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FOR THE PEOPLE

FOR EDVCATION FOR SCIENCE

L1BRARY

OF

THE AMERICAN MUSEUM

OF

NATURAL HISTORY

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NOUVELLES

AMALES DU MUSÉUM

D'HISTOIRE NATURELLE,

RECUEIL DE MÉMOIRES

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PAR LES PROFESSEURS DE CET ETABLISSEMENT

ET PAR D'AUTRES NATURALISTES

SUR L'HISTOIRE NATURELLE, LANATOMIE, ET LA CHIMIE.

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OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES.

TOME TROISIÈME.

PARIS,

A LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET,

HUE HAUTEFEUILLE, AU COIN DE CELLE DU BATTOIR.

1834.

Il vient de paroltre à la Librairie de Roret, rue Hautefeuille , 10 bis.

Nouvelles Annales du Muséum, première livraison de i 834- Prix, de chaque année, composée de quatre livraisons, 3o fr.

MÉMOIRE DE LA SOCIÉTÉ d'HiSTOIRE NATURELLE DE PARIS, tome V. Prix, 20 fr. Les

quatre premiers volumes se vendent 20 fr. chaque.

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(Imprimé à Leide).

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de l'imirimeme de jdles didot l'aîné,

boulevart d'Enfer, nB 4.

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ANATOMIE

DES

COQUILLES POLYTHALAMES SIFHONEES RÉGENTES

POUR

ÉCLAIRCÏR LA STRUCTURE DES ESPÈCES FOSSILES. PAR M. H. DE RL AIN VILLE.

Quoique la counoissance de la coquille désignée aujourd'hui sous le nom de nautile flambé, date, pour ainsi dire, de la renais- sance des sciences naturelles en Europe, puisque P. Delon en a déjà donné, dès i553, une figure passable, avec l'indication de la particularité des cloisons qui la caractérise; quoique de très bonne heure aussi on ait aperçu les rapports qui existent entre cette coquille et les corps organisés fossiles, appelés cornes dam- mon, il faut avouer cependant que ce n'est guère que depuis le Mé- moire original de Breyn que l'on a mieux senti la justesse de ce rapprochement, par la distinction qu'il fit des coquilles en mono- thalames et en poly thalames , suivant que leur intérieur ne forme qu'une seule cavité, ou qu'il est partagé en plusieurs loges ou chambres par autant de cloisons. DèsJors on s'avança de plus en plus dans l'étude de la structure anatomique de cette coquille , à mesure que les progrès de la conchyliologie en firent éprouver le besoin. Toutefois il nous a semblé que cette

Annales du Muséum, t. III, 3e série. 1

2 ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES

anatomie n'a été faite que fort incomplètement , ou bien qu'elle a été présentée si superficiellement qu'il a été im- possible jusqu'ici de mesurer, d'une manière un peu satisfai- sante, le degré de rapprochement ou de rapports des nautiles, proprement dits, avec les ammonites. Il est résulté de cpie les subdivisions génériques que les besoins de la science ont néces- sité d'établir dans ces deux grands genres lin néons, n'ont pu l'être dune manière assez rationnelle pour être aisément cir- conscrits, caractérisés, et par conséquent compris et adoptés.

L'une des principales raisons du grand inconvénient que nous venons de signaler, tient sans doute à ce que très long-temps, et peut-être encore de nos jours, la conchyliologie n'a, pour ainsi dire, été considérée que comme une sorte de joujou, au point que Nicole a pu dire de Pascal, dont il vouloit blâmer l'esprit de détails, que c'étoit un ramasseur de coquilles ; aussi voyons-nous que des amateurs, et plus souvent encore des conservateurs de Cabinet, des arrangeurs de tiroirs , ont pu croire qu'ils étoient aptes à traiter des coquilles, sans penser le moins du monde que ce sont des parties assez peu importantes , physiologi- quement parlant, de la peau des animaux dont elles provien- nent, et que par conséquent pour les connoître convenablement, il faut préalablement étudier ces animaux. Or, dans le sujet qui nous occupe, l'animal, quoique figuré et même décrit, dès 1710, par Rumph, l'étoit trop incomplètement, pour que Ion pût le regarder comme réellement connu. Vainement depuis l'époque de la publication de l'ouvrage de l'observateur hollan- dais, les zoologistes avoient recommandé avec les plus vives instances aux navigateurs qui ont traversé l'océan des Moluques cet animal se trouve enabondance, et entreautresà MM.Quoy

SIPHONÉES RÉGENTES. 3

et Gaymiard , auxquels la malacologie doit la plupart de ses pro- grès récents, dans leur seconde circumnavigation, de tâcher de se le procurer, aucun navoit pu y parvenir, lorsque, dans ces dernières années, un individu du sexe mâle parut en Angleterre en bon état de conservation, et fut donné au collège des chi- rurgiens de Londres. Le conseil de ce collège eut l'heureuse idée de confier 1 examen anatomique de ce curieux animal mollusque au scalpel de M. Ovven, et de voter les fonds néces- saires pour que le travail de cet anatomiste pût être publié avec tous les détails nécessaires dans un cas semblable. Dès-lors il est devenu possible aux zoologistes à laide de l'animal du nautile mieux connu, de faire mieux eoimoître sa coquille, et par suite celle des autres polythalames siphon es fossiles ou non. C'est le sujet que nous nous proposons de traiter dans ce Mémoire; dans un autre, qui en sera la suite nécessaire, nous ferons l'appli- cation de ce que nous aura appris l'anatomie des coquilles cloi- sonnées siphonées récentes à l'éclaircissement de la structure des ammonites, et genres voisins que nous ne connoissons encore qu'à létat fossile, et dans des couches qui ne sont pas moins anciennes que le terrain de craie.

DU NAUTILE.

Commençons d'abord par donner un extrait du travail de M. Ovven, sur-tout pour ce qui regarde les parties extérieures de l'animal , les seules qui aient une influence manifeste sur la coquille.

L'animal du nautile flambé, est, comme l'indique cette co- quille, d'une assez grande taille, d'une forme subglobuleuse, ou du moins généralement assez court quand on le considère en

4 ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES

niasse. Gomme dans tons les animaux mollusques eéphaliens ou eéphalidiens son corps est formé de deux parties, assez distinctes, quoique peu séparées cependant, lune viscérale, et 1 autre cé- phalique. La première, deux fois au moins aussi développée que la seconde, est celle qui estpîacée àdemeure, et même fixée dans la dernière loge, dans la véritable cavité de la coquille ; aussi en a-t-elle exactement la forme. Légèrement courbée de haut en bas, elle est très obtuse, et même tout-à-fait arrondie à son extrémité postérieure, qui s'applique exactement sur la pre- mière cloison, en allant de la base de la coquille au sommet, ou la dernière, en considérant l'ordre de leur formation; mais en outre elle est pourvue à-peu-près vers son milieu d'un petit appendice tubiforme qui se loge dans le trou sipboné dont cette cloison est percée. Du reste, cette masse viscérale est tout-à-fait lisse, et revêtue dune peau fort mince, si ce n'est au point de jonction avec la partie céphalique. En effet, en cet endroit elle forme, en se prolongeant, un rebord libre, assez épais, qui con- stitue ce qu'on nomme le collier dans les animaux mollusques gastéropodes univalves. Le bord de ce collier est arrondi, et sans doute légèrement et régulièrement sinueux, ce qu'indique le rebord de la coquille elle-même. Quant à sa forme elle est réel- lement assez singulière; commençant intérieurement sur les côtés du cou ou de la séparation des deux parties principales du corps, par un simple rebord appliqué, il se détache bientôt, et se prolonge en un grand lobe très foiblement, mais symétri- quement sinueux, et pourvu de chaque côté d'une sorte d'au- ricule, laquelle sans doute s'applique de chaque côté de la coquille, en setendant jusque sur le dos de son retour. C'est le lobe libre du manteau qui tapisse antérieurement et supérieu-

SIPIIONÉES RÉCENTES. 5

rement la coquille jusqu'à son bord, en lui donnant sa forme, et qui, par ses appendices auriformes, se prolongeant de chaque côté jusqu'à 1 ombilic, remplit celui-ci et le consolide, par la matière crétacée qu'il y dépose, ainsi que sur le dos de lavant- dernier tour.

A la partie antérieure de cette masse viscérale, et se prolon- geant assez loin en avant soins la partie céphalique, est une sorte de canal épais, musculaire, fendu dans tonte la longueur de son bord inférieur, et par conséquent offrant quelque chose d'intermédiaire à l'entonnoir des brachiocéphalés ou sèches. et au tube respiratoire des céphalidiens siphonobranehes.

Enfin de chaque côté se remarque une sorte de ceinture for- tement élargie sur les flancs, et qui sans doute est formée par le muscle d'attache de l'animal à sa coquille.

La masse céphalique est placée obliquement au-dessus de la partie antérieure de la précédente, et beaucoup plus petite qu'elle. On y remarque en dessus une espèce de plaque charnue, épaisse, bombée dans son milieu, et fortement amincie à sa circonférence. M. Ovven lui donne le nom de capuchon, parce- qu'en effet elle s'avance assez antérieurement pour recou- vrir la masse des tentacules, dont nous allons parler dans un moment.

De chaque côté, au-dessous de l'angle de ce capuchon, est un œil subpédonculé, fort gros, percé d'une pupille remarquable par sa petitesse, et parfaitement ronde. Cet organe paroît pou- voir se retirer , et se mettre à l'abri sous l'avance correspondante de la plaque cuculliforme.

En avant, mais à quelque distance de l'œil , ainsi qu'en arrière tout-à-fait contre lui, est implanté un cirrhe tentaculiforme,

(i ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES

cylindrique, obtus, médiocrement alongé, comme annelé ou grossièrement ridé en travers, probablement par l'action de la liqueur conservatrice, ce qui indique que ces organes ne sont que contractiles.

Enfin toute la partie antérieure de la masse céphalique est formée par un double faisceau bilatéral de tentacules coniques, assez longs, un peu inégaux; tous offrent la singularité d'être composés d'une gaine épaisse, de laquelle sort par un orifice terminal le véritable tentacule d'un diamètre beaucoup plus petit (pie celle-là, sous forme de cirrbe conique, assez long, comme annelé en travers, et sans doute très extensible.

En écartant ces deux masses de tentacules, dont le nombre est considérable, et à ce qu'il paroi t déterminé, on remarque deux autres paires de séries verticales de cirrhes buccaux ou labiaux, un rang de plus courts en dehors, et par conséquent un rang de plus longs en dedans, et bordant les lèvres entre les- quelles sont deux dents cornées, agissant verticalement comme dans les autres cryptodibranches. Ces cirrhes buccaux ressem- blent assez bien à ceux de l'intérieur des tentacules, avec cette différence qu'ils sont beaucoup plus petits, cylindriques, sem- blables aux cirrhes prae et post oculaires.

Nous ne pousserons pas plus loin la description de l'animal du nautile flambé, pareequ'il nous faudrait maintenant entrer dans des détails anatomiques, qui, quoique fort intéressants, ne nous sont pas d'une utilité manifeste pour le but que nous nous proposons. Nous nous bornerons à ajouter que dans cet animal la terminaison du canal intestinal, ainsi que celle des appareils dépurateur et générateur, ne se fait pas à découvert, mais bien dans la cavité du manteau, de manière à ne pouvoir verser leurs

SIPHONÉES RECENTES. 7

produits à l'extérieur, qu'au moyen de l'entonnoir, dont nous avons signalé l'existence au-dessous de la masse abdominale ; disposition qui a la plus grande ressemblance avec ce qui a lieu chez les sèches et les poulpes.

Quant à la coquille, dans laquelle le nautile est contenu, constamment, avec adhérence pour la partie viscérale, et transitoirement dans un certain nombre de cas seulement pour la partie céphalique, et à laquelle il est attaché au moyeu du muscle circulaire dont il a été parlé plus haut, et du prolonge- ment tubiforme postérieur, elle doit être étudiée maintenant d'abord dans ses rapports avec l'animal , ensuite en elle-même et prise à part.

Sous le premier point de vue, il faut remarquer que le grand développement de ce qu'on a nommé à tort la première loge, car c'est réellement tout l'intérieur actuellement occupé de la co- quille, n'est tel que pour y loger la partie viscérale de l'animal, en même temps que la partie céphalique peut aussi y être mise à l'abri sous l'avance, en forme de voûte, que fait le bord supé- rieur. Aussi les moyens d'adhérence de l'animal avec sa coquille, c'est-à-dire, le muscle zonal, et le prolongement tubiforme, pro- viennent-ils exclusivement de la niasse abdominale; mais dans quelle position le nautile est-il dans sa coquille? C'est une question qui n'a pas encore été résolue par le fait de l'obser- vation directe ; l'individu que M. Owen a eu en sa possession étant privé de sa coquille, dont l'animal avoit été détaché en brisant celle-ci, sans doute pour faciliter la conservation dans l'esprit-de-vin ; aussi y a-t-il quelque incertitude sur ce point. Suivant M. Owen la position de l'animal devoit être telle que l'entonnoir seroit à la partie supérieure ou dorsale de la coquille,

8 ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES

et par conséquent le capuchon et le bord libre de l'avance du manteau à la partie opposée contre le retour de la spire; et alors le capuchon prétendu seroit une espèce de pied, ou de plan locomoteur, servant peut-être à l'animal à ramper, ou au moins à se fixer au fond de la mer. En effet, il est épais, charnu, rugueux, ce qui indique quelque chose d'assez semblable à ce qu'on voit dans les bulles et genres voisins. Dans cette manière de voir, l'entonnoir fendu seroit l'analogue du tube respiratoire des siphonobranches, non seulement dans sa structure et dans ses usages, mais encore dans sa position dorsale, avec la diffé- rence importante que, comme dans tous les cryptodibranches , il serviroit à l'éjection de toutes les matières produites, ce qui nous paroît peu probable. Aussi sommes-nous de l'opinion de M. Gray, qui, après avoir vu le sujet observé par M. Owen, pense que celui-ci a décrit l'animal à l'envers de ce qu'il doitêtre dans sa coquille; le capuchon et le bord libre du manteau en haut correspondant au bord également libre de la coquille dont il produit l'accroissement, et l'entonnoir en bas du côté du retour de la spire, comme cela a lieu dans les poulpes et les sèches.

Quoi qu'il en soit, car ce point est assez peu important pour le but que nous nous proposons en ce moment, nous allons passer à la description et à l'anatomie de la coquille.

La coquille du nautile, quant à sa forme, est d'une régula- rité et d'une symétrie parfaites, c'est-à-dire que, dans sa position normale, le dos de l'ouverture en haut ou en bas, peu importe, elle pourroit être divisée en deux parties parfaitement similaires à droite et à gauche par un plan sécant qui passeroit dans le milieu de sa circonférence. Elle est du reste assez globuleuse,

SIPHON EES RÉCENTES. <j

un peu aplatie cependant sur les côtés, et au contraire épaisse, et arrondie à la circonférence ou au dos.

Le cône spiral, dont l'enroulement assez serré dans le plan vertical la constitue, est assez alongé ; il s'accroît assez peu rapidement dans le jeune âge de l'animal ou dans le commen- cement de la coquille; mais dans lâge adulte et vers sa termi- naison définitive , son accroissement est plus rapide dans les deux sens ou diamètres, en sorte qu'à l'ouverture le dos de la coquille forme une espèce de capote avancée.

Ce cône spiral commence par une sorte de bulle ovale, ca- chée à l'extérieur par le mode d enroulement, mais que l'on aperçoit très bien dans une coupe verticale, suivant le sens lon- gitudinal; il se termine au contraire par un rebord assez mince, restant tel à tous les âges, régulièrement sinueux, légèrement concave en avant au milieu du dos, ainsi qu'un peu au-dessous de la moitié des flancs , et à sa terminaison d adhérence à l'axe d'enroulement. En cet endroit il s'épaissit d'une manière notable en formant une espèce de traverse courte et arrondie, sur laquelle s'appuient sans doute dans le développement complet de l'ani- mal, les masses tentaculaires à leurs racines. La forme de la terminaison du cône spiral se répète dans toute son étendue, et forme des stries d'accroissement excessivement nombreuses, très serrées, extrêmement fines, que l'on remarque à la surface exté- rieure de la coquille, et qui londulent en s'irradiant du centre à la circonférence.

Dans les nautiles, et même chez les espèces les plus ombili- quées, le cône spiral dans son enroulement se serre tellement que les tours de spire se pénètrent assez profondément. Il en résulte que la dernière loge, et par conséquent l'ouverture, au

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lO ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES

lieu davoir la forme d'un cercle ou d'un ovale, est profondément échancrée ou modifiée dans sa partie inédio-intere ou ventrale par la saillie régulière du dos de lavant-dernier tour. D'où il résulte aussi, de chaque côté, aux extrémités de l'axe fictif d'en- roulement, ici régulièrement transverse, un trou ou ombilic plus ou moins large, et qui, lorsqu'il est très étroit, comme dans le nautile flambé qui nous sert de type, se trouve à l'âge adulte caché par un dépôt qui s'étale sur la traverse d'origine latérale du bord de l'ouverture : c'est ce que, en terme technique de conchyliologie, on nomme ombilic consolidé.

L'intérieur du cône spiral, et par conséquent de la coquille, a bien la même forme que son extérieur; en effet, les deux sur- faces du têt qui le constituent, sont par-tout rigoureusement parallèles, et même peu distantes, parcequ'il est assez mince; mais il ne forme pas, comme dans les coquilles ordinaires, une seule et grande cavité étendue du sommet à l'ouverture. On montre, en effet, par une coupe longitudinale que les trois pre- miers quarts environ de ce cône spiral, du moins chez un nau- tile adulte, ne servent plus à loger l'animal, et sont partagés en un nombre plus ou moins considérable de grandes cellules ou de loges, croissant assez régulièrement et graduellement de la première à la dernière, et formées ou séparées par autant de cloisons, dont la dernière limite est la cavité réelle delà coquille. Sur un individu que j'ai fait scier dernièrement pour l'exécution des figures jointes à mon Mémoire, les loges m'ont offert la particularité d'être tapissées sur toutes les parois par une sorte de membrane, ou mieux de couche membraneuse, plus sensible en arrière qu'en avant, que je ne crois cependant pas organisée, quoiqu'elle soit organique.

SIPHONÉES RÉCENTES. I i

Quant à la dernière loge, que Ion ne devoit nullement com- parer aux autres, c'est évidemment la cavité réelle de la coquille; c est elle seule qui est occupée par l'animal. Elle est en effet beau- coup plus grande que les autres; sa forme est un peu conique, légèrement courbée, arrondie en arrière, un peu dilatée en avant pour former l'ouverture, largement arrondie à la face dorsale, et comme bifide ou bilobée par le retour de la spire à la face ventrale. On y remarque en arrière le commencement du siphon dans un orifice légèrement infundibuliforme, dont la première ou dernière cloison est perforée dans son milieu , et sur les côtés une impression musculaire superficielle, quoique bien marquée, formant une sorte de ceinture convexe en avant et concave en arrière, plus large vers les flancs qu'aux deux extrémités.

La cloison qui fait le fond de la cavité de la coquille, ainsi que celles qui constituent les loges, sont parfaitement régu- lières ou symétriques, comme le reste de la coquille, constam- ment, concaves en avant, et convexes en arrière; mais elles ne sont pas absolument simples, c'est-à-dire que leur bord ou cir- conférence ne suit pas exactement la surface interne du cône spiral, ce qui luidonneroit la forme régulièrement ovale, éohan- crée à son extrémité; au contraire, convexe en avant dans la partie médio-dorsale, il s excave assez profondément vers le mi- lieu des flancs, puis s'avance, de chaque côté, en formant une sorte de corne ou de lobe subcarré, qui se moule sur la traverse de l'ouverture, remonte sur le dos de l'avant-dernier tour, et arrivé vers la ligne médiane, y présente une petite sinuosité médiane, symétrrque, beaucoup plus marquée sur les premières cloisons, et qui s'efface presque complètement sur les dernières.

I 2 ANAT0MIE DES COQUILLES POLYTHALAMES

Il résulte de cette disposition sinueuse ou contournée de la circonférence des cloisons de l'argonaute, qu'en supposant la coquille elle-même détruite, on verroit le bord des cloisons Former une ligne toute différente de celle qu'offriroit la coupe médiane de ces cloisons.

Outre cette particularité, qui deviendra d'une certaine im- portance pour les nautiles fossiles, et sur-tout pour les ammo- nites, on remarque à chaque cloison du nautile, et à-peu-près dans leur milieu, un orifice à bords arrondis, un peu infundi- buliforme, et qui conduit dans un canal ou siphon, dont la terminaison brusque et tranchée dans la loge, n'est pas parallèle au plan de son entrée. C'est la succession de ces petits tubes de chaque cloison , réunis entre eux par une partie intermédiaire dont il va être parlé, qui constitue une sorte de canal étendu, sans interruption, depuis la vésicule ovale par laquelle com- mence le cône spiral, jusqu'à la dernière cloison formant le fond de la cavité de la coquille. Mais avant de montrer la com- position de ce tube, voyons en quoi consistent ce cône spiral lui-même et les cloisons.

La coquille proprement dite est véritablement fort mince, puisque sur un individu de sept pouces de diamètre, l'épaisseur du têt est à peine d'une demi-ligne et cela à-peu-près dans toute l'étendue du cône spiral. Cette épaisseur est toutefois consti- tuée par deux couches : l'une externe, de structure lamelleuse fort serrée, sur laquelle sont marquées à l'extérieur les stries d'accroissement; l'autre interne, deux fois aussi épaisse que la première, déstructure fibreuse ou nacrée et de couleur moins blanche ou moins matte. C'est à celle-ci qu'est l'aspect irisé que présentent ces coquilles à l'intérieur et à l'extérieur même,

SIPHONEES RÉCENTES. 10

quand on a préalablement enlevé la couche coquillière ou striée.

Dans les tours de spire intérieurs d'un nautile adulte, on remarque en outre une autre couche infiniment plus mince, de couleur noire, d'origine de dépôt, et qui se place en dehors de la couche externe: elle est sans doute produite par quelque partie bornée du manteau, qui peut se répandre sur le dos de lavant-dernier tour, il est aisé de l'observer avant qu'elle ne soit involvée.

Par dessus cette couche noire, mais seulement en arrière, dans la première loge, existe une autre lame de dépôt vitreux, qui est proportionnellement de plus en plus épaisse, à mesure qu'on recule davantage dans les parois du cône spiral , et qui est sans doute produite par exhalation de la partie adhérente et fort mince du manteau à la masse viscérale.

C'est cette composition du têt de l'argonaute qui fait que dans la coupe de la coquille, les parois des parties intérieures du cône spiral sont plus épaisses que celles des parties externes et les plus adultes, et qu'on peut compter quatre couches dans celles-là, et deux seulement dans celles-ci.

La structure des cloisons est beaucoup plus simple puisqu elles ne sont formées que de substance fibreuse ou nacrée dans toute leur épaisseur, qui d'abord fort peu considérable et égalant à peine celle du têt contre lequel elles s'appliquent, finit par être égale ou même par surpasser celle de la coquille elle-même.

Gomme ces cloisons sont assez fortement excavées en avant, il en résulte qu'en s'appliquant très obliquement contre la paroi interne du têt, elles contribuent encore à augmenter l épaisseur de celui-ci, quoique d'une manière un peu intermittente et iné- gale; c'est ce que les figures démontrent beaucoup mieux que

l4 ANATOMIE DES COQUILLES POLVTHALAMES

les plus longues descriptions 5 il ne nous reste donc à examiner que la structure du siphon.

A l'examiner dans une coquille anciennement sciée et plus ou moins nettoyée pour 1 embellissement des cabinets d'histoire naturelle, plutôt que pour servir à la science, on croiroit que chaque loge communique avec la précédente et les suivantes, ou mieux que toutes les loges communiquent entre elles, au moyen du siphon court et percé dont chacune est pourvue; mais il n'en est réellement pas ainsi ; en effet : en faisant scier avec précaution un nautile depuis peu de temps dans les col- lections et qui n'a jamais été approprié, on trouve que tous les petits siphons interrompus de chaque cloison sont continués par des parties intermédiaires, et que ces parties intermédiaires, attachées en avant à la portion non nacrée du tube cloison- tiaire antécédent, s enfoncent et pénètrent dans l'entonnoir ou segment du même tube de la cloison suivante, de manière à ce qu'il en résulte une sorte de canal complet étendu de lavant- première cloison jusqu'à la dernière, s'enfonce l'appendice caudiforme du corps de l'animal, et cela sans aucune commu- nication avec les loges qu'il traverse.

Les portions intra-cloisonnaires de ce siphon ont d'ailleurs une structure toute différente du reste; en effet, elles sont composées, à l'intérieur, dune couche tubiforme membraneuse, mucoso-cornée, de couleur foncée, presque noire, du moins après !a dessiccation, produite sansdoute par l'animal, mais n'en faisant pas probablement partie organique, et, à 1 extérieur, dune autre couche arénacéo-crétacée, de couleur blanchâtre, d'une épaisseur assez sensible , mais extrêmement friable, du moins dans l'état je lai observée. La première de ces lames commence en s'a-

SIPHONËES RÉCENTES. |5

mincissant dans le trou infundibulaire d'une cloison précédente, et finit probablement de la même manière dans la partie évasée de la suivante : toujours est-il que par la succession et l'emboî- tement de ces petits tubes membraneux se joignant un peu an- guleuseinent les uns aux autres, il résulte un canal complet et étendu de la loge qui suit immédiatement l'ampoule, à la dernière actuellement babitée par l'animal , sans qu'il y ait possibilité d une communication avec les loges qu'il traverse. Nous avons bien remarqué dans l'intérieur de celles-ci , une sorte de pellicule organique, dont il a été parlé plus haut; mais cette pellicule ne peut nullement être considérée comme organisée, pas plus sans doute que la partie membraneuse des siphons partiels.

Connoissant l'animal du nautile ainsi que sa coquille, il nous reste maintenant à examiner les rapports de l'un et de l'autre. Leur moyen d'union consiste évidemment dans linsertion du muscle en ceinture à 1 empreinte de même forme que nous avons remarquée dans l'intérieur de ce qu'on nomme la dernière loge de la coquille, ainsi que dans le prolongement caudif'orme de l'animal dans la première partie du siphon. Nous ne croyons pas en effet que ce prolongement se continue dans toute retendue de celui-ci comme on l'a supposé. Nous appuyons cette opinion sur la figure donnée par M.Owen, et même sur celle publiée par Rumph , en même temps que sur létiologie de la formation de la partie cloisonnée de la coquille. Il est évident en effet que ne se formant que pendant la période la plus active de l'accrois- sement de l'animal , accroissement qui se fait graduellement, mais qui se manifeste par intermittences plus ou moins rappro- chées, à chacune d'elles le corps du nautile s'avance d'une loge tout entière ou mieux d'un espace de loge ; dès-lors il a fallu

16 ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES

que le muscle d'attache et le prolongement caudiforme se soient avancés d'autant, comme cela a lieu pour les autres coquilles univalves et bivalves. Ce n'est qu'après cette espèce de saut inté- rieur que la cloison est formée par exhalation de la partie posté- rieure du manteau, adhérente à la masse viscérale. Il en résulte sans aucun doute, que ces loges sont parfaitement vides d'eau et même peut-être d'air. En effet, la cavité de la coquille, ou la dernière loge, celle qu'occupe l'animal, est entièrement et presque hermétiquement remplie par la masse viscérale de celui-ci, qui s'y moule exactement dans une étendue assez considérable, et sur-tout à l'endroit de l'adhérence musculaire. Quand donc l'animal s'avance, c'est avec une sorte de frottement doux mais serré, un peu comme le piston d'un corps de pompe, d'où il doit y avoir impossibilité non seulement à l'eau, mais même à l'air, de pénétrer dans l'espace abandonné : à plus forte raison quand la dernière cloison sera formée. C'est, à ce qu'il nous semble, à cette disposition particulière des coquilles cloisonnées, qu'est due leur grande légèreté spécifique sous un assez fort volume, de telle sorte qu'elles seules flottent à la surface de l'eau et ne peuvent être enfoncées que très difficilement, ce qui doit avoir également lieu jusqu'à un certain point, quand elle fait partie de l'animal. Il peut ainsi flotter naturellement, par une simple disposition hydrostatique, à la surface de la mer , et s'y enfoncer plus ou moins , en rentrant tout son corps dans la première loge , comme cela se voit très bien dans les lymnées et les planorbes.

Puisque dans ce genre d'animaux les sexes sont distincts des individus séparés, il est plus que probable que la coquille doit offrir quelques différences de sexes, et être plus renflée, plus

SIPHONÉES RÉCENTES. ]"

lame d'ouverture dans les femelles que dans les mâles ; mais c \ si ee que nous ne pouvons assurer que par analogie, l'individu mâle observé par M. Owen ayant été entièrement privé de sa eoquille: ce qu'il y a de certain c'est que les collections conchyliologiques offrent en coquilles de nautile ces deux variétés.

Quant à l'âge, nous savons d'une manière plus certaine qu'il apporte des différences fort appréciables dans les coquilles de ce genre : en effet, outre la grandeur, qui est toujours beaucoup moins considérable que dans l'état adulte, on remarque que dans le jeune âge, la coquille du nautile flambé est pourvue d'un om- bilic étroit, parcequ'il n'est pas encore recouvert par le dépôt de matière noire et vitreuse produite par une expansion du man- teau non existant sans doute à cette époque, et qu'en outre les premiers tours ne s'accroissent pas aussi rapidement dans les deux sens que les derniers. Une autre différence moins impor- tante consiste en ce que toute la coquille est colorée par les vèr- gettures qui lui ont fait donner le nom de nautile flambé, tandis que dans l'âge adulte une grande partie du dernier tour est en- tièrement blanche.

DU NAUTILE OMBILIQUÉ.

Tout ce qui vient d'être dit de la forme et de la structure de la coquille du nautile flambé, peut rigoureusement être appliqué à l'espèce désignée par les conehyliologistes sous le nom de nautile ombiliqué, parcequ'à tout âge et par un système d'enroulement beaucoup moins serré du cône spiral , l'ombilic est assez grand pour n'être jamais recouvert ou consolidé, et qu'on aperçoive aisément tous les tours de la spire et même son sommet; il en résulte que cette espèce se rapproche bien plus que la précé-

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 3

18 ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES

dente de la coquille de la spirale, troisième espèce de coquille cloisonnée siphonée que l'on connoisse à letat récent et qu'il nous reste à examiner.

DE LA SPIRULE.

La coquille que les conchyliologistes désignent actuellement sous ce nom, est signalée dans la science depuis un temps beau- coup moins long que le nautile flambé, puisqu'on la trouve citée pour la première fois vers la fin du dix-septième siècle, par Swamer- dam, Lister et Rumph : elle n'est cependant pas moins intéres- sante à analyser dans sa structure, d'autant plus qu'elle constitue un type particulier plus rapproché des bélemnites, comme les nautiles le sont au contraire davantage des ammonites. Mal- heureusement nous ne connoissons réellement pas la coquille de la spirule à l'étal complet, et nous n'avons sur l'animal que des renseignements fort peu satisfaisants et même contradic- toires, comme nous le dirons tout-à-1'heure.

Les naturalistes qui se sont occupés de malacologie savent en effet qu'au retour de l'expédition aux terres australes, com- mandée par le capitaine Baudin, parmi le nombre très consi- dérable d'objets d'histoire naturelle , plus ou moins curieux, rapportés par MM. Peron et Lesueur, les seuls naturalistes qui soient revenus, se trouvoit une spirule avec l'animal, ren- contrée morte et flottante à la surface de la mer par le travers de l'île de l'Ascension. M. de Lamarck, chargé alors au Muséum de tout ce qui appartenoit aux animaux sans vertèbres, vit la spirule dans les mains de Peron à son retour, ce qui eut égale- ment lieu pour plusieurs autres naturalistes, et entreautres pour M. de Roissy, qui publioit alors l'histoire naturelle des Mollus- ques, faisant partie du Buffon de Sonnini. D'après M. de La-

SIPHONÉES RÉCENTES. 19

marck, qui fut, je crois, le premier à parler de cet animal curieux, il auroit les plus grands rapports avec les calmars et les sèches, en ce qu'il seroit pourvu d'un sac enveloppant la partie postérieure du corps, l'antérieure étant en dehors; la tête qui la termine soutiendroit cinq paires de bras, disposés en couronne autour de la bouche, deux étant plus longs que les autres; et la coquille seroit enchâssée à l'extrémité posté- rieure du sac, n'offrant au-dehors qu'une portion découverte de son dernier tour. C'est en effet ce que M. de Lamarck a fait représenter dans une planche de l'Encyclopédie méthodique, d'après un croquis fait à la plume que nous nous rappelons fort bien avoir vu en marge sur les feuilles volantes dont ce célèbre naturaliste se servoit pour faire son cours.

M. de Roissy, auteur de l'histoire naturelle des Mollusques, faisant suite à l'édition de Buffon par Sonnini, croit se rappeler aussi ce qui a été dit et figuré par M. de Lamarck sur l'animal de la spirule.

M. Lesueur, l'un des auteurs de sa découverte, l'a cependant représenté dansl'atlas du voyage aux terres australes, parsonami et collaborateur Peron, assez autrement que le célèbre auteur du système des animaux sans vertèbres. En effet, d'après cette figure, c'est à peine s'il y auroit des tentacules plus longs que les autres, et ce seroient les supérieurs, disposition qui s'éloi- gne beaucoup de ce qui se remarque chez les calmars et chez les sèches. Quant à la couleur d'un vermillon vif donnée à tout l'animal dans la figure citée, il paroît que c'est par erreur, d'après ce que m'en a écrit M. Lesueur lui-même, ce petit mollusque ayant été trouvé mort, flottant à la surface de la mer, et d'une teinte tout autre.

20 ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES

Enfin, il y a quelques années que M. de Freminville, officier de la marine royale, et qui s'est assidûment et depuis long-temps occupé de malacologie, écrivit à M. Brongniart que l'animal de la spirule ne ressembloit nullement à l'idée qu'on s'en t'aisoit, d'après ce qu'en avoient dit Peron et de Lamarck. Malheureu- sement la lettre de M. de Freminville, qui a été citée en extrait dans le Bulletin par la Société philomatique, se borne à cette dénégation, et ne nous donne rien de positif. Dans ce conflit d'opinions de personnes également recommandables, laquelle croire? C'est ce qu'il est impossible de décider. D'après la co- quille de la spirule, sa blancheur matte, son excessive minceur, et sur-tout celles des bords de la loge animale, telle que cette partie n'existe jamais dans les spirilles, si abondantes dans les collec- tions, on doit supposer qu'elle doit être tout-à-fait intérieure, comme l'os de la sèche, et non pas en partie extérieure, comme l'a représentée M. de Lamarck, sans doute d'après un individu plus ou moins altéré avant ou depuis sa conservation dans l'alcohol. Quoi qu'il en soit, voyons ce que la spirule offre de particulier en elle-même.

Sous le rapport de la forme générale, cette coquille a cette ressemblance avec celle du nautile-, qu'elle est également fort régulière, tout-à-fait symétrique, et enroulée dans le même plan vertical d'arrière en avant; mais une des différences prin- cipales qui distinguent la spirule, consiste en ce que les tours de spire, au lieu de se pénétrer plus ou moins dans leur enrou- lement, ne se touchent même pas, et laissent entre eux une di- stance fort sensible d'un tiers, et même d'un demi-millimétre, du moins vers la terminaison, car dans le reste de la spire les tours se rapprochent peu à peu; toutefois, au sommet, l'écarté-

SIBHONÉES RÉCENTES. 2 I

ment est plus sensible, en sorte que l'ombilic trausverse est com- plètement transpercé.

Le cône spiral cpii constitue la spirule est, du reste, parfaite- ment circulaire dans sa coupe. Il commence par une petite am- poule ovale huileuse, après quoi il augmente assez rapidement de diamètre. Son accroissement devient ensuitemoins rapide, jusque vers le dernier tour, il est presque insensible, sur-tout dans la partie projetée en ligne à-peu-près droite, dont nous ne connois- sons pas l'étendue et encore moins la terminaison.

L'intérieur de la spirule est, comme celui du nautile, séparé en un grand nombre de loges , qui d'abord comme bulleuses ou mo- niliformes, finissent par être subtrapézoïdales , à cotés légèrement eourbes. On peut très bien les distinguer à travers les parois du cône spiral , pareeque celles-là sont subtranslucides et que celui- ci est, dans l'endroit des cloisons, un peu étranglé, plus aux pre- miers tours cependant qu'aux derniers.

Nous avons déjà fait remarquer plus haut que uuus ne possé- dions dans nos collections aucune spirule complète et qui nous permette de connoître l'étendue de la dernière loge, ou mieux de la cavité réelle de la coquille, de celle dans laquelle est sans doute eontenue la partie viscérale de l'animal. En effet, la coquille dans sa partie terminale est si mince et probablement si membra- neuse, qu'elle est constamment détruite presque tout près de la première cloison; aussi il nous est impossible déjuger son éten- due, et encore moins la manière dont elle se termine pour former l'ouverture de la coquille. Il est cependant à-peu-près hors de doute que l'orifice doit être circulaire comme le reste du cône spi- ral, et que ses bords membraneux ne sont pas renflés en bourre- lets , mais excessivement amincies.

32 ANAT0MIE DES COQUILLES POLYTHALAMES

Quant aux cloisons qui par leur empilement à distance con- stituent les loges, elles ne peuvent être mieux comparées qu'à un verre de montre, régulièrement concave en avant et convexe en arrière; elles sont cependant un peu plus épaisses vers leur cir- conférence, qui est d'ailleurs coupée obliquement, d'où il résulte qu'au lieu d'une ligne étroite à l'endroit de leur application à la coquille, on aperçoit une bande d'un demi-millimètre d'épaisseur dans tout leur contour et que les deux lignes limites de la bande sont presque droites ou même légèrement convexes en avant, quoique la cloison elle-même soit réellement concave ou excavée dans ce sens.

Ces cloisons, du reste, n'offrent d'autre particularité qu'une écliancrure à leur bord inférieur dans le plan vertical d'enroule- ment. Cette échancrure est cependant un peu infundibuliforme, comme dans le nautile, mais seulement dans les deux tiers supé- rieurs, le tiers inférieur manquant et étant remplacé par les parois de la coquille elle-même. Toutefois, cette écliancrure conduit dans un petit tube complet, dirigé d'avant en arrière, également un peu en entonnoir, et qui se prolonge dans toute l'étendue de la loge, de manière à pénétrer dans l'ouverture du tube de la cloison suivante. Il en résulte un sipbon comme con- tinu encore plus complet que dans les nautiles, quoique beau- coup plus simple, et de même sans aucune communication avec les loges ou cellules successives qu'il paroît traverser.

La structure anatomique de la petite coquille de la spirule est aussi beaucoup moins compliquée que celle du nautile. Elle est d'abord excessivement mince dans toute son étendue, au point d'être translucide, sur-tout aux premiers tours. On ne peut en effet y reconnoître qu'une seule couche composante, sans qu'il

S1PH0NEES RECENTES. 13

soit possible d'apercevoir à sa surface extérieure ou intérieure aucune trace de stries d'accroissement, que nous avons vues exis- ter chez les nautiles, comme dans toutes les autres coquilles. On remarque, au contraire, que le têt de la spirule est entièrement recouvert, au dehors, d'une fine granulation irrégulière, qui rap- pelle assez bien ce qui se voit à la surface supérieure de l'os des sèches. Quant à la texture intime du têt de la spirule, elle m'a paru plutôt granuleuse que fibreuse ; mais certainement elle n'est pas lamelleuse.

Les cloisons, dans lesquelles il m'a été également impossible d'apercevoir plus d'une couche, diffèrent cependant de la co- quille proprement dite, en ce qu'elles sont d'une belle nacre blanche, ce qui a également lieu pour les siphons; mais clans l'une et dans les autres cet aspect n'a lieu qu'a la face antérieure, la postérieure étant d'un blanc mat.

Je dois encore faire mention d'une particularité que présen- tent les siphons de la spirule et dont je dois la connoissance à M. Stokes, qui eut la complaisance de m'en faire la démonstra- tion chez lui, à Londres, en 1827. C'est d'une petite couronne de pores à la circonférence de l'entrée du siphon que je veux parler. D'après un examen attentif cpie je viens de faire de cette particu- larité, je me suis assuré que ce ne sont pas de véritables pores transpercés, comme je l'avois d'abord cru, mais seulement de petits enfoncements plus ou moins réguliers disposés en cercle, mais assez inégaux et qui sont sans doute les trous de l'attache de la partie membraneuse du siphon , et peut-être même du prolon- gement tubiforme de l'animal.

Quoique nos collections possèdent souvent des quantités con- sidérables de coquilles de spirule, elles sont toujours si incom-

24 ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES

plètes, si altérées, qu'il nous a été impossible , jusqu'ici, de trou- ver entre elles des dissemblanees assez constantes pour qu'on pût les attribuer à des différences de sexe ou d'âge; nous termine- rons donc ici ce que nous avons pu observer sur la spirule, espé- rant que bientôt les investigations zoologiques se dirigeant avec zèle vers la recherche de cet animal, encore existant en grande abondance dans la mer des Antilles, nous mettront à même de sortir du doute nous sommes sur ses rapports. En attendant, et en nous bornant aux coquilles seulement, nous voyons, d'a- près ce qui a été dit plus haut des deux coquilles polythalames siphonées que nous connoissons aujourd'hui à létat récent, qu'elles diffèrent sensiblement en ce que :

L'une est complètement intérieure, la spirule, et l'autre entièrement extérieure, le nautile : la structure de celle-là étant celluleuse, sans aucun pigmentum colorant, tandis que dans celle-ci elle est lamelleuse, avec un système particulier de coloration.

L'une a le bord qui limite son ouverture, d'une très grande minceur, membraneux et tout-à-fait circulaire, à la manière des bélemnites, tandis que dans l'autre ce bord est assez épais, quoi- que non rebordé, mais du moins non tranchant et symétrique- ment, régulièrement sinueux , à la manière des ammonites.

L'une a ses tours de spire distants, ou ne se touchant pas, se déroulant même plus ou moins en ligne droite vers sa terminai- son, d'où il résulte qu'à aucune époque l'ouverture n'estmodifiée pas le système d'enroulement, ce qui est justement et en tous points le contraire pour l'autre.

Lès cloisons sont rigoureusement simples dans l'une, tandis que dans l'autre elles offrent à la circonférence des commence-

SIPHONÉES RÉCENTES. 25

ments d'ondulations , l'une médio-ivefttrale , les autres bilatérales et parfaitement régulières et symétriques.

5" Enfin le siphon, dans l'une, non seulement est entièrement testacé, niais encore tout-à-fait médio-ventral et même un peu éehancré à son ouverture antérieure évasée, tandis que dans l'autre il est médio-cloisonnaire, en grande partie membraneux et parfaitement entier à la circonférence de son orifice.

Toutes ces différences, assez en rapport avec celles que Ion peut admettre chez les animaux, l'un paraissant être brachio- céphalé et l'autre lobo-céphalé , démontrent déjà d'une manière évidente les rapports que Ion a reconnus depuis long-temps de la première de ces coquilles, la spirule, avec les bélemnites, et de la seconde, le nautile, avec les ammonites. C'est, au reste, ce qui ressortira d'une manière tout-à-fait irrécusable dans un mémoire subséquent dans lequel nous avons aussi minutieusement et scru- puleusement étudié les cocpiilles polythalames siphonées qui ne sont encore connues qu'à létat fossile.

Inutiles ilu Muséum, t. M, V série.

EXPLICATION DES FIGURES.

PLANCHES I et 2.

Fig. I. Coquille du nautile flambé (Nautilus Pompilius), adulte, vue de profil rigoureux, si ce n'est vers l'ouverture, afin de mieux montrer les sinuosités du bord.

On doit y remarquer, outre la disposition des stries d'accroissement, qui sont exactement la répétition de la forme du bord :

a. La sinuosité que font les cloisons dans leur application à la coquille, et qui seroient visibles, si celle-ci éloit détruite.

h. La consolidation de l'ombilic par la couche de dépôt noir. Fig. II. La même coupée dans un plan vertical, passant cependant un peu à droite de l'axe longitudinal, et montrant la disposition cloisonnée, la structure du têt, des cloisons, et du siphon.

Il faut y remarquer : La bulle ou vésicule ovale, par laquelle a commencé la coquille. 2" L'accroissement successif des loges, jusqu'à la dernière, qui est cependant

plus petite que quelques unes des précédentes. 3" La cavité de la coquille, dans laquelle se voient :

a. Les traces du muscle d'adhérence de l'animal.

b. L'application des bords des cloisons sur le têt.

c. L'entrée infundibuliforme du siphon.

/|° La couche membraniforme qui tapisse l'intérieur des cellules, et dont une

petite partie a été enlevée en d, pour montrer sa grande minceur. La composition du têt en f. Celle des cloisons en c.

Celle du têt auquel s'appliquent les cloisons en p. p., grossie dans la fig. II A. Celle du têt augmenté de la cloison, et des couches de dépôt noir et vitreux

en/, et grossie dans la fig. II B. 9" La forme des cloisons qui, dans le jeune âge, offrent une légère inflexion

visible en^, mais grossie dans la fig. II C. io° La disposition générale et la structure du siphon en h, et sur-tout en A',

les trois parties composantes sont distinguées, mais beaucoup mieux

dans la fig. II D, : i est l'entonnoir de la cloison. k. Le tube crétacé extérieur. /. Le tube membraneux intérieur.

EXPLICATION DES FIGURES. 27

Fir.. III. La môme coquille, brisée clans son capuchon, etvueenface, pour montrer: En a), la manière dont les bords de l'ouverture, en se joignant à la spire,

forment des espèces de bras ou de traverses arrondies. En l>), la forme et l'étendue de l'impression musculaire. En c), l'entrée du siphon, paraissant médio-inférieure, à cause de la pro- jection. En (I), la forme et l'étendue du dépôt noir, glacé par le dépôt vitreux. Fie IV. Le nautile flambé jeune, et encore ombiliqué, par absence de la couche

de dépôt accumulé. Fig. V. La coquille du nautile ombiliqué (iV. umbilicatus) de profil rigoureux, pour montrer comme les tours de spire sont visibles à tout âge, et la manière dont la suture a s'applique en formant une sorte d'auricule en b. Fig. VI. La coquille de la spirule de grandeur naturelle et de profil rigoureux ,

mais incomplète, par l'absence de la loge de l'animal. Fig. VI A. La même grossie et coupée par un plan médian , si ce n'est au sommet qui est entier.

Il fout y remarquer : La disposition des tours de spire, et la manière dont ils tendent à se pro- jeter en ligne droite, vers la terminaison. Le sommet huileux et le premier tour moniliforme, ce qui est plus évident

dans la figure grossie VI B. 3" La disposition générale des cloisons , dont on voit la circonférence d'atta- che dans la fig. VI C, ainsi que la structure granuleuse du têt. l\° La disposition du siphon, dont l'entrée se voit dans la figure grossie VI D,

en a, et la terminaison en b, celle-ci vue de face dans la figure VI E. La forme de la cloison et de l'entrée du siphon dans la figure VI F.

NOTICE

SUR

UN NOUVEAU GENRE DE CE TAC É,

DES RIVIÈRES DU CENTRE DE L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE.

PAR M. A. DORBIGNY.

La connoissance des cétacés marins date des temps les plus reculés; depuis long-temps aussi on savoit qu'un très petit nombre d'espèces remontent les rivières jusqu'à une certaine distance de leur embouchure , distance que nous croyons pouvoir évaluer à sa juste valeur en la fixant à trente ou quarante lieues seulement, d'après beaucoup d'observations que nous avons été à même de faire à cet égard, tant sur nos côtes que sur celles' de l'Amérique méridionale. Plus récemment deux naturalistes voyageurs, MM. Diard et Du- vaucel, découvrirent le Sousou des Indous, et purent par suite nous apprendre que certains grands fleuves ont aussi leurs dauphins particuliers. Cette espèce, qui fut envoyée au Muséunr, est celle qui jusqu'alors paroissoit être plus spécialement flu- viatile, quoiqu'elle descendît à l'embouchure des fleuves. Le dessin d'une autre espèce, qui habite loin de l'embouchure de l'Amazone, est encore venu nous offrir une espèce qui abandonne la mer pour remonter la plus grande des rivières connues, mais il nous étoit réservé d'en découvrir une pure- ment fluviatile.

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NOTICE SUR UN NOUVEAU GENRE DE CETACÉ. 29

En pénétrant dans l'intérieur du Haut-Pérou (ou Bolivia), les habitants de la ville de Santa-Cruz de la Sierra nous par- lèrent d'un grand poisson que, par leur description, nous reconnûmes être un cétacé ; cet animal habitoit soi-disant dans toutes les rivières de Moxos, et rem on toit jusqu'aux ports de Santa-Cruz cl de Chiquitos ; cette relation nous paru! d'autant plus étrange, que les rivières qu'on me citoit étoient les premiers affluents du rio Mamoré, qui va se jeter dans I Amazone, c'est-à-dire à plus de sept cents lieues de la mer.

Nous vîmes les premiers de ces animaux près des lieux habités par les Guarayos, et dès-lors il fut facile de nous con- vaincre que cétoient de véritables cétacés; nous les rencon- trâmes ensuite dans toutes les rivières de la province de Moxos; mais tous les moyens que nous employâmes pour les obtenir furent inutiles, les Indiens de ce pays n'ayant jamais su se servir d'un harpon ; et nous désespérions de parvenir à les pos- séder, lorsque nous apprîmes que les soldats brésiliens du fort du Principe de Béira en faispient la pêche pour se procurer de l'huile nécessaire à leur éclairage. Quoique ce voyage fût périlleux et long, nous n'hésitâmes plus à l'entreprendre afin d'obtenir cet animal.

A notre arrivée dans ces contrées sauvages, séparées des lieux civilisés par un espace immense, le commandant de ce presidio, ou galère, donna, sur notre prière, les ordres nécessaires pour faire harponner, et nous stimulâmes l'exécution de cet ordre par des promesses d'argent. Pendant trois jours la pêche n'eut aucun succès, par suite de la crue des eaux, qui la rendoit difficile; nous commencions à perdre tout espoir, quand le quatrième jour on vint nous prévenir qu'un de ces cétacés

32 NOTICE SUR UN NOUVEAU GENRE DE CÉTACÉ.

nasal est tellement oblique d'avant en arrière, que son orifice est placé presque au-dessus des bras ; derrière l'œil est le trou auditif externe, il est plus apparent que dans les autres espèces de cétacés. Les bras ou nageoires antérieures sont larges, volu- mineux et obtus à leur extrémité; une dorsale à peine saillante est placée presque au tiers postérieur de la longueur totale; la partie postérieure du corps est légèrement comprimée, la queue est grande et bien divisée dans son milieu.

Le crâne est déprimé : le museau est long et muni de dents sur toute sa longueur : la totalité de ses dents est de i3o à i3/{; il y en a 66 ou 68 à la mâchoire supérieure, et 64 ou 66 à l'inférieure; toutes sont rugueuses ou marquées de sillons pro- fonds et interrompus; à la mâchoire supérieure, des 33 ou 34 dents qui existent de chaque côté, les a3 premières sont arquées et coniques, et les autres sont munies d'un talon ou élargis- sement de leur base interne, qui augmente d'autant plus quelles sont postérieures jusqu'à montrer à peine un indice de pointe aux dernières dents; la mâchoire inférieure a 3a ou 33 dents de chaque -côté, sur lesquelles les 19 premières seulement sont coniques et arquées, et les autres munies de même d'un talon interne.

Lorsque nous nous sommes procuré ce cétacé, son corps étoit couvert dune peau lisse; son museau présentoit des poils rares, gros et crépus (1). On nous a assuré que les vieux mâles ont ces poils très longs et fermes.

(1) Ces poils sont en partie tombés sur L'individu que nous avons rapporté au Muséum, tant par suite de la dessiccation que par le frottement du voyage.

NOTICE SUR UN NOUVEAU GENRE DE CÉTACÉ. 33

L'individu qui a servi de type à cette description est une femelle, elle était pleine et prête à mettre bas; sa vulve étoit fortement gonflée; les mamelles, qui sont latérales à la vulve, étoient remplies de lait que nous fîmes sortir par la pression. Ce cétacé femelle accoucha sur une table nous lavions placé, et mit au monde un fœtus à terme, dont le museau étoit également muni de poils; son cordon ombilical étoit gros et rouvert partout de tubercules élevés. Comme ce dauphin vivoit toujours et que nous étions pressé de le préparer, nous lui cou- pâmes les carotides; il en sortit un sang noir et épais, mais une heure après l'animal n étoit pas encore mort; et nous ne par- vînmes à l'achever, qu'en faisant la section entre le cervelet et la moelle épinière. (Voyez planche 3.)

Ses dimensions étoient les suivantes :

met. cent. mill.

Longueur totale du bout du museau à l'extrémité de la queue. ... 2 4 "

du bout du museau à sa base » 23 »

du bout du museau à l'œil » 34 »

de l'œil » » 9

du bout du museau h l'orifice nasal 1 "

du bout du museau à l'orifice de l'ouïe » 4^ »

du bout du museau au bras » 52 »

du bout du museau à la nageoire dorsale i 3o n

du "bout de la queue à sa base » a4 »

du bout de la queue à la vulve » 60 »

du bras ou aile » 42 "

Largeur du bras » 18 »

de la queue » 5o »

Hauteur de la dorsale » 9 »

Circonférence du museau » 20 »

à l'œil » 67 »

sous les bras » 99 »

à la dorsale 1 4 "

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 5

34 NOTICE SUR UN NOUVEAU GENRE DE CÉTACÉ.

Cet individu est de petite taille; il paroît que les femelles ne prennent pas plus d'accroissement : les mâles au contraire parviennent jusqu'à une longueur de quatre mètres, ainsi que nous avons été à même d'en juger par le grand nombre que nous avons vu dans les rivières.

Les couleurs les plus propres à cette espèce sont les suivantes : le dessus du corps est bleuâtre pâle, passant au rosé en dessous; la queue et les bras sont bleuâtres, mais ces teintes sont très variables; nous avons observé des individus presque entière- ment rougeâtres, d'autres entièrement recouverts d'une teinte noirâtre, et enfin d'autres individus tachetés ou rayés. Ceux qui habitent les grandes rivières sont généralement d'une couleur plus pâle ; mais ceux qui s'introduisent dans les nombreux lacs qui communiquent avec les rivières à la saison des pluies, et qui y restent retenus au temps des sécheresses, deviennent presque noirs, et ne perdent cette couleur que long-temps après être rentrés dans les fleuves.

Nous trouvâmes celte espèce dans toutes les rivières qui tra- versent les immenses plaines de la province de Moxos (répu- blique de Bolivia), et qui vont former les rios Mamoré etGuaporé qui constituent plus loin la rivière de Madeiras, un des premiers bras des Amazones : ce cétacé remonte jusqu'au pied des der- nières montagnes du versant E. de la Cordillière orientale, à plus de sept cents lieues de distance de la mer; il nous paroît certain qu'il ne descend jamais jusqu'à lOcéan, et qu'il se tient constam- ment dans les rivières que nous venons de citer; d'ailleurs il seroit difficile à cet animal, qui nage peu rapidement, de pouvoir remonter les dix-neuf cascades du rio de Madeiras, qui se trou- vent entre les 90 et io° de latitude sud. Des négociants bré-

NOTICE SUR 0JS NOUVEAU GENRE DE CÉTACÉ. 35

siliens, qui ont fait plusieurs fois le voyage de Maloqrosso au Para, nous ont assuré que ces dauphins habitent seulement au-dessus des cascades, c'est-à-dire dans les nombreuses rivières comprises entre les io" et 170 de latitude sud, et entre les G4° et 700 de longitude ouest de Paris.

C'est seulement au fort de Beira sur la rivière du Guaporé, que les Brésiliens en font une pêche un peu réglée au temps des basses eaux , afin de se procu rer de l'huile pour leur éclairage ; les paisibles habitants de toute la province de Moxos, se con- tentent de les admirer, sans jamais chercher à les prendre. D'après la narration des Brésiliens, ce dauphin ne fait jamais plus d'un petit à-la-fois, pour lequel il paroît avoir un attache- ment vraiment extraordinaire; en effet, il arrive souvent qu'une femelle, pour ne pas abandonner son petit qu'on vient de har- ponner, suit les pirogues jusqu'à cequ'enfin elle partage le même sort. De leur côté les jeunes dauphins paraissent avoir également beaucoup d'affection pour leur mère, qu'ils suivent pendant long-temps; nous en avons vu de très grands qui l'accompa- gnoient encore.

Lorsque rien n'inquiète ces cétacés, ils viennent lentement et beaucoup plus fréquemment que les espèces marines, respirer à la surface de l'eau; mais si quelque chose les effraie, ils dou- blent la vitesse de leur marche qui n'est jamais aussi rapide que celle des dauphins marins. On ne les voit presque jamais isolés; le plus souvent trois ou quatre individus sont réunis, et il est rare que leur troupe soit plus nombreuse. Le sens de l'ouïe paroît être bien plus prononcé que dans les autres dauphins; nous les avons vus souvent s'arrêter au bruit des pagaies des pirogues, et venir souffler à plusieurs reprises de manière à annoncer un

36 NOTICE SUR UN NOUVEAU GENRE DE CÉTACÉ.

certain mouvement de curiosité. Ils poursuivent les nombreux poissons cpii abondent dans toutes les rivières, et ils viennent de temps en temps à la surface mâcher leur proie, ce que ne font jamais les espèces marines; toutes ces observations nous font regarder cette espèce comme ayant des mœurs beaucoup plus terrestres qu'aucune des espèces connues.

Les Brésiliens du fort du Principe de Beira nomment ces dau- phins Bote, et les Espagnols Bufeo. Les nations indigènes des contrées qu'habite cet animal ont aussi leur nom propre pour le désigner dans leur langage : les Guarayos le nomment Inia, les Chapacuras Sisi, les Baures Ihui, les Jtonamas Puchca, les G ayu va va Potohi, les Jten Sala, les Paeaguaras Cachoïcana, les Movimas Pathi, les Ganichanas Nituya, et enfin les Moxos Aïco. Tous ces noms si disparates entre eux, donnés au même animal par de petites tribus voisines les unes des autres, peuvent donner une idée de la diversité de langages qu'on rencontre dans l'Amérique méridionale, et particulièrement dans les parties chaudes.

OBSERVATIONS

suit

DEUX ESPÈCES DU GENRE DRAGQNNEAU,

QUI HABITENT DANS QUELQUES EAUX COURANTES, AUX ENVIRONS

DE GRENOBLE.

PAR M. CHARVET,

D. M., Professeur à la Faculté des sciences de GrenoKle.

x\lbert, Gessner, Aldrovande, ont fait mention de ces vers, sous les noms de veau aquatique, d'amphisbène aquatique, de crin de cheval , de gordius, etc. Ce dernier nom fut adopté comme générique par Linnée ; mais Gmelin , et plus tard MM. Lamarck et Cuvicr , séparèrent les gordius en deux genres, les filaires et les dragonneaux , d'après la considération que les premières sont des vers parasites, vivant dans d'autres animaux, taudis que les dragonneaux sont des vers extérieurs. Ils ont été de nouveau confondus sous le nom de fil aire par Rudolphi; ce zoologiste pensant que l'organisation est peu différente dans les deux genres créés par Gmelin; mais la difficulté delà dissec- tion a toujours été un obstacle à la connoissance approfondie de la structure, et par conséquent à la détermination précise du rang que les deux genres doivent occuper dans léehelle des animaux.

Je distingue les deux espèces que nous allons étudier, par les noms des lieux je les ai trouvées, n'ayant pu les rapporter

38 OBSERVATIONS SUR DEUX ESPÈCES

sûrement à aucune de celles établies par Linnée ou autres zoo- logistes; il m'a paru cependant que le mâle du dragonneàu de Claix seroit le gordius aquaticus de Muller, et que sa femelle seroit le gordius argilaceus du même auteur.

DRAGONNEAU DE CLAIX.

Le mâle, de couleur brun-rougeâtre, a de huit à dix pouces de longueur, rarement plus; le corps est très grêle, cylindrique dans presque toute sa longueur; il s'amincit vers les extrémités, dont l'antérieure se termine en un bout arrondi, formé par une calotte hémisphérique, blanchâtre, demi-transparente, d'appa- rence cornée. L'autre extrémité est bifurquée, et forme deux mamelons conoïdes latéraux : la fente qui les sépare se trouve dans le prolongement des lignes dorsale et ventrale. C'est cette disposition qui avoit induit Klein et Bonnet en erreur, et leur avoit fait dire que le gordius aquatique a la bouche fendue, et les mâchoires horizontales et obtuses. Deux lignes, l'une dor- sale, l'autre ventrale, de couleur plus foncée que le reste du corps, sont étendues d'un bout à l'autre de l'animal.

La femelle, longue de dix à douze pouces, est plus grosse que le mâle. Sa couleur est fauve-clair ou jaunâtre, elle est demi- transparente et irisée après qu'elle a déposé ses œufs. L'extré- mité antérieure ne diffère pas de celle du mâle; la postérieure est divisée en trois lobes courts, dont un dorsal ou supérieur et deux latéraux. Le prolongement de la ligne ventrale correspond à l'incisure qui sépare les deux lobes latéraux; la ligne dorsale partageroit le lobe supérieur en deux moitiés égales, si elle se prolongeoit sur lui.

A l'œil nu, la peau du dragonneàu paroît lisse et vernissée;

DU GENRE DHAGONNEAU. JQ

exarhinée à la loupe, elle est uniformément chagrinée et percée d'un grand nombre de pores. Aussi sa perméabilité est telle, que l'animal mis à 1 air se dessèche en quelques minutes, et reprend bientôt son volume par l'immersion dans l'eau.

Il n'y a pas de traces de plis articulaires sur l'individu vivant; mais la dessiccation les rend visibles ; ils sont nombreux et ré- guliers.

La peau isolée offre une résistance assez grande, eu égard à sa minceur; en l'enlevant avec précaution sur un individu mâle, on y distingue deux couches que l'on peut séparer l'une de l'autre: l'extérieure est épidermique en dehors; sa face in- terne m'a paru vasculaire au microscope, ainsi que la lame sous- jacente qvii est appliquée immédiatement sur les muscles. Je n ai jamais pu distinguer ces deux couebes dans la peau des femelles.

La sensibilité y paroît répandue généralement : ces vers s'agi- tent et se tortillent dans tous les sens dès qu'on les touche; mais c'est à l'extrémité antérieure que paroît résider au plus haut degré la faculté de toucher, si l'on en juge par les mouvements de cette partie, qui est en action comme un véritable tentacule, dans la locomotion. Son apparence vitreuse la feroit regarder comme un œil, si le reste de l'organisation juslifioit cette idée; et j'ai remarqué plusieurs fois, que des dragonneaux nageant avec vigueur dans une direction déterminée, en changeoient brusquement si on approchoit la main pour les saisir. Tou- jours est-il certain que la lumière agit sur eux, comme nous le verrons.

L'agitation du ver lorsque l'on choque le vase sonore dans lequel on l'a placé, pourroit être l'effet de la grande délicatesse

4o OBSERVATIONS SUR DEUX ESPÈCES

du toucher, et non de la perception du son, puisqu'un léger ébranlemenl communiqué directement à l'eau, produit le même effet. Rien non plus n'indique que les sens du goût ou de 1 odorat soient développés.

L'enveloppe extérieure, dont nous venons d'examiner la struc- ture et les fonctions, étant enlevée, on met à découvert une substance blanche, qui, vue à la loupe, paroît fibreuse, et au microscope ne laisse plus de doutes sur sa nature musculaire. On y distingue des fibres longitudinales, dont 1 ensemble forme un tube contractile dans tous les sens, et quelques fibres trans- versales ou annulaires. Le derme en est parfaitement distinct et y adhère très peu, ce qui est très remarquable dans cette classe d'animaux, et ce qui, avec 1 épaisseur de la couche musculaire, annonce une faculté locomotrice très développée. L'on est en effet étonné, lorsque l'on prend un ver si mince, de la roideur avec laquelle il se tortille entre les doigts, ou de la résistance que l'on éprouve à le détacher des corps autour desquels il s'est enroulé, et qui est telle qu'on le romproit si l'on tiroit brusque- ment. Leur locomotion se fait par larges ondulations latérales ou de haut en bas, suivant la direction quils suivent; elle est rapide et vigoureuse-, quelquefois ils nagent à la surface, ne touchant l'eau que par la ligne ventrale.

Les deux lignes de couleur foncée, visibles à travers la peau, dont nous avons déjà parlé, ne sont autre chose que deux tubes ou canaux sans renflements ni circonvolutions, et qui parois- sent être les seuls appareils de la nutrition et de la circulation. Ces vaisseaux s'ouvrent-ils à l'extérieur? Outre les pores nom- breux de la peau, qui doivent y aboutir, au moins ceux qui sont placés dans leur direction, on trouve dans les deux sexes, en

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DU GENRE DRAGOJSNEAU. 4'

avant, près du centre de la calotte cornée, et clans la direction du canal ventral, un porc arrondi, plus grand que ceux qui exis-. tent sur le reste de la peau , peu distinct sur quelques individus, toujours pins facile à voir sur l'animal conservé dans la liqueur que sur le frais. Il n'y a pas d'ouverture au centre de la calotte hémisphérique, en sorte que le porc buccal, si on peut lui donner ce nom, n'est pas tout-à-fait terminal. En arrière le vaisseau ventral se termine par un pore un peu alongé que nous nom- merons anal, qui est placé vers la bifurcation de la queue chez le mâle, et dans l'angle rentrant que forment les deux lobes latéraux chez la femelle.

Quant au vaisseau dorsal, je n'ai jamais pu distinguer à ses extrémités de pores plus grands que ceux du reste de la peau.

La difficulté des observations sur des organes aussi fins ne m a pas permis de voir les deux vaisseaux longitudinaux en action; mais par analogie, avec ce qui existe dans d'autres vers, on peut considérer le vaisseau ventral comme le tube digestif, et le vais- seau dorsal comme un centre circulatoire destiné à charier les liquides. Dans tous les cas, la grande porosité de la peau doit beaucoup faciliter la nutrition, et même la respiration, pour laquelle il n'y a pas d'organe spécial apparent.

Le muscle cylindrique qui Forme presque tout l'animal, est creusé, dans sa longueur, dune cavité centrale simple chez le mâle, double dans les femelles par l'existence d'une lame mem- braneuse longitudinale, en sorte qu'il y a chez celles-ci deux tubes adossés, parallèles, séparés par une cloison verticale, et tapisses à l'intérieur par une membrane lisse, d'aspect séreux, à travers laquelle on voit le tissu nacré du muscle. Ces deux tubes, distincts en avant, se confondent en arrière la cloison

Jnnalcs du Muséum, t. III, 3' série. §

4a ORSERVATIONS SUR DEUX ESPÈCES

de séparation manque : ils contiennent un liquide blanc laiteux, qui sort par jet lorsqu'on ouvre la femelle avant la ponte. A me- sure que cette époque approche, la matière blanche s'épaissit, et finit par acquérir assez de consistance pour sortir entre les trois lobes terminaux de la queue, en longs cylindres blancs, ;iyant le tiers ou le quart du diamètre de l'animal, qui conser- vent leur forme, jaunissent un peu, et deviennent plus fragiles en vieillissant. A l'air on peut les étendre; mais si on les replonge dans l'eau, ils s'entortillent et se roulent comme un ver. Si Ion comprime cette matière entre deux plaques de verre, et qu'on l'examine avec des verres grossissants, on voit qu'elle est com- posée de grains arrondis tous semblables, unis entre eux par une glaire demi-transparente, et qui ne peuvent être que des œufs. La fécondité de ces êtres doit être prodigieuse, car on compte- rait des milliers d'oeufs dans un pouce de cordon , et chaque femelle en rend plusieurs pieds. Une femelle de huit pouces et demi de longueur, qui rcndoit des œufs quand je la pris, déposa, en quatre jours, quatre pieds de cordon blanc. Une autre fe- melle, longue de onze pouces, qui rendoit aussi ce cordon quand elle fut prise le i.\ mai, en avoit rejeté une longueur de soixante- trois pouces le a3 mai : elle eu rendit encore onze pouces du 23 au 28, et onze autres pouces du 28 au 3i mai : quatre-vingt- deux pouces en dix-sept jours! Elle cessa de pondre alors.

A quelque époque que Ion ouvre des mâles, on ne trouve dans la cavité centrale, ni grains, ni fluide laiteux ou muqueux, que l'on puisse regarder comme de la matière séminale. Ils n'ont eertainement pas d'appareil génital extérieur, à moins qu'on ne considère comme tel l'extrémité bifurquée de la queue : ce serait par-là (jue se ferait l'accouplement s'il étoit nécessaire à la fécon-

DU GENRE DRAGONNEAU. 4^

dation, ce dont je n'ai jamais pu m assurer. Ainsi c'est seulement par analogie que j ai considéré ces individus comme les mâles, les ayant trouvés constamment dans les mêmes localités que les femelles, et ne les ayant jamais vus déposer des œufs.

J'ai cherché inutilement un système nerveux; la ténuité «les organes ne m'a pas permis d'en trouver de traces s il existe.

On sait peu de chose sur 1 histoire naturelle des dragonneaux. C'est dans des eaux froides et courantes qu'on les trouve, mais on n'en trouve pas dans toutes, et ils sont constamment dans les mêmes localités, J'en ai vu quelquefois parmi les pierres d'un ruisseau du Fontanil, à quelques centaines de pas au-dessous de la source. Ils vivent en grande quantité dans les conduits d ar- rosage de la Romanche dans la plaine de Claix; on en trouve aussi dans le corps de certains insectes hexapodes. M. Léon Dui'our a décrit, sous le nom de filai re tricuspidée [Ann. des se. nat., t. i4), la femelle de l'espèce qui nous occupe, d'après un individu trouvé par lui dans le corps d'un qryllus burdiqalensis. Les détails descriptifs, la sortie des œufs en cordon, qu il présuma être un entozoaire , et qu'il désigna sous le nom de filaria filariœ , ne permettent aucun doute sur l'identité de l'es- pèce. Ces vers sont donc indifféremment extérieurs ou inté- rieurs; et la distinction de genre établie par quelques natura- listes sur cette considération, devient nulle par ce fait singulier d histoire naturelle. Mais les fila ires seront distinguées des dra- goiuieaux par des caractères plus positifs, si, comme on la dit, leur bouche est armée de suçoirs, et le mâle pourvu d'un pénis.

Je n'ai pas pu suivre le développement des œufs dans leurs conditions naturelles; ceux que j'ai conservés n'ont jamais rien produit, sans doute par défaut d'exposition favorable.

44 OBSERVATIONS SUR DEUX ESPÈCES

C'est dans les premiers jours d'avril qu'on commence à trouver des draf/on»eaiix; ils sont à cette époque moins grands et moins foncés en couleur qu'ils ne seront plus tard, et les mâles sont plus abondants que les femelles : c'est le contraire vers la fin de la saison, c'est-à-dire dans le courant de septembre.

Ils se tiennent ordinairement au fond de l'eau, entortillés à quelque brin de bois ou de jonc, tantôt isolés, tantôt par paquets de trois ou quatre, formant des nœuds inextricables, d'où le nom de gordiiis. Rarement on les voit nageant dans l'eau ou à sa surface. Ceux que l'on conserve dans des vases, sont presque toujours roulés en peloton pendant le jour; à la nuit ils se dé- roulent, s'agitent et parcourent l'eau dans tous les sens avec beaucoup de vivacité. Si on les place pendant le jour dans un lieu obscur, ils se meuvent également; et, aucontraire, pendant la nuit, une lumière un peu vive suffit pour les faire enrouler au bout de quelque temps; ces vers sont donc nocturnes.

Les mouvements qu'exécute la femelle en liberté, font que le cordon des œufs se rompt fréquemment, en sorte que les frag- ments qu'elle dépose ont rarement plus d un pouce de longueur. Elle les abandonne sans aucun soin. Lorsqu'elle est dans un vase, le cordon atteint ordinairement une longueur considérable sans se rompre, sur-tout s il n'y a pas d autres drugonneaux qui viennent s'entortiller avec elle.

Quanta la durée de leur existence, les plus jeunes que j'aie vus avoientdéja deux à trois pouces de long, dans les premiers jours d'avril; je n'en ai jamais rencontré après ce mois, qui n'eussent pas à peu-près la taille qu'ils doivent conserver. Meu- rent-ils tous chaque année? Quelques uns s'enfoncent-ils dans la boue à l'automne pour reparoître au printemps? C'est ce que

DU GENRE DRAGONNEAU. /(5

je n'ai pu constater, mais je ne les ai jamais mis percer la vase ou le sable comme on la dit, et je doute même qu ils pussent le faire dans les lieux ils vivent ordinairement. On peut les conserver dans l'eau claire, sans nourriture, pendant presque toute la belle saison, après quoi ils meurent.

Lin née et Klein (Syst. Nat, t. 1 1 , p. a56) disent que ces vers coupés par morceaux et jetés dans l'eau, prennent de 1 accrois- sement, et que chaque tronçon reproduit un animal; je n'ai jamais vu se reproduire les parties enlevées, mais j'ai vu chaque morceau un peu ldng continuer à vivre et à se mouvoir pendant fort Iongr-temps, soit qu'il provînt de lune des extrémités ou du corps. Jamais le bout coupé ne tendait à se cicatriser.

Complètement desséchés et remis dans l'eau, ils ne reviennent pas à la vie comme l'ont cru quelques naturalistes abusés sans doute parles mouvements du ver ; ces mouvements, purement hygrométriques, cessent au, .bout de quelques instants, et le cadavre se putréfie en peu de fours si on le laisse dans l'eau.

DRAGONNEAU DE RISSET.

Le mâle diffère de celui de Claix par sa taille qui est beaucoup moindre; il a trois pouces et demi ou quatre pouces au plus de longueur. La bifurcation caudale est peut-être un peu moins profonde proportionnellement.

La femelle, longue de quatre à cinq pouces, est colorée en jaune comme celle de Claix: le corps est cylindrique dans ses deux tiers postérieurs, en avant il s'amincit et finit un peu en pointe : il est terminé dans ce sens par la calotte demi-transpa- rente décrite sur l'autre espèce. L'extrémité postérieure est obtuse,

46 OBSERVATIONS SUR DEUX ESPÈCES, ETC.

et percée à son centre d'un pore qui est la terminaison de l'ovaire et qui est entouré d'un cercle rouge-brun.

Cette espèce est plus rare que la précédente; je ne connois qu'une petite source et le ruisseau qu'elle fournit près du village de Risset, on la trouve, et le drag ormeau de Claix ne s'y trouve pas : c'est ce qui m'a permis de distinguer les mâles de l'espèce le Risset des jeunes de l'autre espèce, dont ils ne diffèrent pas sensiblement.

Le draqonneau de Risset se montre plus tard que l'autre et dis- paroît bien plus tôt; du reste, il en a les habitudes nocturnes : la femelle rend ses œufs de la même manière en cordons blancs; et tout ce que nous avons dit de l'autre espèce, peut s appliquer à celle-ci.

SUR L'APPLICATION

UE LA L

POLARISATION CIRCULAIRE

A L'ANALYSE DE LA VÉGÉTATION DES GRAMINÉES.

Lu à l'Académie des sciences, le i" juillet i833.

PAR M. RIOT.

Metant proposé de montrer par l'expérience comment les indications tirées de la polarisation circulaire peuvent être uti- lement employées dans les recherches de chimie, principalement de chimie organique, il m'a semblé que les innombrables trans- formations opérées dans les produits carbonisés par la vie vé- gétale, étoient un des meilleurs sujets d'étude que je pusse prendre pour atteindre ce but. Car ces produits, si variés dans leurs apparences et leurs propriétés physiques, étant, dans une infinité de circonstances,' uniquement composés de carbone et d'eau, unis en diverses proportions, leurs mélanges, leurs com- binaisons, leurs transmutations of'f'roient d'excellentes épreuves dune méthode qui pouvoit les distinguer individuellement par leur inspection seule, et reconnoître ainsi leur présence sans les altérer. Or c'étoient précisément ces caractères de première inspection qui manquoient à la chimie organique, et qui ren- doient sa marche si pénible, je dirai même souvent si incer- taine ; parceque ne pouvant reconnoître les corps quen les isolant, et ne pouvant les isoler que par l'intervention d'agents spéciaux appliqués aux combinaisons ou aux mélanges dont il»

48 sur l'application de la polarisation circulaire

font partie, le choix et l'appropriation des épreuves à employer pour chaque cas dévoient être uniquement déterminés par le soupçon, plus ou moins probable, de leur présence; et encore a-t-on trop souvent à craindre de modifier ces produits en agis- sant ainsi sur eux, ou même de les créer en réunissant les prin- cipes qui les forment; tant les combinaisons dont ils dépendent sont mobiles, et faciles à transformer les unes dans les autres. Les caractères indicatifs, fournis par la polarisation circulaire, ne pourront sans doute pas épargner ces derrières difficultés, inhérentes au sujet; mais, dans un grand nombre de cas, ils (es abrégeront et les réduiront à ce quelles ont d inévitable, en fournissant d'abord au chimiste des propriétés immédiate- ment observables, qui seront comme autant de conditions mo- léculaires des combinaisons qu'il devra traiter; puis, en lui rendant aussi observables et visibles tous les changements qui altéreront cet état primitif, de manière à 1 avertir de leur exis- tence aussitôt qu ils auront lieu; et enfin en lui fournissant des caractères de même ordre pour reconnaître la plupart des produits organiques qu'il isolera. Il n est donc pas question ici de prétendre à suppléer les épreuves chimiques, mais seulement d'éclairer, dans beaucoup de cas, la convenance de leur appli- cation , et d'en caractériser immédiatement les conséquences par des effets sensibles: car c'est en définitive la chimie, la chimie seule, qui peut isoler les produits et les résoudre dans leurs composants.

Déjà, comme l'Académie a pu le voir, l'emploi de cette mé- thode ma fait découvrir les singulières modifications que les organes foliacés des arbres exogènes produisent sur la sève ascendante qui les alimente dans leur premier développement;

a l'analyse de la végétation des graminées. 49

et elle m'a servi ensuite à reconnoître les produits élaborés que ces mêmes organes renvoient sous la couche corticale pour nourrir, ou même pour former peut-être le tissu cellulaire nou- veau. Les personnes versées dans l'étude de la physiologie vé- gétale peuvent seules donner à ces recherches la généralité nécessaire pour en déduire des lois. Toute mon ambition a été de leur offrir un moyen expérimental pour suivre ces mysté- rieuses opérations. Les résultats que je présente aujourd'hui à l'Académie ont le même but, et sont destinés à confirmer les premiers en les complétant.

La longue durée des arbres exogènes donne une lenteur pro-

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gènes donne une lenteur prc

portionnée au développement total des phénomènes de leur vitalité. Les tiges des graminées, dont lexistence s'accomplit en un an, offrent, dans ce cercle resserré, toute la séné des phé- nomènes analogues. J'ai choisi dans cette classe le seigle et le blé pour les suivre dans les diverses phases de leur végétation.

Les recherches des physiologistes, et celles des chimistes sur la germination, nous ont appris ce qui se passe dans les pre- miers temps qui suivent la naissance de ces plantes. Les globules féculacés déposés dans le périsperme de la graine autour de l'embryon se vident, et la dextrine qu'ils renferment est trans- formée en sucre qui sert à nourrir la jeune tige jusqu'à ce que ses organes foliacés et ses racines soient développés. Mais lorsque ce premier dépôt d'aliments est épuisé, il faut que la jeune plante se suffise, et s'en procure d'autres qui continuent son développement. Or je ne crois pas que l'on ait déterminé jusqu'ici expérimentalement de quelle nature sont ces nouveaux produits alimentaires; quelles modifications ils subissent dans les diverses parties de la plante-, enfin comment ces diverses

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 7

5o sur l'application de la polarisation circulaire

parties, les transmettant à l'ovaire fécondé, contribuent ainsi successivement ou simultanément à nourrir la semence, et à lui fournir les substances <[iii doivent la composer.

Ici il faur distinguer les matériaux solides, dont la fixation constitue le squelette de la plante, et les sucs ou les produits solubles qui, sans cesse formés, détruits, renouvelés, sont portés par la vie dans toutes les parties du végétal et servent à sa nu- trition. Les matériaux fixés peuvent être connus par l'analyse du végétal mort et desséché ; mais, parmi eux, on a encore à discer- ner ceux qui sont essentiels à l'existence de la plante, et ceux qui ont été accidentellement aspirés du sol par les racines, avec l'eau qui les dissolvoit, ou dans laquelle ils se trouvoient sus- pendus dans un degré de ténuité suffisant pour être chariés à travers les vaisseaux et les vides du tissu cellulaire. Je me gar- derai bien de me hasarder dans ces questions complexes, tous les secours de la chimie et du microscope peuvent à peine suf- fire. Je me bornerai à suivre quelques uns des produits alimen- taires des plantes, qui sont certainement composés par elles, et transportés successivement dans leurs diverses parties, en y su- bissant les métamorphoses opérées par la vitalité.

Mes premiers essais sur le seigle ont été faits, le 3 mai, sui- de jeunes pousses, dont les épis étoient déjà développés, mais non fleuris, et même bien éloignés de la floraison. Les racines, les tiges, les épis, ont été traités séparément par l'eau , et les ex- traits soumis aux épreuves de la polarisation circulaire; puis, ces extraits rapprochés, mais non desséchés, ont été traités par lalcohol; et les matières tan tpréeipi tables que non précipitables ont été de même soumises aux épreuves de la polarisation. Enfin ces matières, ainsi isolées, ont été mises en contact avec la levure

\ l'analyse de la végétation des GRAMINÉES. 5 1

de bière pour connoître celles qui étaient ou n'étoient pas fer- menteseibles; après quoi leur rotation a été observée pour savoir si elle étoit diminuée, agrandie, ou changée de sens.

L'extrait des racines présenta des indices de rotation excessi- vement fbibles. dirigés vers la gauche. Comme les tiges agis- sent aussi dans le même sens, je pensai que ces foibles traces pouvoient être attribuées à ce que ies racines n'en auroient pas été assez rigoureusement séparées. Je n'avois pas encore reconnu alors cpie de pareils mélanges presque neutres peuvent être produits par des sucres de rotation contraire, que la fer- mentation décèle et rend discernables, lorsqu'un de leurs élé- ments est du sucre de (aune. Inexpérience devra être reprise et complétée l'année prochaine à l'aide de ce procédé.

L'extrait des tiges contenoit un mélange de sucre de raisin tournant à gauche, et de sucre de canne tournant à droite; plusunc matière précipilablepar 1 alcohol, seredissolvantcomplè- tement dans l'eau, et tournant à gauche comme la gomme, dont ce sont autant de caractères. Ces trois substances, primitive- ment mêlées dans l'extrait, produisoient une résultante de rota- tion vers la gauche; cette résultante s'affoiblissoit considéra- blement quand on séparoit la matière précipitable, au point de faire paroître l'extrait alcoholique presque neutre. Mais enchâs- sant l'alcohol par la chaleur, et mettant le reste de l'extrait en contact avec la levure de bière, la fermentation s'y établissoit vivement, et développoit une forte rotation vers la gauche, dé- celant ainsi le mélange du sucre de raisin non solidifié avec du sucre de canne, qui se dissimuloient mutuellement avant que ce dernier eût été interverti. La matière précipitable par l'al- cohol, et tournant à gauche, éprouvoit aussi la fermentation

52 SUR l'application de la polarisation circulaire

alcoholique par le contact de la levure, soit que cette faculté lui fût propre, soit qu'elle la dût à la petite quantité de sucre quelle pouvoit avoir entraînée en se précipitant; mais la fermentation ne faisoit qu'affoiblir sa rotation sans la changer de sens.

Douze jours plus tard, le i5 mai, les épis étant plus dévelop- pés, mais toujours loin de la floraison, les tiges ont encore pré- senté le mélange de ces trois matières. Mais la proportion de sucre de canne s'y ëtoit agrandie; car elle déterminoit la résul- tante delà rotation dans son propre sens, vers la droite, avant la fermentation. Et si Ion détruisoit ce sucre dans l'extrait en le faisant bouillir avec de l'acide sulfurique, la matière précipi- table par lalcoliol intervertissoit le sens de sa rotation sous lin- fluence de cet acide, et passoit de gauche à droite, ce qui est encore une des propriétés de la gomme, ainsi que M; Persoz et moi lavons fait voir.

L'extrait des épis fait le 3 mai, avant la floraison, présentoit des caractères bien différents de l'extrait des tiges. Il ne s y dé- celoit ni sucre de raisin, ni sucre de canne, mais seulement du sucre de fécule que la fermentation affoiblissoit sans l'interver- tir. Lalcoliol y formoit aussi un précipité, mais autre que celui des tiges, car l'eau ne le redissolvoit pas ou n'en dissolvait qu'une très petite partie; et ce précipité, vu au microscope, y paroissoit uniquement formé par des lambeaux de tissu cellulaire et des débris de téguments semblables à ceux qui recouvrent les glo- bules de fécule, sans aucun mélange sensible de matière pul- vérulente. Ces résultats s'accordent avec ce qu'a observé M. Ras- pail, que le péricarpe des céréales avant la fécondation est rempli de fécule en grains très petits, dont la matière soluble est progressivement absorbée par l'ovaire, et sert à le nourrir

a l'analyse de la végétation des graminées. 53

quand la fécondation s'est opérée. Seulement, puisque l'extrait des épis fait antérieurement à cet acte, nous présente ici du sucre de fécule, non de la dextrine, il faut, ou que les globules du péricarpe contiennent ce sucre déjà formé, et tout préparé à être absorbé par le jeune ovaire; ou que ces globules soient ac- compagnés d'un principe analogue à la diastase, qui les rompe et transforme leur dextrine en sucre comme dans la germination.

Après que la fécondation estopéiée, la composition des épis est bien différente de ce qui précède. Au i5 juin, les jeunes grains de seigle retirés des épis contiennent déjà des grains de fécule formés, visibles au microscope, s'y crevant sous l'in- fluence de l'acide sulfurique, et dégageant une substance soluble dans l'eau, précipitable par lalcobol, laquelle se reconnoît pour de la dextrine par la grande énergie de son pouvoir rotatoire comparé à sa densité. On y trouve aussi du sucre de fécule tout formé, dont la fermentation affoiblit la rotation sans l'inter- vertir. Rien n'y indique l'existence du sucre de canne ni du sucre de raisin.

Ces deux sucres, ainsi que la gomme, qui sont contenus dans les parties foliacées de la plante, changent donc de nature en traversant le collet des épis, et servent de matériaux à la jeune graine, laquelle en forme la dextrine, et les autres produits dont le périsperme est composé.

J'ai fait, sur les jeunes pousses du blé, des expériences ana- logues; mais, guidé par les précédentes, je les ai divisées da- vantage, les appliquant séparément aux divers organes folia- cés, que dans le seigle j'a vois étudiés comme un ensemble. J'ai trouvé dans ces organes des différences de composition que j au- rois été loin de soupçonner.

54 sur l'application de la polarisation circulaire

J ai commencé à opérer le 19 mai sur des jeunes pousses de blé cpii n'avoient pas encore fait sortir leurs épis. Soupçonnant que les feuilles pourroient bien être composées autrement que la tige, et être destinées à la nourrir après la fécondation, d<- même que les feuilles des arbres nourrissent ou forment la nou- velle couche annuelle d'écorce et d'aubier, j'ai fait détacher avec- soin du chaume cylindrique les feuilles engainantes qui l'en- tourent, et j ai traité ces deux parties séparément par les mêmes procédés que j'ai décrits tout-à-lheure, c'est-à-dire par l'eau, lalcohol, et la Fermentation.

Les tiges m'ont présenté ainsi, comme celles du seigle, trois matières carbonisées; savoir, du sucre de raisin tournant à gauche, du sucre de canne tournant à droite, plus une ma- tière précipitable par lalcohol, et tournant à gauche. La pro- portion relative de ces trois principes a considérablement varié avec le progrès de la végétation. Le 20 mai leur mélange pro- duisoit une résultante de rotation dirigée vers la droite, de sorte que le sucre de canne y dominoit. Mais, le 4 juin, les épis étant sortis des tiges et fleuris, la résultante des tiges avoit passé à gauche, et elle s'est constamment maintenue depuis dans ce sens; de sorte cpie le sucre de canne y est devenu relativement moins abondant. Aussi verra-t-on tout-à-1'heure qu'il étoit alors passé en excès dans les épis.

Les feuilles ont offert des résultats fort différents de ceux que les tiges avoient présentés; elles contenoient, à la vérité, un mélange de sucre de raisin, de sucre de canne, plus une ma- tière précipitable par lalcohol, et résoluble dans l'eau après cette précipitation ; mais la proportion du sucre de canne y surpas- soit considérablement celle du sucre de raisin, ce qui est le

a l'analyse de la végétation des GRAMINÉES. 55

contraire des tiges; en outre, la matière précipitable exerçant la rotation à droite, sembloit être de la dextrine, an lieu que dans les tiges elle exerçoit la rotation à gauche, et sembloil analogue à la gomme par ce caractère.

Les feuilles conservent ce mode de composition tant que leur vitalité subsiste; mais, quand la fécondation est effectuée, on les voit graduellement jaunir et se dessécher entièrement. Cet effet s'opère d'abord dans les feuilles les plus basses; et, dans chacune d'elles, il commence par la pointe, setendant graduel- lement de jusqu'au point d'insertion. Quand il s'est achevé, si l'on arrache les feuilles jaunies, et qu'on les soumette séparé- ment aux épreuves que nous avons décrites, on n'y trouve plus que des traces insensibles, ou presque insensibles, des principes sucrés et de la matière précipitable qui y abondoient aupara- vant. D'où il paroît, qu'à l'époque dont il s'agit, ces principes carbonisés passent dans la tige, et servent à l'alimenter; de même que les principes analogues, élaborés par les feuilles des arbres exogènes, redescendent sous la couche corticale vivante, et dans les premières couches externes de l'aubier, pour nourrir le jeune cylindre de bois et d'écorce, qui, semblable à une tige creuse, se forme annuellement et se moule sur l'ancien sque- lette du bois.

Dans le seigle et le blé, la base des tiges peut donc ainsi tirer sa nourriture, en partie des feuilles qui s'y attachent, en partie du sol. Le sommet de la tige peut s'alimenter aussi de ses feuilles propres, et aspirer la sève inférieure. Mais l'épi, lorsqu'il est sorti, et sur-tout fécondé, paroît exercer sur les sucs propres que ce sommet renferme, une absorption puissante, qui doit les lui enle- ver rapidement, à mesure que la base de la tige 'les lui fournit.

56 sur l'application de l\ polarisation circulaire

Pour m'en assurer, j'ai partagé par moitié des tiges de blé dépouil- lées de leurs feuilles quej'avois fait couper, le l\ juin, l'épi étant en pleine fleur. Des deux extraits, ainsi formés, celui des bases contenoit presque deux fois autant de sucre que celui des som- mets à densités égales. Aussi, à cette époque de la pleine floraison, les principes sucrés se trouvent abonder dans les épis clu blé. Ils s'y trouvent à l'état de sucre de fécule et de sucre de canne, joints à une matière précipitable par l'alcobol, complètement redissoluble dans l'eau, et tournant à droite tout comme la dex- trine, mais d'une énergie moindre et modifiable par la fermen- tation. La présence du sucre de canne dans ces épis se recon- noît, pareeque la rotation de l'extrait, très forte vers la droite avant la fermentation, est subitement jetée à gauche avec une valeur très foible dès que ce phénomène s'est établi. Rien ne m'avoit indiqué 1 existence de ce même sucre dans les épis de seigle avant la floraison, non plus que dans les jeunes grains de seigle, quoique les tiges continssent aussi du sucre de canne. Seroit-ce une différence propre aux deux plantes? Quoi qu'il en puisse être, toutes deux présentent ce résultat remarquable, que le sucre de raisin des tiges ne passe point, sous cet état, dans les épis-

Selon ce que nous avons remarqué plus haut, à mesure que l'épi fécondé grossit, les feuilles les plus basses commencent à jaunir et à se dessécher en transmettant leurs produits carbo- nisés à la tige. La base de la tige se dessèche aussi et jaunit à son tour, tandis que la partie supérieure encore verte continue de nourrir l'épi, comme le savent bien les agriculteurs. Ceci joint aux résultats qui précédent, rend raison de plusieurs pratiques agricoles, et montre en quoi consistent leurs bons effets.

a l'analyse de la végétation des graminées. 5y

Ainsi, quand le dessèchement du bas de la tige est arrivé, si l'on coupe la céréale, quoique le grain ne soit pas mûr encore, il achèvera de se nourrir et de se mûrir aux dépens des tiges, tout comme si elles étoient restées adhérentes au sol. On pourra donc, dès qu'elles seront sèches, rentrer le grain précisément au point de sa maturité, en évitant les pertes de l'égrenage, du moins lorsque Ion aura lieu d'espérer que les pluies ne vien- dront pas le saisir sur le sol on lama étendu prématurément. Ces avantages du moissonnage, anticipé sur le moissonnage tardif, ont été signalés depuis peu d'années par d'habiles agri- culteurs!, et le principe commence à être appliqué.

Secondement, puisque les feuilles et les tiges des plantes vertes confectionnent du sucre et d'autres produits carbonisés solubles, qui doivent être absorbés par la semence, comme je viens de le dire pour le blé, le seigle, et comme je m en suis assuré pour plusieurs autres plantes herbacées, ainsi que pour les feuilles des arbres exogènes; si on les enfouit dans cet état de verdeur, il est évident qu'on enrichira le sol de tous ces produits, éminemment préparés pour la nourriture des jeunes plantes qu'on voudra lui faire produire. Or, puisqu'il est d'ailleurs prouvé par l'expérience que les parties vertes des végétaux décom- posent l'acide carbonique de l'air, et s'en approprient le carbone, il devient infiniment vraisemblable que cette absorption con- tribue à former la masse de leurs produits sucrés et gommeux, additionnellement aux sucs qu'elles peuvent aspirer du sol par leurs racines; et cette vraisemblance s'accroît encore quand nous voyons les produits carbonisés des feuilles différer si con- sidérablement des produits des tiges que le sol alimente bien plus spécialement. Il est donc naturel et légitime d'en conclure Annales du Muséum , t. l\l. 3' série. 8

58 sur l'application de la polarisation circulaire, etc.

qu'une partie de la masse solide des plantes est fournie pendant leur vie par le carbone de l'air atmosphérique; de sorte que leur enfouissement à l'état vert rend au sol plus qu'il n'a donné.

C'est aux personnes versées dans la chimie et la physiologie végétale qu'il appartient d'approfondir ces grands phénomènes de l'absorption et de la fixation des principes atmosphériques par les plantes, soit immédiatement à l'aide de leurs organes, soit par l'intermédiaire des substances inorganiques capables d'absorber ces principes, et de les céder ensuite aux plantes à l'état naissant. Déjà ce mode d'action intermédiaire a été soupçonné pour la chaux; et des observations qui me sont propres m'ont paru le confirmer avec évidence. Probablement des effets analogues d'ab- sorption et de transmission successives peuvent être opérés par d'autres substances, soit sur l'acide carbonique, soit sur l'azote de l'air, et. leur découverte donneroit une extension immense à nos moyens de fertilisation. Les procédés d investigation que je viens d'appliquer ici aux produits formés par les végétaux vivants, pourront aider à cette mite recherche, en manifestant dans beau- coup de cas, par des caractères physiques sensibles, l'existence des principes qui s'y seront introduits.

Lorsque le cercle annuel de la végétation sera accompli , je rassemblerai en un seul Mémoire les résultats que j'aurai ainsi obtenus, avec le détail des expériences qui m'auront servi à les établir. Cet ensemble d'exemples, joint à mes précédentes recher- ches, et à celles qui me sont communes avec M. Persoz, suffira pour montrer comment les indications de la polarisation circulaire peuvent servir à la chimie organique, et doivent lui être appli- quées; dès-lors l'unique tâche que j'ai pu me proposer de remplir sera terminée; et j'attendrai de l'habileté si active de nos chimistes le développement presque sans bornes qu'elle me semble offrir.

OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS;

Lues à l'Académie des sciences, le 3 mars 1 834 i

PAR M. DUTROCHET,

MEMBRE DE L INSTITUT.

PREMIÈRE PARTIE.

L'histoire physiologique des champignons est un des points les plus obscurs de la physiologie végétale. Presque tout est pro- blématique chez ces plantes, si différentes des végétaux verts par leurs formes, et qui n'ont point besoin comme eux de l'influence de la lumière pour vivre et pour se développer. La plupart des champignons se distinguent encore des végétaux verts par l'ex- trême rapidité de leur développement et par leur peu de durée. Ce phénomène cesse de surprendre lorsqu'on découvre que les champignons qui présentent ce développement rapide et cette durée éphémère ne sont que les organes de la fructification d'une plante filamenteuse et ramifiée, le plus souvent cachée sous la terre ou dans les interstices des corps végétaux pourris.

Vaillant (i) a le premier donné la description et la figure de ce champignon filamenteux, qu'il a nommé Corallofungus ar-

(i) Botanicon Parisiense.

60 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.

genteus omentif orrais. Cette production fongueuse croît souvent sur les planches ou sur les pièces de bois humides qui sont pla- eées dans les caves; quelquefois on la voit se développer sur les murailles humides, et même sur le sol des caves lorsqu'il est uni. Cette plante offre des rameaux blancs, qui partent d'un centre commun, et qui, divergeant dans tous les sens, se ren- contrent fréquemment, et s'anastomosent en se greffant par approche, en sorte qu'il résulte de leur ensemble un corps réti- culé fort semblable à la charpente fibreuse d'une feuille. Taillant prétend que cette végétation commence par apparaître sous la forme d'un peloton de moisissure arrondi, gros comme une châtaigne. // semble, dit-il, que ce peloton renferme toute la matière qui doit former tout le reste de la plante , car on voit tout autour une couche de ses fibres rangées en rayons salonger insensi- ble, nent comme une laine que Ion file. Il n'est pas besoin, je pense, de s'arrêter à faire sentir ce qu'il y a d'inexact dans cette manière de considérer la production de cette plante filamen- teuse qui serok filée avec une matière d'abord produite. Pour- suivons la description que Vaillant donne de cette plante. Elle s étend de tous côtés, quelquefois jusqu'à un pied ou deux, collée sur le bois qui la porte, offrant de nombreuses ramifica- tions de grosseurs différentes, qui représentent assez bien celles des vaisseaux du mésentère. Les plus grandes finissent par des pelotons de filaments semblables à ceux de la moisissure, gros «1 un pouce à trois pouces, ci représentant des flocons de neige. De ces gros pelotons sortent certains corps d'une structure très différente; ils ressemblent à des rayons de miel, offrant comme eux des cellules lubuleuses contiguës et séparées les unes des autres par des cloisons très minces. Vaillant considère ce corps

OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS. 6l

comme l'ovaire de la plante; cependant il n'a pu y découvrir aucune poussière qu'on pût prendre pour la graine.

Près d'un siècle après cette observation de Vaillant, Palissot de Beauvois en a publié une exactement semblable (i); en sorte qu'il n'est pas douteux qu'il n'ait observé la même plante. Elle commence de même par un peloton de filaments semblables à de la moisissure; cest le premier âge de la plante. De ce peloton sortent des filaments qui se ramifient à linfini en se collant sur les corps humides qui les supportent; c'est le second âge de la plante. Dans ces deux âges la plante a reçu des noms géné- riques différents. Sous sa première forme c'est le byssus flùccosa de Dillenius, et le dématiiim bombyciimm de Persoon; sous sa seconde forme cest le corallofunt/us argenteus onientijbrnùs de Vaillant, et le byssus paria lina de la Flore française. Sur les ra- mifications de cette plante, Palissot de Beauvois a vu se déve- lopper des pelotons de byssus semblables à des filaments de moisissure, au milieu desquels apparurent des faisceaux de tubes, dont il donne la figure, et qui paroissent être en tout semblables à ces corps comparés à des rayons de miel par Vaillant. Paiissot de Beauvois les regarde de même comme la fleur ou comme le réceptacle des organes reproducteurs de la plante. A l inspection de la figure de ces faisceaux de tubes, il est im- possible de ne pas reconnoître les organes tubuleux qui dou- blent intérieurement le chapeau des bolets. Cependant c'est à cela seul (pie se borne l'observation de Palissot de Beauvois. Il n a point vu le bolet lui-même, dont les faisceaux de tubes sem- bloient indiquer la présence. Cette observation est, comme on

(i) s/nnales du Muséum dliisloirc naturelle , tome VIII.

62 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.

voit, la reproduction exacte de celle de Vaillant; elle laisse entrevoir que le byssus parietina a pour fruit un bolet, mais elle ne le prouve pas évidemment. Toutefois Palissot de Beau vois part de cette observation pour émettre lidée que le blanc de champignon , au moyen duquel les jardiniers reproduisent sur couches l'agaric comestible, est le byssus souterrain ou la plante rameuse dont cet agaric est le fruit. La justesse de cette idée sera complètement démontrée par les observations qui vont suivre; mais on doit convenir que cette vérité étoit ici plutôt entrevue que démontrée. Aussi la botanique a-t-elle continué à séparer et à considérer comme des genres distincts les byssus et les agarics. Cependant il est vrai de dire qu'il est généralement admis parmi les cryptogamistes, que ce que l'on appelle vulgairement un champignon est l'organe de la fructification d'une plante ordi- nairement souterraine. M. H. Cassini a prouvé ce fait pour le genre morille (i); il a vu que le phallus impudicus tire son ori- gine de filets blancs, de la grosseur dune ficelle, anastomosés en forme de réseau, et rampant horizontalement à une certaine profondeur au-dessous de la surface du sol. Ces filets donnent

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naissance à des excroissances globuleuses qui, grossissant peu à peu, soulèvent le terrain, et se produisent au-dehors; c'est le champignon contenu dans son volva qu'il déchire subséquem- ment en continuant de s'accroître. L'auteur de cette observation pense que ces filets souterrains doivent être considérés comme un thallus analogue à celui des lichens, ou plutôt à celui des érysiphes. 11 pense que tous les autres champignons, proprement dits, ont également un thallus duquel ils tirent leur origine, et

(i) Bulletin des sciences de la Société philomatique, 1817, page 100.

OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS. 63

qui est situé tantôt dans l'intérieur de la terre, tantôt à la sur- face des corps, sur lesquels croissent les champignons.

Cette idée se trouve confirmée par les observations récentes de M. Turpin sur cette plante filamenteuse microscopique qui, semblable à de la moisissure noire, croît sur les feuilles de plusieurs végétaux, et notamment sur celles du pêcher et de l'oranger, plante microscopique que Risso a décrite sous le nom de dematium monophyllum, et que Persoon a placée dans son genre fumago. M. Turpin a vu que cette plante filamenteuse ou eonfervoïde est un thallus, sur lequel se développent des organes de fructification, semblables pour la forme à une corne d abon- dance, et qui sont de véritables champignons, dans le sens vul- gaire de ce mot. Risso avoit déjà fait la même observation, mais avec moins de détail et d'exactitude.

Il est généralement connu que l'agaric comestible est l'organe de la fructification d'une plante filamenteuse souterraine que les jardiniers nomment blanc de champignon. Cette plante filamenteuse ou ce thallus ne se présente point à nous dans son état d'intégrité; elle est divisée en petits fragments dans le ter- reau dont se servent les jardiniers pour reproduire sur couches l'agaric comestible. J'ai eu occasion d'observer dans son état parfait d'intégrité la plante filamenteuse qui étoit le thallus dune autre espèce d'agaric. Je trouvai, sur une muraille humide, un byssus parietiiw flavescens (Flore française) qui s'étoit déve- loppé en rameaux concentriques, dont les ramuscules anasto- mosés dans tous les sens les uns avec les autres formoient un réseau à mailles innombrables. Sur ce byssus s'étoient déve- loppés trois agarics à chapeau conique, dont je ne pus déter- miner l'espèce, pareequ'ils coinmeneoient à noircir en se fié-

64 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.

trissanl. Je vis très nettement la continuité organique qui existoit entre les filaments rameux du byssus parielina et les pédicules des agarics; ainsi il me fut démontré que les agarics dont il s'agit, étoient les organes de la fructification du byssits parietina dont je voyois les ramifications nombreuses étendues sur la mu- raille; ici la plante étoit dans son état d'intégrité parfaite.

Les faits qui prouvent que les agarics sont les fruits d'un byssus, prouvent implicitement la même chose par rapport à d'autres champignons, tels que les bolets, les morilles, les hydnes, les helvelles , etc., auxquels les observateurs ont re- connu des sortes de racines qui ne sont évidemment que des thallus souterrains. Cela a été prouvé directement pour les mo- rilles, par M. H. Cassini, et pour les bolets par Vaillant et par Palissot de Beauvois, dont les observations ont été relatées plus haut. Bulliard a vu et figuré ces prétendues racines que possè- dent beaucoup de champignons, et il est facile de voir, par exemple, dans la figure qu'il donne du bolet, du saule (i), que ces racines prétendues, situées entre le bois et l'écorce de l'arbre pourri, sont véritablement les filaments d'un byssus réticulé. Le bolet est le fruit de ce byssus comme lagaric est le fruit du byssus réticulé et rameux qui le produit. Dès qu'il est démontré que les champignons, dans le sens vulgaire de ce mot, sont les fruits d'un byssus, il devient évident que les byssus ne doivent plus former dans nos catalogues un genre distinct; ils doivent se réunir aux ehampic/iwns fruits , qui seuls offrent aux bota- nistes des caractères distinctifs faciles à saisir. Ou ne peut en effet tirer aucun caractère distinctif et spécifique de la couleur

(i) Champignons de la France, planche 4 3 S.

OnSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS. 65

noirâtre, blanche, jaunâtre, on rougeâtre desbyssus, pour les classer, les mêmes couleurs et les mêmes formes générales pou- vant appartenir à des byssus différents. Ces byssus sont aussi nombreux dans leurs genres et dans leurs espèces que le sont les genres et les espèces des champignons qui sont leurs organes de fructification. Ces derniers, au reste, diffèrent essentiellement des fruits des végétaux verts, en cela qu'ils paroissent avoir une, vie indépendante de celle de la plante rameuse qui les produit. Il est difficile de croire, en effet, que la grande quantité de sucs nutritifs qui sont nécessaires pour leur rapide et quelquefois prodigieux accroissement, leursoit fournie exclusivement par les filaments du byssus qui leur a donné naissance. Il est bien pro- bable que le champignon puise lui-même dans le sol il est implanté la majeure partie de ces sucs nutritifs, se comportant ainsi comme une plante à part qui a son individualité.

Ce fruit plante n'a qu'une durée de vie extrêmement courte, lorsque son tissu est mou ; mais il peut vivre un assez grand nombre d'années lorsque son tissu est ligneux. C'est ainsi que l'on voit certains bolets porter jusqu'à dix années au moins l'existence de leur vie, s'accroissant graduellement par couches qui se recouvrent pour l'accroissement en épaisseur, et s'accrois- sant par zones concentriques pour l'accroissement en diamètre. Ces champignons sont donc véritablement des fruits plantes qui, chaque année, émettent de nouvelles semences en renou- velant les organes tubuleux qui les produisent. Les bolets dont l'existence est éphémère sont par conséquent aussi des fruits plantes, mais ils sont privés des conditions de la longévité. On en devra dire autant des agarics, car la nature n'a point établi de distinction tranchée entre eux et les bolets. On sait, par

Annales du Muséum, t. III, ?>' série. 9

66 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.

exemple, que l'agaric labyrinthiforme a son chapeau doublé en partie de lames, et en partie de tubes (i); il est à-la-lois agaric et bolet.

C'est à la disposition qu'ont les thallus souterrains des agarics à se développer circulairement qu'est due la formation de ces cercles marqués par un développement extraordinaire de la vé- gétation des graminées dans certaines prairies; cercles qui, dans des temps d'ignorance et de superstition , ont été nommés cercles des sorciers, cercles des fées. Au milieu d'une prairie peu fertile, dont l'herbe courte est jaunâtre, on voit souvent un cercle très régulier formé par des graminées qui végètent avec vigueur, et dont la couleur est d'un vert foncé. Ce n'est qu à la circonférence de cet espace circulaire qu'existe cette végétation active; son intérieur est aussi stérile que l'est la terre qui l'environne. Ce phénomène frappe de surprise ceux qui en ignorent la cause. A une certaine époque de l'année, on voit naître des champignons en dehors de ce cercle de gazon, lequel l'année suivante se trouve occuper la place se trouvoient ces champignons. Ainsi cha- que année il y a une nouvelle production de champignons tou- jours plus éloignés du centre, et chaque année le cercle de gazon s'accroît en diamètre. La cause de ces phénomènes se laisse pénétrer facilement. Un thallus d agaric développe ses filaments souterrains en les projetant concentriquement dans une di- rection horizontale. Les agarics naissent tous sur ce thallus sou- terrain à une distance à-peu-près pareille de son centre. Ces agarics, par leur décomposition, fertilisent le terrain sur lequel ils sont nés : il paroît, en outre, que le thallus souterrain qui

(i) Bulliard, champignons de la France, planche 352.

OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS. 67

s'accroît sans cesse par sa partie circonférencielle, meurt par sa partie qui regarde le centre, lorsqu'elle a produit les champi- gnons; en sorte que sa décomposition forme un engrais déplus pour le gazon, qui acquiert ainsi dans cet endroit une vigueur de végétation extraordinaire. Les agarics présentent assez rare- ment cette disposition concentrique; le plus souvent ils naissent sans aucun ordre. Cela provient de ce que leur thallus souter- rain a trouvé des obstacles à son développement concentrique régulier, et qu'il n'y a que quelques uns de ses rayons, et sou- vent même qu il n'y a que des rayons isolés de ce thallus qui se sont développés. Il y a, dans la terre végétale, des conditions particulières qui favorisent le développement des thallus des champignons : en sorte que ces thallus ne se développent (pie partiellement et d'une manière irrégulière, la terre végé- tale n'est pas homogène, et douée par-tout des qualités néces- saires pour cette végétation particulière. Aussi les cercles de gazon, mentionnés plus haut, se trouvent-ils souvent incomplets et interrompus dans certaines parties de leur circonférence.

SECONDE PARTIE.

Mon observation, rapportée plus haut, ne laissoit point de doute sur ce fait, que le champignon agaric est le fruit d'un byssus parietina. Mais il manquoit à cette observation d'avoir vu naître ce fruit. Un hasard heureux ma mis à môme de com- pléter mes recherches sur cet objet. Au mois de décembre der- nier ( i833), je trouvai dans ma cave, qui est très humide, uif byssus parietina argentea (Flor.fr.) qui se développoit dans plu- sieurs endroits sur ces planches munies de trous nombreux qui

68 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.

servent à placer les bouteilles vides. Cette plante, dont je vis les premiers développements, apparut d'abord sous forme de courts rayons qui partent d'un centre commun, ainsi que cela est représenté, fig. i. Dans des plantes plus développées on voit ces rayons ramifiés (fig. 2); plus tard leurs ramifications de- viennent de plus en plus nombreuses; elles s'entre-croisent, se greffent les unes aux autres, et forment ainsi un réseau ramifié qui s'étend assez loin (fig. 3). Cette plante, comme on voit, dif- fère de celle qui a été observée par Vaillant et par Palissot de Beauvois, en ce qu'elle affecte, dès le principe, la forme qui, poul- ies précédents observateurs, est celle du second âge de la plante; elle n en diffère pas moins par les fruits auxquels elle donne naissance. Ces fruits, chez la plante de Vaillant et de Palissot, paroissent être des bolets qui se sont incomplètement dévelop- pés ou qui sont avortés; chez la plante qui fait le sujet de la présente observation, ces fruits sont des agarics, leur mode d ori- gine fut très curieux à observer.

Tant que le byssus parietina s'accrut collé à la planche qui le supportoit, il conserva sa disposition rameuse. Parvenu aux bords de la planche, ou des trous dont elle éloit percée, ses rami- fications devinrent descendantes, et dans ces endroits, privées d'appuis, elles devinrent pendantes dans l'air sous forme de fais- ceaux composés de filaments de byssus très fins et très alongés, comme on le voit dans les figures 4 et 5 ; ces filaments rap- prochés les uns des autres devinrent bientôt adhérents à l'extré- mité inférieure du faisceau (fig. 5), l'on remarquoit une assez grande quantité d'eau interposée ; cette agglomération fasciculaire de filaments de byssus, dans l'extrémité inférieure de laquelle les fluides de la plante éloient précipités et accu-

OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS. 69

mules par l'action de la pesanteur , devint renflée à cette extré- mité inférieure, comme on le voit dans la figure 6. Ce renfle- ment pyriforme augmenta rapidement, comme on le voit dans la figure 7. Bientôt après, dans la partie terminale et inférieure du renflement, il se manifesta une crevasse qui laissa aperce- voir un corps jaune dans l'intérieur, ainsi que cela est repré- senté dans la figure 8. Ce corps jaune étoit un agaric rudi- mentaire, lequel, contenu dans une enveloppe composée de fila- ments de byssus agglomérés, enveloppe qui étoit son volva, acheva bientôt de rompre cette enveloppe volvacée, et se pro- duisit an-dehors sous la forme qui est représentée par les figures y et 10. La figure 10 représente l'agaric, vu par sa face infé- rieure, qui est pourvue de lames jaunes. La figure 9 fait voir le champignon par sa face supérieure, laquelle est blanche, et ne présente à l'œil, armé de la loupe, que des filaments entre-croisés de byssus. C'est le volva non recouvert d'épiderme, qui est demeuré adhérent à la face supérieure de l'agaric, et que l'on en détache avec assez de facilité. Alors on voit que la véritable face supérieure de l'agaric est jaune et extrêmement mince. Très rarement cette séparation du volva de la face supérieure du champignon .s'opère spontanément, et lorsque cela arrive ce n'est que lorsque cet agaric commence à vieillir. Tant qu il jouit de la plénitude de sa vie, il conserve son volva d'un blanc écla- tant, et recouvrant complètement la face supérieure de son chapeau. Ce volva, dont on vient de voir la formation s'opérer par l'agglomération des filaments de byssus, est devenu un véri- table tissu organique, dans lequel les filaments de byssus entrent comme parties composantes du tissu, en conservant leurs formes primitives. On assiste ainsi, dans celte circonstance, à la con-

70 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.

fection ou à la construction d'un tissu organique, et Ton va voir tout-à-lheure ce phénomène curieux se continuer.

L'agaric dont il est ici question est irrégulier; son chapeau n'offre qu'une portion du cercle qui est complet chez les agarics réguliers; très souvent il n'a point de pédicule, et quelquefois il en possède un, comme nous allons le voir tout-à-lheure.

L'agaric sans pédicule est représenté complètement développé et de grandeur naturelle par les ligures 12 et i3. Il est inutile de dire que cet agaric, vu ici par ses deux faces, n'est point re- présenté dans sa position naturelle. La face inférieure (fig. i3) étoit tournée vers la terre, la face supérieure (fig. 1 2) étoit collée au-dessous de la planche; elle y adhéroit par le vol va qui la re- couvroit, et pouvoit puiser, par cette voie, des sucs nutritifs dans la planche très humide à laquelle elle adhéroit. Il n'en est pas de même pour les agarics qui, semblables pour leur position ori- ginelle à celui qui est représenté par les figures 9, 10 et 1 1 , ne peuvent recevoir leurs sucs nutritifs que par les filaments du faisceau de byssus auxquels ils sont suspendus. L'afflux des li- quides nutritifs par cette voie exclusive fait que le faisceau de filaments de byssus, auquel l'agaric est suspendu, devient le siège; d'une nutrition active; ces filaments de byssus se multi- plient d'une manière intersticielle ; les liquides s'accumulent dans les interstices du tissu fibreux, que ces filaments devenus entiè- rement adhérents dans un grand nombre de points, forment par leur assemblage. Ce tissu fibreux, construit avec des fibres primitivement isolées, est un véritable tissu organique; il con- stitue le pédicule b de l'agaric (fig. 11), pédicule qui paroît ici être implanté sur la face supérieure de ce champignon. J ai pu facilement apercevoir la cause de cette disposition anormale du

OBSERVATIONS SUU LES CHAMPIGNONS. 71

pédicule, en suivant par l'observation le développement de plu- sieurs agarics semblablement disposés. Je dois dire d abord que je n ai vu aucun de ces agarics naître du byssus à la face supé- rieure de la plancbe qui portoit ce dernier; tous sont nés dans les touffes de filaments qui pendoient sous cette plancbe, et plus ou inoins rapprochés de cette dernière, à laquelle plusieurs d en- tre eux adbéroient immédiatement. La face lamelleuse de cet agaric regardoit toujours la terre; en sorte que, contradictoire- menl à ce qui a lieu ordinairement chez les agarics, elle ne re- gardoit point le pédicule; auquel le ebapeau de l'agaric étoit suspendu, au lieu d'être porté sur lui, comme ceJa a lieu ordi- nairement. Je ne sais quelle est la puissance qui dirige ainsi la face lamelleuse de l'agaric vers la terre, en lui faisant ici éprou- ver une inversion. Le pédicule descendant de cet agaric, lorsque ce pédicule existe, est toujours inséré sur le côté de cet agaric irrégulier à l'endroit convergent ses lames. Si, dans la figure 1 1 , l'insertion de ce pédicule paroît située sur la face supérieure, cela provient de ce que cette insertion, sans cesser d'être véri- tablement latérale, a été dépassée subséquemment par le déve- loppement en arrière du chapeau.

Gomme on vient de le voir, le pédicule b, fig. 1 1 , nexistoit pas dans les premiers temps, ou ne consistoit que dans des fila- ments de byssus qui étoient isolés. Ces filaments se sont réunis, se sont multipliés, se sont soudés les uns aux autres en formant un réseau qui a retenu des liquides dans ses mailles; il s est formé ainsi un tissu organique fibreux, dont la construction ou la con- fection s'est opérée sous les yeux de l'observateur. C'est le même pbénomène que celui qui a été noté plus baut, par rapport au tissu organique du volva. Dans la confection de ces tissus orga-

OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.

niques, la nature fait, pour ainsi dire, ce que fait l'homme lors- qu il fabrique des tissus; il forme d'abord des fils, et il les réunit ensuite d'une manière déterminée. Ainsi le volva et le pédicule de l'agaric sont construits sous les yeux de l'observateur avec des matériaux filamenteux organiques préexistants; et dans le tissu qu'ils composent, ces filaments organiques, devenus fibres com- posantes, conservent complètement leurs formes primitives. En effet, l'observation microscopique des filaments libres du byssus ( fig. 17), fait voir qu'ils sont parfaitement homogènes; on n'y distingue aucune composition élémentaire; on n'y aperçoit au- cune articulation; ce sont des fils tout d'une venue : ils portent sur leurs parois des globules qui sont les séminules de cette plante. Gela est prouvé par leur disposition, comme par leur cou- leur, qui, comme nous allons le voir, sont les mêmes que la dis- position et la couleur des séminules de l'agaric qui nous occupe. Loi'sque ces séminules sont peu nombreuses sur les filaments du byssus, qui sont blancs, on n'aperçoit aucune teinte jaune dans ce byssus; mais, lorsque ces séminules y deviennent abondantes, cette couleur jaune y devient très marquée. Aussi les petites touffes de ce byssus, qui, semblables à de la moisissure, offrent des filaments très pressés, sont-elles à leur base d'une couleur jaune très intense, et le microscope fait voir que cette couleur est due à labondance extrême des séminules qui se sont accu- muléesdans cetendroit. Si nousportons actuellement nos regards, armés du microscope, sur le tissu organique qui constitue le volva (fig 18), nous voyons que ce tissu est composé de fila- ments de byssus extrêmement fins, formant un tissu feutré, et portant sur leurs parois les mêmes séminules que l'on observe sur les filaments libres du byssus. Comme leur nombre n'est pas

OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS. 7 3

très considérable, ils ne communiquent point de teinte jaune au tissu filamenteux qu'ils forment parleur assemblage; ce tissu demeure blanc. Le pédicule offre un tissu légèrement jaunâtre; il est composé de filaments de byssus généralement longitudi- naux, et portant une assez grande quantité de séminules qui communiquent leur couleur à ce tissu jaunâtre.

Le tissu du cbapeau et des lames de l'agaric est d'une belle couleur jaune; cette coloration est due à la prodigieuse quantité de séminules que contiennent ces parties. La figure i4 repré- sente la coupe longitudinale de cet agaric; a est le volva demeuré adbérent à la face supérieure du cbapeau; b b sont les lames de couleur jaune qui doublent inférieu rement le cbapeau. La substance cbarnue de ce dernier, substance qui supporte les lames, est tout-à-fait rudimentaire; elle se réduit à une conclu- membraneuse extrêmement mince. Le nombre des séminules qui existent dans les lames de cet agaric est tellement con- sidérable, que j'avois d'abord été porté à penser que ces lames en étoient entièrement composées. Je n'y apercevois point de fibres ou de filaments organiques; mais M. Turpin, ayant examiné le tissu de ces lames avec un microscope meilleur que celui que j'avois alors à ma disposition, m'a fait voir dans ces lames les filaments organiques que je n'y avois point d'abord aperçus. La figure i5 représente, très grossie, la coupe de l'agaric dans le sens longitudinal de ses lames. On voit en a la coupe transversale du volva appliqué sur la face supé- rieure du chapeau de l'agaric. La lame b offre des fibres d'une finesse extrême qui sont dirigées parallèlement en bas, offrant dans leurs interstices une foule prodigieuse de séminules jaunes. Ces fibres filamenteuses paroissent tout-à-fait semblables aux

Annales du Muséum, t. III, 3e série. 10

^4 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.

filaments de byssus delà plante mère et à ceux dont l'assemblage forme le tissu du volva. M. Turpin pense que les nombreuses séininules sont adhérentes aux parois de ces fdaments, comme cela est représenté dans la figure 16. Je dois à son obligeance les dessins d'après nature qui représentent les diverses phases du développement et de la fructification de ce byssus agaric. Je fusse difficilement parvenu, par le moyen du seul discours, à faire comprendre, aussi bien que par le moyen de figures faites avec autant de perfection, les phénomènes que j avois observés. M. Turpin, en répétant ces observations avec moi, les a forti- fiées de son témoignage, et y a ajouté les faits de détail que j'ai eu soin d'indiquer.

Il résulte de ces observations que l'agaric est composé des mêmes éléments organiques qui constituent son volva, c'est-à- dire de filaments de byssus et de séminules; seulement les pro- portions respectives de ces deux éléments organiques sont diffé- rentes. Favorisé par d'heureuses circonstances, j ai pu assister à la confection du tissu organique du volva et du pédicule de l'agaric; mais le chapeau lamelleux, dans l'intérieur de ce volva, a me dérober le mode de son origine. On remarquera, non sans surprise, que les filaments de byssus qui par leur réu- nion et leur agglomération forment le pédicule et le volva , ap- partiennent à des rameaux différents du byssus parielina; en sorte que les filaments fibreux qui entrent dans la composition du bouraeon producteur de l'agaric n'ont point la même origine sur la plante-mère. J'ai constaté ce fait important avec le plus grand soin.

La détermination de l'espèce à laquelle appartient l'agaric qui fait le sujet de cette observation, ne paroît pas facile. Peut-être

OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS. 75

cet agaric n'a-t-il pas encore été décrit. Cependant, parmi les espèces figurées par Bulliard , j'ai trouvé un agaric qui lui res- semble beaucoup, et qui est rapproché par cet auteur de Yagari- cus palmatus (i). C'est un petit agaric irrégulier, de couleur jaune, lequel a été trouvé suspendu a des pièces de bois dans les carrières de (Observatoire. L'agaric qui fait le sujet de mon obser- vation est de même irrégulier et de couleur jaune; je l'ai trouvé de même dans une cave , et suspendu à des pièces de bois. Ce mot suspendu, employé par Bulliard, indique manifestement que son agaric tenoil aux pièces de bois autrement que par un pédicule, autrement que par une adhérence immédiate; car il eût dit qu'il étoit implanté ou fixé sur ces pièces. Il paroît ainsi que cet agaric étoit suspendu par des filaments de byssus, comme celui que j'ai trouvé. Ces raisons ne permettent guère de douter qu'il n'y ait identité entre ces deux agarics. Mais faudra-t-il admettre avec Bulliard que ce petit agaric appartient à l'espèce beaucoup plus grande de Yagaricus palmatus? c'est ce que je n'entreprendrai point de décider (2).

Cette observation confirme celle cpie j'avois faite précédem- ment, que le champignon agaric est le fruit d'un byssus parie- tmo;maisce qu'elle offre de plus remarquable, c'est la découverte du mode d'origine et de la formation du bourgeon volvacé , dans lequel naît l'agaric. J'ai fait voir que le tissu organique de ce bourgeon volvacé ou de ce volva, étoit construit, ainsi que le tissu organique du pédicule de l'agaric, avec des filaments de byssus

( 1 ) Champignons delà Fiance , planche 2 r 6 , lettre B.

(2) M. Turpin pense que cet agaric appartient à une espèce nouvelle; il l'a nommé agaricus crispus.

j6 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.

primitivement isolés, en sorte quil est prouvé que ce tissu orga- nique vivant est composé par 1 association d'un grand nombre de filaments vivants, qui ont chacun leur individualité ou leur vie particulière. Ce fait, dune importance majeure en physio- logie, confirme pleinement les assertions émises depuis long- temps par M. Turpin, qui , comme on sait, considère les végé- taux comme des êtres complexes, formés par la réunion en tissu organique dune immense quantité d'êtres vivants filiformes ou globuleux.

Les séries linéaires dutricules alongées et articulées, si abon- damment répandues dans le tissu des végétaux, et qui sont considérées par tous les physiologistes comme des vaisseaux, sont regardées par M. Turpin comme des tigellules articulées, ayant chacune leur vie particulière. Je dois convenir que cette opinion, qui m'avait paru peu admissible, se trouve pleinement confirmée par mes observations présentes, et je pense qu'il est très possible de la rendre concordante avec l'opinion générale des physiologistes, qui regardent ces tiqellules comme des vais- seaux. Ces tigellules, en effet, sont tubuleuses ou le deviennent. Leur canal intérieur peut donc servir au transport des fluides dans le végétal complexe qu'elles forment par leur assemblage, et dont elles deviennent les organes.

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-l^anciis Crispu s.

EXPLICATION DE LA PLANCHE 4.

PAR M. TURPIN.

Une portion de planche à bouteilles servant de territoire au développement de

Y'Jgaricus crispas figuré dans tous ses détails.

Fig. 1,1. Première végétation rayonnante, filamenteuse et rameuse de l'agaric. Carte première végétation est le produit d'un sporule ou d'une séminule semblable à ceux figurés là, b, c; c'est une véritable germination qui ne diffère en rien de celle de tous les autres végétaux, puisqu'elle est l'extension ou l'élongation d'un corps destiné à reproduire ou à perpétuer l'espèce.

l-'itj. 2,2. Deux individus un peu plus avancés.

i'<V/.3,3. Deux individus parvenus à leur plus grand développement. Cette plante, excessivement rameuse, rayonne dans tous les sens, mais en restant tou- jours étalée, soit sur la terre, soit sur les vieilles planches, dont elle tire une partie de sa nourriture. Ses nombreux rameaux, en se multipliant, s'ana- stomosent ou s'entregreffent de manière à former une dentelle très élégante, et à rappeler le squelette fibreux de la feuille d'un végétal de cotylédon, et plus particulièrement la formation et le dé\eloppement de la feuille cornée des gorgones disposées en éventail. C'est un arbre en miniature, rampant et étalé sur le sol. Cet arbre byssoïde a beaucoup d'analogie avec l'arbre byssoïde ou confervoïde intérieur qui compose toute la masse ligneuse ou vasculaire des végétaux appendiculaires.

Observ. Ce n'est pas en raison de la grande ténuité des rameaux réticulés que ce petit arbre s'étale et s'applique sur la planche humide qui lui sert de terri- toire, d'autres Byssus bien plus fins végètent verticalement et par touffes; mais c'est par un besoin d'appétit tout organique, semblable a celui qui donne le port particulier à chaque espèce de végétaux, et qui fait que les gros et solides rameaux du frêne pleureur, qui pourroient très bien se soutenir droits , se recourbent et dirigent leur extrémité vers la terre.

Lorsqu'un thallus, pareil au plus grand, vieillit, il meurt et se décompose par son centre , qui se forme des parties les plus anciennes, et, en continuant de se détruire de plus en plus, par le centre, pendant que la circonférence végète et avance sur tous les pointe, il en résulte le cercle des sorciers dont a parlé M. Dutrochet, et la grande multiplication d'individus distincts, dont j'ai fait mention dans un Mémoire sur le même sujet.

78 EXPLICATION DE LA PLANCHE.

Fig. 4 et 5. Filaments simples, droits, formant des éclieveaux de soie, et annonçant

la fructification. Fig. 6 et 7. Deux autres écbeveaux, dont les filaments pelotonnés ou agglutinés

par leurs extrémités commencent un fruit. Fig. 8. Un autre, dont le jeune fruit s'ombilique, et jaunit dans le centre de cet

ombilic par le développement précoce de quelques séminules. Fig. 9. Un autre plus avancé, et vu par le côté extérieur , et sur lequel on aperçoit, par transparence, les lamelles séminulifères qui se trouvent de l'autre côté. Fig. 10. Un autre plus avancé encore, et vu du côté des lames séminulifères si- nueuses. Fig. 11. Un fruit entièrement développé, vu en dessus, a. Filaments libres, b. Les mêmes soudés en pédicule ordinaire, c. Le fruit ou l'appareil séminulifère. Observ. Tous les a des figures 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11, indiquent les écbeveaux de soie qui précédent le développement du fruit. Ces éclieveaux sont de véritables pédoncules, dont les filaments longitudinaux sont libres entre eux, au lieu d'être soudés comme dans le pédicule ordinaire des champignons, ou comme dans la queue d'une cerise ou de tout autre pé- doncule de fruit. Fig. 12. Un fruit-agaric, vu extérieurement. Fig. i3, le même, vu intérieurement ou du côté des lames (H) maniant); a , a, extrémités fibreuses, par lesquelles cet individu adhérait au tballus réticulé.

Observ. Cet individu n'étoit pas pendant comme celui de la figure 1 1 ; il étoit collé, par sa face blanche, sous la planche à bouteilles, dont il tiroit de l'eau nutritive. Fig. i4- Portion de fruit, grossie pour faire voir en a la partie blanche et filamen- teuse du côté extérieur , et en b les lames jaunes dans leurs dimensions différentes. Fig. i5. Portion, très grossie et vue sous le microscope, d'une lame, afin de faire connoître que ce sont les mêmes filaments feutrés dans la chair du fruit qui s'alongent en des sortes de crinières, composées de crinules, destinés à donner naissance, par extension, aux séminules jaunes et reproductrices, a. Epaisseur de la partie blancbe ou extérieure du fruit. Dans cette partie il n'y a que des filaments incolores, couchés et entremêlés. 6. Filaments émanant de ceux du fruit, également incolores, et formant des sortes de crinières, dont les crinules sont autant de placentas filiformes, destinés à donner naissance, par extension, aux séminules reproductrices, jaunes et globuleuses. Ces séminules sont de grosseurs différentes. On en voit, comme

EXPLICATION DE LA FLANCHE. -y

Cela arrive aux graines des autres végétaux, qui sont avortées et restées à l'état rudimentaire . r. Séminules isolées de leurs placentas filiformes.

Comme on le voit par cette figure, c'est à la présence, au grand nombre et à la couleur propre des séminules qu'est due la couleur jaune des lames vues a l'œil nu.

Fii/. 16. Trois filaments isolés, a. Partie qui cntroit dans la composition feutrée de l'épaisseur de la partie intérieure du fruit, b. La partie recourbée des mêmes filaments, formant les crinules ou placentas filiformes, et, comme on le voit, produisant, par extension, un grand nombre de séminules disposées sans ordre apparent, c. Partie terminale des crinules , restant stériles par épuisement, et formant sur le bord des lames cette sorte de petite frange que l'on y observe.

Fitj. 17. Quelques uns des filaments dont se composent les écheveaux ou pédon- cules à éléments dessoudés, fig. 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11 en a. Sur ces filaments on observe des globules incolores , très fins ; sortes de bourgeons qui , comme dans le blanc de champignon des jardiniers, peuvent servir à la repro- duction par bouture de ces mêmes filaments.

Obseri). En reproduisant le champignon comestible par le blanc des jar- diniers, on opère, tout justement, comme si pour reproduire et multiplier un saule , on répandoit à la volée, sur une terre ameublie, un grand nombre de petits tronçons ou de petites boutures de cet arbre.

F'nj. 18. Quelques filaments de ceux qui composent le feutrage de la partie blanche du fruit. On y distingue aussi un certain nombre de globules analogues à ceux de la figure précédente.

CORRESPONDANCE.

Extrait d'une Lettre de M. Jacobson, de l'Académie des sciences de Copenhague , a M. de Blainville.

Copenhague, 10 février i 834-

J'ai parmi mes malades un garçon de treize à quatorze ans , sur la côte de Guinée, son père, le frère du célèbre philosophe Steffens, a été gou- verneur. Cet enfant, après la mort de ses parents, a quitté l'Afrique, dans le mois de mars de l'année passée, et après un séjour très court aux Indes occi- dentales, est venu ici dans le commencement d'octobre dernier. Vers les premiers jours de décembre, il se plaignoit de douleurs à la cheville interne de la jambe droite, et il s'y forma un abcès. Je fus alors appelé. L'abcès s'étoit ouvert, et un domestique en avoit tiré un morceau de fdairede la grosseur d'une forte ficelle et de la longueur d'un pouce ; mais il l'avoit arraché de manière qu il n'en avoit enlevé que la moitié environ. Le jeune garçon ne parlant que la langue d'Oka, que nous ignorons tous ici, et ne sachant que quelques mots danois, encore difficiles à comprendre, nous pûmes cependant apprendre qu'en Guinée on lui avoit déjà enlevé un ver du pied. Quoi qu'il en soit, l'inflammation assez forte qui avoit eu lieu autour de l'abcès ayant cessé, j'examinai le pied tous les jours, et je parvins à découvrir que sur la peau du dos de cette partie, il y avoit \ia filaria medinensis. Je fis une petite incision dans un endroit existoit une anse assez grande, et je trouvai le ver. Je le tirai alors, et je l'attachai sur un petit morceau de bois que je fis tourner sur son axe, en sorte qu'en très peu de jours, en continuant cette même ma- nœuvre, je l'eus extrait complètement. Ilavoit presque une aune de longueur sur une épaisseur d'une demi-ligne. Sa couleur étoit entièrement blanche, la peau lisse, les deux extrémités légèrement pointues.

Les douleurs cessèrent bientôt, et la plaie guérit en très peu de temps. Cependant l'abcès de la malléole interne s'étoit changé en un ulcère d'assez mauvais caractère. L'enfant n'éprou voit d'abord point de douleur et marchoit fa- cilement; mais quelques jours après elles se firent sentir de nouveau. J'examinai plusieurs endroits que je pouvois regarder comme suspects, et je découvris,

CORRESPONDANCE. 8 1

sur le tendon d'Achille, une anse formée par un autre ver. J'y fis une petite incision, et l'animal se présenta aussitôt en formant une anse assez considé- rable sortant de son corps et par la plaie.

En examinant cette anse, je remarquai que la lancette avoit fait une petite ouverture au corps de l'animal et qu'il en découloit une matière blanche; mais ce qui m'étonna le plus, c'est que le ver se vida et que les parois de son corps s'affaissèrent. Je conçus alors que la matière rejetée n'étoit que des œufs. Après avoir attaché l'animal à un morceau de bois, je coupai une partie de l'anse sortie, et je l'emportai chez moi pour l'examiner au microscope- Imaginez-vous mon étonnement, lorsque je vis que cette humeur blanche que je prenois pour des œufs n'étoit composée que d'une quantité innom- brable de vers pleins de vie, et qui se mouvoient d'une manière extrêmement vive. Ils sont cylindriques, tout-à-fait transparents; la peau, sous certains aspects, est ridée ou presque articulée ; l'une des extrémités du corps est légè- rement atténuée, mais arrondie et obtuse; l'autre finit par une pointe extrê- mement fine, droite, et de la longueur de la moitié du corps environ. Le petit animal se roule et forme une spirale, en sorte qu'il ressemble à un tri- chocéphale ; mais ce qui est presque inconcevable, c'est la quantité innom- brable de vermicules dont le corps du dragonneau est rempli, sans que j'aie trouvé aucune trace de viscère qui les renfermeroit. Cette observation m'é- tonnant beaucoup, j'allai alors examiner l'individu que je conservois dans l'esprit-de-vin. A ma grande surprise, en faisant des incisions en différents endroits, je fis, par la pression, sortir une masse de ces mêmes vermicules, en sorte que je pense que tout le corps de l'animal en est rempli.

J'ai de nouveau constaté aujourd'hui mes observations, en extrayant une nouvelle portion du ver. Les vermicules que je fis sortir vécurent plusieurs heures dans un tube rempli d'eau. Sont-ce bien les petits du dragonneau? mais alors quelle quantité innombrable ! ou bien, je n'ose presque pas faire cette question, le dragonneau ne seroit-il qu'un tube ou un fourreau rempli de vermicules?

Je continuerai mes recherches ; en attendant je vous en envoie un échan- tillon. Faites tomber une goutte d'eau, et vous pourrez plus facilement exa- miner ces vers. Au milieu, vous trouverez un morceau du dragonneau d'où les petits sont sortis, et que j'ai vus vivants aujourd'hui.

Peut-être avez-vous dans vos collections quelques uns de ces dragonneaux;

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 1 1

82 CORRESPONDANCE.

examinez-les, et dites-moi votre opinion. Mais je desirerois qu'on écrivit à M. Clôt, à Alexandrie, et qu'on le priât de vouloir. bien extraire un ver de quelque bon Africain, de l'examiner au microscope, et de nous dire ce qu'il aura trouvé. En vérité on devroit bien faire cette démarcbe, la cbose étant aussi curieuse que je la crois importante.

Je vous prie, mon ami, de vouloir bien communiquer cette observation à l'Académie, etc.

Extrait d'une lettre en date du 14 février.

Voilà une provision de mes jeunes fdaria medinensis ; savoir, un tube ils sont conservés dans une solution de chromate de potasse neutre: un autre ils sont dans Teau-de-vie, et un morceau de verre sur lequel il y en a de desséchés. J'espère que ce paquet vous parviendra en bon état, de manière que vous pourrez à loisir examiner ces animaux curieux. Ceux qui sont dans l'eau- de-vie ont vécu dans l'eau plus de quatorze heures : ils sont très vivaces. La partie obtuse est la tête, et celle qui est_ pointue la queue, qui semble être d'une substance plus dure que le reste du corps, quoiqu'elle soit jusqu'à un certain point flexible. On aperçoit des viscères dans l'intérieur du corps , dont un se montre sur quelques individus en forme de spire ou de vis. La peau, comme je vous l'ai dit dans ma première lettre, montre dans quelques mou- vements des rides ou plis circulaires, assez prononcés pour que le corps semble quelquefois être articulé. Ces vermicules ont été déjà aperçus par M. Lichtenstein, en examinant quelques dragonneaux qui existent dans la collection du célèbre ichthyologiste Bloch, à Berlin. Rudolphi en parle dans son Entozoorum synopsis, pag. 2 16. Son observation sur l'énorme quantité est très exacte. Filarioe nostrœ proie quasi farctos sunt; quod siharum longitudinem, illius vero minutiem spectas,fœtuum multa millium millia singulis tribuit.

Vous ne pouvez pas vous faire une idée de la quantité énorme qu'une seule goutte exprimée du corps de ces vers contient. Ils n'ont été observés par personne à l'état vivant autant que j'ai pu le faire; ce qui m'importe, du reste, assez peu, sur-tout à moi, tant j'ai été satisfait d'avoir pu faire cette observa- tion moi-même. Quelle incompréhensible fécondité! et cependant on trouve rarement beaucoup de dragonneaux sur le même malade. Mais vont et restent une si grande quantité de petits? Quo abibit proies Ma? an ab homine

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CORRESPONDANCE. 83

homini communicatur ? un alibi comervanda , demum hominem via incognito, pe- tens? demande Rudolphi , pag. 207 ; tant l'histoire de ces animaux est encore obscure. Elle mériteroit bien qu'on envoyât un médecin à Alger ou à M. Clôt avec les questions nécessaires, à quoi ils pourroient bien vous répondre. C'est ce que vous devriez bien faire ou (aire faire par quelques uns de vos amis. Je suis sur-tout curieux de savoir s'il est vrai que 'le dragonneau perce la peau pour en sortir; si l'on trouve des dragonneaux sans petits ; s'il en existe dans d'autres parties du corps qu'aux pieds; si les vers qu'on a trouvés sont d'au- tres genres, comme des strongles. Il y a d'autres espèces qui sont vivipares. Rudolphi l'a observé pour le fdaria furca , qui contenoit une prodigieuse quantité de petits vivants; et chez le F. sanguinea. Je lâcherai d'étudier quel- ques espèces de fdaires qui se trouvent dans plusieurs de nos poissons. Si je trouve quelque chose d'approchant, je m'empresserai de vous en faire part. Dites-moi si ce que je vous ai envoyé dans le solutum de chromate est arrivé en bon état de conservation ; cela est important pour moi.

EXPLICATION DE LA FLANCHE 5.

1. Individus de grandeur variable.

Les plus grands, mesurés à l'aide du micromètre, sont de 7 à huit dixièmes de millimètre de longueur, sur un 75°, dans leur plus grand diamètre.

2. Partie antérieure très grossie, a. Ouverture de la bouche.

3. Portion intermédiaire du corps pour faire voir en aa, deux très petits ma-

melons, situés aux deux tiers de la longueur de l'animal, b. Granules échappés de l'intestin. 4- Autre portion antérieure plus grossie, a. Bouche.

Observ. Une peau assez épaisse cylindrique, finement striée ou plissée en travers, et contenant un intestin très variable dans son mode de contraction, et plein de granules de grosseurs différentes. Ces nombreux plis transversaux rappellent ceux des stries musculaires.

INSTITUT DE FRANCE.

ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES.

Le Secrétaire perpétuel de l'Académie pour les sciences naturelles, certifie que ce qui suit est extrait du procès-verbal de la séance du lundi 21 avril i834-

«APPORT SUR LES RÉSULTATS SCIENTIFIQUES DU VOYAGE DE M. ALCIDE DORBIGNY DANS L'AMÉRIQUE DU SUD, PENDANT LES ANNÉES 1826, 1827,

1828, 1829, i83o, i83i , i832ET i833.

PARTIE ZOOLOGIQUE.

COMMISSAIRES. MM. Isidore GEOFFROY SAINT-HlLAIRE et de BLAIN VILLE.

Dans la séance du 10 mars dernier, l'Académie a charge une commission, com- poséede MM. Cordier,Savary, Ad. Brongniart, Isid. Geoffroy Saint-Hilaire et moi, de lui taire un rapport sur les résultats scientifiques du voyage de M. d'Orbigny dans l'Amérique méridionale; la partie zoologique étant de beaucoup la plus considérable et la plus importante, nous allons commencer, M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire et moi, par vous faire notre rapport particulier; M. Ad. Brongniart vous parlera ensuite des observations phytologiques, M. Savary de celles qui ont Irait à la géographie et à la statistique; et enfin M. Cordier, après vous avoir exposé ce qui regarde la géologie, vous soumettra 1er. conclusions générales de la commission.

Depuis long-temps nos collections nationales d'histoire naturelle n'avoient reçu les grands et notables accroissements qui les ont portées à un si haut point de splendeur, que par suite des voyages de circumnavigation, ou au moins d'expé- ditions maritimes, dirigées spécialement dans les mers australes, et par conséquent

RAPPORT SUR LE VOYAGE DE M. DORRI&NY. 85

ces accroissements n'avoient guère consisté que dans les productions, innombrables, il est vrai, de la mer des Indes, de l'Australasie et de la mer Pacifique, lorsque l'administration du Muséum d'histoire naturelle conçut la nécessité d'employer les sommes malheureusement un peu restreintes qui lui sont allouées pour ses voya- geurs, à l'exploration scientifique de quelques parties circonscrites des continents asiatique et américain. Les résultats extrêmement importants qu'elle avoit obtenus plusieurs années auparavant, par suite de l'envoi de Lalande, l'un de ses prépa- rateurs de zoologie, au cap de Bonne-Espérance, devoit la porter à prendre de nouveau et à suivre cette direction. Il est, en effet, peu de voyages qui, en aussi peu de temps et à aussi peu de frais, aient été aussi lucratifs pour nos collections zoologiques et zootomiques ; mais il faut convenir qu'il n'en a pas été tout-à-fait de même pour les observations scientifiques. Aussi l'administration du Muséum voulut que cette fois les voyages qu'elle avoit l'intention de faire entreprendre fussent également profitables à la science par les objets matériels rapportés, et par les observations faites sur les lieux. Dans ce but elle combina ses instructions pour deux voyages simultanés, l'un qui devoit tendre à explorer les parties septentrio- nales de l'Inde, en s'élevant le plus possible dans les vallées et les gorges de l'Hi- malaya ; l'autre qui devoit étudier et recueillir les productions de la sud Amérique, en traversant le continent, des côtes de la mer Atlantique à celles de la mer Paci- fique, c'est-à-dire, en explorant la Patagonie, le Paraguay et la Bolivie, ou haut Pérou, en passant à travers les Andes. L'administration ne s'étoit cependant pas caché les grandes difficultés de ces deux entreprises, ne pouvant à cause de l'exi- guité de ses fonds, sur-tout à cette époque, permettre que le voyageur fût conve- nablement accompagné. Il n'en est pas,|en effet, des voyages continentaux comme de ceux de circumnavigation. Ici le naturaliste, souvent embarqué avec un ou deux confrères, se trouve en outre presque toujours, plus ou moins aidé par les officiers mêmes de l'expédition, et par suite par les gens de l'équipage, lorsque le service le permet, ce qui a constamment lieu dans les relâches, et sur-tout dans les établissements à terre. Avec ces secours, le voyageur trouve naturellement celui d'un transport facile pour les objets recueillis, dans les embarcations qui sont mises à sa disposition. Il possède à bord ou à terre, dans un lieu approprié, les moyens nécessaires pour que ces objets soient convenablement préparés et con- serves. L'esprit-de-vin ou toute autre liqueur conservatrice, les bocaux, les barils même, les boîtes, les caisses, les secours de toute nature d'un ou de plusieurs aides, en état de santé, et à plus forte raison en cas de maladie, lui sont presque toujours assurés, ou ne peuvent jamais lui manquer en totalité. Il n'en est malheureu- sement pas de même pour le voyageur continental; ordinairement seul par la foiblesse des appointements que peut lui allouer l'administration du Muséum, il

86 RAPPORT

ne peut espérer d'aide, même en bonne santé, et, à plus forte raison, s'il vient à tomber malade. Il n'a ni conseils, ni secours au milieu de gens dont il ignore com- plètement le langage. Les moyens de transport pour lui et ses bagages sont non seulement extrêmement coûteux, puisqu'il est obligé de prendre à sa solde des bommes de peine et des bêtes de somme ; mais encore d'une difficulté extrême dans des pays les routes, par suite dune civilisation peu avancée, manquent presque complètement, ou sont du moins fort incomplètes. A plus forte raison les moyens de conservation qu'il est toujours obligé de faire porter à sa suite doi- vent-ils être extrêmement limités. Les collections qu'il a eu le bonheur de faire, de plus en plus volumineuses, et par conséquent embarrassantes, à mesure qu'il avance, deviennent pviur lui un surcroît de gène et de dépense, toujours augmen- tant, jusqu'à ce qu'enfin il ait pu le; diriger, après uu temps plus ou moins long, vers quelques ports d'où elles pourront être expédiées pour l'Europe, quand l'oc- casion favorable se présentera. Il seroit donc bien important pour les voyageurs continentaux, d'abord pour leur propre sûreté, et ensuite pour celle des collections faites presque toujours à grandes peines, que les voyages de recherches pour l'Histoire naturelle fussent combinés de telle sorte, que le naturaliste observateur pût emmener avec lui un aide intelligent qui sauroit recueillir et préparer les objets, et en même temps augmenter la garantie des collections dans les circon- stances imprévues.

Ces réflexions préliminaires nous ont été naturellement inspirées par la position malheureuse dans laquelle se sont trouvés les deux naturalistes choisis par l'ad- ministration du Muséum , pour exécuter le plan qu'elle avoit cru utile aux progrès de la science. Quoique jeunes et vigoureux tous les deux, l'un, M. Jacquemont, envoyé dans l'Inde, a succombé au moment de son retour, et au milieu de ses riches collections, déjà pour la plupart embarquées pour l'Europe; et l'autre, M. d'Orbigny, chargé de l'exploration de la sud Amérique, nous a tenus pendant deux ans dans de vives inquiétudes sur son sort, et sur celui de ses collections; et nous avons appris depuis son retour que, sans les secours de toute nature qu'il a reçus d'une manière aussi noble que généreuse du Gouvernement et du Président de la république de Bolivia, sa mission étoit à-peu-près manquée. Grâces à Dieu, il n'en a pas été ainsi, et il est arrivé avec dix-sept caisses toutes pleines, sans compter celles qu'il avoit déjà envoyées, et celles qui doivent encore arriver. Après les avoir remises à l'administration du Muséum, qui a déjà pu en apprécier la valeur matérielle, il a soumis au jugement de l'Académie sa récolte scientifique. Vous allez entendre les rapports sur les parties phytologique, géologique et géo- graphique que doivent vous faire les autres membres de la commission; celui que nous avons l'honneur de vous soumettre, M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire et moi.

SUR EE VOYAGE DE M. DORBIGNY. <S-

a trait à la zoologie, et porte, quoique inégalement, sur tous les points de la série animale. Nous n'avons pas besoin, je pense, de vous avertir qu'au milieu d'un si grand nombre de laits observés, et d'animaux plus ou moins nouveaux recueillis, le temps ne nous permettra guère que de vous indiquer sommairement les points les plus curieux et les plus importants, d'après les manuscrits de M. d'Orbigny et ses dessins faits surplace, d'après les animaux encore vivants, ou fraîche- ment morts, avantage qui n'est pas encore aussi commun qu'il serait à désirer qu'il le fût.

Les manuscrits de M. d'Orbigny sont entièrement rédigés pour les animaux mol- lusques, partie de prédilection de l'auteur, et sont prêts à être publiés; ils le sont beaucoup moins pour les autres parties : mais les catalogues sont complets et soi- gneusement faits, portant des numéros d'ordre qui, placés sur les objets, permet- tent de rapporter à ceux-ci tout ce qui tient aux localités et aux circonstances de la découverte, souvent avec la figure coloriée de l'animal entier, ou seulement des parties dont la couleur s'altère après la mort.

Les dessins sont, en général, soigneusement faits, sur-tout pour les animaux que M. d'Orbigny n'a pu rapporter, ou qui se déforment et se décolorent plus ou moins dans la liqueur conservatrice.

Mais avant de porter l'attention de l'Académie sur les animaux les plus intéressants de chaque type ou classe zoologique, qu'il nous soit encore permis de dire quelques mots de l'itinéraire du voyageur.

Parti en juin 1826, il n'a été de retour en France qu'en mars i834; a'ns' son voyage a dure près de huit ans.

Embarqué à Brest pour Hio-Janeiro , il passe de suite à Monte-Video , à l'embou- chure de la Plata , il commence ses observations.

Dès 1 827 , il peut traverser et explorer les pays de la rive orientale de ce fleuve . pour se rendre à Buenos-Ayres. Il gagne ensuite les bords du Parana , et s'y embar- que pour la frontière du Paraguay ; il visite les provinces de Corrientes , des Missions , d'Entrerios et de Santa-Fé, en observant, chemin faisant, la structure géologique du bassin des Pampas, en même temps que les poissons et les animaux mollusques fluviatiles.

Ne pouvant entreprendre de traverser , pour se rendre au Chili et au Pérou , a cause des guerres civiles qui ensanglantoient à cette époque ce malheureux pays , il se décide à explorer la Patagonie, pays alors peu connu et qui lui a fourni des matériaux intéressants. Mais les naturels s'étant soulevés et ligués contre les colons. M. d'Orbigny fut d'abord obligé de payer de sa personne en prenant les armes en faveur des habitants du pays.

Il parcourt la Patagonie du 3ç/ au !\o" de latitude sud , et enfin , après huit

88 RAPPORT

ou neuf mois de séjour en Patagonie, il revient avec beaucoup de peine a Buenos- Ayres.

Cependant il n'avoit pas oublié sa mission; mais, comme il ne pouvoit encore passer au Chili ou au Pérou par terre, il se vit obligé de s'embarquer et de doubler le cap Horn pour parvenir dans la mer du sud. Il arrive au Chili en i83o; mais, comme la guerre civile continuoit avec plus d'acharnement que jamais, il ne put risquer de s'engager dans l'intérieur des terres; repoussé également de la cote, il profite d'une occasion qui se présente pour aller visiter l'état de Bolivia , et, dans ce but, il s'embarque pour le Pérou.

Il visite, chemin faisant, le versant occidental des Cordillières, pays si aride et m nul pour le zoologiste ; il remonte au sommet des Andes, qui lui présente un im- mense plateau , avec une très grande raréfaction de l'air et une sécheresse affreuse.

C'est sur ce plateau cependant, à vingt lieues géographiques de la mer, que se trouvent les parties les plus peuplées de la république de Bolivia ou du haut Pérou , et cela, à cause du grand nombre de lamas et d'alpacas indigènes qui y vivent. Il visite les indigènes de l'intérieur des terres, en s'avancant toujours vers l'est, dans la province de Chiquitos. Il rejoint les rives du Paraguay et pousse jusqu'à Malto- Grosso, appartenant au Brésil.

Après avoir observé les nombreuses nations du Paraguay et visité la province de Mojos, il remonte la rivière du Piray pour arriver à Santa-Cruz avec ses collections: après s'être ensuite porté dans les parties les plus élevées des Cordillières, la grande raréfaction de l'air pensa lui coûter la vie, observé le lac de Titicaca, et avant employé trois années à explorer toutes les parties du haut Pérou, il repasse la Cordillière des Andes, descend à la côte du Pérou, s'embarquele 2.5 juillet 1 833 pour l'Europe, il est de retour le 4 mars 1 834

Pendant les sept années qu'a duré ce voyage, M. d'Orbigny a traversé et retra- versé les Andes, il a parcouru le continent de la sud Amérique, depuis le 1 1* jus- qu'au 43' degré de latitude sud; aussi compte-t-il avoir fait ^780 lieues, tant par mer que par terre, en comptant, il est vrai, ses deux traversées d'un continent dans l'autre.

Ayant eu l'heureuse occasion de séjourner assez long-temps dans les pays qu'il a visités, M. d'Orbigny a porté une attention toute particulière à l'étude des nations parmi lesquelles il s'est trouvé, e^ qui étoient peu ou point connues , même par les descendants actuels du peuple conquérant. Il a ainsi étudié les différents degrés de civilisation des peuples indigènes, depuis les Guichuas, dont la taille moyenne ne dépasse pas l\ pieds 8 à 9 pouces, jusqu'aux Patagons, regardés si long-temps comme des géants, et dont la grandeur moyenne est de 5 pieds 5 pouces. En général, il a paru à M. d'Orbigny que l'espèce humaine suit la règle établie pour

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ies plantes, c'est-à-dire, qu'elle décroit en grandeur à mesure qu'on s'élève des plaines au sommet des Andes.

M. d'Orbigny s'est en outre occupé des idiomes si différents chez les naturels des pays qu'il a explorés. Il assure avoir des observations à ce sujet sur plus de trente nations.

Il nous a rapporté aussi deux têtes osseuses, trouvées dans des tombeaux d'an- ciens Péruviens, et qui sont si remarquables, d'abord en elles-mêmes, a cause de l'étroitesse générale du crâne, de la prostration et de l'aplatissement considérable du front, et ensuite par leur grande ressemblance avec les crânes de l'ancien peuple des Avares, découverts, il y a quelques années, en Autriche. En sorte que dans la supposition cette modification si extraordinaire du crâne seroit artifi- cielle, comme cela est très certain pour la tète des anciens Caraïbes, il faudra admettre que la coutume si bizarre d'écraser, d'aplatir le front des enfants dans le très jeune âge existoit également en Europe, dans l'ancien et le nouveau continent, ou bien qu'il y a eu migration d'un pays dans l'autre, ce qui est beaucoup plus difficile à admettre. Quoi qu'il en soit, outre la nouvelle confirmation rapportée par M. d'Orbigny sur l'observation de la singularité du crâne des anciens Péru- viens, nous lui devrons des crânes mêmes, au lieu de simples moules que nous possédions.

Dans la classe des mammifères, la science aussi bien que nos collectif ns de- vront d'assez importants accroissements au voyage de M. d'Orbigny, et cela dans presque tous les ordres, si ce n'est pour celui des Pachydermes.

Ainsi, dans l'ordre des Quadrumanes, nous avons remarqué une nouvelle espèce de sapajou, voisine du saimiri (1), distincte par sa très longue queue, la couleur noire de sa calotte, et le jaune serin de ses bras ; une belle série de singes hurleurs qui permettra de compléter l'histoire de cette espèce si remarquable; une nouvelle espèce de douroucouli, genre si incomplètement établi par M. de Ilumboldt , qu'Illiger a pu lui donner le nom significatif d'Jotus, c'est-à-dire, sans oreilles, quoique ce soit plutôt un de ses caractères de les avoir plus grandes que les autres sapajous; une belle espèce d'ouistili à queue non annelée.

Notre voyageur, ayant eu l'occasion de voir à-la-fois et long-temps un grand nombre d'espèces de singes et d'individus, a pu rectifier quelques points de leur histoire naturelle; aussi il assure que les espèces ne se mêlent jamais, et que tous les individus d'une même espèce vivent exclusivement ensemble. Il a pu également donner la limite exacte de leur répartition dans la sud Amérique; aussi il n'en a jamais rencontré au-delà du 27' degré de latitude sud, et il a observé que le

(1) Callithrix Bo'iviensis , d'Orb.

Annales du Muséum, t. III, .V série. 12

gO RAPPORT

nombre des individus et des espèces est plus grand dans les plaines que dans les montagnes, et qu'il diminue avec la température.

Dans Tordre des carnassiers, M. d'Orbigny a sur-tout étudié les chauves-souris, et sur-tout les vampires, dont il a pu confirmer les habitudes de sucer le sang des animaux, et même de l'homme, et cela sur ses gens et sur les mulets de sa caravane. L'avidité de ces animaux pour le sang est telle, que les naturels sont obligés pour s'y soustraire de passer la nuit dans des moustiquaires, et de renfermer soigneu- sement leurs poules, et autres animaux domestiques. Le vampire choisit, en général, la nuque, le cou ou le dos de sa victime, afin qu'elle puisse plus difficilement s'en débarrasser; ce qu'elle fait cependant en se roulant sur le dos.

Ayant eu également l'occasion de voir souvent des mouffettes, petits carnassiers voisins de nos putois, il a pu non seulement rectifier ce qu'il y a d'exagéré dans le nombre des espèces admises, et en découvrir une bien distincte, propre aux parties les plus australes de l'Amérique, mais encore examiner attentivement la substance qui leur a valu le nom de mephitis , et qui est en effet assez forte et assez infecte pour qu'il ait pu la sentir à plus de deux lieues en mer, et que le jaguar lui-même soit obligé d'abandonner sa proie, lorsqu'une mouffette vient à s'en appiocher. Du reste, la substance qui répand cette odeur n'est pas, comme on fa cru long-temps, l'urine de l'animal; mais une matière liquide, d'un blanc jaunâtre, sécrétée par les glandes anales, comme dans beaucoup d'autres car- nassiers. 11 a de même rectifié ce qu'on a dit long-temps de la lenteur des mouve- ments de l'animal, nommé paresseux à cause de cela, et s'est assuré que l'habitude qu'on lui a attribuée de se laisser tomber des arbres dont il veut descendre, ne lui appartient pas, mais bien au coati. Il a également observé les mœurs du kinkajou, animal nocturne et frugivore.

Les collections mammalogiques de M. d'Orbigny renferment en outre un bel exemplaire du loup rouge, rapporté, pour la première fois , dans nos collections, par M. de Humboldt: animal qui fréquente les grandes plaines, et qui se nourrit sur-tout de perdrix ; une nouvelle espèce de renard très redoutée des naturels de la Patagonie; un bel individu de cette espèce d'ours que M. F. Cuvier a nommée ursus onialus, et dont la collection du Muséum ne possédoit qu'un seul échantillon en assez mauvais état de conservation.

Dans la famille des phoques, nos collections lui devront un magnifique sque- lette d'otarie ou de phoque à oreilles, et le crâne d'un phoque à trompe de plus de vingt pieds de long , formant sans doute une espèce nouvelle.

Les édentés terrestres et sur-tout les tatous ont fait le sujet des investigations de M. d'Orbigny; en effet il en a recueilli plusieurs espèces nouvelles, ou qui manquoient à nos collections, quoique décrites depuis plus de cinquante ans par d'Azara. En

SUR LE VOYAGE DE M. DORBIGNY. 91

étudiant leurs mœurs, il s'est assuré que plusieurs sont assez carnassiers pour aller déterrer les cadavres, tandis que d'autres ne se nourrissent exclusivement que de fruits. Cependant les uns, comme les autres, ont une chair blanche d'un goût excel- lent, comme il a eu l'occasion de le juger souvent par lui-même.

La famille des édentés aquatiques ou cétacés sera aussi augmentée de plusieurs espèces, mais principalement d'une entièrement nouvelle appartenant à la division des delpliinorlivnques, et qui , bien plus encore que celle du Gange, habite les rivières, dont elle ne sort sans doute jamais , puisque M. d'Orbigny l'a rencontrée à plus de 800 lieues de la mer dans le Mamoré. Elle est , en outre , remarquable pai - cequ'elle conserve à tous les âges des poils courts ou des espèces de moustaches sur le museau.

Mais c'est sur-tout dans l'ordre des rongeurs queM. d'Orbigny aura faitplusdedéeou- verles, non seulement en espèces, mais même en genres ou sous-genres nouveaux. Ainsi, outre plusieurs écureuils des Cordillières , nous avons remarqué une nouvelle espèce de Cténomys, une collection très-intéressante de viscaches et de chinchillas avec les squelettes, beaucoup d'espèces de rats ou de campagnols et une nouvelle espèce de lapin qui ne terre réellement pas ; une espèce également nouvelle d'agouti avec deux doigts seulement aux pieds de derrière : trois ou quatre espèces de eobaie ou cochon d'inde, qui habitent les parties les plus élevées de la Patagonie; et enfin deux autres rongeurs du Chili, que l'un de nous, M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. regarde comme types d'autant de genres nouveaux.

M. d'Orbigny croit au contraire, devoir détruire les deux espèces de coèndou admises par quelques mammalogistes, s'étant expliqué leurs différences par l'état de leur robe en été et en hiver.

Parmi les animaux ongulés nous n'avons trouvé à noter dans les observations de notre voyageur, que la certitude de n'avoir rencontré qu'une seule espèce de tapir, et que, dans les petits chameaux sans bosse d'Amérique, il y a au moins quatre espèces distinctes, savoir : le lama et l'alpaca, qui sont réduits à l'état domestique, et le guanacoet la vigogne, qui ne l'ont jamais été, et qui refusent constamment de s'accoupler avec les deux autres.

Legenre cerf lui a fourni cinq espèces, dont une tout-à-faitnouvelleîi)du versant oriental des Cordillières, remarquable par son poil cassant comme dans le porte- musc, l'élan, et qui appartient à la division des cerfs proprement dits, outre quel- ques autres qui manquoient dans nos collections quoique décrites depuis long-temps par d'Azara.

(1) Cervus Jutisensis, d'Orb.

o; RAPPORT

Quant au genre bœuf, en prenant cette acception clans la plus grande extension possible, en la portant à tous les ruminants à cornes, il est cligne de remarque que M. d'Orbigny n'en a rencontré aucune espèce pas plus que ses prédécesseurs, en sorte que ce genre , si ricbe dans l'ancien continent, et sur-tout en Afri- que, n'est représenté en Amérique que par trois ou quatre espèces, et encore ne dépassent-elles pas le golfe du Mexique. Toutefois notre espèce domestique du boeuf; ou du cbeval, ayant été transportée dans la sud Amérique, peu de temps après la conquête, s'y est propagée dune manière étonnante, et constitue une des ressources de richesses commerciales pour le pays.

Enfin, dans la sous-classe des didelpbes, M. d'Orbigny a recueilli aussi quelques espèces nouvelles de sarigues, d'où il résulte que ce genre se trouve dans toutes les parties du continent de l'Amérique.

Soinmeloute, l'un denous, M. Isidore Geoffroy Saint-Ililaire, fort au courant, par sa place, de nos richesses mammalogiques, croit pouvoir porter le nombre des espèces nouvelles de mammifères rapportés par M. d'Orbigny, à 46, ce qui, sur le chiffre total de 1,200 environ que les catalogues les plus complets admettent aujourd'hui, fait un nombre tout-à-fait digne d'être remarqué. Mais c'est encore bien plus dans la classe des oiseaux que la science et nos collections devront des accroissements et des perfectionnements au voyage de M. d'Orbigny ; le nombre même des espèces nouvelles est beaucoup trop grand pour que nous puissions entrer dans autant de détails que pour les mammifères.

La famille des perroquets sera augmentée de plusieurs belles espèces de perro- quets proprement dits, ainsi que des sous-genres ara et perruche.

Dans l'ordre des oiseaux de proie, outre de magnifiques individus du grand vau- tour des Andes, ou du Condor, nous avons remarqué quelques belles espèces d'aigles.

Celui des grimpeurs renferme deux individus de cetle superbe espèce d'aracari que nous avons signalée pour la première fois dans notre rapport fait à l'académie sur le voyage de M. Eydoux, ainsi que plusieurs pics nouveaux et un couroucou . remarquable par la richesse et la beauté de son plumage.

Mais c'est sur-tout dans cet ordre si innombrable des passereaux que viennent se placer la plus grande partie des richesses ornithologiques de M. d'Orbigny, puisque le catalogue en porte le nombre à au moins 5oo espèces. Parmi elles, M. Isidore Geoffroy regarde comme devant étreplusspécialementnotées, deux espèces nouvelles de merles à grands ongles ou de mégalonyx , un grand nombre de gobe-mouches dont quelques-uns fort remarquables ; le joli coq de roche du Pérou , rouge à ailes et queue noires, avec sa femelle d'un brun rouge obscur, mais malheureusement sans aucune partie du squelette ; de très-belles proenés; des espèces nouvelles de

SUR LE VOYAGE DE M. DORBIGNY. g3

nianakins, de tangaras, une de la grosseur d'une corneille avec une huppe de trois brins etd'une vivacité de coloration très grande; une nouvelle espèce de phytotome; plusieurs espèces rares de pies, dont une tout-à-fait nouvelle ; un grand nombre de synallaxes et de picucules nouveaux; enfin plus de cinquante espèces de coli- bris, parmi lesquelles douze nous étaient inconnues, et 5 ou 6 sont encore fort rares dans les collections. Mais, en outre, l'un de nous, M. Isidore Geoffroy Saint-Hi- laire regarde comme devant former autant de genres nouveaux, un oiseau du genre Ampelis de Linnée , remarquable par une couleur d'un beau vert uniforme avec le bec rouge; un autre voisin des étourneaux; un troisième rapproché des Certluit, et remarquable par la forme toute singulière de son bec en crochet; et enfin trois ou quatre autres de la Patagonie ou des Andes, et qui paroissenl ne pouvoir être que difficilement introduits dans les genres actuellement établis.

L'ordre des pigeons sera aussi augmenté de beaucoup d'espèces nouvelles.

Celui des gallinacés recevra aussi quelques additions importantes du voyage de M. d'Orbigny, entre autres dans les genres tinamou et tinochore, établi par M. Esch- scholtz sur une espèce d'oiseau dont notre voyageur a envoyé un individu au Muséum , outre une nouvelle espèce à pieds tridactyles, l'une de Patagonie, l'autre des parties élevées des Andes, et qui paraissent pouvoir former deux genres nou- veaux, dont en effet l'un a été établi, par M. I. Geoffroy, sous le nom d'eudromie. Malheureusement M. d'Orbigny, n'ayant point été averti de l'importance qu'il y avoit à posséder le squelette, ou au moins l'appareil sternal de ces oiseaux inter- médiaires aux pigeons et aux gallinacés, n'a absolument recueilli que leurs peaux, non plus que celle de l'hoazin et des pénélopes qu'il a rencontrés, en sorte que leur place dans la série peut encore offrir quelques doutes.

Les échassiers paroissent avoir fourni une moisson moins abondante. Nous note- rons cependant une série complète de tous les âges du nandou , espèce d'autruche à trois doigts, appuyée d'un beau squelette; un bel individu du kamichi huppé, ainsi qu'une nouvelle espèce d'agami, de phénicoptère ou flammaut, de foulque et de phalarope.

Parmi les palmipèdes, M. d'Orbigny a pu recueillir dans son voyage vingt-cinq espèces du grand genre Anas L., dont la plus grande partie inédite.

Eu général, la physionomie ornithologique des pays non encore explorés de l'Amérique méridionale, visités par M. d'Orbigny, ne lui a rien offert de bien par- ticulier. Il n'a guère remarqué qu'une ou deux espèces que l'on pourroit regarder comme tout-à-fait identiques avec des oiseaux d'Europe. Du reste, M. d'Orbigny, qui a eu soin de dessiner et de colorier, d'après la nature fraîche, les yeux et le bee de toutes les espèces d'oiseaux qu'il a recueillies ainsi que leurs œufs, n'a pas néglige non plus d'observer leurs moeurs et leurs migrations périodiques. Entre autres faits

94 rapport

il a remarqué que l'ani n'est pas le seul oiseau qui fasse un nid commun a plu- sieurs femelles, il a trouvé une espèce de coucou et une perruche qui ont la même habitude. Il a également observé que plusieurs oiseaux nichent toute l'année, et entre autres des mouettes et des engoulevents.

La classe des reptiles paroit n'avoir pas offert à M. d'Orbigny autant de sujets d'observations, à beaucoup près, que celle des oiseaux, par-tout, il est vrai, beaucoup plus nombreuse en espèces et en individus. En effet , le chiffre total de ses catalogue-. ne monte qu'à 1 19.

D'après ce que nous en avons vu, sa collection renferme, dans l'ordre des chélo- niens, des émydes ou tortues d'eau douce, dont une paroît entièrement nouvelle: quelques tortues de terre, dont la T. carbonaria de Spix qui manquoit à nos collec- tions : mais pas de trionyx ou de tortues molles, dont aucune espèce ne pareil exister dans les grands fleuves de l'Amérique méridionale. M. d'Orbigny a, au con- traire, rencontré fréquemment le crocodile à paupières osseuses.

Dans la division des sauriens , il a rapporté et observé plusieurs espèces d'ameivas. une espèce voisine des tropidolepis ou lézard à écailles épineuses; une seconde espèce des genres doryphore, opiums; un nouveau cbalcide, qu'à cause de la facilité avec laquelle sa queue se casse, les habitants nomment acerilla, ou serpent d'acier, et qu'ils regardent, à tort sans doute, comme très dangereuse; et enfin deux espèces distinctes pouvant former une petite coupe générique auprès des Ecphimotes.

Dans la division des ophydiens, on a' pu aussi remarquer quelques espèces nou- velles; mais c'est ce qu'il jest plus difficile d'assurer. M. d'Orbigny n'a jamais ren- contré de serpents d'eau, si communs dans la mer des Indes, mais bien une espèce de crotale, ou de serpent à sonnettes, depuis le irf degré austral , mais plus commune vers le nord, et de véritables vipères. Toutefois sur cinquante-deux espèces de serpents qu'il a recueillies , cinq ou six seulement sont venimeuses.

La classe des amphibiens, s'il falloit en juger seulement d'après le voyage de M. d'Orbigny, seroit encore moins riche dans les parties de la sud Amérique qu'il a parcourues, que celle des reptiles. En effet, il n'a rencontré qu'un énorme crapaud d'un pied de long, quelques espèces nouvelles de grenouilles et de rai- nettes, mais aucune salamandre terrestre ou aquatique, point de sirènes ou autres genres voisins si répandus dans la nord Amérique. Il n'a rencontré non plus ni pipas, ni coccilido.

Il a été plus heureux pour la classe des poissons, et sur-tout pour les poissons d'eau douce, qu'il a pu recueillir dans toutes les rivières affluentes de la Plata, et dans cette rivière elle-même; il n'a cependant trouvé qu'une seule espèce de cyprin, si commune dans notre Europe septentrionale. Ce genre semble être rem- placé dans la sud Amérique par celui des silures, dont une seule espèce, au con-

SUS I.K VOYAGE DE M. DORBIGNY. <j5

traire, existe en Europe. Aussi M. d'Orbigny compte-t-il dans ses collections dix- huit ou vingt espèces de silures de toutes formes, et par conséquent de beaucoup des genres qu'on y a établis dans ces derniers temps. Il y en a qui sont gigantesques, au point d'atteindre deux et trois mètres de longueur. Les espèces de saumon paraissent aussi être assez nombreuses et fort diverses. Elles sont sans doute, pour la plupart, nouvelles. II en est de même d'une espèce de mugil, de perche, de lucio-perche et de blennie que nous avons vus ligures dans son atlas. Il n'a pas vu d'anguilles, qui paraissent être remplacées par les synbranches; il parle aussi de dupées, d'atherines trouvées dans la Plata, jusqu'à [dus de ioo lieues de son embouchure; de plies dans le Parana à plus de i5o lieues de la mer, et d'une espèce de sole à 3o,o lieues au moins, sur les frontières du Paraguay.

Il a observé aussi une pastenague ou raie armée d'eau douce, une lamproie dans des rivières de la Patagonie , mais point d'esturgeons.

Ainsi, sauf les saumons qui sont assez communs dans les rivières de l'Amérique méridionale, on peut dire que la physionomie ichthyologique de ce pays est plus particulière que celle des oiseaux.

Le tvpe des animaux articulés n'a pas moins occupé M. d'Orbigny pendant son long voyage, que celui des animaux vertébrés; et comme la plupart des espèces sont beaucoup plus aisées à recueillir, à conserver, ainsi qu'à rapporter, il en a fort peu dessiné: mais, par contre, il en rapporte un nombre très considérable: c'est cependant toujours dans la classe des hexapodes, et sur-tout dans la division des coléoptères, que les collections de M. d'Orbigny sont nombreuses et intéressantes par la belle conservation et la fraîcheur des objets. M. Audouin, professeur d'ento- mologie au Muséum, les ayant fait disposer, ou disposé lui-même dans des boîtes convenables, nous avons pu aisément nous faire une idée de l'ensemble de la col- lection , et apercevoir les objets les plus saillants et les plus dignes de fixer l'attention de l'Académie.

Parmi les cicendelles, nous avons noté une jolie espèce remarquable, parce- qu'elle a des espèces de miroirs sur les élytres.

La famille des carabiques nous a paru assez riche en espèces tout-à-fait nouvelles.

Celle des staphvlins nous a montré quelques espèces remarquables par la variété de leur coloration, ordinairement uniforme et noire dans les espèces de nos pays; une d'elles est tout-à-fait métallique.]

La division des lamellicornes contient, outre quelques jolies espèces de hanne- tons, proprement dits, et de charmantes espèces de cétoines, une belle espèce nouvelle du genre cyclocéphale, ainsi qu'un nouveau genre qui fait le passage aux lucanes.

La famille des sylphes, des boucliers nous a paru fort riche en espèces nouvelles.

g6 RAPPORT

Nous avons sur-tout remarqué une espèce d'hydrophile de couleur métallique.

La famille des buprestes contient aussi des espèces fort belles, par leurs couleurs et leurs formes, et dont quelques unes manquoient entièrement aux collections du Muséum.

Le genre cladophore, voisin des lyques, sera augmenté d'une espèce dont les elytres sont presque aussi courtes que dans les staphylins.

Les genres lyttes et cautharides nous ont paru riches en espèces nouvelles, dont plusieurs du genre rnéloé sont remarquables par leurs taches colorées.

Il en est de même du genre pimélie, dont une espèce paroit à M. Audoin devoir former un genre nouveau.

La famille des charançons recevra sur-tout de notables accroissements des col- lections entomologiques de M. d'Orbigny.

Cette observation convient encore mieux pour la grande famille des céramby- ciens et des prioniens, dont nous avons vu une très belle suite, et entre autres une espèce nouvelle du genre pœcilosome.

Il en est de même de la famille des chrisoméles et de celle des coccinelles. Dans la première, certaines espèces fort grandes rappellent par leur aspect les cocci- nelles; et dans la seconde, également fort riche, plusieurs espèces offrent une coloration toute particulière.

Nous noterons enfin, comme offrant quelque chose de tout-à-fait anormal, un assez gros insecte de la division des pentamères, qui ressemble à une lucane, et qui n'est ni lamellicorne ni lingicorne.

Les autres ordres d'hexapodes sont, d'après M. Audouin, beaucoup moins riches.

Ainsi celui des orthoptères ne nous a offert de digne d'attention, qu'une nouvelle espèce de scaphure, une ou deux forficules remarquables, et des locustes dont les ailes foliacées sont relevées verticalement.

Les hémiptères sont beaucoup plus nombreux, mais n'offrent qu'assez peu de formes nouvelles, si ce n'est une jolie espèce de tingris.

Dans les hyménoptères , nous n'avons à noter qu'une belle série de mutilles , une nouvelle espèce tricorne de cryptocéle, et un aptérogyne, encore plus curieux.

Dans les lépidoptères , au milieu d'un assez grand nombre d'espèces nouvelles, nous n'avons remarqué qu'une belle série de zygènes, et un sphinx rapproché des noctuelles.

Quant aux diptères, ils sont presque insignifiants.

Il en est à peu près de même pour les autres classes d'animaux articulés, si ce n'est cependant pour les décapodes ou crustacés, dont la suite rapportée par M. d'Or- bigny paroit intéressante, sur-tout en petites espèces.

Quoique nous n'ayons pu jeter qu'un coup d'oeil beaucoup trop rapide sur cette

SUR LE VOYAGE DE M. DORKIGNY. 97

quantité si considérable d'insectes, recueillis par M. d'Orbigny et dont la totalité n'est cependant pas encore arrivée dans nos collections, on peut présumer par les lieux encore inexplorés d'où ils proviennent, savoir, la l'atagonie, la partie centrale de la république Argentine, le plateau des Cordillières, que la plus grande partie est nouvelle et par conséquent doit beaucoup enrichir nos collections. Ajoutons que le catalogue raisonne qui les regarde offre toujours avec le numéro d'ordre quelques notes de localités et d'observations sur chaque espèce.

Les niolluscarticules qui se sont offerts aux observations de M. d'Orbigny sont peu nombreux; le petit nombre de genres qui constituent ce sous-type étant tous pclagicnsou littoraux, et notre voyageur, suivant sa mission, ayant principale- ment et presque exclusivement explorer l'intérieur du continent.

C'est cette même direction presque forcée qui a porté les investigations de M. d'Or- bigny dans le type des animaux mollusques, tout naturellement sur les genres et espèces qui vivent dans les eaux douces. Ce n'est pas cependant qu'il ait néglige d'observer, de décrire, et mieux que cela, de figurer avec soin les poulpes, les sèches, les calmars et les coquillages marins qu'il a rencontrés dans ses traversées d'Eurqpe en Amérique, du bord oriental de la sud Amérique au bord occidental, et enfin dans son retour en Europe. En effet nous pouvons noter un assez grand nombre de ptéropodes, de firoles, dedoris; l'animal de laeancellaire, remarquable par l'absence complète du tube respiratoire, ce qn'indiquoit assez, bien la coquille, celui de plusieurs natices, du eryptostome etc.; mais c'est sur-tout dans l'ordre des pulmo- branches, dans la classe des céplialidiens et dans la famille des submytilacés, de la classe des accpbaliens, que M. d'Orbigny rapporte des coquilles, des observations et des dessins faits sur le vivant, véritablement «lignes d'intérêt. Nous savons d'après cela que les genres des unios et des anoclontcs , si riches en coquilles plus variées et plus singulières les unes que les autres dans les lus cl les rivières de la nord Amé- rique, sont aussi en grand nombre dans les affluents de la l'iata qui descendent du versant oriental des Cordillières dans le Paraguay. Parmi les espèces les plus inté- ressantes nous avons sur-tout remarqué une espèce d'anodonte lutficole et dont la coquille a, en effet, la forme d'une moule lithodome, ou d'une pholade, et qui vit perpendiculairement placée dans un trou, dans lequel elle s'élève ou s'enfonce par un mécanisme dépendant de la forme de son pied; de véritables unios, pour- vus d'un tube respiratoire encore plus développé que dans l'iridine du Nil; enfui des espèces dont la charnière démontre, encore mieux que tout ce que l'on possédoit dans les collections conchyliologiques, le passage du genre Castalie de Lamarck aux unios.

Dans ses traversées pélagiennes, M. d'Orbigny n'a négligé aucune des espèces de biphores, de diphyes et de béroè, qu'il a pu rencontrer. lin les étudiant, les dessi-

dnnales du Muséum, t. III, 3' série. i3

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liant, les coloriant soigneusement encore vivantes, il aura sans doute trouvé quelques faits nouveaux ou mal connus que ses observations serviront à compléter, et plus probablement encore plusieurs espèces nouvelles qui auront échappé aux recherches de MM. de Cbamisso, Eschscholtz, Quoy et Gaymard , auxquels la science, sous ce rapport, doit tant faits intéressants.

Nous ferons la même observation pour les médusaires du type des animaux rayon- nés, qui, comme pélagiens, se sont nécessairement plus souvent présentés aux observations de M. d'Orbigny, que les écbinides, les madrépores, les polypiaires et les zoophitaires, dont il n'a rapporté qu'un très petit nombre d'espèces , tous ces ani- maux étant plus ou moins littoraux et fixés sur les rochers. Nous avons, en effet, remarqué un assez grand nombrede méduses des genres équorée, géronye, aurélie, chrvsaores, rhyzostomes, dessinées et coloriées avec assez de soin pour qu'à défaut des animaux eux-mêmes , si difficiles à conserver, on puisse mettre en œuvre à l'avantage de la science ces matériaux plus ou moins bien préparés.

En définitive, en admettant que M. d'Orbigny ait observé 6,960 espèces d'ani- maux, ce qui semble le résultat exact du relevé de ses catalogues, rédigés et tenus avec un soin qui mérite toute confiance, il sera juste de conclure, qu'ayant visité, non pas en courant, mais en y séjournant un temps plus ou moins long, des pays jusqu'alors incomplètement ou nullement explorés, le nombre des espèces nouvelles à l'état récent rapportées par M. d'Orbigny doit être fort considérable, sur-tout parmi les mammifères, les oiseaux, les insectes hexapodes, ainsi que parmi les poissons et les coquillages d'eau douce.

Nous devons ajouter que devant aussi s'occuper de géologie, comme va vous l'ap- prendre le rapport de M. Cordier, M. d'Orbigny n'a pas négligé les corps organisés fossiles. Aussi avons-nous vu avec beaucoup d'intérêt des mélanies parfaitement cer- taines de terrains d'eau douce extrêmement anciens, ainsi que des trilobites. Nous n'avons remarqué dans ses collections qu'un seul ammonite, mais aucune bélemnite; mais dans des terrains tertiaires ou quaternaires, il a trouvé des restes d'animaux carnassiers et rongeurs qu'il suppose, peut-être un peu hardiment, différents de ceux qui existent actuellement vivants à la surface du sol. Il nous a en outre mon- tré le dessin colorié d'une demi-mâchoire inférieure, pourvue ds ses dents, d'une grande espèce de mastodonte; et il avoil déjà envoyé, plusieurs années avant son re- tour, un tibia et des dents molaires de cet animal gigantesque (Megatherinm), que l'on avoit supposé à tort une espèce de paresseux, et qui n'est qu'un véritable tatou de la taille d'un petit éléphant; ce qui, pour le dire en passant , proteste contre l'hy- pothèse de Buffon que l'Amérique n'avoit jamais nourri d'animaux d'une taille au- dessus de celle du tapir.

D'après les détails dans lesquels nous venons d'entrer, détails que nous aurions

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pu aisément doubler ou même tripler, tant les matériaux mis à notre disposition sont abondants, l'Académie aura vu sans doute que les observations zoologiques de M. d'Orbigny, en partie déjà rédigées, et souvent accompagnées de figures colcriées faites sur le vivant, ainsi que les collections d'animaux à l'appui, doivent combler plusieurs lacunes qui existoient dans notre collection, et qu'ainsi la zoologie de plu- sieurs parties de la sud Amérique, jusqu'ici inconnues, ou mal connues, comme la Patagonie, les provinces du Paraguay, celles du haut Pérou, en sera notablement avancée. Sans doute l'on conçoit que dans un espace de temps aussi considérable que huit années consécutives, on eût pu l'aire davantage, et nous ne dissimulerons pas que telle a d'abord été noire pensée; mais en réfléchissant que c'étoit pour la première fois que M. d'Orbigny, encore jeune, entreprenoit un voyage de recher- ches sur toutes les parties de l'Histoire naturelle, ne s'étant guère occupé auparavant que des animaux mollusques , et cela , seul , avec des ressources pécuniaires vérita- blement fort bornées , dans des parties jusque-là inexplorées de pays sauvages et incultes, ou au milieu des discordes civiles qui l'agitent d'une manière si cruelle depuis sa séparation de la mère-patrie; en pensant, en outre, que son mandat spé- cial étoit l'exploration des parties centrales du continent de la sud Amérique, ce qui a l'empêcher de séjourner sur le littoral maritime, et par conséquent lui ôter les moyens d'augmenter aisément ses collections; il nous a été impossible de ne pas re- connoitre que M. d'Orbigny a réussi dans sa mission dans des limites fort larges et d'une manière aussi importante pour la science elle-même que pour nos collections. En conséquence nous proposons à l'Académie de témoigner sa satisfaction à M. d'Or- bigny et de lui exprimer combien elle verroit avec plaisir et intérêt que les matériaux plus ou moins importants qu'il a recueillis, et en partie déjà rédigés, fussent réunis dans un ouvrage spécial. Peut-être même l'Académie pensera-t-elle devoir adresser au gouvernement notre rapport avec la prière de favoriser, par tous les moyens con- venables, la publication prochaine que M. d'Orbigny doit être désireux de faire de son voyage. C'est une proposition que nous aurons l'honneur de faire avec les autres membres de la commission , mais sur laquelle nous croyons devoir insister davan- tage comme ayant soumis à notre examen la plus grande masse des matériaux recueillis par M. d'Orbigny, ceux qui ont fait le but le plus spécial de sa mission. Signé à la minute : Isid. Geoffroy Saint-Hilaire, et de Blainville, rapporteur.

RAPPORT SUR LA PARTIE BOTANIQUE DU VOYAGE DE M. d'ORBIGÏNY.

Commissaire. M. Ad. Brongniart.

Le voyage de M. d'Orbigny avoit pour objet toutes les parties de l'Histoire natu-

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relie; mais ce jeune naturaliste s'étoit occupé moins spécialement de botanique, avant son départ, que de zoologie; cependant les plantes qu'il a recueillies pendant son voyage dans l'Amérique méridionale, s'élèvent à plus de 2,000 espèces, la plupart récoltées avec soin, bien conservées, et susceptibles d'être étudiées et décrites aussi complètement que l'état de ces plantes dans la saison il les a ren- contrées le permettoit. Mais pour apprécier l'intérêt de ces collections, des notes et des dessins qui les accompagnent, et les progrès qu'elles pourront faire faire à la botanique, il faut commencer par jeter un coup d'oeil sur l'état de nos connois- sances sur la végétation desdiverses parties de l'Amérique méridioualequeM. d'Or- bigny a parcourues.

Les pays visités par ce jeune voyageur appartiennent à trois régions bien dis- tinctes par leur situation géographique, et dont la végétation paroit offrir aussi des différences très notables.

L'une est la Patagonie, sur les bords du Rio Négro, entre le 3o,° et le 4-t0 de latitude australe. M. d'Orbigny y est resté pendant plus de huit mois : il a remonté le Rio Négro jusqu'à une assez grande distance de son embouchure; et si le nombre des plantes qu'il a recueillies est peu considérable, on doit l'attribuer plutôt à l'uniformité de la végétation de ces grandes plaines, et peut-être à la saison, qu'à des recherches incomplètes; car quoique le nombre total de ces plantes ne s'élève qu'à r 1 5 , plusieurs d'entre elles sont très petites, et auroient échappé à un observateur moins attentif.

La seconde région parcourue par M. d'Orbigny comprend les bords du Rio de laPlata, autour de Monte-Video et de Ruénos-Ayres, et ceux du Rio Parana, ou rivière du Paraguay, depuis son embouchure dans la Plata jusqu'à Gorrientes, c'est-à-dire, les provinces de Buénos-Ayres, d'Entre-Rios et de Gorrientes. C'est plus spécialement cette dernière que M. d'Orbigny a explorée avec soin, pareequ'il supposoit avec raison qu'elle étoit moins connue des naturalistes. Ces recherches s'étendent donc ici entre le 27e et le 35e degré de latitude sud ; et s'il ne s'est pas rap- proché davantage de l'équateur dans cette direction, c'est qu'il avoit atteint les frontières inhospitalières du Paraguay, qu'on ne pouvoit franchir sans s'exposer, comme notre malheureux compatriote Bonpland, à une longue captivité.

Enfin la troisième région, qu'il a explorée avec un soin tout spécial , comprend toute la république de Bolivia ou du haut Pérou, et quelques parties du Pérou lui-même; elle embrasse une étendue plus grande que celle de la France entière, entre le i3c et le 22' degré de latitude sud, et présente les hauteurs les plus variées, depuis le niveau de la mer à l'ouest et les vastes plaines souvent inondées de la province de Moxos à l'est, jusqu'aux sommets couverts de neiges perpétuelles de la partie la plus élevée des Andes.

SUR LE VOYAGE DE M. DORBJGNY. loi

Il a passé trois années dans cette intéressante contrée, qu'il a pu parcourir dans toutes ses parties, grâce au généreux appui que le président de la république de Bolivia lui a donné.

Au milieu des recherches de toute espèce auxquelles cet actif voyageur se livroit, il a trouvé le temps de recueillir et de préparer avec soin plus de 1,600 espèces de plantes, dont beaucoup seront d'un grand intérêt pour la science.

Il suffira , en effet, de rappeler en quelques mots ce qu'on sait sur l'a botanique des parties de l'Amérique que M. d'Orbigny a parcourues, pour faire sentir l'im- portance de sou voyage sous ce rapport.

La longue étendue de côtes comprises entre l'embouchure du Rio de la Plata et du détroit de Magellan n'avoit encore été visitée par aucun naturaliste; les deux extrémités seulement de cette région, Monte-Video et Buénos-Ayres au nord, et les terres magellaniques au sud, avoient été explorées anciennement par Com- merson, et plus anciennement par d'autres voyageurs. Le voyage de M. d'Orbigny sur les bords du Rio Négro nous fournit les premiers documents sur un des points intermédiaires, et l'uniformité qu'il a observée sur une grande étendue de pays, le petit nombre de plantes qu'il y a trouvées , malgré des recherches très attentives, peuvent faire présumer que le même caractère de végétation se pro- longe sur une assez grande partie de ces vastes plaines de l'Amérique australe. Là, pas un arbre ne vient interrompre l'uniformité d'une végétation uniquement formée de plantes herbacées, et de quelques arbustes rabougris, souvent sans feuilles , ou presque dépourvus de ces organes et hérissés d'épines ; tels sont Y Acacia strombulifera de Lamark, le Cassia aplijlla Cav., un Mimosa sans feuilles, le Colletia serralifolia de Ventcnat, le Larrea divarîcata Cavan, une espèce nou- velle fort remarquable de BougainviUea , une belle composée à feuilles épineuses et à fleurs jaunes, semblables par leur aspect à celles d'un filichrysum.

Un autre caractère remarquable de cette végétation est l'extrême piédominanee de deux familles, les graminées, qui forment un sixième, et les synanthérées un quart des plantes phanérogames, tandis que généralement les premières font au plus un dixième, et les secondes un sixième de la totalité de ces végétaux. Plusieurs de ces plantes seront, sans aucun doute, nouvelles; d'autres se rapporteront, il est vrai, à des espèces déjà connues des environs de Buénos-Ayres, mais elles n'en auront pas moins beaucoup d'intérêt pour la géographie botanique.

Les plantes des bords de la Plata et du Parana paroitront peut-être avoir moins d'importance sous le rapport de la géographie botanique, pareeque les provinces du Brésil qui sont sous la même latitude, telles que celles du Rio-Grande et de Sainte-Catherine, ont été visitées dans ces derniers temps par d'habiles botanistes, et en particulier par notre confrère M. Aug. Saint-Hilaire. Cependant la corn-

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paraison de la végétation d'une province maritime et d'une région intérieure , éloignée de plus de 200 lieues de la mer, ne sera pas sans intérêt, indépendam- ment des plantes nouvelles Jque présentent évidemment les collections faites dans ces lieux par M. d'Orbigny, et parmi lesquelles on peut citer une superbe nym- phéacée, voisine deYEuriale ferox des Indes orientales, qui orne de ses immenses fleurs roses les eaux de la province de Corrientes, et dont les graines nombreuses, grosses comme un pois, servent comme le mais à la nourriture des Indiens, et lui ont fait donner dans le pays le nom de mais d'eau.

Si nous passons maintenant à la dernière partie du voyage de M. d'Orbigny, à son exploration de la république de Bolivia, nous trouverons non seulement un bien plus grand nombre d'objets collectés et étudiés sur les lieux, mais encore des plantes bien plus remarquables et par leur nouveauté et par leur intérêt pour la géograpbie botanique.

En effet, cette immense chaîne de montagnes qui , du cap Ilorn jusqu'à l'isthme de Panama, longe le grand océan Pacifique, est loin d'avoir été étudiée dans toute son étendue sous le rapport de ses productions naturelles, Mutis, Ruiz et Pavon, Dombey, Haenke, et plus récemment MM. de Humboldt et Bonpland ont exploré sa partie nord, depuis Panama jusqu'à Lima, c'est-à-dire, jusqu'au 12' degré de latitude sud. D'un autre côté, Ruizet Dombey anciennement, et, dans les temps modernes, l'infortuné Bertero, plusieurs botanistes anglais et allemands, et nos compatriotes MM, d'Ur ville, Lesson, Gaudichaud et Gayavoient étudié avec soin les richesses végétales du Chili, depuis le 3o' jusqu'au 38' degré de latitude sud ; mais tout l'espace compris entre le i2r et le 3o' degré de latitude australe n'avoit été visité par aucun botaniste connu. C'est dans cette partie cependant que se trouvent les sommités les plus élevées de la Cordillière des Andes; c'est que de vastes plateaux, voisins de la limite des' neiges perpétuelles, s'étendent sur une grande surface. C'est cette légion presque inconnue aux naturalistes, dont M. d'Or- bigny a visité avec soin une très grande partie, comprise entre le 12' et le 22' degré de latitude. Mais il ne s'est pas borné à parcourir cette chaîne de montagnes, si remarquable par ses productions végétales : il a également étudié la végétation des parties basses et brûlantes qui s'étendent jusqu'aux frontières du Brésil; et si ses recherches sur d'autres branches de l'Histoire naturelle ne lui ont pas permis, comme il en convient lui-même, de recueillir toutes les plantes si nombreuses qu'il rencontroil dans ces vastes contrées, plus de 1,600 espèces différentes, collectées d'une manière très judicieuse dans les lieux qui pouvoient offrir le plus d'intérêt pour la géographie botanique, attestent en même temps son zèle actif pour toutes les parties des sciences, et le tact qui le dirigeoit dans celles dont il n'avoit pas fait une étude spéciale.

SUR LE VOYAGE DE M. D'ORBIGNY. If)3

Beaucoup de plantes recueillies, soit dans Jes provinces centrales de l'Amérique, soit sur les parties élevées des Gordillières, sont évidemment nouvelles; et quoique un travail plus long que celui auquel nous avons pu nous livrer eût été nécessaire pour en fixer exactement le nombre, on peut, sans risquer de se tromper beaucoup, apprécierait moins à 3 ou 4oo le nombre des espèces inconnues, recueillies dans cette partie 'de son voyage, et toutes, nouvelles ou connues, seront d'un grand intérêt pour la géographie botanique, en établissant un chaînon qui manquoit pour lier la végétation du Chili avec celle du Pérou, proprement dit, et delà Colombie.

Ce qui donne encore plus de valeur à ces objets, ce sont les notes précises sur les localités, les bauteurs et les caractères fugaces de toutes ces plantes que four- nissent les catalogues de M. d'Orbigny. Ces notes et l'attention scrupuleuse avec laquelle on voit que, dans les lieux importants, ce zélé voyageur a recueilli les espèces les plus petites et les moins apparentes , prouvent déjà que M. d'Orbigny , quoique ne s'étant pas occupé spécialement de botanique, n'étoit pas étranger à cette science ; mais il me reste à parler d'un vrai travail scientifique que ce natu- raliste a entrepris et poursuivi avec une persévérance et un talent qui méritant les plus grands éloges, je veux parler de ses recherches sur les Palmiers.

L'impossibilité de conserver convenablement en herbier, à la manière des autres plantes, ces immenses végétaux, en avoit, jusqu'à ces derniers temps, rendu la connoissance très imparfaite; les fruits de beaucoup d'entre eux étoient presque seuls parvenus dans nos collections, et avoient pu être étudiés par les botanistes. C'étoit aux ouvrages de quelques anciens naturalistes qui avoient dessiné ces arbres sur les lieux, tels que Rumphius, Kheede, Plumier, qu'il falloit avoir recours pour prendre une idée de leurs autres caractères, et ces notions étoient bien imparfaites à cause de l'état de la botanique à l'époque ces ouvrages furent exécutés.

Un grand pas a été fait, en ces derniers temps, par la publication du superbe ouvrage de M. Martius sur les Palmiers du Brésil; mais cet ouvrage étoit à peine publié, et n'existoit pas encore en France lors du départ de M. d'Orbigny. Plu- sieurs botanistes l'engagèrent à donner tous ses soins à l'étude de cette belle famille, et ii profiter de son talent comme dessinateur, joint à son habitude d'imiter la nature avec une scrupuleuse exactitude, pour rapporter en Europe les matériaux les plus complets possibles d'une histoire des espèces de cette famille, qu'il auroit pu étudier pendant son long voyage.

Notre espoir à cet égard a été dépassé, et une série de dessins de quarante-huit espèces de Palmiers tous représentés, non seulement dans leur entier, pour faire connoître leur port, la forme de leurs troncs, et la disposition de leurs feuilles, mais dans les moindres détails de leurs fleurs et de leurs fruits, sont des matériaux

Io4 RAPPORT

delà plus grande importance, sur-tout si on pense que ces dessins sont accompa- gnés, pour toutes les espèces, d'une description très détaillée faite sur les lieux, de notes sur leurs usages et leur distribution géographique, et, pour la plupart d'entre elles, de portions de tiges, de feuilles sèches, de fruits et de fleurs qui per- mettront de vérifier et de compléter ce que les détails des dessins de M. d'Orbignv pourraient laisser à désirer. Plus zoologiste que botaniste, au milieu de recherches et d'observations de toute espèce, ce savant voyageur a fait ce que beaucoup de botanistes avoient négligé , à cause de la difficulté que présente l'étude de ces végétaux si remarquables. Grâce à M. d'Orbigny, les Palmiers du haut Pérou seront bientôt mieux connus que ceux delà Guvane.

On voit par tout ce qui précède que les collections botaniques de M. d'Orbigny, jointes aux notes et aux dessins qui les accompagnent, peuvent étendre beaucoup nos connoissances sur la végétation de l'Amérique méridionale. Qu'il nous soit permis, en terminant, d'exprimer un désir que nous éprouvons bien vivement: c'est que de si beaux matériaux ne restent pas enfouis pendant de longues années dans les collections publiques, ou dans les porte-feuilles de l'auteur, pour se publier ensuite par fragments, qui leur ôteront tout leur intérêt d'ensemble géographique.

Quand on voit que les belles collections faites anciennement par Commerson et par Dornbey, dans des pays voisins de ceux visités par M. d'Orbigny, sont encore en glande partie inédites, que quelques portions seulement ont été décrites dans vingt ouvrages différents, on conçoit la crainte que nous éprouvons.

Si, d'un autre coté, on réfléchit au sort qui attend la plupart des jeunes savants que leur passion pour l'étude de la nature entraîne dans ces voyages périlleux, si on se rappelle que, depuis dix-huit ans que la paix générale a rouvert les mers, sur huit voyageurs naturalistes du Muséum d'Histoire naturelle qui ont entrepris de longues expéditions, cinq, Godefroy, Havet, Plée, Duvaucel, et tout récemment encore, l'infortuné Jacquemont, ont péri loin de leur patrie; que Lalande et Lesclienault ont succombé au bout de peu d'années aux maladies résultant des fatigues de leurs longs voyages, et que M. d'Orbigny, seul peut-être, parmi ceux qui sont revenus en France avec leurs collections, peut espérer de faire connoitre par lui-même les résultats de ses recherches, on sentira combien il est juste de faire tous les efforts possibles pour le faire jouir de la plus douce récompense qu'il puisse attendre, après une si longue absence, la publication des matériaux achetés par tant de fatigues et de dangers, sur-tout lorsqu'une instruction étendue et profonde de la part du voyageur annonce d'avance toute l'utilité que les sciences retireront de cette publication.

SUR LE VOYAGE DE M. D'ORBIGJNY. ' io5

RAPPORT SUR LA PARTIE GÉOGRAPHIQUE DU VOYAGE DE M. D'ORBIGNY. Commissaire. M. Sa vary.

11 est rare que l'attention d'un naturaliste voyageur se porte avec un égal intérêt et sur les objets si variés de ses études spéciales et sur un sujet de recherches non moins utile, mais plus aride, la configuration exacte et détaillée des Contrées qu'il parcourt. Il est plus rare que ce voyageur étende ainsi volontairement le cercle dé* ses travaux, lorsqu'il aborde des difficultés nouvelles sans préparation, sans guide, et presque sans instruments. C'est ce qu'a fait M. d'Orbigny avec un zèle infatigable.

Son voyage comprend dans sa longue durée deux voyages distincts. Je n'ai point à m'occnper de ses premières excursions à travers la républiqne Argentine et jus- qu'aux confins de la Patagonie ; alors tout son temps étoit donné à l'histoire natu- relle, sauf quelques recherches sur les idiomes et les langues du pays.

C'est à l'arrivée de M. d'Orbigny dans le haut Pérou que commence en quelque sorte son second voyage ; à celui-là se rapportent exclusivement les nombreux ma- tériaux topographiques qu'il a rapportés.

Le haut Pérou, dont la plus grande partie forme aujourd'hui la république de Bolivia, est un pays à-peu-près égal en surface à la France. Sous le rapport géogra- phique ce pays est bien remarquable. Un lac immense et de grandes villes presque aussi élevées au-dessus du niveau général des mers que la cime des plus hautes montagnes d'Europe: des montagnes qui dominent ce lac, comme notre Mont- Blanc domine le Rhône et Genève; sur ces montagnes de riches mines, les plus élevées de toutes celles que l'homme exploite : au-delà des Cordillières, de vastes plaines traversées par de grandes rivières navigables dans une étendue de plus de deux cents lieues et dont le cours, mal connu des habitants eux-mêmes, ne res- semble en rien aux représentations hasardées de nos cartes; un climat froid dans le voisinage de l'équateur: sur un versant des montagnes des orages périodiques, chaque jour pendant une partie de l'année, pendant le reste un ciel constamment pur et sec; sur l'autre versant, une perpétuelle humidité ; tel est le pays pour lequel M. d'Orbigny rapporte les éléments minutieux d'une carte détaillée.

Ces éléments sont des reconnoissances exécutées à l'aide de la boussole pour lf s directions, de la montre pour les distances parcourues. Les formes du terrain, des- sinées à une grande échelle, sont exprimées au pinceau avec un talent très remar- quable. Je ne craindrai pas de comparer ces reconnoissances à ce que le dépôt de la guerre possède de mieux , en ce genre, sur plusieurs parties de l'Espagne.

Annales du Muséum, t. III, 3' série. i4

lOÔ RAPPORT

Les itinéraires de M. d'Orbigny, en se croisant et en suivant des contours entiè- rement fermés, se corrigent et se vérifient eux-mêmes. Cependant une vérifica- tion bien plus complète m'a été fournie par les observations astronomiques de M. Pentland.

M. Pentland , qui a séjourné dans le haut Pérou pendant les années 1826 et 1827, a déterminé, à l'aide d'un grand nombre de hauteurs d'étoiles et de distances lu- naires, les positions géographiques de près de cent points de cette contrée. Ces ré- sultats encore inédits et que M. Pentland a bien voulu me communiquer, assignent à ces points principaux des distances relatives très peu différentes de celles qui ré- sultent des reconnoissances de M. d'Orbigny. Ces reconnoissances viendront par conséquent s'enchâsser sans trop d'altération dans le canevas d'une carte, auquel les positions de M. Pentland serviront de base.

Pour donner, quant a la configuration du pavs, une idée des rectifications que nécessitent, d'après M. d'Orbigny, les cartes actuelles les plus répandues, il suffira de citer la position d'une grande ville (de La Paz) transportée d'un cù-té de la Cor- dillière principale sur le côté opposé. C'est à-peu-près comme si une carte d'Europe présentoit Turin sur le versant des Alpes qui regarde la France.

M. Pentland a déterminé, par de longues suites d'observations barométriques, la hauteur des points il obssrvoit. Dépourvu de baromètres, M. d'Orbigny a cher- ché à y suppléer en observant la température d'ébullition de l'eau chauffée dans un vase d'argent. Malheureusement les thermomètres qu'il employoit ont été brisés dans la suite du voyage et leur graduation n'a pu être comparée. Il faudroit donc- en déterminer les erreurs par quelques uns des résultats mêmes de M. Pentland. Cette correction ainsi déterminée, l'accord est satisfaisant pour un assez grand nombre de points. Cependant il y a des différences que l'on ne peut guère expli- quer que par la graduation inégale de divers thermomètres.

M. d'Orbigny n'a pas négligé de réunir, autant qu'il était possible, des documents statistiques que le gouvernement Bolivien s'est empressé de lui fournir. Ces docu- ments portent sur des nombres trop peu considérables pour qu'il soit possible d'en tirer des conclusions bien certaines. Toutefois , en prenant les moyennes générales des naissances pour quatre années consécutives, dans deux départements de la ré- publique, où de rares villages indiens so.it parsemés sur une immense étendue de territoire, dans les pays des Mojos et des Chiquitos, on remarque déjà, comme dans tous les recensements connus, comme dans les pays la population est le plus agglomérée, la supériorité numérique des naissances de garçons sur les nais- sances de filles. Dans chaque province considérée séparément, comme pour la moyenne des deux, il naît annuellement cent trois enfants mâles pour cent enfants du sexe féminin. Ces nombres diffèrent moins que chez nous; mais toute conclu- sion , quant a cette différence, seroit évidemment prématurée.

SUR LE VOYAGE DE M. DORBIGNY. 107

Unsujet de recherches qui s'adresse moins directement à l'Académie des sciences, mais qui excitera toujours un intérêt universel , l'étude des langues et des antiquités du pays, a offert à M. d'Orbigny de curieux résultats : plus de trente-six vocabu- laires différents; des traces de systèmes de numération, dont la base est ici le nombre cinq, ailleurs le nombre douze; des singularités frappantes et caractéris- tiques, telles qu'une langue parlée dans une étendue considérable de pays, et dans laquelle chaque objet a deux noms exclusivement employés, l'un par les hommes, l'autre par les femmes : toutes ces données , dont plusieurs se lieront peut-être aux rapports et aux grandes migrations des peuples , ajouteront sans doute au prix des relations qu'on doit attendre de M. d'Orbigny. L'histoire des arts y trouvera aussi quelques documents précieux.

Pour revenir à l'objet spécial de ce rapport , et faire apprécier d'un mot le travail qui m'a été soumis, je dirai que les matériaux topographiques de M. d'Orbigny, joints aux positions déterminées par M. Pentland, permettront de construire la carte détaillée d'un pays aussi étendu que la France avec une exactitude comparable à celle de nos cartes d'Espagne ; j'exprimerai le vœu que les minutes d'un travail qui ne sera peut-être jamais refait, puissent être conservées dans l'une de nos collec- tions nationales; que l'auteur se trouve à même d'en achever la rédaction et le dessin; de publier enfin à une échelle réduite, quoique assez grande encore, la carte des régions qu'il a parcourues. Une telle publication seroit sans doute le plus juste et le meilleur remerciment que la France pût adresser au gouvernement de Bolivia, pour la protection éclairée que ce gouvernement n'a cessé d'accorder à M. d'Orbigny, pour les ressources de tous genres qu'il a si libéralement mises à sa disposition.

Signé à la minute : Savar\.

RAPPORT SUR LA PARTIE GÉOLOGIQUE DU VOYAGE DE M. D'ORBIGNY DANS L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE.

Commissaire. —M. Cordier.

Les matériaux géologiques, rapportés par M. d'Orbigny, se composent d'un iti- néraire détaillé des contrées qu'il a parcourues, itinéraire qui renferme un bon nombre d'observations et de considérations générales; d'un atlas de huit feuilles, offrant des coupes figuratives de la disposition des terrains; et de plus de six cents échantillons déroches, choisis avec discernement et accompagnés de catalogues circonstanciés.

Ces matériaux nous font connoitre d'une manière satisfaisante la constitution

I 08 RAPPORT

de deux grandes régions de l'Amérique méridionale, dont l'étendue réunie est au moins triple de celle de la France; mais en outre, les résultats combinés avec les observations précédemment recueillies au pourtour de cette partie du inonde par d'autres voyageurs, nous donnent les probabilités les plus précieuses sur la nature jusqu'alors ignorée des terrains des autres régions qui composent l'intérieur de cet immense continent. Nous allons entrer dans quelques détails pour justifier ces assertions. Voici d'abord les principaux résultats des recherches de M. d'Orbigny, relativement à la constitution de la république Argentine et de la Patagonie :

Ces vastes contrées, qui du sud au nord, et à compter du 48" degré de latitude sud, jusqu'au confluent de la rivière du Paraguay avec celle du Paratia, ont environ six cents lieues géographiques de longueur sur à-peu-près deux cents lieues de largeur moyenne, ne consistent qu'en une plaine immense, peu élevée au-dessus du niveau de la mer, bordée à l'ouest par les Cordillières des Andes, et à l'est par les montagnes du Brésil et par l'océan Atlantique. Cette plaine est partagée en deux bassins presque égaux en longueur par la chaîne basse des montagnes du Tandil et de la Ventana, laquelle, à partir de l'océan Atlantique par le 38' degré de latitude, court dans la direction de l'ouest-nord-ouest vers les Andes et l'océan Pacifique. On peut aisément juger de la constitution des deux bassins, d'après les coupes naturelles qu'on rencontre dans le sol de loin en loin et dans le voisi- nage des cours d'eau; ces coupes atteignent quelquefois une hauteur de plus de cent mètres.

L'uniformité et la monotonie de la surface des deux bassins sont en rapport avec l'horizontalité parfaite et la parfaite continuité des couches qui lç^ composent. Ces couches appartiennent de part et d'autre aux étages supérieurs des terrains de la période tertiaire, ou palaeothérienne ; mais elles ne sont point parfaitement semblables.

Dans le bassin, dit des Pampas de Buénos-Ayres, on ne peut voir presque par- tout, c'est-à-dire, sur des milliers de lieues carrées, que la couche tout-à-fait su- périeure. Elle est composée d'une argile grossière, un peu endurcie, effervescente, d'un gris cendré , et qui ne contient d'autres débris organiques que des ossements de mammifères et de reptiles, parmi lesquels figurent ceux de ce tatou gigan- tesque, dont on avoit fait un paresseux, sous le nom de mégathérium, et dont il existe un magnifique squelette au Cabinet du Roi à Madrid. Ainsi les débris de cet animal extraordinaire n'appartiennent ni aux alluvions fluviatiles, ni au grand atterrissement diluvien.

Les couches inférieures du système des Pampas de Buénos-Ayres ne se montrent qu'au pourtour du bassin, notamment dans les provinces d'Entre-Bios et de Cor- rientes, et le long des montagnes du Brésil, où, par l'effet d'un relèvement insensible

SUR LE VOYAGE DE M. DOKBIGNY. I 09

de leurs plans, elles viennent figurer dans les rares coupures du sol. Elles sont, à partir du haut, composées ainsi qu'il suit : Argile avec amas ou rognons de gypse. Calcaire caverneux à pâte compacte, sans fossiles, analogue aux calcaires dits

d'eau douce. Sable ou grès quartzeux, souvent ferrugineux, contenant par places de l'oxide

rouge ou de l'hydrate de fer en rognons géodiques, ou en grains; et, ce

qui est remarquable, des galets de belle sardoine. Argile avec amas de gypse fibreux ou laminaire, et avec rognons calcaires. Pierre calcaire grossière cloisonnée, contenant de l'argile dans ses compar- timents. Grès quartzeux, tantôt durs et lustrés, tantôt friables, et contenant des troncs

d'arbres silicifiés, et des ossements de mammifères également h l'état siliceux. Grès quartzeux à coquilles marines (huîtres, venus, etc. ). Argile calcarifère.

Grès quartzeux, friable, avec rognons calcaires, sans fossiles. Calcaire grossier arénifère avec des coquilles marines ou des empre;ntes

(venus, cardium, pecten , huîtres). Enfin grès quartzeux, friable, rempli de coquilles marines (huîtres et peignes)

de grande dimension, de la plus belle conservation, et contenant parfois

des débris de poissons et du bois fossile.

Tel est le système tertiaire qui constitue cette vaste partie de l'Amérique méri- dionale. Ce système n'est recouvert d'aucun atterrissement, du moins dans les régions que M. d'Orbigny a parcourues. Mais il supporte à dix et douze lieues autour de Buénos-Ayres, et même jusqu'au San-Pédro qui en est distant de qua- rante lieues au nord-ouest , quelques lambeaux assez étendus de bancs coquilliers tout-à-fait meubles, exploités pour faire de la chaux, et qui sont composés d'une espèce non décrite de petites corbules, dont l'analogue est vivante à l'embouchure du fleuve de la Plata ; l'existence de ces lambeaux est d'un grand intérêt, puisqu'à elle seule , elle caractérise, pour cette partie de la terre, une des époques du relève- ment successif des continents.

M. d'Orbigny n'a pu vérifier la nature de la chaîne du Tandil et de la Ventana qui sépare le bassin des Pampas de Buénos-Ayres de celui de la Patagonie; mais d'après les observations et les échantillons qui lui ont été communiqués par M. Parchappe, cette chaîne, qui va croiser presque perpendiculairement les Cordil- lières des Andes, est composée de roches primordiales stratiformes.

Il a reconnu qu'il en est de même des terrains qui terminent les montagnes du

1IO RAPPORT

Brésil sur la côte de Monte-Video , et le long de la rive gauche de la Plata. C'est le gneiss qui constitue la masse de ces terrains.

Les terrains tertiaires qui forment le bassin des Pampas de Patagonie n'arrivent point, au reste, précisément jusqu'à la chaîne du Tandil; ils en sont séparés par des plaines basses à couches horizontales, composées de pierres calcaires, dont M. d'Or- bigny n'a pu prendre d'échantillons, mais qu'il rapporte au grand étage des terrains oolithiques d'Europe. A l'ouest le bassin finit le long des Cordillières des Andes, au pied d'un système calcaire que M. d'Orbigny n'a pas vu, mais qu'il croit l'équivalent de nos terrains de craie. Ce sont des roches de même nature qui limitent le bassin du côté du cap de Horn , vers le 48' degré de latitude. Enfin du côté de l'est, l'océan Atlantique baigne le pied des falaises du sol tertiaire. Voici, en commençant par le haut , quelles sont les diverses assises qui constituent cette vaste surface : Grès grisâtre, en partie quartzeux, sans débris organiques. Calcaire marneux, sans débris organiques. Argile calcarifère tendre, contenant des huîtres nombreuses, souvent d'un

grand volume, et pénétrées de belles dendrites noires. Marne avec beaucoup d'amas gypseux, et de beaux cristaux de même nature. Grès azuré, très remarquable par sa couleur et par sa composition; ses grains sont assez fins, et composés partie de quartz, partie de détritus de vieux porphyres noirs aniphiboliques, ou pyroxéniques. Calcaire compacte en plaques, ou en rognons dans une argile grise et grossière. Grès quartzeux à ciment calcaire. Il est mêlé de grains verts ; on y trouve des empreintes de coquilles d'eau douce ( unio et lymnées), et des débris de poissons. Marne grossière, contenant en abondance des plaques d'un calcaire gris com- pacte, qui ne diffère des pierres lithographiques qu'en ce qu'il est pénétré dans toute sa masse par de belles dendrites noires. Enfin, grès quartzeux à ciment calcaire, mêlé de grains verts à la partie supérieure , et de parties ferrugineuses à la partie inférieure. Au milieu se trouvent en grand nombre des coquilles fossiles des genres huître et peigne, généralement dans leur position naturelle, et en quelques places un peu roulées. La nature et la succession des roches, l'intercalation de couches à coquilles d'eau douce entre des couches à débris marins, ne sont pas les seuls caractères qui fassent contraster la constitution des Pampas de Patagonie avec celle des Pampas de Buénos-Ayt-es. La surface du premier bassin est presque par-tout recouverte d'une couche mince et inégtle de sables meubles, en grande partie quartzeux, et qui sont mêlés de galets formés les uns de grès lustrés intermédiaires , et les autres de por-

SUR LE VOYAGE DE M. D'ORBIGNY. 1 I

pbyres extrêmement variés. Celte couche appartient évidemment au grand atter-

rissement diluvien.

Les efflorescences salines sont aussi beaucoup plus fréquentes à la surface de* Pampas de Patagonie. Sur un grand nombre de points, on ne trouve en creusant que de l'eau trop saumàtre pour être potable. En outre, les légères dépressions du sol offrent souvent des lacs salés couverts d'incrustations qu'on exploite avec- avantage sur quelques points.

Tels sont les principaux résultats des observations faites en Patagonie et dans les autres parties de la république Argentine, par M. d'Orbigny.

Ce voyageur n'ayant pu se rendre ensuite par terre au Chili et dans le haut Pérou, il en résulte que la seconde partie de ses recherches géologiques ne se lie pas avec la première; mais l'intérêt de cette seconde partie n'en est pas moins très grand. Elle a embrassé presque tout le territoire de la république de Iiolivia, ou, en d'autres termes , un espace qui , de l'ouest à l'est, c'est-à-dire, de l'océan Pacih- que h la frontière du Brésil , a près de trois cents lieues géographiques, et qui, du sud au nord, c'est-à-dire des environs de la ville de Potosi, jusqu'au point le grand fleuve intérieur de la Madeira sort des Pampas de Los Moxos, pour aller se jeter dans la rivière des Amazones, a plus de deux cents lieues.

L'exploration de cette vaste région, dépourvue en très grande partie de routes, de moyens de transport, de lieux d'habitation, eût été au-dessus des ressources dont M. d'Orbigny pouvoit disposer, si le gouvernement de Bolivia, dont il s'étoit concilié la bienveillance, ne fût venu généreusement à son aide, et ne lui eut pro- digué des secours de tous genres. Nous insistons sur cette circonstance; car elle doit donner une haute idée de l'esprit qui anime les chefs de cet état, encore si nouveau , et déjà si prospère, et elle est de nature à inspirer à leur égard une reconnoissance véritable de la part des amis que la science compte dans toutes les parties de la terre. Honneur soit particulièrement rendu à l'illustre président de la république. Don André de Santa-Cruz, qui a si noblement fait usage du pouvoir pour protéger les recherches de notre jeune compatriote !

Pour apprécier les résultats nombreux et variés des recherches de M. d'Orbigny dans les provinces de Bolivia, il faudrait le suivre dans ses itinéraires, soit lorsqu'il franchissoit à plusieurs reprises la double chaîne des Andes, soit lorsqu'il longeoit les montagnes qui, à partir des Andes, traversent presque sans interruption l'inté- rieur de l'Amérique pour aller joindre celles du Brésil , soit lorsqu'il parcouroit les Pampas de Los Moxos et de la Madeira. Nous devons nous restreindre aux données suivantes :

La largeur, le relief et la constitution de la chaîne des Andes diffèrent notable- ment, du moins le long du haut Pérou, o'en-à-dire, le long de la république de

£ I 2 RAPPORT

Bolivia, de l'idée qu'on s'en forme généralement. Au 18' degré de latitude sud , sa largeur prise entre Arica , port sur l'océan Pacifique, et les premières plaines de Los Moxos, est d'environ cent lieues.

Les terrains qui bordent l'océan offrent à Arica des phanites avec des empreintes de spirifères, des grès anciens et de vieux porphyres pyroxéniques avec leurs con- glomérats passés à l'état de wacke rougeâtre ; et à Cobija, des diorites grenus ou compactes, souvent amygdalaires, des wackes anciennes amygdalaires à noyaux et a filons d'épidote. Des alluvions enveloppent en partie ces terrains, et contien- nent, près de Cobija, des lits de coquilles (concholépas, fissurelles, etc.) analogues a celles qui vivent actuellement sur les rivages voisins. Ces lits coquilliers s'élèvent jusqu'à près de cent mètres au-dessus de l'océan, et s'étendent à environ un quart de lieue dans les terres. Leur existence prouve que le relèvement successif des continents a suivi dans cette partie, comme vers Buénos-Ayres , la même loi qu'en Europe et dans plusieurs autres parties du monde.

En montant d'Arica vers les Andes, on parcourt d'abord jusqu'à Tacna, c'est-à- dire, jusqu'à quatorze lieues ;de la mer, des plaines arides recouvertes de sables ordinaires d'alluvion ; au-delà ces alluvions continuent mêlées de galets, de granités, de grès et de roches volcaniques, jusqu'aux premiers contre-forts des Cordillieres. Le sol inférieur montre déjà des conglomérats ponceux , de vieux porphyres tra- rhitiques à cristaux de quartz limpides, et de porphyres basaltiques poreux. On s'élève ensuite brusquement, et par des pentes rapides formées de roches analogues; et, à dix-sept lieues environ en ligne droite de l'océan, on atteint le bord de la plate-forme qui constitue le haut de la Cordillière des Andes proprement dites. Cette plate-forme a environ quinze lieues de largeur; sa hauteur au-dessus de la mer est de près de 4, 800 mètres; elle est nivelée par des cendres trachitiques dé- composées, et par des conglomérats ponceux. Dans les coupures M. d'Orbigny a trouvé le fond du sol composé de roches basaltiques anciennes à beaux cristaux de pyroxéne et à grains de péridot décomposés. Sur un point il y a reconnu un grès quartzeux ferrugineux. C'est sur ce plateau que sont dispersés, de la manière la plus irrégulière, les énormes lambeaux de roches trachitiques à formes arrondies, et revêtues de neiges éternelles qui forment les sommets de la chaîne.

A cette plate-forme des Andes proprement dites succède un plateau plus im- mense encore, mais moins élevé d'environ 6 à 700 mètres. On y descend par des pentes couvertes des mêmes détritus volcaniques anciens que ci-dessus; sa largeur moyenne est d'environ trente lieues. Il est bordé à l'est par une puissante chaîne jusqu'à présent peu connue, et dont nous parlerons tout-à-l'heure. Quoique le fond de ce plateau central soit presque aussi élevé au-dessus de l'océan que les plus hautes sommités des Alpes, il n'y existe pas moins un peu de végétation; on y

SUR LE VOYAGE DE M. DORBIGNY. I I 3

trouve de nombreux villages et des villes peuplées, telles que la Paz et Potosi. Ce plateau se prolonge à une grande distance dans le nord et dans le sud. Il contient un des plus grands lacs du monde, celui de Titicaca, qui a soixante-quinze lieues de longueur, qui n'offre aucune communication avec la mer. (On sait que c'est sili- ce lac que les Incas avoient bâti le temple du Soleil.) La surface du plateau est en partie formée d'un terrain d'alluvion qui paroît appartenir à la période dilu- vienne, et dont les matériaux sont venus dans la direction de l'orient au couchant, car ils sont composés de sables, de galets et de blocs provenant de roches primi- tives, ou intermédiaires, et dont on voit diminuer le volume à mesure qu'on s'éloigne vers l'ouest, du pied de la grande Cordilliere orientale. L'épaisseur de cette enveloppe alluviale atteint jusqu'il six cents mètres auprès de la Paz, et, dans celte ville môme, on en lave les sables pour en retirer de la poudre d'or. Par-tout les roches solides qui forment le fond du sol du plateau sont à découvert, elles montrent des terrains anciens en massifs disloqués et en couches inclinées. Ce sont générale- ment des grès rouges avec des minerais de cuivre, des argiles bigarrées avec du gypse, des calcaires gris fumée, plus ou moins magnésiens, avec de belles empreintes de térébratules , de productus et de spirifères ; et sur un point un calcaire argilifère, vraisemblablement du même temps, mais contenant des mélanies, c'est-à-dire, des coquilles d'eau douce. Sur quelques autres points, voisins de la chaîne des Andes , M. d'Orbigny a trouvé des pegmatites avec tourmaline et de vieux porphyres in- contestablement pyrogènes. C'est à ces derniers terrains qu'appartiennent les célèbres mines de Potosi et d'Oruro.

La Cordilliere orientale , à partir du grand plateau, jusqu'au pied des dernières pentes, vers les plaines de l'Amérique centrale, a près de quarante lieues de large. Ses sommets neigeux surpassent en hauteur ceux de la Cordilliere des Andes propre- ment dites. C'est qu'est l'IUimani, qu'on doit désormais regarder comme la montagne la plus élevée du Nouveau-Monde. Les formes tourmentées du sol , l'in- clinaison rapide et la direction variée des couches, par-tout on en observe, annoncent une constitution différente de celle des Andes. Le faîte de cette puissante chaîne orientale est tout-à-fait rapproché de la bordure du grand plateau. On y arrive de la Paz en gravisssant des pentes rapides formées de roches phylladiennes, de grauwackes et de grès quartzeux de cette époque. Le faite et les sommités , et les premières pentes orientales, jusqu'à plus de six lieues de distance vers l'est, sont composés de granité, de greisen et de protogyne.

Au-delà recommence , jusqu'aux plaines de los Moxos , le terrain intermédiaire , avec ses accidents ordinaires les plus caractéristiques.

On trouve dans ce terrain intermédiaire des encrinites, des térébratules, des spi- rifères, et un genre de fossiles particulier, déjà observé en Europe, et non encore Annales du Muséum , t. III , 3' série. 1 5

1 1 4 RAPPORT

défini, qu'on pourroit provisoirement nommer bilobite, et qui paroit avoir appar- tenu à des animaux perdus, intermédiaires entre les cirrhopodes et les crustacés.

Ajoutons que sur quelques points les roches phylladiennes composent les cimes qui sont enveloppées de neiges perpétuelles, et qu'à cette prodigieuse élévation , M. d'Orbigny y a trouvé des lingules dans le voisinage de Cochabamba.

Telle est en abrégé la curieuse constitution des montagnes des Cordillières aux latitudes M. d'Orbigny a voyagé. Celles de ses observations qui sont relatives au grand plateau central sont d'ailleurs en harmonie avec celles d'un habile géologue anglais, M. Pentland, qui, peu de temps avant lui, avoit traversé le plateau dans le sens de sa longueur.

M. d'Orbigny n'a pas négligé d'y recueillir les minerais qui ont fait la réputation, aujourd'hui bien tombée, des mines de cette partie du Nouveau-Monde.

Il a également rapporté des documents intéressants relativement aux abondantes efflorescences de nitrate et de sulfate de soude qu'on rencontre, tant à la surface des alluvions du plateau central , que sur les conglomérats ponceux de la plate-forme des Andes proprement dites.

Les puissantes chaînes qui, près de Cochabamba et Chuquisaca, c'est-à-dire par les i8r et 20e degrés de latitude, se détachent de la grande Cordillière orientale pour s'étendre à l'est vers le centre du continent américain, offrent une constitution analogue à celle de cette Cordillière. Il en est de même du grand massif de mon- tagnes qui, au-delà du Rio Grande, succède à ces chaînes et qui s'étend jusqu'aux frontières communes à^la province de Chiquitos et au Brésil. Les roches du terrain intermédiaire y sont identiques à celles de la grande Cordillière orientale; mais le granité et la protogyne sont remplacés par-tout par des gneiss souvent très abondants, et par de belles roches micacées, quelquefois remplies de grenats ou de prismes non maclés de staurotides; mais, en outre, sur les flancs et au pied de ces chaînes et de ces montagnes centrales, M. d'Orbigny a trouvé des lambeaux d'un terrain d'argile et de grès ferrugineux, stratifié à-peu-près horizontalement, et d'une ma- nière non concordante avec les terrains inférieurs, et qui paroît devoir être rapporté à la période tertiaire ou paléothérienne. Le minerai d'hydrate de fer que renfer- ment les argiles est parfois globulaire et congloméré.

L'existence de ces lambeaux peut faire présumer que ce sont des terrains tertiaires analogues et horizontaux qui, recouverts d'une mince couche de limon alluvial, constituent le fond du sol dans les immenses plaines, dans les immenses Pampas qui occupent le bassin de la rivière des Amazones et de ses affluents. En effet dans les Pampas delà province de Los Moxos, qui font partie de ce grand système de plai- nes, M. d'Orbigny a trouvé à nu, sur quelques points, des argiles colorées conte- nant des grains de minerai de fer. Le reste de la surface de ces Pampas est formé

SUR LE VOYAGE DE M. D'ORBIGNY. I I S

d'un limon fin, absolument sans galets, et qui est évidemment moderne, puisque le sol est inondé pendant une partie de l'année.

D'après tout ce qui précède on peut juger du haut intérêt que présentent les re- cherches géologiques de M. d'Orbigny. Il serait bien regrettable que de tant de ma- tériaux précieux, acquis au prix de tant d'efforts, de fatigue, de constance, et de sacrifices, il ne restât que la collection de roches qui est déposée au Muséum. Il est évidemment à désirer que M. d'Orbigny puisse rédiger ses observations et en faire jouir le monde savant, en les publiant accompagnées d'une carte géologique qui en résume les résultats les plus importants.

Signé à la minute : Cordier.

CONCLUSIONS GÉNÉRALES.

L'Académie a successivement entendu les rapports que les membres de la commis- sion avoient à lui faire sur les différentes parties des recherches auxquelles M. d'Or- bigny s'est livré pendant sa lointaine et laborieuse expédition. Il reste à faire connoitre les conclusions générales de la commission.

La commission a l'honneur de proposer à l'Académie:

D'exprimer à M. d'Orbigny sa haute satisfaction pour le nombre et l'impor- tance des matériaux et des observations qu'il a rapportés de son voyage;

De déclarer qu'il seroit très utile pour la science que les résultats de ce voyage fussent publiés ;

De décider qu'elle prendra part aux encouragements propres à faciliter cette publication.

D'envoyer à monsieur le Ministre de l'instruction publique une copie du présent compte rendu, en lui exprimant combien il seroit à désirer qu'il pût prendre des mesures pour encourager et faciliter la publication.

5" D'attirer en même temps l'attention de monsieur le Ministre sur les titres que le gouvernement de Bolivia s'est acquis à la reconnoissance de tous les amis des sciences, et particulièrement à celle des savants français, par la protection si éclairée, si généreuse et si efficace qu'il a accordée à M. d'Orbigny, pendant son voyage dans les différentes contrées qui dépendent de la république.

Signé à la minute : Cordier, Savary, de Blainville, Isid. Geoffroy Saint-FIilaire et Adolphe Brongniart. L'Académie adopte les conclusions de ce rapport.

Certifié conforme; le Secrétaire perpétuel pour les sciences naturelles,

Signé FLOURENS.

OBSERVATIONS

SUR UN INSECTE QUI PASSE UNE GRANDE PARTIE DE SA ME SOUS LA MER.

Lues à l'Académie des sciences, le 3 juin i833.

PAR M. Victor AUDOUTN.

Le Mémoire intéressant dont M. Dutrocliet a donné dernière- ment lecture, et dans lequel il explique dune manière fort ingé- nieuse le mode de respiration des insectes qui , pourvus de bran- chies d'une certaine nature ou de stigmates, et toujours plongés dans l'eau, ont besoin de respirer l'air atmosphérique, et ne viennent cependant jamais humer cet air à la surface du liquide, ma engagé à communiquer à 1 Académie des Sciences un fait très singulier que divers zoologistes ont révoqué en doute, et que, moi-même, bien que j'aie eu 1 occasion de l'observer nom- bre de fois, j ai tardé depuis dix ans à faire connoître, parcequ il m'avoit toujours paru inexplicable.

Voici ce fait :

Dans un vovage que je fis en 1822, sur les côtes de la Loire- Inférieure et de la Vendée, je visitai plusieurs des îles de 1 Océan dans le but de récolter des crustacés et d'autres animaux ma- rins. Jétois un jour, dans le courant de septembre, occupé à explorer 1 île de Noirmoutier; etjavois profité dune marée très basse pour m avancer dans le lit de la mer jusquà la distance

Jnnales du Muséum, t. III. 3e série. 16

I 18 OBSERVATIONS SUR UN INSECTE

d'environ 200 toises, lorsque je fus inopinément frappé par la présence, au milieu de ces profondeurs, d'un très petit animal que de suite je reconnus pour un insecte. Il couroit précipitam- ment à la surface des pierres, sur les fucus, sur les éponges et sur les autres corps marins que l'eau venoit à l'instant d'aban- donner, et qui étoient encore mouillés par la dernière vague.

Au premier abord, je soupçonnai que ce petit insecte, cpii évidemment appartenoit à la famille des carabiques, dont, on le sait, toutes les espèces sont carnassières et constamment terres- tres, se trouvoit accidentellement, et que peut-être, moi- même, je l'y avois transporté.

Cependant, à tout hasard et comme il me parut curieux, je le saisis. J'étois revenu à mes premières recherches lorsque j'en fus de nouveau distrait par la rencontre d'un second individu, puis d'un troisième. Plus loin j'en trouvai un quatrième et ailleurs encore beaucoup d'autres. En moins de six minutes j'en recueillis ainsi jusqu'à dix.

Il ne m'étoit plus alors permis de croire que la présence de cet insecte à une distance aussi grande de la côte et dans un lieu qui restoit à sec durant si peu de temps, fût l'effet d'une circonstance fortuite, et il devint évident pour moi, que j'avois saisi l'animal dans les habitudes ordinaires de sa vie. Bientôt j'en acquis la preuve , lorsque je vis l'un d'eux , après quelques tentatives , saillir sur le dos d'un autre individu et venir à bout d'opérer avec lui un véritable accouplement.

La première pensée qui me vint à l'esprit fut de me rendre compte de la présence insolite de cet insecte terrestre dans ces demeures aquatiques.

Avoit-il abandonné le rivage au moment du reflux et avoit-il.

QUI PASSE UNE GRANDE PARTIE DE SA VIE , SOUS LA MER. 1 19

ainsi que moi, suivi le flot à mesure qu'il fuyoit jusquà l'endroit le sol ne découvre plus?

Mais dans cette hypothèse il falloit admettre que la vitesse de sa marche avoit pu égaler la vitesse du mouvement descendant de leau, et il me fut sérieusement impossible de le penser, d'autant plus que lorsque je le trouvai en grand nombre, la mer com- mencoit déjà son mouvement rapide d'ascension et que moi- même j'eus à peine le temps de gagner le rivage.

Je crus être arrivé à la solution du problème en supposant que peut-être ce petit insecte au moment il ne pouvoit plus tenir pied, s'élevoit à laide de ses ailes au-dessus de la vague qui alloil le submerger, et gagnoit bientôt la terre en volant. Cette supposi- tion, si elle eût été fondée, avoit l'avantage d'expliquer comment il pouvoit échapper à un danger éminent, et elle rendoit compte du moyen qu'il employoit pour venir en peu de temps, et peut- être à chaque marée, gagner les lieux je l'avois trouvé.

Toutefois je ne pus m'y arrêter, lorsqu'à yant soulevé les élytres de ce petit insecte, je reconnus qu'il étoit privé d'ailes et con- damné , par conséquent, à ne jamais quitter le sol.

J'étois donc très inquiet de son sort, et plus encore, on le con- çoit, de l'explication d'un fait aussi étrange; car ce petit carabi- que n'étoit pas non plus de ces insectes qui, pourvus de pattes plus ou moins bien disposées pour la natation, peuvent venir respirer l'air à la surface du liquide dans lequel leurs habitudes les condamnent à vivre.

D'ailleurs, les espèces douées de cette faculté, telles que les Hydrophiles, les Ditiques, les Notonectes, etc., habitent dans des eaux tranquilles; et l'on concevroit difficilement qu'ils fussent assez bons nageurs pour se gouverner à volonté, dans une masse

I 20 OBSERVATIONS SUR UN INSECTE

de liquide sans cesse agitée, comme lest habituellement la mer près des côtes.

J'en revins donc à me demander ce que pou voient devenir ces petits animaux, longs tout au plus dune ligne, lorsque la mer envahissoit le sol je les voyois courir, et dépourvus qu'ils étoient de moyens de respirer dans l'eau; car ils avoient, comme tous les insectes aériens, des stigmates situés sur les côtés de leur corps.

Je résolus de tenter la solution de ce problème ; et je revins le lendemain sur les lieux, au moment la mer commencoit à baisser, afin de suivre graduellement le flot à mesure qu il s'éloigneroit.

D'abord je fus très surpris, malgré l'activité de mes recherches, de ne rencontrer aucun de ces insectes sur le terrain qui décou- vroit en premier. Ce ne fut qu'après avoir dépassé le niveau des marées ordinaires, et avoir atteint presque celui des fortes marées, que je commençai àlesobserver. Depuis, dans les diverses localités je les ai retrouvés, j'ai fait la même remarque, et l'on verra plus loin qu'elle n'est pas sans importance.

Ce jour-là je fus mieux favorisé que la veille. J'en vis plus d'une quinzaine ; mais au lieu de les saisir, je m'attachai à les étudier dans leurs manœuvres, et je me décidai à ne pas aban- donner la place qu'ils ne l'eussent quittée eux-mêmes.

Bientôt j'eus lieu de m'applaudir de ma constance. En effet, je pus me convaincre qu'aussitôt que la mer laissoit à découvert l'endroit occupé par un de ces insectes, il en profitoit pour se mettre immédiatement en course^ et parcouroit avec agilité la surface humide du sol ; mais dès que la marée commencoit son mouvement d'ascension et à l'instant le flot alloit couvrir le sol, je vis à plusieurs reprises ces petits insectes, au lieu de cher-

QUI PASSE UNE GRANDE PARTIE DE SA VIE SOUS LA MER. 1 2 I

cher leur salut dans la fuite, s'empresser, de se cacher sous quel- que pierre voisine, qui, à l'instant, étoit submergée et recou- verte par une masse d'eau toujours croissante.

Il étoit donc hors de doute: que ces petits animaux ne quit- toient pas le fond de la mer pour gagner la côte ; que pen- dant tout le temps de la marée, c'est-à-dire au moins durant six heures, ils restoient dans son fond et recouverts, suivant les localités, par vingt, trente ou quarante pieds d'eau.

Mais je viens de dire que je n'avois commencé à rencontrer ces insectes qu'au plus bas de l'eau, c'est-à-dire dans des lieux fort éloignés de la côte et ne découvrant que très peu de temps , puisqu'ils sont mis à sec les derniers, et se trouvent promptement submergés lorsque le flux arrive. 11 en résulte que ces petits êtres ne peuvent respirer librement l'air qu'à des intervalles très éloignés, pendant fort peu de temps, et que leur vie sous-marine est infiniment plus longue que leur vie aérienne.

Ces faits étant bien constatés, je dus naturellement chercher à découvrir quelle manœuvre l'animal mettoit en usage pour ne pas être asphyxié, durant son séjour dans leau. Et l'idée qui me vint naturellement à l'esprit fut de supposer qu'il se réfugioit dans les cavités de quelques pierres restées pleines d'air. En effet, ayant examiné la surface inférieure d'une assez grosse pierre sous laquelle je venois de voir un de ces insectes se cacher, je le trouvai blotti dans une excavation ; mais elle étoit si petite qu'à peine son corps pouvoit s'y loger, en sorte, qu'eût-elle été pleine d'air, on auroit difficilement cru que cette petite bulle eût suffi long-temps à l'entretien de sa respiration, sans être re- nouvelée.

Lors même que je me serois contenté de cette explication , je

ili OBSERVATIONS SUR UN INSECTE

ne pOuvois l'admettre en thèse générale; car, ayant continué à examiner sous ce point de vue les diverses pierres sous les- quelles ces petits insectes se réfugioient, j'en trouvai un très grand nombre dont la surface étoit parfaitement lisse et fort mal disposée pour retenir une provision d'air, lorsque la mer venoit à les baigner de toutes parts.

Le fait singulier que j'avois mis tant de soin à constater me sem- bloit donc incompréhensible; et, je le répète, c'est parce que je n'avois pu me l'expliquer que j'ai tardé jusqu'ici aie publier. Je devois craindre de rencontrer beaucoup de personnes incrédules, et cependant, depuis que je l'ai fait connoître aux entomologistes, plusieurs se sont trouvés dans le cas de le vérifier. Je citerai, entre autres, M. le docteur Leach, qui a rencontré cet insecte en Angle- terre; MM. d'Orbigny et Impost, qui l'ont découvert, m'ont-ils dit, avant moi, à Noirmoutier, dans des lieux différents, aux Bœufs, au Moulin de la Loire et à Pierre-Moine; enfin, M. Baso- che, qui la trouvé à Luc, à plus d'un quart de lieue du rivage. Aujourd hui que je puis joindre à l'appui de ces témoignages une explication satisfaisante de mon observation, je n hésite pas à en entretenir l'Académie.

En effet, la manière dont M. Dutrochet explique la respiration de la chenille et de la nymphe de la phalène du Potamogéton, qui, pourvues de stigmates, vivent constamment dans l'eau, sans posséder aucun moyen de venir respirer l'air à la surface, rend également très bien compte du mode de respiration de notre petit insecte sous-marin.

Ainsi, il arrive pour cette chenille, suivant M. Dutrochet, qué- puisant par l'acte de la respiration l'oxygène de l'air atmosphé- rique qui l'environne, l'azote restant se dissout dans l'eau et en

QUI PASSE UNE GRANDE PARTIE DE SA VIE, SOUS LA MER. I 1>3

extrait du gaz oxygène. Mais, en même temps, le gaz acide pro- duit par la respiration se dissout aussi dans l'eau, et en extrait de l'air atmosphérique, dont l'oxygène sert naturellement à la res- piration et dont l'azote répare la perte du gaz azote dissous.

On ne sauroit objecter que la chenille du Potamogéton vit dans une coque qui maintient l'air autour de son corps, et em- pêche que celui qui se dégage par suite de la dissolution des gaz ne s'échappe, tandis que notre petit coléoptère n'a pas la faculté de construire un semblable réservoir. En effet, si on réfléchit que celui-ci a l'habitude de se tenir à la surface inférieure des pierres posées horizontalement au fond de la mer, on concevra très bien que cette surface fût-elle lisse, et à plus forte raison raboteuse, elle pourra s'opposer à ce qu'une bulle d'air qui auroit été intro- duite sous elle vienne à s'échapper, sur-tout si, dans aucun cas, cette bulle n'est abandonnée complètement à elle-même , et si elle y est retenue par un moyen quelconque.

Or la nature, qui est d'autant plus prévoyante, lorsqu'il s'a- git de la conservation des êtres , que ces êtres sont exposés à de plus grands dangers, a donné à notre petit insecte le moyen de produire cette bulle d'air, si nécessaire à son existence; et de plus, elle a fait en sorte qu'elle ne puisse que très difficilement lui échapper.

Si on examine à l'œil nu , et mieux encore à l'aide d'une loupe, la surface de ses élytres, sa tête, son corselet, ses antennes, ses pattes, tout son corps enfin, on voit quils sont couverts de poils, dont plusieurs atteignent une assez grande longueur.

Si ensuite, comme je l'ai expérimenté un grand nombre de fois, on fait passer immédiatement cet insecte de l'air, dans l'eau de la mer, on remarque que chacun de ses poils relient une pe-

124 OBSERVATIONS SUR UN INSECTE

tite couche du fluide élastique, qui, réunie d'abord en petits sphéroïdes, forme bientôt un globule, lequel entoure son corps de toutes parts, et qui malgré l'agitation quil se donne en cou- rant dans l'eau, au fond, ou contre les parois du vase on l'a placé, ne s'échappe jamais.

Ce qui a lieu dans cette expérience, se produit certainement lorsque la mer vient submerger notre insecte. Toujours il em- porte avec lui une petite couche d'air; et quand il se cache sous une pierre, il s'y trouve momentanément dans les conditions des insectes placés librement dans l'air.

Mais plus cette couche d'air est petite, plus on conçoit qu'elle seroit promptement viciée, si l'insecte ne pouvoit pas la renou- veler, et nous avons dit qu'il n'avoit aucun moyen de venir s'en approvisionner à la surface de la mer.

Ici vient se placer naturellement l'explication que M. Dutro- cheta donnée delà respiration de la chenille du Potamogéton, le phénomène nous semble exactement le même.

On peut donc maintenant concevoir comment un insecte à respiration aérienne peut vivre sous la mer pendant des heures, des journées, je dirai même des semaines entières; car on vou- dra bien ne pas perdre de vue, qu'au niveau des marées ordi- naires, ou de ce que l'on nomme les mortes eaux, on ne le trouve pas encore, et qu'il ne se montre que dans les grandes marées de pleine et de nouvelle lune, c'est-à-dire, lorsque le reflux laisse à découvert une grande étendue de terrain.

Doit-on en conclure que cet insecte reste tapi pendant tout ce temps dans le lieu il s'est réfugié? Je le pense d'autant moins, quil est pourvu d'ongles crochus très longs, qui, sans aucun doute, lui ont été accordés pour qu'il pût s accrocher fa-

QUI PASSE UNE GRANDE PARTIE DE SA VIE SOUS LA MER. 125

cilement aux divers corps sous-marins; il lui est floue loisible, mais probablement avec beaucoup de circonspection, et seule- ment dans les temps calmes, de rôder à l'en tour de sa retraite pour se p'rocurer la nourriture qui lui est nécessaire; mais alors il a soin d'emporter avec lui la petite bulle d'air qui fournit à sa respiration en même temps quelle empêche que le liquide am- biant ne soit mis en contact avec ses stigmates, ce qui amèneroit promptementsa mort, ainsi que j'en ai fait l'expérience.

L'insecte curieux dont je viens d'entretenir l'Académie, ap- partient, comme je l'ai dit, à la famille des Carabiques; il fait partie du genre Blemus, et M. Leach a même cru devoir le dis- traire de ce dernier groupe, sous le nom A'JEpuS. Je donne ici la description île cette espèce, le Blemus Fulvescens. Il a été assez bien figuré dans le bel ouvrage de Curtis (i).

Sa longueur ne dépasse guère une ligne. La couleur de son corps est d'un jaune rougeâtre plus ou moins foncé suivant les parties que l'on examine.

La tête offre supérieurement, et près de la ligne médiane, deux petits sillons ou lignes enfoncées qui circonscrivent deux espaces ovalaires, deux espèces de bosselures latérales , sur le bord ex- terne desquelles sont situés deux yeux noirs à facettes très sail- lantes. Lcfcsurface de cette tête est hérissée de longs poils. Ces poils se remarquent en bien plus grand nombre sur les articles des antennes, qui sont assez alongés et au nombre de onze. Le labre est échancré , et les mandibules très pointues font saillie au-devant de lui. Les palpes maxillaires externes sortent aussi de

(i) Curtis, tome V, pi. 2o3.

Cette figure exacte me dispense de faire graver le dessin que j'ai fait exécuter d'après nature par un dessinateur habile, M. Guérin.

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 17

I 26 OBSERVATIONS SUR UN INSECTE

la bouche ; le pénultième est gros , renflé, mais le dernier est co- lloïde et pointu. Les articles des palpes labiaux ont une l'orme analogue. Il existe une petite dent au menton.

La tête est rétrécie postérieurement en une espèce de col qui est reçu dans le prothorax.

Le pro thorax est légèrement cordiforme ou du moins très ré- tréci en arrière. Il présente de chaque côté un léger rebord, et sur son milieu un sillon à peine marqué.

L écusson est grand.

Les élytres sont rebordés au côté externe, et présentent une série de petits oscilles de chacun desquels part un poil. Des poils beaucoup plus longs et assez rares se remarquent à la surface même des élytres; ils sont rangés sur deux ou trois lignes, et semblent indiquer les traces de trois sillons longitudinaux.

Il n'existe pas d'ailes au-dessous des élytres.

Les pattes , qui ont une longueur moyenne, sont terminées par des crochets courbés et longs. La première paire se distingue des suivantes par une échancrure très prononcée du côté interne de la jambe, avec des soies dans la cavité résultant de cette échan- crure. Toutes les pattes sont très poilues, de même que les bords et le dessous de l'abdomen.

En terminant ces remarques, je ferai observer que l'explication qu'a donnée M. Dutrochet, du mode de respiration de la chenille du Potamogéton, s'applique également à plusieurs au 1res animaux articulés que leurs habitudes placent dans des circonstances semblables : je citerai l'araignée ou l'Argyronète aquatique, qui construit sous l'eau une véritable cloche de plongeur, et qui , lors- qu'elle l'a remplie d'air, y reste stationnaire pendant un temps assez long.

QUI PASSE UNE GRANDE PARTIE L»E SA VIE SOUS LA MER. I 27

Je citerai encore plusieurs espèces de coléoptères du genre Elmis, que l'on trouve sous les pierres au fond des ruisseaux, et que jamais on n'a vus respirer l'air à leur surface.

Il en est de même des Drjops, des Macroniques et des Géorisses , qui appartiennent à la même famille.

Toutefois, 011 doit le reconnoître, ces faits sont des exceptions à la règle générale; etil ne faudrait pas en conclure qu'un insecte aérien qu'on placerait sous une cloche, en ayant soin de ren- verser celle-ci dans une grande masse d'eau tranquille, ou même dans de l'eau courante, pourrait y vivre long-temps, et que l'air atmosphérique ambiant se renouvellerait par le fait seul de sa respiration; peut-être cet air ne tarderait-il pas à se vicier, et alors l'insecte périrait asphyxié : dun autre côté, il ne faudrait pas, s'il en étoit ainsi, et se fondant sur ces derniers faits, vouloir s'en servir pour infirmer l'explication satisfaisante que M. Dutrochet vient de donner de la manière dont s'effectue la respiration dans les insectes à respiration aérienne et qui par leur organisation sont condamnés à vivre sous l'eau.

Ces faits , en apparence opposés , ne sont pas en contradiction les uns avec les autres; ils prouvent seulement que parmi les insectes, comme dans les diverses classes des animaux plus élevés, il y a, sous le rapport de la respiration, des différences très grandes qui font que tel animal peut vivre avec une très petite quantité d'air, tandis que d'autres en ont besoin d'une masse considérable sans cesse renouvelée.

MÉMOIRE

SUR

LE GENRE ÉTIIÉRIE ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL.

PAR

MM. RANG ET CAILLAUL).

S il étoit encore besoin de démontrer combien il est nécessaire de recourir à la connoissance des animaux pour déterminer la valeur des genres de coquille, et la place qu'ils doivent occuper dans une classification naturelle, l'examen des acéphales d'eau douce lèveroit promptement tous les doutes et suffiroit pour faire apprécier un mode d'étude qui peut seul faire de la conchylio- logie une science rigoureuse et par conséquent utile. En effet, depuis que les recherches les plus minutieuses des zoologistes ont été tournées vers ces sortes de mollusques, on a vu les genres se multiplier, prendre de nouveaux caractères^ occuper de nou- velles places, par la seule raison que les animaux offroient quel- quefois des caractères différents, l'on en distinguait à peine flans les coquilles, ou bien qu'ils en offroient d'absolument ana- logues là où, au contraire, les enveloppes testaeées présentoient de nombreuses disparates. Aucun exemple de ce dernier fait n'est plus frappant que celui que nous fournit, en ce moment, Xéthérie, coquille éminemment d'eau douce, et qui par son aspect général

NOTICE SUR LE GENRE ÉTHÉRIE. 12(j

diffère considérablement dos moules et des anodontes, avec les- quelles, cependant, nous allons faire voir quelle a beaucoup d'analogie par son animal.

L'un de nous (M. Gaillaud ) a recueilli les éthéries dans les lieux mêmes elles vivent en Egypte et a pu les étudier encore depuis sur un grand nombre d'exemplaires. L'autre (M. Rang) en a rapporté plusieurs beaux échantillons du Sénégal et les a comparés aux premières. Réunissant donc aujourd'hui nos obser- vations, nous allons les publier en commun en y ajoutant la des- cription delanimal, persuadés queles naturalistes recevrontaver intérêt les détails que nous sommes à même de leur offrir sur un genre qui excite à si juste titre la curiosité générale.

M. Gaillaud , qui avoit à cœur de procurer à la science les moyens de connoître l'animal de l'éthérie, n'a cessé, depuis huit années, de faire des démarches et de réitérer ses instances pour lob leni r de ses correspondants d Egypte: ses peines on t été cou ron- nées d'un succès complet, et c'est l'individu qn il vient de recevoir qui va fournir les détails dans lesquels nous allons entrer.

Cet individu est des canaux du Fayoum , et fait peut-être va- riété dans l'espèce que M. de Férussac a nommée E. Caillaudi. Il est oblong, le plus grand diamètre se trouvant dans le sens de la longueur de l'animal, ce qui paroît exister dans tous les individus ; mais ensuite cette forme varie du plus au moins, d'après celle de La coquille, qui souvent a son plus grand diamètre dans le sens opposé sans que pour cela l'animal change la direction du sien.

Le manteau est très grand ; il enveloppe tout l'animal et tapisse l'intérieur des valves, auxquelles il adhère. La séparation de ses bords, qui sont plus épais que le reste, et garnis de petits tuber- cules ou papilles coniques, est complète dans toute l'étendue de

I io NOTIOK SCI'. 1.1, GKNIIK KTIIKHIK

son contour, à I exception d'un très petit espace, à la partie dor- sale, qui correspond précisément à la charnière. Deux ouvertures seulement sont ménagées entre les lobes de ce manteau et sépa- rées par un diaphragme étroit, Ion;;, médian et oblique qui reçoit les vaisseaux des branchies ei au-dessous les quatre lames dont

celles-ci se composent. Il résulte de que (es deux cavités con- duisent ces ouvertures sont entièrement indépendantes l'une de huître, parfaitement circonscrites ©I sa us communication aucune entre elles. La première de ces ouvertures est celle de la cavité branchiale, qui est très grande et comprend toute la partie infé- rieure du mollusque en s élevant un peu en avant et en arrière, e est-àwlire qu'elle détend de l'un des muscles adducteurs à I autre. Cette cavité est donc vaste; mais sa l'orme ne peut être précisée, parcequellc dépend de celle de l'animal, qui, comme nous l'avons déjà dit, est en pat lie soumise à celle de la coquille. La seconde ouverture, qui appartient à la cavité postéro-dorsale, est beaucoup plus petite que celle que nous venons de décrire, et n'occupe qu'un COttrt espace, que nous estimons ù un huitième tout au plus de la circonférence totale. Elle est située tout-à-fait en arrière de la partie dorsale et du muscle adducteur, que d ailleurs elle ne dépasse point inférietireinent. Etroite étalonnée, elle offre de chaque coté une lèvre mince, qui n'est qu'une por- tion des bords du manteau réunis en avant. La cavité dans laquelle elle conduit est profonde et oblique, et l'on y voit à découvert le muscle qui la traverse transversalement et sur lequel rampe le rectum, ainsi que le tube de l'anus, qui flotte librement, et enfin une partie du diaphragme, qui commence à l'extrémité postérieure, et s'enfonce au-dessous du muscle idducteur.

ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. Ijl

Si maintenant nous soulevons un des muselés du manteau, de manière à mettre à découvert la cavité branchiale, nous aurons sous les veux les branchies, les appendices de la bouche, la bou- che elle-même, et le pied. Examinons ces divers organes.

Les branchies se composent, comme dans tous les mollusques ronchifères, de deux lames disposées de chaque côté du corps. La forme de ces lames est celle d'un croissant dont les pointes, se prolongeant au-delà de la demi-circonférence, en embrasse- n lient près des deux tiers. La lame extérieure est d'un tiers envi- ron plus étroite que l'autre, et toutes les quatre sont également remarquables par leur tissu, qui présente les trois caractères suivants : de fortes stries ou plutôt des côtes transversales rayon- nant vers les bords des lames , très serrées, régulièrement dispo- sées, un peu renflées vers leur extrémité, et de manière à former une marge dentée. Chacune de ces côtes a au premier aspect 1 apparence d'un pli, mais il est facile, en les examinant en dessus et en dessous, de s'assurer que ce sont de petits tubes; des stries extrêmement fines, disposées absolument comme les côtes ou tubes dont nous venons de parler, et distinctes à la loupe seulement sur la surface de ces côtes et de la petite portion de branchie qui leur sert d'intervalles ; une granulation irrégulière et un peu confuse , invisible à l'œil nu , mais (pie la loupe rencontre aisément dans toute l'étendue de l'organe de la respi- ration.

Les appendices buccaux ne ressemblent pas à ceux que l'on observe dans la plupart des mollusques acéphales, mais ils sont comme dans lanodonte et l'iridine, c'est-à-dire qu'au lieu d'être triangulaires, alongés, et de forme virgulaire, ils sont tout sim- plement arrondis en demi-cercle, et d'égale grandeur. La paire

1

I 11 NOTICE SUR LE GENRE ÉTHÉRIE

supérieure se réunit au-dessus de la bouche comme pour y foi mer une sorte de voile, et l'inférieure au-dessous. Une seule des deux faces de chacun de ces appendices est finement striée, c'est l'inférieure, dans l'appendice supérieur et la supérieure dans l'appendice inférieur, et par conséquent, celles cpii en- trent en contact. Les autres faces sont unies. La bouche est large et en forme d'entonnoir, son orifice est presque qua- drangulaire.

Le pied est grand, très épais, oblong et oblique d'avant en ar- rière; tout annonce en lui une grande force. La masse des vis- cères est épaisse , mais d'assez peu d'étendue comparativement au reste de 1 animal. L'anus s'ouvre à l'extrémité d'un petit tube conique qui termine le rectum étendu sur le muscle adducteur postérieur.

Nous allons examiner les rapports qui existent entre les éthé- ries que nous connoissons maintenant et les autres genres d'acé- phales, afin d'indiquer la place qu'elles doivent occuper; mais voyons d'abord de quelle manière ce genre a été envisagé par les auteurs qui s'en sont occupés.

L'établissement du genre éthérie est à Lamarck , qui publia à leur sujet un Mémoire dans les Annales du Muséum, t. X, f. 3o,8. Les deux impressions musculaires constituoient pour lui un caractère important, qui l'engagea à les séparer des huîtres pour les ranger dans les dymiaires immédiatement après les cames. À cette époque, les éthéries n etoient connues que par un petit nombre d exemplaires confondus dans les cabinets avec les huîtres, et que ce naturaliste croyoit provenir comme elles des profondeurs de la mer. Cuvier n'en parla point dans la première édition de son Rèqne animal; mais Oken et Schweigger ne tar-

ET DESCIIIPTION DE SON ANIMAL. 1.33

lièrent pas à adopter ee genre. M. Sowerby [gênera of schells) pensa que les éthéries habitoient dans des canaux saumâtres; il se fondoit dans cette conjecture sur la nature de leur épidémie, et la présence à la surface de leurs valves de quelques traces de petitsœufs.C étoitun pasdefait, maisqui n avancent pas beaucoup, cependant, la connoissance du genre, lorsque le retour en France le M. Caillaud, attira sur ces singulières coquilles 1 attention des naturalistes et fournit de nouvelles lumières. M. de Férussac pu- blia aussitôt dans les Mémoires de la Société d histoire naturelle, t. I, ac partie, un travail dans lequel il fit connoître que l'éthérie est d eau douce, découverte qui pouvoit être alors d une impor- tance majeure dans l'élude des faits géologiques. N ayant aucun renseignement sur l'animal , il n osa point prononcer sur la place quelle devoit occuper dans une classification naturelle, et tout en la repoussant du genre huître, il se montra cepen- dant assez disposé à l'en rapprocher en l'admettant simplement dans la famille des ostracés. Ce savant termina son Mémoire par la description de trois espèces quil établit, soit au détriment de celles de Lamarek, soit d après la connoissance de celles qu'on venoit de rapporter d Egypte. Dans ses tableaux systéma- tiques des animaux mollusques, M. de Férussac admit les éthé- ries dans la famille des camacés , comme l'avoit fait Lamarek.

M. de Blain ville (Dict. des Se. riait, au mot ÉTHÉRIE) pensa que Ion avoit à tort éloigné les éthéries des huîtres, ne sup- posant pas que l'on pût s appuyer de la présence de deux im- pressions musculaires pour les en écarter ; cependant , dans l'incertitude le laissoit naturellement le défaut de connois- sance de l'animal , il les laissa dans la famille des cames à côté des tridacnes comme l'avoient fait ses prédécesseurs. Cet exemple fut

Annales du Muséum, t. III. 3' série. 'S

I 34 NOTICE SUR LE GENRE ÉTHÉRIE

encore suivi par M. Deshayes, dans le dictionnaire classique d'his- toire naturelle, et ensuite par M. Rang, dans son manuel des mollusques et de leurs coquilles; mais ce dernier entrevoyant cependant dans Y habitat des éthéries, clans la disposition des im- pressions musculaires, et sur-tout dans le ligament et la char- nière un rapprochement possible de ces coquilles avec les ano- dontes, les plaça en tête des camacés, formant par conséquent le lien de cette famille avec les submytilacés, qui comprennent les anodontes.

Dans la deuxième édition du Règne animal, les éthéries figu- rent dans la famille des ostracés, elles commencent la deuxième subdivision établie pour les acéphales qui ont deux muscles adducteurs; il suit de ce nouvel arrangement que les éthéries changent seulement de voisinage, puisqu elles se trouvent précé- dées par les pulvinites, crénatules, peines etc., et suivies des arondes et jamboneaux bien plus loin des anodontes qu'on ne l'avoit encore fait.

Quant à nous, voici ce que nous pensons : Les éthéries ne sont pas des ostracés ; car les animaux de ceux-ci ont le man- teau entièrement ouvert, tandis que celui de l'animal des éthé- ries a une ligne d'adhérence des deux lobes entre le réservoir flottent les branchies et celui souvre lanus. Les ostracés n'ont pas d'ouverture particulière, les éthéries en ont une qui correspond à l'extrémité postérieure du tube digestif; ils n'ont pas de pied, ou bien cet organe ne s'y montre que rudimen- taire; les éthéries l'ont grand et fort.

Les éthéries ne sont pas davantage des camacés, car ceux-ci n'ont leur manteau ouvert qu'à la partie inférieure seulement, pour le passage du pied , tandis qu'il est fermé en arrière par une

ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. l35

cloison percée de deux orifices, l'un pour les déjections excré- mentitielles, et l'autre pour la respiration. Chez les éthéries il n'y a rien d'analogue à cette disposition.

D'après cela on doit penser cpie si ces coquilles ne sont ni des ostracés ni des camacés, leurs caractères, celui sur-tout que pré- sentent les ouvertures du manteau, les placent entre ces deux Familles, non dans les malléacés, les aviculés et les arcacés, puis- que celles-ci ont, comme les ostracés, le manteau entièrement ouvert, sans tube ni ouverture particulière; mais entre les arcacés et les camacés, il ne reste plus que les mytilacés et les submytilacés. Voyons donc quels rapports les éthéries ont avec ces deux familles. Toutes deux ont le manteau ouvert inférieure- ment avec un orifice particulier pour la cavité est lanus, absolument comme les éthéries; mais elles ont en dessous de cette cavité un tube incomplet pour la respiration , souvent garni de papilles tentaculaires. Ici se trouve une différence notable; car quoique ce tube ne soit formé que par des replis des lobes du manteau, il n'en est pas moins vrai que voilà une dispo- sition un peu plus compliquée qui conduit aux acéphales munis de tubes complets. Les éthéries sont donc moins avancées dans les acéphales que les deux familles que nous examinons, et s'éloi- gnent un peu moins qu'elles des ostracés et arcacés; elles doi- vent donc être entre ces deux dernières et les mytilacés et sub- mytilacés. Remarquons aussi que ces dernières sont des coquilles libres et les mytilacés des coquilles qui sefixent à l'aided'unbyssus, tandis que les éthéries sont au contraire adhérentes par une de leurs valves, à la manière des huîtres, et enfin que l'une et l'autre de ces familles présentent des coquilles régulières et équivalves , tandis que les éthéries sont toutes irrégulières et inéquivalves.

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I 34 NOTICE SUR LE GENRE ÉTHÉRIE

encore suivi par M. Deshayes, dans Le dictionnaire classique d'his- toire naturelle, et ensuite par M. Rang, dans son manuel des mollusques et de leurs coquilles; mais ce dernier entrevoyant cependant dans X habitat des éthéries, dans la disposition des im- pressions musculaires, et sur-tout dans le ligament et la char- nière un rapprochement possible de ces coquilles avec les ano- dontes, les plaça en tête des camacés, formant par conséquent le lien de cette famille avec les submytilacés, qui comprennent les anodontes.

Dans la deuxième édition du Rèqne animal, les éthéries figu- rent dans la famille des ostracés, elles commencent la deuxième subdivision établie pour les acéphales qui ont deux muscles adducteurs; il suit de ce nouvel arrangement que les éthéries changent seulement de voisinage, puisqu'elles se trouvent précé- dées par les pulvinites, crénatules, peines etc., et suivies des arondes et jamboneaux bien plus loin des anodontes qu'on ne lavoit encore fait.

Quant à nous, voici ce que nous pensons : Les éthéries ne sont pas des ostracés ; car les animaux de ceux-ci ont le man- teau entièrement ouvert, tandis que celui de l'animal des éthé- ries a une ligne d'adhérence des deux lobes entre le réservoir flottent les branchies et celui s'ouvre l'anus. Les ostracés n'ont pas d'ouverture particulière, les éthéries en ont une qui correspond à l'extrémité postérieure du tube digestif; ils n'ont pas de pied, ou bien cet organe ne s'y montre que rudimen- taire; les éthéries l'ont grand et fort.

Les éthéries ne sont pas davantage des camacés, car ceux-ci n'ont leur manteau ouvert qu'à la partie inférieure seulement, pour le passage du pied , tandis qu'il est fermé en arrière par une

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cloison percée de deux orifices, l'un pour les déjections excré- mentitielles, et l'autre pour la respiration. Chez les éthéries il n'y a rien d'analogue à cette disposition.

D'après cela on doit penser que si ces coquilles ne sont ni des ostracés ni des camacés , leurs caractères , celui sur-tout que pré- sentent les ouvertures du manteau, les placent entre ces deux ramilles, non dans les malléacés, les aviculés et les arcacés, puis- que celles-ci ont, comme les ostracés, le manteau entièrement ouvert , sans tube ni ouverture particulière ; mqis entre les arcacés et les camacés, il ne reste plus que les mytilacés et les submytilacés. Voyons donc quels rapports les éthéries ont avec ces deux familles. Toutes deux ont le manteau ouvert inférieure- inent avec un orifice particulier pour la cavité est l'anus, absolument comme les éthéries; mais elles ont en dessous de cette cavité un tube incomplet pour la respiration , souvent garni de papilles tentaculaires. Ici se trouve une différence notable; car quoique ce tube ne soit formé que par des replis des lobes du manteau, il n'en est pas moins vrai que voilà une dispo- sition un peu plus compliquée qui conduit aux acéphales munis de tubes complets. Les éthéries sont donc moins avancées dans les acéphales que les deux familles que nous examinons , et s'éloi- gnent un peu moins qu'elles des ostracés et arcacés; elles doi- vent donc être entre ces deux dernières et les mytilacés et sub- mytilacés. Remarquons aussi que ces dernières sont des coquilles libres et les mytilacés des coquilles qui sefixent à l'aided'unbyssus, tandis que les éthéries sont au contraire adhérentes par une de leurs valves, à la manière des huîtres, et enfin que l'une et l'autre de ces familles présentent des coquilles régulières et équivalves, tandis que les éthéries sont toutes irrégulières et inéquivalves.

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I 36 NOTICE SUR LE GENRE ÉTHÉR1E

Ainsi , malgré le rapprochement cpie les caractères de l'animal de léthérie établissent entre cette coquille et les mytilacés et sub- mytilacés, nous sommes forcés de convenir qu'il y a impossibi- lité à la faire entrer dans l'une d'elles, sans froisser quelques uns des caractères qui leur ont été imposés; car pour l'introduire dans ces derniers, il faudroit ne pas tenir compte de la forme irrégu- lière de la coquille, non plus que du défaut de tube incomplet pour la cavité branchiale; et pour la faire entrer dans les pre- miers, il faudroit, sans s embarrasser encore de la coquille et du tube incomplet de 1 animal, admettre que la présence d un !>\ssus, d une part, et la faculté d'adhérer par une des valves, de l'autre, sont des caractères de même valeur et qui peuvent être confondus; mais si, plus rigoureux, on ne tient pas seulement aux caractères de l'animal , soit dans la forme de ses organes, soit dans les moyens qu'il emploie pour se fixer, soitenfin dans la conforma- tion de son test, c'est une famille à part qu il convient de faire et à laquelle nous proposons de donner le nom de famille des subos- trucés, que nous plaçons immédiatement avant les mytilacés et après les arcacés, et à laquelle nous donnons pour caractères ceux que présentent le manteau de léthérie, la disposition irré- gulière et inéquivalve de la coquille et sa faculté d adhérer aux corps. Par un tel arrangement ces coquilles ne seroient pas plus éloignées des anodontes qu il ne convient, ce dont on se convain- cra facilement si Ion fait attention au passage peu tranché des éthéries aux mytilacés et des mytilacés aux submytilacés. Au sur- plus quelque chose que l'on fasse à ce sujet, ce ne peut être que provisoire, car il faudra bien en venir à ne considérer les mollus- ques comme on fait des au très animaux, que dans leur organisation propre, et sans s'embarrasser d'un peu plus ou d'un peu moins de

KT DESCRIPTION DE SON ANIMAL. l []-j

régularité dams leur enveloppe calcaire; alors on ne fera peut- être qu'une seule famille pour les étliéries, les mytilacés et les submytilacés, ayant le soin de laisser ces premières en tête poul- ies lier toutes aux familles chez qui le manteau est entièrement ouvert sans aucun orifice ni tube particulier, et ce sera beaucoup plus rationnel.

Dans la classification de M. de Blainville, les étliéries, pre- nant place avant les mytilacés, se trouvent un peu trop éloignées des submytilacés, à cause des arcacés, qui sont admis par ce savant entre ces deux familles.

Dans celle de M. Guvier, les étliéries se rangent évidemment avant et très près des mytilacés, qui suivent les arcacés, c'est-à- dire entre eux; et là, leurs rapports avec les anodontes sont par- faitement conservés, puisque les submytilacés et les mytilacés sont confondus dans une même famille.

On ne sait rien des mœurs et des habitudes de l'animal de lethérie, aucun naturaliste n'ayant encore pu les étudier à l'état de vie, et l'on se souvient que celui de nous qui les a rap- portées de Nubie et d'Ethiopie, ne put, malgré le désir qu'il en avoit, s'en procurer de fraîches, à cause des grandes eaux qui remplissoient alors le fleuve. Nous ferons seulement remarquer, comme particularité bien singulière, que ces animaux, qui, d'après nos observations, vivent toujours fixés aux rochers par groupes d'un volume quelquefois très grand , tant dans le Nil qu'au Sénégal, possèdent cependant un organe de locomotion d'un développement considérable et sans doute d'une force pro- portionnelle malgré l'inutilité dont il semble frappé. Ce pied a donc un autre usage que celui de servir à la locomotion?

C'est en mars 182 i , dans la province de Robatas, sur la partie

I 38 NOTICE SUR LE GENRE ÉTIIÉRIE

gauche du Nil, en Nubie, que M. Cailiaud trouva, pour la pre- mière fois, l'éthérierelleétoit répandue, en nombre considérable, sur les tombes d'un cimetière musulman , sans doute comme ornement. En parcourant les provinces au sud jusqu'au-delà du Fazolq, sur le fleuve bleu , il eut souvent occasion d'observer la mêmecoquille,que les habitantsdu Sennâr désignent par le nom de edsâleh; ils lui dirent qu'elle vivoit en abondance dans le Jabans et dans d'au très affluents du fleuve bleu, au sud du Fazolq, on les mange. Plus tard elle a été trouvée en moindre quan- tité dans la basse Nubie et dans le Bhar-el-haros, canal du Fayoum. Enfin l'arrivée du Louqsor, qui a long-temps séjourné dans la haute Egypte, a rempli les cabinets des amateurs d'un grand nombre de ces coquilles et de plusieurs beaux groupes qui ap- partiennent au Fayoum.

L'éthérie qui vit dans les eaux du Sénégal a été envoyée en France, il y a plusieurs années, par M. Maurin, chirurgien de la Marine: mais considérée comme une huître, elle fut reléguée dans le laboratoire du cabinet d histoire naturelle de Rochefort. Depuis lors M. Rang, qui lavoit reconnue, ayant fait un voyage au Sénégal, s'en procura quelques beaux échantillons offrant diverses variétés. C'est dans le haut de ce fleuve, à 200 lieues des eaux de la mer, qu'on les rencontre en plus grande quantité , agloméréees comme celles du Nil . Les Français établis au poste de Backel, les prenant d'abord pour des huîtres, essayèrent d'en manger, mais ils les trouvèrent trop dures et d'un goût maréca- geux, qui n'en permettoit pas l'usage. Cependant les naturels de ces contrées, toujours imprévoyants dans leurs moyens d'appro- visionnement pour la mauvaise saison et par conséquent souvent en proie aux disettes, s'en nourrissent quelquefois en leur faisant

ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. i 3y

préalablement subir une préparation qui consiste à les boucaner et les battre. On rencontre fréquemment dans des endroits re- tirés de la campagne des coquilles dethéries, soit sur les tom- beaux, soit dans les lieux ils croient que leurs dieux-fétiches viennent se reposer; ce ne sont alors que des offrandes consa- crées par la superstition de ces peuples simples et barbares. L'éthérie du Sénégal vit dans les mêmes eaux avec une iridine , celle qu'Adanson a décrite sous le nom de Mutel, une anodonte, dont la charnière a une disposition toute particulière, et une fort belle paludine. Des valves dethéries ont été trouvées au bas du fleuve, elles y avoient sans doute été traînées par les courants. V

Lamarck distinguoit quatre sortes dethéries, \ Elliptica, la Tri- (jo)iula, la Semilunaris et la Transversa. M. de Férussac, qui, lors- qu'il fit son mémoire sur ce genre, avoit sous les yeux une pré- cieuse réunion de ces coquilles, réduisit à deux les espèces de La- marck, et en présenta une nouvelle. De I Elliptica et de la Trigo- nula qui n'existent que dans la collection du Muséum, et qui sont les deux plus beaux exemplaires connus, il ne fit qu'une seule espèce, se fondant sur ce que les caractères imposés par Lamarck étoient pris ainsi que leurs noms sur des formes relatives, ce qui conduiroit,si l'on suivoit unepareilleméthode,àfaireun nombre infini d'espèces, car peu de coquilles varient autant dans leur forme que l'éthérie. Ne pouvant non plus adopter aucune des deux dénominations de ce savant,il la désigna souscelle d'E. Lamarckii. La seconde de ses espèces est celle que M. Gaillaud rapportoit d'Egypte, il la nomma E. Caillaudi; enfin sa troisième fut établie aux dépens des E. Transversa et Semilunaris de Lamarck, par les mêmes raisons que nous avons dites plus haut, à l'occasion de ses deux autres espèces, et elle reçut la dénomination d'E. Plumbea.

l/jO NOTICE SUR LE GENRE ÉTHÉRIE

Quelques années après, M. Sowerby crut pouvoir établir une nouvelle espèce dans le Zoolocjical- Journal , sous le nom d'E. Tu- bifera , dont le caractère principal repose sur une certaine quantité de pointes tubiformes dont elle est armée à l'une de ses valves.

Enfin en i83o, M. Michelin, ignorant la publication de lan- teur anglais, représenta, dans le Magasin conchyliologique de M. Guérin, un exemplaire également armé auquel il donna le nom spécifique et nouveau d'E. Carteroni.

Si l'on s'attache rigoureusement à n'établir les espèces que sur des caractères constants et non accidentels, nous croyons que l'on ne sauroit mieux faire que de revenir aux espèces de M. de Férussac. En effet, les caractères sur lesquels reposent les E. Triqonula et Elliptica d une part, et Semilunaris et Trans- versa de l'autre , ne consistant qu'en des différences de formes purement accidentelles, il est de toute nécessité de les repousser. Quant à l'E. de Caillaud, elle présente des caractères constants qui la distinguent des R.LajnairkiieX Phtmbea, et que tout le monde peut saisir au premier aspect, en considérant la nature mince, fragile et boursouflée du test, la couleur de son épiderme , les impressions musculaires et le talon de la charnière.

Nous pensons que l'E. Tubifera de Sowerby et l'E. Carteroni de M. Michelin, qui sont une même chose, ne doivent poini constituer une espèce à part, pareeque le caractère qui les dis- tingue appartient à deux espèces, NL.Caillaudi du Nil et XYL.Plum- bea du Sénégal : ces pointes tubiformes n'étant que des pro- longements accidentels des parties anguleuses de certaines valves et que l'on retrouve parfois dans l'une et l'autre de ces deux espèces, h des degrés plus ou moins marqués, et sans pour

ET DESCRIPTION DE SON ANIMAI.. \/[l

cela que leu rs caractères en ('-prou vent de variation. Nous ignorons si ces prolongements sont le résultat de l'âgé', ou bien s'ils dé- pendent des circonstances dans lesquelles se trouvent leséthéries; mais ce dont nous sommes certains, c'est que le passage des co- quilles non armées à celles qui le sont, paroît insensible, lors- qu on se donne la peine d'en suivre un bon nombre d'individus, soit qu'ils appartiennent au Sénégal, soit qu'ils proviennent du Nil.

ÈTHÉRIE, Etheria LAMARCK. FÉRUSSAC. BLAINVILLE. CÙVIER. RANG. Etheria

SCHWEIGGER, OKEN.

Animal forme variable, mais cependant toujours plus long que liant; manteau très ample, adhérent, ayant les bords dés- unis dans tout son contour, à l'exception du milieu du dos; deux ouvertures seulement pour deux cavités; ouverture de la cavité branchiale et du pied , s étendant inférieurement d'un mus- cle à l'autre ; ouverture correspondant à l'anus, subdorsale, petite et saris communication avec la première; lames branchiales, illégales d'un mêmccôté, enformedecroissantetfortementstriées; appendices buccaux, grands, demi-circulaires, fixés par toute l'étendue du bord supérieur et finement striés à une seule de leurs faces; bouche assez grande; pied grand, épais, oblong, oblique; anus à 1 extrémité d'un petit tube.

Coquille généralement assez grande, inéquivalve, înéqui- latérale, très irréyulière, plus ou moins épaisse et solide, à texture feuilletée; revêtue à l'extérieur d'un épidémie; nacrée à l'intérieur, ou elle présen te souvent de nombreuses boursouflures; à sommets courts, épais', peu distincts; à charnière simy>\e , sinueuse; à ligament oblique, grand, alongé , extérieur, pénétrant à

annales du Muséum, t. III, 3e série, 19

I 4^ NOTICE SUU LE GENRE ETHÉRIE

[intérieur de la coquille par l'extrémité dune lame; impressions musculaires au nombre de deux, distantes, oblongues, alongées; impression palléale étroite et peu étendue, sans sinuosité; 1 une des valves adhérente et présentant un talon susceptible avec l'âge de beaucoup d extension.

E, DE LAMARCK, E. Lamarckii, Feruss.

Mémoires de la Soi', d'hist. nat. de Paris, T. I, ir partie, p. 35t).

Eth. elliptira , Lamarck. Ann. du Mus. T. IV, p. 401 , pi- 29 à 3i , et Amni. sans vert., p. 100. Blaiuville, Dict. des se. nat. au mot Ethérie. Deshayes, Dict. class. au mot Ethérie. Eth. trigonula Laro., loc. cit., p. 4°3, pi. 3o et 3i , fip,. 2, et Aniin. sans vert., p. 100. Blainville, loc. cit. Desbayes, loc. cit.

Gocpiille très grande, de forme variable, un peu aplatie et gé- néralement alongée dans le sens transversal, à texture épaisse et feuilletée, d'une nacre blanche et très brillante à l'intérieur; les impressions musculaires de la même couleur que la surface intérieure des valves; le talon peu prolongé.

Habite? sans doute quelque fleuve d Afrique.

E. DE CA1LLAUD, E. Caillaudi, Feruss.

Gaillaud, Vov- à Méroé , vol. [[, pi. LXf. Eth. tulnfcra Sowerby. Zoo/, joum.

Coquille assez grande, de forme extrêmement variable, à tex- ture mince, fragile, finement et irrégulièrement feuilletée, quelquefois armée de pointes tubilormes; épidémie mince et de couleur verte; surface intérieure des valves dune nacre peu irisée, souvent verdâtre, sur-tout vers le milieu, et blanche près des bords, avec des amas de boursouflures qui augmentent avec l'âge; talon de la valve adhérente souvent très grand; les im- pressions- musculaires un peu concaves et de la même couleur que ia nacre.

ET DESCRIPTION DE SON ANIMAI,. 1 43

Habite l'Egypte. Voyez plus haut.

E. COULEUR DE PLOMB, E. plumbea Feruss.

Loc. cit. , p. 35g.

Eth. semilunata Lam., loc. cit., p. 4«4 > l1'- ^2, fiy. i, i\ Anim. sans vert., 3. Blainville, ioc. cit. Deshaycs, loc. cit. Eth. ti-ansversa Lam., loc. cit., pi. 32. fig. 3, 4; Anim. sans vert., 4- Blainville, loc. cit. Deshayes, loc. cit.

Eth. Carteroni, Michelin, Mag. de Conch.

Coquille généralement un peu moins grande que la précé- dente, de forme non moins variable, à texture plus épaisse, plus solide, irrégulièrement feuilletée, et s armant aussi quel- quefois de pointes tubiformes; à épiderme plus épais et de cou- leur noirâtre; surface intérieure un peu plus irisée, mais de couleur métallique et comme plombée, tachée parfois dune teinte verdâtre qui paroît constante sur les impressions muscu- laires ; bords de la coquille moins fragiles et mieux terminés ; moins de boursouflures que dans l'espèce précédente ; talon moins développé.

Habite le haut du Sénégal, voyez notre mémoire

EXPLICATION DE LA PLANCHE 6.

Fie. 1. L'animal de l'éthérie, vu du côté droit, renfermé dans son manteau, et

placé dans sa valve gauche. Fig. 2. Le même, dont on a levé le lobe droit du manteau, pour montrer le:»

branchies, le pied et les appendices buccaux. Fig. 3. L'ouverture postéro-dorsale grandie, montrant le tube de l'anus et le muscle

adducteur postérieur.

Fig. 4- La bouche avec ses quatre appendice*. Fig. 5. Tissu grossi des branchies.

[

w

J

l'.tlicii.i < .iilhaudi Feruss

NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA,

ET SI R

L'ÉLÉVATION DE TEMPÉRATURE DE SES FLEURS. PAR M. Adolphe BRONGMART.

Les observations sur l'accroissement de température que pré- sente, au moment de la floraison, le sommet du spadix de plu- sieurs Aroîdes, remontent déjà à une époque reculée, puisque ce fut en 1777 que Lamarck le remarqua en premier sur l'arum italicum ; il publia cette observation en 1789, mais sans indica- tion précise de 1 heure à laquelle il lavoit laite, et sans avoir constaté par le thermomètre le nombre de degrés dont la cha- leur de cette partie de la fleur s élevoit.

Des observations plus précises sur la même plante furent faites par Senebier, et publiées en 1800 :1e maximum de l'ac- croissement de température observée fut de 70, et eut lieu vers sept heures du soir.

Desfontaines, dans sa Flore atlantique, qui parut en 1800, cite de même plusieurs Arum, comme présentant une élévation de température sensible au toucher. -

La même observation paroît avoir été faite dès 1790 par Gmelin, mais ne fut publiée dans sa Flora badensis qu'en 1808.

En 180/1, M. Bory-Saint-Vincent fit connoître les expériences variées qu'il avoit faites en commun avec M. Hubert, à l'île Rour-

] /|6 NOTE SUR LE COLOCASIA OJtOHA.

bon, surYArum cordifolium, et dont il résulte que le spadix de cette plante s'échauffoit à un tel point, vers la pointe du jour, au mo- ment de la floraison , qu'il faisoit monter le thermomètre de 25 à 3o degrés au-dessus de la température ambiante.

Depuis lors, M. Théodore de Saussure a constaté le même phé- nomène sur Y Arum maculatum et sur Y Arum Dracunculus, mais sans indiquer avec précision le degré d'élévation de la tempéra- ture et l'heure il 1 avoit observée.

M. Schultz, en 1828, fit des observations sur le Caladium pin- natifidum des serres de Berlin, qui lui donnèrent une élévation de température de [\ à 5 degrés.

Cependant ces expériences furent depuis contredites par MM. Treviranus et Gœppert, qui affirmèrent n'avoir jamais pu observer d accroissement de température dans aucune de ces plantes.

M. Schultz répéta de nouveau ses observations, et les détails dont il les accompagna prouvèrent que l'accroissement de tem- pérature dans la fleur duCaladiiun piiuiatijidum n'a lieu que pen- dant quelques heures, le soir entre huit heures et dix heures, et que sou maximum est d environ 7 degrés.

Ces derniers résultats obtenus par M. Schultz paroissoientbien mettre hors de doute le fait de l'élévation de température du spadix de certaines Aroïdes, au moment de la floraison; mais elles prouvoient également qu'il étoit intéressant de comparer la manière dont ce phénomène se présente dans\iiverses plantes de cette famille.

J'ai saisi l'occasion que m'a présentée la floraison d'un pied très vigoureux du Caladium odorum ou Colocasia odora pour faire quelques recherches à ce sujet, et les résultats que j'ai obte-

NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA. I 47

nus diffèrent assez do ceux qu'on a recueillis sur d'autres espèces pour rpie j'aie cru utile de les signaler.

Le Caladium sur lequel j'ai lait ces observations étoit planté en pleine terre, dans une petite serre chaude et humide; il y avoit pris un très grand développement: le limbe de ses feuilles avoit près d'un demi-mètre de long, et il a développé quatre Heurs dans l'espace d'un mois.

La première Heur a commencé à entrouvrir sa spathe le f\ mars i83/j; mais ce n'est que le 6 que le pollen commença à s'échap- per des anthères, et que je m aperçus, vers deux heures et demie, que le spadix présentoit un accroissement de température appré- ciable par le simple toucher; m'étant procuré un thermomètre assez petit pour être appliqué contre le spadix, je vis à quatre heures que la température de l'air étant égale à 23 degrés centi- grades, celle du spadix, à la hauteur des étamines fertiles, étoit de 26 degrés, et celle du milieu de la massue formée par les éla- mines avortées et glanduleuses, de 3o degrés. Il y avoit donc une différence de 7 degrés entre la température de cette partie et celle de l'air ambiant; et je ne doute pas qu'un thermomètre plus délicat et mieux appliqué, comme ceux que j'ai employés plus tard, ne m eût indiqué une élévation de température plus consi- dérable. Peu à peu la chaleur de cette partie diminua, et à sept heures du soir elle ne différait pas sensiblement de celle de la serre.

Mais taudis que dans toutes les Aroïdes qu'on a observées sous ce rapport jusqu'à présent, cet abaissement de température pa- rait être permanent, dans la plante que j'étudiois je vis le même accroissement de chaleur se manifester le lendemain vers la même heure.

I 48 NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA.

Ainsi , le matin jusqu'à midi, il n y avoit pas de différence ap- préciable entre la température de l'atmosphère et celle du spadix, tandis qu'à 3 heures je notai les températures suivantes:

Air ambiant 2i°,o

Etamines fertiles 24°,o

Base de la masse d etamines avortées .... 26°,o Milieu des etamines avortées 28°,5

La différence de température entre h; milieu de la massue for- mée par les etamines avortées, qui termine le spadix, partie qui est toujours la plus chaude, et l'atmosphère, étoit donc de 7°,5 comme la veille.

A 4 heures et demie, il n'y avoit plus que 2°,5 de différence.

Le 8 mars, je ne pus suivre régulièrement la plante pendant toute la journée; mais le matin il n'y avoit de 8 heures à 8 heures et demie que i" de différence entre le spadix et l'air ambiant, tandis qu'à 4 heures la différence étoit de 3°,5. Le maximum avoit probablement eu lieu pendant mon absence.

Le 9 mars , il n'y eut qu'un accroissement de température de a°,5 à i heure après midi; le matin la différence de température étoit nulle, et à 4 heures elle n 'étoit que de on,y. Enfin, le io mars, il n'y eut plus aucune élévation de température, et la fleur commença à se faner. Une seconde Heur se développa sur le même pied quelques jours après, et, prévenu d'avance, je me disposai pour l'observer avec plus de régularité, et d'une manière plus précise.

Dans ce but, dès l'épanouissement de la spathe, j'appliquai contre le milieu du spadix un petit thermomètre très sensible que je fixai exactement, et que je protégeai contre l'action de l'air extérieur par une petite enveloppe de flanelle, qui, dans

NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA. I 4g

I endroit fie la houle, présentoit plusieurs épaisseurs, de manière que la boule du thermomètre étoit appliquée immédiatement contre le spadix d'un côté, et abritée du contact de l'air de tous les autres côtés.

Tout ce petit appareil ne couvrant qu'une foible étendue du spadix, je pus le laissera demeure sans craindre qu'il gênât les fonctions de cette partie. J'avois un autre thermomètre qui res- toit constamment suspendu dans l'air auprès même de la fleur, et le tout étoit bien ombré par un écran en papier.

Je pus observer ainsi fort régulièrement la marche de ces in- struments, et en dresser un tableau comparatif dont je vais si- gnaler ici les principaux résultats.

Le i3 mars, la spathe qui enveloppe le spadix n'étant pas en- core entrouverte, la fleur répandoit cependant déjà une odeur suave.

Le 14, elle s'est entrouverte, et l'odeur a été beaucoup plus forte.

L'émission du pollen a eu lieu le 16 entre 8 heures et 10 heures du matin, et a continué les jours suivants jusqu'au 18. Le 19 la fleur commencoit à se faner.

Depuis le 1 4 jusqu'au 19, il y a eu tous les jours un accroisse- ment très marqué de température, la température retombant pendant la nuit et le matin presque au même degré que celle de l'air ambiant.

Ainsi les maximum ont eu lieu :

Le 14 à 3 h. soir. . . . 4°>5 i5 à 4 h- 'A soir. . . . 10, o

16 à 5 h. soir. . . . 10, 2

17 à 5 h. soir. . . .11,0 annales du Muséum, t. III, 3" série. 20

I 5o NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA.

18 à 1 1 h. matin. . . . 8, 2

19 à 10 h. '/, matin. . . . 2,5.

On voit par que ces accroissements de température, quon pourroit presque comparer à des accès de fièvre quotidienne, se sont répétés pendant six jours, et avec une forte intensité, sur- tout pendant quatre jours, presque à la même heure, puisque, à l'exception des deux derniers jours, l'accès a eu lieu plus tôt, c'étoit entre 3 heures et 6 heures de l'après-midi que cet accrois- sement de température présentoit son maximum.

Il est probable que ces alternatives d'élévation et d'abaisse- ment de température s'observeroient, non seulement sur l'espèce qui Fait le sujet de cette note, mais sur plusieurs autres qui ap- partiennent au même groupe naturel. En effet, le genre Coloca- sia, auquel le Caladium odorum doit être rapporté, est un groupe très naturel , remarquable par la durée plus grande de ses fleurs, qui restent épanouies pendant plusieurs jours, tandis que dans la plupart des plantes de cette famille la fleur ne reste complè- tement épanouie, lorsque la fécondation a lieu, que pendant très peu de temps, quelquefois (pie pendant quelques heures.

Il est donc probable qu'on pourra observer cet accroissement de température se répétant par accès sur plusieurs plantes de ce genre, tandis que sur les espèces à floraison de peu de durée l'élévation de température n'a lieu qu'une seule fois. Je me pro- pose de saisir les occasions qui se présenteront pour répéter ces observations sur les diverses espèces d'Aroïdes qui fleuriront au Jardin des Plantes.

Ces observations montrent également que dans cette plante, comme dans X Arum cordifolium observé par M. Bory Saint-Vin-

NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA. i 5 i

cent, et dans l 'Arum commun , dont M. Théodore de Saussure a étudié la respiration, les diverses parties du spadix agissent très diversement et dégagent une chaleur très différente ; ainsi, dans la première fleur, le thermomètre appliqué sur les diverses par- ties a donné les résultats suivants :

Température de l'air 2i°,o

Température des étamines fertiles .... 2/^,0 Température à la base de la massue d' étamines

avortées 26°,o

Température vers le milieu de la massue d'éta-

mines avortées 28",5

Sur la seconde fleur, le premier jour de son épanouissement avant l'émission du pollen, époque le thermomètre peut être , introduit dans la partie de la spalhe qui environne les ovaires, mais à laquelle l'élévation de température est moins considérable que les jours suivants, j'ai observé les différences de tempéra- ture suivantes au moment la chaleur de la fleur étoit la plus forte :

Air ambiant 24°i5>

Pistils 26°,o

Etamines fertiles 29°i°

Etamines avortées 29°i°

Pendant les jours suivants, j'ai constaté que dans cette fleur, comme dans la précédente, l'élévation de température, au mo- ment de son maximum , étoit d'autant plus forte, qu'on s'appro- choit davantage du sommet du spadix; de sorte que les anthères , qui, avant leur déhiscence et l'émission du pollen, présentent

I 52 SOTE SUR LE COLOCASIA ODORA.

une température égale à celle des étamines avortées et glandu- leuses dont est formée la massue qui termine le spadix, ne pos- sèdent pendant les jours suivants qu'une température beaucoup moins élevée que celle de ces corps charnus de texture glandu- leuse qui forment la surface du sommet du spadix.

Pour montrer la marche que suit ce phénomène dans toute sa durée, je vais donner le tableau des températures observées sur la seconde fleur qui s'est développée, fleur que j'ai pu suivre avec une plus grande exactitude que les autres, sur lesquelles, du reste, le phénomène a présenté exactement les mêmes va- riations.

La température de l'air étoit prise très près de la fleur, au moyen d'un thermomètre placé exactement dans les mêmes cir- constances (pie la fleur elle-même ; celle du spadix, au moyen d'un thermomètre bien comparable au premier, et fixé sur le milieu de la partie glanduleuse qui termine le spadix.

NOTE SUR LE COLOCASIA ODOliA.

i53

JOURS ET HEURES.

i3 mars 1 834- i/( mars

hoir

i h. ah.

3 h.

4 h. 6 h. 9 h.

1 1

3o\ 3o' . i5' . i5..

o. .

o. .

o. .

i5 mars. Malin

m 12

9

12

h. h. h. h. h.

1 h.

2 h.

3 h.

3 h.

4 h.

5 h.

7 h.

8 h. h. h.

o. . 3o. . i5..

o. .

o. . 3o'. 3o. .

o. . 3o.. i5. . 3o. .

3o. o. o. o.

16 mars Matin

Soir

8 h.

8 h. io h. 12 h.

2 h.

4 h.

5 h.

6 h.

12 b. 17 mars. Matin 6 h. 8 h.

o. . 3o...

o. . ,

o. . o. . i5. . o. . , o. . o. . o. .

o.

3o.

TEMPÉRATURE

de l'air ambiant.

27°,5

2(5, O.

24

23

21

23

22

l8 23 23

25°,0

27 28

27 26, 26 24 21 22

23

24

22

'9 21 26

27 26

25 23 22 21 22

•9

«9

TEMPERATURE

du

SPADIX.

3o°,o- 3o, o.

29, o. 26, 5. 24, 2.

24, 5.

23, o.

20, °o. 26, o. 26, 5.

28°,0.

32, o.

33, o. 34,5. 35, o. 35, o. 34,0. 3i, o.

25, o.

24, 5.

25, 3. 24,0.

21, O.

23, 2.

30, o. 3i, o. 33, 5. 35, o. 34,o. 3i, o. 25,8.

23, o.

21, 5.

21, 5.

DIFFÉRENCE

de ces températures et observations.

Fleur non épanouie ré- pandant déjà une odeur suave, mais foible. Spathe entr'ouverte ; odeur assez forte, sur- tout vers le milieu de la journée.

2°,5.

4°,o. 4,5.

Maximum.

3,5.

2,7. .,5.

1, 0.

2°,0.

3, 0.

3°,o.

3°,o.

5, 0.

5,o.

7,5. 8, 2.

9°>°.

IO°,0.

Maximum.

g,5. 3, 0.

.,3.

1, 1.

2, 0.

Maximum.

[,7-

4, O. Emission du pullen.

4°,o.

7°,o. 10, o.

IO, 2.

9, °- 4,5.

I, o. 2°.0

h 7-

1 3/)

INOTE SUR LE COLOCASIA ODORA.

TEMPÉRATURE

TEMPÉRATURE

DIFFÉRENCE

JOURS ET HEURES.

de

du

de ces températures.

l'air ambiant.

SPADIX.

et observations.

2, 5.

3°,o.

24,o

8, 2.

4 h. o

11,0. ) ,.

; Maximum. 11, 0. {

0, 5.

18 mars.

17' °

17, P

0, 0.

8 h. o

19 °

0, 8.

271 «

8, 2. Maximum.

24,8

6,4.

3 h. 3o

28, O

5, 0.

6 h. o

18, 8

2, 2.

ig mars.

Matin 8 h. o

22, 0

0, 5.

2, 5. Maximum.

25, 0

25, 0

0, 0. La fleur se tane; il n'y a plus d'élévation de température.

Indépendamment du phénomène remarquable que je viens de rapporter, la belle Aroïdée qui fait le sujet de cette notice mérite encore de fixer l'attention des botanistes par plusieurs particularités de sa structure.

La famille des Aroïdées est une de celles dans lesquelles l'organisation de plusieurs des parties les plus importantes de la fleur avoit été le plus négligée pour la formation des genres; les rapports de position des divers organes sur le spadix et la forme de la spathe avoient presque seuls servi à définir les di- vers genres, tandis que la structure des pistils et des étamines, cpai offre de nombreuses variations, et qui fournit des carac- tères très importants et très faciles à bien définir, avoit été gé- néralement négligée. Tout récemment M. Schott a publié dans les Meletemata botanica une révision générale de la famille des

NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA. I 55

Aroïdées, dans laquelle il a employé avec succès ces carac- tères pour mieux diviser, les divers genres de cette famille; et si, au premier abord, il paroît quelquefois en avoir abusé pour multiplier les genres, je crois que lorsqu'on étudiera avec soin les groupes qu'il a formés, on verra qu'ils sont gé- néralement très naturels et bien définis, et même qu'ils sont presque toujours assez riches en espèces et offrent encore des modifications d'organisation assez remarquables pour que les recherches subséquentes tendent plutôt à les subdiviser de nouveau qu'à les réunir entre eux.

Mais si de nouvelles recherches viennent généralement con- firmer ces divisions, il est probable, d'un autre côté, que l'étude de ces plantes sur le vivant, soit dans les jardins, beaucoup d'entre elles sont maintenant cultivées, soit dans les lieux elles croissent spontanément, viendra modifier quelques uns des caractères employés pour distinguer ces genres.

Les divisions qu'il a établies parmi les Caladium en sont un exemple et se rattachent au sujet qui nous occupe.

En effet, le genre Caladium, établi d'abord par Ventenat pour un petit nombre d'espèces, avoit embrassé successivement un grand nombre d'espèces qui s'éloignoient beaucoup du type primitif; M. Schott en a formé la tribu des Caladiées, compre- nant neuf genres presque tous nouveaux. Parmi ces genres il y en a deux qui fleurissent très fréquemment dans les serres : ce sont les vrais Caladium et les Philodendron; les Colocasia y déve- loppent plus rarement leurs fleurs; et particulièrement la véri- table Colocase d'Egypte, quoique cultivée dans la plu part des jardins botaniques, ne paroît pas y fleurir; il en résulte que les caractères du type du genre sont moins bien connus que ceux

I 56 NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA.

de plusieurs des espèces qu'on y rapporte, et que, mieux étuuiv., ce groupe devra peut-être encore être subdivisé en deux genres (pie le savant botaniste que nous venons de citer a déjà indi- qués comme sections, sous les noms de Eucolocasia et d Alocasia. C'est à cette dernière section que me paroît appartenir l'es- pèce qui a fait le sujet des observations précédentes, quoiqu'elle diffère, à quelques égards, des caractères tracés par M. Scbott; ainsi les loges des anthères, bien loin de s ouvrir par des fentes la- lérales, s'ouvrent au sommet par des pores arrondis et même plus larges transversalement que longitudinalement (voyez fig. 3 et l\); mais ce même caractère se retrouve aussi dans les vrais Çala- dium (CaJ&dium bicolor Veut. Çaladium colocasioides hort. par. -^rtimco/ocasi'oidesDesf.cat.hort.par.), queM.Sehottcaractéiist' aussi par ces mots : Antherœ rimulis lateraliter déhiscentes. Dans ces deux genres et dans quelques autres qui s'en rapprochent, les étamines sont monadelphes ou forment une colonne charnue, ordinairement prismatique, sur laquelle s'insèrent directement les anthères ; mais ces anthères m'ont paru généralement en nombre pair dans le Colocasiaodora, et souvent géminées dans le Çaladium colocasioides, ce qui indiqueroitdesanthèresbiloculairesconnées; ainsi la colonne anthérilère représentée fig. 3, 5, seroit formée de six anthères à deux loges, et non de douze anthères unilocu- laires, caractère qui s'accorde avec ce qu'on observe dans le genre Philodendron, les étamines sont libres et présentent un filet ou connectif très épais, charnu, supportant deux loges dis- tinctes. La massue qui termine supérieurement le spadix est renflée et sillonnée, comme l'indique le caractère donné à la sec- tion des Alocasia; mais ces sillons sont produits par les lignes de séparation des étamines avortées charnues, qui sont devenues

NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA. I 57

irrégulières, serrées les unes contre les autres, et qui couvrent toute cette partie supérieure du spadix, mais dont le passage aux vraies étamines est évident inférieurement( voye:; la fig. 2). Les ovules, au nombre de six, insérés deux par deux à la base des trois cloisons incomplètes qui divisent l'ovaire , diffèrent encore de ceux des vrais Caladium, en ce qu'ils sont complète- ment sessiles, très épais et antitropes, leur micropyle étant à l'ex- trémité supérieure. ( Voyez la fig. 6. )

La disposition différente des ovules dans les vrais Caladium et dans les Alocasia est en rapport avec une marche très différente dans le tissu conducteur du stigmate. Dans les Caladium il y a réellement deux stigmates sessiles très rapprochés, mais distincts, qui donnent naissance à deux faisceaux de tissus conducteurs, qui descendant séparémen t dans l'épaisseur des parois de l'ovaire , suivent chacune des cloisons qui portent les ovules et se termi- nent par des faisceaux de papilles cjui correspondent au micro- pyle de chacun des ovules.

Dans le Colocasia odora, les trois stigmates sont confondus en un seul stigmate, en forme de disque, parfaitement entier; il n'y a qu'un seul faisceau de tissu conducteur au centre du style très court qui surmonte l'ovaire, et ce tissu se continue en une sorte de rangée de papilles qui couvrent tout le bord libre des cloisons incomplètes qui font saillie dans la cavité unique de l'ovaire. (Voyez fig. 7, 8.)

Ces papilles se trouvent ainsi en rapport avec le micropyle, soit qu elles doivent transmettre immédiatement le fluide fécon- dant ou protéger les tubes polliniques qui pénétrent dans le stig- mate.

Il est, en effet, facile d'observer sur cette plante la pénétration

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 21

I 58 NOTE SUR LE COLOCASIA OOORA.

des tubes polliniques dans le tissu du stigmate : si, à la fin de la floraison, on examine les pistils, on voit que les stigmates sont couverts d'une couche épaisse de pollen , et qu'une partie de ces grains de pollen, lisses et sphériques, ont donné naissance à des tubes membraneux plus ou moins alongés, qui pénètrent entre les utricules qui forment les papilles du stigmate, jusquà une assez grande profondeur, dans le tissu de cet organe. {Voyez fig. 9, 10.)

Mais ces tubes polliniques se prolongent-ils jusqu'aux ovules, comme dans les Orchidées, ou se perdent-ils dans le tissu du stigmate? c'est une question qui reste à résoudre. Il est certain que dans plusieurs Aroïdes, l'ovaire présente, après la féconda- tion, des filaments qui, venant du style, en remplissent en partie la cavité; mais ces filaments peuvent être une prolongation du tissu conducteur lui-même aussi bien que des tubes polliniques.

Mon ami M. Descaisnes s'est occupé de recherches sur ce sujet, qui éclairciront probablement la question.

Les organes de la végétation présentent aussi dans cette plante plusieurs points de structure assez curieux.

Les pédoncules géminés dans l'aisselle des énormes pétioles de cette plante présentent, ainsi que ces pétioles et les nervures des feuilles, de nombreuses lacunes cylindriques qui paroissent, à l'œil nu, toutes tapissées de points brillants; examinées au micro- scope sur des coupes transversales et longitudinales, on voit que ce sont autant de cellules saillantes formant des sortes de petits poils courts, qui chacune renferment un faisceau de raphides ou de petits cristaux aciculaires rapprochés parallèlement les uns aux autres.

Ces cristaux sont ici, comme cela a lieu, du reste, constamment,

NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA. l 5(J

renfermés dans l'intérieur de ces utricules saillants, et peuvent facilement en être extraits; mais, ce qui est assez remarquable, c'est que les cellules voisines qui forment le reste du tissu entre les lacunes ne paroissent jamais en présenter, tandis qu'elles tapissent en grand nombre toutes les lacunes de la plante.

Les feuilles de cette plante sont le siège d'une sécrétion de cire qui , peu abondante dans la plante cultivée, paroît sur cette es- pèce ou sur d'autres Aroïdes croissant dans le climat qui leur est propre, devenir très considérable. Cette sécrétion n'a lieu cepen- dant qu'à la face inférieure et seulement à l'aisselle des nervures principales, le tissu cellulaire, légèrement modifié dans son aspect , devient le siège de cette sécrétion , qui graduellement se répand quelquefois sur presque toute la surface inférieure de la feuille. Sur la plante cultivée, elle ne formoit que de petites écailles , grandes tout au plus comme l'ongle.

EXPLICATION DE LA PLANCHE 7.

Fig. i. Spadix , enveloppé dans sa spathe, dont la partie supérieure se flétrit et tombe après la floraison, tandis que l'inférieure persiste autour des ovaires.

Fig. a. Spadix dépouillé de sa spathe.

a. Pistils. 6. Pislils avortés, c. Etamines avortées, dont on voit le passage insensible aux etamines fertiles. (/. e. Masse d'étamines avortées qui couvre la partie supérieure du spadix et qui donne lieu au plus grand dégagement de chaleur.

Fig. 3. Un des prismes charnus d, fig. 2, formé par plusieurs etamines soudées, terminé extérieurement par une surface plane à-peu-près hexagone, et por- tant environ douze anthères sessiles oblongues, insérées tout autour, et s'ouvrant supérieurement chacune par un pore.

Fig. l\. Partie supérieure d'une des anthères montrant son mode de déhiscence.

Fig. 5. Coupe transversale d'un des groupes d'étamines, sur laquelle on voit le mode d'insertion des anthères, et leur division en deux loges par une cloison longitudinale.

Fig. 6. Coupe longitudinale d'un des pistils, a , Stigmate couvert de pollen. 6 , Tissu conducteur s'étendant jusqu'au sommet de l'ovaire, c, Ovules géminés à la base des cloisons incomplètes de l'ovaire, c', Un de ces ovules coupé lon- gitudinalement, montrant la position du micropyle et la disposition des membranes et du nucelle.

Fig. 7. Coupe transversale de l'ovaire.

Fig. 8. Une des cloisons incomplètes, dont le bord est couvert de poils simples, faisant suite au tissu conducteur du style, comme on le voit sur la fig. 6.

Fig. 9. Un des grains de pollen avec son prolongement tubuleux pénétrant entre les papilles stigmatiques.

Fig. 10. Le même, dont le tube est dégagé du tissu stigmatique.

Fig. 11. Coupe transversale du tissu d'un des pétioles, dont les lacunes sont garnies de cellules saillantes, pleines de cristaux aciculaires.

Fig. 12. Coupe longitudinale d'une de ces lacunes.

Fig. i3. Une des cellules remplie d'un faisceau de cristaux.

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Oro-anisat ion du Golôcasia odoj a

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OBSERVATIONS

SUR LES

VARIATIONS ACCIDENTELLES DU MODE

SUIVANT LEQUEL LES FEUILLES SONT DISTRIBUÉES

SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

Lues à l'Académie des sciences, le 28 avril i834-

PAR M. DUTROGHET.

Les modes divers qui président à la distribution des feuilles sur les tiges des végétaux ont été déterminés avec beaucoup de soin par les botanistes. En étudiant ces modes de distribution, on n'a pas tardé à s'apercevoir que, chez le même végétal, le mode ordinaire de la distribution des feuilles était quelquefois changé. Ronnet(i) a fait des recherches spéciales sur cet objet : il a observé avec soin et les modes divers de la distribution des feuilles et les variations accidentelles qu'ils subissent quelquefois ; mais il n'a point aperçu le mécanisme de ces variations, dont l'existence nous prouve que l'ordre, toujours régulier, de la distribution des feuilles, dépend d'une cause qui est constante dans sa régularité d'action, mais qui n'est point constante dans le mode de cette même action. Or ces anomalies de l'action organique qui préside

(1) Recherches sur l'usage des feuilles ; troisième Mémoire.

1Ô2 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

à la distribution des feuilles peuvent nous instruire du méca- nisme de cette action. Il ne s'agit, pour parvenir à cette connais- sance, que d'observer comment les diverses dispositions régulières des feuilles se changent les unes dans les autres. L'étude de ce problème de physiologie végétale est d'une grande importance; car elle doit conduire à la connaissance de la symétrie normale et primitive des végétaux, qu'admet avec juste raison M. De Can- dolle (i). «Toute cette nombreuse classe de faits, dit-il, connue «sous le nom de monstruosités, qui était impossible à com- « prendre dans lancien système, et qu'on affectait de mépriser « pour se dispenser de les étudier; toute cette classe, dis-je, a «pris une clarté et un intérêt nouveau, depuis qu'on les a vus «sous leur vrai point de vue, savoir, comme des indices pour «reconnaître la symétrie normale ou primitive des êtres. Les «monstruosités sont, pour ainsi dire, des expériences que la « nature fait au profit de l'observateur. »

Les feuilles offrent toujours une disposition régulière sur les tiges ; lorsqu'elles sont considérées comme éparses , c'est que l'ordre de leur disposition est inaperçu. M. De Gandolle rap- porte toutes les dispositions des feuilles à deux classes. La pre- mière comprend les feuilles qui sont multiples sur une même coupe horizontale de la tige; ce sont les feuilles opposées et les feuilles verticillées. La seconde comprend les feuilles qui sont uniques sur une même coupe horizontale de la tige; ce sont les feuilles en spirale et les feuilles alternes. La transmutation de ces divers modes de distribution des feuilles, les uns dans les autres, a été notée depuis long-temps par Bonnet. M. De

(l) Organographie végétale, tome II, p. -±!\a.

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1 63

Candolle est entré dans quelques détails à ce sujet dans son organographie végétale. Il y a de ces transmutations qui sont dans l'ordre delà nature; il y en a d'autres qui sont acciden- telles, qui sont des monstruosités. Or ces aberrations de la nature ne se font point au hasard, elles sont soumises à des lois qu'il est important de déterminer.

On peut établir comme régie générale, qu'il ne s opère jamais de transmutations accidentelles dans le mode de distribution des feuilles, lorsque les végétaux n'ont que la force normale de végétation qui leur est propre. Cette transmutation n'arrive que lorsqu'il se produit des scions très vigoureux. C'est ce qui arrive, par exemple, lorsqu'un arbre étant privé de ses branches, il en reproduit de nouvelles. Inobservation apprend que les arbre» dont les feuilles sont opposées, sont ceux qui sont le plus sujets à présenter des transmutations de ce genre; elles sont fort rares chez les arbres dont les feuilles sont en quinconces ou en penta- phylles spirales. Parmi les nombreux exemples de transmutations de ce genre que j'ai eu occasion d'observer, je choisirai, en les enchaînant les uns aux autres, ceux qui sont le plus propres à démontrer la manière dont ces transmutations s'opèrent.

Les arbres dont les feuilles sont opposées sont, comme je viens de le dire, ceux dont le mode normal de la distribution des feuilles se change accidentellement le plus souvent. C'est par eux que nous allons commencer l'étude de ces transmutations.

Parmi les arbres à feuilles opposées chez lesquels on observe assez fréquemment la transmutation du mode normal de la distribution des feuilles, je citerai le frêne (fraxinus excelsior) et l'érable (acer campestré). J'ai observé chez ces deux arbres <inq sortes de transmutations dans le mode de la distribution de

l64 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

leurs feuilles. Je prendrai ici l'érable pour spécimen. La figure i représente la disposition normale des feuilles de cet arbre.

Lorsque les scions de l'érable végètent vigoureusement, ses feuilles opposées tendent souvent à quitter leur opposition ; elles se dissocient de plusieurs manières et toujours avec régularité. Lorsque dans les paires de feuilles semblablement dirigées, telles que aa' et ce' (fig. 2), les feuilles sont dissociées dans le même sens, et qu'il en est de même dans les paires bb' et dd', les feuilles deviennent doublement alternes. Souvent cette dissociation est très légère, en sorte que les feuilles peuvent être considérées comme imparfaitement opposées. Mais quelquefois aussi cette dissociation est complète et les feuilles qui auroient être opposées sont portées à une assez grande distance l'une de l'autre; alors elles décrivent, par leur insertion sur la tige, une spirale telle, qu'il faut quatre feuilles pour faire deux fois le tour de la tige. La première correspond verticalement à la cin- quième au-dessus ; ainsi en partant de la feuille a' pour suivre les feuilles supérieures dans leur ordre d'élévation , on leur trouve l'ordre suivant : a'a bb' c'. La feuille c', qui correspond à la feuille a' sur le même côté du scion , est la cinquième au-dessus délie. Il faut ainsi quatre feuilles pour faire deux fois, et en spirale, le tour du scion; les feuilles sont ainsi disposées en tétraphylles spirales. Les deux paires, semblablement dirigées, a'a et c'e, offrent la même disposition dans 1 élévation respec- tive de leurs feuilles dissociées; car les deux feuilles antérieures, a'c1, sont plus basses que les deux feuilles postérieures ac. Ainsi les feuilles a'a sont alternes dans le même sens que le sont les feuilles c'e. Les feuilles b,b' sont aussi alternes dans le même sens que le sont les feuilles dd} . Cette disposition, que nous

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1 65

voyons ici dériver de la dissociation alterne des feuilles opposées, et qui est ici un état anormal ou monstrueux, est la disposition normale des feuilles du nevprv.n (Bliamnus catharticus). Cet arbris- seau présente ordinairement, en effet, des feuilles doublement n I ternes ou des feuilles im parlai tentent opposées et dissociées d une manière doublement alterne ; mais je ferai observerquecettedispo- sition des feuilles sur les scions du nerprun n'a lieu que lorsque ces scions sont produits sous linfiuence de la force normale de végétation de cet arbuste. Lorsque ces scions sont produits par la souche d'un arbuste coupé, et qu ils possèdent ainsi une grande force de végétation , leurs feuilles ne sont plus doublement alternes, elles sont alors disposées en pentaphylles spirales ou en quincpwnces. Ce fait nous indique déjà que les causes qui pré- sident à ces deux dispositions des feuilles se touchent de très près. Nous allons voir, en effet, la disposition des feuilles en penta- phylles spirales naître d'un nouveau mode de dissociation des feuilles opposées croisées ( i).

Bonnet a déjà signalé ce fait, que chez une espèce de saule qu'il nomme osier rouge brun et qui est le salix purpurea de Linnée, les feuilles des scions sont opposées dans le bas et,en (fuincpionces dans le haut; mais il n'a point tiré parti de cette observation pour tenter de saisir le lien qui unit ces deux dis- positions si différentes des feuilles. Plusieurs scions de frêne et d érable m'ont offert le même phénomène. La figure 3 représente la partie inférieure d'un scion d'érable dont les feuilles supé- rieures (fi g. B *) sont disposées en pentaphylle spirale; les feuilles

(i) Je distingue ainsi les l'euilles opposées dont les paires sont croisées, des l'euilles opposées dont les paires ont toutes la même direction, comme cela a lieu par exemple chez le potamogeton ilensum.

Annales du Muséum, t. III. 3' série. 22

l6f> OBSERVATIONS SUK LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

inférieures (fig. 3) offrent le mode de transition de la disposition opposée des feuilles à leur disposition en ijuinquonce ou en pen- taphylle spirale. Ici les deux paires semblablement dirigées, a', a et c', c, nous offrent la dissociation de leurs feuilles en sens inverse lune de lautre. En effet, dans la paire a' a la feuille postérieure a est plus haute que la feuille antérieure a' , tandis que dans la paire c, c' la feuille postérieure c est plus basse que la feuille antérieure cf. Il en est de même des deux paires sem- blablement dirigées, b' b et d'd'; le mode de dissociation de lune est inverse de celui de lautre. Ainsi les deux paires sem- blablement dirigées que sépare une paire qui les croise offrent une disposition inverse dans L'élévation respective de leurs feuilles dissociées. Ces feuilles sont alternes à contresens ou sécns- alternes. Il résulte de là, qu en partant de la feuille a' pour suivre les feuilles supérieures dans leur ordre d'élévation jusqu'à la feuille c', qui est située sur la môme ligne verticale, on leur trouvera l'ordre suivant, a',a,b',c, c'. Ainsi la feuille c', qui correspond à la feuille a' sur le même côté du scion, est la sixième au-dessus délie : il y a par conséquent cinq feuilles pour faire en spirale deux tours complets sur le scion ; la sixième recouvre la première. On obtient le même résultat en commen- çant à compter par la feuille la plus basse de toutes les autres paires de feuilles dissociées. Si au lieu de commencer à compter par la feuille a', qui est la plus basse de la paire a'a, on commence à compter par la feuille a, qui est la plus haute de cette paire, on ne trouvera plus qu une série de quatre feuilles, a, b',, b, c, pour arriver à la feuille c, qui correspond à la feuille a sur le même côté du scion, ou qui la recouvre; ici la série des feuilles ne fait plus qu un seul tour en spirale sur le scion, et il ne faut que trois

X. Annales s/// Muséum. itf3j.

PI. ,9.

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1 67

feuilles pour accomplir ce tour. On obtient le même résultat en commençant à compter par la feuille la plus haute de toutes les autres paires de feuilles dissociées. Ainsi le scion dont il est ici question offre les éléments de deux spirales différentes. Les cinq feuilles a' a, b', b, c forment un c/uinquonce ou un penlaphylle spirale qui fait deux tours de spire sur le scion. Les trois feuilles (,(>,'/> forment l'élément d'une spirale de trois feuilles on un triphylle spirale. Le pentaphylle spirale tel qu'il est représenté dans le Las du scion (fig. 3) n'offre pas une spirale régulière : les feuilles qui le composent ne sont pas également espacées sur la circonférence du scion. En effet les feuilles a', a, b', b, c ne divisent point par cinquièmes la circonférence du scion : les deux feuilles a et c sont situées du même côté; les deux feuilles b et b' sunt situées sur des côtés opposés. Ainsi les feuilles sont situées ici sur quatre côtés du scion ou sur quatre lignes verticales, et non sur cinq lignes verticales comme cela doit être dans le pen- taphylle spirale tel qu il existe dans la partie supérieure du scion (fig. 3*). Pour amener la régularité de ce pentaphylle spirale dans la partie supérieure du scion , il a donc fallu un déplacement trans- versal des feuilles. Ce phénomène est celui que je nomme avec Bonnet déclinaison des feuilles. Il consiste dans un déplacement transversal des feuilles, qui quittent la ligne verticale sur laquelle elles sont situées, sans quitter leur élévation; elles se portent à droite ou à gauche en tournant un peu autour de la tige. C'est au moyen de cette déclinaison que le pentaphylle spirale irréqu lier, que l'on voit dans le bas du scion (fig. 3) devient un pentaphylle spirale régulier tel qu on le voit dans la partie supérieure de de même scion (fig. 3*). Voici par quel mécanisme ce changement s'opère.

l 68 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

La première feuille du pentaphylle spirale i (fig. 3*), ana- logue de la feuille a (fîg. 3), et la feuille 6 qui la recouvre et qui est l'analogue de la feuille c', restent dans la même ligne verticale. La feuille 2, dont l'analogue a est sur uneverticale éloignée d'une demi-circonférence de la verticale sur laquelle est l'insertion de la feuille immobile a', analogue de la feuille i, s'est rapprochée de la verticale de cette dernière en déclinant vers la gauche d'une quantité égale à un dixième de circonférence. La feuille 5, analogue de la feuille c, s'est comportée de la même manière par rapport à la feuille immobile 6, analogue de la feuille c' ; elle s'est rapprochée de sa verticale en déclinant vers la droite dune quantité égale à un dixième de circonférence. Ainsi les deux feuilles 2 et 5 se trouvent portées sur des verticales éloi- gnées de deux cinquièmes de circonférence de la verticale des feuilles immobiles i et 6 , et ces deux feuilles i et 5 ont leurs ver- ticales distantes l'une de l'autre d'un cinquième de circonfé- rence. Les feuilles 3 et 4i analogues des feuilles // et b dont les verticales sont éloignées d'un quart de circonférence de la verti- cale des feuilles immobiles a' c' analogues des feuilles i et 6, ont rapproché leurs verticales de la verticale de ces feuilles immo- biles en déclinant en devant jusquà ce que leurs verticales soient distantes chacune d'un cinquième de circonférence de la verticale de ces feuilles immobiles i et 6. 11 résulte de que la verticale de la feuille 3 coupe en deux parties égales l'arc de deux cinquièmes de circonférence qui mesure la distance de la verti- cale de la feuille 5 à laverticale des deux feuilles immobiles i et 6 et que de même la verticale de la feuille 4 coupe en deux parties égales l'arc de deux cinquièmes de circonférence qui mesure la distance de la verticale de la feuille 2 à la verticale des deux

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 169

feuilles immobiles 1 et 6. Au moyeu de ces diverses déclinaisons les feuilles qui éloient d'abord situées sur quatre lignes verticales ( fig. 3 ) distantes les unes des autres d'un quart de circonférence , deviennent situées sur cinq lignes verticales ( fig. 3 *) distantes les unes des autres d'un cinquième de circonférence; elles for- ment alors un pcntap/iylle spirale régulier! On voit que le mouve- ment général de la déclinaison des feuilles sur la circonférence du scion s est effectué vers la ligne verticale sur laquelle sont in- sérées les deux feuilles immobiles 1 et 6.

La spirale générale qui résulte de l'assemblage des pentaphylles spirales est tantôt dirigée de droite à gauche et tantôt dirigée de gauche à droite. Pour déterminer cette direction il faut placer en avant la première feuille de la spirale ou la plus basse; si la troisième feuille est située à droite comme cela se voit dans la figure 3 *, la spirale monte de droite à gauche; si la troisième feuille est située à gauche, la spirale monte de gauche à droite. Cette observation est due à Bonnet, qui a vu également que la spirale de droite à gauche est beaucoup plus commune que la spirale de gauche à droite. J'ai observé que dans les scions du poirier on rencontre presque généralement la spirale de droite à gauche; la spirale de gauche à droite s'y montre peu fréquem- ment. Bonnet a vu que sur 83 tiges de chicorée il y en avoit 5i dont la spirale des feuilles étoit dirigée de droite à gauche et 32 dont cette même spirale étoit dirigée de gauche à droite. Des ob- servations nombreuses que j'ai faites sur ce phénomène m'ont démontré qu'il estgénéral. Sur le même végétal on rencontre les uns à côté des autres des scions qui offrent des spirales inverses, et toujours la spirale de droite à gauche est plus fréquente que la spirale de gauche à droite. Il ne nous reste plus qu'à détenni-

I yo OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

ner le mécanisme au moyen duquel est formée la spirale de gauchr à droite, car nous avons déjà vu dans la figure 3* le mécanisme de la formation de la spirale de droite à gauche. Dans cette figure la troisième feuille de la spirale est située à droite de 1 observateur lorsqu'il met devant lui la première feuille. Ceci estl indice auquel on reconnoît facilement que la spirale est dirigée de droite à gau- che, ainsi que nous l'avons dit plus haut. Or admettons que les feuilles a' a et c c' restant dissociées comme elles le sont dans la figure 3, les feuilles b' b soient dissociées dune manière inverse; que la feuille b' soit plus haute que la feuille b ainsi que cela est représenté dans la figure 4, alors la première feuille a' du penta- phylle spirale étant tournée vers l'observateur, la troisième feuille au-dessus ou la feuille b sera située à sa gauche, ce qui sera l'indice que la spirale tourne de gauche à droite. Cette inversion de l'ordre d'élévation des deux feuilles b b' déterminera un changement dans la déclinaison des deux feuilles a c , comme on voit que cela s'est effectué dans les analogues a et 5 (fig. 4*) de ces feuilles. Les feuilles 2 et 5, au lieu d'avoir décliné la première à gauche et la seconde à droite, comme cela se voit dans la figure 3*, ont décliné la première à droite et la seconde à gauche. Ainsi 1 inver- sion de l'ordre d'élévation des deux feuilles b b1 (fig. 4) entraîne I inversion du côté vers lequel les deux feuilles fi et c auront à dé- cliner pour régulariser la spirale. Ce sont ces deux inversions qui produisent l'inversion de la spirale qui est alors dirigée de gauche à droite.

Le sens de la spirale qu'affectent les feuilles d'un scion ne change point tant que continue son élongation terminale. C'est dans le bourgeon producteur du scion que s'opère la dissociation «les trois premières paires de feuilles opposées, et c'est le mode de

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VEGETAUX. i n 1

celte dissociation qui détermine la direction de la spirale. Ce pre- mier phénomène accompli, les feuilles qui naissent subséquem- nient du bourgeon terminal continuent à se disposer en penta- phylles spirales sans aucun égara à la place qu'elles auroient occupée si les feuilles fussent restées opposées croisées. Les causes qui déterminent la direction de ce premier travail, lequel s opère dans le bourgeon et sur les germes infiniment petits des feuilles, ne sont point de nature à être déterminées par lobser- vation.

Un fait important, et sur lequel nous reviendrons plus bas, dé- coule de ces observations ; c'est que tous les végétaux dont les feuilles sont disposées en pentaphylles spirales successifs ont les germes invisibles de ces feuilles opposés croisés. Il est évident en effet, que ces pentaphylles spirales sont engendrés par la dissociation sécus-al terne des feuilles opposées croisées. Il est évident en outre, que la direction de la spire, tantôt de droite à gauche, tantôt de gauche à droite, est produite par l'une ou par l'autre des deux combinaisons que peut affecter le sens de disso- ciation de la seconde paire de feuilles avec les deux sens inverses de dissociation de la première et de la troisième paire de feuilles. Dans tout cela il y a un enchaînement de faits tellement évident, il y a un ordre si bien établi dans cet enchaînement, qu'on ne peut se refuser à y reconnoître la liaison nécessaire d'un fait an- térieur à un fait subséquent qui en découle. L'existence actuelle du fait subséquent , qui est ici l'existence actuelle de la spirale composée de pentaphylles spirales , indique donc nécessaire- ment, par-tout il se montre, l'existence passée du fait anté- rieur, qui est ici l'existence passée et transitoire de l'opposition croisée des germes invisibles des feuilles dans le bourgeon.

172 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

Il n'y a peut-être pas d'arbre à feuilles opposées qui n'offre quelquefois, dans ses scions vigoureux, la transition de cette disposition opposée des feuilles à la disposition en pentaphylles spirales. Ce phénomène est très commun. Il n'en est pas de même de la transition de la disposition des feuilles en pentaphylles spi- rales à leur disposition opposée croisée. Ce phénomène est rare. Je l'ai cependant observé une fois dans un scion de poirier chez le- quel les feuilles avoient leur disposition normale dans le bas et étoient, dans le haut, opposées avec une légère dissociation sé- cus-alterne. Le même phénomène s observe plus fréquemment dans les scions du Salix hélix L.

Pour apprécier avec justesse le mécanisme de ces diverses transitions d'une disposition des feuilles à une autre, il ne faut pas perdre de vue que c est dans le bourgeon que ces transitions s'opèrent , et au moyen d'associations ou de dissociations des germes invisibles des feuilles. La nature nous offre ensuite au- dehors létat dans lequel le développement a saisi et fixé ces germes. Les monstruosités sont alors, ou des dispositions qui étoient destinées par la nature à être transitoires et qui ont, pour ainsi dire, été arrêtées en chemin et rendues fixes, en sorte que la disposition normale n'a pas été atteinte ; c'est ce qu'on appelle des arrêts de développement ; ou bien ces dispositions acciden- telles et monstrueuses sont des excès de développement , lesquels font subir aux germes des feuilles des déplacements qu'ils n'é- toient point destinés à éprouver dans l'état normal. Nous déter- minerons plus bas quelles sont celles de ces dispositions acciden- telles des feuilles qui sont des arrêts de développement , et quelles sont celles qui sont des excès de développement.

On doit à Bonnet d'avoir, le premier, signalé le fait de la décli-

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1^3

liaison des feuilles; mais il n'a vu ce fait que dans un seul cas, qui est celui de la déviation des feuilles de la même verticale. Nous avons dit que dans le pentaphylle spirale (fig. 3* et 4*) la feuille i est située sur la même ligne verticale que la feuille (3. C'est ainsi, en effet, que cela semble avoir lieu au premier coup d'œil; mais lorsqu'on y regarde de près , on s'aperçoit que ces deux feuilles i et 6 ne sont pas exactement sur la même verticale. La feuille 6 décline un peu, soit vers la droite, soit vers la gauche, selon le sens de la spirale. Cette déclinaison est ordinairement si peu considérable qu'on l'aperçoit à peine, sur-tout lorsqu'il y a une grande distance entre la feuille i et la feuille 6. Mais, dans cer- tains cas, cette déclinaison est très marquée; elle n'affecte pas seulement la sixième feuille, elle existe dans toutes les feuilles de la spirale, qui déclinent toutes alors dans le même sens. Cette déclinaison s'opère toujours dans le sens inverse de celui de la marche de la spire, en sorte qu'elle est toujours rétrograde par rapport à cette spire ascendante. Son effet ordinaire, lorsqu'elle est forte, est d'amener près de la ligne verticale de la première feuille la neuvième au-dessus. Alors la spirale, ainsi modifiée, paroît composée de huit feuilles. C'est ce qui a lieu dans l'état normal, chez le Laurus nobilis, ainsi que cela se voit dans la figure io. S il n'y avoit pas eu de déclinaison, la feuille i auroit été située sur la même ligne verticale que la feuille 6. Mais la déclinaison rétrograde ayant porté cette feuille vers le côté gauche du scion, et cette même déclinaison rétrograde ayant amené à-peu-près au milieu du scion la feuille 9, qui, sans cela, auroit été située vers le côté droit, il en résulte que cette feuille 9 se trouve située à-peu-près verticalement au-dessus de la feuille 1 ; il faut trois tours de spire pour l'atteindre. Cette spirale n'est Annales du Muséum, t. III , 3' série. 23

174 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

réellement que la spirale fondamentale de einq feuilles, qui se trouve modifiée par la déclinaison. Il est assez commun, en effet, de trouver accidentellement une semblable disposition des feuilles sur les scions de certains arbres qui, dans létat normal , ont leurs feuilles disposées en pentaphylles spirales. Cela se voit, par exemple, assez souvent sur les scions de l'abri- cotier, ainsi que Bonnet la noté. Cet état anormal des scions de l'abricotier se trouve être l'état normal des scions du Laurus nobilis. D'après cela, il n'est point surprenant de rencontrer quelquefois, chez ce dernier arbre, le retour des feuilles à la disposition en pentaphylles spirales, ainsi que je l'ai observé. Au reste , la spirale décrite par les feuilles du Laurus nobilis , et qui paroît s'accomplir en trois tours comprenant huit feuilles, n'est réellement point complète, ainsi que nous le verrons plus bas. La feuille o, n'est point exactement située sur la même verti- cale que la feuille i ; cette feuille 9 est située un peu à droite de cette verticale, ainsi que cela se voit dans la figure xo, en sorte qu il faudra chercher plus haut la feuille qui est vérita- blement située sur la même verticale que la feuille t.

La déclinaison générale des feuilles est toujours rétrograde, c'est-à-dire qu'elle s'effectue dans le sens inverse de celui de la marche de la spire. Ce fait, qui est général, est important à noter. La loi qui préside à cette déclinaison est telle, que toutes les feuilles, en reculant vers celles qui les précédent dans la spire, se placent de manière à ce que les lignes verticales sur lesquelles elles s'insèrent, comprennent entre elles des parties égales de la circonférence de la tige; il en résulte qu'en prenant pour point fixe la première feuille, la déclinaison devient d'autant plus sen- sible qu'on l'observe sur des feuilles plus élevées au-dessus de

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. t"5

cette première feuille, et cela parceque la feuille élevée que Ion observe réunit la somme de toutes les déclinaisons des feuilles qui sont au-dessous d'elle. Pour rendre ceci plus facile à con- cevoir, j'emprunte à Bonnet la figure 9, qui représente un scion d'abricotier dont les feuilles ont une déclinaison générale. Les feuilles a b c de sont les premières feuilles de cinq pentaphylles spirales successifs; s'il n'y avoit pas eu de déclinaison, elles seroient situées sur la ligne verticale de la feuille a. Or toutes les feuilles ayant reculé dans le sens de leur spire, dune quan- tité fort petite, la feuille b présente dans la quantité de son reculement ou de sa déclinaison la somme des déclinaisons des feuilles qui sont au-dessous d'elle, plus la déclinaison qui lui est propre; on en doit dire autant des feuilles c, d, e ; cette dernière se trouve éloignée de la verticale de la feuille a d'un quart de circonférence du scion. Cette quantité est la somme des déclinaisons des 19 feuilles qui lui sont inférieures, plus la déclinaison qui est propre à la feuille e. Il résulte de que les feuilles b c d e, qui sont les premières des pentaphylles spirales, étant considérées à part et comparées entre elles, se trouvent avoir des déclinaisons qui croissent avec régularité; leur série décrit véritablement une spirale autour du scion, auquel il ne manque qu'une plus grande longueur pour qu'on voie le tour de la spire s'accomplir. Ce fait n'a point échappé à la sagacité de Bonnet. On conçoit facilement que si les premières feuilles de chaque pentaphylle spirale, considérées à part, forment ici une spirale, il en doit être de même des secondes feuilles de chaque pentaphylle spirale; qu'il en doit être de même des troi- sièmes, des quatrièmes et des cinquièmes feuilles également considérées à part, en sorte que l'on trouve ici cinq spirales

176 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

parallèles dont les spires sont très alongées. Je donne à ces nouvelles spirales le nom de spirales par déclinaison , pour les distinguer des spirales par dissociation auxquelles appartient la spirale composée de pentaphylles spirales, que nous venons d é- tudier, et auxquelles appartient de même la spirale composée de triphylles spirales, à l'étude de laquelle nous allons nous livrer. J'ai fait remarquer plus haut que lorsque les feuilles opposées croisées sont dissociées dune manière sécus-alterne , elles offrent les éléments de deux spirales différentes; les cinq feuilles com- prises entre la première et la sixième qui est située verticalement au-dessus, forment le pentaphvlle spirale, élément de la spirale dans laquelle la première feuille correspond à la sixième. Les trois feuilles comprises entre la feuille la plus haute de la pre- mière paire dissociée et la quatrième feuille qui est située verti- calement au-dessus, forment le triphylle spirale, élément de la spirale dans laquelle la première feuille correspond à la qua- trième au-dessus. Pour suivre le mode de formation de cette se- conde spirale nous commencerons à compter par la feuille a, (figure 3), qui est la plus haute de la paire de feuilles dissociées a', a, et qui correspond sur la même ligne verticale à la feuille c. Transportons -nous pour cela à la figure 5 dans laquelle ces feuilles a et c, qui sont, dans la figure 3, derrière le scion, sont représentées en avant. Ce nouveau scion d érable offre en bas des feuilles dissociées dune manière sécus-alterne, et en haut des feuilles disposées en triphjlle spirale. En partant de la feuille a pour suivre les feuilles supérieures dans leur ordre d'é- lévation jusqu à la feuille c, qui est située sur la même ligne ver- ticale, on leur trouvera l'ordre suivant: a, V , b, c. La feuille c, qui termine ici la spirale , est la quatrième au-dessus de la pre-

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 177

mière feuille a de cette spirale, laquelle ne fait qu'un seul tour sur le scion. Or cette spirale n'est pas régulière; les feuilles qui la composent ne sont pas situées sur des verticales qui partagent la circonférence du scion en trois parties égales. En effet, les deux feuilles a et c étant et devant demeurer sur, la même ligne verticale, les feuilles b' et 6 sont situées sur des verticales qui n'en sont éloignées chacune que d'un quart de circonférence, au lieu d'en être éloignées d'un tiers de circonférence du scion , comme cela est nécessaire pour que le tripliylle spirale soit régulier. Il faut donc, pour opérer cette régularisation , que les feuilles V et b déclinent vers la partie du scion qui est ici la postérieure jus- qu'à ce que leurs verticales soient éloignées d'un tiers de circon- férence de la verticale des feuilles immobiles a c. C'est en effet ce qui s'effectue plus haut et le triphylle spirale se trouve régu- larisé , comme on le voit dans la disposition des feuilles 1 , 2,3, 4- Ici la spire qui commence par la feuille a et qui va de à la feuille b' marche de droite à gauche ; souvent aussi elle marche de gauche à droite ; c'est ce qui arrive lorsque dans la paire de feuilles dissociées U b la feuille b est plus basse que la feuille b\ au lieu d'être plus haute qu'elle. Cette disposition du triphylle spirale de gauche à droite est représentée par la figure 6. Ainsi dans le triphylle spirale, comme dans le penta- phylle spirale , la direction de droite à gauche ou de gauche à droite de la spire dépend essentiellement de l'ordre d'élévation dans lequel se disposent, l'une par rapport à l'autre, les deux feuilles dissociées de la seconde paire, en prenant pour première paire celle qui fournit la première feuille , ou la feuille la plus basse de la spire.

On peut supposer par la pensée que les trois feuilles qui en-

I 7<S OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VEGETAUX.

trent dans la composition d'un triphylle spirale, que les cinq feuilles qui composent un pentaphylle spirale seroient rame- nées à la même hauteur verticale par la disparition des méri- thalles qui les séparent; alors il y auroit, dans le premier cas, un verticille dg trois feuilles, et dans le second cas un verti- cille de cinq feuilles. L'observation réalise cette supposition par rapport au triphylle spirale, que j'ai vu devenir un verticille ternaire, chez plusieurs végétaux dont les feuilles sont opposées dans l'état normal. L'érable étant encore de ce nombre, je conti- nuerai à le prendre pour spécimen. La figure 7 représente un scion de cet arbre, dont les feuilles sont disposées en triphylles spirales. Or il arrive assez souvent que ces triphylles spirales qui occupent la longueur du scion se séparent les uns des autres par le grand développement en longueur du mérithalle qui sé- pare le premier triphylle du second, le second du troisième, le troisième du quatrième, etc. Ces mérilhalles plus longs que les autres apparoissent ainsi entre les feuilles 3 et 4 5 6 et 7, 9 et 10, etc. Lorsque cela arrive, les feuilles 4, 5, 6, qui composent le second triphylle spirale, ne restent point disposées comme on le voit dans la figure 7 , elles font, toutes ensemble un sixième de révolution sur la circonférence du scion en déclinant soit à droite soit à gauche. Il en résulte que ces feuilles 4 , 5 , 6 se trou- vent portées sur des lignes verticales exactement intermédiaires à celles sur lesquelles sont situées les feuilles du premier tri- phylle spirale 1 , 2 , 3, et les feuilles 7, 8, 9 du second triphylle spirale, comme on le voit dans la figure 8. Le quatrième tri- phylle spirale aura ses feuilles 10, 11, 12 sur la même ligne verticale que les feuilles 4, 5, 6 du second. Ainsi les triphylles spirales séparés les uns des autres par un long mérithalle se cor-

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OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. l y<j

respondent verticalement de deux en deux. Telle étoit la dispo- sition des feuilles dans le bas du scion qui est représenté ici; dans la partie supérieure de ce scion , les trois feuilles de chaque triphylle spirale, rapprochées les unes des autres et ramenées à la même hauteur verticale, formoient des verticilles parfaits, comme on le voit dans la figure 8 *. J'ai observé de même chez le frêne (fraxinns excelsior) ces divers degrés de transition entre la disposition opposée des feuilles, et leur disposition en verti- cilles ternaires. La clématite (clematis vitalba), la viorne obier (viburnum opulus) et le sureau (sambucus nigra), dont les feuilles sont opposées dans l'état normal, mont offert plusieurs fois des scions sur lesquels les feuilles étoient disposées en verticilles ternaires, mais je n'y ai point vu les divers degrés de la transition entre ces deux dispositions des feuilles. Cette transition se toit opérée dans le bourgeon et sur les germes invisibles des feuilles. Dans tous ces exemples de transmutation des feuilles opposées croisées en feuilles disposées en verticilles ternaires, j'ai vu que les bourgeons axillaires des feuilles verticillées produisoient tou- jours des scions qui reprenoient l'état normal du végétal, c'est- à-dire la disposition opposée croisée des feuilles. J'ai vu, et cela est fort remarquable, que tant que la tige à verticilles ternaires s'accroît par le développement de son bourgeon terminal il continue de posséder son état de transmutation. J'ai observé ainsi pendant quatre années l'accroissement d'une tige d érable qui possédoit des verticilles ternaires. Chaque année le bour- geon terminal, après son repos d hibernation , développoit au printemps un nouveau scion à verticilles ternaires, tandis que tous les scions nés des bourgeons latéraux ne présentoient que des feuilles opposées. J ai fait la même observation, chez le frêne.

l8o ORSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

Ainsi la cause qui a opéré la transmutation agit sans disconti- nuité clans le sens de l'accroissement terminal de la tige, tandis que son influence est interrompue dans le sens de 1 accrois- sement latéral. Ici le végétal reprend son état normal.

Nous avons jusqu'ici considéré les transmutations que nous venons d'étudier comme n affectant que les feuilles; mais ces organes appartenant aux mérithalles qu'ils terminent, ceux-ci doivent aussi participer à cette transmutation. G est effective- ment ce que l'observation m'a démontré. Les mérithalles nais- sants de tous les végétaux offrent dans leur système central un certain nombre de faisceaux ligneux, isolés les uns des autres, et entourant la moelle, à laquelle ils forment, dans la suite, un canal complet par leur réunion.

Chez les mérithalles naissants de la clématite, on observe douze faisceaux ligneux : il v en a six gros et six petits, comme on le voit dans la figure i3, qui représente la coupe transversale de l'un de ces mérithalles. Comme il n'y a que deux feuilles opposées à chaque mérithalle, chacune d'elles correspond ainsi à six faisceaux ligneux. Or j'ai observé que chez les mérithalles naissants du même végétal qui portoient accidentellement des feuilles disposées en verticilles ternaires il y avoit dix - huit faisceaux ligneux, comme on le voit dans la figure 14, qui est très amplifiée, ainsi que la figure i3. Ici la feuille surnuméraire avoit amené avec elle six nouveaux faisceaux ligneux ; ceci prouve que chaque feuille possède, dans le mérithalle qu'elle termine, des faisceaux ligneux qui lui appartiennent en propre, et qui la suivent dans tous ses déplacements. Lorsque le mérithalle ne possède qu'une seule feuille, tousses faisceaux ligneux sont en rapport a\ec sa feuille unique ou lui appartiennent. Ainsi

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VEGETAUX. I 0 1

sil arrivoit que les feuilles opposées de la clématite se disso- ciassent, comme nous l'avons observé, plus haut, chez 1 érable, les mérithalles, terminés par une seule feuille, n'auroient plus (pie six faisceaux ligneux, au lieu de douze qu'ils possédeni dans l'état normal. On doit donc considérer chaque mérithalle à feuilles opposées comme formé par la réunion et par la sou- dure intime de deux mérithalles à feuille unique; on ne peut, en effet, se refuser à reconnoître que dans le mérithalle à trois feuilles verticillées ,(fig. i4) u y a cu adjonction et soudure intime d'un mérithalle à feuille unique qui étoit destiné, dans l'état normal, à faire partie d'un autre mérithalle, lequel eût possédé deux feuilles opposées. Ainsi on doit reconnoître que ce ne sont pas seulement les feuilles qui se déplacent, dans les transmutations que nous venons d'observer, mais que ces dépla- cements des feuilles sont accompagnés du déplacement des mérithalles ou des portions de mérithalle auxquels elles ap- partiennent. Ces observations nous apprennent que primitive- ment chaque germe de feuille a son germe de mérithalle dont elle est l'appendice et qui forme avec elle un tout organique individuel et isolé. C'est le fœtus gemmaîre végétal pourvu d'une seule feuille. Son isolement primitif est suffisamment prouvé par les déplacements que nous lui voyons souvent éprouver. Deux de ces, fœtus qennnaires , associés et intimement soudés l'un à l'autre, forment les mérithalles à feuilles opposées; ces mêmes fœtus (/emmaires, associés par trois, par quatre, par cinq, etc., forment les mérithalles dont les feuilles sont verti- cillées. Nous reviendrons plus bas sur ces faits importants.

Nous avons vu , par les observations précédentes , que la disposition des feuilles en triphylles ou en pentaphylles spU

Annale? 'lu Muséum, t. III. 3' série. ^4

j82 observations sur les tîges des végétaux.

raies, et leur disposition en verticilles ternaires, tirent leur origine, par transmutation, de la disposition opposée-croisée des feuilles. Il est infiniment probable que les verticilles dont les Feuilles sont plus nombreuses ont la même origine. En effet , les verticilles ternaires, en se doublant, en se triplant, produi- ront des verticilles de six et de neuf feuilles. D'un autre côté, on peut concevoir que le pentapbylle spirale produise, en se contractant, le verticille de cinq feuilles, comme on voit la contraction du tripliylle spirale produire le verticille de trois feuilles. L'analogie est ici tellement évidente qu'elle peut sup- pléer à l'observation directe qui manque à cet égard. Ainsi tous les verticilles offriront exclusivement les nombres 3 et 5 et leurs multiples. Gela n'a point toujours lieu dans les verticilles des feuilles, pareeque, chez eux, il y a de fréquents avortements; ils ne sont pas toujours complets, mais les nombres ci-dessus se retrouvent constamment dans les verticilles floraux, lorsqu'ils sont complets. Ainsi, sans sortir des bornes d'une légitime induc- tion, on peut affirmer que tous les verticilles tirent leur origine, par transmutation, delà disposition opposée-croisée des feuilles. Voyons actuellement d'où provient leur disposition alterne.

Les feuilles alternes peuvent être considérées comme des feuilles opposées sur deux côtés seulement de la tige, et qui se sont dissociées toutes dans le même ordre ; en sorte quelles alternent d'un côté à l'autre dans leur succession en liauteur. La vérité de cette théorie m'a été démontrée par l'observation du Potamaqeton densum. Les feuilles de cette plante aqua- tique sont opposées sur deux côtés seulement de la tige. Or j'ai observé assez souvent que , lorsque cette plante végète avec beaucoup de vigueur et que ses tiges sont très alongées , ses

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1 83

feuilles opposées se dissocient et deviennent alternes. Il est donc certain que cette dernière disposition des feuilles est le résultat de leur dissociation ; leurs germes ont être opposés sans croisement dans le bourgeon. Mais cette disposition op- posée , sur deux côtés seulement de la tige, disposition qui, par son extrême rareté, semble tant coûter à la nature, est-elle une disposition primitive? je pense que non, et je prouve mon opinion à cet égard par l'observation suivante.

Les feuilles de l'orme (ulmus campestris) sont alternes. Or cet arbre, nouvellement sorti des enveloppes de sa graine, ne pos- sède dans le cours de sa première année que des feuilles oppo- sées-croisées; j'ai observé jusqu'à huit paires de feuilles ainsi oppo- sées chez ces jeunes arbres. Dans la seconde année, et quel- quefois vers la fin de la première , les feuilles deviennent alternes. Cette transmutation est brusque, en sorte qu'on ne voit point la manière dont elle s'opère. Le mécanisme de cette transmutation a donc lieu dans le bourgeon et sur les germes invisibles des feuilles. Il est évident, d'après ce qui a été exposé plus haut, que la disposition opposée-croisée des germes doit se changer en disposition opposée sur deux lignes seulement, et celle-ci se changer en disposition alterne, par la dissociation des feuilles de chaque paire. Ainsi la disposition alterne des feuilles dérive aussi de la disposition opposée croisée.

Jusqu'ici nous n'avons vu que des spirales simples décrites par les insertions des feuilles sur les tiges; quelquefois ces inser- tions des feuilles décrivent des spirales multiples et parallèles entre elles. Bonnet a, le premier, noté l'existence de ces spirales parallèles chez les pins. Il a vu, sur les indications de Calandrini , que, chez le pin (pinus sylvestris), les feuilles sont disposées

1 84 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

selon trois spirales parallèles, et que, dans chacune de ces spi- rales, la première feuille correspond à la huitième au-dessus; Il a vu que chez le sapin [pinus aines) les feuilles sont disposées selon cinq spirales parallèles. M. De Candolle, dans son organo- graphie végétale, cite des spirales sextuples, observées chez quel- ques euphorbes; des spirales octuples, observées chez quelques aloès, et enfin il a compté treize spirales parallèles dans les fleurs du chaton mâle du cèdre du Liban. 11 s agit de savoir quelle est l'origine de ces diverses spirales multiples. Ici, pour nous con- duire dans nos recherches, nous trouvons l'important travail de M. Alexandre Braun , intitulé Examen comparatif de la disposi- tion des écailles sur les cônes des pins , pour servir d introduction à la disposition des feuilles en général (i).

Un cône de pin ou de sapin présente à la vue des écailles disposées en spirales parallèles. Les plus apparentes de ces spirales sont : cinq spirales parallèles, dirigées de droite à gauche, sur la partie antérieure du cône; huit spirales paral- lèles, dirigées de gauche à droite, et plus redressées que les précédentes. Cette direction de ces deux ordres de spirales paral- lèles s'observe chez le pinus sylvestris L. et chez le pinus pinea L. Les mêmes spirales ont une direction inverse chez le pinus maritima (Lamarck) et chez le pinus aines L. Eu regardant avec plus d'attention , on découvre trois spirales parallèles plus rapprochées de l'horizontalité que les cinq spirales, et tournant en sens contraire. Plus rapprochées encore de l'hori- zontalité se trouvent deux spirales parallèles , tournant en

(i) Cet ouvrage est écrit en allemand. On en trouve un extrait fait par M. Ch. Martins dans lès archives de Botanique de M. Guillemin, avril 1 833 , 1. 1, p. 317.

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1 85

sens inverse des (rois spirales; enfin on arrive à une spirale unique, tournant en sens inverse des deux spirales parallèles, et qui passe par toutes les écailles du cône. Cette spirale unique est nommée, par M. Braun, spirale génératrice ; c'est d'elle, en effet, que dérivent tous les ordres de spirales parallèles que nous venons d'énumérer , et. auxquels nous devons ajouter treize spirales parallèles, tournant en sens inverse des huit spirales parallèles, et dont la spire s'approche de la verticalité. -'Ainsi, outre la spirale fondamentale ou génératrice, le cône de pin offre cinq ordres de spirales parallèles, dont les spires se redressent de plus en plus de la position presque horizontale vers la position presque verticale. Chacun de ces ordres de spirales marche en sens inverse de celui qu'affecte l'ordre qui le précède et celui qui le suit.

iel Ordre, deux spirales parallèles. 2e Ordre, trois spirales parallèles. 3e Ordre, cinq spirales parallèles. Ordre, huit spirales parallèles. 5e Ordre, treize spirales parallèles.

Les spires de la spirale génératrice sont extrêmement rap- prochées les unes des autres, et il résulte de ce rapprochement qu'il s'établit des rapports de série spiralée entre les écailles des tours successifs; rapports qui seroient restés inaperçus, si les tours de la spire génératrice avoient été très éloignés les uns des autres. M. Braun a donc raison de considérer toutes ces spirales parallèles comme des apparences mensongères , des suites fictives , comme un résultat secondaire de la disposition primitive des écail- les. Nous reconnoissons avec lui que la spirale génératrice in- dique seule la disposition et les rapports véritables des écailles

l86 OBSERVATIONS SDR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

du cône. C'est donc cette spirale génératrice qu'il est important d'étudier. M. Braun a vu que les écailles qui se suivent dans la spire ascendante de cette spirale génératrice ont leurs verticales éloignées les unes des autres de huit vingt-unièmes de la circon- férence du cône; d'où il résulte que pour trouver, en montant, une écaille qui soit sur la même verticale que la première, il Faut remonter jusqu'à la vingt-deuxième écaille, après avoir fait huit tours despire. M. Braun a constaté la similitude qui existe entre la disposition des écailles sur le cône et la disposition des feuilles sur la tige de l'arbre auquel ce cône appartient (i). Nous allons trouver, en effet, cette même spirale génératrice dans la disposition des feuilles sur la tige des pins; il n'y aura d'autre différence entre nos résultats et ceux auxquels est arrivé M. Braun que celle qui doit résulter nécessairement de la dif- férence mathématique qui existe entre un cylindre et un cône. J'ai représenté, dans la figure 1 1 , la disposition des feuilles sur la tige du pinus sylvestris. La tige est très grossie, et les feuilles sont placées dans un étatd'écartement suffisant pour rendre fa- cile l'appréciation de leurs rapports, qui, du reste, sont ici soi- gneusement reproduits. Ou ne voit, dans cette figure, que les origines des feuilles situées à la partie antérieure de la tige. Celles de ces feuilles géminées qui ont leur origine à la partie postérieure sont, dans la figure, déjetées de côté, et elles émer- gent de derrière la tige à la hauteur de leur origine.

(i) Les écailles des cônes sont indubitablement des feuilles transformées, ainsi que l'a dit M. Mirbel. J'ai trouvé des cônes monstrueux du pinus sylvestris, dont toutes les écailles portoient une feuille à leur pointe, l'on voit une sorte d'épine obtuse. C'est cette dernière qui est la feuille avortée. L'écaillé est la base élargie de cette feuille.

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGETUJX. 187

Les feuilles, par Tordre dans lequel elles sont numérotées, indiquent la marche de la spirale fondamentale ou génératrice. Cette marche est, ici, de gauche à droite sur la face antérieure delà tige. Pour reconnoître quel est Vêlement de cette spirale, il est nécessaire de rappeler ici certains faits qui ont été exposés plus haut.

Nous avons reconnu deux éléments aux spirales simples : le trip/i) Ile spirale; 20 le pentaphylle spirale. JXous avons vu que la spirale par dissociation se trouve modifiée, lorsque les feuilles qui la composent sont affectées d'une déclinaison générale ; elle de- vient alors une spirale par déclinaison. Ainsi, une spirale qui est réellement composée de pentaphylles Spirales, et dont, par consé- quent, la première feuille doit correspondre verticalement avec la sixième au-dessus, peut changer tellement au moyen de la déclinaison rétrograde , que ce soit la neuvième feuille qui cor- responde verticalement à-peu-près avec la première. C'est ce dont nous avons trouvé un exemple remarquable chez le laurns no- bilis (fig. 10). Or, la plus légère attention suffit pour faire voir que la spirale fondamentale des feuilles du pinus sylvestrisa pour éléments des pentaphylles spirales altérés par la déclinaison rétro- grade. En effet, suivons dans la figure la spirale des feuilles dont la marche ascendante est marquée par leurs numéros, nous voyons que la feuille 6 n'est pas située au-dessus de la feuille 1, comme cela devroit avoir lieu si les cinq premières feuilles com- posoient un pentaphylle spirale. Cette sixième feuille décline, d'une quantité qui se trouve être de deux vingt-unièmes de la circonférence de la tige, à gauche de la verticale de la feuille 1 . C'est ce que l'on peut voir en jetant un coup-d'œil sur la fi- gure 12, qui représente la coupe horizontale de la tige : les nu-

I 88 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

méros des feuilles sont placés sur les verticales que ces feuilles occupent. On remarquera que cette déclinaison vers la gauche de la feuille 6 est dans le sens inverse de la marche de la spirale, et que, par conséquent, cette déclinaison est rétrograde , ainsi que cela a toujours lieu lorsqu'elle existe. On remarquera, en outre, que la feuille o, est presque sur la même verticale que la feuille i ; sa verticale n'en est éloignée que de un vingt-unième fie la circonférence de la tige. Or, cette disposition des feuilles est exactement celle que nous avons notée chez le laurus nobilis (fig. 10); chez ce dernier arbre, la feuille 6 est amenée à gauche de la verticale de la feuille i par une déclinaison rétrograde, et la feuille g est amenée par la même déclinaison presque à la ver- ticale de la feuille 1 . Il n'y a donc pas de doute que la disposition des feuilles ne soit exactement pareille chez le laurus nobilis et chez le pinus sjlvestris. Or, chez le premier arbre, la spirale a pour élément primitif le pentaphylle spirale, il en est donc de même chez le second arbre. Il n'y a de différence réelle, entre les spirales des feuilles de ces deux arbres, que dans l'obliquité plus ou moins grande de leurs spires et dans la grosseur relative de leurs tiges, relativement à l'obliquité de ces spires. Chez le laurus nobilis, le scion ou la tige nouvelle est petite, et la spire est très redressée; chez le pinus sylvestris, la tige nouvelle est grosse, et la spire est tellement couchée qu'elle paroît voisine de 1 horizon- talité. Si le laurus nobilis avoit un gros scion et une spire presque horizontale, ses feuilles offriraient les mêmes spirales multiples et parallèles que l'on voit sur les tiges nouvelles du pinus sylves- tris et de la plupart des autres pins. Il n'est donc pas douteux <pie la spire fondamentale qui engendre les spirales multiples, dans la disposition des feuilles chez les pins, n'ait pour élément eon-

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1 8y

stitutif le pcntaphylle spirale. Dès lors, toutes les spirales mul- tiples se rattachent au mode d'origine de ce penlapliylle spirale. Toutes ces spirales parallèles, ainsi que la spirale génératrice qui leur sert de base, sont des spirales par déclinaison. Dans la spirale génératrice, les feuilles qui se suivent dans l'ascension <lc la spire ont leurs verticales éloignées, les unes des autres, de liuii vingt-unièmes de la circonférence de la tige. Dans le pcnta- phylle spirale, les feuilles qui se suivent dans l'ascension de la spire ont leurs verticales éloignées, les unes des autres, de deux cinquièmes ou de huit vingtièmes de la circonférence de la tige. Il n'y a donc qu'une différence bien légère, sous le point de vue de l'écartement des verticales des feuilles consécutives, entre le pentaphylle spirale et la spirale génératrice dont il est ici question.

Passons actuellement en revue ces diverses spirales que dé- crivent les feuilles de plusieurs pins sur les jeunes tiges de ces arbres. La figure 1 1 nous offre leur disposition rendue sensible par lamplifïcation de la tige.

La première est la spirale génératrice qui est simple et qui marche ici de gauche droite. La 22e feuille de cette spirale correspond verticalement à la première. Les numéros des feuilles indiquent, par leur succession, la marche ascendante delà spi- rale qui fait ici huit tours complets. De cette spirale génératrice dérivent les cinq ordres de spirales parallèles.

Le premier ordre de spirales offre deux parallèles qui mar- chent de droite à gauche. La plus basse des deux parallèles suit les numéros impairs des feuilles; dans cette spirale, la première feuille correspond verticalement à la 22e au-dessus, après huit tours de spire; cette 22e feuille est la 43e de la spire génératrice,

annales du Muséum, t. III, 3' série. î5

I$0 OBSERVATIONS SOT, LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

laquelle a fait ici 16 tours. La plus haute de ces deux spirales parallèles suit les numéros pairs des feuilles de la spirale Gé- nératrice.

Le second ordre de spirales offre trois parallèles qui mar- chent de gauche à droite. La plus basse des trois parallèles suit les feuilles numérotées i, 4, 7, 10, i3, 16, 19, 22. Dans cette spirale la première feuille correspond verticalement à la hui- tième au-dessus après trois tours de spire. Cette huitième feuille de la spirale est la 22e de la spirale génératrice, laquelle a fait huit tours. Les feuilles numérotées 2 et 3 servent de commence- ment aux deux autres parallèles. C'est cette spirale triple qui est la plus apparente dans la disposition des feuilles chez \c pi- îius sylvestres et chez plusieurs autres pins.

Le troisième ordre de spirales offre cinq parallèles qui mar- chent de droite à gauche. La plus basse de ces cinq spirales suit les feuilles numérotées 1 , 6, 1 1 , 16, 21 , etc. Dans cette spirale, la première feuille correspond verticalement à la 22e au-dessus après quatre tours de spirale. Cette 22e feuille est la 106e de la spirale génératrice qui a fait ici 4o tours. Les quatre autres spirales parallèles commencent par les feuilles numérotées 2, 3. 4, 5. Ce sont ces cinq spirales parallèles qui sont les plus apparentes dans la disposition des feuilles chez le sapin (pimis ubies). Bon- net a dit que dans chacune de ces spirales la première feuille cor- respondoit verticalement à la douzième au-dessus ; c'est une erreur.

Le quatrième ordre de spirales offre huit spirales parallèles qui marchent de gauche à droite. La plus basse des huit suit les feuilles numérotées 1, 0, 17, etc. Elle monte ici presque verti- calement. Dans cette spirale, la première feuille correspond ver-

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tiealement , après un seul tour de spire, à la 22e au-dessus, qui est la 169e de la spirale génératrice , laquelle a fait ici 64 tours. Les sept autres parallèles commencent par les feuilles numérotées 2, 3, 4,5,6,7,8.

Le cinquième et dernier ordre de spirales offre treize spirales parallèles qui marchent de droite à gauche, et qui s'approchent encore plus de la verticale que celles de Tordre précédent. La plus basse de ces treize spirales ne présente sur la figure que deux feuilles numérotées 1 et 1 4 ; h'S autres, 27, 4o, etc., sont trop hautes pour être vues ici. Dans cette spirale, la première feuille eorrespond verticalement, après un seul tour de spire, à la 22r au-dessus, qui est la igoe de la spirale génératrice, laquelle a fait ici 72 tours. Les douze autres spirales parallèles commencent parles feuilles numérotées, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, g, 10, 1 1, 12, i3.

Les spirales cessent d'être facilement apercevables , lorsque leurs spires se rapprochent de l'horizontalité ou de la vertic ite ; elles sont dans les conditions les plus favorables pour être vues et appréciées, lorsque leurs spires ont une obliquité moyenne , ou qui est entre ces deux extrêmes. Or les spirales que nous ve- nons d'examiner, ayant naturellement dans leurs spires une obli- quité qui croît comme les numéros d'ordre de ces spirales, ou , en d'autres ternies, les spirales les plus multiples étant aussi les plus redressées, il en résulte que l'un quelconque de ces ordres de spirales ne peut posséder X obliquité moyenne dont nous venons de parler, qu'en altérant l'obliquité des ordres de spirales qui lui sont inférieurs, ou qui lui sont supérieurs. Donnez, par exemple, au troisième ordre de spirales cette obliquité moyenne des spires qui rende ces spirales très apparentes , les spirales du premier et du second ordre, ayant alors leurs spires rapprochées de l'ho-

ig2 OBSERVATIONS SUK LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

rizontalité, cesseront d être facilement a percevables; amenez, par une concentration extrême, les treize spirales parallèles du cin- quième ordre à posséder Yobliquité moyenne des spires, elles de- viendront prédominantes, et les spirales des ordres inférieurs disparoîtront par l'horizontalité presque absolue de leurs spires. Faites le contraire, donnez l'obliquité moyenne à la spirale fon- damentale ou génératrice, toutes les spirales multiples dispa- roîtront par la verticalité presque absolue de leurs spires, et la spirale fondamentale ou génératrice paroîtra seule, comme cela a lieu chez le Laurus nobilis ( figure 10 ).

Tous les pins chez lesquels les feuilles sont disposées en spi- rales parallèles possèdent donc à-la-fois tous les ordres de spi- rales multiples que nous venons d énumérer, mais ce sont spé- cialement les deux ordres de spirales triple et quintuple qui sont apparents dans la disposition de leurs feuilles. L'ordre triple do- mine chez le pinus sylvestris , chez le pinus maritima , chez le pi- nus pinea; l'ordre quintuple domine chez le pinus abies. Dans les cônes de tous les pins ce sont les ordres quintuple et octuple qui dominent dans la disposition spiralée des écailles ; cela provient du rapprochement plus considérable des spires dans ces cônes, qui sont des tiges contractées. Enfin , dans les chatons du cèdre du Liban , qui doivent être considérés comme des tiges encore plus contractées, ce sont les treize spirales parallèles qui devien- nent seules apparentes; toutes les autres à spires plus couchées ont disparu par l'effet de la contraction de la tige.

M. Braun, après avoir fait voir quelles sont les lois qui ré- gissent la disposition des écailles dans les cônes des pins, fait voir que ces lois s'appliquent à la disposition des feuilles chez toutes les plantes, et notamment à la disposition des fleurs sur les ré-

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 19J

ceptacles des composées. Il fait voir, en outre, que les mêmes lois s'appliquent aux involucres verticillés, qui sont indubita- blement des spirales aplaties. Ainsi, M. Braun a l'ait voir qu'à partir des cotylédons les organes appendiculaires de la plante forment une spire non interrompue, soumise à des rapports nu- mériques dont il a donné les expressions; mais il n'a point aperçu la marche que suit la nature dans les transitions de cette spire dune forme à une autre: il a vu, par des concordances numé- riques, que les dispositions si diverses des feuilles chez les végé- taux dépendoient d'un principe unique, ou d'un fait fondamen- tal , mais il n'a point déterminé ce principe, ce fait fondamental ; il a vu que les spirales multiples des cônes des pins tirent leur origine d'une spirale génératrice, mais il n'a point remonté à l'o- rigine^ la formation de cette spirale génératrice. Nous avons accompli plus haut ce dernier travail, en prouvant que la spirale génératrice dont il est ici question dérive, par déclinaison, du pentaphylle spirale; et, comme ce dernier dérive, en dernière analyse, de la disposition opposée-croisée des germes invisibles des feuilles dans le bourgeon, il en résulte que cette disposition op- posée-croisée des germes est le principe unique, le fait fondamental duquel dérivent toutes les dispositions des feuilles chez les végé- taux. Ce fait, t\i\eY observât ion visuelle nauroit jamais pu démon- trer, et qui est ici prouvé de la manière la plus incontestable par \ observation rationnelle, est de la plus grande importance, en physiologie, par les déductions qui en découlent; attachons- nous à les suivre dans leur enchaînement.

Le germe de feuille et le germe de mérithalle, dont cette feuille est l'appendice, forment par leur ensemble le fœtus végé- tal g emmaire.

194 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

Deux fœtus gemmaires associés forment un foetus gemmaire double (feuilles opposées), deux autres foetus gemmaires associés, et dont la ligne d'union croise la ligne d'union des deux pre- miers, donnent naissance à la diposition opposée-croisée des fœ- tus (feuilles opposées-croisées).

Dans cet état d'opposition croisée, les fœtus sont associés, mais ne sont point unis ; ils sont libres, puisqu'ils peuvent se dissocier de diverses manières. Les fœtus gemmaires sont donc primitive- ment isolés et libres d'adhérence; ils ont leur individualité. Les deux fœtus gemmaires associés sont nécessairement produits si- multanément ; ils n'ont l'un sur l'autre aucune antériorité d'exis- tence ; aussi, lorsqu'ils cessent d'être accolés latéralement, se greffent-ils l'un sur l'autre, tantôt le gauche sur le droit, tantôt le droit sur le gauche. C'est ce que nous avons fait voir plus haut, en déterminant la cause qui fait qu'une spirale marche presque indifféremment de gauche à droite, ou de droite à gauche. Ainsi, de ce qu'un mérithalle à feuille unique fait suite à un autre mérithalle semblable, il ne faut pas conclure qu'il a été produit ou engendré par lui; dans la moitié des cas, c'est un frère qui est greffé sur son frère, au lieu de lui être accolé, ainsi qu'il y étoit originairement destiné. Les fœtus gemmaires sont nécessairement gémeaux. Il paroît probable qu'ils sont produits ou engendrés par la paire de fœtus gemmaires qui les précède, et dont la ligne d'union croise la leur à angle droit.

De ce que les fœtus gemmaires sont nécessairement gémeaux il résulte: que les embryons dicotylédons possèdent l'état pri- mitif d'opposition ; que les embryons monoeotylédons ont déjà fait le premier pas dans la série des transmutations de l'ordre primitif des feuilles; chez eux, la feuille cotylédonaire est

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. iy5

unique, ou, quand il y en a deux, elles sont alternes ; que les embryons polycotylédons, tels que ceux des pins, ont déjà suivi dans 1 infiniment petit une longue série de transmutations, pour arriver de la disposition primitivement opposée des germes des feuilles à leur disposition verticillée. Ces embryons polycotylé- dons sont véritablement des embryons multiples; ce sont des fœtus gem maires associés en nombre déterminé, et qui n'ont pu parvenir à cette association qu'en suivant les lois qui président à la formation des verticilles, lois que nous avons indiquées plus haut.

Si l'on veut une preuve incontestable de la disposition primi- tivement opposée-croisée des foetus gemmaires chez les végétaux monocotylédons, on la trouvera dans cette considération, que plusieurs de ces végétaux ont leurs feuilles disposées en penta- phylles spirales, dès quils sortent des enveloppes de la graine. Telle est, par exemple, l'asperge (asparagus officinalis) (i). Or, nous avons prouvé plus haut que le pentaphylle spirale dérive nécessairement de la disposition opposée-croisée des germes des feuilles.

Ainsi, sous le point de vue de la conservation de la disposition originelle, les végétaux dicotylédons marchent en première ligne. Chez eux, l'association binaire primitive des foetus gem- maires existe toujours dans l'état cotylédonaire; elle continue assez souvent de persister chez le végétal parfait; plus souvent cet état primitif subit des transmutations diverses, mais la ma- nière dont ces transmutations s'opèrent permet, dans certains

(i) Je n'entends parler ici que des feuilles squammeuses qui sont les feuilles véri- tables de l'asperge, et non des feuilles linéaires qui ne sont que des rameaux méta- morphosés ou des ramules, selon l'expression de M. de Tristan.

196 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

cas, de remonter à leur source, c'est-à-dire, à la disposition ori- ginelle. Cest ici l'un des plus précieux secours que la science physiologique des végétaux puisse recevoir de l'étude îles mon- struosités.

De ce que les foetus gcmrnaires sont primitivement isolés, quoique associés par paires; de ce que ces Fœtus gemmaires peu- vent, en se dissociant, s'élever l'un au-dessus de l'autre, et mettre ainsi au grand jour leur individualité, il résulte qu ils possèdent chacun toutes les parties constitutives d'une tige; ils ont chacun leur système central et leur système cortical. Lorsqu'ils sont réu- nis et soudés deux à deux, ou en plus grand nombre, ils perdent, au point d'adhérence, chacun une partie de leur système cortical, et ils mettent leurs moelles en commun, en sorte qu'il n'y a plus alors, pour tous les embryons gemmaires soudés ensemble, qu'une seule moelle centrale et qu'une seule écorce.

Dans presque toutes les dispositions anormales des feuilles que nous offrent les végétaux, la nature procède par excès de dévelop- pement , c'est-à-dire, en avançant dans la série naturelle des transmutations plus loin que ne le voudroit la conservation de l'état normal. Les végétaux à feuilles opposées-croisées qui, dans leur état normal de développement, conservent la disposition primitive des foetus gemmaires, sont de tous les végétaux ceux qui offrent le plus de dispositions anormales des feuilles, et ces dispositions anormales sont nécessairement toutes des excès de dé- veloppement ; nous avons observé ici la formation du triphylle spi- rale, du pentaphylle spirale et du verticille ternaire. Les dispo- sitions anormales des feuilles, par arrêt de développement , sont beaucoup plus rares : ainsi, lorsque plus haut nous avons cité le fait d'un scion de poirier dont les feuilles étoient opposées-croi-

OBSERVATIONS SUR. LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1 97

sées dune manière à-peu-près exacte, cela provenoit d'un arrêt de développement. Ici, la nature s'étoit arrêtée à la disposition primitive des foetus gemmaires ; elle n'avoit point marché dans la série des transmutations jusqu'au pentaphylle spirale, état normal des feuilles chez le poirier.

La force qui opère la disposition des foetus gemmaires végétaux agit primitivement en les associant par deux , en sorte que les végétaux sont, dans l'origine, symétriques binaires, comme le sont presque tous les animaux. Plus tard cette même force agit en dissociant les fœtus gemmaires chez les nombreux végé- taux dont les feuilles sont isolées; continuant son action, cette même force agit de nouveau en associant les fœtus gemmaires et elle produit les verticilles des feuilles et les verticilles floraux. Ces verticilles ne doivent donc offrir, dans les nombres de leurs éléments, que les seuls nombres qui peuvent dériver des divers modes de dissociation des fœtus gemmaires opposés-croisés. C'est effectivement ce que l'observation démontre, sur-tout par rap- port aux verticilles floraux, qui sont moins su jets que les verticilles des feuilles, aux avortements qui altèrent souvent le nombre de leurs éléments primitifs. Les verticilles floraux, c'est-à-dire, les verticilles formés par les sépales du calyce, par les pétales de la corolle, par les étamines et par les styles, offrent géné- ralement les nombres premiers (ou sans autre diviseur qu'eux- mêmes) 2, 3, 5, ou leurs multiples. Or le nombre premier 2 représente l'association binaire primitive des fœtus gemmaires ; les nombres premiers 3 et 5 représentent les seules combinaisons numériques qui puissent résulter de la dissociation des fœtus gemmaires opposés croisés, ainsi que nous l'avons démontré dans le mode d'origine du triphylle spirale et du pentaphylle. spirale.

Annales du Muséum, t. III, 3e série. 5.6

198 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.

Quant au tétraphylle spirale qui résulte aussi d'un mode parti- culier de dissociation des fœtus gemmaires opposés-croisés , il est évident que le nombre 4, qu'il présente, se trouve également dans la disposition primitive des deux paires voisines de ces foetus gemmaires opposés -croisés. Nous voyous ainsi pourquoi l'arithmétique des végétaux est généralement fondée sur les premiers nombres 2, 3 et 5. Ce sont en effet ces nombres qui seuls son t offerts par les spirales par dissociation, et par conséquent par les verticilles, qui ne sont, dans le fait, que des spirales aplaties. Nous avons vu plus haut que la spirale composée de pentaphylles spirales , et qui est une spirale par dissociation , peut donner naissance, au moyen d'une certaine déclinaison des feuilles, à une spirale par déclinaison dans laquelle la première feuille correspond verticalement à la vingt-deuxièmeau-dessus, en sorte que le verticille qui résulteroit de cette spirale aplatie seroit composé de vingt et une feuilles : ici nous trouvons un nouveau nombre premier , le nombre 7 multiplié par 3; il peut donc y avoir des verticilles floraux de vingt et une parties : c'est proba- blement ce nombre, avec ses multiples, qui préside à la dispo- sition des fleurs sur le réceptacle des composées, Comme il est certain que c'est lui qui préside à la disposition des écailles sur les cônes des pins et à la disposition des fleurs sur les chatons du cèdre du liban. Pour ce qui est du nombre 7 qui se trouve dans les étamines du marronnier d'Inde (œsculus hypocastannm) , il paroît qu'il en faut attribuer l'existence à un avortement d'éta- mines dans cette fleur irrégulière. Il est bien reconnu, en effet, aujourd hui, que, suivant les vues de M. H. Cassini, l'irrégularité des fleurs tient à un avortement de quelques unes de leurs parties.

OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 199

Il résulte de ces observations que le nombre 2 est le fondement de toute l'arithmétique végétale : c'est de lui que dérivent par dissociation les nombres premiers 3 et 5 et par déclinaison le nombre premier 7. C'est le nombre premier le plus élevé de l'arithmétique végétale : le nombre premier 1 1 lui est totalement étranger; quant au nombre premier i3que nous trouvons avec M. de Candolle dans le nombre des spirales parallèles que dé- crivent les fleurs sur les chatons du cèdre du Liban, spirales que M. Braun a trouvées également dans les cônes des pins, il n'entre point véritablement dans l'arithmétique végétale; car si Ion supposoit ces treize spirales parallèles aplaties et réduites en verticilles successifs, chacun de ces verticilles auroit vingt et une parties , en sorte que c'est véritablement le nombre 7 multiplié par 3, qui existe ici, et non le nombre i3, qui n'est ici qu'une illusion mensongère. M. Turpin , dans son Mémoire in- titulé : Aperçu organographique sur le nombre deux, a fait observer que ce nombre deux paroît être affecté au caractère des végétaux inférieurs, comme le nombre trois paroît être affecté au caractère des végétaux monocotylédons, comme le nombre cinq paroît être affecté au caractère des végétaux dicotylédons. Il est singulièrement remarquable de voir les trois nombres premiers 2, 3, 5 affectés spécialement aux trois grandes classes de végétaux : nous avons vu plus haut que le nombre premier 7 est affecté aux conifères dont les embryons séminaux sont polycotylédons, et qui peuvent ainsi être considérés , à quelques égards , comme formant une quatrième classe de végétaux élevés dans l'échelle végétale au-dessus des dicotylédons: ainsi nous voyons le nombre caractéristique devenir plus grand à mesure qu'on s'élève dans l'échelle végétale et ne pas dépasser le nombre 7.

200 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VEGETAUX.

Nous avons vu que le nombre deux est le fondement de toute cette arithmétique végétale et que c'est de lui que dérivent les nombres premiers et impairs 3, 5 et y. Ce nombre 2, qui est le caractère de la symétrie binaire ou de la dualité qui appartient à tout le règne animal (car il n'est pas tout-à-fait étranger aux zoopliytes), est donc aussi le caractère fondamental du règne végétal : tous les végétaux possèdent ce caractère dans leur état foetal, plusieurs le conservent dans leur état parfait. Lorsque, dans ce dernier état, ils offrent d'autres nombres, ceux-ci sont les résultats des diverses combinaisons numériques qui se sont effectuées parles divers modes de dissociation des^œf «a- gemmaires doubles et souvent par l'association -nouvelle et multiple de ces foetus dissociés, en sorte que la trace de la dualité primitive se trouve effacée.

RAPPORT

SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE,

AYANT POUR TITRE :

MÉMOIRE

SUR LE TANNIN ET LES ACIDES GALLIQUE, PYROGALLIQUE, ELLAGIQUE ET MÉTAGALLIQUE;

FAIT A L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR M. CHEVREUL,

Le3i mars 1 834-

Le mémoire que M. Pelouze a lu à l'Académie dans une de ses dernières séances est d'une telle importance, que nous croyons devoir fixer d'abord l'état il a trouvé la science lorsqu'il a com- mencé ses recherches. En n'en rendant compte qu'après avoir déterminé le point d'où il est parti, on appréciera davantage les progrès qu'il a fait faire à nos connoissances, et dès-lors seront justifiés les éloges que nous donnerons à un travail qui est tout- à-fait d'un ordre supérieur.

Les cinq substances qui font le sujet des recherches de M. Pe- louze proviennent, soit immédiatement, soit médiatement, de la noix de galle; quatre d'entre elles étoient déjà connues, l'acide gallique, l'acide pyrogallique, le tannin et l'acide ellagique ; la cinquième, l'acide métagallique, qui, comme l'acide pyrogal- lique, peut être le résultat d'une altération particulière que l'a-

202 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE.

cide gallique éprouve par son exposition à une température con- venable, ne 1 étoit pas.

La première substance que l'on obtint de la noix de galle est l'acide gallique. Quoique Schéele ne l'ait pas observé à l'état de pureté, cependant il le décrivit en 1786 avec des détails suffisants pour le distinguer de tous les corps alors connus. C'est encore à cet illustre chimiste qu'il faut rapporter la découverte de 1 acide pyrogallique ; mais s'il l'obtint par la distillation du premier, il ne l'en distingua point, de sorte que, jusqu'à ces derniers temps, ce produit a été considéré comme de lacide gallique sublimé. L'un de nous (M. Ghevreul ) ayant obtenu lacide gallique par- faitement pur en modifiant le procédé de Schéele (1), et l'ayant comparé, sous quelques rapports, à lacide cristallisé qu'on en retire par la distillation (2), vit qu'il en différoit ; mais ces dif- férences ne furent pleinement reconnues que lorsque M. Bracon- not eut décrit en détail, sous la dénomination d acide pyrogal- lique, les propriétés de l'acide sublimé (3).

L'acide ellagique fut signalé par l'un de nous ( M. Ghevreul ) en 1 8 1 3 . Il reconnut son acidité, sa propriété de donner des ai- guilles jaunes acides par la sublimation, sa propriété de teindre les étoffes en jaune; mais il obtint de si nombreuses variétés de cette matière, quoique à l'état de cristaux, qu'il ne se crut pas en droit de lui donner un nom. Il ne pensoit pas avoir obtenu un corps pur: excepté les aiguilles jaunes sublimées, qui parois- soient douées de propriétés constantes, toutes les autres va-

(1) Encyclopédie méthodique, Dictionnaire de chimie, tome VI, page 233.

(2) Dictionnaire des sciences naturelles, tom. XVIII, pag\ 1 11. ( 1820.)

(3) Awiales de chimie et de physique,, tom. XLVI, pag. 206. (20 mars 1 83 1 . )

RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE. 2o3

riétés sembloient différer par la proportion de leurs principes immédiats. En 1818, M. Braconnot, qui probablement igno- roit le travail dont nous venons de parler, décrivit cette ma- tière sous le nom (V acide ellagique. M. Braconnot ne fit d'ail- leurs aucun essai pour voir si le produit auquel il imposoit ce nom étoit un principe immédiat pur; c'est probablement pour cela que M. Berzelius, qui ne cite pas le travail de M. Chevreul , s'exprime en ces termes dans son Traité de chimie: « Considérer « cette substance comme un acide, et le désigner comme tel sous «un nom particulier, c'est lui donner plus d'importance quelle «n'en mérite. Elle est moins électro-négative que l'apothème de «tannin, et peut-être elle ne consiste elle-même qu'en apothème « débarrassé par l'action de l'air de toute combinaison avec le « tannin. »

Après que M. Seguin eut parlé du tannin, l'existence de ce corps fut admise dans la noix de galle comme un de ses prin- cipes immédiats, et comme celui auquel on devoit attribuer la propriété qu'elle a de tanner les peaux. C'est sur-tout à cause du vague qu'il y a eu sur les propriétés et sur l'existence même de ce corps comme espèce, qu'il est utile d'entrer dans quelques détails relativement à son histoire.

La peau des animaux se convertit en gélatine par l'action de l'eau bouillante, et se décompose assez promptement quand elle est abandonnée à elle-même, soit dans l'eau froide, soit dans une atmosphère humide. La présence de l'eau favorise cette décom- position ; car une peau desséchée se conserve bien plus long- temps que celle qui ne l'a pas été. D'un autre côté, l'expérience journalière apprend que les peaux qui ont séjourné pendant quel- ques mois dans une infusion d ecorce de chêne ou de tan ont perdu

2o4 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOCZE.

la propriété de se dissoudre dans 1 eau bouillante, en même temps qu elles sont devenues moins susceptibles de s'altérer spontané- ment. M. Seguin, ayant voulu savoir ce qui se passoitdans le tan- nage, imagina de verser une infusion de tan dans une décoction de peau : les liquides ne furent pas sitôt mêlés qu'il se produisit un précipité qui avoit les propriétés du cuir tanné. M. Seguin en conclut que l'écorce de chêne contenoit une matière particulière qui étoit douée dune forte affinité pour la peau des animaux, et qui formoit avec elle un composé peu altérable et insoluble dans l'eau bouillante. Cette conséquence établissoit la base de la théo- rie du tannage.

M. Seguin donna le nom de tannin à la matière du tan qui se combine avec la peau; il le caractérisa par la propriété de préci- piter la gélatine, et proposa en même temps l'eau de chaux pour reconnoîtrelessubstances végétales propres au tannage, parcequ il avoit observé que cet alcali précipitoit en totalité le tannin de sa solution aqueuse. Quoique M. Seguin n'eût fait aucune tentative pour obtenir le tannin à l'état de pureté, cependant presque tous les chimistes en admirent l'existence comme corps particulier, parceque sans doute ils considérèrent qu'aucun des principes végétaux connus ne précipitoit la gélatine, et qu'ils furent alors Frappés de la facilité avec laquelle la nouvelle théorie expliquoit le phénomène principal du tannage. Cependant on doit observer que Pelletierle père et M. Leliêvre, qui furent chargés par le comité de Salut public d'examiner le procédé de tannage de M. Seguin, dirent «que l'acide gallique devoit agir dans le tannage; qu'ils « pensoient néanmoins que ce n'étoit pas en raison de l'acide gal- «lique seul que le tannage s'opéroit; qu'ils présumoient encore « qu'il existoit dans les végétaux dits astringents une substance

RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE. 2o5

<x ou combinaison particulière, en outre de l'acide gallique, et que «c'étoit à 1 un et à l'autre que Ion devoit attribuer les divers ré- « sultats que l'on avoit observés dans les expériences auxquelles « elles avoient pu être soumises. »

Quoique cette conclusion de MM. Pelletier et Lelièvre sur l'in- fluence de l'acide gallique dans le tannage lût déduite d'une con- clusion inexacte, savoir que l'acide gallique précipite ia géla- tine, on auroit cependant la prendre en considération avant de recevoir le tannin au nombre des principes immédiats bien définis. Mais on fit peu d'attention à des doutes qui provoquoient de nouvelles expériences, et qui tendoient à modifier ou à dé- montrer une théorie très satisfaisante en apparence.

A mesure qu'on étudia davantage les matières végétales, on en reconnut un grand nombre qui précipitent la gélatine : dès-lors on se crut en droit de conclure la présence du tannin dans les matières qui présentent cette propriété ; mais M. Proust, après avoir décrit différents procédés pour préparer le tannin à l'état de pureté, fit l'observation que plusieurs de ces matières ne pou- voient être ramenées à une seule espèce; en conséquence il dis- tingua diverses sortes de tannin. Malheureusement cette distinc- tion ne fut pas appréciée à sa juste valeur, par la raison qu'on n avoit pas défini ce qu'on doit entendre en chimie par les mots genre et espèce appliqués aux principes immédiats des matières organiques. Ainsi, tandis que quelques chimistes regardoient avec M. Proust les différents tannins comme autant d'espèces dis- tinctes d'un même genre, d'autres pensoient ou paroissoient pen- ser qu'un corps unique appelé tannin formoit autant d'espèces que ce corps pouvoit contracter de combinaisons différentes. Telle fut l'opinion de M. Bouillon-Lagrange. Les expériences de M. Hat-

Annales du Muséum , t. III, 3* série. 27

TOÔ RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE.

chett sur ces substances tannantes artificielles semblèrent ap- puyer l'existence du tannin comme corps particulier, en présen- tant au chimiste des produits plus purs que ceux qu'on pouvoil extraire des végétaux. Tel étoit létat de nos connoissances sur le tannin en 1809, époque l'un de nous (M. Clievreul ) ayant répété la plupart des expériences de M. Hatchett, reconnut que les tannins artificiels présentent des composés si différents par plusieurs propriétés caractéristiques,, et même par la nature de leurs principes, que les propriétés communes qu ils ont de pré- cipiter la gélatine, de tanner la peau et d'avoir une saveur plus ou moins astringente, ne peuvent les faire rentrer, nous ne di- rons pas dans une seule espèce de corps, mais même dans un genre unique de composés.

Ces conclusions, en établissant que la propriété de précipiter la gélatine peut appartenir à des corps très différents, conduisoient nécessairement les chimistes à être plus difficiles qu'ils ne l'a- voient été jusque-là pour admettre dans leurs analyses l'existence d'un principe immédiat parfaitement défini d'après cette obser- vation, qu'une matière a la propriété de précipiter la gélatine; et la discussion des motifs sur lesquels on admettoit dans les végé- taux l'existence d'un ou de plusieurs tannins parfaitement défi- nis dans leur composition, soit immédiatement simple, soit im- médiatement complexe, les conduisoit à des doutes qui n'étoient que trop justifiés par limperfection des moyens employés pour préparer les substances auxquelles on donnoit le nom de tannin. Ajoutons que l'on ne tarda point à découvrir des principes im- médiats d'origine végétale, qui acquerroient par leur union mu- tuelle la propriété de précipiter la gélatine. Forcé de restreindre nos exemples, nous citerons l'acide acéticpie, qui tient en solu-

«APPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE. 207

tion la matière résineuse colorante du santal , l'acide gallique mêlé à une solution de gomme arabique.

Enlin , l'un de nous ( M. Chevreul ), après avoir constaté que I acide gallique ne peut former des gallates stables avec la potasse, la soude, la baryte, la strontiane, la chaux, qu'autant que l'on opère l'union de ces corps hors du contact de l'oxigène atmosphé- rique , reconnut que ces gallates soumis à l'action de l'oxigène gazeux, soit pur, soit atmosphérique, éprouvent une telle alté- ration, que l'acide gallique est changé en une matière colorée, acide, et susceptible de précipiter fortement la gélatine (i). Cette dernière propriété, retrouvée dans un produit de l'altération de l'acide gallique , étoit un fait propre à fortifier les doutes que l'on avoit sur l'insuffisance des procédés alors employés à la pré- paration du tannin de la noix de galle, puisque plusieurs de ces procédés étoient fondés sur la réaction des bases salifiables et de la noix de galle.

M. Berzelius en 1828 se livra à quelques recherches sur le tannin. Il en distingua deux espèces, lune qui colore les sels de péroxide de fer en bleu, l'autre qui les colore en vert. Il obtint ces tannins dans un état de pureté bien plus grand qu'on ne les avoit eus avant lui. Il détermina la composition élémentaire du pre- mier, quil fixa à 12 d'atomes doxigène, 18 de carbone, 18 d'hy- drogène, composition qui se trouve confirmée par les nouvelles recherches de M. Pelouze. Il fit connoître beaucoup de faits in- téressants sur les tannâtes. Quoi qu il en soit, M. Berzelius, avec cette candeur qui sied si bien au génie, reconnoissoit que le tan-

(1) Mémoire lu à l'Académie des sciences, le a3 août 1824, imprimé dans le tome XII des Mémoires du Muséum d'Histoire naturelle, pag. 36-.

10H RAPPORT .SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE.

nin réclamoil pour être connu de nouvelles expériences ; et un des points qui semblotent en réclamer particulièrement, cétoit cette propriété du tannin de la noix de galle de devenir bleu par les sels de péroxide de fer, propriété qu'il paroissoit plus simple d'attribuer à un seul corps, l'acide gallique, que de la reconnoître à-Ja-fois comme essentielle à deux corps qui existent ensemble dans un même produit végétal. Nous n'entrerons pas dans de plus grands détails relativement à la discussion de cette opinion, ne pouvant éviter de la traiter dans un rapport ayant pour objet les recherches sur l'amidon, présentées dans le cours de l'année der- nière à 1 Académie. Seulement nous ferons remarquer que de- puis le travail de M. Bcrzelius, M. Robiquet, dans ses belles re- cherches sur l'opium, a trouvé que l'acide méconique partage la propriété de colorer les sels de péroxide de fer en rouge , avec les acides paraméconique et pyroméconique, composés qui, ainsi que le méconique, sont parfaitement caractérisés comme espèces dis- tinctes. Or, l'acide méconique passant à létat de paraméconique aune température de tao" en perdant de l'oxygène et du car- bone dans la proportion qui constitue l'acide carbonique, et ce même acide méconique passant à l'état d'acide pyroméconique à la température de 25o°, il sensuit que la propriété de rougir les sels de péroxide de fer ne peut être considérée comme une propriété spécifique de lacide méconique, puisque cette pro- priété se retrouve dans des corps moins complexes que lui. Tout ee qu'on peut admettre de commun à ces trois corps, c'est un radical complexe, ou un ensemble d'un certain nombre de par- ticules soumises à un tel arrangement qu'elles formeroient avec les particules de péroxide de fer des arrangements qui agiroient de la même manière sur la lumière.

RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE. 209

Parlons maintenant dn travail de M. Pelonze. Son mémoire est divisé en cinq ehapitres, dont chacun est consacré aux sub- stances qu'il a examinées. Il est arrivé à des résultats si précis et si simples, qu'il nous sera facile de donner une idée exacte de son travail sans en approfondir les détails.

TANNIN,

M. Pelouze obtient le tannin par un procédé remarquable par sa simplicité, sur-tout si on le compare aux opérations nom- breuses et compliquées que Ion faisoit avant lui dans l'intention d'arriver au même but. M. Pelouze se sert d'un appareil très in- génieux imaginé par MM. Robiquet et Boutron, qui se compose d'une alonge disposée verticalement, le bec étant en bas, et adapté à une carafe ordinaire; l'ouverture du bec est garnie dune mèche de coton ; l'ouverture de la partie supérieure de l'alonge est sus- ceptible d'être fermée avec un bouchon à l'émeri. M. Pelouze met dans l'alonge de la poudre de noix de galle jusqu'à moitié de sa ca- pacité; puis il acbève de la remplir avec de l'étber du commerce, et ferme ensui te l'alonge. Y i ngt-quatre heures après, la carafe con- tient deux couches liquides: la couche inférieure est une dissolu- tion aqueuse légèrement éthérée de tannin ; la couche supérieure est de l'éther moins aqueux que L'étber employé. Il tient en dis- solution un peu d'acide gallique du tannin et quelques matières indéterminées. Il ne s'agit plus que de séparer les deux couches au moyen d'un entonnoir de verre à bec suffisamment étroit; à la- ver la solution de tannin avec de l'éther pur; puis à évaporer dans le vide sec ou dans une étuve l'eau qui tient le tannin en solu- tion. La théorie de cette opération est bien simple. L éther aqueux se divise en deux parties : lune, très aqueuse, dissout le tannin ;

•>10 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE.

l'autre, très éthérée, ne dissout que très peu de chose. Elle sur- nage sur la première, produit un peu de vapeur dans la partie vide de l'appareil. Cette vapeur faisant piston sur la liqueur non évaporée, la force à couler dans la carafe.

Quoique le tannin obtenu par ce procédé n'ait point encore été observé à létat de cristaux, cependant il y a tout lieu de pen- ser qu'il est un principe immédiat pur. En effet, il esta peine coloré, il ne laisse aucun résidu par la combustion, et il se com- porte avec les dissolvants comme un corps homogène.

Le tannin , considéré dans les circonstances il n éprouve pas de changement dans sa constitution élémentaire, se comporte de la manière suivante.

Il est très soluble dans l'eau, et l'est d'autant plus dans lalcohol et dans l'éther que ceux-ci sont plus étendus d'eau.

Plusieurs acides le précipitent de sa solution aqueuse : tels sont le nitrique, le phosphorique, l'arsénique et lhydrochlorique.

Les acides oxalique, tartrique, citrique, acétique, succinique, sélénieux, sulfureux, ne le précipitent pas.

Il précipite la gélatine : le précipité est soluble dans un excès de cette dernière. Il est impossible, comme on l'avoit déjà vu, de précipiter tout le tannin de sa solution aqueuse au moyen de la gélatine; en cela cette dernière diffère beaucoup de la peau qui n'a point été soumise à la cuisson, et qui est plongée à l'état frais dans une solution de tannin : celui-ci est précipité complètement ; et, si le tannin étoit mêlé d'acide gallique. celui-ci resteroit dans la liqueur, suivant la remarque de M. Pelouze.

Le tannin est un véritable acide. Il rougit le tournesol , dé- compose les sous-carbonates solubles avec effervescence, et forme des combinaisons avec les bases salifiables qui ont tous les carac-

RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE. 2 I 1

tères des sels. Le tannate de péroxide de fer, d'un bleu foncé, est considéré par M. Berzelius et par M. Pelouze connue la base de l'encre ordinaire. Le tannate d'alumine est tout-à-fait insoluble; aussi l'alumine en gelée s'empare-t-elle de la totalité du tannin qui -est en solution dans l'eau,

Il précipite les sels de cinchonine, de quinine, de brucine, de strychnine , de codéine, de narcotine et de morphine; les préci- pités sont très solubles dans l'acide acétique.

La solution aqueuse de tannin ne s'altère pas, si elle est pré- servée du contact de 1 air.

Si nous étudions maintenant les propriétés du tannin dans les circonstances il éprouve un changement dans sa constitu- tion, nous verrons que l'acide nitrique chauffé avec lui le con- vertit en acide oxalique. Mais une altération bien plus remar- quable qu'il éprouve, c'est celle qui a lieu lorsque, dissous dans l'eau, il est exposé à une atmosphère de gaz oxigène. Il y a produc- tion d'un volume d'acide carbonique précisément égal à celui du gaz oxigène qui a disparu, et le tannin ainsi décarboné se trouve converti en acide gallique, qui se cristallise en aiguilles, si l'eau est insuffisante pour le retenir en solution. M. Pelouze conclut de ce fait et de ces deux autres , i"que la noix de galle ne contient que o,5o de matière soluble dans l'eau, lesquels renferment o,4o de tannin ; que la noix de galle soumise au procédé de Schéele donne 0,20 d'acide gallique; que celui-ci n'est pas contenu dans la noix de galle , du moins pour la plus grande partie ; qu'il est le résultat de l'altération spontanée que le tannin éprouve sous linfluence de l'oxigène atmosphérique.

1 1 2 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE.

ACIDE GALLIQUE.

M. Berzelius ayant donné l'analyse de l'acide pyrogallique pour celle de l'acide gallique pur, par la raison que l'on croyoit, à l'époque il fît son travail, que l'acide pyrogallique étoit de l'acide gallique; et, en outre, que M. Berzelius considère l'acide gallique, préparé par la voie humide, comme étant toujours combiné avec du tannin, M. Pelouze a nécessairement ana- lyser le véritable acide gallique. La composition de ce corps est équivalente à i "' d'acide pyrogallique -+- i '"■ d'acide carbonique.

L'acide analysé par M. Pelouze étoit en aiguilles incolores. Il ne précipitait pas la gélatine; il précipitoit l'acétate de plomb en flocons blancs; il précipitoit les eaux de chaux, de baryte et de strontiane en flocons blancs solubles dans un excès d'acide, et susceptibles alors de cristalliser et de se conserver à l'air, tandis que ces gallates ne le peuvent plus lorsqu'ils sont avec excès de base.

ACIDE ELLAGIQUE.

M. Pelouze n'a pas soumis l'acide ellagique à un grand nombre d'essais, par la raison qu'il n'en avoit qu'une très petite quantité à sa disposition. C'est ce qui explique pourquoi il n'a pu apprécier précisément toutes les circonstances d'une expérience très inté- ressante, dans laquelle de l'acide ellagique ayant été dissous dans de l'eau de potasse, puis l'alcali ayant été neutralisé par de l'a- cide hydrochlorique, il a obtenu de la liqueur, non de l'acide ellagique, mais de l'acide gallique hydraté.

ACIDE PYROGALLIQUE.

Il eristallise en lames ou en aiguilles; il se fond à 1 15°, et bout

RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE. 2 l3

à 2io°. Il se distingue de l'acide gallique en ce qu'il est bien plus soluble dans l'eau.

Il se dissout dans l'alcohol et dans 1 ether.

Son acidité est très foible.

Il colore en rouge le sulfate de péroxide de fer, mais alors il est altéré. Il forme des composés bleus avec le péroxide de fer hydraté, et même avec le sulfate de péroxide, si on le prend à l'état de pyrogallate alcalin.

Les pyrogallates alcalins se colorent par l'oxigène, comme le font les gallates avec excès de base.

ACIDE MÉTAGALLIQUB.

M. Pelouze a vu que le résidu d'apparence charbonneuse que laissent le tannin, les acides gallique et pyrogallique, chauffés dans une cornue à 25o°, est une acide entièrement soluble dans les eaux de potasse, de soude, d'ammoniaque, et, ce qui est re- marquable, dans un lait de glucine; il le nomme métagallique. Cet acide décompose à chaud, avec effervescence, les sous-car- bonates. Les métagallates solubles précipitent la plupart des so- lutions métalliques en noir. Enfin, l'acide métagallique est com- plètement insoluble dans l'eau, et extrêmement peu soluble dans l'alcohol.

Présentons maintenant l'ensemble des compositions élémen- taires des cinq substances examinées par M. Pelouze; l'esprit en saisira plus aisément les rapports mutuels, et en appréciera plus facilement l'importance, que si nous les eussions données sépa- rément, en parlant de chacune des substances auxquelles elles se rapportent.

Ainsi que nous l'avons dit, on ne connoissoit pas, avant M. Pe-

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 28

2 1 4 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE.

louze, la composition de l'acide gallique, l'analyse que M. Berze- lius avoit donnée pour celle de cet acide se rapportant à l'acide pyrogallique.

M. Pelouze a trouvé que l'acide gallique, exposé à la tempé- rature de 120°, devient anhydre en perdant un atome d'eau, c'est-à-dire une quantité d'eau qui représente un cinquième de l'oxigène qu'il contient, et qui est précisément égale à celle renfermée dans les oxides salifiables qui le neutralisent.

L'acide gallique anhydre est représenté par

5"- oxigène, 7" carbone, 6a'É hydrogène.

Est-il exposé à la température de 210 à 21 5°, il donne nais- sance à

1 *' acide carbonique, et à

1 "*■ acide pyrogallique, dont la composition est : 3at oxigène, 6" carbone, 6"'' hydrogène. M. Pelouze s'est assuré que Fulmine n'est point isomère avec l'acide pyrogallique, ainsi qu'on l'a avancé.

L'acide gallique anhydre est-il porté rapidement à la tempé- rature de 240 à 25o°, 2 "■ donnent naissance à :

2 "' acide carbonique ,

2 "• eau ,

I *' d'acide métagallique hydraté , dont la composition est : 3" oxigène, I2at- carbone, 6at hydrogène -+- 1 "• d'eau.

II ne perd cet atome d'eau que par son union avec un alcali. L'acide métagallique contient donc deux fois autant de car- bone que l'acide pyrogallique.

L'acide ellagique, exposé à la température de 1200, perd un atome d'eau. L'acide anhydre qui reste est formé de :

RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE. 2 I D

4al oxigène, 7 " carbone, 4at hydrogène.

Composition bien remarquable, puisqu'elle ne diffère de celle de l'acide gallique anhydre que par i atome d'eau.

Elle explique parfaitement comment M. Pelouze a pu ob- server la conversion en acide gallique de l'acide ellagique sous l'influence de la potasse, conversion qui rentre dans celle qu'é- prouvent certains corps gras sous l'influence delà potasse. Mais l'atome d'eau qui se fixe dans l'acide ellagique, pour le conver- tir en acide gallique, est soumis à un arrangement particulier; en effet l'acide ellagique hydraté isomère de l'acide gallique anhydre perd un atome d'eau à une température de 1200, qui ne fait éprouver aucun changement à l'acide gallique anhydre.

La composition du tannin donnée par M. Berzelius est préci- sément la même que celle qui résulte des expériences de M. Pe- louze; et cette composition, qui est, comme nous l'avons déjà dit, 1 2 " oxigène , 18" carbone , 1 8 at hydrogène , explique parfaite- ment la décomposition qu'il éprouve par la chaleur.

A la température de l'huile bouillante, 8 " de tannin se ré- duiront à :

1 1 "' acide métagallique hydraté , 12" d'acide carbonique, 28 at d'eau.

A la température de 210 à 21 5°, il se réduit en Acide métagallique hydraté, Acide pyrogallique, Acide carbonique, Eau.

Il suffit sans doute de suivre toutes les conséquences qui

21 6 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE.

découlent des analyses élémentaires que nous venons de rap- porter, pour juger de l'importance du travail de M. Pelouze. L'Académie ne donnant pas de témoignage plus grand de son approbation aux Mémoires qui lui sont présentés, que d'en or- donner l'insertion dans le Recueil de ses Mémoires, nous avons l'honneur de lui proposer d accorder ce témoignage aux recher- ches de M. Pelouze.

Signé DUMAS, CHEVREUL , rapporteur.

MÉMOIRE

SUR

LE GENRE GNATODON: ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL.

PAB

M. RANG.

Le mollusque dont nous allons nous occuper n'a point encore été observé, et sa coquille n'est même connue en France que de- puis un petit nombre d'années ; cependant elle a déjà été le sujet de plusieurs descriptions, et entre autres d'un MémoiredeM. Char- les Des Moulins, inséré dans les Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux. M. de Blainville, pendant le court espace de temps qu'il a donné ses soins à la collection de coquilles du jardin des Plantes, fut le premier qui la reçut à Paris; et c'est à sa généro- sité que nous devons le seul exemplaire qui entrât, à cette épo- que, dans notre collection. Ce savant, frappé des caractères assez extraordinaires du Gnatodon, pensa dès lors qu'il indiquoit un genre distinct des autres acéphales d'eau douce ; et s'il ne le publia pas, ce fut sans doute dans l'idée que les zoologistes américains, placés si près du lieu il avoit été trouvé, l'avoient peut-être déjà fait. Néanmoins il lui affecta le nom de Colombie (Colom- bia) , et nous nous étions empressé de l'adopter lorsque des tra- vaux imprimés vinrent changer ces dispositions.

Ce n'était pas à tort que M. de Blainville avoit agi avec une

Annales du Muséum, t. III, 3e série. 29

2 1 8 MÉMOIRE SUR LE GENRE GNATODON ,

prudence si exemplaire ; car déjà Gray avoit eu connoissance de cette singulière coquille, et lui avoit imposé les deux déno- minations générique et spécifique de Gnatodon cuneatus. Sa description et le peu de détails qu'il fournit sont inscrits dans Y American Journal of sciences, publié à Philadelphie. Après lui, M. Sowerby reproduisit la môme description et les mêmes dénomi- nations dans son Gênera of Schells, mais il n'ajouta rien de plus au travail de Gray. Enfin, dans le même temps, notre ami, M. Charles Des Moulins, n'ayant point à sa disposition le Jour- nal Américain, d'ailleurs très peu répandu en France, et ne connoissant point par conséquent le Gnatodon de Gray, le décri- vit de nouveau, d'après un certain nombre d exemplaires que M. La porte, membre de la société Linnéenne de Bordeaux venoit de recevoir d Amérique, et en forma un genre qu il se plut à nous dédier sous le nom de Rangie (Rangia Cyrenoïdes ; Actes de la société Linnéenne de Bordeaux, 26 décembre i83i). Dans son mémoire, ce naturaliste fit connoître la Rangie avec ce soin minutieux qui caractérise toutes ses observations, et par une appréciation consciencieuse des caractères de la charnière et des autres parties du test et une discussion savante de leur analogie avec ceux de quelques autres genres, il parvint à assigner au mollusque, non encore connu, de cette coquille, la place qui lui convient réellement; résultat que notre travail ne fera que con- firmer aujourd'hui après I examen détaillé que nous allons en faire sur les quatre individus parfaitement conservés qu il a eu la bonté de nous adresser pour cet objet.

Après avoir vu par nous -même tout ce qui a été fait sur cette coquille, et nous être assuré que M. Gray l'avoit, le premier, nom- mée et décrite, nous nous faisons un devoir d'adopter son genre et

ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. 21 9

la dénomination qu'il lui a affectée, rendant cependant loute jus- ticeà M. Des Moulins, qui a le mieux faiteonnoîtreses caractères, tant par sa description que par la belle planche qui l'accom- pagne, et qui nous a donné le plus de détails à son sujet.

Hâtons-nous d'arriver à la description de ce mollusque pour faire voir qu'il est un des plus intéressants que nous connois- sions parmi les acéphales d'eau douce, puis nous le rappro- cherons des genres avec lesquels il nous paroît avoir le plus

«I analogie.

Sa forme générale est ovale, très irrégulière supérieurement : la partie qui comprend la masse des viscères est épaisse, et porte de chaque côté deuv élévations en forme de pyramide, recour- bées en dedans , et qui vont remplir les sommets de chaque valve de la coquille. La partie opposée, c'est-à-dire l'inférieure, est assez mince, et régulièrement arrondie d'un muscle adducteur à l'autre. Les surfaces d'application de ces deux muscles ont une direction plus transversale qu'on ne le voit d'ordinaire dans les autres acé- phales; ce qui provient de ce que les valves de celui-ci sont très concaves, et (pie les bords antérieurs et postérieurs de ces valves sont presque en regard l'un de l'autre. Dans le muscle postérieur, ces deux surfaces sont tournées en arrière et en haut, et, se tou- chant presque par un point de leur circonférence, forment entre elles un angle obtus. Dans le muscle antérieur, la disposition est la même, à cela près que les deux surfaces forment un angle en- core plus obtus, et sont en même temps moins tournées vers le haut et plus en avant; et enfin ne semblent former, dans l'état de contraction, qu'un même disque, coupé au milieu par une lame mince appartenant au rebord du manteau. 11 résulte de cette disposition que chacun de ces deux muscles a la l'orme d un

220 MEMOIRE SUR LE GENRE GNATODON ,

cylindre dont les bases obliques dans deux directions opposées sont près de se toucher par un point de leur circonférence.

Le manteau est ample, mince, adhérent à la coquille, sur le bord de laquelle il laisse toujours la partie qui passe à l'épidémie; ouvert dans les deux tiers antérieurs de son bord inférieur et un peu plus de la moitié inférieure du bord antérieur pour le passage du pied; fermé en arrière, d'abord dans le tiers postérieur du bord inférieur par la réunion des lobes et au moyen d'un dia- phragme étroit, et ensuite en arrière par une cloison verticale et peu alongée que débordent de chaque côté deux petits lobes dépendants du manteau, et qui ne sont qu'un prolongement de ses lèvres amincies. La cloison verticale dont nous venons de parler est percée de deux ouvertures, fort rapprochées l'une de l'autre, du côté intérieur, et se prolongeant, en dehors, en deux tubes courts, gros, un peu coniques, presque entièrement joints l'un à l'autre dans leur longueur, et garnis au pourtour de leurs orifices extérieurs de petites papilles oblongues. Ces tubes ne pa- roissent pas susceptibles d'acquérir une grande extension ; et peut-être même ne débordent-ils point les deux petits lobes dont nous venons de parler, et qui les enveloppent en se soudant ensemble au-dessus comme au-dessous. Toute la partie supé- rieure a le manteau fermé; mais les deux bords des lobes réunis, d'une part, au-dessus des tubes, et de l'autre, en avant et au milieu du muscle antérieur, ne forment plus alors qu'une seule lame mince qui parcourt tout l'espace compris, supérieurement, entre les deux muscles adducteurs , en passant entre les deux mamelons pyramidaux dépendants de la masse des viscères. Cette lame , destinée à tapisser toutes les parties saillantes et caves de la charnière, présente des particularités remarquables. Sa forme

ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. 2JI

est absolument celle que présente l'ensemble de cette charnière, à l'exception du ligament quelle entoure; car celui-ci passant dune valve à 1 autre, il falloit bien que cette lame intercalaire fût percée pour lui faire place. Une seconde ouverture, oblique, s'y trouve encore pratiquée en avant de celle du ligament, et répond aux dents antérieures à qui elle donne passage. Toutes les parties profondes de la coquille sont ensuite remplies par de petits appendices , toujours dépendants de cette lame, au nombre de quatre, deux de chaque côté, dont un étroit et l'antre triangulaire. C'est sans doute à cette disposition du bord supérieur du manteau que sont dus la force dengrenage de la ebarnière, son poli et son brillant. Le manteau n'offrant plus rien de remarquable à l'extérieur, nous allons le fendre en avant et dans le voisinage des tubes, afin de mettre l'intérieur à décou- vert. Cette opération nous livre cinq organes à étudier, les ori- fices internes, les branchies, les appendices buccaux, la bouche et le pied.

Nous avons déjà dit que les orifices internes étoient près l'un de lautre; nous ajouterons qu'ils sont oblongs, et que 1 inférieur ou branchial est muni dune membrane étroite qui, partant de chaque côté, s'étend en avant le long de la paroi interne de chaque lobe du manteau, de manière à former une rigole, au milieu de laquelle le bord inférieur des branchies vient flotter et recevoir l'élément ambiant. L'orifice supérieur ou excrémen- tiel est, à peu de chose près, delà même grandeur que le premier, et la cavité du tube auquel il appartient est traversée, en haut, par le muscle adducteur postérieur, sur la circonférence duquel s étend le rectum dans la ligne médiane, de manière que le petit tube très court qui forme Vanus flotte dans le passage de l'eau

222 MEMOIRE SUR LE GENRE GNAT0D0N,

qui a servi à la respiration et que le mollusque rejette au- dehors.

Les branchies offrent un caractère assez important que nous n'avons encore rencontré que dans le genre Galathée , et que nous avons fait connoître dans notre mémoire sur ce mollusque, inséré, en i832, dans les Annales des Sciences naturelles. Ce caractère consiste dans une troisième lame branchiale, placée de chaque côté, en dessus de la paire que l'on remarque ordi- nairement dans les autres acéphales, et attachée dans toute sa Longueur sur la même ligne d'adhérence que les autres. On peut la considérer, et nous l'avons fait au sujet de la Galathée, comme une portion de la lame supérieure, repliée sur elle-même à son point d'adhérence, ou bien l'on y verra une troisième lame distincte des autres; ce qu'il y a de certain, c'est que cette lame, en tout semblable aux autres pour le tissu, est plus petite quelles, et que son étendue est précisément ce qui manque à la seconde pour égaler la première. Toutes trois sont assez min- ces, et les sillons transversaux qu'on y remarque sont peu marqués et assez distants les uns des autres. La branchie in- férieure est non seulement la plus large, mais elle est encore la plus longue; celle qui est intermédiaire la suit dans ces deux dimensions, et la supérieure est la plus courte. Toutes ces lames sont peu arquées, mais plus cependant en avant qu'en arrière: elles sont réunies sur la même ligne ^ et leur extrémité posté- rieure, terminée en pointe, est libre dans une étendue qui équi- vaut au septième environ de leur longueur totale, et flotte vis- à-vis l'orifice branchial.

Les appendices de la bouche sont grands, triangulaires, alongés et très pointus. La paire supérieure adhère au manteau et 1 infé-

ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. 22J

rieure au corps; tous deux sont finement striés, quand on lo considère à l'aide de la loupe.

La bouche, située entre les appendices, est oblongue, trans- verse, petite et bien circonscrite. Le canal auquel elle donne ouverture et que nous avons pu suivre d'un orifice à l'autre , est très développé.

Le pied est comprimé, un peu oblique, subquadrangula'ire, de dimension moyenne et en forme de hache ; nous ne le croyons pas susceptible d'une grande extension.

Lorsque M. Des Moulins voulut classer le Gnalodon, il prit d abord en considération la forme du ligament; ce qui le mit dans le cas de n'avoir à le comparer qu'aux Myaires, aux Mactra- cés et aux Corbulés de Lamarck. Remarquant ensuite que les Myaires ont les tubes très longs et réunis, d'un bout à l'autre, en un seul, et que la coquille des Corbulés est inéquivalve, il ne s'attacha plus qu'à la famille des Mactracés , dans laquelle, d'après la considération du ligament et de la charnière du Gna- todon, il démontra lanalogie de ce genre avec les Mactres, et dès lors le mit entre celles-ci et lesGrassatelles, mais plus près des premières. Ainsi donc c'est par les caractères du test bien étudié qu'il parvint à ce résultat, vers lequel le conduisoit aussi, comme on le voit, l'excavation de l'impression palléale. Mais hâtons-nous de dire que, si dans cette circonstance de sembla- bles caractères ont suffi pour lui indiquer la vérité, ce n'est pas une raison pour que l'on puisse toujours avec d'aussi foibles moyens obtenir un rapprochement aussi heureux : nous en donnerons pour preuve la Galathée, que, d'après la forme de son ligament, on n auroil pas été tenté, sans doute, de mettre dans le voisinage des Mactres, dont elle ne peut pas cependant séloi-

2 24 MÉMOIRE SUR LE GENRE GNAT0D0N ,

gner beaucoup; et mieux encore, l'Ethérie, dont nous avons récemment fait connoître le mollusque, et qui, si différente dans toutes les parties de sa coquille, des Anodontes et desUnios, a, par son animal, la plus grande analogie avec le leur (i).

Dans le Gênera of Schells de M. Sowerby, ce naturaliste reconnoît aux Gnatodons l'aspect général des Gyrènes, puis le ligament interne des Crassa telles; enfin il pense que ce genre peut avoir des Rapports avec la famille des Mactracés, et sur-tout avec les genres Gyrène et Gyclade.

Nous allons, à notre tour, fixer la place du Gnatodon ; mais c'est sur les caractères de l'animal que nous nous fonderons plus particulièrement. D'abord ce genre appartient évidemment à la

(i) A peine le Mémoire que nous avons fait en commun avec M. Caillaud sur l'animal de l'Ethérie du Nil étoit-il imprimé, que nous avons reçu de notre ami M. Laurencin , officier de marine des plus distingués, qui commande au Sénégal le navire à vapeur de l'état /' Africain, un magnifique envoi d'Éthéries couleur de plomb (E. plwnbea) , qu'il s'est donné lui-même la peine de prendre dans le haut du fleuve, et qui nous sont toutes arrivées avec leurs animaux dans un étal parfait de conservation. L'examen de ces coquilles et des mollusques qu'elles renfermoient nous a confirmé dans l'opinion que l'Ethérie du Sénégal est distincte de celle du Nil par les caractères que nous avons signalés dans notre Mémoire; mais, ce qui a été pour nous d'un grand intérêt , c'est l'observation que nous avons pu faire des liga- ments de la charnière, car il y en a, pour ainsi dire, deux, l'un tout-à-fait ana- logue à celui des Unios, bombé en dehors de la coquille , revêtu d'une lame en forme de voûte, et dont on n'avoit jusqu'ici étudié que les fragments conservés sur le talon de chaque valve; l'autre mince, en forme de lame, placé en arrière du pre- mier, dont il dérive, vertical et transversal tout à-la-fois, passant d'une valve à l'autre, et s'insérant sur chacune d'elles dans le sinus qu'on remarque en arrière du ren- dement calleux de la charnière, sinus que l'on retrouve dans les Unios et les Ano- dontes. Nous avons encore appris par l'examen de ces coquilles qu'elles adhèrent indistinctement parla valve droite ou par la valve gauche, ce que nous n'avions pu reconnoître sur l'animal qui nous avoit été communiqué par M. Caillaud , par- cequ'il étoit privé de son test.

ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. 225

famille des Conchaeés, créée par M. de Blaimille et adoptée par nous dans notre Manuel; car il possède tous les caractères sui- vants, qui sont ceux de cette famille: Animal ayant le manteau fermé , muni d'une ouverture assez grande, antéro-inférieure , pour le passaqe d'un pied, et présentant deux tubes postérieurs plus ou moins alonqés, extensibles , réunis ou séparés dans leur longueur , servant, f inférieur à la respiration, et le supérieur aux déjections excrémen t ielles .

La famille des Conchaeés est nombreuse; près de quels genres placerons-nous le Gnatodon? Son animal a les tubes courts et réunis dans presque toute leur longueur; par ce caractère , il se rapproche de ceux des Iridines, des Bucardes, des Hémicardes, des Lucines, des Mactres, et des Cyclades. Le premier de ces genres ayant ce caractère peu prononcé, on peut le placer en tête de la famille pour établir le passage à celle qui la précède; mais les Gnatodons ont, comme les Ga- lathées, trois lames branchiales au lieu de deux; le pied est à-peu-près semblable, les appendices de la bouche aussi : les Gnatodons se rapprochent donc des Galathées. C'est donc près, ou plutôt, entre les Mactres, les Cyclades et les Galathées, que le genre qui nous ocupe doit être placé; et comme les caractères de 1 animal nous paroissent beaucoup plus puissants que ceux delà coquille, ce sera, dansnotreclassification, entre lesCyclades et les Galathées plutôt qu'entre les Mactres et les Cyclades. Or comme l'animal de la Cyrène ne peut rester nous avions placé cette co- quille avant de le connoître, pareequ'il n'a que de simplesorifices et non des tubes, et comme celui de 1 Erycine n'est pas encore connu , nous adopterons cet ordre : d'abord les Mactres, puis les Cyclades, lesGnatodons, les Galathées, etc. Dans le manuel de Malacologie

Annal?* (ht Muséum, t. III, 3' série. 3o

226 MÉMOIRE SUR LE GENRE GNATODON ,

de M. de Blainville, ce seroit immédiatement à côté des Mactres qu'il faudroit placer le Gnatodon pour établir ses rapports avec la Galathée; mais, comme ce savant n'avoit pas connoissancede ce dernier genre lorsqu'il fit son travail , il ne put saisir ses rapports avec les Mactres , et probablement cette partie de sa classification subira quelques déplacements de genres.

Le Gnatodon est du lac Ponchartrain, grande étendue deauv dans la Floride Occidentale, à petite distance de la Nouvelle- Orléans, et qui reçoit plusieurs rivières en même temps quelle communique avec la mer; en sorte (pie, si l'eau est généralement douce, il arrive parfois aussi quelle devient saumâtre et même salée. Gela dépend de la nature des vents qui y régnent. Voici , au surplus, un renseignement qui est fourni par la personne même qui a recueiHi les premiers Gnatodons, et qui depuis a fait parvenir en France les animaux qui ont servi à notre obser- vation. Nous regrettons de ne pas savoir son nom, afin de le signaler à la reconnoissance des naturalistes; mais nous prions MM. Laporte et Des Moulins , par l'entremise de qui nous les possédons, de vouloir bien lui adresser nos remercîments.

« Les eaux du lac Ponchartrain , dit le correspondant de M. La- porte, changent de goût avec les vents. Lorsqu'ils soufflent du nord ou nord-est, comme les vents refoulent l'eau de la mer dans le lac, alors l'eau est haute et fortement saumâtre; mais avec toute autre vent, le lac baisse, et comme il est alimenté par le lac Maurepas et plusieurs rivières, alors l'eau est potable et les pêcheurs la boivent. Dans le cas contraire, ils sont obligés d'en apporter avec eux quand ils vont au large.

« Si nous en exceptons la proximité de quelques rivières, les bords du lac ne sont point couverts de boue, comme le dit le

ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. 227

dictionnaire cité par M. Des Moulins (Actes de la Société Lin- néenne de Bordeaux, Mémoire sur la Rangie); ils sont bas, comme l'est tout ce pays, mais le terrain en est assez ferme. Ce terrain est composé de terre d'allttvion, d'un sable fin, noir, qui constitue le fond du lac, et d'une quantité de valves blanchies du Gnatodon,

n Cette coquille est assez abondante: je l'ai pêchée de ce bord (Nouvelle-Orléans) et du bord opposé; et, chose extraordinaire, malgré beaucoup de recherches, je n'ai jamais pu y trouver d'autre espèce de coquille, et jamais le Gnatodon plus grand (pie les individus que je vous ai envoyés, tandis que, dans le Bayon-Tche, à 200 milles ouest d'ici, j'ai trouvé cette même coquille, mais beaucoup plus grande, et encore ne se trouvé-t- elle que dans un petit espace.

Les lacs de cet état doivent avoir, dans leur sein, d'immenses quantité de cette coquille, si nous devons en juger par la quan- tité de valves blanchies que l'on trouve entassées sur leurs bords. »

Nous ajoutons à ces renseignements intéressants que, d'après ce qui a été écrit à M. de Férussac, on mange à la Nouvelle- Orléans l'animal du Gnatodon.

GNATODON gnatodon, GRAY.

American Journal of Science, SOWERBY, Gênera of S hells , Ran- ci i a ; CHARLES Des MOULINS, Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, 26 décembre i83i.

Animal ovale, épais supérieurement, ouvert en bas et en avant pour le passage du pied, fermé en arrière par une

228 MÉMOIRE SUR LE GENRE GNATODON ,

cloison percée de deux ouvertures tubiformes; tubes courts, gros et réunis dans presque toute leur longueur, garnis de petites papilles tentaculaires autour des orifices ; manteau ample , s inclinant au moyen d'une lame mince et de petits appendices dans l'engrenage de la charnière ; branchies formées de trois lames de chaque côté, presque droites, longues, libres et flot- tantes dans une petite portion de leur extrémité postérieure seulement, foiblement sillonnée transversalement; appendices buccaux grands, longs, triangulaires, pointus et très finement striés; bouche petite, oblongue et transverse; pied en forme de hache, subquadrangulaire, de taille moyenne, très comprimé, un peu oblique ; anus à l'extrémité d'un très petit tube sur la convexité du muscle postérieur dans le canal du tube supé- rieur; muscles adducteurs très forts, ayant leurs faces terminales très obliques.

Coquille épaisse, solide, épidermée, subcordiforme, subtrian- gulaire, inéquilatérale, équivalve, à valves très concaves, par- faitement close, à sommets grands, recourbés en avant, écartés et dépouillés d'épiderme ; dent cardinale unique sur chaque valve, un peu crêtée, celle de la valve droite double, celle de la gauche légèrement fendue. Fossette du ligament grande , très profonde, pénétrant presque sous les sommets, située à côté et en arrière de la dent cardinale; dents latérales , au nombre de deux, dissemblables, lisses d'un côté, striées de l'autre, très rap- prochées de la charnière: l'antérieure courte, épaisse, conique, trigone, plus grande et intrante sur la valve droite, comprimée et comme pliée en deux sur la valve gauche, emboitant celle de l'autre valve , se terminant antérieurement en une carène sail- lante , courbe et obtuse ; la postérieure très longue , compri»

ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. 229

mée en forme de lame épaisse et obtuse, Entrante sur la valve gauche, emboitant celle de l'autre valve sur la droite; ligament intérieur , épais , deltoïde ; impressions musculaires inégales, très apparentes, un peu en regard lune de l'autre ; impression palléale , pourvue d'un sinus étroit et oblong.

Espèce unique.

GNATÔDON cuneatus, GRAY. foc. cit. SOWERBY, loc. cit. Rangia Cyrenoïdes, CHARLES DES

Moulins.

Elle est d'un gris foncé et un peu verdâtre lorsqu'elle est adulte, d'un jaune sale dans le jeune âge, avec de fortes stries d'accrois- sement qui la rendent un peu rugueuse; son épiderme est assez mince; lintérieur est d'un blanc bleuâtre extrêmement frais et poli; les sommets sont toujours dépouillés et rongés.

Nous ne lui connoissons encore que des variétés de taille; les individus les plus communs n'ont pas plus de quatre à cinq centimètres; mais ceux que nous avons cités plus haut, et qui n'appartiennent qu'à une seule localité, ont jusqu'à sept centi- mètres et trois millimètres de longueur.

Habite le lac Ponchartrain.

EXPLICATION DE LA PLANCHE 12.

Fig. i. Le Gnatodon dans sa valve gauche, la valve droite ayant été enlevée.

Les mêmes lettres indiquent tes mêmes parties dans toutes les fiqures.

a, Commissure postérieure de l'ouverture pour le pied ; b , commissure antérieure delà même ;c, commissure inférieure des deux lobes latéraux dépendants du man- teau , et qui enveloppent les tubes ; d, commissure supérieure des mêmes ; g, lèvre gauche; //, lèvre droite; o, l'une des faces du muscle adducteur postérieur ; p, l'une des faces du muscle adducteur antérieur ; a', bords du manteau ( à la partie supé- rieure du mollusque il tapisse la charnière).

Fig. 2. Le même dont le lobe droit du manteau est. rejeté en dessus, après que l'on a fendu la commissure postérieure de l'ouverture pour le pied jusqu'à la base des tubes et la partie de ce lebe qui avoisine le muscle antérieur.

e, Tube branchial;/, tube excrémentitiel; h , lèvre droite du manteau; i, /', i", lames branchiales; k , petite membrane alongée située intérieurement de chaque côté du manteau et formant un canal correspondant aux branchies; /, pied con- tracté; m, appendice buccal supérieur; n, appendice buccal inférieur.

Fig. 3. Les tubes grossis, la lèvre droite du manteau étant renversée.

Fig. 4- Les tubes encore plus grossis et coupés verticalement par un plan

longitudinal. L'anus.

Fig. 5. Le mollusque entièrement détaché de sa coquille et vu par dessus.

v, Appendice du bord du manteau pénétrant dans la charnière; x, trou pratique dans le bord du manteau pour le passage des ligaments ; y, appendice antérieur pénétrant dans la charnière ; z , trou pour le passage des dents antérieures.

Fig. 6. Le mollusque vu par devant, u, La bouche.

!

1

JkfrrwmtY

i rnatodoB cunea tus, Gtxs

NOTE

SUR DEUX GENRES NOUVEAUX

DE LA FAMILLE DES SAPINDACÉES.

PAR .). CAMBESSÉDES.

Ayant, il y a peu d'années, publié vin travail général sur les Sapindacées, je regarde comme un devoir de faire connaître deux genres de cette famille qui mont été communiqués depuis cette époque, et dont l'organisation m'a paru devoir jeter un nouveau jour, soit sur la structure des plantes qui composent ce groupe, soit sur leurs affinités naturelles.

Ces deux genres font partie de la belle collection recueillie au Chili par M. Bertero. Des motifs de délicatesse ont empêché M. Adrien de Jussieu de les comprendre, ainsi que plusieurs autres tout aussi intéressants, dans le petit opuscule qu'il a pu- blié sur la dore du Chili. Comme ces motifs n'existent plus depuis les fâcheuses nouvelles que l'on a reçues de cet infortuné voya- geur, je crois, en les décrivant, faire une chose utile, et rendre hommage à la mémoire de cet excellent ami, dont le zèle pour la science a causé la mort prématurée.

Le premier dont nous nous occuperons, et qui a reçu de M. Ber- tero le nom de Bridr/esia, se fut sur-tout remarquer par ses feuilles simples, caractère fort rare dans la famille des Sapindacées, et par ses pédoncules uniflores. Il se lie au Thouinia par son fruit composé de trois samares accolées par leur angle interne, et terminées au sommet par une aile membraneuse; mais il s'en

232 NOTE SUR DEUX GENRES NOUVEAUX

distingue par la structure de sa Heur, qui l'unit d'une manière plus intime aux Sapindacées à fleurs irrégulières; la forme de ses feuilles, profondément incisées et dépourvues de stipules, le rapproche sur-tout des Cardiospermum. Ce double rapport ajoute un nouvel argument à ceux que j'ai émis dans mon Mémoire sur la nécessité de réunir dans une section unique les Paulliniées et les Sapindées.

Le nom de Bridqesia a été donné successivement par MM. Hoo- ker et Arnott (i) à deux plantes du Chili: l'une est la même que ÏErcilla de M. Adrien de Jussieu , et l'autre a été reconnue par M. Don pour appartenir au genre Polj achjrus de M. Lagasca. Je ne vois donc aucun motif pour changer le nom que M. Ber- tero a donné à celle qu'il a découverte, et qui rappelle les services rendus à la botanique par M. Bridges, médecin anglais établi au Chili, auquel nous sommes redevables dune foule de plantes curieuses.

Le second des genres qui font l'objet de ce Mémoire est men- tionné dans les notes de M. Bertero sous le nom de Valenzuelia , en l'honneur du docteur Michael Valenzuela qui le lui avoit communiqué avec plusieurs autres espèces intéressantes. Il ;i , comme le Bridgesia , des feuilles simples, mais parfaitement entières sur les bords. Ses pédoncules, solitaires à l'aisselle des feuilles , portent une ou deux fleurs. Les caractères de la fructification lui donnent des rapports intimes avec mon genre Moulinsia, qui possède, comme lui, une fleur irrégulière et un fruit capsulaire ; mais il s'éloigne de ce genre et de tous ceux qui font partie de la famille qui nous occupe, par ses feuilles opposées.

(i) Mise. Bol., 2, p. 22î,tab. XCI1 , et tom. 3, p. i68,tab. Cil.

DE LA FAMILLE DES SAPINDACÉES. 233

Ce caractère mérite d'autant plus de fixer notre attention, qu'il est presque le; seul qui sépare les Acérinées des Sapindacées, et qu'il pourroit peut-être motiver la réunion de ces deux groupes.

Je serois d'autant plus porté à émettre cette opinion, que la Camille des Acérinées ne se compose que de deux genres éxftrè1- mement voisins [Acer et Netjiindù), et que l'idée de famille doit naturellement embrasser l'ensemble d'un certain nombre d'or- ganisations analogues; ou plutôt une structure unique, mais modifiée de diverses manières par les soudures ou les avor- tements, qui, dans les familles vraiment naturelles, doivent servir de base aux distinctions génériques.

Si l'on admet les Erables dans la famille des Sapindacées, il me semble difficile de refuser la même place aux Hippocastanées, dont M. de Jussieu le père a voit parfaitement indiqué les vraies affinités (i). Nous trouvons en effet ici des fleurs irrégulières, dont toutes les parties sont placées dans la même position symé- trique, et qui observent exactement les mêmes lois d'avortement que celles des Sapindacées. Le jeune ovaire des Marronniers ne diffère presque en rien de celui du Koelreutei ia ; la position des ovules est la même. On sait du reste que les cotylédons soudés ne sont pas rares parrni les Sapindacées, et ce caractère ne sau- roit être un motif d'éloigner les Marronniers de cette famille.

Je terminerai cette note par une observation qui me semble bien propre à prouver l'excellence de la méthode naturelle. Lorsque l'on considère la masse énorme de plantes dont les travaux des voyageurs ont enrichi, dans les quinze dernières

(i) Gênera plantarwn , p. 25a.

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 3i

234 NOTE SUR DEUX GENRES NOUVEAUX

aimées, les collections d Europe, on est dabord effrayé de leur nombre, et ce n'est pas sans quelque crainte que Ion se décide à parcourir ces vastes herbiers qui semblent devoir jeter la per- turbation dans tous les systèmes admis jusqu'ici. Mais, lors- qu une analyse attentive vient nous éclairer sur les caractères de ces formes nouvelles , nous nous apercevons bientôt qu elles viennent se placer sans peine dans les cadres naturels qui nous sont connus. Bien rarement quelqu'une délies peut servir de type à une nouvelle famille; le plus souvent, au contraire, soit qu'on les considère comme des genres nouveaux ou des espèces nouvelles, elles servent de liaison plus intime entre les anciennes familles ou les anciens genres.

BRIDGESIA Bert. herb.

CALYX persistens, basi aequalis, profundè 5-lobus, lobis sub- insequalibus. PETALA 4, quinti superioris deficientis sedevacuâ, intùs supra basim squamâ cucullatâ apice cristatâ aucta. DlSCUS incompletus, 4_l°bus. STAMINA 8, excentralia, basi ovarii cir- cumposita, libéra. PlSTILLUM excentrale. STYLUS trifid us, persis- tens. STIGMATA 3. OVARIUM ovoideum, 3-loculare, loculis uni- ovulatis. OVULA erecta. FRUCTUS : Samarae 3, margine interiore connatae, membranaceœ , à basi ad médium inflatae, apice in alam productoe , monospermae . SEMINA erecta, arillo destituta. INTEGUMENTUM membranaceum. EMRRYO curvatus : radicula brevissima : cotyledones magnae, incumbentes, transversè bipli- catae, se invicem araplectentes.

ARBOR vel FRUTEX cirrhis destitutus. FOLIA exstipulata, al- terna, simplicia, inciso-lobata. PEDUNCULI axillares, i-flori.

Spec. unica Chilensis.

DE LA FAMILLE DES SAPINDACÉES. 2.35

BRIDGESIA INCISIFOLIA. Bert. herb.

B. foliis ineiso-dentatis, lobatis, pùberûlis.

RAMI vetuli teretes, glabrati , brunnei , glsllirBuIis scabriusculi, novelli snbangulosi, pube brcvi densâ vestiti. FoLIA adulta 1-2 poil, longa, 6-1 5 1. lata, petiolata, oblonga, obtusa, inciso- dentata, saepè trilobata , lobis inferioribus superiore rri'ultô minoribus, puberula, pellucido-punotata ; nervis utrâque facie praesertim inferiore promineptibus : petiolus circiter 2 1. longùs, puberulus , suprà sulcatùs , subtùs convexus. FOLIA juniora multô minora, pube densiore vestita. PEDUNCULI axillares, solitarii, uniflori, 1 '/, 1. longi, puberuli, supra basim artieidati ibique instrueti bracteis duabus minimis, acutis, ciliatis. FLORES abortu polygami. MASC. : CÂLYX persistens, 1 1. longus, puberulus, profundè 5-lobatus; lobis ereciis, ovatis, obtusiusculis , ciliatis, superiore paulo majore. PETALA 4, calyce duplo longiora, obovata, erenata, pube rarâ inspersa, ciliolata; duo inferiora paulô majora, intùs aucta squamâ cristatâ, cueullatâ: cristâ glabrâ, bifidâ: appendice cucullatâ intégra, piloeâ; duo supe- riora paulo minora: squamâ irregulari , bifidâ, pilosâ. DlSCUS incompletus, 4-lobus, lobis rotundis. STAMINA petalis triente longiora, pilis raris inspersa : filamenta basi crassiuscula, apicem versus gradation attenuata : anthera; subrotundœ, basi et apice emarginatae , longitudinaliter à latere debiscentes. PlSTILLI rudimentum minimum, pilosum. FLOR. FOEM. : CALYX, PETALA, DISCUS ut in masculis. StAMIIMA petala longitudine a;quantia ; filamentis paululùm dilatatis; antberis minoribus. STYLUS peta- lis triente duplove Ibrïgior, trifidns, pilosiusculus. OVARIUM ovoideo- oblongum , pilosum, 3-loculare, loculis i-ovulatis.

236 NOTE SUR DEUX GENRES NOUVEAUX

ARBUSCULA 3-5-pedalis. Rami cruciatim oppositi; vetuli tere- tes, glabri, brunnei , glandulis inspersi; novelli subtetragoni , OVULA erecta. FRUCTUS : Samarae 3, rariùs abortu 2, margine interipre connatse, apice in alam brevem productae, 1 poil, longea, 8 1. latae, extùs puberulae, intùs glabrae, nervis pluribus reticulatis notatae. SEMINA subrotunda, glabra.

In praeruptis et rupestribus calidis secus fliunen prope Quillota. Florebat septembri .

VALENZUELIA Bert. herr.

CALYX basi inaequalis , profundè 5-lobus , lobis subinaequa- libus. PETALA 4i rarissime 5, intùs supra basim aucta squamâ profundè bifidâ, cueullatâ, apice cristatâ. DlSCUS incompletus, 4-lobus. STAMINA 8, rariùs 7-6, excentralia, basi ovarii circum- posita , libéra. PlSTlLLUM excentrale. STYLUS indivisus , inter lobos ovarii insidens, persistens. STIGMA tridentatum. OVARIUM trilobatum, 3-loculare, loculis uniovulatis. OVULA erecta. FRUC- TUS : Capsula 3-vel abortu 2-1-lobata, loculicido-3-2-i-valvis ; pericarpio membranaceo, inflato. SEMINA erecta, arillo destituta. INTEGUMENTUM membranaceum. EMBRYO curvatus : radicula brevissima : cotyledones magnae, incumbentes, exterior interio- rem amplectens, interior transversè biplicata.

ARBUSCULA cirrhis destituta. FOLIA exstipulata, cruciatim oppo- sita , simplicia. PEDUNCULI axil lares, 1-2-flori.

Spec. unica Chilensis.

VALENZUELIA TRINERVIS Bert. herb. V. foliis oblongo-lanceolatis, apiculatis, trinerviis, glabris.

DE LA FAMILLE DES SAPINDACÉES. 237

pube brevissimâ rarâ inspersi. FOLIA 8-1 4 1- longa, 3-4 l. lata, breviter petiolata, oblongo-lanceolala, basi et apice gradation angustata , breviter apiculata , trinervia , gïabra , pellucido- punctata. PEDUNCULI axillares, folio breviores, solitarii, oppo- siti, 1-2-llori, puberuli, supra médium articulati ibique ins- tructi bracteis 1-2 oblongo-lanceolatis, brevibus, acutiusculis, puberulis. FLORES abortu polygami , purpureo-rubelli. CALYX 1 '/j 1. longus, puberulus , profundè 5-lobus ; lobis erectis , oblongis, obtusiusculis , nervo medio longitudinali donatis , superiore paulo minore. PETALA 4i quinti superioris deficientis sede vacuâ, (rarissime 5, quinto minore difformi), subaH[ualia, ealycem paululùm superantia , ovata , apiee angustata, nervo medio longitudinali notata, integerrima, ad basim ciliolata, intùs supra basim aucta squamâ limbum subaequante, pilosâ, apice cristatâ, profundè bifidâ; lobis inflexis, subemarginatis; cristâ bifidâ. DlSCUS incompletus, 4-lobus, lobis subrotundis. STAMINA petala longitudine aequantia , subae(jualia , pilosiuseula : fila- menta basi crassiuscula, apicem versus gradatim attenuata : an- therae supra basim dorso affixae , svdjrotundae , basi et apice emarginatae, longitudinaliter intùs déhiscentes. PlSTILLUM pilo- siusculum , quandoque abortivum. STYLUS petala paululùm superans,.ad basim crassiusculus, supra basim gradatim atte- nuatus , incurvus. STIGMA tridentatum , obtusum. OVARIUM 3-lobatum, lobis subrotundis. CAPSULA 9-10 1. longa, extùs pube rarissima inspersa , intùs glabra. SEMINA obovato - rotunda , glabra.

In sylvis montis La Leona. Florebat octobri.

Planta inodora, gustu subamaro, paululùm stiptico. (Bert. in adtiot.)

EXPLICATION DES FIGURES. Tab. i3. Bridgesia incisif olia :

i. Rameau adulte, portant des fruits.

2. Jeune rameau, florifère.

3. Fleur mâle très grossie. 4- Pétale inférieur.

5. Pétale supérieur.

6. Fleur mâle dont on a enlevé le calice et les pétales, afin de montrer la forme

du disque et la position des étamines. -j. Fleur femelle.

8. Ovaire, dont une loge est ouverte longitudinalement.

9. Fruit, dont une des samares est coupée longitudinalement. 10. Embryon grossi.

Tab. \1\. Valenzuelia trinervis :

1 . Fleur à quatre pétales, très grossie.

2. Pétale vu par la face interne.

3. Fleur à cinq pétales.

4. Pétale supérieur de cette fleur.

5. Une fleur, dont on a enlevé les pétales et le calice.

6. Un ovaire, dont une loge est ouverte longitudinalement.

7. Fruit adulte, de grandeur naturelle, dont une loge est coupée verticalement. 8 et 9. Embryons grossis , vus de deux côtés.

N. Annales du Muséum iS3£. Tom . H7.

l'I. l3.

.Bt/rroTTU-e ,/ir

ISrido-esia mcisifôlia

. I . . l/i/ia l&s t/a Muséum '<''■'> 4- Jo/n. HZ.

PL 14.

Yaleiizuelia trinervis.

RAPPORT

SUR PLUSIEURS MÉMOIRES PRÉSENTÉS A L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES.

AYANT POUR OBJET

LA FECULE AMYLACÉE, ou L'AMIDON;

Fait au nom d'une Commission composée de MM. Dl'LONC , DL'MAS, ROBIQUET ET CHEVREUL.

M. CHEVRELL, Rapporteur.

INTRODUCTION.

i. On ne doit pas s étonner que 1 amidon, qui joue un rôle si important dans 1 économie de la nature et les arts, ait donné lieu à une multitude de travaux à chaque époque les progrès de la science ont permis de 1 envisager sous des aspects nouveaux. Il est sur-tout devenu, pour plusieurs jeunes chimistes, dans ces dernières années, Ion a soumis les produits de l'organisation à tant d'analyses, soit immédiates, soit élémentaires, un sujet d expériences extrêmement nombreuses, qui ont été présentées par leurs auteurs à l'académie. Dans cette circonstance, il est arrivé ce qui arrive toujours lorsqu'un certain nombre d obser- vateurs s'occupent en même temps des mêmes recherches : il y a

2/(0 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.

eu contradiction dans plusieurs résultats, et réclamations pour la priorité de quelques découvertes. C'est cet état de choses qui a déterminé l'académie à renvoyer à une commission unique, com- posée de MM. Dulong, Dumas, Robiquet et Chevreul, 1 examen des Mémoires qui lui ont été présentés par MM. Payen et Persoz, M. Couvercliel, M. Guerin-Varry et M. Lassaigne. La com- mission a pensé que, pour être juste envers tous, elle devoit lier les travaux sur lesquels elle doit prononcer aux travaux anté- rieurs : avant d'entrer en matière, elle sollicite l'attention de lacadémie pour un rapport qu'elle reconnoît dépasser les bornes ordinaires de cette sorte d'écrits; mais en le faisant moins long, elle auroit craint le défaut de clarté, et partant de ne pas remplir sa tâche.

2. Nous nous servirons exclusivement du mot amidon pour désigner la matière grenue, blanche, brillante qui se trouve dans un grand nombre de végétaux. Nous le préférons au mot fécule, employé par plusieurs auteurs contemporains, par la rai- son que ce dernier est tout-à-fait générique; en effet, les chi- mistes du dix-huitième siècle lappliquoient à toutes les matières qui se séparent ou se déposent soit dans les sucs exprimés des plantes , soit dans l'eau avec laquelle on les broie ou on les fait infuser ; et comme l'amidon étoit compris dans cette définition avec beau- coup d'autres produits végétaux, ils le distinguoient de ceux-ci par l'épithète (Xamylacée qu'ils joignoient au mot fécule. Mainte- nant, si l'expression de fécule amylacée est plus correcte que celle de fécule, ce n'est point un motif pour ladopter, par la raison que le mot fécule, pris générkpiemeiit, comprend des matières qui peuvent ne se ressembler que par la seule propriété d'être inso- lubles dans l'eau ; dès lors il est trop vague pour être scientifique :

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON. a4l

en outre, l'expression de fécule amylacée étant complexe, est moins bonne que celle iX amidon, qui ne l'est pas.

3. Nous diviserons notre rapport en deux parties : dans la première, nous rappellerons tous les travaux dont l'amidon a été l'objet avant ceux qui ont été présentés à l'académie, et dont ou nous a renvoyé l'examen; dans la seconde partie, nous nous occuperons de ces derniers, et nous chercherons à apprécier rigoureusement en quoi ils modifient les premiers, ou y ajou- tent des faits nouveaux.

PREMIÈRE PARTIE.

4- L'amidon étant un produit de l'organisation, et pouvant être séparé des tissus qui le contiennent, par des procédés pure- ment mécaniques, est, par même, susceptible d'être étudié sous trois rapports généraux : le rapport anatomique , le rapport physiologique et le rapport chimique.

Sous le rapport anatomique, on considère sa forme et sa structure;

Sous le rapport physiologique, la manière dont il est produit et développé, puis le rôle qu'il joue dans la végétation ;

Sous le rapport chimique, on considère d'abord sa composi- tion; on recherche si elle est immédiatement complexe ou im- médiatement simple; c'est-à-dire si l'amidon se réduit en plusieurs principes immédiats, ou bien si on ne peut en séparer plusieurs sortes de matières sans troubler évidemment l'équilibre des élé- ments qui le constituent; enfin, qu'il se réduise en plusieurs principes ou qu'il soit représenté par un seul, il faut, dans les deux cas, que les propriétés chimiques de ces principes ou de ce principe soient ensuite déterminées avec soin.

annales du Muséum, t. III, 3' série. 3?

1^1 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON.

I. Amidon sous le rapport anatomique.

5. Les premières observations que l'on eonnoisse sur la forme et la structure de l'amidon sont de 1716; on les doit au célèbre Leeuwenhoeck(l). Le microscope lui apprit que ce produit des vé- gétaux est sous la forme de grains globuleux plus ou moins irrégu- liers; que chaque globule se compose d'une enveloppe ou tégu- ment, ou poche ou sac, et d'une matière intérieure fort différente de celle qui constitue l'enveloppe. Car Leeuwenhoeck reconnut que les grains d'amidon qui ont été chauffés au milieu de l'eau ne présentent plus de globules au microscope, mais des pellicules qui ne sont que les enveloppes privées de leur matière intérieure. Il observa en outre que les excréments d'oiseaux nourris avec des graines de céréales, renfermoient une quantité considérable de ces mêmes enveloppes pareillement privées de leur matière intérieure , d'où il conclut que celle-ci est la seule partie de l'amidon qui soit nutritive.

6. En 1795, M. Luke Howard se livra à des recherches micro- scopiques sur le pollen de diverses espèces de plantes, qui le con- duisirent à étendre à l'amidon les conclusions qu'il crut devoir tirer de ses observations relativement à la structure des grains de pollen. Suivant M. L. Howard, ces deux produits de la végétation sont organisés et formés essentiellement de deux sortes de corps : de vaisseaux et d'un parenchyme intérieur. Ils peuvent être odo- rants et coloriés; dans ce cas, ils renferment une huile volatile ou une résine. Lorsqu'on met des grains de pollen ou d'amidon

(1) Antonii Leeuwenhoeck, regiae, quas Londini est, Societatis collegae , Epistolae physiologic.T super compluribus naturae arcanis, etc. Delphis , apud Adrianum Beman, 1719 ( pag. a32).

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU l' AMIDON. 243

dans un liquide formé dune partie d'alcoliol et de deux parties d'eau, ils se meuvent dune manière très rapide, et le paren- chyme sort de l'intérieur des vaisseaux. Enfin, on aperçoit sou- vent des grains fort défigurés ressemblant à une vessie posée sur le plat(i). Mais ces observations, quoique postérieures à celles de Leeuwenhoeck , n'en ont pas la précision.

7. M. Villars, correspondant de l'Institut, publia, en 1812, un mémoire sur la structure de la pomme de terre (2). L'amidon de ce tubercule lui parut formé de globules ovoïdes, dont le petit diamètre varioit de 7,00 à 'Ao de ligne, et le grand étoit d'un tiers plus considérable. Ces globules, écrasés entre deux glaces po- lies, lui semblèrent se réduire en parties globuleuses, qui étoient plus avides d'eau que les globules non écrasés. Suivant lui, l'a- midon du froment est en globules trois fois plus petits que ceux de l'amidon delà pomme déterre; il est moins altérable par la chaleur; en outre il contient moins d'eau et a une disposition moindre à la perdre et à la reprendre.

8. M. Raspail publia, en 1825, 1829 et i83o, une série d'ob- servations fort intéressantes sur les amidons extraits de diverses plantes. Il arriva à la même conséquence que Leeuwenhoeck , savoir : que chaque grain d'amidon est formé d'une enveloppe ou tégument, et d'une matière intérieure qu'il dit être identique à la gomme arabique. Il décrivit les formes très variées que l'a- midon affecte dans une même plante : il détermina, pour un assez grand nombre d'espèces, le maximum de dimension que l'ami-

(1) Transactions de la Société Linnéenne. Bibliothèque britannique. Sciences et Arts , tome 26 , page 1 73.

(■2) Journal général de Médecine , parSédillot, tome !\i.

244 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON.

don produit par chacune de ces espèces est susceptible d'attein- dre; par exemple, celui des rhizomes de massette atteint jusqu'à '/7 de millimètre de diamètre , tandis que le diamètre de l'amidon du petit millet ne dépasse point '/400 de millimètre: le diamètre de l'amidon de pomme de terre est de '/s, et celui de l'amidon de froment de '/20 de millimètre. Chaque grain d'a- midon communique, par un hile, à la plante qui le produit.

9. Suivant M. Raspail , lorsque la fécule est chauffée convena- blement sur une lame de fer , puis jetée clans de l'eau légèrement alcoholisée sur le porte-objet du microscope, on aperçoit au sein du liquide, des courants rapides dans différents sens, qui en- traînent les grains d'amidon. On voit de longues traînées d'une matière soluble sortir de chacun de ces grains. Enfin, il ne reste, sur le porte-objet, que des vésicules plissées, dont le dia- mètre n'est pas beaucoup plus grand que celui des grains d'où elles proviennent.

10. On aperçoit encore les grains d'amidon se vider si on les chauffe au milieu de l'eau dans un verre de montre placé sur le porte-objet. Toute réaction chimique qui donne lieu à un développement de chaleur suffisante , produit ce même effet lors- qu'elle s'opère au milieu de l'eau mêlée d'amidon. Enfin, M. Ras- pail considère le sac de l'amidon comme formé d'une matière insoluble dans l'eau bouillante, mais qui est susceptible de s'y diviser en prenant la figure de globules.

II. Amidon sous le rapport physiologique.

1 1 . L'amidon n'est pas aussi bien connu sous le rapport phy- siologique, qu'il l'est sous celui de sa forme et de sa structure : nous savons cependant que sa matière intérieure sert au déve-

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. 245

loppement des parties végétales qui sont en rapport avec elle. Suivant M. Raspail, le péricarpe des graminées qui contenoit de l'amidon avant la fécondation, n'en contient plus après, parer qu il la cédé au périsperme, et que c'est il s accumule pen- dant la maturation de la graine pour servir plus tard au déve- loppement de l'embryon , lorsque la germination aura lieu. Les tubercules dorchis sont dans le même cas ; ils ne contiennent de l'amidon qu'à un certain âge. Lorsqu'ils végètent, cette matière sert au développement de la tige. Ces faits expliquent pourquoi les tubercules dorchis, connus dans le commerce sous le nom de salep, tantôt contiennent de l'amidon, et tantôt en sont dé- pourvus.

1 2. M. Luke Howard ne considère pas seulement le pollen et l'amidon comme des corps organisés, mais il leur attribue encore une propriété vitale, (irritabilité, lors même qu'ils ont été sé- parés des plantes. G est par cette propriété -qu'il explique les phénomènes qu'il a observés lorsqu il a soumis ces corps sur le porte-objet du microscope à l'action de l'eau alcoholisée. Suivant lui, l'alcohol a agi comme stimulus sur les vaisseaux du pollen etde l'amidon, et ceux-ci, en vertu de leur irritabilité, ont rejeté au dehors le parenchyme qu'ils contenoient; mais il est évident que rien ne prouve cette hypothèse.

i3. L'amidon est, pour M. Raspail, une cellule qui croît, dit- il, comme toutes les cellules végétales, dans l'intérieur dune autre cellule, et qui élabore la gomme de la même manière que les autres élaborent l'huile, la résine, etc. D'après cette manière de voir, l'amidon est un organe.

i4- Il y a d'autres personnes qui, sans pénétrer aussi avant dans la physiologie végétale, regardent l'amidon comme un

^46 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, ou L'AMIDON.

organe, d'après le rôle qu'il joue dans la germination, ou, plus généralement, dans le développement des parties des végétaux qui sont en communication avec lui, d'après la structure orga- nique du tissu qui en constitue l'enveloppe, et d'après la conti- nuité de ce tissu avec celui de la plante qui l'a produit.

i5. Mais le mot organe est-il défini avec assez de précision pour que cette manière de voir doive être incontestablement adoptée? c'est ce que nous ne pensons pas, par la raison qu'il y a des physiologistes qui n'appliquent cette expression qu'à un en- semble de tissus affectant une forme déterminée et concourant a remplir une fonction active de l'économie vivante. Or, est-il dé- montré que l'amidon joue un pareil rôle dans la végétation ? non, certainement; tout ce que nous savons à ce sujet, se borne au fait que sa matière intérieure disparoît en se transformant en dif- férentes substances, lorsqu'il y a végétation dans les parties de la plante qui sont en communication organique avec l'amidon. Mais cette matière intérieure n'a pas de structure organique , comme en aie sac qui la renferme, d'après Luke Howard et M. Raspail;et d'un autre côté, on ignore si ce sac est doué de l'activité vitale que quelques physiologistes considèrent comme un attribut essentiel de tout organe. On conçoit en effet la possibilité qu'une matière de structure organique, tellequ'un tissu , soit produite pour rester en quelque sorte inerte comme organe; on conçoit la possibilité que ce tissu forme un sac, et que ce sac renferme une matière non organisée qui, plus tard, se transformera en d'autres corps par une cause tout-à-fait indépendante d'une faculté vitale du tissu du sac. Nous concluons de qu'il ne suffit pas que l'anatomie ait reconnu un tissu organisé dans l'amidon, que l'observation physiologique ait fait connoître la transformation d'une portion

»

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. 247

de sa matière en certains produits nécessaires au développement d'une plante ou dune de ses parties, pour qu'il en résulte évidem- ment pour tous les physiologistes que l'amidon est un organe et non un simple produit de l'organisation.

III. Amidon sous le rapport chimique.

16. L'histoire chimique de l'amidon se partage en trois pé- riodes distinctes : dans la première, il est envisagé conformément à la théorie de Stahl, et dans les autres conformément aux idées de Lavoisier; mais dans la seconde période, il l'est comme un seul principe immédiat, tandis que dans la troisième, qui date •le 1825, époque de la publication des recherches de M. Ras- pail, il est généralement considéré comme une matière qui présente plusieurs principes immédiats à l'analyse ; c'est à cette dernière période qu'appartiennent tous les mémoires que nous sommes appelés à juger : mais pour que nos ^conclusions soient approuvées, il faut résumer les recherches principales qui ont précédé ces mémoires.

I" Période.

1-7. Les chimistes de l'école de Stahl n'avoient aucune idée arrêtée sur la composition de l'amidon ; cependant, en général, ils regardoient la terre, l'eau et le phlogistique comme ses éléments. L'huile, le charbon et le gaz inflammable qu'ils en retiroient par la distillation , passoient pour des principes immédiats dans les- quels le phlogistique é toit l'élément dominant.

2e Période.

18. Dans la seconde période, l'amidon est mis au nombre des espèces des principes immédiats qui constituent les végétaux. On

248 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.

reconnût t qu'il est formé d'oxigène, de carbone et d'hydrogène unis en proportions définies. Cette composition explique la na- ture des produits qu'il donne à la distillation, lacide oxalique qu'il fournit par la réaction de l'acide nitrique, sa dispari- tion presque complète lorsqu'il est brûlé au milieu de l'air, etc. Enfin , l'amidon est caractérisé par sa forme, son brillant, son in- solubilité dans l'eau froide, l'empois qu'il forme avec une pro- portion convenable deau chaude, son insolubilité dans l'alcohol et sa neutralité aux réactifs colorés.

îq. A mesure que la chimie avance dans la connoissance des produits de la vie, l'amidon présente à l'observateur des pro- priétés plus ou moins importantes, soit sous le rapport scientifi- que, soit sous celui de l'application.

20. En 18 ï 4 7 MM. Colin et H. Gaultier de Claubry reconnu- rent que l'amidon forme, avec l'iode, une combinaison bleue dont il est possible de séparer l'iode complètement au moyen d'un corps qui produira de l'acide hydriodique. Ils firent men- tion d'un sous-iodure blanc, mais l'existence de ce dernier com- posé n'a pas été confirmée (1). M. Pelletier ajouta quelques faits à ceux observés par ces chimistes (2). Il fit l'observation qu un empois préparé avec de l'amidon coloré en bleu par l'iode et une certaine proportion d'eau bouillante étoit incolore à chaud et rose lorsqu'il étoit refroidi. La propriété qu'a le composé bleu d'amidon et d'iode de se décolorer lorsqu'on le fait bouillir dans cent parties d'eau au moins , lui parut être due à la combinaison de l'eau avec le composé bleu.

(1) Annales de chimie , tome go , p. "87.

(2) Bulletin de Pharmacie , tome 6, page 289.

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L' AMIDON. 2/\g

21. Si nous nous occupons des changements que 1 amidon éprouve clans l'arrangement de ses particules ou celui de ses élé- ments, nous aurons une série de faits bien dignes d'arrêter notre attention, soit que nous les envisagions sous le point <le vue scientifique, soit que nous les envisagions sous le point de vue de l'application à la physiologie végétale et aux arts. Nous pré- senterons les travaux par ordre de matières en classant ceux d un même ordre d'après la date de leur publication.

Conversion, par la chaleur, de l'amidon en une matière soluble dans

Veau froide.

22. M. Vauquelin annonça, en 1811 (i), que l'amidon con- venablement chauffé se change en une matière soluble dans l'eau et acquiert ainsi une propriété qui peut le faire employer dans plusieurs arts. Quelques mois après M. B. Lagrange publia le même fait, et prescrivit sur-tout l'emploi de l'amidon torréfié pour la fabrication de lencre et la teinture en noir (2), au lieu de celui de la gomme arabique.

20. M. Lassaigne, en 18 19, ajouta quelques faits nouveaux à la conversion de l'amidon en matière soluble par la torréfaction (3); Il vit que cette matière est neutre aux réactifs colorés, qu'elle précipite le sous-acétate de plomb \ qu'elle passe au roup,e pur- purin par l'iode, et qu'au bout de quelque temps, il se dépose de l'iodure d'amidon bleu , ce qui semble indiquer que l'opération

(1) Bulletin de Pharmacie, février 181 1, tome 3, page 54- Nous avons lieu de penser que l'on connoissoit avant cette époque dans plusieurs ateliers le moyen de convertir, à l'aide de la chaleur, l'amidon en matière soluble dans l'eau froide.

(2) Bulletin de Pharmacie, mai et septembre 181 1 , tome 3 , page 216.

(3) Journal de Pharmacie, juillet 1819, tome 5, page 3oo.

Annales du Muséum, t. III. 3' série. 33

252 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU L AMIDON.

s'assura que ces produits se forment sans contracter d'union avec l'acide suif inique, sans que celui-ci soit décomposé, sans qu'il y ait aucun dégagement de gaz; enfin que le séjour de l'amidon dans l'eau bouillante pendant quatre jours est incapable de le changer en sucre. 11 lui parut probable que la conversion de l'amidon en sucre étoit opérée par une soustraction d oxigène et d'hydrogène dans la proportion ces éléments constituent l'eau. M. Vogel convertit le sucre de lait et la glycérine en matière sucrée fermen- tescible au moyen de l'acide sulfurique. Enfin, trois ans plus tard (i), il dit avoir obtenu le sucre d'amidon cristallisé sous la forme du sucre candi, résultat qui n'a point été confirmé.

29. M. Th. de Saussure (2) chercha à déterminer le rapport qui existe entre les éléments de l'amidon et ceux du sucre qu'il est susceptible de produire, afin d'expliquer comment l'un peut donner naissance à l'autre sous l'influence des acides. 11 conclut de ses expériences que le sucre d'amidon, identique, par sa com- position élémentaire, au sucre de raisin, ne diffère de l'amidon que par une forte quantité d'oxigène et d'hydrogène dans la pro- portion où ces éléments constituent l'eau. Ainsi 100 parties d'a- midon séché à 100 degrés ont donné 1 10, 1 4 p- de sucre de raisin séché à cette même température. Suivant l'analyse élémentaire comparative de l'amidon et du sucre d amidon, ces 100 parties auroient en produire 1 20 de sucre. M. Th. de Saussure dit que si l'opération est convenablement conduite, le sucre est entière- ment dépourvu de matière insoluble dans l'alcohol. Il pense que l'acide sulfurique n'a pas d'autre influence que de faciliter la

(1) Journal de Pharmacie , tôjuin 1 8 1 5 , tome 2 , page 204.

(2) Biblioth. brii. , août 1 8 1 4 , tome 56 , p. 333.

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU LAMIDON. 2 53

fixation de l'eau en diminuant la viscosité de i amidon, ce <|ui n est guère admissible lorsqu'on se rappelle que M. Vogel, ayant fait bouillir de l'amidon dans de l'eau jusqu'au point d'obtenir une liqueur parfaitement limpide, ne produisit pas de trace sen- sible de sucre (26).

3o. M. Couverchel, dans un mémoire qui concourut pour une question sur la maturation des fruits, proposée par l'Aca- démie royale des Sciences en i<Sig(i), se livra, par suite de ses idées sur la maturation , à des expériences relatives à la conversion de 1 amidon en matière sucrée. Il vit non seule- ment, comme Kircblsoff et Th. de Saussure, que l'amidon se change en matière sucrée par les acides que nous avons nom- més ci - dessus , mais encore qu'il éprouve la même transfor- mation sous l'influence de plusieurs acides végétaux, tels (pie le sorbique et le tartrique; nous rappellerons que M. Kirchhoff n'avoit pu obtenir ce résultat en employant l'acide tartrique (27). M. Couverchel fut conduit à penser que l'amidon, loin de fixer les éléments de l'eau pour passer à l'état de sucre, en abandonnoit au contraire une certaine quantité ; son opinion est donc opposée à celle de Th. de Saussure. Il pense encore que si la perte de l'eau ou de ses éléments qu'éprouve l'amidon par la chaleur et un acide étendu , n est pas poussée aussi loin que possible, au lieu de sucre on obtient une matière gommeuse que plus tard il a dési- gnée par les expressions de gélatine, <\e gomme normale , préoccupé de l'idée que la gomme pure ne donne pas d acide mucique (2).

(1) Journal de Pharmacie, juin 1821 , tome 7, page 249.

(2) Mémoire sur la maturation des fruits. Savants étrangers ( i83a), tome 3, page 234.

254 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON.

3 t. M. Gouverchel se procura cetle matière en exposant pen- dant 2 heures dans un autoclave à la température de ii5 d. 5oo g. d'amidon délayés dans 2000 g. d eau_ qui avoient été mêlés par petite portion à 64 g. d'acide tartrique dissous dans 5oo g. d'eau. Il sépara l'acide tartrique de la liqueur au moyen de la craie, qui produisit un tartrate insoluble. La solution fil- trée et évaporée laissa la gomme normale. Exposons les propriétés de cette matière.

32. Elle peut être amenée à létat de masse transparente à cas- sure conchoïde. Elle est très soluble dans l'eau distillée, elle est précipitée par 1 alcohol, elle devient bleue par l'iode.

Si on 1 expose dans un autoclave avec de l'acide tartrique pen- dant 2 heures à une température de i3o d., qu'on sépare ensuite lacide par la craie, il restera dans la liqueur du sucre cristallisa- ble analogue à celui du raisin.

33. M. Gouverchel rapprochant ces résultats de la production du sucre dans la végétation , croit pouvoir en conclure que la gomme, la gelée végétale se changent en sucre par les acides vé- gétaux, et il annonce avoir converti en matière sucrée la gomme du pays et la gelée de pomme au moyen de l'acide oxalique.

34. M. Gouverchel, regardant la matière qu'il avoit préparée avec l'amidon comme identique ou très analogue aux gommes, dut penser qu'elle pourroit remplacer celles-ci dans les arts: c'est pourquoi, à l'article Gomme du Dictionnaire des Arts et Mé- tiers, M. Robiquet, en parlant des recherches de M. Couver- chel, dit que tôt ou tard les arts en recevroient d'heureuses ap- plications.

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. :>55

Conversion de l'amidon en matière sucrée, parle gluten.

35. M. Kirchhoff, frappé de l'insuffisance des explications que plusieurs savants avoient données de la formation du sucre dans la germination, en rechercha la cause, et il fut ainsi conduit à démontrer que le'gluten, en agissant sur l'amidon, le convertit en matière sucrée. Cette réaction, plus étonnante encore que celle exercée par l'acide sulfurique, doit être indiquée avec quelque détail. Deux parties d'amidon lurent mêlées avec 4 P- deau froide, puis avec 20 deau bouillante. Il en résulta un empois épais qui fut mêlé encore chaud à 1 partie de gluten pulvérisé. Le mélange fut exposé à une température de 60. Au bout de une ou deux heures, il commença à se liquéfier; et six ou huit heures après, il put être filtré. M. Kirchhoff retira de la liqueur du sucre cristallisable en petits cristaux et une matière incristallisa- ble soluble dans l'eau et insoluble clans falcohol.

36. M. Kirchhoff conclut de ses expériences, que c'est le glu- ten qui dans la germination opère la formation du sucre aux dépens de l'amidon, et qui acquiert, par l'acte même de la germination, la faculté de convertir en sucre une plus grande quantité d'amidon que celle contenue dans la graine. La pro- duction du sucre dans la germination est pour lui un phéno- mène purement chimique et non vital (1).

3y. M. Mathieu de Dombasle adopta l'opinion de Kirchhoff pour expliquer la conversion de l'amidon en alcohol. Il admit (pie 100 k. de farine d'orge donnent t\i litres d'alcohol à 19 d., non immédiatement, mais après que le gluten les a changés en ma- tière sucrée.

(1) Journai de Pharmacie, juin 1816, tome 2, page 25o.

256 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.

Conversion de l'empois d'amidon abandonné à lui-même en matière sucrée et plusieurs autres matières.

38. M. Th. de Saussure (i) ayant abandonné , dans un vase ouvert, de l'empois d'amidon à lui-même, a obtenu plusieurs matières: i°du sucre de raisin; i" une matière incristallisable so- luble dans l'eau en toutes proportions, ne bleuissant pas avec liode; il l'a appelée gomme; une matière moins soluble dans l'eau cpiela précédente, bleuissant par l'iode, précipitant le sous- acétate de plomb et l'eau de baryte, ne précipitant ni l'eau de chaux, ni la noix de galle; il l'a appelée amidine, une matière huileuse; du ligneux. Il a considéré toutes ces matières comme des produits de nouvelle formation. 11 s'est assuré, en outre, que l'amidon se change pareillement en sucre de raisin sans le contact de l'air, et qu'alors il y a fixation d'eau.

Action de l'orge germée sur l'amidon.

3g. Le dernier travail que nous ayons à mentionner avant de passer àla troisième périodede l'histoiredes recherches chimiques auxquelles l'amidon a donné lieu, est celui que M. Dubrunfaut soumit à la Société Royale et Centrale d'agriculture de la Seine, et qu'elle honora d'un de ses prix en 1823 (2); nous en parlerons d'autant plus volontiers qu'il est peu connu, et que l'auteur a traité ce sujet avec une telle habileté, que les amis des sciences naturelles regretteront qu'il ait préféré suivre la carrière de la chimie industrielle, plutôt que celle de la chimie de recherche.

(1) 17 décembre 181K.

(1) Mémoires de la Société rovnle et centrale d'Agriculture , année i8a3j p. i/)6.

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU L'AMIDON. 2$"]

4o. M. Diibrunfaut, en réfléchissant à l'observation que M. Kirclihoff avoit faite sur la conversion de l'amidon en ma- tière sucrée par le gluten, pensa que si elle sembloit autoriser la supposition que le sucre développé dans la germination des cé- réales est le résultat de l'action mutuelle de l'amidon et du gluten, (die étoit absolument insuffisante pour expliquer ce qui se passe lorsque le distillateur d'eau-de-vie de pomme de terre fait naître la fermentation alcoholique dans un mélange de ioo parties d'a- midon , de 5 parties d'orge germée délayées convenablement dans l'eau. En effet, l'amidon de pomme de terre est dépourvu de glu- ten ; l'orge germée qu'on y mêle non seulement ne renferme que très peu de cette matière azotée, mais elle en contient moins en- core que l'orge crue, et cependant elle est plus propre que cette dernière au développement de la fermentation de l'amidon . Enfin, l'orge germée est employée dans les arts toutes les fois qu'il s'agit de faire fermenter des matières amylacées pour fabriquer soit de la bière, soit une liqueur vineuse qu'on distillera ensuite pour en retirer lalcohol. Ces considérations conduisent M. Du- brunfaut à cette conclusion, qui prouve, selon nous, son esprit d'observation : L'orqe germée agit sur l'amidon en vertu d'une pro- priété particulière, que ne possèdent pas ou que ne possèdent qu'à un trèsfoible degré les autres graines des céréales. Ce n'est donc pas, comme on la dit , le bas prix de l'orge, qui lui a fait donner la préfé- rence sur toute autre céréale d'un prix plus élevé.

4i. M. Dubrunfaut part de pour reconnoître le genre d'ac- tion qu'exercent sur l'amidon différentes matières végétales. Il constate d'abord, par une expérience précise et fondamentale, comment l'orge germée agit dessus.

42. De l'empois fait avec 5oo gr. d'amidon de pomme de terre,

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 34

258 RAPPORT SUR LA FECULE AMYLACÉE, OU LAMIDON.

et 4ooo gr. d'eau est mêlé avec 1 15 gr. d'orge germée. Le mélange marque de 62,5 d. à 68,75. Il est abandonné à lui-même dans une étuve à la température de 56,25 d. à 62,5; au bout d'un quart d'heure l'empois est liquéfié, et au bout de deux heures la li- queur a une saveur sucrée à un degré remarquable. Elle fer- mente et donne 38 centilitres d'alcohol à ig d. dont g peuvent être attribués à l'orge.

43. M. Dubrunfaut conclut de que l'orge germée liquéfie l'empois d'amidon et le convertit en sucre.

44- H fixe à 1 p. la quantité d'orge suffisante pour en saccharifier 5 d'amidon, et il admet que 1 partie d'orge germée peut non seulement convertir son propre amidon en sucre, mais encore I autres parties d'amidon.

45. M. Dubrunfaut voit que l'orge crue est loin d avoir la même énergie que l'orge germée pour liquéfier et saccharifier l'amidon; que le seigle germé, l'avoine germée et le froment également germé agissent encore moins que l'orge crue. Il constate encore que le froment cru, qui est la matière la plus riche en gluten, n'a aucune influence pour liquéfier ou saccharifier l'amidon.

46. M. Dubrunfaut recherche dans quel principe immédiat de l'orge germée réside cette propriété si remarquable ; malheureu- sement se livrant à un travail d'application plutôt qu'à un travail purement scientifique, il se borne à passer en revue les corps qui constituent immédia tementl'orge d'après l'analyse la plus récente. Or, les expériences de Proust indiquant, dans cette espèce de graine, outre les principes immédiats communs aux farines des graminées un principe particulier qu'il appeloit hordéine, M. Du- brunfaut attribua à ce principe la propriété qu'il avoit reconnue à l'orge germée.

RAPPOKT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU L'AMIDON. 25q

4". M. Dubrunfaut fit des applications de ses belles observa- tions à l'art du distillateur d'eau-de-vie de pomme de terre dans les exploitations rurales, à l'art du brasseur, et enfin à la fabrica- tion d un sirop et à celle des bières économiques. Pour apprécier ces applications, il ne faut pas perdre de vue le but de l'auteur, qui traitoit une question de l'emploi des produits de la pomme de terre, mise au concours par la Société d'Agriculture de la Seine.

4<S. Au lieu de faire cuire la pomme de terre à la vapeur, de la réduire en bouillie et de la faire fermenter avec les o,o5 de son poids d'orge germée, et de distiller la pâte fermentée , il propose de convertir l'amidon de ce végétal en empois, de le liquéfier et de le saccharifier par '/5 d'orge germée, et de distiller ensuite la liqueur fermentée. Le grand avantage de cette méthode est de ne mettre dans l'alambic qu'une liqueur claire ou presque claire au lieu d une matière pâteuse, et d'éviter ainsi le genre d'altération qui donne lieu au développement de l'odeur empyreumatique.

4q. M. Dubrunfaut prépare, avec l'amidon et l'orge germée, un liquide sucré qui est la base de plusieurs applications. D'abord, il forme un empois avec i oo p. d'amidon , 45oo p. d'eau bouillante, et iooo p. d'eau froide, qu'il liquéfie et saccharifie ensuite avec 1 15 p. d'orge germée.

50. Si ce liquide est destiné à remplacer le sirop de gomme, on le fait bouillir avec une trace de chaux, on l'écume, on le con- centre à 25 d. de l'aréomètre de Baume, on le passe au charbon animal, et l'on obtient ainsi un sirop très économique.

5 1 . Si ce liquide sucré est destiné à faire de la bière écono- mique, on le fait fermenter sans le cuire.

52. Si on veut en faire de la bière de Louvain ordinaire, on le filtre à travers quelques parties de courte paille, on le cuit et

2ÔO RAPPORT SUR LA FECULE AMYLACEE, OU L AMIDON.

on le fait fermenter ; si on y ajoute un peu de miel de Bretagne, on obtient une bière de qualité supérieure.

53. Enfin, si après avoir cuit le liquide sucré filtré avec du bou- blon , on le fait fermenter, on obtient de la bière de Paris.

54. On voit donc que M. Dubrunfaut a étudié avec précision l'action de l'orge germée sur l'empois d'amidon, qu'il a parfaite- ment observé la liquéfaction et la saccharification résultant de cette action; qu'il a déterminé la proportion la plus convenable d'orge germée nécessaire pour produire ce phénomène; qu'il a rendu extrêmement probable que la propriété active de cette orge réside dans un de ses principes immédiats, mais quil s'est trompé en l'attribuant à lhordéine, comme lui-même l'a reconnu plus tard (68); qu'il a perfectionné l'art de fabriquer l'eau-de-vie de pomme de terre, en ne soumettant à la distillation que des liqueurs limpides ou plutôt peu chargées de matières indissoutes; qu'il a donné les moyens de fabriquer plusieurs sortes de bières économiques, ainsi qu'un sirop économique propre à remplacer

le sirop de gomme.

3' Période.

55. Dans cette troisième période nous suivrons principalement l'ordre chronologique des travaux.

I. Travail de M. Raspail , relatif à l'analyse immédiate de l'amidon.

56. Lorsque nous avons envisagé l'amidon sous les rapports anatomique et physiologique, nous avons parlé des recherches de M. Raspail; ici nous devons les examiner sous le rapport chi- mique.

5y. L'amidon est, pour M. Raspail, un organe composé d'une cellule (dont la matière est probablement ligneuse) et d'une ma- tière soluble qui y est renfermée.

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON. 261

58. Il attribue à cette dernière les propriétés suivantes : Elle est neutre. Sa solution dans Peau évaporée laisse un ré- sidu qui ne bleuit pas par liode et qui est de la gomme arabique. Si la solution qu'on obtient en faisant bouillir 1 eau sur de l'ami- don bleuit au contraire par ce réactif, c'est que l'amidon a cédé à l'eau une matière volatile qui est douée de cette propriété; et la preuve qu'en donne M. Raspail, est que la solution évaporée à sec laisse un résidu entièrement soluble dans l'eau , et qui ne bleuit pas par l'iode. L'auteur émit cette opinion postérieure- ment à la publication de son mémoire de 1825.

5g. M. Raspail, après avoir observé que le globule d'amidon crève dans l'eau chaude, établit que tout réactif qui développe de la chaleur avec l'eau, produit le même phénomène si l'amidon est mêlé dans ce liquide lorsque le dégagement de chaleur a lieu.

60. Enfin, il pense que la plupart des matières que M. Th. de Saussure a obtenues de l'empois d'amidon abandonné à lui-même, n'étoient que sa gomme et la matière de son tégument plus ou moins modifiées.

6 1 . M. Raspail a fait beaucoup d'expériences relatives à l'action de l'iode sur l'amidon : avant d'attribuer la manifestation de la couleur bleue qui en est un des résultats , à une matière volatile que la chaleur peut séparer de l'amidon, il l'avoit fait dépendre d'une simple adbésion que le tégument de ce dernier contractoit avec l'iode.

62. M. Raspail a proposé de faire deux applications princi- pales de ses observations aux arts. La première consiste à empeser les tissus non plus avec de lempois, mais avec de l'amidon sim- plement humecté d'eau, qu'on a distribué uniformément sur une

262 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.

de leurs surfaces ; en passant ensuite dessus un fer convenablement chaud les grains d'amidon éclatent, l'eau gommée qui en résulte s'évapore bientôt et laisse une couche mince de gomme transpa- rente qui donne l'apprêt aux tissus. La seconde application con- cerne le collage du papier. Si Ion met dans la cuve est le chif- fon une pâte d'amidon, d'huile de térébenthine et d'alun, qu'on y plonge la forme, que la feuille de papier qu'on en retire soit expo- sée à la chaleur, les grains d'amidon crèveront, et la gomme qui en sortira, collera le papier jusque dans l'intérieur. Même ré- sultat si une feuille de papier sans fin est conduite entre trois cylindres suffisamment échauffés.

63. Si les observations de M.Raspail prou voient l'existence dans l'amidon d'une matière insoluble et d'une matière soluble dans l'eau, il faut cependant reconnoître que les chimistes ne pouvoient admettre la conclusion que la matière soluble est de la gomme arabique, car celle-ci donne de l'acide mucique, tandis que l'a- midon n'en donne pas; or, cette seule différence s'opposera tou- jours à cequedes chimistes regardent comme identiques des corps qui la présentent. Ajoutons que la gomme arabique ou une ma- tière aussi soluble qu'elle, renfermée dans une cellule, est loin de représenter toutes les propriétés de l'amidon, notamment la faculté qu'il a de faire l'empois. Nous reviendrons, au reste, sur ce fait à l'occasion des travaux de MM. Caventou, Guibourt, Guérin et Payen .

II. Travail de M. Caventou.

64- M. Caventou en 1826, et M. Guibourt en 182g, se li- vrèrent à un examen critique de la partie chimique des recherches de M. Raspail.

M. Caventou, négligeant l'étude microscopique de l'amidon,

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON. 2Ô3

l'examina sous le rapport chimique; il ne put y reconnoître plu- sieurs matières différentes : il admit que la matière soluble qu'on en obtient lorsqu'on prépare de l'empois avec un excès d'eau , est le produit d'une altération que l'amidon éprouve de la part de l'eau etdela chaleur. Suivant M. Gaventou, cet amidon modifié est lamidine de Th. de Saussure, matière qui est caractérisée par sa solubilité et la propriété de bleuir par l'iode.

111.— Travail de M. Guibourt.

65. M. Guibourt confirma d'abord les observations microsco- piques de M. Raspail. Il admit que la matière du tégument a la plus grande analogie avec celle qu'il renferme , de sorte que ces deux matières ne sont que de simples modifications d'un même corps, et non deux espèces distinctes de principes immédiats. D'après cette manière de voir, il ne peut admettre l'existence de la gomme arabique dans l'amidon. Les plus grandes différences qui existent entre le tégument et la matière qu'il renferme, tiennent sur-tout, suivant lui, à l'agrégation de leurs particules respectives, et non à une différence de composition: l'agrégation des particules du tégument étant plus forte que celle des parti- cules de la matière interne, cela explique pourquoi les globules d'amidon qui ne s'agglutinent pas avec l'eau, produisent, par la trituration , une poudre qui jouit de cette propriété, parce qu'en effet on conçoit alors que la matière interne est mise en partie à découvert. D'un autre côté, si on fait chauffer l'amidon dans l'eau bouillante, le tégument reste indissous, et l'on obtient une solution qui, évaporée, laisse un résidu incomplètement soluble dans l'eau. Enfin ce qui paroît à M. Guibourt une preuve de son opinion, c'est que si l'on augmente la force dissolvante de

264 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU L'AMIDON.

l'eau au moyen d'un acide ou d'un alcali, le tégument de l'amidon se dissout avec tout le reste de sa substance. Aujourd'hui, il est bien démontré, comme M. Raspail l'avoit dit, que le tégument est in- soluble dans l'eau, môme alcalisée ou acidulée. Enfin, M. Gui- bourt admet que la propriété de bleuir par l'iode appartient à tous les produits modifiés de l'amidon, et non à une matière vo- latile que la chaleur peut séparer de ce dernier. M. Guibourt, d'accord en ceci avec M. Caventou, dit que les chimistes qui re- gardent la partie de l'amidon soluble dans l'eau comme un prin- cipe immédiat, distinct du tégument, peuvent lui donner le nom damidhie.

66. A-peu-près dans le même temps que M. Guibourt proposoit l'expression d'amidine pour désigner la matière soluble de l'ami- don, l'un des commissaires (M. Chevreul ) l'employoit dans ce sens, en même temps qu'il désignoit le téf/ument par le mot ami- din (i); en procédant ainsi, il adoptoit la distinction faite par M. Raspail de deux matières dans l'amidon , mais il pensoit que l'onn'avoit point encore assez d'expériences pour prononcer défi- nitivement si l'amidine et l'amidin étoient deux espèces diffé- rentes ou deux sous-espèces d'un même corps; en outre, il ne pouvoit confondre l'amidine avec la gomme arabique , parce- qu'il avoit établi dès l'année 1821, dans le tome 19 du Diction- naire des Sciences naturelles, page i63, qu'il ne considéroit comme gomme que des substances capables de produire de l'a- cide saccholactique ou mucique.

IV. Travail de M. Dubrunfaut.

67. C'est ici que nous placerons de nouvelles observations de

(1) Leçons de chimie appliquée à la teinture , tome 2 , leçon 28 , page 29.

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L' AMIDON. 26 5

M. Dubrunfaut, concernant l'action de l'orge germée sur l'ami- don et plusieurs applications qui en résultent. Elles sonteonsignées dans les cahiers de mai et de septembre i83o de l'Agriculteur Manufacturier.

68. M. Dubrunfaut, après avoir rappelé cpie le premier il avoit démontré , par l'expérience, l'existence de la propriété que pos- sède le malt ou la farine d'orge germée de liquéfier et de saccha- rifier l'amidon, et que cette méthode de développer du sucre est applicable à l'artde fabriquer l'alcohol, la bière et un sirop sucré, ajoute que le seul inconvénient de cette méthode est de porter dans les liqueurs une matière insoluble provenant du parenchyme du malt. Pour le faire disparoître, M. Dubrunfaut fait infuser le malt dans l'eau chaude à 62 cl. , il passe la liqueur au filtre, puis il la mêle à de la colle d'amidon de manière que le mélange mar- que de 62 à yod. M. Dubrunfaut conclut de cette expérience, que ce n'est pas l'hordéine, comme il l'avoit cru d'abord, qui pro- duit la liquéfaction et la saccharification de l'amidon, mais un principe immédiat, solubledans l'eau.

6g. Il remarque :

que ce principe dissous dans l'eau perd son activité à une température supérieure à 87 d.;

20 Qu'il n'a aucune action sur le tégument de l'amidon;

Qu'il ne saccharifie ni le sucre de lait, ni la gomme arabique; que conséquemment la matière soluble de l'amidon ne peut être confondue avec cette dernière.

Il paroîtvraisemblable à M. Dubrunfaut que le principe actif de l'orge germée réside dans du gluten devenu soluble par la ger- mination et la trempe de l'orge germée.

Annales du Muséum, t. III, 3* série. 35

2Ô6 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.

V. Travail de MM. Biot et Persoz.

70. L'ordre chronologique que nous avons adopté pour expo- ser les travaux de la troisième période, nous conduit à parler maintenant des recherches de MM. Biot et Persoz sur l'amidon. L'emploi que ces savants ont fait dans leurs expériences, d'un caractère optique, dont on doit la découverte à M. Biot, nous oblige à entrer à ce sujet dans quelques considérations prélimi- naires.

7 1 . M. Biot ayant observé que des solutions de matières végé- tales exercent sur un rayon- de lumière polarisée qui les tra- verse, une action telle, que la direction du plan de polarisation est changée et que ce changement de direction peut être mesuré avec précision , a pensé que cette propriété, dépendante de 1 ar- rangement des atomes, est susceptible de servir à distinguer non seulement les corps qui la possèdent de ceux qui en sont dé- pourvus , mais encore à distinguer les uns des autres les corps qui la possèdent à des degrés sensiblement différents.

72. Mais en principe peut-on établir qu'il suffit d'avoir re- connu une propriété physique dans quelques corps, desavoir mesurer les divers degrés d'intensité elle peut se .manifester à l'expérience, pour qu'on soit fondé à la considérer dès-lors comme un caractère de précision, propre à définir les espèceschi- miques? nous ne le pensons pas; il faut, pour en avoir la certitude, étudier cette propriété dans une série de corps aussi homogènes qu'il est possible de se les procurer, afin de déterminer à quel point chacun d'eux la manifeste d'une manière constante dans des circonstances déterminées, de température, de dissolu- tion, etc., etc. ; en effet, si des variations de température, des

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. 267

changements de proportion de la matière dissoute au dissolvant, en un mot si des circonstances qui seront légères pour le chi- miste parceque les caractères essentiels de l'espèce n'en seront point affectés, exercent de J'influence sur l'intensité avec laquelle la propriété dont nous parlons se manifeste dans le corps qui la possède, cette propriété, quoique très importante pour le physi- cien, ne pourra être considérée par le chimiste comme un carac- tère du premier ordre. Il en seroit de même, à plus forte raison , si elle pouvoit être le résultat de l'union de corps doués d une foible affinité réciproque, comme l'est l'affinité d'un dissolvant neutre pour un corps également neutre qu'il dissout.

j3. En examinant les résultats d'expériences de M. Biot, on voit : que le sucre de canne dévie le plan de polarisation vers la droite;

20 Que le sucre de raisin cristallisé et redissous dans l'eau ou l'aleohol , le dévie vers la droite ; mais un fait remarquable , c'est que dans le suc du raisin avant la cristallisation, il le dévie vers la gauche;

Que le sucre d'amidon présente deux modifications re- latives à l'époque de sa formation par l'acide sulfurique; qu'au commencement de son développement le pouvoir de dévier à droite est bien plus intense qu'à la fin; dans le premier cas ce pouvoir est presque égal à celui du sucre de canne;

Que la fermentation commençant dans une solution de sucre de canne, l'action d'agir à droite passe brusquement à gauche;

Que la fermentation n'intervertit pas le sens de la rotation dans le sucre d'amidon et de raisin cristallisé , elle l'affoiblit seu- lement ;

3ÔS RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON.

Que la gomme arabique dirige le plan de polarisation de 1 2 d. vers la gauche.

74- Ces faits conduisent à penser que la faculté d'agir sur le rayon polarisé dans un certain sens, et avec une intensité dé- terminée, dans des circonstances également déterminées, peut être un bon caractère pour des corps obtenus à Fétat de pureté, et qui la possèdent à des degrés fort différents. Mais il nous pa- roît évident que lorsqu'il s'agit de 1 analyse d'une matière com- plexe dont la composition est inconnue, la propriété dont nous parlons ne peut que fournir des indices absolument analogues en degré de certitude à l'indication de tel réactif dont faction peut être annulée par la présence d'un corps inconnu qui se trouve dans la matière qu'on essaie, ou dont le résultat de fac- tion sur un corps qu'on recherche peut être aisément confondu avec celui de l'action de ce même réactif sur un autre corps, ce qui en définitive conduit le chimiste à faire de nouvelles expériences avant de conclure l'existence de tel corps d'après tel phénomène observé avec le réactif employé.

7 5. L'observation faite par M. Biot, que le suc de raisin tourne le plan du rayon polarisé à gauche, tandis que le sucre qu'on en retire par la cristallisation, redissous dans l'eau ou lalcohol, le tourne à droite , conduit à l'une ou à l'autre des trois conclusions suivantes.

Première conclusion. Ou le sucre de raisin est accompagné d'une matière qui , agissant sur le rayon polarisé en sens con- traire de sa propre action, prédomine sur elle : dès-lors l'action de dévier le plan île polarisation n'est plus un caractère dont l'observation permette de conclure immédiatement, dans un suc végétal, quelle est la nature du sucre qui s'y trouve, puisquon

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACEE, OU L "AMIDON. 269

conçoit très bien, que la propriété d'agir d'une telle manière ne procède pas dun seul corps, niais est la résultante île la faculté qu'a un corps A de dévier le rayon polarisé à droite, et de la faculté qu'a un corps B de le dévier à gauche; dès-lors on con- çoit que les deux corps A et B étant dans certaines proportions, on pourra avoir zéro de déviation d'une part, et d'une autre part déviation à droite ou déviation à gauche, comme on lau- roit si A ou B étoient seuls.

Deuxième conclusion. Ou le sucre de raisin du jus de raisin a ses particules dans un état si différent de celui la cristallisa- tion les amène, qu'il agit en sens contraire de celui il agit après avoir cristallisé. S'il en est ainsi, la propriété d'agir sur le rayon polarisé, ne peut plus être considérée comme très impor- tante comme caractère des espèces chimiques.

Troisième conclusion. Ou cette propriété est du premier ordre; dès-lors on est obligé d'admettre que la matière contenue dans le suc de raisin qui fournit le sucre cristallisable, est absolu- ment différente de ce sucre, et que celui-ci est un produit de nouvelle formation, déterminé probablement par la force de cohésion. Une pareille conclusion ne seroit admissible qu'autant ( ju'elleseroitdéduited expériences qui n ont pas encore été tentées.

76. Si la faculté d agir sur le plan d'un rayon polarisé dans un sens déterminé, ne nous paroît pas un caractère bien sûr dans l'analyse des principes immédiats des êtres organisés, pour con- clure immédiatement la présence de tel ou tel de ces principes dans une matière complexe soumise à un examen chimique, ou ne nous paroît pas un caractère du premier ordre pour définir les espèces, nous nous empressons de reconnoître qu'en l'étu- diant dans des espèces chimiques aussi pures que possible, et

270 «APPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.

bien déterminées, on pourra être conduit à d importantes consé- quences relativement à l'arrangement des particules de ces es- pèces, et nous ne pouvons que faire des vœux pour que notre honorable confrère M. Biot continue cette série d'expériences dans lesquelles il y en a déjà de si importantes sous ce dernier rapport ( 1 ).

77. MM. Biot et Persoz ont fait des applications des re- cherches précédentes à l'action de l'acide sulfurique sur l'ami- don, et à la nature des produits qui peuvent résulter de cette action. Ils considérèrent, avec M. Baspail , l'amidon comme un organe; mais au lieu d'admettre qu'il renferme de la gomme, ils envisagèrent la matière soluble comme une matière parti- culière qui étoit douée à un haut degré de la propriété de faire tourner le plan de polarisation à droite. Delà le nom de dextrine qu'ils lui donnèrent. Us firent remarquer que, par cette propriété, la matière soluble de l'amidon léloigne de la gomme, qui fait dévier à gauche le plan de polarisation.

Le sucre d'amidon le dirigeant à droite , mais beaucoup moins que la dextrine , MM. Biot et Persoz purent suivre pour ainsi dire le changement qui s'opère dans l'empois d'ami- don traité par l'acide sulfurique. Ainsi un mélange qui, à 85 d., dévioit le plan vers la droite de 66 d., chauffé à iood. ne le dévioit plus que de ^î^c;; et enfin, après deux heures d'ébul- lition, il ne le dévioit plus que de 25,75. Dans le premier cas

(1) Voyez à la fin du rapport l'examen d'un caractère optique à Faide duquel on reeonnoit immédiatement , Ait M. Biot, les sucs végétaux qui peuvent donner du sucre analogue au sucre de canne, et ceux qui ne peuvent donner que du sucre sembla- ble au sucre de raisin, par M. Cbevreul. (Note de M. Chevreul ajoutée depuis la lecture de ce rapport à l'Académie).

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU L'AMIDON. 27 I

l'action étoit due à la dextrine, et dans le dernier au sucre d'amidon.

78. MM. Biot et Persoz obtinrent la dextrine en traitant à chaud l'amidon par l'acide sulfurique; ils lui attribuèrent les propriétés suivantes :

Elle est en plaques solides, incolores, transparentes ou opaques.

Elle est remarquable par son action sur la lumière polarisée, dont elle dévie le plan à droite.

Elle est complètement soluble dans l'eau; la solution pré- cipite par l'alcohol et le sous-acétate de plomb; elle se colore en rouge vineux par l'iode, et elle dépose à la longue une ma- tière qui a l'apparence de l'inuline.

La dextrine est convertie en sucre par les acides.

Elle; donne de l'aeohol avec la levure.

79. Il est évident que la dextrine de MM. Biot et Persoz étoit la même substance que celle qui avoit été désignée: par M. Gou- verchel, sous le nom de gomme normale (3o) ; par M. Ca ventou, sous la dénomination d'amidon modifié, qu'il regarde comme sy- nonyme damidine de Saussure; parM. Guibourt, sous la déno- mination d'amidon soluble ou damidine; 4 Par M- Ghevreul , sous la dénomination damidine.

80. Il est encore évident que la composition ternaire de la dex- trine, la propriété de ne pas donner d'acide mimique par l'acide nitrique, sa neutralité aux réactifs colorés, pouvoient se dé- duire des propriétés attribuées à l'amidon considéré comme principe immédiat ( 18); que la solubilité dans l'eau de la dex- trine, son insolubilité dans l'alcohol , pouvoient se déduire des expériences de M. Raspail ( 57 et suiv. ) ; enfin que sa conversion en sucre sedéduisoit des expériences de M. Gouverchel(3oet32).

272 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.

81. Quant à la propriété de fermenter avec la levure, elle n'appartient point essentiellement à la dextrine, mais à du sucre quelle retenoit accidentellement, ainsi que M. Guérin la dé- montré.

82. Enfin, la propriété de dévier avec force vers la droite le plan de polarisation, que MM. Biot et Persoz venoient de dé- couvrir en elle, toute importante cpie nous nous plaisons à la re- connoître, n 'aj ou toit pas cependant , suivant nous , à la certitude que les chimistes avoient déjà pour considérer la matière soluble de l'amidon comme distincte de la gomme arabique, certi- tude basée sur le seul fait que celle-ci donne de l'acide mimi- que par l'acide nitrique , tandis que l'autre matière n'en donne pas.

VI. —Travail de M. Th. de Saussure.

83. M. Th. de Saussure lut à la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, le 21 mars i833, des recherches sur la for- mation du sucre dans la germination du froment. Il attribue cette formation, non au gluten, mais à une des trois substances que M. Berzelius indique dans le gluten brut sous la dénomination de substance mucilagineuse, et que M. Th. de Saussure désigne par le nom de mucine.

La mucine est soluble dans l'eau et dans l'alcohol.

L'azote est un de ses éléments.

Elle forme les o,o4 du poids de gluten brut sec.

84. En définitive, M. Th. de Saussure conclut que dans la germination du froment comme dans la saccharification de l'a- midon par le gluten brut, observée par Kirchhoff, c'est la mucine qui agit. On voit que cette opinion se rapproche beaucoup de celle que M. Dubrunfaut a émise dans ces derniers temps, en

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. 273

rapportant la saccharification de l'amidon à du gluten so- luble.

DEUXIÈME PARTIE.

85. M. Persoz, après avoir travaillé avec M. Biot aux recher- ches dont nous avons parlé plus haut, examina avecM. Payen les applications aux arts et à 1 économie domestique dont la dextrine étoit susceptible.

86. MM. Payen et Persoz traitèrent de la réaction des produits solubles de 1 orge germée sur l'amidon : ils obtinrent ainsi de la dextrine qu'ils proposèrent d'employer, au lieu de la gomme ara- bique, à l'apprêt des tissus, à l'épaississage des mordants et des couleurs, à la confection des feutres, et à certaines préparations pharmaceutiques; ils proposèrent encore d'en faire usage pour régulariser la fabrication de la bière et de l'alcohol.

87. Dans la séance du 1 1 mars i833, qui suivit immédiatement celle la note précédente avoit été lue à l'Institut, M. Couver- chel réclama la priorité sur la plupart des applications qu'on y proposoit.

88. M. Couverchel rappela qu'il avoit observé la conversion de' l'amidon en sucre par des acides végétaux dans lesquels cette propriété n'avoit pas été constatée par M. Kirchhoff -, il rappela qu'il avoit donné une attention toute particulière à la matière soluble d'apparence gommeuse que l'on obtient de l'amidon au moyen des acides, qui alors n'agissent sur lui qu'avec une action moindre que celle qui seroit nécessaire pour développer la ma- tière sucrée. Et en effet cette matière, d'apparence gommeuse, qui avoit d'ailleurs été aperçue par M Kirchlioff et M. Vogel,

Annales du Muséum, t. III, 3* série. 36

2 74 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU L'AMIDON.

est évidemment la substance que MM. Biot et Persoz ont nom- mée dextrine.

89. M. Couverchel dit avoir communiqué, en i83o, à M. Payen plusieurs de ses idées sur l'application de cette matière au tis- sage, au foulage des feutres, à l'apprêt des étoffes, à la fabrica- tion de l'encre; et il cite à l'appui de cette assertion le passage du Dictionnaire Technologique (10e vol. , p. 182), que nous avons rapporté, et duquel il résulte bien évidemment que M. Couver- chel a eu l'idée qu'on pouvoit employer la matière dont il est question à plusieurs usages auxquels la gomme est employée.

go. Le Ier avril 1 833 , M. Guérin-Varry exposa dans une lettre adressée à l'académie des Sciences le résumé d'un travail sur l'amidon, auquel il se livroit depuis long-temps. Les résultats les plus remarquables annoncés par M. Guérin étoient : que l'eau froide ou bouillante, appliquée à l'amidon, dissout deux matières fort différentes; 20 que la dextrine de MM. Biot et Persoz devoit sa propriété de fermenter à du sucre qui avoit été développé sous l'influence de l'acide sulfurique, dont ils s'étoient servis pour traiter l'amidon ; que l'analyse de l'amidon au moyen de l'eau présente trois produits distincts : le tégument, qui est insoluble dans ce liquide; l'amidine et I'amidin,qui y sont solubles; mais il y a cette différence entre ces deux derniers, que l'eau froide, appliquée au résidu de l'évaporation de leur solu- tion, dissout l'amidine à l'exclusion de l'amidin, qui est devenu insoluble. M. Guérin-Varry ajouta que ces trois produits ont la propriété de colorer l'iode en bleu ou en bleu violet.

91. MM. Payen et Persoz communiquèrent à l'Académie , le 8 avril, une note dans laquelle ils annoncèrent avoir séparé de forge germée la matière active qui liquéfie l'amidon délayé

K APPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. 2"]S

dans I eau et le convertit en sucre, matière que M. Dubrunfaut avoit cru être, en i8a3, l'hordéine, et, en t83o, du gluten soluble.

92. MM. Payen et Persoz nommèrent cette matière diastase. Ils I obtinrent par le procédé suivant : ils firent macérer, quelques minutes, une partie d'orge germée dans deux parties et demie deau. La liqueur filtrée fut exposée au bain-marie à une tem- pérature de 65°. Une matière azotée fut coagulée; la liqueur fut ensuite filtrée. Elle conteuoit en dissolution de la diastase et du sucre. En y mêlant de l'alcohol, la diastase fut précipitée à lexclu- sion du sucre. Ils réitérèrent la solution de la diastase dans l'eau et sa précipitation par l'alcohol.

93. Les propriétés qu'ils assignèrent à la diastase sont: d'être incolore, inodore, insipide, neutre aux réactifs colorés, soluble dans l'eau et insoluble dans l'alcohol ; de liquéfier lamidon délayé dans leau à une température de 65 à 700; c'est-à-dire d'isoler la dextrine du tégument qui la renferme en déterminant la rup- ture de ce dernier; de changer la dextrine en sucre si l'action est continuée pendant un temps suffisant à une température de 70 à y5° ; enfin de ne pas contenir d'azote. Ils n'ont pu la faire cristalliser.

94- Il est aisé maintenant de fixer la part qui revient à MM. Payen et Persoz dans les découvertes qui ont porté nos connoissances sur lamidon et l'orge germée au point elles sont parvenues.

On doit à M. Dubrunfaut :

D'avoir parfaitement décrit l'action de forge germée sur lamidon, en appuyant sur les deux phénomènes successifs, si remarquables , de cette action , la liquéfaction et le change- ment de l'amidon en matière sucrée;

276 rapport sur la fécule amylacée, ou l'amidon.

D'avoir reconnu que la matière active de l'orge germée est solubledans l'eau froide; qu'en conséquence on peut remplacer l'orge germée par l'extrait aqueux de cette matière, concentré toutefois à une température inférieure à 8o°.

On doit à MM. Payen et Persoz :

D'avoir isolé le principe actif de l'orge germée, sinon dans un état absolu de pureté, du moins dans un état qui en ap- proche beaucoup;

D'avoir vu que cette matière si remarquable ne contient pas d'azote; ce qui démontre qu'elle est absolument distincte du gluten brut et de la mucine de M. Th. de Saussure;

Davoir vu que la liquéfaction de l'amidon est due à la rupture de son tégument sous l'influence de la diastase.

g5. MM. Payen et Persoz, dans une des séances qui suivirent celle du 8 avril , revinrent sur la dextrine obtenue de l'orge germée au moyen de la diastase: ils ne la considérèrent plus comme une matière pure, mais comme un mélange de trois substances dis- tinctes, et sous ce rapport ils se rapprochèrent de ce que M. Guérin avoit dit dans sa lettre du ier avril. Ces substances étoient :

Une matière qu'ils désignèrent par la lettre A, et plus tard sous le nom damidone.

L'amidoneest soluble dans l'eau à 65 d., elle s en précipite par le refroidissement.

L'iode la colore du bleu au noir.

La diastase la convertit en sucre.

Une matière B, qui est complètement soluble dans l'eau froide, et qui se colore en bleu tant qu'elle retient de l'ami- done.

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAM1DON. 277

Si on la traite par la diastase, on développe un peu de sucre; mais en mêlant la liqueur, convenablement concentrée, avec de lalcoliol, le sucre est retenu en solution, et la matière B est préci- pitée; après ce traitement elle ne se colore plus par l'iode.

Une matière sucrée que Ion peut enlever à la dextrine au moyen de lalcoliol, ainsi que M. Guérin 1 avoit déjà fait pour la dextrine préparée au moyen de l'acide sulfurique.

96. La cou séquence de cette nui nière de voir étoit certainement (pue la dextrine telle que MM. Biot et Persoz l'avoient fait con- noître, ne présentoit plus cet ensemble de propriétés par lequel ils l'avoient caractérisée comme une espèce particulière de corps, qui étoit un des principes immédiats de lamidon.

97. En effet, les bases sur lesquellesMM. Biot et Persoz a voient établi la distinction de la dextrine perdoient de leur solidité, sous deux rapports: premièrement, sous celui des deux corps étrangers, l'amidone et le sucre, que MM. Pajen et Persoz di- soient avoir trouvés dans la dextrine; deuxièmement, sous celui de plusieurs propriétés dont la dextrine se trouvait dépouillée. Ainsi, il ne toit plus permis de douter que la propriété de fer- menter, qu'on lui avoit attribuée, appartenoit, comme M Gué- rin lavoit avancé, à du sucre qu'elle retenoit accidentellement; ainsi, en admettant que la propriété de se colorer par l'iode ap- partînt à de l'amidone, la dextrine perdoit encore une propriété susceptible de la distinguer de plusieurs corps. D'après cela, il sembloit que des propriétés caractéristiques que MM. Biot et Persoz lui avoient attribuées il ne lui restoit plus que celle de dévier à droite le plan de la lumière polarisée; malheureusement MM. Payen et Persoz ne disoient point si leur matière B la pos- sédoit. Quant à la matière qui se précipite de la solution aqueuse

278 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON.

dedextrine, et que ces chimistes appeloient amidone, il sem- blent bien que c étoit ïamidin soluble de M. Guérin.

98. M. Lassaigne communiqua à l'Académie, le 8 juillet i833, des expériences intéressantes sur la combiuaison de I iode avec lamidine de M. Guérin.

99. Use procura 1 iodure damidine en mêlant la décoction d'a- midon de pomme de terre avec de l'eau d'iode, faisant évaporer la liqueur dans le vide sec, et reprenant le résidu par l'eau froide, qui dissout Fi od ure d'amidine, et laisse un dépôt bleu damidin ioduré.

100. L'iodure d'amidine, séché dans le vide sec, est d'un bleu foncé.

Il est complètement soluble dans l'eau et insoluble dansl'alcohol.

La solution d'amidine dans 1 eau possède plusieurs propriétés, dont on doit la connoissance à M. Lassaigne.

Abandonnée un an à elle-même, elle ne se trouble pas, et conserve sa couleur.

Le carbone noir, très divisé, la décolore en s emparant de liode, et peut-être d'un peu damidine.

Le phosphore la décolore, en donnant naissance, au moyen dune décomposition d'eau, à de 1 acide phosphoreux et à de l'aride hydriodique.

Le chlore, le brome la décolorent , en formant du chlorure et du bromure d'iode.

Le fer, le zinc, le cuivre, et même 1 argent et le mercure, produisent le même effet en passant à létat d iodure.

Les acides minéraux et les acides végétaux cristallisés préci- pitent l'iodure damidine en flocons bleus.

Les alcalis la décolorent, et les acides font reparaître la couleur.

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON. 27g

1 o 1 . La solution d'iodure d'amidine bouilliese décolore ; ce n'est point parla volatilisation de l'iode, car la décoloration a lieu dans un tube hermétiquement fermé. C'est , suivant M. Lassaigne , par suite d'une production d'acide hydriodique. Ce qu'il y a de cer- tain, c'est que les acides qui décomposent l'acide hydriodique, ajoutés à la liqueur incolore , en font reparoître la couleur bien plus vite que ceux qui ne le décomposent pas.

102. Mais une propriété remarquable que possède l'iodure d'a- midine, est la décoloration qu'elle éprouve lorsqu'on la chauffe de 89 à 90 d.; par le refroidissement la couleur reparoît. Suivant M. Lassaigne, cette décoloration par une élévation de tempéra- ture est un phénomène analogue, quoique inverse, à celui que présente l'acide hyponitrique , qui est incolore à 20 d. et orangé à -f- \S d. : cependant, ne pourroit-il pas être produit par une décomposition d'eau à chaud qui donnerait naissance à des acides hydriodiquejet iodique, lesquels par le refroidissement passeroientà l'état d'eau et d'iode qui, en réagissant sur l'amidine, reproduirait le composé bleu.

io3. M. Lassaigne fixe la composition de l'iodure d'amidine

1 Iode 41,79

I Amidin .... 58, 21 1 o4- Tels sont les résultats des expériences de M. Lassaigne ; ce qui les distingue de ceux de ses prédécesseurs, c'est d'avoir pris en considération la composition immédiate de l'amidon.

1 o5. M. Guérin-Varry n'avoit présenté, dans la lettre qu'il adressa à l'Académie le 8 avril, que le résumé succinct de ses nombreuses expériences ; dans un mémoire qu'il lut le 3o juillet, il les décrivit avec tous les détails nécessaires pour faire apprécier le soin qu il y avoit porté. Nous allons présenter les résultats de ce travail en

380 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU L AMIDON.

insistant sur les faits qui ont conduit l'auteur à envisager la com- position de l'amidon d'une manière un peu différente de celle dont il l'a voit été jusques à l'époque la lettre de M. Guérin fut lue à l'Académie.

106. M. Guérin traite trois points principaux comme recher- ches préliminaires.

107. Le premier concerne les corps étrangers à l'amidon qu'on peut en séparer par lalcohol. Il trouve qu'en y appliquant ce li- quide bouillant, on dissout une matière cireuse et de la chloro- phylle.

108. Le second point est relatif à la nature et à la proportion de certains produits que l'amidon est susceptible de former sous l'influence de quelques réactifs tels que lacide nitrique et lacide sull'urique. 100 p. d'amidon donnent 21 d'acide oxalique anhydre par l'acide nitrique et 1 i5,y de sucre de raisin hydraté ou 91,52 de sucre anhydre par l'acide sulfurique.

109. Le troisième concerne les changements ou altérations que 1 amidon est susceptible d'éprouver de la part de l'eau , de l'eau et de l'air, etde l'eau bouillante. Il trouve que l'eau non aérée, même au bout de 14 mois, n'a pas d'action sur lui; qu'il n'en est pas de même de l'eau et de l'air. Il a vu au contraire de l'observation de M. Raspail, que dans ce cas il y a altération. D'un autre côté, con- formément à l'observation de ce botaniste, et au contraire de celle de M. Guibourt, il a vu que l'eau bouillante ne peut dissoudre toute la matière de l'amidon, qu'il reste toujours du tégument.

1 10. Les recherches relatives aux deux derniers points ont prin- cipalement pour objet de servir de base aux raisonnements que Ion peut faire sur la composition immédiate de l'amidon et sur la nature des produits qu on peut en séparer.

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU LAMIDON. 28 1

1 1 i. Dans les recherches préliminaires, le fait suivant est le plus important: l'amidon traité par l'eau bouillante donne un liquide cpii, étant filtré et évaporé, laisse un résidu qui n'est pas com- plètement redissous par l'eau. Ce résultat, absolument contraire à ce qu'ont avancé M. Raspail et plus tard M. Caventou, est con- forme à l'observation de M. Guibourt; mais, par la raison que ce savant considéroit les diverses matières que l'on obtenoit de 1 a- midon, même le tégument, comme de simples modifications d'un seul principe, il n'a donné à ce fait qu'une très légère at- tention, tandis qu'il a été absolument fondamental pour M. Gué- rin ; et la suite de ce rapport va démontrer que c est pour l'avoir négligé que nos connoissances chimiques sur l'amidon, que l'on avoit généralement considérées comme très avancées depuis les modifications que M. Raspail y avoit apportées , ont semblé perdre de leur certitude. En effet, y avoit-il une idée plus simple, lorsqu'on disoit rencontrer dans l'amidon deux sub- stances, que de regarder l'une, la substance soluble, comme ren- fermée dans l'autre, la substance insoluble, ainsi que l'avoit fait M. Raspail ? Mais cette manière de voir ne s'accordoit point avec la foible action que l'eau froide exerce en apparence sur l'a- midon réduit en poudre, ni même avec celle qu'elle exerce dessus lorsqu'elle est bouillante. 11 étoit évident, en effet, que si l'amidon eût été une simple poche remplie de gomme arabique ou d'une matière pareillement soluble, une fois la poche déchirée ou cre- vée, la solution de la matière interne se se roi t effectuée instanta- nément. D'un autre côté la formation de l'empois est inexplicable dans l'hypothèse d'une poche analogue au ligneux par son inso- lubilité dans l'eau, et d'une matière aussi soluble que l'est la gomme arabique, sur-tout lorsqu'on considère combien est foi-- hmales du Muséum, t. III, ?>' série. 3?

282 rapport sur la fécule amylacée, ou l'amidon.

ble la proportion de la matière insoluble relativement à la matière soluble. Ajoutons que la préparation de la dextrine de Biot et Persoz au moyen de l'acide sulfurique foible, en paraissant ré- soudre lamidon en quelques millièmes de tégument et en une matière très soluble,sembloit confirmer l'opinion de M. Raspail, et contredire les résultats de M. Gtiérin.

112. Nous allons exposer maintenant les expériences d'après lesquelles M. Guérin a considéré lamidon comme immédiate- ment formé de trois sortes de matières.

1 1 3. M. Guérin, en faisant bouillir 1 p. d amidon dans 100 p. deau, obtient un résidu pesant o,o3 de partie, c'est Vamidin té' gumentaire, et une solution qui est parfaitement limpide: il la filtre, il la fait évaporer; et en reprenant le résidu par leau, il dissout la matière qu'il appelle amidine d'après M. Th. de Saus- sure, Caventou, Guibourt et Chevreul, et il obtient un résidu qu'il appelle amidin soluble, par la raison qu il lui trouve une composition identique à celle de lamidin tégumentaire, mais avec cette différence que lamidin tégumentaire n'a pu être dis- sous au moyen de l'eau dans l'opération même Vamidin soluble l'a été. L'épithète de soluble porte donc sur une propriété qui n'est pas permanente dans un même échantillon d amidin.

1 1 4- L amidine de M. Guérin peut être [ Oxigène 5 at.

représentée par les proportions suivantes j Carbone 5 d'atomes : ( Hydrogène 1 1

1 15. Elle est transparente, et incolore quand elle a été traitée par le charbon animal, autrement elle est légèrement jaunâtre.

Elle épaissit beaucoup leau et s'y dissout complètement.

Sa solution dévie le plan de polarisation trois fois autant que le fait le sucre de canne, suivant l'expérience de M. Biot.

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMY'LACÉE, OU LAMIDON. 2$3

Elle est insoluble dans l'alcohol et 1 éther.

Sa solution devient, par l'iode, de couleur pensée.

Elle précipite le sous-acétate de plomb.

Elle ne donne pas d acide mucique par l'acide nitrique, mais «le l'acide oxalhydrique ou de l'acide oxalique.

i 16. 100 parties traitées par l'acide sulfurique donnent 95,80 de sucre anhydre.

117. Elle ne fermente pas avec la levure.

4midin tégamentaire.

I oxigène, 4 at-

1 18. L'amidin peut être représenté par les

1 , ' J carbone, 7

nronortions suivantes d'atomes : j , , .

1 ' ( hydrogène, 10.

Il contient donc proportionnellement plus de carbone et d hy- drogène que l'amidine.

1 19. Il est insoluble dans l'eau.

Il devient bleu par l'iode. La combinaison se décolore à 900 et redevient bleue en se refroidissant.

Une macération de dix mois dans l'eau ne l'altère pas.

1 20. M.Guérin l'ayant traité comparativement avec le ligneux par l'acide nitrique et par l'acide sulfurique, a vu que pour 100 l'amidin donne 25,46 d'acide oxalique anhydre (1), et le li- gneux 24,78, et que le premier donne 1 i3,5y de sucre hydraté, et le second i 1 1,29.

121. Une eau de potasse que dissout l'amidin est sans action sur le ligneux, la solution alcaline d'amidin précipite par les acides des flocons qui deviennent bleus par l'iode.

(1) En employant 8 p. d'acide nitrique.

282 rapport sur la fécule amylacée, ou l'amidon.

ble la proportion de la matière insoluble relativement à la matière solub'e. Ajoutons que la préparation de la dextrine de Biot et Persoz au moyen de l'acide sulf'urique foible, en paraissant ré- soudre l'amidon en quelques millièmes de tégument et en une matière très soluble,sembloit confirmer l'opinion de M. Raspail, et contredire les résultats de M. Guérin.

11a. Nous allons exposer maintenant les expériences d après lesquelles M. Guérin a considéré l'amidon comme immédiate- ment formé de trois sortes de matières.

1 i3. M. Guérin, en faisant bouillir 1 p. d'amidon dans 100 p. deau, obtient un résidu pesant o,o3 de partie, c'est Yamidin té- gumentaire , et une solution qui est parfaitement limpide: il La filtre, il la fait évaporer; et en reprenant le résidu par l'eau, il dissout la matière qu'il appelle amidine d'après M. Th. de Saus- sure, Caventou, Guibourt et Gbevreul, et il obtient un résidu qu'il appelle amidin soluble, par la raison qu'il lui trouve une composition identique à celle de l'amidin tégumentaire, mais avec cette différence que l'amidin tégumentaire n'a pu être dis- sous au moyen de l'eau dans l'opération même Yamidin solublc l'a été. Lépithéte de soluble porte donc sur une propriété qui n'est pas permanente dans un même échantillon d amidin.

1 14- L'amidine de M. Guérin peut être i Oxigène 5 at.

représentée par les proportions suivantes j Carbone 5 d'atomes : | Hydrogène 1 1

1 15. Elle est transparente, et incolore quand elle a été traitée par le charbon animal, autrement elle est légèrement jaunâtre.

Elle épaissit beaucoup leau et s'y dissout complètement.

Sa solution dévie le plan de polarisation trois fois aulant que le fait le sucre de canne, suivant l'expérience de M. Biot.

1 i8. Lamidin peut être représenté par les | proportions suivantes d'atomes :

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, ou LAMIDON. j83

Elle est insoluble dans lalcohol et 1 éther.

Sa solution devient, par l'iode, de couleur pensée.

Elle précipite le sous-acétate de plomb.

Elle ne donne pas d acide mucique par I acide nitrique, mais de l'acide oxalhydrique ou de I acide oxalique.

i ifi. 100 parties traitées par l'acide sulfurique donnent g5, 80 de sucre anhydre.

1 17. Elle ne fermente pas avec la levure.

4midin tégumentaire.

oxigène, 4 at-

carbone, 7

hydrogène, 10.

Il contient donc proportionnellement plus de carbone et d'hy- drogène que l'amidine.

lio. Il est insoluble dans 1 eau.

Il devient bleu par l'iode. La combinaison se décolore à 900 et redevient bleue en se refroidissant.

Une macération de dix mois dans leau ne l'altère pas.

1 20. M. Guérin l'ayant traité comparativement avec le ligneux par l'acide nitrique et par l'acide sulfurique, a vu que pour 100 lamidin donne 25,46 d'acide oxalique anhydre (1), et le li- gneux 24,78, et que le premier donne 1 i3,5y de sucre hydraté, et le second 1 1 1,2g.

121. Une eau de potasse que dissout lamidin est sans action sur le ligneux, la solution alcaline d'amidin précipite par les acides des flocons qui deviennent bleus par liode.

(1) En employant 8 p. d'acide nitrique.

284 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.

122. Un résultat remarquable observé par MM. Payen et Per- soz , c'est que la diastase dépouille l'amidin de la faculté de bleuir par 1 iode.

123. M. Guérin s est procuré l'amidin tégumentaire en faisant bouillir 200 p. d'eau sur une partie d'amidon, décantant la li- queur, et faisant bouillir de l'eau sur le résidu, jusqu'à ce que celle-ci cessât de se colorer en bleu par liode.

Amidin soluble.

1 24. L'amidin soluble, c'est-à-dire la matière provenant du ré- sidu de l'évaporation de la décoction d'amidon épuisé par l'eau bouillante de toute matière soluble, a présenté à M. Guérin toutes les propriétés de l'amidin tégumentaire; elle lui a donné mêmes proportions d'éléments, même quantité d acide oxalique et de sucre, quand on l'a traité par l'acide nitrique et par l'acide sulfurique.

125. Enfin, en faisant la somme des éléments de 6o,44 d'ami- dine , et de 3g,56 damidin , on tombe sensiblement sur les mêmes nombres que ceux obtenus de l'analyse directe du résidu de l'évaporation de la décoction d'amidon.

126. Le mémoire de M. Guérin est terminé par des expérien- ces sur la licbenine, qui est isomère avec l'amidine. En effet, M. Guérin lui trouve la même composition; mais elle en diffère parcequ'elle se gonfle dans l'eau froide, sans s'y dissoudre pour ainsi dire, et que sa solution bleuit à peine par l'iode.

127. Pour peu qu'on veuille considérer avec attention les ré- sultats de M. Guérin, on voit qu'ils expliquent:

la formation de l'empois par la disposition qu'a l'amidin soluble, lorsqu'il est dissous, à se séparer de l'eau;

rapport sur la fécule amylacée , ou l'amidon. 285

Pourquoi l'eau froide appliquée à l'amidon ne le dissout pas ou que très foiblement, puisqu en effet l'amidon est bien loin de contenir autant de matière essentiellement soluble qu'on le pensoit ;

Pourquoi les solutions damidine impure se troublent «à la longue»

128. En rendant compte plus haut ( 0,5 ) de la manière dont MM. Payen et Persoz avoient considéré la dextrine dans une de leurs notes du mois d avril, nous avons fait remarquer le rapport qu'il y avoit entre leur nouvelle manière de voir et les faits que M. Guérin avoit énoncés antérieurement (lettre du icr avril) sur la dextrine et la composition de l'amidon. En effet, tous les trois saccordoient sur la présence dans la dextrine dune matière soluble dans l'eau et insoluble dans l'alcohol, d'un sucre fer- mentescible, et d'une matière insoluble au moins dans l'eau froide, qui étoit l'amidin soluble de M. Guérin et l'amidone de MM. Payen et Persoz. MM. Payen et Persoz, en revenant sur leur amidone, et en l'étudiant dans ses rapports avec l'ami- don, la diastase et les produits que M. Guérin avoit obtenus de l'amidon, entreprirent des expériences qu'ils consignèrent dans deux mémoires qui furent présentés à l'Académie le 16 de, septembre et le 21 d'octobre i833; et ils s'éloignèrent non seulement de l'opinion que M. Guérin s'étoit faite de la composition immédiate de l'amidon, mais ils s'éloignèrent encore plus de la composition que M. Raspail et MM. Biot et Persoz lui avoientattribuée, puisqu'en définitive, comme nousallonslefaire voir, ils ne le considérèrent plus que comme une matière conte- nant au moins les 99.5 millièmes de son poids, d'un principe immédiat , l'amidone, tout-à- fait insoluble dans l'eau froide, et

286 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU l'aMIDON.

qui, sauf sa structure organique , et 4 ou 5 millièmes de corps étrangers, jouissoit de toutes les propriétés que les chimistes ont attribuées à l'amidon avant les recherches de M. Raspail.

i 2g. MM. Payen et Persoz ne croient donc plus à I existence de la dextrine ou à celle de l'amidine comme principe immédiat de I amidon : suivant eux, celui-ci est formé d'un tégument dans le- quel se trouvent un tissu cellulaire etlamidone; ils l'envisagent donc comme M. Raspail la fait [Annales des Sciences d'observa- tion, tome 3, pages 2 16 et suiv.) , sauf qu'au lieu d'y admettre un corps soluble tel qu'est la gomme, ils y admettent lamidone, qui est insoluble dans leau au-dessous de 65 d., et à laquelle ils attribuent les propriétés suivantes :

i3o. Lamidone est diaphane et incolore.

Elle absorbe de 0,20 à o,25 de son poids d'eau dans une at- mosphère saturée de vapeur.

Elle se gonfle dans l'eau froide sans rien lui céder, et ce n'est qu'à la température de 65 à yod. qu'elle s'y dissout.

Elle est insoluble dans l'alcohol.

Lamidone est précipitée par le tannin, leau de baryte et \v sous-acétate de plomb. Les deux premiers précipités sont so- lubles dans l'eau.

1 3 1 . Ce qui caractérise lamidone, suivant les auteurs, ce sont principalement la propriété de devenir bleue par sa combi- naison avec l'iode, et les changements qu elle éprouve de la part de la diastase.

Ils prétendent qu il n'y a dans l'amidon que lamidone qui bleuisse par l'iode, et que si l'on retrouve cette propriété dans des produits provenant de l'amidon soumis à divers agents , ces) qu ils retiennent une certaine quantité d'amidone qui a

RAPPORT SUR LA FECULE AMYLACÉE, 011 L AMIDON. '.'<S-

échappé à l'action de ces mêmes agents ; ils prétendent en outre que l'iodure d'amidone est insoluble dans l'eau au-dessous de 65 ; et il y a pins, c'est qu'ils semblent croire qu au-dessus de cette température il est plutôt suspendu dans l'eau que dis- sous. Ils ajoutent que les acides , les composés neutres solubles, les sels solubles, l'alumine, le phosphate de chaux, le charbon dos en déterminent la séparation.

i32. D'après cela il est visible:

i" Que MM. Payen et Persoz. rejettent l'opinion de M. Ras- pail, sur 1 existence dune matière volatile dans l'amidon, qui deviendroit bleue en s'unissant à 1 iode ;

Qu'ils rejettent l'opinion de M. Guérin et de M. Lassai- jpie, qui attribuent à une matière soluble, lamidine, la pro- priété de former avec l'iode un composé bleu soluble;

Qu'ils admettent nécessairement la présence de l'amidone dans 1 amidin té.;;umentaire, lamidin soluble,, et l'amidine de M. Guérin.

i33. Lorsqu'une partie d'amidon mise avec D/1000 de partie de diaslase et 5 parties d'eau , est exposée pendant une heure de 70 d. à y5, et que la réaction s'accomplit parfaitement, l'amidone est convertie poids pour poids en deux matières, savoir : en sucre fermentescibleet en une matière incristallisable très soluble dans feau et insoluble dans l'alcobol. C est cette dernière matière que les auteurs ont désignée d'abord par la lettre B(q5) et plus tard par le nom impropre de (jomtve; nous disons impropre, non pas seulement parce que la substance ne donne pas diacide mu- eique, mais par la raison que les auteurs ne la distinguent pas d'une manière précise des produits de l'amidon auxquels le nom de gomme a été donné ; et c'est ici l'occasion de rappeler que cinq

288 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.

substances, dont il a été question dans ce rapport, ont reçu déjà cette dénomination:

La matière soluble provenant de 1 action de la chaleur sur I amidon , et dont M. Vauquelin a parlé le premier;

La matière soluble non sucrée provenant de l'action de l'a- cide sulfurique sur l'amidon, dont M. Kirelilioff et M. Vogel ont parlé ;

La gomme normale de Couverchel, provenant sur-tout de I action d'un acide végétal, tel (pie le tartrique, sur l'amidon;

La gomme obtenue par Th. de Saussure de l'empois d ami- don abandonné à lui-même ;

Enfin, l'amidine elle-même, qui a reçu de plusieurs auteurs la dénomination de gomme.

i 34- Voici les propriétés que MM. Payen et Persoz attribuent à leur gomme produite par 1 action de la diastase sur 1 amidone.

Elle est très soluble dans l'eau et incristallisable. C'est elle qui donne à la bière sa viscosité.

Elle est soluble dans l'alcoliol foible et insoluble dans lalcohol concentré à o,5o.

Klle n'est pas précipitée par le tannin, ni par le sous-acétate de plomb, la baryte, les acides, les alcalis, les sels, 1 alumine et le cliarbon animal.

Klle ne bleuit pas par 1 iode.

L'acide sulfurique foible la convertit en sucre.

Lorsque l'action de la diastase sur 1 amidon est incomplète, on obtient une matière qui est représentée par cette gomme, du su- cre et de l'amidone, en un mot ce mélange de trois corps est de la dextrine.

1.35. MM. Paven et Persoz indiquent sept procédés pour se pro-

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. 289

curer 1 a ni idone; mais comme aucun d'eux ne donne, de leur aveu même,uu produit pur, que la diastasey démontre ton jours la pré- sence du tégument, nous en concluons «pie jusqu'ici lamidone à l'état de pureté n a point encore été obtenue. Au reste, s'il est vrai, comme ils le disent, que iooo parties d'amidon en renferment gg5 damidone au inoins, et que le reste consiste en tégument, tissu cellulaire, huile essentielle, traces de silice, de sous-carbonate et de phosphate de chaux, on concevra bien, comme nous l'avons déjà dit, (pie les propriétés de l'amidon représentent assez fidèle- ment celles de leur amidone.

i36. MM. Payen et Persoz conçoivent de la manière suivante l'action de l'eau sur l'amidon et la formation de l'empois.

Lorsqu'on chauffe i partie d'amidon dans 5 à 20 parties d'eau, ce liquide est absorbé par endosmose, l'amidon se gonfle et le tégument crève, mais ce tégument retient une partie damidone qui y est naturellement adhérente. Par le refroidissement l'eau reste interposée entre les particules de lamidone.

Lorsqu'on jette sur un filtre de l'eau qu'on a fait bouillir avec '/,00 de son poids d'amidon, la plus grande partie du té- gument reste sur le filtre, et l'autre partie passe au travers avec lamidone.

i3j. Les auteurs admettent qu'aux températures ordinaires lamidone est à l'état solide dans l'eau, et que dans cette circon- stance elle peut s'y gonfler ; on conçoit que l'empois pourroit être produit par un corps qui seroit doué des propriétés qu'ils assi- gnent à lamidone.

i38. Enfin MM. Payen et Persoz ont réuni dans ce mémoire tous les faits qui composent aujourd'hui l'histoire de la diastase.

Annales du Muséum, t. III, 3e série. 38

290 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON.

13g. Tel est l'exposé des recherches qui ont été renvoyées à notre examen.

i4o. Nous allons résumer les diverses opinions qui ont été émises sur la composition immédiate de l'amidon.

Nous discuterons ensuite les faits avancés par les divers au- teurs qui ont présenté à l'Académie des mémoires à ce sujet, afin de fixer l'état de la science et de déduire des observations qui nous paroîtront les plus exactes les conséquences les plus pro- bables.

[/fi- Jusqu'en 1820, époque M. Raspail considéra l'amidon comme un organe composé d'un tégument insoluble dans l'eau et de gomme arabique, ce produit de la végétation avoit été univer- sellement envisagé par les chimistes comme un principe immé- diat pur, sauf une matière grasse et quelques millièmes de cendre qu'il pouvoit contenir accidentellement.

142. Aucun chimiste, tout en admettant les observations ana- tomiques et physiologiques de M. Raspail, ne pouvoit croire à l'existence de la gomme arabique dans l'amidon, puisque celui-ci n'avoit jamais donné une trace d'acide mucique, tandis que la gomme arabique en fournit au moins les ,6/,00 de son poids.

i43. M. Gaventou examina le premier, sous le rapport chimi- que, le travail de M. Raspail ; non seulement il n'admit pasla pré- sence de la gomme arabique dans l'amidon, mais il nia qu'il s'y trouvât une matière soluble dans l'eau. Si ce liquide à la tem- pérature de 100 d. dissout l'amidon, c'est que ce corps éprouve une modification profonde; il devient, suivant lui, de l'amidine de Th. de Saussure.

1 44- M- Guibourt, après s'être convaincu par l'observation mi- croscopique que la structure de l'amidon étoit telle que M. Ras-

RAPPORT SUR LA FECULE AMYLACÉE, OU L AMIDON. 29 I

pail la voit décrite , ne partagea point son opinion sur la différence extrême qu'il admettoit entre la matière du tégument et la ma- tière que ce tégument renferme. Suivant lui , les différences de ces matières ne proviennent pas de la composition chimique, elles ne sent que de simples modifications d'agrégation des particules d'une même espèce de corps : car les deux matières bleuissent par liode et ont un grand nombre de propriétés communes. Si le tégument paroît différer beaucoup de la matière qu'il renferme par la manière dont il se comporte avec l'eau , cependant il n'y est pas tout-à-fait insoluble. Quoi qu'il en soit, si l'on veut considérer la partie soluble comme absolument distincte du tégument, on pourra, dit M. Guibourt, lui appliquer le nom damidine.

i45. Dans le temps M. Guibourt soccupoit de ce travail, M. Clievreul, qui admettoit la distinction de M. Raspail, dési- gnoit la partie soluble de l'amidon par le nom damidine , et le tégument par celui d'amidin: il employoit cette nomenclature, en attendant que L'analyse élémentaire eût prononcé si les deux matières dévoient être considérées comme deux espèces dis- tinctes, ou si elles devaient l'être comme deux sous-espèces d'un même corps.

1 46. MM. Biot et Persoz (i832), en considérant, avec M. Ras- pail , l'amidon comme un organe formé d'un tégument et d'une matière soluble, distinguèrent celle-ci de la gomme arabique par le nom de dextrine. Malheureusement ils eurent recours, pour l'extraire, à l'acide sulfurique; dès-lors, ils obtinrent non un produit pur, mais un mélange :

De sucre;

20 Dune matière qui se dépose de l'eau ( amidin soluble de Guérin, amidone de Payen et Persoz);

2y4 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON.

D'un autre côté l'existence de l'arnidin explique comment 1 eau froide a si peu d action sur l'amidon, fait difficile à concevoir, si on n'y admet qu'une matière très soluble dans leau mêlée de quelques millièmes de tégument.

1 5 1 . MM. Payen et Persoz, éclairés sans doute comme nous l'a- vons dit, par le travail de M. Guérin, qui fixoit l'attention sur la nécessité d'admettre dans lamidon autre chose qu'un tégument insoluble, et qu'une matière intérieure très soluble, et s'appuyant de 1 observation qu ils firent que la diastase le réduit en trois substances, dont aucune ne devient bleue par l'iode, le considé- rèrent comme étant dépourvu de toute matière soluble dans leau: ils caractérisèrent l'amidone renfermée dans un tégument, dont le poids étoit à peine les 4/loo0 de celui de l'amidon, par son insolubilité dans l'eau au-dessous de 65 d., les propriétés de bleuir avec l'iode, d'être précipitée par la baryte, le sous-acétate de plomb et la noix de galle, et enfin parla propriété d'être con- vertie par la diastase , poids pour poids, en sucre, et en une matière qu'ils appelèrent gomme. Il est évident que sauf la structure or- ganique qu'ils reconnoissoient à l'amidon, ils en revenoient, quant aux propriétés chimiques, à le considérer comme il l'avoit été par les chimistes avant M. Raspail, et comme il l'avoit été depuis par M. Gaventou ; résultat remarquable , puisque, si MM. Payen et Persoz ont raison, les travaux chimiques entre- pris sur l'amidon depuis 1825 ne pourroient plus être disposés sur une ligne droite, de manière que les derniers seroient les plus éloignés du point de départ; ils devraient l'être sur une ligne courbe fermée de manière que les plus récents viendraient se rejoindre aux plus anciens.

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON. 12 y 5

Discussion des faits précédents.

i52. L'amidon est formé d'un tégument et d'une matière inté- rieure qui en est absolument distincte, puisqu'elle seule est sus- ceptible de se dissoudre dans l'eau bouillante : ce fait a été éta- bli par M. Raspail.

1 53. Cette matière soluble n'est ni la gomme arabique, comme la dit M. Raspail, ni la dextrine pure, comme Font avancé MM. Biot et Persoz ; car s'il en étoit ainsi , pourquoi dans le pre- mier cas n'obtiendroit-on pas d'acide mucique en traitant l'ami- don par l'acide nitrique, et pourquoi, dans les deux cas, l'eau froide appliquée à l'amidon divisé par des moyens mécaniques, ne dissoudroit-elle pas facilement une matière qui a la solubilité que nous connoissons à la gomme arabique ou à la dextrine ':'

1 54. Nous sommes conduits par à donner une attention toute particulière à l'opinion de MM. Payen et Persoz et à celle de M. Guérin, puisqu'elles sont exemptes des diffieultés que nous ve- nons de signaler. Les questions à résoudre sont celles-ci : la ma- tière étrangère au tégument est-elle vin principe immédiat pur, l'amidon e, comme le disent MM. Payen et Persoz? ou est-elle formée d'amidine et d'amidin , comme l'assure M. Guérin? dans le cas la matière intérieure seroit représentée par un seul prin- cipe immédiat, celui-ci se transformeroit-il exactement, sous l'in- fluence de l'eau bouillante, en amidine et en amidin soluble?

1 55. Examinons les motifs que l'on a de considérer avec MM. Payen et Persoz la matière intérieure de l'amidon comme étant douée des propriétés qu'ils attribuent à lamidone.

1 5G. Lamidone étant une substance insoluble dans l'eau au- dessous de 65 d. et s'y dissolvant à chaud, on voit tout de suite

296 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.

pourquoi l'eau froide a si peu d'action sur l'amidon, et pourquoi il passe à l'état d empois lorsqu'on le chauffe au milieu de l'eau en proportion convenable, et à l'état de gelée lorsqu'après lavoir dissous dans l'eau, la liqueur est convenablement rapprochée et refroidie.

1 57. L'amidone étantla seule matière connue qui devienne bleue par l'iode, ayant de plus la propriété de précipiter l'eau de baryte , le sous -acétate de plomb et la noix de galle, suivant MM. Payen et Persoz, ils en concluent que lorsque ces propriétés se retrou- vent dans des matières provenant de l'amidon qui a été soumis à l'action de la chaleur, de l'eau chaude, de la diastase, des aci- des , etc., il faut qu'une portion de l'amidone de l'amidon ait ré- sisté à l'action du modificateur auquel ce dernier a été soumis. G est ainsi qu'ils attribuent à de l'amidone, la propriété de se co- lorer par liode, que possèdent Xamidine , famidin soluble et l'a- midin tégumentaire de M. Guérin. Assurément, cette conclusion est la plus satisfaisante à priori. 11 est plus simple de n'attribuer qu'à un seul corps et non à plusieurs une propriété remarquable, susceptible, par conséquent, de servir de caractère. D'un autre côté, une telle propriété se retrouvant dans plusieurs matières séparées d'un même tout, nous ne disons pas seulement qu'elle peut toujours faire présumer que ces matières ne sont pas des produits purs, mais nous ajoutons qu'elle doit toujours engager le chimiste à tenter des expériences raisonnées pour rechercher si la propriété commune que ces produits manifestent n'appar- tient pas à un seul corps; ce n'est qu'après avoir fait ces expé- riences, en avoir discuté les résultats, en ayant égard à la puis- sance des agents d'analyse, que l'on pourra tirer une conclusion satisfaisante. L'examen des acides méconique, paraméconique et

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU l' AMIDON. 297

pyroméeoniqueapprenant que ces corps ont la propriété commune de rougir par les sels de péroxide de fer; l'examen des acides tan- nique, gallique et pyrogallique apprenant que ces acides bleuis- sent par le péroxide de fer, sont bien propies à démontrer que ce qui avoit paru le plus simple, le plus philosophique, n'est pas toujours la vérité. Il résulte donc de ces exemples et de ce qui précède, que lorsqu'on trouve par l'expérience une propriété commune à différents produits dune analyse, on n'est pas plus fondé à priori à affirmer que cette propriété n'appartient qu'à une seule matière qui est mêlée à tous les produits dans chacun des- quels on l'observe, qu'on ne l'est à affirmer le contraire.

1 58. L'amidon se transformant en totalité par l'acide sulfuri- que en sucre solidifiable, c'est, dit-on , un argument en faveur de l'existence d'un seul principe tel que l'amidone dans l'amidon.

1 5g. Cet argument perd de sa valeur, si l'on considère qu'un as- sez grand nombre de principes immédiats très distincts les uns des autres subissent, comme l'amidon, cette transformation. On con- çoit, d'après cela, qu'il pourroit y avoir dans cette matière deux principes, comme lamidine et l'amidin soluble, qui seroient sus- ceptibles de l'éprouver. Il y a plus ; c'est que, comme il se produit dans tous les cas l'action de l'acide sulfurique n'est pas parfaite, une matière soluble incristallisable, insipide et non fermentesci- ble, ce fait pourroit s interpréter tout aussi probablement en di- sant que l'un des principes est plus disposé que l'autre à se chan- ger en sucre, que dans lliypothèse opposée Ion admet que le principe unique de l'amidon se change en matière soluble non sucrée avant de passer ta létat définitif de sucre.

160. Enfin, la conversion de l'amidon en matière soluble sous 1 influence de la chaleur, peut s'interpréter de la même manière

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 3g

2gS RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.

dans les deux hypotèses, s il étoit démontré que le produit solu- ble de 1 amidon torréfié ne consiste qu'en un seul corps.

1 6 1 . Examinons maintenant les motifs que M. Guéri n a eus pour considérer 1 amid n comme un composé d'arriidine, d'amidin so- luble et d'amidin téqumentaire ; et remarquons avant tout que lors- qu il a commencé ses recherches, on admettoit assez généralement, d'après M. Raspail , que l'amidon étoit formé d'un tégument in- soluble dans l'eau, contenant une forte proportion d'une matière qui y étoit très soluble; c est ce qui explique pourquoi M. Guérin n'a pas traité de l'action de l'eau sur l'amidon, comme il faudroit le faire aujourd'hui depuis que l'existence d'une matière soluble dans cette substance a été remise en question par MM. Payen et Persoz.

162. Suivant M. Guérin, la partie interne de l'amidon est une combinaison d amidine et d amidin soluble. Lorsqu'on y applique l'eau bouillante, tout se dissout, excepté peut-être une portion qui reste avec le tégument, et qui forme I amidin tégumentaire.

1 63. Lorsqu'on fait concentrer la liqueur filtrée et qu'on la laisse refroidir, avec les précautions convenables, l'amidin soluble se sépare à létat gélatineux; il est possible même d obtenir une vé- ritable gelée, qui n'est qu'un empois dépourvu de tégument.

1 64- Lorsqu'on évapore à sec et qu'on reprend le résidu par l'eau, l'amidine est dissoute avec un peu d'amidin, et le résidu d amidin retient un peu d amidine.

i65. On explique la séparation de l'amidine de Tamidin pari in- solubilité de celui-ci et l'affinité de l'amidin e pour l'eau . En effet, si l'amidin a été dissous d'abord, cela tient aux affinités de l'ami- dine et d'une certaine proportion d eau pour lui. Par l'évaporation cette proportion d'eau avant diminué, sans cependant tomber

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. 299

au-dessous de la proportion d'eau nécessaire pour dissoudre l'aniidine, lamidin par la force de solidité s'est séparé, précisé- ment ainsi que cela arrive à une solution de silice dans de l'acide hydroehlori<|ue très étendu qu'on fait évaporer ; le résultat est le même lorsque la solution d'amidon dans L'eau bouillante est évaporée dans le vide sec.

166. Les motifs que M. Guérin a eus de considérer l'aniidine et lamidin soluble comme un principe immédiat de l'amidon sont:

1 " Que lamidine est neutre et incolore comme lamidon ; qu'elle >e colore fortement par liode : à la vérité, la couleur qvii se développe n est pas identique à celle que donne lamidon; elle est plus violette , mais elle est bien plus rapprocbée de cette dernière que ne l'est la couleur rouge vineuse produite par la dextriue que Ion eonsidéroit comme un principe immédiat de l'amidon à lépoque du travail de M. Guérin;

Que l'eau froide enlève de l'aniidine et de lamidin so- luble, à lamidon. Mais M. Guérin n'est entré dans aucun détail à ce sujet.

1 67. Depuis la lecture de son mémoire, il a fait, devant la commis- sion, et pour répondre à ce que M. Payen disoit que l'eau froide ne peut rien enlever à l'amidon, même broyé, l'expérience suivante: On met daus un entonnoir, dont le bec a été fermé à la lampe, un filtre de papier ; on y verse de l'eau , de manière à remplir l'enton- noir et le filtre à moitié; puis on verse sur le filtre de l'amidon broyé et assez deau pour mouiller tout le papier. Enfin on porte avec une pipette effilée, au fond de l'entonnoir, une couche d'eau d'iode. Il ne se manifeste pas de couleur bleue pendant quelques minutes», preuve qu'il n'y a pas eu d'amidon qui ait passé au travers du papier. Mais au bout de six à douze minutes, on

ioo RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACEE, OU L AMIDON.

aperçoit des stries incolores (i) qui passent au bien dès quelles se mêlent à 1 iode. Or ce phénomène ne peut être attribué qu'à un corps dissous. Il nous paroît donc résulter de cette expé- rience que l amidon cède à F eau froide une matière soluble qui devient bleue par I iode , sans quon puisse attribuer ce phénomène à une portion d amidon qui ne seroit quen simple suspension dans feau.

168. Mais de ce qu'une matière bleuissant par l'iode, soluble dans l'eau, est enlevée à 1 amidon par ce liquide froid, est-ce une raison suffisante pour croire que toute la partie soluble dans l'eau bouillante de l'amidon est représentée par de lamidine et de l'amidin soluble, et en outre que ces dernières matières préexis- tent dans 1 amidon avant qu il soit soumis à Faction de 1 eau bouillante?

169. Nous ne le pensons point, par les raisons suivantes :

Il pourrait arriver qu'une matière telle que l'amidone pos- sédât la propriété de bleuir comme lamidine et l'amidin en les- quels elle se transformerait sous l'influence de leau et dune température convenable; dès-lors on ne pourrait pas plus con- clure, d'après la coloration de l'amidon par liode, la présence de lamidine et de l'amidin dans cet amidon, qu'on ne pourrait conclure de la coloration en bleu du lavage à froid de l'amidon broyé la présence de l'amidone dans ce lavage.

20 II pourrait arriver que la matière qui bleuit avec liode et qui est enlevée par l'eau froide à l'amidon écrasé et mis sur un filtre dans l'expérience de M. Guérin, fût dans une si foible pnv

(1) Les stries incolores ne s'aperçoivent que dans le cas les conditions à l'ex- périence sont les plus favorables possibles.

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON. 3ol

portion relativement à la matière insoluble, que l'on ne pourroit en conclure que l'amidon renfermeroit 0,60 environ d'amidine, comme le dit M. Guérin. En effet, si Ton admet que l'eau froide n'enlève à 1 amidon broyé qu'une très foible quantité de matière, tandis que l'eau bouillante en enlève 0,60 d'amidine soluble dans l'eau froide après qu'elle a été isolée de l'amidin, il paraîtra naturel de penser qu'une matière comme l'amidone forme presque toute la masse de l'amidon, et qu'il faut le concours de l'eau et de la chaleur pour en opérer la transformation en amidine et en amidin.

1 ~o. Quant à Yamidin téquinentaire, il est extrêmement proba- ble qu'il est formé du tégument et de la même substance que celle qui constitue essentiellement lamidin soluble. Le tégument nous paroît, sinon identique, du moins très analogue au ligneux ; et le procédé qui nous semble le plus simple pour l'obtenir à l'état de pureté, est celui de MM. Payen et Persoz, qui con- siste à traiter 1 amidon par une quantité suffisante de diastase. Dans ce cas on obtient un poids de tégunent qui s'élève à peine aux 4 millièmes de celui de l'àtnidon, et qui n'a point la propriété de bleuir par liode. Cette petite quantité de tégument pur, sa composition probablement identique ou très rapprochée de celle du ligneux, et en outre la composition de l'amidin soluble très rapprochée elle-même de celle du ligneux, expliquent comment M. Guérin a pu trouver l'amidin tégumentaire identique, par la composition, à l'amidin soluble.

171. Mais de ce que nous admettons que la diastase isole le té- gument de î amidon de sa matière intérieure, en conclurons-nous, avec MM. Payen et Persoz, que Y amidine et ïamidîn soluble doivent leur propriété de se colorer par l'iode à de l'amidone ou à de

302 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON.

l'amidon non altéré qui s'y trouve mélangé? Non certainement, parceque nous serions conduits à admettre comme démontré qu'il n existe au une seule matière , lamidone, qui devienne bleue par tiède.) or cette proposition de MM. Payen et Persoz ne nous paroît poini avoir le degré de certitude qu'ils y attachent.

i 72. En effet, l'amidone étant soluble dans l'eau au-dessus de 65 d., comment se feroit-il que Vamidin soluble de M. Guérin, après avoir été isolé de l'amidine , ne seroit pas redissous par l'eau bouillante? comment n'en seroit-il pas de même de l'amidin tégumentaire , qui nedevoit guère contenir ^ d'après MM. Payen et Persoz, qu'un dixième de son poids de tégument pur, la seule matière de l'amidon qui, suivant eux, est insoluble dans l'eau bouillante?

173. D'un autre côté, MM. Payen et Persoz admettent la pré- sence de l'amidone en simple suspension dans la solution d ami- dine, et généralement dans tous les liquides filtrés provenant de divers traitements que l'on a fait subir à l'amidon, liquides aux- quels plusieurs chimistes ont reconnu la limpidité des véritables dissolutions, en même temps quils y ont constaté la propriété de se colorer en bleu ou en violet par l'iode. SrTon se rappelle que nous avons dit que M. Lassaigne a conservé depuis plus d un an une solution colorée d'iodure damidine sans qu'il s y soit formé aucun dépôt sensible, et si l'on se rappelle (pie MM. Payen et Persoz trouvent que liodure d'amidone est encore moins so- luble que l'amidone, on pensera sans doute avec nous que l'as- sertion de MM. Payen et Persoz est loin d'être démontrée.

1 74. En résumant cette discussion , on voit:

Que l'analyse de l'amidon par M. Guérin ayant été faite au moyen de l'eau bouillante, on peut croire, d'après les modifies-

KAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON. In !

lions que l'eau et la chaleur peuvent faire subir à la constitution de beaucoup de produits de l'organisation, que l'amidinè etla- midin solublc sont le nésultat d'une transformation que l'amidon a subie dans les circonstances dont nous parlons. Une expérience qui, si elle ne donnoit pas une solution parfaite de la question , Pavanceroit beaucoup, seroit d'épuiser complètement, par l'eau froide, un poids déterminé d'amidon pulvérisé avec tout le soin nécessaire pour éviter l'altération que pourroit produire nue trituration trop rapide, et d'évaporer les lavages dans le vide sec. On pèseroit la matière enlevée par l'eau froide, et l'on verroit si ce résidu seroit identique à celui qu'on obtient au moyen de l'eau bouillante. Dans le cas le premier résidu seroit plus con- sidérable que le second , il faudroit l'épuiser par l'eau bouillante et comparer l'extrait ainsi préparé à celui obtenu au moyen de l'eau froide. Si l'eau froide donnoit des produits identiques, quant à la nature et à la proportion, à ceux obtenus avec l'eau bouillante, il y auroit une grande probabilité que l'amidinè et l'amidin seroient les vrais principes immédiats de l'amidon; nous supposons, bien entendu , que les poids des produits solubles et du résidu représenteroient exactement le poids de l'amidon sou- mis à lexpérience.

On voit :

Que nos connoissances sur toutes les circonstances l'iode a été mis en contact, soit avec l'amidon, soit avec les produits que l'on en a obtenus en le traitant par l'eau, les acides, etc., ne sont point assez nombreuses ni assez précises pour qu'on puisse s'appuyer de ces connoissances soit pour conclure de la colora- tion de l'amidinè et de l'amidin la préexistence de ces matières dans l'amidon, soit pour conclure de la coloration de ces mêmes

302 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, ou L'AMIDON.

l'amidon non altéré qui s'y trouve mélangé? Non certainement, parceque nous serions conduits à admettre commedémontré qu'il n existe quune seule matière , lamitlone, qui devienne bleue par liode; or cette proposition de MM. Payen et Persoz ne nous paroît point avoir le degré de certitude qu'ils y attachent.

172. En eFfet, l'amidone étant soluble dans l'eau au-dessus de 65 d., comment se feroit-il que lamidin soluble de M. Guérin, après avoir été isolé de l'amidine , ne seroit pas redissous par l'eau bouillante? comment n'en seroit-il pas de même de lamidin tégumentaire,qui nedevoit guèrecontenir, d'après MM. Payen et Persoz, qu'un dixième de son poids de tégument pur, la seule matière de l'amidon qui, suivant eux, est insoluble dans l'eau bouillante?

(73. D'un autre côté, MM. Payen et Persoz admettent la pré- sence de l'amidone en simple suspension dans la solution d'ami- dine, et généralement dans tous les liquides filtrés provenant de divers traitements que l'on a fait subir à l'amidon, liquides aux- quels plusieurs chimistes ont reconnu la limpidité des véritables dissolutions, en même temps qu'ils y ont constaté la propriété de se colorer en bleu ou en violet par l'iode. SrTon se rappelle que nous avons dit que M. Lassaigne a conservé depuis plus d un an une solution colorée d'iodure damidine sans qu il s'y soit formé aucun dépôt sensible, et si l'on se rappelle (pie MM. Payen et Persoz trouvent que l'iodure d'amidone est encore moins so- luble que l'amidone, on pensera sans doute avec nous (pie l'as- sertion de MM. Payen et Persoz est loin d'être démontrée.

174. En résumant cette discussion , on voit:

Que l'analyse de l'amidon par M. Guérin ayant été faite au moyen de l'eau bouillante, on peut croire, d'après les modifica-

RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, ou L'AMIDON. '.<> .

lions que l'eau et la chaleur peuvent faire subir à la constitution de beaucoup de produits de l'organisation , i|ue l'amidine et la- inidin soluble sont le résultat d'une transformation que l'amidon a subie dans les circonstances dont nous parlons. Une expérience qui, si elle ne donnoit pas une solution parfaite de la question , l'avancerait beaucoup, seroit d'épuiser complètement, par l'eau froide, un poids déterminé d amidon pulvérisé avec tout le soft) nécessaire pour éviter l'altération que pourroit produire une trituration trop rapide, et d'évaporer les lavages dans le vide sec. On pèserait la matière enlevée par l'eau froide, et Ion verroit si ce résidu seroit identique à celui qu on obtient au moyen de l'eau bouillante. Dans le cas le premier résidu seroit plus con- sidérable que le second , il faudroit l'épuiser par l'eau bouillante et comparer l'extrait ainsi préparé à celui obtenu au moyen de l'eau froide. Si l'eau froide donnoit des produits identiques, quant à la nature et à la proportion, à ceux obtenus avec l'eau bouillante, il y auroit une grande probabilité que l'amidine et l'amidin seroient les vrais principes immédiats de l'amidon; nous supposons, bien entendu , que les poids des produits solubles et du résidu représenteroient exactement le poids de l'amidon sou- mis à l'expérience.

On voit :

Que nos connoissances sur toutes les circonstances l'iode a été mis en contact, soit avec l'amidon, soit avec les produits que l'on en a obtenus en le traitant par l'eau, les acides, etc., ne sont point assez nombreuses ni assez précises pour qu'on puisse s'appuyer de ces connoissances soit pour conclure de la colora- tion de l'amidine et de l'amidin la préexistence de ces matières dans l'amidon , soit pour conclure de la coloration de ces mêmes

3o4 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.

produits leur mélange avec de l'amidon non altéré ou de l'ami- done. Entre plusieurs expériences relatives à Faction de l'iode sur l'amidon, il nous semble que les suivantes devroient être tentées.

L'amidon et l'iode deviennent-ils bleus au milieu de l'eau absolument privée d'air?

L'amidon chauffé seul au milieu de l'eau pure ou salée en vase clos et distillatoire donne-t-il un produit susceptible de bleuir par liode?

L'amidon traité avec la diastase dans un appareil distilla- toire, soit contenant de l'air, soit n'en contenant pas, donne-t-il un produit doué de cette propriété?

175. Une idée qui se présente naturellement à l'esprit dans la question que nous traitons est assurément celle de savoir si la disparition de la faculté de bleuir par l'iode résulte de ce qu'un corps qui la possède se volatilise, ou bien de ce qu'une matière fixe qui la possédoit s'est transformée en d'autres corps qui en sont dépourvus.

176. Enfin, nous ajouterons que deux séries de recherches devroient être entreprises.

Dans la première, on étudieroit comparativement tous ces pro- duits incristallisables, insipides, solubles dans l'eau , auxquels on a donné le nom impropre de gomme; par exemple, ceux qui résultent de faction de la chaleur, des acides, de la diastase sur l'amidon : on recherclieroit leurs analogies et leurs diffé- rences, et si on peut les séparer en plusieurs sortes de matière.

Dans la seconde, on étudieroit l'amidine et l'amidin placés dans les mêmes conditions que celles l'amidon a donné les produits précédents; on verroit s'ils se comportent de la même

RAPPORT SUR LA FÉCDLE AMYLACÉE , OU L AMIDON. 3o5

manière que l'amidon, s'ils donnent chacun des produits diffé- rents, ou des produits identiques.

177. La Commission en faisant un rapport aussi long que celui qu'elle soumet à l'Académie, a eu plusieurs objets en vue quelle eroit devoir récapituler.

Elle a voulu témoigner aux auteurs dont elle a jugé les travaux, l'importance qu'elle y attache, par le temps qu'elle a donné à leur examen.

En liant ces travaux aux recherches antérieures, elle a voulu donner au publie une preuve de l'estime qu'elle accorde aux sa- vants qui ont ouvert une carrière; et, par même, elle a cru en- trer dans l'objet de l'institution de l'Académie, en rattachant l'histoire du passé à celle du présent.

En discutant plusieurs points qui lui étoient soumis, elle s'est proposé de faire sentir aux jeunes chimistes, combien il est souvent difficile, lorsqu'on traite les sujets les plus simples en apparence, d'arriver à des conclusions précises et incontestables; combien il importe à leur réputation, qu'ils ne publient pas trop tôt des expériences qui ne sont point encore assez précises ou assez nombreuses pour établir une opinion. Us ne doivent pas perdre de vue, que dans létat actuel de la Science, les faits sont si multipliés, les expériences demandent tant de précau- tions pour donner des résultats vraiment propres à avancer la chimie, il est difficile qu'une Commission de l'Institut décide des questions controversées qui exigent impérieusement de nouvelles recherches ; conséquemment dans le cas elle n'en entreprend pas, elle ne peut que constater si la description des expériences Annales du Muséum, t. III, 3' série. ^o

3o6 RAPPORT SUR La FÉCULE AMYLACÉE , OU LAMIDON.

est suffisante pour faire croire à leur exactitude, et en outre si les conclusions que les auteurs en tirent sont logiquement dé- duites de leurs observations.

CONCLUSION.

178. Nous avons l'honneur de proposer à l'Académie :

D'insérer le mémoire de M. Guérin dans le Recueil des Sa- vants étrangers, et d'approuver la marche qu il a suivie dans ses recherches, lorsqu après avoir décrit les matières qu'il regarde comme les principes immédiats de l'amidon, il les a soumises à l'analyse élémentaire :

20 D'insérer le mémoire de M. Lassaigne dans le Recueil des Sa- vants étrangers;

D'insérer dans le même Recueil l'extrait détaillé des recher- ches de MM. Payen et Persoz sur la diastase et l'amidone, qui a été remis à la Commission par les auteurs ;

D'engager M. Guérin et MM. Payen et Persoz à continuer leurs recherches sur la composition immédiate de l'amidon, afin d'arriver à des conclusions définitives.

E. CHEVREUL, Rapporteur.

EXAMEN

D'UN CARACTÈRE OPTIQUE

A LAIDE DUQUEL ON RECONNOIT IMMEDIATEMENT, SUIVANT M. BIOT, LES SUCS VÉGÉTAUX QUI PEUVENT DONNER DU SUCRE ANALOGUE AU SUCRE DE CANNE, ET CEUX QUI NE PEUVENT DONNER QUE DU SUCRE SEMBLABLE AU SUCRE DE RAISIN (i).

PAR M. CHEVREUL.

i. En développant dans une note spéciale les raisons sur les- quelles repose l'opinion émise dans le rapport précédent , relati- vement à 1 importance du caractère optique proposé par M. Riot, pour la chimie organique, je crois faire une chose convenable en ce que je démontrerai que cette opinion n'a pas été conçue légèrement; elle n'est en effet qu'une application des vues que j'ai exposées ailleurs , il y a long-temps , sur l'importance relative des diverses propriétés qui peuvent servir de caractères dans la définition des espèces chimiques considérées individuellement et en général.

2. Pour atteindre mon but je vais examiner le caractère op- tique proposé par M. Biot,

Relativement à ce qu'on peut dire contre son importance dans l'analyse organique et dans la définition des espèces;

Relativement à l'utilité dont je le crois susceptible pour la connoissance des arrangements divers des atomes, ou des parti-

(i) Cet examen se rapporte à la note (i), page 9.70 du Rapport sur l'Amidon , <le M. Cuevreul.

3o8 EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE.

cules dune même espèce, l'appréciation des changements qui peuvent survenir dans des corps d'espèces déterminées mêlés ensemble, et l'utilité réelle dont il me paroît susceptible comme réactif ou indice clans la recliercbe des espèces Chimiques d'o- rigine organique.

§ ï De ce quàn peut dire contre f importance du caractère optique.

ARTICLE PREMIER.

De ce qu'on peut dire contre l'importance du caractère optique dans l'ana- lyse organique immédiate.

3. Examinons successivement le cas vin suc dévie le plan de polarisation à gauche, celui il le dévie à droite, enfin le cas il n'y a pas de déviation; nous parlerons ensuite de la difficulté d'apprécier la quantité de la matière active d'après la densité du liquide elle est dissoute, difficulté qui se présente dans les deux cas de déviation.

a) Déviation à gauche.

4- Lorsqu'on observe une déviation du plan de polarisation à gauche, comment saura-t-on reconnaître immédiatement si cette propriété appartient à de la gomme arabique ou à du sucre de raisin non solidifié, puisqu'elle leur est commune? Gomment pourra-t-on s'assurer que la propriété du suc ne provient que de l'une ou de l'autre de ces substances, ou bien qu'elle est la ré- sultante de l'activité de toutes les deux? Enfin quelle certitude aura-t-on qu'elle ne soit pas due à d'autres corps que la gomme et le sucre de raisin non solidifié?

b) Déviation à droite.

5. Mêmes incertitudes si l'on observe une déviation à droite; car la dextrine de Biot, le sucre de canne, le sucre d'amidon de

EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE. 3<>9

première formation, le sucre d'amidon de deuxième formation, le sucre de raisin solidifié, ont tous la propriété de dévier le plan de polarisation à droite.

G. Il y a plus: le sucre d'amidon de première formation et le sucre de canne ont presque la même énergie, de sorte que, de l'aveu de M. Biot, il faut recourir à la fermentation alcoholique, qui intervertit le plan de polarisation à gauche pour le sucre de canne, et qui ne change pas celui du sucre de fécule, ou bien à faction de l'acide sulfurique, qui fournit le même résultat. M. Biot donne la préférence à ce dernier moyen, pareeque la fermentation est, dit-il, une opération trop peu connue. Mais l'acide sulfurique pouvant développer du sucre d'amidon ou de raisin avec des principes non sucrés, son usage, dans quelques cas au moins, n'induira-t-il pas en erreur? Enfin, dès qu'on est obligé de recourir à la fermentation ou à l'acide sulfurique, il est évident que le caractère de la polarisation circulaire ne four- nit point le moyen de reconnoître immédiatement les sucs végé- taux qui peuvent donner du sucre analogue au sucre de canne, et ceux qui ne peuvent donner que du sucre de raisin , et que dès-lors il n'a pas l'avantage, dans l'analyse organique, de don- ner une indication plus précise que celle fournie par des pro- cédés chimiques auxquels on peut objecter d'avoir troublé 1 état d'équilibre des éléments des matières que l'on a séparées les unes des autres par leur moyen. c) Cas il n'y a pas île déviation.

7. M. Biot cite un cas il a trouvé une liqueur extrêmement sucrée a rotation nulle (i), parcequ'elle contenoit à-la-fois du sucre de raisin non solidifié et du sucre de raisin solidifié. Enfin

(1) Nouvelles Annales du Muséum, '.¥ série, tome II, pages 34' et Z\z.

3lO EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE.

il a fait la remarque que le premier de ces sucres, à l'aide du temps, éprouve un changement graduel qui diminue son pou- voir rotatoire à gauche pour le porter vers la droite. Ainsi le même corps éprouve spontanément un changement moléculaire qui tend à le faire passer successivement par une série d'états marqués des signes +o et . D'après un pareil résultat com- ment concevoir que les états extrêmes, marqués des signes -+- et , seroient pour d'autres corps des caractères de précision propres à les faire reconnoître immédiatement dans les sucs des plantes?

(1) Difficulté d'apprécier la quantité d'un principe actif d'après la densité du liquide qui le tient en solution.

8. L'action de dévier le plan de polarisation, soit à gauche, soit à droite, étant le produit de toutes les molécules actives qui se trouvent dans le liquide soumis à l'expérience, il en résulté que pour le cas le plus simple , celui l'activité émane d'un seul principe, lorsqu'il s'agira de prononcer sur la nature spécifique de ce principe, il faudra avoir égard à sa proportion relative- ment au dissolvant; car la quantité pouvant suppléer à la foi- blesse d'action, deux solutions pourront avoir le même pouvoir rotatoire, quoique l'une contienne un principe bien moins éner- gique que l'autre.

9. Comment reconnoîtra-t-on cette proportion? C'est, suivant M. Biot, en prenant la densité des liqueurs. Mais si la détermi- nation de la densité peut donner des résultats positifs, ce n'est qu'autant (pie l'on auroit formé d'avance, pour chaque principe actif, des tables de leurs solutions respectives, dan.. < iiacune des- quelles les densités correspondraient à des proportions détermi- nées du principe dissous et aux pouvoirs rota toi res des solutions faites suivant ces mêmes proportions.

EXAMEN DUN CARACTÈRE OPTIQUE. 3 1 1

io. Sans de pareilles recherches, sans savoir positivement quelle est la nature des corps qui accompagnent un ou plusieurs princi- pes actifs , quelles sont leurs proportions relativement à leur dis- solvant, quelle est leur influence sur la densité du suc ils se trouvent, comment posera- 1- on une règle générale propre ù apprécier dans un suc végétal doué de la propriété de dévier le plan de polarisation, la densité qui se rapporte spécialement au principe actif ou aux principes actifs de ce suc, afin d'en déduire et la nature et les proportions de ce principe ou de ces principes:' Or l'ensemble des recherches préalables nécessaires pour sur- monter cette difficulté manque actuellement à la science.

ARTICLE DEUXIEME.

De ce qu'on peut dire contre l'importance du caractère optique dans la définition des espèces chimiques.

i i . Quoiqu'il n'y ait pas, pour classer et définir les espèces chimi- ques, une subordination de caractères comparable à celle qu'on observe dans les classifications naturelles, les espèces zoologi- ques et botaniques, douées de la vie, sont ordonnées en genres, familles, ordres et divisions supérieures, il y a pourtant en chi- mie des propriétés dont limportance, reposant sur les distinctions essentielles à cette science, fournit des caractères plus ou moins rationnels pour grouper les espèces entre elles , ou pour les dis- tinguer les unes des autres. Les différences qu'on remarque entre la classification des espèces chimiques et celle des espèces zoo- logiques et botaniques tiennent sur-tout, ainsi que je l'ai déve- loppé ailleurs, au très petit nombre des propriétés générales qui sont susceptibles de servir de caractères généraux aux espèces chimiques, au rapport corrélatif de ces propriétés, et enfin à ce que l'objet spécial de la chimie est la circonscription des espèces.

3l2 EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE.

Entrons clans quelques détails relativement aux propriétés qui peuvent servir de caractères aux espèces chimiques, soit pour les grouper, soit pour distinguer et faire reconnoître chacune d'elles en particulier.

12. La propriété comburante et la propriété combustible dans les corps simples, la propriété acide et la propriété alcaline dans les corps composés, sont de ces propriétés générales qui, si elles ne peuvent servir à former des groupes parfaitement circon- scrits à cause de leur corrélation, servent cependant à donner une idée précise d'un corps qui possède une de ces propriétés à un certain degré d'énergie. Prenons pour exemple 1 acidité dans un corps oxigéné elle est suffisamment énergique pour enle- ver l'alcali à la matière rouge du tournesol.

De ce qu'il a cette faculté, qui lui vaut la qualification d'acide , on peut conclure :

Qu'il se combinera à tous ou du moins à la plupart des com- posés doués de l'alcalinité;

Que la proportion de potasse ou de toute autre oxibase né- cessaire pour neutraliser cet acide une fois connue, on pourra sans recourir à l'expérience savoir la quantité des autres oxi- bases capables de neutraliser ce même acide;

Qu'il y aura beaucoup de probabilité pour prévoir l'action de cet acide sur les principes colorants organiques.

i3. Il y a des propriétés qui , sans avoir l'importance des pré- cédentes, ont cependant ceci d'intéressant qu'elles peuvent four- nir d'utiles indications. Par exemple, de ce qu'une substance précipite sans altération les matières animales de l'eau elles sont dissoutes, on pourra induire de ce fait avec une grande probabilité , qu'elle conservera les matières animales ainsi que le font les tannins ; et je ferai remarquer que presque toutes les

EXAMEN DUN CARACTÈRE OPTIQUE. 3 I 3

substances qui sont dans ce cas, quoique pouvant différer ex- trêmement par leurs éléments, ont cependant plusieurs pro- priétés analogues; entre autres, une saveur plus ou moins as- uingente.

i4- Les propriétés dont il vient d'être question (12 et i3) sont remarquables, quoique sous des rapports différents, lorsqu'il s'agit d'établir une communauté de caractères entre un nombre plus ou moins grand d'espèces chimiques, qui peuvent d'ailleurs différer beaucoup sous le rapport de la composition élémentaire. Examinons maintenant les propriétés qui sont le plus propres à définir les espèces en particulier.

i5. Les propriétés les plus convenables à ce dernier objet sont assurément celles qui se manifestent à nos observations avec une égale intensité, dans les différentes conditions des échantillons de l'espèce qui les possède, se trouvent placés. Par exemple , l'acidité que nous avons considérée comme une des propriétés les plus générales des corps composés, pourra devenir un caractère spé- cifique de précision, lorsque nous la considérerons dans un corps acide en particulier, sous le rapport de la proportion en poids qu'une quantité donnée de cet acide exigera de potasse ou de tout autre alcali pour être neutralisée. En effet, cette proportion sera constante tant que la nature spécifique de l'acide persistera.

16. Des propriétés qui se manifestent par des phénomènes remarquables et faciles à produire, sont encore propres à devenir des caractères spécifiques ; mais je ferai remarquer que ces carac- tères sont d'autant plus spécifiques, que la composition élémen- taire de l'espèce éprouve le moins de changement possible : c'est d'après cette considération que j'ai fait trois groupes de propriétés chimiques, suivant que l'espèce n'éprouve pas de

Annales du Muséum, t. III, Z' série. 4l

3 I 4 EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE.

changement sensible dans sa composition, suivant quelle en éprouve un qui ne va pas jusqu'à l'empêcher de reprendre sa composition première, et enfin suivant que le changement est assez profond pour l'empêcher de la reprendre (i). Cette distinc- tion est très importante lorsqu'on veut se rendre compte, dans la recherche des principes immédiats des êtres organisés, de la valeur d'indications Fournies par ce qu'on appelle en chimie des réactifs (2).

17. Il estdes propriétés physiques qui fournissent des caractères d'autant plus précieux pour faire reconnoître les corps dans les recherches analytiques, que le nombre des espèces qui les possè- dent, est plus petit , et que ces espèces sont d'ailleurs plus faciles à distinguer les unes des autres par d'autres caractères. Telle est la propriété de produire une vapeur violette, qui n'appartient qu'à l'iode et à l'indigo, corps bien distincts, puisque la vapeur du premier n'éprouve aucune altération aux températures les plus élevées, tandis que la vapeur du second est altérée complètement au-dessous même de 5(3o d.

18. En définitive, les propriétés qui fournissent au chimiste les caractères les plus propres à classer, à définir et à faire retrouver les espèces chimiques dans les analyses, sont :

(a) Celles que l'on retrouve dans l'espèce de ïa manière la plus persistante, quelle que soit la diversité des circonstances cette espèce est placée;

(b) Celles dont l'existence en entraîne nécessairement d'autres ;

(c) Celles qui sont en général concomitantes ;

(1) Considérations, générales sur l'analyse organique , page 34 à 42- Levrault , Paris, 1824.

(2) Rapport de M. Chrevreul sur un Mémoire de M. Donné. Annales de chimie et de physique, tome 38, page 89 et suiv.

EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE. 3i5

(d) Celles qui faciles à constater, ri 'appartenant qu'à un petit nombre d espèces très différentes d'ailleurs, sont précieuses poul- ies recherches analytiques ou pour concourir avec d'autres pro- priétés à caractériser ces espèces, mais dont l'existence ne peut rien faire préjuger relativement à une analogie de propriétés entre les corps cjui les possèdent.

Examinons maintenant, d'après les vues que je viens d'exposer, le caractère optique proposé par M. Biot.

19. Le sucre de raisin qui n'a pas été solidifié tournée gauche le plan de polarisation ; et comme il ne change pas de nature chimique, suivant M. Biot, lorsqu'il cristallise au sein du jus de raisin ,et qu'alors il tourne le plan de polarisation à droite, il s'en- suit que cette propriété n'est pas fondamentale , puisqu'elle se ren- contre dans une même espèce avec deux signes différents,' elle ne remplit donc pas la condition (18 a).

20. Le sucre de canne a certainement moins d analogie avec le sucre d'amidon de première formation , quecelui-ci n'en a avec le sucre d amidon de deuxième formation : cependant les deux premiers ont une action égale ou à-peu-près, tandis que celle du sucre d'amidon de deuxième formation est bien plus foible que celle du sucre d'amidon de première formation. // est évident d'après cela que le caractère optique proposé par M. Biot, ne se rattache pas a une de ces propriétés dont l'existence en entraîne nécessairement ou en fait préjuqer d'autres , puisqu'il tend à con- fondre deux corps très différents , et que d'un autre côté il établit une différence entre deux corps qui ont d'ailleurs la plus qrande analo- gie de propriété et de composition. Il ne remplit donc pas les condi- tions^ 8 bcd).

. De la manière dont M. Biot a exposé ses observations, il me semble, dans l'état actuel des choses, que la propriété de dévier

il G EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE.

le plan de la lumière polarisée est liée, dans ses variations , plutôt avec les arrangements divers que les particules d'une même espèce peuvent prendre sans se dénaturer, quelle ne test avec les arrange- ments divers qui constituent des espèces différentes ; de sorte qu'au- jourd'hui il n'y a pas plus de rapport mutuel à établir entre les espèces qui agissent dans le même sens et avec la même énergie , qu'il riy a a présumer une grande opposition entre les propriétés de deux espèces qui agissent différemment sur le plan de polarisation.

§ n.

Utilité dont peut être le caractère optique.

22. Je viens d'exposer ce que l'on peut objecter à l'usage du caractère optique tel qu'il a été présenté par son auteur ; je vais dire maintenant en quoi il me paroît pouvoir être utile. Je m'es- timerai heureux si mes lecteurs voient, dans cette manière d'exa- miner la valeur d'un caractère physique que l'on propose d'ap- pliquer à la chimie organique, le véritable sentiment qui m'anime, celui de restreindre à ses limites une chose qu'on en a fait sortir en lui donnant une généralité qu'elle n'a pas et un degré de pré- cision qu'elle ne pourra atteindre que par des expériences ulté- rieures, et cela encore dans les limites que j'assigne.

ARTICLE PREMIER.

Utilité du caractère optique pour les arrangements divers des atomes ou des particules d'une même espèce.

23. S'il est vrai, ainsi que M. Biot le pense, qu'un même corps, comme le sucre de raisin , quoique dissous dans 1 eau , affecte des états moléculaires tels, qu'il dévie le plan de polarisation à droite ou à gauche, suivant que la solution a été faite avec du sucre qui a cristallisé ou que la solution est celle que nous présente la nature dans le jus même qu'on vient d'extraire du raisin, il est

EXAMEN DUN CARACTÈRE OPTIQUE. 3 1 7

intéressant sans doute de rechercher si d'autres espèces de prin- cipes immédiats présentent uu phénomène analogue, afin de voir si on ponrroit tirer de cette recherche quelque conséquence relative, soit aux arrangements divers dont les atomes ou les particules de ces espèces prises chacune en particulier seroient susceptibles, soit à la cause qui produit la variationdu phénomène.

24. Il est important, incontestablement, de rechercher dans l'étude à laquelle on soumet une espèce de corps amenée au plus grand état de pureté possible, Faction quelle est capable d'exer- cer sur le plan de polarisation , lorsqu'elle est dissoute dans des li- quides quelconques , comparativement à l'action quelle est ca- pable d'exercer après avoir été exposée à l'influence de quelque agent, tel que la lumière, la chaleur, 1 électricité.

25. Je ferai remarquer que 1 importance de ces recherches, pour le chimiste, n'est pas de constater qu'il y a eu un change- ment notable dans le pouvoir rotatoire qu'une substance sou- mise à un certain agent a éprouvé, lorsque cette substance a été évidemment dénaturée, c est-à-dire transformée en une matière absolument distincte de ce qu'elle étoit avant 1 expérience; mais que limportance de ces recherches est dapprendre au chimiste sil y a eu véritablement changement d'arrangement de parti- cules dans des cas des matières soumises à des expériences pa- roîtroient, à un premier examen , n'avoir éprouvé aucune altéra- tion , et , sans lépreuve de la polarisation circulaire, on auroit pu être conduit à conclure qu'elles n'en ont éprouvé absolument aucun.

26. Je cite un exemple pour éclaircir ma proposition.

La solution d'amidon, dans l'eau bouillante, est convertie en sucre par l'acide sulfurique. L'amidon dissous dans l'eau étant insoluble dans l'alcoliol , tandis que le sucre en lequel il se eon-

3 1 8 EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE.

vertit ne lest pas, on a un moyen de reconnoîtredansla réaction de l'acide sulfurique sur l'amidon , l'époque commence la con- version de ce principe en matière sucrée, et celle elle est com- plète. Si maintenant on découvre que la solution d'amidon est douée de la propriété de dévier à droite le plan de la lumière pola- risée, beaucoup plus que ne le l'ait son sucre, n'est-il pas vrai que l'observation de la diminution du pouvoir rotatoire de la solution d'amidon soumise à l'action de l'acide sulfurique n'apprendra rien de plus que les faits précédents, relativement au changement qui est survenu dans les propriétés de l'amidon? et la conversion dune matière essentiellement insipide et non susceptible de pro- duire de Palcohol, en une substance sucrée fermentescible, donne une idée bien plus exacte du changement opéré dans sa compo- sition que la variation de son pouvoir rotatoire. Dans le cas une matière soumise à un agent auroit éprouvé dans| son pou- voir rotatoire un changement qui, loin d'être, comme dans l'exemple de l'amidon, le résultat de la transformation d'une matière en une autre parfaitement distincte de la première, seroit au contraire restreint à un dérangement de particules si léger, que, faute de l'avoir constaté, on auroit pu conclure que la matière n 'auroit éprouvé absolument aucun changement dans ses propriétés; c'est alors, je le répète, que l'observation du ca- ractère optique seroit intéressante, parcequ'elle provoquerait des recherches propres à faire apprécier d'autres changements qui auroientpu échapper sans cela à l'observateur.

ARTICLE DEUXIÈME.

Utilité du caractère optique pour l'appréciation des changements qui peuvent survenir dans des espèces déterminées mêlées ensemble.

27. 11 seroit important deconnoître l'influence que des espèces

EXAMEN DUN CARACTÈRE OPTIQUE. 3 I 9

chimiques dont les rapports avec la propriété dont je parle au- raient été préalablement parfaitement déterminés, pourraient exercer par leurcontact mutuel , soit pour détruire ou neutraliser eette propriété, soit pour la développer, soit enfin pour laug- înenter ou la diminuée; Je conçois qu'il y a des actions mutuelles de certains corps dissous qui ne nous ont point encore été révé- lées, faute de moyen d'observer quelque phénomène, qu ils ne présentent que quand ilssonten présence. C'est particulièrement dans les propriétés organoleptiques des corps que je croirais utile de tenter de pareilles recherches. Je ne puis entrer ici dans de plusgrands détails; je les réserve pourun travail sur la neutralité, considérée dans les corps de la manière la plus générale.

ARTICLE TROISIÈME.

Utilité du caractère optique comme réactif, ou indice dans la recherche des espèces chimiques d'origine organique.

28. Un suc végétal, un liquide d'origine animale, en un mot une solution quelconque dont on recherche la nature par l'analyse, Ayant été soumis à l'expériencede la lumière polarisée, ont donné un résultat déterminé. Eh bien! je conçois que l'observation de la propriété optique peut fournir d'utiles indications dans les cas suivants.

Premier cas.

29. On retrouve dans les principes séparés les propriétés de la matière analysée; la propriété optique de ces principes expli- que parfaitement celle de la matière qu'ils eonstituoient; par conséquent ce résultat concourt avec les autres observations à prouver qu il n'y a pas eu d'altération dans l'analyse.

Deuxième cas.

30. On ne retrouve pas dans les principes séparés toutes les

*320 EXAMEN DUN CARACTÈRE OPTIQUE.

propriétés de la matière analysée. Dans ce cas , l'observation du caractère optique peut éclairer dans la solution de cette question : Y a-t-il eu altération des principes séparés? ou les changements observés ne tiennent-ils pasà ce qu'on a détruit, soit une combinai- son, soit une influence mutuelle de principes, sans qu'il y ait eu altération dans la composition élémentaire de ces principes? On rentre alors dans la question que j'ai traitée, page i \6 de mes Considérations générales sur t analyse organique.

3i . Je crois que l'on n'a point assez cherché à voir si , dans le jus de raisin et le sucre d'amidon de première formation, il n'y aurait pas quelque corps étranger au sucre de raisin et* au sucre d'amidon, qui exerçât quelque influence sur les résultats, tels ([ne M. Biot les a décrits.

CONCLUSION.

En définitive, si l'on admet avec M. Biot: qu'une même sub- stance telle que le sucre de raisin peut dévier le plan de polari- sation à droite dans un cas, et à gauche dans un autre;

Que deux substances parfaitement distinctes, telles que le sucre de canne et le sucre d'amidon de première formation, ont sensiblement le même pouvoir rotatoire ;

Que deux substances aussi rapprochées que le sont le sucre d'amidon de première formation et le sucre d'amidon de deuxième formation, ont des pouvoirs rotatoires parfaitementdistincts ;

Il faut conclure qu'il n'y a pas de conséquence à déduire du caractère optique relativement aux rapports d'espèce à espèce, que ses indications ne portent que sur des différences d'arrange- ments moléculaires qui n'ont pas une grande influence sur les propriétés caractéristiques de l'espèce.

MÉMOIRE SUR LE GUACHARO

{STEJTORNIS CJRIPENSIS (Humboldt)). PAR M. L'HERMÏNIER, D. M. P.

A M. LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Monsieur,

Après une bien longue attente, je viens de recevoir trois Gua- charos de Caripe, et je m'empresse de vous en adresser un, con- servé dans la liqueur, pour en faire hommage à 1 Académie.

En raison de la rareté de cet oiseau, qui , quoique signalé de- puis trente-cinq ans , n'existoit dans aucune collection , et étoit en quelque sorte pour nous un oiseau perdu , je crois nécessaire d'accompagner cet envoi, de quelques détails sur l'histoire de la découverte, et sur l'organisation du Guacharo.

C'est le 18 septembre 1799, qu'il fut découvert, par MM. de Humboldt et Boupland, dans la Cuéva del Guacharo, caverne im- mense creusée dans les montagnes calcaires de Caripe, province de Cumana , il habite en grand nombre.

Dans cette curieuse et importante excursion , deux Guacharos furent, à la lueur des flambeaux , tués à coup de fusil , par M. Bonpland. Dessinés et décrits par M. de Humboldt, ils furent en- voyés plus tard en Europe, mais n'y parvinrent point ; ils se perdirent avec tant d'autres objets précieux, sur la côte d'Afrique, dans le naufrage qui fit périren 1801 ,FrayJuan Gonzalès, jeune

Annales du Muséum , t. III , 3' série. 42

322 MÉMOIRE SUR LE GUACHARO.

moine Franciscain plein démérite, qui, après avoir guidé ces deux naturalistes illustres dans leur voyage sur l'Orénoque, s'étoit chargé de transporter leurs collections a Cadix.

Pris au nid, et soumis à un feu débroussailles, les jeunes Gua- charos fournissent en abondance une graisse demi-liquide, trans- parente, inodore, également recherchée pour la cuisine et l'éclai- rage, et qui se conserve, sans rancir, au-delà d'un an; on l'ap- pelle dans le pays mantéca ou aceite del Guacharo. Les semences de fruits contenues dans leur estomac Sont aussi recueillies avec soin, et constituent, sous le nom de semilla del Guacharo, un remède célèbre contre les fièvres intermittentes de Cariaco.

Fameux à ce double titre, dans la province de Gumana, ces oiseaux étoient complètement inconnus en Europe, quand M. de Humboldt révéla pour la première fois leur existence, en 1800, dans ses lettres à MM. Delambre et Delaméthrio, insérées dans le Journal de Physique ; en 1 8 1 7, il en fit de nouveau mention à l'In- stitut , et lui consacra une monographie consignée dans le second volume des Observations de zoologie et d'anatomie comparée, il en forme un nouveau genre ,sous le nom de Steatornis.

« Le Guacharo, dit-il , a la grandeur de nos Poules, la gueule « des Engoulevents et des Procnias, le port des Vautours dont <t le bec crochu est entouré de pinceaux de soies roides. lia, par ses 0 mœurs, des rapporté à-la-fois, avec les Engoulevents et les « Choucas des Alpes, et offre le premier exemple d un oiseau « nocturne, parmi les Passereaux dentirostres. »

Quant au reste delà description, je renvoie au septième chapitre de la relation historique , chapitre si remarquable par le mérite du style et par le savoir profond qui y perce à chaque ligne.

La science, jusqu'à ce jour, étoit donc réduite à la seule des-

MÉMOIRE SUR LE GUACHARO. 3.l3

cription de M. deHumboldt,et nepossédoit pas même , comme pour le Dronte, un bec et un pied de Guacliaro pour fixer l'in^ certitude des naturalistes. En effet, en 1821 , M. Dumont (1) de Sainte-Croix réclamoit pour isoler les Guacharos des Engoule- vents, une figure, et des caractères plus précis, et plus distincts. En i83i M. Lesson (2) ne doutoitpas que ce ne fût d'un grand Ibi jau que M. de Humboldt s'étoitservi pour créer son genre Stea- tornis. Parmi tant de voyages scientifiques entrepris depuis vingt ans, aucun n'a éclairé la question, et M. Roulin, qui a visité la Colombie, ne nous dit pas un mot du Guacharo.

Tel étoit l'état de la science , à l'égard de cet oiseau curieux , quand, en 1 83 1, j'eus, pour la première fois, connoissance du Gua- cliaro , en parcourant la relation bistorique du voyage aux régions équinoxiales du nouveau continent, monument à jamais iniinor- tel du savoir le plus profond et le plus varié. Ambitionner la possession de cet oiseau , et tout mettre en oeuvre pour l'obtenir , nefutqu'un pour moi. Mes premiers essais nefurentpas beureux. Des tentatives faites par la voie des étrangers restèrent sans ré- sultats. Mon argent fut gardé, mes lettres ne reçurent point de réponse. L'an passé, à pareille époque, un voyageur que j'expé- diai en Colombie , avec l'unique mission d'y cbercher le Guacharo, fut arrêté à l'île de la Marguerite , par la crainte des troubles poli- tiques quiagitoient la côte-ferme. Il revint, après m'avoir dépensé beaucoupd argent; et, trompé parla ressemblancedesnoms,ilm ap- porta pour tout dédommagement, au lieu duGuacbaro que j'at- tendois, un Guacharaca ouKatraca, Pfiasiamis mot-mot. Linu.

(1) Dictionnaire des Sciences naturelles, t. XX.

(2) Traité d'Ornithologie, p. 260.

.124 MÉMOIRE SUR LE GUACHARO.

Pénélope Parrakoua Temm. , que je possédois déjà vivant dans ma basse-cour.

Enfin , cetteannée, j'ai été plus heureux, et grâce à la persévé- rance dont je m'applaudis à présent, et à l'obligeance active de M. Grisel, colonel francois au service de la Colombie, et résidant à Maturin, j'ai eu le bonheur d obtenir, le 1 5 mai dernier , trois Guacharos tués dans la caverne de Caripe ; et j'en attends encore de jeunes et de vieux, pris à la Saint-Jean, grande époque de la chasse annuelle que font à ces oiseaux les Indiens du voisinage.

Je regrette de ne pouvoir offrir à l'Académie l'oiseau empaillé, et conservé en même temps dans la liqueur; mais il ne m'a pas été possible d'obtenir le Guacharo dans le premier état. Parmi ceux que j'ai reçus de Caripe, j'ai choisi pour vous lenvoyer celui qui ma paru le moins altéré par la fatigue du voyage et par le mode de préparation. J'y joins une tête assez bien emplumée, et le bec a mieux conservé ses caractères. J'ai soumis les deux au- tres à un examen approfondi, dont je vais vous entretenir tout- à-1'heure. Si ceux que j'attends encore me parviennent en meil- leur état, jeunes et vieux, avec les œufs et le nid que j'ai deman- dés, je m'empresserai de vous faire part de ma bonne fortune.

DESCRIPTION DU GUACHARO. (Voyez planche i5.)

Habitude extérieure.

Dans les deux Guacharos que j'ai observés, la masse du tronc égaloit tout au plus en volume le corps d'un pigeon. Mesurés de la pointe d u bec à l'extrémité de la queue, l'un a donné 1 5, l'autre 17 pouces de longueur, sur une envergure de 3 pieds. Aile peu aiguë, composée de 20 rémiges; les 3e et 4e les plus longues. Queue

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MÉMOIRE SUR LE GUACHAHO. 325

arrondie, à 10 rectrices. Fond du plumage roux-marron , mêlé de brun à reflets verdâtres, barré, piqueté et vermiculé de noir plus ou moins foncé, marqué de taches blanches de forme et de grandeur variées. Petites, cordiformes ou rliomboïdales, à la tête, au cou, sur les parties inférieures, ces taches sont demi-rondes ou triangulaires, plus grandes, plus clair-seméessur les ailes et la queue, elles s'observent sur les tectrices alaires, sur les ire, 2e, 3e, 4e5 i te et 12e rémiges et à la queue, sur la première rectrice, en formant sur la rangée externedes barbes de chaque plume cinq à six marques également espacées et disposées en série longitudi- nale; elles manquent ou sont moins prononcées sur les autres plumes principales. Lebarré noir de la queue est plus large qu'aux ailes. Le bas du cou, le dos et les parties inférieures sont plus pâles que le reste du plumage, qui a moins de moelleux que celui des Chouettes et des Engoulevents.

Bec fort, solide, gris-rougeâtre. Mandibule supérieure cour- bée dès la racine , prismatique, à arête vive, armée d'une seule dent, et terminée par un crochet aigu qui dépasse de une et demie à deux lignes la mandibule inférieure. Celle-ci, dilatée en arrière, et débordant en ce sens la supérieure, en est recouverte en avant et tailléeen biseau creux pour recevoir son crochet. Narines oblon- gues, obliquement percées au milieu du bec, ouvertes en avant et en bas, nues. Des soies rigides, rousses, nombreuses, disposées en bouquet, simples à leur terminaison, barbelées à leur origine, dépassant quelquefois un pouce de longueur, sont placées à la base du bec, derrière les narines, qu'elles couvrent. Bouche grande, très fendue.

Tarse gros, court, moins long que le doigt médian, quia 18 li- gnes avec l'ongle, et qui dépasse d'une à deux lignes seulementles

32Ô MÉMOIRE SUR LE GUACHARO.

latéraux, dont l'externe est un peu plus long que l'interne. Pouce assez court, réversible. Tous les doigts profondément séparés. Ongles crochus, forts, tranchants en dedans, mais non pectines. La conformation du pied rappelle celle des Martinets.

Je n'ai pas pu constater la couleur de l'œil, la disposition des sourcils: des écailles des pieds, par suite du mauvais état de ces parties. L'œil m'a paru cependant moins grand que dans les En- goulevents.

appareil digestif.

La longueur de l'intestin mesurée de l'extrémité du bec à l'a- nus, est à celle du corps prise suivant Cuvier, du bec à la dernière vertèbre coccygien ne: : 3ou3'/, : i. Bouchetrès grande; langue adhérente, enfer de flèche, bordée. Ouverture palatine des na- rines assez grande, reculée, cloisonnée, elliptique ainsi que la glotte. Celle-ci, de même que le larynx, est pourvue de quelques papilles, coniques, rares et très petites. Œsophage cylindrique sans jabot, variant entre 10 à 12 lignes de diamètre, renflé au ventricule succenturier, qui forme un anneau de 8 à 10 lignes de hauteur, plus développé du côté du pylore, composé de plans verticaux, folliculeux et séparés. Rétrécissement léger entre le ventricule succenturier et le gésier; celui-ci est alongé, muscu- leux, pourvu de deux plaques fibreuses et d'un pylore haut et latéral. Rétréci dans'ce dernier point, l'intestin, généralement ample, s'élargit au-delà, et offre jusqu'à 8 lignes de diamètre; il se rétrécit de nouveau insensiblement jusqu'au rectum, qui a 2 '/, à 3 pouces de long, sur 5 à 6 lignes de large, et qui est flan- qué, à son origine, de deux cœcums cvlindriques étroits, cour- tement pédicules, de 20 a 22 lignes de longueur.

MÉMOIRE SUR LE GUACHARO. 327

A l'intérieur, l'intestin est plissé en long, à l'œsophage; l'an- neau glanduleux du ventricule succenturier offre, sur-tout en bas, des ouvertures folliculeuses larges et béantes; la paroi mus- culaire du gésier a trois lignes d épaisseur, elle est doublée d'une lame fibreuse, épaisse. Cette cavité est entièrement vide.

Appareil stevnal.

J'ai décrit autrefois l'appareil sternal des Engoulevents. Celui du Guacharo n'en diffère que par sa taille supérieure, et par quel- ques modifications, telles que la force de la clavicule, et la hau- teur plus grande de ses faces; des omoplates plus alongées;un sternum moins renversé dans son bord postérieur, etc., etc.

Examiné dans les trois individus que je possède , le Guacharo que j'ai reçu de Maturin , diffère, sous quelques rapports, des deux oiseaux tués, sous le même nom, par M. Bonpland, et dé- crits par M. de Humboldt. Le mien est moins grand de toute la distance qui sépare , pour la taille , le Pigeon de la Poule. Il a vingt rémiges , au lieu de dix-sept à dix-huit ; une seule dent et non pas deux, car je distingue soigneusement le crochet terminal du bec, de toute saillie mandibulaire, feston ou dent , comprise entre lui et la commissure. Peut-être la seconde dent sest-elle détachée parla macération de l'écaillé cornée du bec danslalcohol ? c'est ce que je rechercherai dans un prochain envoi. Mais c'est sur-ton t dans la couleur fondamentale de l'oiseau que s'observent les dif- férences les plus sensibles. Le plumage de mon Guacharo est mar- ron, celui de M. de Humboldt est d'une couleur foncée gris- bleuâtre, suivant la Relation historique et le Dictionnaire des

3 28 MÉMOIRE SUR LE GUACHAKO.

sciences naturelles; et gris-brunâtre, par erreur de mémoire ou de typographie, d'après le Traité d Ornithologie de M. Lessou.

Cependant les deux oiseaux ont été tués dans la même caverne, l'un en septembre, l'autre en avril; et présentent les mêmes habitudes nocturnes. Peut-être forment-ils deux espèces!, ou plu* tôt deux âges, en livrée différente. Le mien seroit l'adulte, et ce- lui de M. de Humboldt, le jeune? Quant à l'explication du chan- gement de couleur, par faction de l'alcohol sur la plume , elle est inadmissible. Ce liquide est incapable d'altérer d'une manière no- table une couleur franche et sans reflets métalliques vifs.

Maintenant que nous connoissons tous les caractères extérieurs et intérieurs de l'organisation du Guacharo, il n'est pas difficile de lui assigner sa véritable place dans la série ornithologique. Il appartient manifestement à l'ordre des Passereaux, à la famille des Fissirostres de Cuvier, et se range naturellement à côté des Podarges, Engoulevents et Ibijaux, en formant définitivement, comme l'a fort bien établi M. de Humboldt , un genre parfaitemen t distinct, et qui n'a jusqu'ici, pour représentant, que l'oiseau de Caripe. Les caractères essentiels que lui assigne M. de Humboldt sont : « Rostrum validum, lateribus compressum, apice adun- « cum ; mandibule superiori subbidentatâ , dente anteriori acu- « tiori; rictus amplissimus. Pedes brèves, digitis fissis, unguibus « integerrimis. »

On peut y ajouter ceux qui ressortent de notre description, telsque la forme de l'aile, le nombredes rémiges, de la disposition digestif, de l'appareil sternal et de ses annexes.

Plus robuste que les Engoulevents, les Podarges et les Ibijaux, plus fortement constitué qu'eux, dans toutes ses parties, le Gua- charo se rapproche par son faciès, son port, etc., des oiseaux de

MÉMOIRE SUR LE GUACHARO. 329

proie, et des nocturnes sur-tout, dont il a quelques habitudes; mais, en s'éloignant complètement deux par son régime, s'il est bien constant qu il use exclusivement d'aliments végétaux. Je n'ai pas encore pu décider cette question, pareeque les deux oiseaux que j'ai étudiés, tués probablement de jour , et long-temps après le dernier repas, avoient le gésier et l'intestin complètement vides , et ne m'ont offert aucune donnée sur la nature de leur subsis- tance. Abstraction faite de la force du bec, il seroit difficile de ne pas croire à priori, que le Guacharo est insectivore, car son tube digestif ressemble beaucoup à celui des Engoulevents et des Ibijaux, et Dieu sait s'ils sont frugivores! Quanta ses pieds, ils ont quelques rapports avec ceux des Chéiroptères et des Marti- nets, et sont de nature à lui permettre de s'accrocher aux parois des cavités qui lui servent d'abri, et à grimper dans son nid. Mis sur un plan horizontal, je doute qu'il puisse s'envoler, tant son tarse est court.

Tels sont, Monsieur, les faits que l'acquisition importante du Guacharo m'a permis de recueillir et de transmettre à l'Académie. Je poursuis toujours avec zèle l'examen des oiseaux sous le triple rapport de l'ostéologie, de l'ostéogénie, et de lentérologie; sans négliger l'étude des caractères extérieurs, afin de faire entrer de plus en plus l'ornithologie dans la voie de la méthode naturelle. De nombreuses correspondances établies et entretenues à grands frais, avec presque tous les points du globe, me permettent d'a- jouter tous les jours, aux faits de la veille, de nouveaux faits qui ne sont point sans valeur pour la science. Si l'Académie daigne accueillir avec quelque indulgence cette première communica- tion, je m'efforcerai de mériter de pins en plus sou approbation , en lui soumettant la suite dt' mes travaux, quand je les aurai innales dit Muséum, t. II!, 3' série. l\'i

33o MKMOIRE SUR LE GUACHARO.

rendus assez exacts et assez complets pour les croire dignes de son attention.

J oserai seulement, Monsieur, par votre organe, réclamer son appui, et sa puissante intervention, pour arrivera la possession de quelques oiseaux que ma position et mes moyens ne mont point encore permis (L'atteindre, et qu'il ne lui seroit pas dif- Hcile d'obtenir par les voyageurs publics et particuliers quelle éclaire de ses instructions, quelle récompense de ses éloges, un Gay, un d'Orbigny, un Gaymard, un Lesson, etc., etc. Je ne refuse point d'entrer dans toute dépense nécessaire pour par- venir à ce but (i).

Je suis prêt à tous les sacrifices que pourra exiger l'acquisition des oiseaux qui me manquent encore, pour achever mon travail sur cette belle classe de vertébrés, et dont, sur le Mémoire ci- joint, que je vous prie d offrir à l'Académie, j établis les noms, en regard de ceux que j'ai reçus depuis mon départ de France. Ma collection s enrichit tous les jours de genres précieux, dont l'organisation profonde n avoit jamais été étudiée. Je la lègue il avance tout entière au Muséum d histoire naturelle, si la mort vient me surprendre avant d avoir pu l'achever.

Veuillez, Monsieur, agréer et faire agréera l'Académie l'assu- rance du profond respect et de l'entier dévouement avec lesquels,

J'ai 1 honneur d être,

Monsieur le Secrétaire perpétuel,

Votre très humble et très obéissant serviteur,

F. L'Herminier fils, D. M. P.

Pointe-à-Piti* , Guadeloupe, 1 8 juin 1 834-

(i) Les oiseaux que je demande doivent être conservés jeunes ou adultes dans la

MÉMOIRE SUR LE GUACHARO. 33 I

Dans leur rapport à l'Académie sur ce Mémoire, MM. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire et de Blain ville (rapporteurs), ont conclu à ce que le Guacharo, envoyé par M. L'Herminier, fût offert en son nom au Muséum d'histoire naturelle, pour être déposé clans ses collections. Depuis lors en effet, cet oiseau, aussi rare que curieux, a été monté et placé dans les galeries d'ornithologie. L'administration en outre a jugé utile à la science d'en faire faire, à ses frais, par l'un de ses peintres, un dessin dont la lithogra- phie est jointe au Mémoire de M. L'Herminier , de manière à le rendre encore plus intéressant pour les ornithologistes.

liqueur, sans être ni plumés, ni vidés; les plus gros seuls doivent avoir les ailes et le-, cuisses retranchées près du corps pour économiser la place, et le ventre ouvert afin d'y permettre à l'intérieur l'action conservatrice de la liqueur. Les jeunes seront recueillis depuis l'instant les rémiges commencent à rompre le tuyau, jusqu'à celui elles sont parvenues à se dégager du tuyau dans la moitié de leur longueur. Au-dessous et au-delà de ce terme, les oiseaux sont inaptes aux observations sur l'ostéogénie. 11 con- vient de mettre à part deux adultes et six jeunes de chaque genre demandé.

DESCRIPTION D'UN HERBIER DE L'ILE DE TIMOR ,

FAISANT PARTIE DES COLLECTIONS BOTANIQUES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ;

PAR M. J. DEC AISNE,

AIDE-NATURALISTE AU MUSEUM.

Cet ouvrage, présenté à 1 Académie des sciences au commen- cement de Tannée i834, a été le sujet d'un rapport de MM. Ad. de Jussieu, Brongniart et A. Richard. J'ai remédié, autant quil a été en mon pouvoir, aux reproches que m'avoient adressés les commissaires de l'Académie au sujet delà longueurde mes phrases spécifiques : si je leur ai laissé encore autant d'étendue, c'est que j'ai pensé que ce défaut avoit moins d'inconvénients qu'une briè- veté qui pourroit supprimer des caractères essentiels, et quil seroit facile plus tard aux monographes d'y trouver les éléments d'une phrase plus courte qu'on devroit définitivement adopter.

En offrant le résidtat de mes premiers travaux, je sens qu'ils sont loin d'être sans erreur, mais j'ai lespoir de corriger, dans d'autres publications, celles qui m'ont échappé; M. Blume avant eu l'extrême bienveillance de me promettre la communication

des plantes recueillies à Timor par Zippelius, ainsi que celles qu'il recevra de M. Spanhove , gouverneur général de cette île. L'examen de ces collections, et la description des espèces nou- velles quelles contiendront, tout en faisant suite au premier tra- vail que je publie aujourd'hui, me serviront également à relever les erreurs que j'y aurai reconnues.

INTRODUCTION.

Le travail que je publie comprend la description dune foible partie des collections botaniques déposées au Muséum, et pro- venant du voyage aux Terres Australes, exécuté au commence- ment de ce siècle, d'après des instructions remises par l'Institut lui-même.

Ces berbiers sont dus principalement à deux infatigables col- lecteurs, Riedlé et Guichenot, jardiniers adjoints à l'expédition. Ce sont les plantes recueillies à Timor que je me propose de faire connoître ici : la botanique des autres lieux, explorés dans ce grand voyage, avoit été traitée depuis dans divers ouvrages publiés, soit en France, soit à l'étranger; mais celle de Timor n'a été lobjet d'aucun travail particulier, et ce n'est qu'isolément cpue des plantes en ont été indiquées ou décrites par divers auteurs qui ont eu occasion de les voir dans l'Herbier du Muséum.

Parties de France à la fin de 1 80 1 , les deux corvettes le Natura- liste et le Géographe , sous les ordres du capitaine Baudin, firent un an après leur départ, leur première relâche à Timor.

Cette île située entre les 121-1230 long, et les 9-1 i°lat. australe, est la dernière île de quelque importance du grand Archipel d'Asie: sa longueur, d'après M. Freycinet, est de cinquante-cinq lieues du nord au sud; sa largeur a souvent moins de sept lieues, et jamais plus de quinze.

D'après les descriptions que nous en donne Péron dans la re- lation de ce voyage, les parties qui avoisinent la mer sont cons- tituées jusqu'à cent pieds et plus d'élévation au-dessus de son ni-

336 INTRODUCTION.

veau actuel, par des roches madréporiques. Elles offrent d'une manière sensible les caractères de celles qui se reproduisent en- core de nos jours sur ces mêmes rivages, et que M. Gaudicliaud a retrouvées parfaitement identiques dans toutes les îles for- mant, soit l'Archipel de la Sonde et des Moluques, soit ceux des Marie-Anne ou des Carolines.

Cependant la forme des montagnes, leur élévation, de nom- breux basaltes observés par ces voyageurs sur plusieurs points de l'île, assignent aussi à Timor une origine volcanique. Ces ob- servations peuvent servir à expliquer les analogies de végétation que nous signalerons plus tard, entre l'île qui nous occupe, les autres Archipels des Moluques, et les îles de l'Afrique australe, se retrouve ce double caractère de formation que nous ve- nons de signaler.

Les deux relâches faites à Timor par les vaisseaux de l'expédi- lion liant oise eurent lieu dans la même baie, celle de Coupang, et par suite l'exploration se borna à la partie sud de l'île. Les excursions eurent lieu pendant les mois de septembre et octobre, époque du plus grand développement de la végétation dans cette île; mais les courses les plus lointaines s'étendirent peu au-delà de Babao, petit village bâti à l'entrée des vastes marais situés à quelques lieues de Coupang. Cependant, en 1821, M. Gaudi- eli nid, lors du voyage de l'Uranie , relâchant à Dilli, petite ville au non! de l'île, put faire quelques excursions dans cette partie qui n'a voit pas été visitée par les naturalistes de la première ex- . pédition, et en déposa les résultats dans les Herbiers du Muséum.

La réunion de ces collections nous a fourni un total de plus de :">.m> espèces, dans lesquelles on compte :

l'imr ï'èh monocotylédones, v compris les fougères, 1 00 espèces ;

INTRODUCTION. 3.37

pour les dicotylédones 4^° espèces.

Ainsi nous voyons que le nombre des monocotylédones est aux dicotylédones comme i est à 4 '/2 -, nombre qui correspond aux re- marques précises qu'a voit faites M. Robert Brown sur les végétaux des parties équinoxiales de la Nouvelle-Hollande et de celles du Congo, et qu'il présumoit devoir êtredansla même proportion sur les rivages de l'Inde. Je n'ai pu établir de comparaison avec les acotylédones ou cryptogames, qui manquent entièrement dans les deux collections que j'ai étudiées.

J'indique ici les noms des principales familles qui composent l'herbier de Timor, en les plaçant dans l'ordre de la quantité numérique des espèces que comprend chacune d'elles. A l'égard des autres familles, le nombre des espèces est trop minime pour mériter d'être mentionné.

Acanthacées. 17.

Convolvulacées. i5.

Rubiacées. i4-

Byttnériacées. i3.

24. Myrtacées. 12.

Verbénacées. 12.

Cypéracées. 20. Solanées. 1 1 .

Malvacées. 18. Labiées. n.

Ces nombres, sans être très élevés , et sans comprendre, à beau- coup près, sans doute, la Flore complète de cette île, me per- mettront néanmoins d'en comparer la végétation à celle de quel- ques points de la terre dont la botanique possède des flores plus ou moins complètes.

La comparaison se portera naturellement d'abord sur ceux qui l'avoisinent le plus, puis sur les parties situées à la même latitude,

annales du Muséum, t. III, 3' $"rie. 44

Légumineuses.

63.

Graminées.

33.

Euphorbiacées.

28.

Urticées.

26.

Composées.

24.

Fougères.

22.

338 INTRODUCTION.

«l'abord dans l'ancien , ensuite dans le nouveau continent.

Comparée aux îles qui l'avoisinenl, Timor participe, comme celli^s des différents archipels asiatiques, à cette végétation que caractérisent les genres Scœvola, Heritiera, Cookia, Calophyllum, Vitex, Cratœva, Capparis, les Avicennia olba, Tour nef ortia argcn- tea, Melaleuca Lencadendrum et Caja-puti, des Composées en petit nombre, et les Graminées qui forment, de même que pour la Flore «le l'Inde, le i5e de la végétation.

Les Euphorbiacées sont exactement dans le même cas et se re- trouvent en même nombre dans les parties septentrionales de la Nouvelle-Hollande. Les espèces de l'herbier de Timor appar- tiennent aux genres Glochidion , Anisonema, Kirganellia, Melan- thesa, Bridelia, Rottlera, Codiœum, Gelonium, Mappa, Andrachne, Euphorbia. A l'exception du dernier de ces genres, dont les espèces sont répandues sur tout le globe, les autres appartien- nent spécialement à la végétation de l'Inde ou de l'Afrique et n'ont pas encore été observés en Amérique. Le Kirganellia qui ne com- prenoit qu'une espèce particulière aux îles de l'Afrique australe, en compte maintenant une nouvelle à Timor.

Les Légumineuses, qui sont la famille la plus considérable, tiennent le milieu entre les rapports de nombre des plantes de cette famille qu'on avoit observés, dans l'Inde, les parties équi- noxiales «le la Nouvelle-Hollande et de l'Afrique. En effet, dans l'Inde et la Nouvelle-Hollande, elles sont comme i esta 9 à l'égard des autres phanérogames ; en Afrique elles sont plus nombreuses, et sont comme 1 à 6 , tandis que dans les herbiers de Timor elles dépassent la proportion de 1 : 8.

Les Uilicées sont au nombre de 26. Les arbres à pain, le mû- rier à papier, plusieurs Procriss, ont les mêmes espèces que celles

INTRODUCTION. 33g

qui sont | articulières aux différents archipels du gràrtd océan et aux îles de France ou de Bourbon. Cependantles figuiers, si nom- breux dans l'Inde, forment dans cet herbier presque la moitié du nombre total des Urticées; plusieurs d'entre elles, comme les Ficus religiosa et indien, paroissent se retrouv«r sur les côtes oc- cidentales de l'Afrique, elles sont, comme dans l'Inde, l'objet d'un culte particulier.

Parmi les autres familles , les Acanthacées appartiennent aussi plus particulièrement à la flore des Indes ou de l'Afrique ; ce sont les genres Hypoëstes, Lepidarjathis , Gandarussa.

Lefï Fougères, les Myrtacées, les Rubacées, ont des points de rapport plus intimes avec les îles de l'Afrique australe, tandis que les Composées, les Labiées, les Convolvulacées, ont pres- que toutes leurs espèces répandues dans les îles^ équinoxiales du grand océan.

Le nombre total des espèces comprises dans les herbiers sont, comme nous venons de le dire, de plus de cinq cent cinquante.

Plusieurs d'entre elles se retrou vent absolument les mêmes dans toutes les îles équinoxiales du grand océan (comme l'a constaté dans son voyage M. de Chamisso) , ainsi qu'une foule d'autres plantes littorales dont l'ensemble sert à caractériser cette végéta- tion qu'on désigne en botanique sous le nom de végétation des Mo- luques. On doit s'attendre, d'après l'identité des circonstances des pays littoraux, à ce que des îles de peu d étendue situées sous une même latitude, d'une même nature de terrain , rapprochées telle- ment les unes des autres qu'elles semblent faire partie d'un même pays; on doits attendre, dis-je, à ce qu elles se communiquentfaci- lement leurs productions végétales, sur-tout lorsque ces dernières croissant sur les rivages, y laissent tomber leurs fruits , qui en peu

342 INTRODUCTION.

trouvées jusqu'aux Sandwich. Mais quant aux phanérogames, je dois en signaler plusieurs, comme les Dracœna, le Grangeria bor- bonica, \eFresnelia buxifolia, deux Eugenia, le Senacia undulala, le Myonima multiflora , un Bignonia commun à Madagascar, ainsi que YOlea emarginata. M. R. Brown a déjà indiqué dans plusieurs de ses mémoires de géographie botanique les points de ressem- blance que la Nouvelle-Hollande avoit avec l'Afrique : nous pou- vons faire une remarque analogue pour Timor. Ainsi, on y re- trouve un Glinus dont Vahl a fait une espèce distincte; un Tvibulus ; deux Psoralea, genre dont la plupart des espèces appartiennent au cap de Bonne-Espérance, et dont une seule s'a- vance dans la région méditerranéenne; un Astragalus croissant aussi sur la côte occidentale de la Nouvelle-Hollande. LesChail- letiacées, petite famille établie par M. De Candolle sur une seule espèce américaine, en comprend aujourd'hui sept particulières à l'Afrique. Timor offre une espèce de Chailletia , la première qui soit indiquée soit dans les îles de l'Archipel d'Asie, soit dans l'Inde.

L'île dont la flore nous occupe ne présente de commun avec l'Amérique que des végétaux déjà signalés comme existant indif- féremment dans les deux continents; ce sont précisément ceux que la flore d'une île des Antilles, Saint-Thomas , faite par M. de Schlechthendal, nous indiquoit comme se retrouvant soit en Afri- que, soit dans l'Inde : un Boerhaavia, les Elensine indica, Kyllingia rnonocephala , Desmodium triflorum, Acacia far nesiana, Adenan- thera pavonina, Guilandina Bonduc, toutes plantes qui peut-être aussi y ont été introduites.

J'arrive enfin à signaler quelques plantes européennes; mais ici comme dans les autres flores tropicales, ces plantes sont des espèces aquatiques. Ce sont des Scirpus, le Typha angustifolia , le

INTRODUCTION. 343

Saccharum cylùulricum , qu'on a rencontrés dans les deux hémi- sphères.

Nous venons, par une revue rapide, de nous assurer que la flore de Timor a beaucoup de traits de ressemblance avec eelles des Moluques, de l'Inde en général et de la Nouvelle-Hollande, par les plantes qui croissent sur les rivages; et qu'ensuite, pour les plantes d* l'intérieur, c'est avec les îles et le continent africain que le nombre de genres ou d'espèces communs est le plus grand. Cette remarque, M. R. Brown l'avoit déjà faite pour la végétation de la Nouvelle-Hollande comparée à celle des autres points du globe, et les résultats auxquels nous sommes arrivés sont égale- ment en rapport avec ceuircqu'il avoit obtenus. L'Amérique tropicale étoit, en effet, de tous les pays dont il avoit comparé la végétation à celle de laNouvelle-Hollande, celui qui lui présen- toit le moins de ressemblance avec les plantes de la flore dont il s'occupoit; et d'après ce qu'on connoît de la flore des îles Otahaïti et de celle des Sandwich, qui sont les archipels les plus rap- prochés de la côte occidentale de l'Amérique équatoriale, on voit qu'ils n'offrent cependant que fort peu de plantes communes à ce dernier pays ; et que pour ces îles, de même que pour Timor, c'est avec l'Inde et les îles d'Afrique que la végétation a le plus de points de ressemblance.

Pour moi, dans une flore, c'est-à-dire dans un travail qui ne comprend qu'une partie à peine sensible des plantes du régne végétal, j'ai sur-tout cru devoir donner de l'importance à la déter- mination des espèces, recherchesminutieuses,maissans lesquelles la géographie botanique ne pourra jamais reposer sur des bases so- lides. En effet, comment indiquer avec précision les limites, les points d'arrêt de certaines espèces, si elles n'ont pas été l'objet

342 INTRODUCTION.

trouvées jusqu'aux Sandwich. Mais quant aux phanérogames, je dois en signaler plusieurs, comme les Dracœna, le Grangeria bor- bonica, \eFresnelia buxifolia, deux Eugenia, le Senacia undulata, le Myonima multiflora , un Bignonia commun à Madagascar, ainsi que YOlea emarginata. M. R. Brown a déjà indiqué dans plusieurs de ses mémoires de géographie botanique les points de ressem- blance que la Nouvelle-Hollande avoit avec l'Afrique : nous pou- vons faire une remarque analogue pour Timor. Ainsi, on y re- trouve un Glinus dont Vahl a fait une espèce distincte; un Tribulus ; deux Psoralea, genre dont la plupart des espèces appartiennent au cap de Bonne-Espérance, et dont une seule s'a- vance dans la région méditerranéenne 5 un Astragalus croissant aussi sur la côte occidentale de la Nouvelle-Hollande. LesChail- letiacées, petite famille établie par M. De Gandolle sur une seule espèce américaine, en comprend aujourd'hui sept particulières à l'Afrique. Timor offre une espèce de Chailletia , la première qui soit indiquée soit dans les îles de l'Archipel d'Asie, soit dansllnde.

L'île dont la flore nous occupe ne présente de commun avec l'Amérique que des végétaux déjà signalée comme existant indif- féremment dans les deux continents; ce sont précisément ceux que la flore d'une île des Antilles, Saint-Thomas, faite par M. de Schlechthendal, nous indiquoit comme se retrouvant soit en Afri- que, soit dans l'Inde : un Boerhaavia, les Eleusine indica, Kyilingia monocephala , Desmodium triflorum, Acacia far nesiana, Adenan- t fiera pavonina, Guilandina Bonduc , toutes plantes qui peut-être aussi y ont été introduites.

J'arrive enfin à signaler quelques plantes européennes; mais ici comme dans les autres flores tropicales, ces plantes sont des espèces aquatiques. Ce sont des Scirpus, le Typha angustifolia , le

INTRODUCTION. 343

Saccharum cylindricum , qu'on a rencontrés dans les deux hémi- sphères.

Nous venons, par une revue rapide, de nous assurer que la flore de Timor a beaucoup de traits de ressemblance avec celles des Moluques, de l'Inde en général et de la Nouvelle-Hollande, par les plantes qui croissent sur les rivages; et qu'ensuite, pour les plantes d* l'intérieur, c'est avec les îles et le continent africain que le nombre de genres ou d'espèces communs est le plus grand. Cette remarque, M. R. Brown l'avoit déjà faite pour la végétation de la Nouvelle-Hollande comparée à celle des autres points du globe, et les résultats auxquels nous sommes arrivés sont égale- ment en rapport avec ceumqu'il avoit obtenus. L'Amérique tropicale étoit, en effet, de tous les pays dont il avoit comparé la végétation à celle de laNouvelle-Hollande, celui qui lui présen- toit le moins de ressemblance avec les plantes de la flore dont il s'occupoit; et d'après ce qu'on connoît de la flore des îles Otahaïti et de celle des Sandwich, qui sont les archipels les plus rap- prochés de la côte occidentale de l'Amérique équatoriale, on voit qu'ils n'offrent cependant que fort peu de plantes communes à ce dernier pays ; et que pour ces îles, de même que pour Timor, c'est avec l'Inde et les îles d'Afrique que la végétation a le plus de points de ressemblance.

Pour moi, dans une flore, c'est-à-dire dans un travail qui ne comprend qu'une partie à peine sensible des plantes du régne végétal, j'ai sur-tout cru devoir donner de l'importance à la déter- mination des espèces, recherchesminutieuses,maissans lesquelles la géographie botanique ne pourra jamais reposer sur des bases so- lides. En effet, comment indiquer avec précision les limites, les points d'arrêt de certaines espèces, si elles n'ont pas été l'objet

3/(4 INTRODUCTION.

d'études comparatives? Comment faire connoître rigoureusement les zones qu'habitent certains genres, si toutes les espèces qui les constituent n'ont pas été étudiées avec soin?

Le plan que j'ai suivi est celui qui l'est généralement dans la publication des ouvrages de ce genre. J'ai décrit en détail les es- pèces nouvelles, tandis que je me suis contenté de signaler par unephrase les espèces déjà anciennement connues.

Toutes les fois que j'ai eu à faire des observations organogra- phiques,je les ai placées à la suite du genre ou de la famille à la- quelle elles se rattachoient.

J'ose espérer que le travail que je viens de terminer et que j'avois entrepris comme étude , pourra offrir quelque intérêt en faisant connoître en détail la végétation de cette extrémité des îles de l'Archipel d'Asie, et qu'en aidant à compléter la flore des possessions hollandoises dans l'Inde, commencée d'une manière si brillante par les publications de M. Blume, j'aurai ajouté aussi quelques observations nouvelles à la masse de celles qu'on a déjà sur la géographie botanique.

HERBARII TIMORENSIS

DESCRIPTIO.

FILIGES.

Platycerium alcicorine. P. frondibus sterilibus sessilibus rotundato-reniformibus, subco- chleatis lobatis vel indivisis basi tuberoso-incrassatis fertiles circum- danlibus ; fertilibus stipitatis dicbotoinis palmatisve nervosis , laciniis lineari-lanceolatis obtusis , subtùs stellato-tomentoso-incanis , apicem versus sorigeris , soris confertissimis confluentibus.

Platycerium alcicorne Desv., Prod. ann. soc. linn. Paris., 1827, p. 21 3. Acrostichum alcicorne Sw., Syn. fil., p. 12, 19, etlbid., p. 196. fl'illd., Spcc. 5. m. R. Brown, Prod. p. i45. Spremj., Syst. veg. IV, p. 35. 3g. Blum. et Fisch., fil. Jav., p. 102. 10. Flor. Jav. I, p. 46. Blum., Enum. io3.

POLYPODIUM QUERCIFOLIUM.

P. frondibus sterilibus cordato-ovatis sessilibus sinuato - dentatis obtusis , fertilibus profundè pinnatifidis stipitatis margiuatis , laciniis altérais lanceolatis acutis parallelo - venosis reticulatis , inferioribus obtusis; soris sparsis vel subseriatis, immersis.

Polypodium quercifolium JVilld., spec. 5, 170. Spr., Syst. 4- /|9- Schlailir, Krypt. Gew., t. i3. Blum., Enum. i35. P. indicum Bumph,Amb. 6. 78; t. 36. Panna Kelengo Maravara , Rheed. Mal. 1 2. 23 ; t. 11,

ASPIDIUM TRIFOLIATUM.

A. fronde niembranaceâ tri-aut pinnatifidâ, foliolis lanceolatis acu- minatis glabris, infimis basi auriculatis v. inaecpialiter bifidis, supremo latiori integro vel repando.

Aspidium trifoliatum Sw. , Syn. fil., 3. Spr. , Svst. !\. 96. Polypodium Pica , L'mn. suppl. Aspidium Pica , Desv.

Aspidium splendens. A. frondibus pinnatis, pinnis linearibus vel lineari-oblongis attenuatis acutis , basi cuneatis supernè subauriculatis obtuse serratis ; soris solita- riis intrà-marginalibus ; indusio peltato.

Aspidium splendens ll'illd., Spec., pi. 5, p. 220. 16. Sprenq., Syst. 4- 100. 53. Blum. , Enum. pi. jav. il\"j. Polypodium punctul atum iam/c. , Eneyci. 5. 553.Rlierd. Malab., pars XII, t. 3i. Pilix zeylanica lonchitidis facie. Burm. Zeyt. 98, t. 44- fig. 2.

06s. L'épithète de Lonchitidis facie de Burmann convient parfaitement à notre variété, qui rappelle avec la plus grande vérité le Polypodium Lonchitis , Linn. Une forme intermédiaire entre cette variété et l'espèce, se trouve également à l'Ile-de-France , d'où elle a été rapportée par Commerson.

Annales du Muséum, t. III , 3' série. 4^

346 HERBARU TIMORENSIS DESCRIPTIO.

ASPIDIUM UNITUM.

A. frondibus pinuatis , pinnis ensiformibus attenuatis acutis basi cuneatis subpetiolatisve serrato - incisis , serraturis oblongis cvatisve acutis margine subtùs î-eflexis , soris submarginalibus , racbi costâ ner- visque pnberulis.

Aspidium unitum Swartz, Syn. fil. p. 47- a3. IFilld., Spec. 5, p. 241. 5y. Spi : , Syst. 4, io3. Blum., Enum. i5i. Burm., Zeyi, t. 441- A Serra, Schkuhr, Kiypt. Gew., t. 33. 6. Nephrodium propinquum R. Br. Prod. ifà. Polypodium uni- tum Linii. spec. i548. (Excl. synon. Sloani et Pliikenetii.)

Aspidium pennigerum.

A. frondibus pinuatis, pinnis elongato-ensiformibus lineari-lanceolatis pinnatifidis subsessilibus basi cuneatis inciso - serratis , serraturis ovatis subovato-oblongisve , obtusis subdistantibus , soris marginalibus ; stipite racbique angulatis glaberrirais.

Aspidium pennigerum Sw., Syn. fit. p. 4g- Ibîd. 25o. IFilld., Spec. 5, 245. Spr. 4- 102. Polypodium pennigerum Forst. , Prod. 44- Schkuhr, Krypt. p. 17, t. 22.

Aspidium Riedleanum.

P. frondibus pinnatis ; pinnis lanceolatis pinnatifidis subacumina- tis, basi truucato-cuneatis utrinque pilosis; inferioribus sensim mino- ribus , distantibus ; laciuiis ovatis obtusis subfalcatis , infiruis subauri- culatis; stipite rachique atro-rubris pubescentibus.

Polystichum Riedleanum Gaudich. h. Bot. Freyc. p. 327.

Aspidium hispidulum.

A. radicellis fusco-tomentosis ; stipite glabro basi squamoso , rachi pubesceute; fronde pinnalâ, pubescenti-tomentosâ , pinnis sublineari- Jauceolatis pinnatifidis , laciuiis oblongis obtusis œquilateralibus inte- gerrimis , involucro piloso ; soris flavescentibus.

Radicelle l'ulvo-tomentosa;. Stipes poil. 6 longus compressus subtrigonus , glaber nisi extremitatem versus rachidis subpubescens, infernè squamis fuscis, mem- branaceis lanceolatis, acutis instructus. Frondes pubescentes, circumscriptione lanceolata? , bipiimatae , pinnis patentibus lineari-lanceolatis acuminatis, sessilibus semipinnatis ; pinnulis ovato-oblongis subfalcatis , obtusis , versus aptcem sensim minoribus demùm acumine subintegro terminatis, membranaceis, penninerviis, nervis simplicibus fructiferis marginem non attingentibus. Rachis semipedalis , erecta, teres, bine canaliculata, pubescens , pallida. Sori intra marginem costamque seriatim inserti in pinnas totâ pagina dispositi. Involucrum peltatum, orbiculare. breviter stipitatum, soro medio insertum pilis albis villosum. Capsul/E flavescentes. subovato-rotundaî, breviter stipitata;, annulo ferè completo cincta;. Sporula Ha- vescentia subpellucida.

Obs. Le polypodium tomentosum Du P. Th. a la plus grande analogie avec notre plante , que nous avons pu comparer avec un échantillon conservé dans son herbier ; il ne nous a pas été possible de faire la moindre différence quant au port, à la forme des pinnules et à la disposition des nervures. Cependant ces plantes n'appartiennent pas au même genre. La plante de du Petit Thouars est bien un Polypode; les sores disposés comme sur notre plante, ne sont jamais recouverts par un involucre; car nous avons pu examiner un individu tellement jeune, que les pinnules supérieures, étant à peine développées, présentoient les sores dépourvus de ces organes.

HEBBARII TIMOBENSIS DESCBIPTIO. 347

ASPIDIUM COBIACEUM.

A. fronde tripinnatifidâ coriaceâ nitidâglabrâ, pinnis altérais remotis petiolatis; pinnulis petiolulatis profundè pinnatifidis, secundariisoblon- gis obtusis basi obliquis , soros medio gerentibus; racbi glabrâ, stipite basi paleaceo.

Aspidium coriaceum Sw. Syn. fil. 17. Schkuhr, Krypt. Gew. t. 5o. Wlld., spec. 5. 268. R. Br. Prod. i/$.Spr.Syst./[. 106. Blum., Enum. pi. Jav. 167. Polypodium coriaceum Sw.,fior. ind. 3. 1688. P. politum, Voir. Encycl. pars 5, p. 553. P. adianthiforme, Forst., Prod. îj-49-

DlPLAZIUM SwABTZII.

L). frondibus pinnatis supernè pinnatifidis, pinnis oblongo-lanceolatis subsessilibus basi obliqué truncatis subcordato-auriculatis inœqualiter serratis , axillis pinnarum snperiorum bulbiferis ; stipite racbique glabriusculis.

Diplazium Swartzii Blum., Enum. pi. Jav. 191. Asplcnium proliferum Lamk. Encycl. 2 , 307. 23. A. decussatum Sw. Syn. fil. 76. 18. 260. Callipteris proliféra Bory.

ASPLENIUM HETEBODON.

A. frondibus pinnatis membranaceis g] abris, pinnis petiolatis sub- rhombeo-lanceolatis acuminatissimis basi obliqué cuneatis inœqualiter inciso-serratis striatis , soris parallelis , stipite racbique teretiusculis sparsim setosis.

Asplenium helerodon Blum., Enum. pi. Jav. p. 179. ASPLENIUM GUNEATUM.

A. fronde bipinnatâ supernè simpliciter pinnatâ subcoriaceâ glabrâ , pinnis petiolatis (circumscriptione) ovato-lanceolatis acutis , pinnulis subpetiolatis obovato - cuneatis obtusis apice denticulatis , infimis basi sursùm partito-auriculatis vel pinnatifidis , ultimis indi- visis, confluentibus, racbi partiali marginatâ, stipite glabriusculo.

Asplenium cuneatuin Lamk. Encycl. 2. 3og. 441- fy'- 4- 89. Blum., Enum. 187.

Asplenium LiEViGATUM.

A. stipite racbique nudis glabris ; frondibus bipinnatis submem- branaceis glaberrimis supernè nitidis , pinnis inferioribus oblongo-lan- ceolatis acuminatis , supremis obtusis ; pinnulis semipinnatis, lobis dentatis ; soris linearibus glaberrimis.

Filix ped. l'/j longa, glaberrima. Stipes semipedalis, erectus, firmus, fla- vescenti-viridis, angulatus, facie anteriori subsulcatus, nudus. Frondes circum- scriptione ovato-lanceolatae, bipinnalifidœ, apice pinnatœ pinnis basi confluentibus, subcoriaceo-membranacese, supra subnitidae, subtùs pallidiores : pinnœ horizon- tales; inferiores longiores, ovato-lanceolata1, actiminatae; supremse oblongop , ob- tusae; pinnulœ pinnarum superiorum confluentes ovatas, intermediarum oblongae : superiores confluentes, inferiores liberae ad basin préecipuèlobatae; subpinnatifidae, lobis obtusis, dentatis, nervosis, nervis limbo pallidioribus. Rachis pinnarum m- feriorum suprà sulcata, subtùs semicylindracea cum pinnulis apice confusa. complanata. Sori lineares, in pinnulas biseriatim dispositi, costœ approximati.

348 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

Indusium lineare, convexum, glabrum, fulvum. Capsula numerosa?, fuscae, pedicellatœ, annulo cinctœ. Sporula subfusca, ovata, laevia.

Darea VIVIPARA. D. frondibus triplicato- pinnatis, infimis alternis, superioribus sub- oppositis ; pinnulis linearibus subfiliformibus acutis , subcoiïaceis inte- gerrimis, terminali longiori, soris linearibus ad médium dilatatis glaber- rimis.

Darea vivipara Willd. Spec. pi. 5. p. 3o2. Acrostidium viviparum Linn., Spec. supp. 444- Lamk. Encycl. i. p. 38, 2>i. Caenopteris vivipara Swartz, Syn.fd. 89. Berg. Jet. Pelrop. 6. p. 25o. t. 7./. 3. Spreng., Syst. 4- 91.

Pteris INDICA.

P. frondibus ovato-lanceolatis pinnatis; pinnis suboppositis lineari- lanceolatis acuminatis serratis, basi superiùs snbtruncatis inferiùs ro- tundato-auriculatis; stipite rachibusque trisulcatis glabris.

P. indica? Lamk. , Encycl. 5. p. 7 1 2. Swartz , Sy>i.fdic. p. 102; Willd., Spec. 5. p. 365. P. indica , var. Gaudich". Mss.

Pteris microdonta.

P. frondibus pinnatis; pinnis glabris suboppositis linearibus acu- minatis, basi sursùm subtruncatis , deorsùm rotundato-anriculatis sub- clenticulatis; fertilibus integris inferioribus sensim minoribus; stipite racbique bisulcatis, glabris flavescentibus.

Pteris microdonta Gandich. in Freyc. It. bot. p. 387.

Pteris Guichenotii.

P. frondibus 2-pedalibus pinnatis; pinnis sexpollicaribus subpetiola- tis linearibus, basi auriculato-subcordatis obscure serratis , terminali petiolatâ interdùm déficiente ; sterilibus ovatis, terminali lineari lanceo- latâ inferioribus, sensim minoribus subpetiolatis; stipite racbique sub- quadrangularibus, flavescentibus unisulcatis lœvibus, imâ basi squamu- loso-villosis.

Obs. M. Gaudicliaud a déjà reconnu les rapports qui existent entre ces trois espèces de Pteris. Guidé par ce premier rapprochement et par la ressemblance ex- trême de ces espèces, je reste convaincu, après un examen analytique, qu'elles doivent ne former qu'une seule espèce, qu'on réunira peut-être au Pteris vittata, Linn., que je n'ai pu étudier comparativement. Les pinnules stériles de ces espèces varient extrêmement pour leur grandeur; toutefois elles conservent leur forme ovale arrondie, elles sont pétiolées et deviennent presque sessiles, lorsqu'elles ont acquis une certaine grandeur ou qu'elles portent des fructifications. Ces trois formes différentes ont toutes les frondes terminées par une pinnule beaucoup plus longue que les autres, toutes sont denticulées sur leurs bords dans leur état stérile. Le stipe est court et garni de squames, ainsi que le racbis, qui deviennent glabres lorsque la plante est développée.

Pteris nemoralis. P. frondibus pinnatis, pinnis 6-8 suboppositis sessilibus lineari-oblon- gis membranaceis, infimis bifurcatis, laciniis subfalcato-linearibus obtu-

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 3/(9

sis, integenïmis, oppositis alternisve ; rachi stipiteque glaberrimis, 2-sul-

catis.

Pteris nemoralis JV'Md. Spec., 5. 386, 70. Spr., Syst. 4. 74- Blum. Enum. 211. P. biaurita Lour. p. 835.

Adianthum RHIZOPHORUM.

A. stipite rachique squamis filiformibusinterjectis; frondibus stipi- tatis pinuatis sublinearibus, pinnis petiolatis flabellato-cuneatis margine superiori inciso-crenatis, glaberrimis; soris punctiformibus,indusiissub- lunatis, glabris.

Adiantlium rhizophorum Swartz, Syn.fil. p. 320. Lamk. Encycl. suppl. p. 1 35. Spr. Syst. 4. p- m. A. caudatum Bory. (ex Spr. I. c.)

Davallia pedata.

D. fronde quinqueangulari cordato-ovatâ , altè pinnatifidâ coriaceâ glabrâ,laciniis oblongo-linearibus apice crenulatis sorigeris, infimâ ma- jore sursùm repandâ deorsùm pinnatifidâ; indusiis reniformibus; stipite rachique sparsim paleaceis; caudice repente squamoso crinito.

Davallia pedata Swartz, Syn.fil. i3i et 34i. Willd., Spec. 5. 466. Nées et Blum. . Pug. pi Jav. in act. nat. cur. 1 1. t. i3. fig. 1. Spr. Syst. 4- n8. Blum., Enum. a3l. Adianthum repens Linn. suppl. 446.

LYGODIUM C1RGINNATUM.

L. stipite supernè bifurcato rachibusque glaberrimis ; frondibus con- jugatis vel bipinnatis pinnis 2°-3°-palmatis, laciniis elongato-lanceolatis acuminatis integerrimis.

Lygodium circinnatum Swartz, Syn.fil. 1 54- 6 ; et L. pedatum Ejusd. ibid. 1 54- Kaulf., Enum. fil. l\6.Spr. Syst. !\. 29. Blum. Enum. 253. Hydroglossum circinnatum <>t H. pedatum ïVilld., Spec. 5. 83. llild. 84- Opliioglossum circinnatum et O. pedatum Burm., Ind. 227 et 228. t. 66. fig. 1. Adiantlium volubile polypodioides s. majus Rumpli. Amb. 6. 75. t. 33.

Ophioglossum pendulum.

O. spicis solitariis geminisve pedunculatis complanatis è basi frondis linearis longissimœ pendulœ indivisœ aut apice furcatse.

Ophioglossum pendulum Swartz, Syn.fil. 1 70. 8. lVilld.,Spec. 5. 60. Spr., Syst. 4- 23. Blum. Enum. 260. Scolopendria liumph. , Amb. 6. 86. t. 37. fig. 3.

LYCOPODINEiE.

Lycopodium planum.

L. caule infernè procumbente radicante, assurgente distichè ramoso, ramis ramulisque compressis palulis; foliis bifariis imbricatis ovatis acutiusculis inaequilateralibus subfalcatis integerrimis ; stipulis unilate- ralibus minoribus foliis acutioribusque; spicis tetragonis ; bracteis ovatis acutiscarinatis,marginibus scariosis teuuissimè denticulato-ciliatis.

Lycopodium planum Desv., in Lamk. Encycl. vol. 3. pag. 554. Spr. Syst. 4- p. 20.

35o HERRARII TIM0RENS1S DESCRIPTIO.

equisetace.e.

EQUISETUM TIMOR1ANUM.

E. caule i-3-ped. rigido aspero , fructifero ? sinipliciter ramoso, ramis erectis elongatis 8-io-gonis; deutibus vaginalibus 8 lanceolato-subulatis, atro-ferrugineis , margine albido-scariosis.

Equisetum timorianum Faiich.. Monog. Equis., p. 48. t. 10.

GRAMINE/E.

Oryza sativa.

O. culmo simplici erecto cylindraceo laevi uodis vaginisque glabris; ligulâ lanceolatà glabriusculà; foliis linearibus suprà et margine retror- sùni scabris; paniculœ ramis basi villosis; glurnis glabris; paleis muticis subhispidis.

Oryza sativa L. sp. 465. fVilld., sp. i. il\r. Kth. agrost. 7.

Coix Lacryma.

C. culmo supernè compresso nodisque glaberrimis ; ligulâ brevi ci- liolulatâ; foliis lineari-lanceolatis suprà et margine scabriusculis ; invo- lucris ovoideis, peduneulis compressis.

Coix Lacryma L. Sp. l'i-jS. IFilld. Sp. IF, p. 202. Lamk.Ill. t. -5o. Kth. Agrost. p. 20. Rumph. Amb. 5. t. -5. fig. 2. Rlwed. Hort. Malab. p. 1 33. t. 70.

UbOCHLOA PANICOIDES.

U. culmo basi geniculato; vaginis praesertim ad faucempilosis; foliis linearibus utrinque pilosis margine scabris; paniculae ramosœ spicis 3-5 erectis peduneulis basi pubescentibus; racbi pedunculisque angulatis scabris; spiculis ovatis acutis basi setosis; glumis inœqualibus glabris , superiore multô breviore membranaceâ; paleis flosculi bermaphroditi exteriore subellipticâ, brevissimè aristatâ extrorsùm eleganter reticulatâ.

Urochloa panicoides 7'. Beaiw. Agrost. D2. t. 11. fi;;. 1. Kth. Grain. 1. 2o5. t. i4- Agrost. p. 74.

Eriochloa puxctata.

E. cubno genicidato ramoso tereti, infernè glabro supernè pubescente ; foliis linearibus acutis vaginisque glabris ; paniculâ erectâ ramis altérais simphcibus glabris; spiculis infimis geminis pedicellatis altéra breviori, superioribus solitariis; glumis ovato-lanceolatis extrorsùm birsutis; paleâ infer. 3-nerviâ breviter aristatâ.

Eriochloa punctata Hamilt., Prod. 5. Kth, Gram. 1. 3o. Miliuui punctatuin Linn. Amœn. 5. 3()2. Spec. 91. R. Brown, Prod. 1. 187. Paspalum punctatum Ftuegge, Monogr. 127. Agrostis punctata Lam. , Éncycl. r. 58. OEJipachne punctata Link. Hort. 1. 5i. Piptatherum punctatum Pal. Beauv. Agrost. 18. t. 5. fig. 11. Halopus annulatus Nées ab Esenb. in sched.

Pakicum FLUITASS.

P. culmis pluribus erectis compressis, nodis nigris glaberrimis; tagini>

HERBARII TISIORENSIS DESCRIPTIO. 35 r

ore barbatis ; foliis linearibus obtusis glabris, superioribus apice convolu- tis; spicis distantibus rachi glabrâ adpressis sessilibus; spiculis subro- tundo-ovatis ; glumis inaequalibus glaberrimîs.

Panicum fluitans Retz., Obs. 3. 8. et 5. i3. Fahl, Symb. i.S.IVilid., Spec. i. 338 Roxb., Flor. ind. i. 297. Kth. Agrost. 78.

Panicum sanguinale. P. culmo basi geniculato; foliis vaginisque pubescentibus; spicis difjitatis erectis 3-6 subsectis glabris; flosculis ovato - oblongis margine subpilosis.

Panicum sanguinale L. Sp. 8$.If'ill>l..Spec. 1. 342. Rasp., Gram. 12. À7/i. Agrost. 82. Paspalum sanguinale D. Cet Dub. Bot. Gatl. Digitaria sanguinalis IVilld. F.num. 92. D. praicox JVilid.. Enum. 91. - Cynodon pnecox Roem. et Sckutt. Syst. 2. 4 12.

Panicum Timorense.

P. cubnis substrictis indivisis; foliis pollicaribus lineari -lanceolatis, margine vaginisque scabriusculis; spicis 2-3 divaricatis; spiculis lineari- bus 4-seriatis glabris; inferioribus sessilibus.

Panicum timorense Kth. Agrost. 83. Digitaria propinqua Gaudich. in Freyc. II. bot. p. 4 10.

Panicum setigerum.

P. culmis cœspitosis prostratis repentibus ; nodis puberulis ; foliis lanceolatis acutis cordatis, margine undulatis ut et vaginae ciliatis; spicis 3-5 erectis demain patulis, racemosis; racbibus spicularumque insertio- nibus setosis vel glabris; glumis valdè inaequalïbus; paleis, inferiorc membranaceâ enerviâ, superiore spiculam aequante 9-nerviâ; paleis flosculi bermapbroditi subrotundo-ovatis œquaUbus, extrorsùm trans- versè rugosis.

Panicum setigerum Retz., Obs. 4. iô- H'illd. Spec. 1. 338. Roxb. Flor. ind. 1. 3o2. P. repens Bitnn.,Flor. ind. t. 1 1. fig. i.P. prostratum L/ank. ,Encycl. 4- 74°- P- dista- chyum Lamk. III. t. 43. lig. 2. P. affine Poir. Enrycl. snpplem. l\. 273. P. ca3spitosum Swartz, Flor. ind. occ. 1. 146. P. Sieberi Link. liort. 1. 207 (ex Jùmth).

Obs. La plus grande confusion existe au sujet de cette plante; d'après des échan- tillons authentiques, que j'ai pu observer, je pense que les trois espèces , Panicum prostratum, setiqemm, distachynm, doivent être réunies en une seule. M. Kuntli avait déjà indiqué les rapports qui existent entre le P. distachynm et le prostratum ; quant à ce dernier et au setigerum, les différences sont entièrement nulles, car on observe sur le même échantillon des épis ou des fleurs accompagnés ou privés de soies. Dans les unes comme dans les autres les paillettes des fleurs hermaphrodites sont plus ou moins transversalement rugueuses suivant les âges on les observe.

Panicum multinode. P. ctilmo repente ascendente , geniculis crebris glabris coloratis ; va- ginis internodiis dimidio brevioribus margine praesertim piloso-ciliatis , ligulà glabrâ; foliis lanceolatis acutis utrinque sparsè pilosis; paniculâ divaricatâ, ramulis nlifonnibus pedicellisque capillaribus glaberrimis; spiculis parvis obovatis obtusis obliquis gibbosis, glumis inferioribus spiculà duplo brevioribus ovatis concavis.

352 HERBABII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

Panicum multinode Lamk. , Encycl. !\. ^lyj. Ad. Brong. in Dupeyr. It. bot. 1 15. Kth. Agrost. 116. (Exci. syn. P. hirsutum, Lamk j Proximè affine P. patenti, Herb. Burm. ex specim. in herb. Delessert.

Panicum polygonoides.

P. culmis ramosissimis diffusis geniculatis nodisque glaberrimis ; vaginis glabris ore ciliatis; foliis oblougo-lanceolatis utrinque scabris; paniculae laxœ ramulis alternis pedunculis pedicellisque filiformibus glabris; spiculis subrotundo-obovatis plerumque geminis; paleis flosculi neutri aequalibus membranaceis, bermaphroditi aequalibus, exteriore rotundâ valdè concavâ extrorsùm pilosiusculâ.

Panicum polygonoides Lamk., Encycl. l\. y52. NeesabEsenb. in Mart. Bras. 2. a3a. adn. Presl. in Rel. Hœnk. i. 3o8. Kth. Agrost. 1 1 5. P. minutulum Gaudich. in Fine. tt. bot. 4>o. Isachne minutula Kth. Gram. i. t. 1 17. Agrost., p. i3^.

06s. J'ai pu comparer le P. minutulum, de M. Gaudichaud, avec des échantillons du P. polygonoides , Lamk., provenant de plusieurs localités, et il m'a été impos- sible de les séparer spécifiquement , quoique M. Kunth , dans son Agrostogra- pliie , place ces deux plantes dans des genres différents; il est vrai qu'à l'exemple de M. Raspail, il propose de réunir le genre Isachne, comme tribu du grand genre Panicum.

Oplismenus COLONUS.

O. culmis compressis simplicibus; nodis, foliis vaginisque glabris, limbolineari-acuto subundulato niargine et subtils scabro; spicis alter- nis distantibus erectis ; racbibus compressis glabriusculis ; spiculis ovato-rotundis, glumâ inferiore subrotundâ mucronatâ 5-nerviâ extror- sùm subhirsutâ ; flosculo inferiore neutro bivalvi; cariopsi subrotundâ lsevi.

Oplismenus colonus Humb. et Kth. nov. gen. 1. 109. Agrost. p. 142. Panicum colonum L. Spec. 84- Sloane , Hîst. 1 . t. 64. lig. 3. Ehret. pict. t. 3. fig. 3. Bumph. Amb. 6. t. 5. fig. 3. IVilld. Spec 1. 338. Roxb. Flor. ind. 1. 299.

Oplismenus Grus-Galli.

O. culnio subcompresso nodis vaginisque glabris ; foliis lineari-lan- ceolatismarginedenticulato-asperis; spicis alternis, secundis, simplicibus vel ramosis; rachihispidâ; glumis valdè inaequalib us, inferiore latè ovatâ superioreque muticis ; flosculo inferiore neutro, paleâ inferiore longé aristatâ ; fl. bermapbrodito, paleâ inferiore carthaceâ mucronatâ.

Oplismenus Crus-galli Kth. Gram. 1. 44- Agrost. 1^. Panicum Crus-galH et Cnis-corvi L. Spec. 83. IVilld. Spec. 1. 244- R- Brown, Prod. 1. 191. Echinothloa Crus-galli Bœm. et Schult., Syst. 2. 478.

Obs. M. Kunth rapporte à cette espèce le Panicum zonale de Gussone (Guss. ind. sem. 1825). Depuis plusieurs années cette plante est cultivée au Musée de Paris et n'a pas perdu des caractères qui servent à la distinguer de celle anciennement connue.

Cenghrus ECHINATUS. C. culmo ascendente subtereti glaberrimo ; foliis linearibus acutis vaginisque glabris pro lignlâ piliferis, internodiis dimidio brevioribus; spicâ densâ ovatâ vel cylindraceâ poil. 1-2 longâ,involucris approxima-

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 353

tis, setis externis longioribus crectis, retrorsùm scabris, interioribus lanceolatis coalitis apice introflexis , extrorsùm puberulis; spiculis biais; Hosculo inferiore neutre

Cenchrus echinatus Linn., Spec. i4&8. Schult., Qram. 9. t. 23. fig. 1 ? Cav. le. 5. 1. !\(n.. f'alil, Enum. 2. 3g5. Hutnb.et Kuntk, nov.gen. 1. 1 14- Kth. Agrost. p. 166.

Obs. La figure de Cavanilles ne se rapporte pas très bien avec la plante de Timor, qui est cependant celle qu'on cultive dans le Musée sous le nom de Cenchrus echina- tus, et dont, peut-être, le C. çalyculatus n'est qu'une variété. Le C. spinifex , Cav. le. 5. t. 461 , semble aussi se rapporter à la plante que je viens de mentionner, sans ce- pendant lui convenir parfaitement ; en général, la synonymie de ce genre reste en- core à établir d'une manière rigoureuse, et le manque de matériaux autbentiques ne m'a pas permis de la fixer au sujet du C. echinatus.

Spinifex longifolius.

S. culmo erecto ramoso glauco nodisqueglaberrimis; foliis Iinearibus acutis semiteretibus culmo longioribus margine scabris vaginisque glaberrimis nisi ore barbatis; spicis masc, cougestis, erectis, racbibusque scabris; spiculis subsessilibus; glumis scabriusculis.

Spinifex longifolius R. Brown, Prod. 1. /g8. Klh. Agr. i~4-

Obs. La seule différence que j'aie pu observer entre les échantillons provenant delà Nouvelle- Hollande , et ceux de Timor, réside dans les petites aspérités qu'on remarque sur le bord des feuilles et des racfais; ce seul caractère étant presque nul, j'ai rapporté ma plante à celle décrite par M. K. Brown, sans même la regarder comme variété.

Spinifex squarrosus.

S. foliis arcuatis pungentibus; capituloruni bracteis fasciculatis maximis ; involucris mucronatis; flosculis nmticis.

Spinifex squarrosus Linn.,Mant. 3oo. Kth. Agrost. iy5. Stipa spinifex Linn., Mont. 34. Rumph., Amh. 6. t. 2. fig. 2. Rheede, Hort. MnUib. 1 2. t. 75.

Obs. Les échantillons de Timor étant incomplets, je rapporte avec doute cette plante à celle de Linnée; cependant elle s'éloigne de la précédente par ses feuilles, et semble convenir assez exactement aux figures de Rumphius et de Rheede.

Sporolobus DIANDER. S. culmis erectis elongatis ; foliis convolutis subulatis glabris vagina- rum ore marginibusque ciliolatis; paniculâ lineari contracta; ramulis brevibus fasciculatis erectis; floribus diandris, gluniâ interiore paleis dimidio breviore ; cariopsi paleas superante.

Sporolobus diander P. Beauv. Agrost. 26. Kth. Agrost. 21 3. Agrostis diandra Retz. Obs. 5. 19. IVilld. Spec. 1. 37 t. Roxb.Flor. ind. 1. 319.

Cynodon dactylon.

G. culmis repeutibus subcompressis; foliis Iinearibus acutis glabris; vaginâsummo apice pilosâ;spicis digitatis quaternis; spiculis imbricatis; glumis inaequalibus lanceolatis, carinatis , acutis , paleis brevioribus, inferiori breviore patente, superiori erectâ; paleâ infer. complicatâ, ovatâ ad médium dorso ciliatà, obtusâ, inteiiori paulô majori glaberrimâ basi setam proferente.

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 4^

354 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

Cynodon dactylon Pers. Syn. i. 85. Biovm, Prod. i. 187. Kunth, Agrost. 25g. C. maxïtimiïs iVees ab Esenb. Agrost. brasil. l±ib. C. dactylon Pers., et C. maritinius Ad. Brong. in Dupèrr'ey. It. bot. 53.

DACTYLOCTENIUM jEGYPTIACUM.

D. culnio geniculato compresso glaberrimo ; foliis linearibus acutis non rarô nndulatis infrà margiueque longé ciliatis; ligulâ brevi tenuis- sime ciliolulatâ; spicis quaternis erectis seriùs cruciatim palentibns, rigidis, apice in nineronem brevem acutuni desinentibus, basi pilosis; glumis carinâ denticulatis; cariopsirotundà transversè rugosâ.

Dactyloctenium aristatum JVilld. , Enum. 102g. Humb. et Kth. Nov. gefi. 1. 170. Gynosurus aegyptius Linn. , Spec. 106. tf'ittd., Sper. 1. 4'6- Eleusine a>gypt. Pets-. Syn. 1. 82. lioxb., Flor.ind. 1.343. E. cruciata Lamk. Ui t. 48. fig. 2. Rumph.6. 1. 1\. (. 1. Èlteed. 12. t. 6g.

Ghloris radiata.

C. culnio geniculato compresso non rarô infernè canaliculato ra- moso supernè nttdo tereti, glabro; foliis linearibus planis subacutis, margine denticulatis; vaginis iuternodiis brevioribus ore interdùni barbatis ; spicis 12-18 f'asciculatis , erectis poil, i-longis; spiculis bifloris; glumis inœqualibus patentibus acutis muticis; flosculi inferioris paleà longé aristatà, nervis lateralibus apicem versus longé ciliatis; ca- riopsi oblongà laevi fuscâ.

Chloris radiata Swartz, Flor.ind. occ. 1. p. 201. Kth. Agrost. 266. Chloris scoparia- De.if. Ccit. Hort. Paris. \l\. Ch. compressa D. C. Cut. Iiort. monsp. ex Kth.

Chloris truncata.

C. culnio geniculato-asceudente compresso, folioso, striato, glaber- rimo; foliis linearibus planis angustatis, obtusiusculis, subtùs margine- 3ue scabris ore vaginarum barbatis ; spicis pluribus 1 4-digitatis erectis emùm divaricatis; glumis linearibus acutis; flosculi hermapbroditi pa- leâ obovatâ obtusâ trinerviâ glaberrimâ aristatà; superioris rudimento obovato concavo univalvi, aristato.

Chloris truneala H. Brown, Prod. 1. 186. Kth. Grain. 2. t. 176. Agrost. 266. C. elongata Poir., Encycl. suppl. 2. 236. Desf. Cat. Hort. reg. Par.

Obs. C'est d'après un échantillon rapporté par M. Gaudichaud , que j'ai tracé la phrase caractéristique de cette espèce, qui n'existe pas dans les collections du Musée faisantpartie du voyage aux Terres Australes. Comme cette plante est indiquée depuis long-temps dans les catalogues du Jardin de Paris, il est à présumer que les graines en auront été envoyées par les naturalistes de cette expédition.

Eleusine indica.

E. culnio repente compresso; ranioso nodis coloratis; foliis lineari- bus obtusiusculis culmum superantibus infernè scabris interdùm basi vaginisque ore villosis; spicis 3-6 digitatis angustis strictis; spiculis 4-6- floris, paleis exterioribus dorso denticulatis.

Eleusine indica Gcerln., Fruct. 1. 8. Humb. et Kth.Nov. Gen. 1. 1 35. Agrost. 272. Cynosurus indicus Linn. Spec. 1 06. Rheede , H. Malab. xit. t. 6g.

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 355

POA TENELLA.

P. culmis teretibus erectis nodisque glaberrimis ; foliis linearibus planis erectis subtùs et margine scabriusculis; vagiuis striatis glaberrimis; ligulà brevisshnâ ciiiolata ; paniculà coarctatâ demùm laxâ ; .spiculis pedi- oellatis 6-8-floris lineari-laneeolatis ; paleisexterioribus ovato-laneeolatis trinerviis, interioribus binervatis, nef via marginalibus paleâbrevioribus ; staniiuibus duobus.

Poa tenella Linn. Spec. loi.Kth. Agrost. 338. (Burm. zeyl. t. 47- %■ 3.) Retz. Obs. 5. 19. JVilld. Spec. 1. 39.5. Roxh. Flor. ind. t. 333. Kth. Gram. 2. 467. t. i47- Eragro- stis tenella Pal. Beauv. Agrost. 71. Rœm. elScliult., Syst. 2. 552.

Poa plumosa.

P. cuhno ramoso diffuso glabro geniculato ; foliis linearibus acutis planis, infernè niargineque scabris vagiuis glabris striatis ore pilosis; paniculœ effusae ramis basi eongestis subverticillatis , apice alter- nis; spiculis sub-6-floris ; paleis exterioribns trinerviis ôbtusis, subtrun- catis, glaberrimis; interioribus biuerviis ciliatis.

Poa plumosa Retz. Obs. 4- 20. Wilkl. Spec. 1 . 393. Roxb. Flor. ind. 1 . 338. Kth. Agrost. 338. Rheed. in. t. 4'- Rumph. vi. t. 4- %• 3.) P. decipiens Link., Enurn. 1. 88. Eragrostis decipiens Rœm. et Scludt. Mant. 2. 3 18.

Centotheca lappacea.

G. culmo tereti, glaberrimo; foliis lanceolatis; vaginis striatis mar- gine et ore ciliatis; paniculà ramosâ; spiculis pedicellatis vel subses- silibus, flosculi bermaphroditi paleà infer. tuberculoso-pilosâ. interiore apice bifidâ.

Oentotheca lappacea Desv., Journ. de bot. 181 3. 70. Beauv. Agrost. 69. t. il\. fig. 7. Kth. Gram. 1. 3 1 7. t. 70. Cenchrus lappaceus Linn. , Spec. i486. FVilld.,Spec. 1. 3i6. Poa Iatifolia Forst. Prod. 8, 44- Valu, Symb. 2. 1 8. Poir., Encycl.—^.p. 80. P. ina- labarica Linn. , Spec. i486. JVilld. , Spec. I\. 937. Hierochloa? Iatifolia Kunth , Gram. 1. 21. Melica lappacea Roxb. {ex specim. ) Raspail, Mem. gram., I. c.

Saccharum SPONTANEUM. S. culmo simplici tereti laevi, ad nodos villoso; foliis planis acutis supernè convoluto-subulatis margine denticulato subtùsque scaberrimis; paniculà erectâ, effusâ; floribus geminatis, glumis lanceolato-acutis glaberrimis.

Saccharum spontaneum Linn. Mant. 1 83. Linn. fil. Supp. 106. Kth. Agrost. 475.

{Rheed. xn. t. 46). Willd., Spec. 1. 3-2 1. Pal. Beauv., Flor. ow. 2. 71. t. to'i.Roxb. Flor. ind. 1 . 240.

Saccharum officinarum.

S. foliis latissimis planis acutis utriuque glaberrimis paniculà am- plâ, effusâ : ramulis interioribus subverticillatis adpressis basi pilosis ; glumis dorso longissimè pilosis.

Saccbarum oflicinarum Linn., Spec. 79. Willd. , Spec. 1. 38 1 . Humb. et Kunth, Nov- gen. 1. 181. Roxb.. Flor. ind. 1. a4*. Klh. Agrost. l\ 7 1\.

35G HERBAR1I TIMORENSJS DESCRIPTtO.

Imperata ARUNDINACEA.

I. stricta foliis linearibus acutis, involutis, spicâ terminali argenteo- sericeâ cylindraceâ.

Imperata arundinacea Cyrili, le. 2. t. n. Kth., Agrost. l\nn. R. Broum, Prod. I. 2o4- 2. Rumph. Amb. vi. t. j.f. Saccharum cylindricum Lamk., Encycl. t. 588. Wïlld., Spec. i. 3i3. S. Kœnigii Retz., Obs. 5. 16. Imperata Kœnigii Pal., Beauv. Agrost. i65. Rœm. et Sehult., Syst. i. 289. Lagurus strictus Linn.

POGONANTHERUM CRINITUM.

P. culmis erectis cœspitosis; foliis planis tenuissimè glanduloso-pu- berulis; vaginis oie ciliatis; spicis crebrisad ramulorum apicemlongiter pedunculatis solitariis ; spiculis basi barbatis, glumis longioribusinvolu- cratis altéra sessili, altéra pedicellatâ.

Pogonantherum crinitum Triri. Fittid. 166. Kth., Agrost. 478. Ad. Brongt.Dupeyr. h. bot. 88. P. saccharoideum Pal. Beauv. Agrost. 176. t. 11. fig. 7. Kth., Gram. 2. 4g3. t. 161. 162. Perotis polystachya IVilld., Spec. t. 3î4- Panicum polysta- chyum Burin., Hvrb. Saccharum paniceum Lamk., lll. t. 4o. fig. 1. Sacchar. Sp. Rasp., loc. cit. Andropogon crinitus Thunb., Jap. l\o. t. 7. Pollinia poly- stachya Spreng., Syst. 1. 288.

Anthistiria BARRATA. A. culmo ramoso laevi compresso; foliis linearibus subcordatis basi ciliatis utrinque sed praesertini margine scabris; vaginis basi ciliatis; li- gulà membranaeeâ; spathis glanduloso-pilosis.

Anlhisliria barbata Desf. , in Journ. de phys. 4o. 294. t. 2. Kth., Agrost. 48i . A. ciliata Gœrtn., Frtict. 2. 465. t. 17a. À. japonica JVilld., Spec. 4- 901. Andropogon ciliatum Thunb., Prod.l\o.

Andropogon contortus.

A. culmo compresso laevi ramoso , ramis erectis ; foliis planis , linearibus setaceo-acuminatis supernè scabris, vaginis compressis laevi- bus; spicis solitariis subcylindricis; spiculis imbricatis, inferioribus mas- culis glumis tenuissimè striatis, apice barbatis pilis basi tuberculatis ; spiculis bermapbroditis longé aristatis, aristis contortis longissimis pu- bescentibus.

Andropogon contortus L. Spec. r/|8o. Linn. , fil. supp. 43a. JVilld., Spec. !\. 904. B. Brown, Prod. 1. 201. Roxb. , Flor. ind. 1. 258. Kth. Agrost. 486. Heteropogon hirtus Pers. Synop. 2. 533. II. contortus Rœm. et Sehult., Syst. 2. 836. Stipa spicata Thunb., Prod. 19.

Andropogon annulatus.

A. culmo ramoso laevi cylindraceo ; nodis villosis; vaginis striatis ore barbatis; foliis linearibus subulato-acuminatis, planis, margine den- ticulato-scabris ; paniculae subcontractae ramulis subverticillatis simplici- bus; spicis 8- 10-floris; spiculis bermaphroditis ovatis,obtusis extrorsùm pedicellisque villosis, pilis albis; glumis muticis; paleâ flosculi berma- phroditi membranaeeâ aristatâ, aristâ spiculâ triplo longiore glabrius- culâ contortâ fuscâ.

Andropogon annulatus Forsk., Descr. îyZ. Vahl, Syrnb. 2. 102. H'illd., Spec. l\. 919. Delile, JEg. 3. t. 7. fig. 2. Kth. Agrost. 498.

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 35"

Andropogon TROPIGUS.

A. culmo simplici erecto cylindrico laevi , nodis sericeo-villosis, vaginis glabris; foliis scaberrimis; paniculae émisse ramulis verticillatis simplicibus spiciferis; spicis 4-8-floris, pedunculis glabris; spiculis ber- maphroditis ovatis acutis extrorsùm pedicellisque piloso-fulvis ; glu- inis villosis muticis ; flosculi hermaphroditi paleâ inferiore altè bilobâ aristatâ, aristà spiculâ quadruplo longiore scabriusculâ contortâ.

Andropogon tropicus Spreny., Syst. i. 287. Var. p. timorensis Kunth , Gram. 1. 3f>7. t. 97. Ilolcus fulvus /{. Brown, Frod. 1. 199. Sorgbum fulvum Pal. Beauv, Arjrost. 1 . 46.

Andropogon ACICULARIS.

A. culmo repente, ascendente compresso simplici; foliis subradi- calibus linearibus obtusis margine denticulato-serratis, vaginis glabris; paniculà contracta, erectâ; spiculis terniinalibus ternis; hermaphro- dità aristatâ sessili; masculis pedicellatïs muticis ; glumis glabris, dcnti- culato-carinatis, interiore brevi aristatâ; paleis lanceolatis, inferiore fl. herm. breviter aristatâ, aristâ spiculam duplo superante capillari.

Andropogon acicularis Retz., Obs. 5. 11. IFHld. , Spec. 4.906. fRumph. Jmb. vi. t. 5. fig. 1 . Rheed. II. Malab. xn. t. 43 , e.r Kth.) A. aciculaium Roxb. , Flor. ind. 1 . 266. Rhaphis trivalvis Loin: Cocli. 676.

Andropogon LESCHENAULTIANUS.

A. caespitosus, culmo simplici la?vi nodis glabris, vaginis apice bar- batis; foliis linearibus aculis glaberrimis; spicis geminis aequalibus; spiculis geminis, altéra sessili, altéra pedicellatâ ; glumis subaequalibus truncatis, nervis binis marginalibus, extrorsùm pilis fulvis longé vestitis; flosculo inferiore nullo; paleâ inferiore flosc. superioris obeordatâ longé aristatâ, aristâ subcontortà subpubescente spiculam longé superante.

Culm us semipedalis,lœvis nodis glabris, basi foliis vulgôaborti vis vaginisquesemper suppetentibus subsquamosus , subbulbosus, glaberrimus Folia setaceo-acuminata (siccitate?) convoluta, glabra; vaginâ lasviore barbatâ. Spic.«geminatœ,erectœ, villosa;, rachi pedicellisque longé ciliatis. Spiculâ geminae ; ambae herniaphroditse , altéra sessilis : glumae duae; inferior dorso compressa, truncala, 2-nervia, nervis la- teralibus basi et apice f'ulvocoloratis, extrorsùm pilosa pilis longis, fulvis; sùperior subcarinala, truncala apice dorsoque prœserfim pilosa, marginibjs subla;vibus. Fi.os- cxJttts inferior uullus , flosiulus sùperior ïrivalvis? Palea inferior profundè ob- eordatâ, basi attenuata, uninervata, membranacea, aristatâ, aristà longâ glumis quintuplo longiore, basi conlorlà nigricante , apice pallidiore, scabriusculâ. Squa- mulo? Stamina tria, anlberis lineari-oblongis. Ovarium oblonguni , glabrum. STYLibasiconnatiquasi bulbosi, supernè divergentes, filiformes. Stigmata oblonga, glinnas longé superantia, fibrillis longis rubro-purpureis.

O/k. Nous n'avons pu faire de cette plante une analyse complète; la longueur des poils qui couvrent les glumes, la petitesse des Heurs jointe à leur peu de dévelop- pement, ne nous ont pas permis de voir ni la paillette supérieure, ni les squames nvpogynes.

ISCH-XMUM TIMORENSE.

I. repens; culmis erectis ex geniculato-ascendentibus, nodis barbatis;

358 HERBARII TIM0RENS1S DESGRIPTIO.

foliis lanceolatis, acutatis, planis, pilosiusculis, margine undulatis, sca- bris: ligulà brevi fimbriato-ciliatâ; spicis geminis, approximatis; spiculis omnibus fertilibus; glumâ inferiorè i (-i3-nervia , supernè bicarinata , crtspiaatâ, iu spiculis pedicellatis subulato-aristatà; floribusheimaphro- ditis longé aristatis.

Isclia?mum timorense Kunth, Grain. 1. 36g. 1. g8. Ejusd. Agrost. p. ~>\i.

ISCrLEMUM RUGOSUM.

I. cnlnio erecto ramoso compresso subtriangulato; foliis lineari- lanceolatis acutis utrinque et margine scabris coloratis; vaginis gla- bris aut margine pilosiusculis; ligulà erectâ, bifidâ; spicis geminis vaginâ involutis aphyllà aut in limbum brevem lanceolatum pioductâ; spiculis arctè racbi lateraliter barbatae adpressis; glumis obtusis, duris, transversè rugosis.

Ischœmum rugosum Salisb. , le. 1. 1. i. IVdld., Sp. l\. 94°- Roxb. , Flor. ind. i. 7>ii. Gcertn. Carp. 3. 1. 181. {Rheede , Horl. Malab. xu. 91 , t. 49.)

Obs. La figure de Rheede se rapporte bien à cette plante par la description et parla figure et non pas à l'Isclicemuni mnticiiin, comme l'ont cru MM. Brongninit [Duperrey , lt. bot. 68.) et Kuntli [Agrost. 5 12).

CYPERACEjE.

Cyperus difformis.

G. culmo acutè 3-gono; anthelâ 3-6-radiatâ ramis subsimplicibus, involucrum 3-phyllum non aequante ; foliis planis; capitulis poly- stacbyis; spiculis confertissimis lineai'ibus, minutis ; glumis orbiculatis obtusis; nucibus lœvibus, flavidis.

Cyperus difformis Linn., herb. {teste R. Brown, Prod. 2(5.) Vahl, Enum. 2. 337. IVilki, Spec.i. p. 280. Rœm. et Schult. 2, 193. Rottb., Grain, t. 9. fig. 2.

Obs. Cette espèce, comme l'a mentionné M. R. Brown dans les deux variétés qu'il en a faites, varie et par l'aspérité et par la longueur relative des feuilles avec le chaume: des échantillons recueillis par Commerson à l'île Bourbon, ont le limbe au plus de 3 pouces de long, tandis que ceux que nous décrivons de l'île de Timor, les ont d'un demi-pied el dépassent la hauteur de la plante. Cette forme est commune à des individus récoltés à Ceylan et aux îles Marie-Anne. La même piaule venant des côtes de Coromandel, n'atteint que 3 à l\ pouces, et ressemble dans cet état, par son port , à nos espèces européennes, Cyperus flavescens et fusais. Cette même espèce croît en Italie ; les herbiers du Muséum en possèdent, envoyés par M. Tenore.

Cyperus hexastachyus.

C. repens, radicum fibiillis tuberculatis ; culmo trigono laevi; anthelâ, tamis 4-5 simplicibus, involucrum 2-3-phyllum rariùs paulo vix arquante; foliis planis, margine laevibus scabriusculisve; spiculis ^-6 alternis linearibus divaricatis vel erectis ; glumis arctè imbricatis énervions obtusis coloratis; nucibus subellipticis trigonis sublœvibus olivaceis.

Cyperus hexastachyus Rottb., Gram. 28. t. t4- fig- 2. C rutundus Linn. Syst. ve.q. 98. H. Brown, Prod. 216. Rœm. et Schult. , Syst. 2. 198.

nr.nr.ARii timorensis descriptio. :.>.,

Cyperus flavidus.

C. caespitosus , culmo 3-gono laevi ; anthelâ 3-4 radiatâ subsimplici ; involucro diphyllo anthelam superaute foliisque plaiiis lpevibus; spiculis 5-7 alternis linearibus disticbis; glumis arctè imbricatis nervosis obtu- sis; nucibus parvis subovoideis kevibus fuscis rudimento styli coronatis.

Cyperus flavidus Retz., Obs. V, i3. Fald, Enum. 2. 334. Wàld., Spec. 1. 27g. ( '.. ilivaricatus Lumk. , Illustr. I. li5.

Ohs. J'ai pu comparer les échantillons provenant de Timor, avec ceux conservés dans l'herbier de M. Du Petit Thouars, et je me suis assuré de leur parfaite identité.

Cyperus ferox.

C. culmo acutè 3-gono lœvi, anthelae ramis pluribus confertis sub- compositis; involucro 5-7-pbyllo anthelam superaute foliisque planis scabris culmo aequalibus; spiculis linearibus subteretibus divaricatis 4 (î-floiis, glumis obtusis enervibus; nucibus elliptico-subtrigonis com- pressiusculis tenuissimè punctulatis fulvis.

Cyperus ferox Rich. , Ann. soc. tinn. Paris.; C. longuscarolin. spicis angustis.Peftv.

Cyperus pennatus.

C. culmo Isevi Irigono stiiato; antbelà pluriradiatâ, ramis compo- sitis polystacbyis; involucro 3-4-pbyllo longissimo foliisque eanalicu- latis rigidis angustis, longissimis, margine scabris culmuin superan- tibus; spiculis ovatis 3-5-floris; glumis ovatis imbricatis tenuissimè punctulatis virescentibus; nucibus 3-gonis subolivaceis.

Cyperus pennatus Lamh., Ht. yen., i44- n" 7o3. Encycl. 7. •i!\o.Ram. et Scliull., Syst. 2. 166.

Cyperus longifolius.

C. culmo trigono subgracili; anthelâ multiradiatâ, ramis compositis èffhsis ; involucro 4-6-phyllo anthelam superante foliisque planis slriatis scabris culmo subbrevioribus; spiculis solitariis vel ternis oblougo- ovatis minutis; glumis obtusis mucronulatis; nucibus kevibus fulvis.

Cyperus longifolius Poir., Encycl. su pp. VII, 270.

06*. Cette espèce paroît avoir des rapports avec le Cyperus ptalycutmis. R. Br. Prod. Klle s'en distingue cependant nettement par le nombre des folioles de l'involucre et par son chaume triangulaire; d'une autre part elle paroit s'en rapprocher par l'in- florescence et par la forme des graines. Notre plante est le C. Haspan , Lamk. , herb. , qni n'est cependant point celui décrit dans le Dictionnaire encyclopédique, ni celle de Linnée et de Rottholl. D'après la description et l'examen de la plante con- servée dans l'herbier de Du Petit Thouars, nous la rapportons avec certitude au Ç. lonyifolius , de Madagascar.

Cyperus scoparius.

C. culmo angulato trigono lœvi striato ; anthelâ compositâ pluri- radiatâ, ramis erectis polyslachyis anthelam mentientibus; involucro 5-y- phyllo antbelà multo longiori;involucellis linearibus anthelulam aequan- tibus foliisque planis margine scabris; spiculis linearibussubdistichis 5-7- floris; glumis nervosis mucronulatis.

36o HERBARJI TIMORENSIS DESCRIPTIO. ,

Cyperus scoparius Poir., Encycl. 7. 258. [ex spec. herb. Du Petit Thouars.)

Cyperus VENUSTUS.

G. culmo trigono striato lsevi; involucro sub-4-6phylloelongato mar- gine scabro, involucellis subsetaceis; antbelâ multiradiatà, ochreis trun- catis; spicis elongatis, spiculis linearibus acutis; glumis ferrugineis striatis dorso viridibus margine pallidis.

Cyperus venustus R. Brown, Prod. 217. C. fastigiatus Rottb., Grain. 32. t, 7. fig. 2.

Cyperus involucratus. C. culmo triquetro gracili bipedali laevi; foliis infimis culmo aequa- libus angustatis flaccidis margine denticulatis; involucri foliolis 3-5 foliis similibus;anthelâ composite, radiis inœqualibus; ochreis bidentatis,den- tibus subulatis; spicis erectis cylindraceis; spiculis sessilibus fasciculatis parvis ovatis; glumis acutis viresceutibus.

Cyperus involucratus Poir., Encycl. 7. 253 (vid. spec. in herb. Du Petit Thouars). KlLLINGIA MONOCEPHALA.

K. culmo triquetro ; antbelâ globosâ indivisâ seu trilobâ ; involucro 3-4-phyllo elongato foliisque linearibus; spiculis unifloris, glumis dorso piloso-ciliatis tenuissimè nervosis.

Killingia monocephala Rottb. , Grain. 1 3. t. 4- fifî- 4- Vahl, Enum.i. 379. R. Brown, Prod. 219. Rœm. et Schult. 2. 236. Tricoeephaluin nemorale Eorst. yen. f>5 {teste Ci R. Brown, Prod.). Rheed., Hort. Malab. xn. p. 99. t. 53. Rumph., Amb. VI. 8. t. 3. fig. 2.

FUIRENA OLOMERATA.

F. culmo erecto subtriquetro stricto foliisque molliter puberulis; iigulâ glabrâ fuscâ; antbelis axillaribus vel terminalibus simplicibus; spiculis 3-6 subumbellatim dispositis rarô solitariis; glumis sensim deci- duis aristatis 3-nerviis pilosis ; nucibus trigonis laevibus.

Fuirena glomerata Vahl, Enum. 2. 386. Wdld., Spec. 1. 209. R. Brown, Prod- 220. Lamk., Ill 1. i5o. Rœm. et. Schult. 2. 234- Mant. 2. 1 35. Diertr. Spec. 2. 357- Fuirena ciliaris Roxb. , Flor. indica. 1. 184. Scirpus ciliaris L. Mant. 182. Rottb., Gram. 55. t. 17. fig. 1.

ISOLEPIS COMPLANATA.

I. culmis angulatis lœvibus basi foliaceis; foliis culmo subbrevioribus obtusis, glabris; involucro submonophyllo; antbelâ subcompositâ invo- lucro breviori; spiculis oblongis, glumis ovatis nigresceutibus acutis, uninerviis glabriusculis; nucibussubrotundo-turbinatis subrugosis.

Isolepsis complanata Vahl, Enum. 11. 279. Retz,Obs. V. p. 14. toi. et Schidt. Syst. 2. p. 119.

ISOLEPIS BARBATA.

I. csespitosa , culmis foliisque capillaribus vaginis ore barbatis ; involucro 2-3-phyllo; authelà globosâ subsequali ; spiculis acutis, glumis carinatis mucronatis ; nucibus obovato-tnrbinatis creberrimè punctulatis.

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 36 1

Isolepis barbata R. Br., Prod. 222. Scirpus barbatus Rottb., Gram. 52. t. 17. fig. 4- S. capillaris Linn. , Spec. éd. I. 49, éd. II. y3. S. antarcticus Vahl, Enum. 2. 261. {Excl. synon. Linn.fi/de cl. R. Brown).

Scirpus mucronatus.

S. culmo triquetro aphyllo basi vaginato ; spiculis latcralibus glo- meratis sessilibus ovoideo-oblongis , glumis mucronatis integerrimis, stylis trifidis; nucibus obovatis transversè rugosis rufis.

Var. « Cuirais elongatis gracilibus '/2-i lineâ diainetro; cœteris ut in specie.

Scirpus mucronatus Linn. , Spec. jZ. fVilld. , Spec. 1 . p. 3o. Scheuchzer, Gram. 4o4 . 1. 9. fi{j. i4- DC. , Flor.fr. 2. p. 1 37.

Scirpus luzonensis.

S. culmo subtereti lateralitcr sulcato; involucro acuto poil. 3-4 lon- go; spicis 2-3 in capitulum collectis ovoideis; glumis subrotundis bre- vissimè acuminatis; nucibus obovato-rotundis bine planis indè convexis tenuissimè rugosis nigricantibus.

Scirpus luzonensis Presl. , Relie/. Hœnk. 3. 193. Dietr. Spec. plant. 1. 35y.

06s. Cette espèce se distingue facilement du Scirpus mucronatus, avec lequel elle a de grands rapports, par ses chaumes qui sont de la grosseur dune plume de corbeau, et que parcourt dans toute leur longueur un sillon peu profond, mais qui cependant tend à rendre le chaume un peu triangulaire ; les glumes sont aussi plus arrondies.

Eleocharis capitata.

E. culmo filiformi striato; anthelâ globoso-ovatâ ; glumis obtusis sensîm deciduis; infimis majoribus vacuis; nucibus nitentibus atris.

Eleocharis capitata R. Brown, Prod. 225, Scirpus capitalus Linn., Spec. 1. 29^. S. caribaeus Rottb., Gram. t. 16. fig. 3.

FlMBRISTYLIS LITTORALIS.

F. radice fibrosâ , culmis caespitosis trigonis erectis tenuiter sul- caps, glabris basi vaginatis ; foliis angustè linearibus culmo subœqua- libus planis sulcato- striatis , margine scabtiusculis glabris; anthelii terminali compositâ ; spiculis parvis ovatis ; glumis ovatis plerumque binerviis acutis glabris; nucibus ovatis trigonis scabriusculis.

Fimbristylis littoralis Gaudich. in Freyc, It. bot. t\iZ.

FlMBRISTYLIS CYMOSA.

F. culmo erecto trigono striato firmo basi folioso; foliis rigidis subpungentibus planis culmum œquantibus glaberrimis ; involucro 3- phyllo brevi , foliolis lanceolatis acutis; anthelâ subcompositâ, spiculis intermediis sessilibus, lateralibus pedunculatis ; glumis ovato-rotundis subacutis glaberrimis; nucibus obovatis.

Fimbristylis cymosa R. Brown, Prod. 228. F. Maria?-Annas Variet. cc-et £ Gaudich. Freyc., It. bot. 4i3. Scirpus cymosus Lamk. Illust. 1. p. i4i- Isolepis obtusifolia Vahl, Enum. II. p. 275. Roem. et Seh. 2. p. 118.

Annales du Muséum, t. III, 3" série. l\-j

362 HERBARII T1M0RENSIS DESCRIPTIO.

FlMBRISTYLIS FERRUGINEA.

F. culmo angulato-trigono glabro basi folioso ; foliis brevioribus planis vaginisque puberulis ; involucro 2-4 - pbyllo inaequali antbelâ longiori ; antbelâ corapositâ subeffusâ , ramis interdùm elongatis ; spi- culis ovoideis seriùs oblongo-ovatis ; glumis ovatis i-nerviis aristatis puberulis ; nucibus obovato-orbiculatis longitudinaliter et tenuissimè punctulatis pallidè flavis.

Fimbristylis ferruginea Vahl, Enum. 2. 291. Scirpus ferrugineus Linn. Spec. ~jl\. Willd., Spec. 1. 3o4- S. debilis Lamk., lu. 1. i/ji. Roem.et Sch. 2. p. 99.

SCLERIA TESSELLATA.

S. culmo triquetro scabro ; foliis planis margine scabris ; vaginâ apice pubescente ; pauiculâ terminali ramosâ foliosâ ; spiculis androgynis , floribus masculis 3-andris; nucibus subrotundis scrobiculatis albis, squamis breviter acuminatis fuscis.

Scleria tessellata Willd. .Spec. 4-3 1 5. Vers. Syn.i. p. 548. Spr. Syst. 3. p. 83 1. Bumph. Atnb. VI. p. 16. t. 6. f. 2.

PONTEDERlEiE.

PONTEDERIA VAGINALIS.

P. foliis radicalibus cordatis acuminatis longiter petiolatis , petiolis sùprà médium dilatatis rima longitudinali vaginantibus , racemis è vaginis erumpentibus simplicibus, demùm cernuis; capsula 3-loculari.

Pootederia yaginalis Willd., Spec. p. 23. Spr., Syst. 1. I\i. Blutn., Enum. pi. jav. p. 3?.. Olus palus Rumph., Amb. vi. p. 178. t. 75. Carimgola Rheed., H. Malah,

xi. p. 91. t. 44-

PALIVLE.

COCOS NUCIFERA.

Cocos nucifera L. Willd. Sp. 4- 4°°- Roxb. Corom. p. 52. t. 73. Catappa Rumph. Amb. 1. p. 1. t. 1 - 2.— Tanga Rheed. Malab. 1. p. 1. 1. 1 -4.

Obs. Je cite ici ce palmier, quoique les naturalistes du voyage aux Terres australes n'en aient rapporte' ni fruits ni fragments de feuilles; cependant tous s'accordent à signaler cet arbre comme croissant communément sur les rivages de l'île Timor.

BORASSUS FLABELLIFORMIS.

Borassus flabelliformis Linn. Roxb. Corom. 1. p. 5o. t. 71 -72. Willd., Sp.l\. 800. Ampana Rheed. H. Malab. 1. p. i3. t. 10. (masc.). Ejusd., p. 1 1. t. 9, sub nom. fem.). Lontarus domestica Rumph. 1. p. 45- t. 10.

Obs. Les collections du Muséum ne possèdent point de feuilles de ce palmier: je n'en ai vu, provenant de Timor, que des fruits et un chaton de fleurs mâles.

Caryota URENS.

Caryota urens Linn., W. Spec. I\. 4g3. Sequaster major Rumph. Amb. 1. 64. t. i4- Schunda -panna Rheed. 1. p. i5. t. 1 1.

Obs. Je n'ai de cette plante que des fragments de feuilles, mais elles sont assez ca- ractérisées pour ne pouvoir se méprendre sur leur détermination.

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 363

ASPHODELEiE.

Dracena terminalis.

G. frutescens , foliis lanceolatis mucronatis purpureis petiolalis ; paniculâ terraiuali compositâ basi spatbaceà, ramis patentissimis; flori- bus solitariis vel geminis pedicellatis basi pluribracteatis ; periantbio staminibus paulo longiori.

Dracaena terminalis Linn., fVilld., Spec. 2. p. 1 57. Bot. Mag. 2o53. Jacq., le. 2. 1. 44^. Colleçt. 2. 357. Spr., Syst. 2. g3. (Excl. syn.) Blum., Enum. pi. Jav. 10. Terminalis Rumph., Amb. iv. t. 34- fig. 2.

DrACjENA reflexa. C. foliis oblongo- lanceolatis sessilibus suprà basim angustatis re- lortis, inferioribus reflexis ; paniculâ terminali compositâ , ramis sub- patentibus; floribus geminatim ternatimve dispositis rariùs solitariis; periantbio pedicellis longiori; staminibus segmentis aequalibus , stylo exerto.

Dracaena reflexa Lamh. Encycl. 2. p. 324- lied. LU. t. 29. C. cernua Jucq. (ex Desf.) Rumph., Amb. iv. 82. t. 35. Asparagus Draco Linn.

Laxmannia sessiliflora. Tab. XVI.

L. caulibus coloratis glabris; foliis teretibus acerosis glabris; sti- pulis lanceolatis acutis basi fimbriato-lanatis; floribus axillaribus sessilibus, perianthii foliolis interioribus longioribus enerviis ; stami- nibus periantbio brevioribus stylum vix superantibus.

Radices filiformes, vix radicellas emittentes. Caules humi strati, semipedales, teretes, graciles, nodosi, ad extremitatem constanter radicellam filiformem per- pendicularemque emittentes. Stipul.e membranaceae semilineam longae, lanceolatae, acutae, basi fimhrillato-sublanataead internodiorum basim sitae. FonAlin. 3-61onga, caulina alterna, sessilia , filir'ormia suprà concaviuscula , subtùs semi-cylindracea , non rare» arcuala, acerosa, glaberrima. Bracte.e inaequales, lin. 1 longae, ovatae, ob- tusae, membranaceae ad pedicellorum basim insertae , sublanataa floribus breviores. Flores 3-6 glomerati terminales, internodiis axillares, subsessiles, glaberrimi, albi. PERiANTHiuMÔ-partitum, foliolis exterioribus erectis, ovatis, subacutis,medio subuni- nervatis; interioribus longioribus, membranaceis, erectis basi interse margine imbri- catis, enervibus staminaferèduplosuperantibus. Staminaô, exterioraad basim, inte- rioraadperiantbii médium inserta;fiIamentaexteriora libéra, interiora cum periantbio coalita, filiformia, membranacea , glaberrima. Anthère rotundae , biloculares longitudinaliter déhiscentes , dorso afrixae. Stylus filiformis, stamina vix superans, stigmate obtusopapilloso. OvARiu.uobovato-trigonum ,substipitatum, submembra- naceum, triloculare, loculis pluriovulatis, ovulis i-3 circiter in singulo loculo , gla- berrimum.

Obs. Cette plante se distingue nettement des deux espèces citées par M. Brown, par ses fleurs sessiles et non portées sur un pédoncule ou uue hampe dressés, par les radi- celles qui naissent constamment à l'extrémité du rameau et qui semblent 9ortir du milieu des stipules, des feuilles ou des bractées qui entourent les fleurs. Cette espèce croît généralement sur la cote occidentale de la Nouvelle-Hollande.

ASPARAGINE/E.

Asparagus dubius. A. ramis teretibus, aculeis solitariis retrorsis, ramulis angulatis; foliis

364 HERBARH TIMORENSIS DESGRIPTIO.

fasciculatis , subulatis, falcatis; florihus axillaribns solitariis ; periantbii segmentis oblongis subobtusis, stamina superantibus.

Rami scandentes, teretes, sublignosi, flexiles, aculeati, aculeis solilariis, retrorsis, ramulis gracilibus, angulatis, glaberrimis. Folia (ramuli) J-i'/j poil, longa, lin. '/^ lata, subulata , interdùm subcapillaria , uninervia , falcata , fasciculata vel solitaria , ad axillam squamos (folii) minimas, membranaceae , rariùs sub aculeatœ. Flores parvi , lineam longi , axillaressolitarii, ad ramulorum apicem disposili (an semper?) pedicellati , pedicellis modio articulatis , basi bracteolâ membranaceâ muniti. Perianthium 6-parlitum, petaloideum, herbaceum, segmentis'oblongis apice subin- flexis, uninc-rviis, interse aequalibus. Stamina 6, perianthii segmentis opposita, supra basin iuserta, iisque breviora; filamenta plana; antherae subrotundae, ver- satiles. OvAiuuM globosum , stylo brevi coronatum , g'.abrum.

Obs. Cette plante est voisine de Y Asparagus volubilis, de l'herbier de Wallich , 5 1 54 ; mais elle s'en distingue par la forme des divisions du périanthe, qui sont obtuses, au lieu d'être aiguës ; l'ovaire est globuleux et non turbiné comme dans» l'espèce de l'Inde. \J Asparagus fascicularis , de Brown , paroît avoir plus d'analogie avec notre espèce; mais ses fleurs, disposées en grappes, semblent l'en éloigner si elles sont constamment solitaires comme dans l'unique échantillon de Timor que possèdent les herbiers du Musée.

SMILACEjE.

Smilax anceps.

S. caulibus subinermibus ; ramis senioribus biangulatis , compressis ancipitibus, novellis subteretibus , foliis ellipticis vel subrotundo-ovatis, acuminatis 5-nervibus glabris , petiolis cirrhiferis canaliculatis , com- pressis.

Smilax anceps JVilld. Spec. /\. pars 2. 782 S.'elliptica Desv.Prod. 58. (Excl. toc. nat.) Obs. M. Gaudichaud a aussi rapporté cette plante des îles Sandwich; j'ai pu com- parer mes échanlillons avec ceux conservés dans l'herbier de Du Petit Thouars, et m'assurer de leur parfaite identité; d'une autre part, le Smilax australis Br. paroît être très voisin de cette même plante , à en juger d'après un rameau appartenant k l'herbier de M. Delessert.

AMARYLLIDEjE.

Crinum asiaticum.

C. ioliis majusculis a cutis ; spathâ ovato-lanceolatâ acuminatâ acutâ floribus breviore ; bracteis submembranaceis linearibus acutis, ovarium superantibus ; ovariis stipitatis oblongis ; corollae laciniis angustis, lineari-lanceolatis acutis, staminibus limbo paulè brevioribus ; antheris linearibus, filaraentis sublongioribus.

Crinum asiaticum Linn., Willd., Spec. 1. 45. Spr., 1. 55. Blum. , Enum. 25. Belutta Pola taly Rheed., mal. p. 11. 75. t. 38. Radix toxicaria Ritmph., Amb. 6. i55. t. 6.

CANNEjE. Canna indica.

C. foliis oblongis basi et apice attenuatis ; laciniis calycinis lanceolatis acutis; capsula globosâ.

Canna indica L. fVilld., Spec. 1. 3. Rœm. et Schult., 1. 11. Katubala Rheed., mal. il. p. 85. t. 43. Cannacorus Rumph. , amb. 5. 177. t. 71. fig. 2.

IIERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 365

Obs. Je rapporte avec doute mon échantillon , au Cannaindica. L. ; comme la plante «jue je possède de Timor n'est qu'en fruit, il m'est impossible de déterminer avec certitude à quelle espèce elle appartient.

ORCHIDE/E.

Onychium affine.

O. foliis lineari - oblongis acutinsculis coriaceis , pedunculo foliis longiori oppositifolio ? laxifloro, floribus spicatis; perianthio erccto , segmentis exterioribus lineari-lanceolatis acutis, interioribus subobovatis totundatis mucronulatis ; labelli imguiculati lobis 3 , medio liueari lanceolato, lateralibus subrottmdis.

Caulis bulbosus? poil. 5-longus, semipoll. latus. Folia lineari - lanceolata , acuta , plana, basi subangustato -sessilia, slriatulo - nervosa, coriacea, glabra. Infloisescentia spicata , spicà laxiflorà floribus pedicellalis, pedicellis perianthio subaequalibus; pedunculus oppositilolius , pedalis et ultra, erectus, glaber, basi bracteis spatha?formibus , cylindraceis , apice lanceolatis , membranaceis, instructus. Pf.fuanthium erectum; segmentis calycinis lineari-lanceolatis , 8 1. longis 2'/2 latis 6-nervulis, apice acutis, basi subcoalitis; lateralibus cum ungue labelli infernè connalis, calcar acmulantibus, petaloideis , obovatis, segmentis calycinis paulô brevioribus, ad apicem 1. 5 longis, basi i '/2 1. latis; nervulis quinque parallelis. Labellum 7 1. longum, 3-lobum, lobis lateralibus totundatis, subundulatis, inter- medio longiori, lanceolato, acuto, basi unguiculato , ungue cumfoliolisexterioribus etlateralibus connato, brevi , obtuso, calcar demulante.GïNOSTEMiUM subconoideum depressum , brevissimum , anticè plano-subconcavum, dorso subnervoso, tenuissimè puberulo , carnosum. Antiiera pedicello brevi subulato affixa , hemispherica , subin- clinata. Pollinis massée 4? aut bina bilobata. (Analys. ex unico suppetente flore.)

06s. Notre espèce a quelque ressemblance avec le Dendrobium Mirbelianum de M. Gaudichaud ; elle s'en distingue nettement par ses feuilles linéaires et non ovales, par les divisions internes du périantlie, qui sont obovales, mucronées, et non li- néaires comme dans le D. Mirbelianum. La forme du labellum est à-peu-près la même.

SARCANTHUS TIMORENSIS.

S. repens; caulibus compressis; foliis distichis lineari-elongatis vel ovato-oblongis subacutis obliquis carnosis basi angustatis carinato- ensiformibus ; pedtinculis foliis dimidio brevioribus paucifloris ; pe- rianthio erecto , foliolis acutis ; labello subrotundo-ovoideo acuto ad médium subbullato basi unguiculato ; ovariis teretiusculis oblongis.

Radices fibrosae, teretes, albidœ, foliorum vaginâ basi erumpentes. Caulis radicans, compressus, foliorum vaginis reconditus. Folia disticha poil. i'/, - 2'/2 longa 1-4, 8 lata lineari - elongata, obliqua, apice acutiuscula, plana (juniora carinata) carnosa,glaberrima ; linibo basi in petiolum quasi angustato ,cum vaginis articulato; vaginis coriaceis, nervosis, margine membranaceis, subnitidis. Inflo- rescentia spicata; spicisaxillaribus, pedunculis vix poil, longis, foliis dimidio brevio- ribus, vaginam foliorum superiorum perforantibus, imâ basi bracteà vaginaeformi , lineam circiter Iongâ, cylindraceà, membranaceâ, instructis, paucifloris, floribus basi bracteatis; bracteis brevibus ovatis subcarnosis, acutis. Perianthium erectum, segmentis calycinis ovato-lanceolatis, 6 1. longis, 2 circiter latis, 3 nervatis, apice acutis, basi unguieulatis, interiora vix superantibus; segmentis petaloideis, conformibus , paulô brevioribus. Labellum lin. 4 longum, 3 circiter latum , ovatum, acutiusculum, integrum, segmentis petaloideis brevius, obliquum, basi unguiculatum, ungue gy noslemio connato , medio subcarnoso-bullatum , ad apicem

366

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

3-nervatum. Gynostemium cylindraceum basi subarcuatum, [labello brevius, parle média et ïnferiori labello coalitum, carnosum dorso truttcato, emarginato. Stylus longitudinaliter cum staminé connatus, stigmate subquadrilatero, piano. Massa: pollinis cereaceae bilobse, lobis sub;equalibus ovoideis, retinaculo snspensae lamel- laeformi, inter massas pollinis extenso et acumine adunco stigmatis parte superiori aflixae. Ovarium cylindraceum, 6-costatum, costis 3 proeminentibus periantbii fo- liolis exterioribus oppositis, glabrum. Capsula cylindracea, a-3'/2 poil, longa, sublineari-oblonga, brevissimè pedicellata.

LlPARIS DISTICHA.

L. foliis è bulbo oblongo geminatis linearibus acutis basi cari- natis ; pedunculo foliis paidô breviori compresso ; bracteis lanceolato- linearibus.

Liparis disthica Lindl. Spr. Syst. 3. p. 741. Malaxis distachya Du P et. Th.,exherb. Obs. Les échantillons de cette plante, ayant été comparés avec soin avec ceux de l'herbier de Du Petit Thouars, j'ai pu m' assurer de leur identité spécifique (1).

TYPHAGE.Î:.

TYPHA ANGUSTIFOLIA.

T. foliis linearibus planis ; amento masculo rachi compressa fœmi- neoque continuo.

Typha angustifolia L. Spec. Schlchur. Handbuch,t. 281. Dupont, Ann. se. nat. r834- p. 57.

AROIDEiE.

AMORPHOPIIALLUS Bl. in Batav. Diario i8a5. CANDARUM

Beichenb.

SPATHA basi convoluta.SPADIX supernè nudus et laevigatus aut granuloso-verrucosus, interne continuo androgvims; organa ru- dinientaria nulla. ANTHERiEsessiles, biloculares , in vertice bipo- rosae. OvARIA libéra, bi-raro tri-aut quadri-locularia. OVULA in loculis solitaria basi affixa erecta. STYLUS distinctus aut nullus. STIGMAcapitato-indivisum vel emarginato-aut depresso-lobatum. BACCiE distinctes, mono -aut oligo - spermae. SEMEN exalbumi- nosum.

AMORPHOPIIALLUS campanulatus.

A. petiolis vernicoso-scabris , spatbae limbo ovato acuto patulo spadicem supernè conoideo-inflatnm adaequante.

Amorphophallus TaccaPhallifera, Rumpli.,Bl. l.c. Gandari sp. Schtt. Pythion Mart. in Reg. bot. Zeit. 1 83 1 . p. 458. Arum Rumpbii Gaudicli. in Freyc, II. bot. p. 427. tab. 3g. (Excl. syn. Hort. mal. et tab. 112 Herb. Amb. V, p. 3a4). Arum cam-

(1) Outre ces trois Orchidées que j'ai pu analyser, il en reste un certain nombre en trop mau- vais état pour pouvoir être déterminées. Toutes appartiennent, d'après leur port, à la tribu des Vandées de M. Lindley. Quelques unes m'ont paru être des Aporum de M. Blume, à cause de leur base renflée. Je n'en ai trouvé aucune appartenant à des Orchidées terrestres.

HERBARII TIM0RE1NSIS DESCRIPTIO. 36^

[janulaturn Roxb. , Hort. bengal. p. 66. Ejusd. , Flor. III, p. 68. tab. 272. (Excl. syn. Hort. malab. née non t. 112. Herb. Amb. V.) Spr., Syst. veg. 111, p. 770. 3i. Hook. in Cuit. Bot. Mag., 2812 ÇExcl. syn. indicdt. et forsitan Hort. Amst.). Dracon- tium polypliyllon Luz. quartuni. G. j. Camello stiqi. i?is. Luzone m Raj. bist. PI. 111. App., p. 36. i4-— Tacca phallifera Rumph. V, p. 326. t. 1 1 3. fig. 2. Dracunculus zeylanicus polyphyllus caule aspero, virescente, maculis aibicantibus, nota(o. Tourne/. , Inst. p. 160. Barm., Thés. Zeylan. p. 90. Arum polyphyllum ceylanicum , caule scabro, viridi diluto, maculis albicantibusnotato. Commet. , Hort. Med. Amst. I , p. 9g. fig. 52. Malié incolantm.

TYPHONIUM.

SPATIIA basi convoluta. SPADIX supernè nvidus androgynus;

organa rudimentaria fertilibus intermixta. ANTHEIl^E liberté, lo-

eulis bilatéral] bus, longitudinaliter birimosae. OVARIA libéra,

ovulo solitario, fundo affixo erecto. STIGMATA sessilia. BACCvE i-

sperrua?. SEMEN albuuiinosuni.

Typbonium , Sebott, in Winn. Zeitschr. 1829. 3. p. 72. Martius in Reigbg. bot. Zeilschr. i83i. p. 455. Schott, in Meletem. bot. 1. p. 17. XII. Ari sp. L. et Auet.

Typiioinium divaricatum.

T. foliis bastato-cordatis integris aut tiïfidis, lobis basis rotundatis; spatbâ supernè lanceolato-oblongâ , reflexâ spadicera subuliformem adaequante ; organis rudimentariis glomeratis setiformibus.

Arum divaricatum L. Spee. g66. 10 (Excl. syn. Hort. malab.) Wild. Spec. 4. p. 482. (Excl. syn. Hort. malab.) Arum trilobatum (aut Linn.) Thbg., Flor. jap. p. 234. Bot. mag.,n° 33g et 23?4. (except. plurim. synonym.) Arum diversifolium Blum., Cat. Hort. Buit. p. 102. 46. Arisarum amboinicum Rumph. 5. t. 100. fig. 2. A. Zippilio, in insul. Timor.

TYPHONIUM CUSP1DATUM.

T. foliis hastatis integris; spatbâ supernè angusto-lanceolatâ reflexâ spadicem subuliformem adaequante; organis rudimentariis Iaxis partira seti-partim squamiformibus.

Arum cuspidatum Blum., Cat. hort. Buit. p. 101.45. Nelenchena major Rheed., Mal. 1. p. 3g. t. 20. Arisarum Luzonis, polyflorum G.I. Camello Stirp. Insul. Luzon. in Ray hist. pi. 3. in append. 35. Timor (Zippelius).

SCINDAPSUS P1NNATUS.

S. foliis circumscriptione ovatis , junioribus integris pinuatis basi fibroso-filamentosis ; spatbâ ovato-oblongâ acuminatâ erectâ ; spadice oblongo cylindraceo obtuso.

Scindapsus pinnatus Sebott. in Meletem. bot. , p. 21. Sub nom. Monstenc olim edi- to. Polhos pinnata Linn., Apec. , pi. 1374. IFilld. ,Spec. 1. p. 686. Poir., Encycl. V, p. 6o5. Rœm. et Schult. 3. p. 456. Rumph., Amb. V, p. 4^9- 1. i83. fig. 2.

Obs. Les synonymes de ces Aroïdes, ainsi que la communication de ces deux espèces de Typbonhnn m'ont été donnés par M. Blume.

PANDANEiE.

Frecynetia scandens. F. foliis lineari-lanceolatis acutis striatis margine nervoque medio

368 IIERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

subtùs subaculeatis ; spadicibus fœraineis ovato-oblongïs pollicaribus , pedunculatis terminalibus ; stigmate trilobo.

Freycinetia scandens Gaudich. Freycinet, II. Bot. 432. t. 4?-

TACCEjE.

Tacca pinnatifida. T. foliis tripartito - multifidis (Dracontii polyphylli instar), laciniis acuminatis acutis membranaceis ; scapis glabris ; involucro foliaceo , foliolis ovatis acuminatis basi quasi in petiolum attenuatis glabris ; fioribus longiter pedicellatis , pedicellis nliformibus involucrum sub- œquantibus.

Tacca pinnatifidaLinn., Supp. 25 i. fVilld., Sp. 2. p. 200. R. Br., Prod. ?>[\r>. Spr.. Syst. 2. 118. Blum., Enum. 83. Ejusd., De quib. pi fam. enum. p. I\. Tacca littorea Rumph. Amb. v. p. 328, t. 1 14-

CYCADE/E.

Gycas circinalis. C. frondibus pinnatis, pinnis planis lucidis apice geminis lineari- lanceolatis apiculatis uninerviis nervo suprà sulcato.

Cycas circinalis Linn.,Sp. i658. Lamk., III. t. Sgr. fVilld., Spec. 9. 844- Gaudich. Freyc, It. bot. 433. Spr. Syst. 3. p. 907. Olus calappoides Rumph., Amb. t. 86. 20- 24. Todda pana Rheed. 3. 9. t. i3-2i.

ARISTOLOCHIEiE.

ARISTOLOCHIA TIMORENSIS.

A. caule volubili ramis sulcatis ; foliis elliptico - ovatis cordatis acuminatis glabris ; seminibus marginatis , bine laevibus planis , indè superficie obeordatâ rugosâ nigrâ.

Caulis volubilis ramosus,ramis sulcatis glabris. Foli a i'/s-a'A poil. longa,elliptico- ovata, cordata, intégra, acuminata subtùs reticulato-venosa, trinervia, subcoriacea, glabra, pet iolata, petiolo poil. icirciterlongo,subcirrhoso, canal iculato,glabro. Pedun- cuLVJsaxillaris,subteres , ramosus, 1 -2-florus, petiolo vixlongior, glaber. Pedicellus clavatus, angulatus, subpuberulus. Perianthium.... Capsula i poli, circiter longa , subrotunda, apice depressa, 6-locularis, valvis carinatis, glabris. Semina subdeltoi- dea, marginata , glabra; superficie nucleum spectante, obeordatâ, verrucosâ, nigrâ.

Obs. Cette plante est très voisine de celle représentée par Rheede sous le nom de Carelu-Vagon , pars VIII, 4o. tab. 25. Elle s'en distingue néanmoins parla forme des feuilles qui sont acuminées et cordiformes , au lieu d'être obtuses et même échancrées. Ce seul caractère ne suffiroit pas pour l'en séparer, si les graines de notre espèce n'offroient point à la base correspondant au périsperme une surface obovale verruqueuse, tandis que celles décrites et représentées par Rneede sont parfaitement lisses. Il seroit possible que la plante du Prodrome delà flore de la Nouvelle-Hollande appartînt à la même espèce que celle de Timor; en outre VAristolochia Tagala de M. Chamisso (1), qui a de l'analogie avec notre plante, en diffère par ses feuilles membraneuses ciliées sur les bords, par ses pétioles longs de 6 pouces , par un disque qui se trouve à la base de l'ovaire, et que nous n'avons pas observé sur nos échantillons.

(1) Linnœa, p. 207.

herbarii timorensis descriptio. 36o

SANTALAGEjE. Santalum myrtifolium.

S. foliis lanceolatis apice obtusiusculis basi angustatis glabris.

Santalum myrtifolium L., Spr. Syst., i. p. 489. Blum. , Bijd. p. G46.— S. album ff'illd. Sp. 1 . p. 691. Santalum album timorense Rumph., Àmb. t. 2. p. /\ï , t. 11.

Obs. Cette plante ne se trouve pas dans les herbiers du Muséum; je l'indique d'après M. Blume , qui le cite dans son Bijdragen comme croissant à Timor, elle parait être encore de nos jours l'objet d'un commerce important.

HERNANDIEjE.

Hernandia sonora. H. foliis ovato-subcordatis peltatis.

Hernandia sonora Linn., Syst. 269. fFtlld., Spec.S J>ij. Blum. , Bijdr.flor. ned. p. 55o. Ejusd. de nov. quib. pi familiis. Enum. 3. Rumph., Amb. 2. 257. t. 85.

THYMEL/EiE.

Daïs dubiosa.

D. foliis oppositis oblongo-lanceolatis subacuminatis integris glabris; capitulis terminalibus sessilibus ; floribus 5-fidis puberulis 10-andris, sta- minibus styloque exsertis , stigmate capitato.

Dais dubiosa Blum. Bijd. p. 65 1 ?

LAURINiE.

Tetranthera Roxburgii. T. foliis subellipticis basi attenuatis petiolatis glabris , subtùs pallidioribus ; pedunculis axillaribus petiolo subœqualibus ; umbella- nim involucris 5-partitis tomeùtosis; umbellis plurifloris; perianthio nullo.

Tetranthera Roxburgii Nées ab Es. in fVall. PL As.'yar. 2. p. 65. T. apetala Roxb. Corom. 2. t. 127.it. Br., Prod. p. /\o5. Laurus involucrata Retz. Obs. 6. p. 17? Sebifera Lonr. , ex herb. ad hune genus attinet.

ClNNAMOMUM NITIDUM.

L. ramulis teretibus cortice vestitis flavesceiite , junioribus herba- ceis subangulatis laevibus ; foliis poil. 3-4 longis ovatis breviter acuminatis integris, nervis lateralibus è basi nascentibus apice eva- nescentibus, lœtè viridibus suprànitidis, petiolis suprà sulcatis ; gemmis parvis ovoideo - acuminatis glabris.

Cinnamomum nitidum Hooh. Exot. Fl. t. 176. Excl. Syn. Cinn. Cassiae Nées ab E. Disput.)? Laurus nttida Roxb., ex herb. IVall. n" 2582 «.

Cinnamomum zeylanicum.

G. foliis oppositis ovatis v. ovato-oblougis obtusiusculis trinerviis , nervis suprà basin subcoalitis lateralibus suprà basin bifidis apiceni versùsve evanescentibus, petiolis ramulisque glabris.

Cinnamomum zevlanicum Gare. Blum., Bijd. p. 56S.

Annales du Muséum, t. III, 3* série. 48

370 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

IELIGEREiE.

Gyrocarpus asiaticus.

G. foliis cordatis sublobatis vel reniformibus integris utrinque sub- velutinis subtùs pallidioribus, petiolis pedunculo conimuni brevioribus; cyniis dichotomis amplis polygamis ; floribus hermaphroditis , stamini- bus 4 fertilibustotidemsterilibussessilibus obovato-linearibus hirstitis.

Gyrocarpus asiaticus Willd., Spec. I\. 982. Rœm. et Schult. 3. 292. Mant. 218. Spreng. 1. 48g. Nées ab Esenb. in Wall. pi. Asiat. rar., 2,68. Bhim., dequib. pl.fam. Enum. 16. G. Jacquini Roxb. Corom. I . pi y. t.i. (excl. syn. G. americani Jacq.) Pers. Syn. 1. i45. Roxb., Flor. ind. éd. Car. et Wall. 1. 465-

POLYGONES.

POLYGONUM POIRETII.

P. floribus 6 - andris semidigynis ; achenio lenticulari acuminato , faciebus convexis, lœvibus ; calyce 5-partito, pellucido-punctato ; spicis virgatis , geminato-subpaniculatis , longis , confertifloris ; bracteis remotiusculis , turbinatis, submuticis , 4-8-floris; pedicellis exsertis ; ocbreis laxiusculis , laceris , fuscis , glabriusculis v. strigoso-pilosis , setaceo-ciliatis , sœpè internodia superantibus ; foliis subpetiolatis , ochreœ basi insertis , oblongo-lanceolatis , acuminatis , glabris mar- gine et nervo medio utrinque strigis brevibus rigidis , albis , spinu- losis; caule erecto (Meisner).

Polygonum Poiretii Meisn. , Monog. p. 7g. Ejusd. in Wall. pi. As. rar. 3. p. 56.

CHENOPODEiE.

SaLIGORNIA IND1CA.

S. caule suffruticoso , ramis adscendentibus floribus diandris, spicis 5-7-floris terminalibus cylindraceis , articulis clavatis compressiusculis retusis.

Salicornia indica Willd. in Nov. Act. Am. Hist. Nat. 2. p. 3. t. l\. fig. 2. Vahl , Enum. 1. p. 10? Lamk. Encyel. 5. p. 460.

Obs. L'échantillon de l'herbier de M. Gaudichaud étant en fort mauvais état de conservation, nous n'avons pu qu'avec doute rapporter les fragments que nous avions sous les yeux à l'espèce de Willdenow. M. H. Brown a indiqué cette espèce à la Nouvelle-Hollande, et M. Gaudichaud la mentionne dans son voyage de i'Uranie, à l'aperçu qu'il donne sur l'île de Timor.

Salicornia fruticosa. S. caule fruticoso adscendente articulis subcylindraceis ; spicis subclavatis obtusis; floribus ternis monandris , stylo bifido.

Salicornia fruticosa L. Spec. 5. Lamk. III. t. A- f- 2. D. C. FI. fr. 3. p. 3o7. Bot. Gall. 1. 395.

Salsola tragus.

S. herbacea glabra ramosissima ; foliis subulatis spinosis divari- catis bracteis longioribus ; periaïjtbio solitario; fructibus alatis membra- naceis venosis.

Salsola Tragus Linri. , Spec. 322. Willd. Spec. t. p. 3gy. Bot. Gall. 1. p. 3g5.

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

i7r

Obs. La seule différence entre la plante de Timor et le S. australk de la Nouvelle - Hollande, envoyé par M. Brovvn, et faisant partie des collections de M. 15. Delessert , se trouve dans les feuilles, qui sont recourbées dans celui-ci, au lieu d'être droites ; si cette légère différence ne tient qu'à un état différent de végétation, le.S.aus- imlis devra être réuni au Salsola Tragus, dont il diffère à peine.

AMARANTHACEiE.

Deeringia gelosioides.

D. ramis erectis firmis vel flexilibus ; foliis ovalibus acumiuatis , basi rotundatis petiolatis ; spicis axillâribus vel terminalibus ; perian- thii segnientis margine membranaceis , floribus 2-5-gynis; baccis i-3- spermis.

Deeringia celosioides B. Br., Prod. 4>3. Mail. Amar. 78. Celcsia Laccata Retz,, Obs. 5. 2J. IFilld. Spec. i. 1202.

Obs. Cette espèce offre à Timor deux variétés Lien distinctes, l'une ayant les rameaux droits, fermes, terminés par des panicules multiflores longues de trois pouces, l'autre ayant au contraire des panicules longues d'un pied, grêles, et très lâches. Une troisième variété recueillie à la Nouvelle-Hollande (Hawkerbury), aies feuilles inéquilatérales, dentieulées sur les bords, et presque membraneuses. Des analyses comparatives faites entre ces trois formes si différentes en apparence, ne m'ont donné aucun caractère suffisant pour les séparer; le nombre des divisions du style varie de 2 à 3, l'ovaire contient ordinairement trois ovules qui souvent avortent en partie et présentent alors une baie monosperme ; la forme du périanthe, la longueur des étamines, sont également parfaitement semblables dans ces trois variétés.

Amaranthus SPJNOSUS.

A. caule erecto ramoso ; foliis lanceolato-oblongis subintegris apice subobtusis vel mucronato-aristatis; spicis terminalibus cylindraceis, glo- merulis axillâribus plurifloris , bracteis spinescenîibus basi cinctis.

Amaranthus spinosus Lamk. Encycl. 1. p. 1 18. Blum. Bijd. p. 54o. Amaranthus OLERACEUS.

A. caule ramoso erecto ; foliis subrhombeo-ovatis mucronulato- aristatis basi cuneatis ; glomerulis axillâribus multifloris ramosis ter- minalibus interruptè spieatis ; bracteis laciniisque calycinis oblongo- lanceolatis acuminato - mucronatis margine membranaceis , subav qualibus.

Amaranthus oleraceus Linn. Lamk. Encycl. 1. p. 1 16. Blum.Bijdr. 53c>. Aerva SANGUINOLENTA.

A. foliis oppositis ovalibus basi et apice acutiusculis , suprà atro- purpureis subtùs viridibus ramisque molliter puberulis ; spicis axil- lâribus ; cupulâ staminiferâ capsulâque fuscis.

Aèrva sanguinolenta Blum. Bijdr. p. 54/- Achyranthes sanguinolenta L.

Obs. Le stigmate de cette espèce est à peine bilobé. Cette remarque peut égale- ment s'étendre aux Aërva lanala, sur les fleurs desquels j'ai observé des stigmates de même forme ; tandis qu'ils sont profondément bifides dans les A. tomenfosa; le caractère du genre devra, par ce fait, subir une légère modification.

372 HERBARH TIMORENSIS DESCRIPTIO.

ACHYRANTHES ARGENTEA.

A. fruticosa , foliis ovalibus obtusis basi in petiolum attenuatis subtùs paliidioribus ; spicis terminalibus elongatis , rachi tomentosâ ; floribus maturitate reflexis, bracteis periantbio paulô brevioribus basi subrotundis ; perianthii segmentis erectis acutis clausis glabriusculis.

Achyrantlies argentea Lamk., Encyc. 1. 545, tVilld. Spec. 1. 1191. Rœm. et Schult. 5. 544- À- aspera L. spec. icfi.

DESMOCHiETA ATRO-PURPUREA.

D. caule fruticoso; foliis ovatis acutis molliter puberulis suprà atro- purpureis subtùs cinereo-viridibus ; spicis axillaribus pedunculatis.

Desmochœta atro-purpurea D. C. Hort. Monsp. Achyrantlies atropurpurea Lamk. Encyel. 1. p. 546. A. lappacea Linn. spec. 295.

CELOSiA ARGENTEA.

C. foliis lineari-lanceolatis basi et apice angustatis; spicis ovatis vel cylindraceis œtate elongatis subfastigiatis.

Celosia argentea L. IVilld . Spec. 1. 1 197. Poir. Encyc L 5. 36. C. margaritacea IVilld. Spec. 1 198. C. pyramidalis Burin. (Jtde herb. ) Rheed. Mal. 10. p. "]S. t. 38.

GOMPHRENA GLOBOSA.

G. caule erecto tereti glabriusculo , ramis albido-tomentosis ; foliis oblongis molliter puberulis basi attenuatis apice mucronulatis ; ca- pitulis terminalibus globosis dipbyllis ; periantbio lanato.

Gomphrena globûsa Linn. Willd. Spec. 1. i3ai. Rœm. et Schult. p. 537. Bluin. Bijd. 548. Rumplt. Jmb. 5. 289. t. 100./. 2. Rheed. mal. 10. t. 37.

Obs. Je me dispense de combattre ici la manière de voir de M. Martius, au sujet des organes floraux des Amaranthacées. J'ai été assez heureux pour me rencontrer avec un de nos premiers botanistes, M. Auguste de Saint-Hilaire, qui, dans ses Observations sur la famille des Amaranthacées (1) , s'est servi des mêmes faits que ceux que j'avois préparés de mon côté pour ramener les organes floraux des Amaranlhes à ceux des autres familles.

NYGTAGINE/E.

Mirabilis Jalapa.

M. caule diffuso , foliis subcordatis acuminatis petiolatis subtùs pilis adpressis et margine ciliolulatis ; floribus axillaribus terminali- bus subcymoso - dicbotomis , tubo involucrum puberulum multô superante.

Mirabilis Jalapa Linn. Spec. 232. IVilld. Spec. 1. p. 999. Blum. Bijd. p. 732. Ritmpb. Jmb. 5. p. 253. t. 89.

BOERHAAVIA DIFFUSA.

B. ramis teretibus glabris, junioribus adpressè puberulis; foliis infimis subrotundo- ovatis répandis, superioribus ovato-lanceolatis breviter petiolatis subtùs paliidioribus; pedunculis pluribus axillaribus filiformibus folio lougioribus ; floribus circiter ternis capitatis 2-an-

(1) Aicl). Bot. 2. p. 402.

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. ^3

dris; Fructibus obconico- clavatis retusis angulatis glanduloso -pilosis. Tîoerhaavia diffusa JVilld. Spec. i. 20. Vahl, Enutn. 1. 285. Rœm. e( Schuit. syst. 1. 64.

BOERHAAVIA REPANDA.

B. ramis ramulisque glabriusculis ; foliis cordatis repando-sinuatis glabris peliolatis subtùs paulo pallidioribus ; pedunculis axillaribus so- litariis; floribus umbellato-capitatis ; fructibus clavatis costatis.

Boerhaavia repanda ff'iltit. Spec. 1. ii.Burm. Ind. i5. t. 6. f. 3. Rœm. et Schuit. syst. 1. 67.

Boerhaavia pubescens.

B. ramis petiolisque piloso-hirsutis; foliis ovatis répandis margine ciliolatis subconcoloribus ; pedunculis axillaribus folio lonpïoribus ; floribus capitato-umbellatis , uiubellis subpaniculatis.

Boerhaavia pubescens Willd. Enutn. p. 4g. Spec. 1. 20. Rœm. et Schuit. syst. 1. 65.

Obs. Toutes les espèces de ce genre sont extrêmement difficiles à distinguer, soit à cause de la petitesse des fleurs, soit à cause du manque de fruits qui doivent servir à les caractériser. Je crois cependant avoir rapporté mes échantillons à leur type, autant du moins que leur état incomplet me l'a permis.

PlSONIA ACULEATA.

P. caule fruticoso ; ramis patentibus spinosis , spinis axillaribus recurvis; foliis ovatis petiolatis obtusis glabris; cymis compositis; fruc- tibus clavato-tetragonis puberulis quadrifariam spinuloso-glaudulosis.

Pisonia aculeata L. Spec. Wdld. Spec. 283. Lamk. M. t. 861. Spr. Syst. 2. 168. Rumph- Amb. 5. p. 35. t.

PLUMBAGINEiE.

Plumbago zeylanica.

P. caule ramulisque striatis ; foliis ovalibus vel ovato-lanceolatis petiolatis glabris ; floribus albis.

Plumbago zeylanica Linn. Spec. IVilld. Spec. 1. p. 838. P. occidentalis Sweet. H. brit. P. Zeylanica B. R. et S. P. scandens hortul. (non Jacq.). P. zeylanica folio splend. ocymifolio , flore lacteo. Burin. Herb.

iEGIALITIS ANNULATA.

JE. ramis teretibus, cicalricibus petiolorum annulatis; foliis ovatis integerrimis coriaceis, petioli membranaceo-marginati basi dilatatâ vaginante ; spicis paniculatis ; floribus altérais subimbricatis tribrac- leatis albis.

/Egialitis annulata R. Brown, Prod. 4?-6. Gaudic. Freyc. It. bot. 44'î- '• 5i.

SCBOFULARINEiE.

BONNAYA VERONICiEFOLIA.

B. caule repente; foliis ovatis in petiolum attenuatis serratis glabris uninerviis , pedunculis axillaribus solitariis unifions folia superanti- bus; capsulis calyce dimidio longioribus glabris.

jy4 HERBABII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

Bonnaya veronicsefolia5pr., Syst. i. 4i- Gratiola veronicœfolia Linn. Jf'ilU. , Spec. I. io3. Vahl, Enum. i. p.g5.2?/«m., Bijdr. ~]\^>. Piumph., Amb. 5. p. 160. t. i-u. fig. 2.

Ois. M. Link, dans la description de l'espèce dont il forme le type du genre Bonnaya-, ne mentionne pas le stigmate comme bilamellé; dans notre espèce ce caractère est très apparent; mais il arrive souvent, de même quedansles Mimulus, que les deux lamelles du stigmate s'appliquent les unes contre les autres., au point qu'elles semblent ne faire qu'une lame amincie.

BuCHNERA ARGUTA.

B. scabra; caule ramoso tereti ; foliis radicalibus lanceolato- oblongis obtusis subrepandis , rameaUbus linearibus integris obtusis sessilibus; bracteis ovatis acutis, calyce cylindraceo subarcuato dinii- dio brevioribus ; florum limbo subregulari ; capsulis inclusis.

Herba annua?casspitosa, 4-6 poil, alta, scabra; caulis erectus, ramosus, teres, her- baceus ; ramis subpatentibus cauli simillimis. Folia radicalia r*/3. poil, longa '/2 lata , lanceolato - oblouga , subrepanda, in petiolum subattenuata , utrinque pa- gina scabra ; caulina alterna , interdùm subopposita , linearia , obtusa, inté- gra , patentia, sessilia , pilis brevissimis substrigosis incana , radicalibus dense vestita; floralia lin. 1-8 circiter longa, ovato-lanceolata, subconcava, calyce dimi- dio breviora. Flores spicati; spica terminalis floribus distichis brevissimè pedi- cellatis, bibracteatis , bracteis lin. 1 longis, lanceolatis, acutiusculis, pedicellis subasqualibus, calyce multô brevioribus. CAi.Yxlin. i1/, longus, lubulosus, scaber : tubus cvlindraceus, subarcuatus , demùm auctus , subrotundo-ovatus, nervosus , 10- nervis, introrsùm glaber; limbus 5-dentatus dentibus aequalibus, ovatis, erectis, subacutis. Corolla lin. 3 longa, subhypocrateriformis, glabra, cœruleo-purpurea floribus Erini alpini similis, tubus cylindraceus, subarcuatus, calyce dimidiolongior, introrsùm pilis inspersus; limbus 5-partilus lobis œqualibus, patentibus, subrotun- dis, obtusis. Stamina l\ didyma, inclusa, medio corollae tubi inserta; filamentis brevibusglabris; anlheris linearibus, apicemucronulatis. Stylus, filiformis, stamina longitudine aequans, glaber; stigma incrassatum subemarginato-lamellatum, papil- losum. Ovajuum sessile, oblongum , subcompressum , glabrum. Capsula subcy- lindraceo - compressa , rudimento styli coronata, glabra calyce persistente duplo longior, bilocularis, bivalvis. Semina, numerosa, subreniformia, testa longitudi- naliter striatâ, glabra.

Obs. Cette espèce paroîttrès voisine du Buchnera tomentosa, de M. Blume.

SOLANEiE.

SOLANUM AVICULARE.

S.suffruticosum ; ramis teretibus (in sicco) sulcatis; foiiis lineari-lan- ceolatis acutissimis , integris aut pinnatifidis,, laciniâ terminali oblongo- lanceolatâ, glaberrimis petiolatis; corymbis foliis brevioribus axil- laribus terminalibusve plurifloris ; calyce irregulariter 5-lobo, lobis rotundatis; coiollâ 5-lobâ subcœruleo-ldacinâ extrorsùm pallidiore, lobis margine inflexis medio uninerviis , fauce flavâ ; antberis sub- ovato - oblongis ; filamentis brevibus erectis ; stylo staminibus lon- giori ; baccis ovoideis.

SolanumaviculareForif.Prorf.e<e/usrf.//er6. S.reclinatum£7fër/(. S.laciniatum DunalfSol. p. i3g. (excl.syn. S. pinnatifidum. Lamk.,111. t. 1 15. 6g. 40 S. pinnatifi- dum VHérit. Coll. ic. ined. 109. S. aviculare A. Rich., Aslrol. p. (exclus, syn.) S. glaberrimum Dunal., Synop. sol. p. 9. sp. a5.

HERBARII TIMOREXSIS DESCRIPTIO. 375

Obs. C'est après avoir étudié sur le vivant l'espèce que je mentionne ici , que j'ai pu relever quelques erreurs qui existent à son égard. M. Dunal dans son histoire des Solanées , réunit sous le nom de S. laçiniatum , le S. rectinatum. L'Hérit. On voit , d'après la description, qu'effectivement il avoit sous les yeux l'espèce a laquelle il rapporte celle de l'Hérit. et de H. Rrown. Plus tard, dans son Synopsis Solattorum, M. Dunal revient sur ce premier rapprochement et distingue comme espèce le S. rectinatum de L'Hérit. (auquel il réunit le S. pinnatifîdum Lamk. ) le S. laçiniatum Ait, et une nouvelle espèce qu'il nomme S. glaberrimum, originaire de Timor, c'est celle qui nous occupe , et qui ne diffère en rien de l'échantillon type provenant de l'herbier de Forster, conservé dans les herbiers <lu Muséum. Néanmoins M. Dunal a rejeté dans les espèces mal connues le S. aviculare, Forster.

M. A. Richard , dans son Essai sur la flore de la Nouvelle-Zélande , croit a tort devoir réunir le S. laçiniatum Ait, à l'espèce de Forster, dont elle se distingue par les caractères suivants :

S. annuum, foliïs plerumque Uneari-lanceolatis vel pinnatifidis; corymbis ut et in sp. prœced. floribus majoribus, calyce b-loùo, lobis rotundatis mucronatis ; rorollà 5-lobà lobis pateniibus emaryinatis, utriivjiie pallide-cœruleâ ; staminibus styio brevioribus de- flexis , filamentis filiformibus antheris sub-triplo lonyiortbus ; stylo cotorato subcceru- leo; baccis rotundis.

Le Solanum laçiniatum, var. fi. R. Rr., doit constituer une espèce nouvelle, carac- térisée par la petitesse de la corolle, celle des baies, la consistance et la forme des feuilles, etc.

Solanum verbascifolium.

S. foliis ovatis v. ovato-oblongi9 acuminatis petiolatis integerrimis tomentosis discoloribus; corymbis axillaribus terminalibusvc longé pe- dunculatis , pedunculis apliyllis ; calycibus semiquinquefidis.

Solanum verbascifolium jR. Dr., Prod. l\l\'\. Dunal, Sel. i65. Ejitsdem. Syn. Blum. Bijd. p. 698.

Solanum dianthophorum.

S. subinerme, aculeis in caule paucissimis acerosis v. nullis ; foliis oblongo-ovatis integris tomentosis inermibus , pedunculis lateralibus bifloris solitariis geminisve , calycibus 5-fidis acuminatis.

Solanum dianthophorum Dun., Syn. sot. p. 27. S. biflorum R. Br. , Prod. ( non Lour. )

Solanum Brownei.

S. caule fruticoso; aculeis rectis subacerosis; foliis integris repan- disve oblongo-lanceolatis subinermibus, suprà scabriusculis vnïdibus, subtùs tomentosis cinereis ; corymbis lateralibus subumbellatis breviter pedunculatis simplicibus ; corollis calyce inermi triplo longioribus extrorsùm puberulis ; staminibus subsessilibus oblongis stylo lon- gioribus.

Solanum Rrownei Dun., Sol. 201. S. violaceum B. Br., Prorf. 445. (non Jacq.)

Solanum horridum.

S. caule fruticoso tereti tomentoso aculeato , aculeis crebris , tenuibus acerosis ; foliis ovatis ovatove - oblongis tomentosis longé petiolatis valdè utrinque pagina aculeatis ; floribus axillaribus pedun- culis solitariis; calycibus 5 -lobis aculeatis ; baccis sphaericis.

376 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

Solanumhorridum Dun. Sol. Synop. p, 38. (Spec. unie, ex ins. Timor?, alla è I\~ov. Holi)

SOLANUM INDICUM.

S. caule fruticoso glabro ; ramis subangulatis tomentosis aculeatis ; aculeis rameis basi dilatatis, subreflexis , acerosis; fohis ovatis, to- mentosis utrinque aculeatis, sinuato-angulatis, laciniis dentatis ; calv- cibus 5-fidis, segmentis subreflexis aculeatis ; corollâ patente, stylo staminibus longiori.

Solânum indicum Linn. Spec. Dunal, Synop. Sol., p. 4o.

SOLANUM NIGRUM.

S. caule herbaceo angulato , foliis ovatis dentatis , floribus subum- bellatis.

Solanum nigrum L. Spec.166. Dun. Sol. p. »52. Ejusd. Synop. p. 12.

Obs. Je n'indique ce Solanum d'après M. Gaudichaud , qu'afin de signaler l'extension de ces espèces de race européenne jusqu'à l'extrémité des Molluques.

LYGOPERSICUM CERAS1FORME.

L. caule berbaceo piloso ; foliis inaequaliter pinnatis , foliolis incisis dentatisve pilosis subtùs glaucescentibus ; racemis paucifloris supra- axillaribus ; laciniis calycinis lineari-lanceolatis acutis corollara sub- aequanttbus pilosiusculis uninerviis; baccis sphsericis.

Lycopersicum cerasiforme Dunal., Monogr. p. n3. Syn. Sol. p. 4- Sola- num Lycopersicum var. /3. L.,Spec. 1" édit. 1. p. i85. Murr., Syst.veg. 1 83. S. pseu- do-lycopersicum Jacq. H. Vind. 1. t. 11.

Physalis INDICA.

P. ramis subangulatis pubescentibus ; foliis ovalibus repando-den- tatis subangulatis acutiusculis basi inaequilateralibus utrinque pubes- centibus, petiolis limbum subtequantibus ; pedicellis petiolo aequalibus; calyce reticulato-venoso membranaceo , laciniis lanceolatis acutis fruc- tum vestiente.

Physalis indica Lamk., Encycl. meth. 11. p. 112. t4- P- parviflora R. Br. Prod. p. 447- P- pseudo-angulata Blum., Bijdr. p. 706. P. indica Are« ah Esmb. Linnœa 4- 3. 1 83 1 . 476.

NlCOTIANA TABACUM.

N. foliis majusculis ovalibus obtusiusculis decurrentibus ; floribus paniculatis, laciniis rotundato-ovatis mucronatis subpatulis. Nicotiana Tabacum Linn., Spec. p. 258. JV'dld. Spec. 1. p. ioi4-

NlCOTIANA SUAVEOLENS.

N. corollis infundibuliformibus , tubo puberulo calyce longiori , filamentis adnatis, 4 longioribus; segmentis calycinis lineari-lanceolatis subacutis capsulam superantibus.

Nicotiana suaveolens Lelim. Spr. Syst. 1. p. 617. N. undulata Feu!. Malin. t. to. R. Br. Prod. 1. p. Desf. Cat. h. p. (non Ruiz et Pav.)

herbarii timorensis descriptio. 3nn

Datura Metel.

D. herbacea puberula ; caule subangulato , ramis flexuosis ; foliis ovatis basi inaequilateralibus grosse dentatis subangulosis ; dentibus calycîriis inxqualibus i majoribus. lanceolato-acuminatis.

Datura Mctel ll'illd. Spec. i. p. 1009. Rœm. et Schult. l\. p. 3oG. Rumpli. Amb. V. p. 28?.. t. 27.

ASCLEPIADEiE.

Tylophora micrantha.

T. ramis glabris ; foliis angustè v. ovato - lanceolatis acutis basi rotundatis petiolatis glaberrimis ; cymis folio brevioribus ; foliolis calycinis rotundis margine mêmbranaçeis corollâ brevioribus; corollae segmentis longiusculis obtusis ; folliculis acuminatis glatris.

Rami teretes, crassitie pennœ corvinae, cortice glabro fusco, lenticellisque minu- tis insperso, in novellis herbaceis, lasvi et virescentc. Folia poil. i'/,-2 longa, 1 lala angustè v. ovato- lanceolata , apice arutiuscula , integerrima , basi obtusa aut subacuta, glaberrima, subcoriacea , nervo medio subtùs prominente, petiolata, petiolo lin. 2-3 longo suprà eanaliculato, glabro. Flores cymosi, cymis pluri- floris , interpetiolaribus , foliis brevioribus. Bracteœ 1 -2 parvaj , pedicelli brevis ad basin vel apicem insidentes, glabrœ. Calyx 5-fidus, segmentis subrotundis, glabris, margine membranaceis. Couolla rota ta 5-partita, lobis ovatis, carnosis mar- gine niembranaceis, calycem coronamquestamineam superantibus. Cobona stami- nea5-pbylla, foliolisdepressis, subrotundo-ovalibus, subcarnosis, pistillo brevioribus. Anthère ovatae, appendiculâ brevi subcarnosâ terminatas. Mass« pollinis ovoideo- rotundœ, processu tereti basi subampliato stigmati affixœ. Ovaria 2 subrotundo- ovoidea. Folliculi bini , rariùs abortu unicus, elongato-ovoidei , acuminati, basi teretes, apice subcompressi, glabri. Semika (immatura) comosa, ovata, compressa, margine submembranacea, loevia, fusca.

Obs. Cette espèce a quelque ressemblance avec le Tylophora cxilis , Colebrk. (1), i" par ses fruits , qui ont exactement la même forme; par les feuilles qui se pré- sentent aussi quelquefois avec la forme de celles figurées par Colebrooke. Les fleurs dans l'espèce de Timor m'ont paru pourpres comme elles le sont dans le T. exilis; cependant, comme nous ne les avons vues que sèches, nous ne pouvons affirmer cette identité. D'une autre part notre plante se fait remarquer par ses cymes qui sont plus courtes que les feuilles, par la petitesse de ses fleurs qui sont une fois moins grandes que dans l'espèce du Bengale, enfin par ses graines lisses et non légèrement tuberculeuses.

DlSCHIDIA TIMORENSIS. Tab. XVII.

D. foliis subrotundo-ovatis breviter petiolatis; ascidiis ad ramorum basin pendulis subsessilibus oblongis subarcuatis complanatis; corollâ urceolatâ, lobis obtusis violaceis, inlrorsùm puberulis; coronâ stamineâ lobis linearibus arcuatis reflexis.

Rami longissimi , teretes, fistulosi, nodoso-articulati , sinistrorsùm torti, inferiores radicantes, radicidis praesertïm ad inferiores ranios erumpentibus,fasciculatis, ramo- sissimis. Folia oppqsita poil. 1 longa, lin. 10 lata , subrotundo-ovata, obtusa rariùs mucronulata, bifariè patent ia, subtùs concaviuscula, enervia, brevi ter petiolata, petiolo lin. 2-3 longo, suprà piano carnoso, glabro. Ascidia ad ramorum basim conferta ,

(l) Colebrooke in Trans. of Linn. Societ, vol. XII p 358. t. iti

■IniiuLi du Muséum, t. III, 3" série. 49

i-,S HEKHARII Tl M OU LIS SI S DKSCR1PTIO.

internodiis 3-4 pollicaribus longis distantia, alterna uno abortiente , subsessilia . j)endula ? ( Roclteœ falcatœ folia semulantia ) subcarnosa, glaberrima, glauca , poil. /)-6 longa 2 poil, lata, oblonga, obtusa , subarcuata, complanata, ad latera tenuiora, apice iissa, ostii exterioris angusto marginibus in cavitale incurvis: cavitas angusta, sectione transversal! elliptico-acula, radieulis densis è ramis et ipso petiolo vel aliundè oriundis vestita , parietum epidermide lae'yi sicttt exteriori stomatibus instruetâ. Pebcisculi interpetiolares, semipollicares, teretes, apice recep- taculis duobus rotundis.demùm oblongis coronati. Flores breviter pedicellati , basi bracteâ subulatâ instructi. Calyx 5-partkùs foliolis ovatis obtusiusculis , extrorsùm bispidulus, corolle multolies brevior. Corglla urceolata, lin. i et ultra longa, 5-loba, lobis oblongis, oblusis, marginibus involuiis,extrorsùmviolaceis,introrsùm puberu- iis; tubussubglobosus, obscure [>-sid< mis, pailidèflavus?g)aber, carnosus.CoBON.ista- rninea coltinmâ dimidiobrevior,5-parlita,ioliolis ai)ilicrisoppositis,linearibus, apice in lacinias duas arcuatas, reflexas , lineares, submembranaceas divisis. Axther v obtusse , apice membranaceo, pistillum superantës. MasSjE cereaceae planas oblonga- aureaj, basi pedunculis corneis fuscis , ci.rpusculum sequantibus , insertae. Stylis brevis angulatus , stigmate globoso, subintegro coronatus. Ovaria subelongata. FoLLrcLi.us 2 pollices longus, teres, arcuatus, basi et praesertim apice attenuatus. laevis. Semina lin. i longa obovato-oblonga, plana niarginesubinenibranacea,fusca; coma sericeà:,copiosâ seminibus longiore. Perispehmum tenue. Cotyledo>es ovatœ, subcarnosa;. Radic.ula oblonga, cotyledonibus longior.

DlSCHIDIA NUMMULARIA.

D. foliis subrolundis obtusis vel ovatis mucronulatis brevissime petiolatis utrinque convexis, pulvcre farinaceo albo conspersis; flori- bus umbellatis pedunculatis , pedunculis brevibus ; corollâ subtubuloso- cauipanulatâ 5-fidà, segmentis lanceolato-acutis.

Dischidia numniularia R. Br., H' cm. Traits, i. 3a. EjuscL Pivd./fii. Nummula- ria lactea minor Ruin/di., Amb. 5. /)">. t. ij6. fig. î.

Calotropis GIGANTEA.

C. foliis cordato-oblongis supremis latioribus obtusiusculis subtùs aracbnoideo-tomeutosis.

Calotropis gigantea R. Br. Spr. Syn. r. p. 85o Asclepias gigantea. H. Beng. 20. H'ill<l.,Sppc. pi. 1264? Burin., Flor. inil. -1? Apocinum indicum maximum Bitrni., Thés. zejl. 2/1, exsynon. Modoricus Rumph. ,Amb. VII, i\. t. 14. fig- i- Ericu Rtieedt. Mal. II, 53. t. 3i.

APOCYNEiE.

ALSTOMA SCHOLATIIS.

A. foliis 5-y vertieillatis obovato-oblougis obtusis eostatis venâque margini approximatâ cinctis, suprà nitidis viridibus , subtùs opacis subglaucis ; eyinis breviter pedttîrëulatis ; corôllœ limbo subbarbato ; folliculis longissimis.

Aîstonia sciiolarîs R. Br., Traits. If'crncr. soc. Rœm. et Schult. 4- p. 4' 5. Blitm. Ilijtlr. 1037. Echites scholaris Liitn. Mant. 53. Pela. Rltccd. Hort. Mal. I, p. 81. t. 45. optimà. Lignum scholare Ruhiph. Aml>. 2. p. 246. t. 82. quoad dçscriplîimem . sed figura potiùs séquentis.

Alstoma spectabilis. A. foliis quaterais elliptico-oblongis subacuniiuatis eostatis margine

HERBARII TIMORENSIS DESCRrPTIO. 3%

simrtilcibus ; cymis pedtmculatis folio brevioribus ; copollae li mf ><> barbàto, tubo dimidio breviori ; folliculis longissimisi

Alstnnia spcctabilis 11. Br. , Trans. /!'< rrtdr. Soe'. Haut, et Schult., Syii.. <\. p. 4ir>. Blumc, Bijdr. io3j.

WRIGHTIA ANTIDYSENTEHICA'.

\V. foliis ovato-ofilcragis breviter acuminatis laetè viridibus glabris; corymbis subterminalibus ; tubo corollae laciniis calycinis sexies longipre.

Wrightia ariîldysentericà'R. Br.Trahs.Wern.Socj^. Rœm. et Schult. !\. 4'3. l\'e- ritim antidvsentcricuin Linn. Spcc. 3o6. Lnmk. Encycl. .'i. 45y. IVild. Spec. i. i ►'.<">.

Wrightia pubescens.

W. foliis elliptico-oblongis acuminatis calycibusque pubescentibus ; corvmbis erectis ; tubo corolla3 calyce paulo longiore; folliculis eo- Iia'rentibus.

Wrightia pubescens R. Br. Trans. IFern. Soc. -5.

Obs. Je cite textuellement la phrase de R. Br.; les herbiers du Muséum ne passé- dent point cette plante, mentionnée dans les transactions delà société Wernérienne comme originaire de Timor.

Wrightia tinctoiua.

W. foliis elliptico-lanceolatis ovatisque acuminatis glabris; laciniis calycinis subrotundis margmibus reflexis , porollse tubo aequalibus ; corollâ extrorsùm tenuissimè puberulâ.

Wrightia tinctoria R. B. loc. c, Rœm. et Schult. Sysl. I\, l\il\.

Tabern/emontanaparviflora.

T. foliis oppositis inaequalibus lanceolatis acuminatis, glaberri- mis breviter petiolatis; cymis subdichotomis pedunculatis multi- floris; foliolis calycinis ovatis obtusis; corollae laciniis oblongis obliquls tubo dimidio brevioribus ; folliculis dispermis binis ovato - rostratis laevibus fulvis.

Rami dichotomi , cortice glabro fulvoqué vestili, in adultis lenlicellis tubercula- tis insperso, in novellis loevi atque viridescente. Foi.ia opposita poil. 2-2 '/„ longa , 1-1 '/2lata, lanceolata, basi et apice acuminata , integerrima , non raro subralcatim arcuata, utrinque glaberrima , basi eglandulosa, submembranacea, penninervia nervomediosuprùsulcato,breviterpetiolata, petïolo lin. t vix longo suprà subpiano glabro. Flores ( Syrinqœ vulgaris magnitudine) cymosi cymis axillaribus vel ple- 1 isque ramidos terminantibus , multitloris, Horibus pedicellatis , pedicellis lin. i1/, lonpfis , bracteis valdè deciduis , ebracteatis. Cai.yx 5-partitus, glaber, laciniis subro- tundo-ovatis, obtusiusculis, corollœ tubo quadruplo brevioribus, erectis, sinistror- sùm tnargine imbricatis. Corolla hypocrateriformis, glabra, alba, tubo lin. 4 longo, apice subdilatato, 10-nervato , laciniis ante antbesin ferè dimidio brevioribus sinis- trorsùm tortis , suboblongo-cultriformibus , obtusis, basi oblique subunguiculatis , tnargine externo subundulato , altero integro. Stamina Sinclusa, fdamentis brevissi- mis, glabris , summo tubo insertis; antherae sagittatse , subapiculatœ , bilocularcs loculis linearibus; pollen tuberculatum. Stylus stamina a?quans, membranaceus, ■«pire dilatatus et cum stigmate lagenam mentiens. Stigma cvlindraceum , antheris

i8o HEKBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

cinctum, obtusum, papillosum. Ovaria bina, coalita , subrotunda, v. oblonga glabra, glandulis basi destituta? uniovulata, ovulis basi affixis, ovoideis. Follicvjli ovati apice roslrati , subarcuati, glabri, fulvi, a-spermi ; seminibus ovoideis coin- pressionemutuâ depressis, epicarpio tenui cinereo-fusco, vestitis. Embryo cotyledn- nibus cordatisradiculam cylindraceam aequalibus.

Obs. L'analyse m'a montré , dans celte espèce , un embryon dont les cotylédons étoient au nombre de quatre, comme on l'observe dans le genre Amsynkia de la fa- mille des Boraginées.

Carissa Carandas.

C. ramisteretibusdiffusisspinosis; spinisinterpetiolaribussimplieibus acutis, aut apice bifidis; foliis ovatis vel elliptico- oblongis obtusis aut emarginatis glabris; pedunculis cymosis iDtcrpetiolaribus terminali- busve.

Carissa Carandas Linn. Mant. 5a. Wild. Spec. i. 1219. Lamk. III. t. 1 18. f. 1. Corr. serr. Ann. Mus. Pftris. 8. t. 3a. f. a. Roxb. Corom. 1 . p. 55. t. 77. Rœm. et Schult. 4. 5 1 8. Ecbites spinosa Burm. Ind. 69. Carandas Rumph. Amb. 7. t. ig. f. 3. et t. 29.

Plumeria ACUTIFOLIA.

P. foliis oblongo-Ianceolatis basi et apice acuminatis glabris; corollae lobis obovatis, tubo gracili dimidio brevioribus.

Plumeria acutifolia Poir. Encycl. supp. 2. 607. Rœm. et Schult. Syst. 4- 4'9- P- acuminata Hort. Kew. 2. 70. Gaudicb. Freycin. It. Bot. p.4o.

VlNCA ROSEA.

V. caule erecto suffruticoso ; foliis elliptico-oblongis obtusis mucro- nulatis subpubescentibus : stipulis exiguis bidentatis ; floribus geminis brevissimè pedunculatis; laciniis calycinis setaceis.

Vincarosea Willd., Spec. 1. ta33. Rœm. et Schult. 4. 434. Curt. Bol. Mag. t. 2^S.

BIGNOMACE/E.

Calosanthes iindica.

C. foliis bipinnatis; foliolis subrotundo-cordatis acuminatis coriaceis

glaberrimis.

Calosanthes indica Blum.Bijd.p.r6o. Bignonia \nà\c& L.,JVUld.Spec— Spathodea indica Pers. 1. 173. Fais. (Excl. syn. Rheed) R. Br. Prod. obs. 472.

Spathodea longiflora.

S. foliis impari-pinnatis , foliolis elliptico-ovatis basi inaequilaterali- bus apice acuminatis glabris petiolulatis; capsula siliquœformi laevi.

Spathodealongilloraim/î.sî/pp.283. Bignonia. fVilld.Spec. 3. 3o/t. Pers.Syn.,ij'i. Rheed. pars VI, p. 53. t. 29.

MILLINGTONIA HORTENSIS. M. foliis oppositis impari-pinuatis, foliolis ovatis breviter acumi- natis; floribus paniculatis.

Millingtonia hortensis Linn. , suppt. Bignonia suberosa Roxb., Herb. Wall. n°65i3. c.

Obs. Le genre Millingtonia doit rester distinct des Bignonia, comme le pensoit

HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO. 38 [

M. H. Hrown 1. c. ;la disposition des feuilles, la forme de la corolle munie d'un tube Ires long, que dépassent même les étamines, ainsi que la structure des anthères, doivent faire maintenir ce genre créé par Linnée et adopté par A. L. Jussieu. Le style offre encore une particularité, c'est qu'il est creux dans son étendue, à partir des deux lobes stigmatiques.

BlGNONIA RAMIFLORA.

B. ramulis angulatis; foliis pinnatis oppositis vel ternatim verticill,-?tis, i-2-jugis, foliolis lanceolatis basi et apice acuminatis coriaceis petiolo communi canaliculato ; floribus in ramulis senioribus subsessilibus; caly- cibtis eampanulatis brevibus obsolète dcntatisjcorollâ campanulatâ tubo basi contracto; capsulis junioribus tuberculatis.

RAMicortice flavescente vestiti, cicatriculisque foliorum iapsorum notati,subtere- tes , novelli subtetragoni , glaberrimi. Folia impari - pinnata , 1-2-juga, foliolis oppositis, lanceolatis basi et apice acuminatis , poil. l[-6 longis i'/2-21/, latis, gla- berrimis, utrinque opacis, coriaceis, subtùs nervo medio primariisque prominulis, infimis sessilibus : petioli poil. 6 longi , subteretes supernè complanato -margï- nati. Flores in ramis adultis suprà Iapsorum foliorum cicatriculam axillares , 3-5 congesti , pedi-uculis nullis, pedicellisque brevissimis. Calyx 1. 1 longus , campa- nulatus, obsolète 5 - dentatus 5 - venosus , extrorsùm tenuissimè punctulatus. Corolla calyce triplo longior, semipollicaris, campanulatâ: tubus basi longitudine calycis contractus, suprà ampliatus, extrorsùm tenuissimè punctulatus, introrsum glaberrimus:limbus5-lobus,lobis rotundatis patulis,superiori dimidiomajori,subre- flexo. Stajiina f\ cum rudimento quinti, inclusa, inaequalia, medio tubo inserta, fila- mentis subulatis, arcuatis, glaberrimis : antherae lanceolatae , uniloculares loculo altero abortiente graniformi, connectivo crasso : stamen abortivum claviforme,ler- tilibus dimidio brevius. Stylus stamina superans filiformis apice subampliatus : stigma bilamellatum,lamellis inaequalibus.ÔvAKiuM ovoideum basi disco cupulari cinctum, glabrum. Capsula adulta basi calyce cyathiformi cincta, apice stylo per- sislente rostrata, angulata,tuberculato-aspera.

Obs. Tous les détails qui ont rapport à la fleur ainsi qu'au fruit ont été faits d'après des échantillons conservés dans l'herbier de Du Petit-Thouars et originaires de Madagascar. La plante de Timor est parfaitement semblable à celle des iles d'Afrique pour toute son organisation. Les échantillons des herbiers de Timor n'of- froient que des fleurs beaucoup trop jeunes pour être décrites , et j'ai cru pouvoir le faire d'après des échantillons d'une autre localité, après m'étre toutefois scrupu- leusement assuré de leur parfaite identité.

Outre l'inflorescence de cette espèce, qui la fait facilement distinguer de toutes celles appartenant aux Bignones à feuilles pennées, les anthères offrent en- core un caractère fort remarquable, en ce qu'elles sont réduites à une seule loge , dont le rudiment de la seconde est placé sur le filet un peu en arrière et latérale- ment. Le style est terminé par un stigmate bilamellé, et l'ovaire entouré d'un disque cupuliforme assez large. Ces derniers caractères sont communs avec ceux qu'on ob- serve sur le MiUingtonia, qui me semble devoir rester séparé des vrais Bignonia, tant à cause de la forme de la corolle qu'à cause de la longueur des étamines.

ACANTHACEjE.

Hypoestes kosea.

H. ramis teretibus glabrîs; foliis ovato-lanceolatis integris; cymis axil- laribus vel terminalibus ; involucri laciniis lanceolatis acutis, pubebre- vissimâ flavescente inspersis, intcrioribus minoribus; corollâ roseâ invo- lucro triplo longiore; capsula involucrum subœquante.

382 IIERBAR1I TIMORENSIS DESCRII'TIO.

Rami subhgoosï, erecti , dicnotomi, obscure 4-fîoni , foliis décidais cicatriculis rotundis notati, junioribus teretibus laevibusque. Folia 2-3 poil, longa , 1-2 lata , ovato-lanceolata , intégra, supra yiridi-riigrescentia , subtùs pallidiora nervoqué medio pilis insperso; peliolata, peliolo semipollicari supra pilosiusculo. In- floresceniia cymiformis , cymis axillaribus terminalibùsve pedunculatis, pe- dunculis petiolis subsequalibus, plurifloris ; floribus diiutissimè roseis , pedicelli-i brevibus teretibus basi bibracteolatis, bracteolis brevissimis lanceolato-subula- tis, reflexis, instructis. Involucrum 4-fidum, tubulosum, uniflorum, segmentis exterioribus lanceolatis, aeutis, brevissimé flavido-puberulis.marginesubmembrana- ceis,interioribus altérais, brevioribus. Calyx tubulosus, persistons, submembrannceus pilosus, involucro subsequalisj tubus cvlindraceo-infundibuliformis, 5-nervius ; lim- bus 5-fidus segmentis lanceolatis , aeutis , erectis, tubuni longitudine aequantibus. CorollA involucro duplo longior, tubo cylindraceo calycem œquante, glabro , limbi bilabiati labiis subaequalibus, snperiori obovato vel oblon^o , subtruncato , fornicato 3-Iobo, lobis rotundatis; inferiori lanceolato-oblongo , subemarginato. Stamina 2 parallela adscendentia lobis a?qualia , (ilamentis planis 1 - nerviis glabris coloratis ; antlieroa ovatae, uniloculares, longitudinaliter déhiscentes. Stïlis tiliformis staminibus subsequalis. Stigma bilobmii , lobis subrotundis œqualibus. Ovarium oblongo - conoideum , disco glatiduloso subtindulato basi cinctum , biloculare, loculis 2-spermis, glabrum. Capsula! involucrum aequai.s , bilocularis lôculis 2-spermis elasticè bivalvis. Semma ovato-rotunda, testa fulvâ verrucosâ sulco medio subnotatâ, retinaculis ânbulntis basi nigris apice eburneis subtensa. Embryo rectus. Cotyledones crassa?, magnae, subundùllàtae radiculas teretis subar- cumbentes ; plumula inconspicua.

Graptophyllum HORTENSE.

G. caule fraticoso erecto; foliis ellipticis basi aeutis apice acuminatis glabris breviter petiolatis sanguineo maeulatis; floribus purpureis, co- rollâ ringente lobis subsequalibus, tubo sursùm ampliato subarcuato.

Graptophyllum hortense Nées ab Esenb. in IFall. pi. As. rar. 3. p. 102. Justicia picla Linn., Fnhl, Symb., 1 1. p.i4- Ejusd. Eratm. 1. p. 128. IFilld. Spec. 1. p. 88. Kew. éd. an; 37. Roxb. Ind. 1. p. 109. Rœm. et Schult. 1. i/\çy. Mant.i. p. i33. Bbim., Bijd. 7S4- Dietricli. Spee.pl. p. 38o. Sims.Bot. mag. 1870. Bot. Reg. 1227. Rumph. Amb. \. p. -3. t. 3o. Rlieed. Mut. FI. pi m. t. <5o.

Gendarussa VULGARIS. G. fruticosa; foliis lineari-oblotigis obtusis breviter petiolatis gla- bris; floribus spicatis, spicis terminalibus ; floribus subverticillatis ap- proximatis.

Gendarussa vulgaris Nées ab Esenb. I. c.p. io4- Justicia Gendarussa Linn. Supp. IFilld. .Spec. 1. p. 87. (inter monantberas) Fuhl,Svmb. 11. p. i4- Ejusd. Enum.i. p.i3'>. Rœm. et Schult. 1. 102. Blum. Bijd. 785. Dielrich. Spec.pl. p. 387. Vada kodi Rlieed. IX, t. !\ï. [bona.) Adhatoda madraspatanaHydropi péris folio, l'etiv. Aet. Philos. n. ->44- P- 3irj.

Justicia sessilis.

.T. perennis; ramosa ramis diffusis erectis; foliis ovatis obtusis vel ovato-lanceolatis acutiusculis utrinque pube rarâ inspersis; floribus so- litariis axillaribus sessilibùs.

Justicia sessilis Jactp Amer. t. 1 1. f. 2. Fabl, Enurn. 1. p. i52. JFilld. Spec. 1. p. g5. Pers. syn. 1. p. aa. Rœfn. et Schult. 1. p. t58. Spreng. Syst. 1. p. 84- Dietrich. Spec. pi. p. 4°7- J- paucillora Fnbl, Ectog. i.p. 1.

IIKIU'.Aiili TIMOBENSIS DESCRJPXIQ; \S >

ROSTELLARIA PROCCiMBENS. H. berbacea ; foliis ovato-lanerolatis brevitsr petiolatis ulrinquo puberulis; racornis termiualibus axillaribusque subovatu-cylindraceis deniùm elongatis densifloris; segmeotis calycinis litieari-lanccolatis acu- tis tubo corollœ seqwalibas eiliatis; seininibus subvrrrncosis.

Rostellaria procumbens NefSt v. F.siuli.ia /l'ail, pi. ./«. rar. 3. p. 101. Justicia procumbens Unit. FI. Zcyl. p. 19. tamk. Encycl. 1, p. 629. a. ai. ///. n. 12"). Poir. Eticyck'siippt. >.. p. 160. 11. %Q. H'illd. 'Spéc. >. y. oyii. Rœm. et Sckùlt. Syst. 1. p. i54- Diiiiich. S lire, pi 2. 3g3. (excLvar.i) Eoxb. Fier. intl. 1. p. |33. l'ai . S angusti- folia Bluta. ISijtl. p. 7IS8. J. procumbentis l'ai: JJluin. Bijd. p. 78K.

Sautieiu gbn: nov.

CALYX lubulosus, snbaequalis. CÔfaÔLL iniiindibulifonnis bi- labiata, labio superiore angusto, fornicato 2-lobo; inferiore pa- tente 3-lobo. S'FAMINA 4 didynama, exserta, infernè in tubum autieè Hssuui, stylom vaginantein , cnin labio superiore concre- Uim, connata. AlNTHElLE bilocularcs, basi sagittatae, pilosiusculœ, loculis insertione aeqnalibus. OvARIlDI biloculare loculis biovu- lalis. CAPSULA clavata , biv^lvis bgsi in stipitem longiuscidum compressa et asperma, counnissurâ valvularum plana, sujjernè bilocularis loculis 2-spermis. DlSSÉPnVrÈNTUM adnalnm , pér- sistens. SEMINA retinaeulis longis uncinatis subtensa , discoidea, birsuta.

Herba càùlescem suffhit^scens. Rarni lignosi ièrefes nd nodos mcràssati, noveili sub- incani. Folia intégra. Cymœ axillares ad ratnulontnt apiain dispûsitœ, subZeisites ocrasn fotiorum lapsornm spicani nantit ntts. Flairs purpurei mapisevli bibraclculati.

SaUTJERA TIJSCTORUM. S. foliis ovato-oblongïs obtusiusculis acnminatis basi subinarqnali- acutis obiter répandis subtùs incano-pubigeris ; cyniis diebotomis (ctim rlore solitario intcrinedio), axillaribus.

Folium tinrtorum Buinplt. Ilerb. Amb. VI. p. 5i. {ex parti'.) Ruellia liilabiata Rliwdt. Cat. Hort. Bail. p. 8/L

Obs. Ce genre se distingue de 1' Hyqrophila de M. R. flro\vn,par sa corolle bilabiée ' ainsi que par son ovaire, dont les loges ne contiennent que deux ovules. Il se sépare nettement des Lepidqgathis avec lequel il a des rapports par le nombre d'étamines et de graines, par son cal y ce tubuleux; enfin , il s'éloigne des Justifia par ses 4 (lamines authérifères à anthères égales. Il a, d'une autre part, les plus grandes affinités avec Y Eraitthcmum , ainsi qu'avec le Perist/raphe Xees ab Esenb. et je ne doute pas que quelques unes des espèces de ce dernier genre n'en fassent partie , comme par exemple, le Peristiopbe pubigira.

J'ai dédié ce genre à Sautier, un des jardiniers de l'expédition aux Terres-Aus- trales, qui mourut dans la traversée de Timor à la Nouvelle-Hollande, et qui con- tribua, par son zèle, à enrichir le Muséum d'un grand nombre d'objets nouveaux.

DlCLIPTERA GLABRA.

D. ramis erectis ramulisque subtetragonis geniculatis glabrinsculis, foliis...; peduncitlis axillaribus plerumque subuullis interdùm urabi'llato-

384 HEUBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

trifidis; pcdicellis 3-5-floris; bracteis valdè innequalibus rotundatis mucro- nulatis nervosis coriaceis glabris; bracteolis brevibus subulatis; seg- mentis calycinis lineai'i - lanceolatis acutis ciliolulalis, corollâ glabrâj; capsulis orbiculatis compressis glabris ciliolatis basi et apice breviter et obtuse appendiculatis;seminibus orbiculatis compressis ciliolulalis.

DlCLIPTERA ERIANTHA.

D. ramis gracilibus diffusis subtetragonis puberulis; foliis ovatis inte- gerrimis subacutis, petiolisqueglabriusculis;bracteis(iuvolucro)subrotun- dis, acutis extrorsùm tomentosis, introrsùm glabriusculis unifloris; brac- teolis subulatis; segmentis calycinis Imeari^subulatis; floribus extrorsùm puberulis roseis; capsula obovato-subrotundà subcompressâ tomentoso- ciliatâ.

DlCLIPTERA SPICATA.

D. ramis subteretibus ramulisque subtetragonis glabris; foliis.... pe- dunculis axillaribus approximatis ad apicem ramuloru m dispositis, spicam mentientibus; bracteis (involucro) inœqualibus lanceolatis acutissimis basi angustatis longé ciliatis, extrorsùm tomentosis, introrsùm gla- briusculis; capsula compressa subrotundà ad apicem tomentoso-ciliatâ; semiuibus papilloso-grauulatis.

DlCLIPTERA CILIATA.

D. ramisobscurè tetragonis,ramulistetragonis hirsutis; foliis lanceolatis integrisinpetiolumlongumattenuatis,pilisbrevibusadpressis;bracteis(in- volucro) lanceolatis ad basin angustatis uninerviis subulatis, utrinque glabriusculis medio et margine pilis longis subraris albis , ciliatis ; segmentis calycinis sublineari-lanceolatis acutis glabriusculis; capsula or- biculatâ subcompressâ substrigoso - ecbinulatcâ ; seminibus vix punc- tulatis.

Obs. Les matériaux incomplets que j'ai eus à ma disposition pour ces plantes ne m'ont pas permis d'étendre mes recherches spéticiques autrement que par comparai- son avec les herbiers. Celui de M. de Jussieu, qui a fait une monographie de ce genre, ne m'a rien présenté qui puisse se rapporter aux espèces que je viens de citer. Cependant je suis porté à croire que sur les quatre espèces rapportées de Ti- mor, il s'en trouvera peut-êtreuneoudeux précédemment décrites; mais comme aussi deux de mes plantes sont privées de feuilles, et que leur forme est presque le seul caractère qu'on trouve dans les livres pour distinguer les espèces, elles n'ont pu , par cette raison , m'offrir des points de détermination; peut-être aussi quelques unes dénies espèces ne sont-elles que des variétés, du D. bivalvis Jitss.; M. Blume, dans son Bijdragen , en indique plusieurs appartenant à son D. cœrulea, qui paraissent avoir de l'analogie avec les espèces que je viens de citer. Je n'ai pas cru devoir diviser ces espèces dans l'état je les ai eues, dans les genres établis par M. Neesd'Esenbeck.

Eranthemum fasciculatum.

E. ramis erectis tomentoso-hispidulis ; foliis ovato-oblongis acu- minatis basi in petiolum brevem angustatis integris, in venis praesertim infrà pubescentibus ; pedunculis axillaribus vel terminalibus petiolo

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 385

œqualibus apice trifloris ; calycinis laciniissubulatis; corollae segmentis oblongis tuboque extrorsùm puberulis. Erantlietniim fasciculatum Blum. Bijd. p. 792.

Rami sublignosi quadrangulares pubescentes y. hispiduli. Foi.ia poil. 3-5 longa, 2-3 lata , ovato-oblonga , intégra , acuminata , memhranacea , supra nisi nervo medio glabra , atroviridia, subtùs et in venis pilis brevissimis inspersa, subconcoloria, basi in petiolum brevem attenuata, petiolo poil. 1-11/, longo , pubescente v. bispidulo. Pedlnculi axillares , in spicam interruptam dispositi , foliis floralibus mino- ribus basi instructi, petiolos aequantes apice triflori : flores sessiles, longé tubu- losi, erecti ; brade» subulatas , puberulae, calycem subœquantes. Cal^x lin. 2 lon- gus, profundè 5-partitus laciniis œqualibus, 2I jongis, lineari-lanceolatis v. subulati» extrorsùm puberulis. Corolla poil. 1 longa hypocrateiiformis : tu'uus cylindricus poll.i ', 4 longus, extrorsùm puberulus:/tm6us,lobis subaequalibus,oblongo-ovalibus, obtusis extrorsùm sicut tubus puberulis. Stamina l\ ,duo antherifera corollœ faucem superantia,filamentisplanis puberulis, antheris bilocularibus(loculis parallelis),mu- cronulatis : duo sterilia punctif'ormia. Stylus longitudine staminum, filiformis basi subincrassatus glaberrimus. Stigma bilobum , lobis rotundis papillosis. Ovarium ovoideum compressum , glabrum , basi disco carnosobrevi cinctum , biloculare, lo- culis biovulatis. Capsila poil, 1 longa , clavata , acuta , compressa, sutura? sulco lateraliter notata, glaberrima,2-locularis loculis elasticèbivalvibus, suliarcuatis, dis- sepimento contrario 2-spermo.SEsiiNA retinaculis subtensa, subiotunda, plana : testa reticulato-rugosa , subfungosa.

Obs. D'après la phrase de YEranthemum fasciculatum de M. Lilume , l'espèce de Timor est la même que la plante de Java , qui en diffère seulement par ses feuilles presque sinueuses et obliquement acumirvées au sommet. L' E. diantherum doit égale- ment venir se ranger près de notre plante. J'ai vu la même espèce dans les herbiers du Muséum provenant de Coromandel.

Stroiblanthes ASPERA.

R. ramis teretibus erectis ; foliis lanceolatis aut obtusis repando- crenatis petiolatis subtùs crassinerviis , utrinque scabiïs ; floralibus lanceolatis integris sessilibus piloso-scabris ; spicis axillaribus subelon- gatis vel ad apicem ramulorum dispositis , bracteis obovatis vel lineari-spatbulatis glanduloso-pilosis; segmentis calycinis linearibus obtusis ; corollâ hypocrateriformi lobis rotundatis , tubo curvato in- trorsùm glabro.

Rami teretiusculi suprà foliorum insertionem subintumescentes ; juniores sub- tetragoni, piloso-scabri.FoLiA 2 poil, circiter longa^-g 1. lata, lanceolata vel ellip- tico-lanceolata , apice acuminata vel obtusa, margine crenato - repanda , suprà rugosa, scabra , subtùs prsesertim in venis primariis /j-5 crassis piloso-scabra ; basi in petiolum attenuata, petic.lo 4Hn. longo, teretiusculo ; floralia plura per totam ferè ramulorum longitudinem opposita, approximata, obovata vel lineari-spathu- lata, glanduloso-pilosa, sessilia. Inflorescentia spicata , spicis axillaribus vel ter- minalibus subteretibus poil. 2 longis, floribus imbricatis subsessilibus bibraeteatis bracteis calyce dimidio brevioribus, lanceolato-linearibus obtusis glanduloso-pilosis. Calyx lin. 5 longus, inaequalis, 5-partitus segmentis 3 inajoribus 2 brevioribus linearibus, obtusis, glanduloso-pilosis. Corolla semi-poil, longa, hypociaterifor- mis ; tubus 3 1. longus cylindraceus subcurvatus , 7-nervatus, glaber; limbus tubo triplo brevior, 5-lobus , lobis rotundis, œqualibus, utrinque glabris. Stamina l\ antherifera inaequalia majora faucem corollae aaquantia, rudimento quinti interme- dio,brevissimo; filamenta apice libéra brevia basi in niembranam 7-nervatam coa-

Annales du Muséum, t. III, 3e série. 5o

386 HERRARII TIMORENSIS DESGRIPTIO.

lita : stérile 3-nervatum, fertilia i-nervata, lateralibus latioribus ; autoefae oblon- gse, biloculares, loculis parallelis. Stylus staminibus longior , post anthesim calycem longé superans , filiforruis, glaberrimus , apice subincurvus : stigma simplex , obtu- sum. Ovarium ovoideum sulcatum , basi sùbcompressum, tlisco carnoso cinctum. Capsula 1. 5 longa ovato-oblonga obtusa, longitudine calycis , sessilis, glabrius- cula , bivalvis loculis 3-spermis; seminibus retinaculo subtensis , subrotundo-com- pressis.

Obs. Cette espèce diffère du Strobîlantkes hirsuta par ses feuilles caulinaires, co- riaces , rudes sur les deux faces , les florales plus ou moins linéaires-spathulées , couvertes de poils courts et glanduleux; par ses épis plus alongés, munis de brac- tées acuminées aux deux extrémités et couvertes de poils glanduleux; par ses fleurs longues d'un pouce et glabres intérieurement; enfin par les capsules plus grosses, de la longueur du calyceetparfaitementlisses;elle paroit avoirde l'analogie avec le S. crispa Bl.

Strobilanthes HIRSUTA.

S. rarnis subteretibus puberulis ; foliis oblongo-lanceolatis basi et apice attenuatis crenatis puberulis longé petiolatis ; floribus ad apicem ramulorum spicatim congestis; pedunculis axillaribus termi- nalibusve , bracteis ovatis margine ciliatis ; corollae fauce basique styli birsutis; capsulis longitudine calycis apice tenuissimè puberulis.

Strobilanthes hirsuta Bluin. Bijd. p. 70,7. Justicia hirsuta Vahl,Enum. 1. 122. IVilld. Spec pi. 1. p. 86. Dielr. Sp. pi. p. 4'9- Nelsonia hirsuta Bœm. et Schult., 1. 172.

Obs. J'ai vu dans les herbiers du Muséum les échantillons originaux de cette plante rapportée par Commerson , et il m'a été facile de m'assurer qu'elle n'appar- tient pas au genre Nelsonia, auquel l'ont rapportée Rcemer et Schultes, d'après un rapprochement que M. B. Iirown ne faisoit que supposer.

Lepidagathis REPENS.

L. caule herbaceo ramoso subgeniculato ; foliis ovatis vel lanceolato- oblongis acuminatis subrepandis basi in petiolum longum attenuatis; spicis axillaribus vel terminalibus tetragonis glabris, bracteis lanceola- tis acutis ciliolatis.

Justicia repens Lamk. [non lralil, Enum.)

Obs. Cette espèce paroît être voisine du Lepidagathis repanda de M. Blume , Bijdr.

Lepidagathis humifusa.

L. perennis ; caule procumbente ramoso diffuso ; foliis parvis ovato-oblougis apice mucronulatis acutis integerrimis subsessilibus , subtùs tomentoso-puberulis crassinerviis ; spicis depressis axillaribus terminalibusqne densifloris, bracteis calycibusque apice incano-tomen- tosis ; corollâ parvâ , bilabiatâ extrorsùm puberulâ.

Perennis, ramosa, procumhens, diffusa ped. circiter 1 alta ; ramisubteretesramu- lis tetragonis, gracilibus, apice subincano-puberulis. Folia '/2-i poil, longa 1. 2- 4 lata ovato-oblonga, versus ramulorum apicem approximata, integenima , apice mucronulata , basi subattenuata ; supra viridia, nervis vixeonspicuis , subtùs nervo medio primariisque crassis, vahlè prominulis, tomentosa, laetè viridia, coriacea, brevissimè petiolata, petiolo subcanaliculato ; floralia sessilia, utrinque pube brevi vestita. Înflorescentia spicata ; spicis congestis subcapitalis pauci-

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 387

floris, foliis floralibus basi cinctis. Bractée oblongae, obtusœ , submembranaceae, dorso ;ineâ viridi notatae , extrorsùm pilis albis dense vestitœ. Calyx 2 lin. oirci- ler long us , 5-partitus, segmentis linearibus subœqualibus margine membrana- ceis extrorsùm dense tonientoso-ciliatis. Corolle tubus 1. 1 longus cylindraceus , erectus, extrorsùm glaber; limbus tubo ferè œqualis, bilabiatus, infundibuliformis; labium superius subrotundum, emarginatum, inferiori brevius; inferius 3-lobum, lobo Lntermedio subrotundo , lateralibus ovato - oblongis majoribus extrorsuni ineano-tomentosis. Stamina 4 antberifera, didynama, ad corollee faucem inserta ; filamentis brevibus glabris: antberœ oblongae loculis insertione subparallelis sub- exsertae , glabrœ. Stylus filiformis stamina œquansapice pilis brevissimis inspersus. Stigma dilatatum , bilamellatum. Ovarium oblongum glabrum , stylo coronatum. Capsula 1. 1 '/a longa, lineari-ovata, acuta, compressa, bivalvis, calyce sublongior, sessilis, glabra. Semina suborbiculata , compressa, glabra : embryo cotyledonibus orbiculatis, radiculâ tereti brevi.

Lepidagathis PARVIFLORA.

L. caule herbaceo ramoso diffuso ; foliis ovatis lanceolatis acutis integris glaberrimis ; spicis axillaribus vel terminalibus sessilibus pau- cifloris glabris.

Lepidagathis parviflora Blum. Bijd. p. 801.

CAiLisberbaceusadscendens, ['/2-pcilalis ramosus, quadrangularis; ramis graci li- bus(internodiis distantibus), teretiusculis, glabriusculis. Folia i'/2-2'/î poil, longa, i*/a lata , ovata vel lanceolata , acuta, mucronulata , basi in petiolum longum altenuata, integerrima, membranacea, venosa, subtùs venispallidis vixprominulis, glaberrima. IxPLORESCENTiAspicata, spicis axillaribus vel terminalibus, parvis, den- sis, subcapitatis, 4-gonis, paucifloris, subglabris. Flores 2 1. longi, tubulosi, recti, sessiles basi foliis floralibus bracteisque cincti; folia floralia bracteis longiora, sessi- lia, subcuneata ; bracteis 2 lanceolatis, acutis, dorso puberulis, margine ciliatis, sub- membranaceis, segmentis calycinis similibus. Calyx 1. 2-longus 5-partitus, sub- aequalis, segmentis linearibus, acutis, dorso puberulis, ciliatis, latiori corollae labio superiori opposite Corolle tubus 1. 1 circiter longus , cylindraceus, erectus, extrorsùm glaber in trorsùm prœsertim ad faucem pilosus; limbus tubo œqualis, in- fundibuliformis bilabiatus; labium superius rotundatum, emarginatum, inferiori brevius; inferius 3-lobumlobointermedio ovato l'otundo, lateralibus ovatis, brevio- ri. Stamina 4 didynama, antherifera, inclusa , fauci corollae inserta; filamentis teretibus, brevibus, glabris; antberœ oblongae, loculis insertione subparallelis. Stylus filiformis , usque ad apicem pilosiusculus , longitudine staminum. Stigma simplex, subincurvum, truncatum. Ovarium ovatum, glabrum, stylo coronatum, basi disco carnoso cupuliformi cinctum , 3-ovulatum. Capsula 1. i-'/3 longa , vix 1 lata, compressa, sessilis, calyce sublongior, acuta, glabra, bivalvis, loculis i->-sper- mis, seminibus orbiculatis compressis, laevibus.

NOMAPHILA PETIOLATA. N. ramulis glabris ; foliis ovato-lanceolatis obtusiusculis basi iti petiolum longum attenuatis ; cymis axillaribus pedunculatis patentibus petiolum îequantibus , bracteis foliaceis brevibus lanceolatis ; calycinis segmentis angustè linearibus pilosis demùm glabriusculis obtusis ; lloribus roseis tubo calyceni vix superante ; labio inferiori subtrilobo ; introrsùm piloso; capsulis linearibus dorso pilosiusculis.

Caulis herbaceus? erectus, ramosus, ramis ramulisque subquadrangularibus , supra foliorum insertionem subintumescentibus, epidermide berbaceâ vestitis glabris. Folia poil. i'/,-3 longa, i1 \ lata, ovato-lanceolata , breviter acuminata vel

388 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

obtusa, intégra, membranacea, concoloria, laevia, pilis tainen vix conspicuis, adpressis utrinque inspersa , basi in petiolum poil, i '/j longum , atfenuata. Inflo- p.ESCENTiAcymosa, cymis paucifloris, laxiusculis, peilunculis pedicellisque teretius- culis, glabris. Flores rosei, lin. 5 longi, breviter tubulosi, erecti, extrorsùm tenuis- simè puberuli basi bracteati, bracteis lanceolatis, parvis, glabriusculis. Calyx pro- funde 5-partitus , ina?qualis, corollâ subdimidio brevior, segmentis 4 linearibus, aequalibus, dorsali (quinto) majori. Cokolla ringens; tubus cylindraceus vix 1. i longus, laîvis ; limbus bilabiatus, labio superiori ovato-oblongo, obtuso , integro, subfornicato labium inferius subœquante ; inferiori subpatulo , trilobo, lobis suba?qualibus, parvis, intermedio rotundo,subemarginato,lateralibusovatis, obtusis, palato piloso, cristato cristâ glabrâ prominente, subtùs cavitate lineari labio respondente. Stamina 4 didynama , majora labium superius asquantia, filamentis planis, uninerviis, glabris labio superiori oppositis ; minora dimidio breviora, filamentis subulatis : antherœ oblongae , glabra? , violacea?, biloculares , loculis parallelis sequalibus. Stylus longitudine staminum, filiformis, basi subincrassatus, liirsutus. Stigma simplex. Ovaiuum lineare , compressum, glabrum. Capsula 5-6 1. longa, teretiuscula , subobtusa , glabra, sessilis, calycis segmento majori longior, bilocularis loculis polyspermis , elastieè bivalvibus, tune arcuatis : dissepimen- tum contrarium , adnatum, 1 5-i8-spermum. Semina suborbiculata, compressa, glabriuscula , retinaculis subtensa.

Obs. Cette espèce paroit être très voisine du N. corymbosa Bl. dont elle diffère ce- pendant d'après la phrase du Bijdragen par les calyces glabres et non couverts de poils visqueux.

Barleria Prionitis.

B. bracteis spinosis, spinis pedatis quaternis ; foliis oblongo-lanceo- latis basi et apice acuminatis petiolatis pilis adpressis margine sub- tùsque inspersis.

Barleria Prionitis Nées ab Esenb. in Wall. pi. Asiat. rar. 3. p. gZ.Linn. Spec. 887. Vahl, Symb. 1. p. 46. JVilld. Spec. 3. p. 376. Blum. Bijd. p. 8o5. Genista orientalis Herb. Burin. Rheed. Mal. 9. p. 77. t. 4-1

Thunbergia IIASTATA. T. foliis subbastato-ovatis acuminatis utrinque glaberrimis, florali- bus subcordatis ovatis; peduneulis longitudine foliorum, bracteis ob- longo-lanceolatis acuminatis corollae tubo aequalibus.

Hami volubiles, crassitie penna? corvina?, teretes, subnodoso-intuniescentes ad foliorum insertionem , glabenimi. Folia poil, i'/j-S'/j longa i-3'/2 lata , ovata v. hastata, lobis plus niinùsve divaricatis, aristato-acuminata, intégra, tri-quinque- nervia , nervis subtùs vix prominulis , utrinque glaberrima, petiolata, petiolo semi- pollicari vel poil, et ultra longo, tereti, basi incrassato, glaberrimo; folia floralia cordato-ovata , acuminata. Pedunculi axillares , solitarii, bini vel terni, folium œquantes, vel breviores, teretes, glaberrimi, subfistulosi, apice bibracteati : bracteœ oblongo-lanceolata? aristato-acuminata?, submenibranacea? , utrinque glaberrima? , decidua?,antè antbesin sese margine tegentes,corolla? tubum aequantes.CALYX brevis basi cyathiformis apice multifidus, laciniis lineari-acutis, inœqualibus, subcarnosus glaberrimus. Corolla infundibuliformis -.tubus semipollicarïs, imâbasi contractus, supra ampliatns, lateraliter subdilatatus, utrinque glaberrimus : limbus 5-lobus, lobis subœqualibus, rotundatis, fauce introrsùm glabrâ. Stamina 4 didynama , majora corolla? tubo breviora : antherœ subsagittata? ovata?, obtusa?. Stylus filifor- mis, stamina ferè duplo superans, glaberrimus. Stigma subi nfundibuji forme, mar- ginibus planis subbilobis, glabris. Ovarium subconoideum, glaberrimum, calyce paulô longius, demùm apicujatum, glaberrimum. Capsula interne giobosa, supernè compresso-rostrata , glaberrima , basi calyce subaccreto cincta.

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 389

06s. Cette espèce a le port des T. fragrans ou javanica, dont elle est cependant parfaitement distincte.

CONVOLVULACEjE.

Argyreia Guichenotii.

C. ramis subpuberulis ; foliis ovatis obtusis acuminatisve basi ro- ttmdatis vel cordatis , suprà lœvibus subtùs tenuissimè puberulis , pe- tiolatis; pedunculis axillaribus petiold brevioribus crassiusculis cymoso- plurifioris ; laciniis calycinis rotundis exterioribus majoribus margine sinuato-reflexis extrorsùm argenteo-sericeis ; floribus rubro-purpureis.

Argyreia Guichenotii Clioisy, Convoi. /\i. Ipomsea Reinwardtiana RI. Bljd. p. 720. I. asclepiadea Cliois. Mss. in herb. Mus. Paris.

Rami dextrorsùm volubiles, teretes, glabri lenticellis albidis inspersi, juniores subpuberuli. Folia poil. Z1/-,-i,j^ longa a'/j-i' 2 lata , ovata velcordata, obtusa aut acuminata, integerrima, suprà glaberrima subtùs tenuissimè puberula, subincana, membranacea , petiolata petiolo poil. 1-2 longo puberulo. Flores subcymosi pedunculi axillaris petiolis breviores , apice bifidi tri-quinque-flori floribus brac- teatis , sericeo - tomenlosi. Dracte^e lineari - lanceolata; , acutae , extrorsùm argenteo - sericeœ introrsùm glabrœ. Calyx 5 - partitus , laciniis 3-exterioribus majoribus 1. 6 longis suborbiculatis , mucronulatis, margine sinuato-reflexis, extrorsùm argenteo-sericeis, introrsùm glabris et coloratis. Corolla calyce triplo longior , rubro - purpurea , tubo subcylindracep , glabriusculo, limbo plicato quinque-dentato , dentibus extrorsùm sericeo-argenteis limbo paulô brevioribus. Stamina 5 subsequalia, corollee faucem œquantia ; filamenta apice attenuata basi complanata et subpuberula ; antherœ sagittato-ovatœ, basifixae, biloculares loculis linearibus, rima longitudinali dehiscentibus. Stylus staminum longitu- dine, filiformis. Stigma globosum , papillosum. Ovarium globosum styli rudi- mento coronatum , glabrum, basi disco subintegro glabroque cinctum. Capsula: desiderantur.

Obs. Cette espèce est bien la même que celle citée par M. Rlume de M. Choisy , qui avoit nommé, avant la publication de son mémoire, toutes les Convolvulacées existant dans les herbiers du Musée, et avoit distingué une espèce originaire de Ti- mor, sous le nom d' 'Ipomwa asclepiadea, que nous réunissons à celle-ci.

Argyreia setosa.

A. adpressè birsuta , foliis cordato-ovatis aut cordato-rotundatis acuminatis suprà glaberrimis subtùs adpressè strigosis ; pedunculis petiolos superantibus rigidis corymboso-multifloris , bracteis pedicellos et flores ambientibus reniformi-orbiculatis obtusissimis , sepalis ex- trorsùm strigosissimis ovato-orbiculatis obtusis.

Argyreia setosa Chois. Convoi. 43. Ipomaea strigosa Roth. n. Sp. il 3. Rœm. et Schult. 4- î42- Lettsomia setosa Roxb. in Wall. Flor. ind. a. 80. Convolvulus strigosus Sper. 1. p. 600.

Obs. Je n'ai point vu dans les herbiers du Muséum cette espèce originaire de Timor, je la cite d'après l'autorité de M. Clioisy.

Pharbitis Nil.

P. foliis cordato-trilobis , lobo intermedio basi dilatato aut non coarctato , pedunculis 2-3-floris petiolos vulgô superantibus , sepalis ovato-lanceolatis basi hispidis.

J9° HERBAR1I T1M0RENSIS DESCRIPTIO.

Pharbitis Nil Chois. Conv. 57. Convolvulus Nil Linn. Spec. 21g. Ipomaea cœ- rulea Kœn. ! mss. inRoxb. Ind. 2. 91. Dot. reg. 276.

Pharbitis variifolia.

P. annuus ; ramis gracilibus glabriusculis ; foliis cordato-sagittatis lobis rotundatis plus minùsve ovatis intermedio lanceolato obtuso , petiolisque subhispidis; pedunculis axillaribus petiolo brevioribus , bracteatis jfoliolis calycinis lineari-lanceolatis acutis basi bispidis , su- pernè laevibus.

Rami glabri, juniores graciles, subfiliformes. Folia cordata ve£ sagittata lobis rotundatis, intermedio lanceolato, obtuso, utrinque hispidula,subtùs pallidiora albi- doque lentieulata, membranacea, nervis vix prominulis, petiolata , petiolo tereti polîicem circiter longo, hispidulo. Flores axillares pedunculati, pedunculis petiolo brevioribus 3-floris, floribus basi bibracteatis bracteis linearibus , acutis. Caltx '>-partitus laciniis lineari-lanceolatis , acutis , subaequalibus parte inferiori bispidis superiori laevibus. Corolla

Obs. L'échantillon que j'ai eu, quoique fort incomplet, se distingue de Ylpomœa A'iïpar la forme variable de ses feuilles, et par celle des divisions calycinales qui sont lancéolées aiguës, lisses dans leur partie supérieure, au lieu d'être ovales lan- céolées et atténuées au sommet. La grandeur du calyce distingue encore ces deux espèces: dans la nôtre il n'atteint pas 6 lignes de longueur, tandis que dans Vlpomœa Nil, il dépasse le double de cette longueur. M. Choisy sembloit déjà avoir reconnu cette plante comme différente dans l'herbier du Muséum, il la considère, avec doutetoutefois,comme espèce distincte. Mais une comparaison attentive avec l'espèce ordinaire m'a confirmé dans l'opinion de M. Choisy.

Calonyction SPECIOSUM. G. glaberrimum ; caulibus submuricatis ; foliis cordatis pcracutè acuminatis, petiolis laevibus ; pedunculis axillaribus tune petiolo lon- gioribustrifloris vel unifloris et brevioribus, laciniis exterioribus calyci- nis ovatis, interioribussubrotundatis omnibus valdè aristato-mucronatis subsequalibus; corollœ tubo cylindrico.

Calonyction speciosum Chois. Conv. 5g. Ipomasa Bona-nox Linn., Spec. 228. Bol. Mag. t. y52. I. grandiflora Roxb., Flor. ind. 2. 87.

Calonyction muticum. C. caule lœvi ; foliis cordatis répandis mucronatis glaberrimis , petiolis poil. 1 longis; pedunculis i-floris petiolo dimidio et ultra brevioribus crassiusculis ; laciniis calycinis ovato-rotundatis subtruncatis muticis œqualibus glaberrimis ; corollœ tubo cylindrico.

Ipomaea bona-nox, caule lœvi, calyce mutico, pedunculis unifloris Chois., Mss. in herb. Mus. Paris.

Caulis volubilis, teres, epidermide flavescente tenuique vestitus. Folia alterna, 2-3-poll.longa i'/j-alata, cordato-subrotunda vel ovato-cordata lobis subapproxi- matis, repanda, mucronata, utrinque glaberrima, petiolata, petiolo poil. i-i'/2 longo glabro. Flores axillares, solitarii, pedunculati pedunculis semipollicaribus crassiusculis, teretibus , glaberrimis. Calyx glaber, 5-partitus, laciniis exterio- ribus 1. 8 longis, 6 latis, ovato-rotundis, obscure truncatis, interioribus sublongio- ribus, omnibus glaberrimis, subcarthaceis, erectis. Corolla candida calyce mul- toties longior, tubo cylindrico poil. 2 circiter longo, crassitie pennœ anserinae ; limbo... Stamina subaequalia, inclusa, corollae faucem subaequantia; filamenta capil-

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. jg (

laria, glaberrima; antherae biloculares, lineari-sagittatae. Stylus siamina longi- ludine aequans, filiformis; stigmata duo, glabra. Ovarium fructuni(]ue haud vidi.

Obs. Cette espèce diffère de Ylpomœa Bona-nox L. par ses pédoncules uniflores et toujours de beaucoup plus courts que le pétiole, par la grandeur et la forme des divisions calycinales, enfin par la grosseur du tube de la corolle, qui dépasse 3 lignes de diamètre. M. Choisy, dans une note manuscrite mise dans l'herbier du Muséum , rapprochoit cette plante de 17. lonrjiflora de R. Brown, qui paroît en différer très peu, au moins à en juger d'après des échantillons recueillis sur la cote nord de la Nouvelle-Hollande, qui paroissent appartenir à cette dernière espèce.

IPOMJEA RENIFORMIS.

C. ramis elongatis repentibus ; foliis subrotundo-cordatis reniforniibus subemarginatis repando-crenatis glabriusculis , petiolis hirsutis ; pedun- culis axillaribus subnullis i-rariùs 3-floris ; laciniis calycinis rotundatis mucronulatis vel emaiginatis extrorsùm villosis ; corollà calycem vix superante ; capsula globosâ apice umbilicatà ; semiuibus rotuudis griseis.

Ipomasa reniformis Chois. Cotw. 64- Convolvulus reniformis IValL, Flor. înd. ?.. 67. C. gangeticus Linn., Amœn. l\. 3o6, n°. 121 Evolvulus emarginatus Burm., Flor. ind. 77. t. io.f. 1. E. gangeticus Linn. Spec. 3gi.

Cailis ramosus, gracilis, teres, glabriusculus , repens, in internodiis radicellas emittens.FoLiA(D/c/io«rfrœrc/3e/^isfoliissiinilia)1.3-61onga,27!-51ata,subreniformia hastatove-cordata, obtusa vel emarginata repando-crenata , glaberrima, petiolata petiolo poil. 1 longo interdùm, subnullo, tereti, pilosiusculo. Flores axillares; pedunculi subnulli, simplices, uni-trillori folio breviores, hirsuti, bibracteati, bracteis parvulis, linearibus, concavis, margine membranaceis et ciliolatis. Calyx 5-partitus laciniis rotundis rotundove-obovatis mucronulatis vel emarginalis infe- rioribus paulù brevioribus, hirsutis introrsùm glabris, passim rubro coloratis. Corolla calycem paululùm superans, campanulata, glabra striata, plicato-quinque- dentata, dentibus obtusiusculis. Stamina 5 corollœ dentibus œqualia : filamenta filiformia glabra; antherae sa{;ittato-ovatae. Stylus filiformis, stamina aequans, glaber, stigmate globoso subbilobo? papillosoque coronatus. Ovarium ovoi- deum, glabrum. Capsula globosa magnitudine pisi minoris, apice stylo deciduo cicatriculâ umbilicatà notata, calyce persistente basi cincta, 2-locularis 2-valvis; loculis 2-iarissimè aborlu mono -spei mis. Semina subrolunda subangulosa testa crustaceà griseo-nigricante, tenuissimè puberulâ; hilum pilis aureis cinctum.

IPOMiEA FILICAULIS.

I. glabra , ramis gracilibus ; foliis lineari-lanceolatis , vel cordatis acutis basi auriculato - dentatis sessilibus vel brevissimè petiolatis ntrinque glaberrimis ; pedunculis axillaribus uni-rarissimè bifloris , subfiliformibus folio longioribus apice bibracteolatis pedicellis apice incrassatis ; foliolis calycinis lanceolatis subœquabbus acuminatis glabris ; capsulis globosis calyce accrescente tectis , glabris.

Ipomasa filicaulis Chois. Conv. 66. Convolvulus filicaulis Vahll Symb. 3. i'\.

-C. hastatus Desr. Encycl. 3. 542. C. simplex Pers. Syn. t. 178. C. denticulatus

Spreng. Syst. 1. 6o3. Ipomœa filicaulis Blum. , Bijd. 721. I. denticulata B. Br.

Prod.[\8b. I. angustifolia Jacq. Collect. 2. 367. Tala-Neli, HhcedeMal. xi.i i3. t. 55.

Ipomœa Turpethum.

I. caulibus tenuissimè puberulis ; foliis ovato-lanceolatis basi ro- tundatis mucronulatis integris utrinque subpuberulis breviter petio-

392 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

latis; pedunculis axillaribus unifloris petiolo duplo longioribus ; laciniis exterioribus calycinis ovato-subrotundis subapiculatis extrorsùm te- nuissimè velutinis , interioribus subminoribus ; corollae tubo calyce re- condito colorato ; ovario globoso-depresso glabro.

Ipomaea Turpethum R. Br. Prod. 485. Bot. reg. 279. Chois. Conv. 68. Convolvulus Turpethum Linn. Spec.11 1 . C. Gaudichaudii et Riedlei Chois. Mss. in Herb. Mus. Paris.

ÏPOMiEA CAMPANULATA.

I. glaberrima , ramis teretibus ; foliis cordatis acuminatis acutis ;

{jedunculis axillaribus plurifloris subpaniculatis folio plerumque ongioribus; laciniis calycinis œqualibus subrotundo-orbiculatis co- riaceis capsulam globosam œquantibus glaberrimis.

Ipomaea campanulata Linn.Spec.ii9i. Chois. Conv. 69. Convolvulus campanu- latus Spr. Syst. 1. 607. Adamboe Rheed. Mal. XI. îjï. t. 56.

IPOMiEA PETALOIDEA.

I. caulibus elongatis gracilibus foliisque glaberrimis bastato-lan- ceolatis subrepandis basi rotundatis petiolatis ; pedunculis floriferis petiolo longioribus i-3-floris , bracteatis membranaceis laciniis caly- cinis subrotundis muticis glaberrimis ; corollâ sub-5-partitâ segmentis lanceolatis obtusis extrorsùm sericeo - pilosis ; staminum filamentis basi dilatatis margine glanduloso-pilosis.

Ipomaea petaloidea Chois. Conv. 69.

Caulis ramosus, elongatus, scandens, teres, gracilis glaberrimus. Folia poil, a" 3 longa , i-lata, hastato-lanceolata, acuta basi rotundata, subrepanda , tenuia. penninervia utrinque glaberrima, petiolata petiolo subalato, glabro, poil. 1-21/, longo. Flores pedunculati; pedunculi 2-3-flori, axillares , folio breviores , petiolis longiores, apice bracteati , bracteis submembranaeeis lanceolatis acutis, post evolu- tionem adhuc persistentibus, semipollicaribus, glaberrimis. Calïx 5-partitus, laciniis semipollicaribus subrotundis, obtusis, subaequalibus, glaberrimis. Corolla poil. i'/2 longa , tubo brevi calyce vix longiori, pilis sericeis apice insperso; limbo pro- fonde 5-partito , segmentis subpollicaribus lanceolatis obtusis extrorsùm praesertim ante evolutionem dense sericeis. Stamina 5, corollae ad faucem inserta, œqualia : fi la m en ta, corollae segmentis dimidio breviora, basi dilatata, apice attenuata sub- membranacea margine glanduloso-pilosa; antherae biloculares ovatœ loculis lineari- bus , rima longitudinali dehiscentibus post anthesim contortis. Stylus stamina subas- quans , stigmatibus duobus globosis coronatus. Ovariu.m globosum , glabrum. Fructcs...

IPOMAEA VITIFOLIA.

I. ramis teretibus lignosis lœvibus , ramulis subhispidis ; foliis cor- datis plus minùsve profundè lobatis , lobis 3-5 ovato-lanceolatis acu- minatis irregulariter dentatis suprà petiolisque brevibus hispidis , pedunculis axillaribus petiolum superantibus plerumque trifloris ; laciniâ exteriore calycinâ setigerâ demùm glabriusculâ ; corollâ aurantiacâ , tubo brevi calyce tecto.

Ipomaea vitifolia Swarlz, H. snbitrb. 1. 289. Blum. Bijd. 709. Chois. Conv. 72. Burm. ind. 45. t. 18. f. 1. Convolvulus vitifolius Linn. Mant. ao3.

HERBAR1I TIMORENSIS DESCRIPTIO. 3g3

Ipom.ea CYMOSA. I. ramis teretibus tomentosis ; foliis ovato-oblongis subcordatis in- tegerrimis petiolisque tomentosis ;pedunculis petiolo brevioribus apice subumbellato-ramosis; floribus breviler pedicellatis, bracteis deeiduis; laciniis calycinis subrotundis, duabus exterioribus extrorsùm subpu- berulis,aliis glabris margine submembranaceis; corollâiiihuicîibuliformi, tiiho subinflato, limbo margine incano piloso.

Ipomœa cymosa var. p Chois. Conv. 80. I. bilida Rœm. et Schult. l\. 2A1.— I. Ko- thii Eorumd. 2'i-. I. bifida var. C. Blum.Bijd. 1 18.— Convolvulus cymosus p Desr. Encycl.3. 556. C. bifidus Vahl, Symb. 3. 3o. C. Rothii Spreng. 1. 600.— C. lae- vis mas. Rumph. Amb. 5. 43i.

Ipomlea OBSCUR A.

I. caule glabrato ; ramulis gracilibus subbirsutis ; foliis cordatis acu- minatis glabris ciliolatis; pedunculis unifions folio aequalibiis ; laci- niis calycinis ovatis acutis glabris ; floribus albidis iraâ basi atro- purpureis ; seminibus pubèrulis.

Ipomaea obscura Rœm. et Schult. 4- 236. Bot. Reg. 3. n. 23rj. I. solanifolia Burm. nul. 4g. I. insuavis Blum. Bijcl. 716. Convolvulus obscurus Linn. Spec. 2211. Burm. inil. l\!\.JVall. Flor. ind. 2. 52. C. gemèlliis Vahl"! Symb. 3. 27.

Ipomœa sepiaria. I. caule herbaceo interruptè glabro aut pilis Iaxis sordide villoso ; foliis cordato-oblongis ; pedunculis multifloris ; sepalis oblongo-ovatis acutis aut obtusis; corollà speciosâ tubuloso-infundibuliformi.

Ipomaea sepiaria Chois. Conv. 82. I. striata Pas. Syn. 1. p. 1 83. Convolvulus maximus Vahl, Symb. 3. 26. C. marginatus Desr. Encycl. 3. 558. C. striatus Vahl? Symb. 3. 27. - Tiru-tali Rheed. Malab. XI. 109. t. 53.

ÏPOMiEA CHRYSEIDES.

I. caule contorto ; foliis oblongo-cordatis subhastatis integris aut saepiùs angulosis etiam trilobis aciuninatis glabris ; pedunculis rigidis petiolum superantibus 2-7-floris; sepalis coriaceis viridi-radiatis ovato- retusis mucronulatis ; corollâ minimâ luteâ.

Ipomaea chryseides Bot. reg. 270. Chois. Conv. 87. I. dentata Rœm. et Schult. 4. 789. Convolvulus cbryseides Spreng. Syst. 1. 5gS. C. dentatus Vahl, Symb. 3.

p. 25.

Convolvulus parviflorus. C. perennis?, ramis glabriusculis , novellis tenuiter tomentosis; foliis petiolatis ovatis subcordatis acutis integris supernè glabris subtùs tomentosis ; pedunculis petiolo brevioribus uni-vel phirifloris subvil- losis ; laciniis calycinis ovato - lanceolatis acutis ; corollœ tubo calyci subœquali ; staminibus e.xsertis ; capsula globosâ glabrâ.

Convolvulus parviflorus Vahl ,Symb. 3. 2g.R0.xb. inlVall. ! Flor. ind. 2. 5i. Chois. Conv. 98. Ipomœa parviflora Pers. Syn. 1. i83.

Shutereia bicolor. S. ramis pubescentibus ; foliis oblongo-cordatis acuminatis integris Annales du Muséum, t. III, 3' série. 5i

394 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

vel sublobatis, utrinque petiolisque pubescentibus ; pedunculis folio brevioribus 1-2-floris, floribus subsessilibus; laciniis calycinis tribus ex- terioribus latioribus subcordatis mucronatis ; corollâ calycem paiilô superante extrorsùm hispidâ.

Shutereia bicolor Chois. Conv. u>4- Convolvulus bicolor Vahl, Symb. 3. 2b. Bot. Mag. 22o5.— Ipomaea bicolor Sw. H.suburb. 2' éd. 289. Calystegia Keriana Sw. H. suburb. 287. Convolvulus sublobatus Linn. i35. C. involucratus Bot. reg. 3 18. Ipomaîa timoreusis Blum. Bijd. 711. Convolvulus Weinmannianus Chois, mss. in herb. Gaudich.

PORANA VOLUBILIS.

P. foliis cordatis acuminato - mucronatis utrincpie glaberrimis , breviter petiolatis ; racemis axillaribus folio subtriplo longioribus multifloris, pedicellis gracilibus ; laciniis calycinis lanceolato - ovatis obtusis corollâ brevioribus ; staminibus inœqualibus , majoribus corollam subœquantibus, filamentis filiformibiis glabris; stvlo pro- fundè bipartito filiformi stamina majora œquante; capsula globosâ glabrâ calyce accrescente breviori.

Porana volubilis Linn. Syst. 3. p. 166. Burin, ind. 5l. t. 21. f. 1. Lamk. lit. t. 186. Wall. Cat. n. 1327. Chois. Conv. p. 106. Far. a P. Uunnanniana Blum. Bijd. p. 723.

CUSCUTA REFLEXA.

C. inflorescentiâ racemiformi , floribus breviter pedicellatis bibracteatis ; corollâ urceolatà , laciniis rotundatis reflexis tubo aequalibus ; staminibus subsessilibus corollae fauci insertis ; stylo simplici stamina subœquante ; capsula conicâ rudimento styli coronatâ , 2 -spermâ ; seminibus subrotundis compressis , testa tenuissimè punc- tulatâ fuscâ.

Cuscuta retlexa Boxb. Chois. Conv. 116. Spreng. Syst. 1. p. 864-

BORAG1NEJL

TOURNEFORTIA ARGENTEA.

T. ramis teretibns ; foliis oblongis ovatisve in petiolum atte- nuatis sericeo-tomentosis ; cymis decompositis, rameis sericeis ; corollâ rotatâ ; stigmate sessili bifido antheris longitudine œquali.

Tournefortia argentea Linn. Sapp. i33. Jnlld. Spcc. 1. icfi.Boam. et Schult. 4- 536. B. Br. Prod. p. 497- Blum. Bijd. p. 844- Buglossum lanuginosuni Bumph. Amb. 4. p. 119. t. 55.

Tournefortia sarmentosa.

T. ramis subteretibns strigoso-pilosis ; foliis ovoideis basi subcor- dato-rotundatis apice breviter acuminatis subnitidis , pilis brevibus strigosis inspersis, breviter petiolatis ; cymis termiualibus dicbotomis ; seginentis calycinis ovatis obtusiusculis subnilosis, tubo tereti limboque subbilabiato 5-lobo; corollâ glabrâ, antheris liuearibus acutis; stylo brevi, stigmate obtuso.

Tournefortia sarmentosa Lamk. III. 1817. Poir. Encycl. v. 35-7. Rœm. et Schult. 4.535.

HEHBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 3g5

EliRETIA BUXIFOLIA.

E. ramiïlis erectis scabris ; gemmis rotundis fusco-tomentosis ; foliis obovalibus obtusis rariùs emarginatis , integris vel ad apicem crenatis utrinque asperis breviter petiolatis ; floribus axillaribus solitariis pe- dicellatis ; laciniis Câlyciriis subspatliulatis extrorsùm scabris.

Ebretia buxifolia Roxb.Corom. t. i. n. 57. Cordia refusa Vahl, Symb. 11 p. 42

ElIRETIA TIMORENSIS.

E. glabra; ramis rugosis, ramulis tcretibus glabris ; foliis ovato- lanceolatis acutis vel obovatis emarginatisque basi subattemiatis inte- gerrimis glabris; paniculâ laxâ; segmentis calycinis ovatis ciliolatis.

RA.Miri<gosi,cortice fuscofisso; ramuli herbacei subteretes,glabri. Fol i a alterna, 1- 2-poll. longa '/2-i lata, subovato-lanceolata vel obovata, apice saepiùs emarginata, integerrima, basi subalteuuata , glaberrima, subcoriacea, nervis paucis née promi- nulis, petiolata, petiolo poil, circiter longo semitereti glabro vel supernè pilis albis insperso. Inflorescentia cymoso-paniculata; cymis decompositis Iaxis, axillaribus aut oppositifoliis , ramulosque terminantibus, pedunculatis , pedicellis teretibus glabris apbyllis. Cal\x (fruttifer) hypoerateriformis 5-partitus, segmentis 1. 1 longis subovatis aculis erectis membranaceis, ciliolato - puberulis, glabris.

Flores Stylus filifbrmis glaber. Stigma bilàmellatum, lamellis crassius-

culis sublunatis faeie convexà oppositis, glabris. Bacce depresso-globosa? glabra> magnitudine grani piperis, stylo persistente coronatœ , tetrapvreuas ; ossiculis com- pressis 2-locularibus, loculo majori abortivo hinc aperto moiiospermo, striato- rugosis.

EHRETIA LAURIFOLIA.

E. glabra ; ramis teretibus larvibus , gemmis ramulisque junio- ribus viscosis ; foliis oblongo - lanceolatis apice acuminatis basi at- tenuatis acutis integerrimis glabris ; paniculis Iaxis gracilibus axillaribus vel oppositifoliis ; calycibus fructiferis parvis 5-partitis planis , seg- mentis ovato-lanceolatis acutis glaberrimis; baccis parvis dipyrenis.

Rami ramulique teretes subgraciles glabri, gemmis paniculisve junioribus viscoso- resinosis. Folia alterna, 2-3-poll. longa, i-i'/2 lata, oblongo-ianceolata, basi et apice attenuata , integerrima , glaberrima , coriacea, subtùs nervis primariis paucis subprominulis glabris instructa , petiolata , petiolo semipollicari glabro. Inflo- rescentia cymosa cymis pedunculatis decompositis gracilibus Iaxis, paucifloris, axillaribus aut oppositifoliis; pedunculis aphyllis, nunc basi foliolominimoscpiamae- tormi abortivo instructis. Flores... Calyx (fructifer) vix 1. 1 persistens, profundè 5-partitus segmentis ovato-lanceolatis , reflexo-patentibus, glabris. Ovarum ovoi- deum, glabrum, stylo persistente filiformi glabro in stigmata 2 linearia obtusa trun- cata desinente , coronatum. Bacca dipyrena , parva, ossiculis sublaîvibus, bilocula- ribus dispermis.

Obs. Cette espèce paroit avoir de l'analogie avec YEhretia acuminata R. Br. Elle s'en distingue néanmoins par ses feuilles très entières, ses panicules plus lâches et plus grandes. La plante de Timor semble davantage encore se rapprocher de YE. sa- ligna de la flore de la Nouvelle-Hollande.

Cordia subpubescens. G. ramis glabris ramulisque subangulatis pilosiusculis; foliis sub- cordato - rotundis apice acuminatis dentatis petiolatis suprà sca-

3g6 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

briusculis subtùs puberulis ; cymis terminalibus multifloris; calycibus campanulatis 4-dentatis fructiferis accretis cyatbiformibus pluriden- tatis, corollœ lobis lauceolatis reflexis; staminibus exsertis.

Rami teretes, cortice fulvo tenuiter rëticulato, junioros pubeseentes. Folia alterna i-3 poil, longa i-2'/2lata subrolunda basi subcordata, interdùm suborbiculata, apice acuminata, dentata, dentibus in junioribus punctulo glanduloso terminatis, suprà subaspera pube brevi adpressa viridia, subtùs pallidiora, puberula , reticu- lato-venosa , venis vix fprominulis , utrinque puberulis, petiolata petiolo '/2 - i poil, longo subtereti, puberulo. Inflorescentia cymosa, cymis terminalibus multifloris, floribus subsessilibus , ebracteatis , pedunculis aphyllis , puberulis. Calyx campanulatus 3-5-dentatus dentibus ovato-rotundis obtusis vel mucronula- tis, utrinque subpuberulus; demùm (fructifer) accretus , cyatbiformis, pluriden- tatus, pilis raris inspersus. Corolla glabra, /i-partita; tubo ealyce incluso, tereti, supernè subampliato, glabro; limbo /j-partito, lobis lanceolato-oblongij obtusis , aequalibus, reflexis, glabris. Stamina l\ fauci corollœ insertaeamquesuperantia sub- erecta; filamentis fililormibus glabris; antliera?eîliptico-oblonga?seriùssubsagittatœ, loculis rima longitudiriali dehiscentibus, suprà basin affix'ae. Stylus glaber,longitu- dine staminum, biparlitus. Stigmata 4 linearia reflexa, glabra. Ovarium subrotun- dum, glabrum, diseo carnoso subintegro impositum, biloculare. Drupa subovato- conoidea, ealyce aucto basi cincta styloque coronata, corollà marcescente non rarô subfulta; putamine 4-loculari, abortione i-loculari.

Obs. Le Cordia pofygama de Roxburgb a de la ressemblance avec cette espèce, qui en diffère par ses jeunes rameaux couverts de poils rares, par ses feuilles qui ne sont point scabres sur leur face supérieure, enfin par la forme du ealyce, qui est cam- panule et non tubuleux.

CORDIA ORIENTALIS. G. ramis ramulisque subangulato-striatis glabris ; foliis latis sub- rotundo-ovatis acumiuatis , basi rotundatis subattenuatisve integer- rimis, suprà glabris, subtùs ad nervorum axillas pubescentibus, longe petiolatis floribus axillaribus corymbosis; calycibus 3-6-dentatis in- trôrsùra hirsuto-tomeutosis, floribus 6-partitis; autberis sagittatis.

Cordia orientalis B. Br. Prod. p. 4g8. Cordia Rumphii Bluin. B/jd. p. 843. - Novella nigra Rumph. Amb. i. p. 226. t. 75.

LABIAT/E.

Anisomeles ovata.

A. caule berbaceo, ramis adsceudentibuspubesceutibus; foliis petiola- tis ovato-rotundis basi cuneatis grosse crenatis utrinque tomentoso- pubesceutibus; verticillastris remotis globosis dense multifloris ; caly- cibus campanulato-ovatis5-dentatissubœqualibusreticulato-venosispube- rulis erectis basi bracteatis bracteis lauceolato- oblongis tubo aequa- libus.

Anisomeles ovata Brown. H. Kew. 3. p. 364- Bentb. in Wall. pi. As. rar. 1. p. 59. Spreng. Syst. pi. :>. p. 706. Nepeta indica L. Spec. pi. 799. (exclus, synon.) fVilld. Spec. pi. 3. p. 57. Ballota distieba WiÙd. edit. prim. 2. p. 3o4- Liiin. Mark. 83 ? Marrubiuin odoratissimum belonieœfolio Burm. Zeyl. i53.t. 71. f. 1.

Anisomeles candicans. A. caule berbaceo , ramis adscendentibus elongatis incano-pubes-

HERBARII TIMOKENSIS DESCRIPTIO. 397

eentibus; foliis ovatis crenatis basi cuneatis in petiolum attenuatis mollibus ;i verticillastris remotis , supremis folia superantibus ; cyma- runi peduuculis unilaleralibiis , rachi deinùm valdè geniculatâ, bracteis subsetaceis persistentibus ; calycibus cylindraceis , d^ntibus 5 lanceolatis erectis a cutis, tubo introrsùm fauce medioque piloso.

Anisomeles candicans Benth. in Herbi Mus. Par. mss. Ajuga fiuticosa Roxb. ex ll'HId. in Uerb. Mus.

LEONURUS SIBIRICUS.

L. bieiniis, berbaccus ; foliis longé petiolatis ternatim sectis, seg- nientis lineari-lanceolatis grosse dentatis incisisve subtùs puberulis laetè viridibus, superioribus linêaribus integerrimis dentatisve in pe- tiolum attenuatis; verticillastris plnrifloris globosis subsessilibus; caly- cibus canipanulatis, dentibus 5 subœqualibus aristatis erectis, bracteis subulatis calyci subœqualibus , corollâ calyce duplo longiore.

Leonurus sibiricus L. Sprr. 818. If 'Mil. Spec. pi. 3. p. 117. Hort. Kew. 8. p. 4"6. Bentli. I. c. p. G3. Blutn. Bijd. 828. L. tataricus Biirm. FI. Ind. iij. L. hetero- phyllus Sw. Brit. FI. Gard. 2. t. 197. 3. t. 2<_»4- Stachys Artemisia Lour. Fl. Cochinch. p. 365. ex liai). !

OCYMUM SANCTOM.

O. caulibus pilosis ; foliis petiolatis ovalibus obtusis dentatis pu- bescentibus, nervis petiolisque pilosis, floralibus bracteaefonnibus , sessilibus pedicello brevioribus, racemis gracilibussimplicibus vel basi ramosis , calycibus pedicello brevioribus nutantibus glabriusculis , intùs fauce nudà , dente supremo obovato concavo breviter decur- rente ; corollis calycem vix superantibus , filamentis superioribus basi pilorum fasciculo appendiculatis.

Ocvmum sanctum Linn. Mant. 85. O. monacliorum Linn., Mant. 58. Blum. Bijd. p. 83 1. O. hirsutum Benth. ! in Wall. Pi. As. rar. 2. i4- O. tenuiflorum La/nk. JEncycl. 1. p. 386. fViltd. Spec. pi. p. {non Linn.?) O. villosum Roxb. Hort. Beng'. 44 ?

MOSCHOSMA POLYSTACHYUM.

M. caule tetragono , angulis lœvibus vel subasperis foliis ovatis acutis rariùs obtusis crenatis , basi rotundatis subeuneato-attenua- tisve glabriusculis, longé petiolatis; verticillastris paucifloris flo- ribus niinutis saepiùs 6 ; calycibus subcampanulatis subbilabiatis bispidulis, dente superiori subobtuso , lateralibus acuminatis, infimis setaceis.

Moschosma polystachyum Benth. Lab. Gen. p. 24. Ocymum polystachyum Linn. Mant. 567. Murr. Comm. Golt. nov. 3. 71. t. 3. Blum. Bijd. p. 834- Lumnitzera polystachya Jacq. fil. Ed. vol. 2.

Plectranthus AUSTRALIS. P. « caule berbaceo erecto pubescente; foliis petiolatis lato-ovatis obtusis inciso-crenatis basi rotundatis rugosiusculis pubescentibus , floralibus ovalo-rotundatis deciduis , racemis elongatis simplicibus;

398 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

verticillastris laxiusculis sub-10-floris; calycibus declinatis fructiferis ineurvis striatis glabriusculis , dente supremo ovato acuminato vix decurrente , inlerioribus lanceolatis setaceo-acuminatis ; corollis calyce subtriplo longioribus, tubo basi subgibbo-declinato , labio superiore patente, inferiore porrecto concavo. » (Bentb.) (In Insul. Timor fîde Gaudichaud.)

Plectranthus australis R. Br. Procl. 5o6. Lindl. Bot. Reg. i3. t. [098. Benth. I. c. p. 36.

GOLEUS GRANDIFOLIUS.

G. « caule pubescente , foliis petiolatis amplis lato-ovatis acumi- natis grosse cernatis basi rotundatis vel subcordatis subcarnosis , flo- ralibus coloratis ante anthesin comosis; racemis simplicibus elongatis; verticillastris laxè multifioris, pedunculo communi ramisque subnullis, pedicellis elongatis , calycibus bispidis , dente supremo ovato acuto non decurrente , lateralibus brevissimis truncatis , infimis elongatis acutis ultra médium connatis, corollœ fauce ampliatâ. » (Benth.)

Coleus grandifolius Benth. I. c. p. 54-

COLEUS SECUNDIFLORUS.

C. « tenuiter pubescens , foliis petiolatis ovatis acuminatis grosse crenatis basi rotundatis vel cordatis rugosis subcarnosis , floralibus deciduis , racemis elongatis simplicibus; verticillastris cymaeformibus secundis , pedunculo communi utrinque subnullo , ramis elongatis ; calycibus pendulis hispidis, dente supremo oblongo acuto non de- currente ; lateralibus abbreviatis ovatis acutiusculis liberis , infimis elongatis ferè ad apicem connatis, corollœ fauce subdilatatâ. » (Benth.)

Coleus secundiflorus Benth. I. c. p. 55-56.

Leucas CHINENSIS.

L. caulibus erectis incano-puberulis ; foliis ovatis vel ovato-lanceo- latis , obtusiusculis , grosse serratis basi integris , utrinque puberulis subtùs canescentibus petiolatis ; verticillastris plurifloris ; calycibus subtereti-campanulatis , incano-puberulis io-dentatis, majoribus acutis reflexis, corollœ labio inferiore, lobis lateralibus subpuberulis inter- medio transversè sublongo undulato,filamentis planis glabris.

Leucas chinensis R. Br. Prod. p. 5o4- Spreng. Syst. pi. 1. p. y!\i.

Leucas procumbens.

L. caulibus deflexis gracilibus , ad angulos obversè pilosis ; foliis ovatis vel lanceolatis acutiusculis dentatis , basi integerrimis subvi- ridibus longé petiolatis; verticillastris 2-4 floris ; calycibus 10- dentatis subteretibus pedice'latis glabriusculis ; corollœ labio supe- riori truncato-emarginato , inferiori glaberrimo, lobis lateralibus ob- tusis, medio subrotundo piano, stamiuibus filamentis planis, antheris subrotundis.

Leucas procumbens Drsf. Mem. Mus. Paris. 11. p. 7. t. 3. f. 1.

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 3gg

Cymaria ACUMIiXATA.

C. ramis teretibus junioribus tëtragônis glabris ; foliis ovato-lan- ceolatis acuminatis crenatis, basi rotundatis vel atteuuatis integerrimis, utrinque glabris, cymis axillaribus secundifloris pedunculatis folio brevioribus; calycibus campanulatis demùm globosis, dentibus 5 bre- vibus erectis glabris; corollà extrorsùm puberulâ, seminibxis obovato- rotuudis scrobiculatis apicc sub-pilosis.

Cymaria Benth. (caract. gêner.) Bot. reg. xv. 1292.

Rami teretes glabri ; juniores quadrangulares puberuli Folia 2 poil, longa 1 lata , opposita, ovato-lanceolata , apice acuminata, crenata, basi attenuata vel rotundata inttgerrima, concoloria, glabra, petiolata; petiolo 1. 3 longo gra- cili subpuberulo. Ixflohescentia cymosa , cymis axillaribus ramulisque in spiram desinentibus ■'■, pedunculis folio brevioribus apice dichotomo-bifidis , racemis secundifloris, floribus parvis breviter pedicellatis , bracteatis , bracteis minutis selaceis pedicellis brevioribus. Calyx extrorsùm glaber semilineam longus campanulatus , demùm globosus membranaceus , fauce coarclatâ , reticulato-5- nervosus, 5-dentatus dentibus ovatis acutiusculis erectis œqualibus. Corolla lin. 1 longa, bilabiata ; tubus cylindraceus subexsertus glaber; lhnbus bilabiatus, labio superiori erecto intcgro obluso subfornicato , pilis brevissimis aureo-glandulosis insperso, iuferiori patente trilobo, lobis ovatis acutiusculis, intermedio majusculo subrotundo integro subconcavo subsinuato. Stamina l\ sub labio superiori adscen- dentia, subasqualia ? Hlamentis filiformibus glabris :antberae subrotunda;, bilocu- lares, loculis divaricatis demùm confluentibus,reflexo-patentibus. Discus subnullus. Stylus stamina parùm superans, cylindraceus ; stigmata subaequalia brevissima. Ovula t\ sublagvia, apice pilis inspersa. Achenia i-l\ sicca scrobiculata, nigrescentia, pilis raris subrigidis apice inspersa, basique lateraliter subcompressa. Perispermum tenue nigricans. Embryo rectusalbus.

VERBENACEiE.

Clerodendrum inerme.

C. ramis laevibus, ramulisque subpuberulis; foliis exacte ovatis aut obovatis apice obtusis subemarginatisve basi atteuuatis integerrimis coriaceis glabris ; pedunculis axillaribus , foliis longioribus 3-floris ; calyce campanulato 5-dentato; corollœ tubo 1— 1 */a poil, longo; drupis turbiuatis , glabris.

Clerodendron inerme Gœrln. fr. 1. p. 271. t. 5. Volkameria inermis Linn. Spec. fFilld. Spec. 5 p. 383. Blwv. Bijd. p. 808. Jasmineum litoreum Buinph. Amb. 6. t. 46 Nir-notsjit Rheed. Malab. 5. p.o,.t. 49-

Clerodendrum uevifolium.

C. ramis subtetragonis , laevibus, glabris; foliis oppositis oblongo- lanceolatis ovatisve basi et apice acuminatis , integerrimis glaberri misque, subconcoloribus, laatè viridibus, petiolatis; cymis termmalibus bracbiatis foliis brevioribus ; calycibus fructiferis profundè 5-fidis , segmentis subdeltoideo-lanceolatis acutis glaberrimis introrsùm rubro- purpureis ; drupis laevibus nigris calyce brevioribus.

Clerodendrum laevifolium Blitm. Bijd. p. 808.

Obs. Les écbantillons incomplets que j'ai sous les yeux, me dispensent de faire presque uniquement pour les feuilles, une description plus étendue. Je rapporte

4oo HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

également avec doute cette plante au Clerodendmm lœvifolium cité par M. Blume, parce qu'elle paroît avoir aussi de l'analogie avec le Clerodendmm macrophyllum du même auteur.

Clerodendrum LONGIFLORUM.

G. tamis subtetragonis lsevibus junioribus subpuberulis; foliis ma- jusculis ovatis acuminatis, basi rotundatis integris, aut medio ad api- cem subrepandis ; pedunculis brachiatis subteretibus; calyce campanu- lato 5-partito, segmentis ovato-lanceolatis acutis; corollae tttbo 3 - poil, longo gracili glabro.

RAMiteretes, glabri , juniores herbacei subtetragoni brevissimè puberuli. Folia opposita 3-6 poil, longa, i !/2-3 lata ovata rariùs ovato-oblonga , apice acuminata, basi rotundata, intégra aut repando-grossè dentata, glaberrima, subeoriacea, nervis subtùs reticulato-venosis venis subprominulis, petiolala petiolo 1-2 poil, longo subtereti, glabro. Infj.orescentia cymosa , cymis ramulos terminantibus vel axillaribus pedunculis brachiatis subteretibus, nunc sEcpiùs aphyllis, nunc folia parva ovata apice proferentibus. Bracte^e ovata3, lanceolatae obtusce, puberulae, ci(<> deciduas. Calyx campanulatus, 5-partitus, tubobrevi basi rotundo subpuberulo, seg- mentis subaequalibustubolongioribus,majoribu s duobusl.3-41ongisovato-lanceolatis, acutis erectis membranaceis,glabris.CoROLL/E tubus gracilis, elongatus, 3 poil, longus, glaber; limbus 5-partitus, lobis subœqualibus ovato-ellipticis obtusis. Stamina 4 didvnamaexserta, filamentis filiformibus ad apiceni tubi insertis, longissimisdebi- libus, glabris; antheraî biloculares, loculis oblongo-linearibus longiludinalilei dehiscentibus , sub basi fixas , mobiles, deciduae. Stylus staniinibus longior, Qliformis glaber ; stigma bifidum glabrum , lobis subaequalihus acutis. Ovarium globosum 4-loculare loculis monospermis, glabrum. Fructus baccatus 2-/)-pyrenus atro- purpureus nitidus, calyce persistente accreto, laciniis ovato-lanceolatis introrsùm atro-violaceo coloratus, basi cinctus.

Obs. Cette espèce se distingue par ses feuilles larges , coriaces , glabres , arrondies ou atténuées à la base, par le tube de la corolle qui atteint au-delà de t\ pouces de longueur, lorsque la fleur est épanouie. Elle me paroît avoir de la ressemblance avec les deux autres espèces que je viens de citer au sujet du Qlerodendrum lœvi- folium.

VlTEX NEGUNDO.

V. ramis subteretibus molliter puberulis ; foliis ternatis quinatisve, toliolis lanceolatis vel ovatis acuminatis integerrimis subtùs incanis , minoribus sessibbus ; paniculâ terminali ; calycibus subtubuloso-cam- panulatis dentatis demùm eyathiformibus.

Vitex Negundo Linn. Spec. pi. 8911. JFilld. Spec. 3. p. 3o,3. Vitex paniculata Lamk. Encycl. i. p. 606. Vitex bicolor f-Filld. Enum. p. 660. Lagondium lito- reum Rumph. 4. p. 5o. t. 19. Bem-noss Rheed. Mal. ?.. p. i5. t. il. V. trifoliata odorata sylvestris indica Burin. Zeyl. p. 22g.

Vitex trifoliata.

V. foliis ovatis, obtusis simplicibus ternatis velquinatis,foliolis sessili- bus lanceolatis acutis vel obtusis integerrimis, subtùs incanis; paniculâ terminali strictâ ; calycibus rotundato-urceolatis subdentatis demùm eyathiformibus drupas pisi minorismagnitudine subtegentibus.

Vitex trifoliata Linn. Supp. 2g3. TVilld. Spec. 3. p. 3g2. Blum. Bijd. p. 8 12. V. integerrima Mill. Dict. n. 3. Burin. Zeyl. 229. t. 10g. ind. i3y. Caza-nosi

HERRARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4oi

Rheed. Mal. a. p. i3. t.io.(nec 1 1.) Lagondium vulgare Rumph. Âmb. I\. p. 48. t.18.

VlTEX PUBESCENS.

V. foliolis ternatis rariùs quinatis, ovatis ellipticove -oblongis basi subrotundatis, apice acuminatis integcrrimis supra glabris subtùs pe- tiolisque puberulis, inferioribus subsessilibus; paniculâ terminali laxâ; calycibus subdentatis; corollis puberulis; staminibus exsertis.

Vitex pubesc'ens Vahl, Symb. 3. p. 85. JVilld. Spec. 3. p. 3gi. Sprentj. Syst. i. ■j')G. Bhitn, Bijd. p. 8l2. Pistacliia Vitex Linn. Zeyl. 4i5.

VlTEX LITTORALIS.

V. ramulis quadrangularibus glabris; foliis pctiolatis ternatis, folio- lis elliptieis ovato-lanceolatis acuminatis rotundis coriaceis glabris; paniculis terminalibus axillaribusque multifloris ; floribus parvis te- nuissimè cinereo-puberulis, stamiuibus styloque exsertis.

Ramuli quadrangulares lenticellis albis conspersi, laeves, jjlabri. Folia opposita , irifoliolata , petiolala, pctiolo communi 2-poll. glabro tereti; foliolis i'/j-a1/, poil, longis, i'/2 latis, intermedio submajori, elliptieis v. ovato-lanceolatis, apice acumina- tis, basi saepè inacquilateralibus v. rotundatis , coriaceis, subtùs 7-9-nerviis, nervis prominulisutrinque glabris, pet iolulatis, pet iolulo 2-4 1. longoglabro.lNFLORES- centia paniculata, paniculis terminalibus axillaribusque 5 - pollicaibus, rami» suberectis, tetragonis, [glabris solitariis vel superpositis geminatis , multifloris. Flores parvi , pedicellati, pedicellis subpuberulis 2 - bracteolatis , bracteolis lan- ceolatis acutis erectis mi ni mis. Calvx cyathiformis 5-dentatus, dentibus parvis interdùm subnullis, extrorsùm puberulus, introrsùm glaber subnervosus, nervis 5 dentibus oppositis. Corolla 1. 2 circiter longa, campanulata ore inaequali 5-lobo, lobis subrotundo-ovatis, superioribus erectis , lateralibus patentibus , inferiori re- flexo aliis duplo majori; tubo basi angustato, introrsùm imâ basi 3-nervato, ner- vulis in quovis corollae lobo pinnatim expansis. Stamina quatuor didynama exserta; sterilia filamentis infernè complanatis hirsutis ad basin tubi insertis. Anther.e subrotundae basi emarginatas reniformes , incumbentes biloculares , loculis parallelis rima longitudinali dehiscentibus , apice non rarô conniventibus et tune quasi unilocularibus. Sttlcs exsertus staminibus Iongior glaber supernè subincras- satus. Stigma bilobatum, lobis inaequalibus acutiusculis. Ovarium rotundum, apice depressum, stylo deciduo cicatriculâ notatum, disco glanduloso basi cinctum, calyce reconditum biloculare 4-ovulatum.

06s. Cette espèce voisine du Vitex Leucoxylon Linn. fil. s'en éloigne par plusieurs caractères tels que celui des feuilles qui sont toujours au nombre de trois , très gla- bres, opaques sur les deux faces, noircissant parla dessication, et par des pani- cules plus étalées. Ces caractères observés sur les échantillons recueillis à Timor, se sont retrouvés exactement les mêmes sur la plante rapportée de Manille par les naturalistes de l'expédition delà Fai'or/(e,que commandait M. le capitaine Laplace

Callicarpa CANA. C. ramis teretibus pulverulento-tomentosis ; foliis ovatis basi et apice acuminatis petiolatis serratis, suprà glabris , subtùs tomentosis reticu- lato-venosis ; cyniis dichotomis petiolo subaequalibus.

Callicarpa cana Linn. Mant. 198. Retz. Obs. 5. 2. Vahl, Symb. 3. 12. Wiild. Spec. 1. 620. Rœm.etSchult. Syst. 3. g4- Blum. Bijd. p. 817.

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 52

4o2 HERBAR1I TIMORENSIS DESCRIPTIO.

Premna INTEGRIFOLIA.

P. ramis laevibus, junioribus subhispido -puberulis; foliis elliptico- ovatis obtusis aut brevissimè acuminatis, basi subcordatisv. rotundatis, petiolis suprà puberulis ; cymarum pedunculis divaricatis; floribus par- vis ; calycibus cyathiformibus sub-4-dentatis glabriusculis.

Premna integrifolia Linn. Mont. i^Z.W'dld. Spec. 3. 3i4- Pers. Syn. 2. p. i\i. Spreng. Syst. 2. p. y55. Bhim. Bijd. p. 81 5. Cornutia corymbosa Burm. ind. i33. t. 4i- f- i- Folium hirci Rumpli. Amb.i. p. 28. t. 1 34-

Premna timoriana. P. ramis ramulisque teretibus glabris; foliis ovatis basi rotundatis acuminatis vel obtusis integerrimis rariùs supernè grosse dentatis glabris, petiolis suprà puberulis; cymis terminalibus dichotomis foliis brevioribus, pedunculis puberulis; calycibus cyathiformibus sub-5- dentatis.

Rami glabri, cortice flavescente, junioresherbacei teretes. Folia poil. 2 lala 1-1 ' /., lata, opposita, ovata, apice sœpiùs acuminata cum mucrone brevi, integerrima aut supernè grosse dentata , basi rotundata, venosa , nervis subprominulis suprà pube- rulis, glaberrima (dessiccatione subcyaneo-nigrescentia), petiolata , petiolo poil, r circiter longo, semitereti , suprà puberulo. Inflorescentia cymosa , eymis dicho- tomis multifloris, terminalibus, folio brevioribus; pedunculis basi bracteis brevibus linearibusque instructis, subpuberulis. Calyx cyathiformis 5-dentatus, dentibus brevissimis,extroisùm subpuberulus, demùm subinteger glabratus. Corollam haud vidi... Drupa, grani piperis magnitudinecalyce persistente basi cincta, glabra; pu- tamine 4-l°culari, 4-spermo.

Tectona GRANDIS. T. foliis magnis, obovatis parabolicisve, apice acutis, basi acuminatis , tenuissimè denticulatis , suprà strigoso-asperis, subtùs pulveiulento-to- mentosis reticulato-venosis.

Tectona grandis Linn.Supp.i5i. Roxb. Corom. 1. p. 10. t. ô.Lamk. III. 1. 136. fVilld Spec. 1088. Blum. Bijd. p. 820. Teeka Rbeed. 4- t. 27.

MYOPORINEiE.

AVICENNIA RESINIFERA. A. ramis ramulisque teretibus laevib us nigricantibus; foliis subellip- ticis vel obovato-subtruncatis obtusis basi in petiolum attenuatis, suprà laevibus nigricantibus, subtùs glauco-tomentosis, junioribus tomentoso- flavidis; pedunculis angulatis tomentosis; corollœ segmentis acutis; stylo breyissitno, stigmatibus subulatis.

Avicennia resinosa Font. Plant, escul. p. 72. n. 0,4. 44- Ejusd. Prod. n. 246. fVilld. Spec. 3. p. 395. Avicennia tomentosa (non L.) R. Br.Prod. 1. p. 5 18. Blum. Bijd. p. 821. Acb. Ricb. Astrol. p. ig5.

Avicennia alba. A. ramis ramulisque teretibus subalbido-tomentosis; foliis oblongo- lanceolatis acutissimis, rariùs obtusis, suprà glabris nigricantibus, sub- tùs niveis; peduuculis angulatis ; corollœ segmentis ovatis obtusis

HERBAIUI TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4o3

interdùm emarginatis; ovario imâbasiglabiosupernè tereti puberulo ; stylo subnullo , stigmatibus brcvibus conoideis glabris. Avicennia alba Bhtm. Bijd. p. 8ii.Rhe.ed. pars IV. t. /|5.

Rami teretes, tomento subglauco vix conspicuo undique inspersi. Folia opposita 3-4 poil, longa , i circiter lata, oblongo-lauceolata , arutissima , basi in petiolum subatteuuata, subuninervia , nervis lateralibrs vix conspicuis, integerrima , coriacea, supra glabetrima nigrescentia , subtùs tenuissimè puberula sub- nivea, breviter petiolata, petiolo basi subcanalieulato. Fnflorescentia spicata, spicâ brevi congestâ subrotundâ. Pedvjncili axillares vel terminales, petiolis lon- giores , angulati , apice bibracteati. Flores sessiles 3-bract.eati, bracteis subovato- rotundis concavis ciliato - tomentosis. Calyx profupdè 5 - partitns , segmentis erectis subrotundo-ovatis, obtusis, ciliatis, extrorsùm lonientosis. Corolla niono- petala lin. i'/2 vix longa; limbo 4-P;llt>to subœquali; segmentis introrsùm gla- bris , extrorsùm puberulis, subrotundo-ovatis, obtusis], interdùm apice emarginatis. Stamina 4 , 1ère ad corollœ apicem inserta , corollœ segmentis dimidio breviora, filamentis glabris; antlieris introrsis bilocularibus , subrotundo-orbiculatis. Styhjs cylindraceus , basi et apice eompressus tomentosus. Stigma bipartitum, segmen- tis conoideis adpressis, facie interna planis, subœquahbus. Ovarium cylindraceum, glaberrinium,biloculare, loculis 2-ovulatis,ovulis oblongis basi obtusis, pendulis. Fructus

Obs. Je me permettrai d'ajouter quelques mots à la phrase que donne M. Richard ) pour caractériser Y Avicennia lomentosa L., et je propose, pour cette espèce, les carac- tères suivants :

A. ràmis ramutisque teretibus cano- tomentosis; foliis oblongo- lan- ceolatis acutis, basi sensïm in petiolum attennatis , snprà nitidis subtils cano-lomentosis; corollœ segmentis ovato-ellipticis subacutis extrorsùm puberulis introrsùm glabris; staminibus stjloque corollam superantibus stigmatibus lineari-lanceolatis, inœqualibus ; ovario conoideo elongato, puberulo.

Les herbiers du Muséum ne possèdent aucun échantillon de V Avicennia tomentosa recueillis dans les Indes : ceux que cite M. A. Richard appartiennent à VA. alba RI. dont les fleurs présentent assez fréquemment les lobes delà corolle échancrés au sommet, ce que je n'ai pu observer sur celles de Y A. tomentosa provenant d'Amé- rique.

GESNERIAGEiE. EPITHEMA Blum. AlKINlA R. Br. CAR. GEN. Calyx tubulosus, quinquefidus aequalis.Corollaby- pogyna , irregularis , limbo patente, labio superiore bifido, infe- riore tripartito laciniis subsequalibus. Filamenta 4 : duo superiora fertilia; antlieris eobaerentibus ; inferiora sterilia. Stigma capila- tum. Capsula calyce cincta , unilocularis, circuinscissa! Placenta? 2 liberae, pedicellis parietalibus adnatis insidentes, undique se- ininiferae. Semina erecta, {uniculis èlongatis, exalbuminosa. (R. Br.)

(l) Ach. Rich. Astrolabe p. i. pag. ig5.

/|o4 herbarii t1m0rens1s descriptio.

Epithema Brunonis. E. foliis cordatis subdentatis pubescentibus concoloribus ; floribus caeruleis.

Epithema Brunonis Nob. Aikinia Brunonis Wali PL As. rar. 3. p. 65-66. t. 288 Obs. Tous les caractères du genre Epithema convenant bien à la famille des Ges- nariacées et s'appliquant de la manière la plus nette à celui de VAikinia donné par M. Brown , ainsi qu'à la figure de Fr. Bauer, m'ont forcé, pour maintenir le droit d'antériorité, de changer encore le nom à* Aikinia, déjà mal employé par M. Lindley, en celui A' Epithema publié par M. Blume en 1825. L'E. saxatile, seule espèce citée par ce dernier, ne paraissant pas convenir, par les caractères, à la plantede Java mentionnée par M. H. Brown (1. c), leur nombre se trouve ainsi porté à trois ; toutes semblent avoir la même manière de croître entre les rochers humides et ombragés.

J'ai emprunté à la flore de Wallich le caractère de la plante que je viens de citer; elle ne fait pas partie des collections faites à Timor par les naturalistes de l'expédition aux Terres-Australes. Elle habite les roches ombragées des environs de Coupang, elle a été recueillie, en fleurs et en fruits, au commencement du mois d'avril i8o3, par les naturalistes de l'expédition du capitaine Flinders.

PEDALINEjE.

josephinia iimperatricis. J. foliis lanceolatis vel acuminatis rotundatis integris subtùs subglau- cescentibus; segmentis calycinis ovato-lanceolatis obtusis inœqualibus , inferiori breviori ; corollae tubo brevi calyce tecto, fauce dilatatâ, la- bii inferioris lobis 3 , intermedio subrotundo-ovato subemarginato ma- jotï ; fructu puberulo 4-8-loculari.

Josephinia Imperatricis Vent. Malm. io3. J. grandiflora R. Br. Prod. 519. J. celebica Blum. Bijd. 77g.

Obs. La plante que j'ai sous les yeux provient du voyage du capitaine Baudin, et se trouve, par conséquent, être la même que M. H. Brown cite dans son Prodrome. De plus , des échantillons recueillis à Java par M. Leschenault, ne me laissent éga- lement plus de doute entre cette espèce et celle de M. Blume. Enfin, l'étude que j'ai pu faire du Josephinia Imperatricis conservé dans l'herbier de Ventenat m'a conduit à réunir, en une seule espèce cette plante, le J. grandiflora de la Nouvelle-Hollande et le /. celebica de M. Blume. En effet, un clés caractères les plus saillants de ces deux dernières espèces étoit d'avoir un ovaire à huit loges, tandis que Ventenat n'en a repré- senté que quatre dans la figure qu'il donne de son J. Imperatricis, quoique, dans son herbier, j'aie vu des fruits qui laissaient voir, delà manière la plus distincte, tous les passagesdu nombre quatre des loges à celui de huit, donné par M.R. Brown comme caractère du J. grandiJlora.Ce nombre assez considérable déloges, dans le fruit de ce genre, est peu fréquent parmi les plantes à corolles monopétales; les Ebénacées et les Ericinées en offrent presque seules des exemples.

JASMINEYE.

Jasminum lancifolium.

.1. ramis glabris , junioribus puberulis ; foliis oppositis ovato-lan- ceolatis acuminatis breviter petiolatis; floribus ad ramulorum api- cetn congestis sessilibus ; calycibus campanulatis dentibus subulatis puberulis tubo corollae jbrevioribus, corollae |limbo 7-partito, laciniis oblongo - lanceolatis acutis.

Rami erecti? teretes, graciles, glabri, cortice flavescente vestiti, in adultis lenticel-

HERBAMI TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4°5

lis raris insperso lineàque pilosâ interpetiolari notato , novellis puberulis. Folia opposita poil. 2-2 '/.g longa , i circiter lata , ovato-lanceolata, longiusculè acumi- nata, integerrima, basi rutundata , subnitentia, nervosa, nervo niedio supra im- presso , subtùs prominulo , breviler petiolata , petiolo lin. 1-2 longo , canaliculato ad médium articula to glabro in foliis novellis puberulo. Flores cymosi, cymisaxil- laribus, dicholomis, 5-floris pedicellis brevissimis ad ranmloruin apicem disposi- tis; pedunculi communes ebracteati, partiales bractéis setaceis ciliatis instructi. Caltx campanulatus,tubo extrorsùm hirsuto, 6-8-dentatus,dentibus tubo pedicëllisque lon- gioiibus setaceis, subdeflexis, ciliato-birsutis. Corolla poil. 1 longa ; tubus semi- pollicaris, cylindraceus, glaber ; limbus 7-8-fidus, lobis oblomjo-lanceolatis, acutis patentibus, demùm reflexis. Stamina 2 corolla? faucem œquantia , laciniis corollas alterna; lîlamenta tubo medio inserta, glabra; antherae biloculares lineares acutae. Stylus staruinibus brevior, filiformis, glaber; stigma altè bifidum, laciniis linea- çibus acutis. Ovariu.m globosum , disco subintegro basilari, calyce cinctum gla- bruni , biloculare, loculis monospermis. Fui crus...

Ohs. Cette espèce est voisine du Jasminum sessitiflonimX ah] par son inflorescence; elle s'en éloigne par la forme et la grandeur des feuilles, le nombre des fleurs, dont les divisions sont oblongues-lancéol es, au lieu d'être lancéolées aiguës. Elle me paroit également avoir la plus grande analogie avec le /. angustifolium; cependant, comme je n'ai pu comparer mes échantillons avec des matériaux authentiques, j'ai cru devoir la séparer comme espèce distincte.

Jasminum funale.

J. ramulis glaberrimis; foliis ovato-acuminatis basi rotundatis bre- viter petiolatis glaberrimis ; pedunculis axillaribus dichotomo-trifloris ; bractéis subulatis ; calycibtis campanulatis , dentibus acutis brevibits erectis , floribus 7-fidis lobis lanceolatis.

Scandens ? Rami 'glaberrimi cortice subgriseo vestiti, in adultis lutescente, no- vellisque| herbaceo lœvi et viridcscente? Folia i '/2-2 poil, longa , 1 '/2 circiter lata ovata vel ovato-lanceoIata,acuminata,basi rotundata, glaberrima,suprà subnitentia, breviter petiolata , petiolo 3-4 lin. longo canaliculato. Flores cymosi : pedunculi axillares folio breviores , erecti , trillori vel dichotomè - pluriflori glaberrimi , bracteati, bractéis ad basim pedunculorum minutis, acutis : pedicelli bracteolati ad apicem incrassati. Calïx campanulatus 5-dentatus, dentibus brevibus acutis erectis glaberrimis. Corolla semipollicaris; tubus cylindraceus subincurvus lin. 3-4 lon- gus,glaber : limbus 5-7-partitus, segmentis lanceolatis acutiusculis utrinque glabris. Stamina 2 ad tubi apicem inserta; filamenta brevia glabra : antherae lin. 2 longae, biloculares, loculis linearibus acutis. Stylcs filiformis, glaber,altè bipartitus, laciniis linearibus, staminibus brevior. OvariUM subrotundum disco basi cinctum , calyce vestitum, rudimento styli coronatum. Bacc.e didymas pisi magnitudine, violaceae, loculo altero interdùin abortiente.

Obs. Cette même espèce se retrouve a Java, elle porte, suivant Leschenault, le nom de Rabout-lento-langham. On se sert, dit-il, de ses tiges en guise de cordes. J'ai tiré de cette particularité le nom spécifique de l'espèce que je viens de décrire.

Jasminum parviflorum.

J. foliolis ternatis glabris ovatis longé acimiiuatis, petiolis ramu- lisque subpuberulis ; calycibus campanulatis obsolète dentatis ; corolla; limbo 4_pai'tif-o , lobis acuminatis.

Volubilis ?R ami teretes cortice glabro, seniores fuscescente vestiti, in adultis novel- lisque lœvi et virescente. Folia ternata, foliolis ovato-vel lanceolato-acuminalis, ter- ininali poil. 3 longo, 2 circiter lato, lateralibus plerumque minoribus, omnibus gla-

4o6 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTïO.

berrimis lsetè virentibussubcoriaceis, in petiolum angustatis vel basi rotundatis; pe- tioli communes flexuosi 2-3 poil, longi, teretiusculi, partiales inœquales, inferiores bre- viores semipollicares tenuissimè puberuli. Panicul/E axillares, non rarôgeminatas , longitudine variabiles, plerumque semipedales; pedunculis secundariis dicbotomis pedicellisque basi bracteatis, bracteis minutis acutis. GALTxcampannlatus lin. i lon- gus, obsoletissimè4-5-dentatus, coriaceus glaber. Corolla lin. 2-3 longa; tubuscylin- draceus calyeeduplolongior,limbus4-fidus segmentis lanceolatis acuminatis paten- tibus, demùm reflexis. Stamina 2 summo tubo inserta. Anther.e biloeulares lineares acuta; , corollœ faueem vix superantes. Stylus brevis glaber. Stigma bilobum. Ovarium rotundum , apice subdepressum, calyce reconditum, biloculare , loculis uniovulatis, ovulis suborbicularibus. Bacce didymae non raro altero lobo abor- tiente lateraliter dejectae , Cerasi avium magnitudine. Semina orbicularia , peri- spermo carr.oso: embryo longïtudinalis basi et apice subattenuatus.

Obs. Le J. didymum Forst. a la plus grande analogie avec notre espèce : cependant il en diffère par ses jeunes rameaux ainsi que par les pétioles et la face inférieure des feuilles, pubescents; ces dernières sont moins longuement acuminées que dans la nôtre : les divisions de la corolle sont oblongues , obtuses et non acumi- nées; les calices et les fruits sont identiquement les mêmes. Ces différences , toutes légères quelles peuvent paroître, m'ont cependant engagé à séparer cette plante de celle de Forster, dont je n'ai pu voir qu'un échantillon fort incomplet. En outre le Jasminum divaricatum R. Br. paroît être très voisin de l'espèce de Timor ; mais comme la phrase citée n'a pas suffi pour confirmer ce rapprochement,j'ai cru devoir en former une espèce distincte.

OLEINEjE.

Olea emarginata. O. foliis obovatis subrotundisve apice emarginatis crassis cartila- gincis supra nitidis , breviter petiolatis ; paniculis axillaribus Iaxis ; floribus pedicellatis, calycibus parvis bibracteatis ; fructibus ovoi- deis.

Olea emarginata Vahl, Enum. 1. I^i. Lamk. M. t. 8. f. ?.. Rcem. etSchutt. 1. 70. Du Pctù Th. herb.l

EBENACEiE.

DlOSPYROS RETICULATA.

D. glabra, ramis gracilibus; foliis petiolatis elliptico-ovatis oblon- gisve apice acuminatis, basi rotundatis aut insequilateralibus submem- branaceis , subtùs reticulato-venosis venis subpuberulis.

Diospyros reticulata Wilhl. Spec. pi. iv. p. 1 109. Pers. Syn. 1. p. 6a4-

DlOSPYROS MARIT1MA. D. glabra; foliis breviter petiolatis exacte vel oblongo-ellipticis basi et apice obtusis , coriaceis glabris ; floribus masculis axillaribus vel in ramis 3-~j confertis , i6-i8-andris; calycibus quadridentatis seri- ceo-puberulis 4-fidis.

Diospyros maritima Blum. Bijd. p. 669.

Raiui raniulique teretes',subgracilcs, glabri. Folia 2-6 poil, longa, 1 V2-2 1/2 lata, alterna, oblonga v. ovalia aut elliptica , obtusa , basi rotundata inaequilatera vel subangustata , coriacea , glabra, concoloria , supra subnilida , subtùs nervo

HERRARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4 °7

medio primariisque tenuibus prominulis, breviter petiolata, peliolo semi-poil, longo, semitereti, glabro. Inflorescentia; flores masculi axillares vel in ramulis 3-7 aggregati , sessiles. Calyx lin. i longus /|-5-dentatus , dentibus brevibus , acutis, ulrinque sericeo-puberulus coriaceus. Corolla ( ante anthesim) /|-fida , lobis obliquis ovatis acutis, tubulosa , tubo brevi culyce cincto, coriacea, extrorsùm se- riceo-puberula. Stamina 1G-18 incequalia, basi corolla; inserta ; filament is brevibus , hirsutis ; anthera; lanceolato-subulatae, basifixa1, biloculares, loculis longitudinaliter dehiscentibus. Ovarii rudimentum hirsutum. Flores hermaphroditi... Bacc.e dia- metro poJlicari axillares, solitariœ aut rariùs geminaî subsessiles, depresso-globosa» apice rudimento styli brevissimo notatae , basi calyce persistent e coriaceo 4-5-dentato cincta? , glabras. Semina magnitudine et forma Diospyri Loti.

DlOSPYROS PUNCTATA. D. ramulis subpuberulis; foliis ovato - lanceolatis basi rotundatis v. subcordatis apice acuminatis membranaceis, petiolis pubescentibus ; pe- dtinculis suprà axillaribus gracilibus trifloris , floribus breviter pedicel- latis calycibus ciliolatis.

Kami teretes cortice subrugoso fusco, juniores griseo vestiti , novelli herbacei subpuberuli. Folia alterna poil. 1 '/2-2 longa, lin. 5-iolata, ovato-vcl oblongo- lanceolata apice sœpiùs longé acuminata, basi rotundata vel subcorda ta, integer- rima, tenuia submembranacea opaca glabra, nervis paucis vix prominulis, medio supernè subpuberulo, cum petiolo pubescente lin. 1 longo continue Peduncull suprà axillares, graciles glabriusculi, triflori , floribus breviter pedicellatis pedieellis erectis vel cernuis basi bracteolatis, bracteolis fbliaceis. Calyx /(-partitus laciniis ova- tis, acutis ciliatis subcoriaceis. Corolla dextrorsùm contorta, 4-fil'a laciniis corda- lis, ciliolulatis,coriaceis. Stamina 16 quorum 8 majora, exteriora filamentis com- pressis glabris, 8 interiora minora subsessilia ; antberae oblongœ , acuminatœ , tenuiter puberulae. Pistilli rudimentum o.

Obs. L'aspect des rameaux , la couleur des feuilles et leur consistance font ressem- bler cette plante au D. conlifbtia Roxb. (H. Wall.) ; mais elle s'en distingue par ses feuilles acuminées à pétioles pubesceuts; par ses pédoncules longs et grêles, par son calyce cilié sur les bords, enfin par l'absence de rudiment d'ovaire dans lt- centre déjà fleur.

iEGICERE/E.

iEGICERAS MAJUS.

îE. foliis obovato-ellipticis rotundato-obtusis saepissimè retusis veno- sis, fructibus elongato-cylindraoeis.

iFjjiceras majus Gœrtn. Fruct. 1. p. 216. 1. 1\&. (excl. forte syn. Maugium florid «m Herb. Amb.) H'illd. Spec. pi. 1. n83. Poir. EiuycL Suppl. 1. p. i4g. Rœm. >-t Schult. Syst. Veg. !\. 5i 1. Blum. De Quib. pi fam. Enum. p. 20.— iEgiceras fragrans Kœniq Ann. Dot. 1. 129. cum le. R. Dr. Prod. 534- Spr. Syst. 1. 64i. -dEg. obovatum Blum. Bijil. 6g3. Khizopbora corniculata Linn. Spec. 635. Mangium fiuticosum corni- culatum Rumpli. Amb. 111. 11 y. t. 77.

CAMPANULACE/E.

Sphenoclea ZEYLANICa.

S. foliis oblongis obtusis integerrimis glabris; pedunculis oppositi fo- liis erectiusculis ; floribus dense spicatis.

Sphenoclea zeylanica Gœrtn. Fruct. 2. p. n3. t. 2!. £ 5. fVilld. Spec. 1. p. 927. Sprenq. Syst. 1. p. 622. Vahl. Symb. 3. p. 34- Pongatium iudicum Lamk. Encwl.

4o8 HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO.

5. p. 564- Ejusd. III. i. p. 443- n. 1991. Gaertnera Pangati Retz. Obs. 6. p. 24. Pongati Rheed. Mal. n. p. 47- *■ 24-

Obs. Le rapprochement de ce genre de la famille des Campanulacées , appartient à M. Walker-Arnott (in litt.). En effet plusieurs caractères rapprochent cette plante de cette famille. Il est curieux de voir que Wilklenow, dans son Species, la place entre le S amollis , avec lequel M. A. L. de Jussieu sembloit lui trouver de l'analogie , et près du Campanula, dans la famille duquel le range M. Walker-Arnott.

GOODENOVIEiE.

SCiEVOLA KOENIGII.

S. ramis teretibus glabris, foliis obovatis apice subrepandis utrinque glaberrimis in petiolum attenuatis, petiolis basi pilis albis sericeis vestitis, cymis glabris, floribus pedicellatis ; calyce 5-partito, segmentas lineari- laneeolatis puberulis.

Scœvola Kamigu'Palil , Symb. m. p. 36. Wîlld. Spec. 1. p. g56. Lamk. Encycl. 1. p. i46- Rœm. et Schull. Syst. 5. p. 160. Blum. Bijd. 720 Scaavola Lobelia herb. Linn. fid. R. Br. Prod.

COMPOSITE.

VERNONIA PROLIFERA.

G. caule herbaceo striato puberulo , foliis subrotundo-ovatis obova- tisve repando-subangulatis interdùm oblongis integtis obtusis, subtùs pallidioribus, basi in petiolum attenuatis ; paniculis terminalibus ramo- sis, ramis proliferis , involucro flosculis dimidio breviori.

Conyza proliféra Lamk. Encycl. 2. p. 84. Willd. Spcc. 3. p. 1926. Pers. Syn. 2. p. 426. Spreng. Syst. 3. p. 5t2. Blum. Bijd. p. 896. Rumph. Amb. v. t. 104. f- t-

Vernonia diffusa. G. caule herbaceo striato ramoso diffuso glabro ; foliis lineari-lan- ceolatis obtusis v. mucronatis integris in petiolum attenuatis glabris; ra- mulis cymoso-paniculatis ; capitulis longé pedunculatis Iaxis.

Herba annua? ramosa, diffusa, glaberrima, rami adscendentes, sulcato-striati glaori, ramulis alternis axillaribus elongatis apice cymoso-paniculatis plurifloris. Folia i-4 poil, longa vix semipoll. lata , sparsa, lineari-lanceolata, obtusa v. mucro- nulata superiora subsessilia , subintegra, penninervia , suprà glabriuscula viridi- purpurascentia, subtùs pallidiora subtomentosa, inferiora in petiolum attenuata, petiolo glabro. Capitula pedunculata subsecunda , basi foliolo abortivo lineari-subu- lato instructa. Involucru.m duplici série polyphyllum,foliolisinaequalibus, exterio- ribus flores subcequantibus , angustè - lanceolatis puberulis viridibus , interiori- bus circiter 12, lineari-lanceolatis erectis acutis introrsùm nitidis, sessilibus basi subconnatis seriùs reflexis. Rachis subconvexa subtuberculata glabra. Flosculi circiter 24 tubulosi glabri violacei. Goroll* tubus cylindraceus infundibuliformis; limbus 5-lidus segmentis lanceolatis acutis extrorsùm ciliatis.ANTHERvE inclusae linea- res basi emarginatae. Stylus glaber bipartitus, ramis exsertis papillosis reflexis. Akenia suboblongo- turbinata apice truucata , subtetragona; glaberrima pallida; pappus albus biserialis , seriei exterioris brevior, interior flosculis subaequalis sca- briusculus.

Obs. Cette espèce appartient au groupe du Vernonia einerea Less. (Conyza L.); elle se distingue par ses feuilles linéaires lancéolées de couleur purpurine en dessus, par les folioles de fin volucre moins aiguës et principalement par ses fruits oblongs ,

HEuBARII TIMOREKSIS DESCRIPTIO. 4°9

suhiurbiiiés, glabres, jaunâtres, et non cylindriques et velus comme dans l'autre espèce. Le Vernania que nous venons de décrire se retrouve également a la Nou- velle-Hollande, aux îles stériles de la cote occidentale.

Elephanthopus SCABER.

E. caule tereti piloso strigoso ; foliis radicalibus oblongis repando- sinuatis obtusis, caulinis lanceolatis acutis margine subtùs revolutis sessi- libus; pedunculis axillaribus terminalibusque elongatis; involucri folio- lis cordatis acutis.

Elephanthopus scaber Linn. Willd. Spec. l\. 238g. Les's. Linnœa. Blunt. Bljd.p. 890. Rheed. Mal. x. p. i3. t. 7.

Pluchea INDICA.

P. ramis teretibus tenuiter striatis glabris; foliis obovato-lanceolatis dentatis mucronulatis vel obtusis, basi integrissubsessilibus glaberrimis; corymbis terminalibus mùltifldris, capitulis parvis ; involucri foliolis ovatis obtusis glabriusculis.

Pluchea indica Leasing. Linwva. vi. i5o. Composit. Gen. p. 207. Baccharis indica Linn. Spec. pi. i2o5. Laink. Encycl. 1. p. 346. Willd. Spec. 3. p. 12 16. Sonchus javanus Rumph. Arnb. 5. p. 299. t. 104. f. 2?

Pluchea balsamifera.

P. ramis teretibus sericeo-tomentosis ; foliis oblongo-lanceolatis den- tatis, dentibus mucrone acuto lœvi terminatis subtùs sericeo-tomentosis, {)etiolis foliaceis 2 - 4 - dentatis; involucri foliolis linearibus sericeis axis ; floribus purpureis.

Pluchea balsamifera Lessing. Linnœa 6.Syn. gen.Comp.io'j . Conyza balsamifera Linn. Spec. IVilld. Spec. 3. p. ig'4- Spreng. Syst. 3. p. 5o8. Bltim. Bijd. p. 8g5. C. odorata Rumph. Herb. Amb. vi. t. 24. f. l.pl 1208. Bnrm. Ind. 178.

Blumea ACUTATA.

B. caule berbaceo ; foliis ramealibus oblongo-lanceolatis serratis sessilibus, suprà intense viridibusscabriusculis, subtùs puberulis; racemis compositis, ramis elongatis laxè paniculatis tomentoso-subincanis; capi- tulis subsessilibus vel longé pedunculatis; involucri foliolis linearibus sericeis.

Plumea acutata. D. C. Prod. ined.

Herba ramis erectis striatis , ramulisque axillaribus elongatis nudiusculis cymoso-paniculatis apice viridibus. Folia alterna 3 poil, longa, obovato-lanceo- lata, serrata basi in peliolum subattenuala, sessilia suprà pilis brevibus basi tuber- culatis inspersa , obscure viridia subtùs pubescentia pallidiora. Capitula subses- silia demùm longé pedunculata, pedunculis pilis brevibus mollibus inspersis. Invo- lucrum campanulatum triplici série polyphyllum, foliolis inoequalibus , exteriori- bus lanceolatis extrorsùm sericeo-incanis, interioribus linearibus integerrimis basi connatis, margine praeserlim pilosis. Rachis subconvexa paleacea, paleis setaceis. Fi.osculi tubulosi graciles glabri ochroleuci. Foeminei ambitùs multiseriati : tubo hlirormi cylindraceo , limbo breVissimè 5 - dentato. Stylus longissimè exsertus lilirormis,glaber. Flosculi hermapliroditi, circiter 4 centrales, tubulosi apice dila- tati, limbo 5-dentato dentibus erectis? lanceolatis acutis extrorsùm piloso-ciliatis. Stamina 5, filamentis tubi iniae basi insertis. Anthère lineares basi einarginatae laudatœ , apice processu ovato terminât*. Stylus filiformis, basi usque ad médium

hmales du Muséum, t. III, ?>' série. 53

4lO HERBARH TIMORENSIS DESCR1PTIO.

glaber, denrinn papillosus, exsertus. Akenia pappo albo argentato corollam sub- a:quautedenticulato coronata, cylindracea, slriata, glabra.

Obs. Cette espèce se distingué du Blurnca lacera, par ses panicules lâches et il randes , à pédoncules alongés, supportant un ou trois capitules dont les folioles de l'involucre sont couvertes de poils soyeux et blancs.

BLUMEA CICHORI1FOLIA.

B. ramis herbaceis striatis glabriusculis, junioribus divaricatis te- nuissimè tomentosis ; foliis radicalibus v. inferioribus latis liratis protundè lobatis denlatis niembfauaceis glabriusculis caulinis runci- natis, superioribus spbintegrîs ; capitulis junioribus sessilibus demùm pedunculatis ; involucri foliolis linearibus acutis glabriusculis , rachide glabra.

Blumea cichorhfolia D.GPrcirf. inèd.

IIeuba ramis striatis glabriusculis, ramulis axillaribus divaricatis nudiusculis apice cymoso - paniculatis , pubescentibùs , pube molli albâ subcinereis. Folia radicalia, ( disjuncta ) pedalia, pinnatifido -incisa, lobis ovatis acutis, terminait latioiï, grosse duplicatoque dentata , dentibus niucronatis glabro', supra gla- briuscula viridia . subtùs subpallidiora , pilis brevissimis inspersa ; caulina run- cinata dentata basi subattenuata sessilia , utrinque pilis mollibus inspersa, su- prema lanceolato - linearia sub intégra , tenuissimé tomentosa. Capitula ut in praecedenti. Involucrum campanulaiiim , Hosculos aequans , triplici série poly- phyllum, toliolis inaaqualibus, exterioribus lanceolatis valdè acutis nervo medio vi- ridi , aetate non rare purpurascente notatis, inferioribus exacte lincaribus glabrius- culis, integerrimis ad apicem ciliatis. Hachis plana glabra , vix tuberculis notata. Flosculi tubulosi graciles glabri ochroleuci, ambitùs feminei multiseriati. Coroi.l* Uibus tîliformis cylindraceus limbo brevissimè 5-dentato. Stylus longé exsertus glaber, ramis linearibus arcuatis. Flosculi hermaphroditi centrales circiter l\ tubu- ioso-cylindracei, linibo 5-dentato, dentibus ovato-lanceolatis acutiusculis, extrorsùm glabriusculi. Stami.xa 5, filamentis tubo imâ basi insertis liberis : antlierae lineares basi emai'ginatai caudatae, apice processu ovato terminata?. Stylus filiformis interne glaber supernè papilloso-hirsutus, ramis linearibus acutis. AKENiA(inimatura) pappo albo corollam subaequante coronata, cvlindracea, pilosa, vix striata.

Obs. Cette espèce diffère de la précédente, par ses feuilles caulinaires Urées ou roucinées, par les folioles de l'involucre presque glabres , et souvent colorées en violet.

Blumea sessiliflora.

B. ramis herbaceis erectis ranmlisque virgatis striatis puberulis ; loliis stibrunciuatisv. laneeolato-obloiigis irregulariter serratis sessilibus subaurioulatis puberulis ; capitulis axillaribus plerumqiie sessilibus 3-5 glomeratis ; involucri foliolis linearibus puberulis; rachide gla- bra subtuberculatâ.

Herba ramis ut in praecedentibus, ramulis elongatis virgatis erectis, Folia al- terna poil. 3 longa, i lata, lanceolato-oblonga obtusa, cum mucrone brevi, vel sub- runcinata et irregulariter dentata, basi in petiolum subattenuata sessilia subauricu- lata , superiora lanceolata acuta dentata. Capitula sessilia rarissime pedunculata per tolam ramulorum longitudinem tel natîm glomcrata ocliroleuca. Involucrum campanulatum polvpliyllum , foliolis exterioribus interioribusque linearibus exte- rioribus viridibus puberulis, inferioribus iiriëà viridi notatis submembranaceis ciliatis. Hachis plana subtuberculatâ, glabra. Flosculi tubulosi cylindracei glabri ochroleuci , ambitùs multiseriati feminei ut in sp. prœcedenti bus. Flosculi her-

iiFnmnii timorensis descriptio. \u

mapfaroditi réunies circiter f. , tubulosi subcvlindraeei limbo 5-dentato , dentibus lanceolatis erectis extroisuin pilosis. Genitai.iv ut in sp. praecedentibus. Akenia oblonga , striata, pilosa

Olis. Cette plante et la précédente ponrroient n'être que des formes diffé- rentes d'une même espèce; cependant ses rameaux alongés, vi mi nés, ses capitules sessiles disposés par trois ou cinq, dans toute la longueur des rameaux à l'aisselle de feuilles qui sont très petites, m'ont engagé à la distinguer de la première espèce. Les herbiers du Muséum possèdent snus le nom de Conyza lacera Lamk. plusieurs plantes qui semblent avoir la plus grande analogie avec la plante de Timor.

Blumea Timorensis:

B. ramis ramulisque tenuiter striatis pubescentibus; foliis infimis pe- tiolatis lanceolatis irregulariter duplicato-et. acutè dentatis, caulinis sessi- libus; capitulis axillaribus aut ad raniulorum apicem paniculato-con- fertis; involucri foliolis pubescentibus; floseulis violaceis.

Blumea Timorensis D.C. Prod. inecl.

IIerba biennis? ped. 1-2 alta, ramis pluribus è basi erectis foliosis tenuiter stria- tulis dense puberulis, apice florigeris. Folia radicalia obovata basi in petioluui attemiata , raulina seniiamplexicaulia, lanceolata, acuta, irregulariter duplicato- et argutè senata, supra puberula, subtùs pubescenti-tomentosa interdùm subvelu- tina, subinembranacea penninervia, erecta , concoloria. Capitula ad ramulorum apicem corymboso-paniculata, sessilia vel pedunculata , ramuli floriferi secundarii axillares pauciflori. Involuchum antè anlhesim campanulatum, foliolis linearibus acutis exterioribus viridibus pubescentibus apice subplumosis , interioribus sub- membranaceis apice longe ciliatis. Hachis subplana subtuberculata. Flosculi ambitûs feminei multiseriati tenuissimè cylindraçei , glaberrimi, basi et apice incrassati. Styli ramis corollœ ttibum superantibus. Flosculi bermaphroditi purpu rascentes centrales pan ci , tubulosi subcyliiidracei, limbo 5-dentato, dentibus ovatis erectis, extrorsùm puberulis. Genitai.ia ut in sp. praecedentibus. Akenia oblonga tenuiter striata pilosa pallida.

Obs. J'avois primitivement réuni cette plante au Conyza bifoliata, espèce fort douteuse et qui comprend sous ce nom, ainsi que le C. lacera plusieurs plantes distinctes. M. De Candolle à qui je dois l'obligeance de quelques renseignements sur les Composées de Timor, regarde cette espèce comme encore inédite.

Blumea tenella.

B. anima casspitosa caulibus erectis teretibns; foliis oblonfjis vel lanceolatis acntis grosse et acutè dentatis basi rotundatis glanduloso- puberulis sessilibus ; pedunculis axillaribus elongatis erectis nudis unifions; involucri foliolis linearibus acutis glanduloso- puberulis, floseulis ocliroleucis.

Blumea tenella D.C. l'rod. inecl.

Hlrha , cajspitosa , ramis erectis tenuiter striatis puberulis, gemmis lanatis albis, ramulis axillaribus foliosis. Folia alterna l-'/, poil, longa, semi-poil, cir- ci ter lata , oblonga acuta, basi rotundata, dentata dentibus distantibus, erecta v. Iiori/.ontalia , sessilia utrinque glandnloso-subpuberula. Capitula longe pedun- culata, pedunculis axillaribus elongatis 3-4 poil, iongi» nudis apice unifloris, subglandulosn-puberulis. Involucru.w campanulatum polypbyllum, foliolis exte- rioribus brevioribus linearibus, interioribus acutis glanduloso- puberulis , apice ciliatis viridibus. Raciiis convexa tubeiculis brevibus notata glabra. Flosculi tu- bûlësi cvlindracci glabri ocbroleuci , ambitùs pluriseriati feminei filiformes tennis

4 12 HERBARII TIMOREN'SIS DESCRIPTIO.

simi , inter pappi setas vix distincti. Fioscuu hermaphroditi centrales 1 1 , tufou- losi cylindracei apice subdilatati subinfundibuliformes , limbo 5-dentato, dentibus erectis ovatis obtusis, non rarô uno minori, glabris. Genitalia utin sp. praeceden- tibus. Arenia cylindracea,tenuissimèstriata, pilosa, flavida.

Obs. Cette espèce paroit être intermédiaire entre les Conyza scabra et foliosa, à en juger d'après les phrases citées par Sprengel.

Baccharis AREORESCENS.

B. ramis teretibus cicatriculis foliorum notatis glabris ; foliis obovato- oblongis apice subrotnndis mucronulatis vel subtruacatis , supernè grosse dentatis basi integerrimis in petiolum attenuatis; corymbis axillaribus pedunculatis ; involucri foliolis biserialibus, exterioribus ovato-oblongis obtusis , interioribus linearibus acutis glabriusculis.

Baccharis arborescens Linn. Manl. 28/1. IVilld. Spec. 3. p. igt4- Font, ex Herbl

Obs. Ayant pu comparer la plante de Timor avec un échantillon de l'herbier de Fors ter, je me suis assuré de leur identité , quoique dans celle de Timor les feuilles soient plus grandes, moins coriaces et à nervures moins prononcées; les folioles de l'involucre ainsi que le réceptacle, sont parfaitement semblables dans ces plantes, qui ont de l'analogie avec le Conyza refusa Lamk. originaire des îles Bourbon et Maurice, mais qui en diffère néanmoins par la forme des folioles de l'involcure et par l'absence des poils.

Sphjerakthus INDICUS.

S. foliis lanceolatis serratis decurrentibus glabris ; pedunculis so- litariis oppositifoliis alatis ; capitulis globosis.

Sphœranthus indiens Linn. JV'dld. Spec. 3. p. 23g4- Spreng. Syst. 3. p. 4°9- Blum. Bijd. p. 891. Lamk. III. t. 718. f. 2. Burm. Zeyi. t. 9.4. f. 3. Rlieed. Mal. x. p. 83. t. 43.

MON EIN TELES REDOLENS.

M. caulibus ramosis ramulisque alatis ; foliis decurrentibus obovatis lanceolatisve obtusis integris subrugosis subtùs tomentoso-incanis ; spicâ terminali densâ ovato-globosâ.

Monenteles redolens La Bill. Sert, austr. cal. p. t. 6. Tessaria redolens Lessing. Linnœa. vi. p. i5i. Gen. Comp. p. 207. Gnaphalium redolens Forst. Prod. n. 535. Conyza redolens Willd. Spec. 3. p. 1931. Pers. Syn. 2. p. 429.

Obs. Le genre Monenteles établi par La Billardière doit être conservé et séparé du Tessaria delà Flore du Pérou, àraisonde ladisposition des capitules ou de l'inflores- cence, et de la forme de Paigrette; enfin l'ensemble général de la plante sépare nette- ment le Monenteles des espèces de Tessaria qui sont toutes des sous-abrisseaux amé- ricains à feuilles pétiolées blanchâtres, etc. Si je sépare, contre l'opinion de M. Lessing , le genre de La Billardière et celui de Huiz et Pavon , je propose de ré- unir auTessaria \egoare Gynlieteria de Willdenow qui ne me paroit pas en différer. J'ai cherché à m'assurer si le genre Phalacromesus de Cassini , fondé en partie sur ce que la fleur centrale est dépourvue d'aigrette , en étoit réellement privée ; mais je n'ai pu trouver dans les herbiers du Muséum, le Conyza riparia de Kunth, aux dépens duquel Cassini avoit établi ce genre.

Senecio APPENDICULATUS.

S. fruticosus, ramis tomentoso-niveis; foliis oblongis basi et apice atte- nuatis dentatis suprà glabriusculis subtùs tomentoso-niveis, infernè auri-

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4i3

culato-dentatis ; corymbis terminalibus axillaribusve; involucro foliis li- nearibus subulatis basi insperso.

Senecio appendiculatus Less. Synop. Comp. grn. p. 392. Synarthrum Cass. Dict. se. nat. 5i. p. 437- Conyza appendiculata Lamk. Eiuycl. 2. p. 88. n. 3i.

06s. Comme j'ai pu comparer cette plante avec celle qui a servi de type à M. La- mark,j'aipu par cette raison être certain de leur identité. M. Lessing l'a justement réunie aux Séneçons, dont elle a tous les caractères; la base des anthères offre à un degré remarquable l'articulation qui caractérise les étamines dans la tribu des Sénécionées.

Senecio QUADRIDENTATUS.

S. foliis sessilibus auriculato-saghtatis v. linearibus acutis integris vel dentato-pinnatis serratis, subtùs tomentoso-niveis ; capitulis panicu- latis ; akeniis oblongo-linearibus obtusis striatis sub-interdùm tubercu- latis rostratis.

Senecio quadridentatus La Bill. Sert. Aitst. Caled.

Crassocephalum sonchifolium.

C. caule lterbaceo laevî ; foliis inferioribus liratis grosse dentatis amplexicaulibus, superioribus cordato-v. sagittato-lanceolatis serratis vel subintegris.

Crassocephalum sonchifolium Less. Linuœa. vi. p. 252. Gen. Comp. p. 3g5. C. cernuum Moènch. Cacalia sonchifolia tVilld. Spec. 4- p. 1730. Bhim. Bijd. p. 908. Burin. Zeyl. 61. Senecio cernuus Linn. Syst. p. y56. Sonchusamboinen- sis Bumpli. 5. p. 297. t. io3. f. 1. Rheed. Mal. 10. p. i35. t. 68.

ÈCLIPTA ERECTA.

E. caule ramoso diffuso substrigoso ; foliis lineari - oblongis acutis distanter subundulato - serratis subsessilibus ; peduuculis axillaribus geminis ( altero minori ) folio subbrevioribus ; floribus subinfundibuli- formi-campanulatis.

Eclipta erecta Linn. Syst. &!\j. Swartz, Obs. 3i 1. Vahl, Symb. 1. 74. fVilld. Spec. 4. p. 2217. Riimph. Amb. 6. t. 18. f. 1.

Eclipta prostrata. E. caule prostrato , ramis subgracilibus elongatis substrigosis ; foliis subsessilibus ovato-ellipticis vel oblongo-linearibus subintegris strigo- sis ; pedunculis geminis; floribus campanulatis.

Eclipta prostrata Linn. Mant. 286. Vahl, Symb. 1. p. 74. fVilld. Spec. 4- 2218. Spreng. Syst. 4- 6o3. hue ducit verbesina et cotula prostrata Linn.

Obs. Les péricarpes des Eclipta avant leur maturité bleuissent au contact de l'air, et prennent une couleur, d'indigo à la manière de certains bolets. Selon Lou- reiro , on se sert de ces plantes pour teindre les cheveux en noir.

ÀDENOSTEMMA VJSCOSUM.

A. ramis angulatis basi glabris apice glanduloso-subpuberulis; foliis ovato-vel oblongo-rhonibeis versus médium serratis obtusiusculis, basi in petioluni subattenuatis glabris; pedunculis axillaribus termi- nalibusve paucifjpris glandulosis; iuvolucri foliolis lanceolatis obtusius-

ji/i HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

culis glabriusculisque; akeniis oblongo-obovatis angulosis glanduloso- tuberculatis setâ 4-coronatis.

Adenostemma viscosum Forst. Prod. Less. Gen. Composit. p. Î56i Obs. J'ai pu comparer la plante que je viens de citer avec un échantillon authen- tique de Forster, conservé dans les herbiers du Muséum.

WOLLASTONIA STRIGULOSA. W. ramis striatis ; foliis ovatis acutis argutè serratis longé petio- latis strigulosis, pedunculis axillaribus elongatis unifions.

Wedelia strigulosa Less. Gen. Composit.' p. 222. Buphialmum helianthoides Forst. B. australe Spr. Syst. p. Verbesina strigulosa Gaudich. Freyc. It. Bot. pag. 463.

WOLLASTONIA SCAERIUSCULA.

W. caule herbaceo; foliis petiolatis oppositis ovato-rhombeis vel lanceolatis dentatis trinerviis ; pedunculis axillaribus terminalibusque simplicibus; involucri foliolis ovato-lanceolatis obtusiuscnlis.

Var. « robustior glabriuscula.

Wollastonia scabriuscula D. C. Prod. ined. Eclipta scabiiuscula \JVall. herb. Verbesina biflora Blum. Bijd. p. 91 1:

Rami herbacei subtetragoni glabri , juniores pube rarâ inspersi. F01.1A poil. 2-4 longa, 1-2 et ultra lata, ovato-rhomboidea vel lanceolala attenuata, basi rotundatu vel acuminata, grosse et irregulariter dentata, trinervia, subcoriacea, suprà tuber- culato-scabra, pilis adpressis brevibus, ad venas densioribus et tenuioribus, basi tuberculo destitutis, albis, subtùs pallidiora pilis tenuibus adpressis inspersa, petio- lata, petiolo poil. 1 et ultra longo basi incrassato, suprà canalicuiato glabriusculo. Pedunculi communes axillares ad ramorum apicem dispositi, subdichotomi, basi foliis lanceolatis trinerviis basi et apice angustatis dentatis infernè instructi. Capi- tula radiât a longiusculè pedunculata. Involucri foliola exteriora lineari-oblonga vel ovato - lanceolata, obtusa, extrorsùm pilis tenuibus inspersa. Rachis bracteata bracteis oblongis apice 3-angularibus , iuterioribus plicalis. Radii oblongi tubulosi apice obtusi vel tridenticulati. Stylus glaber bifidus, ramis linearibus acutis reflexis. Akenia obovata puberula tenuiter striata. Flosculi disci , tubulosi glabri, laciniis oblongis obtusis , non rarô medio 2-3 nervosis. Stamina lineari-oblonga, processu ovato- appendiculata. Stylus filiformis glaber, ramis arcuatis apice incrassatis , basi disco epigyno cyathiformi cinctus. Akenia adulta , obovata apice pilosiuscula , seriùs cuneata subfungosa, calva vel pappo aristato, aristis 3 inœqualibus coronata.

Obs. Le genre Wollastonia encore inédit, et crée par M. De Candolle, se distingue du IFedelia par ses akènes épais obovés ou turbines, ombiliqués au sommet, tantôt complètement nus, tantôt munis d'un pappûs composé de 1 à 5 arêtes sétiformes, un peu roides, fragiles et caduques. D'après M. De Candolle, ce genre est plus voisin de VHeliopsis que du ffedetia. Toutes les espèces de Wollastonia appartiennent à la flore indienne.

La variété 2 se reconnoit à ses dimensions plus grandes dans les feuilles qui sont plus membraneuses, et moins dentées. Les folioles de l'involucre sont sem- blables ainsi que les rayons et les fleurons hermaphrodites, qui se présentent assez fréquemment à quatre parties, dont deux sont pourvues de nervures moyennes , tandis que les autres en sont privées.

Wollastonia asperrima. W. ramis teretibus substrigosis ; foliis petiolatis lanceolato-attenua- lis acutis serratis basi acutis , trincrvulis , utrinque asperrimis involucri

HEniîARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4'^

loliolis lanceolatis ; bracteis acute acuminatis ; akenlis ohovatis apice tiuncatis angulatis tenuissiinè punctulatis v. tubcrculatis ; pappo sub- unisecto.

IIeuba annua ramosa ramis adscendentihus teretibus glahriusculis,novellis substri- jjosis. Folia opposita poil. i-'/2 longa , semipoll. lata, lanceolato-attenuata,acuta ser- rata,basi acummata t ri nervia, nervis vix prom midis, supràpilisalbisbasituberculosis inspersa, asperrima, subiùs strigosa, non rare inêequilatera petiolata, petiolosemi- pollicari subtereti scabro. Capitula solitaria terminalia pednnculata subrotunda. Involucki foliola intima folii sa lanceolata retiexo-patentia , supra scabra. Bracte.l obovato - lanceolata: , acutœ, erecta?, extrorsùm strigosœ. Rachis brevis conoidea

jjlabia. Coroi.la Akema obovala obtusa apice pilosa pappo aristato, aristis

duabus inaequalibus doronata, tenuissiinè punctulata tuberculisque inspersa fnsca.

Obs. Cette courte description a été faite d'après un exemplaire unique, conserve dans les lierbiers du Muséum.

PlNARDIA CORON ARIA.

P. foliis pinnatisectis , lobis linearibus acutis glabris ; pedunculis axîllaribus tcrminalibusquc unifloris; involucri foliolis viridibus ovatis vel lanceolatis glaberrimis , margine scarioso-membrauaceis. .

Pinardia coronaria Cass. Lessiny. Syn. Comp. p. 255. Chrysanthemum corona- rium Liiw. fVilld. Spec. pi '.\. p. ai 48. Lamk. M. t. 678. f. 6.

LOP.ANTHACEjE.

VlSCUM COMPRESSUM. V. apbyllum ; ramis infernè teretiusculis, ranmlis articulatis , arti- culis pollicaribus lin. 1 '/2 circiter latis ancipitibus uninerviis basi sens'im attenuatis, junioribus apice acutiusculis ; floribus i-3 ad articulornm apices oppositis sessilibus ; baccis magnitudine grani pi- péris.

Viscum comprcssum Poir. Encycl. supp. 2.861. Blum. éxspecimA V. articulatum Var. j3 timoriense D.C. Prorf. 4- p. 284.

Obs. M. De Candolle a établi sa variété du Viscum articulatum sur des échantillons complets, c'est-à-dire dont les rameaux n'etoient point tronqués et alloient en s'attenuant au sommet, tandis que la plante conservée dans l'herbier de Burmann a presque tous les articles supérieurs délachés et semble ainsi les avoir arrondis. J'ai pu comparer des échantillons du Viscum compressumde Java, donnes au Muséum par M. Blume, et me convaincre, comme le supposoit déjà M. De Candolle, que le Viscum comprcssum I'oir. étoit la même plante que celle de Burmann. l'eut-étre devra-t-on encore réunir au V. articulatum le V. moniliforme Blum. , qui semble, d'après la phrase qu'en donne cet auieur, n'en différer par aucun caractère bien tranché. <

Viscum orientale.

V. ramis teretibus; foliis lanceolato-oblongis, vel obovato-spathulatis pblusis basi acuminatis interdùni inœquilateralibus obscure trinerviis coriaceis opneis.

Obs. Les échantillons que nous avons examinés étoient tous sans fleurs ni fruits : aussi est-ce avec doute que nous rapportons ces fragments à la plante deWilldenow, auxquels cependant elle convient très bien ainsi qu'à la phrase qu'en a donnée M. Blume, Bijdr. p. 666.

4l6 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

LfJRANTHUS 1NDICUS.

L. ramis teretibus ; foliis oppositis ovatis vel lanceolatis apice ob- tusis basi acuminatis vel subattenuatis penninerviis iutegerrimis co- riaceis glabris; racemis axillaribus solitariis folio brevioribus ; floribus solitariis vel ternis pedicellis brevibus ; bracteis connatis subrotundo- ovatis, corollae lobis 5 linearibusfiliformibus acutis; ovario subgloboso ; baccâovatâ ( fructibus Lonicerœ cœruleœ similibus) pulvere cœsio sub- ductâ.

Loranthus indicus Desr. Lamk. Encycl. 3. p. 601. Rœm. et Schult. 7. p. 1 49- D- C- Prod. 4. p. 3o5. Blum. Flor. Javœ. Fasc. 34 135. p. i4- Lonieera zeylanica Gœrln. Fruct. 1. p. 1 37. t. 272.

RUBIACEiE.

SPERMACOCE HISPIDA.

S. caulibus herbaceis diffusis tetragonis glabris ; ramulis ad angulos ciliato-hispidis ; foliis ovatis vel oblongis apice obtusis interdùrn mucro- nulatis scabris ; stipulis glabriusculis dentato-setosis dentibus ciliatis vaginâ longioribus ; floribus 2-4 sessilibus; capsula subrotundo-ovatâ puberulâ , calycinis dentibus lineari-lanceolatis erectis coronatâ.

Spermacoce hispida Linn. Mant. 558. D. C. Prod. l\. p. 555. Blum. Bijd. ex specim. Spermacoce scabra IFilld. Spec. 1. 572. S. hirta Rottl. PI. Ind. 1. 378. Murr. Comrn. Gœtt. 3. p. 77. t. 5. Cliam. et Schlecht. in Linnrea. 1828. p. 355.

La figure de Rheede représente les tiges et les rameaux du S. scabra cylindriques, tandis que les échantillons que j'ai sous lesyeux , et qui sont les mêmes que ceux que M.DeCandolle a eus en communication, lesont évidemment tétragones. Jen'ai pas eu à ma disposition des individus assez complets pour pouvoir décider si la citation donnée par M. DeCandolle est exacte sous d'autres rapports ; quoi qu'il en soit, j'ai pu m'assurer que le S. hispida de M. Blume est la même plante que celle de Timor : il faudra donc, comme le prévoyoit M. De Candolle, réunir ces deux plantes sous le nom le plus ancien de S. hispida.

Dentella REPENS. D. caespitosa diffusa ; foliis lanceolatis acutis in petiolnm attenuatis glabris ciliato - scabris ; floribus axillaribus solitariis subsessilibus ; capsulis globosis pilis membranaceis vestitis; calycinis segmentis lineari-lanceolatis.

Dentella repens Forst. Gert. 26. t. i3. Lamk. III. t. 118. Blum. Bijd. 990. D.C. Prod. 4.419- Hedyotis repens Lamk. III. 1^0,^. Oldenlandia repens Linn. Mant. 4o.

O. repens Burrn. herb. est Peplis Portula! Rumph. Amb. 6. t. 170. f. I\.

Oldenlandia biflora.

O. caulibus erectis debilibus scabridis; foliis lineari-lanceolatis, ju- nioribus scabriusculis ; stipulis membranaceis lanceolatis ciliato-fim- briatis; pedunculis axillaribus 2-3-floris folio brevioribus; corollâ in- trorsùm glabrâ.

Oldenlandia biflora Linn. Spec. i-j^. Ro.xb. Fl. Ind. 1. p. 445. D.C. Prod. 4- 426-

Hedyotis biflora Smith, in Rees. Cycl. 17. n. i5. Gerontogea biflora Cham.et Srhlecht! in Linnœa 182g. i55. —H. diffusa Wdkl. Spec. 1. 566.

HERBA1ÏII TIMORENSIS DESCR1PTIO. 4 '7

Oldenlandia PANICULATA.

O. herbacea glabra suberecta ramosa, ramis tetragonis; foliis lan- ceolatis vel ovato - lanceolatis nmcronulatis in petiolum atténuâtes; stipulis inciso-dentatis deniùm subiritegris ; cymis axillaribus terminali- busque Iaxis paucifloris; floribus 2-3 longé pedicellatis ; capsula sub- bemisphaericâ.

Oldenkkadia paniculata Llnn. Spec. 1G67. D.C. Prod. l\. I\i-]. Hedyotis racemosa Lamk. Encycl. 3. p. 76. ///. t. 62. r. 2. Blum. Bijd. p. 972.

GONOTHECA BLUMEI.

G. annua glabra erecta ; caule tetragono ramulisque subteretibus ; foliis lanceolatis suboblongisve in petiolum attenuatis , superioribus subsessilibus ; stipulis cura petiolis connatis subintegris membranaceis glabris ; pedunculis ad ramulortun apicem axillaribus trifloris ; segmentis calycinis subrotundo - ovatis acutis, nervo medio alato in pedicellum decurrente.

Gonotheca Blnmei D. C. Prod. 4- 4a9- Hedyc.lis plerita Blum. Bijd. 972. Conyza chinensis (Non. Linn.) Burin. Flor. Ind. 179.

Ois.D'après un échantillon authentiqueduGoiiof/ieca.B/uinei,j'ai pu m'assurer que POldi'iilandia alata , cité par M. De Candolle dans son Prodrome, p. 427 5 t'°'t être réuni, comme il le soupçonnoit, au Gonotheca Blumei.

Fernelia BUXIFOLIA.

Var. * Timorensis. F. ramosissima, ramulis junioribus compressis glabris; foliis obovalibus suprà nitidis subtùs opacis glabriusculis, sti- pulis ciliolatis ; calycinis segmentis lanceolatis acutis introrsùm to- mentosis ; fructibus axillaribus solitariis subovatis.

Fernelia buxifolia Lamk. M. i/[-8. A. Rich. Rub. p. 258. D.C. Prod. 4- 3g8.

Obs. La forme comprimée des rameaux qui sont entièrement glabres, celle" des fruits un peu plus petits et moins arrondis, ainsi que les divisions calycinales, plus longues et plus aiguës, distinguent cette variété des échantillons originaires de File Bourbon.

POLYPHRAGMON SERICEUM.

P. ramis teretibus glabris , ramulis pube rarâ sericeâ inspersis ; foliis lanceolatis , suprà glabriusculis subtùs prœsertim ad nervos pube longâ sericeâ inspersis; stipulis lanceolatis acutis membranaceis extrorsùm sericeis valdè deciduis ; floribus axillaribus solitariis ; calyce tubuloso-campanulato 5-deutato ; baccis globosis glaberrimis.

Polyphragmon sericeum Dcsf. Mem. Mas. 6. p. 6. t. 2. et 2 bu. D. C. Prod. 4- 445. Axanthes timoriensis D. C. Prod. l\. p. 44 '•

Obs. J'ai été à même de rapporter avec certitude Y Axanthes timoriensis de M. De Candolle au Polyphragmon sericeum Desf., ayant eu en communication les mêmes matériaux que ceux sur lesquels M. De Candolle avoit établi l'espèce R Axanthes,

Annales du Muséum, t. III, 3" série. 54

/|l8 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

GUETTARDA SPECIOSA.

G. .ramulis cylindraceis pube brevi fulvàque vestitis; foliis suboor- datis obovatis aut subrotundis breviter acuminatis supra glabris subtùs pallidioribus puberulis ; stipulis deciduis lanceolato - acutis pubes- centibus.

Guettarda speciosa Linn. Spec. i4o8. Lamk. III. t. 1 54- f- 2. D. C. Prod. 4. 4^5. Cadamba jasminiflora Sonn. voy. t. 128. Rliced. Mal. l\. t. 47 et 48-

Myonima ovata.

M. foliis brevissimè petiolatis subsessilibus subcordatis ovato-oblon- gis obtusis suprà uitidisi nervoso-reticulatis subtùs venosis ; corymbis tcrminalibus ; calycinis dentibus brevibus subobtusis puberulis; corollae iobis ovato-suboblongis obtusis tubo longioribus ; stigmate exserto.

Myonima multiflora Acli. Rich. Rub. i32. var. Ixora parviflora Poir. Suppl. 3. 207. Eugenia violacea Lamk. Encycl.Z. p. 200. Myrtus androsœmoides Poir. Dicf. 4- 4°9-

MORINDA CITRIFOLIA.

M. rainis cortice laevi flavescente , ramulis tetragouis glabris ; foliis ovato-lanceolatis basi attenuatis glabris ; stipulis membrana- ceis deltoideis basi eonnatis glabris ; peduuculis axillaribus brevibus ; lloribus in capitulum dispositis.

Morindn citrifolia Linn. Spec. a5o. D. C. Prod. I\l\£>. Gœrtn. fr. 1. i44- 1. 29. Ham. Trans. Soc. Linn. lond. i3. 533. Rheed. Mal. 1. p. 97. t. 52. Rumph. Amb !{.

*■ 99-

Chasalia capitata.

G. ramis glabris; foliis petiolatis lanceolato-obovatis apice acunii- natis ; stipulis lanceolatis acutis petiolo longioribus persistentibus ; calycinis segmentis lanceolatis acutis ; fructibus in capitulum aggregatis baccâ sessili angulatâ.

Chasalia capitata D. C. Prod. 4- P- 53. Psychotria capitata Sieb. FI. Maurit. n" 56. An Chazalia Commersonii Juss.?

Obs. L'unique exemplaire que j'ai eu, et que je rapporte au C. capitata D. C. Prod., comparé avec des échantillons rapportés de l'Ile-de-France n'offre pas de différence notable. L'échantillon conservé dans les herbiers du Muséum et récolté par Com- merson, ne diffère de celui de Timor, que par ses feuilles plus petites, pluscour- tement pétiolées, par les fruits moins alonges, caractères qui varient du reste sur d'autres échantillons de même localité.

IXORA TIMORENSIS.

I. ramulis teretibus ; foliis glabris oblongis basi et apice atte- uuatis majusculis ; stipulis lanceolatis acutis integris interdùm basi dilatatïs subdeltoideis parvis; cymis terminalibus axiliaribusque pedun- culatis gracilibiis Iaxis; calycibus miuitnis vix dentatis ; corolla» lobis oblongis obtusis fauce puberulâ.

Rami teretes cortice lasvi, juniores subcompressi glabri. Folia 5-8 poil. longa, 1 Vï"2 .'/» lata ) clliptico-oblonga, basi et apice attenuata iulpgerrima subcoriacea penniner'via , nervo medio suprà impresso, glaberrima, breviter petiolata , petiolo

HElîBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO. I\ 19

4-6 lin. longo supra caualicu'ato cum nervo continue glabro. Stipule interpetiola- resramisadpressae,ovato-lanceolatae subacuta; intcrdum basi dilatatœ connatas de presso-deltoidae, subcoriaceoe glabrae. Ctrlje terminales v. axillares folia aequantes peduncalatae,pe3unculisaxillaribus3-4 poil, longis. brachiatis, gracilibus, paucifloris pari iali busqué dichotomo-2 au t 3-floris.I'ioREspedicellaticoccinei,anteanthesindex- trorsùmcontorti. Calyx parvus urceolatus, obsolète 4-denta tus, glaberri mus. Corolla infundibuliformis 4-6 1. longa, glabra,tubo calveem4-6°superante, limbo 4-partito, lobis oblongis obtusiusculis reflexis, tubo longioribus glabris, fauce pilosà. Stamina 4 reflexa,fauci inserta.corollse lobis sulxcqualia. Anthère linearesacutae basi einargi- nala', filarnentis brevibus pilis corollœ subreeonditis, subeompressis glabris. Stylus filiformis subcapillaris basi itjcrassslus glaber supernè birsutus. Stigma exsertum bifidum , laciniis iinèaribus obtusis patulis. Ovarium subcylindraceum apice pilosum biloculare, loculis raonospermis. Fhuctus: drupa dipvrena,globosa, ralyce persistente minimo coronata , glabra, magnitudine fruclûs Ribh ntbri : pyrena motiosperma cbartaceo - cornea . sublicmisphairica dorso convexo subsulcato, in- trorsùm plana.

Obs. Cette espèce nie paroit voisine du P.avetta odorata Blum. , d'après Ja comparaison avec un échantillon envoyé au Muséum par l'auteur; elle en diffère néanmoins par ses feuilles moins coriaces et de couleur égale et très lisses sur leurs deux faces au lieu d'être opaques en dessous; la panicule est aussi beaucoup plus étalée dans la nôtre.

Pavetta IXDJCA.

P. ramis teretibus ramulisque glaberrimis ; foliis elliptico-lanceo- latis basi attenuatis breviter petiolatis ; stipulis acuminatis; pauiculis gracilibus multifloris ; floribus pcdicello tenui; corollae laciniis lineari-oblongis obtusis reflexis tubo dimidio brevioribus ; staminibus Iinèaribus acutis stylo exserto subbrevioribus.

Pavetta indica Lirai. Spec.160. I). C. Prod.l\. /\go.Blum. Bijd. gzi.Gœrtn. fr. i.t. 25. Bot. Rey. t. 198. Pavetta alba Fcilil, S'ynib. 3. p. il.? Ixora paniculata Lamk. Dicl. 3. p. 344. —I. Pavetta Ro.xb. FI. Ltd. 1. p. 3o,5. —Pavetta Rheed. ftort. Malab. 5. t. 10.

Gynoctodes coriacea.

G. foliis oblongo - ovalibus breviter acuminatis v. obtusis basi inaequilateralibus coriaceis, ( dessiccatione nigricautibus ) ; fructibus breviter pedicellatis, axillariluts globosis.

Ovnoctodes coriacea Blum. Ilijd. yg3. Acli. Rich. Rub. 208. D. C. Prod. 4- p- 46/

P/EDKRJA FETIDA. P. foliis ovatis subcordatis acuminatis petiolatis glabris ; paniculis axillaribus terminalibusve dicbotomis divaricatis : floribus pedicellatis, bracleis minutis ciliatis ; corollis introrsùm villosis.

Paederia fetida Linn. Mont. 52. Lamk. Encycl. 2. p. 257. ///. h. 166. f. 1. D.C.Prod. 4- 47'- Sîeb. ft- maur. rxsic. n" 82. Gentiana scandens Lour? ex herb. Apocynum retidum Burin. Irtd. 71. Rumph. Amb. 5. t. 160.

Stylociiohina PUBIFLORA.

S. ramulis subteretibus ; foliis ovalibus basi et apice breviter acuminatis petiolatis subtùs ad nervos puberulis ; stipulis submem- branaceis; floribus axillanbus pedicellatis; calyce campanulato decem-

/J20 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

dcntato, dentibus 5 majoribus spathulatis; corollâ tubo brevi, laciuiià subrotundo-ovalibus margiue undulatis.

Rami subrugosi ramulique subteretes, lenticellis orbicularibus v. linearibus notati-. glaberrimi. Folia juniora (inspeciminibus ineis tantùm suppetentia) poil, i longa- '/, circiter lata, ovata, basi et apice breviter acuminata, subcoriacea, penninervia nervis subtùs pubescentibus,vixprominulis,petiolata,petiolo lin. 3-4 longo subtereti puberulo. Stipula interpetiolares , submembranaceae , glabroe. Flores axillares panci breviter pedieellali. Calyx campanulalus io-c!entatus, dentibus inœqualibus, 5 majoribus spathulatis tubo brevioribus, 5 rninimis alternis aculis, extrorsùm sub- hirsutus introrsùm laevis. Coroli.a subrotata , subcoriacea , tubo brevi cylindraceo calycem aequante, introrsùm medio coron à pilosâ instructo; limbo patente 5-par- tito, laciniis subrotundo-ovatis obtusiusculis subundulato-crispis, extrorsùm sericeo- puberulis. Stamina 5 fauci corollas inserta, vixexserta, subssesilia, filamentis bre- vissimis glabris. Atjther.e oblongre obtusas supra basin affixœ , erecta?, introrsae longitudinaliter déhiscentes : pollen globosum laeve. Stïlus basi et apice incras- satus basi urceolo carnoso, cupuliformi, glabro, cinctus. Stigma bilamellatum, segmentis crassis ovatis obtusis , extrorsùm convexis , facie plana implexis. Ovarium urceolo coronatum , biloculare, loculis i-ovulatis, ovulissumnio loculo affixis, pendulis,integumentosubreticulato.

UMBELLIFERiE.

Petroseliînum sativum.

P. caule erecto angulato ramoso glabro ; foliis nitidis inferioribus petiolatis , foliolis ovatis 3-fidis incisis serratisve basi cuneatis ; supe- riorum laciniis laneeolatis integris, summis lineari-lanceolatis; involu- cellis fîliformibus subpuberulis; ovariis carpellisque pubescentibus.

Petroselinum sativum Hoff. Umb. Apicum petroselinum Lihn, Spec. 3jg. D. C. Pmd. 4- '02.

Obs. Cette plante, tronquée dans sa partie supérieure, a produit des rameaux dont les ombelles beaucoup moins garnies que dans l'espèce cultivée; les fleurs semblables en tout au Persil commun, s'en distinguent par les ovaires et les fruits couverts de petits poils blanchâtres. Cette variété est due probablement au climat sous lequel elle a végété.

Anethum GRAVEOLENS.

A. caule tereti; foliis 3-piunato-partitis glabris glaucis laciniis lineari-capillaceis, apice albido ; carpellis margiue dilatato piano cinctts, iugisque dorsalibus pallidioribus.

Anethum graveolens Linn. Spec. 377. D. C. Prorl. 4- '86. Pastinaca Anethum Spreng. Selinum Anethum lîotli.fl. germ. 1. p. i43.

Daucus Carota.

D. caule glabro ; foliis altè 3-pinnatis ', pinnatifidis , laciniis lan- ceolatis cuspidatis glabris, petiolo basi dilatato hispido; involncris um- bcllaiu siibaequaiitibus.

Daucus Carota Linn. Spec. 348. D. C. Prod. 4- an. Spreng. Syst. t. p. 897.

Obi. Une chose assez étrange, c'est que nous venons d'observer les ovaires et les fruits du Petroselinum, se couvrir de poils tandis que nous voyons disparoitre ces mêmes organes sur les tiges et les feuilles du Daucus Carota, qui sont entièrement glabres dansles échantillons rapportés des mêmes lieux.

herrarii tim0rens1s descriptio. /yi\

Hydrocotyle asiatica.

H. caule repente glabro ; foliis pctiolatis orbiculato-reniformibus apice aequaliter crenatis basi dentatis, sinu aperto subarcuato, junio- ribus ante evolutionem lànatis; umbellis brevissimè pedunculatis 3-5- floris; earpellis suborbiculatis reticulato - venosis subrugosis glabris obscure 4~costatis.

Hydrocotyle asiatica Linn. Spec. 234- Rie h. Hyd. t. 55. f. m.D.C. Prod.({.p. 6i . Rlum. Bijd. p. 882.— Pes equinus Rumph. Amb. 5. p. 455. t. 169. f. 1. Codagam Rheed. Mal. x. p. 91. t. 46.

RAlSUNCULACEi-E.

Clematis riternata.

C. ramis angulosis rubescentibus glabris; foliis biternatis, foliolis grosse dentatis mucronatis, petiolis cirriformibus longis; floribus pa- niculatis,pedunculis 3-floris; segmentis calycinis ovato-oblongis obtusis stamina paulô superantibus extrorsùm puberulis apice subinflexis.

Clematis biternata D. C. Prod. 1 . p. 6.

Caulis sarmentosus : rami 4-5-angulati, glabriusculi, rubescentes, ramulis oppo- sitis basi nodosis gemmas lanuginosas subprominentes gerentibus. Folia opposita biternatlm secta glabra, praeter ad basini puberarâ inspersa : foliota poil. 2 '/3 longa, 1 '/2 lata, ovata grosse dentata, dentibus distantibus mucronulatis, nervis subtùs prominulis pilosis, terminale saepè basi subbeordatum, petiolata, petiolo communi poll.icirciter longo, canaliculato,refle.\o, cirriformi glabriusculo; partialibus polli- caribus s*pè pube rarà inspersis, petiolulis 1. 2. longis pilosiusculis. Flores albi hermapliroditi, paniculati, pedunculis in cymas brèves desinentibus; pedunculus comnninis pollicaris canaliculatus, glabriusculus, partiales 4-3 1. longi pubescentes. Calïx 4-partitus, segmentis ovato-oblongis obtusis I. 2 - 3 longis 1 latis extror- sùm tomento albido ad marginem densiore vestitis et crassioribus. Coiiolla o. Stamina circiter 3o inaequalia, segmentis calycinis panlô breviora, filamentis complanatis glabris. Anther^e basi affixœ, oblongai, obtusœ, biloculares long'itudi- naliter delnscentes. Styu 8-10 erecti villis longis albisque tecti. Stigmata papil- losa curvata obtusa semicylindrica. Ovaria oblonga setis albicantibus recondita, stylo coronata , staminibus subbreviora, filamentis asqualia. Carpella ovoidea subcompressa, pilosa in caudam longâm sinuato-recurvatam villosam , producta setis longis plumosis albicantibus stigmatibusque persistentibus, sessilia.

Obs. Cetle espèce paroît voisine de la Clematis viryinica Lour. (non Linn.) Cocli. p. 345 ; mais elle s'en éloigne par la disposition alternée de ses feuilles au lieu d'être simplement ternée; quant aux autres parties décrites par Loureiro, elles paroissent avoir de la ressemblance avec cette espèce.

MAGNOLlACEiE.

Michelia Champaca.

M. foliis ovato-oblongis lanceolatisve longissimè acuminatis supra glabris, subtùs petiolis pedunculis stipulisque sericeis.

Michelia Cbampaca Linn. Spec. 7.56. Lamk. Encyel. 1. p. 690. ///. 1 1. t. 493. Willd. Spee. 1 1 . p. 1 260. Roxb. Ind. 2. p. 656. D. C. Prod. p. 1 . 79. Gandich. in Freye. II. bol. p. 4o. Blum. Bijd. p. 7. Ejusd. Flor. Jau. p. g. t. 1. Cbampaca Rheed. Mal. 1. p. 3i. t. 19. - Sampaca Rumph. Amb. 2. 199. t. 67.

42 2 HERBARH TIMORENSIS DESCRIPTIO.

MlCHELIA TSJAMPACA.

M. ramulis sericeo-tomentosis; foliis elliptico-oblongis basi atte- nuatis apice acuminatis , suprà glabris subtùs reticulato-venosis pubes- centibus; stipulis lineari-oblongis acutis extrorsùm sericeis.

Michelia Tsjampaca Linn. Mant. 78. D. C. Prod. 1. 79. Blum. Bijd. p. 7. M. se- ricea Pers. Syn. 2. gl\. Sampaca sylvestris Rumpli. Amb. 2. p. 202. t. 68.

ANONACEiE.

Anona muricata.

A. caule subarboreo; foliis ovato-lanceolatis glabris subnitidis, pe- dimculis solitariis axillaribus unifloris ; petalis exterioribus cordatis acuminatis, interioribus obtusis ; fructibus muricatis, mucronibus car- nosis.

Anona muricata Dun. Monog. Anon. p. 62.

Anona SQUAMOSA.

A. caule arborescente; foliis lanceolatis glaberrimis pellucido-punc- tatis; petalis exterioribus subclausis; fructibus ovoideis squamosis.

Anona squamosa Linn. Spec. ^j. Dunhl. Monog. p. 369. D. C. Prod. 1. 8f>. Muni. Bijd. p. 1 1 .

Anona reticulata.

A. foliis oblongo-lanceolatis acutis glabris subpellucido-punctatis, petiolis pubescentibus; floribus longé pedunculatis, pedunculo glabro foliis subopposito ; calyce brevi; petalis clausis lanceolatis obtusis ex- trorsùm puberulis.

Anona reticulata Linn. Spec. n$j. (Excl. syn. Rumpli.) Dun. Monog. p. 7-2. Blum. Bijd. p. 11. Anona-maram Miecd. Mal. 3. p. 23. t. 3o-3i.

Uvap.ia TIMORENSIS. U. arborescens , foliis ovali-oblongis acuminatis obtusis basi subcor- datis, suprà pube simplici vestitis , subtùs stellato-tomentosis ; peduncu- lis oppositifoliis; carpellis breviter pedicellatis subrotnndis aut ovato- oblongis tomeutosis.

Uvaria timorensis Blum. FI. Javœ. p. 21. (videt. aff. Guatleriœ rufœ.)

UVARIA ODORATA.

U. arborea; foliis breviter pet iolatis ovato-oblongis acuminatis basi obliqué rotundatis subsinuatis utrinqueglabriusculis; pedunculis axilla- ribus ramosis ; petalis lanceolato-acuminatis acutis tenuissimè puberulis calyce sextuplo brevioribus.

Uvaria odorata Lamk. EncycU 1. p. 5gS. ///. 11. t. 49-5- f- i- tV'dld. Spec. 11. p. 1262. Blum. FI. Jav. Ann. p. 29. t. 9. et i4-— Unona odorata Dun. Monog. p. 108. U.C. Prod. 1. p. 90. Spreng. Syst. 11. p. 637. Blum. Bijd. p. \l\.~- U. leptopetala D.C. Sysl. 1. p. 496. Ëjusd. Prod. 1. p. 91. Deless. le. sélect. 1. t. 88. Cananya Bumpli. Amb. 11. p. ig5. t. 65.

GUATTERIA RUFA.

G. ramis teretibus junioribus rufo-tomentosis ; foliis ovalibus vel

lIKUliARlI TIMOBENSIS DESCMPTIO. 42^

ovato-oblqngis àcutîs v. obtusis basi subrotunclato - cordatis utrintjtië tomento riifo vel'utinis; pedunculis brevibus oppositifoliis 1-2-floris bracteâ ovatâ subreniformi tomentosâ niedio suffultis; foliolis calycibis brevibus concavis ovatis obïongisve obtusis extrorsùm subtomeutosis.

Guatterià rûfa ; Dun. Moriogr. p. 129.1.29. Anona tomentosâ Vald, in fiérb. Juss.

MENISPERME/E.

Clypea glaucescens. Tab. XVIII.

C. ioliis peltatissubrotundo-ovoideis mucronatis integerrimis subtùs glaucescejntLDus 5 pedunculis axillaribus umbellatis petiolo brevioribiis; baccis obovatis glabris ; putaniine compresso arcuato margine costato. Gocculus japonicus var. (3. D. C. Prod. 1. 96.

Caulis volubilis ; rami teretes striati ramulique juniores glabri. Foi.ia alterna poil. 3-4 longa , 2-3 '/» lata, peltata, subrotundo-ovoidea acutiuscula , mucronata , rariùs suborbiculata, iutegeriïma , palmatinervia nervis subtùs vix prominulis, membranacea glaberrima, subtùs glaura suprà viridia, peliolata petiolo 3 poil. circiter longo tereti glabro. Flores circiter g- 1 5 dense capitato-globosi, capitulis umbellatis, urilbellis pluriradiatis; pedunculis axillaribus folio brevioribus glabris, partialibus 3-5 1. longis (quinque circiter) quibusdam solitariis. Floues masculi. Calyx 6-partitus,' foliolis obovato-oblongis, obtusis, redis, stamen subaîquantibus, submenibranaceis , seriùs patulis, medio lineâ viridi notatis. Petala 3 obovato- cuneata? staminé post anthesin breviora. Stamen 1 centrale, hlamentum crassum cylindraceum apice subampliatum, glabrum. Anthera peltata, orbicularis î-locu- Iaris,locul6 rima circula ri déhiscente. Pollen minimum globosum. Flores feminei singuli basi, bracteâ lineari subulatâ iustructi. Sepala 6 exteiiora ovato-lanceolata , interiora subrotunda membranacea. Ovarhm ovoideum , stigmatibus 5 subulatis intermedio saepè majori coronatum , glabrum erectum, demum curvatum sub- reniforine. ISaccs: obovatœ compressas glabra?; putamen reni forme, osseum, trans- versè rugosum. Perispermum subnullum. Embrto arcuatus cylindraceus, cotyledo- nibus radiculam a?quantibus.

Obs. Cette espèce paroît voisine du Clypea venosa Lilum. Bijd. qui appartient au genre Stepliania de .Lour^irR. Sprengel ainsi que M. Liarkling ont déjà signalé la similitude de ces deux genres; mais comme il existe un genre Stephatiia dans la famille des (Japparidees, je pense qu'il vaut mieux conserver le genre établi par M. liluine, que de créer des changements de noms, qui font toujours confusion dans la Synonymie. M. Gaudichaud a rapporté une espèce de ce genre du portJackson.

COCCULUS POPUL1FOLIUS.

C. glaber; foliis majusculis cordatis subacuminatis iutegris coriaceis basi quinquenerviis nervulis hiierioribus borizoutalibus superioribus obliquis; paniculâ amplâ polycarpà.

Cocculus populifolius D. C. Prod. 1. p. 97.

Kami teretes regulariter striatuli , medullà farcti , glabri. Folia majuscula, poil. 6-8 lotlga, 4-5 lata (foliis Populi angulatae similia), cordata, breviter acuminata, intégra basi quinquenervia, nervis subtùs prominulis, primants teniùoribus horizon- talibus, seçundanis obliquis supra limbi médium evanescentibus, glabra, coriacea, petiolata, petiolo poil. G-8 longo, tereti glabro basi incrassalo. Pa;nicvjla (Iruclilera) ampla, ramosa, rainis alternis subdiffusis, polycarpà, pedicellis apice iucrassatis. FnicTis conflalus e drupis 3-i Ciceris arietini sive fructibus Cerasi aviurn magnitu- d i ne subverrucosis, versus basim stylo decitl 110 cicatriculâ rotundâ notatis ; fœtis

/p4 HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO.

putamine sphœroideo osseo verrucoso; semen putamini conforme. Perispirmim i;ranuloso-carnosum. Embryo curvatus, cotyledonibus radiculâ triplo longioribus. membranaceis pellucidis 3-nervulatis.

COCCULUS LEPTOSTACHYUS.

G. ramis tenuibus ; foliis petiolatis ovalibus ovatove - lanceolatis mucronatis, basi rotundaris, trinerviis utrinque glaucescentibus ; spicis Iaxis folio brevioribus; floribus minimis vix pedicellatis fuscis.

Cocculus leptostachyus D. C. Syst. i. p. 528. Ejusd. Prod. i. p. 99.

Kami graciles teretes erecti? subglauci, juniores superne tantùm subpuberuli, gemmis parvis rufo-velutinis. Folia alterna 1-2 poil, longa, 1 '/2 lata , ovalia v. ovato-lanceolata acutiuscula mueronulala basi trinervia , nervis interne coalitis pilis rufis inspersis, supernè evanescentibus, subcoriacea, integerrima glaberrima pallidè virentia subglauca petiolata, petiolo 1 '/3 poil, longo, gracili ad apicem saepe subgeniculatosubpiloso. Flores subspicati, spicis axillaribus laxifloris; bractea parva subulata pedicello brevi pilosiusculo insidens. Calyx 6-partitus, foliolis biserialibus, exterioribus tribus ovato-lanceolatis parvis, extrorsùm pubescentibus, interioribus majoribus obovalibus obtusis concavis margine submembranaceis. CoROLLA:petala 6 biseriata, foliolis calycinis opposita , oblongo-obovata obtusa apice subinflexa, supra basim biauriculata. Stamina 6 distincta, petala subaequanlia , filamentis basi et apice crassiusculis, medio petalorum aunculis circuinplexis. Autherœ introrsa- subrotundae, depressione transversali subquadrilobœ. Ovarii rudimentum centrale subtrilobum, lobis acutis, minimum sanguineum.

Cocculus brachystachyus.

G. ramis teretibus gracilibus; foliis petiolatis ovalibus mucronatis basi rotundatis 3 - 5 - nerviis glabris ; spicis petiolo brevioribus basi pilis rufis vestitis ; baccis obovato-rotundis laevibus nigris.

Cocculus brachystachyus Syst. 1. p. 528. D. C. Prod. 1. p. 99.

Rami ut in spec. prœcedenti, sed pilis crebrioribus. Folia poil. 2'/2-2 longa, circiter 1 lata, ovalia mucronata, basi rotundata, 3-5-nervia, nervis secundariis supra limbi médium evanescentibus ( ut in prœcedenti) subcoriacea utrinque virescen-

tia nec glaucescentia , petiolata petiolo ut in sp. prœcedenti. Flores Spic.e

fructiferœ petiolo dimidio breviores. Bacc^e obovatœ, subcompressœ, sulco dorsali notatœ,imâquebasi cicatriculâalbâ,stigmatum vestigio,notatœ, glabrœ, nigrœ, sub- pruinosœ.

Obs. Cette plante , dont je ne connois que les fruits , pourroit bien être l'individu femelle du Cocculus leptostachyus dont elle ne diffère que par les feuilles un peu plus larges à 5 nervures, au lieu d'être tri nerviées comme elles le sont dans l'espèce précédente; leur couleur diffère aussi légèrement : elles sont plus vertes dans celles- ci que dans le Cocculus leptostach)-us , mais on sait que ces différences légères de teinte se rencontrent fréquemment dans les espèces de cette famille. Du Petit- Thouars, dans ses Observations sur quelques espèces de Cissampelos (1), s'est appuyé de différences analogues à celles que présentent les deux espèces qui nous occupent, pour démontrer que l'individu femelle du Cissampelos rnatiritiana , avoit les feuilles cordées , tandisque le mâle les avoit peltées. Les différences entre les deux espèces de Timor ne se trouvent que dans la nervation , les feuilles étant quinquénerviées et glauques en dessous dans le Cocculus brachystachyus. La forme des épis , leur mode de pubescence, ainsi que celle des pétioles et des bourgeons, sont exactement les mêmes dans ces deux plantes, que je suis porté à regarder comme la même es-

fi) Desvaux, journal de botanique, 2, 1809, p. 65.

HERBABII TIMOBENSIS DESCBIPTIO. 42^

pèce à laquelle il faudra joindre encore, je pense, le Coccukts Plukenetii D.C., qui fie paroît pas en différer.

CRUCIFERES.

SlNAPIS TIMOUIANA.

S. glaberrima , caule erecto ramoso ; foliis caulinis oblongo-lanceo- latis obtiisiusculissubintegrisbasiin petiolum longum attenuatis; siliquis erectis glaberriniis.

Sinapis limoriana D.C. Syst. 2.616. Ejusd. Prod. t. p. 219. Deless. le. 2. 1. 88. S. chinensis vet brassicata? Gaudich. in Freye. It. bot. p. cj5.

Herba giabra. Caulis erectus supernè ramosus , teres laevis glaberrimus. Folia caulina oblongo-laneeolata 3-5 poil, longa, i'/, lata, superiora oblongo-linearia, subintegerrima obtusa, utrinque giabra, basi acuta , petiolata, petiolo longius- Clilo glaberrimo. Sric,£ terminales, erectœ, laxœ. Flores niagnitudine floris Sinapis nigrae,pedicellali, pedicellis filiformibus, glabris,l. alongis in frnetum teretibus sub- erectis, nec apice incrassatis, neque divergentibus (ut in bon. Delessertianâ). Calyx tetrapbyllus erectus caducus, foliolis lineai i-oblongis aequalibus obtusis, niargine meinbranaceis glaberriniis. Peiala (ex Del. Icon. ) subspatbulata intégra, giabra, calyce duplo longiora. Stamina sex, filamentis linearibus glabris basi dilatatis. Anthère oblonga; basi emarginatœ apice retrorsœ. Discus hypogynus subcarnosus undulato-quadrilohus? persistens. Stylvs brevis subteres, crassitate siliquam sub- aequans. Stigma parvum capitatuin obsolète bilobum. Sii.iquje (cum stylo) pollicem eirciter longae, seniilin. latœ crassae leviter compressée ascendentes , glaberrimaî.

Obs. Cette espèce diffère du Sinapis arvensis avec lequel elle a cependant de grands rapports par son calyce lisse, glabre, et non anguleux ou sillonné, 20 par ses feuilles qui semblent être glauques et sur lesquelles nous n'avons observé aucun poil. Nous ne pouvons nous servir de la position des siliques comme point de comparaison; on sait que ce caractère est de nulle valeur sur le S. arvemis, car il varie avec l'âge de la plante et a été cause de la formation de fausses espèces telles que .S. orien- tales, etc. Cependant, nous ne pouvons pas nous permettre de réunir celle-ci au S. ar- vensis, n'ayant à notre disposition qu'un échantillon incomplet, d'après lequel M. De Candolle a établi son espèce; cependant, commenous avons déjà, pour plusieurs autres plantes potagères introduites à Timor, observé des changements de même na- ture que celui que l'on observe sur cette plante, la disparition de tous les poils, nous croyons, ainsi que M. De Candolle, que cette espèce sera un jour réunie au S. ar- vensis.

CAPPARlDEiE.

GYNANDROPSIS AFF1NIS. G. glanduloso-pilosiuscula ; foliis infimis floralibusque 3-foliolatis ramealibus non rare pentapbyllis, foliolis obovatis iutegerrimis obtusis vel obscure acuminatis glanduloso-ciliolatis. Gynandropsis affinis Blum. Bijd. p. 5i.

Obs. Cette espèce se distingue du G. pentaphylla, sur-tout par la forme des feuilles et la pubescence glanduleuse qu'on trouve également répandue sur toutes ses parties. La forme des divisions calycinales, ainsi que celle des pétales et des étamines, ne m'a pas paru offrir des différences bien notables; celle du stigmate m'a semblé plus arrondie, moins déprimée que dans le G. pentaphylla; les semences sont aussi cou- vertes de plus d'aspérités , et offrent au contraire moins nettement les stries concen- triques qu'on remarque sur les graines de cette dernière espèce. Le G. affims croit non seulement à Java et à Timor, mais il paroit se retrouver dans tout l'archipel indien; je l'ai vu dans les herbiers du Musée, provenant des Philippines et des côtes de Coromandel. MM. Wight et Arnott la réunissent à tort, au G. pentaphylla.

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 55

/pR FIERBARII TJMORKNSIS DESCRIPTIO.

POLANISIA V1SGOSA.

P. piloso-glandulosa ; foliis 3-5-foliolatis , foliolis obovato-cuneatis oblongisve; staminibus 8-20, silicptâ oblongo-sessili striatâ glanduloso- birsuta.

Polanisia viscosa D.C. Prod. 1. p. 242- Blum. Bijd. p. 52.

Gappaius mariana.

G. inermis; foliis subrotundis glabris limbo petiolo decies longiore glabriusculo in novellis furfuràced ; pedicellis solitariis unifloris folia aequantibus.

Capparis mariana Jacq. Hort. Schanb. p. $7. 1. 109. D.C.Prod. 1. p. 245.

Ohs. La même plante a été rapportée par M. Gaudicbaud de l'île Timor et desiles Marie-Anne, d'où elle tire son nom spécifique.

Capparis dealbata.

G. aculeata ; foliis ovalibus v. ovato-lanceolatis obtusis rnucronatis coriaceis suprà nitidis, subtùs albo-tomentosis, junioribus subfurfura- ceis; pedunculis axillaribus solitariis geminisve brevibus ; segmentis calycinis extèrîoribus ovatis concavis puberulis.

Capparis dealbata D.C. Prod. 1. p. 246.

Oavjlis ramosus, ramis teretibus glabris subnitidis, ramulis pube brevi ferrugineâ inspersis. Stipulée parvœ,geniinaa, rccurva?, uncinatae, glabrae. Folia poil. 4 -2-longa, r'/.-io 1. lata, ovalia v. ovato-laneeolata , apice mucronata, basi rotundata, intégra submembranacea, suprà nitida, subtùs tomentosa, alba, reticulato-venosa , petiolata petiolo 1. 3-4 longo, térrugineo, demùm glabra'j. Flores axillares solitarii pedun- rulati, pedunculis terelibus petiolo aequaiibus, bracteis deciduis ebracteati. Calyx /5-partitus; sipalis 2 exterroribns concavis, 1-4 longi;, ovatis obtusis utrinque])uberulis, iiWerioribus majoribus ovato-lanceolatis suba'qualibus, subpubescentibus. Corolla: petala 4, petalis ealycisuba>qualibus 1.4-5 longis, 2 latis, obovalibus obtusis glabris. Stamina crebra, petala iiuilto superantia: filamentis poil, circiter longis, distinctis filiformil>usflexibilibiis,subcompressis.ANTHER.Eoblongaeobtusa;.OvARiuMovoideuni glabrum stipitatum, stipite gracili tereti, stamina superante, praesertim ad apicem pilosiusculo. FRucTusovoideus glaber, maturitate?columbinum ovum magnitudine œquans.

Capparis pubiflora.

G. subinermis ; ramis teretibus laevibus viridibus ; foliis oblongo- v. elliptico-lanceolatis acurainatis glabris breviter petiolatis ; pedun- culis axillaribus i-3-lloris glabris; segmentis calycinis ovatis obtusis incano-puberulis.

Capparis pubiflora D.C. Prod. 1. p. 246.

Kami virgati, virescentes; raniuli , rai iùs basi stipulis spinosis subuncinatis in- terdùm parvis instructi, pubescentes. Folia poil. 5-3', 2 longa, 21 2 lata, oblonga , ellipticove lanceolata, acuminata basi rotundata integerrima penninervia subcoria- cea glaberrima, juniora puberula, petiolata, petiolo 5-4 1. longo, semitereti glabro. Flores axillares pedunculati vel sessiles, rarissime in corymbum pauciflorum terniiualcm disposili ; pedunculis semipolliearibus puberulis. Calyx 4"Pallllus5 sepalisduobus extèl ioribus concavis ovalis obtusis extrorsùm puberulis; inlerioribus subangustioribus. Corolla 4-petala, petalis calyee longioribus 1. 5-6 longis, ofalfln- gis obtusis unguiculalis , ungue incrassato, extrorsùm glabris nisl ad apicem pube

IIEIiBARII TI.MORF.KSIS DESCRIPTIF 427

rarà inspersis, introrsùm puberulis. Stamina érebra , corollâ multô longiora; fila- meniis filiformibus liberis triplici? série disco çonvexp glabro insertis. Antherjk oblniijja- basi einai g ma ta? obtus ,e,subbasifixœ,biIoculares.OvARii;Mlongèstipitalum, stipite jjraeili tereti , stamina subaequante , subrotundo-ovatum apieesubattenuatum uniloculare. Stigma sessile depressum glabrum. Fhuctus...

CaPPARIS SEPIAl'.IA.

C. ramisglabris, junioribus puberulis ; stipulis spinpsis acutis retlexis; fol lis ovalibus apice emaryiuatis glabenimis , junioribus subtils petiolis- que pubescentibus ; racemis subuuibcllatis; calycibus glabris; petalis ciliato-toineutosis.

Capparis sepiaria Linn. Spec. 720. Pluk. t. 338. f. 3. p glabrata. WigUi et Atn fferb. n. io5. D.C. Prod. i.p. ?47-

06s. Sur lous les échantillons que j'ai observés, provenant de Timor et de la Nou- velle-Hollande (Port du roi Georges), croit également celte plante, je lai tou- |ours vue avec les rameaux pubescents, les jeunes feuilles, ainsi que le? pétales , lé- gèrement tomenieux. Ces caractères ne s'observent pas sur des échantillons venant des côtes de Coromandel qui ont les fleurs plus petites, les pétales glabres et les ovaires surmontes d'un style court, mais néanmoins très apparent. Ces plantes doi- vent sans doute constituer deux espèces distinctes.

Cadaba CAPPAROIDKS.

G. pubescens spinosa; foliis ovatis ellipticis oblongove -lanceolalis puberulis; corymbis pedunculatis ; floribus 5 - 6 - andris, petalis loagissimè unguiculatis obovatis ; fructu tereti siliquaeformi viscido.

Cadaba capparoides D.C. Prod. 1. p. 244-

Rami juniores teretesaculeati puberuli. Folia alterna poil. 3-2'/;, longa, i'/a circi- ter lata , ovata vel lanceolato-oblonga , interdùm elliptica , apice saepiùs obtusa', rariùs mucronulata, integerrima, basi rotundata, înembranacea, puberula, scabrius- cula , penninervia, nervis subtùs prominulis, petiolata , petiolo semipollicari tereti pubescente. Stipulœ petiolares binsp minima1 spinoîae acutae. Flores subcorymbosi, longé pedicellati; corymbis pluriiloris ramulos terminantibus. Iîracte/e pedicelli basi insidentes, lineares acutse deciduae. Calyx 4-phyllus, l'oliolis exterioribus paten- tibus concavis semipoll. longis , ovatis acuminatis viscoso-pubescentibus, interio- ribus ovatis, apice acuminatis, erectis puberulis. Petala 4 rosea? calvcem multô superantia , longissimè unguieulata , liuibo obovato margine subsinuato penni- nervato , glabro; glandulœ hypogynae /(rotundie, petalis oppositae, glabrae. Stamina 6 vel saepius 5, quorum 3 foliolîs calycinis opposifa; filanientis in tubum coalitis subaequalibus, apice liberis, petala duplo supeiantibus, filiformibus glabris. Anthera: biloculares, obtusa?, basi emarginatae , loculis linearibus rima longitudinali exlror- sùm dehiscentibus ; nect.iriuin staminum parlem monadelpbam subaequans, çylin- draceum tubulosum apice trilobatum, lobn intermedio niajori ovalo , lateialibus minoribus enervibus, glabrum. Ovarium teretiusculum gracile, longé stipitatum, stipite usque ad médium Slamentis in tubum coalitis reconditum, uniloculare multiovulalum , ovulis placentariis duobus oppositis parietalibus , adnatis. Stigma sessile orbiculare depressum glabrum. Frictus teressiliquaeformis 3-4-poll. longus, unilocularis indehisceiis, eylindraceus , virescens, pube densâ viscidâ puberulus. Semina subreniformia arcuat'im striatula; integumentum duplex, exterius subtes- taceum nigrum, interius membraiiaceum album. Embryo radiculae incumbens ferè cotyledonum longitudine; cotvledoues angustae crassie albae.

428 . HEKBARII T1MORENSIS DESCRII'TIO.

VIOLARIE/E.

Alsodeia macrophylla. Tab. XIX.

A. foins oblongis v. oblongo-lanceolatis basi et apice subacinninalis obscure dentatis glabriuscùlis ; pctiolis ramulisque hispidulis ; segmentis calycinis lanceolatis acutis extrorsùm bispidis.

Rami teretes, cortice fuscescente laevi, lenlicellis oblongis insperso, novellis herba- reis subcompressis hispidulis. Foi.ia alterna subdisticba poil. 4-<)l"nga, l'/a-s'/a la- ta , oblonga , basi subattenuata vel rotundata , apice breviter acuminata, repanda vel irregulariter dentata , penninervia subtùs reticulato-venosa , nervo medio pri- inariisque protninulis glaberrimis, submembranacea, glabra, petiolala, petiolo semi- pollicari tereti , glabrato. Stipul.e parvae lanceolalae acutuî extrorsùm hispidulae. Flores axillares racemosi , racemis congestis j>aucifloris, tloribus brevissime pedi- cellatis, pedicellis bracteis parvis basi instructis. Cai.yx 5-partitus, f'oliolis subasqua- libus lanceolatis acutis, corollà dimidiobrevioribus, extrorsùm hispidulis. Petala 5 praefloratione contortâ lanceolata acuta, basi subcarnosa exunguieulata, extrorsùm mediohispidula.STAMiNAF)Cumpetalisalterna;(ïlamentisbasiinurccolumhypogynuni ovarium cingentem integrum membranaceum glabrum connatis, apice cyhndra- ceis. ANTHER-Eovatce in ligulâ dorsali nordatâ inembranaceâ terminât», ovarium su- perantes biloculares, loculis apice acutis rima longitudinali dehiscentibus. Stylus cylindricusglaber apice subincrassatus,stigmate piano papilloso coronatus. Ovarium globosum hispidum carnosnm, uniloculare triovulatum, ovulis funiculo brevissimô parietibus affinis. Capsula obovata obscure trigona semipollicaris glabra , trivalvis trisperma valvis medio sèminiferis. Semina ovata ad basin lateraliter nmbilico no- tata; testa pallidâ subcrustaceâ. PerispermUM carnosum. Embryo subrotundus cotvledonibus planis foliaceis apice subemarginatis, radieulà parvâ obovatà oblusa.

Obs. D'après un dessin fait dans la Guyane, par M. Leprieur , je me suis assuré que le Passoura d'Aublet doit appartenir au genre Alsodeia, quoiqu'il ait les filets libres jusque près de la base , tandis qu'ils sont soudés en un disque hypogyne dans l'espèce de Timor, de même que dans celles figurées par Du Petit-Thouars. Les divisions calycinales sont égales dans Y Alsodeia macrophylla , tandis qu'elles pp- roissent ne pas l'être dans celles de Madagascar et dans le Passoura.

SAMIDE/E.

Casearia uniflora.

G. ramulis glaberrimis ; foliis oblongis vel ovato-lanceolatis acu- minatis, basi rotuntlatis inaequilateralibus dentato - crenatis glabris coriaceis; pedunculis axillaribus solitariis aut geminis petiolo dimidiô brevioribus ; floribus 10-andris, stylo capitato ; fructibus obovoideis rotundatisve glaberrimis.

Rami cortice gristo subrugoso transversè etsubannulatim fisso vestiti, ramulis sub- tetragonis glaberrimis interdùm subflexuosis. FonAaltcrna poil. 3-5 longa i-i'/2 poil, circiter lata, oblonga, ovatove-lanceolata , acuminata, basi rotundato - inaequi- latera integerrima, supernè dentata, dentibus obtusis ascendentibus, reticulato- venosa , nervo medio primariisque subtùs prominulis, coriacea, glaberrima, suprà saturate viridia, subtùs pallidiora, junioribus nigricantibus, petiolata, petiolo seinipollicari longo teretiusculo vix suprà canaliculato glaberrimo. Stipulée lineari- lanceolatae acutae concavae, extrorsùm pube brevi adpressà vestitae, valdè deoiduae. Inflorescentia axillaris. Flores solitarii (indusiâ tantùm suppetente), Sambuci nitjri floribus paulô majores, pedicellati, pedicellis ?. lineas circiter longis, teretibus pube brevissimâ inspersis, imâ basi squamis pluribus imbricatis parvis subrotundis gla- briuscùlis persistentibus instructis. Calyx 5-partitus,laciniis ovatis acutis subconcavis

1IK1UUIUI T1MORKNSIS DESCIUPTIO. 429

margine inflexis,subaequalibus patulis extrôrsùm pubebrevissimâ inspersis, intror- sum glabriusculis. Petala O. Stamina 30 erecta, basi in tubum calyci adnatum urecolatuin submenibranacciiinglabrumrnalita; 10 fertilia filamentis ûliformibus, glabris : antherae ovato-oblonga:, basi subcprdatae , apice obtusae dorse supra basim affixa;, biloculares longitudinaliter déhiscentes; 10 sterilia dimidio breviora lineari- oblonga apice rotundata ettonientoso-villosa. Stylus teresbrevis,glaber, stamina su- perans. STiGMAcapitatum , glahruin.Ovarium superum'subhemisphaericum,dèniùm subobovatum sessile, pilis raris apice inspersum, stylo brevi coronatum, uniloculare loculo intùs lœvi subnitido; ovula crebra , placentis 5 parietalibus affixa stipitata ovoidea; arillo fimbrialo, membranaceo vestita. Fructus capsularis? obovatus v. subglobosus, apice rudimento styli coronatus.

Caseaiua HEXAGONA.

G. raniulissubvelutinis; foliis ovalibus suboblongisve apice breviter acumiiiatis integris glabris junioribus tomentoso-velutinis ; stipulis ovalibus parvis tomentosis ; capsulis subrotundis v. ovoideis 6- gonis.

Rami subgraciles, corlice pallidè griseo vestiti glabro , lenticellisque rotundis al- bidis subtuberculatis insperso.novelli herbaceisubt ornent oso-veluti ni. Folia alterna poll.>. '/2-3 longa, 1 '/2-2 lata, ovalia vel ovato-oblonga apice breviter acuminata basi rotundata subaequalia, integerrima ,glabra, juniora submenibranacea pellucido- punctata, punclis roluiidis oblongisque interrnixtis subvelulina, penninervia nervis subtùs pubescentibus, breviter petiolata, petiolo lin. 2 circiler longo tereti pube- scente. Stipui./e parvae, ovatas, aeutiuscula?, tomentosae. Flores haud vidi.PEDUNcuLi fructiferi axillares occasu foliorum in raniulis solitarii, lin.2circi.ter longi, subpu- beruli basi squamulis pubescentibus parvis instructi. Capsula ovoideo-rotuuda hex- agona, valvis angulatis inedio carinatis, aliis al ternis, coriacea , vesiculis resinosis instrurta, basi calyce persistente 5-partito induviata, unilocularis 3-valvis, valvis usque ad basiin dehiscentibus , 3-7-spermis. Semina, subrotundo- ovoidea um- bilicata , funiculo brevissimo affixa , arillo membranaceo fimbriato involuta. Integcmentum chartaceum , laeve. Perispermum carnosum. Embryo inversus cotyledonibus orbiculatis subfoliaceis nec plicatis; radicula obtusa cotyledonibus brevior.

PITTOSPOREiE.

Senacia undulata.

S. ramis cortice flavescente laevi vestitis , junioribus herbaceis glabris; foliis petiolatis lanceolatis breviter acumiiiatis obovatisve uodulatis basi attenuatis ; petalis obovato-oblongis pistillum superantibus ; ovario elliptico basi stipitato.

Senacia undulata Lamk.Itl. p. o.5. n. 270g. B.C. Prod. i. 347. Celastrus undu- latus Lamk. Dict. Encycl. 1. p. 662.

CARYOPHYLEEjE.

moli.ugo str1cta.

M. caule decumbente glabrato; foliis verticillato-quaternis lanceo-

lato- obovatis in petiolum subattenuatis obtusiusculis inaeqiialibus ;

floribus longé pedicellatis; calycinis foliolis subellipticis membranaceis

capsulam aequantibus ; seminibus renifonnibus laevibus atro-rubris.

Mollugo stricta Linn.Spec. i3i. D.C. Prod. 3g 1. Blum. Bijd. p. 62. W. et A. Prod. Flor. penins. ind. p. 44- Pharnaceum strictum Spreng. Syst. 1. p. 0,4c)- Phtck. t. 257. f. 2.

43o HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

MALVACE/E.

MALVA TIMORENSIS.

M, ramis dense stellato-hirsutis; foliis petiolatis ovatis ovatove-lan- ceolatis obtusis dentatis tonientoso-hirsiitis ; spicis ovoidcis derniun cylindraceis ; calyce exteriori 3 - pbyllo , foliolis lineari - lanceolatis acutis; interiori 5-phyllo fol. ovato-lanceolatis subtrinervulis ; petalis calyce subduplô longioribus , tubo stamineo birsuto; coccis muticis apice bispidis.

Malva timorensis D.C.Prod. 1. p. /|3o. Btuni. Bijd. p. 64.

Herbacea, ramosa. Rami teretes pube stellatâ apieem versus densiore bispido- tomentosi. Folia poil. 1 '/2-circiter longa, '/,-Iata, ovata vel ovato-lanceolata, basi rotundata subcordatave, grosse dentata, utrinque pilis stellatis tomentoso-hispida , basi subtrinervia, subtùs prominula. peliolata, petiolo lin. 3 longo tereti , ramoruni foliorumque instar pubente. Stipdue lineari-subulatae subhispidae coloratse. Flores ad apieem ramuloruin spieati, spicis densis ovatis, seriùs cylindraceis i-3 poli, longis, racliide sericeo-pilosâ , floribus deciduis cicatriculis notntâ. Flores subses- siles dessiccati fulvo-rubri. Bractea ovata ad médium bifida , lobis divaricatis, extrorsùm hispida , calyce brevior. Calyx duplex uterque persistens: Exterior ( invo- lucrum) 3-pbyllus , foliolis linearibus liberis lin. 3 iongis, introrsùm glabris petaloru m colore ornatis; interior 5-fidus 1. 4'A longus ad basim sectus, segmentis ovato-lanceolatis acuminatis dense pilis sericeo-tomentosis vestitis. Petala calyce subduplô longiora subobliqua obovata subtruncata brevissimè nnguiculata, pilis basi inspersa flabellato-venosa. TuBtJS stamineus petala œquans cylindraceus bispidus. Stamina circiter 20 ferè usque ad apieem coalita. Stylcs brevis pro- fonde 10-fidus, segmentis filiformibus staminibus œqualibus. Ovariim globosum apice subdepressum hispidum 5-loculare, loculis in ter se axi coalitis singulis î-ovu- latis, ovulo reniformi. Capsula ovario conformis solubilis in cocca 9 chartacea , axi brevi subturbinato depresso 10-radiato circumposita, reniformia, lateraliter com- pressa, glabra apice hispida, nuitica. Semina reniformia laevia compressa, flavida.

Urena multifida.

U. foliis inferioribus cordatis inciso-lobatis, lobis obtusis grosse dentatis (summis basi rotundatis 3-dentatis subintegrisve) discolori- bus subtùs glauco-pubescentibus 3-7-nervosis nervo medio basi uniglanduloso ; bracteis subobovatis subdentatis involucro brevioribus; involucri lobis linearibus obtusis calycem subaequantibus ; calycinis lineari-lanceolatis subacuminatis; capsulis eebinatis; seminibusadpressè pilosis.

Urena multifida Cav. Dist. 6. p. 336. t. i84- f- 1. D. C. l'rod. 1. p. \f\\.

Hibiscus lampas.

H. foliis petiolatis ovatis acuminatis integris basi rotundatis v. coi- dato-3-lobatis , lobis acuminatis , supra laevibus subtùs pube rufâ stellatâque tomentosis; pedunculis axillaribus 1-2-floris, iuvolucelli foliolis 5 minimis lineari-setosis; calyce subintegro aut 5-fido, segmentis acuminatis glabriusculis capsula brevioribus.

Hibiscus Lampas Cav. Diss. p. 1 54- <■ 56- f- 2. Z>.C. Prod. 1. p. t$y.Spreng. Syst. 3. p. 101. Blum. Bijd. p. 67. IV. et Ar. Piod.fl. pen. Ind. i. p. 4g-

hkubabil timorensis desciuptio. ^3 |

Hibiscus timobknsis.

H. caule incnni; foliis cordatîs palmatifidis lobatis lobis 5-lanceolatis açuminatis dentatis glabriusculis ; involucelli foliolis ovato-lanceolatis saepissimè 3-4 coalitis ; segmentis calycinis apice 2-3-fidis ; floribus majusculis flavis basi atro-purpùreis.

Hibiscus timorensis D.C. Prod. i. p. 448.

Iîami subtierbacei erecli , glabriusculi, novelli pilis raris inspersi. Folia poli. 3 V, longa , i lata, petiolata, rotùtldo-cordafa, palmatifula, lobis à-j ovato -lanceolatis açuminatis dentatis', 3-j-nervia eglandulosa subtùs prominula subcoriàcea, ;;]a- briuscula ( juniora pilis stellatis subliispida) ; superiora 3-lobata subsessilia; petioli poil. 2 longi cylindracei glabiï. Stipula: Jineari-lanceolata: parvœ puberulae lin. 3 longa;. Flores axillares solitarii ad ramorum apicem quasi fastigiatim dispositi, pedunculati, peduueulis poil, i '/2 longis, fructif'èr'o robusto inai liculatis glabris. Calyx duplex, exterior (involucrum) persistens, poil, i longus ad basim sectus, inaequaliter 3-5-phyllus, foliolis 1. 9 longis ovato-lanceolatis rectis glabriusculis viii- dibus. Interior deciduus involuci uni superans, apice 2-3 segmentis divisus non rarô subspatbaceus lateraliter dejectus nervosus utrinque molliter pubescens. Corolla majuscula; petala poil. 3 longa intégra obovala poil. 2 lata glabra flabellalo-nervia (dessiccationecyano-virescentia in vivoflava?)ungueatro-purpureo.TuBusstamineiis corolla; vix médium aequans, poil, vix 1 longus, glaber nervosus flavidus ; staminibus crebris flavis subsessilibus versus apicem tubi congestis. Antherje subrotundœ pal- lidas. Styltjs lubum stamineum superans glaber pallidus, apice integer. Stigmata indivisa lamelliformia apice subundulata, purpurea. Ovarium conoideum bispidum. Capsula ovoidea acuminata,poll. 1 '/, circiter longa involucro duplo longior locu- licido-5-valvis,extrorsùm valdèhispida versùsque suturas bispidior. Semin a in singulis loculisio-12 subobovalo -reniformia arcuatim striaiula, pilis aureis prœsert'im ad chazalam ornata. Integumentum externum crustaceum nigrescens.

Hibiscus ficulneus.

H. ramis lœvibus subcarnosis : foliis palmato-5-lobis, summis 3- lobatis lobis obtusis suprà pube simplici subtùs stellatâ inspersis; petiolissulcatis sulco longi tudinali piloso: involucello calycequecaducis; capsulis ovoideis hispidis.

Hibiscus ficulneus Linn. Spec. 978. DM. II. Ellli. t. i5~. f. 190. Willd. n. 3g. D.C. Prod. 1. p. 448- Blum. Bijd. p. 67. H. sinuatus Cav. Diss. t. l[2. t. 1.

Hibiscus Rosa-sinensis.

H. caule inerrui arborescente; foliis ovatis breviter açuminatis glà- bris basi sub-3-nerviis iategerrimis supernè grosse dentatis ; pedunculis folia aequantibus ; involucello 6-7-phyllo, foliolis lineari-sublanceolatis, calyce dimidiô brevioribus.

Var. flore pleno purpureo.

Hibiscus Rosa-sinensis Linn. Spec. 977. D.C. Prod. 1. p. 448- Blum. Bijd. p. 68. W. ?t Ai. Prod. Flor.penins. Ind. p. 4g. Cav. diss. 3. t. 69. f. 2. Rlieed. H. Mal. vol. 2. t. 1 7. Rumph. Amb.l±. t. 8. H. Ketmii Malab. Flor. nibro-pleno Petiu. 11.9.

Hibiscus vitifolius. H. caule pilis rigidis subaculealo ; foliis tomenlo simplici pilisque

432 HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO.

trifidis interjectis vestitis , inferioribus 3-5-lobatis , lobis ovatis acuminatis cordatis, supremis aut intermediis basi rotundatis 3-5- augûlosis lanceolatis; stipulis setaceis; involucro io-phyllo, foliolis linearibus; calycinis ovato-lanceolatis submembranaceis; floribus sul- phureis ungue atrô-sangtuneô ; capsulis 5-pteris calyce brevioribus.

Hibiscus vitifolius. Linn. Niant. 56g. Cav. diss. 3. p. i45. t. 58. f. i. D.C. Prol. i. p. 45o. Blum. Bijd. p. 6g. Rheed. Mal. 6. t. 46.

Hibiscus tubulosus.

H. caule herbaceo bispido; ramulis incano-velutinis; foliis inferior ribns cordatis breviter acuminatis grosse deutatis suprà viridibus subtùs velutino-niveis ; involucro 6-phyllo foliolis lineari-spatlmlatis ; caly- cinis clliptico-lanceolatis obtusis involucro dimidio brevioribus.

Hibiscus tubulosus Cav. diss. 3. p. 161. t. 68. f. 2. D.C. Prod. i. p. l\l\-]. H. ve- lutinus D.C. Prod. i. p. 452.

Hibiscus virgatus.

H. caule herbaceo inermi ; foliis infimis ovato-rotundis 3-lobatis lobis lanceolatis dentatis. superioribus linearibus acutis integris vel supernè 3-5-dentatis; floribus axillaribus peduuculatis ; involucro 6-8-phyllo , foliolis lineari-subulatis calyce brevioribus ; foliolis calycinis liueari- lanceolatis acutiusculis bispidulis capsula brevioribus.

Hibiscus virgatus Blam. Bijd. p. 71.

Radix fibrosa. Gaulis berbaceus ramosus erectus , teres pilosiusculus virescens, gemmis axillaribus pube ru fis vestità. Folia inferiora poil. 1 '/2-2 longa, i'/t circiter lata cordata, 3-loba, dentato-serrata, pilis fasciculatis ad nervos sublus densio- ribus subaspera, virescentia , 3-nervia, nervo médit), poro lineari supra médium instructo; superiora poil. 1 longa. lin. 2 circiter lata,lincaria, intégra aut apice 3-5- dentata, uninervia, glabriuscula, petiolata,pe(iolo poil. 1 '/2longo hispidulo. Flores solitarii axillares pedunculati , pedunculis folio longioribus poil. 1 et ultra longis, pilosiusculis, supernè articulatis. Stipula setaceae vix 1. 1 longœ hispidae. Calyx duplex uterque persisteras, exterior (involucrum) 6-8-phyllus cujus foliola 1. 1 longa , lineari -subulata recta subœqualia subpilosa ; interior 5 lin. longns, exterion duplo longior, ferè ad basim 5-fidus, segnientis lanceolatis acutis praesertim extrorsùm pilis fasciculatis brevibus inspersis, subnervosis. Petala 1. 4-5 longa, ovata, obtusa, in- tégra calyce triplô longiora, extrorsùm pilis raris obsita, flavellato-venosa, rosea. Tubus stamineus petalis brevior, gracilis, glaber, rubescens, è basi usque ad apiceni filamenta brevia subulata patentia antberifera emittens. àniher.e subrotundo-reni- formes uniloculares. Styles tubo duplo longior, 5-fidus, laciniis filiFormibus, singulis stigma te capitatohispiduloterminans.OvARicivrsubroninduniglabriuseulum 5-loculare, loculis laciniis calycinis oppositis, singulis 2-ovulatis. Capsula calyce du- plo longior globosa, subdepressa, extrorsùm pilis brevibus hispidiuscula, loculicido-5- valvis, loculis cum laciniis calycinis alternantibus. Semina in singulis loculis duo subrotuuda nigrescentia, subcarnea, gossypina.

OLs. Cette espèce se distingue facilement de l'Hibiscus phœniccus par ses feuilles supérieures linéaires, dentées seulement an sommet, au lieu d'être ovales corditor- mes et acuminées. Les fleurs sont aussi plus petites, et les pédoncules articulés peu au-delà du milieu, tandis qu'ils le sont presque au sommet dans V Hibiscus phœniceus, dont les capsules sont aussi plus grosses.

HERBARI! TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4^-3

UlRISCUS Sabdariffa. H. foliis serra tis, inferioribus ovato-oblongis, intermediis trifidis superioribus lanceolatis; floribus subsessilibus ; involueello 12-dentato.

r*ibiscus Sabdariffa Linn. Spec. 978. Cav. diss. 3. t. 198. f. 1. D.C. Prod. 1. p. /|53. flluni. BijcL p. 72.

Paritium tiliaceum. P. foliis cordiformibus 9-1 i-nervibus, suprà glabris subtùs albido- velutinis; involucro breviter io-fido, segtnentis capsula ovato-rotundâ acuminatâ bispidâ duplo brevioribus.

Paritium tiliaceum Ad. Juss. fl. Bras, merid. p. ia5. Hibiscus tiliaceus Linn. Spec. 976. Cav. Diss. 3. t. 55. f. 1. Pariti Rheed. Mal. 1. p. 53. t. 3o.

Ois. MM. W'ight et Arnott réunissent à cette espèce les Hibiscus elatus, cim'rui- t/is, guinrensis D. C. et similis lilum. Je ne puis me prononcer sur toutes ces réunions ; mais quant à l'espèce d'Afrique , elle me paroit différente de la notre.

Thespesia populnea. T. ramulis no vellis foliisque ante evolutionem lepidotis ; foliis cordatis acuminatis 7-nerviis, suprà viridibus, subtùs pallidioribus lepidoto-me- tallicis; pedunculis axillaribus petiolum subœquantibus ; corollâ basi dense lepidotâ.

Thespesia populnea Corr. Ami. Mus. 9. p. ago. D.C.Prod.i. p. 450. Blum. Bijil.p.jS. W. et Arn. Flor. penins. Ind. p. 32. Hibiscus populneus Linn. Spec. 976. Cav. Diss. 3. p. i52. t. 56. f. 1. Bupariti Rheed. Mal. 1. 1. 29.

GOSSYPIUM INDICUM. G. ramulis birsutis ; foliis 3-5-lobatis lobis ovatis acutiusculis utrin- que nigro punctulatis , nervis subtùs uniglandulosis ; involucro 3-phyllo foliolis inciso-dentatis, calycinis truncatis subdentatis glabris.

Gossypium indicum Lamk. Encycl. 1. p. 1 34- D.C. Prod. 1. 456. Bluui. Bijd. p. 74.

Gossypium javanicum.

G. foliis subrotundo- cordatis v. subrotundatis acutè 3-angulosis in- terdùm integris ciliatis , 3-5-nerviis nigro-punctatis nervis petiolisque bispidis; stipulis lanceolatis acuminatis; involucro 3-phyllo, foliolis linearibus acutis ciliatis, calycinis inaequalibns 5-dcntatis.

Obs. Le seul échantillon de cette plante que possèdent les herbiers du Muséum est trop incomplet pour en donner une description entière.

Sida rhomboidea. S. foliis oblongo- lanceolatis dentatis basi rotundatis subtùs cane- scentibus ; pedunculis axillaribus i-floris; calyce cupuliformi 10-nervato 5-partito, partitionibus subrotundo- lanceolatis acuminatis; capsula 7-coccâ, coccis subrugosis muticis apice puberulis.

Sida rhomboidea Roxb. ex Journ. bot. i8i4- V- I\. p. 207. D.C. Prod. 1. p. l\(a. Spr. Syst. 3. p. 117. W. et Arn. Prod. Flor. penins. Ind. l. p. 57.

Annales du Muséum, t. III, 3* série. 56

434 herbarii timorensis descriptio.

Sida retusa.

S; foins breviler petiolatis obovatis obcordatisve apice denticulatis , subtils canescentibus ; stipulis setaceis; pedunculis axillaribus i-floris folio longioribus ; capsula ■y-g-eoccâ, coccis rostratis glabriusculis ca- lyce brevioribus.

Sida retusa Linn. Spec. 961. Cav. dits. t. p. 18. t. 3. f. l\. Ejusd. Diss. 5. t. i3i. f. 2. D.C. Prod. 1. p. 462. p. m. Spreny. Syst, i. Btum. Bijd. p. 75. IV. et Ain. Prod. Flot: penins. Ind. p. 58. Rtimph. Amb. 5. t. 19. Rheea. H. Mal. X. t. 18.

Abutilon Guichenotjanum.

S, ramis tomeutoso-velutiuis incanis ; foliis subrotundo-cordatis , breviter acumiuatis denticulatis subtùs reticulato-veuosis incanis; sti- pulis majusculis lanceolato-cordatis subsagittatis ; pedunculis ad ra- morum apicem in paniculam dispositis ; bracteis latiusculis 2-3-lobis obtusis; ovario globoso 11-loculari.

Caulis fruticosus teres velutino-tomentosus et incanns. For.u circiler 2'/2 poil. longa, 2 lata, subrotundo -cordata , lobis superpositis , suprema cordiformia breviter argutè acuminata, denticulata, niolliter suprà puberula subtùs interne velutino-toinentosa incaria, reticulalo- 5 -7-nervia, nervis prominentibus, pe- tiohu-i, petiolo folio subaequali 2-poll. longo teretiusculo. Stipula cireiter 5-6 1. iongœ lanceolato-cordatae subsagittatœ, lobis rotundatis, acuminatae, utrinque to- mento velutino incanœ. Pedunculi axillares , pauciflori , foliorumque supremo- ruin abortu paniculam laxam mentientes; pedicelli 1-6 1. longi velutino-lonien- tosi. Bracte.e subovato-œquilaterœ l.itiusctilae, flores cingentes jipice 2-3-rarius 4-lobœ, lobis interdùm inaequalibus , 1-2 saepè brevioribus , utrinque puberulae. Calyx cireiter 4 I. longus profundè 5-fidus, laeiniis ovato-laneeolatis imâ basi gla- bris cum glandulà lanceolatâ carnosâ oppositâ tomentosis, corollâ oluplo brevioribus. Ijetala (in unico flore integro suppetente observata ) obliqua obovata obtusissima glatira, flabellato-multinervia, unguibus subabruptè angustis. Tl'bls stamineus co- noideus petalis dimidio brevior, basi pilis stellatis hispidus , supernè filamenta .intherifera crebra conferta longiuscula glabra gerens. Antiier.k subrotundo-reni- lormes parvae glabrae. Styli glaberrimi summo apice 12 liberi. Stigmata capitato- ovata glabriuscula colorata. Ovarium globosum apice subdepressum subcostatum tomentoso-incanum 12-loculare, loculis cireiter 3-ovulatis. Capsula calycein per- sistentem œquaus, lin. 6 cireiter longa, pubescens., 11-cocca, coccis apice subacu- minatis dorso debiscenùbus submembranaceis , loculis 3 -spermis , seminibus im- maturis subrotundis.

Abutilon Timorense.

S. ramis tomentosis; ramulis pube stellatâ velutino- tomentosis pilis simplicibus patulis interjectis; foliis cordatis acuminatis serratis utrin- que velutino -albidis subtùs pallidioribus; paniculà laxâ, pedunculis elougatis; capsulLs villoso-bispidis calyce brevioribus. Sida ïimoriensis D.C. Prod. 1. p. 468.

SuFFRUTEx ? 2-3 ped. ramosus, ramuli nudi elongati velutino - canescentes , pilis simplicibus patulisque interjectis niolliter hirsuti. Folia poil. 2'/3 longa, 1 ',, cireiter lata, cordata acuminata inœquabter denticulata, rariùs nisi in supremis subintegra, 5-7-nervia nervo medio prima riisque prominulis suprà velutino-pu- berula subtùs incana , summa sessilia petiolata, petiolo poil. i-2'/2 longo tereti velutino-canescenti, pilis simplicibus (in ramulis crebris) destituto. Stipul/E valdè deciduae lineari - lanceolatse velutino - tomentosae incanae obtusiusculœ. Flores

HERBARII TIMORKNSIS DESCRIPTIO. 4^5

axillnres solitarii vel ad apicem ramulorutci 3-4 dispositi, longe pedutuulati, pedun- culis nudis. Cai.yx lin. /| circiter longus, usque atl basim sub-5-fidus utrinque hir- stuo-velutinus, laciniis ovatis suhacuminatis, ad médium obscure uninerviis corollâ iriplo brevioribus, ovarium aequantibus. I'etyla lin. 5-6 longa, ovata, intégra vix un- ,]iik iil ita . flabellato-multinervlH , glatira. Tuhus stamineus ednoideus , pilia steilatis dense hispidus, serins glabratus, in iilamenta antlierifera indetinita glabra apice divisus. Sttli graciles giabri summo apice io libeti (ilamenta antlierifera ssquantes. Stigmata capitata. Ovaiuum globosum hispidum lo-'lo'culare, loculis 3-ovulatis ovidisovatis angulo interno alfixis; Capsula villnsa subnigrescens q-valvis, valvulis I. 4 longis, seminibus lin.-i circiter longis virgulaeformibus hispidis pilis siibglan- dulosis basi remotè inspersis.

Obs. Cette espèce a quelque ressemblance avec le S. nudlflora l'Ilérit. , mai.s elle s'en distingue par ses fleurs ainsi que ses capsules qui sont du double plus grandes.

BOMBACE/E.

HlXICTERES ISORA.

H. toliis subrotundo-cordatis vel ovatis acuminatis ma>qiialiter den- tatis supernè stellato-scabris subtùs >tellato-tomentosis,incanis; stipulis biacteisque subulatis; pedunculis axillaribus subtrifloris ; floribus io- andris; fruetibus dext.rorsùm tortis cylindraceis acutis.

Helicteres Isora Linn. Spcr. i366. D.C. Prod. i. 47 J- Spreng. Syst. 3. p. 8o. Blutn. Bijd. p. 79. fV. et Am. Prod.fi.penins. lnd. 1. p. . H. grewiaefolia D.C. Prod. 1. p. 476- Rumph. Amb. 7. t. 17. f. 1. Rheed. 77. Mal. VI. t. 3o.

Obs. C'est après avoir analysé en détail et comparativement la planle que M. De Candolle avoit nommée 77. grcwiœfolia dans son Prodrome, avec des échantillons de 177. Isoru , que je suis resté convaincu que ces deux plantes dévoient être réunies en une seule espèce: il suffit même, pour s'en convaincre, de comparer les phrases citées dans l'ouvrage de M. De Candolle.

BYTTNEBIACE^E.

Sterculia Candollii. S. foliis majusculis ovato-cordatis integris apice acuminatis coriaceis, suprà glabris lœtè viridibus, subtùs pube stellatâ brevissimâ subto- mentosis; carpellis ovatis reflexis glâbrîusctilis tetraspermis ; seminibus ovatis glabris àiro-purpureis.

Sterculia Candollii IVull. Pi As. rar. 1. p. 3. S- populifolia D. C. Prod- 1. p. 483.

Arbor maxiina ; rami teretes crassiusculi glabri cortice, flavescente. Folia poil. 4-(> longa, 3'/2-5 lata, ovato-cordata, integerrima, coriacea (foliis Poputi grœcœ simi- lia) basi 5-nervia, nervis subtùs promhiulis glabris, suprà glaberrima lsetè viridia, subtùs pilis steilatis brevissimis subtomentosa, petiolata; petiolo poil. 2-3longo basi et apice incrassato tereti glabro. Stipulas parvae lanceolatae erectœ puberula; lineam Inngœ antè foliorum evohuionem tanlùin suppetentes, seriùs deciduœ. Flores... Fri;cti s ad apicem ramulorum pedunculatus, in'carpella 2-3 pedicellata partibilis . poil, i1 , longa, 1 circiter lata, ovata , subreflexa, apice subacuminata . introrsùm rima longitudinal! dehiscentia, 4-r>-speitna , introrsùm puberula. Semina immatura ovata ftlabra, atrn-purpurea.

Sterculia foetida. S. foliis composais, f'oliolis 7-9 peltaftm dispositis obiongo-laticeo- iatis acuminatissimis; floribus paniculatis.

43G HERBARIl TIMORENSIS DESCRIPTIO.

Stereulia fœlida Linn. Spec. 1 43 1 . Cav. Biss. 5. 1. 14- » D.C. Prod. i. 483. Blmn. Bijd. p. 84. Clompanus major Rumph. Amb. 3. t. 107.

Melhania INCANA.

M. foliis lanceolatis inœqualiter dentatis utrinque tomentoso-incanis; pedunculis axillaribus i-3-floris: involucro 3-pbyllo, foliolis ovatis acuminatis basi augustatis, calycinis 5 lanceolato-acuminatis capsulam superantibus introrsùm glabris coloratis ; staminibus stcrilibus ligulatis.

Melhania incana Heyn. Hr. et Arn. Herb. ! Prod. Fl. penins. Ind. 1. p. 68.

Radix simplex longa. Caijlis annuus, sublignosus, erectus, teres, glaber, ramosus. Rami patuli, basi scabriusculi nudi,apice pube stellatâ incano-tonientosi foliosi. Folia 1-2 poil, longa, lin. 6-7 lata , lanceolato-acuta, inaequaliter dentata, basi subrotundata, 3-nervia, nervis nervulisque subtùs prominulis, utrinque incano- tomentosa, petiolata petiolo poil. ■/, circiier longo teretiusculo velutino tomen- toso ineano. Stipulée lin. 3 longae , setaceae , glabriusculae , rubescentes, valdè deciduae. Pedunculi communes axillares v. terminales ad apicein ramulorum conferli, i-3-flori, floribus pedicellatis. Involucrum lateraliter 3-pbyllum , folio- lis subrotundo-ovalis, longé acuminatis, calyce brevioribus utrinque velutino-to- mentosis incanis. Calyx lin. 3-4 longus, allé 5-fidus, segmentis lanceolatis longé acuminatis extrorsùni tomentoso-incanis, introrsùm glabris, striatulis , coloratis. Petala ovata calyce sublongiora , brevissimé unguiculata, subsequilatera sinistror- sùm contorta coalita , glaberrima , flavo-ruia. Tubus stamineus brevis lin. '/2 lon- gus glaber. Stamina fertilia, 5 fdamentis complanatis : anthera? ovato-oblongae connectivo crasso basi fixa;, sterilibus totidem intermixtae ligulatis subenerviis gla- bris fertilia superantibus. Styli 5 glabri coaliti filamenta sterilia œquantes, cernui. Stigmata capitala. Ovarium globosum villosum 5-loculare, loculis 4-ovulatis. Cap- sula involucro calyceque persistenlibus cincta, lin. 3'/2 longa, 5-locularis, loculis ad septum lanaiis, abortu 2-spermis. Sejiina ovoidea subtuberculata.

Ous. J'ai pu déterminer cette plante d'après un échantillon envoyé au Musée par MM. Wight et Arnott, et me convaincre de la parfaite identité de la plante de Timor avec celle de l'Inde.

Heritiera LITTORALIS.

H. foliis petiolatis ovatis vel elliptico-oblongis obtusiusculis basi rotun- datis subtils lepidoto-squamatis; floribus paniculatis axillaribus folio brevioribus; carpellis suprà nervo longitudinaliter uotatis lsevibus.

Heritiera littoralis Ait. H. Kew. 3. 546. D.C. Prod. 1. 484. Blum. Bijd. p. 84. IV. et Ai: Prod. Fl. peu. Ind. 1. p. 63. Balanopteris Tothila Gœrtn. Fr. 2. t. 99. Rumph. Amb. 3. t. 63. Rlwed. Mal. 6. t. 21.

Abroma fastuosa.

A. ramis hispidis; foliis acutè 5-lobis, suprerais ovatis acuminatis subcordatis integris pube stellatâ simplicique scabris; calyce 5-partito , lâchais lineari-lanceolatis subniembranaceis; petalis basi atro-purpureis subelliptico-rotundis abrupte unguiculatis ; capsulœ alis truncatis, an- gulo exteriori elongato acuminato.

Abroma fastuosa R. Brown , in H. Kew. éd. 2. vol. l\. p. 409. D.C. Prod. 1. p. GçPrtn, Fruct. 1. t. 64.

Klejjnhovia hospita. K. rainis subangulatis v. teretibus; foliis petiolatis subrotundo-cor-

HEr.BARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 437

tlalis acuminatis acutis 7-nerviis glabris; paniculâ termioali divaricatâ; lâchais calycinis lineari-lanceolatis petala subaequantibus glabris.

Kleiuhovia Iiospita Linn. Spcc. i365. D.C. Prod. 1. p. 488. Cav. Dus. 5. p. 188. t. i46. p. 86. W. et Ai: Prod. FI. penins. Ind. 1. p. 64. Spr. Syst. 1. p. 83. Blum. Bijd. Cati-matus Rumph. Atnb. 3. p. 177. t. 1 13.

RlEDLEIA TILIjEFOLIA.

R. ioliis cordatis v. subrotundo-ovatis acuminatis supra glabris sub- tils tomentoso-iucanis, supremis ovato-lanceolatis utrinque canescen- tibus ; corymbis axillaribus terminalibusve multifloris; calyce campanu- lato 5-fido, laciuiis lanceolato-acuminatis. Riedleia tiliœfblia. D.C. Prod. 1. p. 4go.

Frutf.x?Ra.mi lignosi teretes, rubescentes glabri , ramuli velutino-tomentosi et in- cani. Folia poil. 3-4 loDga,2-5 lata,cordatasubrotundo-ovata v. breviter acuminata sub-5-nervia ina?qualiter dentata, subrnembranacea, supra glabriuscula viridia, sub- tùs velutino-tomentosa et incana, juniora utrinque velutino- tomentosa stibnivea, petiolata petiolo poil. i-5circiter longo, tereti tomentoso. Stipulée lineari-lanr eokitae tomentoso-incanœ deciduae. Bractée lin. 1 long ae, calyce breviores citissimodeciduae. Corymbi raniosi, axillares, foliis longiores, puberuli, multiflori, floribus pedicellatis, bracteolatis, bracleolis lin. 1 longis. Calyx 1. 2 circiterlongus, campanulatus, breviter 5-fidus, laciuiis ovato-acuniinatis, 3-nervulis, membranaceis, extrorsùm velulino- incatiis, introrsùm glabriusculis. Petala calyce subduplà longiora,obovato-oblonga, subspatbulata, basi augustata , flabellato-venosa. Tubus stamineus oblongo-ovatus, glaber, petalis brevior. Stamina 5 filamentis membranaceis planis apice subdilatatis i-nerviis ; anlherœ ovato-oblongae , biloculares. Styli 5 glabri distinct! petala asqua.ues filiformes. Stigmata oblonga glanduloso-hirsuta. Ovarium ovatum 5- loculare bispidum. Capsula calyce basi cincta lin. 3-4 longa 5-gona ovata, coccis 5 apice liberis,basi coalitis, tomeuloso-bispidis, inferuè compressione glabris 5-valvis valvulis longitudinaliter debiscentibus monospermis. Semina adulta ovala fuuiculo lato menibranaceo suspensa ; cbalaza terminalis lata.

Grewia GLAERA.

G. foliis lanceolatis subellipticisve acuminatis dentato - crenulatis , deutibus infiniis glandulosis glabris subtùs ad axillas pilosis; pedunculis f'ructiferis axillaiibus simplicibus v. bifidis petiolo longioribus; drupis 4-2-pyreiiis puberulis.

Grewia glabra Blum. Bijd. p. 1 15.

Fritex 4-5-ped. Raml alterni graciles, cortice subfusco lenticellis parvis insperso, ramulis ad apicem pube brevi stellatâ asperulis. Folia poil. 2-3 longa, t'/2 circiter lata, lanceolata vel subelliptica, acuminata, dentato-cienulata,dentibus infimis glan- dulusis, basi rotundata, trinervia, nervis ad médium evanescentibus ad axillas pilosis peliolala, petiolo lin. 3 longo tereti puberulo subasperulo. Peduncui.i axillares (fruc- tif'eri) petiolum requantes, simplices vel basi bifidi, teretes, puberuli. DRVP^F.(cerasi mngniiudipe) sublulvo-velutinaj pubernlae pilisque fasciculatis longioribus inspersse, hispidulae 2-4-pyrenae. Pyren^ rugos* 2-loculares, abortu monosperma;. Se.men obovatuin; integumentum exterius cartilagineum fulvum. Perispermum carnosum lacleum. E:.;biiyo subflavidus, cotyledonibus oibiculalis planis subenerviis, radiculà brevi.

Obs. Cette espèce, dont j'ai pu examiner des écbantillons recueillis à Java par Lescbenault et que j'ai rapportée ainsi sûrement à la pbrase de M. Blume, croit

$38 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

également sur les côtes graveleuses de la côle nord de la Nouvelle- Hollande , ou elle forme des arbrisseaux touffus de l\ à 5 pieds d'élévation.

TILlACEiE.

CORCHORUS ACUTANGULUS. G. foliis ovatis vel ovata-lanceolatis acutis crenatis, crenulis infimis setaceis , basi 3-nerviis glabriusculis ; petiolis suprà longitudinaliter pubescentibus; stipulis linearibus setaceis ; capsulis solitariis geminisve oppositifoliis acutè 6-angulatis oblongis in cornua 3-5 intégra bifidavc desinentibus.

Corchorusacutangulus Lamk. Encycl. ?. p. io'(. D.C. Prod. i. p. 5o5. Blum. Bijd. p. ni. Spr. Syst. 2. 583. W '. et Arn. Prod. Fl. penins. Ind. i. p. 73.

CORCHORUS OLITORIUS. C. capsulis lineari-oblongis cylindraceis acutis obtusangulis glabris 5-locularibus.

Corchorus olitorius Linn. Specll\6. D. C- Prod. 1. 5o4- Blum. Bijd. p. 110. Gœrtn. Fruct. 1. t. 64- Lamk. III. t. 478. f. 1. Corchorus decemangularis Boxb. FL Ind. ?.. p. 482. (ex W. et Arn.)

Triumfetta ROTUNDIFOLIA.

T. foliis rotundis 3-nerviis irregulariter dentatis , dentibus infimis glandulosis , suprà viridibus glabriusculis subtùs albido-tomentosis sub- coriaceis; spicâ terminali interruptâ laxâ; capsulis 2-locularibus glo- bosis tomentosis, aculeis uncinatis.

Triumfetta rotundifolia Lamk. Encycl. 3. p. 421. D.C. Prod 1. p. 5o6. T. siibrir- biculata D.C. Prod. 1. p. 5o6. Spr. Sysl. 1. p. 45 1 (ex IV. et Arn. t. c. p. 73.)

Triumfetta angulata.

T. foliis petiolatis basi subrotundo-ovatis 5-nerviis apice angulato-3- lobis acuminatis inœqualiter dentatis , dentibus infimis glandulosis , utrinque birsutis subtùs pallidioribus , stipulis lineari-lanceolatis acutis bispidis ; segmentis calycinis linearibus apice cucullato - acuminatis extrorsùm hispidis; petalis obovato-spatbulatis basi pilosis.

Triumfetta angulata Lamk. Encycl. 3. 421- D.C. Prod. 1. p. 507. Bartramia Lamk. Kl. t. 4oo.f. 2.

OLACINE/E. Olax imbricata.

O. ramis teretibus gracilibus , foliis bifariis ellipticis obtusis v. ellij)- tico-lanceolatis subacuminatis breviter petiolatis ; spicis axillaribus vix semipollicaribus, bracteis ovalibus bifariàm imbricatis pubrrulis ; fi- lamentis sterilibus apice bifidis petala subaequantibus.

Olax imbricata Boxb. Fl. Ind. 1. p. 109. D.C. Prod. 1. p. 532.

Ohs. Dans deux espèces d'Olax que j'ai analysées, j'ai trouvé 1' vjire uniloculaire ayant au centre un placenta supporta ni trois petits ovules pendants, semblables à ceux qu'on observe dans les Quinchamalium , tels qu'ils sont figurés dans la partie b'itaniquedu voyage delà Coquille publié par M. Ad. Rrongniart.

HERISARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4^9

XlMENIA AMERICAIN!.

X. ioliis elliplico-ovatis vel obovatis mucronatis breviter petiolatis ; pediiiuulis brevibus paucifloi'is ; dentibus calycinis brevibus acutis; pe- taiis lineari-lanceolatis; staminibus corolla paulo brcvioribus; stylo sta- mina vix superante; ovario ovato glabro.

Ximenia americana Linn. Spec. 497- Lanik. III. t. 297. f. 1. Roxb. El. Intl. 2. p. x J2. Flor. Bras. 1 . p. 34 1 . FI. Senec/amb. » . p. 1 02. //'. et Arn. Fl. penins. Intl. 1 . p. 89. - X. multiflora Jacq. Stîrp. amer. 1. io5. t. 177. f. 3i. X.elliptica Font, Prod. n. 163. La Bill. Herb. Sert. Austr. Caled. t. 37.?

Obs. Cette piaule que j'ai pu étudier provenant de localités différentes ainsi que le A', elliptica de Forster, conservé dans l'herbier du Muséum , ne m'ont pas permis, après un examen détaillé, de les séparer comme espèces. Les ovules m'ont paru avoir une forme assez remarquable: dans plusieurs ovaires que j'ai analysés, je les ai toujours trouvés suspendus et roulés sur eux-mêmes par leur extrémité inférieure.

AURANTIAGE.E.

Triphasia monophylla.

T. Ioliis simplicibus oblongo-obovatis emargiuatisve, racemis axilla- ribtts , paucifloris ovariis 2-locularibus.

Triphasia monophylla D.C. Prod. 1. p. 536. Gaudich. in Freyc. It. Bot. p. 4».

Kami recti teretes, cortice glabro verrucoso fulvo-cinereo in junioribus virescente vestiii, ad axillas ramulorum spinosi. Folia simplicia poil. 1-2 longa i/i lata, oblon- go-obovata, subintegra,apice interdùm emarginata, nervo medio interné prominulo, coriacea, lucida, punctata, punctis creberrimis pellucidis, petiolata, petiolo lin. 4-2 longo glabriusculo. Stipuue spinescentes acutœ 4^-6 1. longae horizontales cor- tice virescenle demùm griseo vestitœ. Inflouescentia racemiformis axillaris folio dimidio brevior, 8-12-flora : pedicelli brevissimi glabriusculi 3-bracteolati. Calyx per- sistens, 3-dentatus. glanduloso-punctalus, dentibus subrotundis , concavis, margine «iliolulatis. Petala 3rariùs4, calyci alterna, 1. 2 longa, obovata,concava, subcoriacea, enervia,ad médium glanduloso-punctata,glabra.STASiiNA6,petalisbreviora, tilamen- tis crassis basi complanatis liberis eglandulosis ovarium aequantibus. Akther/e ob- longo-sagittatae,apiceobtusae, subgland uloso-punctatae, long itudinal itrr déhiscentes. Pistilh m staminibus subœquale. Ovaimum disco subsinuato impositum, subconoi- deum, 2-loculare, loculis i-ovulatis ovulis pendulis. Stïlvjs crassus ut ovarium glanduloso-punctatus. Stigma planiuscuknn, subtrilobum. Fnuerus fnondùm ma- turus) carnosus obovatus apice stigmate persistente coronatus, intùs mucilagine repletus 2-locularis, loculis t-spermis, seminibus angulo interno affixis.

Triphasia tiufoliata. T. foliis 3-folioIalis, foliolis terminait majori, ovatis crenulatis; emar- ginatis.

Triphasia trif'oliata D. C. Prod. 1. p. 536. Blum. Bijd. p. i32. T. atirauliola Lour. Coch. p. 189. Limonia trifoliata Linn. Mont. p. 237. Andr. Bot. Hep. t. i43.

Citrus Limetta.

G. petiolis obovato-alatis integris margine subtùs reflexis, foliis ova- libus obtusis non rarô emafginatis crenatis, floribus 2i-25-andris.

Citrus Limelta Risso. Ann. Mus. 20. p. ig5. t. 2. f. 1. C. decumana Var. 4- Lamk. C. Limetta auraria Risso et Poiteau. C. javanica Blum. Bijd. p. i/|0. 2. t. 29. C. aurarius Rurnph. And).

44o HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

COOKIA PUNGTATA.

C. ramulis petiolisque furfuraceo-tomentosis; foliis 5-jugis, foliolis al- ternis ovato-lanceolatis acuminatis basi inaequilateralibus subcrenato- denticulatis glabris ; paniculâ terminali laxâ ; baccis globosis pube- rulis.

Cookia punctata Retz. Obs. 6. p. 29. Lamk. III. t. 35^. D. C. Prod. 1. p. 537. Quinaria Lansium Lotir. Coch. 1. p. 334- ex specim. ! Rumph. Amb. 1. 1. 55.

MURRAYA EXOTICA.

M. foliolis 7-9 ovatis obtusis interdùm emarginatis rariùs acuminatis ; corymbis terminalibus multifloris ; calycibus 5-dentatis pubescentibus ; staminibus corollâ brevioribus- stylo œqualibus ; antberis subrotundis.

Myrraya exotica Linn. Mant. 563. D. C. Prod. 1. p. 53y. Blum. Bijd. p. 1 36. Murr. Goett. g. p. 186. t. 1. Lamk. Ht. t. 352. Chalcas Japonensis Lour. Coch. 33a. Marsana buxifolia Sonn. It. Ind. t. i3g. Limonia mallicolensis Forst. herb. 97.

JEgle Marmelos.

M. foliis petiolatis trifoliolatis, foliolis lanceolatis acuminatis v. ova- tis crenatis obtusis, terminali majori petiolato, pedunculis calycibusque pubescentibus ; spicis axillaribus.

JEgle Marmelos Corr. Ann. Soc. Linn. 5. p. 222. Roxb. Corom. 2. t. i43. D. C. Prod. r.p. 538.

GUTTIFER2E.

Stalagmitis dulcis. S. foliis ovatis autovato-oblongis acutis coriaceis venosis laetè viridibus supernè lucidis , pedunculis brevibus axillaribus; floribus fasciculatis ; staminibus altissimè 5-delphis.

Stalagmitis dulcis Cambess. Mem. Mus. 16. p. 3ç2 et 425. Murr. Comm. Goett. 9. p. 175. Garcinia elliptica Chois. Mss. in herb. Mus. D. C. Prod. 1. p. 56i. Xan- thochymus dulcis Roxb. ex herb. Wa(l. X. javanensis Blum. Bijd. p. 216.

Obs. Roxbourg a commis une erreur dans le caractère de son genre Xanthochpnus. Les appendices du disque (nectaires) ne sont pas opposés aux pétales, mais au con- traire alternes avec eux, les faisceaux d'étamines étant opposés aux pétales. M.BIume a corrigé cette erreur qu'il avoit primitivement commise dans son Bijdragen. M.Cani- bessedes ne l'a pas signalée dans son mémoire sur les Guttifères, et Murray lui-même ne fait aucune mention de cette particularité dans ses observations sur les plantes Guttifères.

Mesua FERREA.

M. foliis elliptico-lanceolatis acutis subtùs glaucis ; pedunculis axilla- ribus solitariis unifloris, petalis obovatis undulatis.

Mesua ferrea Linn. Spec. -]J,l\. D. C. Prod. 1. p. 062. Blum. Bijd. p. 216. M. spe- ciosa Chois, in D.C. Prod. i.p. 5Ô2. (ex W. et Arn. I. c. p. 102.)— Calophvllum Na- gassaricum Burm. Ind. 121. Rumph. Amb. 7. p. 3. t. 2.

Calophyllum INOPHYLLUM. C. ramulis teretibus; foliis obovato-ellipticis obtusis aut emarginatis ; floribus laxè racemosis, racemis axillaribus solitariis, pedicellis i-floris suboppositis.

HERRARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. ^ i

Calophyllum Inophyllum Linn. Spec. 7.3?.. D. C. Prod. 1. p. 562. Blum. Bijdr. p. 317. Ponna malabarica major folio pulchrè vcnoso Petiv. Act. Plu't. n. 267. p. 720-75. Rumph. Amb. 2. p. 21 1. 1. 7 1. Rlteed. Mai 4- p. 79. t. 38.

HIPPOCRATEACEiE.

HlPPOCRATEA PAUCIFLORA.

H. ramis teretibus, ramulis laevibus coloratis; foliis oblongo-lanceo- latis basi rotundatis crenulatis ; pedunculis petiolo longioribus graci- libus glabriusculis ; cymis dichotomis sub-3-floris; calycibus tenuissimè puberulis ; petalis lincari-lanceolatis apiculatis.

Flippocratea? pauciflora D. C. Prod. 1. p. 56g.

Rami teretes glabri , cortice griseo lenticellis orbicularibus prominentibus dense notato; juniores epidermide laevi coloratâ. Foli v opposita, poil. 3-5 longa, 1 '/»"2'/> lata , oblongo-lanceolata subacuminata , basi rotundata et intégra , repando-crenata , intercrenuïas glandulà parvà acutà vel obtiisâ purpureâ instructa, subtùs praesertim reticuLto-venosa, coriacea , glaberrinia , breviter peliolata, petiolo semipollicari supra canaliculalo glabro. Pedunculi communes axillares , dichotomi , petiolo longiores, graciles, apice farinaceo-puberuli ; partiales plernmque triflori, Horibus pedicellatis, pedicellis brevibus, basi bibractcolatis, bracteolis ovato-rotundis cilio- latis, pedicello brevioribus. Calyx brevis 5-partitus, laciniis ovato-rotundis, extror- sùm tenuissimè puberulis, subfarinaceis. Petala lin. 1 longa, lineari-oblonga , basi subanguslata, apiculata, introrsùm glabra, crassiuscula. Filamenta complanata,in- femè in discùm carnosum ovarium cingens coalita. Antherje extrorsae parvae ro- tundae, dorso affixœ, transversè déhiscentes. Sttlus obscure trigonus, staminibus brevior, glaber. Ovahidm conoideum triloculare.

HlPPOCRATEA ? CASSINOIDES.

H. ramis gracilibus teretibus, junioribus subangulatis compressis glaucis; foliis elliptico-rotundis vel elliptico-lanceolatis acuminatis cre- nato-denticulatis submembranaceis glaberrimis glaucescentibus ; pe- dunculis axillaribus folio brevioribus.

Hippocratea ? cassinoides D. C. Prod. 1. p. 56g.

Obs. Le Musée ne possède de cette plante que des échantillons recueillis long-temps avant le développement des fleurs, ce qui m'a forcé de laisser du doute sur son classement dans le genre Hippocratea. 11 n'en a pas été de même au sujet de VH. pauciflora, que M. De Candolle avoit également placé, avec doute , dans le genre Hippocratea.

Salacia PATENS.

S. ramulis subangulatis gracilibus ; foliis oblongis basi et apice at- tenuatis integerrimis petiolatis glabris ; floribus pluribus pedicellatis ramulo abbreviato insidentibus petiolo longioribus; petalis obovatis pa- tentibus subreflexis.

Rami teretes, cortice griseo , juniores subangulati haud rarô lenticellis cre- berrimis sparsi; novelli herbacei , epidermide glabrâ laevi vestiti. Folia opposita 1 '/,-3 poil, longaj, I */, lata, oblonga basi et apice attenuata, interdùm acuminata, integerrima, utrinque glaberrima, subtùs reticulato-venosa , breviter petiolata , petiolo 1. 2-3 longo, suprà canaliculalo. Inflorescentia : flores plures axillares, ramulo abbreviato insidentes , pedioellati, pedicellis imâ basi bracteolatis , brac- teolis minimis squamsefonnibus. Cai.yx 5-dentatus, dentibus subrotundis concavis

Annales du Muséum, t. III, 3' série 17

442 HERBARII TIMORENSIS DE>CRIPTIO.

ciliolatis persistentibus. Petala 5 lin.-i */, longa, obovata, obtusa, patentia, superne convexa, marginibus reflexis ciliolatis, unguirulata, glabra , albida. Stamina tria, stylo longiora, apice disci carnosi inserta; filamentis planis ; antberis rotundis, parvis , extrorsùm longitudinaliler dehiscentibus, flavis , connectivo latobasi affixis. Discus carnosus, glaber, ovarium arctè cingens. Stylus triqueter,brevis,stigmatibus tribus vis conspicuis coronatus. Qvakium conoideum, triloculare, loculis staminibus alternaritibus, u-ovulatis, ovulis subreniformibus medio affixis. l'ructus. . .

MALPIGHIACEiE.

BaNISTERIA TiMORENSIS.

B.ramulissubpuberulis; foliis ovato-cordatisbreviteracuminatisv.acu- tis,utrinque glabris subtùs pallidioribuspetiolatisjpetiolo apice biglau- duloso; pedunculis axillaribus foliis brevioribus, foliolis abortivis glan- duliferis suffultis ; calycibus eglandulosis extrorsùm puberulis; petalis suborbiculatis Lutegris glabris ;samaris rugosis, alis subintegris puberulis.

Banisteria Timoriensis D. C. Prod. i. p. 588.

Rami teretes, epidermide rubescente lœvi vestiti, juniores subpuberuli,pilis mal- pighiaceis vestiti. Folia opposita , poil. 3-6 longa, 2-3 lata, ovato-cordata, apice bre- viter acuminata v. acuta, intégra, glaberrima, subcoriacea, subtùs pallidiora, penni- nervia, nervomedio primariisqueprominulis, petiolata, petiolo tereli poil, i et ultra longo, apice biglanduloso, suprà canali utlato , basi dilatato. Flores cymoso-um- bellati, abortu polygami; masculi hermapbroditiquein umbellisdistincti; pedunculi axillares foliis breviores, bracteati bracteis glandulosis foliaceis : peduuculi partiales adpressè puberuli , apice bracteolati , bracteolis ovatis squamoideis concavis extror- sùm puberulis. Fl. macs. Calyx 5-partitus, foliolis subrotundis extrorsùm puberulis eglandulosis. Petala 5 calyce duplô longiora, 4 1. longa, obovato-rotunda, concava, intégra , glaberrima. Stamixa io quorum 5 petalis opposita aequalia et filamenta apice attenuata , debilia, basi curn petalis subcoalita , glaberrima. Anther.£ bilocu- lares , loculis linearibus pilosis , longitudinaliter introrsùm dehiscentibus, extrorsùm connectivo crasso subquadrilaterali affixa1. Ovarii rudimentum pilosum. Fl. herma- phroditi , genitalia ut in fl. masc. Styli 3 filiformes arcuatim reflexi. Stigmata capitata subemarginata. Ovarium 3-angulatum, angulis inasqualibus, uno minori , 3-locularc, loculis uniovulatis , ovulo oblongo ex loculi apice angulo interno pendulo. Fhuctos samaroïdeus induviatus ; samara rugosa , ala intégra lin. 8 longa unilocularis monosperma, semine imperfecto ex loculi angulo interno apice pendulo.

Obs. D'après la description de Y H irœa? obscurci de M. Blume, cette espèce se rapprocherait de celle que je viens de décrire. Dans l'espèce de Timor, ses fleurs sont polygames, quelques unes sont mâles par avortement des styles dont on ne trouve le plus souvent aucune trace. L'absence de glandes sur les divisions calycinales se fait remarquer également sur tous les Hirœa cités par M. Blume.

SAPINDACEdE.

D0D0IS,EA BURMANNIANA.

D.ramulis subangulatis; foliis oblongo-lanceolatisobtusis v.acutiuscu- lis rariùs acumioatis , basi iu petiolum bt evem attenuatis , juniori- bus viscosis ; fructibus pedicello gracili aequalibus basi et praesertim apice emarginatis.

Dodonsea Burmanniana D. C. Prod. i, p. 616. Blum. Bijd. p. 237.

Obs. Je n'ai eu de cette plante que des échantillons en fruits qui ne m'ont pas paru devoir, par ce caractère, s'éloigner du D. viscosa L. La grandeur du fruit

HERBARII TJMORENSIS DESCRIPTIO. 443

relativement au pédieelle est un caractère très léger; l'écliancrure plus ou moins grande de la capsule ne paroit pas devoir servir avec plus de certitude à la diffé- rence de ces deux plantes. Toutefois j'ai conservé le nom spécifique donné par M. DeCandoIle, qui semble avoir vu celte plante dans un état plus complet que moi. M. Blume, qui a vu la plante vivante, la cite également sous le nom donné par M. De Candolle.

SCHMIDELIA TlMORENSIS.

S. foliis 3-foliolatis, foliolis ovatis basi rotundatis apice acuminatis dentatis vel subintegris subcoriaceis glabris sessilibus ; raceniis axil- laribus.

Schmidelia Timoriensis D. C. Prod. i. p. 61 1.

Rami corticegriseo verrucosoglabro vestiti , in novellis lenticellis insperso Ia'vi et viridescente. Folia 3-foliolata, foliolis ovatis breviter et obtuse acuminatis crenato- dentatis, intermedio suboblongo poil. 2 '/., longo , 1 '/, lato , lateralibus breviori- bus, ovatis, s*pè inaequilateralibus, subsessilibus ; omnibus glaberrimis, dessiccatione nigricantibus, suprà lajvibus, subtùs venosis , nervo medio supra puberulo , subcoriaceis, petiolatis, petiolo poil. '/, longo , suprà complanato glabriusculo. RackMi axillares solitarii vix tripollicares, pedunculati, pedunculis glabriusculis, secundariis basi bractcolatis multifloris, floribus subsessilibus basi bracteolulatis. <;.\lyx ( ante anthesin ) 5-phylIus , foliolis subrotuudis, quincuncialibus , margine pi.berulis. Petala

Obs. Le Schmidelia Timorensis dont je n'ai pu donner qu'une description impar- faite, a quelque ressemblance avec le Schmidelia Cobbe (Rlius Cobbe L. ); cepen- dant il s'en éloigne par ses rameaux couverts d'une écorce grise ainsi que par ses feuilles qui sont plus coriaces, par l'absence complète de poils, enfin par des grappes rameuses au lieu d'être simples comme dans le S. Cobbe.

MOULINSIA CUPANIOIDES.

M. foliis abortu imparipinnatis rariùs paripinnatis 4"^")US'S » foliolis lanceolato-oblongis basi et apice acuminatis v. obtusis inte- gris , subtùs puberulis ; racemis terminalibus compositis multifloris.

Moulinsia cupanioides Camb. Saplnd. p. l\o. t. 1.

CUPANIA SALICIFOLIA.

C. foliis paripinnatis 1-2-jugis; foliolis oblongo-lanceolatis basi acu- minatis subsessilibus apice obtusis glaberrimis discoloribus ; pani- culis terminalibus racemiformibus multifloris ; calycinis foliolis subro- tundis ; petalis oblongo-cordatis staminibus 8 ; filamentis basi hirsutis.

Sapindus salicifolius D. C. Prod. 1. p. 608.

RAMULicorticeglabro vestiti, junioribusberbaceislaevibus virescentibus. Folia pari- pinnata, uni-bijuga, foliolis poil. 4 'A longis, 1 '/, latis, oblongo-lanceolatis, obtusis basi acuminatis, glaberrimis, suprà laevibus laetè viridibus nitidis, subtùs nervo medio prominulo pallidioribus , coriaceis, basi in petiolum brevissimum angustatis ; petioli communes incrassati , poil, t l/2-3 '/, longi, giabcrrimi. PANicuLiE termi- nales sexpollicares, pedunculi communes graciles, glabri , partiales subtrichotomi , herbacei , j'iabri ; pedicelli 1 lineas longi , imâ basi tribracteolati , glabri. Calïx inaequalis 5-partitus, foliolis 2 exterioribus concavis subrotundis minoribus glabris, interioribus majoribus subciliatis. Petala Fi calyce longiora, 1. 1 '/, longa, sub- oblongo-eordata, unguiculataungue glabro, membranacea, glabra, ciliata , subener- via , prsefloralione imbricativâ , introrsùm supra unguem squamnta ; squama>

444 HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO.

petalis multô breviores , subhemispbaericœ , valdè pilosœ. Discus ante ànthesiri integer, demùm regulariter undulato - subquinquelobus , staminum filamenta basi cingens, carnosus, glaber, flavescens. Stamina 8 hypogyna, petala superantia, filamentis basi pilosis. Anther.e subellipticœ , dorso medio affixae. Stylus brevis disco subaequalis , indivisus , subtrigonus, glaber, filamentorum pilis absconditus. Ovarium 3-gonum, 3-loculare, loculis i-ovulatis , glabrum. Cakpella (adulta)ob- cordata, 3-gona, alata,sœpè abortu monoptera, stylo coronata, glabra , 3-locularia, loculis introrsùm pilosis, i-ovulalis. Ovula angulo interno basi affixa ovata.

Melicocca TRIJUGA.

M. ramis laevibus ; foliis pari-pinnatis 2-3-jugïs , foliolis ellipticis v. oblongis basi attenuatis, inferioribus subrotundo-ovatis integerrimis utrinque glaberrimis; racemis axillaribus; floribus minimis 5-par- titis apetalis ; staminibus calyce subtriplô longioribus.

Mellicocca trijuga Jusi. Mém. Mus. 3. p. 1S7. t. 8. Mellicocca Schleichera WiM. Spec. 4- p- 1096.

MELIA CEiE.

Melia Candollei. M. partibus novellis farinaceo-incanis ; foliis ovato-lanceolatis longé et obtuse acuminatis breviter serratis vel subintegris ; tubo stamineo glabro; autberis villosis.

Melia Candollei Ad. de Juss. Méliacées. p. 107. 622. Melia composita D. C. Prod. 1 . p. 622. ( non JVilld. )

APHANAMIXIS TiMORENSIS.

A foliis abrupte vel impari-pinnatis; foliolis oppositis 5-7-jugis , oblongis obliqué ovato-lanceolatis utrinque glabris; petiolis glabris; spicis longis.

Aphanamixis Timorensis Ad. de Juss. I. c. p. 10-. t. i4- f. 8-9.

Epicharis SPECIOSA.

E. foliis impari-pinnatis 7-8-jugis ; foliolis oblongis obliqué ob- ovatis ovatisve breviter et obtuse acuminatis ; racemis brevibus ; ca- lyce campanulato.

Epicharis speciosa Ad. de Juss. I. c. p. 1 1\. t. i5. f. 12.

AMPELIDEiE. Gissus Timorensis.

C. ramis 3-foliolatis , foliolis petiolatis subrotuudis grosse dentatis submembranaceis glabris, lateralibus aequalibus minoribusve; cirrhis simplicibus; corymbis axillaribus.

Cissus Timoriensis D. C. Prod. 1. p. 63o.

Rami teretes, graciles, virescentes, supernè angulati glabriusculi. Folia 3-foliolata, foliolis poil. 2 circiter longis, poil. 1 '/2 latis, ovatis, subrotundisve grosse et subobtuse dentatis, submembranaceis, utrinque glabris, saspèinaequilateralibus, nervis vix sub- tils prominulis, petiolata petiolis poil. 1-2 longis, striai is , glabris, petiolulis lin. 2 circiter longis. Stipula; deciduae latiuscula; et brevissimœ glabrae. Cirrhi simplices striati glabri. Inflorescentia axillaris; pedunculus infernè simplex , folio lon- gior, apice di-trichotomè ramosus; pedicelli brèves, pedunculis similes, basi brac-

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 44 5

teis minirais ovato-rotundis vel apicc subacutis puberulis instructi; flores minimi viricles. Calyx parvus cupulaefonnis, obscure 4~dentatus, persistons puberulus. Petala 4 clausa , ovato -rotunila , calyce duplô longiora , margïnibus inflexis cucullata, extrorsùm convexa, puberula, virescentia. Stamina l\ petalis breviora, filamentis compressis glabris. Anther.* infra médium dorsum insertae, subrotundo- ovalae, obtusas, basi ernarginatœ, longitudinaliter déhiscentes, Discus cupulœforniis margine sinuato obscure lobatus. Stigma sessile. Ovarium depresso-conoideum, discum vix superans, 2-ioculare, loculis i-ovulatis, ovulis erectis.

ClSSUS CORIACEA.

G. ramis tuberculatis ; foliis pedato - 5 -foliatis , foliolis ovato-lau- ceolatis basi et apice acuminatis grosse et remotè dentatis dentibus callosis , coriaceis glabris ; corymbis petiolo brevioribus tomentoso- pulverulentis ; calyce subnullo.

Cissus coriacea D.C. Prod. i. p. 632.

R ami teretes grumosi, lenticellis crebris tuberculati. Folia 5-foliata, foliolis inaequi- lateralibus glabris subcoriaceis;foliolu m terminale poil. 3 '/2 long. i'/2 latum,basiacu- tum, apice acuminatum, grosse et remotè dentatum, dentibus apice callosis, penni- nervia, nervis paucis nisi medio prominulo vix conspicuis, coriacea , glabra, petio- lata , petinlis poil, i longis glabris, petiolulisque vix semipollicaribus. Stipula ovatae sessiles, extrorsùm ferrugineo-tomentosae. (^iRRHisimplices vel bifidi glabri. In- florescentia axillaris; pedunculi communes basi ferru;;ineo-tomentosi, petiolis bre- viores, plures umbellato-ramosi,umbellis supremis5-9 floris; pedunculi diversorum ordinum pulverulento-pubentes, totidem bracteis bracfeolisve deciduisstipati. Calyx brevissimus (subnullus) integer introrsùm glaber. Petala 4 patentia, calyce multô longiora, ovato-lanceolata, apice inflexa, subcucullata, extrorsùm tomento pulveru- lento vestita, introrsùm pilis raris apice inspersa. Stamina 4 petalis multo breviora, glabra, Filamentis subulatis disco brevi insertis. Discus membranaceus, subinteger, basin ovarii cingens. Ovarium conoideum 2-loculare, loculis i-ovulatis, ovulis erec- tis, stigmate sessili 4-lobo amplo purpureo-papilloso coronatum.

Leea SAMBUCINA.

L. ramis teretibus glabris supernè striatis ; foliis subbipinnatis , fo- liolis oblongis ovatove-lanceolatis apice longïter acuminaris basi ro- tundatis saepiùs subcordatis grosse dentatis subtùs puberulis.

Leea sambucina fVilld. Spec. i. p. 1 177. D.C. Prod. 1. p. 635. Blum. Bijd. p. 196. Aquilicia sambucina Linn. Mant. 21 1. Herb. Wall. n. 6823. b. Staphylea in- dica Burm. ind. t. 24. Rheed. Malab. 2. t. 26.

Leea rubra.

L. caule tereti scabriusculo ; foliis bipiunatis, foliolis oblongis vel lan- ceoîatis acuminatis serratis suprà glabris subtùs petiolisque bispido- aspcrulis.

Leea rubra Blum. Bijd. p. 197.

R\mi teretes, tenuissimè striati, scabri, colorati, stipularum lapsarum cicatriculâ ammlari instructi. Stipulée ovatas, coriaceae introrsùm glabrae. Folia impari- pinnata, uni-bijuga, foliolis lanceolato-ovatis vel oblongis acuminatis basi rotun- datis; supremo saepiùs oblongo , poil. 5-J longo, 2-3 lato; infimis minoribus saepiùs ovatis, omnibus suprà glabris, nervo medio subprominente hispidulo, subtùs reticulato-venosis, venis prominentibus hispido-asperulis, junioribus utrinquehis- pidulis , breviter petiolulatis, petiolulo tereti lin. 2-4 longo; petioli communes 4-6 poil, longi, teretiusculi, basi incrassati, substriati, hispidi,asperi, ad basin folia-

446 HERBAR1I TIMORENSIS DESCRIPTIO.

ceo-marginati , subvaginantes. Panicul*: cymiformes, oppositifoliœ petiolo muliô! breviores, pedunculo crassiusculo, pollicari, tereti , hispido. Flores albi (ex Lesch.). BACC£(pisi magnitudine) basi calyce persistente suffultae, rubrae, albo punctulatse.

Leea HIRTA. L, tamis subteretibus scabris , foliis pinnatis 3-5-jugis, foliolis oblongo-lanceolatis v. ovalibus acuminatis serratis suprà asperis sublùs reticuïato-venosis, petiolis coryrnbisque aspero-hirsutis.

Leea hirta Horn. H. Hafn. i. a3i. D.C. Prod. i. p. 63f>. Blurn. Bijd. p. 196. Wall. Herb. Ind. n. 68r.2.

OXAUDE^E.

Averrhoa Carambola.

A. foliolis ovatis acuminatis, itiferioribus inaequilateralibus subdeltoi- deis subtùs glaucescentibus ; calycibus glabris; petalis subrotundis; sta- minibus 10, 5 fertilibus sterilia aequantibus ; ovariis angulatis.

Averrhoa Carambola Linn. Spec. 6(3. D.C. Prod. 1. 689. Blum. Bijd. p. il\i. Cav. Diss. 7. t. 220. Rumph. Avnb. 1. 1. 35.

Averrhoa Bilimbi.

A. foliolis oblongis acutis puberulis , sub tùs pajlidioribus calycibus pubescentibus ; petalis ovali-oblongis ; staminibus jp; ovariis obtus- angulis.

Averrhoa Bilimbi Linn. Spec. 61 3. D.C. Prod.i. p. 68g. Cav. Diss. 7. t. 219. Rumph. Amb. I. t. 36.

ZYGOPHYLLEiE.

Tribulus moluccanus. T. perennis; foliis 4 _ 8- jugis, foliolis ovatis ellipticisve subtus adpressè sericeis ; stipulis ovato-lanceolatis obtusiusculis subpuberulis ; pedunculis folio longioribus ; foliolis calycinis petalis dimidio bre- vioribus glabriusculis ; antheris subrotundis ; stylo cylindraceo ; stigma- tibus brevibus.

Tribulus terrestris, var. moluccanus Blum. Bijd. p. 243. T. cistoides Cham. in Linn. Jan. i83o.

Herb a perennis prostrata. Rami teretes elongati , pube brevi albâ densàque v*- lutini; juniores seriùs glabrati. Folia 4-8-juga, opposita, allero dimidio breviori ; foliolis ovatis ellipticisve obtusis, vel brevissimè acuminatis, 1. 2-4 longis, a1/, latis, obliquis, suprà parce puberulis, laetè viridibus, subtùs pube longâ tenui dense sericeis, discoloribus; inferioribus supremisque minoribus. Flores solitarii majus- culi , floribus Tribuli cistoidei subaequales , axillares, pedunculati, pedunculo tereti folio breviori , subpubescente. Calyx 5-phyllus, foliolis lineari-lanceolatis , petalis dimidio brevioribus, acutiusculis , margine membranaceis, brevissimè puberulis. Petala 5 , lin 4-5 longa , obovata , apice subretusa , subunguiculata , penninervia. Stamina 10 petalis breviora, ovario xqualia , filamentis filiformibus glabris. An- THER*subrotundo-ovatœ. Stylus post anthesin accrescens subangulalo-cylindraceus, stamina superans , glaber. Stigma 5-lobum , lobis stylo multô brevioribus. Ovarium globosum parce hispidum , cornutum. Fructus 4-5-coccus , coccis 2-4-locularibus ruaosis apice et prsesertim basi hispidis, seriùs glabris, 4-cornutis, spinosis,spinis 2 inferioribus brevibus plerùmque reflexis, superioribus horizontal ibus arutis lon- gioribus. Semina iri loculis solitaria oblonga.

HERBARI] TIMORENSIS DESCRIPTIO. 44 7

Obs. M. Blume (I. c. p. 2/j3) avoit déjà signale celle plante comme une variété du T. terrestrîs. M. de Chamisso (i) mentionne sous le nom de T. cùtoides L. une es- pèce qui paroit devoir se rapportera la plante de Timor, du moins d'après la com- binaison des caractères qu'il en donne. En effet, cette plante se rapproche du T. ter- restrîs auquel la réunit M. Blume, par la forme des anthères, qui sont arrondies et non linéaires-oblongues comme dans le T. cistoides, tandis qu'elle s'en éloigne par la grandeur de ses fleurs, qui égale presque celles de l'espèce américaine. La diffé- rence de longueur du style et des stigmates peut également très bien faire distinguer ces deux plantes : dans l'espèce des Moluques ils sont de beaucoup plus petits que le style ; dans les T. cistoides et terrestrîs, au contraire, ils l'égalent en longueur. J'ai pu examiner cette espèce, et toujours avec les mêmes caractères, provenant des Phi- lippines, Java et Timor.

On voit donc que celte^planle tient, par ses caractères, à celle d'Europe et à celle d'Amérique. Faut-il la regarder comme espèce distincte, ou la faire dériver d'une des deux espèces anciennement connues , ou la regarder corne un type modifié du T. terrestrîs?

ZANTHOXYLEjE. Brucea glabrata. Tab. XX. B. foiiis impari -pinnatis 4-5-jugis ; foliolis lanceolatis longé acu- minatis acutis serratis membranaceis glabratis ; floribus spicatis, spicis simplicibtis fructiferisque foiiis brevioribus ; floribus herrnapbroditis, foliol. calyciuis petalisque ovatis.

Ramcli glabriusculi, cortice lœvi lenticellis notato ; novelli pubebrevissimâ dense adpressâ vestiti. Folia alterna, impari-pinnata, foliolis 4-5-jugis oppositis poil, i ■/,-

3 longis, '/2-i y, latis, lanceolatis : supremo nondùm evoluto pubescenti-sericéo ; caeteris lanceolatis grosse serratis, longissimè acuminatis, basi rotundatis, breviler petiolulatis, membranaceis, ad nervum médium utrinque puberulis, junioribus ante evolutionem adpressè sericeis; petioli semipedales à basi ad apicem gradatim attenuati puberuli, pallidè virentes. Flores spicati, spicis petiolo brevioribus, mi- nimi, glabrati , glomerulati, glomerillis sparsis, 3-5-fioris , bracteolatis , bracteolis parvis ovatis extrorsùm puberulis deciduis. Calyx 5-phyllus, foliolis ovatis obtu- siusculis parvis, extrorsùm pilis raris prœsertïmque margine inspersis. Petala

4 ovata, subunguiculata, oblusa, subcoriacea, calyce duplô longiora, 1. i'/2 loflga, glabra. Stamina 4 , petalis subœqualia , recta ; filamentis subulatis glabris. Antheba subrotundœ, rubrae, 2-loculares, loculis rima longitudinali debiscentibus. Disons sub- 4-dentatus,d<ntibus brevibus, subcarnosus, filamentis brevior, glaber. Stylos nullus. Stigmata cylindracea ,obtusa, basi incrassata, reflexa suprà subcanaliculata,ovario breviora. Ovaria 4 distincta, seriùs abortu I vel i suppetentia; singulis ovoideis facie exteriori convexis glabris. Fructus ovoideus glaber basi indusiatus uni- locularis monospermus. Semf.n obovatum lateraliter pendulum. Perispermvjm tenuec arnosum. Embryo viridis ; cotyledonibus crassiusculis lœtè viridibus ; radiculâ subrotundâ alhâ , plumulà conspicuâ bidentatâ.

Obs. Outre les différences que présentent les feuilles du B. Sumatrana avec lequel cette espèce a de l'affinité, la forme ovale des divisions calycinales la sépare nette- ment de l'espèce citée, qui les a linéaires, réfléchies et même contournées après la floraison ; la longueur des styles, relativement aux ovaires , ainsi que celle des éla- mincs, peuvent aussi aidera les distinguer.

TODDALIA ACULEATA.

T. ramis teretibus breviter aculeatis cortice rubescente ; ramulis

(i) Linnœa Jan. i83o.

448 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

petiolisque pubescenti-tomentosis ; foliis trifoliolatis, foliolis obovatis glabris suprà nitidis ; racemis brevibus petiolis brevioribus.

Toddalia aculeata Pers. Sjn. i. p. 24g. Var. y rubicaulis Willd. D.C. Procl. 2. p. 83. Ad Juss. Monog. p. 120. t. 26. f. qo.

Harrisonia Brownii.

H. ramis teretibus glaberrimis ; foliis trifoliolatis rariùs 3-lobatis, foliolis ovatis obovatisve acumiuatis nitidis subtùs subpuberulis , inferioribus inaequilateralibus ; peduncidis axillaribus folio brevioribus; calyce petalisque glaberrimis ; staminibus filamentis basi pilosis stylo subaequalibus.

Harrisonia Brownii Ad Juss. Mém. sur les Rut. et Simaroub. p. i34- t. 28. H. Browniana Gaudich. in Freyc. It. Eot. p. 479- *• n>3.

PORTULACEiE.

PORTULACA QUADRIFIDA.

Var. (3 meridiana. P. humilis , caule radicante glabriusculo ; foliis parvis ovalibus basi et apice subacuminatis ; stipulis criaitis albis ; floribus ad apicera ramulorura solitariis aut subaggregatis.

Portulaca quadrifida D.C. Prod.Z. p. 354- W. et A m. Prod. Fl.pen. Ind. î.p. 356. Linn. Mant. p. 78. Spr.Sjst. 1. p. 4^9. Roxb. FI. Ind. 2. p. 464. P. meridiana Linn. Suppl. p. 248. Sp. I. c. Roxb. FI. Ind. 2. p. 463. Blum. Bijd. p. 1 13-. P. tinifolia Forsk. Descr. p. 92. Illecebrum verticillatum Burm. Herb.l Rheed. Mal. X. t. 3i. f. 2.

Trianthema POLYANDRUM.

T. caule ramisque berbaceis carnosis procumbentibus ; foliis linea- ribus carnosis obtusis ; floribus pedunculatis solitariis polyandris ; segmentis calycinis lanceolato-acutis ; stigmatibus 3 filiformibus.

Trianthema polyandrum Blum. Bijd. p. 1 137.

Caules procumbentes, teretes, subramosi, herbacei, carnosi, glabri. Folia oppo- sita, poil. 1 ' 2-2 longa, I. 2 lata, linearia, obtusa, carnosa, basi angustata, in petiolum membranaceumdilatata. Flores axillares, solitarii, pedicellati, foliis triplo breviores imâ basi 2-bracteati, bracteis lanceolatis minimis , petiolo membranaceo reconditis. Calyx 5-partitus, foliolis aequalibus, ovato-lanceolatis,acuminatis, lin. 5 longis,utrin- que glabris, medio lineâ subcarnosà notatis, margine membranaceis. Pf.tala nulla. Stamina hypogyna 4<>42 inœqualia, filamentis glabris membranaceis ad médium dilatatis, fundo calyce insertis, basique in tubum ovarium cingentem coalitis. Ak- ther,e subrotundae, basi cordataî, biloculares , longitudinaliter déhiscentes. Styli 3, filiformes, liberi, glabri, apice attenuati , staminibus aequales. Ovarium ovoideum a-loculare; ovula dissepimento centrali funiculo brevi biseriafim affixa. Capsula circumscissè dehiscens, ovata , 2-locularis, oligosperma. Semina subreniformia lajvia nigra.

Trianthema pentandrum.

T. ramis berbaceis subglandulosis ; foliis ovalibus obovatisve sub- rmarginatis ; floribus axillaribus congestis ; laciniis calycinis ovalibus acuminatis ; staminibus 5 ovarium digynum superantibus ; capsula calycem vix superante ; seminibus subrotundis scrobiculatis nigris opacis.

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 44î)

Trianthema pentandra Liiin. Mant. 70. U.C. Prod. 3. p. 352. Spr. Syst. 2. p. 382. Rocama digyna Forsk. Desc. p. 71. 11. arabica Cm. Syst. i.p. 455. Gœrtn. Fruct. 2. p. 2i3. t. 128. f. 5. Lamk. III. t. iy5. f. 2.

Glinus dictamnoides. G. caulilms diffusis albido-tomeritosis ; foliis obovatis vel orbicu- [aribus breviter petiolatis ; floribus axillaribus subsessilibus ; laciniis calycinis lanceolatis acutis capsulam vix superantibus.

Glinus dictamnoides L'mn. Mant. p. il\h.Vald,Syml>. 3. p. 64- D.C.Prod. 3. p. 4^5. Spr. Syst. 2. p. 4^7- W. et Ain. Prod. FI. peu. Ind. 1. p.3Ô2. - Glinus lotoHes Burin. Ind. t. 36. f. 1. Lamk. ///. t. 4 '3. f. i-î. Pharnaceum pentagonum Jioxh. Flor. Ind. 1. p. io3. Dootera esculenta Roxb. t. 1 1 28. Pluck. t. 356. f. 6. et t. 12. f. 2. (ex ff. etArn. I. c.)

Obs. Cette espèce me paroit devoir être réunie au Glinus loloides dont elle ne dif- fère que par des caractères trop variables , et qu'on observe , du reste, également sur le Glinus loloides. Cependant, comme je vois qu'elle est généralement adoptée par des botanistes qui ont eu l'occasion de la voir a l'état frais, je la conserve ici malgré l'absence de caractères différentiels que j'ai observés avec l'autre espèce.

SURIANA MARIT1MA.

S. foliis oblongo-spathulatis vel lanceolatis sub velutinis ; laciniis calycinis lanceolatis acutis extrorsùm glanduloso-pilosiusculis.

Suriana maritima Linn. Spec. 284. D.C. Prod. 2. p. 91. Spr. Syst. 2. p. 438. IF. et Arn. Prod. FI. peu. Ind. i.p. 36i. IV. Cat. n. 1 178. Lamk. lit. t. 38g. Plum.(ed. Burm.) 249. t. 1. Pluck. t. 241. f. 5.

Obs. Je laisse ce genre dans cette famille, quoiqu'il ne me paroisse pas en avoir tous les caractères ; mais , d'une autre part , comme je n'ai pu lui trouver une iden- tité parfaite avec plusieurs autres ordres il s'est trouvé classé et qu'il paroit appar- tenir, par plusieurs caractères, au groupe des polypétales épigynes, je le maintiens à la place l'ont rangé MM. Wightet Arnott, plutôt que de le placer à la fin d'une familleavecplusieurs genres mal connus encore,ou dont la classification elle-même est incertaine.

CUCURBITACE/E.

Zanonia indica.

Z. foliis (ex Blum.) ellipticis acutis basi subcordatis ; fructibus obovato-elongatis v. subcylindraccis.

Zanonia indica L. Spec. 1 ir>j. Blum. Bijd. çfi-j. D. C. Prod. 3. p. 2g8. Spr. Syst. 1 q32. Penarvalli Rhced. Mal. 8. t. 47- 48-

GUCUMIS DISSEGTUS. G. caule piloso; foliis profonde pinnatifidis rectis suprà glabriusculis, subtùs asperis petiolatis; cirrbis petiolo aequalibus apice 2-3-fidis ; floribus masculis axillaribus solitariis; càlyce campanulato , laciniis subulatis tubo brevioribus ; ovario oblongo-ovoideo glabrato.

Herba caule striato, villoso, ramis ad apicem tomento albo lanatis. Foi.ia poil. 2 cire, longa, 1 lata circumscriptione ovato - lanceolata, altè pinnatifida, lobis acutiusculis denticulatis, membranacea , nervis suprà laxè pilosis nec prominulis, petiolata, peliolo (dessiccatione), planiusçulo pilis insperso, poil. 1 circiter longo. Cirkhi petiolo aequales a-3-fidi, glabri. Floues masculi axilla- res soli;arii, pedicellati pedicello petiolo subœqi'ali glabro. Calyx campa -

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 58

45o HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

nulatus , laciniis 5 , vix longitudine tuhi , linearibus, glabris, erectis. Petala ovata. apice acuminata , venosa , glabra , basi et calyci adnata. Stamina 3 , petalis breviora , filamenlis basi coalitis, glabris. Antueh^g laliusculae dorso planée subro- tundae, loculissinuato-contortis. Feminei (ante anthesin). Calyx 5-partitus corollâ brevior, laciniis linearibus, acutis, lanatis. Stylus brevis glaber. Stigmata 3 crassa , subrolunda, apice emarginata , papillosa. Ovarium subrotundo-ovoideum glabra- tum, triloculare.

Obs. Cette espèce a quelques points de ressemblance avec le C. Citrullus , mais elle s'en distingue facilement par ses feuilles presque pinnatifides et plus découpées même que dans le C. colocynthis ; les jeunes fruits de la grosseur d'une noix sont glabres, tandis qu'ils sont laineux dans le Cucumis Citrullus ; peut-être n'en est-elle cependant qu'une variété.

LUFFA ACUÎANGULA.

L. foliis cordatis anguloso-5-lobatis, lobis mucronatis, utrinque petio- lisque scabris; cirrhis apice 3-fidis glabriusculis ; floribus masc. spicatis', pedicellis basi bracteâ sessili glabrâ instructis apice tomentosis ; laciniis calycinis ovato-lanceolatis acutis ad apicem glandulà glabrâ instruc- tis puberulis.

Luffa acutangula Serin. D.C. Prod.i.p. 3o2. Cucumis acutangulus Lînn. Sper. i/|36. Spr. Syst. 3. p. 46. Rheed. Mal. 8. t. 7. Rumpli. Amb. 5. p. 4o8. t. i4g.

Obs. Je me dispense de citer ici plusieurs variétés de Cucurbitacées indiquées par M. Gaudichaud dans son aperçu sur l'tle de Timor, les échantillons ne se trouvant pas dans les collections du Muséum ou étant trop incomplets, et leur introduction comme plantes culinaires ne présentant aucun intérêt.

Bryoma SCABRELLA.

B. ramis muricato - hispidis ; foliis cordatis 3 - 5 - angulosis , su- pra scabris, subtùs tomentosis pilis basi tuberculatis rigidis interjectis; floribus fem. 5 - 7 glomeratis sessilibus ; laciniis calycinis linearibus acutis reflexis hirsutis ; petalis ovatis ; staminibus 3 sterilibus bre- vissimis; fructibus globosis pilis raris obversè hispidis ; seminibus ovatis compressis tuberculatis.

Bryoma scabrella Linn. Spec. 4a4- Willd. l\. 619. Blum. Bijd. p. 926. D. C. Prod- 3. p. 3oG. Spr. Syst. 3. p. 16.

SlCYOS HEHERIFOLIUS.

S. ramis sulcatis hispidis ; foliis cordatis angulosis angulis mucro- natis glabris nervis petiolisque supra hispidis ; floribus masculis 3-4- andris racemosis ; calyce patulo , laciniis linearibus lanceolatis corollâ dimidio brevioribus subrotundo - ovatis submucronulatis introrsùm grauuloso-papillosis.

Hf.rba soandens, caule sulcato, ramoso, pubescente, ramis novellis subteretibus pubescentibus. Foi.ia subrotundo-cordala, poil. 2 longa , totidem lata, obscure 3-5-angulosa, angulis mucronulatis ( foliis Hederw. Helicis similia,) membranacea, glabra, 3-5-nervia, nervis subtùs pubescentibus, atro-virentia, petiolata petiolo semi- pollicem circiter longo, teretiusculo, pubescente. Cirrhi oppositifolii, simplices, spiraliter dextrorsùmque torti , basi pubescentes. Flores masculi , minimi , race- mosi, racemis axillarihus Iaxis, puberulis pedunculi nunc aphylli, nunc saspiùs l'olia abortiva, subreniformia, infernè proferentes. Bracte^e minimae , lineari-subulatae , glabriusculœ. Calyx 5-partltus, foliolis ovato-lanceolatis , acutiusculis, uninervii»,

HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO. 45 I

membranaeeis , corollà dimidio breviôribus. Petai.a 5 subrotundo-ovata, submu- cronulata, 3-nervia, extrorsùm glabra, introrsùm granuloso-papillosa. Stamjna 3-5, filamentis centralibus in coluinnam coalitis ad apiCem liberis , rorollam mediamas- sequentibus. Anther.k libéra; subsessiles, rotundœ, biloculares, loculis longitudi- naliter debiscentibus. (Flores rem. desiderantur. )

MOMORDICA ClIARANTIA.

M. rarais gracilibus puberulis; foliis cordatis palmato-scptemlobis inaequaliter dentatis, siiblùs' ad nervos hirsutis; pedicellis longis infra médium bractcam subrotundo-cordatam proferentibus ; fructibus ovoi- deo-oblongis acuminatis tuberculatis cr-oceis.

Momordica Charantia Linn. Spec. i433. Lamk. EncycL 4- 23q. D. C. Piod. 3. p. 3i i. Blum. Bijd. p. 927. Spr. Syst. 3. p. 1/1. 'Sims. Bot. May. t. i^b5. Hlieed. Mal. vin. p. 17. t. 9. Ritmpli. Amb. 5. p. 41".

PASSIFLORES.

DlSEMMA HERBERTIANA. D. foliis brevissime puberulis subcordatis latè trilobatis, lobis ovatis subacutis; floribus axillaribus solitariis geminisye pedicellatis ; foliolis calycinis exterioribus lineari-lanceolatis , interioribus duplo longiori- bus ; coronae filamentis interioribus membranaeeis ; ovarii stipite pu- berulo.

Disemma Herbertiana D. C. Prod. 3. p. 332. Passiflora Herbertiana Bot.Rea. n. 737.

BEGOMACES.

Bégonia aptera. B. foliis ovatis acuminatis basi subcordatis valdè obliquis 7-nerviis petiolatis ; paniculis axillaribus dichotomis petiolo brevioribus; capsulis ovatis apteris ; stigmatibus 3 contortis.

Rami sublignosi, teretes, glabri.lenticellis orbicularibus epidermide lajvi vestiti et stipularum lapsarum annulari cicatriculâ notati. Folia ovata, alterna, poil. 5-6 longa,4 lala, acuminata, basi subcordata, intégra, subrepandove-dentata, valdè inœquilatera, membranacea, 7-nervia, nervo medio recto lateralibus l\-i obliquis , petiolata, petiolo poil. 3 longo, tereti, herbaeeo, glabro. Pedonculi diebotomi ; flos masc. terminalis,interfemineos2 latérales pedicellatus,braeteatus,bracteisovatis,eor- datis, pedicello infernè insidenlibus, membranaeeis, deciduis. Calyx 2-phyllus, folio- lis subrotundis, obtusis, concavis, membranaeeis. Petala 2 cum calyce allernantia et eodembreviora,ovato-lanceolata,subacuta, membranacea. Staminai 0-1 ierecta,peta!is breviora : filamenta libéra, apicedilalata, submembranacea, compressa, glaberrima. Anthère biloculares, basifixœ, oblongae, loculis rima longitudinali debiscentibus, appendiculà brevi crassiusculâ apice auctœ. Flor. fem. Calyx 3-phyllus, foliolis rotundis membranaeeis. Stylus brevis bifidus , laciniis stigmatosis compressis, si- nuosis. Ovaril'h ovato-oblongum cicatriculâ calycis decidui notatum, stylo persi- stente coronatum, longitudinaliter venosum , glabrum. Fructus ovato-oblongus : pericarpium submembranaceum 3-locuiare. Semina ovalia obtusa; testa longitudi- naliter striatà fuscâ glaberrima.

Obs. Le classement des Bégoniacées paroît être maintenant fixé près des Cucur- bitacées ; avant de connoître les Ordines naturales de M. Bartling , j'avois déjà reconnu ces affinités indiquées depuis par MM. Auguste de Saint-Hilaire et Lindley.

452 HERBAIUI TIMORENSIS DESCRIPTIO.

Une petite famille établie par M. Robert Brown, les Datiscées, doit également, ce me semble, prendre place près des Bégoniacées.

PAPAYACEvE.

Carica papaya.

G. foliis palmato-septempartitis , laciniis inciso-lobalis ; floribus

masculis paniculatis.

Carica papaya Linn. Syst. 454- JVilld. Spcc. 4- p. 8i4- Spr. Syst. 3. p. go5. Blum. Bijd.p. g4o. Ejuscl. De quib. plant. Famil. i834- p-2- Fl. ZeyL 365. Rumph. Amb. i. t. 5o-5i. Rheed. Mal. i. p. 23. t. i3. f. î. et p. 21. t. i5. f. 2.

RHIZOPHOREiE.

Rhizophora candelaria.

R. ramis cortice laevi griseo vestilis; foliis ovalibus basi subacutis petiolatis; pedunculis brevissimis 1 -3- floris, laciniis calycinis ovatis c rassis.

Rhizophora candelaria D. C. Protl. 3. p. 3a. Pee-Kandel Rheed. Mat. 6. t. 3/(.— Mangium candelarium Rumph. Amb. 3. t. 71. et 72.

Rhizophora Timorensis.

R. foliis plerumque obovalibus obtusis longé petiolatis ; pedun- culis axillaribus petiolum œcjiuintibns capitato-multifloris; foliolis caly- cinis oblongo-lanccolatis; petalis apice iriaristatis emarginatis involutis; staminibus petala snbœquantibus ; stylo filiformi.

Rhizophora Timoriensis D. C. Prod. 3. p. 32.

Rami cortice laevi fulvo vestiti. Folia ovata, vel saepiùs obovata, obtusa, co^ riacea, supra subnitida, subtùs Opaca, glaberrima subenervia , nervo medio solùm prominente , petiolata petiolo pol. i'/2-2 longo , subtereti , glabro ; gemma» ovoi- deo-acutœ, poil. ', 2 longae, glaberrima?. Flores subcapitati, capitulis circiter 12- floris , axillaribus, pedunculis petiolo aequalibus glabris. Bractée infra calycem biseriatim insidentc-s , subrolundas , squamoïdeae , coriaceae. Calyx ovario adhae- rens, 5-phylIus, foliolis lin. 1 longis, oblongo-linearibus, acutis, nervulo prominulo introrsùm medio instructis, coriaceis, erectis , petala superantibus , glaberrimis. Petala 5 obovato-oblonga, apice involuta, stamina amplectantia, intégra, seriùs ad médium in duas partes fissa , apice setosa setis 3-clavatis. Stamina 8, epigyna , geminalim petalis opposita, suba?qualia : filamenla petalis subœqualia, libéra , antc anthesin apice inflexa, filiforiuia, glaberrima. Anthère subsagittatae, obtusœ, bilo- culares, ad médium dorsum insertœ. Stylus subfiliformis , erectus, stamina supe- rans. Stigma obtusum. Ovarium calyci adhœrens, uniloculare (ante anthesin) ovulis pluribus rolundaiis Mibsessilibus, ex ovarii apice pendulis.

ONAGRARLE.

JUSSI/EA REPEINS.

.1. caule berbaceo tereti glabro; foliis obovato-oblongis obtusis in- terdùm subtruncato-emaiginatis subtùs subpuberulis petiolatis; flori- bus longiusculè pedicellatis ad basin subbicallosis ; segmentis calycinis lanceolatis acutis laxè pilosis; petalis obovatis calyce duplô longio- ribus.

Jussiœa repens L. Mant. 38 1. Linn. Zcyl 169. ff'illd. Spec. 1. p. 574. (Excl. Syn.

IIERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. /(53

Sw. et P. Erown.) llamilt. in Tram, of Linn. Soc. i4- p- 3o5. Spr. [Syst. i. p. 232. D. C. Prod. 3. p. 54. Blum. Bijd. p. 1 i3i. Rheed. H. Malab. 2. t. 5i.

JUSSI2EA VILLOSA.

J. caule suffruticoso angulato villoso ; foliis lineaiï - 1 anceolatis breviter petiolatis utrinqùê subvillosis; floribus solitariis sessilibus; Iaciniis calycinis ovato-lanceolatis acutis villosis; petalis calyce duplô longioribus ; capsula cylindricâ sub-10-striatâ villosâ.

Jussiasa villosa Lamk. Encycl.Z. p. 33 1. J. exaltata Roxb. Hort. Cal. 33. ex Hamilt. Traits, of Linn. Sec. i4- p- 3o3. Spr. Syst. 2. a3i. D. C. Prod. 3. p. 5j. Rheed. t. c. 2. t. 5o.

LYTHRARIEiE.

AMMANNIA IND1CA.

A. ramosa, ramis patentibus, ramulis tetragonis ; foliis ovato-vel oblongo-lanceolatis basi atteuuatis sessilibus ; umbellulis subsessilibus plurifloiis; floribus breviter pedicellatis; calycibus campanulato-cya- thitormibus , dentibus 4 acutis; capsula calyctm vix aequante.

Ammannia indica Lamk. lit. n. i555. D. C. Prod. 3. p. 77. A. baccifera Spr. Syst. 1.444.

Ammannia migrocarpa.

A. ramosa, ramis subteretibus ramulisque erectis tetragonis; foliis cordatis lineari-lanceolatis sessilibus obtusis; umbellulis pedunculatis plurifloris ; floribus minimis breviter pedicellatis bibracteolatis ; ca- lycibus campanulatis 8-nerviis, deutibus 4 apice puncto incrassatis; capsula obovato-oblongâ calycem subduplo superante.

Ammannia microcarpa D. C. Prod. 3. p. 77. Ejiisd. Mon. Soc. Genev. 3. part. 2. P-79-

Pemphis acidula.

P. foliis lanceolatis breviter petiolatis integris ; floribus axillaribus solitariis , pedicellis folio subaequalibus.

Pemphis acidula Forst. Gen. t. 34- D- C. Prod. 3. p. 89. Blum. Bijd. p. nag.— Lythrum Pemphis Linn. F. Supp. 249.— Melanium fruticosum Spreng. Syst. 2. p. 455. Mangium porcellinum Rumph. Amb. 3. t. 84.

Lawsonia alba.

L. foliis ovato-lanceolatis integerrimis apice mucronatis basi in

f)etiolum brevem attenuatis glaberrimis ; floribus paniculatis termina- ibus ; foliolis calycinis ovatis acutiusculis glabris.

Lawsonia alba Lamk. Encycl. 3. p. 106. D. C. Prod. 3. p. 91. L. inermis et L. spinosa Linn. Spec. 498. L. inermis Blum. Bijd. p. 1128. Ligustrumasfj-yptiacum Prop. Alp. /Egyp. 47. cap. xiij. Alcanna Rumph. Amb. 4- 1. 17.

Grïslea tomentosa. G. ramulis subpuberulis ; foliis lanceolatis acutis basi rotundatis sessilibus subtùs tomentoso-incanis; segmentis calycinis ovatis acutis sinubus exterioribus parvis dentiformibus ; floribus axillaribus soli- tariis vel subracemosis ; segmentis calycinis ovatis acutis.

454 HERBARII T1MORENSIS DESCRIPTIO.

Grislea tomentosa Roxb. Corom. i. p. 29. t.3i. Sp. Syst. 2. p. 216. D. C. Prorl. 3. p. 92. Lythrum fruticosum Liiin. Spec. 64i Woodfordia floribunda Satisb. Par. Lond. t. !\2.

MYRTAGEyE.

Melaleuca Leucadendron.

M. ramulis glabris; foliis alternis elongato-lanceolatis acuminatis faJcato-obliquis 3-5-nerviis; ramulis floriferis pendulis; floribus spi- catis subdistantibus , racbibusque glaberrimis.

Melaleuca Leucadendron Linn. Mant. io5.D. C.Prod. 3. p. 212. Blitm. Bijd.\>. 1099. Myrtus Leucadendron Linn. Fil. Supp. p. 7>l\i. Hayn. Arzn. Gew. p. 10. t. 9.^ Caju-puti Rnmph. Amb. 2. p. 74. t. 17. i\ 1.

Obs. J'indique cette espèce d'après M. Gaudichaud,qui l'a observée communément a Timor. {Gaudicli. inFreyc. lier. Bot. p. 4o.) Les herbiers du Muséum ne possèdent aucun échantillon de cette plante.

Eucalyptus obliqua.

E. foliis lanceolato-elongatis acuminatis coriaceis inœquilateralibus rotundatis petiolatis ; cymis axillaribus, pedunculis petiolum aequan- tibus 5-9-floris; calyce turbinato iutegro.

Eucalyptus obliqua LHérit. Sert. Ang. 18. D.C. Prod. 3. p. 219. Lamk. III. t. 422-

Eucalyptus alba.

E. foliis ovato - lanceolatis attenuatis basi subinaequilateralibus rotundatis coriaceis utrinque glaucescentibus longiusculè petiolatis ; operculo conoideo calycem cupuliformem aequante.

Eucalyptus alba Blum. Bijdr. p. 1 101.

Rami teretes subfusci laeves , ramulis herbaceis glaucescentibus. Folia alterna rarissime opposita , 2 '/>"4 poil, longa, 1-2 lata, ovato-lanceolata attenuata (foliis E. obliquœ latiora), intcgerrima, basi rotundata, inœquilatera v. subacuminata, con- coloria, glaucescentia , coriacea, penninervia, glanduloso-punctulata , punctis cre- berrimis vix conspicuis resinosis, fuscis, petiolata petiolo suprà piano semitereti, poil. i'/2 longo. Flores cymosi, cymis paucifloris axillaribus, petiolo brevioribus pedunculis semipollicaribus angulatis. Opercultjm conicum acutiusculum calycem aequans (ex Blum. 1. c.) Calïx cupulaeformis laevis glaber, basi subangulato-qua- drinervosus, margine obtuso. Capsula quadri-vel rariùs 3-locularis, valvis erectis calvcem vix superantibus, acuminatis. Semina baud vidi.

SONNERATIA AC1DA.

S. foliis subrotundo-obovatis in petiolum brevem attenuatis aveniis opacis cartilagineis glaberrimis ; floribus axillaribus solitariis ; calyce 6-8-fido, laciniis ovato-lanceolatis acutis.

Sonnera tia acida L. Fil. Supp. Lamk. III. 420. Encycl. 1. 429. Spr. Syst. 2. p. 4î)3- D. C. Prod. 3. p. 23 1. Rhizopbora caseolaris Linn. Spec. 635.— Aubletia caseolaris Gœrtn. Fruct. 1. p. 379. t. 78. Mangium caseolare rubrum Rumph. Amb. 3. t. 74- Blatti Rheed. Mal. 3. t. 4o.

PSIDIUM POMIFERl'M.

P. foliis ovato - oblongis acutiusculis subtùs tenuiter tomentosis , peduucidis i-3-floris folio brevioribus; fructibus globosis.

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. /p5

Psidium pominrum Linn. Spec. 672. Spr. Syst. 2. 489. D. C. Prod. 3. p. a34- lilum. Bijd. p. iog3. Ruinplt. Amb. 1. t. It8. Rheed. Amb. 3. t. 35.

JOSSINIA LUCIDA.

.1. foliis obovatis vel orbiculatis subundulatis coriaceis suprà lu- cidis subtùs pallidioribus brevissimè petiolatis ; floribus axillaiibus solitariis vel ternatim dispositis pedicellatis ; calyce tenuissimè pube- rulo.

Jossinia lucida D. C. Prod. 3. p. 337. Eugenia lucida Lamh. Encycl. 3. p. 2o3. Myrtus Commersonii Spreng. Syst. 2. p. 470.

Syzygium obovatum. S. foliis petiolatis subrotundo-obovatis obtusis v. breviter acuminatis baud rarô emarginatis, suprà nitidis tenuissimè nervosis subtùs opacis fflaueesceutibus, cymis axillaiibus terminalibusve compositis niultillo- ris; baccis ovato-oblongis sessilibus 2-spermis.

Syzygium 'obovatum D.C. Prod. 3. p. 259. Eugenia obovata Poir. Supp. 3. p. 124. Myrtus obovata Spreng. a. p. 43G. Calyptranthus n. 99. Sieb. FI. Maurit.

Obs. C'est sans doute par erreur que M. De Candolle dans son Prodrome, attribue à cette plante des baies globuleuses. Poiret qui l'a citée le premier, en donne une description exacte et lui accorde des baies ovales, comme le présentent les échantil- lons conservés anciennement dans les herbiers du Muséum ainsi que ceux rapportés par M. Gaudichaud.

Syzygium Timorianum.

S. foliis ovato-lanceolatis acuminatis basi in petiolum attenuatis baud rare inaequilateralibus vcnis distantibus; paniculis Iaxis ; pedun- culis dicbotomis 3-floris , bracteis lanceolatis acutis.

Hami teretes, cortice lœvi griseo'vestiti. EonAipoll. 4-5 Jonga, 2-2 '/2 lata, ovato- lanceolata, acuminala, penninervia nervis subobliquislin. 2-3 distantibus apice reti- culato - evanescentibus, basi in petiolum attenuata, sœpè in«-quilatera, subcon- colora : petioli semipollicares teretes, glaberrimi. PANicuLiE (ex specimine unico) rameales laxœ , dichotomo-ramosœ, ramis horizon'.alibus, teretiusculis, partialibus tritloris. Elores sessiles , basi bracteis lanceolato-acutis instructi. Calyx rotundo- turbinatus integerrimus, submarginatus, post anthesin subdilatatus, glaber. Pe- tala calyptratim concreta , operculo convexo apice subapiculato membranaceo decidua. Stamina summo calyci inserta, filamentis filiformibus, liberis, debilibus, glabris.JSTYLTjs filiformis, glaber, erectus, stamina subaequans. Ovahium biloculare lorulis mulliovulatis.

Syzygium Jambolanum.

S. ramis teretibus ; foliis obovatis emarginatis v. subobcordatis peuninerviis coriaceis petiolatis; cymis terminalibus laxifloris ; fiuc- tibus adultis oblongis glabris.

Svzygium Jambolanum D. C. Prod. 3. p. 25g.— Eugenia Jambolana Lamk. Encycl. 3. p. 198. Calyptrantbes Jambolana /f'ill. Spec. 1. p. 975. Calyptranthus Blum. Bijd. p. 1091. Jambolana Rumph. Amb. 1. t. 2.

Syzygium caryophyllifolium. S. foliis ovalibus subellipticisve basi et apice acuminatis baud rare inaequilateralibus , penninerviis nervo medio subtùs crassiusculo ; cy-

456 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

mis axillaribus Iaxis pedunculis 3 - lloris ; bracteis ovato-acutis aia-

bastro brevioribus.

Syzygium caryophyllifolium. D.C. Prod. 3. p. 260. Calyptianthus caryopliyl- lifoliaiî/um. Bijà. p. 1089. Eugenia caryopuyllifolia Lamk. Encycl. 3. p. 198. - Myrtus Cumini Lour. Coch. 1. p. 376. Rlwed. Mal. 5. t. 2g. Rumph. Amb. 1. 1. 41-

EUGENIA NITENS.

E. foliis obovatis submucronulatis vel emarginatis reticulato-venosis suprà nitidis, subtùs opacis nervis inconspicuis ; pedunculis terminalibus 3-floris; floribus longé pedicellatis, pedicellis basi articulatis bibracteo- latis subpuberulis ; calyce puberulo deutibus erectis acutis; fructu (unico suppetente), rnagnitudine grani piperis.

Eugenia nitens D.C. Prod. 3. p. 285. Myrtus nitens Poir. Encycl. Supp. 4- p. 5 '

Obs. Le seul échantillon conservé dans les herbiers du Musée, a pour patrie l'île de Timor; il ne seroit cependant pas étonnant que cette plante se trouvât a l' î Je Bourbon, puisque M. DeCandolle l'y indique, quoiqu'il cite l'échantillon du Musée. L'état incomplet dans lequel se trouve cette plante ne me permet pas de vérifier si elle appartient au genre Eugenia. L'inflorescence en corymbe l'éloigné certainement ~des véritables Myrtes parmi lesquels l'avoit placée Poiret.

Jambosa VULGARIS.

J. foliis oblongo - elongatis acuminatis basi subattenuatis breviter

{>etiolatis; floribus cymosis terminalibus; laciniis calycinis semiorbieu- atis petalis duplo brevioribus.

Jambosa vulgaris D. C. Prod. 3. p. 286. Eugenia Jambos. Linn. Spec. 672. Bluin. Bijd. p. io85. Myrtus Jambos. Kth. Spr. Syst. 1. p. 485. Prunus malabarirus fructu urnbilicato pyriformi Jambos. dicta minor Uay. His. i/\"J&. Malacca schambu Rhe.ed. Mal. 1. t. 17.

Jambosa malaccensis.

.1. foliis breviter petiolatis (majusculis) elliptico - oblongis basi et apice acuminatis coriaceis glabris suprà nitidis ; racemis lateralibns abbreviatis.

Jambosa malaccensis D.C. Prod. 3. p. 286. Eugenia malaccensis Linn. Spec. 672. Lamk. Dict. 3. p. 196. Corr. A nn. Mus. 9. p. 292. t.25. f. 2. Eugenia malac- censis Blum. Bijd. p. io83. Myrtus malaccensis Spr. Syst. 1. p. 484- Jambosa nigra Rumph. Amb. 1. 1. 38. f. I. Nati-Schambu Rlieed. Mal. 1. t. 18. (In Ins. Tint, ex Gaud.)

Jambosa samarangensis.

J. foliis elliptico-oblongis v. oblongo-lanceolatis obtusiusculis basi rotundatis breviter petiolatis opacis subtùs pallidioribus ; cymis axil- laribus folio brevioribus ; pedunculis partialibus 3-floris; calycibus 4" partitis inaequalibus.

Jambosa samarangensis D. C. Prod. 3. p. 286. Eugenia samarangensis Bhitn. Bijd. p. io84-

Rami teretes glabri, novelli cortice lubescente vestiti. Folia poil. 5-- longa, 2-3 lata. elliptico-oblonga, obtusiuscula, basi rotundata vel subcordata , subsinuato- integra, subcoriacea , nervo medio suprà impresso, subtùs prominente, subconco- loria, utrinque opaca livide virentia, breviter petiolata, petiolo lin. 3 longo, se-

HEKBABH T1MORENSIS DESCRIPTIO. /py

mitereti, suprà suleato, glaherrimo. Inflorescentia cymosa, cymis pedunculatis axillaribus rare terminalibus , ac folio multo brevioribus, pedunculis partialibus 3- floris (flores Jambosae vulgaris subeequantibus). Galyx turbinatus 4-partitus, seg- mentis suborbiculatis, aequalibus, concavis, glanduloso-punctatis, petalis subdimi- di<> brevioribus glabris. Petala 4 calyci inserta, subrotundo-orbiculata, l>7-eviter unguiculata. concava, pellucido-punctata, glabra. Stamina creberrima , summo ca- !v«'i insidentia, petala superantia ; fdamentis capillaribus glabris. Anthère ovato- oblongœ , dorso affixae, l>asi et apice glandulâ subrotundâ instructae , biloculares, glabrae. Stylus subulatus, staininibusbrevior, glaber, stigm u- simplici obtuso coro- natus.OvARiuM turbinatum, gla bruni.

Obs. Celte espère se distingue nettement du Jambosa vulgaris, et par son in- florescence et par l'opacité de ses feuilles , qui sont de couleur grisâtre sur leur face

'iil'.rieure.

COMBîîETACEjE.

Tebminalia Catappa.

T. foliis obovatis basi attenuatis integris suprà gl abris sub.tùs pubescentibus , junioribus utrinque sericeo-villosis , petiolis ad apicem [landufis 2 minimis instructis.

Terminalia Catappa Linn. Mant. 5 19. Blwn. Bijd.p. 64-J.? D.C.Prod. 3. p. 11. Adamaran Rheed. Mal. à. t. 3. et 4-

Terminalia microcarpa.

T. ramis teretibus glabris , novellis subvelutinis ; foliis obovatis breviter acuminatis in petiolum attenuatis glabriusculis tenuissimè pel- lueido-punctulatis; petiolis supra apicem 2-glandulosis ; spicis adultis folio brevioribus, fructiferis longioribus simplicibtis; fructibus sessilibus olivaeformibus glabris.

Rami teretes, glabri , cortice vestiti griseo , novellis velutino-puberulis , apice loliosis. Folia alterna , sparsa, ad sunimos ramulos coiiferta , 3-4 poil, longa, 2-3 lata, ovata , apice breviter acuminata , basi rotundata vel subattenuata tenuissimè pellucido-punctata, inlegerrima, penninervia, nervo medio utrinque subprominulo primariis subtùs ad axillas pilosis, subcoriacea, utrinque glabriuscula, petiolata . petiolo poil. 1 et ultra longo, summo apice biglanduloso , supernè piano, glabrius- culo. Flores spicati , spicis axillaribus, ante anthesin folio brevioribus, sericeis, fructiferis folia superantibus glabriusculis. Bracte.£ lineares, acutœ , setaceae, ca- lyeem superantes. Calyx (ante anthesin) globosus subpuberulus. Ovaricm parvum ovatum sericeum Fructus drupaceus , unilocularis , monospermus, olivœrormis, •.essilis,apiceacuminatus, vix angulatus, glaber. Semé» ex apice pendulum, exalbumi- nosum, lineari-oblongum , basi obtusum, apice subattenuatum. Emhryo radiculà superâ obtusa , plumulà inconspicuâ, cotyledonibus loliaceis circa radiculae axim convolutis.

Obs. Cette même espèce se retrouve sur les côtes méridionales de la Nouvelle- Hollande, d'où elle a été rapportée par les naturalistes de l'expédition que com- niandoit le capitaine Baudiu. Jusqu'ici le caractère que je viens de signaler sur les feuilles de cette plante, n'avoit encore été indiqué pour aucune autre espèce et vient apporter peut-être une preuve de plus à l'opinion émise par M. R. Brown , qui tend à rapprocher les Combretacées des Oléacinées qui, outre des caractères du premier ordre, offrent encore celui de la ponctuation des feuilles. Je reviendrai sur ces caractères au sujet d'une plante de Timor que je n'ai qu'en état trop impartait

jinr.ales du Muséum, t. III, 3' série. Î9

458 HERBARII TIMORENSIS DESGR1PTIO.

pour être rapportée avec certitude à la famille, mais que j'espère cependant pou- voir faire connoître par des matériaux plus complets que je compte recevoir de M. Blume.

Laguncularia LUTEA.

L. spicis abbreviatis , rachi compressa ; floribus luteis , lobis ca- lycinis uniglandtilosis.

Laguncularia lutea Guudich. in Freyc. Iter. Hot. p. 48 1. t. io5. f. I.

ROSACEE.

Grangeria Borbonica.

G. foliis ovatis obtusis basi subcordatis biglandulosis, nervo medio puberulo ; foliolis calycinis subrotundo-ovatis extrorsùm puberulis ; pe- talis subrotundis calycem superantibus.

Grangeria Borbonica Lamk. Encycl. 3. p. ai. Ili. t. l\i"]. Spr. Syst. i. p. 45o. U.C. Profl. 2. p. 527.

Prunus ? laurifolius.

P? foliis sempervircntibus oblongis basi et apice attenuatis integer- rimis coriaceis breviter petiolatis utrinque glabris ; racemis fructiferis foliis aequalibus glabris; drupà (Cerasi avium simili) putamine com- presso subrugoso.

Rami glabri , cortice vestiti subrugoso, juniores herbacei pubescentes. Folia alterna, poil. 4-5 longa, 2'/2 lata, oblongo-lanceolata, acuminata, rariùs obtusa, basi attenuata, integerrima , glaberrima, coriacea , nervo medio crasso subtùs promi- nente, primariis tenuibus, petiolata, petiolo poil, longo, subtereti basi incrassato. Inflorescentia racemiformis, racemis fructiferis Iaxis, folia vix superantibus, ad rainulorum apicem sparsis. Dhdpa (Cerasi avium magnitudine) carnosa , glaber- rima; nucleo compresso apice subacuminato, subrugoso. Semen subrotundum, luniculo umbilicali è basi nuclei orto libero. Embryo radiculâ tereti brevi ; cotyledo- nibus subrotundis apice subemarginatis planis.

Obs. Il ne m'a pas été permis de déterminer génériquement cette plante que je n'ai vue qu'en fruit ; peut-être appartient-elle à une espèce étrangère à l'ile de Timor et introduite comme la suivante dans les jardins.

Eriobotrya Japoniga.

E. foliis oblongo-lanceolatis basi et apice acuminatis serratis, subtùs crassinerviis junioribus tomento rufo vestitis ; stipulis bifidis ; paniculis terminalibus ramosis dense rufo-tomentosis.

Eriobotrya japonica hindi. Tram, of Linn. Soc. i3. p. 102. D. C. Prod. 2. p. 65i. Blum. Bijd. p. 1102. Mespilus japonica Thunb. Flor. Jap. 206. Cratœgus Bibas Lour. Coch. 1. p. 391.

LEGUMINOSiE.

MORINGA PTERYGOSPERMA. M. foliis 2-3 piimatis , foliolis ovatis vel ovato- oblongis obtusis

HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO. 4$9

glabris ; pauiculis folio brevioribus ; leguminibus triquetris ; seminibus trigono-alatis.

Moringa ptervgosperma Gœrtn. Fruct. 2. p. 3 14. t- i4y- D.C. Prod. 2. p. //'. et Ar. Fl. penins. Ind. 1. p. 178. Moringa oleifera Lamk. EncycL 1. p. 3t)3. M. zeylanica Pers. Syn. 1. 46o. Guilandina Moringa Lirai. Spec. 546. Hyperan- thera Moringa Vahl, Symb. 1. p. 3o. Spr. Syst. >. p. 327. Roxb. Fl. Ind. 2. p. 368. Anoma Moringa Lour. Cochin. éd. Willd. 343. Rlieed. Mal. 6. t. 11. Hnmpli. Amb. i.t.74.

Inga monilifera.

I. foliis duplicato-pinnatis, pinnis 2 ; foliolis opposilis 5-()-jiigis gra- datim majoribus ovalibus obtusis supremis obovatis suprà nitidis , glandulâ depressâ inter 1 superiora iuga, petiolis pubcscentibus glan- dulosis; pedunculis axillaribu; folio brevioribus; floribus laxè capitatis pedicellatis puberulis ; calyce glabriusculo ; legumine compresse moniliformi.

Inga monilifera D. C. Prod. 1. p. 44°-

Rami alterni , teretes , glabri, subgeniculati, lenlicellis albidis inspersi ; novellis sicut et petioli subtomentosis. Folia duplicato-pinnata, pinnis opposilis basi glan- (Julosis 2-jugis, foliolis oppositis 5-6 jugis, poil. 1 circiter longis, '/2 latis, ovalibus gradatim majoribus, supremis obovatis, obtusis, glaberrimis , suprà nitidis , basi subbinerviis, nervis tenuibus subprominulis, subsessilibus ( petiolulo punctiformi) : petioli communes poil. 1 longi , inter pinnas glandulosi; partiales poil. 3-3 '/, lon- gi, puberuli, canaliculati, inter suprema foliorum juga glanda orbiculari parvâ instructi. Flores capitati ; pedunculi axillares 2 '/2 poil, longi subgraciles , folio dimidiô breviorcs, glabriusculi; pedicelli 1. i'/2 longi. Calyx campanula- tus, 5-dentatus dentibusovatis acutiusculis subaequalibus, corollâ dimidio brevior, seriùs basi circumscissus, deciduus, glabriusculus. PETALA5prœHoratione valvata in corollam tubulosam 5-fidam coalita , laciniis lanceolato-acutis extrorsùm pube- rulis, basi calyce reconditis glabris. Stamina exserta ad corollae apicem monadel- pha, filamentis crebris, capillaribus, petalis triplo longioribus, glabris. Anthera. subrotundœ biloculares. Stylus filiformis , staminibus aequalis , erectus, glaber. Stigma vix conspicuum capitatum. Ovarium sessile, oblongum, compressum, basi subcuneatum glabriusculum , 5-7-ovulatum. Lf.gumen poil. 3 longum compressum, moniliforme, rectum, basi in stipitem abrupte attenuatum,margine incrassatum,4-5 spermum ; integumentum crustaceum intùs pelliculâ subcartilagineâ semina cingens. Semina valvis parallela, compressa, rotundo -ovata, marginata, testa laevi glabrâ ; cotyledonibus orbiculatis coriaceo-foliaceis.

Parkia Roxburghu.

P. ramulis petiolisque pube brevissimâ rufo-tonientosis ; foliis dupli- cato-pinnatis, petiolis glandulâ oblongâ depressâ sessili basi instructis, rachi communi sub-4-gonâapice biglandulosâ, pinnis 26-3o, partialibus eglandulosis; foliolis /|0-6o-jugis obliquis lineari - subfalcatis suprà pilosiusculis, subtùs pallidioribus; spieâ clavatâ; leguminibus lintari- oblongis breviter acuminatis longe stipitatis nitidis.

Parkia Roxburghii G. Don. in Mdl. Dicl. 2. p. 397. P. Brunonis Gra/i. in Wall. 11. 5288. Mimosa biglobosa Roxb. {ex IV. etArn. 1. p. 279.) Inga? Timoriana D.C. Prod.i. p. 442-— Acacia pennata et Cadawan Bârtn. brrb.!

46b HERBARII TIM0RENS1S DESCRIPTION

Obs. Les espèces du genre /WAï'a offrent une particularité qui n'a pas encore, que je sache, été signalée, c'est d'avoir les divisions de la corolle entièrement libres , linéaires à leur base et soudées dans leur partie supérieure.

Je me suis assuré que cette plante est la même que celle conservée dans l'herbier de Burmann , et que M. De Candolle donne comme synonyme de Vlaya bujlobosa Willd. XJInga? Tirhoriana D.C. Prod., offre une glande à la base du pétiole et tel- lement grande, queje ne sais -comment M. De Candolle ne l'a pas aperçue en faisant la phrase de son espèce nouvelle. Une chose assez remarquable pour ces glandes si fréquentes chez certains genres de Légumineuses, c'est qu'elles ne se rencon- trent pas dans les véritables Papillonacées ; c'est en vain que j'ai cherché à les apercevoir sur les différentes espèces de Trifolium, Astragalus, Hedysarum , Caragana, Cytisus, etc. Toutes les espèces d'un genre n'en sont, point également inunies, les Acacia de la Nouvelle-Hollnnde paraissent le plus souvent en être privés? Les Gleditschia n'en présentent point. Cette observation peut s'étendre aux Rosacées!, chez lesquelles les espèces d'un même genre présentent des glandes ou en sont dépourvues.

Adenanthera pavonina.

A. f'oliolis alternis ovalibus rotundatis utrinque glabris ; floribus spicatis ; leguminibus falcatis extrorsùm nigris introrsùm sulfureis ; semitiibus parte convexâ affixis miniatis.

Adenanthera pavonina Linn. Spec. 55o. D. C. Prod. i. p. 446- Spr. Syst. 2. p. 328. ïoxb. Flor. Ind. 2. p. 3-o. W.etArn. Prod. Fl.penins. Ind. 1. p. 271. Rumph. Amb. 3. t. 109. Rheed. Mal. vi. t. 14.

Acacia quadrieateralis.

A. ramosa ; ramis teretibus glabris ; foliis (pbyllodiis) filiformi- tetragonis strictis mucronatis pungentibus; stipulis subuullis; capitulis globosis (pisi minoris magnitudine) solitariis pedunculatis.

Acacia quadrilatérales D. C. Prod. 2. p. !\Ji. A. calamifolia Sieb. pi. exsic. Nov. HoU.n. 44a.

Obs. J'ai pu comparer la plante de Timor avec un exemplaire de la plante île Sieber, conservé dans les collections de M. B. Delessert.

Acacia laxiflora. A. glaberrima; foliis bipinnatis unijugis; foliolis 3-jugis, ovalo- lanceolatis acuminatis glaberrimis suprà pui'pureo-maculatis, petiolo comnmni peduuculisque ad basin glaudulâ instructis.

Acacia laxiflora D. C. Prod. ?.. p. 455.

Ramuli subgraciles lapves,glabri lenticellis raris oblongis instructi. Folia alterna abrupte bipinnata pinnis oppositis ; petiolata , petiolo tereti glabro, foliolis 3-jugis oppositis, 2-4 poil, longis, i-3 chciter latis, ovatis basi rotundatis ovatove-lanceola- tfc basi et apice acuminatis, penninerviis nervo medio subtùs prom inente gradatim majoribus iutegerrimis, omnibus glaberrimis, suprà tenuiter san- guineo-maculatis , petiolulatis; pctioli communes basi incrassati 2-3 poil, longi, glabri , infernè glandulà orbiculatâ depressâ instructi. Inflorescentia axillaris terminalisve paniculata, paniculis folio brévioribus solitariis, lnxifloris, pedunculis partialihus glabris, floribus capitellatis subsessilibus, basi bracteolatis, bracteis minimis lineari-huiceolatis,ciliolulatis,deciduis.C.Ai.vx campanulatus submembrana- ceus 5-dentatus dentibus ovatis, acutis, medio uuinerviis, utrinque glabris. Flos mas- culdsj petala 5 lineari-lanceolata usque ad basin ferè libéra, reflexa calyci aequalia ,

IIERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO. fol

glabra. Stamina crebra, longé exserla , filameutis capillaribus glabris. Antherœ subrotundae, minlmae ,sub basi affixœ, biloculares. Ovakium abortivum vix conspi-

l 'Lit (111 .

O/w.L'avortement de l'ovaire dans cette plante et son aspect me portent à la réunit aux huja plutôt qu'aux véritables Acacia chez lesquels l'ovaire avorte rarement, tandis que le contraire a lieu dans les espèces du genre Imja. Au reste, comme je ne connois pas les fruits de cette plante, je ne puis que manifester un doute et la laisser dans les Acacias, ou l'a placée M. De Candolle.

Acacia Farnesiana.

A. ramis subgeniculatis; spinis geniinis; foliis pirmis 5-t, foliolis i 5- 20-jugis linearibus glabris, rachide eommmii pubescente glandulâ- que supra basin etinter pinnas superiores instructâ; capitulis axillaribus globosis pcdunculatis , pedunculis puberulis junioribus subsessilibus ; leguminibus oblongis subterelibus subarcuatis basi et praesertim apice acurninatis.

Acacia Farnesiana L'inn. Spec. i5o6. Willd. Spec. 4- p- io83. Spr. Syst. 3. p. 1 44^- Acacia Farnesiana var. [3 U.C. Prod. ?.. p. /162.

Acacia arcuata.

A. foliis duplicato-pinnatis pinnis 1 1 1 4 foliolis 23-2 5-jugis linea- ribus obtusis glabris , petioîo corarauni basi et apice glanduloso ; pedunculis fructiferis axillaribus solitariis, glabris ; leguminibus linea- ribus arcuatis compressis substipitatis 1 i - i3 -spermis obtusis vel rostrato-acuminatis.

Ramuli cortice griseo vestiti lenticellisquc creberrimis sparso. Folia pari-bipin- nata pinnis ii-i/i oppositis , subsessilibus; foliolis 23-25-jugis linearibus, lin. i1/, longis,vix semilineani latis, apice obtusis, basi subtruncatis, integerrimis, uninerviis nervo medio vix prominnlo glabris, concoloribus : petioli poil. 4 l°ngi, supra canaliculati, ad 2-4 inferiores superioresque pinnas glandulosi, glabri. Panicvl.e fructiferœ, axillares v. terminales, pedunculis secundariis apice incrassatis cicàtriculis florinu nolatis ( indè flores capitati?) glabris. Legumima poil. 31 2 longa, lin. 3 lata, lineari-arcuata, stipitata , compressa , 10-12-sperma, apice obtnsa, vel rôstrato-acu- minata stibnitida fuscescentia.

Obs. Gomme cette plante ne se trouve qu'incomplètement représentée dans l'her- bier de Timor, je n'ai pu la déterminer avec précision; je soupçonne qu'elle est déjà décrite.

Acacia lebcekioides.

A. foliis bipinnatis , pinnis 7-8, inferiori superiorique brevioribus ; foliolis 25-2g-jugis ovato-oblongis acutiusculis basi obliquis glabris subtùs glaucis , petiolis ad basin et inlra 3 superiores pinças glan- dulosis subpilosis ; leguminibus oblongis planis subebartaceis 6-8- spermis obtusis rariùs acurninatis ( leguminibus A. Lebbck similibus, sed diinidio latioribus).

Acacia Iebbekioides D. C. Prod. 2. p. 467.

Ramum subangulati, cortice vestiti griseo, novellis herbaceis petiolisque subpilosis lenticellisque inspersis. Folia pari-bipinnata, pinnis *-8 jugis patentibus superiori in fer torique brevioribus foliolis oppositis 25-29-jugïs, lin. 8 longis , 2 '/, latis.

462 HERBAP.II TIMORENSIS DESCRIPTIO.

oblongis, acutiusculis, basi rotundatis, integerrimis , subbinerviis, sessilibus, gla- bris supra laete viridibus subtùs pallidioribus; petioli communes bipollicares basi incrassati supra basin et intra superiora paria glandulà parvâ sessili instructi ;

petiolis partialibus pube aureâ laxâ subpilosis. Flores Panicul.* fructifiera;

divaricatae, pedunculis secundariis solitariis vel geminis teretibus glabris. Legumina poil. 4 longa , i lata , oblonga , complanata 6-9-sperma ( leguminibus Acacia; Lebbek forma consistentiâque similla), membranacea, subchartacea , apice oblusa, rariùs acuminata, basi subacuta, margine subincrassata, extrorsùm subfusca valvis introrsùm albidis. Semina valvis parallehs, compressa, 1. 2'/a-3 longa, 2 lata,ovoidea laevia, medio legumine funiculo gracili longo subtensa ; cotyledonibus suborbieu- latis.

GUILANDINA BONDUC.

G. ramulis aculeatis aculeis solitariis geminisve glabriusculis subbispidisve ; foliis ovato-lanceolatis glabris , junioribus subvelutinis.

Guilandina Bonduc Ait. H. Kew. 3. p. 32. D.C. Prod. 2. p. 480. R. Br. Cong. p. 5ç). Caesalpinia Bonduc Linn. Spec. 545. fVigh. et Arn. Prod. Fl. pen. ind. 1. p. 280. Spr. Syst. 1. p. 327. Guilandina Bonducella Linn.! I. c. Fl. Zeyl. Caesalpinia Bonducella Roxb. FL Ind. 1. p. 35y. Rlieed. Hort. Mal. 2. t. 22. Runiph. Amb. v. t. 48- 49. f. 1. Pluck. t. a. f. 2.

C/ESALPINIA FERRUGINEA.

C. ramis inermibus ; foliis bipinnatis , pinnis 6-8 , foliolis oppositis 1 3-jugis ovalibus ovatove-oblongis obtusis inœqualibus glabris ; racbi- bus pedunculis calycibusque tomento brevi rubro - ferrugiueo ves- titis.

Bamuli teretes , cortice lenticellis oblongis notato glabriusculo, novelli tomento brevi rubro-ferrugineo vestiti. Folia duplicato-et pari-pinnata pinnis 6-8 oppositis, foliolis t3-jugis, oppositis, ovalibus v. oblongis obtusis, supremis infimisque minori- bus, ina;quilateralibus, coriaceis, sessilibus, suprà viridibus, subnitidis, subtùs opacis, nervo medio subtùs pallidiori subpubescente; petioli communes semipedales partiales 3 poil, longi teretes tomento brevi rubro-ferrugirreo vestiti. Flores paniculati , pa- niculis ramosis terminalibus axillaribusve multifloris ; pedunculi subpuberuli lenticellisque inspersi; secundarii alterni, erecti , ferruginei ; pedicelli 2-3 lineas longi, basi bracteâ lanceolatâ tomentoso-ferrugineâ suffulti. Calyx 5-partitus seg- mentis basi in cupulam coalitis, concavis, ina?qualibus, exterioribus ovalibus, subco- riaceis extrorsùm ferrugineis , tribns interioribus margine membranaceis , medio coloratis subduplo majoiïbus. Petala rotundata , membranacea , undulato-crispa llabellato - venosa, unguiculata , ungue subcarnoso piloso, flava. Stamina 10 erecta biseriatim disposita , subaequalia , exteriora calyci opposita , subminora; Hlamentis filiformibus basi piloso-ferrugineis. Anther^e lin. 1 longs ovato-oblongtf basi et apice emarginatae, supra basin affixa3,biloculares, longi tud inaliter déhiscentes, fuscas? Stylus filiformis arcuatus, stan.inibus subaequalis, glaber. Ovarilm oblongo- ovoideum', compressum, ferrugineo-tomentosum.

Obs. Les poils ferrugineux qui couvrent entièrement cette belle plante, la distin- guent facilement de toutes celles connues du genre Cœsalpinia , auquel cependant je la rapporte avec doute, n'en ayant pas vu les fruits. Les herbiers du Musée possèdent cette même espèce venant d'Angola.

CLesalpinia Nuga.

G. petiolo primario subtùs aculeato , pinnis 2-4-jngis , foliolis 2-3- jugis ovatis basi et apice obtusis v. acutis suprà nitidis subtùs palli- dioribus opacis; floribus racemoso-paniculatis pedunculis coloratis.

IIERRARII TIM0RENS1S DESCRIPTIO. 4G3

Caesalpinia Nuga Ait. Hort. Kew. 3. p. 32. D.C.Prod. a. p. 48i. Spr. Syst. 2. p. 344. Guilandina Nuga Linn, Spec. 546. Burm. herb. FI. Zeyl. ! Bumpli. Amb. 5. 1. 5o.

Caesalpinia Sappan.

G. pinnis 8-12, fcliolis 10-12-jugis ovalibus v. subovato-oblongis apice emarginatis obliquis glaberrimis ; floribus spicatis , bracteis ovato - lanceolatis acuminatis ferrugineis; calycibus glabris; legumi- nibus ovalibus apice obliqué acuminatis 4-spermis.

Caesalpinia Sappan Linn. Spec. 544- D. C. Prod. 2. p. I^6>.. Roxb. Cor. 1. t. 16. Spr* Syst. 2. p. 344- Blœed. Mal. vi. t. 2.

PoiNCIANA PULCHERRIMA.

P. aculeata glabra; foliis 5-jugis, foliolis 8-10-jugis obovatis , floribus lougissiiuè pedicellatis ; segmentis calycinis inaequalibus gla- bris; petalis longé unguiculatis apice fimbriatis; leguminibus glabris breviter stipitatis oblongis rostratis.

Poincinia pulcberriiua Linn. Spec. 554- Reich. yart. May. t. g3. D.C. Prod. 2. p. 4t>4- Burm. Th. Zeyl. p. 79. FI. Zeyt. p. 70. Fl. Ind. p. 98.

MeZONEURUM GLABRUM.

M. pinnis 5-6 basi aculeatis , foliolis suboppositis ovalibus obtusis subaequilateralibus glabris ; leguminibus compressis oblongis sub- cbartaceo-suberosis glaberrimis.

Mezoneurum glabrum Desjf. Mem. Mus. 4. p. 245. t. 10. D.C. Prod. 2. p. 4&4- Spr. Syst. 1. p. 345.

Tamarindus indica.

T. foliis abrupte pinnatis, foliolis 10 - i4*-jugis oblongis obtusis obliquis; bracteis subobovatis margine pubescentibus ; ovario stipite brevi pubescente; leguminibus oblongis basi et apice acuminatis.

Tamarindus indica Linn. Spec. 48. (Excl. syn. Lœff.) D.C. Mem. Leg. 1 1. t. 24- f. 1 13. Ejusd. Prod. 2. p. 488. Spr. Syst. 3. p. i58. W. et Arn. Prod. Fl.penlns. Ind. 1. p. 285. Gaudich. Freyc. h. Bot. p. 4°- T.occidentalis Gwrtn. Fruct. 2. p. 3io. t. \t\b. D.C. Prod. 2. p. 489. Roxb. FL Ind. 3. p. 21 5. Rheed. Mat. 1. t. '28. Rumph. Amb. 2. t. 21 3.

Gassia Fistula.

G. foliis 4 - 6 - jugis , foliolis ovato-lanceolatis glabris petiolulatis petiolisque eglandulosis ; racemis Iaxis , floribus longiter pedicellatis ; segmentis calycinis ovato - ellipticis glabriusculis ; petalis ovato- rotundis breviter unguiculatis.

Cassia Fistula Linn. Spec. 54<J. var. (3 D.C. Prod. 2. p. 49°- Spr. Syst. 2. p. 334- Ejusd. Suppl. 4. 168. Gœrtn. Fruct. 2. t. 147. (• ». Lamk. lit. t. 332. JSect. Voy. Eyypl. p. 21. t. 4- Délit. Fl. Eyypl. ex herb.!

Obs. Guidé par la différence que M. De Candolle semblent trouver dans la plante de Timor, je me suis appliqué à chercher des caractères de quelque valeur, pour la distinguer du Cassia Fistula , et il m'a été impossible de l'en séparer. Les feuilles, dans cette espèce, varient dans les limites que M. De Candolle indiquoit pour carac- tériser la variété croissant à Timor.

464 HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO.

Cassia MEGALANTHA.

C. eglandulosa, ramulis velutino-puberulis ; foliolis elliptico-oblongis obtusis basi inœqualibus rotundatis infimis miiioribus; stipulis persisien- tibus latiusculis auriculato-kuiatis obtusis; pedieellis longiusculis basi bracteatis; floribus speciosis poil. 2'/s Jatis, petalis subelliptico-ovalibus obtusis unguiculatis.

Rami teretes , coftice atro-fusco veslki , lœves, novelli velutino-puberuli. Folia eglandulosa, paripinnata, i i-i3-juga, foliolis basi plus minùsve ohliquis , elliptico- oblongis vel elliptico-rotundis, basi et apice obtusis vel subemarginatis, poil. '/2-i '/a longis,*/j-llatis, suprà glaberrimis, subnitidis, tenuiter reticulato-venosis, subtùs pal- lidîoribus, subpuberulis,petiolulatispetiolulo semilineam longo., velutino-puberulo : petioli poil. 8-iolongi, subpatuli, basi incrassati, supernè subcompressi , sicut ra- muli velutino-puberuli. Stipula oblongae '/2-i poil, longée , basi inaequales, parte exteriore auriculatâ obtusà libéra, parte ramulo adhaerente breviori , indè quasi re- a| formes, foliaceœ. Flores ampli racemosi, raeemis terminalibus alaribusve multi- floris poil. 3-4 longis : pedicelli poil. i'/2-2 longi, graciles, basi bracteati, bracleis ovato-acutis subconcavis ferè semipollicaribus instructi. Cai.yx 5-partitus ségmentis inaequalibus, exterioribus ovatis minoribus, interioribus ovato-obtusis lin. ï'/2 longis, subvelutino-puberulis. Petala inaequalia, superiora minora, poil. 1-1'/, longa, subelliptico-ovalia , obtusa , penninervia, unguiculata ungue brevi lin. i cir- citer longo, glabro. Stamina inaequalia, i superiora longiora lïlamentis arcuatis ad médium incrassato-vesiculosis, aliis teretibus, omnibus glaberrimis. Antheh.e supe riores ovatae subsagittatœ , dorso affixœ, posiicé subpuberulae, biloculares, iuferiores ovoideo-oblongae , subabortivœ, biporosae. Ovarium lineare arcuatum, stigmate punctiformialbido coronatum, sericeo-velutinum , poil. 1 '/2 longum.

06s. Cette belle espèce appartient bien certainement à la première section établie p ir M. De Candolle: elle paroît même avoir de la ressemblance avec le Cassia java- nica Linn. j mais elle s'en distingue facilement par la forme des stipules, qui sont ici très développées, inégales ; le bord libre et extérieur étant beaucoup plus déve- loppé que l'autre, et embrassant le rameau, les rend presque réniformes. C'est, à ma connoissance, l'espèce dont les fleurs atteignent la plus grande dimension , car elles dépassent souvent trois pouces et demi de diamètre. Il n'est pas rare non plus de l"s observer munies de deux ovaires.

Cassia alâta.

C. foliolis 8 - j 2- jugis oblongis subemarginatis mucronulatis basi subeordato-obliquis , superioribus obovaîo-oblongis utrinque glabris praeter nervos interne subpuberulos, brevissimè petiolulatis; petiolo su- pernè semicylindraceo ; bracteis obovatis submembrauaceis bre- vissimè molliterque puberulis; leguminibus linearibus uitidis aigris.

Cassia alata Linn. Spec. 54 - D.C. Prod. i. p. 49'J- Spr. Syst. 2. p. 336. W. et Arn. Prod. FI. penins. Ind. i. p. 287. C. herpetica Jacq. Obs. 2. t. 45. f- 2. C. bracteata Linn.f. suppl. i7>i. Senna alata Roxb. FI. Ind. ?.. p. 34g. Herpetica Rurnpli. Amb. 7. t. 18. C. alata Burin. FI. Ind. 96.

Cassia Tora. C. foliis 3-jugatis ; foliolis oppositis obovatis obtusis subtùs subpu- berulis; glandulà oblongâ adpressâ vel calcariformi inter paria intima erectâ; stipulis linearibus acutis erectis glabriusculis; foliolis calycinis obovatis petalis brevioribus glabriusculis; leguminibus linearibus com- pressis apice rostrato-acuminatis basi stipitatis glabris.

HERBAMI TIMORENSIS DESC.RIPTIO. 4^

Cassia Tora Linn. Spec. 535. (excL var. fi et syn. MilL) D.C. Prod. 2. p. 4q3. Rumpk. Âmb. 5. t. 97. f. 2. Ditl. Hort. Eltli. 72. t. 63. f. 73. C.assia obtusifolia et Tora Burm. FI. Ind. p. g5. (excl. syn.)

Cassia occidentalis.

C. ramis lignosis ; foliolis 4 " 6 - juiï's ovato- lanceolalis acuti.s mucronntis ciliatis ; petiolis glandula spliaericâ ad basin instructis ; pcdunculis brevibus paucifloris; leguminibus compressis linearibus, margine callosis, acuminato-rostratis polyspermis subglabris.

Cassia occidentalis Linn. Spec. 53g. D.C. Prod. 2. p. 497- R- Br. Cong. Burm. Ind. 96.

Cassia Timorensis. C. ramis novellis pedunculisque subvelutino-puberulis ; foliis 1 ii— 1 5- jugatis, foliolis oblongis poil. i'/2 longis basi et apice'obtusis, subtijs subpubescentibus petiolis eglandulosis; racemis subcorymbosis ternn- nalibus ? folio brevioribus ; leguminibus planis vix marginatis rectis rostrato-apiculatis nitidis, 10 - 1 2-spermis, basi stipite brevi sul>- puberulo.

Cassia Timoriensis D.C. Prod. 2. p. 499-

Rami teretes, juniores tomentoso-subvelutini , adulti glabrati, lenticellis maculis- <[ue nigris inspersi. Folia paripinnata, 12-1 5-jugata, foliolis poil. 1 '/2 longis, lin. 6 latis, oblongis, basi et apice rotundatis, mucronulatis, supra glabris, subtùs palli- dioribus subpuberulis utrinque opacis , uninerviis , nervo medio subtùs promi- nente puberulo,cum petiolo brevi pubescente continuo : petioli communes ramulo- runi instar puberuli semi-vel i-pedales, (adjecto foliolo) pollicem circiter longi , eglandulosi.PEDUNcuLus communis cum ramulo subcontinuus et similis; secundarii patentes subramosi: pedicelli 1. 9 longi sicut ramuli , pube subvelutinâ vestiti, glan- dulâque parvâ rarô in tructi. Lkglmina poil. 2'/2 longa, 1. 6 lata, 10-12-sperma, plana , apiceapiculalo-rostrata,basi in stipitem puberulum attenuata,vix marginala, nitida. atro-fusca. Semina (immalura) ovoidea , la;via , funiculo filiformi colorato affixa.

Ois. Cette espèce a de l'affinité avec le Cassia auriculata L. La forme, la grandeur des feuilles sontà-peu-près les mêmes; l'inflorescence semble également devoir les rapprocher. Néanmoins l'absence des folioles à la base des pétioles et des pédon- cules, les différencie nettement.

Cassia angustissima. C. annua erecta ; ramis pilosiusculis ; foliolis 25-35^jugis oblongo- linearibus mucronulatis acutis ; stipulis lauceolatis acutis subrotundato- cordatis striatulis glabris ; Abribus axillaribus , pedicellis pilosis , bracteis lanceolatis acutis ; foliolis calycinis lanceolato - linearibus acutis subpilosis; leguminibus poil. r/4 circiter longis lin. 2 latis lineari- bus pilis brevibus inspersis ; seminibus subovatis nitidis.

Cassia angustissima Lamk. Dict. i.p. 65o. D.C. Prod. 2. p. 5o5. Spr. Syst 2. p. 343. W. et Arn. Prod. Ft. penins. Ind. 1. p. 292. JV. Cat. n. 64 1. ! C. sCnsibilis Roxb. C. amcena ff'all. n. 53ai. Senna sensitiva Roxb. FI. Ind. 2. p. 353. Rumph. Amb. 6. t. 67. f. 1. Plnrk. t. 5.f. 2.

Bauhima purpurea. B. corticc ramulorum velutino ; foliis orbicularibus basi subcorda tis Annales du Muséum, t. 111, 3' série. 60

/|66 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

toliolis (lobis) ovatis rotundatis 5-nerviis usque ad apicem dtmcretis coriaceis suprà glabris subtùs velutino-incanis , reticulato-venosis nervis venulisque puberufâ vestitis ; leguminibns lincaribus reticulato-venosis basi stipitatis apice acuminatis.

Rauhinlà pùrpurea Zinn. Spcr. r>36. D.C. Prod. 2. p. 5 1 5. Spr. Sysi. 2. p. 333. Roxb. Fl. hiii. 2. p. 3îo. IV. <■( Ain. Prod. Fl. pentns. Ind. 1. p. 296. B. Coromandeliana D.C. Prod. 2. p. 5 1 5. RhaatL Mai 1 . t. 33.

Bauhinia Timorana.

B. tamis laevibus gracilibus glaberrimis; foliis subrotundo-ovatis basi subcordatis rotundatisve , toliolis (lobis) subovatis obtusis, 4~nèrviis ad médium concretis suprà glaberrimis subtùs ad nervos basi puberulis pétiole, gracili glabro; leguminibns lincaribus 6-8-spermis apice acumi- natis glabris.

Rami teretes, graciles, juniores glabri. Folia poil. 2' ,-3' a longa, 1 '/a lata. basi subcordata vcl ratundata , ad médium bifida , inter lobos mucronata, lobis ovatis obtusis, approximatis , integerrimis, 4-nerviis, glabriusoulis, suprà viridibus, subtùs pallidioribus , petiolata , pelioli 1 '/, longi , basi et apice incrassati . teretes, graciles, glabri. Spic* subterminales axillaresve solitarioe 2 -pollicares. bracteatae bracteis (suppctentibus) laneeolatis parvis acutis glabris. Legumina poil. 3 longa , ' .2 lata, compressa , linearia, apice rostrata, basi in stipitem breveni .1 tien ua ta, margine subincrassata; val vis coriaceis, ex trorsùm nitidisfuscis,introrsiim pulpà spongtosà luridàquerepletis. Semina rotunda, compressa, nitida. tulva, hiniculo brevissimo suffulta, testa coriaceà.

Grotalahia najna.

C. anima; caule simplici vel ramoso nano; foliis oblongis rnu- cronnlatis rariùs emarginatis brcviter petiolatis suprà glabris , subtùs pnbe brevissimâ sericeis ; pedicellis ad apicem ramulornm opposilitoliis; calyce bilabiato , labio superiori subbifklo lobis obtusis, inferiori laciniis linearibus acutis; vexillo suborbicnlato basi margine inflexo ; alis ovato-oblongis carinà brcvioribus; legumine subrotundo apictdato glabro.

Crotalaria nana Burin. Flor. ind. i56. t. 48. f. 2. herb. ! Lantk. EiicycI. 2. p. igti. D. C. Prod. 2. p. 127. C. Malabarica Garcin. in herb. Bitrni.

Obs. I.e fruit dans cette espèce n'est point oblong comme le dit M. De Candolle, mais bien au contraire globuleux et glabre. Dans le C. bifiora Linn. il est de même tonne, mais plus gros et hispide. Le C. UnifoUa a plus d'analogie avec l'espèce de lîurmann qu'avec le C. bifiora, mais elle s'en éloigne par le nombre de fleurs et leur disposition en épi.

PSORALEA STIPULACEA.

P. foliis trifoliolatis, foliolis latiusculis obovatis mucronatis coriaceis glaberrimis ; stipulis latis ovoideo-rotundis acuminatis petiolum sub- secmantibus ; spicis folio paulô brevioribns laxifloris ; floribus bracîeis latiitsculis, pedicellis birsutis.

Rami teretes sublignosi, cortice vcstiti herbaceo punctis glandulbsis orbicnlanbus

sparso. Folia 3-foliolata , foliolo terminali poil. 3 longo, 2 lato, obovato, mucro- nato; lateralibus brevioribus; omnibus breviter petiolatis, coriaceis, penninerviis, nervo niedio subtùs prominente glabro, glanduloso-punctatis. glaberrimi- .

HERRAMI TIMGRENS1S DF.SCIUPTIO. 4(>7

ittiiuque laete viridibus, concoloribus1: peiioli communes isémipollieeni longi, teretes , punctis glandulosis subvesiculosisque inspersi. Si'ii ,.l axillares , tv\\ï* breviores, laxiflorœ. floril>us pedicellatis , pedicellis semilincam longis, birsutis, pedunculo communi glabro, gîahduloso', bracteato, bracteis lin. 4-5 circiter longis, 3 latis, ovato-rotundis , aruniinaiis, pedicellis longioribus, glanduJtoso-pn.ur.taps. < u.Yx lin. i '/, longus, bilabiatus, 5-fidus, subhirsutus , glanduloso-punctatus, submembranace'us ; labio superiori trifido, laciniis ovatis acutiusculis , intermedio lateralibus sublongiori bilobo lobis ovatis, inferiore aliis lougiori. Vexillum sub- iii liiculaium , unguiculatum , violaeeum , glaberrimum; ala> cultrïfôrmes , auncu- latae, obtusœ, unguiculatae, vexiilo breviores niargine superiori elegantcr plicatœ . violaceae; carina alis brevior subsimilis exaurieulata , unguieulata, submembra- nacea, apice violaceo- macula ta. Stamina subdiadelpha, c^rinà recondita ci sub- breviora, tubo membraiiaceo. Anther.e subrotundie. Stylis filiformis, apice ar- cuatus, stamina superans. Stigma obtusum , depressum. Ovarilm stipilatuin oblongum biovulatum. Legumen

PsORALEA GaIDICHAUDIANA. P. ramis pubescentibus; foliolis 3 oblongis obîusis mucronulatis glanrluloso-punctatis petiolisque pubescentibus ; stipulis parvis ovatis acuminatis; spicis folio brevioribns densirloris;bracteà ovato-lanceolata acuminatâ; calycis lobis lineari-oblongis acutis, labii inferioris subob- lungis obtusis ; leguminibus globosiscalyce brevioiibus.

Rami teretes puberuli, novelli sublomentosi. Folia trifoliolata, foliolis poil i '/2-3 longis, i V2-2 latis , oblongis , obtusis, mucronulatis , basi subacutis , pubescentibus, glandulosoque punctatis , petiolulatis, petiolulo brevissimo semili- neam lato; petioli communes poil. 3 circiter longi, tomentosi, supra subcanalicu- lati. Stipula (unica suppetens) ovato-lanceolatae, acuminatœ, pubescentes, gland u- loso-punctatœ. Spice axillares poil. 3 longae , laxiflorae, bracteatae, bracteis oyato- lanceolatis longé acuminatis, flores superantibus, subtomentosis. CalYx lin. r longus , corollâ brevior, bilabiatus, 10-nervius, extrorsùm pubescens, glandulisque instructus, labio superiori subquadrifido, lobo intermedio profundè bifido laciniis ovato-linearibus acutis unineiviis, lateralibus linearibus acutis intermedio œquali- bus ; inferiori lineari oblongo obtuso, superius vix superante. Corolla ralyce sublongior alba? Vexillum suborbiculatum longé unguiculatum alis carinàque longius; alaecultriform.es, obtusaj, unguiculatœ , auriculatae auriculis subfalcifo. - mibus obtusiusculis : carina subcullriformis alis brevior, exauriculata, longe un- ijuiculata. Stamina 10 diadelpba (decimum liberum) carina recondita, filamentis apice liberis inaequalibus alternatim subbrevioribus; solitarium aliis subbrevius. Anther.e ovato-sagittatae. Stylis filiformis apice arcuatus staminibus vix longior. Stigma punctiforme. Ovarium breviter stipitatum ovatnm , in stylum attenuatum , j]labrum biovulatum. Legumen suborbiculatum , monospermum, rudimento styli coronatum subcbartaceum verrucosum glabrum nigrum. Semen ovalo-rotiinduiii, integumentum laeve fiiscum.E»iBRYOcotyledonibiissubcarnosisovato-obloiigisiiiedio subcurvatis , radiculâ tertti subacutiusculà longioribus.

Obs. Comparées avec notre espèce européenne et avec plusieurs autres espèces du Cap de Ronne-Espérance, il ne nous a pas été possible de séparer les deux plantes que nous venons de décrire du genre Psoralea. Nous avons remarqué sur les ailes de la première de nos espèces, un caractère que nous avions observé sur les deux esp; ces de Chrysocalfit que nous avions dessinées pour la flore de Sénéganibie. celui des plis qui occupent le bord supérieur des ailes. Cette organisation, que nous croyions de quelque valeur en la figurant pour deux espèces voisines du Cioialana, doit perdre de son importance puisque nous venons de la retrouver sur une espère d un autre genre. Comme l'autre (le PI 'Gaiidichaudii) a souffert de son immersion dans l'eau de mer par suite du naufrage de M. Gaudichaud, qui l'a rapport. ■■ di

\6S HEHBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

Timor, il nous a été très difficile de pouvoir l'analyser; nous n'avons pu voir sur les ailes decette espèce les caractères que nous signalons sur la première.

Indigofera LINIFOLIA.

I. fol i is simplicibus linearibus obtusis v. mucronatis canis; floribus 2-4 axillaribus pedicellatis ; leguminibus ovato-globosis i-spermis.

Indigofera linifolia Retz. Obs. l\. p. 29. et 6. p. 33. t. 1. D.C.Prod. 2. p. 222. Hedysarum linifolium Linn.fr. Supp. 33l. I. polygonojdeS TVendl. Sphseridio- phorum Desv ! Jour. Bot. 3. p. 125. t. 6. f. 35.

Indigofera cordifolia.

I. berbacea ; caulibus prostratis suberectisve incano-tomentosis ; foliis simplicibus suborbiculato-cordatis sessilibus mucronulatis piloso- albidis ; floribus 3-5 subspicatis axillaribus exigu is ; vexillo transversè subelliptico apice pilosiusculo longé uiiguiculato ; lcguminibus globosis v. subovato-oblongis 1-2-spermis, valvis intùs puuctato-glandulosis.

Indigofera cordifolia Roth. Nov. Sp. p. 337. D. C. Prod. a. p. 222. Spreng. Syst. 3. p. 273. fV. et Arn. Prod. Fl. Peu. lnd. 2. p. 19g.

Indigofera Timorensis.

I. perennis ; caulibus plurimis suberectis diffusis ; foliis trifoliolatis foliolis ovatis obtusis subsessilibus utrinque pubescenti-incanis ; ter- minali majori , stipulis subulatis ; spicis folia superantibus ; laciniis calycinis linearibus; leguminibus patulis subtetragonis, incanis, mu- cronatis acutis 6-8-spermis; seminibus subovato-cylindraceis basi et apice retusis.

Indigofera Timoriensis D.C. Prod. 2. p. 2'^3.

Radix lignosa rarnosa, radicellis longissimis. Gaules pédales, erectiusculi, ramosi , ramis ad apicem angulatis, strigoso-sericeoque incanis. Folia poil. 1 longa, 3-folio- lata ; foliolis ovatis obovatisve, rarissime mucronatis, terminali submajori, omni- bus utrinque strigoso-incanis, brevissimè petiolulatis, petiolulo folioli tenninalis 1. 2 longo, inferioribus lin. 3-4 longis, supra planis, basi stipulaceis; stipulis subulatis lin. 1 vix longis, persistentibus , pube foliis consimili inspersis. Spic.e axillares, fructiferae foliis duplo longiores,pedunctili communesjrobustioresincano-pubescen-

tes. Flores Caltx vix lin. longus, extrorsùm incanus, persistens campanulatus,

quinquefidus ; laciniis lineari -lanceolatis, acutis subaequalibus tubo longioribus. Legumina calyce persistentejsuffulta, 4*8 1. longa, 1 lata, subtetragona, stylo per- sistente acuminata, patula, borizontalia, incano-argentea , 6-8-sperma. Basi brac- teolata, bracteolis lineari-acutis deciduis. Semina vix lin. longa subcylindracea vel ovata laevia fulva : hilo rotundo pallidiori notata. Embbto sulfureus , cotyledo- nibus oblongis , planis, basi et apice rotundatis ; radiculâ cylindraceâ introflexâ hilumque spectante.

INDIGOFERA Anil.

I. caule suffruticoso ramoso erecto ; foliis impari-pinnatis foliolis 3 - 7 - jugis, ovalibus vel obovatis suprà glabris, subtùs subpuberulis ; stipulis subulatis glabriusculis ; spicis axillaribus folio brevioribus ; floribus breviter pedicellatis, bracteis pedicello aequalibus ; laciniis ca- lycinis brevibus subovatis; leguminibus 6-12 lin. longis reflexis sub- arcuatis compressis.

HERBARII TIMOHENSIS DESCRIPTIO. /|6y

Indigofera Anil Llnn. Ment. 272. H'illd. Spec. 3. p. 1236. D.C. Prod. 2. p. 225.

Indigofeha viscosa.

1. anima ; caule berbaceo ramoso, ramis pilis adpressis interjec- tisque glandulosis ; foliis 3-6-jugis cum impari ; foliolis obovatis subcllipticisve breviter petiolatis stibtùs adpressè setosis ; stipulis setaceis;calyce profundè 5-fisso, laciniis lineari-subulatis; leguminibus patulis subteretibus vix apiculatis adpressè glandulosoque puberulis; seminibus laevibus fulvis subquadratis.

Indigofera viscosa Lamk. Encycl. 3. p. 247- D.C. Prod. 2. 227. Spr. Spec. 2. 278. Roxh. FI. Ind. 3. p. 377. W. et Arn. Prod. Fi venins. Ind. 1. p. 200. I. glutinosa Roxb. Miu.X 38y. Galega colutea Burm. Ina. p. 171. Pluck. t. 166. f. 2.

Ohs. MM. Guillemin et Perrotlet ont déjà signalé dans la Flore de Sénéyambie , l'identité de V Indigofera uiscosa des bords du Sénégal avec celui croissant dans les Indes orientales et à Timor. La variété de cette plante, notée par M. De Candolle, dans son Prodrome, m'a servi de comparaison avec la plante d'Afrique , et ne pa- roit pas même pouvoir subsister comme simple forme de Y Indigofera viscosa.

Clitoria Ternatea.

C. ramulis teretibus glabriusculis ; foliis 2-3-jugis, foliolis ovatis ovalibusve apice rotundatis basi subacuminatis ; stipulis subulatis ; pedunculis unifloris bracteatis , bracteis subrotundis calyce triplé bre- vioribus ; leguminibus glabriusculis.

Clitoria Ternatea Linn. Spec. 1026. JVilld. Spec. 3. p. 1068. Spr. Syst. 3. p. 256. D.C. Prod. 2. p. 233. W. et Arn. Prod. FI. penins. Ind. 1. p. 2o5. Sims. Bot. Mag. t. i5i2. Lathyrus spectabilis Forst. Desc. i35. Rumph. Amb. 5. t. 3j. Clitorius Rheed. Mai. v. VIII. t. 38. p. 69. Fcenum grœcuin flore amplo caeruleo PI11L Almag. Bot. et Phytog. t. 90. f. I.

Glycine parviflora.

G. caule volubili , ramis striatis v. teretibus retrorsùm villosis ; fo- liis 3-foliolatis longiusculè petiolatis; foliolis ovatis saepiùs inaequila- teralibus basi rotundatis apice breviter acuminatis; petiolulo brevi tereti villoso ; stipulis lanceolato-acutis erectis striatis glabriusculis ; spicis axillaribus Iaxis ; leguminibus linearibus compressis subcultrifor- mibus mucrone crasso uncinato terminatis basi obtusis breviter pe- dicellatis glabriusculis.

Glycine parviflora Lamk. Dict. 2. p. 738. D.C. Prod. 2. p. 242. G. Senegalensis D.C. Prod. itxi.

Obs. Cet échantillon unique et privé de fleurs, a été comparé avec l'échantillon type deLamark et ceux de la flore de Sénégambie.

Tephrosia SPINOSA.

T. fruticosa; ramis canescentibus ; stipulis spinosis; foliolis 3-4-jugis obovato-cuneatis emarginatis glabriusculis; floribus paucis axillaribus subsessilibus; segmentis calycinis subulatis tubo subaequalibus ; legu- minibus falcatis 6-8-spermis adpressè et minute pubesceutibus. . Tephrosia spinosa Pers. Syn. 1. p. 33o. Spr. Syst. 3. p. 233. D.C. Prod. 2. p. 254-

470 HERBARII TIMORliNSIS DESCRIPTIO.

FF. et Arn. Prod. FI. perdus. Ind. i.p. iil\. Galega spinosa Linn. fil. suppl. 335. tioxb FI. Ind. 3. p. 383. G. pentaphylla Eoxb. Fi Ind. 3. p. 334. Wall, herb.! n. 565o.

TEPHROSIA TlMORESSlS.

T. herbacea diffusa canescens; foliolis 3-5-jugis cum impari obovatis vel obovato-oblongis mucronulatis adpressè incano-pilosis; stipuli» setaceis ; leguminibus linearibus iucano-puberulis.

Teplirosia Timoriensis D.C. Prod. i. p. 254-

Gaules procumbentes graciles ramosi, ramis teretibus incano-puberulis. For n breviter petiolata, impari-pinnata 3-5-iuga; foliola lin. 3-6 longa, 1-2 lata, opposita, obovati, vel obovato-oblonga , apice obtusa vel mucronulata , utrinque adpressè pi- losaincana, gradatim ad apicem majora, brevissimè petiolulata. Stipula lanceolato- -.ubulatae, erectae, pilosae, persisten'tes. Pedunculi axillares bipollicares laxiflori? Flores baud vidi. Caltx ad leguminis basin persistens, campanulalus, pubescens quinquefidus, laciniis acutis tubo longioribus, subaequalibus unà ( infimâ) paulo lohgiora. Legumina poil. 1 et ultra longa, lin. i'/jlata, sessilia adbasimcalice persi- stente cincta, linearia, apice mucrone brevi curvato terminata, ad seminum sedes subinflata, 3-rj-sperma, pallida, incano-puberula, valvis introrsùm pulvere albo inspersis. Semina lineam 1 longa, sublsevia rulva , nigro maculata.

Obs. D'après M. De Candolle, cette espèce se rapprocherait du Teplirosia pumila , dont elle diffère néanmoins par les feuilles moins tronquées au sommet et sur-tout parfaitement entières, tandis qu'elles sont légèrement crénelées dans le T. pumila qui les a aussi plus vertes, et dont les légumes sont presque le double plus longs et plus larges que dans celle-ci.

ASTRAGALUS PTEROSTYLIS.

A. caulis herbaceus flexuosus; foliolis 6-8-jugis ellipticis vel obovatis glabris crassiusculis; petiolo communi crassiusculo ; pedunculis folio longioribus arcuato-reflexis , floribus pedicellatis pendulis ; legumine subrotundo apiculato valdè reticulato-venoso glaberrimo.

Astragalus pterostylis D.C. Prod. 2. p. 2q4-

Herba perennis; caulis herbaceus, subgeniculatus , teres v. tenuiter striatus, gla- berrimus. Stipulée caulinse transversè latiores, semiamplexicaules,bi-aut tridentata? glabriusculae. Folia 3 poil, longa, foliola 6-8-juga lin. 2-5 longa, 2% lata, sub- opposita elliptica vel obovata, obtusa, subemarginata , glabriuscula, crassiuscula viridia, breviter petiolulata , petiolulis pilosiusculis. Pedunculis axillaris, folio longior, arcuato-reflexus, subincrassatus , glabrrrimus. Flores laxiusculè racemosi cernui , pedicellis fructiferis erectis. Bracte.e parvas, ovatae pedicello multè bre- viores. Calyx campanulatus, glaber, viridis, quinquedentatus, dentibus ovatis acutis, inaequalibus , breviter tomentoso-ciliolalis. Corolla rosea vel purpurascens. Vexillum alis duplo longius, erectum, subrotundo-flabellatum , apice subemargi- natum , lin. 3 latum. Alje subadscen dentés, longé unguiculatse, ungue curvato, limbo margine superiori basi appendiculato, lineari-oblongo, obtuso. Carina alis subbrevior subrostrata unguiculata suprà unguem margine appendiculata. Stamina carinâ abscondita, diadelpha, tubo stylum amplectente et v.x aequante membra- naceo; stamen liberum filamento filifornii glabro. Anthère ovatae. Stylus linearis . compressus , subensiformis , coriaceus , glaberrimus apice lalerahler barbatus. Ovarium oblongum, compressum, breviter stipitatum, glaberrimum, 8-10-ovula- tum.LEGUMEN ( unicum suppetens ) breviter stipitatum, erectum, ovato-rotundum , subcompressum, apiculatum, valdè reticulato-venosum , glaberrimum.

HERBAR1I TIMORENSIS DESCRIPTIO. \- t

ZORNIA ANGUSTIFOLIA.

Z. caulibus diffusis gracilibus; foliis bifoliolatis, foliolis oblongo- liuearibus acutis stipulisque giabruT; bracteis sagittato-ovatis 5-nerviis segmrntisque calycinis ciliolulatis ; legumine bracteâ recondito , punctato-glandulosis aculeis rrtrorsùm scabris.

Zornia angustifolia Stm'tli in Rees Cyclop. n. 1. D.C. Prod. 2. p. 3i6. n. 4'»- Z. glo- l'iiiiliata Jienli. in Sieb. pi. exsic. lludvsarum diphvlluin var. a Linn. Syst. 56o. [Excl. Syn. Sluan.)

Stylosantiies mucronata. S. perennis ramosa; l'aniulis apice birsutis; foliolis ianceolato- oblongis niucronato-acutissimis ; slipulis lanceolato-subulatis margine membranaceis piloso-bispidis; segnientis calycinis ciliolato-puberuli.s.

Stylosanthes mucronata Ji'd'd. Spec. 3. p. 1 166. D.C.Prod. 2. p. 3 18. Spr. Syst. 3. p. 3io. Hedysarum hamatum Burm. Ina. 167. Arachis fruticosa Retz. obs. ~>. p. 26.?

SESBANIA iEGYPTIACA.

S. caule tereti subvirgato glabro ; foliolis 10-24-jugis , obovato- linearibus obtusis mucronatis subtùs petiolulisque pilosiusculis ; leguniiuibus compresso-teretiusculis lin. 1 circiter latis petiolo longio- ribus torulosis acutis glabris; seminibus oblongis atro'-rubris.

Sesbania^Egyptiaca Pers. Syn. 2. p. 3 16. D.C. Prod. 2. p. oxM\. Spreng.Syst. Z.^.-xyx. //'. il Arn. Prod. FI. penins. Ind. 1. p. 21 4- Coronilla Sesban fVilld. Spec. 3. p.i 1 47-' iEschynomene Sesban Linn. Spec. 1061. Roxb. fl.Ind. 3. p. 332. A. Sesban ut indira Bwm.herb.! Rheed. Hort. Mut VI. t. 27. Pluck. t. 164. f. 5. ch. i65. f. 2. Galega ^Egyptiaca C. B. Pin. 352. G. sesban P. Alp. Mgyp. 34-

Agati grandiflora.

A. foliolis multijugis, oblongis basi et apice obtusis^glabris; stipulis lanceolatis subfalcatis ; leguininibus compressis n.arginatis.

Agati grandiflora Desv. Jour. Bot. 3. p. 120. t. 4- f- 6. D.C. Prod. 2. p. 266. IV. et Arn. Prod. FI. penins. Ind. 1. p. 216. ^Esc binomene grandiflora Linn. Spec. io5o. Roxb. Fi Ind. 3. p. 33 1 . Sesbania grandiflora Poir. Dict. 7. p. 127. Pers. Syn. 2. 3 16. Spr. Syst. 3. p. 272. Agati Rheed. Hort. Mal. 1. p. 93. 5l. Rumph. Amb. 1. t. n6.

jEschynomene PATULA. '/El hcrbacea diffusa ; caulibus patulis glabris; foliobs sub-12-jugisop- positis lanceolatis denticulatis mueixmulatis obliquis, subtùs glauce- scentibus ; leguminibus linearibus torulosis mucronatis glanduloso- hispitlis.

.Escbinomene patula Poir. Dut. suppt. 4- p. 78. D.C. Prod. a. p. 32o. Spr. Syst. 7. p. 321.

LOUREA OBCORDATA.

L. foliolis 3 , lateralibus rotundis basi et apice subemarginatis , terminali obcordato , petiolulis pubescentibus ; racemis gracilibus elongatis; bracteis parvis ovato-acuminatis pubescentibus; floribus pedicellatis; calycibus submenibranaceis, segnientis ovatis acuminati* puberulis.

472 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

Lourea oLcordata Desv.jour. Bot. p. 122. t. 5. D.C. Prod. 2. p. 3a4- Hedysarum obcordatum Poir. Dict. 6. p. 4-*5.

LOUREA VESPERTILIONIS.

L. foliis quasi simplicibus, foliolis lateralibusnullis aut minimis, termi- nali transversim et falcatîm oblongo-subemarginato longitudine decies latiore.

Lourea vespertilionis Desv. I. c. D.C. Prod. 2. p. 323. Hedysarum vespertilionis Linn. f. suppl. 2>Zi. IVilld. Spec. 3. p. 1177. Cliristia lunata Mœnch. suppt. p. 3çj.

Uraria CRINITA.

U. perennis ; caule erecto tereti puberulo ; foliolis 2-jugis ovato- lanceolatis vel oblongis basi et apice obtusis petiolulatis ; stipulis lanceolatis striatis puberulis ; racemo oblongo ; laciniis calycinis lan- ceolatis setaceis legumen glabrum superantibus.

Uraria crinita Desv.jour. Bot. D.C. Prod. 2. p. 324. Hedysarum crinitum Linn. Mant. 102. Willd. Spec. 3. p. 1218. Burm. Ind. p. 169. t. 56.

Desmodium AURICULATUM.

D. caulibus erectis; ramulis subtriquetris hispidulis; foliis simplicibus ovatis acutiusculis subcordatis coriaceis suprà glaberrimis petiolulatis, petiolis alatis; stipulis lanceolatis striatis petiolo brevioribus ; racemis virgatis; leguminibus hispidis.

Desmodium auriculatum D.C. Leg. Metn. VI. Prod. 2. p. 326. Spr. Syst. 4. p. 2g3' Pteroloma auriculatum Desv.jour. Bot. 3. p. 122. t. 5.

Desmodium Gangeticum.

D. fruticulosum ; ramulis angulatis hispidis; foliis ovatis subtùs adpressè sericeo-pubescentibus; stipulis lineari-subulatis petiolo bre- vioribus ; leguminum S-'] articulis semioroiculatis puberulis.

Desmodium Gangeticum D.C. Prod. 1. p. 327. Hedysarum Gangeticum Linn. Spec. io52. fVilld. Spec. 3. p. 1 175. Spr. Syst. 3. p. 317. iEschinomene Gangetica Hedysarum ochroleucum Mœnch. Phaseolus montanus Rumph. Amb. 6, p. 1 46. Poir. t. 66.

Desmodium tiuflorum.

D. caule humifuso diffuso filiformi subpiloso , foliolis 3 obovatis obcordatisve, termiuali majore jutiioribus incano-pilosis; stipulis ovatis setâ terminatis imbricatis ciliatis ; floribus axillaribus solitariis v. geminis longiusculè pedicellatis ; leguminibus subpuberulis , articulis 3-4 semiorbiculatis.

Desmodium triflorum D.C. Prod. 2. p. 334- W. et Arn. Prod. FI. penins. Ind. 1. p. 229. Hedysarum triflorum Linn. Sper. 10.57. ^'"^ Spec. 3. p. 1202. Spr. Syst. 3. 3 18. H. stipulaceum Burm. Ind. t. 54- H. eraarginatum Sieb. Fl. Maurit. exs. Il n. 23l.

Flemingia lineata. F. suffrutescens , ramis erectis foliisque tomentoso-sericeis incanis, foliolis obovatis vel oblongis basi trinerviis ; stipulis lanceolato-linea- ribus acutis petiolo brevioribus; racemis axillaribus folio brevioribus;

HERBAIîII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4? 3

calvce vexillo paulô breviori; leguminibus ovato-rotundis puberulis 2-spermis.

Flemingialineata Roxb.Flor.Tnd.Z.p.'i^i. D.C.Prod. i. p. 35 1, Spr. Syst. 3. p. ig4- fV. et Arn. Prod. Fl. penins. Ind. i. p. 2/(9. Hedysarum luieatum Linn. Spec. io54- Bmm. Ind. t. 53. Lespedeza lineata Pas. Syn. 2. p. 3 18. f. 1. Onobrychis lineata Dcsv. jour. i8il\. p. 80.

FLEM1NGIA STROBIUFERA. F. ramis subteretibus, novellis puberulis; foliis simplicibus ovatis breviter acuminatis mucronulatis integris, subtùs pubesccntibus punctis- nue resinosis inspcrsis , supra glabris ; bracteis foliaceis cucullatis cor- dato-reniformibus reticulato-venosis; rachide geniculatâ tomentosâ.

Flemingia strobilifcra R. Broum , Hort.Keu). (éd. 2.) I\. p. 35o. D.C.Prod. 2. p. 35l. Spr. Syst. 3. p. 19/4. W. et Arn. Fl. penins. Ind. 1. p. 243. Hedysarum strobilrferum Linn. Spec. io53. Burm. Ind. i65. fVilld. Spec. 3. p. 1 176. Zornia strobilifera Pers. Sin. 2. p. 319.

ÂLYSICARPUS BUPLEUR1FOLIUS.

A. foliis infimis ellipticis, caulinis lineai'ibus acutiusculis basi ro- tundatis glaberrimis ; stipulis lauceolatis membranaceis petiolum su- perantibus ; floribus geminis aut solitariis; bracteis obovatis obtusis glabris ; laciniis calycinis lanceolatis apice ciliatis legumine brevio- dbus.

Alysicarpus buplcurifolius D.C. Prod. 2. p. 352. W. et Arn. Prod. Fl. penins. Ind. 1. p. 242. Hedysarum bupleurifolium Linn. Spec. 1081. Roxb. Corom. 2. t. ig4- Sims Bot. Mag. t. 1722. II. «ramineum Retz. Obs. 5. p. 26. Roxb. Fl. Intl. 3. p. 646. H. Cocbinchinense Schrank. Ilort. Monac. 3. t. 23.

Alysicarpus vaginalis. A. procumbens ; foliis ovato-oblongis basi subcordatis , summis linearibus basi et apice obtusis mucronulatis supra glabris subtùs reticulato - venosis puberulis ; stipidis submembranaceis striatis gla- berrimis petiolo lougioribus , leguminibus subteretibus reticulato- subscrobiculatis glabriusculis, 5-7 arliculis.

Alysirarpus vaginalis D.C Prod. 2. p. 353. W. et Arn. Prod. Fl. penins. Ind. 1 . p. 233. Hedysarum vaginale Linn. Spec. io5l. Spr. Syst. 3. p. 319. Burm. Zeyl. t. 49- f. 1. H. ovalifolium Vahl , in lierb. Desf. H. bupleurifolium Roxb. FL Ind. 3. p. 346. Sieb. ! p. Seney. exs. n. 39.

Riiynchosia Candollei.

R. caule volubili striato glabro ; foliolis rhomboideis acuminatis glabris subtùs pallidioribus punctulatis ; spicis axillaribus folio lon- gioribus; laciniis calycinis inaequalibus, inferiore longiore; vexillo striato glanduloso punctato glabro ; leguminibus ovato-oblongis 1- 2-spermis subrostrato- acuminatis glabris; seminibus subrotundo-reniformibus nigris glabris.

Riiynchosia rhombifolia Timoriensisfi? D.C. Prod. 2. p. 386.

Caui.is volubilis, striatus, glaber, ramulis novellis hispidulis, teretiusculis.FoLiA 3-foliata, terminali majori, foliolis poil. 1 longis, 1. 8- io latis, ovato -rhomboideih

Annules du Muséum, t. III, 3' série. 61

4)4 HERBARII TIiVIORENSIS DESCl'.IPTIO.

acuminatis, basi trinerviis, nervis lateralibus infra médium evanescrntibus, niem- branaceis supra glabris, subtùs pallidioribus punctato - giandulosis , brevissime petiolulatis, petiôlulo tenuissimc puberulo stipellis subulatis minimis instructo : petioli suprà canaliculati, e ]>asi ail foliorum insertionem poil, i longi. Stipul/E lineari-lanceolata;,%cutœ, apice ciliolulatéC. Inflorescentia spicata folio longior. Flores laxè spicati, reflex'i , brevissime pedieellati, pedicellis glabris bracteatis , lirai teis valdè deciduis lineari-lanceolatis , acutis apiee pilosiusculis, alabastro lon- gioribus. Ca(,yx subcampanulatus, bilabiatus, lin. i1/, longus, extrorsùm vix punc- talo-glandulosus ; labio superiori bilido, infcriore tripartito, laciniis lineari-lanceo- latis uninerviis acutiuscûlis , 4 aequalibns, intermedio ( inferiori) longiori. Corolla '•alyceduplo!ongior,glabra;vexillumobovato-obtusumsupraunguembi-aurieulatuni, concavum, striatuin , auriculis acutis, nervis fuscis; alae vexillo carinàque minore obtusœ, dorso auriculalse, subl'alcatfe, obtusœ, unguiculala?; canna concava vexillo brevior. Stamina 10 monadelpba , tubo marcescenie, filamentis 9 coalitis carinâ absconditis glaberrimis , filamento libéra basi geniculato subincrassato alis aequali. OvariOm 2-3-spermum, oblongum, glanduloso- punctatum, subpuherulum , tubo stamineo subbrevius, in stylum flexuosum apice desinens. Legumen oblongum acutum , inflatum, marginalum , lin. 4-6 longum,..inter semina coarctatum , 3-aut abortu monospermum. glabriusculum. Semen sphaerico-reniforme, glabrurn (im- maturum).

Obs. Cette espèce diffère d u R. caribœa par ses ovaires et ses légumes glabres et non velus ou hispides, ainsi que par la forme ducalyce; du R. rlionwifolia par ses feuilles acuminées, du R. phaseolaides par son étendard strié, etc. Comparée avec un échantillon venant d'Afrique et cité dans la flore de Sénégambie comme R. caribœa, j ai trouvé que la plante de Timor différait essentiellement du R. caribœa de I Amérique par la forme des dents du calyce et par ses fruits.

PSEUDARTHRIA VISCIDA.

P. suffrutlcosa ; ramulis obsolète angulatis, novellis subincano-pu- bescentibus ; stipulis bracteisque lanceolatis longé acuminatis acutis scariosis striato-venosis glabriusculis ; foliis trifoliatis, foliolis subrbom- l>oideis vel ovatis acutiuscûlis breviter petiolulatis; racemis elongatis laxifloris; leguininibus oblongis margine subundulatis basi et apice ! rùncatis viscido-puberulis.

Pseudarthria viscida W. et Ain. ProJ. FI. peu. Ind. 1. p. 209. herb.l n. 829. He- dysarum viscidum Linn.Syst.Z. p.5o6. II. vi$cidum7?o.vt>.il/uj. t. 4o4- Desmodium viscidum D. C. Prod. 2. p. 336. D. Timorense Ejiisd. Prod. 2. p 3ij.Spr. Sysl. 4- p- 290. Rliyncbosia viscida D.C. Prod.2. p. 387. Glycine viscida IVmd. Non. Act. nul. cur. 4. i8o3/p. 208. Pas. .Syn. 2. p. Soo.Spr. Sjst. 3. p. ig6.7?uçm. Zej/.t.84- f- 1.

LABLAB VULGAR1S.

L. toliolis subrotuudo - deltoideis acuminatis basi trinerviis infe- rioribus inœquilateralibus ; stipulis lineari-lanceolatis acutis ; legu- miuibus oblongo-veutricosis acinaciformibus ; seminibus subrotundis compressis nigris.

Labl'ab vulgaris Savi. Dis.s. p. 19. D. C. Prod. 2. p. 4oi./F. et A ru. L c. p. 25o. Dolichos Labial) Liait. Spec. 10. 19.— Lablab niger Moench. Metli. i53.

Paciiyrhizus ANGULATUS. P. ramis glabriusculis, ramulis petiolisque pilosis ; foliolis inferio- ribus inaquilatens bine integris illiuc dentatis glaberrimis, terminali

HERBARIJ TIMORENSIS DESCRIPTIO. /\-ji>

diametro transversal] majori 3-nervio 3-'5-anguloso; floribas !>r<'- vissimè pedicellatis ; calycc puberulp;, vexillo duplô breviori.

Pachvrbizus angulatus llicli. D-C. Mem. Lcg. ix. Ejusd.Prod. a. p. 4oa'. Spr, Ai f\. 281. W. et Ain. Prod. FI. ven. Iiul. 1. p. a5i. Dolicbos bulbosus Linn. Spec 1020. Roxb. FI. Ind. 3. p. 309. Stizolobium bulbosum Spr. Sysi. 3. p. a5a. Carara Pet. Th. Rumph. Amb. v. t. i3a. Pluk. t. 5a. f. 4.

CANAVALIA OBTUSIFOLIA.

C. glabra ; foliolis ovato-rotundis basi subcordatis v. rotûndatis rariùs brevitcr acuminatis ; calyce adprëssè puborulo ; vexillo apicc emarginâto calyce duplô breviori , alis longé unguiculatis apice ro- tiindis meclio dorso gibboso - auriculalis vexillo brevioribus ; legu- miuibus oblougis rectis glabris.

Ganavalia obtusifolia D. C. Prod. 1. p. 4°4- W~ et Ara. Prod. FI. peh. Ind. 1 p. 253. Dolicbos obtusifolius Liimk. Dict. 1. p. 29,5. U. rotundifolius Vahi - Sytnb. a. p. 81. Spr. Syst: 3. p. a5t. Roxb. Flor. ind. 3. p. 3o2. Rheed. Mal. vm. t. l\ '.'<.

Canavaua gladiata.

C. foliis ovatis basi rotûndatis apice acuminatis, calyce glabro , leguminibus elongatis compressis , rectis.

Ganavalia gladiata D. C. Prod. 1. p. 4t>4- Dolichos gladiatus Jacq. le. rar. t. fjfio. Willd. Sp3 p. io3g. Malocchia gladiata Savi. Mem. 1825. p. 4-

MUCUNA PRURIENS.

M. foliolis subtùs sericeis mucronatis , terminali rbomboideo , la- teralibus ex parte inferiori dilatatis ; leguminibus subobovato-clavatis sulcatis pilis rufis undique vestilis.

Mncuna pruriens D. C. Prod. 1. p. 4o5. Spr. Syst. 3. p. 25a. Dolicbos pruriens Linn. Spec. 1020. Larnk. Dict. Stizolobium pruriens Pers. Syn. 2. p. 2Qy. Carpo- pogon pruriens Roxb. FI. Ind. 3. p. 283. Rumph. Amb. 5. t. 142. Rheed. Mal. 8.t.8.î.

Cajanus INDICUS.

C. ramis virgatis, ramulis subangulatis tomentoso-velutinis ; foliis lanceolatis basi et apice acuminatis, stipulis acuminatis, stipellis su- bulatis petiolulis dimidio brevioribus ; ovario oblongo attenuato tomentoso, stylo glaberrimo rostrato.

Cajanus indicus Spr. Syst. 3. p. 248. W. et Am. Le. 1 . p. 256. Cajanus flavus

D. C. Prod. 1. p. 4o6. Cytisus Cajan Linn. Spec. io4i- Jacq. Obs. 1. t. 1. Burm. t. 1 1!\. f. 2.

Erytiirina indica. E. foliis latè rhomboideis subacuminatis brevissime petiolatis ; calyce spathaceo mucronato submembranaceo glabro; vexillo patente unguiculato staminibus paulô breviori ; staminibus ad médium mo- nadelphis stylum aequantibus; ovario sùblàpato.

Erythrina indica Lamk. Enrycl. 1. p. 3ç)i. D. C. Prod. 1. p. 4'2- W. et Am- Prod". Fl. pen. Ind. \. p. 260. Roxb. FI. Ind. 3. p. 249.— E. corallodendron l.mn. Spec. ()((2. Rumph. Amb. a. t. 76. Rheed. Mal. VI. t. 7.

476 HERBARII TIMORENSIS DESCRIFTIO.

POiNGAMIA GLABRA.

P. foliis impari-pinnatis 2-3-jugis , foliolis ovatis basi rotundatis acuminatis obtusis glabris ; spicis axillaribus folio brevioribus ; calyce vexilloque extrorsum pilis aureis subpuberulis ; legumiuibus ovalibus basi et apice subacuminatis , glabris.

Pongamia glabra Vent. Malm. t. 28. D. C. Prod. 2. p. 4 '6. IV. et Arn. Prod. FI. pen. Ind. 1. p. 261. Robinia mitis L.Spec. io44- Dalbergia arborea IFilld.Spec.3. p. goi. Spr. Syst. 3. p. 193. Gadelupa indida Lamk. Dict. 2. p. 5g4- Roxb. Fl. Ind. 3. p. 23g.— Pungam minari Rheed. Mal. vi. t. 3. Pluk. Almay. Rot. 294. Phyt. 1.3 10. f.3.

DALBERGIA TlMORENSlS.

D. foliis impari-pinnatis, foliolis oppositis 3-4-jugis ovatis obtusis lanceolatisve acuminatis utrinque glaberriniis ; spicis fructiferis fo- lium aequantibus Iaxis ; Ieguminibus monospermis lineari-oblongis basi et apice acutis glabris, suturis seminiferis subalatis semilineam latis.

Dalbergia Timoriensis D. C. Prod. 1. p. 417-

Piami adulti et novelli cortice fulvo lentictllisque orbicularibus vesliti , glabri. Folia impari-pinnata, 3-4-juga, foliolis oppositis, ovatis, obtusis, lanceolatisve apice acuminatis, glaberriniis, supra Itlcidis, subtils subpallidioribus, opacis, nervo medio prominente cuin petiolùlo continuo sûpernè canaliculato , glabro : petioli 4-5 poil, îongi, subpatuli, glabri. Spic^e fructiferae folia sequantes, pedunculis glabris, subli- gnosis, sicut raniuli lenticellis obtectis, pedicellis lin. 3-4 longis, basi squamis brevibus tectis, prorsùs ad apicem bracteis brevissimis suffultis. Calïx persistens (siccus) icyathiformis sub-S-dentatus glabriusculus. Legumen poil. 1 "/2 circiter lon- gum, lin. 5-6 latum, lineari-oblongum, cotnpressum, basi et apice subacuminatum, acutum, uniloculare, ad seminis sedem tumidum , sutura seminiferâ subalatâ lin. latâ, alâ submembranaceâ teguminis longitudine, pallidè fulvum, ad basin pilis minutis adprcssis inspersum. Semen,1. 2-3 longura,2 1. latum, rotundatum,compres- surn , subovato-renilorme, testa rubro-fuscà , glabrâ , opacâ, funiculo brevi rectô affixum , liilo orbiculato, margine tumido, albo, subpilosiusculo notatum : cotyle- dones subreniformes, plano-convexiusculœ, œquales, rotundatae; radicula cylin- drica, acutiuscula, cotyledonibus dimidio et ultra brevior; pluniula conoidea par va.

TEREBIISTHACEiE.

MANGIFERA IiNDICA.

M. foliis lanceolato-oblongis acuminatis basi angustatis petiolatis subtùs reticulato-venosis ; paniculâ terminali erectâ divaricatâ, petalis apice patulis.

Mangifera indica Linn. Spec. 290. D.C. Prod. 1. p. 63. Spr. Syst. 1. p. 17. Rlutn. Rijd. p. 1 157. IV. et Arn. Prod. 1. p. 1-0. Roxb. Fl. Ind. 1. p. 64 1. M. monta 11a Heyne^ (ex. W. et Arn.) M. domestica Gœrtn. Fruct. p. 100. t. 97. Lamk. M. t. i38. Rheed. Mal. l\. t. 1 et 2.

Poupartia Mangifera.

P. glabra, foliis 7-jugis, foliolis basi ina;qualiter ovatis oblongo-lanceo- latis apice acuminatis vel obtusis iutegerrimis ; pauiculis axillaribus divaricatis folio brevioribus.

Poupartia Mangifera R/um.Bijd.p. 1 160. Mangifera pinnata Linn. f. supp. i56.

HEHIURII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 477

Spondias Mangifera Pers. Sjn. 1. p. 5o<j. IVdkl. D.C. Prod.2. p. 75. S. amara Lamlx. Dut. [\. p. 261.

ICICA ? TIMORENSIS.

I.? foliolis 1 1 - petiolulatis ovatis acuminatis basi inœqualibus subinte- gerrimis, paniculis raeemosis petiolo bievioribus.

Icica ? TimoriensisD.C. Prod. 2. p. 78.

Ohs. Je n'ai pas retrouvé celte espèce mentionnée par M. De Candolle , qui la cite comme l'ayant reçue en communication de l'herbier du Muséum.

Canauium laxiflorum. C. foliis 3-5-jugis, foliolis lanceolatis breviter acuminatis basi ina^qui- lateralibus utrinque glaberrimis nitidis submembranaceis ; paniculis axiilaribus elongatis laxifloris , fiuetibus subovoideis lin. 3'/2--j longis erectis.

F«\.Mi Linovelli,teretes, laeves, crassitie pennaeanserinae, foliorum lapsorum cicatri- culâ rotundatâ notati. Folia impari-pinnata, foliolis petiolulatis oppositis 3-5-jugis, lanceolatis 3'/2-5 poil, longis, et i'/,-a latis, breviter acuminatis, basi obliquis inle- gerrimis, glaberrimis, concoloribus, nervo medio venisque primariis suboppositis horizontalibus, pallidioribus : pelioli poil. 6-8 longi , teretiusculi, I&'vissimi , basi in- crassati. Panicbi^; axillaxes fplia subœquantes, elongaite, laxoe; pedunculi com- munes nudi, graciles, glaberrimi, ad médium ramosi, pedunculispartialibus pollica- ribus, apice dichotomi, pauciflori : pedicelli lineatt circiter longi, gl abri. Caltx campanulatus, tridentatus, glaber. Petala calyceduplô longiora, lanceolata, breviter unguiculatapalula, subcoriacea,glaberrima: prœfloratio imbricativa.SrAMiNA 6; fila- menta lineari-lanceolata, submembranacea, erecta. Anther^e basifixae, oblongœ , apiculaue, biloculares, loculis rima longitudinali dehiscentibus.Discus hypogynus submembranaceus, cilialus , ovarii basin cingens. Stylvjs brevis, stamina superans glaberrimus , stigmate trilobo crassiusculo coronatus. Ovarium breviter stipitatum, ovoideum triloculare, loculis biovulalis. Drupa baccata,nuclco subangulato trilocu- lari, loculis 1-2-spermis pendulis.

Obs. Cette espèce paioit voisine, d'après les descriptions du Canaiiam microcar- jntm, mais elle s'en distingue par ses panicules paucifîores et par ses fruits dressés au lieu d'être penchés.

GARUGA FLOMBUNDA.

G. foliis pedalibus impari-pinnatis 7-jugis ; foliolis subobliquis lanceo- latis acuminatis crenatis glabris , petiolulis brevibus basi auriculatis V. nudis; paniculis ad ranmlorum apicem compositis multifloris; petalis lineari-oblongis calyce duplô longioribus; staminibus petala stylumque subaequantibus; ovario pubescente.

Arbor. Rami glabri, cortice griseo, lenticellis oblongis orbicularibusve sparso vestiti, foliorum lapsorum cicatricibus latè cordatis notati; juniores herbacei pube brevissimâ albicante farinaceis puberuli. Folia juniora prœsertim ad neryos pu- berula, dessiccatione nigricantia, membranacea , adulta glabra, impari-pinnata , 7-juga ; foliola inferiora jugis minora, ovala v. lanceolata, acuminata , basi et apice inlegeriima, medio crenata, subinœquilatera, obliqua, leticulato-venosa, nervo me- dio pallidiore subtùs proniinente,cum petiolo brevi continuo; petiolulis lin. 1 longis, nudis v. imà basi auriculatis, auriculis obovatis subrotundatisve , decidilis : petioli communespoll. 10-12 longi, subcylindracei, glabri. Panicul^e plures, ramuloju- niore basi insidentes, ante folia evolventes ; pedunculi communes ramosi, teretes, subfarinacei; ramuli subracemosïm floriferi, Lracteati ; pedicelli lin. 1 longi brac-

/\-jS HERRARII T1MORENSIS DESCRIPTIO.

teolati. Flores canescentes subfarinacei. Calyx campanulatus 5-dentatus, denlibus acutiusculis introrsùm laevibus. Petala 1. i longa, flava, lineari-oblonga , dentibus calycinis duplo longiora , introrsùm glabra, subpatentia , 3-nervia, praefloratione valvata. Stamina 10, calyci iriser ta, stylo eequalia. Stylus teres basi et apice puberu- lus,petalis paulô brevior, stigmate pentagono coionatum. Ovarium subobovaturn , 5-angulalum, substipitatum , ad apicem puberulum , 5-iorulare, loci.lis i- ovulatis, ovulis ovoideis, pendulis. Frlctbs

CHAILLETIACEiE.

Chailletia Timorensis.

C. ramis glabris junioribus petiolis pedunculisque incano-tomeu- tosis; foliis lanceolatis acuniinatis subrepandis , basi iaaequalibus meinbranaceis glabris ciliolatis breviter petiolatis ; cymis axillaribus dichotomis pedunculatis petiolis longioribus; calycibus incanis, laciniis ovato-lanceolatis obtusiusculis petala aequantibus.

Chailletia Timoriensis D. C. Prod. i. p. 37.

Ra.mi tereles, epidermide rbbë'scente vestiti, cortice cicatricnlis foliorurn stipula rumque lapsorum lenticellisque albidis notato; novelli incano-tomentosi. FoLiAsub- disticha 3-5 poil, longa, 1 !/2-a lata, lanceolata, acuminata, subrepanda, suprà glabra ciliolata, subtùs ad nervos hispidula, membranacea, concoloria, basi ina?qualia breviter petiolata: petioli 4-6 lia. longi, suprà canaliculati, pube brevi incanâtomen- tosi. Stipula lin. 1 cireiter longa?, oblongo-lineares, oblusae, introrsùm involutae utrinque tomentoso-incanae. Inflorescentia axillaris cymosa; pedunculi petiolo longiores, sicut ramuli incano-tomentosi; flores pedicellati, pedicellis brevibus ad apicem bracteolatis. Calyx 5-partitus, segmentis (praefloratione imbricativâ) ovato- obtusiusculis, erectis, extrorsùm incanis, introrsùif! ad basim glaberrimis,8-nerviis. Squame (stamina sterilia) 5, cum segmentis calycinis alternantia , stamina f'ertilia asquantes , obovatœ , apice fissae , lobis conniventibus, rima longitudinnli medio notatae , glaberrima?, nreviter unguiculatœ , eoriaceae. Stamina fertilia b , laciniis calycinis opposita , fila mentis teretibus apice crassiusculis , glabris. AntheRjE bi- loculares, loculis linearibus, filamentorum apice adnatae. Glandul^: 5, staminibus sterilibus (squamis) opposita?, iisque dimidio breviores, conoidea?, crassiusculœ, glabrœ. Stylus elongatus, rima tenui longitudinali notatus, staminibus subsequalis, basi pilis lanatis dense vestitus, apice glaber. Stigma bilobum, lobis crassiusculis subpapillosum, punctiforme. Ovarium liberum, subglobosum, lanatum. stylo coro- natum, 2-3-loculare, loculis biovulatis, ovulis ex angulo interno apice pendulis, subrotUDdo-ovatis.

CELASTRINEjE.

EljEOdendron ellipticum. E. ramulis junioribus compressis; foliis obovato-ellipticis obtusis in petiolum brevem atteuuatis subintegris eoriaceis glabris subtùs pallidio- ribus, cymis axillaribus dichotomis, pedunculis gracilibus folio dlmidiô brevioribus.

Obs. L'état peu avancé se trouve cette plante ne me permet pas de décrire les détails delà fleur,qui m'ont servi seulement à constater les caractères génériques, mais qui ne peuvent être employés pour donner ceux qui doivent appartenir à l'es- pèce. Je crois qu'elle a des rapports avec YElwodendron ylaucum , quoique la forme des feuilles soit différente, sur-tout si on la compare à la figure que Retz en 3 donnée.

HEUHAlUi TIMORENSIS DESCRIPTIO. [7g

RHAMNEjE;

ZlZYPHCS TlMORENSIS.

Z. inermis, raniis ramulisque teretibus glabris novellis tenuissimè puberulis; foliis lanccolatis acuminatis obtusis ovatisve dcntatis glabris,

f)c'dunculis âxillaribus petiolo aequalibus 2-4-floris; floribus pedicellalis; aciniis extrorsùm pilosiusculis petala duplo supcrantibus, staminibus calj ci subsequalibus.

Zizyphus Timoriensis D.C. Proil. 2. p. 20.

Rami inermi, adulti lenticellis orbieularibus albidis , cortice rubro-fuscescente noiato vesliti, novelli parce puberuli. Folia poil. \ '/2-2>/alonga, 1-1 '/2 lata, lanceolata vel ovata acuminata, acumine obtuso,rdcntata, dentibus callosis, imequilalera, basi rotundata, glaberrima, subnicmbranacea, trinervia, nervis lateralibus apice eva- nescentibus vix subtùs prominulis coloratis, petiolata, petiolo inerini semi-polli- cari tereti parce tenuissimèque puberulo. Flores cymosi, cymis paucifloris petio- lum subaequantibus; pedunculi pedicellisque laxè et brevissime puberuli, basi bibracteolati , bracteolis puberulis. Calyx lin. 2 et ultra diamctro, 5-fidus, laeiniis ovato-lanceolatis patulis, subâcutis, aequalibus, petalis duplo longioribus, extror- sùm parce puberulis introrsùm glabris nicdio subcarinatis. Discus tenuis, car- nosus, pentagonus, calycis tubum excedens, glaber. Petala 5 menrbranacea , obovato-rotunda , margiue convolula, longiusculè unguiculata, patula , di mùm reflexa, staminibus dimidio breviora. Stamina petalis eequalia iisque recondita, antbesi pèractâ laeiniis calyciris subsequalia , reflexa; filamenta apice attenuata , glaberrima. àntuer.e ovatoe, subbasifixx , biloculares, loculis apice subconnatis. Styles glaber, post ànthesim apice bifidus , laeiniis divergenîibus , stigmate parvo subpapiiloso coropatis. Pistillum conicum disco ferè immersum apice glabrius- culuni. Ovarium globosum , rudiinento styli coronatum , bildculare, loculis unio- vulatis, basi disco integro, calyce circumscisso cinctum, glabrum.

Obs. Cette espèce est voisine du Z. OEnoplia; elle s'en distingue par ses feuilles en- tièrement glabres sur leurs deux surfaces, et par les rameaux privés d'épines.

Zizyphus pubiflorus.

Z. inermis; ramulis teretibus, novellis tomentosis; foins ovatis vel oblongis lanccolatis breviter acuminatis subœquilateialibus obtusius- culis dcnlatis penninerviis subtùs ad nervorum axillas hirsutis breviter petiolatis glabris ; floribus âxillaribus glomeratis puberulis; staminibus calyce dimidio brevioribus; stylo profonde fisso; ovario hirsuto.

Geanotlius pubiflorus D.C. Prod. 2. p. 3o.

Rami-j 1 inermes teretes, glabrati, novelli tomentosi. Folia disticha, poil. 2-2 '/2 longa, 1. 8-12 lata, ovata vel oblongo-lanceolata, breviter acuminata, dentata sub- a?q uilatera, glabra, coriacea, penninervia, nervis inlerioribus ad médium evane- sceutibus, primariis secundariisque obliqué ascendentibus , subtùs ad axillas pilosis, petiolata, petiolo brevi lin. 2 circiter longo, supra subcanaliculato, puberulo, seriùs glabrato. Flores glomerato-cymosi , cymis contractis sessilibus petiolo aequalibus paucifloris, floribus pedicellatis,pedicellis basi hracteolatis. Calyx 5-lidus, lin. 1 dia- mètre, laeiniis ovatis subâcutis, subpatentibus, extrorsùm tomentosis, introrsùm glaberrimis medio carinatis. Disr us carnosus, planus, subrotundus, glaber. Petala calyce brevioia, subobeordata, marginibus inembranaceis iuvolutis, unguiculata, medio subcarnosa. Stamina 5, petalis aequalia : filamenta tenuia, basi dilatata , glabia. Antherx biloculares, subrotundae , basi et apice subemarginatae. Stylus altè bifidus, glaber, laeiniis subdeflexis, sligmatibus crassiusculis papillosisque

48o HEKBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

coronatis. Ovarium disco ferè immersum, subrotundum fermgineo-tomentosum, biloculare, loculismonospermis, ovulis funiculo brevissimo suffultis, erectis.

Obs. Cette espèce appartient bien au genre Zîzyphus, dont elle a tous les carac- tères, si ce n'est celui , assez peu important, des trois nervures bien prononcées qu'on remarque ordinairement sur les feuilles, et qui ne s'observent point sur celles de cette espèce; ce caractère, du reste, est commun aux Ceanothus. L'inflorescence axillaire et non terminée en grappes, le nombre des styles et des loges de l'ovaire, la font rentrer dans les Zîzyphus et l'éloignent des Ceanothus l'avoit placée M. De Candolle. Elle ne peut s'allier an genre Colubrina Ad. Biong. à cause de son style bifide et de son ovaire biloculaire.

Zîzyphus celtidifolius.

Z. ramis aculeatis , aculeis reflexis , novellis ferrugineo-puberulis; foliis ovatis obtusis v. breviter acuminatis denticulatis utrinque pdaber- rimis; stipulis aculeatis parvis; floribus axillaribus glomeratis, laciniis calycinis ovatis basi subcorda tis glabriusculis petalis aequalibus.

Zîzyphus celtidifolius D.C. Proii. i. p. 20.

Rami teretes, cortice vestiti giiseo, grumoso -scabri , aculeati, aculeis reflexis, brevibus , nitidis , griseis , novelli basi gemmarum rudimentis squamulosis obtecti , ferrugineo-puberuli , spinulosi, spinulis stipulaceis axillaribus solitariis uncinatis. Folia disticha 1. 8-<4 l°ngaj 6-8 lata, ovata, obtusa vel breviter acuminata, basi rotundata', dentiçulafa , inaequilatera, glabrata, juniora subtùs praesertim laxè pilosa,subtenuia, 3-5-nervia, nervis vix prominulis pilosiuscnlis , petiolaîa , petiolo brevi I. 1 circiter longo , tereti, subtomentoso, stipulaceo, stipulis aculeatis so- litariis parvis uncinatis saspè deficientibus. Flores cymosi , cymiscontractis axillari- bus ad ramulorum apicein congestis , plurifloris, floribus subsessilibus, extrorsùm parce ferrugineo -pilosis, bracteolulatis. Calyx 5-fidus , laciniis rotundo -ovatis , acutiusculis, extrorsùm pilosiusculis, introrsùm glabris, valdè carinatis. Discus planus, sinuato-pentagonus, carnostis , calycis tubo adnatus, glaber. Petala 5 mi- nuta, calyce parum breviora , obovata, coclileata, unguiculata, membranacea, pa- tula , seriùs reflexa. Stamina petalis a3qualia,filamentisglabrissubteretibus. Anthère biloculares, subrotundae, basi et apice emarginatœ. Styli in uno coaliti , apice tantummodô subbifidi, laciniis brevissimissuberectis, stigmate crassiusculoc ronatis. Ovarium subrotundo-conicum, disco omninô immersnm, glabrum biloculare,loculis uniovulatis.

Obs. Cette plante a quelque analogie, par la forme de ses feuilles, avec le Zîzyphus sativaetne rappelle qu imparfaitement celles desCettis, auquel 31. De Candolle la com- pare. Elle se distingue du Z. sativa par ses rameaux velus, ses feuilles un peu plus larges, et par ses fleurs groupées plusieurs à l'aisselle des feuilles situées au sommet des jeunes rameaux.

Zîzyphus Jujuba. Z. ramulis teretibus glabratis aculeatis, spinis stipularibns curvatis nitidis; foliis subro tandis petiolatis suprà glaberrimis subtùs albido- tomentosis trinerviis ; laciniis calycinis subdeltoideis introrsùm glabris carinatis; discosinuato-pentagono ovarium arctè cingeute.

Zyzyphus Jujuba Lamk. Dict. 3. p. 3 18. D.C. Prod. 2. p. ai. Blum. Bijd, p. 1 1 41 - Spr. Syst. 1. p. 770. Roxb. FI. I111I. î.p. 608. W. et Avn. Prod. 1. p. 167. Rhamnus Jujuba Linn. Spec. 282. Jiumph. Amb. 2. t. 36. Rhted. Mal. 4- t. 41-

Colubrina asiatica. C. ramulis teretibus lsevibus glaberrimis; foliis rotundo-lanceolatis

HElilUMI TIMOUENSIS DESCIÏIPTIO. 48 1

acuniinatis ina-qualiter dental is glaberrimis petiolatis.; floribus axil- laiibus petiolo brevioribus pedicellatis ; laciiaiïs calycinis glaberrimis; iructibus glo-boçis calyce perstslente cupulifonni basi arctè cinctis.

Colubrina asiatica idd: Bronij: DifiSl p: (>■>.. //'. et .4m. l'rnrl. FI. penihs. Ind. 1. p. 166. Ceanotlnis asiaticus Linn. Spèc. 284. J>. C. Prod. ?.. p. .'ni. Spr. Sysf. 1. p. 771. Boxb. FI. Ind. 1. p 61 à. C. capsularis Forst. l>. C. l'rod. 2. p. ?>■?.. Spr. 'Sy'st. 1. p. 772. Pomaderris capsularis Don in Mill. Die!. 2. p. ?>g. ÈUrtn. Iicrb.l Zcyl. t. /|8. FI. nul. p. 62. t'ai). le. t. I\!\o. t. 1. Lamk. III. I. i><).

EUPHOHBIAULE.

GlOCHIDION OliLIQUUM.

G. glaberrimum ; foliis ovatis vel oblongis acuminatis basi insequi- lateralibus obliquis coriaceis; (loribus axillaribusfascictilatis pedicellatis, înasc. calycinis foliolis 6 ovalibus obtusis, fem. ovatis erectis; stigma- tibus 4 earnosis glabris ; ovario pubescente ; fruetibus 4-5-coccis ; seminibus laevibus.

RAMOsis,ramis alternis,epidermiile flavido laevique vestitis, junioribus berbaceis , praEsertim infrà folioriim iiisertionem subcompressis, glaberrimis. Foi.ia alterna, ovata vel oblotiga , acuuiinata , inîegeirima , inajquilatera, obliqua, glaberrima , coriacea penninervia , nervis subtùs prominulis glabris, glauea , subtùs concoloiia , junioi'ibusque dessiccation» nigrieantibus , petiolata , pétiole brevi 1. 2 pirater. longo, tereti , glabro. Sripui..}i ovato-rotunda- aruininata;. Flores axillares , quasi fasciculali pedicellati, pedicellis basi bracteâ parvâ ovalâ instructis. Musc. Calyx 6-parlitiis, prafloratiune quiucunciali , foliolis subobovalibus, oblusis, reflexis, con- cavis, coriaceis, medio uervo nutatis , glabei 1 imis. Petala o. Stamina abortu 5, sa;pè in alabastro 6, lilamentis infrà coalitis, apice cuspidatis, earnosis , conoideis. Antheh^b extrorsa? 2-loculares,loculis lineari-oblongis. Pollen globosum. Fqrn. Cai.vx 6-partitus , foliolis erectis, subovatis, obtusiusculis, ovario brevioribus, sub- aequalibus, 3 interior ibus brevioribus angustioribus, coriaceis, glaberrimis. Petala o. Stigmata4i subtrigono-conoidea, liinc convexa, indè niutuâ compressione angulata, carnosa, glabra, in massam carnosam eonoideam calyce longiorem connata. Ovaiuum globosum, vixsulcatum,4-loculare, loculis biovulatis , pubescens. Fnuerrjs capsularis, rotundus, depressus, 8-10-sulcus, 4-5-coccus, coccis 2-speimis, semini- bus angulatis subrotundis, inti gumento badio.

Obs. Suivant la remarquede M. Iilume,le genre Gynoon Ad. Juss. ne diffère pas Av. genre Glocliidion de Forster, auquel je rapporte l'espèce que je viens de décrire. Elle se reconnoit à ses rameaux entièrement dépourvus de poils, à ses feuilles obliques, dont un côté est moitié plus étroit que l'autre; les adultes sont coriaces glauques et luisantes sur leur face supérieure, noirâtre sur la face inférieure.

AlSISONEMA DUEIUJV1.

A. ramis ramulisque pube brevissiinâ vestitis ; foliis ovalibus obtusis glabratis; floribus niasculis 3-5 quasi fasciculatis pedicellatis, foliolis calycinis 5 subrotundo-ovatis obtusis stamina superantibus cxtrorsùm pilosiusculis,glaudulis cuneiformibus subcarnosis; fem. 4-partitis,pediin- culis petiolo longioribus.

Anisonema dubium Bhnn. Bijd. p. 58g.

IÎA-Micortice flavido vestiti, ramulis teretibuspube brevissimâ toinentosis.FoLiA al- terna, poil. t. circiter longa,lin. 5-6 lata, ovali a, basi et apice obtusa, eèqiïilaierà, inte- gerrima, nervis paucis vixprominulis, medio subtùs prominulo glabro, submimbra- •lacea, discoloria, subtils pallidiora, breviter petiolata, petiolo tereti suprà tomeritoso

mies du Muséum, t. III , 3' s°rie 6a

482 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

subtùs glabro. Stipulée lineari-lanceolatœ, acutae, glabrae, valdè deciduœ. Flores monœci, ternatïm dispositi, quasi fascieulati, pedicellati, (inter 2 masculos) femineus suppelens paulô longior, pedicellis pilosiusculis. Flou. masc. Calyx 5-partitus, foliolis ovatis , concavis , obtusis , stamina paulô superantibus , uninerviis , margine membranaceis, extrorsùm pilis raris simplicibusque inspersis. Glandul.e 5 alternae, cunéiformes, subcarnosae, stamiuibus adpressae. Stamina 5, foliolis calyciuis opposita, filamentis subteretibus crassis, 2 laleralibus brevioribus, 3 majoribus liberis , interse coalitis, carnosis, glabris. Antherje extrorsœ biloculares, loculis utrinque filamentorum apice adnatis. Fem. Calyx 4-partitus,foliolis rotun.latis.Gi.ANDUL.Eut in masculis. Ovarium globosum 6-loculare, loculis 2-ovulatis. Stigmata 6 sessilia brevissima.FRUCTUScapsularis(immaturus)globoso-depressus,umbilicalus, sulcatus. Semina fusco-rubra laevia.

Anisonema EGLANDULOSUM.

A. ramis ramulisque glabris ; foliis ovalibus basi et apice rotundatis rariùs eraarginatis utrinque glaberrimis subtùs glaucescentibus ; flo- ribus masc. 2-3 axillaribus ; pedicellis gracilibus lougiusculis ; foliolis calycinis 4 ovatis stamina sequantibus; nor. fem. 5 obovatis glaudulis destitutis.

Rami teretes, juniores herbacei epidermide glabrâ laevique vestiti. Folia ovalia , rariùs obovalia, basi et apice obtusa , poil. ll2-\ longa , lin. 4-6 lata, intégra, membranacea, suprà viridia et opaca, subtùs glaueescenliasubavenia, nervis paucis medioque vix prominulo pallidiori , breviter petiolata, petiolo lin. 1 circiter longo, glaberrimo. Stipule petiolum suba'quantes , lineares, erectae, glabriusculae. Cymje axillares 3-florae, floribus ad rainnlnruin apicem dispositis, longé pedicellatis, centrali feminco, lateralibus masculis. Fem. Calyx 4-par'itus, submenibranaceus, glaber ; foliolis ovatis obtusis concavis patulis nec reflexis, stamina subœquantibus. Glan- dvlm alterna? minimae subdeltoideae crassiusculee. Stamina 5, laciniis calycinis opposita , filamentis subteretibus glaberrimis, 2 lateralibus liberis brevioribus, 3 centralibus majoribus inter se coalitis. Antherje extrorsœ biloculares, loculis uliin- que filamentorum apice adnatis. Fem. Calyx 4-5-partitus, ovarium vix superans, foliolis obovatis interdùmsubeniarginatisconca vis margine membranaceis uninerviis glaberrimis. Glandul^: o. Ovarium globosum stylis crassis sessilibus coronatum, 6-sulcum. Fructus globoso-depressus.

ANISONEMA IISTERMEDIUM.

A. foliis lanceolatis suprà subnitidis subtùs pallidioribus opacis ; floribus axillaribus ternatis, masc. calyce 4-6-partito, foliolis subobovato- rotundatis margine membranaceis glandulosis; fem. masculis confor- mibus.

Rami teretes ut in prœcedenti,lenticellis tamen minutis f uscis iuspersi. FoLiApoll. 1 longa , lin. 6 lata, lanceolata, integerrima , glaberi ima , subcoriacea, nervis paucis pallidioribus, breviter petiolata , petiolo teretiusculo glabro. Stipulée lineari-lanceo- latœ acutœ glabrae. Flores axillares, ut in pra-cedentibus 3-5 quasi fasciculatim dispositi, pedicellati, pedicellis in floribus feniineis petiolo longioribus glabris. Flor. masc. Calyx 5-partitus, foliolis subobovalo- rotundatis, concavis , glaber- rimis, margine submembranaceis, erectis, stamina superantibus! Glandul^e subdel- toideœ , submembranaceae. Stamina 5, filamentis subclavatis crassis, quorum 2 libéra , laciniis opposila , subbreviora , 3 mcdia longiora inter se coalita. Anthère; ut in aliis speciebus. Fem. Calyx G-raro 4-partitus, foliolis exterioiibus obovatis, obtusis, interioribus subbrevioiibus. Cla.mux.e ut in flor. masculis. Stigmata 6' sessilia crassiuscula. Ovarium globosum (i-loculare, loculis 2-ovulatis, glaberri- nium. Fructus capsularis globoso-depressus , basi calyce glandulisque suppetentibus

IIERBARIl TlMOIUvNSIS DESCRIPTIO. 483

cinctus, umbilicatus 10-sulcalus. Semina in singulo loculo plerumque duo super- posita, indè angulata, testa rubro-fuscâ , Luvi.

Melantijksa rhamnoijies.

M. foliis ovalibtis apice ohlusis basi acutiusculis coriaceis glabris subiniegerrimis ; floribus axillaribus solitariis vel gcminis, pedicellis petiolum superantibus ; stipulis ovatis acutis coriaceis glabris; calyce cupuliformi 4-6-dentato coriacco glabro ; fmetibus globosis.

Melantliesa rhamnoides Bli/m. Bijd. p. 5gi. Phvllantlius rliamnoides Lamk. Encycl. 5. p. 298. H'illii 4- p. 58o. Retz. Obs. p. 3o. Burm. Lui. (il. Burm. Zeyl. 198. t. 88.

Melanthesa cernua.

M. ramis rainulisqiie glabris ; foliis subrotundo-ovatis orbiculatisve dessiccatione valdè nigrescentibus glaberrimis; fructibus globosis basi calyce coriaceo subintegro cinctis.

Pliyllantlius cernùus Lamki, Encycl. 5. p. 298. Spr. Syst. 3. p. ai.

Obs. Le genre Melantliesa établi par M. Iîhime aux dépens des espèces de Pliyl- lantlius L. , avoit déjà été caractérisé par M. Ad. de Jussieu , dans son mémoire sur les Enpborbiacées. La forme des appendices qui surmontent les anthères dans ce genre, est également indiquée par M. de Jussieu, d'une manière juste et très claire. (Ad. Juss. I. c. p. 22.) Ces étamines ne sont pas terminées par une glande commune (antherae, gland ulâ communi lerminatœ) comme le dit M. Blume, mais bien par trois appendices ou prolongements des filets connivents et soudés entre eux.

KlRGANELIA T1MORENSIS.

K. foliis ovato-oblongis obtusis integerrimis, inHmis interdit m cmar- ginatis; stipulis setaceis valdè décidais; floribus femineis solitariis; laciuiis calycinis ovato-oblongis ereclis ovario glabro adpressis sub- longioribusque.

Rami teretes , cortice vestiti rugoso, lenticellisque crebris tuberculati, novelli herbacei, epidermide laevi, .imà basi squamati. Folia alterna, pinnata : toliola , 3-6 lin. longa , i'/'2-2 lata , ovato-oblonga , basi et apice obtusa , inferiora minora, saepè emarginata , integerrima , tenuia, venis nervoque medio vix prominulis, glaberrima , subtùs pallidiora, breviter petiolata , petiolo tereti glabro basi stipnla- ceo, stipulis linearibus, acutis , glabris, petiolo brevioribus. Flores masculi.. . . . Fem. axillares , solitarii , pedicellati. C.alyx 5-partitus , basi tubulosus , foliolis subobovatis, inter se aequalibus , intei -ioribus subrotundis , ovarium œquantibus erectis, obtusis, margine membranaceis,concavis,glabris. Glandul^e 4 alternas, sube- marginaia?,carnosae.STYLi brèves, basi connati,bihdi reflexo-contorti,lineari-oblongi acuti,glaberriini.STiGMATA 6 vix conspicua. Ovarium glandulis destitutuni.calycem subaequans,g!obosum, carnosum, 3-loculare, loculis 2-spermis. Fructus baccatus calyce persistente basi cinctus , globosus, 3-locularis loculis 2 spermis, apice styh

rudimento coronalus.SE.MiNA ovalia,angulosa,subtrigona, testa eharîaceà subrugosâ.

Fnibrvo perispermo carnoso involutus, cotyledonibus planis subretusis radiculâ

longioribus.

Obs. Le seul [échantillon sur lequel j'établis cette nouvelle espèce, diffère du

Kirganetia phytlànthôktés par ses folioles plus larges, moins nombreuses; les fleurs

femelles sont solitaires au lieu d'être fasciculces.

Phyllanthus Maueraspateksis. P. foliis ovato-lanceolatis glaberrimis; stipulis lanceolatis acutis;

/j84 HERBARII T1M0RENSIS DESCRIPTIO.

Horibus axillaribus solitariis ; pedunculis folio subaequalibus ; foliolis calycinis subrotundis capsula climidio brevioribus glaberrimis margine membranaceis ; capsulis laevibus.

Phyilantlius Madcraspatensis Linn. Syst.l\. p. i?.3. Lmnk. Enrycl. 5. p. 3o3. /f '///</. Spec, 4- p- 5y5. Spr. Syst. 3. p. 21. . Nirouri madraspatanus hvssopifolio breviore a. 4o. Peliu. ex specim.! Pluk. Tab. 3i. f. 2. An Pluk. Tab. 1 83. f. 4? (ex herb.)

PlIYLLANTHUS NlRURI.

P. foliis obovato-linearibus mucronulatis ; stipulis lanceolatis sub- cordatis membranaceis; Horibus axillaribus sessilibus; foliolis calycinis obovato -rotundis viridibus margiue submembranaceis ; fructibus laevibus sessilibus.

Phyllanthus Niruri Linn. Spec. i3g2. Zeyl. 33i. JVilld. Spec. 4- p- 585. Laml,. Encyci 5. p. 3oo. Spr. Syst. 3. p. 25. P. Nirouri mad. sennœfolio longiore n. 38. Petiv.

Andrachne FRUTICOSA.

A.ramis ramulisquepubescentibus; foliis subrotundis v.obovatis,infimis longe snperioribus breviter petiolatis pubesccntibus; foliolis calyciuis subobovatis concavis uninerviis capsulisque pubesceutibus ; semiaibus angulatis scrobiculato-punctatis.

Andracline fruticosa Linn. Spec. t44°- Wilhl. Spec. 4- 628. Pers. Syn. 2. p. 5g6. Spr. Syst. 3. p. 884.

Obs. Les deux nouvelles espèces mentionnées par M. Ad. de Jussieu ne sont rien autre que YAndrachne fruticosa et la variété (3 L., qui n'offre pas même de ca- ractère assez saillant pour la ranger comme forme distincte de l'espèce.

Bridelia OVATA.

B. glaberrima, foliis ovatis basi rotundatis breviter acuminatisv. ob- tusis iutegris subconcoloribus; floribus femiueis subsessilibus dense glomerulatis;laciniis calycinis deltoidcis coriaceis enerviis glabris;disco bypogyno 5-dentato ovarium aequante ; petalis orbiculatis; baccis spbfê- ricis 3-1-spermis, nitidis.

Rami cortice rugoso glabrato annulari,fisso,fusco,lenticellisque tuberciilatis spar- so vestiti. Folia poil. 2-4 longa, i 'fo-a ' , lata , ovata vel ovato-lanceolata, apice sa>piùs breviter acuminala, rariiis obtusa, basi rotundaia, coriacea, nervis subtus prominulis, glaberrima, suprà nitida, subîùs opaca, subpallidiora,petiolata, petiolo lin. 3 longo, tereti, glabio, subincrassato. Flores monceci in glomerulis densis

axillaribus dispositi. Masc Feminei sessiles, basi bibracteolati , bracteis ovatis

acutis glabris. Calyx 5-fidus , pnefloratioiie valvatâ , laciniis deltoideis pelala duplo superautibus, coriaceis, utrinque glabris. Petala 5 calyci inserta, subor- biculala, minuta, glabra, pallida. Stamina o. Styli bifidi cvlindracei glabri. Stig- mata snbcapitata. Ovariusi disco hvpogyno 5-dentato, dentibus laciniis calycinis oppositis, involutum, 2-loculare , loculis 2-ovulatis. Fructi's bacciformis, baccis rotundatis, 2-locularibus, loculis i-spermis, calyce parùm ampliato subpedicellatus, basi bibracteatus, apice rudimento stvloruin coronatus. Semina ovalo-rotunda, bine convexa, indè concava , ebartacea, rugosa.

Gelonium bifarium. G. foliis ellipticis vel obovato-lanceolatis iutegris v. supernè denticula-

HKItliAlUl TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4^5

tis basi attenuatis brcviter petinlatis; iloribus glonieratis; laciuiis cal\- cinis obovatis rotundatis ciliolulatis stamioa . superantibus ; ovario subrotundo; stigmatibus sessilibus bifidis subteretibus aut-planiusçulis laceratis; fnu'libus glpbosâé pi-triloculâHbus.

Celonium bifarium fVilld. Épêc. [\. p. 83 1 . Roxb. Fl. Ind. Sjjr. Syst. ?.. p. i\G5> (1. Iiifariuin et (1. mtillifloriim Arl.'Jussl Euptt. p.Zfy.t. 10. Obs. Je n'unis au G. bifizriurn de Willâ*'.', le G. màltiflorum de M. Ad. de

Jussieu. Ces deux plantes étudiées comparativement d'après un échantillon du (/'.

bifarium envoyée M. A. L. de Jussieu par Wiljdenow, ne m'ont présenté aucune différence. Le nombre des étamines, sur lequel M. de Jussieu s'étoit appuyé poui former son espèce, est très variable. Les stigmates dans les fleurs femelles varient également comme on peut s'en convaincre par les figures qu'il en a données. Sur les mêmes échantillons les stigmates sont tantôt profondément bifides à lofes presque entiers et tantôt rimhriés.

Janipiia Manihot.

.1. ramis teretibus lœvibtis ; t'oltis lougè petiolatis 5-7-lobatis , lobis oblougo-lanceolatis acunainatis, v. simplicibus ovatis acuniinatis inte- gerriinis subtils glaucescentibus.

Janipha Manihot Kimtli. Nov. gen. et Sp. Jmer. 1. p. io8.Spr. Syst. 3. p. 77. Bhim Brjrl. p. 617. Jatropha Manihot Lirtn. Sjicc. 53j. fViiiil. Spèc. l\. p. 562.

CODl/EUM MOLUCCANUM.

C. f'oliis ad ramulorum apicem confertis elongato-obovalibus acunti- natis obtusisve rnargipe intérdùm subreflexis utrinque glabernmispppr coloribus lœtè-viridibus; raeemis terminalibus Iaxitloris; floribus longé pedicellatis ; flor. masc. laciniis calycinis orbiculato-ovatis ; petalis -ubflabellatis ; glândùlis pnàdfatis subcarnosis glabris ; fcm. calyce parvo 5-dentato, dentibus subpubescentibus ; stylis glabris ovario îongioribus.

Codiasum variegatum Far. c. Bhim. Bijd. p. 606.

06s. La forme obovale-oblongue des feuilles, leur couleur uniforme, distinguent très l>ien au premier abord cette plante du C. variegatum. 11 n'en est pas de même lorsque descendant dans les détails on cherche à trouver d'autres caractères liés a <eux de la végétation : calyce dans les fleurs mâles et femelles , étamines, ovaires, style , tout enfin se trouve de même forme, de même grandeur dans les deux plantes. Cette absence de caractère propre à les distinguer m'a engagé h suivre l'exemple de M. Iilume, qui réunit cette plante au C. variegatum. Je regarde le C. molucca- uuin comme le type normal, et le C. variegatum comme un état maladif de cette même plante, reproduite clans les Moluques pour l'ornement des jardins, tou- jours on l'indique, tandis que sa spontanéité n'est encore établie nulle part. Les îles on a observé le C. moluccanum , sont Java, Timor, Amboine, le fort Praslin et les Philippines.

ROTTLERA SCABRIFOLIA. R. foliis rhomboideis acuminatis rariùs ovatis (Populi Trenmlœ folits similibus) integris repando-vel subdentatis utriuque pilis steilatis rufis tenuiter conspersis suprà scabriusculis demain laevibus; panictilis termi- nalibus; capsulis rufo-tonieutosis inermibus; seminibus orbiculatis lae- vibus nigris.

486 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

lloltlera scabrifolia Ad. Juss. Euph. lab. 9. f. 29. B. R. viscida Blum. Bijd. p. 6o3.

' ROTTLERA BLUMEI.

R. ramnlis tomentoso -pulverulentis rufis ; foliis oppositis cordatis longé acuminatis dentatis s'iprà glabris subtùs glauco-viscidis, nervis puberulis; racémis axillaribus termiaalibusve folio subbrevioribus ; flor. masc. calyce 4-pai'tito , Iaciniis ovato-acuminatis reflexis introrsùm gla- bris; fena. lineari-lanceolatis; capsulis molliter ecbinulatis; seminibus nigris.

Rottlcra tiliaefolia El. Bijd. p. 6117.

Arborescens. rami coFticè rubescente glabro, pube brevi densâque quasi pulve- rulentâ jnniores vestiti, seriùs glabrati. Folia opposita, poil. 3-5 longa, 1 '/2-^ % lata , cordata , acuminata, grosse dcntata vel subrepando-denticulata aut intégra, basi subtrinervia , reticulato-venosa , nervo medio venisque primariis prominenti- bus pilis stellatis brevissimisque inspersis, submembranacea, glabra subtùs viscida , palliilinra, petiolata , petiolo poil. 1-2 longo tereti pilis slellatis dense tomentoso. Stipulée. . . Inflohescentia racemiforiTiis, raeemis 2-3-polIic. axillaribus terminali- bus pedunculatis laxifloris, lloribus 3-5 glomeratim dispositis pedicellatis bractea- tis, bracteis deeiduis linearibus pedicello longioribus tomentosis. Masc. Calïx !\- partitus, prœiloratione valvatâ , foliolisovato-lanceolatis, subacutis , reflexis , subtri- nervulis extrorsùm stellato- tomentosis , introrsùm glabris. Stamina crebra, calyce sublongiora , erecta , fil.imentis receptaculo nudo planoque insertis, inrequalibus liberis, glabris. Antmeh.e sobrotundse , biloculares , loeulis arcuatis lilamentorum apice graniformi dilatato eoloratoqùe adnatis. Fem. Cai.yx 5-partitus, t'oliolis linea- ribus acutis, ovario sublongioribus, reflexis, introrsùm glabris uninerviis, extror- sùm tomentosis. Stylus 3-partitus, segmentis inlrorsum plumosis, lineari-oblongis obtusis , reflexis, ovario longioribus. Ovarium globosuni , tomentosum , 3-loculare, loculis uniovulatis. FRUCTUscapsularis trigonus (magnitudinepisi majoris) molliter eclùnuLitus dense tomentosus, stylis coronatus, calyce persistente basi cinctus , 3- coreus , coccis monosperrnis; tropbospermum 3-angulare, angulis membranaceis, persistens. Semina appensa , ovalia , sublœvia, nigra.

Obs. Gomme il existoit déjà un Rottlcra tiliœfolia {Crolon Lamk.), j'ai été forcé de cbanger le nom spécifique de M. Blume. De plus je ne suis pas bien persuadé que cette espèce soit distincte du R. acuminata (Croton Lamk.), mais les échan- tillons incomplets conservés dans les herbiers du Muséum, ne m'ont pas permis d'en faire une analyse assez détaillée pour réunir d'une manière certaine le R. Blu- mei au R. acuminata. Cependant il ne me reste qu'un faible doute à leur égard : le lieu même d'où proviennent les échantillons île Lamark (P. Fraslin) récollés par Commerson vient encore à l'appui de mon opinion.

ROTTLERA MULT1GLANDULOSA.

R. ramis junioribus; spicis petiolisque stellato-tomentosis ; foliis sub- roturidis subeordatis breviter acuminatis grosse serratis basi pluri-glan- dulosis longé petiolatis subtùs tomentoso-pulverulentis ; spicis termina- libus; flor. inasc. calyce 5-partito, Iaciniis ov.ito-lanccolatis acuminatis stamina crebra superantibus; capsulis didymis inermibus tomentoso- floccosis ; seminibus nigris subscrobiculatis.

Roulera multiglandulosa Blum. Bijd. p. 609.

Rami novelli pube brevissimâ stellatàque quasi pulvérulent!, adulti teretes epi- dcrinide llavescente lœviquc vestiti , lenticellisque pallidis inspersi , glabrati. Folia

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. /J87

alterna, poil. 4 '/,-8 longa, 4"7 'A lata , subrotunda , apice srepiùsactirninata, basi rotundata vel subcordata, grosse et sinuato-dentata. basi 3-:~>-ncrvia, nervis pruna- riis ad médium evanesrentibus, seeinulariis reticulatis, supra glabra, viridia, sublus violaceo-colorata, peliolata, petiolo poil. 2-7 longo, tereti, basi parùm incrassato, exstipulaceo, summo apice sublùs glanduloso, glaudulis plurimis glomcratis, pilis haud rare reeonditis. Flohis rnonœci panicujati, paniculis terinhialibus cpmposi- tis, raniis erectis 5-6-poll. multifloris, iloribus pedicellatis, pediçellis lin. i circiter longis, basi bracteâ lineari suffultis. Masc. Calyx 5-partitus,praefloratione valvatâ, toliolis ovato-laneeolatis aeuminatis, patcnti-reflexis, extrorsum stellato-floccosoque tomentosis introrsùm obsolète trilïerviis, inembranaccis, glabris, interdùm dessic- catione? eleganterpurpureo-coloratis. Stamina crebra, cal y ce breviora , niter se (in alabastro) imbricata, filarrientis brevibus, erectis, glabris, rcceplaculo piano gla- broque insertis. Anther^e ovato-oblongae apice puncto carnoso filamentis dilatatis aftixae, biloeulares, loculis linearibus rima longitudinal! dcliisccutibus. 1' loris fem. liaud vidi. Fnucrus eapsularis bicoccus, coceis bivalvibus rotundis subconi- pressis inœqualibus stylis a brevibus reflexis plumosis coronatis, basique calyce persistente cinctis. Trophospermum dipterum, alis membranaceis. Semina rotunda, testa crustaceâ scrobiculatâ atro-violaceâ intùs viTrucosâ.

ROTTLERA PANICULATA.

R. ramissubgracilibus pulvcriilento-tomentosis; foliis ovatis vel ovato- oblongis aeuminatis basi trinerviis suprà glabris iniâ basi biglaiidulosis subtùs albido- tomentosis reticulato- venosis ; spicis terminalibus; fl. fem. calyce 5-partito , sègmCntis ovato-lanceolatis extrorsum tomento- sis introrsùm subconcavis laevibus ; stylo 3-partito , segmentis oblongis plumosis calyce longioribus reflexis.

lioltlera paniculata A. Juss. Euph. p. 33. Croton pauiculatum Larnk. Encycl. i.

P' 2°7-

Mappa glabra.

M. ramulis teretibus pube brevissimâ quasi farinaceis ; foliis peltatis ovatis longé aeuminatis apice repando-dentatis glabris subtùs glauee- scentibus punctatis petiolatis ; stipulis ovato-lanceolatis integris rariùs dentatis acutis membranaceis glabris ; racemis axillaribus folio bre- vioribus pedunt ulatis ; flor. masc. bracteis subrotundo-ovatis integris brevissimè puberulis ; fem. ovato-lanceolatis subfimbriato-laciniatis glabris.

Mappa glabra A. Juss. Euph. p. 44- Mappa Tanarius Bluni. Bijd. p. G24.— Ricinus TanariusÀi(»ii/3/i.3.t. 122.

Jatropha Curcas. J. foliis angulato - 5 - lobis basi truncato -cordatis integerrimis glabris, floribus corymbosis , calycibus 5-partitis, corollà introrsùm villosâ.

Jatropha curcas Linn. Ad. Juss. Euph. p. 37. Blum. Bijd. p. 618.

Aleuritf.s MOLUCCANA. A. foliis ovato-oblongis interdùm (in plant, junior.) 3-lobatis , lobis aeuminatis undulatis, paniculâ terminali divaricatà albido-leprosâ.

Aleurites moluccana Willd. Spec, 4- P- Sgo. Blum. Bijil. p. G 19.— A. triloba Spr. Syst. 3. p. 47.

488 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

ACALYPHA INDICA.

A. foliis subrotimdo-rhomboideis supernè deutatisbasi trinerviis an- gustatis obtusisve longé petiolatis membranaceis glabris; spicis axilla- ribus petiolo brevioribus Iaxis; fl. fem. bracteis foliaceis concavis subrotundo-reuiformibus sûbihtëgris glabris; capsulis 3-coccis pube- scentibus; seminibus laevibus griscis.

Acalyplia indica Linn. Zeyl. 34 1. IFilld. Spee. 4- p- 5a5. Spr. Syst. 3. p. 88o. tllwn. Bijd. p. G28. liltet'il. Mai 10. p. 161. t. 81 .

ACALYPHA INTEGRIFOLIA. A. fruticosa; foliis oblongo-ovatove-lanceolatis basi subcordatis apice obtusis subintegris v. denticulatis ; flor. rriasc. spicis axillaribus densis folio brevioribus serins elongatis subfiliformibus; fem. solitaiiis axilla- ribus; stigmatibus longis erectis fhnbriato-plumosis coîoratis; ovariis bispidis, capsulis echinatis.

Acalyplia integrifolia fFilld. Spt-c. 4- p. 53o. Ad. Juss. Euph. p. 45. Tragia fruti- cosa Coinm. Mss. in lierb. '.

ExcjEGaria Agallocha.

E. foliis ovalibus breviter acumiuatis obtusiusculis, obscure dentatis petiolatis glaberrimis ; floribus masculis spicatis ; spicis axillaribus sessili- bus poil. 1 r/a longis, femin. racemosis; fructibus orbiculatis laevibus niagnitudine pisi minoris.

Excaeearia Agallocha Linn. Spec. 1 /j 5 1 . IJ'illd. Spec. 4- p- 864. Swartz, Fl. Incl. 1. it2i. Bhim. Bijd. 63i. Rumph. Amb. 2. p. 237. t. 79-80.

EUPIIORBIA L/EVIGATA.

E. suffruticosa ; foliis (in ramulis) internodia superantibus erectis quasi imbricatis ovalibus cordatis obtusis nnicronulatisve coriaceis bre- vissimè petiolatis glancis; stipulis subovatis acuminatis diametro trans- versali latioribus integris subfimbriatisve ; involncri laciuiis integris 3- dentatisve ovato-lanceolatis glabris; glandulis transversè ovato-ellipticis carnosis vix margine petaloideis; coccis glabris; seminibus subovato- rotuudis laevibus griscis rapbe fuscâ notatis.

Euphorbia laevigata Vahl, Symb. -i. p. 54- Spr. Syst. 3. p. 790. Blam. Bijd. p. 63/j . E. glaucophylla Pair. Encycl. Snpp. a. p. 61 3. E. kevis ejusd. I. c. p. G 12.

Obs. Cette espèce ne ressemble pas, comme le dit Poiret, à Y Euphorbia tommtosa; i'lle en diffère par plusieurs caractères importants.

EUPHORDIA PILUUFERA.

E. caulibus teretibus erectis, junioribus pube bispidàdensâ flavâque vestitis; foliis oppositis ovato-lanteolatis basi obliquis insequilateralibus integris apice denticulatis sublùs pubescentibus ; glomcrulis axillaribus sessilibus v. breviter pedunculatis densifloris; coccis angulatis pilis Iaxis llavisque inspersis; seinhiibus laevibus rubro-carneis.

Euphorbia pilulifera Linn. Lamk. Dirt. a. p. /|22. Pers. Syn. 2. p. i3. Spr. 3. p. 794. I-iluni. Bijd. p. 1 35. E. capitata Lanrlx. (/«/. Hcrb. Mus. Par.)

HERBARII TJMORENSIS DESCRIPTIO. /\$<)

EUPHOHISIA THYMIEOLIA.

E. caule humifuso pubescente; loliis oppositis ovatis apicë sërrulatis obtusis vel dimidiato-cordatis subina'quilateialibus suprà glabris subtùs adpressè pubescentibus ; stipulis linearibus submerubranacëis ciliolula- tis; cymis sessdibus cotifjestis axillaribus interdùm paucifloris; capsulis sùbhispidis; seminibus carneis transversè siibrugosjs.

Fupborbia tbvmifolia Lamk. Encycl. n. 38. Pers. Syn. i. p. iZ.Spr. Syst. 3. p. 79$. Blum. Itijd.

EUPHORBIA SERltULATA.

E. berbacea, foliis oppositis linearibus sërrulatis glabris, umbellis sub-3-fidis axillaribus.

Euphorbia serrulata TH. Bijd. p. 635. Reînwdt. Mss.

Obs. Cette plante n'existe pas dans les collections du Muséum , je l'indique d'après M. Blume; elle a été recueillie , à Timor, par M. Reinwardt.

URTICE.E.

DUBREUILIA ÏÎIEDLEI. D. tamis teretibus sublsevibus; loliis oppositis ovato-acuminatis denta- tis subcordatis trinerviis utrinqué pilis brevibtis inspersis atro-viridibus; stipulis ovatis; cymis axillaribus pedunculatis foliis brevioribusdiffusis; akeniis ovatis lœvibus.

Rami teretes, glabriusculi , novelli herbaeei virescentes. Folia opposita, poil. 2'/a- 5 longa, i'a-2 lata , ovata, acuminata, subeordata, grosse dentata, dentibus obtusis, basi trinervia, reticulato-venosa, nervis suprà vix conspicuis, sublùs pallidioribus \ ix prominulis, menibranacea, atrovirentia, utrinqué pilis adpressis semimalpigbia- ceis dense conspersa, petiolata, petiolo i '/2 poil, longo , tereti , sicut rami pilis dense obsito. Stipula subrotundo-deltoideae , erectœ, lin. '/, longa?, supra petiolum sitae, submembranareœ, extrorsùm pilis raris inspersae. Lnflorescentia cymosa, cymis gracilibus pedunculatis , peduncubs parliabbus divaricatis, diffusis, folio brevio- ribus. Flores masc... Fem. bracteati; braetea? 3 inaequales, inferior major concava viridis pilosa , lateralibus ( bracteolis) minoribus viridibus pilisque raris inspersis. Calvx 3-partitus, foliolis ovato-lauceolatis obtusiusculis bracteolis sublatioribus inflexis, pnnetis glàndulosis? coloratis inspersis. Stylus subnullus. Stigma pluri- partitum , segmentis erectiusculis ineoloribus ovario brevioribus. Ovarium calycis tundo insertum, ovatum, subrompressum , glabrum , punctis coloratis rare inspersum, foliola calvcina superans, subfusruni. Embryo subrotundus, radiculâ parvâ obtusâ, cotyledonibus orbiculatis dirnidio brevicre.

Obs. Le genre Pilca Lindl.doitêtre réuni à celui-ci. M. Lindley,dans ses Collectanea, a omisdecilerlesenveloppes doubles que présentent les flenrsdeson nouveau genre, caractère qui appartient à tous les Dubreuilia, M. Gaudicbaud regarde ces divisions intérieures comme des étamines avortées. Les divisions extérieures étant de forme et de grandeur différentes, on pourroit les considérer comme des organes accessoires: la plus grande, concave dans le Dulueuiliu serpyllacea, seroitla bractée , les deux latérales les bractéoles, et les trois divisions intérieures, égales entre elles , consti- tueroient le périgone, qui, selon la manière de voir de M: Gaudicbaud, seroit à divi- sions irrégulières. '

J'ai adopté les genres de cette famille établis par M. Gaudicliaud dans la partie botanique du voyage de PUranie ; soit qu'on considère les divisions proposées par

Annules du Muséum, t. III, 3' série. .63

490 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

ce bolaniste comme genres ou sections,il est indispensable de subdiviser les genres de cette famille.

URERA ACUM1NATA.

U. arborescens?, raruis novellis cortice rugoso violaceo vestitis; foliis petiolatis ovalibus breviterar.uininatis,acumine ohtuso, trinerviis integris pilis semimalpighiaceis undiqtie inspersis viridibus eoncolpribus; cyniis axillaribus dichotomis divaricatis foliis brevioribus, akeniis ovatisglabris.

Urera acuminata Gaudich. Frcjc. 1t. Bot. p. f\ç)~. Procris acuniinata Poir. Dict. p. 629. Spr. Sjst. 3. p. 846-

Fleurya petiolata. »

F. herbacea : foliis subrotundo-ovatis acutiiisculis basi subrotundo- acuminatis dentatis, membranaceis, viridibus subtùs pallidioribus undique pilis inspersis ; petiolis semipedalibus gracilibus limbo longioribus; stipulis lineari -lanceolatis acutissimis subvillosis ; flor. masc. 5-partitis, foliolis calycinis suboblongo - obovatis margiuibus inflexis ; fem. 3-part. pellucido- membranaceis inaequalibus subrotundo- ovatis; akeniis rotundis subcomprossis laevibus.

Rami erecti? herbacei , striati , villoso-bispidi. Folia poil. 3-4 longa , 3-3' ,', lata. subrotundo-ovata, apice acutiuscula, basi rotundata, acumine brevi obtusoque alte- nuata, dentata,trinervia, nervis primariis paucis utrinque vix prominulis, membra- nacea, tenuia, undique pilis inspersa, viridia, subtùs pallidiora, longissimè petiolrta, petiolo poil. 5-6 longo, debili, tereti , striato, pilis raris insperso. Stipula lineari-lanceolatœ ^acutœ, lin. 3 longue, erectœ, uninerviae, membranaceae, extroisùm pilis inspersae, introrsùm glabrae. inflorescentia cymosa, cyinU axillaribus erectis panicukeformibus multifloris, floribus subsessilibus quasi glomeratis. Masc. Calyx 5-partitus, praefloralione valvatâ, foliolis subobovato- oblongis, obtusis, inflexis, concavis , glabris, membranaceis , erectis, demùm paten- tibus. Stamina5, feililia, laciniis calycinis subbreviora, filamentis teretiusculis glabris subincurvatis. Anther.e rotundae a-loculares. Ridimentl.m pistilli rotundum glabrum. FEM.brevissimè pedicellali bracteati , bracteisovatis obtusis membranaceis, parvis, pellucidis. Calyx bipartitus, foliolis subrotundo-ovatis, acutiiisculis, mem- branaceis, pellucidis, medio subvirescentibns. Stylus subnullus. Stigma caudatum f)apillosumpostantbesincontorto-subcapitatum. AKENirjMsubrotundum calyce duplô ongius, brève rostratum, rostro curvato, subcompressum, glabrum , laeve. Ova- rium lineari-oblongum, erectum, basi sublateraliter affixum.

Laportea PELTATA. \j. foliis majnsculis peltatis subrotundo-ovatis acutiusculis trinerviis dentatis imà basi subintegris suprà pilis raris inspersis subtùs pilosis pallidioribus, petiolis pilosis longiuscnlis ; cymis divaricatis ; akeniis compressis rostratis tuberculatis glabris.

Laportea peltata Gaudich. I. c. p. 498. Urlica atrox Lesch. nus.

Arbcscula. Ramitli teretes retrorsùm pilosi. Folia alterna, peltata, poli. 4-8 longa, 3-5 lata, subrotundo-ovata, acutiuscula, dentata, dentibus acutis subcallosis, imà basi subintegra, membranacea , trinervia, nervis ad limbum médium evanescen- tibus reticulaio-venosis, suprà subpilosa, viridia, subtùs villosa pallidioraque petiolata, petiolo 2-4 poil, lougo tereti retrorsùm piloso, pilis brevissimis sub- incanis. Inflorescentia (incompleta) cymosa? cymis divaricatis, foliis brevioribus laxifloris, ûoribus glomeratis subsessilibus. Flores masc. haud vidi. Fem. brac- teati, bractcis subrotundo - ovatis, calyce sublongioribus, margine membranaceis ,

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 49'

glabriusculis. Calts 4-partitus, foliolis 2 extcrioribus '/a lin. longis, sùbrotundo- ovatis, dorso lineâ viridi crassâ notatis margine menibrânaceis , glubriusculis, Stylus caudatus, subplumosus, akenium aequans. Akkxium subrotundo-ovoidenm , rostratum, rostro obliqué truncato, calyceoi bracteamque superans, tuberculatum , glabrum.SEMENsubrotundo-ovoideura lusi afnxuoi, testé lœvi nigrà, nitidâ. Embryo subrotundus , radieulâ parvâ cotyledoaibus orbîculatis planiusculis bréviore.

BnElIMEKIA PP.OPINQUA.

B. ramulis terelibus incano - velutinis : foliis ovatis acuminatis den- tatis basi inteeris rotundatis subcoriacèis trinerviis, nervis ad apicem evanescentibus, suprà creberrimè punctulatis nec scabris subtùs niveo tomentosis ; spicis interruptis foliis brevioribus; floribus fem. glomeratis; akeniissubrotundissubincano-tomeutosis; stylo multotiesakenio longiori.

Ramcli glabrati côrtice colorato rubescente vestiti, juniores herbaçei velutino- incani , lapsarum stipularum cicati icibus notati. Stipula lànceolato-acutae extror- sùin sericeo-velutina» citissimo dccidua-. Foi ia alterna, ovato-lanceolata, limlo poil. 2-4 longo i'/,-2Vi lato , aeuminata dentata , denlibus inaequalibus obtusis, basi intégra trinervia, nervis ad apicem evanescentibus, subcoriacea, suprà viridia dessiccatione interdùm fuscescentia , tenuissimè tuberculato-punctata me s< abra. subtùs incano-tomentosa, reticulato-venosa , pctiolata, petiolo poil. i-ir/„ longo, tereti, suprà sulcato, incano. Ixflorescentia spicata , spicis folio brevioribus, axillaribus, glomerato-interrupti's , glomerulis sessilibus. Fl. masc. Cai.yx 4-sepalus, sepalis ovalo-lanceolatis extrorsùtn incano-velutinis, introrsum glabris, submem- branaceis. Stamixa \, hlamentis subulalis glabris subooloratis. Anthi.ii 1 rotundae dorso affixue , biloculares, loculis longitudinaliter debisccntibus. Pistiili rudimen- tutn parvum, villoso-niveum , stylo abortivo colorato. Fl. fem. Gàitx çampanu-* latus, ore contrat to dentato, venosus, extrorsùm tomentosus, ovarium arctè cingens. Stylus brevis ralycis vix faucem superans. Stigmata caudatum ovario multoties longius, plumosuin , fuscuni. Ovarium glabrum, stylo coronatutn. Utrici lus pyriformis, rudimento styli coronatus, calyce persistente arctè cinctus.

Obs. UUrtica cinerascem V enl. a beaucoup d'analogie avec cette espèce. Cepen- dant elle s'en distingue par ses feuilles plus longuement acuminées, presque entières à pétioles plus grêles. Poiret, qui a eu connpissance de l'échantillon conserve dans l'herbier de M. de Jussieu , attribue à sa plante des rameaux très grêles ; l'échantillon cité par lui n'a qu'une lanière d'écorce sécbe et tordue qui simule ainsi un rameau.

BOEIIMERIA VELUTINA.

B. ramulis incano-velutinis: foliis corda tis longiusculè acuminatis tri- nerviis dentatis basi iutegris suprà viridibus tenuissimè puberulis S»b- tùs niveo-velutiuis; stipulis latè ovato-lanceolatis acutis incano-velutinis ; floribus masculis racemosis glomeratis interruptis petiolo brevioribus.

R.AMULiberbacei, lapsarum stipularum cicali icilms ànnularibus notati, tomentoso- incani , velu tin i. Foi.ia poil. 4' lr$ longa, 3-4 la ta, eordata, lobis interdùm snperpo- siliset coalitis, indè quasi peltata longileracuminata, dentata, basi intégra, trinervia, nervis subtùs vix prominulis iiifimis ad limbum médium evanescentibus, meni- branacea, suprà viridia, tenuissimè pubescenti-velutina , nervis pubescentibus, subtiis niveo-tomentosa velutina, pctiolata , petiolo poil. i'/j-3' 2 longo, sicut ramuli incano. Stipulas ovàto-lanceolatae, acut e, uninervise , membra&aceae, i nt j<>r- sùm glabrae fui va?, extrorsùm incanae. Inflorescentia raremosa, racemis elongalis petiolo brevioribus : flores dense capilato-glomerati, glomerulis plurifloris inter- ruptis basi bracleolatis, bracteolis subovatis glomerulis brevioribus, floribus mas- culis subsessilibus. Calts 4-partitns. praefloratione valvatâ. foliolis ovatis subobtusis coucavis glabris submembranaceis subconniventibus extrorsùm incanis. Stamina 4

49 2 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.

calyce paulôbreviora, filamentisantcanthesin plicatisglabris. Anthère subrotundo- oblongae 2-loculares. Ridimentum pistilli pyriforme basi pubescens, apice glabrum. Flores fera, desiderantur.

POUZOLZIA LuEVIGATA. P. arborescens; foliis ovatolanceolatis acuminatis trinerviis breviter petiolatis membranaceis utrinque lœtè viridibus glabris ; floribus masculis axillaribus subsëssilibus.

Pouzolzia laevigala Gaudich. I. c. p. 5o3 Parietaria laevigata Latnk. Dict. 5. p. 17.

Pouzolzia parietarioides.

P. ramis erectis; foliis infimis rarô oppositis, supremis altérais ovato-lanceolads subobtusis trinerviis integerrimis subpilosis utrinque viridibus ; floribus paucis axillaribus sessilibus.

Ilabitus Parietariœ officinalis. Rami teretes, erecti , basi cortice vestiti rubesceute , apice herbacei pubescentes. FoLiApoll. i-i'/a longa, 6-7 lata, ovato-lanceolata , ob- tusa,basi rotundata, intégra, trinervia, nervis ad apicem evanescentibus vix utrinque prominulis , menibranacea , suprà scabriuscula , subtùs subpilosa , subeoncoloria, viridia, breviter petiolata,petiolo 2-3 lin. longo, pilisalbis adpressis subpubescente. Stipula lineari-lauceolatae , acuta?, petiolo breviores, pilosee , subfu'scœ. Flores axil- lares subglonierati , sessiles, braeteati, bracteis subovato-lanceolatis membranaceis ciliolatis flore brc\ ioribus. M.vsc. Calyx 4-partitus, foliolis subobovatis , margine inflexis, concavis, conniventibus, seriùs palentibus, submembranaceis, extrorsùm hispidulis. Stamina 4calycem aequantia; filamenlis teretiusculis glabris. Anthères rotundae albidae. Pistilli rudimentum subrotundo-conoideum , glabrum. Fem. Calyx ut in niasc. Akenium ovoideum sub-6-costatum apice hispidum. Stylus sub- nullus, stigmate elongato caudato plumosoerecto seriùsreflexo akenium subaequante. Semen ovoideum subacutum, Iœve : cotyledonibus ovatorotundrs crassiusculis radiculâ superâ longioribus.

Obs. Les Urtica glomerata , repens , triplinervîs , de l'herbier de Wallich, appar- tiennent à ce genre et se rapprochent spécifiquement de l'espèce que je viens de décrire.

Broussonetia PAPYRIFERA. B. foliis subrotundis ovatisve basi cordatis vel rotundatis breviter acuminatis dentatis; stipulis ovalibus acuminatis membranaceis ciliatis; amentis masculis cyliudraceis elongatis pendulis , fem. globosis pedun- culatis.

Broussonetia papy ri fera Fcnt.Tab. reg. veg. 3. p. 5^y. Willd. Spec. 4- P- 743- Pevs. Syn. 2. p. 612. Spr. S\st. 3. p. 901. Btum. Btjd. p. 4^7- Papyrus Japonica Litmk. Dict. 5. p. b.Ejusd. Ill.t. 762. Morus papyrilera Linn.Spec 2. 287.

Fatoua LAKCEOLATA.

F. ramis gracilibus erectis supernè puberulis; foliis lanceolatis sœpiùs acuminatis basi rotundatis subcuneatisve dentatis suprà scabris subtùs pubesceutibus; stipulis linearibus acutis; capitulis pedunculatis subrugosis.

Rami teretes erecti, cortice rubesceute glabriusculo supernè pubescente vestiti. Foua alterna poil. 1 '/2-3 longa, % circiler lata, lanceolata, acuminata rariùs obtusa , basi rotundata aut subcuneata , dentala , trinervia , reticulato-venosa , sub- membranacea , utrinque scabriuscula , suprà pilis raids basi callosis dense inspersa ,

HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. f\i) .'.

subtùs paliidiora, tenu i ter |iilosn , petiolata, petiolo brevi lin. I\ Ion go, tercti, scabro. Stipi'l.k lineares petiolo dimidio breviores, scabriuscula? , submembranaeeae, deci- duas. iNFLoRESCENTiArymosa, rymis ramis congestis dense capitatis. capitulis axilla- ribns breviier peduncnlatis. Flores polygami, subsessiles basi brâcteati, bracteis linearibus lacinialis pubescentibus. Mise. : prafloratione valvatà. Calyx l\ - par- titus, foliolis ovatis,acutis,erectis, seriùs patulis,extrorsùm pilosis. Petai.ao. Stamiisa \ calycem aequantia, filamentis planis submembranaceis , in alabastro inflexis. Anther.e rotundse bi'oeularcs. Rudimenttjm ovarii in centre rotundum. iim. Cai.yx 4-liar,'tl,s ' foliolis ovatis basi et apice angustatis, extrorsùni pilosius- culis, introrsùm glabris, fructiferU herbaceis. Petala staminaque o. Stylus altè bifidus,lobo altero subabortivo brevissimo, villosus, filiformis, ovarium longé su- perans. Ovarium globosum brevissimè stipitatum , glabrum. Akema brevissimè stipitata, rotnnda, sublacvia.

Obs. L'inflorescence, dans ce genre, ne consiste pas dans un réceptacle à la manière des Elatostemma . mais elle résulte de plusieurs petits rameaux aplatis partant d'un même point comme une ombelle: ebacun d'eux se ramifie et porte plusieurs fleurs polygames dont je n'ai pu déterminer positivement la position; elles sont accompagnées de bractées linéaires laciniées.

ARTOCARPE.E. Ficus RUMPHII. F. foliis subrotimdo-deltoideis v. lato-ovatis acuminatis sub-5-nerviis, primariis obliquis ad liiiibi médium evanescentibus, suprà punctulatis

subtùs reticulato-venosis utrinque glaberrimis, petiolis limbum subœ- quantibus; gemniis lanceolatis acutis glabris; syconis (Miib.) axilla- ribus globosis geminatis sessilibus glabris.

Ficus Rumpliii Blum. Bijd. p. 4^7- Arbor conciliorum Rumph. Amb. 3. t. 92.

Rami cortice rugoso vestiti , cicatriculis foliorum subrotundis notato, novellis herbaceis lenticellis oblongis insperso. Stipula lanceolato-acuminatae, poil. 1 et ultra longae, glaberrimas. Foi.ia poil. 2-2'/2 longa, ferè totidem lata, subrotundo-deltoidea, vel lato-ovata, breviter acuminata, basi subrepando -cordata , 3-5nervia, nervis primariis obliquis ad limbum médium evanescentibus, infimis reticulatis, suprà in- tense viridia, subtùs paliidiora, coriacea petiolata, petiolo poil. 1 - 1 l/-A longo, tereti basi vix incrassato, glaberrimo. Syconi globosi, geminati, sessiles, axillares, Cerasi aviitm magnitudine.

Obs. Cette espèce, souvent confondue avec le Ficus religiosa, s'en distingue cepen- dant assez facilement par ses feuilles , dont les pétioles sont plus courts, le limbe plus deltoïde et moins acuminé.

Ficus saxophila.

F. foliis majusculis ovato - oblongis acuminatis basi subcordatis , suprà nitidis subtùs pallidioribus triuerviis, nervis infimis limbi infra médium evanescentibus, petiolis poil. i-'i'/a longis; gemmis ovoideis; stipulis parvis margine ciliolulatis; syconis pisiformibus sessilibus ge- minis , basi bracteatis.

Ficus saxopbila Blum. Bijd. p. 4°7-

Rami crassitie pennas anserinœ, cortice fuscescente rugoso vestiti, siipularum fo- liorumque lapsorum cicatriculis potati , poyelUs berbaceis; internodia circiter polli- caria. Stipulée 1. 1 'L longae , ovato-acutœ , nitidse, virides, ciliolalae. Folia poil. 3-j longa, 3-4 '/s 'ataî ovato -oblonga, acuminata, basi subcordata, trinervia , nervis

|i)| HKltltAlUl TIM0REN8IS DEsCRIPTIO;

iiilimis liinlil inli.i médium evanescenttbui obliquis, submembranacea . supra niiiil.i,\ iridia, siiliins pallidiora, petiolata, petiolo poil, i-i ' ., Ion go, basi \ i\ mcras- s.iid, subtereti, glaberrimo. Syconi s pisiformis, umbonatus, awillaris, eemiriatus, basi squamatus, squamis rbtundis extrorsùm lenuiter pubescemtibus.

Obs. Cette plante varie quant à la forme de ses feuilles, qui sont plus ou moins cordées a la l>.;si'; tan toi elles sonl ovées-oblongues, rantôl cordifbrmes ; elles ont de l'analogie avec celles du /'. populnea Willd.

Ficus radiata.

I". ramulis hirtellis; stipulis acutis glaberrimis poil. i1 alongis; foliis tnajusculis elliptico-oblongis basi acutiusculis apice obtusis aut obtuse acumiuatis membranaceis utrinque glabris; syconis axillaribus sessili- lui* solitariis geminisve depresso-globosis radiato-striatis breVissiuiè |>f duncolatis.

I!\>u teretes, cortice vestiti fulvo, in adultis glabrato, fbliorum lapsorum cicatri- riluis rotundatis notato, novellis teretibus birtellis. Stipula poil, el ultra longe, lanceolato-acutœ , glaberrimœ. Folia elliptico-oblonga,acuminata, poil. .'1-7 longa, 1' ,-3 l.n.i, basi acutiuscula, integerrîma, penninervia, nervis 9-11 utrinque vix prominulis coloratis . submembranacea, glaberrima, breviter petiolata, petiolo lin. 6-glongo, epidermide fusca tenui subsquamata glabriusculà vestito. Syconi axilla- rcs solitarii vel gemini brevissimè peduneufati (Centstmagnitudine) globoso-depressi . squamis brevibus rotundis umbilicati, glabri, lenticellis rotundis inspersi , in cortice radiato striati . vetiosi. A m m v v immatura) subovata, subanguiato - trigona , fusca . seminis Papaveris magnitudine.

Ficus bjsmatocarpa. F. ramulis iiliimis subtriquetris pubernlis; stipulis oyàto-lanoeolatis 2- lin. longis puberolis acuminatis ; toliis ovato-ellipticis breviter et obtuse ucuminatis subtriplinerviis trausversè parallelo-venosis integris glabris; syconis sphserico-ellipsoideis geminis solitariisve axillaribus sessilibus obsolète costalis glabris, I>asi iuvolucro j-l'ulo i-iiu-tis.

/ m: a toliis ovatia basi passlm subcordatis petiolislongioribus, syco- nis depresso-globosis.

H.vMi teretos , cortice flavescente-fulvo vestiti rugoso, stipularum fbliorumque lapsorum cicatriculisnotatijjuniores triquetri,pube tenui subsericeâ inspersi.STiPi 11 ovato lanceolatœ acute, extrorsùm subsericeo-puberula . convolutae, Folia poil. 3-6 longa, >\ ,-3' j lata, o vato-elliptica , breviter acuminata, lusi rotundata, intégra, eoriacea , basi Bubtriplinervia , nervis infimis ferè cîto evanescentihus , .iliis transversè parallelis, primariis prominulis p.illidis, petiolata, petiolo brevi vix semipollicari', terati, glabro. Syconj sphssrico-subellipsoidei , gemini vil solithrii nxulares, sessiles, magnitudine Csru&i aviuin^ obsolète venosi, glabri, basi iuvo- lucro tetraphyllo cincti , fbliolis rotundis concavis, glabriusculis.

<>/>.. I,i- Ficiu stibeordata Blum. parott avoir de l'analogie avec cette espèce, qui sen éloigné cependant par srs petiojes plus courts, ses rameaux supérieurs plus anguleux el velus, tandis qu'ils soin glabres dans le Ficus subcordata. Elle semble en- core être très voisine du, F. caUophylla , du même auteur, sur-tout lorsqu'on le com- pare a l.i variété* que je viens de citer.

Ficus neglecta. F. lauiulis jiuiiorilnis triquetris glabris; loliis ux.ilihiis acuniinatis

îuitr.uill TIM0REN8IS DESCRIPTIO. [gS

basi rotundatis ve] subattenuatta transversè paralielo-venosis integris; stipulis lanceolato-abuminatis glabris; syconis glob'oso-depressls venosis axillaribus sessilibus geminis, iavolucro stepè ubscondito l>;isi cinctis.

Hami cortice cinereo-flavescenfe lenticellisque oblongis insperso vestiti : juniorea triqueti'i, epidermide herbaceô glabre lœvi. Stipi i i lin, a circiter longsa,lanceolato Hcumin use, viridos, elaberrimœ. Poi i v poil. 3-6 longa, i 3 lata, ovalia vel elliptico ovata, acuminata, basi Bubrotundata , intégra, submembvanacea , glaberrima, parallelo veoosa,nervo medio tantùm prominulo pallido,venis infimis suprà basila

il luis, .il ils Ici lin lui s .)|>|>i ouinalis, lui' vil ci pet iol.it a , jicliolo lin. .j-K longO, Ici cl i ,

glaberrinao. Sïconi globoso-depressi , 0 rasi aviwn oiagnitudine, plcrumque gémi uati , axillares, sessiles , glabri, venosi, basi involucro brevi i-4-phyllo cincti.

06s. Cette espèce est voisine du F. Bvnjamina, mais ses fruits sont plus gros, el les veines transversales >1< •> feuilles moins rapprochées; peut-être n'est-elle qu'une variété de la précédente à rameaux glabres.

Fiers TlMORENSJS. F. ramis ultimis subterelibus glabris; stipulis ovatc— acuminatis lin. .!- I longis j;lal)iis couvolutis introrsùra coloratis; foliis ovatis obtusis aut obscure acuminatis coriaceis subtripunerviis parallelo-venosis,; syconis involucro basi cinctis.

Rahi teretes, cortice fulvo lenttcellis rotundis pallidioribus insperso vestiti, junio- rps subteretes glaberrimi. Stipulas ovato-lanceolatœ acutœ lin. 3-4 longœ, intror- m'iiii colorâtes. Folia poil. a1 ,-3 longa, a-a', , lata, ovata, obtusa, vel obscure acumi nata, intégra, parallelo-venosor , venis suprà vix conspicuis , subtùs pallidioribus subdistant il mis, Ikisi gubtriplinervia, nervis suprà basilarfbus, coriacea, petiolata, pe- tiolo poil, ci ultra longo, tereti, glaberrimo, basi haud incraïaato. Syconi immaturi involucro tetraphyllo subinclusi.

Ohs. Cette espèce se distingue des deux précédentes par ses feuilles très coriaces à nervures distantes, peu apparentes et moins rapprochées,ainsi que par les stipules, qui sont colorées à l'intérieur ; elle parott avoir sur-tout de la ressemblance avec le F. rubru Vabl.

Ficus màcrophylla.

F. ramis crassis glabris ; foliis amplis ovalibus basi et apice ôbtusis cartilagineis petiolatis, snprà glabris laetè viridibus, subtùs pallidioribus punctato-scabris ; stipulis lanceolatis acutis extrorsùœ sericeo-tomen- tosis incanis; syconis ccrasiformibus globosis axillaribus subsolitariis pendulis, pedunculis ad médium bibracteatissubvelutino-tomentosis.

Ficus màcrophylla Pers. Syn, a, p. 609. Desf.Cat. II. reg. Par. p. V'pi.

<)hs. Cette espèce cro il également sur les «oies Occidentales <l«! la Nouvelle-Mol lande, don elle a été rapportée par les naturalistes de l'expédition aux Tores Australes.

ficus LjETA, F, cortice ramoram laevi flavido; ^1 i | >u 1 is lanceolato-subulatis glaberri- mis; foliis oblongo - lanceolatis subacuminatis rariùs obtusis coria- ceis laetè viridibus breviter petiolatis transversè parallelo venosis , syconis pisifprmibus pedunculatis solitariis geminisve globosis glabet- liniis.

RAM] tentes, corliie la'vi llavcscciile palliilo VeSliti , pillions glubct riini

Foi ia oblongo-lanceolato, ■>.' j-3'/, poil, longa , a-a' ,, lata , api e sapins acu-

4<j6 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTîO.

minata, rarissime obtusa, basi subattenuata, inaequilatera;, penninervia , nervo medio primariisque venis subtùs prominulis pallidè flavidis, coriacea , utrinqûe laetè - viridia , suprà sublaavia , subtùs tenuissimè tuherculosa, pallidiora, bre- viter petiolata, pctiolo semipollicari apice subincrassato glaberrimo. Stipul.e laneeolato - acutse, subulatae, glaberrimœ. Syconi axillares solitarii v. gemini laeves, pedunculati, pedunculis nudis aut squaniis tenuibus basi instructis, globosi, Ct'rasi avium magnitudine. Floues feminei. Calyx l\ - partitus segmentis li- neari-oblongis. Stylus ovario longior, violaeeus, stigmate subbifulo. Akeni a sub- globosa, oehroleuca, pallida, granit ni Papaveris magnitudine œquantia.

Obs. Cette espèce est voisine des Ficus virqatn et subitlnla Blnm. ; elle se distingue lie la première par ses feuillesplus coriaces et ses fruits plus petits, de la seconde par ses feuilles plus alongées.

Ficus rubricaulis.

F. ramis cortice fusco-rubescente scabro vestitis; stipulis lanccolato- acuminatis lin. 2 longis subsericeo-scabris ; foliis ovalibus v. oblongo- laneeolatis acuniinatis basi rotundatis subàcutisve breviter petiolatis, tfitierviis utrinqûe subtùs scabris reticulato-venosis, venis primariis basilâribus rcmotislimbi infra médium evanescentibus pallidis ; syconis pedunculatis globosis (magnitudine Pisi) scabriusculis

Ramosâ, ramis crassitie pennae corvinae, cortice fusco-rubente vestitis , junioribus scabris. Folia poil. 2 '/2-3 1onga, 2 circiter lata , ovalia vel oblongo-lanceolata , acuminata, rariùs obtusa, basi trinervia, subattenuata, v. rotundata, intégra, penni- nervia, nervis suprà vix conspicuis , subtùs p.dlidioribus prominulis, basilâribus infra limbutn médium evanescentibus, subcoriacea , utrinqûe sed inprimis subtùs scabra , tuberrulis notata, breviter petiolata, petiolo 3 lin. longo, scabro. Stipulée dorso sericeo-scabras, lanceolato-acuminatse, margine glabra>. Syconi axillares, ge- inini , globosi [Pisi majoris 111 îgnitudine ), scabri , ocbroleuci, pedunculati, pedun- culis supernè squamis 2-3 o\ ato-rotundis subciliolatis, cinctis. Flores feminei. Calyx 4-part'tusî segmentis linearibus oblongis margine pilosiusculis akenium su- perantibus. Stigma coloratum subcapitatum. Akenia globosa, lœvia, pallidè flava, seminis Papaveris magnitudine.

Obs. Cette espèce a de l'analogie avec le Ficus poliloria Lamk., dont elle diffère par les feuilles, plus longuement acuminées, scabres , mais privées de poils couchés. Les rameaux ainsi que les fruits sont également rouverts d'aspérités, à peine visibles à la loupe, tandis que, dans le F. poliloria, les rameaux sont bispides, et les fruits couverts de poils courts et roides qui ressemblent à des aiguillons.

FlCUS PUBINERVIS.

F. ramis cortice fusco, novellis adpressè pilosis; foliis elliptico- oblongis basi et apice acuniinatis glabris, nervo medio petiolisgemmis- <jue serïceo - pubescentibus ; syconis globosis geminatis brevissimè pedunculatis.

Ficus pubiaervis Blum, Bijd. p. t\^>i.

Caulis arborescens. Rami cortice fusco vestiti,in adultis glabro; novelli adpressè striceo-pilosiusculi, inteniodiis appioximatis. Folia poil. 3 '/2-6 longa, 2-2 '/2lata, elliptico - oblohga, basi et apice breviter acuminata, utrinqûe glabra , subco- riacea, penninervia, suprà nervis vix conspicuis, subtùs nervis 7-1 1 subprominulis , interdit m fusco coloratts, me<lio sericeo-pubescente, petiolata petiolosemipollicari se- riceo-pubescente, demùm glabrato. Stipulée poll.iet ultra longs, lineari-lanreolata;, acutissimae, extrorsùm seiieeo-puberul e, introrsùm glabrae, badia'. Syconi axilla- res, plerumque solitarii, globosi, subsessiles, basi squamis tribus subovato-rotundis.

herr \rii timorensis descriptio. 4g-

extrorsùm piiberulis i-iiicti, suhnervosi , basi pilosiusculi. Akenia subrotundo- oblonga, fusca. Stylus akenio duplè longior, coloratus ; stigmate suljbifido f'useo.

FlCUS TRICIIOCARPA.

F. caule scandente; ramis fructiferis cortice valdè rugoso fusco vestitis, adultis teretibus glabris, aovellis toraentoso-puberulis ; foliis ovalibus vel elliptico-lauceolatis basi rotundatis apice breviter acu- minatis rariùs obtusis, utrinque petiolisque pubescentibus ; syconis orbicularibus b.reviter pedunculatis pubc griseâ vestitis.

Ficus trichocarpa Blum. Bijd. p. 458.

Scandens. Rami fmctiferî cortice rugoso asperoque vesliti ; ramuli teretes, laeves, glabri, fusci , novellis puhescenti-iomentosis. Folia poil. 2 ' 2-3 % longa, 1 '/2-2 '/., lata, ovalia, ellipticovè lanceolata, breviter acuminata, rariùs obtusa, integerrima, submembranacea, pennivervia, nervis 7-9 utrinque vix prominulis, infiinis infra médium evanescentibus , supra glabrjuscula, sùbtùs pubescentia, concoloria, pe- tiolata, petiolo poil. '/a-i'/, longo, tereti tomentoso. Stipulje ovato- lanceolatœ, acutae, lin. 3 longre, membranaceas , exlrorsùm tomentosa?, introrsùm glabra?. Syconi rameales, solitarii v. gemini 3 globpsi, (magnitudinu Cerasi) pube griseâ vestiti, basi squamis i-!\ subrotundis extrorsùm puberulis cincti, subsessiles, pédun- culo tereti vix lin. 2 longo tomentoso. Akenia globosa , seminibus Sinapis si mil ia , plus minÙEve pedicellata , laevia, rubro-sanguinea. Stylus filiformis, basi incras- satus, elongatus, akeniis duplo longior, glaber, coloratus. Semina subovato- orbiculata; embryo subarcuatus Iiyalinus eotyledonibus radiculam subœquantibus carnosis ; radicula crassa obtusa.

Obs. Outre ces espères de Finis les herbiers du Musée en possèdent encore trois autres rapportées par M. Gaudichaud, mais qui sont trop incomplètes pour être dé- crites ici; j'aurai sans doute occasion de les retrouver dans l'herbier de Timor, que M. Blumem'a promis de me communiquer ; dans le cas contraire, je les signalerai, quoique incomplètes, en publiant les plantes de Zippelius.

Artocarpus INCISUS.

A. foliis pinnatifido-incisis laciniis lanceolatis acuminatis integris , lobo terminali latiori grosse denîato integrove, suprà nervis sùbtùs undique pubescenti-bispidis breviter petiolatis ramulisque pilosis.

Artocarpus incisa Linn. f. Supp. [\i 1. Forst. Monog. 1784. fVilld. Spcc. 4- p- '88. Lamk. Dût. 3. p. 199. Spr. Syst. 3. p. 8o4- Blum. Bijd. p. 48o. Rumph. Amb. 1. p. 1 10. t. 33.

Artocarpus entegrifolujs.

A. ramulis teretibus glabris ; foliis ovalibus ellipticovè oblongis basi acutiusculis apice obtusis mucronatisve coriaceis sùbtùs reticu- lato-venosis utrinque glaberrimis petiolatis.

Artocarpus integrifolia Linn. f. Supp. 4i2. IFilld.Spec. 4. p. 189. Spr. Syst. i3. p. 8o/|. Blum. Bijd. 48a.— A. Jaca Lamk. Dict. 3. p. 201. Rumph. Amb. 1. Tab. 3o. p. 197. Rheed. Malab. 3. p. 17. t. 26-27-28.

PIPFJUCEjE.

Piper longum.

P. ramis teretibus tuberculatis vel laevibus glabris ; foliis ovato- lanceolatis acuminatis basi subcordato-insequilateralibus trinerviis sub*

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 64

4g8 HERBAR1I TIMORENSIS DESCIUPTIO.

coriaceis glaberrimis ; amentis teretibus cernais erectisve peduncula- tis pollicaribus.

Piper longum Linn. ÏVilld. Spec. i. p. 161. Pers. Syn. i. p. 3i. Spr. Syst. i. ii3. fiiintpli. Ami. v. p. 335. t. 116. f. 2. Rheed. Mal. 7. p. 27. t. 14.

Piper latifolium.

P. foliis amplis profonde cordato-orbiculatis 11-nerviis breviter acnminatis raembranaceis longé pctiolatis glaberrimis viridibns con- coloribus; amentis axillaribus leietibus elongatis pennae columbina^ diametro peduncnlatis solitariis geminisve ; stipulis subspathaeformibus lanceolatis membranaceis.

Piper latifolium Linn. Sprc. fjllld. Spec. 1. p. 161. Piper spurium Forst. herli. \\. 17. Ejusd. Prod. n. 22. Linn. Si/jip. 91. Spr. Syst. 1. p. n3.

CELTIDE^E.

SPONIA Coinm. (i)

bLORFS polygami in oyuias dicbptomas dispositi. CâLYX 5-se- palus , sepalis axpialibus, persistentibus. S'FAMINA 5. OVAR1UM stigmatibux duobus biiateralibus ( ante antbesin incurvatis ) corniculatum, oyuIo solitario anatropo pcndulo. FRUCTUS suc- culentùs seniine eompresso sphaerico. TESTA nucamentacea rugulosa. EMBP.YO in albumine lenui arcuatus, colyledonibus crassiusculis laevibus.

Sponia Coinm. à Geltide Tourne/, satis discrcpat inflorescentiâ cy- mosâ, calyce persistente, stigmatibus brevibus sessilibus discretis , cotyledonibus deniqne baud toliaceis nec contortuplicatis.

Hujusgeneris species sunt ** {Asialicn'): C. orientalisijfm. (Sponia Andaresa Comm.) C. Ambpiriensîsf^fih^ C. rjgida'M. C. discolorCY C. aspera Ad. Bronc/. **(Ameriranœ): C. micrantha et C. Lima. C. canesrens. C. riparia. C. mollis et ( ;. macropby lia H. B. K. C. rugosa Willd. Speries dub'iœ. C. sinensis Pers. C. trinervia Lomk. G. Lamarckiana Scliult.— [C. Lima Z>a«n A. Encycl.)

Sponia ■timorensis. S. ramis glabris, junioribus subflexuosis petiolisque bispidis ; foliis lanceolato-acuminatis basi rotundatis trjplinerviis subœquilateralibns dentatis suprà àsperis snblùs pubcsccnti-scabris ; cymis petioluni aequantibus; calycinis foliolis masc. concavis; femïn. ovato-lan- ceolatis ciliatis ; fructibus parvis glabris.

R.*mi cortice fiiscb glabro lenticellisqûe minutis notato vcstiti; juniores sub- flexuosi, bîspidi. Stipula. Imeafi-Iariceolatœ, extrorsiim bispidae, vilenies, deciduœ. Foi.ia poil. i'/2-3 longa, '/a-' lala, lanceolato-acuminata, basi subintegra, rotundata, subœquilatera, tenuiter dentata , triplinervia, subtùs reticulalo - venosa, nervis venisque prominulis pubescentijjus, subcoriaçea, rigidula, suprà pilis brevissimis punctiformibus scabra , viridia , subtùs pallidiora, subpubescenti-scabra , breviter petiolata, petiolo vix semipollicari, suprà eanaliculato, hispido. Floues cymosi, ,

(1) Sponia Comm. herb. Lamk. Encycl. 4- p- l38. 5.

HERP.ARII TLMORENSIS DKSCRIPTIO. 49'J

cyniis petiolum œquantibus plurilloris, pcdunrulis cum pedicellis brevibus brac- teolatis articulutis. FI. musc. Calvx 5-sepalus, sepalis pirœfloiatiome valvatâ , ovato-nliloiijjis , naviculari-concavis, glabris, margine memlirauaceo-eiliatis. Kta- mina 5 calyci subaéqualia: filament» subulata, tcrciiuscula, gjabra, basi pilosa. Anthku.e suhrotundœ^bilocularescalycinis, fnJiolis sujpçucullatis rceonditaj. I'istili i rudiment um ovatutn, obtusum, çalyee brevïus, r.labrum, stylo abortiyp corona- uim. FI. fœrri. Calyx 5-sepalus, sepalis ovato-lanccolatis, subacutis, erectis, sub- concavis albo - ciliatis. Stvias i altè bifidus, stigmatibus erectis demùm rellexis, subcorniculatis , pa |>i llosis. Fhûctus ovoideus (grano Sinapis paulô major) glaner, rudimento styli corouatus : lesta nucamentacea lugosa. Sf.mi.n pcndulum. Embb'y.o curvàtùs, âlbus, cotyledonibus cràssiusculis radicule triplo lon;;i«n ilms, obtusis.

Obs. (Test avec le Celtis aspera} publié par 31. Ad. Brongrriart, dans la partie botanique du voyage de la Coquille-,' que cette esjféce a le plus d'analogie: la forme des feuilles est à-peu-près la même, mais leur mode de villosité est dlfférenl ; elle esl moins âpre dans celle-ci; les divisions calycinalcs sont plus concaves , uavirii- laires, glabres extérieurement, membraneuses etvclucs sur leurs bords. D'une autie part-, elle a aussi beaucoup de ressemblance avec le C. Jmbomeusis. Mais elle en diffère par ses feuilles plus sçabres, à nervures plus nombreuses, moins obliques; les jeunes rameaux sont aussi plus velus dans la plante de Timor.

31. Gaudicbaud a encore rapporté de Timor une autre espèce àe Spotiin , mais qui est trop incomplète pour être déterminée *ve)c précision ; elle me paroit avoir beaucoup de ressemblance, quant à la consistance et la nervation des feuilles, avec le C. Amboinensis.

ËP1CARPURUS TlMORENSIS. Tab. XXI.

E. trutiio ramulisqiie spinosis ; foliis obovato-oblongis acuminalis integerrimis vel apice serratis glabris; spicis masculis subglobosis (ex clar. ¥>\.) H. fem. solitariis vel gcininatis sepalis cortlato-acuminatis.

Catjlis arhorescens trunco spinoso. Rami teretes , cortice subfulvo rugoso vestiti; juniores raeVés apice in spinani atram, nilidam, interdùm albo-variegatam, desinen- tes. Stipula lineari - subulatœ, erectse, deciduse, glaberrimae. Folia obovato- oblonga, acuminata, basi subintegra, supernè irregulariter dentata, utrinque glaberrima, subcoriacea, leticulato- venosa, nervo medio in petiolum continuo brevem, teretem, glaberrimum, haud rarô reliexum, crassiusculum. Flores masculi... Fem. axillares , solitarii vel gemini , breviter pedicellati, pedicellis basi bracteolatis glaberrimis. Calyx 4-sepalus, sepalis subtequalibus, subbiseriatis, exterioribus paulô longioribus, omnibus cordato-acuminatis, erectis, foliaceis, venosis, viridibus, glaberrimis, ovarium omninô legenlibtis. Stylus i cum stigmatibus duobus elon- gato-filiformibus tenuissimè papillosis, persistens. Ovarium rotundum, breviter stipitatum, subcarnosum , uniovulatum , ovulo pendulo, anatropo. Fhuoti's (im- maturus) setnine orbicujato, compresso, sectione transversali ellipticà. Testa tenuis, levis. Fmbryo cotyledonibus crassis contortuplicatis inœquahbus : ladiculam haud recte vidi.

Obs. Cette plante me paroît devoir appartenir au genre Epicarpiirus établi par M. Munie, sur plusieurs espèces de Java , ainsi que sur une de la côte de Coroman- del Œpicarmrus orirntidis lit. in lit!., que j'ai reconnu pour être le Truphis aspera fj^au. ri. 4640.) , conservée dans les herbiers du Musée. Cependant, d'après l'ana- lyse du fruit que j'ai faite de cette dernière , j'ai trouvé les cotylédons foliacés égaux, la radicule dressée, tandis que M. Blum-e indique dans son iîijdruden , les cotylé- dons de son Fpuarpurus comme étant inégaux ; et, comme il a eu connoissance de l'espèce de Timor qui se trouve aussi dans les collections de Zippelius, et qu'il m'a assure qu'elle ne différoit en rien des trois âuixes espèces du même genre qu'il a observées à Java, je n'ai pas hésité à réunir celie-ci à s<*i genre Epicari-mus, bien

5oO HERBARII TIMORENSIS DKSCR1PTIO.

que je n'aie pas pu en observer les fleurs mâles , et que la forme des cotylédons de l'espèce que je viens de décrire ne soit pas en rapport avec ce que j'ai observé sur celle de Coromandel. Ces différences peuvent-elles suffire pour séparer géné- riquement ces deux plantes?

Le genre Epicarpurus est intermédiaire entre les Celtis Tonrnef. et Mertensia Kth.\ il diffère de tous deux par son port et ses fruits couverts par les sépales considéra- blement développés après la floraison. Il a aussi , comme nous venons de le voir, de l'analogie avec le genre Trophis Linn. UUrtîca spïnosa Blum. Bijd. p. 5oy ( ex aut.) en fait partie, ainsi que le genre Albrandia de M. Gaudichaud, qui n'en est pas différent et qui doit être réuni à V Epicarpurus. Les berbiers du Muséum en possè- dent une espèce inédite de Madagascar.

STILAGINE.E.

Antidesma paniculata.

A. ramulis subtomentosis; stipulis linearibus ; foliis petiolatis ovalibus basi et apice rotundatis brevissimè mucronulatis suprà glabris subtùs puberulis; racemis compositis termmalibus tomentusis.

Antidesma paniculata Roxb. fVilld. Spec 4- P- 7^4-

CASUARINE^E.

Casuarina muricata.

C. ramis cortice annulatim fisso, junioribus tenuissimè puberulis; foliis lineari-lanceolatis acutissimis reflexis; ramulorum internodiis lin. i - 1 '/2 longis striatis , vaginulis 7-dentatis dentibus lanceolatis acutis ciliatis , striaru-ra intervallis puberulis ; antherarum loculis basi et apice breviter acuminatis; strobili bracteis acutis puberulis.

Casuarina muricata Roxb. Mss. Wall. Cat. n. 68i5. Wall.herb. ! n. 68i5. f. Spreng. Syst. 3. p. 8o4. C. equisetifolia L. (ex Spr.)

EXPLICATION DES PLANCHES.

PLANCHE XVI.

Laxmannia sessiliflora, Fig. i. Rameau très grossi. Fig. 2. Plan symétrique de la fleur. Fig. 3. Une fleur isolée , afin de montrer la bractée. Fig. 4- La même ouverte, pour montrer la forme des divisions et l'insertion des étamines. Fig. 5. Une étamine très grossie.

PLANCHE XVII.

Dischidia Timorensis. Fig. i. Plan symétrique de la fleur. Fig. i. Une fleur très grossie. Fig. 3. La même privée de son calyce et de la corolle, afin de montrer les appendices et la colonne. Fig. 4- Une étamine avec l'appendice qui la termine, ainsi que les deux loges de l'anthère. Fig. 5. Les deux masses polliniques. Fig. 6. Le pistil. Fig. 7. Un fruit de grandeur naturelle. Fig. 8. Une graine privée des soies qui les terminent. Fig. 9. Embryon.

A . . l/i/iii/i-.' 1/1/ - l/t/.rctt//i . iâ34- Tom . ///.

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Laxmanma sessiliïlora.

W.Annales <ht Museum>. "'"4 Tom /U

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Dischidia timorensis

N.An/i'i/<:r du Muséum . i634- Tom M.

FI. /S.

( l\ pea (rlaucescens .

'nnales du Museia z. U '/'•■m./lf

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Borrvmàe d*r.

Alsodeia niacrophylli

f.Anruiles du fflzùf&an-- iS34- Tom.M

Brucea q-labrata.

A'. - //i/i<i/<:r du Muséum- iS34- To7tt, ///

P

.

Epicarpurus timorerisis

EXPLICATION DES PLANCHES. 5oi

PLANCHE XVIII.

Clvpea glaicescens. Fig. i. Un capitule de fleurs mâles très grossi. Fit/. 2. Plan

symétrique de la fleur. Fig. 3. Une bractée très grossie. Fig. 4- Une fleur ouverte,

afin de montrer la position des neuf divisions qui la composent. Fig. 5. Une étamine

très grossie avec L'anthère uniloculaire en forme de roue dont la déhiscence est

circulaire. Fig. 6. Pollen. Fig. 7. Plan symétrique d'une fleur femelle. Fig. 8. La

même privée de ses enveloppes externes, afin de montrer l'ovaire surmonté de

cinq stigmates. Fig. 9. Coupe verticale de l'ovaire pour montrer l'insertion de l'o-

vul". Fig. 10. Fruit très grossi.

PLANCHE XIX.

Alsodeia MACRorHïi.LA. Fig. 1. Plan symétrique de la fleur. Fig. 1. Une fleur très grossie. Fig. 3. La même coupée verticalement pour faire voir la position rela- tive de chacune des parties , ainsi que l'insertion des ovules. Fig. 4- Une étamine séparée, très grossie ; le filet est soudé avec un disque hypogyne membraneux ; l'an- thère est surmontée par un appendice cordiforme. Fig. 5. Coupe transversale d'un fruit, afin de montrer la relation de l'embryon par rapport au point d'attache de la graine. Fig. 6. une graine grossie; le hile se dessine en saillie, et la chalaze est in- diquée a la base par une partie plus claire. Fig. 7. La même coupée verticalement , afin de montrer ses différentes parties et l'embryon.

PLANCHE XX.

BnucEA glabrata. Fig. i. Plan symétrique de la fleur. Fig. 1. Une fleur très gros- sie , pour montrer la forme de chacune des parties. Fig. 3. Un ovaire coupé verti- calement, afin d'indiquer l'insertion de l'ovule. Fig. 4- Fruit du Buceà sumatrana coupé verticalement, pour montrer le point d'attache de la graine. Fig. 5. UnegTaine grossie et coupée verticalement; on voit la chalaze à la partie inférieure. Fig. 5. La même coupée transversalement.

PLANCHE XXI.

Epicarpurus timorensis. Fig. t. Plan symétrique d'une fleur femelle. Fig. 1. Un ovaire très grossi |privé du calyce, surmonté par le style profondément bifide et inégal. Fig. 3. Le même coupé verticalement, afin de montrer l'insertion de l'o- Vule. Fig. 4- Graine dépouillée de ses téguments, pour montrer les cotylédons iné- gaux etchiffonés.

SUR L'APPLICATION DES LOIS DE LA POLARISATION CIRCULAIRE

AUX RECHERCHES DE CHIMIE. PAR M. BIOT.

Lorsqu'un nouveau procédé d'observation est introduit dans les Sciences, il est bon que des personnes en réputation le critiquent et le contestent. Car, si la dis- cussion est, de part et d'autre, libre et sincère, rien ne peut être plus favorable à la propagation de l'invention nouvelle, si elle est assez bien établie pour y résister. C'est avec le sentiment de cette vérité, que j'ai lu , dans le dernier numéro des An- nales d'Histoire naturelle, la dissertation insérée par M. Chevreul sur les phénomènes de polarisation circulaire que j'ai découverts dans un grand nombre de substances solides, liquides ou même gazeuses; et sur l'emploi que j'ai proposé d'en faire pour les recherches les plus délicates de la chimie organique, ces substances se ren- contrent presque exclusivement.

M. Chevreul !a divisé cette dissertation en deux parties.

Dans la première , je cite ses propres paroles , il examine ce qu'on peut dire contre le caractère optique que j'ai découvert.

Dans la seconde il spécifie l'utilité dont il le croit susceptible.

Je suivrai aussi cette division d'idées. Mais, en l'acceptant, j'ai besoin de rap- peler ici, avec précision, la nature du caractère dont il s'agit, tel que je l'ai moi- même conçu et exposé, soit lorsque j'ai fixé expérimentalement ses lois physiques, soit lorsque j'en ai fait des applications. Car, par une circonstance, résultant pro- bablement de sa nouveauté, et de la rareté des appareils construits jusqu'ici pour en faire usage, je diffère presque autant de M. Chevreul pour l'appréciation des avantages qu'il lui attribue que dans l'idée des limitations qu'il lui suppose. D'ail- leurs, une exposition nette et précise de ce nouveau moyen d'étudier les corps ne sera pas déplacée dans les Annales d'Histoire naturelle, il m'a été déjà plusieurs fois permis de consigner les résultats que j'en déduisois relativement à diverses par- ticularités de la végétation.

Lorsqu'un rayon de lumière homogène est polarisé par réflexion , suivant un

AUX REUir.KCIIKS DK CHIMIE. $o3

certain plan que je supposerai vertical, i! offre des propriétés svmciriquesdesdcnx côtes de ce plan quand on l'analyse immédiatement avec un prisme achromatique doué de la double réfraction. Cette symétrie se conserve encore quand le ravon, ainsi préparé, traverse, avant d'arriver au prisme, certains liquide diaphanes, par exemple Peau , l'aleohol, et les huiles grasses, du moins dans les limites d'épaisseur j'ai eu jusqu'ici l'occasion de les éprouver. D'autres liquides", au contraire, par exemple les solutions de sucre, de camphre-, de gomme, et beaucoup d'huiles essentielles, détruisent la symétrie primitive, même lorsque les surfaces d'entrée et de sortie sont perpendiculaires à la direction du rayon- transmis. Alors , en ana- lysant ce rayon après son émergence, on le trouve encore polarisé en un seul sens, mais différent du sens primitif, et dévié angulairenrcnt , soit vers la droite, soit vers la gauche de l'observateur, selon la qualité de la substance interposée, l'our chaque substance, prise dans un même état, l'angle de déviation est exactement proportionnel à l'épaisseur que le rayon simple a traversée; ce qui assimile l'effet obser- vable à une rotation continue et uni forme du plan de polarisation. Mais dans chaque substance, à égale épaisseur, l'arc de rotation parcouru diffère pour les différents rayons simples, selon des lois constantes que j'ai fixées expérimentalement, et qui, jusqu'ici, sont sensiblement identiques pour toutes les subtances, à l'exception de facide tartrique, lequel offre seul a cet égard unfe anomalie d'où l'on inférerait, non sans vraisemblance, qu'il pourroit être la combinaison dedeux groupes atomiquesà rotations contraires dont les pouvoirs de dispersion ne seroient pas exactement égaux. Quoi qu'il en puisse être, la loi générale de déviation des divers rayons, dans tous les autres cas, permet de prédire numériquement la composition et la succes- sion des images colorées que le prisme cristallisé donne quand la lumière transmise est blauche ; d'où résulte la facilité d'observer avec une paieille lumière aussi rigou- reusement qu'avec de la lumière simple, et d'une manière infiniment plus commode dans la pratique, comme aussi plus délicate dans les appréciations.

Pour tout physicien familier avec les lois générales de la mécanique, le seul fait des rotations proportionnelles aux épaisseurs, dans des milieux liquides, sous des incidences normales , prouve que l'action ainsi exercée est moléculaire ; c'est-a-dire que la déviation totale qui s'observe à travers une épaisseur finie , est la somme des déviations angulaires infiniment petites opérées successivement par les groupes d'atomes qui composent chaque couche infiniment mince de la substance simple ou composée qui exerce un pareil pouvoir. Toutefois, ce caractère moléculaire est d'une si grande importance, il est si évidemment le principe de toutes les applica- tions chimiques possibles du phénomène , que j'ai employé les soins les plus minu- tieux et les épreuves les plus diverses pour le constater indubitablement.

J'ai d'abord voulu écarter toute idée que l'effet pût être à une certaine relation

5o/( sur l'application des lois de la polarisation circulaire

actuelle de position existant entre les groupes moléculaires du milieu actif. Jour cela j'ai agité ces particules par le mouvement pendant la transmission du rayon, et j'ai modifié leurs intervalles par l'application de la chaleur, sans aller toutefois au point d'altérer chimiquement les groupes atomiques; la déviation totale est restée la même, comme l'indiquoient d'avance les lois mécaniques. J'ai écarté ces groupes bien davantage encore, et pour ainsi dire indéfiniment, en mêlant les liquides actifs à des liquides inactifs, ou des liquides actifs entre eux , soit de même senssoit desens contraire; la déviation totale opérée parle système mixte a été toujours rigoureusement la somme des déviations partielles que le rayon lumineux auroit subies, en traver- sant la même somme de groupes actifs ou inactifs placés à la suite les uns des autres dans des tubes séparés. Ces épreuves, que M. Chevreul dit aujourd'hui qu'il faudroit faire (i), je les ai faites et publiées ckpuis seize ans dans les mémoires de l'Académie; j'ai même manqué de perdre alors la vie dans une expérience par laquelle j'ai conslaté que l'essence de térébenthine conserve sa faculté rotatoire à l'état de vapeur en mouvement.

J'avois établi toutes ces lois dès j 8 18 (2); et depuis on n'y avoit rien ajouté. Enfin un examen plus approfondi de ces mêmes lois, joint à une sensibilité beaucoup plus grande dans les appareils, me fournirent des indices de la faculté rotatoire infiniment plus délicats que ceux dont j'avois fait jusqu'alors usage ; et je parvins ainsi, il y a deux ans, à découvrir cette propriété dans une foule de substances d'origine organique je n'avois pas précédemment soupçonné qu'elle existât. Je repris alors, avec de nouveaux soins, toutes les expériences qui dévoient servir de base pour en constater les détails; et j'accompagnai ces résultats des formules nécessaires pour en déduire des conséquences comparables, en établissant, pour chaque substance, composée ou simple, ce que j'appelle son pouvoir de rotation moléculaire actuel, qui est la déviation angulaire qu'elle exerceroit sur le plan de polarisation d'un certain rayon simple, avec une épaisseur d'un millimètre, et une densité hypothétique égale à l'unité. Quoique le volume de l'Académie ce travail est inséré, n'ait pas encore paru dans le public, j'en ai remis, depuis plus d'un an, des exemplaires imprimés a plusieurs chimistes , tant françois qu'étrangers, et il a servi de fondement à toutes mes recherches subséquentes. Car il ne m'a fallu depuis qu'appliquer les mêmes méthodes et les mêmes formules aux expériences di- verses que j'ai entreprises, en étendant seulement ou fortifiant leur usage par les nouveaux procédés additionnels que le développement des recherches exigeoit ou suggérait ; de sorte que, pour dissiper les différentes objections que M. Chevreul

(1) Rapport sur l'amidon , chap. V, § 72, Annales, page 266.

^2) Voyez le volume des Mémoires de l'Académie des Seiet.ces, pour l'armée 181*.

AUX RECHERCHES DE CHIMIE. 5o5

m'oppose, du moins celles que je crois avoir bien comprises, je n'aurai presque qu'à citer les résultats qui y repondent, et qui sont déjà publiés dans ces Annales mêmes.

Mais d'abord je simplifierai beaucoup cette discussion , en déclarant que je n'ai nulle intention de suivre M. Chevreul dans l'article le plus étendu de sa dis- sertation , celui il examine ce quon peut dire contre l'importaitice du caractère optique dans In définition des espèces chimiques. Ne l'ayant jamais proposé pour un pareil usage, je n'ai pas à le défendre sur ce point. Je le dois d'autant moins, qu'à mes yeux, aucun caractère, pris isolément, ne sauroit suffire pour définir, je ne dis pas seulement une espèce chimique en général , mais une substance indivi- duellement unique. De telles définitions ne sont, selon moi , et ne peuvent être, que l'expression de notre ignorance ou, si l'on veut, de notre savoir actuels. On a essayé de classer les corps naturels solides par la cristallisation. On en a trouvé de rigoureu- sement isomorphes, par exemple ceux qui cristallisent en cube ou en octaèdre régu- lier prouvés tels parla symétrie complète de leurs dérivations. On a voulu préférer la composition chimique : on a découvert des corps exactement isomériques. Ces deux exemples doivent suffire pour nous avertir que la définition ces corps doit s'établir sur la réunion des caractères observables que chacun d'eux possède; et encore cette définition n'est jamais que provisoire, puisqu'on peut demain décou- vrir un autre système de particules matérielles auquel tout ce premier ensemble de propriétés sera commun. Le caractère tiré de la polarisation circulaire n'est donc, ne peut é:re, qu'un élément de plus, une nouvelle condition de l'état moléculaire actuel des systèmes matériels, soit simples, soit composés, dans lesquels il existe; et j'ai positivement dit et répété dans les Annales d'Histoire naturelle que c'étoit ainsi que je l'envisageois (i). D'après cela j'ai naturellement l'aider, dans les applica- tions, par tous les moyens auxiliaires qui pouvoient s'y joindre; et ainsi M. Chevreul n'avoit pas besoin de dire, comme il fait p. 3oo, que, démon aveu, de £ aveu de M. Mot, quand on a du sucre de canne et du sucre de fécule mêlés ensemble dans une même solution, il faut, pour les discerner, recourir à la fermentation alcoholiquc, ou à l'action des acides convenablement réglée , afin de changer la somme des deux rotations en une différence. Il auroit dire que l'emploi de ces procédés auxiliaires étoit ma pratique constante et un de mes principes formellement exprimé.

(l) Voyez le Mémoire sur les variations lentes ou soudaines qui s'opèrent dans plusieurs com- binaisons organiques. Noue. Annales du Afuiéum d'Histoire naturelle, tome II , page 33S. Ibid. , tome III, page 48, sur l'application de la polarisation circulaire à l'analyse de la vége'- tion des graminées.

Annales du Muséum, t. III, 3' série. 65

5o6 sur l'application des lois de la polarisation circulaire

La question métaphysique relative aux espèces e'tant écartée, je viens aux autres objections de M. Clievreul. Les trois premières qu'il appelle (a) (b) (c) consis- tent à demander comment, quand on observe une déviation vers la gauche, on peut reconnoitre immédiatement si elle appartient à de la gomme ou à du sucre de raisin non solidifié, ou à un mélange de ces deux substances puisqu'elle leur est commune; et de même, quand on observe une déviation vers la droite, comment on peut discerner immédiatement si elle est produite par de la dextrine ou du sucre d'amidon. A prendre ces questions dans le sens positif de leur application expéri- mentale, elles ne sont pas aujourd'hui à foire, dans l'état se trouve la chimie op- tique; car non seulement les conditions particulières qu'elles posent, mais une foule d'autres analogues et plus difficiles, sont depuis long-temps résolues dans mes recher- ches sur la végétation, la spécialité de fonctions des divers organes, incessamment modifiée par le progrès de la vie, réalisoitdes mélanges bien autrement compliqués que ceux que M. Clievreul me propose. Ne devant pas supposer qu'il ignoreces résultats, qui ont été publiés dans les Annales, etencore moins qu'il voulût les dissimuler sciem- ment, il faut , par nécessité, que j'arrive à voir dans les difficultés qu'il m'oppose , quel- que sens abstrait, indépendant des applications réelles que j'ai faites; et un mot que je viens d'écrire, le mot immédiatement, me suggère un soupçon à cet égard. Dans le titre de mon premier mémoire sur le sucre de raisin liquide, mémoire suivi depuis par beaucoup d'autres applications plus étendues de mes méthodes , j'ai dit qu'à l'aide du caractère tiré de la polarisation circulaire, on pouvoit reconnoitre immédiatement les sucs des fruits qui pouvoient donner du sucre analogue à celui de la canne , et ceux dont on ne pouvoit attendre que du sucre de raisin. En effet tous les sucs de nos climats desquels on a jusqu'ici extrait du sucre de canne, ceux de betterave , de panais, de carotte, de guimauve, m'avoient présenté la rotation à droite; tandis que tous ceux qui donnent seulement du sucre de raisin, présentoient invariable- ment la rotation à gauche; ainsi, par le mot immédiatement , je voulois dire tout de suite, à t instant même, et en effet, dans ces premières observations, je n'avois pas cherché encore d'autres moyens de distinguer les deux sortes de sucres dont il s'agit, n'ayant pas eu encore, à cette époque, l'occasion de les rencontrer naturellement mélangés au point de dissimuler ou d'intervertir leur rotation propre. Or, si c'est ce mot immédiatement qui a choqué M. Chevreul, comme exprimant de ma part la prétention d'employer uniquement le caractère optique, à l'exception de tout autre, et particulièrement des moyens chimiques, je lui représenterai queje n'ai jamais agi de manière à justifier cette interprétation. Car, même dans mon premier mémoire fondamental , lu à l'Académie, le 5 octobre i832,j'avois déterminé les rotations opposées des deux principes cristallisable et incristallisable du miel , après les avoir désunis à l'aide de l'alcohol ; et je n'ai jamais manqué depuis de rechercher tous les

AUX RECHERCHES DE CHIMIE. 507

secours que la chimie pouvoit me fournir. Toutefois, je le répète, c'est avec beaucoup d'hésitation que j'atti ibuerois à M. Clievreul de s'être attaché ainsi à une difficulté qui nie seinhleroil pin enient grammaticale; car, si telle eût été sa pensée, il n'auroit pas pu, sans une iiipisliee dont je le crois incapable, reproduire, comme il l'a fait, ces premières expressions, sans ajouter (pie toutes mes recherches postérieurement publiée-, démentent matériellement l'idée d'exclusion que cette interprétation m'at- tribueroh; et que nu nie j'ai formellement exprimé le principe contraire nu com- mencement de mon mémoire sur l'analyse de la végétation dans les graminées, comme chacun peut le vérifier aisément. Au reste, il sera du moins bien établi par la discussion précédente, que ni moi qui ai inventé et appliqué le procédé optique, ni M. Clievreul qui l'examine, nous ne sommes d'avis qu'on doive l'isoler des caractères chimiques qui peuvent aider ses applications. C'est là, je crois, le seul point scientifique qui ait ici quelque intérêt.

J'arrive à la dernière objection de M. Clievreul, l'objection (d), laquelle est énoncée en ces termes : Difficulté d'apprécier la quantité d'un principe actif ([après la densité du liquide qui le tient en solution. Il m'est impossible de comprendre comment, ni sous quel rapport, cette objection s'applique à mes formules, ou aux résultats que j'en ai déduits. Cependant c'est bien positivement son sens intentionnel; car, dans le développement qu'il en donne , en mentionnant la nécessité de reconnoître la proportion de la substance active dans le dissolvant pour prononcer sur sa nature spécifique, M. Clievreul se demande (page 3io) comment on reconnoitra cette proportion; et il ajoute: « c'est, suivant M. Biot, en prenant la densité des liqueurs, » moyen qui lui semble, avec raison, d'un usage difficile, et il auroit pu ajouter, fort inexact. Mais il y a ici, de la part de M Clievreul, quelque méprise, certainement involontaire; car je n'ai ni proposé, ni employé rien de pareil ; et mes formules sont pour répondre. Il est vrai que la densité des solutions observées y entre , comme elle entre aussi dans la détermination d'une foule d'autres résultats physiques, par exemple dans le calcul du pouvoir réfringent, et des forces capil- laires ; quoique assurément on n'ait jamais dit que ces phénomènes s'apprécient ou se mesurent par la densité. De même, dans les phénomènes de la polarisation circu- laire, il existe, pour chaque substance active, une relation nécessaire, mathématique, entre son pouvoir de rotation moléculaire, l'épaisseur à travers laquelle on l'observe, soit isolée, soit en solution; la déviation angulaire qu'elle produit sur le plan de polarisation d'un rayon simple de nature donnée; et enfin la densité actuelle de la solution la substance existe, ainsi que sa proportion pondérale dans cette solu- tion (i). De ces cinq éléments, quatre étant donnés, le cinquième se déduit par la

(i) >*on seulement la relation mathématique dont je parle est établie dans mon Mémoire du

5o8 sur l'application des lois de la polarisation circulaire

nécessité de la relation mathématique; et, si ce cinquième inconnu est, par exemple, la proportion pondérale de la substance active, on l'obtiendra ainsi en effet par le calcul, dans lequel la densité entrera comme un des éléments. Mais ce ne sera pas d'après cette densité, ou du moins d'après elle seule qu'on appréciera la proportion. Il est même évident, par les formules, que, dans les solutions aqueuses très étendues, dont la densité diffère conséquemment très peu de l'unité, cet élément ne conserve presque aucune influence sur la détermination de la proportion pondérale; parce- qu'il n'y affecte que des décimales d'un ordre très éloigné. Par exemple, quand |e dis, comme je puis le dire, qu'à l'aide des appareils que j'emploie maintenant, on peut rendre immédiatement sensible, et apprécier, la présence de deux millièmes, en poids, de sucre de canne, ou d'un millième de dextrine , dans une solution aqueuse, ce n'est certes pas d'après la densité, que l'on obtiendrait de semblables résultats. Car, à des degrés de dilution pareils, les densités des solutions diffèrent si peu de l'unité, qu'on peut au contraire se dispenser tout-à-fait de les observer, et y substituer l'unité même, sans que les "proportions pondérales des substances en soient affectées d'une manière observable. D'après cela, il ne faut pas m'attribuer d'apprécier la proportion pondérale par la densité. Cela ne m'appartient en aucune manière; et cette supposition donnerait une idée très fausse de mes procédés.

Après avoir ainsi discuté ce que M. Cbevreul trouve que l'on peut dire contre Pimportance du caractère optique tiré de ta polarisation circulaire, j'avois eu l'in- tention de le suivre dans l'appréciation de l'utilité dont il peut être. Mais cette appré- ciation étant relative aux vues de chacun , sans gêner celles des autres, il n'y anroit aucun profit pour la science à la débattre. Les personnes qui travaillent en ce moment à lier par des rapports rationnels les innombrables transformations aux- quelles la chimie organique donne naissance, sentiront aisément que le caractère spécialement moléculaire du pouvoir de rotation optique, assigne des conditions nouvelles auxquell?s il faudra nécessairement satisfaire en choisissant les groupes de combinaisons atomiques qui représentent les produits composés. J'ai cru servir la science en donnant moi-même ici l'exposition précise de ce caractère, dont la dissertation de M. Chevreul m'a paru présenter involontairement une idée très inexacte qui pourroit en retarder les applications. Ce devoir accompli , je l'aban- donne au jugement des expérimentateurs.

Paris, le i4 décembre r8.'!4.

5 novembre (832, imprimé parmi ceux de l'Académie; mais elle se trouve encore rappelée dans le même Mémoire sur le sucre de raisin, qui a servi spécialement de texte à la dissertation de M. Chevreul. Voyez les Nouvelles Annales du Muséum, tome H , page 97, en note. Le tableau iiuinérif|ue, qui se trouve dans la page suivante, est mathématiquement déduit de cette relation.

BIBLIOTHEQUE

DU

MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARTS.

Liste des dons faits à la Bibliothèque du Muséum d'Histoire naturelle , pendant l'Année 1 834-

La Bibliothèque du Muséum, exclusivement consacrée aux livres qui intéressent l'histoire naturelle, a un double but : 1" relui de compléter, avec les cours et les col- lections, les moyens d'étude offerts au public pour cette branche des connoissances humaines; de fournir aux professeurs et aux naturalistes employés sous eux les éléments nécessaires de leurs travaux pour l'enseignement, pourles publications scien- tifiques, et sur-tout pour la détermination de tous les objets vivants ou morts qui entrent dans les collections. C'est donc une de ces bibliothèques spéciales dont on a enfin reconnu et proclamé généralement la nécessité, et qu'il seroit possible et en même temps si important de compléter, de manière que l'étude y trouvât au besoin et de suite tout ce qui peut l'éclairer sur un sujet qui l'occupe, l'ouvrage de luxe le plus considérable comme la thèse la plus courte. Par malheur, les ouvrages d'histoire naturelle, les planches jouent un si grand rôle, sont souvent d'un prix fort élevé, et les fonds que nous pouvons consacrer à leur acquisition sont encore loin d'arriver au niveau des besoins. On a pu cependant les augmenter progressi- vement depuis quelques années et combler un grand nombre de lacunes. Le magni- fique don d'une partie de la bibliothèque de M. Cuvier, celle qui concernait l'his- toire naturelle et en formoit par conséquent le fonds le plus précieux, est venu soudain augmenter la nôtre de près d'un tiers.

La liste que nous publions aujourd'hui prouvera que le gouvernement continue à lui donner d'autres gages de sa protection, et que les dons des particuliers con- tribuent aussi à l'enrichir; mais nous croyons que l'intérêt de la science nous auto- rise à provoquer de plus en plus leur générosité, et à faire un appel au monde sa- vant entier, pour qu'il veuille bien nous continuer et multiplier ces preuves de son bienveillant intérêt. Nous savons que les naturalistes peuvent rarement offrir les ouvrages dispendieux qu'ils publient; mais ceux qui sont peu considérables, et que, pour cette cause même, la librairie néglige en général de faire circuler, les mé- moires, les dissertations ou notices séparées, quelquefois bornées à quelques pages, souvent tirées à un très petit nombre d'exemplaires et n'existant même pas dans le commerce : telles sont les œuvres que nous osons réclamer de leurs auteurs. C'est en vain ordinairement qu'on les cherche dans les bibliothèques publiques : ou elles n'y existent pas le plus souvent , ou elles s'y retrouvent avec beaucoup de difficulté, perdues entre des ouvrages plus volumineux. Dans notre bibliothèque spéciale, di- rigée et classée p ir des hommes spéciaux, tout est soumis à la rigueur des classifi- cations d'histoire naturelle, tout se retrouve sans peine et perte de temps. Déjà nos

5lO BIBLIOTHEQUE DU MUSÉUM D HISTOIRE NATURELLE.

efforts ont réuni de nombreuses brochures distribuées avec ordre dans des carions . et c'est sur-tout pour compléter cette collection d'une utilité incontestable que nous réclamons les secours fraternels de tous ceux qui aiment et cultivent nos études.

MÉMOIRES ET ACTES DES ACADEMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.

Institut de France. Mém. de l'Acad. rov. des Sciences (Savants étrangers. ) vol. 3. in-4". Paris. i833. Mém. de l'Acad. roy. des Inscript. et Belles - lettres, vol. i o. in - 4°- Paris. i834- Donné par l'Institut de France.

Nouvelles Annales du Muséum il'Hist. naturelle «le Paris. 3' année, vol. 3. Ir% 2eet3epart. in-4°. Paris, i834- Muséum d'Hist. natur. tic Paris.

Me'raoires de la Soc. d'Hist. natur. de Palis. vol. 5. in-4°. Paris. 1 834- ^oc- '^es Sciences naturelles île France.

Bulletin de la Soc. Géologiq de France, vol. 4 et 5. (Trav. de i833 -34, et bist, des progrès de laGéolo;jie pend, l'ann. lS33.) 2 vol.in-8°. Paris. l833-34. Soc. Géologique de France

Mém. de la Soc. Géologiq. de France, vol. 1. 1" et 2' part. in-4°. Paris. 1 833- 34- Soc. Géo- logique de France.

Mém. de l'Acad.roy. de Médecine (de Paris.) vol. 3. i" et 2e part. in-4°- Paris. l834- Minist. de l'Inslr. publique.

Mém. de la Soc. Roy. et centrale dAgricult. de Paris, vol. 40. (i833.) in-8°. Paris. 1834.— Soc. roy. et centr. d'Agriculture.

Mém. de la Soc. de Physique et d'Hist. natu- relle de Genève, vol. 6. 2 e part. in-4°- Genève, i834- Soc. de Physiq. et d'Hist. naturelle de Genève.

Transactions of the Linnean Society o( Lon- ilon. vol. 17, i" part. in-4". London. i834-

Soc. Linn. de Londres.

Transactions of the Zoological society of London. vol. 1, 1" et 2' part. in-4°. London. 1 833-34- Soc. Zoologiq. de Londres.

Transactions of the Ilorticultural Society of London. 2e série, vol. 1, part. 5et 6. in-4°.Lond. 1 833-34- Soc. Horticult. de Londres.

Transactions of the American Philosophieal society. vol. ]4, part. 4- in-4". Philadelpliia,i 833.

Soc. Pliitosopli. américaine de Philadelphie. Journal of theAcad. ofScienc. natural of Phi-

ladelphia. vol. 6. in-8°. Philadelphia , 1827-29.

Acad. des Se. natur. de Philadelphie. Transactions of the Geological society of Pcnn-

sylvtmia. vol. i,part. 1". in-8". Philadelph. 1834.

Soc.Géolog.de Pensylvanie.

Memorias de la Inslitucion Agronoma de la

Hahana, par I). Ramon de la Sagra. Iiv. I et 2. in-8°.La Havane, i834. M. Ramon de la Sagra.

JOURNAUX SCIENTIFIQUES.

Annales des Mines. 3' série, vol. 5 et6. 2 vol. in-8". Paris, 1 834- Administ. des mines.

Journal de Chimie médicale , de Pharm. et de Toxicologie, vol. 10 , in - 8°. Paris , 1 8 3 4 -

Soc. du Journal.

Annales Marit. et Coloniales. 3 vol. in-8". Paris. 1 834- Minist- delà Marine.

Journal des Savants.vol. 1 8. in-4°. Paris(l 834)-

Minist. de la Justice.

HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE,

M.DelaFosse. Précis élément. d'Hist. natu" relie, 2' édit. 2 vol. in- 1 2. Paris. 1 833. L'auteur-

M. De la Pylaie. Notice sur les ilesCrozeti situées dans l'hémisphère austral. (Considérées sous les tarp. topograph.,botaniq. et zoologiq.) in-8 ".Bennes, i833. L'auteur.

PHYSIQUE.

M. PoniLLET. Élém. de Physiq. expériment. et de Météorologie, 2' édit. 2 vol. in-8". en 4 lom. Paris, i832. Minist.de ilnstr. publique.

CHIMIE.

Bibliothèque du Chimiste , publiée par M. Longchamp , vol. 7, 1" livr. in-8°. Paris , 1 834-

Minist. de l'Instr. publique. Gcerin-Varrï. Mémoire sur les Gommes

(Arabine, Cérasine et Bassorine). in-8". l832.

L'auteur.

M. Gcér'.n-Varrï. Mém. sur deux produits naturels de la Végétation considéréscommedes Gommes [Amidine et Lichénide ). in-8°. 1 834- L'auteur.

M. GiîÉniN-VAr.nT.— Mém. sur l'Acide Malique artificiel de Schcele. in-8". 1 833. L'auteur.

('Extraits des Ann. de Chimie et de Physiq.) vol. 49i 5o et 52.

MINÉRALOGIE.

M. Focrnet. Becherches sur les Sulfures Métalliques, et aperçusur quelques résultats de leur traitement métallurgique. 2' thèse soute- nue à la faculté desScienc. de Paris, le îômars i833. in-8°. Paris, 1 833. (Ext. des Ann. des Mi- nes, i' série, vol. 4- 1 833. ) L'auteur.

BIBLIOTHEQUE DU MUSEUM u'iIISTOIUE NATURELLE.

M. Fovhnet. Notice sur les Minerais «le Plomb carbonate, noirs et blancs, in - 8°. Olermont, i83?. L'auteur.

M. FOORNET. Notice sur la Silice Gélati- neuse Je Ceyssat (Puy-de-Dôme ), et sur son emploi dans les arts. in-8°. Clermont, i83a. -L auteur*

M. FooRSET. Notice sur la Volziné, ou Oxisulfure de Zinc, de Rosiers près de Pontgi- baud ( Puy-de-Dôme). in-8". Clermont, l833. L'auteur.

(Ces trois notices extr. des Ann. Se. et Induit, de l Auvergne , vul. 5 et G. Clermont] i832-33.)

GÉOLOGIE.

MM. A. de.Lirive et F. Marcet. Quelques observ. del'hysiq. terrestre faites' Pregny) a l'occasion delà perforation d'un puits artésien, et relatives principalement à La température de- là terre. (Extr. des Mém. de lu Sue. de l'In s. , i d'Uist. natur. île Genève, vol. 6). ùi-.j". Genève, i8j'(- Les auteurs.

M. P. Meriak. Sur les Tremblem. déterre qui se sont fait sentir à Bâle, avec quelques re- marques sur le- tremblem. de terre en gi un. il. ( En allemand. ) in-4". li.de, 1 834- Lauteur.

M. S. Lea. Contributions of'Geology. (Mé- moires sur la formation tertiaire de YÀlubamà ; description des Coquilles fossiles1 du Marylknd et du New-Jersey, etc.) i vol. in-8". Philadel-

plua, l832. L'auteur.

M. E. Uobeut. Considérations Géologiques, relatives à la Médecine (dissertation inaugurale pour le Doctorat.) in-4". Paris, J 834- L'auteur.

M. Alb.de laMarsioua. Observât. Gêolpgiq. sur les iles Baléares (Majorque et Minorqitè ). (Extr. des Ment, de l'.lead. des sciences de Tu- rin, vol. 38.) in-4". Turin, I 834- L'auteur.

M. Élie nEBrABU;>NT. Faits pour servir à l'Histoire des Mont. Ignés île lOisans. (Extr. des Ann. des Mine-,. 3* série, vol. 5. in-8") Paris, I 834- L auteur.

M. Roz'et. Descr. Géolo;;. de la partie mérid. de la chaîne des Vosges, avec coupes, in-8". et carte g'éolog. in-fol. Paris, 1 834- L'auteur»

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PALÉONTOLOGIE.

M. J. DE Chhistol. Recherches sur les grandes espèces de Rhinocéros fossiles. in-/j0. -Montpellier, j 834- L auteur.

M. Broeighiart (Adolphe). Histoire des Vé-

;;i i.nix fossiles ou Recherches botaniques «t géologiques sur les vi gétaux renfermés dans les diverses couches du globe, vol. i, g' liv. in-4". i83.j. Minist. de l'Inst. publique.

BOTANIQUE.

M. R. Bhown. A brief account of mievosco- pical observations (18*7-1829) onthe particles

COntained in die pollen of plants; and on tlie

general existence ofactive molécules i );•'""

and innrg.inic liudies, ih-8°. Liuid. 1828 et 1820. L'auteur.

M. R. RluiWN. Some observations on tbe natural l.inuly oi pi. mis called COMPOSITE. (Ext. des Trans. of I.inn. soc. ofLond. vol. 12.) in-j . Lond. 1817. /.'auteur.

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M. A. L. Fée. Note sur 3 espèces daSphée- 1-in exotiques , in-8". Strasb. 1 834- L'auteur.

M. Perrottet. Mém. sur la ouït, des indi- golèrcs-tioctnriaux et sur la fabrication de l'in- digo , in-8". Paris. i83a. L'auteur.

M. l'iiHiuii iet. Obs. sur le Morus multi- caulis et sur une nouv. esp. voisine : Morus iu- termediu. (Ext. des Arch. de Rot. vol. 1) in-8°. Paris. i833. L'auteur.

M. Van Hall. Flora Batava, ou descr. et fig. des plantes dclaNeerlande,liv. 97-99,111-4". Amst. i833-t834- L'auteur.

-MM. Dijarwn , F. Derodet et Odart. Flore compl. d' Indre-et-Loire , pulil. par la Soe. d'Agr. Se. et Bell.-Lett. de Tours, prie, d'une inlroil. à l'élude de la botanique , I vol. in-8" 'l'ouïs, 1 833. Les auteurs.

M. Jaume Saint-Hilaire. Flore et Pomone françaises, in-fol. liv. 62-66, Paris. 1 834- Minist. de l'fnst. pùbl.

M. Perrottet. Catalogue des plantes intro- duites dans les colonies françaises de Mascarei- gne et de Cayenne, etc. rapportées vivantes des mers d'Asie et de la Guyane au Jardin des Plantes, à Paris. (Ext. des Mém. soe. Linn. de Pu- ris , vol. 3. jiu-8". Paris. 1 8 a 4 - L'auteur.

11. Cassini. Opuscules jibyt illogiques, vol. 3, in-8". Paris. 1 834 (Contenant un Résume de la Synanthérologie et aès Leïtrés élémentaires sur la Botanique.) Madame Cassini.

Laciienai. et VVolleb. Observationes bo- tanieo-mediiie. in-4". Basilex, '77^. M. de Jussieu.

5 13 BIBLIOTHÈQUE DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE

ANATOMIE HUMAINE ET COMPARÉE.

MM. Bocroery et Jacob. Traité complet île l'Anatomie Je l'homme. Liv. IO-22. in-folio, vol. 1-3. Paris . 1 832-34- Les auteurs.

M. Cruveilhier. Anatomie pathologique du corps humain, in-folio. Liv. i8et 19. Paris, 1 833-34. Ministère de l Instruction publique.

M. Velpeau. Embryologie ou Ovologie humaine, contenant l'Histoire descriptive et ico- nographique de l'oeuf humain, in-folio. Paris, iS33. Minist. de l'Instruc. publique.

M. Serres. Essai sur l'anat. et la physiol. des dents, ou nouvelle théorie de la dentition. I vo1.in-8°. Paris, 1817. L'auteur.

M. Geoffiioï-Saist-IIilaire (Et.). Frag- ments sur la structure et les usages des glande» mamellaires des Cétacés, in -8°. Paris, 1 834- ( Réunion des mémoires et notices communi- qués à l'Institut en [ 833 et 1 834 sur ce sujet)

L'auteur.

Idem. Lettre à M. Obeuf, chirurgien de la marine. ( Instruction sur des observations à re- cueillir relativement à l'organisation des Cétacés, et en particulier à leur mode d'allaitement).in-8", 16 p. autographiées. Paris, 1 834- L'auteur.

Idem. Deux Mém. sur les Monotrémes, classe composée des geores Ornithorynque et Echidné, suivis de la traduction française du Mém. de M. Oiuen sur V Ornithorynque. (Ext. des Etudes progressives d'un naturaliste, vol. I. ire part. in-4°. Paris. 1 834- L'auteur.

MM. Lai'rili.ard, Valenciennes et Pentlaxd.

Catalogue de la galerie d'anat. compar. du Mus. d'hist. nat. (Ext. des Nonv. Ann.du Mus.) in-4°. Paris. 1 833. Madame Cuvier.

M. R. Owen. Descriptive and illnstrated Ca- talogue of the physiological séries of compara- tive anatomy, contained in the Muséum of the royal Collège of surgeons in Lond. vol. 1 et 2. in-4°. i833-i834. Collège royal des chinir- qiens de Londres.

ZOOLOGIE.

ZOOLOGIE GÉNÉRALE.

M. C. L. Bonaparte. Saggio di una dis-

tribuzione metodica degli animali vertebrati a

sangue caldo, e sangue f'reddo. in-8". Roma, j 83 1

et i832. L'auteur.

M. Lessos. Illustrations de Zoologie. Liv. r 3 et 1 4 , in-4°. Paris , 1 833-34- Ministère de l'instruction publique.

M. GEOFFROY-SAINT-HlLAIRE(lsid.). Études

zoologiques, comprenant l'histoire et la des- cription d'un grand nombre d'animaux récem- ment découverts, et des observations nouvelles sur plusieurs genres déjà connus. 2e liv. in-8°.

Paris, l834. ( Ext. du Magasin de zoologie de F. E. Guéris. ) L'auteur.

MAMMIFÈRES. MM. Et.GEOFFROÏ-SAIST-HlI.AIREetF. CUVIER.

Histoire naturelle des Mammifères. 2e édit. Liv. 14-17. in- 4"- Paris. 1 833-34- Ministère de [Instruction publique.

OISEAUX.

M. Werner. Atlas des Oiseaux d'Europe. Liv. 29 et 3o. in-8°. Paris, 1 834- L'auteur.

MM. Temmisck et Laugier. Oiseaux colo- riés. Liv. 92. in-fol. Paris, ï 834- Les auteurs.

M. Audubon ( J. J. ). The Birds of America. Liv. 34 à 39. in-fol. gr. atlas. London, 1 833-34.

Minist. de CInst. publique.

M. C. L. Bonaparte. Specchio eompara- tivo délie Ornitologie di Roma e di Philadelphia. (Ext. du Nuovo giornale de' Lelterati. ) in-8°. Pisa, 1827. L'auteur.

Idem. Descript. d'una Nuova specie d'Oc- cello dell' isola di Cuba : Ramphocelus Passe- rinii. BoNAP.(Ext. de l' Antologia, i3o.)in-8°. Florence, i83i. L'auteur.

M. de la Mahmora (Alb). Détermination et description des différences d'âge de X Aigle Bonelli(fulco Bonelli) Temm. ( Ext. des Mém. de l'Acad. royale des se. de Turin, vol. 37. ) in-4°. Turin , 1 833- L'auteur. REPTILES.

MM. DcmÉril et BiBnON. Erpétologie générale, ou Histoire naturelle et complète des Reptiles. (Suites à Buffon. Ed. Roret.) vol. 1. in-8° et atlas. Paris, 1 834- Les auteuis.

M. Cocteau (Th.). Notice sur le genre Gerrhosaurus et sur deux espèces qui s'y rap- portent. (Ext. du Magasin de zoologie de F. E. Guéuin.) in-8°. Paris, 834- L'auteur. MOLLUSQUES.

M. de FÉiiussAC. Histoire naturelle géné- rale et particulière des Mollusques terrestres et fluviatiles, etc., liv. 22-26. in-iol., Paris. i832 et 1 833. Minist. de Fins.tr. publique.

gênerai et Icono- s, liv. 1-6, conte- genres : Margi-

M. L. Kiexer. Species graphie des Coquilles vivante nant les Monographies de; nelle , Tornatelle , Thracie et Buccin. Grand in-4°. Paris. I 834 L'auteur.

M. nE Blainville. Disposition méthodique des espèces récentes et fossiles des genres Pour- pre , Hicinule, Licorne et Concholepas , de La- marck , et Description des espèces nouvelles ou peu connues faisant partie de la collection du Muséum d'hist. natur. de Paris. (Extr. des Nouv. Ami. du Muséum, vol. 1.) in-4°. Paris. i832. L'auteur.

BIBLIOTHEQUE DU MUSEUM DHISTOIRE NATURELLE.

MM. Rang et Cailladd. Mémoire sur le genre Ethérie, et description de son animal: EtheriaCaillaudii . Rang. ( l:\tr. des.Arouv, Ann. du Muséum, vol. j. ) in - j '. Paris, i >S 3 4 Les auteurs.

ANNÉI.IDF.S.

MM. Audouin et Edwards (Milne). Classifica- tion des Annélides ri description de celles qui jia- lritcut les entes de France. 2*-- vol. des Recherches pour servir à f Histoire naturelle du littoral </e la France, ou Recueil de mémoires sur l'anatomie, lu physiologie, la classification et les moeurs des animaux de nos côtes, iu-8". Paris. i83.j- (Extr. des Ami. des Se. natur., ilr série , vol. 27-30, i832-i833.) Les uui un.

CRUSTACÉS.

M. Edwards (Milne). Histoire naturelle îles Crustacés, comprenant l'anatomie, la phy- siologie et la classification de ces animaux. (Par- tie (les Suites à BuFFON, edit. lin i et.) vol. I, in-o°

et atlas. Paris. 1 834- Uaùfëiir.

M. Roussel 1»:: Vatjzème. Mém. sur le Cia- mus Ccti. Latk. (Ctust. parasite île la Haleine), in-8°. Paris. l83.|. L'auteur.

M. Roussel de Vauzème. Description du Cetochilus australisi nouveau Retire de crustacé branchiopode , dont se nourrissent les Baleines. (Extraits des Ann. des Se. nutur. 2P série ( Zoo- logie) , t vol. in-8". Paris. 1 834- L'auteur.

AU ANE IDES. M. Walckenaep.. Mémoire sur une nouvelle classification des Aranéides. (Ext. du 2" vol. des Ann. de la soc. Kntomolog. de France.) in-8". Paris. 1 833. L'auteur.

I5SECTES.

MM. De.iea> et Roisduval. Iconographie et histoire naturelle des Coléoptères d'Europe , vol. 1, 2 et 3; in-8°. Paris. 1 833-34- Minist. de l'Inst. publ.

M. Li'cas. llist. naturelle des Lépidoptères ou Papillons d'Europe, vol. 1 , liv. i-g. in-8°. Paris j 1 833-34- L'auteur.

M. Stf.ve.xs (J.-C.). A catalogue of the extensive and valuable collection of liiuisli et foreigj) Insects ; ot* tlie late éd. Hardy H.wvonTH ; in-8°. Lond. , 1 834- L'auteur. ZOOPHYTES.

M. Roussel de Vabzème. Note sur VOdon- tobius ceti , de l'or lu- de-, intestinaux cavitaires observé sur les fanons de la Baleine) ; in-8°. Paris. 1834. L'auteur.

M. Roussel de Vadzème. Note sur des polypes que l'on trouve sur les fanons des Baleines [Pirolina ceti), iu-8" Paris. 1 834-

.-Imiales du Muséum, t. III, 3' série.

( Extraits des Ann. d< s Se. natur., ■>' série (Zoo- logie), 1" vol. in-8°. Paris*. 1 834- L'unie, 1,.

HYGIÈNE MÉDICALE. M. Fovii.LE (Achille). Influence des Vête- ments sur nos or.;; a nés : Déformation du < r .mm résultant de la méthode plus générale de cou- vrir la tête des entants. 1 vol. iu-8". Palis. :83 j.

Minist. de l'Instr. publique.

M. Roussel de Vauzbme. Influence de la Pomme de terre sur la santé dés équipages em- ployés à la pêche delà Baleine. (Extr, des Ann. dllyij. publ. vol. 1 i.)in-8 ". Paris, 1 83j. Hau- teur.

GÉOGRAPHIE ET VOYAGES.

Nouv. Carte d<- la France, feuilles 1-24. in-fol, atlas. Paris, i832-3j. Minist de la Guerre.

Expédition scicntnôùe Morte. 1" part. (Sciences.) liv. 29 et 3o. in-4' et in-fol. Paris. I 834- Minist. de I Intérieur.

Même ouvrage, ■■' part, f Beaux-jirts.) liv. 3, 4 et 5 du vol. 2. in-fol. Paris. 1 834- Minist. de ilnstr. publ.

Voyage amour du Monde sur les Corvettes YVriiiiie et la Physicienne , pendant les années 1 81 "-i 820, sous le commandement de M. L. de Freycisei. Part. Historique par M. de Fri v- cinet liv. 21 et 22. in-fol. J 833-34- Minist. de l'Intérieur»

Voyagé autour du Monde sur la corvette la Coquille, de 1822 à 25, sou» les ordre- de M. Li - perhet. —Part. Botanique par M. Ad. Bron- gniart. liv. 14, toet i(i. in-fol. Paris, i833 et 34-

Minist. de la Marine.

Voyage autour du Monde de la corvette I As- trolabe, sous le command. de M. Dt mont-Dur- ville, de 1826 à 1829. Part. Zooloijique par MM. Qi'ov et Gatmard. liv. a'5 a 28. in-fol. Paris, 1 834- Minist. de la Marine.

Voyage aux Indes Orientales, par le nord de l'Europe, les provinces du Caucase, la Géor- gie, l'Arménie , la Perse, etc. , de 1825-29.

Part. Historique par M. BÉLANGER. Ii\ 8. in-8°. et atl. in-}". Pari,. 1 S34. Part. Bota- nique par M. P.Ki.AM.hn. liv. 1 -3. in-8". et atlas in-j". 1834. Minist. de V Intérieur.

L'Inde Française, avec, texte par M. E. Bm- NOUF. liv. 16 à 22. in-fol. 1 832.-1 833. Minist. de l' Intérieur.

Rapport» sur le» résultat, scient, du voyage de- M. D'Orhigny (Alcide) dans j'Amériqu mm - rîdioi aie, pendant les année-- i83l»-33 , faits à l'Acad.roy. desScicnc. di Paris, en avril. 18^4, i par MM. de Blainville , Zoôlog. ,, Brongniart ' (Bot.), Cordiei (Géolog.), et Savary (Géogr. phys. 1. (Ext. des Nouv. Ann. du Mus. vol. '!.) in-4°. Paris. 18.34. M. P'Orbigny.

5 1 4 BIBLIOTHÈQUE DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE

Prospectus du Voyage de M. D'Orbignï, in-4°. Paris, l834- M.D'Orbicjny.

M. Foktamkr Voyage en Orient, eutrep.

par ordre du gouvernement français (>83i et 1802. vol. 3. ( 1' Voyage en Anatolie. ) 1 vol. in-8". Paris, 1 834- L'auteur.

V. Jacqdemont. Correspondance avec sa fa

mille et plus, de ses amis, pendant son Voy. dans l'Inde, de 1828 à i832. 2 vol. in-8°. Paris, i833.

, chef-

, en re-

i833.

M. Jactjuemont père.

M. Perrottet. Voyage de St. -Louis lieu de la Colonie du Sénégal, a Podor montant le fleuve. ( i8î5.) in-8". Paris, L auteur.

M. Perrottet. Voyage de St-Louis du Sé- négal à la presqu'île du Cap-Vert, à Albreda sur la Gambie et à la rivière de Casnmance dans le pays des Feloups - Yola. in - 8'. Paris. i833.

(Extr. des Nouv. Ann. des Voyages.) vol. -,... 1 83..- 1 83 . . L'auteur.

M. Perrottet. Souvenirs d'un Voyage dans les mers du Sud. in-8°. Paris, t83o. (Extr. de la Bévue des Veux Mondes. ire série. )vol. 4-in-8'J. Paris, l83o. L'auteur.

STATISTIQUE.

Tableau général du Commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères pendant les années I 832 et 1 8 ?. 3 . 2 vol. grand in-4". Paris. iS33 et 1 834- L'Administration d es Voua)u?s.

BIOGRAPHIE.

Walckenaer. ViesdeplusieursPersonnages célèbres des temps anciens et modernes. 2 vol. in-8".Laon, l83o. L'auteur.

Donateurs pendant l 'Année 1 S3 4-

ACADEMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.

Institut. - Acad. roy. des Se. Acad. roy. des Inscr. et B.-L.

Société des Se. Nat. de France.

Soc. Géologique de France.

Soc. roy. et cent. d'Agi'. AeParis.

Soc. de Phys. et d'hist. nat. de Genève.

Soc. Linn. de Londres.

Soc. Zoo!, de Londres.

Coll. roy. des chirurg. de Londr.

Soc. d'Horticult. de Londres.

Soc. Pbil. améric. de Philadel- phie.

Acad. des Se. Natur. de Phila- delphie.

Soc. Géol. de Pensituanie.

Instit. Agion. de la Havane.

ADMINISTRATIONS.

4dm. du Mus. d'hist. natur. de Paris.

Ad m. des Mines.

Adm. îles Douanes.

Ministère de l'Instruction pu- blique.

Minist- (le l'Intérieur.

Minist. de la Marine.

Minist. de la Justice.

Minist. de la Guerre.

Sociétaires du/owin. de Ch. med.

MM.

Audouin, prof, au Mus. d'hist.

natur. Beaumont (Elic de) prof, d'hist.

natur. au Coll. de France. Bibron , aide natural. au Mus.

d'hist. natur. lîlainville (de), memb. de l'Inst.

prof, au Mus. d'hist. natur. Bonaparte (Ch. Lucien). Bourgery, doct.-méd. Rrown (Robert). Cassini (Mad. v* de ). Caillaud. Christol(J.de). Cocteau (Th.).

Delafosse, aide natur. au Mus. Derouct.

D'Orbigny (Alcide). Dubuisson. Dujardin (F.). Duméril, de l'Inst. , profess. au

Mus. d'hist. natur. Edwards (Milne) , prof, d'hist.

natur. Fée (A.). Fontanier. Fournet (J.), prof, de miner, et

de géol. à la facult. des Se.

de Lyon. Geoffroy St-Hilaire (Etienne),

de l'Inst., prof, au Mus. d'hist.

natur.

MM.

Geoffroy St-Hilaire (Isidore),

de l'Inst., aide natur.au Mus. Guérin-Vany. Jacob.

Jacquemont (père). Jussieu (Adr. de), de l'Inst.,

prof, au Mus. d'hist. natur. Kiener (Louis ) , aide natur. au

Mus. d'hist. natur. Lapilaye (de). Larive (Aug. de). Laugier. Lea(L). Lucas.

Marcet (F.). Marmora (Albert de la). Menait (P.). Mirbel, de l'Inst., prof, d hist.

natur. au Mus. d'hist natur. Odart.

Perrottet (S.). Ramon de la Sagra. Rang.

Robert (E.), doet.-méd. Roussel de Vauzème. Serres. Stevens. Teinniinck. Van Hall. Walckenaer. Werner.

TABLE

DES ARTICLES CONTENUS DANS LE TROISIÈME VOLUME

DES NOUVELLES ANNALES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE.

( 3' ANNÉE. l834. )

Noms des auteurs. ZOOLOGIE.

MM.

D'Okbigny Notice sur un nouveau genre de Cétacé des Pages

( Alcide ). rivières du centre de l'Amérique Méridio-

nale (Inia Boliviensis D'Orbigky). PI. 11° 3.... 28

L'Herminier,D'M. Mémoire sur le Guacliaro (Steatornis cari-

à la Guadeloupe, pensis Humboldt). PI. n" i5.... 3îi

De Blainville.. . . Anatomie des coquilles polythalames si- phonées récentes, pour éclaircir la struc- ture des espèces fossiles. ( Anatomie du Nautile flambé, du N. ombili-

quéetde la Spirute.) PI. n" 1 tt 2. 1

Rang et Caillaud. Mémoire sur le genre Ethérïe , et descrip- tion de son animal. PL 6 128

Kang Mémoire sur le genre Gnatodon, et descrip- tion de son animal (Gnatodon cuneatus Rang). PL 12.. . . 217

J. V. Audouin.. . . Observations sur un insecte qui passe une grande partie de sa vie sous la mer ( Blemus fulvescens ) 117

Charvet, D' M.. . Observations sur deux espèces du genre

;< Grenoble. Dracjonneau , qui habitent dans quelques eaux courantes des environs de Grenoble (Dracjonneau de Claix et D. de Bisset) 37

Jacobson Lettres à M. De Blainville ( fév. i834 ) sur le

Filaria medinensis. PL n* 5. 80 et 8?.

BOTANIQUE.

Dutrochet Observations sur les variations accidentelles

du mode suivant lequel les feuilles sont

distribuées sur les tiges des végétaux. PL n01 8— 11. 1 5c,

5 I 6 TABLE.

MM.

Di trochet Observations sur les Champignons en géné- ral, et description <\e YAgaricus Crispus. PI. 4 Sg

Brongxiart Note sur le Colocasia odora, et sur l'éléva-

( Adolphe). tion de température de ses fleurs. PI. 7 1 4&

Camressèdes Note sur deux genres nouveaux de la fa- mille des Sapixdacées. gen. Bridgesia, gen. Valenzuelia. Pl.n"' i3et 14. 23 1

Dec.aisne Herbarii Timorensis descriptio. Pl.n"' 16 21. 333

CHIMIE.

Chevreul Rapport fait à l'Académie Royale des Sciences de Paris,

sur le travail de M. Pelovjze , ayant pour titre: Mé- moire sur le Tannin, et sur les Arides galliquc, pyro- gatliqur , rtlagique et métagallique . ( fév. i834-) 201

C.HF.vREut Rapport sur plusieurs Mémoires présentés à l'Académie

Royale des Sciences de l'Institut de France, ayant pour

objet la Fécule amylacée ou Y Amidon.

Par MM. Guérin-Varry, Lassaigne, Payen et Persoz.

('834.) *39

Iîiot Sur l'application de la polarisation circulaire à l'analyse

de la végétation des Graminées 47

Chevrei l Examen d'un caractère optique à l'aide duquel on recon-

noît imxTiédiatement, suivant M. Riot, les sucs végé- taux qui peuvent donner du sucre analogue au sucre de canne, et ceux qui ne peuvent donnerquedu sucre semblable au sucre de raisin. 307

15iot Sur l'application des lois de la polarisation circulaire aux

recherches de Chimie. '

Réponse au Mémoire précédent 5o2

MÉLANGES. Rapports sur les résultats scientifiques du voyage de

M . A. d'OiiBiGNY dans l'Amérique du Sud , pendant les

années 1826 1833. Par MM. (Lus à l'Institut le 21 avril 1 834- )

De Dlainville. . . . Partie Zoologique 84

Brongniart (Ad.) Partie Botanique 99

Savary Partie Géographique io5

Cordier Partie Géologique 107

Liste des dons faits à la Ribliothéque du Muséum d'Histoire naturelle de

Paris, pendant l'année i83/| 509

FIN DE LA TABLE.

INDEX ALPHABETICUS.

A.

Abroma 108

Atmtilon Ki(i

Acacia lit

Acalypha 1 60

ACASTHACE.E 53

Achyranthes 41

Adenanthera 1 3a

Adenostemma... 85

Adianthum 21

.Egialitis /)5

•Egiceias 79

-Egicere.e Hiiil.

.Egle 112

.Erva 43

Agati i43

Aleurites 1 5y

Alsodeia 1 00

Alstonia 5o

Alysicarpus i4^

Amarasthace.e 43

Aniarantlius ibid.

Amaryllwee 36

Ammannia 125

Amorphophallus 38

Ampeluie.e 1 iG

Andiac hne 1 56

Andropogon 28

Anethum 02

Anisomeles 68

Anisonema 1 53

Anona g4

AsONACE.E ibid.

Anthistiria 28

Antidesma . 172

Aphanainixis 116

Apocvne.e 5o

Aigyrcia 61

Aristolochia /(O

AniSTOLOCHIE£ ibid.

Aroide.e : 38

Artocarpe.e 1 65

Artocarpus. . '. 169

Asclepiade* 49

asparagine.e 35

Asparagus ibid.

Aspidium 17

Asplenium . '9

Astragalus 142

AlRANTlACEE r III

Avenlioa 118

Aviccnnia 74

B.

Baccliaris 84

Bajiisttria ; 1 \

lîarleria 60

Bauliinia 137

bégonia 1 23

Begomace.e ibid.

BignoDÎa 53

BlGNOXIACE.t 52

Blumea 81

Bcehmeria 1 63

Boei liaavia 44

Bombace* 1 07

Bonnaya 4^

BORAGINE.E 66

Borassus 34

Bridelia 1 56

Broussonetia 164

Biucea 119

lîryonia 122

Buchnera 46

1 TNERIACE.E 107

c.

Cadaba 99

Cœsalpinia |34

Cajanus 1 47

Callicarpa 73

Calonyclion 62

Calophyllura 112

Calosanthes 5a

Calotropis 5o

Campanilace^ 79

Canarium 1 49

Canavalia l47

Canna 36

CakseiE ibid.

Capparidex 97

Capparis 98

Carica '24

Carissa 5?.

Caryopiiïlle* 101

Caryota 34

Casearia 100

Cassia . . 1 35

Gasuarina 17*2

Casuaribes ibid.

Celastiune* 1 5o

Celosia 44

Celtide.e 170

Cenchrns 24

Centotheca 27

Chailletia 1 5o

Chailletiace.e ibid,

Chasalia 90

ClIEKOPODES 4 2

Chloris 26

Cinnamomnm 4'

Cissus ' ' 6

INDEX ALPHABETICUS.

Citius

Clematis

Clerodendrum

Clitoria li

Clypea 95

Cocculus ibid.

Gocos 34

Codiamm , 5-

Coix 22

Coleus -„

Colubrina , 52

CoiUBRETACE/E , 2q

GoMPOSIT.E 80

COS VOLVCLACES g t

I I I 93

7'

Gonvolvulus. .

Cookia

Gorchorus . . .

Cordia

Crassocephalu

Crinum

Crolalaria . . '. f 3g

Grccifer.e „-

Cucumis 121

CcCURBITACEtë ibid.

65 1 12 1 10

67 85 36

Cupama . . . discuta . . . CyCADEjE. . .

Cycas

Cyraaria . . . Cynodon . . Cypf.racee. Cyperus . . .

u5 66

4o ibid.

7"

25

3o ibid.

Dactyloctenium 26

■■• 4>

Dais . Dalbergia . . .

Darea

Datura

Daucus

Davallia. . . . Deeringia . . . Dentella. . . . Desmochs;ta. Desmodium . Dicliptera. . . Diospvros. . . Diplazium . . Dischidia . . . Disemma . . . Dodonœa. . . Dracpena .... Dubreuilia. .

2.0

49 92 21

43 88

44 -44

55

78

'9 49

123

"4

35

161

78 85 67

Ebenaces

Eclipta

Ehretia

Elaeodendron ! 5„

Eleocharis 33

Elephantopus 81

Eleusine 26

Epicarpurus 1 - I

Epieharis 116

Epithema j5

Eql'isetacee 22

E([uiselu:n ibid.

Eranlhenium 56

Eriobotrya 1 3o

Eriochloa 22

Ery thrina 1 47

Eucalyptus 126

Eugenia 128

Euphorbia 160

El'l'HORBlACEffi i53

Excascaria 1 60

Fatoua 1 64

Fcrnelia 89

Ficus 1 65

Fimbristylis 33

Flemingia i44

Fleurya 162

Freycinetia 39

Fuirena 32

Garuga 149

Gelonium 1 56

Gendarussa 54

Geskeriaceœ 75

Gliuus 121

Glochidion 1 53

Glycine 141

Gomphrena 44

Gonotheca 89

GOODENOVlEi 8<l

Gossypium 1 o5

GnAMIKEJE 22

Grangeria 1 3o

Graptophyllum 54

Grewia 1 09

Grislea i?5

Guatteria g4

Guettarda 90

Guilandina 1 34

GOTTIFER/E 112

Gynandropsis 97

Gynoctodes 91

Gyrocarpus 42

H.

Harrisonia 1 20

Helicteres 1 07

Heritiera 108

Hernandia 4 '

IlERIN'ANniE.E ibid.

Hibiscus 102

Hippocratea 1 1 3

HlPl-OCRATtACEtf. Ma.

Hydrocotyle 93

Hypoestes 53

I.

Icica 1 49

Il.LIGERE« 42

Imperata 28

INDEX

Indignfera

InGa

Iponixa

Isrli;nmUln

Isolepsis

Ixora

J.

.latnbosa

Janipba

Jasmine.e

Jasminum

Jatropha

JusephiDia

Jostima

Jussioea

Jussicia

K.

Killingia

Kirganelia

Kleinhovia

L.

Lablab

Labiat.e

Laguncularia

Laportea

LiURINE.ï

Lawsonia

Laxmannia

Leea

LEGCMINOSœ

Leonurus

Lepidagathis

Leucas

Liparis

L.ORANTUACE.F.

Loranlhus

Lourea

Luffa

Lycopersicuin

Lycopodine.e

Lycopodium

Lygodium

LïTHRARlE.E

M.

Magsoliace.e

Mai.PICHIACE.E

Malva

Malvace.e

Mangifera

Mappa

Melaleuca

Melantbesa

Melhania

Melia

Meliace*

Melicocca

Menisi'Ebme*

Mesua

Mezoneurum

Miclielia

Millingtonia

ALPHABETICUS.

140

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(i3

29 3*

i57

76

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76

127

124

54

32

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68

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48

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95 1 12 i35

93

52

Mirabilis 44

Mollugo 101

Momordica 123

Monenteles 84

Morinda 90

Moringa l3o

Moschosma 69

Moulinsia n5

Mucuna >47

Murraya * 112

M\ Mllllll.l . .

MïOPORlNE.E . MïRTACE.E. .

N.

Nicotiana . Nomaphila. Nyctagime.e

O.

74

126

59

44 69

Ocymum

Olaciise/e 110

Olax ibid.

Oldenlandia 88

Olea 78

Oléines ibid.

Onagrabie.e 124

Onycbium 37

Ophioylossum 2 1

Oplismenus 24

Orchide-e ' 37

Oryza 2 3

OxALlDE.E Il8

P.

Pachyrhizus ifà

Pa;deria 91

Palme 34

Pandane.e 39

Panicuni . . . 22

Papaïace.e 124

Paritium <o5

Parkia i3i

Passiflores '23

Pavetla 9'

PEDALIKF..E 76

Pcmpbis 1^5

Pctroselinuni 92

Pbaibilis 61

Phyllantbus '55

Pbvsali

48

Pinardia 87

Piper '69

Pii'ERACE* 'bid.

PlTTOSPORE/F. 10'

Pisonia 4^

Platycerium 17

Pleciranthus 69

Pluchea 81

Pllmbagines 4 >

Phimbago '*«'•

Plumeria ->2

Poa 27

Pogonantherum

INDEX ALPHABETICUS.

Polanisia 98

Polagone.e 42

Polygonum ibicl.

Polypragmon 89

Polypodium 17

Pongamia 1 48

Poinciana 1 35

Pontederia 34

PONTEDERIE/E ibid.

Porana 66

Pormlaca 120

Portulace.e ibid.

Poupartia 1 48

Pouzolzia 1 64

Premna y4

Prunus? l3o

Pseudarthria .

Psidiuin

Psoralea

Pteris

i46

126

i38

20

II.

Ranencvjlacfje q3

RhaMNE.E l5l

Rhizopbora 124

Rht/.oi'hore.e ibid.

Rbynchosia 1 45

Riedlr-ia 109

Rosace.e 1 3o

Rostellaria 55

Rottlera i5y

RlBIACE.E 88

S.

Saccharum 27

Salacia 1 1 3

Salicornia ^2

Salsola ibicl.

Samides ioo

Saîitai.ace.e 4 1

Santalum ibid.

Sapikdaces 1 14

Sarcanthus 37

Sautiera 55

Scaevola 80

Schmidelia 1 1 5

Scindapsus 39

Scirpus 33

Scleria 34

ScnOFtlLARISE.E l\S

Senacia - loi

Senecio 84

i43

65

122

io5

97

Sphcpianthus 84

Sphenoclea 79

Spinifex 25

Sponia 170

Sopolobus 25

Stalagmitis 112

Sterculia 1 07

Stilagike* 172

Strobilanthes 57

Stylochorina 91

Stylosantbes 1 43

Suriana 121

T.

Tabememontana 5i

Tacca

Tacceje ibid.

Tamarindus i35

Tectona 74

Tephrosia 1 4 1

TEREBlîiTHACE.E ] 48

Terniinaba 129

Tetrantbera 41

Tbespesia 1 r>5

Thunbergia 60

Thvmele* 4 '

TlLIACE/E 1 10

Toddalia 1 ig

Tournefortia 66

Trianthema 120

Tribulus 118

Tripbasia 111

Triumfettà 1 10

Typba 38

Typhaceœ ibid.

Typhonium 3g

Tylopliora 49

U.

UmBELLIFER/E 92

Uraria 1 44

Urena 102

Urera 162

Urochloa 2 2

Urtice.e 161

Uvaria.

94

V.

Sesbania Shuteriea «Sicyos. . . Sida. ... Sinapis.. Sizygium

Smilace.e 36

Smilax ibid.

Solase.e 46

Solanum ibid.

Sonneratia 126

Spatbodea 52

Spermacoee 88

NOVYOF

Verbenace/e 71

Vernonia 80

Vinca 52

Violarie.e 1 00

Viscum 87

Vitex 72

W.

Wollastonia 86

Wrightia 5 1

X.

Ximenia 1 1 1

Z.

Zanonia ; 121

Zantiioxyleje 119

Zizypbus 1 5 1

Zornia t 43

Zïl'.OI'lIÏLLE* 118

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