourrage, mieux vaut l'arracher pour profiter de celle-ci. Lorsqu'il à disgaru, si on vient à passer La charrue, il arrive parfois que l'on met au jour des graines qui, cachées par le gazon, ne pouvaient se dévelop- per; elles peuveni alors germer ei pousser pendant plusieurs années. Pour CAO eenS "0, 28 19e GE ques SL san LÉGUMINEUSES. 67 SAROTHAMNE PURGATIF, S. purgans Gop.; Snartium purgans L. Griot. Fleurs d’un jaune pâle, solitaires. Feuilles toutes sessiles. Tiges à rameaux nombreux, les inférieurs nus, les supérieurs garnis de feuilles. Taille de 2 à 4 décimètres. * Cet arbrisseau croît dans les lieux secs, stériles, montueux, les sables des rivières, prineipa- lement dans nos provinces méridionales. Ses feuilles et ses graines ont des propriétés purgatives : mais elles sont sans usages. SAROTHAMNE EN ARBRE, S. arboreus WEBB. Feuilles toutes pétiolées et trifoliolées. Vient dans le Midi, en Afrique. Il a les propriétés du précédent ; est également inusité. Le Genre CYTISE. — CYTISUS L. ”. Fleurs jaunes; — calice persistant , à 2 lèvres écartées : la supérieure entière, tronquée ou bidentée ; Finférieure à 3 dents ; — corolle à étendard ample, redressé, oblong, plus long que les ailes et Ia carène ; — style courbé au sommet; — gousse très longue, linéaire, comprimée, poly- sperme ; — feuilles ordinairement trifoliolées ; — tige lisneuse, dépourvue d’épines. Ce genre comprend plusieurs espèces, formant des arbres ou des arbris- seaux , qui viennent aisément sur les terrains peu fertiles et s'y développent avec vigueur. Les animaux en mangent volontiers les fleurs, ce qui permet, bien qu'on ne puisse en former des prairies, de ranger ces espèces parmi les plantes fourragères. On doit toutefois éviter de faire consommer leurs grai- nes, qu sont purgatives et malfaisantes. Voici un tableau synoptique don- e nant les caractères distinctifs des principales espèces de Cytises : Fleurs en grappes pendantes. ,.... nd = San" Ë e »(5 C. laburnum. Feuilles supér. : s Calicecourt) sessiles,.... (C. sessilifolius. Fleurs évasé Feuilles toutes en grappes pétiolées.... C. nigricans. CYTISUS Feuilles terminales | Calice long { Fl. nombreuses. C. capitatus. Fleurs \ trifoliolées tubuleux (F1. rares... ... C. supinus. Fleurs latérales. .. ... da: 0e soit 8 C. hirsutus. one Vers Dre 1. cc ccc as C. triflorus. Feuilles unifohiolées. ....,... ee Ce C. decumbens. Cymse pes ALPes, C. laburnum L. Cytise à grappes, Cytise faux ébénier, Ébénier sauvage, Ébénier des Alpes , Aubours, Arbois, Bois-de-liècre. Fleurs grandes, jaunes, odorantes, formant de longues grappes pendantes. Calice pubescent. Gousse velue, à bord supérieur épais, caréné. Feuilles longuement pétiolées, à folioles ovales, oblongues, mueronées, un peu soyeuses et blanchâtres en dessous. Tige ligneuse, droite, à rameaux ouverts , s’élevant 3 4 ou 6 mètres. Cette espèce est un fort bel arbre, qui croît naturellement dans plusieurs contrées montueuses de la France, notamment dans les Alpes et le Jura. Les moutons et les chèvres en mangent les feuilles et les jeunes pousses sans difficulté ; mais les vaches ont besoin de s’y habituer; les che- vaux les repoussent. On cultive ce Cytise comme fourrage. Les sols arides, graveleux , sablonneux PNR FT. Le LÉGUNINEUSES. lui couvienvent , mais À redoute les terrains crareux. On le sine en zuurs, et à Gomme home de jeuves pousses, que l'ox peut transplanter dés l'automme ou 22 praemugs suivant D eri ensuse rapidement seus exiger aucune culture. On le Gomme aux bertieux en sec où en vert. Quanè À doit servir comme fourrage sec. en Le récolte suit Sous les aus, soit Sons Les Geux aus. Pour cela, en soût et en septembre, on coupe les jeuves branthes, syvès que Le siedl s fus évupurer ls rosée. pris ou les luisse sécher et an les met eu faputs que l'an smie dans les gruf- ges. Lorsqu'il doit étre donné en vert, on se borne à l'eSeuiller cumme Le mirier et am dumne des feuilles aux troupeaux. Dans de bons terrains, on peut cultiver le Crise des Alpes comme gisute sumusile. On Le sème alors en février, puis, en juin et ex juillet. ou le fuuche pour Le faire manger em met ; eu Éem on le coupe seulement e2 autumme, et on en fuit sécher Les jeunes pousses pour livrer. Qu pour- rait eutreprenère cette culture eus ls plupart des conirées aides, où ele sera d'aue grande ressouroe. Cr 1 reves sessues, €. sessilifolius L. Trife des jorüsmiers. Fleurs jaunes, ep nombreuses grappes, cnvies, termimles, poucéfiones aus, à Le base, de trois petites écailles cadugues. Feuilles à füboles petites, ovales eu æ gen mucronées : les supérieures sessilles, les infémieures et cles der cameux sténiles, gétnlaes Arbrissesu giabre, très rameux, d'us best feullase, de 1 à 2 mètres de buteur. Cette espèce, origmuire des contrées du sud et du sud-est de Le Frauce et de l'Eunmge, sur les coteaux exposés au soleil, est fort répandne Guns Les jurdms Les bestoux Le amanpent cmme le Cytise des Alpes, et on peut ls cultiver de ls même mumène. Cros nomaTRE, C. migrioons L. Fleurs disposées e2 grappes termmales alonpées Uette espèce doit son nom à à couleur brume que premment ses conilles em se desk. On pourrait ls cultiver et l'emylorer de lu même manière que le Cytsse der Alpes. Cr Ex vète, C. copüatus Ja00. Fleurs vombrenses, remuer eu masses globulenses terminales emourées de Seniles Rumeur grles, très hérissés. Taille de 4 à 6 dérimètres. Cette espèce noireït, comme Îs précédente, par la dessiocstion, et se inoure dans Des mêmes sies. Les bestisux La broutent épulement. Crns couceé, C. sugimus L. Fleurs peu nombreuses. Tige rudicunte, de 3 à 4 décimètnes Haohite surtout les cuteuux srides de l'Est Crnee vec, €. héremtus L. Fleurs grandes, latérales, en grappe feuilée. Arbnste de 4 à 5 décimètres, à rumeuux êresr- sés, très feuilés. Commur dns les Alpes, dus les beux secs des contrées méridiondes, où tous les sumeux. excepté les chevaux , mnq eu mmenes aves ph: De Re, 2 âoume besnoonp êe ln sux femelles lutières. Crnse À mas rizvas, €. trifiorus DC. Fleurs aux msseles des feniles supérieures. Feuilles à foholes vélues, mouoranées. Le uoreune plus longue. Arbuste de 1 à 2 mètres. — Originaire de Niëi. Crnsr pexcsé, C. decumbens War. Fieurs en longues grappes vulutérules Tige couchée. souvent radieunte. * LÉGUMINEUSES. 69 Genre BUGRANE. — ONONIS L. Fleurs roses ou jaunes ; — calice campanulé à 5 divisions profondes, linéaires; — corolle à étendard ample, étalé, ovale ou orbiculaire, à carène prolongée en bec; — étwmines réunies à leur partie inférieure; — style genouillé au milieu; — gousse ordinairement renflée, uniloculaire, oli- gosperme; — feuilles alternes, à une ou plusieurs folioles, ordinairement trifolioliées, souvent gluan- tes et d'une odeur fétide; — tige presque toujours ligneuse, munie quelquefois d'épines longues et acérées; — racine longue et épaisse. Ce genre comprend un grand nombre d'espèces, dont quelques-unes offrent de l'intérêt, mais seulement par leur abondance, car les animaux - les repoussent à cause des épines qui les garnissent. C’est l’un des genres, pe Légumineuses, qui plaisent le moins au bétail. BUGRANE RAMPANTE. — O0. REPENS L. 0. arvensis Lam.; 0. procurrens Wazz. Noms VULGAIRES. — Arréte-bœuf, Care-bœuf, Epine-de-bœuf, Arc-bœuf, Bougrane, Bougraine , Bugrande, Burgave, Agavon, Agon, Tendon, Etendon, Mäche noire, Herbe-à-V âne. Fleurs roses, veinées, axillaires, solitaires , brièvement pédonculées. — Gousse velue, plus courte que le calice. — Feuilles à 3 folioles ovales, obtuses, légèrement dentées en scie, les supé- rienres quelquefois simples. — Tiges étalées à la surface du sol, radicantes, dures, de 2 à 6 déei- mètres. — Souche épaisse, longue, stolonifère. — Plante sous-frutescente, pubescente, dont toutes les parties exhalent une odeur fétide. — Floraison de juin à septembre. Commune dans les champs, sur les tertres, le long des chemins ou dans les prés secs, sans redouter les terres fortes et argileuses, cette espèce est broutée avec plaisir, quand elle est jeune, par les ânes, d’où le nom d’Onos, que lui donnaïent les Grecs. Les chèvres, les moutons, les vaches aussi, en mangent les jeunes pousses. Mais bientôt ils l’abandonnent, à cause de ses épines, qui croissent et durcissent avec les rameaux. L’Arrête-bœuf, dont le nom indique la force des racines, capables d’ar- rêter la charrue, n’est point cultivé. Il constitue, au contraire, pour les terres arables et les prés, une mauvaise plante, d'autant plus à redouter qu’elle est fort difficile à détruire. Au moment de la fauchaison, elle durcit et nuit au fourrage avec lequel elle se trouve mélangée. On a conseillé de la semer sur les lieux en pente, où ses racines pourraient servir à retenir le terrain. BUGRANE ÉPINEUSE, Ü. spinosa L.; 0. campestris Kocx. Fleurs roses. Gousses égalant ou dépassant le calice. Tige dressée. Souche non stonolifère. Connue aussi sous le nom d’Arréte-bæuf , cette espèce, très voisine de La précédente, en par- tage toutes les propriétés. BUGRANE NATRIx, 0. natrix L. BUGRANE DE COLUMNA, 0. columnz L. BUGRANE VISQUEUX, 0. viscosa L. Fleurs jaunes. — Espèces communes dans les diverses régions du Midi. ii LR Genre ANTHYLLIDE. — ANTHYLLIS L. Calice renflé, à 5 dents; nca A po Van ongle y a ds éeull sigle cuurbé ; — gousse petite, comprimée, à 1 ou 2 graines, renfermées dans Renferme plusieurs espèces, dont une principale. 4 + ANTHYLLIDE VULNÉRAIRE. — 4. VULNERARIA L. Noms YULGAIRES. — Vulnéraire des paysans, Trèfle jaune des sables, Trèfle sapin. Fleurs jaunes ou rougeâtres, très rarement blanches, ramassées en terminaux, sou- sé fe min cm nn in dents très inégales, les deux supérieures presque complètement soudées. — Feuilles ailées, à plus de 5 folioles, lancéolées, étroites, entières, parfois mueronées, la terminale plus grande. — Tiges herbacées, nombreuses, presque simples, un peu velues, conchées sur le sol, hautes de 2 à 4 décimètres. — Racine longue et pivotante. — Vivace. — Fleurit tont l'été. Espèce assez commune, l'Anthyllide se rencontre fréquemment sur les lieux secs et élevés, les coteaux secs et pierreux, dans les champs siliceux. Elle forme de larges touffes étalées que les animaux aiment à pâturer. Sa sève possède des propriétés astringentes qui lui ont fait attribuer, par les gens de la campagne, des propriétés cicatrisantes, d'où son nom de vulnéraire. Cultivée en Saxe depuis 1850, puis de là dans le nord de l'Allemagne, en Picardie, l'Anthyllide a été, dans ces derniers temps, simultanément recom- mandée par divers auteurs. Elle parait surtout convenir pour la mise en cul- ture des terres légères, des sols calcaires peu profonds, des terrains médiocres sur lesquels réussissent mal les autres espèces fourragères. On la sème généralement au printemps, dans une céréale, pour en obtenir, l'année sui- vante, une récolte précoce, pouvant remplacer le farouch. D'après le Bon jardinier, de nouveaux essais auraient permis de reconnaître qu'il vaudrait mieux la semer au mois d'août, sur les chaumes de blé ou d'avoine. Il faut environ 20 kilog. de graines par hectare, quand on la répand seule ; mais à cause de son amertume, il est préférable de la semer en mélange avec du ray-grass, de la fétuque ovine, etc. Supportant parfaitement l'hiver, prenant beaucoup de développement , elle donne un produit assez abondant, environ 8 à 9 mille kilog. par hectare, se réduisant à 3,000 kilog. à peu près dé fourrage sec. Ce foin, de bonne qualité, est fort réche ti As moutons et des vaches ; les chevaux, toutefois, ont besoin de s'y faire. Pour la valeur ali- mentaire, il vient immédiatement après les trèfles. L'Anthyllide est donc une plante à recommander pour utiliser les prai- nes sèches, trop souvent envahies par les mauvaîïses espèces, et appelée, conséquemment, à jouer un rôle dans l'amélioration des terres pauvres. LÉGUMINEUSES, 71 L Mes # Genre LUPIN. — LUPINUS T. Fleurs alternes ou verticillées, en grappes terminales; — calice à 2 lèvres, entières ou divi- sées ; — corolle à étendard grand, strié, à côtés réfléchis, et carène à 2 pétales, terminée en bec; — élamines à 5 anthères oblongues et 5 arrondies; — gousse oblongue, comprimée, bosselée, coriace, polysperme, à graines séparées par du tissu cellulaire; — feuilles digitées, multifoliolées, à stipules soudéestau pétiole par leur base. Ce genre comprend plusieurs espèces, toutes herbacées et annuelles, la plupart cultivées dans les jardins pour la beauté de leurs fleurs. Tous les Lupins offrent entre eux une grande ressemblance, par leur port comme par leurs propriétés, et ils constituent tous de bonnes plantes fourragères, en même temps qu'améliorantes, dont la culture tend à se répandre. LUPIN BLANC. — L. ALBUS L. NOMS VULGAIRES. — Lupin cultivé, Fève-de-loup , Pois-loup. Fleurs blanches, alternes, réunies en une grappe dressée, dépourvue d’appendices. — Calice à lèvre supérieure entière, l’inférieure à 3 divisions. — Gousse velue, à 35 ou 6 graines blanches, orbiculaires, aplaties. — Feuilles alternes, à 5.9 folioles obovales, molles, longuement velues en dessous et à leurs bords. — Tige dressée, cylindrique, fistuleuse, rameuse, fortement pubescente, pouvant dépasser la hauteur de 1 mètre. Originaire des contrées méridionales, le Lupin blanc est depuis long- temps cultivé en grand, dans plusieurs parties de la France et de l'Italie, ainsi que dans le Levant, comme plante d'ornement, comme aliment et comme engrais. Il était fort connu des anciens ; Columelle (liv. IT, chap. 10) en indique d’une manière assez exacte les principales propriétés économiques. Il est peu rustique, craint le froid, aussi ne réussit-il bien que sous les climats chauds; le retard apporté aux semis par les gelées tardives du Nord, fait surtout obstacle à ce qu'il soit cultivé dans ces régions. Mais il résiste parfaitement à la sécheresse. Il vient sur les plus mauvais terrains, sur les sols maigres, argileux, graveleux ou ferrugineux, les terres légères et sablonneuses. Il redoute l’hu- midité, les terres compactes et limoneuses. La farine de Lupin était employée autrefois pour la nourriture de l'homme ; et cet usage s’est conservé dans plusieurs localités, en Piémont, en Corse et dans quelques parties du midi de la France. Mais la graine, amère et tonique, doit auparavant être soumise à une certaine préparation, consis- tant à la faire macérer dans l’eau, qu’on change plusieurs fois, jusqu'à ce que cette graine se soit dépouillée de son amertume, qui réside dans l'enveloppe. On donne aussi le Lupin blanc aux animaux domestiques. Sa graine, d’après V. Yvart, macérée, cuite ou moulue, est prise avec plaisir par les bestiaux, qu'elle pousserait à l'engrais. Dans les Pyrénées-Orientales, on cultive la plante avec avantage comme pâturage d'hiver; on l’associe ordinai- 72 LÉGUMINEUSES. rement au farouch qui accroît la qualité du fourrage. On peut aussi le donner en pâturage aux moutons, qui s'en accommodent mieux autres ani- maux ; mais il faut, pour cela, ne pas attendre qu'il ait durci. M. Rodat , en raison de l'’amertume de sa graine, l'a particulièrement conseillé, dans le Cultivateur aveyronnais, comme un bon moyen contre la pourriture du mou- ton ; on donne alors les graines crues ou cuites, et même les feuilles. M. A. de Gasparin prescrit la graine de Lupin dans le même cas et conseille d'en faire entrer la farine par moitié dans un pain destiné aux animaux malades. On a encore recommandé le Lupin, à l'état de fourrage sec, pour le gros bétail, qui toutefois le recherche peu et souvent même le refuse. Il ne con- vient point au cheval, et surtout au cochon, chez lequel il provoque des indigestions , avec météorisation pouvant se terminer par la mort. Mais ce n'est pas comme substance alimentaire que le Lupin blanc offre le plus d'importance ; ce qui lui donne surtout une grande valeur économi- que, c'est la propriété remarquable qu'il possède de pouvoir se transformer en engrais, et d'ajouter ainsi considérablement, quand il est enfoui en vert, à la fertilité du sol sur lequel il végète. Aucun autre végétal ne l'égale sous ce rapport. Son effet, dans ces circonstances, a été comparé à celui de l’en- grais de mouton. D'après V. Yvart, dans la vallée de Niévole (Haute-Italie), on obtient plusieurs récoltes consécutives de froment, rien qu'en enfouissant en automne une récolte intercalaire de Lupin, qui, à la fois, nettoie et fertilise le champ. Cette puissance fertilisante réside dans toutes les parties de la plante, dans les graines principalement. Elle est accrue encore par la propriété singu- lière que possède la racine d'emmagasiner dans ses nodosités la matière organique. Le Lupin, employé comme engrais, est semé après la récolte, de même que le blé, et sur un seul labour. On répand environ 1 hectolitre et demi de graines par hectare. Il commence à pousser en avril; en juin, il a acquis tout son développement et forme alors une masse touffue d'un très bel effet. C'est le moment de l'enfouir, ce que l'on fait en passant une charrue à versoir, après l'avoir couché sur le sol. La plante pourrit très vite, et dès le mois de septem- bre elle se trouve changée en terreau. Par-dessus on sème immédiatement du blé, ou du seigle qui réussit mieux encore, et les céréales poussent dès ce moment aux dépens du Lupin. Comme les deux labours donnés pour semer et enfouir le Lupin eussent été nécessaires pour la céréale, il en résulte que cet engrais ne coûte que le prix de la graine et le temps employé à la semer, ce dont il faut encore déduire la dépaissance qu'on à pu en obtenir. LÉGUMINEUSES, 73 LUPIN JAUNE. — L. LUTEUS L. Fleurs jaunes, odorantes, en verticilles régulièrement superposées le long de la grappe termi- nale. — Calice muni, entre les deux lèvres, de deux petits appendices linéaires. — Graines bico- lores. — Feuilles à 7%$-folioles ,; oblongues cunéiformes. Le Lupin jaune, originaire des régions méridionales, peut être cultivé avec avantage pour la mise en valeur et l'amélioration des terres pauvres. Il a particulièrement été recommandé, à cet effet, il y a quelques années (Jour- nal d'Agriculture pratique, 1857, t. VIT), par M. Edouard Karcher, de Sarre- bruck (Prusse rhénane), et plus récemment par M. Gaud, dans diverses pu- blications. M. Lecoq, de Clermont, dit également en avoir essayé la culture avec succès sur les terres pauvres et siliceuses. Cette plante, en effet, convient spécialement aux terrains sablonneux. Elle ne vient point dans les sols compactes ou calcaires, réussit, toutefois, dans les argiles non calcaires ; mais préfère, à tous, les sols ferrugineux, sur lesquels ne peuvent croître d’autres végétaux. Elle se montre, d’un autre côté, peu exigeante, à cause de la force de ses racines qui pénètrent profon- dément dans le sol et le sous-sol, et vont chercher, jusqu'à 1 mètre, les ma- tières salines entraînées par les pluies et que les racines moins profondes des autres plantes cultivées dans les sables ne peuvent atteindre. De plus, conservant longtempsses feuilles vertes, cette plante offre l’avan- tage de tirer de l’air la plus grande partie de ses principes nutritifs, et de pouvoir ainsi s’entretenir aux dépens de l'atmosphère, presque jusqu’au mo- ment où on la coupe. Elle enrichit, de la sorte, le sol, au lieu de l’épuiser, et constitue une excellente préparation pour toutes les cultures qui doivent lui succéder. Enterrée en vert, elle forme, comme le Lupin blanc, un engrais énergique, pouvant rendre des sables, ou des terrains en friches sans valeur, propres à la culture du blé, du seigle ou d’autres céréales, et même des four- rages. Ajoutons que le Lupin jaune, en s’emparant entièrement du terrain, le nettoie en détruisant les plantes parasites qui tendent à l’envahir. Cette plante, enfin, est propre à l’alimentation des bestiaux auxquels elle fournit, soit ses graines, soit du fourrage vert ou sec. La Lupin jaune doit être cultivé exclusivement dans les sables. On le sème en mars, avril ou mai, quand on veut en obtenir la graine, ou en juin seule- ment, quand on veut avoir du fourrage ou l’enfouir comme engrais. Le sol étant préalablement et profondément ameubli, on sème et on recouvre la graine, qui doit être peu enterrée, avec un ou deux coups de herse. On répand environ 50 kilog. de semence par hectare, quand on veut récolter de la graine. Si on doit le couper en vert ou l’enfouir comme engrais, il en faut 100 kilog. en terre propre, et 130 kilog. en terre salie. Le Lupin cultivé pour la graine doit être mis toujours en terre propre ; on peut, dans ce cas, trouver avantage à fumer; dans les autres cas, on s’en dispense. 74 LÉGUMINEUSES. Le Lupin jaune croît d'abord lentement ; mais une fois les tiges dévelop- pées, il pousse vite ; sa croissance est arrêtée par la gelée seulement. Il résiste d'ailleurs parfaitement aux températures extrêmes; il supporte mieux que le Lupin blanc la chaleur, la sécheresse et la gelée. Il résiste à — 3°; un froid de — 4° tue la feuille, et de — 5° tue la tige. . Pour récolter la graine, il faut attendre que les gousses de la tige mé- diane aient pris une teinte brune verdâtre; ce moment venu, il ne faut pas retarder la coupe de la plante, pepe rs leurs graines à plus de ? mètres, ce qui ferait perdre une partie de la récolte. Derrière le faucheur, deux femmes relèvent les andains pour en faire des meu- lons de 1 mètre de diamètre, en ayant soin de mettre le pied des plantes en l'air et les gousses en bas. Lorsqu'en visitant les meulons on reconnaît que la maturité est complète, on rentre et l'on bat de suite. On retire les fanes, en laissant les cosses avec les graines, et l'on étend le tout dans un grenier, où la dessiccation s'achève. Quand on veut faner le Lupin jaune, on le coupe à la faux. laisse les andains deux jours, puis on les retourne une fois chaque jour u’à ce que les tiges soient desséchées. On forme alors des meules de 2 mêtres de diamé- tre qu'on rentre quinze jours après, mais qui peuvent rester, sans inconvé- aient, deux ou trois mois sur le champ. « Le rendement, dit M, Gaud, est en rapport avec la profondeur de la couche sableuse, c'est-à-dire que plus cette couche sera profonde, plus la plante aura de hauteur, la tige centrale d’un pied de Lupin jaune, cultivée dans un sable profond, mesurée de la dernière fleur au collet de la plante, représentant régulièrement deux fois la longueur « Cette règle n'est applicable qu'aux terres sablonneuses dans lesquelles domine la silice, les seules où il y ait intéré: de cultiver cette plante, dont le produit diminue lorsqu'elle rencontre des quantités plus ou moins grandes de cailloux calcaires, et arrive à zéro dans les terres argileuses. C'est dans le sable ferrugiveux que le Lupin jaune donne sa plus brillante récolte; 1 hectare de cette terre, de 50 centimètres de profondeur, rapporte 49,000 kilog. de fourrage vert, représentant 12,000 kilog. de fourrage sec; si au lieu de couper la récolte on la roule et qu'on l'enterre, on obtiendra une excellente fu mure, car 100 kil. de Lupin en fleurs contiennent { kilog. 650 gr. d'azote. » Ces faits montrent l'extrême avantage offert par la culture du Lupin jaune. Végétant avec vigueur sur les sols où règne la stérilité, il rend ceux-ci productifs sans exiger d'engrais. Il constitue lui-même, au contraire, une fumure excellente, après avoir assimilé les principes de l'air et ramené, à la surface du sol sablonneux, les engrais entraînés loin des racines. Comme fourrage vert, il peut être mangé par tous les bestiaux. Toute- fois, quand il est seul, les chevaux et les bêtes à laine le refusent, à cause du principe amer qu'il renferme et dont on atténue le goût en le mélant avec d'autres fourrages. Ainsi, pour le donner aux vaches, on se trouve bien de le LÉGUMINEUSES. 75 semer mêlé avec des vesces, ou avec l’Ervum monanthos; il ne doit pas d'ail- leurs entrer pour plus tiers dans la ration, afin de ne pas donner un mauvais goût au laitage. moutons, également, ‘ont besoin de s’y habituer; il constitue, pour’eux, un excellent préservatif de la cachexie aqueuse. Les graines, macérées dans l’eau, concassées et mêlées avec du son, font un excel- lent mélange, propre à l'alimentation des espèces chevaline, ovine et porcine. En résumé, le Lupin jaune est une plante de grande valeur pour les landes et les terres sablonneuses, qu’elle fertilise en même temps qu’elle peut venir en aide au cultivateur pauvre, auquel elle fournit à la fois fourrage, litière et fumier, et dont il serait à désirer, conséquemment, de voir la culture se répandre partout où la nature du terrain fait obstacle à l'extension des cul- tures ordinaires. LuPIN 4 FEUILLES ÉTROITES, L. angustifolius L. Lupin à café. Fleurs bleues. Calice à lèvre supérieure bifide, l'inférieure entière. Graines très grosses, mar- quées de taches blanches et fauves. Feuilles à 7.9 folioles étroites, linéaires. Commune dans les moïssons et dans les terres sablonneuses du Midi, cette espèce est culti- vée, à la place du Lupin blane, dans les environs de Dax. Elle croît encore, naturellement , dans les mauvaises terres du centre de la France, et parait mieux que celui-ci convenir aux assolements de ces contrées. Partout elle serait utile, outre sa valeur comme engrais , pour servir de support aux vesees, aux gesses, ete., qu’elle empêcherait ainsi de pourrir sur le sol. LupiN RÉTICULÉ, L. reticulatus DEsv. Fleurs petites, d’un bleu pâle. Calice à lèvre inférieure lancéolée, bi-tridentée. Graines petites, un peu comprimées, marquées d’un réseau formé de lignes blanchâtres et de lignes noïres. Feuilles à 7.9 folioles linéaires, obtuses, canaliculées en dessus. Tige dressée, simple ou rameuse, très feuillée. Plus commun en France que le précédent, avec iequel on le confond souvent, et dont il par- tage les propriétés. LupiN HÉRISSÉ, L. hirsutus L. Fleurs bleues. Gousse très poilue. Feuilles à 5.7 folioles obovées , un peu mucronées. Plante partout recouverte de poils étalés. Habite les mêmes lieux que le précédent, qu’il peut suppléer. Espèce rarement cultivée. LuPIN BIGARRÉ, L. varius L. Fleurs odorantes, nuancées de bleu et de blanc, quelquefois de jaune ou de rouge, en demi- verticilles. Calice à lèvre supérieure bifide, l’inférieure à 3 dents. Gousse velue, à graines volu- mineuses, arrondies, tachées de blanc et de roux. Feuilles à 5.9 folioles lancéolées, obtuses. Se rencontre dans les moissons des provinces méridionales. Cultivé aussi comme espèce four- ragère et pour être enfoui comme engrais. Ses graines, très nutritives, engraissent les animaux de boucherie. Enfin on l'utilise comme plante d'ornement. 76 LÉGUMINEUSES. oi cémmnas slll 5 divisions. Plantes herbacées. — Plusieurs genres énumérés dans le tableau ci-dessous. Gousse inclnse. ..............0.. TæIFOLIUM. Ailes de la corolle soudées à Etamines RON me -mcerum Doxrcxiux. droites G. indéhiscente, | Graines Gousse / Aïles droite. ...... MeuLorus. res exserte |] de |G. déhise., pres- dans la coralle que droite. . TxIGOKELLA. ls Bbres }G. large ou con- Gosse Evusse ea svant tournée en 2 À polysperzme À 1 | spirale... MenicaGo. £ Étamines contournées en spirale............. PHASEOLUS. £ apré s Gousse mue.... Lorus. Es ©" { Gonsse ailée.... TETRAGONOLOBUS. Gousse monosperme, indéliscente, incluse. ....................... PsORALEs. Pieurs en ou ovoïdes, plus ou moins allongés, de nuances diverses; — cali tubmleux, à 5 divisions peu profondes: — corolle à pétales parfois soudés entre eux à ln base et srec les avec étendard aussi long ou plus long que les ailes, et une carène cbtuse, plus courte que le reste de la coralle; — gousse très petite, ne dépassant point ou presque pri le calice, ovoïde où cblongue. âroite, difficilement déhiscente, renfermant de 1 à 4 graines; — Especes toutes anpuelles, î Les espèces du genre Tréfle, extrêmement nombreuses, sont, en outre, rt répandues. On trouve dans les bois et les lieux cultivés, ‘et sous les i les ip orme pomme Pom np ed végétation en souffre. Trois espèces princi t sont cultivées chez nous en grand; 2 st Le Tara D Ps le INCARXAT et le TRÈFLE RAM- PANT; constituent une précieuses pour l'agri l'entretien du Quelques autres sont t certaines localités; les autres, que par les bestiaux, ne sont t soumises à la culture. ci-contre donne la liste, avec leurs caractères distinctifs, leur durée, l de leur floraison , leur lieu d'habitation ordinaire, leur impor- tance DRE, es RE FC PR nos contrées : Gare TRIFOLIUM LÉGUMINEUSES. 77 S ESPÈCES. 2 | Florais. | Habitat. a e : PRATENSE L.| Z | Eté |Partont con (-C à dent dure L.| Z | Eté |Partout Fées à | sétacées. RE L.|@| Eté | Mid : MARITIMUM Huds.| (4) | Eté |M. Ou. # Feuil. sup. PETVERSS / C. à dents OCHROLEUCUM L.| Z Eté |Partout 3 | opposées | Re L.| Z | Eté [Partout Æ en E |. À C.àd.lanc. Lappaceum L.|@ | Eté Midi 5 involuere FES STE L.| Z Eté |Partout = C. à dents ) Arpesras L.| Z | -Eté | Mont. 2 REVUES | cétacées. | Cherleri L.|@| Eté Midi *: È Hispidum D.|@| Eté | Midi 2 | INCARNATUM L.|(f) | Print. [Partout = |2 ke Stellatum L.| @ Eté Midi © Feuilles supérieures alternes. ..…. Argustifolium L.|@| Eté | Miäi F sx pc.| G@) Midi > Purpureum Ê Eté idi e — & d Tiges radicantes. ....... REPENS L.| 2 |P. Aut.|Partout = Capitules Dents HYBRIDUM L.| Z | Eté Nord 2 7 g à tous du calice { Michelianum Gon.| (1) | Eté | Midi ; = axillaires Re Se dressées. {| ELEGANS Savi.| Z | Eté | Midi 512 5 D. du calice { Subterraneum L.| (1) | Print. [Partout ë È courbées. {| Parviflorum Erh.| 4) | Eté |Espag. Si a. Fleurs non { MONTANUMH L:! 2% | Print. | Mont. 2 8 x AS 1és jbractéolées. | Anvexse L.| @ |P. Aut.|Partont = 3 Capitules | Pédonculés | F1 bract. Serictum Waid. Kit. | @) | Print. |M. Cen. 8/3 : set Glomeratir L. ï idi À = terminaux Capitales | F1. bract. Sur ss . é SE = & ts same | Scabrum L.| @ | Print. | Midi E HÉEOEERE L.| 2 |E. Ant.|Partont £ Are SPUMosUx L.| @ | Print. | Midi = | Calice devenant vésiculeux Etes Resupinatum L.|@| Eté | Midi “ES Tomentosum L.| @ | Print. | Midi nom -irart STRIATUX L.|@| Eté [Partout ALPINUM L. 2 Eté | Mont | Espèces sans tige, à souche ligneuse. .......{ Cæspitosum Reyn. 2 | Eté | Mont. Uniflorum L.|[ Z | Eté | Mont Etendard lisse pere L.| @ |P. Ant.|Partont E- re ou presque lisse. | Filiforme L.|@ | Eté |Partout Fleurs jaunes | ‘°U RS 5 je L.| @ |E. Ant. |Partout ou brunes SRE mp PATENS Scbr.| () | Eté |Partout BaDiuu Scbr.| Z | Eté | Mont. Feuilles supérieures opposées. tt 1.|@l Eté | Mont en CAPITALES NOIRES : Espèces cultivées en grand, en France. NOMS en GRANDES CAPITALES : Espèces cultivées à l'étranger ou exceptionnellement. DES ESPÈCES } en PETITES CAPITALES : Espèces non caltivées, mais communes. en italiques: Espèces non cultivées el rares. 78 LÉGUMINEUSES. TRÈFLE DES PRÉS. — T. PRATENSE L. | Noms VULGAIRES. — Trèfle rouge, T. pourpré, T. de Hollande, T. de Flandre, T. de Normandie, T. de Piémont , Grand trèfle, Triolet, Trémène, Trianelle, Tréouli, Herbe-à-vache, Suçotte, Clave, Claver (en anglais). Fleurs purpurines, roses ou d'un blanc jaunâtre, réunies en capitules terminaux , ovoïdes on oblongs, presque sessiles, au-dessus de deux feuilles opposées formant une espèce d’involuere. — Calice tubuleux, à divisions filiformes, inégales, ciliées, et à 10 nervures. — Gousses petites, mo- nospermes, renfermant des graines rondes, jaunâtres ou d’un brun violet. — Feuilles à pétiole plus long vers la partie inférieure de la plante, à folioles elliptiques ou ovales, entières, sou- vent tachetées de blanc et de noir. — Stipules membraneuses, courtes et triangulaires dans leur partie libre, terminées par une pointe raide. — Tige ascendante, haute de 2 à 6 décimètres. — Racine épaisse, ligneuse, pivotante, fibreuse, portant plusieurs tiges. — Espèce vivace. — Fleurit pendant tonte la belle saison. Le Trèfle des prés, espèce indigène dans nos contrées, vient naturelle- ment dans la plupart des lieux herbeux et humides, dans les prés dont le sol est frais sans être trop compacte, dans les pâturages des montagnes. Il est cultivé comme plante fourragère pour former des prairies bisannuelles, et a conquis, à ce titre, dans notre agriculture, une place des plus importantes. Culture du Trèfle des prés. Bien qu'indigène dans nos contrées, le Trèfle n’est point entré dans la grande culture depuis aussi longtemps qu'on pourrait le supposer d’après la place qu'il y occupe aujourd’hui. Il ne paraît pas avoir été cultivé avant le seizième siècle. Olivier de Serres ni aucun de ses contemporains n'en font mention. Du temps de Duhamel même, il était encore peu répandu. Il n'y a pas plus d’un siècle qu'il est définitivement entré dans les assolements, où il forme la base de presque toutes les prairies qui ne doivent durer que deux ans. Choix et préparation du terrain.— Tous les sols ne conviennent pas égale- ment à la culture du Trèfle ; il redoute les terrains trop secs, les expositions chaudes, et préfère les sols frais et humides, ceux précisément où il croît d'une manière spontanée. En Hollande, en Angleterre, les terres sablonneu- ses et légères, à cause de l'humidité naturelle du sol, peuvent lui convenir; en France, où le terrain est généralement plus sec, il ne réussit que dans les sols argilo-siliceux, marneux, humides surtout, et en même temps meubles et profonds. Il profite moins dans les terres purement calcaires où prospère le sainfoin. Il viendrait mal également dans des terrains marécageux ou mal égouttés. Quel que soit le terrain, sa condition première, pour la réussite du Trèfle, est qu'il soit bien ameublé, nettoyé et fumé. Il est d'une mauvaise économie de regarder à la dépense pour arriver à ce résultat, le produit à obtenir payant toujours largement, dans ce cas, les avances faites au sol. Les labours _, LÉGUMINEUSES. 19 profonds sont nécessités par la forme pivotante et la longueur de la racine. Il faut faire précéder les semis de deux de ces labours au moins; quelques cultivateurs en recommandent quatre. On complète cette opération par l'ad- dition d'engrais, fumier ou autres substances, d'amendements calcaires sur- tout, les plus propres à favoriser le développement du végétal. Là encore toute épargne est un mauvais calcul, la diminution de récolte qui en résulte dépassant toujours beaucoup ce qu'on a cru gagner par une parcimonie mal entendue. Une erreur commune est de croire, sous prétexte que le Trèfle est une culture améliorante, qu'il peut se passer de fumure. Il n’en est rien; le Trèfle, comme toute plante de produit, a besoin d'engrais, et les profits qu'on en obtient sont toujours en proportion de la quantité de matière fertilisante que le sol a recue. Ensemencement. — Le Trèfle n’est presque jamais semé isolément. La faci- lité qu’il possède de eoexister tout d’abord, sans danger, sur un même sol, avec d’antres plantes, permettant de l’associer de diverses manières, on met à profit cette qualité précieuse pour le mêler à œertaines récoltes, et rendre ainsi inutile la jachère, tout en améliorant le sol. C’est de la sorte qu'il peut avan- tageusement être uni avec les principales céréales. Le Trèfle est semé généralement au printemps, dès le mois de mars ou même en février, dans les pays chauds. On répand alors la graine, à la volée, avec celle des céréales printannières, orge ou avoine, soit en même temps, soit immédiatement après la semaille principale, soit après la levée de celle- ci, ce qui peut retarder l'opération jusqu’à la fin d'avril. On la sème aussi, à cette même époque, sur les champs ensemencés, dès l'automne, en seigle ou froment; le semis, alors, se fait en mars, avant que la céréale ait couvert le sol. Dans une terre trop riche, suivant M. de Dombasle, la semaille avec une céréale de printemps peut devenir, par le développement que prend le Trèfle, un danger pour la céréale, et diminuer la quantité du grain; on évite cet inconvénient en semant le Trèfle seulement après que la céréale de mars est levée et quand elle commence à couvrir le terrain. On a conseillé encore, dâns le Midi surtout, de semer le Trèfle en automne avec une céréale d'hiver, le blé ou le seigle. Le choix entre ces méthodes sera déterminé par la nature du terrain. Si celui-ci est compacte, durcit au prin- temps et n’est pas aisément attaqué par la herse, ce qui pourrait empêcher la prairie de lever, il convient de semer sur une céréale d'été. Il en sera de même sur tout terrain où le blé, par trop de richesse ou pour toute autre cause, est exposé à verser et à faire ainsi obstacle à la levée de la fourragère. Au contraire, sur un terrain léger, meuble, facile à entamer par la herse, comme le sont les sols crayeux, marneux ou sablonneux, il vaut mieux semer le Trèfle en automne avec une céréale d'hiver. La graine répandue, on l’enterre légèrement : avec la herse ordinaire, si on a jeté la semence avec celle de la céréale, ou bien avec la herse renversée, le rouleau ou un chässis garni d’épines, si on l’a semée seule. S'il pleut après s0 LÉGUMNINEUSES. l'ensemencement, on ne doit même pas l'enterrer du tout. Quand on sème au printemps, sur upe céréale qui a passé l'hiver, on attend un temps pluvieux, et il n'est point nécessaire alors de recouvrir le Trèfle, suffisamment protégé par les feuilles de la céréale. Quelquefois on sème le Trèfle sur les champs cou- verts d'une légère couche de neige ; à la fonte de celle-ci, la graine entre dans la terre sans avoir besoin d'être recouverte, et germe aux premières chaleurs. Le Trèfle n'est pas semé uniquement avec des céréales. On a recommandé de l'assocer avec le lin et le sarrazin, qui en favorisent la pousse. Il réussirait de même, sans doute, avec toute culture de saison qui laisserait place à sa graine et ne l'empécherait point de se développer. Enfin, il peut arriver qu'on soit obligé de le semer seul, ce qui a lieu quand le sol est épuisé. En Ces cir- constances, s'il est bien cultivé, il peut donner encore une bonne récolte et laisser le terrain propre à une autre culture. On méle très rarement le Trèfle à d'autres fourragères. En vue d'augmenter la récolte, on a tenté de l'associer à la , AU ray-grass, Ce ésu isfaisants. On a mieux réussi avec le sain- mêT ralisée dans le Sud-ouest. Mais on aurait plus d'avantage à le semer a brge ou de l'Évoine destinée à être coupée On répand la graine, tantôt épurée, tantôt enveloppée dans le calice, ou, comme l'on dit, en coque ou en bourre. Si on sème en coque, il faut préalable- ment vérifier le bon état de la graine, et en apprécier la quantité d'après le rendement en graine épurée. La quantité de celle-ci à répandre par hectare est très variable, suivant les lieux ; elle va de 3 à 4 kilog. jusqu'à 20 kilog. ; la quantité moyenne est de 14 à 16 kilog. On sème plus épais sur les terres légères que sur les terres fortes où les plantes tallent davantage. Soins de culture. — Le Trèfle semé soit en automne, soit en hiver, soit, ce qui est le cas ordinaire, au printemps, se comporte de même, use fois venu le moment de son développement. Il lève dès les premières pluies et les pre- miers jours de chaleur, puis pousse lentement, ombragé par la céréale. Après la moisson, le Trèfle croît avec plus de rapidité, surtout s'il a été semé avec l'avoine, qui mürit plus tôt. Puis il arrive à l'hiver, qu'il passe facilement, pouvant même résister à des gelées intenses; au printemps il se remet à pousser, pour bientôt ensuite tomber sous la faux. é Dans le cours de cette période, le Trèfle n'exige aucun soin, sinon quel- ques fumures. Ainsi, à la fin de l'automne, si on peut le recouvrir d'une cer- taine quantité de fumier, on augmentera sensiblement le produit. Cela est surtout nécessaire quand on n'a pu fumer avant d'ensemencer. À défaut de fumier, on peut employer le plâtre, la suie, la chaux, la poudrette, les cendres de tourbe, de bois, de charbon, etc., que l'on répand en petites quantités, en choisissant, pour cela, un temps calme et humide. Parfois à la fin de l'automne, si le temps a été chaud, le Trèfle se met à fleurir ; on pourrait être tenté de le couper. On doït s'en abstenir, et ne pas LÉGUMINEUSES. 81 non plus livrer la plante aux bestiaux ; il vaut mieux l’abandonner à elle- même et la laisser ainsi fortifier ses racines. : Au printemps, quand le Trèfle se remet à pousser, il faut procéder au plätrage, pratique des plus essentielles, et qui peut, en certains terrains, doubler la récolte. La quantité de plâtre à répandre est de 4 à 500 kilog. par hectare. Après la première coupe, un léger marnage produit encore un bon effet. Il en est de même de l'emploi des engrais pulvérulents répandus, par un temps humide, sur la plante déjà garnie de quelques feuilles. Récolte. — Le Trèfle bien cultivé, dont les racines ont pu convenablement s'étendre, donne toujours, après avoir été coupé, une seconde coupe presque aussi abondante que la première. Il peut même, s'il a été plâtré, arrosé avec du purin, donner quatre coupes. Mais, en général, il convient de s'en tenir à la seconde et de faire le sacrifice de la dernière, que l’on livre aux bestiaux ou que l’on enterre, et qui, de cette manière, profite aux récoltes suivantes. Le Trèfle ainsi ne dure en tout, dans les cas ordinaires, que dix-huit mois, et ne produit que pendant une saison. Ses racines étant vivaces, on pourrait, il est vrai, le conserver plus longtemps, comme le Trèfle naturel, que l’on voit quelquefois vivre dans les prés sept à huit ans sans changer de place. Mais il n’y aurait aucun avantage à garder aussi longtemps le Trèfle cultivé, qui, après la seconde année, devient toujours faible, est envahi par les mauvaises herbes et laisse ensuite un sol mal disposé pour les récoltes suivantes. Le mode de récolte du Trèfle varie suivant qu'il doit être donné aux ani- maux en vert ou en sec. Quand on le fait prendre en vert, on peut le livrer en pâturage aux animaux, méthode peu avantageuse à laquelle on n’a recours qu'exceptionnellement; ou bien, ce qui vaut mieux, on le donne à l'étable ou à l'écurie. Dans ce dernier cas, on se borne à le récolter partiellement, en ne fauchant chaque fois que ce qui est nécessaire pour la consommation d'un petit nombre de jours, et en échelonnant les coupes de manière à pou- voir distribuer du Trèfle pendant toute la saison. Mais le plus ordinairement le Trèfle est desséché pour être converti en foin. La récolte, dans ce cas, exige quelques soins spéciaux. Il faut attendre, d’abord, que la plante soit complètement en fleurs. Fauché plus tôt, le Trèfle fournirait un fourrage trop aqueux, peu nourrissant, et d'ailleurs difficile à faner ; d'un autre côté, si on attendait trop, il épuiserait inutilement la terre, et ce qu'il gagnerait en hauteur il le perdrait par la chute des feuilles de sa base. Toutefois, si le temps menace d'être peu favorable, mieux vaut retarder qu'avancer le fauchage. L'époque de la première coupe varie suivant les climats; ordinairement elle a lieu vers la fin de mai ou en jnin; l'apparition des fleurs indique le moment propice pour les coupes suivantes ; mais, en général, il est préférable d'enfouir la troisième, qui fait un bon engrais végétal. Fanage. — Le Trèfle coupé, on procède au fanage, opération toujours fort délicate, le Trèfle étant, de toutes les plantes cultivées en prairies artificielles, 6 82 LÉGUMINEUSES. la plus aqueuse et la plus difficile à dessécher. Les feuilles, minces, sont, à la vérité, assez vite sèches; mais il n'en est pas de même des tiges, qui re- tiennent une grande quantité d'eau de végétation, par laquelle sont entrete- nus verts à l'intérieur les capitules fleuris. Dans ce cas, si on remue trop le Trèfle, ses feuilles se détachent et tombent. Il faut donc éviter, en fanant le Trèfle, de le lancer en l'air comme on le fait pour les graminées, et se borner à le retourner doucement avec une fourche. Le Trèfle coupé craint également l'excès de chaleur et l'humidité. S'il sèche trop vite, sous l'influence d'une température élevée, il devient dur, friable, et, dès qu'on le touche, il perd ses sommités fleuries et ses feuilles, qui tombent en poussière. Si, au contraire, après avoir été fauché, il recoit de l'humidité, il s'altère facilement, se moisit, s'échauffe, et peut arriver à n'être plus bon qu'à mettre au fumier. Pour éviter ces effets fâcheux, il faut ne le mettre en tas que lorsqu'il est bien sec et ne point trop le tasser. Pour toutes ces raisons on conçoit que le fanage du Trèfle ne peut s'exé- cuter comme celui du foin ordinaire. Les plantes qui forment celui-ci ont des feuilles longues qui se pelotonnent et s'amassent facilement sous le râteau. Il n'en est pas de même avec le Trèfle, dont les feuilles courtes, arron- dies, tombent à terre quand elles sont séparées de la tige et sont perdues. Pour les conserver, on a conseillé plusieurs modes de fanage. Un des plus ordinairement en usage consiste à laisser le Trèfle en andains, sans y tou- cher, pendant un jour ou deux et même davantage, si le temps n'est point propice. Le temps favorable arrivé, on ouvre les andains et on éparpille le fourrage, sans trop le secouer, afin d'éviter la chute de la feuille. On retourne deux ou trois fois, dans la journée, le fourrage éparpillé, et le soir, avant la nuit, on le met en petits tas, larges de 40 à 50 centimètres, et nommés che- vrottes ou bocottes. Si le temps est beau, on laisse ces tas pendant deux ou trois jours sans les toucher. Si on ne juge pas la dessiccation suffisante, on les ouvre dès le lendemain, mais sans éparpiller autant le fourrage, que l'on re- tourne une ou deux fois, après quoi on ferme le tas. Quand la pluie a aplati ces las, on se borne à les retourner en les desserrant un peu pour y faire pénétrer l'air. Il reste alors peu à faire pour que la dessiccation soit complète. On se contente d'ouvrir les tas, puis on les ouvre pour charger les charrettes. Par- fois, quand les chevrottes sont à moitié sèches, on les transporte à bras, une à une, pour en faire des tas coniques de 15 à 20 décimètres de haut, terminés en pointe aiguë, et que l'ôn évite de presser. Dans ces petites meules, que l'on peut mettre plus encore à l'abri des ravages de la pluie en les recouvrant d'un chapeau de paille, le fourrage sèche, et d'autant mieux que ces tas sont plus régulièrement faits. On reconnaît que la dessiccation est achevée, quand les fleurs, de rouges sont devenues noires et ne sont plus vertes à l'intérieur, ou bien encore, quand la tige ne peut être tordue sans se briser. Alors on rentre le fourrage. LÉGUMINEUSES. 83 Il faut le transporter seulement le matin et le soir, et ne le toucher jamais à la chaleur du jour, car il se brise alors facilement et perd beaucoup de ses feuilles. S'il n’a pu parfaitement sécher, ce qui arrive assez communé- ment à la seconde coupe, qui se fait dans une saison moins favorable, on peut favoriser le fanage en mêlant le fourrage ou en le stratifiant avec de la paille d'avoine, laquelle ainsi s'améliore elle-même. Le seul inconvé- nient de cette méthode est d'entraîner quelques frais pour le transport de la paille. Le Trèfle, préparé comme il vient d'être dit, par l’évaporation de son eau de végétation, perd une grande partie, environ 70 °/,, de son poids. Quelque- fois il devient noir ; mais cette couleur brune ne nuit en rien à sa qualité, s’il est bien sec. M. Gaud recommande la méthode de fanage suivante à tous les cultiva- teurs qui possèdent un râteau à cheval : une demi-heure après le commence- ment de la fauchaison, des ouvrières viennent secouer et répandre les andains, afin que l'air les pénètre plus facilement; le soir, sur les 4 heures, on fait passer le râteau à cheval, qui ramasse le tout en forts rouleaux bien serrés, en observant de faire culbuter le râteau de manière à ce que ces rouleaux soient bien alignés. Le lendemain matin, deux femmes placées l’une de- vant l’autre ouvrent ces rouleaux à l’aide de fourches, afin d'y faire péné- trer le hâle; le soir, ces ouvrières ferment ces rouleaux en les tirant sur elles avec des fauchets, et en leur faisant faire en même temps un demi-tour pour que la partie qui se trouvait en dessus se trouve en dessous, et que le rouleau vienne se placer sur un terrain qui a subi pendant toute la journée l'influence du soleil. Le jour suivant, même travail d'ouverture le matin, de fermeture et de culbutage le soir, jusqu’à ce que l’on juge le fourrage bon à enlever ou à botteler. Les fourrages ainsi traités conservent une belle cou- leur verte, un parfum très prononcé, et les neuf dixièmes au moins de leurs fleurs et de leurs feuilles. Il est un autre mode de fanage, usité dans plusieurs parties de l’Allema- gne, que l’on pourrait quelquefois, dans nos contrées, utiliser avec avantage. C’est ce que l’on nomme la méthode Xlapmayer. En voici la description en peu de mots. Dès le lendemain du jour où l'herbe a été coupée, on la met en tas de 2 à 2, 5 mètres de diamètre, et d'égale hauteur s'il se peut. On foule fortement ces tas dans toutes leurs parties ; peu d'heures après, la fer- mentation s'y établit et marche rapidement. Au bout de deux, trois ou quatre jours, quand elle est arrivée au point où la chaleur ne permet pas de tenir la maïn dans le tas, et où l’on voit, lorsqu'on y fait une ouverture, la vapeur s'échapper, on démonte promptement le tas et on étend à l’entour le foin qui a pris une couleur brune. Quelques heures de soleil ou de vent suffisent alors pour dessécher entièrement le foin et le mettre en état d'être rentré. Les feuilles s'en détachent moins facilement que par le procédé de fanage ordi- naire. Si une partie des tas, par suite de l’action du vent ou d’un tassage mal 81 LÉGUMINEUSES. fait, n'avait assez fermenté, ce que l'on reconnaîtrait à la couleur de l'herbe, restée plus ou moins verte , alors que le reste est devenu brun , on mettrait à part ce foin vert pour le faire sécher seul ou le soumettre à une nouvelle fer- mentation. Par cette méthode, le foin de Trèfle peut être coupé et séché en trois jours. Le principal inconvénient qu'elle présente est d'être coûteuse, d'exiger un grand nombre de bras; mais elle est précieuse en temps de pluie, alors que le moindre retard peut entrainer la perte de toute la récolte. Le foin ainsi préparé a d'ailleurs un goût sucré qui plaît aux animaux, et cela milite encore en faveur de ce mode de fanage. Un autre procédé de fanage, dit par dressage, a été récemment décrit dans le journal le Sud-Est (année 1865) par M. A. Prestat. Il est en usage, dans le département de l'Aube, depuis 1816; il a depuis été appliqué sans interrup- tion et toujours avec succès. Pour le mettre en pratique, on commence par couper le Trèfle au moyen d'une faux armée à la hampe de crochets destinés à maintenir le fourrage coupé et à le disposer plus uniformément en an- dains continus. Cela fait, on roule ces andains à l’aide du râteau, de manière à former de petits tas qui peuvent représenter 2 kilogrammes et demi de foin sec, et désignés dans le pays sous le nom de machots. Puis ces mâchots sont réunis deux à deux, de façon que les tiges soient toutes dans une position verticale et que leurs pieds reposent sur le sol; puis avec quelques brins d'herbes on les lie, en les serrant fortement par l'extrémité supérieure. On forme ainsi une espèce de moyette qui sèche parfaitement bien. On n'a pas à craindre le mauvais temps, la position verticale des tiges leur permettant de s'égoutter avec facilité, sans que la pluie pénètre jamais dans la masse. La méthode, d'ailleurs, est très expéditive, deux personnes pouvant facilement dresser, par jour, { hectare de fourrage. Celui-ci reste vert, conserve toutes ses feuilles et par conséquent toute sa valeur nutritive. La présence de la cuscute, dans tous les cas et avec tous les procédés, augmente les difficultés du fanage. On ne peut les atténuer qu'en ayant soin de mettre à part, pour les sécher ou les détruire, toutes les parties du four- rage qui sont attaquées par la plante parasite. Récolte et préparation de la semence. — La récolte de la semence est un point important de la culture du Trèfle; certains pays où le Trèfle est cultivé très en grand en font l'objet d’une industrie spéciale ; telles sont la Hollande et la Flandre, et quelques-uns de nos départements du Nord et du Sud-ouest. On récolte toujours cette graine sur le Trèfle de deuxième année ; elle vaut mieux que celle qu'il donne parfois à l'automne de la première. Pour la ramasser on attend également la seconde coupe, en avançant, à cet effet, l'époque de la première. La graine de la première pousse a effectivement moins de valeur, attendu que la végétation, alors plus vigoureuse, des tiges et des feuilles, se fait aux dépens de la fructification : outre que la plante elle-même est exposée à verser si on la laisse sur pied jusqu’à la maturité de la semence. LÉGUMINEUSES. 85 Les procédés en usage pour cette récolte varient suivant les circonstan- ces. Si l’on a une grande quantité de graines à ramasser, on fauche les plantes avec la faucille ou la faux, on les étend sur le champ en couches minces, et quand elles sont bien sèches, on les lie pour les battre à la grange avec le fléau, ou bien dans un moulin, où elles se nettoient plus facilement. C'est la mé- thode la plus expéditive. L'autre, plus longue, plus coûteuse, consiste à enle- ver à la main les têtes seulement qui renferment la graine, quand elles sont bien sèches, et à les battre sans délai, lorsque le temps est encore chaud, avec des gaules; les graines, dans ces conditions, sortent plus facilement de la gousse. De la sorte on sépare plus sûrement, de la graine de Trèfle, la graine de cuscute et autres semences nuisibles qui s’y mêlent souvent. D'autres procédés encore sont en usage pour la récolte de la graine de Trèfle. Ainsi, les Américains se servent d’une sorte de ravale formée d’un caisson, dont trois côtés sont fermés et dont le quatrième porte une espèce de peigne horizontal qui ramasse la graine, quand l'instrument, porté sur deux roues, est promené sur le champ, traîné à la main ou par un cheval, suivant l'étendue du champ. On a essayé .de divers moyens pour l'égrenage des gousses de Trèfle. Autrefois on les pilait dans des auges en bois, avec des pilons également en bois, procédé long et dispendieux, auquel on a substitué les moulins à tan, des machines à frottement, qui n’ont pas mieux fait. M. L. de Villeneuve a recommandé une râpe formée d’une plaque de tôle aplatie et percée de trous comme une râpe de cuisine, qui n’a pas non plus donné de résultat satisfai- sant. Une autre machine, un peu plus compliquée, mais d’un effet plus certain et plus complet, est une égreneuse récemment inventée par M. d’Ardenne, de Villefranche (Aveyron). C'est une caisse locomobile, dans laquelle la matière à égrener passe d’abord entre six rouleaux cannelés, qui coupent les grosses tiges, les païlles, et exercent une première pression sur la matière ; celle-ci tombe ensuite sur un rouleau conique garni de dents de fer recourbées, qui la secouent, l’éparpillent, après quoi elle va achever de s’égrener en passant entre des râpes qui s’écartent plus ou moins l’une de l’autre. Par le vannage, on sépare les détritus, et la graine reste parfaitement dépouillée. On se sert encore, avec avantage, des machines à battre le blé, et, de préférence, de petites machines à battre, spécialemeut construites à cet effet, que l’on trouve, depuis quelques années, chez les fabricants. La semence obtenue, il faut, pour achever de la préparer, la séparer des mauvaises graines, et notamment de la graine de cuscute, qui peuvent s'y trouver mélangées. A cet effet, on peut recourir au procédé très simple, conseillé par M. Testard-Allin (Annales de la Société d'agricult. de l'Allier, année 1864), et qui consiste à passer la graine à purifier dans un crible en peau, appelé crible à poussière. On la prend par portions de 2 ou 3 litres, on secoue assez longtemps pour que tout ce qui est moins gros que le Trèfle 86 LÉGUMINEUSES. puisse passer, et la graine de cuscute, très fine, se trouve ainsi complètement entraînée. Le produit d'un champ de Trèfle est, par hectare, d'environ 1,000 kilog., quelquefois plus, de graines nettoyées. Ces graines varient d'aspect; on y distingue ordinairement deux nuances, l'une jaune, l'autre violette ou brune; la première couleur est l'indice d'un maturité plus complète. La graine la plus pesante, la plus nette, la mieux nourrie, est la meilleure pour ensemen- cer. On tiendra compte aussi, pour le.choix des graines de semence, de la provenance ; les plus estimées sont celles de la Hollande, de la Flanûre et celle des départements du Nord. Avant d'en faire usage, si on soupçonne la graine d'être mélée de semences nuisibles, on la plonge dans l'eau; les mauvaises graines surnagent, et on peut ainsi les reconnaître. Valeur économique du Trèfle des prés. Le Trèfle est l'une de nos plantes fourragères les plus productives ; ses tes, quand il a été convenablement plätré et fumé, et quand il est possi- ble de faire plus de deux coupes, peuvent s'élever au chiffre de 10,000 kilog. par hectare ; mais ce rendement est rare, et la moitié seulement est déjà con- sidérée comme une bonne récolte, d'autant plus fructueuse, dans tous les cas, qu'elle est venue sans avoir exigé aucun labour, ni d'autres soins que les additions d'engrais nécessaires. Là n'est pas le seul avantage du Tréfle. Vivant surtout par ses feuilles, très nombreuses et douées d'une grande force d'aspiration, il épuise peu le sol; d'un autre côté, il le nettoie, le purge des mauvaises plantes, l'ameublit, en outre, par l'action de ses racines, et le rend ainsi particulièrement propre à la culture des céréales. Sous ce rapport, aucune plante ne l'égale. Cultivé d'une facon convenable, il accroît même sensiblement la fertilité du champ; les récoltes qui lui succèdent donnent de meilleurs produits que celles obte- nues après la jachère. Ces qualités précieuses font du Trèfle la plante par excellence, sur les terres qui lui conviennent, pour alterner les récoltes. Il a contribué, de la sorte, pour une grande part, en la rendant inutile, à restreindre la jachère, tout en offrant une précieuse ressource pour l'entretien du bétail, grâce à laquelle l'agriculture a commencé à moins souffrir de la pénurie des engrais. On a cependant fait au Trèfle quelques reproches; mais ils sont peu fondés. On a dit ainsi qu'il avait l'inconvénient de trop alléger le e le ren- dre creux, suivant l'expression consacrée ; mais ce fait, vrai sur les terres légères et auquel, d'ailleurs, il est facile de remédier par des amende- ments convenables, est, au contraire, un avantage sur les terres fortes et compactes, dont le Trèfle désagrège les molécules résistantes mieux que ne le feraient les meilleurs imstruments aratoires. On a dit encore qu'il favorise le développement du chiendent, mais cela n'a lieu que lorsqu'on n'a pas, au préalable, suffisamment purgé le sol de cette graminée, et ne saurait par con- LÉGUMINEUSES. 87 séquent être imputé au Trèfle plus qu'à toute autre culture. Enfin, on l'a accusé de lasser promptement la terre; cela pourrait arriver si on le faisait revenir trop souvent sur un même terrain, mais quand on l'établit avec les soins recommandés, et en ayant l’atteñtion d'en éloigner assez le retour, ce danger n'est plus à craindre, et le Trèfle devient, au contraire, ainsi que nous l'avons dit plus haut, un moyen efficace de fertilisation. Base essentielle des prairies artificielles qu'il a particulièrement contri- bué à créer, le Trèfle a ouvert, dans les*contrées où on l'a introduit, une ère nouvelle pour l’agriculture triennale. Par la facilité avec laquelle il est cultivé et placé entre les autres récoltes, il rend aisée leur alternance; aussi peut-il entrer dans presque tous les assolements. La seule précaution à pren- dre c’est de laisser, avant de le faire revenir sur le même champ, un temps convenable, qui doit être au moins de cinq ou six ans. Plusieurs places peu- vent lui être données dans la rotation. D'abord on s’est borné à l'intercaler., à la place de l’année de jachère, entre deux années de froment. , M. de Dombasle a recommandé de le placer dans la récolte de céréales qui suit im- médiatement la récolte sarclée et fumée. C’est ce que l'on fait aujourd'hui généralement dans le Nord, où le Trèfle est semé avec l'avoine après une ré- colte de racines fumées, et où on le fait suivre par le blé. Ce mode d’alter- nance, le meilleur pour le Trèfle, peut étre adopté partout avec les mêmes avantages. . Usages alimentaires du Trèfle des prés. Le Trèfle, employé en vert et en sec, constitue, pour tous les animaux domestiques herbivores, une nourriture saine et substantielle, dont ils sont, les uns et les autres, également avides. Il convient surtout aux animaux d'engrais, qu’il entretient en bon état et auxquels il donne une viande de bonne qualité; aux animaux jeunes, dont il favorise le développement. On le donne aussi avec avantage, non-seulement aux bœufs et aux moutons, mais encore aux porcs qu'il engraisse parfaitement ; à cet effet, il suffit de mettre ceux-ci dans les tréflières que l’on veut détruire et dont on tire encore, de la sorte, un parti excellent. | Le Trèfle donne aux vaches un lait abondant, riche en matière caséeuse. mais peut-être valant moins, sous le rapport de la quantité et de la qualité du beurre, que celui des vaches nourries avec le foin des prairies naturelles. Pour les animaux de travail, il constitue une nourriture rafraichissante, que les chevaux même préfèrent aux graminées, quoiqu'il leur convienne moins que celles-ci; le Trèfle, en effet, quand il est frais, tend à les relâcher, et, quand il est sec, à les engraisser et à les échauffer, ce qui nuit à leur vigueur. Le principal inconvénient;du Trèfle est d'exposerlesanimaux, quand il est pris en trop grande abondance, à des indigestions suivies de météorisme, pou- vant plus ou moins mettre leur vie en danger. Cet inconvénient est à redou- ter, surtout, avec le fourrage vert, que les animaux préfèrent au sec, et qu'ils 88 LEGUMINEUSES. mangent, par suite, avec d'autant moins de mesure. On l'évite en donnant le Trèfle avec réserve et en ayant soin de le mélanger à d’autres aliments, à la paille particulièrement. Le pâturage du Trèfle, notamment, réclame la plus grande surveillance. Par ces simples précautions, dont la nécessité même ne fait qu'attester la puissance nutritivé'de ce fourrage, le Trèfle, ne cessant d'of- frir aucun danger, se maintiendra au rang qu'il a justement conquis parmi les plus riches matières alimentaires que nous possédons pour l'entretien de nos animaux domestiques. # Variétés du Trèfle des prés. Le Trèfle qui croît spontanément dans les prairies, sur les pelouses des montagnes, offre des variétés assez nombreuses, mais que l’on n’a pas encore tenté de soumettre à la culture. Quant à l'espèce cultivée, elle offre une variété à tige fistuleuse qui prend un grand développement, et dont quelques auteurs ont fait une espèce dis- incte, le TRÈFLE CULTIVÉ, T. sativwm REeicx., qui forme lui-même plusieurs sous-races, parmi lesquelles nous citerons la variété dite grand Trèfle nor- mand ; originaire du pays de Caux, plus élevé et plus tardif que le Trèfle com- mun, ce Trèfle, indiqué par M. de Laquesnerie, ne donne qu'une coupe, mais qui, souvent, en vaut deux du premier. Une autre variété, cultivée en Suisse, a été présentée sous le nom de Trèfle d'Argovie ; il pouvait, disait-on, durer quatre ou cinq ans, était plus précoce de quinze jours que le Trèfle ordinaire, montait davantage en tige, donnait plus de feuilles et offrait plus de vigueur. L'expérience n'a pas confirmé ces promesses, et la culture du Trèfle d'Argovie ne s'est pas répandue. TRÈFLE INTERMÉDIAIRE, T. medium L. Trèfie flerueux. Fleurs rouges, en capitules ovoïdes. Calice à divisions inégales. Feuilles à folioles elliptiques, pubescentes en dessous. Stipules étroites, avec une longue pointe terminale. Tiges flexueuses, ascendantes. Taille de 2 à 5 décimètres. Racine traçante. Vient dans les lieux frais et sablonneux, dans les forêts, plutôt dans le Nord que dans le Midi. Végète activement à l'ombre. Plus rustique, dure plus longtemps que le Trèfle commun, et repousse très bien sous la dent des bestiaux. Tous les animaux le mangent; il est cultivé en Angleterre pour La nourriture des vaches, sous le nom de Marl-cow-grass (Herbe-à-vache mar- nière), et partout peut SM 0 2, éé TRÈFLE +24 T. diffusum L. ont: ef Fleurs purpurines. Folioles obovées, cunéiformes, celles des feuilles s Tiges diffuses, couvertes de poils étalés. Croît dans les lieux sablonneux du Midi en petites touffes. Mangé par tous les bestiaux. TRÈFLE MARITIME, 7. maritimum Hups. Trèfle irrégulier. Fleurs roses ou blanches, en capitules ovoïdes, presque sessiles. Calice glabre, à divisions ciliées, raides, égales. Feuilles toutes pétiolées, à folioles oblongues, denticulées, pubescentes, les LÉGUMINEUSES. 89 inférieures marginées. Stipules étroites, terminées intes allongées. Tige rameuse, dressée, haute de 2 à 5 décimètres. Fleurit de mai à juilet Se rencontre surtout dans les prés maritimes des bords de la Méditerranée et de l'Océan, et de préférence sur les sols riches et peu argileux ; se montre aussi parfois dans les localités arrosées par les eaux minérales. Produit un fourrage assez abondant, de bonne qualité et du goût de tous les bestiaux. Il est particulièrement cultivé dans le bas Médoc où il concourt, en première ligne, à former des pâturages vastes et productifs. TRÈFLE OCHROLEUQUE, T. ochroleucum L. , Trèfle couleur d'ocre, T. jaunâtre. Fleurs blanches, un peu jaunâtres, en capitules ovoïdes, presque sessiles. Calice velu, à divi- sions linéaires, inégales ; l’inférieure bien plus longue. Feuilles toutes pétiolées, à folioles ovales, pubescentes, les inférieures émarginées au sommet. Stipules étroites, terminées en pointe. Tige simple ou peu rameuse, dressée, haute de 2 à 5 décimètres. Souche ligneuse, émettant des feuil- les. Floraison de juin à août. Répandue dans presque toute la France, et venant surtout dans les prés secs, un peu mon- tagneux, dans les buissons, les terrains siliceux, cette espèce pourrait concourir à former des pêturages pour les terrains très secs, où d’autres espèces viendraient difficilement. Tous les “+ tiaux la mangent. TRÈFLE RUDE, T. squarrosum L. Fleurs blanches ou roses. Calice à dents inégales. Stipules à partie libre très allongée. Tiges petites. Rameaux étalés. Cette espèce vient sur les pelouses où souvent elle est cachée par d’autres plantes; les mou- tons la mangent; mais elle n’acquiert point un assez grand développement pour offrir une valeur réelle comme fourrage. TRÈFLE BARDANE, 7. lappaceum L. Fleurs roses ou blanches, en capitules globuleux, pédonculés. Calice à dents lancéolées, aiguës. Tiges grêles, fluxueuses, à rameaux divergents. Originaire du Midi, cette espèce croït en Corse, ainsi que dans les champs et les prés du Sud et du Sud-ouest. Elle est recherchée et mangée par tous les animaux, et plus particulière- ment par les chevaux. ° TRÈFLE ROUGE, T. rubens L. Fleurs d'un beau rouge, en!forts eapitules ovoïdes, allongés, souvent géminés. Calice glabre, à divisions très courtes. Feuilles à folioles allongées, étroites, striées, dentées. Stipules longue- ment adhérentes au pétiole. Tiges fortes, dressées, hautes de 3 à 6 décimètres. Cette belle espèce de Trefle, originaire de l'Europe méridionale, se rencontre assez commu- nément dans le centre et le sud de la France. Elle habite surtout les prés, les bois montueux des Pyrénées, des Alpes et des montagnes volcaniques du Centre, où, souvent, au milieu des rochers, on la voit former de larges buissons. Ses racines profondes lui permettent de résister aux gran- des chaleurs. Elle est mangée par tous les bestiaux, auxquels elle fournit principalement ses feuilles et l'extrémité de ses tiges. Les parties inférieures étant un peu ligneuses, elle pourrait être utilisée sur des sols pierreux et arides. Elle dure longtemps, mais avec des irrégularités, des intermittences, qui empêchent de la livrer à une culture réglée. TRÈFLE Des Basses-Arpes, T. alpestre L. Fleurs purpurines ou roses, en capitules assez gros, globuleux, sessiles, solitaires ou gémi- nés. Calice velu, à divisions inégales. Feuilles à folioles lancéolées, fermes, entières, à fines ner- Le 90 LÉGUMINEUSES. vures. Stipales étroites, munies d'une longue pointe, Tige simple, dressée, velue, hante de 2 à 6 décimètres. Cette espèce, qui ressemble beaucoup an Trèfle commun, croît dans toutes les montagnes de ls France; elle abonde surtout dans le Cantal ; habite de préférence les bois, les buissons, les lieux sbrités, qui maintiennent le sol frais et humide. Elle fournit un excellent fourrage, et pour- rait servir avec avantage pour ensemencer les terrains frais des montagnes, et pour entrer en mélange avec les graminées des prairies. Takrcx ne Cain T. Cherlerii L. Fleurs blanchâtres, en capitules globuleux. Feuilles toutes pétiolées, à folioles obovées, cunéi- formes. Stipules ovales, aiguës. Tige rampante ou dressée, hante de 5 à 10 centimètres. Cette petite espèce, méridionale, se trouve surtout sur les sables des bords de la Méditerra- TRÈFLE HISPIDE, T. hispidum Df. Mes, ir . Stipules terminées en longue pointe sétacée. Tige très poilue, étalée ou L2 redressée, te de 1 à 3 décimètres. . Espèce très voisine de la précédente; originaire du Midi. Sans usages. < TRÈFLE INCARNAT. — T. INCARNATUM L. Nous VULGAIRES. — Farrouche, Farouch, Férou, Lupinelle, Trèfle annuel, Trèfle de Roussillon, Medouches de Tourou (Fraises d'âne, dans le Roussillon), Farradjé. Fleurs généralement d'un beau rouge incarnat, quelquefois roses ou blanches ; réunies en épis terminaux, oblongs ou cylindriques, velus et inclinés à leur maturité; dépourvus de feuilles flora- les. — Calice longuement velu, à 5 divisions linéaires, presque égales, un peu étalées. — Corolle à étendard allongé. — Gousse monosperme, velue et roussâtre. — Feuilles alternes au sommet, à folioles larges, arrondies ou cordiformes, dentelées dans leur moitié supérieure, souvent échan- crées au sommet, pubescentes sur les deux faces. — Stipules ovales, obtuses, terminées par une pointe courte et lancéolée. Melo tre ve re save — Fleurit de mai à juillet. Le Trèfle incarnat croît cr bbrnsio dans diverses parties de la France, mais surtout dans le Midi, où on le trouve souvent en touffes isolées, au mi- lieu des champs, des prairies, sur le bord des rivières. Cultivé aujourd'hui comme plante fourragère, il sert à former des prairies annuelles, que recom- mandent surtout leur précocité. k | Culture du Trèfle incarnat. | Le Trèfle incarnat paraît avoir été d'abord cultivé dans | comme l'indique un des noms qu'il a reçus ; c'est de cette régi être restée longtemps limitée, sa production s'est étendue, généralisée en France. Il diffère du Trèfle des prés en ce qu'il ne dure qu'un an et ne donne qu'une coupe. Choix et préparation du sol. — Ensemencement. — Le Trèfle incarnat peut être cultivé sur toute terre saine à froment ou à seigle; il réussit également dans les terres qui conviennent au Trèfle des prés, et même sur les sols secs LÉGUMINEUSES. 91 et arides, pourvu que l’année soit pluvieuse. Il redoute seulement les terrains trop calcaires, exposés à se gonfler par la gelée, et il préfère, en général , la plaine aux pays de montagnes. Le sol n'exige d’ailleurs aucune préparation éne Ainsi, il peut venir après une récolte, sur les chaumes, sans labour préalable. Toutefois, il donne des produits plus abondants quand on passe la charrue avant de répandre la graine. Le farouch est semé quelquefois au printemps, mais plus ordinairement au mois d'août ou au commencement de septembre, immédiatement après une récolte de céréales. On choisit un moment où la terre est fraiche, et l'on répand soit de la graine mondée, soit des gousses, qui paraissent donner de meilleurs résultats que la graine nue, si toutefois elles ne sont pas infestées de graines du Bromus mollis qui porte, dans le Sud-ouest, la fausse déno- mination de Farouch femelle. Quand on emploie celle-ci , on la jette après avoir retourné les chaumes par un léger labour ou avoir ameubli la surface du sol par des hersages répétés. Il faut, dans ce cas, de 20 à 25 kilog. de graines par hectare. Si l’on n’a que de la graine en gousse, ces prépara- tions sont moins nécessaires, bien qu'également avantageuses. En général, on se borne à jeter la semence en gousse sur le chaume , et à passer le rou- leau pour écraser les limaces. Il en faut alors, par hectare, au moins 50 à 60 kilog.; quelquefois on en sème jusqu'à 100 kilog.; il n'y a aucun incon- vénient à semer épais, et la récolte est d'autant plus abondante. Il faut encore avoir soin, quand on sème de cette manière, de bien diviser la graine dans la main pour éviter son agglomération. Le farouch est ordinairement semé seul, le mélange avec des céréales paraissant lui être défavorable. Quelquefois, cependant, quand on le sème au printemps, on l'associe avec avantage à quelques plantes qu'on fauche avant l'hiver, telles que l’avoine, le maïs, le millet, la vesce, le lupin. On l'a semé encore avec des navets, qu'on récolte en hiver, sans qu'il ait paru en avoir souffert. Ces mélanges donnent une grande quantité de fourrages pour la fin de l'automne. Soins de culture. — Récolte. — Le farouch une fois semé n'exige presque aucun soin, l'importance du produit qu’il donne dépendant surtout de l’en- grais recu par la précédente récolte. Ainsi, venant après une récolte fumée, il pousse toujours avec plus de vigueur. Le plâtrage aussi accroit son rende- ment. On répand le plâtre au printemps, dès que les premières feuilles de la plante ont paru; il en faut environ 200 kilog. par hectare. Si on répand en automne une partie de ce plâtre, il produit plus d'effet, et la plante, en outre, supporte mieux l'hiver. En octobre, si le Trèfle est fort, on peut le faire pâturer par des veaux, qui s’en trouvent bien, sans que cela nuise à la pousse du printemps ni à la récolte du fourrage. Cette récolte se fait de diverses manières, suivant l’époque où le Trefle a été ensemencé et le mode suivant lequel il doit être consommé. Ainsi, 92 LÉGUMINEUSES. quand il a été semé au printemps, s'il doit être desséché, ce qui est rare, on ne peut le faucher avant les premiers jours d'octobre. Mais comme le plus ordinairement il est destiné à étre donné en vert, on commence, afin de pou- voir en distribuer plus longtemps, à le couper avant cette époque ; on le fau- che ensuite par portions, à intervalles convenablement ménagés, jusqu'à la fin d'octobre. Quand il est semé en automne, il est en pleine fleur et peut être récolté, l'année suivante, vers la fin de mai, et même avant cette époque dans le Midi. S'il doit être consommé en vert, on commence le fauchage plus tôt, vers les premiers jours du même mois ,aussitôt l'apparition des premières fleurs, de façon à avoir le temps de le faire manger en totalité. Mais si l'on veut le dessécher, il faut attendre sa complète floraison. Ce moment arrivé il importe de ne mettre aucun retard à le couper, car il s'égrène facilement et perd ainsi de sa valeur nutritive. De plus, si l'on attend trop, comme, aus- sitôt la floraison achevée, il sèche vite sur pied, on est exposé à n'obtenir plus qu'un mauvais fourrage, que les animaux refusent de manger, pr va ils préfèrent même la paille. Quand le Farouëlé d'86 Givi tr trotiéie né GÉNIE au mêmes précautions que pour le Trèfle des prés. Il se dessèche d’ailleurs plus facilement que celui-ci et ne perd pas autant ; sa diminution n’atteint pas aux deux tiers de son poids. Le Trèfle incarnat est extrêmement productif. Bien que donnant une seule coupe, il fournit à peu près autant de fourrage que les deux coupes réunies du Trèfle des prés. Son rendement total s'élève, en vert, à une proportion variable de 10,000 à 30,000 kilog. ; et en sec, depuis 4,000 jusqu'à 10,000 kilog. suivant les terrains, les soins de culture, etc. Valeur économique du Trèfle incarnat. La culture du Trèfle incarnat est d'une grande importance pour l’agricul- teur, non-seulement en raison du rendement considérable de cette fourragère, mais surtout par l'extrême facilité de sa production, qui n'exige presque aucun soin, et par sa précocité, qui lui permet, quand il est semé en automne, de laisser le terrain libre dès le mois de juin, c'est-à-dire assez tôt pour obte- nir cette même année une seconde récolte de betteraves, de raves, de pom- mes de terre, de maïs, de lin, de chanvre, etc., suivant l'assolement adopté. Aucune plante ne légale sous ce rapport, et ne peut donner comme lui, presque sans frais, sans soins, sans déranger l'ordre des cultures, d'abondan- tes récoltes de fourrages. Ajoutons, enfin, qu'occupant très peu de temps le sol , il ne l'épuise pas; il l'améliore, au contraire, par les détritus du bas de la plante, par ses feuilles et ses racines qui se décomposent très vite. Enfoui au moment de la floraison, il constitue même, pa mb un très bon amendement. Ces qualités précieuses le rendent facile à intercaler dans beaucoup d’as- LÉGÉMINEUSES. 93 solements. Ainsi, il peut toujours remplacer la jachère dans l’assolement triennal. On le fait, en ce cas, succéder à une récolte de froment bien fumée. N'épuisant pas le sol, il laisse toute facilité, après avoir été récolté, pour ensemencer de nouveau en blé. Mais il convient surtout alors pour précéder une récolte de seigle. Dans l’assolement quadriennal, on le fait quelquefois alterner avec le Trèfle des prés. Dans ce dernier cas, on peut encore diviser en deux la sole réservée à la fourragère, et y semer alternativement les deux Trèfles, ce qui met un espace de huit ans entre le retour de chaque espèce sur le même terrain. Il constitue, enfin, une excellente ressource pour regar- nir un Trèfle manqué ; on le sème sur les espaces trop clairs, et la récolte principale, accrue d'autant, cesse d'être compromise. Un inconvénient du Trèfle incarnat est d'être sensible à la gelée; ce qui rend sa culture difficile dans le Nord. Mais en le semant de bonne heure, de manière à ce qu'il soit bien enraciné avant les froids, il n’a rien à craindre de la mauvaise saison. Usages alimentaires du Trèfle incarnat. Le Trèfle incarnat est donné aux animaux en vert et en sec. Le plus généralement il est mangé en vert, soit sur place, en pâture, soit à l’étable. Mais on aurait avantage à le donner plus communément qu'on ne le fait sous forme de foin. Il convient à tous les bestiaux, aux bêtes à l'engrais, aux vaches laitières, et même aux chevaux, qu'il rafraichit et entretient parfaitement. En Normandie, on le fait consommer en pâturage aux juments poulinières et aux poulains ; il expose alors ceux-ci à quelques dangers par suite de l’agglo- mération, dans l'estomac des bêtes, des poils que portent les fleurs, lesquels forment des espèces de pelotes ou d’égagropiles pouvant occasionner des accidents mortels. La gousse de Farouch est encore donnée parfois aux che- vaux en place d'avoine. On considère généralement le fourrage fourni par le Trèfle incarnat comme inférieur, qu il soit vert ou sec, à celui que donne le Trèfle des prés. Il a toutefois, sur celui-ci, l'avantage, quand il est consommé en vert, d’expo- ser beaucoup moins les animaux à la météorisation. D'un autre côté, il est précieux par sa précocité, grâce à laquelle, au printemps, il fournit de la nour- riture verte, quand les autres fourrages n’en peuvent donner encore. Ainsi, il devance la Luzerne de huit à dix jours, le Trèfle des prés de vingt jours; ce qui est d’une grande importance à ce moment, alors que les provisions d'hiver commencent à faire défaut. Enfin le Farouch, non-seulement peut donner du fourrage de bonne heure, mais encore il permet d'en avoir très tard, à la fin de la belle saison. De plus, il sert, dans le Sud-ouest, à fournir des pätura- ges, en hiver, pour les moutons. Ces avantages, qui se joignent à l'abondance de sa production, font concevoir l'intérêt très grand qui s’attache à la propa- gation de cette fourragère. 93 LÉGUMINEUSES. Variétés du Trèfle incarnat. Le Farouch offre plusieurs variétés, qui ont été soumises à la culture. L'une d'elles, connue sous le nom de T. Molinerii Balbis, paraît être le type de l'espèce. Elle offre avec la variété ordinaire d'assez notables différences, bien que non suffisamment caractérisées, botaniquement, pour qu'on ait cru devoir en faire une espèce particulière. Ces différences sont fournies par la physionomie de la plante, son tempérament plus rustique, son mode de végétation. Ainsi, le T. Molinerii est plus petit que le Trèfle incarnat ordi- naire, plus velu; a ses fleurs plus pâles, d'abord d'un blanc sale, puis rouge clair ou couleur de chair, et rassemblées en capitules plus allongés. Il résiste mieux au froid et croît spontanément dans presque toutes les prairies de France, pourvu qu'elles ne soient pas trop élevées. Il est plus long à germer et à se développer, peut durer deux et jusqu'à trois années. Il monte moins en tige, mais se ramifie beaucoup du pied si le terrain lui convient. Cette variété, qui n'est pas ordinairement cultivée seule, peut devenir précieuse pour les hautes prairies de montagne, où la variété commune ne réussirait pas. Une autre variété est le T. incarnat tardif, cultivé depuis fort longtemps dans le pays toulousain, concurremment avec le Farouch ordinaire, et indiqué par M. Baignac, sous le nom de T. de la Saint-Jean, comme croissant, en outre, aux environs d'Agen. Retardant de dix à douze jours sur le Farouch ordinaire, il se sème et se cultive de même, et lui succède dans son produit. Il convient surtout quand on veut prolonger la durée d’une récolte verte, ou bien regar- nir un Trèfle trop clair. ; il s'accorde mieux, en effet, que le Farouch, avec le Trèfle commun pour l'époque de sa floraison. Une troisième variété est le Farouch à fleurs blanches, obtenue par M. Le- jeune, signalée ensuite par M. Vilmorin-Andrieux, et plus tardive encore, de dix à quinze jours, que la précédente. Elle est aussi plus fourragère, et non moins recherchée des bestiaux. Les semis et les soins de culture sont les mêmes que pour le Trèfle incarnat ordinaire. Enfin, tout récemment, le Bon Jardinier signalait un Farouch extra-tardif, à fleurs rouges, fleurissant plus tard encore que le Farouch à fleurs blan- ches, qu'il suit immédiatement pour l'époque de son produit, et qui ad même plus productif encore que les variétés précédentes. , TRÈFLE ÉTOILÉ, T. stellatum L. ee loin 5 en capitules globuleux, denses et velus. Calice à divisions raides, égales et étalées en étoile à la maturité. Feuilles à folioles velues, un peu triangulsires, élargies et dentelées à leur partie supérieure. Stipules très longues, denticulées. Tiges nombreuses, diffu- ses, velues, hautes de 1 à 3 décimètres. Originaire du Midi, cette espèce sbonde surtout dans les lieux arides et incultes des régions méridionales, où tous les bestisux ls mangent. LÉGUMINEUSES. 95 TRÈFLE A FEUILLES ÉTROITES, T. angustifoliwum L. Fleurs roses, en capitules oblongs. Calice velu, à divisions linéaires. Feuilles à folioles allongées, linéaires, aiguës. Stipules terminées en pointe. Tige simple, dressée, à poils appliqués, haute de 2 à 5 décimètres. Espèce commune dans les champs et les bois du midi de la France. Très recherchée des ani- maux, et principalement des chevaux. TRÈFLE POURPRÉ, T. purpureum DC. Fleurs purpurines. Calice à dents très inégales, l'inférieure beaucoup plus longue. Feuilles inférieures à folioles oblongues. Tige de 1 à 4 décimètres, à poils étalés. Très voisine de la précédente, cette espèce, originaire dn Midi, se rencontre sur les bords des champs et des chemins. TRÈFLE RAMPANT. — T. REPENS L. Noms VULGAIRES. — Trèfle blanc, petit Trèfle de Hollande, Triolet, Triffolet, Trainelle, Trianelle blanche, Trauffle, Troublotte, Louvotte, Irtolet, Fin-Houssy (en anglais). Fleurs blanches ou légèrement rosées, en capitules globuleux, portées sur de longs pédon- cules toujours axillaires , réfléchies après la floraison. — Calice glabre, à 5 divisions lancéolées, dressées, inégales, les supérieures plus longues, ordinairement colorées. — Gousse exserte, linéaire, contenant 3 ou 4 graines très petites. — Feuilles longuement pétiolées, à folioles arron- dies et denticulées, ordinairement vertes, quelquefois brun pourpre, souvent marbrées de blane à la face supérieure. — Stipules étroites, terminées par une pointe allongée. — Tiges grêles, nom- breuses, couchées, émettant quelquefois des racines à chaque articulation. — Taille de 2 à 5 déci- mètres. — Racine pivotante, portant un grand nombre de divisions fibreuses. — Vivace; fleurit de mai à octobre. Le Trèfle rampant est une espèce fort commune dans toutes les régions de la France ; elle croît partout, dans les prés, près des habitations, sur les bords des chemins et des fossés. Elle vient dans toute espèce de terrain, même _dans les lieux argileux, inondés, bien qu’elle se plaise davantage dans les sols légers et sablonneux. Est spécialement cultivé comme plante fourragère. Le Trèfle blanc offre plusieurs variétés, plus ou moins précoces et vigou- reuses, ayant des fleurs et des feuilles de nuances assez variées, toutes soumises au même mode de culture et offrant à peu près la même valeur économique. Culture du Trèfle rampant. Cultivé en Europe depuis peu de temps, le Tréfle rampant l'est aujour- d’hui dans beaucoup de localités, plus au Nord cependant qu’au Midi, en Angleterre, notamment, et en Hollande, d’où l’on exporte encore une grande quantité de ses graines. Par suite de la disposition de ses tiges, qui rampent sur le sol, échappent facilement à l’action de la faux, il est peu propre, quand il est seul, à être cultivé en prairie ; aussi est-il principalement réservé pour les pâturages, destination qui lui convient d'autant mieux qu'il ne craint pas d’être foulé et brouté par les animaux, et qu'il talle au contraire davantage 96 LÉGUMINEUSES. après la pâture. Mélé à d'autres plantes, il peut, en outre, concourir à former d'excellentes prairies naturelles. Choix et préparation du terrain. — Ensemencement. — Soins de culture. — Plus rustique que le Trèfle des prés, le Trèfle blanc exige des terres moins humi- des; et bien qu'il préfére les sols compactes qui conviennent au prémier, il s'accommode également des sols légers, sablonneux, un peu frais. C'est un des fourrages qui viennent le mieux sur les terres hautes. Vu la disposition de sa racine qui, quoique pivotante, offre beaucoup de divisions étalées, il n'a pas besoin d'une terre profonde ou labourée profondément ; ce qui expli- que pourquoi il vient également bien sur les terres fortes et sur les terres légeres. Quand il doit être cultivé seul , on sème le Trèfle blanc en automne ou au printemps. En automne on répand la graine sur les champs ensemencés en seigle ou en froment, après deux labours, ou sur une autre production hivernale. Au printemps, on la sème par-dessus ces grains, ou bien avec l'orge et l'avoine, en procédant d'ailleurs comme pour le Trèfle des prés. La graine, très fine, doit être peu enterrée. Cela est rendu encore néces- saire par la tendance de la tige à se développer latéralement, mode de crois- sance qui permet, en outre, d'économiser la semence. Ainsi, 8 kilog. de bonne graine par hectare pourraient suffire pour bien couvrir un champ. Mais comme la graine, trés petite, est difficile à semer et peut se perdre, comme aussi la plante pâturée n’a pas le temps de prendre tout son accrois- sement, il faut toujours une plus grande quantité de graine ; on la fixe, en général, à 12 kilog. par hectare. Le Trèfle rampant, une fois semé, n'exige pas de soins particuliers. Puisant sa nourriture dans une grande étendue de la surface du sol où il rampe, en même temps que, par son tallage, il s'oppose à l'évaporation de l'eau de la terre, il a moins besoin d'être fumé que le Trèfle commun. Les . engrais, néanmoins, et notamment les matières calcaires, la chaux, la suie, les les cenûres, etc, en activent beaucoup la végétation, et quelquefois suffisent pour le faire apparaître spontanément. Le plâtre surtout est efficace sous ce rapport ; c'est même, de tous les Trèfles, celui sur lequel cet amendement a le plus d'action ; il semble parfois le faire naître, tant sous sa seule influence on voit, dans les prés où il a été répandu, la légumineuse se multiplier avec abondance. Sa végétation est encore activée par l'action du rouleau, par le piétine- ment des bestiaux, qui, en la forçant à s'étendre, rendent la plante plus Éypaisse, plus vigoureuse , et en font un gazon très dense. Ses tiges, étalées, garnissent alors le terrain ou, ou bien elles passent sous les plantes plus élevées avec lesquelles Le Trèfle a été semé, et forment une espèce de taillis qui recouvre une plus ou moins grande étendue de la surface du sol. Ainsi cultivé, seul, le Trèéfle rampant, dont les racines sont très vives, dure de quatre à cing ans. Il se développe de bonne heure, résiste aux gran- LÉGUMINEUSES. ” 97 des sécheresses ainsi qu'aux froids, et donne chaque année un bon fourrage. Sa vigueur, toutefois, est variable suivant les saisons. Ainsi, quand l'année est sèche, on ne le voit pas paraître sur le pré; il revient quand l'état de l'at- mosphère change. Ces éclipses de la plante peuvent être passagères ou se continuer pendant plusieurs années. Bien qu'il puisse durer davantage, il convient en général de rompre le pré vers la quatrième année. Dans les terrains secs, quand le Trèfle blanc est pâturé ras, il ne dépasse souvent pas trois ans. Quelquefois même on le traite comme le Trèfle commun et on le rompt dès la deuxième année. Il faut aair de la sorte quand on voit Les brômes , les chiendents et autres parasites envahir la prairie. Le Trèfle rampant épuisant le sol plus que A Trèfle commun , on ne peut pas, comme celui-ci, le faire suivre par le froment. Il est préférable de _ d le remplacer par des pommes de terre ou mieux encore par une récolte sar-, clée. # , La culture de cette espèce a réussi efois dans des lieux arides, aux- quels même il a donné de la valeur. On l ainsi, après avoir duré années, favorisé par le plâtre ou la chaux, laisser après lui une belle prairie naturelle couverte de graminées. Récolte. Usages. Valeur économique et agricole. Ordinairement pâturé, le Trèfle rampantfest très rarement soumis à la dessiccation. Quand on veut le convertir en foin, on peut, dès la seconde année, le faucher au mois de a dpi une seconde coupe à la fin d'août. I sècheplus facilement que le Ærèfle commun, perd alors environ le tiers de son poids, et donne un fourrage de bonne qualité, maïs peu abondant. Là, toutefois, n'est point sa véritable destination. Il est toujours préféra- ble de le faire consommer en vert, sur place. Moins aqueux que le Trèfle commun, il beaucoup moins les animaux aux indigestions et leur four- nit à tous , au milieu de l'été, un pâturage succulent, bien qu'un peu court, ce qui est un avantage, en ce sens qu'il risque moins ainsi d'être pris avec excès. Il engraisse parfaitement les moutous et les porcs, qui le préfe- rent au Trèfle commun ; il convient également aux vaches ; en Allemagne, on en fait des pâturages exclusivement réservés à ces derniers animaux. Dans ces conditions , la*eulture du Trèfle rampant offre quelques avanta- ges réels : la plante, en effet, dure longtemps, exige peu de soins, et ne souffre point d'être foulée et Hroutée par le bétail, qualités qui la rendent surtout précieuse pour l'entretien des bêtes à à laine. On tire encore très communément un excellent parti du Trèfle rampant en le mélant, en des proportions variables, à diverses graminées vivaces qui, soutenant ses feuilles, le forcent à eroître en hauteur et le rendent ainsi très propre à entrer dans une prairie naturelle. Il est une des meilleures plantes sys . LÉGUMINEUSES. que l'on puisse unir, de la sorte, aux graminées ; il augmente la quantité et la qualité du foin, et ajoute ainsi beaucoup à la valeur de la prairie. Mélé au ray-grass seulement, comme on le pratique assez généralement en Angleterre, il donne un bon fourrage ; celui-ci se développant plus tôt, on peut même laisser paître jusqu'au milieu de mai sans nuire au développe- ment du foin, que l'onfauche six semaines ou deux mois après. On le mêle encore quelquefois au Trèfle des prés. Celui-ci d'abord domine ; mais disparaissant à la troisième année, le Trèfle blanc prend le des- sus, et, avec ce qui de la plante bisannuelle, il fournit un excellent four- rage, tout en consti un bon fonds de prairie que l’on peut améliorer en y semant du raÿ-grass du dactyle pelotonné ; on a, par ce moyen, une prairie permanente, dont le plâtre et les engrais pulvérulents peuvent encore augmenter Rest. produit. #1 CAR x « Ÿ Te ; * TRÈFLE HYBRIDE, T. hybridum L. _ Fleurs rosées ou blanches, en capitales globuleux. Calice à dents inégales, séparées par un sinus arrondi. Feuilles à folioles elliptiques, presque rhomboïdales, obtuses , denticulées, munies de nervures. Tiges ascendantes, très glabres, fistuleuses. Cette espèce se trouve principalement dans le Nord, en Suède, en Norwége, où on la cultive depuis longtemps. Elle y a atteint jusqu'à 1 mètre et demi d'élévation, et peut donner, dit-on, pendant quinze ou vingt ans, jusqu'à 10,000 kilog. de fourrage par hectare. Le Trèfle hybride est également cultivé dans quelques départements du Nord, notamment dans la Moselle, où M. Louis, de Metz, a particulièrement contribué à le répandre. Il lni faut des terres fortes ; on le sème en gousse dont on répand jusqu'à 100 kil hectare, soit en automne, avec les seigles, soit au printemps, avec les graines de mars. Il peut être pâturé, sans que le surplus de la récolte en soit compromis. Semé dans le hs verte omgates eee de pc froid et de dégel plus grandes que ns : soirs \ TrèrLe De Micxeur, T. Méhéniié Savr. 9 ” Fleurs roses, en capitules arrondis. Calice à dents égales, très longues, séparées par un sinus étroit et arrondi. Stipules courtes, ovales. Tiges dressées, ñstuleuses. Ressemblant beancoup par son port à l'espèce précédente, le Trèfle de Micheli en diffère sur- tout par son origine méridionale. Vient en Corse, dans le midi et à l’ouest de la France. Il se rencontre dans les prairies, où.Jes bestiaux le mangent avec plaisir. Il se développe beaueoup par la culture. TRÈFLE SBÉSANT, T. elegans Savi. Fleurs roses, en capitules globuleux, longuement se renversant après la féconda- tion. Calice à divisions filiformes , inégales , allongées. Feuilles ® fêlioles ovales, denticulées, à sommet arrondi. RS RE de à De Tige pleine, dressée, couchée à la base. Haute de 5 à 6 décimètres. e L Cette espèce, Phones TRES “neo essentiellement que par ses tiges non radicantes, et que l'on Trèfle hybride, habite principalement les contrées méridionales , le midi de la Franse, l'ialie, le rie À vient surtout dans les sols sablonneux et humides. Mêlé à diverses graminées, il forme quel- a retenir tr 4 M. de Dombasle en a essayé la cul- ture. Il donne nne seule con nerf arr me prngeith Il peut aussi être pâturé ; il est tendre, et mangé avec avidité par les bestisux. LÉGUMINEUSES. 99 TRÈFLE SOUTERRAIN, 7. aneum L. Fleurs fertiles d’un blanc jaunâtre, au nombre de 2:5, pédicellées, et réunies, en capitules, à un grand nombre de fleurs stériles, réduites à un calice roide acerescent; capitules s’enfonçant en terre après la fécondation pour y ni ir les graines des fleurs fertiles. Feuilles à folioles obcor- dées, denticulées au sommet. Tiges couchées, flexueuses, velues, hautes de 1 à 3 décimètres. Cette espèce, assez singulière par le mode de développement de ses fleurs, se trouve répan- due dans presque toute la France, dans les lieux sablonneux, les bords des chemins, les coteaux secs. Elle est surtout recherchée par les moutons, qui la CRT à beaucoup de graminées. : TRÈFLE A PETITES FLEURS, 7. parviflorum Erx. Fleurs blanches ou roses, très petites, en capitules brièvement pédonculés. Calicé à dents très inégales, filiformes, se recourbant en dehors. Tiges diffuses, hautes de 1 à 3 décimètres. Cette espèce, rare en France, est plus commune em Espagne et dans quelques régions des Pyrénées-Orientales. Elle acquiert par la culture un grand développement. Elle est mangée par les moutons. TRÈFLE DE MONTAGNE, 7. montanum L. Fleurs blanches, un peu jaunâtres, en capitules globuleux, terminaux et axillaires, ceux-ci portés sur de longs pédonecules. Calice velu, à dents inégales. Feuilles à folioles elliptiques et den- ticulées, soyeuses en dessous. Stipules lancéolées, très étroites. Tige droite, peu rameuse, velue, fistuleuse, de 2 à 3 décimètres de hauteur. Souche ligneuse, épaisse, s'implantant profondément dans le sol. Cette espèce, commune en Europe, se rencontre principalement dans les prés montueux, les terrains secs et sablonneux du nord et du centre de la France ; s’y trouve d’ailleurs rarement en abondance. Elle donne un bon fourrage, recherché des animaux ; mais la partie inférieure des tiges est un peu dure. On la cultive en Belgique et dans quelques parties de la Prusse rhénane, pour l'alimentation du gros bétail; elle donne du fourrage vert et sec. Ce Trèfle produit moins que le Trèfle commun, mais il a sur lui l'avantage de prospérer sur des terrains secs où ce dernier ne réussirait pas. C’est un des Trèfles qui se dessèchent le mieux ; aussi est-il facile à convertir en foin. v mn de TRÈFLE DES CHAMPS. — T. ARVENSE L. Nous VULGAIRES. — Patte-de-lièvre, Pied-de-lièvre, Pied-de-lion, Pluet, Mignonnet blanc, Minots à Minous. » LS $ # u Fleurs très petites, blanches ou rosées, en capitules allongés, presque cylindriques, velus- soyeux. — Calice très velu, à dents ciliées. — Feuilles petites, à folioles linéaires, oblongues, denticulées au sommet, soyeuses sur les deux faces. — Stipules ovales. — Tige grêle, très rameuse, dun vert Hanchâtre, à poils appliqués. — Taille de 1 à 3 décimètres. — Floraison de mai à sep- tembre. Très commune dans les moissons de presque toute la France et du nord de l'Afrique, surtout dans les terres légères , cette espèce est de tous les Trè- Îles celui que les Re recherchent le moins; les chèvres et les moutons seuls le mangent volontiers. Mais comme le Trèfle des champs végète vigou- A *. A reusement, même pendant la sécheresse, il peut être cependant avantageux comme moyen de tirer parti de certaines terres en jachère, tout en fournis- sant un bon pâturage pour le petit bélail. Il offre ainsi, en Algérie, où il est 1où LÉGUMINEUSES. très commun, une utile ressourve, surtout en juin et en juillet, pour l'entre- tien des troupeaux, à dents non ciliées. Tige dressée, de 1 à 3 décimètres. Abonde dans les prairies sèches du Midi et du Centre. Donne peu de fourrage. TRÈFLE MÉRÉ, T. glomeratum L. Fleurs roses, menues, en globaleux, serrés. Calice à dents ovales, aristées, auricu- lées à la base, étalées après ka floraison. Feuilles très petites, à folioles ovales, denticulées, à som- met arrbndi. Stipales searieuses, laneéolées. Tige dressée, glabre, de 1 à 2 décimètres. Se rencontre dans les prairies sèches de la Provence, et érvît, en général, dans les terrains arides et sibeeux , où il forme des gazons peu élevés. Mangée par tous les animaux, surtout par les montums, cette espèce à néanmoins peu d'importance comme foumagère. TRÈFLE ÉTOUFFÉ, T. suffocatum L. Fleurs blanchâtres, en capitules petits, très rapprochés. Calice à dents lancéolées , aristées, non auriculées, plus longues que la corolle. Tige gazonnante, de 2 à 5 centimètres, cachée sous les feuilles. Vient dans les lieux sees et arides du Midi et de l'Ouest, sur les rocbers, où il forme de petites touffes , que recberchent les moutons. Plante trop petite pour devenir fourragère. TRÈFLE RUDE, 7. scabrum L. - ù Fleurs pettes, blanches on rosées, en petits eapitules ovaïdes, denses. Calice velu, à dents lancéolées, inégales, se courbant en dehors après la foraiso à folioles oblongues ou cunéi- formes. Stipales triangulaires, à pointes étalées. Tige pubeseente, de 1 à 2 déer- mètres. Vient sur les pelouses sèches, les lieux sablonneux. Espèce peu fourragère. TRÈFLE FRAISIER. — 7. FRAGIFERUX L. Noms VULGAIRES. — Trèfe frais, T. capiton. Fleurs roses, très petites, dressées, sessiles, en capitules bémisphériques, portés sur de longs pédoueales axillaires. — Calice bilabié, la lèvre inférieure berbacée, la supérieure membraneuse et se boursoufflant, après La fécondation, en membrane vési rougeñtre, la réunion de ces vési- cales prenant alors l'aspect d'une fraise. — Feuilles à ovales, élargies an sommet, dénti- culées. — Stipales étroites et allongées. — Tige . rsdieante, de 1 à $ cimètres. — Fleurit de juin à octobre. .* Cette espèce, qui offre quelque analogie avec le Trèfle blanc, est extré- mement commune le long des chemins, des fossés, dans les prairies sèches et dans les lieux humides, sur les pelouses et collines. Elle vient de préférence sur les terrains frais, argileux ou , plutôt que sur un sol caleaire, et résiste facilement à de longues ions, ce qui met, en certains cas, de l'utiliser."Elle donne une grande quantité de feuilles qui, ainsi que les tiges, repoussent facilement après avoir été broutées. Elle fournit un bon fourrage qui plait à tous les bestiaux; mais par sa petite LÉGUMINEUSES. 101 taille, elle semble spécialement destinée aux moutons, chez lesquels elle ne provoque pas la météorisation. Elle est trop courte pour qu'on puisse la faucher. Sa présence dans les prés est toujours un indice de la bonne qualité du fourrage. . = TRÈFLE ÉCUMEUX, T. spumosum L. Fleurs rougeâtres. Calice tubuleux d’abord, puis vésiculeux. Tiges très rameuses, de 1 à 3 décimètres. Originaire de la Corse et des parties méridionales de la Provence ; cette espèce, assez com- mune, vient dans les pâturages secs et les bords des champs du midi et du centre de la France. Croît très rapidement et donne un fourrage vert extrêmement tendre, donfles animaux se nour- rissent parfaitement. TRÈFLE RETOURNÉ, T. resupinatum Les Fleurs roses ou purpurines, presque sessiles, en capitales arrondis. Calice pubescent, à dents très saïllantes, divariquées. Corolle renversée, ayant l’étendard en bas. Feuilles à foholes obovées ou cunéiformes, dentées, glabres. Tige dressée, glabre, très rameuse, de 2 à 4 décimètres. Cette plante, assez jolie, vient lieux incultes et les sables du Midi, où elle se mon- tre assez communément. Elle est très précoce, et recherchée de tous les bestiaux. TRÈFLE COTONNEUX , T. tomentosum L. Fleurs petites, roses. Calice fortement tomenteux, à dents supérieures courtes, cachées dans les poils. Corolle étalée. Espèce commune dans les prés maritimes de la Méditerranée. Elle plaît au bétail, et donne un fourrage vert très tendre, facile à sécher, maïs peu abondant. TRÈFLE STRIÉ, T. striatum L. Fleurs très petites, rose pâle, en capitules ovoïdes. Calice très velu, presque globuleux, for- tement strié, à divisions linéaires aïguës, presque égales, étalées. Feuilles à folioles obovées, den- ticulées au sommet , pubescentes. Stipules membraneuses, terminées en pointes, les supérieures plus larges. Tiges rameuses dès la base. Taille de 1 à 3 décimètres. Ce petit Trèfle se rencontre dans toute la France, dans les prairies, les clairières des bois, et croît dans tous les terrains. Il est très recherché des bestiaux et pourrait être cultivé avec avan- tage dans les prairies permanentes, si l’on pouvait aisément s’en procurer de la graine. LL Trèrce pes ALpes, 7. Alpinum L. Réglisse de mon , Réglisse des Alpes. Fleurs roses ou rouges, rarement blan , peu nombreuses, grandes, portées sur de courts pédicelles, réunies en verticilles involucrés au sommet d’un long pédoncule partant de Ia souche et formant ainsi des sortes de capitules lâches ou ombelles. Calice à 5 divisions égales. Feuilles la souche, à folioles lancéolées-linéaires, denticulées. Stipules très longues, étroites et aristées. Taille de 1 à 3 décimètres au plus. 2 Cette jolie espèce est commune dans les pâturages des hautes montagnes, où elle se rencon- tre à peu près exclusivement. Elle croît de préférence sur les terrains sablonneux et légers, ou ses longues souches sedéveloppent mieux. Recherchée des bestiaux, surtout des vaches, elle donne, bien que peu élevée, un abondant pâturage et un bon fourrage, facile à sécher. Ses racines ont le goût sucré de celles de la réglisse. TRÈFLE EN GAZON, T. cœspitosum REYN. VW: Fleurs roses ou blanches, en capitules globuleux, portés sur de longs pédoncules. Calice 3 dents lancéolées, presque égales. Feuilles à folioles élargies an sommet, dentées. Stipules scarieu- ses, étroites, aiguës. Taille de 6 à 12 centimètres. 10? LÉGUMINEUSES. Cette petite espèce se rencontre dans les pâturages élevés des Alpes et des Pyrénées ; dans les lieux arides et les sentiers des montagnes ; où elle forme des gazous, que les moutons recherchent beaucoup, et qui repoussent facilement sous l’action de la de Est de peu d'importance à cause de sa petite taille. st 4 TRÈFLE A FLEURS SIMPLES, T. uniflorum L. Fleurs roses, solitaires ou géminées, portées sur de courts pédoncules. Feuilles à folioles orbi- culaires. Tige velue, haute de 3 à 6 ‘centimèties. Vient sur les lieux élevés du Midi, où elle forme des gazons serrés. Sans importance comme fourragère. ; » TRÈFLE COUCHÉ, T. procumbens L. Trèfle étalé, Trèfle ho , Petit trèfle jaune, Petit trèfle brun, Mignonette jaune, Petite mignonette. Fleurs ‘jaunes, peu nombreuses, en capitules ovoïdes, axillaires et terminaux, portées sur de longs pédoncules roides. Calice très ouvert à la gorge. Corolle à étendnrd renversé et lisse, à carène ouverte sur le dos, légèrement recourbée au sommet. Feuilles petites, à folioles obtuses, obovales, denticulées supérieurement, la moyenne pétiolée. Stipules auriculées à la base, attei- gnant la moitié de là longueur du pétiole. Tige rameuse , étalée, très petite. Ce Trèfle se rencontre dans les lieux secs et sabl x, dans les champs maigres, sur les pelouses pen garnies, Il donne un fourrage de bonne q , Pâturé avec avidité par les moutons, mais peu abondant ; sa petite taille, d'ailleurs, faisant obstucle à ce que les autres bestiaux puis- sent le bronter. Cultivé, il prend peu de développement. Aussi, dans quelques parties de l'Angle- terre, où on le cultive, n'est-il jamais semé seul; on lermêle avec d’autres espèces dans le but de varier et d'améliorer la qualité du foin. TRÈFLE FILIFORME, 7. filiforme L. Petite tranche, Petite trance. Fleurs jaunes, portées sur des pédoncules longs et flexueux. Feuilles à foliole moyenne ses- sile ou presque sessile. Stipules non élargies à la base. Tiges grêles, couchées, rameuses. Habite les mêmes lieux que l'espèce précédente, notamment les prairies sèches, où il offre une variété qui ne s'élève pas à plus de quelques centimètres. Donne nn bon fourrage vert on sec; mais il est de trop petite taille pour compter comme plante fourragère. TRÈFLE DES CAMPAGNES, T. agrarium L. Trèfle champétre, T. jaune, T. houblon, Mélilot houblonnet, Minette dorée, Trance, Thimothy. .Fleurs d'un beau jaune, nombret$es , imbriquées, en capitules ovoïdes ou presque globuleux Corolle à étendard strié, plan sur le dos, fo tement recourbé au sommet. Feuilles à folioles obo- vales, denticulées, same la moyenne pétiolée. Stipules ovales, arrondies à la base, plus longues que le pétiole. Tiges rameuses, dressées, de 1 à 3 décimètres. . Se trouve pe Eur dans les champs sablonneux, les pâturages et les prés humides, sur les jachères, dans les bois et les vallées. Se fane très facilement et donne un bon fourrage rt et sec que les chevaux surtout aiment excessivement. Il pourrait être semé et PE 9 Le ne nuisant pas aux céréales , il doit cependant être écarté des champs dont il diminue le produit. Mieux vaut le semer à part si on veut le récolter. TRÈFLE ÉTALÉ, T. patens Son. # Trèfle doré, Trèfle de Paris. Fleurs jaunes, ressemblant à celles de l'espèce précédente. Feuille à foliole moyenne ses- sile ou pétiolulée. Stipules dentées, auriculées à la base et plus courtes que le pétiole. Tige peu rameuse. Vient daus les prés humides, notamment dans les environs de Paris et dans le centre de la France. Recherchée des bestiaux , elle peut, ele eee lnmennncinr Trèfle des campagnes. LÉGUMINEUSES. 103 TRÈFLE BI, T. badium Scx. Fleurs brunes , en capitules presque globuleux, portées sur un pédoneuléfépais. Feuilles à folioles obcordées, toutes sessiles, denticulées. Stipules lancéolées, pointues. Tiges droites, simples. Se rencontre dans les prairies des hautes montagnes ; quelquefois abonde dans les lieux humi- des. S’élève peu, se dessèche facilement ; est très recherchée des bestiaux qui vont pâturer dans les hautes régions. 2 TRÈFLE BRUN, T. spadiceum L. js Fleurs brunes, en capitules allongés, presque cylindriques, et portés sur des pédoncules wréle} Habite, comme l'espèce précédente, les prés des montagnes, où elle pousse parfois en touffes considérables, qui fournissent aux troupeaux une bonne pâture. C4 Genre DORYCNIUM. — DORYCNIUM T. Fleurs petites, blanches ou roses, en capitules pédonculés, terminaux ou axillaires; — calice évasé, à 5 dents disposées en 2 lèvres; — corolle à ailes adhérentes à la carène, plus courtes que l'étendard; — gousse renflée, courte, déhiscente, eligosperme; — feuilles sessiles, trifoliolées ; — stipules libres, égales aux folioles. À Genre peu nombreux, ne comprenant que quelques espèces. DoRYcNIUM SOUS-LIGNEUX , D. suffruticosum ViLz. Fleurs en petites têtes nombreuses, à corolle blanchâtre, et la carène d’un bleu noirâtre au sommet. Gousse ovoïde à 1 graine. Feuilles à 3 folioles linéaires, oblongues, entières. Tiges Bigneuses, tortueuses, grêles, à rameaux dressés, pubescents. Taille de 3 à 4 décimètres. Croît dans les lieux stériles et sablonneux , les coteaux arides du midi de la France. Non consommé par les bestiaux. | - DorYenNIUM HERBACÉ, D. herbaceum Vixz. Fleurs comme l'espèce précédente. Tige herbacée, rude, rameuse, de 3 à 4 décimètres. Vient de même dans les sables et lieux arides des provinces méridionales. Sans usages. Genre MÉLILOT. — MELILOTUS T. Fleurs petites, réunies en grappes spiciformes, plus ou moins allongées, lâches, portées sur des pédoncules axillaires; — calice persistant, en tube évasé, à 5 dents presque égales ; — corolle à étendard aussi long ou plus long que les ailes, celles-ci libres en avant, soudées par la base à la carène; — gousse indéhiscente, ovoïde, droite, plus longue que le calice, à 1 ou 4 graines; — Feuilles trifoliolées, à stipules soudées inférieurement au pétiole. Autrefois confondues avec les Trèfles, les espèces du genre Mériror , peu nombreuses, sont surtout remarquables par l'odeur de foin, très agréable, plus prononcée quand la plante’est à demi-flétrie, qu'elles répandent. Les bestiaux les mangent quand les tiges n’en sont pas trop dures: Toutes four- nissent un suc que les abeilles recherchent avec avidité pour leur nourriture. “= 104 LÉGUMINEUSES. 1 MELILOT OFFICINAL. — M, OFFICINALIS Lw. | Noms VULGAIRES. — Mélilot des champs, Mélilot citrin, Mirlilot, Lotier jaune, Muglé, Trèfle odorant, T. des mouches, T. de cheval, Couronne royale, Trouillet. Fleurs jaunes, rarement blanches, en grappes effilées, plus longues que la feuille, dresstes ou pendantes. — Corolle à étendard plus long que les ailes, et celles-ci plus longues que la carène. — Gousse ovale, mucronée, ridée en travers, glabre ou légèrement pubescente.—Feuilles à folioles oblongues, deutées à leur partie supérieure, d'autant plus étroites. qu'elles se rapprochent du sommet. — Tige rampante, dure, rameuse, de 4 à 10 décimètres. — Racine pivotante et fibreuse. — Espèce bisannuelle. — Floraison de juin à septembre. Le Mélilot, commun dans la plupart des localités de la France, vient dans les terres F5 et arides, dans les champs secs; il se montre rare- ment, toutefois, s les prés, au milieu des graminées. C’est une plante que tous les animaux, notamment les moutons et les chevaux, prennent avec plaisir. Quelques auteurs en ont conseillé la culture. + Vu son peu de durée, cette espèce pourrait convenir pour les assolements à court terme. Le Mélilot, garni toute l’année d'un grand nombre de feuil- les, de fleurs et de fruits, fournit alors un fourrage assez abondant. Il offre, en outre, l'avantage de croître facilement sur les plus mauvaises terres, et de pouvoir, grâce à ses racines profondes qui lui permettent de résister à la sécheresse, rester vert au milieu de l'été. Enfin, grâce à l’odeur qu'il exhale, il est parfaitement propre à aromatiser une grande quantité de foin. Mais, d’un autre côté, à cause de ses tiges rampantes, il est difficile à faucher ; il a de plus l'inconvénient d'être ligneux quand on attend la floraison pour le couper, et de perdre beaucoup par la dessiccation si on le coupe plus tôt; d'où il résulte qu'on ne peut guère le transformer en foin. Enfin, à l'état frais, en vert, il est d'un usage dangereux, à cause de e la facilité avec laquelle il provoque, chez les animaux, le météorisme. Le meilleur emploi qu'on puisse en faire est de le mêler à des plantes fourragères faibles, qui en atténuent la dureté et auxquelles il communique sa bonne odeur, — On peut, en outre, donner sa graine à la volaille, qui en est fort avide. MÉLiILOT BLANC, M. alba Lm. Mélilot Sibérie. Fleurs non odorantes, blanches, petites, nombreuses, en grappes eflilées, S longues ue la feuille. Gousse comme l'espèce précédente. Feuilles à folioles dentées, étroites dans les feuilles supérieures, presque orbiculaires dans, les feuilles inférieures, et parsemées de quelques poils. Tige dure, rameuse, dressée, forte, pouvant s'élever agrsu'à 15 décimètres. Es “bisannuelle. Fleurit de juin à septembre. Regardé comfne originaire de Russie, le Mélilot à fleurs blanches croît partout en abondance ; il se trouve principalement dans les lieux secs, sur les plages pere 4 Thouin, qui, en 1788, le distingua de l'espèce précédente avec laquelle l'avait confondu Linnée, en recommanda, ainsi que Daubenton, la culture, qui fut tentée en plusieurs localités. Il pourrait être semé comme le Trèfle des prés et entrer dans les mêmes assolements. On en répand, daus ce cas, 12 à 15 kilog. LÉGUMINEUSES, 105 . par hectare; mais il n’y à nul inconvénient à en semer davantage. Bien que les animaux pren- nent volontiers cette plante, elle ne vaut cependant pas le Trèfle, sur lequel elle n'offre d'autre Lé avantage que de pouvoir venir sur de mauvaises terres. Dans tous les cas, elle doit être fauchée de bonne heure, afin d'empêcher les tiges de devenir ligneuses, ét, en même temps, d'en accroître la durée; elle peut donner ainsi, dans l’année, plusieurs coupes d’un fourrage abondant, sans compter des semences que les volailles et les bestieux mangent avec plaisir. Maïs, comme tous les Mélilots, ce végétal météorise facilement les animaux. Pour remédier à ces divers inconvénients, Thouin avait recommandé de semer le Mélilot blanc avec la vesce bisannuelle, qui offre à peu près le même mode de végétation, et à laquelle il servirait de#soutien, tout en améliorant ses pro- duits. On a encore essayé, au moyen de cette plante, d'amender, en l’enfouissant en vert, les terres mauvaises. En somme, sa culture est peu répandue. L Méusor BLEU, M. cærulea Lm. Mélilot d’ Allemagne, Trèfle musqué, Trèfle mièlé, Lotier odorant, Baumier, faux Baume du Pérou. Fleurs odorantes, bleues, en grappes courtes, ovoïdes. Gousse ovale, une fois plus longue que le calice, glabre, ridée longitudinalement , contenant 1 ou 2 graines. Feuilles à folioles oblongues, dentées en scie, plus étroites dans le bas. Tige dressée, fistuleuse, haute de 3 à 6 dé- cimètres. Espèce annuelle. Fleurit en juillet et août. Originaire de la Bohême, et remarquable par la forte odeur aromatique qu’il exhale, et qui rappelle un peu celle du jus de réglisse, le Mélilot bleu réussit dans des terres très arides et résiste parfaitement à la sécheresse, ce qui a engagé à le cultiver, comme plante fourragère, dans plusieurs localités. Ses tiges, très garnies de feuilles, LS moins dures que celles des autres Méli- lots; aussi est-il mangé avec avidité par les animaux® mais de même que toutes les espèces du genre, il les météorise avec une extrème facilité. Ses fleurs, hachées, sont employées pour aromatiser certaines espèces de fromages, et leur* donner cette teinte bleue verdâtre que l’on recherche dans leur pâte. 8 pi Outre ces trois espèces principales, on connait encore d’autres MÉLILOTS * les M. mes- sanensis Lm., sulcata Df., parviflora Df., italica Lm., elegans SALZM., gracilis DC., qui se rencontrent principalement dans les contrées méridionales, la Provence, la Corse, l'Italie, l’Al- gérie, etc., et qui offrent à près tous les inconvéniëhts et les avantages des espèces plus haut décrites. x y KO Genre TRIGONBELE. — TRIGONELLA L. Fleurs axillaires, solitaires, géminées ou multiples ; — calice campanulé, à 5 divisions presque égales ; — corolle à ailes ‘et étendard un peu ouverts.et de même longueur, à carène très courte, obtuse, et cachée dans les ailes; — gousse allongée, comprimée, linéaire, plus ou moins cour- bée en arc, polysperme; — feuilles trifoliolées, à foliole médiane plus longuement pétiolée; — stipules petites et distinetes. Ce genre renferme un petit nombre d'espèces, toutes méridionales, fort recherchée des bestiaux, mais dont aucune chez nous n’est cultivée en grand. # TRIGONELLE FOIN GREC. — T. FOENUM GRÆCUM L. « Noms VULGAIRES. — Fenugrec, Saine-graine, Seinegré, Senegre. Fleurs d’un jaune pâle, sessiles, solitaires ou géminées à l’aisselle des feuilles. — Gousse de 10 à 12 centimètres, allongée, aplatie, arquée en faux, terminée par un long bec grêle et coni- que, représentant le style, et renfermant 15 à 20 graines, d’un brun jaunâtre, lésèrement tubercu- leuses, d'une odeur forte et aromatique, d’une consistance mucilaginense. — Feuilles à folioles glabres, assez grandes, obovales ou oblongues, denticulées au sommet, vertes en dessus, plus pâles 106 LÉGUMINEUSES. en MR : Une ou plusieurs tiges dressées, grêles, fistuleuses, pubescentes. — Taille de 2 à 5 décimètres. — Annuelle. — Floraison de juin à juillet. Le Fenugrec ou foin grec, comme son nom l'indique, est originaire de la Grèce, qui l'avait elle-même reçu de l'Egypte, où cette plante est cultivée sous le nom de helbé depuis un temps immémorial ; elle jouit d’une grande réputation, non seulement pour la nourriture des animaux, mais encore pour celle de l'homme. L'usage s'en est conservé dans ce pays où, pour toute cul- ture, on se borne à ré graine sur le limon du Nil, et à l'arracher soixante-dix jours après. Ce végétal était également fort estimé en Grèce, où, à cause de la forme de la gousse, comparable à une corne de bœuf ou de chèvre, il avait recu les noms de buseros ou de ægoceros. Tous les agronomes latins le signalent comme un fourrage commun dans ce pays et recherché de tous les bestiaux, mais particulièrement des bœufs. Ses graines servaient , en outre, à la nourriture des esclaves. En Europe, la culture du Fenugrec est moins répandue qu'autrefois , ayant été abandonnée pour celle de plantes fourragères plus productives. On ne cultive guère aujourd'hui cette plante qu'en Suisse et en Allemagne, pour sa graine, et dans quelques régions de l'Italie. Elle s'est aussi acclimatée en France; on la trouve dans les champs et les sables du Midi. Elle se fait remarquer par son peu d'exigence ; c'est, de toutes les plantes, une de celles qui ont le moins besoin de culture, ce qui faisait dire autrefois à Pline qu'elle vient d’autañt mieux qu'on la soigne moins. - Sonini, qui en a essayé et recommandé Ja culture, dit que bien qu'elle vienne sur les terres maigres et sablonneuses, plante prend cependant plus de développement quand la teffe, sans cesser d'étrélégère, est riche et bien fumée ; qu'elle peut être semée en automne, ce qui la fait fleurir et mûrir alors plus tôt; mais que dans la crainte qu'elle souffre de l'hiver, il vaut mieux la semer au printemps; qu'une fois semée felle n'exige d’autres soins que l’enlé- vement des mauvaises plantes qui dévorenffsa substance ; et, enfin, qu'on doit la faucher en juillet, au moment de sa floraison. En résumé, le Fenugrec, comme plante fourragère, produit peu; il donne, il est vrai, un très bon fourrage ; mais craignant le froid et la pluie, il ne peut être cultivé que dans le Midi, où d'autres plantesle remplaceront toujours avec avantage. Le foin de Trigonelle constitue une nourriture substantielle et très saine, donnant aux animaux de la vigueur et de l'embonpoint. On emploie dans quelques contrées de l'Italie pour l’engraissement des bœufs ; mais elle donne à la viande un mauvais goût qui oblige à terminer l'engraissement avec une autre nourriture. ” Ses graines sont plus employées que ses tiges. Elles servent à divers usages pharmaceutiques, et dans l’art culinaire, comme légume de fantaisie. En Suisse et en Allemagne, on les donne, comme tonique, aux chevaux faibles et relâchés. LÉGUMINEUSES. - 107 TRIGONELLE DE MONTPELLIER, T. Monspeliaca L. Fleurs odorantes, jaunes, au nombre de 8.15, presque sessiles, agglomérées en capitules om- belliformes à l’aisselle des feuilles. Gousses étalées, courbées en faucille. Graines tuberculeuses. Feuilles à folioles obovales, dentelées au sommet. Tige grêle, couchée, à rameaux pendants, de 1 à 3 décimètres. Annuelle. Re Commune dans les lieux arides et sablonneux du Midi, cette espèce est sans importance comme plante fourragère, bien que tous les bestiaux, et notamment les moutons, la mangent avec : +. F2 PRE | 3. 2 À. Il en est de même des autres espèces du même genre, les T. prostata DC., corniculata L., hybrida Pour., polycerata L., ornithopodiordes DC., qu’il nous suffira de mentionner. . Genre LUZERNE. — MEDIOAGO. Fleurs ordinairement disposées en grappes axillaires, pédonculées, quelquefois solitaires au sommet des pédoncules; — calice tubulenx, cylindrique, à 5 divisions égales; — corolle caduque, à étendard étalé, plus long que les ailes et la carène, celle-ci obtuse, bifide et éloignée de l’éten- dard ; — gousse dépassant le calice, uniloculaire, polysperme, et affec des formes diverses : rémiforme, courbée en faux ou contournée en spirale, quelquefois garnie d’épines sur son bord externe; — feuilles pétiolées, trifoliolées, munies de deux stipules soudées au pétiole par leur base, entières, dentées ou laciniées; — tige grêle, rameuse. — Espèces indigènes toutes herba- cées, annuelles, bisannuelles ou vivaces. £ Ce genre dense un grand nombre d'espèces, presque toutes originai- res du Midi. Gelles qui croissent naturellement dans le Nord se trouvent principalement dans les prés, tandis que les espèces méridionales viennent partout, dispersées dans les champs et les lieux arides. Elles se montrent seu- lement dans les plaines, et n'apparaissent que très rarement dans les contrées montagneuses ; aucune espèce, sauf une ou deux exceptions, ne paraît pouvoir se développer au-delà de 1,500 mètres d’élévation. Les espèces du genre Luzerne sont toutes recherchées des bestiaux, pour lesquels elles constituent un fourrage sain et nutritif. Plusieurs peuvent entrer avec avantage dans la composition des prairies, et leur présence augmente la valeur des terres livrées à la pâture. Deux seulement de ces espèces, la LUZERNE CULTIVÉE et la LüuPuuxE, sont cultivées en grand comme plantes fourragères et ont ac- quis, à ce titre, la première surtout, une extrême importance agricole. Quel- ques autres espèces cependant pourraient aussi entrer dans la culture. On trouvera, dans le tableau synoptique ci-contre, l’énumération de celles de ces espèces les plus répandues, avec l'indication de leur durée, de Léo de leur floraison et de leur lieu principal d'habitation. est quelques autres espèces encore, plus ou moins communes dans les régions basses et élevées du Midi, sur les bords de la Méditerranée ; mais leur importance absolument nulle comme fourragères nous dispense de les mentionner. Filoraisoo. | Habitat. Pr. Ant.| Nord Êté Midi Été Aut.|No. Ce. Été 7 Ê 2006 69 © E+ 600€ 20P00E 209 PE® © + NES | rune cn peuPer PPEP PP RÉFÉPÉFRPEÉ: SÉBES RES ŒBSBERSE DÉFI LUZERNE LUPULINE. — M. LUPULINA L. Noms VULGAIRES. — Minette dorée, Trèfle jaune, Trèfle noir, Luzerne houblonnée, Lotier, Loliot, Mignonnette, Mirlilot des champs, Triolet, Truyote, Bujoline. Fleurs jannes, très petites, nombreuses, réunies en grappes ovoïdes, serrées, sur un pédonenle grêle. — Gousse très petite, noire, monosperme, réniforme, un peu tordue au sommet, convexe, à faces striées, pubescente. — Feuilles à folioles ovales, élargies, denticulées an sommet, avec stipules à pointe aiguë. — Tiges grêles, rameuses, étalées'ou dressées, anguleuses, pubescentes, hautes de 2 à 4 décimètres. — Racine pivotante. — Espèce bisannuelle. — Floraison de mai à à septembre. - Très commune dans tout le nord de la France et de l'Europe, la Lupuline croit spontanément dans les prés, dans les champs, sur les pelouses et les bords des chemins, ainsi que dans les lieux arides, sur les coteaux crayeux. LÉGUMINEUSES. 109 Recherchée avec avidité par les animaux, elle est cultivée comme plante four- ragère dans plusieurs régions de la France, où elle s'est très généralement propagée, après être longtemps restée confinée dans quelques cantons du Boulonnais. On la rencontre aujourd'hui communément dans les bonnes prairies de la Normandie, de la Belgique et de l'Italie. Culture, valeur économique, usages de la Lupuline. La Lupuline prospère dans les terrains frais , substantiels, profonds : mais elle redoute l'excès d'humidité. Elle vient aussi parfaitement dans les sols médiocres, légers, qui conviennent au Trèfle rampant, et même dans les terrains maigres, secs et crayeux, où elle peut enfoncer ses profondes racines. : À - On la cultive comme le Trèfle des prés. Elle est semée ordinairement en mars, à raison de 15 à 18 kilog. de graines par hectare. Très rustique, elle résiste à la sécheresse dans les situations les moins avantageuses, ainsi qu'aux grands froids. Elle est très précoce, et repousse très vite après avoir été cou- pée. Elle ne donne que deux coupes, dont le produit, peu considérable, ne dépasse guère 3,000 kilog. de fourrage vert par hectare ; séchée, elle se réduit à peu de chose. Bien qu'ordinairement bisannuelle, si on la fauche de bonne j heure, avant sa floraison , elle peut durer une troisième année. La Lupuline est avantageuse par sa précocité, par sa facilité à croître dans les mauvais terrains, les sols arides et crétacés. Elle donne un fourrage peu abondant, mais dont la petite quantité est rachetée par l'excellente qua- lité. Elle fournit aux animaux, qui en sont tous avides, un fourrage sain et nourrissant, et qui n'a point l'inconvénient, même employé en vert, de déter- miner le météorisme. Quand ses graines ne sont qu'en partie formées, elle nourrit parfaitement les chevaux, qui la recherëhent. Mais elle est surtout propre à former des pâturages pour les bêtes à laine, auxquelles ses tiges menues, rameuses, s'élevant peu au-dessus du sol, offrent une facile dépais- sance. Elle ne souffre d'ailleurs ni du piétinement ni de l’action de la dent, ce qui contribue, pour beaucoup, à rendre ce mode de consommation de la Lupuline plus profitable que sa conversion en foin. ; Particulièrement propre, à fause de sa courte durée, aux assolements à court terme, la line a été diversement associée dans les cultures. Aïnsi, d’après Vilmorin , elle peut occuper, dans les assolements de terres à seigle, la même place qu'occupe le trèfle dans les terres à froment. #. Le mieux, suivant V. Yvart, dans les assolements a court terme des terres médiocres, c’est de la semer au printemps, avec de l'orge, de l’avoine, sur des terres qui, l'année précédente, auraient été ensemencées, ou en plan- tes légumineuses, ou en sarrazin, en navets, en pommes de terre, ou autres plantes -convenables à cette nature de sol; de s’en servir pour la pâture des bêtes à laine, à la fin de la première et pendant une partie de la seconde année de son ensemencement ; d'y faire parquer, à la fin de la seconde année. 11 LÉGUMINEUSES. les animaux qui en auront été nOurris, et d'ensemencer la terre en seigle, ou tout autre grain applicable aux circonstances , après l'enfouissement de cette prairiebisannuelle. . Un autre emploi avantageux de la Lupuline est de la mêler à quelques : d graminées vivaces choisies ; elle peut former ainsi, dans de bonnes terres, uné excellente prairie permanente, où elle persiste, vu la facilité avec laquelle elle se multiplie par elle-même. On a conseillé encore de la mêler au sain- foin ; elle fournit, la première année, une bonne coupe et garnit ensuite la terre. Dans tous les 7 NE : et laisse le sol bien préparé d *: Re Mn rt , LUZERNE RADIÉE, M. radiata L. “"" Fleurs jaunes, au nombre de 1.2 sur nn pédoneule long et grêle. Gousse très grande, aplatie. foliscée sur les bords. Tiges arrondies, dressées ou étalées, de 2 à 3 décimètres. Vient communément dans les provinces du Midi, en Provence et dans le Roussillon. Est man- Cr oamadenenr “hate = wear ent Fleurs j + réunies en grappes courtes sur de longs pédoncules. Gonsse courbée en » + fancille. formant quelquefois un tour de spire, . Feuilles à folioles oblongues, muero- ‘ née, cts me PE conchées et redressées, hautes de 5 à 8 décimètres. Vivace. Cette Luzernewient surtout dans le Nord, et se rencontre communément dans les prés et sur les coteaux secs, le long des chemins, dans les lieux arides et calcaires. Elle est très recherchée pre: possède d'ailleurs toutes les qualités alimentaires de le lnzerne ordinaire, mais elle moins productive. Aussi n'est-elle paseultivée, bien que l'avantage qu'elle offre de des sols où la première ne pêut subsister pourrait à de l'utiliser. Soe . en à og 22 5 aura sur nn seul pied, en qui étalent . leurs ramesux sur le sol et rendent ainsi la plante très dificile à fancher- % LuzERNE ARBORESCENTE, M. arborea L. Fleurs jaunes, en capitules sphéroïdes. Gonsse comprimée, en croissant, ressemblant à celle de . l'espèce précédente. Feuilles nombreuses, à folioles cunéiformes, entières ou échanerées en cœur LA } à leur sommet, pubescentes. Tige fratescente, très ramense, un peu cotonneuse, bsnte de 2 à 3 mètres. Vivace. : L Originaire des îles de la Grèce, cet arbrissean eëf cultivé dans jardids. Ses feuiles sont très recherchées des bestiaux. Suivant M. Amoreux, qui isé la culture, cette espèce ne serait autre que le fameux Oytise des anciens, dont les latins, et plus » particulièrement Pline (XIII, 24), ont vanté les qualités pour ls autres animaux domestiques. En France, on ne pourrait la cultiver que sur les bords de la Médi- " terranée, où elle donnerait, suivant M. Amoreux, des résultats très srantageux. Là, elle evdurer la rigueur de l'hiver sans perdre ses feuilles. Qnp la sème en ligne, au mois de mai, et dès l'automne elle donne une première coupe. On récolte ses ramesux à ls faucille et cisesux. Elle dure plus qu'aneune plante à fourrage, et reprend avec facilité Cd ie Or bee dé RS RE LE > LÉGUMINEUSES. , 111 LUZERNE CULTIVÉE. — M. SATIVA L. + Le Noms VULGAIRES.— Foin de Bourgogne, Trèfle de Bourgogne, Grande Luserne, Sainfoin (dans le Midi), Lauxerte, Auserda ou Aserdo (dans le Roussillon). Fleurs violettes ou bleuâtres, en grappes oblongues, portées sur des pédoncules axillaires, plus longs ‘que les feuilles. — Gousse glabre ou pubescente, ridée} étroite, contournée en une spirale de 2 ou 3 tours au plus, laissant une ouverture circulaire au centre, renfermant plu- sieurs graines réniformes et jaunâtres. — Feuilles nombreuses, à folioles ovales, lancéolées, mueronées au sommet et garnies de quelques poils. — Stipules lancéolées, acuminées, entières ou dentées. — Tiges glabres, fermes, rameuses, anguleuses, dressées, s’élevant jusqu'à 8 ou 10 décimètres. — Racine pivotante, épaisse, très longue. — Vivace. — Fleurit de mai à septembre. Originaire des régions méridionales, la Luzerne vient naturellement, en France, dans les prés, dans les champs, dans les fissures des murailles et dans beaucoup de lieux arides. Très recherchée des animaux , elle constitue l’une de nos principales plantes fourragères, que l’on cultive en grand pour la formation des prairies artificielles permanentes. Culture de la Luzerne. ns Cultivée chez les anciens, qui paraissent l'avoir tirée de la Médie; et des- quels elle tient le nom de saint foin ou sainfoin, qu'elle conserve encore dans beaucoup de localités, la Luzerne a été de tout temps l’une des plantes les plus appréciées comme fourragères. Olivier de Serres exprime le prix qu'on y atta- chait autrefois en l'appelant une des. merveilles de nostre mesnage. Aujourd'hui on la cultive en France et dans la Ppart des contrées de l’Europe, et partout elle tient le premier rang pour la formation des prairies artificielles de longue durée. Assez précoce pour donner du fourrage vert quinze jours au moins avant le Trèfle, très productive, extrêmement vivace, grâce à sa forte racine atteignant parfois une longueur de 3 mètres, et qui, en la soustrayant à l'influence des grandes sécheresses , péut prolonger sa durée jusqu'à près de trente ans, tout en empêchant la récolte de faire jamais défaut ; n'épuisant pas le sol, qu’elle enrichit, au contraire, de ses débris, la Luzerne présente en effet, on le voit, outre ses vertus alimentaires, des qualités véritablement exceptionnelles, et qui justifient amplement la place importante qu'elle occupe dans l’agriculture et Péconomie du bétail. Choix et préparation dw terrain. — Dans nos climats tempérés, la Luzerne peut venir partout; toutefois, comme en raison de sa précocité elle redoute les gelées du printemps, et qu'une douce chaleur aidée d’une humidité modé- rée lui sont nécessaires, elle se trouve toujours mieux dans le Midi que dans le Nord. C'est pour cette même raison qu'on devra choisir une exposition méridionale, au soleil, loin des arbres et bien aérée. Sans être difficile sur le choix du terrain, la Luzerne aime surtout des sols profonds, substantiels et assez meubles, dans lesquels puisse se dévelop- 112 UMINEUSES per sa longue racine, cause Fer estet La plante craint ainsi les sols sablonneux, caillouteux, arides, les calcaires purs, les fonds froids et compac- tes où sa racine ne pourrait pénétrer, et où, en restant superficielle, celle-ci serait plus ssible aux sécheresses, à l’action de l'humidité, et par cela même exposée à pourrir ou à s'épuiser promptement. Cette racine se déve- loppe, au contraire, parfaitement dans les terrains argilo-calcaires mêlés de terre végétale, dans les dépôts limoneux, et surtout quand le sol, sans être humide, contient cependant assez d'eau pour entretenir la végétation. Dans tous les cas, avant d'établir une luzernière, il importe que la terre soit défoncée, ameublie par de profonds labours et convenablement fumée. L'engrais employé doit être très exactement incorporé au sol. Pour cela, le mieux est de préparer celui-ci par une ou plusieurs cultures améliorantes, telles que celles de la vesce, de la fève, des haricots, des pommes de terre, des raves, des navets, ou par toute autre récolte sarclée, propre à ameublir, à nettoyer et à fertiliser le terrain. Si l’on met l’engrais l’année même du semis, on devra ne l'employer que suffisamment consommé. Il faudra veiller surtout à ce qu'il ne contienne pas de graines des plantes adventices que la Luzerne redoute beaucoup ; c'est dans ce but, notamment, qu'il est essentiel de ne pas faire usage du fumier qui n'aurait pas éprouvé de fermentation. Si le sol est trop compacte, on l'amende avec de la chaux ou du plâtre. Pour ces soins divers, il ne serait point d'une sage Pen de s'épargner des frais qui seront ensuite largement couverts par l'augmentation du produit annuel. Ensemencement. — L'époque des semaïilles de la Luzerne varie suivant le climat. La plante craignant le f gelées tardives de l'hiver, il est d'usage, dans le Nord, de la semer u en juin. Dans le Midi on peut la semer en mars et même dès l'auto , si la terre est sèche; la plante s'y fortifie pendant l'hiver et pousse au printe avec plus de vigueur. On répand ordinairement la graine, quand on sème au printemps, sur orge ou avoine, qui, étant fauchées, laissent la fourragère seule. Dans les terres sèches et légères, V. Yvart recommandait'de la semer en automne avec de l'escour- geon ou du seigle. On a conseillé encore de la semet mêlée à d’autres plan- tes, avec de la graine de trèfle, par exemple. Cette méthode est peu avanta- geuse, èfle, il ést vrai, donne des proquits dès la première année, quand la Luzerne est à peine ee eu pre Go disparait, il laisse des pla- ces que la Luzerne ne remplit pas toujours et re viennent alors occuper les plantes parasites. Il est donc préférable, dans tous les cas, de répandre seule la grainede Luzerne. On la sème en lignes ou à la volée. Ce dernier mode est le plus généralement suivi. Il faut semer dru pour étouffer les plantes adventices ; 20 à 25 kilog. de graines par hectare suffisent ordinairement pour cela. En Angleterre, on en répand de 18 à 20 kilog. Schwerz conseillait d’ jus- qu'à 40 kilog. C'est le meilleur moyen, sélon lui, de se dispenser du sarclage et du hersage. Le semis en lignes, proposé par Tull, avait pour but de rendre Ki LÉGUMINEUSES. 113 faciles les sarclages ; mais le semis à la volée, quand la graine est assez abon- damment répandue, atteint le même but. Dans les climats septentrionaux, en Ecosse, en Irlande, on a essayé, pour préserver-la plante du froid, de la semer en lignes, pour pouvoir en novembre la couvrir de terre; elle passe, de la sorte, l'hiver à l'abri et au printemps on la découvre. On a essayé encore de planter la Luzerne, afin d'obtenir, dès la première année de la plantation, un produit que ne donnerait pas le semis. Cela peut servir pour regarnir une luzernière, mais ne saurait être l’objet d’une application en grand. Quelque procédé d’ensemencement que l’on suive, la graine doit être choïsie jeune, fraîche, lisse, brune, pesante, exempte surtout de toute graine parasite. La graine récoltée dans le Midi est la meilleure. Soins de culture. — La Luzerne, herbe très vivace, peut, une fois déve- loppée, durer longtemps sans beaucoup de soins ; mais pour qu’elle "prospère et donne jusqu’à la fin un bon produit, il convient d'y répandre chaque année, au printemps ou en automne, quelques engrais consommés ou pulvérulents, des cendres de tourbe ou de houille, de la suie, de la chaux éteinte, de la marne, du plâtre, mais surtout du plâtre calciné et pulvérisé, qui, dans cer- tains terrains, agit sur la Luzerne aussi bien que sur le Trèfle. Ces engrais, indispensables pour préparer le sol de la luzernière, le sont moins, il est vrai, quand la plante est développée, la racine allant alors profondément chercher la nourriture de la plante; mais ils sont utiles toujours pour en activer la végétation et accroître la masse du fourrage. On commence à les répandre vers la troisième ou la quatrième année, et l’on ne doit, en ce cas, jamais craindre l'excès ni la verse qui pourrait en résulter, car si la prairie pousse trop dru, on peut la faucher jeune, outre l'avantage que l'on a ainsi de la mieux sous- traire à l'mvasion des mauvaises plantes, en empêchant la formation des clai- rières. Lorsque celles-ci se montrent trop nombreuses ou trop larges, il faut les regarnir en y semant quelques graines ou en repiquant quelques pieds retirés des endroits trop touffus. L’irrigation, jointe à l'emploi des engrais, est un moyen très eflicace d'augmenter le produit d’une luzernière, de multiplier les coupes, surtout si l'on est secondé par l'influence de la chaleur. Dans nos contrées tempé- rées, c’est surtout de sa première à sa troisième année que la Luzerne a besoin d’être arrosée; plus tard, ses racines pénétrant à une grande profon- deur, elle résiste mieux aux chaleurs, mais elle donne moins de produits. En même temps, on devra attentivement veiller, afin de combattre l’en- vahissement des mauvaises plantes et des insectes qui attaquent la prairie. Pour cela, les anciens, ainsi que nous l’apprend Pline, avaient recours au sarclage. De nos jours, on se débarrasse des mauvaises plantes en les fau- chant avec la Luzerne, si elles sont annuelles, et en les arrachant, si elles sont vivaces. On obtient le même résultat, quand la plante est bien enracinée, en passant la herse, à plusieurs reprises et en divers sens, à la fin de l’au- 8 114 LÉGUMINEUSES. tomne et après la dernière coupe. On répète, au printemps, cette opération qui, de plus, offre l'avantage d'ameublir la terre et d'activer la végétation , sans que la Luzerne, vu la profondeur de sa racine, ait à en souffrir. De ces plantes parasites la plus à redouter, pour la Luzerne, est la cus- cute, à cause surtout de sa rapide extension, du nombre de ses filaments qui finissent par étouffer la plante. Pour s'en préserver, la première chose est d'éviter de faire usage de semences provenant des luzernières infectées. Si la plante parasite apparaît dans la prairie, il faut trancher jusqu’au collet, avant que la cuscute soit en graine, tous les pieds de Luzerne affectés, puis enlever du champ toutes les portions de tiges coupées, et ressemer les endroits dégarnis. On a proposé encore de tuer la cuscute par les amendements caus- tiques, tels que la chaux vive, le feu, employés immédiatement après la récolte. Mais ces moyens restent souvent sans efficacité. On n’a plus alors d'autre urce que de rompre la luzernière. La Luzerne est exposée encore aux attaques d’une espèce de champignon souterrain, le Rhizoctone, observé surtout dans le Midi et signalé pour la première fois par M. de Dombasle. On ne connaît aucun moyen d’en préve- nir l’invasion; on en limite l’envahissement par un fossé assez profond creusé autour de la partie infestée, sur laquelle on rejette la terre extraite. Quant aux divers insectes qui attaquent la Luzerne, outre les moyens spéciaux préconisés pour les détruire, on parvient, en général, sinon à les faire disparaitre, mais au moins à en limiter les ravages, en fauchant la plante dés qu'on s’apercoit qu'ils menacent de se multiplier. Dans le Nord, le plus commun est le hanneton, qui se montre surtout dans les luzernières fréquen- tées par les bœufs et les vaches, parce qu’il se niche dans les excréments de ces animaux et y dépose ses œufs. On reconnait la présence de sa larve en voyant les pieds de Luzerne se flétrir. Le plus sûr moyen d'en prévenir les atteintes est d'éviter le séjour des bêtes à cornes dans les Luzernes. Dans le Midi, on redoute plus spécialement le Négril (Colaspis atra Oliv.) sur les mœurs et les ravages duquel nous aurons plus tard à revenir, en étudiant les divers insectes nuisibles aux plantes fourragères. Un autre danger auquel est exposée la Luzerne est la gelée du printemps, qui est ut à craindre quand le sol est humide et quand la pureté du ciel favorise le rayonnement nocturne du calorique. Si le soleil vient alors frapper la plante, elle est grillée et perdue. Pour la sauver, le plus sûr est de faucher promptement les tiges frappées, en ayant soin, toutefois, d’at- tendre qu'elles soient dégelées, l'observation ayant appris que les pieds que l'on mutile dans l’état de congélation périssent. Récolte. Fanage. Produits. — A moins de circonstances exceptionnelles, telles que l'imminence de la gelée, la présence de parasites, etc., il con- vient d'attendre, pour faucher la Luzerne, qu’elle soit en pleine floraison. Plus tôt, elle serait trop aqueuse, peu nourrissante, outre que, par une coupe prématurée, en forçant la production, on épuise la plante. D’un autre côté, LÉGUMINEUSES. 115 si on la fauche trop tard , la Luzerne se fatigue par le travail de la matura- tion, et l’on n’a qu’un fourrage dur, ligneux et difficile à digérer. Quelque- fois, il convient de faucher dès que les premières fleurs commencent à parai- tre ; on agit ainsi quand, après une sécheresse, on voit les feuilles du bas de la tige jaunir et tomber. En ce cas, les pieds repoussant de nouveaux jets au lieu de croître en hauteur, si l’on retardait trop le fauchage, l’on n’au- rait plus qu’un fourrage mêlé de tiges dures et de pousses trop tendres qui, se desséchant inégalement, serait de moins bonne qualité, sans compter ce que l’on perdrait sur la coupe suivante. Quoique moins difficile que celui du trèfle, le fanage de la Luzerne exige, pour être bien exécuté, les mêmes précautions, la plante perdant aisément ses feuilles et moisissant avec assez de promptitude, surtout si elle a été mouillée après être tombée sous la faux. Quand elle est bien sèche, on la serre en grenier, en la stratifiant autant que possible avec la paille, afin de l'empêcher de s’échauffer et de fermenter, ce qui, en même temps, donne à la paille un goût agréable qui plaît à tous les bestiaux. La Luzerne donne des récoltes extrêmement abondantes. C’est de toutes les plantes fourragères la plus productive. Elle fournit chaque année plu- sieurs coupes, d'autant plus multipliées et plus considérables que le terrain est meilleur, mieux fumé, qu’une certaine humidité, jointe à une tempéra- ture élevée, favorise la végétation de la plante. On commence à la faucher dès la seconde année, et souvent on en obtient déjà deux belles coupes. La troisième année, elle atteint son maximum et peut en fournir trois, même quatre. Sous un climat chaud, si les conditions générales sont favorables, on peut aller à cinq et même au-delà. C’est le nom- bre auquel on arrive habituellement en Algérie, où la culture de cette plante commence à prendre de l’extension. En Italie, en Espagne, on a pu, en cer- tains ças, faire jusqu’à dix, douze, quatorze coupes ; une production aussi excessive, à la vérité, épuise vite la plante ; mais elle donne au moins la preuve de l'extraordinaire puissance de végétation de cette espèce. En France, dans le midi, on dépasse rarement cinq coupes; et ce nom- bre va en diminuant à mesure qu’on se rapproche du nord. Le produit total, qu’on peut calculer sur une moyenne de trois coupes, offre, d’ailleurs, de grandes variations ; on l’a évalué de 10 à 25,000 kilog. de fourrage vert et à 6 à 10,000 kilog. de fourrage sec, par hectare. La Luzerne donne, en outre, sa graine, que l’on récolte principalement dans le Midi, et sur les prairies qui, ayant plusieurs années d’existence, ont plus de vigueur pour la faire mürir. Comme cette production est épuisante, il est même bon d'attendre que la prairie soit à la fin de sa carrière. Il ne faut d’ailleurs demander la graine qu’à la seconde coupe de l’année, la pre- mière, trop vigoureuse, étant exposée à verser et à pourrir avant de graïiner, et pouvant, de plus, renfermer des semences nuisibles. Durée, rupture de la prairie. — Une luzernière, nous l'avons dit, peut 116 LÉGUMINEUSES. durer très longtemps, douze, quinze ans, si le sol lui convient ; elle peut même donner de bons produits pendant vingt-cinq ou trente ans, sans exiger d'autres soins qu’un peu de fumier et quelques hersages. Elle périt, au con- traire, beaucoup plus tôt, ne dépasse pas cinq ou six ans, si elle est en mau- vais terrain et mal soignée. Il est peu avantageux, en général, de la garder un temps trop long; une durée de quatre à six ou dix ans, selon les loca- lités, parait la plus convenable pour en obtenir un bon rendement. Il ne faut pas attendre, d’ailleurs, pour remplacer la luzernière, qu’elle soit tout à fait épuisée, ce qui l’expose à donner accès à de nombreuses plantes parasites qui diminuent son produit tout en affamant la terre. Le cultivateur habitué à observer saisit facilement les signes de cetté décrépitude de la plante ; elle pousse des tiges moins hautes, moins tendres, moins succulentes; le collet s'élève au-dessus du sol, prend une texture presque ligneuse ; la prairie se dégarnit partiellement, laissant vides des espaces irréguliers plus ou moins étendus. Quand, à ces changements, s'ajoute l'apparition, au milieu des vides de la luzernière, de quelques plantes adventices, telles que les brômes, l’agrostide commune, la chicorée sauvage, le pissenlit, les mousses, la folle-avoine, etc., il n’y a pas à hésiter, il faut rompre la prairie, après avoir préparé une pièce de terre pour un nouvel ensemencement, afin de ne pas compromettrè la nourriture de son bétail. Après elle, la luzernière laisse un sol fécond, dans lequel les racines, en se transformant peu à peu en engrais végétal, entretiennent longtemps la fertilité, surtout si on ne se hâte pas de l’affaiblir par des cultures épuisan- tes. On estime que l’engrais restant au sol, quand on rompt une luzernière bien entretenue, équivaut à vingt-cinq ou trente charges de fumier, qui vien- nent compenser l'intérêt des frais d'établissement. Il importe, pour la Luzerne comme pour les autres végétaux, quand elle a été défrichée, de ne point la faire revenir trop tôt sur le terrain où elle a été cultivée. On admet généralement que, pour rétablir la fécondité de cou- ches profondes, il faut au moins laisser s'écouler, avant de faire reparaître la plante sur un champ, un temps égal à celui de sa durée. Quand on veut reconstituer la luzernière, il convient, d’ailleurs, d’user, pour la préparation du sol, des mêmes précautions que pour le premier établissement, et de ne pas la semer, comme on le fait trop souvent, quand la terre cesse de donner d’autres produits. En soumettant à l’écobuage une luzernière rompue, on peut avancer de quelques années l’époque de son rétablissement. Une eul- ture suivie du chanvre, en nettoyant bien le terrain, peut encore en faciliter le retour. Usages alimentaires de la Luzerne cultivée. La Luzerne constitue pour les herbivores domestiques un aliment pré- cieux que tous recherchent, bien qu'il paraisse, en général, mieux conve- nir aux bêtes à corne qu'aux autres bestiaux. Elle peut être consommée sur LÉGUMINEUSES. 117 pied ou à l’étable. Mais on la donne rarement en pâturage, ce mode de con- sommation exposant les animaux à la météorisation, tout en nuisant à la plante, qui souffre du piétinement, de l’action de là dent et des insectes que les excréments attirent. Mieux vaut la donner au râtelier, où elle peut être prise en vert ou en sec. L Les La Luzerne verte donne beaucoup de lait aux vaches ; mais la crême et le beurre des bêtes qui s'en nourrissent, quand la plante est trop jeune, con- tractent quelquefois un goût désagréable. On fait manger encore la Luzerne verte aux animaux d'engrais et même aux bêtes de travail. Mais il faut évi- ter de la donner avec excès, par crainte des indigestions, de la pléthore, etc., qu’elle peut occasionner. 9 Sèche, elle est très nourrissante, bien qu’un peu dure, et convient aux mêmes bestiaux que la Luzerne verte. On doit la donner d’ailleurs avec non moins de précautions, et seulement quand elle a resué, car, lorsqu'elle est nouvelle, elle échauffe, occasionne la constipation, et expose davantage les bêtes au météorisme. Sous cette forme, elle supplée avantageusement le foin des prairies naturelles; le mieux, cependant, est de la donner mélangée avec ce dernier fourrage. La Luzerne de la première coupe est la plus nutritive ; les fleurs et les sommités fleuries en sont avidement recherchées. Celle dela deuxième coupe, moins estimée, n’entre dans les distributions, pour les chevaux de l’armée, que dans la proportion de un tiers sur deux de la première coupe. On a encore utilisé, pour l'alimentation du bétail, les racines de la Luzerne ; il suffit, pour cela, d’arracher chaque jour la quantité de ces raci- nes que l’on veut faire consommer, de les laver soigneusement après les avoir fait tremper dans l’eau, puis de les diviser au hache-paille. On peut faire entrer ces racines à la dose de 3 à 4 kilog. dans la ration journalière des bêtes à corne, qui paraissent s’en bien trouver. C’est un moyen à la fois d’uti- liser plus complètement les débris d’une luzernière rompue et d’accroitre, dans une année de disette, sa provision de fourrages. Variété de la Luzerne cultivée. On connaît, sous le nom de LuZERNE JAUNE, LUZERNE INTERMÉDIAIRE, M. media Pers., LUZERNE RUSTIQUE, M. rustica Vilm., une variété intéressante de la Luzerne commune, que quelques auteurs ont considérée comme le type primitif de l’espèce, et dans laquelle d’autres ont vu, à tort, une hybride de cette dernière et de la Luzerne faucille. Elle se caractérise : par ses fleurs, en grappes courtes, d’abord jaunes pâles, puis verdâtres et ensuite violettes; par sa gousse contournée en uné seule spire, c'est-à-dire formant un tour de moins que celle de l’espèce type; par ses tiges couchées à la base, puis ascendantes, pouvant atteindre, d’après M. de Vilmorin, plus de { mètre de longueur. Originaire de la Suisse et du Tyrol et très commune dans le midi de la France, cette variété est aujourd'hui cultivée en Alsace et dans diverses par- 118 LÉGUNENEUSES. ties de l'Allemagne, où elle s'est répandue surtout depuis 1850. Elle donne un bon fourrage, estimé à l'égal des meilleurs trèfles, mais qui durcit assez vite. Son principal avantage est de croître dans tons les terrains, même dans ceux où la variété ordinaire ne vient point, par exemple dans les sols sablon- peux. Elle est plus tardive que celle2° par la grandeur de ses folioles, 3° par l'absence d’épines. Des expériences ultérieures mon- trèrent la possibilité d'utiliser cet arbre au point de vne de l'alimentation des bestiaux, et de le répandre en Algérie, pour en obtenir des prairies aériennes très fourragères, et où ce nouveau Robinier serait d'autant plus utile, qu'il végète très bien sur les terrains arides et secs. Le Nouveau Journal des Connaissances utiles (novembre 1857), rappelle que M. Raymond, savant horticulteur de Versailles, a obtenn des succès importants de cette variété, cultivée en prairies aériennes sous forme de broussailles, dont les rameaux à demi-herbacés, coupés comme fourrage, remplacent les meilleurs pâturages pour la nourriture des bestiaux, partout où la production des plantes fourragères est entravée par l’aridité du sol. Ayant pu nous rendre compte du mode de culture suivi chez M. Raymond, à Versailles, nous avons vu de magnifiques carrés de R. Faux-Acacia d'Uterhart qui, assurément, pourraient être avec avantage imités et propagés dans notre colonie. On cultive encore dans les jardins, sous le nom d'ACACIA PARASOL, d'A. BOULE, d'A. SANS ÉPINES , une variété du Robinier qui s'élève beaucoup moins que l'espèce type, offre une cime touffue, assez régulièrement sphérique, ne fleurit jamais dans nos contrées, et dont quelques au- teurs ont fait une espèce particulière, le R. umbraculifera DC. Moins avantageuse que la variété principale, et propre surtout à former des ombrages impénétrables aux rayons du soleil, elle pour- rait également fournir ses feuilles aux animaux. D'autres espèces de ce genre, le ROBINIER vVISQUEUX, R. viscosa Vent.; le ROBINIER A FLEURS Roses on ACACIA ROSE, A. hispida L.; le RonINIER ÉPINEUX, À. spinosa L., ete., sont cultivées encore dans nos jardins; mais elles n’ont pas été utilisées comme fourragères. LÉGUMINEUSES, 129 Ac Tribu. — ASTRAGALÉES. Étamines diadelphes. Gousse à 2 loges plus ou moins complètes. Feuilles imparipennées. Galice à 5 divisions. Fleurs en grappes axillaires. — Com- prend un petit nombre de genres se distinguant par les caractères résumés dans le tableau ci-après : Cloison formée par la suture inférieure. ..... ASTRAGALUS. è è Gousse presque uniloculaire. Gousse unie } Cloison formée x PES Te bas ee entire Carène obtuse........... PHaca. ASTRAGALÉES FRERE Gousse à 2 loges plus ou moins supérieure Le SLA RE 2 distinctes. Carène apiculée, OxYTRorIS. Gousse dentée sur les bords.......... codonbec nr en BISERULA. Genre ASTRAGALE. — ASTRAGALUS L. Calice tubuleux où campanulé, à 5 dents; — corolle à étendard plus long que les aïles, à carène obtuse, presque égale aux ailes; — gousse exserte, plus ou moins allongée, à 2 loges polysper- mes, séparées par une cloison longitudinale résultant du prolongement de la suture inférieure. Ce genre, fort nombreux, est composé d'espèces qui croissent principale- ment sur les coteaux et dans les lieux secs. Robustes et rustiques, ces plan- tes résistent aisément à la chaleur, à la sécheresse; mais elles s’accommodent peu des terres compactes et humides. Elles redoutent également le froid. Elles ont peu d'importance comme plantes fourragères, bien que tous les animaux ruminants les mangent en vert avec une certaine avidité. Par leurs longues racines, elles sont plus tôt propres à fixer les sables mouvants des landes. Le tableau de la page ci-contre fera connaître les noms et les carac- tères distinctifs des principales espèces françaises de ce genre. ASTRAGALE A FEUILLES DE RÉGLISSE, À. glycyphyllos L. Réglisse bâtarde ou sauvage, Fausse réglisse, Orglisse, Racine douce, Chasse-vache, Malmaison. Fleurs d’un jaune verdâtre, en grappes oblongues, plus courtes que les feuilles. Calice cam- panulé, non vésiculeux , à dents linéaires courtes. Gousse comprimée, arquée, terminée en pointe au sommet, creusée d'un sillon profond sur le bord externe. Feuilles à 7.15 folioles, grandes, ovales, obtuses, pâles en dessous. Stipules libres, lancéolées. Tiges nombreuses, couchées, flexueuses, rameuses des la base, anguleuses. Souche à divisions rampantes, émettant des jets souterrains, s'enfonçant jusqu'à 1 mètre dans le sol. Taille de 5 à 10 décimètres. Commune dans les lieux incultes, le long des bois, des haies et des buissons, cette espèce vient dans toute la France. Päturée ou fauchée de bonne heure, elle constitue un fourrage que les bestiaux mangent sans le rechercher. Lorsque les tiges de cette espèce se trouvent resserrées et redressées par l'effet d'un semis épais, les animaux paraissent mieux s’en accommoder. Sa racine n’a pas été, cependant, cultivée comme fourragère, et ses feuilles offrent une saveur douce qui en ont fait conseiller l'emploi comme substance médicinale. ASTRAGALE POIS-CHICHE, À. cicer L. Fleurs d’un jaune pâle, en grappes ovales. Calice tubuleux, à dents courtes. Etendard ovale, échancré. Gousse, vésiculeuse, ovoïde, terminée en pointe, velue. Feuilles à 11.19 folioles 9 OS Ce . [30 LÉGUMINEUSES. pubescentes. Tiges couchées, diffuses. Sonche à divisions rampantes, longues, très vivaces. Taille de 3 à 5 décimètres. Cette espèce, qui se rencontre dans la pinpart des régions de l'Est, dans le Dauphiné, en Suisse, en Savoie, dans le Jura, vient dans les lieux secs, les bords des chemins, le long des vieux murs. Mangée assez facilement par tous les bestisux, elle a été conseillée pour être semée sur les coteaux calcaires de médiocre qualité. : GircrrsriLes ul z ous Calice non vésiculeux. | Eure LlE A D one PEER ET L. £ ou blanches Nademmss Goua.| + Lo Espèces annuelles... ......... ses 4 : S j L | Aïlesentières. Stipules { Omsnrems L)Z £ Grappes soudées. ........ fran Lois.| Æ É : Esvè Aïles bifdes. Stip. Ebr. Austrisens L|F 21: vivaces : Brrozerts LI (2h meme 1} 2 £ (5 Î F1. bleues Loges polysp.. Purperces Le.| 7 z £ où parpur. | Calice vésicu'eux. ... Vesserins L| = à JE + (Fleurs pédonenlées.…. | Ames es Fe à Le] < | Fleurs presque sessiles, Sesemers s.| © & E | (Ses get. Mexsrsssuants L.| Æ T Esprces scsales............... Jncemxs Li F { Grappes globulenses… [ie LLx Gonsse exserte, obtnse..._....... Tregorenshs L.| 3 Plantes ligneuses. ..... Gousse induse, terminée en pointe. Arüteres L'Ber.| 5- ASTRAGALE QUEUE DE RENARD, À. alopecuroïdes L. Fleurs jaunes, grandes, très pombrenses, en grappes ovoïides, serrées, presque sessiles. Calice laineux, enflé à la maturité. Etendard ovale, contracté en onglet fn. Gousse incluse, ovale, courte, comprimée latéralement, terminée en bec arqué. Feuilles très longues, composées de 20.30 paires de folioles velnes sur leurs bords. Tiges dressées, raides, épaisses, striées, velnes. Racine épaisse, profonde, à divisions courtes. Taille de 5 à 10 décimètres. Cette plante, assez belle, se montre principalement dans les Alpes dn Dauphiné, et dans les prairies de quelques autres parties du Sud. Elle est peu recherchée des bestiaux, que paraissent repousser les poils qui recouvrent toutes les parties de ls plante. Mème observation à l'égard de l'A. Narbonensis, GOTAYS , qui diffère de l'espèce précédente par ses grappes plns liches. Les espèces annuelles, A. spiglottis L. et 4. Acmosss L, sont de petites plantes, qui viensent dans les lieux secs et pierreux du Midi et sont sans usages. ASTRAGALE SAINPOIN, À. onobrychis L. Fleurs d'un pourpre bleuâtre, assez grandes, en grappes dressées, oroïdes, serrées. Calice tubuleux, velu, à dents linéaires. Etendard à limbe linéaire, dépassant de besucoup les ailes. Gonsse dressée, très velue, sessile, triangulaire, creusée sur le dos d'un large sillon. Feuilles composées de 8.12 paires de folicles obtuses. Stipales soudées ensemble. Tiges couchées à la base, puis redressées, flexvenses. Taille de 3 à 4 décimètres. Commune dans les pâturages des Alpes, de ls Provence, du Dauphiné, dans la Lozère, cette plante est mangée seulement par les moutons. Les suires animsux ls broutent seulement dans sa jeunesse. LÉGUMINEUSES. 151 L'4. Bayonensis LOis., qui croît particulièrement dans les régions de l'extrême Sud-ouest, et l'4. austriacus L., qui vient dans les Alpes, se rapprochent par leurs caractères de l'espèce précé- dente, et sont également peu recherchées. ASTRAGALE HYPOGLOTTE, À. hypoglottis L. Fleurs violettes, en grappes dressées, toujours globuleuses. Calice tubuleux. Etendard ovale, échancré, plus long que les ailes. Gousse ovoïde , en cœur à la base, contenant une seule graine dans chaque loge. Feuilies à 15.25 folioles. Stipules soudées. Tige couchée, puis dressée. Taille de 1 à 2 décimètres. Vient dans les pâturages montueux, les lieux frais de l’Alsace, des Alpes et de la Provence. Les espèces vivaces, 4. glaux L., À. purpureus Lm., et À. vesicarius L., qui ont de grands rapports avec la précédente, croissent de même dans les diverses contrées de l'Est. Les espèces annuelles, À. pentaglottis L., À. stella GOUAX et À. sesameus L., viennent plus spécialement dans les champs stériles de la Provence. Elles sont toutes sans usages. ASTRAGALE DE MONTPELLIER, À. Monspessulanus L. Fleurs purpurines, rarement blanches, très longues, en grappes lâches, portées sur des pédon- cules couchés partant de la souche. Calice longuement tubulé. Etendard échancré, très long, dépassant les ailes ; celles-ci aiguës, munies d’une dent sous le sommet. Gousses sessiles, presque cylindriques, courbées, contenant un grand nombre de graines. Feuilles à 15.20 paires de folioles. Stipules soudées au pétiole par leur base. Taille de 1 à 2 décimètres. Une des plus communes du genre, cette espèce se rencontre dans les lieux herbeux et en friches, sur les coteaux arides du Midi et du Centre, depuis les Pyrénées jusqu'aux montagnes de l'Auvergne. Elle fleurit de bonne heure et produit pendant très longtemps. Les moutons et les chèvres s’en nourrissent volontiers quand elle est jeune. L'4. incanus L. et l'A. depressus L., espèces à fleurs blanches, très voisines de la précédente, et participant de ses propriétés, se rencontrent principalement dans les lieux stériles et mon- tagneux du Midi. L’'4. tragacantha L., espèce à tige ligneuse, garnie d’épines à grandes fleurs blanches, et que l’on trouve surtout dans les sables maritimes de la Provence, et l'A. aristatus L’HER., à fleurs d’un blanc purpurin, qui se trouve communément dans les Hautes-Alpes du Dauphiné, sont sans valeur et sans emploi comme plantes fourragères. Genre PHAQUE ou ASTRAGALOIDE. — PHACA L. Corolle à carène obtuse; — gousse presque uniloculaire, la suture supérieure prolongée ne formant qu'une demi-cloison, la suture inférieure épaissie en dedans et déprimée en dehors. Ce genre, qui ne diffère essentiellement du genre astragalus que par sa gousse à une seule loge, offre plusieurs espèces. On distingue, parmi les espèces de ce genre, le Ph. frigida DC., le Ph. Alpina WuLF., à fleurs jaunes; le Ph. astragalina DC , à fleurs panachées; le Ph. Australis L., à fleurs blanchô- tres et violettes, et le Ph. Gerardi VILL., espèce très voisine de la précédente, qui toutes babi- tent les Alpes du Dauphiné et sont sans emploi. 132 LÉGUMINEUSES. Genre OXYTROPIS. — OXYTROPIS DC. Corolle à carène terminée en nne petite pointe; — gousse à cloison plus on moins complète, toujours formée par l'inflexion de la suture supérieure. Ce genre offre quelques espèces, toutes de nulle valeur comme plantes fourragères. De ces espèces, les unes, poureues d'une tige herbacée, V0. montana DC., à fleurs purpurines, et l'O. pilosa DC., à fleurs jaunes, se rencontrent principalement, comme les précédentes, dans les Hautes-Alpes du Dauphiné; les autres, dépoureues de tige, tantôt à fleurs jaunes, O0. campes- tris DC. et 0. fœætida DC.; tantôt à fleurs bleues on violettes, O0. cyanea B1E8., 0. Pyrenaica Gop., O0. uralensis DC., qui se trouvent dans les Alpes et dans les Pyrénées. Genre BISERULE. — BISERULA L. Corolle à carène obtuse ; — gousse à cloison complète, formant 2 loges, comprimée latérale- ment, dentée sur le dos. Comprend une seule espèce. L'unique espèce de ce genre, le B. pelecinus L., à fleurs blanches on bleuâtres, vient principa- lement sur les bords de la Méditerranée. Sans usages. 5° Tribu. — HÉDYSARÉES. Étamines diadelphes. Gousse articulée, c'est-à-dire divisée en loges ou articles transversaux. Feuilles généralement imparipennées. — Renferme plusieurs genres, dont les caractères distinctifs se trouvent résumés dans le tableau ci-après : Fleurs en grappes. Dents ( Gousse à un seul article. ... Onoperoms. du calice toutes libres | Gousse à plusieurs articles.. HEDysARUM. Feuilles F1. en ombelle, { Carène obtuse. ..................... Onxrraorus. imparipennées ou solitaires. È Les 2 dents Les Gousse terminée en corne... SECURIGERA. sup. du calice Eng Gousse avec échancrures en fer à 1/2 soudées | à cheval sur les bords.... HrPPocrer:s. Feuilles simples. Gousse tournée en spirale...,.,..,.............. +. SCORFIURUS, HÉDYSARÉES LÉGUMINEUSES. 155 * Genre ESPARCETTE. — ONOBRY CHIS T. Fleurs nombreuses, en grappes axillaires, oblongues, plus ou moins fournies: pédicelles des fleurs munis de 2 petites bractéoles; — calice tubuleux, à 5 divisions linéaires, toutes libres, en alène, presque égales; — corolle à étendard oblong , échancré, réfléchi par les côtés, à ailes très courtes, à carène large, tronquée obliquement ; — gousse à un seul article, monosperme, compri- mée, pubescente, à faces réticulées, rugueuses ou épineuses, à suture interne droite et épaisse, à suture externe carénée, arquée ; — feuilles imparipennées, garnies de stipules soudées en une seule oppositifoliée, bifide, à lobes aigus. L Ce genre, qui ne compte en France qu'un petit nombre d'espèces, four- nit des plantes principalement aptes à vivre sur les terrains secs, les coteaux calcaires. L’une d'elles, fort recherchée des animaux, est cultivée en grand. ESPARCETTE CULTIVÉE. — O0. SATIVA Lu. Noms VüuLGAIRES. — Esparcet, Sparcette, Asparcelte, Eparette. Sainfoin, Gros foin, Foir de Bour- gogne, Bourgogne, Fenasse, Herbe éternelle, Chèpre, Peltagra, Pelagra, Pelarga, Lu=erne (Midi), Téte-de-coq, Crête-de-coqg. Fleurs roses ou purpurines, veinées de rouge, en grappes oblongues longuement pédonculées. — Calice à dents linéaires, une fois plus long que le tube. — Corolle à ailes très petites, plus courtes que le calice. — Gousse avec faces à côtes saïillantes ou à tubercules à suture externe, carénée, dentelée. — Feuilles à 6.12 paires de folioles, celles des feuilles inférieures oblongues, celles des feuilles supérieures linéaires, aiguës, apiculées, légèrement pubescentes en dessons. — Tiges redressées, sillonnées, pubescentes, vertes ou rougeâtres. — Racine à divisions longues et pivotantes, dures, vigoureuses. — Taille de 4 à 8 décimètres. — Vivace. Croissant naturellement sur les terrains secs et arides, dans les fentes des rochers calcaires, où s’enfoncent ses longues racines, cette espèce est sur- tout propre au centre et au midi de la France. A l’état sauvage, elle n’est qu'une plante grêle, à feuilles étroites et peu nombreuses; mais elle se développe beaucoup par la culture, et constitue alors une plante fourragère de premier ordre, concourant avec le Trèfle et la Luzerne à la formation des prairies temporaires d'une certaine durée. Cultivée d’abord dans les montagnes, dans les régions arides, où elle croît spontanément, l’Esparcette a commencé à apparaître, vers le commencement du dix-septième siècle, dans le Dauphiné; de là, sur la recommandation d'Olivier de Serres, sa culture s’est répandue dans les plaines. Partout elle s'est montrée propre à fertiliser les terres naturellement incultes, et notam- ment les terres élevées, arides et calcaires. V. Yvart, qui l’a expérimentée, en avait fait une étude spéciale, encore utile à consulter. M. Bornot de Savoisy a publié sur cette culture une excellente Introduction pratique et raisonnée à laquelle seront empruntées une partie des notions qui suivent. 131 LÉGUMINEUSES. Culture de l'Esparcette. Choix et préparation du sol. — L'origine de l’Esparcette, la nature des lieux où elle se développe spontanément, indiquent le genre de terrains qu'elle pré- fère. Ainsi les sols arides, élevés, secs, calcaires ou crayeux, les terres sablonneuses et légères lui conviennent spécialement. D'excellentes terres à froment lui sont moins propres, surtout à cause des graminées et autres plantes adventices qui ne tardent pas, dans ce dernier cas, à surcharger la prairie, et qui ne sont pas à redouter sur les terrains pauvres où l'Esparcette se maintient seule et propre pendant longtemps. Dans quelques contrées, on la sème avec avantage sur des terres meubles et profondes, telles qu’il les faut pour la Luzerne ; elle réussit alors, à la condition que le sol et le sous- sol soient parfaitement secs, l'humidité étant ce que ce végétal redoute le plus, même quand l'eau ne se rencontre qu’à une certaine profondeur ; d'où sa préférence pour les coteaux très inclinés, qui s'égouttent toujours plus facilement. Le Sainfoin croît, d’ailleurs, à toutes les expositions, même dans les lieux bas et ombragés ; il préfère toutefois le grand air, l'exposition à l'Est et au Sud. Bien que l'Esparcette vienne sur les terres légères et sablonneuses, il est utile néanmoins que celles-ci soient préparées, comme pour les autres cul- tures fourragères, par des labours, des ensemencements et des engrais. A défaut de fumier, il sera toujours bon de la faire précéder d’une récolte en- fouie en vert, avec du lupin, de la vesce ou du sarrazin. Avant l’ensemen- cement, deux labours au moins sont nécessaires, l'un au mois d'octobre ou de novembre, l’autre aussitôt après les grandes gelées. Ensemencement. — L'époque des semailles ne peut être fixée d'une ma- uière absolue; on sème au printemps, en été ou en artomne, selon le climat et les conditions de l'exploitation, variables dans chaque localité. Les semailles en août réussissent généralement, ne craignant guère que la séche- resse. Victor Yvart conseillait et pratiquait le semis en automne, fait le plus de bonne heure possible, la plante alors résistant mieux aux sécheresses du printemps et produisant davantage. Mais, d'un autre côté, les terres légères dans lesquelles on répand la graine, étant exposées à se soulever sous l'in- fluence des alternatives du froid et du dégel, ce qui nuit essentiellement à la jeune plante, il est plus avantageux, quand on redoute cet inconvénient, de semer au printemps, en mars ou au commencement d'avril Cette mé- thode, la plus généralement suivie, est celle qui convient le mieux pour les bonnes terres. On sème l'Esparcette ordinairement seule. Mais comme elle produit peu la première année, il peut être avantageux de l’associer à une céréale, blé on seigle, on à la vesce, dont la récolte paie les frais des premiers travaux. La LÉGUMINEUSES. . 135 quantité de semence n'est point la même dans ces différents cas. Quand le Sainfoin est seul, on en répand de 35 à 50 décalitres. Cette quantité, d’ail- leurs, variera suivant la grosseur, la qualité de la graine, la nature et la préparation du sol, l'époque de l’ensemencement. Il en faut d'autant moins, en général, que la semence est de meilleure qualité, plus fraîchement récol- tée, l'exposition plus favorable, le terrain mieux amendé, etc. Toutefois, le trop est préférable au trop peu, le fourrage étant d’autant plus tendre que la prairie est plus épaisse; les tiges, en effet, ne pouvant alors prendre tout leur développement, restent molles, déliées; et comme elles sont en même temps plus nombreuses, elles gagnent d’un côté sans perdre beaucoup de l'autre, outre l’avantage qu'offrent les tiges serrées d'étouffer, dès la première année, les plantes étrangères qui leur disputent le terrain. On a remarqué même que les tiges les plus fortes étouffaient les plus faibles, de facon qu'il n’en reste jamais au-delà du nombre que le sol peut réellement nourrir. Lorsque l’on sème le Sainfoin avec une céréale, avec le seigle notam- ment, 18 décalitres de graines peuvent suffire. On répand le Sainfoin d’abord, le seigle ensuite, et l’on recouvre avec la herse. Dans tous les cas, on ne doit répandre la semence que lorsque la terre est bien essuyée, assez humide cependant pour aider à son développement, et la température de la terre et de l'atmosphère assez élevée pour déterminer une prompte et complète germination. Si le temps est trop sec, les gousses ne s’ouvrant pas, on perd beaucoup de graines; on évite cet inconvénient en faisant au préalable tremper la graine dans l’eau pendant vingt-quatre ou quarante-huit heures. On la fait égoutter quelque temps, on la mêle à de la terre sèche et on la répand ainsi. La semence sera toujours enterrée profon- dément, plus que celle du Trèfle et de la Luzerne. 1 importe surtout de bien choisir la graine d’Esparcette. Cette graine doit être bien mûre. Elle offre alors une couleur grise à reflets bleuâtres ou une couleur brune lustrée, avec l'intérieur d’un beau vert. Une graine pâle ou blanchätre dénote une récolte faite prématurément. Si sa nuance est terne, il est à craindre qu’elle soit échauffée. Elle offre les conditions voulues quand elle est lisse, sèche, pleine, grosse et lourde, sans mauvaise odeur et purgée des mauvaises graines qui s’y trouvent fréquemment mèlées. Un hec- tolitre de bonne graine doit peser 31 kilog. Elle conserve pendant trois ans au plus sa faculté germinative. Mais comme les semences les plus récemment récoltées sont les meilleures, lèvent plus tôt et donnent des produits plus vigoureux, on devra les choisir fraiches, chose non toujours possible dans le commerce, qui souvent livre de la graine recueillie prématurément, et que l'on récolte ainsi pour éviter les pertes résultant de la facilité avec laquelle cette graine se détache à la maturité. Elle ne germe point alors, et on s’ex- plique de la sorte comment des semailles de Sainfoin manquent souvent. Cela fait comprendre aussi l'avantage que l’on trouverait, en général, à recueillir 7 nd 136 . LÉGUNINEUSES. soi-même la semence : d'autant qu’une récolte de graines nuit peu à une sainfoinière, la prairie se regarnissant par les graines qui tombent au moment de la récolte. Un hectare de pré peut en fournir assez, dans ces conditions, pour ensemencer deux hectares. Soins de culture. — Après l'ensemencement, le Sainfoin exige peu de soins. Un hersage pendant l'hiver, puis quelques sarclages pour débarrasser la prairie des mauvaises herbes qui la salissent, quelques semis partiels pour regarnir les clairières qui s’y forment, sont les seules opérations nécessaires. Si on a semé avec le seigle, il n'y a pas à s'occuper de la prairie jusqu’à la récolte de celui-ci. La moisson faite, il faut préserver les jeunes plants de la dent des animaux. En août et septembre, ils ont acquis la force d’un regain ordinaire qu’on peut, sans inconvénient, abandonner au pâturage du gros bétail. En aucun cas, d’ailleurs, on ne devra faire pâturer le Sainfoin avant qu’il soit bien enraciné, que les feuilles et les tiges soient assez longues pour préserver la racine. Les engrais, comme pour toutes les autres espèces fourragères, en aug- mentent le produit. Le plâtrage, surtout, exerce une influence favorable. L'opération se fait d’après les mêmes règles et en suivant la même marche que pour le Trèfle. La seule différence, c'est que le plâtrage qui, pour le Trèfle se fait dès la premiére année, doit être différé, pour le Sainfoin, jus- qu'à la seconde et même jusqu’au printemps de la troisième, puis ensuite être répété tous les trois ans au moins. La prairie s'en trouve mieux et dure plus longtemps. Si l'on a semé l'Esparcette avec une céréale de printemps, il faut la laisser croître sans y toucher, la plâtrer quand elle a deux ans, faucher la première coupe, quelle qu'elle soit, et ne faire pâturer que sur la fin de l'automne. Récolte. Fanage. Produits. — On fauche le Sainfoin comme le Tréfle, quand la plante est en fleurs, sans attendre toutefois la complète floraison ; de la sorte, si le fourrage est moins abondant il sera, d'un autre côté, moins dur et de meilleure qualité. D'ailleurs on ne perd rien, car on retrouve tou- jours sur la coupe suivante, plus abondante et plus précoce, ce qu'on a laissé à la première. Le fauchage se fait en mai dans le midi, en juin dans le nord et le centre de la France. On y procède en observant exactement les mêmes rè- gles pratiques que pour le Trèfle, auquel nous renvoyons conséquemment pour les détails de l'opération. Le fanage doit se faire avec précaution, en évitant la pluie et en remuant la plante le moins possible. La dessiccation, qui s'opère comme celle du Trèfle, est plus facile à obtenir. L'Esparcette noircit moins aisément, reste presque toujours verte, ce qui en fait un des meilleurs fourrages secs que reçoivent les animaux, On suit, daus l'Est, une méthode de fanage assez expéditive , consistant à mettre l'Esparcette en bottes à mesure qu'on la coupe. Ces bottes sont dres- LÉGUMINEUSES. É 137 sées, le pied à terre, les unes contre les autres, par faisceaux de quatre. On les laisse ainsi, sans y toucher, pendant quatre ou cinq jours; au bout de ce temps elles sont parfaitement sèches sans que les tiges aient perdu au- cune de leurs feuilles. Il s'opère même, au centre de chaque botte, un com- mencement de fermentation qui ajoute à la sapidité de la plante. Ce hotte- lage est surtout avantageux dans les temps pluvieux, l’eau coulant à la surface des tas sans les pénétrer, et sans que la qualité du fourrage en souf- fre, tandis qu'avec la méthode ordinaire, la moindre averse le détériore et | occasionne toujours au moins la perte de la feuille. Le Sainfoin perd en se desséchant les deux tiers de son poids. Il peut donner, dès la seconde année, à une première coupe, de 3 à 4,000 kilog. de fourrage sec. Si on fait une seconde coupe, ce qui n’est pas toujours possi- ble, la quantité est beaucoup plus faible et ne dépasse guère le tiers ou le quart de la première. Suivant le baron Crud, on peut admettre, pour rende- ment annuel moyen, un total de 6,600 kilog. Dans les terres médiocres, le produit reste fort au-dessous de ce chiffre. Dans les terres calcaires, non exposées au froid ou à la sécheresse et qui sont à la fois meubles et profon- des, l’Esparcette, au contraire, donne davantage ; elle peut aller parfois jus- qu'à produire autant que la Luzerne. { Le Sainfoin, dans les circonstances ordinaires, donne une seule coupe, après laquelle et jusqu’à la fin de l’année, la prairie est livrée au pâturage. Dans le principe, on prétendait en obtenir jusqu’à trois coupes ; mais il est douteux que cette fourragère ait jamais fourni une telle récolte. La mise en pâturage des sainfoinières en abrége la durée; mais comme la plante est facile à remplacer sur d’autres terres, où elle peut revenir après un temps convenable, il n’en résulte aucune perte sensible. Un danger plus réel pour la plante est celui qui résulte de la disposition naturelle qu'a la racine à sortir de terre après la fauchaison, de manière à amener le collet à quelques centimètres au-dessus du sol, où il se trouve ainsi fort exposé à être coupé par la dent du bétail, auquel cas la plante est perdue. C’est sur- tout pendant les fortes chaleurs ou quand la terre est très humide que cet inconvénient est à redouter. Durée, rupture de la prairie. — Le Sainfom, comme toutes les plantes vivaces, a une durée qui varie suivant les circonstances, favorables ou défavorables, dans lesquelles il se trouve placé. En général, il dure plus longtemps sur les coteaux secs calcaires que sur les terrains fertiles et exposés à l'humidité. Aïnsi, dans les plaines, il ne dépasse guère cinq ou six ans; souvent même, dans les dernières années, on le voit se dégarnir et être envahi par quelques végétaux, le brôme mou, le brôme stérile principalement, dont l'apparition indique généralement le terme de la prairie. En rompant celle-ci au bout de quatre ans, on évite cet envahis- sement de végétaux étrangers, dont on aurait ensuite beaucoup de peine à débarrasser la fourragère, si une fois on les laissait s'y mêler. 138 LÉGUMINEUSES. Dans les mauvaises terres on fait durer l'Esparcette beaucoup plus long- temps, jusqu'à dix et quinze ans; on a même observé certains terrains, pour- vus d’un approvisionnement inépuisable de calcaires, où la plante se main- tient en quelque sorte indéfiniment, surtout si elle est débarrassée des parasites. En général, on ne doit en ce cas rompre la prairie que lorsqu'elle cesse de donner des produits passables, d’abord, parce que les bonnes terres à Sainfoin sont peu propres à d’autres cultures, et aussi parce que plus la prairie dure, mieux la terre s'en trouve. Avant de défricher l’Esparcette, on peut y faire parquer les troupeaux , fournissant un engrais qui contribue sensiblement à l’amélioration du sol. Il est également avantageux de faire le sacrifice de la dernière coupe en faveur de la récolte qui doit lui succéder. Le Sainfoin ne doit revenir sur un même champ qu'après un temps égal à sa durée. D'après M. Louis de Villeneuve, qui a fait des essais, à ce sujet, dans le Sud-ouest, dix à douze ans seraient l'intervalle qu'il con- viendrait de laisser entre la destruction et le rétablissement d’une prairie semblable. . Récolte de la graine. — La graine, que chaque cultivateur fera bien de récolter lui-même, est, dans quelques régions de la France, l’objet d’une branche spéciale de commerce. Sa récolte, dans tous les cas où elle peut se faire, exige les mêmes précautions. Il faut d'abord, quand on veut avoir de la bonne graine, attendre, pour la récolter, qu'elle soit bien mûre. Une graine non suffisamment à maturité ne ferait qu'une mauvaise prairie; aussi importe-t-il que cette condition soit exactement remplie, même au risque de n'obtenir des fanes qu'un mauvais fourrage. L'obtention de la semence dans l’état convenable ne laisse pas, toute- fois, que d'offrir certaines difficultés, par suite de la durée de la floraison qui, se prolongeant pendant près de trois semaines, fait que la maturité des graines n’est point simultanée, celles du bas de l’épi tombant déjà, alors que celles du milieu sont à peine mûres, et celles du haut encore vertes ou à peine formées. Dans ces conditions, si l'on fauche trop tôt, ces dernières, stériles, dominent ; trop tard, on n’a qu’une récolte insignifiante et l’on perd les premières graines mûres, qui sont les meilleures. Entre ces inconvénients contraires, il vaut mieux avancer la récolte, ce qui offre d’ailleurs l'avantage d'avoir des fanes moins dures et de les mieux ensuite utiliser comme fourrage. En ce cas, on attend le moment où les premières graines sont prêtes à se détacher; on coupe alors la plante avec précaution, le matin, pendant la rosée ; on les étend sous un hangar pour les faire ressuyer, et on les bat à la veille de s'en servir, en ayant soin de ne les secouer que légère- ment, de manière à n’en détacher que la graine arrivée à parfaite maturité. Il faut, en outre, pour récolter la graine, choisir le moment où la prai- rie est dans son plus grand rapport et la plante parfaitement enracinée. La graine prise sur une plante-de deux ou trois ans au plus, et autant que pos- LÉGUMINEUSES. 139 sible sur celle qui fleurit pour la première fois, donne une graine plus pure, plus dépouillée de toute semence étrangère, meilleure en elle-même, plus productive, que lorsqu'elle est fournie par une prairie épuisée ou seulement par une seconde coupe. Par la même raison, on la choisira, pour cette récolte, sur la partie de la prairie où le Sainfoin est le plus vigoureux. Il n'y a pas à craindre, d’ailleurs, qu’il en résulte aucun préjudice pour la plante, car le Sainfoin qui, dans le cours de sa durée, ne produit qu’une fois de la graine en souffre à peine, outre que la prairie se regarnit facilement au moyen des semences qui retombent sur le sol. On fauche l’Esparcette de graine vers le commencement de juin. L'opé- ration se fait de grand matin, avec la rosée et par un temps calme, de ma- nière à éviter les ardeurs du soleil ou le vent, et à empêcher la plante de s’égrener. Le lendemain, au milieu du jour, on dépose les tiges coupées sur des draps étendus à terre, et en frappant dessus légèrement, les graines se séparent. — Pour tout cela, il ne faut regretter ni les soins ni la dépense, que l'abondance et la supériorité du produit compenseront toujours largement. Il est à craindre, il est vrai, que pour les graines destinées au commerce, on ne prenne pas toujours autant de précautions; cela ne fait que mieux compren- dre l'importance de récolter, autant qu’on le peut, sa graine soi-même. La bonne graine est grisätre au dehors et verte au dedans. Une fois récoltée, elle s’échauffe aisément et perd ses couleurs caractéristiques. Pour la mettre à l’abri de cet inconvénient, il faut bien l’étendre sur le grenier et la remuer souvent, jusqu'au moment où on la juge assez sèche pour la mettre en tas. Valeur économique et agricole de l'Esparcette. Vivant surtout aux dépens de l'atmosphère , puisant profondément sa nourriture à l’aide de ses longues racines qui vont chercher dans le sol, pour les utiliser à son développement, une masse de substances qui reste- raient sans emploi, résistant au froid et à la sécheresse plus qu'aucune autre de nos plantes ordinaires cultivées en prairies artificielles, le Sainfoin cons- titue, au premier chef, une culture améliorante, sans compter l’engrais dont il enrichit le sol par les détritus de ses feuilles et de ses racines. Aussi est-il essentiellement propre à être cultivé sur les mauvais terrains auxquels il donne de la valeur, à mettre en état de produire du froment, des terres sur lesquelles, auparavant, malgré tous les soins, on ne pouvait faire venir que du seigle. Le Sainfoin , en même temps, fournit de très bonnes pätures pour les troupeaux, et d'autant plus précieuses qu’on les obtient sur ces terres crayeu- ses impropres à donner aucun autre produit. Le päturage, en ce cas, est obligatoire, la plante ne pouvant être fauchée ; mais il n’altère pas la prairie, surtout si on l'ouvre à propos et si la tige n’est. point coupée trop bas. La te V0 CSS 140 LÉGUMINEUSES. dépaissance au contraire améliore les prés qui vieillissent, et c'est par elle surtout que l'Esparcette augmente la valeur des terres légères. Ce fourrage est principalement avantageux dans les campagnes sèches du Midi, où il donne plus de revenus que le blé et où il pourrait, avec profit pour les culti- vateurs, occuper des espaces beaucoup plus grands que ceux qui lui sont aujourd'hui consacrés. ; Ces propriétés si intéressantes de l'Esparcette ont été depuis longtemps reconnues ; elles ont été signalées par Olivier de Serres, Duhamel, Rozier, Tessier, Turck, Victor Yvart et beaucoup d'autres agronomes. Ce dernier, surtout, a eu l’occasion d'en faire l'expérience pratique. A l'aide d’un certain nombre d'hectares plantés en Esparvette, et maintenus par une rotation con- venablement combinée, il est parvenu, sur un sol ingrat, ruiné par les séche- resses et les débordements, non-seulement à obtenir une grande quantité de productions céréales et autres qu'en avait bannies depuis longtemps la jachère, mais à entretenir en bon état de nombreux troupeaux que sans cela ils n’eût pas pu nourrir. M. B. de Savoisy a remarqué cœpendant que dans beaucoup de terres de montagnes il réussit peu ; mais il a vu aussi que cela n'arrive que sur des sols absolument arides, n'ayant recu, depuis des siècles, ni soins ni engrais quelconques, et qu'il n’y a rien à conclure de ce fait particulier, sinon qu'en cela, comme en toute chose, on ne tire rien de rien. Ce n'est pas, d'ailleurs, une raison de se décourager. Malgré les faibles rendements obtenus d’abord, il faut continuer cette culture qui, tout en four- nissant du pacage aux moutons, finit par rendre le terrain propre à la vésé- tation, à le rendre apte à recevoir des cultures plus productives, à le prépa- rer enfin à une amélioration plus radicale, qu'on obtiendra toujours avec des travaux et du fumier. Toutes les parties de l’Esparvette, les racines, les tiges, les feuilles, con- courent à enrichir le soL Pour les utiliser avec le plus d'avantages, on rompt la prairie par des labours peu profonds, et l'on y sème une céréale, laquelle se nourrit aux dépens des portions de La plante quise décomposent les premié- res. L'année après, on laboure plus profondément , de maniére à pouvoir semer une plante à longues racines pouvant aller au-delà chercher les principes fertilisants qui n'ont point été d'abord décomposés et absorbés. L'Espareette, enfin, par sa résistance aux intempéries, est utile pour rete- nir, au moyen de ses racines pivotantes, qui souvent se bifurquent et s'en- trelacent, les terres meubles des coteaux crayeux, et ainsi, à défaut d'arbres et d'arbrisseaux, prévenir les éboulements qui accompagnent fréquemment les cultures annuelles. L'Esparvette, en outre, peut entrer dans des assolements divers, varia- bles suivant le terrain et sa propre durée. Dans les bonnes terres, elle est propre aux assolements de trois à quatre ans, et peut alterner avec des céréales d'automne ou du printemps, le blé, le seigle, l'orge. Elle est propre , LÉGUMINEUSES. 141 encore aux assolements irréguliers, au-dessus de quatre ans, qu'exigent sou- vent les sols légers ; elle alterne alors avec la pomme de terre, le topinam- bour, le sarrazin. V. Yvart l'intercalait : 1° avec le froment, très rarement avec le seigle ; 2 avec des prairies momentanées suivies immédiatement de sarrazin, de lentillons ou de navets, ou d’autres cultures améliorantes, dans la même année ; 3 avec une autre céréale hivernale ou printannière; 4° avec une ou plusieurs autres cultures améliorantes, analogues à celles de la seconde année; 5° avec une céréale, accompagnée ordinairement d'un nou- vel ensemencement en Sainfoin, qui reparait sans inconvénient à la sixième année, sur les terres qui ne l'ont porté qu’un espace de temps égal à cet intervalle. En Bourgogne, en Auvergne, le Sainfoin succède aux vignes que l’on est forcé de remplacer, et que l’on peut y replanter, au bout de quelques années, quand le sol a bénéficié de la culture de la fourragère. Usages alimentaires de l'Esparcette. L’Esparcette constitue l’un des meilleurs fourrages que l’on puisse don- ner aux animaux. Elle convient à tous, et, sous ce rapport, elle n’est point au-dessous du Trèfle et de la Luzerne. A poids égal, soit vert, soit sec, elle nourrit plus que ces derniers, sur lesquels elle a d’ailleurs le grand avantage de ne point occasionner la météorisation : qualité importante qui n’est pas ce qui contribue le moin$, dans le Sud, à rendre précieuse la culture de cette fourragère. Elle donne aux vaches un très bon lait, ce que ne fait pas la Luzerne ; elle engraisse promptement le gros et le petit bétail, et convient parfaitement aux animaux qui ont été nourris, pendant l'hiver, de raves et de navets. Mais elle est surtout propre à la nourriture des bêtes à laine, auxquelles elle fournit presque en toute saison un pâturage très sain, avec lequel on n’a pas à redouter les indigestions gazeuses que font naître si faci- lement le Trèfle et les autres fourrages aqueux. Le regain est réservé aux agneaux qui viennent d’être sevrés. Elle forme aussi une bonne nourriture pour les chevaux, auxquels, tou - tefois, on la donne plus rarement. On réserve à ceux-ci, ainsi qu'aux mulets, les tiges et les fanes durcies dont on a recueilli la graine, les débris qui tom- bent des graines à foin, et quelquefois la graine, qu'ils mangent en guise d'avoine. Les fleurs du Sainfoin conviennent aux abeïlles, qui y puisent les prin- cipes d’un miel excellent. C’est à l'abondance de cette plante en Auvergne, dit M. H. Lecoq, que le miel de ce pays doit les bonnes qualités qui le dis- tinguent et le rapprochent des miels du Gatinais et de Narbonne. OR 142 LÉGUMINELSES. Variété de l'Esparcatte : Saïnfoin à deux coupes. La culture exerce une influence manifeste sur les produits du Sainfoin. Ainsi, V. Yvart avait remarqué qu'en cultivant cette plante sur des terres meubles et profondes, comme celles qui conviennent à la Luzerne, on peut en obtenir une variété à tiges plus grosses, à feuilles plus larges, à graines un peu plus fortes et donnant des produits plus abondants que le type: c'est ce que l'on a nommé Sainfoin chaud , Sainfoin à deux coupes. La variété ainsi obtenue, dont Bosc a recommandé la culture en 1809, se rencontre surtout au nord de la France, dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais, aux environs de Péronne. Plus précoce que la race primi- tive, elle fournit deux coupes abondantes et quelquefois davantage. Seule- ment elle donne un foin plus dur, ce qui n'empêche pas les animaux de le prendre avec aridité. Le Sainfoin à deux coupes exige plus de semence; on ea répand de 45 à 55 décalitres. Transporté sur un mauvais terrain, il donne d’abord une récolte plus abondante que celle que l'on obtient de la variété onginairement cultivée sur ce soL Mais cet accroissement, d'autant plus durable que la variété est plus anciennement constituée, a un terme, et, au bout d'un certain temps, la plante, pour peu qu’elle soit abandonnée à elle- même, perdant ses caractères acquis, revient à sa condition primitive. Cette facilité de retour au type du Sainfoin à deyx coupes nécessite, pour la conservation de cette variété, des soins tout particuliers, qui doivent porter notamment sur le choix de la semence. La graine de ce Sainfoin se distin- gue peu de celle de l'espèce ordinaire ; elle est seulement un peu plus grosse ; mais la différence n’est point suffisante pour permettre de la reconnaître à la vue seule ; c'est pourquoi, à moins de la prendre chez un commercant en qui on puisse avoir une confiance absolue, il est toujours plus sûr de la récolter directement. Pour cela, comme le conseille M. P. Joigneaux, on fera bien d’avoir une petite pépinière de porte-graines, où la plante sera semée en lignes, de ma- mière à permettre les binages et les sarclages. On choisira, pour cela, un bon terrain dont on accroîtra la fertilité avec des composts de bon fumier de ferme, additionné, suivant les exigences du sol, de chaux, de plâtre, de cen- dres de bois, de suie, de boues ressuyées, et arrosés avec du purin. On attendra la seconde ou troisième année pour récolter la graine, qui sera recueillie avec toutes les précautions recommandées pour la récolte des grai- pes du Sainfoin commun. Le Sainfoin à deux coupes exige un sol meilleur que l'espèce commune, autrement, comme nous l'avons dit, il dégénère avec grande rapidité. Il se récolte d'ailleurs de la même manière et donne des produits en proportion des soins que l'on a apportés à sa culture. LÉGUMINEUSES. 143 Cette variété de Sainfoin s'est peu multipliée; cela tient à ce qu'elle ne se contente pas des terrains médiocres où le Sainfoin commun prospère. Sa culture s'étendra à mesure que les besoins de la production auront fait sentir la nécessité d’une amélioration soutenue des terres. SaIxFonN DES ROCHERS, 0. saratilis L. Fleurs d'un blanc jaunâtre, rayées de rouge, nombreuses, en grappes allongées. Corolle à étendard apiculé égalant la carène; celle-ci plus longue que les ailes. Gousse à côtes saillantes, sans épines, à suture externe carénée, ailée, lisse. Feuilles à 12.15 paires de folioles, linéaires, aiguës, soyeuses. Souche frutescente_ Taille de 1 à 4 décimètres. Commune sur les coteaux pierreux et secs du Dauphiné et de la Provence, cette espèce fait partie de la plupart des pelouses sèches et pâturages des régions méridionales. Les tiges et les feuilles en sont fort recherchées des bestiaux : toutefois, elle n'est point cultivée, bien que fort ressemblanite au Sainfoin commun, dont elle ne diffère que par ses moindres proportions dans toutes ses parties, ce qu’il est permis d'attribuer au défaut de culture. V. Yvart, qui en avait en sous les yeux plusieurs pieds lui paraissant mériter d'être cultivés, par leur élévation et par leur grande résistance à la sécheresse sur un mauvais terrain, s'était proposé de faire à cet égard quei- ques essais qui ne paraissent pas avoir jamais été tentés. SaINFOIN COUCHE, 0. supina DC. Fleurs petites, blanchâtres, rayées de rouge, nombreuses, en grappes oblongues, denses. Corolle à étendard plus long que la earène, à ailes plus courtes que le calice. Gousse garnie de côtes saillantes, armées d'épines, à suture externe carénée et épineuse. Feuilles à 7.12 paires de folioles, étroites, un peu écartées, velues sur les bords. Tiges couchées. Souche rameuse. Taille de 1 à 4 décimètres. Venant principalement sur les Alpes dauphinoises et les montagnes du Roussillon, dans les prés sees et sur les bords des chemins, cette espèce, sapide et nutritive, constitue un bon four- rage, fort recherché des animaux. Non cultivée. SAINFOIN TÈTE-DE-COQ, 0. caput-galli Lm. Fleurs purpurines, très petites, au nombre de 3.6, formant une petite grappe lêche. Corolle à étendard plus long que la carène. Gousse offrant sur les faces des côtes saillantes et mumes d'épines, à suture externe carénée et pourvue d'épines plus longues. Feuilles à 5.7 paires de folioles. Souche nulle. Taille de 2 à 5 décimètres. Vient sur les terres sèches du Midi, où elle fournit sux bestiaux un aliment de bonne qualité. On signale quelquefois, à côté de cette espèce, l'O. crista-galli Lm., qui s’en rapproche, mais que l’on rencontre très rarement en France. Il en diffère par la gousse, laquelle n'offre des épines que sur la suture externe. Genre SAINFOIN. — HEDYSARUM L. Fleurs purpurines ou blanchâtres, en grappes axillaires, longuement pédonculées, avec pédi- celles munis, au sommet, de deux petites bractéoles aiguës et, à la base, d’une longue bractée linéaire; — calice tubuleux , à 5 divisions subulées, tontes libres, presque égales; — corolle à étendard échancré, réfléchi par les côtés, à ailes très courtes, à carène tronquée obliquement; — gousse à plusieurs articles monospermes, orbiculaires ou ovales, comprimés, arqués sur les deux sutures; — graines comprimées, creusées à l’ombilic ; — feuilles imparipennées. Ce genre renferme un petit nombre d'espèces, dont une seule est cultivée comme fourragère dans les contrées méridionales. fi LÉGUMINEUSES. SAINFOIN DES COURONXES, H. coronarium L. Sain[oin à bouquets, Sainfoin des jardiniers, Saïnfoin d'Espagne, Scilla, Sulla eu Italie’. Fleurs d'un rouge incarnat vif, nombreuses, réunies en grappe serrée, courte, ovoïde. Gonsse à 3.5 articles arrondis, garnis sur leurs deux faces de tubercules épineux, inégaux, un peu recour- bés. Feuilles à 4.5 paires de folioles assez grandes, ovales ou un peu arrondies, bordées d'un liséné blanc et soyeux. Stipules lancéolées, petites, aiguës. Tiges nombreuses, presque simples, flexueu- ses, glabres. Taille de 6 à 10 décimètres. Souche vivace. Particulièrement propre aux pays chauds, cette espèce se rencontre dans les prés secs du Midi de l'Europe, notamment en Espagne, à Malte, dans les Calabres et quelques autres contrées de l'Italie. où elle est cultivée en grand comme plante fourragère. Elle est très productive et fournit un excellent fourrage, recherché, soit en vert, soit en sec, par tons les bestiaux, qu'elle nourrit et engraisse parfaitement. Cette plante est en lialie une ressource précieuse, sans laquelle, dit Bose, on ne pourrait nourrir que des moutons et des chèvres, qu'on aurait même de La peine à entretenir en été, saison pendant laquelle toutes les autres plantes fourragères se dessèchent complètement. A Malte, on cultive ce Sainfoin à bouquets comme le Trèfle dans nos contrées; on le sème sur des chaumes, où la graine n’est recouverte que par le piétinement des animaux ; on le récolte au printemps suivant, et après la seconde coupe on le détruit, en retournant le sol pour un autre semis, soit d'orge, soit de froment. Les débris de ls plante apportent à la terre une amélioration notable qui profite à la céréale. En Calabre, on cultive le Sainfoin dans les terres fortes et crétacées. On le sème sussi sur les chaumes, après que ceux-ci ont été brûlés. Puis, sans ancun soin de culture, on attend le prin- temps où la plante, après être restée longtemps à germer, s'élève tout à coup et forme une belle prairie, épaisse, couvrant tout le champ et s'élevant parfois à plus de 1 mètre de hauteur. On la fauche ordinairemeut pour la donner en vert, et la récolte peut se prolonger ainsi depuis le mois de mai jusqu'au mois d'août. La récolte achevée, on laboure ls terre et on sème du blé qui rient plus beau que dans les autres terres et donne une riche récolte. Pendant que le blé est resté sur le sol, le Sainfoin ne s’est point montré; mais lorsqu'il a été enievé et qu'on s brûlé le chaume, apparaît le Sainfoin qui s'est conservé dans ls terre; et ainsi de suite tous les deux ans, sans que les deux plantes se nuisent réciproquement. On a vu ainsi, dit Grimaldi, des champs une fois sullés, donner régulièrement, pendant quarante ans et au delà, des récoltes alternatives de Sulla et de blé ; et il n’a fillu d'autre soin, pour conserver nue prairie si singulière , que la peine de répandre une première fois la graine de ls fourragère. Ce fait, en apparence extraordinaire, est coufirmé, suivant la remarque de V. Yvart, par des faits analogues dus au Sainfoin commun et à la Luzerne, que l'on voit souvent reparaître, après une récolte de grains , lorsque ceux-ci ont été semés sur une prairie détruite dans les premières années de son établissement , alors que les racines , jeunes encore, ont pu conserver, lien que renversées, toute leur force de végétation. Malgré les qualités de cette plante, sa culture en grand est peu possible en France, à cause de son extrême sensibilité au froid. Il suffit, en effet , d'une température de 4° pour la détruire complètement; aussi ne pourrait-elle être cultivée que dans les régions les plus méridionsles. Il lui faudrait un fond meuble, substantiel et convenablement préparé, et une exposition au Midi. En attendant qu'il entre dans les grandes exploitations , le Sainfoin d'Espagne est cultiné dans les jardins pour ls beauté de ses fleurs et l'odeur agréable qu'il répand. SarxFoiIx DES ALpPes, H. obscurum L. Fleurs violettes ou blanchâtres, grandes, en grappes lûches, oblongues. Gonsse lisse, à 2.5 articles, glabres, sans épines, non bordés. Feuilles à 7.9 paires de folicles. Stipules soudées en une seule opposée à la feuille, grande, bifide, engaînante. Tige dressée. Souche à divisions bori- rontales. Taille de 2 à 4 décimètres. Vivace. Vient dans les Pyrénées et les Alpes du Dauphiné. ne créenl roneni prlmdncce-re mais il u'est point assez prodnctif pour être cultivé. # LÉGUMINEUSES. 14 [PL] PETIT SAINFOIN, H. humile L. Fieurs purpurines, assez grandes, en grappes oblongues. Gousse pubescente, à 2.3 articles, munis d’aiguillons. Feuilles à 7.10 paires de folioles petites. Stipules soudées en une seule opposiufoliée, petite, bifide. Tiges dressées. Taille de 2 à 3 décimètres. Vivace. Croït spontanément sur les coteaux du Midi, sur les rivages de la Méditerranée. Il est mangé par les bestiaux, mais n’est point cultivé. SAINFOIN EN TÈTE, H. capitatum Df. -Fleurs rosées, peu nombreuses, en grappe globuleuse. Gousse pubescente, à 2.4 articles, for- tement bordés, munis d’aiguillons crochus au sommet. Feuilles à 5.8 paires de folioles. Stipules libres. Tiges couchées , la médiane dressée. Taille de 2 à 5 décimètres. Annuel. Vient sur les bords de la Méditerranée. Non cultivé. Genre ORNITHOPE. — ORNITHOPUS Desv. Fleurs peu nombreuses, réunies en ombelle sur un pédoncule filiforme axillaire: — calice tubuleux, à 5 dents, les deux-supérieures soudées à leur base; — corolle à étendard plus long que les ailes, qui dépassent elles-mêmes la carène: celle-ci très petite, arrondie au sommet; — gousse à plusieurs articles, linéaire, grêle, comprimée latéralement, réticulée, presque droite, terminée par un bec conique plus ou moins recourbé:; — feuilles imparipennées; — stipules Bbres; — tiges grêles multiples. — Plantes herbacées, annuelles. Ce genre comprend plusieurs petites espèces, propres aux terrains secs ou sablonneux, et fort recherchées du bétail. Mais, vu leur peu de durée, leur petite taille, le peu d’abondance de leurs fanes, elles ne peuvent avoir, comme fourragères, qu'une importance secondaire. ORNITHOPE FLUET. — 0. PERPUSILLUS L. Nous VULGAIRES. — Ornithope délicat, Pied-d'oissau. Fleurs blanchâtres, mêlées de jaune, avec l'étendard veiné de rouge, très petites, au nombre de 3.7, portant sous les fleurs une feuille bractéale dépassant celles-ci. — Calice à dents plus courtes que le tube. — Corolle à carène saïllante hors du calice. — Gousses de 12.18 millimè- tres, dressées, étalées, arquées, avec concavité supérieure, contractée aux articulations. — Feuilles velues, à 7-12 paires de folioles, ovales, obtuses, mucronées. — Stipules doubles, lancéolées, uoires à la pointe. — Tiges grêles, couchées, très multipliées. — Racine pivotante, descendant à 4 on 5 décimètres de profondeur. — Taille de 1 à 3 décimètres. — Annuel. Commune dans les lieux secs, sablonneux ou graveleux, un peu ombra- gés, au bord des bois, sur les pelouses et parmi les moissons de presque toute la France, et partout fort recherchée du bétail, pour lequel elle cons- titue une nourriture saine et agréable, cette espèce a particulièrement été recommandée par Sprengel pour la transformation, en excellents pâturages, des sols arides ou sablonneux, où beaucoup d’autres légumineuses ne pour- raient prospérer. Elle doit cet avantage à sa longue racine qui lui permet d'aller chercher, dans les sables les plus stériles, l'humidité et les autres principes nécessaires à son développement, et de nourrir, pendant la séche- resse, de nombreuses tiges, que l’on voit s'étendre en formant un gazon 10 Es CO 7 ii LÉGUMINEUSES. épais et qui, après avoir été brouiées par le bétail, s multiplient à l'infini ea repoussant de nouveaux jets. L'Ornithope vient fet RS RS ut es et ne soufre pas du pâturage. Bien que n'étant point vivace, quand la terre n'es pas trop chargée de gazon, il se propage en se resemant de lui-même; ce que l'on facilite encore en hersant le sol au printemps, en même temps qu’on répand un peu de semence. On ne livre la plante au pâturage que lorsqu'elle a pris racine. En la semant dru, dit Sprengel, on pourrait la faucher, et en obtenir ainsi, pour les moutons et les agneaux, un fourrage fin et sucrulent. Semée avec la petite Renouée (polypomwm arirulerc), elle fait, sur une terre sablonneuse, un excellent péturage d’un an. Mélée avec du Trèfle Hlane, des graminées, des Genêts, eîc., elle constitue un péturage de plusieurs 2nn6es ; i suffit, à cei efleï, de répandre la graine de ces plantes, au printemps, sur un seigle ; celui-ci coupé, on se contente, pour conserver, dans un sol sablon- zeux et sec, l'humidité de l'hiver, de fumer sur le chanme, et au printemps surant, après aroir passé la herse, on jette la graine de Pied-d’oiseau qu'on recouvre par le rouleau. On voit, par la composition chimique de cette plante, qu'elle exige un sol riche en potasse, comme la petite Oseille (rumex avtoslla); cœla indique qu'elle viendra bien partout où cetie dernière espèce croit en abondance, comme le sont les landes de Bruyères du centre de La France, sols qui con- fervent beaucoup de potasse. Dans les lieux humides et fertiles, D Pa l'os fe tb Gi, 0. intermedius Roth., considérée comme une espèce par certains auteurs. Osxrrso?s cowPaxé, 0. compresus L Fleurs juemes , petites, se muonbre de 3.5, sur æ= pélomeule bowtéslé Corolle à earène ne éépussamt pus le cube. Gonsse fortement cucpuimée, pes cuntruwtée aux articulations. Feuilles à faces Loæèrenses ; les sdimenres pételées, les supérieures sessdes Supales dechies Tulle de 25 5 dtrimitres. Vient dues les Bears sslommens de M5 et de l'Ouest, sur les pelouses, dans les champs et les vignes. Die même que l'espèce précédente, elle est mungée avec pla pur Les bestiszx et pur les montens surtout. N'a poist été ssamsse à ls cokure Fleurs resselmr, sec l'étemdard rsxé de violet, plus grandes que dns toutes les anûres éipuoes de geure, su meme de 3.5, portées sur we pédouale bractiolé. Goœsses melimées d'un mime cité, cornée sus arwelaums Feiles à fobodes mombremses, velues, mucrucées ; les sfémeures pétocbées , les sopésieures sessdes Stiguies doubles Tiges sombremses. Taille de 153 dfesmètres Vient dans Les benx sallenmenx de Sodemest et de l'Ouest, sur les rives de ls Garonne, de Tensose à Dordeuur. Mampée avec glusur pur des testiuns, elle pourrait, comme les préclentes, étre emtivée uns Les Deux suos et sablommeus de mes départements ménidensez. Sous Le num de Srradils, ele est cultivée de temps imanémmenun] dns le mon de Portugui, us la acteur des montugues remd Le climat à pes pres amaligue à eelni s centre de La France, et elle Ent, dans ce purs. em vert et en ser, La base de Le seerviture de gros bétail. Ou Es enltive Lim c'acires comtrées emeuce. motsrmmens sms les Campimes belges. où les larges toutes que for- LÉGUMINEUSES. 47 ment ses tiges nombreuses et ses feuilles innombrables, entretiennent la fraicheur du sol et don- nent un fourrage d'une grande finesse recherché de tous les bestiaux. La plante, craignant Fi ver, doit être semée au printemps ; elle supporte bien la chaleurvet la sécheresse, et fournit pour l'été de bons pâturages pour les bêtes à Isime. ORNITHOPE NON BRACTÉOLÉ, 0. ebracteatus Brot. Fleurs jaunes, avec l’étendard veiné de rouge, au nombre de 2.5, sur un pédoncule non brac- téolé. Corolle avec carène saïllante hors du calice. Gousse cylindrique, non eontractée aux arti- culations. Feuilles toutes pétiolées, à 3.6 paires de folioles élargies am sommet, mueronées. Tiges très grêles, ascendantes. Taille de 1 3 5 déermètres. Cette espèce, assez précoce, vient, comme a précédente, dans les lieux sablonneux de Mid; et de l'Ouest, sur les bords de Ia Méditerranée, dans le Roussillon, sur les rives de ls Garonre et les rivages de l'Océan. Non cultivée. Genre CORONILLE. — CORONILLA Nscx. Fleurs ordinairement jaunes, eu ombelles axillaires; — calice court, a 5 dents, les deux supé- rieures à moitié soudées ; — corolle à pétales longuement ouguiculés, x esrère terminée eu bee ; — gousse linéaire, cylindrique, ä 2, 4 ou 6 angles; — feuilles Imparipennées, rarement trifolio- lées, avec la foliole médiane beaucoup plus grande. Ce genre comprend des espèces herbacées ou ligneuses en assez grand nombre, qui croissent dans les lieux secs et pierreux, de préférence sur les terrains calcaires, et sont généralement peu recherchées des bestiaux. Voici un tableau des principales espèces françaises avec leurs caractères distinctifs. Fleurs mêlées de violet et de blanc. Stipales Hbres. ..... Vans LL Feuilles | Onglet de l'étendard arec mne < | impari- Ex dei mn ti Emcres cl 5 tipules = _ 5 |! Fleurs | libres 4 bordées | Etendard sans éeaille… | 2 jannes Glance EL. à S Feuilles avec rebord transparent..... Junwec £.! 5 = Stipales soudées. 34 { Hontans Seop.| 7 B = à Gousse à 4 angles. ......_.. L.| À ë transparent Gousse à 6 angles. ........ Faginaës 1m.) © Feuilles trifoliolées, Gousse à 6 angles. ....................... Seorpisides Koet.| (L) CORONILLE BIGARRÉE. — C. VARE L. Nous VULGAIRES. — Coronille changeante, Faucille, Pied-de-grolle. Fleurs élégantes, panachées de blane, de rose et de lilas, au nombre de 12.15, disposées en couronne sur un pédoncule très long. — Corolle à étendard avale. — Gousses dressées on étalées flexueuses, à 3.6 articles tétragones. — Feuilles à 7.12 paires de fokoles, oblongues, d’un beau vert. — Stipules petites. — Tiges herbacées , fistuleuses, diffuses. — Racines multiphiées, tra- çantes et profondes. — Taille de 2 à 6 décimètres. Cette espèce est commune dans les bois, aux bords des champs et des chemins, sur les coteaux siliceux et calcaires de presque toute la France. A l'état vert, elle n’est point mangée par les bestiaux, auxquels elle paraït être nuisible. Mais quand elle à été soumise à la dessiccation, elle donne un bon fourrage, facile à préparer, et que les animaux recherchent. 118 LÉGUMINEUSES. Tollard ainé, dans le supplément du Dictionnaire de Rozier, paru vers le commencement de ce siècle, est le premier qui ait appelé l'attention sur cette plante et signalé ses qualités. Suivant cet auteur, elle résiste parfaitement aux sécheresses, grâce à ses profondes racines; s'élève peu, durcit vite quand elle est seule, mais peut s'élever jusqu'à { mètre, et fournir, si elle est fau- chée de bonne heure, un assez bon fourrage, surtout lorsqu'elle est associée à d’autres plantes. Jeune, elle est broutée avec plaisir par les moutons; et, sur les coteaux secs et crayeux, elle pourrait être associée aux plantes pro- pres à ces régions. Malgré ces avantages, la culture de la Coronille bigarrée n’a point été, en France, l'objet d'essais suivis. Elle a été tentée seulement en Angleterre, où l’on se préoccupe plus que chez nous de varier la nourriture du bétail. ConoNILLA EMÉRUS, C. Emerus L. Séné sauvage, faux Séné, faux Baguenaudier, Fleurs jaunes, grandes, au nombre de 2.3 sur un pédoncule court. Corolle à étendard orbi- eulaire, pourvu d’une écaille à sa face interne. Gousse longue, droite, pendante, à 7.10 articles. Feuilles à 2.3 paires de folioles obovées. Arbuste de 5 à 12 centimètres. Vient sur les coteaux calcaires des provinces de l'Est et du Sud-ouest, au bord des rivières, des bois et des buissons. Ses feuilles jonissent de propriétés purgatives; aussi les animaux ne la mangent-ils qu'à l'état sec. “ Les autres espèces indigènes, toutes à fleurs jaunes, le C. ralentina L., arbuste à fleurs odo- rantes, haut de 4 à 7 décimètres, qui vient en Corse; le C. glauca L., arbrissean de 8 à 10 déci- mètres, qui vient dans le Midi, et que l'on cultive dans les jsrdins pour son feuillage glauque et ses belles fleurs odorantes; le C. juncea L., arbuste Labitant les collines de la Provence; le €. vaginalis Lm., espèce fort rare des contrées de l'Est; le C. montana Scop., à fleurs fétides, qui habite les collines calcaires de l'Est, sont toutes aussi plus où moins purgatives, et ne sont, comme la précédente, mangée par les animaux qu'après avoir été soumises à la dessiccation. CoRoONILLE NAINE, C. minima L. Fleurs jaunes, au nombre de 6.12 sur un long pédoncule. Gousses courtes, penchées d'un même côté, à 2.4 articles tétragones. Feuilles à 3.4 paires de folioles, entourées d'un bord car- tilagineux transparent. Stipules sondées en une seule opposée à la feuille. Tiges grêles, cou- chées. Taille de 1 à 2 décimètres. Commune sur les coteaux secs de l'Est et dn Midi, sur les pentes argilo-caleaires du Lau- raguais, et dans quelques régions de l'Onest, cette espèce est peu recherchée par les animaux, sinon par les moutons et les chèvres, qui la broutent quelquefois. On pourrait l'utiliser pour gar- nir les terrains arides et rocailleux et former ainsi des pâturages, auxquels elle fournirait son feuillage abondant et précoce, outre l'avantage qu’elle offre de repousser très vite sous la dent. Elle est trop petite, d’ailleurs, pour être fanchée et fanée. CoRONILLE A QUEUE DE SCORPION, C. scorpioïides Koch. Fleurs jaunes, petites, au nombre de 2.4 sur un pédoncule égalant la feuille. Corolle à éten=- dard orbiculaire. Gousses courbées en hameçon, penchées horizontalement d'un même cfté, à 3.8 articles. Feuilles la plupart trifoliolées, à folioles latérales un peu épaisses, la terminale plus ” grande, elliptique. Tiges herbacées, la centrale dressée. Taille de 1.2 décimètres. Cette espèce, la senle annuelle dn genre, croit sur les pelouses, dans les moissons et champs cultivés, des provinces du Midi et de l'Ouest. Elle vient dans des sols très arides, mais ne donne que pen de produits. Est mangée par les animaux. Non cultivée. LÉGUMINEUSES. 119 Genre SÉCURIGÈRE. — SECURIGERA DC. Fleurs en ombelles axillaires ; — calice court, à 5 dents, les deux supérieures à moitié sou- dées ; — corolle à étendard obové, à ailes larges, à carène aiguë, terminée en bee; — gousse uniforme, allongée, arquée, comprimée, à articles pen apparents à canse de la saillie des sutures, terminée en bec courbé; — graines quadrangulaires ; — feuilles imparipennées. Renferme une seule espèce. SÉCURIGÈRE CORONILLE, S. coronilla DC. Fleurs jaunes, au nombre de 6.8 sur un pédoncule long. Gousse longue. Feuilles 4 5.7 paires de folioles cunéiformes. Tiges dressées. Taille de 2 à 3 décimètres. Vient dans les régions sèches du Sud-est. Mangée par les animaux. Non cultivée. Genre HIPPOCRÉPIDE. — HIPPOCREPIS L. Fleurs jaunes, axillaires ou terminales; — calice campanulé, à 5 dents, les deux supérieures à moitié soudées; — corolle à étendard redressé, orbiculaire, longuement onguiculé ; à earène terminée en bec; — gousse allongée, grèle, comprimée latéralement, creusée sur le bord interne d’échancrures correspondantes aux graines; — graines oblongues, arquées ; — feuilles imparipen- nées, à folioles petites, les inférieures obovées, les supérieures oblongues, linéaires ; — stipules petites, aiguës. Comprend un petit nombre d'espèces, dont une seule est répandue. HiPPOCRÉPIDE EN OMBELLE, H. comosa L. Hippocrèpe, Fer-à-cheval. Fleurs jaunes, veinées sur l’étendard, au nombre de 6.12, pendantes et en ombelle sur un long pédoneule. Gousse à échancrures demi-circulaires, garnie de rugosités glandulaires, à 2.4 arti- cles. Graines courbées en demi-cercle. Feuilles x 5.7 paires de folioles, très petites, mueronulées. Tiges simples, ascendantes, dures. Taille de 1 x 2 décimètres. Vivace. Commune dans toutes les régions de la France, cette espèce vient naturellement dans les prairies sèches, les terrains calcaires et arides, les sols volcaniques ; elle s’y développe très bien, et forme de larges touffes qui s'étendent facilement du pied , en donnant une fane assez abon- dante, recherchée des bestiaux, surtout des moutons, quand elle est jeune; mais après la lorai- son, elle est trop dure pour servir de fourrage. Petite et pen productive, cette espèce pourrait servir à former les mélanges propres 3 ensemencer les terrains secs. HæPocRÉPIDE GLAUQUE, H. glauca Ten. Gousse plus longue et plus étroite que l'espèce précédente , à échancrures moins profondes. Graines presque droites. Feuilles glauques en dessous. Vient dans les lieux stériles de la région des oliviers. Rare et non cultivée. Vivace. HippOCRÉPIDE GiLIÉE, AH. ciliata Willd. Fleurs peu nombreuses, sur nn pédoneule court. Gousse hérissée, glanduleuse, à échan- - crures profondes, formant presque un cercle, à 5.8 articles. Graines très eourbées. Feuilles à 3.5 paires de folioles. Taille de 1 à 2 décimètres. Annuelle. Lieux secs du Midi et de l'Est, région des oliviers. Peu recherchée des animaux. Sans usages. HiPPOCRÉPIDE A UN SEUL FRUIT, H. unisiliquosa L. Fleurs solitaires ou géminées, presque sessiles. Gousse hérissée, à échanerures formant un cercle complet, à 3.5 articles. Graines très courbées. Feuilles à 5.7 paires de folioles. Taille de 6 à 12 centimètres. Annuelle. Vient dans les mêmes lieux que les espèces précédentes. Peu recherchée et sans usages. 150 LÉGUMINEUSES. Genre SCORPIURE. — SCORPIURUS L. Fleurs jaunes; — calice à 5 dents, les deux supérieures à moitié soudées; — corolle à carène bitide, terminée en bec; — gousse cylindrique, rer ee à côtes longitudinales, épineuses ou tuberculées ; — graines arquées; — feuilles simples , atténuées en pétiole; — stipules soudées au pétiole. Comprend un petit nombre d'espèces toutes annuelles, et ne s'élevant qu’à une faible hauteur. SCORPIURE VERMICULÉ, S. vermiculata L.. Chenille. Fleurs solitaires, rougeâtres sur l’étendard, petites, portées sur un long pédoncule axillaire. Gousse garnie de tubercules en séries régulières. Feuilles lancéolées, velues. Tiges rampantes. Vient naturellement dans les régions sèches des provinces méridionales. Est mangée par les bestiaux, mais de nul intérêt pour l'agriculture. Le S. muricata L., à pédoncules portant 2.3 fleurs, à gousse faiblement tuberculeuse ; le S. suboillosa L., à 2.3 fleurs, à gousse munie d'épines; le S. sulcata L., à gousse formant 2 spires régulières, à aiguillons disposés sur quatre rangs, — se trouvent dans les mêmes lieux que les précédentes, et sont également sans usages. 6 Tribu. — VICIÉES. Étamines monadelphes ou diadelphes. Gousse non articulée, bivalve, uniloculaire. Feuilles ordinairement paripennées, à pétiole terminé en vrille ou en arête. Fleurs toutes axillaires. — Comprend plusieurs genres, se dis- tinguant par les caractères résumés dans le tableau ci-après : Étamines monadelphes. ........... sise: Tube des Style comprimé latéralement.............. Cracca. étamines Gousse à Feuilles | tronqué Style 6 Gr. renflées. .... Victa paripen. Àobliquem.} Etamines } comprimé prol. en #4 Gr. lentieulaires. Lens à pétiole diadelphes) d'avant terminé en arrière | Gousse à sommet symétrique, non : |en vrille prolongé M œuen Style effilé, subulé.. 4... Erviua. ES A Pé = Tube des étamines | Style comprimé ses _… «rs LE Larayaus. a" à angle d'avant en arrière arête courte. .... .…. Oronus. droit Style comprimé latéralement..,....,...... Pisom. Feuilles imparipennées. ......,..,... sr -dararsosto nca enr: Crcer. LÉGUMINEUSES. 151 Genre FÈVE. — FABA T. Fleurs en grappes axillaires brièvement pédonculées, peu nombreuses; — calice à 5 dents inégales, les deux supérieures plus courtes ; — corolle à étendard ample, dépassant les ailes, à carène courte; — étamines monadelphes, à tube tronqué obliquement au sommet; — style allongé, filiforme, légèrement aplati; — gousse sessile, prolongée en bec du côté du bord supérieur, oligosperme; graines oblongues , aplaties sur les faces , séparées du tissu cellulaire. Ce genre, établi par Tournefort, puis confondu dans le genre VEsce par Linnée, qui en avait fait le Vicia faba, a été rétabli et maintenu par la majo- rité des auteurs modernes. Il renferme une seule espèce. FÈVE COMMUNE. — F. VULGARIS Mæxcu. Fleurs très grandes, blanches on roses, veinées de noir, avec une tache noire sur les ailes. — Gousse volumineuse, renflée, pubescente, légèrement visqueuse, verte, noirâtre à la maturité. — Graines très grosses. — Feuilles non en vrille, terminées en une arête droite ou flexueuse, à 1.3 paires de folioles sessiles, amples, épaisses, entières, elliptiques, obtuses, mucronées, gla- bres. — Stipules demi-sagittées, dentées, avec une tache brune sur la face supérieure. — Tige simple ou peu rameuse, dressée, épaisse, presque quadrangulaire, fistuleuse. — Racine pivotante, fibreuse. — Taille de 4 à 8 décimètres. — Annuelle. Originaire de la haute Asie, rencontrée en Perse à l’état sauvage par le voyageur Olivier, la Fève est cultivée en Europe depuis l’époque la plus reculée, soit dans les jardins comme espèce potagère, soit dans les champs comme plante fourragère. On la cultive très en grand dans plusieurs locali- tés, notamment dans le Valais, où on la préfère à la pomme de terre. La Fève forme plusieurs variétés, dont les principales sont la Fèverole et la Fève des marais. Parmi les autres variétés, on distingue : la Fève naine hâtive, petite, pré- coce, assez productive, importée de la côte d'Afrique il y a une soixantaine d'années ; — la Fève julienne, un peu plus grande que la précédente, commune dans les jardins ; — la Fève verte, un peu plus tardive, conservant la couleur verte de ses fruits, et originaire de la Chine; — la Fève violette, dont une sous-variété, à fleurs pourpres, pourrait être cultivée comme plante d’orne- ment; — la Fève à longue cosse, plus élevée que celles qui précèdent, plus tardive, et remarquable par la longueur et le grand nombre de ses fruits; — la grosse Fève de Windsor, à graines larges et aplaties, la plus forte de toutes, mais peu productive et résistant difficilement au froid, etc. Ces différentes variétés, exclusivement réservées aux jardins potagers ou d'agrément, n’ont point à nous occuper ici, où nous n'avons à considérer que les deux premières, les seules que l’on cultive en plein champ en même temps que comme plantes potagères. La Fève pes marais, F. V. major (grosse Fève ordinaire), est la plus géné- ralement cultivée, dans les champs et les jardins, pour son fruit volumineux 15 LÉGUMINEUSES. et succulent. Elle offre une sous-variété, appelée Feve picarde, qui est moins grosse et plus aplatie. La Févenoce, F. V. minor, F.V.equêna (Petite Fèce, Féve-des-Champs, Feve- de-cheval, Févelotte, Favelotte, Fave, Gourgane), paraît être le type de l'espèce; c'est celle au moins dont s’est rapprochée le plus la plante provenant des graines sauvages rapportées de la Perse par Olivier. Elle est petite, tardive, fournit beaucoup, donne des fruits presque cylindriques, âpres et durs, c'est-à- dire d'un goût moins agréable que celui des variétés potagères; elle vient dans beaucoup d'endroits qui ne pourraient fournir d’autres produits : le long des haies vives, dans les clairières des bois, dans les sentiers abandonnés, au bord des champs qui avoisinent les routes, etc., et où il ne faudrait qu'un peu de soin pour en tirer un grand parti Cette variété, principalement cul- tivée dans les champs, est la plus importante au point de vue agricole, et celle dont nous aurons principalement, en conséquence, à étudier la culture. Culture de la Feve. On cultive la Fève dans les champs, soit pour en obtenir la graine, em- ployée à la nourriture de l'homme ou des animaux, soit comme plante four- ragère, destinée à être fauchée ou à être donnée en pâturage, soit pour l'en- fouir comme engrais vert. Nous aurons, dès lors, à exposer : d’abord les soins généraux applicables à tous les cas, puis les soins spéciaux exigés suivant l'objet de La culture. Préceptes généraux de calisre. Choix et préparation du 291. — La Fève préfère les terres fortes, meubles, fraîches et substantielles ; elle prospère dans des localités qui seraient beau- coup trop argileuses pour d’autres cultures. Elle donne aussi des produits abondants dans les terres calcaires. En somme, dans nos climats tempérés, elle vient à peu près partout, ne redoutant réellement que l'excès d’humi- dité et les fortes sécheresses. La terre, quelle qu'elle soit, doit être ameublie par de profonds labours, qui seront faits avant l'hiver, afin que le froid achève d'émietter le sol; cette opération est principalement nécessaire pour faciliter la pénétration de la racine pivotante de la plante. Ensemencement. — On répand la semence au printemps ou à l'automne. Dans le Midi, où l’on a moins à redouter pour la jeune plante l'influence du froid, on sème en automne, jusqu'en décembre. Les pousses alors sont mieux enracinées, plus vigoureuses, et la plante, résistant mieux à la chaleur, donne des produits plus abondants. Vers le Nord, on devra, au contraire, semer au printemps, en ayant soin seulement de le faire le plus tôt possible, dés que les gelées cessent d'être à craindre, et cela, d'abord parce que La plante plus vite constituée résiste d'autant mieux à la sécheresse, qu'elle redoute par-dessus tout ; puis, parce qu'on rend ainsi la terre plus promptement dis- LÉGUMINEUSES. 153 ponible pour la récolte qui doit succéder à la Fève. Le mois de février ou le commencement de mars est l’époque qui convient le mieux alors pour les semailles. En choisissant une variété particulière, dite Fèverole d'hiver, on pourrait semer plus tôt encore, c'est-à-dire avant l'hiver. On répand la semence de Fève, soit à la volée, soit en lignes ou rayons. L’ensemencement à la volée se fait sur le champ non labouré, ou bien dans les raies ouvertes par la charrue. Mais il est toujours préférable que le champ soit au préalable labouré, hersé et même roulé. La graine répandue, il convient, dans tous les cas, de la recouvrir par plusieurs hersages. Le semis en lignes ou rayons se fait, soit à la main, dans les raies ouver- tes par la charrue, soit au semoir, soit en plantant la graine, ce qui est long et dispendieux. Les raies seront aussi droites que possible, assez écartées pour qu’on puisse y faire passer la petite herse triangulaire et la houe à cheval, c'est-à-dire qu’elles doivent être distantes de 5 à 6 décimètres envi- ron. Cet écartement sera moindre dans les petites cultures, où le binage et le sarclage se font à la main. M. Robert Brown emploie le semoir à brouette, refend les raies pour recouvrir la semence, puis, après dix à douze jours, il passe la herse en travers, afin de niveler pour le binage. Deux sillons d’écou- lement sont tracés ensuite entre chaque ligne; on enterre de la sorte les graines de 9 à 10 centimètres, ce qui n’a aucun inconvénient, même dans les terres argileuses. Si la terre est très humide, on établira les lignes d’en- semencement au sommet des billions relevés. Le semis en lignes est plus dispendieux que le semis à la volée; mais ïl a l’avantage d'exiger moins de semence et de donner des produits plus abon- dants. Thaer, V. Yvart, A. Wieland et d’autres agronomes encore, surtoût en Angleterre, ont fait sur ces deux modes d’ensemencement des essais com- paratifs qui ont donné des résultats concluants. Ainsi le semis en lignes a offert les avantages suivants : économie d’un tiers de semence ; germination plus sûre, produits en grains plus abondants, sans que l’on puisse d’ailleurs préciser le chiffre du surplus, estimé depuis un cinquième jusqu'à deux et trois fois plus ; enfin, action amélioratrice sur le sol plus prononcée. La quantité de semence à répandre varie suivant sa qualité, sa gros- seur, l’état du sol, le mode d’ensemencement. Comme nous venons de le voir, il en faut toujours davantage quand on sème à la volée. La quantité peut varier ainsi de 150 à 250 litres par hectare. En Écosse, on en sème près de 350 litres. Dans le Valais, on va jusqu’à 4 hectolitres ; en Angleterre eten France, la quantité moyenne, pour les bons terrains, est de 2? hectoli- tres par hectare. Par le procédé de semis en lignes, de Robert Brown, 30 graines par mètre de rayon suffisent. On aura, encore à porter son attention sur le choix des graines, qui doi- vent être mûres, nourries, fraiches; comme elles gardent longtemps leurs facultés germinatives, surtout quand on les conserve dans les gousses , il est recommandé de ne battre les tiges qu'au moment d’ensemencer. Les 154 LÉGTNINEUSES. graines seront pleines , et d’une couleur brune ou rougeätre. Si elles étaient blanches et ridées , cela indiquerait un défaut de maturité; trop noires ou ternes, elles dénoteraient une altération due à la fermentation ou à l’hu- Les graines étant exposées aux attaques des mulots et autres animaux, qui en sont friands, il convient , avant de les semer, de les tremper vingt- quatre heures dans l’eau, ce qui, en ramollissant le périsperme, hâte la germi- nation , et les soustrait plus tôt aux causes de destruction qui les menacent. Soins divers de culture. — Après que la graine a été répandue, il faut passer plusieurs fois la herse et le rouleau pour ameubilir et égaliser conve- uablement la surface du champ. Quand la plante est près de lever, on passe de nouveau la herse. Cette opération, qui expose seulement à faire perdre quelques pieds, a pour avantage de diviser la terre, de détruire une grande partie des plantes nuisibles qui peuvent exister à une faible profondeur, de hâter la végétation et de favoriser la sortie de la Fève. Sur le semis à la volée, on s’en tient à ce hersage que l’on pratique une seule fois avec une herse légère. Si on a semé en raies assez écartées pour le passage de la petite herse ou de la houe à cheval, on commence, quelque temps avant que la plante lève, par employer le premier instrument pour détruire et extirper les plantes nuisibles, en recommencant plusieurs fois s'il est nécessaire. Plus tard, quand la plante est assez élevée pour pouvoir être bnttée, et quand elle est près de fleurir, on fait usage de la houe à cheval Culture de La Fève pour la graine. Lorsque la Fève est cultivée pour la graine, le terrain, ameubli par la charrue, doit en outre être fumé le plus possible avec des fumiers longs et pailleux, ayant subi seulement la fermentation nécessaire pour la destruc- tion des graines nuisibles. Cette addition de fumier est d'autant plus indis- peusable que, généralement, la Fève précède une récolte de blé, à laquelle l'engrais doit surtout servir. Dans le Valais, on fume à raison de 18,000 à 20,000 kilos. de fumier par hectare. On peut semer à la volée; mais le semis en lignes, qui donne moins de feuilles et plus de graines, devra toujours être préféré. Les habitants du Valais, qui sèment en lignes, répandent, dans le sillon tracé par la charrue, environ 4 hectolitres et demi de graines par hectare. Ce semis exceptionnellement épais, comme le remarque M. de Gasparin, ne donne pas beaucoup plus de graines que s’il était plus clair ; mais il a pour résultat une grande abondance de tiges, dont le produit est regardé comme important ; de plus, les plantes ne tallent pas, ce qui fait que toutes les gousses arrivent en même temps à maturité; enfin, de l'abondance des fanes résulte, an pied des plantes, un ombrage étouffant qui dispense de nombreux sarclages. LÉGUMINEUSES. 155 Dans ce même pays, il est d’usage encore, pour augmenter le produit de la Fève, lorsqu'elle est parvenue à une certaine hauteur, de la coucher à moitié dans la terre, de manière à laisser ressortir le haut de la tige et les rameaux qu'elle a déjà poussés. De la partie enterrée naissent une multitude de radicules qui concourent à activer le développement de la plante. Après la floraison, on pratique, dans quelques régions de la France, notamment dans l'Auvergne, le pincement de l'extrémité des tiges, dans le but de hâter la maturation des fruits. L'opération se fait avec les doigts, une faucille, un instrument quelconque, et a effectivement, pour résultat, en arrêtant la végétation de la tige, de faire refluer la sève vers les graines. Bonne pour la petite culture, une telle méthode est peu praticable en grand. La Fève est exposée aux attaques de plusieurs ennemis ; le Puceron est le plus redoutable; il attaque les sommités, c’est-à-dire les parties les plus tendres, et par ses nombreuses piqûres, produit une grande extravasalion de sève, ce qui nuit à la formation et au développement des fruits. Ce parasite est d'autant plus à craindre, que la plante souffre davantage de la séche- resse ; c’est ce qui fait que les Fèves semées avant l'hiver y sont toujours moins exposées. Pour en préserver la plante, le binage et le sarclage sufli- sent souvent ; sinon il faut recourir au pincement, en pratiquant l’excision des extrémités attaquées. On n’attend point, pour récolter la Fève, que les fruits soient complète- ment mûrs, d'abord parce qu’en tardant trop on perd du temps pour la récolte à suivre; puis, parce que les tiges et les feuilles qui, récoltées à temps et bien préparées, servent à l'alimentation des bestiaux, deviennent plus tard dures et ligneuses et ne sont plus bonnes qu’à servir de litière et de combustible. La maturité s'annonce à la couleur noire que prennent les gousses, au fanage de la tige et à la chute des feuilles. Il faut, conséquem- ment, ne point attendre, pour commencer la récolte, que ces caractères soient trop prononcés. C'est généralement en septembre ou en octobre que l’on coupe la plante dont on veut extraire les graines. Cette récolte se fait de plusieurs manières. On peut arracher la plante, la couper à la faucille ou la faire tomber sous la faux. Le fauchage est le procédé le plus expéditif et le plus économique. La plante fauchée est soumise à la dessiccation, et quand elle est sèche, en extrait les graines au fléau. Les Fèves se conservent mieux ainsi que si on les séparait immédiatement des tiges, outre que celles-ci, que l’on ne peut donner que peu à peu au bétail, sont plus appétissantes quand elles sont nouvellement battues. Mais cette dessiccation de la plante entière est toujours longue et diffi- cile, à cause de la grande quantité d’eau de végétation que renferment la tige et les feuilles. On la facilite en faisant les javelles aussi minces que possible; on porte ensuite celles-ci hors du champ, afin de laisser le terrain libre aux travaux ultérieurs. Il faut avoir soin, d’un autre côté, de ne lier et ne mettre 156 LÉGUMINEUSES. les tiges à couvert que lorsqu'elles sont bien sèches; de la sorte, elles se con- servent et se battent beaucoup mieux. Dans le Valais, on n’attend point que les gousses aient bruni et que la tige soit flétrie, comme on le fait ailleurs. On regarde la Fève comme bonne à être cueillie dès que son germe est noirci, bien que les cosses soient encore vertes. On arrache alors la plante avec toutes ses folioles et on la fait sécher, non sur le sol, mais sur de hauts étendoirs formés de traverses supportées par des sapins, et sur des rangées de barreaux horizontaux qui entourent les granges. L'hiver venu, on bat au fléau dans les granges, et le grain est séparé de la paille par le van ou le tarare. Le produit est de 22 à 28 hecto- litres de graines par hectare, et de 5,800 à 7,400 kilog. de tiges desséchées, formant un fourrage estimé, regardé comme supérieur au foin. La graine de Fève battue trop tôt est exposée à diverses altérations; elle s’'échauffe et peut être attaquée par la Bruche des pois ( Bruchus grana- rius Schœn.) qui, en détruisant le germe, la rend impropre à la reproduction et à la consommation. Culture de la Fève comme fourrage. Le terrain ayant été préparé, fumé, comme lorsque l’on veut récolter la graine, la Fève que l’on destine à servir de fourrage est toujours semée à la volée, et très dru, attendu que la plante ne talle pas. On peut, en outre, lorsque la graine n’a pas été répandue avant l'hiver, semer un peu plus tard qu'on ne le fait dans le cas précédent, la plante devant rester moins long- temps sur le sol que lorsqu'on attend, pour en faire la récolte, sa complète maturité. La Fève fourragère ou Fèverole doit être fauchée à la floraison, avant la maturité des graines. Toutes les parties de la plante sont alors, il est vrai, épaisses, charnues et difficiles à sécher; mais si on attendait davantage, elles seraient dures et la végétation serait arrêtée; tandis que si la première coupe est faite avant que les fruits soient mûrs, la plante peut être fauchée plu- sieurs fois, et fournir même un pâturage assez prolongé, la mise en pâture des tiges en fleurs faisant ordinairement pousser plusieurs jets latéraux, qui donnent une bonne nourriture. Une fois coupée, la Féverole est consommée en vert ou transformée en foin. Elle donne alors un fourrage trés nourrissant ; mais la quantité d'eau de végétation que contient la plante rend ce fourrage difficile à préparer. Quelquefois on ne coupe les Fèves qu'après la formation des cosses. On a ainsi des gerbées qui constituent un bon fourrage d’hiver recherché des moutons et des chevaux. Les tiges, dans ce cas, sont plus faciles à sécher et à conserver que lorsque la plante a été conpée jeune. Néanmoins, à cause de leur grosseur et de l’eau abondante qu'elles renferment, il faut avoir soin, comme lorsque l’on veut récolter la graine, de les tenir en javelles minces. La Fève fourragère est souvent semée avec d'autres plantes, et ces mé- LÉGUMINEUSES. 157 langes, fauchés en vert ou après la formation de la graine, forment , dans l'un et l'autre cas, une nourriture des plus substantielles. Ainsi, tantôt on forme, avec le seigle et l’avoine, un mélange que Fon sème avant ou après l'hiver, et que l’on récolte en juin et juillet pour nourrir les animaux pen- dant la saison chaude; tantôt on la mêle, ainsi qu'on le fait notamment dans le Pas-de-Calais, avec la gesse, la vesce, les pois, les lentilles, et quelques grains de céréales; ces mélanges, connus sous les noms de hivernage, dragée, dravée, gravière, waret, favero, forment une excellente nourriture d'hiver et d'été. La culture de la Fèverole est toujours avantageuse, non-seulement par la nourriture verte ou sèche qu’elle donne, soit qu'on la coupe en fleurs, soit qu'on attende que les gousses soient formées, mais encore parce qu’elle ameublit et nettoie le champ; parce que fauchée avant la formation du fruit, elle épuise peu le sol; parce qu’enfin elle n’occupe la terre que pour peu de temps, favorise ainsi toutes les opérations ultérieures et l’admission des autres cultures. Culture de la Fève comme engrais vert. Empruntant à l'atmosphère, par ses feuilles larges et épaisses, une grande partie de sa nourriture, la Fève apporte au sol, quand on l’enfouit au moment où elle est en fleurs, une proportion considérable de matière fertili- sante. De là l'emploi assez fréquent de cette plante comme engrais vert. Elle exige dans ces circonstances les mêmes soins de culture que lorsqu'elle doit être transformée en fourrage, sauf qu'elle n’a pas besoin de recevoir de fumier. Une bonne méthode encore, en ce cas, est de faire pâturer le champ de bonne heure par les bêtes à laine. Au lieu d'une seule tige, il en pousse alors plusieurs, qui s'élèvent moins, mais qui, couvrant davantage le sol en se ramifiant, sont ensuite plus faciles à enterrer. L’enfouissement se fait, au moment où la plante est en fleurs, à l’aide de la charrue. On facilite l'opération en la couchant au préalable avec le rou- leau, après une pluie, ou quand elle est encore mouillée par la rosée. Quel- quefois on l’enfouit à la bèche; alors il convient d’arracher d'abord la plante. Dans un cas ou dans l'autre, la plante, molle et succulente, ne tarde pas à se décomposer et à se transformer en terreau. Cette culture, sans rien prendre à la terre, puisque la plante enfouie lui restitue tout ce qu'elle lui a emprunté, l’enrichit encore de tout ce qu'elle a extrait de l'air. Elle constitue donc un moyen infaillible d'amélioration du sol que l’on ne peut que souhaiter voir plus généralement utiliser. Valeur économique et agricole de la Fève. Vivant surtout aux dépens de l’atmosphère et n'enlevant presque rien au sol pour s’entretenir et se développer, la Fève, quel que soit le mode de cul- ture auquel on la soumette, est une plante précieuse pour l’industrie rurale. 158 LÉGUMINEUSES. On peut ainsi par elle, au moyen de deux hectolitres de graines que l'on sème par hectare, et dont on retire 8 à 10,000 kilog. de produits, extraire de l'atmosphère, par le seul fait de la végétation, plusieurs milliers de kilogram- mes de substances nutritives, qui restent sans frais au bénéfice de l'agricul- teur. La Fève, en outre, n’occupe le sol que peu de temps et le nettoie des mauvaises herbes, soit par le sarclage qu'elle exige, quand on la sème en ligne, soit par l'ombre qu'elle produit, quand elle est semée à la volée. La Fève est ainsi la plante par excellence pour diviser, ameublir, net- toyer et fertiliser la terre, et sa culture est l’une des meilleures que l'on connaisse pour préparer à recevoir le froment et autres céréales, les terres froides et rebelles dont l'exploitation serait sans cela coûteuse et peu pro- ductive. La Fève, sous ce rapport, est même supérieure au Trèfle, car elle peut réussir là où ce dernier parfois reste absolument improductif. Il est à regretter même que cette faculté fertilisante de la Fève ne soit pas plus communément utilisée pour l'amélioration des terres pauvres, sur lesquelles il n'est point possible de répandre, en quantité suffisante, les en- grais ordinaires. Il est plus fâcheux encore que l’on laisse sans emploi, comme cela arrive fréquemment, les tiges fanées qui restent après la récolte des graines, et que l’on prive ainsi le sol d’un engrais des plus précieux. C'est dans ce cas surtout qu’il est vrai de dire qu’en agriculture il n’y à pas de petite perte, et que savoir les éviter est le premier progrès à accomplir. Quoi qu'il en soit, on peut juger, par là, de quel avantage est pour le cultivateur la culture de la Fève, qui lui fournit, d’abord sa graine pour la nourriture de l’homme et du bétail, puis ses fanes comme fourrage et comme engrais, et enfin constitue une excellente préparation pour les céréales. La Fève peut entrer dans divers assolements, alterner seulement avec le froment, ou bien entrer dans une rotation biennale de froment en alternant avec le trèfle et le maïs. Elle est surtout favorable aux céréales quand elle à été semée de bonne heure et en ligne, bien nettoyée et enlevée assez tôt pour laisser le temps de donner au sol les préparations nécessaires. Si sa récolte est trop tardive, il est parfois plus avantageux d'ajourner les semailles au printemps et d'admettre alors le blé de mars, l'orge ou l’avoine, qui ne profitent pas moins de l'amélioration apportée au sol par la Fève. s La Féverole vient très bien aussi sur un défrichement de gazon, de trèfle ou d’une autre prairie artificielle ; ou bien elle peut être semée avec le trèfle pour former une prairie artificielle, qu’elle protége la première année par l'abri qu’elle lui fournit. Quelquefois, entre les rayons, on sème soit des pommes de terre, soit des raves ou des navets qui ont le temps de se développer après la fauchaison, et qui peuvent être récoltés avant que l’on sème le blé, et l'on se procure ainsi, à peu de frais, une double récolte. Quand la lève succède au froment, si le climat est assez chaud, il est possible, en semant la légumineuse immédiatement après la moisson, d’en LÉGUMINEUSES. 159 obtenir encore une récolte mûre. Dans le Nord, si la maturité n'est pas complète, il reste la ressource d’enterrer la plante comme engrais vert. Emploi alimentaire de la Fève. La Fève constitue, pour tous les animaux, une substance alimentaire également recherchée des uns et des autres, et d’une grande valeur nutri- tive. La graine et les fanes sont consacrées à cet usage. La graine sert, en outre, à la nourriture de l'homme, notamment dans les provinces du midi et de l’ouest de la France, ainsi qu’en Italie. Mais on fait usage surtout, dans ce cas, de la grosse variété de la Fève des Marais ; tandis que pour les animaux on emploie surtout la Fèverole, qui est plus rustique, moins délicate. Cette graine peut être donnée de plusieurs maniè- res : entière, soit sèche, soit ramollie par l’eau, soit à demi-cuite ; concassée, ou enfin moulue, sous forme de farine délayée dans de l'eau ou additionnée d’un peu de son. Elle est très nourrissante, engraisse promptement les bœufs, les porcs, auxquels elle donne un lard ferme et une chair excellente. Elle convient aussi aux femelles laitières, dont elle augmente le lait. Elle est bonne encore pour les veaux à la mamelle; sa farine délayée dans de l'eau remplace une partie du lait de la mère, et favorise l’engraissement d’une facon aussi efficace qu'économique. 11 est inutile d'ajouter que dans toute circonstance elle peut être mélangée aux autres grains qui forment la nour- riture ordinaire des animaux auxquels on la donne. Dans le Valais, on fait manger la même Fève aux hommes et aux chevaux. La ration journalière de ceux-ci est de un demi-kilog. environ de graines avec une quantité de foin convenable. La fane de la Fève, quand elle est convenablement préparée, est aussi fort recherchée des bestiaux. Elle doit, pour cela, n'avoir point été coupée trop mûre et avoir été bien séchée avant la mise en grange. Elle forme alors un aliment très substantiel pour la nourriture d'hiver des chevaux de tra- vail et des bêtes à cornes, ainsi que pour celle des moutons. Cette paille étant un peu sèche, on rendra le fourrage meilleur en la mélant à de la paille de pois, surtout de pois blanc. Il est des contrées où les moutons et les chevaux ne recoivent jamais de foin et mangent, à la place, une nourri- ture composée de paille de Fèves, de Pois et de Vesces, dont ils paraissent se bien trouver. Dans le Valais, où les débris du battage de la Fève sont fort appréciés, on les sépare en trois parts, suivant leur degré de division. La partie la plus menue, produit des folioles, est réservée pour la nourriture des pores ; les deux autres parts, formées par les rameaux et les tiges, sont con- servées pour les vaches. 160 LÉGUMINEUSES. Genre CRAQUE. — CRACCA Riv. Fleurs en grappes axillaires, pédonculées ; — calice à 5 dents inégales, plus courtes que la corolle ; les inférieures très étroites; — éfamines diadelphes, à tube tronqué très tronqnée obliquement au sommet prolongé en bec; — graines globuleuses ; — feuilles terminées considérable, des comprises sous le nom générique de Vesces, ne pourra u’en faciliter l'étude. Le tableau suivant fera , avec caractères distinctifs essentiels, les espèces caises de ce genre nouveau. * Mio Frasi.| Z b ps: él Calice non bossu à la base. ... " cs! € ousses à graines D hr" œuxailes ‘| Cues Dom à ls less. Feria pr 2 5 | Fleurs grandes, s ÉE 3 colorées | Etendard plus long que les ailes. .......... PATES 8 . 2 Gonsses / Fleurs solitaires. Stipules de deux sortes........ Moxaximos God.| (1) Z hr Gone init. Gousse non bosselée. Calearata God.| (f) Le) eurs F1. grappes petites, plus où moins Style pubese. Gonsse bosselée.… | Dire Pr — co Due l'Oousso pon stipités. Style glabre.. Æer air.| © CRAQUE ÉLEVÉE. — C. MAJOR FRASx. Vicia cracca L. — V. multiflora Poll. Noms VULGAIRES. — Vesce craque, V. multiflore, V. à épi, Vesceron, Jardeau, Jarseau, Luzeau, Luiset des prés, Pois-à-crapaud. Fleurs violettes on bleues, réunies au nombre de 15.20 en une grappe serrée, oblongue. — Corolle avec étendard redressé, à onglet orbiculaire, de mème longueur que le limbe. — Gousse ovale, courte, brune. — Graines brunes, marbrées. — Feuilles à 8.10 paires de folioles linéai- res, velues. — Stipules demi-sagittées, entières, — Tige carrée, striée. — Souche vivace, très traçante. — Taille de 6 à 15 décimètres. > Très commune dans les lieux couverts, les prés frais, les bords des ruis- seaux et des rivières de presque toute la France ; plus rare dans les champs et les moissons, cette espèce vient dans tous les terrains et résiste même aux inondations. Dans les sables déposés par les rivières, elle peut attein-. dre à un grand développement, en formant des champs épais. Mais elle a besoin d'être soutenue ; le seigle est la plante qui paraît le mieux convenir pour cela. La Vesce craque produit en abondance, dure longtemps, se dessè- che facilement et donne un beau foin. Quand ses graines sont mûres, sa fane est encore assez tendre pour être mangée; si on la coupe à l’époque de la floraison, elle repousse promptement. Avec cela, très recherchée des bes- LÉGUMINEUSES. 161 tiaux, la Vesce craque offre toutes les conditions voulues pour constituer une excellente plante fourragère, que l’on pourrait cultiver dans tous les mau- vais terrains, et dont on obtiendrait surtout un bon fourrage en la mêlant au seigle et à l’avoine. - Elle offre plusieurs variétés. M. H. Lecoq en a trouvé une, sur les mon- tagnes volcaniques de l'Auvergne, qui s'élève, seule et sans appui, jusqu’à » décimètres de hauteur et qui croît par petites touffes dans les prés élevés. Une autre variété, distinguée comme espèce particulière par les auteurs, est celle dite C. Gerardi God.; Vicia Gerardi Willd., que caractérisent ses grap- pes plus denses, ses graines moins nombreuses, plus grosses, ses feuilles à folioles plus nombreuses, et qui vient dans les prairies des Alpes et de la Provence, ainsi que dans les Pyrénées. Près de cette même espèce doit être rangée une plante, mentionnée par Vilmorin dans le Bon Jardinier, sous le nom de Vesce velue, Vicia villosa, et qu'il ne faut pas confondre avec l'espèce française, ci-après décrite, qui porte ce même nom. Originaire de Russie, cette Vesce est grande et vigoureuse, très rustique, et résiste parfaitement aux plus grands froids. Dans des semis en bonne terre sableuse, elle a végété avec une grande rapidité et a atteint un développement extraordinaire, en formant une masse impénétrable, et de plus de 2 mètres de haut, de tiges et de feuilles. En Suède, où elle croît abondamment, elle a été l'objet d'essais qui ont donné de bons résultats. Elle offre, toutefois, l'inconvénient de ne pouvoir être cultivée qu'autant qu'on l’associe à une autre plante qui en soutienne les tiges molles et flexi- bles, et qu'il ne se trouve pas, dans nos climats, d'espèce qui concorde avec elle pour la durée et l’époque de la végétation. Le seigle seul, bien que de petite taille, pourrait lui être de quelque secours. CRAQUE A FEUILLES TÉNUES, C. tenuifolia God.; Vicia tenuifolia Roth. Fleurs allongées , d'un bleu pâle, nombreuses, en grappe lâche. Gousse large, brune à la maturité. Feuilles à 7.10 paires de folioles linéaires, mucronées. Taille de 1 à 2 mètres. Se rencontre fréquemment dans les bois, les buissons, les prairies de presque toute la France. Constitue une nourriture recherchée. Non cultivée. CRAQUE VaRIÉE, C. varia God.; Vicia varia Host. Fleurs allongées , violettes, avec les ailes presque blanches, nombreuses, en grappe lâche, oblongue. Gousse glabre, fauve. Graines globuleuses, brunes. Feuilles à 5.7 paires de folioles étroi- tes. Tiges faibles. Taille de 2 à 15 décimètres. Annuelle et bisannuelle. Espèce très commune dans les moissons de presque toute la France, mais principalement dans le Midi, et que l’on retrouve dans la paille. . CRAQUE vELUE, C. villosa God.; Vicia villosa Roth. Fleurs violettes, avec les ailes bleues, nombreuses, en grappe lâche. Gousse très large, fauve. Feuille à 5.7 paires de folioles. Plante couverte de poils. Taille de 3 à 12 décimètres. Espèce très rare, que l’on rencontre surtout dans les lieux pierreux et stériles de l'Est. CRAQUE DE BERTOLONI, C. Bertolonii Gop.; Vicia pseudocracca Bert. Fleurs bleues avec les ailes jaunes, au nombre de 3.6 en grappe longue. Calice bossu à la base. Gousse fauve. Feuilles à 4.8 paires de folioles. Taille de 3 à 10 décimètres. Vient dans les diverses régions de la Provence et en Corse. Sans usages. 11 ES L à En 162 LÉGUNINEUSES. CraQtE POURPRÉE, €. atropurpurea God.; Vicia atropurpurea Df.; Y. perennis DC. Fleurs d'un pourpre noir an sommet, rarement rougeâtres, au nombre de 4.10 en grappe serrée, ne dépassant pas la feuille. Calice non bossu à la base. Style plié et tordu sur son axe. Gousse bosselée, fauve. Graines d'un noir velouté. Feuilles à 5.9 paires de folioles. Tiges velyes. Taille de 3 à 8 décimètres. Annuelle et bisannuelle. Cette espèce, que l'on rencontre assez communément dans les moissons du Midi, sur le litto- ral de la Méditerranée, est fort recherchée des bestiaux ; elle est de nature à donner, dans les ter- rains secs, des produits assez avantageux pour qu'on puisse en essayer la culture. Jusqu'à présent, elle est restée sans usages. CRAQUE A UNE FLEUR. — €. MONANTHOS Go. Ervum monanthos L.; Vicia monanthos Df; Lathyrus monanthos Willd. Noms VULGAIRES. — Ers on Vesce à fleurs solitaires, V. à une fleur, Lentille d'Aurergne, Jaroude , Jarassi. Fleurs petites, d’un blanc bleuâtre, tachées de noir au sommet de la carène, solitaires, sur des pédoncules ne dépassant point la feuille. — Calice à dents plus longues que le tube. — Gousse brièvement stipitée, bosselée, glabre, fauve à la maturité. — Graines rousses, marbrées. — Feuilles à 5.7 paires de folioles étroites, échancrées au sommet, mucronulées. — Stipules de deux sortes, l'une sessile, linéaire, entière ; l'autre pétiolulée, laciniée, à divisions sétacées. — Taille de 3.6 décimètres. — Annuelle. Cette plante vient dans les lieux cultivés, parmi les moissons de l'est, du centre et du midi de la France. Les terrains calcaires ne lui sont point favorables. Elle prospère, au contraire, sur les terrains siliceux et sablon- neux les plus médiocres, les sols schisteux, volcaniques, où ne pourraient venir ni la Vesce ordinaire, ni les pois, ni les fèves, et où le seigle lui- même ne végèterait que difficilement. On la cultive pour ses graines, em- ployées comme les lentilles dans la nourriture de l’homme, et pour ses fanes qui donnent un fourrage doux et de bonne qualité. On la sème en automne, et elle résiste très bien à l'hiver. Sa graine est répandue seule, ou mieux, mêlée avec une graminée, principalement avec le seigle ou l’avoine d'hiver, qui en soutient les tiges. Un hectolitre de graines par hectare suffit. On la fauche à deux époques, suivant qu'on veut en obtenir du fourrage ou des graines. Facile à sécher, elle donne un foin moins échauffant que la Vesce et qui convient à tous les herbivores. Bien que moins productive que les espèces cultivées ordinaires, elle constitue cependant, vu la nature des ter- rains où elle se développe, une ressource précieuse pour certaines régi qui resteraient sans elle vouées à la stérilité. M. Vilmorin en a constaté aussi l'utilité pour les mauvais sables et l’a vu produire, dans ces conditions, des quantités considérables de fourrages, qui apportaient à la ferme une importante amélioration. Près de cette espèce se rangent le C. calearata God., Vicia calearata Df., qui se distingue à ses fleurs violettes, au nombre de 2.5, et à ss gousse non bosselée : espèce très rare, que l'on LÉGUMINEUSES. 165 trouve dans les moissons des provinces méridionales; et le C. disperma God., Vicia disperma DC. V. parviflora Loiïs., à fleurs très petites, blanchâtres, au nombré de 2.6, et À gousse bosselée, contenant 2 graines : espèce propre aux champs sablonneux du Midi. L'une et l’autre sont sans usages. CRAQUE BISANNUELLE, C. biennis..…. V. biennis L. Vesce de Sibérie. Fleurs bleues ou violacées, nombreuses, en grappes spiciformes, serrées, longuement pédon- culées. Gousse comprimée, courte, glabre, renfermant 3.4 graines. Feuilles à 5.6 paires de folioles lancéolées, glabres. Stipules demi-sagittées, aiguës. Taille de 1 à 3 mètres. Bisannuelle. Cette plante, d’origine septentrionale, a été indiquée par Thouin comme propre à la culture. Elle produit, en effet, beaucoup, est très rustique, résiste au froid, et peut fournir, pendant toute la mauvaise saison, du fourrage vert au bétail. C’est là son principal avantage pour les pays froids. La difficulté est de soutenir ses longues tiges grimpantes. Thouin a proposé, pour cela, de l’associer au Mélilot blanc, espèce bisannuelle aussi et qui donne un bon fourrage. Exigeant, pour se développer, un bon terrain, la Vesce de Sibérie peut alterner avec le froment et être semée, soit au printemps, soit en automne. CRAQUE A FRUIT VELU, C. minor Riv.; Ervum hirsutum L.; Vicia hirsuta Koch. Fleurs très petites, blanches, ou légèrement blenâtres, au nombre de 3.8, sur un pédoncule court. Calice à dents égales, plus longues que le tube. Gousse très courte, non stipitée, bosselée, poilue, noire, contenant 2 graines. Feuilles à 8.10 paires de folioles linéaires, tronquées. Sti- pules à divisions sétacées. Tiges très grêles. Taille de 2 à 6 décimètres. Commuue dans les terres cultivées, parmi les moissons , dans les buissons et les bois, cette espèce, bien que non cultivée, est fort recherchée de tous les bestiaux, auxquels elle fournit un fourrage tendre et appétissant. Ses tiges molles se transforment facilement en foin, dont on pour- rait, en le mêlant à de la paille ou à d’autres fourrages secs, obtenir un utile supplément d’ali- mentation. Elle réussirait dans les sols secs et médiocres. Genre VESCE. — VICIA T. Fleurs solitaires ou géminées à l’aisselle des feuilles, on en grappes latérales brièvement pédoneulées ; — calice à 5 dents plus courtes que la corolle ; — étamines diadelphes ou submona- delphes, à tube tronqué très obliquement ; — style mince, comprimé d'avant en arrière , formant un angle droit avec l’ovaire ; — gousse oblongue, polysperme, tronquée obliquement au sommet, qui se prolonge en bec; — graines globuleuses ou réniformes ; — feuilles paripennées, à folioles nombreuses, avec pétiole terminé en vrille plus ou moins rameuse ; — stipules libres, demi-sagit- tées ; — tiges flexibles, anguleuses, grimpantes. Ce genre comprend un grand nombre d’espèces, annuelles ou vivaces, que l’on rencontre communément dans les champs, au milieu des moissons, le long des haïes, des buissons, plutôt que dans les prés, où leurs tiges flexi- bles les soutiendraient mal. Venant dans tous les terrains, et plaisant à tous les animaux, ces plantes sont les unes et les autres, indistinctement, pro- pres à être utilisées comme fourragères. Le genre Vesce est en effet, sous le rapport agricole, l’un des plus riches des Légumineuses, et il peut prendre rang à côté des genres Trèfle et Luzerne, sur lesquels il offre même l’avan- tage de fournir un chiffre plus considérable d'espèces à cultiver. On les dis- tingue, à ce dernier point de vue, en deux catégories : les Vesces annuelles, parmi lesquelles se trouvent les espèces les plus généralement cultivées, et les Vesces vivaces, plus ou moins répandues dans les champs, les bois et les haies, et dont plusieurs pourraient être, avec avantage, soumises à une culture régulière. — Ci-après le tableau descriptif des espèces francaises de ce genre : MT Iü4 LÉGUMINEUSES. ESPÈCES. G j 008 L Fleurs Espèces Cordess Walt. Fleurs | sessile È solitaires l Espèce vivace. ...... Pyrenaics Pour. 08 . Fleurs sériennes et souterraines. Amplicerpa Dorth. Fleurs j & : ” | jaunes. ..... Hybrid € < Fleurs purpurines. .. Prassarsa L. 2 Souche stonolifère. . SEPITH L. É + Vrille nulle. Argentes +7 £ Style \sivs.) non À Feuilles {7% ä Onsbrychisides L. o gr stonol.) à vrile } D Goume Re 1 Paxsexics eg. Style (Souche| Fleurs jaunes. Praroans ke pee non barbu) non Fe sols es pc. au stonel. / "T Syivatics L. sommet | Souche stonolifère.... Cesmbés L. Nansoxexss L. Gnsnllnssc: ces x à sraadéotis dx Rosa ee: VESCE CULTIVÉE. — V. SATIVA L. Noms VULGAIRES. — Vesce de pigeon, Pesette, Poisette, Barbotte, Bisaille, Billon, grand Jerzeau. Fleurs bleues ou violacées, grandes, brièvement pédicellées. — Calice à dents égales, linéai- res, ciliées, de même longueur que le tube. — Gonsse sessile, jaunâtre à la maturité, oblongue, comprimée, bosselée sur les faces, fortement réticulée, pubescente. — Graines irrégulièrement globuleuses, comprimées, lisses, séparées par du tissu cellulaire lâche. — Feuilles à 5.7 paires de folicles obovées ou oblongues . tronquées ou émarginées au sommet, mueronées, les supérieures plus étroites. — Tige rameuse inférieurement , fexueuse, plus ou moins pubescente. — Taille de 3 à 8 décimètres. — Annuelle ou bisannuelle. Commune dans les champs, les moissons, les buissons, les haïes, etc., et venant dans toute l’Europe, cette espèce est depuis longtemps cultivée en grand comme plante fourragère. Elle a subi par la culture, dans la longueur de la tige, la largeur des folioles, la grandeur de ses fleurs, beaucoup de mo- difications qui, en se perpétuant, ont fini par constituer plusieurs variétés, ayant chacune, dans la pratique agricole, leur utilité propre. Les principales de ces variétés sont : la Vesce d'hiver, la Vesce de printemps et la Vesce blanche. La VESCE D'HIVER Ou D'AUTOMNE (Hivernage, Hivernache, Gesse) se sème en automne. Son grain est plus gris, plus gros, plus pesant que celui de la Vesce de printemps. Elle se ramifie et s'étend davantage, fleurit plus tôt, produit plus en fourrage et en grains, donne une récolte de graines plus facile à récoller, par suite de la plus grande facilité avec laquelle ces 4 LÉGUMINEUSES. 165 graines se détachent de la gousse. Résistant bien au froid, cette variété, cul- tivée dans toute la France, convient surtout au Nord, à la Flandre, où elle est très répandue. + La VESCE DE PRINTEMPS Ou DÉTÉ, que l’on sème à l'entrée de la belle saison, offre un grain plus brun, plus petit, plus arrondi que la précé- dente; elle s'élève et produit moins, redoute beaucoup la sécheresse et les chaleurs prolongées. On la cultive dans notre pays au Midi et au Nord. La Vesc praxcue où Vesce pu Caxapa, V. leucosperma Mœnch., se distmgue à ses fleurs blanches, à ses grains, de couleur blanche et plus gros que ceux des variétés principales. Moins répandue que celles-ci, plus déli- cafe, plus précoce, moins rustique que la Vesce du printemps, mais donnant on produit plus recherché des bestiaux, elle est cultivée avec succès dans quelques départements de l'Est, en Suisse et en litalie. A côté de ces variétés principales, il en est quelques autres moins répan- dues: on en connaît une, ainsi, cultivée dans la Somme, qui supporte mieux le froid que les auires semailles tardives. De son côté, M. Durieu de Maisonneuve (Bon Jardinier, 1861), en a signalé une autre, remarquable par le volume de ses gousses, et qui croït spontanément en Algérie, où elle est très recherchée par les Arabes: on pourrait, sans nul doute, la cultiver avec avantage comme fourrage vert. Culture de la Veste. Choix et préparation du terrain. — Bien que s’accommodant d’un terrain de fertilité moyenne, la Vesce produit davantage en une bonne terre, qu'on devra choisir : plutôt forte que lésère pour la Vesce de printemps, et moins consistante, sablonneuse même, pour la Vesce d'hiver. Celle-ci redoute sur- tout l'excès d'humidité, qui la fait pourrir et l’expose aux ravages de la gelée. * Elle craint également l'excès de sécheresse qui arrête sa végétation ; aussi les sols frais sans être humides, et ceux modérément tenaces, sont-ils les meilleurs pour cette plante. Il faut, avant de semer la Vesce, ameublir le sol par des labours pro- fonds, à cause de la racine grêle et pivotante de la plante. Un seul labour, toutefois, s'il est bien fait et donné au moment opportun, peut suffire pour assurer le succès de la prairie. Il faut aussi niveler le terrain autant que possible , les sols pierreux et inégaux rendant le fauchage plus difficile et moins complet. Le sol doiït en outre être additionné d’engrais frais, paiïlleux, peu con- sommés, qui sont surtout nécessaires quand on cultive la plante pour la graine, ou quand on veut faire succéder à la Vesce une récolte de céréale. Ensemencements. — L'époque à laquelle il convient de semer la Vesce n’a rien de fixe. Avec les variétés que l'on possède, l’on peut, pour ainsi dire, semer en toute saison. On se guidera, pour se déterminer à cet égard, sur le 166 LÉGUMINEUSES. climat, la nature et les besoins actuels du sol, la marche de l'assolement, en se rappelant qu'en principe, toutes conditions égales d'ailleurs, les semailles les plus avancées sont toujours celles qui donnent les meilleurs produits. « Les premières semailles se font en mars, quelquefois en février. La graine se conserve longtemps en terre; aussi arrive-t-il quelquefois aux Vesces d'hiver de ne pousser qu’au printemps, au moins en partie. Elle con- serve six ans sa faculté germinative (H. Lecoq). » On sème à la volée et quelquefois en lignes. La quantité de semence, qui n’est, d'ailleurs, point facile à déterminer exactement, et qui varie en quelque sorte dans chaque localité, dépend du procédé d’ensemencement que l'on suit. Il en faut, en moyenne, 25 décalitres par hectare, quand on sème à la volée, et 20 seulement quand on sème en lignes. Ajoutons que la variété de printemps doit être semée plus clair que celle d'hiver, exposée à plus de chances défavorables ; on sèémera plus clair aussi la Vesce qui doit achever de mûrir que celle qui doit être coupée pour fourrage ou enterrée en vert. En général, il vaut mieux semer trop dru que trop clair, la terre s'amélio- rant davantage par les débris plus abondants de la plante, et étant, en outre, moins exposée à être envahie par les végétaux parasites. Soins de culture. — La semence répandue dans les sillons du labour, il faut aussitôt herser le champ en tout sens, afin que la graine, qui ne doit pas être trop profonde, ce qui l’exposerait à pourrir, se place d’une manière uniforme à la surface du champ; cette précaution est nécessaire encore pour la préserver des atteintes des pigeons qui en sont fort avides. On devra en- suite passer le rouleau afin de niveler la surface du sol et faciliter ainsi l'opé- ration du fauchage. Cela fait, si on a semé à la volée, il n’y a plus à s’occuper de la plante qui, en se développant, étouffera toutes les mauvaises herbes, même les chardons, qui tendent souvent à s'y mêler. Si l'on a semé en lignes, il convient, à la fin de l’automne, de butter les lignes, de donner une façon entre celles-ci et de butter encore au mois de mars suivant. La Vesce est exposée, non-seulement aux attaques des pigeons, mais encore aux ravages de plusieurs insectes, notamment des chenilles, des alti- ses. Le meilleur moyen de combattre ces parasites est de répandre le matin, à la rosée, par un temps calme, ou bien avant ou aussitôt après la pluie, de la cendre de tourbe et du plâtre calciné et pulvérisé. On fait ainsi périr les insectes, tout en favorisant la végétation. La plante est sujette encore à être attaquée par une variété très vigou- reuse de cuscute. Dès qu’on s'en aperçoit, on doit faucher la Vesce, de ma- nière à ne pas laisser à l'espèce parasite le temps de mûrir ses graines, et à soustraire de la sorte, à leur influence, les cultures suivantes, qui pourraient plus ou moins en souffrir. Récolte et Fanage. Produits. — La récolte de la Vesce se fait, suivant l'objet qu'on se propose, à des époques différentes. Ainsi, quand on veut récolter du fourrage, on fauche à la floraison, plus tôt lorsque la plante doit LÉGUMINEUSES. 167 être consommée en vert que quand elle doit être fanée et transformée en foin. Si, pour ce dernier objet, on la coupe en fleur, elle donne un foin plus délicat, mais moins substantiel; il est rare toutefois qu’on la coupe à cette époque; on attend ordinairement que les fleurs ‘soient passées en grande partie et que les premières gousses soient près de mürir. Si le foin est destiné à des solipèdes, on fera même bien d’attendre que les gousses soient pres- que toutes formées ; le fanage sera plus facile et le fourrage meilleur. Le fauchage après la floraison est également la meilleure méthode pour avoir un fourrage vert très nourrissant, et pour profiter à la fois des tiges et des graines vertes qui restent enfermées dans les gousses. Quand on veut récolter la graine pour semence ou pour la consomma- tion, il faut attendre qu’elle soit müre. On perd alors sur la fane, qui est plus dure, et qui ne peut plus servir que comme fourrage inférieur. Les graines ne mürissant pas en même temps, on doit, pour les récolter, ne point les laisser arriver toutes à maturité complète, car, en voulant pro- fiter des dernières, on perdrait les premières mûres qui ont toujours plus de valeur. Il convient, en conséquence, de faucher dès que la plus grande partie des gousses commence à se dessécher, à se décolorer, à prendre une teinte brunâtre, et en avancant plutôt qu’en retardant cette époque. Le fanage de la Vesce se fait bien en général; mais il exige un temps assez long, surtout si on coupe la plante avec les gousses vertes, qui retien- nent davantage l’eau de végétation. On ne la mettra en bottes ou en meules qu'après un parfait séchage, et on la conservera dans un endroit très sec, car étant fort spongieuse, elle attire facilement l'humidité, s’altère alors, devient poudreuse et perd toutes ses qualités. Les Vesces de printemps que, dans le Nord, on sème en mars, et qui mürissent tard, sont, à cause de l'humidité des automnes, toujours difficiles à préparer. Quelquefois même on ne peut les moissonner, et l’on est réduit à les laisser se perdre sur le sol. On n'’évite cet inconvénient qu’en les cou- pant plus tôt et en choisissant un temps favorable à la préparation du foin. La Vesce, suivant les circonstances, peut donner une ou plusieurs cou- pes. Si l’année est chaude et humide, et qu’on fauche de bonne heure, on peut ainsi en obtenir deux et même trois coupes. Dans des conditions oppo- sées, une coupe seule est le produit ordinaire. La plante fournit par hectare une moyenne de 3,000 kilog. de fourrage sec. Sur un sol non fumé, ce chiffre ne dépasse guère 2,500 kilog.; mais sur une terre engraissée, il peut s'élever jusqu'à 4,000 kilog. Dans un sol humide, frais, ombragé, où les fanes s’allongent, on a plus de foin, dont la quantité alors augmente aux dépens de la graine, que dans les terres sèches, exposées au soleil et bien aérées, où la graine, au contraire, se produit en plus grande abondance. Valeur économique et agricole de la Vesce. > La Vesce est une excellente plante fourragère, connue et apprécite de | F e à 168 LÉGUNINEUSES. tous les bons cultivateurs, avantageuse surtout dans La pratique des assole- ments et comme moyen de préparer la terre à d’autres cultures. Pouvant être semée presque toute l'année et sur toute espèce de terrains, elle permet d'abord d'employer les fumiers à mesure qu'ils se forment, au lieu de les laisser exposés à l'air, à la pluie, au vent, qui les altèrent et en diminuent La valeur. D'un autre côté, empruntant beaucoup à l'atmosphère, en même temps que par l'épaisseur de son feuillage elle s'oppose aux déperditions du sol, la Vesce ne consomme pas le fumier qu’elle recoit ; elle l'utilise seulement pour acquérir une plus grande activité végétative, grâce à laquelle elle peut don- ner plus de fourrage, laissant, d’ailleurs, presqu'intégralement cet engrais dans le sol pour les récoltes qui suivent ; outre que cette fumure aide à la pousse des mauvaises plantes, que la Vesce étouffe, ou que l'on peut couper avec cœlle-ci avant qu'elles aient répandu leurs semences. La Vesc constitue de la sorte un des meilleurs movens que l’on ait de détruire les chardons, soit en les privant d'air, soit en permettant de les couper dès qu'ils nais- sent. Laissant après elle le terrain net, émietté, très propre aux cultures sar- clées, elle a l'avantage, de plus, d'économiser des sarclages pour la récolte suivante. Les deux variétés communes de l’espèce offrent, d'ailleurs, chacune leurs avantages propres. La Vesce de printemps, que l'on peut cultiver dans toutes les terres, donne, dans les terrains maigres et dans les années de sécheresse, un produit sinon très abondant, mais plus considérable que celui que l'on obtiendrait d’autres plantes fourragères. On la sème quand on 2 achevé les récoltes d'hiver, après les céréales précoces, la navette, le colza, etc. Elle occupe la terre qu’elle n'épuise pas, en attendant les semailles d'automne. Elle est fort utile pour remplacwr un trèfle manqué, et, en général, les four- rages que la sécheresse des mois de mars et d'avril ont détruits. La Vesce d'automne craint les terrains trop humides, mais elle résiste assez bien à nos hivers quand ils ne sont pas rendus excessifs par de trop grands écarts de température. D'ailleurs, lorsqu'une partie de la prairie est détruite par une forte intempérie, les pieds qui résistent s'étendent et se ramifient assez pour réparer presque complétement le dommage, et au prin- temps on n'en a pas moins, de très bonne beure, un excellent et abon- dant fourrage vert. C'est même là, dans le Nord, une facon de semer œtie plante que mettent parfois à profit les cultivateurs. Par sa précocité, la Vesce d'automne arrive à propos au moment où soni finies les provisions d'hiver et avant que l'on puisse faucher le Trèfle et la Luzerne, et elle laisse encore assez tôt le sol libre pour recevoir d'autres cul- tures. Dans tous les cas, elle constitue une précieuse ressource quand il y a disette @e fourrages ordinaires ; elle vient au secours du cultivateur dont la récolte de foin s'annonce mauvaise, et qui peut, du milieu de mai jusqu'à la fin de juin, juger de l'état de ses prés et suppléer au déficit par un semis PR + LÉGUMINEUSES. 169 proportionnel de Vesces. Il lui est, de même, possible de suppléer à un man- que de regain par de la Vesce d'hiver, qui apporte, en avril et en mai, un moyen assuré d'entretenir le bétail, chose toujours difficile alors, quand les fois ont été rares l'année précédente. La Vesce d'hiver surtout est avantageuse comme moyen général d’avoir du vert tout l'été, et d'autant plus que l’on commencera à la faucher de bonne heure, et que l'on aura soin de répandre sur la prairie du plâtre et autres engrais pulvérulents. Si on sème la Vesce à différents intervalles, par exemple de quinze en quinze jours, pendant les quatre derniers mois de lannée, puis en février et en mars, on aura, depuis le mois de mai jusqu’à la récolie du maïs-fourrage, chaque jour sa provision d'un très bon four- rage vert. Cette plante, dans quelques contrées de FAngleterre, a remplacé la jachère. A cet effet, on sème de bonne heure des Vesces d'hiver qu’on fau- che tardivement au printemps, et qu'on donne alors aux brebis et aux agneaux. Après cette coupe, on sème un mélange de graines de vesces et de raves, et le fourrage qui en provient est donné aux agneaux à l’époque où il faut labourer pour semer le blé. Ce second fourrage, semé quelquefois à la fin de juin, est consommé en vert, sur pied. On nourrit de la sorte beaucoup de bétail, on a des engrais en abondance et on laisse un sol par- faitement préparé aux cultures suivantes. Arthur Young vante beaucoup cette méthode et la recommande à tous les fermiers d'Angleterre. Les agri- culteurs de France ne trouveraient pas moins d'avantages à la mettre en pratique. Sans occuper le sol une année entière, la Vesce peut encore être fort avantageuse comme récolte dérobée entre le blé et les plantes à sarcler, qui lui succèdent ; ou bien pour former des assolements variés, dans lesquels, sans occuper longtemps le sol, elle joue toujours le rôle de culture amélio- rante. M. Lullin, de Genève, qui a particulièrement vanté cette fourragère, recommande ainsi, comme très productif, l’assolement suivant : Première année : vesces fumées, fauchées pour fourrage, avec choux cavaliers, turneps ou rutabagas entre les rayons; ?° année : fèves en lignes avec turneps intercalés; 3° année : froment ou avoine; 4° année : trèfle; 5° année : blé, suivi de sarrazin ; 6° année : vesces fumées et turneps con- sommés à l'étable ; 7° année : blé. Cette rotation donne en sept années douze récoltes, dont huit amélio- rantes et quatre de grains ou graines. Dans des terres légères, la rotation sera celle-ci. Première année : ves- ces fumées, suivies de turneps ou de choux cavaliers, suivant le terrain ; 2 année : orge ou blé ; 3° année : trèfle ; 4° année : blé, suivi de sarrazin. — On peut y substituer la suivante, qui est plus avantageuse encore. Première année : vesces suivies de turneps; ? année : blé, suivi de sarrazin ; 3° an- née : carottes fumées et choux cavaliers ou maïs entre les lignes ; 4° année : 170 LEGUMIXEUSES. orge ou lié; 3° année : trefle; 6° année : blé, suivi de sarrazin. Cela donne, en six ans, dix récoltes, dont cinq améliorantes et cinq en grains. Destinée à s'élever, en s'attachant, par ses wrilles, aux plantes qui peu- vent lui servir de support, la Vesce est rarement cultivée seule. Le plus souvent on la mêle à ces plantes, sans l'appui desquelles elle rampe et pourrit, tandis qu'au contraire elle prospère si elle est soutenue, ses produits aug- mentant à mesure qu'elle s'élève et recoit plus d’air. Ce mélange est recom- mandé surtout quand la Vesce est cultivée comme fourrage. On l'unit ainsi, dans Le Nord, avec du seigle, des fèves, des pois, des lentilles, etc.; et l’on forme de la sorte un fourrage connu sous le nom d'hivemnage qui fournit une excellente pourriture pour l'hiver. Quand on le sème en mars, on le nomme trémois où trumois, dragéc, dravière, warat, mélarde, barjelade, etc. Dans diverses contrées de l'Est, en Savoie, on mêle la Vesce à des pois, du sarrarin et du maïs ; le mélange, bien fumé, est semé pendant les mois de mai et de juin, tous les huit ou dix jours, ce qui permet d'en avoir pen- dant un mois à six semaines à faucher en fleurs, et fournit pour les bœufs de travail un excellent aliment vert pour les fortes chaleurs, tout en laissant le terrain préparé pour les récoltes sarclées. Quelquefois on unit la Vesce avec du seigle ou de l’avoine seulement, en remplacant environ un quart de sa graine par celle de la plante qu'on veut lui associer. Dans l'Est et les autres localités où l'on cultive la Vesce blan- che, on mêle de la sorte, à cette derniére variété, un quart ou un cinquième d'orge qui lui sert de soutient et en augmente le produit. Si on laisse mûrir L plante, on sépare les deux graines, à la récolte, par le criblage. Par la réussite de la Vesce dans toutes ces circonstances, on peut appré- cer les nombreux avantages qu'offre la culture de cette légumimeuse, utile, premiérement par elle-même, comme espèce fourragère, et particulièrement propre, comme le conseille Mathieu de Dombasle, à former la base de la nourriture verte des bestiaux; secondement, par l'amélioration dont elle dote le sol , qu'elle enrichit et divise à la fois, et prépare ainsi parfaitement aux cukures suivantes ; enfin, par la facilité avec laquelle elle entre, à toutes les tyoques de l'année, dans les différents assolements, ce qui en fait une res- De Ce RE RE récoltes manquées, sans appauvrir la terre. On a reproché à cette plante, lors de la récolte en graïne de la Vesce d'hiver, de laisser sur le sol des graines qui se mélent aux grains d'automne semés immédiatement après, et qui poussent en même temps, de sorte qu'il est fort difficile ensuite de les séparer. Le fanchage, dés le début de la maturation des graines, est le meilleur moven de remédier à ce léger Cusages alimentaires de la Vesce. On s'accorde généralement à regarder la Vesce comme un excellent LÉGUMINEUSES. 131 fourrage pour tous les herbivores, aussi bien pour les bêtes à laine que pour les vaches laitières, les bœufs de travail et les chevaux. On la fait manger en vert et en sec. ; : Sous forme de fourrage vert, elle convient particulièrement aux bêtes à laine. Elle favorise alors lengraissement des agneaux, auxquels on la donne comme pâture, au printemps. Un meilleur moyen d’en tirer parti, tout en profitant de l’engrais laissé par les troupeaux, c’est d'en faucher chaque jour une provision suffisante pour la nourriture du troupeau, et de la faire con- sonrmer sur place, dans des râteliers installés sur la pièce mème de Vesce, et de faire päturer ensuite, avant de la parquer, chaque partie fauchée. La Vesce en vert convient encore, dans la saison des chaleurs, aux bœufs de travail, comme aliment rafraichissant. Elle passe aussi pour donner beau- coup de lait aux vaches comme aux brebis nourrices ; mais, d'un autre côté, on lui reproche, quand elle est employée seule et pendant un certain temps, de donner au beurre un goût amer et huileux peu agréable. L'emploi de la dragée n'offre point cet inconvénient. La Vesce convient, de plus, pour nourrir les jeunes pores; enfin, elle constitue une excellente nourriture pour les chevaux au vert ; mais elle est échauffante, ce qui re permet pas, dans ce dernier cas, d'en continuer long- temps l'usage. Il est préférable de la réserver aux petits et aux grands rumi- nants, chez lesquels elle a même lavantage de ne point occasionner aussi facilement des indigestions que le Trèfle et la Luzerne. La Vesce, soumise à la dessiccation, n’est pas moins appréciée que la plante fraiche; quand elle a été recueillie en temps opportun, c'est-à-dire récoltée et séchée en fleurs, avec ses gousses demi-mûres, elle constitue un bon fourrage, appétissant, très nourrissant et parfaitement convenable pour les chevaux, les bœufs de labour, et l’engraissement de tous les bestiaux. C’est, pour les moutons surtout, une très bonne nourriture d'hiver, notam- ment sous la forme du mélange dit hivernage. On peut aussi donner à ces derniers la fane dépouillée de la graine; cette paille de Vesce est une des plus estimées; les chevaux, en particulier, s’en accommodent très bien. Dans plusieurs contrées, on se procure un bon fourrage en semant des vesces avec du seigle de printemps, en les fauchant et les faisant sécher comme du foin. , Quant à la graine, elle convient pour l’engraissement des bœufs et des bêtes à laine à tous les âges. On la fait manger encore aux chevaux, en place d'avoine, à poids égal, mais non à mesure égale, car elle pèse beaucoup plus. Cette graine étant échauffante, ne doit pas être donnée seule ; il con- vient de la mêler au sarrazin ou à d’autres grains. Réduite en farine, elle fait d'excellentes buvées pour les vaches, ou une eau blanchie pour les juments et les poulains. Distribuée aux porcs, elle paraït plus nuisible que profitable. Elle passe pour être aussi favorable aux volatiles de basse-cour, aux canards, aux poules, aux jeunes dindons, surtout s'ils la mangent seule 172 LÉGUMINEUSES. et sans interruption pendant plusieurs jours. Elle constitue, au contraire, une bonne nourriture pour les pigeons, qui la préfèrent à tout autre grain et auxquels elle donne une chair excellente. En Italie, la graine de Vesce blanche est comestible ; on la fait entrer dans le pain, et elle remplace les pois dans les mets. VESCE À FEUILLES CORDÉES, V. cordata Waulf. Fleurs violettes. Gousses non bosselées, glabres. Feuilles à folioles en cœur renversé dans celles inférieures, oblongues, cunéiformes, échancrées et longuement mueronées dans les feuilles supérieures. Annuelle. Vient dans la Provence. Se rapproche beaucoup de la précédente. Sans usages. VESCES A FEUILLES ÉTROITES, V. angustifolia Roth. Fleurs petites, violettes ou blanches, quelquefois géminées. Gousse presque cylindrique, non bosselée, velue, courte. Feuilles à vrille rameuse, à 4.7 paires de folioles, linéaires-aiguës à la partie supérieure. Stipules lancéolées, auriculées. Taille de 2 à 5 décimètres. Annuelle, Cette espèce se rencontre dens les champs, les buissons, les bois de toute la France, et prin- cipalement dans les sols sablonneux. Elle donne un bon fourrage, moins abondant que celui de la Vesce cultivée, mais elle a l'avantage de prospérer sur des sols arides où celle-ci ne réussirait point. Confondue par quelques auteurs avec le V. sativa, elle en est aujourd'hui séparée par le plus graud nombre des botanistes. — Elle forme des variétés assez nombreuses, dont on a fait parfois des espèces particulières ; telles sont notamment le V. segetalis Thuill.; le V. Bobarti Forst. ; le V. Forsteri Jord. ; le V. torulosa Jord., que l’on rencontre assez communément dans le Sud-ouest. VESCE FAUSSE GESSE, V. lathyroïdes L, Vesce gessière. Fleurs petites, violacées ou blanches, toujours solitaires, presque sessiles. Gousse étroite, non bosselée, glabre. Feuilles terminées par une pointe ou une vrille simple, à 2.4 paires de folio- les, les inférieures bordées, obcordées, les supérieures linéaires. Tiges grêles, rampantes. Taille de 1 à 2 décimètres. Floraison en avril-mai. Annuelle. Cette petite espèce vient dans les prés sablonneux, les graviers, les terres stériles de presque toute la France. Très précoce, elle apparaît et se développe dès les premiers jours du printemps et donne un fourrage recherché, des moutons surtout. Dans les sables de la Sologne, elle fournit, à la fin de l'hiver, aux troupeaux, une nourriture précieuse, sans laquelle serait compromise l'existence de beauconp de bêtes (Bosc). Ressemblant beaucoup à la Vesce ordinaire qui serait restée naïne, elle pourrait la suppléer dans certaines régions stériles. Vesce DES PYRÉNÉES, V. Pyrenaïca Pourr. Fleurs grandes, violettes, solitaires. Gousse noire. Feuilles à vrille courte ou nulle, à 3.6 pai- res de folioles obcordées, mucronées. Racine stonolifère. Taille de 3 à 15 centimètres. Vivace. Commune dans les pâturages des Pyrénées, cette plante, bien que donnant un bon fourrage, est trop peu productive, vu sa petite taille, pour pouvoir être soumise à la culture. VESCE A DOUBLE FRUIT, V. amphicarpa Dorth. Fleurs toujours solitaires, naissant les unes sur les rameaux aériens et pourvues d’une grande corolle violette, les autres sur les rameaux souterrains et sans corolle ni étamines. Gous- ses velnes; celles des tiges aériennes, linéaires, un peu enflées, noires, renfermant 5.6 graines ; les autres ovales, aristées, blanches et renfermant 1.2 graines. Feuilles à vrille rameuse, nulle aux feuilles inférieures ; à 3.5 paires de folioles. Annuelle, Cette plante se montre dans les lieux arides du Midi, de Narbonne à Nice, sur le littoral de la Méditerranée. Elle donne un foin bon, délicat, mais peu abondant; elle n’est cependant pas sans avantages, vu l'état inculte des lieux où elle vient naturellement. LÉGUMINEUSES. 173 VESCE A FLEURS JAUNES, V. lutea L. Fleurs d’un jaune soufré, solitaires ou géminées, presque sessiles. Gousse à la fin réfléchie, noire, couverte de poils tuberculeux à la base. Graines hsses. Feuilles à vrille rameuse, à 5.7 pai- res de folioles étroites, arrondies au sommet. Tiges faibles, striées. Taille de 2 à 5 décimètres. Annuelle. Commune dans les champs, les moïissons, les bords des chemins de presque toute la France, mais principalement dans le Midi, et recherchée des bestiaux comme toutes les autres Vesces, cette espèce est cultivée en Italie et dans le Levant, où elle donne, dit-on, jusqu'à trois conpes dans un été, et peut encore fournir un pâturage ou être enterrée en vert. D’après quelques essais tentés par la Société d'agriculture de Versailles, elle pourrait, en France, donner des résultats analogues, ce qui, à supposer qu'on parvint à les généraliser, rendrait cette plante préférable à la Vesce ordinaire. De nouvelles tentatives sont toutefois nécessaires pour que l’on puisse se pro- noncer sur sa valeur agricole réelle. VESCE HYBRIDE, V. hybrida L. Fleurs jaunes , souvent mêlées de pourpre, toujours solitaires. Corolle à étendard très velu. Gousse munie de poils non tuberculeux. Feuilles à 6.7 paires de folioles obovées. Tiges assez fortes. Taille de 2 à 5 décimètres. Annuelle. Très ressemblante à la Vesce jaune, cette plante vient dans les moissons et les lieux herbeux du Midi, plus rarement dans l'Ouest et le Centre. Elle est mangée très avidement par les mou- tons. Non cultivée. VESCE VOYAGEUSE, V. peregrina L. Fleurs violettes, purpurines. Gousse grande, stipitée, à la fin pendante, fauve. Graines lisses et un peu anguleuses. Feuilles à vrille rameuse, à 3.6 paires de folioles linéaires, échancrées, à 2 lobes aigus. Tige grêle et anguleuse. Taille de 3 à 6 décimètres. Annuelle. Cette espèce, qui doit son nom à la propriété qu'elle possède de projeter au loin ses semen- ces à l’époque de la maturité, vient dans les moissons des provinces de toute la moitié sud de la France. Elle est fourragère, bonne, mais peu productive. Elle constitue, dans les lieux secs, une utile ressource pour les troupeaux. VESCE DES HAIES. — Y. SEPIUM L. Fleurs blenâtres, veinées de pourpre, ou blanchâtres, au nombre de 2.5, étalées horizonta- lement, et formant une grappe plus courte que la feuille. — Calice à dents inégales, triangulaires, brusquement subulées. — Gousse très comprimée, noire, glabre. — Feuilles à vrille rameuse, à 5.7 paires de folioles, décroissantes de la base au sommet, à bords et nervures velus. — Tiges faibles, anguleuses, légèrement velues. — Racine traçante et s’enfonçant profondément. — Taille de 6 à 10 décimètres. — Floraison d'avril à septembre. — Vivace. Cette espèce, fort répandue dans les haies, les buissons, les prairies, et qui végète une grande partie de l’année, est, de plus, très rustique; elle vient également dans les sols maigres et fertiles, dans les terrains secs et humi- des, mais produit davantage dans les lieux frais et ombragés. Elle donne, soit en vert soit en sec, un fourrage abondant et de bonne qualité, et, en outre, un excellent pâturage. Se contentant de terres médiocres, facile à dessécher, et ayant, de plus que la Vesce commune, l'avantage d'être vivace, elle con- vient parfaitement pour les mélanges de graines destinées à former des prai- ries permanentes. Ses graines seulement sont difficiles à récolter à cause de leur dispersion, au moment de la maturité, par la contraction subite des 174 LÉGUMINEUSES. valves de la gousse. La Vesce des haies, comme les autres espèces vivaces de ce genre, qui fournissent beaucoup de semences et se propagent en outre par leurs racines, est essentiellement propre aux terres compactes et argileu- ses, qu’elle utilise en les ameublissant et les fertilisant. Toutes gagnent beaucoup à être associées à d'autres plantes, qui, en favorisant leur dévelop- pement, empêchent la partie inférieure de leurs tiges de pourrir. VESCE ARGENTÉE, V. argentea Lp. Fleurs grandes, blanches, veinées de violet sur l’étendard, avec le sommet de la carène pourpre, au nombre de 4.10 en grappe serrée. Gonsses jaunâtres. Feuilles sans vrille, souvent imparipennées, à 4.10 paires de folioles linéaires. Tiges dressées. Souche vivace à divisions ram- pantes. Plante poilue, blanchâtre, de 1 à 2 décimètres. Vivace. Habite les buissons et les bois des montagnes des Alpes et des Pyrénées, et pourrait être ntilisée, avec la précédente, dans les prairies des terres fertiles, où ses produits seraient beanconp plus abondants que ceux qn'elle fournit à l'état sauvage. VESCE DES BuIssOxs, V. dumetorum L. Fleurs purpurines, puis d'un jaune pâle, réunies, au nombre de 3.7, en une grappe lâche. Gousse fauve, glabre. Feuilles à vrille rameuse, à 4.5 paires de folioles ovales, ciliées sur les bords. Stipules demi-lunaires, fortement dentées. Tige angnleuse, presque aïlée. Taille de 10 à 15 décimètres. Vivace. Vient dans les Pyrénées, ainsi que dans les montagnes de l'Est, les Alpes, le Jura, les Vos- ges. Elle fournit un bon fourrage, et pourrait, d'apres Thouin, être avantageusement soumise à la culture. Vesce FAUSSE EsPaARCETTE, V. onobrychicides L. Fleurs grandes, violettes, au nombre de 6.12 en grappe lâche. Gousse un peu enflée, brune, glabre. Feuilles à vrille rameuse, à 5.7 paires de folioles généralement étroites. Souche épaisse, ligneuse. Taille de 5 à 12 décimètres. Vivace. Vient dans les moissons et les lieux arides du midi, dun centre et de l'est de la France. Sans emploi. VESCE ÉLEVÉE, V. altissima Df. Fleurs blanches, avec étendard bleuâtre, au nombre de 12.15 en grappe lâche. Gonsses fau- ves. Feuilles à vrille simple ou rameuse, à 5.9 paires de folioles arrondies, apiculées an sommet. Taille de 1 à 2 mètres. Vivace. Vient dans les haies et les buissons de la Corse et de l'Afrique. Pourrait être utilisée dans les régions les plus chaudes de nos contrées. Vesce DE HoxGRE, V. pannonica Jq. Fleurs purpurines, veinées, au nombre de 2.5 en grappe courte. Corolle à étendard veln. Gonsse courte, jaunâtre, velne. Feuille à vrille simple ou rameuse, à 5.8 paires de folioles à peine échancrées, Tige velne, sillonnée. Taille de 3 à 6 décimètres. Annuelle. Plante commune dans les moissons du Centre et du Midi, et fort aimée des bestiaux. Elle pourrait être cultivée comme la Vesce commune, et serait probablement aussi productive, tout en étant moins difiicile sur le choix du terrain, et en résistant parfaitement à la sécheresse. Près de cette espèce se range le V. syrtica Duby, à fleurs jaunes, à gousse linéaire, plante annuelle, fort rare, signalée seulement dans les moissons de Dax. VESCE PISIFORME, V. pisiformis L. Fleurs d'un jaune verdâtre, au nombre de 10.15 en une grappe serrée et courte. Gonsse glabre, fauve. Feuilles à vrille ramense, à 4 paires de folioles très grandes, ovales, avec 2 folio- LÉGUMINEUSES. 175 les plus petites, éloignées des autres et rapprochées de la tige. Stipules embrassantes, dentées. Tige glabre, striée. Taille de 15 à 20 décimètres. Vivace. Cette espèce, qui a le port d’un Pisum, d'où le nom qu'elle a reçu, vient dans les bois mon- tagneux de la Lorraine, de l'Alsace, de la Bourgogne, et pousse également dans les provinces du Midi, sur le littoral de la Méditerranée, où elle est quelquefois cultivée. Elle produit assez abon- damment, en donnant un fourrage agréable aux bestiaux, et qui se dessèche bien. Mais elle ne remplacerait pas la Vesce commune. VESCE OROBE, V. orobus DC. Fleurs lilas ou blanches, veinées et maculées de violet, nombreuses, en grappe serrée. Gousse jaunâtre. Feuilles à vrille remplacée par une pointe, à 8.14 paires de folioles oblongues, mucro- nées, velues. Tige très velue à la base. Taille de 2 à 4 décimètres. Vivace. Vient dans les lieux boisés, les pâturages élevés des Pyrénées et de l'Auvergne. Mangée avec plaisir par tous les bestiaux, elle pourrait concourir à former des prairies de montagne. Peut-être, en plaine, réussirait-elle moins bien. , VescE DES BOIS, V. sylvatica L. Fleurs blanches ou violacées, au nombre de 10.15 en grappe pendante et unilatérale. Gonsse un peu enflée, velue, noirâtre. Feuilles à vrille rameuse, à 6.10 paires de folioles oblongues. Sti- pules laciniées. Taille de 10 à 15 décimètres. Vivace. Vient dans les montagnes du Dauphiné, dans les Alpes, en Corse, au milieu des bois, dans les lieux secs, où elle fournit une assez bonne nourriture aux bestiaux. VESCE D'ALLEMAGNE, V. cassubica L. Fleurs violettes ou rouge pâle, en grappe lâche, spiciforme. Gousse très courte et ne ren- fermant que 2 graines. Feuilles à vrille rameuse, à 10.15 paires de folioles. Tige faible, grim- pante. Souche stonolifère. Taille de 5 à 10 décimètres. Vivace. Vient dans les bois secs du centre de la France, sur les bords de la Loire et de ses affluents. Elle fournit un bon fourrage, mais n’est point utilisée, bien que Thonin en ait conseillé la culture. VescE DE NARBONNE, V. Narbonensis L.; V. serratifolia Koch. ; Ve:ce à feuilles dentées. Fleurs purpurines, au nombre de 1.5 en une grappe courte, presque sessile. Gousse longue, noire, munie sur les sutures de poils tuberculés. Feuilles inférieures sans vrille, à 1 paire de folioles entières ; les supérieures à vrille rameuse, à 2.3 paires de folioles grandes, elliptiques, finement dentées. Stipules grandes, demi-sagittées. Tige simple, dressée, munie de 4 lignes de poils. Taille de 2 à 5 décimètres. Annuelle. Commune dans les provinces du Midi et du Centre, cette espèce vient dans les moissons, sur les bords des chemins et des fossés. Elle préfère, en général, les sols fertiles et hnmides, où elle se développe rapidement, et forme de larges touffes, qui donnent une fane abondante, mais assez difficile à dessécher; on peut la faire aussi consommer en fourrage vert. Rien ne s’oppose- rait à ce qu’on en tentât la production régulière. VEscE DE BITHYNIE, V. Bithynica L. Fleurs grandes, purpurines, solitaires on géminées, sur des pédoncules inégaux. Gousse conrte, velue, brune. Feuilles à vrille rameuse, à 1.3 paires de folioles, celles des supérieures plus étroites. Stipules amples, fortement dentées. Taille de 2 à 4 décimètres. Annuelle. Vient dans les prairies et les moissons du midi de la France, notamment dans les provinces de l'Ouest, dans les environs de Toulouse, de Tarbes, de Bayonne, ete. Sans emploi comme four- ragère. I NU OT CN IT 7 DES © + A , Te vs L er »" 176 LÉGUMINEUSES. Genre LENTILLE. — LENS T. Fleurs nowbreuses, en grappes axillaires, pédoneulées ; — calice régulier, à 5 divisions éga- les , aussi longues que la cordlle ; gr 2e 06 © pe — style comprimé d'avant en arrière, poilu sur toute sa face supérieure ; — — vip, con, om, non bosselée, prolongée en bec par son bord inférieur, à 2 graines; — raines lenticulaires. Ce genre et les deux suivants renferment des plantes herbacées, en t nombre, fort ressemblantes aux Vestes, avec as em les ont confondues. Elles sont cultivées soit pour la nourriture de l’homme, soit comme fourragères, et toutes sont fort recherchées des bestiaux. Le genre Lens ne contient que deux espèces. LENTILLE CULTIVÉE. — L. ESCULENTA Mæxcu. Ervum lens L.; Cicer lens Willd. Fleurs petites, blanches, veinées de violet, au nombre de 1.3 sur un pédoncule filiforme, presque égal à la feuille. — Calice à dents linéaires, beaucoup plus longues que le tube. — Gonsses pendantes, larges, comprimées, fauves à la maturité. — Feuilles à vrille simple ou four- chue, rédnite à une petite arète dans les feuilles inférieures ; à 5.7 paires de folioles, oblongues, étroites, tronquées. — Stipules lancéolées , presque entières. — Tiges grêles, anguleuses , dres- sées, rameuses, pubescentes. — Taille de 2 à 4 décimètres. — Annuelle. Cette espèce, qui croît spontanément dans les champs, offre deux varié- tés, l’une et l’autre soumises à la culture, et qui sont : f° La LexrTiLze comMNUxE , L. E. vulgaris God. (grosse Lentille, Lentille comestible, Lentille blonde, Nantille, Esse, Arrouse, Arroufle), caractérisée par ses graines jaunâtres, carénées sur les bords ; 2° La PETITE LENTILLE, L. E. minor; L. E. subsphærospermum Goû..; Ervum dispermum Roxb. (Lentille rouge, Lentille à la reine, Lentillon, Entillon), à grai- nes trois fois plus petites, brunes, marbrées, arrondies sur les bords. Culture et emploi alimentaire de la grosse Lentille. La grosse Lentille est cultivée, soit par sa graine, qui constitue pour l'homme une excellente nourriture, soit pour sa fane, que recherchent les animaux. Cette culture, qui a atteint une certaine importance, se fait en grand dans plusieurs parties de la France, notamment dans les départements d'Eure-et- Loir, de la Haute-Loire, et dans les environs de Soissons, localités où elle est généralement intercalée avec la culture des céréales. Craignant les excès de température, le trop grand froid comme les trop grandes chaleurs, cette plante vient bien, surtout, entre le 40° et le 50° degré de latitude; aussi est-ce principalement vers le 45° degré qu’on la trouve à l'état sauvage dans les champs et dans les vignes. Elle préfère les terres meu- bles et légères, plutôt sèches qu'humides, aux terrains froids et argileux, où elle se développe mal et acquiert peu de qualités. LÉGUMINEUSES. 177 On la cultive souvent à la main, en faisant dans la terre, de distance en distance, des trous où l'on dépose quelques graines. Cette méthode est lente, et a de plus l'inconvénient de rendre difficile le nettoyage du sol, tout en accumulant, sur un seul point, plusieurs plants qui s’affament et se nui- sent réciproquement. Il est préférable de semer en rayons, derrière la char- rue, en laissant, entre chaque sillon ensemencé, un sillon vide; ce procédé est, à la fois, plus expéditif, plus économique et plus productif, et permet, en outre, un plus facile emploi du cultivateur ou de la herse triangulaire. Le semis à la volée convient peu pour cette culture, qui exige pour prospérer de fréquents sarclages et houages, opérations qu'on n’exécute bien qu'après avoir semé en lignes, et qui sont indispensables pour préparer con- venablement la terre aux cultures subséquentes. Généralement répandue seule sur la terre, la Lentille est quelquefois mêlée à des graminées, à des fèves, etc, méthode toujours avantageuse quand la plante est destinée à être employée comme fourrage. Les tiges de la Lentille, après le battage, fournissent une bonne nourri- ture pour les animaux; elles constituent , à ce point de vue, une des meil- leures pailles connues, que l’on estime dans certains cas à l’égal du foin. Quand on fauche la plante en fleurs, elle donne, tout en laissant un sol bien préparé, un fourrage de qualité supérieure. Fauchée aussitôt que les gousses sont formées, elle constitue, suivant M. de Dombasle, soit en vert, soit en sec, le plus nourrissant de tous les fourrages, et qu'il y aurait même de l'inconvénient à donner seul ou trop abondamment aux bestiaux. ” Culture et emploi alimentaire de la petite Lentille. Beaucoup plus rustique que la grosse Lentille, venant facilement dans des terrains secs de nature diverse, le Lentillon est beaucoup plus cultivé en grand que la première variété, et sert plus spécialement à la nourriture des bestiaux, auxquels il convient parfaitement. Cette culture, pour laquelle on utilise des terres médiocres, se fait avec succès dans plusieurs de nos départements du Nord, du Centre et de l'Est, dans la Champagne, la Lor- raine, la Flandre, aux environs de Paris, etc. Le Lentillon présente deux sous-variétés, une de printemps, que l'on mélange ordinairement avec de l’avoine, à laquelle elle s'attache par ses vrilles ; l’autre d'automne, qui supporte les rigueurs des hivers de nos cli- mais, et que l'on sème ordinairement en la mêlant avec le seigle. Ne craignant la sécheresse ni l’une ni l’autre, ces deux sous-variétés sont également peu difficiles sur le choix du terrain. Elles redoutent seulement les terres humides et compactes, et préfèrent les terres meubles et sèches. De toutes les Légumineuses, le Lentillon est la plante qui réussit le mieux sur les terres siliceuses. On sème le Lentillon à la volée, rarement seul, le plus souvent mêlé à 12 17 LÉGUMINELSES. une graminée, l'avoine ou le seigle, suivant l'époque du semis, et qui entre pour un quart daus le mélange. I] faut de 12 à 15 décalitres de graines, que lon répand sur deux labours, et que l'on recouvre ensuite par un hersage On fauche la plante à l'époque de la floraison, avant la maturité de la graine, dont la formation épuise le sol, et qu'on ne laisse mûrir que lors- qu'on veut la récolter. On obtient un fourrage vert que l'on peut transformer en foin par la dessiccation. Le Lentillon donne, en général, des produits peu abondants ; mais cette faible quantité est compensée par la qualité du four- rage, qui est excellente. Quelquefois on la fait consommer sur place par les moutons, ce qui améliore le sol en le purgeant des plantes nuisibles, et laisse encore un intervalle suffisant pour le préparer à de nouvelles cultures. Les variétés du Lentillon, qui parfois, avant l'hiver, remplacent le sei- gle, sont, en général, très propres à suppléer aux récoltes détruites par quel- que intempérie. Leur culture, convenablement faite, prépare le sol pour les cultures de blé ou autres qui doivent suivre ; elles l’épuisent davantage, lors- que la plante est récoltée à maturité, inconvénient qui est d’ailleurs racheté par la bonne qualité des produits. Le Lentillon, en vert ou en sec, donne un fourrage substantiel, qui pré- sente, comme le foin, un arôme particulier, propre à fortifier, à engraisser, à donner du lait; il convient à tous les animaux. Avec ses graines, On nour- rit la volaille, les pigeons, les bœufs et les moutons. LEXTILLE NOIRATRE, L. nigricans L. Fleurs petites, bleuûtres, au nombre de 1.2 sur un pédoncule long et filiforme. Feuilles dépourvues de vrille, à 2.3 paires de foboles, linéaires supérieurement. Taïlle de 1 à 2 décimè- tres. Annuelle. Cette petite espèce, qui fleurit de boune heure, vient spontanément dans les lieux arides et sur les plages maritimes dm Midi. Non eultivée. = tes ON RES tte ent on NE globulenses ; — fruilles à vrille simyle ou rameuse. Ce genre comprend un petit nombre d'espèces, assez recher- chées des bestiaux, mais peu productives et non soumises à la culture. hulenses, noires. Feuilles à vrille simyle ou Lifurguée, à 3.5 paires de folioles linéaires. Tige grêle, grimpante. Taille de 2 à 5 décimètres. Annvel. Cette espève est commune dans les moissons, dans les bois, parmi les bnissons des diverses parties de ln Franre. LÉGUMINEUSES. 179 Ers vezu, E. pubescens DC. Fleurs lilas, an nombre-de 2.5. RATS longues, 4.6 graines. Feuilles à folioles ovales infé- rieurement, elliptiques à la partie moyenne. Toute la plante poilue Annuel. Vient duns les plaines du littoral de la Méditerranée. Ers GRèLE, E. gracile DC.; Vicia gracilis Lois. Fleurs grandes, d’un bleu pâle, au nombre de 2.5 sur un pédoncule très long. Feuilles à 3.5 paires de folioles linéaires , très aignës. Tiges grimpantes. Taille de 2 à 6 décimètres. Annuel. Vient dans les moissons de presqne tonte la France ; se mêle à Ja paille, dont elle améliore faiblement les qualités alimentaires. Genre ERVILIE. — ERVILIA Taxk. Fleurs en grappes axillaires, pédonculées, peu nombreuses ; — calice à 5 dents presque éga- les; — étamines diadelphes ; ; — style en alène ; — gousse stipitée, oblongue, monoliforme, contrac- tée an sommet, munie d'un bec court, et contenant 3.4 graines globuleuses. Ce genre, confondu par Linnée et quelques autres botanistes dans le genre Ers, comprend une seule espèce, cultivée en grand dans certaines localités. ERVILIE CULTIVÉE. — E. SATIVA Lx. Ervum ervilia L.; Vicia ervilia Willd. NoMS VULGAIRES. — Lentille ervilier, Ers ervilier, Ervilière, Lentille bätarde, Pois mauresque, Pois- de-pigeon, Pesette, Vesce noire, Jarosse, faux Orobe, Orobe des boutiques, Arabe, Alliez, Aran- coule, Eros, Errès, Essès (Provence), Goirils, Konnin, K'rsa’ Allah (Algérie). Fleurs petites, blanchâtres ou roses, veinées, au nombre de 1.3 sur un pédoncule court. — Calice à dents linéaires, plus longues que le tube. — Gousse pendante, oblongue, enflée, très bosselée, contenant 3.4 graines. — Feuilles terminées par une petite arête, à 8.12 paires de folioles linéaires, tronquées. — Stipules demi-sagittées, dentées. — Tige quadrangulaire, ferme, dressée. — Taille de 2 à 4 décimètres. — Annuelle. Cette plante croît spontanément dans les champs cultivés, au milieu des moissons, principalement dans le centre et le midi de la France, où elle est cultivée quelquefois comme fourrage. On lui consacre des terres sèches et médiocres, sur lesquelles on répand la graine, soit au printemps, soit de préférence à l'automne, en semant plus épais quand on veut récolter la fane, que lorsqu'on se propose de recueillir la graine. Elle est sensible au froid; mais, par compensation, elle ne redoute ni la chaleur ni la sécheresse. On la coupe avant la maturité, et elle fournit une bonne nourriture pour les bestiaux, principalement pour les moutons. Enfin, on la cultive comme engrais vert pour ameublir et améliorer le sol. L’Ervilie, dont la culture en France est tout exceptionnelle, est cultivée beaucoup plus en grand sur la côte d'Afrique, en Egypte et en Algérie. M. Guérin-Méneville, qui observa cette plante dans notre colonie, en 1859, 180 LÉGUMINEUSES en a fait tout récemment (le 9 août 1865), à la Société impériale et centrale d'Agriculture, l’objet d'une intéressante communication. 11 rappelle, dans celte note, que chez les Arabes, l'Ervilie, hautement estimée, y est considé- rée comme un véritable don de la Providence, car elle seule donne le moyen d'entretenir les animaux à l’époque des grandes sécheresses. Sa graine, que l'on fait manger aux bœufs et aux chevaux, après un léger concassage, passe, aux yeux des indigènes, pour nourrir deux fois plus que l’orge. La plante se contente elle-même des sols les plus ingrats et se développe malgré les séche- resses les plus prolongées. Intéressé par ces renseignements que lui avaient fournis les Arabes, M. Guérin-Méneville a voulu en essayer l’acclimatation, dans l'espoir de doter d’une source de plus de revenus les contrées méridionales où les sécheresses ne sont pas rares. Il a d’abord entrepris ces essais aux environs de Paris et de Toulon, et n’a pas réussi. Il obtint ensuite de pouvoir les continuer à la ferme impériale d'expérimentation de Vincennes, et a obtenu de meilleurs résultats. Les semis furent faits sur un plateau aride, dans un terrain maigre et non fumé. Dans ces conditions peu favorables, la plante a donné, tous les ans, des produits de plus en plus satisfaisants. La récolte, sur une surface de 160 mètres carrés, a été de 30 litres de graines, à raison de 0,825 kilog. le litre, soit un rendement d'environ 19 hectolitres à l’hec- tare, ce qui est remarquable dans un terrain infertile où un semis d'avoine, l’année auparavant, n'avait rien produit. Si la culture de l’Ervilie se répan- dait, on pourrait améliorer la plante, lui donner plus de taille, et, par suite, obtenir des produits plus abondants encore. Les auteurs qui ont parlé de l’Ervilie lui attribuent presque tous, se répétant les uns les autres, des propriétés nuisibles pour le bétail. On dit ainsi qu’elle forme, pour les chevaux, un fourrage échauffant ; que mangée verte, elle est vénéneuse pour les cochons; que sa graine est nuisible aux pigeons et à la volaille ; que, mélée au blé, elle rend le pain malsain, pro- duit une débilitation musculaire. Ces effets fâcheux ne sont point démontrés, et s'ils étaient réels, la plante ne jouirait probablement pas de la même estime auprès des Arabes. D'un autre côté, M. Payen, qui en a fait l'analyse, n'y a trouvé aucun élément toxique; il a constaté seulement, dans une substance grasse enlevée par l'éther, la présence d'un produit soluble dans l'eau, offrant un goût âcre à l'arrière-bouche, mais dont l'expérience directe n’a point encore établi les propriétés délétères. On est, par suite, auto- risé à croire que si l'Ervilie a paru quelquefois dangereuse, cela tient à” l'usage immodéré qu'on en aura fait, en quoi elle se rapproche de beaucoup d’autres espèces de la même famille et même des plus usitées , dont l'abus a toujours été considéré comme nuisible. En résumé, la valeur de cette plante est loin d'être encore complètement connue, et réclame de nouveaux essais pour être bien apprériée. LÉGUMINEUSES. 181 Genre GESSE. — LATHFRUS®L. Fleurs solitaires, ou réunies en grappes peu fournies, portées sur des pédoneules axillaires ; — calice à 3 dents, les deux supérieures plus courtes ; — corolle à étendard grand, redressé ; — étamines diadelphes ou monadelphes, à tube tronqué transversalement ; — s#yle réfléchi à la base, comprimé sous le sommet, d'avant en arrière, canaliculé en dessous et garni en dessus d'une ligne de poils ; — Gousse oblongue ou linéaire, tronquée obliquement au sommet prolongé en bec ; polysperme; — feuilles à folioles peu nombreuses, à pétiole terminé en vrille rameuse. quelquefois élargi, foliacé, sans vrille ni folioles, — stipules demi-sagittées; — tiges grèles, faibles, angu- leuses ou aïlées , La plupart grimpantes. Ce genre comprend un grand nombre d'espèces herbacées, annuelles, bisannuelles ou vivaces, qui toutes produisent, dans les lieux où elles crois- sent, un fourrage abondant et recherché des bestiaux. Quelques-unes d'en- tre elles viennent spontanément dans les prairies, et plusieurs sont cultivées en grand comme plantes fourragères; celles-ci sont d'autant plus précieu- ses qu’elles viennent dans les lieux humides, sur les terrains médiocres, où les bonnes espèces sont rares. — Ci-après le tableau des principales espèces de ce genre. ESPÈCES. ë- Florais. | Habitat. = : = SAT Apæacs L.I@| Eté |Partout 5 Feuilles sans folioles. Fleurs solit. ou géminées. es L.|@| Eté [Partout 2 Tiges légèr. { Gousse avec 2 ailes. SATIVUS L.|O| Eté | Midi ae ailées Gousse non aïlée.. GICERA L.I@] Eté | Midl 21: Fleurs à Inconspicuxs L.I@|] Eté | Midi £ |E [share Tes) peuilles infér. sans vrille.} Spkerius Beu.[@O| Eté Ce. Wiü E: F ailées ANSULATES | @ Eté |Ceut. Midi s |= | Vrille a toutes lesfeuilles.. Serifolins L.[@|] Print. | Midi z VE £ Hisscres L.|@| Eté |Partont É = | = }1.3 fleurs. Tiges largement ailées. ...... } OvomiTes L.JOI Eté |Inie Sidl E |s a | Tinerraxes L.|I@} Eté | Maroc Ë HE Tiges (FI. roses, odorantes. TUBEBOSUS L.|Z| Eté [Partout \=1=! Fleurs }nonailées| FI. jaunes.. ._.... PRATENSIS L.| Z|Pr. Eté] Mont. æ |<= }= \nombreus.} F1. roses et vert.. Srivesrais L.| | Eté À = A . ua - é A. |Partout Ë = | Tiges ailées F1. rouge vif... Lanrours L.|Z| Eté A. |Ceut. Kidi E ra M e ( Pétiole larg. ailé. NE BOPBILLES L. z = _ Bla res urprées } Pétiole non alé. .{ (7h Seriss-|2 _ : nd ne Fe l Fos PALtsTas L.|X| Eté | Nord 1.3 fleurs jaunes. ......... . Annuus L-l@| Eté | Midi F1 solitaires, j . a »G.|(@)} Print. idi Etend. avec 2 bosses à la Fe F Si bu ro c! E L = Pr we sie base. Feuilles inférieures = SE -[@IPTr.Eté] M: SE F1. nomb. \G. ie boss. PE iQ Eté | Midi sans Cl p : \ G. incurvée... [ncurves Bob.|=| Eté |Sibérie GESSE SANS FEUILLES. — L. APHACA L. NOMS VULGAIRES. — Pois-aurlièeres, Pois-de-souris, Reluissau. Fleurs petites, jaunes, veinées de noir sur l’étendard, solitaires on géminées sur un pédon- cule plus long que le pétiole. — Calice à dents linéaires, longues. — Gousse comprimée, courbés — 18? LÉGUMINEUSES. en faux, réticulée, glabre, jaunâtre. — Graines ovoïdes, lisses, marbrées. — Feuilles sans folioles , réduites à un pétiole fliforme, terminées en vrille. — Stipules grandes, entières, simu- lant deux feuilles opposées, sessiles , ovales, auriculées à la base et serrées l'une contre l'autre. — Tiges peu rameuses, giabres, grimpantes. — Taille de 2 à 5 décimètres. — Annuelle. Commune dans les champs, au milieu des cultures de la plupart des régions de la France, mais principalement dans les plaines, cette espèce s'étale quelquefois sur la terre, mais plus souvent s'attache à la tige du blé, du sei- gle et des autres céréales. Quand, par son abondance, ce qui est à redouter, elle ne devient pas alors un inconvénient pour les récoltes, en diminuant le rendement en grains, elle ajoute, par sa présence, aux qualités alimeu- taires de la paille et la rend propre à remplacer le foin dans la nourriture des chevaux et des bêtes à cornes. Seule, elle produit peu ; sa fane est d’ail- leurs recherchée de tous les bestiaux, surtout des moutons. Ses graines passent pour être vénéneuses. GESSE saxs VRILLES, L. Nissolia L. Gesse de Nissole, Nissolie des boutiques. Fleurs purpurises, solitaires, sur un pédoncule court. Gonsse droite, grêle, légèrement velue. Graines rugueuses, brunes. Feuilles sans vrilles ni folioles, réduites à un pétiole foliscé, simulant une feuille lancéolée comme une feuille de graminée. Stipales très petites, en alène. Tiges grêles, raides, dressées, non grimpantes. Taille de 3 à 8 décimètres. Annuelle. Cette espèce vient communément dans les moissons, les chsmps pierreux, les bois découverts de presque toute la France, plntôt dans le Midi que dans le Nord. Elle est mangée avec plaisir par tous les bestiaux : mais produisant peu, elle est sans importance. GESSE CULTIVÉE. — L. SATIVES L. NOMS VULGAIRES. — Grus communs, Gesse domestique, Gesse blanche, Gesse à larges gousses, Pois esse, Pois carré, Pois-de-brebis, Pois breton, Pois gras, Lentille carrée, Lentille d'Espagne, Lentille suisse, Lentillin, Jorra, Jarosse, Riboge (Picardie). Fleurs blanches , roses ou bleues, grandes, solitaires, sur un pédoncule plns long que le péticle. — Calice à dents très longues. — Gonsse comprimée, large, ovale, munie, sur le dos, de 2 ailes membraneuses, disposées en gouttière, réticulée, glabre, fauve, renfermant 3.4 graines. — Graines grosses, comprimées, anguleuses, lisses, unicolores, d’un blanc verdâtre. — Feuilles à pétiole étroitement ailé, à vrille simple on rameuse, à 1 paire de folioles linéaires-lancéclées. — Stipales aiguës, courtes. — Tiges peu ailées, faibles et grimpantes. — Taille de 3 à 6 déci- mètres. — Annuelle. Cette espèce, originaire d'Espagne et propre au Midi, vient spontané- ment dans les moissons. Elle était cultivée par les anciens, qui en faisaient grand cas pour la nourriture des bestiaux. Olivier de Serres, qui la désigne sous le nom de jarrus, la recommandait pour l'engrais des pores. De nos jours, sa culture est répandue dans plusieurs départements du Midi et de l'Ouest, où elle permet d'utiliser des terres argileuses, médiocres. Quelques cultivateurs l'ont essayée avec avantages dans d’antres localités. Craignant seulement le froid et l'excès d'humidité, la Gesse cultivée peut venir dans la plupart des terrains où l'eau ne séjourné pas, aussi bien LÉGUMINEUSES. 183 dans les mauvais sols argileux que dans des sols calcaires et de peu de valeur; elle préfère, toutefois, les terres meubles, fraîches et substantielles. On la sème ordinairement en mars ou en avrik. Dans le Midi, où l’on a moins à redouter les rigueurs de l'hiver, on la sème en automne; elle est alors plus vigoureuse et plus productive, On répand 1 hectolitre et demi de semence par hectare. La plante étant faible, il est avantageux d'y joindre quelques graminées à tige ferme, telle que le brôme des prés, le dac- tyle pelotonné, l’avoine, qui végètent dans les mêmes terrains. Les graines semées sont recouvertes par la herse, et la prairie, jusqu’à la récolte, recoit les mêmes soins de culture que la Vesce. Le moment de la récolte varie suivant le produit qu'on se propose d’ob- tenir. Ainsi, quand on veut la faire manger en vert, on la coupe au moment de la floraison. En la fauchant de bonne heure, elle peut, comme la Vesce, si elle se trouve dans des circonstances favorables, fournir plusieurs coupes ou un pâturage abondant. Si, au contraire, on doit faner la plante afin de la garder pour fourrage d'hiver, il faut attendre que les premières gousses com- mencent à fleurir, mais sans dépasser ce moment. Suivant M. de Père, il est un point de maturité qu'il importe alors de saisir exactement, car si on la devance, la plante, trop verte, risque de faire prendre la diarrhée aux bes- tiaux:et si on retarde trop la récolte, le fourrage qui sèche tout à la fois serait trop dur, les tiges se trouvant toutes en graine en même temps. Enfin, quand on veut obtenir la graine, il faut nécessairement attendre la maturité complète. La culture de la Gesse, comme celle de la Vesce, peut être considérée comme préparatoire et améliorante, surtout lorsqu'elle est coupée avant la formation des graines. Elle produit, sans épuiser le sol, un fourrage abon- dant qui convient à tous les bestiaux. Par sa forme anguleuse, sa graine se défend mieux que la Vesce contre l’avidité des pigeons, ce qui permet au cultivateur de voir sortir du sol autant de tiges qu'il lui a confié de semen- ces. — Enfin, de même que les autres Légumineuses, la Gesse peut, lors- qu'elle est enfouie en fleurs, former un engrais vert ; mais l'espèce suivante paraît mieux convenir pour cet usage. La Gesse, cultivée en sec ou en vert, est recherchée de tous les ani- maux. Mais elle est principalement cultivée par les moutons, qui en sont très avides. Elle les échauffe moins que la Vesce, surtout quand on ne Fa pas coupée trop tardivement. Elle engraisse, en outre, les vaches, et active la sécrétion du lait. Les semences forment également une bonne nourriture pour les bes- tiaux, qu’elle entretient et engraisse assez promptement. On les donne à la volaille, mais surtout aux porcs; M. Dussieux, près de Chartres, a spécia- lement cultivé la Gesse pour l’engrais de ce dernier animal; mais il donne la graine après lui avoir fait subir un degré de cuisson ou l'avoir réduite en farine grossière, pour la mêler à d’autres aliments; elle lui a paru, dans ces NT TT, 184 LEGUNINEUSES. cas, préférable même à l'orge, tant au point de vue de la valeur alimentaire qu'à celui des produits obtenus. Dans quelques contrées, la semence de Gesse est utilisée encore pour la nourriture de l'homme. Cueillie verte, elle peut être transformée en excel- lente purée. En Espagne, on l'utilise comme les petits pois. Mais son enve- loppe coriace la rendant de difficile digestion, il vaut mieux la réserver pour la nourriture du bétail. GESSE-CHICHE. — L. CICERA L. Noms VULGAIRES. — Petite Gesse, Gessotte, Jarat, Jarote, Jarosse, Jarousse, Garrousse, Gorosse, Garroute, Gairroute, Garobe, petit Pois chiche, petit Pois carré, Pois cornu. Fleurs d'un rouge lrique, de moyeune grandeur, solitaires, sur des pédoncules courts. — Gousse comprimée, non silée, canalieulée sur le dos, glabre, fauve, contenant 5.6 graines. — Grai- mes petites, anguleuses, lisses, marbrées de moir. — Feuilles à pétiole peu ou non ailé, à vrille, à 1 paire de folicles étroites, aiguës. — Stipules égalnnt le péticle, amples, lancéclées. — Tiges minces, légèrement allées au sommet, rameuses, grimpantes. — Taille de 3 à 6 décimètres. — Ansvelle. Commune dans les moissons des provinces du Midi, de l'Est, et même du Centre, dans les bois de chêne, cette espèce, ainsi que la précédente, est cultivée comme plante fourragère, principalement en Espagne et dans plu- sieurs départements du midi de la France, surtout dans les Bouches-du- Rhône. Au commencement du siècle, elle a été introduite dans quelques localités des environs de Paris, près de Meaux, et paraît y avoir réussi. Depuis, sa culture a été considérablement étendue en France. Plus petite que la Gesse cultivée, dans la largeur de ses tiges, de ses feuilles et de ses fruits, bien que d’une égale élévation, la Jarosse donne aussi moins de pro- duits ; mais étant plus rustique et moins difhcile sur le choix du terrain, elle peut, dans certaines circonstances, lui être préférée. D'après Vilmorin, elle est plus rustique que la Vesce d'hiver. Culture de la Gesse-chiche. Apte à se développer sur tous les terrains, la Gesse-chiche réussit sur- tout parfaitement sur les sols calcaires, qu'ils soient, d’ailleurs, forts, légers ou graveleux. L'important est qu'ils ne soient pas trop humides pendant l'hiver, ce qui pourrait compromettre le développement des semences. Dans le Midi, où l'on n’a pas à redouter les excès de l'hiver, on sème or- dinairement cette plante en automne, à la fin d'août et dans le cours de sep- tembre. On répand la graine sur des terres qui ont porté du blé, après avoir enterré le chaume à la charrue, ou sur le chaume même. L'essentiel est que la terre soit sèche; l'opération, pour cela, doit être faite avant les pluies d'automne. Semée par un temps humide, la Gesse-chiche réussit mal; la LÉGUMINEUSES. 185 semence peut même être tout à fait perdue. On répand cette graine moins dru que le blé ; il en faut, en moyenne, de 250 à 300 litres par hectare. La Gesse végète d’abord très lentement; mais ne craignant pas les gelées, elle n’est pas pour cela compromise par la mauvaise saison; quand de forts hivers en font exceptionnellement périr une partie, ce qui reste acquiert plus de vigueur et talle davantage. Elle réussit infailliblement, pour peu que le printemps soit favorable ; si cette saison est sèche, la Gesse s'élève moins ; mais dès que quelques pluies surviennent, elle s’épaissit beaucoup, en formant un lit serré et uni. Le moment de la récolte varie suivant qu'on veut obtenir du fourrage ou de la graine. Quand la Gesse doit être fanée, on la coupe au moment où elle est bien en fleurs : dès qu'elle est fauchée, on la sèche sur place comme le foin, et on la rentre sans attendre qu’elle soït entièrement desséchée, afin qu'elle ne se brise pas trop. On obtient ainsi à peu près autant de fourrage qu’en peut donner une bonne coupe de luzerne, faite sur une surface égale : soit environ 7,000 kilog. par hectare. Après la fauchaison, et dès que le four- rage est enlevé, on retourne le terrain au moyen d’une forte charrue, afin que les racines brisées et les feuilles encore fraiches qu'on enterre, aient le temps de se pourrir avant leur dessiccation. Lorsqu'il s’agit de recueillir les graines, il importe d'attendre leur par- faite maturité, et il faut être attentif à saisir ce point, car si la plante n'est pas assez müre, la graine se retire et se dessèche ; et si elle l'est trop, celle-ci s'échappe de la gousse et il s’en perd beaucoup. Le moment venu, des fem- mes arrachent la Gesse, qui, vu la faiblesse de sa racine, offre peu de résis- tance ; puis la plante est portée sur l'aire, où elle est foulée et nettoyée comme les autres grains. Le produit, en graines, est de 8 à 10 pour { envi- ron. Cette graine est exposée à être piquée par les insectes, ce qui oblige à tremper dans l’eau bouillante toute celle qu’on ne garde pas pour semence. La Gesse-chiche est cultivée encore comme engrais vert. C’est une des meilleures plantes que l’on puisse réserver à cet usage. Dans le terri- toire d’Aïx, elle est, depuis longtemps, exclusivement semée dans ce but. L’enfouissage a lieu au moment où la plante est en pleine floraison. Si l’opé- ration se fait sur une petite surface, on fauche chaque jour la quantité que l'on peut enfouir à bras ; souvent, alors, l'herbe étant trop épaisse, trop abon- dante pour le terrain qui l’a portée, on en transporte sur le champ voisin, qui s'enrichit ainsi sans frais. Mais si le terrain est étendu, on se sert d’une forte charrue à versoir, et on place à mesure, dans les sillons ouverts, les tiges abattues, que recouvre le sillon suivant. L/herbe est aussi bien enfouie de cette manière que si on l’eût enterrée à la pioche. Certains propriétaires, pour épargner quelques journées de travail, font passer les bœufs et les moutons sur la prairie, afin qu'après avoir brouté les sommités de la Gesse, ils l’abattent et la foulent sous leurs pieds, ce qui permet à la charrue de l’enterrer plus facilement, mais à la condition qu'un UC 186 LÉGUMINEUSES. ouvrier vienne ensuite, avec la bêche, recouvrir l'herbe qui pourrait rester sur la terre. Cette méthode ne vaut pas la première et ne réalise qu’une “économie apparente. Quoi qu’il en soit, une fois la Gesse recouverte par la terre, comme elle m'est bien pourrie qu'en automne, il ne faut plus labourer qu'au moment d’ensemencer. Si on passait la charrue plus tôt, on ramènerait la plante à la surface, avant qu’elle fût changée en terreau, et on n’en obtiendrait point l'effet désiré. I1 n'y a, d'ailleurs, aucun inconvénient à attendre ainsi, une culture donnée aussi profondément ne permettant point aux mauvaises plan- tes de se développer dans un aussi court espace de temps. Valeur agricole «1 économique de la Gesse-chiche. Comme la plupart des autres Lécumineuses, la Jarosse, empruntant une grande partie de sa nourriture à l'atmosphère, enrichit le sol où on la cultive, au lieu de l’appauvrir. Même quand on la laisse grainer, elle n’effrite point la terre. Ainsi, d’après des observations déjà anciennes de V. Yvart, ua terrain qui à porté la Gesse-chiche, produit autant de blé que lorsqu'il est resté en jachére, surtout si on a passé la charrue immédiatement après la récolte, et cela outre les avantages qu'offre la plante comme fourrage ou comme engrais vert. Elle convient surtout pour remplacer, dans le Midi et toutes les locali- tés, en général, où la sécheresse est à redouter, les prairies artificielles per- manentes. Semée avant l'hiver, étant moins délicate et craignant moins le froid que la Vesre, elle réussit parfois mieux que celle-ci, tout en s’élevant aussi haut et donnant autant de fourrage. Son principal inconvénient, qu’elle partage au surplus avec les autres plantes annuelles, est d'obliger chaque fois à renouveler la semence et les labours, et de ne donner qu'une coupe de fourrage, tandis qu’une prairie permanente n'oblige ni à cultiver, ni à semer; tout en donnant plusieurs coupes. Mais celles-ci, bien que supérieures en principe, ne réussissent point partout, et c'est dans ces circonstances que deviennent utiles des plantes comme la Jarosse, qui offrent le moyen d’utili- ser des terres qui resteraient sans elles abandonnées à une stérile jachère, et laissent, par une culture facile et peu coûteuse et un seul labour après la fau- chaison, le sol parfaitement préparé à recevoir le blé. Ajoutons qu’il est des localités, comme on l’observe dans les Bouches-du-Rhône, où cette plante, par suite de la rareté des pluies, est souvent le seul fourrage qu’on puisse récolter. La propagation de la Gesse-chiche mérite donc d'être encouragée comme culture améliorante, principalement pour les pays secs. V. Yvart a pu, par elle, obtenir sur un même terrain et avec une seule fumure, jasqu’à dix récoltes consécutives. Il semait, d'abord, sur le champ fumé, des légumes de toute espéce: puis venait le Mé: puis la Jarosse pour fourrage : et en continuant LÉGUMINEUSES. 187 ainsi, alternativement, il arriva à obtenir en dix ans : | récolte de légumes, 5 de blé et 4 de fourrages. Aussi croit-il pouvoir recommander cette plante comrhe un des meilleurs moyens d’anéantir la jachère. Comme engrais vert, la Gesse-chiche n’est pas moins profitable. Cet engrais, aussi bon que le fumier, ne dure, il est vrai, que deux ans. Il a de plus l'inconvénient, dans les terrains bas et frais, de retarder un peu la maturité des graines, par la fraicheur qu'il apporte à la terre. Mais dans les lieux élevés, où l'humidité au contraire fait défaut, cet engrais convient à tous égards et réussit toujours. Ne coûtant que la semence, il constitue un des moyens les plus économiques de rendre à ces terrains la fertilité dont ils sont privés. Emploi alimentaire de la Gesse-chiche. La Gesse-chiche fournit à l’alimentation du bétail ses graines et ses fanes. Ainsi la graine est employée avec succès à l’engrais des bœufs et des cochons, auxquels on la donne entière, ou en farine délayée dans l'eau des boissons. Elle est bonne aussi pour la volaille: les pigeons surtout en sont friands. Enfin, dans certaines contrées, elle est employée comme légume frais ou sec dans l'alimentation de l’homme. Il importe, toutefois, d’être fort réservé sur l'emploi de cette graine, qui, lorsqu'elle est donnée en une cer- taine quantité, produit des accidents graves. Ainsi Vilmorin rapporte qu'à la suite de l’usage de la graine de Jarosse, dans certaines années de pénurie, quelques personnes sont mortes et d’autres ont été frappées de paralysies incurables. Dow, dans le Dictionnaire du Jardinier, dit que le mélange de la farine de cette graine avec moitié de celle de froment, détermine la rigidité des membres. Il y a quelques années, le docteur James Irving a publié le récit curieux d’une espèce d’épidémie de paralysie, avec rigidité des membres inférieurs, survenue aux Indes, dans le district d'Allahabad , par suite de l'usage de ce même végétal ; auparavant, le docteur Thomas Thomson, dans ses Voyages à l'Himalaya, avait déjà rapporté plusieurs cas de paralysie, dus à la même cause, observés par lui au Thibet. Cette paralysie avait mème été constatée sur des animaux, notamment dans le territoire de Sangor, dont les habitants, suivant le docteur K. Kirk, croyaient que les bœufs et les che- vaux qui se nourrissent de Gesse perdent l'usage de leurs membres. Ces faits établissent d’une manière assez positive les propriétés toxiques des semences de la Gesse-chiche, pour ne plus laisser de doutes à cet égard et pour qu’on soit autorisé à recommander la plus grande circonspection dans leur emploi. La paille de Jarosse ne paraît pas dangereuse au même degré. Ainsi elle est fort recherchée des bœufs, des chèvres, des moutons surtout, qu’elle nourrit et-engraisse parfaitement. Elle convient également aux porcs, aux- quels on la donne encore en vert et qui s’en montrent fort avides. Mais elle TS D ES IS SI I I RE a, 1 138 LEGUMINEUSES. ne semble pas convenir au même degré aux chevaux et aux mulets, chez lesquels, d’ailleurs, ainsi qu'il résulte de faits observés à plusieurs reprises, par MM. Rimbaut, de Brinvillers (Compte-rendu de l'Ecole d'Alfort, 1822), Renault et Delafond (Rec. de Médec. vétér., 1833, p. 608; 1834, p. 471), Len- glen (/bid., 1860, p. 993), elle donne lieu au développement du cornage. Cette affection, dans les divers cas observés, s'est manifestée après l'usage, continué pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, de la Jarosse; appa- raissant après un exercice plus ou moins prolongé, en s'accompagnant d’une dyspnée intense, qui menacait l'animal de suffocation, elle se terminait par l'asphyxie et la mort de cœlui-ci, si on continuait 2 le faire travailler. Ce cornage, qui paraît dû à une paralysie des nerfs du larynx, ne s manifeste que par accès, pendant l’exercice ; il cesse au repos ; la respiration alors revient à son état normal, sans qu'aucun dérangement, d’ailleurs, se déclare dans les autres fonctions. La maladie se prolonge pendant un temps variable, et l'on est obligé, pour que l'animal puisse travailler, d'appliquer un tuke à trachéotomie. Elle finit par guérir, si l'on interrompt immédiate- ment l'usage de la Jarosse ; mais si, au contraire, l’on continue à faire con- sommer cœ végétal, elle ne cesse que par la mort du sujet. Dans certaines circonstances, comme l'a observé M. Lenglen, elle s'est compliquée d'accidents plus graves : soit d’une exaliation de la sensibilité générale, avec faiblesse du train postérieur se terminant par la mort; soit une immolilité complète du train postérieur finissant par disparaitre. Mais les animaux avaient été nour- ris alors, pendant trois mois et demi, avec une forte ration de Jarosse, 4 kilog. par jour, fauchée à la maturité, c’est-à-dire renfermant une notable propor- tion de graines, auxquelles il est permis d'attribuer les phénomènes de para- lysie observés. Quant au cornage, est-il occasionné par les fanes de la Jarosse ou par les graines qui ont pu rester dans la paille? Cest c que l'on ne saurait dire encore, par suite de l'insuffisance des premières observations ; de nouveaux faits pourront seuls l'apprendre. En attendant, les accidents plus haut relatés suffisent pour faire comprendre la nécessité de ne distri- buer qu'avec les plus grandes précautions la Gesse-chiche, surtout si elle est en graine, et de s'abstenir même tout à fait d'en faire usage pour les solipè- des et pour tous les animaux de travail en général Employée verte, seule- ment chez les animaux à l'engrais, et pendant un temps limité, elle pourra être employée sans danger et constituer un très utile supplément aux provi- GESSE À PETITES FLEURS, L. inconspicuus L.: L. axillaris Lm. ; L. micronthus Gérard. Fleurs très petites, las, solitaires, sur un court pédoncale articalé à Ls base. Gousse linéaire, presque cylindrique. Feuilles à pétiole mon ailé, à vrille simple, remplscée, dans les feuilles infs- rieures, par une pointe courte; à 1 paire de folicles linéaires Tiges Sliformes , mc aîlées, dres- sées. Taille de 1 à 3 décimètres. Ansuelle. Cette espèce, chétive en toutes ses parties, vient spontanément dans les mosssoss des pro- LÉGUMINEUSES. 189 vinces méridionales. Bien que recherchée du bétail, ne serait point assez productive pour être cultivée avec avantage. GESSE À GRAINES SPHÉRIQUES, L. sphæricus Retz. Fleurs d’un rouge plus ou moins vif, solitaires, sur un pédoncule filiforme, court, longuement aristé, articulé vers le milieu. Gousse linéaire, un peu bosselée, à nervures longitudinales saillan- tes. Graines globuleuses. Feuilles à pétiole légèrement ailé, à vrille simple et longue, remplacée par une pointe courte dans les feuilles inférieures ; à L paire de folioles étroites. Tiges grêles, dressées. Taille de 2 à 5 décimètres. Annuelle. Assez commune dans les moissons des provinces du Midi, du Centre et de l'Ouest, dans les prés, les bois et les lieux secs, cette espèce est, comme la précédente, mangée par les animaux ; mais elle est de même sans usages. GESSE A GRAINES ANGULEUSES, L. angulatus L. Fleurs petites, d’un pourpre blenâtre, solitaires, sur un pédoncule filiforme, très long, aristé et articulé au sommet. Gousse comprimée, linéaire, un peu bosselée. Graines petites, tuberculeu- ses. Feuilles à pétiole non ailé, à vrille longue et rameuse, remplacée par une pointe courte infé- rieurement, à 1 paire de folioles étroites, aiguës. Tiges non ailées, dressées. Taille de 2 à 6 déci- mètres. Anuuelle. Spontanée dans les lieux sablonneux et arides, cette espèce vient encore assez communément dans les moïissons du Midi, du Centre et de l'Ouest, où elle forme de grosses touffes presqne droites, qui, par leur abondance, sont toujours nuisibles aux récoltes. Elie est très recherchée des bestiaux, ce qui, parfois, pourrait rendre sa culture profitable, d'autant qu’elle offrirait un moyen de tirer parti de certains sols médiocres, de nature granitique et schisteuse, sur lesquels, d’après la remarque de Bosc, elle vient de préférence et prend un assez grand développement. GESSE A FEUILLES SÉTACÉES, L. setifolius L. Fleurs petites, purpurines, solitaires, sur un long pédoneule. Gousse stipitée, courte, com- primée, pubescente sur les sutures. Feuilles à pétiole non ailé, à vrille simple ou ramense, à 1 paire de folioles très étroites, terminées en alêne au sommet. Tiges très grêles, non ailées. Taille de 1 à 2 décimetres. Annuelle. Dans une variété de cette plante, dont on a fait une espèce particulière, L. amphicarpos Gouan, quelques gousses, pliées sur elles-mêmes , se développent à la base de la tige et s’enfon- cent en terre. Cette espèce, assez précoce, vient dans les lieux arides des bords de la Méditerranée. Elle est sans usages. GESssE vELUE, L. hirsutus L. Pois Noë. Fleurs violettes devenant bleues, au nombre de 2.3 sur un long pédoncule. Gonsse nn peu enflée, carénée sur le dos, couverte de poils tuberculeux à la base. Graines fortement verruqueu- ses. Feuilles à pétiole court, non aïlé, à vrille rameuse, à 1 paire de folioles elliptiques, étroites, mucronées. Tiges ailées, grimpantes, velues. Taille de 3 à 10 décimètres. Bisannuelle. Se montrant dans les cultures, au bord des champs, et dans les terres incultes de toute la France, cette espèce, très productive, a été recueillie et essayée comme fourragère. Vilmorin, dans le Bon Jardinier, cite le baron de Wall, qui l’a cultivée avec succès. Elle lui a paru à lui-même pouvoir rivaliser avec la Vesce d'hiver, bien que moins rustique que celle-ci. Elle produit beaucoup de semences qui pourraient fournir une bonne nourriture pour les pigeons. Ces semen- ces restent dans les cosses, si la plante, comme elle doit l'être, est coupée en vert. Elle constitue alors un assez bon fourrage. GESSE ODORANTE, L. odoratus L. Pois odorant, P. de senteur, P. musqué. Fleurs grandes, roses ou pourprées, odorantes, au nombre de 2.3 sur un long pédoncule. Gonsse oblongne, très poilue. Fenilles à 1 paire de folioles ovales, pubescentes, à pétiole étroite- 190 LEGUMINEUSES, ment bordé, Tiges largement ailées, grimpantes. rudes, velnes. Taille de 5 à 10 décimètres. Annuelle. Cette espèce, la plus jolie du genre, est, depuis un temps immémorial, cultivée duns les jardins pour la beauté de ses fleurs, nnancées de blanc, de rose, de bleu, de violet, et pour leur odeur suave, approchant de celle de la fleur d'oranger. On en distingue deux variétés, une à étendard violet, avec les ailes et la carène blenes, qui est originaire de Sicile; l’autre à étendard rose, avec ailes et carène blanches, originaire de Ceylan. Les graines de cette plante non employées aux semis sont données avec avantage aux volailles de tonte espèce. Sa fane est, en ontre, recherchée de tous les animaux; aussi pourrait-elle, en certains cas, être semée pour fourrage. GESsE DE TaxGEr, L. Tingitanus L. Fleurs violettes ou rouges, très grandes, solitaires ou géminées sur un long pédoneule. Gonsse mince, légèrement réticulée, nonense, à sntures épaisses. Fenilles à 1 paire de folioles mucronu- lées. Tige largement ailée, très glabre. Taille de 1 à 2 mètres. Annnelle. Originaire de Mauritanie, et d'une taille élevée, cette espèce pourrait être cultivée avee quel- que avantage dans les climats chauds. Quelques amateurs d'agriculture l'ont esssyée dans plusieurs cantons du midi de la France, et en ont obtenu un fourrage agréable aux bestiaux. Cette culture, toutefois, ne s'est point répandue. GESSE TUBÉREUSE. — L. TUBEROSUS. L. NOMS VULGAIRES. — Gland de terre, Mégazon, Maguzon, Macusson, Macson, Macjon, Macion, Minson, Makoise, Mitrouillet, Favouettes, Jacquerette, Louiselte, Annette, Anote de Bourgogne, Arnoute, Chourles. Fleurs d'un rose vif, odorantes, grandes, rénnies au nombre de 3.5, en grappe lâche, sur un pédoncule plus long que la feuille. — Corolle avec étendard à limbe plus large que long. — Gousse petite, enflée, cylindrique, un peu arquée, munie sur le dos de 3 côtes peu saillantes. — Graines lisses. — Feuilles à pétiole court, non ailé, à 1 paire de folioles oblongues , obtuses. — Tiges non ailés, faibles, grimpantes. — Souche grêle, rampante, pourvue, à l'extrémité des radicnles, de renflements tuberculeux, charnus. — Tige de 5 à 12 décimètres. — Vivace. Cette fort jolie plante, qui doit son nom aux petits tubercules dont sont garnies ses racines, est commune dans les champs cultivés, les haies, les bonnes prairies naturelles de presque toute la France, mais principalement du midi et du centre. Elle est mangée avec plaisir par tous les bestiaux, et vient dans tous les terrains, de préférence, cependant, sur les sols frais et légers. Mais elle produit trop peu pour être cultivée avec profit comme four- ragère, et elle offre l'inconvénient, par ses racines qui tracent et se multi- plient, de n'être extirpée que difficilement des terres où elle a été cultivée. Si les fanes de la Gesse tubéreuse ont peu d'importance, les tubercules des racines en ont davantage. Les pores, qui en sont très friands, vont dans le sol les rechercher. Dans quelques localités, les habitants des campagnes les mangent comme comestibles, soit crus, soit cuits dans l’eau ou sous la cendre, Leur saveur rappelle celle de Ja châtaigne. On récolte ces racines à la suite des labours d'automne et d'hiver, et l'on peut les conserver jns- qu'au milieu du printemps. LÉGUMINEUSES. 191 GESSE DES PRÈS. — J. PRATENSSS L. Fleurs jaunes, veinées de violet sur l'étendard, au nombre de 3.12 en grappe courte sur nn long pédoncule. — Gousse comprimée, fortement et obliquement veinée, presque glabre, noire. — Feuilles à pétiole non aïlé, canaliculé en dessus, à 1 paire de folioles présentant 3 nervures saïllantes. — Stipules munies chacune, à la base, de 2 appendices étroits et réfléchis. — Tiges non ailées, grimpantes, très rameuses. — Souche grêle, pivotante et traçante, non tuberculeuse. — Taille de 5 à 10 décimètres. — Vivace. L’une des plus répandues du genre, cette espèce vient dans toute la France, dans le Nord et les régions montagneuses principalement. On la trouve dans les bois, les haies et les buissons, maïs surtout dans les lieux frais, les prés humides, au bord des eaux. Sa racine tracante la fait s’éten- dre beaucoup dans les prairies naturelles, où elle ahonde. Elle est très pré- coce, vient sur tous les terrains, dans les sols marécageux, comme sur les montagnes, résiste parfaitement à la gelée, pousse plus tôt que la Vesce ordinaire, et se dessèche bien en donnant un bon foin. Elle est très recherchée des bestiaux, en vert comme en sec, principa- lement des chevaux, des chèvres et des bêtes à laine. Arthur Young la regarde comme une des meilleures plantes pour les prairies, et méritant plus d'attention qu'on ne lui en accorde. Elle est cultivée en grand, en Angjle- terre, pour former des prairies permanentes ; mais ne l’est point encore chez nous, où elle pourrait se substituer avantageusement, en certains cas, au Trèfle et à la Luzerne. La Gesse des prés offre naturellement plusieurs variétés qu'on pourrait améliorer encore par la culture. GESSE DES Bois, L. syluestris L.; L. platyphyllus Retz. Gesse sauvage, Pois-aux-lièrres, Penoyer. Fleurs assez grandes, à étendard rose en dedans, taché de vert au dehors, les ailes pourpre au sommet, la carène verdâtre, au nombre de 4.10, en grappe lâche sur un long pédoncule. Gousse comprimée, munie sur le dos de 3 côtes peu saillantes, denticulées. Graines chagrinées. Feuilles à pétiole aïlé, à 1 paire de folioles très allongées, offrant 3 nervures saillantes. Tiges largement ailées, grimpantes. Taille de 1 à 3 mètres. Vivace. Commune dans les prés montueux, les lieux boisés de presque toute la France, venant quel- quefois dans les prairies, s’aecrochant partout, aux branches et anx végétaux de son voisinage, cette espèce, qui serait productive par suite de son grand développement, est mangée de tous les bestiaux, mais sans être recherchée. On la cultive surtout comme plante d'ornement. GESSE A LARGES FEUILLES, L. latifolius L. Grande Gesse, Gesse perpétuelle, Pois perpétuel . Pois éternel, Pois vivace, Pois à bouquet, Pois-de-vache, Pois de la Chine. Fleurs grandes, roses, rouge vif ou pourpre violet, nombreuses, en grappe allongée sur un très long pédoncnle. Gousse comprimée, longne, munie sur le dos de 3 côtes lisses, la médiane saillante et tranchante. Graiues fortement tuberculeuses. Feuilles à pétiole largement ailé, à 1 paire de folioles elliptiques, très amples, entières, mucronées. munies de nervures saillantes. Tiges largement ailées, grimpantes. Taille de 1 à 2 mètres. Vivace. Cette fort belle espèce vient dans les haies, les bois, les vignes, les lieux un peu ombragés, en général, des provinces du Centre, de l'Ouest et du Midi. Plus encore que les autres plantes du même genre, elle a besoin de sontiens. et quand elle en tronve elle s'élève fort hant. Les bestianx 192 LÉGUMINEUSES. la recherchent quand elle est jeune ; mais lorsqu'elle a pris tout son développement , ils ne peu- vent manger ses tiges, grosses comme un tuyau de plume et dures en proportion. C'est là ce qui empêche de cultiver cette plante pour fourrage, bien qu'en la coupant avant qu'elle soit en fleurs, on puisse la faire consommer et, dans tous les cas, obtenir de ses feuilles un fourrage abondant. Ses graines, fort nombreuses, sont également très propres à nourrir la volaille. On ls cultive dans les jardins pour la beauté de ses fleurs. GESSE A FEUILLES VARIÉES, L. heterophyllus L. Fleurs roses, au nombre de 5.10, en grappe lâche. Gousse très longue, atteignant 9 centimé- tres, presque cylindrique, renflée. Feuilles à pétiole très largement ailé, à 1 paire de folioles infé- rieurement , et à 2 paires, dans les feuilles moyennes et supérieures. Taille de 5 à 8 décimètres- Vivace. Vient dans les bois des hautes montagnes du Dauphiné, dans le Jura. Elle donne un produit abondant et pourrait être employée pour rendre productifs les terrains les plus secs et les plus arides. Certaines touffes , rencontrées à la source du Doubs, ont donné, à l’état sauvage, jusqu'à 6 ou 8 kilog. de nourriture verte. Espèce à cultiver dans les lieux élevés, où les espèces ordi- paires ne pourraient réussir. GESSE À VRILLES, L. cirrhosus Sering. Fleurs purpurines, su nombre de 4.10, en grappe lâche. Gousse munie sur le dos de trois côtes, la médiane saillante et tranchante. Feuilles à pétiole non ailé, à 2.3 paires de folioles son- vent alternes. Tiges ailées, grimpantes. Taille de 10 à 15 décimètres. Vivace. Cette grande espèce, signalée par Seringe dans le Prodromus, se revcontre dans les lieux stériles des Pyrénées-Orientales. Sans usages. GESSE DES MARAIS, L. palustris L. Fleurs purpurines, puis bleues, au nombre de 2.8 sur un pédoncule grêle plus long que la feuille. Gousse comprimée, glabre, fauve. Graines lisses. Feuilles à pétiole non aïlé, canaliculé en dessus, à 2.3 paires de folioles. Tiges grêles, ailées, grimpantes. Taille de 4.6 décimètres. Vivace. Espèce commune dans les prés marécageux du nord et du centre de la France, sur les bords du Rhin, en Lorraine, aux environs de Paris, en Normandie. Un terrain humide semble être la condition première de son développement ; elle vient quelquefois même dans l’eau. Elle est mangée par tous les animaux sans être recherchée; maïs, étant supérieure aux autres plantes de marais par sa sapidité et ses propriétés nutritives, elle mériterait d'être multipliée, au moins pour améhorer le foin des prés msrécageux. GESSE ANNUELLE, L. annuus L. Fleurs jaunes, au nombre de 1.3 sur un pédonceule court. Gousse comprimée, canaliculée sur le dos, glabre. Graines anguleuses, tuberculeuses. Feuilles à pétiole un peu ailé dans les feuilles supérieures, à 2 paires de folioles allongées, linéaires, raides, à nervures saillantes. Tiges un pen silées an sommet, grimpantes. Taille de 4 à 6 décimètres. Annuelle. Espèce assez rare, venant dans les moissons, les lieux incultes et sablonneux des provinces méridionales, en Corse. Elle est assez prodnctive et recherchée des bestiaux. Non cultivée. GessE JAUNE, L. ochrus DC.; Pisum ochrus L. Fleurs blanches on d'ur jaune pâle, solitaires, sur un pédoneule court, articulé au milieu ou plus haut. Corolle avec étendard bi-bosselé. Gousse comprimée, munie de 2 ailes membraneuses sur le dos, gliabre. Graines lisses. Feuilles inférieures et moyennes réduites au pétiole foliscé ; les supérieures à pétiole ailé, à vrille simple ou trifide, à 2.4 paires de folioles. Stipules nulles infé- rieurement. Tiges ailées, grimpantes. Taille de 4 à 8 décimètres. Annuelle. Très précoce, commençant à fleurir dès le mois de mars, cette espèce vient dans les champs et les moissons du Roussillon, de la Provence. Elle n'est pas difficile sur le choix du terrain, et a été soumise à la enltnre dans quelques parties du département du Var. Les bestiaux la man- gent volontiers. où 2 mt nétfé EL LÉGUMINEUSES. 193 GESSE POURPRÉE, L. clymenum L. Fleurs à étendard purpurin, avee les ailes bleues, au nombre de 1.5. Style terminé eu pointe réfléchie. Gonsse comprimée, légèrement bosselée, esnalicalée su$ le dos — Les autres carae- tères comme l'espèce précédente. Vient dans les haies, les buissons, les lienx arides des bords de Is Mféditerrsnée. N'est point cultivée. ; Gesse ARTICULÉE, L. artieulatus L. Fleurs à étendard pourpre, avec les ailes et la corolle blanches. Gousse fortement bosselée sur les faces, non canaliculée sur le dos. Graines lentieulaires, velontées. — Les sutres carse- tères comme la précédente. Espèce assez rare, qui vient spontanément sur les bords de la Méditerranée, priscipalement vers le Sud-est. Très recherchée des bestiaus. GEsse RECOURBÉE , L. ineurvus Roth. Fleurs d'un rouge foncé, nombreuses, sur un long pédonceule. Gousse ineurvée. Feuilles à folioles rugueuses, ponctuées. Tige peu aïlée. Taïlle élevée. Vivace. Originaire de Sibérie, cette espèce, peu connue, a été signalée aux agronomes par Sonini, sur la recommandation du botaniste Willemet. Essayée en petit, dans une propriété de Ia Lor- raine, elle a paru se bien conserver en pleine terre et donner un fourrage de bonne qualité. Genre OROBE. — OROBUS L. Fleurs en grappes, sur des pédoneules axillaires : — calice à 5 dents inégales, les 2 supé- rieures plus courtes, écartées ; — #tamines diadelphes, à tube tronqué transversalement ; — style très grêle, aplati d'avant en arrière, velu an sommet; — gousse cylindrique, cblongue, atténuée en coin à la base, glabre, polysperme ; — graines lisses; — feuilles paripennées, sans vrille, à pétiole canaliculé em dessus, terminé par une courte arête; — stipules demi-sagittées ; — tiges herbacées, raides, dressées, non grimpantes; — souche épaisse, ligneuse. Ce genre comprend un certain nombre d'espèces, presque toutes viva- ces, confondues par plusieurs auteurs avec les Gesses, dont elles different l'absence de vrilles, ainsi que par leur port , leur taille moins élevée et eurs tiges non grimpantes. Les Orobes croissent dans les bois et les lieux couverts, sur les montagnes. Plusieurs d’entre eux se rencontrent dans les herbages , où ils contribuent à nourrir les animaux, qui les mangent avec plaisir. Quelques espèces sont alimentaires, d’autres figurent dans les jar- dins comme plantes d'ornement. Aucune n’est cultivée comme fourragère, bien que, par leur rusticité et leur peu de délicatesse sur le choix du terrain, elles pussent parfois être utilisées dans la pratique agricole. Voici un tableau de celles d’entre elles qui viennent spontanément dans les prairies et les pâturages. . Feuilles à À paire de folioles....,................ Lathyroïides L | 2 | VEnxus L.| € à Tige \ Variegatus Tea.| = Fleurs bleues } non ailée | Niçen LE Gexee OROBUS nr u i | Sylvatius L.| Z Feuilles | Folioles larges Tige ailée Tossmoses L.| © à plusieurs Fleurs jaunes. ....... Letses L) + paires f | à Hitler .Ÿ 4lèus CA DE Sie Folioles très étroites Panne: 4 Canescens LI | Pédone. mniflores. Surerifis Vent.| © | re n : is bétoé > Se I 194 LÉGUMINEUSES. OROBE FAUSSE GESSE, 0. lathyroïdes L. Fleurs d'un beau bleu, nombreuses, en grappes spiciformes serrées. Feuilles à 1 paire de folicles, lancéolées, macronées, à nervures divariquées. Taille de 3 à 4 décimètres. Originmre de Sibérie et très rustique, cette espèce se rencontre dans quelques prairies du Nord, où elle reste abandonnée sans culture. OROBE PRINTANIER. — 0. VERNUS L. Lathyrus vernus Wimmer. - Fleurs grandes, blenes ou purpurines, au nombre de 3.7 sur un long pédoncule. — Gousse longue, brune. — Graines globuleuses, jaunes. — Feuilles à 2.4 paires de folioles ovales, acuminées, vert-clair. — Stipules auriculées à la base. — Tiges faibles, simples. — Souche épaisse, noueuse. — Taille de 2 à 4 décimètres. — Floraison en mars et avril. Cette espèce, fort précoce, vient dans les bois montagneux de l'Est, dans le Jura, les Alpes du Dauphiné, et même dans certaines parties des Pyrénées. Elle est recherchée des bestiaux, surtout des chevaux, qui la pré- fèrent à beaucoup d’autres plantes. Sa raçine était autrefois employée dans la pharmacie. Elle serait, dans le genre Orobe, une des espèces que l’on aurait le plus d'avantages à cultiver en grand, si jamais ces plantes entraient dans la culture. OROBE À FLEURS BIGARRÉES, Ü. variegatus Tenore; Lathyrus variegatus God. Fleurs petites, très caduques, en grappe courte et serrée, à étendard rose veiné de pourpre, a ailes bleues et carène verdâtre. Gonsse couverte de petites glandes brunes. Graines brunes. Feuilles à folioles très brièvement acuminées. Floraison en mai. Ressemblant pour tous les autres caractères à l'O. vernus, cette espèce vient surtout dans les contrées méridionales, les bois montagneux de la Corse. Recherchée aussi des bestiaux. OROBE NOIRATRE, 0. niger L.; Lathyrus niger Wimmer. Fleurs purpurines passant au bleu livide, puis au noir, au nombre de 4.8 en grappe nnilaté- rale longuement pédonculée. Gousse un peu comprimée, couverte dans sa jeunesse de papilles rougeâtres, noircissant. Graines ovoïdes, brunes. Feuilles à 4.6 paires de folioles, petites, glan- ques en dessous. Stipules linéaires, sétacées. Taille de 3 à 8 décimètres. Cette espèce, qui doit son nom à la couleur noire que prennent toutes ses parties par la des- siccation, vient principalement dans les bois montagneux non humides et où le sol est de nature calcaire. On la trouve dans tonte la France, notamment dans le centre et l'est, d'où elle s’avance jasque dans le nord de l'Allemagne. Elle est recherchée des bestiaux, malgré la dureté qu'ac- quièrent ses tiges après la floraison. Elle donne un produit assez abondant, mais elle se dessèche difficilement et perd ses feuilles. OroBE Des Bois, 0. sylvaticus L. Fleurs purpurines, au nombre de 6.12. Gousse stipitée. Feuilles à 7.10 paires de folioles petites, acuminées, très rapprochées. Tiges basses, couchées. Tonte la plante velne. Vient dans les bois des régions septentrionales. Assez rare; plus commune en Angleterre. OnoBE TUBÉREUX , 0. tuberosus L.; Lathyrus macrorhizus Wimmer. Fleurs d'un rose vif passant au bleu verdâtre, au nombre de 2.4. Gousse élargie au sommet, noire. Feuilles à 2.4 paires de folioles non acuminées, glanques en dessous. Tiges ailées, grêles, dressées ou couchées. Racine à souche rampante, stonolifère, renflée çà et là en tubercules. Taille de 3 à 4 décimètres. Floraison en avril et mni. ht md. ES: à à dl à cisbé ibn iss diSS LÉGUMINEUSES. 195 Cette espèce offre plusieurs variétés, se distinguant par la forme et la largeur des folioles et dont quelques auteurs ont fait des espèces particulières; telles sont, par exemple, l'O. Pyrenaï- cus DC.; V0. tenuifolius Roth.; l'O. divaricatus Lapeyr., ete. On la,rencontre très communément dans les bois taillis, les prés ombragés de la majeure partie de la France, ainsi que du nord et du centre de l'Europe. Très précoce, pouvant croître même dans l'argile pure, elle fournit aux animaux que l’on mène paître dans les bois une nourriture peu abondante, mais de bonne qua- lité, surtout quand la plante est encore verte. Les pores surtout se montrent friands de ses tubercules qu'ils cherchent en fouillant le sol. La racine tuberculeuse, douce et nutritive, est employée, en Écosse, après avoir été euite dans l’eau, à l'alimentation de l’homme; mais elle est trop peu volumineuse pour constituer une ressource importante. ORoBE JauxE, 0. luteus L.; 0. montanus Scop.; Lathyrus montanus God. Fleurs jaunes, grandes, au nombre de 5.10 sur un long pédoncule bractéolé. Gousse fort longue, un peu comprimée, arquée, fortement réticulée, brune. Graines globuleuses, brunes. Feuilles à 3.5 paires de folioles apiculées, molles. Stipules très grandes. Tiges très feuillées, pubescentes. Taille de 2 à 6 décimètres. Fleurit en mai et juin. Vient dans les forêts des hautes montagnes des Alpes, des Pyrénées, de l'Auvergne, où elle forme de belles touffes, que tous les animaux recherchent jusqu'au moment de la floraison; après quoi ses tiges deviennent trop dures pour ètre consommées. Pouvant acquérir un grand dévelop- pement, cette plante serait bonne pour concourir à former des prairies précoces dans les pays de montagnes. OROBE BLANC, 0. albus L.; 0. asphodeloïdes Gouan ; Lathyrus asphodeloïdes God. Fleurs d’un blanc jaunâtre, quelquefois avec l’étendard bleu, au nombre de 6.8 sur un pédon- cule très long à bractéoles caduques. Gousse fauve. Graines comprimées, anguleuses. Feuilles à 2.3 paires de folioles étroites, à pétiole terminé en pointe longue. Sonche courte, émettant des radicules enflées, fusiformes, fasciculées. Taille de 2 à 4 décimètres. Vient dans les prairies de montagnes, les lieux secs des Alpes du Dauphiné, des Pyrénées, des montagnes du Centre, de l’Anjou. Recherchée aussi des animaux. OROBE BLANCHISSANT, 0. canescens L.; 0. filiformis Lm.; Lathyrus canescens God. Fleurs assez grandes, bleues, parfois mêlées de blane, au nombre de 4.10 sur un pédoncule très long à bractéoles persistantes. Graines ovoïdes. Feuilles à pétiole terminé par une pointe courte, foliacée. Stipules longues. Souche émettant des radicules filiformes. Offrant le port et les autres caractères de la précédente, cette espèce vient dans les mêmes lieux qu'elle, et partage ses propriétés. Elle est seulement plus précoce et plus rare. OROBE DES ROCHERS, 0. saxatilis Vent.; Lathyrus ciliatus Guss. Fleurs petites, bleuâtres, solitaires. Gousse stipitée, courte. Feuilles à 2.3 paires de folioles, linéaires vers le haut, cunéiformes, tridentées inférieurement. Souche pivotante, émettant quel- ques radicules stonolifères. Taille de 10 à 15 centimètres Annuelle. Cette espèce, La plus petite et la seule annuelle du genre, vient sur les collines calcaires des bords de la Méditerranée. Genre POIS. — PISUM IL. Fleurs graudes, sur des pédoncules axillaires; — calice à 5 dents aiguës, les supérieures plus courtes et plus larges; — corolle x étendard ample, muni de 2 bosses calleuses à la base ; — étamines diadelphes, à tube tronqué transversalement ; — style genouillé à la base, arqué, com- 196 LÉGUMINEUSES. primé latéralement, canaliculé en dessous et velu en dessus : — gousse sessile, oblongue, polys- perme, tronquée obliguement au sommet, prolongée en bec court; — feuilles à pétiole non ailé, etes RE — stipules très grandes, foliacées, auriculées à la base, — tige flexneuse, ordinairement grim; Ce genre comprend un petit gp au 64 d'espèces, dont deux seules ont de l'importance en agriculture, l'une comme re, l’autre comme fourra- gre; toutes fournissent des fanes qui plaisent Re aux animaux, et des graines farineuses essentiellement de Pois CuLTIVÉ, P. sativum L. Fleurs blanches ou violacées, solitaires ou géminées. Gousse plus ou moins renflée. Graines gobuleuses, lisses. Feuille terminée par une vrille à 3 fiets, à 2.3 paires de folioles sessiles, larges, ovales. Stipules très amples, simulant 2 folioles. Tiges cylindriques, grimpantes. Taille de 8 à 15 centimètres. Annnel. Floraison de mai à juillet. Se montrant rarement d'une manière spoutanée, cette espèce est depuis longtemps cultivée dans tous nos jardins potagers pour ses graines et ses fruits employés à la nourriture de l'homme. Elle a subi, sons l'influence de la culture, de nombreuses modifications, qui ont donné lieu à la formation d'autant de variétés, dont deux principales : Le Perir Pois, P. S. nanum; P. S. saccharatum Sering. (P. commun, P. à écosser, P. à par- chemin), caractérisé par sa gonsse presque cylindrique, à valves coriaces, à graines arrondies, très sacrées, constituant la seule partie comestible du fruit ; Le Pois À Gnos FRUIT, P. S macrocarpum Sering. (P. goulu, P. gourmand, P. mange-tout, P. tout-parchemin), à gousse très grande, très aplatie, arqnée, avec valves non coriaces et bonnes à manger. Chacune de ces deux variétés principales présente un grand nombre de sous-variétés, les unes naines, les autres à rames , que l'on cultive soit dans les jardins, soit en grand, dans les champs, pour obtenir en quantité plus considérable les pois, verts ou secs, nécessaires à la con- sommation. Les fanes et les cosses de ces diverses variétés forment pour tous les animaux un fourrage excellent. — La récolte la plus considérable est celle des pois secs; le moment d'y procé- der est annoncé par la dessiccation de la tige. On arrache alors celle-ci de terre, on achève de la faire sécher sous des hangars, et quand elle est an point nécessaire, les gousses sont détachées, ouvertes, les pois mis de côté, et les cosses vides réunies avec les tiges pour le bétail. Si on les cueille avant la maturité, les grains se rident, perdent en quantité, mais ils gagnent en qualité ; et les tiges moins dures forment un meilleur fourrage. Dans tous les cas, il est bon de les hacher avant de les donner aux animaux. POIS DES CHAMPS. — P. ARVENSE L. Noms VULGAIRES. — Pois gris, P. de mouton, P. de brebis, P. d'agneau, P.-pore, P. de lièvre, P. de pigeon, Grisaille, Bisaille, Pisaille, Moisard. Fleurs bleuâtres, d’un rouge violet, les ailes pourpre foncé, solitaires on géminées. — Gousse comprimée, à parois minces. — Graines petites, globuleuses, mais déformées par la com- pression, lisses, de couleur grise ou brune variable. — Feuilles à 1.2 paires de folioles ovales, dentées dans leur moitié supérieure. — Stipules grandes, simulant deux feuilles oblongues, sou- vent maculées de violet à la base. — Tige grêle, striée, grimpante; toute la plante glabre et d'un vert glauque. — Taille de 1 mètre. — Annuel. — Floraison en été. Considérée par quelques botanistes comme le type originaire du Pois cultivé, qui est plus fort dans toutes ses parties, cette espèce se montre souvent dans les champs, parmi les moissons et les cultures, à l'état sau- vage. Elle est cultivée dans toute la France comme plante fourragère el LÉGUMINEUSES. 197 forme trois variétés principales, qui ne se distinguent guère que par l'épo- que à laquelle elles doivent être semées ; ce sont : Le Pois GRIS HATIF, qui se sème en mars; Le Pois GRIS DE MAI, plus tardif, que l'on sème dans le mois de mai. Le Pois GRIS D'HIVER, que l’on sème à l'automne. Culture du Pois des champs. Les terres à froment peu humides, les terrains frais, faiblement tena- ces, sur lesquels prospèrent les fèves et les choux, sont aussi les plus conve- nables pour le Pois des champs. Il réussit encore sur les terres à seigle non trop légères, et même sur des terres friables et de médiocre qualité, lorsque la constitution atmosphérique est plus humide que sèche. Toutes les varié- tés, d’ailleurs, redoutent également les champs ombragés, et demandent pour se développer une exposition découverte, le défaut d'air et de lumière nuisant toujours singulièrement à la fructification de la plante. La terre doit être préparée par quelques labours, mais elle n'exige point d'engrais, au moins pour le Pois lui-même, car une fumure est tou- jours nécessaire quand une récolte de grains doit suivre. Si la plante doit être fauchée avant sa maturité complète, et si on la cultive sur un sol com- pacte et argileux, on emploiera de préférence les fumiers pailleux et peu consommés, qui servent à la fois d'’amendement et d'engrais. L'époque du semis varie suivant le climat, la nature du terrain, la variété de la plante. On peut semer ainsi, suivant les cas, en mars, en mai ou en automne. En principe général, il faut, dans les climats méridionaux, avancer les semis pour éviter les fortes chaleurs que la plante redoute, et les différer au contraire jusqu’au printemps dans les climats froids et humi- des. On sème le plus souvent à la volée. La quantité de graines à répandre est de 25 décalitres environ de graines par hectare. Il y a, dans tous les cas, avantage à semer plutôt dru que clair, car alors la plante, plus touffue, en prévenant l'évaporation du sol et en étouffant les plantes nuisibles, exerce sur la terre une action améliorante, et permet, en même temps, d'économi- ser ainsi des frais de sarclage et de houage. Après le semis, il faut, au moyen d’un léger labour suivi d’un hersage, se bâter d’enterrer la graine, afin de la soustraire aux dégâts des pigeons qui en sont très avides. On fauche le Pois gris destiné à être converti en fourrage vert ou sec, soit au moment de la floraison, soit, comme les autres légumineuses à grai- nes farineuses, après la formation de la majeure partie des gousses. Il reste alors encore assez de temps pour la récolte principale qui doit suivre. Cela fait, on procède au fanage du fourrage vert, que l’on conserve générale- ment pour la nourriture d'hiver des bestiaux. La dessiccation est assez lente, à cause des tiges qui sont dures, et des graines nombreuses et encore vertes 198 LÉGUMINEUSES. renfermées dans les gousses, Le rendement par hectare en foin sec est d’en- viron ?,500 kilog. sur un sol non fumé; sur un terrain fumé, cette quantité, d'après Thaër, peut s'élever à 4,000 kilog. Quelquefois la plante est récoltée de bonne heure pour être donnée en vert aux bestiaux. On la coupe alors à deux décimètres du sol; elle repousse aussitôt, et si des pluies surviennent, on peut, trois semaines après, la faire pâturer par des moutons. Quand on veut obtenir la graine, on attend le moment où les gousses jaunissent, sans trop tarder pour faucher ; sinon, les premiers Pois mûrs, qui sont les meilleurs, pourraient se perdre en s'égrenant sur le champ, et les tiges desséchées ne fourniraient plus qu'un médiocre fourrage. IL faut se hâter de passer la faux quand les tiges sont fortement couchées sur le sol, surtout si la terre est humide, car la plante, alors exposée à pourrir, ne donnerait que fort peu de graine. Après le fauchage, on bat au fléau ou à la gaule, et l’on sépare les graines de la fane. Quand le Pois gris a müûri ses semences, il exige un temps assez long pour pouvoir être semé de nouveau dans le même champ. S'il revient trop tôt à la même place, il jaunit et donne des produits faibles. Un intervalle de six ans est celui qu'il convient généralement de laisser entre les diverses cultures de cette plante. Valeur agricole et économique du Pois des champs. D'une végétation rapide, le Pois gris est propre, ainsi que la Vesce, à être semé sur des jachères. Bien traité, il prépare également le sol à recevoir des céréales. On peut ainsi, immédiatement après la culture, avec un seul labour, obtenir d’abondantes récoltes de grains. Les variétés les plus culti- vées à cet effet sont celles de printemps, qui se sèment en mars ou en mai. La variété d'automne, dont la culture commence à se répandre, convient surtout pour les pays exposés à la sécheresse. Semée avant l'hiver, elle résiste à la gelée, se trouve établie l'année suivante quand arrivent les fortes cha- leurs, et elle donne de bons produits, même dans les sols graveleux où les récoltes du printemps ne résistent généralement pas aux ardeurs de l'été. Elle est d'ailleurs récoltée assez tôt pour qu'on puisse la faire suivre d’une culture dérobée, qui profite de l'engrais que le Pois laisse après lui. Toutes les variétés du Pois gris sont propres à mettre en culture des défrichements de trèfle, de luzerne, de sainfoin, de pâturages et de prairies à base de graminées, de bois, ou des arrachages de vignes, etc.; elles don- nent, en ce cas, des produits par eux-mêmes toujours avantageux, sans préjudice des améliorations qu'en retire le sol. En raison de leur imparfaite fructification quand ils sont couchés à terre, on associe ordinairement les Pois, pour leur donner un appui, à diffé- rentes plantes, à la fève, à l’avoine, au seigle, etc.; on obtient de la sorte ces LÉGUMINEUSES. 199 mélanges estimés, connus sous les noms de dragée, dravière, dont il a précé- demment été question (V. page 170). Le Pois gris peut aussi être enterré comme engrais vert ; il convient, en ce cas, à cause de sa croissance rapide et de la grande quantité de fanes qu'il produit, bien que la Vesce lui paraisse préférable, en ce qu'elle s’en- fouit mieux, pourrit plus vite et coûte moins à faire naïtre. Emploi alimentaire du Pois des champs. Les Pois peuvent être rangés parmi les substances alimentaires les plus recherchées des bestiaux. Comme on le voit par les noms divers qui leur ont été donnés, les Pois conviennent également à tous les animaux, aux quadrupèdes comme aux oiseaux de basse-cour, auxquels ils fournissent , soit leurs fanes vertes ou sèches, soit leurs graines. Le fourrage vert donné par cette plante constitue une excellente nour- riture pour les chevaux, les vaches laitières et les autres grands ruminants : elle aide à l’engrais des bœufs, des porcs et des bêtes à laine à tous les âges. Pour les moutons spécialement, les Pois constituent une alimentation choisie, surtout lorsque la plante a été fauchée un peu avant la maturité et qu'on a laissé les graines dans les cosses. Les fanes sèches de Pois, quoique très nourrissantes aussi, étant plus dures, sont plus difficilement entamées par les moutons et les bêtes à cornes, qui n’ont pas de dents incisives à la mâchoire supérieure; elles conviennent davantage aux chevaux. En les hachant ou en les faisant macérer un certain temps dans l’eau, on peut, toutefois, les faire consommer, avec la même facilité, par les uns et par les autres. La paille est estimée, au sur- plus, comme un des aliments les plus précieux pour les moutons, à ce point que, dans quelques fermes d'Angleterre, on sème des Pois exclusive- ment pour cet objet. La graine n’a pas une moindre valeur alimentaire. On l’emploie avec le plus grand avantage pour engraisser les agneaux, dont elle rend la chair délicate et succulente, ainsi que pour l’engrais des porcs. Sa farine, mélée à de la farine d'orge, puis fermentée, constitue une nourriture économique qui engraisse très promptement ces animaux et leur donne une chair de bon goût. On fait manger aussi cette graine aux bœufs, aux chèvres, aux che- vaux, qui ne s'en montrent pas moins avides. Elle est bonne enfin pour les pigeons, et, en général, pour tous les oiseaux de basse-cour. On voit, dans les champs où on les mène après la récolte, les oies et les dindons ramasser les graines perdues, et même celles que la germination a déjà ramollies. Enfin on peut utiliser, pour l’alimentation du bétail, les cosses vides de Pois, qui constituent une nourriture sucrée de bonne qualité, dont souvent, et à tort, on ne tire aucun parti. 200 LÉGUMINEUSES. Pois ÉLEVÉ, P. elatius Bieb. Fleurs grandes, rosées, à ailes d’un rouge noirâtre, solitaires ou géminées. Gousse très lon- gue, comprimée. (Graines séparées par un tissu filamenteux. Feuilles à 2.3 paires de folioles. Stipules ovales, non maculées. Tige robuste. Taille de 6 à 12 décimètres. Annuel. Cette espèce, très précoce, vient spontanément dans les rochers maritimes des diverses régions de l'Ouest et du Sud. Sans emploi agricole. Pois MARITIME, P. maritimum L.; Orobus maritimus Reichb.; L Lathyrus maritimus God. Fleurs grandes, purpurines, au nombre de 4.8 sur un pédoncule court. Graines petites, noires. Feuilles à 2.5 paires de folioles elliptiques. Stipules grandes, lancéolées, munies de 2 oreilles à la base. Taïlle de 2 à 4 décimètres. Vivace. Ce Pois, le seul vivace du genre qui vienne en France, se montre sur les rives de l'Océan et de la Méditerranée, et s'étend parfois dans certaines provinces de l'Ouest. Non cultivé. Genre CICÉROLE ou CHICHE. — CICER L. Fleurs solitaires, sur des pédoncules axillaires; — calice à 5 divisions linéaires, longues; — corolle à étendard dépassant les ailes, à carène petite, obtuse; — étamines dindelphes, à tube tronqué obliquement; — style en alène ; — gousse sessile, contenant 2 graines ; — graines angn- leuses, chagrinées, terminées en un bec contourné en tête de bélier; — feuilles imparipennées, à 6.8 paires de folioles ovales, dentées en scie; — stipules ovales, incisées dentées. Ce genre comprend une seule espèce, qui est soumise à la culture. POIS-CHICHE. — €. ARIETINUM L. Noms VULGAIRES. — Pois léte-de-bélier, P. pointu, P. cornu, P. bécu, P. blanc , Céseron, Ciserole, Cézé, etc. Fleurs petites, purpurines, violacées ou blanches, sur des pédoncules courts, munis de 2 brac- téoles subulées. — Gousse renflé, presque rhomboïdale, fauve, velue. — Tige dressée, ferme, rameuse au sommet. — Plante velue, couverte de poils glandulifères sécrétant un liquide caus- tique (acide oxalique). — Taille de 2 à 4 décimètres, — Annuel, Connu dès la plus haute antiquité, et se développant quelquefois spon- tanément, le Pois-chiche est depuis longtemps cultivé dans les provinces méridionales de la France, où, bien que sa récolte soit inférieure à celle du Pois cultivé, il est préféré, comme plus rustique, et résistant mieux aux sécheresses prolongées et à l’action du soleil. Mais sa culture est surtout répandue en Espagne, en Italie, en Egypte et dans tout le Levant, où il entre pour une large part dans l'alimentation des populations. Comme les autres espèces anciennement cultivées, il forme plusieurs variétés. M. Desvaux en a distingué cinq principales, savoir : Le Pois-cnicue comesrigce, C. À. edule (Pois-chabot, dans l'Ouest ; Gar- vane où Garvance, dans le Midi; Garvansas où Garbansos, en Espagne). Cette LÉGUMINEUSES. 201 variété se caractérise par son grain, plus gros que dans toutes les autres, de couleur rosée, muni d'une pointe courbe avec des rides qui représentent assez bien une tête de bélier. C'est la meilleure connue et la plus généra- lement cultivée en Espagne et en Orient. Soumise à la torréfaction, elle donne une infusion assez agréable, ce qui a déterminé à la cultiver, dans quelques contrées, pour cet objet, sous les noms de Pois-café, Café français. Le Pois-cHicHE ROND, C. A. globosum, à grains moins gros que le précé- dent, jaune, sans ride et muni seulement d’une petite pointe. Il est de bonne qualité aussi, mais il produit peu. Le Pors-cHicHE commun, C. A. commune (Poïs-chiche, Chiche, Ciche, Pesette), à grain oblong, pointu d’un côté, très ridé en dessus, anguleux en dessous, et d'un jaune roussâtre foncé. Cette variété est la plus répandue dans nos contrées ; elle est moins délicate que les deux premières. Le Pois-cicHE DENTÉ, €. À. dentatum, dont le grain différe du précé- dent par les dentelures prononcées qui garnissent les angles dont le grain est bordé. On le rencontre aux Colonies. Le Pors-cHicHe Not, C. À. nigrum, différent du commun par son grain d’un beau noir mât qui ne nuit point à sa qualité. Cultivé principalement, dans le Midi, en vue de la nourriture de l'homme, et ne fournissant que ses tiges sèches au bétail et aux troupeaux, le Pois- chiche, dans le nord de la France et de l’Europe, est, au contraire, cultivé surtout comme plante fourragère. Les terrains légers et poreux lui convien- nent spécialement, bien qu'il ne craigne point les irrigations ni les pluies abondantes, lorsqu'il est en pleine végétation. Comme il redoute peu le froid et peut supporter d'assez fortes gelées, on le sème généralement à l'automne, assez tôt pour qu'avant la mauvaise saison la graine ait le temps de germer, et la plante celui de prendre quelque développement. S'il était attaqué par la rigueur de la température, il serait facile d’ailleurs de le semer de nouveau au printemps, et il n’en donnerait pas moins du fourrage vert pendant une grande partie de l'été, bien que le produit obtenu alors fût toujours moindre que s’il eût été semé avant l'hiver. La graine est répandue quelquefois à la volée ; mais il vaut mieux semer en rayons, afin de pouvoir pratiquer le sarclage et le binage. On répand de 15 à 20 décalitres de graines par hectare. Dans le Midi, où l'on récolte seulement la graine, on fauche le Pois- chiche quand il est en pleine maturité. Dans les provinces du Nord, où la plante sert à la nourriture des animaux, on la coupe à plusieurs reprises, ne conservant que la quantité nécessaire pour avoir des semences l’année sui- vante. Dans l'hiver, si la plante n’est pas trop développée, on fait pâturer le semis par les brebis; elle talle alors davantage, donne plus de fourrage et plus de graines. Au printemps, on en fauche les tiges plusieurs fois, et on les fait manger en vert aux vaches, aux brebis, aux femelles surtout, qui en sont très avides et s’en trouvent bien. La récolte des graines se fait quand les gousses ont une couleur fauve. 20? LÉGUMINEUSES. On arrache F1 les tiges, car il est rare qu’on les coupe ; on sépare les grai- pes et on donne les fanes sèches aux animaux. 43 plante épuisant beaucoup le sol quand on la laisse venir en graine, on ne doit la faire revenir qu'à de longs intervalles sur le même terrain. 7°: Tribu. — SOPHORÉES. : | PR ibres. Gousse non articulée, uniloculaire. — Renferme un petit nombre de genres, la plupart exotiques. On ne connaît qu'une seule espèce indigène, l'ANAGYRE FÉTIDE, Anagyris fztida L. (Bois puant), arbre de 2 à 3 mètres, à fleurs jaunes tachées de noir, en grappes multiflores, à gousses de 15 centimètres, ondulenses sur les bords, à feuilles trifoliolées, et fleurissant en février et en mars. — Remarquable par sa précocité, ainsi que par l'odeur puante qu'il répand, cet arbre est assez commun sur les coteaux arides du Midi. Jadis ses diverses parties étaient usitées en méde- cine ; il est aujourd’hui sans usages. Dans les espèces exotiques, se trouve notamment le genre SopnoRA Spr., qui fournit une belle espèce arborescente à nos jardins d'agrément. Dans la sous-famille des Papilionacées, nous citerons encore l'espèce suivante, ne pouvant rentrer, par ses caractères botaniques, dans aucune des tribus précédentes. APIOS TUBUREUX, Apios tuberosa Mœnch. __ Glycine apios, Grappe musquée. Fleurs violacées, cdorantes, en grappes courtes: ailes dirigées en bas; carène longue et en spirales. Etamines diadelphes, spiralées légèrement. Gousse oblongue, biloculaire, polysperme. Feuilles imparipennées, à 2.3 paires de folioles entières, aiguës. Tiges grêles, volubiles. Souche émettant de longs coulants souterrains, offrant par intervalles des renflements plus ou moins gros, ovoïdes ou fusiformes, féculents. Taille de 2 à 3 mètres. Vivace. Originaire de l'Amérique du Nord, cette espèce est cultivée seulement dans les jardins. Ses tubercules, qui atteignent, dès la première année, le volume d’un œuf de poule, et sont, en outre, très nutritifs en même temps que d'une saveur franche et agréable, pourraient servir __ À l'alimentation de l'homme et même à celle des animaux. On l’a proposée, à cet effet, en subs- titution de la pomme de terre. Mais l'inégalité de ses produits, la difficulté offerte par l’arra- chage des coulants qui s'étendent parfois à plusieurs mètres de la souche, et enfin la propriété qu'ont ses tubereules de pouvoir rester deux ou trois ans en terre sans pousser des tiges, sont des obstacles qui puisent essentiellement à la propagation de sa culture. On peut en dire autant de la PiCOTIANE, Psoralea esculenta Pursh, plante de la même famille, introduite en 1846 par Lamare-Picot, et présentée aussi comme pouvant, par ses racines tuberculeuses, se substituer à ls pomme de terre. Mais les essais entrepris n’ont donné que des résultats peu satisfaisants. D'abord la plante ne peut être reproduite par les tubercules, car il en faudrait une quantité égale à la récolte; et quant à la production par semis, elle est très incer- taine, vu que beaucoup de graines mauquent ; elle est de plus, très lente, les racines ne fournis- sant des tubereules qu'au bout de plusieurs années. Cette plante ne pourrait done être exploitée qu'autant que la culture lui aurait fait subir des modifications qui la missent plus en rapport avec les exigences de la pratique agricole. LÉGUMINEUSES. à 203 Il nous reste enfin à signaler, dans la sous-famille des Césalpiniées, les quelques espèces qui suivent : ARACHIDE SOUTERRAINE, Arachis hypogæa L. ; Pistache de terre. Fleurs polygames, jaunes, ordinairement géminées. Calice à tube long, à 2 lèvres, la supé- rieure quadridentée. Étamines monadelphes. Ovaire se portant après la fécondation, par l’allon- gement de son support, vers la terre où il s'enfonce, se développe, et devient un fruit oblong, presque cylindrique, souvent étranglé au milieu, indéhiscent, réticulé, jaunâtre, fragile. Graines ovoïdes, grosses. Feuilles paripennées, à 2 paires de folioles entières, obovales. Tige à rameaux dressés, grêles, cylindriques. Taille de 3 à 6 décimètres. Annuelle. Originaire du Mexique, où elle est cultivée pour sa graine, cette espèce a été introduite en Europe au milieu du siècle dernier, et s'y est à peu près naturalisée. Vers 1802, on a songé à la cultiver en grand pour les usages domestiques. Des essais tentés dans les Landes, aux environs de Toulouse, près de Montpellier, de Toulon, etc., et même dans la Charente-Inférieure, ont donné des résultats assez favorables pour assurer sa réussite dans nos régions méridionales et dans l'Ouest. Mais le défaut d'emploi de la graine a empêché cette culture de se répandre. Les semences de l’Arachide ont une saveur douce, comparable à celle des amandes; de plus, elles donnent une huile grasse, abondante, bonne pour les usages culinaires, et qui a la précieuse faculté de ne point rancir. Ces graines, si on parvenait à les obtenir économiquement, convien- draient aux bestiaux, pour lesquels elles constitueraient une nourriture savoureuse. L'Arachide exige une terre douce, légère, et une bonne exposition à l’abri des vents du Nord. On répand la graine en mai ou en juin, quand la terre est assez échauffée pour la faire germer de suite. On sème ordinairement en rayons, en espaçant les graines de 15 centimètres. On façonne et on bine entre les rayons et les touffes, et quand on voit les feuilles changer de couleur, les tiges se dessécher, on arrache celles-ci comme les pommes de terre ; les fruits sont conservés et battus au moment d'extraire l'huile des graines. Les tourteaux peuvent être employés à la nourriture des bestiaux, ainsi que les feuilles sèches de la plante, constituant un fourrage comparable à celui fourni par les fanes desséchées des autres légumineuses. CAROUBIER, Ceratonia siliqua L. Fleurs polygames et dioïques, très petites, nombreuses, en grappes oblongues, dépourvues de corolle. Calice rougeñtre. Gousse de 15 centimètres, indéhiscente, comprimée, divisée intérieure- ment par des cloisons pulpeuses. Feuilles imparipennées, à 3.5 paires de folioles. Arbre de 7 à 10 mètres. Très commun dans le midi de la France, en Espagne, en Italie et dans les diverses contrées du Levant, cet arbre donne des fruits sucrés et alimentaires que l’on distile pour en former des liqueurs alcooliques et que l’on réserve aussi, et plus ordinairement, pour la nourriture et l’en- grais des bestiaux. Ses feuilles, très astringentes, sont employées comme le tan. GAINIER A SILIQUES, Cercis siliquastrum L. Arbre de Judée. Fleurs roses, en petites grappes dressées. Gousse très comprimée. Feuilles entières, orbieu- laires. Croït dans diverses provinces du Midi. Sa graine, astringente et rafraïichissante, pourrait aussi être donnée aux bestiaux. 04 ROSACÉES. Famille des ROSACÉES Jus. ICOSANDRIE L. Tire son nom du genre Rosa. Fleurs régulières, à inflorescence variée ; — calice à 5.4 divisions, quel- quefois entouré d'un involucre extérieur faisant corps avec lui; — corolle à .4 pétales, périgynes , libres, régulièrement étalés ; parfois nulle ; — étami- nes nombreuses et distinctes, insérées avec les pétales sur la gorge du calice ou sur un disque charnu; anthères biloculaires ; — pistil de formes diverses, formé de un ou plusieurs carpelles uniloculaires, contenant 1.2 ovu- les, et surmontés chacun d’un style ; — fruit très varié de formes, sec ou drupacé ; — graines sans albumen, à cotylédons foliacés ou charnus ; — feuilles simples, alternes, éparses ou fasciculées ; — stipules libres ou soudées. — Herbes, arbustes ou arbres de grandes dimensions, contenant tous, dans leurs diverses parties, une certaine quantité de tannin qui leur donne des propriétés astringentes et une saveur acerbe marquée. Une des plus importantes du règne végétal par le grand nombre d’es- pèces qu'elle renferme, et par l'utilité variée de celles-ci, dans les jardins et les vergers notamment, cette famille offre moins d'intérêt au point de vue des cultures fourragères. Il est quelques-unes de ces espèces, cependant, qui donnent un fourrage abondant, amer et tonique, et que recherchent tous les bestiaux. Ces plantes, communes surtout dans les lieux élevés, commu- niquent aux pâturages de montagne des propriétés salutaires de nature à améliorer la qualité de la viande et du lait des animaux qui s’en nourrissent. La plupart des botanistes modernes ont séparé la famille des Rosacées en plusieurs familles nouvelles, se distinguant les unes des autres par la forme du fruit, l'absence ou la présence de quelques-uns des organes de la floraison. Nous conserverons l’ancienne classification, qui a l'avantage de maintenir réunies des plantes offrant dans leurs propriétés générales la plus grande analogie, en nous bornant à admettre la division ci-après des espèces en six tribus: { Ovaire à 1 carpelle devenant charnu ,,.....,. ... Amygdalées. | Calice non ! Carpelles déhiscents, en verticille, .... Spirées. adhérent rai : à l'ovaire Ovaire Carp. indéhis., insérés sur un réceptacle, Potentillées. carpelles N toc) j ho Ov. L ; ROSACÉES multiples Carp indéhi ce \ v. à carpelles nombr. Rosées renfermés dans le calice | Ov. à 1.2 carpelles... Sanguisorbées. Calice adhérent à l'ovaire. ,.,.,..,... RL: “sd; POMROÉSS: ROSACÉES. 205 1e Tribu. — AMYGDALÉES. Calice caduc, à 5 divisions, non adhérent à l'ovaire. Ovaire libre, à 1 seul carpelle uniloculaire. Fruit à mésocarpe charnu, constituant une drupe, à endocarpe ligneux. Cette tribu, composée d'arbres ou arbrisseaux de dimensions variables, à rameaux quelque- fois épineux, et généralement considérée aujourd'hui comme une famille distincte, comprend un certain nombre de genres, dont les espèces, presque toutes d’origine exotique, mais parfaitement naturalisées dans nos contrées, tieunent la première place dans nos vergers. Sont compris, dans ce groupe, les genres : AMANDIER, Amygdalus T.; PÊCHER, Persica T.; ABRICOTIER, Armeniaca T.; PRUNIER, Prunus T., et CERISIER, Cerasus Juss. Ces arbres fournissent à la consommation : d’abord leurs fruits, âpres et acerbes quand ils sont jeunes, mais doux et sucrés à la maturité ; et quelquefois leurs graines on amandes. On uti- lise, en outre, leur écorce, renfermant du tannin, comme médicament amer et astringent, ainsi qu'un sue gommeux qui transsude du tronc et des branches, se dessèche à l'air, et qui est connu sous le nom de gomme du pays. Enfin leurs feuilles et leurs jeunes rameaux, soit à l’état frais, soit desséchés, en fagots, peuvent constituer parfois d'utiles ressources pour l'alimentation du bétail. 2e Tribu. — SPIRÉES. Carpelles réunis en un seul verticille, s'ouvrant par leur bord interne et contenant 2.6 graines. Étamines en nombre indéfini. — Un seul genre. Genre SPIRÉE. — SPIRÆA L. Calice à 5 divisions profondes, sans calicule ; — corolle à 5 pétales; — styles terminaux ; — feuilles simples ou divisées. Renferme quelques espèces à tige herbacée, qui croissent naturellement dans les campagnes, et plusieurs autres, à tige ligneuse, qu’on rencontre principalement dans les jardins d'agrément. Toutes sont amères, toniques et astringentes. SPIRÉE FILIPENDULE. — S. FILIPENDULA I. Fleurs rougeñtres en dehors, blanches en dedans, en panicules terminales. — Corolle à péta- les dépassant les étamines. — Carpelles dressés les uns contre les autres. — Feuilles la plupart radicales, pinnatiséquées, à 15.20 segments très inéganx, incisés. — Stipules demi-circulaires, 206 ROSACÉES. annculées, dentées. — Tige herbacée, simple, dressée, peu feuillée. — Racines renflées en tuber- cules ovoïdes. — Taille de 3 à 6 décimètres. — Vivace. — Florsison en juin. Cette plante croît en abondance dans les bois, les pâturages, les lieux frais et couverts de presque toute la France. Elle donne une assez grande quantité de feuilles que tous les bestiaux, les chevaux exceptés, mangent avec plaisir. Les tubérosités de ses racines contiennent une fécule d'un goût agréable et que les cochons, notamment, aiment beaucoup. SPIRÉE ULMAIRE, $. ulmaria L. Reine des prés, petite Barbe-de-chèvre, Pieds-de-bouc, Herbe-aux-abeilles, Ormière, Vignette, Corète. Fleurs blanches, en cymes terminales. Corolle à pétales longuement onguiculés, plus courts que les étamines. Ovaire à 5.9 carpelles contournés en spirale. Feuilles pinnatiséqnées, à 5.9 pai- res de segments elliptiques, très inégaux, le terminal plus grand, palmatifide, tous dentelés. Stipules demi-circulaires, dentées. Tige berbacée, droite, ferme, rongeätre. Taille de 10 à 15 décimètres. Vivace. Cette espèce croît dans les prairies très humides, au bord des eaux, où elle se distingue par son port majestueux, auquel elle doit probablement le nom de Reine des prés. Très commune, elle entre quelquefois dans la composition des foins, auquel elle communique une odeur agréable, tout en constituant par elle-même un fourrage grossier en apparence, mais sppétissant et recherché des bestiaux, surtout si elle a été fanchée au moment de ss floraison. Les chevaux cependant La négligent, tandis que les moutons et les chèvres s'en montrent avides. Ses fleurs sont quelquefois employées comme le thé. Elle est à recommander, comme astringente et diurétique, pour les uss- ges pharmaceutiques. SPIRÉE BARBE-DE-CHÈVRE, S. aruncus L. Épine-de-bouc. L Fleurs blanches, diviques par svortement , en petits épis cylindriques, formant par leur réu- mion une ample panicule terminale. Ovaire à 3.4 carpelles réfléchis. Feuilles grandes, de 2.3 déci- mètres, incisées, à segments ovales inégalement dentés. Tiges herbacées, dressées. Taille de 10 à 15 décimètres. Vivace. Originaire des parties montagneuses de l'Europe méridionale , cette espèce vient assez com- munément dans les bois élevés des Vosges et df centre de la France. Elle plaît aux vaches et aux chèvres, et partage d'ailleurs les propriétés des espèces précédentes. Ontre ces trois espèces herbacées, ce genre contient encore deux espèces indigènes, consti- tuant des arbustes à feuilles simples, sans stipules, qui sont : le S. hyprricifolia L., à fleurs en fascicules latéraux , à feuilles obovales, haut de 4 à 6 décimètres, et commun dans les taillis et bois pierreux du Centre : le S. salicifolia L., à fleurs en grappes terminales, à feuilles lancéolées, dentées en scie, de 5 à 6 centimètres, et qui se montre autour des habitations. Ces espèces, svec quelques sutres exotiques, figurent seulement dans les jardins d'agrément, où elles se font remar- quer par un beau feuillage et leurs jolies fleurs eu bouquets. ROSACÉES. 207 3e Tribu. — POTENTILLÉES. Carpelles nombreux, monospermes, indéhiscents, insérés sur un récep- tacle commun. Étamines en nombre indéfini. — Comprend plusieurs genres, se distinguant comme l'indique le tableau ci-après : Style terminal, persistant. — Étamines nombreuses. ... GEUM. 5 étamines. — Style cadue................ . SIBBALDIA. | Calice S pourvu Calice | d'un )s SR Nu Été fe caduc. —\Envelopp. floral. à 5 div. POTENTILLA. Étamines E " M 3 \corolle ne est lEnvelopp. floral. à4 div. TORMENTILLA. E & ee Fa Style persist. | Feuilles trifoliolées. .. FRAGARIA. £ |Récept. charnu } Feuillespinnatiséquées. Cowartu. = Calice sans calicule. — Réceptacle charnn. ............... =... Rusus. Calice et corolle à 8.9 divisions, sans calicule.............:......... Dryas. Genre BENOITE. — GEUM L. Fleurs jaunes; — calice à 5 divisions, muni d'un calicule également à 5 divisions; — corolle à 5 pétales arrondis, élargis; — style croissant après la floraison et formant une longue arête ; — carpelles secs, poilus, groupés, en une tête globuleuse, sur un réceptacle convexe, see, hispide ; — feuilles, les unes radicales, pinnatiséquées, à segments inégaux, incisés, le terminal plus am- ple ; les autres caulinaires, à 3 segments. Genre renfermant plusieurs espèces, herbacées et vivaces, toutes douées de propriétés toniques et dont quelques-unes se montrent assez fréquem- ment, surtout dans les lieux frais et humides. BENOITE COMMUNE. — G. URBANUM I. Noms VULGAIRES. — Benoîte des villes, Benoite officinale, Herbe de saint Benoît, Herbe bénite, Sanicle de montagne, Galiote, Gariote, Grippe, Giroflée, Recise, Reprise. Fleurs solitaires, dressées. — Calice à divisions réfléchies après la floraison. — Carpelles surmontés d’une arête nue, rouge, genouillée, articulée à son quart supérieur. — Feuilles radi- cales, à folioles trilobées et dentées , les caulinaires quelquefois simples et trilobées. — Stipules foliacées, incisées. — Tige dressée, grêle. — Racine répandant une odeur forte et agréable de giroflée. — Taille de 3 à 8 décimètres. — Floraison en mai-juillet. Cette espèce, dont le nom vient de benedicta (herbe bénite), à cause des grandes propriétés que lui attribuaient les anciens, se montre très communé- ment dans les bois, le long des haies, dans les lieux ombragés et frais de tout le nord de l’Europe. Tous les bestiaux en mangent les feuilles, surtout quand elle est jeune, et en aiment la saveur astringente. Elle est une des plantes que, dans les pays de petite culture, les gens de la campagne vont 208 RUSACEES. ramasser au printemps pour donner à manger aux vaches. Sa racine sert comme astringente aux usages médicinaux. Elle est bonne, en outre, dit-on, pour empêcher le vin de s’aigrir. Près de cette espere se placent : Île G. Pyrenaïcum Wild, à fleurs penchées, à sépales | roûressés, que l'ou rencontre sur toute ls chaine des Pyrénées: et le G. éntermedium Erb., à 1 feurs penchées, à calice coloré, étulé, qui hnbite les lieux ombragés. « BEXOITE DES RUISSEAUX, G. rivale L. Benoitr oguatique. Fleurs jaunes, veinées de ronge, penchées. Calice à sépales redressés. Carpelles à arête genouillée-artieulée. Fruit supporté sur un pédicelle. Feuilles velues, à lobe terminal cordiforme. | Tige dressée. Taille de 3 à 6 décimètres. Assez commune sur les bords des cours d'eau, dans les lieux humides voisins des montagnes, | où ele forme des toufles plns où moins épuisses , cette espèce constitue un bon fourrage, recher- «hé de tous les bestioux, et possède, en plus, toutes les propriétés de la Benoîte commune. On La cultive suss dans les jardins. Se rayproche de ls Bemoïte agantique, le G. sylvaticum Pourr., à calice étslé, à corolle plus grande, à fruits pins développés, et que l'on rencontre principalement sur les bords de la Méäi- terranée. BExOITE DES NONTAGNES, 6. montanum L. Fleurs solitaires, grandes, d'un beau jaune. Carpelles surmontés d'upe longue arète plumenuse, non artioulée, rougeütre. Feuilles radiesles à lobe terminal très grand, subcordiforme. Taille de 2 à 3 décmmètres. , Cette espèce, qui recherche les beux humides et un peu abrités, se rencontre fréquemment dans les houts pâturages des différentes montagues de la France. Jusqu'à la floraison, elle est mangée avec plaisir par Je bétail. Citons , près de ortte espice, le G. reptons L., se distinguant par ses feuilles à lobes presque tous égaux, incisés, et par se racine stonolifère: pilaute qui croît surtout dans les Alpes du Dau- plüné et dans les Prrénées. be. HA me. … Genre SIBBALDIE. — S/BBALDIA L. Colior et ealienhe à 5 divisions évasées : — corolke à 5 pétales lancéolés, obtus; — 5 étami- mes: — styles latéraux, courts, codes; — carpelles secs, su nombre de 5,10 sur un réceptacle concsve, sec, recourert par le calice. Le ©. procumbeus L., unique espèce de ce genre, se distinguant à ses fleurs petites, verdi- tres, au nombre de 3.6, à ses feuilles supérieures quelquefois fasciculées, est une plante com- roupe daus les Alpes et les Prrénées. Sans usages. Genre POTENTILLE. — POTENTILLA L. Fleurs jaunes où blanches: — calior et calcule à 5 divisions chacun: — vorolle à 5 pétales dhoorêés : — miyles intéraux, courts, coducs; — onaire à carpelles nombreux, petits, secs, réunis es cepitule sur u» réceptacle convexe, sec et pailu: — feuilles composées, à folicles dentées ou NET = — [> nn LA. DIT 7. ROSACÉES. 209 genre renferme un grand nombre d'espèces, toutes vivaces, d’une ile peë seras et dont quelques-unes sont fort communes dans les Ce 24 a ns les prés secs et onneux, sur les pelouses des montagnes. Elles viennent sur tous les terrains, dans les fentes des rochers comme dans les marais. Tous les animaux les mangent, mais sans les rechercher: elles ont d'ailleurs, vu leur peu de développement, peu d'importance au point de vue de l'alimentation du bétail: elles fournissent seulement leurs fleurs et leurs feuilles, douées de propriétés astringentes, aux usages médicinaux. — Ci- après le tableau des espèces francaises du genre. | Tige radicante.( Feuilles digitées. ._.. REPTANS Le Fleurs jsunes } Feuilles pennées.. ._. ANSERINA L. | l { Graxwerious L. \ Farc Vi. ! Feuilles trifoliolées. ! Minime BE. l Nes i PS Seascavuss L- orales 5 ; NEBXA L. | latérales { Carpéles | C: Ch. | ou | Fienrs lisses Alpéseri Eau axillaires jaunes \ Feuilles | » SE = disitées : | csrpettes | AUREA L. Tugueux } = . Tige Ovacs L. _… | Feuilles pennées. .. Malifide L. | Espèces radieante | FSAGABIA DC. herbacées Feuilles à \ Mérerths 3.5 foliol. | SPLENDENS 4 | Fleurs blanches. Nrrma ad Va | CAULESCENS L. Feuilles à } Crossiwrvia Vir. (5-7 Br Nrçaurs La9 GENRE ALCREMILLOIDES Lap. POTENTILLA ! Fleurs blanches. Feuilles pennées. BRUPESTBIS L. Tiges florales | Capelle { mecra L | terminales [ Feuilles }enveloppé | Hire L digitées } ARGENTEA L. \ FL jaunes ! | Carp. nn. ! Gllins Wib. | Escusara mn. Feuilles pennées.... SUPINA L. | Espèce ligneuse. .. .... MESSE ARE A Eee 2 Fratieuss L. POTENTILLE RAMPANTE. — P. REPTANS I. Now VULGAIRE. — Quintefonille. Fleurs grandes , solitaires, sur de longs pédoncules. — Calieule plus grand que le eslice. — Feuilles longuement pétiolées, digitées, à 3.5 folioles cunéiformes. dentées au sommet. pubescen- tes en dessous. — Tige simple, radicante dans toute sa longueur, avec des nœuds émettant ch+- cun 2.5 feuilles, et atteignant 4 à 6 décimètres. — Souche dure, épaisse. Très commune au bord des chemins, des fossés, dans-_les lieux couverts et humides, se montrant aussi dans les champs et les prés, où ses tiges cou- 15 n Miss ds citée, à RS ?10 ROSACÉES. chées échappent à la faux, cette Potentille est mangée avec assez de plaisir par tous les besliaux; c'est l'espèce du genre la plus ordinairement réservée aux usages médicaux. POTENTILLE ANSERINE. — P. ANSERINA L. Noms VULGAIRES. — Argentine, Herbe-aux-oies , Bec-d'oie. Fleurs d'un beau jaune, grandes, solitaires, sur de longs pédoncules. — Calice soyeux et blanchâtre. — Feuilles grandes, pennées, à 6.10 paires de folioles oblongues, à dents aiguës, rapprochées, soyeuses-argentées, en dessous principalement. — Tiges rampantes et radicantes, avec des nœuds d’où naissent plusieurs feuilles en touffe. Cette espèce est abondante le long des chemins, près des habitations, dans les prés, dans les lieux sablonneux où l’eau séjourne pendant l'hiver. Elle est consommée, sans être recherchée, par les animaux, sinon par les vaches qui s’en accommodent surtout quand elle se trouve mêlée à des gra- minées et quand elle croît dans des lieux humides où ses feuilles prennent plus de développement. Les oies, notamment, mangent avec plaisir les feuilles de cette plante, ce qui lui a fait donner son nom d’Anserine. Sa racine, qui répand une odeur de panais, est consommée comme légume dans quelques contrées du Nord. Partout, les animaux de l’espèce porcine la recherchent avec une grande avidité. Dans certaines localités, d’après M. Joigneaux, on emploie avec avantage la décoction des feuilles de cette plante pour combattre la diarrhée des veaux. POTENTILLE PRINTANIÈRE, P. verna L. Fleurs d’un jaune doré, en cymes terminales irrégulières, pen fournies. Feuilles d'un vert foncé, les radicales longnement pétiolées, à 5.7 folioles obovées, les caulinaires presque sessiles, simples ou ternées. Tiges nombreuses, couchées, étalées en touffe compacte, velue, atteignant 10 à 15 centimètres. Floraison en avril et en septembre. Cette petite Potentille vient dans les lieux secs, dans les bois sablonneux , au bord des che- mins, sur les pelouses, exposées au soleil, des montagnes calcaires de toute la France, où on la voit étaler ses belles fleurs aux premiers jours du printemps et refleurir à la fin de la saison. Tous les bestiaux, et surtout les moutons, la mangent avec plaisir POTENTILLE DORÉE, P. aurea L. Fleurs grandes, d'un jaune vif, safrané à la base des pétales. Calice argenté-soyeux. Feuilles radicales longuement pétiolées, à 5 folioles oblongues, dentées au sommet. Tige grêle, dressée. Vient sur les pelouses de toutes les montagnes de France, où elle se mêle aux graminées. Elle est mangée par les bestiaux ; mais, par le petit nombre de ses feuilles, a peu d'importance. PoTENTILLE FRAISIER, P. fragaria DC.; Fragaria sterilis L. Fleurs petites, au nombre de 1.3 sur de longs pédoncules, à pétales échancrés au cœur. Feuilles trifoliolées, soyeuses-argentées en dessous. Tiges grêles, de 5 à 15 centimètres. Florai- son de mars à mai. Espèce très précoce et fort commune dans les lieux arides et les bois montagneux de toute la France. Sans emploi. ROSACÉES. 211 = POTENTILLE BRILLANTE, P. splendens DC.; P. Vaillanti Nestl. Fleurs grandes. Feuilles radicales à 2.5 folioles obovales, dentées , argentées en dessous ; 1.2 feuilles caulinaires unifoliolées. Racine horizontale à rhizomes parfois stolonifères. Floraison en mai et juin. Se montre dans les bois sablonneux, les pâturages du sud-ouest, de l'ouest et de presque tout le centre de la France, où les bestiaux la pâturent avec les autres plantes. POTENTILLE ASCENDANTE, P. caulescens L. Fleurs nombreuses, en corymbe serré. Calicule égal au calice. Feuilles longuement pétiolées, à 5.7 folioles. Tige ascendante, ferme, de 1 à 3 décimètres. Floraison en été. Espèce abondante sur les pelouses des sommets du Jura, des Alpes du Dauphiné, des Céven- nes, où elle forme parfois de larges touffes, que mangent avec plaisir les moutons. PoTENTILLE DES ROCHERS, P. rupestris L. Fleurs grandes. Feuilles radicales nombreuses, pennées, à 5.7 segments ovales, dentés, le terminal pétiolulé, cunéiforme. Feuilles caulinaires sessiles, pétiolulées. Tiges rougeâtres, de 2 à 4 décimètres. Floraison en été. Vient dans les lieux secs, pierreux, des Alpes, des Pyrénées, des montagnes du Centre et de l'Est, où elle est pâturée par les troupeaux qui fréquentent ces collines. POTENTILLE ARGENTÉE, P. argentea L: Fleurs petites, nombreuses. Calice cotonneux. Feuilles radicales pétiolées, les caulinaires sessiles, à 5 folioles incisées profondément, blanches en dessous et d’un vert foncé en dessns. Tiges tomenteuses, blanchâtres, étalées-ascendantes, de 2 à 5 décimètres. Se montre dans les lieux secs et incultes, au bord des chemins, daus les bois de la plupart des vallées de l'Est, du Centre et du Sud-ouest. Les animaux la broutent rarement, et ses tiges dures ne donnent qu'un mauvais foin. PoTENTILLE PENCHÉE, P. supina L. Fleurs d’un jaune pâle, petites, sur des pédoncules courts, à la fin courbés en bas. Calicule dépassant le calice. Feuilles radicales longuement pétiolées, pennées, à 7.11 folioles incisées-den- tées. Tige couchée, très rameuse. Cette espèce, la seule annuelle du genre, vient dans les sables humides , au bord des étangs des vallées de l'Est. Elle est mangée par tous les animaux sans être recherchée. Genre TORMENTILLE. — TORMENTILLA L. Fleurs jaunes, solitaires , sur de longs pédoncules : — calice avec calicule, chacun à 4 divi- sions ; — corolle à 4 pétales, très rarement 5; — éfumines nombreuses ; — styles latéraux, cadues : — carpelles uombreux sur un réceptacle sec et poilu ; — feuilles digitées. Ce genre renferme un petit nombre d’espèces vivaces offrant les prin- cipales propriétés des plantes de la famille. TORMENTILLE DROITE, T. erecta L.; Potentilla tormentilla Nestl. Tormentille officinale, Blodrot. Fleurs petites, à pétales échancrés en cœur. Feuilles radicales pétiolées, tombant à la florai- son, les caulinaires toutes sessiles, à 3.5 folioles , oblongues, profondément dentées au sommet. Stipules incisées-dentées, simulant 2 folioles. Tiges étalées-dressées, très feuillées. Plante velue, blanchâtre, de 3 à 4 décimètres. Très répandue dans les prés, les bois , sur les pelouses sèches, jusqu'au sommet des Alpes, cette espèce est mangée par les moutons et les vaches. Mais vn son peu de développement . elle 212 ROSACÉES. n'a point d'importauce comme fourragère. Sa racine, très astringente et aromatique, est recherchée par les cochons ; elle est anssi employée en médecine contre les flux diarrhéiques, et comme subs- tance tannarte. TORMENTILLE RAMPANTE, T. replans L.; Potentilla procumbens Sibth. Calice dépassé par le calicule. Tiges couchées, radicantes, émettant à chaque nœud de 2 à 5 feuilles inégalement pétiolées, à 3.5 folioles obovées, incisées, aiguës. Cette espèce, qui se reproduit par les racines que les nœuds des tiges émettent à l'automne, est commune, surtout, dans l'Ouest. Elle jouit des propriétés de la précédente. Non usitée. Genre FRAISIER. — FRAGARIA L. Fleurs blanches ; — calice et calieule à 5 divisions ; — corolle à 5 pétales obovés; — étami nes nombrenses; — styles latéraux, persistants; — carpelles nombreux, secs, réunis en capitule sur un réceptacle convexe, qui s'accroît après la floraison et devient charnu, coloré ; — feuilles trifoliolées ; — racines stolonifères. Ce genre comprend un grand nombre de variétés, toutes vivaces, rame- nées par les auteurs à trois espèces seulement, et toutes cultivées pour leur fruit, bien connu et fort estimé partout pour les usages de table. L'espèce principale est le FRAISIER COMMUN, F. resca L., que l'on trouve dans les bois, les lieux herbeux et couverts, au pied des haies et des buissons. Les autres sont le F. collina Ehrh., qui vient surtout dans les bois et sur les collines caleni- res, et le F. magna Thuill., plus rare, et que l’on rencontre dans plusieurs régions du Centre. — Les racines des Fraisiers jouissent des propriétés des Potentilles. Ces espèces n'ont point d'emploi dans l'économie dn bétail. re dire COMARET. — COMARUM L. Calice et calicule à 5 divisions; — corolle à 5 pétales lancéolés, aigus; — étamines nom- breuses ; — styles latéraux, persistants; — ovaire à carpelles secs, enfoncés, sur un réceptacle convexe, persistant, spongieux, presque charnu, velu: — feuilles pennées. Comprend nne seule espèce. COMARET DES MARAIS, C. palustre L. Quintefeuille à fleurs rouges. Fleurs d'un pourpre foncé, en cyme irrégulière. Corolle à pétales très courts. Fenilles à 5.1 segments, rapprochés, oblongs, dentés. Tiges rampantes à la base, ascendantes, velues. Raci- nes longuement rampantes. Vivace. Vient au bord des eaux, dans les tourbières, les marais des montagnes et des plaines dn nord de l'Europe. Elle n'est mangée que par les vaches, qui la consomment sans la rechercher. Genre RONCE. — AUBUS L. Fleurs blanches ou roses, solitaires ou en grappes : — calice persistant, sans calicule, à 5 divi- sions ; — corolle à 5 pétales insérés sur le calice: — styles presque terminaux, cnducs; — fruit ROSAGÉES. 215 formé de carpelles à péricarpe charnu et non osseux, réunis en tête sur un réceptacle conique, charnu, persistant; — feuilles palmées ou pennées, à 3.7 folioles; — tige frutescente, faible, à rameaux ordinairement munis d’aiguillons. Ce genre présente un certain nombre d'espèces, offrant entre elles une extrème ressemblance , et sur la distinction desquelles ne s'entendent point les hotanistes, dont quelques-uns, en multipliant ces espèces outre-me- sure, n'ont fait qu'ajouter, sans utilité, à la difficulté de leur étude. Les Ronces ne constituent, en réalité, qu'un petit nombre de types bien déterminés, offrant dans leurs propriétés une très grande analogie. Leurs feuilles amères sont alimentaires pour le bétail et constituent un bon condi- ment tonique. Elles sont communes dans les champs et les prairies où elles nuisent et font perdre du fourrage par leurs épines, notamment celles à tiges radicantes, qui s'étendent au loin avec facilité et sont toujours difficiles à extirper. — Le tableau ci-après résume les caractères distinctifs des espèces indigènes les plus généralement admises. Tige DeÉDACÉESS sm mat et cer eee sus. SAXATILIS L. Tige dressée. ,. Fauricosus L. : Tige L { Hirtus W.etN. GENRE RUBUS « Réceptacle \ anguleuse drone tre | Tomentosus Borck. adhérent : ne \ Collinus pc. Tige aux carpelles { Ra =. \ ligreuse }) | Tige presque arrondie. ..... F è è | Glandulosus Bell. | Réceptacle se séparant des carpelles. ....... Ixus L. RoNGE DES ROCHERS, À. saxatilis L. Fleurs petites, blanches, solitaires, ou groupées par 3.6 en grappes ombelliformes. Corolle à pétales linéaires, dressés. Fruit rouge, hémisphérique. Feuilles à 3 folioles rhomboïdales aiguës, pubescentes. Stipules embrassantes. Tige couchée, herbacée, à aiguillons faibles, sétacés. Taille de 3 à 6 décimètres. Cette Ronce, la plus petite du genre, croît dans les lieux pierreux de la plupart des monta- gues de France, sur les collines et les rochers plus ou moins élevés, où elle se mêle à différentes herbes. Elle est recherchée surtout des moutons et des chèvres, et, soumise à la dessiccation, elle forme un bon fourrage que mangent tous les bestiaux. RONGE COMMUNE, À. fruticosus L. Ronce arbrisseau, R.-des haies, Mürier des haies, Catimuron (Pas-de-Calais). Fleurs grandes, blanches ou rosées, en grappes terminales. Calice à divisions réfléchies après la floraison. Fruit noir, d’une saveur douce. Feuilles à 3.5 folioles , ovales, dentées. Tiges sar- menteuses, garnies de forts aiguillons. Extrèmement commune dans les haies, les buissons, les bois, le long des champs et des fos- sés, en un mot à peu près partout, cette espèce fournit à tous les animaux, qui les mangent avec plaisir, ses feuilles et ses jeunes pousses. Le cheval y tonche peu cependant, surtout quand les feuilles ont durci. Elle est surtout employée pour garnir des haies. La tige sert à faire des ouvrages de vannerie; toutes les parties vertes servent comme détersifs en médecine, et avec le suc des baies, additionné de sucre, on fait une espèce de vin. RONGCE À FRUIT BLEU, À. cæsius L. Fleurs blauches, en grappe. Fruit recouvert par les divisions du calice, d’un bleu noirâtre, assez volumineux, formé de grains se séparant à la maturité. Feuilles à 3 folioles aiguës. Tige couchée, grêle, à aiguillons petits, peu nombreux Comme la précédente, cette Ronce croît dans les haies, les bois et les champs, au bord des chemins, des fossés et des ruisseaux. Elle est commune dans toute la France, et ses feuilles astrin- gentes sont mangées avec plaisir par les moutons et les chèvres. RE TS TT 214 ROSACÉES. RoNCE FRANBOISIER, À. idæus L. Ronce du Mont-léa. Fleurs blanches, petites, solitaires ou fasciculées, à ls fin penchées Cabce à divisions réfé- chies après ls floraison. Corolle à pétales dressés, connivents. Fruit ovoïde, ronge-clair, d'une odeur et d'une saveur agréables. Feuilles à 3.5 folioles, d'un blanc argenté et tomenteux en dessous, dentées. Tiges blanchâtres, inermes ou aiguillonnées. Spontané dans les lieux boisés et montueux de presque toutes les montagnes du nord de l'En- rope, et sur celles de l'intérieur de la France, le Framboisier aime surtout l'ombre et l'exposition du nord. Tous les bestiaux, le cheval excepté, mangent ses feuilles et ses parties encore vertes. On le cultive dans les jardins et en plein champ pour son fruit, ls framboise , destiné aux usages de table. I Genre DRYADE. — DRYAS L. Calkice à 8.9 divisions, sans calcule ; — curolke $ 8.9 pétales; — styles insérés latéralement, très longs, plumeux, s’acercissant après la foraison; — fruits à carpelles secs, poilus. insérés sur un réceptacle déprimé, sec, bérissé, persistant. Renferme une seule espèce. DRYADE À HUIT PÉTALES, D. octopetala L. Chénette. Fleurs d'un beau blanc. grandes, solitaires, sur des pédoncules terminaux. Feuilles péticlées, incisées, à segments oblongs, dentés, blanches et tomenteuses en dessous Tiges dures, inés rameuses, uu peu rougeâtres, couchées. Taille de 1 à 2 décimètres. Virace. Cette espèce, assez jolie, vient sur les pelouses élerées du Jura, des Alpes, des Pyrénées, et se rencontre dans les les plus septentrionales du mord de l'Europe. Jusqu's ss forai- son, elle est fort des moutons et des chèvres. Fr: 4 Tribu. — ROSÉES. Carpelles nombreux, uniovulés, indéhiscents, renfermés dans le tube du calice, devenant charnu à la maturité. Étamines en nombre indéfini. Le genre Rosier, Rosa L., qui a donné son nom à la famille, et qui seul constitme cette tribu, comprend un groupe de plantes particuliérement remarquables par ls besuté de leurs Seurs. Ce sont des arbrisseaux, à tiges et rameaux armés d'aiguillons qui en éloïgnent les animaux, et dont les espèces nombreuses, multipliées en variétés infinies et intéressant exclusivement l'horti- culteur, sont de nulle importance dans l'économie agricole. Le ur ROSACÉES. 5° Tribu. — SANGUISORBÉÈES. Ovaire à 1.2 carpelles monospermes, indéhiscents, secs, renfermés dans le tube du calice devenant presque ligneux. — Comprend un petit nombre de genres caractérisés ainsi qu'il suit : Corolle et calice à 5 div. — Étam. 12.20.— Style terminal, AGRIMONIA. Etam. 20.30.— Ovaires2. PoTERIuM. Corolle nulle. | Calice à 4 div. SANGUISORBÉES Style terminal Etam. 4. — Ovaire 1. .. SANGUISORBA. | Style latéral. — Etamines 4. ....,..... ALCHEMILLA. Genre AIGREMOINE. — AGRIMONIA T. Fleurs hermaphrodites, jaunes, en grappes terminales; — calice à 5 divisions conniventes après la floraison, à tube presque ligneux, cannelé, hérissé an sommet d’épines subuleuses, ero- chues; — corolle à 5 pétales étalés; -— étamines 12.20, insérées avec les pétales à la gorge du calice; — style terminal; — feuilles ivrégulièrement pinnatiséquées à segments ovales, dentés, les uns très grands, les autre plus petits. Ce genre, peu nombreux, ne renferme que deux espèces indigènes. AIGREMOINE EUPATOIRE. — 4. EUPATORIA L. Noms VULGAIRES. — Æupatoire des anciens, E. des Grecs, Herbe de Saint-Guillaume, Francormier, Soubeirette. Fleurs petites, nombreuses, en grappes longues, effilées, sur un pédoncule court, muni d’une bractée trifide à la base et de deux bractéoles supérieurement. — Calice à divisions obtuses, cannelé presque jusqu’à la base. — Ovaire à 1 carpelle. — Feuilles à 5.9 segments, velus en dessus, cendrés-cotonneux en dessous. — Stipules grandes, embrassantes, incisées-dentées. — Tige velue, dressée, rameuse au sommet. — Taille de 3 à 8 décimètres. — Vivace. Fort commune dans les haies, les buissons, le long des chemins, sur les pelouses sèches et ombragées, l’Aigremoine constitue une plante amère dont les moutons et les chèvres seuls mangent les feuilles. Elle est d'un usage fréquent en médecine humaine et vétérinaire; sa décoction est employée comme tonique à l’intérieur et comme détersive à l'extérieur. Les Cosaques de la petite Russie la donnent au bétail pour combattre les vers. On obtient, en outre, de ses tiges et de ses feuilles bouillies, une couleur jaune. Elle est cultivée, enfin, comme plante d'ornement. AIGREMOINE ODORANTE, À. odorata Miller. Fleurs grandes, en grappes eourtes, compactes. Calice à divisions aiguës, avec sillons ne dépassant pas la moitié du tube. Ovaire à 2 carpelles. Feuilles glanduleuses en dessous, exha- lant une odeur de térébenthine. PR CN 7 Ce ET ES ST NUE A MODS en 2 dd cie de dé POS 7 CN OC 216 ROSACÉES. Cette espèce, assez rare, ressemblant beaucoup par son aspect général à la précédente, est plus grande seulement dans toutes ses parties. Originaire d'Italie, elle se rencontre dans diverses rêgions du Nord. Ses feuilles fournissent une decoction qui a quelque analogie avec celle du thé. Non recherchée par le bétail, elle est assez fréquemment cultivée dans les jardins. Genre PIMPRENELLE. — POTERIUM L Fleurs monoïques ou polygames, sessiles, à épis courts et serrés, presque globuleux, les fleurs femelles occupant le sommet et les fleurs mâles la base de l'épi; — calice persistant, à 4 divisions caduques, entouré de 2.3 bractéoles squammiformes ; — corolle nulle ; — eétamines 20.30, insé- rées sur la gorge du calice, plus longues que les sépales et pendantes; — ovaire à 2.3 carpelles, terminés chacun par un style à stigmate plumeux ; — fruit constitué par 2.3 akènes insérés dans le tube du calice, à la fin induré et à 4 angles; — feuilles imparipeunées. Comprend une seule espèce. PIMPRENELLE COMMUNE. — P. SANGUISORBA L. NOMS VULGAIRES, — Petite Pimprenelle, Pimprenelle des montagnes, Bipinelle. Fleurs petites. — Calice verdâtre mêlé de pourpre. — Style à stigmate d'un beau rouge. — Feuilles à 9.25 folioles presque sessiles, petites, ovales ou arrondies, fortement dentées. — Tige dressée, auguleuse. — Taille de 2 à 6 décimétres. — Vivace. — Fleurit de mai à septembre. Quelques auteurs ont subdivisé cette espèce en plusieurs espèces nouvelles, ne se distinguant entre elles que par lu disposition des angles du fruit. Les considérations qui suivent s'appliquent aux unes et aux autres Îles, toutes, d'ailleurs, se ressemblent exactement par l'aspect géné- ral de la plante ainsi qu leurs propriétés. Très commu s toute la France, la petite Pimprenelle vient spon- tanément dans les , les prés secs et les pelouses des montagnes, sur les terrains volcaniques et calcaires. Amère et astringente, elle constitue une bonne nourriture, et a été cultivée, soit en prairies, soit en pâturages. En Angleterre, elle a été pour la première fois soumise à la culture en grand, en plein champ, par M. Rocque, propriétaire de la Provence. Elle se plait surtout sur les terres sèches, calcaires ou sablonneuses, perméables à l'eau. Grâce à ses racines longues et pivotantes, elle résiste parfaitement aux excès de froid et de sécheresse, végèle même au milieu de l'hiver, et repousse avec facilité sous la dent. On la sème ordinairement en mars, ou bien en septembre pour les terres légères. On répand de 30 à 10 kilog. de graines par hectare. La même graine est bonne pendant trois ans. Particuliérement réservée pour la nourriture des troupeaux, la petite Pimprenelle convient essentiellement pour créer d'excellentes pâtures sur les terres pauvres et sèches, sablonneuses ou calcaires, et pourrait ainsi contribuer à améliorer beaucoup de mauvais terrains en France. Elle pros- pere aussi sur les bounes terres; mais elle est alors relativement moins avan- tageuse, vu le grand nombre des autres espèces fourragères qu'on peut aver ROUSACÉES. 21 plus d'avantage faire venir sur celles-ci. Elle s’est cependant montrée parfois extrêmement productive. Ainsi, d’après A. Young, M. Anderdon, près d'Henlade, en 1767, put obtenir de cette plante, semée en bon terrain, du 14 février à la fin de sep- tembre, jusqu'à huit coupes, dont quelques pieds atteignaient 45 à 50 centi- mètres. Le même agriculteur observa une plantation de Pimprenelle qui, coupée vers le milieu de décembre, s'élevait, vers la fin de janvier, à une hauteur de 10 à 12 centimètres, bien que le temps eût été constamment à la gelée et à la neige. M. Anderdon constata encore ce fait assez peu croyable : une seule racine qui avait poussé par hasard dans un champ de Luzerne avait donné 870 pousses vertes. Ce qui résulte surtout de ces observations , c'est que la petite Pimpre- nelle a la faculté de pousser en hiver; ce qui permet, en laissant sur pied, à l'automne, un regain un peu épais, d'en obtenir une récolte très précoce, qui assure, dès le mois de février, une nourriture abondante aux troupeaux. Quant aux qualités alimentaires de la petite Pimprenelle, elles restent encore à déterminer exactement. A. Young, que nous citions plus haut, dit qu'elle convient spécialement aux moutons ; que les chevaux, qui l’aiment à l'état frais, la refusent souvent à l’état sec; que les vaches, au contraire, la préfèrent dans ce dernier état. D'un autre côté, ajoute-t-il, on a vu des che- vaux en manger volontiers les fanes dont on avait retiré la graine. Cher- chant à résoudre expérimentalement ce qu'il pouvait y avoir de fondé dans ces assertions contradictoires, il remarqua, en résu que les moutons recherchent la Pimprenelle avant qu'elle soit montée en graine; que les chevaux et les bêtes à cornes qui souvent la refusent quand elle est fraiche, s'y habituent facilement, surtout si on commence par la mélanger avec d’au- tres plantes de leur goût, et finissent même par la manger avec plaisir; qu'enfin, elle communique, au lait des vaches qui s’en nourrissent, une finesse de goût très agréable. De son côté, V. Yvart, après avoir noté que le fourrage sec et fortifiant constitué par cette plante convient aux bêtes à laine, fait observer que, culti- vée seule, la petite Pimpreuelle durcit promptement, monte bientôt en graine et fournit un foin médiocre, peu recherché par les bestiaux. D'où il résulte- rait qu’elle est plutôt propre à être mélangée avec les graminées vivaces et autres plantes pouvant croître comme elle sur les terrains crétacés, ari- des et élevés ; elle fournit alors une nourriture saine, agréable à tous les bes- tiaux, même aux chevaux qui la recherchaient le moins d’abord. En somme, la petite Pimprenelle, donnée aux moutons en pâture, consti- tue une ressource précieuse comme moyen d'obtenir pour ces animaux, sur des prairies sèches et médiocres, une bonne nourriture d'hiver, et du vert précoce au printemps. En toute saison, elle convient comme condi- ment tonique propre à améliorer les fourrages fades ou aqueux. Cette plante est bonne aussi pour les lapins, qui la mangent avec avi- ft SR ©.) 218 ROSACÉES. dité. Enfin, elle est employée quelquefois comme plante potagère, dans les fournitures de salade ; le surplus, non utilisé, est donné aux bestiaux. Dans tous les cas, le moyen le plus sûr de la faire consommer et de surmonter les répugnances que peuvent, au début, manifester les animaux à son égard , est de l’associer à des plantes fourragères aptes à pousser comme elles dans des terrains secs, ou de la mélanger, quand elle est récoltée, à des fourrages auxquels les bestiaux sont habitués. Genre SANGUISORBE. — SANGUISORBA L. Fleurs bermaphrodites, sessiles, en épis terminaux, très serrés, courts et ovales, avec brac- téoles lancéolées, égalant les fleurs: — calice à 4 divisions, caduques, à tube contracté et velu au sommet ; — corolle nulle; — étamniner 4, insérées sur Ls gorge du calice et égalant ses dimi- j sions ; — ensise à 1 carpelle, avec siyle terminal et stigmete Sets, devesenf un sklns resfmé dans le tube induré du calice, quaërangulaire, ailé, à faces lisses : — feuilles imparipennées ; — stipules grandes, incisées. Ce genre comprend une seule espèce, herbacée, pouvant être utilement, dans certains cas, soumise à la culture. SANGUISORBE OFFICINALE. — S. OFFICINALES L. Noms VILGAIRES. — Grande Pimprenelle, Pimprenelle des montogner, P. des jardins, P. d'ltakie. Calice d'un pourpre brun, donnant aux fleurs une teinte rougeñtre. — Fenilles à 9.13 fobo- les cordiformes , dentées, d'un vert glauque en descus, plus pâles en dessoms — Tige glabre, anguleuse, rameuse au sommet. — Racine gréle et rampante. — Taille de 5 à 10 décimètres. — Vivace. Assez commune dans les prés arides et tourbeux des plaines et des mon- tagnes de presque toute la France, sauf la région méditerranéenne, où elle ne se montre point, cette plante, comme celle qui précède, est parfois culti- vée en vue d'en obtenir un fourrage principalement destiné aux bêtes à laine, et pouvant aussi être donné à d’autres animaux. La grande Pimprenelle est peu difficile sur le choix du terrain. Elle vient bien sur les sols maigres, surtout ceux de nature calcaire, ne craint ni le froid, ni la sécheresse, mais réussit mieux quand le sol est frais, humercté. Elle est excellente aussi dans les prairies aquatiques, dont elle améliore le foin, en corrigeant, comme l'espèce précédente, par sa saveur astringente, le mauvais effet des plantes trop aqueuses. Dans une terre fraiche et subs- tantielle, elle est fort productive. On la sème en mars ou en septembre, ‘sur deux ou trois labours, en ré- pandant 30 ou 40 kilog. de graines par hectare. Quand elle est semée au prin- temps, elle peut être pâturée dès l'automne, et fournir un fourrage d'hiver d'une certaine importance. Sur une terre calcaire et un peu fraiche, elle 1 | | | RÉ ROSACÉES. 219 repousse vite, drageonne beaucoup et peut donner, dans le cours de l'été suivant, plusieurs coupes, deux au moins, que l’on fait manger en vert à l'étable. Dans tous les cas, il convient de la faucher de bonne heure pour prévenir l’endurcissement de ses tiges. En l’'empêchant de fructifier, on peut lui conserver plusieurs années ses propriétés fourragères, tout en la faisant servir de pâturage pendant l'hiver. Salubre et nutritive, la grande Pimprenelle est un bon aliment pour les moutons, sur lesquels les substances astringentes exercent toujours une in- fluence favorable. Elle est aussi fort du goût des lapins, à la nourriture des- quels il est utile de l'ajouter quand on le peut. Ses feuilles sont également employées comme assaisonnement dans la salade. Genre ALCHEMILLE. — ALCHEMILLA T. Fleurs hermaphrodites, très petites ; — calice à 4 divisions, muni d’un calicule soudé au tube, à 4 divisions aussi; — corolle nulle; — étamines +, très courtes, insérées sur le calice; — style partant de la base du carpelle; — ovaire à 1.2 carpelles, devenant un fruit sec, ovale-aigu, enfermé dans le tube induré du calice; — feuilles palmatiséquées ; — stipules conniventes. Ce genre comprend un petit nombre d'espèces herbacées ou sous-frutes- centes, annuelles ou vivaces, dont trois au moins sont alimentaires. ALCHEMILLE COMMUNE. — 4. VULGARIS L. a: NOMS VULGAIRES. — Pied-de-lion, Patte-de-lapin, Mantelet-des-dames, Porte-rosée. Soubeirette. Fleurs nombreuses, petites, jaunâtres, en corymbes serrés terminaux. — Calice à dents pres- que égalées par celles du calicule. — Feuilles réniformes , plissées de la base à la circonférence, divisées profondément en 5.9 lobes orbiculaires, peu profonds, régulièrement dentés dans tout leur pourtour ; les caulinaires presque sessiles, les radicales longuement pétiolées. — Tiges dres- sées, velues. — Racine épaisse, ligneuse. — Taille de 2 à 3 décimètres. — Vivace. Cette espèce, assez commune, vient dans les prés, les pâturages, les lieux frais et humides de la plaine, dans tout le nord de la France et de l'Europe. On la trouve aussi sur les Alpes et les montagnes du centre de la France, dont elle atteint presque les sommets. C’est une bonne plante de pâturage et dont la présence indique toujours un terrain fertile; tous les bestiaux la recherchent. Bonañfous l'indique comme faisant partie des meilleures espèces du pays de Gruyères, près de Fribourg. Elle repousse très vite quand elle a été broutée, et vient abondamment si elle peut recevoir les eaux des fumiers qui s’écoulent des chalets. Il faut ranger près de cette plante : l'A. pentaphylla L., espèce plus rare, se distinguant par bep Fleurs dressées. Euascros | Canin Stigmates Feuilles caulinaires sessiles ? paswsoetx Scur EPILOBIUM libres Fleurs penchées. Mostasts L Corolle régulière. Feuilles toutes pétiolées Lancroletum Seb. Pétales bilobés. : Feuilles caulinaires { Pauosrez E Étam. dressées Espèces sessiles Firgasum Fr. stoloniferes Feuilles Alimefolium Will. Dyents l toutes péticlées | Alpinnm L Boscum Sr. Espèces nou stolonifères. . .... Tetragomem L. Trigonum Scr. ÉpiLO8E À Pi, E. spicatum Lm. Po lobrier rest, Fons Lasrier, Laurier nain, Laurier de Saint-Antoine, Herbe de Saint-Antoine, Antonin, Antonine, Nériette, Osier fleuri. Fleurs grandes, d'un rouge violacé, rarement blanches, en grappe allongée, spiciforme, feuil- lée à la base, munie de bractées au sommet. Corolle irrégulière, à pétales obovés, les deux infé- rieurs plus étroits. Feuilles longues, lancéolées, presque sessiles, non dentées, d'un vert blanchätre en dessous. Tige dressée, arrondie, très feuillée, glabre, souvent rongeñtre. Racines à souche traçante. Taille de 5 à 15 décimètres. Cette espèce constitue une fort belle plante, commune dans toute l’Europe, et que l'on troure surtout abondamment dans le nord de la France, d’où elle s'avance jusqu'au centre et au midi. Elle habite les haies, les bois montagneux et peu feuillés. Les vaches, les moutons et les chèvres en mangent les feuilles avec avidité, surtout quand elles sont jeunes. Dans quelques contrées du Nord, les habitants utilisent comme comestibles ses racines, ses jeunes pousses et la morlle des tiges. On en fait entrer aussi les feuilles dans ls fabrication de la bière. Avec les sigrettes des semences, on prépare une sorte de ouate qu’on a inutilement tenté de filer. Enfn , on cultive quelquefois l'Epilobe à épi comme plante d'ornement, bien que la facilité srec laquelle tracent ses racives ne soit pas sans inconvénient dans les jardins. ÉPILOBE A FEUILLES DE ROMARIX, E. rosmarinifolium Hæœnck. ; E. angustifolium Lin. Fleurs grandes, roses on blanchâtres, peu nombreuses, en grappe courte, feuillée jusqu'au sommet. Feuilles très rapprochées, souvent fasciculées sux nœnds, régulièrement linéaires. Taille de 4 à 6 décimètres. Vient dans l'Est et le Sud, le long des ruisseaux, des torrents et des sables de rivière. Elle fournit, comme la précédente. un fourrage agréable aux bestiaux. ÉPiLoBe veLu, E. hirsutum L. Nériette amplezicaule . Fleurs purpurines, plus grandes et plus ouvertes que dans toutes les autres espèces du geure. Pétales échancrés en cœur. Feuilles opposées, amplexicaules, oblongues, dentées, les supérieu- res slternes. Tiges dressées dès la base, très rameuse, arrondie. Racine stolomfène. Taille de 10 à 15 décimètres. Espèce fort commune le long des ruisseaux et des rivières, au bord des étangs, dans tons les lieux ombragés et humides. Elle est consommée par tous les bestiaux. Quelquefois elle vient avec tant d'abondance qu'on doit la couper, soit pour en faire du fourrage, soit pour er en litière ou comme combustible. ÉPILOBE À PETITES FLEURS, E. parviflorum Schreb.; E. molle Lm. Fleurs petites, d'un violet pâle, en grappes feuillées. Feuilles lancéolées, pubesceutes, Tige dressée, arrondie. Racine non stolonifére. Taille de 5 à 10 décimètres. Commune dans toute la France, cette plante vient surtout dans les lieux humides , au bord | L des fossés, dans l'eau des marais et des étangs. Elle est mangée aussi par tous les bestisux. ÿ ONAGRARIÉES. ÉPILOBE DES MONTAGNES, E. montanum L. Neriette des montagnes. Fleurs d'un pourpre pâle. Feuilles lancéolées, arrondies à la base, dentées; les radicales dressées, presque imbriquées. Tige dressée. Taille de 2 à 6 décimètres Espèce commune dans toute la France, sur les hautes montagnes à l'ombre des grands arbres. Tons les bestiaux la mangent. Est voisin de cette espèce, l'E. lancsolatum Seb. et Maur., que caractérisent ses fleurs blan- ches d'abord, puis d'un rose vif, ses feuilles radicales étalées, et sa taille ne dépassant point 2 à 5 décimètres. — Il vient dans les lieux arides , sur la lisière des bois, dans la presque tota- té de la France. ÉPILOBE DES MARAIS, E. palusire L. Fleurs d'un pourpre pâle, quelquefois blanchâtres. Feuilles d’un vert opaque, luncéolées- linéaires, les moyennes sessiles. Tige dressée, arrondie, velue an sommet. Taille de 3 à 6 déci- inètres. Cette plante, que l'on trouve dans les lieux humides, les prairies tourbenses de la plus grande partie de La France, pourrait, vu ses qualités alimentaires, être employée à la nourriture du bétail, et être semée, à cet effet, dans les prairies basses, bien que, par son abondance même, elle mérite d'être rangée parfois au nombre des plantes nuisibles. Les sutres espèces du geure, très rapprochées des précédentes par leurs propriétés, n'offrent entre elles que de fsibles différences. Elles comprennent : L’E. virgatum Fries, à fleurs purpurines, à tiges conchées et radicantes à la base, munies de 2.4 lignes saillantes, et que l'on rencontre dans les marais tourbeux de l'Est et du Nord. L’E. alsineolium Vil., E. oniganifolium Lm., à fleurs grandes, peu nombreuses, à feuilles luisantes, foncées, acuminées; à tige simple, couchée, puis redressée; d’une taille de 1 à 2 déci- mètres; venant au bord des ruisseaux et sur les montagnes élevées du Centre et de l'Est. L'E. Alpinum L., à fleurs très petites, à feuilles d'un vert pâle, obtuses ; à tige presque fliforme, couchée, puis redressée et munie de 2 lignes saillantes et velues naissant des bords du pétiole; d'une taille de 5 à 15 centimètres; plante des hautes montagnes de l'Est et des Pyrénées. L’E. rosum Schreb., à fleurs roses, petites; à feuilles obtuses ; toutes longuement pétio- lées; à tige dressée dès la base, avec 2.4 lignes saillantes, poilues; venant dans les lieux humi- des, an bord des fossés et des ruisseaux. L’E. tetragonum L.., à feuilles luisantes, étroitement lancéolées, obtuses, les moyennes ses- siles ; à tige dressée dès la base, avec 4 nervures saillantes: commune dans tonte la France, et croissant dans les lieux humides, au bord des marais et des fossés. L'E. trigonum Sckrank., à fleurs assez grandes, à feuilles ternées ou quaternées, dentées, les supérieures acuminées, sessiles: à tige dressée dès la base, et qui se trouve daus les pâturages des escarpements de montagnes vers l'Est et le Centre. Genre ONAGRE ou OENOTHÈRE. — ŒNOTHERA L. Fleurs jaunes, solitaires, axillaires, réunies en grappes terminales fenillées s’allongeant à la maturité ; — calice à tube efilé, longuement prolongé au-dessus de l'ovaire, à 4 sépales réfléchis, csdues ; — corolle à 4 pétales; — éfamines B;— style à 4 stigmates en croix; — fruit capsulaire, coriace, oblong, à 4 valves et 4 loges renfermant quelques graines, petites, anguleuses, nues ; — feuilles éparses. Genre renfermant plusieurs espèces, toutes exotiques, dont deux seule- ment naturalisées dans nos contrées. 1aûs Rand Lei St +. 221 OXAGRARIÉES. OxAGRE BISANNUELLE, (ÆŒ. biennis L. Berbe-ousänes , Jambon de Saint-Astoine, J. des jardiniers. Fleurs à pétales courts, eu cœur reuversé. Feuilles lancéolées, les radicales en rosette appli- quée, profondément sinvées-deutées à leur base, sèches à ls floraison; les caulinaires éparses, à péine dentelées Tige dressée, munie de poils tuberculeux à la buse. Taille de & à 15 décimètres. Bisannuelle. Cette espèce, originaire d'Amérique, d'où elle fut importée su commencement du dix-sep- tune siècle, et aujourd'hui complètement naturalisée en Europe. est très commune aux bords des rivibres. dans les clnirières des bois et les lieux sablonueux de presque toute la France. Elle Seurs une grande parte de l'année: mais ses fleurs ne durent que quelques beures. Les cochons aument beaucoup ses raciues, qui ont un goût agréable, et que l'on mange même comme légume, crues ou cuites, dans quelques parties de l'Allemagne. La plante, employée autrefois pour les meages médicaux, n'est plus mainteuaut utilisée que pour l'embellissement des jardins. On connaît encore TE. muriouta L., plus rare que l'espèce précédente, et s'en distinguant par ses Beurs plus petites et ses feuilles étroites et signés: elle vient sur le bords des rivières du Centre, de l'Est et du Nord-est. Genre ISNARDIE. — /SNARDIA L. Fleurs petites, sxillaires, solitaires: — calice à tube court, à 4 divisions; — corolle nulle : — siomines 4; — style en tête; — fruit capsulsire, couronné par les dents du calice, à 4 valves # à 4 loges oligospermes ; — graines nombreuses, jannes, très petites: — feuilles opposées, Juisantes. Une seule espèce indigène. IsxanDIE DES Marais, J. palustris L. Plante aguatique, radicanie, de 1 à 3 décimétres. Vivace. — Vient dans les marais, Îles ruisseaux, et se reucouire assez communément, surtout dans Îes prairies du Nord. Sans usages. Genre CIRCÉE. — CIRCÆA L. Fleurs blanebes où nosées, petites, régulières, eu grappe terminale lâche; — calice un peu prolomgé et brusquement contracté eu col au-dessus de l'ovaire, à 2 sépales cadnes : — corolle + 2 pétales bifides, insérés sur un disque qui remplit la gorge du calice: — étamênes 2 ; — oraire biloeuaire : — fruit see, corisce , iudékiscent. bérissé de poils crochus. à 2 loges monospermes : — racine stolonifire. CIRCÉE PARISIENNE. — f. LUTETIANA L. Koms NTLGAIRES, — Herbe de Saint-Étienne, H. de Saint-Simon. H. aux sorciers, H. à la magicienne, H. enchanteresee, Tierce, Ciroée pubescente. Fleurs roses, eu grappe effilée, dressée, sur des pédoncules réfléchis, non bractéolés. — Calice veu. — Fruit sn snnseue. — Fenilles assez grandes, d'un vert foncé en dessus, ovales, un peu ONOGRARIÉES. 225 cordées à la base, aiguës. dentées, à pétiole long, canaliculé. — Tige droite, velue, rameuse. — Taille de 3 à 5 décimètres. Commune dans les lieux frais, ombragés, dans les bois humides de pres- que toute la France, parfois extrêmement abondante dans les forêts, la Cir- cée, à laquelle on attribuait autrefois des propriétés surnaturelles, est regar- dée encore comme nuisible par le préjugé populaire. C’est là une erreur, attestée par le goût prononcé que les bestiaux, et surtout les moutons, ont pour cette plante. Sa propriété de croitre principalement à l'ombre peut même, en certains cas, être utilisée pour regarnir des pacages stérilisés par une mauvaise exposition. CrrRcÉE DES ALpes, C. Alpina L. Fleurs à pédoncules bractéolés. Calice glabre. Fruit allongé. Feuilles cordiformes, luisantes, transparentes, à pétiole plane et ailé. Taille de 1 à 3 décimètres. Cette petite espèce, que l’on rencontre communément dans les forêts humides des Vosges, du Jura, des Alpes et des Pyrénées, est mangée aussi par les moutons. Dans les mêmes lieux se montre le C. intermedia Ehrh., espèce tenant le milieu, par ses carac- tères, entre les deux espèces précédentes, et que les moutons mangent de même. Genre MACRE. — TRAP4 I. Fleurs blanches, isolées, axillaires; — calice à tube court, soudé avec la base de l'ovaire, à 4 divisions persistantes, s’accroissant après la floraison et devenant épineuses ; — corolle à 4 pé- tales ; — étamines 4 ; — ovaire à 2 loges uniovulées; — fruit indéhiscent, ligneux, uniloculaire et monosperme par avortement, muni latéralement de 4 grosses épines en croix formées par les dents du calice; — graine volumineuse, à cotylédons inégaux, farineux. Comprend une seule espèce, entièrement aquatique. MACRE NAGEANTE, T7. natans L. Chätaigne d'eau, Marron d'eau, Truffe d'eau, Noir d'eau, Tribule aquatique, Cornue, Cornette, Cornuelle, Corniole, Cornoufle, Cornifle, Corniche, Echardon, Echarbot, Saligot, Galurin. Feuilles, les unes submergées, pinnatifhides, à segments capillaires ; les autres flottantes, dis- posées en rosette étalée au sommet de la tige, à limbe rhomboïdal, denté aux deux bords supé- rieurs, porté par un long pétiole creux et renflé vers son milieu. Tige simple, naissant dans l'eau et arrivant à sa surface. Annuelle. Cette espèce, fort commune, vient dans les mares et les étangs, dans toutes les eaux sta- guantes mais non croupissantes. Les vaches mangent avec plaisir son feuillage flottant à la surface des eaux ; dans les pays où elle abonde, on la tire de l'eau avec de longs râteaux pour la leur donner fraiche comme fourrage. Le fruit, qui offre à peu près la couleur des châtaignes, est rem— pli d'une pulpe blanche, farineuse, sucrée, et d’un goût assez agréable; il nourrit les oiseaux aquatiques: on le mange aussi comme comestible, eru ou cuit sous la cendre. 226 LYTHRARIÉES. Famille des LYTHRARIÉES Jr: ROSACÉES T.; DODÉCANDRIE L.; SALICAIRES ou SALICARIÉES Juess. Fleurs hermaphrodites, régulières, purpurines ou rougeätres, axillaires ; — calice monosépale, non adhérent, à 8.12 dents sur 2? rangs; — corolle à 4.6 pétales insérés sur la gorge du calice ; — étamines en nombre égal ou double à celui des pétales, insérées sur le tube du calice ; — ovaire unique, à plusieurs loges multiovulées, surmonté d’un style simple ; — fruit capsu- laire, membraneux, à 2? loges, à déhiscence irrégulière ; — graines sans albumen ; — feuilles simples, entières, sessiles, non stipulées. Cette famille renferme des espèces la plupart exotiques et arborescen- tes. Un petit nombre seulement, toutes herbacées, viennent dans nos con- trées, où elles habitent les lieux humides. Elles sont comprises dans deux genres. Genre SALICAIRE. — LYTHRUM L. Calice long, tubuleux, strié, à 8.12 dents, les internes plus courtes ; — étamines 8.12 insé- rées plus bas que les pétales ; — style filiforme, allongé; — capsule cylindrique ou oblongue, allongée, bivalve. nf me GE à ARE -eS Ce genre renferme plusieurs espèces, dou e propri niques, qu'elles doivent à la présence du Paré Les animaux se les refusent point, mais le développement qu'elles prennent parfois empêche de les considérer comme de bonnes plantes d’herbages. SALICATRE COMMUNE. — L. SALICARIA L. NOM VULGAIRE. — Lysimachie rouge. Fleurs rouges, en fascicules bractéolés, rassemblés en au épi terminal, interrompu à la base. — Calice à 12 dents, les externes en alène. — Corolle à pétales étroits, allongés. — Étami- nes 12, dont 6 plus courtes. — Feuilles opposées ou ternées, lancéolées, aiguës, en cœur à In base, glabres. — Tige à 4.6. angles, dressée, raide, simple, ramense au sommet. — Taille de 6 à 12 décimètres. — Vivace. — Fleurit à la fin de l'été. Cette plante, assez abondante, se montre dans les lieux humides, dans les prairies basses ou inondées, au bord des ruisseaux de la majeure partie de la France, mais principalement dans les provinces méridionales. Elle aime l'ombre et se plait sous les saules, d'où le nom qu'elle a reçu. Elle est man- gée par tous les bestiaux, mais principalement par les moutons, qui la recherchent en vert et en sec, bien que ses grosses tiges quadrangulaires donnent un foin très dur. Elle a été recommandée par V. Yvart, pour con- a RÉ SÉRS é t LYTHRARIÉES. 227 courir à former les prairies humides. Fleurissant tard elle nuit peu, d'ail- leurs, aux prairies, car étant fauchée avant d’avoir durci, elle donne alors un bon aliment qui peut, sans inconvénient, se mêler aux autres fourrages. La Salicaire est encore employée dans les tanneries. SALICAIRE 4 FEUILLES D'HYSOPE, L. hyssopifolia L. Fleurs petites, rosées , solitaires. Cslice à 12 dents. Feuilles alternes, linéaires, allongées. aiténnées à la base. Taille de 1 à 3 décimètres. Annuelle. Vient dans les lieux ssblonneux ei humides : fossés, bords des mares, champs submergés pendant l'hiver, de presque toute ls France. Elle est mangée aussi par les bestiaux. SALICAIRE 4 FEUILLES DE TAyM, L. thymifolia L. Fleurs les plus petites du geure, solitaires, très rapprochées. Calice à 8 dents, les internes à peine visibles. Corolle à 4 pétales. Feuilles épaisses, presque linéaires. les inférieures obtnses. Taille de 5 à 10 centimètres. Annuelle. Se montre dans les lieux humides de la région méditerranéenne. Les bestisux la brontent quand ses tiges ne sont point durcies. Citons encore : le L. bibractratum DC., à flenrs munies, au sommet du pédoncule, de 2 brac- tées berbacées, à feuilles atténnées à la bsse, avec une tige très rameuse, de 1 à 2 décimètres, annuelle, ei vensnt dans les lieux incaltes et humides de la région des oliviers; — le L. Græf- feri Ten., se distinguant à ses feuilles presque en oœur à la base, à ses tiges couchées et radi- cantes à la base: taille de 2 à 6 décimètres: elle est vivace et vient snssi dans les endroits bumides des provinces méridionales. Genre PEPLIDE. — PEPLIS L. Calice eampanulé ou ovoïde, à 10.12 dents, les internes plus longues: — corolle à 5.6 péta- les; — étamines insérées avec les pétsles ; — copeuis presque globnlense. Comprend deux ou trois espèces, toutes annuelles, ne dépassant point 1 à ? décimètres, et habitent les mares, les étangs et les lieux inondés. Le PEPLIDE POURPIES, P. portuls L., qui vient dans les lieux inondés de toute Ja France ; le P. crecta Reg., commun surtout dans les mares et étangs des provinces méridionales, sont les espèces principales de ce genre. Sans importance dans l'économie du bétail. ln D Semi int ot. he ché sé AE A MÈcCES L «ERE SR sé ES = PP Vo T CT © on D = 2. À 228 CUCTRBITACÉES. Famille des CUCURBITACÉES Jr: CAMPANULACÉES T.: MONQECIE et DIOŒECIE L.: PÉRIPÉTALIE Juss. Tire son nom du genre Cucurbita CourGE. Fleurs en général unisexuées : monoïques, dioiques ou ygames, laires, régulières ; — calice er à tube lo a mr érent à l'ovaire dans les fleurs femelles, à 5 divisions ; — corolle monopétale, jaune, blanche ou rose, à 5 divisions, insérées sur le limbe du calice; — dans les fleurs mâles : à étamines triadelphes, 1 libre et les autres réunies ? à 2, insérées à la base de la corolle; à filets courts ; à anthères allongées, flexueuses, sou- dées au tube; — dans les fleurs femelles : style épais, court, à 3 divisions, avec chacune un stigmate épais, bilobé; ovaire infère à 3.5 ‘carpelles, à un nombre égal de loges, chacune divisée en ? compartiments par une fausse cloison verticale et allant de l'axe à es dé el — fruit charnu, dit pépo- nide, à 3.5 loges, quelquefois unil i plus ou moins volumineux; — graines no uses, horizontales, aplaties, enr d’un tissu mou ou pulpeux, à cotylédons plans, sans albumen ; — feuilles alternes, pétiolées, simples, palmées, plus ou moins np en 5 lobes, garnies de poils; — stipules nulles; — tiges herbacées striées, rudes et velues, couchées ou grimpantes, ES Ex volubiles, mu- nies de vrilles simples ou rameuses, naissant à côté des pétioles, avec rameaux naissant entre les feuilles et les vrilles. Les Cucurbitacées constituent une famille très naturelle, comprenant exclusivement des plantes herbacées, de grande taille et la plupart annuelles. Presque toutes exotiques et originaires des pays chauds, ces plantes ont néanmoins réussi, depuis longtemps, à s’acclimater dans nos contrées plus froides, et plusieurs y sont cultivées en grand, pour leur fruit principale- ment. Dans leur état naturel, elles renferment toutes un principe âcre, amer et caustique, que la culture, en Europe, a fait disparaître, en même temps qu'elle a donné aux fruits une saveur douce, sucrée, accompagnée sou- vent d'uu arome agréable. Ces fruits se sont considérablement modifiés, en outre, sous le rapport de leur aspect extérieur ; ils ont atteint, dans certaines espéces, un développement énorme, tout en affectant une variété infinie de formes. Ils sont employés avec avantage dans l’alimentation de l’homme et des animaux. . Toutes les Cucurbitacées qui n’ont point conservé leur principe âcre sont propres à l'usage alimentaire. Dans ce cas se trouvent, uniquement, les espèces exotiques et acclimatées. Ces plantes, crues, cuites ou sèches, cons- tituent en Turquie, et dans diverses autres régions de l'Orient, l’une des bases de l'alimentation du peuple. En France, bien que d’un usage moins général, elles jouent cependant, comme espèces potagères, un rôle des plus importants. Elles n'offrent pas moins d'intérêt au point de vue de l'économie rurale, CUCURBITACÉES. 229 par l'abondance des produits, propres à l’alimentation des bestiaux, qu'elles peuvent fournir. Les espèces indigènes étant refusées par les animaux, ces produits ne proviennent, de même, que des espèces exotiques acclimatées, et encore, parmi celles-ci, un petit nombre seulement sont-elles spécialement cultivées comme plantes fourragères ; mais les fruits des unes et des autres convenant également aux bestiaux, auxquels on peut, conséquemment, don- ner tous ceux en excès ou de moins bonne qualité, ainsi que les débris non consommés que ces fruits laissent en plus ou moins grande abondance, agriculteur a intérêt à connaître toutes les espèces, au moins, qui ont été l'objet de tentatives de culture. Les Cucurbitacées ne sont pas seulement des plantes alimentaires. Quel- ques espèces, qui ont conservé leur principe actif, comme la Bryone, la Coloquinte, fournissent à la médecine des substances purgatives. De plus, les semences des espèces cultivées, douces et mucilagineuses, peuvent être employées comme émollientes. D'un grand nombre d’entre elles, on retire une huile grasse, dite huile de pépin, qui sert à la médecine et dans les arts. Extrêmement modifiée par la culture, la famille des Cucurbitacées est l'une de celles dont la subdivision a créé aux botanistes le plus d'embarras. Les types primitifs, que séparaient seulement des différences peu tranchées, ayant pour la plupart disparu sous les altérations diverses que les plantes ont éprouvées, une extrême confusion s’est établie entre eux, et a fait naître les plus grandes difficultés pour la distinction, soit des genres, soit des espée- ces. Voici un tableau des genres, en assez petit nombre, que l’on admet aujourd’hui, et dans lesquels peuvent être comprises l’ensemble des variétés, de grande et de petite culture, aujourd'hui connues en France : : { Graines non échancrées au sommet,...,,..,. CUCURBITA. Anthères en colonne. A | Grai bordelén mises raines à bords épaissis. } .. A ; = P ( Graines échancrées au sommet.......,...... LAGENARIA. 4 Ex 2 Graines à bords épaissis. BENINCASA. = FI. monoïques et polygames, = s les femelles touj. solitaires } : te = 5 Anthères J | Graines à bords amincis, Crcumis. HS . = conniventes , D | .contournées en S. | F1. monoïq., mal. et fem. réunies à l’aisselle des feuilles. Momorpica. | FI. monoïques ou dioïques, en cyme......... ..... BRYONIA. Genre COURGE. — CUCURBITA L. Fleurs monoïques, solitaires, jaunes, très grandes; — calice à divisions en alène, campanulé dans les fleurs mâles; rétréci supérieurement dans les fleurs femelles ; — étamines à anthères, incurvées, soudées en colonne; — ovaire à 3.5 loges multiovulées ; — fruit ordinairement très volumineux, charnu, à écorce plus ou moins épaisse, dit peponide ; uniloculaire à la maturité : — 230 CUCURBITACGÉES. graines épaissies sur les bords; — feuilles largement pétiolées, cordées, à 5 lobes; — tiges cou- chées, très rameuses, garnies de vrilles. Les espèces de ce genre, toutes annuelles, et originaires des Indes, sont aujourd'hui répandues pete Venant des pays chauds, elles aiment toute- fois la chaleur et l'humidité et ne croissent qu’en été. Faciles à multiplier par graine ou par bouture, elles sont cultivées pour leurs fruits, qui donnent des our en abondance. Les Courges ont pris ainsi une place importante dans ‘agriculture de l'Europe, et ont été notamment recommandées pour amélio- rer l’agriculture du Midi, aucune culture, en effet, si l'on compare les frais exposés avec les produits obtenus, n'étant plus économique. Le genre Courge est d’ailleurs le seul de la famille qui renferme des espèces spécialement eul- tivées pour le bétail, auquel ces plantes fournissent, non-seulement leurs fruits, mais encore leurs graines, mucilagineuses, rafraîchissantes et oléagi- neuses, plus leurs feuilles, toutes alimentaires quand elles sont jeunes. Quel- ques-unes de ces espèces, par les formes bizarres et multipliées de leurs fruits, sont cultivées en outre comme plantes d'ornement. Les espèces du genre Courge, peu fixes et faciles à hybrider, ont subi, plus qu'aucune autre de la même famille, l'influence de la culture. Le fruit surtout a été profondément modifié, dans la forme, le volume, la couleur, qui offrent des variétés infinies; dans la composition et le goût, qe de sec et amer est devenu plus ou moins aqueux et sucré. Cette multitude de for- mes, que l'on peut augmenter encore en croisant les variétés entre elles, a rendu leur distinction assez difficile pour que certains auteurs, renoncant à les classer, aient trouvé plus simple de les grouper toutes ensemble sous la dénomination générique de Pépon polymorphe. Sans nous arrêter à cette expression, qui ne fait que consacrer la confusion existante au lieu de la faire cesser, nous nous bornerons, pour l'étude des innombrables variétés du genre Courge, à les grouper en un petit nombre d’espèces, en ne consi- dérant que celles le plus généralement admises. CourGE PoTIRON, C. marima Duch. Pédoncule très long, renflé, strié. Fruit d'un énorme volume, souvent tres pesant, globu- leux, oblong on déprimé aux extrémités, quelquefois ombiliqué; à surface lisse, rarement verru- quense ou brodée, à chair ferme et fade. Graines blanches, lisses, ovales, gonflées, à bords amincis. Feuilles très amples, plus larges que longues, en cœur, à lobes arrondis et découpures peu pro- fondes. Tiges très longues, étalées sur le sol. Cette espèce, la plus répandue de la famille et depuis longtemps soumise à la culture, com- preud plusieurs variétés, dont trois principales, offrant elles-mêmes un nombre indéterminé de sous-yariétés, Ce sont : Le POTIRON JAUNE ou COMMUX, €. M. potiro Ser., fruit le plus gros de tous, un peu déprimé, jaune ou orange, à écorce lisse et luisante, quelquefois brodée ; creux à la maturité; tiges très longues, grimpantes, à vrilles entières, et couvrant par ses larges feuilles de grands espaces; variété la plus commune. Je Gros PorTimox vert, C. M. viridis Ser., fruit globulenux , très gros, d'un vert intense, creux à la maturité; tiges grimpantes et très longues; variété moins rustique que la précédente, mais de qualité supérieure. Le reriTr Porirox vert, C. M. courgero Ser. (Courgeron), fruit petit, vert, ou jaune panaché de vert, plein à la maturité; tige dressée, naine, à nœuds très rapprochés ; vrilles avortées. Le Potiron, cultivé dans presque toute la France pour la nourriture de l’homme, est récolté principalement dans les jardins potagers, où on le soumet à quelques soins qui ont principalement pour objet de favoriser le développement des fruits. On fait germer les graines, en mars, sur cou- che on sous cloche, dans des pots remplis de terreau ; puis, dans la première quinzaine de mai, on les porte en pleine terre, si le sol est bien préparé, ou bien dans de petites fosses de 4 à 5 dé- cimètres de large sur 3 de profondeur, que l'on remplit de fumier et de terreau. Quand la plante est suffisamment développée, on coupe la première tige au-dessus du 2e ou CUCURBITACÉES. 231 du 3° œil pour qu'il se produise autant de bras. Le fruit noué, on arrête, à 2 ou 3 nœuds au- dessus, la branche qui le porte. On laisse deux fruits, rarement trois sur nn même pied; on n’en laisse mêms qu'un si on veut l'obtenir très gros. Quelquefois onenterre les bras principaux sur une grande partie de leur longueur; des racines adventices se forment alors à l’aisselle des feuilles, ét apportent à la plante un surcroît de sève qui concourt à grossir le fruit. Ce fruit, dont le poids atteint dans quelques circonstances 100 et 150 kilog., est rempli d'une pulpe douce, sucrée et alimentaire, constituant, non-seulément pour l’homme, mais encore pour le bétail, une excellente nourriture. Le Potiron jaune surtout est propre à cet usage. On le cultive alors en plein champ, comme la Citrouille, à laquelle il peut être substitué; il est, dans ce cas, soumis exactement aux mêmes soins de culture, tels qu’ils seront indiqués ci-après. COURGE CITROUILLE. — €. PEPO L. NOMS VULGAIRES. — Citrouille à vaches, C. iroquoise, Courge de Saint-Jean, Giraumon, etc. Pédoncule mince, à 5 fortes cannelures. — Fruit très volumineux, globuleux ou oblong, lisse, jaune pâle, ou rouge avec des bandes vertes, souvent garni de cornes obtuses. — Graines avec un bourrelet très prononcé sur les bords, aplaties, moins donces au toucher que celles du C. maxrima. — Feuilles cordées-obtuses, à 5 lobes, découpés et séparés par des échancrures pro- fondes. — Tiges couchées, courtes, à vrilles presque nulles. — Poils très rudes, presque épi- neux. Avec le Potiron, la Citrouille est, de toutes les plantes de la même famille, celle qui offre le fruit le plus volumineux. Elle présente, comme les autres espèces du genre, un assez grand nombre de variétés, parmi lesquelles on distingue principalement : Le GIRAUMON JAUNE ou por (Citrouille à vaches), constituant la variété la plus généralement cultivée en grand ; Les GIRAUMONS BLANCS, NOIRS, VERTS, etc., se distinguant par la couleur et atteignant des grosseurs très variables ; Le GIRAUMON TuRBAN (Bonnet turc), à fruit comprimé, jaune ou verdâtre, à couronne vert foncé; chair plus ferme et plus sucrée que celle du Potiron ; La COoURGE MELONNÉE Où MUSQUÉE, cultivée sur de grandes superficies, principalement dans le Midi; les CourGes diverses de Cuvpre, de VaLpa- RAISO, du BRésiz, et d’autres encore, cultivées exceptionnellement comme espèces fourragères : La Cource p’Irazie (Cougourzelle), la COURGE À LA MOELLE, le COURGERON pe GENÈVE, etc., qui se mangent avant la maturité. Cultivée pour son fruit, dans les jardins potagers, la Citrouille, par les différentes variétés qu'elle forme, constitue l'une des plus importantes espè- ces, non-seulement du genre, mais de la famille tout entière. D'une culture plus facile que le Potiron commun, les Courges sont souvent abandonnées à leur développement naturel, et n’en donnent pas moins d'excellents produits, mais que l’on peut toujours accroître par une culture soignée et une bonne taille. Enfin, comme plante de grande culture, la Citrouille est préférable à aucune autre de la même famille, étant presque seule, de toutes les Cucur- 232 CUCURBITACÉES. bitacées, qui, malgré son origine des pays tropicaux, ait assez de force de constitution, pour croître et prospérer sous les diverses latitudes de la France. Aussi, depuis quelques années surtout , a-t-elle commencé à être cultivée très en grand, comme espèce fourragère, dans différentes localités, notamment à l'Ouest, ine, l'Anjou, la Touraine, ainsi que dans les vallées et les plaines fertiles de la Franche-Comté, où elle sert à la nourri- ture des bestiaux que l'on élève dans ces pays. Culture de la Citrouille. Choix du terrain — Ensemencement — Soins de culture. — La Citrouille réus- sit sur les terres à blé, à maïs, à sarrazin, à chanvre ; mais les sols sableux, graveleux, légers et cependant substantiels, lui sont le plus favorables. Il n’est point d’ailleurs nécessaire que le terrain soit nettoyé pour la recevoir. La terre est disposée à plat, ou en sillons espacés d'environ { mètre, que l’on recouvre d'engrais sur lequel on sème. Les engrais qui conviennent le mieux pour cet usage, sont : le fumier éteint, les curages de trous à fumier, les terreaux de basse-cour bien consommés, etc. à L'ensemencement a lieu à la fin d'avril ou au commencement de mai. Un sillon étant tracé, puis l’engrais qui doit faciliter le développement de la plante y étant répandu, on disperse les graines, à 8 ou 10 centimètres de distance, si l'on veut plus tard éclaircir le plant ; ou bien, ce qui est préfé- rable et plus généralement pratiqué, on les dépose, en mettant plusieurs graines ensemble, dans des fossettes préparées à cet effet. Suivant la quailté du sol, les pieds sont diversement espacés, depuis 50 centimètres jusqu'à 2 métres ; le plus souvent, on laisse entre eux un intervalle de { mètre en- viron. Les graines une fois déposées, on les enterre en tracant à côté un autre sillon, et ainsi de suite. Quelquefois, au lieu de semer sur place, on fait germer la graine à l'avance, dans le courant de mars, soit sur couche ou sous cloche, soit dans des pots remplis de terreau, et on transplante en pleine terre à la fin d'avril. Quand on a semé à la volée, dès que le plant a cinq ou six feuilles, on l’éclaircit en laissant { mètre de distance entre les pieds restants. Si le semis a été fait par paquets, on laisse à chacun un seul pied, le plus beau, et on arrache les autres. Tous donneront des fruits d'autant plus gros qu'on aura pu mettre une plus grande quantité de fumier dans le champ, et surtout au pied de chaque plante, soit avant, soit après le semis. Jusqu'au moment où le fruit se noue, le sol ne réclame d’autres soins que le sarclage des parties du champ où l'herbe pousse trop abondamment. Quand le fruit a atteint la grosseur d'une pomme, on laboure des deux côtés, en laissant constamment le plant enterré jusqu'aux premières feuilles. La Citrouille, ordinairement cultivée seule, est assez fréquemment mé- cn és HÉ ÉÉS S cnbs CUCURBITACÉES. 233 langée sur le sol avec d’autres plantes. Ainsi, dans l'Est et le Sud-ouest, on la sème souvent dans des champs qui portent du maïs, ou bien entre des rangées de chanvre et de pomme de terre ; on espace alors les plants de Citrouille à 2 ou 3 mètres, plus ou moins, suivant l'importance de la cul- ture intercalée. # M. Lucien Georges a récemment fait connaitre le procédé suivant de culture, usité en Bretagne, et qui paraît avoir donné les résultats les plus avantageux. Ayant choisi, dans un terrain, malpropre et ombragé par des arbres si on le veut, un carré de 10 mètres de côté, on commence, en février, par le labourer et le bécher profondément, en grosses mottes et sans le fumer. A la fin d'avril ou au commencement de mai, par un beau temps, on étale à la surface une couche de fumier consommé, que l'on mélange, avec la fourche ou le boucard, avec la couche superficielle du sol. Cela fait, pour semer, on prépare 25 pochets, dont 10 à chaque côté du carré au midi et au nord, et à { mètre en retraite du bord, et 5 autres au milieu du carré, à une distance double, c'est-à-dire à 2 mètres les uns des autres. Tous sont remplis d’une pelletée ou deux de ce terreau de fumier pourri qu’on trouve toujours dans la cour d’une ferme. On sème sur place ? ou 3 graines que l’on enterre à 5 centimètres de profondeur, dans le ter- reau du pochet, et dont plus tard on extrait un ou deux des plus faibles plants, pour n'en garder qu'un seul vigoureux. Quelquefois, on fait lever les graines à l'avance sur un tas de fumier, en les mettant dans des coquilles d’œufs ou bien dans un peu de terre de taupi- nières de prairies, étalée à une épaisseur de 9 à 12 centimètres. Quand appa- raissent les premières feuilles au-dessus des cotylédons, les plants, en mottes, sont transportés en pleine terre. Dès que le végétal, semé ou planté, a un peu grandi, on lui donne un binage et on applique un copieux paillis de fumier de vache qui conserve la fraicheur pendant toute la végétation. Lorsque d’autres plantes, telles que la betterave, le sorgho, le maïs, le chou cavalier, doivent être intercalées, on choisira, pour cette contre-planta- tion, le moment de l'application du paillis, qui doit bien couvrir la terre. Les soins à donner à la plante sont des plus simples. On laisse à chaque pied un seul bras, celui du centre, qui du reste pousse toujours avec le plus de vigueur. On coupe tous les bras latéraux, à mesure qu'ils paraissent, jusque dans l’aisselle de la feuille, où ils s’attachent sur la tige centrale. L'opération répétée une fois tous les quinze jours suffit pour empêcher l'encombrement de la plantation. On laisse faner sur le terrain ce qui est retranché; cela sert de paillis. A mesure que l’on procède à cette taille, on dirige les tiges des deux rangs du bord en les croisant au milieu de l’espace de 1 mètre qui les sépare, en sorte qu’elles forment des cordons de branches couchées en travers sur le sol, de 50 en 50 centimètres. Quant aux plants de la ligne du milieu, on les dirige en travers des plants de la bordure, en alternant, une tige à droite LA TT 934 CUCURBITACÉES. et l’autre à gauche. Quand il y a un ou deux fruits de noués, on coupe la tige une feuille onu deux au-delà du dernier fruit ; alors toute la sève se con- centrant dans les fruits, les fait grossir avec une activité surprenante. Les variétés que l'auteur conseille pour cultiver de la sorte, sont le gros Potiron jaune des marai de Paris, quand il s’agit d'une culture res- treinte, et pour la grande culture, le Potiron vert d'Espagne, qui, bien que moins volumineux que le précédent, donne plus de fruits sur chaque pied et se conserve plus longtemps, quand il est récolté avec soin. Récolte — Conservation — Produits. — La Citrouille müûrit, selon les saisons et les années, du {* octobre au 15 novembre. On reconnaît la maturité à la couleur jaune du sommet, à sa queue qui se cerne un peu, au dessèchement de la branche qui la porte. On peut, quand on la voit dans cet état, la cueil- lir de suite; mais il est mieux de la laisser suer quelques jours dans les champs, surtout si les gelées ne menacent point. Dans tous les cas, il ne faut la récolter que bien mûre, en choisissant un beau temps. Le fruit de la Citrouille, ne pouvant supporter le froid, doit être con- servé dans un lieu sec, à l'abri de la gelée; une température moyenne de 5° au-dessus de zéro est la meilleure pour l'empêcher de s’altérer. On le ren- ferme dans des celliers, des hangars faciles à aérer, dans une cave sèche, ou bien dans une étable, sur des tablettes ou des claies. Quelquefois on est dans la nécessité de laisser ces fruits dehors ; on les préserve alors de la gelée en les recouvrant de paille ou de chaume. Les citrouilles, dans les circonstances ordinaires, se conservent ainsi jusqu'en février et en mars. Les moins mûres sont exposées à pourrir vers les environs de Noël. Pour n’en point perdre, on défait vers cette époque les tas, on met de côté pour les employer d'abord les fruits qui se gâtent, et on conserve les autres. M. Lucien Georges annonce que les fruits de la variété cultivée à Rennes, lorsqu'ils sont récoltés bien mûrs, peuvent se conserver une année entière, condition très avantageuse pour l'entretien, en toute sai- son, des vaches laitières. Le chiffre de la récolte varie suivant la qualité du sol, la distance des semis, le mode de culture adopté. Les fruits, d'autant plus gros que les pieds sont plus espacés, peuvent peser ainsi chacun de 8 à 10 kilog. et jusqu’à 25 et 30 kilog., comme on en obtient en Franche-Comté. Dans cette même pro- vince et dans la Sarthe, on arrive, avec des variétés peu perfectionnées et une culture médiocrement soignée, à un rendement moyen de 60,000 kilog. à l'hectare. A Grand-Jouan, on a obtenu plus de 100,000 kilog. sans l'applica- tiond’une taille spéciale. Quelques particuliers, dans des cultures restreintes, sont arrivés à un chiffre plus élevé encore. En suivant Ja méthode culturale décrite par M. L. Georges, M. Dugré, dans les jardins de l’hospice de Ren- nes, a obtenu, sur moins de 100 mètres carrés, 1,774 kilog., ce qui fait un rendement proportionnel de 187,000 kilog. à l'hectare, sans compter une ré- colte de betteraves intercalée. es rlins dat ‘mn dé Rs à CUCURBITACÉES. 235 Valeur agricole et économique de la Cifrouwille. Par l'abondance de ses produits, on peut apprécier l'importance qu'a promptement acquise la Citrouille comme espèce fourragère, notamment dans les contrées de l'Est et de l'Ouest, où elle s’est le plus répandue et où elle rend de très grands services pour l'entretien du bétail. A cela doit s'ajouter l'avantage qu’elle offre comme culture préparatoire et améliorante. La Citrouille, en effet, par ses feuilles larges et nombreuses, qui, en même temps qu’elles s'opposent à l’évaporation du sol, puisent abondamment dans l'air, l’eau et les principes nutritifs qui doivent servir au développement du végétal, enrichit plutôt la terre qu'elle ne lui emprunte; c'est même une de celles qui en la nettoyant le mieux l’épuisent le moins, ce qui en fait une des plus propres à préparer les champs pour les semailles d’automne. La Citrouille est encore précieuse par les graines qu’elle fournit et qui servent à l’alimentation des bestiaux et aux usages médicaux; cette graine constitue l'une des quatre semences froides majeures. On en extrait encore une huile rougeâtre, abondante, dite huile de pépin. La graine, à cet effet, après qu’elle a été extraite du fruit, est ramassée dans des paniers: puis, après l'avoir triée, on la fait sécher dans des greniers bien aérés; quelque- fois, pour en hâter la dessiccation, on la fait passer dans un four presque refroidi. La graine sèche est mondée pendant les longues soirées d'hiver. A cet effet, on l'humecte, au préalable, afin d'empêcher les cotylédons de se briser. L'opération se fait, en déchirant, avec le pouce, le rebord prononcé de la graine ; la partie centrale sort ensuite par la simple pression des doigts. On la met alors sur des claies ou des toiles, quelquefois après l'avoir de nouveau fait passer au four, pour achever la dessiccation. Cette graine fournit de l'huile, soit à froid, quand on la destine à l'usage alimentaire, soit à chaud quand on veut, ce qui est le plus ordinaire, avoir de l'huile d'éclairage. La quantité, dans ce dernier cas, est toujours plus con- sidérable. Cent citrouilles donnent 6 à 8 boisseaux de graines, qui, après mondage et dessiccation, se réduisent au quart. Il faut ? kilog. et demi de ces dernières pour produire 1 litre d’huile. Les résidus de cette opération ou tourteaux sont donnés aux bestiaux. On à obtenu encore de la Citrouille, du sucre ; ainsi, en Hongrie, où on a essayé d'en extraire ce produit, on en a retiré jusqu’à 4 et demi pour 100, chiffre fort élevé et qui, si on l’obtenait régulièrement, rendrait le sucre ainsi produit meilleur marché que celui de betteraves. — — Dotnet") sé. ' bats dt is Sd LR D, Dé PT OT TT OS D PC MO LR. Emploi alimentaire de la Citrouille. Depuis longtemps cultivée pour la nourriture de l'homme, qui l'emploie de plusieurs maniéres, en pulpe ou en purée, quelquefois mélée à la pâte des céréales pour la préparation d'un pain d'assez bon goût, la Citrouille est uti- lisée aussi pour l'alimentation des animaux. Mais ce n'est guère que depuis le commencement de ce siècle qu'elle a recu en France, sous ce dernier rap- port, de grandes applications. On l'emploie pour nourrir les bestiaux de toute espèce, principalement les bêtes à cornes, les porcs et les moutons, qu’elle rafraichit et maintient en bon état de chair. Elle donne aux vaches, qui s'en montrent très avides, un lait abondant et de bonne qualité. Elle est utile principalement, comme nourriture d'hiver, pour les animaux nourris au régime sec ; elle les rafraichit et prévient les irritations intestinales. On prétend, ce qui est admissible, que les vaches qui s'en nourrissent sont moins portées à recevoir le taureau En Orient, on en fait manger aux chevaux. On donne aux bestiaux la citrouille crue ou cuite, seule ou mélangée. Dans l'Est, elle est distribuée crue aux vaches : on évite seulement d'y lais- ser la graine, qui, dit-on, est malsaine pour elles et nuit à la qualité du lait. On s« borne à la couper par tranches, en v mélant un tiers de nourriture sèche, des choux, du son, des feuilles d’orme ou des fourrages secs hachés. La Citrouille est avantageuse encore pour l'entretien des jeunes éléres, aux- quels on la fait manger, soit cuite avec du son, des choux verts et autres plantes fourragères, soit, comme on le fait en Champagne pour obtenir un engraissement rapide des veaux de ferme, en La mélant au lait et aux bois- sons farineuses. Dans le Maine, l'Anjou, la Touraine, ainsi que dans le Doubs, où on cultive la Citrouille en grand pour le porc, qui la mange avec plaisir, et à l'entretien desquels elle est très favorable, on la soumet auparavant à la cuisson, qui développe le principe sucré. On cuit alors l'écorce avec la pulpe, et quelquefois même avec les graines quand on veut engraisser rapidement les animaux. Dans la Lorraine et sur les bords du Rhin, où cæ fruit cons- titue une importante ressource pour l'élève des porcelets et oochons de lait, on fait manger la Citrouille en purée, avec de la farine, soit aux truies prêtes à metire bas, soit aux petits avant de les vendre. Aux moutons, on la donne crue après l'avoir divisée. Au moment de distribuer la Citrouille, on la prépare d'ailleurs d’une manière différente pour chaque espéce. On coupe d'abord le fruit en deux pour en extraire la graine; puis on en fait des morceaux, très petits pour les moutons, plus gros pour les vaches, et on se borne à la briser pour les pores Les poules aussi mangent la Citrouille: on leur abandonne tout œæ que d'tsend és tnt e Da OT NS US PONT JR CUCURBITACÉES. 237 laissent les bestiaux ; il ne faut pas, toutefois, qu'elles en prennent en excès, car elles pourraient en être incommodées et périr. La feuille, quoique peu nourrissante, donne, de-son côté, un assez bon fourrage d'été et d'automne, utile surtout quand la sécheresse rend les pâtu- rages peu productifs. On la recueille avec les tiges, lorsqu'on pratique l'opé- ration de la taille faite en vue d'activer le développement du fruit. Cette récolte est surtout importante quand le fruit a atteint à peu près sa grosseur, parce qu'alors il est utile de couper toutes les branches folles qui poussent, à deux ou trois nœuds au-dessus. On obtient ainsi des produits assez abondants sans nuire à la récolte principale. CovurGE Pasrissox, C. melopepo L. Bonnet d'électeur, Bonnet de prêtre, Artichaut de Jérusalem. Fruit d’un volume moyen, irrégulier, plus ou moins resserré dans sen milieu, sommet for- mant un bourrelet circulaire, surmonté de trois saillies proéminentes. Feuilles finement denticu- lées. Tiges croissant en touffes et ne courant pas sur terre. Forme plusieurs variétés, se distinguant notamment par la couleur du fruit; les principales sont : Le PASTISSON JAUNE, variant du jaune au blanc: le plus précoce; Le PASTISSON VERT, le moins gros, à côtes peu marquées, à chair moins aqueuse ; Le PASTISSON PANACHÉ, à bandes vertes et jaunes; le plus gros et très estimé. Le fruit du Pastisson à chair jaune, très savoureux et très alimentaire, est l’objet d’une grande consommation à Paris, où on le mange de plusieurs manières. Il peut mûrir en pleine terre; cet avantage, se joignant à celui qu'offre la plante de ne pas courir sur le sol, permettrait de le cultiver en grand pour la nourriture du bétail. CouRGE VERRUQUEUSE, C. verrucosa L. Courge de Barbarie, Barberine, Barbaresque sauvage, Giraumon long. Fruit volumineux , allongé en concombre, à côtes verruqueuses, marbrées de jaune ou de noir. Cette espèce offre plusieurs variétés se distinguant surtout par la couleur du fruit, qui est vert, jaune doré, gris, blanc ou noir, d’une teinte unie ou panachée. Sa chair, très délicate, est alimentaire comme celle des précédentes espèces: elle est fort répandue et vient partout: elle est souvent cultivée comme variété d'ornement. COoURGE ORANGÉE, C. aurantia Willd. Fruit offrant le volume et la couleur d'une orange. Forme deux variétés principales : La FAUSSE ORANGE, C. À. orangina Ser. (Orangin, Orangine); fruit orangé, à pulpe fibreuse, presque sèche ; La FAUSSE COLOQUINTE, C. À. colocynthoïdes Ser. (Coloquinelle): fruit varié, à pulpe sèche. Ce fruit, très beau, très curieux, mais non amer et se conservant longtemps, se mange par- fois, mais alors confit, avant son entier développement. C'est aussi une plante d'ornement. COoURGE COUGOURDETTE, C. ovifera L. Fausse poire. Fruit ayant à peu près la forme et le volume d’une poire, d'un vert brun, marqué de ban- des et mouchetures d’un blanc de lait. Variable de grosseur, ce fruit, arrivé à maturité, est très beau et se conserve longtemps. Il sert comme objet d'ornement: quand il est jeune, on le mange confit. Les feuilles jeunes aussi se mangent cuites. US Te RS ET 238 CUCURBITACÉES. Genre CALEBASSE. — LAGENARIA Ses. Fleurs monoïques, blanches, cdorantes, solitaires, longuement pédonculées ; — calice campa- mulé, à tube très court, à divisions en alène; — étamines à anthères soudées en colonne; — fruit en massue on en bonteille, devenant coriace ; — graines épaissies sur les bords, échancrées au sommet ; — feuilles molles-amples, entières, ondulées, un peu visqueuses, odorantes: — figes grèles, longues, grimpantes, à vrilles rameuses, Renferme une seule espèce cultivée dans nos contrées. CALEBASSE ORDINAIRE, L. vulgaris S.; Cucurbita lagenaria L. Fleurs en fascicules étoilés. Fruit à chair blanche. Annuelle. Les fruits de la Calebasse sont remarquables surtout par la dureté que leur enveloppe ac- quiert, à la maturité, et qui permet de les transformer en vases propres à renfermer des liquides ; ils affectent , d'ailleurs, des formes assez diverses, qui constituent autant de variétés distinc- tes. On connaît ainsi : La CALEBASSE GOURDE, L. V. gourda (Gourde des pèlerins); étranglée par le milieu et for- mant deux ventres inégaux ; La Coucourpe, L. V. cougourda (Bouteille, Poire à poudre); ventrue inférieurement, à col oblong ; La GOURDE PLATE, L. V. depressa : fruit globuleux et déprimé ; La GOURDE MASStE, L. V. clavata (G. trompette, G. en croissant) ; fruit très allongé, renflé . À une extrémité comme une massue. On le coupe quelquefois, quand il a atteint son développe- ment, en tranches minces que l’on fait sécher et que l'on mange comme les haricots; variété facile à multiplier. Toutes ces variétés peuvent fournir une pulpe bonne à manger et des graines rafraichis- santes. Genre BENINCASA. — BENINCASA Saw. Fleurs monoïques et polygames, solitaires, jaunes ; — calice à dents courtes, larges, dentées : — le à pétales ondulés ; — fruits recouverts d'une matiere cireuse; — graines à bords très Le B. cerifera Savi, seule espèce du genre, a des fruits allongés, de la grosseur d'un concombre moyen. Plus délicat que le Concombre, à chair plus légère, ce fruit autrefois cultivé, puis tombé dans l'oubli, a été de nouveau mis en culture par les soins de la Société d’acclimatation. Il donne des prodnits abondants, et peut être, comme la Courge, cultivé en pleine terre. Genre CONCOMBRE. — CUCUMIS L. Fleurs monoiques ou polygames, assez grandes, jaunes, les femelles solitaires, les mâles sou- vent fasciculées ; — ralice tubuleux, campanulé, à divisions courtes, en alène; — élamines à anthères conniventes, courbées en S; — ovaire à 3 loges multiovulées; — fruit charnu, à écorce épaisse, variable de forme et de volume; — graines nombreuses, ovales, à bords amincis, logées dans des cellules remplies de pulpe; — feuilles à 3.5 lobes, denticulés; — tiges rampautes sur le sol, rameuses, longues, munies de vrilles. Comme celles du genre lCourge, les espèces du genre Concombre sont tou- ee 7 — D à: CUCURBITACÉES. 239 tes des plantes annuelles, exotiques, puis acelimatées, et qui, par la culture, ont donné de nombreuses variétés. 2 ConcomBRe CuLTIVÉ, C. sativus L. Fruit cylindrique oblong, arqué, rugueux, hérissé, devenant jaune, lisse et glabre, à 3 loges distinetes. Feuilles à lobes aigus. Tiges sarmenteuses, hérissées. Originaire des Indes et des parties méridionales de l'Afrique, le Concombre est aujourd’hui cultivé partout pour les fruits qui servent aux usages culinaires. On en distingue plusieurs variétés : - Le CoxcowBre VERT, C. S. viridis Ser. (C. à corrichons); fruit très petit, d’un vert vif et qui paraît être le type primitif de l’espèce. Jeune et confit dans le vinaigre, il est employé comme condiment sous le nom de Cornichon. — Ce qu’on nomme le GROS CONCOMBRE VERT est le même parvenu à maturité ; - Le CoscoMBRE JAUNE, C. S. flavus Ser.; fruit sllongé, de moyenne grosseur, à chair d’un blane jaunâtre, fade, douceâtre et peu nutritive. C’est la première variété qu’on ait possédée en Europe ; elle forme deux sous-races, le €. hätif, né le siècle dernier dans les jardins de Versailles, et le C. de Russie, plus petit, plus grand et le plus précoce de tous. En France, on fait cuire les concombres, excepté dans le Midi, où on les mange en salade avec d'autres Cuecurbitacées ; dans le nord de l'Europe, ils sont toujours mangés crus, en salade, ou mêlés à des viandes, à du pois- son salé, ete. On en fait aussi des cornichons, usage auquel, en France, on réserve exclusivement Ia variété précédente ; Le Coscomsre BLANC, C. S. abus Ser.; fruit allongé, plus volumineux que le jaune, à chair très blanche, très cultivé, pour les usages culinaires, aux environs de Paris. Au village de Bon- meuil, on cultive, en plein champ, la variété dite Concombre de Bonneuil, plus spécialement em- ployée pour la fabrication de la pommade de Concombre; Le CoxcowBrE PERROQUET. C. S. variegatus Ser.; fruit jaune, mêlé de vert, très sapide; Le CoNcOMBRE À BOUQUET, C. S. fastigiatus Ser.: à fleurs et fruits se dressant au sommet. CoxcouBre MELON, C. melo L. Fleurs polyzames ou hermaphrodites. Feuilles arrondies, anguleuses. Fruit marqué de 8.12 sillons, très gros, globuleux, à surface lisse on rugueuse. Feuilles à 5 lobes obtus, peu distimets. Originaire des régions tropicales de l'Asie, le Melon est connu depuis un temps immémorial en Europe ; sa culture toutefois ne s’est généralement répandue que depuis le commencement de ce siècle. Aujourd'hui, il est cultivé partout, pour son fruit, à chair blanche, jaune ou rougeâtre, molle et succulente, d’une saveur sucrée et d’une odeur musquée, et des plus estimées pour Ia nourriture de l'homme; il sert quelquefois aussi à celle des animaux. Il fournit encore ses grai- nes, riches en mucilage et en huile grasse, et faisant partie: des semences froides majeures. Le Melon fournit un grand nombre de variétés que l’on range en trois races principales : Le MELON BRODE ou COMMUS, €. M. reticulatus Ser.; fruit globuleux ou oblong, à écorce couverte d'un réseau grisâtre, à chair généralement jaune, quelquefois verte. — Offre un grand nombre de sous-variétés : le M. maraicher, à chair peu odorante; le M. sucrin de Tours; le M. de Honfleur ; le M. des Carmes, etc., à chair jaune; le M. Grammont ; le M. de Smyrne, etc., à chair verte. C’est parmi les Melons de cette race, très productifs, et les plus rustiques de l'espèce, que se trouvent les variétés cultivées, en pleine terre, dans les provinces du nord de la France ; Le MELON CANTALOUP, €. M. cantalupo Ser.; fruit à écorce épaisse et verruqueuse, on cou- verte de protubérances de diverses formes, inégales, rugueuses, dites gâles ; chair sucrée et mus- quée.— Sous-variétés nombreuses, notamment : le Cantaloup orange, d'un petit volume ; le C. hätif d'Allemagne, de médiocre qualité ; le C. prescott, à chair délicieuse; le C. boule de Siam; le C. de Hollande, tous splatis ; le C. de Portugal, allongé et très gros, pesant jusqu’à 12 e6 15 kilog. Ces melons, dont la production est fort étendue, sont cultivés sur couche ; Le Mezox DE MALTE, C. M. Maltensis Ser.; fruit à écorce lisse et mince, à chair ferme, blanche, jaune, rouge ou verte, d’une saveur sucrée, et répandant un arome léger et fugitif ; sans CAS NU Pr 1 Len tr iépesintniiis tnt ltd... NS Sd SE 240 CLCURBITACÉES. vide intérieur et coutenau! siusi, sous uz moindre volume, une plus grande masse de matière slimentsire. — Dans cette race se rangent les M. d'Egypte, de Perse, &e Chypre, d'hoke, de Séville, etc., et motsmment le M. de Molte d'hiver, qui se conserve besvooup ples longtemps que les sutres variétés, et peut être consommé jusqu'en janvier. Les Melons sont semés à deux fois, les plus précoces en jauvier et février, les autres après LL fin mars et en avril, sur couche, sous châssis ou suus cloche, ordinairement aus des pots, que l'on transporte au bout de quelques semaines en pleine têrre, où l'on cantine à entretenir autour d'eux, au moyen de cloches, de châssis, et quelquefois de paillassons, ls chaleur nécessaire à leur développement. On taille successivement les tiges jusqu'à ce qu'il me reste sur le plant que deux on trois fruits que l'on cueile à La fn de l'été. Quand les melons sont en sbondance, on peut srantagensement en mtilser une partse à l'en tretien du bétail, de vaches laitières notsminent, suxquelles on fers lôen de réserver, d'ailleurs. ez tout temps, les fruits de moins bonne qualité qui ne peuvent fine servis sur tale, et les éocr- ces des fruits dont la chair a été mangée. CoxcoMBRE SERPENT, €. fleruesus L. Fruit sillonné et tortneux, atteignant 1 à 2 mètres de long, de couleur verte. Ce fruit, curieux par ss forme et ss longueur, est cultivé comme Le Concombre. Béoulré jeune, quand il est encore peu développé, 1 sert à fuire des cormichons. Quanë 1 est plus grand, on le coupe par tranches et ou Le prépare de la même manière. De cette espèce se rapprochent : Le C. chate L. (Concombre d' ), à fruit elliptique, stiénoé à ls base, frileux — Ori ginaire d'Egypte et d'Arabie. Le C. Dudoim L. (C. de Pers), dont le frust, vert et doré, « La forme d'une orange et exbsle ux arome débcieux. _ Le C. prophetarum L. {C. des prophètes, Cologunte d'Anabéer), caractérisé par mu fruit gle- buleux. hérissé, et d'une saveur amère. Le C. angurio L. (C. d Amériqur), dont le fruit, globnleux. bérissé et rempl d'un sue agrés- ble, est cultivé surtout et svec un grand succès à la Jamsïque. CoxcoBRE PAsTÈQUE, C. citrullus L. Fruit ovoïde, lisse, vert on moncheté de laue, à chair rougeñtre, verte ou blanche. Grai- es noires ou ronges, rudes su toucher. Feuilles à 5 lobes pmmatiSdes, larges, fermes. Tiges grimpantes, à vriles bifurguées. Cette espèce donne un fruit d'une sureur sucrée, à chair plus agnense que celle de Melon, et plutôt désaltérant que nourrissaut. Il atteint parfois un assez grand volume, et forme suss plusieurs variétés, dont deux principales : Le Meuos D'Ear, C. C. joc Ser.; à chair rongeñtre, très aguense ; La PasTbque, C. C. pastsos Ser.; à chair plus ferme, ronge ou kianche. Ces variétés, qu'on trouve principalement dans le Midi, ez Provence, en Espagne, en Afrique. où l'élévation de la température surtout contribue à eu faire uz aliment sgréalle, sont culürées a peu près comme les melons, avec cette différence qu'une fois les tiges développées om les laisse croître Hbrement sans retrancher sncux des fruits. La Pasiègur notamment re un certain intérêt comme plante de grande culture, dans les psys chauds, où ss pulpe, douce et sucrée et irès ab mestaire pour les suimsux, pourrait copstituer un utile supplément de substance fourragère. CoxcoNBRE AmER, C. colocynthis L. Cologunte. Fruit globuleux, du volume d'une orange. vert, puis jaune, à char kanchitre, très amère. sèche et spongieuse à la maturité. Ce fruit , célèbre autrefois pur son amertume et ses propriétés purgatves très proncmoées , est peu usité de nos jours. La plante est presque exclusivement enltirée dans mos jardins d'agré- ment, où le fruit perd besucoup des propriétés actives qu'il possbâe gnanë 1 s été recmeill sur les plages sablonnenses et brülanter de l'Egrpte et de l'Inde. CUCURBITACÉES. 241 CONCOMBRE A ANGLES AIGUS, C. aculangulus L. Popange, Papingaie de la Chine, P. du Sénégal, P. des Antilles. Fruit du volume d’un petit concombre, à 10 angles tranchants, à chair blanche et aqueuse, à graines noires. Originaire de la Chine et de l'Inde, cette plante a été introduite en Europe, par Pallas, des bords de la mer Noire, où des négociants brames l'avaient apportée de l'Inde. Son fruit, d'un goût délicieux, a joui d'une grande renommée, qu'il ne possède plus actuellement au mème degré. Genre MOMORDIQUE. — #OWMORDICA L. Fleurs monoïques, les mâles et les femelles groupées ensemble à l’aisselle des feuilles; — calice à divisions linéaires, campanulé, à tube très court, dans les fleurs mâles; ovoïde, serré sur l'ovaire dans les fleurs femelles ; — étamines à anthères courbées en S; — ovaire à 3 loges mul- tiovulées; — fruit bacciforme, uniloculaire. Renferme un petit nombre d'espèces, dont une indigène. MOMORDIQUE ÉLASTIQUE, M. elaterium L.: Elaterium cordifolium Mœnch.: Ecballium elaterium Rich. Ecballion, Momordique piquante, Concombre sauvage, C. d'âne, C. d'attrape, €. vesceur, C. gicleur, Giclet. Fleurs jaune pâle, veinées, les mâles en grappe allongée, lâche, longuement pédonculée ; les femelles ordinairement solitaires. Fruit oblong, olivaire, long de 2 à 3 centimètres, vert-jauni- tre, épineux, poilu, tombant à la maturité, et lançant au-dehors, par l'ouverture du pédoncule, les graines et le liquide mucilagineux qui les entoure. Feuilles épaisses, rudes, velues, blanches tomenteuses en dessous, fortement échancrées en cœur à la base, irrégulièrement sinuées. Tiges couchées en partie, mais non rampantes, courtes, se maintenant en touffe, sans vrille, Taille de 3 à 6 décimètres. Vivace. Venant spontanément dans nos contrées, et commune dans les provinces méridionales, notamment dans le Sud-ouest, cette espèce se montre surtout dans les lieux incultes, au milien des décombres et autour des habitations. C’est une plante amère, fétide, nauséabonde dans tou- tes ses parties, le fruit plus que les feuilles, celles-ci plus que les racines. Elle jouit, en outre, de propriétés diurétiques très prononcées, qu’elle doit en partie, sans doute, à la présence du uitre qu’elle renferme, et qui est assez abondant pour que la plante, desséchée, fuse comme le salpêtre sur les charbons ardents; ce même sel explique l'efficacité de la racine, quelquefois employée en remède contre les hydropisies. On en prépare encore un extrait vendu sous le nom d’elaterium, qui purge avec violence, donne lieu à des coliques, à des irritations intestinales ; autrefois très recherché, ce produit est à peine en usage aujourd'hui. Les anciens utilisaient aussi les propriétés énergiques de cette plante contre les bêtes nuisibles ; ils pilaient les feuilles et les fruits et les mélangeaient avec de l’argile on de la chaux pour en former un enduit que l’on éten- dait, dans les greniers, et qui éloignait les rats, les insectes, ete. Son efficacité même, en ce cas, permet de considérer la Momordique comme une plante nuisible, qu'il importe de ne pas laisser s'introduire parmi les espèces fourragères. MOMORDIQUE LISSE, M. balsamina L. Balsamine, Ponvme de merveille. Fruit de couleur écarlate, oblong on globuleux, anguleux, long de 6 à 8 centimètres. Feuilles palmées, glabres. Tiges grimpantes, crénelées, terminées par nne vrille. Taille de 6 à 10 déei- mètres. Cette espèce, cultivée dans les jardins potagers d'agrément, fournit des fruits comestibles et rafraichissants, auxquels on attribuait autrefois des propriétés exceptionnelles et qui jouissaient d'une grande faveur pour les usages médicinaux. A peu près sans emploi aujourd’hui. 16 e L 4 ne ° ù 242 CLCURBITACÉES. MOonORDIQUE À FEUILLES DE VIGXE, M. charantia L. Frusts rouges, vblougs, courbés en cornichons. Feuilles à 2 lobes, poilues. — Originaire äe l'Inde, cette plante est cultivée seulemmeut dans les jurdins. Genre BRYONE. — BRFONIA L. Fleurs momdiques où didiques, en ermes axilluires: — valice campauulé dans les fleurs miles: globaleux, resserré en ol sur l'ovaire dans les fleurs femelles: — étamines à anthères haésires, courbées em 5: — onaére à 3 loges üorulées: — fruit bacciforme, petit, Lisse : eme phrase Lorie dlnabqeer Lo nage do 0 à plus long: — tiges Sexibles, grimpantes, irrégulièrement voluhiles. ete Da as Gand name flespèces, 6 RER TER bent spontanément dans nos Bavoxe DIWiQuE, B. dicica Jacq. Vigne blanche, Navet du diable, Couleurrée, Racine vierge, Tamme (Nord). Fleurs diciques, d'un jaune verdûtre, les mâles 2 ou 3 fois plus grandes et plus longuement pédomeclées que les femelles Fruit rouge, à sue visqueux, contenant 5.6 graines comprimées, mæurbrées de mor. Tige grêle, rameuse, bérissée de poils courts, raides, insérés sur des glandes. Escine trés grosse, crlinèrigne, pivotante, rameuse, charpue. Taille de 2 à 3 mètres. Vivace. Florsison durant tout l'ésé. Ls Bryoue, assez cumsoune en France, vieut daus les bois, sur les haies et les buissons. Par ses jets mordbreux, elle est propre à former des berceaux et des treillages. Ses facines froissées, répaudent sue odeur nansésbunde. Mais elle est surtont intéressante par sa racine, d'une saveur smbre, vireuse, due à la préseuce d'un principe âcre, très netf, la bryonine, fort employé, sutrefois sortent, comme purgatif drastique pour cumbattre les hydropisies , les rlumatismes, etc. Cetse rurine contient, en outre, ue grande quantité de fécule, qui pourrait fournir de l'amidon. Ben desséchée, larvée et pilée, la racine de Bryone perd ses propriétés actives et forme une pourriture saine, utilisable pour les animaux comme pour l'homme. La plante est d'ailleurs facile à makiylier, duus les huies, parmi les broussuilles, où on pourrait ls récolter tous les deux ans. Baroxe gLaxcse, B. alba L. Fleurs monviques. Fruit noir, globuleux. Feuilles à 5 lobes. Vivace. Vieut dsns Les furêts de l'Europe, sur Les haies, en Lorraine, dans les Pyrénées. Cette espère, dont l'existence spontanée eu France a été contestée, est sans usages. Gtons pour terminer, parmi les espèces exotiques. de la famille des Cucurbitacées dont la culture a été essayée dans nos contrées : * Le Sycior angulatus L., feurs mmonviques, es curymbe; fruits wvoides, spiveux; originaire d'Amérique ; Le Masthrio penéule L., feurs monciques, solitaires ; fruit ovale, globuleux, suspendu; ori- gmire aussi d'Amérique : Le Tricossnther anguins L., fleurs momviques, eu grappes, hanches ; fruit cblong, eylinäri- que, terminé e2 un long bee, velu hispide ; originaire de la Chine et des Indes ; Le Gronomis soomdens L., fleurs hermaphrodites; étamines libres; fruit bacciforme, globu- leux, mouvsperme: originaire du Mexique. LEA frise Ce PORTULAUEES. Famille des PORTULACÉES Juss. Fleurs hermaphrodites ; — calice soudé inférieurement à l'ovaire, à 2.3 divisions ; — corolle à 4.6 pétales, insérés au tube du calice; — étami- nes 3.6 où plus, insérées à la base de la corolle ; — ovaire unique, unilocu- laire; — style terminal à 3.5 divisions; — fruit capsulaire, uniloculaire, polysperme ; — feuilles entières, simples, sans stipules. Cette famille comprend un petit nombre de plantes annuelles, plus ou moins charnues, et la plupart exotiques. Genre POURPIER. — PORTULACA T. Fleurs jaunes; — calice à 2 sépales caducs; — corolle ordinairement À 5 pétales inégaux ; — capsule ovoïde, trigone, s'ouvrant circulairement par un opercule ; — graines noires, nombreu- ses; — feuilles sessiles, charnues. Genre renfermant plusieurs espèces, toutes exotiques, et dont une seule, naturalisée, est cultivée en nos contrées. à PourPiER CULTIVÉ, P. oleracea L. Tige couchée, rameuse, souvent rougeâtre. Taille de 1 à 3 décimètres. Commune dans le midi de la France, cette espèce vient spontanément dans les jardins, dans les vignes, au milieu des décombres. D’une nature douce et rafraïchissante. elle est cultivée dans les jardins pour les usages culinaires et comme plante d'ornement. Elle est employée aussi comme antiscorbutique, et ses tiges, ainsi que ses feuilles, pourraient sans inconvénient être données aux animaux. Craignant beaucoup le froid, elle ne peut être semée qu’en avril ou mai. Genre MONTIE. — WONTIA L. Calice à 2.3 sépales persistants; — corolle à 5 pétales inégaux; — étamines 3; — style à 3 divisions ; — capsule s’ouvrant en 3 valves et contenant 3 graines. Le M. fontana L., unique espèce du genre, est une«petite plante à fleurs blanches, de 5 à 10 centimètres, à feuilles charnues et jaunâtres, que l’on trouve dans les champs humides et sablonneux, au bord des rnisseaux. Genre CLAYTONE. — CLAYTONIA L. Calice à 2 sépales persistants; — corolle à 5 pétales; — étamines 5; — style à 3 divisions ; — capsule à 3 valves contenant 3 graines; — herbes glabres, succulentes. Le C. perfoliata Donn., la seule espèce du genre cultivée dans nos contrées, est une plante à petites fleurs blanches, de 3 à 4 décimètres, très rameuse. Originaire de Cuba, de Mexico. elle fournit aux usages culinaires ses feuilles, que l'on emploie comme les épinards et l’oseille, et quelquefois en place du Pourpier. ee LA: pren CRASSLLACÉES. Genre ULLUOO. — LLUTES Laax. Fieurs eu grappes blanches; — valior à 2? sépales: — ocorolle à 5 pétales: — étomines 5 : — capsule uniloculaire, à 1 graine; — racine tubéreuse. Urzvco Tu8éREUx, U. tuberosus Loz. Melloco. Espèce uuique (caractères du genre). — Plante origimsire du Chi, où ele est cultivée pour sa racine, mucilaginense et comestible, et introduite en France, au mois de janvier 1848, comme succédanée à la pomme de terre. Ss culture en grand, essayée pendant plusieurs années consécu- tives, a été depuis shandounée. Elle ne paraît pas dans nos climats, dit le Bon Jardéinier, donner un produit assez considérable pour coustituer une plante agricole, et ses fruits, d'un autre cfté, ne môûrissent pas assez pour devenir féculents ; ce qui fait qu'elle ne peut fournir des proûuits a pour l'homme, ni pour les animaux Ajoutons que ve se développant ken que sous l'influence äe l'humidité de l'automne, ses semis de printemps ne sont pas plus avancés à l'eutrée de l'hiver, limite de sa végétation, que ceux faits dans l'arrière-saison. Famille des CRASSULACÉES DC ROSACÉES T.. PENTANDRIE €r DECANDRIE L.: JOUBARBES Jres. Fleurs hermaphrodites, rareme op gr Po ua — calice persis- tant, À 3.20 sépales ples où sasies amis la base ; RTS insérés avec les étamines au fond du calice; — étamines en nombre égal ou double de he pl à monte a qe feuilles raË reg entières, planes ou pe ru pi Lromdiel ei! 5 diversement disposées ; — stipules nulles. Famille entièrement composée de plantes herbacées, charnues, de petite taille et croissant principalement au milieu des pierres, sur les rochers, dans des lieux souvent inaccessibles; quelques espèces se montrent dans les champs et les prairies des terres sèches ; mais ne pouvant être cultivées, elles ne sont qu'une faible ressource pour l'agriculteur, outre qu'elles n'offrent aux bestiaux qu'une nourriture fade, médiocrement appétissanie et peu recherchée. — Voici le tableau des genres qu'elle comprend dans nos contrées. LS. CRASSULACÉES. 245 Écéaes Carpelles | Fleurs 45 divis. (CRASsULA. 3 { Galice \°2 2ombre égal {polysper. | Fleurs à 4 divis. BULLIARDIA. = \ et corolle {* celaides pétales | Ca-Lelles dispermes. Ti xs. 43 Fieurs T PURE Étamines en nombre double | Pétales libres... SEDUM. Z F # de celui des pétales | Pétales soudés.. Corrrepox. £ Calice et corolle à 6.20 divisions. .................. SEMPERVIVEM. © | Fieurs dioïques. — Calice et corolle à 4 divisions. — Étamines 8...... RHODIOLA. Genre CRASSULE. — CRASSULA L. Fleurs blanches ou rosées; — calice à 4.5 divisions; — corolle à 4.5 pétales; — ctamines 5; — ovaire à 4.5 carpelles polyspermes:; — feuilles éparses, presque cylindriques. Espèces peu nombreuses , toutes annuelles et de très petite taille. CRASSULE ROUGEATRE, C. rubens L. Orpin rougeätre. Fleurs sessiles en épis unilatéraux. rapprochés en corymbe au sommet des tiges. Ovaire à carpelles divergents, longuement acuminés. Tige dressée, pubescente, glanduleuse. Plante rou- geâtre dans toutes ses parties, haute de 5 à 10 décimètres. Vient dans les terres sèches et pierreuses, sur les vieux murs, dans les cultures et les vignes de toute ls France. Ses feuilles étaient autrefois employées comme vulnéraires. Le C. cæspitesa Cax., de moitié plus petit, fleurit en avril et vient sur les terres sèches du Midi: — le C. andegarensis DC., à fleurs en bouquets, à carpelles dressés, se montre particulie- rement sur les rochers schisteux de l'Ouest. Genre BULLIARDIE. — BULLIARDIA DC. Fleurs roses, pédoneunlées, en cymes irrégulières ; — calice et corolle à 4 divisions; — éta- mines 4: — ovaire 3 4 carpelles polyspermes; — feuilles opposées, connées, linéaires. Le B. Vaillant DC., Tillzs aquatica L., unique espèce du genre, est une plante annuelle, de 2 à 6 centimètres, que l’on trouve dans les mares des terrains sablonneux de l'Ouest. Genre TILLÉE. — TILLEA Micx. Fieurs blanches, sessiles, solitaires, axillaires:; — calics et corolle à 3.4 divisions ; — efami- nes en même nombre ; — ovaire à 3.4 carpelles, contenant 2 graines séparées par un étrangle- ment; — feuilles opposées, connées, comme imbriquées, souyent rongeâtres. Le T. muscosa L. (Tillée mousse, Mousse grasse), la seule espèce du genre, est une petite plante de 2 à 6 centimètres, annuelle, qui croît dans les terrains pierreux et sablonneux, parmi les vignes, dans les allées de parc, et assez communément dans les sables des Landes et de plnsieurs autres régions du Sud-ouest et du Centre. Genre ORPIN. — SEDUM DC. Fleurs jannes, blanches ou rosées; — calice à 5.7 sépales: — coroïle à 5.7 pétales libres : — #élamines en nombre double : — oraire à 5.7 earpelles: — tiges souvent de 2 sortes. les unes PT 246 CRASSULAGÉES. fonifères, les autres stériles, celles-ci couvertes de feuilles imbriquées, ou disposées au sommet en rosette terminale. Ce genre, le plus nombreux de la famille, renferme des espèces annuel- les, bisannuelles et vivaces, 2. croissent sur les rochers et les vieux murs; elles ne sont point toutes uniformément caractérisées par les botanistes. Voici un tableau de celles de ces espèces les plus communes dans nos contrées : | ACRE L. Feuil. obtuses } Pétales aigus, étalés ! Sexe gulere L Pétales obtus, dressés. Alpestre vin Fleurs BerLEIox L jaunes , Pétales Bupestre L : Etamines | très étalés Elegans Lej Feuil. aiguës \ à filets Albescens Haw Sonche ou muecronées { glabres vivace. Pétal. dressés Anopetalum pc Tiges \ Cap. dressées | forife Étamines à lets poilus.. Altissimum Poir eh RE | rer | Micrenthum À étroites on Feuilles éparses ) es 7 | soinienses Bu hcie Pétales aristés. | UE = Feuilles opposées. ..,.......... Dasyphy Lura L- Z 4 Fleurs roses, .... Viluoses L. 7 | Racine non vivace. .. ............ Fleurs ; K = ä | Gers “à Racine annuelle. — Fleurs roses on purpurines. ........... Stell " Feuilles d n Tecxrarcx L. planes _dress.{ Fleurs purpurines. .... | Sonche vivace PE aigus Fabaria Koch. | Tiges floriferes annuelles | Fleurs jaune-verdâtre. . Merimum Sut. Tiges étalées. — Pétales obtns... Anecompseroes L. ORPIN ACRE. — S. ACRE L. Noms YCLGAIRES. — Orpin brûlant, Joubarbe âcre, Vermiculaire, Pain d'oiseau, Poicre de muraille, Marquet. Fleurs jaunes, en 2.3 épis recourbés, insérés dans les bifurcations supérieures de la tige et rapprochés en corymbe terminal. — Corolle à pétales linéaires, allongés, étalés. — Feuilles des tiges florifères, alternes, obtuses, arrondies et prolongées à la base ; celles des rameaux stériles imbriquées, sur 2.3 rangs, toutes vertes d'abord, puis rougeâûtres. — Tiges nombreuses, ram- pantes à la base et relevées en touffe. — Taille de 6 à 12 centimètres. — Vivace. Cette espèce, très âcre dans toutes ses parties, est commune dans les lieux pierreux et sablonneux exposés an soleil, sur les vieux murs; on la rencontre aussi dans les pâturages secs et arides, où elle occupe le sol inu- tilement et gâte le foin, par la difficulté qu'elle éprouve à se dessécher. Les bestiaux, d’ailleurs, la rejettent, à l'exception des chèvres qui seules la brou- tent quelquefois. Cette plante a été employée en médecine, à l'extérieur, comme détersif, contre les plaies de mauvaise nature, et à l’intérieur comme vermifuge, diurétique et vomitif. Le S. sexangulars L., à feuilles disposées sur 6 rangs sur les rameaux stériles, et moins âcre, 1 TE EN VE ue à DE CRASSULACÉES. 247 — et le S. boloniense Lois., viennent dans les mêmes lieux: — le S. alpestre Vill., est commun sur les diverses montagnes de la France. ORPI 4 FLEURS RÉFLÉCHIES, S. reflérum L. Fleurs jaunes en épis scorpioïdes bifurqués, rapprochés en corymbe penché. Corolle à pétales étalés. Fruit à capsules dressées. Feuilles linéaires, mucronées, prolongées en éperon à la base. Taille de 2 à 4 décimètres. Vivace. Vient dans les lieux sablonneux, les coteaux pierreux des basses montagnes: assez recher- ché des bestianx et quelquefois mangé en salade. Citons près de cette espèce : — le S. rupestre L., à sommités fleuries dressées, et se montrant dans les mêmes lieux ; — le S. elzgans Lej., à fleurs très petites, d'un jaune vif, à feuilles pres- que planes, étroitement imbriquées au sommet des rejets stériles, et commun dans les lieux sablonneux du Centre et de l'Ouest: — le S. albescens Haw., plante très petite, se rencontrant à l'Ouest et au Midi; — le S. anopetalum DC., à fleurs sessiles, en épis scorpioïdes très rappro- chés, commun dans les lieux arides et pierreux de tout le Midi; — le S. altissimum Poir., à fleurs en épis fortement recourbés, s'élevant de 3 à 5 décimètres, et venant sur les coteaux arides, dans toute la région des oliviers, dans les Pyrénées et à l'Est. ORPIN BLANC, S. album L. Petite Joubarbe, Trique-Madame. Fleurs blanches ou rosées, en corymbe à rameaux dichotomes. Corolle à pétales étalés. Cap- sules dressées. Feuilles éparses, oblongues ; celles des tiges stériles en rosette terminale. Taille de 2 à 3 décimètres. - Commune sur les rochers, les vienx murs, sur les toits de chaume, cette espèce est recher- chée des bestiaux, et peut être donnée notamment aux chèvres. Dans certaines contrées, on la cultive comme fourniture de salade. Espèces voisines et offrant les mêmes propriétés : — le S. micranthum Bast., plus petite de moitié dans toutes ses parties, et habitant les mêmes localités; — Îe S. hirsuütum All., à feuilles hérissées, de petite taille aussi, et venant dans les lieux secs et élevés de l'Est, du Centre et de tout le Midi; — le S. anglicum Huds., à feuilles toutes imbriquées, même sur les tiges florife- res, et commun dans les Pyrénées et les lieux secs de l'Ouest: — le S. dasyphyllum L., à fleurs blanches, rayées de pourpre, à feuilles opposées sur les tiges florales, presque globuleuses et non prolongées à la base, toute la plante souvent d’un beau bleu d'améthyste ; vient partout dans les lieux bumides et pierreux. ORPI vELu, S. villosum L. Patte-de-lapin. Fleurs roses, pédicellées, en corymbe irrégulier. Capsules dressées. Feuilles épaisses, obtuses, pubescentes-glandulenses, ainsi que toutes les autres parties de la plante. Taille de 5 à 15 centi- mètres. Bisannuel. Vient dans les lieux humides des montagnes de l'Est et des Pyrénées, où elle se mêle aux autres plantes broutées par les troupeaux. Le S. annuum L., espèce voisine, est annuelle; fleurs jaunes, unilatérales, en épis scorpiot- des, à capsules divergentes, feuilles linéaires. Habite les montagnes de l'Est, du Centre et du Midi ORPIN PANICULÉ, S. cepæn L. Orpin à fleurs d'oignon , Faux oignon. Fleurs d'un blanc rosé, en grappes étalées sur toute la longueur de la tige et figurant ainsi une étroite panicule. Corolle à pétales acuminés. Capsules dressées. Feuilles planes, eutières, spatulées, étalées , opposées ou en verticille. Taille de 2 à 4 décimètres. Annuel. Espèce commune sur les coteaux, le long des murs et des fossés, dans les lieux pierreux et ombragés de toute la France. 1 ml A LS RSS néant RS he. dif pnindis lé dl safe à is 218 CRASSULACÉES. Espèce voisine, le S. siellatuem L.. à feurs sesules, en épis scorpicides, à capsules étalées en toile, à fenilles angulenses, dentées, et venant dans le Midi et la Corse. OnpPiX TÉLÈPHE, S. telephium L. Orpin reprise, Jouborbe des vignes, Grassette, Fècr grasse, Fouilles grosses, Herte grasse, H. à le coupure, H. des charpentiers, H. de Saint-Jean. Fleurs rouges, blanches ou jaunâtres, en corymbe terminal serré. Corolle à pétales étalés, recourbés, creusés au sommet. Feuilles planes, oblongues, épaisses, dentées en scie, opposées on ternées. Tige grosse, dressée, très feuillée. Taïlle de 3 à 8 décimètres. Vivace. - Cette espèce, très variable d'aspect et fort commune, vient dans les lieux secs et rocailleux, sur les pentes berbeuses des montagnes, dans les vignes et les buissons. C’est la seule du genre qui fasse ordinairement partie des prairies, où les bêtes à cornes, ainsi que les cochons, la recher- chent. Elle est aussi usitée en médecine, comme résolutive et vulnéraire. S'en rapprochent : — le S. fabaria Koch, à Louez pampmuines, trié cmateni den Les piste élevées des Alpes, des Pyrénées, des Vosges, des Monts-d'Anvergne; — le S. masimwm Sater, à fleurs d'un jaune verdâtre, à pétales en capuchon an sommet, à feuilles larges et embrassantes. et habitant les montagnes de l'Est; — le S. anacomperres L., à fleurs roses, en corymbe om- belliforme, à pétales planes, obtus. à feuilles prolongées en coin à ls base, celles des rameaux stériles en rosette serrée: plante de petite taille, venant dans les lieux secs des Pyrénées et des Alpes dun Dauphiné. Genre COTYLÉDON. — COTILEDON L. Cakicr à 4.5 divisions; — coroile s 4.5 pétales soudés en tube: — siomimes 10 soudées ser la corolle: — oraire à 4.5 carpelles. CoryLépox ommiic, C. wmbilious L. Cotylet ombilic, Nombril de Véaus, Eruelle, Coucoumeik. Fleurs d'ux jaune très pâle, verdûtre ou un peu rongeätre, irès nombreuses, en longue: grappes pédicellées Calice et corolle à 4 divisions. Ovaire à 4 earpelles Feuilles presque toutes mr arrondies, ombiliquées, concaves, épaisses, crénelées. Tige ordinairement simple, pres- que sans feuilles. Racine tubéreuse. Taille de 2 à 5 décimètres. Vivace. Cette plante, assez curieuse de forme, vient sur les murailles et les rochers dm Midi, du Centre et de l'Onest. Peut être brontée sans incopvénient par les bestisux. On en a conseillé l'emploi contre les indurations des mamelles. Le C. sodoides DC., espèce voisine, à feurs roses, sessiles, au nombre de 2.3 sn sommet des tiges , axec calice et corolle à 5 divisions, à feuilles nombreuses. imbriquées, et haute de 3 à 6 centimètres, est annuelle et habite les rochers des Pyrénées. Genre JOUBARBE. — SEMPERVIYUM L. Fleurs en épis scorpioides, réunis en corymbe terminal; — oslicr à 6.20 divisions; — cerolle à 6.20 pétales soudés à la base ; — camion en nonbre dcolle , svoltss à ln boss de pétales Espèces en petit nombre. toutes charnues et vivaces. SARXIFRAGÉES. 259 JOUBARBE DES TOITS, S. fectorum L. Grande Joubarbe, Artichaut de muraille, Artichaut bâtard. Fieurs roses. Caliee et corolle à 12 divisions, les unes et les aûtres étalées en étoile. Capsules divergentes, avec un espace vide au centre. Feuilles acuminées, les inférieures glabres, celles des rejets stériles, planes, charnues, pubescentes, glanduleuses, imbriquées an sommet en une rosette arrondie imitant un petit artichaut. Taille de 2 à 5 décimètres. Commune surles vieux murs, les toits de chanme, cette espèce vient encore sur les rocher: du Jura, des Alpes et-des Pyrénées. Douée de propriétés âcres et astringentes, elle est repoussée des bestiaux; on l'employait autrefois en médecine contre la Sèvre et l'esquinancie; elle sert aussi comme plante d'ornement, pour garnir les chaumières et les rocailles. Autres espèces indigènes et habitant les mêmes lieux : — le S. montanum L., à feuilles cunéiformes, obtuses, et de taille petite; — le S. arachnoïdewm L., à rosettes recouvertes d'un duvet blanc, épais. entremêlé de nombreux fils, comme des toiles d'araignées, d'une taille de 1 à 2 décimètres ; — le S. hirtum L., à fleurs jaunâtres avec sépales et pétales dressés, à ear- pelles dressés, contigus: plante glanduleuse, hérissée. Genre RHODIOLE. — RHODIOLA L. Fleurs dioïques, eu corymbe serré, sur des rameanx verticillés ; — ceiice à 4 divisions; — corolle à 4 pétales, souvent avortés dans les fleurs femelles ; — s#famines 8: — oraire à 4 car- pelles polyspermes, Le R. rosea L., espèce unique du genre, à fleurs jaunâtres ou purpurines, à feuilles éparsez. très rapprochées, glabres, à racine tunbéreuse, odoyante, vivace, astringente, se montre an som- met des Vosges, des Alpes et des Pyrénées. Famille des SAXIFRAGÉES Jrs<. Fleurs hermaphrodites, régulières; — salice à 5.4 divisions; — coroile à 5 pétales libres, caducs, insérés sur un disque terminant le tube du calice: — étamines 10.8 ; — ovaire libre ou soudé au calice ; — styles 2; — fruit cap- sulaire, à { ou ? loges contenant un grand nombre de graines très petites, à périsperme charnu ; — feuilles sans stipules, souvent bordées d’écailles erus- tacées ; les unes radicales, les autres caulinaires. Famille composée d’un assez grand nombre de petites plantes, annuelles ou vivaces, herbacées ou frutescentes, que l’on trouve principalement sur les rochers élevés, jusqu'aux limites des glaciers. Quelques-unes cependant croissent dans les plaines, dans les prés, les champs et les bois, et au bord des eaux. Les bestiaux les mangent toutes, mais sans les rechercher ; elles n'ont d’ailleurs, vu leurs petites dimensions, aucune importance économique. Les espèces indigènes sont toutes comprises dans deux genres. Genre SAXIFRAGE. — S4X/FR4GA L. Fleurs blanches, en cyme terminale plus ou moins irrégulière: — calice et corolle à 5 divi- sions ; — étamines 10; — copeule biloculaire, à 2 valves, couronnée par un double bec. Ce genre, extrêmement nombreux et constituant presque à lui seul, dans nos contrées, toute la des plantes de montagne qui aiment cependant l'humidité et croissent de préférence sur les rochers om- bragés, au pied des cascades, où elles ne peuvent Pages nes 4 que par les moutons. — Le tableau ci-après résume caractères distinctifs principaux des espèces indigènes : Srritanss Liz Cenrifotie a | Tiges Boral. nues — Ovaire libre. — Feuilles à bords non cartilaginenx.( = 4 Hirsate LE Botumëfolis L.|Z Oraire libre. — Feuill. altern. à bords non cartilag. — Sép. Bbr.{ Hérouims Liz 7 Aspera Lie Z “5 { GastiaTs L|Z 2 ! Sépales presque libres. | malle _ 1.]Z Z Fejets nuls Anmnelles | Pere (© e Perræs L. = u Gerexiides L|Z E Pétales à long onglet. … sus | = 2on Forms Liz cartilag.| Sépales Sonche fratenc. [TL ve | rem Site. 1-17 Tiges | wivaces | Pétales Pahescons Pourr.| % feuill. à onglet Gronlendice L.|Z _— Sp. (rumte RS 7 ou nul obtes sus ue. |Z F Soncbe fé. an | fratene. Pinifole Lap-|Æ Sép. { Sodaides L|x signes | Brraomes LIZ | Aézoon Jog.| 2 | Craie Feuilles érodées | Coyladon LIz _— | sux bords | Lingus L'RES calice | Feuilles à bords eartilagin RE Rejets vivse. — Sép. sond É ps ve af = * € Dinpensédes Bi. \ très entières on cA Foldensis PC|Z LIZ | mrouit/ cafés bords cartilag. — Rej. viv.— Sép. sond. { Biflnrs LUE Rtuss Gous | SaxIFRAGE ÉTOILÉE, S. stellaris L. Fleurs petites. Corolle à pétales rétrécis sux deux extrémités, margnés, vers la buse, de deux taches jaunes. Ovaire libre. Feuilles tontes radicales, en rosette plus où moins serrée, cborées , dentées au sommet. Hamp> de 10 à 25 centimètres. Vivace. Commune dans les lieux humides des moutagnes de toute la France, ot elle est pétunée par les troupeaux et les vaches. PT RENE EE TT ve SAXIFRAGÉES. 25! SAXIFRAGE GRANULÉE. — S. GRANULATA L. 2 Nous VULGAIRES. — Peres-pierre, Casse-pierre, Rompi-pierrs, Sanifrage blanche, Herbe à la gracelle. Fleurs assez grandes, à pédicelles courts. — Corolle à pétales obovés, longs, à 3.5 nervures vertes. — Ovaire adhérent au calice et dépassant le tube. — Feuilles un peu charnues, rénifor- mes, créaelées, les radiesles pétolées, les csulinsires presque sessiles. — Tige dressée, simple, pubescente, peu feuillée à ls base et nue supérieurement. — Racine grenue, produisant de nom- breuses bulbilles. — Taille de 2 3 5 décimètres. — Vivace. - Cette espèce est l’une des plus grandes et en même temps la plus com- mune du genre. On la trouve partout, du midi de la France et de l'Italie jusqu'au nord de l'Europe, dans toute la chaine des Pyrénées et des Alpes, ainsi que dans les montagnes du Centre : elle vient principalement sur les coteaux secs, au milieu des gazons montueux, dans les prés et endroits dé- couverts des bois sablonneux, où tous les bestiaux la mangent quand ils la rencontrent. Fleurissant de bonne heure, elle n’entre que pour une très fai- ble part dans la composition du foin. Ses bulbilles sont diurétiques, mais nusités. SAXIFRAGE DES MURAILLES, S. tridartylites L. Fleurs petites, à pédicelles longs, munis de 2 braciées fliformes, fructifères. Fenilles radi- cales spatulées, trifides. Taille de 5 à 15 centimètres. Annuelle. Floraison en mars et avril. Ceite petite plante, très précoce et assez commune, vient dans les champs sablonneux, sur les rochers et les vieux murs de toute la France: apéritive et diurétique; sans importance. SaxIFRAGE HYPNOÏDE, S. hypnoïdes L. Fleurs à péisles marqués de 3 nervures verdâtres. Feuilles à 3.5 lobes. les canlinaires munies de bourgeons aigus sux aisselles. Taille de 1 à 2 décimètres. Vivace. Commune dans les Pyrénées, les Alpes et les montagnes de l'Auvergne, où elle forme de larges gazons que les troupesux pêturent quand elle est jeune et qu'ils négligent plns tard. A coûté de ces espèces principales croïssent en même temps, mais en moindre abondance, sur les pelouses des montagnes, à des hauteurs diverses, les sutres Saxifrages; elles possèdent toutes les mêmes propriétés, et les bestiaux les mangent également sans les reckercher. Genre DORINE. — CHRYSOSPLENIUM L. Fleurs jsunâtres, en cyme terminale, entourée de feuilles en rosette : — oulicr à 4 divisions. rarement à 5, dont 2 plus petites ; à tube soudé à l'ovaire; — coroile nulle ; — étamines 8.10 ; — capsule unilocalaire, 3 2 valves planes: — feuilles presque orbiculaires, crénelées, épaisses. Genre peu nombreux, comprenant des plantes vivaces et herbacées. DoRINE 4 FEUILLES ALTERNES, C. alternifolium L. Sanifrage dorée, Cresson dore, Cresson d2 rocher, Hépatique dorée, Herbe à l'archamboucher. Feuilles radicales longuement pétiolées, à base fortement échancrée; les caulinaires alterne. Tige dressée, à 3 angles. Plante d’un vert très pâle, de 1 à 2 décimètres. Vient dans les bois et les lieux humides des montagnes, au bord des ruisseanx de tont le nord de l'Europe, où elle fleurit de bonne heure. Esi mangée par les bestiaux comme les Saxifrages. Le C. oppositifolium L. (Hépatique des marais), à feuilles toutes opposées, les radicales briè- vement pétiolées, à tige radicante à ls base et à 4 angles, vient dans les mêmes lieux. 25? OMBELLIFÈRES, Famille des OMBELLIFÈRES T. PENTANDRIE DIGYNIE L. Fleurs hermaphrodites, rarement polygames ou dioïques par avorte- ment, très petites, jaunes, verdâtres ou b ere quelquefois roses, raremeht en tête ou en verticille, ordinairement portées sur des pédoncules uniflores, réunis en plus ou moins grand nombre et allant en divergeant, de manière à former une ombelle simple (ombellule); ordinairement, plusieurs de ces ombellules, placées au sommet de nouveaux pédoncules, partant aussi d'un même point et arrivant au même niveau, forment une nouvelle ombelle, plus grande (ombelle composée) ; chaque ombelle, à la base, est munie de bractées, formant : un involucelle à la base des ombellules et un involucre à la base des ombelles composées ; — calice très petit, tubuleux, entier ou à 5 di- visions, à tube soudé à l'ovaire; — corolle insérée à la gorge du calice, à 5 pétales libres, caducs, entiers ou bifides, souvent inégaux, dressés ou infléchis, ordinairement plus développés vers les bords de l'ombelle ; — éta- mines 5, insérées avec les pétales et alternant ; — ovaire à ? loges, uniovulées, surmonté d'un disque glanduleux bilobé, qui en recouvre tout le sommet; — style ?, terminaux, courts, soudés à la base, divergents; Fruit sec, souvent couronné par les dents persistantes du calice, formé de 2 carpelles ou akènes, monospermes et indéhiscents, chacun adhérent à une moitié du calice, avec 3 dents d'un côté et ? de l’autre ; ces deux akènes réunis par leur face interne (commissure), se séparent, à la maturité, de la base au sommet, mais en restant suspendus par le haut à un axe central filiforme (columelle ou carpophore), simple ou bifide, libre ou soudé aux aké- nes; ceux-ci, très irréguliers à leur surface extérieure, sont ordinairement munis, chacun, sur le dos, de 5 côtes saillantes, dont { dorsale, ? marginales et 2? intermédiaires; ces côtes (côtes primaires), plus ou moins entières, en ailes membraneuses ou épineuses, résultent, alternativement, du développement de la nervure moyenne et des sutures des sépales ; quelquefois sont au nom- bre de 9, par l'existence , entre les premières, de 4 autres côtes (côtes secon- daires), résultant du développement des nervures latérales des sépales; les côtes primaires séparées par 4 espaces (vallécules), en nombre double quand il y a des côtes secondaires; fruit offrant, dans l'épaisseur du péricarpe, des canaux résinifères qui dessinent, à l'extérieur, des lignes ordinairement colorées, longitudinales (bandelettes), placées au niveau des vallécules, rare- ment sous les côtes primaires; — graine soudée au péricarpe, rarement libre et suspendue, avec la face correspondant à la commissure, le plus souvent plane, quelquefois incurvée longitudinalement ou transversalement ; albu- men épais, COrnu ; Feuilles alternes, à pétiole dilaté et engainant à la base, le plus souvent décomposées et sur-décomposées, à segments capillaires, linéaires, oblongs, ovales, ou suborbiculaires, le plus souvent sessiles, sans stipules ; — tiges rameuses, striées ou cannelées, souvent fistuleuses, ou remplies d'une moelle abondante. — Plantes généralement herbacées, rarement sous-fru- tescentes, et de moyennes dimensions. Cette famille, extrêmement naturelle, et que l’on trouve uniformément maintenue dans toutes les classifications artificielles et naturelles, est sur- sn Se NÉ sit dé in: odibes d hde dé . nds di. ii td D — — à dé. ns sd OMBELLIFÈRES. 253 tout remarquable par l'unité d’inflorescence des plantes qui la composent, et à laquelle elle doit le nom qu'elle a reçu. Ces plantes n'ont pas moins de ressemblance entre elles par leur port et la plupart-de leurs caractères géné- raux. Presque toutes renferment un principe actif, doué de propriétés varia- bles, plus ou moins prononcées et que partage la plante elle-même. Ce prin- cipe, qui varie suivant les espèces, donne parfois à la plante une odeur aromatique, une saveur chaude et des propriétés excitantes; il est constitué alors par une matière résineuse, résidant principalement dans la racine, ou bien par une huile essentielle abondante, qui siége aussi parfois dans la raçine, mais s'accumule ordinairement dans les canaux résinifères des fruits, auxquels cette huile communique une grande activité. D’autres fois il donne à la plante une odeur vireuse et des propriétés vénéneuses plus ou moins énergiques ; il a pour base, dans ce cas, des alcaloïdes, que l'on trouve répandus dans toutes les parties du végétal. Dans certaines espèces, le prin- cipe actif est un poison violent; dans quelques autres, c'est une sorte de matière extractive, amère et narcotique, que l’on peut retirer comme un suc propre, de l'écorce et des feuilles notamment, et qui constitue ces gommes- résines (assa-fætida, galbanum, gomme-ammoniaque, opoponax, sagape- num) utilement employées en médecine comme excitants antispasmodiques. Ces propriétés des Ombellifères se modifient sous l'influence du climat et de la température. Ainsi les espèces des climats chauds qui croissent à l'air et au soleil, contiennent toujours une plus forte proportion d'huile essentielle, et sont par cela même plus aromatiques, plus excitantes; tandis que celles qui viennent dans les lieux bas et humides, plus ou moins inon- dés, renferment surtout en excès le principe extractif et possèdent presque toutes des propriétés vénéneuses prononcées. Ces propriétés peuvent être atténuées par la culture, sous l'influence de laquelle, dans certaines espèces, le principe aromatique s’unit même à des matières sucrées et mucilagineu- ses, et donne lieu ainsi à la formation de substances alimentaires qu'on utilise pour l'homme et pour les animaux. Répandues sur toute la surface du globe, les Ombellifères dominent cependant dans les régions tempérées, en Europe, où viennent naturelle- ment la plupart des espèces dont se compose cette famille. Un grand nombre se montrent spontanément dans les champs et les pâturages; plusieurs mème se mélent en très grande quantité à l'herbe des prairies, et entrent ainsi dans la composition de la nourriture des bestiaux. Elles exercent alors une influence qui varie suivant la nature des lieux qu'elles habitent; ainsi. tandis que celles qui croissent dans les terrains marécageux ont une action nuisible, celles qui végètent dans les lieux secs, arides, sur les coteaux découverts, agissent, au contraire, favorablement sur les animaux ; alimen- taires par elles-mêmes, elles contribuent, en outre, à rendre le fourrage aro- matique, tonique et excitant. Ces plantes, pour produire ces derniers effets. doivent être employées en vert. Elles se desséchent, il est vrai, assez facile- 254 OMBELLIFÈRES. ment, el peuvent, une fois sèches, se mêler au foin sans inconvénient ; mais perdant alors leur principe aromatique, elles n’offrent plus aucun avantage, et celles qui sont de grande taille, avec une tige épaisse, deviennent au con- traire nuisibles à cause de leur dureté. En raison même de l'extrême ressemblance qu'elles offrent entre elles, les Ombelliféres ont toujours (té difficiles à classer méthodiquement. Le fruit seul présente, d'une espèce à l'autre, des différences assez sensibles , pour permettre d'établir, entre les espèces, une démarcation caractéristique. Aussi a4-l servi de base, conjointement avec le mode d'inflorescence, aux classifications aujourd'hui en usage, et dans lesquelles la famille se troyve divisée en plusieurs tribus, comprenant chacune un plus ou moins grand nombre de genres. Voici un tableau de ces tribus, s’éloignant peu du cadre adopté par la plupart des auteurs. Gr. plans à la ' Fr. garni d'aiguillons. Daucinées. saillantes } Fruit comprimé par le côté............... Caucalinées. ne creusée en travers à ls commissure. Cnil |. Fr gohnlenx. ;,,6..-csudémarasé nd Fruit comprimé 4 ailes. ..... Angélicées Dr | Gr. par le dos. _} Akènes É mp 2 ailes. ..... Peucédanées. E ik CORISSUTE À Fruit comprimé par le côté. ..... Amminées. = à 5 cites d EE : 4 | snitiantes Fr. von comp... à section orbiculair. Séselinées. = : à . Scandicinées. 2 Gr. qui Long. À PE 2e. on tac, qu bes hla commissure | puit enflé, non atténué. . Smyrnées. - Fruit à 5 côtes saillantes. Hydrocotylées Ombelles simples. Bandelettes nulles Fruit ame côtes , à écailles et Graîve plane à ls commissure. si Eryugiées. 1" Tribu. — DAUCINÉES. Ombelles composées. Fruit comprimé par le dos. Akène à 9 côtes sail- lantes, les 5 primaires peu développées, filiformes, hérissées de soies courtes, les 4 secondaires plus saïllantes armées d'aiguillons. Une bandelette sous chaque côte secondaire. Columelle libre, simple ou bifide. Graine à face com- missurale plane. — Deux genres seulement, dans nos contrées, composent cette tribu. Côtes secondaires à siguillons sur un seul rang............... Davos. D'AUCINÉES Cîtes secondaires à aiguillons sar 2.3 rangs............ .. .. OLA 2. sise GMBELLIFERES. 25 Genre CAROTTE. — DAUCUS'L. Fleurs blanches ou rougeñtres, rarement jaunâtres ; — eulies à 5 dents; — coroll: 3 pétales obovés, cordiformes, marginés, la pointe fléchie en dessus, plus grands dans les fleurs de La eir- conférence ; — fruit ovale ou oblong ; akène à côtes secondaires aïlées disposées sur mn seul rang ; — involuere à folioles pinnatifides, et segments linéaires ; les foliales de Finvolneelle entis- res ou triséquées. ü LC a Ce genre comprend un certain nombre d'espèces, la plupart bisannuel- les, dont une, cultivée, tient un rang important parmi les plantes potagères et fourragères. — Voici un tableau de ces espèces : Fleur centrale ( Feuilles infér. oblong. CAROTA L. ©) qu rap purpur., stérile | Feuilles infér. triang.. Gagülum L.| a] l'ombelle \ Feuilles infér. triang.. Bacruné rs @} Fleur centrale manne 1m lol Ombelles | non dilaté | onstérle | 12) Feuilles infér. oblong. | Serratus Musis. | conçaves | Dentatus Bertol. © | GENRE E : Miums Des. © Fe Réceptae. de l'ombel. dilaté.— FI. cent. parpur. et stér.| 7, 3 Fleur centrale purpur. et stérile. Hispülus Dul © Ombelles planes ou convexes. - { PRET pe Récepta cl dilat 1 DR G Fleur eentrale non stérile. ..... ps ms. @| | Muricatus L.I@t CAROTTE CULTIVÉE. — D. CAROTA L. Noms VULGAIRES. — Racine jaune, Pastonade, Pastenade. Fleurs ordinairement blanches, petites, celle du centre purpurine et stérile. — Ombelle très louguement pédonculée, à la fin se ereusant en coupe, à rayons plus courts vers le eentre, arqué: et convergents à la maturité; rassemblés sur un réceptacle non dilaté. — Fruit à aiewuillons subu- lés, distincts, terminés par 1.3 pointes infléchies en dehors. — Feuilles molles, velues ou gls- bres, les inférieures oblongues, à segments ovales ; les supérieures sessiles, à seoments imégsux. presque linéaires. — Tige rude, striée, dressée, rameuse, pen feuillée an sommet. — Taille de 5 à 10 décimètres. — Bisannuelle. — Floraison de juin à septembre. Cette espèce, fort commune et répandue à l'état sauvage dans toute In France, vient spontanément partout, au bord des champs et des chemins, sur la lisière des bois, sur les pelouses sèches, dans les prés et les prairies artificielles, qu'elle infeste souvent. Les animaux, qui la mangent volontiers quand elle est jeune, la refusent quand elle est en fleurs ; son feuillage alors. par l'odeur forte qu’il répand, est peu propre, en effet, à leur servir de nour- riture ; mais en petite quantité, il peut être utilisé comme condiment. Très sensible à l'influence des terrains, cette espèce, suivant qu'elie pousse sur un sol pauvre ou sur un sol riche, offre dans ses dimensions des différences considérables. Soumise à la culture, elle a subi d'importantes modifications qui eu ont fait l'une de nos meilleures plantes alimentaires. Sa racine, natu- D ii be LR OR. 2o6 OMBELLIFÈRES. rellement dure, grèle, souvent ramifiée, d'une odeur forte et d'une saveur âcre, est devenue volumineuse, cylindrique, fusiforme ou conique, pivotante, charnue, d'une saveur douce et sucrée. Cette transformation s'opère avec une assez grande rapidité; Vilmorin est parvenu ainsi, au moyen de semis tardifs et du choix successif des individus, à amener en trois générations seulement, la racine prise à l’état sauvage à un état de développement con- sidérable. De forme variable, cette racine cultivée est ordinairement grosse dans sa partie supérieure, diminue progressivement et se termine en pointe : elle est, en outre, plus ou moins volumineuse suivant la qualité et la pro- fondeur du terrain ; quelquefois quand la couche fertile du sol est d’une fai- ble épaisseur, elle acquiert une très grande largeur en s'arrondissant à son extrémité. Elle ne se transforme pas moins sous le rapport de la couleur, qui varie du jaune au rouge, au violet et au blanc. Ces modifications, obte- nues et perpétuées par la culture, ont produit une assez grand nombre de races où variétés offrant chacune des qualités spéciales, et que lon distin- gue surtout par la couleur. Voici les principales d’entre elles : Variétés rouges : La CAROTTE ROUGE LONGUE ordinaire ; La CG. ROUGE D'ALTRINGHAN, cultivée en Angleterre; La C. ROUGE PALE À GROSSE TÈTE, cultivée en Flandres, très productive et fort estimée ; Le C. ROUGE COURTE HATIVE Où DE HOLLANDE, recommandable par sa grande précocité et sa bonne qualité ; Le C. ROUGE DEMI-LONGUE, obtenue en 1846 par M. Duval, du métissage des deux précédentes, et réunissant le développement du premier type à la précocité du second ; se termine en pointe obtuse, avec un pivot central ; La C. ROUGE À COLLET VERT, très longue, lisse, à peau et chair d’un rouge clair orangé, avec un collet se teignant d'un vert foncé et s’élevant à 10 ou 15 centimètres au-dessus du sol; très abondante et d'un goût aromatique, elle est surtout propre à la Belgique, où on la cultive avec avantage. Variétés jaunes : La C. JAUNE COURTE, ordinaire ; La C. JAUNE LONGUE ou d'AcxicourT, une de nos meilleures variétés ; Une variété violette : La C. viozerre, à intérieur ordinairement jaune, très grosse el tres sucrée, mais d’une difficile conservation ; originaire d'Espagne, elle est fort recherchée, surtout en Amérique. Variétés blanches : La C. BLANCHE LONGUE ordinaire : La C. BLANCHE DEMI-LONGUE ; La C. GROSSE BLANCHE DE BRETEUIL, très grosse, demi-courte, conique ou en toupie, de couleur citrine extérieurement, et d'une longue conser- vation ; OMBELLIFÈRES. 257 La C. BLANCHE DES VosGes, d’une couleur variable du blanc au jaune- citron, demi-courte, très nette, grosse, à fane peu développée et très pro- ductive; de qualité excellente, elle est douce, tendre, très sucrée, et se conserve très bien; elle a été recommandée par M. de Dombasle qui, dans un Mémoire publié en 1842, en a fait connaître les avantages ; La C. BLANCHE A COLLET VERT, très grosse et trè longue, presque cylin- drique, avec collet vert s’élevant toujours hors de terre, et d’une grande vigueur ; importée des Pays-Bas, en 1825, par Vilmorin, cette variété, fort estimée, et l’une des plus productives de toutes les races connues, convient surtout pour les terrains de peu de fonds; de qualité excellente d’ailleurs, c'est l’une des plus propres à la culture fourragère. Toutes ces variétés jouissent de propriétés alimentaires également déve- loppées ; les C. rouges, toutefois, ont en général le goût plus relevé que les jaunes et les blanches; celles-ci sont particulièrement estimées par leur dou- ceur et par l'avantage qu’elles offrent de se conserver longtemps. Longtemps cultivée d’une manière exclusive pour la nourriture de l'homme, dans les jardins potagers, la Carotte a fini par s’introduire, comme espèce fourragère, dans la grande culture, où elle s’étend de plus en plus, à mesure que l’on apprécie mieux l’utilité, pour l'entretien du bétail, des four- rages-racines, parmi lesquels l'espèce qui nous occupe, par l'excellence et l'abondance de ses produits, tient un rang distingué. La culture en grand de la Carotte ne tend que depuis peu à se généraliser en France. Elle est au contraire très ancienne en Belgique, dans la Flandre francaise et hollan- daise, où de temps immémorial cette racine est employée à la nourriture des bestiaux. De ces contrées, où elle paraît avoir d’abord été introduite, cette culture s’est propagée dans plusieurs départements du Nord et de l'Est, dans la Somme, le Pas-de-Calais, le Haut-Rhin, le Bas-Rhin, puis en Lorraine, en Franche-Comté, en Normandie, et dans diverses provinces du Midi. En Angleterre, la culture de la Carotte en plein champ remonte à un siècle envi- ron. Le premier essai est dû à la Société d'encouragement pour les arts, établie à Londres, et qui, en 1764, fit publier un mémoire de M. Billing, fermier à Weashenam, comté de Norfolk, qui avait commenté l’année pré- cédente ses ensemencements ; ce mémoire, souvent reproduit, renferme d'excellentes considérations utiles encore à consulter aujourd’hui. A. Young mentionna plus tard la Carotte comme étant cultivée dans les terres sableu- ses de la partie Est de Suffolk, où elle avait été vraisemblablement importée des côtes voisines de la Belgique et de la Hollande. Aujourd’hui la culture de la Carotte est devenue presque générale en Angleterre, surtout depuis la maladie des pommes de terre, qui a contribué à la faire entrer de plus en plus dans l'alimentation de l'homme et des animaux. Toutes les races de Carotte pourraient indistinctement être cultivées pour les animaux, mais on préfère généralement, pour les cultures fourra- gères, les variétés blanches et jaunes, et notamment la Carotte blanche à 17 258 OMBELLIFÈRES. collet vert, aujourd'hui la plus répandue ; viennent ensuite la Carotte blanche de Breteuil, très appropriée aussi à la grande culture, et la C. blanche des Vosges. On cultive encore comme racines-fourrages, la C. jaune d'Achicourt, la C. rouge à collet vert, la C. rouge d'Altringham, la C. rouge péle, qui était préférée en Angleterre avant l'introduction de la Carotte blanche à collet vert, cultivée spécialement en Flandre ; la C. rouge demi-longue, avantageuse dans la grande culture à cause de sa grande précocité. On pourrait enfin utiliser, de la même manière, dit Vilmorin, la variété obtenue par la culture de l'espèce sauvage. Les autres variétés, en général plus savoureuses, sont plus spécialement réservées à la culture potagère. Culture de la Carotte. Choix et préparation du terrain. — Une terre douce, franche, sablon- neuse, profonde, substantielle, ni trop calcaire, ni trop argileuse et bien ameublie, est celle qui convient le mieux pour la culture de la Carotte. Elle craint les sols pierreux, graveleux, non homogènes, où la racine se corde, se bifurque ; sur les sols minces, gisant sur des sous-sols rocheux, tels que ceux de la formation oolithique, les Carottes ne peuvent être cultivées avec beaucoup de succès ; les racines deviennent crochues et sont difficiles à arra- cher de terre, parce que leurs racines poussent des filets dans les interstices de la roche. En Angleterre, on choisit de préférence, pour cette culture, les sols profonds et sableux dits loams, sur lesquels les frais de culture et d'arrachage sont toujours moins élevés que pour un sol plus compacte. Quelquefois, mais plus rarement et jamais dans de grandes étendues, on cultive cette racine sur des sols tourbeux, assainis et amendés. L'essentiel, dans tous les cas, pour obtenir une bonne récolte de carot- tes, c'est une parfaite pulvérisation du sol, l’enlèvement des mauvaises her- bes et des eaux stagnantes. Sur des terres bien travaillées, la Carotte peut être cultivée sans qu’on ait à s'inquiéter beaucoup de la composition de la terre; seulement on ne doit pas oublier que la dépense de culture est accrue en proportion de sa ténacité, et que la récolte peut être enlevée aisément d'un loam sableux libre, sans faire tort au sol par les charriages ; tandis que dans une saison humide, une terre un peu argileuse souffre des charrois, tandis que les racines elles-mêmes sont emmagasinées dans de mauvaises conditions, à cause de la terre qu’elles emportent avec elles. Lorsque l'on doit semer sur un champ de trèfle ou de ray-grass, il importe de labourer le plus tôt que l'on peut, de mauière à permettre au froid, à la neige, de bien diviser le sol, et de le rendre plus propre à recevoir la graine; précaution d'autant plus nécessaire que la terre est plus dure, plus tenace. Après une culture sarclée, qui nettoie et ameublit le sol, on peut retarder le labour. Ensemencement. — L'époque, pour les semis de la Carotte, est très varia- OMBELLIFÈRES. 259 ble, suivant les localités et les conditions de la culture ; on sème ainsi depuis février jusqu'en mai et même en juillet. En semant de bonne heure, la len- teur de la première phase de végétation de la graine laïsse au sol le temps de se couvrir de mauvaises herbes ; mais si l’on attend une époque trop tar- dive, les racines atteignent difficilement toute leur croissance ; d’où l’avan- tage, en définitive, surtout si l’on a un sol bien préparé, de semer avant que la saison soit avancée, même sur la neige, comme on l'a conseillé. Dans le Midi, en général, on sème plus tard que dans le Nord, pour éviter que la plante monte en graine; si l’on met la Carotte en culture dérobée, dans le blé ou toute autre céréale qui retient sa végétation, on peut semer plus tôt, en février, par exemple. Le semis se fait à la volée ou en lignes. La méthode à la volée, généra- lement adoptée jadis, et pratiquée encore par beaucoup de cultivateurs, exige 5 à 7 kilog. de graines. Avant de les répandre, on aura soin de bien faire sécher ces graines au soleil et de les frotter entre les mains pour enlever les aiguillons qui les garnissent à l'extérieur et les font adhérer ensemble par paquets. La graine préparée de la sorte et passée par un tamis fin qui la dépouille de tout ce qui est inutile, est mêlée, aux deux tiers environ de son volume, avec du sable fin ou des cendres, qui facilitent sa dissémination et assurent la régularité de sa distribution par la main du semeur. Le semis en lignes, qui a l'avantage de faciliter le sarclage et les autres facons ultérieures, tend, par cette raison, à se substituer de plus en plus au semis à la volée. Il peut se faire aussi à la main ; on trace des sillons distants de 40 ou 50 centimètres, et on répand les graines de facon à ce qu'elles se trouvent, dans les sillons, à 3 ou 4 centimètres au moins les unes des autres. Il ne faut pas que ces graines soient déposées trop profondément ; si le sillon est petit, on les répand au fond, mais il vaut mieux les placer au sommet de deux billons rapprochés. Dans le fond du sillon, quand celui-ci est large, elle naîtrait tout aussi bien, mais elle ne trouverait pas la terre meuble né- cessaire au complet développement de la racine. Si le vent souffle au moment du semis, il faut tenir très près de terre la main qui projette les graines. On peut se servir d’une bouteille dont le bou- chon soït traversé par un très fort tuyau de plume ou un petit tube de fer blanc ou de verre d'environ 6 millimètres de diamètre intérieur. On règle la sortie en mettant dans le bouchon des tubes de diamètres variables. L’ensemencement au moyen des semoirs mécaniques serait préférable aux semis à la main, sans les aiguillons qui garnissent la graine et la ren- dent peu coulante ; on peut cependant en assurer une régulière distribution, de même que pour les semis à la volée, en mêlant les graines avec de la cendre de bois, du sable sec ou du poussier de charbon. Les semoirs méca- niques employés pour les blés peuvent, dans ces conditions, servir à l’ense- mencement des carottes ; on mêle alors, aux 4 ou 6 kilog. de graines semées par hectare, de 180 à 260 litres de ces mêmes substances pulvérulentes. A Te LS RE SE, 7 V Hi à de 260 OMBELLIFÈRES. Un litre de graines pesant environ 250 grammes, les poids indiqués cidessus peuvent être traduits par 16 à 24 litres par hectare. On pourrait en mettre environ un quart de moins sans danger; mais les graines levant quelquefois difficilement ou étant dévorées par les insectes, il vaut mieux adopter les chiffres ci-dessus et semer un peu épais, sauf à arracher, en binant, les pieds trop serrés. Cela dépend, du reste, de la qualité des graines, de l’état du terrain et de l'humidité du climat ; 3 kilog. de graines représentent la quantité la plus petite qu'on puisse semer avec l'espoir d'une bonne récolte. Dans tous les cas, les semis faits avec la graine de l’année étant sujets à monter, on choisira de préférence la graine de deux ans. Si l’on voulait avancer de quelques jours la germination de ces graines, on les mélerait avec du sable humide et on les placerait dans un lieu chaud, une étuve, une serre chaude, un lieu sec quelconque, si l'on n’était pas pressé de semer. La méthode suivante est aussi employée avec succès : en- viron huit ou neuf jours avant l’ensemencement, la graine est placée dans un sac et trempée dans l’eau pendant quarante-huit heures; elle est alors enlevée et répandue sur le plancher, en couches de 23 à 25 centimètres d'épaisseur, suivant la chaleur de la saison, et ayant soin que les graines ne s'échauffent pas trop; au bout de six ou sept jours, les graines commen- cent à germer, et ilest alors temps de les mettre en terre au moyen du semoir mécanique. Quelque procédé d'ensemencement que l’on suive, il faut toujours, avant de répandre la graine, bien ameublir le sol avec la herse et le rouleau, et enfouir la graine le moins possible. Quand elle à été déposée, si on a semé à la volée, on l’enterre au moyen d’un léger hersage, suivi d’un roulage qui concentre l'humidité dans le sol. Quand on a semé en lignes, on se borne à affaisser la crête des billons en passant le rouleau en travers des lignes; un râteau, au besoin, peut suflire. Avant d’ensemencer, il faut encore préparer le sol par une bonne fumure. Le fumier riche et bien consommé devra loujours en ce cas être préféré au fumier frais, qui peut contenir de mauvaises graiïnes. Si l’on doit appliquer des engrais artificiels pulvérulents, il convient également de les répandre à la volée avant le semis des graines. La suie et le sel marin sont les engrais les plus propices à la culture de la Carotte; il faut appliquer de 7 à 9 hectolitres de sel et de 18 à 27 hectolitres de suie par hectare. Le guano a été aussi employé avec succès ; le charbon de bois ou de tourbe peut hâter la germination des semences en attirant l'humidité ; l'effet du sel marin et de la suie peut être en partie attribué à la même cause. Soins de culture. — Ce que réclame d'abord la Carotte lorsqu'elle a germé, est le sarclage, que l’on opère dès que la plante est assez forte pour être distinguée sûrement des mauvaises herbes et surtout des autres Om- belliféres qui croissent naturellement dans les champs. Dans les contrées ten > céinth fn à ff OMBELLIFÈRES. 261 humides, les plants de carottes sortent de terre au bout de vingt jours en- viron; dans les climats secs, ils ne sortent qu'après quatre à cinq semaines. Quoi qu'il en soit, dès qu'ils ont atteint 8 à 10 centimètres, on commence les binages, avec la houe, en choisissant un temps sec, et en se hätant de manière à finir avant la pluie. Ce premier sarclage ne fait point souffrir les jeunes carottes, bien qu’elles se trouvent couvertes de terre après l'opération. Quelques jours après qu'il a été pratiqué, toujours par un temps sec, on passe la herse sur les semis pour ameublir et rafraichir la terre, arracher et empêcher de repa- raître les mauvaises herbes qui tendraient à repousser. Un peu plus tard, quand les pieds atteignent {5 centimètres, si le champ n'est pas bien net et qu'il y ait encore de mauvaises herbes, on donne une seconde facon à la houe et on achève, s’il y a lieu, en faisant de nouveau passer la herse, de manière à détruire complètement les espèces parasites. De là, en effet, dépend tout le succès de cette culture, que l’on n’assure, par suite, qu'à Yaide de sarclages et de binages pratiqués en tout temps et avec le plus grand soin. Quand les carottes ont été ensemencées à la volée, on emploie, pour la première opération, des binettes dont la largeur n'excède pas 10 centimètres, sauf à arracher à la main les mauvaises herbes trop épaisses ou qui se trouvent trop près des carottes. On peut à ce moment commencer à éclair- cir, en espacant les racines à 15 ou 20 centimètres. Ordinairement on ne procède à l’éclaircissage qu'au second binage ; mais il y a tout avantage, au point de vue de l'importance des produits, à éclaireir de bonne heure et à répéter l'opération un peu plus tard. On se sert alors d’un instrument plus large, et on espace les plants à 20, 30 ou 40 centimètres, suivant les terrains. Cela fait, un ou deux binages sont encore nécessaires; om les donne aussitôt que les circonstances l'exigent. Quand on à semé en lignes, les sarclages et binages sont plus faciles et plus économiques, et, à la dernière facon, on peut chausser commodément chaque rang de plantes. On se sert, en ce cas, si l’écartement des sillons est moindre de 40 centimètres, de la houe à main, surtout de la houe hollan- daise ordinaire qui est maniée facilement et avec rapidité dans les sols légers ; si l’écartement des lignes dépasse 40 centimètres, la houe à cheval est employée avec avantage, surtout dans les terrains limoneux compactes. Dès le second binage à la houe, on espace les caroftes sur les lignes à 20 ou 30 centimètres, plutôt moins que plus, car si le poids des racines diminue, leur nombre sera plus grand et leur qualité meilleure. On aura soin, d’ail- leurs, de laisser toujours les plants les plus forts. Ordinairement cultivée seule, la Carotte, très souvent aussi, est semée sur des champs déjà ensemencés avec d’autres plantes, avoine, orge, seigle, blé, lin, fèves, choux, etc. Ce mélange donne à peu de frais, dans la même année, sur des champs fertiles et bien préparés, une seconde récolte, dite 262 OMBELLIFÈRES. culture dérobée, aujourd’hui en usage, et avec infiniment d'avantages, dans beaucoup de localités. Ainsi, en Angleterre, où le climat est très favorable à la croissance des mauvaises herbes, on sème fréquemment avec la Carotte une petite quantité d'avoine, d'orge, de moutarde ou de navets-turneps; ces plantes paraissent hors terre plus tôt que les carottes et marquent les lignes, de facon que les binages à la houe à cheval et à la main peuvent être faits beaucoup plus tôt; mais cela est nécessaire seulement dans les sols où les espèces nuisibles sont très abondantes. Quelquefois, la carotte est semée avec des graines de printemps, ou bien sur des seigles et froments en herbes, après un hersage. Dans les Vosges, on répand les graines dans les seigles, avant la maturité de ceux-ci, et aussitôt la récolte de la céréale assurée, on arrache les éteules comme si l’on sarclait. Les carottes prennent alors un grand développe- ment et peuvent être récoltées avant la fin de l'année. Cette méthode exige un sol convenable; s’il est peu riche, il ne produit rien; s’il l’est trop, la plante est étouffée, ce qui arrive surtout quand on la sème sur du froment, que l'on fauche plus tard que le seigle. Sur les terres sèches du Midi, où la Carotte pousse moins activement, cet inconvénient n’est pas à redouter, et la Carotte peut être semée avec un grand avantage sur le blé en culture déro- bée, ainsi que l’a constaté M. J. d’Holier, près de Villefranche (Haute- Garonne). Cet habile agriculteur sème la Carotte du 15 février au 1 mars dans les blés préalablement fumés, en choisissant autant que possible un terrain frais et humide; quand vient le moment de couper le blé, c’est à peine si l'on apercoit les jeunes pieds de Carotte; mais s’il survient une pluie après la moisson, ils ne tardent pas à verdir et à se développer. A ce moment il fait donner une facon, un sarclage à la main, avec éclaircissage du plant. Il n’est besoin de biner qu'autant que la plante est envahie par les mauvaises her- bes. Après le premier sarclage, M. d’Holier fait répandre sur la Carotte une légère couche de fumier d’étable en couverture, qui préserve la plante des rayons du soleil et lui conserve l'humidité du sol nécessaire à son dévelop- pement. Le même agriculteur recommande encore expressément une précau- tion négligée par beaucoup de propriétaires, c'est de ne pas laisser pâturer le champ par le bétail, dont la dent meurtrière peut totalement anéantir la récolte. Dans beaucoup de localités, on sème en même temps la Carotte et le Lin ; ces deux plantes paraissent avoir l’une pour l’autre une mutuelle svm- pathie ; le Lin abrite les jeunes carottes contre la sécheresse et son arrachage ameublit ensuite la terre autour de celles-ci, qui en profitent. Cette méthode est notamment suivie dans les Vosges, dans la Flandre, où l’on réserve spé- cialement à ce mélange la variété de mars, que l’on répand sur des champs de seigle ou de lin, la variété de mai étant cultivée seule et répandue sur la terre nue. On mêle encore quelquefois la Carotte au panais, ou bien à des choux, que l'on plante dans les intervalles des lignes. Dans tous les cas, quand on Le bons OMBELLIFÈRES. 263 la cultive en récolte dérobée, on éprouvera de très bons effets d’un engrais | liquide répandu après l'enlèvement de la récolte principale. La Carotte est exposée à plusieurs ennemis; lé plus dangereux est le hanneton, qui la cerne tout autour et cause sa ruine ; la larve de cet insecte, ou ver-blanc, ne lui est pas moins redoutable. La Carotte a aussi à craindre beaucoup la courtilière, qui, lorsque la racine est encore mince, la partage en deux avec la scie qui arme chacune de ses pattes de devant. Citons en- core la limace, qui fait parfois de grands ravages dans les plants de Carotte. Des soins de culture réguliers, joints à une surveillance attentive, sont le plus sûr moyen de préserver cette racine des ravages des uns et des autres de ces parasites. Récolte. Conservation. Produits. — Les carottes ne prenant leur entier développement que de septembre à décembre, et craignant moins d’ailleurs que les autres racines les petites gelées d'automne, c'est ordinairement vers la fin de novembre ou en décembre qu’on procède à leur arrachage. Comme elles ne sont réellement altérées que par un froid de 7 à 8°, plusieurs au- teurs ont même conseillé de les laisser en terre durant tout l'hiver, et de ne les en tirer qu'à mesure des besoins. Il est hors de doute que si le climat ne présente pas des alternatives trop brusques de fortes gelées et de dégels, les carottes peuvent ainsi se conserver parfaitement; mais c'est une pratique qui présente de nombreux inconvénients : d’abord le sol n'est pas débarrassé assez tôt; ensuite, pendant les gelées, il est impossible d’arracher les ca- rottes ; puis en temps humide, en arrachant les racines, on détériore le sol par le piétinement ; il faut ajouter à cela que les racines arrachées pendant l'hiver sont dans de très mauvaises conditions, et que, enfin, lorsque les carottes restent en terre trop longtemps, elles émettent un certain nombre de radicelles latérales, lesquelles, non-seulement épuisent inutilement le sol, mais en outre rendent l’arrachage tardif beaucoup plus difficile. Il est donc toujours préférable de les retirer du sol et de les emmagasi- ner avant le mauvais temps, sans anticiper toutefois sur le moment fixé. En principe, on doit choisir un temps sec pour l’arrachage, et il vaut mieux commencer cette opération un peu trop tôt ou la différer quelque peu que de leffectuer pendant un temps humide ou pendant la gelée; car, bien que les carottes résistent, dans le sol, à une forte gelée, elles sont détériorées par une faible gelée, une fois hors de terre. Les carottes sont arrachées à la main ou avec un outil à main. Billing recommandait, pour cette opération, l'emploi d’une fourche à quatre bran- ches ; un homme, avec cet instrument, ouvre la terre à 15 ou 20 centimètres sans endommager les racines ; il est suivi par un enfant qui ramasse celles-ci et les met en tas. En terre sablonneuse, la fourche doit être assez légère pour pouvoir être manœuvrée d'une main, l’autre main étant appliquée aux fanes des carottes pour aider à les arracher du sol. Un petit instrument, en forme de cuiller, est aussi employé, en Angleterre, dans le même but que la four- 261 OMBELLIFÈRES. che, et convient également bien, et, sur quelques sols, mieux même que ce dernier instrument. Les carottes arrachées, on enlève les feuilles, ce qui doit être fait sans blesser les racines, car les plaies les font pourrir ou dessécher. Quelques cultivateurs cependant, d’après V. Yvart, recommandent, en vue de préve- nir toute végétation ultérieure, d'enlever avec les feuilles une tranche mince de la partie supérieure du collet; d’autres préfèrent couper les feuilles au ras de la racine, sans entamer celles-ci, pensant que si les rejetons doivent la priver d’une partie de ses qualités, il est toujours possible, si les tas sont surveillés et découverts au printemps, de les retrancher avant qu'ils aient fait quelque mal grave, et que le mieux, dans tous les cas, est de détériorer les racines le moins que l’on peut. Pour faciliter l'opération, à mesure qu'on arrache les racines, on les couche en longues rangées, le long desquelles passent les femmes et les en- fants qui coupent les feuilles; on tient ces rangs suffisamment espacés pour permettre le passage d’un chariot, de manière à ce qu'il ne puisse fouler ni les racines ni les feuilles. Les carottes ainsi préparées doivent rester quelques heures dans le champ avant d'être déposées dans le lieu où on les conserve. Cette conser- vation est difficile, les carottes craignant la gelée, et étant exposées à s’échauffer et à pourrir quand elles sont mises en tas. On les emmagasine quelquefois dans le champ même où elles ont été récoltées ; ou bien, si l’on peut disposer d’un terrain sain et sec, dans une fosse ou dans des tranchées, que l’on recouvre de feuilles; ou mieux encore, dans un local spécial rap- proché de la ferme; on aura soin, dans tous les cas, de ne point les entasser avant qu’elles ne soient parfaitement sèches. En Angleterre, dans le Suffolk, pour éviter l’échauffement, on les dis- pose, sur le sol, en tas allongés, mais très étroits, ayant environ { mètre de largeur et 75 centimètres de haut; ils sont couverts d'abord de paille, et en- suite avec la terre enlevée des côtés du tas; pour faciliter l’aération , on dis- pose la paille de manière à ce qu'elle dépasse le sommet. De ces tas, les carottes peuvent être enlevées en bonne condition, au fur et à mesure des besoins. Au printemps, les tas de carottes qui ne sont pas consommés doi- vent être visités, les racines gâtées mises de côté, et les rejets enlevés des racines saines; après quoi les racines sont empilées en tas pareils aux premiers, mais seulement couverts de paille. Une autre méthode d'emmagasiner les carottes, consiste à les entasser entre des claies garnies de paille, ou contre un tas de paille ; mais, dans les hivers rigoureux, ce mode ne les protége pas assez contre les gelées. Le moyen de ventilation suivant a été employé avec succès par M. Baïlly. On fait creuser une fosse de 35 centimètres de profondeur, d’une longueur et d’une largeur en proportion avec la quantité de racines à serrer. On la rem- plit d'abord jusqu’au niveau du sol; puis le tas étant bien égalisé, on place OMBELLIFÈRES. 265 au milieu et dans le sens de la longueur une espèce de prisme triangulaire, formé de perches de 5 à 6 centimètres de diamètre, unies par des lattes de 30 à 35 centimètres, et offrant entre elles environ 3 centimètres d'intervalle. Cet appareil fait office de ventilateur et doit être assez long pour conduire l'air d’un bout à l’autre du tas. De 4 en 4 mètres, on place, en correspon- dance avec le ventilateur, une cheminée verticale construite de la même manière, mais à quatre faces, et assez haut pour arriver jusqu’au sommet du tas, lorsque celui-ci sera recouvert de terre. Cela fait, on met les racines en tas, on les recouvre d’une couche de 6 centimètres de paille, ensuite d’une couche de terre de 50 centimètres au moins, bien unie, battue à la pelle, et fournie par un fossé que l’on creuse tout autour de la première fosse, et au- quel on donne de l'écoulement afin que les eaux n'y séjournent pas. On laisse ouvertes toutes les issues du ventilateur et des cheminées, à moins que le froid n'excède ? ou 3°, ou que la chaleur, au contraire, ne com- mence à se faire sentir, une haute température, dit M. Bailly, étant aussi nuisible à la conservation des carottes que le grand froid. Par ce moyen, les carottes peuvent être conservées en bon état jusqu’au mois de mai. On a conseillé encore, pour préserver la Carotte de la gelée, de la placer dans des celliers où l’on entretient quelques vases pleins d’eau. Tous les jours on enlève la glace, et les racines, de la sorte, ne gèlent jamais. L’efi- cacité de ce procédé s’explique par le dégagement de la chaleur latente de l'eau, lors de son passage de l’état liquide à l'état solide, et qui suffit pour préserver l’air ambiant d’un trop fort abaissement de température. Quelque procédé qu'on ait employé, les carottes se gardent facilement intactes jusqu'au mois d'avril ou de mai. De toutes les racines communé- ment cultivées, ce sont celles qui se conservent le mieux, et que l’on fait toujours, par cela même, consommer les dernières. La Carotte est une des espèces fourragères les plus productives que lon possède. Son rendement, par hectare, s'élève, suivant la nature des terrains, de 30 à 50 mille kil. Thaer estimait son produit moyen à 36,000 kil. D’après Schwerz, 1 hectare produit 35,000 kilog., qui représentent 4,550 kilog. de matière sèche; dans les meilleures conditions, on peut arriver à 40,800 kilog. M. de Dombasle porte ce rendement à 925 hectolitres; or, le poids de { hec- tolitre étant de 54 kilog., cela fait en total un poids d'environ 50,000 kilog. M. Colombel dit même avoir obtenu de la Carotte blanche à collet vert 980 hectolitres, ce qui ferait à peu près 53,000 kilog. Ce chiffre parait être le maximum auquel on puisse arriver, dans les meilleures terres, et avec un degré d'humidité convenable. Dans le Midi, sur les terres sèches ou mé- diocres, on ne dépasse guère 20,000 kilog. La Carotte blanche des Vosges, sous ce rapport, est supérieure à la Carotte à collet vert, surtout dans les terres peu fertiles ; en bon sol, elle arrive facilement à 40,000 kilog. Récolte de la graine. — Quand on veut obtenir de la bonne graine de Carotte, il faut d’abord mettre de côté les plus grosses racines, les plus colo- 266 OMBELLIFÈRES. rées et celles offrant, dans chaque variété, la forme la plus parfaite. Dans les grosses races, on choisit les plus longues ; dans les variétés hâtives, on donne la préférence, au contraire, aux plus courtes. Si on ne craint pas la gelée, on les replante dès le mois de novembre ; sinon on attendra le mois de février. On réserve pour cela une terre substan- tielle et bien divisée ; on espace les grosses variétés à { mètre, les petites à une distance moindre, et on entoure la plante des mêmes soins que dans la Lorsque l’on plante plusieurs variétés, il faut éviter de les méler et même de les tenir trop rapprochées sur le sol, afin de n'avoir pas à craindre la communication des poussières fécondantes, de laquelle pourrait résulter des croisements de nature à entraîner la dégénérescence des races. Une fois les graines à maturité, pour les récolter dans leur plus parfaite qualité, on les détache des rameaux à mesure que ceux-ci sont mûrs, eton les fait sécher à l'air libre. On commence par les principales tiges, qui mû- rissent d’abord, et l’on continue, jusqu'à la terminaison de la récolte, sans rejeter les branches latérales qui, malgré ce qu’on ait dit, donnent un aussi beau produit que les premières. Les guise en EN trois ou quatre ans. Valeur économique et agricole de la Carotte. La Carotte est considérée, à juste titre, comme l'une des espèces fourra- geres dont la culture, à tous les points de vue, offre le plus d'avantages, soit pour l'abondance et l'excellence de ses produits, soit par l'utilité qu’elle offre comme plante d’assolement. Comme on l'a vu par les chiffres de rendement indiqués plus haut, elle constitue une espèce éminemment productive, et pouvant fournir, sur une étendue de terrain donnée, une quantité de matière alimentaire que pres- qu'aucune autre plante fourragère n'égale ou ne dépasse. Sur le même espace et annuellement, elle donne plus de produit que la Luzerne, et comparative- ment à la pomme de terre, dit M. de Dombasle, elle fournit, en général, une récolte double au poids et en volume. En Flanûre, elle a de tout temps été considérée comme donnant toujours des produits supérieurs à ceux de toute autre culture. On peut juger, par cela, de l'importance toute spéciale de cette racine dans l’économie agricole, et de l'étendue des services qu'elle peut rendre, surtout dans les campagnes éloignées des grands centres de population, pour l'élève du bétail, et la production abondante du fumier. D'après les calculs de A. Young, {0 arpents de terre (environ 4 hectares), plantés en carottes, doi- vent suflire pour nourrir 8 chevaux, 12 bœufs et 60 moutons par an; or, en France, où l'on estime qu'il faut un arpent pour nourrir un bœuf ou une vache, on voit de quelle utilité sera cette racine comme culture fourragère et quel avantage on trouverait à la substituer à la jachére. Si l'on considére, en OMBELLIFÈRES. 267 outre, ainsi que cela a été constaté, que la consommation par les bestiaux du produit de { hectare en carottes, fournit la quantité d’engrais qu'il faut pour fumer le double de cette étendue, on peut mieux encore se rendre compte du rôle important que cette racine est appelée à jouer dans le déve- loppement des cultures perfectionnées. Outre l'importance de ses produits, la Carotte est encore éminemment avantageuse, dans les assolements, comme plante améliorante et prépara- toire pour les autres cultures. Ne montant pas en graine, elle emprunte peu au sol, qu’elle ombrage au contraire de son épais feuillage et qu’elle fertilise, en outre, par les feuilles qui se détachent de sa tige. Aussi, malgré l’abon- dance des récoltes qu’elle donne, épuise-t-elle fort peu la terre, et peut-elle, avec des engrais convenables, revenir, plus facilement que beaucoup d’autres plantes, plusieurs années consécutives sur le même champ. Elle peut ainsi être cultivée avec succès dans des sols très inférieurs qui ne donnent que de très faibles récoltes de betteraves, de navets ou d’autres racines fourragères, et n’exige point rigoureusement, pour cela, des engrais abondants et bien consommés, ni de labours multipliés. Ce qu’elle demande surtout, ce sont des binages, des sarclages, opérations d’ailleurs peu nécessaires quand les cultures ont été au préalable bien soignées, et qui, dans tous les cas, en net- toyant, ameublissant le sol, profitent essentiellement aux cultures qui doi- vent suivre. Ajoutons que les extrémités des racines pouvant s'étendre jusqu’à 8, 10 et même 15 décimètres de profondeur, suivant les variétés cultivées, la Carotte prend dans le sous-sol la plus grande partie de ses aliments, laissant ainsi s’accumuler les substances fertilisantes à la surface où peuvent, dès lors, se nourrir et prospérer les plantes dont les racines pénètrent moins profondé- ment. C’est le cas des diverses céréales, le froment et l'orge notamment, qui viennent toujours bien après la Carotte, et donnent des grains plus beaux et en plus grande abondance. Souvent on a remarqué, par exemple, que le froment, sur les sols légers, sablonneux, est meilleur après cette racine qu'après le turneps. C’est une conséquence de la position plus superficielle de cette dernière racine, qui prend presque tous ses aliments dans les cou- ches supérieures. C’est à cause de cela encore que la Carotte réussit mieux après le blé, qui appauvrit seulement la surperficie du sol, que lorsqu'elle succède aux cultures à longues racines qui arrivent aux couches profondes. Il en coûte plus aussi, il est vrai, pour mettre le champ en carottes qu’en raves, parce qu'elle exige des labours plus profonds et de plus nombreux sarclages ; mais le bénéfice, en résumé, est plus considérable, car les raves sont sujettes à manquer et souvent pourrissent au premier printemps, tandis que la durée de la Carotte est plus certaine, plus longue, circonstance précieuse et qui assure des fourrages pour la saison où les approvisionnements sont ordi- nairement épuisés. 268 OMBELLIFÈRES. Quand on commence une culture de Carotte, elle semble, assez habituel- lement, n’offrir, dans les premières phases de sa végétation, qu’une récolte précaire; mais quand la plante est développée, et qu’elle a été convenable- ment aménagée, nulle racine ne produit une plus abondante récolte, outre que la Carotte est moins que les raves et les navets sujette aux éventualités tenant à une mauvaise saison, aux maladies ou à l'action des insectes. Ces avantages divers assurent une place importante à la Carotte dans un bon système de culture. Elle peut, ainsi, s'intercaler utilement entre deux récoltes de céréales; ou bien précéder l'établissement d’une prairie artifi- cielle ; et il n'y a pas à douter que, cultivée habilement, elle ne puisse entrer dans une rotation établie, à la place, soit de la pomme de terre, soit de toute autre racine montrant, par suile de sa répétition prolongée sur le même sol, un commencement de dégénérescence. Par ses racines longues et fusiformes, qui pénètrent à une grande profondeur, elle produit un effet équivalant än ameublissement artificiel du sol, et plus prononcé même que celui que l'on obtiendrait de la charrue sous-sol, qui n'irait pas aussi profondément et remuerait le sol moins complètement. Enfin la Carotte peut être encore utilisée en culture dérobée. Sans autre frais que l'achat de la graine et ceux nécessités par l’ensemencement et quel- ques journées de travail pour les sarclages, elle donne alors un bénéfice net, assure une abondante provision de fourrage pour la fin de l'hiver, tout en laissant le sol parfaitement préparé pour les emblavures d'automne. Il faut ajouter que la culture de la Carotte est favorable encore en ce qu’elle exige moins de capitaux que de la main d'œuvre, et qu’elle donne surtout du travail à cette portion de la population rurale ouvrière qui en manque le plus souvent, à ceux que leur âge ou leur sexe rendent inaptes aux occupations fatigantes et qui trouvent, soit dans les facons légères à don- per au sol, soit dans l’arrachage et le nettoyage des racines, un travail tou- jours fructueux. La culture de la Carotte, à cause de l'humidité, convient surtout aux provinces du Nord ; mais, ainsi que le prouvent les exemples plus haut cités, bien que donnant des produits moins abondants, et malgré la chaleur, elle peut, si l’on sait choisir un terrain convenable, prospérer également dans le Midi et devenir pour l’agriculture de ces régions la base d'importantes améliorations. Emploi alimentaire de la Carotte. De l'avis à peu près unanime de tous les agronomes, la Carotte constitue l'un des meilleurs aliments fourragers que l'on puisse donner aux bestiaux. Elle est salutaire, fortifiante et d’une valeur nutritive relativement élevée. « Un très grand nombre d'expériences authentiques, dit V. Yvart, consta- tent de la manière la plus positive que cette racine, lavée et coupée, est de beaucoup préférable, sous le rapport alimentaire, à la rave, au navet, au OMBELLIFÈRES. 269 choux, et même à la pomme de terre et au topinambour, ainsi qu'aux four- rages ordinaires, verts OU secs. » La Carotte est surtout propre à l’engrais rapide des bestiaux, des bœufs, des porcs, dont elle rend le lard blanc, ferme, excellent, aussi bon que celui des animaux nourris avec des grains. Elle augmente le lait des truies et des brebis nourrices, et ne profite pas moins aux veaux et aux agneaux sevrés. Les vaches qui en consomment donnent plus de lait et un beurre de meilleure qualité; quelques agriculteurs ont remarqué toutefois que lors- qu’elle est donnée en trop grande quantité, elle communique au lait une saveur nauséabonde. Mais ce qui la distingue spécialement des autres racines, c’est la supé- riorité qu’elle offre pour l’alimentation du cheval, auquel elle paraît particuliè- rement convenir; elle lui donne de la force, de la vigueur, le maintient en bon état et peut, jusqu'à un certain point, dans sa ration, remplacer l’orge et l’avoine. Billing qui le premier en Angleterre tenta d'alimenter le bétail avec des carottes, en essaya l'effet, en 1763, sur 16 chevaux faisant tous les ouvra- ges de la ferme, et auxquels, pendant six mois, de novembre à avril, il ne donna ni foin ni grains; ils mangèrent seulement des carottes, avec une petite quantité de paille et des pois, et ce régime a suffi, sans qu'ils cessässent un jour de travailler, pour les maintenir en parfait état de santé. Sans suppri- mer entièrement la ration de grains, surtout si les animaux sont soumis à un travail pénible, il résulte toujours de ce fait, confirmé depuis par de nom- breux essais, que l’on peut employer avantageusement la Carotte pour nour- rir les chevaux en hiver; que cette nourriture leur est surtout favorable pour les rétablir quand ils sont épuisés par le travail ou échauffés par une mau- vaise alimentation. Une ration de 30 ou 40 kilog. par jour, avec 3 ou 4 kilog. de foin, est suffisante pour les maintenir en bon état ; cette proportion sera moindre, naturellement, si on peut disposer de graines ou d’autres substan- ces alimentaires. Outre ses propriétés alimentaires, la Carotte est avantageuse encore par le goût prononcé que les animaux manifestent pour elle. Tous la recherchent, et il est rare que ceux qui en sont nourris s’en dégoûtent ou en soient incom- modés, même lorsqu'ils la prennent avec excès. Quand on leur en donne pour la première fois, ils hésitent d’abord à la prendre ; mais dès qu'ils y sont habitués, ils paraissent la préférer à toute autre racine. Billing avait dis- persé sur le sol, dans un enclos, des carottes mélées à des choux et à des raves, et il y laissa pénétrer des bœufs et des moutons accoutumés à se nour- rir de ces derniers aliments; ces animaux mangèrent le tout, les carottes d'abord avec un peu de difficulté, puis à la fin avec une préférence marquée. La même expérience, répétée avec les autres animaux de la ferme, donna des résultats identiques. Les pores prirent les carottes avec avidité, les chevaux également ; ils mangeaient la racine entière, la tête et la queue aussi bien que le corps de la racine. Il y a longtemps, d’ailleurs, 970 OMBELLIFÈRES. d'après Thaer, que l’on a observé en Allemagne le goût des chevaux pour la Carotte. La Carotte est donnée aux animaux crue ou cuite, seule ou mélangée ; mais le plus souvent crue, après avoir été nettoyée ou coupée en morceaux ; c'est de toutes les racines, d’ailleurs, celle qui peut le mieux se passer de la cuisson. Cuite et écrasée, elle convient surtout pour les veaux et les autres animaux d'engrais. Bien qu'elle puisse être consommée seule, il est parfois avantageux de la mêler à d’autres aliments, à la betterave, à la pomme de terre, etc., auxquels elle communique ses qualités aromatiques. Les Anglais la font sécher en tranches minces ou en poudre, et la conservent ainsi pour la marine et pour les animaux. Avec la Carotte on peut aussi nourrir la volaille, à qui on la fait manger cuite ou sous forme d’une excellente pâtée faite avec la racine hachée et mêlée à du son. La Carotte n'est pas moins importante dans l’économie domestique ; saine, savoureuse et de facile digestion, elle constitue à l’état frais un excel- lent aliment, que l'on peut soumettre à la dessiccation et conserver. Comme toutes les substances sucrées, elle peut fournir de l’eau-de-vie ; enfin, en mé- decine, on l’emploie comme apéritive, carminative et diurétique. Outre la racine, on peut encore faire manger aux animaux les feuilles de la Carotte cultivée qui leur plaisent particulièrement. Mais comme l’ef- feuillage prématuré nuit à la croissance de la racine et rend la plante elle- mème épuisante, il importe d'attendre, pour récolter ces feuilles, que les racines soient mûres et aient pris presque tout leur développement. On se procure alors, pour la fin de l'automne, un excellent fourrage, qui possède toutes les propriétés des racines. La plante sauvage, dite faux chervi, est loin d'offrir les mêmes qualités alimentaires. En petite quantité, elle ne nuit point au fourrage, surtout lors- qu'elle est jeune et tendre ; dans cet état, les animaux la mangent avec plai- sir; mais lorsqu'elle approche de la maturité, ses tiges grosses et dures la font dédaigner de tous. La grande facilité qu’elle a de végéter et de se semer elle-même, fait qu’elle envahit parfois de larges surfaces dans les prairies négligées; d’où la nécessité de la détruire au printemps, ce qui est d'autant plus facile qu’elle est beaucoup plus hâtive que d’autres plantes. Dans les lieux où le terrain peut être envahi par la cuscute, la Carotte sauvage est facilement couverte par cette plante parasite, qu’elle favorise par la disposition de ses rameaux. Ainsi, dans les vieilles luzernières, où elle apparaît, elle concourt à la propagation de la cuscute en lui donnant appui. Elle est donc nuisible sous tous les rapports. Le dédain qu'en font les ani- maux, lorsque les fleurs sont développées, en est d’ailleurs la meilleure preuve. OMBELLIFÈRES. 271 Les autres espèces dn genre Daucus sont des plantes rares, offrant plus ou moins de res- semblance, pour le port et la taille, avec l'espèce principale, et que l’on trouve presque exclusi- vement sur les rochers maritimes de la région méditerranéenne. Se rapprochant le plus du D. carotta : ” Le D. gingidium L., se distinguant par les aiguillons du fruit, terminés en pointe étoilée; Le D. Bocconi Guss., à fleur centrale non stérile et offrant le même caractère dans les aiguillons du fruit. CAROTTE MARITIME, D. maritimus Lm. Fleurs blanches ou rougeâtres, en ombelle très petite, peu fournie. Fruit à aignillons rappro- chés. Tige peu feuillée. Taille de 3 à 4 décimètres. Vivant dans les sables maritimes des bords de la Méditerranée, cette espèce, sans emploi, a été soumise à la culture par Vilmorin, qui en a obtenu. dès la seconde génération, des racines grosses et charnues. Si l’on n'avait l'espèce principale, ces essais montreraient la possibilité de trouver, dans cette plante, une nouvelle ressource fourragère. Les espèces voisines : D. serratus Moris, et D. dentatus Bertol., sont de plus petite taille et de moimüre importance encore. CaROTTE ÉLEVÉE, D. mnaximus Desf. Fleurs très larges à la circonférence de l’ombelle : celle-ci très grande, atteignant jusqn'à 15 centimètres. Taille de 8 à 15 décimètres. Fort précoce et celle du genre qui atteint la taille la plus élevée, cette espèce vient princi- palement dans les champs et collines arides des montagnes du Roussillon. Sans être recherchée, elle peut, surtout quand elle est jeune, être de quelque utilité pour les animaux qui paissent dans les régions qu’elle habite. Même observation à l'égard des espèces suivantes : Le D. mauritanus L., à fleurs toutes égales; habite principalement les rochers de la Corse : Le D. hispidus Desf., à ombelle très étalée, de plus petite taille et commune aussi en Corse; Le D. gummifer Lm.. plante de 2 à 3 décimètres, et que l’on rencontre sur les bords de l'Océan ainsi que de la Méditerranée ; Le D. siculus Tin., à ombelle petite, avec fleurs plus grandes à la circonférence, presque sans tige et ne s’élevant qu’à la hanteur de 10 à 15 centimètres : Le D. muricatus L., à ombelle oppositifoliée, à fruit assez gros, élargi, s’élevant à 3.5 déci- mètres, et la seule espèce annuelle du genre ; habitant surtout la Corse. Genre ORLAYA. — ORLAYA Horr. Fleurs blanches ou rosées; — corolle à pétales repliés en dedans ; — akène à côtes secondaires saïllantes, carénées, armées de 2.3 rangs d'aiguillons subulés, très longs; — énrolucre à plusieurs folioles entières ; — feuilles bi-tri-pennatiséquées, à segments courts, rapprochés, presque linéaires. Renferme plusieurs espèces, dont une seule de quelque importance par son abondance. O. 4 GRANDES FLEURS, 0. grandiflora Hoff; Caucalis grandiflora L. Géroville, Mélinot, Persillée. Fleurs d’un beau blane, celles de la circonférence rayonnantes, dix fois plus grandes que celles du centre. Ombelle formée de 5.8 rayons presque égaux. Tige dressée, ramense dès la base, à rameaux étalés, rudes au toucher. Taille de 2 à 4 décimètres. Annuelle. Espèce très commune dans les champs argilo-calcaires, les jachères, les herbages, le long des routes, et que mangent les bestiaux quand elle est jeune. L’O. platycarpos Koch, et l'O. maritima Koch, sont deux autres espèces du genre, plus rares, et que l’on rencontre dans les sables et les moissons des côtes de la Méditerranée. D ONE vu TT hp PS Le 7 2° Tribu. — THAPSIÉES. Ombelles composées. Fruit comprimé par le dos, lenticulaire. Akène à 9 côtes, les 35 primaires filiformes ou obtuses, les 4 secondaires filiformes ou | développées en ailes membraneuses. Columelle libre, simple ou bifide. Graine à face commissurale plane. — Comprend, dans nos contrées, les trois genres les 4 côtes secondaires filiformes. ........................ Sizez. ; THAPSIÉES. { 2 côtes secondaires filiformes, et les 2 marginales silées. . .... Taarsia. les 4 côtes secondaires ailées........................se Lasrerrties. Genre SILER. — SJLER Socor. Fruit à côtes primaires saillantes et obtuses; à côtes secondaires filiformes: — énnalucre mul SILER TRILOBÉ, S. trilobum Scop. | Fleurs blanches. Ombelle très grande, longuement pédonculée. Feuilles 2.3 fois ternées, à segment supérieur trilobé. Taille de 8 à 12 décimètres. Vivace. Vient principalement dans les bois montagneux de l'Est. Non recherché des bestisux. Genre THAPSIE. — THAPSIA L. Corolle à pétales entiers ; — fruit à côtes primaires filiformes, à oûtes secondaires 2 £lifor- mes et 2 développées en ailes membraneuses: — involucre et involucelle als. Une seule espèce indigène. THAPSIE VILLEUSE, T. villosa L. Fleurs jaunes. Ombelles latérales plus petites. Feuilles 2.3 fois ailées: les supérieures à limbe avorté, les inférieures velues. Taille de 6 à 9 décimètres. Vivace. Vient sur les lieux stériles de la région méditerranéenne. Sans emploi. Genre LASER. — LASERPITIUM L. Calice à 5 petites dents ; — corolle à pétales échancrés ; SA cer datant rs jss déx en ailes mewbranenses ; — inrolucre et iuvolucelle foliclés. mprend plusieurs espèces, dont une seule offre de l'intérêt. 4 OMBELLIFÈRES. 973 LASER 4 LARGES FEUILLES, L. latifolium L. Laser d'Hercule, Turbith de montagne, Turbith bâtard, faux Turbith, Centaurée blanche. Fleurs blanches, Ombelles très grandes à rayons nombreux. Pétales en cœur renversé. Feuilles grandes, 2.3 fois disséquées, à segments larges, dentienlés. Taille de 6 à 12 déci- mètres. Vivéte. ' Fort commune dans les bois montagneux, les prés élevés de toute la France, cette espèce, quand elle est jeune} est mangée par tous les animaux, par les bêtes à cornes surtout, qui la refusent quand elle est en fleurs. ” Les autres espèces du même genre, que les bestiaux mangent également dans leur jeunesse, sont pr ement : “hirsutum Lm.; feuilles à segments linéaires, taille de 2 à 5 décimètres, vivace; et venan£ dans les prairies des Alpes ; Le L. aquilegifolium DC.; involuere à 1.3 folioles caduques, fruit oblong linéaire , taille de 6 à 12° décimètres, vivace; croit dans les bois montagneux du Midi ; Lé L. Siler L.; fleurs quelquefois rosées ; fruit linéaire ; feuilles à segments ovales, entiers; taille de 6 à 12 décimètres, vivace; venant dans les prairies des Pyrénées, de la Lozère. des Alpes, du Jurs ; Le L. Gallium C. Bauh.; fruit tronqué à la base, à ailes marginales plus larges, feuilles à segments opposés; taille de 3 à 6 décimètres, vivace; se montrant sur les coteaux arides du Midi, dans les Pyrénées-Orientales. Le L. prutenicum L.; fleurs jaunissant ; feuilles rudes, ciliées ; tige anguleuse, sillonnée, de 5 à 10 décimètres; bisannuelle; se montrant dans les forêts et sur les prairies humides des Alpes. 3 Tribu. — CAUCALINÉES. Ombelles composées. Fruit comprimé par le côté. Akène à 9 côtes sail- lantes, les 5 primaires filiformes, les 4 secondaires armées d’aiguillons. Une bandelette sous chaque côte secondaire. Columelle libre, bifide. Graine à face commissurale canaliculée longitudinalement par l’enroulement des bords latéraux. — Comprend, dans nos contrées, les trois genres suivants : Fruit à section en 8.— Côtes dorsales, primaires et secondaires LEE CESSE RE PR ARR LORIE TT TURGENIA. CAUCALINÉES. : : Fruit à section Côtes secondaires plus saillantes......... .. Caucarss. a Côtes secondaires non distimetes...,........ TorILis. Genre TURGÉNIE. — TURGENIA Horr. Calice à 5 dents sétacées ; — corolle à pétales échancrés, les extérieurs rayonnants ; — fruit déprimé, creusé au niveau de la commissure, réduite à une surface étroite, linéaire; akènes à côtes dorsales, primaires et secondaires, semblables et armées de 2.3 rangs d’aiguillons, les mar- ginales tuberculeuses; — inrolucre à 3.5 folioles à bords scarieux. Une seule espèce. 15 PP COR NT A 7 7 ECS PS 274 OMBELLIFÈRES. TURGÉNIE A LARGES FEUILLES, T. latifolia H.; Caucalis latifolia L. Fleurs blanches, souvent rougeñtres au dehors. Ombelle longuement pédonculée, à 2.4 rayons raides et anguleux. Feuilles pinnatiséquées, à segments oblongs, profondément dentés. Tige dres- sée, peu rameuse, hérissée, de 2 à 4 déeimètres. Annuelle. Cette espèce est fort commune dans les moissons et les cultures des terrains #argilo-caleai- res, principalement du Midi; ses fruits, mêlés au blé en altèrent la pureté et rendent le pain brun, amer et malsain. Elle est difficile à extirper des champs qu'elle a envéhis; on ne la détruit que par des cultures sarclées on des semis de plantes étouffantes. Les animaux la mangent avant sa floraison. EE - Genre CAUCALIDE. — CAUCALIS L. Calice à 5 dents lancéolées ; — corolle à pétales échancrés, les extérieurs rayonnants ; — fruit oblong, aplati latéralement, à section transversale elliptique, avec côtes primaires filiformes, hérissées de soies, et côtes secondaires armées de 1.3 rangs d’aiguillons; — incolucre nul où à 1.3 folioles. Comprend seulement deux espèces. CAUCALIDE FAUSSE CAROTTE, C. daucoïdes L. À Gratteau. Fleurs blanches ou rougeñtres. Ombelle à 2.5 rayons. Fruit avec côtes primaires, à pointes renflées à la base, et côtes secondaires à 1 seul rang d’aiguillons crochus au sommet. Feuilles 2.3 fois disséquées, à segments nombreux, étroits, rapprochés. Tige dressée, rameuse, poilue, de 1 à 3 décimètres. Bisannuelle. Cette petite espèce, que l’on rencontre communément dans les moissons des terrains cal- caires, au bord des fossés et des chemins, est recherchée de tous les bestiaux. Le C. leptyphylla L., seconde espèce du genre, se distingue de la précédente par le fruit, à côtes primaires ayant les pointes subulées dès la base, et à côtes secondaires avec 2.3 rangs d'aiguillons; elle est annuelle, vient dans les mêmes lieux et elle est, de même, mangée par tous les animaux. Genre TORILIDE. — TORILIS Horr. Calire à 5 dents lancéolées ; — corolle à pétales échancrés, les extérieurs rayonnants; — fruit aplati latéralement, à section elliptique; côtes primaires épineuses, côtes secondaires non distinctes, ou divisées, jusqu’à la base en tubercules épineux, remplissant complètement les val- lécules; — involucre nul; — tiges et rameaux rudes, hérissés. Renferme trois ou quatre espèces fort répandues. ToriLiDE APRE, T. anthriscus Gmell.; Tordylium anthriscus L. Fleurs rougeâtres. Ombelle convexe à 5.12 rayons. Involucre à 5 folioles. Fruits couverts d'aiguillons recourbés ascendants. Feuilles bipennées, à segments incisés, rudes. Tige dressée, de 5 à 8 décimètres, quelquefois plus. Bisannuelle. Cette espèce, fort commune dans toute la France et les diverses parties de l'Europe, surtout dans les terrains gras et pierreux à demi-ombragés, se montre dans les haies, dans les buissons, au bord des routes. Elle n'est pas d'abord toujours facile à voir sous les autres plantes qui In cachent; mais il suffit de couper le sommet de la tige pour provoquer l'apparition d'autant de nouvelles tiges qu'il y a de feuilles sur la portion restante; elle prend alors un très grand déve- loppement en se chargeant d'une masse considérable de rameaux. Tous les bestinux la recher- le OMBELLIFÈRES. 275 chent, les chevaux surtout, de sorte que, bien qu’elle soit commune, il y aurait pent-être encore avantage à la semer dans les pâturages. En ce cas, il faudrait, à l'automne, en arracher quelques pieds, dont on répandrait la graine au printemps. Si on attendait cette dernière époque pour récolter la graine, on ne la trouverait plus; elle aurait été, pendant l'hiver, mangée par les oiseaux qui en sont très friands. ToriLIDE NOUEUSE, T. nodosa Gærtn.; Tordylium nodosum L. Fleurs rosées. Ombelle petite, presque sessile, opposée à la feuille, à 2.3 rayons très courts. Involucre nul et involucelle multifoliolée. Fruits internes tuberculeux, les externes épineux, à commissure étroite, linéaire. Feuilles 2 fois disséquées, à segments dentés. Tige diffuse, de 1 à 3 décimètres ou plus. Annuelle. Floraison en avril-mai. Commune dans les champs arides, les décombres, du Midi, du Centre et de l'Ouest, et fort précoce, cette espèce, comme la précédente, se développe beaucoup quand on coupe les tiges, et forme de même des touffes que les animaux et surtout les chevaux aiment à l'excès, ce qui per- mettrait de l’utiliser de la même façon dans les pâturages. ToRiLiDE DES cHamps, T. infesta Wall.; Scandix infesta L. Fleurs blanches. Ombelles planes, à 3.8 rayons; les fleurs de la circonférence très irrégu- lières, longuement rayonnantes. Fruit entièrement recouvert d’aiguillons. Taille de 3 à 5 déci- mètres. Bisannuelle. Espèce fort répandue dans toute la France, surtout dans les terrains argileux et calcaires ; elle vient dans les champs arides, sur les bords des chemins, où elle est pâturée par les bestiaux. A citer encore, le T. heterophylla Guss.; ombelle plane, à 2.3 rayons; fruit aiguillonné d'un seul côté; feuilles supérieures entières à 2.3 lobes linéaires; taille de 2 à 4 décimètres; espèce annuelle, qui se rencontre principalement dans les lieux arides du Midi. 4e Tribu. — CORIANDRÉES. Ombelles composées. Akène à 9 côtes, les 5 primaires déprimées, les 4 secondaires plus saillantes. Vallécules sans bandelettes. Columelle soudée, bifide. Graine à face commissurale canaliculée transversalement par son en- roulement du sommet à la base. — Les deux genres suivants composent cette tribu : : Calice entier. Fruit didyme..........,...........++ BIFORA. CORIANDRÉES Calice à 5 dents. Fruit globuleux. ................... CORIANDRUM. Genre BIFORA. — BIFORA Horr. Corolle à pétale échancré; — fruits avec akènes distincts, presque globuleux ; à côtes pri- maires formant de légers sillons, et côtes secondaires larges, rugueuses, peu saillantes: com- missure percée de 2 orifices; — involucre nul ou à 1 foliole linéaire. Comprend deux espèces seulement. 276 OMBELLIFÈRES. BrFroRA COMMUX, B. testiculata DC. Fleurs blanches. Ombelle à 2.3 rayons. Fruit échancré à la base, mamelonné au sommet. Feuilles pinnatiséquées, les supérieures sessiles. Taille de 2 à 3 décimètres. Annuelle. Cette plante, d'odeur fétide, se rencontre communément daus les moissons du Midi et de l'Ouest; son odeur écarte les animaux. La seconde espèce, le B. radians Bieb., qui se distingue à ses ombelles à 6.7 rayons, avec fleurs rayonnantes à la circonférence, ses fruits échancrés au sommet et à la base, vient dans les mêmes lieux, et repousse également les animaux par son odeur. Genre CORIANDRE. — CORIANDRUM L. Calice à 5 dents inégales; — corolle à pétales échancrés; les extérieurs rayonnanis; — fruit , à côtes primaires ondulées, et côtes secondaires carénées; — inrolucne mul. ne seule espèce. CoRIANDRE CULTIVÉE, C. satioum L. Fleurs d’un blanc rongeâtre. Ombelle à 5.10 rayons striés. Feuilles inférieures à segments larges, les supérieures à segments linéaires, aigus, presque fliformes. Taille de 6 à 8 décimètres. Annuelle. Venant quelquefois spontanément, cette espèce, lorsqu'elle est en végétation, répand une odeur désagréable de punaise, qui augmente encore quand on écrase ses feuilles ou ses fruits verts, et qui est remarquable surtout par sa persistance. Cette planfe, qui par son odeur éloigne les animaux, est cultivée pour ses semences, lesquelles, -desséchées, ont une ssveur forte et aro- matique, et que l’on emploie, à titre d'excitant stomachique, dans ls médecine et l’art culinaire. 5° Tribu. — ANGÉLICÉES. Ombelles composées. Fruit comprimé par le dos. Akène à 5 côtes, dont 3 dorsales filiformes ou aïlées, et ? marginales développées en ailes membra- neuses larges, contiguës, mais distinctes. 1 ou ? bandelettes dans chaque vallécule. Columelle libre; bipartite. Graine à face commissurale plane. — Dans cette tribu sont compris les trois genres suivants : Pétal. entiers — { Involuere nul ou oligophylle. .............. ASGELICA. Vallécule ANGELICÉES { à 1 bandelette. { Involncre polyphylle..................... Levienoux. Pétales échancrés — Vallécule à 2 bandelettes. ..,.......... SEL tx. Genre ANGÉLIQUE. — ANGELICA L. Calice eutier; — corolle à pétales lancéolés, aigus, entiers: — fruit oblong à côtes dorsales filiformes ; — énvolucre nul ou à un petit nombre de folicles subulées et caduques; involncelle Plusieurs espèces, toutes vivaces. nn DÉS OMBELLIFÈRES. 42 1] 1 ANGÉLIQUE OFFICINALE, À. archangelica L. Angélique des jardins, À. de Bohëme. Fleurs d’un blanc verdâtre. Ombelles très grandes, convexes, régulières. Fruit à bandelettes nombreuses, isolant la graine du péricarpe. Feuilles très grandes, 2.3 fois pinnatiséquées, à pétiole très large. Tige dressée, robuste, fistuleuse. Racine grasse, allongée, charnue, blanche en dedans. Taille de 10 à 15 décimètres. Cette très belle plante, d’une odeur douce, aromatique, très agréable, d'une saveur chaude et un peu amère, est surtout commune dans le nord de l’Europe. A l’état spontané, elle est très rare en France et paraît seulement avoir été trouvée dans quelques prés montueux de la Pro- vence, de l'Auvergne et de l'Alsace, Par compensation, elle est fort commune dans les jardins, où on la cuitive pour les usages de la médecine et de la confiserie; cette culture, dont Niort sur- tout a depuis longtemps le monopole, exige un terrain profond et substantiel. La plante, d’une forte constitution, résiste à toutes les influences atmosphériques , ainsi qu'aux insectes, que son odeur éloigne. En Islande, en Laponie, où elle prend un grand développement, les indigènes en mangent toutes les parties. Elle peut être aussi donnée aux bestiaux qui s’en montrent partout fort avides. Elle donne au lait des vaches un goût aromatique. ANGÉLIQUE SAUVAGE, À. sylvestris L. Fleurs d’un blanc rosé. Ombelles grandes à 25.30 rayons. Fruit échancré à la base. Feuilles inférieures très grandes, à limbe triangulaire, 3 fois pinnatiséquées, à lobes dentés en scie. Tige épaisse, fistuleuse. Taille de 5 à 15 décimètres. Cette espèce, commune dans tout le nord de l'Europe, se montre surtout aux bords des eaux, dans les prés humides et couverts, dans les bois des montagnes. Tous les animaux la man- gent quand elle est jeune, et n’y touchent plus quand elle est en fleurs. Près de cette espèce se range le 4. ebulifolia Lap., qui s'en distingue à ses ombelles à 40.80 rayons, ses feuilles à segments plus aigus, et que l’on trouve dans les prairies des Pyrénées. ANGÉLIQUE DES. PYRÉNÉES, À. Pyrenæa Spreng.; Seseli Pyreneum L. Ombelle à 3.9 "rayons #inégaux. Involuere unifoliolé. Feuilles inférieures ovales dans leur pourtour, à segments linéaires. Tige presque nue, de 1 à 3 décimètres. Cette petite espèce vient dans les pâturages des Alpes, et dans toute la chaîne des Pyrénées, où elle est très fréquemment broutée par les bestiaux. Genre LEVISTICUM. — ZLEVISTICUM Kocx. Calice entier; — corolle à pétales orbiculaires, entiers, infléchis ; — fruit oblong, à côtes dotsales aiguës; — involucre et involucelle multifoliolés. Comprend une seule espèce. LEVISTICUM OFFICINAL, L. officinale Koch. Livèche officinale, Ache des montagnes. Fleurs jaunes. Ombelle à 6.12 rayons. Folioles de l’involucre bordées de blanc. Fruit oblong, courbé à la maturité. Feuilles luisantes, 2.3 fois pinnatiséquées, à segments entiers. Tige dressée, à rameaux opposés et verticillés. Taille de 15 à 20 décimètres. Vivace. Cette plante, dont toutes les parties exhalent nne odeur aromatique prononcée, se montre surtont dans les provinces méridionales de la France, dans les Alpes, les Pyrénées. Sa racine, êcre et stimulante, ainsi que ses fruits, sont employés comme excitants. PP CE 7 Genre SELIN. — SELINUM L. Calice entier ; — corolle à pétales échancrés, connivents; — fruit à cûtes dorsales aiguës; les marginales se rapprochant en laissant un vide entre elles; valléeules latérales munies de deux bandelettes ; — involucre vul où à 1 foliole subulée; involucelle multifoliclée. Renferme une seule espèce. SELIN A FEUILLES DE CARVI, S. carvifolia L. Persil des marais. Fleurs blanches, Ombelles serrées à 15.20 rayons. Feuilles ovales dans leur pourtour, les inférieures 2.3 fois disséquées, à segments linéaires. Tige dressée, presque ailée. Taille de 6 à 10 décimètres. Vivace. Cette espèce, que l'on trouve dans toute la France, vient dans les bois couverts, dans les prés bumides, dont elle contribue à aromatiser les herbes. Tous les animaux, mais surtout les vaches, le mangent avec plaisir. Elle se desséèche facilement, et quand La fauchaison n’s pas été trop tardive, elle donne un foin see assez agréable. 6 Tribu. — P&EUCÉDANÉES. Ombelles composées. Fruit comprimé par le dos, lenticulaire. Akène à 5 côtes, les 2 marginales contiguës, soudées et développées en un aile mem- braneuse formant autour du fruit une large bordure: les 3 dorsales peu déve- loppées. Columelle libre, bipartite. Graine à face commissurale plane. — Comprend les genres suivants : Côtes dorsales carénées. — Calice entier. — Vall. à 1 bandelette AsETatu. Valléeule à 1 bandel. aussi lon- Frait Calice entier gue que le fruit. .......... IMPERATORIA à bordure à veine denté } Vallécale à 1 bandel. plus courte plane PO CRUE FORCER EPS PR Pasrisaca. Côtes dorsales Vallécule 3 1 seule bandelette, filiformes plus courte que l'akène...... HenAcLeux Cal.à5 dents{VallàlSpand |Pémesnges, Sn pen): «1 péades à ses cbrus, PEUCÉDANÉES Calice à 5 dents —Pétal. échanc. Togpries. Fruit à bordure convexe.Côtes dors. Glifor. | Calice entier — Pétales entiers. (OPoPAsAx. LA Genre ANETH. — ANETHUM T. Corolle à pétales presque orbiculaires; — fruit elliptique, à côtes dorsales carénées ; vallé- cules pourvues d'une large bandelette ; — éncoluere et involucelle nuls. | | | + OMBELLIFÈRES. 279 ANETH ODORANT, À. graveolens L. Fleurs jaunes. Ombelles grandes, planes, à 20.30 rayons. Feuilles à segments linéaires fili- formes. Tige arrondie, de 3 à 10 décimètres. Annuelle. Cette plante, légèrement fétide, vient dans les champs et les moiïssons méridienales. N’est point recherchée des animaux. Genre IMPÉRATOIRE. — IMPERATORIA L. Calice entier; — fruit presque orbiculaire, à côtes dorsales rapprochées, échancré à la base et au sommet ; vallécule à 1 seule bandelette; — involuere nul. Une seule espèce. IMPÉRATOIRE COMMUNE, 1. ostrutium L. Ostrute, Ottruche, Benjoin de pays. Fleurs blanches ou rougeâtres. Ombelles très amples, à 30.40 rayons grèles, très imégaux. Feuilles planes, les inférieures longuement pétiolées, très grandes, 2.3 fois aïlées, fohioles sou- vent trilobées, à segments ovales, dentés en scie; les supérieures petites, sessiles, sur une gaine lârge à la base. Tige dressée, fistuleuse, de 4 à 6 décimètres. Vivace. Très commune dans les pâturages de montagnes de presque toute la France et de tout le ncrd de l’Europe, cette espèce étale ses larges feuilles au-dessus des autres plantes fourragères qu'elle risque même d’étouffer. Les animaux les mangent sans les rechercher. Se desséchant mal, cette plante donne un mauvais foin. Sa racine grosse, noueuse, d'une saveur âcre et amère, d’une forte odeur aromatique, est employée, pour les usages médicaux, comme excitant. _ Genre PANAIS. — PASTINACA T. Calice entier ou finement denté ; — corolie à pétales orbiculaires, entiers, à sommet tron- qué; — fruit ovale ou orbiculaire, à côtes dorsales filiformes et bordure plane; — vallécules à 1 bandelette plus courte que les côtes; — involucre et involucelle ruls ou presque nuls; — feuilles simplement pinnatiséquées. Comprend un petit nombre d'espèces, toutes bisannuelles, dont une cul- tivée comme plante fourragère et potagère. PANAIS CULTIVÉ. — P. SATIVA L. s LA 5: : ” NoMs VULGAIRES. — Panet, Pastanade, Pastenade blanche, Pastenague, Racine blanche, : grand Chervi cultivé, Churleau. Fleurs jaunes. — Ombelle à 8.19 rayons allongés et inégaux, lombelle centrale plus grande. — Feuilles à 9.11 segments, oblongs, aigus, crénelés, les inférieurs quelquefois pinns- - tiséqués ou triséqués ; feuilles des rameaux entières ou tridentées, toutes pubescentes, à pétiole grêle. — Tige dressée, fistuleuse, très anguleuse, rameuse, à rameaux supérieurs opposés ou verticillés, — Taille de 9 à 12 décimètres. Très commune dans toute la France, cette espèce vient naturellement dans les champs et les pâturages, dans les lieux incultes et le long des haïes, dans les saulsaies et au bord des cours d’eau. Elle abonde quelquefois dans les blés, surtout dans les régions centrales et méridionales de la France, et 280 ONBELLIFÈRES. nuit alors beaucoup aux produits de la récolte. La plante, dans ces condi- tions, constitue ce qu'on nomme le Paxars sauvage, P. S. sylrestris DC., dont quelques auteurs ont fait une espèce particulière (P. syluestris Mill), et que M. Ponsard a essayé de soumettre à la culture; en la semant en août, il en a obtenu, au printemps suivant, un bon légume, de qualité supérieure à celle du Panais cultivé ordinaire. Ces essais pourraient être répétés. Par l'effet de la culture, le Panais, comme la Carotte, a subi plusieurs modifications essentielles. Ses feuilles sont devenues glabres; sa racine, de grèle, dure et âcre, est devenue. épaisse, charnue, sucrée, aromatique. Il constitue, sous cette forme nouvelle, une autre variété, le Paxus corivé, P. S. edulis DC., se subdivisant elle-même en deux sous-rates pricipales - Le Paxars LONG, à racine longue et fusiforme, et plus ou moins divisée; Le Paxais ROND Où DE Merz, à racine plus courte et en forme de toupie, et plus häfif que le précédent. Cultivé depuis fort longtemps en Angleterre, en Belgique, en plein champ comme espèce fourragère, le Panais est bien moins connû en Franc si ce n’est en Bretagne et dans quelques parties du véaitaclar es SES che, où on le cultive depuis des siècles pour sa racine, employée dans la nourriture du bétail. La préférence qu'on lui accorde dans ces régions. est motivée surtout par le précieux avantage qu’elle.offre de ne point souffrir des gelées et de pouvoir, sheet nhinet sunloux Le — uns fione-sé-cone us ho tout l'hiver. tr» ” Culturedu Panais- DR 7 - ÊLe Panais qui, à l'état sauÿage, se contente dd Hour wsé és SRG, estplus exigeant quand il est à la culture ; 1 réclame alors, comme la Carotte, eq -crciphande baie 2e ser mu ve — Jibrement se défelopper. Il est toutefois moins difficile que celle æ E 25 dress. sS jé boots nes: 4 2 22 2 } 5 & pointe fort allongés | Ecail. pq. égales, seumin. | wa |æ æ 2 2 = RIGRESCERS va. E 28 É es] Ecailles réfléchies au sommet, à pointe molle. . ... pa œ SU se Feuill. foral., | Ecaill. à pointe molle .... CRISPUS L.1® AE LS .\ vellesou | Ecaille à pointe forte 225 | car à pointe et { Auricoens vu |® AIS peu visibles piquante ee Gous.| ° : £ panieale |: S Fasciculiflonns Nix. | $ Capit. 3.4 — Jnx jee vf 2 group. par 3.4 — Inv. ov Feuilles supér. entières . nombreux — Invol. globuleux PERSONATA dec | tilobés. Tige à rameaux ailés jusqu'au sommet. Taille de 3 à 10 décimètres. Annuelle ou bisan- zuelle. Ce Chardon est l’un des plus répandus dans le centre, l'ouest et le midi de ls France ; on le trouve en tous lieux, surtout au bord des routes, dans les décombres, au pied des murs, où on peat le récolter dès la fin de l'hiver pour en livrer au bétail les feuilles battues on fanées. Sont plus rares et peuvent être utilisées de la même manière : Le C. litigiosus Moris., C. sardous DC., à feuilles fiorales mêlées d'épines longues et num- breuses, — venant dans le Midi, en Corse principalement; Le C. pycnocephalus L., cspitules paucifiores, longuement pédonculés, sans feuilles florales : akènes visqueux, — propre à tout le Midi, de l'Ouest aux bords de la Méditerranée, et habitant les lieux incultes de ces régions. CHARDON PENCHÉ, €. nutans L. Fleurs parfois blanches, odorautes, en capitules volumineux, penchés, solitaires, géminés ou ternés, sur de courts pédoncules nus, dépourvns de feuilles orales. Involucre subglobuleux , ñ écailles vertes, prolongées en pointe rude, très étalée, et terminées en pointe piquante. Feuilles à divisions profondes, à segments petits, dentés. Tige ailée, mue au sommet. Taille de 3 à 6 dé- cimètres. Bisannuelle. Espèce extrèmement commune dans toute la France, venant dans les lieux incultes, où la fout facilement reconnaître ses beaux capitules penchés, et qui paraît préférer les terrains secs. Elle est fort recherchée des ânes et des chevaux, qui ls mangent jusqu'à ls floraison. Dans cer- taips pays même, on la récolte pour nourrir les vaches à l'étable. Les moutons seuls Îs refusent a cause des épines qui ls recouvrent. Se rencontrent moins communément : Le C. acanthoides L., capitales dressés, à pédoncules courts, ailés jusqu'au sommet; involuere a écailles brusquement acuminées en une pointe courte; feuilles presque glabres, peu piquantes, — sssez répandue dans le nord et l'est de la France ; Le C. carlinzfolius Læm., capitules gros; pédoncules courts, nus su sommet: =uvolucre à écailles linéaires , en longue pointe étalée ; feuilles giabres sur les deux faces, à divisions profon- des, et segments palmstilobés, — régions élevées des Alpes et des Pyrénées : CONPOSÉES. 347 Le C. defioratus L., cspitales gros, dressés, puis penchés ; involuere à écailles très inégales. terminées en pointe très courte, étalées supérieurement ; feuilles à segments lancéolés. bi-trifides. — espèce fort commune, surtout dans le Jura. sur les Alpes, aux Pyrénées, et s'étendant dans toute La vallée de ls Garonne. Refusée par les chevaux. elle convient à tous les autres bestianx, surtout sux vaches, qui la recherchent ; Le C. malins Goman, capitales sur de longs pédoncales aus, courbés en are supérieurement : isvoluere à écailles presque égales, à très longue pointe aigut; feuilles à segments 2ombreux, se chersmebant, — vallées des Pyrèmées ; Le C. homulerus Wild, capitales lépèrement inclinés sur des pédoncales longs. nus au som- met; involuere à écailles linéaires, à épine longue, étalée: feuilles étroites, à sepments dentés. — Éeux stériles de la Provence. du Gard, des Pyrénées Orientales ; Le C. migrescens Vill, capitales dressés, assez forts. sur des pédoncnles ailés jasqu'an Ë décurren. Capitules sans feuilles florales , Enisirnates Scop.| X F Fleurs Ovenaceum Scop.| 8 jaunes ou ( Capitules à \ Feuill embrassant. | Rufescens Raw. | Z | £ blanchât. | feuill. for. Spinossissimum Scop. | 2% 2 longues | Feuill. non embrass. Glabrum oc.| x = | .# ERIOPHORUM Scop. me Feuilles | Capitules solitaires. . .... Odontolepis Boite. , non Feuilles hérissées, à la - Ferox pC.| Z face supérieure, done Capit. agrégés en corymbe] Echinatum pc. | X bulles Feuilles À Capitules agrégés. ...... Italienm .1® supérieures | Er titi | LANCEOLATUM Scop. | @ | décurrentes apitules solitaires, .,... Chaton Roiss, | COMPOSÉES. 349 CIRSE DES CHAMPS. — C. ARVENSE Scop. Serratula arvensis L. NoMs VULGAIRES. — Chardon hémorroïdal, Chardon commun, Sarrète des champs. Fleurs d’un rose cendré, odorantes, unisexuées, en capitules presque sessiles, agglomérés en corymbe, et dépourvus de feuilles florales. — Involuere ovoïde à écailles brunies au sommet, lan- céolées, à nervure dorsale saillante, terminées par une petite épine étalée. — Feuilles pâles en dessous, seulement lobées, ondulées , inégalement épineuses sur les bords, embrassantes. — Tige très rameuse au sommet, haute de 4 à 10 décimètres. — Souche traçante, descendant à 2 ou 3 mètres. — Vivace. Cette espèce, qui croit dans toute la France, est extrêmement commune partout, au bord des routes, dans les champs pierreux et les moissons, prin- cipalement au milieu des avoines, beaucoup plus rarement dans les prés. Se multipliant, grâce à ses graines nombreuses, ailées, que le vent transporte au loin; grâce aussi à ses racines longues, tracantes et robustes, avec une extrême facilité, elle infeste les champs cultivés, auxquels elle nuit de plu- sieurs manières : en étouffant les céréales et les autres plantes, en piquant les moissonneurs, ce qui rend les moissons pénibles, en mêlant ses graines à celles du blé. C’est l'espèce à laquelle, dans les campagnes, on donne généralement le nom de Chardon, et qui est l’objet spécial de l’échardonnage, opération que l’on pratique soit en arrachant la plante à la main ou avec une tenaille de bois construite à cet effet, soit en la coupant entre deux terres avec un cou- teau ou une sorte de houlette tranchante dite échardonnet. Quelque procédé que l’on suive, l'important est d'y procéder avant la floraison, afin d’empé- cher la plante de grainer. Mais ne pouvant éviter ses graines, que le moindre vent peut apporter des lieux voisins et même de très grandes distances, outre que les racines incomplétement arrachées, repoussant facilement, font sou- vent reparaître la plante au bout de deux ou trois ans, oméprouve toujours une grande difficulté pour débarrasser les champs de cette espèce parasite et nuisible. Le meilleur moyen d'en triompher et de l’extirper complétement, est un bon assolement ou la transformation de la culture en prairie artifi- cielle. Comme les Chardons, le Cirse des champs est mangé par tous les bes- tiaux quand il est jeune, et jusqu’à ce qu’il monte en fleur. Il est surtout profitable aux vaches laitières ; les ânes aussi en sont avides, et il est même recherché par les chevaux, les bœufs et les porcs. Il peut fournir aux uns et aux autres un fourrage précoce très salubre, si on a le soin de le battre pour en briser les épines et si on le mélange avec de la paille. En utilisant les Cirses de la sorte, on peut couvrir une partie des frais d’arrachage, tout en se procurant, pour le bétail, un assez bon supplément de fourrage. On donne encore cette plante aux oies et aux canards; en mélant ses feuilles et ses jeu- _ — Le” . “éhsséé nus mm ÉdÉÉ éRe ÉÉS n Ree GA © “Ù 350 COMPOSÉES. nes tiges hachées avec du son, on obtient une bonne nourriture qui convient surtout à la première période de l'élève. Le nom de Chardon hémorrhoïdal que porte encore cette plante, lui a été donné à cause des galles ou renflements rouges, ressemblant à une veine gonflée, que fait naître à sa surface la piqûre d'un insecte (Cymips serna- tulæ Fab.). Ces renflements sont recueillis, et après en avoir corrigé l'amer- tume par l'ébullition dans une premiére eau, on les donne aux cochons qui sen montrent avides. Dans quelques pars même, il sont mangés à table, comme les champignons. CiRsE sans TIGE, C. araule All: Carduus acaulis L. Chordon main. Fleurs purpurines, en capitules volammeux, sokitaires, sur des pédaneules courts partant de la souche, munis de 4.5 bractéoles linéaires. Iuvolucre à écailles molles, glabres, courtes, hriène- ment spinulées su sommet. Feuilles toutes radicales, en rosette, pubesoentes en dessous, à seg- ments étalés, courts, larges, trilobés, spinulés à leur extrémité. Tige nulle. Vivace. Cette espèce, fort commune aussi, vient dans tonte ls France, dans Les terrains secs, sur les Lieux secs et découverts et sur les pelouses, où elle est mangée par les moutons et Les chères, les autres bestiaux s'abstenant d'y toucher. Bien que souvent abondante dans Les gmés, sou peu d'éévation la faisant échapper à ls faux, ou me la trouve pas habituellement ans les foïns. Mais érouffant et empêchant de pousser les bounes plantes, elle est, avec juste raison, considérée comme nuisible et doit en conséquence être détruite partout où elle apparaît, soit par l'urrachage, suit, et de préférence, par an bon sssolement. C. polyanthemum DC: capitules très petite, agglomérés en grappe courte: 1 mètre: — went dans les Leux agnstiques, en Corse. Crase DES marais, C. palustre Scop.; Carduus palustris L. Capitules ordinairement sessiles, petits, apglomérés en corpmbe. Iuvoluere à écailles lanvéo- lées, avec une petite épine étalée. Feuilles velues sur les deux faces, à segments étroits, hi-tri- fdes, spinuleux. les supérieures longuement décurreutes. Taille de #8 à 15 décimètres. Vivace. Commune dans toute la France, cette espèce xieut dans les Beux humides, aux bords es sources et des ruisseaux ; manpée par les animaux quand elle est très jeune, elle est nepunssée par eux, à cause de ses épines, longtemps araut la Éormison. — Î en existe plumeurs wariétés C. Monspessvulanum All. Cardvus Monspcsrulanus L., cspitules petits, en corymibe : suvalnere à longue pointe serieuse, noire, dressée: feuilles entieres, lancéolées. les supérieures décurnentes : racine stolonifère: 12 à 15 décimètres; — venaut daus les Alpes du Dauphiné et del Prorenve, sur toute la chaine des Pyrénées, jusgne dans la vallée de lu Garonne; C. palustri-bulborum DC., expitules sdlitaires : iuvoluere à écailles petites, toutes terminées en une courte pointe étalée ; feuilles à segments très étalés, demi-dévurrentes; 6 à 12 décimitres : — venant dans les prairies humides, en Alsace, en Lorrame: C. bulborum DC., capitules sobtares; iuvoluene à écailles 1rès égales, les exténeunes &nès courtes, briévement spinulées: feuilles planes, à segments profonds, lo-tnifides, les supérieures demi-embrassantes: sonche à fbres radicales reuflées, fusiformes: 5 à 7 décimètnes: simmoe : — vient presque partout, dans les bois, les lieux berbeux et lmmides: C. anglicum Lob., eupitule solitaire, avec 1 à 2 capitules latéraux rapprochés; auvaluene Dni- neux, à écailles étroites ; feuilles d'un vert pâle, lobées-dentées, dems-embrassuutes; tige mue au sommet; sunche stolonifère : 3 à 5 décimètres, vivace; — espbce commune partout, de l'Est à l'Ouest, venant dans les prairies hmmides, vers les marais tourheux. et mangée par Les chevnux ei les vaches: CONPOSÉES. 35! C- hetrroghihum AL, Cordes heteroghuyllus L., esptales grande, solitsires ce rarement ser gs: involuere à écailles lmésire; feuilles esmlimuires embrassantes : 10 3 15 décmètres: — venant dens les lieux bmmiles des Alpes et des Pyrénées; C. treucrpñslodes DC.. C- réeulore Link, espètoles sgrépés per 24, les lstéraus plus petits, pourvus d'une evurte bractée Enésire; involuere slobolenx: femilles à seements îrès étalés, em- brassantes; ice presque nue sapérieurement, de 8 à 12 décimètres, vivace; — commun dans le Jura, les Alpes du Dauphiné, les montsenes de Centre et les Pyrémées ; C- ambigeum DC., Seurs parparimes, guelqueñoss jsmmitres ; exgoinles pourves d'une lomsune brsctée linéaire: fnilles étroites, à lobes lameéolés, embrassantes: tige très femillée, de 3 à 5 eimètres ; — venant sur les bamies réeioms des Pyrémées: C. eriithaks Seog., C. achredeucum AI, Cnives erishales L_. Seurs ordinairement jamnes- involuere globuleus à écailles lménires-siguss, étalées-réfiéchies sapérienrement: familles grandes. à segments lancéolés, dentés, étalés : angle druit, embrascumies, smnieulées: 35 à 7 décimèires, — Jura et montagnes d'Anverwne, prés et furèts de momtasnes : C. sbrsceun Sep . Caërer clrruemus L., espiteles presque sessiles, sevlomérés, pourres &e santes, suriculées; tie fullée jee an sommet, de 8 à 12 déeimètres, — commen dans tonte _1s France, dans les prés humides, les boës, am bord des rivières; mangé par les chevaux qui en recherchent les lurees feuilles, et laissé per les vaches : C. spénassesemum Sep, Cnieus sponasmssms L. Éeurs blsmchütrec: enpiinles serégés, en- tourés de feuilles Sorales nombreuses, déenlorées. lomgues, pimmatifdes, égimeuses: involuere à écailles longuement épinemses: failles à sewments lobes pourvus d'épimes kagues, jampes, valmé- rantes: 2 à 4 décimètres, — Alpes de Donplins, bord des raissesme: €. giairum DC., espitales serigés. à fouilles Sorsles, mombremses, longues, inès épimenses: ivolnere à écailles brièvement épinenses; feuilles corses, glabres, à lobes courts, avec mme épine jeanne, forte: 1 à 3 décimètres, — dans fautes les parties humtes des Pyrémées. Cmse saxeux, C- eriophorum Scop: Carduus eriophorus L. Charden Bouc, Chonden aux mes. Fleurs parpurines om blanches, em espainles volumineux. solitaires, munis gnelquefuis de courtes feuilles florales. Involucre slobuleux, fortement sranéeu, à écailles étroites, demtées sus - bords, à pointe terminale longue, très étalée, spinaleuse. Feuilles hérissées-spimelenses en desene. fortement blanches-comentenses en dessoes, à sepments longs. inifdes. 3 lobes divergentes. pour- vus d'une épine jannêtre assez longue; les supérieures demi embrassamtes. Les radicales irès grandes Tige très ramense, de 10 à 15 décimitres Bissmocelle Espèce furt répamdne, se montrant dns les lieux sers et momtueux de precgne toute La France, noîsmment dans les contrées montsenenses dm Midi et de Centre; elle vient surtout ee shondance sur les terraims qui cmt été fumés et se montre sims parfois dans les prairies et champs cultivés de Es Beunee et de ls Normandie. Est recherchée. avant le développement de ses Seurs. par les chevazx, les âmes et les vaches RS dc fc, fleurs blanches, espitules à longues feuilles orales; involuere à écailles linéaires. scumimées ; feuilles coriaces, fortement bérissées en dessus, à sepmente hilobés. épineux , les supérieures demi-embrassantes, les radiesles petites: 6 à 10 décimètres, — Alpes du Dunphiné et de La Provence. Cévenmes, Pyrémées Orientales: C- echinstum DC. Seurs parperines; involmere 3 écailles avec wee pointe courte. fortement arquée en dehors: plante irapue, de 2 à 3 décimètres, — régis sèches dn Mit; OC. üaïeum DC., espitales le ples souvent serègés, à feuilles florales longues: feuilles à dé eurrence brusquement arrêtée. — Wii, Corse. 35? CONPOSÉES. CrRsE LANCÉOLÉ, C. lanceolatum Scop, Carduus lanceolatus L. Fleurs purpurines, eu capitules asser gros, solitaires. Involucre ovuide, velu, à écailles ter- munées en uue longue ponte triguètre, étalée-dressée. Feuilles spinuleuses en dessus, poilues en dessous, à segments inégsux, écartés, divisés en lobes étroits, lancéolés, divariqués, tous épi- peux; les supérieures longuement décurreutes, en aile large, sinuée, épineuse. Tige grosse, ailée, ramense, de 10 à 15 décimètres Bisanvuelle. Commur dans toute ls France, ce Cirse se montre aux bords des champs et des chemins, dans les dévombres et les Leux incultes, où il se trouve souvent réuni au Carduus nutans. Il peut Ptre de même consommé pur le bétail après préparation convenable. C. crinitum Buiss., cupitules très volumineux ; involucre globuleux, à écailles étalées-arquées supéneurement, — bords de la Méditerranée. Genre ARTICHAUT. — CYNARA Var. Fleurs blenes, toutes égales, bhermaphrodites, en capitules très gros, solitaires, sur un récep- involucre tacle chere, fbrillfère; — globuleux , à écailles corisces, entières, terminées par épine; — akène tétragone, légèrement comprimé, surmonté d'une sigrette à poils plumeux. — Feuilles pmvatifdes, à segments décurrents sur le pétiole ; — tige dressée, rameuse. caunelée, 8 Genre renfermant deux espèces seulement, considérées quelques TR Lie douiis doux vies à ee comme plantes potagères escarpées et en friches du Midi. La plus grande de nos plantes potagères, elle est cultivée pour ses feuilles, dont les pervures et les pétioles, développés par ls culture et blanchis par étiolement, ARTICHAUT COMMUN, €. scolymus L. Involuere à foboles ovales, charnues à ls base, échancrées et mucronées au sommet. Feuilles pinnatifides, très amyles Taille de € à 12 décimètres. Cette espèce. que lou suppose également d’origine méridionale, pe vient point spontanément en France. El: est cultivée pour son eupitule, que l'on cueille svant l'épanouissement des fleurs, et dont on mange le réceptacle charpu et concave, en même temps que ls partie inférieure des écailles. Ses feuilles et ses tiges, amères et toniques, forment un bou fourrage pour les vaches, qui les mangent uvec aridité. Ou les a conseilées comme fébrifunges et diurétiques. Genre PICNOMON. — PICNOMON Los. Fleurs purpurives, toutes égales, bermapbroûites, es cites éliaires où agréés, à récpe tacle cheruu, fbrillifére ; — énvolucre à écuilles corinces, munies d'un sppendice linéaire, renversé, peuné: — ahènes lisses, ex sigrette à saies plumeuses, formant un anneau à 5 angles. Le P. orarne Cass., Cuious avarna L., seule espèce du genre, à feuilles longues, linéaires, lunoéolées, deutées-épinenses, décurreutes sur la tige, haute de 3 à 5 décmètres, — vient dans es Lieux stériles de la région méditerranéenne et du Sud-est. Sans usages. PS RS £ É | vpn COMPOSÉES. 353 Genre CARDONCELLE. — CARDUNCELLUS Apaxs. Fleurs blenes, toutes égales, hermaphrodites, en capitules solitaires, sur un réceptacle à pail- lettes courtes, sétacées; — involucre à écailles herbacées, épineuses au sommet; — akènes tétra- gones, avec aigrette à poils brièvement plumeux. — Feuilles pinnatipartites, à segments lancéolés- linéaires, terminés par une épine molle, en rosette; — tige souvent nulle. Genre ne comprenant que deux petites espèces indigènes, vivaces et sans emploi, bien que pouvant être consommées jeunes par le bétail : Le C. Monspeliensium All., Carthamus carduncellus L., involucre à écailles épineuses sur les bords, avec forte épine terminale; feuilles coriaces, — coteaux calcaires du Sud-est ; Le C. mitissimus DC., Carthamus mitissimus L., involucre avec écailles à épine molle ou nulle: fenilles molles, — assez répandu sur les coteaux calcaires du Sud-ouest, de l'Ouest et du Centre. Genre ONOPORDE. — ONOPORDON Vaizr. Fleurs ordinairement purpurines, toutes égales, hermaphrodites, en capitules volumineux, solitaires, sur un réceptacle charnu, à alvéoles profondes, bordées d’une membrane dentée ; — involucre globuleux , à écailles dures, rudes aux bords, atténuées en épine triquètre; — akènes comprimés, anguleux , striés, avec aigrette fauve, à poils à peine plumeux. — Feuilles blanchâ- tres, tomenteuses, lobées ou pinnatifides, dentées, épineuses. Genre ne renfermant qu’un petit nombre d'espèces, toutes bisannuelles, propres surtout aux lieux stériles du Midi, et dont une seule commune. ONOPORDE ACANTHOÏDE, 0. acanthium L. Chardon à feuilles d'acanthe, C. acanthin, Chardonnette, Artichaut sauvage, Pet-d’âne, Pédane, Épine bianche Involucre aranéeux, à écailles très nombreuses, presque linéaires, très étalé au sommet, que termine une épine vulnérante. Feuilles grandes, ovales-oblongues, sinuées-anguleuses, les supé- rieures longues et décurrentes, les radicales pétiolées. Tige raide, ramense au sommet, munie, dans tonte son étendue, de 2.3 ailes larges, foliacées, continues, épineuses. Racine foie, assez grosse. Plante couverte de longs poils blancs. haute de 5 à 15 décimètres. Espèce croissant dans toute la France, et surtout commune dans les lieux incultes, au bord des routes et des fossés, autour des villages, où, par ses larges feuilles radicales, elle occupe toujours un grand espace. Elle est refusée par les animaux, sauf par les ânes qui la broutent avec avidité. Elle peut servir encore à la nourriture de l’homme, par sa racine, bonne et douce à manger, et par ses réceptacles, qui ont presque le goût de l’artichaut. Ses graines constituent une excellente nourriture pour la volaille, et, de plus, contiennent une huile grasse abondante. bonne pour l'éclairage. Ses tiges, en outre, peuvent être employées comme combustibles, et ses cendres, contenant beaucoup de potasse, donnent un bon amendement. Enfin, les poils de la tige, raclés et desséchés, forment un duvet inflammable servant d'amadou en Espagne et en Afrique. L'Onoporde acanthoïde est done uue plante dont on pourrait tirer quelque parti: néanmoins, l’on se borne généralement à l’arracher des champs où elle se montre. Les autres espèces, plus rares, sont : L'O. tauricum Willd., O. virens DC.. involucre pubescent-glanduleux, à écailles violacées, très étalées au sommet ; feuilles grandes, lancéolées, irrégulièrement anguleuses, décurrentes, devenant vertes; tige de 3 à 5 décimètres, — depuis longtemps naturalisé dans le Midi; L'O. iliyricum L., involuere à écailles réfléchies au sommet; feuilles lancéolées, pinnatifides, les caulinaires plus étroites, décurrentes; tige de 5 à 15 décimètres. — venant dans le Midi et l'Est, dans les lieux stériles, au bord des routes: 23 354 COMPOSÉES. L'O. acaule L., fleurs blanches; involuere glabre, à écailles étalées-dressées, à longue épme ; feuilles presque toutes radicales, en rosette, très grandes, pinnatifides, à lobes larges, triangu- laires; tige très courte, faisant paraître les capitules sessiles au centre de la rosette des feuilles, — croissant dans les diverses régions des Pyrénées ; L'O. arabicum L., exotique, — cultivé dans les jardins pour ses larges feuilles blanches et ses grosses têtes de fleurs. Genre NOTOBASIS. — WOTOBASIS Cass. Fleurs purpurines, les externes stériles, en capitules presque sessiles, entourés de feuilles orales, sur un réceptacle charnu, pailleté; — incolucre subglobuleux , aranéeux , à écailles épi- neuses; — akènes comprimés, courbés, avec aigrette à poils plumeux sur 2 rangs. Une seule espèce, Le N. syriaca Cass., Carduus syriacus L., feuilles luisantes, veinées de blanc, sinuées, épi- neuses, embrassantes, auriculées ; tige de 3 à 6 décimètres, annuelle, — espèce propre à la Corse et à l'Algérie. 4° Tribu. — CENTAURIÉES. Fleurs sans involucre partiel, toujours hermaphrodites au centre du capitule. Étamines à filets libres. Aigrette persistante, à poils souvent paléi- formes, libres jusqu’à la base, rarement caduque ou nulle. — Tribu compre- nant les genres suivants : Aigrette caduque, poils extérieurs brièvement soudés à la base — Fleurs toutes égales. ............... sr. CUS. Fleurs À igr. persi ET de CruPINA. stériles AR Fleurs Involuere à écailles nues. .. MiCROLONCHUS. PA entièrement l es = libres ! ,avonnantes | Invol. à écaill. appendiculées CENTAUREA. < Invol. à | Aigrette paléacée................,... CENTAURIUM. Z écailles s Atrrotte paye ) Aigrette[Ombil. basilaire — Invol. ovoïde, SERRATULA l poilne JOmbil. latéral — Invol. hémisphér. RHAPONTICUM. Fleurs pere. | épineus. Invol. à écaill. pinnatifid., épineus. — Aigr. paléacée KENTROPHYLLUM. toutes fertiles | Aigrette nulle — Involnere à écailles épineuses.. ...,... .. CARTHAMUS, Genre CNICAUT. — CNICUS Vars. Fleurs toutes égales, celles de la circonférence stériles ; réceptacle à paillettes filiformes; — imcolucre ovolde, à écailles épineuses, les externes plus grandes, foliacées, dépassant les fleurs; COMPOSÉES. 359 — akènes cylindriques, striés, à aigrette caduque, sur 2 rangs, l’externe formée de soies denti- culées, très brièvement soudées en anneau à Îa base, l'mterne plus courte. Une seule espèce. CxicauT commux, C. benedictus L. Chardon béni. Fleurs jaunes, en eapitules volumineux, solitaires. Feuilles vert-pâle, pubescentes, épineuses, à nervures blanches, saillantes et anastomosées, sinuées-dentées ou pinnatifides, les caulinaires sessiles et brièvement décurrentes , les radi-ales pétiolées. Tige laineuse, à rameaux divariqués, feuillés jusqu'au sommet. Taille de 2 à 4 décimètres. Annuel. Espèce assez commune dans les régions méridionales de la France. Tontes ses parties offrent une amertume caractérisée qui ont fait conseiller l'emploi de cette plante, des fleurs et des semen- ces notamment, comme fébrifuge, sudorifique et apéritive; ses propriétés supposées lui ont même fait donner le nom sous lequel elle est communément désignée. L'usage du Chardon béni, à ce point de vue, est aujourd’hui abandonné; mais on peut, dans l’économie rurale, en tirer le même parti que des autres Chardons. Genre CRUPINE. — CRUPINA Cass. Fleurs toutes égales, celles de la cireonférence stériles, réunies en très petit nombre sur un réceptacle à paillettes linéaires; en capitules solitaires ;: — inrolucre presque cylindrique, à écailles lancéolées , entières; — akènes poilus, à aigrette sur 2 rangs, l’externe formé de poils fanves, très mégaux, l'interne plus court. Deux espèces assez peu répandues, annuelles, sans usages : Le C. vulgaris Cass., Centaurea crupina L., fleurs purpurines, par 2.3 dans chaque capitule ; feuilles hérissées, pinnatipartites, à segments linéaires; taille de 3 à 6 décimètres, — venant dans les lieux stériles des provinces méridionales ; Le C. Morisoniü Bor.. fleurs par 9.15 dans chaque capitale, — venant en Corse. Genre MICROLONCHUS. — WMICROLONCHUS DC. Fleurs de la circonférence stériles, rayonnantes, sur un réceptacle pailleté: — involwers ovoïde. glabre, à écailles ovales, larges, jaunâtres; — akènes comprimés, ridés, avec aigrette persistaute. double, externe formée de soies libres jusqu’à la base et sur plusieurs rangs: l'interne réduite à nne écaïlle unilatérale plus longue que l’externe. Une seule espèce, bisannuelle, sans usages : Le M. salmanticus DC., Centaurea salmanties L.. fleurs blanches ou purpurines, en petits capitules solitaires: feuilles caulinaires entières, linéaires-dentées, les inférieures laciniées, à seg- ments dentés, — se montrant assez communément dans les lieux stériles dn Midi, en même temps que les Chardons. Genre CENTAURÉE. — CENTAUREA L. Fleurs de la cireonférence stériles, ordinsirement plus grandes, rayonnantes:; réceptacle à paillettes sétacées, en capitules sobtaires au sommet des rameaux; — involuere à écailles imbri- quées, munies d'un appendice, tantôt terminal, tantôt se prolongeant sur les bords de l’écaille, 356 COMPOSÉES. et généralement clié, mutique ou ; — akènes oblongs, lisses, pourvus d'une aigrette persistante formée de poils paléiformes libres jusqu’à la base, disposés sur ordinairement étroites, entières ou divisées, les supérieures sessiles, les inférieures pétiolées. Genre comprenant un très grand nombre Fan beaucoup apparte- nant à l'Europe, principalement aux contrées du Midi, le reste aux régions chaudes des autres parties du monde. Plusieurs d’entre elles sont très com- a © en FE croissent a tale ea lieux secs et arides, aux bords es champs et chemins, sur les pelouses de montagnes. Quelques espèces seulement habitent les prairies et peuvent être pt comme res. Elles sont rustiques, ne craignent point la sécheresse, poussent rapi ment après avoir été coupées ou paturées et contiennent un principe amer qui en fait une nourriture salubre, recherchée même par les animaux. Mais, vu leur précocité, elles sont presque toujours passées au moment de la fau- chaison et ne fournissent au foin que leurs tiges dures, que refuse le bétail. Aussi sont-elles, en général, dans les prés, à moins qu'on ne puisse les faucher de bonne heure, plus nuisibles qu'utiles. Quelques-unes même, mu- nies d'épines, sont toujours repoussées. — Outre ces espèces indigènes, on cultive, dans nos contrées, un certain nombre d'espèces exotiques ; mais elles figurent exclusivement dans les jardins, comme “pee d'ornement. Les espèces, naturellement fort nombreuses du genre Centaurea, ont été multipliées encore par les auteurs, qui en ont fait de nouvelles avec beaucoup de plantes que l'on peut considérer comme de simples variétés ou des hybri- des des espèces principales. — Voici le tableau de celles d'entre elles, crois- sant en France, qui paraissent le mieux caractérisées : VA. Ar. ne JACES : App. entier Amans Appendice Ÿ nus } “PP S “Tr Appen. cilié Nicasscexs développé, | réfléchi Nina | #2. Ak: avec aigrette. | Pre décurrent | recmmara distinct | Appendice réfléchi. ........ | pa Eoaibes | ARE deu Saut Lite Re FRE ARE Mrs Appeud. Po PO rit coms nee dévurr. \déeurren.{ 4h, à cils blancs, longs. Azilleris pes dr Dec Feu. sup. linéair. entièr, {PONS Append. triangul., très briévement décurrent. Corymbess | — Feuilles non décurr.. à bords roulés Guxnm CENTAUREA ” . Leucophæa Appendice décurrent jusqu’à la base de l'écaille Couuxs Fr Feuilles non décurrent.( CALCITRAPA Ecailles de l'invol. Re: mn i null à D D épine centr. Pet À RIRES ppm Appendice très longue } Feuilles décurrentes ( Sousririauas cornés, épineux terminal gn Aigrette longue Mclitensis non Napifolia | décurrent Be bordé | Feuill. décurrentes | ines . . presq. égales | Fouill. nov déturr. | sp Spherrocephala ébberehe UT ent Re ee FERRE OS © © + © © © ® ® NN P RER À CR RER N UN CR R COMPOSÉES. 391 CENTAURÉE JACÉE. — €. JACE4 L Nous VELGAIRES. — Jacre des pres, Centaurre des pres, Trésor des pres. Herbe du Centaure. . Bouquet du foëm. Téte-de-Moinesu, Rhapontie vulgaire. Fleurs purpurives, rarement blanches, en eapitules quelquefois géminés, entourés de quel- ques feuilles Sorales. — Involuere globuleux ; appendiees bruns, appliqués, orbieulaires, eoneaves, plus grands que l'éexille, frangés, irrégulièrement ciliés. — Akènes blanehâtres, sans aigrette. — Feuilles fermes, toujours vertes, velues, laneéolées, les supérieures entières ou dentées à la base : les inférieures sinuées ou pinnatitides. — Tise dressée, rameuse seulement, cannelée, remplie de moelle, à rameaux épais, courts. dressés. — Taille de 3 à 6 décimètres. — Vivace. Espèce fort commune au nord et au centre de la France, plus rare dans le Midi, et se montrant dans les prés secs, sur les pelouses de montagne, dans les bois peu touffus, le long des chemins, eest-à-dire presque partout, excepté dans les marais et les sables très arides. Quand elle est jeune, la Jacée est mangée par tous les bestiaux, auxquels ses feuilles fournissent un bon fourrage, qui repousse très vite; mais ils la refusent dès qu’elle com- mence à fleurir. Fort répandue dans certaines prairies, où ses longues raci- nes pivotantes lui donnent le moyen de résister longtemps à la sécheresse, elle peut être utile parfois pour fournir un pâturage recherché des bètes à laine, à une époque où les chaleurs prolongées s'opposent au développement des graminées ou des autres espèces de prairies. Aussi V. Yvart, sans la qualifier, ainsi que le faisait Cretté de Palluel, de Trésor des prés, la considé- raif-il comme avantageuse pour les prairies non aquatiques, où elle se pro- page facilement, et peut fournir un fourrage abondant et de bonne qualité lorsqu'elle est fauchée de bonne heure et convenablement mélangée avec les graminées. On pourrait en semer alors, par hectare, de 8 à 10 kilog. de grai- nes. Mais le plus souvent, dans les prés à faucher, elle est nuisible, à cause des tiges dures et peu feuillées, des capitules scarieux qu’elle laisse dans le foin, et parce que son abondance est presque toujours l'indice d'une terre fatiguée qu'il est temps de labourer et de mettre en culture. Espèces voisines et assez communes : Le C. smars L., C. serotina Bor., fleurs marginales brièvement rsyonnantes, eu capitules toujours solitaires; involuere ovoïde; appendices entiers ou fendus ; feuilles cotonneuses, les supé- rieures linéaires ; tige à rameaux grêles, étalés, de 5 à 10 décimètres. — Plante à formes très variables, remarquable spécialement par l'époque tardive de sa floraison, mème dans le Midi, et commune dans toute la France: elle vient dans les lieux secs et arides, sur les coteaux, le long des bois, et peut être utilisée comme fourrugère dans les mèmes circonstances que la Jacée. Le C. nigreseens Willd., C. protensis Thuill., mvoluere à écailles brunes; appendices dressés, ovaleslaneéolés, ciliés ; feuilles variables. — Intermédiaire entre Ia Jacée et la suivante, cette espèce se rencontre communément dans les prés et les bois d’une grande partie de la France, du nord-est an sud-est, et possède les propriétés de l’une et de l'antre. Le C. nigrs L., fleurs souvent toutes tubuleuses et fertiles, en capitales volumineux ; sppen- dices appliqués, noirs ou bruns, lancéolés, entourés de longs cils; feuilles rudes, vertes, muero- nées, les supérieures étroites, entières, les inférieures sinuées-dentées ; tige dressée, de 4 à 8 dé- 358 COMPOSÉES. cimètres. — Espèce commune dans toute la France, habitant les prairies, les bois des terrains siliceux , les haies et les buissons; croissant, en général, aux mêmes lieux que la Jacée, elle participe de ses qualités et de ses défauts et peut être utilisée de la même façon. Se montrent plus rarement : Le C. procumbens Balb., sppendices arqués en dehors ; feuilles blanches, cotonneuses, ondu- lées, embrassantes; tige couchée, — venant en Corse ; Le C. pectinata L., fleurs ordinairement toutes égales ; involuere ovoïde, à appendices fau- ves, étroits, plus longs que l'écaille, réfléchis, longuement ciliés-pennés: feuilles cotonneuses, les supérieures embrassantes, aurieulées, entières ou dentées, les inférieures lyrées: tige ascendante, de 2 à 4 décimèétres, — assez abondante dans les lieux arides de tont le midi de la France ; Le C. uniflora L., fleurs de la cireonférence rayonnantes; feuilles arrondies à ls base, nou auriculées; tige simple, dressée, ne portant jamais qu'un seul capitule; 1 à 4 décimètres, — hautes prairies des Alpes du Dauphiné et de la Provence; Le C. nerrosa Willd., feuilles parsemées au-dessus de petites glandes dorées, les supérieures tronquées ou auriculées à la base; tiges nombreuses, ne portant chacune qu’un seul capitule, — mêmes lieux que ls précédente ; Le C. intybacea Lm., fleurs purpurines, toutes égales, en capitules nus ; appendices fauves, petits, bordés de 7.11 cils égaux; akènes arqués, à aigrette longue, caduque; feuilles glabres, les supérieures linéaires, les inférieures lyrées; tige frutescente à la base, de 5 à 10 décimètres, — lieux secs de la région méditerranéenne; Le C. pullata L., fleurs bleues, blanches ou purpurines, en capitules entourés de longues feuilles florales; involnere à écailles très aiguës ; appendices petits, formant à toute l'écaille une bordure noire crénelée-ciliée ; feuilles lancéolées, les supérieures presque nulles, les inférieures en rosette; tige simple ou nulle, de 5 à 20 centimètres, — mêmes lieux que la précédente. CENTAURÉE DES MONTAGNES, C. montana L. Grand bleuet, Barbeau vicace. é Fleurs de La circonférence bleues, très grandes, celles du centre purpurines, en capitules très grands. Involuere ovoïde; appendices formant à l'écaille une large bordure noire, incisée, garnie de cils bruns, courts. Feuilles molles, lancéolées, les supérieures entières, acuminées, longuement décurrentes. Tige dressée, de 2 à 4 décimètres. Kacine stolonifère. Une des plus belles espèces indigènes du genre, cette plante se rencontre communément dans les bois et sur les pelouses élevées de diverses contrées de la France, principalement dans les Alpes et les montagnes du Centre, où on la voit quelquefois couvrir des espaces considéra- bles. Les sols volcaniques et les pentes herbenses des montagnes exposées aux brouillards sont particulièrement favorables à son développement. Les bestiaux paraissent la rechercher, et, en se desséchant, elle donne un bon fourrage. — Elle est aussi cultivée comme plante d'ornement. Espèces voisines : Le C. Lugdunensis Jord., capitules moins grands ; appendices à cils plus longs; feuilles briè- vement décurrentes: racine non stolonifére, — venant dans les environs de Lyon et quelqnes autres régions de l'Est ; Le C. azillaris Willd., appendices à cils blanes, longs; feuilles longuement décurrentes ; racine stolonifère ; taille de 2 à 3 décimètres, — hautes prairies des Alpes. CENTAURÉE BLEUET, €. cyanus L. Bluet, Blavet, Blacette, Blacelle, Blaverolle, Blavéole, Bavéole, Barbeau, Boufa, Aubifoin, Aubiton, Casse-lunettes, Carconille, Chevalot, Pérole, Fleur de Zacharie. Fleurs de la circonférence bleues, celles du centre purpurines. Involuere ovoïde; appendices formant à l'écaille une bordure étroite, brune, dentée, à cils courts argentés au sommet. Akène à aigrette fauve, égalant la graine. Feuilles molles, cotonneuses, les supérienres linéaires, entiè- res, terminées en pointe fine, non décurrentes ; les inférieures pinpatipartites, à segments linéai- res. Tige dressée, à rameaux grtles. Taille de 3 à 10 décimètres. Bisannuelle. Espèce venant dans toute ls France, et fort répandue dans les moissons, souvent aussi dans 0 É er ED 2 4e nie - Ca - PT COMPUSÉES. 339 les prés secs et dans les prairies artiticielles, vivaces. Elle abonde surtout dans les terrains secs, légers, sablonneux ou caillouteux, et domine parfois dans les champs au point de réduire nota- blement la récolte principale, en mêlant plus ou moins, à la paille donnée aux bestiaux, ses tiges dures et desséchées. Fleurissant une grande partie de l’année et sé ressemant de lui-même, le Bluet est toujours, dans ces cas, difcile à détrnire autrement que par l'adoption d’un bon asso- lement avec cultures sarclées. C’est done une plante nuisible dans les champs où elle abonde, bien que ses tiges et ses feuilles, amères et astringentes, soient mangées avec plaisir par les vaches et les brebis, ainsi que par les pores. — On préparait autrefois, avec ses fleurs, une essence employée pour les maladies d'yeux et reconnue aujourd'hui être sans action. Enfin, le Blnet sert comme plante d'ornement, d’un bel effet dans les parterres. Espèces voisines : Le C. variegata Lm., C. seusana Chaix, appendices formant une large bordure brune, avec cils longs, argentés; feuilles toutes linéaires-aiguës, 1 à 3 décimètres, — propre aux Alpes du Dauphiné et de la Provence: Le C. scabiosa L., fleurs toutes purpurines, en gros capitules; appendices formant une large bordure noire, à cils flexueux, courts; feuilles d'un vert foncé, toutes pinnatipartites, les supé- rieures embrassantes, les inférieures très inégalement divisées; 2 à 8 décimètres, — espèce com- mune daus toute la France, priucipalement dans le Midi, venant dans les lieux stériles, les bords des champs, des bois et des chemins, ainsi que les cultures et moissons des terrains argilo- calcaires ; Le C. paniculata L., fleurs purpurines ou blanchâtres, en capitules petits, groupés en une panicule allongée, lâche, étalée, rameuse; appendices fauves, très petits, triangulaires, briève- ment décurrents sur l’écaille, à cils peu nombreux; feuilles fortement ponctuées , laineuses, pin- uatiñdes, les supérieures à lobes étroits, roulés par les bords, les radicales subdivisées ; 3 à 6 déci- mètres, — espèce s'étendant des régions de l'Est, sur les bords de la Méditerranée, dans les Pyrénées-Orientales et sur les graviers de la vallée de la Garonne, et habitant les lieux secs et stériles, les coteaux, les champs: Le C. maculosa Lm., espèce très voisine de la précédente; capitules plus gros; appendice à cils fléchis en dehors, — commune sur les coteaux , les pelouses sèches des régions de l'Est et du Centre, et au bord des routes et des rivières dans le Midi. Autres espèces très voisines et beaucoup plus rares : le C. corymbosa Pourr., fleurs en corymbe irrégulier; tige presque ligneuse à la base ; habitant quelques parties du Midi, les fentes de rochers ; — le C. polycephala Jord., capitules en large panicule corymbiforme divariquée: appendice à épine raide, longue; venant dans le Sud-est ; — le C. leucophæa Jord , fleurs rosées, feuilles à lobes plans ; venant sur une région assez étendue, du Jura aux Alpes et aux Pyrénées- Orientales. C. collina L., fleurs jaunes, en capitules volumineux, avec 1.2 feuilles florales ; appendices bordant l’écaille, cilié, épineux ; feuilles fermes, pinnatipartites, les supérieures non décurrentes : tige dressée, de 3 à 6 décimètres, — venant assez communément dans les champs et sur les coteaux des provinces du Midi. CENTAURÉE CHAUSSE-TRAPE. — C. CALCITRAPA L. NOM VULGAIRE. — Chardon étoile. Fleurs purpurines, toutes égales, en capitules nombreux, entourés de feuilles florales, grou- pés sur de très courts rameaux. épais, axillaires. — Involucre ovoïde, à écailles très coriaces ; appendice pâle, penné, muni d’une épine terminale très longue, très forte, étalée, canaliculée, et de plusieurs épines latérales beaucoup plus petites. — Akènes sans aigrette. — Feuilles molles, pubescentes, pinnatipartites, à lobes linéaires, dentés ; les raméales supérieures entières. — Tige dressée, très rameuse, formant buisson. — Taille de 2 à 4 décimètres. — Bisannuelle. 360 CUMPOSÉES. Espèce très commune dans presque toute la France, habitant les pelou- ses et lieux stériles, les champs incultes, les bords des chemins, et assez abondante parfois pour gêner le passage des animaux et les empêcher de pâturer. Elle fleurit jusqu’à la fin de l'automne et fournit d’abondantes récol- tes aux abeilles. Les poules se nourrissent de ses graines, qui les engrais- sent, et les mangent après qu'on les a détachées des capitules avec le fléau. Mais les bestiaux, que repoussent les fortes épines de l’involucre, ne touchent point à la plante. Dans certaines contrées, on utilise, pour les usages de la table, ses feuilles amères et sa racine épaisse et succulente. Quelquefois même les enfants mangent, en guise d’artichaut, les écailles un peu amères des capitules. — L'abondance excessive de la Chausse-trape en rend souvent la destruction nécessaire. On y procède alors, comme pour les autres Chardons, en coupant, pendant l'hiver, la racine entre deux terres. Cette opération faite à la fin de l'été, permet d'utiliser les tiges comme moyen de chauffage, d’en obtenir de la potasse, etc. Mais il n’est point possible de les faire consommer par le bétail comme les tiges et les feuilles des autres Chardons. La racine, autrefois très renommée pour le traitement des voies urinaires, et les feuilles, recommandées comme fébrifuges, sont aujourd’hui inusitées en médecine. Le C. myacantha DC., espèce très voisine; appendice fauve, à épine centrale moins longne: feuilles glabres, — se montre assez rarement dans quelques régions de l'Est; C. solstitialis L., fleurs jaunes, celles de la circonférence plus courtes, sans feuilles florales ; appendices pâles, palmés, prolongés en une épine longue, ferme, trés étalée, et 2.3 spinules à la base; feuilles tomenteuses, presque épinenses au sommet, les supérienres linéaires, entières, lon- guement décurrentes, les inférieures lyrées-pinnatifides ; 1 à 4 décimètres ; annuelle, — plante commune dans toutes les campagnes du Midi, et venant au milieu des cultures, des moissons, sur les sables et graviers le long des rivières, se montrant au Nord dans les champs de luzerne ; repoussée aussi du bétail à canse des épines de l’involuere et des feuilles ; Le C. melitensis L., epèce voisine; fleurs glandulenses, en capitules, avec feuilles florales quel- quefois axillaires; sppendice à épine moins piquante ; feuilles vert-foncé, ponctuées; taille plus élevée, — se montrant dans les lieux secs du Midi et de l'Est; C. napifolia L., fleurs purpurines ; appendice large, étalé, à épines courtes: feuilles longue- ment décurrentes; tige presque nue au sommet; 2 à 6 décimètres, — Midi, Corse; C. sonchifolia L., appendice réfléchi: feuilles demi-äéeurrentes; tige très feuillée au sommet, — rochers maritimes de la région méditerranéenne ; C. aspera L., fleurs purpurines, peu rayonnantes; appendice étalé-réfléchi, bordé de 3.5 épi- nes jaunâtres, courtes, presque égales et piquantes; feuilles rudes, garnies sur les faces et les bords d'aspérités calleuses, les supérieures linéaires, sinuées, souvent auriculées, les inférieures lyrées; 3 à 8 décimètres; — fort répandue dans les lieux secs et stériles, pierreux ou caillou- teux, de tont le Midi, de l'Ouest à l'Est ; repoussé du bétail; C. sphærocephala L., fleurs de la circonférence très rayonnantes; feuilles tomenteuses, les supérieures embrassantes ; tige flexueuse, — venant surtout en Corse. Genre CENTAURIUM. — CENTAURIUM Har. Fleurs toutes égales et fertiles, en capitules gros, solitaires, à paillettes sétacées; — ineolu- rre globuleux-unique, à écailles entières, larges, ovales, légèrement scarieuses sur les bords; — | | | | COMPOSÉES. 36! akène comprimé latéralement, lisse, à aigrette formée de paillettes libres, persistantes. — Feuilles profondément pinnatitides ; — tige droite, rameuse, nue au sommet. Genre confondu par Linné, de Candolle, avec les Centaurées, et présen- tant un petit nombre d'espèces, dont deux seulement propres à nos contrées. CENTAURIUM OFFICINAL, C. officinale Cass.; Centaurea centaurium L. Centaurée officinale, C. commune, grande Centaurée. Fleurs purpurines. Feuilles à segments lancéolés, inégalement dentés en scie, décurrents sur le pétiole. Taille de 6 à 12 décimètres. Vivace. Se montre sur les hautes montagnes du Midi, dans les Alpes italiennes. La plante entière est amère et fournit ses fleurs, souvent employées dans les usages médicaux, ainsi que sa racine. Ne compte guère comme fourragère. C. alpinum Cass., fleurs jaunes: feuilles à lobes linéaires, dentés au sommet seulement : vivace, — montagnes de la Savoie. Genre SARRÈTE. — S£RRATULA DC. Fleurs purpurines, toutes égales, sur un réceptacle à paillettes sétacées; — involucre ovoïde, à écailles non épineuses; — akènes oblongs, glabres, pourvue d’une aigrette persistante, formée de poils denticulés, libres jusqu’à la base, sur plusieurs rangs, les externes plus courts. — Feuilles non épineuses, entières, les supérieures sessiles, les inférieures longuement pétiolées; — tige dressée. Genre peu nombreux, dont une seule espèce répandue. SARRÈTE DES TEINTURIERS, S. tinctoria L. Fleurs en capitules dioïques par avortement, en grappe corymbiforme. Involucre à écailles violettes au sommet, les extérieures ovales-lancéolées, les intérieures linéaires, très allongées. Feuilles finement dentées, parfois pinnatifides à la base. Taille de 2 à 8 décimètres. Vivace. Plante très polymorphe, présentant de nombreuses variétés, et commune dans toute la France; elle vient dans les bruyères, les bois et prés couverts, sur les pelouses de montagnes, et fournit à l’industrie une matière tinctoriale jaune. Elle est recherchée des bestiaux, excepté, dit-on, par les bêtes à cornes, et, en se desséchant, elle donne un foin dur, que les animaux mangent quand il est mêlé à d’autres plantes. Espèce devant être détruite, d’ailleurs, plutôt que conservée dans les prairies et les herbages. Les autres espèces du genre sont : Le S. heterophylla Desf., fleurs toutes hermaphrodites et fertiles, en capitules solitaires ; feuilles entières, linéaires, ovales ou pinnatifides; tige simple, feuillée ; vivace, — venant dans les hautes prairies des Pyrénées: Le S. nudicaulis, différant de la précédente par ses feuilles toujours entières, sa tige nue, — et se montrant dans les mêmes lieux. Genre RHAPONTIC. — RHAPONTICUM DC. Fleurs purpurines, toutes égales, en capitules très gros, solitaires, sur un réceptacle à pail- lettes linéaires-sétacées; — involucre hémisphérique, à écailles très nombreuses, pourvues quel- quefois d’un appendice; — akènes obovés, à aigrette simple, persistante, longue, formée de poils denticulés, sur plusieurs rangs, l’externe plus court. — feuilles non épineuses, tomenteuses en dessous, les radicales longuement pétiolées. Genre comprenant un petit nombre d'espèces, vivaces et sans importance économique. 36? CUMPOSEES. Le 4. scanosum Lm. | Sarrète PRET ESSOR scarieux aux bords; feuilles toutes pétiolées, les caulinaires rapprochées vers le bas de la tige, souvent lyrées, les radicales lancéolées-aiguës, deutées; 4 à 6 décimètres, — espèce se montrant sar les pelouses du Dauphiné, où les bestiaux la mangent comme la Sarrète commune ; Le R. helenifolium God., appendice glabre, fendu ; feuilles toutes entières, les supérieures ses- siles, les radicales ovales, très grandes: 10 à 15 décimètres, — croissant sur les hautes Alpes du Dauphiné et de la Provence; Le R. cynaroïdes Less., Cnicus centauroïdes L., involuere à écailles laciniées aux bords, sans appendice; feuilles supérieures sessiles, lancéolées, incisées, les inférieures très grandes, pinnati- partites:; 1 mètre, — venant dans les prairies élevées des Pyrénées centrales. Genre KENTROPHYLLE. — KENTROPHYLLUM Necx. Fleurs toutes égales, en gros capitules solitaires; réceptacle à paillettes sétacées; — incolu- cre ovoïde, à écailles extérieures foliacées, pinnatifides, épineuses, les intérieures coriaces, linéai- res, aiguës; — akènes gros, presque globuleux, à aigrette persistante, formée de poils paléifor- mes, libres jusqu’à la base, sur plusieurs rangs, l'interne à poils plus longs, connivents. — coriaces, fortement nerviées, pinnatifides, à segments aigus, incisés, épineux, les supé- risures sessiles, les inférieures pétiolées; — tige dressée. Genre ne comprenant que deux espèces, dont une assez commune. KEXTROPHYLLE LAINEUX, KX. lanatum Duby; Carthamus lanatus L.; K. luteum Cass. Fleurs jaunes. Involuere à écailles externes étalées, presque semblables aux feuilles caulinai- res supérieures, les moyennes larges, appliquées. Akènes jaunes, tachés de noir. Feuilles visqueu- ses, demi-embrassantes. Tige très feuillée. Taille de 3 à 5 décimètres. Annuelle. Espèce fort commune dans le midi et l'ouest de la France, et croissant dans les lieux stériles, au bord des routes. Repousse partont le bétail par les épines qui garnissent ses feuilles et ses capitules, et nuit ainsi aux herbages, comme les chardons. Le K. cœruleum God., fleurs bleues ; involuere à écailles externes sur deux rangs, appliquées : feuilles non visqueuses, lisses, dentées, — Sud-est, Corse. Genre CARTHAME. — CARTHAMUS L. Fleurs toutes égales, en capitules volumineux, agrégés en corymbe; réceptacle à paillettes sétacées ; — inrolucre renflé à la base, à écailles externes herbacées, très grandes, ciliées-épinen- ses, étalées, les internes dressées; — akène tétragone, lisse, sans aigrette. Une seule espèce croissant dans nos contrées. CARTHAME DES TEINTURIERS, C. tinctorius L. Safran bütard, Vermillon de Provence. Fleurs ronge-oranger. Feuilles coriaces, luisantes, fortement nerviées, lancéolées-aigués, dentées-épinenses , les supérieures sessiles, demi-embrassantes. Tige dressée, ramense, striée. Plante glabre, de 3 à 5 décimètres. Vivace. Cette espèce, originaire des pays chands, ne vient point spontanément en France. Elle ‘est sen- lement cultivée, dans plusieurs départements du Midi, comme plante tinctoriale pour ses fleurs, qui fournissent deux principes colorants, l'un jaune et l'autre rouge: celui-ci seul utilisé dans la teinture et les compositions de toilette. Le Carthame, très amer, a été préconisé comme plante fourragère à canse de sa précocité; mais devenant dur et piquant à la maturité, il ne peut être con- | COMPOSÉES. 363 sommé que pendant sa jeunesse. Ses fruits, connus sous le nom de graines de perroquet, Con vien- nent aux volailles: ils contiennent une huile grasse très amère, qui en avait fait autrefois conseiller l'usage en médecine. . 5 Tribu. — CARLINÉES. Fleurs sans involutre partiel, ordinairement toutes égales, hermaphro- dites et fertiles. Étamines à filets libres au sommet, soudés inférieurement à la corolle. Anthères pourvues, à la base, de deux prolongements filifor- mes, et, au sommet, d’un appendice plus ou moins long. Akène à aigrette poilue, caduque ou persistante, à poils libres ou soudés. — Comprend les genres suivants : pre de la circonférence rayonnantes — Aigrette caduque....... ...... ATRACTYLIS. 1» Ai - Ecailles externes foliacées, épineuses, | grette à : ù MES = les internes rayonnantes. ......... CARLINA. poils soudés e £ ve faisceaux | Ecailles étroites, tontes égales, inermes STŒHELINA. E Z - Aigrette | Ajor. à plane \ Ecailles inermes et sans appendice.. JURINEA. caduque pe e S “ pee TD: /{ Ecailles avec append. membraneux.. LEUZEA. soudés en = Fleurs re Ecailles épinenses au sommet...®.. (CHAMÆPELCE. toutes s | Aigr. à poils libres jusqu’à la base — Ec. épin. au sommet ARCTITM. égales | \ Aigr. à poils soudés en anneau — Récept. paléolé SAUSSUREA. | Aigr. persistante | Aigr. à poils tordus en spirale — Récept. alvéolé BERARDIA. Genre ATRACTYLE. — A4TRACTYLIS L. Fleurs de la circonférence un peu plus grandes, rayonnantes, en capitules solitaires: récep- tacle à paillettes soudées en tube à la base; — involucre ovoïde, à écailles épineuses au sommet. dépassant les fleurs, les externes foliacées; — akènes oblongs, poilus: aigrette caduque, à poils plumeux au sommet, soudés en anneau à la base. Deux espèces indigènes : Le 4. humilis L., fleurs purpurines; feuilles coriaces, étroites, pectinées, pinnatifides, épi- ueuses ; tiges nombreuses, simples, ascendantes, de 1 à 3 décimètres ; vivace, — dans les lieux pierreux du Midi; Le 4. cancellata L. (Fuselée), fleurs blenes; feuilles entières; annuelle, — Midi, Afrique. Es LA à Genre pant un bre Ci l'on trouve lement eee le iv MECS des lool secs, mg notamment. Leurs feuilles dures et épineuses repoussent les animaux quand la plante est à maturité ou commence à fleurir ; mais elles leur plaisent quand Tige pe_ wulle — ( Feuilles externes pinmetifdes. les internes viclscées. Acaris L1® Feuill. pétsclées { Ecailles externes entières, les internes jaunâtres. .. Acanrmreus 48. |@ Paileties du réceptacle à dir. subulées Vozcarss L(© Plantes { Capit. solitaër. — Ecuilles interves jaunûtres | Macrocrphela © csdese. ) Feuill. pronatif }) Païll du récept. à { Ecaillesintern. jeun. Cosrsoss L.1© Feules . ris épaisses { Ecsilles intern purp. Lenata L. Uunux CARLINA Sont. 685 | Copit. syrépés — Fenill. entières — Ecnilles intern. jaunes MNcndensis Gus. |(® CABLINE SANS TIGE. — €. ACACLS L. €. chameleon Vill Kows VTLGAILES" — Corine moër, Corine changoante, Caméléon noir, Chardonnerette, Pigneules. Fleurs juunêtres, eu mu seul capitule, rolumimeux , central. — Involuere à folicles externes ponmetifdes, trés imépales. les internes irés longues, llanches en dessus, vidlacées en dessous, chbées 22 mieu. — Feuilles étulées eo rosette, pinnatipartites, pétiolées. — Tige presque nulle, faisant paraitre Le cupitule sestle au centre des feuilles, parfois s'élerant jusqu'à 2 décimètres. — Bisauvuelle Espèce offraut plusieurs variétés, établies principalement d'après la lon- sueur de la tige. Occupant un assez vaste rayon, elle s'étend des Vosges et du Jura, aux Alpes et aux Pyrénées. Surtout commune sur les pelouses sèches du Dauphiné, elle y est quelquefois assez abondante pour devenir nuisible par l'espace qu'elle occupe, n'étant utilisée que par les bestianx, qui la mangent quand elle est jeune. CanuiXE 4 FEUILLES D'ACANTSE, €. acanthifolia All: C. cynara Pourr. Camélron blanc, Artichout sauvage, Chordouser, Ciardounse, Logue, Rabés. Fleurs e un capitale central large de 6 à 10 cextimètres Iuvoluere à folicles externes en- Leres , toutes égales, lancéclées; les interues trés longues, blanches on jaunes, ciliées. Feuilles éabées em mue large rusette de 5 à 6 décimètres de diamètre, lavcéolées-pinnatifides, pétiolées Tige toujours très ouurte, faisaut paraître le cayétule sessile au centre des feuilles. Cette espace, assez commune aussi, habite les Alpes, les Pyrévées et les montagnes du centre de ln Frauve, «t vient su suibeu des püturages de oes régions, où elle est broutée par les ani- à Æ COMPOSÉES. 365 msux, comme Îa précédente. Dans ces divers pays, on en mange, en outre, le réceptacle, qui a la saveur de l’'amande amère, comme celui de l'artichant: il est même, quelquefois, à let. apporté sur les marchés. Mais on ne peut faire servir à cet usage que les capitules sauvages, que . l'on sèche pour l'hiver; car la plante, même dans les endroits où elle croît abondamment, ne souffre pas la culture, et ne peut venir dans les jardins. L’involuere ayant la propriété de se dilater en temps sec et de se resserrer par l'humidité, fait que l'on emploie encore le capitule dans les campagnes comme hygromètre. Cette propriété lui est commune avec les autres Carlines. CaRLINE COMMUNE, C. vulgaris L. Fleurs en capitules nombreux, en corymbe, au sommet de rameaux longs et feuillés. Invo- lucre à écailles externes terminées par une épine courte, les internes d’un jaune pâle luisant, ciliées. Feuilles coriaces, pliées en deux, à lobes divariqués, les caulinaires sessiles, embrassantes, très étalées. Tige rameuse, très feuillée, de 2 à 4 décimètres. La plus commune du geure, cette espèce est répandue dans toute la France, particulièrement sur les terrains caleaires. Elle habite les lieux incultes des coteaux et de la plane, les bords des routes, les pelouses sèches, où les animaux, qui la mangent jeune, la repoussent à la maturité. Le C. macrocephala Moris, capitules plus volumineux : écailles à épine très longue, — vient dans les régions les plus méridionsles ; C. corymbosa L., écailles externes à épine courte et forte, les internes ovales, d’un beau jaune, non ciliées ; feuilles et tige comme le C. vulgaris: — vient dans tout le Midi, de l’est à l'ouest, et habite les lieux incultes, les pelouses sèches ; C, lanata L., écailles externes à épine longue, les internes purpurines sur les deux faces, non ciliées ; feuilles caulinaires dressées, laineuses sur les deux faces, — habite les lieux stériles et secs de toute la région méditerranéenne ; C. nebrodensis Guss., capitales assez grands, au nombre de 1.5 sur une même tige ; écailles externes à épine longue, les internes d’un blane jaunâtre: feuilles planes, entières, lancéolées, de 3 à 5 décimètres. — se rencontrant surtout dans les prés élevés des Vosges et des montagnes d'Auvergne. Genre STÉHÉLINE. — STÆHELINA DC. Fleurs tontes égales, en capitules solitaires on géminés, entourés de feuilles florales; récep- tacle à paillettes étroites; — inrolucre cylindrique, à écailles lancéolées-aiguës, entières, inermes, appliquées; — akènes striés; aigrette caduque. très longue. formée de poils lisses, soyeux, blancs. soudés en plusieurs faisceaux. Une seule espèce indigène : Le S. dubia L., fleurs purpurines, entourées d'un involuere rouge-rose; feuilles vert-cendré, blanches-tomenteuses en dessous. linéaires, entières ou faiblement smuées-dentées; tige ligneuse, tortueuse à la base, très rameuse et feuillée; 2.4 décimètres, — propre à tout le Midi, abondant surtout dans les vallées pyrénéennes jusqu'aux approches des montagnes du Centre: ne peut fonrnir au bétail que des produits sees et ligneux, peu nutritifs, par conséquent. Genre JURINÉE. — JURINEA Cass. Fleurs toutes égales, en un capitule unique, volumineux ; réceptacle à paillettes frangées; — incoluere à écailles linéaires-aiguës, inermes; — akènes tétragones, écailleux ; aigrette caduque, formée de poils raides, dentelés, brièvement soudés en anneau à la base. Deux espèces indigènes, vivaces : 366 CONPOSÉES. 1 ; Guss., Servotule lumiie DC- (Clmräatiinen), Gours ventes: écailles extérienes au sommet: feuilles vert-cendré, bianchestomentenses en dessous, pinnatinartites . presque toutes radicales, en rosette: tige simple, très courte, souvent mule: vivsoe, — se mon trant sur les coteaux arides des bords de 1…n Méditerranée, des Cévermes: peu fourrapère: 2. Pyrenañca Goû.. capitales plus petits: involnere à écailles toutes appliquées: fenilles moins divisées, — rallées élevées des Prrémées centrales. Genre LEUZÉE. — LEUZEA DC. RE TE — innoluore eroêe, à écniles iner- mes, pourvues d'un appendice terminal . large, erlüculaire, plus où moins fendu, fauve où brun: — akène à aigrette caduque, formée de poils £ns, plumeux. sur plusieurs rangs, librement suv- Poe pre re ve Une seule espèce indigène : L. conifera DC., Centaureco conifers L., Seurs purpurines: feuilles tlanches-iomentenses em dessous. pinnatifides, à lobes evtiers, mucranés: tige redressée, crdmaremen smile: ] à 4 dém- mètres; vivace, — lieux secs et pierreux du Nhdi; peu autritive. Genre CHAMÆPEUCE. — CHAMÆPEUCE Pros. Ar. Fleurs toutes égales ; CE A ee D rs — sinvoluore à écailles entières. lan MCE subglobnleux, bsses: sigrette enâugne, à puis pi Une sule espèce indigène : Ch. Casobonz DC., Beurs purpurines: feuilles Lsses en dessus, Mienches ou ronsses en des- sous, entières, lancéolées, pinnatinerviées, à pervures toutes ermimées en give, les coulmaines sessiles, les radicales pétiolées: tige dressée, de 4 à & décimètres: hisaummelle — régions du Snd-est. Corse: repousse les animaux par ses feuilles sèvhes et épinenses. denticulés, courts, raides, disposés sur plusieurs rangs et libres jusqu'à à Lu buse. Genre constitué, dans nos contrées, par une seule espèce à formes variées. BARDANE COMMUNE. — 4. LAPPs LL. Lappe communis Coss. et Germ. Noms FOLGAIRES. — Glouteron, Gratieou, Grippon, Prignerole, Berbe aus teigneur, Loge. Bouillon moir, Oreille de géant, Nopolier, Poire de molier. Fleurs purperines, en capitules plus où mous pumbreux. — Feuilles eutères, pétialées, mom “pivenses. sinnées-onêvlées, vertes dessus. blanches-urantenses en dessous , les supémieunes | | COMPOSÉES. 367 ovales, les inférieures extrêmement grandes, ovales, eovdiformes à ls base. — Tige dresse. robuste, striée, rameuse. — Bisannuelle. Espèce répandue dans toute la France, et commune dans les lieux incul- tes et stériles. au bord des routes, parmi les décombres, ainsi que dans les prairies dont le sol est gras, frais et profond, et où elle se fait facilement remarquer par ses larges feuilles et ses capitules épineux, qui s'accrochent à tout, aux habits des passants, au poil des animaux. Les vaches, les moutons et les chèvres la mangent quand elle est jeune, mais la refusent quand elle est à maturité. Aussi doit-elle être détruite comme plante nuisible à l'agriculture, en raison, notamment, de la place qu’elle occupe. Comme elle donne, en brûlant, beaucoup de potasse, on peut, d’ailleurs, l’utiliser pour en obtenir cet alcali. Les habitants des campagnes du Nord en font usage. en outre, comme comestible, et la consomment à la facon de Fartichaut et de l’asperge; elle leur fournit un aliment sain et d'assez bon goût. On donne, de plus, la semence aux poules, qui s'en montrent friandes. Enfin, la Bar- dane est encore usitée en médecine, à laquelle elle fournit toutes ses parties, sa racine, douceätre et amère, dont on fait des tisanes sudonifiques ; ses feuilles, astringentes, qui servent comme vulnéraires: ses graines, réputées comme diurétiques. Cette plante, assez variable dans ses formes, offre quelques variétés assez distinctes, dont plusieurs auteurs modernes ont fait des espèces parti- culières. 1l en est trois principales, qui viennent, d’ailleurs, dans les mêmes lieux et possèdent les mèmes propriétés. Ce soni : Le Zappa major Gœrtn., capitules volumineux, en grappe corymhiforme lôche: involuere glabre, à écailles toujours vertes, plus longues que les fleurs, les internes plns courtes; faille de 10 où 15 décimètres, — variété fort répandne ; Le Eappa minor DC., eapitules moitié plus petits, en grappe oblongue: involuere à éeailles plus courtes que les fleurs, toutes égales, les internes colorées en violet: un pen moins haute, — plus commune encore que La précédente; Le Loppa tomentoss Lm., capitules de grosseur intermédiaire, en grappe corymbiforme - involuere fortement aranéeux, à écailles plus courtes que les fleurs, les interues violettes su som- met; plante velue-tomenteuse, — variété moins répandue que les deux sutres. Genre SAUSSUREA. — SAUSSUREA DC. Fleurs toutes égales ; capitules groupés en corymbe; — involuere ovoïde, 3 écailles entières, appliquées ; — akènes à aigrette double, l'exierne persistante, l'interne formée de poils plumeux., cadues, soudés en anneau à la base. — Fouilles sinuées-dentées, tomenteuses en dessous, les su- À toutes sessiles. Genre ne comprenant qu'un petit nombre d'espèces vivaces et de nulle importance, vu leur petite taille : Le S. depressa Gren., fleurs rouges, très odorantes: écailles bordées de noir: feuilles étroi- tes, déeurrentes ; 6 à 10 centimètres, — Récept. alvéolé — Capitules dioïques poilue — Aigrette en anneau. ........ ANTENXARIA. | Ak. lisses, à couronne cupulif. — Récept. alvéolé CuPuLARIA. Fleurs radiées Récept. alvéolé.. Puricarta. | — Récept. an Aigrette double Ak. pourv. l Récept. plane... JASONIA. de côtes Aipretie simple. =, .--..-..." IxuLA. Genre CARPESIUM. — CARPESIUM L. Fleurs toutes tubulenses, celles de la circonférence femelles, à limbe ligulé, sur plusieurs rangs; — involucre hémisphérique, à écailles externes foliacées. réfléchies, les internes appliquées; — akènes resserrés en col au sommet. Une seule espèce indigène. C. cernuum L., fleurs en capitules très penchés, terminaux ou axillaires: feuilles lancéolées, molles; tige rameuse, de 2 à 5 décimètres; annuel, — assez répandu dans les prairies de l'Est et jusque dans les Pyrénées-Orientales. Genre MICROPUS. — YICROPUS L. Fleurs du centre mâles, celles de la circonférence femelles, à corolle fliforme, ser un seul rang: captules très petits, sessiles, groupés en glomérules; — involucre à foholes sur 2 rangs, les externes molles, linéaires, les internes peu nombreuses, courbées en capuchon, enveloppant 37? COMPOSÉES. les fleurs et les fruits de la circonférence; — fruilles sessiles, linéaires. — Plantes blanchâtres, entourées d'un duvet soyeux. Genre peu nombreux, com de plantes de très petite taille, annuelles, se montrant dans les lieux arides et du Midi, et de nulle ressource pour le i M. erectus L., capitules à feuilles florales dépassant les fleurs; feuilles alternes, onduleuses sux bords; tiges multiples, la centrale dressée, de 1 à 2 décimètres, — espèce la plus répan- due du genre, et se montrant assez communément dans les champs arides de l'Est, du Centre et de tout le Midi; M. supinus Gouan, involuere épineux ; feuilles opposées; tiges couchées, 4 à 6 centimètres, — Dauphiné, Provence, Pyrénées: M. bombycinus Lag.. capitule très laineux, à feuilles florales courtes; feuilles planes; 5 à 8 centimètres, — Midi. Genre EVAX. — EVAX GÆRTNx. Furs de ls ciroonférence sur pinsieurs rangs , à corolle fliforme; capitnles en glomérules termipaux, entourés de feuilles florales longnes et rayonnantes; — involucre à folioles appliquées. — Feuilles blanches-tomenteuses, rapprochées-1mbriquées, les plus grandes au sommet. E. pygmæa Pers., plante de 2 à 5 centimètres, seule espèce de ce genre venant en Frapce, et se montrant, l'hiver, aux lieux humides du Midi. Genre COTONNIÈRE. — FILAGO T. Fleurs jaunâtres, peu nombreuses, celles de la circonférence à corolle fliforme: capitules très petits, en glomérules compactes, arrondis, et entourés de feuilles florales; — involucre très + à folicles scarieuses, lisses; les internes formant les paillettes du x érnAr-ee — akènes papileux ; ‘aigrette fragile, caduque, celle des fleurs externes mulles ou dissemblables. — Feuilles alternes, entières, petites, étroites, nombreuses et rapprochées. — Plantes blanchâtres, tomen- teuses, toutes annuelles. Genre comprenant un certain nombre d'espèces assez communes, ve- naut dans les lieux secs et aérés, parmi les chaumes, et sans importance comme fourragères, en raison de leur petite taille. Échappant à la faux, elles sont à peine atteintes par les bestiaux, sinon par les moutons qui les brou- tent avant la floraison. — Voici le tableau des espèces françaises. Récept. filiforme | Involuere à ( Feuilles spatul., planes, étalées péflésd Presi. à fol. appliquées, ! folioles carén. | Feuilles lancéol., ondul., dress. Gramsxica +. | Akèpes cuspidées l Invol. à foliol. concaves — Feuilles pq. imbriq. Eriecphala Gus. cer À Récept. élargi, à | luvol à fol. { Feuil. dressées, arrond. àla base Anvexsis folioles en étoile, tripes Feuil. étalées, rétrécies à la base Neylecte non cuspidées { Invol. à foliol. sur 4 rangs — Feuill. appliquées Moxrans | Akènes externes euveloppés par les folioles de l'involucre............. Gautica Guxux FILAGO rr8Br F. spathulata Presl., glomérules à 12.15 capitules; feuilles éparses, obtuses ; tige dichotome, à rameaux flexueux divariqués, de 1 à 3 décimètres, — répandu dans toute la France, surtout dans les terrains calcaires ; F. germanica L. (Herbe à coton), glomérules à 20.30 capitules: feuilles très rapprochées, ueronées; tiges à rameaux dressés, de 1 à 3 décimètres, — espèce offrant plusieurs variétés, be à : - COMPOSÉES. 373 fort commune dans toute la France, surtout dans les terrains siliceux, venant au bord des che- mins, des fossés, dans les moissons et chaumes de la plaine; F. eriocephala Guss , plante très tomenteuse partout, — propre au Sud-Est ; F. arvensis L., capitules pédicellés en petits glomérules formaht des grappes spiciformes ; involuere à folioles internes plus nombreuses et plus longues, s’étalant en étoile à la maturité; 2.3 décimètres, — espèce partout fort commune, surtont dans les terrains silceux et sablonneux, venant dans les moissons et sur les pelouses sèches; F. negtecta DC., involucre à folioles internes plus nombreuses, de même longueur que les externes; plante non laineuse, couverte de poils blancs appliqués, — venant dans les Vosges, sur le grès bigarré, dans les cultures; F. montana L., F. minima Fr., capitules sessiles, en glomérules rassemblés en panicule dicho- tome; tige grêle, de 1 à 2 décimètres, — très répandue dans les sols sablonneux et caillouteux, dans les bois, sur les lieux montueux et secs; F. gallica L., Logfa subulata Cass., capitules sessiles, 3.5 par glomérules ; involucre à folioles concaves, étalées en étoile; feuilles raides, dressées: 1.2 décimètres, — commun dans toute la France, sols sablonneux ou argilo-siliceux, dans les moissons. Genre HÉLICHRYSE. — HELICHRYSUM DC. Fleurs de la circonférence peu nombreuses, sur 1 seul rang, à corolle filiforme; capitules petits, groupés en corymbe dense; — involucre à folioles jaune-d’or, scarieuses, planes, non éta- lées; — akènes sans côtes, papilleux ; aigrette formée de poils sur 1 seul rang. — Feuilles alter- nes, lancéolées-linéaires. — Plantes velues-laineuses. Genre renfermant plusieurs espèces, vivaces, dont une seule répandue : H. stæchas DC., Gnaphalium stæchas L. (Immortelle), involuere luisant; feuilles roulées en dessous par les bords, rapprochées-imbriquées sur les rameaux non florifères, plus petites vers le sommet, odorantes quand on les froisse; tiges multiples, ligneuses à la base, très rameuses:; 3 à 5 décimètres, — plante assez répandue dans tout le Midi, venant sur les friches et les coteaux secs, sur les graviers le long des rivières. Trop dure pour pouvoir être broutée par le bétail. Autres espèces plus rares et sans emploi : l’H. decumbens Comb., involucre entouré par les feuilles supérieures, 1.2 décimètres; rochers des bords de la Méditerranée: — l’H. angustifo- lium DC., feuilles très étroites ; Midi, Corse; — l’H. fœtidum Cass., capitules grands, en corymbe étendu, feuilles fétides, tige herbacée, de 1 à 2 mètres ; originaire du Cap et naturalisé dans l'Ouest; — l’H. arenarium DC., feuilles planes, tiges herbacées, dressées, de 2 à 3 décimètres: venant dans les terrains siliceux de l'Est, des bords du Rhône à l'Alsace. Genre GNAPHALE. — GNAPHALIUM Dox. Fleurs de la circonférence sur plusieurs rangs, à corolle filiforme ; — inrolucre à folioles colo- rées, scarieuses, planes, les externes plus larges, étalées; — akènes avec aigrette à poils sur un seul rang. — Feuilles alternes, entières, plus ou moins étroitement lancéolées. — Plantes blan- châtres-tomenteuses. Genre formé de plusieurs espèces herbacées, annuelles et vivaces, se rapprochant, par le port et l’aspect, des Filago, avec lesquels plusieurs auteurs les réunissent; également repoussées par le bétail, elles doivent être, de même, extirpées des champs et des prairies. 374 COMPOSÉES. GNAPHALE DES BOIS, G. syluaticum L. Capitales roussâtres, presque sessiles, nombreux, insérés à l’aisselle des feuilles supérieures et formant une longue grappe spiciforme. Involuere à folioles luisantes, brunes supérieurement. Feuilles uninerviées vertes en dessus, blanches-tomenteuses en dessous, nombreuses à la base, décroissantes jusqu'au sommet. Tige simple, dressée, de 2 à 4 décimètres. Vivace. Plante commune dans toute la France, principalement vers le nord, dans les bois et dans les montagnes du Centre, sur les pentes herbeuses des vallées, et que les animaux rejettent cons- ie PRE PRES UPPER APE Se rapprochent de cette espèce : Le G. Norvegicum Gunn., pti fiaaeitér M NT Lt et ls plante plus tomenteuse, — se montrant sur la plupart des hautes moutagnes, Jura, monts d'Auvergne, Pyrénées ; Le G. supinum L., grappe penchée: feuilles blanches sur les deux faces; ts Mines, couchées, en gazon, de 5 à 8 centimètres, — les mêmes régions que la précédente, lieux stériles. GXAPHALE JAUNATRE, 6. luteo-album L. Immortelle des champs. Capitules jaune-clair, laineux, en glomérules non feuillés, formant une grappe corymbi- forme. Involuere à folioles d'un blane-sale, luisantes. Feuilles uninerviées, blanches-laineuses sur les deux faces, les supérieures demi-embrassantes, linéaires-aiguës, les inférieures obtuses, spa- talées. Tige dressée, presque nue au sommet. 2 à 4 déeimètres. Annuel. Plante répandue dans presque toute la France, et commune dans lés lieux sablonneux et bumides, où les animaux s’abstiennent de la toucher. Espèces voisines : Le G. uliginosum L., glomérules entourés de feuilles florales et en grappe plus serrée; feuilles presque glabres en dessus, et toutes linéaires; tige très rameuse dès la base, à rameaux diffus, étalés, 1 à 2 décimètres, — commun dans toute la France, dans les sables humides et maréca- geax, au bord des fossés ; Le G. undulatum L., capitules en grande panicule: feuilles spinuleuses, décurrentes; tige dressée, très rameuse supérieurement, — originaire du Cap et naturalisée en Normandie. Genre LÉONTOPODIUM. — LEONTOPODIUM R. Browx. Akènes avec sigrette formée de poils sur un seul rang, soudés en anneau à la base (les autres caractères du geure Gnaphalium). Une seule espèce : Le L. alpinum Cass., Filago leontopodium L., capitules presque sessiles, en glomérule corym- biforme, au centre d'un verticille de feuilles Borales étalées; feuilles supérieures sessiles; tige dressée, simple, de 1 à 2 décimètres, plante blanchâtre-tomenteuse, — croissant au milieu des pâturages escarpés des montagnes, dans les Pyrénées, les Alpes, le Jura. Genre ANTENNARIE. — ANTENNARIA R. Browx. Fleurs en capitales dioiques, les mâles à corolle tubulense, les femelles à corolle filiforme; réceptacle alvéolé; — imeoluere à folioles scarieuses, luisantes; — akénes avec aigrette à poils soudés en anneau à la base, — Feuilles alternes. — Plantes blanches-tomenteuses. RL, Ce id fe Hoi CRE RTE COMPOSÉES. 379 Genre ne comprenant qu’un petit nombre d'espèces, dont une seule répandue. ANTENNARIE DIOIQUE, À. dioïca Gæïtn. Herbe blanche, petite Piloselle, Pied de chat, OEil de chien. Capitules blanchâtres, en corymbe serré. Involuere à folioles plus longues dans les capitules femelles. Feuilles supérieures petites, linéaires, dressées, les inférieures spatulées, obtuses. Tige simple, dressée, émettant des rejets rampants. Taille de 8 à 15 centimètres. Vivace. Espèce assez commune sur les sables siliceux de presque toute la France, et croissant par- tout, en petites touffes serrées, au milieu des bruyères, sur les pâturages découverts, sablonneux et arides des collines et des montagnes. Elle est broutée seulement par les moutons : les cochons, selon Bose, en rechercheraient les racines. On utilise, en outre, cette plante en médecine comme béchique. A. carpatica Bl. et Fing, capitules roussâtres; feuilles toutes lancéolées-aiguës ; tige non radicante, — venant sur les hautes régions des Alpes et des Pyrénées; 4. margaritacea R. Brown, plus élevée, forte, — cultivée dans les jardins sous le nom d’/m- mortelle blanche. Genre CUPULAIRE. — CUPULARIA Gop. Fleurs radiées, celles de la circonférence peu nombrenses ; réceptacle plan, alvéolé, à alvéoles bordées d’une membrane dentée; — involucre à folioles linéaires-aiguës ; — akènes velus; aigrette longue, formée d'un rang de poils reposant sur une sorte de cupule à bords crénelés. — Feuilles alternes, sessiles, d'un vert sombre. — Plantes glanduleuses exhalant une odeur forte. Deux espèces seulement, assez répandues dans nos régions méridionales. C. graveolens God., Erigeron graveolens DC., fleurs jaunes ou violettes, très brièvement ra- diées, en capitules nombreux tout le long de la tige et des rameaux, formant une longue grappe pyramidale; feuilles rudes, entières, les supérieures linéaires-aiguës; tige rameuse dès la base, de 2 à 5 décimètres; annuel, — plante commune dans les lieux cultivés et humides de tout le Midi, de l'Est à l'Ouest; repoussant les animaux par une odeur forte et désagréable. C. viscosa God., fleurs jaunes, largement radiées, en capitules volumineux, formant une grappe pyramidale: involuere visqueux ; feuilles grandes, sinuées-dentées, les supérieures demi-embras- santes ; tige dressée, frutescente à la base, très feuillée, de 5 à 10 décimètres; vivace; — se mon- trant dans les lieux incultes de tout le Midi. Genre PULICAIRE. — PULICARIA GÆRTNX. Fleurs radiées, celles de la circonférence sur 1 seul rang: réceptacle plan, légèrement alvéolé ; — involucre hémisphérique, à folioles inégales, linéaires, à pointe étalée, ciliée; — akènes pourvus de côtes, velus; à aigrette double, l'externe très courte, coroniforme, laciniée ; l’interne poilue. — Fouilles alternes, petites, entières, tomenteuses en dessous: — tige dressée, rameuse. — Plantes velues-laineuses. Genre comprenant un petit nombre d'espèces, communément confon- dues avec les Aunées, et dont deux sont fort répandues. PüLICAIRE COMMUNE, P. vulgaris Gærtn.; Inula pulicaria L. Herbe aux pucerons. Fleurs ligulées ne dépassant pas l’involucre, très nombreuses. Capitules petits, groupés en pauicule corymbiforme. Feuilles molles, onduleuses, les supérieures sessiles, lancéolées, arrondies 376 COMPUSÉES. à ln base: les iuférieures pétulées. Tige à rameaux latéraux dépassaut l'axe, de 1.à 3 décimè- tres. Anvuel. - Plante exhaluut une odeur fétide, commune dans toute la France, et venant dans les prairies bumides, les terrains inondés peudant l'hiver, su bord des rivières et des fossés. Elle n'est point consommée pur le bégil, et, pur sou odeur désagréable, dit-on, éloigne les insectes. PoLicaiRE DYSENTÉRIQUE, P. dysenterica Gœrtn.; Inula dysenterica L. Aunée des prés, Herbe de Saint-Roch. Fleurs hgulées dépassant l'iuvoluere. Capitules hémisphérigues, groupés en corymbe peu fourni. Feuilles molles, onduleuses, les supérieures embrassantes, suriculées, les inférieures tom- baut à ls floraison. Tige rameuse au sommet, de 3 à 5 décimètres. Vivace. Espèce trés commune dans toute ls France. venant au bord des esux, dans les marais et lieux bumides, et se mêlant aux fourrages des prairies marécageuses. Les bestisux y tonchent peu quan elle est à l'état frais. Dans le même genre ou trouve enocre : Le P. oûoro Becbb.. Inula odors L., fleurs ligulées très longues; feuilles planes, les supé- neures dem-embrassantes, les inférieures grandes, ovales; racine tuberculeuse, écailleuse, odo- raute; 2 à 4 décimètres; vivace, — se montrant en Provence et dans les autres régions maritimes év M; Le P. sioula Moris, Erigeron sicula L., fleurs ligulées ne dépassant pas l'involucre, cspitules en grappes terminales; feuilles lméaires, roulées par les bords, demi-embrassantes ; tige rougeñ- tre. grêle; anmuel, — espèce se montraut dans les fossés et marais du Midi. Genre JASONIA. — J4SONIA DC. Fieurs jaunes. celles de la cirounférence rares: capitules en corymbe; — énoolucre à folicles Enésires; — akènes à migrette doukile, l'externe très courte, l'interne longue. — Feuilles alter- nes, Hnéaires, Invcéolées, glanduleuses. | Deux espèces, vivaces, l’une et l'autre sans importance. Le 2. tuberoso DC., Erigeron tuberosum L., quelques #eurs Lgulées à ls circonférence; feuilles +ontes obtuses : souche tubérense; 2.4 décimètres, — venant sur les rochers arides du Midi; Le J. plutinoss DC. Erigeron glutinorum DC., $eurs ligulées vulles; feuilles linéaires-siguës ; 1.3 décimètres, — dans le Sud-est; plus rare. Genre AUNÉE. — INULA L. - réceptacle parlais es apres corymbe É huéaire alréalé; capi ou en is — 5 fuboles les internes scarieuses, plus étroites; — akènes à nigrette simple, for- mée d'uv seul rang de poils. — Fruilles alternes, lancéolées, entières ou presque entières, les supérieures ordinairement : — tigr dressée, rameuse. — Plantes composé d’un certain nombre d'espèces, formant de très belles plantes, communes dans nos contrées, et venant dans toute espèce de ter- elles se rencontrent. — Ci-après le rains. Les animaux les refusent, ce Le CES À. ver espèces indigènes : = * > 7 COMPOSÉES. 371 Réceptacle alvéolé — Fleurs ligulées plus longues — Capitules solitaires. HELENIUM L.|2% 4 . \ Feuilles Involuere réfléchi.. Sazicixa L.|Æ æ Capitules } embrassantes | Involuere dressé... Hiara L-|2 D solitaires |) ; s Z Fleurs l Feuill. non embrass. — Int. dressé Moxraxa L.|2 ligulées “cc ji E- È Sn == Feuilles non embrassantes. ....... \ RE de ré 5 = = pass: Capitules À Vaillanti Vil.|2£ S l'involucre 3 2 Réceptacle en LEvrclinsiee. dre BsitTanmiCa L.|2 plan | corymbe | Feuilles | "7" * "| Hélenioïdes DC.| chi l Involnere réfléchi. . Spiræifolia L. 2% F1. ligul. ne dépas. pas l’inv.( Feuilles non embrassantes. . Conrza pc. | ® vez Capitules en corymbe Feuilles embrass. et décurr. Bifrons L.1@ AUNÉE COMMUNE, Î. helenium L.; Corvisartia heleniwm Mérat. Aromate germanique, Aillaune, OEil de cheval, Laser de Chiron. Capitules grands, solitaires, à fleurs ligulées nombreuses, dépassant beaucoup le disque ; Involucre à folioles externes larges, ovales, étalées au sommet. Feuilles très grandes, ovales-lan- céolées, dentées, épaisses, blanches-tomenteuses et fortement veinées en dessous, les supérieures embrassantes, les inférieures dépassant 30 centimètres et pétiolées. Tige forte, cannelée, bran- chue, atteignant 10 à 15 décimètres. Souche épaisse, charnue, odorante. Vivace. Plante répandue dans toute la France, et se montrant dans les lieux frais et ombragés, dans dans les prairies grasses et humides, au bord des fossés. Sa présence indique presque toujours un sol gras, fertile et profond. Toutes ses parties exhalent par la chaleur ou quand on les froisse, une odeur forte et peu agréable, qui la fait repousser du bétail, et qui doit la faire détruire quand elle se montre dans les prés. Sa racine répand une forte odeur aromatique camphrée, est, en outre, _ excitante et tonique; elle est employée en médecine sous les noms d’Enula compana, de Quinquina indigène, comme tonique et vermifuge; on l'utilise surtout, à cause de son bas prix, dans la méde- cine des animaux. Est cultivée encore dans les jardins comme plante d'ornement. I. salicina L., capitules peu volumineux; involuere à folioles externes ciliées, réfléchies au sommet; feuilles d'un vert foncé, minces, un peu rudes, ciliées aux bords, presque glabres; 3.6 décimètres, — commune dans toute la France, et se montrant dans les pâturages secs, dans les bois montagneux ; I. hirta L., fleurs ligulées pourprées en dessous; capitules grands, unis quelquefois à 2.3 plus petits, latéraux; involuere à folioles égales, dressées, velues; feuilles d’un vert gai, coriaces, rudes, velues et ciliées, et fortement nerviées; tige écailleuse à la base, très hérissée, de 3 à 5 décimètres, — espèce venant dans la plupart des contrées de la France, notamment dans les prairies élevées des Alpes et des montagnes du Centre, en Alsace; I. montana L., capitules grands, et quelquefois 1.2 plus petits, latéraux ; involücre à folioles blanches-tomenteuses, dressées; akènes velus; feuilles couvertes de longs poils soyeux ; les supé- rieures petites, étroites ; tige simple, de 1 à 3 décimètres, — assez répandue partout, principale- ment dans le Midi, et venant sur les coteaux arides, dans les bois découverts ; I. crithmoïdes L., capitules en corymbe simple et lâche, sur des pédoncules allongés, renflés; involucre à folioles toutes appliquées; feuilles linéaires, charnues, les inférieures souvent trifides ; tige ligneuse à la base, formant buisson, de 5 à 10 décimètres, — espèce très abondante sur les côtes de l'Océan et de la Méditerranée, et habitant les rochers du bord de la mer, où les habitants en recueillent les feuilles, que l’on mange comme celles de la Criste marine; I. Vaillanti DC., involucre à folioles arquées en dehors; tige herbacée, très feuillée, de 4 à 6 décimètres, — venant dans les Alpes du Dauphiné, au bord des ruisseaux, dans les bois humides ; I. Britannica L., capitules en corymbe peu fourni, parfois solitaires; involuere à folioles égales, les externes très lâches, velues; feuilles molles, inégales, d’un vert sombre, velues, nom- breuses; 3 à 6 décimètres, — tres répandue partont, et venant dans les prés humides, au bord des rivières et des fossés ; I. helenioïdes DC., fleurs à ligule velue; capitules 2.3 en corymbe lâche; feuilles décroissan- 378 COMPOSÉES . tes de ls base au sommet; 3 à 5 décumètres, — plante très poilue assez répandue dans les lieux secs de la région pyrénéenne ; 1. spiræifolia L., fleurs à ligule tridentée, courte; capitules en corymbe étendu ; feuilles coris- ces, spivuleuses ; tige écailleuse à la base, couverte par les feuilles, 4 à 6 décimètres, — venant eur Les collines sèches du Mi et de l'Eut; I. conysa DC., Conysa squarrosa L., capitules petits, en corymbe compacte ; involuere à folio- les ciliées, les externes réféchies ; feuilles molles, d'un vert pâle, fortement nerviées et pubescentes eu dessous; 5 à 10 déemètres, — plante exhalant une odeur désagréable, qu'augmente le frot- tement, et venant sur les terrains secs, dans les friches de montagnes, au bord des bois et des chemins ; elle est amère et aromatique et a été employée en médecine; 1. bifrons L., capitules petits, en corymbe dense; feuilles minces, glanduleuses; 5 à 10 déci- mètres, — se moutrant sur les coteaux et dans les bois des Alpes et des montagnes du Centre. & Tribu. — BUPHTHALMÉES. Style à branches linéaires, comprimées, arrondies et pubescentes au sommet. Anthéres pourvues à la base d’appendices filiformes. Réceptacle à paillettes carénées. Akènes pourvus d’une couronne membraneuse lacérée. Fleurs radiées, jaunes. — Tribu ne comptant, dans nos contrées, qu'un petit nombre d'espèces, comprises dans les genres suivants : Invol. à folioles toutes appliq. — Fleurs ligulées sur 1 rang BUPHTHALNU. BUPHTHALMÉES ; FL ligulées sur 1 rang ASTERICUS. Involnere a foliol. externes étalées F1. ligulées sur 2 rangs PALLENIS. Genre BUPHTHALME ou (ŒIL-DE-BŒUF. — BUPHTHALMUM L. Fleurs en capitales solitsires, vus; — akènes du centre oblongs, carénés à ls face interne, er dednbgennserel 9 À + me cove Me se À À linésires-lancéolées, rudes, pubescentes, les supérieures seskiles: — tige raide, dressée. Deux espèces, vivaces et de peu d'importance : B. salicifolium L., capitules grands, largement radiés; réceptacle à paillettes internes tron- quées; 3 à 6 décimètres, — venant sur les coteaux calcaires et dans les prairies sèches de l'Est et du Centre; B. grandiflorum L., capitules d'un jaune plus vif, plus grands; réceptacle à paillettes non tronquées ; feuilles plus longues, plus étroites, — se rencontrant dans les plaines du Dauphiné. COMPOSÉES. 379 Genre ASTÉROIDE. — ASTERICUS Moexer. Fleurs en capitules solitaires, entourés de feuilles florales; — involucre à folioles externes plus grandes, foliacées, étalées; — akènes du centre carénés, ceux de la circonférence plus grands, triquètres. — Feuilles alternes, oblongues, entières, pubescentes, pétiolées; — tige dressée. Deux espèces, de très petite taille et sans importance : A. maritimus Mœnch, Buphthabmum maritimum L., involucre à folioles ne dépassant pas le capitule; tige simple, 8 à 15 centimètres, vivace, — se montrant sur les rochers et les coteaux des bords de la Méditerranée; A. aquaticus Mœnch, Buphthalmum aquaticum L., involucre à folioles externes dépassant le capitule; feuilles supérieures embrassantes ; tige rameuse, annuelle, — bois, fossés et lieux humi- des de la région méditerranéenne. Genre PALLENIS. — PALLENIS Cass. Fleurs de la circonférence sur 2 rangs, à tube alé, en capitules solitaires, sans feuilles flora- les ; — involucre hémisphérique, à folioles externes foliacées, lancéolées-aiguës, épineuses, rayon- nantes, dépassant longuement le capitule; — akènes du centre obconiques, ceux du pourtour com- primés, ailés. Une seule espèce. PaLLENIS ÉPINEUX, P. spinosa Cass.; Buphthalmum spinosum L. Capitules petits. Feuilles d’un vert pâle, velues et ciliées, nombreuses, les supérieures petites, lancéolées, embrassantes, les inférieures spatulées. Tige dressée, rameuse au sommet, de 2 à 4 décimètres. Bisannuelle. Plante fort répandue dans tout le Midi et l'Ouest, et se montrant dans les cultures, sur les pelouses sèches, dans les friches et lieux secs, au bord des champs et des chemins, où les bestiaux la broutent sans la rechercher. 48 Tribu. — CAMOMILLÉES. Style à branches linéaires, ayant le sommet pourvu d'un faisceau de poils et tronqué ou prolongé en cône au delà. Anthères nues à la base. Akène à aigrette pailletée ou nulle. Réceptacle pourvu de paillettes écailleuses. — Renferme les genres suivants : +. 5 { Ak. langem. mile — Capit. grande, seit. Amacveuue. 5 | | Atènes les} = RÉNALE CS Er ACHILLES. 2 radiées Akènes 7 Lg mm mm Cora. & à Récept. à paill. toutes parsist. —F home sn... SONTOLA- hesmetenmnent dE pe af ne mare. = Feuilles entières. ............ du DR surmontés de 2.4 arêtes épineuses. — Feuilles opposées; — tige dressée, rameuse. Genre comprenant un petit nombre d’espèces, toutes annuelles, habitant principalement les lieux humides. BiDENXT TRIFOLIÉ, B. tripartita L. Bident à calice feuillé, Chanvre aquatique, Eupatoire bâtarde, Téte oornwe, Cornuet , Langue-de-chat , Herbe aux malingres. Fleurs toutes tubuleuses, en capitules solitaires, dressés. Involuere à folicles externes très longues, à bords rudes. Feuilles presque glabres, tripartites, à segments lancéolés-dentés, res- semblant aux feuilles du chanvre, le terminal plus grand, à pétiole court et aïlé. Tige rougeñtre, de 2 à 6 décimètres. Espèce répandue dans toute la France, et fort commune dans les marais, les bois et prairies humides, les fossés à eaux stagnantes, le long des ruisseaux et des rivières. Se propageant facile- ment par ses fruits, qui s’attacbent aux habits, au poil des animaux , elle est quelquefois en telle abondance, qu'elle devient un fléau pour l'agriculture, qui ne s'en débarrasse que par un bon asso- lement. Elle est peu recherchée des bestiaux ; cependant, les moutons et les bêtes à cornes ln mangent quand elle est jeune. Ses fleurs fournissent à la teinture une mauvaise matière colorante jaune. BipENT PENCRÉ, B. cernua L. Fleurs quelquefois radiées, en capitules terminaux penchés. Involuere à folioles internes lar- ges, jaunâtres, imitant les fleurs ligulées. Feuilles entières, lancéolées-dentées, sessiles, presque connées. Tige souvent flexuense, rude, grosse, de 1 à 5 décimètres. Espèce, comme la précédente, fort commune partout, et venant également daus les esux des marais et des fontaines boneuses, au bord des ruisseaux et des étangs. Ses feuilles ont un goût plus âcre, et elle n'est pas davantage recherchée des bestiaux. Ses fleurs donnent aussi un principe jaune, mais plus intense. — Cette espèce offre plusieurs variétés, dont une, très petite, est connue sous le nom de Bident noir. Toutes doivent être arrachées des champs et des prairies qu'elles occupent. COMPOSÉES. 381 Dans le même genre, on trouve encore : Le B. hirta Jord., capitules dressés; feuilles entières, ovales, dentées, pétiolées; tige courte et hérissée, — venant dans le Lyonnais et le Dauphiné; Le B. bipinnata L., Kerneria bipinnata God., fleurs brièvement radiées, en capitules dressés ; involuere à folioles linéaires, les externes plus courtes, réfléchies; feuilles bi-pinnatiséquées, à segments entiers ou dentés, toutes pétiolées, — espèce assez commune à tout le Midi, et se mon- trant dans les lieux cultivés et humides, d’où il convient de l’extirper. Genre HÉLIANTHE. — HÉLIANTHUS L. Fleurs radiées, celles du centre très rapprochées, à tube renflé, celles de la circonférence stériles, très développées, à ligule elliptique; réceptacle plan, à paillettes larges, concaves, entou- rant les akènes:; — involucre à folioles externes herbacées, acuminées, étalées, plus grandes que les internes; — akènes comprimés, tétragones, surmontés d'une aigrette formée de 2.3 paillettes caduques. — Feuilles grandes, dentées, pétiolées, à 3 nervures principales; — tige dressée, cylin- drique, robuste, rude au sommet, remplie de moelle, rameuse au sommet. Genre comprenant un assez grand nombre d'espèces, toutes exotiques, dont deux seulement, depuis longtemps introduites en Europe, se sont accli- matées, et ont pris rang parmi nos espèces économiques et fourragères, indépendamment de quelques autres exclusivement cultivées dans les jardins comme plantes d'ornement. HÉLIANTHE ANNUEL. — H. ANNUUS L. NoMS VULGAIRES. — Hélianthe à grandes fleurs, Herbe au soleil, Soleil, Soleil annuel, grand Soleil, Couronne de soleil, Tournesol, Girasol, Giransola. Fleurs en capitules très grands, penchés, uniques, ou plusieurs disposés en corymbe ; récep- tacle très épais, charnu, spongieux. — Involucre à folioles très développées , oblongues, à pointe étalée ou réfléchie. — Akènes anguleux, noirâtres, renfermant un albumen blanc, oléagineux. — Feuilles longuement pétiolées, très amples, ovales-cordiformes, les supérieures alternes, les infé- rieures opposées. — Taille de 1 à 3 ou 4 mètres. — Raeine fibreuse. — Annuel. Cette espèce, exotique, ne vient point spontanément dans nos contrées. Originaire du Pérou, elle a été, dit-on, introduite en Espagne en 1720, et de là en France, vers 1725. Mais elle n'était point alors, chez nous, une nou- veauté, car déjà, en 1600, elle avait été signalée, sous le nom. d'AHerbe-au-soleil ou de Vire-soli, par Olivier de Serres, qui n’en parle pas comme d’une plante nouvelle. Longtemps confinée exclusivement dans les jardins, elle a commencé à être cultivée, dans les premières années du siècle dernier, comme plante économique, en Bavière, en Franconie, en Russie, en Belgique, pays où sa culture s'est maintenue, et n’a cessé d'offrir de très grands avantages. On cultive aussi le grand Soleil en Chine sur une très vaste échelle. En France, la culture en grand de l’Hélianthe annuel a été essayée pour la première fois en 1787, par Cretté de Palluel, qui crut pouvoir s'appuyer de l'exemple des cultivateurs bavarois pour tenter l'introduction dans notre pays de ce précieux végétal. Cette culture a été recommandée, depuis, à dif- + vs ch, oué cd. aff CES RE EE, EP _— hémb-anû fi an dé 382 COMPOSÉES. férentes reprises, par Vilmorin, Bose, V. Yvart, Thiébaut de Bernaud, etc. Enfin, quelques travaux, publiés tout récemment par MM. Cenas, Koltz, Joigueaux, ont de nouveau appelé l'attention sur cette plante et sur les im- portants produits qu'on peut en obtenir. La culture en grand de l’Hélianthe, néanmoins, n'a point réussi encore à se généraliser dans notre pays. Il va lieu d'espérer, toutefois, que la connaissance plus parfaite des avantages qu'il parait offrir, finira par décider nos cultivateurs à tenter la mise en exploitation d'un végétal qui se recommande aux titres les plus divers comme plante fourragère, économique et industrielle, et appelée notamment, en raison de la quantité considérable d'huile que ses graines renferment, à prendre un rang important parmi nos espèces oléagineuses. Culture de l'Hélianthe annuel. L'Hélianthe vient dans toute espèce de terrain. Cretté de Pallue]l pensait qu'il peut réussir dans une terre humide et sablonneuse, préparée par un labour avant l'hiver. Un sol ameubli, frais et substantiel, se joignant à une exposition méridionale, constituent, en résumé, les conditions les plus favo- rables à son développement. Il n’exige pas, d’ailleurs, de fortes fumures, la plante puisant dans l’atmosphère, à l’aide de ses larges feuilles, la plus grande partie des éléments de sa subsistance. On répand la graine au printemps, dès que les gelées ne sont plus à craindre. Le semis se fait en lignes, au rayonneur, avec un espace de 80 cen- timètres entre les lignes et entre les plants, qui forment quinconce ; dans chaque trou, on met deux graines à 5 centimètres de profondeur. Quelque- fois le grand Soleil est mis en culture intercalaire; les distances alors sont établies selon le terrain qu’on lui consacre. Au lieu du semis direct, V. Yvart conseillait de repiquer, à 1 mètre de distance, les plants venus sur couche; de la sorte, dit-il, on a plus de temps pour préparer la terre; on peut attendre patiemment les dernières gelées, et le nettoyage du sol est plus facile. Après le semis, dès que les jeunes plants apparaissent, on commence l’éclaircissage, en laissant les pieds les plus forts et en profitant des autres pour repiquer sur les espaces vides. On donne un premier binage quand la terre commence à se couvrir d'herbes; puis on pratique un buttage, utile pour favoriser le développement des racines, qu’on fait suivre d’un second binage, s'il y a des plantes adventices, et d'un second éclaircissage, dont le produit fournit un bon supplément de matières fourragères. On procède en même temps à la taille des branches surabondantes, de manière à ne laisser sur chaque pied que deux ou trois branches latérales et deux ou trois capi- tules; cette opération est utile surtout pour favoriser le développement des graines et accroître leur rendement. L'Hélianthe est exposé à diverses causes de destruction, qui doivent appe- ler l'attention du cultivateur. Ainsi la plante, en raison de son élévation, G COMPOSÉES. 383 redoute les vents forts; pour en atténuer les effets, on réunit les tiges au moyen de brins de paille. L'Hélianthe est parfois atteint, en outre, d’une espèce d’ergot, qui provoque l’allongement des graines, à la facon du seigle- ersoté, et rend nulle la production de l’huile; on ne peut, en ce cas, qu’en- lever les grains attaqués à mesure qu’ils apparaissent. La plante craint encore un insecte, le Perce-oreille, qui se cache dans les fleurs et dévore la graine; on le chasse en secouant les tiges tous les jours. Enfin, on doit redouter les oiseaux, les mésanges surtout, et particulièrement quand la maturité appro- che; pour en éviter les atteintes, on n'a d'autre moyen alors que de faire garder les plantations jusqu'au moment de la récolte. La récolte des graines de Soleil se fait de mi-septembre à mi-octobre, quand la semence, prête à mürir, commence à devenir brun-foncée ou noire, et quand les feuilles jaunissent. Il ne faut point trop attendre, car les graines trop mûres se perdent ou peuvent être mangées par les oiseaux. On coupe les capitules en leur laissant une queue de 30 centimètres, par laquelle on les conserve suspendus, la tête en bas, dans un lieu sec et aéré, où ils achèvent de mürir et se dessèchent. La graine sèche se conserve ensuite facilement, jusqu’au moment où elle est mise à la presse, après avoir été mondée. Après la récolte de la graine, on enlève les tiges, qui sont séparées des racines, puis liées et amoncelées lorsqu'elles sont suffisamment sèches. Le rendement de l'Hélianthe est celui d’une plante très productive; il est évalué, par hectare, à 25 ou 35 hectolitres de graines, pesant chacun de 85 à 90 kilog.; plus 10 à 12,000 kilog. en tiges, feuilles, réceptacles. En Allema- gne, en Russie, où l'espèce a été améliorée par une culture prolongée, ce rendement est plus considérable encore. Par la culture, on a obtenu deux variétés de grand Soleil, l’une à un seul capitule, l’autre à capitules multiples, et les agronomes ne sont point unanime- ment d'accord sur celle à laquelle il convient d'accorder la préférence. Les Chinois, qui cultivent ce végétal avec succès, aiment mieux la première variété; en France, au contraire, on considère la variété rameuse comme plus productive. L'Héliante à une fleur, lorsqu'il est bien choisi et cultivé dans de bonnes conditions, donne toutefois un grain supérieur, plus gros, plus lourd et plus régulier, et presque aussi abondant que celui fourni par l'autre variété, ce qui s'explique par le volume de ses capitules uniques, que l’on voit parfois atteindre un diamètre de 30 à 50 centimètres. Cette der- nière variété offre d’ailleurs un autre avantage, c’est celui d'échapper plus facilement aux ravages des oiseaux granivores, et cela grâce au poids des capitules qui force, après la floraison, les tiges à se courber, de manière à ce que la surface des fleurs portant les graines, regarde à terre, et, par cela seul, se place hors de l'atteinte des oiseaux. 384 COMPOSÉES. Valeur agricole et économique de l'Hélianthe annuel. Par le chiffre élevé des produits qu'il est possible d’en obtenir, le grand Soleil mérite d’être rangé parmi les plantes économiques les plus dignes d’être recommandées à l'attention des cultivateurs qui cherchent de nouvelles espèces à introduire dans leurs exploitations; d'autant plus que sa culture est facile, qu'il est peu exigeant sous le rapport de la qualité et de la richesse du terrain, et qu'il peut fournir ainsi, sans beaucoup de frais, un appoint considérable au rendement général de la ferme. L'Hélianthe peut, ou entrer dans l’assolement, et il vient alors aussi bien avant qu'après une plante sarelée; ou bien être semé comme culture dérobée ou intercalaire, soit entre deux récoltes de céréales, soit en bordure le long des chemins et des champs. Dans tous ces cas, il offre un égal avantage en ce que, puisant largement dans l'atmosphère pour s’entretenir, il est très peu épuisant. Cette force d'absorption donne, d’ailleurs, au grand Soleil, une propriété des plus intéressantes et des plus utiles, et qui n’est point le moindre de ses titres à l’attention des agriculteurs de tous les pays : c’est celle de purifier l'air en le débarrassant des eflluves paludéens. Le fait a été observé notam- ment en Belgique, où la culture du grand Soleil est regardée même comme l’un des moyens les plus efficaces d’assainir les localités rendues insalubres par le voisinage des marais. Mais dans nos contrées, c’est surtout comme plante oléagineuse que l'Hélianthe annuel pourrait être cultivé avec avantage. La graine, en effet, produit une huile d’une odeur agréable, d’un goût comparable à celui de l'huile de noisette, et estimée en Bavière, en Russie, lorsqu'elle est obtenue à froid, à l’égal de l'huile d'olive. Préparée à chaud, elle est moins bonne pour la consommation ; mais elle peut servir alors pour les arts et l'éclairage. Cette huile est, de plus, très abondante; ainsi, les graines pressées à froid, en donnent 16 pour 100, quantité qui s’élève à 30 ou 35 pour 100, quand elles sont traitées à chaud. Après l'extraction de l'huile, on obtient enfin des tourteaux constituant pour le bétail une excellente nourriture, meilleure pour l'engraissement que les tourteaux de colza, et n’altérant point, comme ceux-ci, la qualité de la viande. Estimés surtout lorsque la graine a été traitée à froid, ils sont moins bons, il est vrai, quand cette graine a été soumise à la chaleur; mais ils fournissent alors un engrais riche et puissant, propre à toute culture. Le grand Soleil peut être utilisé encore de diverses manières. Ses grai- nes, mondées et torréfiées, sont employées dans la parfumerie, la pâtisse- rie, etc., et fournissent un principe propre à la teinture en bleu. Les fleurs servent à préparer une couleur fauve très solide ; elles sont, d'un autre côté, recherchées par les abeilles auxquelles elles donnent un bon miel; les abeilles COMPOSÉES. 385 qui se nourrissent de ces fleurs sont par malheur exposées à une espèce d’acarus microscopique, signalé par M. Duchemin, et qui attaque l'insecte, le tue, et peut, en passant de l'un à l’autre, détruire des ruches entières. On emploie aussi les tiges à faire des tuteurs, des palissades ; par le rouissage, on en a même obtenu une espèce de chanvre pouvant servir à faire des cor- des. Enfin, elles constituent, avec les réceptacles secs, un très bon combus- tible, donnant une cendre très riche en potasse, — elle en contient environ 2 pour 100, — et que l’on peut extraire pour les usages industriels, pour la fabrication du nitre, etc. Usages alimentaires de l'Hélianthe annuel. Considéré comme plante fourragère, le grand Soleil fournit à l’alimen- tation du bétail, outre les tourteaux obtenus dans la préparation de l’huile, ses feuilles et ses graines. Ses feuilles, extrémement grandes, constituent un aliment de bonne qua- lité, que recherchent les lapins, les chèvres, les moutons ainsi que les vaches, et même les chevaux, et d'autant plus utile qu’il donne son maximum de produit à une époque de l'année où ordinairement les fourrages verts font défaut ou sont grillés par la chaleur. Pour en faire la récolte, tous les huit ou dix jours on casse, sur chaque pied, quatre ou cinq des plus grandes feuilles en commencant par le bas ; et si l'on a eu soin d’espacer convenable- ment les semis, on peut, sans nuire à la production de la graine, avoir de ce feuillage depuis le milieu de juillet jusqu’à la fin de septembre. Quant aux graines, que le grand Soleil fournit en abondance, elles cons- tituent une des meilleures nourritures qu’on puisse donner à la volaille, qui, on le sait, s’en montre avide. On la réserve surtout pour les perroquets; mais elle n’est pas moins recherchée par les poules, les pintades, les canes, les dindons, qu’elle engraisse et maintient en santé; il importe même, pour éviter un engraissement trop rapide, de ne la distribuer qu'en mélange. En Angleterre, dans le comté de Norfolk notamment, elle rend de très grands services pour l’engraissement des dindons renommés de ce pays. Enfin, on fait manger ces graines aux lapins, qui ne s’en trouvent pas moins bien, et guérissent même, sous l'influence de ce régime, des affections diarrhéiques qui les atteignent communément. La plante a été utilisée encore à la nourriture de l'homme. Aïnsi, avant l'éclosion des fleurs, le réceptacle peut être mangé comme les artichauts. Dans la Virginie, les semences servent à faire du pain et de la bouillie; et on mange aussi les sommités de la plante jeune, après les avoir fait cuire et les avoir trempées dans de l'huile et du sel. Les sauvages en consomment les graines elles-mêmes, en même temps qu’ils en tirent de l'huile propre à différents usages 25 386 CUMPOSÉES. HÉLIANTHE TUBÉREUX. — H. TUBEROSUS L. NOMS VULGAIRES. — Topinambour, Topinamboux, Topine, Tournesol tubéreux, Soleil vivace, Poire de terre, Artichaut de terre, Artichaut de Jérusalem, Artichaut du Canada, Canada, Crompire, Cartoufle, Cartouf, Taratouf, Tertifle. Fleurs en capitules petits, dressés, en corymbe lâche; réceptacle peu épais. — Involucre à folioles lancéolées-linéaires. — Feuilles opposées ou alternes, grandes, ovales, aiguës, dentées, rugueuses, décurrentes sur le pétiole : les inférieures cordées à la base. — Tige unique, rarement rameuse, droite, ferme, presque ligneuse. — Souche rameuse, donnant naissance à plusieurs tiges, à la base desquelles, entre les racines, naissent des rameaux souterrains, courts, épais, qui s’épaississent et deviennent tuberculeux. — Taille de 1 à 2 mètres, s’élevant quelquefois à 3 et à 4 mètres. — Vivace. Espèce exotique, que l’on suppose originaire du Brésil, du Mexique ou du Canada, et depuis plusieurs siècles importée en Europe, où on la cultive pour ses tubercules, qui servent à la nourriture de l’homme et des animaux, mais où elle ne vient point spontanément, sinon cà et là au pourtour des lieux cultivés. Bien que connu depuis longtemps, puisque déjà Olivier de Serres le mentionne sous le nom de Cartoufle, le Topinambour n'a commencé à être cultivé en grand que depuis une époque relativement récente. Ce fut au siècle dernier seulement que Duhamel le proposa pour la première fois comme plante alimentaire; et encore n’est-ce que plus tard, après que V. Yvart eut fait connaître (en 1809) les avantages que cette plante pourrait offrir pour l'entretien des troupeaux, que sa culture a commencé à se répan- dre, en restant d'abord limitée à certaines régions, la Lorraine et l'Alsace principalement, pays où le Topinambour est encore aujourd’hui cultivé le plus en grand. Toutefois, depuis la maladie des pommes de terre, et surtout depuis qu’on a reconnu la possibilité de retirer du Topinambour une forte quantité d’un bon alcool, cette plante a appelé plus sérieusement l'attention des cultivateurs; des essais de culture ont été tentés dans les localités les plus diverses, et les résultats obtenus permettent de penser que sa production finira par se généraliser en France et par prendre un rang important parmi nos cultures industrielles et fourragères. La partie essentielle du Topinambour est le tubercule, qui se développe à la base de la tige, entre les racines, et s'enfonce à une profondeur variable de 10 à 20 ou 30 centimètres. Ces tubercules sont allongés, de forme plus ou moins irrégulière, et pourvus d’écailles qui sont de véritables bourgeons. Lorsqu'ils sont arrachés, abandonnés à eux-mêmes, ils se ramollissent, se flétrissent et perdent promptement la plus grande partie de leur poids. Ils possèdent, d’ailleurs, une rusticité extrême, qui leur permet de résister aux froids les plus intenses ainsi qu'aux plus vives chaleurs de l’été. Les longues sécheresses en retardent quelquefois, mais n’en arrêtent point l’accroisse- ment: si la plante a souffert par excès de chaleur, anx premières pluies elle p ] - À 3 COMPOSÉES. 387 reprend son développement, et dans le cours de l'hiver, après l’étiolement de la tige, les tubercules continuent à végéter, quelle que soit la tempéra- ture ; des froids de 15° à 18° même ne les atteignent pôint. Cette extraordinaire résistance au froid donne au Topinambour la faculté importante et exceptionnelle de se reproduire presque indéfiniment, sans engrais, sur la terre qu’il occupe, et cela même lorsqu'il est arraché ; les plus petits fragments souterrains restés dans le sol suffisant pour donner naissance à de nouveaux jets. Il faut ajouter qu’en France, il ne peut se mul- tiplier autrement que par tubercules, ses graines ne mürissant point dans notre climat, sinon exceptionnellement dans la zône la plus méridionale. D'une saveur douce et sucrée, les tubercules du Topinambour sont re- marquables encore par leur composition, laquelle diffère de celle des autres tubercules en ce qu'ils ne renferment point de fécule, et contiennent, à la place, du sucre incristallisable, s’élevant à la proportion de 14 à 15 pour 100. La culture du Topinambour en a produit un certain nombre de variétés; la plus importante est : Le ToPINAMBOUR coMMux, tubercule rougeâtre ou blanc-rosé, un peu allongé, de forme irrégulière, avec une chair d’une couleur blanc-jaunâtre, et le seul communément cultivé; Citons, en outre, le TopINAMBOUR JAUNE, obtenu en 1808 par M. Vilmo- rin : tubercule jaunâtre, plus petit, plus irrégulier et inférieur au type pré- cédent, variété peu répandue, de même qu'un certain nombre d’autres, obtenues de semis dans les régions méridionales. Culture du Topinambour. Choix du sol. Plantation. Soins de culture. — Plante essentiellement rus- tique, pouvant réussir dans tous les climats, le Topinambour est de plus très peu exigeant sous le rapport du terrain. Il vient dans les sols les plus divers, même dans les plus médiocres, et prospère là où la pomme de terre ne donne aucun produit, ne redoutant que les sols humides ou à sous-sol imperméables. Il préfère toutefois les sols calcaires, et, bien que pouvant croître partout, il donne toujours un total de produits en rapport avec la qua- lité des terrains qu’on lui a consacrés. De là l'indication, malgré sa rusticité, de le semer dans une terre con- venablement préparée par des labours profonds, donnés avant et après l’hi- ver. Il est profitable également, bien que de toutes les plantes ce soit celle qui réussisse le mieux sur les sols appauvris et de mauvaise qualité, de ne lui point épargner les engrais. On peut employer, soit le fumier, à raison de 20 à 25 mille kilog. par hectare, soit les engrais minéraux divers, cendres, ter- reau, poudre d'os, guanos, chiffons de laine, etc., et surtout les engrais cal- caires, qu'il consomme en abondance, en même temps qu’il absorbe énergi- quement dans l’atmosphère une partie des éléments qui le composent. É. 3x COMPOSÉES. Le Topinambour se propageant par tubercules, on plante ceux-ci au printemps, en février ou mars, aussitôt que les dégels permettent de labou- rer les terres. Dans les sols très meubles, sur les coteaux, la plantation sera faite de préférence en automne. On met en terre les tubercules entiers, car ils sont sujets à pourrir lorsqu'on les coupe. L'opération est faite à la bôche ou à la charrue, comme pour la pomme de terre, et les plants sont mis en lignes, éloignés les uns des autres de 60 centimètres environ, les tubercules rapprochés à la moitié de cette distance. Quelquefois on espace davantage | les plants ; mais le sol est moins ombragé alors, pendant l'été, par les tiges | et les feuilles, et conserve moins sa fraicheur. La profondeur à laquelle on dépose les tubercules varie de 5 à 135 centimètres, rarement davantage, à moins qu'ils soient plantés dans le sable. La quantité semée, avec les espa- cemenis qui viennent d'être indiqués, est d'environ 20 à 25 hectolitres par bectare. Quelquefois on ne fait aucun semis; on se borne, au moment de la récolte, à enlever les tubercules mis à découvert par la charrue, et ceux qui restent dans le sol suffisent pour que le champ se trouve garni de plants lannée suivante. Les touffes alors ne sont plus disposées en lignes: c'est un inconvénient pour les facons à donner au sol, mais on a l'avantage d'éco- nomiser iout ce qui aurait été dépensé en tubercules pour l’ensemencement. Les soins de culture sont à peu prés ceux que l'on donne à la pomme de terre. Quand les premières pousses apparaissent, on pratique un vigou- reux hersage, qui ameublit la couche arable, favorise la sortie des tiges et détruit les mauvaises herbes qui ont pu se développer. Plus tard, la plante se développant assez pour étoufer ces berbes, on peut se borner, pour tous soins d'entretien, à quelques länages avec la houe à cheval, qui rompent la couche arable et facilitent la pénétration des agents atmosphériques. Cette opération n’est possible qu'autant que les plants ont été semés en lignes et sont renus d'eux-mêmes ; sinon on doit s'en tenir aux premiers hersages pra- tiqués en avril, mai ou juin. Avant La récolte, quelquefois, on coupe les tiges et les feuilles vertes, qui fournissent aux bestiaux us fourrage abondant. Une expérience de M. Bous- singault à fait voir que cette taille peut nuire sensiblement à la production des tubercules. Maïs un autre agronome, M. Laprade, de la Vienne, a observé que si on à soin de couper La tige à { mêtre 30 du sol, le rendement en tuber- cules n’est en nien diminué, œ qui reste de tige suffisant pour entretenir la végétation du plant dans toute son activité; et que l’on peut, sans incon- rénient, en prenant cette précaution, se procurer, pour la fin du mois d'août, un supplément précieux de fourrage vert. Récolte. Produits. — La récolte des topinambours se fait en hiver, du 15 décembre au 15 mars ordinairement, et seulement à mesure des besoins, les tubercules s’altérant promptement à l'air, se desséchant ; tandis que, d'un autre côté, ils se conservent parfaitement dans le sol, quelle que soit la tem- COMPOSÉES. 389 pérature régnante. V. Yvart avait même cru remarquer qu'en restant en terre, dans les automnes humides, ils augmentent de volume. D’autres observations, il est vrai, et notamment une expérience faite en 1852 par M. Opperman, ont paru établir, au contraire, que les tubercules alors per- dent une partie de leur poids, mais en gagnant, par compensation, sous le rapport de la qualité, en ce qu’ils deviennent moins aqueux et plus sucrés. Dans tous les cas, la récolte doit être achevée en mars, époque où les tuber- cules se mettent à repousser, ou bien à laquelle doivent commencer les travaux pour une nouvelle récolte, si une autre plante doit succéder au Topinambour. On recueille les tubercules par arrachage des pieds, après avoir fait pas- ser la houe ou la charrue qui commence à les déraciner. L’ouvrier vient après, saisit chaque touffe, l’arrache et en détache la terre en la frappant contre son sabot. Le rendement en tubercules est extrêmement variable, selon la fertilité des terres, les soins donnés à la culture; on a obtenu depuis 100 jusqu’à 750 hectolitres par hectare, chaque hectolitre pesant environ, comme la pomme de terre, 65 kilog., ce qui fait une moyenne de 25,000 kilog. de tuber- cules par hectare. Outre les tubercules, le Topinambour fournit ses feuilles et ses tiges ver- tes ou sèches. Les tiges sont abondantes et bien fournies de feuilles en juillet et août, et si on les coupe alors, on peut arriver à un rendement de 20 à 25 mille kilog. de fourrage vert par hectare, perdant à peu près la moitié de son poids par le fanage. Mais une récolte aussi abondante serait préju- diciable aux tubercules, ce qui ne serait pas si on se bornait, d’après le con- seil de M. Laprade, rappelé plus haut, à couper, vers la fin d’août, le sommet des tiges. Quant aux tiges et feuilles desséchées conservées après la floraison, il convient de les couper, bien qu'elles n’aient pas une très grande valeur, dans le mois d'octobre, aussitôt qu’elles commencent à jaunir. On peut encore alors les utiliser pendant l’hiver. Si on attend davantage, elles noircissent et n’ont plus la même valeur. Aussitôt qu’elles ont été coupées, on lie les bran- ches en fagot que l’on dresse pour les faire sécher, après quoi on les met à abri de la pluie, en meule ou dans des granges. Le rendement en fanes sèches est variable, selon les circonstances; il est évalué à environ 10,000 kil. en moyenne. Valeur agricole et économique du Topinambour. Par sa rusticité, sa facilité de vivre principalement aux dépens de Fair, en n'empruntant au sol que ses éléments minéraux, l’activité de sa végéta- tion, sa faculté de croître en tout terrain, les récoltes abondantes qu’il donne en produits propre à la nourriture de tous les animaux, le Topinambour D Loto RS D — nb Si De om 4 390 GOMPOSÉES. constitue une plante d'un haut intérêt économique. C'est, d'après M. Bous- singault, un des végétaux de la grande culture qui produisent le plus, en consommant le moins d'engrais et en exigeant le moins de facons. On ne le conseillera point, cependant, dans les terres d’un prix élevé. Mais dans les sols médiocres, où la betterave, la pomme de terre et les autres cultures sarclées ne réussissent point, le Topinambour donnera toujours des produits relativement considérables, eu égard aux faibles déboursés qu'il exige, et qui en font la plante fourragère par excellence des terres pauvres, où l’on ne récolte pas assez de fourrage pour nourrir le bétail, et où l'on n’a point assez de capitaux pour élever à son maximum la production du sol. Le Topinambour est surtout avantageux par la grande quantité de sucre que renferment ses tubercules, et dont la proportion est deux fois plus éle- vée que celle renfermée dans la betterave. Ce sucre, il est vrai, n’est point cristallisable ; mais il fermente facilement, et peut se transformer en un excellent alcool, qui se rectifie parfaitement, et dont on peut obtenir jus- qu'à 5 à 7 litres par 100 kilog. de tubercules. Enfin, on utilise les tiges du Topinambour soit pour en former des rames ou des échalas, soit comme combustible, soit pour en former des litieres. Au point de vue de la culture, indépendamment des produits qu'on peut en obtenir, le Topinambour est avantageux, non-seulement en ce qu'il peut se reproduire presque infiniment sans travaux et sans frais de semence, mais en ce qu'il n’est jamais attaqué par aucun insecte ni par aucune ma- ladie, et aussi parce que sa récolte se fait sans frais, dans le cours de l’hiver, alors que les bras sont le moins occupés, et parce que, étant arraché à me- sure des besoins, il n'exige pas de locaux pour être conservé. On reproche précisément, il est vrai, au Topinambour sa vitalité extrême qui, le faisant renaître chaque année de ses tubercules, le rend fort difficile à extirper des champs qui en ont produit. Celà n’est point un inconvénient, lorsqu'il est cultivé sur des terres mal préparées à recevoir d’autres récoltes, et sur lesquelles ainsi il donne incessamment des produits sans frais nou- veaux; mais lorsqu'on veut l’introduire dans un assolement, cette persistance de végétation devient, en effet, un embarras, qu'on peut considérer comme la cause principale qui jusqu'à présent a le plus contribué à éloigner le Topinambour des cultures régulières. La plante n’est pas cependant impos- sible à détruire. On y parvient en cultivant, sur la terre où le Topinambour a végété, soit des plantes qui exigent des sarclages nombreux, soit une prai- rie artificielle formée de plantes fourragères étouffantes : trèfle, lupuline, vesce, ivraie vivace, etc., suivant les cas. D'abord, il faut avoir eu soin, au moment de la récolte, d'arracher les tubercules le plus complétement pos- sible; puis, au printemps suivant, après avoir fait pâturer, par les vaches et les moutons, les tiges qui auraient pu repousser, de donner un premier labour en ramassant, derrière la charrue, les tubercules déterrés qui avaient d’abord aan 7 COMPOSÉES. 391 échappé. Puis, on répète la même opération à chaque nouvelle facon que réclame la culture sarclée ou la prairie semée, en ayant soin de couper, en même temps, avec l’échardonnette, les pieds qui germent et se mêlent aux pousses de la nouvelle culture; cela fait, la végétation de celle-ci suffit en- suite pour étouffer définitivement la plante tuberculeuse, et en débarrasser le sol. | Emploi alimentaire du Topinambour. Le Topinambour fournit à l’alimentation du bétail ses tubercules, ainsi que ses feuilles vertes ou sèches. Les tubercules, riches en principes sucrés, et contenant une certaine proportion de matières azotées, constituent un bon aliment qui convient à tous les animaux de la ferme. Les bêtes à cornes s’en montrent avides, sur- tout à la fin de l'hiver, époque où les tubercules sont moins aqueux et plus sapides qu’en automne. Mais on les réserve plus généralement pour les mou- tons et les porcs. A ceux-ci on les donne quelquefois à manger sur place en leur faisant déterrer, dans des taillis de grandes forêts, de tubercules semés à cet effet. Au début, les animaux prennent quelquefois les topinambours avec difficulté; mais tous s’y habituent promptement et finissent par les rechercher et les manger avec plaisir. On donne généralement les topinambours crus, l'observation n'ayant pas appris qu'il y ait avantage à les faire cuire. On se borne, après les avoir lavés à grande eau, à les diviser, soit en les écrasant par une mouture gros- sière ou avec un battoir, soit en employant le coupe-racines. On peut les donner dans cet état, ou bien après les avoir saupoudrés avec du son ou des balles d'avoine. Quelquefois, lorsqu'ils sont donnés à trop forte dose, ils provoquent, chez les moutons surtout, des météorisations ou une espèce d'ivresse. On évite cet inconvénient en mélant, aux tubercules, un peu de sel, des baies de genièvre concassées, ou quelque autre substance tonique ; ou bien en les alliant à de la nourriture sèche, et en ne les faisant jamais entrer pour plus de moitié dans la ration journalière des animaux. On évitera, d’ailleurs, de faire manger aux bestiaux les tubercules altérés par un trop long séjour dans l’eau ou une trop longue conservation, et qui peuvent donner lieu à des accidents. Mais on peut utiliser avec avantage les résidus des tubercules distillés pour la fabrication de l'alcool. Quant aux feuilles et aux tiges, surtout lorsqu'elles ont été récoltées en temps convenable, elles constituent une excellente nourriture, que recher- chent surtout les vaches et les moutons, auxquels on les donne, vertes ou fanées, sans préparation, mêlées seulement à d’autres fourrages, qui en aug- mentent la valeur nutritive. Dans les pays pauvres, ces feuilles et ces tiges séchées peuvent même devenir la ressource principale pour l'entretien des troupeaux en hiver. Genre MADIE. — WMADJA Mo. Fleurs radiées, celles de ls circonférence femelles, à ligule courte; réceptacle garni au pour- t les akènes; — ineolurre à folicles sur 1.2 rangs: — akèmes angu- nu, ceux du centre centre pourves d'une nigrotts pailletés. — Feuilles entières, sapérieares demniemirassantes. il Plante originaire de Chiki, où elle vient spontanément et où on ls cultive pour ls graine, dont on extrait, par expression on euction, une huile claire et douce, servant à divers usages domestiques où industriels. Introduite en Allemagne, puis en France, il y s une trentaine d’an- pées, cette espèce se recommande par La facilité de ss culture, son rapide développement, ss res- tieité et l'abondance de son produit en graises et eu buile. On la sème au printemps jusqu'à ls £n de mai, et dés le mois de septembre, quand La maturité est complete, on La récolte pour en retirer les graines. On reproche à cette plante la forte odeur qu'elle répand, et qui, jusqu'à présent, s constitué le principal obstacle à l'extension de sa culture. Cetie odeur, il est vrai, éloigne les insectes et devient ainsi pour La plantation un moyen de protection. D'un autre oîté, elle offre trouve pas srantage à utiliser La Madie comme fourragère, on peut l'enfouir comme engrais vert, et elle constitue alors pour le sol un très bon amendement. Genre ANACYCLUS. — ANACYCLUS Pers. radiées, celles du centre à tube ailé, de Ls circonférence sur 1 rang; — akèmes se de SU TS di CORTE S au sommet. — Feuilles alternes, bipin- Rx Dot GÉRS A. clanains Pers., Beurs ligalées blanches: tige à rameaux divariqués, rougeñâtres, 3 à 4 déci- mètres; — A. calentinus L., Éeurs lignlées jaunes, dépassant à peine l'involuere: — 4. radistus Lois. ; Anthemis calentins L., fleurs ligulées jaunes, très rayounantes, — plantes sans importance, propres aux Pyrénées et à la région méditerranéenne. Genre ACHILLÉE. — ACHILLEA L. Fleurs radiées, celles dn centre à tbe comprimé-ailé, celles de is circonférence sur 1 rang: ahèmes comprimés, étroitement marginés — Fruilles alternes: — tige dressée ou ascendante, raide, striée. | 1 ES COMPOSÉES. 393 Espèces assez nombreuses, toutes vivaces, habitant principalement les contrées méridionales, et dont un petit nombre seulement, assez répandues, ont été utilisées. © Segm. { Segments égaux. .... MILLEFOLIUM L. divariq. | Segm.infér. pluslongs. Cowpacra im. Q Feuilles \ Tanacetifolia AN. Fleurs isolées | s ont Segments égaux } Dentifera DC. î Involuc.ovoïde \ Rene en à # L *] Feuilles seul plan ( « : NoniLis < Fleurs de la pinnatifides 2 inégaux Liqustica AI. = | circonférence Feuilles fasciculées................. Chamænmrlifolia Poarr.. = plus courtes æ HSE Feuilles fasciculées, entières. ...... AGERATUM L. 3 \ J Feuilles en dents de peigne........ Tomentosa Le ë _— Ê Feuill, entières, Corymbe composé......... -. PTARMICA Ée 2 que. ou dentées C : Pyrenaica Sibth. 3 Z Des | orymbe presque simple....... M7 re = toutes égales, | Feuilles (Corymbe composé —Feuill.tr.amples. Wacropkylla É: ; blanches pinnatifdes | Corymbe simple — Feuilles étroites... Nana ACHILLÉE MILLEFEUILLE. — 4. MILLEFOLIUM L. Noms VULGAIRES. — Millefeuille, Sourcil-de-Vénus, Saigne-nez, Saignette, Herbe à la coupure, Herbe aux charpentiers, Herbe aux voituriers, Herbe militaire, Herbe de Saint-Jean. Fleurs blanches ou purpurines, en petits capitules groupés en corymbe dense. — Feuilles oblongues, bipipnatifides, à segments nombreux, très menus, presque égaux, non insérés dans un même plan. — Tige simple ou rameuse au sommet. — Racine longuement traçante. — Taille de 3 à 5 décimètres. Espèce fort commune, répandue dans toute la France, venant partout, dans les lieux incultes, au bord des bois et des chemins, dans les champs et les prairies. Douée de propriétés toniques et légèrement aromatiques, elle est recherchée de tous les bestiaux, ce qui a fait conseiller de l'utiliser comme plante fourragère, emploi pour lequel la recommandent d’ailleurs plusieurs autres qualités importantes. Ainsi, elle est fort précoce, d'une croissance rapide et d’une longue durée; commence à végéter dès les pre- miers jours du printemps, dure jusqu'aux gelées, en produisant toujours des pousses nouvelles, et conserve même un peu de verdure pendant l'hiver. Elle vient communément dans toutes les bonnes prairies, surtout celles dont le sol est argileux et où elle donne des feuilles vigoureuses, ce qui ne l’em- pêche point, grâce à ses racines longues et tracantes, de se montrer dans les terrains secs, et de résister aisément aux sécheresses et aux fortes chaleurs. Enfin, elle peut durer 7 à 8 ans. Malgré ces avantages, comme elle est en somme peu productive, elle ne constitue qu’un fourrage d'ordre secondaire, ne méritant point tout à fait le nom d’AHerbe admirable que lui donnait A. Young. Ainsi, bien que se dessé- chant facilement, elle n’est point propre à être fauchée, car, montée en fleurs, elle donne un foin dur et désagréable, et coupée jeune elle en fournit une 39%: CONPUSÉES. trop petite quantité pour rendre l'opération fructueuse. Mais comme plante de pâturage, la Millefeuille peut étre avantageusement utilisée, car elle repousse aussi qu'elle à été broutée, et se range même, par cette propriété, parmi les bonnes espèces connues pour faire paltre sur place. On peut ainsi la faire entrer dans ious les mélanges de fourrages destinés à être consommés en péturage, et auxquels elle communique ses propriétés ioniques. Elle peut aussi être semée seule: on répand alors la graine au printemps, à raison de 3 à 6 kilog, par hectare, soit seule, soit avec de l'avoine qui fournit une récolte La première année. Les prés de Millefeuille, qui, dit-on, éloignent les mouches, peuvent être Lwrés à ious les bestiaux, mais ils conviennent principalement aux vaches et aux moutons, à œux-c notamment, auxquels sont toujours favorables les qualités astningentes de La plante; on La fait manger aussi aux porcs, qui la recherchent. La Millefeuille, toutefois, n'est pas consommée exclusivement en péturage: ainsi, dans les contrées du Centre. on la ramasse avec soin, dans les bois taillis, pour nourrir les bestiaux à l’étable. Les cultivateurs de certaines régions La font de plus entrer dans la pâtée que l'on donne aux jeunes dindon- Enfin, en Allemagne, la racine elle-même, qui a le goût de La carotte, est employée comme fourrage et donnée à tous les bestiaux. 4. congorés Lan, cupctules assez volumineux: feuilles à segments iuférieurs plus larges, — venset sur les otemux de ls Pnoveuve, du Dauphané, dans le Jurs, où elle est consommée came ls Nileémile, à lnguele elle est inférieure, 1ouiefeus, comme fourrage: - 4. obvruts L., feuilles d'en vert oendré, velues, — se montrant dans ls région méditerrs- méemme 21 Les Prmémées-(ioentules : 4. sables L., cagütules e2 ourymbe très rameux : feuilles d'un vert grisâtre, — très abon- drate sur les ctesxx caleures de l'Est, dans Les Vosges, sur ls Lovère, dans is Provence et le Lasgoeëe, où elle es bouée pur les troupeaux : 4. cprotum L. (Achilée visguense, Expatoine de Merné), capitales en ocorymbe dense ; rnles fusrenlées, emtènes, denthes em are, — croissant dans Les Leux pierneux et un peu bomoèes des départements mendicmsnx ACHILLÉE STERNUTATOIRE, À. piarmica L. Bots à dtermuer, Bert sonrovimr, Piormique commun, Lin souroge. Fleurs hlsnches, en eupütuler asser grands, gnompés en corrme composé, étalé. Feuilles gares, sessles, Enénires-lunnaclées, deniées es soie. Taille de 4 à 6 décumitres Plante régauême dans toute ls France. mms moins oummune que Les Millefeuille, et venant m'en post aungée par Les bestseux, sur lengnels elle exerce mue infvence muisiile: et uit ton- jours, quand elle est en exeis, à La qualité du foin. Ses feuilles et ss racine dessécbées et réduites #2 pomère sut emslorées eumane sermuimioines — Une ranété de ortte erpèce est cultivée dans les jundens soms Le me de Brnden Serpent. Les soires espmons de genre. que roemmemt dans les Alpes et les Prrémées, sont sans mnportance. GOMPOSÉES. 395 Genre COTA. — COTA Gax. Fleurs radiées, celles du centre jaunes, à tube ailé, celles de la circonférence sur 1 rang; réceptacle à paillettes persistantes, terminées en épine; — akènes couronnés. — Feuilles alternes, pinnatifides avec des lobes plus petits entre les segments ; — tige dressée, forte. CoTA DES TEINTURIERS, C. tinctoria Gay; Anthemis tinctoria L. Camomille des teinturiers, C. jaune, Œil-de-bœuf. Fleurs odorantes, toutes jaunes, et ne dépassant pas l’involuere. Akènes à couronne mem- braneuse courte. Feuilles à rachis large, à segments profondément dentés, cuspidés. Tige très feuillée. Plante pubescente, de 4 à 6 décimètres. Vivace. Espèce répandue dans les lieux secs et pierreux, sur les coteaux calcaires de l'Est, depuis la Provence jusqu’à la chaîne des Vosges. Elle est mangée par les chèvres et les moutons et recher- chée des chevaux. On retire de ses fleurs une teinture jaune. CoTa ÉLEVÉ, C. altissima Gay; Anthemis altissima L. Camomille élevée. Fleurs ligulées blanches, dépassant longuement l’involucre; pédoncules renflés; réceptacle à paillettes longuement épineuses. Akènes à couronne aiguë. Feuilles bipinnatifides, à dents lon- guement cuspidées. Taille de 6 à 12 décimètres. Annuelle. Espèce fort répandue dans les lieux stériles et les champs cultivés de tontes les provinces méridionales, principalement dans le Sud-Ouest, aux environs de Toulouse. Occupant inutilement le sol, elle doit être extirpée des champs et des prés qu'elle envahit. C. triumfetti Gay, Anthemis austriaca DC., fleurs ligulées blanches, plus longues que l’invo- lucre; pédoncules non renflés; feuilles bipinnatifides, en dents de peignes; vivace, — répandue dans les bois montagneux des Pyrénées-Orientales. Genre ANTHÉMIS. — ANTHEMIS L. Fleurs radiées, celles du centre jaunes, à tube comprimé, celles de la circonférence blanches, sur 1 seul rang, à ligule réfléchie; réceptacle conique; — akènes pourvus de côtes, tronqués au sommet. — Feuilles alternes, pinpatifides. Genre réduit à un petit nombre d'espèces, indigènes et exotiques. ANTHÉMIS DES CHAMPS, À. arvensis L. Camomille des champs, OEil-de-vache. Réceptacle à paillettes lancéolées, terminées en pointe raide. Akènes très inégaux, à côtes lisses, conronnés par un bourrelet irrégulier. Feuilles étroites , bipinnatiñdes, à segments linéaires, courts, rapprochés. Tige dressée, très rameuse. Taille de 1 à 2 décimètres. Annuelle. — Plante velue, exhalant de toutes ses parties une odeur aromatique faible et peu agréable. Espèce venant dans toute la France, et très répandue dans les champs cultivés, les terres argileuses. Les bestiaux, excepté les pores, les mangent volontiers. Communique aux fourrages et aux pailles une légère odeur et une saveur qui plaisent surtout au cheval. ANTHÉMIS FÉTIDE, À. cotula L. Camomille puante, Cotule, Maroute, Bouillot, Chaillerie. Réceptacle à paillettes linéaires. sétacées. Akènes à côtes tubereulenses, à sommet nu. Feuilles 396 COMPOSÉES. bipinnatifides, assez grandes, à segments linéaires allongés, étalés. Annuelle. — Taille et port de la précédente, mais exbalant de toutes ses parties une odeur pénétrante et désagréable. Commune dans toute la France, cette espèce souvent abonde au milieu des moissons, des champs cultivés. Repoussée des bestiaux à cause de son odeur, elle doit être détruite par l'intro- duetion d'un bon système de culture. Etait autrefois employée comme anti-spasmodique. Le même genre renferme trois autres espèces indigènes, plus rares que les précédentes, et s'en distinguant par leurs feuilles simplement pipnatifides et un peu charuues : L'A. montana L., feuilles à segments bi-quinquéfides ; tiges nombreuses, pen feuillues; vivace, — espèce très variable de forme, se montrant dans les Pyrénées, sur les bords de ls Méditerranée, dans les montagnes et sur le sable des rivières du Centre; L'4. maritima L., feuilles à segments eutiers; tige suffrutescente à la base; vivace, — et l'A. secundiramea Bix., feuilles à segments bi-trifides ; tiges toutes berbacées, radicantes, — pro- pres l’une et l’autre à la région méditerranéenne. ANTHÉMIS PYRÈTBRE, À. Pyrethrum L. Fleurs ligulées, rougeâtres sur les bords; réceptacle à paillettes obtuses. Akènes à couronne membraneuse dentée. Feuilles à segments incisés. Tiges multiples, ascendantes, peu rameuses. Racine pivotante, fusiforme, charnue. Vivace. Espèce originaire des pays chauds, commune dans les contrées méridionales de l'Europe, en Espagne, notamment, et quelquefois rencontrée dans la région pyrénéenne. Elle est remarquable par les propriétés excitantes de sa racine, laquelle, en contact avec la peau, produit une sen- sation de froid, suivie par une impression de brâûlure. Elle est inodore, mais offre une saveur âcre et brflante, qui excite énergiguement la salivation et l’a fait employer, sous le nom de Racine salivaire, comme sialagogue. Enfin, elle exerce sur tous les insectes une action stupéfante et toxique des plus prononcées, qui en font un moyen des plus précieux de se débarrasser des insec- tes. Réduite en poudre, elle forme la base de la plupart des préparations insecticides, aujourd’hui si répandues dans le commerce. — Elle est cultivée aussi comme plante d'ornement. Genre CAMOMILLE. — CHAMOMILLA Go. Fleurs radiées, celles du centre jaunes, à tube cylindrique, élargi à la base et embrassant le mg la circonférence blanches, sur 1 rang, réfléchies; réceptacle devenant conique; — akènes très petits, cadnes, nus au sommet, à 3 côtes au côté interne. — Feuilles alternes, bipinnatifides. Genre comprenant trois espèces indigènes, assez répandues. CAMOMILLE ODORANTE, Ch. nobilis Gop.: Anthemis nobilis L. Camomille romaine, Chaille. Fleurs du centre à tube non appendiculé; réceptacle à écailles blanches, obtuses; involuere appliqué. Feuilles étroites, à segments nombreux très fins. Tige grêle, rameuse, souvent couchée. Taille de 1 à 3 décimètres. Vivace. — Plante velue, répandant une odeur forte et agréable. Espèce fort répandue, très commune surtout dans l'ouest et le centre de la France, et qui abonde en Italie, dans ls campagne romaine. Vient dans les moïissons, les pâturages secs et pier- reux, les clairières des bois, où elle est peu recherchée des bestiaux. D'une saveur âcre et très smère, elle est surtout réservée à l'usage médical, comme plante tonique, stomachique, exci- tante, etc. Elle est, à cet effet, cultivée en grand dans les jardins; l'espèce sauvage offre toute- fois des propriétés plus prononcées, qui en font souvent préférer l'emploi. Ch. mixta God., Anthemis mirta L., fleurs du centre à tube prolongé eu appendice; feuilles oblongues à segments inégaux ; tige dressée, de 2 à 4 décimètres ; annuelle, — commune dans les champs ssblonneux , les bords caillouteux des rivières du Midi et de l'Ouest; sans usages. sh L I COMPOSÉES. 397 Ch. fusests God., Maruts fusests DC., fleurs du centre sans appendice; involuere réfléchi ; tige dressée, de 1 à 2 déeimètres ; annuelle, — se montrant dans les plaines basses du Midi. . Genre SANTOLINE. — SANTOLINA T. Fleurs jaunes, toutes tubuleuses, celles du eentre à tube ailé, s’élargissant à la base et embrassant l'ovaire; capitules presque globuleux ; — akènes tétragones, lisses, nus et tronqués au sommet. — Fruilles alternes, lobées, un peu charnues, à rachis épais; — tiges frutescentes, très rameuses. Un petit nombre d'espèces indigènes, toutes méridionales et sans usages. S. chemæcyparissus L., feuilles linéaires très petites, velues, à 4.6 rangs de dents ascendar- tes; 2 à 6 déeimètres, — plante très polymorphe, commune sur les coteaux calcaires du Midi. S. viridis Willd., feuilles plus étroites, glabres, — sur les bords du canal du Midi. S. pectinats Lag., feuilles oblongues, pinnatifides, à segments sur 1 seul rang; 2 à 3 déci- mètres, — Pyrénées et coteaux de ls Provence. Genre DIOTIS. — DIOTIS Desr. Fleurs jaunes, toutes tubuleuses, à tube silé et prolongé à la base en 2 éperons obtus. — Feuilles slternes, sessiles, entières, spatulées. Le D. candidissime Desf., Athanasis maritima L., tige couchée ou ascendante, de 2 à 5 déei- mètres; vivace; plante tomenteuse et aromatique, — la seule du genre, et venant dans les sables maritimes de ls Méditerranée et de l'Océan; sans usages. Genre SPILANTHE. — SPILANTHES Jaco. Fleurs toutes tubuleuses, rarement radiées:; — aïkène à côtes eiliées, à sommet nu. — Feuilles opposées. Espèces nombreuses, toutes exotiques, dont une seule acclimatée. SPILANTHE CULTIVÉ, S. oleracea Jaco. Cresson de Para, Abécédaire. Fleurs jaunes en capitules solitaires, ovoïdes. Feuilles entières, ovales, tronquées ou cordi- formes à ls base. Tige rameuse, peu élevée. Annuelle. Plante depuis lonstemps cultivée dans les jardins potagers, et remarquable par la saveur acide, piquante de ses feuilles, particulièrement propres à provoquer ls salivation, ce qui permet- trait de l'utiliser soit comme condiment, soit en frictions sur les gencives, pour réveiller l'appétit éteint par défaut de tonicité des tissus. On cultive encore, sous le nom de Cresson du Brésil (S. fusea), une variété de l'espèce précé- dente, et qui ne s'en distingue que par la couleur roussôtre de ses fleurs et de ses feuilles. UC PR SE 5 Tribu. — SÉNÉCIONÉES. Style à branches linéaires, à sommet pourvu d'un faisceau de poils, et tronqué ou prolongé en cône au delà. Anthères nues et arrondies à la base. Akène à aigrette poilue ou nulle. Réceptacle dépourvu de paillettes. — Com- prend les genres ci-après : couronnés { Ak. stipité, à cour. membr., en languette. PLaçres Ak. à oûtes tout autour.{ Ak. extérieurs à 3 angles. Caereastaeue. Fleurs du eeztre F1. radiées à tube ailé Akèmes tous chooniques. .. LEvcasraewte. Ak, sans aigrotte Ak. àoûtes à la face int. — FL ducentrestubecrhind. Narmscamis SÉNÉCIONEES [os Aigrente à ot TNT Dososscre. Fan ee (ae por AROSICTX. Genre ARMOISE. — ARTEMISIA L. Pas jonchhten, tanion tulnlennes, colles dela cieséhnnce ROSE CSS cnthères mg mure un assez moque Marennes 1. toutes vivaces, d'une saveur amère et répandant une aromatique Des QE RARE noncée. ag Dale pe . les régions les leur odeur, Les taux Le mangent, rm sans toutefois les rechercher. En petite quantité, elles > Us aux leurs propriétés toniques et stimulantes : mais en excès, t être nui- sibles, comme tous les végétaux excitants. Vers Lol dt espèces indigènes : COMPOSÉES. 399 \ Plantes ( Grappe en Ses MES Er - ABSINTHIUM L. ce herbacées = srappe longue, le. MUTELLINA ML! + DER: 50e res | Grappe global. court. Gracrous one Corolle | vel : * (Cemphorata Val! à insérée Plantes ligneuses. .............:...--.- EF Fa ul 5 = ” Capit. ovoides, en grappe simple, irrégul. VULGARIS LL £ < de Fleurs Feuilles bipinnatiséq.…. Arnarta Lm.| = % | l'ovaire. | | du centre PR Feuill. pq. { Gr. spicif. Spreara Wal.| 2 = Stigmate | fertiles } Capit. palmées | Gr.unilat. Nana Gaud.| 2 É JSkfrme, | = global. } à. F.bl.soy.—Plherb. Jusipida vin. À 2 S | eu S: ps: = | F presq. glabres | Chamæmelifolie \il.| À = (= — Plante ligneuse ( Asaoranuw L.| 5 = j e PI. ligneuse. CAMPESTRIS L.| à FI. du centre stér. — cul. 5 PE re den F Pl. herbacée. Dnacexcszus L| + Corolle insér. oblig. | Feuilles | P2n-ample. feuillée— Ram. penchés. Maurxa L. di ee Se EE | panie. étroite, nue — Ram. dressés. | SAHtica sg” fE term. en disque eilié Aragonnensis Lun.| à — Réceptacle nu | Feuilles entières oubi-trifides — Panic. serrée. Cærulescens L.| 5 ARMOISE ABSINTHE. — 4. ABSINTHIUM L. Nous VULGAIRES. — Grande absinthe, Absinthe suisse, Armoise mère, Alvine, Aluine. Capitales petits, brièvement pédiculés, penchés, groupés en grappes unilatérales formant une grande panicule étalée. — Involuere à folioles externes-linéaires. — Feuilles blanches-soyeuses, sariout en dessous, pétiolées, larges, bipinnatiséquées, à segments entiers ou à divisions obtuses. — Tige dressée, très rameuse. — Taille de 4 à 6 décimètres. Plante fort commune dans les contrées montagneuses de l'Est, du Midi et du Centre, en Algérie aussi, et venant sur les rochers, dans les lieux incultes. Très amère dans toutes ses parties et répandant une odeur peu agréable, elle est principalement employée, en infusion comme tonique et excitante, et comme telle cultivée dans les jardins. Elle concourt aussi à la fabrication de la liqueur qui porte son nom. Ses feuilles, cueïllies au mois d'août, ont été conseillées pour imprégner les greniers à blé, où leur parfum âcre et pénétrant suflit pour débarrasser le grain des insectes et notamment des charancons, qui l'infestent incessamment. Malgré son amertume, l'Ab- sinthe est mangée par les animaux; mais elle communique à la viande et au lait un goût particulier qui ne permet point d’eun continuer longtemps, sans inconvénient, l'usage dans l'alimentation. Se rapprochent de l'Absinthe, par leurs propriétés, leurs usages et les lieux qu'elles habitent : L’4. mutellina Vil. (Génépi blane), capitales en grappes longues; involuere à folioles obtu- ses; feuilles à pétiole dilatée, à divisions linéaires, les supérieures à limbe palmatifide; 1 à 2 dé- cimètres; très odorante, — recherchée par les chèvres et les moutons; L'4. glacialis L., capitules en ombellule serrée, presque globnleuse: feuilles orbiculaires, palmées, à segments trifides; 5 à 15 déeimètres, — peu productive: | 100 COMPOSÉES. ARMOISE COMMMUNE. — 4. VULGARIS L. Noms VULGAIRES. — Fleur, Herbe, Couronne, Ceinture de Saint-Jean, Remise. Fleur d’un jaune rongeâtre. — Capitules sessiles, le long des rameaux en grappe pyramidale longue, irrégulière. — Involuere à folioles extérieures aiguës. — Feuilles blanches-tomenteuses en dessous, ovales, auriculées, les supérieures entières ou tripartites, les inférieures plusieurs fois incisées. — Taille de 8 à 15 décimètres. Très répandue dans toute la France, venant sur les collines incultes, dans les lieux frais et sablonneux, au bord des routes et des haïes, dans les décombres, mais rarement dans les prairies, elle est mangée par les bes- tiaux, surtout quand elle a été desséchée, mais sans être recherchée, à cause de son odeur ; est usitée aussi comme tonique et stimulante. A. atrata Lm., À. tanacetifolia All. (Génépi noir), grappe très étroite, unilatérale; feuilles bi-tripinnatifides, à segments linéaires; 2 à 3 décimètres; presque sans odeur; — À. spicata Walf (Génépi blanc), grappe simple, spiciforme; feuilles sessiles supérieurement, à segments obtus; tiges couchées-ascendantes; 5 à 15 centimètres; ayant l'odeur de l’absinthe, — espèces propres aux montagnes du Dauphiné, plus rares que la précédente, et ayant les mêmes proprié- tés; employées aussi, conjointement, dans la fabrication de certaines liqueurs ; 4. abrotanum L. (Aurone mâle, Citronelle), capitules penchés; feuilles très petites, à seg- ments linéaires; tige ligneuse, à rameaux nus inférieurement ; 8 à 12 décimètres, — arbrisseau d'une odeur rappelant celle du citron, originaire du midi de l'Europe, et néanmoins pouvant ré- sister aux plus rudes hivers; cultivé dans les jardins pour son odeur et comme plante médicinale. ARMOISE DES CHAMPS, À. campestris L. Aurone des champs, Aurone sauvage, Armoise sauvage, Armoise bâtarde. Fleurs d'un vert jaunâtre, rougeâtres au centre. Capitules brièvement pédicellés, en grappes formant une grande panicule pyramidale. Feuilles glabres, bipinnatiséquées, à segments filifor- mes, divariqués. Tiges multiples, ligneuses à la base, conchées-ascendantes. Taille de 8 à 6 décimètres. Espèce presque sans odeur, offrant un grand nombre de variétés, différant surtout par la taille (genuina, alpina, crithmifolia, etc.), les unes et les autres très communes, et venant dans tonte la France, sur les sols sablonneux ou pierreux, sur les pelouses arides, dans les lieux secs et découverts, partout où peuvent pénétrer ses profondes racines. Recherchée, quand elle est jeune, des moutons et des chèvres, elle n'offre plus à la floraison qu'une substance sèche et dure qui repousse le bétail. L'Armoise sauvage est bonne encore, quand elle est verte, comme assai- sonnante pour mêler aux fourrages aqueux et peu nutritifs. sert aussi comme stimulante et anthelmintique. À. dracunculus L. (Estragon, Dragonne, Serpentine), feuilles sessiles, lancéolées, les supé- rieures entières, les inférieures trifides; racine plus ou moins contournée, — plante glabre, aro- matique, d’une saveur fraiche-piquante, originaire de Sibérie et cultivée dans les jardins potagers comme condiment ; A. maritima L., feuilles blanches-tomenteuses sur les deux faces ; tige herbacée ascendante, de 2 à 4 décimètres, — espèce d'une odeur aromatique peu agréable, venant sur la côte nord- ouest de l'Océan ; 4. gallica L., feuilles plus petites: tige lignense à la base, — cûtes de la Méditerranée et du sud-onest de l'Océan COMPOSÉES. 401 Genre TANAISIE. — TANACETUM Less. Fleurs jaunes, toutes tubuleuses; — involucre à folioles inégales, imbriquées ; — akènes ses- siles, à 5 côtes, surmontés par une couronne membraneuse régulière. — Feuilles alternes, les supérieures sessiles. demi-embrassantes, auriculées, toutes ponctuées-excavées ; — tige dressée. sillonnée. . Genre renfermant un petit nombre d'espèces herbacées, toutes odorantes. TANAISIE COMMUNE, T. vulgare L. Tanacée, Herbe amère, Herbe aux vers, Herbe de Saint-Marc, Barbatine, Larmise, Remise. Capitules nombreux, longuement pédonculés, en corymbe composé, dense, large. Involuere à folioles toutes obtuses. Feuilles bipinnatifides, à segments incisés, linéaires, dentés. Racine tra- çante. Taille de 8 à 12 décimètres. Vivace. Venant dans toute la France, cette espèce se montre communément dans les lieux incultes, au bord des routes, des fossés, des rivières, dans les prés, au voisinage des habitations. Ses som- mités, d’une odeur aromatique, forte et pénétrante. et offrant une saveur amère, âcre et nau- séeuse assez prononcée, sont depuis longtemps prescrites comme toniques, vermifuges, excitantes. La Tanaisie, cultivée dans les jardins comme plante d'ornement ou médicinale, est, à cause de son odeur, sans doute, repoussée des animaux, bien que Linné ait assuré que tous la mangent. V. Yvart affirme, de son côté, qu’elle est agréable, en vert, aux vaches, aux bêtes à laine et aux chevaux, lorsque la chaleur n’a pas trop développé son arome. Mais il la considère surtout comme précieuse, en hiver, pour la nourriture des moutons, qui recherchent son fourrage sec, et contre la pourriture desquels elle constitue un excellent préservatif. Le même auteur ajoute en avoir fait plusieurs fois usage dans les saisons pluvieuses et en avoir obtenu un très bon effet sur le tempé- rament naturellement relâché des bêtes à laine. M. de Morogues aussi en conseille l'emploi pour la nourriture des troupeaux, en se basant, de plus, sur sa rusticité et sa fécondité, qui permet- tent de la faire venir sur des terrains de toute nature, même les plus pauvres. Il a pu observer qu’elle croît mieux sur des sables frais, mais qu’elle vient très bien aussi sur les sables secs, dans les lieux caillouteux et arides, et que ses racines traçantes rendent partout sa propagation facile. Semée avec des plantes précoces, et récoltée avant la maturité, c'est-à-dire avant le déve- loppement complet de ses propriétés aromatiques, elle peut, d’ailleurs, convenir partout comme plante assaisonnante. T. annuum L., capitules brièvement pédonculés; involucre à folioles très aiguës: racine pivotante; 4 à 12 décimètres; annuelle, — venant dans les lieux incultes et sablonneux de la région méditerranéenne ; T. Audiberti DC., capitules en corymbe simple; involuere à folioles aiguës; 2.5 décimètres ; vivace, — plante des contrées méridionales. TANAISIE BALSAMITE, T. balsamita L. Menthe-coq, Herbe au coq, Grand-baume, Baume des jardins. Capitules brièvement pédonculés en corymbe composé ; involucre à folioles lancéolées. Feuilles larges, entières, lancéolées, obtuses. Racine rampante. Taille de 6 à 10 décimètres. Vivace. — Plante velue, d’une odeur forte et pénétrante. Propre aux contrées méridionales, cette espèce vient également dans plusieurs autres régions du Nord et du Centre. Cultivée comme la Tanaisie ordinaire, dans les jardins, surtout à cause de son odeur agréable, elle peut servir aux mêmes usages médicaux. Elle est employée, de plus, pour aromatiser les liqueurs: enfin . elle pourrait aussi être utilisée pour assaisonner les substances fourragères. 26 10? COMPUSÉES. Genre PLAGIUS. — PLAGIUS DC. Fleurs jaunes, toutes tubuleuses; — akènes stipités, surmontés d'une couronne prolongée en languette. — Feuilles alternes, entières. P. ageratifolius DC., Chrysanthemum flosculosum L., capitules en grappes ; feuilles obovées, corisces ; tige ligneuse à la base; 6 à 10 décimètres, — senle espèce du genre, et propre au Midi : sans emploi. Genre CHRYSANTHÈME. — CHRYSANTHEMUM T. Fleurs radiées, jaunes, celles du centre à tube comprimé-ailé ; — involuere à folioles imbri- quées; — akènes dn centre cylindriques, ceux de la circonférence triquètres, ailés. — Feuilles alternes, divisées; — tiges dressées. Genre composé d'un petit nombre d'espèces, toutes annuelles, de taille peu élevée, venant dans les moissons et assez souvent dans les pâturages, où elles sont broutées quand elles sont fraîches : Ch. segetum L.. capitules assez grands, à pédoneules renflés: akènes plus larges que longs, ceux de la circonférence ailés; feuilles glauques, épaisses, trifides au sommet ou pinnatifides, les supérieures embrassantes ; 2 à 4 décimètres, — plante assez répandue, venant dans les moissons de presque toute la France; ” Ch. coronarium L. (Chrysanthème des jardins, Marguerite dorée), akènes larges, tous ailés ; feuilles bipinnatifides, à segments lancéolés-incisés, — se montrant ça et là, près des lieux habités, dans le Midi; cultivée dans les jardins d'agrément; potagère en Chine; Ch. Myconis L., akènes longs, pourvus d’une couronne membraneuse; feuilles entières, étroites, dentées en scie, — commune dans les moissons de la région méditerranéenne. Genre LEUCANTHÈME. — LEUCANTHEMUM T. Fleurs radiées, celles de la circonférence blanches, celles du centre jaunes, à tube comprimé- ailé ; — incolucre à folioles imbriquées, inégales ; — akènes tous obconiques, pourvus de 5.10 côtes saillantes, pourvus on non d’une couronne membraneuse, sans aigrette. — Feuilles alternes. Genre formé d'un certain nombre d'espèces, toutes vivaces, q fort communes, et se montrant principalement dans les bois et les lieux cul- tivés du Midi. Plusieurs ao de ce genre, appartenant à un petit nombre de types exotiques, sont cultivées dans les jardins sous le nom de Chrysan- thèmes. Ci-après le tableau des principales espèces indigènes : ! Akènes tons à sommet nu — Fleurs centrales non prolongées.... VULGARE Lm. Fleurs Feuilles linéaires, entières. ........ .... GaamINrOUIUX Li. Ak.ext.\ centrales Feuilles ( Feuill.charn. — Capit. grands. Maxwux bc. seuls {non prolong. | oval. dent. | Feuill. mine. — Cap.tr.petits. Moxraxux DC. couronv.} F1. centrales Ak. à demi-cour. — Feuilles pinnatifid. paumarum Lm. prol. sur l'ovaire | Ak. à couronne entière — Feuill. spatul. Pallens pc. \ Akènes tous couronnés — Feuilles spatulées, incisées, charnues. . . Coronopifolium God. Ak. à 5 côtes, | Feuilles linéaires ou pinnatifid. — Tig. flor. à 25 paill. 4lpinum Lm tous couronnés | Feuilles cunéiformes — Tige florale aphylle........ Tomentosum God. | Invol. hémisphérig. — Ak. à 5 côtes, ( Feuilles supér. sessiles, à 21.31 segm. Conrusosux God. tous couronnés — Feuill. pinnatifid. | Feuilles toutes pétiolées, à 9.17 segm. Panraamux God ls Ak. à 10 côtes Guxux LEUCANTHEMUM Involuere conenve Sr ATOM LE ENT TI NE COMPOSÉES. EL | 5 LEUCANTHÈME COMMUN. — L. VULGARE Lu.. CHRYSANTHEMUM LEUCANTHEMUM I. NoMs VULGAIRES. — Grande Marguerite, Marguerite des champs, M. des prés, grande Pâquerette, Paquette, grand OEïl-de-bœuf, Herbe aux abeilles. Capitules assez grands, longuement pédonculés, en corymbe simple. — Involucre ombiliqué, à folioles pourvus d’une bordure brune, dilatée, lacérée. — Feuilles inférieures spatulées, à long pétiole et à limbe crénelé, les supérieures embrassantes, étroites, inégalement deutées. — Tige dressée, striée, portant plusieurs capitules. — Taille de 3 à 5 décimètres. Bisannuelle ou vivace. Cette espèce, très variable par ses dimensions, ses ramifications, la forme de ses feuilles, vient dans toute la France, et se montre très communément dans les lieux les plus divers, dans les bois, les prés et tous les lieux her- beux. Tous les sols lui conviennent: ainsi on la rencontre également sur les terrains secs et dans les lieux marécageux, et souvent elle devient espèce dominante dans les terrains cultivés qui se transforment naturellement en prairies. Elle vient aussi dans les prairies artificielles qui s’épuisent et tou- chent à leur fin, ce qui la rend abondante dans tous les foins. A l’état frais, elle est mangée par tous les bestiaux, par les chevaux surtout. Mais dessé- chée. elle donne un foin sec et dur, peu utile dans les fourrages, et d'où il convient, en conséquence. de l’éliminer. La grande Marguerite sert quelque- fois aux usages médicanx comme tonique et vulnéraire. Peuvent donner lien, presque toutes, à des observations analogues, les autres espèces du geure : L. graminifolium Lm., Chrysanthemum graminifolium L., tige uniflore, de 1 à 2 décimètres, — venant sur les coteaux calcaires des Pyrénées, de la Provence; L. marimum DC., feuilles inférieures cunéiformes, dentées au sommet, les supérieures lan- céolées-étroites, presque entières, ou dentées régulièrement ; tige simple, uniflore, de 3 à 6 déci- mètres; — L. montanum DC., Chrysanthemum montanum L., feuilles, les inférieures spatulées, les supérieures à dents inégales; tige uniflore, de 2 à 3 décimètres, — fort répandues toutes deux dans les prairies de montagnes des Alpes, des Pyrénées, et abondant notamment dans les monta- gnes de l’Ariége, d’où elles descendent dans les vallées de l’Ariége et de la Garonne; L. palmatum Lm., Chrysanthemum monspeliense L., feuilles supérieures sessiles, toutes pinna- tifides, à segments linéaires, écartés; 2 à 4 décimètres, — se montrant dans les plaines et sur les coteaux des Pyrénées-Orientales et des Cévennes ; L. pallens DC.; — L. coronopifolium God.; — L. Alpinum Lm.; — L. tomentosum God., — espèces de petite taille, se montrant surtout dans les coteaux dun Midi, dans les Alpes et les Pyrénées; L. corymbosum God., Chrysanthemum corymbosum L., capitules assez grands, en corymbe: feuilles pinnatifides, à segments lancéolés; tige peu rameuse, de 4 à 10 décimètres, — plante presque inodore, fort répandue sur les coteanx calcaires, dans les hois secs et montueux de l’Est et de l’Ouest et de tout le Midi: LEUCANTHÈME MATRICAIRE. L. parthenium God. et Gren., Chrysanthemum corymbosum L., Chrysanthemwm parthenium Pers. Matricaire officinale. Capitules petits, en corymbe lâche. Tiges très rameuses, de 3 à 5 décimètres. Plante d’une odeur forte et pénétrante, d’une saveur amère, commune dans toute la France, 101 COMPOSÉES. venant dans les lieux secs et pierreux, sur les graviers des rivières, autour des habitations et parmi les décombres. Ses propriétés excitantes, assez énergiques, permettent de la considérer, quand elle n'est point trop abondante, comme plante assaisonnante, pouvant surtout être mêlée avec avantage aux pailles des céréales. Elle est employée dans les usages médicaux comme toni- que et stimulaute pour l'estomac, et, de plus, en raison de son action sur l'utérus, comme emmé- nagogue:; cultivée dans les jardins comme plante médicinale. Genre MATRICAITRE. — WMATRICARIA L. Fleurs radiées, jaunes au centre, celles de la circonférence blanches et à la fin réfléchies; — involucre à folioles imbriquées, obtuses ; — akènes obconiques à 3.5 côtes, à la face externe, surmontés d'une courte couronne membranense. — Feuilles alternes, bipinnatifides, à segments linéaires: — tige dressée, rameuse, diffuse. Un petit nombre d'espèces, toutes annuelles, de petite taille, douées de propriétés amères, et communes dans les champs : M. chamomilla L., réceptacle creux ; feuilles à segments plats; 2 à 4 décimètres, — espèce tres odorante, commune dans toute la France, venant dans les lieux secs et pierreux, dans les moissons, et pouvant être employée comme la camomille romaine, dont elle possède les propriétés excitantes et touiques ; M. inodora L., réceptacle plein; feuilles à segments canaliculés en dessous, — plante pres- que inodore, très répandue aussi dans les champs en friches, les moissons, an bord des rivières, mais sans usages ; d M. maritima L., akènes gros; feuilles charnues, à segments carénés en dessous, — se mon- trant sur les sables de l'Océan , d’uue extrémité à l’autre de la côte de France. Genre DORONIC. — DORONICUM L. Fleurs radiées, jaunes; involuere étalé, à folioles imbriquées, sur 2.3 rangs, acuminées, velues-ciliées; — akènes à côtes, ceux du disque seulement pourvus d’nne aigrette poilue à plu- sieurs rangs. — Feuiles alternes, incisées-dentés; — tige dressée. As Espèces peu nombreuses, toutes vivaces, et douées de propriétés irritan- tes, parfois même toniques, et assez communément répandues pour qu'il soit à propos d'en purger les terres cultivées : D. plantagineum L., capitules solitaires; feuilles molles, les inférieures longuement pétiolées, ovales, décurrentes à la base, les supérieures lancéolées, demi-embrassantes ; tige frêle, nue au sommet, de 4 à 8 décimètres, — répandue dans les terrains sablonneux des vallées de la Seine et de la Loire, et employée en Allemagne pour faire des trochisques ; D. Pardalianches Willd., eapitules plus grands: feuilles inférieures presque orbiculaires, en cœur à la base, — fort répandue dans les bois montagneux et les plaines de l'Est jusqu'aux Vosges, ainsi que dans celles du Centre et de l'Ouest; D. Austriacum Jacq., capitules en corymbe, feuilles inférieures cordiformes, — venant dans les bois montagneux des Pyrénées, des montagnes du Centre et de l'Est. COMPOSÉES. 405 Genre ARONIC. — ARONICUM Neck. (Caractères du genre DORONICUM) akènes tous pourvus d’aigrette. — Tige dressée, fistuleuse. Espèces peu nombreuses, toutes vivaces, sans importance : A. doronicum Rechb., capitules solitaires ; feuilles entières, oblongues, les inférieures pétiolées, les supérieures embrassantes; tige très simple, de 1 à 3 décimètres, — se montrant dans les lieux élevés et humides des Alpes du Dauphiné; A. scorpioïdes DC., Arnica scorpioïdes L., feuilles anguleuses, dentées, les inférieures tron- quées ou eu cœur, — lieux élevés des Pyrénées et des Alpes; A. corsicum DC., capitules en corymbe, feuilles supérieures auriculées: 6 à 9 décimètres, — venant en Corse, dans les ruisseaux de montagne. Genre ARNICA. — ARNICA L. Fleurs radiées; — involucre à folioles imbriquées, sur 2 rangs; — akènes à côtes, hérissés. tous pourvus d'une aigrette poilue à 1 seul rang. — Feuilles opposées, entières. Une seule espèce indigène. ARNICA DE MONTAGNE, À. montana L. Daronic d'Allemagne, Panacée des chutes, Tabac de montagne, T. des Vosges, T. des Alpes, Plantain des Vosges, P. des Alpes, Béloine des Vosges, B. des montagnes, Pulmonaire de montagne. Fleurs jaunes-orangées, celles de la circonférence à ligule tridentée. Capitules grands, soli- taires. Feuilles sessiles, les radicales étalées en rosette, 1.2 paires de caulinaires opposées. Tige raide, uniflore, de 3 à 6 décimètres. Vivace. — Plante ciliée, velue. Répandant à l’état frais une odeur assez agréable, et d’une saveur âcre, amère et nauséeuse, elle habite exclusivement les pays de montagne, se montrant surtout dans les pâturages des sols granitiques des Vosges, des Alpes et des Pyrénées, ainsi que dans les plaines sablonneuses du Centre et du Sud-ouest, où elle se multiplie parfois d'une manière excessive. Les bestiaux n'y touchent point, et elle se mêle peu au foin, étant difficilement attaquée par la faux. Récoltée sur- tout pour les usages médicinaux, l’Arnica est fort employée pour combattre les chutes et contu- sions, les affections nerveuses, ete. Dans quelques localités, on en récolte aussi les feuilles pour les priser en guise de tabac. Genre LIGULAIRE. — LIGULARIA Cass. Fleurs radiées, très amples ; — involucre à folioles sur 1 rang, munies à la base de 2 brac- téoles opposées allongées ; — akènes à côtes saillantes, pourvus d’une aigrette poilue à plusieurs rangs. L. sibirica Cass., Cineraria sibirica L., caypitules jaunes, en grappe simple , feuilles radicales, “grandes, réniformes, dentées, longuement pétiolées, les supérieures sessiles sur une gaine pétio- laire; plante rougeâtre, de 8 à 15 décimètres, vivace, — se montrant dans les prairies humides des montagnes du Centre, des Cévennes, dans les Pyrénées-Orientales, ete.; sans usages. 106 COMPOSÉES, Genre SENEÇON. — SENECIO Less, _ Fleurs toutes tubnleuses ou radiées, jaunes; capitules en grappe corymbiforme; réceptacle à alvéoles caduques; —involucre formé de folioles sur 1 rang, soudées à la base, généralement barbues, pourvu souvent d’un calicule; — akènes cylindriques à côtes, tous à aigrette poilue. — Feuilles alternes, les inférieures pétiolées; — tige dressée, ordinairement fistuleuse. Genre formé d'un grand nombre d'espèces, quelques-unes extrêmement répandues et qui croissent partout, dans les bois, les prés, dans les lieux secs et humides, sur les montagnes humides et dans les plaines sablonneuses, au centre et dans le midi de la France principalement. Ces plantes, que ne recherchent jamais les bestiaux, et qui sont plus souvent nuisibles qu'utiles par leur abondance, ne peuvent être utilisées que pour augmenter la masse du fumier. Les auteurs en ont plus ou moins multiplié les espèces; voici le tableau des principales de celles qui viennent spontanément en France : Calicule ({ Ecaill. appliq.—Ak. velus. YULGARIS L.| © Fleurs \ Feuilles }) à 8.10 écaill. | Ecaill. lîches — Ak. glab. viscosus L.| © + | toutes { pinnatilob. Calicule (Feuilles à segm. inégaux. sruvaricus L.| © | € | tubul. à 4,5 écaill. | Feuilles à segm. égaux.. Lividus | © | Feuilles dentées — Calic. à 4.5 écailles. ...... “... CACALIASTER Lu,| # S s 4 Eidhss Feuill. toutes pétiolées. SAnACENICOS Ÿ: Z 2 El Gheus "NS par Feuill. sup. { Ak. velns. Doria L.| # B € \i 3.6 écaill. sessiles À Ak. glab. Jacquinianus Rehb.| # - . 0:12 A; Honléos 2.20 07. Tournefortii Lap.| # Es Z / Calicule à écailles nombr. { Ecailles très petites. pauvross. 1.1 Z e \E _ 10.12 A. ligulées Ecaill. dépass. l'invol. Donoxicou L.| # EM Calic. à écaill. nombr. — Ak. hérissés. Envarouos L.| # 5 : Fleurs | Feuilles! , | Ak. {Feuill. sup. dent. Leucantkemifolius Poirr. | @) = /* | radiées 1 vertes, 2.3 écaill. velus | Feuill. sup. pinnat. Crassifolius wind, | @ 5 £ et De l Akènes glabres........ ADONIDIFOLIUS Lois.| # - Corymbe comp. f à £ £/ ou Clics à. (AE. du comte à #2. 07i AGORA L.| ® (| Æ\ embrass. | 1.2 6çaill, ) Seuls velus ÜRac. glob. ‘aguaricus Huds. | ® 2 Cor. simp.—Ak. t. hériss. Garucus vin. | © 5 [ Feuill. bl.-cotonn.,| 5; g. ligul. Le multifl. Leucophy lus nc.| # Z| toutes pét. — ap. paucifl. Incanus L.| # Calie. à 2.5 écailles! 10.12 fl. lig. — Cap. paucifi. Cineraria pc.| £ 334 pe. int. — Ak. à aig.long.—Fen. inf. spat. Srarnouærouus DC.| # ie diet FI lig. juune-pâle Ak.haig. tr. c. —Fen.inf.lane. Brackychæms DC.| # SÈs Simple —[ F1, lignlées presque rouges. ................. Aurantiacus L'HRS Z£x£| Feuilles toutes sessiles — Corymbe composé... ........., Palustris pc. @ SENECÇON COMMUN. — S. VULGARIS L. NOMS VULGAIRES, — Tout-venu, Herbe aux charpentiers, Herbe foireuse, Audivilin. Capitules petits, en grappe simple. — Involuere'à folioles linéaires, blanches, dentelées sur les bords. — Feuilles un peu épaisses, à segments égaux, dentés, les supérieures embrassantes, . auriculées. — Tige molle, ramense. — Taille de 2 à 3 décimètres. — Fleurissant toute l'année. Espèces des plus communes. venant dans toute la France, et se montrant COMPOSÉES. 407 pendant toute l'année dans les prairies, les champs. les jardins, dans les lieux cultivés et les lieux incultes les plus divers. Recherchée par les porcs. elle est dédaignée des autres espèces, sinon par les vaches, qui, pendant l'hiver, s’en accommodent volontiers. Le Senecon est mangé aussi par les lièvres et les lapins, et donné, en outre, aux serins et aux chardonnerets. Enfin , il a été quelquefois employé comme émollient. En résumé, plante à extirper soigneusement à cause de sa tendance à se multiplier partout. S. viscosus L., capitules plus gros, en grappe plus lâche; feuilles rares, à divisions peu pro- fondes, — plante visqueuse, fétide, venant au bord des bois, dans les lieux incultes et montueux de toute la France; S. sylraticus L., capitules nombreux, en grappe composée; calienle à écailles extrèmement courtes; feuilles longues, à segments incisés, inégaux, — plante odorante, se montrant dans les bois peu touffus des plaines et des montagnes, les champs sablonneux de presque tonte la France: S. cacaliaster Lm., capitules nombreux, en corymbe composé, compacte; feuilles lancéolées, dentées en scie, les supérieures demi-embrassantes, les inférieures décurrentes, — extrèmement commun sur les hauts plateaux des montagnes du Centre, où il forme, dans les bois et pâturages, des touffes nombreuses que mangent quelquefois les bêtes à cornes ; S. saracenieus L., capitules nombreux en corymbe composé; involuere à folioles obovées ; feuilles toutes pétiolées, veinées, dentées; tige ordinairement purpurine, — plante variable de taille et de forme, se montrant partout, principalement dans les bois montagneux des terrains granitiques, et que les animaux mangent quand elle est jeune: S. paludosus L., capitules peu nombreux: involucre à folioles linéaires ; feuilles supérieures linéaires, dentées en scie, sessiles, non embrassantes, — commun dans les provinces de l'Est, venant au bord des rivières, dans les lieux marécageux, au milieu des jones et des roseaux ; S.-doronicum L., capitules développés, les plus grands du genre; involucre à folioles linéai- res; feuilles épaisses, coriaces, denticulées, les supérieures demi-embrassantes, — plante très polymorphe, commune dans les lieux pierreux, les pâturages élevés de toutes les montagnes du Centre, de l'Est et du Midi; S. erucifolius L., fleurs très rayonnantes: capitules en corymbe lâche; involuere à folioles obovées; feuilles blanches en dessous, pinnatilobées, à segments parallèles, les supérieures auri- culées, — fort commun dans les bois, les haies, les pâturages des lienx humides, et nuisible par les tiges dures qu'il laisse dans les foins: S. adonidifolius Loïs., capitules très petits, nombreux, en corymbe composé, dense; involuere brun à folioles linéaires, se courbant sur les graines; feuilles bipinnatiséquées, à segments linéai- res, entiers on divisés, les supérieures embrassantes, — fort commun sur les montagnes du Centre, de l'Est et dn Midi, et formant. sur toutes les parties sèches et rocailleuses, où le font reconnaître ses belles fleurs dorées, de larges touffes qui recouvrent et envahissent les pelouses, mais que les animaux refusent, circonstance fâcheuse, vu la facilité avec laquelle cette plante pousse sur les terrains ineultes et siliceux où de meilleurs végétaux ne peuvent vivre. SENECÇON JACOBÉE. — S. JACOBOEA L. NoMS VULGAIRES. — Herbe dorse, Herbe de Jacob, Herbe de saint Jacques, Joncs à mouches. Capitules petits, en corymbe composé. — Involucre à folioles linéaires ; calicule à 1.2 écailles très courtes. — Feuilles molles, les inférieures lyrées-pinnatiñdes, à lobe terminal tres grand, denté, les supérieures inégalement lobulées, auriculées. — Tige rougeñtre. — Taille de 5 à 8 décimètres. Plaute partout extrémement commune, dans les prairies sèches, dans les haies et buissons, au bord des fossés et des chemins, et que les moutons mangent quand elle est jeune; les autres bêles n'y louchent que pressées par la faim. Elle nuit au foin en s'y mélant, et n’est guère bonne qu'au fumier. Cependant, on la cultive quelquefois dans les jardins, et on l'a employée encore comme émolliente. S. aquaticus Hads., feuilles inférieures beaucoup plus grandes. lyrées, les supérieures sessi- les, à segments linéaires, ra cc pont nement re von à 1 jé d toute ls France; S. gallicus Chaix., feuilles pinnatiséquées, roulées sur les bords, les supérieures embrassan- tes; petite taille, — venant dans les lieux cultivés des plaines de l'Est et du Midi; S. spathulrfolius DC., fleurs largement radiées; feuilles tomenteuses, les inférieures spatu- lées ou cordiformes, crénelées, les supérieures étroites, lancéolées, — se montrant, au milieu des bois et des prairies, dans presque toute la Francz. & Tribu. — ASTÉRINÉES. Style à branches linéaires, comprimées, arrondies au sommet, non pourvues de faisceaux de poils. Anthères nues et arrondies à la base. Akè- ues velus, à aigrette formée de poils ciliés, ou nulle. Réceptacle dépourvu de paillettes. — Capitules hétérogames : fleurs de la circonférence ordinairement femelles et ligulées, celles du centre hermaphrodites, à corolle tubuleuse. régulière. — Comprend les genres suivants : Aigr. à 2 rangs — Fi. toutes tubul. bermapbrod. CHexs000MA. ra mr =: 50 Récept. Sbrillif — Cap engrappe. Cosrza. au | a éliform. Récept. nu — Cap. solit.outernés. PHAGSALOS. e 2 : j à1 .. EmGenos. E Fleurs ligulées tits e 2 sur plusieurs rangs | ji ue à 2 rangs. BELLIDIASTRUE. 5 5 F ligulé Aigreties dissemblsbles SrEsACTIs. Z ]2= sur 1 E \2 TRE {| Aigr. toutes semblables. AsTER < Z Akenes à côtes — Fleurs radiées, celles ligulées sur 1 rang........ SOLIDAGO. Akèmes à aigrette poilue mêlée de paillettes, sans oûtes — F1. radiées.. BELLIUM. 2 Eu +. = _ os o | pe COMPOSÉES. _ 409 Genre CHRYSOCOME. — CHRFSOCOMA L. Fleurs toutes hermaphrodites: réceptacle plan à alvéoles bordées d’une membrane dentée ; — involucre hémisphérique, à folioles linéaires, imbriquées, étalées ; — akènes à aigrette poilue, formant 2 rangs. — Feuilles alternes. CHRYsOCOME À FEUILLES DE LIN, Ch. linosyris L.; Linosyris vulgaris DC. Dorelle, Chevelure doree, Flocon d'or. Fleurs jaunes, à divisions linéaires, étalées; capitules de moyenne grosseur, en corymbe touffu. Feuilles linéaires-lancéolées, coriaces. Tige dressée, très fewillée, de 2 à 5 décimètres. Vivace. = Senle espèce indigène du genre; répandue dans presque toute la France, et assez commune sur les collines sèches, au milieu des pelouses boisées, des montagnes, où, en se développant, elle acquiert une dureté qui ne permet point de l’utiliser comme fourragère; plante, en conséquence, à extirper. — D: ln lnilant rates) cles cossr tien bel effet dans les jardins d'ornement. Genre CONYZE. — CONYZA Less. Fleurs blançhes, celles de La circonférence femelles, à corolle fliforme, nombreuses, sur plu- sieurs rangs; capitules en grappe; réceptacle fibrillifère; — involuere à folioles linéaires, imbri- quées ; — akènes à aigrette poilue, à L rang. — Feuilles alternes ; — tige herbacée. Coxvxze commune, C. ambigua DC. Vergerette crépue. Capitules petits, en grappe oblongue, composée. Feuilles linéaires-lancéolées, pétiolées, les inférieures plus larges, denticulées, toutes rudes, cendrées. Tige dressée, de 2 3 5 décimètres. Annuelle. — Plante velue, glutineuse. Espèce, la seule indigène du genre, répandue dans tout le Midi, notamment dans le Sad- Ouest, aux environs de Toulouse, et se montrant dans les champs, les prés abandonnés, au bord des chemins, dans les décombres, sur les vieux murs et souvent mêlée à la Vergerette du Canads, Sans emploi, elle est nuisible par la place qu’elle occupe, et doit être détruite par [a eulture. Genre PHAGNALON. — PHAGNALON Cass. Fleurs jaunes, celles de la circonférence à corolle fliforme, en eapitules solitaires, gemmés ou ternés, sur un long pédoncule nm; — involucre à folioles imbriquées, searienses:; — ahènes très petits, à aigrette poilue, à 1 rang. — Feuilles alternes, entières. linéaires, roulées; — fige presque ligneuse, très rameuse. — Plantes blanehes-tomenteuses. « Genre comprenant un petit nombre d'espèces, formant de très petiis arbrisseaux, propres au Midi. venant dans les lieux secs, et sans usages. Ph. sordidum DC., Gnaphalum sordidum L., espitules ordinairement ternés:; imvoluere serrs ; feuilles toutes très étroites. — espèce la plus commune du genre et venant dans les rochers et les vieux murs : Fe 410 COMPUSÉES. Ph. susahle Cass., Conyza sazatilis L., capitules solitaires; involuere lâche : feuilles inférieu- res plus larges, — rochers des Pyrénéés-Orientales, de la Provence: Ph. tenori Presi., capitules solitaires, — venant en Corse. Genre VERGERETTE. — ERIGERON L. Fleurs radiées, celles de la circonférence sur plusieurs rangs , blanehes, roses vu purpurines, celles du centre jaunes: réceptacle convexe, alvéolé, nu; tes Re Ge shènes linéaires, à aigrette poilue sur l rang. — Feuilles alternes, sessiles, linéaires, entières; — tige dressée, rameuse au sommet. — Plantes poilues ou rudes. Genre comprenant un certain nombre d'espèces, la pl plupart exotiques, originaires d'Amérique, naturalisées en France, et dont une surtout s'est extrêmement répandue. VERGERETTE DU Caxapa, E. canadensis L. Fleurs ligulées, tres courtes, d’un blane rosé. Capitules très petits, pe PER composée. Feuilles radicales obtuses, courtes. Taille de 3 à 8 décimètres. Annuelle. Espèce originaire du Canada et devenue fort commune dans toute la France; elle se montre dans les champs, les bois, les lieux pierreux et sablonneux, en général dans les terrains mal entretenus où en jachère, qu'elle envahit avec une extrême promptitude, parfois au point de les recoavrir d'une manière complète et d’étonffer les herbes meilleures qui pourraient y croître. Une culture régulière, des sarclages répétés, sont l'unique moyen que lon ait de se débarrasser de cette plante envahissante et à peu près de nulle valeur comme fourragère. E acris L., fleurs ligulées très longnes ; capitules solitaires, en grappe corymbiforme lâche: fenilles inférieures besucoup plus grandes: bisannuelle, — espèce indigène, également très com- mupe dans les lieux arides, secs et pierreux de toute la France. Les autres espèces acclimatées, les E. Villarsü Bell., E. Alpinus L., E. glabratus Hopp.. E. uniflorus L., sont toutes à fleurs ligulées étalées, à feuilles inférieures pétiolées et vivaces, — et se montrent exclusivement dans les lieux élevés des Pyrénées et des Alpes du Dauphiné. Genre BELLIDIASTRUM. — BELLIDIASTRUM Micn. Fleurs radiées, celles de la circonférence blanches, sur 1.2 rangs arrete SE sigrette poilne, sur 2 rangs. — Feuilles toutes radicales, obovées, gg ax B. Michel Cass., Doronicum bellidiastrum L.. capitule solitaire; tige simple, nue; vivace, — senle espèce du geure, croissant sur les pelouses sèches des montagnes de l'Est. Sans usages. Genre STENACTIS. — STENACTIS Nes. Fleurs radiées, blanches, à ligule longue et étroite; — akènes dissemblables, ceux de la cir- conférence à 1 rang de poils courts, ceux du centre à 2 rangs, l'externe très court. — Fouilles alternes, entières, les radicales dentées. S. annus Nees., Aster annuus L., capitules en grappe corymbiforme ; 3 à 12 décimètres: bisannnelle, — senle espèce du genre croissant en France; originaire d'Amérique, elle s'est natu- ralisée dans l'Est, où elle se mêle parfois aux espèces fourragères. * “4 “ Lu un eu TOMPOSÉES. Genre ASTERE. — 1STER Nges. Fleurs radiées, celles de la circonférence bleues ou violscées, sur 1 rang, celles du centre jaunes; réceptacle plan, à slvéoles bordées d'une membrane dentée: — akimss à aigrette poilue. sur plusieurs rangs. — Feuilles sliernes, entières. trinerviées, lancéolées, les inférieures plus A4. amellus L. (Œii-de-Chrisi), Seurs ligulées bleues, capitules en corymbe, — belle plante, assez commune sur les coteaux ealesires ei arides des Pyrénées Orientsles, des montagnes de Centre et de l'Est; A. Alpiaus L., fleurs violettes ; eapitales solitaires, — roches et pâturages des Alpes : A4. Pyreszus DC., fleurs blenes, — lieux sees des Hautes-Pyrénées: A. trinervis Dest., Seurs hilss ; capitules en corymbe, — moniapnes du Cenire, Pyrenées- Orientales ; A- acris L., voisine de La précédente, plus petite, — région méditerranéenne; 4. Tripolium L_. feuilles charnues. — lieux humides du Htioral de la Méditerranée et de l'Océan, marais salants de ls Lorraine: A. brumalis Nees., A. Noci-Beigii L., 4. solignus Willd., espèces originsires d'Amérique. nsturalisées et venant principalement dans les régions basses de l'Est et du Nord-Est; A. Sinensis L. (Reime-Marguerite), plante exotique, offrant de nombreuses variétés, cultivées dans tous les jardins. Genre SOLIDAGE. — SOLID4G0 L. Fleurs radiées, celles de la cireonférence sur 1 rang; réceptacle à slvéoles bordées d'une membrane dentée; — involuers ovoïde; — akèmexs à cûtes, à sisrette poilue, sur 1 rang. — Fruilles alternes, presque toutes pétiolées, entières. Genre comprenant diverses espèces, dont une seule indigène. SoLIDAGE VERGE D'OR. S. virga aurea L. Grande verge dors, Herbe des Juifs. Fleurs toutes jaunes, celles de Is eirconférence longuement Hgalées. Capitules nombreux en grappe panieulée, étalée. Feuilles lancéolées. les radicales plus larges, obinses. dentées. Tige de 2 à 4 décimètres. Vivace_ Plante offrant de nombreuses variétés, venant dans toute ls France, eï irès commune dans les prés sees, les saussaies, les bois monisoneux. Amère ef asiringente dans ioutes ses parties, elle est mangée par les animaux dans ss jeunesse seulement. Longtemps employée comme vulné- raïre, elle est aujourd'hui sans usages, et n'est cultivée que comme plante d'ornement. S. Canadensis L., S. glabra Des£., S. hfhospermifolia Willd.. etc., espèces originaires d'Ame- rique, acclimaiées et cultivées dans diverses localités comme plantes de parterre. Lots Par Aa Es RASE LE din à à I PE EP dub hs \12 COMPOSÉES. Genre BELLION. — BELLIUM L. Fleurs radiées, celles du ceutre jaunes, celles de ls circouféreuce rosées, sur 1 rang: — smuokucre à folioles sur 2 rangs; — akimes bordés, sans côtes, à sigreîte formée de paillettes alternant avec des poils. — Feuilles toutes radicales. B. belldiosdes L_. capitnle solitaire, 5 à 10 centmètres; vivace, — seule espèce dun geure, resant es Corse. Genre PAQUERETTE. — BELLIS L. Fleurs radiées, celles du ceutre jaunes, celles de ls crconféreuce sur 1 rang, à ligule longue, blanche, étalée, souvent rouge à l'extrémité : cspitnle solitaire: réceptacle conique, mu: — inre- incre hémisphérique, à folicles sur 2 rangs: — akèmes bordés, sans côtes mi aigrette. Comprenant un petit nombre d'espèces, dont une très répandue. PAQuERETTE vivace, B. perennis L. Pets Péquerette, petite Margerrite, Marguerite vivace, Marguerite des pres, Margueritelle, petite Comsoude, petite Contre. Feuilles toutes rapprochées de La base, formant rosette, un peu épaisses, péticlées, cbovées- spatnlées, dentées en scie. Tige toujours simple, de 1 à 2 décimètres. — Fleurit toute l'année. Cette plante, canne dans toute la France. pouvant croître sur les terrains les plus divers, shonde dans presque toutes les prairies, dans les pêturages, dans les champs, an bord des cbe- mins *Ses racines très profondes lui permettent de végéter à pen près toute l'année et de précé- der sinsi, dans les pâturages, ls plupart des autres plantes fourragères. À La belle suisos, elle est étunflée, il est vrai, par celles-ci, mais elle repsraît plus iard', et les remplace quand elles oùt disparu sous La faux où La dent des animaux. Mangée sree plaisir, par les moutons surtout, La petite Piqmerette est très motritire, De soufre pas du pâturage et du piétinement, et repousse facilement après avoir été broutée. Sa préoucité, toutefois, est sa qualité la plus essentielle; car elle produit peu, vu s0e faible développement, et à cause de cols n'est point propre à être semée por être fanchée. Aussi n'est-elle guire ctilisable que comme plante de péturage: à os titre, sur foarrsgère. — Dans les parterres, on en caltive, pour ormement, quelques variétés à Éeurs pleines. B. vyivestris Cyr, Dies he le Gel lEnRe pe ni LE RS — vient dans les lieux berbeux du Languedce, de la région méditerranéenne ; : B. anaus L. (angnarite de la Saint-Michel}, fouilles chovées, éparose sur ln moitié infisienns! de la tige, celle-ci ramense, de 5 à 15 centimètres; auvuelle, — plante assez sbondanie sur les pelouses de la région méditerranéenne, et partagenoi les propriétés de ls petite Pâquerette. | COMPOSÉES. 413 = . * : 7° Tribu. — EUPATORIÉES. Style à branches cylindriques ou demi-cylindriques. Anthères nues et arrondies à la base. Akènes à aigrette poilue, tous pourvus de côtes. Récep- tacle nu. — Comprend les genres ci-après : F1. femell.-ligulées radiées — Récept. alvéolé — Capit. soht. TussILAGO. hété F1. femell. à fée alvéolé — Capitules en grappe. PETASITES. l corolle filiforme | Capitales \ ! Réceptacle plan — Capitules solitaires. ... HOMOGYxE. Joue homogames, \ Corolle à 4 div. — 4 étamimes — Feuill. alternes. (Cacarra. EU FANS | Réceptacle plan l Corolle à 5 divis. — 5 étamines — Feuill. opposées. EUPATORITA. Genre TUSSILAGE. — TUSSILAGO L. Fleurs jaunes, radiées, en capitules solitaires, celles du centre hermaphrodites, stériles, celles de la circonférence femelles, à ligule étroite, sur plusieurs rangs: réceptacle alvéolé; — akènes à aigrettes dissemblables, celles du centre à 1 rang, celles de la circonférence à 2 rangs. — Feuilles alternes, les inférieures pétiolées, les supérieures squamiformes. dressées, demi-embrassantes. Une seule espèce indigène. TUSSILAGE COMMUN. — T. FARFARA IL. Noms VULGAIRES. — Pas-d'Ane, Taconnet, Herbe de saint Quirin. Racine de peste. Involuere à folioies violettes. — Feuilles inférieures, orbiculaires, à contour anguleux denté, échancrées en cœur à la base, épaisses, blanches en dessous, se développant sur un long pétiole. et croissant après la chute de ls fleur: les snpérieures purpurines. — Tiges multiples. simples, dressées, de 1 à 2 décimètres. — Vivace. "Plante assez commune dans toute la France, et se montrant principale- ment dans les lieux argileux et humides, dans les vignes et au bord des chemins, dans les champs cultivés, où elle se multiplie quelquefois à l'excès, jusqu’à devenir nuisible par son abondance. Les bestiaux la mangent cepen- dant, mais sans la rechercher ; aussi est-il convenable de profiter des labours d'été pour la détruire. Sa racine, amère et désagréable, est sans emploi: mais on a quelquefois utilisé ses fleurs comme adoucissantes et pectorales. Genre PETASITE — PETASITES T. Fleurs roses ou purpurines, en capitules nombrenx, en grappe ou en corymbe, incompléte- ment dioïques : certains pieds principalement hermaphrodites et stériles. à corolle eampsnulée, Siret D 'Éi ERDS 414 COMPOSÉES. avec quelques fleurs femelles autour; d'autres pieds, comprenant seulement 4.5 fleurs herma- phrodites, entourées de plusieurs rangs de fleurs femelles, celles-ci toujours à corolle filiforme, tronquée obliquement ; réceptacle alvéolé; — akènés tous à aigrette, sur plusieurs rangs. — Feuilles alternes, les inférieures longuement pétiolées, à limbe réniforme, large, denté, échancré en cœur à la base, les supérieures squamiformes, sessiles, emfrassantes , plus étroites dans les fleurs femelles ; — tige simple, épaisse, dressée. Genre comprenant un petit nombre d'espèces, toutes vivaces, de petite taille, remarquables par leur précocité et se montrant uniformément dans les lieux humides, au bord des ruisseaux et des rivières, dans les montagnes principalement. ” PÉTASITE COMMUN, P. ofjicinalis Moexcx.; Tussilago petasites L. Grand Pas-d'Ane, Chapeline, Herbe aux teigneux, Herbe à la teigne, Herbe à la peste, Contre-Peste. Capitules de la plante hermaphrodite (T. petasites L.), presque sessiles: ceux de la plante femelle (T. hybrida L.) plus petits et plus longuement pédonculés. Involuere à folioles brunes. Feuilles inférieures très grandes, inégalement dentées, paraissant après les fleurs, les supérieures purpurines. Taille de 3 à 5 décimètres. Belle plante croissant dans les prés humides et profonds de la majeure partie de la France, où elle fleurit en février et en mars. Elle répand une odeur désagréable, presque fétide, qui éloi- gue les animaux et en fait une fort mauvaise plante qu’il convient d’extirper des herbages, où elle se montre communément. Autrefois employée comme plante excitante, elle est aujourd’hui sans usages. P. albus Gærtn., capitules tous pédonculés ; feuilles supérieures vertes, — espèce voisine de la précédente, commune dans toutes les montagnes de l'Est et du Centre, et plus volontiers man- gée par les animaux; se trouve quelquefois dans les fourrages fauchés ; P. niceus Baumg., fleurs en grappe compacte, plus lâche dans les pieds femelles ; involucre rougeâtre ; feuilles triangulaires, d'un blanc de neige en dessous, — se montrant principalement dans les lieux élevés des Pyrénées et des Alpes du Dauphiné; . P. fragans Presl. (Héliotrope d'hiver), fleurs femelles brièvement ligulées, violacées; capitu- les brièvement pédonculés; feuilles radicales orbiculaires, les supérieures quelquefois pourvues d'un limbe réniforme, — plante petite, à odeur de vanille, qui fleurit en hiver; cultivée dans les jardins, et se montrant çà et la dans des lieux fort divers, au Midi et au Nord. 5 Genre HOMOGYNE. — HOMOGYNE Cass. Fleurs blanches on purpurines, en capitules solitaires, celles du centre hermaphrodites, celles de la circonférence femelles, à corolle filiforme; — akènes à aigrette sur plusieurs rangs. — — Feuilles presque toutes radicales, pétiolées, à limbe orbiculaire, régulièrement denté, profon- dément fendu à la base, les caulinaires inférieures munies d’un pétiole largement dilatè, les supérieures squamiformes. H. alpina Cass., Tussilago alpina L., feuilles épaisses, luisantes en dessus, velues en dessous: - tige dressée, rougeñtre, de 1 à 3 décimètres ; vivace, — seule espèce du genre, se montrant, comme les précédentes, dans les pâturages humides des Pyrénées, des Alpes, du Jura, du mont Dore, et pouvant de même être mangée par les animanx. Genre CACALIE. — CACALIA L.: ADENOSTYLES Cass. Fleurs purpurines ou blanches, toutes tubuleuses, hermaphrodites, à 4 divisions et 4 étumi- nes: capitules en corymbe compacte. h pédicelles bractéolés: — involuere à folioles peu nom- . | + î & POS COMPOSÉES. 415 breuses, sur 1 rang; — akènes à aigrette sur plusieurs rangs. — Feuilles alternes, réniformes, échancrées à la base, pétiolées, les supérieures plus petites, à pétiole plus court. Espèces peu nombreuses, toutes vivaces. habitant surtout les lieux élevés et humides. » CacaLie COMMUNE, C. albifrons L.; C. petasites L. Capitales à 3.5 fleurs. Involuere serré. Feuilles blanches-tomenteuses en dessous, les radi- cales très grandes, inégalement dentées, les supérieures à pétiole embrassant auriculé. Tige rameuse, velue, de 6.10 décimètres. Belle plante, fort commune sur les rochers humides, sur les bords des torrents et les pentes herbeuses des Pyrénées, des Alpes, du Jura, des Vosges, des montagnes du Centre, où elle est broûtée par les chèvres et les moutons. C. alpina Jacq., feuilles glabres sur les deux faces, presque triangulaires, dentées régulière- ment ; tige simple, très petite, — vient dans les mêmes lieux que la précédente; est mangée’ également par les bestiaux ; C. leucophylla Willd., capitules à 15.20 fleurs; involuere évasé; feuilles blanches-cotonneu- ses sur les deux faces; tige simple, — venant dans les pâturages élevés des Alpes. Genre EUPATOIRE. — EUPATORIUM L. Fleurs purpurines, en corymbe rameux, toutes tubuleuses, hermaphrodites ; corolle à 5 divi- sions; 5 étamines pourvues supérieurement d’un appendice lancéolé; — involucre à folioles peu nombreuses, imbriquées ; — style à branches très longues; — akènes à aigrette sur 1 rang. — Feuilles ordinairement opposées, glanduleuses en dessous. Deux espèces seulement, vivaces et propres aux lieux humides. EUPATOIRE COMMUNE, E. cannabinum L. Eupatoire à feuilles de chanvre, E. chanvrin, E. des Arabes, E. d’Avicenne, Origan des marais, Herbe de sainte Cunègonde, Pantagruëlion sauvage. Fleurs odorantes. Feuilles brièvement pétiolées, ordinairement palmatifides, à 3.5 lobes lan- céolés, acuminés-dentés. Tige dressée, striée, presque simple, de 6 à 10 décimètres, velue. Espèce assez commune, se montrant partout, dans les bois humides, au bord des ruisseaux, dans les pâturages marécageux. Broutée seulement par les chèvres, elle nuit dans les herbages par son volume, et gâte le foin par ses tiges, dures comme des baguettes; lorsqu'elle a été fau- chée avant sa maturité, elle forme un assez bon fourrage pour les moutons. Amère, âcre et légè- rement purgative, cette plante a longtemps été employée comme tonique ou apéritive; elle est aujourd’hui à peu près sans usages. E. corsicum Req., feuilles plus souvent entières, ovales ou tripartites, à segments non acu- minés ; tige très rameuse, commune surtout en Corse. 16 COMPOSÉES. 3 Sous-Famille. — CHICORACÉES J1=« SENI-FLOSCULEUSES 7: LIGULIFLORES LC. courtes. A Réceptacle t charou, ordinairement dépourvu de paillettes, clabre où man gp rs Der formé de folioles herbacées. Feuilles tou- Jours alterues, dépourvues d'épines. — Espèces herbacées. rarement suffru- ticuleuses, non épineuses, a ae tes. Sous-famille composée d'un grand nombre d'espèces, la plupart très mul- tipliées dans les diverses régions de la France. Toutes renferment un suc abondant plus ou moins laiteux, doué de propriétés très variables, le plus souvent amer et tonique. quelquefois auodin et calmant, d’autres fois âcre et narcotique. Les espèces qui contiennent le moins de ce principe sont alimen- taires el bienfaisantes. et recherchées des bestiaux, pour lesquels elles cons- tituent de bonnes espèces fourragéres. Quelques-unes, modifiées par la cul- ture, servent, en outre, à la nourriture de l'homme. D'autres fournissent des substances utilisées dans les usages médicaux. — Cette sous-famille peut se subdiviser, comme les précédentes, en plusieurs tribus : re _ Akène à Aigrette à poils simples, von dilatés. ... Crépidées aigreïte polne | ji. à poils plumeux, dilatés àlsbase.. Scorsonérées. Ré ” | Air. à poils plumeux, dilatés à ln base — Paill. caduques. Eypochéridées. CHICORACEES 1- Tribu. — CICHORIÉES. Akènes à aigrette coroniforme membraneuse, paléacée, ou nulle. Récep- tacle non pailleté, glabre ou pourvu de soies. — Comprenant plusieurs gen- res, la plupart réduits à une seule espèce, mais offrant presque tous des variétés plus ou moins nombreuses : COMPOSÉES. 417 Invol. à folioles envelopp., aceresc.— Ak.persist. RHAGADIOLUS. [ ne nl 2H { Akène tronqué au sommet.... Lampsana. sommet nu \ : . ! Akène caduc l AK. atténué en bee —PI. acaule. APOSERIS. = voluc. £ pra Akène à couronne membraneuse courte — Pl. eauleseente.. ARNOSERIS. me) rune AL à sigrette ( Ak: int. comprimés, ailés— PI. acaule. Hxosemis. #8 |! | paléacée-sétacée, | 3, &, \ sur 2 rangs | Akènes tons cylindriques. .......... HEDYPNOis. = |S< 2 & | Involuere à folioles sur 2.3 rangs — Akène à aigrette sétacée....... Tozr1s. Récept. garni de soies. (| Aigrette à écailles lancéolées-sétacées. ..... CATANANCHE. _ Fleurs bleues. | Invol. à fol. sur plus. rangs. { Aigrette à écailles courtes et obtuses. ...... CICHORIUM. Genre RHAGADIOLE. — RHAGADIOLLS T. Fleurs jaunes; capitules en panicule divariquée; — involucre à folioles accrescentes et enve- loppant les akènes extérieurs; avec calicule: — akènes nus au sommet, les internes incurvés, les externes divergents, en étoile. — Feuilles très variables, les inférieures plus grandes, oblon- gues-lancéolées ou sinuées-lyrées, à lobe terminal très grand, orbiculaire et denté, les supé- rieures plus petites, entières on dentées. Une seule espèce, offrant de nombreuses variétés dont quelques auteurs ont fait des espèces distinctes. Rh. stellatus DC., Lampsana stellata L., tige rameuse, de 1 à 2 décimètres; annuelle, — plante commune dans les champs et moissons de la Provence, du Languedoc et dans tout le bassin de la Garonne. — Une variété plus développée, à feuilles inférieures lyrées (Rh. edulis Gærtn., Lampsana rhagadiolus L.), peut fournir. bien que peu recherchée des bestiaux, un utile supplément de substance fourragère. Genre LAMPSANE. — LAMPSANA L. Fleurs jaunes: capitules très petits. en panicule dressée; — inroluere dressé, à folioles linéai- res, avec un court calicule; — akènes allongés, striés, nus au sommet; caducs. — Feuilles inférieures lyrées, à lobe terminal très grand, ovale ou cordiforme, les supérieures ovales-aiguës. toutes dentées, parfois crépues. Une seule espèce, offrant aussi plusieurs variétés. LaMPsANE COMMUNE, L. communis L. Herbe aux mamelles, Saune blanche, Poule grassæ, Gras-de-Mouton , Grageline, Graveline. Tige dressée, rameuse, parfois blanche et cotonneuse. Taille de 3 à 8 décimètres. Annuelle. Plante fort répandue partout, dans les bois, le long des haies et des champs, et dans tous les lieux cultivés. Les bestiaux la mangent, mais ne la recherchent point. Les chèvres n’y touchent pas. Dans les campagnes, elle est quelquefois employée comme plante émolliente, surtout contre les engorgements et gerçures des mamelles des vaches. 27 15 CONPOSÉES. ” Genre APOSERIDE — 4PO0SERIS Necx. Fleurs juunes, #0 sommet d'un pédoneule radical; — smvclucre dressé, avec calicule; — akè- mes sitémués eu un bee court, striés, à sommet mu ; cames. — Fruilles toutes radicales, pinnatiôdes, s segments triangulsires. 4. fatide Less, Hyoseris fatido L., hsmpe de 1 à 2 décimètres; vivace, — seule espèce du geure, se montrant dans les piturages des Pyrénées et des Alpes du Dauphiné. Genre ARNOSERIDE. — 4ANOSERIS GænTx. Fleurs juunes; capitules presque globuleux, solitaires, sur des pédoneules fstuleux, striés et renfés en massue au sommet; — énvoluers à foboles nombreuses, linéaires, sur 1 rang, conni- ventes sprès ls Sormison : avec uz peut calcule : — shènes allongés, à 5 angles, rugueux, sur- 4. pusille Gerte., Hyvseris minimo L., tiges nombreuses, dressées, nues, portant 1.3 fleurs; de 1 à 3 décimetres; suwwelle, — seule espèce du geure, fort répandue partout du Nord-Est au Sud-Ouest. dans les lieux ssblonneux. les pâturages secs et siliceux, et trop dure pour Îles bestiaux. Genre HYOSERIDE. — HYOSERIS Juss. es es es en tes un dos M A ES en soie. — Fruilles toutes radicales, eu rosette, pinnatifides, roncinées. Æ. voobro L., capitales de 8.12 fleurs, au sommet d'un pédoncule de 1 décimètre au plus, trés diluté su sommet; aumuelle , — lieux secs de le région méditerranéenne ; H. rodiute L., capitules à fleurs très pombreuses, sur uy pédoneule de 2.3 décimètres, nou daté: imvolmere étalé: vivace, — mêmes beux. Genre HEDYPNOIDE. — HEDYPNOIS T. Æ. polymorphe DC., plante de petite taille, à tige diffuse, plus ou moins rameuse, offrant de nombreuses variétés souvent considérées comme espèces. 1an1ôt à capitules glabres sur des pédon- coes non reuflés (Hyoseris hodypnois L.), tantôt à cspitules hérissés, svec pédoncule non renflé (#. rhopoduolosées L.\, où pédomeule reufé fstuleux {#. cretica L.\., — venant dans les lieux secs, les pêturages sablomneux de toute la région méditerranéenne. COMPOSÉES 419 Genre TOLPIS. — TOLPIS GÆRTN. Fleurs jaunes: capitules en panicule irrégulière, lâche; — involucre à folioles linéaires sur 2.3 rangs; — akènes à aigrette formée de 4.5 soies inégales. — Feuilles inférieures oblongues- spatulées, incisées-dentées, les supérieures linéaires, peu nombreuses; — tige glabre, presque nue, simple ou à rameaux étalés-ascendants. T. barbata Willd., Crepis barbata L., fleurs centrales brunes; involucre à folioles externes longues et étalées; 1 à 4 décimètres ; annuel, — plante assez communément répandue dans la région méditerranéenne, à l'Est et dans tout le Midi, et sur les bords de l'Océan jusqu’en Breta- gne, venant au bord des chemins, dans les lieux secs et pierreux ; T. virgata Bertol., fleurs toutes jaunes ; involucre à folioles externes, courtes et appliquées ; bisannuel , — limité aux lieux secs de la région méditerranéenne. Genre CUPIDONE. — CATANANCHE Vaizr. Fleurs en capitules assez grands, solitaires; réceptacle hérissé de longues soies; — involucre à folioles imbriquées, écailleuses-argentées, les externes appendiculées ; — akènes à aigrette com- posée de 5.7 écailles lancéolées, terminées par une soie. — Feuilles linéaires. — Plantes velues. C. cerulæa L., fleurs bleues; feuilles très longues, très étroites, quelquefois fendues à la base; tige dressée, rameuse, de 5 à 8 décimètres; vivace, — vient sur les coteaux pierreux, dans les lieux incultes de toute la région méridionale de la France, de Grenoble à Bordeaux et aux Pyrénées. Trop dure pour le bétail , elle est cultivée dans les jardins pour ses fleurs, qui s’ou- vrent le matin seulement. C. lutea L., fleurs jaunes; feuilles lancéolées-linéaires on dentées: annuel, — région monta- gneuse du Sud-Est: champs cultivés de l’Alsérie. Genre CHICORÉE. — CICHORIUM L. Fleurs bleues, en capitules, les uns axillaires et sessiles, les autres terminaux et solitaires: réceptacle garni de poils au centre; — involucre double, l’interne à folioles dures, longues, sur 1 rang et soudées à la base; l’externe à folioles plus courtes et libres; — akènes à 4 angles, striés, larges au sommet, avec aigrette courte, formée d’une couronne d’écailles courtes et dressées. — Feuilles inférieures grandes, oblongues, roncinées, à lobe terminal très grand, les caulinaires petites ; — tige forte et rameuse. Genre comprenant un petit nombre d'espèces, dont deux principales, soumises à la culture, ont acquis une grande importance comme plantes économiques et fourragères. CHICORÉE SAUVAGE. — C. INTYBUS L. NOMS VULGAIRES. — Chicorée amère, grande Chicorée, Ecoubette. Fleurs grandes, en capitules axillaires, géminés ou ternés, ordinairement l’un d'eux pédon- culé, — Involnere à folioles ciliées-glandulenses, les externes lancéolées. — Aigrette de l’akène L À L 4 120 COMPOSÉES. à écailles très courtes, érodées au sommet. — Feuilles velues sur les nervures, les inférieures rétrécies eu pétiole, à lobes dentés-anguleux , les supérieures entières, lancéolées, demi-embras- santes. — Tige dressée, robuste, sillonnée, ramenuse et flexueuse au sommet, à rameaux raides, divariqués, peu feuillés. — Racine pivotante. — Taille de 8 à 15 décimètres. — Vivace. Plante fort commune et répandue dans toute la France, où elle vient spontanément au bord des champs, des chemins et des fossés, sur les pelou- ses des coteaux et dans les lieux incultes, et principalement sur les terrains calcaires ou crayeux. Douée dans toutes ses parties d’une extrême amertume, qui, depuis longtemps, la fait utiliser comme médicament tonique, la Chi- corée sauvage est par cela même, dans son état naturel, peu recherchée des bestiaux. Mais par la culture elle perd une partie de cette amertume, et peut être employée alors avec avantage comme plante fourragère. Cretté de Palluel fut le premier qui tenta d'introduire la Chicorée sau- vage dans la grande culture comme fourragère. Il entreprit à cet effet, en 1784, près de Paris, des essais qui tout d'abord lui donnèrent des résultats assez avantageux pour l'encourager à poursuivre l'expérience. V. Yvart, à son tour, essaya cette culture et en obtint le même succès. Arthur Young, témoin de ces tentatives, les renouvela de son côté avec succès. Depuis lors, la culture de la Chicorée sauvage comme fourragère s'est répandue un peu partout, mais sans se généraliser nulle part, malgré la recommandation de Mathieu de Dombasle. On forme avec cette plante des prairies vivaces essentiellement précoces, et qui ont, dans certains cas, donné des résultats économiques importants, rivalisant avec ceux fournis par le trèfle et la luzerne. Le Midi surtout est favorable à cette plante. Ainsi, elle fait partie des prairies les plus renom- mées de la Lombardie: et on la cultive en Sicile pour les mulets. Outre son emploi comme fourragère, la Chicorée est utilisée encore, soit comme plante potagère, soit comme plante économique pour sa racine, dont on obtient par torréfaction un succédané au café. Sont cultivées pour cela des variétés de l'espèce principale, qui fournissent également des produits à l'alimentation des animaux domestiques. La Chicorée sert également aux usages médicaux ; on utilise à cet effet ses feuilles et ses racines, avec les- quelles on prépare des tisanes toniques. Enfin, dans quelques régions de l'Ouest, on confectionne avec les tiges sèches des balais qui servent surtout à nettoyer les aires du battage, et qui sont, sous ce rapport, préférables aux autres balais, en ce que, moins touffus, is emporient la pete RER le grain. Culture de la Chicorée sauvage. Sol convenable. Ensemencements. Soins de culture. — La Chicorée vient dans les terres les plus diverses. Cretté de Palluel dit l'avoir semée avec succès dans un sol sablonneux et médiocre. Elle prospère également dans les terrains argileux et humides; mais c'est dans les terres argilo-calcaires pro- . fondes qu'elle donne les produits les plus abondants. COMPOSÉES. 421 On la propage par graines. Les semis se font au printemps, après un seul labour, ou en automne si le climat est favorable. On répand la semence à la volée ou en rayons; la première méthode est plus économique; le semis en rayons est plus productif, mais entraîne plus de frais et donne des tiges plus dures. Ce procédé convient seulement pour les sols très humides; il est suivi en Angleterre, où on sème en lignes espacées de 15 à 25 centimètres. On répand environ 1? kilog. de graines par hectare. Cette graine, enterrée peu profondément, est recouverte avec la herse. La graine est répandue seule, ou bien avec une plante qui l’abrite et la protège, le plus souvent dans les avoines, avant le second hersage qui couvre la semence, ou dans les orges, en ayant soin alors de répandre les deux graines le même jour. La Chicorée semée ainsi produit moins la première année ; mais elle rend davantage par la suite. La plante semée exige peu de soins. Il suffit de tenir le sol propre par quelques sarclages à la main. Il convient en outre, chaque année, au prin- temps, de passer la herse pour détruire les plantes à racine traçante qui envahissent la couche arable et cultivée. La Chicorée, arrivée à son développement, grâce à ses profondes raci- nes, résiste à toutes les intempéries : à la sécheresse, dont la préservent, en outre, ses premières feuilles larges et touffues, qui croissent de très bonne heure, s'étalent. couvrent la terre encore humide et lui conservent ainsi une fraicheur suffisante pour atténuer l'effet des chaleurs ; au froid et à la gelée, aux vents et aux orages, de l’action desquels les préservent, en outre, ses tiges fortes et raides. Récolte. Produits. — Semée dans un sol convenable et profond, préparé par un labour, la Chicorée végète activement, peut donner plusieurs récoltes la même année. On la fauche comme une prairie ordinaire, et on peut ainsi en obtenir deux, quatre et jusqu’à six coupes, si on a fumé pendant l'hiver. La plante doit être coupée jeune, avant que les tiges aient acquis un degré de gosseur et de dureté de nature à la rendre impropre à la consommation; le moment convenable est celui où les tiges arrivent à 30 centimètres’ de hauteur environ. Le produit obtenu est assez abondant. Cretté de Palluel le porte à 50,000 kilog. environ par hectare pour quatre coupes dans l’année, ce qui serait un rendement supérieur à celui de la meilleure prairie ordinaire, naturelle ou artificielle. V. Yvart, toutefois, n'ose pas garantir un résultat toujours aussi avantageux. À. Young a obtenu, de son côté, un chiffre moyen de 38,000 kilog. Quoi qu'il en soit, il reste évident que ce produit doit varier, Comme celui de toutes les autres plantes fourragères, suivant le terrain et les conditions de la culture. La Chicorée, plante très aqueuse, se dessèche difficilement et prend alors une teinte noire attestant l'altération de la qualité. Aussi n’essaie-t-on point habituellement, après l'avoir fauchée, de la soumettre au fanage pour la 122 COMPUSÉES. transformer en fourrage sec. Cependant, comme elle ue peut être consom- mée en totalité aussitôt après la récolte, il a fallu chercher un moyen de la conserver un certain temps: pour cela, le procédé le meilleur consiste sim- plement à la stratifier avec de la paille d'avoine on de blé devant servir à la nourriture du bétail et qui acquiert ainsi de nouvelles qualités alimentaires. La Chicorée sauvage, bien que vivace, n'a pas une durée très longue : rarement elle dépasse cinq ou six ans; le plus souvent même on la voit commencer à décroître avant ce délai. Et comme il convient de ne pas atten- dre pour la remplacer que son produit aït trop sensiblement diminué, on peut estimer sa durée ordinaire à trois ou quatre ans: quelquefois même on la rompt après la deuxième année. Après la dernière récolte, on peut laisser ses racines dans le sol, pour lequel elles constituent une matière fertilisante efficace. D'autres fois, en automne et en hiver, ces racines, fort nombreuses et très sernées, sont enle- vées el mises à dessécher pour divers usages. Récolte de la graine. — Lorsque la Chicorée est cultivée pour la graine, celle-ci est récoltée lorsque la plante a atteint sa plus grande vigueur, vers la seconde ou à la troisième année. L'année où l'on veut obtenir cette graine. il ne faut point priver les plants de leurs feuilles, lesquelles sont essentielles pour la fructification. On commence la récolte dès que les tiges commencent à blanchir, afin que la maturité des dernières fleurs n'épuise pas inutilement le sol, tandis que la première semence, qui est toujours la meilleure, pour- rait se perdre et souiller le champ. Cette récolte se fait au commencement de l'été. On laisse sécher les tiges coupées, et quand elles sont complétement sèches, on les bat au fléau, autant que possible, quand l'air est parfaitement sec, les graines se déta- chant alors plus facilement de leurs enveloppes. L’hectolitre de graines ainsi obtenues pèse 30 kilog. La Chicorée cullivée pour sa graine étant très épuisante, doit être, immé- diatement après la récolte, défrichée et suivie d'une autre culture amélio- rante et préparatoire, à moins que la terre n'ait été préalablement fumée et qu'on ait pratiqué la culture en rayons, qui laisse loujours un terrain mieux préparé. Valeur agricole et économique de la Chicorér. Apte à croître sur les terrains les plus divers, et prospérant notamment sur les terrains argileux et humides, où les espèces fourragères ordinaires viennent difficilement : douée d'une grande résistance à la sécheresse, comme aux froids les plus rigoureux , aux vents et aux orages: d'un accroissement facile, d’une végétation prompte et se prolongeant longtemps en automne: rustique et exigeant peu de frais de culture, la Chicorée sauvage mérite à tous ces titres de prendre un rang important parmi les cultures fourragères. Elle convient surtout, par sa précocilé, en ce qu'elle offre un moyen d'avoir COMPUSEES. 423 un fourrage abondant dans’ une saison où manque la nourriture fraiche; sa culture. comme le faisait observer Cretté de Palluel, pourrait, en outre, être introduite partout où les pâturages naturels manquent, où les semences des prairies artificielles ordinaires se refusent au sol. Dans les bonnes terres, il ne serait point rationnel, sans doute, de la substituer au trèfle et à la luzerne: mais sur certains terrains médiocres et perméables, elle permettra toujours de former des prairies artificielles aussi précieuses par leur facile entretien que par l'abondance de leurs produits. Cretté. en associant la Chicorée à la pimprenelle, au trèfle et au sain- foin , a formé des prairies qui ont réussi, et dont les bestiaux se sont parfai- tement accommodés. Mais la Chicorée a bientôt dominé et chassé les autres plantes, et la pimpreuelle tout d'abord. M. H. Lecogq dit avoir essayé, de son côté, un mélange de ce genre, mais plus compliqué, et qui lui a donné un magnifique résultat. La pimprenelle est aussi partie la première, et la Chicorée a lutté longtemps contre la luzerne, qui, bien que semée en petite quantité, a fini par rester seule mai- tresse du terrain. La Chicorée, semée par parties égales avec le trèfle rouge et le brome des prés, a donné, ajoute le même auteur, un des meilleurs fourrages que l'on puisse obtenir. M. de Père estime aussi la Chicorée sauvage, et la considère comme pouvant tenir une place distinguée dans un cours de récoltes bien réglé, d'autant que, pouvant venir dans les lieux où le trèfle échoue, elle peut, dans une rotation , être substituée à celui-ci et occuper la terre pendant un temps égal. Quand elle m'est cultivée que pour ses feuilles et ses tiges, la Chicorée est, de plus, améliorante, et propre à nettoyer le sol, surtout si elle a été semée en rayons et sarclée. Aussi est-elle, dans ces cas, toujours suivie de belles récoltes printanières. Mais l'emploi de cette plante étant généralement réservée aux sols médiocres et épuisés. il est presque toujours nécessaire, après sa récolte, de faire usage des engrais, et cela surtout si l'on a enlevé toutes ses racines; si l'on laisse celles-ci, l’engrais devient moins utile, et un bon labour peut suffire pour remettre le sol en état de recevoir une nou- velle semence. Emploi alimentaire de la Chicorée. La Chicorée qui croît spontanément, venant dans les lieux secs et arides, où elle contracte une amertume très prononcée dans toutes ses parties, est peu recherchée des animaux. Mais lorsqu'elle est cultivée dans les terrains frais et ombragés, auxquels elle est habituellement réservée, elle perd une partie de cette amertume et acquiert par cela même des qualités alimentai- res, qui permettent alors de l’employer avec avantage, non-seulement comme aliment nouveau à ajouter à la liste de ceux que l'on possède, mais comme substance particulièrement utile par ses propriétés spéciales. La Chicorée, 124 COMPOSÉES. en effet, essentiellement tonique, convient pour stimuler l'estomac, augmen- ter l'appétit, réagir utilement sur les tempéraments lymphatiques; c'est un des meilleurs condiments toniques à adjoindre aux différents fourrages, et dont tous les bestiaux se trouvent bien. La Chicorée convient surtout aux bêtes à laine, tant comme aliment que comme médicament lonique et purgatif, qui, au printemps, vient heureuse- ment corriger, chez ces animaux , les effets de la nourriture sèche d'hiver et prévenir le développement du sang de rate, de la cachexie aqueuse et des diverses affections asthéniques. Semée à graines perdues dans les prairies naturelles et artificielles, elle ajoute aux qualités alimentaires des produits fournis par celles-ci, et contribue d'une manière tout à fait favorable à l'en- tretien des troupeaux. Aux vaches, elle donne un lait abondant et crémeux, ne se ressentant en rien, dit Cretté de Palluel. de l’amertume de la plante. Plusieurs auteurs, toutefois, parmi lesquels on peut citer Gilbert, Thaër, Bourgeois (de Ram- bouillet), disent avoir constaté que la Chicorée rend le lait amer, ainsi que le beurre et le fromage préparés avec celui-ci. En Flandres, les cultivateurs ont la même opinion, d'où le peu d'estime dont jouit, dans ce pays, la Chicorée comme fourragère. Cette opinion doit être fondée ; mais l'expérience a prouvé que la Chicorée mérite surtout le reproche qu’on lui fait lors- qu'elle est mangée seule et pendant longtemps, et qu'on atténue cet inconvé- nient jusqu'à le faire disparaître, en ayant soin de ne donner la plante qu'en mélange et avec réserve. Les porcs aussi sont avides de la Chicorée, dont ils mangent les feuilles et les racines. On la donne même aux chevaux, auxquels elle convient notamment comme moyen de les préparer au vert, et qu'elle peut même guérir de certaines affections cutanées. Cretté de Palluel dit, par exemple, avoir soumis à l'alimentation par la Chicorée trois chevaux atteints : deux, de démangeaisons générales, et un d'eaux-aux-jambes, lesquels se sont tous trois parfaitement guéris sans autre traitement, et ont même pris, avec un poil lisse, un certain degré d'embonpoint. La Chicorée est généralement donnée en vert à l'étable; c'est la forme sous laguelle elle profite le plus. Les animaux d'abord la prennent diffcile- ment ; mais ils s'y accoutument vite, et la mangent ensuite avec avidité tant qu'on leur en distribue. Elle peut aussi être, au printemps, livrée en pâtu- rage aux vaches ef aux bêtes à laine. On a conseillé encore de la dessécher pour pouvoir la donner pendant l'hiver aux troupeaux: mais elle profite beaucoup moins sous cette forme que lorsqu'elle est distribuée en vert, le meilleur mode de consommation qui lui convienne. Variétés de la Chicorée. On a obtenu, par la culture de la Chicorée sauvage, plusieurs variétés qui fournissent des produits importants à l'économie domestique. Les prin- ‘ w y 5 « ill COMPOSÉES. 425 cipales de ces variétés sont : la Ch. potagère, la Ch. sauvage améliorée et la Ch.-café. CmicoRÉE POTAGÈRE. — Cette Chicorée est, non pas une variété propre- ment dite, mais la Chicorée ordinaire cultivée dans les jardins potagers pour les usages culinaires et cueillie, à cet effet, avant son entier développement. On sème à cet effet la Chicorée ordinaire, dont la feuille naissante fournit une salade un peu amère. saine et généralement estimée. On peut en avoir toute l'année par des semis successifs, un peu épais, en pleine terre ou sur couche, selon la saison, et qui n’exigent que des arrosements. C’est de cette même plante qu'on obtient la salade blanche d’hiver dite Barbe de capucin, Cheveux de paysan, qui est, depuis longtemps, l'objet d’une culture maraïchère importante. Pour l'obtenir, on fait les semis en mars ou avril , et en novembre et décembre les plants sont placés dans une cave, les racines entre des couches de terreau ou de fumier consommé, où, sous l’in- fluence de l'obscurité et de la température douce et égale du lieu, la Chico- rée pousse des feuilles blanches et étiolées, que l'on récolte à mesure qu'elles apparaissent, en les coupant ou en les arrachant. CHICORÉE SAUVAGE AMÉLIORÉE. — Ohtenue, il y a quelques années, par M. Jacquin , au moyen du choix successif des individus, cette variété peut être considérée comme une amélioration intéressante de la Barbe de capucin ou Chicorée ordinaire ; elle diffère de celle-ci en ce que, au lieu d'une touffe composée de quelques feuilles écartées, elle forme une sorte de pomme con- sistant en plusieurs jets pressés les uns contre les autres avec le cœur fourni comme une escarole, ce qui pourrait lui faire donner le nom de Chicorée pommée. On la sème en pépinière de mars à juin, et on la transplante à 40 centimètres. Cette variété fournit une sous-variété panachée, à feuilles mouchetées de rouge, que l’on cultive de même pour salades. En Belgique, on cultive la racine de cette Chicorée pour les usages culinaires, comme celle de la scorsonère. Particulièrement remarquable par la largeur de ses feuilles, la Chicorée sauvage améliorée pourrait également être utilisée dans la grande culture, pour laquelle, vu le développement de son feuillage, elle serait même plus productive que l'espèce ordinaire. CnicorÉe-caré. — Outre son emploi comme fourragère, la Chicorée sau- vage est cultivée encore pour sa racine, qui, torréfiée et pulvérisée, donne une poudre offrant, par son amertume, une certaine analogie avec le café, et que l'on emploie, comme celui-ci, soit seule, soit, ce qui a lieu le plus sou vent, en mélange avec la poudre de café. Cet usage de la racine de Chicorée, né des guerres du premier Empire et du blocus continental , s’est depuis fort répandu en Europe et n’a point cessé. Sa généralisation est ce qui a le plus contribué à étendre la culture de cette plante, d'abord en France, puis prin- cipalement en Belgique et en Allemagne. La plante cultivée à cet effet diffère un peu de la Chicorée sauvage 126 COMPOSÉES. ordinaire. Elle offre des feuilles plus larges, et des racines plus grosses, lon- gues, charnues et douces comme des carottes blanches. C'est faute de l'avoir connue que beaucoup de cultivateurs, qui s'en sont tenus à la variété ordi- naire, ont échoué en essayant cette culture. On cultive la Chicorée-café comme la variété fourragère. On la sème de mème un peu clair, en lignes que l’on sarcle, et auxquelles seulement on donne deux binages dans le cours de l'été. Les racines sont arrachées l'hiver suivant ; et après avoir été dépouillées de leur chevelu et rigoureusement lavées, elles sont découpées en rouelles, desséchées à l’éture, torréfiées dans de grandes chaudières ou sur des plaques de fonte. et enfin réduites en poudre dans de grands moulins à café. De même que la variété précédente, la Chicorée-café, aussi vigoureuse, résistant mieux à la sécheresse et offrant un feuillage plus large que la variété commune, pourrait être introduite dans la grande culture, où elle remplacerait avantageusement celle-ci comme fourragère. Il serait sans doute possible, également, d’en utiliser les racines pour la nourriture des bestiaux, surtout des porcs, qui, mangeant très bien celles de l'espèce ordi- naire, s'accomoderaient mieux, naturellement, de racines plus succulentes. Cet emploi offrirait d'autant plus d'avantages que les racines de Chicorée ne sont pas exposées à la gelée, et peuvent ainsi, point essentiel, rester en terre pendant l'hiver. C. divaricatum Schousb. ; involucre 4 folioles externes obtuses, non glanduleuses : sigrette à écailles longues, lancéolées-aiguës ; feuilles supérieures tres petites; tige lisse, ramense, Gwari- quée dès la base; bisanpuelle, — espèce très voisine de la précédente, venant sur les beux secs du littoral méditerranéen; sans usages. CHicorée Exnive, Ch. indivia L. Fleurs eu capitules axillaires, dont l'un pédonculé. Aigrettes à puillettes longues. Feuilles entierement glabres, les inférieures et moyennes sinuées-dentées, les supérieures largement ovales. cordiformes, embrassantes. Auvuelle. Plante exotique, supposée originaire de l'Inde et cultivée dans tous les jardins potagers, où elle est soumise à l’éticlement, qui lui enlève uve partie de l'amertume qu'elle possède naturelle- ment. On en a obteuu, par la culture, plusieurs variétés toutes utilisées exclnsivemont pour les usages culinaires. Les principales sont - “ La ScAROLE (Scariole, Escaroke), Ch. I. latifolis, à feuilles larges et peu dentées; — variété trés répandue en France, cultivée surtout autour des grandes villes, et consommée soit comme salade, soit comme légume. On en distingue plusieurs sous-variétés : la grande Escarole ou ÆE. de Hol- lande, ls plus volumineuse; l'E. ronde, à cœur presque pommé; l'E. blumde, presque jaunûtre en naissant et craignant l'humidité ; L'Expive (Chicorée blanche, Ch. frisée), Ch. L. crispa, à feuilles profondément découpées, fri- sées sur les bords et toujours couchées eur la terre.— Offre de nombreuses sous-variétés : ls Ch. de Meouz, la plus anciennement cultivée et propre surtout à la cuisson: la Ch. d'Htalie, pins pleine et plus précoce ; la Ch. toujours blanche, blonde en naissant, ne pommant pas et se coupant jeune: ls Ch. corne-de-cerf, à feuilles vert foncé, minces et cœur jaune, etc. Ces différentes variétés sont toutes soumises au même mode de culture. On les sime de jan- sier à juillet, sur couche et sous chüseis, sous cloche ou ex pleine terre, suivant ls saisou: em repique eusuite les plants, à 35 centimètres, daus tons les sens ; et quand ils sont neser gros, on | COMPUSÉES. 127 les serre avec un lien de paille pour faire blanchir le cœur. En ayant soiu de les rentrer avant la fin de la bonne saison, on peut en avoir jusqu’en janvier. CHICORÉE DE SICILE, Ch. I. sylvestris: variété trouvée, en 1840, par M. de Gasparin, en Sicile, où elle est cultivée, sous le nom de Scariola, comme foufrage vert. Dans son premier développement , elle ressemble à la Chicorée sauvage: elle a seulement les feuilles un peu plus blondes et ondulées. Mais plus tard, comme on l’a reconnu , elle acquiert tous les caractères de la Scarole, et n’a comme elle qu'une durée annuelle. Elle en diffère seulement par ses feuilles lon- gues, vertes et qui ne font point cœur, ce qui permet de la considérer comme le type même de l'espèce à l’état sauvage Elle offre particulièrement de l’intérêt comme plante fourragère. « Cette variété, dit Vilmorin, est d’une végétation vigoureuse et d'un prompt accroisse- ment; semée à la fin de mars, elle présentait à la mi-juin une masse de fourrage très fournie, haute de 80 centimètres à 1 mètre, et qui s’est élevée à plus de 1m,50. Un semis fait le 18 juillet a pleinement monté, et a fourni, au commencement d’octobre, une coupe abondante. Cette plante se classera done très probablement avec avantage parmi les fourrages auxiliaires, tels que la vesce, le maïs, la moutarde blanche, ete., qui sont d’un si grand secours pour la nourriture du bétail pendant l'été et l'automne. Elle mérite, sous ce rapport, de devenir l’objet d'essais suivis et variés, soit sur la jachère, soit sur les chaumes retournés immédiatement après la moisson. {Bon jardinier.) » 2° Tribu. — CRÉPIDÉES. Akènes à aigrette formée de poils simples, non dilatés à la base, denti- culés et non plumeux. Réceptacle non pailleté, nu ou pourvu de soies. — Tribu fort nombreuse, comprenant les genres ci-après : Ak. dissemblables, ceux du bord carénés, ailés, libres. lTEROTHECA. | Akènes ( - & | * : Ak. trong.aux2 extr.—Réc.alv. SOYERIA. non Akènes Ré terminés ués | 5 : | Réceptacle Akènes tronqués ! Akènes { Réc. non poilu, alvéol. HiERACIUM. poilu en bec au è } tous Hrpnee atténués PCR ‘ cemblables à la base | Récept. à long. soies. ANDRYALA. FI. jaunes | Akènes atténués au sommet........... CREFIS. n » Akènes terminés en un bec supportant l’aigrette ............ BARKHAUSIA. a RE k = = Ak. avec coronule à 5 épines.... CHONDRILLA. = Ak.ovoïdes, = AK. à écailles épin. supérieures... TARAXACUM. D en bec sup. l'aigrette Ak. terminés épineux | Akénes comprimés, ni écailleux, ni épineux ... LaCTuca. / 2 Réceptacle ! Fl.5, surunrang, pourpres. PRENANTHES. nu. \ FI. jaunes Akènes ! F1. nombr. (Fleurs jaunes. Soxcuus. | ] comprimés s on bleues AEMons sur plusieurs Akènes | semblables | rangs |! Fleurs bleues. MuLGEDIUTM. non ; terminés \ Ak. à 4 angl., arqués— F1. nombr jaunes. PiCRIDITN. en bec | Ak. dissemblables, ceux du bord courbés, enveloppés. ZACINTHA. w? La Genre PTÉROTHEQUE. — PTEROTHECA Cass. Récepiack couvert de soies légères: — inrolucre caliculé; — akènes du centre linéaires, striés, atténmés en bec au sommet, ceux du bord plus gros, courts, carénés au debors, et portant en dedans 3 ailes membraneuses; aigrette à poils capillaires. PTÉROTRÈQUE DE NisMES Ou COMMUNE, PI. Nemausensis Cass.: Hieracium sanctum L. Fleurs jsunes; capitules en corymbe peu fourni, serré. Feuilles tontes radicales, Iyrées où dentées, obtuses, à segment terminal rhomboïde, plus grand. Tiges multiples, rameuses su som- met. Taille de 1 à 3 décimètres. — Plante à poils glanduieux : annuelle. Une senle espèce, commune dans tout le Midi, particulièrement dans ls Haute-Garonne et le Gers, où elle envahit les champs cultivés, les prés et les prairies artifeielles, surtout les vieilles Inzernières qu'elle infeste; elle se mêle ainsi su foin, dont elle sltère plus où moins ls qualité: sa présence, quand elle est coupée jeune, offrant d'ailleurs peu d'inconvénient. Genre SOYEÉRIE. — SOYERIA Moxx. S. montana Moun., Hypochæris pontona L., capitule grand, solitsire ; plante de 2 à 4 décimè- tres, pubescente, — pelonses des hauts sommets du Jurs, des Alpes et des Pyrénées: S. paludoss L.. Hieracium paludcsum L., cspitules en corymbe lâche: plante glabre, — vallées humides, bords des ruisseaux de toutes les régions montagneuses de France. Genre ÉPERVIERE. — HIERACIUM L. Récepiacle alvéclé, à bords parfois munis de poils courts: — imeoisere à folicles imbriquées on à plusieurs rangs, cd ne a rues mg 0 D, __ akènes allongés, à 10 côtes, nués à la base, avec aigrette sessile, à poils raides, sesbres, fragiles, d'un blane Ce genre. un des ent nombreux de la famille Synan en. exclusivement d'espèces herbacées, toutes vivaces, pre sol de la France, habitant les localités les plus diverses, et se pot gg ra 00 au imilion des bois et det Hé, Sur lee pti Sa espèces qe sont dédaignées par eux, sans doute à cause ra poils longs. Fr avis et rate les recouvrent et qui éloignent jus- l'ontisée, vu pau tardive de leur floraison , de rester vertes une grande partie de la saison, avantage qu'atténue toutefois leur faible développement. « COMPOSÉES. 429 Les Epervières, plantes non-seulement fort nombreuses, mais extrême- ment polymorphes, offrent de nombreuses variétés à caractères peu tran- chés et se rapprochant les unes des autres par une multitude de nuances insensibles, qui en rendent la détermination très difficile. De là les espèces nouvelles décrites par chacun des auteurs qui ont étudié ce genre, et les synonymes nombreux qui leur ont été appliqués. Ne pouvant ici envisager cet ensemble, fort peu défini d'ailleurs, d'espèces et de variétés, et dont beaucoup sont considérées comme de simples hybrides de types préexistants, nous nous bornerons à l'énumération des types, suffisamment caractérisés, qui sont le plus généralement admis. On a formé de ces espèces trois grou- pes principaux : : 1er GROUPE. — Akènes de 2 millimètres au plus, à sommet crénelé; aigrette à poils fins et soyeux. — Tige en forme de hampe ou seapiforme, se renouvelant annuellement par stolons sou- terrains ou épigés, manquant parfois dans les terrains arides : Tige/simple, aniflgre:0:.7. 22.20 2.000 PILOSELLA L. Tige divisée en 2.3 longs pédoncules uniflores. Pilosellinum Frsch. | Fleurs pourpres — Corymbe à 4.5 capit. — Souche stolonifère.. AURANFIACUM L. Tige nue, à fleurs solitaires | = 2 | Tige ! Souche stol. — Invol. à foliol. obtuses. AURICULA L. © /àl.3fe. Corymbe à 1.5 capit. \ Souche non stolonif. ( Feuili. obtuses. PouLux Lp. 3 s (7 à ù E F1. en }© Invol. à foliol. aiguës | Feuillesaiguës. Glaciale Lacku E J oorm. | & Dep Raulus MREÉ spnes Poils non glandul.. Cruosou L. Pédone. | = Capit.| 2€ : Poils glanduleux ... Sabinum Seb. et M. courts | 5 | en cor. : SE ) Inv. à fol. obtus. ( Pedonc. étalés. ........ Florentinum Al. & | multifi. | % < | Poils glanduleux | Ped. dress., à duv. étoilé, PagarTom Nil. ! Sonche à stolons radicants — Invol. à foliol. obtuses. PRatexse Tausch. 2e GROGPE. — Akènes de 4 millimètres, à sommet bordé par un bourrelet non denté; aigrette à poils rudes et inégaux. — Tiges se renouvelant annuellement par des rosettes qui se développent en automne, avant la floraison , et persistent en hiver : Poils courts, glanduleux. Glanduliferum Hepp. Poils longs, non glandul. Piliferum Hopp. Tiges à 1.5 capitules. ..... 2.2.0 + SAXATILE vil. Plante stolonifère — Tige pq. nue.. SraticæroLiun Vill. Plante non ( Feuill. caul. embrass. . Leucophleum Goi. Capitules solitaires Tige nue, scapiforme L Feuilles glauques,non poilues. Fleurs en 2.7 capitules EE 5 £ = stolonifère | Feuill. caul. sessiles . . GLaucux AU. ==) Coralles giskres Feuilles sesciles. : 2: - Glabratum Hopp- = ]2 Gallo à Feuilles embrassantes... VizLosuu L. £ |Æ |Feuilles è pau it. Coral Feuilles Invol. lâche.... Cerinthoides L. £[£4(apoils) © a var S] demi-embrass. | Invol. serré.... Neo-Cerinthe Fries. 2 | &] non iUéeS | Feuilles sessiles............... VoGEslacuM Moug. 2 dul./ Corymbe multiflore. ( Feuilles à court pétiole......... Compositum Lp. (= ] Corolles ciliées Feuilles à long pétiole...._.... Alatum Lp. | S | = Z(s }=s FE 2° RAA Sr= lob- courts } Feuill. tt. lance. —Fl. viol. Latifolia L.| 2, | £ | penchée, = & | Style saïllant — Racine stolonifère. . . ... PAPUNGULOIES L.| + FE 3 s'onvr. {© | Corolle plus courte que ie calice ............ Erinus L.| © z\2| vers Feuill. tontes ovales... Räomboidalis L.| # | 5 |E | la base Pédoncul. dressés | Feuilles toutes lancéol. Lanceolata 1ap.| Z | ] £ | 5 £. er u LiNiFOLIA im 2 : Feuilles infér. cordifor. | AE < |= Chlice F Rotendifetia®" 1. [2 2 VE pis Scheuchzers Nil. | 2 Æ linéair. | Fe. rad. à long péd. — Cor. évas.| sé els Z rime S&P Pusilla Uæenck.| Æ & penchés | Feuil]. radic. attén.— Cor. ventr. Cæspitosa Seap.| £ < | . . f Stylesaillant — F1. jaunes, en épi court.. Tkyrsoidea L.| ® | “ | en hs ot | Style inclus — F1. bleues, en épi long... . Spicata L.| © | | iles) FI en (Styleinclus — Corolle bleue, à lobes courts. . GLomerara L.| Z capitules } Style saillant Corolle bleue, à lobes courts . ... Cervicaria L.| # - Corolle jaune, à lobeslongs.. . .. Petræa L.| # { Fleursen grappe unilatérale. . ... Barbata L|# | An | Sem 3 Fleurs en pauicule pyramidale, . .. Longifolia up. | + | ce avec unappendice l Fleur ordinairement unique. .... 4{Hioni vin | £ ‘ à chaque sinus ‘ Stigmates 5 — F1. en grappe oblongue..... Menivm L'®D 460 CAMPANULACÉES. CAMPANULE RAIPONCE, C. rapunculus L. Fleurs bleues ou blanches, nombreuses, en panicule très rameuse, lobes lancéolés, plus courts que le tube. Feuilles inférieures oblongues, atténuées à la base, les supérieures linéaires, décurrentes. Tige simple, dressée, sommet, de 5 à 10 décimitres. Racine fusiforme, épaisse, charnue, blanche. — Plante velue. . Plante commune dans toute la France, venant partont, dans les lieux secs et graveleux, su bord des bois et des chemins, le long des baies et des fossés, dans les vignes, les prairies et les pâturages, et peu recherchée d'ailleurs par les animaux, à cause de la dureté qu'elle acquiert. Elle est surtout utilisée comme plante potagére. À cet effet, on la sime en juin et juillet, et au RAR D NA ER Re 1e on en récolte les feuilles et les racines. PR." ns ti en salsde. CAaMPANULE 4 FEUILLES DE PÈCHER, €. persicifolia L. Fleurs grandes, sur des pédoncules uniflores courts, formant une grappe terminale peu four- nie. Calice giabre. Corolle à lobes arrondis, très courts. Fenilles glabres, luisantes, finement den- tées, les inférieures longnement attémuées en pétiole, les supérieures beaucoup plus petites, linéaires. Tige dressée, mince, de 5 à 10 décimètres. Racine grêle, rampante. Très commune dans toute la France, venant dans les bois taillis et les buissons, sur les coteaux boisés, sur les gazons et dans la plupart des prairies de montagnes, où elle domine les graminées. Les chevaux et les chèvres la mangent avec plaisir; mais donnant peu de feuilles, elle reste, malgré son développement, insignifiante comme fourragire. — On la cultive quelquefois comme la Raiponce, pour les usages culinaires. C. subpyrenaica Tumb., calice à tube couvert de poils blancs laineux serrés, — prairies de montagnes. Canymss ÉTALÉE, C. patula L. Fleurs très petites, en panicule large, rameuse, étalée. Feuilles pnbescentes, crénelées, les radicales obovales, à peine pétiolées, les supérieures très petites, linéaires. Tiges multiples, dres- sées, à ramesux grêles, étalés. Racine fbreuse. Taille de 5 à 8 décimètres. Répandue partout, mais principalement dans tout le Midi, de l'est à l’ouest; venant au pied des montagnes, dans les bois et lieux couverts, le long des haies et des ruisseaux, où tons les animaux ls mangent volontiers. C. Cenisia L.. plante naine, de 2 à 5 centimètres, — Alpes, Mont-Cenis; C. pyramidalis L., fleurs en panicule pyramidale, — cultivée dans les jardins. CAMPANULE GANTELÉE, C. trachelium L. Gaatelet, Gantilier, Gant de Notre-Dame, Herbe de Notre-Dame, Herbe aux tranchées, Ortie bleue. Fleurs grandes, de 1 à 3, sur de courts pédoncules, formant une grappe oblongue, feuillée. Calice à dents aiguës , ciliées. Corolle velue. Feuilles velnes, les inférieures grandes, pétiolées, ovales, cordiformes, irréguliérement dentées. Tige simple ou multiple, dressée, robuste. Souche fbreuse, épaisse. Taille de 5 à 10 décimètres. — Plante hérissée. Espèce aussi fort commune, venant dans toute la France, au milien des bois, des lieux couverts et berbeux, le long des haies et des ruisseaux, et ne dominant guère dans les prairies, si ce n'est dans celles ombragées. Les bêtes à cornes la mangent, surtont à l’état frais; elles aiment peu ses tiges desséchées, qui sont dures et font un mauvais foin. — £a racine est mangée quelquefois par l'homme comme la Raipouce. C. Bononiensis 1, fleurs très petites, en grappe spiciforme, — prairies des Alpes; €. latifolia L., fleurs trés grandes, solitaires: 5 à 10 décimètres, — prairies élevées de tontes les montagnes. CAMPANUEACÉES. 46! CaMPANULE FAUSSE RAPONCE, C. rapumeuleides L. res, pendantes, en longue srappe spiefforme, unilatérale, nue. Carulle à loûes siliés. Feuilles rudes, hispides, les inférieures longuèment pétinlées, cordifarmes- s, irrégulièrement dentées. Tige simple où multiple, dressée. Rueine stolsatère, à rejets mbreux. Taille de 5 à 9 décimètres. : Commune dans toute Lx France, venant dans les plaines et jusqu'aux sommets les plus élevés des Alpes, dans les lieux secs et pierveux, ainsi que dans les bois, les champs et les jardins, autour des habitations. Médiocre comme fourvugère, sa raeime est quelqmefors anssi utilisée comme celle de la Raïponee. €- Erinus L., fleurs en panieule régulière; femilles très petites, ohovales, ebtmses, dentées:, tige fuble, ramense des la base; L à 3 décimètres, — répandue dans tout le Mi, E - reux, vieux murs, champs, vignes; A C. rhomboëdulis L., Heurs en pamicule unilatérale: tise femillée am mien: de ? à 5 déeme- tres, — prés et coteaux de toutes les montagnes: sbonde dans les praimies des Alpes: C. lanceolata Lap… feuilles imbriquées sur lu tige, — dans les Pyrénées. CaMPANULE À FEUILLES DE LIN, €. lémifoliæ Lmn. Fleurs en grappe terminale étroite. Feuilles radiesles ovales-cordiformes, dentées, esdnques . les supérieures linéaires. Tiges droites, raides. — Plunte slabre, de ? à £ décimètres Répandue sur Is plupart des montagnes, mais abondant suxtout dune les prunes et päturs- ges du Cantal , des Alpes et des Pyrénées. Tous les bestiwrx Du mangent, mus de préférence, parait-il, à l’état see, dans le foin, auquel elle se trouve parfois mêle en grande quantité. Tom- tefois, va son fuible développement, elle n’est jamais très produetive. C- rotundifolis L., fleurs peu nombreuses ; feuilles très petites, les mérmieures rénformes eré- uelées ; tiges multiples, courhées-ascendantes, 10 & 25 centimètres, — commune dans les Eeux ineultes, montueux, dans les bois et pâturages de montagnes; trop petite pour être utilisée; C. Scheuchseri Vi, fleurs grandes, solitures, mi-lutérales: — €. puni Hsenk, fleurs veinées-rétieulées, en grappe unilatérale, stolonifère, 1.12 centimètres: — €. cmpinns Senp.…. Heurs en panieule paueiflore: — C. thyrsouew L., feuilles liméures, les supérieures imbrigmées: | mueïine fusiforme, chaque: — €. spicutæ L., feuilles étroites, les inférieures presque sessiles. — espèces venant toutes sur les prairies élevées des Alpes, du Jura, des Pyrénées, ete. Cawpaxtze EN TÈTE, C- glomerata L. . Fleurs sessiles, en espitules entourés de bructées, le terminal plus grand, les latèrumx par- ciflores ou nuls. Feuilles laneéolées, £nement dentées, les inférieures longuement pétislées, les supérieures embrassantes. Tige simple, dressée, de 2 1 5 déermètres. . Propre à toute ls France, vient dans les lieux secs et montmeux, dans les haies et elsirières r des bois, sur les prairies et pâturages des montagnes: très commune sustout sur les pelouses . sérées des coteaux ealexires et voleaniques, où tous les bestiurx Lu mangent volontiers à l'état frais; en se desséchant, elle devient dure et insipide. €. cervicaris L., plante très hispide, à racine charnue, — bois sublonneux des Vosres, dm Cantal , ete. ; C. petrza L., feuilles blanches tomenteuses; rseme fusforme, — terres sèches de Ls Provence: C- barôats L., curoile barbue: feuilles presque toutes rudieales, en rosette; tige courte, — commune dans les prairies élevées des Alpes: C. longifolis Lap.. feuilles laneéolées-linéaires, entières, poilues. les supérieures embrissun- tes, tige rameuse, — répandue dans les prairies sèches de la résion méditerranéenne, des Pyré- nées, de Centre; €- Allons Vill., feuilles en “usette, linéaires: tiges très eourtes, — bantes prunes des Alpes. 462 VACCINIÉES. CAMPANULE CERILLON, €. medium L. Fr : Violette de Marie, Violette marine. Fleurs grandes, solitaires, penchées. Feuilles rudes, hispides, toutes ovales-dentées, les radi- cales pétiolées. Tige simple, dressée. Vient dans les bois et lieux arides des diverses régions du Sud et de l'Est, au voisinage des habitations: cultivée dans les jardins. ñ - Genre WAHLENBERGIE. — WAHLENBERGIA Scrran. « Calice et corolle à 3.5 divisions; — étamines 3.5, dilatées; — style à 2.5 stigmates courts : — capsule ovoïde, à 2.5 loges, s’ouvrant au sommet par des valves loculicides. W'. hederacea Rchb., Campanwla hederacea L., fleurs bleues, solitaires; feuilles toutes pétio- lées, cordiformes, à 5 lobes; tiges filiformes, 2 à 5 centimètres ; annuelle, — plante eu minia- ture, répandue partout, croissant parmi les mousses et les petites plantes des prairies humides, surtout dans les Pyrénées et les montagnes du Centre, où les moutons seuls peuvent la brouter : W. nutabunda Alph. DC., feuilles lancéolées-linéaires, sessiles, — Midi, Corse. Famille des VACCINIÉES DC. ARBRES MONOPÉTALES T.: OCTANDRIE L.:; PÉRICOROLLIE Jvss. Fleurs hermaphrodites, régulières; — calice monosépale, adhérent, à 4.5 dents; — corolle monopétale, campanulée ou rotacée, à 4.5 divisions, caduque; — étamines 8.10, insérées, avec la corolle, sur le tube du calice; — ovaire à 4.5 carpelles; — style filiforme, avec stigmate en tête; — fruit bacciforme, globuleux, couronné par le calice ou ombiliqué ; — graines nom- breuses, petites, pendantes, à embryon droit et albumen charnu. — Sous- arbrisseaux à feuilles coriaces, alternes ou éparses, presque entières, brie- vement pétiolées, sans stipules. Famille réduite à un petit nombre d’espèces, formant deux genres. ( Corolle eampaniforme, à 4.5 divisions courtes ..... .......... VACCINIUM. VACCINIÉES l Corolle rotacée, à 4 divisions profondes . .................... Oxvycoccos. Genre AIRELLE. — VACCINIUM L. Fleurs blanches ou rosées, brièvement pédonculées, penchées; — calice à 4.5 divisions peu profoudes, quelquefois entier : — corolle à 4.5 dents courtes, roulées en dehors; — baie d'un goût seidnle — Tiger dressées on ascendantes. ÉRICACÉES 463 AIRELLE MYRTILLE, V. myrtillus L. Mirtil, Petit Myrte, Airelle commune, A. anguleuse, Airès, Embrune, Aradech, Raisin des bois, Raisin de bruyère, Brimballier, Bluet, Lucet, Maceret, Morets; Moureflir, Gueule noire. 4 Fleurs solitaires, axillaires. Corolle urcéolée-globuleuse. Baie petite, presque noire. Feuilles petites, ovales-aiguës, finement dentées, veinées sur les 2 faces, caduques. Tige très rameuse, à rameaux anguleux, ailés. Taille de 2.5 décimètres. — Plante glabre, formant buisson. Espèce fort répandue, propre à toutes les régions montagneuses de l'Europe, et venant dans les lieux frais et ombragés, dans les bois et les bruyères et sur les pelouses voisines, où elle se développe parfois en abondance, en ameuant la disparition de la plupart des autres plantes qui pourraient croître sur le même sol. Les moutons et les chèvres seuls en broutent les sommités vertes. Elle n’a done aucune importance comme fourragère, et doit être extirpée des prairies qu’elle envahit par le défrichement d’abord et par l'emploi des engrais animaux, qui achèvent de la détruire. Les baies de l'Airelle myrtille, dites brimballes, d'un goût agréable et acidule, sont mangées de diverses manières, et servent, en outre, à plusieurs usages économiques, notamment à fabriquer des boissons rafraichissantes et à colorer les vins. F. uliginosum L., fleurs agrégées en petite grappe; corolle urcéolée-ovoïde; feuilles obovées- obtuses, très entières, non réticnlées en dessus; rameaux arrondis, — vient dans les lieux humi- des des régions montagneuses, surtout dans le Jura, le Cantal, les Pyrénées: moins abondante que la précédente, dont elle partage les propriétés; F. vitis-ldza L. (Aïrelle du Mont-Ida, A. rouge, A. ponctuée, Herbe rouge), corolle campa- nulée; baie rouge écarlate; feuilles coriaces, luisantes, ponctuées en dessous, obovées, entières, persistantes: 1 à 2 décimètres, — petite espèce d'un feuillage ressemblant à celui du Buis, venant dans les bois, bruyères et pâturages des hautes montagnes; elle est dédaignée aussi des bestiaux, et son fruit sert anx mêmes usages que celni de l'A. myrtille. Genre CANNEBERGE. — OYYCOCCOS T. Calice à 4 dents; — corolle en roue, à 4 divisions laucéolées, profondes, réfléchies sur le calice; — tiges filiformes, rameuses, couchées-radicantes. O. vulgaris Pers., Vaccinium oxycoccos L. (Coussinet, Brumballe), fleurs roses, pédoncules longs, filiformes; baie volumineuse, rouge; feuilles très petites, ovales, luisantes, persistantes, — vient dans les maraïs tourbeux des montagnes de toute la France; le fruit, plus acide que celui des Airelles, est fort en nsage, chez les peuples du Nord, pour préparer des boissons rafrai- chissantes. Famille des ÉRICACÉES Lio. ARBRES MONOPÉTALES T.; PÉRICOROLLIE Juss.: ÉRICINÉES DEsv. Fleurs hermaphrodites, ordinairement régulières ; — calice non adhérent, à 4.5 sépales plus ou moins soudés à la base, persistant; — corolle monopé- Li 164 ÉRICACÉES. tale ou tale, à 4.5 divisions: — néralement eh us rh L corolle à la base du calice; roi biloculaires, s'ou par des pores terminaux ; — ovaire à 4.5 carpelles; mens rie ee mate en tête ou pelté; — fruit ordinairement capsulaire, à 4.5 loges , à déhiscence septifrage ou loculicide: — graines uombreuses, à em- bryon droit et albumen charnu. — Feuilles alternes, sessiles, simples, entiè- res, ordinairement persislantes:; stipules nulles. t Famille nombreuse, composée principalement d'arbrisseaux et de arbrisseaux, la plupart toujours verts, les uns indigènes et les autres exoti- ques, et habitant soit les régions montagneuses, soit les terres en friche, les landes, les garrigues, etc., où ils couvrent quelquefois de vastes étendues de terrain. Quelques-uns servent à la nourriture du bétail, et tous peuvent être employés comme litière et comme combustible. On les cultive aussi dans les jardins d'ornement, et beaucoup d'espèces exotiques sont entrete- nues dans les serres. — Voici le tableau des genres indigènes de cette famille, et dont plusieurs sont devenus, pour quelques auteurs, les types de familles nouvelles : Fruit bacciforme — Périauthe à 5 divisions — 10 étamines. AnsuTus. { Capsule à dehiscence loculicide. ... .... . ASDROMEDA. Phi sn |) ce ra pelté — Corolle régulière. P#xLL0pocE. Éq$ Ê art JZ" septifr. ! Style en tête— Cor. irrégulière. RHODODESDROS. £ Gr. nues 2 5 étamines — Capsule à dehiscence septifrage. AZALEA. 5 3 Corolle caduque — Capsule à dehiscence septifr. DaBœæcia. E Æ | Périant. à 4 div Corolle | Calice dép. la cor.—Caps. à déhise. sept. Cazzuxa. marcéec: | Cor: dés.1e cal. Cons. à Alien lai Fume. | Antb. biloeul. PreoLa. Cor. pq. polypétale, hypogyne — Graine ailée — Fr. capsul. ! Anth. auiloe. Moxornors. Genre ARBOUSIER. — ARBUTUS T. Fleurs d'un blanc rosé, régulières, en grappe penchée; — calice à 5 divisions; — coroile globuleuse-ovoïde, à 5 lobes courts; — étamines 10, à filets velus; — baie globuleuse, granulée, tuberculeuse à la surface, indébiscente, à 5 loges. — Tige ligneuse. Petits arbrisseaux, communs sur les montagnes, et dont les fruits astrin- gents, peu savoureux el recherchés des oiseaux, sont les seules parties que l'on pourrait utiliser quelquefois comme condiments. On n'y qu'un petit nombre d'espèces indigènes : A. unedo L., (Arbousier-fraisier, Fraisier en arbre), baie grusse, rouge, à loges renfermant chacune 4.5 graines; feuilles elliptiques, dentées, luisantes, corisces comme celles du Laurier, persistantes ; tige dressée, rameuse, de 1 à 2 mètres, — arbrissean toujours vert, commu» dans tout le Midi et cultivé dans les jardins ; A. wra-ursi L., Arctostoghylles offirinalis Winv. ‘Bnaisin d'ours, Busserole, Arboncier trai- ÉRICACÉES. 465 nant), baie rouge, petite, à 5 noyaux à une seule graine chacun; feuilles obovées, entières, lui- santes, coriaces comme celles du Buis, persistantes; tiges étalées-rampantes, écailleuses, — bois et prairies de toutes les hautes montagnes; A. alpina L., Arctostaphylos alpina Spr., baies noirâtres ; féuilles denticulées, rugueuses, caduques, — dans le Jura. les Alpes et toute la chaîne des Pyrénées. Genre ANDROMEDE. — ANDROMEDA L. Calice à 5 divisions profondes; — corolle ovoïde, à 5 lobes réfléchis; — étamines 10, à anthères appendiculées; — capsule à 3 loges et à 5 valves, à déhiscence loculicide. — Tige ligneuse. 4. polifolia L., fleurs en ombelle penchée; feuilles elliptiques, coriaces, persistantes; 2 à 3 décimètres, — arbrisseau fort répandu dans les marais et lieux tourbeux de toutes les con- trées montagneuses de France; peut servir comme litière ou combustible Genre PHYLLODOCE. — PHYLLODOCE Dox. (Caractères du genre ANDROMEDA). — Stigmate pelté; — capsule à déhiscence septifrage, hispide. Ph. cærulea God., Andromeda cærulea L., fleurs d’un bleu-violacé; feuilles très petites, linéai- res, rapprochées-imbriquées, — dans les Pyrénées; mêmes usages que la précédente espèce. Genre ROSAGE. — RHODODENDRON L. Fleurs rose-foncé, en ombelles; — calice à 5 divisions; — corolle infundibuliforme, irrégu- lière, à 5 lobes; — étamines 10; — capsule à 5 ou 8.10 loges et autant de valves, à déhiscence septifrage. — Feuilles ovales-elliptiques, entières, coriaces, persistantes; — tige lignense, ra- meuse, en buisson. Rh. ferrugineum L., calice très petit, toute la plante glabre; — Rh. hirsutum L., calice à dents longues, toute la plante ciliée-hispide, — arbrisseaux assez répandus, et accompagnant les précé- dentes espèces dans la plupart des régions montagneuses. Genre AZALÉE. — AZALEA L. Fleurs roses, en grappe ombelliforme; — calice coloré, à 5 divisions ; — corolle campanulée, régulière, à 5 lobes; — étamines 5 ; — capsule à 2.3 loges et autant de valves bifides, à déhis- cence septifrage. — Feuilles opposées, caduques; — tige ligneuse. A. procumbens L., tige conchée, à rameaux nombreux, diffus, — petit arbrisseau de 1 montagne. 166 ÉRICACÉES. Genre DABOECIE. — DABŒCUIA Dox. Calice à 4 dents; — corolle ovoïde-ventrue, à 4 divisions; — éfamines 8, à anthères lon- xues, sagittées à la base; — capsule à 4 loges et 4 valves, à déhiscence septifrage , cblongue . hispide. — Fous éparses ; tige lignense, à rameaux dressés, D. polifolia Don., Erira dabæeiü L., fleurs violettes, en grappe lâche: feuilles ovales, entières. luisantes, coriaces, — arbrisseau mêlé aux précédentes espèces dans les prairies montagneuses de l'Ouest et du Sud-Onest. Genre CALLUNE. — CALLUNA Sauss. Calice pétaloïde, coloré, formé de 4 sépales distincts et entouré à la base de petites bractées imbriquées; — corolle très petite, campanulée, à 4 divisions profondes, moitié plus courte que le calice, persistante et marcescente; — étamines 8, à anthères appendiculées; — capsule globu- leuse, à 4 loges et 4 valves, à déhiscence septifrage. — Feuilles opposées. sessiles, persistantes : — tige ligneuse. CALLUNE COMMUNE. — C. VULGARIS SauisB. ; C. ERICA DC.: ERICA VULGARIS L. NoMS VULGAIRES. — Bruyère commune, Grosse bruyère, Bucane, Pétrole. Fleurs violacées, petites, penchées, en grappe unilatérale, spiciforme. — Feuilles extrême- ment petites, pliées en gonttière, sagittées à la base, rapprochées-imbriquées en 4 rangs, sur de courts rameaux. — Tiges à rameaux nombreux, dressés en touffes, de 3 à 6 décimètres. La Bruyère commune, seule espèce du genre, constitue un petit arbris- seau toujours vert, commune en France et dans toute l'Europe, croissant jusqu'aux régions glaciales et aux altitudes les plus diverses, et en France, notamment, venant en abondance dans toutes les terres incultes, dans les lan- des, les friches, les bois, principalement sur les sols sablonneux et tourbeux, dans les lieux secs et exposés au soleil, où, grâce aux rejetons qui poussent de ses racines, et à ses graines menues que le vent disperse partout, elle se multiplie avec une facilité extrême. Elle s'empare ainsi du terrain et arrive à couvrir d'immenses espaces, à l'exclusion de toute autre végétation, comme on peut l’observer dans les landes de Gascogne, de Bretagne, de la Sologne, du Berri, elc., où elle constitue la majeure partie de ces brandes, qui sont presque le seul revêtement de ces surfaces pauvres et attristées, étendues à l'infini. La plante, en se décomposant, mêle ses débris à la couche superfi- cielle du sol, et de là résulte la formation de cette maüère, riche en humus. dite terre de bruyère, utilisée avec avantage en horticulture. Néanmoins, la présence de la Bruyère commune est toujours un indice de stérilité dans les terres vierges et de mauvaise culture dans les terres ordinaires. Elle est ÉRICACÉES. 467 nuisible surtout dans les forêts, où elle ne se propage qu'aux dépens de plantes meilleures et plus productives. Au point de vue de l'alimentation des animaux, la Bruyère commune mérite de fixer l'attention. Tous les bestiaux, en effet, en mangent les jeu- nes pousses, et elle fournit, aux moutons et aux chèvres notamment, une bonne nourriture, qui paraît leur être favorable. Les vaches, les animaux sauvages, la recherchent aussi. Elle constitue donc une plante fourragère relativement bonne, importante surtout par sa quantité, par la faculté qu’elle possède de végéter longtemps sans culture et jusqu'à une époque avancée de la saison. Sur un grand nombre de nos pelouses sèches, elle est la plante domi- nante; quelquefois, quand les autres manquent, elle est seule à pourvoir à l'entretien des troupeaux. Dans les contrées pauvres, elle est souvent re- cueillie et donnée sèche, et elle devient ainsi, à défaut d'un autre mode d'alimentation , une ressource des plus précieuses. En Ecosse, pour en tirer un meilleur parti, après qu’elle a été broutée, on la brûle avec une certaine précaution , afin d'augmenter le nombre de ses rejets et d’avoir de jeunes pousses à donner aux bestiaux. Enfin, la Bruyère, pendant l'automne, sert de nourriture aux abeilles, qui en retirent un miel de qualité secondaire. La Bruyère est employée encore à d’autres usages; ainsi on s’en sert, dans les campagnes, pour couvrir les toitures, pour en faire, avec les tiges et les rameaux, des balais connus et employés partout, des corbeïlles pour vers à soie ; on l'utilise encore comme combustible, comme litière et pour en pré- parer un assez bon fumier végétal; quelquefois aussi on la cultive dans les jardins d'ornement. Malgré les avantages qu'on en retire sur les sols pauvres, pour lesquels elle constitue une sorte de richesse relative, la Bruyère n’est, pour les terres cultivées, qu'une mauvaise plante qu'il importe de détruire. Seulement elle est difficile à extirper, à cause de la vitalité de ses racines, qui, même après quelques années d'enfouissement, peuvent donner encore de nouveaux reje- tons. Aussi a-t-on conseillé différents moyens pour la détruire : l'arrachage à la main, le défrichement à la charrue, la destruction par le feu, la pâture par les moutons, alors qu'elle est encore en fleurs: la précaution, quand on en autorise la récolte sur les terres à défricher, non de la couper, ce qui en favorise le développement, mais de l’arracher avec les racines. Ces moyens, néanmoins, restent la plupart du temps inefficaces; la Bruyère détruite, grâce aux racines non arrachées ou aux graines enfouies, finit toujours par reparaître. Il n’est d'autre ressource alors, pour triompher complétement, que des semis de pin ou de bouleau, arbres qui viennent très bien sur les terres occupées par la Bruyère commune, et les seuls qui soient aptes à l'en chasser complétement. i0üN ÉRICACÉES. Genre BRUYÈRE. — ERICA L. Fleurs ordinairement roses ou purpurines, en grappe ou eu panicule; — pen arr goes à courtes, marcescente; — élamines 8, quelquefois appendiculées; — tie SR ceuce loculicide. — Feuilles très fines, linéaires, verticillées, par 3.4.5 persistantes; — sig ligneuse, à rameaux nombrenx, dressés. L'un des genres les plus nombreux du règne végétal, comptant, en effet, près de 450 espèces, composé d'arbrisseaux et sous-arbrisseaux toujours verts, remarquables par leur feuillage élégant, la variété de leurs fleurs, et se rédui- sant, en France et en Europe, à une douzaine d'espèces environ, qui occu- pent , bien qu'en moins grande abondance, les mêmes lieux la Bruyère commune, à laquelle elles s'associent ut ; elles ont les et servent également à la nourriture du bétail que l'on mène pâturer pendant l'hiver sur les landes et les friches qu’elles recouvrent. es sont cultivées pour leurs fleurs, qui conservent après la dessiccation leur forme et leurs couleurs. Quant aux es exotiques, originaires pour la pus du cap de Bonne-Espérance, elles ne sont connues que comme plantes de serre. Ansonzs L. Corolle campannlée — Plante de 1 à3 mètres. si Anthères libres, incluses, FEEA L appendiculées Cor. urcéolée — PI. | Feuilles glabres....... Êæ de6à10 décimètr. | Feuilles hérisséesciliées. Téruus L =. ; Corolle tubulense, courbée. Cisms L a) _ parer sn gd | 0 cr mnpane—… - SCOPARIA LA 4 Anthi dl Pres: CAPEETT Vacsss L Corolle allongée... ... Maltiflors E Anthères à peine saillantes . .... Mediterranes 1 Anthères sondées au style, sans appendices | ns très saill E. arborea L., fleurs petites, en panicule pyramidale très allongée ; corolle campanulée, éva- sée à la gorge; feuilles verticillées par 3.4; plante pubescente, à poils plumeux et rameux, — toute la région méditerranéenne; bonne seulement pour litière et pour le chauffage: E. lusitanica Rndolp., eorolle contractée à la gorge; plante à poils simples, — landes maréca- geuses des rives sud-ouest de l'Océar ; E. cinerea L., fleurs presque rouges, en grappe spiciforme terminale ; curolle ureéolée ; feuilles verticillées par 3, portant à l'aisselle un fascicule de feuilles; 3 à 6 décimètres, — commune sur les coteanx arides, dans les bois montueux du Nord, de l'Ouest et du Midi, et souvent mêlée à la Bruyère commune, avec laquelle on la confond généralement ; E. stricta Donn., fleurs en petites ombelles: verticilles à 4 feuilles, sans fascicule, — en Corse ; E. tetraliz L. (Bruyère des marais), fleurs en grappe courte et compacte; corolle ureéolée- allongée; feuilles verticillées par 4, hérissée-pubescents dans toutes ses parties, — propre au Nord , au Centre et à l'Ouest, commune surtout dans la Sologne et les landes de Bordeaux, vient dans les endroits marécageux, à sol sablonneux, où elle concourt à former les couches des tour- bières, — utilisable seulement pour le chauffage ; E. ciliaris L., fleurs grandes, en grappe terminale serrée ; corolle tubuleuse, un peu courbée ; fonilles vertieillées par 3.4, un peu plus grandes, à bords roulés et ciliés; rameaux hérissés-velus, — propre au Centre, à tout l'Onest et au Midi, venant dans les landes, les friches, les terrains sablonnenx et humides, où on l'utilise comme la Bruyère commune. ÉRICACÉES. 469 BRUYÈRE À BALAI, E. scoparia L. Grande Bruyère. Fleurs d'un vert-jsunâtre, très petites, et grappes allongée” et multiphiées. Corolle globu- leuse. à lobes profonds. Feuilles verticillées par 3.4, glabre dans toutes ses parties. Rameaux très dressés. Taille de 5 à 10 décimètres. " Espèce la plus importante du genre Erica, répandue dans tont le Nord, à l'Ouest et au Midi, et venant sur les collines, dans les bois et les lieux incultes, où elle s'étend parfois sur de vastes espaces. Tous les bestiaux en mangent les jeunes pousses, et la préfèrent à la Bruyère commune; c’est elle, notamment, que recherchent, entre toutes les Bruyères, les chersux et les bœufs. On l'emploie encore à d’autres usages : pour faire des balais, principalement ; pour sa racine, qui. avec le temps, devient très grosse, et fournit un des meilleurs charbons que l’on connaisse. — Autrefois, et jusqu’au commencement de ce siècle, elle était très répandue en France, où on la préférait, pour les nsages domestiques, à la Bruyère commune; mais elle tend actuellement à disparaître sous l'influence de l'extension prise par toutes les cultures. E. vagans L., fleurs en grappe allongée; corolle aussi large que longue; feuilles verticillées par 4.5, — fort abondante dans tout l'Ouest et le Sud-Ouest, surtout dans les bois sablonneux : E. multiflora L., corolle ovoïde-allongée : verticilles à 4.5 feuilles ; — région méditerranéenne ; E. mediterransa L., rameaux dressés; floraison en janvier, — landes ssblonneuses de l'Ouest; E. carnea L., rameaux diffus, — bois montueux de la Savoie. Genre PYROLE. — PYROLA T. Fleurs en grappe ou solitaires à l'extrémité d'une hampe nue; — calice à 5 divisions très petites; — corolle à 5 pétales distincts; — efamines 10: — style fistuleux, à stigmate arrondi ; — capsule à 5 loges et à 5 valves à déhiscence loenlicide: — graines ailées, à embryon très petit. — Feuilles luisantes, persistantes; — rhizomes allongés, émettant des rosettes de feuilles et des tiges florales. Genre composé de plantes herbacées, vivaces, douées de propriétés amè- res et astringentes, habitant principalement les régions montagneuses, mais ne se montrant nulle part en abondance. — Elles constituent , pour quelques auteurs, le type d'une famille spéciale, les Prrozacées Lindl. PYROLE A FEUILLES RONDES, P. rotundifolia L. Verdure d'hiver, Verdure de mer. Fleurs odorantes, en longue grappe lâche. Pétales obovés, étalés. Style long, infléchi, à 5 stigmates soudés en anneau. Capsule réfléchie, à bords des valves laineux. Feuilles en rosette, arrondies , entières, longuement pétiolées. Tige nue, ou portant quelques écailles, de 2 à 3 déci- mètres. Se montre sur les coteaux calcaires. les bois et pâturages des montagnes de presque toute la France, le sud-ouest excepté. Tous les bestiaux, les moutons et les chèvres surtout, la mangent, mais sans la rechercher. P. minor L., leurs en grappe serrée, stigmate étoilé, toute la plante beaucoup plus petite, — mêmes lieux que la précédente et de plus dans les Pyrénées: propriétés analogues ; P. chloranta Swartz; — P. secunda L.; — P. uniflora L.; — P. wmbellata L., — espèces xeuant toutes dans les hautes forêts de montagne. 170 ÉRICACÉES. Genre MONOTROPE. — MONOTROPA L. Calice à-4.5 divisions; — corolle à 4.5 pétales connivents, gibbeux à la base; — étamines 8.10, à anthère uniloculaire; — style fistuleux ; — capsule à 4 loges. Genre devenu aussi le type d'une famille particulière, les MONOTROPÉES Nutt. M. hypopithys L., fleurs en grappe serrée; feuilles oblongues, squamiformes, appliquées ; tige simple, dressée, charnue, de 1 à 3 décimètres; vivace, — plante parasite, offrant l'aspect des Orobanches, croissant sur les racines des arbres, chênes, bêtres, pins, etc., et venant partout dans les bois, se mêlant aux herbes qui en garnissent la surface; non recherchée des bestiaux. È « e M 3" CLASSE. — COROLLIFLORES Famille des LENTIBULARIÉES L.-C. Ricu. PERSONNÉES T.: DIANDRIE L.; LYSIMACHIÉES Juss. Fleurs hermaphrodites, irrégulières ; — calice persistant, à 2.5 divisions, profondément bilabié ; — corolle bilabiée ou personnée, éperonnée, à tube court: — étamines ?, à anthères uniloculaires; — ovaire uniloculaire, à pla- centa central. court, globuleux : — style très court, épais, à stigmate bila- mellé, à lame inférieure ample; — fruit capsulaire. à { loge, polysperme; — graines petites, à embryon dressé; cotylédons à peine distincts; albumen nul. — Plantes herbacées et vivaces, aquatiques. Famille composée d’un petit nombre de plantes vivant dans les lieux marécageux où au sein des eaux stagnantes, et nuisibles plutôt qu'utiles au bétail. — Les espèces indigènes se renferment dans deux genres : __ { Cor. bilabiée — Caps. déhise. — Feuill. toutes radic., entièr. UTRICULAR14. LENTIBULARIÉES | Corolle personnée — Caps. indéhise.— Femill. multiséquées. PINGTICULA. Genre GRASSETTE. — PINGUICULA T. Fleurs solitaires, sur des pédoncules radicaux dressés; — calice à 5 divisions inégales:; — corolle bilabiée, à gorge ouverte, à lèvre supérieure plus grande, à 2 lobes, l’inférieure à 3 lobes; — rapsule ovoïde, bivalve. — Feuilles toutes radicales, en rosette, entières, charnues, onctueuses ; — pédoncules radicaux, 1.4 uniflores, de 1 à 2 décimètres. Herbes croissant dans les lieux humides et tourbeux. et ne possédant que de très faibles qualités putritives. GRASSETTE COMMUNE, P. vulgaris L. Herbe grasse, Herbe huileuse, Langue-d'oie, Tue-Brebis. Fleurs violettes. Corolle longue, avec lèvres à lobes aigus, contigus, à éperon court. Feuilles oblongues, d’un vert jaunâtre. Vient dans les prés humides de toute la France, et principalement dans les prés marécageux de montagne, où elle se développe quelquefois en abondance. Elle passe pour purgative, et est. dit-on, nuisible aux animaux qui la mangent, bien que M. H. Lecog dise l’avoir vn bronter. 17? PRINULACÉES. dans les marais des moutagnes, sans inconvénient par les bestiaux et notamment par les vaches. Néanmoins, elle doit être détruite, ce qui n’est possible, d’ailleurs, qu'en desséchant et mettant ea culture les lieux où elle se développe. P. grandiflora Lm., fleurs violettes, à corolle large ventrue, à lobes de lèvres superposés : — P. leptocsras Rehb., corolle à éperon linéaire; — P. aipina L., fleurs blanches, jaunes à la gorge, à éperon court et conique, — venant principalement dans les marais des hautes monta- gnes, et partageant les propriétés de l'espèce principale; P. lusitanies L., fleurs jaunes, rayées de pourpre, à éperon linéaire, cylindrique, — landes et bords des étangs de tout l'Ouest, sur les rives de l'Océan. Genre UTRICULAIRE. — UTRICULARIA L. Fleurs en grappe terminale; — calice à 2 lèvres entières; — corolle personnée, à lèvre infé- rieure entière, très ample; — capsule globuleuse, indéhiscente. — Feuilles 2.3 fois multiséquées, à segments filiformes, garnies de vésicules fermant par un opereule et remplies d'air à ls florai- son; — fige rameuse Plantes aquatiques, submergées, d'une taille variable suivant la profon- deur de l’eau, La maintenues flottantes, au moment de la floraison, par les vésicules des fe EE daté Ds ETS Bon ÉEN and — LUE Eh UE OPEN stagnantes des fossés ; autrefois préconisée comme diurétique; U. minor L.; — U. neglecta Lehm.;— U. intermedia Hayn., — autres espèces du genre, habi- tant les mêmes lieux; sans emploi. Famille des PRIMULACÉES Vexr. INFUNDIBULIFORMES T.: PENTANDRIE L.: LYSIMACHIÉES Juss. Fleurs hermaphrodites, régulières: — calice persistant, ordinairement à 3 divisions; — corolle monopétale, hypogyne, ordinairement à 5 divisions : — étamines 5, opposées aux pétales, insérées sur le tube ou la gorge de la corolle, à anthères biloculaires , quelquefois un second rang, plus extérieur, de 5 étamines, sans anthères, alternant avec les pétales ; — ovaire ordinaire- ment libre, uniloculaire ; — — style simple ; stigmate entier : — fruit capsulaire, ” uniloculaire, s’ouvrant en autant de valves qu'il y a de divisions florales, on par un opercule: placenta central, libre, globuleux ; — graines n: sessiles, avec embryon droit, dans un albumen FAR EE on corné. — Feuilles ordinairement simples, sans stipules. Famille composée d'espèces herbacées, le plus souvent vivaces, assez communément répandues dans les prairies et lieux cultivés, mais d'une importance économique secondaire. — Comprend les genres indigènes sui- vants : PRIMULACÉES. 473 Graines réléchies — Hile basilaire — Caps. à valves pq. soudées. HOTTOxIA. | { au sommet seulement — Style inclus. PRIMULA. e c Capsule \Vjusqu'an milien — Style exserte.... CORTUSA. 3 à 5 valves, £ rene { = Cor. à gorge dilatée.. GREGOkIA. = a 5 |: | Tige nulle, du sommet) ;: : = É sd: la Bose de Cor. à gorge resserr. ANDROSACE. 2 2 PRO Gr.nomb.—Cor.àadiv.réfl. (CYCLAMEX. 2 5 |= très courte là n Caps.charu.,àvalv. roul. en deh.— Vert. flor.à7 div. TRIENTALIS. = JE ME Ê £ E Capsule s’ouvrant sur un opercule denté........ SOLDANELLA. FALSE: & z Corolle nulle — Calice pétaloïde ........... GLAUX. 2 E = | Corolle tubuleuse — Calice sur 2 rangs. .... Coris. 5 © | Tige rameuse < , = - Po Cor. dépassant le calice — Gr. nombr. ER. Ê | ee) Cor. pl. courte que le calice — Gr.2.3. ASTEROLINUM. Corolle rotacée, à tube nul... ANAGALLIS. | Capsule en pyxide — Graines courbées | ” ! Corolle à tube renflé, courte... CENTUNCULUS. Ovaire adhérent au calice — Capsule à valves — Graines courbées....... SAMOLUS. Genre HOTTONE. — HOTTONIA L. Calice à divisions profondes, linéaires ; — corolle en coupe, à limbe presque plan, glandu- leux à la base; — etamines à anthères presque sessiles ; — capsule à 5 valves soudées à la base et au sommet; — graines trigones. H. palustris L. (Plumeau, Mille-feuille aquatique), fleurs d’un rose pâle, en verticilles écar- tés; feuilles pennatipartites, à segments linéaires, — plante aquatique, dans les fossés, mares et étangs de presque toute la France: sans usages. Genre PRIMEVERE. — PRIMULA T. Fleurs jaunes ou rosées, passant au vert par la dessiccation, ordinairement en ombelle sim- ple, entourée à la base d’un involucre; — calice tubuleux ou campanulé; — corolle infundibuli- forme ou en coupe, à tube cylindrique, renflé supérieurement, à lobes échancrés; — capsule s'ouvrant au sommet par 5 valves entières ou bifides; — graines très nombreuses, brunes. chagrinées. — Feuilles en rosette, obovales, ondulées, crénelées. Plantes herbacées, toutes vivaces, acaules et de taille peu élevée ; fleuris- sant des premières au printemps, et assez communes dans les prairies à sol gras et humide, elles sont, à cause de leur faible développement, peu fourra- gères, et ne sont broutées que par les moutons et les chèvres. Dans quel- ques localités, on en mange les feuilles, cuites ou en salade, et plusieurs d’entre elles, entretenues comme plantes d'ornement, ont fourni, par la culture. un grand nombre de variétés : “+ 174 PRIMULACÉES. Fleurs presque solitaires, à corolle appendiculée — Calice anguleux ...... Gaaxnirions Lu. Caliceangalenx.. Corolle à limbe concave ..... OFFICINALIS Jacq. < |£ / Corolle appendieulée } Fleurs jaunes } Corolle à limbe plane... Variabilis Goup ES FE à la gorge °° T Erarion Jacq. > ZE : Calice arrondi — Fleurs roses, dressées. ..... Faniosa L : A RP Fleurs jaunes, à pédicelles inégaux...... .. AUnicOLA | à £ Corolle Pyprre F1. purpurines, PI. glabr.—Fe. à bords crénel. Crenata Lm. ® sans - pédicell. ! à pédic. égaux | plantes poilu leuses. | Re hi L ; poilnes-glandu is Corolle à lobes bifides — Fleurs presque sessiles ........ Integrifolia L PRIMEVÈRE A GRANDES FLEURS, P. grandiflora Lm. Fleurs jaune-pâle, inodores, grandes, solitaires, sur des pédoncules presque radicaux. Calice à dents aiguës. Corolle à limbe plan, avec lobes en cœur. Capsule recouverte du tube calicinal étroitement appliqué. Feuilles non pétiolées. Assez commune dans toute la France, la région méditerranéenne exceptée, abonde sur les bords du Tarn et dans les plaines voisines, veuant dans les prairies humides, taillis et lieux couverts, où elle se fait de bonne heure remarquer par ses belles fleurs: souvent cultivée dans les jardins, où elle a fourni de nombreuses variétés. PRIMEVÈRE OFFICINALE, P. officinalis Jacq.: P. veris L. Coucou, Pain de coucou, Fleur de coucou, Fleur de printemps, Printanière, Primerole, Brairelle, Herbe de saint Pierre, H. de saint Paul, H. à la paralysie, Double-cloche. Fleurs d'un beau jaune, odorantes, en ombelle simple, penchée d’un même côté. Calice enflé, très ouvert, à dents ovales, presque obtuses. Corolle à limbe concave. Capsule ovoïde, à tube calicinal non appliqué. Feuilles blanches-tomenteuses, grandes, ridées, à pétiole ailé. Taille de 1 à 3 décimètres. Fort répandue dans les plaines et montagnes de toute la France, abonde surtout dans les prairies et pâturages à sol frais et un peu humide, où elle n'a d'ailleurs qu’une valeur secondaire, en tant qu'espèce alimentaire, à moins qu'elle s'y trouve en excès, ce qui est l'indice d’un sol épuisé. Sa racine, d’une saveur ficre et amère, à odeur forte, tenant de l'ail et de l’anis,.était autrefois employée comme diurétique; elle est aujourd’hui sans usages. On utilise quelquefois ses feuilles comme diurétiques ; les Anglais les mangent cuites. PRIMEVÈRE ÉLEVÉE, P. elatior Jacq. Pain de coucou, Brayes de coucou. Fleurs d'un jaune de soufre, inodores, nombreuses, penchées. Calice transparent, blanchä- tre, vert sur les angles. Corolle à gorge non plissée. Capsule à calice court, étroitement appliqué Feuilles à pétiole ailé. Taille de 2 à 3 décimètres. Venant dans les mêmes lieux que la Primevère officinale, bien que moins abondante, et par- tageant ses propriétés. P. farinosa L., fleurs roses, dressées, sur un pédoncule beaucoup plus long que les feuilles, celles-ci très courtes, en rosette étroite, — espèce à floraison plus tardive, venant dans les pelon- ses et prairies élevées du Jura, des Alpes et des Pyrénées centrales, où l'atteignent seules les chèvres. P. auricula L. (Oreille-d'ours), fleurs jaune-pâle très odorantes, sur un long pédoneule ; calice a tube très court ; feuilles charnues, glabres, poilues-glanduleuses, — plante du Jura, des Alpes, surtout cultivée dans les jardins, où elle offre de nombreuses variétés. Les autres espèces, plus rares, viennent toutes dans les prairies des régions moyennes et élevées des Pyrénées et des Alpes. dE: ' : + 1 ot PRIMULACÉES. Genre CORTUSE. — CORTUSA L Corolle à tube infuudibuliforme, garni à la gorge d'un anneau saillant ; — étamines à anthères linéaires; — capsule s’ouvrant jusqu'au milieu. C. mathioli L., fleurs violacées en ombelle, sur un pédoncule radical; feuilles 4.5, en rosette, réniformes, à lobes dentés, — vallées ombragées de la Savoie. Genre GRÉGORIA. — GREGORIA Dus. {Caractères du genre PRIMULA). — Capsule s'ouvrant en 5 valves du sommet à la base; — graines 2. G. vitaliana Dub. (fausse Joubarbe), fleurs jaunes, solitaires, sur des pédoncules très courts ; feuilles petites, étroites, sessiles, en rosettes superposées ; tige très rameuse, à divisions grêles. étalées, formant gazon, — petite espèce des Alpes et Pyrénées centrales. Genre ANDROSACE. — A4NDROSACE T. Corolle infundibuliforme ou en coupe, à divisions entières, à tube très court, resserré à la gorge; — capsule s'ouvrant en 5 valves, du sommet à la base; — graines 2.3. — Feuilles étroites, nombreuses, en rosettes radicales ou terminales; — tiges de ou moins rameuses. Genre comprenant des espèces vivaces ou annuelles, et toutes de petites dimensions. | Helvetica Gaud. Z Fleurs axillaires et,solitaires au sommet des rameaux, | Pubescens DC. 2 blanches. — Plantes vivaces...................... Imbrieata Lm.| 2 Pyrenaica Em _ 2 Villosa re] M ANDROSACE Racine vivace. produisant des\ Lactea É 2| Fleurs en ombelle | rameaux gazonnants .:...... Eee - 2L | au sommet ar 2| d’un pédoncule radical ; : : nes) 2 NAS Racine non vivace , sans rejets, | Septentrionalis L. | @ couronnée par les feuilles radic.! Harima 1.1 © Plantes venant toutes sur les hauts sommets des Alpes. des Pyrénées, des monts d'Auver- gne. etc., et de nulle importance économique, vu leur très faible développement. Genre CYCLAME. — CYCLAMEN T. Fhurs solitaires, penchées, sur des pédoncules radicaux roulés en spirale après la floraison: corolle à divisions allongées et réfléchies, à tube court, renflé à la gorge; — capsule s'ouvrant en 5 valves réfléchies, du sommet à la base; — ‘graines nombreuses. — Feuilles toutes radicales. longuement pétiolées, à limbe entier ou denté, cordiforme, étalé sur le sol; — souche tubéreuse. charnue, prolongée en rhizome portant les fenilles et les fleurs. 176 PRIMULACGÉES. Espèces peu nombreuses, principalement cultivées dans les jardins. Vivaces. C. europæum L., fleurs roses, purpurines au centre ; corolle très ouverte, à gorge formant un anneau entier ; feuilles ovales ou réniformes, non anguleuses, deveuant pourpres; rhizome très volumineux, — assez répandu dans les bois montagneux du Midi, du Centre, du Jura; sa racine, âcre et purgative, est fort recherchée des pores, d'où son nom vulgaire de Pain de pourceau ; C. repandum Sibth., fleurs roses, violettes an centre; feuilles anguleuses, à angles obtus; rhizomes très petits, — montagnes de la région méditerranéenne ; C. neapolitanum Ten., corolle à gorge formant un anneau denté ; feuilles crénelées-anguleuses à lobes obtus, — région méditerranéenne, plaines élevées de l'Onest et du Centre; se montre sur- tout en automne, Genre TRIENTALE. — TRIENTALIS L. Calice et corolle à 6.7 divisions; — étamines 7 ; — capsule un peu charnu, à 6.7 valves. T. europæa L., fleurs blanches, sur des pédoncules axillaires ; feuilles très entières, en verti- cilles à la base du pédicelle; tige fenillée au sommet seulement, de 1 à 2 décimètres ; vivace, — montagnes de l'Est, Pyrénées. Genre SOLDANELLE. — SOLDANELLA T. Fleurs 2.4, penchées, sur un pédoncule radical; — calice à 5 divisions; — corolle évasée, à 5 lobes multifides ; — capsule allongée, s’ouvrant au sommet par un opercule laissant un bord denté. — Feuilles toutes radicales, longuement pétiolées. entières, réniformes. S. alpina L., corolle à écailles dentées, soudées aux étamines; taille de 5 à 10 décimètres : vivace, — commune dans les Alpes et les montagnes du Centre: S. montana Willd., corolle à écailles non soudées, plus développée, plus pâle que la précé- dente; — Pyrénées. Genre GLAUX. — GLAUX T. Calice à 5 divisions, campanulé, pétaloïde; — corolle nulle; — capsule à 5 valves. G. maritima L., fleurs blanches, solitaires, axillaires, en longues grappes feuillées ; feuilles ses- siles, opposées, très entières, un peu charnues ; tiges rameuses, redressées, ascendantes ; plante glauque et glabre, de 8 à 15 centimètres; vivace, — pâturages maritimes des bords de l'Océan et de la Méditerranée ; employée quelquefois en décoction pour donner du lait aux nonrmices. Genre CORIS. — CORIS T. Calice campanulé, oblique, presque bilabié, à 10 divisions, sur 2 rangs, l'externe à dents spinescentes, inégales, étalées, les internes triangulaires; — corolle tubuleuse, à 5 divisions, dont 4 plus grandes, échancrées; — étamines inégales: — capsule à 5 valves. PRIMULACÉES. 477 = e. : F £ : C. Monspeliensis L., fleurs purpurines, en grappes terminales serrées; feuilles très petites. linéaires, sessiles, un peu charnues; tiges étalées-ascendantes, ligneuses à la base, de 1 à 2 déci- mètres: bisannuelle, — toute la région méditerranéenne. Genre LYSIMAQUE. — £LYSIMACHIA L. Corolle en roue, à tube court: — étamines accompagnées souvent de 5 filets stériles; — capsule à 5 10 valves, s'ouvrant par des dents au sommet; — graines nombreuses. — Feuilles opposées ou en verticille, entières ou presque entières; — souche traçante. Plantes toutes herbacées, vivaces, glabres, assez communes dans les prairies à sol humide; passant même, à cause de cela, pour donner la pour- riture aux moutons, et en somme plus nuisibles qu'utiles dans les fourra- ges. — Comprenant, dans nos contrées, les espèces suivantes : Fleurs solitaires, axillaires.( Feuilles arrond. — Tiges rampantes.. NUMMULARIA L. Tiges multipl.,radicantes { Feuill. ovales-aiguës — Tiges redress. Newonus L. LYSIMACHIA Grappes axillaires en panicule terminale.... VLLGARIS LL Fleurs en grappe. Grappes axillaires denses, courtes hyrsi Tige simple, dressée ) PP ë É one Cgrafin 5 Le Grappe terminale simple, longue.......... Ephemerum L. LYSIMAQUE NUMMULAIRE, L. nummularia L. Monnoyère, Monnaie du Pape, Herbe aux ècus, Herbe aux cent maux. Fleurs jaunes, solitaires, opposées, sur des pédoncules courts et axillaires. Calice à divisions élargies. Etamines brièvement soudées à la base. Feuilles à court pétiole, orbiculaires, en cœur. Tiges multiples, couchées, rampantes, ordinairement simples, radicantes à la base. Espèce fleurissant tout l’été dans les prairies humides, au bord des fossés, à l’ombre des arbres et le long des haies, et extrêmement commune partout. Elle est mangée sans inconvénient par tous les bestiaux; mais n'étant pas atteinte par la faux, elle a peu d'importance. Ses proprié- tés amères la font quelquefois employer en médecine comme astringente et détersive. Enfin, par sa facilité à croître à l'ombre, elle peut être utilisée pour orner les portions des parterres non exposés au soleil. LYSIMAQUE DES BOIS, L. nemorum L. Calice à divisions linéaires-tubulées. Etamines libres. Feuilles presque sessiles, ovales-aiguës, très glabres. Tiges couchées-ascendantes. Vient dans les ravins des bois, le long des petits ruisseaux, dans les lieux couverts et humi- des de presque toutes les montagnes de la France. Un peu plus élégante par ses fleurs que la précédente, elle en partage, d’ailleurs, toutes les propriétés. LYSIMAQUE COMMUNE, L. vulgaris L. Grande Lysimaque, Lis des teinturiers, Souci d'eau, Corneille, Herbe aux corneilles, Perce-bosse, Chasse-bosse, Casse-bosse, Pêcher des prés, Ephémère. Fleurs jaunes, en grappes rameuses, axillaires, formant une large grappe terminale. Calice à divisions ciliées, bordées de rouge. Etamines soudées inférieurement. Feuilles grandes, lancéo- lées-aiguës, brièvement pétiolées, opposées ou ternées. Tige dressée, forme anguleuse, ordinaire- ment rameuse, de 8 à 10 décimètres. Espèce commune partont, dans le Nord plus que dans le Midi, au bord des ruisseaux, des fossés, dans les prés et pâturages humides, où parfois elle vient en abondance. Les bestiaux en mangent les feuilles jeunes; mais le grand développement qu’elle acquiert la rend toujours nuisi- ble dans les prairies où elle se multiplie. Elle est douée aussi de propriétés astringentes. 178 PRIMULACÉES. L. thyrsifora L., fleurs jaunes, en grappes cylinfriques, courtes: feuilles longuement seumi- nées, embrassantes: souche stolonifère, — lieux humides de l'Est; L. ephemerum L., fleurs blanches ou violscées, solitaires, en une longue grappe terminale : feuilles allongées, très entiéres, décurrentes à la base, — Prrénées-Orientales et centrales. Genre ASTEROLIN. — ASTEROLINUM Laxx et Horru. Corolle plus courte que le calice, en roue; — étamines exsertes; — graines 2.3. — Fruilles opposées. À. stellatum L. et H., fleurs d'un blanc verdâtre, solitaires au sommet des rameaux: feuilles très petites: plante de 4 à 6 centimètres; annuelle, — littoral de l'Océan et de ls Méditerranée. Genre MOURON. — ANAGALLIS L. Corolle en roue, dépassant le calice, cadugue; — étamines à filets velus; — capsule globu- leuse, en pyxide; — graines nombreuses , trigones, rugueuses. — Tiges multiples , radiesntes, MouRoN DES CHAMPS, À. arvensis L. Fleurs opposées, axillaires, à pédoncules grêles. Feuilles opposées, parfois ternées, sessiles, lancéolées ou ovales. Tiges quadrangulsires, diffuses, de 1 à 4 décimètres. — Plante giabre. Annuelle. Fleurissant tout l'été. Forme plusieurs variétés, dont deux principales, considérées par quelques auteurs comme des espèces différentes : l'une à fleurs rouges, Mouron rouge ou M. mâle (4. phænicea Lin. ): l'autre, à fleurs bleues, M. bleu ou M. femelle (A. cærulea Lm.); elles viennent dans les mêmes heux et pres- que toujours ensemble. Espèce extrêmement commune partout, notamment dans les lieux culti- vés, les champs, les vignes et les pâtures. Les feuilles ont une saveur dou- ceâtre, puis amère, et une légère odeur aromatique, devenant désagréable quand on les froisse, qui empêchent ces feuilles d'être recherchées par les animaux; aussi la plante doit-elle être arrachée des pâturages où elle est répandue. Ses graines sont de plus considérées comme un poison pour les serins. Le Mouron des champs, longtemps employé en médecine pour des usages divers, est aujourd'hui tout à fait inusité. A. tenella L., fleurs roses: feuilles brièvement pétiolées, presque rondes; tiges très grêles, de 6 à 12 centimètres, — espèce voisine de la précédente, moins répandue, venant surtout dau: les lieux humides et marécageux, près des sources; 4. crassifolia Thore, fleurs blanches: feuilles alternes, presque orbiculaires, charnues: plante glabre, luisante, vivace, — assez commune dans toutes les landes dn Sud-Ouest. JASMINÉES. 479 Genre CENTENILLE. — CENTUNCULUS L. Calice à 4.5 divisions; — corolle à 4.5 divisions, à tube court, renflée, marcescente: — etamines 4.5, saillantes:; — capsule s'ouvrant en pyxide; — graines nombreuses. - C. minimus L., fleurs blanches ou roses; tige rameuse, de 3 à 6 centimètres ; annuelle, — très petite plante, venant dans les lieux ombragés et humides, les champs sablonneux. anx bords des sentiers de presque toute la France. Genre SAMOLE. — SAMOLUS T. Calice adhérent; — corolle insérée au sommet du tube calicinal, en coupe; — étamines avec 5 filets stériles; — capsule à 5 valves, s’ouvrant au sommet par 5 dents. SaMOLE DE VALERAND, S. Valerandi L. Mouron d'eau. Fleurs blanches, petites, en panicule terminale dressée. Feuilles entières, spatulées, les radi- cales en rosette, les caulinaires alternes. Tige dressée, arrondie, de 2 à 3 décimètres. Vivace. Venant dans toute la France, dans les régions montagneuses surtout, dans les prairies humides, près des mares ou des sources, quelquefois dans l’eau même, où elle se développe beaucoup. Ses feuilles amères et apéritives sont mangées par tous les bestiaux, sans être précisé- ment recherchées. Famille des JASMINÉES Juss. ARBRES MONOPÉTALES T.; DIANDRIE L.: HYPOCOROLLIE J. Fleurs ordinairement hermaphrodites, régulières, en grappes ou en pani- cule ; — calice monosépale, ordinairement à 4 divisions, persistant, urcéolé ; — corolle monopétale, hypogyne, ordinairement à 4 divisions; — étamines 2, soudées par les filets au tube de la corolle; anthères s’ouvrant en long; — ovaire libre, à 2 loges, contenant chacun 2? ovules suspendus ; — style simple, très court ; stigmate bilobé ; — fruit sec ou charnu; — graines 1.2, à embryon droit, enfermé dans un albamen charnu ou corné, quelquefois très mince. — Feuilles opposées, simples ou imparipennées:; stipules nulles. — Arbres ou arbrisseaux à rameaux opposés. Famille renfermant un certain nombre de plantes très importantes par les produits divers qu'elles fournissent à l'économie domestique, à la méde- cine, à l'industrie, à lhorticulture. Plusieurs botanistes. se hasant sur des 180 JASMINÉES. caractères, non certains d'ailleurs, tirés de la position de l'ovule, en ont depuis longtemps formé deux familles distinctes: cette division offrant peu d'avantages pour l'étude, nous maintiendrons la famille primitive, qui comprend les genres ci-après : NL” Fleurs à 5.8 divisions — Corolle à tube sllongé......... cdSuxr .-. Jamxtu. n-1 E[S ç. | 4 | Etamine exserte — Fruit drupacé, | Nes dur, épais... OLra. Z } Fleurs [e ñ tube à £ Fe pt Etamines incluses — Fr. becciforme — Corolle à tube court. Licvsreux. DA = < Î& | Froit s00, cpouiaire, ilosslsire, à 2 valves — Fleurs à 4 &visions.…… - Lirac Corolle à 4 pétsleslinéaires. Ouxts. Genre JASMIN. — JASMINUM T. Calice et corolle à 5.8 divisions; — fruit charnu (baie), globuleux, renfermant | graine. 1. fruticans L., fleurs jsunes, odorantes; feuilles alternes, simples on ternées: rameaux raides, allongés ; -— spontané dans tout le Midi, su milieu des haies, aux bords des vignes, ete. ; J. offcinale L., fleurs blanches: feuilles opposées, imparipennées, — originaire d'Asie; L'une et l'antre espèces formant des arbrisseaux cultivés seulement comme plantes d'orne- ment et fournissant leurs fleurs aux usages de ls parfumerie. Genre OLIVIER. — OLEA T. Calice en coupe ; — corolle large, à tube court et limbe à 4 divisions ovales ; — fruit charnn drupe), à noyau osseux, contenant 1.2 graines à slbumen charnu. — Feuilles opposées. Ouivier D'EuvroPE, 0. Europza L. Fleurs blanches, en petites grappes axillaires. Feuilles lancéolées, très entières, corisces, persistantes, blanchâtres, surtout en dessous. Arbrissesn ou arbre de grandeur varisble. L'Olivier, dont on connaît plusieurs variétés se distinguant d'après la forme et ls couleur du fruit , est originaire d'Asie et depuis longtemps acelimaté en Europe. Il vient dans le Midi de ls France, principalement dans le Sud-Est, où il se rencontre rarement à l'état sauvage, et ne réus- sit pas dans le Nord. Cultivé pour son fruit , que l'on mange en nature ou dont on extrait l'huile grasse La plus estimée dans les usages domestiques , il fournit, es outre, son bois à l’ébénisterie de luxe. On le taille tous les ans, et ses feuilles, acerbes et astringentes, sont données aux moutons , qui les mangent avec sridité. À l'automne, les bergers conduisent même les troupeaux sons les arbres pour leur faire manger les olives tombées à terre. JASMINÉES. 481 Genre PHYLLIREA. — PHYLLIREA T. Corolle rotacée, à 4 divisions ; — fruit formant une drupe noire, à noyau mince et fragile, renfermant L graine. — Feuilles simples, coriaces, persistantes; — tige ligneuse. P. augustifolia L.; fleurs petites, blanches, en grappes courtes; feuilles linéaires; — P. media L., feuilles ovales; — P. stricta Bert., — arbrisseaux de 1 à 2 mètres, habitant les mêmes lieux que l’Olivier, et cultivés à cause de leurs feuilles persistantes en hiver. Genre TROÈNE. — LIGUSTRUM T. Calice court; — corolle à tube allongé, à 4 divisions étalées ; — fruit formant une baie à 2 loges, contenant 2 graines. — Tige ligneuse. TROËNE cOMMUN, L. vulgare L. Fresillon, Sauvillot, Truflier, Trougne, Verzelle, Pluie blanche. Fleurs blanches, odorantes, en grappe serrée terminale. Baie noire persistante tout l'hiver. Feuilles ovales, entières, coriaces, persistantes. — Arbrisseau à rameaux flexibles et écorce ver- ruqueuse. Espèce très commune dans les bois, haies et buissons, dans les terrains et aux expositions les plus divers. Cultivé dans les jardins d'ornement , il peut être utilisé dans toute ses parties. Il fournit ainsi son bois à l’industrie; son écorce, qui sert à teindre la laine en jaune ; ses baies, dont on tire une matière colorante brune employée à différents usages. Enfin, ses feuilles, amères et astringentes, ainsi que ses jeunes pousses, sont mangées par les moutons et les vaches. Genre LILAS. — LILAC T; SYRINGA L. Corolle à tube allongé, à limbe en coupe; — fruit capsulaire, sec, presque ligneux biloculaire, à déhiscence loeulicide, à 2 valves, avec 2 graines dans chaque loge. — Feuilles simples; — tige ligneuse. L. vulgaris Lm., feuilles cordiformes ; — L. persica Lm., feuilles lancéolées; — arbrisseaux cultivés dans tous les jardins, et dont les feuilles amères pourraient servir comme toniques, fébrifuges. Genre ORNE. — ORNUS T. Fleurs polygames ; — calice à 4 divisions ; — corolle à 2.4 pétales linéaires; — fruit sec (samare), indéhiscent, comprimé, ailé, uniloculé, monosperme. — Feuilles imparipennées : — tige arborescente. ORNE D'EuroPe. — 0. Europea Bert.; Fraxinus ornus L. Frêne fleuri, Orne à manne. Fleurs blanches, en grappe terminale, paraissant en même temps que les feuilles. Samare 31 182 JASMINÉES. petite, étroite, allongée, obliquement émarginée au sommet. Feuilles à 7.9 folioles, grandes, ovales, dentées supérieurement , à dents arrondies. Arbre de 7 à 8 mètres. Commun dans le midi de la France et de l'Europe, où il est cultivé exclusivement pour orner les pares, les avenues, etc. En Sicile, coule de ss tige, et de celle d'une espèce voisine (0. rotun- difolia), le produit purgatif doux connu sous le nom de manne, et dont on facilite ls récolte en incisant l'écorce. Genre FRÈNE. — FRAXINUS T. (Caractères du genre ORSUS). — Fleurs polygames ou diciques ; — calice et corolle nuls. FRÈNE COMMON. — F. excelsior L. Fleurs en grappes opposées, courtes, penchées, paraissant avant les feuilles. Samares en pa- nicule pendante, elliptiques, plus ou moins larges, tronquées ou émarginées, su sommet mucroné. Graine allongée, oléagineuse. Feuilles à 9.13 folioles, lancéolées, acuminées, dentées en scie, à dents aiguës. — Arbre élevé. Le Frêne, qui vient spontanément dans les bois, haies et ravins de toute l'Europe, est planté partout, au bord des champs, le long des chemins, ete. Son bois, très dur, est principalement employé aux travaux de charronnage, à la fabrication des instruments d'agriculture. Son écorce est amère et astringente; ses feuilles, au printemps, attirent les cantharides, et offrent même ainsi le moyen de récolter ces insectes. Ces feuilles sont d'ailleurs mangées avec plaisir par tous les bestiaux et par les chevaux. a Dans le royaume de Naples, on plante souvent le Frêne exprès pour en recueillir les feuilles, qui servent , pendant l'hiver, à la nourriture des bestisux, quelquefois même on en en- graisse des bœufs. Dans quelques pays, et notamment dans le département de Maine-et-Loire, on l’effeuille en automne, sans l’ébrancher, pour nourrir les vaches. On suit ls mémè méthode dans plusieurs vallées de la Savoie. Ces feuilles sont assez tendres pour étre données aux vesux et sux moutons. On prétend que leur amertume passerait au lait des vaches qui en seraient exclusivement nourries. — M. Francoz, en s'occupant de diverses recherches sur les semis et la culture de cet arbre, a reconnu que cet aliment influe singulièrement sur les qualités du lait. En effet, une commission, nommée pour vérifier les résultats qu’il avait obtenus, a constaté comme lui : a 1° Que le lait des vaches auxquelles on donne des feuilles de Frêne est plus abondant et sussi blanc qu'à l'ordinaire ; « 2° Que le beurre, plus consistant et d’un plus beau jaune doré, sequiert une saveur fort agréable, analogue au goût de noisette ; « 3° Que lorsque la nourriture avec la feuille de Frène est exclusive, cette saveur, en se développant davantage, tend à un goût fort, qui toutefois ne se maintient point après la cuisson. Du reste, l'expérience a confirmé un fait connu, savoir, que les produits provenant de ls nourri- ture avec des feuilles de Frêne, mêlées d'autres fourrages, sont d'une qualité supérieure à ceux de ls nourriture avec du foin seul (H. LecoQ, Traité des Plantes fourragères). » Il importe surtout de faire attention, quand on donne aux animaux les feuilles de Fr'ne, de n'y pas laisser des cantharides, qui souvent s'y sont déposées, et dont l'ingestion pourrait donuer lieu aux plus graves accidents. Outre le Frêne commun, on distingue encore, d'après le plus ou moins de largeur du fruit, la disposition des fleurs ou des feuilles, plusieurs autres espèces de Frêne, les unes venant spon- tanémeut , les autres cultivées dans les jardins, et qui ne paraissent que de simples variétés du type, dont elles possèdent, au surplus, toutes les propriétés. APOCYNÉES. 4 Famille des APOCYNÉES Juss. CAMPANIFORMES T.; PENTANDRIE L.; HYPOCOROLLIE J. Fleurs hermaphrodites, régulières, axillaires ; — calice monosépale, per- sistant , à 5 divisions ; — corolle monopétale, hypogyne, à 5 lobes ; — étamines 5, insérées sur le tube de la corolle, à filet très court, à anthères libres ou soudées au stigmate, et surmontées d’un appendice poilu de forme variable ; pollen granuleux; — ovaire à 2? carpelles libres ou soudés; — style 1, stig- mate simple ou bifide; — fruit formé de 1.2 follicules à déhiscence ventrale; — graines nombreuses, suspendues, nues ou munies d'une aigrette; embryon droit; albumen charnu. — Feuilles simples, entières, opposées, sans stipules. persistantes en hiver. — Herbes ou arbustes, parfois volubiles, lactescents. Famille comprenant des plantes, la plupart exotiques, remarquables par leurs propriétés irritantes, vénéneuses, leur saveur âcre, qu’elles doivent au suc blanc laiteux qu’elles renferment dans toutes leurs parties. Elles sont toutes nuisibles aux bestiaux, qui d’ailleurs n’y touchent jamais. Les espè- ces connues dans nos contrées se renferment dans les trois genres suivants : \ Graine sans aigrette, VINCA. Anth. libres — Corolle sans écailles à la gorge ) APOCYNÉES Graine avec aigrette. APOCYNUM. Anth. soudées au stig. — Cor. avec écaill. à la gorge — Gr. à aigr. NERIUM. Genre PERVENCHE. — VINCA L. Fleurs bleues, solitaires ; — corolle en coupe pentagonale, dépourvue d’écailles ; — étamines surmontées d’un appendice membraneux ; — style poilu au sommet, entouré vers le haut d’un anneau stigmatifère ; — graines nues. — Feuilles brièvement pétiolées, luisantes; — tiges flori- fères courtes, souvent stériles, alors allongées et radicantes. Herbes vivaces, constituant des plantes amères, astringentes et fébrifu- ges, exclusivement cultivées comme plantes d'ornement, et que dédaignent constamment les animaux. V. minor L., pédoncules longs, feuilles elliptiques, — espèce abondante partout, dansles bois, les haies, au bord des ruisseaux ombragés. « V. major L., pédoncules courts ; feuilles en cœur à la base, — très commun aussi, surtout dans le Midi, et venant dans les mêmes lieux que le précédent. Genre APOCYN. — APOCYNUM T. Corolle campanulée, à lobes non écailleux ; — étamines conniventes, sagittées, surmontées d'un prolongement aign ; — graine à aigrette soyeuse. 184 ASCLÉPIADIÉES, 4. Androsæmifolium L., fleurs roses, en oymes corymbiformes ; feuilles ovales-aiguës ; sous- arbrisseau de 5 à 6 décimètres, — originaire de l'Amérique du Nord, doué de propriétés véné- nenses très prononcées, d'où son nom d'Apocyn (tue-chien), et remarquable encore par la contrac- tilité des anthères, assez puissante pour retenir les insectes qui s'en approchent, ce qui n fait donner encore À cette plante le nom de gobe-mouche. Genre NÉRIER. — NERIUM 1. Corolle en coupe , à lobes obliques, munis à la gorge de 5 écailles laciniées ; — étumines sou- dées au stigmate, surmontées d’un appendice contourné en spirale ; — graine à aigrette poilue. NÉRIER LAURIER-ROSE, N. oleander L. Fleurs roses ou blanches, en corymbe terminale ; feuilles oblongnes, étroites, longnes, en- tières, coriaces, le plus souvent ternées. Tige droite, à rameaux trifurqués ; de 2 à 5 mètres. Arbrisseau toujours vert, assez commun dans le Midi et dans toutes les régions chaudes, venant spontanément le long des ruisseaux et des rivières, sur les bords escarpés des ravins, et généralement dans les lieux humides des rochers. Ses feuilles, qui contiennent une certaine quan- tité d'acide prussique, ont une odeur désagréable, une saveur fcre et amère, et sont vénéneuses ; souvent , en Algérie, elles altérent l’eau des ruisseaux. Ces propriétés malfaisantes, moins pro- noncées dans nos climats tempérés , se perdent en grande partie par la culture. On évitera par- tout néanmoins de laisser manger aux bestiaux les feuilles du Laurier-rose, Ces feuilles, autrefois employées, ainsi que l'écorce, comme purgatives et vermifuges, servent à composer une poudre sternutatoire, et dans certaines localités sont utilisées, en décoction ou sous forme de pommade, contre les maladies de la peau. Cultivé partout comme plante d’orangerie, le Laurier-rose a donné de belles variétés à fleurs pleines, qu'il faut abriter en hiver. Famille des ASCLÉPIADIÉES R. Bn. APOCYNÉES Juss.; VINCÉES DC. (Caractères de la famille des ApocyNées). — Fleurs en ombelles simples; — étamines à filets soudés en tube entourant le pistil et pourvu d'une couroune d’appendices de forme variée ; anthères bilobées, soudées et appliquées su» le stigmate ; pollen à grains agglutinés en masses renfermées dans des bour- ses membraneuses, solitaires dans chaque loge, et fixées par paires, apparte- uant à ? anthères voisines, au stigmate, auquel elles adhérent par des appen- dices glanduleux ; — styles ?, réunis par un même stigmate; — graines toutes à aigrette. Plantes herbacées ou frutescentes, âcres, purgatives ou émétiques, sou- vent très vénéneuses, comme les précédentes. — Se limitent, dans nos con- trées, aux genres suivants : Dnts ice, ASCLÉPIADIÉES. 485 Cour. stamiu. a 5 prolongem. ASCLEPIAS. Cor. rétléch.— Sign. dépri.) Cour. stamin. sans prolong. Gowpnocarros. [l Cour. stam. seutell.—Foll.ventr. VINCETOxICUM. . Cor. rotacée—Stigm. apic. Cour. stam. tub. — Foll. cylindr. CYNANCHE. Genre ASCLÉPIADE. — ASCLEPIAS L. Corolle à lobes réfléchis ; — appendices staminaux en forme de cornets charnus, munis infé- rieurement d'un prolongement subulé recourbé en sens opposé ; — stigmate déprimé, pentagone ; — follicules fasiformes, volumineux, tomenteux , hérissés. ASCLÉPIADE DE SYRIE, À. Syriaca L.: A. Cornuti Dec. Herbe à la ouate. Fleurs rosées, odorantes, en ombelles globuleuses. Feuilles très grandes, ovales-obtuses, cotonneuses en dessous, à nervures transversales. Tiges herbacées, dressées, robustes, de 1 a 2 mètres. Racine traçante. Espèce originaire d'Orient , cultivée dans tous les jardins, et depuis longtemps acclimatée en France ; vient spontanément autour des habitations, où elle se propage avec facilité, grâce à ses longues racines. Cultivée en Orient pour les poils soyeux de ses graines, qu’on emploie à faire une sorte de ouate, elle fournit en outre, par ses tiges, une matière textile fine, pour l’exploi- tation de laquelle V. Yvart a conseillé autrefois la culture de cette plante. Genre GOMPHOCARPE. — GOMPHOCARPOS KR. Br. Corolle réfléchie ; — appendices staminaux non prolongés inférieurement ; — follicules ovoï- des, très gros, hérissés d’épines molles. G. fruticosus R. Br. (Faux Cotonnier), fleurs blanches, feuilles lancéolées-linéaires, à bords roulés, tige ligneuse ; — Corse. Genre DOMPTE-VENIN. — V/NCETOXICUM Moxcx. Corolle eu roue; — couronne staminale à 5 lobes charnus, obtns; — stigmate brièvement apiculé ; — follicules fusiformes, ventrus, longuement acuminés, lisses. DompTE-VENIN OFFICINAL, V. officinale Mœnch.; Asclepias vincetozicum L. Asclépiade blanche. Fleurs jaunâtres, blanches intérieurement , en faisceaux ombelliformes, formant une grappe terminale feuillée. Feuilies réniformes ou en cœur, acuminées, plus étroites supérieurement. Tige simple, dressée, très fenillée. Espèce commune, croissant en touffes dans les bois, sur les coteaux incultes, lieux pierreux de presque toute la France , et que sou odeur nanséeuse, sa saveur âcre et amère, bien que non lactescente, font repousser de tous les bestiaux. Ses propriétés malfaisantes, pins réelles que la faculté qu'on lui a longtemps attribuée de guérir la morsure des serpents, doivent la faire soi- gneusement extirper des cultures. F. nigrum Mœnch.; fleurs d'un pourpre noir; feuilles arrondies à la base ; — ouest de la région méditerranéenne ; propriétés de la précédente. Genre CYNANCHE. — CYNANCAUX L. DR ee Re SR Re Pr — shigmatr en pointe bifide ; — follicules divariqués, presque cylindriques, lisses. C. acutum L., fleurs blanches ou roses, odorantes, en petites ombelles formant une grappe irrégulière , feuilles lancéolées, cordiformes ; tige grêle, volubile, longue, — sables de ls région méditerranéenne ; sa râcine fournit ls gomme-résine drastique dite scammonée de Montpellier. Famille des GENTIANÉES Jus. CAMPANIFORMES T.; PENTANDRIE L.; HYPOCOROLLIE J. nl Fleurs se pp ordinairemeut régulières ; — calice e persistant , variable de forme , à 4.5.8 divisions ; — corolle monopétale , gyne, souvent persistante, marcescente , à 4.5.8 lobes : — étamines 4.5. anthères parfois soudées ; — ovaire simple, formé de 2 ». S- laire; — style simple ou divisé , quelquefois nul , à stigmate — fruit capsulaire ou rme, à 2? valves, à .2 loges : — graines manie eme e nairement opposées ou verticillées, simples et entiéres, glabres, sans stipules — Plantes herbacées, annuelles ou vivaces, rarement ligneuses, à tige quefois volubile, renfermant toutes un suc aqueux très amer. Famille comprenant un assez grand nombre d'espèces indigènes , qui croissent principalement dans les prairies élevées de l’Europe, et qui éloi- gnent les animaux par leur amertume. — On a distingué, dans celles appar- tenant à nos contrées, les genres suivants : em- n droit , très petit, dans un albumen charnu. — Feuilles sessiles, ordi- quel- syie ani — Sig. print | Graine à tégument Cor. rot.,glandulif. Swerria. membraneux , non remplie par Etamines 4.5. | Calice tubul.. à5div. Ervrames l'albumen. Style \Cor. se contourn. Préflorais. contournée | distinct,{ sur le frnit / Calice enmp.ñ4dir. CscExma. cadue | Etam. etdiv.f.6.8— Cor. mesecont.pas. (OELoRA. GENTIANÉES Graine à tégument ligoeux polie que LE ES MEXYAXTHES. l'albumen — Préfloraison condupliquée | : — Feuilles simpl. LxaSTaENT, GENTIANÉES. 487 Genre GENTIANE. — GENTIANA T. Calice tubuleux on spathiforme, à 4.10 divisions; — corolle tubuleuse ou campaniforme, à 4.5 lobes, parfois séparés par des appendices ; — étamines 4.5 ; — fruit capsulaire. Genre formé d'espèces nombreuses, remarquables en général par la beauté de leurs fleurs, et disséminées pour la plupart dans les pâturages de montagnes. Quelques-unes, très petites, sont insignifiantes ; d'autres, très grandes et en même temps les plus abondantes, forment, par leurs larges feuilles, des touffes épaisses qui embrassent et couvrent de vastes espaces, et dont les émanations, désagréables pour les animaux, non-seulement éloi- gnent ceux-ci, mais les empêchent même de manger les plantes voisines qu'elles ont touchées. A la fin de l’été cependant, les vaches en broutent les sommités, quand ces plantes ont perdu leur force, selon les paysans d'Au- vergne : quand les bonnes plantes sont devenues rares, serait-il plus exact de dire.— Ci-apres le tableau des principales espèces indigènes : Antbères libres — Calice spathiforme — Fleurs jaunes. LUTEA L.| # ! FI. jaunes Fleurs jaunes... Bons vo.| > | | à hi j 2 ERI | € | ou pourprées 3 : desde EC: Fleurs pourprées. Purpurea L.) 2 | Anthères soudées ROME | œ < | ne lalere | Calice irrégulier... Puxcrata L-| 3 3 | Calice régulier. ... Pannoniea Scop.| 2 | = ! Anth. soudées — Gorge nue. Fleur terminale, sutitaire ce ++ Actus L. | &/ | Corolle eampanulée FL axillaires { Fe linéair., connées. PNEUMONANTEE L.| Z | S Feuil.lancéol.,pétiol. ascrerrapra L|£: È z { Corolle à tube presque campanulé— Fleurs à 4 divisions. Cawcrara L.| Z | 2 3 | 313 2 |3 2 { Plantes à rejets stériles terminés Style nul... ne L.| À | = 8 l2 © par une rosette de feuilles Style distinet VEaxa Le | £\slai 2 ÊE) core À à 5 deb, courts — Baie Ziocul. Armora. Z An s Re UE: à 5 lob. profonds— Baie 1locul. MaxpRAGOEs 7 Corolle mfundibuliforme. ............... Lrocx. Capsule à 4 loges, s'ouvrant en 4 valves ....___. Dsrres. Fruit Corolle infandibalfonee JCaPralesh2 loges, | ° ? CP Genre MORELLE. — SOLANUM L. Fleurs en corymbe, sur des pédoncules extrs-axillaires on terminaux ; — calice à 5.10 divi- sions étalées, restant appliqué sur le fruit ; — rorolle rotacée, à tube court et limibe plissé ;: — étamines 5, à autbères saillantes, conniventes. s'ouvrant par deux pares terminaux ; — baies bilo- Ce genre, le plus nombreux du règne végétal et ne renfermant pas moins de 900 environ, rend des tes la plupart étrangères à espèces te DT: 4e l'Europe, et originaires des chauds L p Pinus Eee prononcées que dans les autres geures de rome ocre ho renee bien que ne les recherchant Loin eines vées Où venant dans nos contrées, sont en très petit nombre, eu égard à l'immense étendue du genre ; elles se bor- nent à celles comprises dans le tableau ci-après : Plantes ronges a Corol. à 5 lobes.) pq. glabres },, - Chlarocnrpum Speus | (4) z Z Feuilles simples. | Baies petites Bumile Berthe. Pameaux souterr. É bé [Pltrès pailne —B.safranée. Fusoscs herbaote, annuelle Feuilles simples. | Tige sarmenteuse — Baie ovoïde. . WULCAMABA Tire irseue) ie Baies petites NO ee — PUR SR == so 1m. Corol. à 6.9 divisons — Baies très grosses. MELONGEXA L L L Feuilles pinnatifides — Rsies très volmmimenses .... Sadomeum L. SOLANÉES. wi MORELLE TUBÉREUSE. — S. IUBEROSUH L. + Nous VULGAIRES. — Pomme de terre, Purmentière, Putate, Togiaambaur. Truffe. Trufite, Trufelle, Tartufle, Turtoufle. Fleurs blanches, violettes ou = ra longuement pédaneulé. — Calice 3 dvi- sions linéaires-lancéolées. — Corolle pubescente, à lobes courts, trisngulaires. — Baies globu- leuses, assez grosses, d’un vert jaunâtre ou violaeées, odorantes à la maturité. — Femiles pinnatiséquées, à segments ovales-aigus, pétiolulés, séparées par des segments plus eourte, sessiles. — Tige herbacée, angulense, robuste, fistuleuse, avee rameaux souterrains renfés, de distance en distance, en gros tubereules arrondis ou eblongs, plus où moins bosselés, avee dépression, offrant à leur centre des petits bourgeons dits yewr. — Racine ramense, à divisions longues et déliées, sans renflement, traçantes. — Taille de + à 8 décimètres. — Plante rude, pubeseente, annuelle, devenant vivace par la végétation des tubereules. Plante originaire d'Amérique, venant spontanément et naturalisée en Europe, où elle est cultivée partout, en plein champ et dans les jardins pota- gers, comme espèce à la fois alimentaire et fourragère, et croissant spontané- ment, cà et là, autour des habitations. Sont spécialement utilisés, dans cette plante, les tubereules, véritables bourgeons souterrains, qui verdissent lorsqu'ils sont exposés à la lumière, et sont presque exclusivement formés de tissu cœæl- lulaire contenant une très forte proportion de substance amylacée ou fécule. Historique de la Pomme de terre. e La Pomme de terre, complétement inconnue en Europe au commence- ment du seizième siècle, fut trouvée, par les Espagnols, au Pérou, dans la Colombie, lors de la conquête de ces pays, où elle était cultivée de toute anti- quité, sous le nom de pappas et où elle se rencontre encore à l'état sauva- ge. Zarota, trésorier du Pérou, en fit pour la première fois mention en 1544. Peu après, en 1563, elle fui importée, de Santa-Fé en [rlande, par John Haw- kins. Cette première introduction ayant été sans résuliat, elle fut, en 1386, de nouveau apportée en Angleterre par Drake, qui en donna quelques pieds au célèbre botaniste anglais Gérard; celui-ci la cultiva dans ses jardins, à Londres, et en partagea le produit avec un botaniste de Leyde, L'Ecluse ou Clusius, qui avait reçu en outre deux tubercules rapportés à Bruxelles par le lésat du pape, et qui le premier, comprenant l'avenir de cette plante, crut pouvoir appeler sur elle l'attention des agriculteurs de l'Europe. * Mais les recommandations de Clusius ne purent encore réussir à vulga- riser la Taratouffle ou Papa, comme on appela d'abord la Pomme de terre, et elle tomba dans l'oubli jusqu'au moment ou Walter Raleigh, en 1623, l'im- porta à son tour de la Virginie, qu’il venait de découvrir, en Angleterre. Dès ce moment, elle commenca a être réellement cultivée dans le Royaume- Uni. les Pays-Bas. en Suisse, dans le nord de la France, et, en premier lieu. 528 SOLANÉES. comme plante culinaire très rare, réservée seulement à la table des grands personnages. Mais bientôt la crainte que l'on avait qu'elle occasionnät la lèpre, vint en restreindre l'emploi comme plante alimentaire pour l'homme; on possède ainsi un arrêt du Parlement de Besancon, daté de 1630, et qui, pour ce motif, en prohibe la culture sur le territoire de Salins. Dès ce moment on commence à la cultiver comme plante fourragère pour la nourriture des bestiaux. Un peu plus tard, elle pénètre en Allemagne, où sa culture toutefois ne paraît pas remonter au-delà de la première moitié du dix-huitième siècle. Ainsi Eckart, dans son Traité de physique expérimentale, daté de juin 1754, assure qu'on ne la connaissait que depuis peu de temps avant l'impression de son ouvrage. Maïs ce pays, décimé par la famine qui suivit la guerre de Sept-Ans, et celle de 1772, comprit bientôt l'immense ressource que cette plante lui offrait contre la disette, et sa culture y fit des progrès rapides. En France, Parmentier passe généralement pour avoir l'un des premiers, vers 1786, préconisé l'usage alimentaire de la Pomme de terre. Cela n'est pas absolument exact. Au temps de Parmentier, ce tubercule était depuis longtemps servi sur presque toutes les tables ; 0e Cons, ER du Jardin potager, publié en 1749, donne, sur sa culture et son emploi dans l'alimentation, des indications qui montrent que la plante était alors appréciée à sa juste valeur et que les principes rationnels de sa culture étaient même assez exactement connus. À asi, déjà à cette époque la Pomme de terre était : ait avec le blé et était soumise à des procédés de alogues à ceux encore aujourd'hui en usage. le même dé echerches récentes de M. le baron de Dumast que l'usage alimentaire du tubereule à Nancy et dans toute la Lorraine devait | remonter au à un siècle auparavant. Il cite, notamment, un arrêt du Parlement de ancy, en date du 21 juin 1715, décidant que la dime sera payée pour les pommes de terre comme pour toutes les autres récoltes régu- lières, et comme cet arrêt constate, en même temps, les cinquante ans de pratique exigés pour la perception de ce droit, il s'ensuit que l'introduction de la Pomme de terre dans les cultures potagères remonte au moins, en France, à l’année 1665; et très probablement à une époque plus antérieure :en d'autres termes, qu'elle n'avait point subi d'interruption depuis les premières années du dix-septième siècle. Mais c'est en Angleterre surtout que la consommation du précieux tuber- cule s'était le plus généralisée, du dix-septième au dix-huitième siècle ; elle était servie sur la table des grands, et en Irlande elle avait fini par consti- tuer presque l'unique nourriture des familles pauvres. On l'exportait, à cet effet, de France, par le port de Dunkerque, et même en si grande quantité, qu'en 1775 on fut dans la nécessité d'en défendre la sortie du royaume. Il ne paraît pas toutefois qu'en dehors des provinces du Nord la culture de la Pomme de terre füt alors fort répandue, et cela toujours par suite de la crainte qui régnait encore que cæ tubercule nuisit à la santé et engendrât SOLANÉES. p29 la lèpre. Dans la pensée de vaincre ces préjugés, Turgot, sous Louis XVI, essaya de cultiver cette plante dans ses terres de l'Anjou et du Limousin. Mais il ne put d'abord y réussir, et l'opposition faite: à l'adoption du précieux tubercule était encore très vive à Paris et dans les localités environnantes, lors- que Parmentier, vers 1786, entreprit à son tour d'en propager l'emploi dans toutes les classes de la population. Il n’y réussit qu'avec peine, s’attira même de vives animosités ; mais le succès toutefois couronna ses efforts. La Truffe fut enfin adoptée par tout le monde, justifiant largement par la quantité et la qualité de ses produits les prévisions favorables dont elle avait été l'objet. ainsi que les noms de Pain tout fait, de Pomme de terre, que lui avait donnés Parmentier. Une circonstance malheureuse, la disette qui suivit les pre- mières guerres de la Révolution, aida beaucoup d'ailleurs à son succès. On comprit bientôt, sous l'empire de la nécessité, l'extrême importance de la res- source alimentaire qu'offrait le tubercule étranger, et son usage se répandit dès lors partout avec rapidité. Ce fut dans ces circonstances que F. de Neuf- château, en mémoire des services rendus par la Pomme de terre, et pour reconnaître les efforts de son infatigable propagateur, proposa de lui donner le nom de Parmentière, qui lui est resté. Aujourd'hui, la Parmentière, cultivée dans toute l'Europe et sur la plus large échelle, est devenue partout l'une des plantes les plus essentielles de nos cultures, une de nos plus précieuses ressources pour l'alimentation de l'homme et des animaux. Sa culture, qui couvrait dejà, en 1840, la cinquan- tième partie du territoire francais, atteste, par ce grand développement, l'im- portance qu'elle a définitivement acquise. Variétés de la Pomine de terre. La Pomme de terre à produit, par la culture, des variétés et des races nombreuses, se distinguant par le volume, la forme, la couleur des tuber- cules, l'époque de leur maturation, leurs qualités alimentaires; par le plus ou moins d'abondance des produits, le nombre des tiges de la plante, la forme des feuilles, ete. Ces particularités devant être prises en considération dans le choix à faire pour les cultures, la connaissance de ces variétés devient, par cela seul, une étude des plus utiles et à laquelle les horticulteurs et les agriculteurs ont attaché toujours une grande importance. Avant 1789, ces variétés étaient encore peu nombreuses et ne dépas- saient pas dix à onze. En 1805, on n'en comptait encore que douze. Mais la vulgarisation de la culture de la Pomme de terre en a, depuis lors, consi- dérablement élevé le chiffre, qui dépasse aujourd'hui 2 à 300, et s'augmente même tous les jours, rendant en même temps la distinction de ces variétés de plus en plus difficile, la plupart n’offrant que des caractères fugaces et insaisissables, et beancoup d’entre elles n'étant que êe simples modifications, : M 530 SOLANÉES. souvent temporaires, des types principaux, et dont il n'y a pas lieu, par suite, de faire des variétés distinctes. Dans ces conditions, il nous paraît utile de nous en tenir à l'énumération des races principales aujourd'hui connues et les mieux déterminées par la fixité de leurs caractères. Dans la pratique agricole, d'après l'époque plus ou moins avancée de la maturation des tubercules, on distingue communément : les variétés hätives, qui forment leurs produits de bonne heure ; et les variétés tardives, qui les forment plus tard. Mais cette distinction ne saurait servir de base à une clas- sification des tubercules, qui ne peut rationnellement être établie que sur les caractères extérieurs et apparents de ceux-ci. Tenant compte seulement de leur forme générale, MM. Girardin et Dubreuil divisent les pommes de terre en patraques ou rondes, parmentières ou aplaties, et vitelottes ou cylindriques. Mais outre la forme, il faut considérer encore la couleur, fournissant un caractère non moins utile pour la détermi- nation des types. Elle constitue même actuellement le point de départ du classement le plus généralement admis. On distingue de la sorte les Pommes de terre en jaunes, rouges et violettes; et en subdivisant chacun de ces groupes, d'après la forme des tubercules en rondes, petites ou grosses, et en demi-longues ou longues, les unes et les autres pouvant être lisses et entaillées, on arrive à former une série de classes suffisamment caractérisées et com- prenant toutes les variétés connues. On distingue ainsi : Dans les variétés jaunes : 1° Les JAUNES RONDES GROSSES, comprenant principalement : La Patraque jaune, Chardon, de Sare, forme assez régulièrement ronde, À peau et chair jaunes, à yeux d'un rose clair; tige robuste; fleurs blanches ; tubercules ramassés au pied de Ia plante, — variété tardive, très productive, autrefois très commune et nne de celles qui ont le mieux résisté à la maladie; mais dont l'emploi des variétés plus hâtives a restreint la culture. La Saint-Jean, Grosse jaune hôtive, peau jaune, un peu allongée, à chair blanchâtre, yeux violets; tige grêle, peu rameuse; feuilles étroites; fleurs lilas, — variété ancienne, pro- _ductive, hâtive, mûrissant ses tubercules au commencement d'août, et ayant pris une graude importance depuis que la Patraque jaune est devenue plus rare. a, variété forme deux sous-races presque aussi répandues l’une que l’antre : la Shaw ou Chare, la plus précoce ; et la Segonzac, un peu plus grosse, plus productive et de huit jours envirc plus tardive que la précédente. La Jeuxy, volumineuse, irrégulièrement arrondie, à peau et chair jaunes; tige robuste, très ramense ; fleurs blanches, très grandes, — assez hâtive. La Ronde précoce de Paris, sphérique, de volume moyen, à chair blanche. On pent citer encore : La Jaune ronde hâtive, ln Précoce de Harvay, l'OEil rose, la Biscuit, la Docteur Bretonneau, très grosse, irrégulière, et d'un faible rendement, etc. 29 Les JAUNES RONDES PETITES, parmi lesquelles : La Jeancé, régulièrement arrondie, à peau et chair jaunes, — assez productive, demi- tardive, mûrissant un mois après la Chave. La Comice d'Amiens, un peu déprimée, régulière, à peau et chair jaunes, yeux peu enfoncés ; tige anguleuse ; fleurs d'un blanc grisâtre, — très hâtive. SOLANÉES. »31 La Blanchard, OEil violet, assez régulière, déprimée, yeux profonds, violacés ; tige anguleuse, marbrée de violet ; fleurs d’un violet bleuâtre, — précocité moyenne. La P. de t. de Norwége, arrondie, chagrinée, à peau et chair jaunes , tige très rameuse ; fleurs blanches ; très productive, — variété recherchée dans les pays froids, où elle échappe à la maladie ; recommandée, en 1867, par M. Rohart, consul de Norwége, et ayant été soumise en France à quelques essais n'ayant pas donné partout des résultats concluants. La P. de t. pyrénéenne, arrondie, très régulière, à peau lisse, yeux peu enfoncés, d'un goût excellent et d’nn rendement considérable, — variété récemment signalée par M. Vidal (de l'Ariëge), et cultivée dans plusieurs cantons des Pyrénées. La Naine hâtive, Patraque hätive de Philadelphie, légèrement déprimée, bossuée, de 6 centi- mètres environ de diamètre ; peau jaune, parsemée de taches dartreuses, chair jaune serin ; tige anguleuse ; fleurs avortées ; — très hâtive. L'Irish pink Eged, OEil rouge, OEïl rose, Virole, Rognon rouge et jaune, assez régulière, de 6 à 7 centimètres de diamètre ; peau jaune lavée ou jaspée de violet, yeux roses. chair jaune de beurre, mi-forme ; tige à angles ondulés ; fleurs violacées, — hâtivité moyenne. 30 Les JAUNES LONGUES, dont les principales sont : La Marjolin, Kidney hâtive, Quarantaine, petite, ovoïde, arrondie, un peu aplatie, à surface unie, lisse, yeux peu nombreux, superficiels, peau et chair jaunes ; fleurs avortées; tubercules s’agglomérant à la base de la tige, — espèce très hâtive, la plus précoce de celles cultivées anx environs de Paris, la meilleure pour la consommation pendant l'été; mais ne pouvant être con- servée ; une des plus anciennes, cultivée en Angleterre il y a plus d’un siècle. La Marjolin seconde, 2e saison, la Brie, Quarantaine tardive, de la Helle, fleurs abondantes, grandes, rose lilas; — müûrissant quinze jours après la précédente. A côté de la Marjolin, l’une des plus répandues dans la culture potagère, se rangent un grand nombre de sous-variétés, qui, malgré les noms différents qu'elles ont reçus, ne se distinguent par aucun caractère essentiel du type primitif, dont elles sont toutes plus ou moins issues. Nous citerons dans le nombre les variétés : Handsworth prolific, Royal ash leaf Kidney, Alston Kidney, signalées pour leur fort rendement; les Napoléon Kidney ou Impérial Kidney, à tubercules plus nombreux et plus gros, White blossomed, à fleurs blanches, Hardy, courte et d’un blanc jaunâtre, Confédérée, longue, irrégulièrement cylindrique, et assez estimée, etc. La Jaune longue de Hollande, Cornichon jaune, Parmentière, allongée, aplatie, lisse, ponctuée, chair très jaune ; tige couchée ; fleurs peu nombreuses, lilas clair; — variété tardive, très bonne La Bossin, Caillaud, du Chili, irrégulièrement allongée, déprimée, lisse; peau et chair jaunes, — maturité moyenne, très productive, même en mauvaise terre ; importée en 1848 du Chili, par M. le docteur Hambron. La Marceau, longue et généralement très grosse, chair fine et blanche, farineuse et de très bonne qualité, — variété hâtive et, par cette raison, très peu sujette à la maladie. Importée de l'Amérique du Nord, par M. Vavin, officier de la marine impériale, La Vitelotte blanche, bosselée, yeux nombreux, à crête très saillante, peau jaune clair, ver- ruquense ; chair blanchâtre ; fleurs avortées. Dans les variétés rouges : 49 Les ROUGES RONDES, comprenant entre autres : La Patraque blanche, Grosse blanche commune, Ox noble, très grosse, arrondie, bosselée, à peau et chair d’un blanc veiné de rose; racine traçante ou coureuse, — variété très tardive, sonvent mêlée à la Patraque jaune ; sa culture est aujourd’hui abandonnée. La Bavière, ronde, grosse, peau rouge, chair jaune ; bonne pour le bétail. La Rohan, volumineuse, irrégulièrement arrondie, mamelonnée, peau rosée, nuancée de jaune, chair jaune; fleurs blanches, — variété très productive, mais tardive, ce qui l’expose à la maladie et en a fait presque abandonner la culture: introduite, en 1830, d'Amérique en Europe, par le prince de Rohan, qui lui donna son nom. ‘+ 532 SOLANÉES. La Truffe d'août, Rouge ronde d'été, Rouge ronde hâtive, Madeleine rouge, irrégulièrement arrondie, déprimée, lisse, yeux très espacés et superficiels, peau rose terne, chair jaune clair; tige grêle ; fleurs d'un blanc jaunâtre, — variété hâtive, mürissant fn août; très fine, mais vieillie, usée, et sujette à la maladie. La Tardive d'Irlande, Irish-cup, sssez régulière, à yeux très enfoncés, peau rouge mélée de jaune, chair blanche ; feuilles étroites ; fleurs petites, lilas, — tardive, mûrissant fin septembre, facile à conserver ; une des plus repommées en Angleterre pour sa richesse en fécule. La Reine blanche, tubercules gros, à peau et chair blanches ; tige courte, — variété très hâtive, mûrit avant ls fn de juillet; récemment proposée par M. Converset, du Doubs. 5e Les ROUGES LONGUES, dont les principales sont : La Rouge longue de Hollande, Cornichon rouge, allongée, un pen splatie, amincie à l’un des bouts, lisse, yeux superficiels; pesu rouge clair, chair jaune ; fleurs grandes, d'un blanc jauns- tre, — tardive, âne et recherchée, mais peu productive ; culture presque abandonnée. La Pousse debout, Cueuilleuse, Saint-Anäré-de-Suède, sllongée, aplatie, amincie aux deux bouts : fleurs grandes, d'un blanc jsunâtre, — tardive, plus productive que la précédente, qu’elle tend à remplacer, facile à conserver, et seulement bonne en hiver. La Constance Perrault, Yom, Igname, volumineuse, longue de 12 à 13 centimètres, presque cylindrique, arrondie aux deux bouts, peau rose verrugueuse, yeux très enfoncés, chair d'un blanc jsunâtre ; fleurs blanc lilas, — tardive. La Vitelotte rouge, petite, cylindro-convide, bosselée, un pen smineie aux deux bouts, peau d'un rose un pen violacé, fnement verruqueuse, chair jaune blanchôtre: tige grêle, teintée de brun; fleurs très blanches, — hâtive, mfrissant dans le mois d'août: tubercules ne se dilatant pas par la cuisson, ce qui la fait rechercher pour les usages culinaires. La Kidney rouge, petite, ovoide, déprimée, arrondie aux deux extérmités, surface unie, striée, yeux peu nombreux, superfciels ou peu enfoncés, peau ronge violet, chair jaune serin, liserée de violet sous la peau, — maturité moyenne. La Long-lsland, d'origine américaine, et propagée par M. Defays-Dumoncean. Dans les variétés violettes : 6e Les VIOLETTES ROXDES, offrant surtout : La Violetie à chair jaune, de Vincennes, arrondie, un peu bosselée, peau rugueuse, ridlet noir, chair jaune clair ; fleurs rares, d'un blanc violet, — précocité morenne, bonne qualité. 7° Les VIOLETTES LONGUES, offrant à citer : La Violette hâtive, Blue plate hôtive, ovaliforme, déprimée, RE EUR chair jsune blanchâtre ; fleurs blanc lilas, — espèce hätire, recherchée. La Hundred fol4, Cent pour un, caractères de la précédente, plus irrégulièrement sphérique, déprimée, plus tardive et propre à la grande culture, — d'origine anglaise. Telles sont les principales variétés de pommes de terre, auxquelles les catalogues publiés par les jardiniers en ajoutent chaque jour de nouvelles, aujourd'hui cultivées, soit dans les jardins, soit dans les champs, pour la nourriture de l’homme ou pour celle des animaux, ou pour alimenter cer- taines industries spéciales. Dans l'appréciation de leur valeur respective, il faut considérer à la fois la quantité et la qualité des produits. Ainsi, les plus volumineuses, qui donnent le plus de produits bruts, ne sont pas toujours pour cela les plus avantageuses à cultiver; car, contenant, en général, une proportion moindre de principes féculents et alimentaires, elles sont relati- vement moins profitables que les autres, tout en occasionnant plus de frais pour récolte, conservation, etc. Outre que, par suite de la grande quantité + SOLANÉES. 533 d'eau qu’elles renferment, elles sont plus difficiles à conserver, en même temps moins salubres, moins nourrissantes. En principe done, les meilleures variétés seront toujours celles qui donneront la plus forte proportion de matière utile, eu égard aux frais de culture. La Patraque jaune a été ainsi longtemps considérée comme la plus avantageuse sous ce rapport. Les Vite- lottes aussi sont très féculentes, mais rendent peu à la culture ; elles sont restées seulement pommes de terre de luxe. Toutes, non plus, ne conviennent pas également pour la culture potagere et pour la culture des champs. La plupart d’entre elles peuvent, il est vrai, indistinctement recevoir l'une ou l’autre destination. Quelques-unes cepen- dant sont plus particulièrement réservées pour la grande culture, et par suite servent seules à l'alimentation du bétail. Les variétés choisies à cet effet n'ont point toujours été les mêmes. Avant 1845, époque de la dernière invasion de la maladie, on en cultivait ainsi, dans les champs, environ une douzaine, appartenant aux diverses classes, mais choisies surtout parmi les variétés tardives, plus nombreuses, plus répandues et plus productives que les autres; parmi elles comptait surtout la Grosse blanche commune, la Patraque jaune ou Chardon, la Rohan, etc. Mais plus tard on s'est attaché surtout aux variétés précoces, un peu moins productives que les tardives, mais qui, venant plus tôt, semblent mieux résister, et principalement aux grosses jaunes rondes, très farineuses et fort productives encore, telles que la Chave, la Segonzac, la Jeuxy, etc. On cultive aussi en pleine terre la Jeancé, La Caillaud, la Tardive d'Irlande, la Pousse-Debout, la Hundred fold, V'Igname, ete., qui, sans douner des produits aussi importants, n’en entrent pas moins avec avantage dans les assolements. Culture de la Ponvme de terre. Bien que d’origine équatoriale, la Pomme de terre végète sous les climats les plus divers, au Nord comme au Midi. Craignant surtout la gelée, qui arrète le développement de ses tiges et la fait périr, mais, d'un autre côté, croissant avec rapidité, elle vient et développe ses tubercules partout où un intervalle assez grand, sans être trop long, sépare les saisons des gelées, c’est-à-dire partout où ses tiges ne risquent pas d’être détruites en avril ou en mai par des froids tardifs, en septembre ou en octobre par des gêlées précoces, partout, en un mot, où l’avoine arrive à maturité. Choix et préparation du sol. — La Pomme de terre, en principe, s’accom- mode de tous les terrains, peut croître dans les sols les plus stériles. En France, elle est même la plante qui paraît le mieux s’accommoder de la généralité de nos terrains. La nature du sol toutefois influe beaucoup sur la qualité du tubercule, le rend, suivant son degré d'humidité, plus ou moins aqueux. Aussi réussit-elle mieux, donne-t-elle ses meilleurs produits re 93 SOLANÉES. dans les terrains légers, argilo-siliceux, sablonneux ou calcaires, et, en méme temps, profonds, assainis, secs et suffisamment fertiles. Dans tous les cas, on lui consacrera avec avantage les terrains nouvel- lement défoncés, et on évitera les sols pierreux, caillouteux qui s'opposent à la marche des instruments aratoires, rendent les travaux difficiles et défec- tueux, ainsi que les sols fortement inclinés ou dominés par des hauteurs qui recoivent beaucoup d'eaux pluviales. Quelie qu'en soit la nature, le sol, avant la plantation des pommes de terre, devra toujours être préparé et ameubli par des labours profonds, indis- pensables au développement des racines et des tubercules de la plante. La Pomme de terre, plante épuisante, exige un sol non-seulement ameubli, mais epcore suffisamment fertilisé par des additions d'engrais, d'autant plus utiles que cette plante est l’une de celles dont les produits sont le plus immé- diatement en rapport avec la proportion des matieres fertilisantes renfermées daus le sol, et qui ainsi paient le mieux les engrais qu'on leur donne. On peut employer, dans ce cas, soit le fumier, soit le guano ou les engrais chi- miques divers qu'utilise aujourd'hui l'agriculture. Le fumier est l'engrais le plus communément en usage. Dans un sol léger, on pourra employer un fumier fermenté, consommé, plus ou moins avancé en décomposition ; mais en terre forte, argileuse, compacte, le fumier récent, plus poreux, qui soulève et divise mieux la terre, est choisi toujours de préférence. A défaut de fumier, on peut faire usage d'engrais énergiques, tels que puria, jus de fumier, urines, matières animales en décomposition, composls divers, etc., qui lui conviennent également. On peut employer aussi les engrais minéraux, parmi lesquels les sels ammoniacaux et les nitrates exercent l'ac- tion la plus marquée. Leur emploi, convenable surtout dans les terres légères et perméables, combiné à celui du fumier, porte la production à son maxi- num, et, en même temps, accroît, dans les tubercules, la proportion d'amidon et de matiéres protfiques. Suivant les observations de Liebig, les pommes de terre, en outre, doivent figurer parmi les récoltes qui épuisent surtout le sol en phosphates et en sels alcalins, d’où la nécessité d'ajouter au fumier d'étable des matières contenant une certaine proportion de ces sels. Modes divers de multiplication. — On peut utiliser, pour multiplier la Pomme de terre, les divers modes de réproduction en usage pour les autres végétaux, c'est-à-dire le semis, la marcotte. la bouture, et, de plus, la planta- tion des tubercules. Sens. La Pomme de terre se reproduit facilement de semis ; mais elle donne rarement alors des tubercules semblables à ceux des pieds qui ont produit les semences. Aussi ce moyen de multiplication convient-il surtout quand on veut obtenir des variétés nouvelles ; c'est de la sorte qu'ont été obtenues les nombreuses races aujourd'hui connues. D'un autre côté, comme les espèces hâtives fleurissent rarement ou ne donnent que des fleurs avor- 44 ben ‘4 € act NE ch Pre UE gta ‘+ SOLANÉES. 535 tées, et par conséquent pas de graines, on ne peut semer que les variétés tardives. Pour pratiquer le semis, on répand la graine en pleine terre ou sur couche. Le semis en pleine terre exige une terre riche et très meuble. La graine est répandue, au mois de mars, en lignes. Ce mode réussit quelquefois ; mais il exige beaucoup de soins et n'est que rarement pratiqué. Le semis sur couches est la méthode la plus communément usitée; il se fait en avril. La graine est semée clair, en rayons peu profonds, espacés de 1 décimètre, et sous abri. Les graines germent en 20 jours environ. On obtient ainsi, de bonne heure, des plants qu'on repique en mai et en juin, à 40 ou 50 centimètres les uns des autres dans tous les sens. Plus tard. on leur donne un léger buttage, et en automne on récolte les tubercules. Ceux-ci, ordinairement très petits, sont conservés pour être replantés, dans les con- ditions ordinaires de la culture, par tubercules, et ce n’est qu'après cette deuxième récolte qu'on peut en apprécier la forme et les autres qualités. MarcoTTE ou ProviGxaGe. Coucher les tiges des pommes de terre et les couvrir de terre, jusqu'à la formation des bourgeons et des racines sur les parties enterrées. Moyen peu avantageux et inapplicable dans les cultures Bourure. Couper les tiges au-dessus du sol, quand elles ont 15 à 20 cen- timètres de hauteur, et les replanter à moitié couchées dans des terres bien préparées, en les garantissant contre l'action du soleil et du hâle. Quelquefois on plante les pousses produites par les yeux des tubercules conservés en cave ; on devra alors s'assurer qu'elles sont munies de quelques radicelles ; ce genre de bouture, usité en Belgique surtout, est utile quand les pommes de terre sont rares. PLANTATION DES TUBERCULES. Le procédé de multiplication le plus géné- ralement suivi, celui qui jusqu’à ce jour a donné les meilleurs résultats, est la plantation des tubercules. La plante se reproduit alors par le développe- ment des yeux, qui tous peuvent également servir à la reproduction du végétal, vivant d'abord, en attendant que les racines soient formées, aux dépens du tubercule lui-même, à la substance duquel il emprunte les élé- ments de sa propre nutrition. 1° Choix et préparation des tubercules. — Pour donner de bons résultats, ces tubercules, choisis avec soin, doivent présenter une forme régulière, offrir exactement les caractères de la variété que l'on veut cultiver, être par- faitement sains et dans un état de maturité complète. Un point important, souvent discuté, est celui du volume des tubercules de semence. Si l’on considère, en effet, que le jeune plant, se nourrissant de la substance de celui-ci, doit naturellement acquérir une vigueur propor- tionnée à la masse de matière nutritive qu'il trouve à sa naissance, on concoit qu'il ne saurait être indifférent de planter de petits ou de gros tuber- 536 SOLANÉES. cules, etque ceux-ci, en principe, doivent être plus favorables à la végétation et, par suite, donner des meilleures récoltes. Toutefois, les tubercules volumineux ayant une valeur supérieure et leur emploi comme semis entraînant une perte plus considérable, sans compter que les plus gros peuvent n'être qu'un produit anormal et non tou- jours de houne qualité, l'habitude a été généralement adoptée de choisir pour les semis les tubercules moyens, qui donnent, au total, une récolte aussi abondante que les gros. Quant aux petits tubercules, lesquels, sauf quand ils proviennent d'un semis de graines, peuvent n'être pas mûrs et ne pas reufermer la fécule nécessaire à alimenter les jeunes pousses, et qui, par suite, ne donnent que de médiocres produits, ils sont et doivent être toujours rejetés. Outre le volume, il faut tenir compte encore, dans le choix des tuber- cules de plantation, des caractères offerts par les yeux. À ce point de vue, les observations ont fait reconnaître, depuis quelques années, deux variétés de tubercules importantes à distinguer : {° les tubercules à yeux très marqués, gros, émettant de bonne heure des bourgeons charnus, qui se changent plus tard en longues et fortes tiges, lesquelles en se formant épuisent et ramollis- sent le tubercule-mère; ce sont les tubercules normaux; ?° les tubercules à yeux petits, se changeant en petites protubérances de la grosseur d’un pois ou en filaments grêles qui n'épuisent presque pas le tubercule mére, lequel conserve plus longtemps sa dureté et ses propriétés alimentaires ; c'est ce qu'on a nommé les tubercules femelles ou à fils. Or, de ces tubercules, les premiers seuls conviennent pour semences; les autres, à demi-stériles, seront exclus de cet emploi : mais ils sont, par cela même, préférables pour la conservation et l'usage alimentaire. Cette différence de formes des yeux s'observe d'ailleurs communément sur chaque tubercule pris isolément. Ainsi, les yeux qui se trouvent vers le bout opposé au point d'attache de celui-ci sont toujours plus apparents, se dévelop- pent plus vite, donnent des produits plus mürs que les yeux de la base, toujours moins ouverts et peu marqués. Les tubercules les meilleurs pour la plantation seront donc ceux dont l'extrémité terminale offrira les yeux les mieux développés. On devra rejeter toutefois ceux dont les yeux, même apparents, sont très nombreux et rapprochés les uns des autres, luisants, qui donnent alors beaucoup de tiges et peu de tubercules, et ne garder que ceux à yeux bien espacés, qui produisent des tiges fortes et des tubercules meilleurs. Les tubercules choisis sont, autant que possible, implantés entiers. S'ils sont volumineux, on les divise en fragments ou quartiers, à chacun desquels on laisse uu œil ou deux, et que l'on coupe habituellement en biseau, de facon à conserver autour des yeux assez de chair pour alimenter la jeune pousse et à diminuer la surface altérable par l'humidité du sol. On a cherché à se rendre compte de la valeur de ce mode de planta- ÿ SULANÉES. 237 tion, au moyen de tubercules divisés, qui a l'avantage d'économiser une quantité notable de tubercules, comparativement à la plantation des tubercu- les entiers, qui paraït favoriser le développement de la jeune tige en lui four- nissant une plus forte proportion de principes nutritifs. Mais on ne peut fixer aucune règle absolue à cet égard, ainsi que l'ont démontré les résultats contradictoires donnés par des essais comparatifs de l’une et de l’autre métho- des, et qui tiennent : d'abord, à ce qu'on n’est pas fixé quant à la part exacte que prend la Pomme de terre sur le développement des tiges qu’elle produit, et ensuite à ce que cette part doit nécessairement varier avec le nombre des tiges formées, avec le plus ou moins de ressources alimentaires que celles-ci empruntent au sol ambiant. M. Victor Chatel, de Valcongrain (Calvados), qui depuis de longues années s'occupe de la culture de la Pomme de terre et des améliorations à lui apporter, a donné, sur le choix et le mode d'emploi des tubercules de plantation, des préceptes qu’il convient de rappeler. Ainsi, M. V. Chatel, outre les règles ci-dessus indiquées, recommande de planter dans les terres médiocres des gros tubercules, qui seuls alors peuvent former une belle tige, et de choisir, pour les bonnes terres où des tiges trop vigoureuses, atti- rant à elles une partie de la sève, nuiraient au produit total, des tubercules de moyenne grosseur ou les gros tubercules divisés. Il reconnaît dans cha- que tubercule deux parties : la base ou la moitié correspondante à l'insertion sur la tige souterraine, et la couronne ou la moitié opposée, entre lesquelles il en distingue même une troisième ou partie centrale. De ces diverses parties, suivant M. Chatel, et comme l'ont depuis longtemps observé les Anglais, la couronne, dont les germes sont plus nombreux, plus vigoureux, plus hâtifs et plus produtifs, est seule bonne pour la plantation, la base ne donnant que des germes fliformes, peu vigoureux, tardifs, d’un produit toujours plus faible. Au lieu des tubercules entiers ou coupés par quartiers, on plante quel- quefois, soit la pelure seule munie des yeux, ou les yeux seulement détachés des tubercules et auxquels on a laissé un peu de pulpe. Ce moyen a été conseillé par ceux qui n’admettent pas que le tubercule concoure d'une ma- nière nécessaire au développement des germes et des tiges qui en naissent ; et la pratique en a souvent confirmé la valeur. Des expériences ont été faites en Angleterre par divers agronomes et à différentes époques; des germes seuls laissés sur un fragment conique de pulpe et des quartiers entiers ont été plantés alternativement dans le même champ, et ont produit autant les uns que les autres. Appliquée en France, où la terre est plus sèche et où l'humidité du tubercule est utile pour suppléer à celle du sol, cette méthode n’a fourni que des résultats peu avantageux ; beaucoup de pieds ainsi plantés ont avorté, ou n’ont formé que des tiges grêles, courbées, se soutenant à peine et ne produisant pas pour payer les frais de culture. Aussi la plupart des auteurs qui l'ont mentionnée ne l’ont-ils fait que pour la proscrire. 33 SOLANÉES. 2° Quantité de tubercules. — La quantité des tubercules à employer dans La plantation varie suivant le nombre de touffles que l'on veut obtenir, la richesse du sol, le volume des tubercules, eic. Dans chaque hectolitre, on copie : : Pommes de terne grosses, 500 à 600 pesant chacune 100 à 150 gr. _ moreoses, 900 à 1,000 _ 350 à 70 gr. — petites, 2,000 à 3.000 o 15à 4 g. D'apres cela. on voit qu'en employant des pommes de terre grosses, il Ban, eu volume, deux ou trois fois plus de tubercules qu'en employant les moyenses où les petites. D'où La préférence accordée aux moyennes ou aux grosses coupées par le milieu: il en faut alors, en movenne, de 20 4 25 ou 30 beriolitres. Avec les petites. il en faut beaucoup moins : &, 10, 15 hecto- litres, suivant les cas. suffisent : mais on n'obtient que de faibles produits. 3° Epoque de la plantation. — Dans les cultures ordinaires, on plante les pommes de terre, selon l'état du sol, Les variétés, le climat. du mois de mars zu mois de mai Les plantations tardives sont recommandées quand le sol est argileux et humide. Le printemps pluvieux. Mais dans les terrains sablonneux, sibceux, on prescrit de planter de bonne heure, afin que les tubercules aient le temps de se former avant les grandes sécheresses, qui arrêtent leur crois- sance, mème sil survient des pluies tardives, lesquelles non-seulement ne naître à leurs dépens de nouveaux tubercules qui restent chétifs, fades et umpropres à La consommation. Le choix de la variété fait d'ailleurs varier beaucoup l'époque de la plantation. Ainsi, aux environs de Paris, on plante les plus précoces des Le premiere quinzaine defévrier, et l'on continue ensuite à planter, de semaine en semaine, jusqu'à la 6n de mai. Quelques sgronomes, parmi lesquels nous devons citer MM Leror- Mabille, P. Joigneaux, V. Chatel. Bossin, s'appliquent depuis quelques an- nées à précomser, comme méthode générale, cetie plantation hâtive, et même La plantation 2 l'automne. ayant pour effet d'assurer upe plus complète ma- turañon du turbercule. Nous reviendrons plus loin sur cette plantation anticipée ou auiumuale, quand vous pous oocuperons de La Maladie de La Pomme de terre. contre laquelle elle 2 été plus particulièrement prescrite. £° Modes divers de plantation. — On peut recourir, pour planter les pom- mes de terre, aux différents moyens mis en pratique pour les semis ordinaires : on peai planter ainsi - Au srmoir, à l'aide de l'un et de l'autre des divers instruments de ce nom ; méthode peu suivie, vu l'inconvénient qu'offrent les semoirs de ne pas recouvrir les tubencules: Au plantsir, procédé convenable dans les terres res meules, mais exi- geaut que les reu1 ne soient munis que d'une très faible quantité de pulpe ; A La how & enain. qui convient pour Les terrains de peu détendue ou très inclinés - l'ouvrier se met à cheval sur la ligue, portant à oôté de lui le pa- “ii .< SOLANÉES. 539 nier renfermant les tubercules; il ouvre la terre devant lui, en rejetant la terre en arriere sur le précédent trou, place le tubercule, et fait un nouveau pas: A la bêche, procédé applicable partout; l’ouvrier se place à un bout du champ, creuse avec la bêche un trou de 20 à 25 centimètres de profondeur, et dans lequel un enfant, portant un panier contenant les tubercules, en place un aussitôt; l’ouvrier fait un pas en arrière, creuse un nouveau trou dont il rejette la terre dans le premier et ainsi de suite. A la charrue, méthode à peu près la seule applicable dans la grande cul- ture. Souvent, alors, on profite du labour de plantation pour enterrer le fu- mier; mais celui-ci alors doit être à demi-décomposé. On l'exécute de deux manières, en billons ou à plat. Pour le semis en billons, on fait avec la charrue ordinaire, ou mieux la charrue double ou buttoir, une série de sillons séparés par des ados. On dépose dans ces raies le fumier et les tubercules ; puis, avec la même charrue, on refend les ados, de manière à enterrer complétement les tubercules de part et d'autre. Si les ados n'étaient pas très réguliers, on leur donnerait une forme bi-convexe avec un räteau ou une herse courbe. Ce moven convient pour les terres peu profondes et quand on a peu de fumier. Le semis à plat, qui convient quand le sol peut être labouré en planches et quand on a beaucoup de fumier, consiste à recouvrir successivement cha- que raie semée par la terre que rejette la charrue en traçant un sillon voisin. Sur les lignes, les tubercules sont espacés de 25 à 30 et jusqu'à 50 centi- mètres, les variétés hâtives étant maintenues toujours plus rapprochées. On peut ainsi, par hectare, suivant l'écartement des pieds et des lignes, planter de 30 à 50,000 pieds. Quant à la profondeur des semis, elle varie également. En principe, elle sera peu considérable, les pommes de terre produisant d'autant plus qu'elles sont plus superficielles. Cela est vrai surtout pour les terres fortes, argileuses, dont la nature compacte oppose plus de résistance à la sortie des pousses et à la formation des tubercules. Dans les terres siliceuses, on peut planter plus profondément. La moyenne est de 20 à 25 centimètres. Soins de culture. — Quand la plantation est achevée, il convient, surtout si on craint la sécheresse, de passer sur les billons une herse renversée ou un rouleau, qui, en comprimant le sol, en conserve l'humidité. Puis, dès que les premières pousses apparaissent, en mai ordinairement, on pratique, à l’aide d'une herse à dents de fer ou d’un extirpateur, que l’on fait passer dans tous les sens, un hersage énergique qui ameublit la couche arable, favorise la sortie des tiges tout en détruisant les mauvaises herbes. Plus tard, quand les tiges atteignent 20 centimètres, on pratique, avec la houe à cheval, un binage que l'on renouvelle une ou plusieurs fois, s’il est nécessaire, de ma- nière à purger le sol de toute végétation parasite et à niveler le terrain en comblant les trous. Il est bon. en même temps. de mettre les premières plantations à l'abri 540 SOLANÉES. des gelées tardives, à l'aide de paillassons disposés en lignes du côté du nord, ou de ces abris dits brise-vents, que l'on peut construire avec les matériaux que l'on a sous la main. On a conseillé aussi d'enlever, après leur sortie de terre, les petites pousses, et de ne laisser que les plus vigoureuses, de façon à avoir des tubercules plus développés. Mais il n'est point prouvé que le produit définitif alors soit plus considérable. Une opération complémentaire, sur les avantages de laquelle ont été émis des avis assez opposés, est le buttage, consistant à relever, avec la binette ou la charrue à deux versoirs, la terre autour de chaque touffe, et ayant pour but, en préservant les tubercules de la lumière, en concentrant la fraicheur autour des racines, de favoriser le développement des pommes de terre et d'en augmenter la récolte. Cette opération, effectivement, n’est point égale- ment indiquée dans tous les cas. Ainsi sur les terres compactes et humides, elle est inutile, sinon nuisible, surtout si les racines pénètrent profondé- ment. Elle devient au contraire avantageuse sur les terrains secs et peu profouds, et quand la plante produit ses tubercules près de la surface du sol. Dans tous les cas, le buttage sera borné à la superficie du sol, de facon à ne contrarier ni la naissance, ni le développement du tubercule. Pour le même motif, il ne devra être pratiqué qu’une fois et au moment où la plante, jeune encore, n'a pas à en souffrir. Dans ces conditions, il laisse la récolte superficielle et favorise l’arrachage. M. Victor Chatel, se fondant sur les résultats obtenus à la suite d'expé- riences nombreuses, conseille de butter aussitôt que l’extrémité des tiges commence à percer la terre, et non lorsque celles-ci ont atteint une certaine hauteur. Les avantages de ce buttage hâtif tiennent à ce que les tubercules, se formant, non sur les racines de la plante, mais sur ses tiges souterraines d’abord, et ensuite sur les parties de ses tiges aériennes ou foliacées trans- formées par le buttage en tiges souterraines, on ne peut espérer voir les tubercules se former sur celles-ci qu'autant qu'on n’a pas attendu qu'elles se soient déjà couvertes de feuilles et de petits rameaux. Par le buttage pra- tiqué au moment même où la tige ascendente commence à montrer hors de de terre son petit bouquet terminal de feuilles, on favorise la continuation de cette végétation souterraine et tuberculifère ; tandis que si l'on attend trois semaines ou un mois, on retarde d'autant la transformation de la végéta- tion foliacée en ramifications partant des tubercules, et ceux-ci, ne pouvant naturellement acquérir le même degré de maturité que ceux de première for- mation, n'ont plus la même valeur et sont davantage sujets à contracter la maladie, On a conseillé encore, dans le but de se procurer un supplément de matières fourragères, sans croire nuire de la sorte au développement des tubercules, la section des tiges de la Pomme de terre avant la formation des fleurs. Cette pratique fut essayée, dès 1778, par J. Anderson, qui reconnut à =.4 SOLANÉES. 541 que le poids des fanes ainsi obtenu s'élevait à son maximum, si on opère la section au moment où les plantes prennent fleurs, et qu'il diminue ensuite de plus en plus à mesure que la maturation avance; Mais on ne tarda pas à constater, en même temps, d'abord, que l'on n'obtient ainsi qu'un fourrage médiocre et presque de nulle valeur, et, en second lieu, que l’on diminue dans une proportion considérable le chiffre de la récolte. La perte est des 5/6 au moins si on coupe les tiges au moment où elles entrent en fleurs ; elle est moindre, si la section est faite plus tard ; mais elle est toujours assez consi- dérable pour n'être pas compensée par le prix, quel qu'il soit, attribué à la récolte des fanes. Aussi la coupe anticipée des tiges est-elle aujourd'hui com- plétement abandonnée. Une autre pratique, de nouveau recommandée ces derniers temps, est l'enlèvement des fleurs, conseillée par quelques agriculteurs comme un moyen d'accroître la production des tubercules, cette soustraction ayant pour effet, en empêchant la formation des fruits, lesquels consomment une grande partie des sucs de la plante, de laisser ceux-ci se porter sur les tubercules et d’en activer le développement. On a cité, notamment, une expérience faite par un agriculteur du Nord, M. Lenormand, qui, sur un champ de pommes de terre dont les fleurs avaient été alternativement enlevées et conservées, constata, à la récolte, une différence de rendement énorme; chaque pied dont les fleurs avaient été enlevées donna ainsi un poids moyen de 15 kilog. de tubercules, le produit des autres n'ayant pas dépassé ? kilog., soit une récolte environ huit fois plus considérable. Quelque confiance que puisse inspirer le nom de l'expérimentateur, un pareil résultat ne saurait être accepté sous une expresse réserve, d'autant que le procédé en question n'est rien moins que nouveau, qu'il était pratiqué en Belgique, notamment, il y a plus d'un demi-siècle, et que s’il n’est pas généralement adopté, c'est qu'il ne doit pas offrir, en réalité, tous les avantages qu'on lui attribue. Les auteurs ont mentionné souvent la culture irlandaise comme plus pro- ductive que la nôtre, et offrant surtout l'avantage de donner des pommes de terre sur des terrains naturellement trop humides pour cette plante. Cette culture, bien décrite par Shepperson et Reynolds, en 1796, se fait communément sur prés rompus, et consiste à diviser le sol en planches ou bandes larges de 10 à 15 décimètres, séparées par des espaces d'un tiers de la largeur des bandes. et non plantés. Ces planches, labourées à la bêche ou à la charrue, recoivent le fumier ; puis on y place les tubercules, espacés de 25 à 30 centi- mètres dans tous les sens, et on les recouvre de 7 à 8 cenümètres de terre, prise dans les espaces non plantés. Quand les plantes ont quelques centimè- tres de hauteur, on les recouvre d'une nouvelle couche de terre, prise dans les mêmes tranchées ; l'opération est répétée plus tard une troisième fois, et on attend ensuite la récolte. Les pommes de terre, ordinairement cultivées seules, peuvent s'associer au maïs, aux pois et à d’autres plantes sarclées, que l'on sème alors entre les he 54? | » SOLANÉES. lignes de tubercules. Ainsi, M. V. Chatel, après le butiage, sème au fond de chaque rigole intermédiaire des haricots nains, des carottes on navets divers, des turneps, des betteraves fourragères ou potagères en repiquage. M. Bossin les associe surtout à la betterave. A cet effet, en automne, il fait creuser, à 80 centimètres de distance, des fossés profonds de 30 centimètres, dont la terre, rejetée dans les intervalles, forme des ados qui subissent la gelée. Dès les premiers jours du printemps, il sème les tubercules dans les fossés, les recouvre de fumier, de chiffons de laine, etc., et sur les ados, légèrement creusés, il sème la betterave ; la terre rejetée tombe sur les tubercules. Peu après, les betteraves sont binées, et la terre, en retombant, opère une sorte de buttage de la Pomme de terre. Les mauvaises herbes anssi sont rejetées dans le fossé, et quand vient le moment de l'arrachage, le fossé est presque comblé. L'année suivante, on fait l'inverse, et tout le terrain se trouve défoncé. Une pratique complémentaire, applicable aux différentes méthodes de culture en usage, est l'arrosage, dont on use surtout dans le Midi, géné- ralement après le buttage, et qui, lorsqu'il est mis en usage à propos, a Wwujours paru donner des résullals avantageux. Culture forcée. — Le système de culture que nous venons de décrire, le plus généralement mis en pratique et le seul qui convienne à la grande «ulture, s'applique aux pommes de terre devant être récoltées en automne, d'où le nom de culture automnale qui lui est donné. Il est des cas toutefois où l'on désire pouvoir récolter plus tôt les tubercules, obtenir, par exemple, dès le mois d'avril. des pommes de terre nouvelles. On doit recourir alors à une culture forcée ou printanière, en usage chez les maraîchers de Paris et de la plupart des grandes villes. A cet effet, il convient d'abord de choisir une variété très hâtive : la Marjolin surtout convient alors, et même elle est la seule jusqu'à ce jour employée. Les tubercules sont plantés, dès le mois de décembre jusqu'au milieu de janvier, sous couches de fumier recouvert de bonne terre et sous châssis, que l’on entr'ouvre, pour donner de l'air aux pousses, quand le soleil se montre. Avec upe variété très hâtive, on peut, de la sorte, avoir des pro- duits dès la première quinzaine de mars. On peut même avoir une seconde récolte forcée en attendant les pommes de terre semées à l'air libre ; la saison étant plus douce, on peut, dans c> cas, se dispenser des châssis, et se borner. pour protéger les pousses, à l'emploi des païllassons pendant la nuit et pen- dant les giboulées. On a essayé encore, pour avoir des récoltes très hâtives, la germination anticipée, consistant à faire entrer en végétation, avant de les planter, les tubercules destinés aux semis. A cet effet, on place les tubercules soit dans des bourriches à huîtres, soit dans des caisses à claire-voie, que l’on dispose dans un local garni de tablettes superposées comme un fruitier, en ayant soin de ne mettre que peu de Inhercnles à la fois, et de les disposer en une De. le es dd TA ER LÀ SOLANÉES. . 343 seule couche. Aussitôt que les germes ont acquis uu certain développement, on les plante sur couche, et on en obtient des Le beaucoup plus hâtifs que de ceux mis en terre sans avoir germé. Ce procédé de culture, qui tend à se généraliser, n'est point nouveau. Pratiqué depuis longtemps en Amérique, et probablement aussi en Europe et en France, il n'a commencé toutefois que vers 1830 à se répandre. Arrachage. — L'époque de l’arrachage des pommes de terre varie suivant le plus ou moins de hâtivité de la végétation. Dans tous les cas, il convient d'attendre que les tubercules soient à parfaite maturité ; alors seulement ils sont de meilleure qualité, plus riches en fécule, moins aqueux, par suite plus nourrissants et ils diminuent beaucoup moins après la récolte. Seulement, les auteurs ne s'entendent pas sur ce qui constitue la matu- rité des pommes de terre, car elle n'est pas indiquée, comme celle des fruits, par des caractères précis. Elle ne correspond pas, d’ailleurs, à la maturité des baies, qui sont toujours mûres avant que les tubercules aient pris leur entier développement. Elle n’est pas indiquée, non plus, par la faculté d’émet- tre des tiges, puisque les tubercules en produisent à toutes les périodes de leur croissance. On ne peut que l'indiquer arbitrairement et la fixer au moment, par exemple, où le tubercule en terre ne peut plus ni croître, ni gagner en qualité : moment lui-même fort difficile à déterminer, et dont on peut seulement supposer l'approche quand les feuilles se déssèchent et commencent à jaunir, et bien qu’alors les tubercules puissent encore se développer. L’arrachage peut d’ailleurs être plus ou moins avancé par rapport à ce moment. Ainsi, pendant longtemps, on s'est prononcé pour l'arrachement prématuré, qui offre l'avantage de laisser plus de temps pour préparer le ter- rain à la culture suivante, tout en évitant l’action des fortes gelées sur les tubercules. Il convient encore pour les variétés précoces, comme le sont aujourd'hui la plupart de celles destinées à l'usage alimentaire, et que l'on arrache du 15 août au 20 septembre. A quelque époque qu'on opère, il faut choisir toujours un beau temps, attendre que l'air soit bien sec et la terre bien égouttée. L'opération est alors plus facile, moins dispendieuse ; les tubercules se nettoient plus aisément, n'ont pas besoin d'être lavés, et se conservent mieux. L'opération peut se faire à la fourche, à la houe et à la charrue. L'arrachage à la fourche ou à la bêche n’est possible que dans une terre sablonneuse. On implante l'instrument à quelque distance de la touffe, et par un mouvement de bascule, on la soulève hors de terre. Il ne reste plus qu'à retirer les tubercules avec la main, en ayant soin de remuer plusieurs fois le sol avant d'arracher une seconde touffe. Pour l’arrachage à la houe, on se sert d’une houe fourchue, dite crochet, avec laquelle l'ouvrier, suivant un sillon, enlève d’un coup une touffe placée dans le sillon à côté, à gauche, et qu'il ramène à lui; de la main, il en sépare 544 SOLANÉES. les tubercules qu'il jette de cûté ; il fouille-de nouveau le sol pour recher- cher ceux qui auraient pu échapper, et il continue en allant en arrière. Au bout du sillon, il se retourne, et suit la rangée voisine en rejetant les tuber- cules extraits dans la ligne où sont les premiers et où ils sont ramassés par un autre ouvrier, une femme ou un enfant. Un homme arrache ainsi 8 à 10 ares par jour. + L'arrachage à la charrue s'opère au moyen d'une charrue à un ou deux versoirs, avec laquelle on soulève en peu de temps toute une rangée; ce mode est le plus expéditif; mais il laisse toujours dans le sol une grande quantité de tubercules dont la perte n'est point compensée par l’économie de main-d'œuvre que l'on réalise de la sorte. On diminue cet inconvénient en faisant passer après la charrue une herse ou un scarificateur à dents rap- prochées, qui ramène à la surface les tubercules restants. Les Anglais, pour cette opération ont fabriqué diverses charrues spéciales, dont une, spéciale- ment imaginée par Lawson, vers 1840, ayant un versoir à claire-voie, formé de bandes longitadinales, qui séparent les tubercules de la terre, les laisse en lignes sur le côté de la voie ouverte, pendant que la terre s'en sépare en passant à travers le versoir. . L'essentiel, dans tous les cas, est d'arracher les tubercules en totalité, car cœux qu'on laisserait dans la terre seraient détruits par le froïd ou les bêtes sauvages, ou germeraient l’année suivante et infecteraient les nou- velles récolles. On devra, en même temps, éviter de blesser les tubercules d’approvi- sionnement, qui ont besoin d'être intacts pour ne pas pourrir. Après l'arrachage, si le temps le permet, on étale les tubercules sur le sol, où on les laisse sécher avant de les rentrer. On peut les garder ainsi quelques jours, mais en ayant alors le soin de les couvrir de fanes, le soir, pour les préserver des gelées nocturnes, et de les découvrir, le matin, pour leur faire subir l'action de l'air et du soleil. Comme le verdissement qu'ils éprouvent alors les rendent en même temps äpres et impropres à être mangés, il importe de ne pas laisser longtemps à l'air ceux destinés à la consommation. Mais à ceux de plantation, il est au contraire avantageux, pour les produits futurs, de faire prendre celte teinte verte. Le moment de l'arrachage est d'ailleurs le plus favorable pour distin- guer et choisir les tubercules de semis, lesquels doivent être pris sur les pieds les plus productifs et les plus sains, et conservés ensuite dans un grenier sec jusqu'à la plantation. Conservation. — Après l'arrachage, les pommes de terre qui doivent être conservées seront mises à l'abri : de l'humidité, qui les fait pourrir ; du froid, qui les désorganise en congelant leur eau de végétation et fait égale- ment naître la pourriture; de l'air renouvelé, qui les dessèche; de la cha- leur, qui les fait germer ; de la lumière, qui les fait verdir et contracter un . goût âpre, peu agréable. On les dépose, à cet effet, quelquefois en grange, | SOLANÉES, 545 derrière les gerbes, mais le plus communément dans des caves, des celliers, et dans des fosses ou silos. Les caves et celliers doivent être obscurs, secs, frais, bien clos, peu aérés. Les meilleurs sont ceux où règne une température uniforme et où le thermomètre ne descend pas au-dessous de 0°. Si ces locaux sont humides, on y laisse l'air circuler, excepté cependant quand il gèle. Les tubercules y sont déposés en tas, isolés du sol et des murs par des cloisons en planches ou des couches de paille, encaissés par des claies ou des branchages, des plan- ches, de la paille, etc., ou recouverts de sable. Dans les tas eux-mêmes sont interposés des branchages ou bourrées qui laissent échapper l'air échauffé, les gaz formés. Un cultivateur de l'Isère, M. Fauré, conseille, pour éviter les inconvénients du contact avec le sol, de placer les tubercules dans un ou plusieurs ton- neaux défoncés, dont le fonds restant est percé d'un grand nombre de trous de la grosseur du doigt. Ce tonneau est placé sur trois pieds de briques, puis rempli de tubercules, qui s'y maintiennent, ainsi que l’ont montré quel- ques essais, dans un parfait état de conservation. On a recommandé aussi, et plus spécialement pour les tubercules de plantation, l'emploi de boîtes à claires-voies, de dimensions variables, peu profondes, pouvant se superposer et prenant l'air de tous les côtés. M. P. Joi- gneaux, qui a fait usage de ce moyen, en se servant de boîtes contenant environ 500 kilog. de tubercules, constate que les pommes de terre passent ainsi très bien l'hiver ; qu’au printemps, elles sont sans germes ou à peine germées, aussi fermes qu'à l'époque de larrachage, par conséquent dans un état par- fait pour la production. Les pommes de terre de semis sont conservées de la même manière. Ce procédé exige une grande surveillance dans les temps de forte gelée. Bien que les tubercules aérés soient plus résistants au froid que les tubercules empilés en cave, il est toujours prudent de les recouvrir pen- dant la nuit avec de la paille ou de vieilles couvertures de laine hors d'usage, et de les découvrir dès que la température s'élève. Tout récemment, il s’est fait un certain bruit autour d’un procédé de conservation, annoncé comme une découverte due à M. R.-R. Gauthier, et qui consiste simplement dans l'emploi de ces mêmes boîtes à claire-voie, déjà parfaitement connues. Ces boîtes, dit l’auteur, sont de 0®,55 à 0",60 de lon- gueur, 0®,35 de largeur, et 0",12 à 0,15 de hauteur. Après lés avoir remplies de tubercules reservés pour la plantation, on les place à la hauteur que l'on veut, l’une sur l’autre, dans un endroit sec et à l'abri de la gelée : dans un grenier ou dans une grange, pourvu que le lieu choisi soit parfaitement aéré, de manière que l’air puisse circuler facilement à travers les boïtes. A ce procédé très simple, mais non précisément neuf, M. Gauthier attri- bue des avantages nombreux, mais beaucoup trop problématiques, pour qu'il soit utile de s’y arrêter. On a encore songé, et depuis longtemps, à conserver les pommes de terre s 3 546 SOLANÉES. dans des fosses ou silos, creusés dans un terrain solide et sec, et très variable, d'ailleurs, par leur nombre et leurs dimensions. Dans le Nord, on les recou- vre, en outre, d'une couche de terre assez épaisse pour que la gelée ne les puisse atteindre. On les fait plutôt petites que grandes, sauf à en creuser ua plus grand nombre, parce que la fermentation est alors moins à craindre, et que l'on vide plus promptement quand elle est entamée, une petite fosse qu'une fosse de vaste étendue. Les dimensions les plus ordinaires de ces fosses, ordinairement rectan- gulaires, ont 1",30 de profondeur, 1",60 de largeur et une longucur déter- minée par la quantité de tubercules à conserver. On les remplit jusqu'au niveau du sol, et même un peu au-dessus, en les terminant en dos-d'âne ; on couvre le tout avec la terre extraite, que l'on a reservée autour, et que l'on dispose en pente. en la comprimaut avec la pelle, de manière à former un monticule compacte portant les eaux pluviales assez loin du tas. Une autre méthode, usitée en Angleterre, est celle dite en pâté, qui paraît offrir d'assez grands avantages. Ayant choisi un sol très sec, on le recouvre d'une couche de paille, sur laquelle on entasse les tubercules jusqu'à la hau- teur de { mètre à 1",30: le tas, d’une largeur de 1”,60 environ, est recou- vert d'une couche de paille, puis d'une couche de terre, puis d'une autre couche de paille, que l'on dispose en toit, arrivant jusqu'au sol, et au bas desquelles on creuse, comme dans le cas précédent, des rigoles latérales qui recoivent les eaux de pluies. D'autres fois, on se borne à placer les pommes de terre à la surface du sol, en tas séparés ayant la forme de pains de sucre et hauts de 1 mètre, recouverts de même de paille et de terre battue prise dans une petite rigole que l'on creuse antour du tas. Quel que soit d'ailleurs le procédé adopté, surtout lorsque les pommes de terre ont été mises en tas découverts, il importe de visiter ceux-ci de temps en temps pour s'assurer de l'état des tubercules, et, au moins deux fois l'hiver, de remuer les tas, et pour replacer ensuite les pommes de terre en sans inverse de la position qu'elles occupaient. S'il y a commencement d’altération, il faut immédiatement séparer les tubercules gâtés, et placer les autres, dans un endroit meilleur, en couches plus minces. Si c'est la gelée qui les a atteints, on se hâtera de séparer ces tubercules attaqués, lesquels, en dégélant, laisseraient échapper de l'eau qui. humectant toute la masse, en empêcherait la conservation ultérieure. Ainsi, M. V. Chatel conseille de chauler les tubercules, au moment de la récolte, dans un bain composé : pour ceux destinés à la consommation, d'eau de chaux fortement salée, et pour ceux destinés à la plantation, de purin ou d'urine, avec addition de 4 parties de chaux et 1 partie de sel. L'opération est facile ; les tubercules sont mis dans un panier, et on les plonge dans le bain refroidi, à plusieurs reprises, en les y laissant chaque fois une ou deux minutes: après quoi on les étend pour les égoutter et les SOLANÉES. 947 laisser sécher avant de les rentrer. Cette immersion cicatrise les plaies, fait disparaître toute trace de maladie, s’il en existe, et enfin, préserve les tubercules de la fermentation, ce qui les empêche de se gâter. Parfois, malgré toutes les précautions que l'on a pu prendre, les pommes de terre sont surprises par la gelée; il ne faut pas pour cela considérer les tubercules comme entièrement perdus; il est, en effet, possible encore alors de les conserver en usant d'un moyen simple, conseillé par Berthier ; il con- siste à les étendre sur le sol et à les y abandonner pour que les pluies les lavent et qu’ils se dessèchent spontanément. Alors ils durcissent, blanchis- sent et peuvent ensuite se garder longtemps. Cependant on en tire alors un meilleur parti en les transformant immédiatement en fécule. Mais ces procédés divers de conservation ne réussissent pas toujours. Malgré tous les soins que l'on a pu prendre, les pommes de terre, entassées dans les caves ou les silos, souvent fermentent, se corrompent ou émettent de nombreuses pousses étiolées qui diminuent sensiblement leurs propriétés nutritives. C'est afin de remédier à cet inconvénient que l’on a tenté, à diver- ses reprises, pour les tubercules destinés à la consommation, au lieu de les conserver entiers et intacts, de les soumettre à certaines préparations préa- lables de nature à anéantir les diverses causes d’altération auxquelles ils sont exposés. On a conseillé, ainsi, de les passer au four, après que le pain en a été retiré, pendant cinq minutes ; cela suffit pour faire périr les yeux; après quoi les pommes de terre sont portées dans une cave, où l'humidité qu'elles absorbent leur rend leur aspect primitif. En les desséchant à une tempéra- ture moindre, on peut même conserver les yeux. Ainsi, des pommes de terre soumises, pendant une heure, à une chaleur de 40 degrés, peuvent encore servir à la consommation et même à la reproduction. M. Chatel assure avoir replanté avec succès des pommes de terre qui, extérieurement, parais- saient entièrement desséchées. Un autre moyen depuis longtemps en usage consiste à réduire les pom- mes de terre en farine et à les conserver sous cette forme après les avoir soumises à une compression suflisante pour bien les dessécher. Plusieurs procédés ont été indiqués pour cette préparation. Dans les Annales d'Arthur Young (1797) se trouvent mentionnés les deux suivants : {° peler, puis räper les pommes de terre et mettre la pulpe sous la presse entre deux toiles gros- sières ; il en sort un gâteau mince, qu’on fait sècher. Le volume est réduit au sixième, et le poids au tiers ; mais à la cuisson ces gâteaux donnent autant que l’eussent fait les pommes de terre employées ; 2° laver et piler les tuber- culer sans les peler, puis les mettre à la presse comme les autres ; on obtient ainsi une grande économie de main-d'œuvre, mais les gâteaux sont moins blancs et se conservent moins bien. Dans plusieurs localités, en France, on suit un procédé analogue. Les tubercules, coupés en tranches minces, sont déposés dans des baquets où 548 SOLANÉES. is baignent complétement dans l'eam Au bout de quelques jours. celle-ci devient rouge, et contracte une mauvaise odeur: on La fait écouler et on La remplace par une nouvelle eau qu'on laisse évouler à so tour quand elle s'altère. Dès que les tranches peuvent s'écraser facilement entre les doigts, la macération est jugée sufbsante. et Îles pommes de terre, retirées de l'eau ei égouttées, sont mises à la presse dans des sacs de toile: les gâteaux qu'on en retire sont séchés au soleil ou dans un four modérément chauffe, puis portés au moulin et réduits en farine Celle-ci, loen qu'imperfaitement blanche, la peau n'ayant pas été enlevée, est légère et facile à onserver si on la met à l'abri de l'humidité. Ce moyen est également applicable aux pommes de terre atteintes par La gelée: œlles-c sont d'abord trempées dans l'eau jusqu'à cœ qu'elles sent dégelées ;: aprés quoi on Les raie comme il vient d'être dit. - Un autre moyen usité en Angleterre. et décrit dans plusieurs journaux, est la cuisson immédiate combinée à la salaisom Les pommes de terre arra- chées sont brossées et larées à plusieurs reprises: puis elles sont soumises à la cuisson dans l'eau on à la vapeur, écrasées dans un vase quelque, et étendues en couches superposées qui sont sovessirement reourertes de sel On obtient ainsi une masse pulpeuse et salée, qui, grâce au sel, résiste parfaitement à la putréfartion, et qui constiine pour tous les animaux de la ferme, chevaux, vaches, poncs, ciseaux de besse-cour, une provision pouvant être conservée jusqu'au printemps. Rendement. — Le rendement de le Pomme de terre est extrément varis- ble, suivant la nature dn sol, son degré de fertilité, Le sécheresse où lhu- midité de l'année, k variété cultivée, le mode de culture, sans compter les variations qui peuvent dépendre de l'influence de La maladie. Avant l'apge- nition de celle-ci, on estimait le revenu qu'elle donnait à on cuffre variant de 100 à 350 bectolitres par hectare, soit une movenne de 260 à 300 hario- litres de 70 kilos. ou environ 20 à 25 mille kilo. Ce chiffre était considérable. eu égard notamment aux autres cultures Ainsi Dandolo, en Jtalie, constatait qu'un terrain qui rapçortait 1.000 kilog- de pommes de terre, en fournissait seulement 104 de froment., 116 de se gle, 90 de maïs ou de harinots, 250 de foin. D'un autre cé, Vauquelin calculait qu'un hectare cultivé en pommes de terre donnait en substapoe deux fois et demie autant de matière putri- tire que cultivée en blé. Mais le rendement, aujourd'hui. n'est plus aussi considérable : dei descendu à un chiffre variant de 100 à 300 bectolitres en moyenne à 180 heciolitres. diminution considéralle, dme, soit à La maladie, soû à le Le chiffre du rendement peut d'ailleurs étre modifié enoure par le poids mème des tubercules. assez variable. selon leur degré de matunité. Ils pèsent ainsi : SOLANÉES. 549 éaplétempntné rs: ee 00 EEE 1,09 Imparfaitement mürs............. PARTS LE tt NOR Re Line Eire arf nr Rte 36 13 - Avec le temps, ils perdent de leur poids; la différence au mois de mars, quatre à cinq mois après la récolte, est d'environ 4/5 pour 100. Le poids de lhectolitre, évalué de 64 à 70 kilog.. est variable aussi. et peut être accru, suivant que, par leur forme et leur volume, les tubercules sont plus ou moins facilement tassés, et qu'ils conservent une plus ou moins forte proportion de terre adhérente dont presque toujours ils retiennent 5 ou 10 pour 100 au moins du poids total. A ces données, il faut ajouter, pour l'évaluation totale du rendement, le poids des fanes formant, quand elles sont fraîches, 25 pour 100 du poids des tubercules, et 6 pour 100 seulement après leur dessiccation. En tant que culture fourragère, elle produit notablement plus que la plupart des autres cultures du même ordre, et notamment que le foin. Ainsi, si l’op estime la valeur nutritive de la Pomme de terre à la moitié de celle du foin, les 20,000 kilog. par hectare de pommes terre équivaudront à 10,000 kilog. de foin ; or. les bonnes prairies ne donnent pas plus de 3 à 5,000 kilog. de foin; c'est donc moitié moins de substance nutritive que la récolte de pommes de terre. Avec la luzerne, qui donne plus que le foin, la différence est moins considérable ; mais elle l’est assez encore pour permet- tre d'apprécier le chiffre relativement élevé des rendements de la Pomme de terre. . Valeur agricole et économique de la Pomme de terre. Peu de plantes peuvent être comparées à la Pomme de terre pour les avantages divers qu’on retire de sa culture, soit au point de vue exclusivement agricole, soit par son emploi comme plante industrielle et alimentaire. La Pomme de terre, en premier lieu, favorise l’activité végétative du ter- rain, en augmentant sa perméabilité, en le divisant, en l’épurant autant par elle-même que par les nombreuses facons que sa culture nécessite, en étouf- fant les mauvaises herbes sous l'ombre portée par ses tiges. Elle offre, d’ail- leurs, l’avantage de pouvoir être cultivée partout sur les plus mauvais terrains. Ainsi on a essayé, en Angleterre, de la faire venir sur les tourbières préala- blement desséchées par des fossés creusés autour, puis soumises au chaulage, et elles ont réussi, fournissant de la sorte-un moyen économique de rendre à la culture des terres tourbeuses sans valeur. Elles ont également réussi sur les landes qui produisent beaucoup de bruyères, après incinération de celles-ci. Plante par elle-même épuisante, elle peut néanmoins venir, sur un même sol, plusieurs années de suite, en exigeant de moins en moins de tra- vaux, pourvu qu'on fournisse des engrais à la terre. Elle s’accommode, d'ail- leurs de tout, de la vase des étangs ou des mares, du purin, des urines, des 550 SOLANÉES. composis divers, donnant de la sorte le moyen de transformer en bon fumier de ferme beaucoup de substances fertilisantes de médiocre valeur pour les au- tres plantes. Elle augmente même sensiblement la production du fumier, en ce sens que les aliments qu’elle fournit par hectare en donnent beaucoup plus qu'elle n'en exige elle-même ; elle en fournit ainsi, d’après Schwerz, 13.230 kilog.. tout en n'en consommant que 8,000 kilog. Ne nuisant point aux plantes voisines, elle peut avec avantage s’asso- cier dans le même sol à d'autres plantes : pois, haricots, mais, plapts de chènevis, et offrir par ce fait la ressource, toujours utile et souvent précieuse, d'une double récolte sur le même sol. Le plus généralement, elle constitue une culture intercalaire qui trouve aisément sa place entre les autres récoltes de la ferme. Ainsi, elle vient très bien après le trèfle, la luzerne, le sainfoin, dont les racines laissent le sol dans l’état de division qui lui convient. Dans le Midi, on la cultive parfois, la même année, après le farouch ou des céréales coupées en vert pour four- rage. Ameubhlissant elle-même le sol, elle peut anssi elle-même parfaite- ment s’intercaler entre deux récoltes de céréales. Quant au produit net des pommes de terre, il est fort difficile à déter- miner, vu l'extrème variation, suivant les circonstances générales de la cul- ture et de la vente, du prix de revient, allant de { à 3 fr. environ l'hecto- litre, et du prix de vente, s'élevant de 3 à 6 fr. Mais ce qui, dans tous les cas, aide à maintenir cette récolte au rang des plus avantageuses, est la possibilité offerte au cultivateur de l'utiliser comme plante industrielle. Emploi industriel de la Pomme de terre. La Pomme de terre fournit à l'industrie plusieurs produits importants, notamment la fécule et l'alcool, qui permettent de classer cette plante parmi nos principeles espèces industrielles. Les applications industrielles de la Pomme de terre remontent à la fin du siècle dernier. A cette époque, F. de Neufchateau, recut de M. Villiez, de Nancy, fixé à Kefferthal”, près Manheim, dans le Palatinat, un mémoire relatif à un éta- blissement d'agriculture et de chimie, fondé sur les produits de la Pomme de terre, et dans lequel M. Villiez annonçait qu'il obtenait, à son gré, de ce tubercule, de la farine, du fromage, nn beurre économique, de la poudre, de l'eau-de-vie et du vinaigre, sans compter les résidus servant à la nourri- ture d’un grand nombre de bestiaux. Près de 300 hectares d'un terrain sableux et couvert de bruyères étaient consacrés à cette culture. qui avait changé un désert en une exploitation importante et productive. M. Villiez, obtenait de 100 kilog. de pommes de terre, soit {2 kilog. d'amidon, soit, après cuisson à la vapeur des tubercules, 60 kilog. de farine, 40 litres de vinaigre ou 4 litres d'alcool, et cela en ne se servant que de la tourbe pour alimenter les fourneaux. SULANÉES. oo Cet agronome distingué posait dès lors en principe que toute exploitation agricole doit être une manufacture ; que tout cultivateur devrait avoir un alambic, et aurait avantage à cultiver, dans les jachères, les racines qui ser- viraient à cette nouvelle industrie. Cet établissement n’était point le seul où l’on distillât alors la Pomme de terre. La même opération était pratiquée dans beaucoup d’autres localités, et, notamment, chez la plupart des cultivateurs aisés, chez ceux des deux rives du Rhin. Elle consistait à faire bouillir les pommes de terre, à les faire fermenter avec un peu de levure de bierre, et à distiller. On obtenait ainsi une eau-de-vie estimée. La plus renommée était néanmoins celle de Manheïm, à laquelle étaient mêlées quelques herbes aromatiques. Depuis lors, ces établissements se sont de plus en plus répandus; ils se sont surtout multipliés en Europe, lorsque, après avoir reconnu que la Pomme de terre malade donne une fécule valant en quantité et en qualité celle des tubercules sains, on trouva, dans cette fabrication, un moyen d'utiliser, sans perte aucune, une grande masse de tubercules impropres à la consommation. Par la fermentalion de la Pomme de terre râpée, on obtient encore une eau-de-vie et un alcool très usités, ce dernier, distillé avec soin, valant l'alcool de grains. La proportion d'alcool à 90° que l’on obtient est, par hectolitre de pommes de terre, de 8 à 9 litres, soit 10 à 12 litres environ pour 100 kilog.; plus, suivant Math. de Dombasle, ? hectolitres et demi de résidus à l’état frais. C'est là un débouché important, d'une grande ressource dans les années d'abondance et de bas prix des pommes de terre. Conjointement avec les féculeries, les distilleries de pommes de terre sont souvent une dépendance des grandes exploitations agricoles, auxquelles elles viennent puissamment en aide, en permettant de transformer des pro- duits altérables, et souvent privés de débouchés, en deux produits d’une con- servation facile, ne perdant rien en vieillissant et permettant d'attendre le moment favorable pour une vente dans de bonnes conditions. Outre ces produits divers, on peut utiliser encore les eaux provenant des féculeries. D'abord, on laissa perdre ces eaux dans les ruisseaux et les étangs, où elles devenaient une source d'infection, principalement par la transformation du sulfate de chaux du sol en sulfure de calcium qu'elles déterminaient, et qui avait pour conséquence la formation d'hydrogène sulfuré, empoisonnant les eaux où ces produits se répandaient. Mais, sur le conseil de M. Payen, on utilisa ces eaux à l’arrosage des terres, et on obtint ainsi un supplément de fertilisation, tout en débarrassant le voisinage des fécule- ries d’une source d’insalubrité. On a utilisé de même, sous le nom de poudrette végétale, le dépôt de ma- tière organique et terreuse qui se forme au fond des réservoirs où séjournent les eaux, et qui constitue un excellent engrais. Enfin, on a retiré de l’incinération des fanes de la Pomme de terre un autre produit, la potasse, que ses parties contiennent dans la proportion, 552 SOLANÉES. - assez forte, de { pour 100 environ, après leur dessiccation. Mollerat a extrait, de leurs cendres, de 200 à 330 kilog. par hectare de cet alcali. Sans doute, cette quantité n'est point suffisante pour qu'il y ait un grand avantage à extraire ce produit. Mais on voit par là, tout au moins, combien il importe de ne pas perdre ces fanes, et de les réunir au tas de fumier, afin que l'alcali fertilisant si essentiel qu’elles renferment retourne au sol dont il a été extrait. Emploi alimentaire de la Pomme de terre. ‘ Valeur nutritive. — La Pomme de terre, offrant un parenchyme peu serré, contient, mêlés à beaucoup d’eau, divers principes : de la fécule, des traces d’albumine et un élément narcotico-âcre en proportions très variables selon les circonstances de la culture et de la récolte. A l'analyse on trouve en moyenne, pour {00 parties : Féenlns rs S RE D) de 20 parties. Mn snis «5 as mana risat élus lt T4 — Matiues sèches... ét 5 6 — Ces proportions varient selon la variété cultivée, le sol, l’état de l'atmos- phère pendant la végétation, le degré de maturité des tubercules, etc. Parmi les variétés, les plus grosses ne sont pas celles qui tiennent le premier rang quant à la valeur nutritive. Ainsi, en supposant cette valeur en rapport avec la quantité de matière sèche, on peut l'apprécier d'après les résultats d’une expérience de Math. de Dombasle, qui a obtenu (Ann. de Ror., t. VIL, p. 135) en substance sèche, de 100 parties de tubercules : De la variété hâtive rouge clair................... 35,59 parties. _ tardive rouge foncé ................. 28,97 — _ grosse patraque rose ................ 22,36 — toutes cultivées dans le même terrain et par les mêmes procédés. On sait d’ailleurs, d'une manière générale, que les variétés offrant le moins de poids net sont souvent plus fermes, moins aqueuses et plus salu- bres. On constate également que les meilleures pour l'usage alimentaire sont celles qui ont le moins d'yeux, chaque œil étant un bourgeon accompagné de fibres qui vont jusqu'au centre du tubercule et diminuent d'autant la propor- tion de matière féculente; ces filaments sont visibles surtout sur la Pomme de terre cuite. On a même recommandé le procédé suivant pour reconnaître la quantité des tubercules ; les couper en deux et frotter l'une contre l’autre les deux surfaces coupées ; si elles adhèrent fortement, la qualité est bonne; dans le cas contraire, elle est médiocre. La qualité varie encore avec la nature du terrain, les tubercules récoltés en sols légers, perméables, contenant plus de fécule et moins d'humidité que ceux venus en sol argileux et compacte. Les tubercules récoltés en automne sont également plus fermes, plus SOLANÉES. 553 salubres que ceux du printemps. On a constaté, de plus, que le principe vénéneux est plus abondant dans les tiges et racines jeunes qu'à leur matu- rité, qu'il abonde surtout dans les jets naïssants des tubercules non enterrés et qu'il peut alors déterminer des diarrhées ou des coliques. Le porc seul ne paraît pas souffrir de leur emploi. La composition en général, et notamment la proportion de fécule, varie d’ailleurs sensiblement suivant le degré de maturité, conformément à ce que l’on observe pour tous les fruits, et pour les farineux en particulier, qui contiennent d'autant plus de matière nutritive qu'ils ont végété plus long- temps. Le fait a été au surplus mis en complète évidence par les résultats obtenus dans quatre concours successifs, ouverts il y a quelques années par la Société d'agriculture de Boulogne parmi les instituteurs de l’arrondis- sement, en vue de rechercher l'influence exercée par l’époque de la plantation. On constata de la sorte, toutes autres conditions égales d’ailleurs, que la quantité de fécule pour 100, a été : Dans la plantation de janvier, de........ sdépas toto 22,95 — TOUTES EM ee etre ee UE our) — IN ATS MB S et em eee ele sn DANS ES ae 15,45 —_ AVI 29e tam es eee Ses Tendance der 14,30 — MA DE M ne ere estate Sole ele à nn _ TUURANTE Rae tele serment se sneie ns 8,79 C'est-à-dire que l’on a obtenu ? ou 3 fois plus de substance nutritive selon le temps donné à la plante pour mürir, les pommes de terre plantées tardi- vement arrivant même à ne donner que de l’eau. On n’a pas constaté, par l'analyse, la variation des substances albuminoïdes. Ces résultats d’ailleurs sont conformes à ceux obtenus il y a longtemps par MM. Payen, Darblay, Dailly, qui, dès 1847, signalaient à la Société centrale d'agriculture que plus la Pomme de terre a mis de temps pour accom- plir sa végétation et mürir, plus elle contient de fécule. M. Leroy-Mabille, qui a insisté avec le plus de persévérance pour mon- trer les avantages, à tous les points de vue, d'une maturation plus complète de la Pomme de terre, remarque, en outre, que cette maturité la rend non- seulement plus riche en fécule, mais encore plus agréable au goût et plus saine. La fécule, qui se forme immédiatement sous la peau et s'y développe en couches concentriques, forme ainsi une couche d'autant plus étendue et plus épaisse qu’elle a mis plus de temps à se former. Rappelons enfin que la proportion de fécule augmente, après la récolte, par l'espèce de seconde maturation que la Pomme de terre, comme la plupart des fruits, éprouve alors. Beaucoup de variétés, telles que la Chardon notam- ment, ne sont même mangeables que plusieurs mois après la récolte. Dans le tubereule même, la fécule n’est pas distribuée partout uniformé- ment. Ainsi, au microscope, on reconnaît facilement que les couches les 554 SULANÉES. plus rapprochées de l'écorce sont celles qui contiennent la plus grande quan- tité de fécule, et que le centre n'en contient que des quantités beaucoup moindres. D'où il résulte que lorsqu'on épluche les pommes de terre en détachant, avec l'écorce, une partie du tubercule, on enlève, avec ces couches superfi- cielles, la partie la plus riche en principes alimentaires et que l’on jette au fumier ou que l'on donne aux animaux, en ne gardant pour manger qu'une espèce de mélange d’eau et de cellulose, contenant très peu de fécule, et qui forme le centre de la Pomme de terre : pratique des plus irrationnelles ; car il est peu économique, en effet, de faire pousser des végétaux pour rendre à la terre, sous forme de fumier, la portion utile que l’on doit rechercher en eux. Considérée d'une manière relative par rapport à celle des autres subs- tances alimentaires, la valeur nutritive de la Pomme de terre n'est point fort élevée. Donnant à l'analyse chimique, outre 20 pour 100 de fécule, { à 2 pour 100 seulement de matières azotées, elle ne peut suffire seule à une ali- mentation complète. Les auteurs, toutefois, sont loin d'être d'accord sur la fixation de son équivalent nutritif ; on le porte généralement, celui du foin fixé à 100, et en se basant, sur les effets constatés chez les animaux, à 200, ce qui est une valeur plus grande que celle déduite de l'analyse chimique. Mais beaucoup d'auteurs ont donné un chiffre soit plus fort, soit plus faible. Math. de Dombasle (Ann. de Rov., VIL, p. 107) a trouvé, à la suite de diverses expériences, que 14 livres de pommes de terre crues équivalent à 7 livres et demie de luzerne ; cuites, et à poids égal, elles ont donné un produit plus élevé pouvant être évalué comme la différence de 13 à 15, soit un sixième environ d'augmentation de valeur nutritive, ce qui compense à peine la dépense occasionnée par la cuisson. Vauquelin, ayant fait des essais comparatifs avec le blé, a démontré que 250 kilog. de pommes de terre nourrissent autant que 100 kilog. de blé. Le baron Crud, de son côté, estime qu'il en faut 266 kilog. pour 100 de blé. Mais cette quantité n’équivalant qu'à 130 kilog. de foin environ, il en résulte, eu égard à la valeur proportionnelle du foin par rapport au blé, que la valeur nutritive de la Pomme de terre est moindre pour les animaux que pour l’homme. Math. de Dombasle a fait des essais pour déterminer la valeur nutritive des résidus de la distillerie, que quelques auteurs estiment égale sinon supé- rieure à celle de la Pomme de terre elle-même. On sait d abord que { hectol. de pommes de terre de 75 kilog. fournit ? hectol. et demi de résidus. D'un autre côté, un bœuf à l'engrais, de 300 à 350 kilog., consomme par jour 90 kilog. de résidus, plus 5 kilog. de foin et 3 kilog. et demi de tourteaux; or ces 90 kilog., produits par 36 litres ou 27 kilog. environ de pommes de terre, produisent l'effet de 10 kilog. de foin, équivalant eux-mêmes à 20 kilog. de tubercules ; et comme il en a fallu 27, c'est done une perte d'un quart qu'a éprouvée la valeur alimentaire du résidu. * L L - ot ©’ ot SOLANEES. Emploi dans l'alimentation du bétail. La Pomme de terre est une substance jouant un rôle des plus importants dans la nourriture du bétail, et des plus aptes à suppléer, quand ils font défaut, les fourrages ordinaires. On peut la donner à toutes les espèces domestiques; mais elle convient plus particulièrement aux animaux de rente : bêtes d’en- grais, femelles laitières, etc. On la fait manger ainsi aux bœufs, aux vaches, aux moutons, aux porcs et même à la volaille, et ces animaux se trouvent généralement bien de son emploi : ils se maintiennent en santé et donnent une viande excellente. Elle est, de plus, très lactifère, bien que généralement elle donne un lait plus riche en caséum qu'en beurre (Crud). La Pomme de terre peut nourrir aussi les bêtes de travail ; ainsi on la donne souvent aux chevaux, et non-seulement à ceux employés aux légers travaux agricoles, mais quelquefois aussi aux chevaux faisant un service plus actif. Toutefois cette alimentation, en général, leur convient peu, sinon à titre de ration exceptionnelle et temporaire, et seulement alors pour les animaux trop longtemps soumis à une alimentation échauffante. La Pomme de terre est distribuée au bétail crue ou cuite. Crue, elle a l'inconvénient de répugner d’abord à beaucoup d'animaux, et de provoquer chez eux une diarrhée passagère. Mais elle est plus lactifère et, par ce fait, convient mieux aux vaches laitières et aux brebis nourrices. Quand on la donne sous cette forme, il est essentiel de bien nettoyer, laver et de diviser les tubercules en enlevant, s’il en existe, les germes développés, à cause de leurs propriétés vénéneuses. On ne donne entiers que les tubercules d’un petit volume. Il convient, en outre, pour en faciliter la préhension et les rendre moins débilitants, de les saupoudrer de son, de balles de froment et d'avoine. En Pologne, on les donne aux chevaux, coupés par petits morceaux, saupoudrés de sel pendant les premiers jours, et les animaux les prennent ainsi sans peine. La Pomme de terre est aussi donnée cuite aux animaux. La cuisson peut se faire : au four, procédé dispendieux, entrainant un perte en poids de 30 pour 100 ; à l'eau, ce qui augmente le poids des tubercules de 4 pour 100, mais en diminuant leur puissance nutritive ; à la vapeur, moyen le plus avantageux, ne faisant perdre que 12 pour 100 du poids, et conservant aux tubercules toute la valeur alimentaire. Par la cuisson, les pommes de terre perdent leur principe âcre, se digé- rent mieux et nourrissent mieux ; Math. de Dombasle a calculé que 86 kilog. de pommes de terre cuites nourrissent autant que 96 kilog. de pommes de terre crues. Toutefois, elles donnent alors moins de laït et sont plus particu- lièrement propres à l'engrais, soit des bestiaux, soit de la volaille. La fermentation est une préparation plus simple et plus économique 556 SOLANÉES. de la Pomme de terre. Dans un silo en béton et ciment, on tasse simplement le tuberrule haché au coupe-racines en couches successives saupoudrées d'une dose de sel provenant des salaisons de morue. Au bout de quelques jours, il se produit un certain affaissement ; on recharge une ou deux fois. Environ un mois après, la fermentation est suffisante. Le bétail et La volaille sont très friands de cet aliment qui les engraisse parfaitement. A défaut de silo, on peut emplover de grands tonneaux ; mais alors la Pomme de terre fermentée exhale une odeur très âcre qui, du reste, ne déplaît pas aux ani- maux et n'enléve aucune des qualités nutritives du produit. La fermentation a sur la cuisson les avantages d'économiser le combustible, de mieux réduire tous les principes nutritifs et de conserver longtemps les iubercules : la couche supérieure s'aigrit seule avec le temps et sera rejetée. Les pommes de terre, dans certains cas, peuvent suffire seules à l'alimen- tation ; ainsi on peut en nourrir les porcs exclusivement pour leur entretien comme pour l'engrais. Thaër en faisait la nourriture presque unique de ses moutons, et leur en donnait par jour 3 livres, crues, avec addition seulement d'un peu de paille. Mais, en général, cette nourriture trop exclusive est peu favorable aux animaux. Elle les rend mous, sans énergie: reléche l'appareil digestif, provoque des diarrhées fétides, l'enflure des membres, et parfois des indigestions graves : ce que l’on évite en la faisant consommer mélée à d'antres aliments, tels que de la paille. des fourrages secs, hachés, des graines de foin, des feuilles sèches, etc., ou à des féveroles, des pois moules, des glands, des marrons d'Inde, des farines diverses, des poudres toniques, eîc., substances que les pommes de terre ramollissent, surtout si on fait fermenter le mélange, tout en devenant elles-mêmes plus sapides et de plus facile digestion. Ainsi, pour l'engrais des porcs, des ruminants, de la volaille, elles ne peu- vent seules suffire à compléter l'engraissement, même cuites ou fermentées, et l'addition d'un peu de farine est le plus souvent nécessaire. Pour les chevaux de travail, elle ne peut remplacer l'avoine ; il faut la joindre à ce grain avec du son et de La luzerne, à la dose de 8, 10, 12 kilog. par jour, et elle pent constituer de la sorte, même employée cuite, une nourriture économique. Dans tous les cas, lorsqu'on commence à l'employer, il faut La donner d’abord à petites doses, le quart ou le tiers au plus de la ration, toujours mélangée, et n'augmenter, la ration jusqu'à La proportion maximum détermi- née qu'autant qu'on en juge les effets favorables. Quelquefois on donne au bétail les pommes de terre gelées. Dans œt état, elles ont une saveur sucrée prononcée ; mais elles ont une odeur vireuse, désagréable : sout moins farineuses, moins nutritives, et occasionnent des indigestions. des diarrhées et même des symptômes nerveux, surtout dors- qu'on les fait prendre seules et en excès. Il ne faut donc les distribuer, dans ce cas, qu'avec précaution, toujours peu à La fois et mélangées à des matières saines ; il sera mieux encore, en pareil cas, de ne pas les faire manger du tout et de les transformer en fécule ou en alcool. » SGA! eja SOLANÉES. i 537 On a aussi essayé de faire consommer par les animaux les fanes vertes de la Pomme de terre. Mais ces fanes, aqueuses et peu sapides, ne sont que très peu nourrissantes ; on ne peut les donner qu'aux vaches, et celles qui en mangent donnent un lait assez abondant, mais caséeux. Elles ne conviennent pas aux bœufs de travail et aux moutons, chez lesquels elles provoquent de fortes diarrhées ; mieux vaut les enfouir à titre d'engrais végétal. Maladie de la Pomme de terre. La Pomme de terre, on le sait, est sujette à des affections assez diverses. Ainsi, elle peut être attaquée par des insectes, tels que la courtilière, la larve du hanneton ou ver blanc, etc., auxquels sont exposées toutes les cultures ; par un parasite végétal filamenteux ou Rhizoctone (Byssocladium violaceum El.), formé de filaments violacés d'une extrême ténacité, qui enveloppent les racines et les tubercules et en arrêtent le développement : mal qui a été observé à plusieurs reprises, en 1803 et en 1807, d'abord, dans le Nivernais, puis, en 1847, en Bourgogne par M. Fleurot, en Auvergne par M. H. Lecogq, et qui disparaît quand on replante les tubercules atteints dans un sol très sec. La Pomme de terre est sujette encore à la rouille qui apparaît sur les feuilles, et dont le développement est surtout provoqué par les brouillards d'été ; à la gdle, qui se manifeste, très rarement d’ailleurs, à la surface des tubercules, sous la forme de petites saillies remplies d'une poussière brune. Mais l'affection la plus remarquable par sa fréquence, l’étendue de ses ravages, sa persistance, est celle observée principalement dans le cours de ces dernières années et spécialement désignée sous le nom de Maladie des pommes de terre, appelée encore Pénétration brune, Gangrène, et qui va ici par- ticulièrement nous occuper. Dans la généralité des cas, la maladie attaque d’abord les tiges et les feuilles, qui présentent çà et là des taches noires, puis se fanent et meurent; elle gagne ensuite les tubercules, sur lesquels elle s'annonce par un léger chan- gement de couleur, devenant bientôt une tache brune et réticulée, recouverte par l’épiderme que le moindre frottement enlève. La Pomme de terre alors semble contuse, et prend une odeur vineuse. La maladie progressant, se manifeste sur plusieurs points, accusant un contraste de plus en plus marqué entre la couleur des parties malades et celle des parties saines. Le tubercule étant coupé, on voit en même temps le tissu sous-épider- mique prendre une couleur jaunâtre, puis brune, qui s'étend irrégulièrement en largeur et en profondeur, et finit par l’envahir totalement, avec d’autant plus de rapidité que les points primitivement malades sont plus nombreux, et que le mal va constamment de dehors en dedans. A une certaine profon- deur, il s'arrête et forme, autour du corps ligneux central, une enveloppe plus ou moins épaisse qui peut même s’en détacher assez facilement. Si alors 558 SOLANÉES. la dessiccation a lieu, le mal conserve la forme dite Gangrène sèche (Martius). En cet état, les parties envahies résistent plus que les autres à la putréfaction ; et à la cuisson, elles deviennent plus dures, ne s'écrasent pas entre les doigts comme le reste de la Pomme de terre. — Au microscope, on voit les tissus, réduits à un état moléculaire extrêmement tenu, simuler une agglomération de très fines monades, toujours en mouvement, tandis que les grains de fécule, devenus libres, paraissent encroûtés d'une matière colorante brune. Si la végétation du tubercule continue, la partie centrale est frappée à son tour et se transforme en une pulpe d’un blanc ou d'un gris jaunâtre, filante, d'une odeur d'abord fade, puis infecte et putride. Au microscope, on voit la fécule de la partie attaquée colorée en brun, et celle du centre conserver sa forme, sa blancheur, sa transparence, alors que les utricules qui les ren- ferment sont entièrement désorganisés. A un degré plus avancé, l’altération devient la véritable pourriture, caractérisée par la transformation en terreau des tissus restants, y compris la fécule des parties blanche et brune, et amenant la mort du tubercule par une sorte d'empoisonnement dû aux produits des liquides et tissus décomposés. C'est généralement à l'époque de la maturité, c’est-à-dire vers la fin d'août, que la maladie se déclare sur les plants de pommes de terre. Parfois aussi, elle attaque les tubercules après la récolte, lesquels, bien qu'arrachés sains, se gâtent en magasin. Il y a lieu de penser que, dans ce cas, les pieds déjà portaient le germe de la maladie. La marche de.la maladie est généralement rapide. Du jour au lendemain on la voit apparaître, et une fois les cultures envahies, le mal ne s'arrête plus et fait chaque jour des progrès. Elle ne s'étend point d’ailleurs d'une manière uniforme ; ainsi dans une contrée, dans une même culture, elle n’atteint pas tous les tubercules, bien que ceux-ci soient, en apparence, soumis à des influences identiques. On n'a pas remarqué davantage que les plus super- ficiels y soient plus exposés que ceux placés profondément, et qu'ils soient attaqués les premiers, car ils sont également atteints tantôt les uns, tantôt les autres, et le plus souvent tous ensemble. La maladie est-elle contagieuse ? Les faits le démontrent ; dans la plupart des cas, en effet, on a vu la maladie se transmettre par le contact plus ou woins prolongé des pommes de terre gâtées. D'un autre côté, on voit fré- quemment des tubercules sains toucher des tubercules malades sans en être affectés. Causes immédiates, origine de la Maladie. On a attribué la Maladie des pommes de terre aux causes les plus diver- ses. Ainsi on à cru d'abord qu'elle était due à une action du sol, que l'on a d'ailleurs expliquée de diverses façons, en invoquant : soit la compression que la terre, tassée et durcie autour des racines, doit opposer au développe- SOLANÉES. 559 ment des tubercules, ce qui peut produire une sorte de contusion de ceux- ci; soit, au contraire, une trop grande perméabilité du sol, empêchant le tubercule de se nourrir ; soit une culture défectueuse ou l'emploi d'engrais trop aboudants, beaucoup de faits ayant effectivement démontré que les fortes fumures, surtout quand le sol est humide, tendent plutôt à accroître le mal qu’à l’atténuer : le fumier agissant surtout, alors, en provoquant une végé- tation hâtive qui ne fournit que des produits tendres et sensibles, ou encore en introduisant dans le sol une multitude d'insectes qui peuvent piquer le tubercule et le prédisposer au mal. On a cru aussi parfois à une action directe de l'air atmosphérique, que l'on a pour cela supposé imprégné d’un principe pestilentiel spécial, s’abat- tant cà et là sur les plantations ; mais cette influence propre de l'atmosphère n’est point confirmée par les faits d'observation, lesquels ont seulement per- mis de constater, dans la grande majorité des cas, que le développement de la maladie est favorisé par l'excès d'humidité de l’air. Quelques agriculteurs ont même reconnu que la maladie se montrait plus spécialement après les pluies successives succédant aux fortes chaleurs. On a constaté, d’ailleurs, qu'elle ne paraît jamais tant que dure la sécheresse ; mais que, si un orage, quelques jours de mauvais temps, surviennent à la suite, c'est alors qu'on voit les feuilles et les fanes se flétrir, puis les tubercules être à leur tour attaqués, attestant ainsi l'influence immédiate et directe du changement survenu dans l’état de l'atmosphère. En résumé, de ces causes diverses, successivement considérées comme pouvant déterminer la maladie, ou tout au moins favoriser son développement, restent seules acceptées et mises à peu près hors de contestation : l'emploi en excès des fumiers frais, et les pluies, qui semblent exercer, sous ce rapport. l'action la plus directe. Quant à la cause immédiate des phénomènes observés sur les pommes de terre malades, elle est due à la présence sur la plante et le tubercule atteints d’une production cryptogamique, signalée, dès 1842, par M. Martius, sous le nom de Fusisporiuwm solani ; cette production, dont la nature a été déterminée ou plutôt découverte par M'* Libert et par M. Montagne, et qui n'a cessé d’être l’objet de nombreuses études, est un champignon parasitaire, de la tribu des Trichosporées, successivement appelé Botrytis fallax Dunz., Botrytis infestans Montag., Peronospora infestans Montlag., et se propageant avec une extrême rapidité au moyen des sporules innombrables dont il remplit l'air ambiant. Ce champignon, pouvant se développer sur les feuilles et les tubercules, se montre, sur les feuilles principalement, sous forme de taches occupant les deux faces et correspondant entre elles d’une face à l’autre. Les feuilles affec- tées se crispent, deviennent noirâtres et se dessèchent; les taches au contraire, sont blanchâtres, farineuses ; au microscope, elles apparaissent sous la forme de filaments libres, simples à la base, très rameux ensuite, creux, formés de cellules allongées non cloisonnées, et portant à l'extrémité de chaque rameau 560 SOLANÉES une spore ovale, transparente, laquelle émet des germes de deux sortes, des zoospores et des anthéridies. Ces germes, portés sur l'épiderme de la feuille, ue tardent pas, sous l'influence de l'humidité, à émettre un tube qui, percant la paroi d'une cellule épidermique, y pénètre, s'y ramifie et s’y développe aux dépens du contenu de celle-ci ; cette cellule se déchirant, laisse pénétrer à l'intérieur de nouvelles ramifications qui, gagnant les méats sous-épider- miques, forment une sorte de mycélium réticulé constituant les taches que l'on observe à la surface des feuilles malades. Comme l'a constaté M. de Bary, professeur à l'Université de Fribourg, ce sont les spores des champignons occupant les faces inférieures des feuilles qui, se détachant, puis pénétrant dans la terre avec l’eau des pluies, donnent ordinairement lieu, en arrivant sur les tubercules, à la maladie dont sont affectés ceux-ci, et qui se manifeste, d'abord, par des taches superficielles qui s'étendent en largeur et en profondeur jusqu'à produire la pourriture complète. Cette doctrine, il est vrai, fait de la présence de l’eau une condition nécessaire au développement et à la marche de la maladie ; mais en cela, elle est d'accord avec l'observation qui permet de constater, en effet, que la pluie est l’une des principales causes de l'apparition du mal, tandis que le tubercule reste presque toujours sain quand la terre est sèche. Causes générales de la Maladie. Si l'on est aujourd'hui à peu près d'accord sur la nature et l'origine immédiate de la Maladie de la Pomme de terre, il n’en est pas de même en ce qui concerne la cause première du mal, dans lequel les uns, les natu- ralistes spécialement, voient un simple empoisonnement produit par le contact et le développement du champignon parasitaire, né lui-même, en dehors de la plante, sous l'influence de circonstances encore inconnues, etque les autres, c'est-à-dire la plupart des agronomes, considèrent comme le résultat d'un état morbide de la plante, dont l'apparition du Peronospora serait ainsi l'effet et non la cause. Les causes générales par l'effet desquelles peut primitivement se déve- lopper la Maladie de la Pomme de terre, sont restées, il est vrai, jusqu'à ce jour fort obscures. On a invoqué surtout ia différence qui existe entre nos climats, si variables, et le climat beaucoup plus uniforme du pays d'où la plante est originaire, et particulièrement les excès de température, de séche- resse, d'humidité, communs dans l'ancien Continent, et tous nuisibles au développement de la Pomme de terre. On a constaté, par exemple, l'influence également fâcheuse : des grandes chaleurs, qui rendent le sol incapable de réparer les pertes d'eau occasionnées par la transpiration des plantes; des froids excessifs, surtout s'ils sévissent au printemps, quand la végétation est active, alors que le soleil, en dessechant les feuilles contribue déjà à troubler partiellement le mouvement de la sève: des années froides et humides qui tin ES SÉÉ SOLANÉES. 561 laissent la végétation languir, et ne produisent que des tubercules aqueux et sans fécule; des années trop sèches qui arrêtent tout à fait la végétation et provoquent la formation, après les pluies d'automne, de nouvelles pousses qui n'arrivent pas à maturité. Mais ces circonstances diverses, malgré leur effet fâcheux sur le développement de la plante et sur le rendement définitif de la culture, ne paraissent pas favoriser d’une manière sensible la mani- festation de la maladie. On a pensé alors à faire remonter la source du mal dans la nature plus ou moins altérée de la plante. Aïnsi, d'abord, il a été admis que certaines variétés y étaient plus exposées que d’autres. Mais l’expérience a montré que, selon les circonstances, toutes peuvent également être atteintes. On l'a attribuée ensuite à l’abus de la production par l'emploi indéfini des tubercules pour la plantation, moyen contre-nature, dit-on, et devant amener, avec le temps, la dégénérescence du végétal. Mais cette cause est peu admissible: si elle exerçait une réelle influence, on verrait les champs beaucoup plus également attaqués ; puis, il est d’autres racines fourragères que l'on cultive de la même manière, et qui néanmoins ne souffrent pas d'une affection de ce genre. Une cause dont l'influence sur le développement de la Maladie semble plus réelle que celle des circonstances précédemment signalées, est la plantation tardive de la Pomme de terre, dont l’action, signalée par MM. Leroy-Mabille, Victor Chatel. P. Joigneaux, Bossin, etc., a été, depuis quelques années, l'objet de vives et persévérantes controverses. M. Leroy-Mabille, de Boulogne- sur-Mer, qui a, l'un des premiers rattaché à cette cause l'apparition du mal, s'appuie notamment sur ce fait, que la Pomme de terre, plantée ou non, entrant en végétation aussitôt qu’elle est müre, c'est-à-dire dès l'automne, doit, par suite, être mise immédiatement dans les conditions propres à son développement ; d’où il suit que la plantation au printemps, telle qu'on la pratique habituellement, en ne laissant pas à la plante le temps de se former, d'arriver à maturité, provoque dans l’organisation du tubercule un affaiblis- sement dont l’apparition de la Maladie est la principale conséquence. De tout cela, on est donc, en définitive, autorisé à conclure que la maladie de la Pomme de terre est une affection parasitaire provoquée par l'insuffisante maturité de la plante, résultant surtout d'une plantation trop tardive, et dont la pluie, après son apparition sur les fanes, provoque le développement sur le tubercule. Moyens propres à combattre la Maladie. La maladie de la Pomme de terre, ayant pour résultat immédiat la des- truction totale ou partielle du tubercule, il n’y a pas à songer, lorqu'elle s'est manifestée, à lui opposer un moyen curatif quelconque. Reste donc à recher- cher les moyens propres à en préserver les cultures. Les procédés conseillés 36 362 SOLANÉES. à cet effet sont nombreux, et ont dû varier naturellement avec les idées que l'on a pu se faire de la nature réelle du mal. Ceux qui n'y voient qu'un résul- tat accidentel de l'invasion cryptogamique, se bornent à poursuivre la des- truction du champignon parasitaire ; tandis que ceux qui, attribuant la maladie à une dégénérescence de la plante, dont le Peronospora ne serait alors que le produit secondaire, se préoccupent, avant Lout, indépendamment des moyens propres à détruire le parasite, des soins à prendre, pour en pré- venir l'apparition et préserver ainsi la plante des phénomènes morbides qui accompagnent la présence du cryptogame. De là deux séries de moyens préveutifs, les uns spéciaux, les autres généraux, que nous aurons à exposer successivement. Moyens préservatifs spéciaux. — Au nombre de ces moyens nous aurons à citer d’abord : | Le chaulage, avant la plantation, des tubercules soupconnés de porter le germe du mal; ou bien leur immersion, pendant une demi-heure environ, dans une dissolution de sulfate de chaux, de sulfate de zinc ou de cuivre, de sel marin ; dans de la lessive ou encore leur dépôt dans de soufre, de la cendre, etc.; L'addition aux tubercules, au moment de la plantation, de divers corps : sel marin, sciure de bois, poussière de charbon, cendrons de chaux, cendre commune, etc., mis dans les poquets avec les semis ; La dessiccation du tubercule, conseillée par le professeur Boleman, qui réussit, par ce moyen, à le préserver complétement de la maladie, alors que toutes les autres plantations du pays en étaient atteintes. Citons encore, entre autres moyens conseillés : La culture en ados, par ceux qui admettaient l’action comprimante de la terre ; le buttage de la tige avec foulage de la terre, par ceux qui accusent, au contraire, son excès de perméabilité ; Le fauchage des fanes commencant à jaunir, et dont l'effet, quelquefois,a été d'arrêter le développement des tubercules et de rendre la récolte presque nulle; La projection sur les feuilles et les tiges malades de sel marin, de plâtre en poudre, de chaux éteinte, de fleur de soufre, etc. Ces divers moyens n'ayant donné aucun résultat positif, on a cru cepen- dant pouvoir déduire de la multiplicité des expériences et des observations conuues quelques préceptes dont l'application suivie avec soin a semblé faire espérer des récoltes saines. Ainsi, par exemple, on prescrit d'éviter les excès de fraicheur, d'humidité, de fertilité, en choisissant de préférence des terres sèches, saines et peu fumées ; de procéder à la récolte aussitôt que les tiges accusent un commencement de maladie ; puis, si, malgré tout, le mal pro- gresse, d'en venir à l'arrachage prématuré des tubercules, qui sont alors, il est vrai, de qualité inférieure, plus difficiles à conserver, mais non pas au moins totalement perdus. A ces prescriptions générales, il convient d'en ajouter une antre plus $ : SOLANÉES. 563 directe et basée sur la connaissance que l’on a aujourd'hui de la nature du mal et de son mode de propagation. S'il est acquis, en effet, que le Botrytis, naissant sur les feuilles, arrive aux tubercules par les germes que l’eau entraine dans le sol ; que l’eau, ainsi, est nécessaire à la propagation du mal des fanes aux parties souterraines, on est autorisé à admettre qu'en coupant les feuilles malades avant qu'elles n'aient été mouillées par la pluie, ou bien, si la pluie est survenue et si les tubercules sont presque mûrs, en les arra- chant peu de temps après, on pourra espérer les préserver de loute atteinte. Des essais en ce sens, entrepris par quelques horticulteurs, semblent en effet, par les heureux résultats obtenus, confirmer l'avantage de cette manière de procéder : il ya donc lieu, en conséquence, d'en conseiller l'application, d'autant que la théorie sur laquelle elle repose est confirmée par le fait de limmunité plus grande, pour la Maladie, des variétés hâtives, qui doivent précisément cet avantage à ce qu'elles peuvent être récoltées avant les pluies de l’ar- rière-saison. Moyens préservatifs généraux. — Nous réunissons sous ce nom les moyens divers mis en usage, non pour combattre, par la destruction du cryptogame ou de ses sporules, la Maladie elle-même déjà existante ou en voie de déve- loppement, mais pour en prévenir l’apparition en modifiant la nature même de la plante. A cette fin, diverses méthodes ont été prescrites. On 2 conseillé ainsi le verdissement, obtenu par un séjour plus ou moins prolongé du tubercule à l'air et ayant pour effet, en retardant la végétation de celui-ci jusqu'au moment où il est déposé dans le sol, de faire naître des produits plus vigoureux. Admettant que la Pomme de terre de nos climats avait pu, en changeant de latitude, subir une sorte de dégénérescence, on a essayé d'y remédier par le renouvellement des semences ; à cet effet, comme déjà nous l'avons dit, on à fait venir du Chili, du Pérou, patrie primitive de la plante, des graines et des tubercules récoltés, dans ces contrées, à l’état sauvage. Mais ces pro- duits, plantés et semés dans les diverses régions de l'Europe où l'on cultive la Pomme de terre, ont donné des tubercules aussi malades que les autres. On a, d’un autre côté, conseillé la culture exclusive des variétés qui paraissent habituellement le moins atteintes, fussent-elles un peu moins pro- ductives. On a même tenté de créer artificiellement des variétés douées de cette immunité, en pratiquant des semis à la manière ordinaire, et en arra- chant successivement, pour les mettre au rebut, dans le cours de la végétation, tous les pieds malades et défectueux, de manière à ne conserver que les plus beaux et ceux absolument sains ; la même opération se répétant à l’arra- chage, et les produits, soigneusement conservés, étant semés l'année ensuite et épurés de même. Mais on n'a pas obtenu, de la sorte, des résultats entière- ment satisfaisants, ce qui, dans tous les cas, doit au moins éloigner l'idée d’une prédisposition purement individuelle. Une autre méthode, proposée depuis longtemps. toujours vivement à 564 SOLANEES. discutée, mais dont une expérience de plus en plus étendue démontre chaque jour l'efficacité, est la plantation autumnale, conseillée et mise à l'essai par plusieurs cultüivateurs, et ayant aujourd'hui pour elle l'appui des noms les plus autorisés pour tout ce qui se raltache à la culture de la Pomme de terre, MM. Leroy-Mabille, P. Joigneaux, Victor Chatel, Bossin, L. Vilmorin, Tougard, Thiriat, Jules Bonhomme, Montaignac, le baron de Blaisel, le comte de Raineville, Huet, Félizet, etc. Mais, entre tous, l'un de ceux qui ont le plus contribué à faire connaître ei à populariser cette méthode est M. Leroy-Mabille, de Boulogne-sur-Mer. dont les recherches sur cætle question, de date déjà ancienne, remontent à l'origine même de la dernière apparition du mal, et ont eu pour point de départ l'observation du fait suivant. Un jardinier de Boulogne, M. Capet, avait, en 1845, perdu les 7/8 de sa récolte: il semait alors en toute saison, sans se préoccuper de l’origine ni du moment de la récolte des tubercules reproducteurs. A partir de cette époque, il changea de méthode, opéra toutes ses plantations dans les premiers jours de février, en se servant toujours de tubercules obtenus de ce mode de plantation. Dès l'année suivante, il ue perd plus que la moitié de la récolte : puis la perte. allant toujours diminuant, fut nulle la septième année. A ce premier fait, attestant l'influence amélioratrice, progressive d'une plus longue durée de végétation. s’en ajoutérent d'autres recueillis par divers agriculteurs et concourant à démontrer l'efficacité de la plantation anticipée. M. Leroy-Mabille, groupant ces différentes observalions, y puisa les éléments d'une doctrine qu'il exposa dans une série de mémoires publiés à diverses époques dans tous les journaux, et par laquelle il établit : que la principale cause de la maladie doit être attribuée à la maturité incomplète des tuber- cules employés pour semences ; que cette absence de maturité vient de ce que les cultivateurs sèment leurs pommes de terre beaucoup trop tard, et ne laissent pas ainsi à ceux qui se forment le temps d'arriver à leur dévelop- pement normal ; que la Pomme de terre, pour arriver à sa perfection, a besoin d'un séjour en terre beaucoup plus long que celui qu'on lui accorde habi- tuellement et qui ne doit pas être moindre de neuf à dix mois ; que quand on sème en mars, il est déjà trop tard; qu'à plus forte raison il n’est plus per- mis de compter sur la maturité des tubercules semés en avril, en mai et méme en juin, desquels on n'obtient jamais que des produits médiocres, pauvres en matiére féculente, peu nutritifs. et, finalement, toujours en plus faible quantité. Cette manière de voir est également celle des auteurs dont nous avons plus haut cité les noms, qui tous ont également conseillé ou pratiqué la plantation autumnale ou tout au moins plus hâtive, et signalé, comme une conséquence constante de cette pratique, outre la disparition progressive de la maladie, une augmentation notable de la récolte, tenant à la grosseur des tubereules ainsi qu'à leur nombre. et pouvant aller à la moitié et au double SOLANÉES. 565 même du produit total. La plantation d'automne a été essayée, en outre, eu Angleterre, par M. Lindley et M. Taunton. et leur a paru aussi le moyen le plus efficace, quand on met les tubercules assez profends pour éviter la gelée. pour empêcher le développement de la maladie. Ajoutons que déjà Bosc attribuait la Frisole au défaut de maturité, et qu'avant lui, Parmentier men- tionnait cette cause de la maladie, tout en ne l'admettant pas lui-même, car il l'attribuait à la reproduction par tubercule, moyen contre-nature, dit-il, et qui affaiblit graduellement la plante. Des considérations qui précèdent, il est donc permis de conclure à l'eff- cacité à peu près certaine, sinon immédiate, de la plantation autumnale comme moyen d'arriver à la disparition plus ou moins rapide et complète de la Maladie de la Pomme de terre. Cette méthode, toutefois, est peu répandue encore. Beaucoup d’agronomes la repoussent comme exposant les plantations : à l'humidité, pouvant amener la pourriture d’une parte des tubercules ; à la gelée, qui les détruit non moins sûrement ; à la dent des mulois et autres rongeurs, à l’action des insectes, aux poursuites des maraudeurs, etc., inconvémients qui, dit-on, s'ils ne constituent pas des obstacles absolus. autorisent au moins à admettre que redouter, n’est point susceptible. dans le Nord, d'une application générale. Ces difficultés, cependant, ne sont point insurmontables, comme le prouve l'expérience des divers agronomes précédemment cités et qui. presque tous. ont séjourné ou ont fait leurs essais dans les régions septentrionales de la France : ce qui établit au moins, à ce point de vue, la présomption que l’op- position faite à la méthode a été plus souvent la conséquence d'une sorte de raisonnement à priori que le résultat de l'expérimentation. On objecte encore que les pommes de terre plantées à la profondeur exigée, pour qu'elles restent soustraites à l’action du froid, produisent moins que celles plantées superficiellement : mais on peut, si leur nature exige une plantation superficielle, les couvrir par un buttage. Cette opération, il est vrai, n'est point toujours possible dans une grande culture : sans compter que, souvent, en automne, le temps manque pour préparer les terres et faire les semis. En ce cas, on peut, suivant le conseil de MM. V. Chatel, Bossin, et de M. Leroy-Mabille lui-même, surtout si le sol est compacte, humide, ajourner la plantation à la première quinzaine de février, ou plus tôt s’il se peut, sans qu'il y ait lieu de fixer une règle absolue à cet égard, l'essentiel étant de planter le plus de bonne heure possible, de manière à laisser aussi longtemps qu'il se pourra les tubercules en terre. Si avec cela on choisit des variétés hätives et demi-hâtives ; si on a des terres perméables, saines, les seules qui conser- vent bien les tubercules l'hiver : si on applique des fumiers longs, des fumu- res en couverture qui garantissent les plants du froid et du dégel: si on 1 plante assez profondément sur un sol préparé en billons pour le facile écoule- 4 $ x < = la méthode, bonne peut-être pour le Midi, où les effets de l'hiver sont moins à “+ 566 SOLANÉES. ment des eaux, les inconvénients de la plantation d'automne pourront être considérés comme entiérement évités. Ainsi que l'écrivait déjà M. P. Joigneaux, dans le journal le Temps, à la date du 15 novembre 1861, « la plantation d'automne est préférable à celle de printemps, toutes les fois qu'on a affaire à des sols légers, et qu'on ne redoute pas trop les rigueurs de l'hiver, rigueurs moins redoutables qu'on ne le croit avec des pommes de terre replantées de suite, et moins sensibles au froid que les tubercules de conserve. Et la preuve de ceci, c'est que cette méthode, pratiquée par nous sept ou huit années de suite, dans le climat le plus rude de la Belgique, nous a constamment réussi. « Ilest clair aussi que si, au lieu d’arracher nos tubercules à l'automne pour les planter au printemps, nous nous contentions de butter fortement les touffes, et de les laisser passer l'hiver en place, nous aurions ainsi du plant de qualité supérieure à la sortie de la mauvaise saison. Cette méthode de reproduction a été proposée dans ces derniers temps, et uous la croyons bonne. Quand elle n’est pas applicable, le mieux, c'est d'empêcher les tuber- cules de germer en cave et de les planter dés la fin de février ou en mars. » Nous venons de voir quels résultats on peut attendre, pour la régéné- ration de la Pomme de terre, de la plantation autumnale, qui se montre surtout utile en ce qu'elle permet de ne point interrompre l'action végétative du tubercule, laquelle, alors même que celui-ci a atteint son complet dévelop- pement et a été arraché, ne discontinue point, mais s'exerce loujours dans des conditions plus avantageuses au sein de la terre que lorsque la Pomme de terre en a été retirée. D'où il faut conclure que si les tubercules n'étaient point arrachés du tout, ils devraient donner des produits tout à fait supérieurs en quantité, en qualité et en vitalité. C'est, en effet, ce que l'on a constaté depuis longtemps, et sur quoi M. Lucien Georges vient de nouveau d'appeler l'attention dans une note publiée récemment (Bull. hebdomad. de l'Agricult., n° du 15 mai 1869), et dans laquelle il rapporte avoir obtenu, de pieds semés au printemps, abandonnés l'hiver et l'été suivants, et arrachés après la seconde saison végétative, des quantités extraordinaires de tubercules, et cela sous le climat froid de Rennes, dans une terre humide et compacte. Ce résultat remarquable est obtenu malgré la Maladie, Ainsi, lorsqu'on trouve, au moment de l'arrachage, d'un champ affecté, des germes sains et développés, si on les replante à l'instant même ou si on les conserve en terre, ils donnent d'aussi bons produits que ceux provenant des cultures non attaqués. Il y a plus, les tubercules atteints eux-mêmes peuvent se reproduire de la même manière. On cite ainsi des faits uombreux de plantations de pommes de terre malades qui, abandonnées dans les champs, ont donné l'année suivante de plus belles récoltes que les champs plantés avec de bons tubercules suivant la méthode ordinaire. Cela prouve d'abord que la maladie, non héréditaire, est bien réellement SOLANÉES. 567 liée à un état morbide spécial du tubercule, et, en second leu, fait entrevoir la possibilité d’arriver à sa régénération complète et, par suite, à sa guéri- son, par une culture bisannuelle, qui n'est ainsi que l'application, dans sa plus grande extension, de la plantation autumnale. Sans doute, la nécessité d'occuper la terre deux ans fera obstacle à la généralisation de cette méthode radicale ; mais, comme le fait observer avec raison M. Lucien Georges, elle peut être appliquée sans difficulté à la production des pommes de terre de semence. Emploi des Pommes de terre malades. Lorsque, malgré toutes les précautions, on n’a pu réussir à se préserver entièrement de la Maladie, on ne doit pas pour cela considérer la récolte comme entièrement perdue, car il est possible encore de tirer quelque parti des tubercules atteints. Ainsi, on peut les utiliser dans l'alimentation du bétail. A l'origine de la maladie, on ne crut pas d’abord pouvoir les employer de la sorte, et on les laissa se perdre en totalité. Mais on s’assura bientôt que les tubercules malades ne sont pas vénéneux ; ainsi l'homme peut les manger en enlevant les parties altérées, et les bestiaux les consomment en entier, avec les parties malades, sans en éprouver aucun accident. Leur seul inconvénient est de fournir un aliment moins riche et peu propre à l'engrais. En Angleterre, on les donne crues aux porcs ; en Suisse, on les fait cuire auparavant, et les animaux ne paraissent pas, si on a le soin de ne pas les donner d'une manière exclusive, ressentir un effet particulier de cette alimentation. La fécule se conservant sur les parties saines, on peut encore livrer les tubercules malades aux féculeries, qui en tirent parti quel que soit leur degré d’altération, et où l’on obtient une fécule valant celle extraite des pom- mes de terre saines et propre aux mêmes usages. Puis, les eaux, ainsi que les résidus de la fabrication, servent de même à fertiliser les terres. Toutefois, il serait plus économique de pouvoir, avant l'opération, séparer la partie malade de la partie saine. Quand on ne peut les utiliser ainsi, il faut étendre les tubercules dans un endroit aussi sec que possible, ou les faire cuire à la vapeur, de manière à arrêter toute végétation. En foulant et entassant cette pulpe cuite dans des vases, où on la met à l'abri du contact de Fair au moyen d’une légère couche d'huile, on s’en sert pour nourrir les animaux domestiques. Mais si la décom- position était trop avancée, il faudrait les réduire en bouillie par l'ébullition, traiter par la diastase ou l'acide sulfurique, et on aurait alors une matiere sucrée susceptible de fermenter et de donner ainsi de l’alcoo!l à la distillation. Ne pouvant pas toujours employer les pommes de terre malades immé- diatement, on est parfois obligé ile les laisser se perdre; en ce cas, le mieux est de les replanter immédiatement, ce qui permet souvent d’en obtenir des 268 SOLANÉES, produits équivalents à ceux des tubercules sains. L'expérience, comme nous l'avons dit, souvent faite et avec succès, démontre que la maladie ne fait nullement perdre aux pommes de terre leurs facultés germinatives, et qu'une replantation immédiate offre encore le meilleur moyen qu'on ait de les utiliser presque sans perte. S'il n’est point possible de les planter de suite, on les conserve dans un endroit bien sec à l'abri des variations atmosphériques. Toutefois, il faut éviter de les laisser mêlées aux pommes de terre saines, auxquelles l'altération peut facilement s'étendre. Si l’on craignait néanmoins que la Maladie alors se propageât, on pourrait recourir au soufrage, essayé avec succès par M. Bossin, qui, ayant rentré des tubercules sains mélés à des tubercules malades, et craignant que la Maladie se généralisät, brûla dans le cellier du soufre à deux reprises et à quatre jours d'intervalle, en faisant boucher hermétiquement toutes les issues; il se débarrassa ainsi instanta- nément et complétement de la maladie. Reste à savoir seulement si les pommes de terre n'avaient pas alors perdu leurs propriétés germinatives. S. stoloniferum Sehl. et Bouch., plus petite que le S. tuberosum dans toutes ses parties, longuement traçante, à rameaux souterrains portant des tubercules petits d'un goût âpre; non comestible, — plante rapportée du Mexique par MM. Schiede et Deppe, de peu d'intérêt écono- mique, grainant beaucoup, et pouvant, par suite, être facilement propagée par les semis. > MORELLE NOIRE, S. nigrum L. Mourelle, Morette, Mourette, Herbe des magiciens, Cerisette, Crève-chien, Raisin de loup. Fleurs petites, blanches, en corymbes pauciflores, brièvement pédonculés. Calice petit, à lobes arrondis. Corolle à lobes lancéolés. Baies globuleuses, de la grosseur d’un pois, noires, parfois rouges ou jaunes. Feuilles d’un vert sombre, ovales-aiguës, entières ou dentées. Tige herbacée, anguleuse, de 2 à 5 décimètres. Annuelle. Espèce croissant naturellement en Europe et en Amérique, très commune dans toute la France, et venant partout, dans les décombres, antour des habitations, au bord des baies, dans les lieux cultivés, surtout dans les prairies à fonds substantiel. Elle exhale une odeur désagréable rappelant celle du mnse, et offre une saveur âcre et nauséabonde qui paraît repousser les animaux, car suean ne la touche. Elle passe pour vireuse et narcotique, et cependant aux colonies ses feuilles sont mangées, comme les feuilles de choux, à l'Île de France, à Bourbon, sous le nom de Brède, aux Antilles, sous le nom de Laman. Les fruits seuls, à la vérité, sont vénéneux ; ils peuvent cependant être utilisés en médecine: ainsi le suc en est employé, à l’extérieur, contre les dartres rebelles, et les feuilles peuvent servir comme émollients pour calmer les plaies et ulcères douloureux. | S. chlorocarpum Spenn.; S. ochroleucum Bost., feuilles longues ; tige longue, aïlée, dentée ; baies jaunes, — rare. S. humile Bernh., forme de la précédente. S. miniatum Mert. et Koch., baies petites, d'un rouge vif, odeur musquée prononcée, — surtout commun dans le Midi. S. villosum Lm., fleurs blanches, grandes; baies safranées ou rouges ; feuilles d'un vert blanchâtre, ovales, sinuées-dentées ; tige de 2 à 5 décimètres ; toute la plante velne, tomenteuse ; annuelle, — assez commun dans les lieux cultivés du Midi et de l'Est; propriétés du S. nigrum. SOLANÉES. 269 MORELLE MELONGÈNE, S. melongena L., S. esculentum Dun. Aubergine, Morelle comestible, Mérangène, Mayenne, Poule qui pond. Fleurs violacées, grandes, sur des pédoncules extra-axillaires, réfléchis. Calice épineux, à 6.9 divisions, accrescent. Corolle à 6.9 lobes. Baie très volumineuse, obtuse, glabre, violette ou marbrée. Feuilles ovales, sinuées, cotonneuses en dessous. Tige herbacée, un peu épineuse, de 3 à 6 décimètres. Annuelle. Originaire des Indes ; fruits âcres et malfaisants, devenant comestibles par la cuisson: Cul- tivée dans les jardins pour ses fruits, formant plusieurs variétés. MORELLE DOUCE-AMÈRE, $. dulcamara L. Morelle grimpante, Vigne sauvage, Vigne vierge, Vigne de Judée, Herbe de Judée, Herbe à la fièvre, Herbe à la carte, Bronde, Courge, Toque, Crève-chien. Fleurs violettes, en cymes corymbiformes, extra axillaires, longuement pédonculées. Corolle à lobes souvent réfléchis. Baies ovoïdes, rouges, pendantes. Feuilles entières, ovales, cordiformes, d'un vert foncé. Tige ligneuse sarmenteuse, grêle, grimpante, à rameaux flexibles, effilée, se soutenant sur les buissons ; de 1 à 2 mètres. Très commune partout, dans les buissons, les bois humides, au bord des ruisseaux, dans les décombres. Froissée entre les doigts, elle répand à l’état frais une odeur désagréable, offre une saveur qui d'abord douce devient amère; ses fruits, sans être vénéneux, provoquent des vomis- sements. Tous les animaux, sauf les moutons et les chèvres, la repoussent. Est employée en médecine comme calmante à l'extérieur et comme dépurative à l’intérieur. S. pseudo-persicum L. (Faux piment, Amane), fleurs petites, blanches; baies rouges; tige ligneuse, rameuse au sommet; de 8 à 15 décimètres, — arbuste originaire du Brésil, croissant au pied des Pyrénées, et cultivé dans les jardins d'agrément. S. sodomeum L., fleurs violettes, grandes ; baies globuleunses, très grosses; feuilles sinuées- pinnatifides, aiguillonnées ; tige ligneuse, aiguillonnée ; de 6 à 15 décimètres, — propre à la Corse. Genre TOMATE. — LYCOPERSICUM T. Fleurs en cymes extra-axillaires ; — calice accrescent, à 5.10 divisions profondes ; — corolle rotacée, plissée ; — étamines 5.6, à anthères saillantes, conniventes ; — fruit bacciforme, dé- primé, lobé, à 2.3.8 loges. TOMATE COMESTIBLE, S. esculentum Dun., Solanum lycopersicum L. Fleurs jaunes. Baies volumineuses, glabres, rouges ou jaunes. Feuilles grandes, pinnatisé- quées, à segments très inégaux. Tige de 4 à 8 décimètres ; annuelle. — Plante velue, rude, exhalant une odeur forte et désagréable. Originaire du Mexique et du Brésil; cultivée, dans tous les jardins potagers, pour ses fruits, communément appelés pommes d'amour, et produits par la soudure de plusieurs fleurs. Ces baïes contiennent un sue abondant et d’une agréable acidité, qui les fait rechercher soit comme condiment, soit comme aliment. Genre PIMENT. — CAPSICUM L. Calice court, évasé, non accrescent, à 5.6 dents; — rorolle rotacée, plissée ; — baie à 2.4 loges polyspermes, volumineuse, lisse, sèche, coriace. 570 SOLANÉES. PIMENT ANNUEL, C. annuum L. Poivre long, Poieron, Poiere de Guinée, Corail de jardin. Fleurs d’un blanc jaunâtre, petites, solitaires ou géminées. Feuilles entières, ovales, longue- ment pédonculées, à limbe décurrent. Tige dressée, anguleuse, de 3 à 4 décimètres; annuel. Toute la plante lisse et luisante. Originaire de l'Amérique méridionale ; cultivé dans les jardins potagers, pour son fruit, d'une saveur poivrée, ficre et piquante, et employé soit comme condiment, soit comme aliment, avant sa maturité complète. La culture en a produit plusieurs variétés. Genre COQUERET. — PHYSALIS L. Fleurs solitaires ; — calice à 5 dents, campanulé, s'accroissant après la floraison, devenant vésiculeux et formant une enveloppe large non appliquée sur le fruit ; — corolle rotacée, plissée; — étamines 5 ; — baie biloculaire, globuleuse. COoQUERET ALKEKENGE, P. alkekengi L. Coquerelle, Herbe à coques, Cerisier d'hiver, Cerisier de juif, C. de Mahon. Fleurs blanchâtres, axillaires, penchées. Calice devenant vésiculeux, ovoïde, rouge. Baie du volume d’une cerise, lisse, d’un rouge vif. Feuilles ovales, acuminées, sinuées, les supérieures géminées. Tige dressée, de 3 à 5 décimètres. Vivace. Espèce commune dans toute la France, venant dans les haies, les lieux ombragés, les vignes des terrains calcaires. Le fruit, d'une saveur aigrelette et non vénéneux, est mangé dans quelques pays méridionaux ; il sert à colorer le beurre, et, en médecine, sert quelquefois comme diurétique et sudorifique. — Les animaux ne touchent point à ses feuilles, qui répandent, comme toutes les plantes de la famille, quand on les froisse, une odeur nauséeuse. P. pubescens L., P. edulis Bot., fruits jaunes, à saveur un peu acide; plante fort touffue, — plante de l'Amérique méridionale, cultivée, dans quelques jardins potagers, pour ses fruits servant de condiment. Genre NICANDRA. — N/CANDRA Apaxs. Calice à 5 divisions profondes, devenant vésiculeux et enveloppant le fruit. N. physaloïdes Gœrtn., fleurs d'un bleu violacé, plus grandes que celles du P. alkekengi, — originaire du Pérou; cultivé dans quelques jardins, et subspontané aux environs de Toulouse. Genre BELLADONE. — ATROPA L. 4 Fleurs solitaires où géminées, axillaires ; — calice à 5 divisions aiguës, profondes, faiblement accrescent, à la fin étalé ; — corolle tubulense-campanulée, à 5 lobes courts ; — étamines 5, inclu- ses, écartées de l'axe; — baie biloculaire, globulense. SOLANÉES. 571 BELLADONE COMMUNE. — 4. BELLADONA L. Noms VULGAIRES. — Belle-dame, Bouton noir, Morelle furieuse, Herbe empoisonnee. Fleurs d’un pourpre brunâtre, assez grandes, penchées. — Baies de la grosseur d’une cerise, noires, luisantes. — Feuilles presque sessiles, amples, entières, ovales, aiguës, les supérieures géminées, très inégales. — Tige robuste, cylindrique, très rameuse. — Racine forte, pivotante. — Taille de 10 à 15 décimètres. — Vivace. Très commune dans toute la France, venant dans les bois et les lieux humides, autour des habitations. D’une odeur vireuse prononcée, d’une saveur âcre et nauséabonde, elle est dans toutes ses parties extrêmement véné- neuse, constitue un poison narcotico-äâcre, dont les effets s’annoncent par une sorte d'ivresse avec délire et accès convulsifs. A l'extérieur, elle constitue un calmant stupéfiant des plus énergiques, et exerce en outre, sur la pupille de l’œil, une action dilatatrice très prononcée, que l'on utilise pour faci- liter les opérations pratiquées sur cet organe. Ces propriétés de la Belladone, dues à la présence d'un alcaloïde spécial désigné sous le nom d'otropine, sont développées surtout dans le fruit, ce qui rend d'autant plus dangereuses les méprises que sa ressemblance avec-les cerises peut faire commettre. Toute la plante, les feuilles surtout, sont utilisées en médecine sous les états pharmaceutiques les plus divers, else rangent parmi les médicaments calmants les plus fréquemment en usage. La Belladone, cultivée quelquefois dans les jardins comme plante médi- cinale, doit soigneusement être extirpée des lieux cultivés ou fréquentés qu'elle envahit, à cause des accidents qu'elle peut faire naïître. Mais cette extirpation est parfois difficile, à cause de la facilité avec laquelle chaque fragment de racine laissée en terre peut former un pied nouveau. Genre MANDRAGORE. — MANDRAGORA T. Calice à 5 dents, en toupie, accrescent ; — eorolle à 5 divisions profondes, campanulée, marcescente ; — éfamines 5, incurvées, à filets dilatés ; — baie à 1 loge par avortement, ovoïde. MaNDRAGORE OFFICINALE, M. officinalis Mill., Atropa mandragora L. Fleurs d’un bleu violacé, sur des pédoncules radicaux de 6 à 12 centimètres. Baies volumi- neuses, jaunâtres. Feuilles toutes radicales, très grandes, étalées, bosselées, ovales-oblongues, obtuses, sinuées-ondulées. Plante acaule. Racine épaisse, charnue. Vivace, Non spontanée en France, mais se montrant en Espagne, en Italie, dans la vallée d'Aoste. Offre deux variétés, croissant l’une en automne, l’autre an printemps ; celle-ci, à baies plus volumineuses, est quelquefois considérée comme espèce particulière. L'une et l’antre sont cultivées parfois dans les jardins comme plantes officinales. La Mandragore offre l'odeur, la saveur et les autres propriétés de la Belladone ; mais ses effets sont moins constants ; est rarement employée. Genre LYCIET. — LYCIUM L. Fieurs auxiliaires, solitaires où fusciculées, lriévement pédicélléer ; — vaio petit, mroéule, appliqué ; — corolle infundibuliforme : — éiomines 5, suillantes ; — bai hiloculuwe, sucouiente. — Feuilles entières, souvent fasciculées. — Arbrisseau à rameaux épiueux. Lycier DE BaRBaRE, L. barbaruan L. Jasmamoïde. Fleurs d'ou violet elair, dressées. Cuice bilaiié. Be wtlongne, ronge ou orangée. Feuilier étroitement laucéolées, sttépuées en court pétiole. Tiges gréles, ne se soutenant jus, true rameuses, à rameaux pendants, de 1 à 2 mètres. Espèce originaire de l'Asie, de l'Afrique septeutnonile. et matunilisée ev France; menu partout, çà et là, surtout dans le Midi, près de Montpellier, dans Les iuües, les finissant Des vignes ; quelquefois elle est plantée pour former des hmies ou gurnir der pabssndes. L. sinense Lan, feuilles qilns larges, — mêmes lieux que le précédent ; gius are. L. medüerraneum Dun.., fleurs blanches où purpurines: tiges fermes à rameaux mon pendants. — littoral de ls Médrierranuée. L. afrum L., pourprées, genchées : feuilles linéaires, — dans le Koussillum. Genre STRAMOINE. — DATURA L. 5 plis dans toute s8 longueur, à 5 lvbes courts: — fruit cupsulaire, ovdide, épineux, & purs nr culs 2 s'ouvraunt au sommet par 4 valves. — Feuille wudies, aoummées, &res amples. STRAMOINE COMMUNE. — #. STRAMONIUM L. Nous FULGAIERS. — Pomme épineuse, Endormie, Herbe du didble, Chasse dame, Ælerbe © de tour. Estramon, Herbe des demonmiayurs. Fleurs ilanches, longues de 7 à # centimètres. — Oupsule dressée, à épines formes. — Feuilles longuemeut péticlées, sinnées-dentéer, à deute larges. — Tige dressée, cyimärigne, à ramifications dichotomes, de 6 à 12 décimètres. — Amuuelle. Originaire du Pérou. cette espèce s'est complétement acclimatée em France et dans toute l'Europe : elle vient aus bords des chemüns, dans les décombres, les li secs et incultes. Elle répand une odeur virense désa- _ gréable, offre eur âcre et nauséeuse prononcée, el, comme La Beliadome. constitue un dangereux pGison : ele possède d'ailleurs toutes les propraélés de celle-ci, est même plus active. Egalement employée à l'exténeur comme calwant. elle n'iuspire pas, toutefois, la même coufiance, et m'est pas aussi communément mise en usage. On s'est servi aussi quelguelois des graïner. pour faciliter l'engraissement des cheraux et des porcs. SOLANÉES. 91 D. tatula L., fleurs violacées ; calice, pétiole, nervures des feuilles ; tige de couleur purpurine ; fenilles dentées, — espèce rare, se montrant çà et là dans diverses contrées du Midi et de l'Ouest. D. metel L., fleurs blanches ; capsule peu épineuse; feuilles en cœur, presque entières, — originaire d'Asie, spontanée dans le Midi. $ Quelques autres espèces exotiques sont cultivées dans les jardins d'ornement. Genre TABAC. — NICOTIANA L. Calice campanulé, persistant, à 5 divisions inégales ; — corolle infundibuliforme, à tube allongé, à limbe plissé ; — fruit capsulaire, à 2 valves fendues à leur sommet, à 2 loges, à parois minces, à déhiscence septifrage ; — graines très nombreuses et très petites. Tagac cuzTivé, N. tabacum L. Fleurs rougeñtres, en panicule lâche. Corolle à divisions triangulaires aiguës. Capsule oblongue. Feuilles sessiles, très amples, lancéolées-aiguës. Tige dressée, rameuse supérieurement, de 10 à 15 décimétres. Annuelle. Originaire d'Amérique, introduite en Europe en 1518 et en France en 1560, comme plante médicinale d’abord, le Tabac est aujourd’hui une plante industrielle, monopolisée par l'Etat, qui en limite la culture à quelques régions, sous le contrôle de la régie. Ses feuilles très âcres, à l’état frais, subissent, avant leur emploi, une fermentation suivie de dessiccation, qui en modifie les propriétés. Elles constituent, dans cet état, un poison narcotico-âcre très violent, à la fois éméti- que et purgatif; ces effets sont dus surtout à un principe actif, la nicotine, constituant l’une des substances les plus vénéneuses que l’on connaisse. Elle agit sur le système nerveux d’une manière très rapide; elle provoque d’abord le vomissement, des fortes coliques et détermine une vive ivritation sur le tube intestinal. Sur une chèvre qui mangeait parfaitement du tabac à fumer, nous voulûmes nous rendre compte de la quantité qu’elle en pourrait prendre et les effets qui en résulteraient. 500 grammes furent mangés en peu de temps. Au bout d’une heure environ, l'animal paraissait être en proie à des douleurs sourdes qui allèrent rapidement en augmentant ; tous les symptômes de l’empoisounement par des poisons narcotico-âcres se manifiestèrent, et l’animal mourut au bout de 5 à six heures environ. Voulant étudier comparativement les effets que peut produire le tabac vert, nous primes 1 kilog. de feuilles vertes, qui furent broyées et pilées de manière à en extraire tout le suc; 300 grammes environ de ce liquide furent aussitôt administrés à une autre chèvre ; une heure après, on remarquait tous les symptômes de l’empoisonnement. Pour en arrêter les effets, on administra une forte mfusion de café très concentré (demi-litre environ), puis la décoction de lin en boissons et en lavements, qui suffirent pour rétablir l'animal vers le huitième jour. La décoction de tabac est quelquefois employée contre certaines maladies cutanées rebelles. On l'utilise aussi pour détruire les insectes nuisibles aux cultures ; pour ce dernier usage, on l’emploie généralement en fumée. N. rustica L., fleurs d’un jaune-verdâtre, petites ; corolle à divisions obtuses ; capsule pres- que globuleuse ; feuilles pétiolées, obtuses, — même origine que la précédente, propriétés analogues, vient principalement dans le midi de la France, quelquefois subspontanément autour des habita- tions et dans les terrains rapportés, rocailleux et élevés. Dans tous les cas, il est peu répandu et ne vient que par pieds isolés çà et là ; les animaux n’y touchent jamais. Genre JUSQUIAME. — AYOSCYAMUS T. Calice urcéolé, renflé à sa base, persistant en totalité, accrescent et enveloppant le fruit, à 5 dents courtes ; — corolle infundibuliforme, à 5 lobes obtus; — capsule biloculaire, enveloppée dans le calice, s’ouvrant cireulairement, en pyxide, vers le sommet. 574 VERBASCÉES. Jusquiane NOIRE, H. miger L. Poroelée, Portelée, Mort aux poules, Careillade, Herbe à la teigne, Herbe aus angelures, Hannebonne. Fleurs jaune pâle, veinées, brunes à l'intérieur, presque sessiles, en épi unilstéral feuillé. Feuilles lurges, les radicales eu rosette, sinnées-pinnatifides. les caulinaires sessiles, demi-embras- santes, à dents aiguës, les Aurales embrassantes, presque entières. Tige dressée, de 4 à 8 décimètres. Plante velne, visqueuse. Bisaunuelle. Commune dans toute la France, vient au bord des chemins, dans les lieux incultes et les décombres, et exhale une odeur vireuse qui éloigne les animaux, bien que quelques-uns, le porc e1 ls chèvre, paraït-1l, puissent la brouter impunément. On la leur donne quelquefois pour aider à l'engraissement. Dans tous les cas, c'est un poison narcotico-âcre dangereux, comme les espèces des geures précédents, et offrant aussi, employée à l'extérieur, des propriétés calmantes que l'on utilise communément en médecine. Æ. albus L., fleurs irrégulières, jaune pâle, verdâtres à l'intérieur ; feuilles toutes pétiolées, e2 cœur, simuées-deutées ; aumuelle, — région méditerranéenne. Æ. major Mill, fleurs pourprées à l'intérieur; feuilles ovales-sessiles ; nil Famille des VERBASCÉES Banri. SOLANÉES Juss. LA Carart. des SOLANÉES régulières, à 5 divisions; — éta- STE taire, à à arms he: s'ouvrant en long; — fruit capsulaire, SUscunee . à 2 valves et à 2 loges pol permes ; — i se pag, à 3 valve où à _ Famille peu nombreuse, comprise d’abord dans les Solanées, puis dans les Scrofulariacées, et formant , entre ces familles, un groupe intermédiaire. Se compose de plantes herbacées, prenant parfois un assez grand développe- meut, sans odeur. à saveur douce et fade et contenant toutes un suc aqueux et mucilagineux qui leur donne des propriétés émollientes. Les graines cependant passent pour narcotiques. — Elles forment deux genres : Fer CPR TITI ON VERBASCUM. EL 7 primé su sommet. — Feuilles alverues, sinuées-dentées, le caulinaires toujours sessiles, embrassantes . on décurrentes ; — tige dressée, raide. — Plantes en général fortement tomentenses dans tontes leurs parties: ordinairement bisanmmelles. tot nl À Ci 215 LR 7. *, TA dotée hi pion did ml ic éd élues Ni) jt Le dé VERBASCÉES. 575 Espèces nombreuses, croissant dans les lieux incultes, au bord des che- mins, dans les champs sablonneux, les friches, les bois taillis, sur les décom- bres, où elles abondent souvent et se développent avec une grande vigueur. Toutes plus ou moins sèches, dures et coriaces, sont dédaignées des bestiaux : et elles sont utilisées seulement en médecine comme béchiques et calmantes. Quelquefois on donne leurs racines pilées à la volaille à l’engrais en les mêlant à d’autres substances plus appétissantes. Les graines, narcotiques, jetées dans les viviers, engourdissent, dit-ou, les poissons. — Les diverses espèces de ce geure, s'unissant entre elles avec une grande facilité, forment des hybrides en nombre indéterminé et de caractères très variables. Nous ne mention- nerons ici que les espèces admises comme types. THAPSUS L. Feuilles décurrentes. Montanum Schrad. Anth. insér. obliquem. Fenil.1 dé THAPSIFORME Schrad. Filets à poils blancs. \Corol. grande, |“ ent. 'Ong. décurr.) CrassifoliumMoff.etLink Cor.petite, concave—Stigm.en tête] Fleurs |F1. en grappe spicifor.fplane--Stigm. PHLOMOÏDES LE fasciculées | décurrent | Fenil.brièv.déeurr.| F le : Coosile : ù : xstra Schrad. .| & LE Keno, Panicule étalée —Feuil.coton. pucveruentTum Vill. ri BE ovoïde | décurr. Filets poils blancs à 5 2 2 ASE Panic. dress.—Feuil.pq.glab. Lrcumris L 2 £ insérées/ LAS 0 Fleur en grande panicule.. .. SINUATUM L e } 5 transy | Filets à poils der NIGRUM L. É E Fleuren grappe spiciforme. . ! Chairii Vi. a Boerhavii L. El Fleurs solitaires — Capsule globuleuse Pédicelles étalés..... BLATTARIA L. So Feuill. non décurr. — Filets à poils violets } Pédicelles dressés. ... BLATTAROÏDES Lm. RIENESÉPODEDIE GS 2 eee ner slciepiie sectes se een ee Phæœnicewm L. MOLÈNE OFFICINALE, V. thapsus L. Bouillon blanc, Bonhomme. Fleurs petites, concaves, en épi dense, allongé, stigmate en tête. Feuilles épaisses, presque entières, fortement tomenteuses sur les deux faces, décurrentes jusqu’à la feuille inférieure, les radicales très amples. Tige raide, de 6 à 10 décimètres. Commune dans toute la France ; l’espèce le plus fréquemment employée comme adoucissante, légèrement astringente et surtout comme émolliente. V. thapsiforme Schrad., fleurs grandes, planes, stigmate décurrent sur les deux côtés du style ; feuilles fortement crénelées ; 1 à 2 mètres, — abondant partont. LA phlomoïdes L., feuilles supérieures brièvement décurrentes, ailées, les inférieures pétiolées ; 1 à 2 mètres, — Midi, Centre, Est. V. pulverulentum Vill., V. floccosum Waldst., fleurs petites, planes, en panicule pyramidale, à rameaux étalés ; feuilles elliptiques, presque entières, les raméales seules embrassantes; 3 à 6 décimètres, — abondant partout. ” VW. lychnitis L., fleurs en panicule étroite; feuilles presque glabres, les inférieures très amples, fortement crénelées ; tige anguleuse, de 4 à 8 décimètres, — commun partout. V. sinuatum L., fleurs petites, en panicule pyramidale'; feuilles lancéolées, les inférieures sinuées-pinnatifides ; tige rougeâtre, de 5 à 10 décimètres, — Midi, très répandu. MoLèNE NOIRE, V. nigrum L. Cierge maudit. Fleurs petites, planes, à gorge violette, en grappe dressée, spiciforme ; stigmate en croissant. Feuilles arrondies à la base, les radicales longuement pétiolées, cordiformes, crénelées. Tige angn- lense, de 5 à 12 décimètres. 576 SCROPHULARIACÉES. Commun dans toute la France, est la seule espèce que recherchent les cochons, ainsi que moutons, qui en mangent les jeunes feuilles. 3 V. blatiaria L., fleurs grandes, planes, à gorge violette, solitaires, eu grappe simple, allongée, raide ; feuilles glabres, luisantes, inégalemeut dentées, embrassantes, les radicales pétiolées: 5 à 12 déeimètres, — venant partout, commune. ’ V. blattaroides Lm., V. virgatum With., fleurs quelquefois géminées on ternées ; feuilles briève- went décurrentes, couvertes de poils glanduleux, — abondant partout. < F. phaniceum L., fleurs d'un pourpre foncé ; feuilles obilongues : 4 à 6 décimètres, — région de l'Est ; cultivé dans quelques jardins d'ornement. Genre CELSIE. — CELSIA L. C. glandulosa L., C. cretioa L., C. orientalis L., — espèces rares et sans importance, Famille des SCROPHULARIACÉES Lixnr. PERSONÉES T., DIDYNAMIE ANGIOSPERMIE L., HYPOCOROLLIE Juss. Fleurs hermaphrodites, irrégulières ; — calice libre, persistant, à 4.5 divi- sions plus ou moins profondes; — corolle monopétale, hypogyne, à 4.5 divisions inégales, rotacée, pa ang à va ok ou à ? lèvres rapprochées on écarlées, parfois prolongée en éperon à la base, à préfloraison briques à — étamines 4, didynames, parfois réduites à 2; anthères biloculaires, s'ouvrant en long, ou uniloculaires et s'ouvrant en travers ; — ovaire libre, à 2? loges: style simple, à stigmate entier ou bilobé ; — fruit capsulaire, biloculaire, à ? valves entières ou dentées, à déhiscence loculicideou septifrage, on s'ouvrant par des trous au sommet ; ordinairement polysperme, à 4 placentas, disposés sur les bords ou les nervures des valves, sur la cloison, ou bien libre et central ; — graines à embryon droit, au centre d'un albumen charnu. — Feuil- les opposées ou alternes, simples ou divisées, sans stipules. | Plantes herbacées ou sous-frutescentes, renfermant des sucs âcres et amers qui leur communiquent des propriétés actives, mais peu uniformes,” les unes agissant soit comme narcotiques, sédatives, soit comme purgatives, ou simplement comme excitantes ; les autres n'exerçant pas d'action sensible sur les organes : toutes étant d’ailleurs refusées par les animaux. Cette famille très nombreuse et répandue partout, dans les lieux les plus divers, offre les plus grands rapports avec la famille des Solanées, dont elle ne diffère essentiellement que par l'irrégularité de la corolle et l'avorte- - ment d'une ou de plusieurs étamines, réduites à 4 didynames on à ? seule-. ment. Elle se sépare assez naturellement en trois tribus distinctes, dont beaucoup d'auteurs même ont fait autant de familles différentes. 6 SCROPHULARIACÉES. 571 ÿ Corolle (dans le bourgeon) à lèvre supér. recouvr. l’infér. Arntirrhinées. SCROPHULARIACÉES. « Coralle (dans le bourgeon) à lèvre re à 5 divis. Véronicées. enveloppée par les autres |Calice à 4 divis. Rhinanthées. 1* Tribu. — ANTIRRHINÉES. SCROFULAIRES Juss.. PERSONÉES Vent. Corolle bilabiée, à lèvre supérieure enveloppant, dans le bourgeon, l'inférieure. Calice à 5 divisions. Embryon à radicule tournée vers le hile. Capsule s'ouvrant par des trous ou des valvules opposées à la cloison, qui reste intacte. Anthères non appendiculées. Comprenant, — outre un grand nombre'de genres exotiques, dont quel- ques-uns, tels que les Calcéolaires, les Mimules, etc., sont cultivés, — les genres indigènes réunis dans le tableau ci-après : Corolle bilabiée, à tube presque globuleux............... SCROPHULARIA. Corolle bossue à la base........... ANTIRRHINUM. Corolle personnée. | Las ouverte... .. ANARRHINUM. ANTIRRHINÉES. Corolle éperonnée Gorge fermée. .... LIxaRIA Genre SCROPHULAIRE. — SCROPHULARIA T. LE Fleurs petites, brunes ; — corolle à tube presque globuleux, bilsbiée, à lèvre supérieure plus grande et à 2 lobes, l’inférieure à 3 lobes ; — #tamines à anthères uniloculaires, s’ouvrant trans- versalement ; — capsule biloculaire, à 2 valves, à déhiscence septifrage. — Feuilles opposées, pétiolées ; — tige dressée, souvent quadrangulaire, herbacée. Plantes amères, âcres, d’une odeur fétide et nauséabonde, et plus ou moins vénéneuses pour les bestiaux, qui tous les dédaignent; sans usages économiques. Genre comprenant les espèces principales ci-après : 578 SCROPHULARIACÉES. Racine fib : À Feuilles ( Plantes glabres PR ET RESTES mn FE Panioule pe Racine nouneuse. Norosa L.|Z < Calice non entées | Plante poilne-glandulense . .….., Alpestris Gay. | Z 2 à bords feuillée | euilles pinnatiséquées ........... eue rte + 4 = scarieux. |} Grappe allongée ..... RE RE ne AUTOS Phatnicens À Ç E Fleurs en : Es : : Scorodonia L.|2 S Panioule feuillée .........2...... FARAR TRIER +++) Pyrenaïca Benth.| Z 6 Trifoliata L.]X di 4e : , ù Fleurs pourprées....... Pensénina L.|(@) Calice non searieux— Pauioule feuillée Fleurs jaunes verdâtres.. Vennauis L.1® S. aquatica L. (Benoite d'eau), fleurs brunes, en longue panicule; feuilles arrondies an sommet, cordiformes, crénelées ; tige légèrement ailée sur les angles, — commune au bord des ruisseaux et lieux marécageux de toute la France ; jadis fort renommée pour ses vertus médicales, considérée comme propre à guérir les scrofules, elle est aujourd’hui sans usages; parfois seule- ment, on emploie encore sa décoction pour guérir la gâle. S. nodosa L.. (Grande Scrophulaire, Herbe aux écrouelles), fleurs verdâtres, brunes au sommet, en panicule à rameaux glanduleux ; feuilles ovales-aiguës, tronquées à la base, doublement den- tées ; racine noueuse, tuberculeuse, — abondante dans les lieux frais, les bois humides, au bord des ruisseaux et fossés ; a eu la même réputation que la précédente ; également abandonnée. S. canina L. (Rue des chiens), fleurs d’un pourpre mêlées de blanc ; feuilles pinnatiséquées, à segments espacés, incisés-dentés ; tiges multiples, cylindriques, — commune partout, princi- palement dans les lieux pierreux et sablonneux du Midi; employée autrefois contre la gale des chiens et des pores. S. peregrina L., fleurs pourprées ; feuilles ovales, en cœur, — commune dans toute la région méditerranéenne et sur les bords de l'Océan. S. vernalis L., fleurs jaunes-verdâtres, odorantes ; feuilles ovales ou cordiformes, incisées- dentées, — dans les lieux humides, les buissons du Centre et de l'Est. Genre MUFLIER. — ANTIRRHINUM T. Fleurs axillaires et solitaires; — corolle personée, tube large, bossu à la base, à limbe en gueule, avec palais saillant à la lèvre inférieure ; — étamines à anthères biloculaires ; — capsule à 2 loges inégales, s’ouvrant par 2 pores. — Feuilles opposées, ou les supérieures alternes ; — tiges herbacées, rarement sous-frutescentes à la base. Espèces annuelles ou vivaces, nuisibles où au moins suspectes, dont il convient de débarrasser les prairies, où parfois, elles se multiplient à l'excès. GRAND MUFLIER, À. majus L. Mufle de veau, Gueule de loup, Gueule de lion. L Fleurs très grandes, pourpres ou jaunes, en grappe spiciforme. Calice à dents courtes, pres- que orbiculaires. Feuilles presque sessiles, entières, étroitement lancéolées , très lisses. Tige dressée, de 5 à 8 décimètres. — Vivace, Très commun partout, dans les lieux secs et arides du Midi, on sur les vieux murs dans le Nord, se répandant facilement dans les champs et les herbages, où sa présence est toujours préjn- diciable. Très cultivé comme plante d'ornement, il est rustique et facile à multiplier. En Russie, on retire de sa graine une huile douce, A. orontium L. (Tête de mort), fleurs purpurines, en grappe spiciforme; calice à dents linéaires ; tige de 2 à 4 centimètres ; annuel, — commun dans tonte la France, vient dans les moissons, au bord des routes. SCROPHULARIACÉES. 579 A. asarina L., fleurs jaunes ou roses ; feuilles arrondies, cordées : tiges couchées, velnes : vivace, — lieux élevés des Pyrénées et de tout le Midi. À. latifolium DC., A. sempervirens Lp., — plantes de montagnes. Genre ANARRHINE. — ANARRHINUM Desr. Corolle à tube grêle, à lèvre inférieure sans palais saïllant, à éperon grêle et recourbé:; — étamines à anthères uniloculaires. A. belledifolium Desf., fleurs violettes, en grappes effilées ; feuilles inférievres spatnlées-den- tées, en rosette, les supérieures à divisions linéaires ; bisannuelle, — lieux ineultes, coteanx arides du Midi, de l'Ouest et du Centre ; propriétés des autres Mufliers. Genre LINAIRE. — ZINARIA T. Fleurs jaunes ou violacées, isolées on en grappes; — corolle personée, à lèvre supérienre dressée, l’inférieure à palais saillant, fermant la gorge, à tube prolongé en éperon à la base; — anthères à 2 loges; — capsule ovoïde ou globuleuse, à 2 loges presqne égales, s’ouvrant par 2 pores cu par plusieurs valves. — Feuilles obtuses, quelquefois opposées ou verticillées, sonvent linéaires. — Plantes herbacées, annuelles ou vivaces. Ce genre, réuni par Linné au genre Antirrhinum, et rétabli par Jussieu, comprend un très grand nombre d'espèces, dont plusieurs sont fort répandues dans toutes les campagnes de France. Ce sont des plantes âcres, vénéneuses, dédaignées de tous :es bestiaux et sans usages en médecine, et à extirper, par conséquent, des champs et des prés qu'elles envahissent. Plusieurs sont cultivées comme plantes d'ornement. — Ci-après le tableau des espèces les mieux déterminées et dont quelques-unes seulement, par leur abondance, offrent quelque intérêt. se Feuill. long. pétiolées, [Fe%il-alternes. Crmauau u.|2 |Fl.solitaires,axill- inerv.— Fi. violse.} à . { Hepaticæfolia Dub.| Z Capsule s'onvrant EUL-OPPOSÉS D nitriloba -|Z par des pores. x Grœca Chav. | £ Feuilles élargies | Feuill.brièv.pétiolées, je bleuâtres.) wind. |@) ere Fleurs jaunes RE mes. |® V cs Mill. (Q) Cor.très petite.} —— Moncb. | Corolle Fleurs Italica Tres. | 2 à gorge Se ; 3 entièrem. Graines) JR8R6S craie grande} = = ailées Arenaria DC. |@ "| Moine) Rameaux Œ florifères | Fleurs bleues... ...... — = L - en grapp. PELISSERIANA DC.|(4) terminale dressés \Fleurs violaeées| STaTA Dest.| Z = nn Gr. triquètres { ou blanches. Ekpenss su | © £ Caps.s’ouvr. : Triphylla mn. | (4) Z jp 2) ‘Fleurs jaunes. . Spartea Hoëm. S. | (D GS free F1 (Feuil. verticillées. | Thymifolla pe. | Ram. florifères, | = "7° Flava best. |@) | diffus et étalés lFeuilles éparses... Supana pc. |@) Fleurs violacées......... Alpina pc. | Mos Desf. | (4) Corolle à gorge un peu ouvert — Fleurs axill. en grappe feuillée. . } Origanifclia pc.| € Rubrifolia pc. |@ r 580 SCROPRTLARIACÉES. L cymbolaris MI, Sevrs grandes, d'un violet pile, à palais jenve: feuilles rénéformer, à 3 5 lubes, à lomg pétole, trés plabres, rongelitres ex dessons: tire divisée dés Le bare e2 rameurxx £Slformes radicants ; — fentes der vieux sers bumudes et des rochers, prés 65 ; master CimmERe L. darnr Des’. (Velrote), $eurs petites, d'un junve pile, à lrre supérieure risluoée en dsämns- femles à court pétucée, les inférieures oppostes, wropder-dentues, des sopéroenes ox abes-2agrér. sugiitées ; tige divisée dés La base en ramesux Éliformes, — très comaumve dus Les champs ends vés et en friche de tonte ls Framne. L. spuria Nail. (Fausse Velrote), Seurs glos grandes : feuilles ovales ariüenlsgnes, relpes, — mêmes beux ; également abondante. L. vulgaris Nomwch, Seurs très grandes, d'un juuve senfré, à pales sufrané, en gragge spiciforme, serrée; fenilles éparses, trés reygrochées, Enésures- tige siumgle, àrennée, de ? à 8 décimètres, — répand mme odeur ftide:; vient partout. duns Les chummps, Des prés arues et pierreux, au bord des chemins, des fossés et des rivières L. arvensis Desf,, Seurs très petites, ilenes stmées, à épenme out et curé, grempées em petites 1êtes formant une gragqe lèche: feuiles Euésres mp peu épaisses, Les méimienres verts cilées ; tige de 2? à 3 décimètres, entourée de rejets oourts, — chumps et museum, surtout durs les terrains ssblonneux, de tonte Le France. L. Peliswriono DC., eurs assez grandes, d'un pourgre valet, à palsss ruré de hunr, em épis slongés ; feuilles éparses, Emêsires: tiges entourées de rejets stériles à Senülles pus Dunpes. — commun dans Les beux sakiomeux et güernenx, sur les pelemses ardes des moelrers et des is de l'Onest, du Centre et de Mièi. L. strioto DC., Beurs kdanches on juunitres, rerées de naulet, à éperce tés cout, guÿees mul, eu grappes spûciformes, vâorantes : feuilles Enéures, sombrenses, rsggmuchées, Les dèvienres verticilées ; tiges dressées, courtes, entourées de rejets stériles, — oeuus culesnes et arodes, bords des chemins, vieux surs, de toute ke France. L. rupino Desf., fleurs assez grandes, jeunes, à plus eranpé, ex grappes cuautes et exan- pactes ; feuilles Hipénires, eu peu churwmes, nombneuses, rapguuhées, plaines e1 glungnes: tre à ramesux courts, couchés, puis redressés, — pelouses shches, champs, et Deux güerneux, Buemds des chemins, de toutes les régions montagnenses de France L. minor Des, Seurs petites, d'un viclet pile, à palus jaune, à égeres cet. vebnes, sels tres, en grappes Müches et feuilées; feuilles péticlées, chtmses, Les Enfécuenres chbengmes, Les supérieures linéaires ; tige ramense dès le fnse, à ramesux Éexnenx, de ? à 4 décumèores, poilne, — venant partont : anêmes Deux que Les précédentes Genre GRATIOLE. — GRATIOLA L. Cobive avec 2 bractées à La lnse: — ounnlie tubmlemse, tétrapgoue, à 2 Lèvres curtes, mem fermée à La gorge; — étumines 2, plus ? stérdes on presque wuiles: — — ces Lecisre, à 2 valves hifides, à déisoence septifrage ; — graines très petites, TRPDERSES. GRaATIOLE OFrICISALE, 6. officinalis L. Berre où pourre homme. Fleurs blanches we rosées, hurbmes intérieurement, sultaunes, axileres, bemguement pébem- culées. Feuilles opposées, sessles où emhrussuntes, luuoicdées, dentundées au sine, éguanpes, luisantes. Tige simyle on multigle, dressée, fstlense, guaëramgulaire an sumanes, de 2 à € dévi- suitres. Eacine lomgve et traçaute. Vionoe Comrmouve dans toute le France. reuuut dans des murs et beux sgnstigues, &sus Les picursges humides. D'une sauveur âore «1 meuséuimme, très énrituute, fortement émétique et purpatine, éle est emyloyée dans des campagnes contre lipèreguse, l'apoglesse et beuneuty d'antnes malndies, soit pour l'homme, soit pour les snimenx : om mtilise à cet effet les races aussi Diem SCROPHULARIACÉES. | »81 que les parties herbacées; mais en raison de son activité, il convient de n'en faire usage qu'avec prudence. C’est surtout une mauvaise plante dans les pâturages, d'autant que, conservant ses propriétés après la déssiccation, elle rend le foin irritant et propre à occasionner des entérites ; elle communique même des propriétés purgatives au lait des vaches qui s’en nourrissent ; elle doit donc être extirpée avec soin de toutes les cultures. Genre LINDERNIE. — LINDERNIA Arz. Corolle plus petite que le calice, à tube ventru, serré à la gorge, à lèvre supérieure courte; — capsule oblongue, à valves entières, non adhérentes aux cloisons. L. pyxidaria All., fleurs jaunes, purpurines, solitaires, axillaires ; feuilles sessiles, opposées, ovales, obtuses, entières ; tiges radicantes, ascendantes ; annuelle, — plante très petite, venant dans les marais. 2 Tribu. — VÉRONICÉES. Lèvre inférieure de la corolle enveloppée, dans le bourgeon, par les autres. Calice à 5 divisions. Anthères non appendiculées. Comprenant les genres indigènes ci-après : ! Corolle rotacée — Etamines 2, à anthères biloculaires. ....... VERONICA. 4 à Corolle ample....... DiciraLis. VERONICÉES. « Anthères biloculair. Corolle très courte... SIBTHORPIA. ou campanulée. | Corolle tubuleuse Etamines 4 {(Corol. grêle — Tige dress. ERINUS. Anther. unilocul. Corol. évasée— Tige nulle. LIMOSELLA . Genre VERONIQUE. — VERONICA T. Calice à 4.5 divisions, souvent inégales ; — corolle rotacée, à tube très court, à 4.5 divisions iuégales ; — étamines 2, très saïllantes, à anthères biloculaires ; — capsule ovale ou obcordée, à 2.4 valves, à déhiscence loculicide; — graines parfois réduites à 2. — Feuilles opposées, ou les supérieures alternes. — Plantes annuelles on vivaces, de petite taille généralement, et ne dépas- sant point 2 à 6 décimètres. . Genre comprenant un grand nombre d'espèces, presque toutes européen- nes, répandues dans les lieux les plus divers, les unes dans les endroits secs et arides, les autres dans les bois ombragés, d’autres dans les lieux humides, et se montrant en abondance dans la plupart des prairies et des pâturages, où les bestiaux les mangent et souvent les recherchent ; mais n'offrant en géné- ral, vu le faible développement, que peu d'intérêt. — Gi-après le tableau des espèces indigènes, parmi lesquelles nous nous bornerons à signaler celles qui se montrent les plus communément. 0 582 + SCROPHULARIACÉES. OFFICINALIS &. … Tige Pédonc. dressés, courts) ni a: ù Grappes alternes) radicante Pédoncules étalés, 1 parcs n Le SCOTELLATA g (FI. en grapp. | Tige pq. fiulle — Feuil. en rosette. 4phylla L|Zz axillaires BECCABUNGA L|Z Calice à( C#Ps- ne dépass. pas le calice! ANAGALLIS L.\Z TE CDAMŒDRYS L.|Z Grapp. oppos. Caps. dépass. long. le calice. Urticæfolia L.|Z LA | Calice à 5 divisions inégales. ...... rs 08 L. : ATA L. Corolle à tube très long — F1. en épi allongé, dense] S’ICATA di ä cui Pédicelle (Feuill. fortem. dentées.. Ponæ Gom».| 2 3 nr plus long AcniroLts L.1® 5 Ex quelecalice[ ee n;]. presq. entières . SERPYLLIFOLIS L.|[Z E 4 Corde d'Édé Tenclla LLAE 2 = ë anis" se rrtes _ FACTICULOSA L.|Z £ s . Bellidioides L.|2 e Fleurs en grappe Grap-cvurte] “ L Z 2 Li sessile. Gouan. Æ- Pédicelle pass L|Z + égal. lecalice, Peregrina © 2 £ ou plus ss | Capsencau) ARVENSIS L.1® £ = a) Verne L.I®O £ PE (Caps. bilobée. Brevistyle Mers. |® £ Pédoncules dressés — Tiges ascendantes. ......... es ro = L Precoz Au. | Graines en (lPéà | Log. capsul. Péd.bp. pl.longs que les feuill. Pensica Pair. |) coupe .) à 5.10 gr. (Péd. égalant au plus les feuil. | RE g pe F Tiges À couchées |Loges capsulaires à 1.2 graines........ | mesuarous Le VÉRONIQUE OFFICINALE, V. officinalis L. Véronique môle, Thé d'Europe, Thé du Nord, Herbe aux ladres. Fleurs petites, d’un bleu pâle, en grappes serrées, latérales, parfois opposées, sur des pédon- cules raides, épais. Capsule comprimée, triangulaire. Feuilles brièvement pétiolées, ovales-ellipti- ques, dentées en scie. Tiges radicantes, rameuses. Espèce fort commune dans les bois montueux, les cotaux arides et rocailleux, les prés secs des montagnes, les pâturages sablonneux, au bord des chemins. Donée d'une certaine amertume, et acquérant par la dessiccation une odeur aromatique suave, elle est employée parfois, comme le thé, à titre d’excitant léger, et, à ce titre, a joui même d’une certaine célébrité médicale. Dans les pâturages, tous les bestiaux la mangent, souvent la recherchent ; elle est également bonne à l'état sec, par l'odeur qu'elle répand; aussi pourrait-elle, dans certains cas, être cultivée avec avantage dans les mauvais sols, où elle croit, en général, facilement. VÉRONIQUE DES MONTAGNES, V. montana L. Fleurs blanches, veinées, en grappes très lâches, sur des pédoncules filiformes. Capsule très comprimée, large, échancrée à la base et au sommet. Feuilles longuement pétiolées, ovales-arron- dies, à dents larges et inégales. Tiges radicantes, grêles, très allongées. Commune dans les bois et forêts humides, les lieux ombragés des régions tempérées et méridionales. Mangée par tous les bestiaux, elle est recherchée, notamment, par les vaches que l'on mène paitre dans les forêts de sapins où elle croît habituellement. V. scutellata L., feuilles sessiles, presque embrassantes, linéaires-aiguës, à dents fines ; tiges radicantes-ascendantes, grêles, — lieux humides, marécageux, bourbeux, bords des fossés ; est mangée sans être recherchée. SCROPHULARIACÉES. . 583 VÉRONIQUE BECCABUNEs, Ÿ. beceabunga Lu. Véronique aquatique, Cresson de chenal, C. das maches, C. des , Cranrmmatr, Très abondante dans les lieux maréessenx et bummides, an bord des esnx, des - Les fontaines, dans les prés arrucés par des sources. Amère et um peu excitante, elle mangée à ls manière du eresson ou utilisée comme antiscorbctique. Tous Les bestiuux, les chevaux, en recherchent les tiges temdres et ; mais Ls plante ne pouvant past se dessécher, n'est bonne qu'en vert. Cette espèce pour plaire aux poissoss ; smssi Îles piscieulteurs en dounent-ils à leurs élèves, en ls j , hachée, dans les bascims où ils entre- tiennent ceux-ei. = VénoniQue wouROx, Ÿ. anagallis L. Houron Œ'asn. Fleurs d'un bleu pâle, en grappes Mehes. Capsale renflée, sxhorèrenlsire, glabre. Femilles sessiles-embrassantes, lameéolées-aismes. plabres. Tiges dressées où en peu comrèées à Le base. presque quadrangulsires, épaisses, fisinlenses, de 2 3 6 décimètres Vient dans les mêmes lieux que Ls précédente, dont elle partage les propriétés et les sages. VéRONIQUE PETIT-CHÈNE, V. chameædrys L. Véronique chaëinette, VW. des boës, V. des haies, W- germendrée, Fausse germandrir, Pichat-chaënme. Fleurs bleues, 3 lobe inférieur presque blane, em grspges Kches Capezle comprime, ee cœur an sommet. Feuilles presque sessiles, ovales-cordifonmes, imcisées-dentées, poslmes. Tiges radieantes-redressées, pourvues de 2 lignes de poils opposées. Espèce commune, venant dans tous les pays et sur tous les terrains, dans les baie, pâte rages et prés secs, an bord des bois, des champs et des chemins. Recherchée de tous les bestisus, des chevaux et des moutons surtout, elle doune, par La dessiccation, un fourrage bon et fseile 3 conserver. Elle est, en outre, cultivée dans les jardins d'ornement pour La beanté de ses Seurs. F- tucrium L_. Seurs d'un bles foncé, en grappes allongées ; espsale oblosgue ; feuilles bniere- ment pétiolées, laneéolées, irréculièrement dentées, velues ; tiges simples, covchées-sscemdsntes. — habitation, propriétés et usages de La précédente. F- prostats L., fleurs d'un bleu pâle, en erappes courtes ; feuilles lsmeéolées-liméaires ; tiges étalées, couchées, en cerele, — accompagne les précédentes. Vénonique Es épi, V. spicata L. Fleurs d’un bleu wif, brièvement pédoncnkées, en grappe spierforme. Cspenle sabglobalense. velue-slanduleuse, Feuilles opposées, oblongues, erémelées vers ls base, entières an sommet. Tise simple, ascendante. Commune partout, excepté 3 FOuest; venant dans les pétursges mostueux et sablemmeux. les prés sees des cotaux, et mangée seulement par les moutons; mme des plus remsryesbles dm genre par l'éclat de ses Seurs- F. seinifolis L., fleurs d'un besn bleu, jaunes en dedans, en grappe frès allongée ; espeale comprimée, bilobée ; femilles opposées, ovales, entières, les supénemres sesailes, les inférieures pétialées, — champs sablonneux où argileux, moissons, dans toute ls France. VÉRONIQUE SERPOLEET, V. srpyllifolia L. Fe an Rhne-Monttre,/vanées, pailes, cn, crc seine. Cmniomnt, 2° » . ‘tr ". ” > LA SCROPHULARIACEES . .” Dans les et presque toutes Les prasnes lamudes, au buré des rassseunx , es fossés. ormant sur les petits groupes que tons Les bestieux, Les moutons surtout, recherchent. F. frutiouloso L., fleurs bleves ou roses, «2 grappe courte longuement pédemendée : Seniles toutes opposées. oblongues, les inférieures tes, spatulées : tiges tertuenses et Egmemses à ls base, conchées-asrendantes, très femillées, — e2 petites 1oufles, dune ls plupart des piturnges de montagnes où elle est broutée par les moutons et les chères. F. alpins L., fleurs petites, en grappes courtes, presque sessles ; feuilles sescles. alsgtagnes- aiguës, les moyennes plos grandes, guelgnefeus alternes au sommet, — getise espéos. ouememer dus M gas de more, mur nn Eee pur ke per de vdeme « VÉRONIQUE DES camps, V. arvensis L Fleurs bleves-pâles, blanches en petites, en grappes spucformes trés alongées Cap sule en cœur renversé. Feuilles ovales, ex sue, Les fèvieures pétclées, Les sopérmemnes Une des plus répanênes dans les cultures. Les champs en Ériche, Les prases, où ele onestme un bon fourrage que tous les bestisux recherchent. F. triphyllos L., Seurs d'un benu heu, en grappes lüches: capsule ecuenlunre, gonée à Le V. persica Poir., Seurs blenes-veinées, ex grappes feuilées ; capsule biohée, aummese sur Les borés, pubescente ; feuilles ovales-cordiformes, dentées en serie, Les supériemnes atermes: tiges radiesutes, — bords des chemins, champs cultivés de toute la France, &u Noë surtent. F_ ogrestis L., capsule en cœur renversé ; feuilles crémelées, tomes péticlées : tipes ramemees dès le base, courtes, — Leux cultivés, dans Le Norë surtout, radhenchée des smoctems V. didymo Ten., feurs toutes d'uu bleu x: capsule à 2 lobes très mentnns : Seules presque rémiformes, — eus cultirés du Midi. CR "Re, RE Ne + Nous VULGAIRES. — Gantelée, ch. Notre-Dame, Doigt de la Vierge * Fleurs grandes (4 à 5 cent.), pourprées, glabres, blanches et tachées de pourpre ä l’intérieur, quelquefois entièrement blanches ; pendantes. — Calice divisé profondément en lobes larges et SCROPHULARIACÉES. DIGITALE POURPRÉE. — D. PURPUREA L. # obtus. — Corolle ventrue-campanulée. — Feuilles crénelées-dentées, molles, blau 2 teuses en dessous. — Tige parfois rameuse au sommet, de 5 à 10 décimètres. — Bisannuelle. e montre communément sur toutes | ARE granitiques de France, sur les vieux murs et dans les boïs des terrains pierreux et siliceux, sur les grès ; manque dans le Jura et généralement dans les terrains calcaires. Amére, âcre et nauséeuse dans toutes ses parties, la Digitale exerce sur l’économie une action analogue à celle des narcotico-âcres Les plus actifs. et peut, administrée à une certaine dose, occasionner la mort. En petite quantité elle porte son action principalement sur le cœur, dont elle ralentit les mouvements ; elle agit aussi sur l'appareil urinaire ; aussi est-elle très fréquemment employée comme calmant et comme diurétique, pour combattre les affections de cœur et les hydropisies. Cette plante doit ses propriétés à La présence d'un principe spécial, la digitaline, poison énergique, qui rend la présence de la Digitale très pernicieuse dans les herbages ; elle doit consé- quemment en être éloignée avec soin, ainsi que du pourtour des fermes, où elle pourrait être mangée par les dindons, les oïes et les canards, pour les- quels elle est mortelle. La Digitale pourprée, très souvent cultivée dans les jardins pour la beauté de ses fleurs, renferme dans ses graines une huile spéciale qu'on pourrait extraire, et Parmentier avait même conseillé sa cul- ture en grand comme plante oléifère. D. lutea L., fleurs petites (1 à 2 cent.), d’un blanc-jaunâtre, velues et immaculées intérieu- rement, étalées ; corolle étroite à la base, à lobules supérieurs aigres ; feuilles finement dentées, glabres sur les deux faces ; bisannuelle, — vient presque dans toute la France, commune dans les bois montagneux, les cotaux pierreux ; propriétés de la précédente, moins sctive, et non usitée. D. grandiflora All., fleurs grandes (3 à 4 cent.), jaunes, tachées de pourpre en dedans, beri- zontales ; corolle large très ouverte, pubescente-glandulense ; feuilles pubescentes aux bords, les supérieures demi-embrassantes ; vivace, — bois couverts de toutes les régions montagneuses : moins active que la Digitale pourprée. D. purpurascens Roth., fleurs jaunes ou rougeâtres: feuilles glabres, dentées en scie, — régions montagneuses, très peu répandue. Genre SIBTHORPIE. — S/BTHORPIA L. Corolle subrotacée, petite, à 5 lobes presque égaux : — capsule membranense, biloculairc comprimée, bivalve. S. europea L., fleurs jaunes, très petites, solitaires ; feuilles réniformes ; plante naine, diffuse. vivace, — lienx arides de l'Ouest. Le SCROPHULARIACÉES. Genre ERINE. — ERINUS L. et vain riens ES Rte ms hr ent, — Genre LIMOSBLLE. — LIMOSELLA L. Se PE à 5 dimsions presque égales ; — capsule ovoïde, unilo- calaire supérieurement, biloculaire inférieurement, bivalve. L. aquatics L., fleurs rosées, très petites, solitaires, sur des pédoneules radicaux ; feuilles ocblongues ; tige nulle; annuelle, — dans tons les leux humides, su bord des ruisseaux, des rivières et des étangs. % Tribu. — RHINANTHÉES. PÉDICTLAIRES Juss. Corolle, dans le bourgeon, à lèvre inférieure toujours enveloppée par les autres. Calice à 4 divisions. Embrvon renversé, à cotylédons retournés vers le hile. Capsule s'ouvrant par des valves portant sur le milieu de leur face interne la moitié de la cloison. Tribu comprenant des espèces demi- tes, se nourrissant dans le sol, et, en outre, comme l'a reconnu et FE en 1847, M. Decaisne, sur les racines des végélaux voisins, où s'implantent leurs radicelles. et consti- tuant, par ce motif, un groupe de plantes nuisibles dans les champs et les prairies qu'elles envahissent communément, et où elles se développent très souvent avec une extrême abondance. Toutes ces plantes offrent, en outre, ce caractère remarquable de noircir par la dessiccation. — — Constituant les Graines comprimées, silées — Feuilles dentées... RHISASTRUS. Graines fortes, trigones — Feuilles pinvatifides.. PEDICULARS. alice à di Corolle 3 lobes inférieurs divisés.. EtrHRASIA. RHINANTHÉES Î U 5 5 [A h | \Caps.à loges del.2 gr. Corolle à 5 dents pq. égales —Csps. global. Tozzia, SCROPHULARIACÉES. e 587 Genre RHINANTHE. — RHINANTAUS L. Fleurs jaunâtres, presque seslles, en épis feuillés, allongés, lâches ; — calice ventru, com- primé latéralement, à 4 dents; — corolle bilabiée, à lèvre supérieure en casque, comprimée ; — enthères velues, non aristées; — capsule presque orbiculaire, comprimée, à 2 valves loculicides ; — graines comprimées entourées d'une aile membraneuse. — Feuilles opposées, dentées, sessiles. Genre peu nombreux, comprenant des plantes parasites dont les racines, s'implantant sur celles des graminées, nuisent à ces dernières, aussi bien aux céréales qu'aux espèces fourragères, gi les rendent maigres, maladives. RHINANTHE A GRANDES FLEURS. — R. M4J0R Exrx., R. CRISTA-GALEI L. Nous VULGAIRES. — Crète de coq, Cocréte, Cocriste, Tartarelle, Kiscabel. Fleurs jaunes pâles, parfois bleues à la lèvre inférieure, à bractées membraneuses d’un blane jaurâtre, dentées en scie. — (alice à dents étalées. — Corolle à tube courbé, à 2 lèvres égales, la supérieure dirigée en avant. — Capsule plus longue que large. — Graines rugueuses: — Feuilles oblongues, laneéolées, en cœur à la base, fortement dentées en crête de coq. Tige dressée, simple, quadrangulaire, de 3 à 5 décimètres. — Annuel. É Espèce excessivement commune dans les prairies humides sans être aquatiques, les lieux herbeux, ombragés, les pelouses de montagne, dans les prairies artificielles et les moissons ; s’y multipliant aussitôt que le sol s’épuise et que les bonnes espèces diminuent, et au point de couvrir parfois des prairies entières, où elle se propage d’ailleurs avec la plus grande irrégula- rité. Plante des mauvais prés plutôt que mauvaise par elle-même, la Crête de coq est mangée, quand elle est jeune, par les bêtes à cornes. Maïs fleuris- sant de bonne heure, elle se dessèche vite, devient alors dure, sèche, coriace; et déprécie le foin auquel elle est mêlée. Il importe donc de s'en débarrasser quand elle tend à se multiplier, et d'autant plus que ces graines étant müres au moment de la récolte, elle se reproduit les années suivantes avec plus d'abondance. Un moyen a employer alors est de la faucher ou de la faire broutter avant sa floraison, mais l'opération ne donne pas toujours des résul- tats satisfaisants. On peut aussi la combattre par le fumier et les engrais, l'urine liquide par exemple, qui la font disparaïtre en hätant le développe- ment des plantes meilleures, qui l’étouffent. Malgré ces soins, on la voit quelquefois repousser par les graines restées dans le sol ; on renouvelle alors les mêmes opérations. Quelques auteurs, suivant que le calice de la plante est glabre ou velu, ont distingué deux espèces : le R. glabra Lm., et le R. hirsuta Lm., qui ne sont que de simples variétés du type. R. minor Erhr., fleurs très petites, bractées vertes, à dents subulées ; calice à dents conni- ventes; corolle à tube droit, — prairies humides, des montagnes surtout ; commune dans Ia région des sapins. 388 UN SCROPHULARIAËCES. R. anguatifolius Gmel., bractées à dents linéaires sétacées ; corolle à tube très court, à lèvre supérieure courbée, ascendante, à 2 dents, saillante; feuilles étroites, linésires, — prairies arides des montagnes. . Genre PÉDICULAIRE. — PEDICULARIS T. Fleurs presque sessiles, en grappes terminales feuillées ; — calice ventru, à 3.5 dents iné- gales; — corolle bilabiée, à lèvre supérieure en casqne, comprimée ; — anmthères non aristées ; — capsule comprimée ou lancéolée, à 2 valves loculicides ; — graines peu nombreuses, grosses, tri- gones. — Feuilles profondément pinnatifides, à segments divisés. — Plantes vivaces. Genre assez nombreux, formé de plantes parasites comme les Rhinan- thes, et se montrant exclusivement dans les prairies, où parfois elles sont d'une abondance extrême, et produisent un assez bel effet, mais où elles sont nuisibles aux bestiaux, qui toujours les rejettent, surtout lorsqu'elles sont arrivées à leur entier développement. — Voici le tableau des espèces indigènes. Fi Calice à 2 lobes. PALUSTRIS L. | Corolle à casque formant un bec | ** PORTPFES Cujice à 5 dents. SYLVATICA L. avec 2 dents latérales Fleurs jaunes. ............ Comosa ge Fleurs jaunes. ........... ES “ Corolle à casque à bec tronqué, Bupebei Mile. dépourvu de dents Calice laineux. .} /mcarnaia Jacq. PEDICULARIS Fi Gyroflexa Xi. \ Pyrenaica Gay. Calice glabre...! Fesciculata Bel. Rostrata L Vesricnsata L Corolle à casque sans bec ni dents. .................... | Fotiosa L Rosea Walf PÉDICULAIRE DES MARAIS. — P. PALUSTRIS L. Noms VULGAIRES. — Herbe aux pores, Tartarie. Fleurs purpurines, grandes, en épi lâche et très allongé. — Calice à 2 lobes incisés dentés. — Corolle à casque tronqué terminé par un bec court, obtus, à 2 dents latérales. — Feuilles à seg- ments linéaires, dentés an sommet. — Tige solitaire, dressée, très rameuse inférieurement, à rameaux grêles, de 2 à 6 décimètres. — Plante rougèâtre. Très commune dans toutes les prairies humides et bourbeuses, qu'elle infeste parfois en s'y multipliant à l'excès, la Pédiculaire constitue une mauvaise plante, dont la présence annonce toujours un mauvais pâturage. Repoussant facilement, elle ne peut être détruite que par l'assainissement du pré, ou par sa rupture avec changement de culture. — Autrefois utilisée comme vulnéraire, elle est aujourd'hui sans usage. PÉDICULAIRE DES FORÈTS, P. sylvatica L. Fleurs purpurines en épis allongés. Calice fendn antérieurement, divisé en 5 lobes inégaux. Corolle à essqne grêle, bidenté au sommet, sans dents Ictérales. Fenilles à segments oblongs, « SCROPHULARIACÉES. 589 incisés-dentés. Tiges multiples, la centrale dressée, à épi très long, les latérales étalées, diffuses. — Plante de 1 à 2 décimètres Venant dans les bois couverts, dans les pâturages ombragés et humides, les prés montueux, elle est la seule espèce du genre que les bestiaux broutent quelquefois quand elle est jeune. P. certicillata L., fleurs pourprées verticillées, à épi court ; calice fendu, à 5 dents très courtes; corolle à casque très obtus; feuilles étroites, les supérieures verticillées par 4 ; tige simple, de,5 à 20 centimètres, — vient en petites touffes dans les pâturages élevés et humides des montagnes ; les bestiaux n’y touchent pas. P. foliosa L., fleurs jaunes, grandes, en épi court; feuilles à segments pinnatifides; tige dressée, grosse, peu feuillée, de 2 à 4 décimètres, — dispersée dans les prairies humides des hautes montagnes, où, lorsqu'elle est jeune, les vaches parfois mangent ses feuilles. Toutes les autres espèces, plus rares, vivent de même dans les prairies élevées, dans les lieux humides des montagnes, et partagent les propriétés des précédentes. Genre EUPHRAISE. — EUPHRASIA T. Fleurs solitaires, axillaires, presque sessiles, en épis presqre unilatéraux ; — calice à 4 divi- sions profondes ; — corolle bilabiée, à lèvre supérieure fortement creusée en casque, la lèvre inférieure à lobes divisés ; — étamines à anthères inégalement prolongées à la base; — capsule comprimée, vivalve, à déhiscence loculicide ; — graines fusiformes, régulièrement striées. — Feuilles opposées, les supérieures éparses, sessiles, dentées ; — tige dressée, peu élevée. — Plantes toutes annuelles. Genre comprenant un petit nombre d'espèces, offrant des variations nombreuses aux points de vue divers de la grandeur et de la couleur des fleurs, de la forme et des dentelures des feuilles, de la taille, constituant ainsi autant de variétés, considérées par quelques auteurs comme des espèces distinctes; M. Grenier, dans la Flore de France, les réduit à deux. EUPHRAISE OFFICINALE, E. officinalis L. Herbe à l'ophthalmie, Brise-lunettes, Casse-lunettes, Luminet, Langeole. Fleurs blanches ou violacées, veinées, à palais jaune. Calice évasé, à lobes dressés, cuspidés. Capsule oblongue obovée, velue supérieurement. Feuilles ovales, d’un vert-gai, les inférieures à dents obtuses, les supérieures à dents aiguës. Tige cylindrique, très rameuse, de 5 à 20 centi- mètres. Plante velue-glanduleuse dans toutes ses parties. Plante extrêmement commune dans les prairies et les pâturages, sur les pelouses sèches, dans les lieux tourbeux desséchés en été, au bord des chemins, des bois et des rivières. Son abondance dans les cultures est généralement l'indice d’une mauvaise qualité de terrain, D'une saveur amère et légèrement aromatique, elle est mangée sans inconvénient par tous les bestiaux ; mais par ses petites dimensions, elle est à peu près insignifiante. Autrefois fort réputée pour les maux d’yeux, elle est aujourd'hui sans usages en médecine. Variétés principales : E. 0. grandiflora, intermedia, parviflora, qui se remplacent dans les mêmes lieux. E. nemorosa Pers., capsule linéaire-oblongue ; feuilles épaisses, à dents longuement cuspi- dées, dressées, presque appliquées, toute la plante glabre, — vient principalement au milieu des pelouses et prés secs des Alpes, des Pyrénées et des montagnes d'Auvergne, où elle remplace l'E. officinale et se montre quelquefois en abondance. Variétés principales : E. N. grandiflora, alpina, minina, imbricata, ete. 500 SCROPHULARIACÉES. Genre ODONTITÉS. — ODONTITES Ha Os ET i C1 etes; — omihères iomtes également prolongées à La base; — copruks velue. — Feuilles étroites. Genre communément confondu avec le précédent, s'en distinguant, outre la forme de la corolle, pue Je post pie GES 008 crpèces Ar CREER, et dont q sont extrèment répandues. Ovoxrrrès ROUGE, 0. rubra Pers., Euphrasia odontites L. Euphroïnm odontalgu, E. tarésee. Fleurs rosées, à brsetées plus longues que les Seurs. Calice à dents lancéolées. Corolle velne. à lèvres écartées Style dépassant ls corolle. Feuilles étalées, lancéolées linéaires, s'élargissant vers la base, à 2,5 dents latérales, pes sullantes. Tige rnde, à rameaux ascendants, de 2 à 4 déei- mètres. — Plante poilme. Espèce très répandme dans les pâturages et les moissons, dans les champs à sol ealeaire principalement, où ses radicelles s'entremélent à celles du blé, et, à l'aide de suçoirs épars sur leur longseur, puisent dans les racines de la céréale les sues nutritifs que celle-ei a pris dans le sol, ce qui fait mourir le blé ou amène l'avortement de ses fleurs. L'Euphraise cdontalgique, coestitee par ce fait une plante parasite des plus dangereuses dans les moissons, et nuisible, de plus, su blé par sa graine qui donne az pain un goût amer. C'est donc une plante à extirper soigneusement de toutes les cultures. Le meilleur moyen, en ce cas, de la faire disparaitre, est un labour prof@d, avant l'épanouissement de ses fleurs, du champ qu'elle s envahi, de manière à empêcher les germes de naître et de se répandre sur le sol. O. serctins Rebb., Euphrans srotins Leæ=., bractées plus courtes que les Éeurs ; feuilles atté- moées à ls base: rameaux étalés, — espèce très voisise de La précédente, et qui n'en serait, suivant quelques suteurs, qu'une variété; venant dans les mêmes lieux, surtout dans les regions inealtes, et très commune dans toute ls France. O0. Jantertisns D. Dietr., Euph. Jaubertisna Bor., Seurs jaunâtres, à bractées dépassant ls Éear ; corolle à lèvres comnirentes, — cotaux caleaires, bois-tuillis, moissons, des contrées du Ceatre. 0. lutes Bchb., Euph. lntes L., E- limifoiis DC., Sears d'un bean jaune ; bractées plus coartes ; corclle très couverte, barbue, ciliée; feuilles Enéaires, entières: tige seabre, — cotsux arides, pelouses montnenses, du Midi principalement ; pez recherchée des bestisux. O. lanomlats Rebb., Sears comme ls précédente, à bractées plus longues; port et feuillage de l'O. rubre, — dans le Sud et l'Est. O. eùeress Bebb., Euph. viscons L., Éeurs jaunes pâles : bractées inégales : toute La plante poilue-glandalense, exhalant moe odeur de bergarsoîte, — mêmes lieux que la précédente. O. cvrséos Benth., feuilles linéaires, plante naine, evcchée, — Corse. Genre BARTSIE. — BARTSIA L. (Carset. dm genre Euphrans). Fleurs violettes : — graises ovoëïdes, comprimées, munies de £.12 oûtes, les dorsales prolomgées en aile. — Feuilles ovales, crénelées où dentées; — tige simple, dressée, raide. B. olyins L., Éeurs en épi dense, feuillé: calice très court, presque noir; eorolle très longoe, à tube étroit : capsale longue, podlme : feuilles presque embrassantes, les icférieures plus 0 PDT SCROPHULARIACÉES. 591 petites ; tige de 1 à 2 décimètres, velue, — prairies des hautes montagnes à sol humide ; mangée par les bestiaux sans être recherchée. B. spicata Ram., fleurs en épi non feuillé ; eapsule très courte; feuilles poilues-seabres ; tige grêle, parfois rameuse au sommet, de 2 à 4 décimètres, — pelouses sèches des Pyrénées centrales. 1 Genre TRIXAGO. — TRIXAGO STev. (Caract. du genre Odontites). Anthères inégalement aristées à la base; — graines très petites, légèrement striées. — Plantes poilues-2landulenses. TRIxXAGO A LARGES FEUILLES, T. latifolia Rchb., Euphrasia latifolia L. Fleurs pourprées, à tube blanchâtre, en épi mterrompu à la base, non feuillé. Calice tubu- leux, à divisions profondes. Capsule oblongue, glabre. Feuilles oblongues, les inférieures ineisées- dentées, les supérieures palmatifides. Tige de 5 à 20 centimètres. : Plante commune dans tout le Midi, sur les pelouses et graviers des rivières du Sud-Ouest, sur les prés de la Provence, qu'elle recouvre parfois, mieux que la Paquerette, sur de vastes sur- faces. Fleurissant en avril et se desséchant bientôt après, elle est très recherchée des moutons, à cause surtout de sa précocité. T. viscosa Rchb., Bartsia viscosa L., fleurs jaunes, en épi allongé, interrompu, feuillé ; capsule petite, velue an sommet ; feuilles ovales, fortement dentées, à dents obtuses; tige de 1 à 4 décimètres, — champs sablonneux et marécageux, fossés, de tout le Midi. T. apula Stev., Bartsia trirago L., fleurs jaunâtres ou purpuracées, en épi court et dense ; calice enflé-campanulé, à 4 dents courtes ; capsule ovoïde-globuleuse, à placentas volumineux ; feuilles lancéolées-dentées, irrégulières ; tige forte, de 1 à 8 décimètres, — prés et lieux secs de l'Ouest et de la région méditerranéenne. Genre MÉLAMPYRE. — MELAMPYRUM T. Calice campanulé-bilabié, à 4 dents; — corolle comprimée-bilabiée, la lèvre supérieure en casque, à bords repliés, l'inférieure à 3 lobes égaux, bibosselée ; — aænthères appendiculées, velues ou ciliées; — ovaire muni d'une glande à sa base; — cuis ovoïde-comprimée, aceuminée, bivalve, à déhiscence loculicide, à 2 loges renfermant 1.2 graines. — Fowilles opposées ; — tige dressée, à rameaux étalés. — Plantes annuelles. Un petit nombre d'espèces, répandues dans des lieux très divers, quel- ques-uns avec une extrême abondance, et qui, bien que vivant en demi-para- sites, comme celles des genres précédents, sur les plantes qui les avoisinent, s'en éloignent cependant, en ce qu'elles peuvent fournir au bétail un fourrage que parfois elles recherchent. MÉLAMPYRE DES CHAMPS. — M. ARVENSE L. Noms YULGAIRES. — Blé de vache, Blé de bœuf, Blé de renard, Blé rouge, Herbe rouge, Rougeole, Rougeotte, Rougette, Cornette, Millet jaune, Millet sauvage, Queue de renard, Queue de loup, Pied de bouc, Mahon, Bedouin, Sarrille, Sarriette des bois, Dougerolle, Tartarige. Fleurs purpurines, tachées de jaune à la gorge, en épi cylindrique, pourvues de bractées membraneuses, rouges, pinnatiñdes, à lobes linéaires-subulés. — Calice à dents terminées en 39? SCROPHULARIACÉES. une longue pointe sétacée. — Capsule à loges ne contenant qu'une graine très grosse. — Feuilles sessiles, lancéolées-linéaires, longues. — Tige raide, très ramense, de 3 à 4 décimètres. — Plante couverte de poils courts et raides. Espèce commune dans les champs cultivés, abondante surtout dans les blés peu soignés ou venant dans les terrains de médiocre qualité, calcaires ou argilo-calcaires ; plus rare dans les prairies naturelles ou artificielles, et dont les semences ne peuvent produire une plante adulte sans le secours des végétaux voisins auxquels celle-ci emprunte une partie de sa nourriture. Encore en pleine végétation au moment de la moisson, elle nuit alors au blé et peut altérer la paille. De plus, sa graine, se mêlant facilement au blé dont elle diffère peu en grosseur, et avec lequel elle peut être moulue, donne au pain une teinte rougeätre, qui nuit à son aspect et a parfois déterminé, dit- on, des troubles dans la santé. Le Mélampyre des champs, toutefois, paraît peu nuisible par lui-même en tant que plante parasite ; et, d’un autre côté, à l'état vert, il est recherché des bestiaux, et particulièrement des vaches qui s'en montrent friandes et auxquelles il donne un lait de bonne qualité. Pour ce motif, il y aurait sans doute avantage à le cultiver spécialement, si le besoin qu'il a d’une autre plante pour vivre ne devait faire renoncer à l’uti- liser comme espèce fourragère, et d'autant que, par la dessiccation, le Mélampyre perd toutes ses bonnes qualités. MÉLAMPYRE A CRÈTE, M. cristatum L. : Fleurs d’un blane jaunâtre, pourprées, jaunes à la gorge, en épi quadrangulaire, très compacte, les angles formant crête. Bractées verdâtres, cordiformes, pliées en deux, imbriquées sur 4 rangs. Capsules à loges renfermant 2 graines. Feuilles sessiles, lancéolées-linéaires. Tige de 2 à 3 décimètres. Commun sur les pelouses de montagnes, les cotaux incultes, les bords des bois, dans les clairières et les buissons, est recherchée aussi des bestiaux, mais moins que l'espèce précédente. MÉLAMPYRE DES PRÉS, M. pratense L. Fleurs d'un blanc jaunâtre passant au lilas, pédoneulées, horizontales, par paires, en grappes unilatérales très lâches, feuillées. Bractées vertes, lancéolées, les inférieures dentées à la base. Corolle fermée à la gorge. Capsule à loges contenant 2 graines. Feuilles brièvement pétiolées, lancéolées-linéaires, entières, lisses. Tige grêle, quadrangulaire, de 3 à 6 décimètres. — Plante presque glabre. Espèce plas commune dans le Nord que dans le Midi, venant dans les buissons, les prairies de montagnes, dans les bois-taillis, où on la voit quelquefois, après la coupe des bois, se déve- lopper tout À conp avec une extrême abondance. Elle est recherchée, par les bestiaux, et les vaches en particulier, comme le M. des champs, sur lequel elle offre l'avantage de croître seule, sans culture, dans les forêts, où elle fournit, quand elle vient après une coupe de bois, un fourrage de bonne qualité ; mais la dessiccation lui enlève également toute valeur. M. nemorosum L., fleurs jaunes, à casque et gorge orangers ; bractées ovales-cordiformes, incisées-dentées ; feuilles ovales lancéolées ; tige à rameaux allongés, — régions montagnenses des Pyrénées et de l'Est ; mêmes propriétés qne les précédentes. M. sylraticum L., fleurs d'un jaune pâle, dressées; bractées lancéolées, entières ; corolle ouverte, loges capsulaires à 1 graine ; feuilles étroites, entières ; tige de 2 à 3 décimètres, — forêts des montagnes élevées : mangé anssi par les bestiaux. OROBANCHÉES. 595 Genre TOZZIA. — TOZZIA L. Calice campanulé, à 4.5 dents inégales ; — corolle presque en coupe, à 5 divisions presque égales, s’ouvrant en 2 lèvres ; — anthères appendiculées ; — capsule globuleuse, presque drupacée, à 1 seule graine. T. alpina L., fleurs jaune-doré; feuilles opposées, sessiles, ovales-obtuses, dentées; tige redressée, rameuse dès la base, de 1 à 3 décimètres; souche renflée, charnue; vivace, — espèce unique, venant dans les régions boisées et élevées des Pyrénées et des Alpes. Famille des OROBANCHÉES L. C. Ricu. PÉDICULAIRES Juss. (Caract. généraux des SCROPHULARIACÉES.) Fleurs solitaires, axillaires ; — calice parfois formé par ? sépales latéraux ; — corolle marcescente, bilabiée, à lèvres denticulées, la supérieure en cascçue, l’inférieure à 3 lobes ; — ovaire entouré à la base d’un disque charnu, uniloculaire ; — fruit capsulaire, uni- loculaire, bivalve, à placentation pariétale; — graines nombreuses, très petites, à albumen charnu et embryon basilaire. — Tige dressée, épaisse, re ordinairement simple, sans feuilles, pourvue d’écailles sessiles, colorées. Famille comprenant des plantes toutes herbacées, ordinairement vivaces, de couleur roussâtre, brunissant par la dessiccation, jamais vertes, vivant en parasites sur les racines des autres plantes, auxquelles elles se fixent par de petites fibrilles radicellaires, et qui renferment un principe âcre, astrin- gent et amer, quelquefois un principe hydro-carboné, huileux ou résineux. Se montrant dans tous les pays tempérés de l’hemisphère Nord, surtout dans la région méditerranéenne, de préférence dans les terrains maigres, secs et caillouteux, les Orobanches constituent des espèces nuisibles, épuisant les plantes sur lesquelles elles vivent : parfois ne s’opposant pas à leur déve- loppement, dans d’autres cas devenant pour l'agriculture un véritable fléau, et dont il est d'autant plus difficile de se débarrasser, que les graines de ces végétaux parasites, menues et gluantes, se mêlent avec facilité, en se collant à elles, aux graines des autres plantes. Ces graines, en nombre infini, — un seul pied pouvant en fournir plus de 300,000, — offrent, en masse, l'aspect d'un petit tas de poussière noirâtre. 3 On se débarrasse des Orobanches, qui se multiplient exclusivement par graines et non par leurs racines, en les détruisant ou les arrachant avant la maturité ; dans quelques pays, cette opération est même imposée par la loi. 38 594 OROBANCHÉES. Mais lorsque la plante parasite a envahi une culture, ce moyen reste ordi- nairement inefficace, à cause des graines tombées sur le sol, où elles se conservent pendant plusieurs années, pour germer et se développer de nouveau, à des époques par conséquent très variables, dès qu'elles rencon- trent une racine à leur convenance. Quand le fait se produit, on n’a plus d'autre moyen que la suppression momentanée des récoltes qui les nourris- sent. — Plusieurs espèces de cette famille jouissaient autrefois, en médecine, d’une grande réputation ; elles en sont toutes bannies aujourd'hui. Les espèces de nos contrées se partagent dans les quatre genres suivants : Calice à 2 sépales latéraux ........... OROBANCHE. Fleurs à 1 seule bractée 4 placentas larges... LATHRÆA. Calice campanulé, ù CHÉ \ inférieure OROBANCHÉES. Re à 4 div. profondes 2 placentas linéaires. CLANDESTINA. Fleurs à 3 bractées — Calice campanulé, à 4,5 divisions prof. PHELIPAZÆ. Genre OROBANCHE. — OROBANCHE L. Fleurs en épis terminaux, à 1 seule bractée inférieure ; — ralice formé de 2 pièces latérales, distinctes, ordinairement bifides. — ovaire à 4 placentas étroits, rapprochés par paires ; — capsule à 2 valves s'ouvrant seulement vers leur milieu, — Tige simple, poilue, visqueuse. Genre le plus nombreux et le plus important de la famille, comprenant les espèces indigènes ci-après, dont quelques-unes sont extrêmement répan- dues, principalement au milieu des Légumineuses. MINOR Sa. [@) RUBENS Wallr | Z ; Mason L.|Z Lèvre supérieure / 8 % A er Artemisio \auch. | + Lèvre infér. à Salviæ P. Sch. | # 3 lobes égaux Cernua Lan. | # Etamines insérées .. Ritro Gr. | # là la partie moyenne Lèvre sup. entière. revenu Hoi. et Scb. | Z de la corolle ; Crithmi Vauch | Z filets velus Lèvre sup. entière) Pubescens D'Urv. | # Lèv. inférieure| ou émarginée. }) Cervariæ Suard. | Z à lobe moyen Picridis Vauch. [@ plus grand AMETUYSTEA Thoilh. | 2 Lèvre sup.bilobée. HAUEAS Vouh. | Laurina Lh Bon. Z OROBANCHE. | Laserpitii-Sileris Rap. LA : SPECIOSA pc. TA ni eurel Lèvresup.bilobée.} hislle Vous: # D ET Lèvre sup. entière| EPITUYNUN oc. | # Etamines plus gran | ou émarginée. } Fariagata War. | # E : velnes ‘ Hyalina Sprunn. 2 Re De Lèvre sup.entière( Cavenra Bertot. | Z insérées * : VAI Lèvre infér. à] ou émarginée. | Gain Vauch, | Z de mp Lèvresup.bilobée EX Gr ur FA la corolle à Po *{ Scabiosæ Koch, | Z * Etantines Rlabres. ...,........-..... ee That. | 3 Crinita viv. | OROBANCHÉES. 590 OROBANCHE FLUETTE, 0. minor Sutt. Fleurs blanchâtres, teintées et striées de violet, en épi serré. Corolle tubuleuse, arquée sur le dos. Stigmate pourpre violacé. Tige faiblement renflée à la base; violacée, à écailles nom- breuses inférieurement, de 1 à 4 décimètres. Vient sur les racines du Trèfle cultivé, du Trèfle rampant, de la Vesce, de la Lupuline, de la Carotte, de la Pimprenelle, ete., et commune dans presque toute la France. Attaquant plus spécialement le Trèfle, dont elle entraine parfois la destruction sur de vastes surfaces, l'Orobanche fluette est plus commune dans la seconde coupe que dans la première; celle-ci, plus abondante et plus serrée, étouffant la plante parasite ou l'arrêtant dans son développement. Les saisons sèches sont le plus favorables à cette Orobanche ; les pluies fréquentes et prolongées em- pêchent sa croissance ou la font pourrir bientôt si elle naît. Comme il n'est pas facile toujours de la faire complétement disparaître en l’arrachant, à cause des graines renfermées dans le sol, on a conseillé de recourir alors aux fortes fumures qui, en activant la végétation du Trèfle, en le rendant plus touffu, empèchent l'Orobanche de se développer. Une autre précaution essentielle est d'éviter de laisser sa graine mêlée à celle du Trèfle. Lorsque cette dernière en renferme, ce que l’on ne peut reconnaitre qu'à l'aide d’une forte loupe, on peut, avant le semis, recourir au moyen suivant de purification : on mêle la graine de Trèfle avec de la cendre, on la frotte entre les mains pour détacher celle d'Orobanche ; puis on jette le tout dans l'eau ; la graine légumineuse, plus lourde, tombe au fond, et celle de l’Orobanche, très légère, monte à la surface, d'où on l'entraïne par une simple décantation. L'opération, renouvelée plusieurs fois, purifie tout à fait la graine de Trèfle. F O. rubens Wallr., O. medicaginis Dub., fleurs jaunes, brunâtres au sommet, en épi très long et lâche; corolle longue, tubuleuse campanulée, courbée, à lèvre supérieure brusquement infléchie ; tige rougeâtre, de 3 à 4 décimètres, — sur la Luzerne cultivée et la L. faucille ; commune dans les champs et sur les collines de presque toute la France, le Sud-Ouest excepté. 0. major L., leurs jaunes violacées, nombreuses, en épi compacte, allongé ; corolle un peu renflée au milieu, à dos arqué ; tige rougeâtre ; répandant une odeur de girofle, —sur la Centaurée scabieuse ; une des plus communes sur les collines sèches et pierreuses de presque toute la France ; dans quelques pays elle est mangée comme asperge ; elle était autrefois employée comme vulnéraire. O. teucrü Hol. et Sch., fleurs d'un rouge brun violacé, en épi court; corolle campanulée, globuleuse, à dos droit, odeur de girofle, — sur divers Germandrées, le Thym, le Brome droit, ete.; collines, pelouses pierreuses et calcaires. O. amethystea Thuill., O0. eryngü Dub., fleurs blanchâtres teintées et veinées de lilas, en épi serré; corolle tubuleuse, recourbée vers son tiers inférieur, lèvre à lobe moyen trifide, — sur les Panicauts, etc.; escarpements des coteaux, dans l'Ouest, le Midi, le Centre. O. hederz Vauch., fleurs d'un jaune clair, teintées et veinées de violet ; corolle arquée sur le dos, — sur le Lierre ; bords des routes et des bois, dans l'Ouest, le Midi. 0. speciosa DC., O. pruinosa Lp., fleurs blanches, striées de violet, — sur la Fève; dans les Pyrénées-Orientales. O. epithymum DC., fleurs jaunes-pâles, à limbe rougeâtre, veinées, en épi court; corolle campanulée ; tige de 1 à 2 décimètres, — sur le Serpollet, la Sarriette, etc.; bruyères, pelouses et collines arides ; autrefois employée comme tonique et antispasmodique. 0. cruenta Bertol., O. eulgaris Gaud., fleurs jaunes, rouge de sang à la gorge ; corolle cam- panulée et ventrue, odeur de girofle, — sur le Sainfoin, les Genêts, le Lotier, l'Hippocrépide, etc. bois, coteaux arides, au bord des chemins, dans tonte la France. 0. Gal Vauch., O0. vulgaris DC., fleurs d’un rouge briqueté ; corolle non ventrue, odeur de girofle, — sur les divers Gaillets, l'Achillée millefeuille ; pâturages, lisière des bois. 0. rapum Thuiïll., O0. major Lm., leurs roses ou jaunâtres; corolle ventrue, odeur d'épine- vinette, — sur le (enêt à balai, l’Ajonce d'Europe ; hois ou sites arides de toute la France. ® Genre LATHRÉE. — LATHRÆA L. Fleurs pourvues seulement d'une bractée inférieure ; — calice campanulé, quadrifide, — oeaire à 4 placentas larges ; — capsule à 2 valves s'ouvrant an sommet. L. squammariz L., fleurs blanches-purpurines, pendantes, en épi serré ; tige simple, dressée, munie de quelques écailles, se prolongeant en une souche souterraine profonde, à écailles épaisses, vivace, — sur les racines des arbres, dans les bois ombragés, sur celles de la vigne, au milieu des coteaux où elle se multiplie parfois à l'excès, jusqu'à compromettre cette culture ; plante autrefois recommandée contre l'épilepsie. Genre CLANDESTINE. — CLANDESTINA T. D pee er seslement d'une bractée inférieure ; — calice campanulé, quadrifide ; — ovaire à 2 placentas linéaires pariétaux ; — capsule à 2 valves s'ouvrant au sommet avec élasticité. C. rectiflora Lic., Lathrza clandestina L., fieurs d’un pourpre violacé, grandes, en corymbe psuciflore radical sur des pédicelles dressés ; tige presque nulle, ou réduite à une souche écail- leuse, chargée d'écailles charnues, imbriquées ; vivace, — sur les racines des Saules et des Peupliers, au bord des ruisseaux et des lieux ombragés, où elle ne montre que des fleurs, ses autres parties restant cachées sous la terre ou sous la mousse ; commune dans tout l'Ouest; les snciens lui attribuaient la vertu de rendre la fécondité aux femmes. Genre PHELIPÉE. — PHELIP.ÆA C. A. Mer. Fleurs pourvues de 1 bractée inférieure et de 2 bractées latérales ; — calice camspanulé, presque régulier, à 4.5 divisions ; — ovaires à 4 placentas pariétaux étroits, rapprochés par paires ;: — capsule à 2 valves s'ouvrant au sommet. Un petit nombre d'espèces offrant le port, l'aspect et les propriétés géné- rales des Orobanches. Ph. ramosa C. A. Mey., Orobanche ramoua L., fleurs jaunes-violscées, petites, en épis lâches: corolle tubuleuse infandibuliforme, légèrement courbée: tige rameuse, souvent dès la base, jaunâtre, villense, de 1 à 2 décimetres, annuelle, — sur le Chanvre et le Tabac; très commune dans tout le Midi de la France. Ph. Muteli Bent, O0. comosa Loïs., fleurs d’un violet clair, en épi court un peu serré; tige souvent simple, anouelle, — sur les racines des Composées, des diverses Légumineuses, lAnthyllis notamment, et assez commune dans les champs et sur les collines de la région méditerranéeune. Ph. lacandulacez F. Sch , fleurs poarpres-violacées, grandes, horizontales, en épi allongé; tige peu rameuse de 2 à 3 décimètres, vivace, — sur ls Psoralée bitumineuse et quelques autres espèces ; collines du Sud-Est. Ph. cæsia Rent., O0. cæsia Guss., fleurs bleues, épi court, serré: corolle droite, étrangiée dans son milieu: tige simple, de 1 à 2 décimètres, vivace, — sur l'Armoise de France, dans les sables de ls Méditerranée. Ph. cærulea C. À. Mey., O0. cærulea Vill, fleurs bleu-gris veiné, en épi lâche; calice à 5 divisions ; corolle tubuleuse, courbée, reuflée à la base, à lobes aigus; tige simple, bleue, de 2 n 3 décimètres, vivace, — sur l'Achillée millefeuille : commune sur les cotesux arides de tontes les montagnes de France. LABIÉES. 597 Ph. arenaria Walp., corolle presque droite, à lobes obtus; stigmate jaune orangé, — sur l'Armoise champêtre, dans les terres incultes de l'Est, les bords de la Méditerrannée. Famille des LABIÉES I. DIDYNAMIE-GYMNOSPERMIE L.; HYPOCOROLLIE Juss. Famille dont le nom est tiré de la forme de la corolle. — Fleurs herma- phrodites, irrégulières, axillaires, solitaires, ou en glomérules verticillés, disposés en grappes rameuses ou en épi; — calice libre, persistant, mono- sépale, ordinairement à 5 divisions, régulier ou irrégulier ; — corolle hypo- gyne, caduque, monopétale, tubuleuse, rarement infundibuliforme, le plus souvent bilabiée, à 5 divisions, dont ? forment la lèvre supérieure, dressée, concave, entire, divisée ou presque nulle, et 3 forment la lèvre inférieure, trilobée et étalée ; — étamines 4, insérées sur la corolle, didynames, les supé- rieures parfois avortées ; anthères à ? loges, souvent confluentes au sommet, quelquefois séparées par un connectif filiforme ; — ovaire supère, à 4 lobes, distincts ou cohérents par paires, uniloculaires et uniovulés, sur un disque charnu ; — style simple, inséré entre les lobes, avec stigmate bifide ; — fruit formé de 4 akènes libres ou géminés, monospermes, renfermé dans le calice ; — graine dressée, embryon droit , albumen nul ou très mince. — Feuilles opposées ou verticillées, simples ; — stipules nulles ; — tige tétragone, à rameaux opposés, herbacée, sous-ligneuse, rarement ligneuse. — Plantes parsémées de glandes vésiculeuses sous-épidermiques, contenant une huile volatile odorante. Un des groupes les plus naturels du règne végétal, et des mieux établis, tant par la constance des caractères botaniques que par l’uniformité des pro- priétés générales, la famille des Labiées comprend un grand nombre d’espèces, près de 1,800, assez inégalement réparties sur le globe, mais surtout propres aux régions tempérées de l’ancien continent, et venant principalement dans les lieux secs, élevés, pierreux, exposés au midi, très peu dans les lieux aqua- tiques. Presque toutes répandent une odeur aromatique, forte et pénétrante, et offrent une saveur chaude et piquante, qu'elles doivent à la présence de l'huile essentielle que renferment les glandes vésiculeuses répandues à leur surface. Dans quelques espèces, cette huile essentielle contient en dissolution un principe hydro-carburé solide, analogue au camphre, et nommé stéaroptène. A ces produits se joignent, dans beaucoup d'espèces, un principe amer et un principe astringent, et c’est de la diversité de proportion de chacune de ces substances que dépendent les propriétés spéciales propres aux diverses espèces de cette famille. Celles où l'huile essentielle domine sont excitantes et aroma- tiques, et sont employées, soit comme médicaments cordiaux, stimulants, sudorifiques, pour favoriser la digestion, activer toutes les fonctions ; soit comme condiments, soit comme cosmétiques. Les espèces amères et astrin- gentes sont employées comme stimulantes et toniques. Par la distillation des As nf 54 LABIÉES. espèces les plus aromatiques, où en retire des huiles essentielles diverses qui offrent, à un plus haut degré seulement. toutes les propriétés des plantes elles-mêmes, et que l'on utilise journellement dans la médecine, la parfu- merie, la fabrication des liqueurs, etc. Plusieurs espèces de cette famille plaisent aux animaux, moins au grand bétail qu'aux moutons, qui les mangent seules ou mélangées à d'autres herbes, et seulement quand elles sont jeunes. Elles agissent alors comme un condiment tonique et excitant, et sont favorables à la santé si elles sont prises en petite quantité. Mais dans les herbages où les Labiées sont abon- dantes, elles peuvent nuire, soit parce que leurs effets deviennent trop mar- qués., soit en tenant la place d'espèces alimentaires. Celles qui viennent dans les endroits bas et humides, offrent les mêmes inconvénients et, de plus, ne sont point aromatiques, et sont ainsi d'autant plus préjudiciables ; on les fait disparaître par l'assainissement du sol. Toutes les espèces d’ailleurs, quand elles abondent, sont facilement détruites par une bonne culture, des fumures et un arrosage régulier. Les Labiées indigènes, dont le nombre dépasse 120, se trouvent répar- ties entre 30 et quelques genres, que l’on peut grouper en un certain nombre de tribus déterminées ainsi qu'il suit : à /Etarm.infér. pluslongues, féchessurislèvr.infér delacorol. Lavandulées. \pumines divecpentes, les infisinnst phes Mens: 2} - . Thymées. Corolle nnilabiée — Etamines parallèles, les inférienres plus longues. Teucriées. \Corolle infandibuliforme — Etamines écartées, presque égales... .. Menthées. 1” Tribu. — LAVANDULÉES. Corolle bilahiée. Etamines inférieures plus longues, fléchies sur la lévre inférieure de la corolle. Anthères uniloculaires, d'abord réniformes, s'ou- vrant en demi-cercle, puis s'étalant en disque orbiculaire. Calice tubuleux, à 5 dents — Corolle à lèvre supérieure bilobée. LAvANDULA . LAV ANDULÉES. Calice bilabié — Corolle à lèvre supérieure à 4 lobes. ....... Ocraux LABIÉES. 299 Genre LAVANDE. — LAVANDULA L. D Calice tubuleux, 4 5 dents courtes, la supérieure élargie on appendiculée ; — corolle à tube dilaté vers la gorge, lèvre supérieure bilobée, l'inférienre à lobes égaux ; — akènes lisses. arrondis au sommet. — Feuilles sessiles, linéaïres-oblongues, roulées par les bords; — tige ligneuse, très rameuse. — Plantes tomenteuses, très odorantes. Un petit nombre d’espèces, venant surtout dans les lieux secs, légers. incultes de la région méditerranéenne. Elles sont cultivées comme plantes d'ornement et comme plantes médicinales. LaAvaNDE OFFICINALE, L. spica L.: L. officinalis Chaix.: L. vera DC. Lavande aspic., L. femelle. Fleurs bleues, petites, en épis grêles, lâches, interrompus à la base, pourvus de bractées brunes, rhomboïdales. Feuilles velues, glanduleuses en dessous. Tige à rameaux grêles, dressés : de 2 à 5 décimètres. Odeur aromatique forte et pénétrante. Commune dans toutes les parties montueuses du Midi, de l'Est, cultivée dans la pluplart des jardins, cette espèce est une des Labiées les plus actives et les plus souvent employées, comme amère et aromatique, stimulante, cordiale, emménagogue, etc. C’est de sa distillation que l’on retire l'huile volatile dite huile de spic ou d'aspic, essence de Lavande, très riche en stéaroptène, et journellement usitée, soit dans la parfumerie, soit dans la médecine de l’homme et des animaux. L. latifolia Vill. ‘Lavande mâle), bractées étroites, linéaires ; feuilles plus rapprochées, lan- céolées, — très voisine de la précédente, dont elle partage les propriétés. L. stæchas L., fleurs d’un pourpre noir, en épis denses oblongs, anguleux, surmontés d'un bouquet de grandes bractées violacées ; feuilles blanches-tomenteuses sur les deux faces; de 2 à 4 décimètres, — mêmes lieux que les précédentes. Genre BASILIC. — Ocymrum T. Calice bilabié, à lèvre supérieure entière, l’inférieure à 4 dents; — corolle à lèvre supérienre à 4 lobes égaux, l’inférieure crénelée. — Feuilles pétiolées, ovales; — tige herbacée. O0. basilicum L., fleurs blanches ou purpurines, en petites grappes spiciformes, terminales : feuilles entières, d'un vert foncé; tige rameuse, en touffe, de 2 à 3 décimètres, annuel, — originaire de l'Inde, cultivé comme plante d'ornement pour son odeur suave, servant parfois d’'assaisonnement ; offre plusieurs variétés. 2 Tribu. — MÉLISSÉES. Corolle bilabiée. Etamines distantes à la base, arquées-ascendantes. convergentes au sommet sous la lèvre supérieure de la corolle, les inférieures plus longues. Anthères à 2? loges écartées à la base. insérées obliquement sur un connectif dilaté. - é" 600 LABIÉES. { Calice campauulé. Calice à gorge velue — Corolle nue......._.. MeLissa . Cal Cor. à lèv.sup. concave. 4 g\* hi ;{Anth. à log. soud. su som./Cal.à gorge nue—Cor. pour. d'un ans. de poils. HoRmIxUM . Calice cylind. — Cor. à lèvre supér. plane — Anth. distinet. au sommet. CALAMISTHA drne is Corolle à lèvre supér. plane. [Ones arf, vou. le ge. Honnenrs Anthères distinctes e -x v Calice campan., ou à ls gorge. SATUREIA . Genre MÉLISSE. — MELISSA T Calice à 2 lèvres, la supérieure tridentée, l'inférieure bifide ; — corolle à levre supérieure concave. bifide, l'inférieure à lobe moyen plus grand; — anthères à loges soudées au sommet. MÉLISSE OFFICINALE, M. officinalis L. Citronnelle, Citronnade, Piment de mouche à miel. Fleurs blanches ou roses, en glomérules peu fournis, verticillés. Feuilles pétiolées, grandes, ovales cordiformes, fortement dentées. Tiges multiples, dressées-rameuses, de 3 à 6 décimètres. Odeur et saveur de citron. Vivace. : Espèce commune, dans le Midi principalement, propre aux lieux ineultes, frais et ombragés, au bord des bois et des ruisseaux, subspontanée dans les vignes et autour des habitations, cultivée dans beaucoup de jardins. Plante aromatique très fréquemment employée sous différentes formes, comme stomachique et stimulante ; sert à fabriquer la célèbre Eau des Carmes. Genre HORMINELLE. — HORMINUM L. (Carat. du genre Melissa). Calice nu à la gorge ; — corolle à tube pourvu d'un anneau de poils ; — anthères adhérentes par paires. H. pyrenaicum L., fleurs violettes, grandes, solitaires ou géminées, eu un long épi inter- rompu; feuilles toutes radicales, pétiolées, amples, cordiformes, crénelées : tige de 1 à 2 déei- mètres ; vivace, — très sbondante sur quelques pelouses élevées des Pyrénées. Genre CALAMENT. — CALAMINTHA Mæxcs. Calice cylindroïde, velu à la gorge, à 2 lèvres, la supérieure tridentée, l'inférieure bifide ; — corolle à lèvre supérieure presque plane; — anthères à loges distinctes au sommet. — Feuilles pétiolées, ovales, superfciellement dentées ;: — tiges herbacées. Genre formé de plusieurs espèces, toutes vivaces, appartenant autrefois aux genres Melissa et Thymus, et propres aux lieux élevés, arides et pierreux. OFFICINALIS Mcb.|Z ù Monthæfolia Bou. | Z Cor. à tube arqué. . na | nue Nopetoides doré |Æ ” que le cales Narsti “# < . Fleurs gémin. ou term. | droit Cor. à tube droit. . L -|Z Z\| Feuilles très petites Corolle ne dépassant pas le calice. Glanduless Beuh.| Z Tiges multiples AcIsoS Gaus 2 Calice conrbé..... :.-...........- Alpina Læ.|Z Corsica seb. | 3 S'F1. en glomér. denses—Feuill. grandes— Tige simple—Calice courbé. CLINOPODIUN Best. | € + LABIÉES. 601, CALAMENT OFFICINAL, C. officinalis Mœnch.; Melissa calamintha L. Calament de montagne, Baume sauvage, Millespèle. Fleurs grandes, purpurines, géminées ou ternées. Calice à tube loug, à dents longuement ciliées. Corolle à tube arqué-ascendant, à lobe inférieur moyen arrondi. Feuilles petites, élargies, molles, ovales, les inférieures presque orbiculaires. Tiges multiples, redressées, flexueuses, velues, de 4 à 6 décimètres. Odeur de la Mélisse. Plante fort commune dans toute la France, venant dans les bois ombragés des coteaux calcaires, au bord des champs, le long des haies et des chemins; se montrant quelquefois en abondance dans les prairies et pâturages secs du Centre et du Midi, où elle devient alors nuisible; les bestiaux ne la mangent point et s’éloignent même, suivant Bose, des plantes imprégnées de son odeur. Plante par conséquent à arracher. C. nepeta Link. et Hoffm., Melissa nepeta L. (Petit Calament), fleurs d’un bleu clair ; feuilles très petites, ovales, crénelées, fermes, poilues ; tiges florifères courbées-ascendantes, flexueuses, très rameuses, de 4 à 6 décimètres ; odeur forte et un peu fétide, surtout quand on la froisse entre les doigts, — assez commune dans tous les lieux secs, les friches et coteaux calcaires de de tout le Midi ; repoussée des bestiaux. C. acinos Gaud., Thymus acinos L., fleurs purpurines, petites, presque sessiles ; corolle à lobe inférieur moyen échancré ; feuilles brièvement pétiolées-ovales, également espacées sur la tige depuis la base ; tiges rameuses, couchées-ascendantes, de 1 à 3 décimètres, — très répandue dans les champs et lieux incultes, graviers et vieux murs de toute la France. CALAMENT CLINOPODE, C. clinopodium Benth.; Clinopodium vulgare L. Grand Basilic sauvage, Pied de lit, Roulette. Fleurs purpurines, nombreuses, en glomérules denses, hérissés de longs poils leur donuant un aspect plumeux. Calice à tube courbé, allongé Feuilles grandes, ovales, à peine dentées, velues, blanchâtres. Tige simple, rameuse, de 3 à 6 décimètres. Odeur agréable. Espèce fort répandue dans toute la France, commune dans les buissons et lieux incultes, au bord des boïs et des chemins. Mangée sans difficulté, quand elle est jeune, par les moutons et les chèvres, elle est repoussée par le grand bétail. Genre MICROMÉRIE. — MICROMERIE Benru. Calice à 5 dents étalées ; — corolle à lèvre inférieure à lobes égaux. — Feuilles petites, ovales ; — tige ligneuse à la base. M. græca Benth., feuilles hérissées ; — M. juliana Benth., feuilles fasciculées ; — M. fiiformis Benth., plante naine, — espèces des coteaux et rochers arides. Genre SARRIETTE. — SATUREIA L. Calice à la gorge, à 5 dents presque égales, allongées ; — corolle à lèvre inférieure à lobes presque égaux. S. hortensis L., fleurs violacées, petites, en glomérales de 2 à 5 fleurs; feuilles linéaires, molles, glanduleuses; tige herbacée, grêle, rameuse, de 1 à 3 décimètres; annuelle; odeur prononcée, — commune dans les moissons, graviers, lieux arides de tout le Midi; souvent usitée, à la place du Thym, comme plante assaisonnante. S. montana L. (Sadré, Savouré), feuilles coriaces, luisantes ; tiges ligneuses à la base, très feuillées au sommet ; odeur forte, — rochers et coteaux arides. # Tribu. — NÉPÉTÉES. Corolle hilalñée. Etamines ascendantes, parallèles, rapprochées sous la levre supérieure de la corolle, les supérieures plus longues. Anthères à ? loges divergentes, s'ouvrant en fente longitudinale. Calice à 5 dents unifor. aps à lobe infér. moyen concave, crénelé. NErETA. NÉPÉTÉES.. bandes 7 ÎCorolle à lobe infér. moyen plan, cbeordé. GLecowa . L Calice s dent supér. plus large — Corolle s lèvre supér. courhée.. DRACOCEPHALUE. Genre NEPÉTA. — WÆPETA L. Calice à 5 dents aiguës; Degree aan pce Dee dre ie eee s lobe moyen orbiculsire, concave, arqué en dehors, crénelé ; — anthéres à 2 loges s'ouvrant par une fente commune. NÉPÉTA CHATAIRE, N. cataria L. Grande Chataire, Cataire, Herbe aux chats. Fleurs blanches ponetuées de ronge, en glomérules multifivres, serrés, NS forraant nn épi interrompu à la base. Calice oblique à ls gorge, à dents inégales. Feuilles assez longuement pétiolées, cordiformes, dentées, pâles en dessous. Tiges dressées, de 5 à 8 décimètres. Vivace. Très odorante. Commune dans toute la France, venant, ça et là, dans les lieux pierreux et incultes, au bord des chemins; quelquefois employée comme amère et aromatique, antiscorbutique, pecto- rale, etc. Par son odeur attire les chats, qui se roulent sur la terre où elle croït, et éloigne les rats. C. agrestis Loïs.. fleurs blanchâtres : — C. nepetella L.: — C. lamceolata Lmn., — espèces voi- sines de ia précédente, venant dans les mêmes lieux. C. latifolia DC., fleurs bleues ;: — C. nuda L., fleurs violettes, — plantes de montagne. Genre GLECHOME. — GLECOMA L. Calice tubuleux ; — corolle à lèvre supérieure plane, bifde, dressée, inférieure à lobe moyen plan, oboordé ; — anthères rapprochées par paires, à loges disposées en croix, s'ouvrant par une fente distincte. GLÉCHOME À FEUILLES DE LAERRE, 6. hederacea L. Lierre de terre, Couronne de terre, Terrette, Rondette, Bondelette, Roudotte, Courroi de Saint-Jean Herbe de Saint-Jean. Fleurs d'un violet clair, en glomérules de 2.3 du même côté. Feuilles pétiolées. réuiformes, crénelées, d'un vert clair. Tiges conchées, radicantes, très ramenses. Plante vivace; irés odorante, polrmerphe. Trés commune dans toute ls France, venant dans les lieux ombragés et hmmides, dans les vergers, les bois, les prairies. au bord des haies et des chemins, autour des maisons. Pins tonique + + * LABIÉES. 605 que stimulante, et employée comme telle, en infusion et en décoction, cette plante abonde parfois dans les herbages auxquels elle communique ses propriétés toniques. Les moutons et les chèvres la mangent, mais les autres isux La dédsienent. ” on La Genre DRACOCÉPHALE. — DR4COCEPHALUM L. Caliez tabuleux, à dent supérieure besucoup plus large; — ewrolle a lèvre supérieure cuurbée en capuchon, coneave, l'inférieure à lobe moyen plus grand, plan, obcordé, D. Ruyschisna L., fleurs bleues, en épi; feuilles linéaires ; — D. custriscum L., feuilles inci- sées, — sur les pelonses des Alpes. D. moldaria L., cultivée, sous le nom de molderique, et succédanée de la Mélisse. 4 Tribu. — STACHYDÉES Corolle bilabiée. Etamines paralleles, rapprochées sous la lèvre supé- rieure de la corolle. les inférieures plus longues. Anthères à ? loges opposées bout à bout. plus ou moins divergentes à la base. Rte cl \Calice s dents épineuses — Akènes arrondis. See. | Corolle à lèvresup. pq- plane)... à jents non épineuses—Akèn-tronqués. MaREUEIU. Ak. srrond. au sommet — Cor. à lèv. sup. concave. BALLOTA. {Cal.àdentsnonépin. | Ak.tronqués sn sommei—(Cor.alèv.sup.eneasque. Lamitux. Ak. tronqués et velus au sommet — Cor. à lèv. sup. pq. droite. Leostets. Mioo à 6 dents égnlon Etam_àls fn déjet.en dehors—Cor.alèv sup .conc. Sracaxs. Ltnminon oxserton £ RL _ £Eze Z&S Ê à dents ÊE 2 je .__ (Corolle à lèvre supérieure concare... GALEOPSIS. Z ë = 5, ° ni 8 de feuilles — Feuill. pétiolées | Tige dressée. . { Gexrius Le 1. : Rxbra Sm. page iles véticlé | AQUATICA L. gorg Feuilles pétiolées ....! Ebrb. Fleurs en épinon surmonté PIPERITA LS d'un faisceau Bract. linéai | Vininis L \de feuilles — Tige ss LRU ADOPTE SYLYRSTRIS L, sessiles | Bractées ovales. ROTUNDIFOLIA L. LABIÉES. 619 MENTHE POUILLOT, M. pulegium L. Pouillot royal, Pouliot, Peliot, Frétillet, Frénérotat, Herbe aux puces, H. de Saint-Laurent, Dictame de Virginie, Alvalon. Fleurs roses ou lilas, en glomérules axillaires, très fournis, nombreux, espacés. Corolle à lobe supérieur entier. Feuilles petites, très brièvement pétiolées, elliptiques, obtuses, presque glabres. Tiges couchées-radicantes, fortes, de 1 à 3 décimètres. Odeur agréable. Vient dans les champs et pâturages un peu humides, au bord des fossés. Très amère et même irritante, elle communique ses propriétés toniques aux fourrages auxquels elle se trouve, mêlée. On l’a recommandée et quelquefois employée contre l’asthme. MENTHE DES cHaAMps, M. arvensis L. Fleurs roses, en glomérules plumeux avant la fécondation, les supérieures plus rapprochées. Feuilles pétiolées, ovales ou lancéolées. Tiges couchées-ascendantes, rameuses dès la base, à rameaux grêles, diffus, de 1 à 5 décimètres. Fort commune dans tous les champs humides, après la moisson, et se répandant au bord des fossés et des chemins. MENTHE CULTIVÉE, M. sativa L. Menthe des jardins, Baume à salade. Fleurs rosées, assez grandes, en glomérules lâches, les inférieures pédonculées. Feuilles pétiolées, ovales aiguës, superficiellement dentées en scie, velues. Tige dressée, peu rameuse, de 3 à 6 décimètres. Moins commune que la précédente, répandue surtout dans le Centre, l'Est et le Nord. Quel- quefois cultivée comme plante potagère , elle est fort communément employée pour aromatiser les bonbons et les liqueurs. M. gentilis L., fleurs plus petites, en glomérules tous sessiles; feuilles plus petites, les orales sessiles ; plante rougeñtre, — plus commune que la precédente, vient dans les lieux humides de toute la France; mêmes usages. MENTHE AQUATIQUE, M. aquatica L. Menthe rouge; M. à grenouilles; Baume d’eau; B. de rivière; Bonhomme de rivière; Riolet. Fleurs roses, en glomérules rapprochés, formant un épi gros ou capitule terminal, inter- rompu et feuillé à la base. Feuilles pétiolées, ovales-aiguës. Tige dressée, rameuse au sommet, de 3 à 5 décimètres. Odeur forte. Très répandue dans toute la France, une des plus communes du genre dans les herbages et les prairies humides et tous les antres lieux aquatiques ; se multipliant parfois à l’excès, au point de devenir véritablement nuisible; doit alors être extirpée. MENTHE POIVRÉE, M. piperita L. Fleurs d’un rose violacé, en épis cylindriques, oblongs. Feuilles oblongues lancéolées, d’un vert foncé. Tiges dressées ou ascendantes, flexueuses, de 2 à 5 décimètres. Odeur suave, péné- trante. Saveur poivrée, comme camphrée, laissant une sensation de froid prononcée. Espèce originaire d'Angleterre, cultivée en France dans beaucoup de jardins ruraux et venant subspontanément çà et la. Possédant à un haut degré les propriétés aromatiques et excitantes des plantes de la famille et fournissant l'essence la plus agréable et la plus abondante, elle est aussi la plus communément cultivée pour la production de l’essence de Menthe employée par les liquoristes et les confiseurs. Cette culture a même été récemment l’objet d’un travail spécial de M. Roze, de Sens, qui, en retraçant les règles qu’elle exige, a fait ressortir les avan- tages qu’on pourrait en retirer. M. viridis L., (Menthe à épi, M. romaine), feuilles étroitement lancéolées, à dents larges et écartées, glabres et vertes, non bosselées, à odeur rappelant celle des citrons, — commune dans toute la France. Cultivée, pour son odeur, dans beaucoup de jardins. Usages du M. sativa. 620 VERBÉNACÉES. M. vylrestrs L. (Baume sauvage), fleurs roses on blanches, en épis grêéles, compactes ; feuilles ovales-niguës, blauches-tomentenses , ridées-bosselées ; tige de 4 à 8 décimètres, — très commune dans toute la France; lieux humides, ete. MENTRE À FEUILLES RONDES, M. rotundifolia L. Menthe crépue. Fleurs parfois très petites, en épis grêles, aigus; feuilles ovales-orbiculaires, en cœur 2 la base, épaisses, ridées-bombées, blanches-tomenteuses en dessous ; tige de 3 à 5 décimètres ; odeur forte, peu agréable. Très répandue dans les lieux bumides ou inondés en hiver, près des canaux d'irrigation, où elle se multiplie parfois à l'excès aux dépens d'espèces meilleures , elle est assez irritante pour pouvoir, dans quelques cas, servir comme vésicante. Genre LYCOPE. — LYCOPUS L. Calicr compauulé, à 5 dents planes : — corolle & 4 lobes presque égaux, le supérieur échan- cré; — élamines 4, dont 2 stériles, légérement renflées en tête an sommet ; — akènes lisses, tri- goes, tronqués Au sommet. Lycopez D'Europe, L. Europæus L. Chancre d'eou, Morrube d'eau. M. aquatique. Lance du Christ, Pied-de-loup, Patte-de-loup, Cruméne. Fleurs blanches, ponctuées de rouge, petites, en glomérules compactes, sessiles, espacés sur la tige et les rameaux. Feuilles ovales, dentées ou incisées, presque pinnatifides, les inférieures pétiolées : tige dressée, raide, ramense, de 5 à 19 décimètres. Plante vivace, astringente, à peine odorante. Espèce très commune dans toute la France, venant dans tous les prés humides et marécagenx, poussant même dans l'eau, su milieu des fossés, parfois avec une abondance excessive, et se mélant au foin récolté dans ces terrains. Ses tiges dures sont repoussées es animaux. à l'état frais comme à l'état sec. Les moutons et les chèvres seulement en broutent les sommités. Ses propriétés astringentes ont fait quelquefois employer le Lycope comme fébrifuge. On en a aussi retiré un principe colorant noir utilisé dans les campagues. Famille des VERBÉNACÉES Juss. Carort. génér. des Lamiées). Corolle à 5 divisions, presque bilabiée: — flamines 3, , réduites à 4, didynames par avortement de la su 4 — ovaire simple, à 2.4 loges ; — style terminal; — fruit sec ou rnu, à 4 loges se séparant parfois à la maturité, chacune à 1 graine. Famille comptant un grand nombre de genres et d'espèces, presque tous exotiques. et réduite, dans nos contrées, à deux genres, comprenant chacun une seule espèce. " # PLANTAGINÉES. 6 FE Genre VERVEINE. — VERBENA T. Calice tubuleux ; — corolle à tube cylindrique, à 5 divisions presque égales ; — étamines incluses ; — fruit capsulaire, à 2.4 loges. — Tige herbacée. V. officinalis L., fleurs lilas, petites, en épis grêles, allongés ; feuilles pinnatifides, à segments inégaux, créuelés ou dentés, les inférieures pétiolées ; tige raide, anguleuse, très rameuse, de 5 à 8 décimètres; vivace, — très répandue partout, dans les lieux incultes, au bord des chemins et des fossés, dans les champs et prairies humides ; amère, astringente et aromatique, elle était dotée par les anciens de nombreuses vertus plus onu moins imaginaires ; elle est aujourd'hui sans emploi. On cultive, dans les jardins, beaucoup d'espèces aromatiques du même genre. La plus répandue est la Verveine citronnelle (V. tripyhlla L.), que distirgue son odeur pénétrante et aromatique, et qu’on utilise, en médecine, au même titre que les Labiées aromatiques. Genre GATTILIER. — VITEX L. Calice petit, en cloche ; — corolle à tube court, la lèvre inférieure à division moyenne plus grande ; — étamines saïllantes ; — fruit drupacé, à noyau quadriloculaire. V. agnus-castus L., fleurs bleues ou violacées, en longs épis interrompus; feuilles digitées à 5 ou à 3.7 folioles, lancéolées, entières, aiguës, blanches-tomenteuses en dessous ; arbrisseau de 1 à 2 mètres ; odeur désagréable ; âcre et astringentedans toutes ses parties, — lieux humides de la région méditerranéenne ; cultivé dans les jardins d'ornement. Famille des PLANTAGINÉES Juss. INFUNDIBULIFORMES T.; TETRANDRIE L.: HYPOCOROLLIE Juss. Fleurs hermaphrodites, rarement monoïques, régulières, en épis termi- naux ou axillaires ; — calice libre, persistant, à 4 divisions profondes, inégales, réduites à 3 dans les fleurs femelles; — corolle hypogyne, monopétale, scarieuse, persistante, à 4 divisions; — étamines 4. longuement saillantes : anthères biloculaires, introrses, s’ouvrant en long : — ovaire simple, à ? loges : — style terminal, à stigmate aigu, saillant ; — fruit sec, capsulaire, s'ouvrant en travers ou indéhiscent, monosperme ou polysperme ; — graines dressées on peltées, à test membraneux ou mucilagineux, à embryon droit, avec cotylédons plans convexes, dans un albumen charnu, épais. — Feuilles sim- ples, sans stipules ; — tige herbacée ou nulle. Famille comprenant un certain nombre d'espèces fort communes et pouvant être groupées en deux genres : : \ Fleurs hermaphrodites — Fruit capsulaire, s'ouvrant en pyxide. PLANTAGO. PLANTAGINÉES. Fleurs monoïques — Fruit indéhiseent................... LiTTORELLA. 622 PLANTAGINÉES. Genre PLANTAIN. — PLANTAGO L. Fleurs hermaphrodites, accompagnées chacune d'une bractée scarieuse aux bords, groupées, en épi ou en tête, au sommet de pédoncules radicaux ou axillaires ; — corolle tubuleuse, à divisions réfléchies après la fécondation ; — cajsule membraneuse, s’ouvrant en pyxide, à 2 loges, quelquefois subdivisées par une fausse cloison, contenant chacune 1 ou plusieurs graines insérées au milieu de la cloison. — Feuilles le plus souvent radicales, lancéolées entières, à 3.5.9 nervures ,convergentes; — tige nulle ou rameuse. Espèces nombreuses, communes dans les lieux herbeux, douées de pro- priétés modérément amères et astringentes, et assez généralement recherchées des bestiaux, auxquels elles fournissent une alimentation salubre et tonique. Les Plantaius conviennent surtout pour composer des ons ou des prai- ries. Devant servir à la nourriture des moutons, la plupart des espèces, suivant les pays et les terrains, peuvent tour à tour être utilisées. (Loges du fr. à 4.8 ar.) pbs : Es cé ! Corolle à tube glabre et lisse. | ; Intermedia Guib. | OR eu Feuilles largement ovales Jhoges dn froit à 2 gr. Cornuti Gouan. | Z danse aox Loges à 1 graine .... Mevra L.|2% RARE Feuilles pinnatifides. ....... Conoxopus L.|® interne { Pédoncules Crassifolia Forsk. | X Corolle à tube velu. de 2 à 4 décimèt.{ Manirims L.|Æ Loges du fruit à 1 gr. ; Feuilles |} Feuilles épaisses | Serpentina vin. | Z ancéolées- | ae Pédoncules ( Asra L.|X Fc linéaires de 5 à 15 cetim.| Subulats L.|Z Feuilles tiliformes! Carinata Schred.| Z Graines rngueuses! 5 tm. |# . Pédonenles | 5 | Monosperma Poarr. | Z 8 Graines canaliculées _,1e 4-12 centimèt. [Graines lisses ... Bellardi au. |@ = | snr leur face interne. Pédoncules striés( LANCEOLATA L.|2Æ Z Feuilles lancéolées. | Pédoncules Feuilles Lagopus L.|[®© 2 Loges du fruit à 1 graine "30 4 décimètres./ à 3-5 nervures | 4,gentea ch. | Z L.|X Graines lisses /Pédoncules Em ALBICANS Feuill. à 3 nervur.} Frucescens Jurd.| Z Auexanta W.etK.|() Tige erbacée..| PI. caulescentes — Graines canalic. sur la face interne Psyllium L.|®© Tige ligneuse.. Cyxors L.| 4 GRAND PLANTAIN. — P. MAJOR L. Fleurs verdâtres, en épi grêle, compacte, très allongé, aigu. — Bractées ovales, concaves, carénées, à bords blanchâtres. — Capsules à loges contenant 4.8 graines. — Feuilles dressées- étalées, amples, ovales, contractées en un long pétiole élargi ; épaisses, coriaces, à 7 nervures. Pédoncules radicaux dressés, dépassant les feuilles, de 2 à 5 décimètres. Plante très commune partout, venant au bord des haies, des chemins, des fossés, dans les lieux incultes et herbeux, au milieu des pelouses, des pâturages et des prairies, partout où le terrain est gras et humide, et le sol piétiné. Dans ces conditions, il fournit un fourrage vert abondant, que tous les bestiaux, excepté les chevaux et les vaches, mangent volontiers ; il sert ET =" 4m pé PLANTAGINÉES. 623 aussi à la nourriture des lapins. Ses larges feuilles peuvent être coupées plusieurs fois; mais elles sont difficiles à faner et ne donnent, à l'état sec, qu'une nourriture médiocre. D’un autre côté, le grand Plantain, dont la végétation est très prolongée, et qui résiste aux plus grandes sécheresses, devient souvent, par son abondance, plus nuisible qu'utile dans les prairies, où il tient la place de plantes plus productives. On le fait disparaître soit en l'arrachant à la fin de l'hiver, soit par un labour et un semis de graminées de prairies. — Ajoutons que les oiseaux en recherchent les graines, et que les racines et les feuilles sont quelquefois employées comme médicament astringent ; ainsi, en Belgique, on les fait prendre en décoction pour com- battre la diarrhée des veaux et la pépie des dindons. Le grand Plantsin fournit une variété naine, plus petite dans toutes ses parties, et souvent considérée comme espèce particulière, le P. minima DC. L P. intermedia Gilib., épi obtus ; feuilles minces et molles, dentées à la base; de 5 à 20 centi- mètres ; — commune dans le Midi, sur les pelouses fraîches, les lieux inondés en hiver, le sable humide le long des rivières, etc. P. Cornuti Gouan, fruit à 2 graines dans chaque loge: feuilles épaisses, charnues, luisantes ; pédoncules de 1 à 3 décimètres ; — lieux humides des côtes de la Méditerranée. PLANTAIN MOYEN, P. media L. Plantain blanc; Lance d'agneau. Fleurs blanches ou violscées, odorantes, en épi allongé, obtus, tacheté de blane. Fruit à loges monospermes. Feuilles très étalées sur le sol, largement ovales, laneéolées, à très court pétiole, à 7,9 nervures. Pédoneules arqués ascendants, de 2 à 4 décimètres. Espèce répandue partout, principalement sur les pelouses des coteanx calesires, dans les prairies sèches, les bois, au bord des chemins. Les moutons en mangent volontiers les feuilles, qui, étalées en rosette, ne sont pas atteintes par la faux, et occupent une place que d’autres espèces fourragères emploieraient mieux. Quand elle abonde, on la détruit, comme le grand Plan- tain, par des labours et des semis de céréales. PLANTAIN CORNE DE CERF, P. coronopus L. Pisd-de-corbeau, Pied-de-Corneille. Fleurs verdâtres, en épi grêle. Bractées larges, longuement subulées. Calice à lobes latéraux ailés. Capsule à 3 loges, renfermant chacune 2 petites graines. Feuilles pinnatifides, à divisions Hnéaires-aiguës, écartées. Pédoncule grêle, de 5 à 25 centimètres. — Plante très polymorphe, offrant de nombreuses variétés, se distinguant par la forme. les dimensions, la vestiture des feuilles, la direction des pédoncules, leur hauteur, ete. Venant presque partout, surtout dans le Midi et l'Ouest, sur les pelouses des terrains secs, an bord des chemins, dans les lieux sablonneux, et caillouteux où elle est parfois très commune. Elle est recherchée par les moutons ; était autrefois cultivée dans les jardins potagers comme plante assaisonnante de salade. P. crassifolia Forsk., épi lâche ; feuilles lancéolées-linéaires, charnues, demi-cylindriques ; — bords de la Méditerranée. PLANTAIN MARITIME, P. snaritima L. Fleurs en épi serré, lâche à la base. Bractées concaves, obtuses. Capsule à 2 loges monos- permes. Feuilles dressées, linéaires, entières, charpues, creusées en gonttière. Pédoncule de 2 à 4 décimètres. — Ofrant, sous le rapport de la forme des feuilles, de nombreuses variétés. Commun le long des côtes de la Méditerrannée et de l'Océan, ainsi que dans les lieux salés, « 624 PLANTAGINÉES. les prairies arrosées par des sources minérales dans l'extérieur des terres, principalement dans les marais salés de l'Auvergne, ce Plantain se développe en touffes larges et rigoureuses, qui pous- sent tout l'été, à mesure qu'elles sont consommées par les bestiaux, et parfois fnissent par devenir l'herbe dominante. Les bestiaux le recherchent tous et le mangent avec avidité ; il est très nour- rissant et donne un goût agréable à la viande des animaux de boucherie. La variété à feuilles étroites, P. graminifolia Ln., est la plus abondante: on ls voit, dans la Limagne d'Auvergne, recouvrir des espaces de plusieurs lieues carrées, et finir même par cecu- per seule le terrain ; les moutons qui paissent dans ces lieux très bas donnent une chair délicate. Dans diverses localités on observe aussi des variétés à larges feuilles qui, soumises à la culture, donneraient un bon fourrage ient dans toute espèce de sol. On a essayé cette culture Vill., épi étroit, allongé ; feuilles coriaces à bordure transparente; pédoncules +s longue, contonrnée en serpent, — vient sur les pelouses calcaires des Alpes, e l'Est et du Centre, dans les graviers des rivières: propriétés et emplois de ls PLANTAIN DES + P. alpina L. hautes montagnes ; contribne en grande partie à l'excellente qualité du fourrage des Alpes. P. subulata L., feuilles raides et coriaces à sommet subulé, naissant toutes d'un souche épigée ; pédonenles dressés, assez épais, — roches maritimes du Midi, lieux sees, pelouses arides, où la dent des moutons a peine à la saisir. P. carinata Schrad., épi court; calice ailé ; feuilles raides, très aiguës ; pédoneules grêles ; suuche à divisions écailleuses, rapprochées, feuillées au sommet seulement, — plante naine, gazonnante, très commune sur les rochers élevés des Pyrénées, des Alpes, ete. P. montana Lm., épi globuleux on ovoïde : bractées très larges, orbiculaires, cachant la fleur ; feuilles étalées ; 5 à 15 centimètres, — pâturages des montagnes, dans les Alpes, le Jura. les Cévennes, les Pyrénées. P. monosperma Pourr., épi presque globuleux, lâche, veln; feuilles étalées, couvertes de poils blanes, sessiles ;: 3 à 10 centimètres, — prairies et lieux humides dans les régions élevées des Pyrénées. P. Bellardi All, épi ovoïde, épais, velu: feuilles dressées, velnes ; 5 s 10 centimètres, — lieux ssblonneux de |a région méditerranéenne. PLANT AIN LANCÉOLE. — P. LANCEOLATA 1. Noms VULGAIRES. — Petit Plantain, P. étroit, P. rond, Lanciole, Lancelée, Oreille de lièvre, Herbe à 5 côtes, H. à 5 coutures H. au charpentier, Bonne femme, Téte noire, Courtine. Fleurs brunes ou jaunâtres, en épi serré, oblong, court. — Bractées larges, acuminées, noirâtres, velues. — Calice à lobes latéraux carénés, aigus. — Feuilles dressées, oblongues- lancéolées, signés, finement dentelées, à 5 nervures, velues. — Pédoncules redressés, beaucoup plus longs que les feuilles, fortement sillonnés, de 1 à 4 décimètres. — Très varisble de dimen- sions et constituant ainsi plusieurs variétés. Espèce existant dans toute la France et très répandue dans la majeure partie des prés, pâturages et lieux herbeux divers, sur les bords des chemins, soit dans les plaines où elle acquiert son plus grand développement, soit sur | ve sapr = PLANTAGINÉES. 625 les montagnes où elle reste beaucoup plus petite. Fleurissant de très bonne heure, pouvant durer longtemps, jusqu’à l'hiver, et, grâce à sa racine fusi- forme, résistant très bien à la sécheresse, elle ahonde dans les meilleurs pâturages, surtout ceux à sol argileux, où, à l’état vert, elle est mangée par tous les bestiaux, auxquels elle fournit une alimentation saine et substan- tielle. Dans quelques contrées de l'Angleterre, on la cultive même comme plante fourragère ; elle est peu propre alors à être fauchée, car elle se déssè- che mal et se réduit à rien par la dessiccation. Aussi ne convient-elle que comme pâturage, pour les bœufs et les moutons surtout, qui la recherchent axe er Elle Est plus LUTTE alors que les graminées, se mêle moutons. La graine, très fine, se conserve longtemps ; on la sème à raison 12 à 15 kilog. par hectare. Bien que résistant à la sécheresse, le Plantain lancéolé réussit mal dans les terrains secs et doit être toujours semé dans les prairies fraiches et substantielles. Quelquefois nuisible, par son abon- dance, dans les champs de Trèfle et autres prairies artificielles, il disparaît par des labours et des semis de graminées. P. lagopus L., épi oblong ou globuleux, velu, soyeux ; feuilles étalées ; pédoncules légère- ment striés, de 10 à 25 centimètres, — lieux secs de l’Est et de la région méditerranéenne. P. argentea Chaïx., épi très dense, presque globuleux ; feuilles lancéolées-linéaires, couvertes de poils soyeux appliqués; pédoncules grêles, raides, de 2 à 3 décimètres, — rochers, brous- sailles des hautes montagnes. PLANTAIN BLANCHATRE, P. albicans L. Epi lâche, interrompu à la base, velu. Feuilles étroites, aiguës, molles, laineuses, pliées en gouttière. Pédoncules non striés ; de 2 à 4 décimètres. Vient dans les lieux stériles et sablonneux du Midi et de l'Est ; est commun surtout dans les régions montagneuses du nord de l'Espagne, où, sous le nom de yerva blanca, il fournit une bonne pâture aux troupeaux transhumants qui parcourent ces régions. P. frucescens Jord., épi oblong-ovoïde ; feuilles dressées, planes, lésèrement dentées vers le haut, grisâtres, poilues; pédoncules de 2 à 3 décimètres, — pâturages secs dans les hautes Alpes du Dauphiné. : PLANTAIN DES SABLes, P. arenaria Waldst. et Kit. Fleurs blanchâtres, en épis ovoïdes, compactes, au sommet de pédoncules axillaires opposés. Bractées inférieures terminées par une longue pointe. Feuilles opposées, linéaires, très allongées, aiguës, pourvues à leur aisselle d’un faisceau de feuilles plus petites. Tige herbacée, dressée, rameuse, de 1 à 3 décimètres. Plante pubescente, visqueuse. Espèce assez répandue, commune surtout dans le Midi, l'Ouest, le Centre et venant dans les lieux sablonneux etarides, au milieu des sables délaissés par les rivières. Les bestiaux la mangent sans difficulté. Ses graines, mucilagineuses, et connues dans le commerce sons le nom de graines de puce, sont quelquefois utilisées comme émollientes et ophthalmiques. P. psyllium L. (Herbe aux puces, Pulicaire); épis pauciflores ; bractées toutes semblables ; feuilles lancéolées-linéaires , — lieux secs de la région méditerranéenne. 40 626 PLUMBAGINÉES. PLANTAIN OEIL DE CHIEN, P. cynops L. Fleurs blanchâtres, en épi arrondi on ovoïde, pauciflore, dense, sur des pédoncules allongés ; bractées larges, concaves, les inférieures foliacées au sommet. Feuilles opposées, linéaires, très rapprochées. Tige ligneuse, tortueuse, très rameuse, formant buisson; de 1 à 4 décimètres. Espèce commune dans le Midi, l'Est, le Centre ; venant dans les lieux incultes, sur les gra- viers des rivières, les pelonses sèches des coteaux, où les moutons, sans la rechercher, en brou- tent les jeunes pousses. Genre LITTORELLE. — LITTORELLA L. F Fleurs monoïques; les mâles solitaires au sommet des pédoncules radicaux ; les femelles L es, géminées ou ternées, à la base des pédoncules. — Capsule indéhiscente, mouosperme. Lis L. lacustris L., fleurs blanches, feuilles toutes radicales, tubulées, charnues ; 5 à 10 cen- timètres, — plante aquatique, vivant dans les lacs et étangs de toute la France. a + Famille des PLUMBAGINÉES Exoi. PENTANDRIE L.; DENTELAIRES Juss. Fleurs hermaphrodites, régulières ; — calice libre, persistant, monosépale, tubuleux, à 5 divisions ; — corolle à 5 divisions, libres ou soudées ; — étami- nes 5, à antheres biloculaires; — ovaire bre, uniloculaire, uniovulé ; — styles 5, libres ou soudés; — stigmates filiformes ; — fruit sec, membraneux, à 5 angles, monosperme, enfermé dans le calice ; — graine suspendue, à embryon droit, avec cotylédons plans, dans un albumen farineux. — Feuilles alternes ou toutes radicales, sans stipules ; — tige herbacée ou nulle. PE: (Calice anguleux — Etamines hypogynes .._. PLUMBAGO. | ce __. Cal. non angulenx— Etam. soudées à la corolle. LIMONIASTRUM. PLUMBAGINÉES » Pédoncule rameux — Fleurs en épis. STATICE. Plantes acaules. | . RE FR (Pédone. simple — Fleurs en capitule. ARMERIA. Genre DENTELAIRE. — PLUMBAGO T. Fleurs pourvues de 3 bractées aiguës, inégales, rassemblées en grappes terminales courtes et serrées ; — calice à tube velu glanduleux, à 5 dents courtes; — corolle à tube long et à limbe rotacé, à 5 lobes obovés: — étamines hypogynes, incluses ; — styles soudés jusqu'au sommet ; — fruit s'ouvrant en 5 valves. — Feuilles alternes ; — tige rameuse. DENTELAIRE D'EuroPe, P. europæa L. Malherbe, Herbe au rancer. Fleurs violettes, en grappes spiciformes, formant une vaste panicule. Fruit noir, dur, ovoïde. Feuilles lancéolées, ondulées, rndes-spinnlenses sur les bords, les inférieures atténnées en pétiole, € d 4 ; me om tt PLUMBAGINÉES. 627 les supérieures sessiles, auriculées, presque linéaires vers le haut. Tige striée, très rameuse, de 3 à 12 décimètres. Teinte générale plombée. Vivace. Plante assez commune dans les lieux stériles du Midi, très âere dans toutes ses parties, sur- tout quand elle est fraiche, et repoussée de tous les animaux. A été quelquefois employée dans le traitement de la gale, du cancer ; sa racine, qui provoque la salivation, est recommandée encore, parfois, pour calmer les douleurs de dents, d’où son nom de Dentelaire. Entin, on la cultive aussi dans les jardins d'agrément. Genre LIMONIASTRUM. — LIMONIASTRUM Moœxcx. Fleurs en épillets 1.2 fores, alternes, serrés contre l'axe, avec 3 bractées inégales:; — étamines à filets soudés au tube de la corolle ; — styles soudés jusqu’à moitié de leur hauteur. + L. monopetalum Boiss., Statice monopetala L., fleurs roses, grandes ; feuilles linéaires, char- nues, engainantes ; tige ligneuse, rameuse, de 5 à 10 décimètres ; vivace, — lieux secs du Midi. Genre STATICE. — STATICE Wrzco. Fleurs en épillets entourés de 3 bractées , groupés en épis, sur des pédoncules radicaux et rameux ; — calice anguleux, à 5.10 dents profondes ; — corolle à divisions libres ou soudées, en anneau à la base ; — styles libres ou soudés à la base. — Feuilles tontes radicales. — Plantes acaules, toutes vivaces. Espèces nombreuses, se montrant à peu près exclusivement dans les sables, sur les côtes de l'Océan et de la Méditerranée, quelques-unes en plus grande abondance, mais n'offrant, les unes et les autres, aucune impor- tance économique, leurs tiges dures et demi-ligneuses les rendant impropres à la nourriture des animaux. Aussi, pouvons-nous, sans autre indication, nous borner à en donner le tableau ci-après : * Pédone. ailés au sommet — Calice non aristé — Feuill. pennatinerviées. Sinuata L. £ Limonium L- Feuilles Era arrondis, rameux supérieurem 4 FRS TA | peunatinerv. {Pédoncules anguleux, rameux dèsla base. Bakusiensis Fries. { Ovalifolia Poir. = _ = 2 = = E Feuill. coneav. È À Lychnidifolia Gr. S à Feuilles | Oleæfolia Wild. 4 en rosette Occidentalis Lloyd. A |Calice Rameaux Feuill. pl Confusa God. 2 pr stériles CAR R RARES Densiflora Guss. æ |£ aristé © |S rares Î Girardiana Guss. Else Braetée | ou nuls Duriuscula Gir. AE externe , : 5 M LE: = = péa herbacée F1. éparses ou imbriqnées.} pe 4 ee rledos EEE è 3 non : ViRGATa Willd. ailés Feuilles . ne : Cordata Guss. \palmatin. ameaux inférieurs et moyens nier buse Ms stériles Pubescens DC. Articulata Lois. | | Bractée externe entièrement scarieuse . ... re ee | Dichotema Dub. | Calice à lobes prolongés en arête crochue — Feuilles pennatinerv. Echioïdes E. ! Axe de l'inflorescence dépassant l’épi........ Se EE Save F | Feuilles linéaires.. ..... Diffusa Pourr. Genre ARMERIE. — ARMERIA Win. Pan page nes, panne PER radicales ; — tige nulle. — Plantes toutes rivaces æt formant guran. assez nombreuses, propres surtout aux régions montagneuses TRS de M où ES Lens ce D dont elles partagent d'ailleurs les propriétés. Ce D cn re Mans Wild. “ = diumces Gr. Feuilles linéaires « les inférieures serrées, seules canahoulées . pt rs cl " .rosmrmarst Buscmonensis Gir. à 37 ( Fleurs roses .... Pianracmm Wild. ARMERIA Bupleuroides Gul. | planes Fleurs blanches . R Mb ALrIRS Wii. lancéolées-linéaires | unimerwiées........._.. |. Femilles uninerviées collés: :..::,:./..2weuSrii Fasicudlate Wild. ARMÉRIE MARITIME, À. maritima Wild. Statice armeria L. Gason d'Olympe, G. d'Espagne, G. de montogne, ŒEillet marin, Œ. de Paris, Mousse grecgue, Herbe à sept tiges, . à sept 1ftes. Fleurs lilas, en capitules hémisphérignes, avec involucre sur 8.4 range, à foholes externes scarieuses. Calice à dents brievement æristées. Feuilles régubhèrement livénwes-oituses, planes, molles. Pédoncules de 5 à 15 ceutimètres. Souche très rameuse. Racme pivotante. Plante commune dans diverses régions de la France, principalement dans 1e N5& et sur les nes, où elle forme, çà et là, des groupes que brouteut presque tous Des bestiaux, sans les recher- cher. Une variété ylus petite, dont on 2 fait une espèce particulière, le À. cæspitoss Poir., se montre privcipalement sur les Pyrénées et les Alpes, où elle est manpée de même ; c'est oëlle que l'on cultive plus particulièrement en bordure, dans le plupart des jardime, sous Île mom es Gazon d'Olympe. FR. plantoginea Willà., fleurs roses, en capitules globuleux, denses: anvolucre à fübigles externes herbacées, longuement uristées : feuilles lancéolées-linéaires, accuminées, planes; péâon- cules de 2 à 5 décimètres, — très commune dans Îs plupart des collines arides, des terrains sablouneux de toute la partie méridionale de la France, où elle remyince purfois le précédente, dont elle partage les propriétés. 4. olpina Willd., fleurs roses ou blanches, en cspitules volumineux ; involnere à fdliviles toutes scarienses; feuilles presque obtuses, et un peu charmes ; 1 à 2 décimétres, — pelouses sèches des Alpes et des Pyrénées. GLOBULARIÉES. 629 Famille des GLOBULARIÉES LC. FLOSCULEUSES T.; TÉTRANDRIE L.; PROTÉES Juss. Fleurs hermaphrodites, irrégulières, en capitule dense, globuleux, sur un réceptale pailleté convexe, avec un involucre à folioles imbriquées sur plusieurs rangs; — calice monosépale, tubuleux, à 5 dents inégales, persis- tant; — corolle monopétale, à 5 divisions étroites, inégales, séparées en 2 lèvres, l'inférieure à 3 divisions, bien plus grande ; — étamines 4, par avor- temeut de la à°, presque didynames, exsertes ; — ovaire libre, uniloculaire, uniovulé ; — style simple ; — stigmate brièvement bifide; — fruit sec, recouvert par le calice, formant un akène, mucroné, monosperme ; — graine renversée. embryon droit dans un albumen charnu. — Feuilles simples, alternes ou radicales ; — stipules nulles. — Plantes herbacées ou sous- frutescentes. 3 Un seul genre. Genre GLOBULAIRE. — GLOBULARIA L. (Caract. de la famille). Fleurs petites, bleues, ou blanchâtres. — Plantes tontes vivaces, plus ou moins amères. GLOBULAIRE COMMUNE, G. vulgaris L. Marguerite bleue. Involuere et réceptacle poilus. Feuilles radicales nombreuses, en rosette, spatulées ou tridentées, atténuées en long pétiole ; les caulinaires beaucoup plus petites, lancéolées-aiguës, sessiles. Tiges herbacées, simples, de 1 à 2 décimètres. Plante venant dans presque toute la France, commune dans les pâturages de montagne, sur- tout ceux exposés au Midi, sur les coteaux arides, dans les bois découverts. Dédaignée de tous les bestiaux à cause de son amertume , elle constitue une mauvaise plante, qu’il convient d’extir- per des lieux cultivés. Ses feuilles, bien que purgatives, sont sans usages. Est cultivée dans quelques jardins d'agrément. G. nudicaulis L., fieurs plus grandes; involucre et réceptacle glabres ; tiges nues, de 10 à 15 décimètres ; — régions élevées des Alpes et des Pyrénées. GLOBULAIRE TURBITH, G. alypum L. Turbith blanc, Séné des Provençauz. Fleurs odorantes. Involucre à folioles ciliées ; réceptale hérissé, à écailles linéaires, longues. Feuilles petites, presque sessiles, éparses, oblongues, aiguës, coriaces. Tiges ligneuses, rameuses, de 3 à 10 décimètres. — Petit arbrisseau formant des buissons bas. Vient dans les lieux arides et pierreux de toute la région méditerranéenne. Ses feuilles très amères constituent un purgatif violent, et sont quelquefois employées comme succédané du Séné. Est repoussée par le bétail. G. cordifolia L., corolle à 5 divisions presque égales; feuilles très petites, obcordées ou presque linéaires, charnues, brillantes, en rosettes d’où partent des pédoncules nus de 5 à 10 cen- timètres, — hauts pâturages des Pyrénées et des Alpes. 4*° CLASSE. — MONOCHLAMYDÉES Famille des NYCTAGINÉES Juss. HYPOSTAMINIE Juss. Fleurs hermaphrodites ou diclines par avortement , entourées de brac- tées quelquefois soudées en involucre et renfermant une ou plusieurs fleurs ; — calice pétaloïde, tubuleux, à base persistante ; estivation pli : — élami- nes 5.30, hypogynes, parfois unilatérales ; — ovaire libre, uniloculaire, ovule, recourbé ; — style simple, à stigmate renflé: — fruit sec, indéhiscent {akène). entouré de la base persistante du calice ; — graine dressée, adhérente à l'endocarpe, à embryon courbé autour d’un albumen farineux. — Feuilles ordinairement opposées, pétiolées, entières ; — stipules nulles; — tiges noueuses ; — racine tubéreuse. Famille composée d'espèces exotiques , originaires principalement de la région intertropicale de l'Amérique, et dont les racines, douées de propriétés purgatives ou émétiques assez prononcées, sont utilisées dans l'économie domestique et la médecine. Genre NYCTAGE. — NYCTAGO Juss.; MIRABILIS L. Involucre uniflore, figurant un calice à 5 divisions, campanulé, persistant ; — périgone in- fundibuliforme, vert à la base; — étamines 5, inégales, soudées en coupe à la base ; — fruit ovoide. — Feuilles simples. Plusieurs espèces, dont les fleurs, ne s'ouvrant qu'une fois, s’épanouis- sent la nuit et se ferment aux rayons du soleil ; sont cultivées sous le nom de Belles-de-nuit. N. hortensis Juss., N. jalapa DC., Mirabilis jalapa L., fleurs rouges, jaunes ou blanches , nombreuses ; feuilles ovales, cordiformes, aiguës, molles ; tige très rameuse, de 4 à 8 décimètres; racine grosse, fusiforme ; — originaire du Pérou où elle est vivace, annuelle en Europe, cette espèce est cultivée dans tous les jardins ; sa racine purgative a été longtemps confondue avec celle du Jalap, dont elle offre l'odeur nauséeuse ; pourrait être nuisible pour le bétail. D'autres espèces du même genre, notamment le N. longiflora Juss., à fleurs blanches ou wio- lettes et odorantes, sont encore cultivées dans les jardins. A cette même famille appartient le genre BoEruAviA L., dont les espèces nombreuses four- nissent, au Pérou, des racines alimentaires ou médicinales très communément utilisées. CHÉNOPODÉES. 631 Famille des CHÉNOPODÉES -VE\r. FLEURS À ÉTAMINES T.; ATRIPLICÉES Juss.; SALSOLACÉES Mo. T. Fleurs verdâtres ou rougeätres, hermaphrodites, polygames ou diclines, petites, nues ou munies de {1.2 petites bractées ; axillaires, solitaires ou en glomérules formant des grappes rameuses ; — calice ou périgone libre ou adhérent à l'ovaire, à 2.3.5 divisions quelquefois soudées, persistant, à estiva- tion imbricative ; — étamines 2.5, insérées sur un disque hypogyne ou sur le réceptacle, parfois soudées à la base; — anthères biloculaires, s'ouvrant en long ; —ovaire uuiloculaire, ovule {, courbé ; — styles 2.3, distincts ou soudés ; — stigmates libres, subulés ; — fruit le plus souvent sec, indéhiscent, entouré par le calice modifié, monosperme ; — graine horizontale ou verticale, à test formé quelquefois de ? enveloppes ; embryon courbé, annulaire ou en spirale, entourant un albumen central, assez abondant, farineux ou charnu, parfois nul. — Feuilles simples ; — stipules nulles ; — tiges herbacées ou sous-fru- tescentes. Famille nombreuse, composée d'espèces exotiques et indigènes, habitant surtout les bords de l'Océan et des lacs salés, et principalement, en France, la région méditerranéenne ; communes dans les lieux secs, voisins des habita- tions et imprégnés de matières azotées, elles s’y développent parfois avec une extrême abondance en formant de nombreuses variétés. Presque toutes renferment des matières gommeuses, amylacées ou sucrées, qui en font des plantes douces, émollientes, pouvant être utilisées, soit comme plantes ali- mentaires, soit comme plantes médicinales ou industrielles. Remarquables, en général, par le peu de développement des organes floraux, et n’offrant que des caractères peu tranchés et non toujours parfaitement saisissables, ces espèces sont toujours difficiles à distinguer les unes des autres. — En se basant principalement sur la disposition de l'embryon, ainsi que sur la construction du fruit et de la graine, on a établi, dans cette famille, un certain nombre de tribus; celles qui suivent comprennent toutes nos espèces indigènes. Fl.diclin., les mâles et femell. dissemblabl.— Tige contin. Spinaciées. non send Ti Graine à tégument double. Chénopodiées. Albumen central, (Fleurs hermaphrod. 1ge abondant ou unisexuées continue Graine à tégument simple. Camphorosmées. par avortement, \ toutes semblables | Tige articulée. ................ Salicorniées. CHÉNOPODÉES Embryon en spirale —Albumen extérieur, bipartiteou nul—Fl. hermaphrod. Salsolées. 1x Tribu. — SPINACIÉES. . Fleurs diclines, les mâles et femelles dissemblahles, toutes dépourvues de bractées. Graine verticale, à tégument double, à test crustacé. Embryon annulaire, extraire. Albumen central, abondant. — Feuilles planes, trian- gulaires ou hastées. Tige continue. Lan U ces M NE ANSE Le ATarLes. Styles 2. cms | Périgonecsapsulif.,induré — Embrrozéradonlesupère. Omons. Styles 4 — Périgone induré — Embryor à radieule infère.. .... .. Srzxacis 2 valves accrues du périgone, à péricarpe membraueux, très munce. — Feuilles ordnsinement alternes. — Plantes généralement recouvertes d'une poussière farineuse. Plusieurs espèces, assez communes, venant dans les mêmes lieux et toutes généralement mangées avec facilité, doper she yriome us espèces, chacune d'assez variétés, sont difs- ciles à distinguer entre elles, et quant à leur détermination. il existe encore dans les auteurs une ion, que l'on attéaue en réduisant les types essentiels à un petit nombre. PATULA ee fructifèr. cdi ps ue | mn Périgone membran. Buorara BOLTENSIS p _ Val. fructif. libres, membranenses. | v, s Plantes berbaoées . tan CA. cefeFeerr Pésgun à tue proue igneue…| Plante Bgvense .. .. asamne Annocue Éraiés, 4. paiuls L. sinuées-dentées, les supérieures linénires-aiguës. Tige dressée, sillonnée, très rameuse, à ramesux inférieurs très longs, étalés ; de 4 à # décimètres. Plante glubre. Venant dans toute ls France, au milieu des cultures, au bord des champs et des chemans, surtout dans les terrains sablonneux et cuillorteux; Île long des fossés, au güeë des zurs, ete, dans les sables des bords de la mer, comme à l'intérieur des terres, où elle se mélange aux herbes des pelouses. Elle est recherchée par tous les bestisux qui ls broutent avac plaisir. 4. litoralis L., fleurs juunûtres ; feuilles Loémires ou lancéolées-Hnésires ; rameaux tons dressés, — mêmes lieux que ls précédente; en partage les propriétés. ie CHÉNOPODÉES. 633 A. hastata L., grappes lâches ; feuilles entières, hastées; tige rayée de blanc, gonflée aux entre-nœuds, — lieux ineultes et cultivés, surtout dans les sols gras et frais. ARROCHE DES JARDINS, À. hortensis L. Belle-Dame, Bonne-Dame, Arrousse, Arroche-Epinard. Fleurs polygames. Périgone des fleurs femelles à divisions larges, entières, membraneuses. Feuilles en cœur à Ia base, les supérieures lancéolées, à pétiole court. Tige de 3 à 12 décimè- tres. — Plante verte ou rouge. Originaire de l'Asie, et subspontanée, çà et là, dans toute la France ; communément cultivée dans les jardins, elle offre plusieurs variétés, dont l’une surtout, rouge dans toutes ses parties, sert à orner les parterres. Ses feuilles, d’une saveur douce et fade, remplacent souvent l’Epinard et sont mangées de même ; les vaches les recherchent. Ses graines sont émétiques et purgatives. ARROCHE ROSE, À. rosea L. Fleurs en grappes très lâches. interrompues et feuillées. Périgone à divisions larges, trian- gulaires, dentées, ligneuses à la base et soudées. Fruit en étoile. Feuilles rhomboïdales, les supé- rieures ovales-dentées. Tige dressée-ascendante, de 4 à 8 décimètres. Espèce assez abondante sur les bords de la Méditerranée et de l'Océan, dans tout le Midi et jusqu'aux montagnes du Centre, surtout au voisinage des eaux minérales salines; vient sur les pelouses, le long des fossés, autour des habitations, dans les décombres et les heux incultes. Très recherchée de tous les bestiaux, qui en broutent jusqu’à la racine, elle repousse, sous la dent, jusqu'aux gelées. A. laciniats L., grappes étroites et nues; périgone à divisions presque trilobées ; feuilles inférieures opposées ; les moyennes incisées ou dentées, les supérieures linéaires, — accompagne la précédente, surtout dans les décombres et lieux incultes du Midi. A. halimus L., grappes courtes, nues ; périgone à divisions réniformes, entières, obtuses ; feuilles ovales, entières, blanches-argentées, persistantes ; tiges ligneuses, blanches, de 1 à 2 mètres, — arbrisseau venant sur les bords de la Méditerranée ; ses feuilles confites se mangent en salade; peut former des haies. Genre OBIONE. — OBIONE GÆRIN. Fleurs monoïques ou dioïques ; — périgone des fleurs femelles à 2 divisions soudées et conni- ventes, en capsule comprimée, gonflée, indurée. O. portulacoides Moq., Atriplex portulacoides L., grappes nues; feuilles opposées, spatulées ou lancéolées, très entières, épaisses, charnues; tige sous-frutescente, à rameaux effilés, diffus, de 2 à 4 décimètres, — dans les lieux fangeux, sur toutes les côtes de France; les feuilles et jeunes pousses, conservées dans du vinaigre, servent aux usages culinaires. O. pedunculata Moq., sur les côtes de la Manche ; — 0. grzca Moq., propre à la Corse. Genre ÉPINARD. — SPINACIA T. Fleurs dioïques, verdâtres en glomérules axillaires ; — perigone à 4.6 divisions presque libres ; dans les fleurs femelles, les 2 intérieures soudées formant une enveloppe capsulaire ; — étamines 4.5; — styles 4, très longs, capillaires ; — fruit comprimé, renfermé dans l'enveloppe interne, indurée et adhérente du périgone. — Feuilles alternes, pétiolées ; — tige dressée, rameuse. 634 CHÉNOPODÉES. EpixanD COMMUX, S. oleracea L.: S. spinosa Mœnch. Epinard d'hiver, E. cornu. Périgone fructifère comprimé, portant sur les faces 2.4 épines fortes. Feuilles triangulaires, sagittées ou ronciniées, les supérieures hastées ou lancéolées. Tige fistuleuse, cannelée, de 3 à E décimètres. Plante glabre dans toutes ses parties. Espèce originaire de l'Orient et depuis longtemps cultivée dans tous les jardins potagers, pour ses feuilles, douces, fades, que l'on mange cuites’ et assaisonnées de diverses manières. Plante très rustique, subspontanée çà et là autour des habitations, et que le bétail consomme volontiers. S. inermis Mœnch., (Epinard rond, E. de Hollande, Gros Epinard), périgone non épineux ; feuilles oblongues, larges, — espèce considérée souvent comme une variété de la précédente ; cultivée de mème; plus précoce et plus productive, et très estimée. 2 Tribu. — CHÉNOPODIÉES. Fleurs hermaphrodites, ou femelles par avortement, toutes semblables et dépourvues de bractées. Graine à tégument double, à test crustacé. Embryon annulaire, extraire. Albumen central, abondant. — Feuilles planes, trian- gulaires ou oblongues. Tige continue. Périgone sdbérent — Péricarpe épaissi , induré — Graines horizontales... BETA. Gin es — — Gr. borizontal. et verticales. CHESOPODITM . Bi =-erahraess Dee RER à vertic. ROUBIEVTA membraneux CHÉNOPODIEES a Périgone gonflé, charnu — Graines verticales.......... Burrux. Genre BETTE. — BETA T Fleurs eu glomérules , formant de longs terminaux ; — périgone en godet, à 5 divisions profondes, infléchies ; à tube anguleux, à la fn induré, persistant; — élamines 5, insérées sur un disque , Charpu; — style court, à 2.3 stigmates; — fruit déprimé, à péricarps induré, épaissi, soudé à ls base du périgone; — — graine à test membraneux. — Feuilles pétiolées, oblongues, entiéres, luisantes. Genre peu nombreux, comprenant environ huit ou dix espèces ; une seule est indigène, et offre des variétés nombreuses, dont quelques-unes ont parfois été considérées comme espèces distinctes. BETTE COMMUXE. — 8. VULGARIS L. Fleurs réunies par 2.3, rarement solitaires, en épis longs, gréles, dressés, formant par leur ensemble une vaste panicule. — Périgone souvent rougeñtre. — Fruits rugueux, bruns-jaunâtres, de la grosseur d'un pois. — Graînes 2.4, aplaties. — Feuilles vertes ou rougeñtres, un peu CHÉNOPODÉES. 635 charnues, les radicales très amples, longuement pétiolées, en cœur 3 Ls base, obtuses, souvent crispées et ondulées; les eaulinaires petites, sessiles. — Tige dressée, robuste, anguleuse, = rameaux dressés, de 1 à 2 mètres. — Plante glabre dans toutes ses parties. Constitue, dans nos contrées, plusieurs variétés, que Moquin-Tandon, dans le Prodromus, raîtache à 3 types principaux : La Bevrs, fieurs solitaires ou géminées ; feuilles eaulinsires presque linéaires ; tiges souvent multiples, étalées ; rscine dure, grêle, rameuse ; vivace, — représentée par plusieurs sous-variétés, dont une seule, indigène, vivant sur les bords de ls Méditerranée et de FOcéan, est considérée par besucoup d'auteurs comme une espèce distinete (B. meritims L.). La Pom (B. eyela L.), feurs par 2.3; feuilles a nervure moyenne très épaisse, charnue ; tige ordinairement simple ; racine simple, peu développée, dure, — plante potsgère, slimentaire, surtout quand elle est jeune, et dont on utilise les feuilles, principalement en bouillon, pour des vertus laxatives et pour corriger l'acidité de FOseille ; elles servent aussi an pancement des plaies. On ez cultive plusieurs sous-variéiés : Ls Poirie rouge où Carotte rouge (B. V. rubra), à racine rouge-pourprée ; La Poirée blonde (B. V. flaueseens), racine d'un jaune pâle ; La Poirée earde, Carda (B. V. cicls), qui fournit principalement ses pétiales et =s nervure médiane, sous les noms des ewrdes, de eutes de Batte, aux usages culinaires. On en cultive plusieurs races, dont la plus commune est La Corde blameña (B. VW. aïba DC.). Il en est une suire à fige sillonnée (B- W. suleata) ; une autre à feuilles erispées (B. V. crea), ete. La BEYTERAvE (B. V. rapaces Kock., B. rupa Dun.), Seurs par 2.4; racine simple, grosse, fusiforme, charnue, à chair blanche, rouge ou jaune, plus o@ moins suerée, — variété La plus intéressante par ses produits divers, et de laquelle nous aurons iei spécialement à nous aceuper La BETTERANE, plante de petite et de grande culture, ne se montre jamais à l'état sauvage, et apparait quelquelois, seulement, d'une manière subspontanée, autour des habitations. Elle constitue l’une de nos espèces cultivées les plus intéressantes, soit au poini de vue de l'industrie, pour le sucre que l’on retire de sa racine, soit au point de vue de l'économie du bétail pour les riches produits alimentaires qu'elle fournit aux animaux. soif au point de vue de l’agriculture proprement dite, au développement et à la prospérité de laquelle elle a contribué pour la plus large part. Historique de la Betterave. Culiivée depuis des siècles, et, suivant toute apparence, originaire du Midi, la Betterave se trouve, pour la première fois. signalée par Théophrasie, qui en décrit deux variétés, une rouge foncée et une blanche. À une époque plus rapprochée de nous, elle est mentionnée par Olivier de Serres, qui parle seulement de la Betterave rouge, et rapporte que ce fut de son temps que cette racine a été importée d'Italie en France. Au seizième siècle, elle fut introduite en Angleterre et successivement en Belgique, en Allemagne et ” même en Russie. Actuellement, elle est cultivée dans toute l'Europe; mais elle réussit mieux dans les climats froids que dans le Midi, où elle soufre de la chaleur et de la sécheresse, et où la racine reste petite, verte, pen riche 636 CHÉNOPODÉES.. en sucre. En France, elle vient sous toutes les altitudes, et se trouve aujour- d'hui cultivée sur toute l'étendue du territoire, soit comme plante potagène ou fourragère, soit comme plante industrielle. D'abord réservée exclusivement aux jardins polagers , où on La cultivait pour l'alimentation de l'homme, la Betterave ne commenca à être cultivée en plein champ, pour les bestiaux, que vers la fin du dix-huitième siècle, d'abord en Allemagne, puis en France. En 1747, Margraaf reconnut dans cette racine la présence du sucre et trouva, en même temps, un procédé pour l'extraire ;: mais en 1790, seulement, fut créée, par Achard, La première fabrique de sucre de Betterave. Toutelois, l'extraction en grand de ce produit ue date réellement que du premier Empire. Elle fui l'une des conséquences du blocus continental, et devint alors l'objet, plus particulièrement, des travaux de Chaptal, d'abord, puis de Math. de Domhasle, de CrespeL Mais elle se développa surtout à partir de 1823, époque où Figuier proposa de substituer le poir animal au lait et au sang, auparavant emplorés pour la plus considérables, grâce surtout aux perfectionnementis dont elle a été l'objet et auxquels ont participé de nombreux chimistes et industriels, et elle a aujourd’hui atteint un degré de prospérité qu'il 2e lui sera probablement pas donné de dépasser. Une autre circonstance vint concourir encore à étendre La production de la Betterave, ce fut la production de l'alcool, que l'industrie tenta de retirer de cette racine. L'idée première de cette fabrication n'est point nouvelle ; elle remonte aux premières années du siècle et fut la conséquence naturelle des tentatives de distillation de la Pomme de terre, entreprise à cette époque par divers agriculteurs. Momentanément abandonnée, l'opération fut reprise, plus tard, par M. Dubrunfavut, qui, vers 1824, songea de nouveau à soumetine directement les betteraves ou leur jus à la fermentation, puis à la distillation ; seulement, par suite du bas prix des alcools à cette époque, l'idée resta encore sans application. Des essais plus heureux eurent lieu vers 1845. Ce n'est, toutefois , qu'en 1850, par suite de la hausse survenue dans les aloools, que cetie industrie put véritablement se fonder. Elle prit aussitôt un extrême développement et amena même la transformation en distilleries d'un grand nombre de sucreries. L'importance de cette fabrication s'accrut encore par le fait de l'emploi, qui ne tarda pas à se répandre sur La plus large échelle, des résidus de La fabrication du sucre et de l'alcool à l'alimentation du bétail. Le résultat total de ces applications diverses fut l'extension de glus en plus grande prise par la culture de la Betterave, qui à finalement conquis la première place parmi nos cultures économiques el occupe aujourd'hui, en France, uve superficie qu'on n'évalue pas à moins de 100,000 hectares. + 4 (à ; % : 2 te a D n: CHÉNOPODÉES. 637 Variétés de la Betterave. à +: La Betterave, soumise à la culture, a produit un grand nombre de varié- tés, se distinguant spécialement par la couleur, par la forme et par le volume des racines. Dans le principe, ces variétés n'étaient qu’en fort petit nombre. Ainsi, en 1782, d’après l'abbé Rozier, on en connaissait quatre seulement : une blanche, une grosse et une petite-rouges, plus une jaune, auxquelles s’en vint bientôt joindre une cinquième, la Disette. Actuellement on en compte plus de vingt-cinq, dont la moitié, tout au plus, cultivées en grand, sont de quelque importance. On peut les distinguer, d'une manière générale, d’après la cou- leur de la chair et de la peau, qui peuvent être rouges, blanches ou jaunes, en plusieurs groupes, comprenant les variétés : 1° à chair et peau rouges; 2 à chair blanche et peau rouge; 3° à chair et peau blanches; 4° à chair blanche et peau jaune ; 5° à chair et peau jaunes : ces différences de couleur offertes par la racine étant généralement en rapport avec la couleur des fanes ou mieux du pétiole, ou des nervures des feuilles. — Voici un aperçu de l’ensemble des principales de ces races : 1° VARIÉTÉS A CHAIR ET PEAU ROUGES : B. rouge grosse longue, Rouge écarlate , racine longue, régulière, presque cylindrique, à pean et chair d’un rouge foncé, saveur sucrée, sortant des deux tiers hors de terre ; feuilles à pétiole rouge de sang ; rustique et d’une réussite facile , — variété la plus volumineuse et la plus com- mune de celles réservées aux usages culinaires, en même temps la plus ancienne cultivée en France, et celle que signalait Olivier de Serres comme la plus récemment introduite d'Italie. B. rouge de Castelnaudary, Rouge naine foncée, beaucoup moindre dans toutes ses parties que la précédente, fusiforme, allongée, tout à fait enterrée, — de bonne qualité, mais d’un faible volume et parfois un peu fourchue, ce qui en diminue la valeur. B. écorce ou Crapaudine, de grosseur moyenne, fusiforme, à écorce chagrinée, fendillée, comme écailleuse, chair très rouge, enterrée ; feuillage d’un vert rougeâtre bronzé, — variété estimée pour salade, mais offrant l'inconvénient de blanchir parfois au centre, surtout après la cuisson. B. rouge foncée de Whyte, plus grosse que la précédente, à peau fine, lisse, d’une teinte rouge métallique, comme plombée ; chair rouge intense, feuillage vert rougeître. B. rouge ronde précoce, en forme de toupie arrondie, peau et chair d’un rouge très foncé, surface un peu rougeâtre ; feuillage vert rougeâtre , — se formant vite. 20 VARIÉTÉS A CHAIR BLANCHE ET PEAU ROUGE : B. champétre, Disette, Turlips, racine très volumineuse, fusiforme, obtuse au sommet, crois- sant au moins à moitié hors de terre ; à chair blanche veinée ou zonée de rose, à peau rouge, plus brune sur la partie hors de terre ; feuilles à côtes rougeâtres.— La plus grosse, la plus aqueuse et la moins riche en principes sucrés, mais donnant un produit considérable en racines et en feuilles, cette variété, non cultivée pour le sucre, l’est au contraire, avec le plus grand avantage, pour la nourriture du bétail. — Utilisée à ce titre depuis fort longtemps en Allemagne, sous le nom de Racine de disette (Mangel-Wurzel), elle fut introduite en France, vers 1775, par Vilmorin, et en 1784, par l'abbé Commerell, qui lui donna le nom de Betterave champêtre pour la distinguer de la Betterave jaune, seule cultivée, alors, dans quelques jardins du Midi. Pen après, en 1786, elle fut introduite en Angleterre, par Parkins. 638 CHÉNOPODÉES. Offre quelques sons-variétés :—1° B. corne de vache, extrêmement longue, contournée, sillonnée dans ss longueur, à chair d'un blanc verdâtre zoné de ronge ; végétant presqu'entièrement hors de terre ; feuilles dressées, peu développées, pétioles rosés ; — 2° B. disette blanche à collet vert où de Puilboreou, cylindrique, chair d'un blanc fäunêtre, à peine murbrée, peuu verte vers le haut et blanche inférieurement ; — 3° B. disette camuse, renflée, à collet fort, deux fois plns longue que large, demi-enterrée, chair veinée; — 4° B. D. d'Allemagne, très allongée, très sortie de terre. B. globe rouge ou rose, forme globuleuse ou ovoïde, régulière, prenant un grand dévelop- pement, sortant à moitié de terre: peau d'un rose violscé, brune supérieurement; chair blanche, souvent zonée de rose, — une des plus appréciées en Angleterre, où elle est très productive, sur- tout dans les bonnes terres. B. plate de Bassano, ronde, large, offrant la forme aylatie, discoïide du turneps ; volume moyen; peau rose, chair blanche zonée de rose, ferme et sucrée; garnie de beaucoup de radicales et sortant d'un quart hors de terre, — une des meilleures pour la table. 3e VARIÉTÉS À CHAIR ET PEAU BLANCHES : B. à sucre, Blanche de Silésie, racine fusiforme ou assez régulièrement conique, rétrécie au collet, grosseur moyenne; chair blanche, peau blanche ou verte à ss partie supérieure ; ssveur fortement sucrée ; restant tout entière enterrée, — ls plus riche en matière saocharine: est plus spécialement cultivée pour ls fabrication du sucre. Offre plusieurs sons-variétés : — 1° B. blanche à collet rose, un peu plus grosse que l'espèce principale, colorée en rose supérieurement ; moins répandue ; recommandée par Math. de Dombasle ; — 2° B. blanche de Mogdrbourg ou de Breslau, d'un faible volume, allongée et renflée su sommet, efñlée vers le bas ; feuilles petites et frisées sur les bords ; très estimée en Prusse, où on ls con- sidère comme plus saccharine que le type; — 3° B. blanche améliorée de Vilmorin, très sucrée : à caractères encore peu fixes ; — 4° B. blanche impériale de Knsuer, moins saccharine, peu franche, d'ailleurs; — 35° B. blanche de Saxe; — 6° B. blanche bouttoire, développant en partie sa racine hors de terre ; moins sucrée que la Silésie pure. B. globe blanche, presque sphérique, régulière, volumineuse, sortant d'un tiers bors de terre. peau et chair blanches, assez sucrée, — obtenue par M. Gareau. Se rapproche beaucoup de la précédente, la B. blanche plate de Vienne. 4° VARIÉTÉS A CHAIR BLANCHE ET PEAU JAUSE : B. jaune d'Allemagne, longue, cylindrique, très grosse, sortant de moitié hors de terre: peau jaune inférieurement et brune verdâtre au collet ; chair blanche, parfois reinée de jaune: feuilles d'un vert pâle, — bonne mais peu substantielle ; introduite, il y s une quarantaine d'années, par le colonel Chaux, dans le département du Loiret. B. jaune oroïde des Barres, ovoïde, régulière, sortant d'un tiers bors de ferre, peau jaune orangé, chair blanche, légèrement veinée de jaune, sucrée ; feuillesd'un vert püle, — obtenue de la précédente par Vilmorin père ; facile à arracher, très estimée pour ss valeur nutritive, considérée comme supérieure à celle de la Disette. Une des meilleures comme Bettersve fourragère. B. globe jaune, presque sphérique, voluminense, sortant à moitié de terre, pesu jaune orangé, à collet brun verdâtre, chair blanche, légèrement veinée de jaune, ferme et sucrée, — très productive et fort répandue, facile à arracher. Convient pour la table; assez généralement cultivée comme fourragère. Sons-variété voisine, la Jaune globe aplatie. 5e VARIÉTÉ À CHAIR ET PEAU JAUSES : : B. jaune de Castelnaudary, petite, allongée, fasiforme; pesu d'un jaune sufrané ; chair jaune pâle, serrée, très sucrée, un peu cassante; portant inférieurement beaucoup de radicules, sortant h moitié hors de terre: feuilles d'un vert pâle, à nervures jaunes, — moins volumineuse que les autres, mais fort délicate au goût, ce qui La fait rechercher pour les usages culinaires, et aussi pour ls nourriture des vaches. Elle est de plus fort productive en feuilles, ce qui ls rend très utile au mois de septembre. B. joune longue gros, voluminense, presque cylindrique, un peu tortnense, sortant d'un CHÉNOPODÉES. 639 tiers hors de terre; peau d'un jaune orangé, chair jaune vif, assez sucrée; feuillage d’un vert un peu jsunâtre, — cultivée surtout dans les jsrdins potagers. B. jaune ronde sucré, d'un volume moçez, ovale, arrondie, parfois turbinée, presque enterrée; peau d’un jsune orangé, chair jaune serrée : feuillase d’un vert blanc jaunâire, — cultivée aussi dans les potagers. Telles sont les variétés principales de la Betterave, lesquelles, en général, se formant de semence, naissant souvent des graines d’un même pied, et enfin, s’hybridant facilement en produisant des types intermédiaires, offrent par suite, peu de fixité, En outre, leurs caractères se modifient aisément sui- vant le sol et le climat. Un terrain humide, trop fumé, une saison froide aug- mentent leur volume, diminuent la proportion du sucre; ainsi, les races les plus fermes et les plus sucrées deviennent grosses et aqueuses dans les terres fortes et dans les années pluvieuses. De même, l’on voit celles que l'on con- sidère généralement comme inférieures, et qui sont presque toujours les plus volumineuses, se montrer plus riches en sucre et en principes alibiles, quand elles sont cultivées dans une terre sèche et en pays chaud. Tenant compte de ces circonstances, on peut arriver, d’après certains caractères extérieurs généraux, à déterminer assez exactement les quali- tés respectives des différentes variétés de la Betterave. On a reconnu, par exemple, que les plus petites sont toujours plus sucrées, proportionnellement, que les grosses: autrement dit que la quantité de sucre diminue avec le poids moyen des racines, et, au contraire. croit avec leur densité spécifique. On a constaté, de plus, que les racines à surface plane ou concave, avec collet volumineux et extrémité inférieure divisée ou fourchue, et qui, en outre, restent entièrement dans la terre où elles sont retenues par les divi- sions radicales, et qui sont les moins volumineuses d’ailleurs, sont plus sucrées que celles à surface bomhée, régulière, garnies seulement de chevelu et qui sortent davantage de terre. Ces caractères, propres aux racines les plus sucrées, sont ceux généralement offerts par les races à peau blanche, et par- ticulièrement par la B. de Silésie, la plus saccharifère et renfermant de 10 à 13 pour 100 de sucre; tandis que la Distte, qui offre au plus haut degré les -caracières des moins sucrées. n’en renferme que 6 ou 7 pour 100. Dans les autres races, la proportien du sucre varie entre ces deux chiffres extrêmes. Dans chaque racine isolément, la quantité de sucre augmente avec la matu- rité, ainsi que l'ont constaté M. Péligot et quelques autres expérimentateurs. On a observé également que le sucre est plus abondant à la partie inférieure de la racine qu’au collet, où le tissu vasculaire plus serré l'empêche, sans doute, de se déposer. Dans l'appréciation de ces différentes variétés, il faut considérer, à la fois, la valeur nutritive et la richesse en sucre, en observant que celles qui produisent le plus en volume ne sont pas toujours celles qui donnent le plus de produits utiles. Telle racine plus petite, par exemple, sera plus avantageuse à cultiver, si, en même temps qu’elle est plus substantielle, plus sucrée. etc. elle entraîne moins de frais de récolte et de conservation. 640 CHÉNOPODÉES. Dans tous les cas, le choix à faire entre elles dépend surtout de l'objet qu'on se propose. Ainsi, pour les distilleries et les sucreries, on donne la aux variétés blanches, les plus petites, qui croissent le plus dans la terre, dont le collet est mince feuille relativement peu abondante : caractères qu'offre spécialement la 8. blanche de Silésie, laquelle, outre sa plus forte proportion de sucre, coutient moins de principes mucilagineux et acides que les autres races, et dont la matière saccharine est toujours plus facile à extraire. Les races à sucre conviennent moins pour l'alimentation du bétail; elles sont d'un trop faible poids ; sont, de plus, difficiles à arracher età laver, perdent facilement leurs racines latérales. On leur préfére, pour cet objet, les racines plus développées, à formes régulières, à extrémité non divisée, et plus faciles à récolter, tout en donnant plus de produits. Parmi elles, la B. disette a été longtemps la plus estimée, presque la seule cultivée. Actuellement, on donne la préférence aux variétés jaunes, qui, renfermant un peu plus de sucre, plus de substance mucilagineuse que la précédente, conviennent mieux, par suile, pour la nourriture du bétail. Entre toutes, les meilleures sont la B. globe jaunz et surtout la B. jaune des Barres, qui se recommande à la fois par l'abon- dance des produits, la richesse nutritive, la facilité qu'elle offre pour l'arrachage, le nettoyage, la conservation. Elle ne contient, il est vrai, guère plus de 7 à 8 pour 100 de sucre : elle renferme, en outre, des sels nuisibles à La cristallisation et difficiles à neutraliser; enfin, la racine, à demi-plantée en terre, ne renferme presque pas de sucre à sa partie extérieure ; mais Ces défauts qui La font rejeter des sucreries, sont ceux qui, précisément, la font rechercher des éleveurs. Pour l'alimentation humaine, toutes les races peuvent servir, aussi bien les grosses races fourragéres que celles cultivées pour le sucre et l'alcool; cependant on réserve de préférence pour la table celles à chair moins aqueuse, plus dense, en même temps que d'une couleur vire et agréable, particulière- ment celles à chair d'un jaune foncé et celles à chair pourpre ou rouge de sang, les meilleures étant toujours celles dont la chair offre un rouge égale- ment foncé dans toutes ses parties. Culture de la Betterare. Toutes les variétés de Betterave sont soumises à peu près au même système de culture, qui est celui indiqué pour la Carotte, sauf quelques par- ticularités tenant à son mode spécial de végétation. Choix et préparation du sol. — La Betterave exige un sol profond, meuble, riche en principes fertilisants, mais non trop humide. L'excès d'humidité surtout lui est nuisible, d’abord en compromettant la germination des grains, puis en favorisant la formation de racines grosses, aqueuses, peu nutritives CHÉNOPODÉES. 641 et difficiles à conserver. Une terre sèche, maigre, sablonneuse, qui ne pro- duit qu'une racine petite, dure, peu chargée de suc, ne lui est point non plus convenable. On préfèrera un sol ME FE tenace, mais bien amendé et ameubli, les terres après les défrichements des prairies, les alluvions tra- vaillées, etc. Dans tous les cas, on évitera les lieux où séjournent des eaux stagnantes, les lisières des bois, etc., où les jeunes plants seraient exposés aux gelées du printemps. Le sol, quel qu'il soit, sera ameubli par des labours d’automne profonds qui facilitent l’action de la gelée, et, après l'hiver, par un deuxième labour, qu'on réitère sur les terres très fortes, et qu'on fait suivre de l'emploi de la herse norwégienne ou du rouleau Crosskill. Les agronomes ont fort agité, à cette occasion, la question de la culture à plat comparée à la culture en billons. A cet égard, il ne saurait y avoir de règle absolue, la préférence à accorder à l’une ou à l’autre méthode étant entièrement subordonnée à la nature du terrain et aux conditions climatériques régnantes. Si l'on a affaire à un sol profond, riche, frais, substantiel, ayant recu un énergique labour préparatoire, la culture à plat est préférable, surtout dans un climat sec. On peut même se passer du tassement, du plombage du sol. Mais sur un terrain poreux, léger, de médiocre épaisseur ; dans un climat pluvieux, brumeux, on se trouvera bien de former, avec deux bandes de terre adossées, des planches convexes, des billons, espacés de 60 à 80 centimètres, et raffermis par une compression énergique, qui fournissent à la plante une couche de terre meuble plus épaisse, rendent plus faciles les travaux ulté- rieurs, tout en favorisant l'égouttement des eaux de pluies. Une condition essentielle au succès de la Betterave est une bonne fumure, qui profitera d'autant mieux qu’on n’a pas la verse à craindre. On peut faire usage du fumier, qui présente cependant l'inconvénient, lorsqu'il est trop pailleux, de rendre le sol perméable, de l’exposer à la sécheresse, de favoriser la production des radicelles, de rendre les racines fourchues. Mieux vaut alors se servir d'engrais pulvérulents et liquides : tels que guano, poudrettte, tourteaux, poudre d'os, noir de raffinerie, déchets de laine, composts, charrées, cendres de bois, purins, eaux vannes, écumes séparées du jus, etc., substances que l’on peut d’ailleurs employer concur- remment avec le fumier pailleux, si l'on est dans l'obligation d'utiliser celui-ci, en évitant seulement, pour les betteraves à sucre, les engrais salins qui en altèrent la qualité. Quand on fait usage du fumier, on en modifiera l'application suivant la nature du sol. Dans les terres fortes, peu perméables, on l’enterre plus ou moins, par un ou deux labours; au contraire, sur les terrains légers, poreux, sablonneux, schisteux, granitiques ou calcaires, qui souffrent facile- ment de la sécheresse, on trouve souvent plus d'avantages à fumer en cou- verture. Les engrais liquides ou pulvérulents seront toujours aussi répandus à la surface du sol. — On fait encore usage, dans nos départements du Nord et st 642 CHÉNOPODÉES. en Belgique surtout, de ce qu'on nomme l’engrais flamand, provenant des matières de vidange. Mais cet engrais exerce une influence nuisible sur la Betterave, dont il tend notamment à diminuer la richesse en sucre, ce qu’on attribue au sol marin qu’il renf aussi son emploi tend-il sensiblement à se restreindre. Le moment favorable pour appliquer l'engrais varie de même suivant le sol et le climat, l'opération devant se faire d'autant plus tard que le sol est plus perméable, le temps plus humide. En général, pour faciliter la pousse des mauvaises herbes et leur destruction avant les semailles, mieux vaut enterrer le fumier en automne; s'il est bien consommé, on l'applique au deuxième labour, la Betterave n'en craignant pas le contact direct. Quant à la quantité d'engrais employée, elle varie suivant la fertilité naturelle du sol, le total, la nature de la récolte précédente, la richesse de l'engrais, etc. L'essentiel est de la proportionner à la proportion d'azote ou de principes fertilisants enlevés à la terre. La quantité moyenne d'azote enlevée par une récoltede 60,000 kilog. est de 240 kilog. par les racines, plus environ 70 kilog. pris par les feuilles. Il suffit que la fumure restitue cette proportion, point n'étant nécessaire de la dépasser, ce qui ne fait qu'aug- menter le volume des racines au préjudice du sucre et des matières alibiles. Ensemencement. — La Betterave redoutant l'influence du froid, on ne doit semer que lorsque les dernières gelées ne sont plus à craindre. On ne peut donc pas assigner à cette opération une époque rigoureusement fixe. On sème ainsi depuis le 15 février jusqu'au 15 mai, d'autant plus tôt que la terre est plus légère, plus exposée à la sécheresse, de manière à profiter de la frai- cheur du sol, avoir des plants assez avancés quand les chaleurs arrivent. Il est avantageux, dans tous les cas, pour la récolte, d'avancer le plus possible les semis, d'opérer dès qu'on le peut sans compromettre la réussite des plants. On sème de deux maniéres, en place ou par transplantation. Le en place s'exécute à la main ou au semoir ; à la main, on sème à la volée ou en ligne. Le semis à la volée, avec hersage, est le plus simple. On recouvre ainsi parfaitement le sol, et en sarclant, après la levée, de manière à ne conserver que les pieds les plus vigoureux, on peut avoir nne bonne plantation. Mais le sarclage est dispendieux, outre que ce semis exige deux fois plus de graines ; aussi cette méthode est-elle aujourd'hui abandonnée. Le semis à la main, en ligne, est plus généralement adopté. On trace des raies, soit avec un rayonneur à cheval, soit à la main guidée par un cor- deau, que l'on tend à mesure sur chaque ligne. Ces raies, distantes de 30 à 40 centimètres, seront bien parallèles, également espacées, et profondes de 3 à 6 centimètres, d'autant plus que la terre est plus légère. Les graines sont déposées au fond des raies, une ou plusieurs à la fois, à 40 ou 50 centi- mètres de distance, à la main ou à l'aide d'un semoir à brouette; puis recou- vertes, avant que la terre soit desséchée, à la herse ou an roulean. Parfois, ra CHÉNOPODÉES. 643 au lieu de raies, on fait de simples trous à la main, ou bien avec un instru- ment, portant une ou plusieurs chevilles, qu’on tient à la main et qu’on enfonce avec les pieds, en suivant le,cordeau. Les graines déposées, on garnit les trous avec un râteau ou une pièce de bois traînée sur le sol. On pratique la même opération en se servant du semoir à cheval, employé aujourd'hui dans toutes les exploitations de quelque étendue. On fait également suivre le semis du hersage et du roulage. Le semis en pepinière, suivi de transplantation ou repiquage, consiste à semer les graines en janvier, quelquefois plus tôt, quelquefois plus tard, à préserver les semis du froid et à les arracher pour les replanter, plus espa- cés, dès que le temps le permet. L'opération, dans le Nord, se fait communé- ment du {5 mai au 20 juin, quand les racines ont la grosseur d’un tuyau de plume, et par un temps pluvieux, la sécheresse nuisant à la reprise des plants. Dans le Midi, elle n'est possible qu'en terre arrosable. Pour opérer, on commence par les plants les plus vigoureux, qu’on doit, pour assurer leur reprise, n’arracher que quelques heures avant de les trans- planter, en évitant de les exposer au soleil. On arrache avec la maïn ou à la bèche, après avoir, au préalable, arrosé la terre si elle est trop dure. Les plants arrachés, on procède à l'habillage, consistant : 1° à couper, à l’ongle ou au couteau, l'extrémité flexible de la racine, afin qu'elle ne se replie pas quand on l’enfonce ; 2° à couper les feuilles à 6 ou 8 centimètres du collet pour éviter l'évaporation qui dessècherait les plants. Cela fait, pour les mettre à l'abri de l'air et du soleil, on les trempe dans une bouillie de bouse de vache et de noir animal, ou de suie et de cendre. — La transplantation elle-même se fait au plantoir, dans des raies tracées au rayonneur. On tasse bien la terre autour, puis l’on arrose si le temps est très sec. : Cette méthode, qui laisse l’agriculteur libre pour les travaux du prin- temps, convient quand la terre est salie par les mauvaises herbes, quand elle ne peut être suffisamment préparée et ameublie pour l'époque des semis, ou a de la tendance à se croûter fortement sous l’action de la pluie : circons- tances défavorables à la levée de la graine et au développement ultérieur des plants. Mais, d'un autre côté, en arrachant ceux-ci encore jeunes, tendres et cassants, on peut en laisser l'extrémité dans la terre, ce qui en contrarie ensuite le développement. Puis, c'est là une méthode coûteuse, qui ne peut réussir dans les climats secs et dans les terres légères, qui exige un temps pluvieux et qui, enfin, entraîne une diminution notable dans le rendement; aussi n'est-elle point adoptée comme méthode générale. On la réserve comme moyen de regarnir les vides, ou pour les terres qui ne peuvent être semées que très tard. La quantité des semences varie suivant le procédé suivi. En raies espa- cées de 50 centimètres, avec les pieds distants de 40 centimètres, ce qui représente 50,000 pieds par hectare, il faut au minimum un nombre égal de graines, qui, bien sèches, font un poids de 1 kilog. ; mais il y a beaucoup de 644 CHÉNOPODÉES. mauvaises graines. D'un autre côté, pendant les sarclages, il faut en arracher partout où les semis sont trop épais; aussi convient-il, pour y suppléer, d'en semer une plus forte quantité. La proportion, suivant le volume des racines, varie de 3 à 6 kilog.; sur billons, la quantité peut être moindre ; en pépi- nière, on en sème environ 30 kilog. Dans tous les cas, on peut, pour en faci- liter la germination, plusieurs jours avant le semis, tremper les graines dans de l'eau (V. Yvart), ou bien les arroser simplement d'eau de fumier (Crud). L'essentiel alors est de les semer de suite, avant qu'elles sèchent, ce qui en altérerait ou détruirait les propriétés germinatives. Soins de culture. — La Betterave semée, forme sa racine la première année et sa tige la seconde. Exposée à souffrir de la gelée, quand elle n’a que ses cotylédons, elle est plus rustique quand elle a 2 ou 3 feuilles. Dans les fortes chaleurs de l'été, elle cesse de végéter, mais sans périr; et sous l'influence des premières pluies d'automne, elle reprend vie pour atteindre en peu de temps à son maximum de développement. Pendant ce temps, le soin principal qu’elle exige est l'entretien de la propreté ainsi que de l’état meuble du sol. On pratique, à cet effet, plu- sieurs sarclages, répétés s'il est nécessaire, et autant que possible quand le temps est sec et la terre un peu humide. La première facon est donnée à la main, avec la binette ou la houe à bras, dès l'apparition des premières feuilles primordiales. Deux ou trois semaines après, quand les betteraves ont 3 ou 4 feuilles, plus tôt si les mauvaises plantes apparaissent, on procède à un deuxieme binage que l’on peut faire à la houe à cheval. Peu après, en mai ou juin au plus tard, vient l'éclaircissage des plants trop serrés, que l'on fait à la main et que l'on complète par le remplissage des vides. En juillet et août, on donne, s’il y a lieu, un troisième binage, qui, presque toujours alors, se fait à la houe à cheval. Ces différentes facons ameublissent en outre la cou- che arable, ce qui a pour effet d'augmenter le volume des racines et la masse des feuilles. La partie de la racine qui pousse hors de terre étant la moins sucrée, Schwerz en 1823, et d'autres auteurs ensuite, ont conseillé, pour augmenter le sucre de cette partie, de butter les racines. Le buttage paraît encore utile, dans les contrées méridionales, comme moyen de mettre les racines à l'abri des fortes chaleurs, qu'elles redoutent toujours. On a cependant contesté l'utilité de ce buttage, admettant que la racine profite davantage quand le collet est un peu découvert, recommandant même de pratiquer, autour du pied de la plante, une légère rigole qui retienne les eaux et les engrais. Quand la plante est parvenue à un certain développement, on pratique habituellement l'efeuillage, opération dont on retire une grande masse de feuilles, qu'on utilise avec avantage, dans le cours des chaleurs, pour l'entre- tien du bétail. Cet effeuillage n'est pas également favorable en tout temps. Il est pernicieux pour la Betterave quand il est pratiqué trop tôt. Sur la plante encore jeune , il arrête la formation dun sucre, favorise le développe- CHENOPODÉES. 645 ment du collet et le rend plus fibreux. En outre, il diminue le produit en racines, dans une proportion pouvant s'élever jusqu’à 40 pour 100, et cela sans augmenter même beaucoup la masse des feuilles obtenues, car les bette- raves non effeuillées en donnent à la récolte plus qne deux effeuillages pré- maturés. Mais d'un autre côté il compense cet inconvénient en permettant de distribuer au bétail, pendant un temps plus long, une nourriture frai- che, difficile à utiliser quand elle est récoltée en une seule fois. Ajoutons que l'opération cesse absolument d'être défavorable quand on enlève seulement les feuilles couchées déjà jaunissantes, une huitaine de jours au plus avant la récolte, alors que les racines sont tout à fait développées, et surtout si la terre est d'une grande fécondité. L'opération en elle-même est simple. On arrache à la main, en appuyant le pouce contre le collet, toutes celles qui se flétriraient en pure perte, en continuant ainsi jusqu'à la récolte de la racine, moment où on les enlève toutes. De toutes les variétés de Betteraves, la Disette est celle qui peut le mieux supporter cet effeuillage, pratiqué dix à quinze jours avant l’arrachage des racines. Arrachage. — La récolte des betteraves se fait en automne, leur dévelop- pement étant alors achevé. L'époque varie, suivant la latitude, du 15 septem- bre à la fin octobre. En principe, il y a avantage à la retarder, afin de laisser durer le plus possible la végétation autumnale. Mais il est inutile d'attendre que la température moyenne descende à 10°, car alors elle ne végète plus. Dans le Nord, où le blé qui vient ensuite doit être semé de bonne heure, à cause du froid, il faut récolter plus tôt. Sur les sols argileux surtout, quand le temps est pluvieux, il faut procéder à la récolte avant que le sol, détrempé par les pluies d'automne, rende trop difficiles les charrois et les autres tra- vaux de la saison ; de plus, l’arrachage se fait mieüx, les betteraves moins chargées d'eau sont plus faciles à conserver; les jus enfin ont plus de den- sité. On devra encore arracher p'us tôt celles dont le collet hors de terre est davantage exposé à la gelée. Pour les betteraves à sucre, il convient de considérer le moment où ce principe arrive à son maximum. Dans le Midi, où la végétation est plus hâtive, ce moment correspond aux mois de juillet et d'août. Dans le Nord. il est plus tardif. Ce maximum atteint, le sucre ensuite va toujours dimi- nuant , et il se forme à la place du nitrate de potasse. Ce changement s'opère - dans la terre aussi bien que dans les racines conservées en magasin, sans que celles-ci germent ou se pourrissent. L'effet est moindre quand elles ont été bien desséchées. On reconnaït, dans quelques cas, la formation du nitre aux bouffées de vapeur nitreuse qui s'échappent des écumes formées quand on verse le suc de la betterave dans une chaudière. L'arrachage se fait de plusieurs manières. On arrache à la main les racines qui, comme la Disette, sortent de terre, tiennent peu dans le sol et donnent une prise facile ; le plus souvent on opère à la pioche, à la bèche ou au louchet, en évitant d'endommager les racines. On emploie aussi la four- 65 CHÉNOPODÉES. che ou la boue à dents fourchues, qui peuvent blesser les racines, mais con- viennent surtout dans les sols caillouteux. On se sert encore de l'araire sans versoir, que remplace upe pièce de bois oblique et triangulaire placée en arrière du soc. Cet instrument, conseillé par Math. de Dombasle, expose les betteraves à être blessées, soit par lui-même, soit par les pieds des chevaux: i m'est pas usité en France. À mesure qu'on procède à l'arrachage, pour lequel toujours uu temps bien sec, de manière à avoir des racines et plus faciles à ressuyer, les betteraves sont mises en lignes ou en tas, et l'on passe une seconde fois pour détacher les feuilles. Si les betteraves doivent être em- plorées immédiatement , soit à l'alimentation du bétail, soit pour une sucre- nie, on se borne à arracher les feuilles par torsion ; mais si on veut les con- server, il faut procéder au décolletage, c'est-à-dire détacher la partie à laguelle tiennent les feuilles et les nouvelles pousses, tout en respectant le collet lui- même, dont La conservation entretient la vitalité latente, grâce à laquelle la racine résiste aux causes de destruction. On empêche ainsi la formation de nouvelles feuilles, et on arrête la végétation qui diminverait la proportion du sucre. L'opération se fait à l’aide d'une favcille, avec laquelle on fait une section droite, nette et peu étendue, et ayant soin, si les feuilles doivent être consommées, de ne Les poiut laisser tomber à terre. La coupe faite, on nettoie les racines en Les frottant légèrement avec le dos d'une faucille ou un couteau de bois, sans Les frapper les unes contre les autres, puis on laisse la plaie se cicatriser par une température de 10 à 15". Quand l'opération est bien faite, le collet seul coupé, la plaie bien sèche, l'opération est sans danger pour les racines, et elles se conservent mieux. On a conseillé de décolleter les racines avant l'arrachage, à l’aide d'une serpe ; mais La coupe, alors moins régulière, donne de moins bons résultats. Conservation. — Lorsque les betteraves doivent être employées immé- distement après la récolte, on se borne à les disposer en gros las que l'on recouvre de paille, ou bien de paille et de terre, si elles doivent rester jus- qu'aux premières gelées. Mais si on doit les conserver plus longtemps, ce qui a presque toujours lieu pour celles destinées aux animaux, il faut les enfermer, apres qu'elles sont suffisamment sèches, dans un endroit sec et frais, cave, cellier, fosses ou silos, comme on le fait pour les carottes et les pommes de terre et en prenant les mêmes précautions. On peut ainsi les conserver jusqu'en mai, et même jusqu'en juin et juillet. Pour assurer leur conservation, on a conseillé, une fois qu'elles sont mises en tas dans les celliers, de les recouvrir de différentes matières pulvé- rulentes : cenûres de lignite, de houille, de tourbe, ou de bois, sable sec, poussière de charbon de bois, etc. On à proposé aussi de les réunir, en con- servant les feuilles, en tas circulaires, les feuilles en dehors : ces tas pren- GHÉNOPODÉES. É 647 comme appareil d'évaporation. Dans les celliers ou les silos, les betteraves perdent une partie de leur poids , environ 6 à 12 pour 100 par évaporation et 3 à 4 pour 100 par la terre qui se détache de la facine desséchée. Ayant alors moins de matière à traiter, l'extraction de l’alcool et du sucre peut se faire d’une manière plus économique. On a conseillé encore pour conserver les Betteraves destinées au bétail, soit de les couper en rouelles minces, qu'on fait dessécher au four, ce qui permet de les garder plusieurs années; mais c'est là un moyen dispendieux, peu pratique, et que l’abondance des produits, surtout, rend peu utile. D'autres agronomes les conservent en les mêlant avec de la paille et du foin, ou d’autres substances sèches alimentaires. Ainsi, M. Leduc-Testard, après avoir divisé les betteraves avec le coupe-racines, y ajoute de la paille hachée, des balles de blé, des siliques de colza, etc., entasse le tout unifor- mément dans un silos ou une fosse en maçonnerie, et recouvre le tas d'une couche de terre. La fermentation ne tarde pas à se développer ; mais à l'abri de l’air, elle s'arrête au bout d’une quinzaine de jours, et il reste un mélange très nutritif qui peut se conserver plusieurs mois. D'autres mêlent les racines aux pulpes de distilleries : la fermentation alcoolique s'établit dans la masse, et l’on obtient ainsi une substance tonique et excitante, avec laquelle, en y faisant macérer des pailles et des fourrages secs, on obtient une excellente nourriture. D’autres, afin d’empécher, au contraire, la fermentation, jettent du sel sur la couche supérieure des pulpes, après avoir mélangé la masse de paille hachée, puis ils recouvrent le tout d’un toit de paille, recouvert lui-même de terre tassée en forme de toit. Outre les racines, on a cherché encore à conserver les feuilles, produites, au moment de la récolte, en grande quantité, au-delà de ce que peuvent con- sommer tous les animaux de la ferme, et dont l’utilisation complète offre d'autant plus d'avantages que ces feuilles renferment une proportion relati- vement considérable de principes utiles. Dans une partie de l'Allemagne, on les met dans des silos ou dans des fosses maconnées, et où on les dépose par couches alternatives, saupoudrées de sel, puis hermétiquement couvertes d’une couche épaisse de terre forte et bien battue, comme pour les racines elles-mêmes. Les feuilles alors, entrant en fermentation, contractent une odeur aigre et une saveur peu agréable, qui cependant ne déplait pas absolument aux animaux. Mais souvent aussi elles pourrissent tout à fait, et ne sont plus bonnes que pour le fumier. Comme la grande quantité d’eau que les feuilles renferment est la cause qui a souvent empêché ce moyen de réussir, on a songé à faire d'abord sécher les feuilles ; pour cela, il suffit de les répandre à la surface du champ, où on les laisse, selon le temps, de huit à quinze jours. Quand elles ont ainsi perdu les deux tiers de leur eau, on peut les entasser dans des fosses qui sont creusées en terre argileuse ou tapissées d'argile ; on les soupoudre de sel, mêlé de un dixième de salpêtre, à la dose de 7 à 800 grammes pour LP 648 CHÉNOPODÉES. 100 kilog. de feuilles. Celles-ci sont entassées à une certaine hauteur au- dessus du sol, puis recouvertes de terre, et on se trouve avoir, pour jusqu'à la fin de l'hiver, une très bonne provision alimentaire, qui convient surtout aux vaches laitières. Rendement. — Le produit moyen de la Betterave, en France, est de 25 à 30,000 kilog. par hectare. Mais dans un bon sol, et sous l'influence d'une cul- ture spéciale, se chiffre peut s'élever beaucoup. Déjà Chaptal constatait qu'on pouvait en obtenir 50,000 kilog. Beaucoup de cultivateurs sont allés jusqu'à 60, 80 et même 100,000 kilog. Dans une communication faite à la Société d'agriculture de la Rochelle, M. Auguste de Gasparin dit avoir obtenu à l’hectare un rendement de 275,000 kilog. de betteraves ; il est vrai que, pour arriver à ce résultat, il avait fallu suivre une culture toute particulière ; défoncer profondément le terrain, y jeter une masse considérable d'engrais, y resserrer les plants à 32 centimètres en tous sens, et replanter en avril des plants de la grosseur du doigt, venus sur couche et sous vitrage ; enfin, laisser les betteraves en terre aussi longtemps que possible, croître ainsi pendant neuf mois au lieu de cinq ou six mois seulement. Il n’est point nécessaire d’ajouter que ce sont là des faits purement exceptionnels, dans lesquels il n’y a lieu de rechercher ni une règle, ni un encouragement. Outre les racines, on doit compter, dans le rendement, la récolte des feuilles, qui donnent à l'hectare de 5 à 10,000 kilog., soit le quart ou le tiers du poids des racines. Récolte de la graine. — La Betterave ne produit de la graine que la deuxième année de sa végétation ; cependant, si elle a été semée en février et en mars, elle en peut donner dès le mois de juin. Dans tous les cas, même semée en automne, elle en donne toujours l’été suivant. On utilise parfois cette précocité pour faire de semis spéciaux de porte-graine. Mais le plus souvent on choisit ceux-ci dans la récolte elle-même parvenue à sa maturité. A cet effet, on choisit les racines qui offrent au plus haut degré les caractères que l'on recherche, qui sont de moyenne grosseur, mais non fourchues, fermes, bien venues et intactes. On les effeuille avec précaution, sans toucher au collet, afin de ne pas enlever les bourgeons, et on les place dans une cave sèche, saine, où la température se maintient à quelques degrés au-dessus de 0°, et où on les isole les unes des autres. En mars ou avril, on les replante dans des raies écartées de { mètre, en les espaçant entre elles de 40 à 50 centimètres. Ces racines ainsi transplantées ne réclament pas de fumure : quelques arrosages seulement sont nécessaires quand le temps est sec. On a conseillé, pour simplifier ce travail, de laisser en terre les porte- graines, en les couvrant seulement pour les garantir du froid. On choisit alors l'endroit de la récolte où les racines annoncent la plus belle venue; mais le CHÉNOPODÉES. 649 choix des sujets est plus incertain; et généralement ces racines laissées en place réussissent moins bien quecelles transplantées etenterrées profondément. Quelle que soit la méthode adoptée, il faut, à mesure que les tiges sedéve- loppent, les protéger par des tuteurs, et même par des palissades si on craint le vent. Si l'on a plusieurs variétés, il faut avoir soin de les espacer pour éviter les hybridations. Les premières graines mûres étant les meilleures, et ne devant pas être perdues, on n'attend pas, pour faire la récolte, le développement complet de la plante. On y procède quand la majeure partie des fruits indique leur maturité par leur couleur jaune-brun, moment correspondant en général à la fin de septembre ou au commencement d'octobre. On coupe alors les tiges avec précaution et on les porte dans un grenier où elles sèchent lente- ment. On les bat en hiver, quelquefois seulement au moment de s'en servir, car les graines en tas s'échauffent facilement. Cette graine se détache mieux si, avant le battage, on expose les tiges au soleil. Dans tous les cas, après le battage, elle devra être nettoyée et conservée en lieu sec. Une racine bien venue fournit de 200 à 250 grammes de graines; vingt racines en fournissent un boisseau, soit 100 grammes par hectolitre ou 25 kilog. de racines. La graine bien récoltée et bien conservée garde cinq à six ans ses facul- tés germinatives; mais on obtient une meilleure récolte en n’employant que des graines de deux ans au plus. Insectes nuisibles et Maladies de la Betterave. 1° Insectes et autres parasites. — La Betterave est exposée aux atteintes de plusieurs insectes, dont quelques-uns attaquent la racine, d'autres les feuilles. Parmi les premiers, il faut citer surtout : Le Ver blanc ou larve du hanneton, le parasite le plus nuisible pour cette racine, qui l'attaque quand elle a acquis un certain développement et alors qu'il n’est plus possible de combler les vides. Aussitôt atteinte par cette larve, la plante languit et meurt, surtout si le temps est sec. —Pouvant attaquer la Betterave en toute saison, le ver blanc est difficile à combattre. Plus de soins apportés aux récoltes ; des semis faits à propos pour obtenir une levée prompte, sont les précautions que l’on recommande habituellement pour en préserver les racines. On a conseillé encore de faire parquer, sur le champ où les bette- raves sont attaquées, des troupeaux de canards, de dindons, de poules, etc. D'autres font usage de la chaux. M. Lacrette, de Trilh-Saint-Léger, l'emploie de la manière suivante : Il jette d’abord dans { hectolitre d’eau deux pellées de chaux vive. Quand la chaux, par son hydratation, a porté la masse d'eau à une température assez haute, il ajoute deux petites pellées de suie et 250 grammes de potasse brute ; il agite le mélange, puis il en répand sur 650 chaque racine au moyen d'un arrosoir. Aussitôt les vers se tordent et meu- rent, et la plante, loin de souffrir de cet arrosage, s'en trouve bien, au con- traire. L'extinction de la chaux et le mélange doivent être faits sur place, afin de pouvoir employer cette préparation à une température élevé. L'Atomaria linearis, insecte coléoptère clavicorne, découvert en 1839 par M. Arm. Bazin. Etroit, long à peine de { millimètre et demi, rouge ou brun, volant avec difficulté, sautant et marchant mal, cet insecte exerce ses rava- ges en mai et juin principalement ; il attaque les betteraves jaunes, dont il ronge le pivot et mange les feuilles ; parfois même il en ronge les graines sous terre, avant qu'elles commencent à germer. — On en préserve les récoltes par divers moyens: le plombage au rouleau, qui comprime la terre autour des plants: les fortes fumures, qui, activant la végétation, réparent les dommages dus à l'insecte ; l'alternance des cultures, etc. On ne connaît pas, d’ailleurs, de moyen direct de destruction de cet insecte, qui parfois exerce de grands ravages dans les récoltes. Les Taupins ou Scarabées à ressort (Elater), dont la larve exerce des ravages d'autant plus grands, qu'elle est extrêmement difficile à atteindre et par conséquent à détruire. Le Ver gris, larve de diverses noctuelles (Noctua), ou papillons noc- turpes, qui exerce parfois dans les champs les plus grands ravages. Elle attaque la Betterave à son collet, y trace de profonds sillons en détruisant les feuilles, et en arrête bientôt le développement, amenant leur perte com- plète quand elles sont encore jeunes. On la combat par les mêmes moyens que le ver blanc, principalement en la recueillant la nuit, derrière la charrue, à l'aide d’une lanterne. La Betterave est attaquée encore par des Myriapodes, les Blaniules et les lules, qui mangent la racine à peine germée; par un Nématode microscopique qui se loge sur les radicelles les plus tenues ; par les Lombries, etc. D'autres insectes attaquent les feuilles de la Betterave; ce sont, entre autres : le Ver noir, larve des Silphes (Silpha) ; la larve de la Casside nébu- Lyse (Cassida nebulosa L.), plusieurs Altises, quelques mouches, l'Aylemia coarcta BL ; l'Anthomya conformis Mieg, parasites plus ou moins redoutables, dont on ne parvient à atténuer les ravages qu'à l'aide de semis drus, de facons répétées pendant la culture, etc. 2° Maladies. — Outre les altérations produites par les insectes, la Bette- rave est exposée à plusieurs maladies particulières, les unes occasionnées par des végétaux parasites s’attaquant à la superficie de la plante, d'autres offrant un caractère plus particulièrement organique et déterminant la des- truction progressive de la racine et des feuilles de la Betterave. Parmi les affections du premier groupe, on peut citer : Le BzLaxc, maladie attaquant un grand nombre de végétaux, et déter- minée par un champignon filamenteux et réticulé, s'étendant à la surface des des feuilles, qui deviennent jaunes, puis brunes, noires, et finissent par CHÉNOPODÉES. CHÉNOPODÉES. 651 s'étioler complétement, en arrêtant le développement des racines. La Disette est la variété la plus exposée à cette altération, contre laquelle on ne connait aucun moyen plus efficace que l'incinération des feuilles ; La Rouxze, occasionnée par l'Uredo Betæ Pers., et qui attaque aussi les feuilles; elle se propage surtout durant les années humides, offre les mêmes inconvénients que le Blanc, et l’on s’en préserve de même en brülant les organes atteints ; La DEssiCcaATION DES FEUILLES, espèce de rouille due au Depazea betæ- cola DC., se manifestant sous la forme d'éminences rougeâtres s'étendant en cercle, et qui finit par amener, avec la dessiccation des feuilles, le dépérisse- ment de la racine ; on la traite comme les affections précédentes ; « La Fnrisoze, due au Peronospora Betæ Sch., offrant une grande analogie avec la maladie du même nom qui attaque la Pomme de terre, et se recon- naissant de même à la forme recoquillée des feuilles attaquées. Celles-ci offrent, en même temps, à leur surface de petits points jaunes, transparents, qui, augmentant en nombre et en étendue, finissent par se réunir et forment des marbrures très visibles par transparence. Les feuilles finissent par jaunir et se dessécher entièrement, et donnent lieu au même résultat définitif que les affections précédentes. On s’en préserve de même, d’ailleurs, en brûlant les feuilles attaquées et en restreignant la culture de la Betterave. Quant aux maladies qu'on peut considérer comme organiques, on en connait au moins deux : Le Pren-Caaup ou Maladie des jeunes Betteraves. — Altération commune dans le Nord, qui apparaît avant que la plante ait acquis ses six premières feuilles, et qui s'annonce par la cessation absolue de la croissance des feuilles sans apparence sur elles de maladie. Mais si l’on examine les raci- nes, on les trouve plus ou moins complétement flétries, de couleur brune, desséchées, dépourvues de chevelu, mortes, enfin, depuis l’extrémitée supé- rieure jusqu'au collet, la seule partie restée saine. Cette maladie, attribuée par Math. de Dombasle aux froids qui attaquent la racine dans les premiers temps de la croissance, et par d’autres au défaut de perméabilité et d'aération du sol, guérit quelquefois seule, après une journée chaude, une pluie douce ; mais elle entraine ordinairement la perte des racines attaquées. On ne cognait pas de remèdes à lui opposer. La Marapie DE La BETTERAVE, proprement dite, appelée encore Péné- tration brune, Pourriture cellulaire, et offrant une certaine analogie avec la maladie des pommes de terre. Signalée en 1845, et ayant reparu depuis dans un grand nombre de localités, où partout elle a exercé de grands ravages, elle à, particulièrement été étudiée par M. Payen. Commencant vers le mois de septembre par les feuilles, elle envahit les racines graduel- lement et de haut en bas. Les feuilles prennent une teinte plus foncée ; leur végétation s'arrête, et les plus extérieures s'étalent sur le sol. Sur le pétiole, apparaissent des taches noirâtres, qui s'étendent jusqu'au collet ; les feuilles L 652 CHÉNOPODÉES. du centre alors noircissent, se crispent, tombent et sont remplacées par d'autres plus petites. Bientôt les taches arrivent aux racines et y forment des espèces de meurtrissures sous forme de macules et de bandes noires, qui atteignent plus ou moins profondément les tissus, et suivent, en général, la direction des faisceaux vasculaires. L'origine immédiate de cette maladie a donné lieu aux mêmes recher- ches que celle de la maladie des pommes de terre. En 1858, on a découvert sur les racines malades un parasite, souvent retrouvé depuis, et dont l'étude a êté faite par M. Payen. Suivant M. Kübhn, de Hall, ce parasite ne serait autre que le Peronospora Baz Sch. caractérisant la Frisole, ce qui établirait entre ces deux aflections une liaison intime, déjà signalée par le docteur Schacht, qui a découvert ce parasite, et tout à fait analogue à celle qui existe entre la Frisole et la Pourriture de la pomme de terre. Quoi qu'il en soit, cette maladie, attribuée dans son principe par M. Payen à la double influence des pluies abondantes et du défaut d'aération du sol, et par d'autres auteurs à l’effritement du sol, résultant de l'abus de cetie culture par le retour trop répété des betteraves sur le même terrain, est des plus redoutables. Les racines malades sont difficiles à conserver, mauvaises à travailler, ne donnant, même en séparant les parties altérées, qu’un mau- vais jus. On ignore encore le moyen d'en préserver les récoltes. M. Le docteur Kühn a découvert, existant concurrem ment avec la Pourri- ture, et plus communément que celle-ci seule, une autre forme de la maladie se manifestant sans altération préalable des feuilles, et consistant d’abord en des taches noires ou violacées, qui, apparaissant sur une racine latérale, s'étendent, finissent par en recouvrir toute la partie inférieure, puis toute la racine jusqu'aux plus fines radicelles. Immédiatement en dessous, la chair se colore en brun, et enfin se putréfie. Cette maladie paraît due à un crypto- game de couleur purpurine ou violette, offrant tous les caractères du Rhi- zoctonia medicaginis DC, et que l'on a nommé Helmintosporium rhizocton Rab. Elle se confond souvent avec la maladie principale, les deux paraissant ensemble, soit sur le même pied, soit sur des pieds; et l'on n'en connaît pas davantage l'origine exacte non plus que les moyens curatifs. * Emploi industriel de la Betterave. + Le sucre est le produit principal obtenu de la Betterave, celui dont la fabrication 2 plus spécialement contribué au grand développement qu'a pris la culture de cette plante. La quantité de sucre fournie par la Betterave, d'abord très faible, de 1 à 2 pour 100 au plus, s'est mesure que se sont améliorés les procédés d'extraction. Actuellement, racine fournit, après râpage et expression, de 60 à 80 pour 100 de jus, donnant de 8 à 10 pour 100 de sucre cristallisable, soit 5 à 6 pour 100 du poids des racines, à - CHÉNOPODÉES. 653 peu près la moitié de la quantité totale renfermée dans les racines les plus sucrées. Le surplus de matière sucrée forme la mélasse, ou sucre incristalli- sable, que l'on utilise à la fabrication de l’alcool, à la préparation de la potasse, et à l’alimentation des animaux. > Quani au parenchyme de la racine qui reste après l'extraction du jus par compression, il constitue la pulge, produit important, de consistance solide, dont la quantité variable, selon les procédés d'extraction, s'élève. en moyenne, à 20 ou 30 kilog. pour 100 kilog. de racines räpées, traitées par expression. Cette matière offre la même composition que la racine elle-même, moins la plus grande partie de l’eau et du sucre constituant le jus enlevé. On en fut d'abord embarrassé; mais on ne tarda pas à reconnaître sa valeur comme substance alimentaire pour le bétail, auquel elle est, aujourd'hui, réservée en totalité; elle offre seulement l'inconvénient de se trouver ordinairement produite en trop grande quantité à la fois; et comme avec cela elle est difü- cile à conserver, il n'est possible toujours, quand on n’a pas une quantité suffisante de bétail à nourrir, de l'utiliser en totalité avec avantage. Outre le sucre, l'industrie retire encore de la Betterave de l'alcool. Plusieurs procédés ont été mis en usage pour obtenir ce produit. Le plus répandu d’abord consistait à extraire le jus, comme on le fait dans les sucreries, par râpage et expression des racines, puis à soumettre ce jus à la fermentation et à la distillation. Mais ne pouvant opérer. de la sorte, que sur des racines fraiches, c'est-à-dire peu après la récolte, on se trouvait avoir de très grandes masses à traiter à la fois, ce qui exigeait de vastes appareils, lesquels chômaient le reste de l'année. Pour éviter cet inconvénient, on songea à diviser les betteraves en cossettes, pouvant être desséchées et con- servées, ei que l'on soumettait ensuite, quand le moment de la fabrication était venu, à des lavages successifs, à froid ou à chaud. pour en extraire la matière sucrée ; les eaux de lavage étaient à leur tour soumises à la fermen- tation, puis à la distillation, et le résidu solide restant formait une matière offrant à peu près les caractères et la valeur nutritive de la pulpe ordinaire obtenue par expression de la racine fraiche. C2 mode d'extraction de sucre par lavage des cosseites desséchées était une amélioration sur le procédé ancien ; mais, de même que celui-ci, il offrait grave inconvénient, celui d'entraîner la perte des résidus liquides ou vinasss qui restaient après la distillation, et que, ne sachant comment les emp , On jetait dans les fossés et mares environnants où ces matières se ient, compromettaient la santé publique, tout en constituant une perte de produits qui rendait le procédé onéreux et menaçait même l'avenir des distilleri fut alors qu’un industriel, M. H. Champonnois, ingénieur civil et ancie icant de sucre, imagina un procédé qui, en faisant dispa- raitre les in ients de la méthode en usage. transforma l'industrie des distilleries et en dit, ‘en même temps. l'introduction possible dans les exploitations rurales. 654 CHÉNOPODÉES. Déjà, quelques années auparavant, Math. de Dombasle avait proposé, pour la fabrication du sucre, de traiter les betteraves, non par expression, mais par macération : procédé qui simplifie beaucoup la manipulation, dis- pense de nombreux appareils, et apporte ainsi une grande économie dans les frais de fabrication ; aussi ne tarda-t-il pas à être adopté dans un grand nombre d'établissements. Quand les distilleries se montèrent, on eut recours, avec avantage, à ce même procédé pour épuiser les cossettes. Mais il pré- sente l'inconvénient d'enlever à la Betterave, fraîche ou en cossettes, tous ses principes nutritifs : albumine, sels, etc., que l’eau entraine pendant la macération, et de ne laisser que des pulpes presque sans valeur, comme matière alimentaire et même comme engrais, et qui, fort difficiles à conser- ver, devaient être rejetées au dehors, où elles ne pouvaient qu'infecter l'atmosphère ; et cela, sans compter la perte de la vinasse restant après la distillation. Pour remédier à cette double perte, M. Champonnois eut l'idée, aussi simple qu'ingénieuse, de substituer à l’eau, pour la macération, la vinasse provenant d'une distillation précédente. Cette vinasse, en réalité, n'est que le jus même de la betterave, moins le sucre, transformé en alcool et enlevé par la distillation. Jetée bouillante, au sortir de l'alambic, sur les betteraves coupées en lanières minces par un coupe-racines spécial, la vinasse chasse le liquide que les racines renferment, se met à sa place, de sorte qu'après la macération, la Betterave contient tous ses principes primitifs, à l'excep- tion seulement du sucre. Le liquide, concentré par son passage successif dans trois cuves contenant la Betterave divisée, est séparé par soutirage, puis soumis à la distillation, où il donne 4 litres d'alcool par 100 kilog. de racines. Il reste, après le soutirage, une pulpe différant à peine de celle obtenue après expression de la Betterave fraîche, contenant en matières solides un tiers environ de moins que la masse de racines employée, mais ayant gardé tous les principes azotés et minéraux qui font la richesse de celle-ci. Ajoutons qu'elle se conserve facilement dans des silos, et qu'elle constitue, par elle- même, une substance alimentaire très appréciée pour l'entretien de la plupart des bestiaux. Ce procédé, pour la mise en pratique duquel suffisent quelques cuves de bois et un alambic, a permis, par cette grande simplification des appareils, d'établir ces distilleries dans un grand nombre d'exploitations rurales. L'al obtenu paie les dépenses premières, peut même, quand les prix s'élèvent, donner un certain bénéfice, tout en laissant au cultivateur des rési n- dants et précieux pour la nourriture du bétail. Enfin, n'ayant pas-à retirer des betteraves du sucre cristallisable, on n’est pas obligé de hâter les opérations, et de là moins de frais, outre que la pulpe, produite succ ment et non en masse comme celle des sucreries, peut être utilisé esure, ce qui permet une nouvelle économie sur les frais de conserv . Ces avantages divers expliquent l'extension prise, en France, en Belgique, depuis quelques CHÉNOPODÉES. 655 années, par l'industrie de la distillation de la betterave, devenue, ainsi, l'une des branches accessoires les plus importantes de notre agriculture. Valeur agricole et économique de la Betterave. Une des plantes les plus précieuses utilisées par l'économie rurale, la Betterave est avantageuse sous plusieurs rapports. D'abord, par elle-même, en raison de la quantité considérable de matière alimentaire qu'elle fournit au bétail, ce qui permet d'élever plus d'animaux, d'augmenter la masse du fumier, de donner plus de développement à toutes les cultures. Pouvant prospérer quand les autres cultures fourragères manquent, résistant mème plus qu'on ne l’a cru longtemps à la sécheresse, n'étant pas, ainsi, exposée aux chances défavorables qui compromettent souvent les prairies artifi- cielles, elle écarte l'éventualité des manques de fourrage pour la mauvaise comme pour la bonne saison, tout en offrant le moyen d'avoir, tout l’hiver, pour les bestiaux, de la nourriture fraiche. Au point de vue de la culture, elle n'est pas moins profitable, non seule- ment par les forts rendements qu'on en obtient, mais parce qu'elle n'occupe la terre que peu de temps, tout en laissant la terre parfaitement nettoyée et ameublie pour les récoltes suivantes. La grande masse de récolte qu'elle fournit, la rend sans doute épuisanie ; mais le fumier produit par le bétail qui la consomme dépasse beaucoup celui qu'elle absorbe, et, dans tous les cas, il est facile de rendre au sol, par des engrais divers d'un prix moindre que celui des produits obtenus, l'équivalent de ce que la Betterave a pu employer. Aussi, dans le Nord, regarde-t-on communément ceîte culture, malgré les importants produits qu’on en obtient, comme préparaloire et améliorante. La Betterave peut succéder à toute espèce de récolte: elle peut mème être cultivée dans la mème terre, sans que ses produits diminuent, plusieurs années de suite. Mais il est préférable de la faire entrer dans un assolement régulier. Sa place alors, dans la rotation, varie ;: en général, elle alterne con- venablement avec les céréales, pouvant être semée au début de l'assolement, sur jachère d'hiver, avec une fumare complète, ou bien après une récolte d'hiver, avec une demi-fumure. Il n'y a pas de préférence à indiquer entre l'a et l’autre méthode. C'est une question de climat, de localité. Dans le Midi, omfait suivre la Betterave d’un blé d'automne, tandis que dans le Nord on tro référable de la faire précéder d'une céréale de printemps. Elle peut & mée non-moins utilement après une récolte de fourrage artificiel. Sur les bords du Rhin, en Lorraine, on la plante dans les mêmes champs que les choux, rvant, pour butter ceux-ci, de la terre retirée du collet des betteraves. Ajoutons que à essayé d'utiliser, avec un grand succès, à l'irriga- tion des terres, les vinasses de distilleries. M. Heddebault, président du LÀ 6% CHENOPUDEES . comice agricole de Lalle. a fait, à cet égard, quelques expériences concluau- tes. Avant un grand excédant de vinasses, par suite de son mode d'application du système Champonnois, au moven de l'injection de la vapeur dans les appa- reils, excédaut dont l'abondance infectait toute son exploitation, il répandit ces vinasses sur ses lerres en manière de fumier ; et le résultat de cette fomure, sur une culture à plat, avec ensemencement en ligne, fut un ren- dement de 75,000 kilog. par hectare, ce qui démontre tout le parti qu'on peut encore tirer de ces matières, alors même que leur abondance dépasse les besoins de La fabrication. Mais l'importance de la Betterave est plus grande encore par l'élément qu'elle fournit à l'industrie, et dont on retire le sucre et l'alcool, plus la pulpe, derenue, dans les contrées où l'on cultive cette racine, une des prin- cipales ressources pour la pourriture du bétail. Lorsque l'extraction est faite par le cultivateur lui-même, le sucre ou l'alcool ne sont que l'accessoire. Pourvu que ces deux produits payent tous les frais de culture et de fabri- cation, le cultivateur est satisfait, s’il a pour bénéfice ce résidu, avec lequel il engraisse du bétail qui lui rembourse largement ses avances. Puis, il lui reste un engrais très riche, au moyen duquel il obtient de 30 à 35 hectolitres de blé à l'hectare. De plus, cette culture modifie heureusement la distribu- tion des travaux d'exploitation, diminue le temps du chômage, surtout quand les industries dont cette racine est le pivot, étant annexées aux exploitations rurales, permettent d'utiliser tous les bras en hiver. Déjà, a0 commencement du siécle, la seule fabrication du sucre, déve- loppée surtout par le blocus continental, avait donné une grande extension à La culture de la Betterave. Les résidus de cette fabrication, repris par les culivateurs, permirent de nourrir plus d'animaux, d'où augmentation gé- nérale de la masse de laît, de viande, etc., et aussi de fumier ; ce qui accrut L production du lé, sans compter l'amélioration générale des cultures, qui fut la conséquence des facons plus multipliées que recnt la terre. Toutefois, il faut considérer que les sucreries sont des établissements importants, entrainant de grandes dépenses, et ne pouvant être créés par- tout. Cela. joint à la difficulté des transports pour une substance incom- bante comme la Betterave, restreignit d'abord à un petit rayon, autour des usines, cette culture avec toutes les améliorations qu'elle entraîne. i La création des distillenes et surtout des distilleries Champonnois , rendant cette culture possible partout, en a les effets. ment ils se fout sentir sur iout noire territoire, mais princi Nord, à partir de La rive droite de la Loire, a partout élevé le rendement du blé. On 2 cherché à apprécier l'étendue occupée par la En la calculant d'après le chiffre approximatif des alcool obtenus, on a reconnu que cette étendue, depuis le de la la Betierave. ep sucre et en de L: fabrication du sucre, a doublé tous les dix ans, et qu'elle a dû ainsi, ces EE . CHÉNOPODÉES. 657 dernières années, atteindre, sinon dépasser le chiffre de 100,000 hectares, produisant de {50 à 200 millions de kilog. de sucre et euviron 500,000 hecto- litres d'alcool, extraits d'une masse de belteraves qu'on estime à plus de 4 milliards de kilogrammes. | Cette énorme extension prise par la production de la Betterave a fait craindre à quelques agronomes qu'on ne soit, sous ce rapport, allé jusqu'à l'abus. On a reproché ainsi à la Betterave d'avoir produit, dans les localités où sa culture s’est maintenue, soit en alimentant les sucreries, soit en favo- risant l'exportation d’un nombreux bétail, l'épuisement des terres; d’avoir ainsi fait diminuer le rendement du blé et celui des betteraves elles-mêmes. On a dit encore que cette culture ne nettoie pas toujours parfaitement le sol, et laisse, peu de temps après elle, les mauvaises herbes l'envahir de nouveau ; qu'elle peut être compromise par le froid, les pluies excessives, par des mala- dies souvent difficiles à combattre ; que la Betterave elle-même peut nuire aux animaux, etc. Mais ces inconvénients, qui ne peuvent être que le fait d'une culture abusive et mal conduite, ne sont pas particuliers à la Betterave. Toutes les cultures sont épuisantes quand la terre ne recoit pas, sous forme d'engrais, l'équivalent des matières récoltées et exportées, comme toutes sont exposées aux mêmes causes d'insuccès, quand on néglige, à leur égard, les précautions spéciales qu'elles réclament. Et la Betterave maintenue dans des limites rationnelles, n’en reste pas moins, quelques reproches qu'on lui adresse, la meilleure de nos racines fourragères, qu'aucune autre actuellement ne saurait remplacer, soit comme abondance de produits, soit comme qualité pour l'usage alimentaire. Ce qu'on peut le plus justement lui objecter , c'est qu'elle exige un ter- rain très riche et bien fumé, un nombreux bétail consommateur, des soins de culture multipliés, non toujours possibles avec des instruments attelés et devant être souvent exécutés à la main, ce qui accroît d'autant la dépense ; d’où la nécessité d’une avance considérable de capitaux imposant à cette cul- ture des limites forcées. Mais ces exigences sont largement compensées par les revenus considérables qu'on obtient d’un autre côté, et qui font de la pro- ducticn de la Betterave la plus fructueuse des industries agricoles, le type, le modèle, en quelque sorte, de la culture intensive et industrielle. Tel est, en effet, le véritable caractère de la culture de la Betterave, le point de vue prin- cipal sous lequel il convient de l’envisager, pour apprécier à sa réelle valeur cette à. conquête de notre agriculture. "Emploi alimentaire de la Betterave. 2 La Betterave, qui renferme dans sa composition de l’eau, du sucre, des matières albumineuses ou azotées, du ligneux et des sels minéraux, c'est-à- #2 2 1 658 CHÉNOPODÉES. dire la plupart des principes alililes essentiels à la outrition des animaux, constitue une très bonne substance alimentaire, dont on estime L valeur nutritive en fixant de ? à ? kilog. 1/2, La quantité de cetie racine nécessaire pour faire l'équivalent de 1 kilog. de bon foin : les meilleures variétés, c'est-à-dire les plus nutritives, étant toujours celles à chair jaune et qui ont végélé en temps de sécheresse. La Betterave convient à tous les animaux, pour lesquels elle est à La fois saine, nourrissante, rafraichissante, excellente pour corriger les effets de la avec avantage pour l'élève, l'entretien et l'engrais des divers ruminants. Elle est également favorable aux vaches laitières, auxquelles elle donne un lait d’un goût agréable ; aux moutons, qu'elle préserve, dit-on, du sang-de-raie ; aux porcs, pour lesquels elle ne vient, cependant, qu'après la Pomme de terre, mais dont elle forme. l'été surtout, un des meilleurs aliments. On l'a donnée aussi aux animaux de travail, aux chevaux; mais elle est trop aqueuse pour réussir parfaitement dans ce cas; et pour la nourriture des chevaux, en particulier, elle est inférieure à la Carotte. Dans les pays où cette racine est culüvée, on en fait manger, l'hiver surtout, de grandes quantités, princigalement aux vaches laïtières et aux animaux de boucherie. Mais il importe, au début particulsérement, d'en mo- dérer l'emploi, car donnée en excès et sans précautions, la Betterame désoûte les animaux, et provoque des relâchements, des tympanites. On lui reproche même, alors, de diminuer la qualité du lait, qui ne donne plus qu'une crème peu abondante, difficile à conserver, et produisant un beurre léger, sujet à s'altérer. Lorsque règne surtout La périppeumonie, il convient de surveil- ler l'emploi de cette racine. En général, on fait manger les betteraves crues, après les avoir petiorées et coupées en tranches ou lanières minces, avec le coupe-racine, en ayant soin seulement de ne pas les couper à l'avance, car alors elles noinrcissent et plaisent moins aux animaux. On pourrait les faire cuire, mais la dépense ne serait pas compensée par les avantages à retirer de cette cuisson. Une autre précaution importante est de pe pas donner à manger cite racine seule ; il faut l’allier à d'autres substances : le foin, le son, L paille et autres aliments secs conviennent parfaitement en ce cas. On s'est bien trouvé, en maintes circonstances, de la distribuer après l'avoir fait fermenter avec de la paille hachée. + Outre la racine en nature, on fait consommer avec avantase les résidus divers des sucreries et des distilleries. La pulpe des sucreries, obtenue après extraction du jus par expression, est nutritire et des animaux. On la conserve facilement, pressée et recouverte de t plusieurs mois. On l'emploie, comme la racine elle-même, seule mêlée à d'autres fourrages; si elle relâche les animaux, on y mélange quelques substances plus substantielles. Le Comice agricole de Lunéville, ayant cherché à appré- CHÉNOPODÉES. 659 cier expérimentalement la valeur nutritive de ces pulpes comparée à celle de la Betterave en nature, a constaté que celles-ci sont préférables pour la pro- duction du lait, et que les pulpes valent mieux pour l’engraissement. On utilise aussi, dans le Nord surtout, depuis plusieurs années, les résidus de distilleries établies d’après le système Champonnois. Les cossettes traitées par la vinasse, après le soutirage du liquide sucré, sont, le plus souvent, immédiatement mélangées à des fourrages secs divers; puis le tout est accumulé dans une fosse ou une grande cuve, où la fermentation s'établit et donne au mélange des qualités qui le font rechercher de tous les bestiaux. Ces pulpes, données à la dose de 25 à 30 kilog. par jour pour chaque tête de gros bétail, plus les païlles et foins hachés, les menues pailles, etc., augmen- tent le lait des vaches, mais paraissent en même temps les faire maigrir. Mélées à des siliques de colza, à des balles de blé, elles entretiennent très bien les moutons. Dans tous les cas, avec d’autres aliments plus riches, les pulpes forment un excellent complément de nourriture. On utilise aussi, dans l'alimentation du bétail, les feuilles, détachées avant ou après la récolte ; on les donne surtout aux vaches laitières qui en sont avides, ainsi qu'aux agneaux et aux porcs. Mais elles ne constituent qu'un fourrage médiocre, trop aqueux surtout pour convenir aux bœufs de travail et aux bêtes à laine, et qui souvent exerce un effet purgatif. Elles rendent cependant des services à cause de la saison où on peut les faire conserver ; mais on en obtient toujours un wneilleur effet alimentaire quand on les soumet, au préalable, à une fermentation légère, qui les rend à la fois plus rapides et plus saines. Genre ANSERINE. — CHENOPODIUM L. Fleurs eu glomérules réunis en grappes axillaires ou terminales, formant de grandes pani- cules ; — périgone à 3.5 divisions, souvent carénées ; — étamines 5, quelquefois réduites à 1.2.3, insérées au fond du calice ; — styles 2.3, libres ou soudés à la base; — fruit déprimé, non adhérent, à péricarpe très mince; — graines ordinairement lenticulaires, à test crustacé, rare- ment adhérent au péricarpe. — Feuilles pétiolées ; — tige sillonuée-anguleuse, rameuse, marquée souvent de bandes blanches. — Plantes ordinairement couvertes d’une poussière farineuse; presque toutes annuelles. Espèces assez nombreuses, la plupart fort répandues, se montrant par- tout, principalement dans les lieux stériles ou incultes, autour des habitations, où elles poussent simultanément. Les ruminants les mangent, mais les autres animaux les repoussent. Les feuilles de plusieurs d’entre elles sont mangées comme les épinards, et leurs graines féculentes peuvent, en cas de disette, être mêlées aux céréales. — Ci-après le tableau des espèces indi- gènes, toutes à peu près également abondantes et offrant les mêmes propriétés et les mêmes ressources : 660 CRÉNOPODÉESS LA Embryon incomplèt.annull. — Pl. pubescent. glandal. —Odenaromat.| un, 3 F ROCCO 0002 Périgone Feuilles Graines tises. | nn sipnées-dentées. Odeur nulle ere Lu Graines ternes. Ficifoli Embryon : ("a Feuilles entières — Odeur fétide. Vovasra pong bis né érig. étalé — Feuill. entières — Odeur nulle. POLYSPERNUM aunullaire. }5 étamin Pa Plantes 5on Périg. couvr. incompll. le fruit— Feuill. äivis.| Pi pr horizontal. et verticales — Fleurs à 5 étamines. Crarcos (rene. Eat Ti CHENOPODIUM pubescentes | mi glandnl. RFF À Babrum Gr. verticales — FL. infér. des glomér. à 1.3 étamines | TE nexaices AXNSERINE AMBROISIE, €. ambrosioides L. Thé du Mexique. Grappes petites, dressées, longuement feuillées, éparses. Périgone couvrant entièrement le fruit. Feuilles claires, presque sessiles, oblongues-lancéolées, sinuées-dentées. Tige dressée, de 4 à 7 décimètres. Odeur aromatique, pénétrante, agréable. Originaire de l'Amérique méridionale, cultivée dans tous les jardins depuis longtemps, et venant spontanément çà et là, surtout dans le Midi et dans les endroits ssblonneux ; est utilisée parfois comme stimulant. Ch. botrys L. (Piment botrys), grappes presque nues, en panicules spiciformes ; feuilles pinnatiséquées, à lobes cbtus-sinués, odeur peu agréable, — lieux sablonneux; tout le Midi jus- qu'aux sommets élevés des Alpes et des Pyrénées ; sert parfois à des infusions béchiques. Ch. album L., grappes compactes, presque nues ; feuilles farineuses en dessous, oblongues, sinvées-dentées, les supérieures linéaires-siguës , — espèce À variétés nombreuses, et l’une des plus répandues partout, dans les champs, aux bords des rivières, dans les décombres, au pied des murs, etc. Ch. opulifolium Schr.; Ch. viride L., grappes très petites, interrompues, presque ues ; feuilles blanches pulvérulentes en dessous, arrondies en ovales, élargies, presque trilobées à lobe moyen obtus , — espèce très répandne ; mêmes lieux que la précédente. Ch. mural L., grappes rameuses, étalées ; feuilles vertes, lnisantes, ovales-rhomboïdales, arrondies uniformes à Ja base, à dents inégales aiguës, — mêmes lieux ; endroits incultss, vieux murs principalement. Ch. vulearia L., grappes courtes, entièrement nues; feuilles blanches-pulvérulentes, très petites, ovales-rhomboïdales, entiéres; tiges isolées diffuses, de 2 à 3 décimètres ; plante très fétide dans toutes ses parties, — très commun partout, au bord des chemins, dans les lieux ineultes, les décombres, les fumiers, etc.; repoussé à cause de son odeur. ANSERINE POLYSPERME, Ch. polyspermum L. Grappes laches, sllongées, feuillées presque jusqu'au sommet. Périgone à divisions étalées, laissant le fruit libre. Feuilles parfois rougeâtres, entiéres, ovales ou lancéolées, obtnses. Tige rameuse de ls base, à rameaux couchés diffus on ascendants. Odeur nulle. « Dans les mêmes lieux que les précédentes espèces : champs, jardins, sables, bordsdes rivières, lieux incultes, etc., et l'une des plus répandues, à cause de l'abondance de ses fleurs. qui se forment et s'ouvrent tonte l'année, en donnant une grande quantité de graines qui se dispersent partout. Dans les contrées où l'on sarcle les champs, elle fournit des fanes que l'on donne aux ruminants; quelquefois on en mange les feuilles comme les épinards. Ch. glaucum L., grappes simples, courtes, dressées contre la tige ; feuilles blanches fari- neuses en dessous, oblungues, obtuses , sinuées-dentées, à dents écartées ; tige couchée ou ascen- dante, de 1 à 4 décimètres, — dans l'Ouest, le Centre et l'Est, mêmes lieux que les précé- dents; quelquefois brouté par les grands bestiaux. . . CHÉNOPODÉES. 661 ANSERINE Box-Hexri, Ch. Bonus-Henricus L. Toute-Bonne, Epinard sauvage, Anserine hastée, Patte-d'oie triangulaire, Sarran, Serran, Perron. Grappes courtes, nues, en panicule très étroite, serrée à la base ; fleurs inférieures des glo- mérules à 2.3 étamines. Feuilles pulvérulentes, longuement pétiolées, triangulaires-hastées ou sagittées, à bords ondulés, les supérieures lancéolées. Tiges dressées ou ascendantes, de 2 à 8 décimètres, vivace. Mêmes lieux que les précédentes espèces et jusque dans les vallées élevées des Alpes ; se montrant aussi dans les prairies, dans les prés de montagnes, où, n'étant pas recherchée des bes- tiaux, elle doit être détruite. Bien que fade et insipide, dans les montagnes où elle croit naturel- lement, on en mange souvent les feuilles en guise d’épinards. A ce même genre appartient le Quinxoa (Ch. quinoa Willd.), plante du Pérou et des plateaux élevés des Cordillières, et dont les semences, en l'absence d'autre céréale, constituent la princi- pale substance farineuse consommée par les habitants du pays. Dans les sols riches on pourrait l'utiliser comme fourrage vert, qu’il fournit en grande abondance, et qui serait excellent pour les vaches. Genre ROUBIEVA. — ROUBIEVA Mo. Périgone renflé en godet, à 5 divisions courtes ; — étamines 1.5, à filets gros et comprimés ; — fruit enfermé dans le calice, non adhérent ; péricarpe membraneux. R. multifida Moq.; Ch. multifidum L., grappes feuillées, en panicule étroite ; feuilles pinnati- séquées multifides, à segments étroits ; tige couchée ; odeur agréable, vivace, — diverses régions du Midi. Genre BLITE. — BLITUM T. Fleurs rarement polygames, vertes, puis rouges, en glomérules solitaires, formant un long épi; — périgone à 3.5 divisions, gonflées et charnues à la maturité ; — étamines 1.5 à filets filiformes ; — style 2, divergents; — fruit comprimé, enveloppé par le calice bacciforme, rouge à la maturité, semblable à une fraise; péricarpe membraneux ; graine verticale, comprimée, à test crustacé. — Feuilles pétiolées, triangulaires, aiguës ; tige dressée, très rameuse.—Plantes glabres. Espèces annuelles, peu nombreuses, habitant les mêmes lieux que les Anserines ; fades, mangées par les bestiaux, mais non recherchées. B. virgatum L. ( Epinard fraise ), fleurs en longs épis feuillés jusqu'au sommet; feuilles brièvement pétiolées, profondément dentées; de 3 à 6 décimètres, — décombres, bords des chemins, etc., jusqu'aux sommets les plus élevés des Alpes, des Pyrénées, etc. B. capitatum L. (Arroche fraise), épis interrompus, non feuillés au sommet; feuilles plus longuement pétiolées, presque entières, — voisinage des habitations; les feuilles et fruits servent aux usages de la table. 3 Tribu. — CAMPHOROSMÉES. Fleurs hermaphrodites, rarement polygames par avortement, toutes semblables. Graine à tégument simple. Embryon annulaire, extraire. Albu- men central, abondant. — Feuilles linéaires. Tige continue. . 66? CHÉNOPODÉES. Graine horizontale — Périgone à 5 dents sppendicnlées... Kocuis. caxronnoue PRET TP PTE Caxrsonosms . Périgone mocopbylle — Embryon blane. ComsPEzutu. Genre KOCHIA. — KOCHIA Rors. Fleurs en glomérules axillaires , formant des épis allongés ; — périgons en godet, à 5 divi- sions sppendiculées sur le dos ; — étamines 5, exsertes ; — fruit déprimé, coriace, recouvert par le calice. — Tige rameuse. K. prostats Schrad.: Salols prostats L., épis linéaires: périgone à aile membraneuse, en étoile ; feuilles planes, aiguës ; tige ascendante, à rameaux efÆlés, de 3 4 5 décimètres : vivace, — commun dans tonte la région méditerranéenne, sbonde parfois dans les prairies voisines des côtes, où il se mêle aux herbes que consomment les snimanx ; recherché des moutons. Æ. arenaris Both, épis laineux ; périgone très hérissé ; feuilles Skiformes, poilues et ciliées : tige à rameaux étailés; annuel, — champs secs et régions sablonnenses de l'Est, vossinage des sources salées, où les animaux le recherchent. KE. scoparia Schrad., périgone à aile trilobée ; tige à rameaux, dressée, — nsitée pour faire des balais et pour ls montée des vers à soie. KE. hirsuts Nolte, épis larges, hérissés-laineux ; ancuel, — bords de La Méditerranée. Genre CAMPHRÉE. — C4MPHOROSMA L. Fleurs solitaires à l'aisselle de bractées-linéaires, en épis allongés, écroits ; — périgen: tube- leux, à 4 dents inégales ; — étsmines 4, saillantes ; — style 2 ; — fruit comprimé, resfermé daps le calice non modiñé ; périearpe distinet. C. monspeliscs L., fleurs blanchâtres ; feuilles très petites, linéaires, alternes on fasienlées ; tiges sous-frutescentes, étalées-ascendantes, de 2 à 3 décimètres; plante velne-immenteuse, exhalant, quand on la froisse, une forte odeur de campbre,— commun dans les lezx ssblouneux et incaltes du Midi, surtout dans la région méditerranéenne ; ses feuilles âcres, employées quel. quefois pour préparer des infusions sadorifiques. Genre CORISPERME. — CORISPERMUM A. Juss. Fuurs solitaires, en équ lâche ; — périgons à 1.2 divisions scarieuses; — ééomines ].5 isele- ses ; — fruit nn, ailé; péricarpe adhérent à la graine. C. hyssopifoliwm L., feuilles alternes, 1 à 3 décimètres ; annuelle, — Lieux secs de Midi CHÉNOPODÉES. 663 4° Tribu. — SALICORNIÉES. Fleurs hermaphrodites, rarement polygames, enfermées dans des alvéoles du rachis, toutes semblables. Tige articulée. — Feuilles nulles. Un seul genre indigène. Genre SALICORNE. — SALICORNIA T. Fleurs par 3 dans des cavités situées à la base des articles, formant des épis serrés ; — périgone ventru, tétragone; — étamines 1.2, exsertes ; — styles 2 ; — fruit comprimé, enveloppé par le calice accrescent, charnu, quelquefois brièvement aïlé. — Tige dressée, ligneuse. Un petit nombre d'espèces, croissant sur les bords de la mer, dans les marais salés et où on les recueillait autrefois pour en obtenir la soude par incinération ; sont recherchées aussi par les bestiaux. S. macrostachya Moric., épis cylindriques; cavités florifères unialvéolées, triflores ; tige rameuse, à articles aussi larges que longs, de 3 à 6 décimètres, — bords de la Méditerranée. S. fruticosa L., cavités florifères, à 3 alvéoles uniflores; tiges multiples, à articles plus longs que larges, — bords de la Méditerrannée et de l'Océan ; assez commune. S. herbacea L., épis quadrangulaires; 3 alvéoles uniflores ; calice ailé; tige à articles comprimés , allongés, rameuse dès la base, — bords de la mer, marais salés, voisinage des salines de l'Est ; recherchée de tous les bestiaux qui la broutent quand ils la rencontrent, elle est utilisée aussi, quelquefois, comme potagère. 5° Tribu. — SALSOLÉES. Fleurs hermaphrodites ou polygames. Embryon central, en spirale. Albumen extérieur, peu développé et bipartite, ou nul. — Feuilles linéaires. : Graine horizontale, à tégument simple.... SALSOLA. SALSOLÉES ; ! Graine verticale, à tégument double.._... SuŒDA. Genre SOUDE. — SALSOLA GZÆRTN. Fleurs solitaires ou géminées, presque enchâssées à l’aisselle des feuilles, avec 2 bractées ; — périgone à 5 divisions ; — étamines 5 ; — style simple, allongé, à 2 stigmates; — fruit enve- loppé par le calice ; péricarpe sec ; — graines sans albumen. — Espèces annuelles. Un petit nombre d'espèces venant sur les bords de la mer, et remontant plus ou moins le long des fleuves ; elles constituent les principales plantes marines que l'on brülait, autrefois surtout, pour en retirerla soude. Elles sont aujourd'hui mangées par la plupart des bestiaux. 664 BASELLÉES. Soupe COMMUXE, $. soda L. ak, Sakiente, Salenr, Salaocie, Herbe æn cerve, Mare cubpuerr, Bvacer. Fleurs très distantes sur La tige et les rameurx, entourées de besetées que les dépassent longuement. Feuilles opposées, larges à La base, dems-embrasmuntes, terminées per mme saue molle. Tiges Ksses, glabres, difinses et ramenses à La buse, rongeïñires, de 3 à 6 décimètres Très sbondante sur les bonds de l'Oeées et surtont de ls Médierrenée, d'oi ele remonte dans les prairies voisines, La Sude est enltivée sur les bonds des étangs salés, et cite culture focrait us bon moyen de débarrasser de sel les terres qui en coatiennent save exvis. Elle est mangée par tous Les bestiaux, surtont pur les moutons, et ses graines, dans quelques localités, sout quelquefois données an bœnf de travail, qu'elles maintienaent en force €6 en santé. S. kaki L., Éeurs en épis serrés ; bractées longnes, épinenses : pérignne ailé ; fenülles subies, épinenses ; tige à rameanx ennebés ascendants, — mêmes lieux; remonte Le long des ours d'ean jusque dans les Alpes et Les Pyrénées. S. traqus L., fenilles très nes, tige dressée, ete, — nariété de La prémédente Genre SUÆDA — SUÆDA Fozss. Fleurs sxilaires, sessiles; — périques à 5 divisions ;— comanes 5 : — style mal, à 3 sésgmebrs - fruit exvelnpgé par le calice, charun, épais, baceiforme ; — graine à tégument double — Falles Enéaires, erlndracées. S. fratienes Forsk., Saluols fratienas L., tige Egnense, de 4 à 12 décimètres, — 5 morems Dos., Chenopodium maritimum L., tige herbacée, de 2 à 5 décimétres: — S_ entigers Meg, tige herbacée, d'un vert rongeâtre , — espèces venant an bord de Ls mer, et ayant les pengriétés Famille des BASELLÉES Av. Baoxe. (Carart. génér. des Caéxopovées). Fleurs pédicellées, munies de bractées persistantes souvent ailées : — éfamines périgynes, à anthéres sagitiées. — Dame gb peu feuillées, souvent grimpantes et volubiles à ite. Plantes herbacées, de l'Amérique et de l'Asie tropicale, ayant fourni à nos contrées quelques espèces polagères : Le Baslls rubrs L. (Epinard rouge, E. d'Amérique, Brède). à fruit bucridsrme, meër, et feuillage ronge: — le B. alve (Epinard blanc), — plantes almentaires dans ls Chine et dans l'inde, ex importées depais longtemps en Envoge, où on les mange eumme Les écrasés L'Ullueus tuberoms Los. (Ullmen), fenilles entières, enviformes; tige ramense: ratine KiFa0E, prodmisant des mberenles souterrains, gisbalenx, valnminenx et de eonlenr Jane . — pare originaire du Pérna, introduite en Franc» en 1244, ec proponée eme sareédanée de ls Pomme de terre; pourrais être milisée pour La nourriture des pores. ——————————_—_—_— AMARANTHACÉES. 665 Famille des AMARANTHACÉES KR. Br. (Caract. génér. des CHÉNOPODÉES). Fleurs pourvues de 2.3 bractées scarieu- ses ; — périgone libre, à 3.5 divisions, pétaloïde ou scarieux ; — fruit quel- quefois déhiscent ou bacciforme, parfois polysperme ; — graine à tégument double, à embryon courbé et albumen central. Famille comprenant des plantes principalement tropicales, en petit nombre dans les contrées tempérées, et manquant absolument dans les pays froids. Plusieurs espèces contiennent des principes mucilagineux qui les font ranger, dans les pays où elles croissent, parmi les plantes alimentaires et émollientes. Dans nos contrées, les espèces indigènes, peu nombreuses, se multiplient à l'excès dans le voisinage des lieux habités, et souvent infestent les cultures, d’où il faut les extirper en les arrachant avant la floraison. Plu- sieurs espèces exotiques sont cultivées pour leurs fleurs rouges en panicules pendantes ou en crête. — Les espèces de nos contrées se groupent dans deux genres. Genre AMARANTHE. — AMARANTHUS L. Fleurs polygames monoïques, verdâtres, à 3 bractées. — Feuilles alternes, simples, pétiolées, ovales rhomboïdales ; — tige rameuse. — Plantes herbacées. A. blitum L., grappes interrompues et feuillées, éparses ; périgone à 3 divisions Jlancéolées- aiguës ; étamines 3; fruit presque globuleux, indéhiscent; feuilles petites, souvent tachées de blanc; tige forte, rameuse dès la base, glabre ; annuel, — répandu partout dansles champs, jardins; au bord des chemins, décombres, lieux incultes, assez abondant, et mangé quelquefois, dans le Midi de l’Europe, en guise d’épinards ; dédaigné des animaux. A. deflerus L., grappes terminales, courtes, non feuillées ; fruit allongé; tiges multiples, dif- fuses-ascendantes ; vivace , — lieux stériles, pâturages incultes, bords des routes, dans le Midi et l'Ouest principalement. À. sylvestris Desf.; 4. viridis L., grappes terminales spiciformes, feuillées ; fruit s’ouvrant en travers ; tige dressée; annuel, — lieux cultivés, décombres, dans toute la France. A. albus L., glomérules pauciflores, formant des épis grêles, interrompus, feuillés ; plante blanchâtre, — mêmes lieux, principalement dans le Midi. A. retroflerus L., grappes en panicule terminale compacte ; périgone à 5 divisions linéaires ; étamines 5; feuilles grandes, elliptiques, d'un vert pâle; tige simple, robuste, de 3 à 7 déci- mètres, — lieux incultes, décombres, champs en friche et cultivés, lieux humides et desséchés en été, bords des rivières et des chemins , etc.; une des plus communes du genre. A. patulus Bertol., panicule à grappe centrale beaucoup plus longue, — Est, Midi. Genre POLYCNÈME. — POLYCNEMUM L. Fleurs hermaphrodites, à 2 bractées ; — périgone à 5 divisions ; — étamines 3, à filets sou- dés ; — fruit indéhiscent. 666 PHYTOLACCÉES. P. arvense L., fleurs très petites, blanches, solitaires ou géminées ; feuilles menues, linéaires- aiguës, imbriquées ; tiges multiples, couchées ; annuel, — dans les champs sablonneux et pier- reux, parmi les récoltes et après la moisson, dans l'Est et le Midi. P. majus M., tige robuste, — mêmes lieux. Famille des PHYTOLACCÉES R. Bn. (Caract. génér. des CRÉNOPODÉES). Fleurs à périanthe quelquefois double, avec {.3 bractées; — calice à 4.5 divisions, pétaloïde quand il est seul; — corolle, quand elle existe, à 4.5 divisions très petites ; — étamines hy nes, en nombre égalant ou dépassant celui des sépales ; — ovaires à carpelles mul- tiples, verticillés ou soudés ; — styles latéraux ; — fruit parfois charnu, pluriloculaire. — Feuilles alternes, simples, entières. Plantes des régions tropicales, de l'Ancien et du Nouveau-Monde, douées de propriétés âcres et irritantes, représentées en Europe par une seule espèce. Genre PHYTOLAQUE. — PHYTOLACCA L. Calice à 5 divisions rougeûtres ; — étamines 10, insérées sur un disque charnu ; — ovaire à 19.12 carpelles soudés, à 10.12 styles courts ; — fruit bacciforme, globuleux, pluriloculaire, à 10.12 tiges monospermes. PHYTOLAQUE GULTIVÉ, Ph. decandra L. Raisin d'Amérique, Morelle en grappe, Herbe de la laque, Mechoacon du Canada. Fleurs d'un rouge pâle, en grappes simples, opposées aux feuilles, allongées, pendantes. Fruit noir. Feuilles très grandes, alternes, simples, ovales, aiguës, entières. Tige rameuse, dichotome ; de 1 à 2 mètres. Racine fusiforme, très grosse. Vivace. Flante originaire de l'Amérique septentrionale, et depuis longtemps naturalisée en France, principalement dans les départements du Sud-Ouest, où elle se fait remarquer par un grand développement, l’activité de sa végétation. Ses feuilles, ses racines, et ses baies non mûres, cons- tituent un purgatif violent, bien que peu usité. Ses baies mûres, employées parfois pour colorer le vin, servent, dans le Médoc, à nourrir la volaille. Les feuilles jeunes, rendues comestibles par la cuisson, peuvent aussi être mangées. La plante, cultivée dans les jardins, comme ornement, ou pour abriter les jeunes semis contre le soleil, peut encore être enfouie en vert comme engrais. POLYGONÉES, 667 Famille des POLYGONÉES Juss. FLEURS À ÉTAMINES T. Fleurs hermaphrodites ou diclines par avortement, régulières, petites, axillaires. solitaires. en fascicules ou en faux verticilles, formant des épis ou des grappes plus ou moins compactes ; — périgone persistant, parfois coloré, accrescent ou marcescent, à 3.6 divisions, libres ou soudées à la base, ordinai- rement sur ? rangs, les intérieures alors plus grandes, à préfloraison imbri- cative ; — étamines 4.10, insérées. sur ? rangs, au fond du périgone ou sur un disque glanduleux, opposées ou alternes aux divisions du périgone, à anthè- res biloculaires, les externes introrses, les internes extrorses: — ovaire libre, uniloculaire et uniovulé, anguleux:; — styles 2.3, correspondants aux angles de l'ovaire, à stigmates simples; — fruit sec, indéhiscent (akène ou cariopse), uniloculaire, lenticulaire ou trigone, à angles parfois ailés ; enveloppé par le périgone ; — graine dressée, libre ou soudée au péricarpe, à test membra- neux ; albumen farineux, abondant; embryon droit et central ou arqué et latéral. — Feuilles alternes, simples, à bords roulés en dehors dans le jeune âge, à pétiole dilaté à la base, engaïnant ou soudé à ? stipules, formant une gaine membraneuse, fermée ou fendue (ochrea); — tige droite ou volubile, souvent renflée aux articulations. — Plantes ordinairement herbacées, an- nuelles ou vivaces, parfois sous-frutescentes. Famille renfermant un assez grand nombre de plantes indigènes ou exotiques, croissant surtout dans les régions tempérées de l'hémisphère Nord, se rapprochant des Chénopodées par leurs caractères extérieurs, mais s'en éloignant sensiblement par leur composition chimique et leurs propriétés. Ainsi, les Polygonées renferment presque toutes, dansleurs parties herbacées, des acides oxalique, citrique ou malique, qui leur donnent une saveur aigrelette prononcée, et les font généralement employer, à titre de rafrai- chissantes ou laxatives, comme plantes alimentaires ou médicinales. En outre, la racine de la plupart d'entre elles renferment du tannin ou de l'acide galli- que, qui les rendent toniques et astringentes, et qu’accompagnent parfois des principes résineux, leur communiquant des propriétés purgatives assez éner- giques, utilisées de tout temps pour les usages médicaux. Enfin, le fruit de quelques espèces renferme un albumen farineux et nutritif, d’une saveur douce et agréable et propre à l'usage alimentaire. — Les espèces indigènes ou cultivées dans nos contrées se renferment toutes dans les genres suivants : Périg. à 6 div. inég., sur 2 rangs —Embr. latéral — Cotyl. étroits. RUMEX. Fruits à bords non ailés Embryon latéral — Cotylédons étroits, plans. POLYGONUM. Périgone Te FES Embr. central — Cotylédons foliacés, plissés. FAGOPYRUuM. Périgone à 6 divisions — Styles 3. RHEUM. Fruits à bords largem. ailés — Embr. central] Périgone à 4 divisions — Styles 2. OxYRIA. POLYGONÉES 66K POLYGONÉES. Genre PATIENCE. — AUMEX L. Rs De Po AE — étominss 6, Shosmpneeeemphener fdedrr doc — styles 3, liformes, avec stigmate en pinceau; — fruit trigoue, libre, recouvert par les folioles internes qui s'appliquent à ss surface comme des valves ; — graines à embryon latéral; cotylédons étroits. — Feuilles glabres. Geure comprenant un grand nombre d'espèces, toutes herbacées, bis- annuelles ou vivaces, venant partout, du rivage des mers aux limites de la région des neiges, dans les bois et lieux incultes, ainsi que dans les prairies et les pâturages, où elles sont parfois très communes. Vigoureuses, durcis- sant à la maturité, et déjà sèches lors de la coupe des foins ; occupant une large place et difficiles à détruire, et, d'un autre côté, peu recherchées des animaux, elles sont, dans les prés qu’elles envahissent, plus nuisibles qu'uti- les, et doivent être arrachées. Quelques espèces cependant sont cultivées, les unes, pour leurs feuilles, comme plantes potagères, les autres pour leur racine, propre aux usages médicaux. Les Patiences se divisent en deux groupes que distinguent assez nettemeut leurs caractères extérieurs et leurs propriétés, et qui sont : les Patiences ou Parelles et les Oseilles. Ler Groupr.— PATIENCES où PARELLES.— Fleurs le plus souvent bermaphrodites ; styles libres ; feuilles atténuées, arrondies ou cordiformes à ls base ; les radicales grandes, longuement pétiolées: les supérieures plus petites, lancéolées-siguës ; tige dressée, rameuse ; racine jaune et odorante, d'une saveur amère, contenant du soufre, — Plantes âpres, astringentes, employées comme dépu- ratives et antiscorbutiques. — Rentrent dans ce groupe les espèces indigènes ci-après : jai 4 PATIENTIA L.|Z | Valves fructiféres | PE mn ‘| Cusros L.|Z aussi larges que LIZ eee Len MR à ls base, entières. Schrb. | Z Grappes non pour. Fes L.|Z EUMEX feuill. bractéales | 1. dépourvues de callosités, ovales. TE Er | 1er Groupe : L.[Z Parisces sf F | Walves (Grapp. sans feuilles bractéal. ME FES FPE comme "À pourv.. de feuill. bract. Conglomeratus Mur. | Z plus longues que Len L.1® larges, pourvues | 3. (Grapp.pourv.defeuill.bract. | Falustris Sm.|® de callosités | maritions L.|® à le base L Obtusifolins L.|Z Grapp. sans feuill. bractéal. fus © PATIENCE DES JARDINS, À. patientia L. Patience des moines, Rhubarbe de capucin, Oseille-Epinard, Epinard immortel. Fleurs ex panicule rumeuse, ample, dense. Valves fructifères suborbiculaires, larges, parfois deuticulées, l'externe seule pourvue de callosité. Feuilles grandes, minces, plaves, ovales-lancéc- lées, finement sinuées-ondulées, à pétiole long, canaliculé. Tige à rameaux ascendants, de 1 à 2 mètres. Espèce spontanée en Allemagne, venant çà et là en France sur les terres médiocres et les décombres, et depuis longtemps cultivée dans les jardins soit pour ses feuilles qui sont mangées POLYGONÉES. 669 à la façon de l’oseille, soit pour sa racine employée parfois comme astringent. On l'a, de plus, préconisée comme plante fourragère pour en obtenir un fourrage vert, utile surtout par son extrême précocité et que les vaches, les pores et les chevaux semblent rechercher. On la sème en septembre et en mars, sur place ou en pépinière ; on la repique à 50 ou 60 centimètres de distance. Un sarclage suffit ensuite, et on peut en obtenir, dans Fannée, cinq ou six coupes pou- vant donner par hectare jusqu’à 200,000 kilog. de fourrage vert, qu’il faut toujours récolter bien avant la maturité, et qu'on donne en vert, car on aurait pen d'avantage à le faire dessécher. Quand elle se répand dans les prairies, la Patience n’est pas cependant, quelquefois, sans offrir des inconvénients par sa vigueur même, la place qu’elle occupe, la facilité avec laquelle elle répand ses graines ; aussi importe-t-il alors de ne point la laisser arriver à son entier développement. PaTiENce CRÉPUE, R. crispus L. Patience sauvage, Parelle sauvage, Parène, Réquette. Panicule allongée. Valves fructifères très entières, veinées-réticulées. Feuilles pétiolées, lancéolée-aiguës, ondulées-crépues. Tige souvent rameuse dès la base, à rameaux courts, serrés, de 5 à 10 décimètres. Très commune dans les terrains humides, au bord des chemins et des fossés, ainsi que dans les prés, où elle se développe, quand le terrain est gras et fertile, avec nne grande vigueur, et où elle nuit par ses tiges grosses et ses feuilles abondantes, que les chevaux seuls peuvent manger : nuisible, en outre, à la qualité du foin. R. acutus L., panicule serrée; valves fructifères érodées-dentienlées ; — prairies du Nord et de l’Onest, où elle abonde parfois ; mangée quand elle est jeune par les bestianx. R. hydrolapathum Hud. (Parelle aquatique), panicule volumineuse ; feuilles pétiolées, lan- céolées-aiguës, atténuées à la base, très grandes, atteignant 1 mètre ; taille de 1 à 2 mètres, — bords des marais, des rivières, des fossés inondés, dans le Nord. R. marimus Schreb., feuilles très grandes, en cœur ou tronquées à la base, — mêmes lieux. R. aquaticus L., panicule ample, serrée ; valves fructifères minces, largement ovales ; femilles minces, planes, ovales, obtuses, en cœur à la base, à pétiole eanalieulé ; tige de 1 mètre, — commune au bord des rivières, des marais, dans l’eau même, où elle couvre souvent des espaces considérables ; les chevaux la mangent, les vaches n'y touchent pas ; quelquefois on en recueille les feuilles qui servent de légume. R. domesticus Hartm., feuilles erépues , à pétiole plan, — autour des habitations ; Jura. ParTiexce Des ALpes, R. alpinus L. Rhapontie commune, Fœux rhapontie, Rhapontie des moines, Rhubarbe des montagnes, Rhubarbe des moines. Panicule longue, serrée. Feuilles toutes pétiolées, grandes, ovales, obtuses, sur un long pétiole canaliculé, avec une gaine plus grande que dans toutes Î=s autres espèces. Tige à ra- meaux courts, de 5 à 10 décimètres. Racine très grosse. Très commune sur toutes les montagnes de France ; suit l'homme dans toutes ses stations, abonde surtout dans les lieux gras et frais, où elle prend un grand développement, envahit le terrain, jusqu’à ce que, l'ayant épuisé, elle disparaisse. Les chevaux 2n mangent parfois les feuilles, mais les autres animaux n’y touchent pas. Dans les Alpes, où elle abonde au milieu des prairies, on la récolte en fleurs, en coupant sa tige ras de terre, et on la conserve comme provision d'hiver. A cet effet, on la fait bouillir, puis ou l’entasse dans des euviers où on la presse. Elle se conserve ainsi très bien et sert à engraisser les cochons. Les hommes même prennent leur part de cette conserve. On paraît très satisfait de son usage, et quelquefois même, pour en amementer la provi- sion, on la eultive dans des enclos à part. Elle exige alors de fortes famures. R. nemorosus Schrad., panicule étroite ; feuilles oblongues, — bois ombragés, lieux brmides. R. sanguineus L. (Patience rouge, Sang-dragon), tige et pétioles pourprés, — mêmes lieux. R. conglomeratus Murr., panicule che, effilée ; valves longues, entières ; feuilles oblongues, — lienx humides, bords des eanx. 670 POLYGONÉES. R. pulcher L., panicule lüchbe, feuillée ; valves fructifères, allongées, à dents cuurtes, épinen- ses ; feuilles radicales en rosette, péticlées, échancrées latéralement eu forme de xiclon, ez cœur à la base : rameaux divarigqués, — terrains arides, lieux secs et inculies, bonès des chemins. R. palustris Smith., pameule lâche et interrompue ; feuilles lancéclées-linésires ; tige exuense, — bords des mares et des fossés. R_ maritimus L., panicule compacte; valres à dents longues, sétacées ; feuilles luncéclées- linéaires, — bords des eaux et rivages maritimes. R. obtusifoïius DC., panicaleläche, allongée; valves froctifères prolongées eu languette ; feuilles R. bucephalophorus L., panicule effilée ; feuilles petites ; tiges multigles, — Nid, Omest. 2e Groupe. — Osenixes.— Fleurs polygames ou diviques, en grappes peu fournies, sans feuilles bractéales ; styles soudés sux angles de l'oraire ; feuilles hactées om sagitiées: racine ronge, inodore ; toutes vivaces. — Tiges et parties vertes, contenant du sur-cralaie de putusse qui leur donne uve saveur acide, et les fait employer comme aliment ou médicament lsxatif. — Groupe comprenant les espèces indigènes suivantes : 2e Groupe: Yal frnetife dé Fleurs diviques dépassant le fruit 2 = Feuilles vertes Borine tubérense Jakorsus L. Vailves fructiféres plus courtes que le fruit... bcrvosrsss L. Osrizze a écussox, R. srutatus L. Oreille ronde, Petite minette. Panieule lâche. Valres froctifères orbiculaires-cordiformes, grandes, ailées, les exiermes appliquées. Feuilles longuement péticlées, presque orliculaires on légèrement e2 viclem, à oresl- lettes divergentes. Tiges multiples, flexuenses, ovvchées-ascendantes, peu feuilées. Rsrime rampanie, très longue. Vient dans toute la France, sur les coteaux pierreux, les vieux æurs, parm les rocailles, le long des routes; très sbondante dans les Pyrénées et le Centre surtout. Ses feuilles rafraïchüs- santes, forment un mauvais fourrage, que seuls les moutons broutent, mais sans ls rechercher. R. tingitanusL.., tige dressée ; feuilles scuminées, crémelées, — lieux secs du Languedor. Vient dans les lieux humides, les bois, les vignes, et surtout inès répandue dans presque toutes les prairies, où sa présence est ordinairement l'indice d'uz fonds gras et me per frais. Elle Seurit à la fin du printemps, et tous les bestiaux la mangent, surtout à l'état frais: mais elle est pes nourrissaute, et ne donne qu'un mauvais foin, diffcile à sécher et très dur quand Les tiges eut déjà monté à la fauchaison. Elle offre plus d'importance comme ylante putsgère; ses feuilles assaisonnantes o2 alimentaires, sont consommées partout, et depuis longtemps ls plante est, à cet effet, cultivée dans tous les jardins. R. thyrsoides Dexf., panicule dense; feuilles linéaires, crénelées, à oreillettes longues, &rer- gentes, — toute ls région méditerranenne. BR. arifoliur Al, panicule dense, courte ; feuilles minces, ovales, à oreillettes courtes, cètuses, presque arrondies ; tige de 5 à 10 décimètres, per feuillée, — bois et püturages élerés de meats- ges, où elle est parfois très commune et où tous Les bertiaux ls mangent. CRE US POLYGONÉES. 671 R. tuberosus L., panicule étalée, courte; feuilles oblongues à oreillettes divergentes, racine fasciculée tubéreuse, — prairies du Sud-Est. PETITE OSEILLE, R. acetosella L. Oseillette, Oseille de Brebis, Oseille de Pâques, Petite vinette, Vinette sauvage, Sarcille, Sarcillette. Panicale allongée. Valves fructifères plus courtes que le fruit, les extérieures dressées-appli- quées. Feuilles petites, pétiolées, oblongues, à oreillettes linéaires-aiguës, étalées ou recourbées en haut; pétiole dilaté, à gaîne membraneuse terminée par un appendice lancéolé-acuminé. Tige petite, très grêle, peu feuillée, de 1 à 3 décimètres. Espèce commune partout, dans les lieux cultivés, bois, pelouses, prés secs, champs, vignes, bords de route, et principalement dans les terrains sablonneux ou caillouteux. Tous les bestiaux la mangent au printemps; mais, par son peu de développement, elle n’offre qu’une faible ressource. Genre RENOUÉE. — POLYGONUM L. Fleurs hermaphrodites ou polygames par avortement, blanches où purpurines, en épis ou fas- ciculées ; — périgone ordinairement coloré, à 5 ou à 3.4 divisions, presque toujours égales, sou- dées à la base, rarement accrescentes; — #lamines 5.8, opposées aux divisions périgonales ; — styles 2.3 ou nuls; — fruit trigone ou lenticulaire, entouré du périgone desséché; — graine à embryon latéral arqué, à cotylédons plans et étroits. — Feuilles entières ou sinnées, glabres, à gaîne embrassant la tige à chaque nœud ; — tige cylindrique, très noueuse, quelquefois volubile. Espèces nombreuses, herbacées ou ligneuses, la plupart exotiques, venant sous toutes les latitudes, des bords de la mer à la limite des neiges, et dont quelques-unes, très répandues dans nos contrées, peuvent servir à la nour- riture des bestiaux ; tandis que d’autres sont utilisées par la médecine et par l'industrie. — Ces espèces offrant les plus grands rapports entre elles, ets'hy- bridant communément, sont souvent difficiles à distinguer entre elles. Ci- après le tableau des types indigènes ou acclimatés les-mieux caractérisés : RER ES 2 EVENE : BISTORTA L.|ZÆ Tige simple à 1 épi — Périg. à 5 divisions — Ak. trig. — Styl. 3 us L.|+ Akènes trigones — Style 3..,............... Twezomum Lour.|(f) Læ Tige rameuse, es PERSICARIA L_|(® ÆV épis multiples pe res Lapathifolium Ait. |(L) = terminaux. épis continus. uE AxPEBUx L.|2 4 Périgone . comprimés, évis filiformes. £ |A 3.4 divisions | lenticulaires. SDESe norme y. E Styles 2 Saveur âcre... HYDROPIPER L.|(1) F {épis interrompus. Hite Schranck. | (£) Sav. berbacée.! Pubium Stein. | (£) ” Minus Huds. | (L) S | | Tige rameuse, à épis axillaires — Périgone à 5 divisions... .... OntexTaLe L.|@ Z ELLARDI a. |© 2 Bameaux florifères | im Wall. K. @ Ces non feuillés l à Styles 3. | Equisitiforme Sibth. | À Z Feuilles lancéolées. AVICULABRE L.|® Tiges dressées 2 Littorale Link. |® Fi. fascieulées, axillaires. | ou eouchées | Remeaux forifères | on | Périgone à 5 divisions. | jusqu'au sommet | Aubert Lois. | @ Akènes trigones. Maritimum L.|Æ Herniarioïdes Spreng. ZÆ É CONVOLYELES L.|(Œ) Style 1—Feuill. hastées — Tiges volubiles} PERS z.|© | Fleurs en grappes paniculées — Styles 3 — Akène trigone........ ALPINUN ar. | Æ 67? POLYGONÉES. * Rexovée msrore, P. bistorta L. Benvuée Wéisturdue, Serpentoire, Longue de bœuf, Feuilietie. Fleurs roses, en ég6 solitaire, mu, compacte. Etamines &, suillantes. Akèpe à 3 angles tran- chets, Beses. inisunts Femilles evériées, les inférieures longuement péuclées, orales-cilongues, dérurrentes sur le pétuile : Les supérieures sessles, lancédlées-cordées : guine très allongée, ter- mévbe en lungoette. Tige smile, grille, dressée, de 2 à 5 décmmètres Racine épaisse, charnue, cmtanrnie, rose en dvêsus Piuvte aioménnte dupe les praurier bumider et tourkeuses de ls France, mais surtout dans les régions wmortagpeuses Quelques piturages des Alpes et des montagnes eu sont couverts, et exmprontent à se présence we purtse de leur raleur. Tous les bestieux, le cheral excepté, dit-on, ex mangent Les feuilles, Les vaches eurtout, qui en saut frinudes, et les Lêtes à cornes, eu général, pocr lesgoelles le Bisturte est piviät un cuvinement qu'une plante alimentaire Ex Suisse et dans le Jors. o La euliire orpenéant comme fourragère : eu bou terrain. elle donne même une gnantité pusssble de Suurrage, qu'en doit fsucber sraut ls maturité pour ve l'avçür pas trop dur, et qui me domerst qu'un mauvais fun: es graine, que mangent les oiseuux, est, de plus, un des aliments Suveris des iohütants de l'Irlande : les Busses en préparent des appêts pour attirer les poissons. Su rurime, trés fmlents et artrinpente, ent ussez Éréguemment employée, en médecine, comme astrinpent aigue. le fournit, eu outre, une couleur jaune. P. omponum L_, Éeurs hlamehes, en épi grêle ; étamines incluses ; fruit à peine trigone ; feuilles elliptiques ; tige de 1 à 3 décamètres ; racine épaisse, courte, reybée, se reprodmisant par tuber- cules, — huit Les guys fnuids, Les plturapes élevés des montagues, se auêle à l'herbe des hautes prauries : purtuge les grogusétées de l'espece précédente. P. Snrtvrium Lour., fleurs roses - feuilles pétioléer, orales ; tiges Gressée, presque simple, de 6 à 10 déramètres, — espèoe depuis longtemps cultivée eu Clive pour l'extraction de l'indigo, et importée eu France, en 1834, où se euture, evtneprise dens Le même but, a Sn par acquérir vue GETTREDE IMpUTTENCE. Resovée Pensicarme, P. persioaria L. Persioosre douce, Persicaire nougr, Pinô-rouge, Pülimgre, Fer-6-chevol, Ouragr. Fleurs nuses on werdètres, en équs chlomps, cbtne Etemunes 6. Akèues les us trigones, les autres eumgoimése Feuilles brièvement péticlées, eliptignes-migvës, souveut tachées de noir au centre, à guine longuement cibée Tige dresrée, rameuse, à nœuds reufés, à ramesux dvari- qués. de 3 à © décimètres Espèce très commune dans Les Deux frais, Les berbages bumider, su bord der étangs et des fossés. et inbitent surtout eu Nord D'us goût peu agréshle, et généralement repoussée des bes- teur, 2e passe mésumoins pour glaire aux chersux et aux moutuns Quelques suteurs l'ont sudiguée comme au fourrage propre aux terrsêus très humides ; on doit, en ce cas, se bornerà en tirer parti quand alle se développe dans Les champs spontanément et en abondance, ei ne jamais le semer, eur elle me constitue en somme qu'un meuvas fourrage, qu'on remyilsce srantageuse- ment pur d'autres espanes Se grame est recherchée per ls rouille. P. Lopotiifolium L., feuilles à gaine mue, — beux humides, bords de rivières, ete.; propriétés Êe Le précédente P. omphibeum L_. étwmimes 5 : feuilles péticlées, otlompgues-lancéolées, arrondies ou eu cœur à La buse, à give sbongée, tnonguée ; tiges Éezvenses, dressées ou radicantes et napeantes, — derx variétés, l'une oyuatique, xireut dans l'esu, les fossés, les rivières ; l'autre £enrestre, dans les Beux bonsdes, ds muse, les prairies marécapeuses, etc: plante mauvaise, légèrement irritante, que. orpenlent, ecoepté Les maches, tous les bestieux manpent. P. nerrutuum Lagusr.. feuilles étroites, sllonpées, dentionléer; tiges radicantes, — lieux bunédes, dans le Maë. POLYGONÉES. 673 RENOUÉE POIVRE D'EAU, P. hydropiper L. Renouée âcre, Persicaire âcre, Persicaire brélante, Piment brülant, Piment d’eau, Piment aquatique, Curage. £ Fleurs rosées ou blanchâtres, en épis filiformes, allongés, interrompus, ordinairement pen- chés. Etamines 6.8. Akènes chagrinés, les uns trigones, les autres comprimés. Feuilles presque sessiles, lancéolées-aiguës, à gaîne ciliée. Tiges courbées ascendantes, rameuses, très feuillées, de 3 à 8 décimètres. — Plante d’une saveur âcre, brûlante et poivrée dans toutes ses parties. Espèce commune dans les lieux humides, au bord des eaux, des fossés, des mares , des prés marécageux, rare au milieu des prairies. Sa saveur âcre la fait repousser de tons les animaux, et comme elle leur serait sans doute nuisible, elle doit être soigneusement arrachée des herbages. Sa racine, employée quelquefois comme résolutive ou diurétique, teint la laine en jaune. Ses semences sont employées, dans quelques campagnes, pour remplacer le poivre, et ses feuilles, ha- chées, servent parfois à condimenter les fromages. P. mite Scbrank, P. dubiwm Stein, P. minus Huds., akènes lisses, taille plus petite, saveur non âcre, — espèces voisines, habitant aussi les lieux humides et marécageux. P. orientale L., épis allongés, pendants; taille de 15 à 25 décimètres ; — grande espèce cultivée dans les jardins d'ornement. P. Bellardi All., fleurs par 2.3, à l’aisselle de courtes bractées, formant de longs épis, pres- que nus. Feuilles elliptiques aiguës, tiges dressées, rameuses, à rameaux filiformes, — çà etlà dans les prairies et les cultures du Midi, de l'Est à l'Ouest ; mangée par les bestiaux. P: arenarium Wald. Kit., — P. equisetiforme Sibth., — sables maritimes de la Méditerranée. RENOUÉE DES OISEAUX, P. aviculare L. Traïnasse, Traînée, Renue, Fausse Canille, Centinade, Crépinette, Corrigiole, Langue de passereau, Sanguinaire, Herniole, Tire-jarret, kie glane, Achée, Herbe à cochons, Herbe aux panaris, Herbe de Saint-Innocent, Rouille. Fleurs blanches ou roses, presque sessiles, très petites, par 2.4, à l’aisselle de presque tontes les feuilles. Feuilles petites, brièvement pétiolées, lancéolées, à gaine bifide. Tiges nombreuses, étalées ou ascendantes, grêles, rameuses dès la base, à rameaux feuillés jusqu'au sommet, taille de 2 à 5 décimètres. Espèce commune partout, venant dans tous les terrains aussi bien dans les lieux incultes, au bord des chemins, qu’au milieu des cultures, dans les champs après la récolte, dans les allées de jardin, ete. Elle végète et se multiplie avec une grande activité ; et dans les lieux qui lui con- viennent, on la voit parfois, en automne, couvrir des espaces considérables. Elle peut sans danger être foulée aux pieds, exposée aux excès de la chaleur ou de l'humidité ; la gelée seule en inter- rompt la végétation sans la faire périr. Rare au milieu des cultures, elle envahit partout les routes et les sentiers, et ne paraît dans les prairies artificielles que lorsque le terrain est épuisé. Tous les animaux la mangent, et souvent même la recherchent avidement. Les cochons, les oies, les lapins, les oiseaux granivores surtout, s’en montrent friands. Elle seule, souvent, nourrit les moutons que l’on mène paître dans les chaumes après la moisson. Fleurissant à la fin de l'été, elle fournit un fourrage tardif, presque d'hiver, que dans beaucoup d’endroits on ramasse à la main ou avec des râteaux pour la nourriture des bestiaux de la ferme ; la difficulté qu’on éprouve pour la détruire, quand elle a envahi les cultures, est son principal inconvénient. P. littorale Link., — P. flagellare Spreng., — P. Roberti Loi., — P. maritimum L., — P. herniariotdes Spreng., — plantes des sables maritimes de l'Océan et de la Méditerranée. RENOUÉE LISERON, P. convolvulus L. Faux Liseron, Vreille, Vrillée bâtarde, Petite Vrillée sauvage. Fleurs blanches, ternées, à l’aisselle des feuilles. Akènes trigones, recouverts par les 3 divi- sions internes, accrescentes, du périgone, les 2 externes caduques. Feuilles pétiolées, ovales, aeu- minées, cordées-sagittées à la base, à gaîne courte et tronquée. Tiges grêles, anguleuses, flexueu- ses, rameuses, volubiles, couchées on grimpantes, de 3 à 10 décimètres. 43 674 POLYGONÉES. Espèce très commune dans les lieux cultivés, les jardins, les champs ou les vignes, dans les haies et les buissons, mais surtout abondante au milieu des moissons, où elle forme, avec la Renonée des oiseaux, la principale nourriture des moutons qui vont paître dans les champs après l'enlèvement de la récolte. Très robuste, ne craignant pas la gelée, elle forme parfois, même dans les mauvais terrains, des touffes considérables. Tous les animaux, surtout les moutons et les vaches, la recherchent. On a proposé même de la cultiver en grand à la place du sarrasin, comme plus productive que celui-ci; mais il faut, pour la soutenir, la mettre en rames au moyen de piquets, et cela rendrait sa culture plus coûteuse. On pourrait alors, il est vrai, la semer avec la Fève des marais ou d’autres plantes à tige forte qui rempliraient le même office. P. dumetorum L. (grande Vrillée bâtarde), akènes à valves munies d'une carène ailée-mem- braneuse ; tige lisse, anguleuse, grimpante, de 1 à 2 mètres, — espèce commune dans les bois, les buissons, les lieux couverts; fourragère, recherchée des bestiaux, et partageant les pro- priétés économiques de la précédente. P. alpinum All, fleurs roses ou blanches, solitaires ou géminées, en grappes paniculées ; feuilles ovales lancéolées-aignës, ciliées ; tige dressée, raide, rameuse, de 3 à 8 décimètres, — belle plante croissant par petits groupes dans les prairies des Alpes et des Pyrénées, et que les bestiaux mangent comme les meilleures espèces du genre. A la liste des espèces indigènes, il convient d'ajouter la suivante : RENOUÉE DE SIEBOLD, P. Sieboldi R., fleurs blanches, en épis; tige dressée, maculée de points rougeñtres, de 1 à 2 mètres ; racine traçante, — cultivée dans tout le Japon comme four- ragère, et importée, il y a quelques années, en Europe, par Van Siebold. Cette espèce, très vivace, venant dans tous les sols, secs et humides, et à toute exposition, pousse de bonne heure ses tiges, que l’on a préconisées à titre de légume pouvant être consommées comme l’asperge, et fournit un foin qui paraît très nutritif. L'expérience, toutefois, n’a point encore confirmé les avan- tages de la culture potagère ou fourragère de cette plante. Genre SARRASIN. — FAGOPYRUM T. Fleurs hermaphrodites , en grappes terminales ou axillaires ; — périgone marcescent, à 5 divi- sions presque égales ; — étamines 8, pourvues de glandes à la base ; — styles 3, avec stigmates en tête ; — akène trigone ; — graine à embryon droit et central, à cotylédons larges, foliacés, plissés, contournés. — Feuilles cordées-sagittées, les inférieures pétiolées, les supérieures presque sessiles, plus petites. Genre très voisin du précédent, avec lequel il a été confondu par Linnée et d'autres auteurs , et ne renfermant qu’un petit nombre d'espèces, toutes d'origine exotique , et depuis plus ou moins longtemps acclimatées en France. SARRASIN CULTIVÉ. — F. ESCULENTUM Mæxcu. F. vulgare Endl., Polygonum fagopyrum L. NOMS VULGAIRES. — fenouée sarrasin, Blé noir, Millet noir, Millet cornu, Carabin, Bouquet, Bouquette, Bucaille. Fleurs blanches on roses, assez grandes, pédicellées, en grappes courtes, longuement pédon- culées, les unes axillaires, les autres terminales, rapprochées en corymbe. — Akène noir, à fanes planes, lisses, à angles réguliers, aigus. — Feuilles ovales, brusquement acuminées , sagittées et profondément en cœur à ln base, à gaîne triangulaire, noirñtre. —- Tige dressée, striée, ramense; POLYGONÉES. 675 devenant rougeâtre à l’époque de la floraison et de la maturation des fruits, de 3 à 8 décimètres. — Racine grêle, simple, rameuse. — Annuel. Le Sarrasin, originaire de la haute Asie, où il vient spontanément, n’est connu en Europe et en France que comme espèce cultivée, et ne se montre que rarement çà et là d'une manière subspontanée. Il a été introduit en Europe à une époque non déterminée, mais qui doit être très ancienne, s’il est vrai que cette plante est celle que déjà les Celtes cultivaient sous le nom de Had razin, d'où lui serait venu son nom actuel. Il reste au moins acquis que son introduction dans notre pays est antérieure aux Croisades et à l'in- vasion des Sarrasins, événements auxquels on la fait communément remon- ter. Quoi qu’il en soit, de tout temps, le Sarrasin a été cultivé comme plante alimentaire, et aujourd'hui encore il entre dans les cultures régulières d’un grand nombre de localités, comme céréale ou fourragère. Culture du Sarrasin. D'une très grande activité de végétation qui lui permet de parcourir en trois mois toutes les phases de son développement, le Sarrasin redoute sur- tout les excès de température, soit le froid excessif, produit par les gelées du printemps ou par les gelées prématurées de l’automne, soit les longues sécheresses de l'été. Cette sensibilité aux variations atmosphériques est la principale cause qui en limite la culture aux localités où se trouvent réunies les meilleures conditions de sa réussite, en première ligne desquelles il faut placer un climat assez humide pour maintenir la fraicheur du terrain pen- dant la végétation de la plante et atténuer les effets des fortes chaleurs de l'été. Sous ce rapport, le climat de la Bretagne lui est particulièrement favo- rable ; aussi la culture du Sarrasin est-elle devenue l’une des plus importantes de cette province. On le trouve également répandu en Sologne, en Cham- pagre, en Bresse, en Savoie et dans les provinces montagneuses du Centre, où on le récolte pour sa graine et comme fourrage vert, et aussi comme engrais vert. Le caractère de cette culture varie d'ailleurs suivant les régions; ainsi tandis que dans les montagnes, où les froids plus prolongés rendent difficiles les cultures ordinaires, le Sarrasin constitue la récolte principale, dans les pays tempérés il ne vient le plus souvent qu’en culture dérohée, après le seigle et le froment ; il donne moins dans ce dernier cas ; mais comme supplément, il offre toujours une importante ressource à ajouter au produit de la récolte principale. Choix et préparation du sol. — Tous les sols conviennent au Sarrasin ; mais il réussit principalement dans les terres siliceuses, schisteuses et gra- nitiques, meubles, fraîches mais non trop humides. Les sols calcaires, surtout ceux nouvellement enlevés à la mer, lui sont moins favorables. Végétant dans la période la plus chaude de l’année, il a besoin surtout que le sol "+ 676 POLYGONÉES. conserve à ce moment une certaine fraicheur ; il ne craint guère, en somme, avec une terre trop humide, que les terres sablonneuses trop arides en été: il prospère dans lous les terrains à blé et à seigle, et même dans ceux trop maigres pour les autres céréales, pourvu que la sécheresse ne s'y fasse pas sentir quand il a besoin d'humidité. On le sème avec avantage sur les défri- chements, dans les terres à bruyère et de marais assainis, sur les pâturages laissés au repos quelques années, eîc., réclamant surtout alors un parfait ameublissement du sol, obtenu à l’aide de plusieurs labours et hersages préalables. La terre destinée au Sarrasin doit être peu fumée, l'excès d'engrais ayant pour effet de pousser à la production des parties vertes aux dépens du grain ; d’où la recommandation de réserver pour les terres pauvres l'emploi des substances fertilisantes. Ajoutons que le Sarrasin n'occupant le sol qu'un court espace de temps, il importe que les engrais lui soient donnés sous la forme la plus promptement assimilable : c'est pour ce motif que l'on ne fait point, en ce cas, usage du fumier, d'une décomposition trop lente, et offrant, de plus, l'inconvénient de soulever la terre et de faciliter ainsi la pénétration de la chaleur jusqu'aux racines. En Bretagne, autrefois, on avait coutume de brûler le fumier et d'en répandre les cendres; aujourd’hui on a recours de préférence au noir animal et autres engrais pulvérulents, dont l'emploi a exercé La plus heureuse influence sur le développement de cette culture. Ensemencement. Soins de culture. — L'époque des semis varie suivant les conditions de la culiure, l'objet que l'on se propose : l'essentiel est de confier le grain à la terre de manière à soustraire la plante à l'influence du froid ; on sème aiosi, selon la région, du 15 mai à la fin d'août au plus tard: au commencement de la saison pour une récolte principale, ou bien dès que la terre est libre si l’on n’a en vue qu'une culture dérobée. La quantité de semence est variable également, et ne doit pas être en général considérable, la plante se ramifiant beaucoup et demandant une certaine place pour se développer. La moyenne est de 60 à 80 Litres par par hectare, quand l'on veut récolter le grain : on va à 100 litres si on doit faucher en vert ou enfouir la plante comme engrais. Le semis se fait à la volée : et une fois la semence répandue, puis recou- verte par la herse ou le rouleau, le Sarrasin ne demande ordinairement aucun soin jusqu'à sa récolte. Etouffant lui-même, par l'ombrage qu'il jette sur le sol, les plantes parasites qui lui seraient nuisibles, il n'a nul besoin de sarclages. Tout au plus est-il nécessaire, si la terre est trop humide, de la relever en hbillons pour l'égoutter. Récolte. Produits. — Le Sarrasin cultivé pour le grain est récolté à sa maturation, annoncée par la teinte noire que prennent les graines; seu- lement, les semences ne mürissant pas toutes à la fois, et les grappes à ma- turité s'égrainant facilement, il faut procéder à la récolte aussitôt que la plus grande partie prend la teinte noirâtre caractéristique, de facon à sauver POLYGONÉES. 677 les premières graiues müres, qui se perdraient ou seraient mangées par les oiseaux et les pigeons, et en sacrifiant les dernières qui sont les moins bonnes. Le moment ordinaire de cette récolte est le mois de septembre : l'opération se fait à la faucille ou à la faux, qu'il faut manœuvrer doucement pour évi- ter de faire tomber le grain. Le Sarrasin coupé, il convient, pour en accélé- rer la dessiceation, au lieu de le laisser en javelles sur le sol, d'en former de petites gerbes qu'on dresse en écartant la base. Si le temps est beau, il se dessèche vite, et achève de mürir. Quand tout le grain est devenu noir. on le rentre pour le soumettre au baitage, qui se fait ordinairement au fléau, mais qui peut se faire à la machine, si le grain est bien sec. Le batiage achevé, on étale le grain en couches minces sur le grenier, en ayant soin de le cribler et de le remuer souvent pour éviter l'échauffement, qui se produit sur le Sarrasin avec une grande facilité. — Quant à la paille, on la met en meule après le battage : mais elle ne conserve pas, pourrit ou tombe vite en poussière , d’où la nécessité de l'employer de suite. Le Sarrasin, cultivé comme fourrage, sera également fauché au moment de la première floraison : plus tôt, il ne donnerait qu'un fourrage humide ei de mauvaise qualité; plus tard, les feuilles et les tiges auraient perdu de leur valeur nutritive. Quand la plante n’a pu mürir ou a été compromise par une gelée intem- pestive, on en tire encore un parti avantageux en l’enfouissant pour la con- vertir en engrais. Souvent même on sème spécialement, dans ce bu, le Sar- rasin, qui compte, en effet, au nombre des meilleures plantes pouvant être utilisées comme engrais verts. En ce cas, on recommande généralement, pour faciliter cet enfouissage, qui se fait à la charrue, de faucher d’abord et de passer le rouleau. M. Rieffel blime cependant cette méthode, par laquelle, dit-il, on s'expose à des frais inutiles tout en n’obtenant qu'un travail défec- tueux, et il indique, comme un moyen plus simple, plus économique et plus efficace, l'emploi d'une chaîne de ! mètre 20 à ! mètre 50, que l’on fixe der- rière la charrue, et que termine un boulet de { kilog., lequel couche le Sar- rasin dans la raie, mieux que ne le ferait la main de l’homme. Rendement. — Le rendement du Sarrasin, assez variable, dépend moins de la fertilité du sol, de l'engrais qu'il a recu, que de la température, de l’état de l'atmosphère. La plante, sujette à couler, donne d'autant plus que les circonstances atmosphériques lui ont été plus favorables. Dans les pays qui lui conviennent, le rendement en grains peut s'élever à 30, 40 et 50 hectohitres par hectare: cependant la proportion moyenne ne dépasse guère 20 à 95 hectolitres. En culture dérobée, on obtient {0 à {5 hectolitres; d'un autre côté, le poids de l’hectolitre est très variable suivant le degré de siccité et de neitoyage ; il va ainsi de 50 à 65 et même à 75 kilog. par hectolitre. En fourrage vert, on peut obtenir, si la récolte est bonne, de 15 à 20,000 kilog. par hectare ; mais on ne réalise pas toujours ce produit. Le 678 PULYGONÉES. rendement eu paille, est plus variable encore. l'écart du poids, par hectare, pouvant s'étendre de 1,000 à 2,000 kilog. La movenne est de 1,200 kilog. Une autre cause pouvant influer encore sur ces divers chiffres est le plus ou moins d'ancienneté de la graine. Le Sarrasin, en effet, surtout dans Les terres peu fertiles, dégénère assez promptement: aussi, pour maintenir le rendement, est-il nécessaire de renouveler souvent la semence. Le Sarrasin n'est pas toujours cultivé seul. Souvent, lorsqu'on doit ke couper en vert, on l'associe au maïs, aux pois gris, aux vesces ei à quelques graminées. On obtient alors, presque sans augmentation, un fourrage plus abondant et de meilleure qualité. Valeur agricole et économique du Sarrasin. Le Sarrasio, occupant le sol très peu de temps, n'exigeant presque pas d'engrais, n’épuisant que fort peu la terre, produisant assez d'ombrage pour prévenir le développement des mauvaises plantes qui germent avec lui, œ qui, tout en économisant les frais de hinage, de sarclage lui permet de pro- duire les eflets d'une culture sarclée, est une des plantes les plus prérienses pour les assolements des terres légères, caillonteuses on siliceuses, et pour les contrées où La belle saison est de courte durée. Dans Les pays qui lui con- viennent, comme la Bretague, c'est la providence des cultivateurs. Pourant s'intercaler dans tous les systèmes de culture, il entre avec avantage dans les assolements, soit comme récolte supplémentaire entre deux semis de céréales. soit pour en obtenir des fourrages et des pâtures de printemps, soit pour remplacer les unes ou les autres de ces récoltes, quand un hiver inop pluvieux ou toute autre circonstance a empêché de procéder à temps aux semailles de printemps, ou lorsque les chaleurs trop fortes de l'été ont dimi- nué la récolte en fourrage. Le Sarrasin remplace ainsi touies les jachères, d'autant mieux que le blé, qui lui succède, réussit toujours. Dans les ooninées sablonneuses légèrement humides, il constitue mème l'unique récolte qui puisse alterner avec le Seigle. D'une culture beaucoup plus économique que celle du blé, beavooup plus facile à couper, à baïtre, à sécher, tout en offrant uve valeur alimentaire à peu près égale, il pourrait être très productif pour le cultivateur, si son prix peu élevé sur le marché ne diminuait l'avantage qu'on trouverait à le produire. Mais en le réservant pour la consommation de la ferme, il cons- titue un aliment très sain et des plus économiques M. Goussard de Mayolles, qui a cherché à en déterminer expérimentalement La valeur nels- tive par rapport à celle de l’avoive, insiste sur les avantages économiques, comparativement à cetle derniére céréale, qu'on retire de ka culture et de l'emploi alimentaire du Sarrasin. L’incertitude de cette récolte est son principal, presque son seul inopn- POLYGONÉES. 619 vénient. Mais sur jachère, cet inconvénient même disparaït, car si lon man- que la récolte de grain, l’on a du fourrage ou un engrais vert pour payer les frais de culture. L'on considère même généralement l’enfouissement en vert du Sarrasin comme une opération avantageuse par elle-même, et le Sar- rasin en particulier comme l’une des meilleures plantes qui, puisant dans l'air une partie de leur nourriture, puissent être transformées eu engrais vert. Elle offre, en effet, sur les autres espèces utilisées de cette facon, l'avantage de l'économie de la semence, d’une croissance prompte, du poids des matières produites, pouvant atteindre, après deux mois d'ensemencement ei son maximum de production, un poids de 20,000 kilog., que l'on obtient en uti- lisant la terre avant les semailles d’hiver, à un moment où elle reste imoc- cupée après la récolte principale, et cela sans autre dépense que quelques frais de culture, deux ou trois labours et autant de hersages. M. Rieïfel fait observer, toutefois, que l’on a peut-être exagéré les bénéfices donnés par l'enfouissement en vert du Sarrasin, et que, en somme, on ne fait ainsi que rendre au sol ce que La plante lui a emprunté, plus les éléments, à dose toujours très faible, puisés dans l'air. Or la question est de savoir si la pro- portion de ceux-ci dont s'enrichit le sol paye réellement les frais exposés pour les obtenir, ce dont il est permis de douter, si, comme l'a observé le même agronome, une demi-jachère entre la récolte et les semis donne de meilleurs résultats que l’enfouissement du Sarrasin. Emploi alimentaire du Sarrasin. D'une composition très sensiblement analogue à celle des céréales, la graine de Sarrasin constitue une substance alimentaire aussi saine que fortifiante et de l'emploi de laquelle se trouvent parfaitement les populations qui en font leur nourriture habituelle, comme on le remärque en Bretagne, la région où la consommation du Blé noir est la plus considérable. Le Sar- rasin, il est vrai, passe pour indigeste ; cela tient à ce qu'étant dépourvu de gluten, il donne une farine pen propre à la fabrication du pain, et de laquelle on n'obtient qu'un pain lourd, peu facile à digérer. Aussi n'est-ce pas sous cette forme qu'on le consomme généralement. Dans les pays pau- vres où il remplace le blé, on en fait des bouillies, des erèpes, des galettes, qui nourrissent autant que le meilleur pain, comme le prouve l'exemple des populations qui en font leur principal aliment, et qu'on voit toujours se bien porter et se livrer à tous leurs travaux ; les Bretons entre autres, qui ne se disent bien nourris qu’à l'aide de ce grain et de ses préparations, et en réservent la bouillie bien euite pour les femmes, les enfants, les conva- lescents, dont la constitution exige des aliments les plus réparateurs. On a même constaté l'existence, dans ce grain, d'un principe aromatique, spécial, qui communique à l'eau pure, par une simple macération à froid, au bout 680 POLYGONÉES. de quelques heures, une saveur et une odeur particulières, qu'on ne sau- rait mieux comparer qu'au goût du champignon comestible. Ce principe est excitant, tonique, e: me semble justifier le cas qu'on fait des aliments au Blé noir. Les gens de la campagne ne s’en fatiguent jamais, tandis que les bouil- lies d'avoine, de froment, leur répugnent au bout de bien peu de temps. Ces propriétés alimentaires permettent de concevoir le parti important que l'on peut tirer du Sarrasin pour les animaux domestiques. En grain et en farine, cru ou cuit, il constitue, en effet, une excellente nourriture égale- ment propre à l'entretien et à l’engraissement des bœufs, vaches, veaux, pores et des animaux de basse-cour. Il convient aussi aux brebis portières ; donne un lait plus abondant et de meiïlleure qualité aux vaches laitières ; il engraisse et aide à faire pondre la volaille et les pigeons, qui s'en montrent avides. Enfin, il remplace avantageusement, en tout ou en partie, l’avoine donnée aux chevaux. Thaer, il y a plus d'un siècle, recommandait déjà le Sarrasin sous ce rapport, et dans plusieurs localités on n’a même jamais discontinué d'en faire usage. Cependant cet emploi était encore fort limité, lorsqu'il y a quelques années, le haut prix de l’avoine fit songer à y substi- tuer le Sarrasin pour la nourriture des chevaux de travail. Des essais furent entrepris, à Paris, par la compagnie des Petites-Voitures, pendant plusieurs années, et on a constaté que les chevaux soumis à ce régime ont conservé leur santé et leur vigueur. M. Decrombecque, qui l'a employé concurremment avec le seigle et le son, M. Goussard de Mayolles, ont, de leur côté, constaté les bons effets du Sarrasin, qui nourrit plus que l’avoine, tout en coûtant beaucoup moins, et démontré la grande économie que l'on pourrait réaliser par son emploi. On a dit, il est vrai, que les grains, non dépouillés de leur enveloppe calicinale, rendent les chevaux poussifs ; mais rien n'atteste que ce reproche soit fondé. Le Sarrasin peut fournir encore au bétail un bon fourrage vert, propre aux bœufs, aux vaches, aux moutons, et qui constitue, dans les contrées où l'on cultive cette plante, une très précieuse ressource. Pour obtenir ce four- rage, on sème le Sarrasin un peu plus tôt, on augmente la semence, et on récolte ainsi une provision de nourriture verte, très utile au milieu de l'été. On fait consommer ce fourrage sur place, ou on le fauche au moment de la plus grande fleuraison : dans ce dernier cas, comme il est très aqueux, il convient de joindre à la ration une certaine quantité d’un autre fourrage plus alibile. Donné sous cette forme, le Sarrasin peut, dans des circonstan- ces exceptionnelles, suppléer l'herbe des prairies, ainsi que nous l'avons vu faire à Nevers, en 1857, après le grand débordement de la Loire, qui entraîna la perte des prairies et récoltes diverses des terres riveraines. Quelques cul- tivateur: eurent alors la pensée de semer du Sarrasin, qui fut livré en pà- ture à des bestiaux ; des chevaux, des bœufs, des moutons furent ainsi nour- ris pendant plusieurs mois, et ils conservèrent leur santé et leur embonpoint. V. Yvart et quelques autres agronomes ont remarqué toutefois que la ve Ver POLYGONÉES. 68! consommation du Sarrasin en fleur provoque chez les moutons uue affection nerveuse, uue sorte d'ivresse qi les fait tomber et rester immobiles ; mais cet état est passager et se dissipe sans laisser de traces. Schwerz a également constaté que le Sarrasin provoque chez le porc, le mouton, une sorte d’affec- tion éruptive de la face, des oreilles, du cou, et qui disparait quand on cesse l'emploi de ce fourrage. Enfin, on lui a reproché de provoquer le météorisme. Ces accidents divers ont peu de gravité, et ne se manifestent que lorsqu'on donne ce fourrage en excès et d’une manière exclusive ; on ne les observe jamais quand on l’emploie avec modération et concurremment avec d’autres matières alimentaires. Ajoutons que les bêtes à cornes ne mangent pas d’abord le Sarrasin avec facilité, et qu’il faut les y habituer en le leur don- nant en mélange. Enfin, on a essayé de donner aux bestiaux les pailles ou fanes provenant du battage des grains ; mais ces fanes, peu nutritives sans être malsaines, ne constituent qu'un mauvais fourrage, d’une très faible ressource, qu'il vaut mieux employer comme litière. SARRASIN DE TARTARIE. — F. TARTARICUM GÆERTx. Polygonum tartaricum L. NOM VULGAIRE. — Sarrasin de Sibérie. Fleurs très petites, en grappes axillaires lâches, interrompues, longuement pédonculées, formant une panicule allongée, uon en corymbe. — Akène petit, oblong, rugueux, à angles épaissis, sinués-dentés. — Feuilles plus sagittées que cordiformes. — Tige ferme, solide, très ramifiée, jaunâtre. — Annuel. Cette espèce, originaire, comme son nom l'indique, des contrées septen- trionales de l'Asie, est plus rustique que le Sarrasin commun, vésète avec plus de vigueur sur les sols médiocres et moins bien moins préparés, est moins sensible aux gelées tardives du printemps ainsi qu'à celles d'automne; supporte mieux les fortes chaleurs, et enfin produit davantage, soit en grains, soit en vert. Ces qualités diverses, notamment l'avantage qu'il offre de pou- voir être semé plus tôt ou plus tard, devraient souvent faire préférer ce Sar- rasin à l'espèce ordinaire, et notamment quand on redoute les froids tardifs ou précoces. Mais l'infériorité de son grain, plus petit, contenant plus de son et moins de parties farineuses; offrant en outre une certaine amertume résidant dans l'écorce et dont il faut le débarrasser pour rendre sa farine agréable au goût, — conditions qui ne permettent pas de l'utiliser dans l’ali- mentation de l'homme, et en rendent l'emploi moins avantageux pour l'en- graissement des animaux domestiques et de la volaille, — restreint beaucoup la culture de cette plante. Mais si le Sarrasin de Tartarie ne peut être cultivé comme céréale, il est préférable comme fourrage vert au Sarrasin ordinaire. A fertilité égale 68? POLYGONÉES. de terrain, il est plus productif que celui-ci ; il est, en outre, à l'état vert, plus nutritif, ce qui tent d'abord à ce que ses parties vertes, renfermant moins d'humidité, sont moins altérées par les chaleurs, et, de plus, à ce que, lorsqu'on le fauche, ses graines, étant déjà formées, en augmentent la valeur alimentaire. — On le cultive et on le récolte, d’ailleurs, de la même manière que le précédent. SARRASIN VIVACE, F. cymosum Trevir. Fleurs en grappes un peu arquées, rapprochées en cymes corymbiformes terminales. Akène émarginé sur les angles. Feuilles très grandes, triangulaires, acuminées, kustées. Tiges dressées, multiples, rameuses, de 10 à 15 décimètres. Vivace. Plante originaire du Népaul, et introduite depuis quelgnes aunées eu France, où elle n'a qu'incomplétement réussi. Vilmorin, qui en a essayé la culture, s remarqué qu'elle ne feurit presque pas dans nos contrées, ne donne que quelques fruits qui n'arrivent pas à maturité et qui tombent au moindre mouvement de la plante. Mais, d'un autre coûté, ce Sarrasin vivace végète avec upe extrême activité, surtout lorsqu'il est semé dans un sable doux et profond; il prend alors en peu de temps un développement remarquable, ce qui permettrait d'obtenir de ses tiges coupées jeunes et de ses feuilles, un fourrage abondant, pouvant, dans quelques circonstances particulières, rendre d’utiles services. Genre RHUBARBE. — AHEUM L. nale ; — périgone non accresceut, à 6 divisions inégales, sur deux rangs ; — étamines 9 ; — périgone ; — graine à embryon ceutral. — Feuilles très amples, palmatinerviées. — Plantes ber- bacées ; vivaces, d'un grand développement. Espèces toutes exotiques, croissant sur les montagnes de l'Asie cis- tropicale, et dont quelques-unes sont cultivées en Europe. C'est une de ces espèces exotiques qui fournit la racine connue sous le nom de Rhubarde, laquelle nous arrive principalement de la Chine, et que l'on emploie de toute antiquité comme médicament à la fois tonique et purgatif. Les espèces cultivées en France, ainsi qu’en Allemagne et en Angleterre, donnent éga- lement une racine amère et purgative, mais moins active que la racine asiatique. Elles sont principalement recherchées comme plantes potagères sé leurs feuilles à saveur acidule, et dont on emploie le pétiole et les nervures s diverses préparations culinaires. On cultive ainsi : La RHUBARSE PALMÉE, R. palmatum L. (Rhubarbe du Levant), originaire de ls Chine et de la Tartarie; — la RHUBARBE À FLEURS SERRÉES, À. compactum L., — la RHUBARRE OXDULÉE, R. undulatum L., originaires de la Sibérie, — les plus généralement cultivées en France pour leurs racines médicinales et pour leurs feuilles ; La RHUBARBE RHAPONTIC, R. rhaponticum L., spontanée dans Lu Thrace et sur les bords de la mer Noire, espèce primitivement connue des anciens, qui l'appelsient Rha, et la nommèrent plus tard Aha-ponticum, pour la distinguer d'une autre espèce venue de Tartarie et qu'on nomms Rha-barbarum, de laquelle est venu le nom actuel de Rhubarbe ; La RHUBARBE GROSEILLE, R. ribes Gronov., originaire du Liban et de La Perse, et ls plus estimée comme potagère, mais devenue très rare; La Ravsanse EMODI, R. australe D. Don., originaire du Népaul et probablement de l'Asie centrale, cultivée en Europe comme potagère, et très vraisemblablement l'espèce qui fournit La racine oficinale. EUPHORBIACÉES. 683 Il y a quelques années, en 1866, M. Bourgeois, présenta à la Société centrale d’agriculture deux feuilles énormes d’une Rhubarbe, d’origine anglaise, pesant ensemble, pétioles compris, 2 kilog., en proposant d'utiliser ces feuilles comme fourragères. M. Payen les ayant soumises à l'analyse, y trouva, notamment, de l'acide oxalique et des matières azotées en proportions à peu près égales à celles que renferment les fourrages ordinaires, ce qui autorise à penser qu’on pourrait les employer avec les autres fourrages, au moins à titre de complément de rations. Mais la place considérable que ces plantes à large feuillage occupent sur le sol, la perte de poids qu’elles éprouvent à la dessiccation, ne permetteut guère d'en espérer un résultat économique. M. P. Joi- gueaux, d’ailleurs, annonça de son côté qu'ayant cultivé, pour leurs pétioles, les diverses Rhu- barbes potagères, il avait essayé d’en faire manger aux vaches la partie verte qui reste sans emploi, et qu’il n'avait pu réussir à la leur faire prendre, même en la mélangeant avec d’antres aliments. Il pense cependant que l’on pourrait renouveler l'épreuve, d'autant que la Rhubarbe est d’une culture avantageuse, surtout dans les climats frais, dans les terrains légers et humides, où elle réussit parfaitement et donne, à peu de frais, des produits abondants. Genre OXYRIA. — OXFRIA Hi. Périgone à 4 divisions, les 2 intérieures plus grandes ; — étamines 6 ; —_ stigmates 2, pres- que sessiles, en pinceaux ; — akène lenticulaire, largement ailé, échancré au sommet ; — graine à embryon central. O. digyna Campd., fleurs en grappes spiciformes ; feuilles toutes radicales, longuement pétio- lées, réniformes; tige nue, de 1 à 2 décimètres, vivace, — hautes prairies des Alpes et des Pyrénées. Famille des EUPHORBIACÉES An. de Juss. APÉTALES T.; EUPHORBES Juss. Fleurs diclines, généralement très petites, tantôt pourvues d’un périgone simple, à 4.6 divisions, et réunies alors en glomérules, en épis ou en grappes : tantôt dépourvues d'enveloppe florale, et les mâles et femelles réunis dans un involucre commun; — étamines en nombre variable, libres ou monadelphes ; — ovaire libre, à 2.3 loges, contenant chacune !{.2 ovules ; — styles 2.3, libres ou soudés ; — fruit capsulaire, formé de 2.3 coques, réunies à un axe central, et s'ouvrant en 2? valves par leur angle interne; — graines 1.2 par loge, suspendues, à test crustacé, munies souvent à leur ombilic d'une petite caroncule charnue ; embryon droit, au centre d'un albumen abondant et charnu, souvent huileux. — Herbes, arbustes ou arbres, de port très varié, contenant un suc laiteux ou opalin plus ou moins âcre. Famille étendue, comprenant des espèces indigènes et exotiques, celles- ci beaucoup plus nombreuses et habitant surtout l'Amérique équatoriale ; caractérisée, notamment , par son fruit à 3 coques et par les propriétés äâcres et irritantes que leur communique le suc laiteux qu'elles renferment ; cette 684 EUPHORBIACÉES. äcreté, très variable suivant l'espèce de climat, est quelquefois assez pronon- cée pour donner lieu à une véritable intoxication; d'autres fois, mitigée par des principes mucilagineux et résineux, elle ne produit que des effets purgatifs et diurétiques ; elle est due à une résine et à un principe volatile, abon- dants surtout dans les téguments et l'embryon de la graine, et qui se concen- trent, en leur donnant une grande énergie, dans les teintures alcooliques, tandis qu'ils se dissipent par la chaleur. — Les espèces indigènes se bornent aux genres suivants : FI. mâles et femelles dans un involuere comm.— Etam. nombr. EurHoRBlA. 2 | Ovaire à loges ZS|[ uniovulées. F1. dioïques — Etam. libres —Périg. à 3.4 divis. MERCURIALIS. = Styles Fleurs mâles Z ) terminaux et femelles FI < Périgone à 3.5 divisions. Ricnus. = séparées eurs monoïques. = ; EH CSG sos 16 Périgone à 10 divisions. CROZOPHOkA. & | Ovaire à loges triovulées — Styles périphériques. . Sims esse ste . Buxus. Genre EUPHORBE. — EUPHORBIA L. Fleurs monoïques, réunies dans un involucre commun , caliciforme; 1 fleur femelle au centre, pédicellée, entourée de 10.20 fleurs mâles réduites chacune à 1 étamine, que supporte un pédicelle articulé avec le filet, pourvu à sa base d’une écaille bractéiforme ; — involucre campa- nulé, verdâtre, à 8.10 divisions, sur 2 rangs; les internes petites, membraneuses, dressées ou inclinées en dedans ; les autres plus grandes, épaisses, glanduleuses, colorées, étalées ; — ovaire simple, pédicellé ; — styles 3, bifides ; — capsule sub-globuleuse, à 3 coques s'ouvrant avec élus- ticité, contenant chacune une graine. — Feuilles simples, entières, plus ou moins sessiles; — tiges à divisions dichotomiques, se terminant ordinairement en rameaux florifères subdivisés et formant des ombelles simples ou composées, toutes pourvues à leur base de bractées opposées ou en verticille. — Plantes herbacées , annuelles ou vivaces. Genre très nombreux, comprenant plus de 700 espèces, dispersées dans le monde entier, manquant seulement dans les régions froides et élevées ; ue cinquantaine environ viennent spontanément dans nos contrées et sont la plupart extrêmement communes dans les terres cultivées, surtout dans les bois et les pâturages, ete. Ces plantes, nommées encore Tithymales, contien- nent, comme les autres espèces de la famille, un suc blanc laiteux, âcre et irritant, qui découle, quand on les blesse, de toutes ses parties, et qui se transforme, dans les graines mûres, en une huile caustique et très purgative. La substance résineuse, employée en médecine comme vésicant sous le nom d'Euphorbe, est ce même suc, desséché, fourni par plusieurs espèces exotiques. Les espèces indigènes, bien que moins actives que celles-ci, sont nuisibles aussi, dans les prairies où elles se rencontrent, et d’autant plus qu'elles con- servent leur âcreté par la dessiccation, et qu’elles sont, par suite, également dangereuses, dans l'herbe et dans le foin. Les animaux, d'ailleurs, les dédai- gnent ; quelques-unes seulement sont broutées quand elles sont très jeunes, et surtout, mêlées à des plantes plus appétissantes. Mais il convient de ne les laisser prendre qu'avec une grande prudence, en raison des accidents, des empoisonnements dont elles peuvent être la cause ; dans tous les cas, elles doivent être arrachées avec soin des terres cultivées qu'elles envahissent, — Ci-apres le tableau des espèces françaises les mieux déterminées : EUPHORBIACÉES. 68: Graines alvéolées — Ombelle à 5 rayons. BELIOSCOPIA L.|@ |! VERRUCOSA Lm | 2 Involuere HYBERNA L.|Z à divisions racine PILOSA É: 22 glanduleuses non a à PLaTyPgyLios L.|(iL arrondies. ampante|} | — Bractées Graines Tige Sr 2e & libres lisses herbacée Pubescens Lesf.| 4 où Ombell. Ur DuLcis L.|2 tuberculeuses | * 3-5 FERRER = Papillosa De Pouz. | Z \ TAYODS P (| Chamæbuzxus Bern | Z Tige ligneuse . ... Spinosa L.| 5 { PALUSTRIS L.|2Æ [a] à 4 a$ Ombelles à rayons nombr lemme ile Feuilles { Paralias L: 5 FRE Tige ligneuse à la be) Pithyusa L.|3 ou Dendroïdes L.| 4 éparses ! Graines lisses Ombelles { CYPARISSIAS L.|2Z ou à rayons { EsuLa L.|2 tuberculeuses) Tige nombreux! Wicæensis au. | 2 herbacée { SBnRaTA L.|2 æ dès la base Ombelles \ Terracina L.|2Z Fleurs 2 à 3.5 ä = Tenuifolia Lm.|2Z en 24 rayons NA ombell. 2 | ExiGua L.|@) i 2 FALCAT L.[Q@ Feuilles solicre Ë = a £ as à divisions | À FLN DE © e- stipules glanduleuses Omhelles ete AI. = a échancrées : : à 3.5 rayons | PEPLUS LL = en Graines creusées - SEGETALIS L.|@ a croissant | de fossettes | Pinea L.| 2 5 ou de sillons \ Portlandica L.|Z = | Omb. àray.nombr. Biumbellata Poir. | 2 | Bractées soudées — Graines lisses. ( SYLVATICA Jeq. 2 Ombelles à rayons nombreux | Cnanacias L.| 4 Feuill.oppos. en eroix—Divis.glandul.en croissant—Gr. rugneus. LATHYRIS L.|@ | L , À see = CHAMEÆSYCE L. @ | FL. alaires — Feuill. opposées, pouvues de stipules —Inv. à divis. dentées Peplis 1. |@ EUPHORBE RÉVEILLE-MATIN, Æ. helioscopa L. Ombelle à 5 rayons tri-bifurqués. Bractées semblables aux feuilles, plus larges. Capsule à coques lisses. Feuilles obovées-cunéiformes , arrondies ou échancrées au sommet, les supérieures plus grandes. Tiges simples, de 1 à 4 décimètres. Très abondante partout, dans les lieux cultivés, vignes, jardins, champs , surtout quand le terrain est un peu humide. Son suc, très âcre, est employé quelquefois pour cautériser les verrues. EUPHORBE A VERRUES, £. verrucosa L. Ombelle à 5 rayons courts, 1.2 fois bi-trifurquées. Bractées obovées obtuses, larges, arron- dies à la base. Capsule à sillons superfciels, couverte de tubercules cylindriques. Feuilles elliptiques, obtuses. Tiges simples, nombreuses, formant buisson, frutescentes à la base, de 2 à 3 décimètres. Très commune aussi partout, dans l'Est, le Centre et le Sud-Ouest principalement, venant le long des haies, des chemins, au bord des rivières, dans les bois, les prairies et les pâturages humides, où les chevaux au printemps en broutent les jeunes pousses. E. hyberna L., ombelle à rayons allongés, capsule très grande, — bois et vallées des mon- tagnes du Centre et des Pyrénées. E. pilosa L., ombelle ample, capsule velne ; feuilles grandes, velnes sur les deux faces : tige 686 EUPHORBIACÉES. forte de 3 à 6 décimètres, — commune dans les bois couverts, les lieux humides des forêts du Midi, de l'Ouest et du Centre. E. platyphylles L., ombelle à rsyons allongés, trifurqués, 1 2 fois bifurgués, bractées trian- gulaires; capsule couverte de tubercules arrondis ; feuilles petites, lancéolées-aiguës, étalées ; tige de 3 à 10 décimètres, — partout, parfois très commune, le long des haies, des fossés, des ruisseaux, dans les champs humides en friches. E. stricte L., plus petite, plus grêle, dans toutes ses parties, — mêmes lieux. E. dulcis L., ombelle à rayons grêles, bractées triangulaires ; feuilles allongées lancéolées, cbtuses, les inférieures chovées ; tige de 2 à 4 décimètres, souche horizontale, — bois couverts des montagues ; broutée par les animaux quand elle est jeune. EuPHORBE DES MARAIS, Æ. palustris L. Ombelle à rayons nombreux, tri-bifurqués. Bractées obovées, jaunes. Capsule grosse, à tubereules arrondis. Feuilles oblongnes-lancéolées, obtuses, les raméales plus étroites, rappro- chées. Tige épaisse, rameuse, de & à 12 décimètres.…. Très commune partout, au bord des eaux, des fossés, dans les prés humides et marécageux, où elle forme souvent de larges touffes auxquelles les animsux ne touchent jamais ; aussi nuisible par sa mauvaise qualité que par le grand espace qu’elle occupe ; à détruire en piochaut profondé- ment ses racines. . E. Gerardians Jacq., bractées rhomboïdales, en cœur; capsule couverte de papilles ; feuilles linéaires, dressées, rapprochées, celles du vrerticille ombellaire ovales ; tige presque ligneuse, de 2 à 5 décimètres, — commune dans les lieux incultes, bords des routes, champs sablonneux et pelouses sèches des montagnes ; est épointée, quand elle est jeune, par les cheveux. EtPHORBE A FEUILLES DE CYPRÈS, E. cyparissias L. Petite Esule, Rhubarbe de paysan. Ombelles à rsyons nombreux, grêles, allongés, 1.2 fois bifurqués. Bractées réniformes, eu cœur, obtuses, jaunes. Capsule à coques couvertes de papilles. Feuilles linéaires, très étalées, rapprochées, sétacées sur les rameaux non foriféres. Tiges divisées au sommet e2 rameaux feuillés nombreux, de 15 à 30 centimètres. Plante glabre, d'un vert clair. Une des plus printanières du genre, cette espèce, très répandue partout, vient dans les lieux incultes, au bord des chemins et des champs, le long des rivières, sur les coteaux secs et arides, sablonneux on calcaires surtout, dont elle recouvre parfois de vastes étendues. Ses propriétés irritsntes la fout employer parfois soit comme vésicant, soit pour remplacer l’ipéescuauhs ; néan- moins su printemps, quand elle est très jeune, les cheraux et les vaches la mangent, mais sans la rechercher. E. esula L., bractées en cœur, mucronées ; capsule à coques chagrinées ; feuilles oblongnes- lancéolées ; tiges dressées, nues inférieurement, de 3 à 8 décimètres, — très commune aussi, dans les lieux secs et incultes, les coteaux, où elle abonde parfois en couvrant des espaces consi- dérables, ou en formant des touffes très denses. E. serrata L., ombelles à 3.5 rayons, 1.3 fois bifurqgués; bractées larges, en cœur ; feuilles très inégales, aiguës, mueronées, bordées de dents fines, écartées, les caulinaires supérieures ovales, larges, les inférieures et les raméales linéaires ; tiges striées, de 2 à 4 décimètres, — commune au bord des routes, dans les champs et pelouses du Midi. E. exigua L., bractées lancéolées-linéaires ; capsule lisse ; feuilles linéaires, entières, dressées ; tiges grêles, de 5 à 20 centimètres, — commune dans les lieux cultivés et champs en friche ; broutée, quand elle est jeune, par les chevaux. E. faleata L., bractées ovales rhomboïdales, larges, acuminées ; capsule à cogues légèrement carénées ; feuilles oblongues, longuement atténuées à la base, siguës, les inférieures plus petites, obtuses, spatulées ; tige de 1 à 3 décimètres, — mêmes lieux que la précédente ; très commune. DS CRE ER CR Een es 2 EUPHORBIACÉES. 687 E. sulcata Del., bractées lancéolées ; feuilles linéaires, tronquées au sommet, 4 à 4 décimètres, — moissons du Midi. EUPHORBE DES VIGNES, E. peplus-L. Ombelles à 3 rayons, plusieurs fois bifurqués. Bractées ovales, apiculées. Capsule lisse, gla- bre, à coques légèrement ailées. Feuilles pétiolées, épaisses, obovées, arrondies ou lésèrement émarginées au sommet. Tige rameuse, se terminant par une ombelle, de 1 à 3 décimètres. Très commune dans toute la France, et venant dans tous les lieux cultivés, vignes, champs, jardins, sur les décombres, ete. Les chevaux, quand elle est jeune, en mangent jusqu’à la racine; mais les autres bestiaux n’y touchent point. E. segetalis L., ombelle à 5 rayons, bractées réniformes ; feuilles linéaires-aiguës, réfiéchies, eelles du verticille ombellaire plus larges ; tiges rameuses au sommet, — cultures de tout le Midi ; broutée, quand elle est jeune, par les animaux. EuPHORBE DES Bols, E. sylvatica Jacq., E. amygdaloides L. Ombelle à 5.10 rayons, bractées-réniformes soudées à la base, par paires. Capsule glabre. Feuilles obovées-oblongues, les caulinaires supérieures plus grandes, les inférieures longuement atténuées en pétiole, très rapprochées, presqu’en rosette, passant l'hiver. Tiges sous-frutescentes, de 3 à 6 décimètres. ; Une des plus répandues dans les bois, lieux ombragés, broussailles, saussaies, le long des baies, de toute la France. E. characias L., capsule velue ; feuilles obovées acuminées, très rapprochées au sommet, toutes persistantes ; 4 à 10 décimètres, — coteaux arides dans tout le Midi. EuPxORBE ÉPURGE, E. lathyris L. Ombelle grande, à 4 rayons bifurqués ; à branches souvent avortées ; bractées ovales, oblongues, très aiguës. Capsule très grosse, lisse. Feuilles nombreuses, opposées en croix, oblon- gues-lancéolées, obtuses, étalées, d’un vert glauque. Tige simple, forte, rameuse au sommet, de 5 à 10 décimètres. Espèce propre aux provinces méridionales, venant dans les lieux cultivés, les vignes, au voisinage des habitations, le long des haies, des chemins ; très âcre, elle est employée parfois comme substance vésicante ou rubéfiante; ses graines renferment une huile grasse très purga- tive qu'emploient également, en les pilant et en les mêlant à un liquide, les habitants des cam- pagnes ; mais vu l'énergie de ses propriétés, on la réserve surtout pour les usages de la médecine des animaux. Est cultivée, dans les jardins du Nord, comme plante médicinale. E. chamzæsyce L.. fleurs petites, solitaires ou alaires ; feuilles suborbiculaires ; tiges couchées, grêles, rameuses , — lieux cultivés du Midi, commune dans la vallée de la Garonne. Genre MERCURIALE. — WERCURIALIS L. Fleurs ordinairement dioïques, verdâtres, axillaires; — périgone à 3 divisions profondes; — étamines 8.12, dans les fleurs mâles, et 2 sans anthères dans les fleurs femelles; — ovaire bilocu- laire, à 2 styles bifides ; — capsule à 2 coques s’ouvrant avec élasticité. — Feuilles opposées, pétio- lées, à stipules très petites. — Plantes à suc aqueux non lactescent. Un petit nombre d'espèces très répandues dans les lieux cultivés, et dont le sue irritant nuit aux animaux, ce qui doit les faire rejeter des lieux où elles se propagent. 5x8 EUPHORBIACÉES. MERCURIALE ANNUELLE, M. annua L. Ortie bâtarde, Foirole, Foiriole, Foirande, Coguenlit, Cogarelle, Vignole, Vignette, Rombupe, Mercoret, Morguois, Luzotte, Leuzette. Fleurs mâles en glomérules réunis au sommet d'un pédoncule commun espillhure, plus long que la feuille ; fleurs femelles, solitaires ou géminées, presque sessiles. Capsule bhérissée. Feuilles d'ue vert pâle, ovales-lancédlées, arrondies à la base, crévelées-deutées. Tige mulle, nouense, à rameaux opposés, de 2 à 3 décimètres. Annuelle. Espèce très commune partout, surtout dans les beux cultivés, jardins, champs, vignes ; elle répand une odeur désagréable qui disparait par la cuisson ou ls dessiccalion ; provogue ls diarrhée chez les suimaux. Les chèvres seules ln mangent à l'état frais : mais desséchée ou euite, elle est prise par les cochons et les vaches. Elle est quelquefois employée pour préparer des lavements EX é M. tomentosa L., tige lignense, toute ls plante blanche cotonneuse, — lieux incultes du Midi M. corsica Coss., tige ligneuse, plante verte, — Corse. MERCURIALE WIVACE, M. perennis L. Mercuriale des bois, M. sauvage, M. des montagnes, Chou dr chien, Brou de chien. Fleurs mâles en petits glomérules, sur uv long pédoueule commu ; feurs femelles solitaires, longuement pédonculées. Capsule grosse, poilue. Feuilles grandes, d'un vert foncé, elliptiques aiguës, dentées-crénelées, très rapprochées su sommet. Tige herbacée, simyle, mue imférieure- ment, de 2.3 décimètres. Sonche rampante. Plante répandue partout, daus les bois frais et ombragés, au fond des wallons, le long es ‘haies, dans les prairies élevées ; reponssée de tons les animaux, elle est dangereuse surtout pour les moutons ; mais en se desséchant, elle perd ses propriétés nuisilles et devient hileuftre. Etant précoce, elle est fétrie et « cessé de muire à la récolte des fois. M. ombigua L., fleurs monoïques, les mâles et les femelles mêlés, portées sur des pédun- cules distincts et très courts, agrégées par 3.5 à l'aisselle des feuilles; feuilles petnes, lancédées, dentées ; tige herbacée, rameuse ; annuelle, — eux cultivés du Midi. Dans cette famille nous vous bornerons à citer encore, Espèces indigènes ou scclimatées : Le Pocrs, Ricinus communis L., plante arborescente en Afrique et herhnoée en France, — cultivée comme plante d'ornement et dont ls semence fouruit l'huile purgative si communément employée sous le nom d'huile de ricin. Le Tovex£soL, Crosophors tinctorio Juss.; Croton tinctorium L. (Maurelle), indigène duns Le Midi, — fournissant ls couleur bleue qui sert à colorer les papiers grossiers, les toiles com- munes, et employée eu chimie comme réactif. Le Bois, Buous sempervirens L., distingué du reste de La famille per l'absence du sue luteux, — venant naturellement dans les bois des montagnes, cultivé pour bordures dans Îes jurdius, et fournissant, outre ses feuilles amères et purgatives, mn bois utilisé pour ls gravure et le tabletterie. Espèces exotiques : Les Euphorbes d'Afrique, si remurqualies par leurs tiges charnues, angulenses, dépourvues de fouilles, leurs formes bizarres et leur port, rappelant les Cactus, — plantes qui fournissent le suc résineux, drastique et vésicant, employé en médecine sous le nom d'euyhorbe. Le Manceniller, l'Hura crepitans, etc., — arbres renfermant un suc délétère d'une extrême émergie, à la fois caustique et vénéneux. Le Croton tiglium, — arbuste des Mollugues, fournissant l'huile purgutive et arritunte comme sous ce nom ; — divers autres Crotons des Antilles et 4e l'Amérique tropicale, contenant un jrin- cipe résmeux, fimer et nromutique, fournissant l'écorce tonique et excitante dite onscurille. URTICINÉES. 639 Les espèces du genre Manihat, cultivées dans l'Afrique et l'Amérique intertropieales, et dont la racine fourmit un principe féculent abondant, utilisé dans l'alimentation sous le nom de Manioe, et dont on retire le tapinez. Le Siphonis elasties, arbre de la Guyane et du Brésil, une des espèces dont le sue desséché constitue le caoutchouc et celle de toutes qui en fournit le plus shbondsmment. Famille des URTICINÉES Paoxc. PERISTAMINIE et DICLINIE Juss- Fleurs diclines, petites, peu apparentes, verdäires ; — périgone simple à 5, rarement à 4.8 divisions, presque égales dans les fleurs mâles, plus ou moins profondes, à préfloraison imbricative, persistant dans les fleurs femel- les; — étamines en nombre égal et opposées aux divisions du périgone, ei insérées à sa base; à anthères biloculaires : — ovaire libre. uniloculaire, umiovulé ; — style 2; — fruit uniloculaire, monosperme, indéhiscent, sec (akène), enveloppé par le périgone sec ou charnu ; — graine suspendue ou ée, à embryon droit ou courbé, à albumen charou ou aul. — Feuilles simples, pétiolées, à stipules caduques. Famille assez étendue, composée de plantes herbacées et ligneuses. à port très variable, dispersées dans tous les continents. Les botanistes moder- nes l'ont subdivisée en plusieurs autres familles, dont les caractères, peu tranchés, ne justifient pas entièrement cette distinction ; aussi nous borne- rons-nous à les considérer comme des tribus de la famille principale, en les = Graine dressée — Embryon droit — Périsone à 4 divisions....._._..... Uenicéss. EI Z pp gicatne ia Cassasmées. Anthèr. mtrorses. x = | Emi w) P fret Fleurs en chsion_.. Moses. = | Grame à 4.5 divisions 1 PRESS suspendue ‘ Fleurs solitaires. . Anthères extrorses — Embryon droit — Fleurs fsseieulées. . . . . Uiwactes 1 Tribu. — URTICÉES-. Fleurs monoiques, dioïques ou polygames. Périgone à 4 divisions, sou- dées à la base, inégales, les ? extérieures plus petites ou nulles dans les fleurs femelles. Etamines à filet longs, enroulé en dedans et se déroulant avec élasticité. Ovaire à stigmate sessile, en pinceau. Graine dressée, à em- a Pr droit. avec cotylédons plans, dans un albumen charnu. — Plantes erbacées. EE 590 URTICINÉES. Fleurs en grappes axillaires — Feuilles opposéas, dentées ...,,... Unrica. URTICÉES ) 4 : Fl. en glomér. sessiles, avec involue. commun — Feuill. alternes, entièr. PARIETARIA. Genre ORTIE. — URTICA L. Fleurs monoïques ou dioïques, en grappes axillaires; — périgone des fleurs femelles à divi- sions dressées, opposées en croix, les internes seules persistantes, parfois devenant charnues; — fruit un peu comprimé, lisse; — Feuilles opposées, ovales, fortement dentées en scie; — tie tétragone. — Plantes couvertes de poils glanduleux, contenant une liqueur corrosive brflante. Genre comprenant un petit nombre d'espèces, venant partout en abon- dance, et toutes remarquables par la sensation de brûlure qu'elles détermi- nent par leur contact avec la peau : effet connu sous le nom d'urtication, et dû à la pénétration des poils qui recouvrent la plante, et qui, en se brisant, laissent arriver dans le tissu du derme le liquide caustique qu'ils ren‘er- ment. Cette sensatien est produite seulement par la plante fraîche ; par le fanage et la dessiccation, les glandes se dessèchent, les poils se flétrissent, et deviennent inoffensifs. Toutes repoussées des animaux quand elles sont fraîches, elles sont mangées au contraire quand elles sont fanées. ORTIE DIOIQUE. — U. DIOICA L. NOMS VULGAIRES. — Grande Ortie, Ortuge. Fleurs diviques en grappes rameuses, paniculées, longues, les mâles dressées ou étalées, les femelles rétléchies. — Feuilles à pétiole court, acuminées, en cœur à la base; stipules 4 à chaque verticille. — Tige dressée, peu rameuse, de 4 à 10 décimètres. — Vivace. Une des plantes les plus répandues, croissant des rivages maritimes aux sites des montagnes les plus élevées, la grande Ortie vient partout, dans les cultures et les lieux incultes, dans les décombres, aux bords des chemins, des haies et des fossés, autour des habitations, etc. D'une extrême précocité, elle paraît une des premières au printemps, et se trouve déjà en fleurs quand les prairies commencent à peine à verdir. Considérée comme plante parasite et dangereuse, sans doute à cause de son abondance et des effets désagréables qu’elle produit au contact de la peau, l'Ortie est pour- suivie presque partout et généralement classée parmi les espèces à détruire. Cette appréciation défavorable n'est point justifiée. L'Ortie si dédaignée, et dont on laisse perdre la tige et la feuille, vaut mieux que sa réputation, et ne motive point les préjugés divers qui la font rejeter des agriculteurs. Loin de là, elle peut rendre à l'économie rurale et à l'industrie des services réels, indiqués depuis longtemps déjà par de nombreux auteurs, Olivier de Serres en 1600, Rozier en 1771, Valmont de Bomare en 1780, Bartolini en 1809, Milloux en 1825, M. Arth. Eloffe en 1860, et d'autres encore, lesquels n'ont pu cependant, malgré des expériences concluantes, des essais en grand assez nombreux, obtenir qu'on se mît à cultiver l'Ortie et à profiter des avantages URTICINÉES. 691 qu'offrait son exploitation, soit comme plante fourragère, soit comme plante industrielle. Emploi alimentaire. — L'Ortie, en effet, que l’on considère généralement en France comme répugnant au bétail, ce qui n’est vrai que lorsqu'elle a vieilli et pris un trop grand développement, constitue au contraire une subs- tance alimentaire du goût de tous les animaux. Elle doit être pour cela, ni fraîche, ni trop sèche, mais à demi-fanée, alors que ses poils, flétris, ne sont plus une cause d’incommodité. Dans cet état, elle est recherchée sur- tout des vaches, des chèvres, auxquelles elle donne un lait plus abondant et plus riche en beurre. Les autres animaux aussi la mangent, et comme ils préfèrent en général les jeunes pousses, l'Ortie, précédant d’un mois la Luzerne, peut, vu cette extrême précocité de végétation, constituer à la fin de l'hiver, quand les provisions commencent à manquer, une précieuse ressource ali- mentaire, d'une valeur d'autant plus grande que cette plante, ainsi que l'ont démontré les analyses de M. Isidore Pierre et celles de M. Lenz, offre en principes alibiles une richesse égalant au moins celle du Trèfle. Elle peut, d'après Valmont de Bomare, remplacer le foin. C'est ce que confirme l'expérience acquise dans certaines contrées, en Suède et en Danemark notamment, où l'Ortie est cultivée et utilisée, comme plante fourragère, depuis un temps immémorial, avec de grands avantages. L'Ortie, légèrement purgative, ne doit pas être donnée seule et surtout en grande quantité à la fois. La meilleure préparation à lui faire subir est de la stratifier, lorsqu'elle est à moitié sèche, avec de la paille et du foin, dans la proportion de un sixième à un quart. Ce mélange se conserve très bien une grande partie de l’année, et convient parfaitement aux vaches, qui le mangent avec avidité. En Suède, on donne l'Ortie hachée avec l'orge, l’avoine, les graines farineuses crues ou cuites, et on en prépare une décoc- tion qui, avec un peu de sel, fait une très bonne boisson. M. Eloffe, qui a fait des expériences sur l'emploi de l'Ortie et en a exposé les produits à l'Exposition agricole de 1860, conseille d’en faire, au printemps, une ample provision, que l'on préparera à la manière du foin. Le moment étant venu de les utiliser, on met, dès la veille, les orties séchées dans de l’eau chaude. Le lendemain, on fait boire aux bestiaux cette eau, qui a acquis un goût agréable. On leur donne ensuite les orties. Selon le même observa- teur, les vaches soumises à ce régime fournissent abondamment du lait et une bonne crème ; le beurre qui en provient est excellent et aussi jaune en hiver qu'en été. On peut aussi, ajoute-t-il, faire macérer les orties dans l’eau, pendant quelques heures, avec du foin ou de la paille hachée. Avec un peu de sel ajouté au mélange, on obtiendra des résultats salisfaisants pour le rendement et la qualité du lait. Dans certaines localités, on la donne aux porcs cuite et mélangée aux pommes de terre et au son. En Normandie, on la fait manger aux volailles. hachée et mêlée au son. On leur donne aussi la graine de 69? VRTICINÉES. celte plante qui les engraisse rapidement et favorise la ponte. Les maqui- guons, dans le Danemark, font manger également cette graine par leurs chevaux pour leur donner un air vif et un poil brillant ; ils la pulvérisent et en mêlent une poignée, matin et soir, à la ration d'avoine. Récolte. Culture. — Dans la plupart des cas, pour faire manger les orties aux bestiaux, on se borne à couper à la faucille celles qui croissent spontané- ment au bord des chemins, dans les fossés. La récolte ne peut, en ce cas, se faire que jusqu’au mois de mai, la plante prenant ensuite trop de dévelop- pement pour pouvoir être consommée par les animaux: elle se desseche alors, en effet, avec trop de difficulté pour pouvoir être conservée : elle s'échauffe, se moisit, ou, si on parvient à la dessécher, tombe en poussière, inconré- nients qu'on éviterait pourtant, si on la stratifiait avec de la paille ou d’autres fourrages secs. Mais au lieu de se borner à la ramasser dans les lieux incultes où elle se développe plus ou moins régulièrement, on pourrait encore. et avec plus d'avantage, soumettre l'Ortie à une culture régulière , d'autant qu'elle ne réclame presque aucun soin, aucune dépense notable, et que l'on peut lui réserver la plupart des terrains non utilisables d'une autre manière. L'Ortie, en effet, à l'exception des sols aquatiques, vient partout, de préférence toute- fois dans les fonds secs et chauds, plus ou moins riches en nitrates, comme le prouve son activité de végétation au milieu des décombres, au voisinage des fosses à fumier, etc. Elle convient ainsi parfaitement pour les localités sablonneuses et rocailleuses difficiles à cultiver, les sols trop en pente pour être labourables. Si elle rencontre là un terrain suffisamment affermi, exempt de mauvaises herbes, elle sera, pour peu qu'on lui donne un peu d'engrais, dans les meilleures conditions pour réussir. On multiplie l'Ortie, soit par la plantation de ses racines, arrachées dans les lieux incultes, divisées et replantées à 3 centimètres de distance, soit par le semis de ses graines. Le semis se fait en octobre, sur un simple labour, ou, si le sol est trop pierreux pour labourer, en jetant cà et là quelques pincées de semences sur le sol remué à la pioche. La graine, très fine , est projetée mêlée à du sable, el ne doit être que très peu recouverte. On répandenviron {0 kilos. de graine par hectare. Pour obtenir cette graine de semis, il suffit, quand la plaute est mûre, de couper les pieds femelles et de les laisser sécher: alors, par un sim- ple battage, on fait tomber la graine. Cette récolte se fait en septembre. La graine, semée en octobre, léve au printemps. Dès que la plante a pris ua certain développement, on peut commencer la récolte. On en fait ainsi plusieurs coupes successives, assez répéiées pour que les graines n'aient pas le temps de mürir. Vers le milieu de l'été, toutefois, on devra cesser les coupes d'Ortie pour fourrage, ses fanes devenant alors dures, amères et d'nne odeur forte. En ce cas, on laisse la dernière pousse sur le sol pour l'améliorer, ou on la réserve pour litière, d'autant qu'elle fournit un excellent fumier. URTICINÉES. 693 L'Ortie ne peut être pâturée, non-seulement parce qu'elle repousse les animaux quand elle est fraiche, mais parce que ceux-ci en foulant ses tiges et ses racines nuisent à sa reproduction. Elle doit denc exclusivement être fauchée. L'année qui suit la plantation du semis peut donner deux coupes; les autres en donnent trois, rarement quatre. Et comme la plante résiste à toutes les intempéries, la récolte ne manque jamais ; elle diminue seulement un peu quand le temps est trop sec, ou est retardée quand il est pluvieux. Ajoutons enfin qu'elle dure très longtemps, et qu'en lui sacrifiant tous les deux ou trois ans un peu de mauvais fumiers, des boues de marées, de la terre fraichement remuée, on peut chaque saison en obtenir un produit relativement considérable. Usages économiques. — L'Ortie ne constitue pas seulement une plante fourragère de bonne qualité, d’une récolte aussi facile qu'économique ; elle entre aussi dans les usages culinaires. En Lorraine, on mange souvent en soupe les orties du printemps. En Allemagne, elles paraissent sur les tables, cuites et assaisonnées à la facon des épinards. A Paris même, le pays par excellence de la fraude des produits alimentaires, on se sert, dit-on, de l'Ortie pour colorer les épinards et augmenter la quantité de ce mets. Ainsi addi- tionnés, les épinards seraient, à ce que l'on assure, plus savoureux et d'une digestion plus facile. L'Ortie jouit, en outre , de certaines propriétés médicales. Ainsi on peut l'atiliser comme dérivatif dans certaines maladies ; appliquée à l'extérieur, elle ranime la sensibilité des tissus de la peau, augmente l’élasticité des muscles et rend plus facile le jeu des articulations. Quelques anciens méde- cins employaient ses semences pour dissiper l'embonpoint. D'autres combat- taient le goître en faisant avaler matin et soir 30 ou 40 grains de ces semences réduites en poudre ; elle remplace avec avantage le poivre sur les côtes de Guinée, où elle sert à la fois de digestif et de stimulant à la facon du bétel indien. L’Ortie peut être utilisée encore par l’industrie. Coupée au milieu de l'été et soumise au rouissage, elle donne une filasse peu inférieure à celle du Lin et du Chanvre, et avec laquelle on a essayé de fabriquer des étoffes et du papier. Les anciens Egyptiens déjà savaient tirer partie de l'Ortie comme plante textile, et plus tard Olivier de Serres enseigne que « l'Ortie rend une exquise matière dont sont faictes des belles et desliées toiles ; mais dont, par male heure, il y en a si peu qu'on n’en sauroit faire autre estat que pour la curiosité ». Les Hollandais, les Suédois l'ont utilisée depuis longtemps à ce point de vue, et les habitants du Kamtschatka en font des filets de pêche, des cordages et même du fil. C'est au mois d'août qu'ils récoltent cette plante, qui est ensuite rouie et séchée ; et pendant leurs longs hivers, ils filent la filasse ainsi obtenue. En France, plus récemment , elle a été l’objet de quel- ques essais également concluants, notamment par la Société d'agriculture 694 URTICINÉES. d'Angers, qui en a obtenu des toiles d'excellente qualité. Enfin, les directeurs d'une papéterie de Leipzig ont fabriqué avec cette filasse un très bon papier. Si l'on ajoute que les tiges d'Ortie brûlées au printemps donnent une assez forte proportion de potasse; que ses racines, bouillies avec un peu d’alun et de sel, donnent une belle couleur jaune , on se fera une idée de la multiplicité des applications auxquelles peut être soumise l'Ortie, et des avantages que pourrait offrir sa culture, indépendamment et comme com- plément de son emploi comme plante fourragère, et combien peu, dès lors, se trouve justifié l'abandon et le dédain dont elle est généralement l'objet. ORTIE BRULANTE, Ü. urens L. Petite Ortie, Ortie grièche, Ortuge folle. k Fleurs monoïques, en grappes simples, géminées, courtes, les mâles et femelles réunies sur les mêmes grappes, les femelles plus nombreuses. Feuilles à pétiole égalant le limbe, avec 4 sti- pules à chaqne verticille. Tige dressée ou ascendante, rameuse dès la base, de 2 à 5 décimètres. Anvuelle. Espèce non moins répandue que la précédente, habitant les mêmes lieux, décombres, bords des routes, fossés, etc., s'avançant quelquefois dans les prairies. Donnant lieu à uue impression plus vive, plus cuisante que celle produite par l'Ortie dioïque, elle est repoussée de tous les grands quadrupèdes. Elle est recherchée seulement par les dindons, et notamment par les jeunes dindonneaux, auxquels on eu fait manger, en mélange avec leur pâtée, les feuilles hachées et les sommités. La graine de l’Ortie brûlante est donnée encore aux autres volailles, qui s'en montrent friandes. Néanmoins, cette plante doit être détruite quand elle envahit les cultures ; mais elle est parfois difficile à faire disparaître, surtout dans les terrains gras et humides, à cause de la facilité avec laquelle ses graines, nombreuses, se conservent dans le sol. Des sarclages réitérés sont l'unique moyen de s’en débarrasser, et encore faut-il avoir soin de ne pas jeter les pieds sarclés au fumier, où les graines pourraient se conserver et se propager de nouveau. U. membranacea Poir., monoïque ; grappes unisexuées, les femelles inférieures, courtes ; les grappes mâles près du sommet plus longues; à rachis dilaté ; 2 stipules à chaque verticille, — habitant principalement la région méditerranéenne ; propriétés de l'Ortie dioïque. U. pilulifera L. (Ortie romaine), monoïque ; grappes mâles rameuses, grêles, dressées ; les femelles en capitules globuleux, pédoneulés, étalés ou pendants, hérissés ; feuilles arrondies à la base; bisannuelle on vivace, — habite, dans le Midi et l'Ouest surtout, les mêmes lieux que les précédentes, et participe à leurs propriétés. A côté de ces espèces indigènes, citons encore l'Ortie textile de la Chine, China-grass des Anglais, depnis longtemps cultivée en Chine et dans tout l'Orient pour la fabrication des tissus délicats, etque M. Decaisne a reconnu devoir être rapportée à deux espèces : l'ORTIE BLANCHE ou cotonnense, U. nivea L., donnantune fibre plus grossière, et le RAMIÉ. U. utilis Blum., à fibre très fine ; l’une et l'autre importées depuis quelques années en France, et que l’on tente actuellement, avec une grande probabilité de succès, à acclimater dans nos contrées. Genre PARIETAIRE. — PARIETARIA T. Fleurs monoïiques on polygames, en glomérales pauciflores axillaires, sessiles, pourvus d'une involuere commun ; — périgone des fleurs fertiles s'accroissant en tube renflé; — fruit un peu comprimé. — Feuilles alternes, entières. æ 1 CÉTES R mes tr Cas eur vs URTICINÉES. 69 PARIÉTAIRE OFFICINALE, P. officinalis L. Paritoire, Casse-pierre, Perce-muraille, Epinard de muraille, Herbe de Notre-Dame. Glomérales rapprochés, disposés le long de la tige et des rameaux. Feuilles oblongues- lancéolées, acuminées, cunéiformes à la base, ponctuées. Tiges rameuses , étalées, ascen- dantes, rougeâtres, de 2 à 6 décimètres. Vivace. Espèce de forme variable, et généralement divisée, par les botanistes modernes, en deux espèces distinctes : la PARIÉTAIRE DRESSÉE, P. erecta Mert. et K., et la PARIÉTAIRE ÉTALÉE, P. diffusa Mert. et K., pouvant être considérées comme de simples variétés. On les trouve répan- dues partout, la première en plus grande abondance, dans les rochers, les décombres, les fentes de vieux murs et au bord des haies. Cette plante, renfermant une quantité notable de sel de nitre, est employée comme émolliante et rafraïichissante, mais constitue surtout un excellent diuré- tique ; on la recommande encore, en cataplasmes, pour le traitement des panaris. Elle peut contribuer à améliorer la qualité des fourrages trop secs et échauffants. P. lusitanica L., annuelle , — P. soleirolii Spreng., vivace , — espèces de la Corse. 2 Tribu. — CANNABINÉES. Fleurs dioïques, les mâles, en grappes rameuses opposées, avec périgone à 4.5 divisions ; les femelles à périgone à { seule foliole en forme de spathe, enveloppant l'ovaire et fendue d’un côté, accrescent. Ovaire à stigmates sessiles, filiformes. Graine suspendue, sans albumen. — Plantes herbacées. à suc aqueux. — Espèces indigènes réduites à deux genres : Fleurs femelles en glomérules — Etamines pendantes — Embryon plié. CANNABIS. CANNABINÉES - Fleurs femelles par paires — Etamines dressées — Embryon en spirale. Huumvzts. Genre CHANVRE. — CANNABIS T. Fleurs mâles avec périgone à 5 divisions ; — fleurs femelles en glomérules sessiles, munies chacune d’une petite bractée ; — périgone fructifere spathiforme, renflé à la base :— akène se sépa- rant en 2 valves par la pression. CHANVRE CULTIVÉ, C. sativa L. Fleurs mâles pendantes. Glomérules femelles rassemblés en épi au sommet de la tige. Fruit lisse, crustacé, d’un gris brunâtre. Feuilles digitées, à 5.7 segments lancéolés étroits, acuminés, dentés en scie, les supérieures à 1.3 segments. Tige dressée, raide, rude, simple ou rameuse, de 1 à 2 mètres. Annuel. 3 Plante originaire d'Orient, venant d’une manière subspontanée dans les cultures, autour des habitations, et cultivée de temps immémorial en Europe pour sa filasse dont on fait des toiles et des cordages, ainsi que pour sa graine dite cheneris, dont on retire une huile propre à différents usages. Les parties vertes de cette plante, âcres au goût, et exhalant par la chaleur ou quand on les écrase une odeur forte et qui porte à la tête. sont impropres à la nourriture du bétail. La graine, au contraire, est fort recherchée des oiseaux de basse-cour, anxquelson la donne commu- nément en vue de les engraisser , de favoriser la ponte chez les poules. Il s’en fait aussi une tres 696 URTICINÉES. grande consommation dans les villes pour nourrir les petits oiseaux en voliere. Parfois même on la donne au bétail d'engrais, on on l'emploie à la nourriture des chevaux qu'on veut refmure ; dans certaines contrées même, elle entre dans la nourriture de l'homme. Enfin, ls fabrication de l'huile laisse un tourteau que tous les animaux domestiques mangent avec avidité et qui peut servir à l’engrais des terres. C. indica L., — espèce cultivée en Orient, et dont les feuilles servent à préparer le haschich qui, malheureusement, joint à une action digestive très marquée, une influence d'excitation nerveuse non sans danger, puisqu'elle va jusqu’à provoquer une véritable folie momentanée. Genre HOUBLON. — AUMULUS L. Fleurs mâles avec périgone à 3.4 divisions ; — fleurs femelles par paires, à l'aisselle de grandes bractées membraneuses, foliacées, et groupées en chatons pédoneulés, opposés, derenant coniques ; — périgone fructifere en godet ; — akène indéhiscent, ovoïde, glanduleux. HovwgLox cuLTivé, H. lupulus L. Herbe à la bière, Vigne du Nord, Salsepareille nationale: Chatons à bractées écailleuses grandes, minces, jaunâtres, réticulées, portant à ls base deux petits akènes ovoïdes-comprimés, à péricarpe mince, chargé de glandes résineuses jaunes, odo- rantes et très amères. Feuilles palmatilobées, à 3.5 lobes, inégaux, acuminés-dentés ; en cœur à la base, lisses en dessus, rudes en dessous, à stipules soudées. Tige grêle, striée, sarmen- teuse, volubile à droite, atteignant de 2 à 10 mètres. Vivace. La seule espèce du genre venant spontanément dans les haies et buissons, à La lisière des bois, et depuis longtemps cultivée en grand dans les provinces du Nord-Est et de l'Est, depuis peu dans l'Ouest, dans la Gironde notamment, ainsi que dans la plupart des contrées du Nord de l'Europe, pour différents usages, mais principalement pour la fabrication de ls bière. On utilise dans cette industrie les cônes de Houblon, lesquels agissent surtout par la poussière glandulense résineuse qui entoure les fruits, et connue sous les noms de sécrétion jaune , de lupuline, matière qui communique à la bière son amertume particulière et contribue en outre à ls préserver des altérations qu'éprouvent les autres liqueurs fermentées. Le Houblon reçoit encore d’autres sppli- cations. Ainsi, ses cônes sont recommandés pour préserver le blé des attaques des insectes ; de plus, ainsi que les parties vertes de la plante, ils sont fréquemment utilisés en médecine comme médi- caments toniques, stomachiques et dépuratifs. Dans quelques pays, en Flandre, en Belgique sur- tout, les jeunes pousses sont mangées comme les asperges. Les tiges longues et volubiles du Hou- blon, parfaitement propres à garnir des berceaux, sont employées, quand elles sont sèches, comme matière textile, pour faire des liens, et pour la fabricstion d'un excellent papier. D'un autre côté, les racines donnent une belle couleur rouge, qui vaut, dit-on, celle qu'on tire de ls Garance. En outre, le Houblon est mangé par tous les bestiaux ; ses cônes, et ses feuilles surtout, qui partici- pent de l’amertume des fruits, constituent un aliment très agréable et très tonique pour les vaches laitièrees, et jonissent de la propriété d'augmenter notablement leur production en lait. On peut utiliser ainsi, avec un grand avantage, tous les débris des boublonnières. La seule précaution à prendre est d'éviter de laisser ces feuilles se dessécher au soleil, ce qui leur ferait perdre de leur goût et pourrait les faire rejeter par le bétail. Ajontons enfin que, dans les temps chauds, une décoction de jus de feuilles de Houblon est un breuvage très tonique et fortifiant pour les bœufs de travail. URTICINÉES. 697 3e Tribu. — MORÉES. Fleurs monoïques ou dioïques ; les mâles avec périgone à 3.4 divisions, et étamines à filets infléchis, se relevant avec élasticité pour la fécondation ; les femelles avec périgone à 5 divisions, sur ? rangs, marcescent ou devenant charnu. Ovaire à styles stigmatiféres à la face interne. Graine suspendue, à embryon courbé dans un albumen charnu. — Feuilles alternes. Arbres ou arbrisseaux exotiques, comprenant, dans nos contrées, les genres suivants : F1. monoïques — Fruit constitué par les périgones charnus, succulents. Morus. MORÉES { F1. dioïques — Fruit constitué par le réceptacle globuleux bacciforme. BROUSSONETIA. FI. monoïq.— Fr. constitué par le récept. charnu envelopp. les akènes. Ficus. Genre MURIER. — MORUS T. Plusieurs espèces, dont les suivantes sont toutes cultivées en France : MURIER NOIR, M. nigra L., — le plus anciennement naturalisé ; MURIER BLANC, M. alba L., — originaire de la Chine, d'introduction plus récente, et le meil- leur pour l’usage alimentaire soit des vers à soie, soit du bétail ; MURIER MULTICAULE, M. multicaulis Perr., — plus récemment encore introduit, et rem- plaçant souvent le Müûrier blanc. Les feuilles de ces différents arbres, principalement utilisées pour la nourriture des vers à soie, sont également alimentaires pour tous les bestiaux, et sont surtout recherchées par les vaches et les moutons, auxquels on peut donner les feuilles qui, après avoir jauni sur l’arbre, tombent d’elles-mêmes. Dans le Piémont, on les utilise d’une manière régulière, après leur avoir fait subir une légère fermentation. Les feuilles, recuillies quand la végétation est dans toute sa force, sont entassées par couehes de 15 à 20 centimètres dans des compartiments de maçonnerie spécialement construits pour cet usage, et en répandant sur elles un peu de sel de cnisine, il se déclare promp- tement une fermentation qui se propage du centre à la circonférence : une croûte brune et pâteuse finit par se former à la surface, et les feuilles peuvent alors se conserver sans altération d’octobre en mars. Les bestiaux se montrent très avides de cet aliment, qui est sain et nutritif. 100 kilog. de feuilles de mûrier équivalent en azote à 200 kilog. de foin. Dans les autres genres, nous nous bornerons à citer : Le MURIER A PAPIER, Broussonetia papyrifera Duham., — arbre d'ornement, fournissant son fruit ainsi que son écorce, dont les couches profondes sont utilisés comme matière textile. Le FiGuier, Ficus carica L., — fournissant des fruits consommés sous le nom de figues. 4 Tribu. — CELTIDÉES. Fleurs hermaphrodites ou polygames, solitaires, pédonculées, en grappe. Périgone à 5 divisions. Etamines presque sessiles, à anthères fixées par 698 1 RIICINÉES. le dos. Fruit drupacé, à peine charnu, à no Graines cu qe ed albumen charou. Feuilles alternes. — Un Pis yon et une espèce. Genre MICOCOULIER. — CELTIS T. MicocouLres pv Mimi, C australis L., fruit globuleux, tégument pédonculé ; feuilles ovales- lancéolées, aiguës, dentées eu scie, — arbre devenant très gros, à écorce noirâtre , à rumenux nombreux, allongés, flexibles. Arbre croissant spontanément daus plusieurs contrées du Midi de ls France, où il atteunt bestisux, surtout les moutons et les chèvres, en mangent les feuilles, qui constituent mue excel- lente nourriture d'hiver, d'autant plus profitable que ces feuilles se dessichent sans presque rien perdre de leur aspect et de leurs qualités. 5 Tribu. — ULMACÉES. Fleurs hrodites, réunies en fascicules nombreux, axillaires, et paraissant avant feuilles. Périgone à 3 divisions. Anthères 1 extrorses. Fruit sec, coriace, entouré d'une aile membraneuse, arrondie, large (samare). Graine suspendue , à albumen nul. — Feuilles alternes. Genre ORME. — L'LMUS L. ORME COMMUS, U. campestris L., fleurs presque sessiles, rougeñtres ; feuilles orales-niguës inégalement tronquées ou cordées à la base, doublement dentées en scie, — arbre très grand, à bois d'un jaune rougeâtre. Croït naturellement dans les hautes montagnes du nord de l'Europe et dans celles de l'est et du centre de la France. « Indépendamment de ses usages, dit M. H. Lecog, comme bois de chur- pente, de chauffage et de charronnage, il offre dans les feuilles, si différentes, de ses nombreuses variétés, une très bonne nourriture pour les bestiaux ; aussi, dans quelques provinces de France, et notamment eu Bretagne et dans les Cévennes, dans quelques parties des Vosges et du Jura, om en nourrit les moutons et les chèvres pendant une partie de l'année, on du moins au printemps et en automne. Ses feuilles cuites forment une bonne nourriture pour les cochons. Elles se dessi- chent très bien, en perdant 47 pour 100 de leur poids, et les jeuves pousses d'automue forment de très bons fagots de feuilles pour l'hiver. Les graives membraneuses et folincbes de cet arbre sont aussi une bonue nourriture pour les bestisux, et leur abondance, jointe à leur précocité, pourrait être d'un grand secours dans les années où les fourrages manquent au printemps. D me faudrait pas attendre leur maturité complète pour les cueillir. L'écorce intérieure , très mocilagi- neuse, peut aussi servir en cas de disette ; celle qui est à l'extérieur est trop sèche , et l'intermé- disire est légérement purgative. L'Orme de Hollande à larges feuilles, est ls variété préférable pour la nourriture des bestiaux. C'est le meilleur des arbres à fourrage ; il produit beavouup, et supporte facilement la taille. Daus les Cévennes , on cueille les feuilles de l'Orme pour engraisser les pores ; en Italie, en Lombardie surtout, on plante des ormes exprès pour eu recueillr et oon- server le feuillage pour les bestiaux pendant l'hiver. On estime que 100 parties de feuilles de cet arbre équivalent à 135 de luzerne. » { LECOQ, Traité des planter fourragères.) AMENTACÉES. 699 U. montana Smith, fruits plus grands ; feuilles grandes, longuement acuminées, — bord des chemins, dans les bois ; espèce très productive ; propriétés de la précédente. U. effusa Willd., feuilles ovales, légèrement acuminées, à dents larges, incurvées, — bords des chemins, voisinage des habitations ; propriétés de l’'Orme commun. Famille des AMENTACÉES Juss. ARBRES AMENTACÉS T.; DICLINES L. Fleurs diclines, insérées à la base d’une bractée écailleuse, formant involucre, et groupées séparément autour d’un axe commun constituant une sorte d’épi pendant, nommé chaton (amentum) ; — périgone simple ou nul dans dans les fleurs mâles, nul ou adhérent dans les fleurs femelles ; — ovaire à carpelles soudées, formant plusieurs loges ; — style ?, à stigmates souvent ses- siles et filiformes: — fruit sec, uniloculaire ; — graine à embryon droit, à albumen nul. — Feuilles alternes, simples, pétiolées ; — tige ligneuse. Famille des plus importantes, comprenant la plupart de nos espèces ligneuses et notamment les grands arbres de nes forêts, et fournissant, outre leurs bois, les meilleurs employés dans l’industrie et pour le chauffage , des fruits qui servent à la nourriture de l’homme et des animaux, et dont on tire divers produits industriels. De plus, leurs feuilles et jeunes pousses peuvent fournir au bétail une nourriture aussi abondante qu'économique , souvent même recherchée et toujours avantageuse à recueillir, surtout dans les années de disette. On les récolte. soit à la main, soit en branches arrachées ou coupées et dites feuillards, plus faciles à transporter et à conserver ; on peut ainsi s’assurer pour tout l'hiver un supplément utile de substance fourragère. La famille des Amentacées, d'apparence très naturelle par l’uniformité de port, de physionomie, d'inflorescence. des genres qui la composent, a cepen- dant été subdivisée, par Les botanistes modernes, en plusieurs autres familles, se distinguant par plusieurs caractères tirés de l’organisation de la fleur et du fruit. Mais les affinités nombreuses qui lient entre elles ces nouvelles familles, autorisent à les considérer comme de simples tribus de la famille primitive, que nous croyons, en conséquence, devoir conserver, en la subdivisant ainsi qu'il suit : F1, en chatons globuleux — Ovule suspendu —Fruit agrégé. PLATANÉES. ES Fr. monosperme } Fleurs enchatons{ Ovule \ Ovaire infère — Fruit à eupule.. CUPULIFÈRES. ! eylindriq./ suspendu : réfléchi { Ovaire supère — Fruit ailé..... BÉTULINÉES. ñ (L AMENTACÉ À | leurs monoïques. | Ovule ascend.,droit—Ovaireinfère—Fr.en noix. JUGLANDÉES. FI. dioïgues — Fruit polysp., capsulaire — Chatons eylindriq. — Ovaire supère. SALICINÉES. 700 AMENTACÉES. 1“ Tribu. — PLATANÉES Fleurs toutes à périgone et involucre nuls. Etamines en nombre indéfini. Fruit composé de nucules nombreuses, groupées en tête sur un réceptacle globuleux. — Un seul genre, dont deux espèces connues : PLATASE COMMUS, Platanus orientalis L., — grand et bel arbre planté sur les avenues et les promenades publiques ; feuilles peu alimentaires. PLATASE D'AMÉKIQUE, Platanus occidentalis L.,— considéré comme une variété du précédent 2° Tribu — JUGLANDÉES. Fleurs mâles avec périgone à 5.6 divisions inégales. Etamines en nombre indéfini. Fleurs femelles avec périgone soudé à l'ovaire. Fruit simple, à péricarpe charnu et à noyau ligneux, cloisonné à l'intérieur (noir). Graine dressée, à embryon cérébriforme, charnu, huileux. — Dans nos contrées, un seul genre, dont une espèce principale : NoyrEz COMMUS, Juglans regia L., — cultivé de temps immémorial en France pour son bois, ainsi que pour son fruit, la noir. Ses feuilles amères et d’une odeur forte, assez désagréable, ne 3 Tribu. — CUPULIFÈRES. Fleurs mâles à 5.20 étamines. Fleurs femelles groupées par 1.3 dans des involucres accrescents, avec périgone à limbe court, denticulé. Fruit à péri- carpe coriace et ligneux, enveloppé par l'involucre accru (cupule) simulant un péricarpe. Graine pendante, à cotylédons épais, charaus, huileux. Cup. épiveuse, euveloppant {Fleurs mâles en chatons globuleux. FAGvus. complétement le fruit. r Fleurs mâles 2\ périgonées. Etamines 8.15 Fleurs mâles en chatons allongés.. CASTANEA. Æ | Cupule ligneuse : É = Cupule écailleuse enveloppant la base du fruit — Etamines 6.19. Quencus. =}, mr tel {Fleurs femelles en groupe terminel— Copie lacinis . CoyLvs. \ Cupalemembranense }Eiurs femelles en grappe — Cupule trilobée. . Caxrisos . Genre HËTRE. — FAGUS T. Fleurs môles nvec périgone campanulé, à 5.6 divisions, en chatons globuleux, longuement pédoneulés, à écailles très petites ; — fleurs femelles par 1.3, dans un involucre soudé extérieurement à de nombreuses bractées linéaires ; — fruit trigone, à péricarpe coriace, renfermé par 1.2 dans uu involnere ligneux, à 4 valves, chargé d'épines. AMENTACÉES. 701 HèTRE coumux, F. syluatica L Fayard, Feyteau, Foutsau, Fou. Feuilles ovales, aiguës, dentées, ciliées, coriaces. Ecorce lisse. Arbre de hante taille, abondant dans la plupart des forêts de l'Europe, particulièrement dans les régions montagneuses, et dont les feuilles, sèches ou vertes, mangées avec avidité par les moutons et les chèvres, peuvent constituer une importante ressource pour l'alimentation d'hiver du bétail ; il convient, dans ce ess, de couper les jeunes branches destinées à former les feuillées, avant que les feuilles aient durci. Outre ses feuilles, le Hêtre fournit encore ses fruits ou faînes, eontensnt une amande à saveur douce, dont on tire une huile comestible et industrielle qui se conserve parfaitement; ces fruits sont mangés par les pores qui s’en montrent très friands, mais auxquels cette slimentation donne un lard mou, se conservant mal, et une chair de médiocre qualité. Les fines sont snssi mangées par les vaches, et servent quelquefois à engraisser les dindons : mais elles sont principalement réservées aux pores. Genre CHATAIGNIER. — CASTANEA T. Fleurs môles avee périgone à 4.5 divisions profondes, en glomérules entourés de petites écailles bractéales et disposés eux-mêmes en chatons grêles ; — flewrs femelles par 1.5, dans un involnere soudé à de nombreuses bractées linéaires ; — fruits à péricarpe coriace, au nombre de 1.3 dans ue involuere lisneux, chargé d'épines, s'ouvrant en 4 valves. CHATAIGNIER cCOMMUN, C. vulgaris Lm.; Fagus castanea L. Feuilles oblongues-lancéolées, seuminées, très grandes, fortement dentées, glabres, luisan- tes. Ecorce grisâtre, longuement fendillée. Arbre de hsute taille, venant dans les bois et forêts des terrains siliceux de toutes les mon- tagnes de France, et dont les feuilles, dures et coriaces, sont dédaignées des animaux, qui les mangent cependant quand elles sont très jeunes. Les fruits ou ehdfaignes, au contraire, surtout cuits, leur conviennent parfaitement, et constitueraient pour tous une excellente nourriture si on ne les réservait généralement pour la nourriture de l’homme. Dans les pays où on récolte les châtaignes, on donne aux animaux, chevaux, mulets, pores, volailles, les débris ou brises provenant du battage de es fruits. On leur donne aussi, parfois, les épluchures provenant du fruit même. Genre CHÈNE. — QUERCUS T. Fleurs môles avec périgone à 6.8 divisions profondes, inégales, dépourvues d’écailles brac- téales, en chatons filiformes lôches ; — fleurs femelles solitaires, dans un involuere composé de bractées éeailleuses imbriquées et soudées ; — fruit (gland) à péricarpe coriace, entouré à sa base par l’involuere sceru, ligueux, constituant la cupule. Plusieurs espèces, constituant des arbres de dimensions diverses, très répandus partout, et fournissant, outre les fruits ou glands, des feuilles, que les animaux mangent peu, sinon au printemps quand elles sont encore jeunes, et auxquels elles peuvent être nuisibles par la grande quantité de tannin qu'elles renferment, surtout quand elles proviennent d'arbres volu- mineux et qu'elles sont prises en grande quantité. Caèxe ROUVRE, Q. robur L.: Q. racemosa DC.; Q. pedunculata Erhr. Roure, Robre, Roble, Chêne mâle, Merrain, Gravelin, Durelin. Fruits par 2.3 su sommet d'un long pédoneule, sessiles, de forme ovoïde. Feuilles presque sessiles, inégalement et profondément pinnatilobées, à lobes obtus, très glabres, caduques. 702 \MENTACÉES. Arbre élevé, habitant les bois et forêts des plaines et moutagues mvoyeuves, et le plus com- mu de son esphoe. Ses feuilles sout peu uutritives ; cependant op peut utiliser comme fourrage d'hiver supplémentaire les feuilles vertes provenaut de la tonte des tftards. Au point de vue simmeutaire, ses fruits ont plus de valeur ; il constituent, pour les pores surtout, une très bonne nourriture, et le Chêne rouvre est lui-même celui qui fournit, pour ces animaux et pour les san- ghers, ls glaudée lu plus abondante et la plus recherchée. Ces glands sont donnés encore aux bœufs, sux moutons, aux chevaux et aux oiseaux de hasse-cour. On les fait manger aux auimeux sous Lwers «tuts Duns les contrées où is servent à l'eutretien et à l'engraissement des porcs, on les duuve, quand is sout frais, 1els qu'il ont été ramassés. Ceux qui doivent être conservés sout ewterrés profondément dans un terrain sec et sablonneux, sous un hangar, ou bien mis en tas sous lu paille, dans ur grenier lien séré. Le plus souvent on les fait dessécher au four ; puis, à mesure des besows, on les fait moudre grossièrement, et ox les fait manger, aux pores et à la volaille, après les avoir mélangés à de le furine, du son, des eaux grasses, du petit-lait, du sel, etc. La Maison rustique recommande, pour tirer des glands le plus de profit possible, de les drécher , en les plaçant dans une fosse où ou les maintient, arrosés d'eau salée et recouverts de terre, jusqu'à ce qu'ils ment germé, après quoi on les retire pour les faire sécher. Ils se couservent ainsi d'une sunée à l'autre. Pour les donner aux pores, il suffit de les égruger et de les délayer dans de l’eau, eu syaut som toujours d'eu faire ulterner l'usage avec celui d'une sutre nourriture. Dans le Doubs, ls Heute-Marne, on emploie depuis longtemps les glands à l'entretien non-seulement des pores, mais eucore des bœufs et des vaches. À cet eflet, ou les concasse grossièrement, et on les mélange svec des tourtesux de Lin pulvérisés, ce qui constitue une alimentation aussi économi- que qu'efiicace pour l'engrussement de ces animaux. En Normandie et dans quelques autres con- trées, on 2 essuré de les donner aux chevaux, en place d'avoine; mais l'expérience ne permet pas de se propoucer encore sur La valeur de ce mode de nuurriture. Q- sesvilifiora Smith., — Q. pubescens Willd., — espèces voisines de la précédente et souvent confondues avec elles ; en partagent les diverses propriétés. ©- apennina Lan., — Æ. fastigiate Lam., — Q. 10:20 Bose., — Q. Cerris L., — espèces plus rares et offrant les mêmes propriétés. Caèxe veuse, Q. ilex L. Chêne wert. Fruits sobteires ou par 2.3, au sommet d'un pédoncule cowt. Feuilles lancéolées, entitres où dentées épinenses, blanches tomenteuses en dessous, persistantes en hiver. Arbre peu élevé, propre sux terrains secs du Midi et de l'Est, et pouvant fournir aux bes- tisux de bonnes feuillées pour l'hiver: dans le sud de l'Itulie, ces feuilles sont jonruellement employées à cet usage. ©. suber L. (Chêne Hége), — @. coccifera L., — voisins de l'espèce précédente ; peuvent Ftre utilisés de même. Genre NOISETIER. — CORYLUS T. Fieurs mâles von périgonées, avec 3 écailles bractéales imbrignées, soudées àls base. en chatons cylindriques compactes ; —fleurs femelles sortuut d'un bourgeon terminal écuilleux, réunies par 1-2 Konseriee, €. ovellana L. (Condrier, Arelinier), — me fournit que ses fruits pour l'usage comestille : ses cupules trop arides, mon ylns que ses feuilles, ne peuvent être utilisées pour l'alrmmentation du bétail. AMENTACÉES. 703 Genre CHARME. — CARPINUS L. Fieurs mâles non périgonées, à écailles bractéales simples, ciliées, en chatons cylindriques, sessiles, fasciculés; — fleurs femelles en grappes lâches, chacune d'elles entourée d’un involucre foliacé, trilobé, et accompagnées de 2 bractées très petites et caduques; — fruit ovoïde comprimé, à côtes, à péricarpe ligneux, enveloppé par l’involucre agrandi, resté foliacé, à lobe moyen beaucoup plus grand et enveloppant incomplétement le fruit. CHARME COMMON, C. betulus L. Feuilles ovales ou oblongues, aiguës, arrondies on en cœur à la base, doublement dentées, à nervures latérales parallèles. Ecorce unie. Arbre de taille moyenne, très commun partout, surtout dans les bois, forêts et taillis du nord de la France; souvent taillé tous les ans pour former des haies, des tonnelles, il reste alors à l’état nain et prend le nom de charmille. Les vaches , les moutons et les chèvres mangent ses feuilles avec avidité, et s’en trouvent bien ; on les donne vertes, ou mieux, fanées au soleil. Quand on les garde pour l'hiver, on coupe les rameaux au milieu de l'été, on les fait sécher et on les entasse dans des greniers à l'abri de la pluie. Cette opération donne un bon produit sans nuire à l'arbre. C. ostrya L., Ostrya carpinifolia Scop., — espèce voisine, plus rare ; mêmes propriétés. 4 Tribu. — BÉTULINÉES. Fleurs mäles pourvues d'un périgone, réunies par 3 à l’aisselle de bractées peltées accompagnées de 2.4 bractéoles latérales. Etamines 4. Fleurs femelles non périgonées, réunies par 2.3 à l’aisselle d'une bractée accres- cente et rassemblées en chatons. Fruit petit, anguleux ou comprimé. Graine pendante. ; (Fl:mâles à 2 bractéol.— Etam. soudées — Chat. fructif. à écailles cadug. BETULA. AAORREE F1, mâles à 4 bractéol. — Et. libres — Chat. fructif. à écailles persistantes. ALMTS. Genre BOULEAU. — BETULUS T. Fleurs mâles à périgone entier; — fleurs femelles ternées à l’aisselle d’écailles trilobées ; — chatons fructifères à écailles scarieuses, caduques, portant chacune 3 fruits comprimés lenti- culaires, entourés d’une aile membraneuse. BouLEAU BLANC, B. alba L. Bouillard, Bliès. Feuilles rhomboïdales, triangulaires, longuement acnminées, doublement dentées en scie, très glabres. Ecorce lisse, à épiderme d’un blanc argenté, se détachant en lames. Arbre élevé, venant dans les climats les plus froids, sur les montagnes élevées, dans les sols sablonneux et silicenx du Nord et de l'Onest. et d'une très srande rusticité. Ses feuilles sont man- 704 AMENTACÉES. | gées par les bestiaux, mais seulement quand elles sont jeunes et suceulentes, car nne fois parvenues à leur entier développement, elles contractent une amertume qui empêche de les faire consommer. On les emploie, dans le Nord surtout, en Norwège, comme fourrage d'hiver pour nourrir la volaille et les autres bestiaux ; les Lapons aussi, les utilisent pour nourrir leurs troupeaux de rennes. B. pubescens Erbr., — B. nana L., — espèces voisines, offrant les mêmes propriétés. Genre AULNE. — ALNUS T. Fleurs mâles avec périgone à 4 divisions, en chatons grêles ; — fleurs femelles par 2 à l'aisselle d'écailles ovales, obtuses, charnues ; — chatons fructifères à écailles ligneuses, persistantes, portant chacune 2 fruits, comprimés-anguleux, non toujours ailés. AULNE GLUTINEUX, À. glutinosa Gærtn.; Betula alnus L. Aulne commun, Bergue, Vergue, Verne. Feuilles suborbiculaires ou obovées ondulées, lobées, incisées ou dentées, poilues aux angles et sur les nervures, glmtineuses dans leur jeunesse. Fruit non silé. Ecorce noirâtre. Arbre de taille peu élevée, venant dans les bois humides, au bord des eaux ; les animaux en dédaignent les feuilles fraiches, et les mangent quand elles sont sèches, bien qu’elles ne cons- tituent alors qu'un fourrage médiocre. A. incana DC., — plns rare, offrant des propriétés analogues. 5 Tribu. — SALICINÉES. Fleurs dioïques, toutes solitaires à l’aisselle d’une écaille simple, à péri- gone nul, remplacé par un disque une Fruit capsulaire, ovoide, à 2 valves s’enroulant en dehors à maturité, polysperme. Graines très petites, dressées, enveloppées de longs poils qui naïssent du hile. Chatons à écailles entières — Disque arrondi — Etamines 2.5... .. SALIx. SALICINÉES ! Chatons à écailles divisées — Disque cupuliforme — Etamines 8.20 . PopuLus. Genre SAULE. — SALIX T. Chatons à écailles entières, velues on ciliées ; — disque arrondi, formé de 1.2 glandes ; — fleurs mâles à 2.5 étamines, libres on soudées ; — bourgeons recouverts par une seule écaille. — Arbres à bois blane, léger, à rameaux flexibles. Ce genre, le plus étendu de toute la famille, comprend un grand nombre d'espèces, s’accommodant de toute sorte de terrain, et principalement des sols bumides et tourbeux. Elles constituent, les unes des arbres élevés d'un port élégant, croissant principalement au bord des fleuves et des rivières; les autres de petits arbrisseaux abondants dans les pâturages des montagnes, se mêlant à l'herbe et pouvant être fauchés en même temps. Les grandes es ces, soumises à des lailles périodiques, forment des arbres courts, à branches na D AMENTACÉES. 705 longues, nommées osiers, emplovées par les vanniers, les tonneliers, etc. Leur écorce, amère et astringente, est utilisée parfois comme fébrifuge. Les Saules sans exception, conviennent à tous les bestiaux, lesquels en mangent les feuilles et les jeunes pousses, que, dans l'extrême Nord surtout, on ré- serve, avec grand avantage, à cet usage. — Ce genre très nombreux, accru encore par la formation des hybrides que facilite la séparation des mâles et des femelles, comprend des espèces par cela même fort difficiles à caractériser, et sur la détermination et la synonymie desquelles les bota- nistes sont peu d'accord. Dans le tableau suivant, nous ne mentionnerons que les mieux caractérisées et les plus communes, et celles qui, venant au milieu des pâturages, peuvent être considérées comme fourragères. Etamines 5 mrsnnnensse PENTANDRA L. Étans 3 Triandra Dub. {Chatons à écailles unicolores, jaunes. RE - Babylonica LA ! Arbres on arbrisseaux élevés À Hippophacfolia Th Ecailles persist. | serre — Incana L. Etam. 2 AL3a E Ecaill. caduques, Fitellina LE. Chatons L | Frogcks L latéraux, : a . sur le Anthères pourprées, devenant noires — Etamin.2 : 3 # + À Rubra Huds. vieux bois] Ecailles RS CAPRÆA L. discolores, È Fo Feuill. rugueuses, | Cinerea L | an sommet. Capsule longuem. velnes, toment. | 4urita L. | Arbrisseaux pédicellée — Ram. Repens L- # ri courts, toruleux S ” entnte Ée = Anthères Feuilles glabres.… Phylicifolia L É jannes D L = min . … (Ram.allong.flagellifor.} ä Capsule sessile É Smithiana Willd. ou brièvem. Glanca re pédicellée (Ram. courts, trsena| Arbuseula É: | Pyrenaica Gouan. Reticulata L. Chatons terminaux — Arbustes très petits, à rameaux rampants ... ; Retusa L. | Herbacea E- SAULES À D ÉTAMINES, S. pentandra L. Feuilles ovales, luisantes, Gentées, odorantes, — arbrisseau élevé, à rameaux pendants et visqueux. Espèce élégante, commune dans les bois élevés et prairies de montagnes, des Alpes, des Pyrénées, de l'Auvergne, où elle forme parfois des groupes étendus. Les animaux en mangent les feuilles, peu faciles d’ailleurs à sécher, moins volontiers que celles des autres Saules. Les S. triandra Dub., S. amygdalina L. (Osier brun), commun sur le bord des rivières et des ruisseaux, — S. babylonica L. (Saule pleurenr), et les espèces suivantes, — peuvent aussi fournir leurs feuilles au bétail. SAULE BLANC, S. alba L. Osier blanc, Plomb blanc. Capsules glabres. Feuilles longues, lancéolées, blanches-soyenses en dessous, finement den- ticulées. — Arbre élevé, à rameaux dressés. Espèces des plus communes, venant sur le bord des ruisseaux et des rivières, et fréquem- ment plantées autour des champs et des prairies humides. Croissant partout, pourvu que le sol possède une certaine humidité, cet arbre pousse très vite ; mais, par suite de la taille à laquelle il est soumis, il atteint rarement tontes ses dimensions, et il forme chaque année nn grand nombre »= 12 706 ANENTACÉES. de nouvelles branches Ses feuilles, purmescut de homme heure, se desshehent hüec : Les anemaux les mangent faclement vertes où sèches, sims que les jeunes pumsses : oe saut Les plus atilabes dans Le mord de l'Europe pour La vourriture des troupeuus. — L'éconne amène de ot aire Snais le sabcine. Les espèces vousmes, S vüellns L., S frapile L., ete, voemmenc uns Les aufanes eux et sont vabsées pour les ouvrages de rannerie. SauLes Des CèvRES, $. coprzc L Soie morceu. Bouracut, Terûrr. Cspsole value, renfée à du use Feuilles exe, errumdies, rupoemsss , à luvês emêés, cotonvenses eu dessous. Arbrissesu Êe moremme tuile Espèoes des glns communes, crosaumt dans Les lues, Les clauriènes des fuus, ans qu'au md des esux et sur les culliues shcdhes c'ert-vdine dans tous Les terrsns anêane Suns Les Deux où Des autres Seules me peuvent répéter. Munpée pur vous les saomeux domestiques. «est l'ergine que mérite Le gius de fxer l'attention de lapneouteur. Ponseut anse mue grande sigoeuwr, quai Le trone s été coupé prés du sol, À douve mpe grands gomtmé de meère Énumnapène, qu'en gent recneilhr trois fois par ae, et faire consommer sut en mer, sut ex feuilurès, peuêmeé l'acner, spoès dessioestion. Le Saule muroest pourrait même Genensr, à cet Bet, l'ages dame exe régulième. Où le multiple alors de semenne, de merouttes, où per bouture des güsls Smeles. I est seule ment Les ravages des iusertes, gui, parfois, Le détrinsent cumylitemuent. S cimereo L., — S write L., — S. repense L., — mrbvisseuux des ans et grés inmüdes: beux tourbeux, ete. S. miminoks L. (Oser commu, ©. tlaue, O. vert} — S eméfisonc Sal, — wnisseuns des vsermes. S. hoestoto L., — picurapes élenés et humoder des Hautes-Alqes S. phylioifolie L., — £. glouro L., — S. orburendo L., — srnisseunx de 5 à & Séremines, communs dans Les hautes pres des Alpes, des Pyrrémées, des metngues dr Centre S. pyrenaico Gonun., wbuste de 2 à 5 écmitres, — commu uns Les géturues mypems et élevés de zone lu chute grréméenne. S. rtioudate L., — S. retuso L., — S. herbonse L., wbmstes de 1 à 3 décemètnes — vemmé duns les prunes des Alpes, des Prnémées, des monte d'Amremene, &n Jurn Genre PEUPLIER. — POPULIS T. Rene es de nn ge RS PE 4 820 étumumes Bbres: — boungeuns recouverts pur phusieurs écuiles embrigoées, suvrent mepkn- tvées par ape substnnoe résvense, sronmutigne — Fruilies bangoement péinbèes, suvuées-anpu- leuses. — Arbres à bois hlane. mg carre nos toutes des arbres de tulle élevée, qui aiment, comme Les Saules, les lieux humides, et Cyr meusrgmn très vite. — Leurs feuilles peuvent aussi nourrir les bestiaux. Prveues siasc., P. abs L. Peuger de Baolomäe, Tyroou, mou, Sinl, Cherilie. Fleurs ev lurges chuons eroides. Etancnes #. Feuilles grandes, erxdes-coiueniaènes, sauge leuses, à 3 lubes pez snergnés, lauches-ctomneuses eu dessous Jeuves gousses, tomes et Peurs pubesoents, bérisnés. — Arme de 15 à 20 mitnes, à rameuux étulés. Croût naturellement duus Les bois et eus humides : ses SencDes. mumpées que tome Des des taux, se desskchent ineu et prodmnent ne homve feniliée pour Purrer- CONIFÈRES. 707 P. tremula L. (Tremble), feuilles glabres sur les deux faces, — fournit des feuilles qui plaisent besncoup aux vaches, moutons et chèvres, et peuvent être employées de même. P. conescens Sm., arbre peu élevé, — propriétés alimentaires des précédentes espèces. PevrzEer Nom, P. nigra L. Peuplier france, Liardier, Léord, Bicuté. Chatons femelles plus longs que les mâles. Etamines 12.20, rouges. Feuilles irisngalsires, scurminées, dentées, glabres. Jeunes pousses, bourgeons ef Seurs glabres. — Arbre de 15 à 20 mètres, à rameaux étalés. Commun dans les bois, souvent planté au bord des eaux et le long des routes. Les snimaus en mangent les feuilles, surtout à l'état see, mais moins volontiers que celles de Tremble. On les recueille cependant, pour la nourriture d'hiver dn bétail, dans plusieurs provinces d'Italie, où l'arbre est même planté à cet effet. P. fastigists Pois. (Peuplier pyramidal), très voisin dn précédent, — en possède les qualités agricoles, et est exploité de même en Italie. Famille des CONIFÈRES Jrss. ARBRES APÉTALÉS T.; MONOECIE et DIOECIE L.; DICLINES J. Fleurs diclines, non périgonées ; — les males groupées en chaïons, con- sistant chacune en une seule étamine représeniée par une anthère à 1.20 loges placée à la base d’une écaille qui en forme le connectif élargi : — les femelles à inflorescence variable, en chatons ou solitaires , réduites à un ou plusieurs ovules nus, droits, à micropyle ouvert, placés à l'aisselle d’une écaille représentant un carypelle ouvert, accrescente, devenant lisneuse ou charnue ; — ovaire, style et stigmate nuls; — fruit agrégé, formé par la réunion des écailles, tantôt durcies et distinctes, consütuant un cône ou stré- bile, tantôt soudées et charnues, formant une sorte de drupe ; — graines nues, dressées ou renversées, à lest coriace, portant, dans un albumen charnu, ua embryon droit à cotylédons linéaires au nombre de ? et opposés ou plus nom- breux et verticillés. — Feuilles simples, linéaires, raides, subulées, presque toujours persistantes ; — fige lisgneuse, à rameaux souvent en verticilles super- posés, constituée par des couches lisneuses n'offrant pas de vaisseaux ei for- mées seulement de cellules allongées, ponctuées. Ecorce souvent creusée de nombreuses lacunes, contenant un suc résineux aromatique. Famille d'un grand intérêt, comprenant des arbres ou arbrisseaux , la plupart toujours verts et appelés communément arbres verts, arbres résineux. Très nombreuse, répandue sur tout le globe, et fournissant un certain nombre d'espèces utiles à la médecine, à l'industrie et comme arbres d'ornement. cette famille fournit encore ses feuilles, qui quelquefois peuvent être données aux animaux. — Elle se partage en plusieurs tribus assez neïfement carac- térisées et constituant, pour beaucoup d'auteurs, autant de familles distinctes. ; COXIFÈRES. = | rexversbe — Piles à 3 loges — FL femell. en chetons—Cüne à écuill nombr. ARIÉTIRÉES . 5 a seen DIRE LU Z! ge — «+ 2 sur an disque cupuliforme— Fr. drupacé. TaxIxÉES . + ge Îr seméies sctitsires avec périgone — Fruit bncciforme.. ... EPHÉDRACÉES. Tribu fournissant des arbres de haute taille, souvent gigantesques, s’éle- rant verticalement ei d'une manière régulière ; hakitant les montages des régions lempérées, ou Les plaines vers le Nord, ils constituent souvent à eux seuls de vastes forêts. Ils fournissent un bois léger, mais qui se conserve bien. On en extrait, eu outre, divers produits balsamiques, et notamment, par incision de leur écorce. la résine connue sous le nom de térébenthine, dont on tire l'huile volatile de térébenthine, et une série d’autres produits d'un usage yourmalier dans l'industrie, la médecine, les arts, etc. — Les espèces indigènes se rangent dans les genres ci-après : Ç tes mn en gone — Ce ne pin Prus. ARETRSÈES | Chaton mâles suites. | Feuilles persistantes, toutes sclitaires. Axes. Cüme à écniles mmoes { Femilles cpdngues, sobtaires et fascioulées. LaRIx. Genre PIN. — PINUS L. ei beaux arbres à éconce gorgée de principes résineux, croi dans Les sols les plus arides, et dont le cône est mangé is sous le nom de pomme dr pin. — 1 naturellement en les espèces CONIFÈRES. 709 …. [Gr.à aile très courte, oblique —Feuill.de 10.15c.—Ecusson à mamel.obt. pinea L. Feuilles oblique — Feuiil. de 1 déc., droites — Ecuss. à pointe pyramid. Mamrima Lw. EP Graine Feuilles de 1 décimèt., arquées — Ecusson ombiliqué. Laricio Poir. LAS à aile (arrondie \Feuillesde 6.8 centimèt. — Ecusson à mamelon obtus. Halepensis Mill. Z longue au É \ AR AUS Ecusson à mamelon obtus. Sycvestais L. & sommet re ATOS ETES | Ecusson à pointe conique. Uncinata Ram. J ; 5 lise de 1.2m. — Ecusson à pointe conique. Pumilio Hœuck. Feuilles par 5, de 4.5 centim. — Cônes dressés — Aile nulle — Ecusson nul. Cembra L. PIN PIGNON, P. pinea L., cône très volumineux, obtus ; graines très grosses ; arbre élevé, à cime en parasol, peu résinifère, — commun dans les montagnes du Midi; planté dans le Nord et fournissant ses graines, d'une saveur agréable, que l’on mange sous le nom de pignons doux. PIN MARITIME, P. maritima Lm. (Pin des Landes, grand Pin, Pinastre), cônes gros, coniques, aigus ; arbre à cime pyramidale, très résinifère, — cultivé dans toute la France, surtout dans les landes de l'Ouest, sur la plus grande échelle, pour en obtenir la térébenthine. Pin DE CORSE, P. laricio Poir., — propre aux terrains les plus arides du Midi. PIN DE JÉRUSALEM, P. halepensis Mill , — venant dans la région méditerranéenne. Pix SYLVESTRE, P. sylvestris L. (Pin sauvage, Pin commun, Pin d’Ecosse, Pin de Russie, Pinasse), cônes oblongs, aigus ; arbre élevé, à cime pyramidale, — un des plus importants, très répandu dans la plupart des montagnes, formant sur les sols siliceux des forêts entières. Offre de nombreuses variétés. PIN A CROCHETS, P. uncinata Ram., — commun dans les Pyrénées, dans les Alpes. PIN NAN, P. pumilis Hænke. (Pin de montagne), ramifié dès la base, — dans les tour- bières des hautes montagnes. Pix CEMBRO, P. cembra L., arbre élevé ou en buisson, — habitant les contrées froides et les hautes montagnes, et dont les graines sont bonnes à manger. Les feuilles de ces différentes espèces, notamment celles du Pin maritime et du Pin sylvestre, peuvent servir comme plantes fourragères, principalement pour les moutons, qui s’y habituent assez promptement, les races rustiques surtout. On les fait manger en hiver, attendu que l'été les moutons n’y touchent point. Ils ne les mangent pas non plus quand elles sont sèches, d’où la nécessité de ne couper les branches que selon les besoins. Généralement, les animaux prennent ces feuilles sans difficulté; s’ils les refusaient d’abord, on les y accoutumerait en trempant dans l’eau salée les branches qn'on leur destine. Le mieux est de mélanger les feuilles avec des topi- nambours coupés, qui, seuls, sont trop débilitants pour l'espèce ovine. On obtient ainsi, pour les animaux, une nourriture excellente qui les nourrit bien et parait, en outre , les préserver de la cachexie aqueuse. Genre SAPIN. — ABIES L. Fleurs toutes en chatons solitaires, épars ou terminaux ; — cônes allongés, à écailles ligneuses, amincies au sommet, serrées ; — graine à aile persistante. — Feuilles isolées, rapprochées, planes ou tétragones, pourvues de lignes de stomates ; — tronc régulièrement droit et conique, à branches étalées. Arbres élevés, à écorce très résineuse , offrant, dans leur aspect et leurs propriétés, les plus grands rapports avec le genre précédent. SAPIN COMMUN, À. pectinata DC., Pinus picea L. (Sapin blanc, Sapin à feuilles d’If), chatons mâles à l’aisselle des feuilles ; cones dressés, épars, à écailles très larges au sommet tombant avec les graines ; feuilles très serrées, sur 2 rangs, — arbre des plus communs, venant sur toutes les montagnes de France, où il forme de grandes forêts, et souvent cultivé dans les pares. Les mou- tons, l'hiver, en broutent les feuilles, ‘et en Angleterre on leur en donne de temps en temps: il faut alors les cueillir quelque temps avant d’en faire usage, 710 CONIFÈRES. SAPIN ÉLEVÉ, À. excelsa DC., Pinus abies L. (Epicea, faux Sapin, Sapin de Norwège), chatons mâles épars ; cônes pendants, terminaux, à écailles tronquées au sommet, persistantes ; feuilles éparses en tous sens autour des rameaux, —très répandu aussi sur les hautes montagnes ; mangé de même par les moutons, Genre MÉLEZE. — LARIX T. (Caract. dn genre Amies). Chatons mâles entourés à leur base d'écailles soudées entre elles. — Feuilles rassemblées en grand nombre et par houppes sur un tubercule de l'écorce, caduques. MéLèze p'Evrors, L. europæa DC., Pinus lariz L., cônes dressés, courts, à écailles persis- tantes ; arbre très élevé, — le seul de la famille qui perde ses feuilles l'hiver, venant surtout dans les Alpes ; laisse suinter de ses feuilles une substance fade, dite manne de Briançon. A cette même tribu des Abiétinées appartiennent un grand nombre d'autres espèces exoti- ques, dont quelques-unes fort communes : Le CÈpre pu LiBas, Abies cedrus Poir., — aujourd'hui cultivé partout ; Les Sequoia, les géants du règne végétal, arbres venant en Californie et au Mexique; — les Araucaria, qui remplissent les forêts du Brésil et du Chili, ete. 2 Tribu. — CUPRESSINÉES. Chatons mâles très petits, à étamines imbriquées. Anthères à 2.6 loges séparées, adnées. Pollen simple, globuleux. Chatons femelles à écailles nombreuses, verticillées en plusieurs séries autour d'un axe court, mêmes charnues ou ligneuses et étroitement conniventes à la maturité. Grai- pes 2 ou un plus grand nombre, dressées. Arbres ou arbisseaux des climats tempérèés de l'Europe centrale, offrant dans leur écorce des matières résineuses volatiles, analogues à celle des Abiétinées mais ne renfermant pas d'huile volatile, et quelquefois unies à un principe astringent qui donne à ces plantes des propriétés stimulantes et | toniques. Genre GENEVRIER. — JUNIPERUS L. Fleurs ordinsirement dioiques ; — chatons femelles à écailles verticillées par 3, les 3 supé- rieures uuiflores, accrescentes et se soudant complétement à la maturité ; — fruit formant une fausse baie renfermant 3 graines anguleuses, nou ailées, osseuses, odorantes. GENÉVRIER COMMUN, J. communis L. Fruits globuleux, petits, noirs, couverts d'une poussière glauque. Feuilles linésires-aigués, piquantes, verticillées par 3, persistantes. — Arbuste très rameux, à rameaux rouges, angu- leax. Plante souvent en buisson et exhalant de toutes ses parties une odeur résineuse aromatique. Espèce extrêmement commune daus toute la France, surtout dans les régions montagneuses, CONIFÈRES. 711 habitant les bois et coteaux arides et incultes, au milieu des pelouses de montagnes, où parfois elle abonde et couvre de vastes étendues. Les moutons en recherchent les jeunes pousses, mais à l’état frais seulement; car, après leur dessiccation , les feuilles deviennent piquantes et acérées, et ne peuvent plus être mangées. Les fruits charnus de cette espèce, appelés baies de genièvre, offrant une odeur aromatique, une saveur chaude et amère, sont très usitées en médecine comme excitantes, toniques, sudorifiques ; ces baies, très bonnes aussi pour prévenir la pourriture du mouton, sont mangées en outre par beaucoup de quadrupèdes et d'oiseaux. On les emploie encore pour fabriquer une boisson fermentée, en usage dans les pays de montagne sous le nom de genevrette, et une liqueur alcoolique, dite genièvre ou gin, très connue dans le Nord. J. alpina Clus., fruits ovoïdes, allongés ; feuilles appliquées , tiges et rameaux couchés, —- variété de la précédente, se trouvant sur toutes les hautes montagnes de France. J. orycedrus L. (Cade), fruits globuleux , rouges ; feuilles verticillées par 3, étalées ; arbre dressé, très rameux, — commun dans la région méditerranéenne, fournissant par la distillation l'huile empyreumatique dite huile de cade, d’un emploi fréquent comme antipsorique chez les animaux. J. phænicea L., fruits globuleux, rouges; feuilles très petites, ovales, imbriquées ; arbre dressé, à rameaux tortueux, — dans toute la région méditerranéenne, dans les Pyrénées et les Cévennes, formant des forêts dans la Camargue. J. sabina L., fruits très petits, globuleux, d'un bleu foncé; feuilles ovales-aiguës, imbriquées sur 4 rangs, munies sur le dos d’une vésicule résinifère ; arbuste dressé, pyramidal, — dans les lieux secs et pierreux des Alpes et des Pyrénées ; feuilles exerçant une vive action sur le système nerveux, souvent employées comme emménagogues. J. virginiana L. (Cèdre rouge), — bel arbre exotique, cultivé dans les bosquets, dont le bois rouge violacé sert à fabriquer les crayons. Dans les genres exotiques acclimatés devraient être cités : Le CYPRÈS COMMUN, Cupressus sempervirens L., servant pour les plantations funèbres : Les divers TauxA, Thuia L., généralement en usage pour les plantations d'ornement. 3° Tribu. — TAXINÉES. Chatons mâles à étamines nombreuses autour de l’axe floral. Anthères à 3.8 loges sur chaque connectif. Pollen simple , globuleux. Fleurs femelles distinctes, insérées chacune sur un disque cupuliforme accrescent, constituées par un seul ovule au centre du disque. Fruit drupacé, formé par le disque épaissi et charnu. Graine dressée, à 2? cotylédons. — Un seul genre indigène. Genre IF. — TAXUS T. Fleurs dioïques, axillaires ; — chatons mâles, solitaires ou géminés, très petits, ovoïdes, entourés à leur base par des écailles imbriquées ; — fleurs femelles solitaires , avec écailles opro- sées à leur base; — graine non ailée. 712 CONIFÈRES. IF COMMUN. — T. BACCATA L. Fruits sessiles, d'un rouge vif, globuleux, ouvert par le haut. — Graines assez grosses, ver- däâtres. — Feuilles linéaires, planes, rapprochées et sur 2 rangs. Arbre très élevé ou arbrisseau très rameux. Cette espèce, la seule du genre, vient naturellement dans les forêts et bois de moutagnes, des Cévennes, du Jura, des Voges, surtout dans les lieux froids et ombragés et se montre rarement isolé ; très communément cultivé comme arbre d'ornement, l'If est précieux pour sa facilité à prendre, par les tailles, toutes les formes. D'une extrême longévité, il fournit le bois le plus dur après le Buis. Mais ses feuilles sont un poison pour l'homme et tous les animaux. Cette propriété vénéneuse, assez prononcée , était déja connue des anciens ; elle a donné lieu à des accidents fréquents observés à diverses reprises, et d'autant plus à redouter que les animaux mangent volontiers ces feuilles. L'empoisonnement par les feuilles d'If, observé à diverses reprises, se caractérise par une sorte d'ivresse, suivie de mort, qui est quelquefvis foudroyante. Il importe donc d’en éloigner avec soin les bes- tiaux. qui le broutent sans défiance. La graine aussi est réputée vénéneuse ; mais le péricarpe du fruit est sans action nuisible. 4° Tribu. — ÉPHÉDRACÉES ou GNÉTACÉES. Chatons mâles pourvus de bractées, comprenant plusieurs groupes d'éta- mines soudées en colonne, avec gaine périgonale à la base de chaque groupe. Espèces exotiques, à formes singulières. — Une seule indigène. Le Rasis DE Eee, Ephedra distachya L., petit arbuste des sables et coteaux des bords de la Méditerranée et de l'Océan. 5“ CLASSE. — MONOCOTYLÉDONÉES Famille des ALISMACÉES BR. Ba. ROSACÉES T.: JONCÉES Juss. Fleurs hermaphrodites ou monoïques, régulières ; — périgone à 6 divisions sur ? rangs, les 3 extérieures herbacées et persistantes, les 3 internes péta- loïdes : — étamines 6.12 ou plus, hypogynes, à anthères biloculaires : — ovaires 3.6 ou plus, distincts ou soudés par la nervure ventrale : — style court, arec stigmate simple ; — fruit formé par 6.1? ou plus carpelles, uniloculaires, secs, libres ou soudés ; — graines à embryon a courbé, sans albumen. — Feuilles ordinairement toutes radicales, à pétiole engaïnant, à limbe entier. — Plan- tes herbacées, vivaces. Plantes aquatiques ou venant dans les lieux marécageux, où elles se montrent parfois avec une extrème abondance: à l'état frais ei quand elles sont encore jeunes, elles sont toutes du goût des bestiaux ; mais sèches elles ne donnent qu'un mauvais péfurage. F1. monoïques — Anthères extrorses — Carpell. Hbrec, à 1 graine. Saerrramis. Carpelles ä 1.2 graimes Mine à | Ü A | Carpelles 6.8, soudés, à 2 graïnes. ... Dawasosice. Carpelles nombrezx, hbres, à 1 graîne. Auxmma. ALISMACRES Carpelles soudés, à graines nombreuses — Fleurs bermaphrodites. ......... Buroms Genre SAGITTAIRE. — S4GITTARIA L. Fleurs monoiques ; — étwmines mombrenses ; — wniléres estrorses, basses; — crpeille: très nombreux, comprimés, monospernmes, sur un récepiscle globulemxs. . SAGITTAIRE COMMUNE, S. sagitizfolia L. Flche d'ems, Fechiare, Sogette, Queue d'aromdalls. Fleurs blanches tachées de rouge, opposées, en grappe intervompee, les miles plus peœbres- ses et plus grandes. Carpelles ailés, en tête globuleuse. Feuilles longuement pétialées, prufcn- dément en flèche, à lobes éeartés. Tige dressée, de 6.10 décimètres. 714 ALISMACÉES. Plante fort répandue dans les eaux marécageuses, où elle prend parfois un grand dévelop- pement. Ses feuilles d'une saveur âcre, un peu adoucie par une moelle sbondante et savoureuse, sont mangées avec avidité par les chevaux, les cochons et les chèvres ; ses tiges souterraines, épaisses et féculentes, sont même alimentaires pour l’homme. Genre FLUTEAU. — ALISMA L. Fleurs hermaphrodites, blanches ou roses ; — étamines 6.12, à anthères introrses fixées par le dos ; — carpelles nombreux, verticillés ou en tête, indéhiscents, monospermes. FLUTEAU FAUX-PLANTAIN, À. plantago L. Plantain d'eau, P. aquatique, Pain de grenouilles, P. de crapauds. Fleurs petites, longuement pédoneulées, en verticilles bractéolés, formant ensemble une pauicule pyramidale. Carpelles comprimés, en cercle sur un seul rang. Feuilles en rosette, lan- céolées, aiguës, cordiformes à la base. Tige de 2.8 décimètres. Souche bulbiforme. Espèce fort commune dans les fossés, mares, lieux inondés dans toute la France, et se mêlant fréquemment an foin des prairies marécagenses. Elle est d’ailleurs peu utile en tant que fourragère, et on l'a considérée, à tort, comme antirabique. A. parnassifolium L., feuilles obtuses, cordiformes à la base; — 4. arcuatum Mich., feuille non en cœur, rameaux recourbés ; — À. ranunculordes L., ombelle irrégulière ; carpelles sur plu- sieurs rangs: feuilles étroites; — 4. natans L., fleurs axillaires ; feuilles les unes radicales, linéaires, immergées, les autres caulinaires, ovales, arrondies, flottantes ; tiges filiformes, — espèces plus ou moins communes dans les mares et étangs de tonte la France. Genre DAMASONIE. — DAMASONIUM Juss. Etamines 6 ; — carpelles 6.8, soudés par La suture verticale, verticillés et prolongés en épine, à 1.2 graines. D. stellatum Pers., Alisma damasonium L. (Fluteau étoilé, Etoile d'eau), fleurs en ombelles ; carpelles étalés en étoile ; feuilles oblonguss, — vient partout. Genre BUTOME. — BUTOMUS L. Fleurs bermaphrodites ; — étamines 9; — carpelles 6, s'ouvrant par leur bord interne, polysperme. B. umbellatus L. (Jone fleuri), fleurs en ombelle simple, très fournie ; feuilles linéaires, — commune dans les marais et fossés. ASPARAGINÉES. 715 Famille des ASPARAGINÉES liss. Fleurs hermaphrodites ou dioïques, régulières, très petites ; — périgone pétaloïde, à 4.10 divisions libres ou soudées, sur 2? rangs ; — étamines en nombre égal ou inférieur à celui des divisions périgonales ; — ovaire libre, à 3 ou 2.5 loges , et autant de styles, libres ou soudés; — fruit bacciforme, globuleux, indéhiscent, à 1.4 loges ; — graines une ou plusieurs, à test épais, à embryon très petit, dans un albumen charnu ou corné. — Feuilles ordinai- rement sessiles, engainantes, quelquefois réduites à l’état d'écailles, les ramuscules alors devenant folüiformes ;— souche tracante ou rhizome, fibreuse, noueuse ou écailleuse. — Plantes toutes vivaces. Espèces herbacées ou ligneuses, exotiques et indigènes, communes sur- tout dans les bois, et rares dans les prairies. — Se répartissent dans les genres suivants : Styles distincts — Fleurs hermaphrod. — Périgone persistant, à 8 divisions. PaRis. É Baie polysperme............ STREPTOPUS, Z Périgone j S à 6 divisions ) Baieà 31 Style grêle.. POLYGONATUM. < FI. hermaphrod. ER à Œ Périgone caduc \ MOROSPETRSS | Gi-je épais .. CONVALLARIA . 2 Périgore À 4 divisions. 2 2 2:12." MAïANTHEMUM,. Styles 80 soudés Périgone cadue — Fleurs dioïques — Etamines libres | Périg. à 6 divisions Feuilles capillaires... ASPARAGUS. Feuilles cordiformes. SMILAx. Périgone persistant — Etamines soudées... Ruscus Genre PARISETTE. — PARIS L. Périgone herbacé, à 8 divisions profondes, étalées, les internes filiformes ; — éfamines 8, à filets soudés inférieurement, prolongés en pointe au-dessus des anthères ; — ovaire à 4.5 loges, multiovulés ; — styles 4, distincts ; — baie polysperme. PARISETTE 4 4 FEUILLES, P. quadrifolia L. Raisin de renard, Etrangle loup, Morelle à quatre feuilles, Herbe à Paris. Fleur solitaire, grande, dressée sur un pédoncule terminal. Feuilles simples, ovales, acumi- nées, au nombre de 4, à un seul verticille au sommet de la tige, très étalées. Tige simple, de 2 à 4 décimètres. Souche longue, horizontale. Plante commune dans les bois humides et ombragés de presque toute la France ; d’une odeur forte et d’une saveur désagréable, elle est âcre dans toutes ses parties, surtout dans la souche et le fruit, à la fois purgatifs et émétiques, et pouvant agir comme les poisons narcotico-âcres. Néanmoins les renards en mangent les fruits, et les chèvres et moutons s’accommodent de ses feuilles ; mais les autres bestiaux la dédsignent. 716 ASPARAGINÉES. Genre STREPTOPE. — STREPTOPUS L. C. Rics. Fleurs axillaires, blanches ; — périgone campanulé ; — étamines libres ; — style filiforme. S. amplexifolius DC., Uvularia amplexifolia L., tige flexueuse, — bois des montagnes. Genre POLYGONATE. — POLYGONATUM T. Fleurs axillaires, pédonculées, réfléchies, blanches, maculées de vert; — périgone tubuleux ; — étamines 6, libres. — Souche épaisse, charnue. POLYGONATE ANGULEUX, P. vulgare Desf., Convallaria polygonatum L. Muguet anguleux, Sceau de Salomon, Grenouillet, Signet, Herbe à la rupture. Pédoncules grêles, à 1.2 fleurs. Baie noire. Feuilles alternes, sur 2 rangs, larges, elliptiques. Tige dressée, anguleuse, très feuillée, de 2.5 décimètres. Commun dans les bois des montagnes calcaires , les haies, les pâturages montueux et ombragés de toute la France. Tous les bestiaux en mangent les feuilles, que recherchent surtout les chevaux ; les cochons mangent sa racine, un peu astringente. P. multiflorum All., Convallaria multiflora L. (Grand sceau de Salomon), pédoneules à 2.6 fleurs; baie rouge ; tige arrondie, — mêmes lieux que le précédent ; mêmes propriétés. P. verticillatum All., Convallaria multiflora L., fleurs en verticille par 1.8; baie violette ; feuilles ordinairement verticillées par 4, lancéolées-linéaires, — bois et pentes herbeuses des montagnes de l'Est et du Centre; mangé comme les précédents. Genre MUGUET. — CONVALLARIA L. Fleurs en grappe simple ; — périgone globuleux , campanulé ; — étamines 6, libres ; — style court, épais. MuGueT DE MAI, C. maialis L. Lis de mai, Lis des vallées, Muguet des Parisiens. Fleurs blanches, globuleuses, pendantes, en grappe unilatérale, très odorantes. Baies rouges. Feuilles radicales grandes, elliptiques, aiguës, longuement pétiolées, engainantes. Tige grêle, de 15 à 20 centimètres. Commune partout dans les bois et forêts, et se montrant quelquefois dans les prés, cette plante est mangée par les chevaux, les moutons et les chèvres, mais les vaches n’y touchent pas. Cultivée dans les jardins pour son odeur suave, elle offre une saveur amère ; elle a été parfois employée comme antispasmodique. Genre MAIANTHÈME. — MAIANTHEMUM Wicc. Fleurs en grappe simple ; — périgone étalé ; — étamines 4 ; — style court, épais. M. bifolium DC., Convallaria bifolia L., fleurs blanches; baie rouge; 2 feuilles caulinaires alternes , ovales , cordiformes ; de 8 à 15 centimètres, — bois montagneux du Nord, de l'Est et du Centre. Ê | DIOSCORÉES. ph Genre ASPERGE. — ASPARAGUS L. Fleurs dioïques, axillaires , solitaires ou géminées ; — périgone à 6 divisions, redressées- conniventes ; — élamines 6, libres ; — style court. — Feuilles ou rameaux foliüformes capillaires, en faisceaux ; — tige très rameuse. Plusieurs espèces, venant généralement dans les lieux secs et dont les souches émettent des jeunes pousses ou turions la plupart comestibles et doués de propriétés diurétiques ; renfermant, de plus, un principe cristallisable amer nommé asparagine. A. tenuifolius Lin:, fleurs verdâtres, baie volumineuse, rouge ; feuilles fasciculées par 15.20 à l’aisselle d’une écaille membraneuse, — bois et prés montagneux des Alpes, des Cévennes. À. officinalis L., baies petites ; feuilles fasciculées par 3.6, — commune dans les bois et les prairies sablonneuses ; la seule cultivée comme espèce potagère. A. acutifolius L. fleurs odorantes ; feuilles piquantes, — haies et lieux pierreux du Midi, A. amarus DC., turions amers, — sables de la Méditerranée. À. atbus L., fleurs blanches ; feuilles un peu charnues, — lieux secs de la Corse. Genre SMILAX. — SYILAX L. Fleurs axillaires, en grappe simple, verdâtres ; — périgone étalé ; — étamines 6, libres. S. aspera L. (Liseron épineux, Salsepareille d'Europe), feuilles en cœur à la base, persis- tantes, épineuses, à pétiole court, avec 2 stipules en vrille; tige ligneuse, grimpante, épineuse, — haies et buissons du Midi; souche employée quelquefois comme sudorifique. Genre FRAGON. — RAUSCUS L. Fleurs verdâtres, très petites, à l’aisselle d’une feuille bractéiforme ; — périgone persistant, étalé ; — étamines 3, soudées à la base. — Rameaux foliiformes ovales, acuminés, portant le pédicelle sur la nervure. R. aculeatus L. (Houx frélon, Petit Houx), fleurs solitaires ; tige très rameuse ; rameaux foliiformes à pointe piquante, — venant partout, dans les lieux stériles, les bois des terrains calcaires ; repoussé des animaux, qui mangent cependant sa souche, amère, apéritive et diurétique. R. hypoglossum L., fleurs fasciculées ; rameaux foliiformes mutiques, — dans le Sud-Est. Famille des DIOSCORÉES KR. Br. (Caract. généraux des ASPARAGINÉES). Fleurs dioïques, en grappes axil- laires ; — périgone à 6 divisions ; — ovaire adhérent ; — styles 3, soudés à la base ; — fruit à 3 loges monospermes, ou uniloculaire par avortement des cloisons. — Feuilles pétiolées, simples, cordiformes, lisses, à nervures anastomosées ; — tiges volubiles de droite à gauche, à rhizome tubéreux, charnu. — Plantes vivaces ou arbrisseaux. 718 DIOSOORÉES. Familles des régions tropicales et de l'hémisphère austral, à peine repré- sentées dans les contrées tempérées, et dont deux genres seulement sont connus en France. Genre TAME ov TAMIER. — TAMUS L. Fruit bacciforme, ind£biseent ;: — graines globeleuses. — Féuilles alternes ; — tige berbacée. T. communmis L_. (Taminier, Tamisier, Soeaz de Notre-Dame), fleurs géminées, d'on blane jaunûâtre, les grappes mâles plas allomgées, — bois et buissons de tonte ls France, où il s'enronle amtour des arbres voisins ; s0e rhipome , sutrefois employé comme purgatif, diurétique et réso- latif, est aujourd'hui sans usage : La plante produit des turioss comestibles comme ceux de l'Asperge. Genre DIOSCORÉE ot IGNAME. — DIOSCOREA L. Fruit cspsulsire, à 3 sangles membraneux, très saillants, débiscent sux angles; — graines cumprimées, silées. — Fruïlles opposées. = pr gsm ere meme es espèces de tnbereales dits buballes : — tige berbacée; — exotique. comprenant plusieurs résonne, et dont le tubercule fournit use alimentation abondante aux Chinois. aux Malais, 2e mp de FD ons occidentale. Une de ces espèces, introduite en France, tend à s'y acclimater. IGxaxE DE La Cnixe, D. batatas Dec. Fleurs mâles en petites grappes réunies par 2.4 à l'aisselle des feuilles ; grappes femelles pins longues. Tire cylindrique, grêle, ronge. Racines allongées, renflées en massue à leur extré- mité, s'enfonçant profomdément dans le sol, et émettant des Slsments Sbreux. Cette plante, depuis longtemps alimentaire en Chise oz au Jspoe, où elle est employée comme la Pomme de terre es Euroge, a été importée en France, ez 1846, par l'amiral Cécile, et de monvezz, en 1850, par M_ de Montigny. Sa racine, préconisée comme suecédanée de ls Pomme de terre, cfre avec celle-ci une trés grande analogie de cumpositics ; d'une saveur peu marquée, légèrement laitense, elle renferme 8 à 16 pour 100 de fécale, mêlée à un principe âere et amer, et plas propre à la pamifeatics que celle de la Pose de terre. Comme les autres plantes à racine tnbérense, l'Igoame se reproduit par des repoesses pais- sant des racines conservées dus le sol, et qui périssent tous les ans après avoir alimenté de nou veaux tubereales. Elle rient dans tons les terrains, mais de préférence dans les terres légères et fraîches, et toutefois mon bumides. On la multiplie de plusieurs fsçous : le par les semis de graines, moyen qui ne peut être généralisé, la plante pe prodmisant des graines qu'en Provence et en Algérie, et celles-ci germant d'ane manière très inégale ; 2° par les semis des boibilles em grenums, qui naissent à l'aisselle des feuilles, sur les plantes de desx années, principalement dans les pays méridiomaux , et que l'on récolte sm moment où les tiges meurent , pour les semer, soit en pot, immédintement, soit au printemps ssirant, es pleine terre, en ayant La précantion alors, pour les conserver jusqu'à ce moment, de les mettre dans des vases recouverts de terre; 3° par tronçons de racines, que l'en plante es mars on avril, en pleine terre; 4° par bocture, az moyen d'un fragment de ramean muni d'un œil, que l'on place, en juillet, dans sn godet, sous clcche, et que l'on replante es pleine terre, an bout de cinq à six semaines, quand de mouvesnsx taber- cales ont cocmencé à se former. L'Igname, dont ls végétation est de deux ans, exige les mêmes soins que La betterave. En lnissant les tiges retcmker en liberté, elles s'encherêtrent, reccmvrent le sol et dispensent de COLCHICACÉES. 719 travaux de binage. L’arrachage, qui s'effectue le plus tard possible, en automne, exige beaucoup de précautions, vu la profonde pénétration de la racine et la facilité avec laquelle elle se essse. Après l’arrachage, on laisse quelque temps les racines sur le sol, afin qu'elles se ressuyent et soient moins squeuses; après quoi elles sont livrées à la consommation, les plus petites étant eon- servées dans du sable pour la plantation de l’année suivante. d Pouvant donner un rendement sssez élevé, que lon a évalué ä 30. 40 même 50 mille kilog. par hectare, bien que l’on n'ait pas encore pu l’apprécier exzctement; douée de propriétés alimen- taires qui lui permettent de rivaliser avec la Pomme de terre, Fsname de ls Chime aurait déjà, dans nos contrées, acquis une grande importance économique, si elle n'ofrait l'inconvénient d’avoir une racine longue et prénétrante qui en rend l'extraction difficile et coûteuse, et empêche, notamment, son introduetion dans Is grande culture. On 2 voulu remédier à ce défant, en essayant de produire, par des semis, des variétés à tubereules moins allongés, plus faciles à arracher : maïs on n’a point encore obtenu des résultats permettant de compter sur um suecès durable. Un autre avantage, lonstemps attribué à l'Isname, était La faculté de résister, en terre, à us froid pouvant aller jusqu’à 14° au-dessous de 0 ; en réalité, elle ne résiste à l'abaissement de température qu'autant que sa racine arrive assez profondément pour n’en pas sentir l'atteinte ; quand elle y est exposée, elle se comporte comme la Pomme de terre : elle sèle et se détruit. Ajoutons que l'Isname peut être utilisée comme plante fourragère ; ses fines, assez sbondan- tes, conviennent très bien am bétail, auxquels on peut réserver également les tubereules en excès ou altérés qui ne pourraient servir à l’alimentation de homme. D. pyrenaica, espèce mdigène, encore peu connue, récemment découverte dans les Pyrénées. Famille des COLCHICACÉES DC. LILIACÉES T.; HEXANDRIE L.; JONCÉES Juss.; MÉLANTHACÉES RE. Be. Fleurs hermaprodites, rarement polyzames, régulières ; — périgone péta- loïde, à 6 divisions, sur 2? rangs, libres ou soudées en tube : — éfamines 6, insérées sur le périgone, à anthères introrses ; — ovaire libre; formé par 3 carpelles distincts, soudés par la nervure centrale ; — styles 3, libres ou soudés par la base, à stigmates simples ; — fruit capsulaire, membraneux, à 3 loges se séparant à la maturité et s'ouvrant par la nervure centrale ; — graies nombreuses, insérées à l'angle interne des loges, à test membraneux et embryon presque cylindrique dans un albumen épais. — Feuilles ‘toutes radicales, quelquefois caulinaires, simples, étroites, sessiles, embrassantes ; — souche ordinairement bulbeuse, parfois tubéreuse ou fibreuse. — Plantes toutes herbacées et vivaces. Famille composée d'espèces exotiques et indigènes, dispersées partout, se montrant principalement dans les régions boréales, et toutes douées de propriétés assez prononcées. Celles de nos contrées, âcres et vénéneuses dans toutes leurs parties, doivent leurs propriétés à des alcaloïdes qui ont pu être isolés par la chimie. Elles constituent toutes des plantes nuisibles pour les animaux ; en médecine, elles sont utilisées principalement pour le traitement des affections goufteuses et rhumatismales. — Les espèces indi- gènes sont comprises dans les genres suivants : Lé 720 COLCHICACÉES. % _Rncineb alheuse. Vérigone à divisions soudées en tube—Styleslibres. CoLcmicra, 2 \réis. D eo Périg. à divis. distinet., CRT dde sister il = ! Styles libres. MERENDERA. B{ Racine tubéro-fibrense — Fleurs axillaires. \ Fleurs non involucrées.... VERATRUM, Périgone à divisions sessiles | Fleurs à involnere trifide.. TOFIELDA. Genre COLCHIQUE. — COLCHICUM T. Fleurs à pédoncule radical, grandes, à limbe infundibuliforme-campanulé, à divisions lancéolées- oblongnes, les intérieures plus courtes, soudées à la base en un tube très long, grêle; — styles libres, très longs; — capsule renflée, ovoïde. — Feuilles toutes radicales, engainées à leur base les unes dans les autres, oblongnes, naissant après les fleurs ; — bulbe charnu, solide, entouré d'une tunique membraneuse. Un petit nombre d'espèces, venant dans les prairies et à l'élat sauvage, parfois cultivées dans les jardins, et dont une est très communément répandue. COLCHIQUE D'AUTOMNE. — C. AUTUMNALE L. NoMs VULGAIRES. — Safran des prés, S. bâtard, S. sauvage, Narcisse d'automne, Lis vert, Veil- leuse, Veillotte, Veillerotte, Voyeute, Dame-nue, Tue-chien, Mort-aux-chiens, Langue de chien, Langue de bœuf, Chenarde, Fraidonila. Fleurs roses ou lilas, s'élevant dn bulbe de 10 à 25 centimètres au-dessus dn sol, entourées à leur base par une gaine foliacée. — Styles courbés au sommet, à stigmates longuement prolon- gés. — Feuilles larges, de 2.4 centimètres, d'un vert foncé, Inisantes. — Bulbe volnminenx, un peu aplati. Espèce répandue dans les prés et pâturages de toute la France et notam- ment dans les prairies grasses et humides, où parfois elle se montre avec une extrême abondance. Ses fleurs naissent en automne, dès la fin d'août, et durent peu de temps; elles se flétrissent en deux jours, et la durée totale de la floraison ne dépasse pas huit à dix jours. Ces fleurs alors se montrent seules, les fruits restant cachés sous terre pendant l'hiver, et n'apparaissant au-dessus du sol qu'au printemps suivant, pour mürir en été. Auparavant, ont paru les feuilles, qui précèdent de quelques jours les autres herbes de la prairie, et les dominent bientôt. Quant au bulbe, il périt tous les ans, et il s'en forme à côté un autre qui produit l'année suivante une nouvelle plante poussant à côté de l'endroit où était la précédente. Cette plante, d'une odeur piquante et nauséeuse, celle de la racine un peu aromatique, d'une saveur âcre, caustique, déterminant sur la langue une perte momentanée de sentiment, offre, à un degré prononcé, les pro- priétés nuisibles de la famille, Les feuilles, les fleurs et les bulbes sont égale- ment vénéneux pour les hommes et pour les animaux ; aussi ces derniers, | COLCHICACÉES. 721 dans les prés, surtout à l’époque de la floraison, la dédaignent-ils constam- ment, même quand ils sont pressés par la faim. Toutefois au printemps, quand paraissent seules ses belles feuilles vertes, que l’on recueille souvent alors avec d’autres feuilles pour la nourriture du bétail à l’étable, lequel, dégoûté par le long usage de la nourriture d'hiver, se jette avidement et sans choisir sur la nourriture verte qu'on lui offre, est-on exposé à voir se produire des empoisonnements, dont on cite, même, d'assez nombreux exem- ples. Les phénomènes qui se manifestent, en ce cas, sont principalement un ralentissement général des fonctions avec refroidissement progressif du corps et des extrémités, des coliques et une diarrhée continuelle, symptômes que suit une mort assez rapide si la plante a été prise en grande quantité. Les révulsifs, les frictions à l'extérieur, l'émétique, le lait chaud, les lave- ments mucilagineux, sont les moyens propres à combattre ces accidents, el dont l'efficacité est d'autant plus grande qu'on les applique plus promptement. La plante desséchée paraît perdre ses propriétés toxiques, et ses feuilles mêlées au foin peuvent être mangées sans inconvénient ; cependant on n’a pas d'assurance positive à cet égard, et tout récemment, en Allemagne, on a signalé des accidents survenus à la suite de l'emploi des feuilles sèches du Colchique d'automne. Cette éventualité rend plus impérieuse encore la nécessité de débarrasser de cette plante les prairies qu'elle a envahies, et où elle nuit doublement par ses propriétés pernicieuses et par la place qu'elle occupe inutilement, tout en gênant le développement des herbes voisines. On a conseillé, pour détruire la Colchique : l'extraction des bulbes du sol, opération parfois difficile, vu la profondeur à laquelle ils se trouvent placés ; la section des feuilles entre deux terres, lorsqu'elles apparaissent, ce qui offre également des difficultés à cause de la résistance du gazon. Un moyen plus efficace et moins fatigant est l’arrachage des feuilles et des fleurs, ce qui, en arrêtant la nutrition du bulbe, fait périr la plante. M. P. Joi- gneaux, dans le Livre de la Ferme, s'exprime ainsi à l'égard de ce procédé : « Il consiste, dit-il, à arracher les feuilles deux ou trois années de suite. La mulilation fait souffrir la plante, les caïeux ne se produisent plus, et le vieil ognon meurt. Seulement, il convient de ne pas arracher ces feuilles lors- qu'elles sont encore très tendres, car elles se rompent rez terre et peuvent repousser ; il faut attendre qu'elles offrent une certaine résistance, et alors on les saisit à pleine main, et on les tire à soi perpendiculairement, de manière à extraire une partie de la tige enterrée. Des enfants de dix à douze ans peuvent fort bien exécuter cette besogne. Nous connaissons plusieurs propriétaires intelligents qui la font exécuter ainsi et qui s’en félicitent. » On utilise les propriétés toxiques du Colchique pour préparer, en le mêlant à d’autres substances, des appâts servant à empoisonner les loups. On emploie aussi cette plante en médecine, rarement à l'extérieur, plus sou- vent à l’intérieur, le bulbe surtout, puissant diurétique dont il faut d’ailleurs user avec prudence. ; 46 72 COLCEICACÉES. C- cp DC, Heur auugue; styles wo courhés; capsule très petite, mürissant l'anuée de du forumison : feuilles écroites. oituses ; bulbe très petit, — espève muitié plus petite que la précé- Gee., dont elle purge toutes les grapriétée, et se anoutrant assez communément dans les picurages dieves des £ipes. C crencrmum Wet E., fouilles Aiméaires, — collines sèches dv Naiëi. €. parmuiun Ten, glaute très petite, — propre à ls Corse. Genre BULBOCODE. — SULBOCODIUM L. Fieurs ruducnies, à Grvisions étroites, bbres jusqu'à le base, rapprochées en tube; — styles soudés dans leur plus grande #tenûne. E_ vernum L., fleurs 13, roses ou rivilettes; feuilles lanoéolées-inéaires, étalées, par 1.3 dans ane guime membraneuse :; bulie écailleux , — commus sur les pelouses et prairies des Alpes et des Pyrénées: four de très bonne heure, et partage les propriétés du Colchigne. Genre MÉRENDÈRE. — MERENDERA Ban. Æ fudbocodiun Bam., feurs Has, sobtwres | naissant en automne : feuilles obtuses, courtes: bulle très pete. ovnide, tumiqué ; 6 à 10 centimètres, — hante plturages des Pyrénées centrales, où d'est, pains, fort commus : ofre toutes les propriétés du Cuichique, munis de trop petite auille pour one aussi dangereux. Cultivé guelguefois dans les jardins d'agrément. Genre VERATRE ov VARAIRE — VERATRUM T. rt je. irnéeuilitee. à Œxisions WA îles. dentioulé ch pouroues Ge Mractées: — syles distincts, courts, Érvengents; — graines comprimées, ailées. — fortement perviées, Û tubéreuse. Fleurs filaudhfitres, à hraotées fohacées Capsule ovoide-nigné. Feuilles elhiptignes, Îles méénienves glus grandes, dhtuses; les supérieures aiguës. Tige très fenillée, rameuse, de 8 à 15 décimitres. Belle plante très commune dans les prairies et piüturages de le plupart des hautes monts- ques, euriont dans des Alpes et en Avvergne. Elle est dangereuse pour tons les animaux, surtout pour Les motous, des chèvres, cher lesquels elle provogue des vomissements et la mort, quand alle est prise en grande quantné. Elle agit moms xrvement sur les hôtes à cornes, qui peuvent, +v aomue, lorsque les premiers frmiûs ont amvort sou pret, en brouter saus inconvénient les sommes. Les cheveux, les muets à supportent mieux encore ; ils en épointent les jeunes feuilles sans eu Etre imeommudés, et Pullus rapporte qu'en Sibérie, les chevaus , au printemps, la mangent avec voracté, sans en éprouver d'autre efet qu'une smyle purgation — Les racine du Verütre lune, rustique t vomitrue. est utilisée en médecine, à l'extérieur seulement, pour le traitement des maladies erunées. EU a DU. LILIACÉES. 123 V. nigrum L., fleurs purpurines ; bractées colorées, — moins énergique que le précédent ; beaucoup plus rare en France, ne se trouve que dans les bois taillis et les prés des hantes montagnes. Genre TOFIELDIE. — TOFIELDIA Hups. Fleurs petites, avec involucre trifide, en grappe spiciforme ; — styles libres, très courts; — capsule enveloppée par le périgone persistant. — Racine fibreuse. T. calyculata Wahlb., Anthericum calyculata L., fleurs jaunes ; feuilles linéaires, presque toutes radicales ; 1 à 3 décimètres, — pâturages humides et élevés des Pyrénées, des Alpes, du Jura, etc. Famille des LILIACÉES Jus. LILIACÉES T.; HEXANDRIE L.. (Caract. génér. des CozcaicacÉées). Périgone à divisions parfois nectari- fères à la base; — étamines périgynes ou hypogynes, en deux verticilles distincts ; — style simple; — stigmates 3; — capsule trigone ou hexagone, s'ouvrant en 3 valves ; — graines à test crustacé et fragile. — Feuilles linéaires ou cylindriques, fistuleuses. — Plantes quelquefois ligneuses. Famille nombreuse, importante, comprenant des espèces exotiques et indigènes, répandues partout, excepté sous la zone glaciale, à fleurs généra- lement grandes, de couleurs vives et variées, comptant parmi les plus élé- gantes du règne végétal, et la plupart utilisées aux points de vue divers de l’horticulture, de l’industrie, de l’économie domestique, de la médecine. Habitant surtout les bois, les champs et les coteaux, elles se montrent plus rarement dans les prairies; aussi n’ont-elles, comme fourragères, qu'une importance secondaire. — On groupe les espèces indigènes en trois tribus. Prise Bleus Graines planes, discoïdes. ..... . Tulipées Pédoncules non articulés LILI su Graines globulenses on angulenses. Hyacinthées. PL. à racine fibreuse ou fascieul.—Pédone. artieulés—Gr.globul. Hémérocallidées. 1% Tribu. — TULIPÉES. Périgone à divisions distinctes, ordinairement nectarifères. Graines comprimées. Pédoncules non articulés. — Plantes à souche bulbeuse. 724 LILIACÉES. par horror mi Style allongé. ( Périgone campanulé — Stigmate trifide. FRITILLARIA . z | . | ë Périg- noctaril. | Déi,oue dtnlé — Stigmate simple. Luornia . = Antbères bssifizes — Périgone nectarifère. .…................ Lies. à Fleurs en grappe ln ires Périgone étalé, à divisions libres .......... URGISEA. Périg. non nectarif. Périg.campanulé, à divisions soudées à la base. UROPETALUM. Genre TULIPE. — TULIPA T. Périgone campanulé, à divisions libres , caduques ; — éfamines hypogynes; — style nul. — Tige unifiore, nue au sommet, à bulbe ovoïde. É Plantes à propriétés émollientes, exclusivement cultivées pour leurs eurs. T. sylvestris L., fleur jaune, penchée ; feuilles lancéolées-linéaires, aiguës, canaliculées ; 2 à 3 décimètres, — commune dans toute la France, vient dans les champs, vignes et prés montueux ; mangée par le bétail, sans être recherchée ; quelquefois cultivée dans les jardins. T. gallica Lois., — T. celsiana DC., — T. clusiana DC., — T. oculus-solis S. Am., — espèces plus rares, venant dans les régions sèches du Midi. T. Gesneriana L.,—T. suaceolens Noth.,— T. stenopetala Del.,— espèces exotiques cultivées. Genre FRITILLAIRE. — FRITILLARA L. Périgone campanulé, à divisions libres, caduques, nectarifères à la base ; — éfamines péri- gynes; — style allongé, à stigmate trifide ; — graines ailées. — Tige ordinairement unifore ; — bulbe petit, tubéreux, tuniqué. FRITILLAIRE PINTADE, F. meleagris L. Friillaire panachie, Damier, Tulipe des prés, Gorgone, Gogane, Cocane, Coccigrole, Pique. Fleurs penchées, d'un brun pourpré, avec carreaux blanchâtres, en damier ; à divisions elliptiques. Capsule courte. Feuilles toutes caulinaires, alternes, linéaires, aiguës, canaliculées. Espèce propre à toute la France, commune surtout dans le Midi, et se montrant dans les lieux humides, au bord des rivières, dans les clairières des bois, sur les pelouses et dans les prai- ries fraiches, où parfois elle abonde jusqu'à les recouvrir entièrement ; elle fleurit de bonne heure, en mars et avril, et ses tubercules passent pour vénéneux ; mais elle n'est pas, en général, assez sbondante pour pouvoir être considérée comme dangereuse, d'autant qu'il est toujours facile de s'en débarrasser eu l'arrachant. — Elle est cultivée aussi dans les jardins d'ornement, où elle fournit plusieurs variétés. F. pyrenaica L., fleurs étroites, à taches peu distinctes ; feuilles plus larges, lancéolées , — pelouses élevées des Pyrénées. F. involucrata All., feuilles opposées, les supérieures en involuere, — vallées des Alpes. F. imperialis L. (Couronne impériale), — belle espèce d'Orient, cultivée dans tous les jardins. LILIACÉES. 725 Genre LOYDIE. — ZLOYDIA Sauiss. Périgone à divisions étalées, persistantes ; — stigmate simple, déprimé. L. serotina Rchb., leurs blanches, à stries rosées ; plante naine, — pelouses des Hautes-Alpes. Genre LIS. — ZILIUM L. Périgone à divisions caduques, nn peu sondées à la base, nectarifères ; — éfamines périgynes; — style allongé ; — graines ailées. — Tige dressée ; — bulbe écailleux. Genres à fleurs très élégantes, dont toutes les espèces sont cultivées dans les jardins. L. martagon L., fleurs blanches-rosées, ponctuées de pourpre, en grappe lâche ; feuilles lan- céolées, atténuées en court pétiole, les inférieures verticillées, les caulinaires éparses, plus petites ; tige forte, de 6 à 10 décimètres ; bulbe jaune, — dans toutes les régions de montagnes, à l’om- bre des forêts, se propageant dans les prairies élevées, où tous les animaux le mangent, les vaches principalement. L. pyrenaicum Gouan., fleurs jaunes, ponctuées de noir ; feuilles toutes éparses, nombreuses, lancéolées-linéaires, — pelouses élevées de tonte la chaîne des Pyrénées. L. pomponium L., fleurs d’un rouge-orangé ; feuilles presqne linéaires, — Sud-Est. L. bulbiforme L., leurs jaunes, dressées, presque en ombelle ; feuilles pourvues souvent de bulbilles à leur aisselle, — pâturages élevés des Alpes. L. candidum L. (Lis commun), fleurs blanches, — le plus communément cultivé. Genre URGINÉE. — URGINEA STEN. Périgone à divisions étalées, presque libres. — Feuilles toutes radicales. URGINÉE MARITIME, Ü. scilla Stein., Scilla maritima L. Scille maritime. ; Fleurs blanches, veinées, petites, en grappes très longue. Feuilles longues et étroites, tom- bant avant la floraison. 10 à 25 décimètres. Bulbes très gros. Sables, lieux secs, rochers des bords de la Méditerranée, fournissant un bulbe nommé Squille, très employé en médecine comme sudorifique. Exhalant une odeur forte et piquante, elle produit, quand elle est en contact avec la peau, la rubéfaction et même la vésication lorsqu'on la met pen- dant quelques minutes en contact avec ce tissu. Lorsque, par hasard, des animaux au pâturage en mangent, ils ne tardent pas à en ressentir les effets : la bouche devient chaude, brûlante, écu- meuse, enfin ils recherchent l’eau pour calmer l’action brülante qu’ils ressentent. En Algérie, où la plante abonde, nous avons plusieurs fois observé le fait sur des vaches poussées par la faim. La dessiccation fait perdre à la Scille maritime son odeur, diminue son âcreté ; néanmoins elle con- serve une saveur un peu amère et irritante. U. undulata Kunth ; plus petite, — en Corse. =) 22 [= 7] LILIACÉES. Genre UROPÉTALE. — UROPETALUM Gawr. Périgone à divisions soudées inférienrement. — Feuilles toutes radicales. N serotinum Gawl.; Hyacinthus serotinus L., fleurs jaunes, en grappe lâche ; feuilles filifor- mes, courtes ; 2 à 3 décimètres, — sites herbeux des Pyrénées. 2° Tribu. — HY ACINTHÉES. Périgone à divisions soudées ou distinctes. Graines globuleuses où angu- leuses. Pédoncules non articulés. — Plantes à souche bulbeuse et à feuilles toutes radicales. Fleur solitaire, à divisions réfléchies — Anthères basifixes. ........... ERYTHRONIUM. Anthères basifixes — Etam. à filet filiforme. GAGEA. Périgone à divisions libres, étalées { Etam. à filet filiforme.,. SCILLA. Anth. dorsises) PA 5 | Fleurs l Etamines à filet dilaté... ORNITHOGALUM. Fe) en grappe Z( ouen ( Périgone en cloche, à divisions presque libres — Etam. inégales. AGRAPIHIS. = corymbe £ Rtaninen filet court, Périgone campanulé, HYACINTHUS. Périgone à divisions fliférme Périgone ureéolé .., Muscani. longuement soudées | Etam. à filet dilaté — Périgone campanulé, BELLEVALIA, | Fleurs en ombelle, renfermées dans une spathe commune.............. ALLIUM. Genre ERYTHRONE. — £ERYTHRONIUM L. Fleur solitaire ; — périgone à divisions conniventes à la base, réfléchies au sommet; les 3 in- ternes nectarifères ; — capsule turbinée ; — graines ellipsoïdes, à raphé saillant, arilliformes. G. dens-canis L., fleur rose, grande, penchée, sur un pédoncule de 1.2 décimètres ; feuilles 2, opposées, lancéolées, à pétiole engaïînant ; bulbe allongé, conoïde, à bulbilles en forme de dent, — pelouses moyennes et élevées des Pyrénées centrales, de la Creuse, de la Lozère, des Alpes, etc. Genre GAGÉE. — GAGEA Sauss. Fleurs en grappe ou en corymbe sur des pédoncules radicaux ; — périgone à divisions libres, étalées, marcescentes ; — capsule ovoïde-trigone. G. arvensis Schultz., fleurs jaunes, rayées de vert, en corymbe, à 2 bractées lancéolées ; feuilles 2, radicales, linéaires, canaliculées, longués ; 1.2 décimètres ; 2 tubercules inégaux dans une enveloppe commune, — champ sablonneux et argileux, friches; dans toute la France, jus- qu'aux Alpes élevées. ! 9 LILIACÉES. 727 G. fistulosa DC., feuilles fistuleuses, linéaires , — prairies alpines du Dauphiné, vallées éle- vées des Pyrénées. G. bohemica Sch., — G. lutea Sch., — G. stenopetala, Fries., — çà et là, de l'Est à l'Ouest. G. soleirolii Sch., — en Corse. Genre SCILLE. — SCILLA L. Fleurs en grappe; — périgone à divisions libres, étalées; — capsule trigone, arrondie ; — graine à raphé saillant, non arillé. Plusieurs espèces, souvent cultivées dans les parterres. S. autumnalis L., fleurs violacées, en grappe petite , allongée; feuilles 3.5, fliformes, dres- sées, courtes ; tige de 1.3 décimètres, — pelouses arides, éclaircies des bois, dans presque toute la France, dans les lieux pierreux et caillouteux principalement. S. obtusifolia Poir., — S. hyacinthoïdes L., — S. amæna L., — S. italica L., — espèces voi- sines, venant aux bords de la Méditerranée. S. verna Huds., fleurs bleuâtres, en grappe ombelliforme ; feuilles lancéolées-linéaires , — prairies moyennes de toute la chaîne des Pyrénées, des bords de l'Océan. S. lilio-hyacinthus L., leurs en grappe ovale; feuilles lancéolées-oblongues, larges, nom- breuses, — bois montueux couverts, au pied des ponts, bords des rivières et prés ombragés de la région Pyrénéenne et des montagnes du Centre. S. bifolia L., fleurs violettes, en grappe courte ; feuilles 2, lancéolées-linéaires ; — taillis, coteaux, bruyères découvertes de toute la France, moins la région méditerranéenne. Genre ORNITHOGALE. — ORNITHOGALUM L. Fleurs en grappe ou en corymbe, avec bractées membraneuses ; — périgone à divisions libres, étalées, marcescentes ; — capsule ovoïde-trigone ; — graines à angles saillants. Espèces cultivées seulement comme ornement. O. pyrenaicum L... fleurs d’un blanc jaunâtre, avec raie verte, en grappe spiciforme allongée ; feuilles linéaires, canaliculées, étalées, courtes ; tiges fortes, de 8.10 décimètres , — commun dans les lieux herbeux et ombragés, les bois et buissons de presque toute la France. O0. nutans L., dans l'Est, — 0. narbonense L., région méditerranéenne. O. umbellatum L., fleurs blanches, grandes, en corymbe umbelliforme; feuilles longues, linéaires, élargies, caualiculées, blanches au fond de la cannelure ; tige de 1.2 décimètres, — champs, vignes, terrains pierreux, pelouses sèches, de tonte la France. O. divergens Bor., plus développée, — commun dans tout le Midi ét l'Ouest. O. exscapum Ten., en Corse. O. tenuifolium Guss.; — O. arabicum L., — espèce de la région méditerranéenne. Genre AGRAPHIDE. — AGRAPHIS Lixx. Fleurs en grappes, à bractées géminées , inégales ; — périgone campanulé, à divisions soudées à la base: — étamines inégales, les 3 externes plus longues; — capsule ovoïde; — graines peu nombreuses. 728 LILIAGÉES. À. nutans Link. (Jacinthe des bois), fleurs bleues, odorantes, en grappes lâches, recourbées ; feuilles étroites, canaliculées ; tige de 2.4 décimètres, — prés , haies, bois, des diverses régions de la France. À. patula Rehb., fleurs violettes, inodores, grandes, dressées; feuilles larges, — Sud-Ouest. Genre HYACINTHE. — HYACINTHUS T. Fleurs en grappe, bractéolées ; — périgone infundibuliforme campanulé, à divisions longue- ment soudées ; — capsule trigone, à loges dispermes ; — graines à ombilic renflé, charnu. H. orientalis L., fleurs bleues, en grappes lâches, à bractées très courtes, — cultivée dans les jardins ; subspontanée dans quelques régions du Midi. H. amethystina L., bractées lancéolées, — vallées des Pyrénées. H. fastigiatus But., très petit, — Corse. Genre MUSCARI. — MUSCARI T. Fleurs en grappe étroite ; — périgone très petit, urcéolé, à divisions soudées en tube, briè- vement denté ; — capsule trigone, à angles aigus; — graines peu uombreuses, à ombilic nu. — Feuilles étroites, canaliculées. Plusieurs espèces, quelques-unes assez communes dans les lieux cultivés, où elles sont très persistantes, grâce à leur bulbe, fort difficile à détruire. M. racemosum DC., Hyacinthus racemosus L., fleurs d'un bleu foncé, odorantes, penchées, en grappe courte, dense; capsule à valves échancrées en cœur au sommet; hampe de 15 à 25 centi- mètres, — très commun dans les vignes, champs, jardins et prés sablonneux, dans le Centre et l'Ouest principalement. M. neglectum Guss., fleurs inodores ; plante plus forte, — dans les mêmes lieux. M. botryoides DC., fleurs violacées, inodores, en grappe allongée ; feuilles plus larges, — bois, taillis, pelouses sèches. M. comosum Mill., Hyacinthus comosus L., fleurs violettes , inodores, étalées, en grappe lâche, allongée ; les supérieures stériles, en houppe serrée ; hampe de 3 à 5 décimètres,—très commun partout, dans les champs, les vignes, les prairies sablonneuses et découvertes. M. moschatum Desf., fleurs jaunes, — cultivé dans les jardins. Genre BELLEVALIE. — BELLEVALIA Lr. Fleurs en grappe ; — périgone campauulé anguleux, à divisions soudées jusqu’au milieu, dressées et plissées au sommet ; — capsule trigone, à angles aigus, arrondie au sommet ; — graines à ombilic nu. B. romana Kehb., fleurs blanchâtres ou bleuâtres, en grappe lâche, étroite ; anthères bleues ; feuilles 4.5, linéaires, canaliculées , très longues ; hampe de 2 à 3 décimètres , plus courte que les feuilles, — assez commun dans les prairies humides de plusieurs contrées du Midi, notamment dans le Sud-Ouest et le bassin de la Garonne. H L l LILIACÉES. 729 Genre AIL. — ALLIUM L. Fleurs en ombelle simple, sphéroïdale, souvent entremêlées de bulbilles ; renfermées, avant la floraison, dans une spathe à 1 ou plusieurs valves; — périgone à divisions libres ou soudées, plus ou moins ouvertes ; — éfamines à filets dilatés et soudés à la base , les internes plus larges, plus élevés, souvent triscupidés au sommet, la dent du milieu portant l'anthère; — ovaire creusé au centre. à loges biovulées ; — style partant de l'excavation centrale. persistant ; — stigmate simple ; — capsule trigone, à cloisons quelquefois avortées ; — graines 1.2 par loge, globuleuses. — Feuilles planes ou arrondies, parfois fistuleuses, toutes radicales, ou engaïnantes à la base ; — tige scapiforme , dressée, pleine ou fistuleuse; — bulbe tuniqué. Genre très nombreux, comprenant des plantes dont la plupart contiennent des matières nutritives associées à une huile volatile sulfurée, qui leur commu- nique une odeur forte et une saveur prononcée, et peut exercer sur l’esto- mac une irritation plus ou moins vive. Quelques-unes de ces espèces, à la fois alimentaires et médicinales, envahissent parfois les prairies sèches , et donnent au laitage et au beurre des vaches qui s’en nourrissent, un goût désa- gréable, ce qui doit les faire considérer comme des plantes nuisibles. Elles viennent spontanément, la plupart, dans les lieux secs de la région méditer- ranéenne ; d’autres sont cultivées dans tous les jardins pour les usages de l'économie domestique. — Nous réunissons dans le tableau ci-après, les espèces cultivées et les espèces spontanées les mieux déterminées : Ombelle ( Spathe 2valve.......... SCORODOPRASUM L. —- bulbillif.! Spathe lvalve prolongée.. SATIVUM Ce É ® 5 P FORRUM L. Feuilles LE Ombelle \Spathe dépass.l'ombelle] AMPELOPRASUM 1 enveloppant |fstalensesh . e “ D = ME MULTIFLORUM DC. | Etamines | ]3 hampe. Die Sp-pluscourtequel’omb.| Rotundum L. DIET Périgone ( Acutiflorum Lois. à filet | campanulé | Feuilles (Ombelle bulbillifère—Spathe lvalve. VINEALE tricuspidé fistuleuses|Omb. non bulbillifère — Spathe 2val. SpnænocEPaALoN L. E Feuilles toutes radicales, fistuleuses —Périg.( Bulbes nombreux. ASCALONICUM L. en étoile.— Omb. non bulbillif.—Sp. 2valve } Bulbe unique.... CEPA = FISTULOSUM L. | ; L L. L. L. Feuilles fistuleuses — Spathe 2valve........... SCHOENOPRASUM = Feuilles toutes Spathe 2valve.... Triquetrum = radicales. | linéaires { Subhirsutum = Périgone étalé Spathe lvalve Œ lé } Chamæmoly ou campanu €! Feuilles planes FRA | ou en gouttière Spathe He) Ales es lancéolées Len Le OLY Etamines \ Spathe 2valve.. | UasINOM L. ee . Sp.1valve —Feuill. planes, larges. yicroniaLis L. à file érigone er: PANICULATUM L simple à \ Spathe (Fe. demi-eylind.fistul. | FRE 7 sé divisions (à 2 valves COMPLANATUM Bor Pédicellelcampan.} dont Feuilles(Omb. bulbil. | = } _ conniv. 1 prolong. linéair. ) PRE ne renflé : ulchellum Dos. Feuilles au \en pointe [nonfist.(Omb.non bul.} sq L. |enveloppant } smmet |inférieurem. Périg. à divis. étalées — Feuilles \ 2valve.| RES _ s | la hampe linéaires, non fistuleuses. ME M des Spathe courte : ) 1valve.f Narcissiflorum Vill. ANGULOSUM pc. Pédic. renflé en disq. au sommet— Périg. dev. cartilag- Siculum R. el Sch. + le 730 LILIAGÉES. A. scorodoprasum L. (Rocambole); — A. satieum L. (Aïl) ; — A. porrum (Poirean); — A. ampeloprasum (Poirean d'été) ; — 4. ascalonicum (Echalotte) ; — 4. cepa (Oignon) ; — 4. fistu- loswm L. (Ciboule); — 4. schænoprasum (Ciboulette, Civette) , — espèces rarement spontanées, cultivées pour les usages domestiques. + AIL DES VIGNES, À. vineale L. Fleurs roses à divisions conniventes mêlées à de nombreuses bulbilles. Ombelle pauciflore, à spathe univalve, courte, brusquement terminée en pointe. Feuilles peu nombreuses, menues, étroitement canaliculées, fistuleuses. Hampe cylindrique, enveloppée jusqu'au milieu par les fenil- les ; de 4 à B décimètres. Bulbes enveloppés de bulbilles pédicellés, dans une enveloppe commune. Espèce très commune partout, venant au bord des haies et des chemins, dans les vignes, les champs, les prés secs, sur les pelouses, où les animaux la mangent assez volontiers. Sans être nuisible, elle donne au lait des vaches un goût désagréable auquel il faut s'habituer. Se répandant facilement dans les champs , cette plante peut être assez abondante pour constituer un véritable Réau, par suite surtout du mélange des bulbilles ou soboles au grain, et d'autant plus qu’elle est difficile à extirper, à cause de la profondeur des bulbes que n'atteint pas la charrue, et de son extrême facilité de reproduction. A. multiflorum DC., ombelle ample , nou bulbilliforme ; feuilles planes, étroites; — vignes, champs, prés secs du Midi, du Sud-Ouest, du Centre. A. sphærocephalon L., fleurs rouges, brièvement pédicellées ; ombelle globuleuse, fournie, petite; spathe à valves courtes, acuminées ; feuilles filiformes ; bulbe entouré de bulbilles stipi- tés, — venant partout dans les vignes, les bois, les champs incultes, les lieux secs, pierreux ou sablonneux. 4. roseum L., fleurs d’un rose vif, à divisions dressées, longuement pédicellées ; ombelle grande, à spathe bi-trifide, courte ; feuilles étroites, — Sud-Ouest et région méditerranéenne. A. nigrum L., fleurs d’un rose violacé, à divisions étalées en ombelle ample ; feuilles épaisses, scuminées ; bulbe gros, ovoïde, entremêlé de nombreux bulbilles, — dans les sables maritimes des bords de la Méditerranée, où on le cueille quelquefois pour le bulbe que l'on mange à la place de l'espèce commune. A. ursinum L. (Aïl des bois), fleurs blanches, à divisions étalées ; ombelle lâche à spathe courte ; feuilles 2, élargies au sommet ; hampe anguleuse, de 1 à 4 décimètres ; odeur fortement alliscée, — très commun dans les haies, bois, lieux ombragés du Nord et les montagnes élevées du Midi. AIL viCTORIAL, À. victorialis L. Victoriale, Ail serpentin, Ail à feuilles de plantain, Faux-Nard, Faux-Spinacard. Fleurs d’un blanc verdâtre. Ombelle globuleuse, serrée, à spathe courte. Feuilles 2.3, ellipti- ques , enveloppant en partie la hampe:; de 6 à 10 décimètres. Bulbe simple, allongé, à tuniqtes épaisses. Saveur douce. Espèce la plus élevée du genre, venant sur toutes les montagnes de France et commune prin- cipalement dans les prairies élevées du Centre, où les bestiaux ne la mangent que faute d'autres herbes à brouter. Dans quelques localités, dans le Midi, où la plante croît naturellement, on en mange les bulbes sous le nom d'Oignon sauvage. 4. paniculatum L., fleurs roses, en ombelle étalée ; spathe à valves prolongées en pointe fistuleuse ; bulbe simple, à odeur herbacée, — lieux sees de l'Ouest, du Midi, de l'Est. AIL VERDATRE, À. oleraceum L. Fleurs d’un blanc violacé, à pedicelles pendants. Ombelle pauciflore, à bulbilles nombreux. Spathe à 2 valves, dont une prolongée en pointe très allongée. Feuilles linéaires, canaliculées. Hampe enveloppée jusqu'an milieu. Bulbe simple, fétide. dés er LILIACÉES. 731 Venant partout, l'une des plus communes dans les champs, vignes, prés, à la lisière des bois et an bord des chemins, elle sbonde quelquefois dans les pâturages et communique son odeur au lait des vaches. A. complanatum Bor., feuilles presque planes, — caractères, habitations et propriétés de l'espèce précédente ; également abondante partont. È A. flavum L., fleurs d'un jaune doré, en ombelle étalée ; feuilles charnues, de 2.3 décimètres, — prairies élevées des Pyrénées, des Alpes, des montagnes d'Auvergne, A. angulosum DC. (Aïl des mulots), fleurs rougeâtres, en ombelle serrée, globuleunse ; feuilles planes, courtes ; hampe anguleuse, de 2.3 décimètres; souche formant un rhizome d'où naissent plusieurs bulbes allongés, — dans les pâturages en terrains humides des régions monta- gneuses, où les vaches la broutent quelquefois. A. moly L., fleurs d’un jaune vif, exotique; — 4. moschatum L., fleurs blanchêtres, à odeur musquée ; indigène, — l’un et l’autre cultivés dans les jardins d'ornement. 3 Tribu. — HÉMÉROCALLIDÉES. Périgone tubuleux. Graines globuleuses ou anguleuses. Pédoncules articulés. — Racines fibreuses-fasciculées. + _ .. {Etam. mégales ; filets dilatés et velus à la base. ASPHODELUS, Périg. à divisions libres, étalées. : Fes se se ES égales, | "Paie globaleuse. ....... PHALANGIUM . MERE À RS Sbformes)(. Juncéol. —Gr. fasiform. NARTHECIUM. Es 8 Fi à divisions Hbres — Etam. bypogynes. PARADISIA. ROCALLIDÉLS Ü !! Le sm) à divisions soudées— Etam. périgynes. HEMFEROCALLIS. HEMI Fleurs solitaires — Périgone à divisions sondées à la base — Etam. périgynes. APHYLLANTES. Genre ASPHODÈLE. — ASPHODELUS L. Fleurs en grappe fournie ; — périgone à divisions étalées, rapprochées à la base et très ser- rées au-deseus de l'ovaire; — éfamines bypogynes. 3 plus courtes, arquées, à filets dilatés et poilus à la base, recouvrant l'ovaire; — capsule trigone, presque globuleuse ; — graïnes trian- gulaires, peu nombreuses. Plusieurs espèces, habitant principalement le Midi et la région médi- terranéenne, et dont quelques-unes sont cultivées dans les parterres; elles se multiplient très facilement à l'état sauvage, et sont difficiles à détruire quand elles envahissent les cultures. ASPHODÈLE BLANC, À. albus Willd. Bâton royal, Bâton blanc. Fleurs blanches, grandes, nombreuses, très rapprochées en grappe compacte, allongée, simple ou rameuse à ls base; solitaires à l’aisselle de bractées linéaires égalant les pédoncules. Capsule grosse, un peu charnue, à valves échancrées an sommet. Feuilles lancéolées, ensiformes, longues. Tige robuste, simple ou rameuse au sommet, de 8 à 15 décimètres. Racine fasciculée. à renflements tubéreux, fusiformes, — exhalant une odeur forte et désagréable. 732 LILIACÉES. Espèce commune dans un grand nombre de localités du Midi et de l'Ouest, particulièrement su bord de la Méditerranée et de l'Océan, ainsi que dans les bois et prairies ombragées des régions montagneuses, et sbondante en Algérie, dans les lieux où croît la Scille maritime. Trop développée pour pouvoir être pâturée, elle est dédaigné des bestiaux et délaissée lorsqu'elle est mêlée au fourrage vert. Toutefois, en Basse-Bretagne, on en fait manger sux cochons les feuilles et les racines, et en Espagne, on en donne les racines, crues ou cuites, à tous les bestiaux, qui s'en trouvent bien. Cette racine est encure utilisée pour en obtenir de l'alcool. Des essais de cette fabrication ont eu lieu principslement en Afrique, où cette plante, qui envahit de larges sur- faces, est un obstacle puissant au défrichement, par suite surtout de la rapidité avec laquelle elle croît, la présence d’un seul bulbe suffisant pour la reproduire à mesure qu'on ls détruit. L'As- phodèle passe encore pour diurétique. A. microcarpus Viv., À. ramosus L., plusieurs grappes très compactes, étalées en pamcule large ; capsule très petite, — montagnes de la région méditerranéenne ; propriétés et emploi de l'espèce précédente avec laquelle elle est souvent confondue. A. fistulorus L., grappe lâche; feuilles filiformes, fistulenses, courtes; tige grêle, de 3 à 5 décimètres ; racines non renflées, — bords de la Méditerranée. A. luteus L. (Bâton de Jacob) , fleurs jaunes , en grappes fournies, géminées à l’aisselle des bractées ; feuilles triangulaires-aigués, presque imbriquées, nombreuses ; taille élevée , — cultivée eu France dans les jardins d'ornement ; spontanée sur les côtes d'Afrique, où, par son abondance, elle devient parfois un fléau pour les cultivateurs; ses racines peuvent , de même, être données aux bestiaux. Genre PHALANGÈRE. — PHALANGIUM T. Périgone à divisions libres, étalées, resserrées à la base en tube embrassant l'ovaire; — étamines hypogynes, à filet Sliforme ; — capsule corisce, subglobuleuse-trigone. — Feuilles linéaires, étroites, acuminées, dressées ; — tige simple, droite, de 2 à 5 décimètres. Ph. liliago Schrb., Anthericum liliago L., fleurs blanches, grandes , en grappe simple, peu fournie, à bractées tubulées, courtes; style arqué ; capsule ovoïde aiguë; feuilles longues, — pelouses arides, friches, herbeuses des coteaux, bois montagneux , dans presque toute ls France. Ph. romorum Lm., Anthericum ramosum L., fleurs petites, en pamicule lâche, bractées écailleuses, très courtes ; style droit: capsule globuleuse, obtuse; feuilles courtes, — pelouses sèches, lieux montueux et incultes de besucoup de localités, principalement dans les Pyrénées, les montagnes du Centre et tont l'Est. Ph. planifolium Pers., Anthericum planifolium L., fleurs rosées, petites, en panicule lâche, Genre NARTHÉCIE. — NARTHECIUM Mæœms. Périgone à divisions étalées, presque linéaires, appliquées à la base sur l'ovaire; — étamines à filets très velus, 3 hypogyces et 3 périgynes; — ovaires pyramidal, à ovules fixes sur la base renflée des cloisons; — style court ; — caprules lancéolées-coniques ; — graines allongées, fusi- formes. NARTHÉCIE DES MARAIS, N. ossifragum Huds.; Abama ossifraga DC.; Anthericum ossifragum L. Fleurs jaunâtres, avec une raie verte, en grappe simple, étroite ; feuilles 4, graminiformes, engaîinantes. Tige portant quelques feuilles bractéiformes, de 1 à 3 décimètres. Souche rampante, ne PT LILIACÉES. 733 Wient dans les lieux humides et pierreux, les prairies du Midi et de l’Ouest. Passe pour être nuisible aux bestiaux et pour les affaiblir au point de les empêcher de se tenir sur leurs jambes, ce qui a fait dire qu'elle produisait le ramollissement des os, d’où la qualification d’ossi- frage que tous les auteurs lui ont maintenue. Très commune en Suède, elle est considérée comme favorisant l’engraissement des moutons, mais comme contribuant aussi au développement de la cachexie aqueuse. Genre PARADISIA. — PARADISIA Mazz. Périgone presque en entonnoir, à divisions libres, rapprochées en tube à la base; — étamines arquées ; — ovaire pourvu d’un pédicelle ; — capsule ovoïde, trigone. P. liliastrum Bert., Anthericum liliastrum L., fleurs d’un beau blanc, grandes, en grappe simple, unilatérale, pauciflore; feuilles linéaires, graminiformes ; tige nue ou portant une feuille subulée, de 3 à 4 décimètres, — la plupart des pelouses des montagnes, dans les Pyrénées, les Alpes, le Jura, les Cevennes, ete. Genre HEMÉROCALLE. — HEMEROCALLIS L. Fleurs très grandes, dressées, en grappe lâche ; — périgone infundibuliforme, à divisions sou- dées en tube étroit et allongé, à limbe évasé ; — étamines arquées, insérées sur la gorge ; — capsule charnue-coriace, trigone ; — graines globuleuses, souvent spongieuses. — Feuilles linéaires ; — tige dressée, portant quelques feuilles presque écailleuses, atteignant 1 mètre. Belles plantes d'ornement, cultivées partout, et dont tous les animaux recherchent les feuilles. HEMÉROCALLE FAUVE, H. fulva L. Lis jaune, Lis asphodële. Fleurs safranées pourprées, à nervures ramifiées , inodores Feuilles longues de 4 à 5 déei- mètres. Vient spontanément dans le Sud-Ouest, les montagnes de l'Est, sur tous les sols, résiste parfaitement aux intempéries, et se développe rapidement ; cultivé partout comme plante d’orne- ment , il engraisse les bêtes à laine, et peut nourrir les pores et les lapins ; on pourrait le cultiver pour cet objet, dans les coins perdus des jardins, au bord des fossés, ete. N. flava L., fleurs d’un jaune pâle, à nervures parallèles, d’une forte odeur de fleur d’oranger ; feuilles plus étroites, plus courtes ; racines renflées tuberculeuses, — mêmes lieux que l'espèce précédente ; peut servir aux mêmes usages. Genre APHYLLANTE. — APHYLLANTES T. Périgone à divisions rapprochées en tube à la base, étalées supérieurement ; — éfamines péri- gynes, à anthères peltées ; — capsules à loges monospermes. A. monspeliensis L. (Bragalou de Montpellier), fleurs bleues ou violacées, solitaires ou gémi- nées, entourées à la base d’écailles scarieuses ; feuilles réduites à des graines radicales courtes ; tiges multiples, grêles, nues, de 20 à 25 centimètres, — coteaux et pelouses arides du Midi. 734 XARCISSÉES. Appartienvent encore à cette tribu quelques espèces exotiques : Les AL0Es, 4er L., md pacinere Are dr UE EE re 530 1ème Dom, employé pour les usages médicaux ; Le Las pe La Nouveie-ZÉLAXDE, Phormium tenez Forst., plante textile, ajoute soclimatée dans le Midi de le France. Famille des NARCISSÉES Jruss. LILIACÉES T.: HEXANDRIE L.; AMARYLLIDÉES B. Be. (Carart. gén. des Laxacées). Fleurs toujours enfermées avant la floraison dans une spathe ; — périgone soudé à l'ovaire, parfois muni à la gorge d'un appendice pétaloïde en couronne ; — élamines périgynes Ou Épigynes; — stiomate entier ou trilobé : — ovules s hisériées. — Feuilles toutes radicales, étroites, obtuses, engaïnantes à la base ; — hampe à bulbe tuniqué et racines fibreuses. Plantes à bulbe généralement âcre, doué de propriétés émétiques, et rarement utilisé ; la plupart cultivées dans les parterres, plusieurs d’entre elles se trouvent assez communément dans les prairies, où elles ne peuvent être considérées que comme plantes nuisibles. — Elles rentrent dans les genres ci-après : pétaloïde — Spathe monopbylle.. Naecissus. dentée — Spathe polyphylle.... PANCRATIUM. Périgoue tubuleux — Etamines périgynes — Anthères dorsifxes. AMARYLLIS. Périgove à gorge munie d'une couronne NARCISSIEIS rl peser Rogue fie à divisions internes plus courtes. GALASTRUS. pe Tu Das | Pécigone à divisions toutes égales. . Levoorx . Genre NARCISSE. — NARCISSUS L. Périgone à tube prolongé au-dessus de l'ovaire, à limbe bypocratériforme, à 6 divisions égales, à gorge munie d'une couronne pétaloïde, entière, crénelée ou lobée ; — étamines péri- gpves, incluses ; — fruit copsulaire ; — hampe fixtuleuse, portant une ou plusieurs fleurs, enve- loppées par uve spsthe monophylle. Genre comprenant un assez grand nombre d'espèces, presque toutes cul- tivées, quelques-unes d'entre elles subspontanées, venant cà et là, surtout dans les champs et les prés humides, où elles exercent leurs pui- sibles. Très faciles à s’h RE ARE a0E PRE CIRE nombre de variétés ulilisées dans jardins d'agrément. — Ci-après le tableau des espèces types les mieux déterminées : NARCISSÉES. 735 Couronne très grande dépass. les divis. périgonal.. Bursoconium Ge = . PSEUDO-NARCISSUS L. Couron. campanulée. | Couronne égale Périgone et couronne jaunes. Fu Re re Pa aux divis.périgon. Périgone et couronné blancs.. Calathinus Ée ige à 1.2 É £ Couronne plus courte( Périg. blanc — Cour. jaune. IncomparariLis Mill. | que les divis. périg. | Périg. et couronne jaunes. Odorus TE : - : POLTICUS L. Tigeà1.2f.-Stigm.pq.nul-Per.bl. Co. aune| g g7-P4 - BIFLORUS Cuit. n TAZETTA ke D : : ; Couronne A Cour. jaune. Las ne = en coupe, pas a Périg. Plane chroleucus LE < plus courte D indri Folyanthos Lois. PA que les emi-cylindriq. Tige multiflore. Cour. blanche! Dubius Gouau. divis. périg. Stigmate Niveus Lois. Fleurs élargi, trilobé Aureus FA Lois. étalées : Chrysanthus DC. en étoile. ‘Périg. et couronne jaunes. \ à : Intermedius Lois. Périgone à % : tube étroit, _. ‘ ; : NOTIEES £ gs allongé Feuilles presque filiformes rigone et couronne jaunes, JUNGroLIUS eq: Périgone blanc — Cour. jaune, Serotinus L. N. bulbocodium L. (Trompette de Méduse), fleur solitaire, très grande, toute jaune ; péri- gone en entonnoir, à divisions linéaires, plus courte que la couronne en cloche ; feuilles demi- cylindriques ; 1 à 3 décimètres ; bulbe petit, — assez commun dans tout le Sud-Ouest, principa- lement dans les prairies des Pyrénées, ainsi que dans celles d’Espagne et du Portugal; nuisible aux bestiaux, "qui le repoussent. NARGISSE FAUX-NARCISSE, N. pseudo-narcissus L. Narcisse des prés, N. sauvage, N. jaune, N. à feuilles de porreau , Fleur de coucou, Clochette des bois, Aiaut, Chaudon, Chaudron, Coquelourde, Marteau, Porion, Porillon Fleur solitaire, pédicellée, penchée, toute jaune, à peine odorante, à divisions lancéolées, égalant la couronne, crispée ; celle-ci dentée, lobée, d’un jaune plus pâle. Spathe scarieuse. Feuilles planes, assez larges, obtuses, courtes. Hampe comprimée, de 2 à 4 décimètres. Espèce très commune dans toute la France, dans le Nord surtout, et venant dans les bois, les lieux herbeux et ombragés, surtout dans les prés humides, les prairies et pâturages de mon- tagne. Fleurissant de bonne heure et se multipliant avec une grande facilité, ce Narcisse se répand parfois au point d’infester les prairies. Il est irritant et repoussé de tous les bestiaux ; aussi doit- il être extirpé, bien qu'il soit généralement passé à la fauchaison. N. major Curt., fleur très grande, presque sessile; feuilles larges, — paraît n'être qu’une variété de la précédente ; très souvent cultivé, et surtout commun dans le Midi, où il se montre çà et là dans les prairies naturelles et artificielles. N. incomparabilis Mill., fleur solitaire, périgone blanc, à couronne jaune, lobée-ondulée, plus courte que les divisions périgonales , — cultivée et se montrant avec le précédent, dans les prairies du Midi et de l'Ouest. NARCISSE DES POÈTES, N. poeticus L. Narcisse des jardins, Genette, Jeannette, Herbe à la Vierge, Cou de chameau. Fleur solitaire, grande, odorante ; à tube grêle, vert, et divisions blanches ; couronne très courte, en coupe, jaune, bordée de rouge. Spathe bilobée. Feuilles linéaires, élargies, légèrement carénées. Hampe très comprimée, à 4.6 décimètres. Plante très répandue partout, principalement dans les pâturages de montagne et les prairies fraiches et humides du centre de la France, et où parfois elle abonde au point de nécessiter un fauchage anticipé pour permettre le développement des autres herbes. Mêmes propriétés que les autres espèces du genre. 736 NARCISSÉES. N. biflorus Curt., Seurs géminées, périgone jaunâtre ; couronne nou bordée de rouge, — venant partout, principalement dans les bois et pâturages couverts du Midi. NaRCISSE A BOUQUET, N. tazetta L. Fleurs 4.8 ou plus, blanches, odorantes. Couronne courte, à boräs entiers, ondulés, jsune. Feuilles planes, un peu en gouttière , longues. Tige comprimée, de 2 à 8 décimètres. Espèce présentant un grand nombre de variétés, et commune dans les bois et prairies de toute ls région méditerranéenne, surtout dans les prés maritimes de ls Provence, où elle ofreles mêmes inconvénients que tous les autres Narcisses. Les espèces suivantes viennent presque toutes dans le Midi et ls région méditerranéenne. N. jonquilla L., fleurs 2.5, assez grandes, jaunes, à couronne très petite, d'un jaune oranger, — communément cultivé et subspontané, çà et là, dans plusieurs localités. N. juncifolius Reqg., fleurs solitaires ou géminées, toutes jaunes, odorantes; feuilles très étroites, junciformes; 1 à 2 décimètres , — Midi, Pyrénées. Genre PANCRATIER. — PANCRATIUM L. (Caract. du genre Narcissus). Couronne dentée, portant les étamines ; — spathe à 2 valves : — bulbe très volumineux. P. maritimum L. (Lis de Mathiole, Lis Narcisse), fleurs blanches, très odorantes, en ombelle ; périgone à tube très long: couronne ample: 3 à 5 décimètres, — sur les sables maritimes de l'Océan et de ls Méditerranée ; cultivé. P. illyricum L., — Corse. Genre AMARYLLIDE. — AMARYLLIS L. Périgone prolongé en tube infundibuliforme au-dessus de l'ovaire, à Lmbe campanulé, à 6 &- visions presque égales ; — étamines périgynes ; — stigmaie trilobé; — capsule charnve, indélis- ceute. A. lutea (Narcisse d'automne), fleur solitaire, grande , dressée, d'un beau jaune, à spathe embrassant l'ovaire ; hampe comprimée, de 1 à 3 décimètres, — cultivé, spontané dans plu- sieurs contrées du Midi. Genre GALANTHINE. — GALANTAUS L. Périgone à tube non prolongé su-dessus de l'ovaire, à limbe campanulé, les 3 divisions inté- rieures plus courtes, échancrées : — étamines épigynes, courtes, à anthères dressées ; — stigmate simple ; — capsule charnme. GALANTHINE PERCE-NEIGE, G. nivalis L. Galonthine d'hiver, Galant d'hiver, Clochette d'hiver, Campane d'hiver, Violier d'hiver, Violier bulbeux, Violette de février, Violette de la Chanärcleur, Baguenaudier d'hiver et du printemps, Pence-meige, Niviole, Puelle. Fleur solitaire, penchée, blanche, les divisions intérieures striées de vert. Capsules me mrissant que sur la plante fétrie et couchée. Feuilles 2, courtes. Hampe un peu comprimée, de 1 à 8 décimètres. Florsison en février IRIDÉES. 131 Espèce précoce Hleurissant à La fin de l'hiver, sous la neige , et assez répandue dans les bois humides et des montagnes, les prés frais et un pen ombragés, où quelquefois elle se multiplie excessivement. Dédaignée des bestiaux. Genre NIVÉOLE. — LEUCOIUM L. (Caract. du genre Galanthus). Périgone à divisions presque égales, soudées à Is base: — bulbe petit. NIVÉOLE PRINTANIÈRE, L. vernum L. Perce-neige, Grelot blanc. Fleur solitaire, grande, penchée, blanche, tachée de vert. Style en massue. Capsule pyri- forme. Hampe comprimée, trigone, de 2 à 4 décimètres. Assez commune dans les bois, et disséminée çà et Li dans les prés qui les avoisinent, dans l'Est et le Nord-Est, principalement dans les Alpes, le Jura, les Vosges ; dédaignée aussi des bestisux. L. æstivum L., fleurs 3.6, petites, blanches, — croissant dans plusieurs régions du Midi. L. autumnale L.; — L. roseum Loïis.; — L. longifolum Gay., — espèces de la Corse. À cette même famille appartient le genre exotique AGavé, Agave L., naturalisé en Franee sous le nom vulgaire d'Aloës, et utilisé soit comme plante d'ornement, soit comme plante textile. Famille des IRIDÉES Juss. LILIACÉES T.; TRIANDRIE L.: MONOËPIGYNIE J. (Caract. génér. des Narciss£ées). Périgone régulier ou irrégulier , à gorge toujours nue ; — éfamines 3, insérées à la base des divisions externes du péri- gone ; — stigmates 3, dilatés au sommet, parfois en lame pétaloïde. — Feuilles ensiformes, pliées et soudées dans leur longueur ; — racine charnue, tubéreuse (rhizome) ou bulbiforme. Famille peu nombreuse, comprenant des plantes remarquables par la beauté de leurs fleurs et par leur rhizome, plus ou moins charnu, contenant de l'amidon, une matière âcre et grasse réunie à une huile volatile, donnant à ces racines des propriétés stimulantes ou irritantes qui les font employer en médecine. Quelques espèces sont répandues dans les prairies; mais elles sont en général inutiles à l’agriculture et n'intéressent que comme plantes médicinales on d'ornement. — Comprend les genres indigènes suivants : 738 TRIDÉES. LS Capsule euilocvlsire— Graves giobuleuses. HEKMODACTTLES pre. 2-4 PERSAIPEERRE urine — Périgane à tube court. _..... Ixus. Stigmates en coupe, à bonds divisés — Périgone à tube très long. Ceocvs. Périgone irréguber, presque bilabié — Stigmutes entiers, dilntés, étalés. . GLADIOLDS. RSR RDA Genre IRIS. — JAIS L. Fleurs pur 23 on suiteires dans Les spethes: — périponr régulier , à divisions externes plus grandes. réféchser en dehors, les internes dressées où conmiventes ; — riamines à aptbères Lasi- Éxes : — style trigove, très court ;: — siigmaies Élletés-pétaloides, recouvrant les étamines, échan- crés, ounesres en Êessonr, Curémés em PTS ES LR CR te — coprile curisre, ti-hexagone. — Rhisomr boricontal, ramenux épais. rameuse. PSEUDO-ACOORLS L. Périgane à tube très court | SR dt se mehr | smmyple.. Farm _ L. Re PRESEET sal L. Tigecylindrique. Sumsaca L: GEraaNICS L. ' Sembncine L. Pésie. à tube allongé. à à ne à = interpes COMTESSE _——— _ \ Feuilles eusformes Pons vin. Tige suvple à 1 Seur... _.. Lasescens Le. | Oliiensis Ber AFPHIQINES Er. enr Périgone à tube très oourt — Etnmimes libres. sg Pénig. à tube filiforme — Etam. adhérant su style. Sisyrémohim 1. Luus pes manaus, L pseudo-coorus L. Bris goume, bris opel, Gloyeul des marais, Flambr-d'eou, F. bétarde, Foussr-flambr, Ganche, | Poné, Lisverd Fleurs 2.3 dons Le spathe, longnemeut pédenculées, d'un benu jaune, les divisions internes rarées de pourpre. Cspoule allongée, spiculée. Hampe comprimée, rumeuse au sommet, de # à 15 dérmètres. Plante comme partout, nement eu bord des murms, des fossés, le long des ruisseaux et sus Les prés humides et ombragés. Ses feuilles coustitneut un mauvais fourrage, dédaigné de 1ons Les vestiuux : ses racines sont ennylorées eu médecme comme purgatif et apéritif, et comme fon dunt_ Ses graines torrébées out servi comme succédané du café. L fotidieme L. (Glsreul puut), fleurs petites, à dxisions externes, d'un lilanc pile, les internes juuver: humpe sangle, engulense d'u oûté, de 4 à 3 décimètres: odeur fétide, — rent conmumméauent, qi et Là, dans Les beux couverts, bois oxbragés, buissons, bords des che- mêns, outeeux iueultes du Nodi et de l'Ouest; propriétés de l'espèce précédente. L syurée L., Soeurs à visions externes jaunêtres , veinées de ave, les internes viclettes, L gromines L , Deurs gémiwées, à dixisions exterves Mlanchitres, veinées, les internes vi0- Letters : eupaides à 3 augles donlles, très brièvement apioulées; humpe flermeuse, de 2 à 8 déci- auitres, — Deux couverts, bons, ootesux berbeux, prairies du Snd-Overt : commun surtout ans Les Landes. IRIDÉES. 739 I. sibirica L., leurs 1.2, tachées de jaune et de blane, odorantes; capsule presque obtuse ; hampe cylindrique, de 1 à 4 décimètres, — commun dans les prairies humides dn Nord, de l'Est et parfois aussi des Pyrénées. I. germanica L. (Flambe), fleurs solitaires, grandes, bleues;-odorantes, à tube plus long que l'ovaire; capsule à 6 sillons ; hampe cylindrique, rameuse, — vient dans tonte la France, surtout dans le Midi; habite les lieux incultes, friches, toits, murailles ; rhizome odorant, purgatif. L florentina L., fleurs blanches, odorantes ; rhizome à odeur de violette, — spontané en Pro- vence; racine employée pour établir et entretenir les cautères. [. pumila Vill., fleur solitaire, petite, violacée, à tube très grêle, à divisions étroites ; capsule ovoïde-bosselée ; tige cylindrique, de 5 à 15 centimètres, — coteaux arides du Midi. IL. zyphioides Erhr. (Lis d'Espagne), fleurs 2, à divisions externes bleues veinées, tachées de jaune; bulbe gros, ovoïde, enveloppé de fibres brunes, — assez commun dans les prairies des Pyrénées centrales. Genre HERMODACTYLE. — HERMODACTYLUS T. Périgone régulier, à tube court, à divisions externes réfléchies , les internes beaucoup plus courtes, dressées; — stigmate très pétaloïde ; — capsule coriace, uniloculaire. H. tuberosus Salisb., fleurs solitaires, violettes ; hampe cylindrique, de 2 à 4 décimètres ; souche formée de plusieurs tubercules oblongs , — régions diverses dn Midi. Genre IXIE. — /XI4 L. Périgone régulier, à tube court, en entonnoir, les divisions internes un peu plus courtes ; — stigmates fendus jusqu'à la base, en lanières étalées. — Racine bulbeuse. I. bulbocodium L., fleurs solitaires, violettes ; capsule pédicellée; feuilles très étroites ; hampe simple, de 5 à 12 centimètres, — plusieurs variétés, très communes dans les pelouses sèches, les lieux herbeux dn Midi, les prairies des régions maritimes ; insignifiante par son faible volume. Genre SAFRAN. — CROCUS L. Périgone régulier, à tube grêle, très allongé, à divisions étalées dressées, les internes un peu plus courtes ; — anthères dressées, en flèche ; — style filiforme, très long, à stigmates charnns, obconiques, ereusés au sommet en coupe, à bords dentelés ou fendus ; — capsule membraneuse tri- gone. — Feuilles linéaires, à bords renversés, avec gaïnes membraneuses à la base ; — racine à bulbe enveloppé d’enveloppes fibrilleuses. SAFRAN CULTIVÉ, C. sativus L. Safran du Gatinais, S. d'automne. Fleurs naissant de la souche, violettes, à gorge barbue ; stigmates orangers, étalés, aussi longs que le périgone. Feuilles paraissant avec les fleurs. Taille de 1 à 2 décimètres. Plante exotique, originaire du Levant, cultivée dans plusieurs localités, dans le Gatinais prin- cipalement, et subspontanée dans diverses régions, dans le Midi principalement ; ses stigmates, connus dans le commerce sous le nom de Safran, fournissent un principe tinctorial jaune très usité, servant de plus à aromatiser quelques pâtisseries; ils sont encore employés en médecine comme narcotiques ou diaphorétiques. Les fenilles pourraient être données aux bestianx. 740 ORCHIDÉES. C. vernus AI. (Safran des Heuristes), fleurs blanches on violacées ; stigmates plus courts que le périgone et dépassant le tube , — très commun dans les prés de montagne des Pyrénées, des Alpes, du Jura, de l'Auvergne ; sans importance, vu son faible volume. C. nudiflorus Sm., fleurs d'un beau violet, à gorge nue ; feuilles paraissant après les fleurs, au printemps de l'année suivante, — commun sur les pelouses de tonte la chaîne des Pyrénées et des diverses vallées du Sud-Ouest. €. versicolor Gawl., dans le Snd-Est ; — C. minium DC., en Corse. Genre GLAYEUL. — GLADIOLUS L. Fleurs purpurines, nombreuses, en grappe lâche, flexneuse, unilatérale; — périgone irré- gulier, à tube court, à divisions formant presque deux lèvres ; — stigmates dilatés au sommet, étalés; — capsule membraneunse, trigone ; — graines anguleuses, parfois ailées. — Feuilles linéaires-lancéolées, aiguës; —tige cylindrique, à bulbe solide, entouré d’une tunique réticulée. Plusieurs espèces, venant partout, dans les prairies ou les cultures. G. segetum Gawl., périgone à segment supérieur plus large, plus grand, écarté des latéraux : anthère plus longue que le filet; capsule globuleuse, obtuse, à angles arrondis; graine non ailée ; 5 à 8 décimètres, — très commun dans les moissons et les cultures, surtout dans le Midi. G. communis L., périgone à segments tous d'égale largeur, rapprochés, le supérieur plus grand ; anthères plus courtes qne le filet; capsule obovée, obtuse, à angles carénés ; graines lar- gement ailées ; 3 à 6 décimètres, — dans les prairies de la région méditerranéenne et des Pyrénées centrales ; cultivé dans les parterres. G. illyricus Kock., périgone à segments tous égaux rapprochés ; graines étroitement ailées, 2 à 4 décimêtres , — bois, landes, bruyères, dans l'Ouest et sur les bords de la Loire. G. palustris Gaud., capsule aiguë, à 6 sillons; graines largement ailées, — prairies humides de l'Alsace, des Alpes. Famille des ORCHIDÉES luss. ANOMALES T.; GYNANDRIE L.. Fleurs hermaprodites , irrégulières, solitaires ou disposées en épi ou en grappes, chacune accompagnée d'une bractée ; — périgone pélaloïde , à tube soudé à l'ovaire, à 6 divisions bisériées, soudées à la base, les 3 externes et les ? divisions internes supérieures étalées ou convergentes, la 3° interne plus large, écartée des autres, pendante (tablier où labelle), souvent prolongée en éperon à la base, et offrant les formes les plus variées ; — étamines 3, sou- dées par le filet avec le style ou gynandres, et formant une colonne (gynostème) ; les 2 latérales ordinairement stériles, réduites à de petits mamelons lat raux (staminodes) ; rarement nulles ; la moyenne, fertile, placée au-dessus du stigmate, distincte ou soudée au gynostème ; rarement les ? étamines laté- rales fertiles et la centrale stérile ; — anthères à ? loges, parfois subdivisées en #4 par des cloisons incomplètes, dressées ou inclinées et logées dans une fossette (clinandre) qui termine le gynostème ; — pollen formé de granules réunis par une matière visqueuse élastique, en masses (pollinies) tantôt com- ORCHIDÉES. 741 pactes semblables à de la cire (masses polliniques céracées), tantôt plus petites, à granules distincts (massules), parfois séparables (masses polliniques sectiles). tantôt en grains ténus, se séparant facilement (masses polliniques pulvéru- lentes) ; ces masses, au nombre de ? ou de 4, se réunissant ordinairement à la base en une sorte de pédicule (caudicule) fixé à une glande visqueuse (réti- nacle) nue ou renfermée dans un repli du stigmate (bursicule) ; — ovaire infère, à 3 carpelles, uniloculaire, multiovulé, à 3 placentas pariétaux, souvent tordu sur lui-même ; — style opposé au labelle; — stigmate concave, à sur- face glanduleuse, oblique au sommet et en dehors du gynostème, garni laté- ralement de rétinacles portant le pollen ; — fruit capsulaire , couronné par le périgone marcescent, à 3 ou 6 angles, s’ouvrant par 3 valves qui restent soudées au sommet et à la base, et portent les placentas à leur partie moyenne : — graines très petites, à test lâche, réticulé, débordant l’amande; embryon ovoïde, indivis, charnu ; albumen nul. — Feuilles engainantes, très entières, oblongues, lancéolées ou linéaires, quelquefois réduites à la gaîne ou rem- placées par des écailles colorées ; — tige simple, dressée, quelquefois sarmen- teuse ou nulle ; — racine à fibres cylindriques ou renflées, souvent pourvues de ? tubercules charnus, ovoides ou presque globuleux, entiers onu palmés. — Plantes herbacées, glabres, vivaces, la plupart terrestres, quelques-unes aqua- tiques, d’autres parasites. Famille très naturelle, très étendue, — elle compte plus de 2,500 espèces indigènes et exotiques, — et des plus remarquables par la variété, la bizar- rerie des formes et des couleurs qu'offrent les fleurs d’un grand nombre d’entre elles. Les espèces exotiques, — les plus nombreuses, les plus curieuses par la multiplicité de leurs formes représentant les objets les plus divers. croissent dans toutes les contrées du globe, mais principalement dans la zone tropicale, où on les voit communément s'attacher au tronc des arbres, — sont la plupart recherchées comme plantes de terre chaude, à cause de la beauté, de la bizarrerie, de l'odeur suave de leurs fleurs. Les Orchidées indi- sènes, répandues dans toutes les contrées chaudes et tempérées de l’Europe, constituent de fort jolies plantes qui croissent dans les bois, au milieu des pelouses, des prairies et des pâturages, élevant leurs grappes élégantes et de couleurs variées au-dessus des Graminées, avant l’entier développement de celles-ci. Malgré leur abondance dans les prés, ces plantes, que tous les ani- maux d’ailleurs, les chevaux surtout, mangent volontiers, ont peu d’impor- tance comme espèces fourragères, vu leur faible développement et parce qu'en raison de leur précocité elles sont rarement atteintes par la faux. Elles sont, d’un autre côté, difficiles à cultiver dans les jardins d'agrément, sinon en les plaçant dans la même terre et à la même exposition que dans les bois et les prés. Quelques espèces fournissent des produits alimentaires ; d’autres sont employées en médecine. Elles sont communément butinées par les abeilles, et quelquefois les masses polliniques s’attachant à la tête de celles-ci, on a pris ces masses pour la manifestation d’une maladie. Les auteurs ont diversement groupé les genres et les espèces de cette nombreuse famille ; nous tirerons de la classification de Lindley, la plus généralement adoptée, le mode de division la plus propre à faciliter la dis- tinction pratique des types indigènes. On peut, ainsi, les distribuer en quatre tribus : " 742 ORCHIDÉES. 8 Etant Auth. soudée au gyuost.—Masses pollin.compact. —Kne.tuberc. Ophrydées. centrale seule M LE o 2 8 fertile. [Ant libre — Racine Sbrouse 2 ( Masses polliniques pulvérulentes. Spiranthées. © | Les 2 étamines latérales fertiles — Pollen granuleux — Racine fbreuse.. .. Cypripédiées 1° Tribu. — OPHRYDÉES. Etamine centrale seule fertile. Anthère continue avec le gynostème, per- sistante. Masses polliniques compactes, composées de massules indéfinies, et atténuées en caudicule. Racines à fibres cvlindriques, pourvues de 2? tuber- cules entiers ou palmés. — Tiges dressées, feuillées. pe trilobé— Tuberc. paho. GYMSADESLA. éperonné lLab.entier,éroit—Tub.entiers. PLATASTHERA. | Î | | Ë | If nous | FPT RRS RES RARE Mere, | Labelle éperonné ou gibbeux — Rétinacles 2, sans bursicule.. NIGRITELLA. Genre ÜURCHIS. — OACHIS L. Fleurs eu épi terminal ; — périgone à divisions rer 0 à dirigées d'un seul côté, dressées, conniventes en casque avec les 2 inférieures ; — labelle descendant, entier on tri- lobé, avec éperon plus court que l'ovaire on l'égalant à peine ; — pollinies naissant de 2 réti- nacles distincts renfermés dans une seule bursicule; — ovaire contourné. — Racines pourvues de 2 tubercules entiers ou palmés. Genre le plus nombreux de la Famille et comprenant des pu amer apres + entre elles la plus grande ressemblance et assez uniformément les pelouses, et dans les prairies un peu humides principalement. Les qe cules de ces plantes pourraient être utilisés pour les usages alimentaires. v— espèces, très multip par elles-mêmes, forment en ontre beaucoup de variétés, dont le pra est surtout accru par la facilité que leur voisinage, dans les prairies, offre à leur hybridation. tableau ci-après ne re que les espèces types généralement admises et les mieux déterminées ORCHIDÉES. 143 : Labelle trilobé. -:.._-..-. SEA je !Bract. dépass. le\ Picta Lois. F Pre ts <\Feuill. linéair.-aigues. conso L. Tabelle . purpurines un À Usrerara L. eue de Fe divisé à on col D Soop- |Pérnig. à divis. extern. SDMIA Fee conniv. en casque. fBract.bp. plus QE 2 en easque aigu. \ - IE Muurrsnis L. Tahorcale= hier que l'ovaire Périg. en casque ovoïde. Pesrcsra Hoës. Labelle entier — Fleurs très grandes . _.__.._..... Partuoaces L. MascuEs L. 2 Fleurs pourprées. 4 . si Bractées presque uninerviées Parvifolia Chasb. = (erelen | Fleurs jaunes . ... ee : L- PAT TRUE Proviacielis Bab. Périgone à Bractées plurinerviées.{ Labelle trilobé.… ; RTE ca diras extemn. | À 'ALESTRIE Jcq. DM EN Fleurs pourprées | Labelle entier... Sacs Tes. réfléchi ; = Lavera à SA æ Eperon plus court que l'ovaire. | Tige fstulense. À PES = Tubercules Fleurs parpurines Er : ; pslmés ( Tige pleine. .... MACULATA L. Eperon égalant l'ovaire — Fleurs jaunes... ___.. Sambucina L. OrcaisS BOUFFON, 0. morio L. Fleurs d’un pourpre foncé, veinées de vert, en épi court, lâche: bractées pourpres, minces, - egalant l'ovaire. Périgone en casque subglobulenx, à divisions Kbres. Labelle élargi, ponctué, à 3 lobes. les latéraux rejetés en arrière, le moyen large, court. Eperon relevé, moïtié plus court que l'ovaire. Feuilles Iancéolées, étroites, les inférieurs étalées, les supérieures enveloppant la tige. Taille de 1 à 3 décimètres. Tubercules entiers, subglobuleux, presque sessiles. Une des espèces les plus répandues du genre, et venant dans presque toute la France, se montre partout, sur les pelouses, dans les prairies et pâturages, les clsirières des bois, etc., s'unissant à la plupart des espèces fourragères. O. picta Loïs., — espèce voisine, propre à la région méditerranéenne. 0. coriophora L., fleurs d’un brun rougeñtre rayé de vert, à odeur de punaise : périgone en casque acuminé, à divisions soudées à la base; labelle triñide à lobes presqne égaux, entiers: feuilles linéaires, nombreuses, — assez commun dans l'Est, le Centre et tout le Midi; venant dans les pâturages des lieux élevés, sur les pelouses des bords de ls Garonne et de FAriége; parfois cultivé dans les jardins. O. ustulata L., fleurs d’un pourpre foncé, marbré de blanc, petites, en épi étroit serré ; périgone en casque globuleux, à divisions libres ; lsbelle blanc, ponctué à 3 lobes presque égaux, le moyen bifide ; éperon très court; feuilles oblongues-lancéolées, — venant partout, dans les pâturages secs des coteaux st les prairies un peu humides du Midi, 3 la lisière des bois. O. tridentata Seop., fleurs roses, périgone en casque aigu, — Midi, Est, prés sees ei lieux découverts. OrcuIS SINGE, 0. simia Lm. Fleurs d’un blanc rosé, ponctué de pcurpre, en épi court, ovoïde; bractées 3.4 fois plus courtes que l'ovaire. Périgone en casque ovoïde acuminé, à divisions soudées. Labelle à 3 lobes étroits, le moyen fendu en 2 lanières, séparées par une dent subnlée. Eperon courbé égalant la moitié de l'ovaire. Feuilles oblongues, les inférieures obovales. Tige de 3 à 6 décimètres. Répandu par toute ls France, venant dans les prairies, les lieux ombragés et les clairières des bois, dans les friches buissonneuses des collines, etc. ; a été parfois, ainsi que le suivant, cultivé dans les jardins d'agrément. è. 744 ORCHIDÉES. O. militaris L., épi volumineux, oblong, un peu lâche ; labelle à lobe moyen dilaté et bifide ; feuilles grandes oblongues, — très voisin dn précédent et presqu'anssi commun, surtout dans les prairies et pâturages des montagnes, les clairières des bois. O0. purpurea Huds., fleurs d’un pourpre foncé, ponetnées, en épi gros ; bractées très courtes labelle à 3 lobes latéraux linéaires, le moyen très large et bifide ; feuilles amples, oblongues 5 à 8 décimétres, — dans tonte La moitié ouest de la France, du nord au sud; prés, bois, coteaux buissonneux et ombragés. O. papilionaces L., fleurs roses violscées, veinées, très grandes , en épi court; bractées dépassant l'ovaire; périgone en casque allongé ; labelle entier, ample, à bord arrondi, dentelé ; feuilles linéaires aiguës, carénées ; tige de 1 à 3 décimètres, — très belle espéce, venant dans les prairies, les bois, les friches buissonneuses dun Sud-Ouest et dans quelques régions du Midi et de l'Est. O0. mascula L., épi allongé et lâche ; bractées égalant presque l'ovaire; périgone à divisions externes libres, dressées, réfléchies an sommet; labelle large, à 3 lobes arrondis, le moyen échaneré-mueroné ; éperon gros, assez long ; feuilles oblongues, élargies vers le sommet, tachées de noir ; tubereales gros, fétides, — bois et pâturages secs des montagnes, friches berbeuses des cotesux. O. globosa L., épi très dense, — prairies élevées des montagnes. O0. parviflora Chaub., épi allongé, dense, — prairies marécageuses du Sud-Cuest. O0. pallens L., eur jaune-pâle, en épi court, serré, — plaines du Dauphiné. O0. prorincialis Balb., épi plus allongé, panciflore, — bords de ls Méditerranée, Corse. O0. lazifors Lm., fleurs d'un rouge foncé, grandes, en épi très lâche, pancifiore ; bractées linéaires, courtes; périgone à divisions libres, les latérales rejetées en arrière; labelle large, à 3 lobes, le moyen plns court ou presque nul: feuilles linéaireslancéolées, carénées: tige de 3 à 5 décimètres, — dans presque toute la France; bois, prairies et pâturages humides, lieux marécageux. O. paluatris Jacq., fleurs plus grandes, plus rapprochées ; bractées plus longues ; labelle plns large, à lobe moyen égalant ou dépassant les latéraux , — pâturages humides, prairies tour- benses, dans toute ls France. 0. sacenta Ten., fleurs d'un pourpre violet, — collines sèches dn Sud-Est. O. latifolia L., fleurs d'un pourpre foncé, en épi court ; bractées dépassant les Seurs ; péri- gone à divisions externes dressées, déjetées en arrière ; labelle large, à 3 lobes peu profonds ; feuilles oblongues, tachées de noir ; les inférieures larges, obtuses, étalées, les supérieures scumi- nées ; tige fistuleuse; très feuillée, de 3 à 6 décimètres, — bois ombragés, prairies bumides et tourbeuses. O. incarnata L:, fleurs couleur de chair, en épi allongé ; feuilles étroites, signes, raides, dressées ; tige efilée, — près humides et marécageux de l'Ouest, du nord au sud. … OncHis TACHETÉ., 0. maculata L. Fleurs rosées on blanches, veinées et tachetées, en épi étroit, ovoîde , serré. Bractées ver- tes, égalant ou dépassant l'ovaire. Périgone à divisions externes étalées-recourbées. Labelle plan, presque orbiculaire, à 3 lobes peu profonds, le moyen plus petit. Feuilles oblongnes-lancéolées, aiguës, tachetées de noir ; les supérieures plus étroites, bractéiformes. Tige solide, de 3 à 5 déei- mètres. Tubercules palmés. Espèce des plus communes dans les bruyëres, bois, taillis, prés secs ou humides, prairies des montagnes ; et l’une de celles cultivées parfois comme plantes d'ornement. 0. sambucina L., fleurs jaunes, en épi court ; feuilles immaculées, — bois montneux des Voges, des Alpes et des montagnes du Centre. Ces diverses espèces, indigènes en Europe, croissent également en Orient ; et c'est des tuber- cules de quelques-unes d'entre elles, des 0. moris, militaris, mascula, maculats, ete., qu'en Perse et dans l'Asie mineure on extrait le salep, produit gommenx et féculent, très employé comme ORCHIDÉES. 745 aliment médicamenteux. Pour cette extraction, les tubercules, arrachés au moment de la floraison, sont lavés, décortiqués, puis séchés au soleil. — On pourrait, en France, soumettre les tubereules d'Orchis à la même préparation , et en obtenir un produit utile qu’on laisse actuellement perdre sans compensation. > Genre GYMNADENIE. — GYMNADENIA L. C. Rics. (Caract. du genre Orchis). Labelle trilobé ou tridenté, à éperon variable ; — retinacles 2. dépourvus de bursicules — Tubercules palmés. Un petit nombre d'espèces, venant toutes dans les prairies de montagnes. G. conopsea R. Br., Orchis conopsea L., fleurs rosées on purpurines, odorantes, en épi grêle, allongé, compacte ; bractées vertes : périgone à divisions externes, étalées ; labelle large à 3 lobes obtus; éperon grêle et allongé; feuilles linéaires, pliées en carène; tige grêle, de 2 à 6 déei- mètres, — dans presque tonte la France ; commune dans les prairies sèches et humides des coteaux, les lisières et clairières des bois. G. odoratissima Rich., Orchis odoratissima L., fleurs moitié plus petites, à odeur de vanille ; épi plus étroit; éperon plus court, — dans toutes les montagnes. G. albida Rich., Orchis albida Scop., Satyrium albidum L., fleurs d’un blanc jaunâtre, peti- tes, en épi grêle, serré, presque unilatéral; périgone en casque; labelle à 3 lobes lancéolés ; éperon très court ; feuilles inférieures ovales-obtuses, les supérieures très aiguës; tige de 1 à 3 décimètres, — prairies des montagnes élevées. G viridis Rich., Orchis viridis Crantz., Satyrium viridis L., fleurs d’un vert jaunâtre, en épi oblong, un pen lâche; bractées vertes, très longues: périgone en casque subglobuleux ; labelle étroit, à 3 dents linéaires ; éperon très court ; feuilles courtes, les inférieures obtuses, les supé- rieures aiguës ; de 1 à 2 décimètres, — bois et prairies humides de toutes les montagnes. Genre PLATANTHERE. — PLATANTHERA L. C. Rics. (Caract. du genre Orchis). Labelle entier, étroit, linéaire, à éperon grêle, 2 fois plus long que l'ovaire ; — rétinacles 2, dépourvus de bursicule. — Tubercules entiers, ovoïdes. P. bifolia Rchb., Orchis bifolia L., fleurs blanches, odorantes, en épi allongé et lâche ; brac- tées vertes ; périgone à divisions latérales étalées, la moyenne dressée ; feuilles radicales 2-3, grandes, obovales, les caulinaires bractéiformes ; tige de 3 à 5 décimètres, — commun partout, dans les lieux couverts et herbeux, pâturages et prairies humides, bruyères, bois, taillis; sa racine a été conseillée comme aphrodisiaque ; cultivé comme plante d'agrément. P. montana Rchb., P. chloranta Cust., Orchis montana Scbm., fleurs d’un blanc verdâtre, plns grandes : feuilles radicales 3.4, — mêmes sites, dans les Pyrénées et les montagnes de l'Est. Genre ANACAMPTIDE. — ANACAMPTIS L. C. Rica. (Caract. du genre Orchis). Labelle offrant à sa base 2 petites lamelles saillantes ; — reti- nacle 1, dans une bursicule. — Tubercules entiers. A. pyramidalis Rich.; — Orchis pyramidalis L., fleurs d’un rose vif, en épi court, compacte. bractées rosées, linéaires ; périgone à divisions toutes semblables, les externes étalées ; labelle 746 étalé, à 3 lobes presque égaux, obtns; éperon linéaire allougé ; feuilles lancéolées-linésires ; de 3 à 5 décimètres, — pelouses sèches et friches des coteaux, bois découverts, dans toute la France; cultivé comme plante d'agrément. A. Duquesnii Rchb., périgone en casque ; labelle entier, à éperon court, — en Normandie. Genre ACERAS. — 4CERAS R. Ba. Périgone à 5 divisions couniventes, dressées en casque ; — labelle trilobé, à éperon très court ou nul: — pollinies à caudicules distincts, insérés sur un seul rétinscle, renfermé dans une bursi- cule ; — ovaire coutourné. — Tubercules entiers. A. antropophora KR. Br., Ophrys antropophora L., fleurs d'uz vert jaupâtre, rayées de brun, en épi étroit et allongé ; bractées blanchâtres, courtes ; isbelle d'un jaune d’ocre, à 3 lobes, les latéraux fliformes, le moyen plus large, plus long, bifide, bon éperonné ; feuilles cblongues lan- céolées, toutes rapprochées inférieurement ; 2 à 5 décimètres, — dans toute Ls France, parties découvertes des bois montueux, prés secs, pelouses et pâturages arides. A. densifiora Boïss., fleurs roses, en épi mince, dense, — bords de ls Méditerranée. 4. longibractata Rehb., fleurs pourprées, veinées de vert, en épi ample, — mêmes lieux. 4. hiriona Lindl., Safyrium hircinum L., fleurs verdâtres, rayées et ponctnées de pourpre, exhalant une forte odeur de bone, nombreuses, en épi très long (1 à 3 décim.) ; bractées liréaires, longues ; labelle tres allongé, à 3 divisions linéaires, roulées en spirale, la moyenre atteignant 4.5 centimètres, à éperon court; 4 à 8 décimètres, — dans toute la France, prés montuerx, buissons, friches des lieux sablonneux et coteaux pierreux. Genre HERMINION. — HERMINIUM L. C. Fucs. Périgone à divisions toutes conniventes, eu cloche ; — labelle à 3 lobes linéaires, le moyen beaucoup plus grand, non éperonné ; ou Lombise 1 st ER , sans bursicule ; — orairs contourné. — Tubercules 2.3, entiers. H. clandestinum Gr. et God., H. monorchis R. Br., feurs d'un vert jaunêtre, à odeur de fourmi, très petites, en épi grêle, allongé; feuilles 2.3, vvales-lancéolées; 1 à 2 décimètres, — pelouses sèches des coteaux. Genre OPHRYS. — UPHRIS L. Fleurs en épi lâche, LE Re nes FN étalées, les 2 internes plns petites, dressées ; — labelle von éperouné, entier ou divisé, descendant. convexe, épais, brun pourpré, perte de souvent mu, à la base, de deux bosses saillantes, et, au sommet, d'un sppendice recourbé ; — pollinies fxées sur 2 rétinscles reufermés dans 2 bur- sicules distinctes ; — ovaire non contourné. — Frailles cblongues, noircistant par la dessiccatios ; — tuberoules entiers. Genre voisin des Orchis, à espèces moins nombreuses, mais également très répandues partout, et offrant les mêmes propriétés. Plusieurs sont cul- tivées comme plantes d'ornement , et toutes se font Late apr = re la rar sionomie des fleurs, qui ressemblent à des insectes, auxq cipales espèces empruntent leurs dénominations pr es ER sd. 747 Fleurs jaunes ou verdâtres. .. Anamrera Huds. Labelle entier ou presque entier { Bertolini Mor. Fleuts rosées Le Grendifloraæ Teu.. S { AnaCBNITES Reich. a Is. Fleurs roses .. _.. pére ex | Scoropax Ga. Bombilifera Liuk Fleurs verdâtres. 1 f " à la base ou vers le milieu Labelle trilobé | Muscirena Huds. l + Fusca Livk | au sommet — Fleurs vertes................. LuTEA Cax. 0. aranifera Huds., fleurs d’un vert pâle ; labelle entier, arrondi, d’un pourpre noir, marqué de 2 raies plus pâles; feuilles inférieures étalées, les supérieures petites aiguës; 1 à 2 déci- mètres, — dans presque toute la France, coteaux herbeux. pelouses, pâturages, bois secs, taillis. O. arachnites Reïh., leurs rosées, à nervures vertes; labelle entier, tronqué au sommet, ou suborbieulaire, à taches et lignes verdâtres, avec appendice recourbé en dessus; de 2 à 4 déci- mètres, — venant partout, très commun dans les prairies et pâturages des coteaux, les clairières et friches des collines. O. apifera Huds., fleurs d’un rose mêlé de vert, assez grandes ; labelle à 3 lobes, les latéraux très petits, naissant à la base du moyen, celui-ci large, très convexe, taché et rayé de jaune, avec appendice recourbé en dessous ; gynostème à bec long et flexueux ; feuilles toutes dressées, lan- céolées ; 2 à 5 décimètres, — très commun aussi; dans les mêmes lieux que le précédent. 0. scolopaz Cav., fleurs rosées ; labelle à 2 bosses, à 3 lobes, les latéraux petits, serrés. cornus, le moyen oblong. replié en cylindre, avec appendice courbé en dessus ; synostèeme à bec court ; feuilles larges, de 2 à 6 décimètres, — bois couverts et herbeux, prés et pelouses sèches du Midi, graviers de la Garonne. O muscifera Huds., fleurs verdâtres ; labelle à 3 lobes, le moyen beaucoup plus grand, presque plan, dilaté et bilobé au sommet, sans appendice, — partout, dans les pâturages élevés, les clairières des bois, des collines calcaires principalement. O. fusca Linck., 0. myodes Lp., fleurs vertes ; labelle oblong, en coin, trilobé au sommet, à lobe moyen plus large, bilobulé, avec tache jaune, — prés secs, pelouses, bois, du Midi et de l'Ouest. O. lutea Cav., labelle brusquement contracté à la base, à lobe moyen crénelé, bordé de jaune, — friches, pelouses du Midi. Genre SERAPIAS. — SERAPIAS L. Fleurs d'un pourpre ferrugineux, en épi lâche, à 2 bractées grandes, colorées ; — périgone à divisions externes aiguës, relevées, conniventes, soudées dans leur longueur, les 2 internes dilatées à la base, se terminant en une longue pointe ; — labelle d'un pourpre noir, non éperonné, gibbeux à la base, trilobé, le lobe moyen plus grand, réfracté ; — gynosième prolongé en bec; — pollinies à caudicules distincts, insérés sur un seul rétinacle enfermé dans une bursicule ; — oraire droit. — Fouilles lancéolées-linéaires, se transformant insensiblement en bractées ; — tubercules entiers. S. tinqua L. (Helleborine), leurs grandes, en épi très lâche; bractées plus courtes que les fleurs ; labelle rétréei presque en onglet, à 1 gibbosité, à lobe moyen très grand, ovale-aieu, — bois découverts, prés secs, pelouses des montagnes. - S. occultata Gay, fleurs très petites ; labelle à 2 gibbosités, — Sud-Est. S. exrdigera L., fleurs grandes, en épi court; bractées le dépassant un peu; labelle aussi large que long, à 2 gibbosités, à lobe moyen très ample, rétréei en cœur, — bruyères. bois mon- tueux du Midi et de l'Ouest. S. longipetala Poll., S. lancifera St-Am., bractées dépassant longuement les fleurs; labelle à 748 lobe moyen besucoup plus long que large, — , bois, prairies du Midi, notamment des Pyrénées centrales. Genre NIGRITELLE. — N/GRITELLA L. C. Rucs. N. nigre Rchb., Orchis nigrs Scop., Satyrium nigrum L., fleurs très petites, en épi court, ovoïde, dense . bractées les égalant ; labelle ovale, entier, à éperon très court, obtns, — prairies élevées. S. suaveolens Kock., épi étroit et cylindrique, à bractées dépassant les fleurs : labelle 3 3 lobes arrondis ; éperon assez long, — cimes élevées des Alpes. 2 Tribu. — MALAXIDÉES. Etamine centrale seule fertile. Anthère terminale, libre. mobile. Masses polliniques compactes. — Tige feuillée ou à écailles. à di Vo Te. court, non ailé. MaLaxis. Tige “IRétinse. 2—Gynostimne allongé, ailé.. Lipamie. Ë amer paiiquen( Ovaire un . > Périg. à divis. commir.— Tige sphyile, à écailles engainant. ComALLORHIZA MALAXIDÉES Masses poll. sectiles, avec candieule — Ovaire droit — Tige spkylle, à écailles. ErirocIum. Genre MALAXIS. — MALAXIS SwanTz. Périgons à divisions externes libres, étalées ; — labelle dressé, court, entier, non éperonné ; — anthère persisiante ; — ovaire à pédicelle tordu. M. paludoss Swa., fleurs d'un jaune verdâtre, nombreuses, en épi grêle, allongé ; feuilles petites, oblongues, jaunâtres, rapprochées à la base ; tige pentagone, de 5 à 15 centimètres ; racine bulbiforme, — prairies humides, étangs. ORCHIDÉES. 1} ESS © Genre LIPARIS. -— LIPARIS L. C. Ricu. Périgone à divisions externes libres, étalées ; — labelle dressé, allongé, court, non éperonné; — anthère caduque ; — ovaire à pédicelle tordu. L. Læselii Rich., fleurs d'un jaune verdâtre, en épi lâche, pauciflore ; feuilles 2, radicales, engaïnantes, jaunâtres ; tige anguleuse, presque ailée, de 1 à 2 décimètres ; rhizome à racines épaisses, — prairies basses, tourbières, dans l'Ouest surtout, Genre CORALLINE. — CORALLORHIZA Hazz. Périgone à divisions conniventes ; — labelle étalé, à éperon très court, sacciforme, trilobé ; — anthère caduque ; — ovaire à pédicelle tordu. C. innata R. Br., fleurs blanches ou verdâtres, petites, pendantes, en épi lâche: tige garnie de quelques écailles engaïînantes, de 2 à 3 décimètres ; racine coralliforme, — plante parasite, naissant sur le bois mort, dans toutes les montagnes. Genre EPIPOGON. — EPIPOGIUM Gxz. Périgone en gueule, à divisions égales, linéaires ; — labelle occupant le haut de la fleur, à peine éperonné en dessus, à 3 lobes, le moyen beaucoup plus grand, concave ; — ovaire droit, en toupie. E. aphyllum Swa., fleurs jaunâtres, en épi lâche ; tige charnue, roussâtre, portant quelques écailles écartées, de 1 à 2 décimètres ; rhizome coralliforme, — plante parasite sur les racines des espèces voisines ; dans le Jura, les Alpes. 3° Tribu. — SPIRANTHÉES. Etamine centrale seule fertile. Anthère libre, persistante. Masses polli- niques pulvérulentes, non atténuées en caudicule. — Racines à fibres cylin- driques. Tiges feuillées ou à écailles. Masses pollue. bipart., same rétimgele —Ownire tordm — Lab. mon éperonné. CEFHALASTHENA . Genre LIMODORE. — LIMODORUM L. C. Rucs. Péngune à disons repprochées presque en cloche ; — labelle dressé, entier, rétréci en onglet, à éperom droit ;: — onthère sessile ; — és ait" An pllatinn à dé RR Rge es, culorées ; — marines à fibres, épaisses L. cbortioum Sws., Onchis cbortioa L., feurs grandes, en grappe lâce, spiciforme ; bractées dépassant l'ovaire; tige mu peu fexmeuse, de 4 à # décimètres:; toute la plante violette, — pelouses des montagnes, clairières des bois montneux : dans toute a Frimce, trés abondante dans les Pyrénées. Genre NÉOTTIE. — NEOTTIA L. C. Rice. Périgons à drrisions toutes égales, dressées, commrentes en casgne ;: — lobelle pendant. allongé, très concure à ls base, bifide au somanet, à divisions écurtées ;: — omlhère sessile: — ovañre sti- prié. — Fouilles réduites à der écailles epgainantes, brunâtres. NN. midus-onis Bach, Ophrys midus-onis L., fleurs en épi obloug, dense au sommet, à brac- tées courtes; giluute de ? à 5 décimètres, ofraut l'aspect et la couleur roussätre d'une Oro- hunehe : racine à Ghbres eutrelavées en amd d'oiseau, — lieux couverts et berbeux des forêts, asser commune partout, mangne duus le Midi. Genre LISTERA. — LISTERA BR. Ba. Fleurs puumitres, pédicelées, eu grappe étroite, lüche, à bractées courtes ; — périgone à diriswous vvales-chtmses ;: — lobelle pendant, étroit, lufde; — anthère sessile. — Feuilles 2, oppo- sbes, sessiller, au milien de lu tige. L. ovate E Br, Ophrys wunto L., grappe longue, effilée; périgone comnivent; feuilles amples, ovales, demi-embrassantes, trés étulées: tige augulense au sommet, de 3 à 4 déci- amétres, — bois ombragés, suulsnies, tuillis, pâturages humides des montagnes. L. corde RE. Br, Ophrys cordata L., fleurs très petites, en grappe courte; périgone dané : Inbelle à 2 lubeslatéranx supplémentaires très petits ; feuilles en cœur à ln base; tige grêle, de 1 à 2 décemètres, — bois humides des montagnes. ORCHIDÉES. 751 Genre SPIRANTHE. — SPIRANTHES L. C. Rice. Fleurs blanches, odorantes, petites, sessiles, en épi grêle, contourné en spirale ; — périgone infléchi sur l'ovaire, à divisions rapprochées ; — labelle canaliculé en dessus, embrassant le gynos- tème ; — anfhère sessile. — Racines à fibres renflées-charnues, fusiformes. S. autumnalis Ricb., Ophrys spiralis L., leurs à odeur de vanille ; feuilles radicales courtes, ovales, disposées en faisceau latéral, les caulinaires bractéiformes, engaïnantes ; tige grêle, de 1 à 2 décimètres, — dans toute la France ; pelouses des collines, prés secs, bois, lieux incultes : racine employée autrefois comme aphrodisiaque. ‘ S. æstivalis Rich., Ophrys zsticalis Lm., leurs odorantes le soir ; feuilles toutes lancéolées- linéaires, dressées, les inférieures embrassantes, — venant partout, parmi les bruyères et gazons humides, dans les prairies marécagenses. Genre GOODYÈRE. — GOO0DYERA R. Br. Fleurs blanches, en épi unilatéral ; — périgone à divisions latérales étalées ; — Jabelle entier, profondément concave à la base, prolongé au sommet en appendice liguhiforme; — gynostème bidenté ; — anthère stipitée. G. repens R. Br., feuilles inférieures larges, rapprochées, étalées, les caulinaires aiguës- appliquées ; tige rameuse à la base, étalée, redressée, de 1 à 2 décimètres, — bois, landes, friches. pelouses des montagnes. Genre EPIPACTIS. — EPIPACTIS L. C. Ris. Fleurs en grappe spiciforme ; — périgone étalé en cloche ; — labelle étalé, rétréci-trilobé au milieu, entier an sommet; — anthère sessile; — ovaire droit, atténué en pédicelle tordu. E. palustris Crantz, Serapias longifolia L.,fleurs grisâtres, pourprées en dedans, penchées, nnilatérales ; périgone à divisions lancéolées-carénées, à labelle blanc, arrondi au sommet ; feuilles lancéolées-aiguëés, dressées, à nervures saillantes ; tige feuillée jusqu’au sommet, de 3 à 5 déci- mètres; racine stolonifere, — prairies basses et humides, prés marécageux de l'Est, du Centre, de la région des Pyrénées. : E. latifolia All., Serapias latifolia L., fleurs d'un blanc verdâtre, rougeâtres en dedans, en grappe fournie ; périgoue étalé, à labelle terminé par un appendice recourbé ; feuilles à nervures saïllantes, scabres, les inférieures très amples, ovales ; tige très feuillée, de 5 à 9 décimètres, — partout, dans les bois secs et pierreux, les lieux couverts, sur les coteaux arides ; racine jadis conseillée contre les douleurs goutteuses. E. atrorubens Hoffm., fleurs pourprées extérieurement ; périgone presque campanulé, à labelle ovale-aigu ; feuilles ovales longues, à gaine en entonnoir, scabres, — partont, dans les lienx secs des collines, les rivages des grands fleuves. E. microphylla Swa., fleurs d’un pourpre noir extérieurement, très odorantes : feuilles cour- tes, étalées, sans aspérité, — coteanx calcaires, pelouses sèches. Genre CÉPHALANTHERE. — CEPHALANTHERA L. C. Rucu. Fleurs en épi Biche, paucifiore ; — périgans à divisions dressées, conniventes, presque égales : — labelle trilobé rétréei sn milieu, à lobe moyen en cœur, eoneuve et nectarifère à ls base, entier an sommet ; — anthère stipitée. — Feuilles inférieures réduites à des gaines. C.rubra Bich., Serspias rubre L., fleurs d'un bean rose, assez grandes: périgons à divisions toutes aiguës ; ovaire pubescent: feuilles linéaires-lancéolées, embrassantes, sur 2 :ungs à pem montneuses. C. ensifolia Bicb., Serupisa triphyllum L., Éewrs blanches: périgone à divisions externes signés, les internes obtuses ; ovaire glabre ; feuilles lancécléeslinéaires, sur 2 rangs, — Eeux ombragés, bordure des bots, dans tonte la Frances. C. grandiflors Bab, C. pallens Rieb., Serupias grandifurs L., enrs blanches: périgoue à divisions toutes obtuses, — presque partout. dans les bois, forêts, lieux berbeux et couverts A cette même triba sppartient le genre exotique VASILLE, Venills L.,doct plusieurs espèces, principalement cultivées au Mexique, fournissent le produit à odeur suave si ecmmonément vsité sous le nom de Vanill Ce sont des plantes sarmentenses habitant les contrées chandes de la 10e tropicale de l Amérique du Sad ; le principe odorant est fourni par le fruit. espsnle allongée, siliquiforme, eharnne, renfermant à l'intérienr un tissn spécial entourant ls graine et qui secrète nne buile balsamique. 4 Tribu. — CYPRIPÉDIÉES. Les ? étamines latérales fertiles. la centrale pétaloïle. Pollen granuleux. Racine fibreuse. — Un seul genre. Genre CYPHIPEDE. — CFPRIPEDIUM L. Périgons à divisions étalées en croix : — labels très grand, vésiculeux, en forme de sabut : — gynsstème penché, trifde ; — oemire droit. C. calerobus L. (Sabot de Vénns), fleur unique, d'un pourpre foucé, grande, penchée, sur ma long pédoncale ; périgone à divisions seuminées, très grandes ; feuilles ovales, earénées embras- santes ; de 3 à 4 décimètres, — hantes prairies de La plupart des montagnes. Une variété exotique, le C. pubescens L., remplace, en Amérique, la Valérisne. AROIDÉES. 753 Famille des AROIDÉES Juss. PERSONÉES T.; MONOHYPOGYNIE Juss.; ARACÉES SCHOTT. Fleurs unisexuées, monoïques, ou hermaphrodites, sessiles, nombreuses, groupées autour d’un axe simple, charnu, et constituant une sorte d'épi (spadice), ordinairement entouré d’une spathe monophylle très grande, sou- vent enroulée en cornet ; — fleurs uniseruées à périgone nul, réduites : les mâles à une seule étamine ; les femelles à des ovaires ordinairement agrégés, libres ou soudés entre eux ; — fleurs hermaphrodites à périgone rudimen- taire, écailleux, et étamines opposées aux écailles périgonales ; — étamines à anthères extrorses, à 1.2 loges; — ovaire à 1.3 loges ; — style court ou nul; — stigmate capité ou discoïde ; — fruit bacciforme, rarement capsulaire, à 1.3 loges mono ou polyspermes; — graines à test coriace, à embryon axile dans un albumen abondant, charnu, farineux. — Feuilles toutes radicales, à pétiole engaînant à la base. à limbe sagitté avec nervures anastomosées ; — hampe dressée, terminée par le spadice ; — racine constituée par un rhizome épais et charnu. — Plantes âcres et vénéneuses dans toutes leurs parties, et dont le spadice, à l'époque de la floraison, dégage une chaleur plus ou moins considérable, et répand dans quelques espèces une odeur parfois repoussante, d’autres fois plus ou moins suave. Famille comprenant quelques espèces indigènes et un plus grand nom- bre d'espèces exotiques, propres à la zone torride et venant surtout dans les grandes forêts de l'Amérique. Le principe âcre que contiennent leurs rhi- zomes et leurs feuilles est assez énergique pour occasionner des accidents graves ; il disparaît, toutefois, au moment de la floraison, et se dissipe aussi par la dessiccation et la cuisson. Le rhizome renferme, en outre, une fécule abondante, qui, dépouillée par la chaleur de son principe actif, fournit, no- tamment dans les pays tropicaux, une substance alimentaire. Plusieurs espèces, parmi les exotiques, sont usitées aussi comme plantes médicinales. — Les espèces indigènes se renferment dans trois genres. {( Spadice nu à sa partie supérieure — Spatbe en cornet... ARUM. F1. sans périgone paies { Spad. entièrem. recouvert par les fleurs — Spathe étalée. CALLA | Fleurs avec périgone, et recouvrant entièrement le spadice— Spathe latérale. ACORLS. Genre GOUET. — ARUM L. Spathe fendue ou tubuleuse à la base, tournée en cornet, quelquefois colorée en violet, fétide ; — spadice prolongé supérieurement en un appendice cylindroïde on claviforme, dépourvu de fleurs, et se flétrissant après l’anthèse ; étamines ou flenrs mâles disposées en anneau, sur plusieurs rangs, à la partie moyenne de l’axe, les femelles rassemblées antour de la base, axe parfois pourvu, en outre, de filaments (fleurs rudimentaires), situées au-dessus ou au-dessons des organes floraux ; — étamines à anthères libres ou soudées 2 à 2 ; — ovaires nombreux. libres; 18 Fa 754 AROIDÉES. OR EE SE PR graines globulenses ; — embryon droit — Rhizome Wlanc épais, tubériforme. GOUET COMNUX, À. vulgare Lin.: À. maculatum L. Gouet taché, Pied-de-veau, Bouvet, Vaquette, Licotin, Faguieron. Spathe d'ann vert jaunâtre, souvent bordée de violet, fendue jusqu'à la base et ventrue infé- rieurement. Spadice plus court que la spatbe, à appendice supérieur wiclacé, portant upe rangée de filaments au-dessus des étamines. Anthères et stigmates sessiles. Feuilles paraissant au prin- temps, amples, longuement pétiolées, ovales-aiguës, sagittées à la base, à auricules courtes, vertes, luisantes, souvent tachées de noir. Hampe cylindrique, de 20 à 25 centimitres. Espèce très sbondante daus les bois, le long des haies, dans tons les lieux ombragés et humides des régions montagneuses principalement. Son rhizome, gorgé d'un suc laiteux presque corrosif et constituant un violeut purgatif, était préconisé dans l'ancienne médecine comme rulé- fiant et contre les maladies des appareils digestifs et pulmonuires : mais il ne copstitre qu'un médicament peu sûr, aujourd'hni sans emyloi. On ntilise davantage les rhizomes charves et féculents daus l'alimentation. Parmentier les conseillait comme une ressource préciense en temps de disette. Après avoir été desséchés, puis lavés et broyés, et mêlés à de la farine, ils servent, au rapport de Pallas, à nourrir les populations de la Laponie et de 1a Finlande. A Londres, on en retire une fécule vendue sous le nom de Portland-Sagou. On les a conseillés aussi pour ls nourriture des pores ; ainsi dans le Poitou, on les emploie, sous le nom de Girou, à cet usage; toutefois 1y a hea de penser que les manipulations nécessaires pour en faire disparaître l'âcreté, les empêchent d’être plus généralement utilisés. — Dans certaines campagnes de ls France centrale, on en fait manger aussi, par les pores à l'engrais, les feuilles cuites dans une grande gnantité d'ean, et données en buvée à la dose de 12 à 15 litres, matin et soir, avec addition d'un peu de son. À. italicum Mill, spathbe d'un blanc verdâtre, étalée au sommet ; spadice à prolongement terminal plus court, jaunêtre, avec filaments au-dessus et au-dessous des étumunes ; feuilles paraissant à l'automne, veinées de blanc, à auricules aigus, divergents ; de 3 à 5 décimètres, — bois, baies de l'Onest et de ls région méditerranéenne; propriétés de l'espèce précédente, plms rare et plus développée. A. pictum L., spathe et prolongemen: du spadice d'un violet foncé, — Corse. A. dracunculus L. (Serpentaire), spathe très grande (4 à 6 décimètres), large, verdûtre en dehors, violette en dedans ; spadice égalant la spathe, violet, à partie florifère très courte, répan- dant une odeur infecte ; étamines et ovaires contigus ; feuilles digitées, à 5 divisions, les externes plus courtes, subdivisées ; hampe tachée, marbrée, de 8 à 10 décimètres ; souche voluminense, — lieux ombragés, incultes, de l'Ouest et du Midi ; moins âicre que les autres espèces. À. muscivorum L. (Govet chevelu), appareil oral plus court, entièrement garni de flaments ; feuilles à subdivisions linéaires, — en Corse. L 4. arisarum L. (Capucbon), spathe tubulense à la base, en capockon au sommet, d'un pour- pre trié de blanc ; spadice courbé ; anthères et stigmates stipités ; fruits peu nombreux : feuilles à oreillettes obtuses, — dans tonte la région méditerranéenne. Genre CALLA. — CALLA L. Spathe étalée dès la base, persistante, colorée ; — spadice entièrement recouvert par les fleurs mâles et femelles entremêlées ; — étamines à filets élurgis au sommet ; — ovaire uuiloculaire, à plusieurs ovules réfléchis, dressés : — atigmate sessile ; — baies uniloculaires, rouges, en épi compacte ; — graines multiples, à embryon droit. — Herbes aquatiques. Carza Des Marais, C. palustris L. . Spathbe plane, obtuse, blanche en dedans, verte en dehors; spadice court ; feuilles large- ment ovales, apiculées, cordiformes à In base ; hampe nue ; rhizone épais, articulé, radicant. s- ps RARE CNRS, AD LAR We." TYPHACÉES. 755 Seule espèce indigène, veuant dans les marais et prés marécageux de l'Alsace, des Vosges, ofre des propriétés disphorétiques prononcées qui le faisaient ranger autrefois parmi les alexi- pharmaques ou anti-vénéneux ; en Laponie et autres pays pauvres du Nord, on retire de ses rhiomes volumineux, ainsi que de ceux du Gouet commun, une féetile abondante et nutritive. On l'extrait aussi dans quelques localités des Vosges. Pourrait de même être donné aux animaux. Genre ACORE. — ACORUS L. Syatha transformée en appendice étroit, foliacé, se prolongeant en un pédoncule triangulaire, — space incliné, inséré latéralement, couvert en totalité par les fleurs, et formant ven chaton très dense, sessile, ascendant ; — flsurs hermaphrodites, avec périgone à 6 divisions searieuses, persistantes ; — élwmines 6, à filets aplatis; — ovaires multiovulés, à ovule droit, pendant ; — stigmate sessile ; — fruit capsulaire, indéhiscent, entouré par le périgone, persistant, à 1.3 grai- nes. — Feuilles ensiformes ; — rhisome épais, articulé, horizontal. ACORE ODORANTE, 4. calamus L. Acore vraie, À. aromatique, Jane aromatique, Jone oderent, Galanga des marais. Fleurs jsunâtres. Feuilles très allongées, linéaires-aiguts. Hampe comprimée, en glaive au- dessus du chaton, canaliculée en dessous. — Toute la plante à odeur très aromatique. Plante indigène de l'Asie du Nord, acelimatée en Europe, assez commune dans les prés limoneux, les eaux stagpantes, les queues des étangs, les bords des ruisseaux et des rivières, dans tout l'Est, le Midi et l'Ouest, abondante surtout dans quelques prairies du Nord-Est où par- fois elle couvre des espaces étendus. Nuisible aux animaux, qui d’ailleurs la repoussent à cause de sa forte odeur, elle fournit à la médecine son rhizome, âcre et amer, et qui n'a pas cessé d’être usité comme tonique et exeïtant. Outre ces espèces indigènes, op cultive encore dans les jardins plusieurs Aroïdées exotiques. notamment diverses espèces des genres Colocasia et Caladium, remarquables par l'ampleur et l'épaisseur de leurs feuilles. C’est am même genre Colacasia, principalement, et à quelques genres voisins qu'appartiennent les espèces, à rhizome féculent, utilisées à l'étranger pour l’alimentation, entre autres le €. entiquorum L., cultivé en Esypte, de toute antiquité, pour sa racine féeulerte. — À citer encore l'Aruwm eseulentum L., cultivé au Japon, dans la Polynésie, la Malaisie, les îles Sandwich, l'Indo-Chine, sous le nom de Kalo, et dont le rhizome, cuit au four et réduit en farine, doune le poi, qui forme Ia base de la nourriture des populations de la majeure partie de ces con- trées. À ce même groupe appartient le Xenthosoma sagittæfolium, dont le turion, sous le nom de Chow esratbe, est recherché comme légume aux Antilles. Famille des TYPHACÉES DC. FLEURS 4 ÉTAMINES T.; MONOECIE L.; MASSETTES Juss. Fleurs monoïques, très petites, sessiles, nombreuses et très rapprochées sur un axe ou spadice, les femelles et les mäles en épis ou en capitules dis- tincts, les derniers au sommet de l'inflorescence ; les unes et les autres 756 | TYPHACÉES. entremèlées de soies et d'écailles ; — péri nul; — fleurs mâles constituées par des étamines à filets libres ou soudés, à anthères dressées, biloculaires ; — fleurs femelles formées xd des ovaires libres, uniloculaires, à { ovule suspendu, réfléchi ; — style simple, persistant ; — stigmate allongé, unilatéral ; — fruit presque drupacé, surmonté par le style, à endocarpe dur ; — graine soudée à l'endocarpe, à embryon droit, axile, dans un albumen charnu, abondant. — Feuilles toutes radicales ou alternes, linéaires, allongées, en tes à la base, les supérieures enveloppant en manière de spathe les spadices floraux ; — tige cylindrique, dressée, sans nœuds ; — racine formant un rhizome ram- . pant, féculent. — Herbes vivaces, aquatiques. Famille formée d'espèces peu nombreuses, dispersées dans les régions les plus diverses, surtout dans l'hémisphère nord, et qui partout habitent les eaux stagnantes, les rives des fleuves. Très médiocres comme plantes fourragères, les Typhacées offrent cependant de l'intérêt, en raison de leur abondance dans les lieux où elles trouvent à se développer et des ressources qu'elles peuvent offrir à l’industrie rurale. On les utilise aussi en médecine. — Les espèces indigènes se trouvent comprises dans deux genres seulement. QE pe TrrHa. TYPHACÉES. | Fleurs en espitules — Fruits sessiles, sans sigrette STATE «0 SPARGANTUM . Genre MASSETTE. — TYPHA L. Fleurs en épis compactes, cylindroïdes, superposés; — épi mâle, supérieur, à étamines nombreuses, à filets soudés par 2.4, entourées d’un graud nombre de soies dilatées au sommet ; — fruits très petits, portés sur de longs pédicelles entourés à leur base de longnes soies formant aigrette ; épicarpe membraneux se détachant de l'endocarpe à la maturité et se fendant latérale- ment.— Feuilles toutes radicales, à base longuement engaïinante; — tige raide, dressée. Espèces peu nombreuses, végétant concurremment dans les eaux calmes, les lieux inondés, où parfois elles se multiplient d'une manière excessive, et offrant entre elles la plus grande analogie. Quelques auteurs en ont aug- menté le nombre en considérant comme espèces des plantes qui paraissent de simples variétés des types généralement connus. MAssETTE A LARGES FEUILLES, T. latifolia L. Masse d'eau, M. de bedeau, Canne à jonc, Roseau des étangs, Quenouille, Chandelle, Jone de la passion, Roseau de la passion, Matelas Epis mâles et femelles presque contigus ; l'épi femelle dense, étroit, allongé, d'un brun noï- râtre, à axe non poiln, à stigmates larges, donnant un aspect écailleux à La surface de l'épi. Feuilles plus longues que la tige, dressées, coriaces, planes, à base engainante à différentes hauteurs. Tige de 1 à 2 mètres. Souche longuement stolonifère. Espèce commune dans les fossés, an bord des étangs; employée parfois aux usages euli- naires, et dont les feuilles, dures et sèches, ne constituent qu’un fourrage de médicere qualité, dédaigné des bestiaux et qne les chevaux seulement mangent au printemps ; elles n'ont égale- ment comme litière qu'une faible valeur. On les emploie avec plus d'avantages pour confectionner des nattes, des paillassons, pour couvrir les habitations rustiques, des liens de jardinage, ce à qnoi les rendent très propres leur longueur, leur largeur et leur peu de disposition à pourrir. Le rhizome charnu et féculent est employé dans l'alimentation. Les Kalmoucks s'en nourrissent, et on le donne anssi aux pores qni le mangent avec avidité ; il est, de plus, astringent et dinrétiqne, TYPHAGÉES. 757 ce qui permet quelquefois de l'utiliser pour les usages médicaux. On a cherché encore à tirer parti des aigrettes qui accompagnent les fruits, en les employant surtout comme une espèce de duvet, pour ouatter, rembourrer les coussins, les selles des chevaux, bien que, par leur peu de ressort, elles ne soient guère propres à cet usage. On a même essayé, mäis sans succès, d’en faire des étoffes en les feutrant. On s’en est servi aussi pour le traitement de la brûlure, et, en remplace- ment de l’étoupe, pour le pansement des plaies des animaux. T. angustifolia L., épis distants de 2 à 4 centimètres, le femelle à axe poilu, à stigmate filiforme, donnant son aspect filamenteux à l’épi ; feuilles étroites, — venant dans les mêmes lieux et ayant les mêmes propriétés et usages que le précédent. T. minima Hoppe, épis contigus ou distants, le femelle devenant presque globuleux, à axe poilu, à stigmates filiformes ; feuilles réduites à de larges gaînes embrassantes, à limbe très court; tige de 3 à 8 décimètres ; très précoce, — marais de l'Est, bords du Rhin et du Khône. Genre RUBANIER. — SPARGANIUM L. Fleurs en capitules globuleux, superposés et espacés, munies de bractées foliacées persis- tantes, très petites ou nulles sur les capitules mâles; — étamines nombreuses, libres, à filets très aourts, entremêlées d'un grand nombre d’écailles membraneuses; — fruits sessiles, munis à la base de 3 petites écailles périgonales persistantes, dépourvus d’aigrettes, à péricarpe indéhiscent percé au sommet. — Feuilles alternes, radicales et caulinaires ; — racine touflue. Un petit nombre d'espèces, qui habitent surtout les régions froides et tempérées, vivant et se développant comme les Massettes. RUBANIER RAMEUX, Sp. ramosum Huds. Ruban d'eau. Capitules denses, sessiles, sur plusieurs axes, formant par leur ensemble une grappe rameuse ; les femelles inférieurs beaucoup plus gros. Fruit obové, anguleux, à bec court. Feuilles très longues, étroites, les inférieures trigones à la base, à faces concaves, les caulinaires planes. Tige robuste, rameuse supérieuremeut, de 6 à 8 décimètres. Plante commune dans les eaux stagnantes, les fossés, les étangs, au bord des rivières, etc. Ses feuilles sont mangées, quand elles sont jeunes, par les chevaux et les vaches, et ses racines sont recherchées par les pores; enfin, ses graines servent de nourriture aux oiseaux aquatiques. Sp. simplez Huds., capitules sur un axe unique, les inférieurs femelles, souvent pédonculés ; fruits fusiformes, à bec grêle; feuilles trigones, à faces latérales planes; de 2 à 5 décimètres, — espèce très voisine de la précédente; mêmes lieux d'habitation, mêmes usages. Sp. natans L., capitules sur un seul axe, les femelles pédonculés ; fruits oblongs, stipités, à bec long ; feuilles planes dans toute leur longueur, très longues, minces, flottantes ; tige très flexible, flottante, plus ou moins longue suivant la profondeur de l’eau, — lacs, marais, ruisseaux, dans l’Est. Sp. minimum Fries, un seul capitule mâle, de 1 à 6 décimètres, — marais des lieux élevés. Fleurs hermaphrodites, régulières, brunâtres, petites, solitaires ou en glomérules, sur des ar mr ee ph lee se dont une engainante ; l'ensemble disposé en cyme,eu corymbe ou en 3 —péni- gone à 6 divisions, petites, glumacées-scarieuses , libres , hi . persis- tantes; — éamines 6.3, opposées aux divisions périgoneles , à authères introrses, dressées, à ? loges: — voaire supère, libre, à 1.3 loges, à un ou plusieurs ovules dressés ; — style simple: — stigmates. 3. filiformes-papilleux ; — fruit capsulaire, à 3 valves, à 3 loges poly. es ou à 1 loge trisperme — graine à test celluleux lâche. souvent à la base eu appendice: embrvon cylindrique, renfermé à la base d'un albumen charou, épais. — a re alternes ou radicales, er rer mine tr 2 uefois se gaine ; — tige ordinairement multiple simple , spongieuse ; — souche gazonnante où à rhizome traçant. — — Plantes berhacées, vivaces, par- fois annuelles. Famille comprenant un grand nombre de petites plantes d'aspect grami- niforme, propres à toutes les régions tempérées de l'hémisphère nord, venant toutes dans les prairies humides et lieux marécageux . ainsi que dans les lieux herbeux et boisés des montagnes, et très rares dans Les terrains secs. Presque toutes vivaces, se reproduisant, soit par graines, soit pripcipa- lement par leurs racines tracantes, elles se multiplient partout avec upe extrême facilité, euvahissant parfois le sol dans une très grande étendue, en se substituant, en général, à des espèces plus utiles. Fibreuses, cortaces, spongieuses, peu nutritives, les Joncées ne constituent, en effet, qu'un très mauvais fourrage, rejelé le plus souvent par tous les animaux. Aussi importe- til d’en débarrasser les terrains où elles se sont multipliées. On y parvient non toujours facilement , par l'emploi des engrais salins, des cendres riches en potasse, du sulfate de fer, de l'acide sulfurique étendu d'eau , etc, sub- stauces qui nuisent beaucoup aux diverses Joncées, mais me Les font pas cependant entiérement disparaître quand le sol est humide ; aussi le meilleur moven à leur opposer est-l le dessèchement du sol à l’aide de tranchées, de tuyaux de drainage, etc. — Les espèces indigènes de cette famille, assez nombreuses, se partagent en deux genres seulement. LR APT JuRous. JONCÉES. | Capsule à 1 loge, à 3 graines attachées au fond de la loge... .... Lusria. Genre JONC — JUNCUS L. Fleurs parfois pourvues de bractées, dont une, fortement prolongée, semilile coutinmer la tige et donne à l'infloresceuce l'apparence latérale ; — capeule à 3 loges, à valves portant chacune une | | | JONCÉES. - 759 cloison à leur partie moyenne ; — graines nombreuses dans chaque loge, attachées aux cloisons. — Feuilles planes, canaliculées ou fistuleuses, ou formant à la base une écaille engaïnante. Espèces abondantes dans les lieux marécageux, au bord des étangs, des fossés et dans toutes les prairies humides ou bourbeuses, où elles croissent au milieu de l'herbe, et n'offrent aux animaux, par leurs tiges et feuilles dures, remplies d'air, terminées en pointe, qu'une nourriture insipide, qu’ils mangent seulement quand les plantes sont jeunes et mêlées à des espèces plus nutritives. A l’état sec, les joncs ne sont, de même, mangés que lors- qu ils se trouvent mélangés au foin, où leur présence indique toujours un fourrage de mauvaise nature venant d’une prairie basse et humide. — En Hollande, on multiplie les jones pour maintenir les terres sur les bords de la mer. En Allemagne, on utilise en médecine, comme diurétiques , les rhi- zomes traçants de quelques espèces. — Espèces connues en France : . : CONGLOMERATUS L.]2 Etamines 3.... £ Cyme | BFFUSUS L.|Z | rameuse LE Hopp.- | 2 Feuilles réduites : Etamimes 6... .) COS Ebrb..| 2 à des gaînes * ‘ Paniculatus Hopp.| 2 Inflor.pseudo-latérale.| écailleuses : Le Li 3 | Fleurs solitaires. | Cyme simple — Plantes de) Arctieus Wed. | 22 Tiges florifères nues DE | Jacquim L.|2 Tairinus L.12 | Feuilles toutes radicales, subulées. .. :.... Actes Lm.|2 Manarrimus Lm.|2c Feuilles toutes radicales, sétacées. .......... SQuazaesys L.| 2 Lo = Fleurs Périgone à divisions obtuses....... | CR TR Z solitaires : GEBARDI Lois. | 2 5 1ge = Tenuis Wilid 5 ; Ra traça Dr feuillée } Périgone rs ER Multiflorus Desf. | 2: . à divisions aiguës Bicephalas Vs @ Racine Stan. | BUFONICS L & Texacera |." © ie = qu LAMPBOCARPUS Erh. _ {Infioresc. £ aiguës. Ancr, Lab. } 2 rx j Feuill. toutes Si és % a semblables. PT et re ant Périgone toutes aiguës. | Lagenarius eq. 2 Lee à divisions : Striatus E. Mey.| 2 MÉTER rene toutes obtuses. | °usrionts Ekrh.| feuillée . | Atpinus vi. [22 Fleurs \Feuilles de 2 sortes. ........ Heterophyllus L. Duf. | 2 en glo- s 2 Rires \ Etamines 3 — Feuilles à peine noueuses dyez ae ET l Fygmœus Thuil. | © | Feuilles toutes radicales, filiformes — PI. naïnes. Dee Weis-|@ Triglumis L.|[Æ Joxc commun, J. conglomeratus L.: J. communis Mey. Jonc à mèche. Fleurs ep cyme brunâtre, compacte, presque sessile, paraissant latérale par la prolongation d’une feuille florale. Périgoue à divisions aiguës, plus longues que le fruit. Capsule obovée, dépri- mée au sommet, à style presque nul sur un petit mamelon. Feuilles réduites à des gaînes radi- cales roussâtres non brillantes. Tiges dressées, très rapprochées, cylindriques, finement striées, remplies d’une moelle continue; de 5 à 8 décimètres. Rhizomes traçants. Très répandu dans les lieux humides et marécageux du Nord principalement ; jeune, il est mangé par les vaches. Son rhizome, ainsi que celui des espèces qui suivent, est employé comme 760 JONCÉES. diurétique dans ls médecine populaire. Dans quelques contrées, on se sert de la moelle des tiges desséchée pour en faire des mèches de veillense ou de lampe. Joxc ÉTALÉ, J. effusus L. (Caract. du précédent.) Fleurs plus petites, en cyme d'un blanc cendré, étalée. Capsule déprimée au sommet. Tige fraiche très lisse, plus grêle. Très répandu ; non recherché des bestiaux, mais employé à un grand nombre d'usages dans les travaux de jardinage, pour faire des liens, des nattes, etc. Joxc GLAUQUE, J. glaucus Erhr. Jonc des jardiniers. Cyme noirâtre à ramesux diffus. Divisions périgonales subulées, égalant le fruit. Capsule elliptique oblongue , à style sllongé. Feuilles à gaines radicales d'un pourpre noir, luisantes. Tiges très rapprochées, glauques, striées, à moelle interrompue ; de 5 à 6 décimètres. Rhizomes traçants. Espèce très abondante partout, mais très tenace, et à cause de cels complétement négligée des bestisux. Communément employée, avec la précédente, pour les travaux de jardinage , elle est même cultivée à cet effet dans quelques jardins. Ce Jonc a été planté sur les rives du Canal du Midi, où il forme une äouble bordure servant à fixer le terrain. 1. fliformis L., cyme pen fournie, petite, presque sessile ; divisions périgonales très aiguës, égalant ls capsule ; tiges filiformes, portant les fleurs au milieu de leur largeur; de 1 à 2 déci- mètres, — prés et marais tourbeux des montagnes, où il se montre très envahissant. Les trou- peaux le broutent au passage. : 1. Jacquini L., cymes pédonculées, gaines radicales mucronées , — prés marécageux des Alpes. 1. trifidus L., fleurs 1.3, en petite cyme dressée entre 3 feuilles bractéales fliformes, presque aussi longues que la tige: divisions périgonales aiguës dépassant un peu la capsule ; feuille radi- cale unique, engainante, à limbe fliforme court ; souche stolonifère,— très commun dans les prés et marais de montagne, où il est brouté par les troupeaux. 1. acutus Lin., cyme fournie, très ramense ; divisions périgonales obtuses, moitié plus courtes que la capsule; feuilles cylindriques, en pointe épineuse, engaïnantes; tige pleine, de 6 à 10 décimètres ; souche gazonnante, — marais et pâturages des rives de l'Océan et de la Méditer- ranée; complétement dédaigné des bestiaux; son fruit, torréfié et délayé dans du vin, est employé comme diurétique. J. maritimus Lm., divisions périgonales égalant la capsule ; tiges moins grosses; rhizomes traçants, — mêmes lieux et mêmes propriétés que le précédent. 1. squarrosus L., fleurs par 2.5, en petites cymes formant un corymbe étroit, dressé ; divisions périgonsles aiguës égalant la capsule; feuilles trés nombreuses, formant des faisceaux étalés en rosette; tiges comprimées, de 2 à 5 décimètres ; souche gazonnante, — prairies et lieux bumides des sols siliceux, des terrains sablonneux ; négligé des bestisux. Joxc comPRIMÉ, J. compressus Jco.: J. bulbosus L. Fleurs par 2.3, en petites cymes formant un corymbe lâche, dressé, portant à la base une bractée foliscée très longue. Divisions périgonales très obtuses, moitié plus courtes que la cap- sule. Feuilles linéaires presque planes, dressées. Tige comprimée, souvent renflée à la base ; de 2 à 6 décimètres. Rhizome traçant. Très commun partout, le long des fossés, dans les prairies basses et les prairies marécs- geuses élevées, dans tons les pâturages humides ; abonde surtout dans le centre de la France, où il forme des touffes épaisses que les animaux mangent volontiers; il ne constitue toutefois qu'un Joxc De GÉRanD, J. Gerardi Lois. :; J. botinicus WaABL. Jonc de Bothnie. (Caract. du précédent). Cymes plus denses. Périgone égalant presque ls capsule. Feuilles plus longues. Tige cylindrique, plus élevée. JONCÉES. 761 Espèce répandue dans les lieux humides et marais des terrains salés de plusieurs régions de l'Ouest et du Midi, où elle forme des gazons très fourrés; mangée avec avidité par les moutons, les vaches et les chevaux, elle constitue une plante fourragère qui ne se plait que dans les terres salées, et qui contient elle-même beaucoup de sel, ce qui, probablement, la fait rechercher des animaux. Joxc DES cRAPAUDS, J. bufonius L. Fleurs solitaires dans les bifurcations des tiges ou terminales, formant un corymbe lâche. Divisions périgonales aiguës, deux fois plus longues que la capsule. Feuilles linéaires sétacées, dressées, courtes. Tiges nombreuses, dressées, menues, anguleuses, rameuses; de 1 à 3 déci- mètres. Racine fibreuse. Vient dans les lieux humides, sablouneux, le long des rivières, dans les endroits piétinés ; très commun partout, et formant des gazons épais, s’élevant en touffes que tous les bestiaux mangent. J. tenageia L., fleurs brunâtres, plus petites; capsule égalant le périgone; feuilles à gaine auriculée; tiges très grêles, — mêmes lieux, mêmes propriétés que le précédent. JONC 4 FRUITS LUISANTS, J. lamprocarpus Ehrh. = Fleurs en glomérules brunâtres, petits, groupés en cyme, formant par leur ensemble un corymbe terminal. Périgone à divisions externes aiguës, les internes obtuses, plus court que la capsule. Celle-ci trigone, à angles aigus, contractée au sommet, noire, luisante. Feuilles compri- mées, rameuses, fistuleuses. Tiges cylindriques, couchées ou ascendantes, parfois flottantes: de 2 à 8 décimètres. Souche gazonnante. Très commun partout, dans les prés tourbeux et marécageux, et s'étendant au point de for- mer à lui seul la moitié de l'herbe de certaines prairies. Mangé par les animaux , vert ou see, mais par nécessité seulement, sans être recherché. J. sylvaticus Reïich., J. acutiflorus Ehrb., divisions périgonales toutes acuminées-aristées, les intérieures plus longues; capsule terminée par un long bec; rhizome traçant, — mêmes lieux que le précédent; refusé en vert par les bestiaux. J. obtusifiorus Ebrh., glomérules en panicule un peu diffuse; périgone à divisions obtuses, conniventes, égalant la capsule; celle-ci trigone, terminée en bec; feuilles inférieures remplacées par des gaïnes ; rhizome traçant, — commun partout, principalement dans les prairies humides, sablonneuses. = J. supinus Mœnch., glomérules nombreux, distants, à bractées les dépassant ; capsule tron- quée; feuilles filiformes ; tiges grêles, couchées on flottantes, de 1 à 3 décimètres, — plante ter- restre et aquatique, venant dans les prés et lieux marécageux à demi-desséchés du Nord, du Centre et de l'Ouest. ; J. capitatus Weig., fleurs par 2 3, en glomérules solitaires ou geminés ; pédoncules entourés de bractées dont l’inférieure dépasse de beaucoup les fleurs ; périgone plus long que la capsule ; feuilles toutes radicales, courtes, — lieux sablonneux, inondés, du Midi, du Centre et de l'Ouest. Genre LUZULE. — LUZULA DC. Capsule ovoïde-trigone, uniloculaire ; — graines 3, attachées à la base de la capsule, à test souvent appendiculé. — Feuilles linéaires, planes, graminiformes, ordinairement poilues, la plu- part radicales, nombreuses. — Plantes toutes vivaces. Plusieurs espèces, longtemps rangées parmi les Joncs, dont elles se dis- tinguent facilement par leurs feuilles planes et allongées; également fort communes, elles se montrent plus rarement au bord des eaux, et habitent surtout les bois, lieux incultes et pâturages de montagnes : moins dures que les Jones, les Luzules sont préférées, comme fourrage, par les bestiaux, qui, 76? J0NCÉES. au printemps surtout, quand elles sont jeunes, les mangent volontiers, et les rm tard quan mg hr herbes. Pauoss LI Fleurs solitaires, eu corymbe........... EL mc ER bis Souche stolonifère… . Flavesens Guvd. NMaxlMs pc. Souche gazouuante........... Devoust Eu Spodices pc. LUZULE en panicule étalée { ri * ta ve ai LL a | Souche Are | Ne pc. Fleurs eu _ | Fleurs jaunes. .. Lutes nc. Soucbe stolomfère. ... CAMPESTUIS groupés: jen ape us FRE : te: = = ms en épi ovoïde, fort — Soneche garonnante .. .... 2--} podiformé «4 L. jilosa Willd., Juncus pilosus L., Bin ou cripiils D, dci ist Se périgone uu peu plus petit que la capsule; feuilles radicales nombreuses, courtes. les caulinaires très rares, besucoup plus petites ; de 2 à 4 décimètres, — bois montneux, pâturages ombrarés; espioe assez commune, et formant un fourrage utile par sa grande précocité. L. Forsteri DC., corymbe multifiore, dressé; périgone dépassaut la capsule; feuilles radicales plus longues, plus étroites, — bois et pâturages de toutes les montagnes de France. LuzuLe ÉLEVÉE, L. maxima DC.; L. sylvatica Gaud. Fleurs par 2.3, en glomérules pédonculés et sessiles, formant une panicule étalée. Périgene égalaut la capsule. Feuilles radicales nombreuses, très longues, très larges, poilues au bord, les caulinaires rares et très petites. Tiges grêles, de 4 à 6 décimètres. Bois et pelouses des montagnes de presque toute la France, où elle se montre parfois en abondance, formant de larges gazons, trés tendres, surtout dans leur jeupesse, et que mangent tous les bestiaux. LuzuLe DES champs, L. campestris DC : Juncus campestris L. Fleurs eu épis ovoïdes, courts, pédonculés, penchés, formant une paxicule compacte, irré- gulièrement ombelliforme. Périgone dépassant la capsule. Feuilles étroites. Tiges grêles, de 4 à 5 décimètres. Très commmnpe sur les pelouses, dans les pâturages secs et les lieux incultes, cette espèce est partout recherchée des bestiaux, et leur est d'autant plus utile qu'elle pousse sous la neige ; fleurit dés que celle-ci fond et peut être mangée alors qu'il n'y s pas d'autres berbes dans les prés. Plus tard, elle continue à pousser, maïs sans vuire aux autres régétaux, ce qui permet de la faire entrer avec avantage dans ls composition des prés secs. L. multiflora Lej., épis forts, plus brièvement pédonculés, dressés, en panicule très courte : plante très développée, cffraut de nombreuses variétés, — æbonde aussi dans les boïs embragés et pâturages de montagne. L. spicata DC., Juncus spicatus L., un seul épi ollong, lobulé et penché; périgone dépassant la capsule ; feuilles très étroites, canaliculées ; tige de 1 à 4 décimètres, — pelouses des bautes montagnes. Les autres espèces vienpent toutes sur les régions élevées des montagnes ; assez développées, elles sont toutes également mangées, mais sans être recherchées. GYPÉRACÉES. 763 Famille des CYPÉRACÉES Lestis. FLEURS À ÉTAMINES T.; TRIANDRIE L.; SOUCHETS Juss. Fleurs hermaphrodites ou unisexuées, très petites, en épillets rarement solitaires et diversement groupés en épis, en glomérules où en panicules, offrant à la base de l'inflorescence 2.5 feuilles bractéules; ces fleurs situées chacune à l’aisselle d'autant de bractées écailleuses (glumes), imbriquées sur ? ou plusieurs rangs, les inférieures souvent stériles ; — périgone nul ou rem- placé par un verticille de poils ou soies hypogynes plus ou moins longues; — étamines 3.2, hypogynes, à anthères basifixes, biloculaires ; — ovaire libre, uniloculaire, uniovulé, parfois entouré à la base d’un disque variable de forme ; — style 1, caduc où persistant, à 2.3 stüigmates allongés:; — fruit sec, indéhiscent , monosperme (akène), trigone ou comp:imé, souvent mucroné par la base persistante du style ; — graine non adhérente au péricarpe, dressée, à embryon très petit placé au centre et en dehors d'un albumen épais, fari- neux où charnu. — Feuilles linéaires, sur 3 rangs, engainantes, à gaîne non fendue, souvent pourvue à son orifice d’un petit rebord membraneux (ligule), qui n’est que le prolongement libre d’une stipule axillaire soudée à la gaine; — tige cylindrique ou trigone, à nœuds nuls oa rares et non renflés, simple ou rameuse, à la fin spongieuse ; — souche rameuse, traçcante ou gazonnante. — Plantes herbacées, annuelles ou vivaces. Famille très naturelle, comprenant un grand nombre de genres et d'es- pèces répandus par toute la terre, mais principalement dans les régions froides de l'hémisphère Nord, où ces plantes, généralement abondantes, habitent ensemble et plus ou moins mêlées aux Joncées, les prairies hu- mides, les plaines marécageuses, les pentes sèches des hautes montagnes. Très voisines des Graminées par leurs caractères botaniques et leur port, elles en différent surtout par leurs propriétés. Ainsi, les Cypéracées, consti- tuées, comme toutes les plantes aquatiques, par des tiges et des feuilles fibreuses, coriaces, peu sucrées et peu féculentes, et dépourvues de sucs, ne fournissent qu'un mauvais pâturage, difficile à mächer et à digérer, enfin, peu nutrilif et que ne recherchent guère les animaux : ceux qui s'en nour- rissent prennent du ventre, deviennent mous, lymphatiques, maigres, et les femelles donnent un lait médiocre. On n'en obtient, en outre, qu'un très mauvais foin, et leur présence dans le foin ordinaire est toujours l'indice d’une mauvaise qualité de celui-ci, soit en ce qu'elles le rendent moins putritif, soit en ce qu'elles témoignent d'une récolte provenant d'un sol mau- vais, humide et ombragé. Quelques espèces, cependant, sont broutées à l'état frais et peuvent servir, dans une certaine mesure, à l'alimentation du bétail. Mais le plus grand nombre ne sont bonnes que pour la litière.— Les rhizomes de plusieurs espèces contiennent un principe amer et une huile volatile odo- rante, que recherchent certains animaux, et qui les a fait ranger parmi les médicaments toniques et résolutifs. D’autres sont pourvus de tubercules su- 764 CYPÉRACÉES. crés et féculents que l'on consomme comme légumes. Les grandes espèces servent à la confection de divers ouvrages de sparterie; et la plupart, enfin, par leurs longues racines, sont très propres à fixer les terres mobiles des sols en pente et les sables des bords de la mer.— Les espèces francaises sont com- prises dans les genres indigènes ci-après : Epillets maltifiores . ...... . Crrezrs. Soies dépassant lougnement les fleurs — Style eadne... Exorsozce. Flours hormaphrodites prenne Glam. inf. plns petites. \ sur L E Insi |: Style persistant : senlé — Scies inc E. Glumes distiques — Style cine) | articulé — Soissoall. CLantre. Soies nulles où! Glnmes toutes égales — Style eadme . ..... …. Sosrcs imelnses CYPÉRACEES Geure formé d'espèces assez nombreuses, plus abondantes dans les lieux marécageux des tropiques que dans nos contrées tempérées, où elles viennent cà et là, constituant de médiocres plantes fourragères, dont quelques-unes toutefois paraissent recherchées des animaux. LOSGLS L Monte a rampante, écaillense Eee Baies pen ce Er rampaste, tubercalense. Rorsascs DC Z Souche à fibres tuberealeuses, ..... Aoawss Te [ZE PET l'ombre tn -- Pons L1© sd Stigmates 2. en eorymbe compacte. ..... Frsvescuss LE CYPERUS Arai en panieule étalée......... LS Le K de À en glomérule dense... .._. faces à ME Tige cylindrique — Stigmates 3......................... Soumsauses Geis | Z Soucaetr Lox6, C. longus L. Souchet odersnt. Sonche rampante, éeailleuse, cdorante. Taille de 8 à 12 décimètres. CYPÉRACÉES. 765 Espèce commune partout, venant au bord des eaux, dans les fossés et prés humides, prin- cipalement dans les prairies montagneuses du Midi. Tous les bestiaux la mangent, parfois la recherchent, et les cochons mangent avec avidité sa racine odorante et d’une saveur un peu amère. Cette racine, autrefois employés comme tonique, diurétique et détersive, entrait dans la composition des masticatoires. On l’emploie aussi pour parfumer le vinaigre de toilette. La graine de ce Souchet est parfois mêlée au riz et détermine alors des symptômes d'ivresse. C. rotundus DC., souche rampante, stolonifère, renflée çà et la tubercules ovoïdes, noi- râtres, radicants; 2 à 3 décimètres, — pâturages maritimes des bords de la Méditerranée et prairies montagneuses du Midi ; quelquefois recueillie pour ses tubercules, amers au goût. C. aureus Ten., souches à radicelles tuberculeux, — pâturages maritimes ; même emploi. C. fuscus L., épillets noirs, courts, étroits, en capitule ou en corymbe étalé ; tiges fascieulées, de 1 à 3 décimètres; racine fibreuse.— venant dans les prairies humides et sablonneuses de toute la France, principalement dans les sables du bord des rivières, où il forme des tonffes volu- mineuses que les bestiaux recherchent et mangent avec plaisir ; pourrait servir à utiliser ces ter- rains impropres à toute culture, et par suite toujours inoccupés. C. flavescens L., épillets d’un jaune pâle, linéaires, en corymbe eompacte; feuilles courtes ; racine fibreuse ; de 4 à 15 centimètres ; — espèce naine, commune dans presque toute la Franee, et venant comme l'espèce précédente, dont elle partage les propriétés, en touffes serrées, dans les prairies humides et les sables des rivières; pourrait servir aux mêmes usages. C. monti L., épillets en panicule étalée; souche stolonifere; 3 à 10 décimètres, — assez abondant dans les prés marécageux de l'Est, de l'Ouest et de tout le Midi. C. schænoides Griseb., Schænus mucronatus L., épillets à 2.3 fleurs fertiles, sessiles, en capitule globuleux compacte ; tige cylindrique, striée ; souche stolonifère ; 2 à 5 décimètres, — commun dans les marais, prés et sables maritimes de la Méditerranée, an milieu des dunes, où 1l joue un rôle utile pour fixer les sables mouvants des bords de la mer. A côté de ces espèces doit être cité le SOUCHET COMESTIBLE, C. esculentus L., espèce originaire d'Afrique, connue des anciens Égyptiens, et aujourd’hui encore cultivée en Espagne, dans la province de Valence principalement, et dans le Midi de la France, pour sa racine tuber- culeuse. Ses tubercules arrondis, blanes à l’intérieur, d’une saveur douce, ayant quelques rap- ports, pour la forme et le goût, avec l'amande de Ia noisette, contiennent de la fécule, du sucre et une huile aromatique d’une saveur agréable, et fournissent un aliment nourrissant et analep- tique; on les mange crus. La culture de ce Souchet exige une terre humide ou arrosée; on sème aux mois de juillet et d’août, et on récolte fin séptembre. Cette rapidité de développement anto- rise à penser qu’on pourrait peut-être tirer parti de cette plante pour utiliser, à la fin dela sai- son, certains terrains sablonneux et humides du Midi. — D'autres Souchets exotiques servent, spécialement en Égypte, à la confection de la fine sparterie. Un genre très voisin du Cyperus fournit une espèce, le Papyrus antiquorum L , qui eroït dans la Sicile, dans l'Inde, les marais de la haute Égypte, et avec lequel autrefois on fabriquait le papyrus, sur lequel sont inscrits la plupart des anciens manuscrits; on préparait ce papier en coupant transversalement les tiges en tranches minces, que l’on unissait et soumettait ensuite à Ia pression. Genre CHOIN. — SCHŒNUS L. Epillets pauciflores, groupés en un capitule dense, pourvu de 2 bractées, l'une dépassant l'inflorescence; — glumes earénées, sur 2 rangs, la supérieure quelquefois senle fertile ; — style caduc ; — stigmates 3, pubescents; — akène entouré de 1.5 soies denticulées. — Feuilles tontes radicales, filiformes, subulées, plns courtes que la tige. < Le 766 CYPÉRACÉES. Sch. nigriosns L., épillets nosrûtres, nombresx: tiges neœmbrenses, gréles, de 3 à 5 déci- mètres, — sables maritimes, lieux kumides, maruis des Pyrémées et des Alpes. Sch. ferreginrus L., pins petit dsns toutes ses parties, — prairies tourbenses des montagnes. Genre LINAIGRETTE. — ÆRIOPHORUM L. Epillets grompés en 1 où plusieurs capitales sessiles où pédomenlés, sn sommet de Is tige; — glumes pes nombrenses, entouré de soies bypogynes 2 s'accrossant et dépassant longmement les giumes après la fécondation, de manire à se ut 22 AR TT TM Un petit nombre d'espèces, «1 facilement reconnaissables, à la maturité, aux houppes blanches de fleurs. Abondantes surtout dans les marais et‘prés humides des montagnes, elles plaisent peu aux animaux LiNAIGRETTE À LARGES FEUILLES, E. latifolium Hopp.: E. polystachyon L. Linsigrette communs, Lis des marais, Chenmwells, Checsbs des pauvres. Epillets en capitules ovoîdes, penchés, à pédomenles très imépanx, rudes su 1oueker. Fenilles radicales faseienlées, carénées Soccke euurte. Taille de 3 4 5 décimbtres. Espèce la plus commune de genre, venant dans les lieux bmmides les prairies meréeageuses, sur les montagnes de toute La France : esi mançée par le bétail, mais senlement quand elle est jenne. La plante verte était in sairefots contre La drsenterie, ei ls partie ssvagieuse des tiges est considérée encore, en Allemagne, comme vermifoge. On à essayé aussi d'atiliser les soies des fleurs, comme les aigreites des Typhacées, dans La confection de certains tisses, mais non avec plus de smccès. E. snquatifeliem Both, capitoles à pédoncale lisse : fecilles longoement seuminées: souche stelonifère, — Eabétation, propriétés et messages de Ls précédente: plus rare. E. gracile Koch, fenilles très étroites: tige trés grêle, — mêmes lieux. E- caginatum L. (Liaigretie des marais): — E_ copitatum Host : — E. alpémwm L.,— espèces toutes à épi nnique, terminal ; venant dans les tourbières des montagnes. Genre CLADIE. — CLADIUM R. Bs. Epillets paneifores, nombreux, en groupes inépalement pédirellés formant des panieules axillaires d'apparence latérale : — glumes pra aa pen 27 he — tyle Genre RYNCHOSPORA. — RFNCHOSPORA Wan. Epillts pasciflores, petits, brièvement pédicellés, en groupe court, serré: — glumes sur plusieurs rangs, les inférieures stériles: — style artieulé, à base rendée et perssstante, à 2 stig- mates; — cenire pourra de 6.12 sotes bypogymes. — Fruilles plus courtes que la tige, dressées, Jinéaires. e : ' CYPÉRACÉES. 767 R. alba Wahl., Schœnus albus L., épillets jaunâtres, aigus, en petite grappe corymbiforre, avec bractée l’égalant ; tiges fascieulées, grêles, feuillées, de 2 à 4 décimètres, — prairies tourbeuses de toute la France. R. fusca Rœm. et Sch., Schænus fuscus L., épillets bruis, en deux grappes spiciformes, dépassées par la bractée inférieure, — mêmes lieux. Genre SCIRPE. — SCIRPUS L. Epillets solitaires on en glomérules diversement groupés, souvent d'apparence latérale, par la prolongation de la bractée inférieure qui continue la tige ; — glumes sur plusieurs rangs, presque égales, les 2 inférieures stériles ; — style caduc; — ovaire parfois entouré de 1.6 soies hypogyues incluses. — Feuilles étroites, linéaires, ou réduites à des écailles engaïînantes. * Espèces assez nombreuses, variables d'aspect, quelques-unes de très petite laille et formant des gazons délicats que broutent volontiers les ani- inaux ; le plus souvent inutiles dans les prairies où elles se montrent parfois. Epillets distiq., en grappe spicif. — Tige eylindr. —Feuill. planes. Cowpressus Pers.| # SYLYATICUS L. [2 4 \ Glumes entières... .. Radicans Selk.| # | | Feuilles planes et molles Te D Me irore | Michelianus L |@ ige tri à RATE | Glumes bifides....... MaRiTINUS L.| Z Epillets { Stigmates 3.. .. Mucronatus L.|# nombreux, Tige trigone Rotäii Gupp.| 7 en grappe l Stigmates 2....) P Uichii Gr.-God. | Æ : composée Feuilles Triqueter L.|# SCTRPUS très courtes : : : É 2 Le * { Tige cylindr., trigone supérmt... Duvali Hopp.| + AUTREUeES k LACUSTRIS L.| Z | à leur gaîne Glumes non plissées. . 2 Tige Horoscaœnus L.| 7 | eylindriq. S SETACEUS L. @ Glumes pliss. en long.{ Savit Seb. [D À | Supinus L> @ | 3 À NA CœŒsPiTOsus L.|Z | Epillet terminal unique. Tige dressée, cylindrique. À D fous Light. | Feuilles réduites à leur gaîne Tige flottante. ......_... -. Fluitans L|2Z Sc. compressus Pers., Schœænus compressus L., épillets sur 2 rangs, sessiles, oblongs, mul- tiflores, en grappe spiciforme comprimée ; feuilles planes; souche stolonifère; 1 à 2 décimètres, — prairies humides de toute la France. Se. sylvaticus L., épillets petits, presque tous sessiles, réunis par 2.3, en petites glomérules disposés en une large grappe, inégalement rameuse ; feuilles très allongées, carénées, rudes sur les bords ; tige solitaire, dressée, fistuleuse, de 8 à 10 décimètres, — très commun dans tous les lieux humides et ombragés, dans les bois, les prés bas et humides, où les jeunes pousses sont seules recherchées. Sc. maritimus L., épillets très gros, ovoïdes, presque sessiles, en grappe petite, compacte : feuilles très allongées; tiges fasciculées ; souche longuement rampante, avec filets radicaux por- tant à leur extrémité des renflements tuberculeux, — commun dans les marais du bord de la mer et dans les autres lieux humides ; fournit quelquefois des tubercules féculents et alibiles à la consommation ; ils pourraient être donnés aux porcs. SCIRPE DES ÉTANGS, Sc. lacustris L. Scirpe des marais, Jonquine, Jonc d’étang, J. à chaise, J. des chaisiers, J. des tonneliers. Epillets multiflores, volumineux, ovoïdes-oblongs, sessiles et agrégés en capitules, on inéga- lement pédonculés et formant une panicule ombelliforme. Tige solitaire, forte, arrondie, spon- 768 CYPÉRACÉES. giense, atténuée au sommet, pourvue à ls base de 2.3 gaines rougeñtres, la supérieure prolongée en feuille courte. Souche longuement rampante. Taille de 1 à 2 mètres. commun partout, dans les lieux marécageux, étangs, fossés des prairies, aux bords des et même dans les esux courantes où ses tiges se transforment eu phyllodes rubanés fot- a Le ue et les pores les racines, ainsi que, parfois, les grosses tiges remplies de moelle. En Suède, on utilise ce Scirpe, après dessic- cation, à la nourriture de tous les herbivores. La souche, astringente et diurétique, est mangée par les Chipois: elle est aussi employée en médecime. Les tiges servent pour couvrir les chau- mières, pour confectionner des nattes peu résistantes et de très bons paillassons. Avec ls moslle, on fait une espèce de papier, quelquefois des mèches de lampe. Le plante entière pourrait être utilisée aussi comme liti ones VU ccm se Le ie sessiles ou pédonculés. formant une grappe latérale simple ou composée ; tiges fasciculées, raides, pourvues à la base d'une gaîïne à limbe court; 5.12 décimètres, — très commun dans tous les beux et prairies humides du Midi, du Sud-Ouest principalement. Sc. setaceus L., épillets 2.3, petits, rapprochés, terminaux ; tiges fasciculées, filiformes, de 3 à 15 centimètres, — commun dans toute la France, habitant les lieux bummdes, principalement cenx des sols sablonneux et silico-argileux ; brouté parfois par les moutons ; mais de trop petites dimensions pour offrir de l'importance. Sc. cœspitosus L., épillet terminal unique, ovoïde ; tiges fasciculées, arrondies, à gaine ocbliguement troñquée et terminée en pointe ; 5 & 20 centimètres ; très gazonnaut, — fort com- mu partout, montant très haut et formant dans les marais et prairies marécageuses des mon- tagnes de larges toufles que broutent tous les bestisux; dans les montagnes du Centre surtout, est quelquefois assez multiplié pour fournir à lui seu] des pâturages abondants. Genre ELEOCHARIS. — ÆELEOCHARIS R. Bs. Epiliet solitsire, terminal, dressé ; — glumes sur plusieurs rangs, les 2 inférieures plus grandes et stériles; — style articulé, à base reuflée et persistante ; — ovaire entouré de 5.6 soies incluses. — Tiges fascieulées, unes, euveloppées à le base par 1.2 gaines. Un petit nombre d'espèces, autrefois comprises dans le genre Scirpe et offrant Es mêmes propriétés. ELéocHanis DES MARAIS, E. palustris R. Br.; Scirpus palustris L. Jonc des marais. Epi oblong, petit, brun. Glumes serrées. Stigmates 2. Akène comprimé. Tiges spongieuses, me peu compriméess, de 2.3 décimètres. Souche longuement rampante. Plante très gazonnante. Commun su bord des eaux, dans les maruis et prés humides de toute ls France. Cette espèce, d'après Poiret, « pourrait devenir l'objet d'une grande culture dans certaines localités sbhan- données à cause de leur stérilité, et qu'on voudrait ou rendre ylus utiles ou convertir en mu sol plus svantageux; on pourrait surtout chercher à le multiplier pour fixer les terrains sujets sux inondations, pour utiliser le fond des fossés où il ne coule que peu d'esu. Une seule toufle de 3 centimètres carrés peut, selon Bosc, acquérir, dans le cours d'une année, si le terrain Ii convient, 3 décimètres carrés, tant ce Scirpe trace rapidement. On peut aussi le semer sur un labour en sutomne. Les cheraux et les chèvres mangent cette plante; les vaches ne ls dédai- gent pas ; les moutons y touchent à peine ; les cochons sont très avides de ses racines. En Suède, on les fait sécher pour servir, pendant l'hiver, de pâture à ces animaux (Hist philos. des plantes). » E. uniglumis Koch , Sc. wniglumis Link, vivace; — E. ovata R. Br., Sc. ovatus Roth, annuel, — espèces voisines, venant dans les prairies tourbeuses. E. ociculoris PB. Br., Sc. ecicularis L., stigmstes 3; skène trigone: tiges capillaires, de + - CYPÉRACÉES. 769 3.10 centimètres ; annuel, — commun partout, notamment sur les montagnes de l'Aveyron, où il forme un gazon touffu, assez abondant, que broutent les moutons et où il concourt ainsi à l'entretien des nombreux troupeaux qui parcourent ces contrées. E. multicaulis Dietr., plante de 2.3 décimètres, gazonnante, — commun dans les À tourbeuses de tout l'Ouest et de diverses autres contrées. Genre FIMSBRISTYLE. — FIMSBRISTYLIS Wauz. Epülets en corymbe ; — glumes inférieures plus grandes et stériles ; — style eilié, renflé à ls base, articulé ; — ovuire à disque membraneux, à soies nulles. F. laura Wahl. ; Seirpus annuus All., plante de 5.10 centimètres, — prairies du Sud-Est. Genre ELYNA. — ELYNA Scrap. Fleurs androwynes, les mâles et femelles distinctes à l’aisselle de la même écaille ; fleur mâle externe et pédicellée ; — étamines 3. E. spicata Schrad, Kobresia seirpina Willd, Scirpus Bellardi Wabl, Carez Bellardi All, épi solitaire ; feuilles linéaires ; tiges tiliformes, dressées, de 1.2 décimètres, — sommet des Alpes, des Pyrénées. Genre LAICHE. — CAREX Micu. Fleurs unisexuées, en épillets monoïques ou androgynes, solitaires ou diversement groupés ; — glumes mâles et femelles imbriquées sur plusieurs rangs; — étamines 2.3; — style cadue, à 2.3 stigmates filiformes ; — ovaire enfermé dans une enveloppe membraneuse (utricule) ouverte au sommet pour le passage des stigmates ; — fruit enfermé dans l’utricule persistante et simulant un péricarpe. — Feuilles longues, planes ou canaliculées, carénées, bordées de dents très petites qui les reudent coupantes ; — tiges le plus souvent trigones ; — racines plus on moins fortes et traçautes. — Plantes toutes herbacées et vivaces. Ce genre, l'un des plus nombreux du règne végétal, et l'un de ceux, no- tamment, qui offrent le plus grand nombre d'espèces indigènes, intéresse l'agriculture par l'abondance des plantes qui le composent, et l'influence qu'elles ont sur la qualité du foin. Venant dans toute espèce de terrain, mais surtout, comme les autres plantes de la famille, dans les lieux maré- cageux et humides, au bord des étangs et des eaux courantes, quelquefois dans les régions montagneuses, elles se montrent le plus souvent réunies en gazons serrés qui forment des touffes remarquables par leur densité, se mélant plus ou moins aux herbes des prairies, auxquelles elles nuisent tou- jours. Elles-mêmes ne constituent, soit en vert, soit en sec, qu’un fourrage dur, peu savoureux et peu nourrissant, surtout après la floraison, outre qu'elles exposent les animaux à se blesser avec les bords tranchants des feuilles, d’où le nom d'herbes coupantes qui leur est souvent donné ; aussi les chevaux et les moutons les repoussent-ils constamment ; les bœufs et les vaches seuls les broutent quelquefois. On les utilise encore pour la litière; mais, en général, ce sont des plantes à détruire, et que l’on ne peut faire disparaître que par une bonne culture, le dessèchement, le défoncement du terrain, l'emploi des engrais salins. Cette destruction est parfois difficile à cause de la longueur des racines ; et d’un autre côté, il peut être utile, dans 49 770 CYPÉRAÇÉES. les terrains meubles en pente, de conserver, au moins partiellement, ces Carex, dont les racines longues, tracantes, fibreuses, conviennent mieux d'aucune autre plante, soit pour maintenir les terres meubles sur entes, soit pour protéger les bords des rivières rongés par les eaux, soit pour er les sables contre l’action des vents. Ces tes concourent enfin, pour la plus grande part, dans les marais, à former la tourbe et à exhausser le sol par l'accumulation des produits de la décomposition des feuilles et des racines. Pour faciliter la distinction des espèces nombreuses qui composent ce genre, on peut les partager en plusieurs groupes. Soucbe stolonifère. . . . ... Dicics L 7 LT EL PA racurracss Se SPP Powilions es. ose: ? L CABEX | Epi androgyne — Souche fbreuse. ...... L sË VTT A Pyrensice Wall Sonche fibreuse ........ Stigmates 3 — Epi androgyne Peucifiors Ligh. k” nr Fat oi pr: pers AB. C. diotca L., épis dioïques, le mâle plus grêle, le femelle oblong ; feuilles plus courtes que les tiges; celles-ci fliformes, arrondies, lisses, de 1 à 2 décimètres ; souche stolonifère, — espèce commune dans les prés marécageux, les prairies spongieuses d'un grand nombre de loca- lités; une de celles que mangent volontiers les moutons et les vaches. C. pulicaris L., épis androgynes, les épillets mâles au sommet ; feuilles fiiformes, roulées, 2 à 3 décimètres; souche fibreuse, — lieux bumides ; très répandn. Les autres espèces, toutes de 5 à 20 centimètres, viennent sur les montagnes. 2e GROUPE. — Epi terminal composé, formé d'épillets androgynes. ; Epi avec involuere à 2.3 feuilles — Stigmates 2......... Cyperoides EL pa Gynomenc Ben. | Stigmates 3..................-...-.-.. | ni F4 CAREX Drviss Bus. 2e GROTFE Epillets mâles su } Fatids vi. | sommet Chordorrhise Et. Epi sans SE AtEnaRA L. involnere mp Dsricsa Buës. Pscudo - crenaris Bb, ne he lai Sr. - | Brisoides L. | Vous Le Stigmates 2 Monicats L Epillets mâles au } Pros Goud. sommet PaxIODLATS L. Parnduse Wie. Sonci Torctiuseule Gupé. gazonnante Heleumastes Er. é Eiongate LE Lerontxs L. Epillets miles à la ) o oars Cooë. Canesoens L. Véritis Prices. Bemots L. C. divisa Hnds., épi oblong, serré ; feuilles planes, étroites, subulées ; tiges trigones, de 1.4 décimètres ; souche longuement rampante, — très commun partout. C. arenaria L., souche très longue, d'une odeur aromatique et légèrement cumpbrée, — LL CYPÉRACÉES. 771 sables maritimes de l'Ouest, lieux ssblonneux; souche autrefois recherchée comme dépuratif. C. disticha Huds., épillets nombreux, les mâles au centre de l’épi: tige de 3.6 décimètres. C. eulpina L., épi obtus, che ; feuilles planes, larges. DB EE Rs ex, presque dé de See C. muricata L., tiges 3 angles non ailés, plus grèles. C. divulsa Good., épis plus longs: épillets écartés C. paniculata L., épi très composé, formant une panieule compacte ; feuilles longues, pliées, les inférieures réduites presque à ls gaine: tige 3 angles très aigus, rudes, de 5 à 8 décimètres. C. kporins L., épis courts, obovés, à 2.6 épillets écartés: feuilles planes; tiges angu- lenses, fstuleuses, de 2.6 décimètres. C. stellulata Good., épi grêle, court, à 2.4 épillets: feuilles d'un vert foncé, étroites, üli- formes : 1.2 décimètres. C. remota L., épi allongé, à 6.10 épillets écartés ; feuilles planes, aiguës, très longues; 2.6 décimètres. Espèces partout très communes, dans les prairies humides et msrécageuses. 32 GROUPE. — Epilleis wmiseruss, en épis méles terminaux et épis femelles axillaires. — Peut être partagé en deux séries. A Ctricule à bec arrondi. Gta Scop. Epis mâles 2.5 — Souche stolonifère. ... .... ... A Êe Hispidæ Wild. | Srrigosa Huis . Albe Scop. = E } Pilesæ Scop. és stolonifère. PANICEÀ e- ! Uincale Nitide Hest. Ustulete Wahl. glabre 1 Bract. infèr | Souchezazonnante.: Parzeseexs L. | engaïnante Capilleris L. Souchezazonnante.! Brevieollis DC. Utrieule \ velue | Digitata L. | Epi mâle ) Souche stolouifère. | —#, PRECOX Jey- Souche rampante..{ Towewrosa E- Utricule Enicetoacw Poll. vrelue Ursaosa Hop Bract. infér.. Souebegazonnante.{ Pizczirees LE ! Montens L- \ Epi mâle solitaire — Bract. inf. non engainante. Bicolor an Cæsprrosa Gecd Srarcta Good. Trineruis Desgi es 2. < she |} Epis mâles 1.2 — Bract. infér, engainante... Acute Fries. C_ glauca Scop., épis cylindriques, mâles 2.3, dressés, femelles 2.3, écartés; bractée très longue; feuiles planes, glauques : 2.4 décimètres, — bois et prés humides. C. panices L., épi mâle linéaire-oblong; épis femelles 1.2, cylindriques, écartés, lâches ; feuilles planes, dressées ; tiges trigones, à faces convexes, — prés humides; mangé par les remimants; mue des espèces à conserver dans les prairies. C. mazima Soop., épi mâle très allongé, épis femelles 3.4, écartés, longs, cylindriques, pendants; feuilles planes, les plus grandes et les plus larges du genre ; tige trigone, de 6 à 12 décimètres, — venant partout, daus les lieux ombragés et bumides. C. pollescens L., épi mile petit, épis femelles 2.3, épais, ovoïdes, deuses ; feuilles d'un vert pile, étroites ; 2 à 4 décimètres, — partout, bois et prés humides. C- ornithopoda Wild, égi müâle court; 1.2 décimètres, — bois des coteaux calcaires. C. precoz Jog., épi mâle épis, en massue, épis femelles 2.3, oblongs, rapprochés ; feuilles raides, urgnées en dehors ; tiges grêles dressées ou ascendantes, de 1 à 2 décimètres, — prairies sèches, pâturages des coteaux, bois, dans toute la France: fort répandu et très précoce, offrant au printemps une utile ressource ; prerque la seule espèce qne mangent les moutons. G. tumentoso L., épi mile grêle, sigu, épis femelles 1.3, cbtus ; 2 à 4 décimètres, — bois, prés et terrrains eslesires. C. erictorum Poll, épi mâle panaché de blanc, obové ; feuilles étalées, — pelouses sèches des moutagves, surtout dans les terrains siliceux ; brouté par les vaches. C. wmbross Hopp., épi mâle en massue, épis femelles 2.3, écartés, — en gazons épais; partout. C. pilulifers L., épi mile grêle, aigu, épis femelles 3.6, globuleux , rapprochés ; feuilles planes, étroites: tiges gréles, décombantes, de 3 à 5 décimètres, — très commun; bois. C. cœspituse Govd., épis miles 1.2, épis femelles 2.4, dressés, serrés, cylindriques ; feuilles slongées, étroites; tiges à ongles aigns, de 1.5 décimètres, — très commun dans les lieux ombragés, bords des eaux, prés humides ; plait aux grands ruminants; une des bonnes espèces à conserver dans les prairies. C. stricta Gooû., épis femelles plus épais, plus serrés: feuilles plus raides, plus grandes, — formant su milieu des marais des garons épais et solides. 5. Dtricule à boc cllongé bifide. Vesicanta L. Utr Pauvvoss Good. Bract. infér. non engain. Ripanta Curt. Souche rampaute. | Nutens Host Epis müles 2.5 lot velue._. Filiformis L. : E . vel. — S. razmp.{ Brata [Fa Br. inf. enpain (Ou Vab > & gr. Bordeistichos Vi. Dustaxs L. HosnscuDCRia xs Hoyp. Sompervirens Val. femelles } Firma Bo. dressées | Depauperata Guoë. Binervis £Sm. Sügm. 3 tricule Extensa Govd. dressée Puncteta Gaud. Tige FLfemelles| Qu Ou lisse penchées Biligularis eg CAREX Soncbe Fisva L. gr Epi anôlle solit.(Estonnante) |Uiricules étalées..)Œsen Eut. Bract. infér. Mairii Cons. G. engainante. Tige à bords rudes. ..... L \Ctrieule glabre np oi Au. Sovche stolanifère . ...... ....... Hispiduïa Gieë. Ferruginea Scop. GRAMINÉES. 773 C. ampullacea Good., épis mâles 2,3, grêles, rapprochés, épis femelles 2.3, distants des premiers, écartés les uns des autres, très compactes, le supérieur sessile; feuilles étroites, pliées, dressées ; tiges à ongles obtus, de 3 à 6 décimètres, — lieux marécageux. C. vesicaria L., tiges à ongles aigus, de 6 à 10 décimètres, — très commun, mêmes lieux. C. paludosa Good.; — C. riparia Curt., — mêmes lieux, très répandu aussi. C. hirta L., épis mâles 2.3, aigus, velus, le terminal plus grand, épis femelles oblongs, écartés les uns des autres; feuilles planes, molles, velues; tige de 2.4 décimètres, — prés et bois des lieux sablonneux et humides ; brouté par les vaches. C. distans L., épi mâle linéaire oblong, obtus, épis femelles 2,4, très écartés les uns des autres, dressés, denses, pédonculés; feuilles courtes, planes, raides, étalées; tiges grêles, de 2 à 5 décimètres, — partout, dans les prairies humides. C. Hornschuchiana Hopp., épi grêle, panaché de blanc, — pâturages humides. C. ertensa Good., — tiges servant, dans le Midi, pour fabriquer les chaises. C. sylvatica Huds.; épi mâle dressé, grêle, aigu, épis femelles 4.7 linéaires, lâches, pen- dants, longuement pédonculés ; feuilles dressées, planes, 2 à 5 décimètres, — bois et lieux couverts de toute la France. C. flava L., épi mâle oblong, fauve, épis femelles 2.3, presque globuleux , dressés, rap- prochés ; tige presque filiforme, de 1 à 3 décimètres, — partout, dans les prairies humides. C. Œderi Ehrh., espèce voisine, très abondante également, — dans les prairies tourbeuses. Famille des GRAMINÉES. PLANTES A ÉTAMINES T.; TRIANDRIE L.; MONOHYPOGYNIE Juss. Fleurs hermaphrodites ou unisexuées, en épillets ou locustes, sessiles ou pédonculés, rassemblés en panicule, en grappe ou en épi ; — épillet offrant : à la base, un involucre (1) formé de ? bractées, valves ou folioles (glumes) plus ou moins écailleuses, concaves, souvent carénées sur le dos, l’une insérée plus inférieurement:; entre ces glumes, une ou plusieurs fleurs, alternes, distiques, sessiles ou pédicellées, quelques-unes parfois restant stériles et rudimentaires ; — chaque fleur comprenant les organes suivants : une pre- mière enveloppe, sorte d'involucelle (2) formé de 2 écailles ou valvules (glumelles) (3) inégales, concaves, l'externe insérée plus bas; celle-ci à dos caréné ou arrondi, plus grande que l’interne, qu’elle enveloppe complétement, imparinerviée, la nervure médiane se prolongeant souvent en arête qui part, du sommet, de dessous le sommet, du dos ou de la base; l'interne plus petite, parinerviée, à 2? carènes, toujours mutique, paraissant formée de la (1) Caiyce L.; — Glume Juss.; — Bâle ou Tegmen Pal. de Beauv.; — Lépicène Ach. Rich.; — Peristachyum Panzer ; — Perianthelium Peterman. (2) Corolle L.; — Balle ou Bâle Juss.; — Périanthe Rob. Brown ; — Stragule Pal. de Beauv, — Périgone DC.; — Glume Ach. Rich.; — Glumelle Link, Mirb., Desv, (2) Balles, Paillettes, Spathelles, 774 réumon de ? valvules soudées, re ete verticille, sorte de pes (1), formé de ee 6, ès min- dorsifixes, partagées 3 chaque extrémité en 2 iobes allongée, distincts, un diver- gents et figurant un X ; — ovaire libre, uniloculaire, à ovule vue rempisant La famille des Graminées, ainsi désignée du nom de son fruit ou grain, gramen, l'une des plus naturelles et des plus nombreuses du règne végétal, comprenant, en effet, plus de 3,000 espèces, -; environ du total des espèces connues. est encore l'une des plus remarquables par l'extrême ressemblance des individus qui la composent, leur air évident de parenté qui, de tout temps, Les fait réunir en un seul groupe. Parfaitement distinctes et faciles à recon- naître par leur port autant que par leurs caractères botaniques, elles se rap- prochent seulement de la famille des Cypéracées, dont elles se distinguent cependant par leur graine à albumen farinenx, abondant, à embryon extraire; leurs feuilles à gaîne fendue ; leur chaume généralement fistuleux, à nœuds renflés, formant des cloisons transversales à la naissance des feuilles. — Dis- tribuées sur toute la surface du globe, des tropiques à la zone glaciale, les espèces de cette famille viennent partout, dans les plaines et sur les plus bautes montagnes, dans les lieux secs et humides, partout enfin où la vie est possible. Mais préférant en général les lieux frais, elles abondent surtout dans les régions tempérées et sont extrêmement commuves, notamment dans les différentes contrées de l Europe centrale. Généralement très petits, faibles, de chétive apparence, les plantes sont celles auxquelles principalement on donne le nom d'herbes; quelques-unes toutefois, dans nos contrées, atteignent une certaine hauteur, mais sans devenir jamais véritablement ligneuses ; elles augmentent de taille quand on appro- (1) Lodioule Pal. de Beau; — Glumelle Ach. Rich.: — Glumellule Des . (2) Paléoles, Squammules, Lodicelies. GRAMINÉES. 775 che de l’équatur ; ainsi, dans l'Asie tropicale, on voit des Graminées à port élevé constituant parfois des arbres véritables. En outre, la plupart des espèces se font remarquer par l'extrême abondance des individus, formant des agglomérations qui composent la majeure partie des prairies et tapis de ver- dure qui, dans les montagnes et dans les vallées, recouvrent partout la sur- face du globe. En Amérique, les savanes au nord, les pampas au sud, sont des plaines immenses d'où les Graminées ont exclu toute autre végétation. Cette profusion s'explique par la facilité avec laquelle ces plantes se multi- plient, soit par leurs graines qui germent partout et d’une manière rapide, soit par leurs souches quand elles sont vivaces, et desquelles naissent, cha- que année, des tiges nouvelles, qui repoussent même plus vigoureusement lorsqu’elles sont coupées ou détruites par la dent du bétail, soit enfin par les chaumes eux-mêmes qui, couchés sur le sol, s’enracinent à chaque nœud par une sorte de marcottage naturel en produisant autant de nouveaux pieds; tous ces procédés divers concourant à la fois à la végétation, à la multiplica- tion et au maintien dans les pâturages et prairies naturelles des Graminées qui en forment la base. La famille des Graminées se place, de plus, au premier rang par son im- portance économique. Elle est celle, en effet, de toutes les familles végétales qui renferme le plus grand nombre d'espèces utiles : ces espèces elles-mêmes contenant, dans leurs parties vertes ainsi que dans leurs graines, des prin- cipes nutritifs qui leur donnent une valeur supérieure à celle de la plupart des autres végétaux. Ainsi, elles renferment : dans les graines, de la fécule unie à une assez forte proportion d’un principe sulfo-azoté ou gluten ; dans les tiges, du sucre, quelques-unes en assez forte proportion, et uni à un prin- cipe mucilagineux sucré que l’on trouve, en outre, dans les racines et dans les feuilles ; dans toutes leurs parties du phosphate de chaux, principes repré- sentant tous les éléments essentiels de la nutrition ; aussi ces plantes forment- elles la base de l'alimentation de l'homme et des animaux. Les espèces plus spécialement alimentaires se divisent en céréales et en fourragères. Les céréales, cultivées pour leur grain, farineux et nutritif, concourent dans tous les pays, et pour la plus grande part, à l'alimentation simultanée de l'homme et des animaux. Les fourragères, exclusivement destinées aux animaux, constituent partout la principale nourriture des herbivores. Elles sont culti- vées, à cet effet, soit en pâturages, soit en prairies naturelles ou artificielles, tantôt isolément, tantôt réunies en plus ou moins grand nombre, et elles sont mangées sur place à l’étable, tantôt fraîches, tantôt desséchées et à l'état de grain. Elles offrent, à ce point de vue, une importance d'autant plus grande que, indépendamment de leur valeur nutritive intrinsèque, toutes leurs par- ties : fleurs, fruits. feuilles, tiges, racines des espèces traçcantes, sont égale- ment alimentaires et peuvent être entièrement consommées ; et qu'entre toutes les plantes fourragères, elles sont les plus rustiques, sont celles qui résistent le mieux aux mauvaises saisons et à l’action des eaux, 776 GRANINÉES. La famille des Graminées fournit, PER des principes utiles à la mé- decine, à l'industrie. Ainsi les graines, les racines de plusieurs espèces sont fréquemment employées comme émollientes, diurétiques, apératives, etc. Dans plusieurs d'entre elles existe un principe aromatique servant quelque- fois de stimulant et de condiment, et également utilisé dans la parfumerie. Le sucre est fourni par une espèce exotique, et les graines fermentées des espèces les plus communes servent à fabriquer des liqueurs alcooliques. Les chaumes résistants et couverts d'une couche de silice qui les rend imputres- cibles, sont, de leur côté, tout à fait propres à faire des liens, des païllassons, des ouvrages de vannerie, des toitures, elc.; et quand ils n'ont pas d'autre destination, ils sont encore employés avec avantage pour fournir aux animaux leur meilleure litière. Enfin, plusieurs d’entre elles se recommandent comme plañtes d'ornement. Ces avantages divers, cette utilité de premier ordre qu'offrent la plupart des espêces de la grande famille des Graminées, donne à l'étude de ces plantes une importance exceptionnelle. Elles sont néanmoins, en général, fort mal connues, ce qui tient surtout à la remarquable ressemblance qui existe entre elles, à l'uniformité de leurs caractères, d'où une très grande difficulté pour les distinguer les unes des autres. Cette difficulté est attestée, notamment, par les divergences que l'on rencontre dans les essais de classi- fication tentés par tous les auteurs et n'offrant, la plupart, que des groupes mal définis, ou bien établis sur un ensemble trop nombreux de caractères, eux-mêmes non constants ou communs à différents groupes, ce qui leur enlève toute valeur déterminative ; embarras accru encore par les divergen- ces de la synonymie et aussi par l'extrême multiplicité des genres, dont beaucoup de botanistes même se trouvent entraînés à augmenter le nombre en créant de nouvelles subdivisions dont l'opportunité ne paraît pas toujours démontrée. Dans ces conditions, sans prétendre établir une classification absolu- ment nouvelle, nous avons cru devoir, en conservant les genres admis et en respectant les groupes principaux les plus naturellement établis, essayer d'un mode de classement reposant sur des bases moins complexes que celles adoptées dans la plupart des classifications en usage, et offrant, par suite, l'avantage, tout en maintenant les affinités naturelles des types, de permettre la distinction des espèces et des genres à l'aide d'un très petit nombre de caractères saillants et faciles à saisir. C'est dans cette vue que nous parla- geons l’ensemble de nos genres indigènes en douze tribus, se répartissant ainsi que l'indique le tableau ci-contre : = = GRAMINEÉES. RALIMOVUNY tt ttes sonde #07 onb soyanoo end ‘ojudgur soumyr) — opyut où HYNIONDV *"OUNINEVY MLILOIOOUOCONONCUOCT ONE CNE TAC) so quuqure got y SANO |] \ ‘SU J0 Soja y U | Op 94079 MO up SOUUI * SOJUUT IS OBU AUOT Y SONAU JUOMEONTUO ‘SAN Ge à Saunduoo sorry * OF OAI, — ‘S SJ IUOfe LULL UN En Sup JotutUIOS 6 FUVIIOS SHOUIU 60 lo SANO];] "SHDNIONONIV = OAQELL EH ‘8000007 * *S000MIIX °°" "7" " "SoumIfOs #jojtidyy sonbjouou ‘opnxostun & BEOUX Hp à 10 2911908040! 1] *SOQOUOPIOH ‘#An0f p'T 4 ‘#oUAOY Words NINVHD ountoyropuu wo nu » odduañ no *BOQEPIIIBUD te juouopiogu quuaos sopesos onbroud sopuudiig | ‘S09PHUIUUd ‘‘" ‘#0011079$ ‘ 109 ‘Hot au D no ‘HOUTUEN MyJof] ‘#oduoqqu 101478 "SOQOEUUX ‘AN Uf Op JOULUON LU JUUJAON HOJUUNIIQ — HpAUOqU ofAIS "800PMBOABY "A0 Uj Ep ONU Uf 4 NO pI00 nu juujAON Hoppt on nou 1 PTIT 1C) RE EE EE EE EEE EEE "SOQUOAY ‘OjUMIOP ODA 4 MAYJUT OI) = HONAUO, HONTE) | AO UE qua} |] quip M odduin no ‘#000N9894 ‘O[UUIUAO) DJQAU 4 AYJUL OTJOUUNTE) = HOJATNOD HONTE) \Auwixo8 sogouuA}y "SOQUIPUNAY °°": ! QAOD JAOST == ANS U] Op JOUHUOE HU JUUAION HOjUA TS 778 GRAMINÉES. Genre ROSEAU. — ARUNDO L. Epillets allongés ;: — fleurs toutes hermaphrodites et longuement barbues ; — glumes presque égales, aiguës, carénés ; — glumelles inégales, l'inférieure plus longue, carénée, velue inférieure- ment, bidentée, avec l'arête moyenne plus longue que les dents. GRAND ROSEAU, 4. donar L. Roseau à quenouille, R. des jardins, Canne de Provence. Panicule dressée, serrée, très fournie, atteignant 5 décimètres. Epillets purpurins, à 2.3 fleurs. Glumes égalant les fleurs. Style allongé. Feuilles très amples, lancéolées, planes. Chaumes presque ligneux, épais, dressés, feuillés jusqu'au sommet, de 3 à 4 mètres. Souche rampante, tuberculeuse. Très commun dans toute la région méditerranéenne et venant principalement dans les lieux aquatiques, et cultivé dans plusieurs contrées de la Provence, soit dans les jardins, comme plante d'ornement, soit pour fixer les terres le long des cours d’eau, soit pour ses tiges connues sous le nom de roseaux. On le plante alors non dans les lieux marécageux, mais au fond des vallées, au bord des ruisseaux, dans les plaines où l’eau ne séjourne plus, ou bien sur les pentes des coteaux, auprès des sources et des endroits humides. La plante donnant rarement des graines, on la multiplie par séparation des jets latéraux. Dans le Midi, quelquefois, on la reproduit de semis ; alors on la laisse quatre ans; puis on la coupe tous les ans, à la fin de l'hiver. — Les vaches et les chevaux mangent les feuilles quand elle est jeune ; maïs ses tiges, longues et dures, ne peuvent servir de fourrage. On les emploie avec plus d'avantage, et journellement à un plus grand nombre d'usages, pour faire des lignes, des quenouilles, des échalas, des espaliers, des haies, des toi- tures, ete. En médecine, on utilise encore le grand roseau comme sudorifique, diurétique et anti- laiteux. A. mauritanica Desf., épillets plus petits ; feuilles linéaires ; moins grand; — spontané dans la région méditerranéenne, maïs fleurit sbondamment jusque sous le climat de Paris. A. festucoides Desf , A. ampelodesmos Cyr., Ampelodesmos tenax Link, panicule presque unila- térale ; ‘glumes plus courtes que les fleurs; glumelle inférieure à arête presque nulle ; styles courts, — espèce spontanée dans la région méditerranéenne, et répandue surtout en Afrique, dans les sables du sud de l'Algérie, où elle est connue sousle nom de Diss, et rend quelques services, à défaut d'autre fourrage, pour l’alimertation des chevaux en campagne ; elle est bonne alors en hiver et au printemps ; plus tard elle devient trop dure. Genre PHRAGMITE. — PHRAGMITES Tri. Epillet à 3.7 fleurs, l’inférieure stérile et nue à la base ; — glumes inégales, plus courtes que les Benrs ; — glumelle inférieure plus longue, entière au sommet. PHRAGMITE COMMUN, Ph. communis, Trin.; Arundo phragmites L. Petit Roseau, Roseau aquatique, R. des marais, R. à balais, Jonc à balais, Balai de silence, Canetle, Caneau, Rouzeau. Panicule à la fin penchée, violacée. Epillets minces, eftilés. Feuilles grandes, à ligule ciliée. Chaume très feuillé, de 1.2 mètres. Commun dans toute la France, principalement vers le nord, et venant dans tous les lieux homides, les marais, les étangs, les fossés profonds, les rivières. Il pousse naturellement sans être cultivé, et fournit aux bestiaux un fourrage abondant, d'un goût sucré, mais bon seule- ment quand la plante est jenne, avant la sortie de la panicule; il est alors recherché surtout des GRAMINÉES. 779 vaches qui vont le prendre jusque dans la vase. Ainsi, dans les vastes marais du bord de la Médi- terranée, de la Camargue, où il vient à profusion, il sert à nourrir les bœufs et chevaux sauvages du pays. Ce fourrage, difficile à faner, doit être consommé vert, et, autant que possible, mélangé à d’autres plantes. Fauché, il repousse immédiatement, et ces diverses qualités en font l'espèce la plus productive pour les prairies aquatiques. On ne le cultive point cependant ; on se borne à le faucher dans les lieux où il est spontané ; dans les marais d’Arles, il donne tous les ans, sans aucun soie, une vraie moisson que l’on vend aux vignerons de la rive droite du Khône, qui l’en- fouissent pour le transformer en engrais par sa décomposition lente. Ses rhizomes sont légèrement sudorifiques et diurétiques ; de ses chaumes on fait des haies, des toitures de cabane; ses pani- cules, coupées avant la floraison, servent à faire de petits balais d'appartement, et il est planté parfois pour retenir les terres au bord des cours d’eau. Ph. gigantea Gay., chaume plus fort et trois fois plus grand,— venant dans les marais d’Arles, et considéré souvent comme une simple variété du précédent, dont il partage les propriétés et les usages. Dans cette même tribu se rauge le ROSEAU DES PAMPAS, Gynerium argenteum, espèce dioïque, à individus femelles offrant des panicules plus grandes et plus étalées ; originaire des régions tem- pérées de l'Afrique australe, et jouissant d’une grande faveur, comme plante d'ornement, dans les jardins d'Europe où il à été introduit depuis quelques années. 2° Tribu — FESTUCÉES. Fleurs en panicule rameuse. Epillets comprimés par le côté, pédonculés, multiflores. Glumes plus courtes que l’épillet. Glumelle inférieure à arête ter- minale, ou mutique. Styles ordinairement courts ou nuls. Stigmates sortant au côté ou à la base de la fleur. { Panicule. ..... FESTUCA. Arête terminale { Epillets distinets.) Glumelle | Grain adhérent | inférieure( aristée | Grappe distique. BRACHYPODIUM. Arête insérée sousle sommet bifide. BROMUS. Epillets fasciculés — Grain libre.............. . DacTyruis. Glumelle supér. bidentée. GLYCERIA. Glum. infér. à dos arrondi Glumes très inégales |Epillets Fe Glumelle supér. obtuse.. MoLin1A. à mutique. 245 Grain Hbre | Giumelle inférieure earénée, la supérieure bilobée. SrHESoruS. eurs, toutes { Grain libre.... Poa. n \sessiles Glumelle supér. bifide, cudaque) = ; \ | Grain adhérent, SCHLEROPOA. Oo Glumes [| carénée E | pq-égales. Ra net Yu persist.surl'axe—Gr.libre. ERAGROSTIS C2] Glumelle = inférieure : \ Epillets ventrus — Grain sdhérent..... BriZA. mutique :| à dos arrondi | Epillets cunéiformes — Grain libre..... ScHISMES. Ep. à 1.2 fl. fert., sess., et 1.3 . rudim. pédic.— Gl. inég.— Glam. à dos arr. MELICA. Epill. à 2 f. fertiles, la supér. pédie. —Gl. inégales — Glumelle infér.carénée. CATABROSA. | Genre FETUQUE. — FESTUCA L. Genre BROME. — BROMUS L. Panieuke plus où mains étalée, à rameunx inférieurs orémairement demi-verticilés ; — melles : — corivpae cblong. cvarbé en goattière, sppendicnlé et orale am sommet, restant sdbérent anx glamelles. — Ce genre. qui tire son nom du grec brémes, nourriture, et très voisin des Fétuques par ses caractères botaniques, lui est très inférieur au point de vue bouche, incommolent 0 beseeut t, et par suile, tee PSE D'une manière générale, les Bromes, qui se développent partout, dans les 781 ES. RAMNIE G “I to "108 ‘4 ALU URI "110 "DUIM ‘jon0g +" enr) ALL "Xi IV "pnus) “1 "1nqs “] "1j0f DIU "1poqro ol “tu "ITA 4 “HA ho “qups puy vuroi LS LALLLE TON EINISE SOUDAK-0001N,) SOUNA Dj04#049 ut DL ANT Din) "10} us) Doysnbry RAT LON OU DIT wsop] Yunng LULU IE WH2N]0LA VNISQINNE VLIOANNE ], VNIAO SUTONDA D) ] mivobipuy VINVA DIAUTIENT LATINE VTIANAONNLN YHLNVOIE) VANIAVAS YOILVATAG vidnasojuy YHODYNIONQUY SISNAL VU A ‘4 °uyonphg ‘x © o4qiy foJ1N00 opnoruu,] . : OHNTOUF 0 PTIS) OINOITET op M uop tp r untr) 2 'OBNOUT tO[QAR O[NOIUU, — 09110 1 OUrUU ET = DOUATA => O1QU{ 0H dOUU) — opjstu JuowtoAQ topjuoprq lopupauo OO TLPFUT OffOUNr) oÿtfo uou 271009 9JQ1u 4% QAUCINETEEN of[ounrr) #ojponuuu 8009481 ‘jour midqn4 ‘r)) ‘*:"anop} uf onb oyamoo sud IL LI lou) miInA *P) L H09p p'& 9p Sounu) AO IP ET TUIE29 ë DJOAUU A QUO MAQUL [OUT ) ee BOUT “#ANOT 9° 4 JortEd * ‘anof} üf oub ouduof sud ‘#0pqofiq #ofnjpotunr) ‘opjentu "uduo ‘opuguuo 0710479) tt ana uj oub onfuor eujd ojgau y oumonegquE opjoumpn — g SOUTUUYE — QOUATA 00087 fOULOJISUY *ApJUT ajout) 4 RO CROIS TON GTS OUUUU() —= n10A | Sao Q'E FONLSA4 *'ROUQUUIU0O 19 Op ONU) par | nonir à Mo 'OFPTRCENEAN Ep EAN LE SOXJQUTOND 4° [ Op onu) / (UN , ot \ } o1quin SopUpAUd ÉHOLNP #0[[INO hu: ile SOJOUTOYP G 4 & op , onu) 98911} 0oN0G souutd ‘soyçpour sotprnof \ OPJSTU LD A ON DUO LOUE OffOUN TE) ‘Souruppiduo #oynoy “sopuunbil oj{no y — “Qu p g'é op ou) — uno ge v Jordi Les LAN SOOUAIA BOJUU, PONT OMQUEOP 0°E Op ONU) — NO GE V JO — 0aQIUOIOYS song AURONT) * "SOLJOULO9D 0'£ Op ‘OSSOID OUI — HINO "g op 79 idr $o[n|jotunyxr IRUOPP 9 8 PT £ l (9) U 8°9 9P 01H souutd soumurpuuo so7 fsopoups soquorpua sono Ÿ , ITIOUNTE) ©? SOAJQUHOPP G1'G OP “PPAOD ONU) — HAN] gp 4 JOINT i + fpuoru #opu | ‘ UN ou ONU — MAO} DEN JO — 0978 quouonduo] QUO TIOUT O[fO Nr) enbrpuyrfo-puop, Does 4 ee EU UE re GG A CON SEE à] k “ouopp 08: opl “PJUT Oro) sounu Preneeeerereseneesee ee cnpitgo “aooutu | L sAnOY 96 U he) 2: onduomoqut fop1108 O[HorUm] | Jorttdny 99180 JUOWOAQNMA | “HOUUIA #07n07 A9[01A Op 6pqouy #Q1} NO YpUt #oftno tenter se eo[dutu onotuv ? qu! FnoL ! ojpounr) MAR dE L'DITONIN O[UOIUU, == JO[0IA 0p ou] ‘#anof} 01'9 % Jorrrdir 782 GRANINÉES. prairies, dans les moissons, etc., avec une extrême activité, grâce à leurs graines nombreuses, à leur hâtivité, à leur facilité à s'accommoder de tous les sols, sont nuisibles, dans les prairies principalement, où ils se répandent ES avec une extrême abondance, au point d'en chasser les bonnes espèces. envahissent aussi les prairies artificielles, la luzerne principalement, et ne lui portent pas moins préjudice. Ajoutons, enfin, que le plus grand nombre de ces espèces étant annuelles, ne peuvent entrer dans la composition des prairies et sout de peu de ressources comme plantes cultivables. ndant, tous les Bromes, à l'état jeune, peuvent constituer un assez bon doublement avantageux par M ae de et sa facilité à venir dans les plus mauvais sols, d'où la facilité qu'ils offrent comme moyen de se procurer, dans certaines conditions, un bon fourrage vert pour la première saison. Les Bromes, très rapprochés par leurs caractères, forment un genre des espèces pour en former un genre nouveau |{le £. Serrafalcus .). Les © . de (Etamin. 3. Srenuss étal_-conéif. rt ÉTAT US Tecrozvx 5 | Arête }Péiene. 3 jee Etam. 2.1. Manmrenss très lougue rudes Epillet de 4.8 cent. Maxmwvs à Panic.courte, compac., dress. Rxbens = serrés après la floraison. (Feuill. toutes semblables. 4srcs Arête courte Feuill. supér. plus larges. ERECTUS rrebherfeer BROMUS | oval.lancéol.[ Arête tordne eal Her . Pédonc. plus court (P y : (G. Serrafal.)|et divariquée BROME DE ScHRADER, B. Schraderi, Kunth. Ceratochloa breviaristata Hook.; C. pendula Schrad. Panicule ample, à la fin penchée, à rameaux inégaux, solitaires ou géminés, plus ou moins infléchis. Epillets oblongs, aigus, comprimés, à 3.6 fleurs. Glumelle inférieure à arête très courte. Feuilles planes, assez larges, longues, à gaine très poilne. Chaumes dressés, presque pleins, de 7 à 15 décimètres. Espèce originaire de l'Orégon dans l'Amérique septentrionale, cultivée depuis longtemps dans cette région froide, au nord de la Nourelle-Californie, entre l'Océan pacifique et les Montagnes-Rocheuses, et dont l'existence n'a été révélée en Europe que depuis peu d'années. Décrite pour la première fois, en 1830, par Schrader, qui la placa dans le genre Ceratochloa P. Beaux. elle fat rangée ensuite par De Candolle parmi les Bromes à panicule rameuse et épil- lets comprimés. Toutefois, sa culture ne se répandit pas d'abord, et la plante était inconnue de la plupart des botanistes ainsi que des agriculteurs, lors- - Lé . GRAMINÉES. 783 qu'en 1858, M. Alph. Lavallée, ayant semé pour des études quelques graines d’une plante livrée sous le nom de Ceratochloa australis, remarqua l'extrême vigueur de la nouvelle espèce, qu'il entreprit dès lors de cultiver. Encouragé par ce résultat, il se procura une nouvelle graine indiquée dans les catalogues des grainetiers comme un Ceratochloa pendula Schrad., et il en obtint cette même espèce, qu'il trouva, d'un autre côté, décrite dans le Flora Boreali-ame- ricana de Hooker, sous le nom de Ceratochloa breviaristata. Ces essais de culture ayant été continués pendant plusieurs années avec succès, M. Alph. Lavallée en fit connaitre, pour la première fois, les résultats eu 186%, dans un mémoire adressé à la Société centrale d'agriculture. Ce tra- vail eut un grand retentissement; des expériences furent entreprises de divers côtés, et les résultats obtenus semblérent d'abord confirmer tous ceux annon- cés par M. Lavallée. D'autres furent moins heureux, mais dans tous les cas contribuèrent également à fixer à peu près les agriculteurs sur la valeur réelle de la nouvelle plante. Le Brome de Schrader fut présenté par M. Alph. Lavallée comme une plante vivace, rustique, résistant à la sécheresse, d’une végétation vigoureuse, propre à former des prairies artificielles vivaces, pouvant donner quatre à cinq coupes d'un excellent fourrage vert, se transformant en bon foin par la dessiccation et produisant une grande quantité de graine. Avec cela, réussis- sant dans les terrains les plus divers, bien que préférant les sols siliceux ou argilo-siliceux, n'exigeant presque aucun soin de culture, occupant parfaite- ment la terre en la laissant toujours propre, et enfin fournissant un aliment recherché de tous les bestiaux. Entrant dans les détails de la culture, l’auteur indique, comme suffi- sante pour les semis, une quantité de 150 litres par hectare dans les bonnes terres, et de 200 litres dans les sols pauvres, les semis faibles se conservant plus longtemps, et la plante se resemant d’ailleurs elle-même abondammeni. On répand la graine en toute saison, mais les mois d'avril et de septembre sont les plus favorables. La plante lève rapidement, en 12 à 15 jours, et forme bientôt des touffes larges, isolées, qui grossissent, s’étendent et finis sent yar remplir entièrement le sol. Les épis se développent au bout de 40 ou 50 jours. Quand la plante a atteint deux mois de végétation, on fait une pre- mière coupe après laquelle seulement elle se caractérise tout à fait, talle beaucoup en occupant si bien le sol qu'elle étouffe toutes les plantes adven- tices en donnant une fort belle verdure. Le Brome végète ensuite sans inter- ruption, ne s'arrêtant que pendant les grandes chaleurs, pour reprendre avec vigueur à l’automne. La plante, toujours d’après le même auteur, donne un rendement con- sidérable qu’il n'évalue pas à moins de 36,000 kilos. à l'hectare de fourrage vert, après une culture de 15 mois. Ce fourrage, ajoute-tl, se transforme aisément en foin facile à faire, à hotteler. se conservant bien : il offre. il est vrai, l'aspect du foin des prairies humides, mais sans que cela enlève rien à 78 GRANINÉES. ses qualités réelles. I] fournit, en outre, quand il est cultivé pour la graine. sa paille ou fane, qui, restant garnie de feuilles, constitue un véritable foin. Le rendement en graine peut s'élever à 65 hectolitres par hectare à une seconde coupe," Au point de vue alimentaire , le Brome de Schrader conviendrait à tous les bestiaux, aux chevaux. aussi bien qu'aux vaches laitières, soit en vert, soit à l’état de foin."Sa paille aussi, bien que dure, peut être consommée, sans être hachée, par tous les animaux, surtout par les cochons. Enfin, sa graine est bonne pour les animaux de basse-cour, les dindons principalement. Ces avantages nombreux, attribués d'abord au Brome de Schrader, n’ont pas tous été confirmés par l'expérience. Dans beaucoup de cas, sa culture. après une premiére réussite, a échoué, et il n'a donné que des produits insi- gaifiants ou nuls. Aussi la faveur dont il fut l’objet n'a-t-elle pas tardé à faire place à des appréciations beaucoup moins favorables. On lui a reproché sur- tout d'être p moins rustique qu'on ne l'avait avancé, de ne supporter que diffici nos hivers et surtout les alternatives si fréquentes de gelée et de dégel qui se succèdent pendant toute la mauvaise saison ; de donner un produit total, ne dépassant jamais celui d'aucune des plantes cultivées en prairies artificielles. D'un autre côté, sa valeur alimentaire ne paraît pas supérieure à celle de la plupart des autres graminées fourragères, et quand il réussit, il ne donne qu'un fourrage grossier, excellent pour être consommé en vert: mais qui, transformé en foin, ne pourrait être livré au commerce, et qui ne peut non plus, à cause même de son développement, être consommé sur place. De ces opinions contradictoires, on peut conclure en dernière analyse que le Brome de Schrader, bien que vigoureux et très productif, ne réussit entié- rement et ne peut donner des produits de quelque valeur que dans les bonnes années et dans les terres légères, fraîches, non calcaires, bien amendées et convenablement fumées, c'est-à-dire dans les sols où réussissent les meilleures espèces fourragères, et que, malgré son mérité, il ne possède, en somme, aucune qualité qui le place au-dessus de celles-ci et doive lui faire donner la préférence. Genre DACTYLE. — DACTYLIS L. mellules 2, bifides, glabres; — étomines 3 ; — styles 2. courts ; — stigmaies allongés, plumeux : — cariopse oblong, à angle saillant, glabre et libre. Genre peu nombreux, n'offrant qu'une seule espèce importante. GRAMINÉES. 785 DACTYLE PELOTONNÉ, D. glomerata L. Festuca glomerata AÏl., Bromus glomeratus Scop. Pied de poule, Herbe des vergers: Panicule ordinairement étalée. Glumelle inférieure entière au sommet. Feuilles planes, étroites, les radicales détruites à la floraison. Chaume de 4 à 10 décimètres. Souche fibrense, vivace. Espèce des plus répandues et très commune partout; abonde dans les lieux secs, friches, bords des chemins et des champs, ainsi que dans les lieux herbeux, bois, pâturages, prairies où ses hautes tiges soutiennent le foin et forment la couche supérieure des espèces fourragères. Venant dans tous les terrains, même les plus médiocres, bien que se plaisant surtout dans les terres-argilo siliceuses un peu fraîches ; à toutes les expositions ; très rusti- que, végétant même en hiver, le Dactyle pelotonné pousse partout avec une extrême vigueur en formant des touffes épaisses qui se substituent en plantes voisines ; aussi son abondance est-elle presque toujours un signe indiquant une prairie négligée. Par lui-même, il est très recherché des animaux et constitue, avant la floraison, un fourrage de bonne qualité. Au point de vue économique, le Dactyle est une des espèces qui ont été à la fois les plus vantées et les plus dépréciées. Cela tient à ce qu'il n'offre point la même valeur dans toutes les circonstances. Ainsi, en raison même de sa vigueur, de son mode de végétation en grosses touffes, il est toujours nuisible quand il croît concuremment et pendant longtemps avec d’autres espèces. D'où la nécessité de l’exclure absolument des pelouses et des gazons, surtout dans les terres pauvres où il se développe activement aux dépens des plantes qui l'entourent et les fait périr. Ils ne convient pas non plus pour les prairies permanentes, où ses touffes volumineuses, surtout quand il est seul, sont difficiles à faucher, et où d’ailleurs ses tiges, trop grosses, durcissent promp- tement en donnant un foin grossier. On devra, en conséquence, le réserver exclusivement pour les pâturages et les prairies temporaires. IL est alors très productif, même sur les terrains médiocres et secs, très précoce ; il pousse rapidement après avoir été coupé ou brouté, et peut donner, si le sol est un peu gras, jusqu'à trois récoltes. Comme il devient vite très dur, il est néces- saire seulement de le couper souvent ou de le faire brouter en vert. D. hispanica Roth., panicule étroite ; glumelle inférieure échancrée au sommet, à 2 lobules arrondis avec mucron intermédiaire ; feuilles radicales fasciculées, persistantes, 2 à 6 décimètres, — assez commun sur les coteaux de la région méditerranéenne. D. cæspitosa (Herbe de Tussac), espèce importée en 1842 de l'Amérique du Sud, où elle atteint une grande hauteur ; mais n'ayant pu réussir, elle est tombée dans l'oubli. Genre GLYCERIE. — GLYCERIA R. Br. Panicule serrée ou étalée ; — épillets à 3.11 fleurs, pédonculés ou sessiles, allongés; — glumes 2, très inégales, lancéolées ; — glumelles 2, l'inférieure à dos arrondi, obtuse ou tronquée au sommet, la supérieure bidentée, à carènes ciliées ; — glumellules tronquées, glabres ; — étamines 50 786 GRANINÉES. 2.3, à anthères linéaires: — styles terminsux; — stigmaies plumeux ; — cerise cèlcng, plan convexe, libre, glahre. — Plantes vrva0es. Genre constitué par un pelit nombre d'espèces, vant comprises dans plusieurs autres genres, i les Pos principalement, donf elles s'éloignent par leurs caractères iques, ainsi que par leur séjour ordi- DE En Lu Boux stmlq et Sri men ET 5 dome É Panie. étroite. ere mé A < nl Epillet comprimé — Panic. sample. sgranscs LATE = Durraxs LE A ER i Conferss Pres. Le Sty ; Feuilles planes — Pamienle liche. Fe FR L LS Epilets comgrimés Feuilles à bords Panic. rente. | es Ben. euronlés Panicle reféchie. Conmdsss Fos. Genre MOLINIE. — MOLINIA Scaraxe. Panicule àressée, à ramesnus géminés; — ‘gilles à 2.3 Seurs, La termimale stérile : pédon- codés ; — ghumer inégales, aigu®s ; — glumelle inférieure à dos arrondi, entière, chtase, matique ; Mouxie 8LEuE, M. cærulea Mœnch.: Festuca cærulea DC.: L. Medica cærulea L. Méique bleur, Canche bleue, Jonchée. Panicule riolacée ou bleuâtre, étroite, allongée, interrompue. Feuilles fermes, souvent très longues, planes, partant d'un senl mœnd prés de La racine. Chsumes raides, dressés, de 5 à 12 décimètres. Sonche fbreuse, garonnante, rivace. Panicule oblongue ou cumpacte, à rameaux généralement vertscillés ;: — épüllets à 3.7 Seurs, petits, orales, très 3 — plumes 2, ordinairement carémées, La supé- rieure 3nerrviée, l'inférieure à 1.3 nervures; — plumeller 2, l'inférieure carémée, entière et mati- que, à 5 nervures parallèles » reNRQReE. pen de mens) PORTO MRC, ER PPRE fois velus, avec poils laineux à La base: la supérieure bifde ; — plumellules 2, glsbunes ; — dénmimes 3: — styles 2, très courts ; — stigmates plumeux, s'étalent à la bese de ls Soeur. — csrisgue che Cie, Din 0 Mans << PRE D DR CR TR 2P és encore poherbes ou poa (du grec poa, gazon), plantes très rapprochées des Fétuques, dont elles se distinguent par leurs épillets comprimés, leurs glumelles moins aiguës et dépourvues d rête terminale, sont, en même temps, moins nombreuses en espèces que celles-ci et plus propres 3 GRANINÉES. 787 la formation des prairies, des prés arrosés surtout, où elles se rencontrent plus communément. Très répandus partout, les Paturins font partie de la plupart des prairies et pacages, et sont même une des principales bases des prairies naturelles. Disséminés sur toute espèce de terrain, ils se montrent plus particulièrement, les uns dans les régions basses, humides et ombragées, les autres dans les lieux secs élevés et découverts, la plupart d’ailleurs s'accom- modant de tous les sols et de toutes les expositions. Tous fournissent une herbe succulante qui se convertit vite en un très bon foin aimé et recherché de tous les herbivores. Toutes les espèces, conséquemment, de ce genre, méri- tent d’être connues des agriculteurs. Glumes très inégales — Souche fibreuse — Ligule courte, obtuse.... PaLcsrais Roth. e Chaumef dressé, de 3.8 déc....... PRATENSIS L. Souche RARES \cyhndr: couché-ascend., de 1.3 déc. Distickophylla Gaud. D En remEnse Ch: couché-radic., de 2.4 déc. Cow»: L POA Lignle courte, obtuse ae ; Fe et ï SS ù | compr.{ dressé, de 6.10 déc. .... Sudetica Hœak. lumes de 3,5 décmètres. Ligule presq.uulle. Newozais L. AE Ls Panic. longuem. rameuse { Lig. oblong. aiguë. TRIVIALIS L. > . | Panic. courte, compacte. {Ch. renflé infér. Buzsosa É: Souche fibreuse.| : nel ne Ch nflé Chatmes = igule longue aiguë . . 20 renflé. Aupisa EE dressés TS { Panicule oblongue, RE RUE ALT 2: 2 contracté lr: z Elegans DC. < actée Lig. longue, aigu M Car T |Panic. lâche, divariquée — Plante annuelle. ANNUA L. Genre ERAGROSTIDE. — ÆERAGROSTIS P. BeEauv. (Caract. du genre Poa). Epillets à 7.25 fleurs, étroits, serrés , très colorés, lnisants, à axe persistant après la chute des fleurs; — glumeile inférieure ventrie-carénée, la supérieure entière, arrondie, persistant sur l'axe; — cariopse ovoïde, globuleux. — Ligul: remplacée par des bou- quets de poils; — racine fibreuse. — Espèces toutes annuelles. Un petit nombre d'espèces venant un peu partout, sauf dans les prairies permanentes, mangées sans difficulté par les bestiaux, et de faible importance comme fourragères. E. megastachya Link., Briza eragrostis L. (Paturin à grands épillets). E. poæides P. Bv., Poa eragrostis L. E. pilosa P. B., Poa pilosa L. Genre BRIZE. — BRIZA L. Panicule lâche, étalée, à rameaux capillaires, les inférieurs géminés ; — épillets à 5.15 fleurs, ovales ou presque orbiculaires, luisants, penchés, très mobiles ; — glumes presque égales, con- caves, à dos arrondi, mutiques ; — glumelle inférieure largement ovale, ventrue, à dos arrondi et en cœur à la base obtuse ; la supérieure beaucoup plus petite, presque orbiculaire, tronqnée ; — glumellules lancéolées ; — cariopse adhérent à la glumelle interne. — Chaumes dressés ; — souche fibreuse. BRIZE MOYENNE, B. media L. Amourette, Brize tremblante, Granson tremblant, Tremblette, Tamisaillz, Grolette, Crolette, Pain d'oiseau. Panicule dressée, pyramidale. Epillets à 5.9 fleurs, larges, ovales, cordiformes, pourprées, à pédoncules rameux. Feuilles courtes, la supérieure à gaïne très longne, à lignle courte, tron- quée. Chanmes de 3 à 5 décimètres. Vivace, 788 GRANINÉES. commune dans toute ls France, venant dans les Leux secs, outenux inenltes, cle rières des bois, bords des chemins et généralement dans tous les piturages secs et élesés, ainsi qme dans les prairies découvertes et sérées ; elle est très sonltipliée dans le Ni, dans les prairies moyennes un peu sèches. B. einer L., — 5. mazime L., — mêmes lieux. Genre MÉLIQUE. — MELIC4 L. Panicule étalée om spiciforme; — ; spillets à 12 Seurs fertiles, sessiles, et 1.3 Seurs ru gg rene -aroe dt De ms 2 VIFVACES. . Genre peu manu een 7 mdteccie.2 mpeg mpnans eat: oe € iogvent ares par Mis ou rm er hois et aux, mais ne donnent qu'un “de peurs eva — Par leur i se rare parfañement disincis pose rdv ar fr ils à Gaser Nous le a er msn My ES sm le nombreuses. LEE L L. PS re PS Ed ro 3° Tribu. — AVÉNÉÈES. Fleurs en panicule rameuse. Epillets comprimés par le oûté, pédonculés, multüflores. Glumes ordinairement plus longues que l'épillet. Glumelle infé- rieure bifide, à arête interdentaire ou dorsale. Styles courts. Stigmates termi- naux, sortant à la base des glumelles. Glumelle inférieure lüdentée, aristée entre les dents — Egilet à 2.6 Sears. Dasrsosts. Epillets à 2.7 Seurs fertiles, aristées su mien. ... AVESA. Epill à 2 4, l'infér. müle senle aristée sous lemilien. ARRESATRE=ES. TE Glumelle Epill. à 2 €, le supér. mile seule aristée sousle scœum. Hosons. ñ arète Epillets à 2 Seurs fertiles, aristées près de Le lnse. Aix. dorsale : AVÉNÉES arboulée au milieu — Egallets à 2 £ fertiles, aristées an miben. Conrsxrmozrs . Giumelle inférieure mutigue — Epillets à ? fleurs fertiles. ........... ASTISORA. GRAMNIÉES. 789 Genre DANTHONIE. — DANTHONIA DC. Panicule paucifiore, à 2.5 épillets au plus ; — épillets à 2.6 fleurs, la supérieure stérile ; — glumes égales, dépassant peu et embrassant étroitement les fleurs, ventrues, très aiguës, à vervure dorsale saïllante, rude ; — glumelle inférieure à dos arrondi, terminée par 3 dents; la supérieure entière; — cariopse glabre, terminé par 2 petites pointes, bases persistantes des styles. — Feuilles étroites, enroulées, courtes, raides, à ligule remplacée par une rangée de longs poils ; — souche fibreuse. DaNTHONIE INCLINÉE, D. decumbens DC.; Triodia decumbens P. Beauv.; Festuca decumbens L. Panicule à 5.15 épillets, ovales, dressés. Glumelle inférieure non ciliée, à 5 dents courtes, triangulaires. Chaumes d'abord inclinés, puis redressés, de 2 à 4 décimètres. Commune dans presque toute la France, principalement dans le Nord, et venant dans les lieux secs et sablonneux, clairières des bois élevés, bruyè- res, prés et pacages secs, sur Les toits ; recherchée des bestiaux, elle donne un fourrage de bonne qualité, maïs peu abondant, formé par les tiges et les fleurs plus que par les feuilles, et que l’on pourrait utiliser en la faisant entrer dans les mélanges propres à former les päturages des grands bois à fond sablonneux. D. provincialis DC., Avena calycina Vill., panicule à 2.6 épillets allongés ; glumelle inférieure ciliée, à 2 dents latérales longues, subulées, la moyenne formant une arête tordue, flexueuse, très longue ; chaumes toujours dressés, — pelouses sèches des Alpes. Genre AVOINE. — AVENA L. Panicule plus ou moins ample, étalée ; — épillets à 2.7 fleurs, d’abord cylindriques, puis ouverts et comprimés par le côté; — glumes 2, presque égales, carénées, mutiques, ordinairement grandes, embrassant les fleurs; — giumelles à dos arrondi, ou carénées, ordinairement bifides au sommet, munies, au moins dans les fleursinférieures, d’une arête dorsale plus longue que la fleur, le plus souvent tordue et genouillée, et insérée au milieu de la glumelle; — glumellules entières, aiguës, glabres. — Etamines 3; — stigmates sessiles, plumeux, s’étalant vers la base des glumelles ; — cariopse velu ou glabre, ordinairement enveloppé par les glumelles devenues coriaces. Genre comprenant un grand nombre d'espèces, dont les unes, annuelles, sont cultivées comme céréales et donnent des graines que les animaux, les chevaux surtout, préfèrent à toutes les autres graines fournies par les plantes de la même famille. Les espèces vivaces constituent, pour la plupart, de très bonnes plantes fourragères qui font souvent partie des prairies. — Ce genre, assez étendu, a été décomposé par quelques botanistes modernes en plusieurs autres genres non encore généralement admis. Nous maintenons le genre primitif, le subdivisant comme l'indique le tableau ci-contre : AYVOINE CULTIVÉE, À. sativa L. Avoine commune. Panicule très ample, lâche, étalée en tous sens, pyramidale, à rameaux fins, les inférieurs demi-verticillés par 4.8. Epillets à 2 fleurs, volumineux, très ouverts, pendants, à axe à peine velu à la base. Glumes plus longues que les fleurs, acuminées, à 7.9 nervures. Glumelle inférieure lisse, glabre. bidentée, à arête dorsale, manquant souvent par avortement. Feuilles planes, larges, aiguës, à ligule courte, tronquée. Chaumes striés, glabres, de 5 à 10 décimètres, G (Q) œ % * ® * % % % % * * % * % % * — SC S AT Hosuepuay RO CES LE" ua nydoyanng 1 RNHONHAVIA DLL CILDEN “ANA NOTODIUAA “uno HAHOnOUE ot SINNHAVU A ‘tp CLS LE) RAT D/LETLLT ES Ni | CTEDTIELEE" a: SNaONnu QU] ue “HA LU LI LU CLIP) “A DEL UT] RTE EC CLIEC CE LT | CNILETE ang CIDRE! ‘1 voa RUN ELLE" "qug wroliysig 0) ouvyüuy{jay “pou CEE UT “DE SIIVINHIUO a | Yan "1 VAILVS PUR ROUE CUT BD SOUNUE) ee GIQUIT CNY — BENoAU] PONOY Cao Minas 9) eaqii ‘eaquit osdoyaus) AQUOPP LL ÉD UD — ÉNOù ERopUUL] "Hp ‘ApUGAUD SANS TIQUE UNE) UOpD L'É OP AO = eNAUOIIO eHOLUU,f CO oueueg D) aq OAQUET edopau) — JoutuOs Ne vague ‘prod s0p 4 SAMU éfjountE) DUR tt Naquao t6JANO 6JNOEUU,] HAUT SKY — ejuvduiux oyouog RARE EE] | sopesos ‘béoad sep — opus SOINAAOU G 4 toyougo teuuo | "AU eUNE) ape souud so Û — ose (LL FER | sppnouopod SO = pEneN LES ‘apruoqqu ONAUOQO SENOEUU == SANAABN F Y AANONQUE, | ‘souvqlup sountE) ent | speseap qu PUR AT NAS PHOAUAIGU L N BAROQUE QUINIE) == SOPOU)EÉeÉOQINOANS HOT "SANAON ET Y CRRRREREE] d \è PUMA D onomux nel ‘opaios "ou, oh L) nr |vopoupe-sonmous HILL aqquu ‘beoad ‘ognbuouy ‘ojanoo ouai] pddoreaue CURE SOQONIQS SOLE = ÉÉNOUIUX QI) ÉNOTUU,T ‘ajea D OEMAQANEUUN COUV, == Souut sjLOd y | ondoyeo pape OU Sean #jod 4 ? 'sputqu eue a 4) ‘oujes menuot apjuy opens) 3 le Op EUIY CLNOEUN = SOANUG jo y ‘sonbupuo qe nu à ka noterrrn nent eoqgau sentfuot ue sopuopoid sjuep & y | Seprnorquu ejaud ue no sejnoy }] «Les eneunp SOANAAGU {L'L |'onovauen LOU] — eigau sentuo ue sopHuooad sjuop & 4 y soins) OAqUIN ANOLQqUE éjjeuN TE) \ JU sojhoy sano]} EREEEER ! OUADQUEEUN GENOENE == SOPINUOADNUL SJUOR & 4 Dh eetnn e t HIVAGIUIIUR O[NOTUU,T ‘oiqu esdonuy *énqour osdopaus) jeunes nu enbrynu epuprumadd topjuie ojuu,z VNHAV GRAMINÉES. 791 Espèce d’origine inconnue ou tout au moins fort douteuse, et que l'on pense être venue de la région élevée de l'Asie centrale, patrie commune d’ailleurs de la plupart de nos céréales. Soumise depuis un temps immémo- rial à la culture, déjà connue et cultivée, en Germanie, du temps des Romains, elle paraît avoir été de tout temps cultivée, comme elle l’est encore, soit seule pour son grain, soit en prairies, seule ou associée à d’autres plantes, comme espèce fourragère annuelle. Elle croît, en outre, d'une manière subspontanée parmi les récoltes. L'Avoine commune a subi par la culture, dans ses caractères, certaines modifications qui ont donné lieu à la formation de plusieurs variétés, chez la plupart desquelles, notamment, a disparu l’arête dorsale des fleurs, et qui se distinguent les unes des autres principalement par la couleur des grains. On connaît ainsi des Avoines noires, grises, brunes, rousses, jaunes, blanches. Entre toutes, les plus tranchantes et en même temps les mieux déterminées, les plus fixes, sont les variétés blanches et noires. Les autres dépendent plus ou moins de celles-ci, la plupart étant entièrement subordonnées à l’état du sol et de l'atmosphère, et, suivant les circonstances, passant aisément de l’une à l'autre, devenant par exemple jaunes ou grises, quand le sol et la saison sont humides, et brunes ou rousses quand la sécheresse domine. D'où il résulte que l'on peut rigoureusement réduire à deux groupes les différentes variétés de l’Avoine, et se borner à les diviser en noires et blanches. L'Avoine en grain, contenant, dans une proportion notable, les divers éléments nécessaires à la nutrition, constitue l'une des substances alimen- taires les plus précieuses dont on fasse usage dans nos contrées pour l’alimen- tation des animaux domestiques. Renfermant, outre ses parties farineuses, alibiles , gluten et amidon, un principe résineux aromatique, elle exerce, de plus, une action excitante qui en accroît la digestibilité et la rend plus particulièrement convenable dans les climats tempérés et humides, mais peut, en même temps, la rendre dangereuse dans les climats secs et chauds, où ou la remplace ordinairement par l'orge. Cette valeur nutritive de l’Avoine est d’ailleurs très variable, ainsi que permettent d'en juger les différences offertes par le poids et par l'analyse des diverses sortes d'avoines vendues dans le commerce, différences qui vont du simple au double, ainsi qu’il est possible d’en juger, soit par la simple épreuve de l’eau, où l'on voit exactement surnager tous les grains mauvais, soit par le pesage du grain avant et après sa dessiccation au soleil. Pouvant être donnée à tous les animaux domestiques, l’Avoine, dans nos régions tempérées, est plus spécialement réservée au cheval, qui la préfère à tout autre aliment, et en consomme des quantités considérables. Elle forme notamment, la base essentielle de la nourriture du cheval de travail, dont elle accroît l'énergie, la puissance musculaire, à un beaucoup plus haut degré que le foin ou l'herbe fraîche, et sans augmenter le volume de l'abdomen. Agis- sant en outre sur lui, grâce au principe renfermé dans son écorce, comme 718 GRAMINÉES. stimulant, seule elle peut, tout en lui donnant le fonds et la force nécessaires aux rudes travaux que nous lui imposons, exciter son appétit, réveiller son énergie et réparer complétement ses fatigues ; n'offrant des inconvénients que lorsqu'elle est employée à trop fortes doses et que l’on fait travailler les ani- maux immédiatement après le repas, cas où elle peut causer des indigestions avec vertiges, souvent mortelles. L'A voine peut être donnée aussi avec avantage : aux bœufs de travail, qu'elle soutient tout en abrégeant le temps des repas ; aux élèves, dont elle hâte l'accroissement ; aux vaches et brebis laitières, dont elle améliore le lait ; aux animaux à l'engrais, aux cochons entre autres, auxquels elle donne un lard doux et d'un goût excellent ; aux oiseaux terrestres et aquatiques de basse-cour, etc. La dose, pour les uns et les autres, est d’ailleurs extrèmement variable. Au cheval, par exemple, suivant la race, sa taille, le travail des animaux, on en donne depuis { ou ? litres jusqu'à 25 litres. Pour les autres espèces, la proportion ne varie pas moins selon les circonstances. Dans tous les cas, l'essentiel est de faire manger l'Avoine en quantité assez peu considérable à la fois pour éviter les accidents. Au cheval, on la donne habituellement en 3 rations inégales par 24 heures, en ayant soin de la faire prendre après que les animaux ont bu. Avant d'être distribuée, l'Avoine doit être parfaitement sèche, avoir sué toute son eau de végétation. On aura soin, en outre, de la cribler pour la pur- ger de tous les corps étrangers, surtout d’une poussière fine et d’une espèce de duvet qui s'en échappe et incommode les animaux en s’attachant à leur gosier. Le plus souvent l'Avoine est donnée aux animaux, au cheval spécia- lement, entière et crue ; ce mode est le meilleur pour les animaux de travail et dont la mastication s'exerce d'une manière satisfaisante. Toutefois, en vue d'en faciliter la digestion et d'en rendre l'assimilation plus complète, on a tenté de faire subir à l'Avoine diverses préparations. On a essayé ainsi de la faire passer soit au moulin, pour l'équarvceler, la broyer ou la moudre, soit au concasseur, soit à l'aplatisseur, spécialement construit à cet effet ; on a conseillé aussi de la faire macérer, de la faire cuire, de la mêler plus ou moins à des fourrages hachés. Mais ces préparations n’ont pas donné les résultats qu'on en altendait. On a reconau ainsi que l'Avoine aplatie ou concassée, aussi bien que l'Avoine moulue, empätait la bouche des chevaux, que même beaucoup finissaient par ne plus en vouloir; on a observé encore que si l'Avoine moulue leur plaisait davantage mélangée à un peu de bonne menue paille de blé ou de foin haché, le tout légèrement humecté ; que même si, accommodée de la sorte, elle augmentait leur embonpoint, elle amoindrissait cependant leur vigueur au travail. D'où il résulte que ces opérations ne sont pas seulement inutiles, mais peu- vent devenir nuisibles pour les animanx de travail, et qu'il convient de les réserver exclusivement pour leschevaux âgés, affaiblis, mal dentés, qui mâchent GRAMINÉES. 793 mal et incomplétement leur ration ; souvent même il suffira, pour obtenir une digestion complète du grain, de le laisser tremper quelques heures dans l'eau avant de le faire manger. Les préparations de l'Avoine peuvent être utiles encore pour les animaux de rente et les bestiaux à l’engrais, dont la puissance digestive moindre a toujours besoïn d’être secondée par une plus complète division des aliments. L’Avoine ne sert pas seulement à la nourriture des animaux. Depuis longtemps elle est utilisée par l'alimentation de l’homme. Ainsi, les anciens habitants de l'Europe vivaient d’une bouillie faite avec la farine de ce grain. Avec cette même farine on fait un pain compact, brun, amer, dont l’homme s’est souvent nourri dans les temps de disette où manquaient le blé et le seigle, et dont il se nourrit encore dans les contrées septentrionales où le froid s'oppose à la culture du froment, dans les pays de montagnes, au nord de l'Angleterre, en Ecosse. Dépouillée de l'écorce que lui forment les glumelles, l'Avoine constitue le gruau qui, moulu grossièrement, est d’un très grand usage en Bretagne, en Angleterre. On en confectionne aussi, après l'avoir moulu, le pain recherché et appétissant vendu à Paris sous le non de pain de gruau. Dans le nord de l'Europe, on utilise encore l’Avoine à la fabrication de la bière. Enfin, bouillie dans l'eau, elle donne à la décoction une odeur de de vanille qui se communique aux préparations culinaires auxquelles on l'associe. Outre le grain, on emploie encore la balle d’Avoine qui peut aider à nour- rir les chevaux, les bœufs et les moutons. Mais cette balle, souple, douce, peu hygrométrique, est surtout bonne pour préparer des berceaux d'enfant. L'arête de la glumelle se tournant et se courbant plus ou moins suivant le degré d'humidité, peut aussi servir d'hygromètre. La paille d’Avoine est également recherchée de la plupart des animaux. Molle, ordinairement pourvue de ses feuilles et d’une couleur jaune foncé, elle est préférée par les bœufs à toutes les autres pailles. Les vaches laitières, les chevaux, les moutons, la mangent aussi avec plaisir; dans les pays de montagnes, elle est généralement réservée pour les troupeaux, et dans les villes elle est surtout donnée aux vaches laitières. Au point de vue de l’ali- mentation, les pailles du Midi plus sucrées, plus nourrissantes que celles du Nord, conviennent mieux que celles-ci, plus souvent altérées par l’eau de végétation ou l'humidité du climat. Partout elle est d'autant meilleure qu’elle a été fauchée plus tôt, quela maturation de la graine a moins épuisé la plante, que la récolte a été moins vigoureuse ; dans ces circonstances, la paille reste courte, fine, molle et plus ou moins mêlée à des plantes herbacées, et si elle a été récoltée un peu avant la maturité, n’a pas subi un trop long javelage, elle équivaut quelquefois à du foin. Quand elle ne peut servir à l’usage ali- mentaire, elle s'utilise toujours en litière. 794 GRANINÉES. De l'Avoine cultivée comme fourrage vert. L'Avoine commune, culüvée le plus souvent comme les autres céréales pour son grain ei pour sa paille, est utilisée encore, à la facon de la plupart des Graminées, comme fourrage vert. Elle donne alors un fourrage très abon- dant, du goût de tous les animaux, et d'autant meilleur que l’Avoine est une des Graminées dont les feuilles et les jeunes pousses sont les plus sucrées. Elle est cultivée à ce titre dans presque toute l’Europe, principalement dans le Midi, et forme, seule ou mélangée, de très bonnes prairies annuelles. On sème l'Avoine devant être coupée en vert aux mêmes époques que celle cultivée comme céréale. Le semis est plus épais que dans ce dernier cas, afin que les tiges restent minces, et l'on coupe : l'Avoine d’hiver à la fin de mai ou au commencement de juin, l’Avoine de mars un mois plus tard. On attend, en général, pour pratiquer le fanchage, la formation des panicules, que les animaux mangent très bien, même quand l'avoine est coupée un peu tardivement, la plante durcissant moins vite que les autres espèces similaires. A ce moment, d'ailleurs, le grain est encore mou, laiteux, sucré, et la plante constitue une nourriture substantielle et rafraichissante que l’on considere, dans certains pays, en Allemagne notamment, comme l'un des fourrages les plus nutritifs pour les animaux de la ferme. On lui reproche seulement de provoquer la météorisation ; mais en la faisant prendre à doses modérées, on n'a pas à redouter cet inconvénient. On peut obtenir par hectare 15 à 20,000 kilog. de fourrage vert. Mais, pour en faciliter la distribution, on se borne à couper chaque jour la quantité dont les animaux ont besoin et qu'on laisse seulement flétrir un peu avant de la faire manger. Quelquefois, on la soumet à la dessiccation, et l'on obtient un fourrage sec, de bonne qualité, se conservant assez bien, et tendre encore malgré l'apparition des paniceles. D’autres fois, on attend avant de la couper que le grain soit entiérement formé; on obtient alors un vrai foin-paille, constituant une ressource précieuse, d’une grande valeur muiritive;ch pages à suppléer les fourrages ordinaires. Malgré ses avantages, l'Avoine en vert est rarement cultivée seule à cause des frais assez considérables qu'entraine sa culture. Le plus communément elle est semée en mélange, soit avec des Graminées, soit plutôt avec des Légumineuses, pois, vesces, gesses que l'on fauche en même temps, à l'ap- proche de la floraison ; on obtient de la sorte un fourrage abondant et excel- lent qui occupe le sol peu de temps; l’Avoine elle-même ne mürissant pas ses graines, épuise peu le terrain, tout en offrant un soutien aux Légumi- neuses. On la mêle aussi au sarrasin de Tartarie, et ce mélange fauché en vert donne un très bon fourrage constituant une précieuse ressource en temps de disette. Enfin l'Avoine, mais plus rarement, est parfois semée seule pour former des pâturages d'été. ot GRAMINÉES. 19 Genre ARRENATHÈRE. — ARRENATHERUM P. Beau. (Caract. du genre AVENA). Epillets à 2 fleurs, l’inférieure mâle, seule pourvue d’une arête dorsale, raide, longue, genouillée ; la supérieure hermaphrodite, à arête très petite et presque terminale ou nulle; — cariopse libre, velu au sommet. Genre limité à un petit nombre d'espèces, longtemps rangées parmi les Avoines, dont elles partagent les propriétés. ARRENATHÈRE ÉLEVÉE, À. elatius Mert. et Koch.; A. avenaceum Parl.; Avena elatior L. Avoine élevée, Fromental, Faux froment, Faux seigle, Avenat, Fenasse, Ray-grass de France, Pain-vin. Panicule allongée, étroite, serrée au sommet, à rameaux formant des demi-verticilles assez écartés. Epillets dressés, luisants, d’un vert blanchâtre. Glumes scarieuses, inégales, uninerviées. Glumelle inférienre velue dans la fleur mâle, à arête dorsale naïssant au-dessus du milieu ; celle de la fleur fertile brièvement aristée sous le sommet. Feuilles planes, larges, aiguës, un peu velues en dessus, à gaine glabre, à ligule courte, ciliée. Chaumes dressés, nus au sommet, de 5 à 15 décimètres. Souche fibreuse, un peu rampante. Espèce très commune dans toute la France, et venant dans les bois, les buissons et dans la plupart des lieux herbeux, surtout dans les päturages et prairies un peu humides, où elle devient facilement l'espèce dominante ; ce qui ne l'empêche pas de croître naturellement et de se maintenir sur les terrains calcaires, dans les prairies sèches abandonnées à elles-mêmes. Cette plante, très rustique, résistant aux fortes gelées ainsi qu'à la sécheresse et se conservant indéfiniment dans le sol dont elle a pris possession, est le plus souvent cultivée en prairie, et donne un foin de bonne qualité, non très dur, quoique un peu gros, et se conservant facilement en vert, même aprés la maturation de la graine, ce qui permet d'en obtenir la semence sans nuire sensiblement à la qualité du fourrage. Genre HOULQUE. — HOLCUS L. Panicule oblongue, étroite, étalée pendant l’authèse, à la fin contractée ; — épillets à 2 fleurs, l’inférieure hermaphrodite, la supérieure mâle; — glumes presque égales, carénées, la supérieure deux fois plus large ; — glumelle inférieure carénée, obtuse, celle de la fleur inférieure mutique, celle de la fleur mâle ou supérieure à arête dorsale tordue ; la supérieure tronquée et dentée ; — styles très courts ; — stigmates plumeux, s’étalant à la base des glumelles; — cariopse bi-convexe, canaliculé, glabre et libre. — Feuilles planes, molles, pubescentes, à ligule oblongue. — Espèces vivaces. Genre limité dans nos contrées à deux espèces, qui entrent également, et pour une part importante, dans la composition des prairies, la H. laineuse et la H. molle. Genre CANCHE. — A/RA L. Panicule ramifiée, plus ou moins étalée, à rameaux capillaires; — épillets comprimés par le côté, petits, luisants, violacés, à 2 fleurs hermaphrodites, l'une sessile, l’autre pédicellée ou sessile, Phumellules extères, glabres, stigmales presque sessiles, plumeux, distants, s'étalant à la lmse de Le Seur: — corimuer gisbre, libre ou adhérent sux glumelles oorinces. — Chaumes grêles; — racine Éireuse Genre comprenant un certain nombre d'espèces, petites, grèles, venant dans les terrains un peu secs et sablonneux, donnant de très bons mais de peu d'intérêt comme plantes à faucher, à cause de leur déve- loppement, bien qu'elles donnent un foin fin et délicat du goût des petits animaux. — Üne partie de ces espèces a été séparée par quelques botanistes genre, dont espèces se trouvent comprises dans le tableau suivant RE Es mn |" 2 Liz l'une pédicell. —Cariopse Libre droite... Boës GwalZ 5 Feuilles Shformes. : (G. Deschampsia P. Br.) Arêe allompée Dée FLEXUOSS ms 53 AIRA | Ch. de 10.15 oentim.. Casmwsnists L. Glumesdépass. lesfieurs, | EPilets solitaires 4 Tourë Gus. toutes deux sessiles. | Ch. de 13 Eiogens Gand. Cariopse sdbérent. Ch. de LA décimè ps Tin. Feuilles sétacées ugplomérés Q Cipomignt Que MiAE eRgrtharnres, Faucon L. ment pédonculés. Styles ordinairement courts ou auls. GL inf. à dos arr.— Egall à bract. écall Crsosrens. étroites » E plus courtes aristée — Glumes inépales Œireopus. les feurs : Sigmate sortant | %°° inférieure presque épsles. CaTA?POmTE. à lu base de la feur. carépée : Are: Grappe unistér. " {tres inépales... ScmLERoc=L0 8. Lou É Giumes veutroes embrassant l'épillet. etitre os iudentée. Kaas. & CRE ne Ces tridentée . Ammorsss. £ Ë eutière et mutigue —Grappe dstique. OxpocaLos Genre CRÉTELLE. — CYNOSURUS L. Panioule compacte , nuilutérale: — épillets fasceulés de deux sortes : les us fertiles, à 2.5 fleurs, les autres stériles, à Éeurs réduites à leurs giumeles inférieures trausfuranées em GRAMINÉES. 797 bractées ou paillettes ciliées, distiques sur l’axe et formant ensemble une écaille pectinée, appliquée contre un épillet fertile ; — glumes des épillets fertiles presque égales, mucronées vu aristées ; — glumelles bidentées, l'inférieure à dos arrondi, aristée entre les dents ; — glumellules 2, entières, glabres ; — cariopse glabre, étroitement enveloppé par les glumelles. — Feuilles planes, acu- minées ; — souche fibreuse. | Epillets ( Panicule eylindr. — Paill. rapprochées, mueronées. CRISTATOS L.|7# à 2.5 fleurs! Panicule | épaisse — Paill. espac., longm. aristées. Ecmmatus L. © CYNOSUR fertiles (| ovoïde, } allongée — Paillettes inégales........ Eleçers Des. |@ Epill. à 2 ., l’une stérile, pédicellée — Panic. oblungue, jaune. 4ureus L.|®@ CRÉTELLE COMMUNE, C. cristatus L. Crételle huppée, C. des prés. Panicule allongée, cylindrique, étroite, raide. Epillets stériles À paillettes rapprochées, linéaires, mucronées. Glumelle inférieure à arète courte. Feuilles étroites, presque lisses, à ligule courte, tronquée. Chaume de 3 à 6 décimètres, vivace. Espèce très commune dans toute la France et la majeure partie de l’Europe, et se montrant dans tous les terrains non trop chargés d'humidité et un peu herbeax: bords des chemins et des champs, bois découverts, pâturages et prés secs, où sa présence indique presque toujours la pro- duction d’un foin de bonne qualité, excellent pour tous les bestiaux. Ne traçant pas, la Crételle prodnit peu et ne pourrait, par suite, être cultivée seule ; mais elle convient parfaitement pour les mélanges de prairies; elle entre ainsi dans la composition des meilleurs prés en Lombardie, en Angleterre. Elle concourt même souvent, mêlée à des espèces plus productives, à former les prairies artificielles à base de Graminées. Enfin, on l'utilise aussi pour les pelouses et gazons. Genre KOELÉRIE. — KŒLERIA Pers. Panicule oblongue, étroite; — épillets à 2.5 fleurs; — glumes presque égales, larges, com- primées, carénées, enveloppant l'épillet; — glumelle inférieure carénée, entière et mutique, on bidentée et aristée, la supérieure bidentée ; — glumellules glabres ; — étrmines 3 ; — cariopse glabre, non adhérent aux glumellules. — Feuilles à ligule courte, tronquée ; — chaumes longuement nus au sommet ; — souche fibreuse, gazonnante. .… Un petit nombre d'espèces, très rustiques, croissent sur les sols les plus arides, sur les pelouses sèches, et du goût de tous les bestiaux. Glumelle infér. aristée. ( 2 dents sétac.; arête dorsale longue. 4risteta Lois | Z Feuilles planes 2 dents courtes ; arête médiane. . PBLEOIDES Pers.|® KŒLERIA / Glum. infér. échane. on à arête terminale courte — PI. velue. Fillosa Pers. © CaisTaTa Pers. | + Feuilles toutes planes, pubescentes. | Cds 1.4 sa. Glamelle infér.mutique\r.. Ladie.(pubescentes. .......... Albescens vc.| sétacées, lglabr. — Gaine inf. filam. Serecea Pers | Z S: Tribu. — AGROSTIDÉES. Fleurs en panicule rameuse. Epillets pédonculés, à { seule fleur herma- phrodite, parfois accompagnée de {.2 fleurs rudimentaires. Styles courts ou nuls. Stigmates sortant à la base ou sur les côtés des glumelles. — Cariopse libre ou lâchement enveloppé par les glumelles. 798 GRAMINÉES. Glumelle inférieure carénée, Fleurs glabres ou à poils courts. AGROSTIS. mutiqne où aristée sur le dos F1. longnement poilnes à la base. CALAMAGROSTIS. dépassant inmelle[ Epillets F1. stipitée—Glumelle/contin.— G1.muatig. LASIAGROSTIS. œ ou ' ._ \infér. enveloppant la ë Re el oem supérieure, harête: lartieul —Gl. arist. Sripa. £ ça or a \ F1. sessile—Glumelle supér.non enveloppée. ARISTELLA. S Epillets comprimés par le dos...,.............. Miro. Glumes très petites. ORYzA. Glnmes très petites on nulles —Glumelle infér. carénée Glames nulles. .... LEERSIA. Genre AGROSTIDE. — AGROSTIS L. Panicule en rameaux verticillés, capillaires ; — épillets très petits, comprimés par le côté, à 1 fleur fertile, seule ou accompagnée d’une fleur rudimentaire ; — glumes 2, dépassant les fleurs, inégales, carénées, aiguës, mutiques ; — glumelles brièvement barbues à leur base, l’inférieure carénée, tronquée et dentalée au sommet ou aiguë, parfois pourvue d’une arête dorsale droite ou genouillée, la supérieure plus petite, parfois nulle; — glumellules 2, glabres, entières; — étamines 1.3; — stigmates brièvement pédicellés, plumeux, s’'étalant à la base de la fleur ; — cariopse libre, glabres. — Feuilles étroites; — tiges grèles, souvent genouillées, rampantes et radicantes. Genre nombreux, comprenant des espèces, la plupart fort communes, venant dans les lieux les plus divers, principalement dans les terrains sablonneux arrosés ; elles entrent en outre dans la composition des prairies, et par leurs feuilles douces, menues, leurs tiges grêles, souvent rampantes, très feuillées, elles donnent un foin fin, sucré, délicat, que tous les bestiaux recherchent. Elles méritent donc d'être propagées et conservées partout. Tou- tefois, vu leur faible développement, la tendance des tiges à s’étaler sur le sol, elles conviennent moins pour les prairies à faucher que pour les pâtu- rages soit naturels, soit artificiels, et d'autant mieux qu'elles supportent bien le piétinement des animaux. Glame infér, plus petite —Glumell. 2—Fl.fertile avec 1 f.radimentair.| M Le à x Souche stolonifèr. ALBA L. & Ligule { Feuil. planes | Souche gazonnan. Disrsn Mich. 4 Z él a allongée[ Feuill. supér. enroulées-sétacées. Olivetorum Gr. God. | X 5 mutiques } Ligule courte, { Glumelles très inégales. . Vas wüb.|X Z | Glume infér. tronquée {| Glumelles égales, obtuses. Ferticillata vin. [2€ plus grande. . Ligule remplacée par des poils, ....... Pungens Schrb. | 2 FR { denticulé as pe à nr Glumelle supérieure nulle, \ Cepillaris Thorc. |(f) l'infér. ordinairem. à arête | Setacra Cart. | 2% \ dorsale géniculée, à sommet : ) terminé par 2.4 } Alpina Sep. | Æ | petites soies Rupestris au. |£ Pallida pc. |@ Genre STIPE. — STIPA Kuxru. Panicule dressée, lâche, peu fournie, À rameaux inférieurs géminés on ternés; — épillets à 1 fleur fertile senle, stipitée ; — glumes plus longnes que ln fleur, presque égales, carénées, atté- GRAMINÉES. 799 nuées en arête fine ; — glumelles coriaces, l’inférieure enveloppant la supérieure, entourée de poils à la base, à dos arrondi, muni de plusieurs lignes de poils, terminée par une arête très longue, articulée à la base, genouillée vers son milieu, droite, tordue dans sa partie inférieure ; — éfamines 3, à anthères barbues au sommet ; — cariopse linéaire, oblong, enveloppé par la glumelle. — Feuilles glauques, raides, fines, enroulées-sétacées ; — chaumes raides, dressés, couverts par les gaînes jusqu'au sommet ; — souche fibreuse. Un petit nombre d'espèces, propres aux lieux secs et incultes, et de nulle importance économique. Glumelle infér. de 1.3 décimètr., glabre à la base, pennée au sommet. Pexxata L. sTIPA À Glumelle inférieure de 8.15 centimètr., capillaire, entièrement glabre. Capillata L. droite... Juncea L. tortillée, Tortilis Desf.|() RE Glum. infér. de 5.8 cent., poilue à la base, nue au sommet, Genre MILLET. — MILIUM L. Panicule à rameaux nus à la base; — épillets comprimés par le dos, à 1 fleur fertile; — glumes égalant ou dépassant la fleur, presque égales, à dos arrondi; aiguës, mutiques; — glu- melles égales, glabres; l’inférieure coriace, luisante, à dos arrondi, embrassant la supérieure, mutique ou pourvue d’une arête terminale, articulée et très caduque ; — glumellules 2.3, entières ; — cariopse libre, étroitement renfermé dans les glumes.— Feuilles acuminées ; — chaumes dressés, nus au sommet ; — souche fibreuse. Un petit nombre d’espèces, propres aux bois et lieux secs, dures et peu recherchées des bestiaux. Glumes lisses — Panic. ample — 6.12 d. EFFUSUM L.| Z Glames rudes — Panic. petite —1.4 déc. Scabrum B. Rich. |() Glumes{Arête plus long. que la glumelle— Fe. planes. Paradozum L.| # égales | Arête courte — Fe. enroul.— Epill. très gros. Cærulescens Desf.| Z Glumes inégales — Panicule de 1.3 décimètres.... Multiflorum Cav.|+ Glumelle infér. mutique MILIUM {Glumelle inf. à arête très caduque G: Tribu. - PANICÉES. Fleurs en panicule, ou en épis distincts disposés en grappe ou digités. Epillets à 1 seule fleur fertile, ordinairement accompagnée d'une fleur rudi- mentaire, tantôt solitaires, tantôt fasciculés par 2.3. Styles allongés. Stigmates s’étalant sous le sommet des glumelles. — Cariopse libre, lâchement enve- loppé par les glumelles. 800 GRANINÉES. P. : Gilames bo ples leg que les Seurs. BALLISGEzA. te "2 2 2 Cimmele inie. Games égales aux Éeurs_...... H20ce10a . carécée | Epis latéraux, solitaires ............... Sraxriss. Epare | solsiaires Epés termineux, digités................ Crsones. ca tons fertiles Pasicale ramense où égés altermes... PAssctx «A Giamele inférieure £ à des arrondi Epis digité Egillets géminés ... Dicrraxms. = on rerticillés #3 Epillets alternes ... Paspaire BazoincËee 2oseat, B. arundinaca Dum.:; Phalaris arundinarea L. Algéte-rosns, Chiendent-rrbon, Enbsmier, Fromentros, Herbier. Panienle tres fournie. Epillets saggiomirés, striés de viclet. Feuilles longues, planes, larges, Espèce venant dans toute la France, et très commune au bord des riviéres, des ruisseaux, des étangs, dans les lieux humides et prés maréca- geux ; fort répandue, notamment, sur les bords de la Garonne et dans les prés de la Lombardie, où elle domine. Lorsqu'elle est coupée jeune, au moment où la panicule sort de la feuille, elle donne un bon fourrage que recherchent surtout les bètes à cornes. Plus tard, on n’en obtient qu'un foin dur et de mauvaise qualité. Bien que très productive, elle est rarement cultivée; on se borne à la récolter dans les lieux où elle se développe spontanément. — Divers essais, mentionnés dans le Bon Jardinier, tendraient à établir que cette plante, bien que surtout propre aux ces PE RENE sur des terrains secs ei calcaires. Une variété de cette espèce, le B. 4. pécts, à feuilles raybes de blame et de vert, est assez crmmanément exltirée ecœmme plante d'ornement. Genre CHIENDENT. — CFYNODON Bacs. ps MP som hnmama puccon da 0 «3 Érmgennsne, — pars GRAMINÉES. s01 téraux sur 2 rangs ; — glumes presque égales, plus petites que la fleur, carénées, aiguës-acuminées, me un pen écartées ; — glumelles égales, mutiques, l’inférieure earénée, aiguë, la supérieure identée. CHIENDENT piGiré, C. dactylon-Pers.; Digitaria stolonifera Schrad.; Paspalwm dactylon DC.; Panicum dactylon L. Gros chiendent, Chiendent pied de poule. Ombelle à 4.7 épis violacés, de longueur variable. Feuilles distiques, planes, longuement acuminées, rudes, un peu velues. Chaumes comprimés, genouillés, courbés, ascendants, donnant souvent naissance à des bourgeons écailleux allongés, de 1 à 3 décimètres. Souche longuement rampante, vivace. Espèce, la seule du genre, venant dans toute la France, principalement dans les endroits sablonneux ou siliceux, cultivés ou incultes, et presque partout abondante, mais surtout dans les terres légères et fraîches, un peu profondes, du Midi et du Sud-Est, et se développant alors, par- fois, avec une abondance extraordinaire et fâcheuse. Il se montre beaucoup plus rarement dans les prairies. Le gros Chiendent constitue par lui-même un bon fourrage que tous les bestiaux mangent avec plaisir, surtout quand il vient dans les bonnes terres, où il forme de grosses touffes d’une herbe succulente. Genre PANIC. — PANICUM L. Panicule diffuse, ou épis en grappe; — épillets solitaires, nus à la base, comprimés par le dos, plans d’un côté, convexes de l’autre, à 1 #eur fertile accompagnée d’une fleur rudimentaire réduite à 2 glumelles ; — glumes 2, plus courtes que les fleurs, très inégales, l’inférieure beau- coup plus petite ; — glumelles 2, cartilagineuses, lisses, l’inférieure embrassant la supérieure, égales, mutiques dans la fleur fertile; très inégales dans la fleur stérile, la plus grande parfois aristée ; — styles 2, écartés à la base. — Feuilles planes, à ligule courte. Un petit nombre d'espèces cultivées pour leurs graines et comme plantes fourragères. Panic cRÈTE DE coQ, P. crus-galli L.; Echinochloa crus-galli P. By. Ergot de coq, Pied de coq, Patte de poule, Panis de marais, Millard. | Grappe oblongue formée d’épis unilatéraux, souvent composés, alternes ou opposés le long de l'axe, plus écartés inférieurement. Epillets presque sessiles. aigus, verdâtres ou violacés. Glumes ciliées sur les nervures, la supérieure mueronée ou aristée, l'inférieure en cœur. Glumelle infé- rieure de la fleur stérile hérissée, aristée. Feuilles assez larges, glabres, à bords ondulés, les inférieures à limbe presque nul, à ligule nulle Chaumes dressés ou ascendants, robustes, com- primés, genouillés à la base, de 4 à 8 décimètres. Racine fibreuse. Annuel. Espèce commune dans les terrains cultivés de toute la France, venant aussi au bord des che- mins, des fossés, des eaux, se montrant de préférence dans les terres fraiches et sablonneuses, où elle talle et se développe très vite. Du goût de tous les bestiaux quand elle est jeune, elle pourrait, d’après Bose, être utilisée comme fourrage temporaire ou pour former des mélanges de cultures dérobées. Il faudrait alors la couper à des époques rapprochées ; car, en se développant, elle devient dure, et ne fournit qu’un fourrage grossier. Sa culture, cependant, ne s’est pas répandue, et sa graine ne se trouve pas dans le commerce. Panic mizceT, P. miliaceum L. Millet à panicule, Mit, Petit Mit. Panicule grande, oblongue, fournie, à rameaux géminés, relevés contre l'axe. Epillets assez gros, acuminés, mutiques. Glumes concaves, ovales, brièvement acuminées, l’inférieure un peu écartée. Feuilles molles, longues, larges, à gaîne longuement velue. Chaumes dressés, eylindri- ot 80? GRAMINÉES. ques, robustes, rameaux à la base, de 5 à 12 décimètres. Racine fibrense. Annuel. — Forme plu- sieurs variétés se distinguant par la couleur des glumelles, qui peuvent être blanches, grises, jaunes, rousses ou noires. Cette plante, originaire de l'Inde, et depuis longtemps acclimatée dans nos contrées, est fré- quemment cultivée dans nos départements méridionaux ainsi que dans le Midi de l'Europe et en Afrique, soit par son grain que l'on donne aux oiseaux et qui sert aussi à la nourriture de l’homme, soit comme espèce fourragère. Cultivée ordinairement dans les jardins, elle appartient aussi à la grande culture, principalement dans les Pyrénées et la région sous-pyréenne. Enfin, elle se montre çà et là, d'une manière subspontanée, dans les terres légères, les alluvions récentes, auprès des habitations. Panic ÉLEVÉ, P. altissimum Bonpl.; P. maximum Jcq.; P. jumentorum Pers. Herbe de Guinée. Panicule grande, étalée, rameuse, à rameaux rudes, verticillés. Glumes très aiguës, mucro- nées, la supérieure dépassant la fleur. Glumelles mutiques. Feuilles larges, finement dentées en scie. Chaumes dressés, glabres, à nœuds soyeux, de 10 à 15 décimètres. Souche rampante. Vivace. Espèce originaire d'Afrique et depuis longtemps transportée aux Indes, aux Antilles, ainsi que dans la partie méridionale de l'Amérique du Nord, où elle fournit un fourrage abondant, em- ployé à la nourriture du cheval et des bêtes à cornes, et passe pour la première des herbes à fourrage. A plusieurs reprises on avait tenté, mais avec peu de succès, d'en introduire la culture en France. Vers 1820, des graines venues de la Caroline ont donné un meilleur résultat ; les plantes obtenues de ces semis ont supporté à Paris, à Genève et dans d’autres localités, les froids des hivers les plus rigoureux, et actuellement la plante donne des graines fertiles qui permettent de la resemer. Elle est donc acclimatée. Elle est principalement employée, comme en Amé- rique, à produire du fourrage vert donné aux grands quadrupèdes domestiques. P. capillare L., panicule ample, très étalée, à rameaux capillaires; épillets très petits ; glumelle supérieure nulle dans la fleur stérile ; chaumes très grêles, de 2 à 4 décimètres ; annuel, — champs cultivés du Sud-Est. P. repens L., panicule courte, à rameaux dressés-étalés ; glumelle de la fleur s s égales ; feuilles raides, étalées, distiques, les inférieures rapprochées ; chaumes couchés et radicants à la base, puis redressés ; de 2 à 6 décimètres ; souche rampante, tuberculense, stolonifère ; vivace, — lieux secs du Sud-Est. Genre DIGITAIRE. — DIGITARIA Scor. (Caract. du genre Panicum). Grappe formée d'épis simples, linéaires, unilatéraux, digités ou verticillés au sommet de la tige ou en dessous ; — épillets géminés sur les dents de l'axe, inégn- lement pédicellés, disposés sur 2 rangs ; — glumelles de la fleur stérile réduites, par avortement de la supérieure, à 1 seule, très aiguë, égale aux glumelles de la fleur fertile et simulant une troisième glume inférieure. — Plante annuelle. DIGITAIRE SANGUINE, D. sanguinalis Scop. ; Panicum sanguinale L.; Dactylon sanguinale Vill.; Paspalum sanguinale Lm. Panis sanguin, Sanguinelle, Sanguinale, Manne terrestre. Grappe à 3.6 épis terminaux avec 1.3 placés plus bas, très allongés, d'abord dressés, puis divergents, ordinairement vivlacés. Feuilles courtes, étalées, planes, molles, rugueuses, velues sur les faces et les gaînes. Chaumes nombreux, genouillés aux nœuds, étalés en cercle et ascen- dants, souvent radicants à la base, de 2 à 5 décimètres. Racine fibreuse. Plante sonvent rougeñtre. GRAMINÉES. 803 Plante commune dans toute La France, venant dans les lieux cultivés, champs, vignes, des terrains sablonneux ou siliceux, au bord des chemins, des fossés, des rivières. Tous les bestisux la mangent ; mais elle est trop pen abondante pour offrir quelque importance, et étant annuelle, elle ne peut être soumise à aucune culture. Dans quelques contrées du Nord, cependant, on en récolte les graines qui servent à l'alimentation. D. ciliaris Kœl., fleurs longuement ciliées, — se rencontrant parfois avec l'espèce principale, dont elle a été considérée, par quelques auteurs, comme une simple variété. Genre PASPALE. — PASPALUM DC. (Caraet. du genre Digitaria). Epillets solitaires, alternes ; — anthères et stigmates violacés ; — souche rampante. — Plantes vivaces. Genre ne comprenant que des espèces exotiques acclimatées, toutes mangées par les animaux dans les pays où on les cultive, et dont quelques- unes, que l'on peut réduire à deux, botaniquement , ont été recommandées par divers agriculteurs. PASPALUM Grappe à 1.3 épis courts, dressés — CB. de 2.5 décim ë Lmrouus B.B&. | ZX | Grappe à épis nombreux — Chaume de 5.10 décimètr. srocosvenux Bosc. | © | Genre SORGHO. — SORGHUM Pers. Panicule rameuse, ample ; — épillets comprimés par le dos, nus 3 leur base, 3 1 fleur; gémi- nés, l’un fertile et sessile, l’antre mâle et pédicellé ; l’épillet terminal fertile, sceompagné de 2 fleurs mâles ; — glumes 2 dans les épillets fertiles, presque égales, cartilasineuses, linférieure plus grande, dépassant et enveloppant toute la fleur, dentée an sommet, nulle dans les épillets stériles ; — glumelles 2, inégales, l'inférieure plus longue, aiguë, mutique ; la supérieure bifide, portant entre les lobes une arête longue et tordue ; — glumellules charnues, poilues; — cariopse glabre, comprimé. — Feuilles larges, planes, rudes aux bords, à lisule courte, ciliée ; — ehaumes dressés, robustes, pleins, rameux an sommet et à nœuds pubescents. Genre comprenant plusieurs espèces, toutes exotiques, cultivées en grand dans les pays chauds, principalement en Afrique, où elles fournissent des masses de fourrages et une grande quantité de graines servant à la nourriture de la plupart des peuplades nègres. Ces plantes, toutes remarquables par l'abondance de leurs produits, ont été introduites à diverses époques dans nos contrées, où elles ont tour à tour joui d'une certaine vogue, soit comme céréales, soit comme plantes fourragères, soit comme plantes industrielles. Mais en raison de leur origine méridionale , elles ne se sont acclimatées en France qu'avec peine, et au début, elles ont souvent trompé l'attente des culti- vateurs qui en ont les premiers essayé la culture ; aussi ont-elles d’abord été repoussées par beaucoup d'agriculteurs recommandables. Elles ont cependant fini par s’accoutumer à notre température, et aujourd'hui plusieurs d’entre elles prospèrent dans nos climats. Seulement, leurs graines ne donnant qu'un mauvais pain, on a dû renoncer à leur emploi dans l'alimentation de l'homme et en borner l'usage à la nourriture des volailles, pour lesquelles les graines des diverses espèces connues du genre conviennent également et constituent même une précieuse ressource pour les exploitations qui entretiennent une nombreuse basse-cour, indépendamment du parti utile, comme fourrage vert, qu’on peut tirer des unes et des antres. 804 GRAMINÉES. SonGno D'ALep, S. Halepensis Pers. ; Andropogon halepensis Sibth.; Holcus halepensis L. Panicule rougeñtre dressée, pyramidale, très fournie, très rameuse, à rameaux verticillés. Glumes de la fleur fertile un peu velues, la supérieure carénée an sommet. Feuilles longues, glabres, à nervure médiane blanche. Souche rampante, grosse, écailleuse. Taille de B à 20 déci- mètres. Vivace. La seule espèce vivace du geure venant dans nos contrées, originaire de l'Orient, et depuis longtemps acclimatée dans le Sud-Ouest et la région méditerranéenne, très commune, notamment, sur les rives sablonneuses de la Garonne et des autres rivières de la région, principalement dans les îles on ramiers, où elle convre parfois des espaces considérables et se plaisant en général dans les lieux aquatiques exposés à de fréquentes inondations. N'est cultivée que dans quelques cantons du Midi, surtout pour sa graine, de médiocre grosseur, très allongée et comprimée, enfermée dans ses glumelles d'un brun roussâtre et servant exclusivement à la nourriture de la volaille. Elle donne aussi, par sa tige élevée et très fournie de feuilles à sa base, un fourrage abondant, mais dur et de qualité médiocre, et le plus souvent bon seulement à faire de la litière. SORGHO COMMUN, S. vulgare Pers. ; Andropogon sorghum Brot.; Holcus sorghum L. Millet d balai, Roseau à balai, Balai, Balai de jonc, Gros millet, Millet d'Inde, Millet d'Afrique. Panicule brunâtre, allongée, serrée, à rameaux dressés, grèles, allongés, velus. Epillets ras- semblés au sommet de pédoncules longs et dressés. Feuilles longues, finement dentées en scie. Racine fibreuse. Taille de 2 à 3 mètres; annuel. Originaire de l'Inde, cultivé en Afrique et dans tout l'Orient, et pleinement acclimaté en Europe depuis une époque indéterminée, le Sorgho commun est actuellement cultivé en France à la fois pour son grain, très variable de couleur, que l’on donne à la volaille, et pour ses tiges munies de leurs panicules dont ont fait des balais, dans un grand nombre de localités, principalement dans l'Anjou, le Poitou et quelques autres provinces de l'Ouest où sa culture s'est établie d'abord ; dans le Sud-Ouest et dans une grande étendue des terrains d’alluvion du Rhône. Dans les contrées plus au nord, sa culture, conseillée et essayée, n’a pas jusqu'à ce jour donné des résultats satisfai- sants. Dans le Midi, on le cultive ordinairement seul, mais souvent on le met en bordure dans les champs de maïs. éacaiies © SorGuO SUCRÉ, S. saccharatum Pers. ; Le ve Andropogon saccharatus Kunth.; Holeus saccharatus L. Sorgho de la Chine, Millet sucré de la Chine, Canne à sucre de la Chine. Panicule pourprée conique, lâche, à rameaux semi-verticillés, étalés, penchés. Glnmes poilues, noires à la maturité. Graines presque sphériques, rougeñtres. Feuilles d'un bean vert, lisses, larges, lancéolées, flexueuses, retombantes, longues de 4 à 8 décimètres. Chaume droit, large à la base, à moelle abondante, de 2 à 3 mètres et au-delà de hauteur. Racine fibreuse, à radicelles non ramifiées. Plante bien répandue en Afrique, dans les Indes, en Chine et connue très anciennement ; observée par les Romains en Abyssinie, et introduite d'abord en Italie, une première fois vers le quinzième siècle, où sa culture fut peu à peu négligée ; puis de nouveau, en 1775, dans les jar- dins botaniques de Padoue. Elle fut alors décrite et préconisée, mais seulement comme plante industrielle, par Pietro Arduino, qui la croyait originaire de la Cafrerie. De là, elle se répandit partiellement en France et fut l'objet, çà et là, de quelques essais. Elle fut d'abord prônée avec enthousiasme, puis délaissée. Kozier, en 1793, la décrit en faisant connaître, d'une manière exacte, les conditions de sa culture, blâmant à la fois la faveur exagérée dont elle avait été l'objet et l'abandon où on la laissait alors. Elle était même à peu près complétement oubliée, lorsqu'en 1851, M. de Montigny, consul de France à Shangai, frappé des avantages que les Chinois tiraient de cette plante, et remarquant qu'elle pouvait s'acclimater dans presque toute l'Europe, puisqu'elle pousse entre le 40e et le 55° degré de latitude, en envoya des graines à ln GRAMINÉES. 805 Société d’acclimatation, sous le nom de Canne à sucre du nord de la Chine. À partir de cette der- nière introduction, le Sorgho sucré se répandit partout avec une extrême rapidité, et son accli- matation dès lors put être considérée comme un fait accompli. Prôné par les agriculteurs, les horticulteurs et les chimistes, on put croire un moment que cette plante merveilleuse, par son énorme rendement, ses propriétés nutritives, ses propriétés variées, allait remplacer la vigne, attaquée alors par la Pyrale et l'Oïdium, ainsi que beaucoup d’antres plantes cultivées, et cela d'autant mieux qu’à la suite des premiers essais tentés de toutes parts, le Sorgho parut réaliser la plupart des espérances qu’il avait fait concevoir comme plante saccharine, tinctoriale, four- ragère, céréale, ete. L’engouement, toutefois, ne fut pas de longue durée. Les essais dans la grande culture n'ayant pas été brillants, et l’industrie n’en ayant pas retiré tout le bénéfice qu’elle en attendait, on tomba dans l'excès contraire, et l’exagération même des louanges dont il avait été l’objet, contribua à le discréditer. Il est juste de dire, toutefois, que si le Sorgho ne mérite pas les éloges extraordinaires qui lui furent prodigués dans le principe, il n'en reste point une plante d’une grande valeur, intéressant à la fois l’agriculture et l’industrie, et ayant droit à une place distinguée dans la série des plantes industrielles et fourragères les plus productives et des plus propres, notamment, à rendre, dans le Midi de la France et en Algérie, d’utiles services. 7° Tribu. —- SÉTARIÉES. (Caract. génér. des Panicées.) Fleurs en panicule ou grappe spiciforme. | Epillets solitaires, à soies bractéiformes, en panicule...,... SETARIA. EULIPAMOUIE eee ee rte IMPERATES SÉTARIÉES \ Epillets géminés en grappe simple, à axe articulé ....,.. HETEROPOGON, Epillets fasciculés par 2.5, en grappe — Glume hérissée. ... TRAGUS. Genre SÉTAIRE. — SETARIA P. By. Panicule spiciforme plus ou moins dense et hérissée; — épillets obtus, comprimés par le dos, entourés à la base d’un involucre de soies bractéiformes, rudes, denticulées, persistantes ; à 1 fleur fertile, accompagnée d’une fleur neutre, réduite à 1.2 glumelles; — glumes ?, inégales, mutiques, l'inférieure très petite, largement ovale, embrassante ; — glumelles 2, mutiques, ordinairement obtuses, celles de la fleur fertile égales, coriaces ; celles de la fleur stérile membraneuses ; — styles écartés à la base; — cariopse glabre, plan-convexe. — Feuilles longues, planes, acuminées, sétacées, rudes, avec une nervure blanche ; — racine fibreuse. — Espèces toutes annuelles. Un petit nombre d'espèces indigènes, communes et venant spontané- ment dans tous les lieux cultivés, où, bien que de peu de durée, elles se rendent incommodes par leur facile multiplication. Tous les bestiaux les mangent, mais elles ne sont pas cultivées, et doivent être arrachées partout où elles poussent. Appartiennent, en outre, à ce genre quelques espèces exo- tiques qui sont au contraire cultivées. Epi Soies (ee Panic.continue,(Gl.égal.lafl.—Fe.vertes. Vins P. Bv. court, } vertes, | Lie Le ou PE Gl.sup.tr.cout-Fe.glauc. Glauca P. Bv. SETARIAX étroit, )’ allong.—Panic.en verticil. espac.,rud.debas en haut. VenricizLata P. Bv. dressé | Soies brunâtres, allongées — Panicule lobée à la base. .... GERMANICA P. Bv. Epi volumineux, lobé, penché-arqué — Soies courtes. ...,...,.... ITALICA P. Bv. S06 GRAMINÉES, SÉTAIRE D'ALLEMAGNE, S. germanicum P. Bv.; Panicum germanicum Roth. Panis d'Allemagne, Moha de Hongrie, Millet de Hongrie. Panicule petite, ovoide, légèrement lobée à la base, d’une teinte brune-violacée à la mâtu- rité. Soies allongées, brunâtres, à denticules tournées en haut. Glume supérieure beaucoup plus courte qne la fleur. Graines jaunes on violacées. Feuilles lisses, d’un beau vert. Chaumes nom- breux, dressés, rameux, très feuillés, de 6 à 12 décimètres. Originaire de l'Allemagne centrale, où elle est depuis longtemps cultivée, cette plante a été introduite en France en 1816, par M. le comte de Gourcy père, qui l'importa dans la Moselle. De là, en 1820, M. Borda en adressa quelques graines à Vilmorin père, qui l’expérimenta et l'introduisit dans le commerce. Quelques auteurs ont pensé que le Moha n'est pas une plante étrangère et qu'il croît naturellement en France, où il serait seulement demeuré inaperçu. Ainsi, Math. de Dombasle, quand on le lui présenta, y reconnut une plante qui croissait comme une mauvaise herbe dans son jardin de Nancy ; l'espèce étrangère était toutefois un peu plus forte, ce qui pouvait tenir à la culture à laquelle elle avait été soumise et qui l'avait développée et améliorée. Quoi qu'il en soit, la culture s’en est répandue. Comme toutes les plantes d'introduction nouvelle, elle a été tour à tour prônée et repous- sée. Après quelques années d'oubli, on semble y revenir, et aujourd’hui le Moha est connu d’un grand nombre de cultivateurs de différentes régions du territoire français, qui l'utilisent pour la nourriture du bétail, principale- ment comme plante fourragère, et exceptionnellement pour 5 production de la graine. : Le éd 4 . $ L SÉTAIRE D'ITALIE, S. italica P. Bv.; Panicum italicum L. Panis, Panis d'Italie, Millet d'Italie, M. des oiseaux, M. à grappe, Petit mil, Mil à épis, Panille, Panouille, Panouque. Panicule longue, atteignant 2.3 décimètres, épaisse, lobulée, lisse de haut en bas, penchée ; soies peu nombreuses, courtes, à denticules tournées vers le haut. Glume supérieure plus courte que la fleur. Glumelles de la fleur fertile lisses, la supérieure de la fleur mâle nulle. Graines jau- nâtres, luisantes. Feuilles dressées , larges, ondulées, à gaîne velue. Chaumes forts, dressés, rameux, de 5 à 12 décimètres. Plante originaire de l'Inde, où ses graines abondantes servent à la nour- riture de l’homme; introduite de temps immémorial en Italie et en Espagne, d'où elle a passé dans le midi de la France, où on la cultive abondamment, soit pour ses graines, soit comme espèce fourragère, et où elle s’est depuis longtemps naturalisée, vers le sud-est principalement. GRAMINÉES. 807 S° Tribu. — PHALARIDÉES. Fleurs en panicule ou en grappe spiciforme serrée. Epillets comprimés latéralement, à { fleur fertile, parfois accompagnée de 1.2 fleurs rudimen- taires. Styles ou stigmates allongés, s’étalant au sommet des glumelles. — Cariopse libre. Fl.rudiment. 2, dépassant la fleur fertile — Glum. très inégales. ANTHOXANTHUM. ailées — Glumelles 2, mutiques. PHALARIS. Glumes égales, Panicule D ie Fleurs plus longues Glumelles 2, mutiques. PHLEUN. = spiciforme rudiment.1.2,) quela fleur, cs q =. très petites ACES ! Glumelle 1, aristée... ALOPECURUS. Z ou nulles < Glum. inégales, ne dépass.pas lafleur—Glumel. 2. CryPsis. e* Grappe simple — Fleurs rudimentaires nulles — Glumes dépassant la fleur. M1BORA. Genre FLOUVE. — ANTHOXANTHUM L. Panicule spiciforme, cylindroïde ; — épillets à 1 fleur fertile et 2 fleurs rudimentaires réduites chacune à 1 glumelle; — glumes 2, aiguës-cuspidées, carénées, très inégales, l’inférieure moitié plus petite, uninerviée, la supérieure trinerviée, enveloppant et dépassant les fleurs; — glumelles de la fleur fertile très petites, à dos arrondi, glabres, mutiques, l’inférieure beaucoup plus large ; celles formant les fleurs rudimentaires dépassant la fleur fertile, canaliculées, échancrées au som- * met, brunes, velues, ponrvues chacune d’une arête dorsale, celle de la fleur inférieure plus longue, tordue, genouillée, et naissant près de la base; l’autre droite et naissant sous le sommet; — glumellules nulles; — étamines 2 ; — stigmates allongés, plumeux ; — cariopse libre et étroitement enfermé dans les glumelles, ovale, luisant, apiculé par la base persistante des styles. FLOUVE ODORANTE, À. odoratum L. Flouve des Bressans, Foin dur. Panicule oblongue, atténuée au sommet, un peu lâche. Fleur rudimentaire inférieure à arête ne dépassant pas la glume supérieure. Graines brunes. Feuilles planes, aiguës, courtes, . ciliées à l’entrée de la gaîne, à ligule oblongue. Chaumes dressés, fins, de 2 à 5 décimètres. Souche fibreuse. Vivace. Plante odorante, même après dessiccation. Espèce indigène dans toute l’Europe et très commune en France, où on la trouve abondamment répandue dans les bois, les prairies, les pâturages, dans tous les lieux herbeux, surtout ceux des terrains secs et sablonneux, où elle croît en touffes plus ou moins garnies. Elle fleurit de bonne heure et continue à pousser une partie de l'été. Elle répand une odeur agréable d'au- tant plus pénétrante qu'elle provient de terrains plus élevés ; devenant très sensible par la dessiccation, elle se manifes surtout pendant et après le fanage, donne au foin son odeur aromatique caractéristique. Aussi est-elle recher- chée de tous les herbivores, qui la mangent, verte ou sèche, avec avidité. Genre ALPISTE. — PHALARIS P. Br. Pomionde sporSorme jles où mous alkmpée: — ut RE Re MU CIE Pr pau benree nee Drame — çg me ut F9 roue] hisucdhitnes wrec mue bunde verte lutérule, épules, dépassant Les fleurs, curème adée: — plumelles 3 pain, FAR See Re RTE be D pet à 1 sende curème:; — ghumelhides 2, très petstes ; — diamines 3 ; — styles — Feuilles aoumeuées, rudes aux bords et sur les fuoes ; — choumes dressés où ascendants. Genre plusieurs espèces, ou vivaces, originaires des pays et assez commuues dans les lieux arides du midi de la PILALARIS prenons detente net arrgerte cer Es vec . 2SDELÜLUTS; — racur ordinairement Ébreuse. Piusieurs esprces, commuses dans les prairies et les herbages, toutes du excellent Peur Sorti Carème nos cibée — Panioule longue, cyhnèrique ._.., Tenue Sdrad. en rm Came 1 Es 2H à vo Panicule courte, dilongue. .......... Ærenurium L. z Curene cibée s Mihdé a|Z - _ Pasoule longue, eylinèrique. ....... tamehehe: : : = Chuume dressé, mou renfé. . PRATENSE LIZ Din SE de à Panic Jongue, cbr] y radicaut, rond à a ue. same LÛS Casème cibiée ) Pacule cilongue ou wroide ......,............. umox L1z Puioule vraie où giobuleuse ........._......... Gerard au|F GRANMNIÉES. 809 FLÉOLE DES prés, Ph. pratense L. Fleau des prés, Herbe du pasteur, H. du berger, Marsette des prés, Manette, Grosse Manette, Thimothée, Thimoty-grass (angl.) Panicule cylindrique, très allongée, blanchâtre, rayée de vert. Glumes étroites, tronquées à angle droit, à carène longuement ciliée, et arête égalant presque la moitié de la glume. Feuilles nombreuses, assez longues, la supérieure à gaine très allongée. Chaumes dressés, fermes, parfois genouillés, ascendants, de 5 à 12 décimètres. Souche fibreuse, courte. Vivace. Espèce la plus utile du genre et l’une de nos bonnes graminées fourra- sères, cette plante est indigène en France et dans toute l'Europe. Elle l’est aussi dans l'Amérique du Nord où, depuis longtemps cultivée sous les noms de Herd-grass, de Thimoty-grass, du nom de M. Thimoty-Hanson qui la trans- porta de l'Etat de New-York dans la Caroline du Sud, elle est fort appréciée par son aptitude à supporter les températures extrêmes, par l'abondance de ses produits et par ses qualités alimentaires ; elle y est utilisée pour former des prairies naturelles ou artificielles, et constitue une grande ressource pour la mise eu culture des terrains défrichés. En Angleterre, où elle fut introduite en 1760, par Pater Wynch, elle ne jouit pas d’une moindre faveur ; on la considère comme indispensable pour la formation des prairies permanentes en terres humides, argileuses ou tourbeuses, et on la cultive en outre com- munément, seule, en prairies artificielles, de préférence au ray-grass, qui offre moins de rusticité. En France, la Fléole des prés est très commune dans les prairies et pâtu- rages, et se montre aussi au bord des champs et des chemins voisins des lieux fertiles, dans tous les lieux herbeux et sur les friches des coteaux. Elle abonde dans toutes les bonnes prairies, dans celles, surtout, naturellement irriguées, et dont sa présence même dénote l'excellente qualité ; et elle donne un fourrage vert ou sec qui plaît à tous les animaux, au cheval principa- lement. Enfin, on peut la cultiver, comme en Angleterre, en prairie artificielle seule ou mêlée au trèfle, comme on le fait dans le Luxembourg, bien que, généralement, en France, on trouve plus avantageux d'en former des prairies naturelles en l’associant à d’autres graminées. Genre VULPIN. — ALOPECURUS L. Panicule spiciforme dense, ordinairement cylindrique ; — épillets à 1 fleur fertile seule; — glumes 2, plus longues que la fleur, presque égales, mutiques, carénées, ordinairement soudées à la base; — glumelles réduites, par l'avortement de la supérieure, à 1 seule, lancéolée, courbée sur elle-même, soudée par les bords, carénée, et portant au-dessus de la base une arête plus longue que la fleur, genouillée, rude; — glumelles nulles ; — étamines 3 ; — styles souvent soudés à la base. — Feuilles planes, étroites, aiguës, rudes sur les bords. Espèces peu nombreuses, la plupart très communes partout, propres, en général, aux terrains frais et humides, venant dans les terres cultivées et dans les prairies, et abondant surtout, comme les Fléoles, dont elles parta- gent les qualités essentielles, dans les prés de bonne nature. 510 GRANINÉES. EE nee marée À 1 ouf ni ON Émis uit Bandes DE ions 1 Passe. ovcide-compae. — Fe. supér. à gaine renflée — Péd. à 1 seul épill. Usriculatus Pers. VüLPIN DES PRÉS, À. pratensis L. Queuc de renord des prés, Chiendent queue de renard. fl L Gil f à DIE gue que ls Éeur. — Feuille supérieure ne enflée au milieu ; — choumes dressés ou rage à le buse, de 3 à 6 décimètres; — souche épaisse, articulée, brièvement stolouifère. Indigène dans toute l'Europe, le nord de l'Europe et dans l'Amérique septentrionale, le Vulpin des prés, très commun dans toute la France, se renco2tre dans La plupart des prés frais et humides, quelle que soit la nature du terrain, et principalement au voisinage des rigoles et des fossés qui sil- lonnent les prairies. Cette espèce, essentiellement se recom- mande par plusieurs qualités essentielles, par sa d'abord. Elle pousse de bonne heure des tiges et feuilles fortes et nombreuses, fleurit quelquefois en avril, le plus souvent en mai ou au commencement de juin, et un mois après se trouve en graine. De plus, elle résiste parfaitement au froid, aux fortes gelées, et compte en même TE craignent le moins la chaleur. Lo Y Tribu. — GASTRIDIÉES. nu Fleurs en panicule spiciforme serrée. Epillets comprimés latéralement, à 1 fleur fertile, rarement accompagnée de 1 fleur rudimentaire. Styles très courts ou nuls. Stigmates plumeux s'étalant à la base de la fleur. — Cariopse Z2{ Epillets volumineux — Glumes égalant à peu près ls fleur, mutiques .,.... Peanmma = = mutiques, aiguës, renflées à ls base .. ....... GASTEIDIOM Z trés Z Epilets petits. É longues que La eur, 2 Glargies, échanerées, cillées. Fouxronos LS d longuement aristée P Genres réduits à un petit nombre d'espèces, sans importance économique. GRAMINÉES. 811 10: Tribu. - HORDÉACÉES. Fleurs en épi. Epillets à {.5 fleurs, réunis par 2.3, en groupes insérés dans des excavations de l'axe. Glumes toutes externes, contiguës, simulant à chaque nœud un demi-involucre à 6 folioles. Stigmates sessiles, plumeux, s'étalant à la base de la fleur. — Cariopse canaliculé, à appendice pubes- cent ; adhérent aux glumelles. ve Epillets à 2 ou plusieurs fleurs fertiles ....... are ELyuus. HORDÉACÉES Epillets à 1 seule fleur fertile.................... .. HORDEUM. Genre ORGE. — HORDEUM L. Epillets à 1 Reur fertile seule ou accompagnée d’une fleur rudimentaire pédicelliforme, ternés, sessiles où pédicellés, tous fertiles, les latéraux parfois mâles ou neutres; — glumes 2, plus courtes que les fleurs, inégales, linéaires ou sétacées, finement aristées au sommet ; — glumelles 2, l'inférieure aiguë, à dos arrondi, terminée par une forte arèête, dentelée, scabre, d’une longueur dépassant celle de l'épi, ou nulle dans les épis latéraux ; — glumellules 2, entières, ciliées. — Feuilles planes, aiguës, molles, à ligule courte, tronquée ; — racine fibreuse. — Espèces presque toutes annuelles. Un petit nombre d'espèces, la plupart très communes, répandues et connues partout; les unes, venant spontanément à l'état sauvage, sont plus nuisibles qu'utiles et offrent peu d'intérêt ; les autres, au contraire, sont cultivées, soit comme céréales pour leurs grains, soit comme fourragères, et, dans ce cas, font partie des prairies ou sont fauchées en vert. Les espèces cultivées sont très rustiques, et se recommandent spécialement par leur pré- cocité et la rapidité de leur végétation, permettant de les cultiver dans les climats les plus divers, depuis l'Orient jusqu'aux contrées presque glaciales ; partout, en un mot, où l'été est très court. Cette culture des Orges est surtout répandue en Belgique et dans les autres contrées du Nord où l’on consomme de la bière, à la préparation de laquelle ce grain est principalement destiné. — Les espèces du genre Orge, principalement celles soumises à la culture, offrent un grand nombre de variétés ; mais toutes peuvent être ramenées, botaniquement, aux espèces types suivantes : Epill. volum.,{ Epill.tous fertil. sur allongé, rangs latéraux plus saillants. YULGARE L. à arête forte \s rangs —Epi carré, ( court, rangs tous égaux, distincts.. HEXASTICHUM L. dépass. l'épi l Epillets latéraux rudiment. allongé — Arêtes dressées.. DISTICEUM L. (Esp. cuitie.) | Epi comprimé, court — Arètes divergentes. ZEOCRITON L pil.minces,allong., Epill. latér. à arête longue — Gl. externes sétacées. Mounuw É à arêteñliforme, plus G1. externes sétacées. Maritimum With. courte que l’épi Gl. toutes sétacées.. Secaunom Sebreb. (Esp. sauvages) Epill. latéraux mutiques — Glumes toutes sétacées. Buzsosux L. UM HORDI Epillets latér. à arète courte FO0908060® ORGE coMMUNE, H. vulgare L. Orge carrée. Epi allongé, tétragone, souvent penché. Epillets tous fertiles, sur 6 rangs, les 2 médians opposés, isolés et distincts, les latéraux plus saillants, s’entrecroisant avec les opposés. Glumes petites, linéaires-subulées. Glumelle inférieure à arête très longue. — Feuilles larges. Chaumes dressés, de 6 à 10 décimètres. #12 GRANINÉES. Cette espèce, très communément cultivée, fourait plusieurs variétés nou toutes d’une égale importance, déterminées surtout : par la couleur de l'épi qui peut être pâle ou jaunâtre, Hleuâtre ou noir, par l'état du grain, ou ou enfermé dans les enveloppes florales. En prenant pour base ces différents caractères, on a pu déterminer, dans l'Orge commune, les variétés suivantes : Once caxxfée waves, #. W. bybermum (Orge d'autumme, ©. prime, grome Orge, Escourgeon, Scourgeun, Snerion, Soverion, Sourion), éps5 à 6 rangs, tous harbus, d'un jaune püle ; grais enveloppé dans une écorce isse, dure et épaillense, — variété sndipème en Surile et ee Tartarie, et surtout cultivée dans le ls France, en Allemagne et duns Les suîres contrées de l'Europe septentrionale, soit soit comme fourrapère. On La sème sant l'isver, et très exceptionvellement au printemps. Elle ect très hitire et l'une des plus groëvetives. Sun grain sert principalement à ls fubricntion de ls tüère. OnGE CARRÉE DU PRISIEMPS, FH. VW. æstinum (Petite Orge, Escourgeun dv printesupe, Orge des sables), caractères de la précédente, mais gins petite: — variété peu ommme em France, mais très répandme dans le nord de l'Allemagne, ex Prusse: Le plus hütire des Onges, elle végète svec une grande rapidité et acquiert en 9 ou 10 semaines tout son dévelopgemment ; mais elle est très délicate, craint le gelée et les intempéries. et rénssii mal s l'humidité mangue à laforms- tion de l'épi. On la sème ax printemps jusqu'au mois de juin, ls rapidité de sa végétation per- mettant encore alors d'en obtenir une réculte. Proëmisent moins que l'Orge d'grer, me sfrisnant pas dans les mêmes conditions, elle ne peut être mélée ou subetituée partiellement à celle-ci pour la fabrication de La bière ; aussi n'est-elle uatée gne pour ls nourriture des chersux. Once sOIRE, FH. V nigrum, enveloppes Sorsles et grains mors, — variété principalement cultivée en Angleterre et se distinguant de l'espèce commune, outre la couleur de ses égis, par l'irrégulurité de ss végétation, très rarisble suivant ls température, l'épugue des semis Elle doit être semée en mars: si on sttend avril où msi, elle se développe mal, forme des tendfes qui restent vertes toute l'année et ne monte que l'aunée suivante ; si om La sème eu auiomme, elle péri presque complétement ; aussi est-elle utilisable comme fourragire seulement. OnGE CARRÉE STE, #. V. nudum, H. cælerte L_ (Orge ame à 6 rangs, petite Orge, O. zme, O. céleste, Blé de mn, Blé de Walachie), glumelles minces, se détachunt de gras se amomnest du battage, grain mu, jaune et syplati;: — vuriété de printemps depwus longtemps ommme em Europe, mais n'ayant jamais été trés réçandme. Elle cnmmençs à être cultivée en granë. en Belgsgne surtout, Î y = quarante ou cinquante ans ; et depnis, ss culture « fait peu de progrès. Elle = cepes- dant été recommandée par Thaer comme Îs meilleure des Onges à gra an, talent besnonup, donnant au produit abondant et certain, plus une paille excellente, et en quantité plus consiéérahle, sans nuire à La proportico du grain, qu'aucune autre espèce du genre. On La sème sx printemps, Le plus de bonne beure possille, mue gelée, quand La plante est jeune, me parsssant gas D pecter préjudice. OnGE DE GUIMALATE où DE NamTO, sous-variété de ln précédente, à équ amcins blem, pêms gros, à grain court, verdûtre, à paille courte, — origimnine de La Crimée, recommandée d'aband pour ss vigueur, mais que des essuis entrepris par M. Vilmorin, de 1841 à 1844, emt démontré qu'elle est inférieure à la variété erdinaire. ORGE TRIDESTÉE, 8. V. trifunoctum Ser., glumelle inférieure à barbe mule, remplaoée pur une languette courte à 3 dents ; grain vu ; feuilles très lunges ; tiges grosses, — variété introëmite, il y a une quarantaine d'années en Ecusse, sous le mom d'Orpr du Népond, et dont Ls culture, sgmès quelques essais, ne s'est pas répandne. Once à 6 naxcs, H. herastichum L. Orge à 6 quorts, ©. amguleuse. Epi court, épais, serré. Epillets étalés, tous fertiles, sur 6 rangs régubers, lüen distincts. également saillants et séparés pur de profonds sions Arêtes longues, &rengentes. GRAMINÉES. 813 Cette espèce, quelquefois considérée comme une simple variété de YA. vulgare, s'en distingue cependant avec facilité par la forme de l’épi, et en ce que, bien que variété d'hiver, elle monte et mürit parfaitement lors- qu'elle est semée au printemps. Elle produit un grain assez abondant, mais chétif et peu pesant. On doit la semer de bonne heure, en août autant que possible, afin qu’elle puisse résister à l'hiver. Sa culture, d’ailleurs, est peu répandue, et elle ne forme pas de variétés distinctes. ORGE 4 2? RaNGs, 4. distichum L. Epi comprimé, allongé, étroit, égal: épillets seuls fertiles et plus gros, formant 2 rangs saillants, opposés ; épillets latéraux mâles, ires et stériles, étroitement appli- qués ei mutiques sur 4 rangs étroits et effacés. Glu: s des épillets fertiles À arête longue, dressée. Compreud plusieurs variétés : ORGE DISTIQUE COMMUXE (Orge plate, Paumelle, Pamelle, Pamoule, Paumoule, Poumonle (4. le Midi) ; Baillard, Baillarge (d. l'Ouest) ; Marsèche, Marsing (d. le Centre), grain enveloppé dans les glumelles, — variété connue dès la plus hante antiquité, mentionnée dans les auteurs grecs et romains, et dont la culture passe pour avoir précédé en Europe celle du froment. Elle est actuellement cultivée dans tonte la France, ainsi qu'en Allemagne et en Angieterre, princi- paler snt pour la fabrication de la bière. On la sème généralement au printemps, et sa végétation, assez rapide, s'achève en 3 mois. O6 CHEVALIER, grain plus blanc et à écorce plus inince; feuilles plus larges; tiges plus élevées que la variété ordinaire ; produit supérieur, — très estimée en Agleterre par les brasseurs. x OrGE Axwat, sous-variété de la précédente, un pen moins élevée, fort estimée aussi en Angleterre. .: D'ITALIE, épi moins allongé, plus élarai, plus régulier, à grains plus rapprochés, paille plus élevée que la variété commune, — à peu près aussi productive; signalée par Vilmorin. ORGE DISTIQUE OIRE, enveloppes florales noires , — très rare Once DISTIQUE NUE, H. cæiestoides Sering. (Orge nue à 2 rangs, grosse O. nue, O. mon- dée , O. à caf, O. du Piémont , O. d'Espagne, O. du Pérou), fruit nu, — grain plus lourd que celui d’ancane autre Orge nue, donpant beanconp de farine; variété de printemps, pouvant Être semée jusqu'en mai. Depuis longtemps connue en France, a été à diverses reprises préconisée comme race excellente ; mais à côté de ses avantages, elle offre quelques inconvénients. Ainsi, elle branit facilement par les pluies; donne une paille très cassante, dure et difficile à battre; enfin, elle produit moins que l'Orge céleste. Aussi sa culture s’est-elle très pen répandue. ORrGE ÉVENTAL, H. =eocriton L. Orge pyramidale, Orge riz, Fauzx-riz, Riz d'Allemagne, O. de montagne. Epi court, comprimé, large, pyramidal, à arêtes étalées en éventail. Fruit très petit, con- vert d’une écaille pailleuse très adhérente. Espèce peu culivée en France, autrefois très répandue en Allemagne, et propre surtout à être cultivée dans les montagnes, dans les situations froides et arides. Se recommande par son grain, plus petit que celui de l’Orge disti- que, difficile à moudre, mais lourd et de très bonne qualité. 814 GRAMINÉES. Des Orges en général. Les Orges ne sont pas seulement cultivées comme céréales, elles le sont encore communément à titre de fourragères, et sont alors coupées avant la maturité, puis données aux animaux soit en vert, soit en sec. Cet emploi de l'Orge est très ancien, car on le trouve recommandé dans Columelle et plus tard dans Olivier de Serres. Il est moins répandu, cependant, que la culture en vert de l'avoine et du sei C'est l'Orge commune ou Escourgeon qui est le plus ordinaire- ment réservée à ce genre de culture. On peut en obtenir, au printemps, uue récolte en vert comme fourrage, et plus tard une récolte de grains. Mais le plus souvent quand on sème l'Orge pour la faucher en vert, on ne se préoccupe pas d'en obtenir la graine. On sème de bonne heure, en septembre ou au commencement d'octobre, afin que la prairie s'établisse bien avant l'hiver, à raison de 250 à 300 ou 400 litres par hectare, et l'on fauche avant que l'épi paraisse, afin que les barbes ne blessent pas les animaux. Quoique formant son grain avant le seigle, l'Orge monte plus tard au printemps; aussi ne peut-on la faucher en même temps. La récolte se fait en général depuis la première quinzaine de mai jusqu'au milieu de juin. Dans le Sud- Ouest, on coupe huit à dix jours après le seigle. Après le fauchage, on laisse la récolte se faner pendant quelques heures sur le sol, et l’on obtient un four- rage vert aussi abondant que celui fourni par l’avoine. En fauchant en temps convenable, on peut obtenir aussi, l’'Orge se dessé- chant bien, un bon fourrage sec facile à conserver. Parfois l’'Orge, au lieu d'être semée seule, est mélangée à la vesce pour en former des prairies que l'on sème en octobre, et qui donuent un bon fourrage jusqu'à la formation des gousses de la légumineuse ; on en fait aussi, avec la vesce ou la gesse, des prairies d'été, fournissant un fourrage excel- lent pour l'entretien des petits et grands ruminants. L'Orge concourt pour une part importante à l'alimentation de tous les herbivores. Ainsi les Romains en nourrissaient leurs chevaux et donnaient même le nom d'Hordeatio à la fourbure, maladie le plus souvent occasionnée par cette nourriture. Aujourd'hui encore ce grain est donné au cheval à la place de l'avoine dans quelques points du midi de la France, en Espagne, en Italie, en Algérie et dans tout l'Orient ; il offre, dans ces contrées, des pro- priétés alibiles spéciales et précieuses, qui le rendent beaucoup plus propre à cet usage que l'avoine , dont la culture réussit mal et qui nourrit moins bien. On a essayé aussi dans le nord de la France et dans d’autres contrées de l'Europe, à différentes reprises, de substituer l'Orge à l'avoine ; mais elle est trop alibile et d'une difficile mastication ; aussi, pour la faire manger, faut-il toujours au préalable laisser tremper le grain dans l'eau pendant un jour ou GRAMINÉES. 815 deux. De la sorte, mêlée à d’autres aliments, elle a fourni une nourriture économique ayant quelquefois paru convenir mieux que l'avoine pour les jeunes chevaux et pour les vieux dont les dents mâchent difficilement ce der- nier grain. Mais en général, dans le Nord, l'Orge est plus rafraichissante qu’alimentaire, et, pour le cheval notamment, ne saurait, avec avantage, être substituée à l'Avoine. Mais elle convient très bien pour les veaux et les agneaux et pour tous les animaux à l’engrais ; mélangée à l'Avoine surtout, elle produit les meilleurs effets. L'Orge est donnée souvent à l'état na grains, à des fourrages hachés. On la donn cuite, macérée ou écrasée, surtout aux animaux jeunes ou à l'état de escence. Mais on l’'emploie surtout sous forme de farine, obtenue soit par une mouture grossière du grain, soit par le blutage après la préparation del'Orge perlé. Cette farine est donnée communément aux grands animaux délayée dans les boissons, et sert aussi à l'engraissement de tous les animaux et de la volaille : mêlée en bouillie avec les pommes de terre cuites, elle communique à celle-ci une chair excellente. Quant à la paille de l'Orge, elle est généralement peu appréciée pour ses qualités alimentaires ; on la considère comme plus dure et moins nourissante que celle des autres céréales ; de plus, étant récoltée de bonne heure, avant les chaleurs, elle s'alière facilement. Dans tous les cas, la meilleure est celle récoliée dans le Midi et en temps de sécheresse. Les bœufs et les vaches s'en accommodent mieux que les chevaux et les moutons. En Afrique et en Orient, les chevaux n’en mangent pas d'autre ei s’en trouvent bien. Sous forme de fourrage vert, l'Orge constitue une nourriture excellente pour les chevaux, principalement : pour les animaux échauffés par un travail excessif, pour les poulains ; pour les änesses fournissant le lai des malades : pour les vaches laitières. On la donne aussi en pâture d'hiver aux bêtes à laine, et, dans tous ces cas, on en obtient les meilleurs effets. Maïs il importe de ne la laisser prendre qu'avec modération, aux chevaux suriout, chez lesquels lOrge prise en excès pourrait provoquer des phénomènes pléthori- ques ou la fourbure. seule ou mêlée à d’auires 11° Tribu. — TRITICÉES. Fleurs en épi. Epillets à 1.20 fleurs, solitaires, sessiles ou très briève- ment pédicellés, insérés dans des excavations de l'axe. Stigmates le plus géné- ralement sessiles, plumeux, sortant à la base de la fleur. 816 GRAMINÉES. Epallets apgliqués par le côté — Fleurs 2.3 — Game L......._. Louer. { FL 210. mat — Bschis soutien. Temcux. | Epilers GhemesŸGiam fer. metifores. \ press. abre 1.5 dents cm art. —Eueb artie. (ŒciLOrS . | (maxime ste. Secais. É Games très inégal —Gium infèr à arétedorsale gemcal. GATDESLA. 2 Er 2, | Giemes 2.1, dépassant les Seurs — Etamines 3. Lerrunes à 1 socle Seur 1, by. ples petite que La Seur — Etsmime 1. Psurers. fertile Stigmaie 1, allongé — Giumes malles. .......-..._........ Naznes. Genre IVRAIE. — LOLIUX L. Ep distique, comprimé, slcngé: — — fpillets à 320 Éeurs, à La En ecceprimés ei = Games égalunt presyne l'igilles — Epallets espanis, mutiques. _.. Errel re) à 9.25 Éeurs, 7 =} - Se porc - ER El turnsars me ER | mate epncts, à 51 es | : ne E ri 4 aristés. ITALNUX IvAuE ENIVRANTE, L. temulentum L. Eyi raide, à rachis égais Epdlleis cblomgs, spoligués à 5.9 Seurs. Glme Enésire-aigné, dépaveust l'épillet. Giumelle infnenre lcagoement aristée soms le sommet. Fexilles fermes, àres- shes, les supérieures plus longues et plus lurses, à La £n eurcalées Chanmes raïles, souvent ramenux, de 6 à 10 décimiètres. Assmel. Plante très répandre à Le suorfnne du globe, spoctande dans toutes les parties dm monde, et très ocmmemse dues tecte La France, bien que répartie d'ane mansère inégale. Elle se montre Lahitoellement uns les chumps oaltinés, mile aux diverses céréales qu'elle infeste avec d'antant pds de furslité que au mmuturité ecrresquod à celle de ces plantes. et qu'an dépoguage s0m grain se GRAMINÉES. 817 sépare en se mêlant à celui des graminées utiles. On peut distinguer son grain, cependant, de celui de l’avoine et de l'orge d’abord, dont les glumelles aussi restent adhérentes, en ce qu'il est plus petit de moitié, et non aussi régulièrement fusiforme ; de celui du blé et du seigle, par la présence même des glumelles. Cette espèce, qui n’est jamais cultivée comme fourragèré, est surtout remarquable par l’in- fluence que ces graines, connues sous le nom de Zisanie, peuvent exercer sur l’homme et les ani maux. Cette action était connue, dès la plus hante antiquité, de tous les peuples se livrant à La culture des céréales, des Hébreux, des Grecs, des Romains. La facilité avec laquelle les graines de l’Ivraie se mêlent aux grains qui entrent dans l'alimentation de l'homme et des animaux, est surtout favorable à la manifestation de cette action, qui se traduit par des symptômes analogues à ceux déterminés par les narcotiques, tels que : nausées, tremblements, vertiges, faiblesses, engourdissement des membres, et la mort même si la quantité d’Ivraie consommée est considé- rable. Cette graine, en outre, altère les substances alim ires ; ainsi, le foin qui en contient est noirâtre, amer et d’une odeur nauséabonde ; un neuvië ’Ivraie mêlée à celle du blé empé- che la fermentation panaire, et la moitié de cette quantité dans le pain suffit pour produire des effets fâicheux. En petite quantité, toutefois, elle paraît n'être pas nuisible et borner son effet à nne sorte de stimulation de la fonction digestive. Ces phénomènes, d’ailleurs, ne se produisent pas avee le foin et la paille d’Ivraie, la graine alors n'étant pas encore mûre ou s'étant déja détachée de l’épi. IVRAIE MULTIFLORE, L. multiflorum L.; L. compositum, Thuill. Ray-grass de Bretagne, Püll. Epi très allongé, épais. Epillets nombreux, rapprochés, 3 9.25 fleurs. Glume bien plus courte que l’épillet, linéaire-aiguë, acuminée, fortement nerviée. Glumelle inférieure, mutique ou très brièvement aristée. Feuilles courtes, longuement acuminées. Chaumes dressés, de 5 à 10 décimètres. Espèce se montrant çà et là dans les prairies et les Heux cultivés du Midi et de l'Ouest, par- fois extrêmement abondante dans les moissons qu’elle infeste; très commune surtout dans les récoltes de la Bretagne. En 1835, M. Rieffel, directeur de l'Ecole de Grand-Juan, en essaya la culture dans des terres de bruyère humides, maigres, où ne pouvait réussir le trèfle, et il en obtint en abondance un foin non très fin, mais que tous les animaux ont parfaitement mangé. On peut obtenir de l’Ivraie multiflore, plante annuelle, une bonne récolte de fourrage et un bon pâturage ; il faut avoir le soin, pour couper, de ne pas attendre l’entier épanouissement des fleurs, car alors on n’a qu’un foin dur et la plante mert sur pied. On la sème en octobre, à raison de 30 kilog. de graine par hectare. Comme fourrage annuel, on peut la faire entrer en mélange avec le trèfle incarnat. En général, toutefois, il convient de la réserver aux mauvaises terres, où l'on ne peut établir les prairies ordinaires; car, dans les terres cultivées, propageant facilement, elle ne tarderait pas à infester les moissons. IvVRAIE vivace, L. perenne L. Fausse Ivraie, Ivraie de rat, Lolie, Leu, Jaucou, Margal, Margaon, Patisse, Pain-vin, Pimouche, Brome-herbe, Ray-grass, Gazon anglais, Fromental d Angleterre. Epi étroit; épillets toujours appliqués contre l'axe, à 5.11 fleurs. Glume plus courte que l’épillet , étroite, un peu obtuse, fortement nerviée. Glumelle inférieure mutique, à 5 nervures, les 2 latérales saillantes. Feuilles étroites, lisses, d’abord pliées en deux. Chaumes ascendants, parfois genouillés à la base, longuement nus au sommet, de 3 à 6 décimètres. Racine émettant de nombreüx faisceaux de feuilles. Plante généralement d’un vert sombre. Espèce indigène dans toute | Europe et. des plus communes sur les bords des chemins, des fossés, dans les prairies et pâturages naturels de La plupart desquels elle forme le fond principal ; venant partout enfin, excepté dans les marais et sur les terrains très arides, et jouissant, mais seulement à un faible æ _ 818 GRANINÉES. degré, des propriétés toxiques de l'Ivraie enivrante. Depuis très longtemps cultivée en Angleterre, elle est considérée dans ce pays comme l'une des meilleures Graminées fourragères : on le cultive également en grand en cette qualité et avec avantage sur toute l'étendue du territoire francais, principale- ment dans le Nord, le Centre et l'Ouest. Elle constitue l’une des espèces le plus souvent choisie pour former, sous le nom de gazon anglais, les tapis de verdure des jardins paysagers, et que l’on conserve à l'état vert en ayant soin de ne les pas laisser fleurir. On forme avec le Ray-grass soit des pâturages, soït des prairies. Il con- vient pour pâturage, princi t dans les terrains secs, où le rendent pré- cieux : sa précocité, la facilité avec laquelle il repousse sous la dent des animaux, donnant alors des pousses nouvelles, tallant et se fortifiant d'autant plus qu'il est davantage brouté et piétiné, non moins que sa sapidité et ses facultés nutritives, qui le rendent surtout propre à former un des meilleurs fourrages printaniers que l’on puisse faire consommer sur place aux agneaux ; le Ray-grass forme ainsi, dansles plaines caillouteuses de la Crau, en Provence, sous le nom de Margaou, un pâturage précoce, excellent, pour l'entretien des troupeaux. Pour former ces pâturages, on associe quelquefois avec avantage au Ray-grass, soit du trèfle, soit du farouch, de la lupuline ou de la luzerne ; la graminée corrige l’action défavorable que ces plantes, et notamment le trèfle, à l’état vert, exercent sur les animaux et prévient les indigestions que souvent elles provoquent. Avec le trèfle rampant et l'Ivraie vivace, on pro- duit également un très bon pâturage pour les bêtes à laine. Le Ray-grass n’est pas moins propre à former des prairies naturelles ou artificielles. Ainsi, il entre dans la plupart des mélanges de graines pour prairies permanéntes, celles entre autres qui réussissent dans le plus grand nombre de terrains. Toutefois, il ne constitue pas partout, en France, une plante bonne à faucher ; ainsi, dans les terrains secs, il fleurit trop tôt, et ne donne plus qu'un foin dur à la floraison. Le Ray-grass constitue, à l’état vert comme à l'état sec, une excellente nourriture pour le bétail. En pâturage, il nourrit parfaitement les bêtes à laine. A l'état de fourrage vert donné à l'étable, il fournit un aliment à la fois rafraichissant et nutritif, qui convient particulièrement aux vaches laitières et aux bêtes à l'engrais ; en Angleterre, où il est fréquemment em- ployé pour l'alimentation des animaux de boucherie, il est regardé comme un des plus propres à hâter l'engraissement. A l'état sec, lorsqu'il a été bien récolté, il forme un fourrage un peu dur, mais d’une saveur douce et sucrée qui plaît à tous les animaux, et d’une valeur nutritive supérieure par sa composition à celle du bon foin ordinaire. On le donne suriout aux chevaux et aux bêtes à cornes, soit de travail, soit d'engrais. Comme il développe plutôt la viande que la graisse, on le donne GRAMINÉES. 819 dans l'engraissement, surtout au début. Mélangé au trèfle, ses qualités alimentaires se développent à leur maximum. On donne encore au bétail la paille battue qui reste après les récoltes à graine. Les bœufs, les chevaux même, s’accommodent parfaitement de cette paille, laquelle, d'après une observation de M. Péan de Saint-Gilles, de Chatillon -sur-Loing, constituerait un fourrage meilleur que le foin de la même plante récoltée verte. L. tenue L., épi grêle et lâche, presque subulé ; épillets à 3.4 fleurs; plante grêle dans toutes ses parties; — considéré par beaucoup d'auteurs comme une simple variété de l'espèce précédente, et très généralement employée pour former les gazons d'ornement dans les jardins, les pares et les parterres. - Ivrare D'Iraute, L. italicum L. Ray-grass d'Italie. Epillets nombreux, étalés presque à angle droit pendant l’anthèse, à 8.15 fleurs. Glumelle inférieure pourvue sous le sommet d’une arête fine. Feuilles larges, molles, dans le jeune âge, puis euroulées par les bords. Bis ou tri-annuelle. Outre ces caractères principaux, l'Ivraie d'Italie se distingue encore du Ray-grass anglais par son port plus élevé, plus vertical; son feuillage d’un vert plus vif, et enfin par son mode de végétation. Non véritablement vivace, elle ne talle pas comme le Ray-grass anglais, forme des tonffes et non du gazon, et végète beaucoup plus rapidement. Moins répandue à l’état sauvage que l’Ivraie vivace, l’Ivraie d'Italie se montre plus souvent sur les terrains maigres, peu fertiles ; on la rencontre principalement au bord des champs, dans les prairies et lieux herbeux de l'Est et du Nord-Est. Cultivée depuis très longtemps en Suisse et dans l'Italie septentrionale, où elle forme la base des célèbres prairies connues sous le nom de Marscites, elle fut introduite en France, en 1818, par André Thouin ; puis, en 1831, par Lawson, en Ecosse, où sa culture prit en peu d'années une grande extension. Actuellement, cette plante est considérée, par sa rapi- dité de végétation, l'abondance extraordinaire de ses produits, l’excellence de son foin quand il a été bien récolté, comme l’une des meilleures graminées fourragères que nous ayons acquises depuis un siècle. Aussi sa culture s’est-elle promptement établie en France et dans une grande partie de l’Europe. Elle est propre seulement à former des prairies artificielles. > Genre FROMENT. — TRITICUM L. Epi distique, plus ou moins compacte, tétragone ou comprimé; — épillets à 3.11 fleurs, les supérieures ordinairement mâles, sessiles, alternes, appliquées contre l'axe par une de leurs faces latérales ; — glumes 2, égales, plus courtes que les fleurs, lancéolées, acuminées, tronquées on arrondies au sommet, plurinerviées, mutiques on aristées; — glumelles 2, l'inférieure linéaire on très concave, comprimée latéralement au sommet, dentée ou aristée, la supérieure bidentée, bicarénée, à carènes ciliées ; — glumellules 2, entières, ciliées; — stigmates sessiles, rappro- chés, plumeux, étalés ; — cariopse oblong, obtus, à sillon long, étroit, à sommet velu, parfois appendiculé. : Genre nombreux, comprenant des espèces, les unes vivaces et venant spontanément, les autres annuelles et cultivées comme céréales, et formant deux sections très distinctes. 1re Section. — FROMENTS VIVACES et SAUVAGES. Epillets à 5.11 fleurs; — glumes herbacées, étroites, presque carénées, acuminées ; — glumelle inférieure linéaire-lancéolée, la supérieure tronquée ou échancrée ; — cariopse pourvu au sommet d’un appendice blane, arrondi, velu. — Souche ordinairement rampante. Epi nom Pannes Pens. Don aristés. Glanelle infhiouis dites. } Atom ne. TRITICUM { stolonifère nee lune Epi artieulé — Glumelle inférieure chtuse.. | mn Scirpoum Gum. Epillets aristés — Racine flireuse. .............. _..... surre La. Espèces envisagées par quelques auteurs comme constituant un geure à part (le g. Agropyrum P. Bv.), et se montrant principalement dans les lieux secs du Midi, les sables maritimes des deux mers. D'une saveur douce. et recherchées des bestiaux quand elles sont jeunes, ces plantes, dures et coria- ces à la mâäturité, sont d’un difficile emploi comme fourragères, outre l'inconvénient qu'elles offrent d'en vahir facilement les terres par leurs racines rampantes et mutipliées. 2e Section. — FROMENTS ANNUELS &t OULTITES. Epillets à 3.5 fleurs, les 2 inférieures seules fertiles ; — glumes corinces, veutrnes, tnomguées sr RER A Es le D Charme fstul. — Glumes curénées au sommet. VULGARE il. [ Gr. bosse, demi farin, TURGINTE LL j (Froments) Ca. pa juges iae Grain songé, corné. HUEUM Bot " (1. minces, très along. — Grau corné. FUANICUN 4. Gr.enfermé danses | Epi lûche songé —4# dont 2stéril. saura L + gmien | à 3 €. dont 2 anist.., fertill AMSLCUM Sor. (Epruutres) Ep acrré,| à 38 dont l'aist.et fertill MONOCOCIM £. Glames à 2 carènes — Raclis articulé, à pomds poïlus............... Flusum P.Bx. TRITICUM Du Blé cultivé en général. au point de our alimentaire. PA Le grain de Blé servant habituellement à la nourriture de l'homme, pourrait être aussi donné aux animaux ; mais, outre que son prix éleré ne permet guère de l'employer à cet effet qu'exceptüionnellement, sa richesse même eu matière azolée impose la nécessité de n'en user qu'avec précau- - tion. Il ne convient alors que pour les animaux de croit ou d'engrais, pour M reproducteurs au moment de la monte, etc. À haute dose, il expose les More à résiste d’ailleurs, en raison de sa dureté sans donte, plus que les autres grains, à l’action digestive. Aussi, quand on veut le faire consommer par les animaux, est-il indispensable, au préalable, de le moudre, de le concasser, de le traiter par l'eau à froid ou-à chaud, et de le méler à d'autres substances moins auiri- tives, de la paille, des fourrages fibreux, etc. Si le Blé en nature n’est que rarement donné aux animaux, il n'en est AMI GRAMINÉES. 821 pas de même du son, fragments de l'enveloppe du grain que l’on en sépare par la mouture et le blutage, et d’un emploi journalier dans l'alimentation de tous les herbivores et des oiseaux de basse-cour, auxquels on le donne sous les formes les plus diverses, principalement en mélange avec d’autres ali- ments plus nutritifs, et toujours après l'avoir humecté. L’eau de son, adou- cissante et rafraîchissante, convient principalement aux chevaux. Elle entre aussi dans la thérapeutique : les bains d’eau de son sont conseillés fréquem- ment. En Picardie, on en obtient une boisson très usitée, en lui faisant subir une légère ébullition avec la graine de houblon et en faisant ensuite fermenter le liquide par la levure; c'est le cidre du pays. Enfin, en temps de famine, on en fait même du pain. De même que le son, la paille de Blé est d'un emploi journalier comme matière alimentaire pour les animaux, et quand elle n’est pas trop grosse, ni trop dure, ni altérée par une cause quelconque, elle constitue même un excel- lent fourrage. Pour cet usage, elle est préférable à toutes les autres pailles, et parmi celles que fournissent les différentes races de Blé, celles du Midi, sou- vent pleines, mais contenant une plus forte proportion de sucre, sont supé- rieures à celles du Nord, généralement creuses ; de même que celles de Blés d'automne sont plus nutritives que celles des Blés de mars. Ajoutons que, toutes circonstances égales d'ailleurs, les pailles creuses, plus molles, du T. vulgare, sont meilleures que les paiïlles pleines des autres espèces. Les unes et les autres sont quelquefois rendues plus nutritives par la présence de quelques légumineuses, vesces, gesses, trèfles, etc., qui crois- sent spontanément dans les champs ; mais elles peuvent être aussi altérées par des plantes nuisibles, chardons, lychnis, etc., ou par les taches jaunes, rouges, noires, de la rouille, du charbon, et qui peuvent donner lieu à des accidents. Elles doivent alors être rejetées de la consommation sinon convena- blement nettoyées. On reconnait d'ailleurs que la paille est de bonne qualité, quand elle est pure de tout mélange avec des plantes piquantes ou nuisibles, -et offre une couleur jaune ou dorée, plus ou moins brillante, sans aucune trace de moisissure, et une saveur légèrement sucrée. Dans ces conditions et lorsqu'en même temps elle est fraiche, la paille plait à tous les animaux ; mais elle ne constitue cependant pour eux qu'un aliment peu substantiel, qui, donné en trop grande quantité, ne pourrait con- venir ni aux animaux de travail, ni aux bêtes à l’engrais, ni aux animaux jeunes qu'on veut développer en taille. Elle sera donc surtout réservée aux chevaux qui mangent beaucoup de grain, aux vaches et aux moutons qu'on ne veut pas trop engraisser. En quantité modérée, mêlée à des aliments substantiels el aqueux, elle est excellente pour les entretenir en santé les uns et les autres. La paille est communément donnée entière, seule ou mêlée au foin, dans les râteliers. Mais on a plus d'avantage, surtout quand on la fait manger aux chevaux, de la hacher d’abord et de la mélanger avec le grain. Quand 822 GRAMINÉES. on la destine aux bêtes à cornes, on la mêle communément, après l'avoir hachée, à d'autres aliments, à des racines, principalement à la pomme de terre cuite. Autrefois, on la préparait en l'arrosant préalablement avec de la saumure. Cette méthode était bonne, et pourrait être encore suivie. Une autre préparation avantageuse de la paille, consiste à la stratifier avec du foin ou d'autres fourrages verts encore humides ; on assure ainsi la conservation de la plante verte tout en ajoutant à la valeur alimentaire de la paille. Le Blé en vert constitue également une excellente nourriture, succulente et nutritive, et dont tous les herbivores se montrent friands. Mais la loi défendant de couper le Blé en herbe, ce qui empêche de le cultiver comme plante fourragère, on ne peut leur donner que les produits de l’effeuillage pratiqué parfois avant les chaleurs lorsque les récoltes viennent trop drues. On peut encore faire consommer en vert, sur pied ou après les avoir coupés, en avril ou en mai, les blés qui prennent trop tôt un grand développement, aussi bien que ceux qui ont été frappés par la grêle, el cela n’empêche point la plante de repousser et de donner nne moisson. Quelquefois on obtient cette récolte en vert, pour faucher ou pâturer sur pied, en semant plus de bonne heure. Mais il y aurait plus l'avantages encore à lever l'interdiction qui s'op- pose à la culture du Blé comme plante fourragère; la récolte en grains n'en serait point compromise, et l’on ferait des prairies annuelles excellentes, plus tardives et durant plus longtemps que le Seigle, ce qui rendrait plus facile son association à une légumineuse, et en méme temps très profitables au bétail. En attendant, on pourrait, comme le conseille V. Yvart, utiliser, dans ce but, les menus grains séparés par le crible et de faible valeur vénale, et qui, semés en automne, donneraient au printemps des pätures ou prairies temporaires, excellentes pour les brebis nourrices et les agneaux. Au Mexi- que, où la température favorise le développement excessif des feuilles aux dépens des graines qui, à cause de cela, ne peuvent mürir, le Blé est communément cultivé comme fourrage. De quelque manière qu'il ait été récolté, le Blé en vert, très nutritif, doit être toujours administré avec précaution, car il peut produire des indiges- tions, le météorisme. On évite en partie cet inconvénient en le fauchant quelque temps à l'avance, de manière à ne le donner qu'un peu fané, ayant perdu une partie de son humidité. Genre SEIGLE. — SECALE L. Epi dense, comprimé, allongé ; — épillets à 2 fleurs fertiles, sessiles et 1 fleur rudimentaire moyenne, longuement pédicellée ; — glumes 2 , presque égales, linéaires-subulées, aiguës, muti- ques, beaucoup plus courtes que les fleurs ; — glumelles 2, l'inférieure grande, lancéolée-acuminée, aiguë, carénée, à côtés inégaux, l'externe plus large, l’interne plus mince, à cartue et partie supé- rieure du bord externe ciliées-épineuses ; longuement aristée au sommet ; la supérieure bidentée, GRAMINÉES. 823 à carènes ciliées ; — glumellules entières, ciliées; — stigmates sessiles, rapprochés, plumeux ; — cariopse oblong, avec un sillon étroit, à sommet arrondi, velu, non appendiculé. — Feuilles planes, minces, à ligule courte; — chaume dressé, raide, cylindrique; — racine fibreuse. Genre comprenant un très petit nombre d’espèces, que la plupart des auteurs même considèrent comme de simples variétés de l'espèce unique admise par Linnée. SEIGLE CULTIVÉ, S. cereale L. Epi dressé, à la fin un peu penché, à axe velu, principalement à chaque dent. Epillets à la fin très ouverts. Glumelle inférieure à arète droite, rude. Feuilles assez larges, rudes sur les 2 faces. Chaume mince, de 8 à 20 décimètres. Annuel. — Toute la plante un peu glauque. Depuis longtemps et généralement cultivé en Europe soit comme céréale, soit comme plante fourragère fournissant son grain et sa paille, le Seigle était connu des Anciens ; mais ils devaient lui attribuer peu d'importance, car Pline seul en parle avec quelque détail, et plus tard, Olivier de Serres n’en dit qu'un mot. Son origine, controversée comme celle du froment, semble toutefois pouvoir être limitée dans un certain rayon. Ainsi, il a été trouvé à l’état sauvage ou spontané en Crimée, dans l’Asie-Mineure et le Caucase, en Arménie par Clavija, sur les bords du Don et du Volga par Pallas, dans les sables siliceux des bords de la mer Caspienne par Bieterstein, en Grèce par Linnée, c’est-à-dire sur toute l'étendue du territoire formant ce que l'on désigne communément sous le nom de région caucasienne, que l’on est autorisé, en conséquence, à considérer comme la patrie primitive de cette plante. Se distinguant du froment par son chaume plus grêle, ses feuilles plus étroites et plus courtes, sa racine plus menue et moins pivotante, le Seigle se fait surtout remarquer par sa rusticité, son aptitude à supporter les froids les plus rigoureux, sa précocité, son facile développement dans les plus mauvais terrains, qualités qui lui permettent de réussir, de donner des produits dans des régions où ne peut croître le blé. Aussi le Seigle est-il plus spécialement cultivé dans les contrées du Nord, sur les montagnes élevées et froides, dans les sols maigres et peu fertiles. Dans les régions montagneuses du centre et du midi de la France, on lui réserve les terres à fond granitique ou schisteux, qui ne peuvent guère donner d’autres produits, et désignés, à cause de cela, sous le nom de terres à seigle, ségalas, par opposition aux terres calcaires, à froments, appelées causses. Dans ces régions, où le Seigle remplace le froment et devient la culture la plus importante, il porte communément lui-même le nom de Blé. Le Seigle constitue, après le froment, la plus précieuse de nos graines céréales. On l’emploie à la nourriture de l'homme et de presque tous les ani- maux. Son grain offre à peu près la même composition, mais il renferme moins de matières azotées et une plus forte proportion de principes gommeux ou mucilagineux. Soumis à la mouture, il donne une farine moins blanche, douce au toucher, d’une odeur particulière, et se collant comme une pâte dans la bouche. L’écorce, difficile à séparer du grain, donne un son moins 824 GRANINÉES. net, formant des lames fines, mais rudes sous les doigts. Cette farine est la meilleure après celle du froment, la plus propre à être convertie en pain. Le pain fabriqué avec la farine de Seigle est noir, lourd, avec des yeux très petits, et moins sulxtantiel que celui du froment. Néanmoins, il est encore nutritif, d'une odeur agréable, ei se conserve longtemps frais, grâce à la gomme et à la dextrine qu'il renferme. Il exige seulement une plus longue cuisson à une chaleur moins forte. Le Seigle sert aussi à le nourriture des animaux domestiques, et peut être donné aux bestiaux ei volailles de toute espèce. Il convient surtout pour les animaux à l’engrais et ceux qui ont besoin d'être fortement nourris. Réduit en farine, on le donne aux bêtes à ovrnes et aux porcs à l'engrais. l'a conseillé particulièrement pour les chevaux. auxquels il peut être donné sous plusieurs formes. On l'a essayé, notamment, dans un grand nombre d'établissements en substitution de l’avoine ; mais il offre le double inconvé- nient d'être trop dur, par conséquent difficile à mâcher et trop nutritif; ne pouvant l'écraser, ce qui le rendrait pâteux. on le ramollit en le soumettant soit à une macération de deux jours ou à upe cuisson de quelques heures : on en double ou triple ainsi le volume, et en le rendant moins nourrissant sous un même volume, on le met en état d'être mangé sans difficulté : il convient alors parfaitement pour les chevaux de ferme et de labour; mais il n'entre- tient pas suffisamment l'énergie des chevaux de travail et ne saurait, pour eux, complétement remplacer l'avoine. D'autres fois, on donne sa farine en barbotiage aux chevaux à La place de celle de l'orge. Enfin, dans les Pays-Bas, en Suisse, en Allemagne, on prépare assez souvent du pain de Seigle pur pour les chevaux en voyage. Le grain de Seigle fermenté peut servir, grâce à la grande quantité d'amidon qu'il renferme. à La fabrication de bqueurs alcooliques. Ainsi, dans quelques pays, dans les environs de Calais par exemple, avec la farine de Seigle simplement délayée dans l'eau. et soumise, à l'aide du levain et de la chaleur, à la fermentation, on obtient une boisson consommée par les babi- tants. Ce grain est plus souvent employé dans les départements du Nord, concurremment avec l'orge. à la fabrication de La bière. Dans les contrées du nord de l'Europe, en le mélant à de la graine de genièvre, on en obtient la liqueur dite eou-de-vie de grain, eau de geniévre, dont la distillation laisse ua résidu très important pour la nourriture des hestiaux. La paille de Seigle, dure, luisante, presque dépourvue de feuilles, très siceuse et peu riche en principes nutritifs, difficile à digérer, est peu propre à pourrir les animaux qui, d'ailleurs, la recherchent peu. Aussi, est-elle rare- ment employée comme fourrage : elle convient tout au plus aux grands rumi- nants, et encore œux qui s’en nourrisæni restent-ils toujours maigres et chétifs. Cette paille est emplorée de préférence pour La litière. et, avec beaucoup GRAMINÉES. 825 plus d'avantage, en raison de la forte quantité de silice qu’elle renferme, pour confectionner des liens de gerbes et autres objets, des paillassons, etc. A l'état de fourrage vert, le Seigle est précieux surtout par sa grande pré- cocité, permettant d'en faire usage avant la récolte des autres fourrages du printemps. Il convient à tous les animaux ; mais on le réserve plus spéciale- ment aux grands quadrupèdes, chevaux et ruminants, qui s'en accommodent et qu'il nourrit bien lorsqu'il a été coupé avant la formation de l’épi. Pour en obtenir le meilleur effet possible, il convient même de le faire consommer quand il est encore vert, sans attendre que les tiges coupées durcissent par la dessiccation. Sa consommation, en ce cas, peut durer une quinzaine de jours. On recommande plus spécialement, pour la culture en vert, le Seigle multicaule ou Seigle de la Saint-Jean, variété de tailleélevée, tallant beaucoup et donnant une grande quantité de tiges formant de fortes touffes, et de laquelle, semée en été ou en automne, on peut obtenir une bonne coupe avant la fin de l'hiver, et même dès le mois de décembre. On n’est pas d'accord, en général, sur la valeur nutritive du Seigledonné en vert, que divers auteurs indiquent comme égale à celle des meilleures herbes connues, préférable même au blé; tandis que d’autres le signalent comme inférieur, sous le rapport nutritif, à l'orge, et donnant un moins bon fourrage pour les vaches laitières, les chèvres et les moutons. Pris en pâturage, néan- moins, il paraît produire de bons effets sur les troupeaux ; mais son action sera plus favorable si on a l'attention de ne jamais le faire manger exclusive- ment et de le donner en mélange avec d’autres fourrages. 12° Tribu. — ZÉACÉES. Plantes unisexuées, monoïques. — Un seul genre cultivé. Genre MAIS. — ZEA L. Epillets monoïques ; — les mâles géminés, réunis en grappes spiciformes, elles-mêmes dispo- sées en panicule terminale ; chaque épillet à 2 fleurs, mutiques, l’une sessile, l’autre pédicellée ; étamines 3 ; — les femelles en épis axillaires, à axe épais, conoïde et charnu, enveloppés par plusieurs feuilles engaïnantes, superposées, très serrées ; chaque épillet pédicellé, à 1.3 fleurs, une seule, supérieure, fertile ; — style 1, presque capillaire, très long, atteignant 20 centimètres et dépassant les feuilles florales de l’épi; — stigmates plumeux ; — cariopses nus, enchâssés à la surface de l'axe, entourés à la base par les glumes et les glumelles. Genre exotique, comprenant une seule espèce, aujourd'hui acclimatée et cultivée dans toutes les parties du monde, et affectant des formes diverses, dont quelques-unes, toutefois, ont été considérées comme des espèces dis- tinctes, mais ne constituant, pour la plupart des auteurs, que de simples races ou variétés du type. 8% | GRAMINÉES. Mais cuLTIVÉ, Z. maïs L. Büé on Fromant 'Ende, de Turquie, d'Espagne, de Barbarie, de Guinée, Gros millet des Indes, Millet, M1. Panienle mâle, étalée, ample, hante de 20 à 30 centimètres. Epis femelles dépassés par les styles, formant, par leur réunion au sommet des feuilles bractéales, une bouppe longue et pendante ; parfois quelques fleurs femelles mêlées aux panicules mâles, et quelques fleurs mâles au sommet des épis femelles. Grains Esses, presque globnleux ou réniformes arrondis au sommet, anguleux à La base, disposés en séries longitudinales, toujours en nombre pair. Feuilles larges, longues de 3 à 7 décimètres, ondnlées, rudes sur les bords, ciliées, pubescentes en dessous, à nervure blan- chätre, à ligole conrte, ciliée. Chaume dressé, eylindrique, fort, robuste, glabre, rempli d’une moelle suerée, de 5 à 20 décimètres ; à nœuds inférieurs émettant des racines aériennes. Racine Ébreuse, formant une toufe épaisse. Annuel. Espèce très répandue, cultivée partout soit comme céréale, soit comme plante fourragère, et dont la provenance, longtemps restée incertaine, ne parait point encore exactement déterminée. Pendant longtemps, d'après ses noms de Blé de Turquie, Blé d'Inde, etc., on lui a attribué une origine asiati- que, ea faisant remonter son introduction aux Croisades. Puis on l'a fait ori- ginaire, les uns de l'Afrique, les autres de l'Amérique ; ces derniers se fon- dent sur ce fait, bien connu, que lors de la découverte, par des Espagnols, du nouveau continent, le Maïs formait la base presque exclusive de la nourriture des indigènes. M. Bonafous, dans une Histoire naturelle de Maïs publiée en 1836, une des premieres monographies un peu complètes qui aient paru sur cette plante, discutant les éléments historiques qui s'y rapportent, est porté à admetire qu'il était connu en Europe et en Orient avant la découverte de l'Amérique, laquelle aurait seulement donné lieu à une nouvelle importation qui en aurait développé la culture. De fait, M. Rifaud, en 1819, a trouvé des graines de Maïs dans une hypogée des ruines de Thèbes: et des chartes du treizième siécle out établi que cette plante avait été importée, en 1204, de l'Asie-Mineure en Ilalie. Plus tard, en 1525, il fut introduit d'Amérique en Espagne, où sa culture en grand, toutefois, n’y paraît avérée qu'à partir du dix-septième siècle. En France, la plante était connue du temps d'Olivier de Serres (1600), qui en fait mention sous le nom de Gros grain de Turquie ; mais sa culture alors n’y était que fort peu développée. Actuellement le maïs, — dont le nom est emprunté à la langue d'Haïti, d'où ont été rapportées par C. Colomb les premières graines semées en Espagne, — est cultivé, dans les cinq parties du monde, sous les climats les plus divers; mais principalement en Amérique, où il constitue la principale céréale et se récolte depuis l'extrémité méridionale du Chili jusqu’au Canada, et où il constitue un nombre infini de variétés, se distinguant par les dimensions, les formes et les couleurs. Il est cultivé également dans toute l'Europe, jus- qu'en Norwège ; et en France, il n'occupe pas moins de 600,000 hectares ; le huitième à peu près de l'étendue des terres semées en blé. GRAMINÉES. 827 Variétés du Maïs. Soumis, dans les climats divers où il se développe, à des influences nom- breuses accrues encore par la culture, les hybridations, etc., le Maïs a formé des variétés assez multipliées, se caractérisant par l'aspect extérieur, la hau- teur des tiges, l'ampleur des feuilles, le volume des épis, la forme, la gros- seur, la couleur, la consistance des grains; ou par leurs qualités propres, la précocité, la rusticité, l'abondance des produits, etc. Généralement on les dis- tingue, d’après les couleurs des graines, en variétés jaunes, blanches et rouges ou panachées, dont nous mentionnerons les principales : 19 VARIÉTÉS A GRAIN JAUNE : M. gros commun, M. jaune gros, M. jaune ordinaire, M. roux, M. d'automne. Epi volumineux, à 12 on 14 rangées de 30 à 35 grains; grain très gros, irrégulièrement arrondi, d’un jaune orangé ; tige forte et robuste, atteignant 2 mètres ; un peu tardif, — variété la plus généralement et la plus anciennement cultivée en France pour son grain, donnant une farine d’un goût rappe- lant celui de la citrouille et la plus généralement choisie, dans le Midi, pour préparer la bouillie, d’un emploi journalier, connue sous le nom de millas ; très communément aussi cultivée comme fourragère. M. de Pensylvanie. Epi allongé, à 8 ou 12 rangées de 50 à 60 grains ; grain très gros, un peu aplati, d’un jaune clair; tige atteignant 4 mètres; plus tardif que le Maïs commun, — variété très productive, fournissant surtout beaucoup de feuilles, et unede celles cultivées comme fourragères. M. King-Philippe. Caractères principaux du Maïs commun ; grain d’un jaune un peu enfumé ; aussi productif, mais plus hâtif, et donnant une forte proportion des partie vertes, — une des meilleures races récemment importées d'Amérique, et excellente comme fourragère. M. d'Auronne. Sous-variété du Maïs commun, plus petite et plus hâtive, — cultivée, sur une large échelle, en Bourgogre et en Franche-Comté. Signalée par Vilmorin. M. d'Espagne, M. sucré. Gros, assez gros, aplati, sucré , — cultivé par quelques agriculteurs des Bouches-du-Rhône. M. Milltte. Epi effilé, grain allongé et aplati, très farineux ; tige grêle, peu élevée, — variété très cultivée, depuis quelques années, dans le Sud-Ouest, et préférée an Maïs commun dans les terres sèches et sur les collines, où sa culture s'étend de plus en plus. M. quarantain, petit Maïs. Epi peu volumineux, à 8 où 12 rangées de 24 à 28 grains; grain petit, d’un jaune pâle; tige mince, atteignant l mètre; très précoce, croit et mürit en Italie en une quarantaine de jours, en trois mois dans nos contrées, — moins productif que le Maïs commun, mais très propre aux semis tardifs, et pouvant être cultivé, grâce à sa hâtivité, beaucoup plus au Nord que les grandes races ; excellent d’ailleurs comme variété fourragère. M. cinquantain. Graïn d’un jaune foncé, — moins hâtif que le précédent. M. à bec. Grain peu développé, terminé par une petite pointe courbée et relevée , — aussi bâtif et plus productif que le M. quarantain ; s'emploie dans les mêmes circonstances ; pen exigeant. M. à poulet, M. nain. Très petites dimensions dans toutes ses parties, — donnant un faible produit, mais iutéressant par son extrême précocité ; il croit, en effet, en moins de temps que le quarantain, ce qui permet, non-seulement de le cultiver comme celui-ci dans les climats où l'été est très court, mais encore dans les départements méridionaux, d’en faire deux récoltes succes- sives la même année. Il réussit dans les terrains médiocres, ne craint pas la sécheresse, et con- vient très bien comme variété fourragère. A été importé d'Amérique par le comte Le Lieur. Lie GRANINÉES. $ » 2e VamErTÉs à GRAIS MLANC - LE ouc comen. BU donc 2074, AL. our d'ontomme. Caractères vu Maïs jaune commun, aux de codeur flunehe: — marié glus eppropmiée aus 2ernes inmudes que les Maïs oulorés, et dont ds eulune senê à se répanêre Guns Le No, pur sue de l'extension prise, dans ls meunerie, Jour a fuiraecun ue à furiue de Nuis. Æ four des Louâes Eju œvurt, emmgne: gruv güus petit que cel Gr précédent; tige pus gode ec anime Sense : gius tit, ame mue que Le NL guerautin, — dans quelques locs- Lis du Nid préférée sovnent aux autres wuriités pour ds enlture fourrngène. AL perde. Es à & où 10 rangées de 40 à 50 grains: gra petit, lance, demi-transpurent, amélé parles sur Le aufqme qu, de grue éleuitres où moirbtres: tiges attenant 2 mètres, nOm- hreunes et hs feuilles. — vanité ture, et wtile semdement comme fourrupère ; origmnire de Peusromme. 2 Ge Panpinie. Goom agit, —turêf, mais prouëneti. 3 Tammnés à GERS BONGES @T MULIIOULERS Ces ranénés très nombreuses, et venmt Gens Les localité ler lus Éverses, z'affreut pas de trves hier décermnés : éDes apprraissent, ecosponelement, parmi Îles xeriétés ordimnires, plus emmmentment ex émérique quer France, at ne se reproûtmsent pus toujours LL coupe, BL à grains Ge cvroil. Variété smériemne que les nègres, a toutes Les auines. S LL àe Bournpopue. Ve GBérens Eu NL commu que per 88 cmieur D coupe êes Lomûes. Le cure armure des Lunôes, mms colorée. LL ponvdue, M jampé. Pace se forment per brimiéetion, quand où cuitine à oûté les unes der autres pÜusienre aspènes de ombeurs férentes : on dhtien alors Âes épis oFraut, comme le Maïs perde, des grue de verse eorieurs : fjouues, lance, rouges, ivlets, jaspés, ete, æt glus remplies au ol per be muriisé des auauoes que gur leurs quabtée propres. De ces différentes variétés de Naïs, les plus estimées sont celles à grain jaune ou Hlanc. Les jaunes sont les plus universellement cultivées. La couleur jaune esi L moins rarialle de toutes et paraît être celle de la plante type, tandis que Les auînes me seraient que les déviations de La nuance primitive. Les variétés les plus rustiques, les plus productives, les moins exigeantes sur L nature du sol aggautiennent à cite sactson. Les Maïs blancs fournissent aussi de bons produits : mais, en général, ils exigent des ternes humides et substantielles Les grains rouges ou diverse- ment colorés sont les moins estimés ei les moins cultivés. Culture du Mois comme fourrage vert. Le Maïs n'est pas cultivé seulement comme céréale; il tient une place von moins importante parmi les espaces fourragères, et forme d'excellentes prairies temporaires, les plus abondantes, les plus fournies que l'on puisse vor, dounant un trés hou fourrage vert, apte à se transformer en fourrage sec pour l'hiver. Cette culture est des plus arantageuses dans le Midi, sous un dimat où, à certaines époques de l'année, on est exposé à une véritable disetie de Suarrages verts, et précisément à l'époque, de juin à octobre, où GRAMINÉES. 829 l'alimentation fraiche offre le plus d'utilité. Sous ce rapport, l'importance du Maïs, par le rôle qu'il joue dans l'élève du bétail, dépasse même celle qu'il offre comme céréale. Dans le Nord, où il ne peut fructifier, le Maïs.est précieux aussi comme plante fourragère ; il est cultivé, en cette qualité, en France, en Allemagne, où il a fourni, pour la nourriture des bestiaux, une importante ressource. Au nord de ce dernier pays, où sa culture s’est répandue, il a réalisé la révolution agricole qu'a amenée, en Angleterre, la culture du turneps. Le Maïs pour fourrage peut donc être cultivé partout, même dans les contrées où il ne mürit point. Il n’exige, pour développer des tiges entière- ment fauchables, que 80 à 90 jours, à une température moyenne de 16° à 18, condition réalisable dans la majeure partie de l'Europe. La méthode ordinaire de culture du Maïs-fourrage consiste à le faire succéder au seigle, au froment ou aux cultures printanières, et à en former ainsi une prairie temporaire qui occupe le sol jusqu'aux semailles d'automne. Les semis, d’ailleurs, peuventse faire à des époques très variables, suivant les circonstances où l’on se trouve, le moment où la terre est libre. On peut ainsi semer le Maïs-fourrage depuis avril jusqu'au mois d'août, plus tôt et plus tard dans le Midi que dans le Nord, le semis tardif étant sans inconvénient, puisque la plante ne doit pas mürir. Sur les jachères, on peut en semer tous les 15 ou 20 jours, et l’on obtient de la sorte, pendant plusieurs mois, une série de récoltes successives d’un abondant fourrage vert. Le Maïs-fourrage exige les mêmes terrains ayant recu les mêmes facons préparatoires que lorsqu'il est cultivé comme céréale. On applique une dose de fumier moins considérable, soit environ 450 kilog. de fumier dosant 0,04 pour 100 d'azote pour 1,000 kilog. de fourrage à récolter. On sème à la volée ou en ligne. Les semis à la volée ne sont profitables que lorsque le Maïs est mêlé à d'autres graines : pois gris, vesce, colza, sar- razin. Sinon, il faut préférer le semis en lignes espacées de 4 à 8 décimètres, suivant la fertilité et la fraicheur de la terre, la variété cultivée, etc., les pieds alors sont rapprochés les uns des autres beaucoup plus que dans la culture ordinaire, afin que, par leurs tiges et leurs feuilles, ils répandent plus d’ombrage, et aussi pour éviter que les plantes nuisibles envahissent le sol. Il faut, par suite, une plus grande quantité de semence. On en sème de 70 à 100 litres. Le semis à la volée en exige une proportion presque double. La graine répandue est d’ailleurs enterrée de la même manière, à la charrue ou à la herse, et à une profondeur ne dépassant pas ? à 5 centimètres. Pendant sa végétation, le Maïs doit recevoir un binage, plus facile à donner s'il a été semé en lignes. Dans ce dernier cas, un buttage à la herse, entretenant la fraîcheur à la base des tiges, est également une facon des plus utiles, surtout quand on craint la sécheresse. On coupe le Maïs quand la panicule des fleurs mâles commence à se développer ; plus tôt, la plante est encore aqueuse, peu nutritive, dégoûte les 530 GRAMINÉES. animaux et les débilite ; si, au contraire, la végétation était trop avancée, les animaux ne maugeraient que les feuilles et laisseraient les tiges trop dures. Le moment de celte récolte est encore indiqué par l'état des feuilles infé- rieures ; il faut couper quand elles commencent à pâlir:; plus tard, elles seraient sèches et sans valeur. On fauche ainsi 8 à 12 semaines après le semis, le Maïs atteignant alors de 5 à 10 décimètres de hauteur. On renouvelle ensuite cette récolte plus ou moins, suivant l'étendue de la culture, la suc- cession des semis, etc. Lorsque la plante est frappée par la grêle, on peut la faucher immédiatement ; elle repousse après assez promptement. La plante étant sensible au froid, il faut, dans l’arrière-saison, se hâter de couper dès qu'on craint les gelées. Quelques cultivateurs au lieu de couper la dernière pousse de Maïs, l'enfouissent à la bèche ou à la charrue comme engrais vert. — On coupe les tiges, selon leur plus où moins de développement de dureté, à la faux, à la serpe ou à la faucille. Sur une terre riche, fumée, un peu légère, le Maïs donne, en fourrage vert, un produit considérable, 20 à 30 mille kilog. par hectare, pouvant, excep- tionnellement, s'élever à 50,000 kilog., descendant le plus souvent à 15 ou 16,000 kilog., et à 10 ou 12,000 kilog. dans les terres médiocres. C’est un produit double de celui du trèfle. Semé tous les 15 ou 20 jours, d'avril en juillet, on obtient, pendant trois ou quatre mois, une succession de récoltes des plus avantageuses pour l'entretien du bétail. Une surface de 20 ares suffit ainsi pour entretenir à l’élable, jusqu'à la fin d'octobre, 7 paires de bœufs de travail. Ce fourrage est généralement consommé en vert. S'il y a excédant, on peut le sécher et le conserver pour l'hiver. Sa dessiccation exige 8 à 12 jours si le temps est beau, et réduit au quart le poids du fourrage vert. Le Maïs-fourrage n'est pas avantageux seulement par le chiffre élevé de son rendement, mais encore par l’importante ressource alimentaire qu'il offre pour l'entretien du bétail. Il est profitable encore aux cultures par l’améliora- tion qu'il apporte au sol, dont il entretient la fraicheur, durant sa croissance, par ses larges feuilles, et qu’il n’épuise pas, étant coupé avant la floraison. Ainsi, bien qu'exigeant un sol fumé, il laisse à la récolte qui suit le bénéfice de cet engrais, outre ses racines rompues à la charrue, une terre parfai- tement préparée pour le blé. Emploi alimentaire du Maïs. Le Maïs, renfermant 12,5 pour 100 de matière azotée, 67 à 71 pour 100 de matières amylacées, égalant à peu près, sous ce rapport, la richesse des froments, et contenant en outre plus de 9 pour 100 de corps gras, c'est-à-dire dépassant, sous ce rapport, toutes les autres matières végétales, possède, par suite, des propriétés nutritives prononcées qui lui donnent un rang distingué parmi les plus riches substances alimentaires. C'est ce que confirme d’ailleurs GRAMINÉES. , 831 l'expérience pratique. Il est aujourd’hui acquis que les peuples qui font du Maïs la base de leur alimentation se font remarquer par plus de vigueur, plus d'activité, plus de sobriété, et vivent plus longtemps. On a fait en Suisse une expérience très décisive à ce sujet. Une enquête comparative fut ordonnée, dans tous les établissements publics, sur les mérites alimentaires du Maïs, du froment et de la pomme de terre, et on constata que les enfants nourris de Maïs étaient les plus sains, les plus gais, les plus aptes à l'étude. Les enfants nourris de froment venaient en seconde ligne; ceux nourris de pommes de terre venaient au troisième rang et à grande distance. Aussi le Maïs entre-t-il aujourd'hui dans l'alimentation d’un grand nombre de populations. Les nègres des colonies s’en nourrissent presque exclusivement, et les habitants de presque toutes les contrées de l'Amérique du Nord et du Sud en consomment tous une forte proportion. Les Etats-Unis seuls en produisent plus de 200 millions d'’hectolitres, qu'ils emploient presque en totalité à l'alimentation de l'homme et des animaux. Il en est de même en Espagne, en Italie et dans nos départements pyrénéens, où il cons- titue la nourriture journalière des paysans, particulièrement des gens pau- vres, des journaliers, dont souvent il constitue pour l'hiver l'unique ressource alimentaire. On estime que les Landes, les Basses et les Hautes-Pyrénées, le Gers, en absorbent par an plus de 6 millions d’hectolitres. Le Maïs, qui concourt pour une si large part à la nourriture de l'homme, n'est pas moins utile à l'alimentation des animaux, et d’autant plus qu'ils en consomment, non-seulement le grain, mais toutes les autres parties vertes ou sèches, et qu'ils le mangent avant sa maturité comme fourrage vert. Il n’est aucune plante qui puisse, sous ce rapport, être comparée au Maïs et fournisse une égale variété de produits alimentaires. Le grain est mangé souvent, par les bestiaux, sec, entier ; mais on le donne aussi macéré dans l’eau, cuit, concassé ou moulu, ou bien germé. Il est alors plus mou, use moins les dents, se digère mieux et plus com- plétement, nourrit davantage. On admet même que la mouture lui commu- nique une saveur plus sucrée et une odeur aromatique. — On le donne seul ou en mélange avec d’autres grains, de la païlle hachée, des balles de blé, à des racines coupées, etc. Sa farine cuite, avec du son ou d’autres matières alimentaires, forme une provende convenant à toutes les espèces. Le Maïs est recherché par tous les animaux domestiques, qu'il entretient tous en santé. Il est, toutefois, plus propre à les bien nourrir, à les engraisser qu’à leur donner de l’ardeur. Aussi, dans nos contrées, est-il plus générale- ment employé pour les diverses espèces entretenues pour l’engrais, d'autant que la forte proportion de matières grasses qu'il renferme le rend éminem- ment propre à cette destination. Pour l’engraissement des ruminants, on le fait manger le plus souvent sous forme de farine délayée dans l’eau, en bouillie ou en päte. Cette farine, mélangée à du lait, convient surtout pour nourrir au moment du LÉ 832 « GRANINÉES. sevrage et engraisser les agneaux et les veaux. On peut suppléer ainsi, pour l'élève des veaux, le lait expédié aujourd'hui dans les grandes villes, et cela, sans nuire à la qualité de la viande et de la graisse des produits. Le Maïs ne convient pas moins aux porcs ; c’est même le grain qu'ils recoivent partout le plus communément ; ils ne s’en dégoûtent jamais, et il favorise leur engraissement, leur donne une chair délicate et un lard ferme. Ils le prennent ordinairement en farine mélangée avec du son, des glands, des racines, des tubercules, des fanes de plantes potagères, etc. Plus tard on augmente la farine, et à la fin de l'engraissement on donne le Maïs pres- que seul, en grain, sec, macéré ou cuit. On obtient de la sorte un engrais excessif ; 5 kilog. de Maïs donnent alors, dit-on, 1 kilog. de viande. Le Maïs sert aussi à la nourriture et à l'engraissement des volailles ; il forme la base de la nourriture des races plus renommées : chapons du Mans, poulards de la Bresse, dindons de Brunswick, oies et canards de Toulouse et de Strasbourg. élevés pour leurs foies volumineux. Ces animaux sont nourris quelques temps avec le grain en farine ou en grain détrempé dans l'eau chaude ; puis, vers la fin, les bêtes étant maintenues dans lobnpes Qu | rité,on leur fait manger par force des boulettes formées de farine de Maïs, mélangées de farine d'orge, de sarrazin, de pommes de terre, et trempées dans du lait ou du petit-lait. Le grain sec, si ce n'est le Maïs nain ou à poulet, ne doit d’ailleurs jamais être donné entier à la volaille ; il faut toujours le concasser ou le moudre. — Enfin, d'après Bonafous, en projetant les grains ou la farine dans les viviers, on engraisse promptement les poissons. On utilise encore le Maïs avec avantage pour les animaux de travail. Ainsi, en Alsace, on fait manger le grain, macéré et mélé à des balles d'épeautre, à de la paille hachée ou à des féverolles, aux bêtes à cornes et aux chevaux. Dans les Landes, quand le travail presse, on leur donne les épis entiers ; les bêtes à corues mangent le tout ; les juments laissent la râfle. On suit une méthode analogue en Amérique, en donnant par ration, aux chevaux, une trentaine d'épis et le double aux bœufs. Dans plusieurs circonstances, on a cherché à faire manger le Maïs au cheval à la place de l'avoine, et l'expérience a prouvé, dans beaucoup de cas, que cette substitution ne lui était point préjudiciable. Les animaux se maintiennent en bon état de santé, quoique peut-être moins ardents que ceux nourris d'avoine. Au Mexique, un grand nombre de mulets sont enire- tenus toute l'année avec ce grain ; ces mêmes animaux, en Espagne, en font aussi une forte consommation. Dans le midi de la France, dans le Roussillon notamment, on le donne souvent aux chevaux ; et dans plusieurs circonstances exceptionnelles, on a pu l'utiliser avec avantage. Ainsi, dans les diverses cam- pagnes faites en Italie, les chevaux venus du Nord s’en nourrissaient sans eu être incommodés, et plus récemment, dans la campagne du Mexique, il rem- plaça totalement l'avoine, et les animaux n'eurent pas à en souffrir. Ces faits montrent suffisamment que le Maïs pourrait, si les circonstances l'exigeaient, GRAMINÉES. 833 entrer pour une large part dans l'alimentation du cheval ; son principal incon- vénient est la difficulté que les animaux, vu la grosseur et la dureté du grain, éprouvent pour le prendre; on remédie à cela par le concassage, la macé- ration du grain dans l’eau, et son mélange avec d’autres aliments. Outre le grain pur, on donne encore aux animaux les résidus provenant des opérations qu'on lui fait subir. Ainsi, la mouture perfectionnée, après l'extraction de tout ce qui peut servir à l’alimentation de l'homme, laisse pour résidus, des téguments, des issues grasses, du son, des matières résinoï- des, etc., qui forment une riche alimentation pour les porcs, les animaux de basse-cour, les pigeons, etc. On peut y joindre les lourteaux obtenus après l'extraction de l'huile par la pression des germes, les meilleurs, pour le goût et l'odeur, de tous ceux que l’on donne au bétail, et propres à l'engraissement de tous les animaux de la ferme. Il faut citer encore les résidus de la dis- tillation du grain, et qui conviennent surtout aux porcs. On fait manger aussi la rdfle, dont la richesse alimentaire est assez élevée: fraiche et coupée par morceaux, elle ne rebute point les animaux, et les ânes surtout la prennent avec avidité. Buniva la faisait moudre après dessiceation et la donnait au bétail seule ou mêlée à de la farine. En temps de disette, à Venise, on ep fait du pain. Broyée à l'aide de machines convenables, elle peut être donnée à tous les bestiaux. Les fanes qui restent après la récolte sont peu employées comme four- rage ; souvent elles sont laissées dans les champs ou bien sont ramassées et jetées dans la fausse à fumier. Les tiges notamment, dures et ligneuses, d’une mastication difficile, sont peu recherchées par les animaux. Cependant, riches en sucre, renfermant 74 pour 100 de matières solubles , elles peuvent consti- tuer une bonne nourriture. Pour en faciliter la consommation, on doit d’abord les recueillir avec les épis aussitôt que ceux-ci sont formés, avant qu'elles aient été altérées et durcies par les agents atmosphériques. Elles seront ensuite coupées au hache-paille, ou bien écrasées avec un maïllet ou sous la meule à huile; dans cet état, surtout si on les mélange avec des tubercules coupés, les grands ruminants s’en accommodent parfaitement. Dans nos départements méridionaux, quand les autres fourrages manquent, on leur donne même souvent les tiges Sans aucune préparation. Les feuilles desséchées, séparées des tiges, sont peu recherchées, sinon lorsqu'elles ont été humectées d’eau salée. Dans quelques pays, comme dans le Frioul, on les arrose, pour suppléer au sel marie, avec l'urine même des animaux. On peut encore les faire macérer dans l'eau bouillante. Aux Etats- Unis, on les fait cuire à la vapeur avec les tiges et les râfles, et on les fait manger alors à tous les bestiaux. Quant aux parties vertes, tels que les produits de l’effeuillage, les feuilles et le sommet des tiges que l’on coupe immédiatement après la récolte des épis, on les distribue, comme les autres fourrages verts, sans préparation. On peut toutefois, quand ces produits abondent, les dessécher pour les conserver. 53 834 GRAMINÉES. Enfin, on donne au bétail le Maïs cultivé comme fourrage vert. Le Maïs vert contenant, sur 100 parties, 6 parties de matières azotées, 18 de matières amylacées et 1 de corps gras, c'est-à-dire, dans une proportion relativement élevée, tous les principes essentiels de l'alimentation, constitue un des meil- leurs fourrages verts qui existent, soit par sa richesse alimentaire, soit par ses qualités alibiles et hygiéniques. En raison de sa saveur sucrée, il est par- ticulièrement recherché par les grands herbivores, auxquels aucune autre plante de prairie ne parait plaire davantage, et pour lesquels il est surtout cultivé. 11 les entretient bien en chair et les dispose favorablement au travail : et dans plusieurs contrées du Midi et du Centre, on l'emploie presque seul, à la fin de l'été, pour l'entretien des attelages et des chevaux de labour. Il est d'un grand secours alors, à un moment où les chaleurs excessives et les tra- vaux pénibles à exécuter exigent que les animaux soient nourris avec des aliments rafraichissants. Il est précieux, en outre, en ce que, mangé avec avidité, les animaux perdent peu de lemps à leurs repas. Très convenable pour les animaux à l'engrais, le Maïs en vert ne profite pas moins aux vaches laitières. Dayeux, cependant, dit avoir observé qu'il donne un lait un peu douceâtre et un beurre moins aromatique ; M. A. Gas- parin croit avoir remarqué, de son côté, qu'il va jusqu'à faire perdre le lait ; mais ces faits, contraires à toutes les observations recueillies, ne paraissent reposer que sur des cas exceptionnels qui ne changent rien aux faits généra- lement admis. — Ce même Maïs, enfin, convient très bien pour les änesses entretenues pour leur lait. Le Maïs vert est généralement administré sans préparation, surtout s’il a été semé dru et fauché de bonne heure; la seule précaution alors nécessaire est de le laisser, au préalable, faner 12 ou 24 heures, ce qui le rend moins aqueux et plus substantiel. Mais si les tiges sont déjà dures, il est avantageux de les diviser à la serpe ou au hache-paille, ou bien d'en écraser avec un maillet la partie inférieure. Maïs CaRAGUA, Z. Caraqua Mol. Carahua, Maiïs-dent-de-checal, M. géant. Epi très allongé. Grain lisse, aplati, arrondi extérieurement, à bord marqué par un sillou transversal, Feuilles à bords deuticulés, très grandes, recourbées et penchées, rapprochées et nombreuses. Tige forte, remplie d'une moelle très tendre, atteignant 4 à 6 mètres. Plante observée au Chili par l’abhé Molina, et importée en Europe, où elle est devenue, dans le cours de ces dernières années, l'objet de nombreuses expériences qui ont appelé sur elle l'attention des agriculteurs. Elle a été surtout signalée par sa végétation luxuriante, son extraordinaire développe- ment et l'abondance de ses produits, qu'augmentent encore souvent 1.2 tiges supplémentaires qui poussent à sa base. On peut la cultiver comme le Maïs ordinaire, soit comme céréale, soit comme plante fourragère. Le Maïs caragua, cultivé comme céréale, est inférieur, dans la majorité Re à à di TO GRAMINÉES. 835 des cas, au Maïs ordinaire. Tout au plus est-il avantageux sur les bords riches et frais des cours d'eau bien exposés au soleil, où le rendement élevé qu'il fait espérer offre une compensation aux inconvénients de sa culture. Cultivé comme fourrage vert, le Maïs caragua doit être semé sur une terre bien fumée, bien plus dru que lorsqu'il doit être récolté en grain. On répand les graines à la volée ou mieux en lignes distantes de 30 à 45 centi- mètres, en éclaircissant les pieds à 15 ou 20 centimètres : de cette facon. les tiges s’allongent au lieu de s’épaissir et sont moins dures. Ce semis est effec- tué en plusieurs fois, tous les huit ou dix jours, depuis les premiers jours de mai jusqu'à la fin de juin. On pratique les binages, le buttage, recommandés par le Maïs ordinaire, et l'on commence à faucher aussitôt que les plantes ont poussé leur panicule terminale : en juillet, dans le Midi : en août, dans le Nord, pour continuer, à mesure des besoins. jusqu'à la fin de la saison. Le produit que l'on obtient alors est considérable. Sur des terres ayan! recu une forte fumure, ce Maïs vert a donné, chez divers agriculteurs du Nord, un rendement variant de 75,000 à 120,000 kilos. à l'hectare. Dans le Midi, où les terres sont moins riches, si la température et plus favorable, le rendement n'a guère dépassé, dans les conditions les plus favorables, la pro- portion de 60,000 kilog. Comparé au Maïs ordinaire, comme Fa constaté M. de Carrière-Brimont, il est plus long à naïtre, réussit moins uniformément; mais une fois hors de terre, il prend vite le dessus. Au bout d’un mois, il a la mème taille, et offre déjà alors des tiges plus épaisses, des feuilles plus fortes. plus belles, plus noires. Il continue ensuite à se développer avec vigueur, souffre moins de la chaleur que l'espèce commune, mais il forme plus tardivement ses panicules mâles, qui paraissent seulement vers le milieu de juillet. 15 jours plus tard environ. Les tiges mesurent alors 2? mètres. Ce fourrage, d’ailleurs, convient parfaitement pour le hétail : il est excel- lent pour les bœufs de travail et pour les vaches haitières. M. d’Assonville- Guyot, de Valenciennes (Nord), estime que 100 kilos. de ce Maïs équivalent à 75 kilog. de pulpe de beïteraves pressées. Ce même cultivateur donne le Maïs caragua coupé au hache-paille ; vers la fin d'octobre, la plante jaunis- sant, et les animaux la prenant moins facilement, il la mélangea avec de la pulpe de betterave, et ils continuèrent à la manger sans difficulté. Si les pieds ne sont pas trop développés, on les donne entiers, et les bètes à cornes ne les mangent pas moins complétement. En résumé, le Maïs caragua, cultivé comme fourrage dans des terres de choix, bien appropriées et grassement fumées, fournit une grande quantité de nourriture que l'on peut servir en vert aux animaux ou dont on fait des approvisionnements en sec. Dans les bonnes terres ordinaires et fumées, 1l donne encore de beaux produits, parce qu'il résiste mieux à la sécheresse de nos étés. C'est à le grand avantage de sa culture, dans les années ou les autres fourrages manquent. 6" CLASSE. — ACOTYLÉDONÉES CELLULO-VASCULAIRES Plautes dépourvues d'organes floraux (périanthe, étamines, pistil), offrant des racines, tiges et feuilles distinctes, ordinairement pourvues de stomates et constituées par du tissu cellulaire et des vaisseaux. — Accroissement s’effectuant à l'extrémité seule de l'axe par addition de nou- velles parties sans grossissement graduel à la base. — Organes de la fructification constitués par des embryons simples, utriculaires (spores ou séminules), libres dans des réceptacles spéciaux, vésiculeux (sporanges), diversement disposés à la surface du végétal, — Reproduction s’effectuant par des organes de deux sexes distincts, existant séparément sur des pieds différents ou sur un même pied, parfois rapprochés eu un seul groupe; — l'organe mâle (anthéridie) formant un sac membraneux, variable de forme, globuleux, ovoïde, allongé, etc., saillant à la surface ou caché dans le tissu de la plante, et comprenant un plus ou moins grand nombre de cellules renfer- mant chacune un petit corpuseule (anthérozoïde ou phytozoaire), d'abord courbé en cercle, puis se déroulant en spirale, accompagné des cils vibratiles extrêmement fius et exécutant des monve- ments très actifs; — l'organe femelle (archégone), amas celluleux, variable de forme, de position et de nombre, fécondé par l’anthérozoïde, et se formant sur une expansion rameuse ou membra- nense (prothalle où proembryon) naissant de la spore placée dans un lieu favorable chaud et humide, concurremment avec les anthéridies ou séparément, et se transformant, après la fécou- dation, en uu embryon qui se développe et produit la tige et les feuilles sur lesquelles se mon- trent les sporanges et les spores. Famille des FOUGÈRES SwanTz. APÊTALES SANS ÉTAMINES T.; CRYPTOGAMIE L. Plantes principalement constituées, dans nos contrées, par une souche souterraine, produisant des feuilles radicales ou rondes, ordinairement rou- lées en crosse avant la préfoliaison, pétiolées, à limbe entier ou découpé, le plus souvent à divisions pennées ; — tige ligneuse, aérienne dans quelques espèces exotiques équatoriales, nulle ou réduite à une souche courte et tracante dans les espèces indigènes ; — rhizome vivace, composé d'un cylin- dre de tissu cellulaire, entouré d'un cercle de vaisseaux scalariformes en faisceaux ; enveloppé seulement par l'épiderme pendant la jeunesse, recou- ee FOUGÈRES. 837 vert plus tard par la base persistante des feuilles, lui constituant une sorte d'écorce. — Organes de la fructification distribués sur les frondes et composés de sporanges lenticulaires, globuleux ou ovoïdes, à parois minces, sessiles ou pédicellées, souvent entourées d’un rang d’utricules plus grandes, faisant suite au pédicelle et formant un anneau élastique qui s'ouvre pour laisser échapper les spores; — sporanges naissant ordinairement sur les nervures de la face inférieure des feuilles, et quelquefois sur leur partie supérieure modifiée, rapprochés en groupes plus ou moins développés (scres), nus ou enveloppés par une membrane mince (indusie), prolongement de l'épiderme et fixée par son milieu ou par sa circonférence ; — spores nombreux dans chaque sporange. — Spore, placée dans des conditions propres à la germination, émettant un prothalle membraneux, ordinairement bilobé, à l'extrémité et à la face infé- rieure duquel se développent : les anthéridies en très grand nombre, et les archégones, très peu nombreux, qui apparaissent aussi, parfois, dans Féchan- crure terminale. Les Fougères, très répandues partout, constituent une famille facile à caractériser par le feuillage varié et élégamment découpé des espèces qui la composent. Habitant les bois plutôt que les prairies, elles viennent principa- lement à l'ombre, dans les taillis épais, les grottes, les vieux puits, les fentes des rochers humides, dans les ruines et sur les vieux murs, et plus rarement en plein soleil et dans les grands herbages ; plusieurs d’entre elles, d'une abondance extrême, couvrent, sur les montagnes et dans les terres incultes, d'immenses surfaces. Dans le Nord, leurs racines souvent sucrées et très nourrissantes, ainsi que les jeunes pousses, servent parfois à l'alimentation de l’homme. Les bestiaux, en général, les dédaignent sur pied ; mais quelques-unes d’entre elles, coupées et à demi-fanées, développent une odeur qui paraît leur plaire ; et mélangées avec de la paille, elles donnent une assez bonne nourriture, peu coûteuse, qu'il est facile de se procurer dans certaines localités, et à laquelle les chevaux et les bœufs s’habituent facilement. Les racines, de plus, peu- vent être données aux cochons ; mais il serait peu économique d’exposer des frais d’arrachage pour cette récolte. Les Fougères sont utilisées plus souvent pour faire de la litière. Dans certaines montagnes, les cultivateurs cherchent à en obtenir, par incinération, de la potasse, qu’elles renferment dans une assez forte proportion. On en fait aussi des couvertures propres à garantir, pendant l'hiver, les plantes de la gelée, usage pour lequel elles sont très propres, en ce qu'elles ne retiennent pas l’eau et pourrissent difficilement. Enfin, on les emploie en médecine comme médicaments vermifuges, béchiques; astringents, et quelques espèces enfin par leur élégance entrant dans la composition des jardins paysagers. Mais le plus souvent, surtout dans les landes et les montagnes schis- teuses où elles abondent, il y a nécessité de les détruire. Les espèces indigènes, assez nombreuses, peuvent être réparties en cinq tribus, se caractérisant ainsi qu’il suit : K38 FOUGÈRES. (Spor. sans auneauélast.,| Frondes 2, une seule fertile, réduite su rachis. Ophioglossées. s'ouvrant en 2 valves; | réunies sur le rachis nu ! Fr. uniform., les fert.port. les sores al'ext modif. Osmundées. s D onux divin, Sores nues . ..... --.... Polypodiées distribnés à la face inférieure des frondes s pou d'ailes Ali \ Sporang. avec anneau élastiq., ditribués sur les nervur. prolong. des frond. Hyménophyllées. FOUGÊRES 1: Tribu. — OPFHIOGLOSSÉES. Frondes 2, l’une externe stérile, foliacée, non enroulée en crosse avant la préfoliaison, l'autre réduite au rachis, portant les sores: sporanges se-siles, sans anneau, s’ouvrant en ? valves ; indusie nulle. See es CN Enfants mt 2 OPHIOGLOSSUX . OPHIOGLOSSÉES Genre OPHIOGLOSSE. — OPHIOGLOSSUM L. Fronde stérile entière ; — sores soudées entre elles et réunies en un épi linéaire, distique. O0. vulgatum L. (Langue de serpent, Herbe sans conture), fronde stérile ovale-aigué, de 5 4 25 centimètres , — prairies, gazons et taillis humides, dans tonte la France, principalement à l'ouest et sur les montagnes ; commun parmi les berbes ; un peu astringent. 0. lusitanicum, fronde presque linéaire, de 3 à 5 centimètres, — Midi, Onest. Genre BOTRICHE. — BOTRYCHIUM Sw. Fronde stérile pinnatiséquée ; — sores libres. groupées en une petite pamcule. B. lunaria Sw., fronde à segments entiers, semi-lunaires ou rhomboïdaux ; 5 à 20 centime- tres, — pâturages secs des hautes montagnes. B. matricariæfolium A. Braun., segments oblongs, pinnatilobés , — pâturages des Vosges. 2 Tribu. — OSMUNDÉES. Frondes uniformes, quelques-unes portant les sores à la partie supérieure transformée ; sporanges pédicellés, sans anneau, s'ouvrant en ? valves: indusie nulle. mm dns cé à tt, FOUGÈRES. 839 Genre OSMONDE. — OSMUNDA L. Fronde bi-pinnatiséquée ; — sores subglobuleuses, couvrant l'extrémité supérieure très con- tractée des frondes fertiles, et formant une panicule terminale. 0. regalis L. (Fourragère aquatique, F. fleurie), frondes très grandes, à lobes lancéolés, entiers, obtus, de 6 à 12 décimètres, — assez commune ; bois marécageux, bruyères humides, tourbières ; amère, astringente ; plante d'ornement. 3° Tribu. — POLYPODIÉES. Frondes portant les sores à leur face inférieure ;: sporanges nus, entou- rés d’un anneau élastique s’ouvrant en travers ; indusie nulle. : . +. { Sores éparses, mêlées aux écailles. ........ CET Frondes à __ parsess P ee ERIC: Sporanges) couverte d’écailles S Sores bordant les lobes, recouv. par les écaill. NOTOCHLŒ*A. s (L sessiles Frondes à face inférieure nue — Sores arrondies, distinctes.... POLYPODIuM. Sores allongées, non poilus, ........ GRAMAMITIS. POLYPODIÉI | Sporanges pédicellés (plant. naines) | Sor. arrondies, entourées de longs poils. WoopsiA. Genre CÉTÉRACH. — CETERACH Baux. Frondes pinnatilobées, couvertes à la face inférieure d'écailles brunâtres ; — sores oblongues ou linéaires, entremêlées aux écailles. C. officinarum Willd. (Herbe dorée), frondes ou touffes de 5 à 15 centimètres, — commun, vieux murs, rochers humides et ombragés; un peu astringent, autrefois vanté comme pectoral et contre les affections calculeuses des voies urinaires. Genre POLYPODE. — POLYPODIUM L. Fronde pinnatiséquée, à nervure pennée ; — sores volumineuses, éparses ou disposées en séries régulières sur les nervures et dans les angles. P. vulgare L. (Polypode du chêne, Réglisse des bois), frondes de 2 à 5 décimètres, longue- ment pétiolées, simplement pinnatifides, à segments alternes, lancéolés, entiers ; sores sur 2 rangs parallèles à la nervure moyenne, — très commun dans les bois, lieux couverts, exposés au nord, sur les vieux murs, les troncs d'arbres ; souche amère, tonique, apéritive. P. phegopteris L. (Polypode cilié), frondes pinnatiséquées, à segments opposés, ciliés-velus, pinnatifides, à lobes aigus ; sores au bord des lobées, — landes des montagnes. S40 FOUGÈRES. P. rhatoum L., fromdes allouées, bipiunatiséguées, à segments secondaires, alternes, piuns- tzbdes, à lobes petite, dentés, — xontagnes. P. éryopteris L., fromdes raccourcies , triangulaires, bipinnatiséguées, les 2 segments princi- paux inférieurs longuement péticlés : segments secondaires à lobes pinnatiséqués à ls base, entiers su sommet ; plante grêle, — vieux xurs, roches calcaires. P. ccloareum Se., sbmes caractères, — plante forte, cendrée à La face mférieure. 4 Tribu. — ASPIDIÉES. (Carat. génér. des Pozvroniées). Sores munies d'une indusie ou recou- vertes par le bord des frondes. Indusie peltée, fxée par le centre. ..... ASFIDIUN . Sores où en hgnes | Ind.£xée, par un pli, du centre à ls circonf. POLY ere 7 Bassinet blanc 10 Bassinet des prés. ,..... 5 Bassinet des prés. ..,... 6 Bassinet purpurin....... 10 Bassinet rampant....... 7 PPT ER RE Pa 195 Bâton blane..... RE CL 731 Bâton royal............ 731 Bâton de Jacob,,,,,,... 792 Bellevalie.............. Benoïte des montagnes... Benoïte officinale. ....... Benoïîte des ruisseaux. .. Benoîte des villes... Berce jaunätre.......... Berceau de la vierge. Bergus.:...,... se du Berle chervi.....,.::00 Berle à larges feuilles. . Bérule à feuilles étroites. Bette commune. ........ Belierave. Betterave blanche amé- Pme blanche de Mag- debou: B tterave blanche de Saxe. Betterave blanche de Si- das diseite blanche à collet vert........ Betterave disetle camuse. Betterave globe blanche. . -Betterave globe rose... . Betterave globe rouge... eegege 8 Spa se BEBE Bellerave jaune d'Alle- HAIDATYE Se --e Betterave jaune globe... Beiterave j. globe aplalie. Belterave jaune longue Belterave jaun: ovoïde des Harrese.--"-2-. Betterave jaune ronde su- Betterave plate de Bassano. Betterave de Puilboreau. . Betterave rouge de Cas- telnaudary........... Betterave rouge écarlate. Betterave rouge foncée de SUITE ETES NT MER EOUE JS Betterave à sucre........ Betterave turlipo........ Bétoine officinale....... Bétoine des montagnes... Bétoine des Vosges. ..... Beurre de Spergule...... Rire eee Bident à calice feuillé. .. Bident penché Bident trifolié Blanchefte} "722.0 Blanquetle. ..=-:..-.... Hiavelle "#2" Blé d'Espagne.......... Blé de Turquie. ........ Blé de Barbarie........: Blé de Guinée.......... Blé d'amour... :....-... Blé de bœuf............ Blé de renard.......... PS OT ARS AE Blé de vache." "2": Bois-jean: . ::.:22 725000 Bois de lièvre.......... Rois de rosb::-..2-:.2 TABLE ALPHABÉTIQUE. Bonhomme............. 575 Bonhomme de rivière... 619 Bonne-dame. .......... 633 Bonne-femme.......... 624 Bonnet turc.....-.-...- 231 Bonnet d'électeur. ...... 237 Bonnet de prêtre........ 237 Bonnetfg::.."22277 610 BORFIPHO en ne 838 Boucage à feuilles d'angé- Ans Aer va ae 304 Boucage (grand). ....... 300 Boucage à grandes feuilles 300 Boucage (petit). ......... 299 Boucage pimprenelle.... 299 Boucage saxifrage....... 299 ROM ES LC OA 338 Bourne"... 69 Bouillon blanc.......... 575 Bouillon noir........... 366 LUI SAR EE NE 395 Renard ee. 703 Boule de neige.......... 319 HONOR 12 Boule de neige......... 854 Bouleau blanc.......... 703 Boulette (petite)... ...... 343 Boulette à tètes rondes... 343 Bourdaine blanche. ..... 319 Bourgogne. .........-.. 133 Bourrache (fausse)... ... ‘520 Bourrache officinale. .... 321 Bourrache (petite). ...... 524 Bourse à berger......... 31 Boursefte "7 3l Bourse: "--2."--"8 °- 333 Bouquet du foin......... 357 Bouquet. .............. 674 Bouquette.............. 674 Bouquetin (grand)... - -... 300 Bouquetin (petit). ....... 299 Boursanlt--:.-----.7.. 706 Bonlaile 2 0 238 Honlel rence 41 Bouton d'argent. ....... 7 Bouton d'argent. ....... 393 Bouton noir. ........... 171 Honton d'or "7" 6 BOBYRÉ:--.-rmmerrerce 754 Boyaux du diable........ 494 Braies de coucou. ...... 474 rare Lee 474 Brancurcine bâtarde .... 284 Brancurcine (fausse). ... 28% Brancurcine sauvage.... 284 Brède...... AA EN Pre 664 Brimhalles "ter 463 Brimballier......:...... 163 Brise-lunettes. ......... 389 Brise-pierre...........-. 286 Brize moyenne......... 787 Brize tremblante........ 787 RE. ee 180 Brôme-herbe ........... 817 Brôme de Schrader...... 182 BMP Nr 569 Brouille blanche. ....... 7 Brou de chien.......... 688 Bruuelle commune. ..... 610 FAUNE RE SENS RSS 610 Re 57 Bruyère à balai......... 469 Bruyère commune. ..... 466 Bruyère (grande). ...... 169 Bruyère (grosse). ....... Bruyère jaune Bruyère des marais. .... Bryose blanche......... Bryone dioïque. ........ TE NIC RERO EE" Bugle faux-pin. ........ Bugle rampant.......... Buglosse d'Italie. ....... Buglosse (petite)... ...... Buglosse toujours verte. . Bügrarie 7... Bugrane de Columna.... Bugrane épineuse....... Bugrane natrix......... Bugrase rampante...... Bugrane visqueuse...... Bus (Bux} ere Buis Bunias fausse roquette... Bunias oriental......... Bunion noix de terre... Buplèvre à feuillesen faux Buplèvre à feuilles rondes Buplèvre ligneux. ...... Buplèvre menu......... Buphthalme........... Cabaret des oiseaux..... Cacalie commune. ...... Gaparelle Ballahol "2-00 Calament clinopode. ...…. Caiament de montagne... Calament officinal....... Calament ( petit)........ Calcéolaïres.… .:....... Calebasse ordinaire. .... Calebasse gourde. ...... Calla des marais........ Callune commune. ..... Cambon." Caméléon blane. ....... Caméléon noir. ........ Cametire- CRETE Cameline cultivée....... Caménine... Camille (fauss Campane d'hiver....... Campanette. ........... Campanule cerillon. .... Campanule étalée. ...... Campanule fausse rai- NOTE MAP CE ce Campanule à feuilles de nm " 862? TABLE ALPHABÉTIQUE. Campauule à feuilles de | Carotte de Hollande... 256 , Cerisier de Mahon...... 570 pocter..-.5.6,4 0500 460 ! Carolte jeune courte. ... 256 | Céseron................ 200 Campanule gantelée..... 160 | Carotte jaune longue.... 256 } Cestre................. 289 Campanule raiponce. ... 460 ! Carotte maritime... ..... 271,4 Oélérabh......,., xt 839 Campanule en tête. 461 | Carotte rouge... ....... CET OCT ES PP PR 200 Cafaphrée. :....2.,..: 662 ! Carotte r. d'Altringham.. 256 | Chaille........... sr 0988 Camomille des champs.. 395 | Carotterouge à collet vert. 256 | Chaïillerie......,....... 395 Camomille élevée... .... 395 ! Carotte rouge courte hà-. | Chamarras............. 617 Camomille jaune. ,..... 395 LR ET 256 Chamæpeuce. . ......... 366 Camomille odorante..... 396 | Carotte r. demi-longue. 256 | Chambreule..,,........ 608 Camomille puante. ..... 395 | Carotte rouge longue = 854 Camomille romaine. .... 396 LR LL. NOR CRE. Chatte ses dE 4.014708 Camomille des teinturiers. 9395 | Carotte r. pâle à gro AID... t020 854 LT PAR NENME ER EE 386 M Directe G | Ch C lbs hi 695 URDIS,-, sr 308 } Carotte violelte. avré i . 22.1,1880 OANChe, :. 7eme 795 | Caroubier............ e . 620 Canche bleue.......... 786 | Caroubier............ | Chanvre ke 606 Canne à jone.......... 756 | Carthame de. i ab Ch: e 606 Canne de Provence. .... 918; l'Ont”. 2. 3 e ais Canne à sucre de la Cartonfie...-,..--:..0 80 Bharbon du maïs...... . 854 Gline.,.....rso.sine ROR NT Game, 5 rez nrvro 6 | arbon du blé........ 854 : Ceres 778 | Casse-bosse....:.,,.... 477 | Charbonnière. . ........ 610 Canneberge. ........... 463 | Casse-luneties. ......... 358 |. Chardon acanthin....... 352 Canblis.--.-…..-.--... 718 | Casse-luneltes.” Cbardon d'âne. ........ 315 Cantaloup boule de Siam, 239 Casse-pierre D Chardon argenté........ 341 Cantaloup de Hollande... 239 | Casse-pierre ........... Chardon béni. ......... 355 Cantaloup hâtif d'Alle- Cassolelte ve 2 3 | Chardon bleu. ......... 315 TR SAPIN DA0" CAMIrB 5 me. 2 Chardon à carder....... 336 Cantaloup orange....... 239 | Catimuron Chardon à cent têtes... 315 Cantaloup de Portugal. . 239 | Caucalide fausse carotte. Chardon commun. ..... 319 Cantaloup prescott.. .... 239 | Carvi officinal...::.... 302 | Chardon crépu.......... 347 Capselle bourse à pasteur. 31 | Carvi verticillé......... 302 | Chardon étoilé, ........ 399 Care. 842 | Cèdre du Liban......... 710 | Chardon fausse-bardane. 347 Capillaire noire......... 841 | Cèdre rouge............ 711 | Chardon à feuil. d'acanthe 353 Capillaire dorée........ 848 | Ceinture de Saint-Jean.. 400 | Chardon hémorrhuïdal.. 349 Capillaire de srrver 4e CR A EPP ET à 305 | Chardon lainier. ....... 366 Capuchon............ me MTL INOMING..-2 2 He e 576 | Chardon-Marie. ........ 314 Caquenlit...-......... 688 | Centaurée blanche... .... 273 | Chardon naïin.......... 350 CRAN... 674 | Centaurée bleue. ....... 609 | Chardon de Notre-Dame. 344 Carahua........ PAT 834 | Centaurée bleuet........ 358 | Chardon penché........ 346 Csoutchouc.:....,....% 689 | Centaurée chausse-trape. 359 | Chardon à petites fleurs. 346 Capuce de moine....... 11 | Centaurée commune. ... 361 | Chordon taché.......... JA Capuchon 11 | Centaurée (grande)... 361 | Chardon Rolland 315 Caralée 25 | Cenlaurée jacée....,.... 357 | Chardon roulant. ...... ‘315 Carconille 358 | Centaurée (petite) jaune. 491 | Chardonnette. ..…. «5 353 Cardamine des prés. .... 26 | Centauréedes montagnes. 358 | Chardonnerelle......... 364 Cardère à bonnetier..... 336 | Centaurée officinale. ...…. 361 | Chardousse. ........... 364 Cardère à drapier....... 336 | Centaurée (petite)... 489 | Charme commun....... 703 Cardère à foulon. ...... 336 | Centaurée des prés...... 42 nase—-DÜsne.. :....: 477 Cardère sauvage........ 336 | Centaurée des prés...... 357 | Chasse-diable. ......... 46 Cardoncelle. ........... 353 | Centaurelle,............ 489 | Chausse-taupe.......... 572 Gamonilles 2e: 256 se 454 | Centaurium oflicinal.... 361 | Chasse-vache. ......... 129 Care-DŒuf... "5 sm 69 | Centenille 479 | Châtaigne d'eau. ....... 225 Careillade., ...........: 574 | Centinade 673 | Châtaigne de terre...... 301 Carl... notre .. 854 | Centranthe des jardins.. 330 | Châtaignier ............ 701 Carline changeante LE sata 364 | Centranthe rouge....... 330 | Chatire (grande). ARERDE TA 602 Carline commune....... 365 | Céphalaire. ............ 996: |} Chandon.:::::7..125. 735 Carline à feuilles d'acan- Céphalanthère........ 078% 1} ODATATON A 220200 735 (ANSE EENPR CESE 364 |l'Geraisle.::...... serre 38 | Chélidoine glauque... .… 16 Carline noire........... s6k l'Oartfix: x re 450 | Chélidoine (grande)... 16 Carline sans tige........ 364 | Cerfeuil aiguille. ....... 307 | Chélidoine majeure. .... 16 Canon... 371 | Cerfeuil à aiguillette.... 307 | Chélidoine (petite). ..... 8 Carotte d'Achicour. ..... 256 | Cerfeuil bulbeux........ 309 | Chenarde........... 65 = 02 Carotte blanche demi- Cerfeuil cultivé... ... sé. 308. |: CHEN marin... .27720 857 DNA... 0500 256 | Cerfeuil commun....... 308 | Chène mâle............ 701 Carolte blanche à collet Cerfeuil d'Espagne. ..... 309 | Chène rouvre.......... 701 EP LOT 256 | Cerfeuil musqué. ....... 309 | Chêne yeuse........... 702 Carotte blanche longue.. 257 | Cerfeuil odorant........ 309 | Chène vert..#&......... 702 Carotte blanche des Vos- Cerfeuil penché. ....,... 309 | Chêne liége. ........... 712 CPP PPPEEE 257 | Cerfeuil sauvage........ 308 | Cheneau........:..2.., 617 Carotte cultivée... ...... 255 | Cerisette 568 | Chenelis.,.-..:.:.2. 214 Carotte élevée. ......... 271 lr'Odner:s.,7:7280 205: | CbeDbUs.- ::5 ete 617 Carotte grosse blanche de Cerisier d'hiver... ...... 570 | Chenile,.:.:..,.... 150 Breteuil. ...,,... .…. 256 ! Cerisier de juif.....,... 570 | Chenuelle,....,...:..,. 766 (CT SSSR RARE Le Cherbé sauvage......... Cherus none coca do eue Chervi cultivé (grand)... Chervi des marais. ..... CROVAlOIE EE er eee Chevelu des pauvres.... Chevelure dorée........ Cheveux-d'évèque...... Cheveux de paysan..... Chèvrefeuille des bois. .. Chèvrefeuille à bois blanc. Chèvrefeuille d'Etrurie .. Chèvrefeuille sauvage... CHENE. Le CCR. Chicorée amère......... Chicorée blanche. ...... Chicorée-café. ......... Chicorée corne-de-cerf. . Chicorée endive. ....... Chicorée frisée....,..... Chicorée (grande). ...... Chicorée d'hiver........ Chicorée pommée....... Chicorée potagère....... Chicorée sauvage....... Chicorée sauvage amé- MOTO RE Ce Chicorée de Sicile. ..... Chicorée loujours blanche Chiendenl-ruban....... Chiendent digité........ Chiendent (gros)....... Chiendent pied de poule. Chiendent queue de renard China-grass............ GRironis 2 Ghost. AE A RARE Ghondrille. ............ CHOPAAB 5 Lena GROUPE darah au CHOUMALTO 2 5 ..0 GRO brancher. Chou de Bruxelles. ..... GhOU CAES EE Chou caraïbe....... ÈS Chourcauletr se. mt Chou cavalier. ......... Chou cavalier commun. Chou de chien......... Chou des champs....... Chou chèvre. .......... Chou cœur de bœuf... Chou déprimé.......... Chou à faucher......... CHOUTIEUT EF an CHOSE PEER ere Chou de Laponie. ...... Ghattmarinie "2" 0 Chou marin. ......:2..0 Chou de Milan......... Chou mille-têtes........ CROU MATE EE MATE ES Chou navet commun.... Chou pommé........... Chou potager......,.... Chou à vache.......... UTOUPTAYE à en Chou rave de Siam. .... TABLE ALPHABÉTIQUE. Ghou vert "#7 e00Re GhOUTIOS PE ER EERE Chrysanthème des jardins Chrysocome à feuilles de Christophoriane......... Chuqueatte Mere Chprleau.:.: 2 rec Giardousse Peer GIPONIB re ccetre ce Cicutaire vireuse.. Cierge maudit. ......... Ciguë aquatique........ Ciguë aqualique........ Ciguë aquatique. ....... Ciguë des anciens... ... Ciguë d'Athènes. ....... Ciguë (grande). ........ Ciguë des jardins....... Giguë (petite) =..." Ciguë de Socrate........ Cigué tachée. "7-7... Ciguë vireuse .......... Circée des Alpes. ....... Circée parisienne. ...... Circée pubescente....... Cirse des champs....... Cirse laineux: Cirse sans lige ......... Ciser0le ere ee CASE en ce nliees GTOMMATB. 0. 2e Gironnelle..:7.".A1r"< Citronnelle............. Citrouille iroquoise. Citrouille à vaches...... Clair-bassin de rivière... Care, screens Glairette"..: 3206-70 Glandestinets: #20 Clavaise. ....., CO DED 0 0 CIRYIONE EE ce Clé de montre.......... Clochette des bois. ...... Cnicaut commun. ...... CRU cree MOBRER Sn res ee dieser Cochléaria d'Armorique . Cochléaria officinal..... em om qd mr Gocusseau. ....... Coignassier. ........... Colchique d'automne... Colibelle........ DH ES Q 0 Colombine panachée. ... Colombine plumacée... Coloquinelle. ......... : Coloquinte.......... or Coloquinte d'Arabie..... Coloquinte (fausse)...... Colas. Dodo ts de COIZAS EEE EEE EEE EE TO Comaret des marais..... Compagnon blanc. ..... Concombre amer. ...... Concombre d'Amérique. Concombre d'âne ....... Concombre à angles ai- BUS rentre Crete Concombre d'attrape.... Concombre blane....... Concombre de Bonneuil. Concombre à bouquet... Concombre à cornichons. Concombre cultivé...... Concombre d'Egypte ...… Concombre gieleur...... Concombre hâtif........ Concombre jaune....... Concombre melon. ..... Concombre pastèque. ..… Concombre perroquet. .. Concombre de Perse. ... Concombre des prophètes Concombre de Russie. .. Concombre sauvage..... Concombre serpent. .... Concombre vert. ....... Concombre vesceur. .... Confée....... GOnTervEs--seen ae Conopode dénudé....... CONSOLES riuteamen see Consouile à feuillesrudes Consoude (grande). ..... Consoude moyenne...... Consoude officinale. .... Consoude (petite). ...... Consoude (petite). ...... Consoude (petite). ...... Consoude royale........ Consoude tubéreuse. .... Consyre (grande)....... Consyre (pelite)......... Consyre (petite). ....... Contre-peste...... DODDND Conyze commune....... Coquelicot........,. G Coquelourde. ....... … Coqueluchon........... Coguerelle. "20700 Coquerelle......:.... dE Coquille....... Soda Coquillier rugueux. .... Corail de jardin. ....... Coralline. .........0.% Corète. (Ho ATOS ALES one Corisperme............. Cornichon. ... Cornifle. .. Corniole... Cornoufle. . Cornouiller mâle. ....... Cornouiller sanguin ..... LE LT HÉROS SARA Cornuet......., shdsiote Coronille bigarrée. ..... Coronille changeante..., Coronille emérus........ Coronille à queue descor- pion..... Bento. saceun Carrigiole, 2-52 Corroyère à feuilles de Corydale bulbeux. ; Cota élevé. Cotylédon ombilic, Ken Cotylet ombilic......... Cou de chameau. . eeit Ra rRSS tds Cougourzelle.....,..... - Coul leuvrée,.,.......... Courge de Barbarie...... Courge du Brésil. ....., Courge de Chypre. .... Courge-citrouille. ...... Courge cougourdette. ..… Courge d'Italie. ......... Courge melonnée. .,.... Courge à la moelle. .... Courge musquée........ Courge orangée......... Courge pastisson...,.... Courge poliron.,... sie «0 Courge de Saint-Jean. Courge de Valparaiso...…. Courge verruqueuse..... CourReron 2e Courgeron de Genève. .. Courroie de Saint-Jean. . Couronne.........,... < Couronne de moine... Couronne royale. ....... Couronne de soleil, ..... Couronne de terre. ...... Couronne impériale, .... Courine, 2... sv Crambé maritime Cran des Anglais.. Cran de Bretagne. . Cranquillier....,...,... Cranson officinal....... TABLE ALPHABÉTIQUE. Crapaudine. .... s. 603 Crapaudine des champs... 606 Craque de Bertoloni..... 161 Craque or tp s4650C108 Craque de Gérard. . 161 Craqueélevée........... 160 Craque à feuilles iénues . 161 Craque à fruit velu..... 163 Craque pourpré......... 162 Craque à unefleur. ..... 162 Craque variée. ......... 161 Craque velue........... 161 Crassule rougeâtre..... . 245 Crépide bisannuelle..... 433 Crépide à feuilles de chon- (Dit SRE . 434 Crépide des toits. . 154 Crépide verdâtre. . 134 Crépinette..........., 673 Cresabous.............. 4l Gresse........s.ee dois “498 Cresson alénois. ........ 30 Cresson aquatique (petit). 26 Cresson du Brésil....... 379 Cresson de cheval. ..... 3583 Cresson des chiens..... . 583 Cresson doré........... 251 Cresson élégant. ........ 26 Cresson de fontaine..... 24 Cresson des jardins..... 25 Cresson de Para. ....... 397 Cresson des prés. ...... 26 Cresson de rocher....... 251 Cresson sauvage. ....... 24 Cresson de terre....... o Mb Cresson des vaches. ...., 583 Cresson vivace.......... 25 Cressonnette. .......... 26 Cressonette. ..... F0 0589 Grête-de-coq........04 133 Crèéte-de-coq........... 587 Crête marine. .......,.. 289 Crételle commune. ..... 797 Crételle hupée...... 799 Crételle des prés........ 797 Crève-chien. ...... ess" "DB Crève-chien SsRvisste 10 Crise marins....,..,,1. 289 Croisette (grosse). ....... 325 Croisette noire.........,. 325 Croisette velue.......... 326 Croix de Saint-André. .. 326 Greece AL à > | Crompire 386 Croton tiglium 688 Crucianelle...... diu24550 329 Crumêe, :....,,.-114700 620 Cucubale behen. ...... si Cucubale portes-baies. . . 14 04 Cumin des près. 302 Cupidone 419 Cupulaire. . 375 Curage. .. Sopriee TI Ovale tient 114 Cusecute blanche........ 199 Cuscute (grande)........ 199 Cuscute du lin. ........ 500 Cuscute monogyne...... 500 Cuseute odorante. ...... 500 Cuscute (petite), ........ 199 Cuscute du trèfle. ...... 199 Cuvette de Vénus. ...... 336 (eS 9 1 PPRERNERPERTE 475 CYORDENS, ss nsséee 186 Cynoglusse commune. Cytise des Alpes. ....... Cytise des anciens. ..... Cytise couché. ......... Cytise faux ébénier. .. Cytise à feuilles sessiles. Cylise à grappes. ....... Cytise noirätre. ........ Cytise penché. ......... Gytise en tête. ......... Cytise à trois fleurs. .... SUR NAN EU DRIVE. - Maïs de Virginie. ....... Mskoise ......:... és... 190 Malaxis. .... rte x TAB Mais... rase 31 Malherbe ...... De Res + 626 Malmaison........... + 129 Manceniller ......... 688 Mancheltes de la Vierge. 594 Mancienne....: .....,, 319 Mandragore officinale.., 571 Manette 809 809 689 689 802 Mansnns..:,:..:.32 319 Mansiène............. . 919 Mantelet-des-Dames «+ ‘219 Manliane 2; ses 919 arachemin............ 605 nn Prsssre CAS NP PRIT e... 817 MARRON. do anss 817 Marguerie bleue... :!:! 629 Marguerite des champs.. 40% Marguerile dorée......, Marguerite Marguerite (pu Marguerite des Marguerite de la St-Michel. 412 Marguerite vivace....., 412 Margueritelle, ....,..... si? TABLE ALPHABÉTIQUE. Marie vulgaire.......... Marjolaine d'A Marjolaine Marjolaine sauvage..... ET Marrube rar ne uR a Marrube blane......... Marrube commun....... Marrube noir........... Marrube puant.......... Marne Meillet (gros)... Mélampyre des champs. : : Mélampyre à crète..... = Mélampyre des prés. .... Mélèze d'Europe. ....... Mélilot d'Allemagne. .... Mélilot blane........ TEA Mélilot bleu. . res Mélilot des champs..... Mélilot citrin........... Mélilot houblonnet...... Mélilot officinal......... Mélilot de Sibérie... Mél.» see nopnrrass Melon cantaloup.... Melon des Carmes... .... Melon de Chypre........ Melon commun......... Melon d'eau.. ......... Melon d'Egypte. ........ Melon Grammont....... Melon de Persæe......... Melon de Smyrne....... Melon suerin de Tours... Millet cornu............ Millet d'Afrique. ........ Millet d'amour......... Millet à balai........... Millet à grappe......... Milles use Millet de Hongrie....... Millet d'Inde........... Millet des Indes (gros)... Millet d'Italie. .......... Mile jaune... Millet noËr:.ss. «ati . Millet des oiseaux...... Millet à panicule....... Millet perlé.…... Millet sauvage ......... Millet de soleil. ........ ss... | { | | Le TABLE ALPHABÉTIQUE. Millet sucré de la Chine.. 804 | Moutarde des haïes...... 24 , Noiselier............ E Minnie”... dr oe 577 Moutarde noire......... EN RIieau Minette dorée........... 102 | Moutardesauvage....... 22 | Nombril de Vénus... Minette dorée..... à 108 Moutardelle......,.,..... 29 | Nombril de Vénus...... MERE béooaooc POSE DOM ATOUT OINE tee etre RS NNONNÉC 2-7. ésbieste LMNMELL06000000600000 99 MMoutardon.--"...%"e.%. 22 HANDIObASIS. ete MINE N es eee etialeisie es e10e 190) MMUCÉdiNEET Eee. . 855 |: Noyer commun...:..... Mis sobaronsocdtone 184 Muflede veau.......... 578 |: Nyclager.... JOB naar Mirlilot des champs....* 108 | Mullier (grand)......... 578 Mirliton...... shine see dd IMURIG EE eee .-. LUE oO Miroir de Vénus......... 458 | Muguet des bois........ 328 Nec se 038086008 463 | Muguet de mai....... 716 |1Obeau...... AH DOC 00 MALTOUUIBEE RES eee 190 Muguet des Parisiens.... 716 | Obier.................. Moha de Hongrie....... 806 | Muguet (petit).......... 33 OBIOnE ARE EE Moisard................ 196 || Muguet (petit)......... 026 MODrelloE "6 . Moisissures...... sec 000 MDI cer 444 | Odontités (rouge)... ..:. MOIdANIQUEE 6... ose 603 Mürier blanc-5"...:.... 097 Œil-de-bœuf. ......... Molène noire........... 575 | Mürier des haies........ 213 | Œil-de-bœuf. ......... Molèneofficinale........ 757 | Mürier multicaule...... 697 | Œil-de-bœuf (grand)... Molospermum.......... JAN IMMUTIEPNOIT eee . 697 | ŒEil de cheval........ 5e Moluque épineuse...... 604 | Mürier à papier... ..- C0) 1MINCETNAENChIPN 0-6. Molinie bleue.....,..... 786 Myagre perfolié.. on NICE CRTISÉ EE en Momordique élastique... 241 | Myagre rugueux........ PA OO D ETÉ SE So connue so sa Momordique à feuilles de Myosotis des marais..... o19 | OEillet de janséniste., ... VIPDORPRER RE EERE 242 Myrrhis odorant........ 309 | (Œillet marin. ......…,.. Momordique lisse. ...... 241 | Myrte (petil)....... ..... 165 | OEïillet de Paris......... Momordique piquante... 241 | Œillet des prés......... Monnaie du pays....... 477 N Œnanthe aqualique..... Monnayère............. 30 Œnanthe boucage...... Monnoyère...:......... 477 | Nantille...... Dovoidonne 176 | OEnanthe fistuleuse..... MOROTOREERE--e--..--- AT0 | Nanolier. es. 366 | Œnanthe globuleuse. ... Montie................. 243 | Narcisse d'automne..... 720 | OEnanthe de Lachenal..…. Morelle comestible....... 569 Narcisse d'automne, .... 736 | OŒEnanthe peucédane.... Morelle douce-amère. ... 569 | Narcisse à bouquel...... 736 | OŒEnanthe safrante...... Morelle furieuse......... 571 Narcisse faux-narcisse... 739 | Enanthe à suc jaune... Morelle en grappe. ...... 666 Narcisse à feuilles de por- CAO EEE eee Morelle grimpante....... 569 lo era 735 | Oignon sauvage........ Morelle mélongène...... 569 | Narcisse des jardins..... 735 | Oignon (faux).......... Morelle noire........... 568 | Narcisse jaune.......... 735 | Olivier d'Europe........ Morelle à quatre feuilles.. 715 | Narcisse des poètes. .... 735 | Omphalode printanière... Morelle tubéreuse....... 527 | Narcisse des prés. ...... 735 | Onagre bisannuelle..... Morel Res, 463 Narcisse sauvage,....... 735 Onoporde acanthoïde.... MOrETIO Rester eus DO Narthécie des marais.... 732 | Ophioglosse............ Morgoline es... sas 39 NOÉ Sosdaacdaneres OÙ DPARVBEE CN eee esaeiene Monde rer. dé OeET: NEVER nse eee 18 | Oppopanax de Chiron... Mors du diable......... DSMMNAVETEN sanssseoite eee 22 | Orange (fausse)......... Morsure du diable...... 338 | Navet cultivé..... oser GRIS: MAY: 20e PE Ro UE Mort aux poules....... . 574 | Navet du diable........ CD M MOT MINE nee eieieeiee ë Mort aux vaches...,.... 5 Navet du diable........ 294 Orcanetle jaune........ Mort-aux-chiens. .... ... 720" |MNavet oléifère. ..... 20 SR OTCHISMbDTON, EE: --r6 Mouffelte..."#. 1"... 31 | Navet de Suède......... 22MIROrChISISNEe. rer. NENRNEECE 00600 00 463 Navette d'été..." 22 INOrChis facheté "0" Mourelle--2"-........ 008 | Navette d'été... : 29 INOreille d'äne.. =". "11.1. Motretto A. et eme 568 Navette d'hiver......... 22MINOreLle d'ANC serrer Mourou blanc...... dboë 39 Navette des serins...... 22 Oreille de géant..... 000 Mouron bleu........... 4718 | Navatte trémoise........ 29 | Oreille de lièvre........ Mouron des champs.... 478 | Ne m'oubliez pas....... 515 | Oreille de lièvre..." MONTONNOeALEeE..--.- LION NGITIET eeepc 220" "Oreille d'ours......201.. Mouron d'eau....... ... 583 | Nénuphar (faux)....... A9 | Oreille -desrat. Mouron femelle........ 478 || Néoltie. ........:...... 750 | Oreille de rat (grande). . Mouron mâle....... ... 4718 | Népéta chataine........ 602 | Oreille de souris........ Mouron des oiseaux..... 39 | Nériette................ 222. | Orge anguleuse.....,.:. Mouron rouge.......... 478 | Nérielte amplexicaule...' 222 | Orge Annat............ Mousse grasse.......... 245 | Nériette des montagnes... 223 | Orge d'automne Mousse de Corse........ 856 | Neslie paniculée........ 27 | Orge à café.. Mousse perlée.........,. 856.| Nicandra............... 570 | Orge carrée............ Mousse grecque......... CPE NON Eee os tonnens 13 | Orge carrée d'hiver..... Moutarde des Allemands. 29 Nielle des blés........ SU | Orge carrée nue........ Moutarde des Anglais. ... 30 Nielle fausse 00 Al Orge carrée du printemps. Moutarde blanche....... 23 | Nigelle des champs..... 13 Orge céleste............ Moutarde blanchâtre.... 23 | Nigritelle. ............. 748 | Orge chevalier. ........ Moutarde des capucins.. 29 | Nissolie des boutiques... 182 | Orge à deux rangs...... Moutarde des champs... 22 | Nivéole printanière. .... 737 | Orge commune......... Moutarde giroflée....... 23 NO Bono onde 736 Orge distique commune. EE lrepererér Patte-de-lapin TABLE ALPHABÉTIQUE. Peueédane des cerfs .... Peucédane à feuilles de 173 16% 000 414 466 gris hé = mai à gros fruil........ 196 joli.............…. 122 Pois-porc. ---.---..1... 196 Pois-de-senteur ......, 189 Pois-de-souris.......... 181 Pois tête-de-bélier.. .... 200 Pois tout-parchemin.…. . 196 Fais vie... 72205 191 Pois de vache.......... 191 Éraurseauer il 164 Poivre de Guinée. ...... 570 Faites Long... 570 Poivre de muraille. ..... 246 Paie... LE re sonoorisssitire 570 NOR... 502,9 666 Polygals commun...... 493 Pt... 2057 193 Pomme épineuse. . . .. LS ver if A if : D 86e 3 È Ë ce dt RRCICECRLC TS esseseseE h [= E kb . de mer: PRE Pr P. de terre irish-cup.. ... P. de terre Irish pi DEV... … P_ de terre de Norwège. P. de terre œil rose. .... P. de terre œil rouge... P de terre œil violet... P. de terre Ox moble.... P. de terre Parmentière. P. de terre Pairaque blan- PPT TITI P. de terre Patraque hà- tive de Philadelphie... P. de terre Patraque jaune. P. de terre pousse debout. P. de terre pyrénéenne. P. de quarantaine. P. de quarantaine Tadspsssossse P.de blanche. P. de terre Bo P. de terre Rognon rouge. d Poule qui pond..." Pouliot . .. .… ssssmnssnns culivé. Ptychotis à feuilles va- Pulicaire D + Pulmonaire de)... Pulmonaire d'Italie..... Purmonaire des marais. . Pulmonaire du chène.... Pulmonaire de montagne. Pulmonaire officinale... Pyrole à feuilles rondes. Quenouille............. Queue d'arondelle....... Queue de cheval........ Queue de loup.......... Queue de renard. ...... Queue de renard....... Queue de renard des UT SEE ECS Quinquina indigène. .... Quintefeuille........... Quintefeuille à fleurs rou- Racine jaune... ........ Racine de peste. .....:.. Racine vi Radiaire (grande) Es 35. 2 Radis. pe CRIER -- er Raiponce sauvage. ...... Raiponce tuhéreuse. . .….. Raisin des bois......... Raisin de bruyère..….... Raisin de loup. ........ Raisin de ME. +08. « mere Rapiste. ............... Haponenls.-<" 2 u TABLE ALPHABÉTIQUE. LU RER CR RER 6 HAVE Sont 18 Raven 22 Rave commune......... 2 Rave (grosse). .......... ra Rave longue. .......... r. 2 Rave (petite). ........-- 20 Rave plate. ..... er Rave sauvage. .. 2? Rave sauvage. 458 Ravenaiïlle. . ........... 20 Ravenelle. ..… .......... 20 Ravenelle des champs... 20 Ravette.….. ..:..- SES 22 Ray-grass 817 Ray-grass de Bretagne. SAISIT Ray-grass de France... 795 Ray-grass d'Italie....... 819 Rohu: ….::/ #4 Re 110 RéciS;:-:.. LR 207 Boul, 2228 sæ ASE Redoux. ..…. 5? Réglisse des Alpes. ..... 101 Réglisse bâtarde. .:..... 129 Réglisse des bois........ 839 Réglisse cultivée. ....... 127 Réglisse (fausse)... ..... mn Réglisse de a pet Reine-Marguerite. … ..... Reine des prés. ........ 206 Halithe see 315 Relniseau, "16.272. 181 Remise: Le 400 Remise. See ee de 401 Remors du diable. ...... 338 Renoncule äcre......... 6 Renoncule aquatique. 7 Renoncule des bois. .... T Renoncule des bois. .... 10 Renoncule bulbeuse. .. .. 6 Renoncule des champs.. 71 Renoncule dorée... ..... T Renoncule à feuilles d'aco- Renoncule flammette. . .. Renoncule flottante. Renoncule langue. ...... Renoncule des marais... Renoncule de montagne. Renoncule des monta- gnes. Renoncule à petites fleurs. Renoncule des prés. .... Renoncule des prés. .... Renoncule rampante. ... Renoncule scélérate. .... Renoncule à tête d'or. .. Set Qt et ed D el =" Buoina Renouée äâcre. .......... 673 Renouée bistordue. ..... 672 Renouée bistorte........ 672 Renouée liseron......... 673 Renouée des oïiseaux.... 673 Renouée persicaire...... 672 Renouée poivre d'eau.... 673 Renouée sarrasin 674 Renouée de Siebold..... Bennp. ee s- Reprise........ MS. <<. 0 Réséda gaude. ......... 33 Réséda jaunissant....... 933 + Rha-ponticum. ......... Rhagadiole............. Mhanonltie:. Rhapontic vulgaire. .... Rhapontie commune. ... Rhapontie (faux). ....... Rhapontie des moines. Rhinante à grandes fleurs. Riuzocione............. Rhubarbe de capucin. .. Rhubarbe emodi........ Rhubarbe (fausse). ..... Rbubarbe à fleurs serrées Rhubarbe groseille...... Rhubarbe du Levant..... Rhubarbe des moines... -Rhubarbe des montagnes. Rhubarbe ondulée. ..... Rhubarbe palmée..... a Rhubarbe des pauvres... Rhubarbe de paysan. ... Rhubarbe rhapontic.. Robinier épineux. ...... Robinier faux-acacia. ... Robinier faux-acacia d'U- terhart. R ier visqueux...... ED me SE Se Ronce arbrisseau. ...... Ronce commune. ....... Ronce framboisier Ronce à fruit bleu...... Ronce des haies. Ro du Mont-Ida..... Ronce des rochers. ..... Rondelette. ...... Rondelte. Randokig 5". Roquette cultivée. ...... Rae sauvage. ...... Roseau aquatique. ...... Roseau à balai. Roseau à balais......... Roseau des étangs. ..... Roseau (grand). ........ Roseau des jardins... ... Roseau des marais. ..... Roseau des Pampas. .... Rosau de la Passion... Roseau (petit) D Roseau à quenouille. . PE C-------en- pe 8553088 & 419 450 450 664 ÉONPPEB. 11.4 105 SAHBVÉ . - -- Chant 22 Senevé noir. .......... 23 DBTISIÉEVR = ------pesci . 26 SET RAS -- see 747 Sériole. ....=.--.. Er... 0459 Serpentaire............. 754 Serpentaire............. 672 Serpentine............. 400 Serradelle. ............. 146 Serradillia tte..." 146 SOA sms mes ein 661 Sésame d'Allemagne.... 29 Sésame oléagineux ..... 509 Séseli coloré. .......... 291 M'EILIÉIBVÉ:. roc... 291 Séseli à feuilles de carvi. 292 Séseli de montagne. .... 291 Séseli de Montpellier. ... 286 Séseli à odeur d'encens.. 292 Séseli tortueux. ........ 291 Sétaire d'Italie.......... 806 Sétaire d'Allemagne. .... 812 Shérarde des champs.... 327 SIbbaldip "7... 0 208 Sibthorpie. ....... .. 585 Signet SIDU- ER Re once. Silaus des prés Silave Silène enflé Silène penché. ......... 4t Silène des prés. ....... 42 Silène-à-vessie. ........ At Suler iobé ee... 0" 272 Silybe Marie........... 344 TR PRO 303 Sisymbre à feuilles me- nues. Sisymbre officinal. ..... 24 Sisymbre alliaire. ....:. 24 SITES We Ado LOTO 717 Soldanelle. ............ 476 SUR 381 leil annuel....... P---- 381 leil (erand).......... 381 Soleilsvivace. .......... 386 Solidage verge d'or. .... 411 Sorgho d'Alep. ......... 804 Sorgho de la Chine. ..... 804 Sorgho commun........ 804 Sorgho sucré........... 804 Soubelrotte "#07. 215 Soubeirette. ............ 219 Souchet comestible. ..... 765 Souchetlong............ 764 Souchet odorant. ....... 764 Souci des champs. ...... 370 SOUCI AN 'EAU:L - 1... 10 SOUCI EAU Se PRET Souci des jardins. ....... 370 Souci des marais........ 10 Souci officinal.......... 370 Souci (pelit)............ 370 Souci des vignes........ 370 DDUCTIDLS ere seu 812 Soude commune........ 664 Sourcil de Vénus....... 393 DOYOIP Lorie See 428 Sparcelte... rc se tes 133 Spargoule.............. 36 Spargoute. ............. 36 Spartier junciforme. .... 62 Spéeculaire commune. ... 490 FA - # È De TABLE ALPHABÉTIQUE. Spercule (grande)... .... 37 Spergele..200..-50. 38 SDETBOULE = 36 Spergule de Brabant. ... 36 Spergule des champs....® 36 Spergule à cinq étamines. 38 Spergule géante. ....... 37 Spilanthe cultivé. ...... DHFANINOE EE eee Spirée barbe-de-chèvre.. 206 Spirée filipendule....... 205 Spirée ulmaire. ........ 206 SOL Poe à email teens 36 BDOUMEN Creer 36 SDUEIB EE eee aciers 36 SIACOYAE- EE... 607 SARL: - 2-27. Tome 627 Stéhéline, ....:.#..- 369 Stellaire des haies....... 39 Stellaire holostée.…....... 39 Stellaire moyenne. ...... 39 Sténactis ee 0... 0m M0 7 SÉDS. RES à abtae » 798 Sitramoine commune. ... 972 SLTONIOPBF Aa eme 716 Suede. LR run more 664 42 318 78 29 SN ÉE TÉE orre 144 Sumac des corroyeurs. 53 SRPIOC.- RC - Pete 318 Sureau aquatique....... 318 Sureausd'eau.... ...... 318 Sureau à grappes....... 318 Sureau (grand)2........ 318 Sureau en herbe........ 318 Sureau hyèble.......... 318 Sureau des marais...... 318 Sureau de montagne. .. 318 Suresu mor... .: ns Sureau ordinaire. ...... 318 Sureau (petit).....:..... 318 Surelles" ."#%..7.2.. o1 SU ENST ae 670 UC REREL AR ERA 51 SU: TER SOS 670 DORBAUE Tree miec rire 318 SLIDE MR 0 One 10 SUCUIURRE. nec Eee 489 T Tabac des Alpes......... 405 Tabac. cullivé........... 573 Tabac des Vosges........ 405 Tabac de montagne...... 405 HabpHrel 2. te 31 Tabouret des campagnes. 30 Tabouret des champs.... 30 Tabouret perfolié. ...... 30 HACONBL Eee e--den 413 Lamarmnme ----.------"0. 56 HAMB cure eccte- 718 HN me de ponte 718 Æamininrs 2: 718 Tamisaule:--“emrtherce 787 AAMINER EE ce -sreaptee 718 MAMNE. . ee. 242 MANACÉB ER sectes 401 Tanaisie balsamite. ..... 401 Tanaisie commune. ..... 401 HaratoU LE RRR «en. Maratoutle: 5% ce 27 T0 CESSER DRAANIE..... "coca Terre CFépU6.......... 0. ETC ent o Tarte 22 se ce Tértianaire. Ce eSEce Tarüñe,.:..-4 Tète cornue Fête-de-coqg. ............ Tète-de-moineau D IOASE: nuit marilime.. .Tétragonolobe rouge... Tétragonolobesiliqueux. . Thalibot.®.rene:.."" of: Thapsie villeuse. ....... Thé d'Europe........... Thé aux ladres....... … us duNord eee Thé du Mexique. ....... Thériaque d'Angleterre... Thimothy....-.4..-.12 Thora. Thym sauvage.......... Thym serpolet.......... Thymothée............. Thymothy-grass. ....... Tierce. ................ FR Mofieldie-:...-.. "0. Tolpis. Tomate comeslible. .... Topinambour. 2e Topinambour. e Topinambour commun... Topinambour‘jaune..... Topinamboux........... Topine. Toque bleue...........….. Toque casside. ......... Toque commune........ Toque (grande)......... Toque des marais....... Tordyle élevé........... AE) ST AO Do CPU à : Torilide âpre........... Torilide des champs. .... Torilide noueuse........ Tormentille droite. Tormentille oflicinale.... Tormentillerampante.... Tortelle. Tournesol.............. Tournesol... ce ueeise Tournesol. ..#...1....... Tournesol tubéreux..... Tourrette glabre. ....... Tout-venu.......es.ssee Toute-bonne......... .. Toute-bonne........... : 4 ri | ju Al Lt . 1 : ‘ ‘ 1 : ! ! ù L 1 ! t 4. ! ru CERCLE REC EE] d l ul lé Ji lil ki. nd DE FARMER ET _n un sl a V d'automne........ EL LE re Vesce des buissons. ..... Vesce du Canada.......… 2 e w* : Vesce 5 #5 12 | Vigne du Nord. ........ € x vd. 1 172 Vigne sauvage. ........ 569 à feuilles dentées. Vigne vierge. ..... mue L Vesce à feuilles étroites. . Vigne vierge. .......... s leur: unes. …. Ne L LT EU, Ale LL _ Vesce de Narbonne. . -Vinette sauvage... = Vesce noire. | Violette agreste... =... Vesce orobe _ Violette des champs. ..…. . . La - { | Toulouse, Impr. L. Hébeafl Durand #t Comp. rue de la Pomme 5, L s * ps e CRE L J CUT , - n si PHéli aiiirer } re e-én qd Eu 5 L 4 nu a 27: de A A . - D ve e ur œ > € 1 à! déni ES et nn L Yr= Cx NE er ben Te. Loue ALTER POLE AL.) k Aa PEN À SR LR - on RD AC. à LR VO Ste. de (