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MASSON, ÉDITEUR LIBRAIRE DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE Boulevard Saint-Germain et rue de l’Éperon EN FACE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE 1881 NOMS MM. LES PROFESNSEURS-ADMINISTRATEURS MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PAR ORDRE D'ANCIENNETÉ H. Mie-Enwarps, Professeur honoraire. CHEVREUL. . . . . Professeur de Chimie appliquée aux corps organiques. . — 1830. DECGAISNE . . . . . Id. J'ERCUICURE MES EN EN 0 — 1850. REMY RAC Id. de Chimie appliquée aux corps inorganiques. — 1850. DE QUATREFAGES. . Id. déANUNPOPOlORI ER EC TR E-e — 1855. CNICLE RENE Id. dePhNSIqUevé sé tale ARE CCE — 1857. DAUBRÉES. CE Id. OCTO L° 4 59 ca droit av pre to ere — 1861. BLANCHARD . « . . Id. de Zoologie (Insectes et Crustacés) . . . . —- 1862. AICAUDRME CE Id. de PAlCONTOlO IE MES CR CE CD CU — 1872. BUREAU AT Id. de Botanique (Classitications et familles natu- NAS) ME AE EN RE Ens — 1874. LÉON VAILLANT. . Id. de Zooïogie (Reptiles et Poissons). . . . . . — 1875. Abu. Minne-Enwanps. Id. de Zoologie (Mammifères et Oiseaux). . . . . — 1876. DES CLOISEAUX . . Id. deMinéralo ste PRE NRC EC CU. — 1876. FÉAPERRICR Ne Id. de Zoologie (Mollusques et Zoophytes). . . . — 1876. E. BECQUEREL . . Id. de Physique appliquée à l'histoire naturelle . . — 1878. P. VAN TIEGHEM . Id. d’Anatomie et de Physiologie végétales. . . . — 1879. BOUCHER ON. Id. dAnatOMIe COMPARE ce cc ue — 1879. BOULE EME Ee Id. de Pathologie comparées 0-10. 0.0. — 1879. LOUGETI RE Ie Id. de Physiologie générale. — 1879. DEHÉRAIN . . . . Id. de Physiologie végétaleappliquéeà l'Agriculture — 1880. 2 LC » b: AL À ds Ê 3 e Mons AIRE NE Ly Pr « ORNE Er AL VE MCE 2 L TELE #- û - . pau Lo ‘ La : cr) 7 = J= EU PURE : f\L'NIe ! # "s (GC eee LI \ : | À LE # , - LI 4; À k | , LA : 7 ’ ee r é l À : mis ; on! 4 « È 20 Fra ' le + WE el 2 k ; Le x LEE VON EU O0 FN MSA POP k : À MEHR nn DAS PRET RER Dh QU SEMET Te) sé fi Life el M A AT SENS "| NACR F'O6£, 1h À CR”, LA t dre ; À 7 L 3 pl TOTAL n TE Le » LA! # : « 4 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM DEUXIÈME SÉRIE DE L’'ANATOMIE DES TISSUS APPLIQUÉE À LA CLASSIFICATION DES PLANTES PAR M. JULIEN VESQUE AIDE-NATURALISTE, INTRODUCTION Les systèmes de classification, parmi lesquels celui de Linné est connu de tout le monde, reposent sur l'observation d’un seul ou d'un petit nombre de caractères convenablement choisis. Il est parfaitement évident que de tels systèmes peuvent rendre et rendent en effet de grands services au botaniste préoccupé plutôt d'une détermination rapide et sûre, que d'une classification vraiment scientifique. On est obligé tous les jours d'y recourir, et, sil y a quelque chose à regretter, c’est qu'il n'en existe pas un plus grand nombre. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV, — 2° sen. 1 19 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Ceci concédé à la pratique botanique, considérons un instant l’état de la classification naturelle, cette brillante conception qui a ouvert une tre nouvelle et rendu à jamais illustres les noms de ses créateurs. € La classification naturelle, est-il dit, tient compte de tous les carac- tères de la plante. » Que tous ces caractères aient une valeur égale ou subordonnée, peu nous importe pour le moment. Voilà le principe. Mais ce principe estl appliqué, est-il applicable? En dehors de la fleur, du fruit, de quelques données vagues sur la confor- malion extérieure des tiges et des feuilles, notamment sur leur position relativement à l'axe, sur les stipules, etc., les caractères anatomiques des organes végétatifs, sont absolument passés sous silence. Une scission re- orettable s'est faite depuis longtemps entre le botaniste descripteur et l’ana- tomiste. Les zoologistes sont un peu plus heureux. Décrire les différents groupes d'animaux, c’est faire l'anatomie animale comparée, et la division entre les deux branches, taxinomie et anatomie y est ainsi beaucoup moins tranchée; nous allons voir pourquoi. Les botanistes descripteurs en sont arrivés à manifester un certain éloignement pour les caractères anatomiques. Ceux-ci n'ont pu servir jusqu'à présent qu'à constituer une « anatomie générale » des organes végétatifs, dans laquelle chaque tissu est traité séparément sans égard au oroupement des espèces, genres et familles. C'est à peine si on a con- senti à séparer les Monocotylédones des Dicotylédones, pour ne parler que des Phanérogames (1). En écrivant son admirable anatomie comparée, M. de Bary s'est né- cessairement heurté contre cette même question. Ce savant distingue avec raison deux catégories de caractères, ceux qui manifestent une adaptation (4) II faut reconnaitre cependant que des lentalives de monographies analomiques ont élé faites avec plus ou moins de succès, par exemple celle des Aracées, par M. Van Tieghem et par M. A. Engler, des Melastomacées el des Rhipsalidées, par M. Væchling, des Crassulacées, par M. L. Koch. Ces patientes recherches qui sont précieuses au point de vue de chacune de ces familles, sont toul à fait élrangères au but que je poursuis, la détermination des familles. LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA CLASSIFICATION 3 incontestable au milieu dans lequel la plante doit vivre, et ceux qui restent inexpliqués à ce même point de vue. € La structure du végétal est, dit-il, déterminée par une combinaison « de ces deux espèces de caractères, et les espèces d’un même groupe ne € pourront donc se ressembler anatomiquement que lorsqu'elles sont à la € fois parentes et adaptées aux mêmes conditions biologiques. Telles sont, € par exemple, les Comifères, les Fougères, les Chénopodées, les Cucurbi- « tacées, tandis que la plus grande diversité de structure règne parmi les « Renonculacées (Ranunculus, Batrachium, Thalictrum, Clematis, etc.), les € Primulacées (Lysünachia, Cyclamen, Hottomia, ete); . . . . . . . « outre ces difficultés, on observe dans certaines espèces des particu- € larités de structure qu'on doit à la vérité considérer comme les consé- « quences héréditaires de l'adaptation des ancêtres de ces espèces, mais « dans lesquelles on ne reconnaît nullement des adaptations immédiates. € Telles sont la structure de la tige des Auricules, si différente de celle des « Primevères, l'anatomie du bois de Strychnos, de Wintera, etc. La des- € cription anatomique des groupes naturels est jusquà ce jour impossible, «_et le résultat de nouvelles recherches monographiques plus étendues et € plus approfondies que celles qui ont été publiées jusqu'à présent peut « seul nous apprendre si une tentative semblable pourra jamais réussir. » Ces paroles de M. de Bary ne sont certainement pas encourageantes; cependant, en attaquant hardiment cet immense sujet, je me suis bien vite assuré que ces caractères anatomiques inexplicables par les lois d'adapta- tion et exprimant par cela même directement l’affinité pure des espèces entre elles, sont plus nombreux qu’on ne le croit généralement. Dans ce premier mémoire, je me propose d'examiner rapidement un certain nombre de caractères anatomiques au point de vue de leur valeur taxinomique, de faire choix de ceux qui peuvent servir à la distinction des Familles et des Espèces, et de rejeter au contraire ceux qui, par leur conti- nuelle adaptation, masquent, pour ainsi dire, les affinités depuis longtemps 4 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM reconnues de la plante; enfin, d'appliquer les règles ainsi obtenues au groupe des « Ranales ». Je n'ai considéré jusqu à présent que les organes qui rentrent dans la composition de la feuille: ce sont les plus nombreux, les plus fixes et les plus faciles à observer. CHAPITRE I LE CHOIX DES CARACTÈRES TAXINOMIQUES TIRÉS DE L'ANATOMIE DES ORGANES YÉGÉTATIFS. 8 1. — Les animaux possèdent en général la faculté de se transpor- ter d’un endroit dans un autre, de choisir, par conséquent le milieu qui leur convient. Le mamnufère conformé par hérédité pour la vie terrestre (sauf quelques exceptions), reste indéfiniment fidèle à son genre de vie; si on le place artificiellement dans des conditions biologiques différentes, 1l n'a rien de plus pressé à faire que de s'y soustraire. Grâce à sa mo- üilité, il ne peut donc arriver que très difficilement à modifier ses or- ganes au point de vue d'une adaptation nouvelle. La même remarque s'applique également bien aux oiseaux adaptés à la vie aérienne, aux poissons construits pour la vie aquatique. Il n’est donc pas étonnant que, dans chacune de ces classes de l'embranchement des vertébrés, tous les organes, depuis les téguments jusqu'aux viscères les plus cachés, dénotent une constance telle quil n’est pas possible de les méconnaitre, à moins qu'on ait à faire à un de ces intermédiaires très rares qui occupent le milieu entre deux classes, au point de vue de la parenté réelle aussi bien qu'à celui de l'adaptation. Le végétal est, au contraire, attaché au sol dans lequel il puise une grande partie de ses aliments; le hasard transporte ses graines LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS À LA CLASSIFICATION 5 au loin pour les déposer dans un sol quelconque, où la jeune plante ne peut prospérer que si ses organes, acquis par hérédité, s'adaptent plus ou moins bien au milieu qu'elle occupe. Il est done bien évident, étant donnée la plasticité bien démontrée de l'espèce, que de nouvelles adaptations peuvent se produire et porter précisément sur des organes qu'on est tenté de considérer comme imvariables et dans lesquels on s’est obstiné à chercher des caractères taxinomiques, le bois, le liber, le mésophylle, la structure du pétiole, ete. (1). J'ai entrepris une longue série d'expériences sur la variation de ces différentes parties de la plante sous l'influence du milieu. On com- prend que ces essais n'aient pas encore pu aboutir à des conclusions définitives, mais il est dès à présent possible de jeter quelque lumière sur la manière dont chacune d'elles se comporte. Des expériences de culture exécutées à la ferme de la Faisanderie de Vincennes, avec la collaboration de M. Ch. Viet, ont montré que lorsqu'on agit d'une manière quelconque sur la transpiration d’une plante, on modifie plus ou moins profondément la structure de son mésophylle. La sécheresse de l'air tend à produire la carnosité des feuilles et la varia- tion porte aussi bien sur le nombre des assises des cellules que sur leurs dimensions. Le développement des faisceaux fibro-vasculaires est favorisé par la transpiration, de sorte que la plante élevée dans un air humide présente exactement les mêmes caractères anatomiques que la plante étiolée (2); la ressemblance est telle que je ne crains pas de dire que la (1) Récemment encore, par M. C. de Candolle : « Analomie comparée des feuilles chez quelques familles de Dicotylédones. » On pourrait croire qu'on doit chercher les caractères fixes dans « tout ce qui est primaire, » mais c’est là une grande erreur. Lorsqu'un organe s'adapte au milieu pour une raison quelconque, mécanique, par exemple, son adaplation apparaît avec son origine, M. Hegelmaier a montré que le développement de l'embryon même est extrêmement variable dans le même groupe de plantes. (2) M. Mer vient de faire la même remarque : « Des modifications de forme et de structure que subissent les plantes, suivant qu'elles végètent à l'air ou sous l’eau. » Bull. Soc. hot. de France, 1880, t. XXVII, page 80. Voyez pour le développement restreint des parties fibro-vasculaires dans la plante éliolée : N. W. P: RAUwENHorr : « Sur les causes des formes anormales des plantes qui croissent dans l'obscurilé. » Archives néerlandaises, t. XII, Ann. sc. nal., 6° série, t. V, page 267, pl. 14. 6 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM forme de la plante étiolée est directement causée par la diminution de la transpiration (1). Un certain nombre de jeunes plants de pois (Pisum sativum) ont été divisés en quatre lots. Le premier fut placé sous une cloche de verre dans laquelle l'air était constamment desséché, le deuxième sous une cloche semblable contenant de l’a hunude, le troisième dans l'air sec sous une cloche noircie, la quatrième sous une cloche noire dans l'air humide. Les plantes élevées à l'obscurité dans l'air sec étaient moins étiolées (quant à la forme) que celles qui avaient végété à l'air humide et au jour. La longueur des cellules en palissades est notablement influencée par l'intensité de l'éclairage, et par conséquent par l'exposition de la plante. Elle varie sur le même pied selon l'exposition de la feuille qu'on examine. Des variations semblables ont été observées pour le développement et le nombre des poils (2). M. Bœhm a montré (3) que lorsqu'on oblige une bouture de saule à vivre sous l’eau, il se forme bien encore du bois secondaire, mais ce bois est privé de vaisseaux. À mon avis les vaisseaux sont de véritables réser- voirs d'eau (4), et en cela je suis d'accord avec M. Bœhm (5). Or, il est bien clair que la plante, constamment plongée dans l’eau, pourra se passer de ces grands et nombreux réservoirs du bois secondaire. Ces adaptations multiples étant bien constatées, il y a une manière hardie et originale de résoudre le problème des variations des végétaux suivant les milieux ; en effet, la nature elle-même s’est chargée de l’exécu- (1) Voyez d’ailleurs : Kraus (Triesdorf). « Ueber einige Beziehungen des Turgors zu den Wachs thumserscheinungen. » Flora, 1877, p. 24. (2) Voyez : Kraus (Triesdorf). (3) Bœux : Znaugurations rede, Rev. 1878; et « Ueber die Function der vegetabilischen Gefasse. » Bot. Zeit., 1879, col. 258. (4) VESQUE : « Recherches anatomiques et physiologiques sur la structure du bois. » Ann. se. nat. 6° série, 1877, t. III, page 358. Réserve transpiratoire. (5) Bœum : «Ueber die Function, elc. » Bot. Zeit., 1879. LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA CLASSIFICATION 7 tion des expériences qui ont duré des milliers d'années. Étudier l'influence du milieu c’est faire alors de l’anatomie comparée. 2. — Tous les organes de la plante quels qu'ils soient, peuvent s'adapter à un milieu ambiant quelconque. Il s’agit de chercher ceux qui conservent mieux que les autres leur forme primitive et qui peuvent, par conséquent, dévoiler les affinités réelles. Il n’est pas étonnant que ces organes soient précisément les moins importants au point de vue bio- logique. On m'objectera que la fleur qui jusqu’à présent est le guide le plus sùr dans lappréciation des parentés, est pourtant un organe important. La réponse est facile : 1l est parfaitement indifférent, au point de vue biologique, que la fleur soit régulière ou non, que les étamines soient périgynes ou hypogynes, l'ovaire infère ou supère, ete. que la pollinisation soit faite par le vent ou les insectes, par l’eau ou les oiseaux-mouches, ou quil y ait autofécondation. On objectera en outre qu'un grand nombre de fleurs sont adaptées à la visite de certains insectes déterminés. Je l'accorde; mais il n'y à pas de contrée habitée par une seule espèce d'insectes qui oblige les fleurs à s'adapter à cette espèce ; les insectes sont plus ou moins variés et par cela même le degré d'adaptation des fleurs se trouve considérablement réduit. Les fleurs, grâce au mélange et aux voyages des insectes, bénéficient en quelque sorte de leur motlité. Le fruit est exactement dans le même cas que la fleur. Il est adapté à différents moyens de transport dont chacun n’est cependant pas limité à une seule contrée. L’albumen et la forme de l'embryon sont d'excellents caractères taxinomiques ; il est, en effet, difficile de voir en quoi ils peuvent subir l'influence d'une adaptation quelconque. La position des feuilles sur l'axe, la présence ou l'absence des stipules, la préfloraison de la corolle (!) sont certes des choses fort ts NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM peu importantes pour la vie de la plante; mais ce sont au contreire de très bons caractères de famille. Quand on s'adresse à l'anatomie des organes végétatifs, il faudra évidemment choisir également les organes les moins importants au point de vue biologique. Le bois est adapté à la nature du sol, aux conditions d'humidité de l'air, au coefficient transpiratoire de la plante qui est lu-même une conséquence de l'exposition, du climat, etc. À coefficient transpiratoire égal, les vaisseaux en seront d'autant plus nombreux et plus ténus que le sol sera plus exposé à des alternatives de sécheresse et d'humidité, à moins qu'on ait à faire à une plante grasse dont le parenchyme contient une grande réserve d'eau, ou bien à une plante grimpante chez laquelle la longueur énorme permet aux vaisseaux d'élargir leur diamètre (1). Le bois, et spécialement la nature et la distribution des vaisseaux, ne pour- ront donc fournir de caractère taxinomique que si toutes les plantes du même groupe vivent dans des conditions analogues, par exemple les Conifères dont le bois secondaire est privé de vaisseaux (2), les Éricacées (en grande partie), avec leur bois dense, criblé d'innombrables vaisseaux d’une extrême ténuité, etc. La position du liber (phloème) relativement aux éléments mécaniques de la tige est un caractère d'adaptation manifeste dans une foule de plantes grimpantes, telles que les Bignoniacées, plusieurs Solanées, Apocynées, Asclépiadées, Cucurbitacées, Convolvulacées; mais dans un grand nombre de cas elle devient un très bon caractère de famille sans qu'on puisse la rapporter à une adaptation bien définie (espèces non grimpantes des familles déjà citées, Gentianées, Onagrariées, etc. La structure de la feuille dépend essentiellement de l'humidité de l'air, de l'éclairage, et, pour la partie mécanique, de sa propre taille. On voit qu'en s'adressant à ces divers organes très importants néan- moins, on à fait fausse route. (1) Voyez VEsquE : « Recherches anat, et physiol. sur la structure du bois. » Loc. cit. (2) M. De Bary les indique dans le même sens. LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS À LA CLASSIFICATION 9 Ce qui vient d’être dit peut expliquer les phénomènes de mimique si fréquents dans le règne végétal et qui sont souvent bien plus profonds qu'on ne le pense généralement. Qu'il me soit permis d’en citer un seul exemple : le Villarsia nymphoides et le Nymphæa, la première une Gen- üanée, la seconde une Nymphéacée. On sait quelle énorme différence sépare les deux familles. Toutes deux étant adaptées au même degré à la vie aquatique, le parenchyme est également méatique dans l’une et dans l'autre; les cellules scléreuses ramifiées si connues dans le Nymphæa exis- tent également dans le Vilarsia; mais elles y sont lisses au lieu d’être tuberculeuses. Les plantes grimpantes dont on trouve des représentants isolés dans une foule de familles sont dans le même cas, et il en est ainsi pour d’autres variations de port moins caractérisées : en un mot, chaque espèce de port se rattache à un ensemble de caractères anatomiques « d’adap- tation » commun à toutes les espèces qui la présentent. C'est à l’anato- miste de savoir distinguer ces caractères des autres plus fixes qui tra- hissent malgré tout la vraie affinité. On pourrait, d’une manière générale, distinguer différents types qui peuvent se présenter dans toutes les fa- milles, tels que le type aquatique avec son parenchyme énormément méalique, ses faisceaux très réduits; le type arborescent, frutescent ; le type charnu avec ses parenchymes très développés, peu ou point méatiques et ses faisceaux très réduits; le type grimpant avec ses énormes vaisseaux, etc. Mais ce sont là des choses qu'il suffit d'indiquer pour mettre l'observateur à l’abri de toute erreur. Les caractères taxinomiques les plus constants, pris en dehors des organes floraux, se rangent, selon leur importance dans l’ordre suivant : poils, mode de développement des stomates, conformation de l'appareil stomatique adulte, forme et dis- tribution des cristaux d’oxalate de chaux, cystolithes, laticifères, cellules et glandes oléigènes et résinifères, cellules et lacunes à gomme, disposition des faisceaux, développement de la partie mécanique de ces faisceaux, cellules scléreuses appartenant au parenchyme, enfin composition du mésophylle. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2 série. 2 10 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Il est inutile de faire remarquer qu'un caractère appartenant en commun à tous les représentants d’une même famille, peut fort bien s’appliquer en particulier à un seul genre d’une autre famille; il ne convient pas de demander à ces caractères anatomiques plus qu'on n’exige des caractères organographiques ordinaires. Il ne faut pas non plus espérer baser sur ces caractères la distinction des grands groupes de végétaux ; mais J'éprouve au contraire le besoin de joindre les caractères anatomiques aux signes distinctifs tirés de l’organographie florale, con- vaincu que toute séparation serait arüficielle, jusüfiée par la faiblesse et l'ignorance de l'observateur plutôt que par la nature du sujet. On à voulu mier, dans ces derniers temps, la subordination des caractères, mais cette subordination existe nécessairement; la mier équi- vaudrait en effet à la négation de l'influence du milieu. L'importance taxinomique d’un organe est évidemment en raison inverse de sa varia- bilité. Conçue de cette facon, l'anatomie des Familles dicotylédones (les seules que j'aie étudiées), me semble assez homogène, pour que je puisse déclarer que la description anatomique des tissus doit être jointe dès mainte- nant à la description des organes floraux des familles. La caracténistique du genre gagnera peu, mais l'espèce sera infiniment mieux délimitée et décrite qu'elle ne l’a été jusqu'à présent (1). Je ne puis terminer ce chapitre sans mentionner une catégorie de caractères que M. de Bary a signalés en disant qu'ils apparaissent comme des exceptions au milieu d'un groupe naturel, qu'on peut bien les consi- dérer comme acquis par hérédité ancestrale tandis qu'ils n'étaient pour les autres que les effets d'une simple adaptation, mais que maintenant, après une longue suite de générations, il n'est plus possible d'y recon- naitre des adaptations directes: c'est ce que Jj'appellerai les caractères taxignomiques, par opposition aux caractères taxinomiques comprenant (1) La pratique gagnera énormément. Je purs me vanter d’avoir délerminé, par l'anatomie des feuilles, des plantes que je ne connaissais pas; je suis cependant loin d'avancer qu'une pareille déter- mination doive réussir toujours, cela dépend de l’espèce et de la science de l’observateur ; une herbe sera plus difficile à reconnaitre qu’une plante ligneuse. LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA CLASSIFICATION 11 d'une manière générale ceux qui peuvent faire reconnaître une plante ou un groupe de plantes. Plus on avancera dans la science et plus ces caractères taxignomiques seront rares, Car on apprendra peu à peu à connaitre la fin de chaque disposition anatomique. Il ny a du reste aucune délimitation nette entre ces caractères taxignomiques et ceux qui sont simplement taxinomiques (anatomiques de M. de Bary). CHAPITRE II ÉTUDE CRITIQUE DES CARACTÈRES TAXINOMIQUES (1) à 1. Les poils (2). Les poils sont loin d’être exempts de toute adaptation, mais quels que soient leur forme et leur rôle biologique, il est extrêmement rare qu'une famille, pourvue de poils pluricellulés, présente sur un de ses représentants des poils unicellulés et vice versa. Je prends pour exemple la grande famille des Composées qui, outre ses grandes villosités de même nature que celles de l’aigrette calyeinale ou capitées et glanduleuses, offre des poils unisériés constamment formés d'un nombre variable de cellules superposées. Dans sa forme la plus simple, ce poil présente un certain nombre de cellules à peu près de même longueur; les modifications portent uniquement sur la cellule ter- (4) Obligé, en présence d’une quantité immense de matériaux, de limiter mon travail, je ne m’oc- cuperai que des appareils anatomiques qu’on rencontre bien développés dans la feuille des dicolylé- dones. (2) Ce sont les poils dont la constance m'a frappé d’abord et cela précisément dans la même famille dont M. de Bary se sert pour en démontrer la variabilité. Celle des Composées (Vergleich. Anatomie, p. 63). Il est inutile d’insister ici sur ce fait curieux qui trouvera son explication dans ce qui va suivre. Dans un Mémoire dont je n’ai eu connaissance que par un résumé de M. Lœw, dans le Jdahresbericht du D' Just, paru en 1880, M. P. Theorin « Växt trichomernas Benägenhet lil formforän dingar. Oversigt af Kgl. Vetenskaps invaginés, 1878, Stockholm, » montre d’une manière ingénieuse comment les trichomes d'espèces voisines, d’abord semblables, prennent des formes varices. D’après ce résumé l’auteur semble, pour défendre sa thèse, s'adresser également aux Composés, avec une certaine prédilection. 492 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM minale. Dans le Catananche cœrulea, on voit celle-ci prendre un dévelop- pement excessif et constituer de beaucoup la plus grande partie du poil, tout en épaississant ses parois jusqu'à disparition presque totale de la cavité cellulaire, tandis que les cellules inférieures restent toujours très basses, discoïdes et délicates. Dans le Cneraria cruenta, toutes les cellules du poil unisérié s’allongent, bien moins cependant que la termi- nale transformée en un très long flagellum; la même modification se présente, à un degré plus prononcé, chez les Petasites. Une troisième mo- dification nous est offerte par les Hieracium, les Andryala, ete, ici la cel- lule terminale, en se ramifiant, figure une étoile placée sur un pied uni- sérié. Si on ajoute à ces formes construites, on le voit, sur un plan com- mun, les villosités déjà mentionnées, notamment celles qui sont composées de deux cellules ou files de cellules collatérales, glanduleuses ou non, ou enfin adaptées, comme sur lachaine du senecon, à une autre fonction, on aura suffisamment bien caractérisé le système pileux des Composées. Parmi tous les nombreux poils que j'ai examinés au point de vue de la constance de leur construction, Je n'ai trouvé que deux sortes d'exceptions: la première, très rare, se présente sur des plantes à poils unisériés où certains d'entre eux, restant très petits, se composent d'une seule cellule, ou sur des plantes appartenant à une famille pourvue de poils ordinai- rement unicellulés, qui se cloisonnent sans cause apparente dans un genre déterminé (Dombeya, et Astrapæa, parmi les Sterculiacées); l’autre, infiniment plus commune, mais peu importante, s'observe sur la co- rolle ou d'autres organes floraux dont les poils sont fréquemment uni- cellulés, tandis que ceux des organes végétatifs sont unisériés. Pour me borner à un seul exemple destiné à démontrer tout l'intérêt de l’étude comparée des poils, citons le genre Viburnum. Sans compter quelques poils capités unisériés, le V. Opulus offre à la face inférieure des feuilles, sur les nervures, des poils simples, unicellulés, cylindriques; le V. Tinuy est garni de poils semblables, mais fasciculés; dans le V. macrocephalum les poils d'un même faisceau sont très nom- breux, souvent étalés dans un plan horizontal en manière d'étoile. Ces LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA CLASSIFICATION 13 mêmes branches étalées horizontalement sont plus courtes, coniques, à la face inférieure de la feuille du V. Keteleeri, tandis que la face supérieure est garnie de poils simples. Enfin dans les V. pyrifolium et Lentago, la partie saillante du poil, appliquée à plat sur l'épiderme, présente la forme d'une élégante croix à plusieurs branches. Il est infiniment probable que les poils rameux du V. Keteleeri et les formes étoilées du Lentago et du pyrifolium sont une modification non des poils fasciculés des autres espèces, mais des poils capités. Quelques mots sur l'adaptation des poils ne seront pas superflus. Tout le monde connait le rôle des poils erochus de haut en bas dans le clématisme du Galium Aparine, des Rubra, ete. I y aurait un livre à écrire sur toutes les variétés de poils visiblement adaptés à des fonctions spéciales. Rappelons simplement les poils collecteurs du style des Campanulacées, les poils trapus de l’éperon des Lonicera, les poils uni- cellulés étranglés de distance en distance dans le tube de la corolle des Verbena, passant insensiblement à des formes cylindriques ou en fuseau, les poils capités collecteurs dans le tube de la corolle du Perræa racemosa, des formes analogues sur la corolle et les anthères de l'Odontites rubra, les poils curieusement boursouflés, contournés et enchevêtrés qui pro- duisent l’adhérence des anthères dans l'Odontites et les Rhinanthus, ete.; les poils à spirale du fruit des Senecons, les poils destinés à fixer la graine au sol dans l’Æthionema (1). La constitution du poil, par une ou par plusieurs cellules, peut être (1) Ces derniers ne me paraissent pas avoir été décrits jusqu'a présent. Comme ils présentent de l’inté_ rêl au point de vue de la production locale de cellulose, je crois devoir en donner une idée : l’ovule, à l'approche de la maturité, se couvre de vésicules arrondies dues à l’hypertrophie de certaines cellules épidermiques ; au sommet de chacune de ces vésicules, devenues sphériques, la paroï s’épaissil suivant une calolle lerminale. Le noyau, situé dans le voisinage de cet épaississement, est logé dans un amas proloplasmique qui empâte un grand nombre de grains d'amidon et se relie à la parlie opposée de la cellule par des filaments plasmiques. L'épaississement lrès nellement circonscril descend de la voûte de la cellule jusque vers le milieu de sa hauteur, sous la forme d’un cylindre épais creusé dans le bas d’une pelite cavilé conique. Toute cette masse cellulosienne est envahie par une gélificalion qui s'étend même à une certaine distance le long des parois latérales. Quand on metlla graine en contact avec l’eau, la cellulose gélifiée se gonfle et le cylindre massif se renverse comme un doigl de gant; en même temps la cellule s’affaisse, la graine se trouve fixée au sol par d'innombrables pédicules mucilagineux cylin- driques droits ou courbes, ordinairement terminés par un bouton. 14 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM considérée comme un des caractères de famille les plus sérieux. Sa forme, simple, rameuse ou ravonnée, etc., n’est au contraire qu'un caractère spécifique ou dans quelques grands genres un caractère de section ainsi que je viens de le montrer pour le genre Viburnum. Il semble que le rôle physiologique des poils non glanduleux soit bien simple et conforme à ce qu'en a dit de Candolle, c'est-à- dire quils s'opposent à une transpiration trop active. Je ne puis mempêcher de décrire à ce sujet une petite expérience qui prouve en même temps que les poils empêchent la transpiration et que la vapeur d’eau s'échappe au moins en grande partie par les stomates. On connaît les poils en écusson particuliers des ÆRhododen- drons (1). Dans la plupart des espèces les stomates sont uniformément distribués à la face inférieure des feuilles; mais dans quelques-unes, comme le À. Maddeni et le R. formosum, les poils remplissent de petites excavations cratériformes dont les parois sont seules ou presque seules garnies de stomates. Un rameau de cette dernière espèce, pe- sant 1*,307, na pas perdu un mulligramme de son poids en une heure, à la lumière diffuse et à la température de 12°,3. En passant légèrement le tranchant d'un rasoir à la surface de la feuille on enlève aisément un grand nombre de ces poils dont le pédicule est desséché. Replacé dans la balance après cette opération, le rameau a perdu en une heure 5 milligrammes, quoique la température füt descendue à 10°,5. 2 2. Les stomates. — Le mode de développement des stomates à été étudié d’une manière approfondie par plusieurs observateurs, no- tamment par M. Strasburger (2). On a constaté également la con- stance de ce développement dans la même famille. Je pourrai done me dispenser d’insister beaucoup sur ce sujet. Il est évident que, pour (1) Voyez de Bary, VERGL. Anat., page 102. 2) STRASBURGER: Pringsh, Jahrb., V. LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS À LA CLASSIFICATION 15 arriver à une description très exacte de l'appareil stomatique, il faut en poursuivre graduellement le développement; mais dans la pratique il suf- fira d'observer le stomate adulte avec les cellules épidermiques envi- ronnantes pour arriver à une précision suffisante; la disposition des cellules qui entourent le stomate dépend, en effet, de son mode de développement. Selon celui-ci, le stomate sera accompagné d'au moins deux cellules parallèles (Rubiacées, Magnoliacées, etc.) ou perpendi- culaires à l’ostiole (Labiées), ou de trois cellules dont une ordinaire- ment plus petite que les deux autres (Crucifères), ou d’un grand nom- bre de cellules irréguhièrement disposées (Renonculacées, etc.). Sauf quelques légers passages de l’un de ces types à l’autre, on peut dire que la configuration de l'appareil stomatique est d'une fixité absolue. Elle dépend évidemment du mode d’accroissement même de la feuille, e’est- à-dire d’une chose très intime et peu sujette aux adaptations. La for- me même du stomate est également assez constante. Quant à sa posi- tion relativement à la surface de la feuille, elle dépend du revêtement de celle-ci. Les stomates saillants ne se trouvent que sous le couvert de poils très nombreux (Rhytidophyllum) où très développés, ou bien encore dans des cavités creusées dans l'épaisseur de la feuille (Nerium) ou limitées par des plissements (rigole de la face inférieure des feuilles d'Érica) ou des boursouflures du limbe (Episcia) (1). 2 3. — La conformation des cellules épidermiques, planes ou bom- bées, est peu importante. Il en existe cependant une forme qui devient tout à fait taxmomique, je fais allusion à l’épiderme papilleux, dans lequel chaque cellule épidermique de la face inférieure se prolonge en une papille cylindrique plus ou moins allongée. Un des plus beaux exemples que j'aie rencontré appartient à une plante cultivée dans les serres du Muséum sous le nom de Deospyros discolor; les stries cuticulaires convergeant vers la base de ces papilles, (1) Je n’ai tenu aucun compte des stomales aquifères. 16 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM remontent le long de leurs parois et arrivées à l'extrémité, se renver- sent en dehors en forme de petit chapiteau. Les mêmes papilles d'une structure un peu différente se trouvent dans l’Alstonia scholaris, plusieurs Rhododendrons (ferrugineum, Dalhousiæ, Edgworthü, etc.), les Erica où elles atteignent souvent des dimensions telles qu'il faut les considérer comme de vrais poils. 2 4. — L'épiderme divisé tangentiellement, ainsi que le véritable hypoderme constitué aux dépens du mésophylle, appartiennent en propre à une foule d'espèces très différentes. Il serait superflu d’en dresser les listes. | Dans certaines familles distinguées par des feuilles épaisses, l’épider- me divisé en plusieurs assises, et l’hypoderme sont si généralement répandus qu'ils constituent un caractère de famille; dans d’autres cas, au contraire, l'apparition de ces tissus est tout à fait sporadique. Les divisions secondaires des cellules épidermiques indépendantes des stomates, sont plus rares sur la feuille que sur la tige (Laurinées, etc.); j'en ai rencontré un exemple bien remarquable dans le Calophyllum Calaba où presque toutes les cellules des deux faces se divisent en deux ou même en trois ou quatre par de minces cloisons qui contrastent avec les épaisses parois primitives. 2 5. — Les stries, les pomtillés cuticulaires, les dépôts de cire ne peuvent guère passer que pour des caractères spécifiques. 2 6. — Les cristaux d'oxalate de chaux. J'ai démontré, 1l y a déjà longtemps (1), que la forme cristalline de l’oxalate de chaux dépend du milieu dans lequel ce sel cristallise; or, on sait que l'enchaîinement des réactions chimiques propre à chaque (1) Vesque : « Observations sur les cristaux d’oxalate de chaux contenus dans les plantes et sur leur reproduction artificielle. » Ann. des sciences nat., 5° série, {. XIX. LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA CLASSIFICATION 47 groupe de plantes, est un de ses caractères les plus constants, mais mal- heureusement aussi les plus difficiles à reconnaitre. C’est pour cette raison que l'étude des cristaux présente un intérêt tout particulier, et marche de pair avec les laticifères et les glandes de nature varia- ble, qui sont, comme la forme de l’oxalate de chaux, un indice cer- tain d’une série de réactions chimiques déterminées (1). La place occupée par les cristaux n’est pas moins caractéristique que leur forme et peut mettre immédiatement sur la voie d’une bonne détermination spécifique. Je suis tenté de croire que l’oxalate de chaux existe dans toutes les plantes; mais que, grâce à sa solubilité dans les matières albumi- noïdes, 1l échappe souvent à l’observation (2). Ces cristaux sont surtout rares dans une foule de plantes herbacées, tandis qu'ils existent en quantité dans des espèces voisines arborescentes. Tel est le cas, par exemple, pour les Composées parmi lesquelles il n’y a guère que les très grandes espèces qui fassent exception (Cosmophyllum cacaliæfolium, Conoclinium ianthinum), chez les Borraginées ; tandis que les Cordia, qu'on peut considérer comme des Borraginées arborescentes, présentent une multitude de cellules remplies d’oxalate pulvérulent, les espèces herba- cées en sont complètement dépourvues. Une des formes les plus connues, les raphides, apparait dans plu- sieurs familles très éloignées les unes des autres et les distingue avec netteté absolue des groupes voisins; ce sont une partie des Rubiacées, les Ampélidées, les Dilléniacées, les Onagrariées, quelques Rutacées (Erythrochiton). Les petits cristaux en bâtonnels octaèdres et en prismes droits appartiennent en propre à toute une série de familles gamo- pétales, les cristaux pulvérulents aux Solanées, d’autres formes, au con- (1) M. Gulliver a récemment étudié les formes cristallines de ce sel dans une foule de plantes (List, Of plants, wich offert Raphids, etc. Monthly, microsc., Journ. XVII, p. 143; Jahresbericht du Dr Just, 1878, publié en 1880, p. 21), et termine son travail en disant que malgré quelques variations ces formes peuvent servir à caractériser les familles. (2) M. Sorauer et M. de Vries ont montré que l’oxalate de chaux de la jeune pomme de terre se redissout pendant l'accroissement du tubereule. Je crois avoir observé un fait analogue dans la lige du Globularia longifolia, mais ce fait demande à être confirmé. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSËUM, IV. —- 2° SÉRIE, D) 18 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM traire, deviennent taxignomiques, comme les cristaux courbes des Bwdd- leia, les formes hexagonales ou circulaires rongées à l’intérieur du Globularia longifola, les élégantes étoiles hexagonales enveloppées de cellulose et attachées à la paroi de la cellule dans la feuille du Mal- vaviscus molhs. La place occupée par ces dépôts est également d'une fixité très grande. [ls sont rares dans le bois (Cusia flava), fréquents au contraire dans le liber, la moelle et l'écorce primaire. L’épiderme de la feuille en renferme assez souvent tantôt dans des cellules qui ne diffèrent pas des autres ou dans toutes ses cellules (Jacquinia ruscifolia, Aphelandra, Forestiera, Olea excelsa, glandulosa, etc.), tantôt dans des cellules divisées après coup et dont chaque file renferme un cristal (Azara Gillesüi, face inférieure, Flacourtia Ramontchi, Alyæia Forsteri, Cerbera Manghas). Très souvent l’assise en palissades est parsemée de très grandes cellules cristalligènes comme dans plusieurs Ebénacées, Sapotées, Malvacées, ete. Les cristaux de matières organiques autres que l’oxalate de chaux paraissent être très rares. J'ai observé de très petits cristaux aciculaires dans le latex des racines des campanules. À en juger d'après ce que M. de Bary dit de la composition chimique du latex, ce serait peut-être du malate de chaux. L’épiderme supérieur de la feuille de plusieurs Mahonia (japonica, tenuifolia, Fortunei) renferme des houppes de longs cristaux aciculaires empâtés par une de leurs extrémités dans la substance même de la paroi cellulaire externe et s'avançant librement, en divergeant, vers l'intérieur des cellules. Ces cristaux, légèrement colorés en jaune, sont solubles dans l'alcool bouillant et laissent, après dissolution, une légère trace réticulée et rayonnante sur la paroi cellulaire. 2 7. Les Cystolithes. M. de Bary n'hésite pas à considérer comme appartenant aux cystolithes les petites saillies incrustées de carbonate de chaux qui entourent la base des poils dans les Borraginées, Verbénacées et d’autres Gamopétales, mais à ce qui est dit de ces plantes, il faut ajouter LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS À LA CLASSIFICATION 19 que très souvent le poil lui-même, loin d’avoir simplement ses parois incrustées de calcaire, est plus ou moins complètement rempli d’une trame cellulosienne identique à celle des cystolithes des Acanthacés, striée comme si elle était composée de cônes emboités les uns dans les autres et chargés de carbonate de chaux. Les Borraginées sont très curieuses à étudier sous ce rapport. (Omphalodes verna.) La base de ces poils peut sentourer en même temps de cellules contenant les petites bosses cystohthiques dont parlent Mohl et M. de Bary (Pulmonaria), et on dirait même qu'entre ces deux appareils incrustés, poils et cellules basilaires, 1l y à une sorte de balancement. En effet, les rares poils de la feuille du Caccinia glauca sont assez courts, coniques et peu chargés de calcaire, mais leur base est entourée d’un grand nombre de cellules cystolithiques même disposées sur deux rangs. Dans les Cerinthe, le poil avorte com- plètement; mais son rudiment, à peine reconnaissable, est entouré d’une foule de cellules dont la paroï externe est intérieurement recouverte d’une épaisse couche de matière cystolithique apparaissant à l’œil nu sous forme de taches blanches plus ou moins étendues (1). Dans les Cordia, on trouve les cystolithes pédiculés enfermés dans des poils semblables à ceux du Cannabis et de l’Humulus. Très caractéristiques pour les familles dans lesquelles on les rencontre, les cystolithes fournissent en outre, par leurs formes, dans les Acanthacées aussi bien que dans les Urticacées, d'excellents caractères de genre et d'espèce. Malheureusement, ils manquent à quelques genres dans l’une et l’autre de ces familles. Leur volume varie énormément. Pour avoir une idée de l'importance de ces productions, dans le Sanchezia nobis, par exemple, j'ai placé la moitié d’une feuille de cette plante, pesant 2,5, dans une éprouvette graduée remplie de mercure et renversée sur la cuve. Après l'introduction d'acide chlorhydrique dans l'éprouvette à l'aide d'une pipette courbe, la feuille a dégagé 6,6 de gaz dont 5,9, absorbés par la potasse, étaient de l'acide carbonique. D’après ces chiffres, la feuille fraiche renferme à peu près 10 0/0 de carbonate de chaux. (1) Herbæs glabræ lævesque vel punctis tuberculosis exasperalæ. (Benth, et Hook. Genera.) 20 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Il existe dans les Acanthacées une autre particularité anatomique qui ressemble à première vue à celle que M. Pfitzer décrit pour les Aerides (1). Dans les Fittonia etle Cyrtanthera catalpæfolia, j'ai trouvé, au milieu du liber mou, de grandes cellules étroitement remplies d’une multitude de cor- puscules ayant à peine de 3 à 4 y de diamètre et 2 dixièmes de millimètres de long, atténués aux deux bouts et creux (2), tandis que ceux des Orchi- dées sont pleins. L'étude de leur origine très différente de celle des acicules de lAerides, montre que ce sont de véritables fibres libériennes d'une nature particulière. Quant à leur composition chimique, l'emploi du chloroiodure de zine ma convaincu que ies parois consistent en cellulose légèrement lignifiée. 2 8. Je puis me dispenser d'étudier ici l'importance des laticifères, des cellules sécrétrices et des glandes d'une structure plus compliquée. Ces petits organes sont introduits dans la classification depuis longtemps, et, si on veut faire un pas en avant, ce sera en déterminant rigoureuse- ment la place occupée par ces glandes. 2 9. Le nombre et la disposition des faisceaux dans le pétiole dépend en première ligne des dimensions de la feuille et de la résistance à la flexion qu'elle doit présenter. Ici comme ailleurs, la mécanique joue un rôle prépondérant, et, si la feuille profondément découpée est placée de manière à être sollicitée dans tous les sens par des forces étrangères, il n'est pas rare de trouver dans le pétiole une structure qui se rapproche absolument de celle de la tige. Or, les dimensions de la feuille sont très variables dans les espèces d’un même genre; il ne faut donc pas chercher des caractères de famille dans l'étude du pétiole. Le long et patent tra- vail publié récemment par M. C. de Candolle (3) le prouve surabondam- ment. Il peut arriver cependant que les feuilles d'une même famille (1) Prirzer. Flora; 1877, page 241. (2) Ou peut-être remplis d’une matière moins dense que les parois. (3) C. DE CANDOLLE : « Anatomie comparée des feuilles, chez quelques familles de Dicotylédones. » Genève, 1879. LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA CLASSIFICATION 21 offrent toutes la même structure, surtout dans les herbes, lorsqu'elles présentent à peu près les mêmes dimensions. Il est donc évident que l’arrangement des faisceaux et la forme même de la section du pétiole ne donneront, le plus souvent, que de bons caractères spécifiques, par exemple, dans le genre Cistus. Ce qui est vrai pour les faisceaux libéro-ligneux l’est également pour les paquets de fibres mécaniques ou les fibres isolées qui parcourent souvent les parenchymes pour se loger ordinairement sous les épidermes (Jacquinia, Olea, etc.), ou même sous la cuticule, en s’insinuant entre les cellules épidermiques (Burchellia bubalina). Le système de fibres mécaniques est parfois très développé dans la plupart des représentants d’une même famille, mais il peut arriver qu'il apparaisse d'une manière sporadique au milieu d'une famille qui en est privée (Kopsia, parmi les Apocynées). À ces fibres mécaniques se rattachent les cellules scléreuses de deux espèces, les unes, de même volume que les cellules environ- nantes, les autres douées d’un accroissement propre, se ramifiant et s’insi- nuant dans les méats laissés par les cellules voisines et méritant quelquefois le nom connu de poils internes. Ces cellules scléreuses ramifiées existent dans tous les parenchymes, mais elles deviennent particulièrement nombreuses dans ceux du pétiole. Leur présence en grand nombre peut être généralement considérée comme un caractère de genre ou même de famille (Protéacées, Fagræa, etc.) ; leur forme fournit d'excellents caractères spécifiques. 8 10. La structure du mésophylle, le nombre et le développement relatif des assises en palissades, etc., constituent des caractères d'espèce par excellence. Elle est susceptible de variation sous l’influence du milieu. Le nombre des assises dépend en général de l'humidité de l'air, la lon- gueur des palissades de l'éclairage. Ce dernier fait est en rapport avec la migration des grains de chlorophylle si bien mise en lumière par M. Stahl (1) (1) E. Sruaz : « Ueber den Einfluss der Richtung und Särke der Beleuchtung auf einige Bewe- gungserscheinungen im Pflanzenreiche. » Bot, Zeit. 1880, n° 18 et suiv. * 29 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM id Je décrirai ailleurs les expériences destinées à le démontrer. Malgré cette variabilité qui ne se rencontre à un degré très élevé que dans les plantes cultivées, l'examen du mésophylle sera d’un grand secours dans l'étude de certains genres difficiles, comme par exemple le genre Mentha. Je me propose de publier de courtes descriptions des familles dico- tylédones, destinées à démontrer la possibilité d'une caractéristique ana- tomique qui désormais doit être ajoutée à celle des organographes, car le savant ne doit pas séparer ce qui est naturellement uni. Je suivrai dans mon exposition l’ordre adopté par MM. Bentham et Hooker. Il y a au point de vue pratique, un grand profit à tirer de ces études; je suis en effet convaincu qu'on arrivera à déterminer aisément la famille à l’aide d'un insignifiant fragment de feuille etmême le genre et l'espèce auxquels 1l appartient. RANALES I. — RENONCULACÉES. Poils simples, unicellulés, à parois minces ou épaissies; Slomates entourés de plusieurs cellules épidermiques irréqulièrement disposées et ne laissant pas reconnaître le mode de formation de la cellule-mère spéciale; Cristaux nuls ou agglomérés en oursins; faisceau fibro-vasculaire présentant souvent une section particulière, le bois embrassant le liber mou, en forme d'arc ou de croissant ; laticifères et autres organes glanduleux nuls. Composée d'espèces annuelles ou vivaces, hétérobies, c’est-à-dire adaptées à des conditions de végétation très variées, et de quelques plantes ligneuses (Pæœonia Moutan, Clematis, Xanthorhiza apüfolia), la famille des Renonculacées est une de celles quil sera le plus difficile de caractériser anatomiquement. Les poils sont toujours unicellulés, cylindriques ou coniques, aigus ou arrondis au sommet, à parois minces ou épaissies, lisses ou plus rarement ornés de petites perles ou de stries cuticulaires. Dans les Clématites, au moins une grande partie des poils prennent une forme bien particulière; LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA CLASSIFICATION 93 ils sont, en effet, épaissis d’un seul côté, tandis que l'autre, restant mince et délicat, ne tarde pas à se flétrir ou à se froisser (PI. [, fig. 2). Les formes cylindriques aiguës, uniformément épaissies, se rencontrent dans les Renoncules et les Anémones où l’épaississement peut aller jusqu'à oblitérer la cavité cellulaire (les longs poils blanes du calice pétaloïde de l’Anemone Pulsatilla, les Aquilegia ; dans les Delphinium et VAconitum (fig. 4), ils sont plus courts et prennent une forme plus ou moins conique; dans les Actœa, Cimicifuga et Pityrosperma, au contraire, leurs parois restent indéfiniment si délicates, que les poils peuvent s’aplatir en forme de ruban (Pityrosperma acerifolium Sieb). Les formes différentes sont assez rares. On les trouve rétrécis à la base dans le Xanthorhiza, rétrécis à la base et renflés en massue au sommet dans le Thabhictrum nigricans Jacq. et l’Helleborus fœtidus (fig. 3), en forme d’un petit bouton obovale dans l'Eranthis hyemalis (fig. 5), renflés en bulbe à la base sur les jeunes car- pelles du Delphinium ornatum. Le plus souvent, les poils sont lisses; mais on les trouve garnis de petites perles superficielles dans le Xanthorhiza apñfolia (nervures de la face inférieure), dans l’Aconitum autumnale, les Delphinium; de stries cuticulaires longitudinales, sur ceux de la tige de PEranths. Les parois externes des cellules épidermiques sont généralement planes ou faiblement bombées et minces. L’Aguwilegia vulgaris offre ce- pendant une exception en ce que les parois, fortement bombées au milieu, y sont soutenues par un épaississement considérable qui se perd vers les côtés des cellules. Les cuticules sont généralement lisses, plus rarement striées, à un faible degré dans l’Anemone Pulsatlla et le Ranunculus lanugi- nosus, par exemple, plus fortement dans l’Helleborus niger (surtout à la face supérieure) et dans le Clematis Vitalba (face inférieure). Les stries sont dirigées d’une manière assez indépendante vis-à-vis des stomates, mais elles convergent généralement vers la base des poils. On trouve quelquefois un dépôt de cire en granules, soit à la face inférieure seulement (Pæonia Moutan, Aquilegia vulgaris), soit sur les deux faces (Ranunculus Linqua). 24 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Quant à la forme des cellules épidermiques, elles sont presque toujours très fortement ondulées (fig. 1), surtout à la face inférieure; souvent même les courbures sont si courtes que les cloisons décrivent de véritables lignes brisées dont les angles sont soutenus par un épaississement local plus ou moins remarquable. Plus rarement l’épiderme supérieur est curviligne. Dans quelques espèces, les cellules épidermiques de la face infé- rieure des feuilles, ou même des deux faces, renferment de la chlorophylle. Un exemple de la première espèce nous est fourni par le Clematis Vitalba; le Caltha palustris présente la seconde disposition. Lorsqu'une cellule épidermique se prépare à donner naissance à un stomate (fig. 6), il s’y établit une cloison recourbée en are, et la cellule- fille correspondant à la concavité de cette cloison devient la cellule-mère spéciale du stomate. Ces petits organes ne présentent rien de particulier; ils sont situés au niveau extérieur de l’épiderme. Leur distribution sur les deux faces de la feuille varie d’une espèce à l’autre. Presque toujours il n'y en à quà la face inférieure; mais on en trouve à la face supérieure dans bon nombre d'espèces des genres Anemone et Ranunculus, par exemple; en petit nombre dans l’Hepatica triloba, le Ranunculus tuberosus, acris, Reuterianus; en abondance dans l’Anemone Pulsatilla et alpina, dans les Ranunculus sylvaticus, Lingua et Flammula, tandis que la majorité des espèces de ces deux genres n’en possèdent qu'à la face inférieure. Le mésophylle consiste en 4 à 6 assises de cellules diversement différenciées, rarement (Amnemone elegans Dene, Clematis Savatieri Dene, etc.) d’un plus grand nombre; l’assise supérieure où les deux assises supérieures se transforment en palissades de longueur variable d'une espèce à l’autre; M. Haberlandt a montré récemment que les palis- sades se subdivisent souvent en plusieurs tronçons incomplétement séparés dans le sens transversal par des plissements, et il admet, avec raison, que ces troncons jouent, au point de vue des mouvements de la chlorophylle, le même rôle que des cellules séparées par des cloisons complètes. Toutes les autres cellules du mésophylle forment un parenchyme plus ou moins méatique, à cellules rameuses polyaxes, étalées horizontalement et souvent LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS À LA CLASSIFICATION 95 superposées avec une certaine régularité. Plus rarement les palissades font absolument défaut, et le limbe présente une structure uniforme dans toutes les parties (Pityrosperma acerifolium). Dans les petites veinules, les faisceaux, dépourvus de fibres méca- niques, courent immédiatement au-dessous du parenchyme en palissades, quel que soit le nombre de ses assises. Dans les nervures plus fortes, ces faisceaux se rattachent aux deux épidermes par du parenchyme incolore, rarement un peu collenchymatoide. C'est dans les grosses nervures se- condaires ou seulement dans la nervure médiane qu'apparaissent les fibres, tantôt du côté libérien seulement, tantôt également du côté trachéen. (Xanthorkiza, Ranunculus Linqua) : ces éléments durs sont très répandus dans le pétiole et les pétiolules (1) sauf peut-être dans les espèces aqua- tiques (Caltha). La nervure médiane de la foliole ou de la feuille ne renferme qu'un seul faisceau dans sa position normale, reposant sur du parenchyme inco- lore et surmonté d'un tissu analogue. Rien n’est plus variable que le nombre et l’arrangement des faisceaux dans le pétiolule et le pétiole. Il est évident quils sont primitivement disposés en un croissant ouvert à la face supérieure; c'est ce qu'on observe, par exemple, dans le pétiole des feuilles simples du ÆRanunculus Reuterianus (fig. 8), où ces faisceaux sont de plus disposés par ordre de taille, le plus gros étant médian et les plus petits occupant les deux cornes du croissant; le même arrangement se rencontre nécessairement dans la partie vaginale des feuilles engainantes (R. Lingua) (fig. 12). Ailleurs des faisceaux plus petits sont intercalés entre les gros, sans que, pour cela, l’ordre général en soit troublé (À. fuberosus (fig. 9), Aconitum autumnale Pæonia officinalis et Moutan (fig. 17), etc. Dans la plupart des Renonculacées les feuilles sont profondément divisées, et les divisions au lieu d’être placées unilatéralement par rapport (1) Je suis obligé, à défaut d'autres termes plus corrects, de me servir de ces expressions qui ne sauraient s'appliquer rigoureusement aux feuilles des Renonculacées. Ces feuilles dont le limbe est très découpé n’en sont pas moins des feuilles simples. FES NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, IV, — 2° SÉRIE. 96 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM au pétiole se groupent de fait autour de ce support comme des feuilles simples autour d’une tige. Qu'on examine par exemple une feuille d'Agui- legia, on trouvera que les trois pétiolules principaux, dont un est térmi- nal et deux latéraux, sont rangés autour du point d'insertion avec une symétrie ternaire parfaite. Une telle feuille étant placée verticale- ment comme cela arrive très souvent, le vent agit mécaniquement dans tous les sens, et le pétiole doit être construit de manière à supporter sans dommage des flexions dans toutes les directions; en d'autres termes il doit être construit symétriquement par rapport à un axe et présenter la structure d’une tige. Ce qui est vrai pour le pétiole doit l'être également pour les pétiolules placés dans les mêmes conditions. Un premier acheminement vers cet état des choses se manifeste dans la formation, par anastomose des faisceaux latéraux supérieurs, d’un faisceau impair, médian supérieur, placé exactement dans l'ouverture du croissant où un peu plus à l'intérieur et tournant ses trachées en bas. Le pétiole de l’Hapatica trilobe (fig. 10) mérite de fixer l'attention sous ce rapport; 1l renferme six faisceaux, trois gros et trois petits, dispo- sés symétriquement autour d'une lacune centrale, le médian inférieur est gros, le médian supérieur petit. Dans le Caltha les faisceaux sont plus nombreux et le médian supérieur est plus gros sans atteindre toutefois l'importance du médian inférieur; le médian supérieur est presque équiva- lent à l’autre dans l’Anemone Pulsatilla (fig. 11), mais il est reculé vers l'intérieur du croissant, ce qui rétablit la symétrie fohaire; une dispo- sion semblable se retrouve dans les Clematis grimpants et droits, mais le médian supérieur reste souvent double dans le pétiole, tandis qu'il est simple dans les pétiolules. (C. Vitalba, stans, ete.) Dans le Pityrosperma le médian supérieur est tellement enfoncé dans la concavité du croissant quil est protégé par les cornes et peut se passer par conséquent de fibres mécaniques. Dans le Thalictrum flavum, le pétiolule (fig. 16), renferme 8 faisceaux, 4 gros correspondant aux 4 arêtes saillantes et 4 petits alternant avec les premiers; l'axe est occupé par une lacune. Les gros faisceaux sont absolument égaux entre eux, de même que les petits. Dans LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS À LA CLASSIFICATION O1 le pétiole (fig. 15) on trouve 6 gros faisceaux, correspondant aux 6 arêtes et 6 petits alternant avec les premiers : de plus, il existe à la face supérieure quelques petits faisceaux intercalés entre les autres et qui rétablissent par conséquent la symétrie foliaire. Ces mêmes alternances se produisent avec une régularité parfaite dans les pétiolules des T. sylvaticum et rigricans. Dans le pétiole de cette dernière espèce les faisceaux forment une ellipse continue et la symétrie foliaire est rétablie par deux faisceaux à liber central et à bois périphérique, placés des deux côtés du plan de symétrie à l'in- térieur de cette ellipse et au-dessus de la lacune centrale. Des disposi- tions tout aussi compliquées, mais plus irrégulières et sans faisceaux inté- rieurs, se remarquent dans l’Actæa longipes Spach et le Cimicifuga fœtida L. Tous les exemples précités nous ont montré ces faisceaux, gros et petits, alternant sur un seul rang ; il arrive fréquemment que les petits soient placés plus à l'intérieur et que tous semblent disposés sur deux rangs dis- üncts; c'est le cas dans le pétiolule moyen de l’Anemone elegans dont l'axe est occupé par le volumineux faisceau médian inférieur refoulé vers l'intérieur de l'organe ; dans le pétiole (fig. 13) de la même plante, cette apparence est d'autant plus trompeuse que les petits faisceaux extérieurs sont accolés par leurs fibres libériennes à la face interne d’une gaine résis- tante, et que les gros semblent disséminés à l'intérieur de cette gaine. Généralement, dans le pétiole comme dans la tige, le faisceau lur- même présente une forme qui permet de reconnaitre immédiatement une Renonculacée. Le bois dont les trachées s’enfoncent en forme de com vers la moelle, entourées cependant d'une masse abondante de parenchyme (prosenchyme?; fibres primitives de M. C. Eug. Bertrand) s’élargit énor- mément vers l'extérieur, se divise en deux branches qui embrassent par- uellement le liber mou pour aller rejoindre les deux cornes de l'arc solide que forment les fibres libériennes. Les Pæœonia font une exception remarquable à cette règle d'une application assez générale ailleurs, du moins dans les plantes de dimensions quelque peu considérables. Dans ces espèces le faisceau médian inférieur est aplati, rubané, et occupe bien le tiers du pourtour total. 28 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Qu'il soit fait mention enfin d'une gaine formée par des éléments mécaniques ou simplement par des parenchymes à parois épaisses à la face interne de laquelle s’accolent les faisceaux et qui se rencontre dans les espèces dont le pétiole est exposé à des efforts de flexion ou de trac- tons considérables. On la trouve dans le pétiole de toutes les Clématites grimpantes tandis qu'elle fait défaut dans les espèces droites, dans le pétiole des Aguilegia, des Thalictrum, de l'Anemone elegans, ec. Les cristaux sont fort rares dans les Renonculacées comme du reste dans toutes les familles composées de plantes herbacées. Cependant ils n'ont pas été trouvés non plus dans les Clematis ni dans le Xanthorhiza qui ne forme, il est vrai, qu'un sous-arbrisseau de faibles proportions. La seule espèce qui les ait présentés est le Pæonia Moutan qui en renferme un grand nombre dans la tige et le pétiole et jusque dans le parenchyme des grosses nervures. Ce sont des agglomérations confuses en forme d'oursins (fig. 7) (L). IT est impossible de distinguer anatomiquement les tribus de Renon- culacées, à l'exception des Pæoniées ; les Clématidées même, qu'on pour- rait être tenté de détacher comme une famille indépendante, se confondent avec les Renonculées et surtout avec les Anémonées (notamment Tha- lictrum) ; cependant quelques petits groupes de genres se détachent assez nettement de l’ensemble, tels sont : Aconitum et Delphinium Aquileqia, Actæa, Cimicifuga, Xanthoriza. La distinction des espèces sera au contraire facile ; elle reposera sur (1) Il n'entre pas dans le cadre de ce travail d'étudier la nervation. Cependant il est bon de signa- ler la nervation particulière des Renonculacées et qui ne me parait comporter qu'une seule exception, le Xanthorhiza. (2) M. Maximoviez a réuni, sous le nom de C. stans, quatre formes dislinctes que M. Decaisne a élevées à la dignité d'espèces. Ce sont : 1° stans Zucc; 2 {ubulosa Turcz; 3° Davidiana Dene; 4 Savalieri Dene. L'anatomie ne m'a pas fourni de signe distinctif entre la première et la dernière de ces espèces LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS À LA CLASSIFICATION 29 la structure du pétiole et, s’il y a lieu, des pétiolules, sur le développement relatif de l’assise en palissades, sur la répartition des stomates. L’ana- tomie rendra des services dans la distinction des espèces de Clematis (2), de Thalictrum, d'Anemone et de Ranunculus. Pour la distinction des Renonculacées d'avec les autres familles du groupe des Ranales, voyez ces familles. Il. — DILLÉNIACÉES. Poils nuls ou simples,unicellulés, à parois minces ou épaissies. Stomates entourés d'un nombre variable de cellules épidermiques, disposées sans ordre apparent. Cellules à raphides disséminées dans le mésophylle et dans le parenchyme des nervures et du pétiole. Appareils glanduleux et laticifères nuls. Je n'ai pu étudier que trois espèces faisant partie de cette famille qui en renferme environ 180. Heureusement ces trois plantes appartiennent à deux tribus différentes, et se distinguent autant qu'il est possible par leur port et les dimensions de leurs feuilles : ce sont le Dillenia speciosa, l'Hib- bertia volubilis et le Candollea cuneiformis, la première avec de très grandes feuilles penninerviées, la seconde avec des feuilles beaucoup plus petites (Candollea) unimerviées. Les épidermes sont recülignes (Hibbertia), où onduleux (Dillenia) (fig. 20), à parois épaisses ou minces lisses ou striés. Les poils simples et unicellulés ne sont pas nombreux : ils existent cependant sur les nervures et les pétioles; leurs parois sont lisses, ordinairement épaisses, surtout au sommet où la cavité cellulaire peut même disparaitre. Ils sont cylindriques ou coniques, à cause de leur brièveté (Dillenia, face inf.). L'épiderme inférieur est seul percé de stomates entourés de plusieurs cellules épidermiques. La cellule-mère spéciale se sépare d'une cellule épidermique par une simple cloison en U (fig. 21). mais les C, tubulosa et Davidiana seront faciles à reconnaitre ; dans les pélioles latéraux du {ubulosa, on ne trouve point de fibres épaissies, tandis qu’elles sont très développées dans le s{ans. Ce fait est du resle en rapport avec la brièveté de ces pétiolules. Dans le GC. Davidiana, les folioles latérales sont subsessiles. (Fig, 19, comparée à la fig. 18.) 30 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Le mésophylle est très variable ; il se compose dans le Dillenia d'en- viron 5 assises dont les deux supérieures se différencient très légère- ment en palissades. Dans l'Hibbertia la feuille deux fois plus épaisse, compte un nombre assez grand d’assises dont les deux supérieures sont fort bien disposées en palissades, la supérieure étant composée de cellules environ 6 fois plus longues que larges, l'inférieure, moitié moins haute, de cellules 3 fois plus longues que larges. Les deux prises ensemble occupent environ le tiers de l'épaisseur totale du mésophylle; le reste étant pris par un parenchyme extrèmement spongieux. Le Candollea est à peu près semblable (fig. 25). La deuxième assise des palissades est parsemée de cellules à raphides, ordinairement allongées dans le sens des nervures, cylindriques ou courbes, fusiformes, plus rarement dressées dans le sens des palissades ou obliques. Étant donné la différence de taille de ces feuilles on doit s'attendre à des divergences considérables dans la disposition et la structure des faisceaux dans les nervures etle pétiole. Dans l’Æibbertia et dans le Candollea la nervure médiane renferme un simple faisceau arqué, sans fibres, sur- monté de parenchyme vert et entouré à la face inférieure de parenchyme incolore (fig. 27). Le pétole (fig. 28) a la forme d'une goultière ; 1l ren- ferme un certain nombre de faisceaux isolés sans fibres mécaniques, noyés dans le parenchyme fondamental. Dans le Dillenia la nervure secondaire (fig. 29) possède deux faisceaux superposés accolés trachées à trachées, tous deux protégés par un are, de fibres hbériennes. La disposition est beaucoup plus compliquée dans la nervure médiane, très saillante à la face inférieure. On y remarque d'abord un certain nombre de faisceaux plus ou moins confluents qui décrivent une figure convexe en bas et concave en haut et au-dessus, trois fais- ceaux dans leur position normale ; celui du milieu est surmonté d'un autre renversé et tournant son liber vers la face supérieure. Tous sont munis d'arcs résistants de fibres libériennes. Le pétiole (fig. 25) a la forme d'une gouttière largement ouverte; les faisceaux médians décrivent la même LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA CLASSIFICATION 31 figure que dans la nervure médiane; mais il n’y a pas de faisceaux au- dessus. Sur les côtés de cette masse se trouvent quelques faisceaux isolés, décroissants, complètement entourés d’une gaine de fibres comme du reste la figure médiane elle-même. Le plus gros de ces faisceaux peut être double, c’est-à-dire surmonté d'un autre inverse. J'ai vu un trop petit nombre de formes pour pouvoir me prononcer sur le mode de distinction des genres et des espèces, mais Je ne crois pas me tromper beaucoup en indiquant que les caractères distincüfs seront pris dans la forme des cellules épidermiques, la composition du méso- phylle et la structure des grosses nervures et du pétiole. Les Dilléniacées se rapprochent fort nettement des Renoneulacées par leurs poils, la forme et le mode de développement de l'appareil stoma- tique, l'absence de tout organe sécréteur, mais elles en diffèrent sous le rapport des cristaux qui sont aciculaires au lieu d'être agglomérés en oursins ou, le plus souvent, nuls. L’anatomie ne révèle aucun lien entre les Dilléniacées et les Ma- gnoliacées ; tout diffère ; les poils sont unisériés dans ces dernières, les stomates se développent d'une tout autre manière et se distinguent immé- diatement sur la feuille adulte. Il n'existe de raphides dans aucune Magno- liacée; enfin ces dernières possèdent un grand nombre de cellules oléi- gènes qui font défaut aux Dilléniacées. Pour le rapprochement avec les Calycanthacées voyez cette famille. III. — CALYCANTHÉES Poils unicellulés, coniques ou cylindriques selon leur longueur, uniformément épaissis, lisses; stomales accompagnés de deux cellules latérales, très nom- breux à la surface inférieure, nuls à la face supérieure; cellules olérlères disséminées dans le mésophylle et dans les parenchymes des nervures ef du pétiole ; dans le pétiole, trois faisceaux dépourvus de fibres mécaniques épaissies, un médian volumineux et deux petits latéraux; cristaux nuls ou en très petiles agglomérations mélées de petits cristaux prismatiques ou octaédriques du système prisme droit à base carrée. La petite famille des Calycanthées, composée des deux genres 32 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Calycanthus et Chimonanthus, n'occupe pas encore une place bien certaine dans le système. Les uns la placent dans le voisinage des Rosacées, à cause de la périgynie bien apparente et de la structure de la graine; les autres, parmi ceux-ci MM. Bentham et Hooker, la rangent auprès des Magnolia- cées, et considèrent le tube calicinal qui entoure les carpelles comme une sorte de torus comparable à celui des Nymphéacées et de l'Eupomatia. Comme on va le voir, l'anatomie révèle une ressemblance frappante avec les Magnoliacées. Les poils sont toujours unicellulés, lisses, assez fortement et uni-- formément épaissis (pl. 2, fig. 29). À la face supérieure du limbe ils sont, en général, courts, coniques, souvent épaissis Jusquà disparition du lumen et l’épaississement s'étend même plus ou moins loin sur les cellules épidermiques voisines, dont la paroi externe porte, du côté du poil, une sorte d'excroissance cellulosienne comparable à celle que l'on trouve chargée de carbonate de chaux dans certaines Verbénacées et Borraginées. Ces poils sont implantés un peu obliquement et leur sommet regarde le sommet de la feuille; les feuilles sont, en effet, fortement hispides. A la face inférieure ils sont plus longs, cylindriques, assez rares, cantonnés sur les nervures dans le Calycanthus floridus L. et le Chimonanthus fragrans, Lindl; mais très nombreux, flexueux et feutrés dans le Calycanthus lœvr- gatus. Presque toujours incolores, ils sont légèrement colorés en brun, surtout au sommet, à la face supérieure (dans la gouttière) du pétiole du Calycanthus floridus. Les épidermes sont recticurvilignes ou onduleux (face inférieure de la feuille du Calycanthus floridus), lisses, à parois externes assez épaisses et planes. Les stomates ne se trouvent qu'à la face inférieure; à juger d'après l'état parfait, la cellule-mère spéciale prend naissance à la suite d'au moins deux cloisonnements par deux parois parallèles; l’ostiole nait entre ces deux cloisons, de sorte que le stomate parait fixé par ses deux extrémités aux deux faces opposées d'une cellule épidermique et aecom- pagné de deux cellules latérales parallèles (fig. 30). LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA CLASSIFICATION 39 Les cellules stomatiques sont très fortement épaissies du côté extérieur, et surtout du côté intérieur; leur cavité aplatie est dirigée obliquement de dehors en dedans de manière à être difficilement visible de face; elles sont placées au niveau externe de l’épiderme. Les stomates sont extrèmement nombreux dans tous les représentants de la famille; jen ai compté 540 par millimètres carré dans le Chimo- nanthus fragrans, chiffre beaucoup plus élevé que le maximum observé jusqu'à présent partout ailleurs. Le mésophylle consiste en 6 ou 8 assises, dont les deux supé- rieures sont parfois développées en palissades, de même longueur dans les deux, et occupant environ la moitié de lépaisseur totale de la feuille (Chimonanthus fragrans et Calycanthus levigatus); mais le Calycanthus floridus ne possède pas de palissades. Dans toutes les parties du mésophylle, mais avec une certaine pré- dilection dans la deuxième assise, de même que dans les parenchymes et même dans le liber mou des nervures et du pétiole, se trouvent dissémi- nées des cellules oléifères absolument semblables à celles des Magnoliacées. sécrétant une goutte d'une huile incolore ou légèrement jaunâtre, très odorante (fig. 36). Dans les petites veinules on trouve tantôt le faisceau complètement noyé dans le parenchyme vert, tantôt pourvu en-dessus et en-dessous, d’un paquet de fibres épaissies; dans la nervure médiane on voit un fais- ceau simple légèrement courbé en are, quelquefois pourvu, en dehors, d'une zone de fibres peu épaissies (Chimonanthus), d’autres fois dépourvu d'éléments mécaniques bien caractérisés (Calycanthus floridus, chez lequel les fibres existent, mais sans aucune espèce d'épaississement). Il y a trois faisceaux dans le pétiole (fig. 31) : un gros médian légè- rement courbé et deux petits latéraux placés un peu plus haut. Je n'ai pas trouvé de cristaux dans le Chimonanthus, tandis qu'il y en a un très grand nombre dans les Calycanthus. Ge sont de petites agglomé- rations semblables à celles du Magnolia gracilis, mêlées à de petits octaè- dres (enveloppes de lettre) et de petits prismes carrés surmontés de pyra- NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, [V. — 2° SÉRIE. D O1 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM mides; ils abondent dans le parenchyme de la nervure médiane et du pétole. Il n’est pas rare de trouver à la surface du pétiole un périderme assez profond qui ne procède point d'une couche phellogène régulière. Les Calycanthées partagent avec les Magnoliacées plusieurs carac- ières très importants : la forme et le développement de l'appareil stoma- tique, celle des cristaux et la présence de cellules oléifères; cependant leurs poils sont unicellulés, tandis qu'ils sont unisériés dans les Magnoliacées. La liaison avec les Dillémiacées est déjà plus lointaine; ces deux familles n’ont guère de commun que la forme des poils ; les stomates des Dilléniacées sont entourés de plusieurs cellules irrégulièrement disposées; elles manquent de cellules oléigènes; les raphides leur sont tout à fait particuliers. IV. — MAGNOLIACÉES. Enor. Poils nuls ou unisériés, paucicellulés, à cellules inférieures ordinairement très courtes, à cellule terminale très longue; stomates accompagnés de deux cellules latérales parallèles à l'ostiole; cristaux disséminés dans les parenchymes, agqlo- mérés en petits oursins mélés d'une quantité plus ou moins grande de cristaux simples ou réunis en petits groupes; cellules oléigènes dans le mésophylle, les parenchymes des nervures et du pétiole et même dans l'épiderme. Laticilères et lacunes à gomme nuls. MM. Bentham et Hooker réunissent à la famille des Magnoliacées celle des Schizandrées qui s'en distingue fort nettement au point de vue de l'anatomie. Pour cette raison, j'ai préféré les traiter à part. Les feuilles des Magnoliacées sont toujours entières, souvent très gran- des et très lourdes, caduques ou persistantes. Après sa chute, la stipule laisse à la face supérieure du pétioleune cicatrice ogivale qui se traduit sur la section transversale par deux crêtes plus ou moins apparentes. On sait que les Wintérées comme les Schizandrées sont dépourvues de stipules. Les poils sont toujours unistriés, assez épaissis, lisses ou plus rare- ment striés dans la longueur. (Liriodendron Tulipifera.) Le plus souvent LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS À LA CLASSIFICATION 39 les cellules inférieures sont courtes, trapues et surmontées d’une cellule terminale qui représente, à elle seule, pour ainsi dire, toute la partie bre (fig. 34) du poil. (Magnolia conspicua Salisb., fig. 35. Michelia Campacha.) On trouve déjà moins fréquemment la hampe du poil formée par plusieurs cellules allongées surmontant une série de cellules courtes (M. Umbrella Lamk). Les poils sont épaissis unilatéralement comme chez les Clématites et le Michelia; mais ils sont unisériés, tandis qu'ils sont unicellulés dans les Clematis. Dans le Liriodendron, enfin, les rares poils qui garnissent les nervures et le pétiole diffèrent des formes précédentes en ce que les cellules sont toutes également longues, ou décroissent même de bas en haut, la terminale étant arrondie au lieu d'être aiguë comme dans les autres Magnoliacées (fig. 32). Les épidermes sont rectilignes (Drimys Wüinteri), curvilignes (très fréquent) ou onduleux (Magnolia conspicua Salisb.), à parois relativement minces pour des feuilles coriaces, plus rarement épaissies (Hicium anisa- tum, floridanum), lisses ou ornés de stries nombreuses parallèles droites ou flexueuses ({icium) ou de quelques stries onduleuses suivant à peu près les parois rectilignes des cellules (épid. mf. du Tasmannia aromatica). La cire à la face inférieure y forme assez souvent un enduit granuieux (Magnoha Umbrella, macrophylla, Drimys Winter). Les cellules épidermiques sécrètent de petits oursins d’oxalate de chaux dans le HMichelia Campacha, de grosses gouttes d’une huile incolore dans le Zrriodendron. Dans quelques espèces (Talauma Plumieri) l'épiderme de la face imfé- rieure est soutenu par un hypoderme indépendant, qui se transforme par places en parenchyme chlorophyllien et ne se distingue plus que par la forme plus aplatie de ses cellules des autres assises du mésophylle. Dans le Tasmannia aromatica, les cellules épidermiques elles-mêmes se divisent en divers endroits par des cloisons tangentelles. Les stomates sont toujours accompagnés de deux cellules latérales, conséquence de leur mode de développement; la cellule mère se divise par une cloison rectiligne, puis l'une des cellules filles par une cloison pa- 20 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM rallèle à la première; la cellule comprise entre ces deux cloisons nouvelles devient la cellule mère spéciale du stomate; elle se divise encore dans le même sens en deux cellules stomatiques. Il arrive fréquemment que la première cloison courbe soit suivie d’une autre, également courbe, mais dans un autre sens, de sorte que le stomate semble suspendu par ses extrémités au milieu d'une cellule. Les stomates appartiennent toujours à la face inférieure. Le mésophylle consiste en un nombre très variable, souvent élevé, d'assises, dont les supérieures (une, deux ou trois) forment un tissu assez dense, tandis que le reste est très spongieux. Ce n'est que rarement, dans le Liriodendron, par exemple, et à un degré moindre dans le Magnolia gracilis (Hg. 37) que ces assises constituent un véritable parenchyme en palissades, à cellules de 2 à 3 fois plus longues que larges. Généralement ces cellules sont à peu près isodiamétriques, celles de l’assise supé- rieure pouvant même rester plus courtes que les autres, sans compter le cas spécial d'un hypoderme (Drimys Wüinteri). Le rapport entre la masse du tissu dense et celle de tissu spongieux varie énormément; ainsi dans les feuilles très minces du Magnolia conspicua l’assise supérieure seule, sur 5 environ, est dense et occupe le quart de l'épaisseur totale du mésophylle; dans le AZ. Umbrella, cette même assise un peu développée en palissades, est également la seule qui soit dense sur 6 à 7 autres. Dans le Michelia, le Drimys Winteri, le Tasmannia aromatica, le Talauma Plumieri, les 3 assises supérieures, sur 7 à 10, sont denses et occupent environ la moitié de l'épaisseur totale, tandis que dans les Zicium les deux supérieures tout au plus sur plus de 10, peuvent être regardées comme formant un tissu dense et occupent à peine le quart de l'épaisseur totale. Ordinairement les faisceaux courent immédiatement au-dessous du tissu dense, mais ce n'est pas toujours le cas; dans les Jlicium en effet 1l existe encore une forte portion de lissu spongieux au-dessus des faisceaux (1). 1) 11 serait facile de tirer de celle disposition une conclusion encore plus logique contre l’adapta- P P g1q ion constante des assises primaires à la formalion de tissus définis. LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA CLASSIFICATION ay Les faisceaux des veinules sont tantôt privés, tantôt pourvus de fibres épaissies. Dans les Hicium anisatum et floridanum, ces éléments mécaniques font défaut etle faisceau est même absolument noyé dans le parenchyme vert. Cependant dans le Leriodendron, les très peuts faisceaux n'ont pas de fibres, mais ils sont reliés aux deux épidermes par du parenchyme incolore ; ceux des nervures secondaires possèdent au contraire un arc de fibres au-dessous du liber. L'inverse a lieu dans le Drimys Winteri : les petits faisceaux sont munis de fibres du côté des trachées aussi bien que du côté du liber ; mais ceux de la nervure médiane et du pétiole en sont dépourvus. Dans le Magnolia Umbrella, les petits faisceaux munis de fibres sont noyés dans le parenchyme vert malgré la faible épaisseur de la feuille. Il en est de même sous ce rapport du Talauma, quoique le petit faisceau soit totalement enveloppé dans une forte gaine fibreuse. Quant à la disposition des faisceaux dans la nervure médiane on doit établir dans les Magnoliacées une division qui coïncide avec celle de la famille en Wintérées ou Illiciées et en Magnoliées; la première renfermant les genres Drimys, Tasmannia et Illicium; la seconde Magnolia, Talauma, Manglietia (1), Michelia et Liridendron. Dans la première de ces tribus (fig. 41, 42), les faisceaux de la nervure médiane et du pétiole sont disposés en un simple are ouvert en haut; dans la seconde au contraire, ils décrivent une figure fermée qui se rapproche plus ou moins du cercle. Dans les Tasmannia et les Ilicium la nervure médiane ne renferme qu'un seul faisceau plan et pourvu de fibres en dessus et en dessous dans le premier, légèrement arqué, dépourvu de fibres dans le second de ces genres. Nous trouvons trois faisceaux nus disposés en are dans le Drimys Winteri. Le pétiole de lAicium ne contient qu'un seul faisceau recourbé en are, celui du Tasmannia en présente trois, celui du Drèmys Winteri enfin cinq, trois gros alternant avec deux petits. Dans les Magnoliées les faisceaux de la nervure médiane, au nombre (1) Je n'ai vu aucun représentant de ce genre. 38 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM de 6 à 20, disposés en cercle ou en quelque autre figure semblable, me paraissent toujours pourvus de fibres en dehors, c'est-à-dire du côté du hber. Ces différents arcs fibreux peuvent rester indépendants entre eux (Magnolia conspicua, Umbrella, ete.), ou se souder en une gaine continue. (AL. gracilis (ig. 353). Michelia, Talauma.) L'arrangement des faisceaux est le même dans le pétiole, au nombre près ; mais Je n y ai Jamais trouvé de gaine fibreuse continue. Les fibres y sont même moins abondantes ou font absolument défaut, ainsi qu'on le constate dans lé Michelia où elles sont remplacées dans leurs fonctions par le caractère collenchymatoïde des parties externes du liber mou. Dans les autres espèces elles peuvent également manquer dans la parte inférieure, charnue, du pétole ; mais dans la plupart, on voit que les petits faisceaux, alternant avec les gros, ont été reculés vers l'intérieur de la figure fermée et semblent inclus et recouverts par les gros faisceaux deve- nus extérieurs. Les petits ne possèdent naturellement pas de tissu collen- chymatoide. Un des caractères les plus saillants de la famille, est la présence de cellules oléifères dans le mésophyile et les parenchymes des nervures,du péliole de la üge. Ces cellules diffèrent peu de leurs voisines, mais elles sont à peu près remplies par une grosse goutte d'huile incolore et odorante (fig. 37), qui peuvent se trouver indifféremment dans toutes les régions du mésophylle ; cependant dans quelques espèces on les voit cantonnées avee plus ou moims de fixité dans une assise déterminée. On trouve quelques cellules scléreuses isolées ou réunies en sclé- rites dans le parenchyme de la nervure médiane et du pétole du Talauma ; elles peuvent même être douées d’un accroissement propre, assez limité à la vérité, comme celles des Protéacées ou des Fagræa. Une grande parue de la moelle est ainsi sclérifiée. Les Illiciées me paraissent être dépourvues de cristaux tandis qu'ils sont au contraire très répandus dansles Magnoliées; ce sont presque tou- jours de petits oursins à éléments prismatiques, très fins, contenus chacun isolément dans une cellule. Souvent chacune des cellules du parenchyme du LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS À LA CLASSIFICATION 99 pétole ou des nervures en renferme un. Parfois, dans le Magnolia gracilis (Hig. 30), par exemple, ces oursins sont entremêlés de cristaux prisma- tiques ou octaédriques droits à base carrée, simples ou réunis en petits paquets ou glomérules. La distinction anatomique des tribus, des genres et des espèces de la famille des Magnoliacées telle que la comprennent MM. Bentham et Hooker ne souflrira aucune difficulté sérieuse. La détermination des espèces ne sera pas plus difficile, étant connue la grande variation qui règne dans la structure du mésophylle, des nervures et des cellules oléigènes, ete. Les Magnoliacées se distinguent donc immédiatement et de la facon la plus précise des Renonculacées et des Dillémiacées par leurs poils unisériés et leurs cellules oléigènes, et, de ces dernières par l'absence de raphides. La liaison parait être plus étroite avec les Calycanthées; les poils unicellulés de cette famille seuls permettent cependant une distinction facile et rigoureuse. Quant à la tribu dont les Calycanthées se rapprochent le plus, c’est indubitablement celle des Wintérées. Dans le Tasmannia par exemple comme dans les Calycanthus et le Chimonanthus, les faisceaux du pétole sont au nombre de trois et dépourvus de fibres. Ces données, basées sur des caractères purement anatomiques, sont d'accord avec une opinion très répandue parmi les organographes. Les Magnoliacées se rapprochent, par la plupart de leurs caractères, des Anonacées. Les poils, qui, du reste, sont assez rares dans l’une et l’autre famille, sont également unisériés, les cristaux sont les mêmes, et les cellules oléigènes y sont également répandues; le caractère qui les dis- üngue sûrement les unes des autres, c’est la disposition des faisceaux dans le pétiole (voy. Anonacées). 40 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM IV bis. — SCHIZANDRACÉES Enr. Poils nuls ou unisériés{striés en long, peu épaissis; stomates accompagnés de deux cellules latérales parallèles à Tostiole ; cristaux prismatiques droits à base carrée, simples ou réunis en faisceaux ou en aggloméralions diverses à gros éléments ; cellules oléigènes répandues dans les parenchymes et même dans l'épiderme ; la- cunes à gomme volumineuses dans le Liber mou de tous les faisceaux. Les poils, qui n'ont été observés que dans le Sphærostemma propin- quum, et encore en très petit nombre sur les jeunes feuilles du bour- geon, sont exactement les mêmes que ceux du Ziriodendron. Les épidermes sont recti-curvilignes, ordinairement couverts de stries grossières parallèles, contournant les stomates. Dans le Xadsura japonica certaines cellules épidermiques de la face supérieure sont oléigènes ; dans le Sphærostemma chaque cellule des deux faces renferme une petite goutte d'huile. Les stomates ne se trouvent qu'à la face inférieure et sont assez grands, de même forme et de même développement que chez les Magno- l'acées. Le mésophylle comprend environ 6 assises dont la supérieure diffé- renciée en palissades, occupe près de la moitié de lépaisseur totale dans le Sphærostemma, un peu moins du üers dans le Æadsura. Quelque petits qu'ils soient, les faisceaux présentent toujours dans leur partie libérienne, une énorme lacune à gomme qui en suit tout le parcours (fig. 38). Dans les faisceaux très faibles, cette lacune semble tout accaparer ; c’est à peine si on découvre au-dessus quelques trachées et au-dessous quelques fibres épaissies; chacun des faisceaux plus gros des nervures et du pétiole, renferme plusieurs de ces canaux. Les faisceaux des nervures secondaires, noyés dans le parenchyme vert, sont accompagnés en dessus et en dessous de quelques fibres épais- sies. Le faisceau unique de la nervure médiane recourbé en are est nu dans le Kadsura, tandis qu'il est recouvert de fibres au-dessus et au-dessous dans le Sphærostemma; le pétiole (fig. 47), de l’un et l’autre de ces deux genres, possède 3 faisceaux disposés en arc comme dans les Wintérées. LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS À LA CLASSIFICATION A Les cristaux accompagnent partout les faisceaux : ils sont abondants dans le parenchyme du pétiole du Sphærostemma : le Kadsura est, Jusqu'à présent, la seule plante angiosperme qui, à ma connaissance, possède des cristaux empâtés dans la paroi des cellules seléreuses de la moelle (L). Les affinités des Schizandrées sont les mêmes que celles des Magno- liacées. Les lacunes à gomme serviront toujours à les faire reconnaître. V. — ANONACÉES. Poils simples unisériés, souvent bi-cellulés, la cellule inférieure étant incolore, la supérieure remplie d'une matière brune; stomates accompagnés de deux cellules latérales parallèles à lostiole; cristaux simples octaédriques ou prismatiques droits à base carrée ou agglomérés en oursins, plus rarement (dans l’épiderme), simples clinorhombiques ; faisceaux de la nervure médiane disposés en un are ouvert en haut, mais dont l'ouverture est formée par une bande de fibres épaissies; cellules oléigènes disséminées dans les parenchymes ; laticifères nuls. Je n'ai pu étudier que quelques types de cette famille, mais ces types appartenant à des genres très variés, m'ont offert une conformité de structure telle que je n'hésite pas à l'appliquer à la famille tout entière. La feuille manque de stipules et présente les même caractères extérieurs que celle des Magnoliacées. Les poils sont unisériés, paucicellulés, à cellules de longueur à peu près égale. Je les ai trouvés tri- ou quadricellulés dans l’Anona odorata et le Xylopia macrantha (Gig. 43) ;ils sont constamment bicellulés dans l'Asimina triloba et l'Anona muricata (fig.44). Dans ces deux plantes, et probablement dans plusieurs autres de la même famille, ces petits organes sont si parti- culiers qu'ils suffisent pour caractériser la famille. Des deux cellules à parois assez minces qui les composent, l'inférieure est incolore et plus courte que l’autre qui se termine en une pointe obtuse contenant une matière brune et réfringente. Dans l’Asimina triloba, ces poils déjà colorés sur les très jeunes feuilles, leur communiquent une belle coloration mordorée. Cette matière réfringente existe également dans l'Anona muricata, (4) Voyez Vesque, Anat. de l'écorce. L CURE | NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2° SERIE. 6 42 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM mais dans les poils des très jeunes feuilles, elle est encore incolore, de sorte que les jeunes organes paraissent argentés. Les cellules des épidermes sont rectilignes, curvilignes ou ondu- leuses, à parois minces dans l’Asimina, l'Unona et l'Eupomaña ; l'épiderme inférieur ayant, comme cela arrive toujours, une tendance à être plus onduleux que le supérieur. Dans l’Artabotrys intermedia, le Xylopia et l'Anona, 1l présente un caractère remarquable qui existe pourtant encore ailleurs et qui consiste en ce que les parois normales à la surface sont onduleuses en haut (ou à l'extérieur), et rectilignes en bas (ou à l’inté- rieur), de sorte que si on regarde ces épidermes au microscope, la mise au point la plus élevée montre des parois onduleuses, tandis que la plus basse offre des parois rectilignes. Je n'ai pas trouvé de stries cuticulaires qui méritent d'être notées. Dans le Xylopia macrantha (fig. 18), les cellules des deux épidermes renferment d'énormes cristaux appartenant par exception au système clinorhombique; ce sont en effet de minces lames parallélogrammes dont deux bords opposés paraissent plus épais, cette forme se rencontre assez fréquemment ailleurs et quelquefois deux de ces lames maclées prennent l'apparence d'un fer de lance. Chaque cellule renferme un seul ou plusieurs cristaux. Les stomates ne se trouvent jamais qu'à la face inférieure ; ils sont de tout point semblables à ceux des Magnoliacées. Le mésophylle compte un nombre variable d’assises dont la supé- rieure est ordinairement développée en palissades de longueur variable, et occupent plus du tiers de l'épaisseur totale de la feuille dans l’Anona muricata, l'Artabotrys ntermedia, l'Unona odorata, l'Asimina triloba, un cinquième seulement dans le Xylopia macrantha, où l'assise inférieure est également plus dense que les moyennes, quoique les cellules soient à peine un peu plus hautes que larges. Dans l'Eupomatia Benetti enfin, le mésophylle consiste en une dizaine d'assises dont les trois supérieures sont plus denses que les autres, sans pour cela former un parenchyme en palissades, car leurs cellules sont à peu près isodiamétriques. LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA GLASSIFICATION 43 Les petits faisceaux du limbe cheminent immédiatement au-dessous des palissades. Ils sont soutenus en dessus et en dessous par un paquet de fibres mécaniques. Les nervures secondaires des grandes feuilles contiennent un faisceau complètement enveloppé dans une gaine fibreuse. La nervure médiane est de toutes les parties de la feuille celle qui permet le mieux de distinguer ces plantes des Magnoliacées. Chez ces dernières, les faisceaux de la nervure médiane sont disposés en cercle, tandis que dans les Drimys et les icium il n’y a qu’un seul faisceau, ou bien, quand :l y en a plusieurs, ils sont disposés en arc et dépourvus de fibres. Dans les Anonacées, les faisceaux assez nombreux, munis de fibres libériennes, sont très serrés et rangés en un arc fortement courbé dont l'ouverture supérieure est fermée par une bande transversale de fibres épaissies (fig. 45). Dans le pétiole (fig. 46), ces faisceaux restent rarement isolés comme dans l’Unona chez lesquels les fibres font défaut ; généralement ils se réunissent en fascicules au nombre de trois (Arfabotrys, Anona, Asimina) ou en nombre plus grand chez le Xylopra. Chacun de ces fascicules peut conserver son arc fibreux extérieur; dans d’autres cas, au contraire, les fibres n'existent plus dans le pétiole. Dans l’Asimina, Eupomatia, (fig. 50), le nombre de faisceaux du pétiole est le même qu'à la base de la nervure médiane, mais ils sont plus séparés. Les cellules oléigènes, de même nature que celles des Magnoliacées, sont disséminées dans le mésophylle et les parenchymes des nervures et du pétiole. Leur position dans le mésophylle fournira d’utiles indi- cations pour la détermination des espèces. Si on excepte les cristaux de l’épiderme du Xylopia, les autres formes cristallines, répandues dans les parenchymes du pétiole et en plus petit nombre de la nervure médiane, sont semblables à ceux des Magnoliacées (fig. 49). Il y a peu de choses à dire au sujet de la classification des Anona- 44 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM cées: les poils bicellulés des Asmina et des Anona indiquent une section à part; mais il faudrait, pour résoudre cette question de classification, pouvoir étudier un nombre bien plus élevé d'espèces que je n'ai pu le faire. Je crois pouvoir dire cependant, dès à présent, que les divisions anatomiques ne coïncident pas avec les tribus établies par MM. Bentham et Hooker. Les Anonacées sont très étroitement liées aux Magnoliacées. Il n'y a guère que la nervure médiane qui puisse les séparer avec certitude; leurs affinités sont les mêmes que celles de cette dernière famille. Les Myristicées concordent en plusieurs points avec les Anonacées et les familles voisines; les stomates se développent de la même manière ; de nombreuses cellules oléigènes parsèment les parenchymes; les cris- taux sont tantôt de gros oursins, tantôt de petits prismes ou acicules appartenant au système clinorhombique, mais les nervures et le pétiole sont construits sur un plan différent. Leurs poils en navette (mal- pighiacés) sont semblables à ceux des Sapotacées. Les Eupomatia sont certainement des Anonacées; mais ce genre curieux doit constituer une tribu distincte. VI. — MENISPERMÉES Poils unicellulés, bicellulés ou nuls ; stomates accompagnés de deux cellules latérales peu distinctes des cellules épidermiques environnantes; cristaux très petits, aciculaires, se rapprochant parfois de la forme des raphides, en lames minces ou enfin en prismes clinorhombiques simples ou maclées, dispersés dans les paren- chymes, rarement dans lépiderme; plantes grimpantes, vaisseaux très gros. Organes secréteurs et laticilères nuls. Je n'ai pu étudier que cinq espèces de cette importante famille, dont deux, le Cocculus laurifolius et un Cissampelos, se distinguent par leur port de la généralité des espèces. Pour ces deux raisons, il me sera dif- ficile d'indiquer des caractères fixes et umformes. Feuilles de dimensions variables, palmatinerves entières ou palma- tilobées. LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA CLASSIFICATION 45 Les poils unicellulés, cylindro-coniques, aigus, lisses, assez épaissis dans une espèce de Cissampelos des Antilles, sont bicellulés, à cellule basilaire très courte, la cellule terminale formant tout le corps du poil, dans le Cocculus carolinus DC. La cellule basilaire s’y épaissit de haut en bas, quelquefois, sur toute la nervure médiane, au point de réduire considérablement le lumen de la cellule; la partie libre est peu épaissie, souvent comprimée, rubanée. Les épidermes sont tous deux recti-curvilignes (Cocculus laurifolius), tous deux onduleux (Cissampelos, Anamirta Cocculus, Cocculus carolinus), ou enfin le supérieur rectiligne, l’inférieur onduleux (Menispermum canadense), à parois minces ou épaissies, souvent pourvus même d’un épaississement secondaire indépendant d'une netteté remarquable (Menispermum et surtout Cocculus laurifolius). La face externe des cellules est ordinairement plane ou légèrement bombée. Celles de la face inférieure du Menispermum canadense forment chacune une bosse saillante qui, vue d’en haut, se présente sous la forme d’un cercle à double contour. Dans l’Anamirta Cocculus, chaque cellule épidermique des deux faces renferme plusieurs cristaux clinorhombiques simples ou maclés. On trouve une couche abondante de cire granuleuse à la face infé- rieure de la feuille du Cissampelos déjà cité, et en petite quanüté à la face supérieure. Les stomates me semblent se développer de la même manière que dans les Magnoliacées et les Anonacées ; dans les Cocculus laurifolius et carohinus, les cellules latérales, parallèles à l’ostiole, sont encore très reconnaissables sur la feuille adulte ; il en est souvent de même dans l’Anamirta Cocculus Colebr. Mais, dans les espèces dont l'épiderme inférieur est fortement onduleux, comme dans le Cssampelos et le Meni- spermum canadense, ces cellules se confondent plus ou moins avec les cellules épidermiques avoisinantes. Le mésophylle est ordinairement composé de 4 ou à assises de cel- lules lâchement unies dont la supérieure est différenciée en palissades 46 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM plus ou moins serrées, occupant environ un tiers de l'épaisseur totale du mésophylle. Dans le Cocculus laurifohus, la feuille est beaucoup plus épaisse; on y trouve trois assises de palissades qui occupent plus de la moitié de l'épaisseur totale. Dans l’Anamirta Cocculus, le mésophylle est parcouru par un grand nombre de fibres isolées qui, partant des faisceaux, vont se loger sous les épidermes où elles s'entre-croisent dans tous les sens. Les petits faisceaux placés sous les palissades, sont ordinairement pourvus de fibres en dessus et en dessous. Dans les grosses nervures et dans le pétiole, les faisceaux présentent un caractère spécial qui ne manque probablement que chez un petit nombre d'espèces et qui consiste dans la présence d'un parenchyme incolore à grandes cellules, situé en dehors du liber mou et les fibres quand ces éléments solides existent. Ce tissu est fort apparent dans les Menispermum et les Cocculus; je ne l'ai pas trouvé dans l’Anamirta. Dans la nervure médiane on ne trouve ordinairement qu'un seul faisceau pourvu de fibres dans le Cocculus laurifolius, dépourvu d'éléments mécaniques dans le C. carolinus, le Menispermum et le Cissampelos. Ce faisceau est entouré de parenchyme incolore souvent un peu collenchy- mateux à la face supérieure (fig. 52). Le pétiole contient un nombre impair de faisceaux (ord. 7) dé- croissants, privés de fibres, disposés en un arc fermé en haut, ou plus rarement pourvus chacun en dehors d'un arc de fibres (Cocculus laurifolius (fig. 41). La nervure médiane de l'Anamirta Cocculus mérite d'être mention- née ; les faisceaux décroissants, au nombre de 7, plus ou moins confluents, sont rangés en un arc très étalé, et largement ouvert. Ils sont soutenus en dessous par de forts massifs fibreux et une bande de fibres qui s'étend transversalement au-dessous de ces faisceaux, comme dans les Anonacées. Au-dessus de cette bande se trouve un gros faisceau médian dans sa position normale ; on trouve enfin un massif fibreux isolé dans le collen- chyme qui soutient la partie saillante supérieure de la nervure. Le pétiole LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA CLASSFICATION 47 contient un nombre considérable de faisceaux munis de fibres, disposés en un arc fermé en haut. Le Cissampelos et le Cocculus carolinus ne m'ont pas présenté de eris- taux. L'Anarmita Cocculus n’en contient que dans ses épidermes, mais là en quantité considérable. Dans la nervure médiane du Menispermum canadense, tout le parenchyme renferme une multitude de petits cristaux aciculaires, mêlés de quelques lames rectangulaires, plus épaisses au milieu qu'aux extrémités; enfin ces fines aiguilles deviennent presque de véri- tables raphides dans le mésophylle du Cocculus laurifolius. Je n'ose exprimer aucune opinion sur les affinités des Ménisper- mées; car, je n’en ai vu qu'un trop petit nombre, et ces plantes se distinguent d’une manière si tranchée par leur port des Anonacées d’une part, des Berbéridées vraies de l’autre, que je dois m’abstenir. Elles se distinguent des Anonacées par l'absence de cellules oléifères et par la structure de la nervure médiane de leurs feuilles et de leurs pétioles, des Berbéridées vraies par la disposition et le développement des stomates. IL est impossible de méconnaître un certain rapport avec les Lardiza- balées. Dans les Akebia et les Lardizabala, les stomates possèdent encore quelquefois les deux cellules latérales, le pétiole a sensiblement la même structure que dans les Ménispermées, ressemblance probablement déterminée par la similitude de port; enfin l’'épiderme inférieure de l’'Akebia quinata ressemble, à sy méprendre, à celui du Menispermum canadense. 48 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM VII. — BERBÉRIDÉES. Poils nuls ou unisériés, simples, plus ou moins épaissis, à cellules inférieures courtes, la terminale étant très longue; stomates à la face inférieure, entourés de plusieurs cellules irréqulièrement disposées, rarement accompagnés de deux cellules laté- rales parallèles à l'ostiole; cristaux clinorhombiques diversement modifiés ou agglomérés à angles arrondis; bois jaune dans les Berbéridées vraies, faisceaux du pétiole disposés en une fiqure fermée se rapprochant plus ou moins du cercle. Organes secréteurs et laticifères nuls. Les poils peu fréquents dans cette famille, sont unisériés, généra- lement composés d'une série de cellules basilaires courtes et d’une cel- lule terminale qui constitue la majeure partie du poil. Dans l’Epimedium niveum (fig. D4), cette dernière est remplie d'une matière réfringente jaune ou brunâtre, qui donne au poil quelque ressemblance avec ceux des Asimina et des Anona dans lesquels on ne trouve cependant qu'une seule cellule basilaire. Dans le Lardizabala triternata, les cellules basi- laires sont encore plus nombreuses et tout le poil est rempli d'une matière brune. Les épidermes sont tantôt onduleux, à parois minces (Akebia, Lardi- zabala, Epimedium, quelques Mahonia et Berberis), tantôt rectilignes ou eur- vilignes à parois épaissies (Berberis nepalensis Lodd., Mahona papomica. Thunb. etc.,); leurs cellules sont planes ou légèrement bombées à l’exté- rieur, plus rarement fortement bombées, par exemple, celles de l’épiderme inférieur de l'Akebia quinata Dene, ou terminées par des papilles cylin- driques épaissies (Mahonia repens), ou coniques (Mahonia trifoliata Cham... Dans le Mahonia Aquifolinium Nutt, ces mêmes parois sont marquées de grandes ponctuations arrondies. On observe des siries cuticulaires peu apparentes, parallèles dans le Berberis Knighti; l'épiderme supérieur du Lardizabala triternata présente de fortes perles cuticulaires, irrégulièrement Dans quelques Mahonia, tels que paponica, Fortunei, tenuifolia (fig. 57 et 58), la plupart des cellules de l’épiderme supérieur, mais non toules, renferment des cristaux en aiguilles incrustés dans la face interne de la LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA CLASSIFICATION 49 paroi extérieure qui s’avancent librement dans la cavité cellulaire. Ces cristaux réunis en un faisceau rayonnant, ne sont pas de l’oxalate de chaux, mais une matière organique, jaune verdâtre, soluble dans l'alcool bouillant et qui laisse sur la paroi, après dissolution dans ce liquide, un fin réseau à mailles rhombiques rayonnantes. Les stomates sont entourés de 3, 4, 5 et plus de cellules irréguhiè- rement disposées, ce qui fait présumer que la cellule mère spéciale se trouve établie par une simple cloison en Ü. Ce nest que rarement et parmi d'autres qu'on trouve le stomate accompagné de deux celiules latérales ; les cellules stomatiques ordinairement placées au niveau exté- rieur de l’épiderme sont au contraire cachées entre les cellules environ- nantes lorsque celles-ci sont papilleuses. Il n'y a de stomates qu'à la face inférieure. Le mésophylle est fort simple dans les Epimedium, composé de 4 ou à assises de cellules arrondies, lâchement unies, dont la supérieure est faiblement différenciée en palissades. Dans lAkebia quinata et le Lardizabala triternata, ces deux assises supérieures sont à peu près égale- ment développées en palissades ; leurs cellules sont environ 4 à 5 fois plus longues que larges et occupent la moitié de l'épaisseur du mé- sophylle. Il en est à peu près de même dans l'Holbællia latifolia, mais là ces deux assises, très différenciées, à cellules 6 et 7 fois plus longues que larges, sont surmontées d'un hypoderme à cellules tabulaires incolores qui se transforment par endroits en palissades vertes plus courtes que les autres, mais plus hautes que celles de l'hypoderme proprement dit. Dans les Berberis et les Mahonia on observe généralement aussi deux assises de palissades dont linférieure cependant prend parfois peu de développement (Berberis, Mahonia vulgaris, M. latifoha et Fortuner). Dans certains Mahonia comme Fortunei, japonica, trifohata, l'épiderme supérieur est soutenu par une, deux ou plusieurs assises de fibres épaissies très serrées et parallèles; des qaquets de hbres semblables sou- tiennent les bords des folioles dans les Æpimedium. L'épaisseur de la L, 1 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2° 6ERIr. 90 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM feuille peut d’ailleurs augmenter beaucoup pour arriver à son maximum dans le Mahonia japonica, où l’on ne compte pas moins d’une douzaine d'assises spongieuses, sans compter les palissades qui n’occupent guère que le quart de l'épaisseur du mésophylle. La nervure médiane de la feuille ou de la fohole contient 1, 3 ou un plus grand nombre de faisceaux, suivant les dimensions du limbe; ces faisceaux sont entourés d'une forte gaine fibreuse qui les relient soit aux deux épidermes, soit au supérieur seulement. Le pétiole (fig. 53, 59, 60), le rachis des feuilles pennées et le pétiolule contiennent un nombre variable de faisceaux disposés soit en are ouvert en haut, soit en une figure fermée se rapprochant plus ou moims du cercle. Chacun des faisceaux possède son massif fibreux libérien et ces différents mas- sifs, se reliant entre eux, peuvent constituer une gaine appliquée immé- diatement sur les faisceaux ou séparée d'eux par du parenchyme non épaissi, par exemple dans le Mahonia japonica. Le liber mou devient souvent collenchymatoide ou corné dans ses régions extérieures comme dans les AL. repens et japonica; dans cette dernière espèce la plupart des faisceaux possèdent quelques fibres libériennes, indépendamment de la gaine commune (1). Plus rarement les faisceaux du pétiole sont dépourvus de fibres épaissies (Akebia, Lardizabala, Holbellia. Dans le Lardizabala le paren- chyme est criblé de masses scléreuses cristalligènes. Les cristaux ordinairement simples ou maclés, clinorhombiques, accompagnent les petits faisceaux dans les Lardizabala et Akebia; on les trouve dans le mésophylle et les parenchymes des nervures et du pétiole dans les Mahonia ou enfin dans les cellules scléreuses unilatéralement épaissies de l'Holbællia et du Lardizabala. Les cristaux simples sont entremêlés de cristaux agglomérés à angles mousses ou arrondis dans le Mahonia Aquifolium. Les cellules de la moelle du pétole et des pétiolules du Lardizabala, (1) La description de ces différentes formes serait très difficile el très longue. Voyez les planche LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA CLASSIFICATION il (fig. 56) renferment chacune un corpuscule arrondi, à surface ridée, d’une matière incolore, dure, fragile, souvent cassé ou nettement coupé, enfin insoluble dans l'alcool et dans l'acide chlorhydrique, non colo- rable par l’iode. Il sera facile de différencier les espèces de Berbéridées en prenant les caractères dans la nature de l’épiderme, l'absence ou la présence d’un hypoderme celluleux et de fibres hypodermiques, la forme et la struc- ture des fortes nervures, des pétiolules et des pétioles. De même que les Ménispermées, les Berbéridées me semblent bien isolées dans le système; l'absence de cellules oléigènes les distingue des Anonacées et des groupes voisins, les poils pluricellulés et les cristaux les éloignent des Renonculacées, mais elles paraissent se relier plus étroitement aux Ménispermées dont elles seraient difficiles à séparer ana- tomiquement. Le Xanthorhiza, malgré la couleur jaune de son bois, est une véritable Renonculacée. Il est en effet dépourvu de cristaux et ses tuberculeux en dehors, sont unicellulés. NII. — NYMPHÉACÉES Poils simples unisériés, paucicellulés, à cellules basilaires courtes, souvent caducs ; stomates uniquement à la face supérieure, entourés de plusieurs cellules épider- miques irréqulièrement disposées; parenchymes lacuneux parsemés de cellules scléreuses ramifiées et ornées de perles en dehors (plantes aquatiques). Laticiferes articulés (?) dans le parenchyme fondamental; cristaux nuls ou agqlomérés en oursins; à éléments aigus. Pas de cellules oléigènes. La face inférieure de la feuille des Mymphæa rubra et cærulea est couverte d’un certain nombre de poils composés ordinairement de trois cellules dont les deux inférieures, tabulures, sont à peine plus hautes ensemble que les cellules épidermiques environnantes ; la cellule termi- nale seule est saillante et à parois minces colorées en gris-brun. Ces poils sont probablement de même nature dans les autres Nymphæa et dans le Nuphar luteum; mais la cellule terminale se flétrit ou se détache 1e 92 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM en laissant les deux courtes cellules basilaires peu saillantes au dehors et qui sont reconnaissables sur l’épiderme, à leur contour arrondi et leur contenu trouble. Dans le Muphar la paroi supérieure de la cellule externe est épaissie (peut-être par le reste de la cellule terminale) et colorée en brun. Les épidermes recti-curvilignes ou un peu onduleux, à parois min- ces et lisses en dehors, contiennent de la chlorophylle. Dans le Nelum- bium speciosum, les cellules de l’épiderme supérieur sont prolongées en une courte papille conique et rugueuse. Des émergences, mortifiées par du périderme local, hérissent le pé- üole du Nelumbium et probablement la face inférieure de différents Nym- phœa. Les stomates ne se trouvent qu’à la face supérieure; ils sont entou- rés de plusieurs cellules épidermiques et se développent probablement à la manière de ceux des Renonculacées. Le mésophylle se compose de deux ou de plusieurs assises de palis- sades régulièrement superposées, et d'un parenchyme lacuneux au plus haut degré. De longues cellules scléreuses, descendent des palissades, vers la face inférieure, en se ramifiant au milieu des lacunes, tandis que celles qui appartiennent au tissu lacuneux lui-même, se ramifient d’après le type étoilé. Toutes sont garnies extérieurement de légères aspérités ponctiformes. Les petits faisceaux sont noyés dans le parenchyme et dépourvus de fibres épaissies. Dans les grosses nervures et le pétiole, les faisceaux sans fibres sont disséminés au milieu du parenchyme lacuneux sans ordre cons- tant. Le pétiole du Nymphœæa alba et du Nelumbium speciosum renferme quatre grandes lacunes et un grand nombre de petites; les faisceaux y sont symétriquement disposés en croix sans compter les périphériques. Dans le Nymphœa rubra, il n'y a que deux de ces grandes lacunes et dans le Nuphar, les nombreux faisceaux sont disposés sans ordre apparent. Les laticifères chargés d’un liquide laiteux, et probablement sem- LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS A LA CLASSIFICATION 53 blable à celui des Papavéracées, abondent surtout dans les parenchy- mes périphériques des nervures et du pétiole. Je n'ai trouvé de cristaux que dans le Nelumbium (fig. 59); ce sont des oursins volumineux composés d'éléments très longs et aigus, appar- tenant probablement au système clinorhombique. Ils sont disposés un à un dans les cellules qui tapissent les lacunes des nervures et ces cel- lules étant affaissées, flétries ou détruites, ils semblent accolés librement à la paroi de ces lacunes et faire saillie vers l'intérieur. La distinction anatomique des genres ne semble pas devoir pré- senter de difficultés. Les caractères seront pris dans la disposition des faisceaux du péüole et des nervures et, pour les espèces, dans la structure du mésophylle. Le port et le genre de vie des Nymphéacées effacent naturellement la plupart des caractères anatomiques qui auraient pu enindiquer Îles affinités. Il est bien possible que cette famille doive être séparée au moins, en deux groupes, car les Nélumbonées, les Nymphéacées et les Cabombées dont elle se compose aujourd'hui, se miment peut-être sim- plement grâce au milieu identique dans lequel elles vivent. Leurs lati- cifères semblent les rattacher aux Papavéracées; leurs stomates ne diffèrent pas de ceux des Renonculacées, mais leurs poils sont pauei- cellulés, comme ceux des Berbéridées. Dans le but de résumer aussi succinctement que possible les carac- tères anatomiques des familles dont se compose le groupe des ARanales, je fais suivre mon travail d'une cief analytique formée d’après des carac- tères pris en dehors des organes floraux et faciles à observer. D4 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM RANALES 1. Cellules oléigènes et laticifères nuls. Stomates à la face inférieure ou sur les deux faces, entourés de plusieurs cellules AU ques irrégulièrement disposées (1). . . . . . . 2 Cellules oléigènes disséminées dans le mésophylle et des à paren- chymes des nervures et du pétiole. Laticifères nuls. Stomates à la face inférieure, toujours accompagnés de deux cellules latérales paralleles Al'ostiole PM EEE D Laticifères dans les parenchymes; cellules oléigènes nulles. Stomates à la face supérieure, entourés de plusieurs cellules épidermiques irrégulièrement disposées . . . . . . . . . . Nymphéacées. 2 FPONlSUumCelUes PR: A ENCRES Pr PR ER ER EC CRE Poilsunisériés paucicelluleS MEN RENE RER PET 3. Cristaux nuls ou en oursins (Pæonia) . . . . . . . . . . . . Renonculacées. Ghistaux Jen raphides. see RER RE EN EI ER CERSE 4. Plantes ordinairement grimpantes, gros vaisseaux . . . . . . . Ménispermées. Lardizabalées . Plantes non grimpantes, vaisseaux fins, bois jaune. . . . . . . Berbhéridées. 9. Poïils unicellulés; faisceaux du pétiole 3, sans fibres . . . . . . Calycanthées. Pos AE piunice nés ee ET PR RE TR ETC AE EG 6. Faisceaux de la nervure médiane disposés en un croissant dont l'ouverture est fermée par une bande de fibres. Pas de canaux gummifères . ATARI ER Me ET AOMEAT OT AGE ESS Faisceaux du pétiole et de la nervure Hédtane nombreux, die posés en une figure fermée, qui se rapproche plus ou moins du cercle. Pas de canaux gummifères. Stipules. . . . . . . . Magnoliées. Faisceaux du pétiole 1, 3, rarement 95, disposés en arc, sans bande fibreuse. Pas de stipules . . . . Re te il 7. Canaux gummifères dans le liber mou de tous le one . |. . Schizandrées. Pas te rcanaux SUBMIELES MN EN AT TERRES (1) Je ne tiens pas compte de la présence de deux cellules latérales que j'ai observées dans quelques Ménispermées, toujours difficiles à constater. Voyez le texte. LES TISSUS VÉGÉTAUX APPLIQUÉS À LA CLASSIFICATION 55 EXPLICATION DES PLANCHES Dans les figures schématiques, les espaces pointillés indiquent les fibres mécaniques, les parties uniformément ombrées, le collenchyme, les hachures horizontales, le paren- chyme vert. Le liber mou est laissé en blanc, le bois est strié dans le sens des lignes de diffé- renciation. PLANCHE re. Figure 1. Épiderme inférieur de la feuille du CZematis Savatieri (gr. 150). — 2. Poil du Clematis Savatieri (gr. 150). 3. Poil du Thalictrum nigricans (gr. 150). . Poil de l’Aconitum autumnale (gr. 150). . Poil sur la tige de l’£ranthis hyemalis (gr. 250). ; l D © & . Jeune épiderme iuférieur de l£ranthis, montrant le mode de développement des stomates (gr. 200). — 7. Cristal pris dans le parenchyme d’une nervure de la feuille du Pæonia Moutan. — 8. Pétiole du Ranunculus Reuterianus. — 9. Pétiole du Ranunculus tuberosus. — 10. Pétiole de l’Aepatica triloba. — 1. Pétiole de l'Anemone Pulsalilla. —- 12. Pétiole du Ranunculus Lingua. — 13. Pétiole de l’Anemone elegans. — 14. Poil du Ranunculus sylvaticus (gr. T0). — 15. Pétiole du Thalictrum flavum. — 16. Pétiolule du même. — 17. Pétiole du Pæonia Moutan. — 18. Pétiolule du C/ematis Vitalba. — 19. Pétiolule du Clematis Savalieri. — 20. Épiderme inférieur de la feuille du Dillenia speciosa (gr. 150). 9215 Épiderme très jeune du même, montrant le mode de développement des sto- mates (gr. 300). . Coupe transversale de la feuille du Dillenia speciosa (gr. 150). . Coupe transversale de la feuille du Candollea cuneïformis (gr. 75). € C9 1 2 2 24. Nervure secondaire du Dillenia speciosa. — 25. Pétiole du même. 2 2 ? CS en . Nervure médiane du même. . Nervure médiane de l’Æibbertia volubrlis. | 8. Pétiole du même. PLANCHE 2. Figure 29. Poil du Chimonanthus fragrans (gr. 150). — 30. Épiderme inférieur du même (gr. 300). 96 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Figure 831. Pétiole du même. (Dans cette figure et les suivantes, les eroix indiquent la — 32. — 33. — 34. — 35. . Coupe transversale de la feuille du Chimonanthus fragrans (gr. 150). . Coupe transversale de la feuille du Magnolia gracilis (gr. 150). . Coupe du faisceau d’une petite nervure du Xadsura japonica, montrant trois | < — 58. . Gristal au bord d’une lacune aérienne de la nervure secondaire du We/umbium position des cellules oléigènes.) Épiderme inférieur du Magnolia gracilis (gr. 200). Nervure médiane du même. Poil du Michelia Campacha (gr. 150). Poil du Magnolia Umbrella. grandes lacunes à gomme dans le liber mou (gr. 150). . Cristaux pris dans le pétiole du Magnolia gracilis (gr. 150). . Pétiole du même. . Pétiole du Drimys Winteri. . Pétiole de l’ZZlicium anisatum. . Poil du Xylopia macrantha (gr. 150). . Poil de l’Anona muricata (gr. 250). . Nervure médiane de l’Anona muricata. . Pétiole du même. . Pétiole du Sphærostemma propinquum. (Les petits cercles inserits dans le liber mou indiquent la position des lacunes à gomme.) . Épiderme supérieur du Xylopia macrantha (gr. 250). — A9. . Nervure médiane de l'Eupomatia Bennettii. . Pétiole du Cocculus laurifolius. . Nervure médiane de l’Anamirta Cocculus. . Coupe du rachis du Afahonia Fortunei (au-dessus de la deuxième paire de Cristaux pris dans le pétiole de l’'Eupomatia Benneltii. folioles). . Poil de l’£pimedium niveum (gr. 200). . Pétiole de l’£pimedium niveum. . Une cellule prise dans le parenchyme médullaire du pétiole du Lardizabala triternata (gr. 200). . Épiderme supérieur du Mahonia japonica avec ses cristaux de matière orga- nique (gr. 600). Coupe transversale du même épiderme (gr. 600). speciosum (gr. 800). . Pétiole du Lardizabala triternata. REVISION DES DONACIDÉES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PAR M. VICTOR BERTIN AIDE-NATURALISTE AVANT PROPOS Le Mémoire qui suit cette courte notice est une œuvre pos thume. C'est le troisième d’une série qui devait être longue et que la mort prématurée de M. Victor Bertin est venue interrompre. Le jeune savant que le Muséum vient de perdre n'était vérita- blement entré dans la voie des études scientifiques, qu'en 1876; par la valeur des trois Mémoires qu'il a publiés, par les idées géné- rales qu'il a su associer au développement des résultats de la plus sûre et de la plus intelligente critique; on a pu juger des qualités d'esprit qui devaient lui assurer rapidement une place élevée parmi les conchyliologistes. C'étaient ces qualités mêmes qui lui avaient permis de sortir des régions modestes de l’enseignement dans lesquelles semblait devoir se terminer sa carrière, et de prendre rang parmi les hommes d'investigation. La famille de M. Bertin l2 destinait à l’enseignement primaire : à quinze ans et demi il entrait, comme élève-maitre, à l'École nor- male primaire d'Auxerre. Là, il fut remarqué. En 1869, M. Duruy avait songé à annexer au Muséum une sorte d'Institut agronomique, dont il avait recruté les élèves dans le NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, IV. — 2° SÉRIE. 8 ' 58 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM personnel de l'Enseignement primaire et dans Îles Écoles normales d'instituteurs. M. Bertin fut désigné pour venir à Paris suivre les cours du Muséum; il arriva avec cette mention : « L'un des élèves les plus intelligents qui aïent passé par l'École normale d'Auxerre. » Cette appré- ciation si flatteuse ne parut pas exagérée aux professeurs et aux aides- naturalistes du Muséum qui furent chargés du nouvel enseignement. Des horizons nouveaux s'ouvraient pour le jeune instituteur. Malheu- reusement la guerre vint lui interdire, comme à bien d'autres, tout rêve d'avenir. La tentative essayée en 1869 ne fut pas renouvelée; mais M. Bertin était bien décidé à poursuivre la route dont il avait entrevu l'entrée. Seul, et sans maitre, il se prépara au baccalauréat; il obtint d'être nommé maitre-répétiteur au lycée de Lille, et se mit alors à travailler pour devenir licencié ès-sciences naturelles. Malgré le temps que lui prenaient ses foncuons, il parvint à obtenir ce grade et demanda à être attaché à un lycée de Paris ; il espérait trouver ainsi le moyen de préparer son doctorat. Je le vis alors plus d'une fois près de se décourager. Le service de mailre-répéuteur ne lui laissait que de rares heures de liberté, 1l ne disposait pas du temps nécessaire au travail régulier qu'exigent les recherches de laboratoire. Un moment il put espérer être attaché comme préparateur-adjoint à une chaire de la Faculté des sciences : la chose n'aboutit pas. Cependant M. Bertin travaillait toujours; désireux de s'acquérir des litres nouveaux dans la direction des sciences naturelles, décidé à réunir toutes les bonnes chances et à forcer quand même le succès, 11 commencait des études médicales. Enfin une place d'ade-naturaliste étant devenue vacante en 1876, au Muséum, 1l y fut appelé d’abord à ütre provisoire, puis définiti- vement, après la publication de sa Revision des Tellinidées du Muséum d'histoire naturelle (1). La Revision des Garidées du Muséum d'histoire (1) Nouvelles archives du Muséum d'histoire naturelle. 2% série, t. I, 1878. REVISION DES DONACIDÉES 59 naturelle (1), lui valut les palmes d'officier d'Académie. La Revision des Donacidées est un travail conçu dans le même esprit. Cette série de monographies devait aboutir à une revision complète des espèces de mollusques lamellibranches, revision à laquelle M. Bertin venait, en outre de rattacher les travaux faits par M. Deshayes et par son suc- cesseur, sur les lamellibranches tubicoles et sur ceux de la famille des Solénidées. Entre temps, M. Bertin avait réuni des matériaux sur l’organisa- ton des sangsues; il comptait trouver dans l'étude anatomique de ces animaux les éléments de sa thèse de doctorat. Ces nombreux travaux scientifiques témoignaient d’une grande activité, mais notre collaborateur était sans fortune et son modique traitement d’aide-naturaliste suffisant à peine pour ses besoins, ne lui aurait pas permis de procurer à son vieux père, l'existence heureuse qu'il rêvait pour lui. À ses fonctions au Muséum, M. Bertin s'était donc vu obligé d'ajouter celle de professeur à l'École Turgot, qu'il remplis- sait de la facon la plus brillante. Il collabora aussi quelque temps au Journal le Globe. Son dernier travail est un arücle scientifique sur les Protozoaires que vient de publier le Dictionnaire pédagogique, dirigé par M. Buisson. L'affection de poitrine qui a enlevé M. Bertin, était ancienne déjà. Il dut aller passer l'hiver de 1879-1880, à Antibes, à la Villa Thuret, si généreusement léguée au Muséum par la famille de Pillustre botaniste dont elle porte le nom. Il y fut gracieusement accueilli et soigné, avec la plus grande sollicitude, par la famille de M. Naudin, à qui je demande la permission d'exprimer publiquement ici la reconnaissance de tous ses anus. Ses loisirs y furent employés à former une collection de mollus- ques terrestres, destinée au Muséum. C'est à son retour quil commença la rédaction du Mémoire que publie aujourd'hui ee recueil; 1l se sen- tait déjà mortellement atteint lorsqu'il le remit pour l'impression. . (1) MCme recueil, L. III, 1880. 60 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM L'hiver de 1880 approchait; aux premiers froids, notre malade fut pris d'inquiétude. Il espérait que le climat d'Antibes lui serait encore favorable : le dénouement, quoique prévu, ne paraissait pas encore im- minent. Ses amis et son médecin le laissèrent partir; 1l n'arriva à la Villa Thuret que pour y mourir, à peine âgé de trente ans, loin de sa fa- mille qu'il avait vu se réduire en quelques années à une tante, dont le dévouement ne s'est jamais démenti, et qui n'avait cessé de lui donner ses soins jusquà son départ pour le Midi. Le cœur, chez Victor Bertin, était à la hauteur de l'intelligence. Il n'avait parmi ses collègues et ses maitres que des amis. En souvenir des sentiments d'affection quil leur avait inspiré, les aides-naturalistes du Muséum ont élevé sur sa tombe, à Antibes, un monument modeste comme sa vie, et c'est avec un sentiment de profonde douleur que j'écris ces quelques lignes d'introduction à la dernière œuvre d'un travailleur que nous étions heureux de compter dans nos rangs. Epmoxp PERRIER. RÉPARTITION GÉOGRAPIIIQUE DES DONACIDÉES. Toutes les espèces de la famille des Donacidées sont des Mollusques marins qui vivent dans le voisinage des côtes sur les plages basses et sablonneuses, près du niveau des basses mers ; ils s’enfoncent verticale- ment dans le sable et s'y creusent au moyen de leur pied une demeure à quelques centimètres au-dessous de la surface. Ils sont ordinairement très prolifiques et se mulüiplient avec une extrême abondance. Contrairement à l'opinion énoncée par M. Deshayes qui n'avait guère observé à l’état vivant REVISION DES DONACIDÉES 61 que les espèces de nos côtes, un assez grand nombre de ces Mollusques recherchent l'embouchure des fleuves et les estuaires, et vivent amsi habi- tuellement dans les eaux saumâtres. Plusieurs des espèces de ce groupe sont comestibles et sont fort appréciées des habitants des côtes. Inconnues dans les mers de l'extrême nord, très rares dans celles des régions boréales, les Donaces deviennent plus abondantes dans les mers des zones tempérées ; le plus grand nombre des espèces connues appar- tient toutefois aux mers des régions tropicales. Les mers de l'Europe, comme toutes celles des régions tempérées, sont peu riches en Donacidées ; elles ne possèdent que les 5 espèces sui- vantes dont quelques-unes sont, il est vrai, partout très abondantes et pré- sentent une aire de répartition fort étendue : Serrula trunculus, L. S. semistriatus, Poli. S. vittatus, Da Costa. Capsella varieqatus, Gmelin. S. venustus, Poli. La première de ces espèces est connue dans la mer Baltique (Mid- dendorf), sur les côtes de la Suède et de la Norvége, sur celles des îles Britanniques, en France sur toute l'étendue du littoral océanique, sur les côtes du Portugal (Mac'Andrew), au Sénégal (Jeffreys) et aux iles Cana- ries. — Dans la Méditerranée, le D. trunculus à été signalé sur les côtes de l'Espagne (Mac Andrew), aux iles Baléares (Hidalgo), sur les côtes de la France (Petit de la Saussaye), en Corse (Payraudeau), dans le golfe de Gênes (Jeffreys), dans le golfe de Naples (Seacchi), sur les côtes de la Sicile (Philipp), dans le golfe de Tarente (Salis), sur les côtes de la Morée (Deshayes), de l'Égypte (Savigny), de la Tunisie (Mac’ Andrew) et de l'Algérie (Weinkauff). Cette espèce à en outre été rencontrée dans la mer Adriatique sur les côtes de la Vénétie (Martens), de Cherso (Grube), dans le golfe de Zara (Sandri) et dans la mer Égée; elle est l'unique espèce du groupe qui soit connue dans la mer Noire (Middendorf). Le D. vittatus s'étend dans l'Océan Atlantique des côtes de la Nor- 62 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM vége (Loven) et des iles Britanniques à celles du Maroc (Mac’ Andrew), du Sénégal et aux iles Canaries (Mac Andrew); elle est connue dans la mer Méditerranée, la mer Adriatique et la mer Égée. L'aire de répartition du D. variegatus est un peu moins étendue que celle des deux espèces précédentes. Inconnue sur les côtes de la Scandi- navie, elle a été signalée sur celles de l'Irlande et de la partie méridio- nale de l’Angleterre (Forbes et Hanley) ; elle se retrouve sur les côtes de la France (Petit) et par l'intermédiare de celles du Portugal (Mac Andrew), elle se propage jusqu'au sud de l'Afrique (Petit), pénètre dans la Méditerranée où elle est un peu moins abondante que dans l'Océan (Deshayes), dans la mer Adriatique (Sandri) et dans la mer Égée (E. Forbes). Le D. semistriatus habite la Méditerranée, l'Atlantique et la Manche (Deshayes). Quant au D. venustus, il est connu sur les côtes de la Morée (Deshayes), dans la mer Adriatique et la Méditerranée; 1l na pas été signalé, que nous sachions, sur les côtes de l'Océan Atlantique. Ainsi qu'on le voit, aucune espèce de Donacidées ne parait exister dans les deux grandes régions maritimes que Ed. Forbes désigne sous les noms de RÉGION ARCTIQUE et de RÉGION BORÉALE; la RÉGION CELTIQUE elle- même ne possède que trois espèces de Donaces, que nous retrouvons dans la RÉGION LUSITANIENNE, mélangées avec deux autres espèces à répartition moins étendue. Toutes ces espèces sont d’ailleurs connues à l’état fossile, La RÉGION AFRICAINE OCCIDENTALE possède les onze espèces suivantes : Serrula truncüulus, L. Capsella Owenii, Gray. S. vittatus, Da Costa. C. aculangulus, Deshayes. S. pusillus, Philippi. Iphigenia rostrala, Rômer. S. Cumingii, Dunker. Chion denticulatus, L. Helerodonax parvus Dunker. C. elongatus, Lam. Latona Deshayesii, Dunker. Les deux premières de ces espèces sont des formes européennes dont l'aire de répartition a pour limite extrême dans cette direction les côtes du Sénégal et des iles africaines. La plupart des autres espèces paraissent REVISION DES DONACIDÉES 63 demeurer assez étroitement cantonnées ; en effet, le D. pusillus n'est connu que sur les côtes du Sénégal (Philippi), VZ. rostrata sur celles de la Guinée supérieure (Lagos, Rômer), les D. parvus, Cumingü et Deshayesi sur celles de la Guinée méridionale (Loanda, Dunker). Le D. Owen habite les côtes du Gabon (Rômer) et de la Guinée (Coll. du Mus.), le D. acutangulus, celles du Sénégal (Mus.) et du Gabon Deshayes). Le D. denticulatus est connu dans l'Atlantique africain sur les côtes du Sénégal (Adanson); le D. elongatus a été signalé sur les côtes du Sénégal, de la Guinée et du Cap de Bonne-Espérance (Rümer). Ces deux espèces, que nous retrouverons soit dans la mer des Antilles, soit dans la région Indo-Pacifique, présentent une répartition des plus remarquables sur laquelle nous reviendrons dans quelques instants. Nous n'avons d'ailleurs pas cru devoir inscrire dans cette liste des Donacidées habitant les côtes de l'Afrique occidentale, l'Iphigenia lœvigata de Chemnitz que M. Rômer cite sur les côtes du Gabon, mais qui appar- üent en réalité à la faune de l'Océan Indien. ! Huit espèces de Don2ces ont été signalées dans la RÉGION AFRICAINE P 8 AUSTRALE : Chion elongalus, Lam. Hecuba scortum, L. Serrula serra, Chemnitz. S. madagascariensis, Wood. . semisulcatus, Hanley. . sordidus, Reeve. . nalalensis, Krauss. . æmulus, Smith. tn à Un Nous avons déjà appelé l'attention sur la distribution géographique du D. elongatus. Les quatre espèces suivantes sont des espèces de la région Indo-Pacifique, qui se propagent à l'est jusque sur les côtes de l'Afrique. Le D. scortum est connu sur les côtes du Cap de Bonne-Espérance (Reeve), dans le golfe Persique (Woodward), sur la côte de Malabar et dans l'Ar- chipel des Moluques (Amboine, Reeve). Le D. Serra habite les côtes du Cap de Bonne-Espérance (Rômer) et de l'Afrique Australe (Baies de Mossel et d'Algoa, Rômer), ainsi que celles de la partie occidentale de l'Australie (Menke). Le D. semisulcatus est connu sur les côtes de l'Afrique 64 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM australe (Hanley), sur celles des iles de Ceylan et de Sumatra (Coll. du Mus.). Enfin le D. madagascariensis habite Port-Natal, sur la côte est de l'Afrique australe (D. exaratus, Krauss) et les côtes de l’île de Madagascar (Wood). Le D. sordidus (Cap de Bonne-Espérance, Krauss ; — Port-Élisa- beth, von Martens), le D. natalensis (Natal, Krauss), le D. æmulus (Nyassa District, Smith) occupent des aires beaucoup plus restreintes et paraissent propres aux côtes orientales de l'Afrique Australe. La RÉGION INDO-PACIFIQUE, qui s'étend de l'Australie au Japon d’une part, et dans la direction opposée de la Mer-Rouge et des côtes de l'A- frique à l'ile de Pâques, embrassant ainsi à peu près les trois quarts de la circonférence et près de 45 degrés de latitude, renferme les espèces suivantes : Iphigenia lævigala, Chemuitz. Serrula serra, Chemn. Latona Faba, Chemn. S. alfinis, Desh. L. tinctus, Gould. S. madagascariensis, Wood. L. pallidus, Gould. S. spinosus, Chemn. L. Lessoni, Desh. S. semisulcatus, Hanley. L. bicolor, Gmelin. S. incarnatus, Chemn. L. abbrevialus, Lamk. S. Powisianus, Recluz. L. veneriformis, Lamk. S. erythræensis, V. Bertin. L. cuneatus, L. S. Dussumieri, V. Bertin. L. australis, Lamk. S. Dysoni, Desh. L. purpurascens, Gmel. S. æneus, Môrch. L. ticaonicus, Hanley. S. saïgonensis, Cros ei Fisch. L. granosus, Rômer (non Lamk). S. Souverbianus, Montr. L. crocalus, Gould. S. vellicatus, Reëeve. Hecuba scortum, L. Machærodonax Dohrnii, dickel. H. aculocarinatus, Sower. Heterodonax seychellarum, V. Bertin. Chion rugosus, L. Woodward cite en outre le Machærodonax scalpellum de Gray, comme habitant le golfe Persique. L'espèce que l’auteur anglais désigne sous ce nom est très probablement une espèce différente que M. Jickel a posté- rieurement décrite sous le nom de D. Dohrnu. Les différentes espèces qui constituent cette faune sont d’ailleurs loin d’avoir la même répartition. Certains de ces Mollusques ne sont connus REVISION DES DONACIDÉES 65 que dans quelques stations, tandis que d’autres ont été rencontrés dans toute l'étendue de la région. Parmi les espèces dont l'aire de répartition parait peu étendue, nous pouvons citer les D. erythræensis et seychellarum, l'iphigenia leviqata et le D. œneus qui sont propres à la côte de Coroman- del, le D. Dussumiert à celle de Malabar, le D. pallitus qui habite le détroit de Malacca (Singapore, Gould), le D. acutocarinatus, le golfe de Siam Sowerby), le D. Souverbianus les côtes de la Nouvelle-Calédonie (Jenguen, Montrouzier), le D. Lessoni, les iles Moluques (Bouron, Deshayes), le D. abbreviatus et le D. ticaonicus, les Philippines, le D. purpurascens qui est connu sur les côtes de l'ile de Sumatra (Coll. du Mus.) et aux iles Moluques (Dunker), le D. spinosus qui a été signalé à Ceylan (Reeve) et sur la côte de Coromandel (Tranquebar) (Rümer), enfin le D. affinis qui habite la mer Rouge (Rômer) et les côtes de Madagascar (Diégo-Suarez, coll. du Mus.), ete. Parnu les espèces cosmopolites, nous pouvons mentionner, indépen- damment des D. scortum, serra, semisulcatus, ete., précédemment signalées les espèces suivantes : Latona Faba : Maurice (Liénard);, — Mascate (Mus.); — Côte de Malabar (Rômer.), — Java (Rômer) ; — Moluques (Mus.) ; — Philippines (Reeve) ; — Nouvelle-Guinée (Sorong, Tapp. Canefri; Port-Dorey, Mus.); — Nouvelle-Calédonie (Marie) ; — Mers de la Chine (île Hong-Kong) (Mus.); — Côtes orientales de l'Australie (Port-dackson, Ari- gas), — Îles Fidji (Mus.); TATInCLUS: Bornéo (Sowerby); — Philippines (Reeve); — Nouvelle-Calédonie (Mus.); — Iles Fidji (Gould) ; — Archipel Wallis (Mus.); T"Dicolor : Zanzibar (Lischke); — Baie de Manille (Lischke); — Négros, Philippines (Recve); — Japon (Nangasaki, Lischke ; Yokohama, von Martens) ; L. venerilormis : Mer Rouge (Mus.); — Ile Socotora (Mus.); — Iles Seychelles (Mus.); — Zun- zibar (Mus.) ; — Diégo-Suarez (Mus.);—Sainte- Marie (Mus.) ; NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV, — 2° SÉRIE. 1) 66 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM L. cunealus : Seychelles (Mus.); — Amirantes (Mus.);, Madagascar (Mus.);, — Ceylan (So- werby); — Côte de Coromandel (Pondichéry, Mus.); — Ainboine, Moluques (Frauen- feld) ; — Nouvelle-Calédonie (Mus.); L. australis : Ile Praslin (Mus.); — Amirantes (Mus.); — Ile Maurice (Liénard); — Ceylan (Mus.) ; -- Ile Négros, Philippines (Reeve); — Port-Dorey, Nouvelle-Guinée (Quay et Gaimard); — Port-du-Roi-Georges, Australie (Lamarck); — Timor (Lamarck) — Japon (Mus.); Chion rugosus : Iles Seychelles (Mus.); -— Port-du-Roi-Georges, Australie (Mus.) ; Serrula Dysoni : Océan Indien (Deshayes); — Côte de Malabar (Bombay, Mus.) ; — Golfe de Siam (Sowerby); — Japon (Nangasaki, Lischke) ; — Baie de Yédo (Lischke) ; — Yokohama (von Martens). Nous connaissons dans la RÉGION AUSTRALO-ZÉLANDAISE onze espèces de Donacidées. Cinq de ces espèces, L. Faba, L. australis, C. denticulatus, C. rugosus, S. Serra ont déjà été signalées dans la région Indo-Pacifique ; les six autres sont propres à la faune de l'Australie et de la nouvelle- Zélande : Latona splendens, Dkr : Australie (Romer) ; L. delloides, Lamk : Ile aux Kanguroos (Lamarck); — Ile aux Animaux (Lamarck); — Brisbane (Reeve); — Swan River, Moreton Bay, Nouvelle-Galles du Sud (Angas); — Sydrey (Mus.); L. Columbella, Lamk : Port-du-Roi-Georges (Lamarck); — Swan River, Nouvelle-Galles du Sud (Reeve); — Nouvelle-Zélande (Coll. de l'Ecole des Mines); L. lincolalus, Valence : Côtes occidentales de l'Australie (Menke) ; Serrula nitidus, Deshavyes : Moreton Bay (Reeve); — Port-Jackson (Angas) REVISION DES DONACIDÉES 67 S. striatellus, Deshayes : Côtes de l'Australie (Deshayes). 4 espèces seulement nous sont connues dans la RÉGION JAPONAISE ; ce sont les D. bicolor, Gmelin, D. australis, Lamk, D. Dysoni, Deshayes et D. protimus, nob. Nous ne connaissons aucune espèce de Donacidées, dans la RÉGION ALÉOUTIENNE. La RÉGION CALIFORNIENNE est au contraire assez riche en Mol- lusques de ce groupe et nous a fourni les 10 espèces suivantes : Helerodonax nuculoïdes, Reeve : Bodegas (Hinds); Hecuba rostrata, C.-B. Adams : Santa-Barbara (Rômer); — La Paz (Rich), — Mazatlan (Rômer) ; — Acapulco (Jewett) ; — Panama (Carpenter); Serrula lævigatus, Deshaves : Santa-Barbara (Rômer) ; — San-Diégo (Rômer) ; S. Conradi, Deshayes : Cap San-Lucas (Carpenter) ; S. californicus, Conrad : Monterey (Rich); — Santa-Barbara Nuttall); — San-Diégo (Jeweti)}; — San- Pedro (Jewett); S. Navicula, Hanley : San-Diézo (Cooper); — San-Pedro (Cooper); — Cap San-Lucas (Carpenter); — La Paz (Rich), — Mazatlan (Rômer); — Panama (C.-B. Adams); — Acapulco (Deshayes) ; S. gracilis, Hanley : Californie inferienre (Carpenter); — golfe de Guayaquil (Rômer); — Chiriqui (Rômer) ; — Panama (C.-B. Adams); — îles Sandwich (Mus.); S. cælaltus, Carpenter : Cap San-Lucas (Carpenter) ; — Mazatlan (Carpenter) ; S. flexuosus, Gould : Santa-Barbara (Gould); — Californie inférieure (Carpenter); — San-duan (Stearns) ; — Mazatlan (Rômer) S. bellus, Deshayes : Californie inférieure (Carpenter) ; — Acapulco (Deshayes). GS NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM La RÉGION PANAMIQUE nous à fourni 22 espèces parmi lesquelles cinq, D. rostratus, D. navicuta, D. celatus, D. flexuosus, D. tellus, ont déjà été signa- lées dans la région précédente; 3 autres, Zphigenia altior, Hecuba asper et Serrula obesus se retrouvent dans la région Péruvienne. Les 14 autres espèces peuvent être considérées comme étant propres au golle de Cali- fornie et aux côtes de l'Amérique centrale : Iphigenia ambiqua, V. Bertin : Amérique centrale (coll. du Mus.); Chion assimilis, Hanley : Mazatlan (Carpenter) ; — Panama (Reeve); — Santa-Elena de Colombie (Reeve); C. Reevi, V. Bertin: San-Blas (Mus.); — Santa-Elena de Colombie (Mus.); C. Sowerbyi, V. Bertin: Panama (Sowerby); Heterodonax ovalinus, Deshayes : Amérique centrale (Deshayes, Carpenter, Rômer, etc.) ; Hecuba dentifer, Hanley : San-Blas (Mus.) ; — Panama (Rômer) ; — Realejos (Rômer); I, carinatus, Hanley : San-Blas (Rômer); — Mazatlan (Rômer); — Tumaco (Rômer); — Acapulco (Jdewett, Newberry); — (Guatemala (Mus.); Machærodonax transversus, Sowerby : Acapulco (Newberry); — Mazatlan (Carpenter); M. scalpellum, Gray : Golfe de Californie (Gray); Serrula punclalostrialus, Hanley : La Paz (Rich); — Mazatlan (Reeve);, — iles Sandwich (Mus.); S. conlusus, Reeve : Golfe de Californie (Receve); — Mazatlan (Reeve); S. culier, Hanley : Mazal'an (Hanley); — Acapulco (Hanley) ; — Gualcin:l 1 (Mus.) ; REVISION DES DONACIDÉES 69 S. graniler, Deshayes : Amérique centrale (Rômer) ; — Colombie (Tryon); S. Carpenteri, H.et A. Adams : Golfe de Californie (Carpenter). Nous connaissons dans la RÉGION PÉRUVIENNE les six espèces sui- vanies : Iphigenia altior, Sowerby : La Paz (Rich); — Punta. Santa-Elena (day) ; — Mazatlan (Rômer); — Panama (dewett, C.-B. Adams); — Golfe de Nicoyia (Rômer) ; — Tumbez, Pérou (Cuming); — Guatemala (Mus.); Hecuba asper, Hanley : Amérique centrale (Hanley); — Golfe de Nicoyia (Rômer);, — Punto-Arenas (Rômer);, — Tumbez, Pérou (Hanley) ; Serrula obesus, d'Orbigny : Realejos (Reeve) ; — Payta (Deshayes) ; S. radiatus, Valenciennes : Arica, Pérou (d'Orbigny); S. paytensis, d'Orbigny : Payta, Pérou (d'Orbigny) ; S. peruvianus, Deshayes: Côtes du Pérou (Deshayes). Aucune espèce de Donacidées ne nous est connue dans la RÉGtoN MAGELLANIQUE n1 dans la RÉGION PATAGONIENNE ; nous ne voyons reparailre les Mollusques de ce groupe que sur les côtes du Brésil (Sainte-Catherine, Dunker). La RÉGION CARAÏBÉENNE possède les 15 espèces suivantes : Iphigenia brasiliensis, Lamarck : Côtes du Brésil (Rio-Janeiro), Lamarck ; — Sainte-Catherine (Dunker); -— Cayenne (Mus.); — Antilles (Dunker); Helerodonax bimaculalus, L. : Antilles. 70 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Chion denticulatus, L. . Antilles (Guadeloupe, Porto-Rico, Jamaïque, Sainte-Lucie , Marie-Galante), Rümer ; — La Trinité, Saint-Dominique (Mus.) ; — Sainte-Marthe (Mus ) ; — Cayenne (Mus.) ; — Côtes du Brésil (Bahia, Rümer) ; — Sénégal (Rümer) ; Ch. rugosus, L.: Antilles (Rômer) ; — Côtes du Brésil (Rômer) ; — Côtes du Sénégal (Rômer) ; — Côtes de la Guinée méridionale et du Cap de Bonne-Espérance (Dunker); C. Hanleyanus, Philippi : Côtes du Brésil (Rio-de-Janeiro), Reeve ; — Sainte-Catherine (Dunker) ; C. curtus, Sowerby : Caracas (Sowerby) ; Serrula pulchellus, Hanley : Antilles (Hanley) ; S. striatus, L:: Antilles (Linné); — Sainte-Marthe (Mus.) ; S. parvulus, Philippi : Côtes de la Floride (Philippi) ; S. protractus, Conrad : Côtes de la Floride (Conrad); S. cayennensis, Lamarck : Côtes de la Guyane (Cayenne, Lamarck); — Brésil (Rômer) ; S. variabilis, Say : Vera-Cruz (Mus.) ; — Louisiane (Mus.) ; — Floride (Say); — Caroline du Sud (Say); — Géorgie (Say) ; S. Rœmeri, Philippi; S. texasianus, Philippi; S. tumidus, Philippi. Ces trois dernières espèces habitent les côtes du Texas (Galveston, Philippi). Enfin, 2 espèces seulement sont connues dans la RÉGION TRANSATLAN- TIQUE ; le S. variabilis et le S. fossor Say, qui a été signalé sur les côtes des élats de New-Jersey (Reeve), de Maryland (Reeve) et de New-York (Rômer). C'est probablement aussi à cette région qu'appartent le $. angus- REVISION DES DONACIDÉES 71 tatus de Sowerby que cet auteur indique comme étant originaire des côtes des États-Unis. La distribution des Donacidées dans les différentes régions maritimes se trouve résumée dans le tableau suivant. GENRE DONAX | | RÉGIONS Hecuba MARITIMES rodonax. S.G. Capsella Hetero- Genre Iphigenia S.G. S.G. S. G. Machæ- Arctique Boréale Celtique Lusilanienne Africaine occidentale... . 19 Africaine australe . . . Indo-Pacifique. Australo-Zélandaise. . . Japonaises 2.10 Aléoutienne . Californienne Panamique PéRuvVIeNNe NT Magellanique Patasonique Caraïbéenne . Transatlantique . . . . Fe Door & La distribution géographique de quelques-unes des espèces de la famille des Donacidées présente quelques particularités sur lesquelles 1l ne sera pas inutile d'insister. On à sans aucun doute remarqué qu'aucune des espèces de Dona- cidées connues dans les mers d'Europe ne se retrouve au delà de PAt- lantique sur les côtes américaines. Ce fait est facile à expliquer. Les Donaces n'abandonnent pas les mers des régions tempérées; on sait que les espèces de Mollusques communes aux côtes européennes et amé- ricaines de l'Océan Atlantique, sont presque toutes des espèces des régions très froides, dont la dissémination ‘est favorisée par les courants polaires. 72 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Plusieurs des Donaces européennes possédent une aire de réparti- tion fort étendue. Tel est en particulier le D. trunculus qui s'étend sur les côtes océaniques de la mer Baltique au Sénégal, pénètre dans la Médi- terranée el jusque dans la mer Noire. — Quelques auteurs, Philippi et plus récemment M. Issel (Malac. Mar. Rosso) l'ont même signalé dans la mer Rouge (golfe de l'Akabah). L'exactitude de ce fait a toutefois été contestée par divers conchyliologistes, et en particulier par M. Des- hayes, ainsi que par notre savant collègue M. le docteur P. Fischer qui pense qu'aucune coquille n'est commune à la Méditerranée et à la mer Rouge. On sait que pendant longtemps on a admis que la faune malacolo- gique de la Méditerranée et celle de la mer Rouge offraient de très grandes analogies. D'après Philhippi, parmi les 408 espèces de Mollusques testacés recueillis sur les rives de la mer Rouge par Ehrenberg et Hemprich, 74, soit 20 0/0, étaient des espèces méditerranéennes. Les recherches plus récentes, loin de confirmer ces résultats, tendent au contraire à éta- blir que pour tous les groupes d'animaux, la faune de la Méditerranée est différente de celle de la mer Rouge. M. Issel lui-même ne mentionne plus l'existence dans la mer Rouge que de 3 espèces de Mollusques médi- terranéens. Pour ce qui concerne les Stellérides, d'après M. le professeur Perrier, si l'on néglige 2 espèces dont la détermination est douteuse, il n'est aucune espèce commune aux deux mers. Un assez grand nombre des Donaces de la Région Indo-Pacifique s'étendent de la mer Rouge et des côtes de l'Afrique jusqu'à celles de l'Aus- tralie, aux iles Sandwich et au Japon. — Ce n'est du reste pas là un fait spécial aux Donacidées. Dans les grands bassins océaniques, la répartition géographique de la plupart des espèces est probablement plus étendue qu'on ne le pense généralement. Ce n'est que par suite de l'insuffisance de nos connaissances, qu'un assez grand nombre d'espèces peuvent être considérées comme endémiques. Tel est du moins le fait qui parait res- sortir de l'examen que nous avons fait des collections du Muséum d'his- toire naturelle et de l'École des Mines. Dans ces collections, et particuliè- REVISION DES DONACIDÉES 13 rement dans celle du Muséum qui, mdépendamment des envois de ses correspondants ordinaires, à recu la plupart des objets recueillis dans les voyages d'exploration scientifiques entrepris sous le patronage du gouver- nement francais, beaucoup d'espèces considérées comme purement locales, sont représentées par de nombreux individus originaires des localités, parfois fort éloignées les unes des autres. Nous sommes d'ailleurs persuadé que les mêmes particularités seront offertes par les espèces qui, dans les autres groupes d'animaux marins, sont considérés comme ayant des habitudes sédentaires. C'est ce qui à heu en parüculer pour les Stellérides. Dans son ErupE SUR LA RÉPARTITION GÉOGRA- PHLIQUE DES ASTÉRIDES, M. le professeur Edmond Perrier cite, en effet, les exemples suivants, qui sont assurément aussi remarquables que ceux que nous venons d'indiquer nous-MêmMe : Echinaster 1allax : Mer-Rouge ; — Zanzibar; — Timor; — Philippines; — Querimba ; — Nouvelle- Zélande. Linckia miliaris : Mer-Rouge ; — Mozambique ; — Zanzibar ; — Maurice; — Célèbes ; — Moluques, — Philippines; — côtes septentrionales de l'Australie ; — Nouvelle-Calédonie. Linckia multilora : Mer-Rouge ; — Maurice ; — Célèbes ; — Moluques ; — Nouvelle-Calédonie ; — iles Sandwich. Archasler typieus : Japon; — Moluques; — Flores; — Timor; — Australie ; — Nouvelle-Calé- donie; — iles Tonga. Astropeclen poiyacanthus : Mer-Rouge ; — Ceylan ; — Australie ; — Nouvelle-Zélande; — Japon. Gymnasleria carinilera : Mer-Rouge ; — île Maurice ; — Amboine; — Nouvelle-Calédonie ; — îles Fidyi ; — iles Sandwich ; — Panama. Ce dernier fait est particulièrement intéressant ; il nous amène, d'ail- leurs, à revendiquer un fait qui a déjà appelé notre attention. D'après certains auteurs, 11 n'exislerait aucune espèce de mollusque commune aux iles du NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2 série. 10 71 NOUVELLES ARCHINES “DU-MUSDUM Pacifique et à la côte occidentale de l'Amérique. En publiant notre Revisrox DES GARIDÉES, nous avons formulé à ce sujet d'expresses réserves, que l'étude de la répartition géographique des Donacidées ne peut que nous engager à maintenir. Deux espèces de ce groupe -nous sont en effet connues aux iles Sendwich et sur les côtes de l'Amérique centrale (Panama). Aucune des espèces de Donacidées de la côte occidentale de l'Amérique n'a été signalée sur la côte américaine opposée dans l'Océan Atlantique ou la mer des Antilles. Nous avons déjà eu l'occasion de faire une remarque analogue en ce qui concerne les Mollusques appartenant à la famille des Garidées et à celle des Tellinidées. Deux espèces de Donaces de la mer des Antilles et des côtes du Brésil, le D. denticulatus et le D. rugosus, se retrouvent sur les côtes de l'Afrique occidentale. Le D. denticulatus est, en ellet, connu sur les côtes du Sénégal (Adanson), le D. rugosus sur celles du Sénégal (Rümer), de la Guinée (Dunker) et du cap de Bonne-Espérance (Rümer). Ce fait et les cas analogues que nous avons cités ailleurs s'expliquent par l'influence des courants marins. Si nous passons maintenant à l'étude de la répartition géographique des genres et des sous-genres de la famille des Donacidées, nous consta- tons les faits suivants : La patrie de quatre des espèces de genre IPmiGextA est inconnue. L'une des cinq autres espèces habite la mer des Antilles et les côtes du Brésil, une seconde, les côtes occidentales de l'Afrique, une troisième, l'océan Indien, sur la côte de Tranquebar, enfin les deux autres, l'Océan Pacifique, sur les côtes occidentales de PAmérique et de la Californie. Les trois espèces du sous-genre CapsezLA habitent l'océan Atlantique. Deux d'entre elles sont propres aux côtes de l'Afrique (Sénégal, Gabon, Guinée), la troisième habite les mers européennes. Deux des espèces du sous-genre Macnxropoxax sont propres à la région panamique; une autre espèce habite la mer Rouge et la partie occidentale de locéan Indien; la patrie d'une quatrième espèce est inconnue. REVISION DES DONACIDÉES 79 Deux espèces du sous-genre Hereroponax habitent les côtes de la Californie et de l'Amérique centrale; une autre espèce est connue sur les côtes de la Guinée méridionale. Si l'on en excepte le D. Deshayesi, qui habite les côtes de la Guinée méridionale, toutes les espèces du sous-genre Laroxa sont propres aux parties les plus chaudes de la région Indo-Pacifique. Quelques espèces seulement se propagent, au nord, jusqu'à l'archipel du Japon; au sud, jusque sur les côtes de la Nouvelle-Zélande. Trois espèces du sous-genre Cniox habitent l'océan Pacifique, sur les côtes de l'Amérique centrale. Les cinq autres appartiennent à la mer des Antilles et aux côtes du Brésil; deux de ces dernières se retrouvent, en outre, sur les côtes occidentales de l'Afrique. Le sous-genre SerruLa, beaucoup plus riche en espèces que les précédents, est, pour ainsi dire, le seul qui soit représenté dans les mers des régions tempérées; c'est à ce groupe qu'appartiennent toutes les Donacidées européennes, à l'exception du D. variegatus. La mer des Antilles et le golfe du Mexique, d'une part, les côtes occidentales de l'Amérique centrale d'une autre, paraissent constituer deux grands centres pour les espèces de ce groupe. La moitié des espèces dont la patrie est connue habitent la première de ces régions; la seconde en possède un peu plus du tiers. FAMILLE DES DONACIDEES (Deshayes). Caractères. — Coquille transverse, régulière, équivalve, inéquilatérale, généralement triangulaire, cunéiforme, elose ou baïllante, à bords lisses ou dentelés. — Ligament externe mince et très court. — Charnière étroite, présentant sur chaque valve une ou deux dents cardinales, et parlois une ou deux dents latérales. — Impressions musculaires écartées. Sinus palléal court, ovale, ordinañrement horizontal et en partie confondu avec l'impression palléale. 76 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Observation. — Lamarck, à qui revient l'honneur d'avoir, le premier, cherché à distribuer les Mollusques en familles, donna, à la fin de l'intro duction dont il fit procéder sa Philosophie zoologique, une classification méthodique de ces animaux dans laquelle on remarque une famille des Covques, où se trouvent réunis les genres Vénéricarde, Lucine, Vénus, Cyclade, Cythérée, Galathée, Donace, Capse et Telline. Lamarck ne tarda pas à reconnaitre que les genres ainsi rapprochés ne constituaient pas une famille naturelle, et en 1812 il établit, aux dépens de la famille des Conques, deux familles distinctes: celle des Coxques FLUVIATILES, dans laquelle il comprit les genres Cyclade et Galathée, et celle des CoxquEs MaRives, pour les genres Vénéricarde, Lucine, Vénus, Cythérée, Cyprine, Donacille, Donace, Capse et Telline. En 1815, dans l'Histoire naturelle des Animaux sans vertèbres, il res- lreignit encore l'étendue de la famille des Conques marines, quil réduisit aux seuls genres Cyprine, Cythérée, Vénus et Vénéricarde; 1l créa en même temps une famille des NYmPirAcÉES TELLINAIRES, dans laquelle il introduisit les genres Telline, Lucine, Capse et Donace, extraits de la famille des Conques, ainsi que les genres Tellinide et Corbeille, nouvelle- ment formés aux dépens des Tellines et des Vénus. Ainsi quon le sait, pour distribuer les Mollusques conchifères en familles naturelles, Lamarck n'a guère utilisé que les caractères fournis par la coquille. En tenant compte des particularités que les animaux Mollusques présentent dans leur organisation, les auteurs plus récents sont parvenus à modifier, de la manière la plus heureuse, plusieurs des groupes établis par Lamarck. C'est,en particulier, ce qu'a fait M. Deshayes, en ce qui concerne la famille des Donacidées. Si, dans la Description des coquilles fossibles des environs de Paris, ouvrage dont la publication remonte à 1824, nous trouvons une famille des Nymphacées Tellinaires identique à celle de Lamarck, 1l n'en est plus de même dans le second volume de l'Encyclopédie méthodique. Nous voyons, en eflet, que M. Deshaves à transporté le genre Crassine dans la RENISION DES DONACIDÉES 77 famille des Conques et qu'il à établi, aux dépens de la famille des Nympha- cées Tellinaires ainsi réduite, deux fanulles distinctes: celle des TELLINIDES, qui renferme les genres Sanguinolaire, Psammobie, Telline et Donace, et celle des Lucines, qui comprend les genres Corbeille, Lueine et Onguline. Dans l’Exploration scientifique de l'Algérie, publication dont le premier volume seul a paru, le même auteur admet encore une famille des Tezzi- MIDÉES, dans laquelle figurent les genres Psammobie, Telline, Donace, amsi que le genre Fragilie, récemment créé pour lune des espèces de Tellines de Linné, la T. fragilis. Cette famille correspondait assez exactement à celle que Fleming avait établie en 1824, sous le nom de Doxaciées. Enfin, dans le Traité élémentaire de Conchylologie qu'il a également laissé inachevé, M. Deshaves, prenant en considération la structure anato- mique des organes respiratoires, établit, aux dépens de la famille des Tellinidées, trois familles distinctes. Les genres Psammobie, Lamk; Sangui- nolaire, Lamk et Capse, Lamk, constituèrent dès lors la famille des Psammo- bidées, tandis que le genre Donace devient le type d’une nouvelle famille pour laquelle M. Deshayes reprend le nom proposé par Fleming. C'est à cette famille, restreinte au genre Donace et au genre Iphigénie, formé aux dépens du précédent par Schumacher, que s'applique la caractéristique que nous avons donnée plus haut. I. — G. DONAX. L. 1158. — Linné, syst. nat., X, p.…. 1767. — il. id. XIL, p- 1126, n° 808. Caractères. — Coquille épaisse, close ou légèrement baillante, trans- LL LL versale, triangulaire, eunéiforme, équivalve, généralement méquilatérale, à bords lisses ou finement dentelés, à côté antérieur arrondi, à côté posté- rieur ordinairement court et tronqué. — Charnière composée sur chaque valve d’une ou deux dents cardinales, parfois accompagnées d'une ou de deux dents latérales. — Crochets petits, opposés et rapprochés; ligament mince, très court, porté sur des nymphes assez épaisses et peu saillantes. -— Impressions musculaires écartées : Pantérieure allongée, oblique ; la 78 NOUVELLES ARCHIVES WU MUSÉUM postérieure arrondie; sinus palléal profond, horizontal, confondu sur une partie de son étendue avec l'impression palléale. Observation. — Le genre Donaæ que Linné créa lorsqu'il publia la X° édition du Systema nature, correspond exactement à celui qu Adanson avait, dès 1757, très nettement caractérisé dans son Voyage au Sénégal, sous le nom de Telline. Le genre Tellina d'Adanson est done antérieur au genre Donax de Linné et, en vertu de la loi de priorité, devrait lui être substitué. Nous avons indiqué ailleurs les raisons qui nous ont retenu lorsqu'il s'est agi d'opérer un pareil changement et nous ont déterminé à conserver le genre linnéen et, par suite, à rejeter celui du naturaliste français. Si l'on en excepte le Donax Jrus, qui est devenu le type du genre Véné- rupe de Lamarck, le D. scripta et le D. muricalu, toutes les espèces que Linné réunissait sous lenom de Donaces présentaient les mêmes caractères et formaient un genre très naturel. Les successeurs de Linné introduisi- rent plus tard, parmi les Donaces, quelques espèces qui détruisirent l'homogénéité de ce groupe et qui nécessitèrent par suite la création de plusieurs genres nouveaux. C'est ainsi que Chemnitz a décrit, sous le nom de D. lœvigata, une coquille qui, tout en présentant la plupart des caractères des Donaces, se distingue, néanmoins, assez nettement par sa forme renflée et surtout par la composition de sa charnière, qui est dépourvue de dents latérales. Quel- ques années plus tard, Bruguière fit représenter dans les planches de l'En- cyclopédie méthodique, à côté des Donaces de Linné, une coquille qui pré- sente les mêmes caractères que le D. lœvigata de Chemnitz. C'est cette espèce que Lamarck décrivit, en 1818, sous le nom de Capsa brasiliensis. Bien que l'établissement de la nouvelle coupe générique proposée par Lamarek fut parfaitement légitime, le genre Capsa doit néanmoins disparaitre de la méthode : il fait double emploi avec le genre Iphigenta, créé en 1817 par Schumacher pour recevoir le D. levigatus de Chemmitz Nous voyons, en outre, réunies aux Donaces, dans les planches de REVISION DES DONACIDÉES 719 l'Encyclopédie deux espèces que Linné rangeait : l'une (D. seripta) parmi les Donaces, l’autre parmi les Vénus (V. Meroë). Ces espèces, que La- marck conserva dans le genre Donace, deviennent pour Schumacher les types du genre Meroë que l’on s'accorde généralement aujourd'hui à éloigner des Donaces et à rattacher à la famille des Conques. Quant aux genres Hecuba et Latona, du même auteur, nous les con- sidérerons avec presque tous les conchylologistes, comme de simples sous-genres que nous ferons rentrer dans le genre Donax proprement dit. Malgré ces démembrements successifs, le genre Donace renferme encore un assez grand nombre d'espèces dont la plupart ont été décrites pendant ces vingt dernières années. Parmi les 10 Donaces de Linné. 7 seulement continuent à faire partie du genre actuel, qui ne comprend également que 10 espèces figurées par Chemnitz (1782). En 1818, Lamarck décrivait dans l'Histoire naturelle des Animaux sans vertèbres 27 Donaces parmi lesquelles, il est vrai, une dizaine doivent être éliminées, soit parce qu'elles appartiennent à d’autres genres, soit parce qu'elles ren- (rent dans la synonymie d’autres espèces. En 1854, M. Reeve en figurait 68 espèces; en 1869, M. Rômer, l’auteur de la plus récente monographie du genre, représentait un nombre à peu près égal d'espèces et en men- üonnait, en outre, un assez grand nombre d’autres; enfin, nous énumérons nous-même, plus loin, environ 130 espèces, dont une dizaine environ sont inédites. S.-G. HECUBA, Schumacher. 1. — DonNAx ScoRTUM, L., sp. 1758. — Venus Scortum. — Linné, Syst. Nat. X, p. 686, n° 103. 1769. — Donax Scortum, — Linné, Syst. XIT, p. 1126, n° 102. 1797. — Donax. — Ency. Méth., tab. 260, fig. 2. 1866. — D. Scortum. — Sowerby, in Thes. Conch. IE, p. 305, sp. 1; fig. 1-3. 1869. — D. (Hecuba) Scortum. — Rümer, Monogr. Donacidæ, p. 6, n° 1; tab. 1, fig. 1-6. 1767. — Jun. D. pubescens. — Linné, syst. nat. XII, p. 1127, n° 108. 1869. — D. (Hecuba\ puhescens. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 9, n° £; fab. 1, fon. 80 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Cette espèce est représentée au Muséum par plusieurs individus de provenance inconnue; elle habite l'océan Indien (Cap de Bonne-Espé- rance et côte de Malabar, d'après Reeve; — iles Moluques, Amboine, d'après Rümer). ! 2. — DONAX DENTIFER, Hanley. 1828. — Donax dentifer. — Hanley, in Wood, Iad. Test. Suppl., tab. 14, fig. 20. 1843. — — dentifer. — Hanley in Proc. Zool. Soc. Lond., p. 6. 1854. — 14. — Reeve, Conch. Icon., tab. 1, fig. 2. 1866. — 14. Sowerby, in Thes. Conch. II, p. 307 ; sp. 17, fig. 23. 1869. — D. (Hecuba) dentifer. — Rôümer, Monogr. Donacidæ, p. 12, ne 5, tab. 3, fig. 11-15. Le D. dentifer habite l'océan Pacifique, sur les côtes de l'Amérique méridionale (Realejos, d'après Rümer; — Panama, d'après Reeve et Rümer). Cette espèce est représentée au Muséum par plusieurs individus, parmi lesquels un est indiqué comme étant originaire de San-Blas, sur les côtes de la Californie. 3. — DONAX CARINATUS, Hanlev. 1828. — Donax carinalus. — Hanley, in Wood. Ind. Test. Suppl., tab. 14, fig. 18. 1843. — id. — Hanley, in Proc. Zool. Soc. Lond., p. 5. 1866. — id. — Sowerby, in Thes. Conch. IN, p. 305, sp. 2, tab. 280, fig. 4, 5. D. culminalus. — Carpenter, Cat. Reigen, p. 43, n° 7. Cette espèce habite l'océan Pacifique, sur les côtes de la Californie et de l'Amérique centrale (San-Blas, d'après Reeve et Rômer; — Tur- maco et Mazatlan, d'après Rômer; Acapulco, d'après Jewett et Newberrv). Elle est représentée dans la collection du Muséum par plusieurs individus originaires de San-Blas (Gaudichaud, 1839); d'Acapulco (Néboux, 1839), et des côtes de Guatemala (M. Bocourt, 1875). À. — DONAX ASPER, Hanlev. 1845. — Donax asper. — Hanley, in Proc. Zool. Soc., p. 14. REVISION DES DONACIDÉES 81 1854. -— Donax asper. — Reeve, Conch. Icon., tab. 2, fig. 12. 1866. — id. — Sowerby, in Thes. Conch. Ill, p. 307, sp. 16, fig. 21. 1869. — D. (Hecuba) asper. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 14, n° 6; tab. 8, fig. 7-10. Cette espèce habite l'océan Pacifique, sur les côtes de l'Amérique centrale et méridionale (Tumbez. Pérou, d'après Hanley; Puntarenas, golfe de Nicoyia, d'après Rômer). D. — DONAX ROSTRATUS, C.-A. Adams. 1852. — Donax rostratus. — CG. B. Adams, Panama Shells, p. 278 et 321; no 457. D. carinatus. — Carpenter, Cat. Reigen, p. 43, n° 7. 1869. — D. (Hecuba) carinalus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 11, n° 1; Lab. 3, fig. 1-8. Cette espèce habite les côtes de la Californie et de l'Amérique cen- trale (Panama, d’après Carpenter; — Acapulco, d'après Jewett; — La Paz, d'après Rich; — Mazathlan et Santa-Barbara, d'après Rômer). 6. — DONAX ACUTOCARINATUS, SowWerby. 1866. — Donax aculocarinalus — Sowerby, in Thes. Conch. IF, p. 305, sp. 3; tab. 280, fig. 6, 7. Cette espèce habite le golfe de Siam; elle n'est pas représentée au Muséum de Paris. S.-G. CHION, Scopoli. 7. — DONAX DENTICULATUS, L. 1757. — Le Nusar. — Adanson, Voy. au Sénégal, p. 238, tab. 18, fig. 8. 1758. — Donax denticulatus. — Linné, Syst. Nat. X, p. 683, n° 86. 1797. — D). punctatus. — Chemn. Conch. VI, p. 262; tab. 26, fig. 256, 257. 1782. — D. — Ency. Méth,, tab. 262, fig. 7, a-c. 1804. — D. crenulalus. — Donovan, Brit. Sheïls, I, tab. 24. 1818. — D. denticulatus. — Lamk, Anim. S. Vert. V, p. 550, n° 20. 1818. — D. rugosus, var (8). — Lamk, Anim. S. Vert. V, p. 549. 1854. — D. denticulatus. — Reeve, Conch. Icon., tab. 7, fig. 48, … NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2 série. A1 82 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM 1866. — D. denticulatus. — Sowerby, in Thes. Conch. IX, p. 308, sp. 24; fig. 33-36. 1869, — D. (Chion) denticulatus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 21, n° 11: tab 2/2 be tabs tie Er 1SI8. — 1). cayennensis. — Fam.; Anim. S. Vert., V, p. 550, n° 18. UNE 1. . — Delessert, Rec. de Coq., tab. 6, fig, 13, Nous rejetons dans la synonymie du D. denticulatus le D. Cayennensis de Lamarck, dont les types ne sont que des individus frustes de l'espèce de Linné, ainsi que nous avons pu nous en assurer, grâce à l'extrême obli- seance de M. le docteur Brot, conservateur au Musée de Genève. Il est d'ailleurs facile de reconnaitre que l'espèce représentée par Delessert sous le nom de D. Cayennensis n'est autre que le D. denticulatus. La réparütion géographique du D. denticulatus est des plus remar quables. Très commune dans la mer des Antilles et sur les côtes de la Guyanne (Cayenne, d'après Lamarck) et du Brésil (Bahia, d'après Rôümer); elle existe égelement sur les côtes du Sénégal (cap Manuel d'après Adanson. Elle parait, en outre, se retrouver dans la partie orien- tale de l'océan Pacifique. En effet, les types du D. rugosus, var. (3) de Lamarck, que nous rapportons au D. denticulatus, sont indiqués comme provenant de Port-Stéphen (Australie). Plusieurs autres individus, ayant fait partie de la collection Dutailly, que le Muséum a acquise en 1849, sont donnés comme étant originaires de l'archipel Wallis. Le D. denticulatus est représenté au Muséum par de nombreux indi- vidus qu proviennent de la Trinité (Aumaitre, 1840), de Sant- Doningue, de Sant-Marthe (Vauvert, 1853), de Cayenne (M. de Lafon, 1872), de Port-Stéphen, Australie (Peron et Lesueur, 1803) et des iles Wallis (coll. Dutally, 1849). 8. — DONAX RUGOSUS, Li. 1758. — D. rugosus. — Linné, Syst. Nat., X, p. 84, n° 682. 1782. — id. — Chemn. Conch., VI, p.254 (syn. exel.); tab. 25, fig. 250. 1818. -— id. — Lam. Anim. S. Vert., V, p. 549, n° 17 (pars) (var. 3 et 4 excl.). 1869. — D). (Chion) rugosus. — Rümer, Monogr. Donacidæ , p. 15, n° 17; tab. 1, fig. 9-10; tab. 4, fig. 1-4. REVISION DES DONACIDÉES 83 Chemnitz et après lui Gmelin ont confondu sous le nom de D. rugosus, l'espèce désignée sous ce nom par Linné et le Pamet d'Adanson, espèce très voisine, du reste, de la précédente, que Lamarck a plus tard décrite sous le nom de D. elongatus ; s ont été imités en cela par la plupart des auteurs qui depuis lors se sont occupés des Donaces : Lamarck lur-même, et plus récemment M. Deshayes, nous paraissent avoir également commis, en ce qui concerne le D. rugosus, quelques erreurs, que l'examen des types conservés dans la collection du Muséum nous à permis de rectifier. Lamarck, qui distingue dans le D. rugosus quatre variétés, cite dans la synonymie de la première de ces variétés trois figures que M. Deshayes à conservé dans la seconde édition de l'Histoire des Animaux sans vertèbres. Deux de ces figures, celles de Gualtieri (tab. 89, fig. D), et celle de Chemnitz (tab. 25, fig. 250), se rapportent effectivement à l'espèce de Linné; quant à la troisième, qui est empruntée à l'Encyclopédie méthodique (ab. 262, fig. 5), elle représente très probablement une autre espèce que Linné a décrite sous le nom de D. striatus. C'est à cette dernière espèce que nous croyons devoir rapporter les deux individus, de provenance inconnue, que Lamarck à déterminés sous le nom de D. rugosus. Nous n'avons pas sous les yeux les types de la variété (2) qui faisatent probablement partie de la collection personnelle de Lamark. La figure 3 de la planche 262 de l'Encyclopédie méthodique qui est donnée dans la synonymie de cette variété, nous parait représenter le D. elongatus de Lamarck. Les types de la variété (3) consistent en 4 valves dépareillées, mais néanmoins assez bien conservées pour qu'il nous ait été possible de les déterminer avec certitude. On à vu plus haut que nous les rapportions au D. denticulatus. Quant aux types de la variété (4), qui, d’après Lamarck, habite les côtes de FAustralie (Port- du-Roïi-Georges), ils appartiennent, comme ceux de la variété (D, au À. strialus. Le D. rugosus habite la mer des Antilles; 1l est représenté au Muséum par plusieurs individus de provenance inconnue. 81 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM 9. — DONAX ELONGATUS, Lamarck. 1757. — Le Pamel. — Adanson, voy. au Sénégal ; Mollusq., p. 235 ; tab. 18; fig. 1. 4797. — Donax. — Ency. Méth., tab. 262, fig. 8. 1818. — D. elongatus. — Lam., Anim. S. Vert., V, p. 550, n° 9. 1854. — D. rugosus. — Reeve, Conch. Icon., tab. 2, fig. 9. 1866. — id. — Sowerby, Thes. Conch., II, p. 808, sp. 21, fig. 27-29. 18569, — 7). (Chion) elongatus. — Rôümer, Monogr. Donacidæ, p. 17, n° 8, tab. 4, fig. 9-12. Le D. elongatus habite l'océan Atlantique, sur les côtes de l'Afrique (Sénégal, d’après Adanson; Guinée septentrionale et cap de Bonne-Espé- rance, d'après Rômer); 1l est représenté par de très nombreux individus originaires des côtes du Sénégal (M. Eudeloux, 1835; amiral de Hell, 1846 ; Mandron, 1879). Les individus appartenant à la variété (2), qu'il ne nous a pas paru possible de distinguer spécifiquement des précédents, sont un peu plus élargis et un peu plus comprimés que ceux qui présentent la forme typique de l'espèce. Cette variété est représentée au Muséum par les types de Lamarck qui proviennent de Port-du-Roi-Georges, sur les côtes de l'Australie (Péron et Lesucur, 1803), par trois individus originaires des iles Seychelles (M. Boivin, 1853) et par d'assez nombreux individus rap- portés de Saint-Louis de Sénégal par M. Maindron (1879). 10. — DoxAx HaNLEYANUS, Philippi. 1847. — Donax Hanleyanus. — Philippi, Zeitsch. für Malak., IT, p. 84, n° 15. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab, 2, fig. 6. 1866. — D. elongalus. — Sowerby, Thes. Conch., II, p. 208, sp. 22, fig. 12. 4869. — D. (Chion) Hanleyanus. — Rümer, Monogr. Donacidæ, p. 18, n°9; tab. 4, fig. 5-8. Cette espèce habite les côtes du Brésil (Rio-Janeiro, d'après Reeve; — Sainte-Catherine, d'après Dunker). — La collection du Muséum possède de cette espèce d'assez nombreux représentants dont la provenance est inconnue; quelques autres individus sont originaires de Rio Janeiro (Dupré, 1842). REVISION DES DONACIDÉES 85 11. — ponax Assmuizis, Hanley. 1845. — Donax assimilis. — Hanley, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 17. 1848. — D), panamensis. — Philippi, Zeitsch. fur Malak., p. 145, n° 87. 1854. — D. cayennensis. — Reeve, Conch. Icon., tab, 4, fig. 22. 1869. — D. (Chion) assimilis. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 20, n°10; tab. 4, fig. 13-17. Le D. assimilis habite l'océan Pacifique, sur les côtes de l'Amérique (Panama, d'après Reeve; — Mazatlan, d'après Carpenter; — Realejos, d'après Rômer); il est représenté au Muséum par différents indi- vidus originaires de San-Blas et de Santa-Elena de Colombie (Achat Sowerby, 1879). 12. — Doxax rever, Nobis. 1854. — Donux assimilis. — Reeve, Conch. Icon., tab. 2, fig. 10. Cette espèce, que Reeve a figuré à tort sous le nom de D. assimihs, Hanley, habite les côtes occidentales de l'Amérique (Panama, d’après Reeve). 13. — Dponax soweRrByi, Nobis MAD AIN o 2,12 DC: 1866. —. Donax assimilis. — Sowerby Thes. Conch. IIT, p. 307, sp. 18, fomerle Cette espèce habite l'Océan Pacifique sur les côtes de listhme de Panama, d’après Sowerby; elle est représentée au Muséum par deux individus de provenance inconnue (Achat Sowerby, 1879). 14. — ponAx curTus, Sowerby. 4866. — D. curtus. — Sow., Thes. Conch., IL, p. 308, p. 20, fig. 20. Le D. curtus habite les côtes de la Colombie (Baie de Caracas, d'après Sowerby); le Muséum en possède deux individus de provenance inconnue (Achat Sowerby, 1879). 86 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM S.-G. SERRULA, Chemnitz. 15. —- DpoNAX serrA, Chemnitz. 1782. — Donax serra. — Chemn., Conch. VI, p. 257; tab. 95, fig. 251, 252, 1797. — Jonax. — Ency. Méth., tab. 260, fig. 8, a, b. 1818. — D. ringens, Lamk, Anim. S. Vert., V, p. 549, n° 16. 1869. -— D). (Serrula) serra. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 88, n° 21 ; tab. 1, fa, 12 tab he MAUS): Le D. serra habite l'Océan Indien (Cap de Bonne-Espérance, d'après Rümer; — baie d'Algoa, d'après Martens; — baie de Mossel, d’après Krauss) et les côtes occidentales de l'Australie (Menke). — Cette espèce est représentée au Muséum par un assez grand nombre d'individus. Le type du D. ringens de Lamarck, ainsi que deux autres individus offerts par M. Reynaud (1829) sont simplement indiqués comme provenant de l'Océan Indien. Les autres individus sont originaires de la baie de la Table, sur les côtes du Cap de Bonne-Espérance (J. Verreaux, 1842) et de Madagascar (L. Rousseau, 1841). -16. — DONAX TRUNCULUS, L. dors 1757. — Le Galet. — Adanson, Voy. au Sénégal, p. 237; tab. 18, fig. 2. 1758. — Donax trunculus. — Linné, Syst. Nat., X, p. 682, n° 85. 1782. — Serrula lævigata. — Chemn., Conch. VI, p. 259; tab. 26, fig. 253, 254. 1797. — Donax. — Ency. Méth., tab. 269, fig. 1. | 1866. — D. trunculus. — Sowerby, in Thes. Conch., sp. 313, p. 52, fig. 08-60. 1869. — id. — Rümer, Monogr. Donacidæ, p. 27, n° 4; tab. 2, fig. 12; tab. 6, fig. 1-6. D. rubra. — Turton, Conch. Dithyra, p. 127, n° 5: tab. 10, fig. 14. 1848. — 1). brevis. — Requien, Cat., p. 22, n° 80. 1867. — D. atlanticus, — Hidalgo, Journ. Conch., XV, p. 139. Cette espèce habite la Méditerranée sur les côtes de l'Espagne, de la France, de l'Italie, de la Sicile, de la Corse, de la Morée, de l'Egypte, de | la Tunisie et de l'Algérie, la mer Adriatique et la mer Noire. Dans l'Océan Atlantique, elle est connue depuis les côtes du Sénégal, au sud, jusqu à celles des iles Britanniques et de la Scandinavie, au nord. REVISION DES DONACIDÉES 87 Le D. trunculus est représenté au Muséum par de très nombreux individus provenant de la mer Noire (L. Rousseau, 1841), des côtes de l'ile de Crète (Rollin, 1846), de la mer Adriatique (M. Lanza, 1867; — Venise, coll. Petit, 1872), de Palerme (coll. Petit), de Naples (coll. Petit), de la Corse (coll. Petit), d'Alger (coll. Petit), des côtes de France (Agde, coll. Petit; — Marseille, M. de Gréaux, 1873), des côtes de Portugal (coll. Petit), de la Rochelle (d'Orbigny), des côtes de la Bretagne (Loire- Inférieure, M. Bezancon, 1871; — Quiberon, M. Bourguignat) et des iles Britanniques (Scarborough, Powis, 1841 ; jeunes individus adressés sous le nom de D. rubra, Turton). 17. — nponax ArrInts, Deshayes. 1854. — Donax affinis. — Desh., Proc. Zool. Soc., p. 351, n° 159. 1868. — 1). contusus. — Tryon, Cat. Tellinid, n° 54 (pars). 1869. — D. (Serrula) affinis. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 30, n° 15; tab. 6, fig. 7-9. Le D. affinis habite la mer Rouge d'après M. Rômer. : Cette espèce est représentée au Muséum par plusieurs individus indiqués comme étant originaires de la mer Rouge (Achat Roux, 1835; — Lefebvre, 1837) et de Diégo-Suarez (L. Rousseau, 1841). 18. — Dponax virrarus, Da Costa, sp. 1778. — Cuneus vittatus. — Da Costa, Brit. Conch., p. 207, n° 41; tab. 14, fig. 3. 1818. — D. anatinus. -— Lamk, Anim. S. Vert., V, p. 569, n° 26. 1854. — id, — Reeve, Conch. Icon., tab. 4, fig. 19. 1866. — 1). vittatus. — Sow. Thes. Conch., I, p. 313, n° 54; tab. 8, fig. 66, 67, 70. 1869. — D). (Serrula) venustus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 81, n° 16; tab. 6, fig. 10, 20. Le D. vittatus habite les mers d'Europe. Il est représenté dans les collections du Muséum par de nombreux individus provenant des localités suivantes : côtes d'Angleterre (Achat Damon, 1857); — Dunkerque (MM. de la Moussaye et Terquem, 1873) ; — Berck-sur-Mer (M. Bou- 58 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM üillier, 1871); — Brest (coll. Petit, 1872); — Quiberon (M. Bourgui- onat, 1872) ; Cabourg (M. Bourguignat, 1872); — la Rochelle (d'Orbigny). 19. — nonax venusrus, Poli. 1791. — 1). venustus. — Poli, Test. Utr. Sic., Il, p. 80; tab, 19, fig. 23, 24. 1817. — D. trunculus. — Dilwyn, Cat. I, p. 150, n°5. 1854. — 1). venustus. — Reeve, Conch. Icon., tab. 7, fig. 44. 1866. — D. cattanianus. — Brusina, Contr. Faunæ Moll. Dalm., p. 12 =. Cette espèce habite la Méditerranée et l'Atlantique ; elle est repré- sentée au Muséum par d'assez nombreux individus provenant de la mer Adriatique (Lanza, 1867; coll. Petit, 1872) et du golfe de Naples (Scacchi, 1840; Coll. Petit, 1872). 20. — DONAX SEMISTRIATUS, Poli. 1791. — D. semistriatus. — Poli, Test. Utr. Sic., IL, p. 79; tab. 19, fig. 7. 1803. — 1). denticulatus. — Mont., Brit. Moll., p. 104, n° 2. 1833. — D. anatinus. — Desh., Explor. Sc. Morée, p. 94, n° 37; tab. 18, fig. 3, 4. 1854. — 1). semistriatus. — Reeve, Conch. Icon., tab. 4, fig. 25. 1869. — id. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 33, n° 17; tab. 7, fie 710: Le D. semistriatus habite la Méditerranée et l'Océan Atlantique. Cette espèce est représentée au Muséum par de nombreux individus ori- oinaires des côtes de la Sicile, du golfe de Naples (Scacchi, 1872; coll. Petit, 1872), des environs d'Agde (coll. Petit), de Martigues (coll. Petit) et de la Rochelle (coll. Petit). 21. — ponax niTipus, Deshayes. 1854. — D). nitidus. — Desh., Proc. Zool. Soc., p. 350, n° 153. 1894. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 6, fig. 34. 1866. — id. — Sow., Thes. Conch., IT, p. 314, sp. 57; fig. 7o. Le D. nitidus, dont le Muséum ne possède qu'un individu (Achat Sowerby, 1879), habite les côtes orientales de l'Australie (Moreton Bay, d'après Reeve; Port-Jackson, d'après Angas). REVISION DES DONACIDÉES 89 22. — DONAX MADAGASCARIENSIS, Wood. 1828. — 1). madagascariensis. — Wood, Ind. Test., Suppl., tab. 2, fig. 3. 1848. — 1). exaratus. — Krauss. Sudafrik. Mollusk., p. 6; tab. 1, fig. s. 1854. — D. Keyi. — A. Adams, Proc. Zool. Soc., p. 87, n° 27. 1854. — 1). madagascariensis. — Reeve, Conch. Icon., tab. 8, fig. 50. 1866. — GE — Sow., Thes. Conch., Il, p. 306, sp. 11, fig. 16. 1869. — id. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 71. 1869. — 7). exaratus. — Rômer, Monogr., p. 64, n° 88 ; tab. 11, fig. 10, 12. Cette espèce habite les côtes de l'ile de Madagascar, d'après Wood et celles de l'Afrique australe (Natal, d’après Krauss); elle est repré- sentée au Muséum par deux imdividus de ne inconnue (Achat Sowerby, 1879) qui nous ont été adressées sous le nom de D. exaratus, Krs., et par deux individus originaires des côtes de Madagascar (coll. Petit, 1872). 23. — Dponax sorDInus, Hanley. 1845. — 1). sordidus. -— Hanley, Proc. Zool. Soc., p. 19. 1848. — id. — Krauss, Sudafrik. Mollusk., p. 6, n°3 ; tab. 1, fig. 4. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 5, fig. 32. 1869. — 1). (Serrula) sordidus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 695, n° 39; tab. 11, fig. 13, 15. Le D. sordidus habite l'Océan Indien sur les côtes de l'Afrique aus- trale (Cap de Bonne-Espérance, Krauss; — Port-Elisabeth, Martens). Le Muséum possède deux individus de provenance Imeonnue (Achat Sowerby, 1879). 24. — ponax sPINOSUS, Chemnilz. 1782. — D. spinosus. — Chemn., Conch., VI, p. 265 ; tab. 26, fig. 258. 1828. — id. — Wood, Ind. Test., p. 32, n° 11; me 6, fig. 11. 1854. — 1). paxillus. — Reeve, Conch. Icon., tab. 8, fig. 5 1866. — D. spinosus. — Sow., Thes. Conch., I, p. 306, sp. 8; lig. 19. 1869. — id. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. : ns ane fig. 6, 9. Le D. spinosus habite l'Océan Indien (Ceylan, d'après Reeve; — NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, IV. — 2° SÉRIE. 12 90 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM côte de Tranquebar, d'après Rümer); 1l est représenté au Muséum par quatre individus de provenance inconnue (Achat Sowerby, 1879; adressés 1843. 1854. 1866. 1869. sous le nom de D. paxillus, Reeve). 29. — DUNAX SEMISULCATUS, Hanley. — 1). semisulcatus, — Hanley, in Proc. Zool. Soc., p. 5. —— id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 8, fig. 56. — id. — Sow., Thes. Conch., IIT, p. 806, sp. 10, fig. 22. — id. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 66, n° 40; tab. 12, fig. 1-4. Cette espèce habite l'Océan Indien sur les côtes de l'Afrique aus- trale, d'après M. Hanley. Elle est représentée au Muséum par quelques individus de provenance inconnue (Achat Sowerby, 1879) et par plusieurs autres originaires de Ceylan (coll. Petit, 1872) et de Sumatra (Achat Bourdas, 1836). 1782. 1854. 1866. 1869. 26. — DONAX INCARNATUS, Chemnitz. — L. incarnatus. — Chem., Conch., VI, p. 265 ; tab. 26, fig. 259. == id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 8, fig. 53. — id. — Sow., Thes. Conch., III, sp. 311, p.43 (pars); fig. 98. — D. (Serrula) incarnatus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 76, n° 47; tab. 2, fig. 11: tab. 13, fig. 11-13. Le D. incarnatus habite l'Océan Indien (Tranquebar, d’après Chemnitz; — Malabar, Malacca, d'après Rômer; — Siam, d'après Sowerby); il est représenté au Muséum par deux individus de provenance inconnue (Achat Sowerby, 1879). 1894. 1854. 1866. 1869. 4S69. 27. — poxax pysox, Deshayes. — D. Dysoni. — Desh., Proc. Zool. Soc., p. 353, n° 167. — id, — Reeve, Conch. Icon., tab. 8, fig. 54. — 1). incarnalus. — Sow., Thes. Conch., p. 311, sp. 48 (pars); fig. 99. —- 1), introradialus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 69, n° 4. -- 1), (Serrula) Dysoni. — Rômer, Monogr. Donacidæ , p. 69, n° 42, tab. 12, fix. 8-10, REVISION DES DONACIDÉES 91 Cette espèce habite l'Océan Indien, d'après Deshayes et l'Océan acifique (Nagasaki, baie de Védo, Lischke ; — Yokohama, Martens ; — golfe de Siam, Sowerby) ; elle est représentée au Muséum par d'assez nombreux individus originaires de Bombay. 28. — DONAX VARIABILIS, SYa, 1822. — 1). variabilis. — Say, Journ. A. N. S. Phil., IL, p. 305. id. — Say, Amer. Mar. Conch., tab. 61, fig. 1. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 7, fig. 47. 1866. — id. — Sow., Thes. Conch., p. 309, sp. 27; fig. 37, 39. 1869, — D). (Serrula) variabilis. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 45, n° 5; tab. 8, fig. 9-14. Cette espèce habite l'Océan Atlantique sur les côtes des Etats-Unis (Floride et Géorgie, Say) et du Mexique (coll. du Mus.); elle est représentée au Muséum par de nombreux individus provenant des côtes de la Caroline du sud (M. Sanderson Smith, 1872), de la Louisiane de la Floride (coll. Petit, 1872) et du Mexique (MM. Bocourt et de Marolles, 1875 ; — Vera-Cruz, Achat Sallé). 29. — Donax LÆVIGATUS, Deshayes. 1851. — D. obsus. — Gould, Bost. Proe., IV, p. 90. 1853. — id. — Gould, Bost. Journ. N. H., p. 314; tab, 15, fig. 9. 1854. — D. lævigatus. — Desh., Proc. Zool. Soc., p. 852. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 5, fig. 81. 1866. — id, — Sow., Thes. Conch., II, p. 309, sp. 40; fig. 80-32, 1869, — D. (Serrula) Californicus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 41, n° 23; tab. 8, fig. 0-8. Cette espèce habite les côtes de la Californie (Santa-Barbara et San Diégo, d’après Rômer) ; elle est représentée au Muséum par de nom- breux individus offerts par l’Institution smithsonienne (1866) et par M. Môrch (1869). 30, — DpoNAx conranr, Deshayes. 1854. — 1). Conradi. — Desh., Proc. Zool. Soc., p. 801, n° 158. 1851. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 5, fig. 29. 992 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 1866. — D. Conradi. — Sow., Thes. Conch., p. 310, sp. 84: fig. 51. 1869. — D. (Serrula) culter. — Rômer, Monogr. Don., p. 59, n° 35 (pars). Cette espèce habite les côtes du golfe de Californie, d'après Deshayes et Carpenter (cap San Lucas) ; elle est représentée au Muséum par deux individus indiqués comme étant originaires de l'Océan Pacifique (Ghiesbreght, 1842). 31. — DONAx coNTUSUS, Reeve. 1854. — 1). contusus. — Reeve, Conch. Icon., tab. 4, fig. 24. 1866. — id. — Sow., Thes. Conch., p. 30, sp. 34 ; fig. 53, 55. 1869. -— 7). (Serrula) culler. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 59, n° 39 (pars) ; tab. 10, fig. 16. Cette espèce habite le golfe de Califorme (Mazatlan, d'après Reeve) ; elle est représentée au Muséum par plusieurs individus de provenance inconnue (Achat Sowerby, 1879). 82. — DONAX CALIFORNICUS, Conrad. 1837. — 1). californicus. — Conrad, Journ. A. N. S. Phil., VII, p. 254; tab. 19, fig. 21. 18541. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 6, fig. 40. 1866. — id. — Sow., Thes. Conch., III, p. 310, sp. 56 (pars); fig. 54, 06. Le. D. californicus habite les côtes du golfe de Californie (San Diégo et San Pedro, d'après Jewett; — Monterey, d'après le major Rich ; — Santa Barbara, d'après Nuttall). Cette espèce est représentée au Muséum par plusieurs individus originaires des côtes de la Californie (Achat Sowerby, 1879). 33. — DONAX CULTER, Hanley. 1845. — D. culler. — Hanley, Proc. Zool. Soc., p. 14. 1854. — id, — Reeve, Conch. Icon., tab. 4, fig. 21. 1866. — D. califcrnicus. — Sow., Thes. Conch., IT, sp. 310, sp. ‘56 (pars); fig. 57. REVISION DES DONACIDÉES 93 Cette espèce habite le golfe de Californie et les côtes de l'Amérique centrale (Mazatlan et Acapulco, d’après Hanley); elle est représentée au Muséum par quelques individus indiqués comme provenant du golfe de la Californie et des côtes de l'État de Guatémala (M. Bocourt, 1875). 84. — DONAX ÆNEUS, Morch. D. æneus. — Môrch., Cat. Yoldi, p. 18, n° 193. 1854. — id. — Desh., Proc. Zool. Soc., p. 350, n° 155. 1894. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 8, fig. 52. 1866. — id. -— Sow., Thes. Conch., IT, p. 315, sp. 62 ; fig. 83. 1869. — 1). (Serrula) æneus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 49, n° 27; tab. 8. Le D. æneus habite l'Océan Indien (côte de Tranquebar, d'après Môrceh) ; 1l est représenté au Muséum par de nombreux individus origi- naires de la côte de Tranquebar (M. Rüse, 1856 ; M. Môrch, 1869) et de Pondichéry (M. Mürch, 1869). 89. — DONAX FOSSOR, Say. 1822. — 1). fossor. — Say, Jdourn. A. N.S. Phil., I, p. 306. 1822. — id. — Say, Amer. Mar. Conch., tab. 62, fig. 2. 18225 id. — De Kay, Nat. Hist. N.-Y., p. 211; tab. 23, fig. 259. 1869. — D). (Serrula) 1ossor. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 52, n° 30; . tab. 9, fig. 11-14. Cette espèce habite l'Océan Atlantique sur les côtes des États-Unis (New-Jersey, Maryland, d'après Reeve ; — New-York, d'après Rümer) ; elle est représentée au Muséum par deux individus provenant des côtes de l'Etat de New-York (M. Sanderson Smith). 36. — DONAX PULCHELLUS, Hanley. 1848. — D. pulchellus. — Hanley, Proc. Zool. Soc., p. 6. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 6, tig. 39. 1866. — id, - Sow., Thes. Conch., IL, p. 315, ep. 61; ñg. 81, 82. 1869. — J). (Scrruia) pulchellus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 50, n° 28; tab. 9, fig. 1-6. 94 : NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Cette espèce habite la mer des Antilles ; elle est représentée au Muséum par deux individus de provenance inconnue (coll. Peut, 1872). 37, — DONAX PETALINUS, Deshayes. 1854. — 1). petalinus. — Desh., Proc. Zool. Soc., p. 850, n° 154. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 8, fig. 51. 1866. — id. — Sow., Thes. Conch., III, p. 315, sp. 63, fig. 86. 1869. — 1). (Serrula) petalinus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 51, n° 28. tab. 9, fig. 7-10. Les auteurs n'indiquent pas la patrie du D. petalinus ; d'après une indication que nous avons recueillie dans la collection Deshayes, à l'École des Mines, cette espèce habiterait les côtes du Chili. 38. — DONAX STRIATUS, L. 1758. — D. striatus. — Linn., Syst. Nat., XII, p. 1127, n° 106. 1818. — D. rugosus, var. (4). — Lam., Anim, S. Vert., V, p. 549. 1854. — D). Lamarckii. — Reeve, Conch. Icon., tab. 5, fig. 27. 1866. — J). striatus. — Sow., Thes. Conch., II, p. 3809, sp. 25; fig. 52. 1869. — 7). (Serrula) striatus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 24, n° 12; tab. 5, fig. 8-10. Cette espèce habite la mer des Antilles ; elle est représentée au Muséum par de nombreux individus d’origine inconnue et par quelques individus provenant de Sainte-Marthe (M. Vauvert de Meaux, 1853). Les types du D. rugosus, var. (4) de Lamarck, que nous rapportons au D. striatus sont originaires des côtes de l'Australie (Port-du-Roi-Georges, Péron et Lesueur, 1803) d'après Lamarck. 39. — DONAX SULCATUS, Philippi. 1847. — D. sulcatus. — Philippi, Zeitsch. fur Malak., p. 76. 1869, — 1). (Serrula) sulcalus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, 0. 63, n° 37; tab. 11, fig. 5-9. Cette espèce dont la patrie est inconnue n’est pas représentée au Muséum. REVISION DES DONACIDÉES 95 40. — DonaAx ÆMULUS, Smith. 1877. — D. æmulus. — Smith, Proc. Zool. Soc., p. 721, tab. 75, f. 28-95. Cette espèce habite les côtes orientales de l'Afrique (Nyassa, d'après Smith) ; elle est représentée au Muséum par trois individus (Achat So- verby, 1879). A. — DoNAX PUNCTATOSTRIATUS, Hanley. 1843. — 1). punctatostriatus. — Hanley, Proc. Zool. Soc., p. 5. 1844. — id. — Hanley, Rec. Shells, p. 84; tab. 14, fig 24. 1894. — id, — Reeve, Conch. Icon., tab. 8, fig. 16. 1866. — id. — Sow., Thes. Conch., I, p. 810, sp. 33; fig. 49, 50. 1869. — D. (Serrula) punctatostriatus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 57, n° 34 ; tab. 10, fig. 4-10. Cette espèce habite l'Océan Pacifique et le golfe de Californie (Mazatlan, d'après Reeve ; — La Paz, d'après Rich) ; elle est représentée au Muséum par plusieurs mdividus originaires des côtes de la Californie (Achat Sowerby, 1879) et des iles Sandwich (coll. Dutailly, 1849). 42. — poxax rADIATUS, Valenciennes., tab. I, fig. 4, a, D. 1833. — D. radiatus. — Valenc., in Voy. Humboldt et Bonpland, II, p. 221; tab. 90, fig. 8, 6. 1846. — id. — D'Orb., Voy. Amériq. Mérid., V, p. 41. 1869, — J). punctatostriatus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p.51, n° 84 (pars). La collection du Muséum renferme deux individus de cette espèce indiqués comme provenant des mers du Sud et ayant été donnés par MM. de Humboldt et Valenciennes. Ces individus qui ne portent aucune détermination, mais auxquels se rapportent très exactement la description et les figures données par Valenciennes sont très probablement les types de l'espèce; l’un deux possède même les dimensions précises que Valen- ciennes attribue à l'individu qu'il à décrit. Le D. radiatus n'a été figuré mi par Reeve ni par Sowerby; Rümer ne « 96 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM le mentionne que pour le faire rentrer dans la synonymie du D. punctato- striatus, espèce dont il est fort distinct, ainsi qu'on pourra s’en convaincre en étudiant les figures 1, a, b, de la planche LIT. Le D. radiatus est une espèce à coquille oblongue, épaisse, inéquila- térale, à côté antérieur allongé, renflée, ornée de stries rayonnantes, mais non marquée de ponctuations comme le D. punctatostriatus ; le sinus palléal est moins allongé et plus dilaté que dans l'espèce décrite par M. Hanley. Les valves sont de couleur blanche, tachées de violet sur les bords et sous les sommets; extérieurement elles sont blanches avec trois ou quatre bandes de couleur violet pâle. Le D. radiatus habite l'Océan Pacifique sur les côtes de l'Amérique méridionale, d'après Valenciennes et d'Orbigny (Arica, Pérou, ex d'Orbi- gny); il est représenté au Muséum par plusieurs individus de provenance inconnue (Liautaud, 1843; Boivin, 1853; de Humboldt et Valenciennes). 43. — DONAX GRANIFERUS, Deshayes. 1854, — D. graniferus. — Desh., Proc. Zool. Soc., p. 358, n° 165. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 7, fig. 43. 1866. — id. — Sow., Thes. Conch., IL, p. 307, sp. 12, fig. 18. 1869. — D. (Serrula) granilerus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 68, n° 41; tab. 12, fig. 5, 7. Le D. graniferus habite l'Océan Pacifique sur les côtes de l'Amérique centrale (ex Rümer) et de la Colombie (Tryon). Il est représenté au Mu- séum par un individu de provenance inconnue (Achat Sowerby, 1879) 44. — Donax o8esus, d'Orbigny. 1846. — D. obesus. — D'Orbigny, Voy. Amériq. Mérid., V, p. 341, n° 546 tab. 81, lig. 28, 20. 1854. — id, — Reeve, Conch. Icon., tab. 7, fig. 49. 1866. — id, — Sow., Thes. Conch., INT, p. 32; fig. 42, 43. 1869. — D. (Serrula) obesus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 71, ne 43; tab. 12, fig. 11-13. Cette espèce habite les côtes de l'Amérique centrale (Realejos, ex REVISION DES DONACIDÉES 97 Reeve (et méridionale (Payta, Pérou, d'Orbigny); elle est représentée au Muséum par un individu de provenance inconnue (Achat Sowerby, 1879) 45. — Dponax GRAGILIS, Hanley. 1845. — 1). gracilis. — Hanley, Proc. Zool. Soc., p. 15. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 6, fig. 38. 1866. — id. — Sow., Thes. Conch., I, p. 314, fig. 76, 79. 1869. — 7). (Wachærodonax) gracilis. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 80, n° 50; tab. 14, fig. 4-8. Cette espèce habite l'Océan Pacifique sur les côtes de l'Amérique (Haute Californie, Carpenter, — golfe de Guayaquil, d'après Reeve; — Chiriqui, d'après Rômer; — Panama, d'après C.-B. Adams); elle est représentée au Muséum par plusieurs individus originaires des côtes de l'Amérique centrale (Achat Sowerby, 1879) et des iles Sandwich (Coll. Dutailly, 1849). 46. — DoNAx NAVIGULA, Hanley. 1845. — J), navicula. — Hanley, Proc. Zool. Soc., p. 15. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 4, fig. 18. 1866. -— id. — Sow., Thes. Conch., II, p. 314, sp. 60; fig. 80. 1869. — D, (Serrula) navicula. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 96, n° 33; tab. 10, fig. 1 8. Cette espèce n'est pas représentée au Muséum; elle habite les côtes de la Californie et celles de l'Amérique centrale (San Diego, San Pedro, Cooper; — La Paz, Rich; — Cap San Lucas, Carp; — Mazatlan, Rômer; Panama, C.-B. Adams; — golfe de Nicoyia, Panama, Rômer). 47. — nonax BELLUS, Deshayes. 1854. — D. bellus. — Desh., Proc. Zool. Soc., p. 391, n° 197. 1854. — id. — KReeve, Conch. Icon., tab. 6, fig. 41, 1866. — D. bellus. — Sow., Thes. Conch., I, p. 309, sp. 28, fig. 40, 41. Le D. bellus habite l'Océan Pacifique sur les côtes de Nouveau Monde (Basse Californie, d’après Carpenter; — Acapulco d'après Des- NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2° SsbRie. 13 98 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM hayes); il est représenté au Muséum par plusieurs individus de provenance inconnue (Coll. Petit, 1872; Achat Sowerby, 1879). A8. — DONAX ANGUSTATUS, S0OWerbv. 1866. — D. angustatus. — Sow., Thes. Conch., IL, p. 309, sp. 29, fig, 44. Cette espèce habite l'Océan Atlantique sur les côtes des États-Unis (Sowerby); elle est représentée au Muséum par deux individus (Achat Sowerby, 1879). 49. — poxax PowisiAnus, Recluz. Tab. II, fig. 8, a, b, €, d. 1843. — D, Porwisianus. — Recluz, Mag. Zool., p. 261. Nous avons fait représenter cette espèce peu connue qui nous parait très voisine du D. spiculus de Reeve, et dont nous avons retrouvé les types dans la collection Petit de la Saussaye. Le D. Powisianus est une espèce à coquille allongée, oblongue, très inéquilatérale, dont le côté postérieur est extrêmement court, arrondi et à peine renflé. La surface des valves est bnillante et marquée de stries nom- breuses et fines dirigées du sommet vers le bord ventral qui intérieure- ment est très nettement dentelé. Les dents cardinales sont très fortes, les dents latérales très rapprochées. La coquille est de couleur blanche avec des raies et des taches violacées. Le plus grand des individus que nous avons sous les yeux mesure 13 millimètres de longueur, 6 de largeur et 4 d'épaisseur. Les deux individus types de cette espèce sont indiqués avec doute comme provenant de l'Océan Pacifique (Coll. Petit, 1872). 50. — poxax pussumiert, Nov. sp. Tab. Ill, fig. 5, a, b, c,d. Coquille transverse, triangulaire allongée, finement striée, méquilaté- rale, à côté antérieur étroit, arrondi, à côté postérieur court, très légère- mentrenflé, portant des lamelles concentriques très fortes. Dents cardinales très développées, dents latérales rapprochées des sommets. REVISION DES. DONACIDÉES 99 Observation. — Le D. Dussumiert est voisin du D. Powisianus dont il est toutefois facile à distinguer par sa forme moins allongée, par ses stries plus fortes et surtout par la présence sur son côté postérieur de nom- breuses lamelles saillantes parallèles aux lignes d’accroissement. La coquille est de couleur violette ou blanche avec des taches violettes. Le plus grand de nos individus mesure 11 millimètres de longueur, 6 de largeur et 4 d'épaisseur. | Le D. Dussumieri habite l'Océan Pacifique sur la côte de Malabar (Dussumier, 1835). 51. — ponax ERYTHPÆENSIS, Nov. sp. Tab. II, fig. 7, a, b, e, d. Coquille épaisse, transverse, triangulaire, cunéiforme, très méquilaté- rale, à côté postérieur très court, marquée de stries fines en avant, granu- leuses sur le côté postérieur. Ligament mince et court; dents cardinales peu développées, dents latérales très faibles, rapprochées des sommets. Impressions musculaires profondes, impression palléale éloignée du bord antérieur de la coquille, sinus palléal profond, trapézoïdal. Observation. — Le D. erythræensis est une espèce à coquille épaisse triangulaire, fortement inéquilatérale; la surface des deux valves est anté- rieurement brillante et très finement striée, sur le côté postérieur elle est cranuleuse. Le bord intérieur des valves, à peine strié sur le côté antérieur, est au contraire très nettement dentelé sur le côté postérieur. Les impres- sions musculaires et palléales, le sinus siphonal sont très fortement marqués sur la coquille, ainsi que les insertions des muscles du manteau. La couleur de cette espèce est variable; elle est tantôt uniformément blanche, rose ou violette, tantôt de l’une de ces couleurs avec des rayons d'une autre teinte. Le D. erythræensis mesure 15 nullimètres de longueur, 10 de largeur et o d'épaisseur; 1] habite la Mer Rouge et est représenté au Muséum par cinq individus offerts par M. le comte de Paris (1847). 100 NOUVELLES AHCHIVES DU MUSÉUM 02, — DONAX PROXIMUS, NOV. Sp. Tab A fe2 a, ic. 1 . Coquille triangulaire, cunéiforme, assez épaisse, renflée, très iné- quilatérale, lisse sur son côté antérieur, marquée de stries longitudinales et transversales granuleuses sur le côté postérieur qui est très court, som- mets à peine saillants, ligament très petit, enfoncé. Dents latérales très développées, rapprochées des sommets. Sinus palléal étroit, trapé- zoïdal, détaché de l'impression palléale. Observation. — Le D. proximus est une espèce à coquille triangulaire, cunéiforme, assez épaisse, très inéquilatérale, recouverte d'un épiderme transparent, de couleur Jaunâtre. Les sommets sont à peine saillants et très rapprochés, le ligament très mince et très court. Les dents latérales, prinei- palement celles du côté postérieur, sont très développées. Les deux valves sont brillantes et finement striées dans le sens transversal sur leur côté antérieur, tandis que leur côté postérieur présente dans le sens transversal et dans le sens longitudinal des stries granuleuses nombreuses. Le sinus palléal est étroit, de forme trapézoïdale et nettement séparé de l'impression palléale qui, dans sa partie antérieure, est assez éloignée du bord central de la coquille ; les impressions musculaires sont très nettes, l'antérieure très allongée, la postérieure arrondie. L'individu type de l'espèce mesure 13 nullimètres de longueur, 10 millimètres, de largeur et 6 nullimètres d'épaisseur. Le D. proximus est une espèce voisine du D. spinosus, Chemn., el surtout du D. semisulcatus, Hanley; il se distingue toutefois très net- tement de ces deux espèces par sa forme moins allongée, par l'absence des petites épines qui hérissent l’arête très vive qui limite dans les D. spinosus et semisulcatus le côté postérieur de la coquille, enfin par les ornements que présente le côté postérieur; son sinus palléal offre en outre une direction moins transversale que celui des deux espèces voisines. Le D. proximus habite les mers du Japon; il est représenté au Muséum par trois individus (Achat Allart, 1876). REVISION DES DONACIDÉES 101 99. — DONAX INTERRUPTUS, Deshayes. 1854. — D). interruptus. — Desh., Proc. Zool. Soc., p. 303, n° 166. 1866. — D. obesulus. — Sowerby, Thes. Conch., IE, p. 308, sp. 23, fig. 15. Cette espèce habite les côtes de l'Afrique occidentale, d’après Deshayes; elle est représentée au Muséum par plusieurs individus originaires de la côte du Gabon (M. Aubry-le-Comite, 1853). 94, — DONAX OBESULUS, Deshayes. 1854. — D. obesulus. — Desh., Pros. Zool. Soc., p. 352, n° 162. 1858. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 5, fig. 80. 1869. — J). cayennensis. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 25, n° 18; tab. 5, fig. 12-14. Cette espèce habite les côtes du Pérou, d’après M. Deshayes; elle n'est pas représentée au Muséum. 99. — DONAX ACUMINATUS, Deshayes. 1854. — 1). acuminatus. — Desh., Proc. Zool. Soc., p. 8352, n° 161. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 8, fig, 58. 1866. — id. — Sow., Thes. Conch., IT, p. 307, sp, 13, fig. 14. Habite ? 06. — DpoNAX ANGUSTUS, Philippi. 2848, — D. angustus. — Philippi, Zeitsch. f, Malak., V, p. 145, n° 88. Habite ? 51. — DoNAx GÆLATUS, Carpenter. 1855. — D. cælatus. — Carpenter, Mazatlan Cat., p. 46. Habite les côtes de la Californie (Cap San Lucas, Mazatlan, d'après Carpenter. 58. — DoNAX CARPENTERI, H. et A. Adams. 1855. — D. semistrialus. — Carpenter, Proc. Zool. Soc., p. 230, n° 8. 4858. — D. Carpenteri. — H. et A. Adams, Genera, Il, p. 405. 102 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 1869. — D. Carpenteri — Rümer, Monogr. Donacidæ, p. 85, n° 18; tab. 6, fig. 21-923. Habite le golfe de Californie, d’après Carpenter. 99. — DONAX CLATHRATUS, Deshayes. 1854. — D. clathratus. — Desh., Proc. Zool. Soc., p. 354, n° 168. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 8, fig. 57. 1866. — id. — Sow., Thes. Conch., I, p. 806, sp. 9, fig. 18. Habite ? 60. — ponax crocarus, Gould. 4850. — D. crocatus. — Gould, Proc. Bost., I, p. 255. 1896. — id. — Gould, Wilke’s Exped., Moll., p. 412; tab. 36, fig. 322. Habite l'Océan Pacifique (iles Mangsi et Sooloo, d'après Gould). GL. — ponax cummeur, Dunker. 4853. — D. Cumingiü. — Dunker, Ind. Moll. Guin., p. 52, n° 140; tab. 8, f. 4-6. 1866. — id. — Sow., Thes. Conch., IT, p. 814, sp. 56, fig. 64, 65. 1869. — 1). (Serrula) Cumingii. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 86, n° 19; tab. 7, fig. 7-9. Habite les côtes de la Guinée inférieure (Loanda, d’après Dunker). 62. — ponax FLExuOsUS, Gould. 1852. — 1). flexuosus. — Gould, Bost. Journ. N. H, VI, p. 21 ; tab. 15, fig. 8. 1869. — J). (Serrula) flexuosus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 61, n° 86; tab. 11, fig. 1-4. Habite les côtes de la Californie (San Juan, d'après Stearns; — San Barbara, d'après Gould ; — Basse Californie, d'après Carpenter ; — Mazatlan, d'après Rômer). 63. — ponax INCERATUS, Reeve. 1854. — 1). inceratus. — Reeve, Conch. Icon., tab. 9, fig. 61. REVISION DES DONACIDÉES 103 1866. — D. Inceratus. — Sow., Thes. Conch., II, p. 312, sp. 49, fig. 112. 1869. — D). (Serrula) inceratus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 78, n° 45; tab. 13, fig. 1-4. Habite ? 64. — DOoNAx INTRORADIATUS, Reeve. 1354. — 1). introradiatus. — Reeve, Conch. Icon., tab. 9, fig. 65. 1866. — D). introradiatus. — Sow., Thes. Conch., IT, p. 307, sp. 15, fig. 25. Habite ? 65. — DoNAx LUNULARIS, Philippi. 1847. — 1). lunularis. — Philippi, Zeitsch. f. Malak., p. 71. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 4, fig. 20. Habite? 66. — poxax Lugricus, Hanley. 1845. — 1). lubricus. — Hanley, Proc. Zool. Soc., p. 17. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 7, fig. 46. Habite? 67. — Dponax merA, Reeve. 1855. — 1). meta. — Reeve, Conch. Icon., tab. 9, fig. 64. 1866. — id. — Sow., Thes. Conch., Il, p. 307, sp. 14, fig. 17. Habite ? GS. — DoNaAx NATALENSIS, Krauss. 1848. — 1). nalalensis. — Krauss, Sudafrik. Mollusk., p. 6. Habite les côtes de l'Afrique orientale (Natal, Krauss). 69. — ponax PARvULUS. Philippi. 1848. — D. parvulus. — Philippi, Zeitsch. f. Malak., V, p. 146, n° 89. Habite les côtes de la Floride d’après Philippi. 70. — ponax pAyTEensis, d'Orbigny. 4846. — D. paytensis. — D'Orbigny. Voy. Amériq. mérid., V, p. 041, n° 547. Habite l'Océan Pacifique sur les côtes du Pérou (Payta, d'Orbigny). 104 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM T1, — noxax PERUvIANUS, Deshayes. 1854. — D. peruvianus. — Desh., Proc. Zool. Soc., p. 8350, n° 156. 1869. — 7). (Serrula) peruvianus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 55, n° 32; tab. 9, fig. 18-20. Habite l'Océan Pacifique sur les côtes du Pérou (Deshayes). = 12. — DONAX PICTUS, Tryon. 1869. — D). (Serrula) pictus. — Tryon, Amer. Journ. Conch., VI, p. 23 ; tab. 1, fer"? Habite ? T8. — DONAX PROTRACTUS, Conrad. 1849. — 1). protractus. — Conrad, Journ. A. N. S. Phil. I, p. 208. Habite les côtes de la Floride. T4. — DONAX PUSILLUS, Philippi. 1848. — 1). pusillus. -— Philippi, Zeitsch. f. Malak., V, p. 146, n° 90. Habite les côtes du Sénégal (Phiippi). 19. DONAX RŒMERI, Philippi. 1848. — D. Rœmeri. — Philippi, Zeitsch. f. Malak, V, p. 147, n° 91. Habite l'Océan Atlantique sur les côtes des États-Unis (Galveston, Texas, d’après Philipp). 16. — DpoNAx saIGoxExsis, Crosse et Fischer. 1864. — D. saigonensis. — Crosse et Fischer, Journ. Conch., IV, p. 323; tab. 18 fer: 1866. — id. — Sow., Thes. Conch., Ill, p. 309, sp. 31, fig. 45. Cette espèce habite Saïgon d'après MM. Crosse et Fischer; elle est représentée au Muséum par différents individus de provenance inconnue et par trois individus origmaires de Bombay (Achat Roux, 1836). REVISION DES DONACIDÉES 105 TT. — DONAX siLiQuA, Rômer. 1869. — D. (Serrula) siliqua. — Rümer, Monogr. Donacidæ, p. 54, n° 31; tab. 9, fig. 15-17. Habite? TS. — DONAX SOUVERBIANUS, Montrouzier. 1860. — 1. Souverbianus. — Montr., Journ. Conch., VI, p. 204 et 312; tab. 11, fig. 2, Habite les côtes de la Nouvelle-Calédonie (Jenguen, Montrouzier). 19. — DONAX sPICULUM, Reeve. 1855. — 1). Spiculum. — Reeve, Conch. Icon., tab. 9, fig. 67. 1866. — id. — Sow., Thes. Conch., HT, p. 315, sp. 64, fig. 116. Habite ? 80. — DONAX SrRAMINEUS, (imelin,. 1789. — 1). stramineus, — Gmel., Syst. Nat., XIII, p. 3266, n° 18. id. — Schrôter, Einlet., If, p. 105, n° 12; tab. 8, fig. 4. id. — Wood, Ind. Test., p. 32, n° 19; tab. 6, fig. 19. 1869. — D. (Serrula) stramineus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 47, n° 26; tab. 8; fig. 19, 21. Habite ? 81. — npoxax srrrATELLUS, Deshayes. 1854. — D. striatellus. — Desh., Proc. Zool. Soc., p. 302, n° 161. Habite les côtes de l'Australie, d'après Deshayes. 82. — DONAX TEXASIANUS, Philippi. 4847. — D. texasianus. — Philippi, Zeitseh. f. Malak., IV, p. 77, n° 4. 1869. — D. (Serrula) texasianus, — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 40, n° 22; tab. 8, fig. 1-4. Habite le golfe du Mexique sur les côtes du Texas (Galveston, d'après Phiippt). me — NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM. IV. — 2° sérir, 105 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 83. — DONAX TUMIDUS, Philipp:. 1848. — 1). lumidus. — Philippi, Zeitsch. f. Malak., V, p. 147, n° 92. Habite les côtes du Texas (Galveston, d'après Philippi). 84. — DONAX VELLICATUS, Reeve. 1855. — 1), vellicatus. — Reeve, Conch. Icon., tab. 9, fig. 66. 1866. — JJ. vellicatus. — Sow., Thes. Conch., IL, p. 818, sp. 53. fig. 61-63. 1869, — 7). (Serrula) vellicatus. -— Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 37, n° 20; tab. 7, fig. 10-13. Habite la mer des Indes, d'après Sowerby. 89. — DONAX INCONSPICUUS, S0werhy. 1866. — 7). inconspicuus. — Sow., Thes. Conch., I, p. 315, sp. 65, fig. 117. La patrie de cette espèce est inconnue; elle est représentée au Muséum par un individu unique sans indication d'origine (Achat Sowerby, 1879). 86. — Dpoxax INCERTUS, Nov. sp. Tab. I, fig. 4, à, D. Coquille triangulaire, cunéiforme, comprimée, très inéquilatérale recouverte d'un épiderme jaunâtre, mince et transparent, arrondie à ses deux extrémités, à côté antérieur très finement strié dans le sens trans- versal, à côté postérieur orné de rides longitudinales fines, granuleuses. Sommets à peine saillants et très rapprochés, ligament mince et court. Sur la valve droite, une dent cardinale très grosse, triangulaire, bifide et deux dents latérales très faibles. Impressions musculaires très développées, l'antérieure ovoïde, la postérieure arrondie; sinus palléal large et profond. Observation. — Le D. incertus est une espèce voisine du D. saigo- nensis, Crosse et Fischer, dont il se distingue toutefois par sa forme plus comprimée, par l'apparence des rides qui ornent le côté postérieur de REVISION DES DONACIDÉES 107 chaque valve, et enfin par le développement de ses dents cardinales et l'extrême petitesse de ses dents latérales. L'individu qui nous sert de type mesure 21 millimètres de lon- gueur, 16 de largeur et 8 d'épaisseur. La patrie de cette espèce qui est représentée au Muséum par quatre individus nous est inconnue (coll. Petit, 1872). S.-G. MACHÆRODONAX, Rümer. 81. — DONAX TRANSVERSUS, SOWE Fby. 1829. — Donax transversus. — Sowerby, Tank: Cat., p. 4, n° 226. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab, 6, fig.36. 1866. — id. — Sowerby, Thes. Conch. IL, p. 306, sp. 6, ha 11. Cette espèce habite l'Océan Pacifique sur les côtes de la Californie et de l'Amérique centrale (Acapulco, Newberry; Mazatlan, Carpenter). 88. — DONAX SCALPELLUM, (ray. 1823. — Jonax elongaltus. — Mawe, Conch. tab. 9, fig. 6. 1825. — 1). scalpellum. — Gray, Ann. À. N.S. Phil, IX, p. 166. 1828. — id. — Wood, Ind. Test. Suppl., p. 4, n° 1; tab. 2, fig. 1. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 6, fig. 39. 1866. — id. — Sowerby, Thes. Conch. II, p. 306, sp. 4, fig. 9. 1869. — 7). (Machærodonax) scalpellum. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 7, n° 48 ; tab. 13, fig. 13-15. Cette espèce habite le golfe de Californie ; elle n’est pas représentée au Muséum. 89. — DonAx sAxULUM, Reeve. 1855, — Donax saxulum. — Recve, Conch, Icon., tab. 9, fig. GO. 1866. — il. — Sowerby, Thes. Conch. Il, p.309, sp. 26, fig. 110. Cette espèce, dont la patrie est restée inconnue, n'est pas repré- sentée au Muséum. 108 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM 90. — poxax por, dickel. 1869. — 1). transversus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 79, n° 49; tab. 14, fe PR D. Dohranii, Jdickel. Cette espèce habite la mer Rouge et l'Océan Indien; elle est repré- sentée au Muséum par de nombreux individus provenant de la Mer Rouge (coll. Dutally, 1849), des iles Coetivi (anural Cloué, 1843), de Socotora (Amiral Cloué, 1850) et de Godi (coll. Petit, 1872). S.-G. CAPSELLA, Gray. 91. — ponxax varieGarus, Gmelin sp. 1710. — Tellina variegala. — Lister, Conch., tab. 884, fig. 227. 1789, — id. — Gmelin, Syst. Nat. XIII, p. 3237, n° 43 (syn. exclus.). 1789. — 7. vinacea. — Gmelin, Syst. Nat. XIII, p. 3238, n° 51. 1741. — T. polita. — Pol, Test. Hitr. Sic. Il, p. 14 ; tab. 21, fix. 44, 45. 1803. — Donuax complanatus. — Montagu, Test. Brit., p. 106; tab. 5, fig. 14. Capsa complanata. — Sowerby, Genera of Shells, n° 10, fig. 2. 1836. — Donax longus. — Bronn, Iial. Tert. Geb., p. 95, n° 538. 1854. — Donax politus. — Reeve, Conch. Icon., tab. 6, fig. 42. 1844. — 1). variegatus. — Desh. Expl. scient. d'Algérie, p. 605, n° 4. 1866. — 1), polilus. — Sowerby, Thes. Conch. I, p. 314, sp. o8, fig. 84, 85. 1869, — 1). (Capsella) vinaceus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 101, n° 6»; tab. 18, fig. 5-8. 1854. — D. variegalus. dunior. — Reeve, Conch. Icon., tab. 7, fig. 45. Le D. variegatus habite la Méditerranée, l'Atlantique, la Manche et la mer du Nord. Cette espèce est représentée au Muséum par de nombreux individus provenant de Naples (coll. Petit, 1872), de Marseille (M. de Gréaux, 1873), de La Rochelle, de Saint-Malo (coll. Petit, 1872; — L. Rousseau, 1839), de la Loire-Inférieure (M. Bezançon, 1871), de Granville (M. Bourguignat, 1870) et des côtes d'Angleterre (M. Da- mon, 1857). REVISION DES DONACIDÉES 109 92. — ponax Owen, Gray. Donax Owenti. — Gray, Mss.S in Brit. Mus. 1844. — id. — Hanley, Recent Shells, p. 81. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 6, fig. 37. 1866. — id. — Sowerby, Thes. Conch. II, p. 806, sp. 6, fig. 8. 1869. — J). (Capsella) Owenii. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 104, n° 106; tab. 18, fig. 10-12. Cette espèce habite les côtes occidentales de l'Afrique (côtes du Gabon, d'après Rômer; — Whydah, d'après M. Smith). Elle est repré- sentée au Muséum par deux individus dont l’un, inserit sous le nom de D. scalpellum, est indiqué comme provenant de la Guinée; le second pro- vient de la côte occidentale de PAfrique (Achat Sowerby, 1879). 93. — DONAX ACUTANGULUS, Deshaves. 1854. — Donax acutanqulus. — Desh., Proc. Zool. Soc. Lond., p. 350, n° 152, 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 6, fig. 33. 1866. — il. — Sowerby, Thes. Conch. II, p. 306, sp. 5, fig. 10. Le D. acutanqulus habite les côtes occidentales de l'Afrique (Gabon ( ; Reeve, Sowerby; — Sénégal, coll. du Mus.). Il est représenté au Muséum par un individu unique acheté à M. Bernardi en 1842. S.-G. LATONA, Schumacher. 94. — ponax rABA, Chemnitz. 1782. — Donax Faba. — Chemnitz, Conch. VI, p. 270; tab. 26, fig. 266, 267. 1797. — il. — Ency. Méth., tab. 261, fig. 7. 1866. — D. Faba. — Sowerby, Thes. Conch. III, part. HI, p. 812, sp. 45, fig. 108, 109. 1789. — 1). radialus. — Gmelin, Syst. Nat. XIII, p. 3266, n° 17. 1818. — 1). radians. — Lamk. Anim. S. Vert. V, p. 547, n° 6. — 1). (Latona) Faba. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 88, n° 55; tab. 2, fig. 12-17. Cette espèce habite l'Océan Indien et l'Océan Pacifique (ile Maurice, Liénard; — côte de Malabar, d'après Rômer; — Java, d'après Rümer ; 110 NOUVELLES AHCHIVES DU MUSÉUM iles Philippines, d'après Reeve; — Port-Jackson, côtes de l'Austrahe, Angas; — Sorong, Nouvelle-Guinée, d'après Tapparone-Canefri ; — Nouvelle-Calédonie, Marie). Elle est représentée dans la collection du Muséum par de nombreux individus de provenance inconnue et par quelques autres individus originaires de Java (Méder, 1842), de Mascate (Leclancher, 1844, des îles Moluques, des côtes de la Nouvelle-Guinée (Port-Dorey, M. Raïffrey, 1878), des mers de la Chine (île-Hong- Kong, Eydoux et Souleyet, 1828, voyage de la Bonite, îles Fidji (M. Filhol, 1871). 95. — ponxax nxcrus, Gould. 1850. — Donax linctus. — Gould, Bost. Proc. IE, p. 255. 1856. — id. — Wilke’s Exped. Moss., p. 411, fig. 521. 1854. — D). radians. — Reeve, Conch. Icon., tab. 5, fig. 26, a-c. 1866. — id. — Sowerby, Thes. Conch., part. III, p. 318, sp. 44, fig. 91, 95. 1869. — An. 1. columbellus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 91, n° 56 (pass) ; tab. 16, fig. 4-8. Nous croyons nécessaire de conserver cette espèce que la plupart des auteurs rejettent dans la synonymie du D. Faba. Le D. tinctus nous parait en effet se distinguer assez nettement du du D. Faba par sa forme générale qui est moins allongée que celle de l'espèce de Chemnitz; son côté postérieur est en outre plus brusque- ment tronqué et les stries transversales non interrompues que présentent ses deux valves sont plus fortement marquées que celles que montre le D. Faba. La coloration du D. tinctus est extrèmement variable. Certains individus sont entièrement blanes, d’autres sont de couleur grise, noirâtre ou violacée uniforme, d’autres enfin sont simplement marqués de taches irrégulières ou présentent des fascies rayonnantes plus ou moins nombreuses. Le D. tinctus habite l'Océan Pacifique (Bornéo, d'après Sowerby, — Philippines, d’après Reeve; îles Fidji, Gould). Indépendamment des REVISION DES DONACIDÉES 111 individus types, originaires des îles Fidji, envoyés par l’Insütution Smithsonienne, la collection du Muséum renferme un assez grand nombre d'individus provenant de la Nouvelle-Calédonie (M. Marie, 1871) ; M. Balansa, 1872; — M. l'abbé Lambert, 1876) et de l'Archipel Wallis (coll. Dutailly, acquise en 1849). 96. — nonax PALLIDUS, Gould. 1850. — Donax pallidus. — Gould, Bost. Proc. HI, p. 254. 1856. — id. — Gould, Wilke’s Expéd. Moll., p. 410, fig. 520. Cette espèce inconnue au Muséum habite le détroit de Malacca (Singapore, d'après Gould). 97. — poxax Lessonr, Deshayes. 1832. — Donax Lessoni. — Desh., Ency. Méth. Vers, IL, p. 99, n° 15. 1839. — 1d. — Desh., Lamk. Anim. $S. Vert. VI, p. 250, ne 29. Cette espèce n'a pas encore été figurée et ne parait être que très im- parfaitement connue. M. Deshayes lui donne pour patrie lile Bourou, l’une des Moluques ; M. Hanley la croit originaire de la Chine, et M. Iryon du Chili. 98. — ponaAx LEPpiDuSs, Roômer. 1869. — D. (Lalona) lepidus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 96, n° 61; tab. AT, fig. 7-9. La patrie de cette espèce est inconnue. 99. — poxax corguroines, Deshayes. 1832. — Donax corbuloides. — Desh., Ency. Méth. Vers, HT, p. 99, ne 18. 1835. — id. — Desh., Lamk. Anim. S. Vert. VI, p. 290, n° 30. La patrie de cette espèce est inconnue. 100. — ponax sPLENDENS, Dunker. 1858. — Donax splendens. — Dunker, Novit. Conch., pt. 9, p. 79, n° 87, tab. 27, fig. 5, 8. 1869. — an D. (Lalona) splendens. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 97, n° 62 tab. 17, fig. 10-12. 142 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Cette espèce habite les côtes de l'Australie, vers l'embouchure de fleuves (Rômer) ; elle est inconnue au Muséum. 101. — nonax pesxAyesnr, Dunker. 1853. — Donax Deshayesii. — Dunker, Ind. Moll. Guin., p. 52, n° 1389; tab. 17, fig. 13-15. 1869. — an D). (Lalona) Deshayesii. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 98, n° 63; t. 17, fig. 13-15. Le D. Deshayesi habite les côtes de la Guinée (Loanda, Dunker). La figure de Rümer citée plus haut, nous semble peu exacte; peut-être même représente-t-elle une variété du D. cuneatus. 102. — ponax BIcoLor, Gmelin. 1789. — Donax bicolor. — Gmelin, Syst. Nat. XIII, p. 3265, n° 16. 1818. — id. — Lamk, Anim. $S. Vert. V, p. 548, n° 13. 1869. — 7). (Latona) bicolor. — Rümer, Monogr. Donacidæ, p. 93, n° 58; tab. 16, fig. 12-16. Cette espèce habite l'Océan Indien et l'Océan Pacifique (Zanzibar, d'après Lischke ; — baie de Manille; — Lischke; — île Négros, Philip- pines, Reeve; — Nangasaki, Lischke; — Yokohama, Martens). 103. — ponax aABBreviarus, Lamarck. 1818. — Donax abbreviatus. — Lamk, Anim. S. Vert. V, p. 547, n° 7. 1866. — id. — Sowerby, Thes. Conch. IT, p. 312, sp. 46, fig. 106, 107. 1869. — 7). (Lalona) abbreviatus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 94, n° 59; tab. 17, fig. 1-3. 1854. — Donax trifasciatus. — Reeve, Conch. Icon., tab. 2, fig. 7. Lamarck n’a donné aucune indication synonymique relative à cette espèce, qui n'était représentée mi dans sa collection particulière, ni dans celle du Muséum; les auteurs qui ont adopté le D. abbreviatus n'ont pu juger, par suite de la valeur de cette espèce, que par la brève description de l'Histoire naturelle des Animaux sans vertèbres. REVISION DES DONACIDÉES 113 104. — nonax venerironMISs, Lamarck. 1818. — Jonax veneriformis. —- Lamk, Anim. S. Vert. V, p. 948, n° 10. Les figures données par MM. Sowerby et Rümer, les seuls conchy- liologistes qui aient représenté le D. abbreviatus, tendraient à établir que cette espèce fait double emploi avec une autre espèce de Lamarck le D. venerifor- mis. Aussi n'est-ce qu à ütre provisoire que nous considérons le D. abbrevia- us comme une espèce distincte. Le D. abbreviatus habite les iles Philippines, d'après Reeve et Sowerbv. Cette espèce n'a été mentionnée que par un très petit nombre d'auteurs. La collection du Muséum possède deux individus types décrits par Lamarck : le plus grand, que nous avons fait représenter, mesure 27 millimètres de longueur, 23 nullimètres de largeur et 15 nullimètres d'épaisseur, le second à environ 25 millimètres de longueur. Le D. veneriformis est une espèce à coquille orbiculaire, aplatie, épaisse, marquée de stries transversales très fines sur le côté antérieur, plus fortes et un peu rugueuses sur le côté postérieur. Les impressions musculaires sont profondes: l’antérieure allongée, ovoïde; la postérieure arrondie; l'impression palléale est très éloignée du bord ventral, sur- tout dans le voisinage du bord antérieur, le sinus palléal est large, pro- fond, arrondi, dirigé un peu obliquement. Le ligament est étroit et mince. La valve droite porte une dent cardinale unique, très grosse, dressée, trian- eulaire, légèrement bifurquée à son sommet, et deux dents latérales dont l'antérieure est à peine indiquée et la postérieure très forte ; la valve gauche présente deux dents cardinales écartées et deux dents latérales faibles. La coloration du D. venertformis est extrêmement variable : elle est tantôt uniformément blanche, ou blanche avec des taches d’un violet foncé sur le bord cardinal, en avant et en arrière des sommets, tantôt de couleur rouge brique ou violet foncé uniforme; tantôt, enfin, blanchâtre, avec des rayons rouges ou violets visibles sur les deux faces. Cette espèce est représentée dans la collection du Muséum par de trés nombreux individus provenant de la mer Rouge (Fontanier, 1836); de NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM. IV, — 2° SERIE. 15 114 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM l'ile Socotora (amiral Cloué, 1850); de Zanzaber (L. Rousseau, 1841); des iles Seychelles (L. Rousseau, 1841); de l'ile Sainte-Marie, près Madagascar (Amiral Cloué, 1850), et de Diégo-Suarez (L. Rousseau, 1841). 105. — poxax cuxearus, L. 1767. — Jonax cuneatus. — Linné, Syst. Nat. XII, p. 1127, n° 108. 1782. id. — Chemn. Conch. VI, p. 266 ; tab. 26, fig. 260. 1818. id. — Lamk, Anim. S. Vert. V, p. 546, n° 3. 1866. id. — Sowerby, Thes. Conch. II, p. 311, sp. 39, fig. 88, 90. 1869. — 7). (Zalona) cuneatus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 81, n° o1; tab. 2, fig. 10 ; tab. 14, fig. 9, 10. 1818. — Var. D. granosus. — Lamk, Anim. S. Vert. V, p. 547, n° 8. L'étude que nous avons faite des types du D. granosus, Lamk, nous à conduit à considérer cette espèce comme une simple variété du D. cu- neatus, L. Dans les annotations qu'il a ajoutées à la seconde édition de l'Histoire naturelle des Animaux sans vertèbres, M. Deshaves avait, du reste, déjà pro- posé de réunir ces deux espèces. Le D. cuneatus habite l'océan Indien (Ceylan, d'après Sowerby; — Amboine, Frauenfeld). Il est représenté au Muséum par de nombreux individus provenant des iles Seychelles (L. Rousseau, 1841); des Ami- rantes (amiral Cloué, 1850); de la côte de Coromandel (Leschenauit, 1822); de Pondichéry (coll. Férussac et Petit), et de la Nouvelle-Calé- donie (MM. Marie et Balansa, 1872; M. l'abbé Lambert, 1876). 106. — poxax ausrrais, Lamk. 1818. — Donax australis. — Lamk, Anim. S. Vert. V, p. 948, n° 11. 1831. — id. — Quoy et Gaimard, Voy. Astrolabe, Moll., p. 408 ; tab. 81, fig. 20-22. 1869. — 7). (Lalona) australis. — Rômer, Monour. Donacidæ, p. 95, n° 6): tab. 17, fig. 4-6. 1830. — JJorax obscura. — Desh., Ency. Méth. Vers, IL, p. 98. 1854. — Donax bicolnr. — Reeve, Conch. Icon., tah. 5, tig 98, a. h. 1866. ic - Sowerby, Thes. Conen. HI, p. 111, sp. 42, fig. 102, 103 REVISION DES DONACIDÉES 115 Cette espèce habite, comme la précédente l'océan Indien et l'océan Pacifique (ile Maurice, Liénard; — Négros, Philippines, Reeve; — Port- Dorey, Nouvelle-Guinée, Quoy et Gaimard; — Australie et Timor, Péron et Lesueur). Les individus que possède le Muséum proviennent des Ami- rantes (anural Cloué, 1850); de l'ile Praslin (M. Lantz, 1877); des iles Sevchelles (L. Rousseau, 1841); de Ceylan (Méder, 1842); des côtes de la Nouvelle-Guinée (Port-Dorey, types de Quoy et Gaimard, 1829); des côtes de l'Australie (Port-de-Roi-Georges, types de Lamarck); de Timor (types de Lamarck), enfin des mers du Japon (achat Allart, 1876). 107. — ponax peLroines, Lamk. 1818. — Donax deltoides. — Lamk, Anim. $S. Vert. V, p. 947, n° 5. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 4, fig. 1, a. b. 1866. — id. — Sowerby, Thes. Conch. II, p. 8310, ap. 87, fig. 100, 101. 1869. — 7). (Latona) delloides. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 85, n° 33; tab. 15, fig. 1, 8. 1818. — Var. Donax epidermia. — Lamk, Anim. S, Vert. V, p. 518, n° 12. L'espèce décrite par Lamarek, sous le nom de D. epidermia, doit être rejetée dans la synonyme du D. delioides du mème auteur. Les types de celte espèce conservés dans la collection du Muséum sont des individus encore jeunes, qui ne se disunguent des types du D. delloides que par leur tulle un peu plus faible et par leur coloration jaunâtre. Le D. deltoites habite les côtes de la Nouvelle-Hollande (ile aux Animaux, ile aux Kanguroos, Péron et Lesueur, 1803); Brisbane, côte orientale de l'Australie, d'après Reeve; — Swan-River, Moreton-Bay, Nouvelle-Galles du Sud, Angas). Cette espèce est représentée au Muséum par divers individus pro- venant de lile aux Kanguroos, sur la côte méridionale de l'Australie, types de Lamarck), de l'ile aux Animaux (types du D. epidermiar, et de Sydney (coll. Roissy, 1849). 108 — noNAX PURPTIRASCENS, Gmelin. 1789. — Donax purpurascens. — (Gmelin, Syst. Nat. Xfil. 1797. — d. - ncy. Méth. tab. 262, fie, 6, a. bc. 416 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 1818. — D. compressus. — Lamk, Anim. S. Vert. V, p. 546, n° 4. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 2, fig. 8. 1866. — il. — Sowerby, Thes. Conch. Ill, p. 311, sp. 40, fig. 97. 1869. — 1). (Lalona) compressus. — Rômer, Monoer. Donacidæ, p. 87, n° 54; tab. 15, fig. 4-7. 1858. — D. euglyptus. — Dunker, Novit: Conch., part. 9, p.19; tab-27 fig. 1-4. Cette espèce habite l'océan Indien (Sumatra, d’après Rômer), et l'archipel des Moluques, d'après Dunker et Sowerby). Le Muséum pos- sède un seul individu originaire de Sumatra (achat Bourdas, 1836). 109. — noxax coLUMBELLA, Lamarck. 1818. — Donax columbella. — Lamk, Ann. S. Vert. V, p. 947, n° 9. ABAA id. — Delessert, Rec. de Coq. non figurées, tab. 6, fig. 1. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 3, fig. 14, a. b. 1800 id. — Sowerby, Thes. Conch. II, p.311, sp. 41, fie. 113, 115. 1843. — D. sulcarius. — Menke, Moll. Nov. Holl., p. 40, n° 235. Le D. columbella habite les côtes de l'Australie (Port-du-Roi-Georges, Lamk; Swan River, Reeve), et celles de la Nouvelle-Zélande (coll. de l'Ecole des Mines). Cette espèce est représentée au Muséum par quelques individus provenant du Port-du-Roi-Georges (Péron et Lesueur, 1805, types de Lamarck; — Quoy et Gaimard, 1829). 110. — nonax ricaonicus, Hanley. 1845. — Donax ticaonicus. — Hanley, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 14. 1854. — id. — Reeve, Conch. Icon., tab. 3, fig. 15. 1866. — id. — Sowerby, Thes. Conch., p. 34, sp. 96, fig. 96. Cette espèce habite Ticao, l'une des Philippines (Hanlev). Elle est représentée au Muséum par un seul individu de provenance inconnue (coll. Petit, 1872). 111. — poxax Graxosus, Rômer. 4859. — D. (Lalona) yranosus. — Rômer, Vonogr. Donacidx, p. 84, n° 92; Lab. 14, lig. 11-13. REVISION DES DONACIDÉES 117 L'espèce figurée par M. Rômer, sous le nom de D. granosus, est forl différente de celle que Lamarek désignait sous ce même nom et qui n'est, ainsi que nous l'avons indiqué précédemment, qu'une simple variété du du D. cuneatus, L. Le D. granosus de Lamarck devant disparaitre des catalogues zoologiques, le nom imposé par M. Rômer à l'espèce qui nous occupe peut, par suite, lui ètre conservé. Le D. granosus, Rômer (non Lamk), habite l'océan Indien (Rômer). 112. — DoNAx 2INEOLATUS, Valenciennes. 1797. — Donax. — Ency. méth., tab. 262, fig. 8. 1848. — D. lineolatus. — Menke, Moll. Nov. Moll., p. 40, n° 234. 1869. — an 1). lineolatus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 92, n° 57, tab. 16, fig. 9-11. (?) Cette espèce habite les côtes occidentales de l'Australie (Menke). S.-G. — HETERODONAX, Môrch. 114. — ponax ovanus, Deshayes. 1854. — Donax ovalinus. — Desh., Proc. Zool. Sos. Lond., p. 352, n° 163. 1854. — id, — heeve \bonchicon. tab 9,1. 1e 1866. — id. — Sowerby, Thes. Conch. II, p. 313, sp. 47, fig. 104. 1869. — 1). (Helerodonax) ovalinus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 107, TCS AMC teen Cette espèce habite l'océan Pacifique, sur les côtes de l'Amérique cen- trale (d’après Carpenter, Tryon, Rômer). 115. — Dponax ogscurus, Reeve. 1850. -- Donax obscurus. — Reeve, Conch. Icon., tab. 9, fig. 62. 1866. — id. — Sowerby, Thes. Conch. II, p. 218, sp. 50, fie. 441. Habite”? 116. — DonAx NucuLoines, Reeve. 1854. — Donax nuculoides. — Reeve, Conch. Icon., tab. 8, fig. 59. 118 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Habite les côtes de la Califorme (Bodegas, Hinds). 107. — poxax parvus, Dunker. 1853. — 1). parvus. — Dunker, Ind. Moll. Guin., p. 53, n° 141; tab. 9, fig. 22-24. 1869. — 1). (Heterodonax) par vus. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 109, n° 69; tab. 19, fig. 7-10. Cette espèce habite les côtes de la Guinée méridionale (Loanda, d'après Dunker). 118. — DoxAxX SEYCHELLARUM, Nov. sp. Tab. II, fig. 6, a, b. Coquille ovale, comprimée, subéquilatérale, arrondie à ses deux extrémités, marquée de stries concentriques, de couleur violette. Sommets opposés, saillants; ligament épais, porté sur des nymphes bien développées. Sur la valve droite, deux dents cardinales divergentes; sur la valve gauche, dent cardinale unique, dressée; sinus palléal détaché de l'impression du manteau. Observation. — Cette espèce, voisine du D. ovalinus, Desh. est repré- sentée au Muséum par trois individus dont le plus grand présente 24 milhi- mètres de longueur, 19 de largeur et 10 d'épaisseur, elle habite les iles Seychelles (Dufo). 119. — noix crassus, Nov. sp. Tab. IV, 66. 8,0, be: Coquille ovale, comprimée, très épaisse, subéquilatérale, arrondie à ses deux extrémités, striée. Sur la valve droite, deux dents cardinales diver- oeutes et deux dents latérales faibles, éloignées ; sur la valve gauche, une dent cardinale très forte. Impressions musculaires très développées; sinus palléal allongé trapézoïdal. Observation. — Le D. crassus est très voisin du D. seychellarum, dont il se distingue, toutefois, par l'épaisseur de sa coquille, par la forme de son sinus palléal, ainsi que par ses dents latérales plus développées. REVISION DES DONACIDÉES 119 Le type de cette espèce, dont la patrie nous est inconnue, mesure 22 millimètres de longueur, 20 de largeur et 10 d'épaisseur (coll. du Mus.; Akerman, 18453). IL — G. IPHIGENTA, scaumacner. 1817. — Schumacher. — Nouv. Syst., p. 155. Caractères. — Coquille épaisse, renflée, équivalve, subéquilatérale, à bords lisses, recouverte d’un épiderme persistant, mince, de couleur oli- vâtre ou verdâtre. — Ligament porté sur des nymphes épaisses; charnière dépourvue de dents latérales. 1. — IPHIGENIA LÆVIGATA, Chem., 1782. — Donax lævigata. — Chem., Conch. VI, p. 253 ; tab. 25, fig. 249. 1818. — Capsa læviqgaia. — Lamk, Anim. S. Vert. V, p. 933, n° 1. 1869. — Jphigenia lævigata. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 111, n° 1; tab. 1, fig. T; tab. 19, fig. 11-13. Cette espèce, qui est représentée au Muséum par plusieurs individus de provenance inconnue, habite les côtes du Gabon, d’après M. Rômer. Chemnitz et la plupart des auteurs lui assignent, au contraire, pour patrie la côte de Tranquebar. 2. — IPHIGENIA BRASILIENSIS, Lamk, 1818. — Capsa brasiliensis. — Lamk, Anim. S. Vert. V, p. 053, n° 2. 1846. — Donax brasiliensis. — D'Orbigny, Voy. Amériq. Mérid. p. 540, n° 543. 1869. — Jphigenia brasiliensis. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 113, n° 2; tab. 20, fig. 1-9; tab. 49, fig. LA. Cette espèce habite les côtes du Brésil (Rio-Janeiro, d'après Lamark et d'Orbigny; Sainte-Catherine, d’après Dunker) et les Antilles (Dunker, Deshayes). Elle est représentée au Muséum par d'assez nombreux indi- dividus originaires des côtes du Brésil (types de Lamark), et de Cayenne (M. de Lafon, 1872). 3. — IPHIGENIA ALTIOR, SOW., Sp. 1832. — Gapsa allior. — Sowerby, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 197. 120 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM 1869. — Jphigenia allior. — Rômer, Monogr. Donacidæ, p. 114, n° 8 ; tab. 21, fig. 1-4. Cette espèce habite l'océan Pacifique, sur les côtes de l'Amérique. (La Paz, Californie, d'après Rich; — Sainte-Hélène, d'après Jay; — Mazatlan, d'après Rümer; — Panama, d'après Jewett et C.-B. Adams; golfe de Nicoyia et Tumbez, Pérou, d'après Cuming). Les individus de la collection du Muséum proviennent des côtes occidentales de l'Etat de Guatemala (M. Bocourt, 1875). #. — 1PHIGENIA MEDIA, Schutti. 1806. — Jphigenia media. — Schuttl., Journ. de Concu. I, p. 174. Habite ? D. — IPHIGENIA PSAMMOBIALIS, Desh. 1854, — Jphigeria psammobialis. — Desh., Proc. Zool. Soc. Lond., p. 36, n° 138, Habite ? 6. — IPHIGENIA ROSTRATA, Rômer. 1870. -— Jphigenia rosirata. — Rômer, Monogr.Donacidæ, p.116, n° 4; tab. 21, fig. 5-8. = Cette espèce habite les côtes de la Guinée supérieure (Lagos, d'après R ümer). 1. — IPHIGENIA AMBIGUA, NOv., Sp. Tab-AN- Cie ta Dec: Coquille ovale allongée, équilatérale, épaisse, renflée, arrondie à ses deux extrémités, striée transversalement, recouverte d'un éniderme jaune verdâtre, persistant, de couleur blanche à l'intérieur, avec des bords violacés, sommets assez développés, opposés, médians; ligament mince, allongé, horizontal; impression palléale éloignée du bord ventral. Observation. — Le type de cette espèce, qui habite l'océan Pacifique, sur les côtes de l'Amérique centrale (coll. du Mus., M. de Marolles, 18#5), mesure 56 millimètres de longueur, #0 de largeur et 25 d'épaisseur. REVISION DES LONACIDÉES 121 8. — IPHIGENIA FRAGILIS, Nov. Sp. Tab. IV, fig. 1, a, b. Coquille allongée, transverse, mince, à bords tranchants, subéqui- latérale, très finement striée, recouverte d'un épiderme persistant, mince, de couleur blanc jaunâtre, blanche intérieurement. Sommets très saillants, opposés, submédians; ligament mince. Sur la valve droite, une dent car- dinale très grosse, triangulaire, bifide; sur la valve droite, deux dents ear- dinales divergentes; sinus palléal allongé, horizontal. Observation. — Celle espèce, dont la patrie nous est inconnue, est remarquable par sa forme allongée, et surtout par la fragilité de sa coquille. Le type mesure 39 millimètres de longueur, 24 de largeur et 14 d’épais- seur (coll. du Mus., achat Vimont, 1872). NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, ÎV — 2° SÉRIE. 16 RECHERCHES SUR LA FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE ET DESCRIPTION D'ESPÈCES NOUVELLES DE L'INDO-CHINE H.-E. SAUVAGE AIDE-NATURALISTE CHAPITRE LIL. FAUNE DE L'ASIE. - L'orographie de la région qui sépare, vers le nord, l'Europe de l’Asie, peut rendre compte de la continuité des faunes entre la Russie et la parue de la Sibérie qui confine à l’Oural. Une série de plateaux s’étageant des deux côtés de la ligne de faite par des pentes insensibles forment une barrière que les animaux et les plantes peuvent facilement franchir ; tandis que des montagnes aux contreforts escarpés servent, le plus souvent, de limite bien arrêtée entre deux provinces zoologiques, la faune est la même sur les deux versants de l'Oural, dans une grande parte de sa lon- oueur, tout au moins; aussi pour M. Russel Wallace la limite entre l'Eu- rope et l'Asie est-elle tracée par la vallée de l’früisch, vestige d’une mer préglaciaire avant réuni la mer d’Aral et la Caspienne à l'Océan arctique. 194 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Le nord de l'Asie appartient, en effet, avec l'Europe, à la région que M. Sclater nomme la région paléarctique. À son exemple, M. Wallace divise l’ancien monde en régions paléarc- tique, éthiopienne et orientale; la ligne de séparation entre la région paléarctique et les deux autres régions passe, en Afrique, par le tropique du Cancer, en Asie par la partie orientale de l'Arabie, les monts Belour et l'Indus, la chaine de FPHimalaya et le Yang-tse-Kiang; en Chine, le Moupin est à la jonction de la faune tempérée et de la faune tropicale. À la région Australienne se rattachent l'Australie, les iles du Paci- fique, Célèbes et Lombock; Bali, les Philippines, Java, Sumatra, Bornéo font parue de la région orientale (1). La région paléarctique comprend l'Europe et la partie tempérée de l'Asie, depuis l’Icelande jusqu’au détroit de Behring, depuis les Açores jusqu'au Japon, et la partie extrasaharienne de l'Afrique. Comme sous- régions, M. Wallace admet les sous-régions européenne, eircum-médi- terranéenne, sibérienne et mantchourienne. La sous-région européenne se compose de l'Europe centrale et de l'Europe boréale; elle est limitée au sud par la chaine des Pyrénées, les Alpes maritimes et dinariques, les Balkans, la mer Noire et le Caucase. Le sud de l'Europe, le nord de l'Afrique, l'Asie Mineure, la Perse, Caboul jusqu'aux déserts de l’Indus forment la sous-région cireum-médi- terranéenne, dans laquelle M. Wallace fait également entrer l'Égypte pro- prement dite jusqu'à la première ou à la seconde cataracte. Mais, ainsi que nous l'avons établi, bien que l'Égypte appartienne géographiquement à la région circum-méditerranéenne, sa faune ichthyologique est celle de la région africaine centrale; « le cachet que présente la faune ichthyologique d'un grand fleuve est le même, en effet, dans toute l'étendue de son parcours ; la faune revêt le caractère, non des contrées situées près de l'embouchure, mais des pays dans lequel ce (1) Cf. R. Wallace. The geographical distribution of animals, 2 vol., London 1876. — Island life, London, 4880. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 195 fleuve prend naissance et reçoit ses principaux affluents; le fait se vérifie pour le Nil (1) ». Le grand plateau de Mongolie, à l'est, la chaîne de l'Himalaya, au sud, limitent la région sibérienne qui, outre la Sibérie, comprend l'Asie centrale, au nord d'Hérat. Le Japon, le nord de la Chine, jusqu'au fleuve Bleu, avec la vallée inférieure du fleuve Amour rentrent dans la sous-région mantchou- rienne. La région orientale se divise elle-même en quatre, les sous-régions indienne, ceylonnaise, indo-chinoise, indo-malaise. La péninsule indienne, depuis l'Himalaya au nord, Goa et la rivière Kistna à l’est, font partie de la première sous-région. Le sud de l'Inde et Ceylan forment la sous-région ceylonnaise; le sud de la Chine, l'Indo-Chine, Burmah, la sous-région indo-chinoise;| la péninsule malaise, Bali, Bornéo, les Philippines, la sous-région indo-malaise. Pour M. Günther, « le climat et la température sont les deux agents principaux qui impriment à la faune ichthyologique des eaux douces un caractère particulier; plus encore que les chaînes de montagnes, que les Océans, que les déserts, le climat différencie profondément deux faunes ichthvologiques; la zone tropicale est une barrière infran- chissable pour les poissons du type boréal; à température égale, la faune ichthyologique de l'hémisphère austral présente, du reste, des analogies avec celle de lhémisphère boréal (2) ». Partant de ce point de vue, M. Günther admet trois zones, la zone nord, la zone équatoriale, la zone sud. La zone nord, caractérisée par la présence des Esturgeons, des Brochets, des Salmonidées, de nombreux Cyprins, la rareté des Siluridées, se divise elle-même en deux régions, les régions européo-asiatique ou paléaretique (absence des Ganoïdes holostés; abondance des Barbeaux (1) H.-E. Sauvage. Étude sur la faune ichthyologique de l'Ogôoué, p. 8. (Nouv. Archives du Muséum, 2° série, L. III, 1880.) (2) Cf. An introduction to the study of fisches, London, 1880. 126 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM et des Cobitidinées) et la région nord américaine (Ganoïdes osseux; Amiurina, parmi les Siluridées; Catostomina dans la famille des Cypri- nidées; absence de Barbeaux et de Cobitidinées). Le développement des Siluridées est spécial à la zone équatoriale que l’on peut partager en deux; la région des Cyprinidées se eom- pose de la sous-région indienne (Ophicéphalidées, Mastacembélidées, nombreux Cobitidinées) et de la sous- région africaine (Dipnoi, Polyptéridées; abondance des Chromidées et des Characinidées ; Mor- myridées; absence des (Cobitidinées); la région des Acyprinidées comprend la sous-région tropicale américaine (Dipnoï; Chromidées et Characinidées; Gymnotidées) et la région tropicale pacifique (Dipnoï; absence des Characinidées et des Chromidées). Les Haplochitonidées et les Galaxidées représentent, dans la zone sud, les Salmonidées et les Ésocidées de la zone nord; les Siluridées sont rares dans cette zone, où manquent les Cyprinidées; on peut distinguer une sous-région tasmanienne, une sous-région néo-zélandaise, une sous-réglon patagonienne. Nous basant sur la présence ou l'absence d'un type ichthyologique qui, bien que fort réduit à l'époque actuelle, paraît avoir joué un rôle important dans les temps géologiques (nous parlons des Dipnoï,) nous diviserons le globe en deux grandes régions, la zone nord ou adip- neustienne, la zone sud ou dipneustienne; les limites entre ces deux zones seront celles déjà tracées par MM. Sclater, Wallace et Günther. Le nord de l'Amérique, jusqu'à la partie sud du Mexique, l'Europe, l'Afrique jusqu'au tropique du Cancer, la région paléarctique de l'Asie appartiendront à la zone adipneustienne, le reste du globe à la zone dipneustienne. Il est vrai de dire que si le Cératodus en Australie, le Protoptère en Afrique, le Lépidosiren dans l'Amérique du sud représentent les Dipnoï dans la zone australe, cette sous-classe est encore inconnue dans la région orientale; mais suivant la judicieuse remarque faite par M. Günther, la concordance que l’on peut établir entre la distribution géographique des FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 197 Sirénidées et des Ostéoglossidées fait penser que les Dipnoï existent à Sumatra ou à Bornéo; dans l'Amérique du sud, en eflet, avec le Lepido- siren paradoxa vivent les Osteoglossum bicirrhosum et Arapaima qigas, qui sont des Ostéoglossidées; l’Osteoglossum Leichardti habite l'Australie tropicale, avec les Ceratodus Forsteri et miolepis ; V'Heterotis niloticus se rencontre dans l’Afrique tropicale, avec le Protopterus annectens; tandis qu'à Sumatra et à Bornéo on ne connaît encore que l'Osteoglossum formo- sum; il ya là une lacune que des recherches assidues dans les grands lacs du centre de Bornéo combleront certainement. La zone adipneustienne peut elle-même se subdiviser en deux régions: la région paléarctique est caractérisée par la présence des (Ganoïdes chondrostés, les Ganoïdes holostés manquant, la rareté des Siluroïdes, qui appartiennent à la section Heteroptera, l'absence presque complète des Cyprins catastominés, la présence des Cobitidinées. Dans la région néoarctique, nous constatons la présence des Ganoïdes chondrostés et holostés, l'abondance des Siluroïdes amnurinées et des Cyprins de la section Catostomina; les Cobitidinées font défaut. Quatre régions composent la zone dipneustienne. Dans la région éthiopique, nous constatons la présence des Cyprinidées, des Characinidées, des Chromidées; les Cyprinidées font défaut dans la région colombique; les Characinidées et les Chromidées dans la région indique (1); les Cypri- nidées, les Characinidées, les Chromidées dans la région australique. Sans entrer ici dans la caractéristique de chacune de ces régions, nous n'étudierons que Île continent asiatique que nous croyons devoir séparer, pour la zone adipneustienne, ou région paléarctique, en provinces nord ou sibérienne, est ou mantchourienne, centrale ou turkestanne, ouest ou asiatico-persane; pour la zone dipneustienne, en province chinoise, province indienne et province indo-malaise. Le rapide examen de la faune des eaux-douces de lAsie nous permettra, sans doute, de Jusüfier de l'établissement de chacune de ces divisions. (1) Le seul Chromidée que l'on trouve dans celle région est marin, il a émigré par mer de la région éthiopique et doit, des lors, être rallaché à la faune éthiopique. 1928 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Nous notons, en Sibérie, la prédominance des espèces européennes, la Perche vulgaire, la Gremille, la Lotte fluviatile, le Goujon, la Bouvière amère, l'Ide mélanote, la Tanche vulgaire, la Vandoise, la Brème saupe, l’Aspius rapace, le Leucisque muticelle, la Loche de rivière, le Brochet commun, le Silure glanis, l'Ombre commune et d’autres espèces encore mélangées à un certain nombre de formes spéciales ou faisant partie de la faune des provinces contiguës. Les portions les plus froides de la Sibérie, celles qui appartiennent au cercle polaire arctique, sont chaque année fréquentées, en effet, par des Saumons dont les mêmes espèces remontent également les fleuves de l'Amérique du nord situés à latitude égale et se jetant dans l'Océan Pacifi- que; nous citerons, entre autres, le Saumon pourpré de la Sibérie et de la Colombie britannique. Les migrations qu'accomplissent la plupart de ces poissons expliquent leur répartition souvent fort étendue. C'est ainsi que le Salmo salar, notre vulgaire Saumon, commun dans l'Ewrope tempérée, et dont la limite sud parait être le golfe de Gascogne, habite l'Asie et l'Amérique du sud, à partir du 41° degré de latitude nord. Les espèces qui apparüennent à la section Salvelini semblent être plus cantonnées; abondantes dans le nord du Nouveau-Monde, elles sont signalées au Kamts- chatka, aux Kouriles, dans les rivières se déversant dans les baies de Kara et d'Okhotsh, dans le lac Frelicha, dans l'Obi, la Léna, le Yenisey, remon- tant tous les cours d'eau tributaires de ces fleuves. Les Oncorhynques, si voisins des vrais Saumons, sont des poissons migrateurs qui fréquentent les rivières déversant leurs eaux dans les parties les plus froides de l'Océan Pacifique. Le Brachymystax, spécial à la Sibérie, remonte par le Yenisey, l'Intis, l'Obi, dans l’Altaï, dans les rivières Angara et Selanga, dans le Witim, la Kolyma et jusque dans le lac Baïkal, au dire de Pallas. La seule espèce du genre Hypomesus est signalée sur les côtes de la Californie, à Van- couver et dans le fleuve Amour; 1l en est de même du Mallotus villosus qui a été pêché dans tout le cercle arctique, aussi bien au Groenland qu'au Kamt- chatka. Le genre Luciotrutta est eantonné dans le Volga et la mer Caspienne; le genre Thaleichthys, spécial à la Colombie et à Vancouver, le genre FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 2x Plecoglossus, particulier au Japon et à Formose. Sur 18 espèces, qu'avec M. Günther, l’on peut admettre dans le genre Coregone proprement dit, 10 habitent l'Europe, 6 l'Amérique du nord, 2 la Sibérie (Oh, Yenisey, Lena, Kolyma); parmi les 15 espèces faisant partie du sous-genre Argyrosome, » sont spéciales à l'Europe, 4 à l'Amériqne du nord, 6 ont été signalées par Pallas dans la Léna, la Kolyma, la Petschoura; la distribution des Thymallus est la même. Les Retrospina représentent les Salmonidées dans la zone australe, à la Nouvelle-Zélande. Vers la limite sud-est de la province Sibérienne, la faune ichthyolo- oique est, d'après M. Dybowski, connue par 35 espèces. La Perche fluvia- ile, le Brochet, la Lotte, le Silure glamis, le Carassin, la Loche d'étang sont communs à l'Europe et au Transbaïkal; la Carpe, la Tanche, la Loche de rivière, la Bouvière, le Goujon sont représentés par des variétés à peme distinctes de nos types européens. Les Cottus Gobio et pæcilopus ont pour analogues les Cottus Haitej et syanagra ; le Rotengle, le Leuciscus lacustris ; l'Ide mélanote, l'Idus Waecki ; la Loche franche, le Cobitis Ton ; la Lamproie marine, le Petromyzon Reissner; la Lamproie fluviatile, le Petromyzon kameraticus ; le Houting, le Coregonus Chardory ; l'Ombre, le Thymallus Grabini; les Barbeaux sont remplacés par les Goniobarbus ; les Asprius, par les Pseudasprus ; les Ablettes, par les Wicraspius ; les Chondrostomes, par les Ladislavia. Les Acipenser orientalis et mantchuricus représentent PAcr- penser Sturio, d Europe ; un autre Esturgeon, l’Acipenser Schreucki, remonte le fleuve Amour, dans le bassin duquel abondent deux Oncorhynques et deux Saumons que Pallas à signalés également dans les cours d’eau du Kamtchatka. Le lac Baïkal à fourni à M. Dybowsky des Gastéropodes de types européens, tels que des Valvées, des Ancyles, des Hydrobies; les poissons appartiennent également à la faune paléarctique. M. Dybowsky à recueilli dansle Baïkal et dans les rivières Angara, [rkut, Sielenga, les Perca fluvia- tilis, Lota vulgaris, Carassius vulgaris, Gobio fluviatilis, Idus melanotus, Cobites Lænia, espèces européennes ; lAcerina cernua, d'Europe, est représentée NOUVEILES ARCHIVES DU MUSEUM, IV, — 2° SRE. 17 130 NOUVELLES ARCHIVES DB MUSÉUM par l'Acerina Cyckhanowski ; le Phoxinus lœvis, par les Phoxinus rivularis et perennus ; le Leucisens rutilus, par le Leuciseus lacustris ; le Coregonus hyemalis, par le Coregonus baïkalensis ; le Thymallus vexillifer, par le Thymallus baikalensis ; le Salmo salar, par le Salmo fluviatilis ; VEsox lucrus, par l'Esox Reicherti, Var. baikalensis. Les Cottes sont particulièrement abondants; nous trouvons les Cottus Godlewshii, Jeittelesii, baikalensis, Centridermichthys Grewingtü, Kneert, Kessleri. Un Cyprin est de genre spécial (Sgualidus baikalensis) ; nous avons encore à signaler les Leuciehthys omul et tuqun, Salmo coregonoides, Cobitis ton, et le genre Coméphore (Comephorus baïkalensis) qui, d’après M. Günther, est un Gade dégradé. A l'est, et sur la limite de la province Sibérienne, la faune ichthyo- logique du fleuve Amour et de ses tributaires appartient en partie à la faune Sibérienne, tout en rappelant par certains traits la faune de la province Chinoise. Nous trouvons dans cette région des Cyprins alliés à nos Chevaunes, une Brème se rattachant à nos Brêmes d'Europe, une Lamproie rappelant notre Lamproie fluviatile, une Perche voisine de notre Perche commune. Avec M. Dybowsky, nous aurons encore à signaler dans le lac Chanka et dans les rivières tributaires de l'Amour, un Percoïde, des Cyprins de genres spéciaux et un Hypophthalmichthys. Par la présence de ce dermer genre et du Bagrus calvarius, la faune ichthyologique du lac Chanka rappelle celle de la Chine proprement dite, de mème que les quatre espèces du genre Culter relient la faune du fleuve Amour à celle du Céleste Empire; le Misqurnus anguillicaudatus rattache, du reste, cette dernière faune à celle de la Sibérie. Une espèce appartenant au genre Devario fait penser à la faune de la province Indienne. Lorsque nous avons étudié la faune ichthyologique de l'Ogôoué (D), nous notions que les familles des Mastacembélidées, des Ophicéphalidées, des Labyrinthicidées établissaient des liens entre l'Afrique équatoriale et les parties les plus chaudes de l'Asie, tout comme la famille des Characi- nidées reliait le continent Africain à PAmérique du Sud, la présence en De A) Étude sur ia faune ichtkyologique de l'Ogôoué. (Nouvelles Archives du Muséum ; % série, t. III, 1850.) FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L ASIE 131 Afrique, de poissons appartenant à ces familles étant lun de ces faits de distribution géographique qu'il nous est totalement impossible d'expliquer, quant à présent. De nombreux rapports existent également entre la province Mandchourienne et l'Amérique du Nord. C'est ainsi que l’on a signalé dans les eaux douces du Céleste Empire des mollusques du groupe des Unios qui n'ont d'analogies qu'avec les espèces des eaux douces des États-Unis; que l’on constate dans le nord de la Chine la présence du genre Sclérognathe, du groupe Catostomina parmi les Cyprins, toutes les autres espèces du groupe étant américaines. Un fait plus important encore, est l'existence dans le Yang-tsé-Kiang d'un véritable Alligator sur lequel M. Fauvel vient d'appeler l'attention des zoologistes. Les Ganoïdes holostés comprennent deux familles, celle des Polypté- ridées, avec les genres Polyptère et Calamoichthe spéciaux aux parties chaudes de l'Afrique, celle des Lépidostéidées dont toutes les espèces passaient pour être cantonnées dans les fleuves de l'Amérique du nord ; or Bleeker a décrit 1l y à quelques années un véritable Lépidosté trouvé en Chine. Même fait pour l'ordre des Ganoïdes chondrostés ; sans parler de là présence d'Esturgeons dans le Céleste Empire, ces animaux étant également connus en Europe et dans l'Amérique du nord, et leur large distribution géographique pouvant s'expliquer par les habitudes de ces poissons qui sont tout autant marins que des eaux douces, nous signalerons avec les naturalistes de la dernière expédition russe en Asie centrale, jusqu'à 3 espèces de Scaphyrhynques dans Île Turkestan; ce genre Scaphyrhynque n'était jusqu'à présent connu que par une seule espèce de l'Ohio, du Missouri, du Mississipi. La faune ichthyologique du Japon présente de nombreux points de ressemblance avec celle de la Chine et plusieures espèces sont communes, de telle sorte que ces deux empires font partie d’une même province zoologique. Il est un fait certain, c'est union, à une époque géologique récente, de l'Asie et de PAmérique par le nord ; ces deux continents ne sont aujourd'hui séparés que par une faible distance, les îles Saint-Mathieu et Saint-Laurent comblant, en parle, l'intervalle qui s'étend entre l'Amérique russe et le pays des Tehouktehis ; le cap du Prince 132 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM de Galles et le cap Oriental sont peu distants; la chaine des iles Aléou- üennes continue la presqu'ile de l'Alaska et par les iles de Cuivre et de Béhring relie l'Amérique au sud du Kamtchatka. La faune ichthyologique de l'Asie centrale présente des rapports avec celle de la province mandchourienne et de la province indienne. Il y à quelques années encore, sur une carte de la distribution des poissons des eaux douces de l'Asie, la région centrale restait en blanc; quelques espèces du lac Baïkal étaient seules décrites. Les récentes expédi- tons des Russes dans le Turkestan ont singulièrement augmenté nos connaissances sur celte faune. D'après M. Severtyoff, en effet, l'on connait actuellement dans l'Asie centrale 50 espèces de poissons, dont 26 sont spéciales à la région et comprennent des espèces qui existaient avant la séparation des mers d'Aral et Caspienne; les autres espèces peuvent se partager en espèces récentes appartenant en propre à l'Asie centrale et en espèces de la faune Ponto-Caspienne. Le bassin du lac Lob-Nor qui forme le pied du Kien-Luen, à la himite du désert de Gobi, et la rivière Tarin qui déverse ses eaux dans ce lac, ont fourni à M. Prjwalsky des poissons qui ont été étudiés par M. Kessler. Ce même zoologiste a décrit les espèces recueilles dans l'Amu-Darja- Oder où Oxus, le Syr-Darja où Jaxartes, la rivière Ii qui se jette dans le lac Balchasch, les lacs Ala-Tau, Ala-Kul, Islander-Kul, Balchasch, les rivières Sarafschan, Ajagus, Lepsa, Kungès, Akraï, Ottuk, Ak-Daria, Kisil-Su, ainsi qu'aux environs de Kjordjent, de Djisak, de Jany- Kurgan, de Taschkend, de Khiva, de Tsamma, de Petro-Alexandmark. Nous avons à signaler dans celte région la présence de types européens ; M. Prjwalski indique, en effet, comme très abondant dans le Tarim et le Lob-Nor, le Coregonus maræna des grands lacs de Suède et de Norvège. D'autres types appartenant à la faune européenne et à la faune du nord asiatique sont une Perche, des Ablettes, des Vaudoises, une Chevaine, un Vairon, un Saumon d'espèces particulières. Les genres Nemachilus et Cobitis, bien que représentés en Europe chacun par une espèce, sont surtout de la province chinoise ; ils existent FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 133 également dans la province centrale; il en est de même du genre Asus, qui est plutôt d'Asie Mineure que d'Europe. Dans le Tarin et le Lob-Nor, M. Kessler cite les Phozinus Poljakowrr, Nemachilus dorsonotatus, Nemachilus tarimensis, Diplophysa Kungessana, Diplophysa papilloso-labiata, Aspiorhynchus Prjwalski, Diptychus Prjwaskr, D. Dybowskr, D. gymnogaster, Schizothoraz lacustris, S. Tarini, S. microle- pidotus, S. aksaiensis ; l'Oxus et lIndus ont fourni au même zoologiste les Nemachilus Stoliczke, Sid.; Nemachilus tenuis, Day; Diptychus maculatus, Sd. Le Coitus spinulosus appartient à un groupe qui est surtout abondant dans l'Amérique du nord et dans le Baïkal. Ainsi quil était à prévoir, cette province centrale présente des traits de ressemblance avec les provinces voisines. C’est ainsi que nous aurons à signaler le genre Capoeta, de la Perse, de Syrie, de l'Asie Mineure; les genres Diplychus et Schizothorax, de l'Himalaya, du Thibet et de l'Afgha- nistan ; un genre spécial, le genre Diplophysa allié aux Botia de l'Inde, de l’'Indo-Chine, de l'archipel Indien etle genre Acanthobrama des eaux douces du Céleste-Empire et d'Asie Mineure. Les Barbeaux sont du type euro- péen et africain, non du type indien. Les Silures, si abondants dans le sud de l'Asie, paraissent faire défaut dans l'Asie centrale; dans la mer d'Aral à toutelois été trouvée une variété du Silure glanis d'Europe. Le genre Diplophyse n'est pas spécial à la région et remonte très au nord, ayant été retrouvé dans les rivières qui se jettent dans la Mer de Kara en compagnie d'un Nemachilus, d'un Chondrostome, d'un Thymallus et du Brachymystax coregonoïdes que nous avons déjà signalé en Sibérie. Ce fait n a rien qui doive nous surprendre, ces fleuves prenant leur source dans la province turkestane. Nous rappellerons enfin que c'est en Asie centrale qu'ont été trouvés les Scaphyrhynques. L'ouest de l’Asie, que MM. Sclater et Wallace comprennent dans la faune paléarctique, appartient, en partie, d'après M. Günther à la région indienne. « Les affluents des grandes rivières qui arrosent la région indienne sont plus nombreux, selon cet auteur, vers le sud que vers le nord et transportent les poissons du sud loin vers le nord. Avant que la 134 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Perse ait passé par les changements géologiques grâce auxquels les eaux, d'abord saumâtres, ont disparu, ce pays semble avoir été habité par des poissons de type indien, dont quelques-uns survivent encore dans l'Afghanistan et la Syrie; dans ce dernier pays, les Ophicéphales et les Discognathes ont chacun un représentant ; les Macronès vivent encore dans le Tigre, et les Mastacembles ont pénétré jusqu'à Alep. Des poissons des eaux douces appartenant à la faune de l'Inde, de l'Afrique et d'Europe se rencontrent dans une région qui, en réalité, est une jonction entre trois continents. » A la faune indienne, la faune de l’ouest de l'Asie à emprunté, ainsi que nous venons de le dire, les genres Mastacemble et Ophicéphale que nous trouvons également dans l’ouest de l'Afrique. Le genre Chromis qui est représenté dans les lacs de Tibériade, fait partie d'une famille cantonnée dans les eaux douces de la région éthiopique et de la région columbique. De même que dans la province centrale, le groupe des Barbeaux est connu par le genre Barbus proprement dit, répandu en Europe et dont le centre de création semble être des parties chaudes d'Afrique. Les Leucisques vrais, les Aspius, les Alburnus sont communs à l'Europe et à la province dont nous indiquons la faune; ces genres Alburnus et Aspius sont toutefois plutôt de la parte occidentale de l'Asie que de l'Europe. Nous citerons encore les genres Télestes, d'Europe, et Abramis, d'Europe et de l'Amérique du nord. En commun avec la province indique, la province occidentale possède les geures Tylo- gnathus, Discognathus et Nemachilus dont nous avons déjà signalé la présence en Chine et au Japon; ce dernier genre Nemachile se retrouve en Europe, de même que le genre Cobitis; les Acanthopsis, de Java, Sumatra, Bornéo, vivent en Perse par une espèce. Dans là même famille des Cyprinidées, le genre Cyprinion est spécial à la province; les genres Capoela et Acanthobrama ont été retrouvés dans l'Asie centrale. Les Silures sont représentés par le genre Euclytosternon, du groupe de Bagarina, groupe qui existe également dans le sud de l'Asie: par un Macrones appartenant au groupe Bagrina, de l'Afrique tropicale et du sud FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L ASIE 435 du continent asiatique; par les Clarias syriacus et orontis faisant partie d'un sous-genre dont le centre de création se trouve dans les parties chaudes de l’Afrique. De même que pour les poissons, plusieurs reptiles sont du reste, communs à l'Afrique et à l’ouest de l'Asie; nous n'avons qu'à citer les Acanthodactyles, les Stellions, les Fouette-queue. Près du mont Ararat, dans le Caucase, le lac de Gokcha situé à 6,419 pieds d'altitude, a fourni à M. Keësler 3 espèces de Saumons, 1 Bar- beau, { Capæta. La présence du genre Saumon est digne d’être signalée. M. Günther a également décrit une Truite trouvée en Asie Mineure dans un petit lac situé au sommet d'une montagne isolée. Pour comprendre la faune 1chthyologique de la région paléarctique, comparée à la région orientale, nous aurons à examiner rapidement la réparütion des poissons des eaux douces de l’époque actuelle. Sans parler des Percopsidées, cantonnées dans le Lac supérieur ; des Galaxidées, de la Nouvelle-Zélande, de l’ile Campbell, de Tasmanie, de la Terre de Feu, du Quensland et du Chili: des Étheostomatidées, spéciales à l'Amérique du nord ; des Haplochitonidées qui, dans les parties froides de l'Amérique du sud et en Australie, représentent les Salmonidées ; des Polycentridées, de l'Amérique tropicale; des Umbridées, de FEurope centrale et du nord Amérique; des Mormyridées, des Gymnarchidées et des Knéeridées, de PAfrique tropicale, nous aurons à nous occuper, parmi les Acanthoptérygiens, des Percidées, des Gastérosteidées, des Lucioce- phalidées, des Labyrinthicidées, des Scorpénidées, des Ophiocépha- lidées, des Mastacembélidées, des Nandidées et des Chromidées. La famille des Percidées se compose d'espèces surtout marines, bien que 11 genres soient représentés dans les eaux douces. La province paléaretique est le centre de création de ces genres. Les Aspro dt les Percarina, sont confinées, en effet, dans le Rhône, le Danube et le Dniester; sur 4 espèces d'Acerina, 2 vivent dans le Danube, 1 dans les rivières tributaires de la Mer Noire, 1 se trouve en Suède, en Norvège, en Angleterre, en France, en Suisse, en Allemagne, en Russie, en Sibérie. Les Siniperca représentent, dans les eaux douces du Céleste Empire, les 156 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Perches qui, sur 4 espèces, en ont [ d'Europe et de Sibérie, 1 du Trans- Baïkal et de la région du fleuve Amour, 2 des États-Unis; un genre très voisin des Perches est spécial au fleuve Amour. Tandis que les Labrax et les Paralabrax vivent dans l'Amérique du nord, les Lates sont du Nil, de Chine et de l'Inde. Sur 5 espèces que l’on peut admettre dans le genre Percichthys, L se trouve en Patagonie, 2 au Chili, à Java. Les Gastérostéidées sont parüculièrement aboncantes en Europe et dans l'Amérique du nord (1); le genre Épinochette a été également signalé au Kamtchatka, au Japon, et dans la partie paléarctique de la Chine. Le oroupe de Leiuri est représenté en Algérie par 1 espèce, et l'on retrou- verait, d’après Grand, 1 Épinoche en Afrique, dans les régions des grands lacs, à Ukami, par 45 de latitude (2). Mais ce fait aurait besoin d'être confirmé, la famille étant jusqu'à présent confinée dans la zone nord ou adipneustienne (3). Dans le groupe Cottini, de la famille des Scorpénidées, les genres Cottus et Centridermichthys sont seul représentés dans les eaux douces. Le senre Coltus proprement dit comprend des espèces de la partie tem- pérée de l’Europe et des parties froides d'Asie et d'Amérique. Ce genre est connu en Europe par 2 espèces, le Cattus pæcilopus et le Cottus gobio avec ces races Cottus microstomus et ferrugineus. Les espèces américaines sont si voisines de notre Chabot qu'elles ne peuvent être regardées que comme des races dérivées. Dans la partie nord de l'Asie, les Cottus haitej et syanagra remplacent les Cottes européennes dans le Transbaïkal; le C. Brandti, dans le bassin du fleuve Amour; le €. spr- nulosus, dans le Turkestan ; les C. Baikalensis, Jeittlesi et Godelewski, dans le lac Baïkal. Le genre Centridermichthys n'est pas exclusivement cantonné ([) Dans notre mémoire sur la faune ichthyologique de l'Ogôoué, p. 11, une faute d'impression nous fait dire que les Épinoches se (trouvent dans l'Amérique du sud, c'est Amérique du nord qu'il faut lire. (2) Cf. Journ. Roy. Geographical Society, 1872, p. 510. 3 Cf. H.-E. Sauvage, Revision des espèces du groupe des Epinoches. (Nouv. Archives da (9) Muséum, t. X, 1874.) FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L ASIE 137 dans les parties froides du globe, et, par ses espices marines, s'étend jusqu'aux Philippines ; les espèces des eaux douces sont de Californie et de l'Orégon; les €. Gruvingti, Kessleri, Kneeriise retrouvent toutefois dans le lac Baïkal. Les Luciocéphalidées ne comprennent qu'une espèce spéciale à Bornéo, Biliton et Banka. Par une curieuse exception, la famille des Ophiocéphalidées est repré- sentée dans l’ouest de l'Afrique par une espèce; toutes les autres sont de la région orientale asiatique ; une espèce a toutefois pénétré en Syrie. Sur 11 genres que l’on peut admettre dans la famille des Labyrin- thicidées, 3 sont de la région éthiopique, les autres de la partie sud de l'Asie. Le véritable centre de ce groupe est lIndo-Chine et les îles de l'archipel malais qui s’y rattachent. Bien que les Trichogaster soient du Bengale, sur 7 espèces, les Polyacanthus en comptent une en Chine, 2 dans l’Inde et à Ceylan, 4 à Sumatra, Java, Bornéo; sur 4 espèces de Anabas, 1 vit dans l'Inde, à Ceylan et en Chine, 3 dans l’Archipel malais; les Macropus sont de Chine et de Cochinchine; les Betta de Siam, de Banka, de Java, de Biliton, de Sumatra, de Pinang; les Trichopus et les Helostoma sont signalés de l’Indo-Chine, de Pinang, de Java, de Sumatra, de Bornéo; le genre Mcracanthus est spécial au Gabon. Les Nandidées sont toutes de la partie sud de l'Asie. La famille des Chromidées, si riche en genres et en espèces dans les régions colombique et éthiopique, est représentée en Asie Mineure, par le genre Chromis. Quant à la fanulle des Mastacembélidées, l’on connait 3 espèces de Masta- cembles dans la partie ouest et tropicale de l'Afrique; 1 espèce se trouve en Asie, aux environs d'Alep; toutes les autres sont de la partie sud de l’Asie et des îles qui géographiquement en dépendent, Bornéo, Java, Sumatra. En admettant, avec M. Günther, que le point de départ des Cyprinidées a eu lieu dans les contrées montagneuses qui séparent la région paléarce- lique de la région indienne, l'on remarque que cette famille à trouvé des conditions de développement aussi favorables dans la zone temptrée que NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, IV. — 2° sine. 18 138 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM dans la zone torride; sur 365 espèces de poissons connus dans la région paléarctique, 215, en effet, sont des Cyprins. Dans les contrées qui confi- nent à la chaine de l'Himalaya, les formes montagnardes ont dû se disperser au loin à l’est et à l’ouest, et se mélanger aux Cypr'nina et aux Cobitidina. Apparus dès l'époque miocène en Europe, dans l'Amérique du nord et dans les iles de l'archipel malais par des genres qui vivent encore aujourd'hui, ils ont pu, grâce à la continuité, par le nord, entre le nouveau et l'ancien monde, se répandre dans l'Amérique du nord; ils ont pu également émigrer dans les îles de l'archipel malais réunies en un vaste continent relié à l’Indo-Chine; la communication, par le détroit de Panama, entre l'océan Atlantique et l'océan Pacifique, leur a opposé au sud, dans le nouveau monde, une barrière imfranchissable, de même qu'ils nont point eu le temps de pénétrer en Australie et dans les iles du Pacifique. Avec M. Günther, lon peut diviser la famille des Cyprinidées en 14 groupes : les Catostomina, Cyprinina, Rohteichthyina, Rasborina, Leptobarbina, Semiplotina, Xenocypridina, Leuciscina, Rhodeina, Damionina, Hypophthalmichthyina, Abramidina, Homalopterina et Cobitidina. Le groupe des Æypophthalmichthyna, qui ne renferme d'ailleurs qu'un très petit nombre d'espèces, est spécial à la Chine; tous les Rohte- ichthyina et Leptobarbina sont des iles de la Sonde; les Rasborina, de la Chine, de Bornéo et de l'est de l'Afrique; les Xenocypridina, de Sumatra et du Céleste Empire; comme spéciaux à la partie ouest de l'Asie, l'on peut citer les Semiplotina. Tous ces groupes sont d’ailleurs fort peu impor- tants, et par le nombre des espèces, et par le nombre des genres. Le oroupe des Catostomina est de l'Amérique du nord, à deux exceptions près; ainsi que nous l'avons déjà indiqué, l'on connait un Catostome dans la partie est de la Sibérie, un Sclérognathe dans le nord de la Chine. Les Rhodeina, dont le maximum de développement est en Chine et en Japon, sont représentés en Europe par la Bouvière ; ce groupe surtout dans la région paléarctique asiatique, a son contact, dans l'est, avec la région orientale. Les Danionina sont asiatiques, à part un Opsarius et un Opsari- FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L ASIE 139 dium qui vivent dans la parüe est du continent africain; les Squaliobarbus et les Ochetobius sont spéciaux à la Chine; les Opsarichthys, au Japon; les Bola, à l'Indo-Chine et à l'Inde; les Dani, les Pteropsarion, les Aspido- paria, les Barilius, les Schacra, à la péninsule de l'Inde. Le continent asiatique, est à proprement parler, la patrie des Abra- midina; s y sont à leur maximum de développement. Le groupe est re- présenté en Afrique, dans le lac Nyassa, par le genre Pelotrophius. Bien que vivant en Europe par une espèce, les genres Aspius et Alburnus sont surtout de Perse et de Mésopotamie, un Aspius se retrouvant en Chine; nous notons également en Perse et aux États-Unis le genre A- ramis, qui est très développé en Europe; le genre Pelecus est particulier à la région paléarctique européenne. Comme spéciaux à la Chine, citons les Elopichthys, les Culter, les Hemiculter, les Paracanthobrama, les Pseudo- laubuca, les Chanodichthys, ces deux derniers de la province mandchou- rienne, les autres de la province chinoise; les Osfeobrama, les Eustira, les Cachius, les Smilogaster sont connus de la péninsule cisgangétique; les Rasborichthys paraissent être spéciaux à Bornéo; les Chela se retrouvent, à la fois, dans l'Inde, dans l’Indo-Chine et dans les îles qui font partie de l'archipel malais; les Acanthobrama sont répandus dans la partie moyenne de la région paléarctique européenne, tant à l'est qu'à l'ouest. Sinous notons la distribution des Cyprinina, qui, avec les Leuciscina, composent presque toute la masse des Cyprins, tant par le nombre des espèces que par celui des genres, nous retrouverons ces groupes en Europe, dans toute l'Asie, en Afrique, dans l'Amérique du nord, partout, en un mot, où sont des Cyprinidés. Le maximum de développement des Cyprinina est à coup sûr dans le sud et dans l’est de l'Asie, tandis que ce sont les Leuciscina qui prédo- minent dans l'Amérique du nord. Ce groupe des Cyprinina est toutefois représenté par de nombreux genres dans le nouveau monde; nous eite- rons, entre autres, les Rhuichthys, les Exoglossum, les Hybognathus, les Pr- mephales, les Ceratichthys, ces derniers remplaçant en Amérique le genre Gobio, d'Europe. La véritable patrie de ce dernier type est la province 140 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM chinoise; nous y trouvons, en effet, les Pseudogobio, Saurogobio, Rhinogobwo, Sarcocheilichthys, Gymnostomus. D'après M. Günther, le développement des Cyprinina et des Abramidina au nord comme au sud de l'Himalaya, dans la région paléarctique et dans la région orientale, est due à leur origine dans les hautes montagnes qui séparent les deux régions; les formes qui se sont répan- dues dans les parties tropicales du sud sont toutefois si distinctes de celles du nord, qu'elles appartiennent à des genres spéciaux. Le groupe des Barbeaux est représenté en Europe et à Sumatra, à l'époque tertiaire moyenne par le genre Barbus proprement dit; les Barbeaux, communs en Europe, en Afrique et dans la partie ouest de l'Asie, sont remplacés dans la région orientale par les Puntius, les Hampaia, les Cyclocheilichthys. Ce groupe de Barbeaux est celui qui, de tous les Cyprinidées, à la plus large distribution; on en connait, en effet, jusqu à 162 espèces. Les Barbeaux de montagnes, Schizopygopsis, Schizo- thorax, Oreinus, Ptychobarbus, particuliers aux régions alpestres de la partie sud de l'Asie, sont descendus à une faible distance dans les plaines tropicales, et vivent dans les cours d’eau qui proviennent des contreforts de l'Hima- laya. Tandis que les Labeo vrais sont d'Afrique, les Rohita abondent dans l'Inde et dans l'archipel malais. Comme spéciaux à la province éthiopique, nous ne connaissons que les Abrostomus et les Barynotus. À l'exception des Cyprinus et des Carassius, introduits d'Asie en Europe, des Awlopyges, qui sont européens, tous les autres genres, soit 17, sont asiatiques, vivant surtout dans l'Inde archipélagique (10 genres); les Discognathus sont communs à l'Inde et à la partie ouest du continent asiatique; il en est de même des Tylognathus, que l’on retrouve dans l'Inde archipélagique. La véritable patrie des Leuciscina est, venons-nous de dire, l'Amérique du nord, bien que ce groupe soit également largement représenté en Europe, qui possède en propre les genres Tinca et Paraphoxinus ; le groupe fait entièrement défaut en Afrique. Les Leuciseus et les nombreux genres admis par les zoologisles américains, sont d'Europe et des États-Unis. Pour ce qui est de l'Asie, nous avons à signaler des Sgualius et des Phoxi- FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 441 nellus dans la partie ouest de ce continent, des Chondrostoma en Mésopo- tamie, ce genre étant surtout d'Europe, et les genres Cfenopharyngodon, Luciobrama et Chanodichthys particuliers à la Chine, le dernier étant de la province Mandtchourienne. Le groupe des Homalopterina, élevé par Bleeker au rang de famille, ne comprend que 3 genres, spéciaux à l'Inde, à l'Inde archipélagique et à la Chine. La famille des Cobitidinées (Cobitidina) manque dans la nature actuelle en Afrique et dans l'Amérique du nord; Cope a toutefois décrit un genre Drastichus trouvé dans les terrains tertiaires des États-Unis qui lui fait penser que pendant les temps géologiques, l'Asie et l'Amérique étaient réunis par le nord. Abondants en Europe à l’époque tertiaire moyenne, les Cobitidinées ne sont plus représentés dans ce continent que par trois formes appartenant à 3 genres qui sont, d'ailleurs, ceux qui renferment le plus d'espèces. Nous avons à signaler les Misqurnus en Europe, dans l'Inde, en Chine et au Japon; les Cobitis sont connus d'Eu- rope, de l'Inde, du Japon etde la Chine, où les espèces sont parücuhèrement abondantes; les Nemachilus vivent en Europe, dans l'Inde archipélagique, dans la partie ouest de l'Asie, dans l'Inde, surtout dans la région himala- yenne. Les genres spéciaux à la Chine sontnombreux (Oreonectes, Leptobotia, Parabotia, Paramisqurnus) ; les Botia se trouvent dans l'Inde et l'Indo-Chine, l'archipel malais, la Chine et le Japon; les Lepidocephalichthys, dans l'Inde et les iles de la Sonde; les Apua sont cantonnés dans l'Inde; les ZLeprido- cephalichthys, les Acanthopthalmus, les Acanthopsis sont spéciaux à l'Inde archipélagique. Les Cyprinodontidées se divisent en deux groupes, les Carmivores et les Limnophages. Les premiers, plus anciens que les Cyprinidées, ayant pris naissance sous une température plus chaude que celle de Fé- poque actuelle, n'ont pas, en Europe, franchi, au nord, la limite tracée par les Pyrénées, les Alpes, les Balkans, tandis que dans l'Amérique du nord, ils remontent beaucoup plus haut; cette famille s'est répandue dans l'Amérique du sud, où sont cantonnés à l'époque actuelle, les Limno- 4 L 142 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM phages, bien que ceux-ci aient vécu en l'Europe à l'époque miocène. Sur les 96 espèces de Cyprinodontidées carnivores connues, 4 habitent le sud de l'Europe, 9 l'Afrique, 75 les deux Amériques, 8 l'Asie; 15 genres composent ce groupe des carnivores; sur ce nombre 2 genres seule- ment vivent en Asie, savoir les Cyprinodon et les Haplochilus. Ces derniers sont représentés en Amérique par 9 espèces, en Afrique par 5 espèces, dans l’fnde par 2, à Java et au Japon par 1. Sur 20 espèces de Cypri- nodon, nous en trouvons 12 dans l'Amérique du nord, 2 dans les parties sud-est de l’Europe, 2 dans le nord de l'Afrique, 4 dans la partie ouest du continent asiatique. Les Siluridées, qui sont surtout des poissons des eaux marécageuses des plaines, ont pris naissance sous un climat tropical et après les Cypri- nidées. S'ils avaient déjà existé à l’époque dévonienne, ainsi que le pensent plusieurs paléontologistes, leur dispersion serait, en effet, beaucoup plus considérable et l'on retrouverait dans la zone paléarctique plusieurs formes distinctes. À l’époque tertiaire, ils ne sont encore connus que dans l'Inde, non en Europe ; le groupe des Pimelodina, si abondant dans l’'Amé- rique du nord, a vécu dans cette partie du monde dès l'époque tertiaire. D'après M. Günther « les Siluridées se sont rapidement répandues dans le nord de l'Australie par l'Inde, et une espèce a émigré dans les iles Sandwich, probablement par le sud de l'Amérique. Leur progression dans les régions tempérées a été évidemment lente et difficile, quelques espèces seulement ayant pénétré dans la partie tempérée de l'Europe et de l'Asie; si Îles espèces de l'Amérique du nord sont plus nombreuses, elles sont peu va- riées et appartiennent au même groupe des Amiurina comme si elles déri- vaient toutes d’un seul type. De même, vers le sud, leurs progrès ont été arrêtés, les Siluroïdes n’existant pas en Tasmanie, à la Nouvelle-Zélande, en Patagonie. Les cours d’eau qui descendent des Andes du Chili sont habités par quelques formes naines identiques à celles qui caractérisent les localités semblables se retrouvant dans les parties plus boréales et plus chaudes du continent sud-américain. » Pour le groupement des Siluridées, nous suivrons la classification FAUNE 1ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 148 proposée par M. Günther dans son catalogue des poissons du British Museum. La sous-famille des Siluridées homaloptérées se compose de trois groupes, les Clarüna, les Plotosina, les Chacina. Ces derniers, avec 3 espèces, sont de l'Inde et de l'archipel Indien. Les Plotosina, sur 3 genres, en ont 2, les genres Cnidoglans et Copidaglanis cantonnés dans les eaux douces de l'Australie; les espèces qui rentrent dans le genre Plotosus, plutôt marines que des eaux douces, paraissent avoir une large distribution, le Plotosus anguillaris étant connu de l’est de l'Afrique, de l'Inde, des Philippines, de la Nouvelle-Guinée, des îles Fidji. Parmi les Clariina, les Gymnallabes et les Channallabes sont de l’ouest de l'Afrique; sur 23 espèces que l’on peut admettre dans le genre Clarias, 2 appar- tiennent à la partie ouest du continent asiatique, 2 à la Chine, 1 à l’Indo- Chine, 3 à l'Inde et à Ceylan, 4 à l'archipel malais, les autres étant d'Afrique. Sur 7 espèces, les Hétérobranches en ont une à Bornéo, 6 en Afrique. Parmi les 19 genres classés par M. Günther sous le nom de Siluridées hétéroptérées, tous de l’ancien monde, les genres Schilbe et Silurodon sont particuliers au continent africain. Sur 7 espèces dont se compose le genre Eutropius, 4 vivent en Afrique, les autres dans l'Inde. Le genre Surus, qui renferme le seul Silure que nourrissent les eaux douces d'Europe est abon- dant en Asie; les Saccobranchus sont d'Asie, 2 espèces, sur 5, se retrouvant dans l'Inde et dans l’Indo-Chine; les Sturichthys, les Callichous, les Pseudo- tropius, les Pangasius sont connus de l'Inde et de l'archipel malais, les Ailia, Silonda, Schilbichthys étant particuliers à la péninsule cisgangétique; les Wallago, Belodontichthys, Cryptopterus, Micronema, Hemisilurus, Laïs, Helico- phaqus habitant les îles malaises, Java, Bornéo, Sumatra et la péninsule transgangétique. L'on peut diviser les Siluridées protéroptérées en 4 grands groupes: les Bagrina, les Pimelodina, les Artna, les Bagarina. Ces derniers, qui ne comprennent du reste, qu'un petit nombre d'espèces sont tous, à l'exception des ÆEuclyptosternum de Syrie et d'un À , 144 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Bagarius de l'Inde, cantonnés dans les parties torrentueuses de l'Himalaya; nous trouvons toutefois un Glyptosternum à Java et à Sumatra. Les Prmelodina sont particulièrement abondants dans les parties tropicales de l'Amérique du sud ; 3 genres les représentent dans la région éthiopique; une seule espèce provenant de Java, le Pimelodus javus, aurait été trouvée dans la province asiatique orientale. Parmi les Arwna, le genre Arèus pris dans son ensemble est d'Afrique, de l'Amérique du sud et de la partie orientale de l'Asie ; ce genre est repré- senté dans l'Inde archipélagique par les sous-genres Sciades, Netuma, Hemia- rius, Pseudarius, Cephalocassis, et par le genre Arèus proprement dit, certains de ces sous-genres, tels que les Pseudarius, vivant également en Afrique, dans les parties tropicales de l'Amérique du sud et aux iles Sandwich. Les Ketengus sont spéciaux à l'Inde archipélagique, les Batrachocephalus, Osteogeniosus, Hemipimelodus, sont communs aux péninsules cisgangétique et transgangétique et aux iles malaises; les Galeichthys sont cantonnés au Cap; les Genidens, les Ælurichthys, les Paradiplomystax, les Diplomystax dans le continent américain. Sur 17 genres que l’on peut admettre dans le groupe des Bagrina, 11 sont spéciaux aux parties chaudes de l'Asie et surtout à l'Inde archipé- lagique ; une espèce se trouve en Syrie, 2 au Japon. De même que pour l'empire chinois, dont la partie nord appartient à la région paléarctique (province mandchourienne), tandis que la partie sud se rattache à la région orientale (province chinoise), la faune ichthyologique de l'archipel Japonais semble devoir, en effet, être dédoublée; nous trouvons dans la partie sud de cet empire des formes tropicales, des Silures du groupe Bagrina, un Pseudobagrus, un Leiocassis. Les Amiurus, surtout de l’'Améri- que du nord, sont représentés en Chine, par une espèce. Les Bagrus, Clarotes, Chrysichthys sont d'Afrique, les Hopladelus, Noturus, de la partie nord du Nouveau Monde. Les sous-familles des Siluridées anomaloptérées, branchicolées, opis- thoptérées sont cantonnées dans le sud d'Amérique. Dans la sous-famille des Siluridées sténobranchidées, le groupe des Doradina est de la région colom- FAUNE: ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 145 bienne, les Malapterurina sont des parties chaudes d'Afrique. Le Callomystax gagata, du Gange, appartenant au groupe ÂÆhinoglanina, représente seul cette sous-famille dans le continent asiatique. Parmi les Siluridées protéropodes, les Aspredina sont du sud de l’'Amé- rique. Dans le groupe des Æypostomatina, sur 17 genres, 13 habitent la province colombienne ; les Sisor, Erethstes, Pseudecheneis, Exostoma sont spéciaux à la partie nord de la péninsule cisgangétique et manquent com- plètement dans la péninsule transgangétique et dans l'Inde archipélagique. La famille des Ésocidées, dont le genre Brochet est le seul représentant dans les eaux douces, à pris naissance pendant l'époque tertiaire moyenne. Ce genre Esox est autochtone de la zone adipneustienne; on le trouve en Europe, de la Laponie à la Turquie, en Amérique, depuis les régions arcti- ques jusqu à la rivière d’Albany ; il est représenté par 2 espèces dans la région paléaretique asiatique. Nous noterons, enfin, avec M. Günther que « les Esturgeons et les Lamproies sont des restes de la faune palæichthique. Les Lamproies habitent en abondance les grandes rivières de l’est de l'Europe et de l'Asie, qu'elles remontent périodiquement en partant de la mer. Leur limite sud estle Vang-tse-Kiang; à l’est, les rivières qui se jettent dans l’Adriatique, la Mer Noire, la Caspienne et le lac d’Aral vers le centre de la région; elles ne paraissent pas franchir les limites de la zone nord. Si les Lamproies sont à juste titre comprises parmi les poissons des eaux douces, leur distribution est unique et exceptionnelle. Dans la région paléarctique, quelques espèces descendent périodiquement à la mer, tandis que d'autres sont cantonnées dans les eaux douces; le même fait se vérifie pour les Lamproies de l'Amérique du nord. Manquant totalement dans la zone équa- toriale, on les retrouve dans la zone tempérée de l'hémisphère sud. Plusieurs points de l’organisation des Cyclostomes indiquent que c'est un type d’une grande antiquité. » Après avoir brièvement tracé la répartition à l’époque actuelle des principales familles, 1l n’est sans doute pas sans intérêt de comparer entre elles la faune des régions paléarctique et orientale de PAsie à celle de la NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, IV. — 2° sérix. 19 146 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM = région paléarctique européenne, ainsi que nous le faisons par le tableau suivant. NOMBRE NOMBRE D'ESPÈCES DANS LA A — — —— total RÉGION PALÉARCTIQUE des poissons)". RÉGION connus. | européenne. | asiatique. | Orientale. DIPNOI. DMOCÉESE LS 5 Doc 0 GANOIDEI. Lepidosteidées Amiadées : Polyptéridées. . Acipenséridées (1) Polyodontidées.. TELEOSTEI. Gasterosléidées (2) . Percidées Lo de Ethéostomalidées . . . . . Scléroparidées . . . Gobiidées. . . Coméphoridées . Nandidées . Polycentridées . Luciocéphalidées Ophiocéphalidées Labyrinthicidées . Nastacembélidées. Chromidées Umbridées . . Siluridées . Characinidées . Haplochitonidées Salmonidées.. Mormyridées . . Galaxidées . Cyprinodontidées. Knééridées. Cyprinidées Exocidées . Gymnarchidées Murénidees (3) . . . Gymnotidées Symbranchidées . . CYCLOSTOMATI. Petromyzonlidées. . . . . Myxinidées (1) Nous n'avons point compris dans celte famille les Esturgeons qui sont plutôt marins que d’eau douce. (2) Pour celle famille, comme pour toutes les autres d’ailleurs, nous n’avons fait entrer en ligne de compte que les poissons d'eau douce. : (3) Nous n'avons fait entrer en ligne de comple que les espèces du genre Anguille, toutes les autres élant marines et ayant une disiribution géographique souvent fort étendue. FAUNE I1CHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 147 La région orientale asiatique peut, avons-nous dit plus haut, se diviser en 3 provinces : la province chinoise, la province indienne et la province indo-malaise. Ne fait partie de la province chinoise que la Chine proprement dite, au sud du Yang-tsé-kiang, et Formose. La présence des Mastacembé- idées (Mastacembelus sinensis, maculatus) ; des Labyrinthicidées (Anabas oligolepis, Polyacanthus operculare, Macropodus viridiauratus); des Ophiocé- phalidées (Ophiocephalus nigricans, argus, grandinosus, maculatus, etc) ; des Elgotris (£. potamophila, obscurus, Swinhonis, Davidi, etc); des Leiocassis (L. longirostris, tæniatus, etc); des Puntius du groupe des Barbodes (2. sinensis); des Capoëta (C. Gunther), rattache la province chinoise à la région orientale. Le fleuve Bleu est à la limite de cette région et de la région paléaretique, aussi trouve-t-on au nord de ce fleuve une bande assez large où les faunes des deux régions se mélangent; c’est ainsi que le Pseudogobio rivularis est du nord de la Chine et du Yang-tsé-kiang ; il en est de même des Parabramis bramula, Nemachilus bipartitus, Lepidocepha- hehthys macrostigma ; notre goujon d'Europe est représenté dans le Shen-si méridional par une espèce très voisine, le Gobioimberbis, dans le Yang-tsé- kiang par le Gobio argentatus ; le groupe des Culter, si caractéristique de la région orientale, est connu dans la partie sud de la province mandchou- rienne par les Culter erythropterus et mongolicus ; les Nemachilus variegatus et lividus sont de la province chinoise, le Nemachilus Bleekeri de la province mandchourienne; le Cobitis tænia japonica est du Shen-si méridional, le Cobitis sinensis, qui en est le représentant, des ruisseaux du Se-tchuan occi- dental. Les Salmonidées qui ont été signalés par M. Bleeker appartiennent à la faune mandchourienne. Dans le catalogue des poissons des eaux douces de la Chine que nous avons publié en 1874, M. Dabry de Thiersant et moi, nous avons relevé 145 espèces (1); nous avons depuis ajouté 8 espèces à cette énumération (2) ; (1) Sauvage et Dabry de Thiersant: Notes sur les poissons des eaux doùces de Chine (Ann. des sc. nal., 1874). (2) H.-E. Sauvage: Note sur quelques Cyprinidæ et Cobitidinæ d'espèces inédites provenant des eaux douces de la Chine (Bull, Soc. Philom., janvier 1878). 148 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM d’autres espèces ont été également décrites par MM. Günther (1) et Peters(2). Ces espèces se répartissent entre les familles suivantes : Province mandchourienne (partie chinoise) : Gastérostéidées 1; Percidées 2; Gobudées 0; Ophicéphalidées 1; Labyrinthicidées 0; Mastacembélidées 0; Cyprinidées 21; Siluridées 3; Salmonidées 3; Symbranchidées, 0; Murænidées 2; Acipenséridées 1; Pétromyzontidées 2. Province chinoise : = Gastérostéidées 0; Percidées 7; Gobundées 11, Ophicéphalidées 7; Labyrinthicidées 3; Mastacembélidées 4; Siluridées 22; Cyprinidées 70: Symbranchidées 2; Murœnidées 3; Acipenséridées 1; Pétromyzontidées 9. Tandis que le groupe des Labeo est largement représenté dans la province orientale par des formes nombreuses, 1] manque dans la pro- vince chinoise; le type des Barbeaux ne compte que 6 espèces; celui des Goujons et des Bouvières atteint son maximum de développement dans la province où se trouve, comme caractérisque, l’ensemble des Hypophthalmichthina. Les genres spéciaux à la province chinoise sont nombreux; tels sont les Saurogobio, Rlinogobio, Agenigobio, Acan- thorhodeus, Paracanthobrama, Barilius, Opsarüchthys, Parabramis, Xeno- cypris, Oreonectes, Hemiculter, Elopichthys, Ctenopharyngodon, Ochetobius, Crossostoma, pour ne citer que les principaux genres de Cyprinidées ; parmi les Siluridées, mentionnons les genres Oreias et Cimarrichthys. De même que pour la Chine, la faune ichthyologique du Japon doit certainement être dédoublée, la partie sud ‘de cet archipel appartenant à la ‘province chinoise, la partie nord à la province mandchourienne. C'est ainsi, par exemple, que parmi les Siluridées, nous avons à si- gnaler les Plotosus anquillaris, Pseudobagrus aurantius, Leiocassis longiros- tris qui sont des formes tropicales et le Sélurus asotus que l'on trouve dans les provinces mandchourienne et chinoise. L'Épinoche appartient à - (1) Report on a collection of lishes from China (Ann, Mag: nat. hist. 1873). (2) Mon. k. Ak. d. Wiss. z. Berlin, 1880. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 149 la faune du nord. Parmi les cyprins, les Barbus homogenes, homogunus, aphya, Schlegeli, se rattachent plutôt aux formes que l’on trouve dans l'ouest de l'Asie que dans la partie orientale du continent, bien que le Barbus Schlegeli, se retrouvant à Formose, soit une espèce de la pro- vince chinoise. Les Pseudogobio esocinus, Sarcocheilichthys variegatus, Pseu- dorasbora parva appartiennent à des genres qui existent également à For- mose et en Chine. Les Opsarüchthys sont voisins des Bola de la région orientale; l'O. platypus se trouve, du reste, à Formose. Le Pseudoperilampus est un genre spécial allié aux ARhodeus. Le Cobitis japonica n'est qu'une race du C. tænia d'Europe et du nord d'Asie. Le Misqurnus anguillicaudatus se retrouve en Chine et à Formose; les A. polynema et dichachrous sont spéciaux à la province de Yeddo. Les Salmo macrostoma, Perryi, masou, leucomænis, orientalis doivent faire partie de la faune septentrionale ; la dernière de ces espèces a d’ailleurs été signalée du Kamitchatka par Pallas (1). La région orientale peut être nommée la région asiatique par excel- lence. Nous y trouvons, il est vrai, les Labyrinthicidées et les Ophicépha- lidées dont nous avons déjà signalé la présence dans la province chi- noise; mais ces deux familles y sont à leur maximum de développement et y présentent un certain nombre de genres spéciaux. Parmi les Siluri- dées, dans le groupe des Heteropteræ, sur 21 genres, 17 ne se trou- vent que dans l'Inde, l’Indo-Chine et l'Inde archipélagique; dans le groupe des Proteropteræ, sur 17 genres, 12 sont signalés dans l'Inde et dans les îles qui géographiquement en dépendent. Quant aux Cyprins, les types spéciaux à celte région sont nombreux; les citer tous serait trop long; contentons-nous d'inserire les genres Dangila, Osteochilus, Cros- sochilus, Schizothorax, Rohteichthys, Luciwosoma, Nuria, Danio, Pteropsarion, Bola, Barbichthys, Osteobrama, Snihigaster, Eustira, Chela, Homaloptera, Lepi- docephalichthys, Lepidocephalus, Acanthophthalmus. (4) Cf. Perry, Narrat. of the exped. of an american squadron tothe China seas and Japon.— Voy. Challenger, LE. 150 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Les chaînes secondaires se rattachant à l'Himalaya forment une bar- rière des plus naturelles entre la faune ichthyologique de l’Asie centrale et celle du sud de l'Asie, de telle sorte que la faune de ces deux pro- vinces est distincte; nous avons déjà signalé, en effet, l'absence des La- bythicidées et des Ophiocéphalidées dans la province centrale qui, par ce trait, se rattache à la région paléarctique. L’Afghanistan fait dès lors partie de la province asiatique sud, la limite nord de cette province étant formée par l'Himalaya qui la sépare de la province chinoise, et par l'Hindou-Kuch, barrière entre la province centrale; le fleuve Sind, ou Indus, et la chaîne des monts Suliman séparent l'Inde de la parte ouest du continent asiatique. D'un autre côté, la province sud peutse diviser en deux sous-provinces géographiquement distinctes, le Brahmapoutre, les monts Mogs et quelques rameaux de l'Himalaya servant de limite entre la péninsule cisgangé- tique et la péninsule transgangétique; les îles de larchipel malais, Java, Sumatra, Bornéo, Amboine, et les îles intermédiaires, iles situées en decà de la ligne de partage de Wallace, appartiennent à cette dernière sous-province. La faune des eaux douces de l'Inde est bien connue depuis l'époque à laquelle écrivait Hamilton Buchanan, et les recherches de M'Clelland, de Jerdon, d'Heckel, de Sykes, de Valenciennes, et surtout cellès de M. Francis Day, ont singulièrement contribué à la connaissance de cette faune (1); grâce aux travaux de Bleeker, la faune de l'archipel Indien est des mieux décrites. Les poissons de l'Indo-Chine étaient, par contre, à peine connus jusque dans ces dernières années. Cuvier et Valenciennes n'avaient décrit que quelques espèces de Cochinchine, lorsqu'en 1859 Bleeker appela l'attention des zoologistes sur un Album de poissons de Siam figurés par M. de Castelnau (2). En 1864, le savant ichthyologiste hollandais reconnut la grande analogie (1) Cf. Fr. Day. Geog. dist. of India Freshwater fishes., Journ. Lin. Soc. t. XIII, pp. 154, 338 ; 1879. (2) Nat. Tijdsch. Neerl. Ind., t. XX, p. 101-102. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE A5 que présente la faune ichthyologique du Mé-Nam avec celle des fleuves de Bornéo et de Sumatra et indiqua à Siam 5 Labyrinthicidées, 3 Ophio- céphalidées, 1 Mastacembélidée, 22 Siluridées, 9 Cyprinidées (1); il consa- era plus tard deux notices à la description d'espèces nouvelles (2); donna, en 1865, la lisie des 62 espèces connues de Siam (3), et, en 1864, dressa le catalogue des poissons recueillis en Indo-Chine par M. F. Bocourt (4), qui, vers la même époque, publia quelques observations fort curieuses sur les reptiles et les poissons recueillis par lui pendant son voyage à Siam et figura quelques espèces nouvelles (5). M. Günther avait également donné la diagnose de quelques poissons rapportés du Laos et de Cochinchine par Henry Mouhot (6). Malgré ces publications, la faune ichthyologique de l’Indo-Chine était encore mal connue, lorsque, grâce aux recherches de MM. J. Jullien et Harmand, le Muséum de Paris recut une nombreuse collection de poissons des eaux douces de la Cochinchine, du Cambodge, de Siam, du Laos et du Tonquin. Dans une première note, parue en 1876, nous avons fait connaitre quelques espèces recueillies par les deux savants et hardis voyageurs que nous venons de citer (7); plus tard, en 1878, nous avons donné la diagnose d'espèces nouvelles venant de l’Indo-Chine (8) et publié avec les résultats généraux, auxquels conduit l'étude de la faune ichthyo- logique des eaux douces de cette région, la liste des espèces jusqu'à ce jour connues de l’Indo-Chine (9). Tout dernièrement enfin, M. Pierre, directeur du Jardin botanique de Saigon, ayant adressé au Muséum une 4) Sur la faune ichlhyologique de Siam (Verslag. Meded. Kon. ak. Weten. Amsterdam, p.361). (2) Sur une espèce de Puntius à épine anale dentelée, &. XVII. — Paralaubuca, genre nouveau de Cyprinoide de Siam. (Ned. Tigds. Dierk, IN, p, 15-17). 8) Sixième notice sur la faune ichthyologique de Siam. (4) Nouvelle notice sur la faune ichthyologique de Siam. 5) Notes sur les reptiles, les batrac'ens et les poissons recueillis pendant un voyage dans le royaume de Siam (Nouv. Arch. Muséum, t. T1). (6) Cat. fish Brit. Mus., &. II, V, VII, passim. 7) Sur quelques poissons des eaux douces du Laos (Bull. Soc. Philomathique). (8) Vote sur quelques poissons d'espèces nouvelles provenant des eaux douces de l'Indo-Chine (Bull. Soc. Philomalhique). (9) Considéralions sur la faune ichthyologique des eaux douces de l'Asie, et en particulier de l'Indo-Chine (Association française; Congr. du Iavre, 1877). 152 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM collection de poissons recueillis par lui aux rapides du Dung-Nai, dans la province de Bien-Hoa, nous avons pu ajouter quelques espèces à la faune indo-chinoise (1). M. de Castelnau avait également fait don au Muséum de poissons des eaux douces de Siam, et M. Morice indiqué quelques espèces en Cochinchine (2). Dernièrement enfin, M. Ricard, médecin de la marine, a publié, en cambodgien et en annamite la liste des 62 espèces de poissons du Grand lac Touly-sep et donné d'intéressants détails sur la pèche et le mode de préparation des poissons (3). M. Moura a également appelé l'attention sur la pêche au Cambodge (4). Les collections adressées au Muséum par MM. Bocourt, de Castelnau, Pierre, J. Jullien et Harmand, comparées aux espèces de la même région déjà indiquées par les auteurs, nous ont permis d'établir la liste des pois- sons jusqu à ce jour connus de l’Indo-Chine; ces espèces sont au nombre de 139, réparties entre les familles des Labyrinthicidées (10 espèces), des Ophiocéphalidées (8 espèces), des Mastacembélidées (4 espèces), des Nandidées (1 espèce), des Siluridées (46 espèces), des Cyprinidées (57 espèces), des Homaloptérinées (1 espèce), des Cobitidinées (9 espèces), des Notoptéridées (2 espèces) et des Symbranchidées (1 espèce). Lorsqu'on étudie cette faune et, qu'en même temps l'on con- sulte la liste des poissons des eaux douces de la péninsule indienne, on voit que peu d'espèces sont communes aux deux péninsules. Dans la famille des Siluridées, par exemple, sur 46 espèces, nous n’en notons que 7 se retrouvant à la fois dans l'Inde et dans l’Indo-Chine, soit moins de 16 0/0; pour la famille des Cyprinidées, sur 57 espèces, 4 seulement sont communes à l'Inde et à l'Indo-Chine, soit 7 0/0 ; sur 9 Cobitidinées, aucun ne se retrouve dans la péninsule cisgangésique ; sur 4 Mastacem- (1) Notice sur quelques poissons de l'ile Campbell et de l'Indo-Chine (Bull. Soc. Philomatique, 1880). (2) Coup d'œil sur la faune de la Cochinchine française (Ass, lyonnaise des amis des sciences nat., 1879). (3) Rapport sur la mission du Grand lac (Cochinchine française. Excursions et reconnaïssances, Saigon). — Ce lac est silué entre le 12° 25! et 139 20". 4) Lettre de M. Moura sur la pêche au Cambodge (Comice agricole et industriel de la Cochin- chine, 18 2). FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 15: bélidées, 2 espèces vivent à la fois dans l'Inde et dans l'Indo-Chine. Les Ophiocéphalidées et les Labyrinthicidées ont la même distribution gcographique; sur 18 espèces, nous n’en pouvons citer que 3 de communes aux deux régions. Ainsi que l'avait déjà noté Bleeker, toutes les affinités de la faune ichthyologique des eaux douces de l’Indo-Chine sont, par contre, avec les iles de l'archipel malais situées en decà de la ligne de Wallace, avec Java, Sumatra, Bornéo, Nias, Pinang: c'est non seulement une affinité qui existe entre les deux faunes ichthyologiques, mais une similitude presque complète. La plupart des espèces de Cyprins et de Silures sont les mêmes dans l'Indo-Chine et dans les iles que nous venons de citer; il y a identité absolue entre les individus provenant de l'archipel malais et ceux de la péninsule transgangétique. Nous sommes en droit d'en con- clure qu'à une époque géologique récente, Java, Sumatra, Bornéo com- muniquaient entre eux et avec la péninsule de l’'Indo-Chine. Nous en avons, du reste, la preuve directe par ce fait qu'à l’époque tertiaire les eaux dou- ces de Sumatra étaient peuplées de poissons appartenant à des genres qui vivent encore aujourd'hui, et dans l'ile et dans lIndo-Chine. Grâce à celle communication par terre, un certain nombre d'espèces ont pu se disperser, tandis que d’autres sont restées cantonnées dans leurs domaines primitifs, tout en variant et en donnant naissance à des espèces, ou plutôt à des races locales. Celte similitude entre la faune ichthyolo- gique de l’'Indo-Chine et des iles malaises, opposée aux différences que l’on note avec la faune de l'Inde, fait que dans la région orientale, outre la province chinoise, l’on doit distinguer deux autres districts ichthyologiques, le distriet indien et le district indo-malais. Sur les 46 espèces de Siluroïdes connues de l'Indo-Chine, 13 sont spéciales à la région; 15 se retrouvent à Bornéo; 19 à Sumatra; 18 à Java; 3 à Pinang; 1 à Nias; 2 à Banka; 2 à Madura; 7 espèces vivent à la fois dans l’Indo-Chine, à Java, à Sumatra, à Bornéo; 6 à Sumatra et Bornéo; 3 à Java et Sumatra; 1 à Java et Bornéo; 2 à Java; 4 À Sumatra ; 2 à Pinang; 1 espèce est commune à lndo-Chine, à Sumatra, NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2° fERIn. 20 154 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM à Bornéo, à Nias, à Banka ; 1 à l'Inde et à Pinang; 5 à l'Inde et à Java. Sur 57 espèces de Cyprinidées, nous en notons 24 particulières à l’Indo-Chine; 20 espèces sont signalées à la fois dans l’Indo-Chine et à Bornéo ; 23 à Sumatra; 17 à Java; 8 à Bornéo, Sumatra, Java; 8 à Sumatra et Bornéo ; 3 à Sumatra et à Java ; 2 à Java et Bornéo; 1 à Java et dans l'Inde; 4 se retrouvent dans là faune de la péninsule cisgangétique; une espèce existe à Sumatra seulement, 2 à Java seule- ment. Nous avons catalogué 9 Cobitidinées ; sur ce nombre, 4 sont spéciaux à l'Indo-Chine: 4 se retrouvent à Sumatra, 3 à Java, 1 à Bornéo, { en Chine et au Japon ; 2 à la fois à Sumatra et à Java. 1 Mastacembélidée est parhculière à la région Indo-Chinoise; 2 espèces sont communes à lIndo-Chine et à Bornéo ; 2 à l'Inde; une espèce vit dans l'Indo-Chine, en Chine, à Bornéo et à Céram. Les Labyrinthicidées sont au nombre de 10, dont 3 sont connus de l’Indo-Chine seulement; pour cette famille, les affinités sont avec Java où l'on trouve 5 espèces en commun avec l’Indo-Chine; Bornéo possède 5 espèces, Sumatra 2, Pinang 3, et Madura 1; 2 espèces existent à la fois à Java, Bornéo et Sumatra ; 3 à Java et Bornéo; 1 espèce est signalée de l'Inde, des Philippines, des iles Soulou, de Java. Un seul Ophicéphale, sur 8 espèces, est spécial à l'Indo-Chine: 2 espèces sont connues de l'Inde, une de la Chine et des Philippines; les autres se retrouvent dans les iles de l'archipel indien situées en decà de la ligne de Wallace. Par le rapide exposé que nous venons de faire, on voit que les rapports les plus intimes entre l’Indo-Chine et les régions voisines sont, en première ligne, avec Sumatra (53), puis avec Bornéo (48) et Java (46). Quant aux relations que les différentes iles de l'archipel malais présentent entre elles, nous dirons que les espèces sont, pour les Siluroïdes de 56 à Java, 69 à Sumatra, 48 à Bornéo, 3 à Madura, 5 aux Célèbes, LL à Pinang, 5 à Bintang, 6 à Biliton, 3 à Nias, 1 à Bali Batu, Bawean, FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 155 Sang, Batjan, Buro, Céram, Amboine, Goram, Letti; 20 se retrouvent à Banka. D'après Bleeker la « loi qui régit la distribution géographique des Cyprins dans l’Inde archipélagique et qui les exclut des îles situées à l'est de la grande ile de Bornéo, parait exister pour les Silures d’eau douce. Très nombreux encore dans les fleuves de Bornéo et de Java, 1ls ne se trouvent plus du tout dans ceux des îles Moluques, même pas dans ceux de la grande ile de Célèbes, qui cependant n’est séparée de Bornéo que par un détroit peu large. Les espèces qui se rendent dans l'est de Bornéo ne sont pas de véritables espèces fluviatiles. » Les espèces communes à Java, Sumatra, Bornéo sont au nombre de 21; à Bornéo et à Sumatra de 25; à Java et Bornéo 23; à Java et Sumatra 30;'à Java, Sumatra, Bornéo, Madura, Pinang 3. Bleeker énumère 116 espèces de Cyprinoïdes dans l'Inde archipéla- gique; Sumatra possède 67 espèces, Java 59, Bornéo 21, Banka 11, Biliton 4, Pinang 2, Bali 2, Nias 1. Sur ce nombre, 11 sont communes à Sumatra, Bornéo, Java ; 26 à Javaet Sumatra ; 15 à Java et Bornéo ; 13 Sumatra et Bornéo. Suivant Bleeker, toutes ces espèces n'appartiennent qu'à 3 des 10 grands groupes établis par lui dans la famille des Cyprinidées. «Qu'on ne trouve point aux iles de la Sonde, des Catostomini et des Paralabeoninr, groupes qui sont presque exclusivement américains, on n'a pas lieu de s étonner, mais on y remarque aussi une absence complète de Chondrosto- mint, d'Aulopygini, d'Acheilognathini, de Leuciscini et mème de Carpiontni, car les 2 espèces de l'Inde archipélagique y sont introduits de la Chine. Il ne reste donc pour l'Inde archipélagique que des Labeomni, des Barbini et des Sniliogastrint. Et par rapport à ces 3 groupes 1l est encore à noter que ce ne sont que quelques-unes des subdivisions qui y sont représentées. Des Labeoninr on n'y trouve que des Garræ et des Labeones, et des Smiliogastrinr, que des Chele. Pour les Barbini, au contraire, il n'y à que la sous-division des Osteobramæ dont on n'observe point de représentant. » Les Cobitidinées sont connues par 8 espèces à Sumatra, 7 à Java, 4 à Bornto. D'après Bieeker « 1l n'existe point de poissons de cette famille 156 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM dans les eaux douces des autres iles de la Sonde, et jamais on n'en a trouvé à l’est de Java et de Bornéo. Pour ce qui regarde cette dernière grande ile, il n'est pas probable que le nombre des espèces soit si limité. Les Cobitidées archipélagiques aiment surtout les eaux limpides et rapides de montagnes, sions montagneuses de Bornéo n'ayant pas été explorées jusqu'ici, si ce n’est une partie très restreinte de la côte austro-orientale, il n'est et les ré presque pas à douter quon y trouve plus du double des espèces énu- mérées. » Les Homaloptéridées n'ont pas été trouvées jusqu'à présent à Bornéo; Bleeker en décrit 8 espèces de Java et 6 de Sumatra; sur ce nombre 5 sont communes aux deux iles. L'on n'a pas encore signalé la présence de Ophiocéphalidées à Java ; les espèces de Bornéo sont au nombre de 7, celles de Sumatra de 3, de Banka et de Nias de 1; uneespèce est commune à Banka et à Bornéo; L à Nias, Bornéo et Banka. Parmi les Labyrinthicidées, on en compte 7 espèces à Bornéo, 7 à Java, 6 à Sumatra, 3 à Pinang, 1 à Amboine, Banka, Biliton, Bingstang, Madura; sur ce nombre, 3 espèces se retrouvent à la fois à Java, Bornéo, Sumatra; 1 à Java, Sumatra, Bornéo, Bingstang, aux Philippines; 1 à Java, Sumatra, Banka, Pinang. Les poissons des eaux douces des iles Philippines sont encore peu connus; nous n> pouvons citer, parmiles Malacoptérygiens, que 3 espèces de Cyprins et 3 espèces de Siluridés. Ces 3 espèces de Cyprinidées suf- fisent, toutefois, pour rattacher la faune ichthyologique de ces iles à la région orientale. Les Cyprins sont, en effet, inconnus dans la région située en delà de la ligne de Wallace; bien que Bali et Lombock ne soient séparées que par un détroit qui n'a guère que 50 milles de large dans sa partie la plus étroite, les Cyprins existent à Bali et font complètement dé- fautà Lombock; d'après M. Wallace, les mammifères et les oiseaux de ces deux iles sont plus différents que les animaux d'Angleterre ne le sont de ceux du Japon. Lombock apppartient à la région tropicale pacifique, avec toutes les FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 115) iles qui sont à l’est de la ligne de Wallace, la Nouvelle-Guinée et l'Australie, à l'exception de sa partie sud-est qui se rattache à la zone sud (sous-région tasmanienne); les iles situées dans les parties tropicales du Pacifique et le groupe des iles Hawaï font partie de la même région caractérisée par l'absence des Cyprins, des Chromidées et des Characins. D’après M. Günther, les relations entre cette région et la région orientale consistent dans l'apport de quelques Siluroïdes, d’un Symbranche, d’un Ophiocéphale, d'un Labyrinthicidé émigré par mer de la région orientale; la région indienne n'a rien recu en échange de la région tropicale pacifique. La zone sud, que l'on peut à l'exemple de M. Günther subdiviser en sous-réglon fasmanienne, sous-région né0o-zélandaise, sous-région patago- nienne, n'a également rien fourni à la faune ichthyologique de la région orientale: cette zone sud est d'ailleurs très pauvre en poissons des eaux douces. Bien que la région éthiopique, par la présence simultanée des Cypri- nidées et des Characinidées, établisse un lien dans la zone dipneustienne entre la région orientale et la région columbique, cette dernière n'a rien fourni à la faune ichthyologique de la région orientale. Il est vrai de dire que quatre petits Silures de l’'Éimalaya, les Sisor, les Erethistes, les Exostoma, les Pseudecheneis sont plicés dans le groupe des Æypostomatina, dont la patrie est le sud de Amérique; mais M. Günther fait remarquer avec raison que rien ne jusüfie le rapprochement établi entre ces genres indiens et les genres américains. La présence dans le Nouveau Monde d'un Symbranche, les autres espèces étant indiennes, est une de ces anomalies singulières dans la distribution des animaux qu'il nous est absolument impossible d'expliquer, quant à présent. Les affinités entre la région orientale et la région éthiopienne sont grandes, par contre. Les Gharacins font, toutefois, absolument défaut dans la région orientale et les Chromidées n'y sont connus que par un Etro- plus, genre plutôt marin que d'eau douce, bien qu'à Madagascar ce senre soit représenté par un Paretroplus qui vit dans les eaux douces; il est probable que ce Chromidée indien est venu par mer de la grande 158 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM ile africaine dans la province indienne. D'après M. Günther, « sur 36 familles. 17 se trouvent dans les deux régions: plusieurs genres sont d'ailleurs communs aux deux continents; la plus grande parte de ces groupes étant beaucoup mieux représentée en Asie, nous devons penser que les espèces africaines sont sorties du centre de création indien; pour les Siluroïdes du groupe des Clarcina, il n'en est probablement pas ainsi, les espèces étant à peu près également réparties entre les deux régions ». La présence dans la région paléarctique des trois grands groupes des Cypridina, des Abramidina, des Cobitidina, qui composent la presque totalité des poissons de la famille des Cyprinidées, indique les affinités qui relient cette région à la région orientale. Nous avons dit plus haut que la présence dans l’Indo-Chine de poissons dont les espèces existent à Java, Sumatra, Bornéo, indiquait la réunion, à une époque géologique récente entre ces trois grandes iles et la péninsule indo-chinoise. Par l'étude des mammifères et des oiseaux, M. Wallace est arrivé aux mêmes conclusions géncrales. D'après ce savant naturaliste, il est probable, qu'à l'époque miocène, Java était à 3,000 pieds plus bas qu'aujourd'hui, et que la mer s’étendait sur une grande partie de Sumatra et de Bornéo, réduites à de petites iles. Un exhaussement considérable du sol a eu lieu plus tard et les iles malaises ont fait partie du continent qui a englobé les Philippines, les Nicobar, Ceylan, l'ile des Cocos, les Maldives, les Célèbes, mais non les Moluques. Java, Sumatra, Bornéo, les Philippines, ainsi réunies au con- tinent asiatique, ont formé une grande terre sur laquelle s’est développée la faune malaise. Une longue période de calme, qui a duré jusqu'à l'é- poque glaciaire, a permis la spécialisation de nombreux types. Les Phi- lippines s'étaient, du reste, déjà détachées à cette époque; Java a été séparée plus tard, et les espèces qui avaient passé de l'Himalaya dans Pile s’y sont trouvées emprisonnées ; l’affaissement des terres malaises conti- nuant, Bornéo et Sumatra ont été isolées, puis Banka et Biliton. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 159 M. Wallace remarque que, pour les mammifères et les oiseaux, Bornéo montre la plus grande similitude, même dans les espèces, avec Sumatra et la péninsule malaise, à ce point quil est probable que Sumatra et Bornéo ont fait partie d’une même terre, bien qu'éloignées, à l’époque actuelle, par un bras de mer de 1,500 milles de large. Java forme, avec Sumatra, la continuation d’une chaine volcanique séparée seulement par le détroit de la Sonde, et cependant sa flore et sa faune sont plus différents de celle de Sumatra que celle-ei ne l'est de la partie est de Bornéo; la présence à Java du Lepus kurgosa et du Pavo muticus, pour ne citer que ces animaux, indique les affinités avec la péninsule siamoise et avec l'Himalaya. Les Philippines sont entourées de mers profondes, mais rejoignent Bornéo par des récifs sous-marins, dont les points d’émergence sont Palawan au nord, les Soulou au sud; par leur proximité avec les Moluques, les Philippines ont, d'après M. Wallace, recu différents types de la région australienne, tandis que d’autres sont arrivés par la Chine (1). L'étude des poissons des eaux douces ne nous conduit pas exacte- ment aux mêmes résultats. Nous avons déjà dit plus haut que la région orientale n'avait rien recu de la région australienne. Les Cyprins man- quent aux Célèbes qui, dès lors, paraissent être séparées du continent asiatique depuis fort longtemps, des Cyprins appartenant à des genres actuels ayant véeu pendant l’époque tertiaire à Sumatra, terre de l’ancien continent indo-malais. Nous avons, d'un autre côté, établi les analogies qui existent entre Java, Sumatra, Bornéo et l’Indo-Chine; cette similitude presque complète dans la faune ichthyologique, ressortira, sans nul doute, de la liste suivante des espèces jusqu'à présent connues de l'Indo- Chine: LABYRINTHICIDÆ (2). Anabas scandens, Dald. — Siam (3). Phnôm-Penh, Saïgon (Inde, Java, Philip- pines, îles Soulou, Pinang). (1) Cf. H. J. Elwes: On the geographical distribution of Asiatie birds (Proc. Zool. Soc., 1873 p. 645, pl. 51). (2) Lies espèces spéciales à l'Indo-Chine sont désignées par le signe * (3) D’après M. Bocourt le nom de ce poisson, quisert à l'alimentation, est PJa-Mù, 160 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Osphronemus olfax, Comm. — Siam (1), Cochinchine (Java, Sumatra, Madura, Bornéo). Trichopus trichopterus, Pall. — Cambodge, Siam, Cochinchine (Java, Sumatra, Bornéo, Pinang). _* Trichopus siamensis, Gthr. — Siam, Cambodge, Laos. * Trichopus microlepis, Gthr. — Cambodge. * Trichopus parvipinnis, Sauvg. — Phnôn-Penh. _ Trichopus striatus, G. V. — Siam, Cambodge (Java, Bornéo). Betta pugnax, Cant. — Siam, Cochinchine (archipel indien, Pinang). Hôlostoma Temminckii, K. v. H. — Siam (Java). Macropus viridiauratus, Lac. — Cochinchine (Chine). OPHIOCEPHALIDÆ (Ÿ). * Ophiocephalus siamensis, Gthr. — Siam. Ophiocephalus gachua, H. B. — Rizières de Hué, Tonquin (Inde, Afghanistan). Ophiocephalus striatus, BI. — Siam (Inde, Chine, Philippines). Ophiocephalus micropeltes, C. V. — Siam, Hué (archipel indien). Ophiocephalus lucius, GC. V. — Mé-Kong (Archipel indien). . Ophiocephalus melanosoma, Blkr. — Siam (Nias, Bornéo, Banka). Ophiocephalus Stevensi, Blkr. — Siam (Bornéo). Ophiocephalus vagus, Ptrs. — Bang-kok (Sumatra, Bornéo, Luçon). MASTACEMBELIDÆ (3). * Mastacembelus arqus, Gthr. — Saïgon, Siam. Mastacembelus erythrotænius, Blkr. — Siam (Bornéo). Mastacembelus armatus, Lac. — Siam (Ceylan, Bengale, Népal). Rhyncobdella aculeata, B\. — Mé-Kong, Siam (Inde, Malacca, Bornéo, Céram). NANDIDÆ. Catopra fasciata, Blkr, — Saïgon (Banka, Sumatra, Bornéo). 1) (1) Ce poisson, dont la chair est très délicate, est désigné à Siam sous le nom de PJa-Duk (Note de M. Bocourt). (2) Les Ophiocéphales, d’après la liste de M. Ricard, portent le nom aanamite de Con-cà-lap et de Con-cà-loe-dès ; le nom cambodgien de Trey-rass. (3) Les Mastacembles, d'après M. Ricard, portent le nom annamite de Con-cà-chach, le nom cambod- gien de Trey-chô-lônh. Mémoires. T. IV. PL 1. Nouvelles Archives du Museum. 2° Série. GE : I nt) une” DD Becquet, Paris. Î dl ‘ Ves que del ’ Renonculacées (1_19). Dilléniacées (20 28). Nouvelles Archives du Muséum. 2° Série. Mémoires .T. IV. PL. 2. re PER TE er pee ZE EAN TS been Z NS | 20 NE ; UE ( PNY TD) Sir QU EX not J.Vesque del. {mp Becquet, Paris. Delahaye lith Calycanthées (29_s1 et 36 ). Magnoliacées (32-55,37_42 « 44). Anonacées (43_46, 48_50 ) Ménispermées ( 51-52), Berbéridées (55-58 & 60 ). Nymph eacees (59 ). Nouvelles Archives du Museum. 2° Série. | Mémoirés.T IV. PL. 3. a 2.0 OV ver À » TANT AE III NES LS Lou 7 Rs Arnould, del. Imp. Becquet, Paris. Donax. Nouvelles Archives du Museum. 2° Série. Arnould. del. Donax. Iphigeni St Mémoires. T IV PL. Æ. ‘aris . Be cguet F FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 161 SILURIDÆ (1). __—" Clarias macrocephalus, Gthr. — Saïgon, Siam, grands lacs du Cambodge — Clarias batrachus, G. V. — Siam (Java, Inde). __Clarias leiacanthus, Blkr. — Siam (Sumatra, Bornéo, Nias, Banka). Plotosus canius, H. B. - Phu-quoc, dans le golfe de Siam (Bengale, Pinang). Saccobranchus fossilis, Bl. — Grands lacs du Cambodge (Népal, Khasga, Hin- doustan). Saccobranchus singio, H. B. — Cochinchine (Bengale). * Silurus cochinchinensis, &thr: — Cochinchine. Wallago attu, BI. — Grands lacs du Cambodge (Bengale, Dekkan, Hindoustan, Ava). Belodontichthys macrochir, Blkr. — Grands lacs du Cambodge (Sumatra, Bornéo). — * Micronema Bleekeri, Bocourt. — Phnôm-Penh, Siam. _Micronema typus, Blkr. — Siam (Java, Sumatra, Bornéo). _Micronema hexapterus, Blkr. — Siam (Java, Sumatra, Bornéo). —Hypselobagrus micracanthus, Blkr. — Grands lacs du Cambodge, Phnôm-Penh, Maï-nam (Java, Sumatra, Bornéo). —Hypselobagrus nigriceps, G. V.— Grands lacs du Cambodge, Saïgon, Mai-nam (Java, Sumatra, Bornéo). Hypselobagrus tangara, H. B. — Siam (Java, Inde, Ceylan). =_Hypselobagrus Wolffii, Blkr. — Siam (Bornéo, Sumatra). __Bagroides macracanthus, Blkr. — Siam (Sumatra). Hagroides macropterus, Blkr. — Siam (Sumatra). Hemibagrus nemurus, G. V. — Grands lacs du Cambodge, Saigon, Mé-Kong (Java, Sumatra, Bornéo, Banka). Hemibagrus tangara, H.B. — Grands lacs du Cambodge, Mé-Kong (Inde, Ceylan, Java). Hemibagrus nigriceps, C. V. — Grands lacs du Cambodge (Java, Sumatra, Bornéo). Hemibagrus planiceps, C. V. — Grands lacs du Cambodge (Java, Sumatra). Callichrous binaculatus, G. V,. — Grands lacs du Cambodge (Java, Sumatra, Bornéo). (1) Les Siluroïdes de la liste donnée par M. Ricard, que nous avons pu identifier, sont: Micronema Bleekeri (annamite : Con-cà-ket; cambodgien: Trey-kess); Clarias ind. (An. Con-cà-ngat; Camb. Trey-on-deng-ton-ly) ; Clarias macrocephalus (An. Con-cà-gay ; Camb. Trey-con-tong-chey) ; Hemi- bagrus ind. (An. Con-cà-chôt; Camb. Trey-cun-choss et Trey-ach-côc), Silurus cochinchinensis An. Con-cà-laien-bau; Camb. Trey-taon); Hypselobagrus ind. (An. Con-cà-lang; Camb. Trey- chlang) ; Liocassis ind. (An. Con-cà-chot-bông ; Camb. Trey-con-chas-tlunô); Ketengus typus An. Con-cà-ne ; Camb. Trey-cà-oc);, Helicophagus hypophthalmus (An. Con-cà-tra ; Camb. Trey- pra). NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2° sénla. 21 162 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Callichrous hypophthalmus, Blkr. — Phnôm-Penh (Java, Sumatra). * Pangasius Larnaudi, Bocourt. — Grands lacs du Cambodge, Siam. Pangasius macronema, Blkr. — (Grands lacs du Cambodge, Siam (Java Bornéo). ” Pangasius siamensis, Stemd.— Siam. * Pangasius pleurotænia, Sauvg. — Grands lacs du Cambodge, Phnôm-Penhi. Pangasius djombal, Blkr. — Laos (Java). Pangasius polyuranodon, Blkr. — Cambodge (Sumatra, Bornéo). * Pangasius Bocourti, Sauvg. — Phnôm-Penh. * Helicophagus hypophthalmus, Sauvg. — Grands lacs du Cambodge. Helicophaqus Wandersii, Blkr. — Mé-Kong (Sumatra). _— * Heterobagrus ! ocourti, Blkr.— Siam. * Pseudobagrus brachysoma, Gthr. — Cochinchine. Leiocassis pæcilopterus, C. V. — Grands lacs du Cambodge, Saïgon (Java). «…Arius truncatus, C. V. — Siam (Pinang). __Arius macracanthus, G. V. — Siam (Pinang). * Arius cochinchinensis, Gthr. — Cochinchine. _— Hemiarius Harmandi, Sauvg.— Ile de Phu-quoc, dans le golfe de Siam. Hemipimelodus borneensis, Blkr.— Phnôm-Penh (Sumatra, Bornéo). Hemipimelodus macrocephalus, Blkr. — Grands lacs du Cambodge (Sumatra, Bornéo). : Hemipimelodus siamensis, Sauvg. — Laos, Phu-quoc, dans le goife de Siam. Pseudobagrichthys macropterus, Blkr. — Cambodge (Sumatra). Bagarius Yarrelii, Sykes. — Cambodge, Rapides du Dung-Nai, dans la province de Bien-Hoa (Inde, Java). Ketengus typus, Blkr. — Ile de Phu-quoc, dans le golfe de Siam (Pinang, Java, Madura, Sumatra, Bornéo). CYPRINIDÆ (1). Catla Buchamanhi, G. V. — Grands lacs du Cambodge (Bengale, Assam). Carassius auratus, Lin. * Cirrbina aurata, Sauvg. — Phnôm-Penh. * Cirrhina microlepis, Sauvg. — See-Moun, Lakône, Phnôm-Penh, Me-Kong, à Tmà-Kré. * Cirrhina Jullieni, Sauvg. — Stung-Strang. * Dangila Lineata, Sauvg. — Rapides à Stung-Strang. * Dangila siamensis, Blkr. — Siam, Parabury, Bang-Kok. (1) Les seuls Cyprins que nous avons pu identifier, d'après la liste donnée par M. Ricard, sont: Pun- tius bulu (An. Con-cà-ngua; Camb. Trey-càn-pho); Probarbus Jullieni (An. Con-cà-danh-bông ; Camb. Trey-con-chtria). FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 163 Daugila Cuvieri, G. V. — Grands lacs du Cambodge (Java, Sumatra, Bornéo). - Dangila leptochila, GC. V. — Cambodge (Java, Sumatra, Bornéo). Osteochilus Hasseltii, CG. V. — Cambodge (Java, Sumatra, Bornéo). Osteochilus Schlegelii, Blkr. --Siam (Sumatra, Bornéo). Osteochilus melanopleurus, Blkr. — Bang-Kok (Sumatra, Bornéo). ” Rohita sima, Sauvg. — Mé-Kong, Phnôm-Penh. * Rohita barbatula, Sauvg. — Mé-Kong, Phnôm-Penh, Tmà-Kré, Cambodge, Rapides du Dung-Nai, province de Bien-Hoa. * Robita pectoralis, Sauvg. — Phnôm-Penh. © Cosmochilus Harmandi, Sauvg. — Grands lacs du Cambodge. * Labeo aurovittatus, Sauvg. — Laos. * Lobochilus Pierrei, Sauvg. — Rapides du Dung-Nai, province de Bien-Hoa. Morulius chrysosphekadion, Blkr. — Sian (Java, Sumatra). * Probarbus Jullieni, Sauvg. — Laos. * Barbus deauratus, G. V. — Cochinchine. * Cyclocheïlichthys Jullieni, Sauvg. — Laos. * Cyclocheilichthys Dumerillii, Blkr. — Siam. Cyclocheïilichthys siaja, Blkr. — Cochinchine (Sumatra, Bornéo). Cyclocheïilichthys apogon, G. V. — Siam (Java, Sumatra, Bornéo). Cyclocheïlichthys macracanthus, Blkr. — Mé-Kong (Java, Sumatra). Punltius laœnsis, Gthr. — Laos, Petschaburi, en Siam. * Puntius altus, Gthr.— Siam (1). Puntius rubripinna, C. V.— Siam (Java). Puntius javanicus, Blkr. — Siam, Cambodge (Java, Sumatra). Puntius gonionotus, Blkr. — Siam (Java). Puntius erythropterus, Blkr. — Siam (Java, Bornéo). * Puntius Pierrei, Sauvg.— Rapides du Dung-Nai, province de Bien-Hoa. Puntius bulu, Blkr. — Siam (Bornéo, Sumatra). Puntius leiacanthus, Blkr. — Petschaburi, en Siam (Java, Cochinchine, Malabar). * Puantius proctozysron, Blkr. — Siam, Cochinchine, grands lacs du Cambodge: Puntius Schwaneteldi, Blkr. — Bang-Kok (Bornéo, Sumatra). Puntius balleroides, G. V.—Bang-Kok. Puntius hramoides, CG. V.— Bang-Kok (Java, Bornéo). Puntius melanopterus, Bikr. — Siam (Bornéo, Sumatra). Hampala macrolepidota, :G. V. — Cochinchine, Siam (Java, Bornéo, Sumatra, Pinang). Labeobar bus tambroides, Blkr. — Rapides de Dung-Nai, province de Bien-Hoa, Java, Sumatra). (1) Puntius Bocourti, Blkr. in coll. Mus. Paris, Cf. Blecker, Nouvelle notice sur La faune ich- thyologique de Siam. 164 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Balantiocheilos melanopterus, Blkr. — Grands lacs du Cambodge (Sumatra, Bornéo). Thynnichthys thynnoides, Blkr. — Grands lacs du Cambodge, Mée-Moun (Bor- néo, Sumatra). Barbichthys lævis, G. V.— Grands lacs du Cambodge (Java, Sumatra, Bornéo). Amblyrhynchichthys truncatus, Blkr. — Grands lacs du Cambodge (Sumatra Bornéo). Leptobarbus Hoevenii, Blkr.— Siam (Bornéo, Sumatra). Rasbora Einthoveni, Blkr. — Siam (Ceylan, Nilgherries, Malabar). Rasbora dusonensis, Blkr.— Siam (Java, Sumatra, Bornéo). * Morara siamensis, Blkr. — Siam. * Bola Harmandi, Sauvg. — Laos, Grands lacs du Cambodge. * Luciosoma Harmandi, Sauvg. — Laos. Luciosoma spilopleura, Blkr. — Siam (Sumatra.) Nuria danrica, H. B. — Mé-Kong, Siam (Madras, Ceylan). * Paralaubuca typus, Blkr. Mé-Kong, Bang-Kok, Ajuthia, en Siam. * Paralaubuca siamensis, Gthr. — Pachebon, Siam. Macrochirichthys uranoscopus, Blkr. Mé-Kong, Siam (Java, Sumatra, Bornéo). HOMALOPTERINÆ. * Homaloptera lineolata, G. V. — Cochinchine. COBITIDINÆ. * Misqurnus laænsis, Sauve. — Lacs. Misqurnus anquillicaudatus, Gant. — Tonquin. — (Chine, Japon, Formose). * Nemachilus spilopterus, CG. V. — Cochinchine. Lepidocephalichthys macrochir, Blkr. — Sée-Moun (Java, Sumatra). Acanthopsis chærorhynchus. Blkr. — Sée-Moun, Cambodge (Sumatra). L'otia hymenophysa, Blkr. — Siam, Cambodge (Java, Sumatra, Bornéo). * Botia helodes, Sauvg. — Rizières de Tina-Kré, Cambodge. * Botia modesta, Blkr. —Mé-Kong, Cambodge, Phnôm-Penh, Mé-nam, Pachebon, en Siam, Cochinchine. Acanthophthalmus Kublii, C. V.— Chantaboun, en Siam (Java, Sumatra). NOTOPTERIDÆ. Notopterus kapirat, Lac. — Siam (Inde). Notopterus chitala, H. B. — Siam, Cochinchine (archipel indien). SYMBRANCHIDÆ,. Monoplerus javanicus, Lac. — Saigon, Siam (Japon, Chine, Formose, Bornéo. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 165 CHAPITRE II. DESCRIPTION D'ESPÈCES DE L'INDO-CHINE. FAMILLE DES LABYRINTHICÉES. TRICHOPUS PARVIPINNIS, SAUVS. PI. VI, fig. 3. Trichopus parvipinnis, Sauvg. Bull. Soc. Philomathique, 1876 (1). D. II ou IV; 8ou9; À. X à XII; 34 à 37; L. lat. 85 à 40. Hauteur maximum du corps comprise 2 fois dans la longueur sans la caudale; longueur de la tête 3 fois et 1/2 dans la même dimension. Museau ayant la longueur de l'œil, dont le diamètre est contenu un peu moins de 4 fois dans la longueur de la tête; ligne rostrale concave. Dorsale commencant plus près de la base de la caudale que de l'extrémité du museau; la quatrième épine plus longue que les autres, ayant un peu plus de la moitié de la longueur de la tête. Quatre séries d’écailles entre l'œil et l'angle du préopercule; de 35 à 40 écailles à la ligne latérale; 15 écailles au-dessus de cette ligne, 22 en dessous. Caudale à peine échancrée; ventrales dépassant l'extrémité du corps. Corps de couleur uniforme; de petits points noirs à la caudale et à la dorsale. Longueur : 0",120. Phnôm-Penh: J.]J ullien et Harmand. Voisine du T. siamensis, Gthr., cette espèce en diffère par le nombre des épines dorsales et le museau plus allongé ; le 7. {richopterus, Pall. a, d’une manière cons- tante, le museau,plus obtus, la ligne rostrale étant à peine concave; de plus, le nombre des épines de la dorsale et des rayons mous de l’anale est différent. (1) Sur quelques poissons des eaux douces du Laos (Bull. Soc. philom .). 166 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM TRICHOPUS: SIAMENSIS, Gthr. Osphronemus siamensis, Günth2r, Catal, fish. Brit. Mus., t. II, p. 385 (1861). DNS tout A Ro TS STE a ZOPE! Hauteur maximum du corps comprise 2 fois dans la longueur sans la caudale, longueur de la tête 3 fois et T tiers dans la même dimension. Museau aussi long que l'œil, dont le diamètre est compris 3 fois et 2 tiers dans la longueur de la tête. Ligne rostrale à peine excavée. Dorsale commencant bien plus près de l’origine de l’anale que de l’extré- mité du museau, la septième épine, un peu plus longue que les autres, ayantla moitié de la longueur ds la tête. Trois séries d'écailles entre l'œil r et l'angle du préopercule; de 40 à 43 écailles à la ligne latérale ; 11 ou 12 écailles au-dessus de cette ligne, 15 ou 16 en dessous. Caudale à peine échancrée. Longueur: 0",115. Le Muséum possède cette espèce de Bang-Kok par M. Bocourt, du Laos par M. d. dullien, du Cambodge par M. Harmand. Chez les exemplaires venant de Bang-Kok, en tous points semblables aux types décrits par M. Günther, la couleur est rembrunie sur le dos, brillante sur les côtés; une tache noire se voit un peu en dessous de la ligne latérale, au front de la dorsale ; une autre lache de même couleur existe à la base de la caudale; des taches brunâtres sont à la dorsale molle etàla caudale; l’anale porte des taches blanchâtres. Des exemplaires provenant du Laos ont la partie antérieure du tronc noirâtre, la tache du pédicule caudal a disparu, les taches de la dorsale et de l'anale sont peu nombreuses ; les taches blanches de l’anale sont plus grandes et cette nageoire est bordée d’une mince ligne noirâtre. Les taches des flancs n'existent pas chez des exemplaires de petite taille recueillis en Cochinchine par M. J. Jullien. TRICHOPUS MICROLEPIS, Gthr. Osphronemus microlepis, Günther. Catal. fish. Brit. Mus., t. II, p. 385 (1861). D IT, 10: A. X, 39; L. lat. 60 Hauteur maximum du corps comprise 2 fois dans la longueur, sans la caudale; longueur de la tête faisant les 2 septièmes de la longueur du FAUNE ICHTHNOLOGIQUE DE L'ASILE 167 corps. Museau aussi long que l'œil, dont le diamètre est contenu 5 fois dans la longueur de la tête. Ligne rostrale légèrement concave. Dorsale commençant au milieu de l’espace qui sépare le museau de la base de la caudale, la troisième épine étant plus haute que la moitié de la longueur de la tête. Cinq séries d’écailles entre l'œil et l'angle du préopercule; 60 écailles à la ligne latérale; 12 écailles au-dessus de cette ligne, 22 en dessous. Caudale un peu échancrée. Dos verdâtre; côtés du corps de couleur brillante, uniforme; des taches brunes à la caudale et à la dorsale molle. Eaux douces du Cambodge. — Siam : F. Bocourt. FAMILLE DES OPHIOCÉPHALIDÉES. OPHIOCEPHALUS MICROPELTES, Cuv. Val, Oplhicephalus micropelltes, Ouv. Val. Hist. poiss.,t. VIE, p. 427.—Günther, Calal. fish. Brit. Must AN,:p. 482, Ophicephalus serpentinus, Cuv. Val., Hist. poiss. t. VIT, p. 429. ID. 4%4;; :A. 7; IL. lat. 92:à:05. Une série de grandes dents aux mâchoires. Hauteur du corps contenue 5 lois dans la longueur, sans la caudale, et 6 fois dans la longueur totale ; longueur de la tête comprise 3 fois et 3 fois et 1/2. Largeur de l’espace interorbitaire un peu plus grande que la longueur du museau ; diamètre de l'œil compris 6 fois dans la longueur de la tête; maxillaire s'étendant derrière le bord postérieur de l'orbite. Écailles de la partie supérieure de la tête, petites; dix-sept séries d'écailles entre l'orbite et l'angle du préopercule. Ventrales un peu plus courtes que les pectorales. Brunâtre sur le dos et sur la tête, jaunâtre sur les flancs, argenté sous le ventre ; deux lignes longitudinales noires partant, l'une de l'orbite, l’autre de l'angle de la bouche, et se conünuant sur la caudale, dont les bords sont 168 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM noirâtres. Anale et ventrales transparentes, pectorales noirâtres, partie postérieure de la dorsale grisätre. Longueur : 0”,220. Hué : Harmand. D’après M. Bocourt, les Ophiocéphales sont d'une grande ressource dans toute l’Indo-Chine ; on les pêche communément dans la saison sèche à l’aide de paniers tressés en bambou, dans des mares infectes et bourbeuses, souvent en grande quantité. Le nom siamois de l'O. micropeltes est Pla-xado, celui de l'O. melanosoma, de Pla- xou. FAMILLE DES SILURIDÉES. HEMIBAGRUS TENGARA, H. B. Pimelodus tengara, Ham. Buch. Fish. Gange, pp. 183, 377, pl. IL, fig. 61 (1822). — Bagrus tenggara, Cuv. Val. Hist. des poiss., t. XIV, p. 414 (1839). — Macrones tengara, Gihr. Cat. fish. Brit. Mus.,t. V, p. 81 (1864). D. I, 7; A. 12; P. 1, 8; V. 6. Longueur de la tête contenue 3 fois et 1/2 dans la longueur, caudale non comprise ; museau déprimé, ayant le tiers de la longueur de la tête; mâchoire supérieure à peine plus longue que linférieure. Dents vomé- riennes formant une bande fort étroite, un peu rétrécie en son milieu. Barbillons nasaux presque aussi longs que la tête; barbillons maxillaires atteignant presque l'extrémité de l’anale; barbillon mandibulaire externe plus long que l'interne, arrivant à l'extrémité de la pectorale. Processus occipital étroit et allongé, rejoignant l'os basilaire de la dorsale; casque granuleux. Épine dorsale faible, dentelée à son extrémité, ayant la moitié de la longueur de la tête; adipeuse aussi longue que la dorsale, séparée de celle-ci par un intervalle égal à sa propre longueur ; caudale fourchue, le lobe supérieur étant le plus long; épine pectorale plus longue et plus forte que l’épine dorsale, s'étendant jusque sous le milieu de la dorsale. Vert- olivâtre, rembruni sur le dos et sur le dessus de la tête; une tache noire et FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 169 ocellée derrière les opercules; deux bandes longitudinales de couleur argentée le long des flancs. Longueur : 0",170. Grands lacs du Cambodge. Harmand. — Mé-kong : Harmand. Malgré quelques différences dans la longueur de la tête et du barbillon, dues certainement à l’âge, nous rapportons l’s exemplaires recueillis dans les grands lacs du Cambodge et dans le Mé-Kong au Pimelodus tengara, Ham. Buch. Cette espèce est connue de Java, de Ceylan, du Gange. PANGASIUS (PARAPANGASIUS) PLEUROTÆNIA, SAUVS. PI. VII, fig. 6. P'angasius pleurotænia, Sauvage, Bull. Soc. philomathique, 1878 (1). D. I, 7; A. 96 à 40; P. I, 10; V. 6. Hauteur du corps contenue 5 fois et 1 üers dans la longueur totale, égalant la longueur de la tête. Ligne rostro-dorsale peu inclinée; bouclier occipital étroit et allongé, recouvert par la peau, ne portant ni lignes sail- lantes, ni granulations; yeux aussi grands que le museau, leur diamètre étant contenu un peu plus de 3 fois dans la longueur de la tête; barbillons maxillaires arrivant à l'opercule, barbillons mandibulaires n'avant que la moitié du diamètre de l'orbite. Dents vomériennes en cardes, réunies aux dents palatines et formant une bande de même largeur que celles-ci ; dents maxillaires insérées suivant une bande étroite. Cavités muqueuses à l’aisselle. Épine dorsale granuleuse en avant et en arrière ; adipeuse petite, anale longue. Corps de couleur argentée, noirâtre sur la tête et sur le dos; une bande noire étroite le long des flanes; pas de tache noire à l’aisselle. Longueur : 0",160. Grands lacs du Cambodge. Harmand. — Phnôm-Penh : Harmand. Cette espèce forme avec le Pangasius Larnaudi, Boc. un groupe caractérisé par la réunion des dents du vomer et des palatins séparés seulement entre elles par un léger étranglement. (1) Note sur quelques poissons d'espèces nouvelles provenant des eaux douces de J'Indo-Chine. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, [V. — 2° sirix. 22 170 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM PANGASIUS (PSEUDOPANGASIUS) BOCOURTI, SAUVE. PI. VIIL, fig. 4. Pangasius Bocourti, Sauvage, Bull. Soc. philomathique, 1880 (1). D. 1, 1; A. 30; P: I, 42; V. 6. Hauteur du corps contenue 5 fois et 1 tiers dans la longueur totale, égalant la longueur de la tête. Ligne rostro-dorsale fortement inclinée ; bouclier occipital sillonné, étroit en arrière, plus long que large; museau obtus, coupé carrément à l'extrémité; mâchoire supérieure un peu plus longue que l'inférieure ; yeux séparés entre eux par un intervalle égalant 3 fois et demie leur diamètre, qui est contenu 5 fois dans la longueur de la tête; barbillons mandibulaires plus courts que les barbillons maxillaires qui arrivent à l'ouverture branchiale. Dents vomériennes séparées des dents palatines, qui leur sont presque perpendiculaires, formant une bande unique, 3 fois aussi large que longue. Cavités muqueuses à l’aisselle. Épine dorsale un peu granuleuse en avant, plus courte que la tête ; adi- peuse assez grande; épine pectorale presque aussi longue que l'épine dorsale. Couleur argentée, rembrunie sur la tête etle dos. Longueur: 0”,290. Phnôm-Penh : Harmand . Cette espèce diffère du P. nasulus, Blkr. par le processus occipital plus long, la mâchoire inférieure plus longue, le museau beaucoup plus obtus et coupé carré- ment. HELICOPHAGUS HYPOPHTHALMUS, SAUV@. PLNIT, he dr Helicophagus hypophthalmus, Sauvage, Bull. Soc. philomathique, 1878. D. I, 7; À. 30; P. I, 11. Processus huméral allongé, pointu. Dents. vomériennes en une série transversale, assez longue, les deux amas de dents étant séparés par un (1) Notice sur quelques poissons de l'ile Campbell et de l'Indo-Chine. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 4171 espace sensiblement égal à leur longueur. Épine dorsale forte, n’étant dentelée que chez les imdividus adultes, beaucoup plus courte que les rayons mous, aussi longue que l’espace qui sépare l'extrémité du museau du bord du préopercule. Épine pectorale forte, denticulée, de même longueur que l’épine dorsale. Œil placé très bas. Laos : Harmand, J. Jullien. — Mé-kong : Harmand. — Grands lacs du Cambodge : Harmand. Dans cette espèce la longueur des barbillons et la disposition des dents vomérien- nes varient beaucoup avec l’âge, fait intéressant à noter, puisque l’on sait que ces deux caractères, qui par cela même n’ont aucune valeur, ont été considérés comme spéci- fiques par la plupart des ichthyologistes. Sur un individu d'âge moyen (0,"60 de long), le barbillon maxillaire arrive au bord du préopercule ; le barbillon mentonnier, ayant le quart de la longueur de la tête, atteint le niveau du bord antérieur de l'orbite. Les dents vomériennes sont disposées suivant deux bandes très étroites, séparées l’une de l’autre par un intervalle égal à leur longueur. Les barbillons sont un peu moins longs sur un individu dont la taille est de 0®,65; ces barbillons se raccourcissent encore sur un exemplaire de 0,75, chez lequel le barbillon maxillaire n’arrive qu'au niveau du centre de l’œil et a même lon- gueur que le barbillon mentonnier. Les dents vomériennes n'existent plus. Les dents maxillaires, aussi bien que les dents du vomer, ont disparu à la taille de 1 mètre; le barbillon mentonnier est nul, le barbillon maxillaire n’a que 0,015 de long. D’après le D' Harmand, cette espèce forme le fond de la pêche dans le grand lac du Cambodge et se sale. HEMIARIUS HARMANDI, SaAUV£. PL. VII, fig. 3. Hemiarus Harmandi, Sauvage, Bull. Soc. Philomathique, 1880. D. 1, 7; A. 16; P. I, 10. Longueur de la tête contenue 4 fois dans la longueur, caudale non comprise ; tête déprimée, plus longue que large; bouclier occipital forte- ment granuleux ; processus occipital de forme triangulaire, un peu plus long que large; processus basilaire court; diamètre de l'œil contenu 4 fois dans la longueur de la tête; barbillon maxillaire arrivant à l'extré- 172 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM mité de la tête; museau déprimé, la mâchoire supérieure étant un peu plus longue que l'inférieure; dents vomériennes formant deux amas arron- dis séparés entre eux par un léger intervalle, mais contigus avec la bande des dents palatines, qui est près de 2 fois aussi longue que large. Épine dorsale granuleuse en avant et portant quelques denticulations vers la pointe, non dentelée en arrière; adipeuse presque aussi longue que la dorsale; épine pectorale plus longue que l’épine dorsale et plus courte que la tête, forte et dentelée. Longueur : 0,150. Ile de Phu-Quoc (Golfe de Siam) : Harmand. Voisine de l'A. Stormi, Blkr., cette espèce en diffère par le museau moins pointu, la plus grande brièvelé de la mâchoire supérieure, l’épine dorsale plus courte, à peine dentelée. HEMIPIMELODUS SIAMENSIS, Sauve. PI. VII, fig. 5. Hemipimelodus siamensis, Sauvage, Bull. Soc. Philomathique, 1878. DATES 16 IP 0 Longueur de la têle contenue un peu plus de 4 fois dans la longueur du corps, caudale non comprise. Yeux petits, situés en avant, leur diamètre ayant les deux ceinquièmes de la largeur de l'espace interorbitaire. Tête oranuleuse en dessus; processus occipital fortement caréné, triangulaire, plus long que large, se prolongeant jusqu'à la plaque dorsale qui est petite. Barbillon maxillaire arrivant à l’opercule. Dorsale aussi haute que le corps, les rayons mous étant plus longs que l’épine, qui est forte et dentelée; adipeuse presque aussi longue que la dorsale, séparée de celle-ci par près de 2 fois et 1/2 sa longueur ; épine dela pectorale plus longue que l’épine dorsale; caudale fourchue, à lobes pointus. Longueur : 0",200. Laos siamois : J. Jullien. — Ile de Phu-Quoc (Golfe de Siam) Harmand. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 173 FAMILLE DES CYPRINIDÉES. CIRRHINA AURATA, Sauvg. Cirrhina aurata, Sauvage, Bull. Soc. Philomatique, 1878. D. 14 à 15; À. 7; L. lat, 55 à 58. Pas de barbillon; lèvre inférieure courte, un peu dentelée chez l'adulte; pores du museau petits et nombreux, disposés suivant quatre ou cinq rangées. Museau obtus, 1 fois 1/2 plus long que l'œil chez les adultes, 1 fois seulement chez les individus jeunes ; diamètre de l'œil compris 5 fois dans la longueur de la tête chez les adultes, 4 fois chez les individus jeunes; ligne rostro-dorsale à peine inclinée. Dorsale commençant plus près du museau que de lattache de la caudale, au-dessus de la onzième écaille de la ligne latérale; premiers rayons de la nageoire bien plus hauts que les suivants, aussi hauts que la longueur de la tête. Caudale fourchue. Huit rangées d’écailles entre la ligne latérale et l’attache des ventrales. Hauteur du corps égale à la longueur de la tête chez les individus jeunes, un peu plus grande chez les adultes, contenue 2 fois 1/2 dans la longueur du corps, caudale non comprise. Corps de couleur dorée. Phnôm-Penh : J. Jullien. CIRRHINA MICROLEPIS, SaAUVS. PL. VIL, fig. 2. Cirrhina microlepis, Sauvage, Bull. Soc. Philomathique, 1878 (1). D. 14 à 15; A. 8; L. lat. 55 à 60; L. trans. 19/10. Pas de barbillons; lèvre inférieure peu distincte, à peine frangée, pores du museau petits et peu nombreux. Museau obtus, près de (1) C'est par suite d’une erreur d'impression que nous avons indiqué à la dorsale 24 rayons, àüu lieu de 14. 174 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 2 fois aussi long que l'œil, dont le diamètre est compris 5 fois 1/2 dans la longueur de la tête; espace interorbitaire à peine bombé, 3 fois aussi large que le diamètre de l'œil; opercule presque aussi large que haut. Dorsale s'insérant plus près de l’extrémité du museau que de l'origine de la caudale, commençant au-dessus de la onzième écaille de la ligne latérale; pectorales un peu plus courtes que la tête, n’attei- gnant pas les ventrales. Huit rangées et demie d’écailles entre la ligne latérale et l’attache des ventrales. Hauteur du corps égalant la longueur de la tête, contenue 4 fois dans la longueur, caudale non comprise. Coloration brillante, uniforme. Longueur : 0,530. Mé-Kong, à Tma-Kré : J. Jullien. — Phnom-Penh : J. Jullien. La Kone : Harmand. — See Moun : Harmand. Les individus de taille moyenne sont assez différents des adultes; c'est ainsi que le diamètre de l’œil est compris un peu moins de 5 fois dans la longueur de la tête et 2 fois 1/2 dans la largeur de l’espace interorbitaire; le museau est plus court; les pectorales, plus longues, arrivent presque aux ventrales. Chez l'adulte, les dents pharyngiennes sont comprimées, en forme de meule ; leur formule est 4. 3. 8. CIRRHINA JULLIENI, Sauvg. PLNT or 2; Cirrhina Jullieni, Sauvage, Pull. Soc. Philomalhique, 1878. D. 12 ou 18; A. 7; Li. lat. 36 à 38; L. trans. 7/5. Lèvre supérieure légèrement frangée ; lèvre inférieure peu distincte et peu frangée; pores gros et peu nombreux, deux ou trois au plus; barbillons supérieurs seuls présents, plus courts que l'œil dont le dia- mètre est contenu près de 4 fois dans la longueur de la tête. Museau obtus, à peine plus long que l'œil; ligne rostro-dorsale un peu bombée jusqu'au niveau de l'œil, puis un peu excavée et s’infléchissant brus- quement; espace interorbitaire légèrement convexe, 2 fois aussi large que le diamètre de l'orbite. Longueur de la tête 3 fois 2 tiers, hauteur FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 175 du corps 3 fois 1 tiers dans la longueur, caudale non comprise. Dorsale située beaucoup plus près de l'extrémité du museau que de l’origine de l’anale; ventrales arrivant à l’anus; anale n’atteignant pas la caudale; pectorales plus longues que les ventrales. Quatre écailles et demie entre la ligne latérale et l’attache des ventrales. Coloration uniforme, brillante, rembrunie sur le dos et le dessus de la tête. Longueur: 0",150. Du groupe de la C. mrigala, H. B. du Bengale. Stung-Strang : J. Jullien. DANGILA LINEATA, Sauve. T 3 BIEN fie. dr Dangila lineata, Sauvage, Bull. Soc. Philomathique, 1878. : : 6 1/2 D. 26 à 28; À. 7; L. lat. 838 à 40; L. trans. : Hauteur du corps contenue 3 fois 1/2, longueur de la tête 4 fois 1/2 dans la longueur, caudale non comprise. Museau un peu plus long que l'œil, subtronqué, avec quelques pores disposés suivant deux lignes; lèvre inférieure un peu pendante; lèvre supérieure frangée, les franges étant très courtes; barbillon inférieur plus long que le supérieur, ayant la longueur de l'œil; diamètre de l'œil compris près de 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête; espace interorbitaire plat, beaucoup plus large que l'œil. Profil rostro-dorsal peu incliné. Dorsale commençant au-dessus de la huitième écaille de la ligne latérale; pectorales n'atteignant pas les ventrales, un peu plus courtes que la tête. Quatre séries d’écailles entre la ligne latérale et l’attache des ventrales. Une bande noirâtre le long de chaque série d'écailles, celle de la ligne latérale plus marquée; nageoires de couleur uniforme. Longueur: 0", 170. Rapides de Stung-Strang (Laos) : J. Jullien. Vaisine de D. Cuvieri, GC. V., l'espèce en diffère par la forme du museau et de la ligne rostro-dorsale; le 2), fasciala, Blkr. a un plus grand nombre d’écailles à la ligne latérale. 176 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM DANGILA SIAMENSIS, Blkr. Dangila siamensis, Blkr. in coll. Musée Paris. D. 26; A. 7; L. lat. 40 à 42; L. trans. 8/5. Hauteur du corps contenue 3 fois 2 tiers, longueur de la tête près de 5 fois dans la longueur, caudale non comprise. Museau aussi long que l'œil, subtronqué, avec quelques pores disposés suivant une seule ligne; lèvre inférieure à peine pendante; lèvre supérieure non frangée; barbillon inférieur bien plus long que le barbillon supérieur, beaucoup plus long que l'œil; diamètre de l'œil compris 3 fois dans la longueur de la tête; espace interorbitaire un peu bombé, beaucoup plus large que l'œil. Profil rostro-dorsal un peu concave. Dorsale com- mençant au-dessus de la septième écaille de la ligne latérale ; pectorales n'atteignant pas les ventrales, aussi longues que la tête. Cinq séries d'écailles entre les ventrales et la ligne latérale. Une tache noire peu marquée à la base de la caudale; un trait noir sur les écailles formant des lignes longitudinales interrompues, celle de la ligne latérale plus marquée; nageoires de couleur uniforme. Longueur : 0”,170. Petschaburi (Siam) : F. Bocourt. — Bang-Kok : F. Bocourt. Cette espèce avaitété nommée, mais non décrite, par Bleeker dans sa Nouvelle nolice sur la faune ichthyologique de Siam. La description en est faite d’après les exempiaires étiquetés de la main même du savant ichthyologiste. ROHITA BARBATULA, Sauvg. PIN he"S: Robhita barbatula, Sauvage, Bull. Soc. Philomathique, 1878. D. 20; A.8; L. lat. 38 à 40; L. trans. 8/7. Lèvres assez épaisses, frangées; barbillons au nombre de quatre, les supérieurs plus longs que les inférieurs chez les individus d'âge moyen, de même longueur chez les adultes, plus longs que le diamètre de l'œil FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 1474 chez les individus d'âge moven, de même longueur chez les adultes. Mu- seau obtus, déprimé, plus long que l'œil, fortement concave, avec des pores gros et nombreux; bouche un peu inférieure. Diamètre de l'œil com- pris 3 fois et 2 tiers dans la longueur de la tête; espace interoculaire convexe, 2? fois à 2 fois 1/2 plus large que l'orbite. Longueur de la tête contenue # fois dans la longueur, caudale non comprise. Dorsale com- mençant un peu plus près de l'extrémité du museau que de l’origine de la caudale, au-dessus de la onzième écaille de la ligne latérale; premiers rayons aussi hauts que le corps au point correspondant. Anale courte, arrivant à la caudale ; caudale échancrée, contenue un peu moins de 5 fois dans la longueur du corps. Ventrales de même longueur que les pectorales, qui sont faleiformes. Cinq rangées d’écailles entre la ligne latérale et l'attache des ventrales. Dents pharyngiennes#. 4 2, forte- ment abrasées au sommet. Coloration uniforme; nageoires noirâtres. Longueur : 0",150 et 0",480. Mé-Kong : J. Jullien. — Phu-Quoc (golfe de Siam) : Harmand. —- Phnom-Penh : Harmand. — Rapides du Dung-nai, près de Tong-heu (province de Bien-Hoa): Pierre. D’après M. Pierre la chair de ce poisson est excellente. LOHITA SIMA, Sauve. Rohita sima, Sauvage, Bull. Soc. Philomathique, 1878. D. 17; À. 8; L. lat. 38; L. trans. R/6. Lèvre supérieure entière; lèvre inférieure frangée; chez certains indi- vidus deux ou quatre gros pores au museau; barbillons supérieurs seuls présents, presque aussi longs que l'œil. Museau court, tronqué, aussi long que l'œil, dont le diamètre est compris 3 fois dans la longueur de la tête. Ligne rostro-dorsale inclinée jusqu’au niveau des yeux, puis se relevant un peu; espace interorbitaire plat, 2 fois aussi large que le NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, IV. — 2° SÉRIE. 23 178 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM diamètre de l'œil. Longueur de la tête contenue 4 fois et 2 tiers, hauteur du corps 3 fois dans la longueur, caudale non comprise. Premiers rayons de la dorsale plus longs que la tête; ventrales atteignant presque à l'anale, qui arrive à la caudale; pectorales de même longueur que la tête. Cinq rangées et demie d'écailles entre la ligne latérale et l’attache des ventrales. Coloration uniforme, brillante; dorsale et anale un peu rembrunies. Longueur : 0",150. Mé-Kong : J. Jullien. — Phnôm-Penh : Harmand. ROHITA PECTORALIS, SAUVS. PI. VIT, fig. 1. Robita pectoralis, Sauvage, Bull. Soc. Philomathique, 1878. D. 20; A. 8; L. lat. 46 à 48. Lèvres épaisses, frangées; barbillons au nombre de quatre, de même longueur, aussi longs que l'œil. Museau obtus, à peine plus long que l’œil, dont le diamètre est contenu 3 fois dans la longueur de la tête; bouche fendue très obliquement. Ligne rostro-dorsale inclinée, en courbe régulière jusqu'au niveau du bord postérieur de l’œil, puis concave etse relevant un peu à l'extrémité du museau. Espace interorbitaire plat, plus grand que la moitié de la longueur de la tête. Hauteur du corps con- tenue un peu plus de 3 fois, longueur de la tête 4 fois dans la longueur de la tête, caudale non comprise. Dorsale commencant beaucoup plus près de l'extrémité du museau que de l’origine de la caudale; caudale fortement échancrée ; anale courte, mais assez haute; pectorales falciformes, atteignant les ventrales, qui arrivent à l'anale. Sept rangées d’écailles entre la ligne latérale et la base des ventrales. Une série de lignes de couleur claire le long des rangées longitudinales d’écailles; extrémité de la dorsale et rayons médians de la caudale no1- râtres; œil rouge. Longueur :0",160. Phnôm-Penh : Harmand. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 179: LOBOCHEILUS PIERREI, SAUVS. PIS Ve. fes 2 Lobocheïlus Pierrei, Sauvage, Bull. Soc. Philomathique, 1880. D. 11; À.9; L. lat. 42; L. trans. 7/6. Bouche transverse, large; lèvres très épaisses, séparées l’une de l’autre par une profonde échancrure; lèvre imférieure avec un lobule médian à peine marqué; lèvre supérieure avec un prolongement en aileron de chaque côté; barbillons très petits et cachés. Museau obtus, plus long que la moitié de la tête; pores nombreux et très gros s’éten- dant jusque près de la narine. Œil petit, contenu 3 fois et 1/2 dans la longueur du museau et 6 fois et 1/2 dans la longueur de la tête; espace interorbitaire un peu bombé, 4 fois et 1/2 aussi large que l'orbite. Opercule 2 fois et 1/2 aussi haut que large. Hauteur du corps contenue un peu plus de 4 fois et 1/2 dans la longueur totale, longueur de la tête 5 fois et 1/2 dans la même longueur. Quatre séries longitudinales d’écailles entre la ligne latérale et l'attache des ventrales. Dorsale insérée en avant des ventrales, au-dessus de la douzième écaille de la ligne latérale; rayons de la nageoire allongés, presque aussi hauts que le corps au point correspon- dant; nageoire insérée bien plus près de l'extrémité du museau que de l’origine de la caudale. Caudale peu échancrée, contenue 4 fois 2 tierë dans la longueur du corps. Anale falciforme, arrivant à la base de la caudale. Ventrales presque aussi longues que les pectorales, atteignant l'anus. Un trait noir à la base de chaque écaille. Longueur : 0",640. Rapides du Dong-nai, province de Bien-Hoa : Pierre. COSMOCHILUS .Gen. Nov Dorsale opposée aux ventrales, avee un rayon osseux et moins de neuf rayons mous articulés; anale avee moins de neuf rayons. Museau obtus ; bouche transverse, inférieure, avec les lèvres épaisses, pendantes et 180 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM frangées; lèvres se continuant d’une mâchoire à l'autre ; une lame cornée à découvert à la mandibule, sans tubercule médian; quatre barbillons ; sillon postlabial simple ; bouche conformée d’une manière générale comme chez les Dangila (Bleeker); pas de pores au museau. Dents pharyngiennes 5.3. 1; dents de la première rangée comprimées. Du groupe des Zabeo. COSMOCHILUS HARMANDI, Sauve. PL MIT he #4 Cosmochilus Harmandi, Sauvage, Bull. Soc. Philomathique, 1878. D. 11; À. 8; L. lat. 38; L. trans. 8/6. Hauteur du corps contenue un peu plus de 3 fois; longueur de la tête 5 fois et 1/2 dans la longueur totale. Museau obtus, un peu plus long que l'œil, dont le diamètre est compris 4 fois et 1/3 dans la longueur de la tête; espace interorbitaire convexe 2 fois et 1/2 plus large que l'œil. Sous-orbitaires étroits. Profil rostro-dorsal convexe, et très déclive. Bouche petite; barbillons de même longueur, aussi longs que le diamètre de l’œil. Dorsale sensiblement à égale distance de l'extrémité du museau et de la base de la caudale, commencant au-dessus de la onzième écaille de la ligne latérale, fortement tronquée; épine dorsale robuste, fortement dentelée surtout vers le haut, presque aussi haute que le corps au point correspondant. Pectorales pointues, presque aussi longues que la tête, arrivant à l’origine des ventrales. Ventrales à peine plus courtes que les pectorales, atteignant presque l'anus, situées plus près de l’attache des pectorales que de l’anale. Anale fortement tronquée, le troisième rayon étant fort et osseux, non dentelé ; caudale tronquée, courte, sa longueur étant comprise 5 fois et 2 tiers dans la longueur du corps. Quatre séries et demie d'écailles entre la ligne latérale et l'insertion des ventrales. Coloration brillante, uniforme; extrémité de la caudale noïrâtre. Lon- gueur : 0",370. Grands lacs du Cambodge : Harmand. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 181 LABEO AUROVITTATUS, SAUVS. Labeo aurovittatus, Sauvage, Bull. Soc. philomathique, 1878. D. 14; A.8; L. lat. 58; L. {rans. 11/9. Bouche conformée comme chez les Labeo (Bleeker); pas de barbillons ; lèvre inférieure mince, frangée ; museau obtus, avec de nombreux tuber- cules, plus long que le 1/3 de la tête. Œil petit, compris près de 6 fois dans la longueur de la tête; espace interoculaire convexe, ayant la moitié de la longueur dela tête. Tête aussi longue que la hauteur du corps, con- tenue 4 fois dans la longueur du corps, caudale non comprise. Dorsale haute, son bord supérieur étant faiblement concave, commencant au-dessus de la onzième écaille de la ligne latérale; anale s'étendant près de la base de la caudale, qui est très échancrée. Corps de couleur argentée, chaque écaille portant un trait vertical de couleur d’or. Laos : J. Jullien. CYCLOCHEILICHTHYS JULLIENI, SAUV£. Cyclocheilichthys Jullieni, Sauvage, Bull. Soc. Philomathique, 1880. D. 12; À. 8; L. lat. 88; L. trans. 5/4. Deux barbillons simples, un peu plus courts que le diamètre de l'œil. Hauteur contenue 3 fois et 1/2, longueur de la tête 4 fois dans la longueur du corps, caudale non comprise. Museau obtus, bien plus long que l'œil dont le diamètre est compris 4 fois dans la longueur de la tête; espace interorbitaire aplati, 2 fois plus large que le diamètre de l'œil. Ligne rostro-dorsale assez inclinée. Dorsale placée à égale distance de l’extré- mité du museau et de la base de la caudaie ; nageoïre échancrée; troisième rayon fort, osseux, non dentelé, un peu moins long que la tête; caudale courte et peu échancrée : pectorales falciformes, n'atteignant pas les ventrales, de même longueur que ces nageoires, plus courtes que la tête ; ventrales arrivant à l'anus, qui est placé assez loin de l’anale, insérées 182 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM un peu plus près de l’anale que des pectorales ; anale atteignant la caudale, avec le troisième rayon plus faible que le rayon dorsal et non dentelé; couleur dorée, brillante; six bandes noires longitudinales, plus étroites que les intervalles quiles séparent, ornant les flancs ; tête rembrunie au-dessus; nageoires transparentes. Longueur : 0”,330. Laos : J. Jullien. CYCLOCHEILICHTHYS DUMERILI, Blkr. Cyclocheïlichthys Dumerilii, Bleeker, in coll. Mus: Paris. D AUS VAS 85 late 385 0. trans: 6/5: Quatre barbillons. Troisième rayon dorsal fort, dentelé dans plus de la moitié de sa longueur, plus court que la tête ; dorsale insérée à égale distance du pédicule de la caudale et de l'extrémité du museau; troisième rayon anal fable, non dentelé. Quatre séries d'écailles entre les ventrales et la ligne latérale. Hauteur du corps contenue 3 fois dans la longueur, caudale non comprise, longueur de la tête 4 fois dans la même dimension. Profil de la tête concave ; museau obtus, aussi long que l'œil, dontle diamètre est compris 3 fois et 1/2 dans la longueur de la tête. Dorsale insérée un peu en arrière de l’attache des ventrales, qui sont aussi longues que les pectorales; caudale profondément échancrée, ayant le cinquième de la longueur du corps. Coloration uniforme. Longueur : 0", 160. Bang-kok (Siam) : Bocourt. Très voisine du C. armalus, C.V., de Java et de Sumatra, qu’elle représente dans l’Indo-Chine, cette espèce en diffère par les écailles un peu plus petites, le profil rostro-dorsal moins incliné. Cette espèce avait été nommée, mais non décrite, par Bleeker dans sa Nouvelle notice sur la faune ichthyologique de Siam; notre diagnose est faite d’après le type étiqueté de la main de Bleeker. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 4183 BARBUS DEAURATUS, C. V. P1. VI, fig. 5. Barbus deauratus, Cuv. Val. Fist. des poissons, 1. XVI, p. 188. D.11; À. 8;.L.lat. 29; L.'frans.5/3. Quatre barbillons de même longueur, presque aussi longs que le diamètre de l'orbite. Hauteur du corps contenue 4 fois, longueur de la tête 4 fois 2 üiers-dans la longueur totale. Museau obtus, aussi long que le diamètre de l'œil, couvert de gros pores ; diamètre de l'œil contenu 3 fois et 1/2 dans la longueur de la tête; bouche fendue jusqu'au niveau du bord antérieur de l'orbite; bord inférieur de l'opereule arrondi. Dorsaie placée plus près de l'extrémité du museau que de l'origine de la caudale, insérée au-dessus des ventrales; troisième rayon osseux, faiblement den- telé, aussi long que la tête, sans le museau. Pectorales atteignant les ventrales. Longueur : 0,125. Cochinchine : Diard. D’après Cuvier et Valenciennes « la couleur est tout à fait celle de nos carpes. Un vert rembruni sur le dos; les écailles bordées de plus foncé, ce qui rend le corps réticulé. Le ventre a des teintes orangées, et le ton a des reflets dorés, qui doivent rendre ce poisson très brillant pendant sa vie. La caudale, la dorsale et l’anale ont du noirâtre ; les autres nageoires sont blanches. » PUNTIUS (BARBODES) PIERREI, SAUVS. PI. VIL fig: 3. Puntius Pierrei, Sauvage; Bull. Soc. philomathique, 1880. D. 11; A. 8; L.'lat. 29: L. trans. 4/3. Quatre barbillons, les supérieurs plus courts que les inférieurs. Troisième rayon dorsal très fort, aussi long que la tête, avec des den- telures très fortes, surtout dans la partie supérieure; dorsale située plus près de l'origine de la caudale que de l'extrémité du museau, au-dessus 184 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM de la cinquième écaille de la ligne latérale. Troisième rayon anal fort, non dentelé, aussi long que les rayons mous, presque aussi long que la tête. Deux séries et demie d’écailles entre la ligne latérale et l’attache des ventrales; écailles de la partie antérieure du corps bien plus grandes que celles de la partie postérieure. Corps élevé, comme chez le Pun- aus maculatus, sa hauteur étant contenue 3 fois 1/2 dans la longueur totale. Longueur de la tête comprise près de 6 fois dans la même longueur; ligne rostrale très inclinée; museau obtus, un peu plus court que l'œil, dont le diamètre est contenu un peu moins de 3 fois dans la longueur de la tête. Ventrales insérées en avant de la dorsale. Colo- ration uniforme. Longueur: 0",300. Rapides du Dung-Nai (province de Bien-Hoa) : Pierre. Voisine des Puntius maculatus, G. V. et P. microps, Gthr. cette espèce en diffère par la position de la dorsale, fortement dentelée, et la brièveté des bar- billons. PUNTIUS PROCTOZYSRON, Blkr. Puntius proctozysron, Bleeker, Nederl. Tydsch. Dierk. p. 187, 1864. D. 11; A. 8; I. lat. 35; L. lat. 10/8. Pas de barbillons. Troisième rayon dorsal fort, plus long que la tête, dentelé dans plus de la moitié de sa longueur; dorsale située plus près de l'origine de la caudale que de l'extrémité du museau; troi- sième rayon anal très fort, dentelé, aussi long que le rayon dorsal. Sept séries longitudinales d’écailles entre la ligne latérale et les ven- trales. Corps comprimé, élevé, sa hauteur étant contenue 2 fois dans la longueur, caudale non comprise; longueur de la tête contenue 3 fois 1/2 dans la même dimension. Profil de la tête concave; museau obtus, sans tubercules, bien plus court que l'œil, dont le diamètre est com- pris 2 fois 1/2 dans la longueur de la tête. Dorsale insérée un peu en arrière de l’attache des ventrales, qui sont un peu plus longues que les pectorales et arrivent à l’origine de l’anale; caudale profondément FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 185 échancrée, plus grande que le quart de la longueur du corps. Colora- tion uniforme. Longueur: 0",200. Pexabury (Siam) : Bocourt (type de l'espèce). — -Cochinchine : J. Jullien. — Grands lacs du Cambodge. PROBARBUS G. Nov. Bouche conformée comme celle des Barbus. Dents pharyngiennes au nombre de quatre, en une seule rangée, excavées. Deux barbillons. Dorsale courte, opposée aux ventrales, avec un rayon osseux. Anale courte. Ligne latérale complète, se terminant au niveau du muheu de la caudale. PROBARBUS JULLIENI, £aUV£. PIN Probarbus Jullieni, Sauvage, Pull. Soc. philomathique, 1880. D. 3/9; À. 8/5; L. lat. 38; L. trans. 4/3. Hauteur du corps contenue près de 4 fois, longueur de la tête 4 fois 2 tiers dans la longueur totale. Museau 1 fois 1/2 aussi long que l'œil; espace interorbitaire aplati, deux fois aussi long que l'œil, dont le diamètre est compris 4 fois dans la longueur de la tête. Barbillons presque aussi longs que le diamètre de l'œil. Dorsale placée à égale distance de la base de la caudale et de l'extrémité du museau, com- mençant au-dessus de la onzième écaille de la ligne latérale, fortement tronquée; épine dorsale forte, non dentelée, ayant les trois quarts de la longueur de la tête. Pectorales falciformes, de même longueur que les ventrales, qui sont insérées sous le nulieu de la dorsale et qui arrivent à lanus. Anale fortement tronquée. Caudale peu échancrée, courte, contenue D fois 2 tiers dans la longueur du corps. Trois séries et demie d’écailles entre la ligne latérale et l’attache des ventrales. Colo- ration brillante; sept bandes noires dans la longueur du corps; les na- geoires de couleur uniforme. Longueur : 0",530. Laos : J. Jullien. _— NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2° SÉRIE, 2 186 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM HAMPALA MACROLEPIDOTA, C. V. Capoeta macrolepidota, Cuv. Val. Hist. poiss., t. XVII, p. 280, pl. 477 (1842). — Hampala macrolepidota, Blkr. At. Ichthy. Cyprins., p. 112, pl. 88, fig. 2 (1863.) Barbus hampal, Günther, Cat. fish. Brit. Mus., t. VII, p. 139 (1868). Heteroleuciscus Jullieni, Sauvage, Rev. Mag. zoologie, 1874. D, 11; A. 8; L. lat, 26 à 98, Un barbillon à l’angle de la bouche, qui est fendue jusqu'au niveau du bord antérieur de l'orbite; mâchoires égales. Troisième rayon dorsal faible, et très finement dentelé; dorsale insérée bien plus près du pédicule caudal que de l'extrémité du museau; troisième rayon anal très faible, non dentelé. Trois séries d'écailles entre les ventrales et la ligne laté- rale. Hauteur du corps égalant la longueur de la tête, contenue 3 fois dans la longueur, caudale non comprise. Museau allongé, 2 fois 1 tiers plus long que le diamètre de l'œil. Coloration du corps brillante, uniforme; parfois une tache noire, peu marquée, entre la dorsale et les ven- trales; bords de la caudale lisérés de noir. Longueur : 0",240. Bang-Kok : Bocourt. — Cochinchine : J. Jullien. — Java : Kuhl et van Hasselt. BARBICHTHYS LÆVIS, C. V. Barbus lævis, Cuv. Val. Hist. des poissons, t. XVI, p. 192 (1842). — PBarbichthys lævis, Bleeker, At. Ichth. t. If, p. 49, pl. 18 (1863). — Barbichthys lævis, Gtbr. Cat. fish, Brit. Mus., t, VII, p. 158 (1868). Barbichthys nitidus, Sauvage, Bull. Soc. philomathique, 1878. D. 10 ou 11; À. 7; L. lat. 386 à 88; L. trans. 7/5. L'examen de nombreux exemplaires nous a démontré que nous avions établi le B. mitidus sur des individus jeunes encore du B. lœus; la hgne rostrale est, en effet, moins bombée, le corps moins élevé; les ventrales plus longues chez le jeune que chez l'adulte. La diagnose du B. lœus (nitidus) est la suivante : FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 187 Hauteur du corps égalant la longueur de la tête, comprise 3 fois 1/2 dans la longueur, sans la caudale. Trois écailles et demie entre la ligne latérale et l’attache des ventrales; pectorales un peu plus longues que les ventrales et atteignant presque la base de ces nageoires; ventrales arrivant à l'anus: dorsale commençant au-dessus de la neuvième écaille de la ligne latérale. Coloration uniforme, brillante, rembrunie vers le dos et sur le dessus de la tête; une bande noire le long des lobes de la cau- dale ; partie antérieure de la dorsale noirâtre. Longueur : 0*,130. Commune dans les grands lacs du Cambodge, cette espèce se trouve également à Java, à Bornéo, à Sumatra. MORARA SIAMENSIS, Blkr. Morara siamensis, Bleeker, in coll. Mus. Paris. D. 11; A. 8; L. lat. 86; L. trans. 6/5. Hauteur du corps contenue 4 fois 1 tiers, longueur de la tête près de 5 fois dans la longueur totale. Ligne rostrale bombée, puis légèrement excavée. Museau obtus, aussi long que l'œil, dont le diamètre est contenu 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête; sous-orbitaire grand, couvrant la moitié de la hauteur de la joue; bord de la mâchoire inférieure tranchant. Dorsale insérée en avant des ventrales, plus près de l'extrémité du museau que de l'origine de la caudale; pectorales falciformes, n’atteignant pas les ventrales. Ligne latérale se terminant juste au milieu de la caudale; quatre écailles entre la ligne latérale et l’attache des ventrales. Coloration brillante, un peu rembrunie sur le dos ; un mince liséré noir au sommet de la dorsale, une bande de taches brunes vers le milieu de la hauteur de cette nageoire. Longueur : 0,110. Bang-Kok : Bocourt. 188 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM BOLA HARMANDI, SaUV£. VIE ES 26! Dola Harmandi, Sauvage, Bull. Soc. Philomathique, 1880. D'A0; AS 43; "1at. 50: Hauteur du corps contenue 4 fois 1 tiers, longueur de la tête 3 fois 3 quarts dans la longueur, caudale non comprise. Maxillaire supérieur dépassant largement le niveau du bord postérieur de l'œil; postorbi- taire inférieur beaucoup plus grand que le postorbitare supérieur; diamètre de l’œil compris 5 fois 1/2 dans la longueur de la tête, et un peu moins de 1 fois 1/2 dans la longueur du museau. Pectorales aussi longues que la tête, sans le museau. Couleur argentée uniforme, sans taches; une bande noire au lobe inférieur de la caudale. Longueur : 0M,200. : /AagaeEterZ Da Grands lacs du Cambodge : Harmand. Bien distincte du Zola goha, H. B., cette espèce en diffère par la formule de la ligne latérale, la bouche plus fendue, la grandeur du postorhitaire inférieur et la coloration. LUCIOSOMA HARMANDI, SAUVS. PINI, fig, 4° Luciosoma Harmandi, Sauvage, Bull. Soc.philomathique, 1880. D'AO A SET at A5 Quatre barbillons, le supérieur plus court que linférieur, qui a un peu moins de la moitié de la longueur de la tête. Museau pointu, aussi long que l’œil, dont le diamètre est compris 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête; espace interorbitaire un peu plus grand que le diamètre de l'œil; maxillaire arrivant presque au niveau du centre de l'orbite. Longueur de la tête 4 fois, hauteur du corps 4 fois et 2 tiers dans la longueur, FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L ASIE 189 caudale non comprise. Pectorales arrivant à la base des ventrales, dont le rayon externe est un peu prolongé; dorsale se terminant au-dessus du premier rayon de l’anale. Une bande brune longitudinale allant de la tête à la base de la caudale, bordée en dessus d’une bande brillante de même largeur; dorsale, pectorales, ventrales, anale trans- parentes; deux ou trois bandes transversales peu marquées à la caudale. Longueur : 0,130. Laos : Harmand. PARALAUBUCA TYPUS, Blkr. Paralaubuca lypus, Blkr., Ned, Tydsch. Dierk, t. I, p.16. Chela paralaubuca, Gthr. Cat. fish. Brit. Mus., t. VIL, p. 337 (1868). Pseudolaubuca lateralis, Sauvage, Pull. Soc. philomathique (1876). D. 9; A. 30 à 32; L.lat. 50 à 62. Hauteur du corps contenue de 3 fois 1 tiers à 3 fois 1/2 dans la lon- gueur, Caudale non comprise; longueur de la tête 4 fois 1/2 dans la mème longueur. Museau bien plus court que l'œil, dont le diamètre a le tiers de la longueur de la tête; bouche très obliquement fendue; mâchoire supérieure échancrée ; maxillaire ne s'étendant pas jusqu'au ni- veau du bord antérieur de l'orbite. Écailles s'arrêtant au niveau du pré- opercule ; ligne latérale décrivant une forte courbe à concavité supérieure, double et parfois même triple dans sa partie antérieure. Dorsale insérée en avant de l’anale, son dernier rayon correspondant au premier de cette dernière nageoïire. Pectorales plus longues que la tête, s'étendant jusqu'à l’origine des ventrales, qui sont courtes. Couleur dorée, brillante. Lon- gueur : 0",180. Ajuthia (Siam) : Bocourt. — Bang-Kok (Siam) : Bocourt. — Ra- pides du Mé-Kong (Cochinchine) : J. Jullien. — Mé-Kong : Harmand. Chez le P, lateralis le corps est plus allongé, le nombre des écailles de la ligne latérale plus grand que chez le P. {ypus (type de Bleeker); de plus, la ligne latérale est double et parfois triple dans sa partie antérieure. Nous avions jugé ces caractères 190 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM suffisants pour séparer les deux espèces; l'examen d'environ deux cents exemplaires nous a montré depuis qu'il y avait lieu de réunir le P, Jateralis au P. typus, dont la forme varie, suivant les époques de l’année. FAMILLE DES COBITIDINÉES. MISGURNUS ANGUIELICAUDATUS, Cant. Cobilis anguillicaudata, Cantor, Ann. Mag. Nat. Hist., t. IX, 1849, p. 485. — Mis- gurnus anquillivaudatus, Günther, Cat. fish. Brit. Mus., t. VIL, p. 345, 1868. D'AAEMAENEENE AGE Écailles bien visibles. Barbillons au nombre de dix, quatre appar- tenant à la mandibule. Corps et tête comprimés. Hauteur du corps égale à la longueur de la tête, contenue un peu plus de 7 fois dans la lon- oueur, caudale non comprise. Museau 1 fois 1/2 aussi long que l'œil, espace préorbitaire moins grand que l’espace postorbitaire. Origine de la dorsale au milieu de l’espace qui sépare le bord de l’opercule de lattache de la caudale; pectorales aussi longues que la tête; caudale légèrement arrondie. Tête et corps marbrés de brun; dorsale et caudale maculées de noir; les autres nageoires Jaunâtres. Longueur: 0",140. M. Günther a démontré que cette espèce, qui représente le Misqurnus fossilis en Asie, est très variable dans sa coloration, les pectorales sont plus ou moins longues suivant les individus et sur ce caractère ont été établies plusieurs espèces nomi- nales. Le 11. anguillicaudatus est connu de Chine, du Japon, du Chusan et de Formose; M. Harmand l’a recueilli au Tonquin. MISGURNUS LAGŒNSIS. Sauve. Misqurnus laænsis, Sauvage, Bull. Soc. philomathique, 1878. DÉS AUTE Ne 6: Ecailles bien visibles. Barbillons au nombre de huit, deux à l’extré- mité du museau, un de chaque côté de la commissure des lèvres, quatre à la mandibule, ces derniers réunis deux à deux par une languette élargie. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ASIE 191 Corps et tête comprimés. Hauteur du corps égalant la longueur de la tête, contenue un peu plus de 5 fois dans la longueur, caudale non comprise. Museau 2 fois plus long que l'œil; espace préorbitaire de même longueur que l’espace postorbitaire. Origine de la dorsale un peu plus près de lex- trémité du museau que de l’attache de la caudale, située au-dessus des ventrales ; pectorales plus courtes que la tête; caudale légèrement arrondie. Corps de couleur jaunâtre, avec la tête marquée de points noirs; trois lignes noires composées de taches allongées le long des flancs; une dizaine de grosses taches noires de forme carrée le long du milieu du corps; des taches brunâtres sur le dos; dorsale et caudale barrées de noir; une petite tache notre au lobe supérieur de la caudale, les autres nageoires jaunà- tres. Longueur : 0",130. Laos : Harmand. ACANTHOPSIS CHŒRORHYNCHUS, Blkr, Cobitis chæœrorhynchus, Bikr., Nat. Tydschr. Ned. Ind, VII, p. 95. — Acan- . thopsis chærorhynchus, Blkr., Aël. Ichth. Cypr., p. 9, pl. I, fig. 15 (1868). — Acanthopsis chœrorhynchus, Gthr., Cat. fish. Brit. Mus., t. VIL p. 365 (1868). DÉMOS ATEN ET 1 Écailles petites. Museau près de 2 fois aussi long que la partie postérieure de la tête. Hauteur de la tête comprise près de 9 fois, longueur de la tête 4 fois 2 tiers dans la longueur totale. Lobe supé- rieur de la caudale de même longueur que le lobe supérieur. Longueur : 0",105. La couleur est olivâtre; mais certains exemplaires offrent de huit à douze taches noires arrondies le long de la ligne latérale, tandis que sur d’autres ces taches sont remplacées par quelques réticulations brunes; sur le dosse voient de douze à quatorze bandes brunes ; une tache noire existe à la base du lobe supérieur de la caudale. Sé Moun (Laos) : Harmand. 192 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM BOTIA HELODES, Sauvg. Botia helodes, Sauvage, Bull. Soc. philomathique, 1876. DM EVASNIE VERS: Huit barbillons. Dos à peine élevé; hauteur maximum contenue 4 fois dans la longueur, caudale non comprise; longueur de la tête près de 3 fois 1/2 dans la même longueur. Museau pointu; œil situé au milleu de la longueur de la tête ; épine sousorbitaire faible, arrivant au niveau du centre de l'œil, espace interorbitaire à peine bombé, sa Jargeur étant contenue près de 2 fois dans la longueur du museau. Origine de la dorsale plus près du bord antérieur de l'œil que de l'origine de la caudale ; caudale fourchue. Couleur sombre ; de larges bandes, séparées par des intervalles plus étroits qu'elles, placées sur le dos, mais ne débor- dant pas sur lesflancs; une ligne circulaire noirâtre à la base de la caudale, qui est ornée de trois bandes noires; extrémité des pectorales et des ventrales noirâtres ; caudale coupée de lignes foncées. Longueur : 0",080. Rivières de Tma-Kré, Cambodge : J Jullien. BOTIA MODESTA, Blkr. Botia modesta, Bleeker., Neder!, Tydseh. Diek. 1864, p. 11. — Günther, Cat. fish. Brit. Mus., t. VII, p. 868 (1868). Botia rubripinnis, Sauvage, Bull. Soc. philomathique, 1876. D. 14; À. 8: V. 8. Six barbillons. Dos assez élevé ; hauteur du corps égalant la longueur de la tête, contenue 3 fois dans la longueur, caudale non comprise. Épine sous-orbitaire forte, arrivant au niveau du bord de l'œil ; espace interorbitaire fortement bombé, contenu de 2 fois 1/2 à 3 fois dans la longueur de la tête, suivant l'âge. Dorsale commençant au milieu de l'espace qui sépare le bord antérieur de l’œil de l’attache de la caudale. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L ASIE 193 La coloration varie suivant l’âge, le corps étant, du reste, toujours de couleur lilas, avec le tête plus foncée; les nageoires sont rouges. À la taille de 0,070, l’on voit une dizaine de bandes sombres, disposées en chevrons sur le dos et débordant sur les flancs jusque vers le milieu de la hauteur du corps; une large bande cireulaire noirâtre occupe la base de la caudale; la dorsale est ornée de deux rangées de petits points bruns; quelques points de même couleur se voient sur la caudale. Les points qui ornent la caudale et la dorsale disparaissent lorsque l'animal a atteint 0,090; les chevrons qui garnissent le dos empiètent à peine sur les flancs. Ces chevrons ne se voient plus à la taille de 0,105 et il ne reste que la bande noirâtre de la base de la caudale, bande qui disparait elle-même lorsque l'animal a 0,130 de long. M. Günther indique, comme caractéristique de l'espèce, que le museau est plus long que la partie postérieure de la tête; cela n’est vrai que chez les adultes: chez les jeunes etchezles animaux d'âge moyen, l'œil se trouve exactement placé au milieu de la longueur de la tête. C’est sur des individus d'âge moyen qu'a été établi le B. rubripinnis. Siam : d'Istria. — Cambodge : Harmand. — Phnôn-Penh : Har- mand. — Cochinchine : J. Jullien. — Laos : J. Jullien. — Pachebon, Siam (British Muséum). D’après le D' Harmand, cette espèce est connue au Cambodge sous le nom de Trey-Khirout où poisson sanglier, par allusion aux épines orbitaires qui simulent deux défenses. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2° série. 25 EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE 5 . Probarbus Jullieni, Sauve. . Lobochilus Pierrei, Sauve. . Rolila barbatula, Sauvez. : CO 19 — PLANCHE 6 Fig. 1. Dangila lineata, Sauve. — 2. Cirrhina Jullieni, Sauve. — 8. Trichopus parvipinnis, Sauve. — 4. Luciosoma Harmandi, Sauve. 5. Barbus deauratus, C. NV. — 6. Bola Harmandi, Sauve. PLANCHE 7 . Helicophagus hypophthalmus, Sauvg. . Cosmochilus Harmandi, Sauvg. . Puntius Pierrei, Sauvg. COMNOUE= PLANCHE 8 . Rohita pectoralis, Sauve, . Cirrhina microlepis, Sauvg. . Hemiarius Harmandi, Sauve. . Pangasius Bocourti, Sauve. . Hemipimelodus siamensis, Sauvg. . Pangasius pleurotænia, Sauvg. Dents vomériennes et palatines. D OO à 9 D > REVISION DES CEÉEMATITES DUÜU GROUPE DES TUBULEUSES CULTIVÉES AU MUSÉUM M. J. DECAISNE Les huit clématites dont je vais donner les descriptions et les figures sont des plantes originaires de la Chine et du Japon, introduites depuis plusieurs années dans nos jardins botaniques, où j'ai pu étudier et suivre à loisir leur développement. Chacune d'elles offre un mode de végétation particulier et des plus caractéristiques, mais qu'il est presque impossible de reconnaître sur des échantillons d’herbier ; aussi suis-je persuadé que si M. de Maximowicz avait pu comparer entre eux nos huit types, dans les mêmes conditions de culture, il ne les aurait pas réunis et considérés comme une seule espèce d’un polymorphisme presque sans exemple dans le règne végétal (1). Plus on avance dans l'étude des espèces, mieux on reconnaît l’insuf- fisance des herbiers, où on croyait trouver autrefois tous les éléments d'étude nécessaires. Ces immenses collections d'échantillons desséchés sont indispensables sans doute, mais il faut, dans bien des cas, leur adjoindre des collections de plantes vivantes sur lesquelles seules nous pouvons étudier des organes délicats, souvent fugaces ou détériorés par la dessiccation. Que d'erreurs, a dit avec raison M. Naudin, auraient été (1) Mélang. biol.; Bull. Acad. St-Pétlersbh., IX, p. 589 (1876). 196 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM évitées si, à l'étude des herbiers, les botanistes avaient ajouté des obser- vations faites sur lé vivant! De nombreuses familles de plantes n'ont été bien connues que grâce à ce qu'on à pu en suivre le développement dans nos jardins; il me suffit de citer les Ficoïdes, les Oxalidées, les Aroïdées, les Commelynées, les Orchidées, ete. Comment même arrivera la con- naissance suffisante des espèces de certains genres, tels que les Heracleum, Rheum, Pœonia, Dianthus, ete., sans les avoir vivants sous les yeux? Henri Cassini aurait-il jamais achevé les travaux qui ont illustré son nom, sil n'avait eu à sa disposition les immenses ressources que lui offraient les Compostes de l’École de botanique du Muséum, où il venait chaque jour les étudier (1) ? (1) Pénétré de cette idée, j'ai proposé en 1852 (Rev. hort.) de donner une disposition spéciale de nos jardins botaniques. Je m'étais demandé si leur organisation était la meilleure possible et si les directeurs atteignaient le but qu'ils se proposent: celui d'offrir une collection de plantes vraiment utile. On sait, en effet, que les jardins botaniques de nos départements, placés dans les attributions des municipalités, manquent des fonds nécessaires à leur bon entretien et que les professeurs font le plus souvent de vains efforts pour obtenir de l'autorité un crédit qui suffise à rendre le jardin d'étude digne de la ville qui le possède. En général, les jardins botaniques des départements prennent pour modèle celui du Muséum de Paris. Rien de plus naturel. Le professeur a gardé le souvenir du lieu où il a fait ses études, et son ambition est d'augmenter chaque année le nombre des plantes exotiques, qu'il sollicite et obtient de notre grand établissement, Mais quel est le résultat final de tant de louables efforts ? La monotonie de plates-bandes reclilignes éloigne le public; l'étiquetage, toujours difficile, devient de plus en plus incertain et l'autorité municipale se lasse de subvenir aux frais d’entretien de plantes dépourvues d'intérêt ornemental, agricole ou industriel. A cela s’ajoute bientôt l'impossibilité d'arriver à une détermination rigoureuse des espèces exotiques qui composent aujourd'hui le fond de nos jardins départementaux; aussi un juge compétent, M. Alph. de Candolle, leur a-t-il adressé le reproche trop justifié d’être à peu près inutiles (2). Une des condilions les plus importantes et les plus difficiles à remplir, dans la disposition des jardins botaniques, comme des musées d’histoire naturelle, est de les maintenir dans de justes limites, Si ces jardins et ces musées, qu'il faut nécessairement doubler de hibliothèques toujours coû- teuses, sont trop vastes, c'est-à-dire hors de proportion avec les besoins locaux, outre qu'ils devien- nent plus dispendieux à entretenir, une partie plus ou moins grande de leurs collections, plantes ou animaux, est inévitablement négligée par les étudiants comme superflue. Si, au contraire, ils sont trop étroits, ils ne contiennent pas tout ce qui serait nécessaire aux études, et ce vice est encore accru par un mauvais choix des objets qu'on destine à l'instruction du public. Ces deux excès sont également à redouter. Néanmoins on peut dire qu'aujourd'hui la plupart des jardins botaniques de province pèchent plus par leur étendue que par leur étroitesse, et qu'il y aurait plutôt lieu de les restreindre que de les agrandir. C’est qu’en effet une collection peu considérable, mais calculée de 2\ A. de Cand. Phy£., p. 352. CLÉMATITES A FLEURS TUBULEUSES 197 Les types dont nous allons nous occuper constituent un groupe des plus naturels dans le genre polymorphe des Clemats, non seulement par leur port, mais encore par leurs caractères floraux, qui pourraient à la rigueur justifier la création d'un genre distinct. Cependant si d’autres botanistes croyaient pouvoir partager opinion de M. de Maximowiez et considérer mes huit plantes comme appartenant à une seule espèce, mon travail aurait encore l'avantage d'appeler l'attention sur sa variation extra- ordinaire. manière à représenter, par un petit nombre de types bien choisis, les principales familles du règne végétal, fait naître plus d'idées claires et justes dans l’esprit des jeunes botanistes que ces collections disproportionnées où l’on voit certains groupes représentés par un nombre démesuré d'espèces analogues, tandis que d’autres groupes, non moins nécessaires pour l'intelligence de la morphologie générale, font entièrement défaut. Ce but serait atteint, je crois, si, en réduisant le jardin botanique aux plantes du département ou de la région, on s’en tenait à un petit nombre d'espèces bien choisies, qui relieraient les unes aux autres les familles indigènes de manière à en faire ressortir les affinités et les différences. Si les directeurs de ces élablissements ajoutaient à ces sortes d'Écoles régionales, la culture d'un groupe quelconque, objet de leurs prédilections, et avec la pensée d’en entreprendre la monographie, nous verrions nos jardins départementaux devenir autant de petits centres scientifiques d’où sortiraient de temps en temps quelques bons mémoires, pour lesquels les grandes bibliothèques cesseraient d’être absolument nécessaires. En un mot, dans mes idées, les jardins botaniques de province devraient surtout être peuplés de plantes indigènes, auxquelles on ajoulerait les espèces exotiques les plus intéressantes à connaître pour les usages industriels ou médicinaux, tels que le cotonnier, le caféyer, le quinquina, l’ipéca- cuanha, la canne à sucre, elc., sans exclure les espèces de simple agrément, nouvelles ou encore peu répandues. J'applique également ces réflexions aux musées zoologiques de province, presque tous encombrés d'animaux exoliques à peu près sans intérêt pour personne, mais où on cherche vainement les repré- sentants les plus essentiels de la faune indigène. Y en a-t-il un seul qui possède une collection, je ne dis pas complète, mais seulement suffisante, des animaux du pays, mammifères, oiseaux, reptiles, poissons, mollusques, insectes, etc. ? C’est là cependant ce qui intéresse directement le plus grand nombre, et aussi ce sur quoi il reste bien des recherches à faire. Il y a la, comme dans nos jardins botaniques, une importante réforme à opérer et sur laquelle j'appelle l'attention de ceux de nos admi- nistrateurs qui ont la charge du progrès de la science et de sa vulgarisation. S'il est vrai de dire que la botanique a cessé d’être exclusivement appliquée à l'art médical, on reconnaîtra sans doute qu'à notre époque elle peut, sans déroger, servir l’agriculture et l’industrie. L'existence et la prospérité des jardins botaniques dépendent, à mon sens, de cette direction nouvelle. Dans un jardin qui représenterait complètement la Flore de la localité, dont les genres seraient reliés méthodiquement par des plantes industrielles ou commerciales, et par les plus jolies espèces d'ornement, le jeune botaniste trouverait les éléments d’une instruction solide, l’agriculteur des sujets d'application pratique, l’amateur de nouvelles jouissances. Le professeur, dont les besoins littéraires seraient plus restreints, ne serait plus arrêté dans ses déterminations par le manque de livres ; il prendrait pour exemples, dans ses leçons, des plantes que ses auditeurs rencontrent à chaque pas en herborisant. C’est, en effet, par l'étude des plantes vulgaires que l’on devient botaniste, de même que la vue de quelques plantes d'ornement suffit souvent pour donner le goût du jardinage. 198 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Je dois de sincères remerciements à M. Alph. Lavallée pour la bien- veillance qu'il a mise à me communiquer, pendant plusieurs années, les échantillons dont j'ai eu besoin pour mener à bien mon travail. CARACTÈRES GÉNÉRAUX De La Tic. — La structure des tiges de nos Clématites est très régulière: aux six angles qu'elles présentent correspondent six gros faisceaux vasculaires, entre lesquels viennent se ranger, suivant les espèces, un ou plusieurs faisceaux plus petits. La composition du bois est très umiforme et ne présente rien de par- ticulier ; mais celle de l'écorce est sujette à des variations qui peuvent entrer dans la caractéristique des espèces. En effet, le liber mou de chaque faisceau est recouvert extérieurement par un massif fibreux en forme de croissant, dont la partie interne est occupée par des éléments séveux nulle- ment épaissis (C. Hooker, C. tubulosa), tandis que chez d’autres (C. Davidiana, C. stans) tous les éléments sont transformés en véritables fibres hbériennes très résistantes. D'autres espèces à tiges grêles, élancées ou sarmenteuses (C. Savatieri, C. Lavallei), présentent une disposition intermédiaire en ce que la ceinture fibreuse est plus forte que dans les espèces herbacées, telles que les C. Hookeri et tubulosa. Du nombre et des dimensions des faisceaux dépend évidemment l’aspect extérieur de la tige ; ainsi celle du C. Savatieri, où ces faisceaux sont très nombreux, est finement cannelée, tandis qu'elle est nettement hexagonale dans les espèces où les faisceaux angu- laires sont de beaucoup plus gros que les autres (C. Hookeri, Davidiana, stans) ; les faisceaux ligneux ou corticaux varient de 16 à 24; dans le C. Lavaller, chez lequel ils sont à peu près de même grosseur, la tige parait parfaite- ment cylindrique. Feuzces. — Tous nos Clematis ont les feuilles opposées, assez ocrandes relativement aux autres espèces du genre, munies de pétoles rigides de longueur variable, canaliculés en dessus, fortement renflés à la base et ordinairement colorés en violet ; ces pétioles, sans apparence de CLEMATITES A FLEURS TUBULEUSES 199 vrilles, se terminent en un limbe divisé en trois lobes pétiolulés simulant ainsi une feuille composée. Quoiqu'on se serve indifféremment dans les descriptions des mots segment, lobe, foliole pour désigner les divisions de la feuille, je ferai cependant observer que ces divisions ne constituent pas de véritables folioles, dans le sens qu'on atlache communément à ce mot et qui rappelle une feuille composée. M. Vesque (1), en parlant des Renon- cules, a préféré se servir du mot lobe, parce qu’effectivement les divi- sions de la feuille, chez les Renoncules, sont ordinairement plus ou moins confluentes. Elles sont, au contraire, nettement séparées dans les Clématites dont j'ai à m'occuper, souvent même petolulées, tenant ainsi le milieu entre de simples lobes et des folioles proprement dites. Ces feuilles sont glabres, soyeuses ou velues suivant les espèces, tou- jours bordées de grosses dents terminées par un petit mucron coriace. Leur mésophylle consiste en 4 ou 6 assises de cellules, rarement d'un plus grand nombre, disposées en palissades de hauteur variable d'une espèce à l’autre. Toutes les autres cellules du mésophylle forment un parenchyme plus ou moins lâche et méatique, régulier, que parcourt le système vasculaire. Les nervures primaires, au nombre de 3 ou de 5, naissent plus ou moins près de la base du limbe sur lequel, en se rappro- chant et en s’écartant, elles dessinent une sorte de figure panduriforme ou en fer de hallebarde; chez le CI. Davidiana elles se dirigent obliquement jusqu’au sommet du lobe terminal en se ramifiant à la manière ordinaire. Ces mêmes dispositions s’observent sur les lobes latéraux: tous sont bordés de grosses dents arrondies ou aiguës, invariablement terminées par un petit mucron coriace ou cartilagineux. Les poils dont ils sont plus ou moins couverts sont soyeux dans le C. Davidiana et raides chez le C. Kousabotan. INFLORESCENCE. — De même que pour l'ensemble des Clematis, nos espèces ont l'inflorescence terminale; les rameaux axillaires se terminent (1) D. Vesque. De l’Analomie des tissus appliquée à la classification des plantes. Nouv. Arch. Muséum, IV, p. 25. 200 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM par une fleur femelle placée dans la dichotomie, comme chez les espèces monoïques, puis naissent, à l’aisselle de petites bractées, les fleurs des deux sexes et de deuxième génération, et ainsi de suite. Ces cymes sont très contractées (C. Davidiana) ou très Tâches (C. Lavallei), suivant que les fleurs sont à peu près sessiles, ou portées sur d’assez longs pédicelles, Chez le C. Kousabotan il n’est pas rare de rencontrer sur une même tige des rameaux à inflorescences entièrement composées de fleurs mâles, et d’autres uniquement formées de fleurs femelles, les unes et les autres à peu près sessiles. Les pédicelles se courbent sans s’allonger dans certaines espèces, tandis que chez d’autres ils s’accroissent très notablement après l’anthèse; dans le premier cas nous avons des fleurs fasciculées (C.Davidiana), dans le second des sortes de grandes panicules monoïques (C. Lavallei). Freurs. — Les enveloppes florales de nos espèces sont constam- ment au nombre de quatre, dont deux un peu plus internes et moins larges que les externes; leur préfloraison est valvaire; ce caractère de première valeur et unique dans le groupe entier des Ranunculinées me fait exclure des Clématidées les genres Thalictrum et Actæa qu'on a voulu leur associer, et chez lesquels les ovules sont munis incontestablement de deux téguments. Ces sépales, constamment veloutés ou soyeux, sont parfaitement glabres en dedans et parcourus par trois nervures plus ou moins saillantes; leurs bords, d’abord infléchis et épais avant l'anthèse, s’étalent quelquefois en s’amincissant (C. Davidiana). Dans leur Jeune âge les sépales sont étroitement réunis par leurs bords de manière à former une sorte de tube dans la moitié inférieure de la fleur; mais après leur épanouissement ils ne tardent pas à se recourber et à s’enrouler avant de se détacher complètement du pédicelle. Ces fleurs exhalent une délicieuse odeur de fleurs d'oranger dans le C. Lavaller, tandis qu’elles sont complètement inodores dans les autres espèces; cependant celles du €. Davidiana, sans le plus léger parfum à l'état frais, répandent après leur dessiccation ure odeur très prononcée d'acide CLÉMATITES A FLEURS TUBULEUSES 201 benzoïque; leur couleur varie de la teinte opaline au bleu indigo foncé, lavé de jaunâtre, dit-on, dans le €. Tatarimowr. Axprocée. — Les étamines, toujours en nombre multiple de celui des sépales (12-24), ont leurs filets linéaires, comprimés, glabres ou velus au voisinage de l’anthère, incolores ou légèrement teintés de bleu. Les anthères linéaires, mutiques ou mucronées, à connectif très étroit chez les fleurs femelles, où elles sont dépourvues de pollen, s'ouvrent par deux valves nettement latérales qui se recourbent à l'intérieur après leur déhis- cence ; elles sont d'une même couleur jaunâtre dans toutes les espèces. Leur pollen est subglobuleux, ponctué et marqué de trois pores. Ovarres. — Les ovaires, en général assez nombreux, reposent sur un petit receptacle hémisphérique velu. La suture ventrale ovulifère est tournée du côté de l'axe. Ils sont ovoïdes dans leur jeunesse, plus ou moins soyeux, atténués en un stvle cylindrique couvert de longs poils et terminé par un stigmate papilleux, linéaire ou épaissi, de couleur blanche. Ovuzes. — Les trois ou quatre ovules que renferment les jeunes ovaires des Clematis, sont insérés alternativement sur deux rangs; mais, de ces différents ovules, l'inférieur seul se développe en tournant son micropyle du côté de l'axe et le raphé en dehors. Chez toutes les espèces dont j'ai fait l'analyse ces ovules ne présentent jamais qu'un seul tégument, je crois donc que c'est par erreur qu'on leur en attribue souvent deux. M. Vesque, qui à fait une étude spéciale des Renonculacées, les partage en deux catégories à peu près égales en nombre ; les unes chez lesquelles les ovules sont unitégumentés: Clematis, Anemone, Ranunculus, Ceratocephalus, Ficaria, Helleborus et Pæœomia; ceux au contraire où le tégument est double : Thalictrum, Actœa, Eranthis, Nigella, Trollius, Aquilegia, Adonis Myosurus, Delphinium. Fruits. — Dans toutes nos espèces les fruits se font remarquer par leur extrème petitesse, car ils dépassent à peine trois nullimètres; leur section transversale est plus ou moins comprimée ; dans les CZ. tubulosa, Hookeri, Lavallei, le petit axe de la section équivaut à peine à la moitié du NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, IV. — 2° série. 26 209 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM grand. Le péricarpe se compose d’une assise interne d'éléments prosenchy- mateux verticaux, recouverts par un tissu cellulaire mou à parois très minces qui ne tardent pas à se flétrir ; leur surface est lisse, de couleur olivâtre (CZ. tubulosa, Hookeri, etc.) ou d’un jaune ferrugineux et finement plissée (C. stans) ; ils sont ternes ou brillants, glabres ou parsemés de quelques poils. L’appendice plumeux qui les termine à la maturité forme une sorte de petite houppe chez les C. tubulosa et Hookeri, ou une sorte de longue plume blanche grêle et courbée dans les C. stans, Lavaller, Kousabotan. Il m'est done impossible de partager les idées de M. de Maximowicz (1) au sujet de la corrélation des fruits déhiscents ou charnus avec la structure des ovules uni ou bitégumentés, puisque ceux des Clematis n’ont qu'un seul tégument et que ceux des Thalictrum à fruits déhiscents en ont deux, quoi qu'on en dise. Graines. — Les téguments de la graine se composent d’une seule assise interne de cellules tabulaires à peu près carrées, marquées de très fines stries perpendiculaires à lalbumen et remplies d’une matière granu- leuse ordinairement verte, qui communique sa couleur au testa. À la maturité, ces téguments constituent une membrane extrêmement mince et plissée. En résumé les plantes de la section des Clématites à fleurs tubuleuses se partagent très nettement en trois groupes : le premier comprenant les espèces asiatiques, C. tubulosa, Hookeri et Davidiana ; le second composé des espèces Japonaises à tiges dressées, C. stans, Kousabotan et Lavaller, enfin le troisième représenté par le C. Savatieri à üges sarmenteuses. (1) Adnotaliones de Spiræaceis, p. 1x. CLÉMATITES A FLEURS TUBULEUSES 203 CLEMATIS. & À. TUBULOsx. Folia trilobata, pro generis ratione majuscula, ecirrhata; perian— thium floribus Hyacinthi simile; sepala 4 linearia, in tubum inferne coalita, superne patula v. recurvata, denique libera ; stamina 12-24; fructus parvi, ovoidei, caudati. CLAVIS ANALYTICA. COŒLUlOl EAN SE CET AS l Se pes ADI AODAlINIERCRE ONE RES LlaDeTILE NC ubulosa Turez: erbacei, annui : AL : 1 A. Caules 0 ; incano-sericel . . . CG. Davidiana Dene. INÉPNEMIENOS EU EC CE Do er MD Ener i Fol. lobi oblongi,basi cuneati, alte serrati; fl. doici. C. sfansS. etZ,. erecti L : AN Ra B. Caul Fol. lobi cordati, grosse dentati; fl. monoici . C. Kousabotan Dene. . Caules divaricati; fol. lobicrenato-dentati v.lobulati, glabrati. C. Lavallei Dene. sarmentosi; fol. lobi crenati, subtus villosi . . . . . C. Savalieri Dene. 20# NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM 1. CLEMATIS TUBULOSA, rurcz. C. herbacea, repens, monoica; caulibus 6-angulatis, glabriusculis, violaceo üincüs; folus trilobatis, petiolis longis gracilibusque, segm. terminahbus suborbicularibus breviter acuminatis v. sublobulatis dentatis, dentibus mucronulatis; inferioribus subsessilibus ovatis v. subdeltoideis inæquilateris glabris v. puberulis trisectis, segmentis rhomboiïdeis ; floribus intense cœruleis ; pedicellis reflexis, gracilibus, subincanis ; fructibus parvis, hispidulis, oleosis. Clematis tubulosa Turez., Bull. Soc. nat. Mosc., XI, p. 141 ; Lindl., Journ. of hort. Soc., I, p. 78, Icon. xylogr. 1848 ; Dcne, F1. des serres, 1880. Le Clematis tubulosa, décrit et figuré par Lindley, est une plante à rhizome rampant et souterrain de la grosseur d’une forte plume. Ses tiges herbacées, annuelles, glabres et qui s'élèvent à environ 40 centimètres, portent des feuilles minces, 3-foliolées ou simplement trilobées, à pétiole commun très grêle et souvent de 14 à 16 centimètres de longueur. Le limbe de la division terminale est ordinairement orbiculaire, légèrement acuminé au sommet et un peu atténué à la base, rarement lobulé, bordé de grosses dents terminées par un mucron cartilagineux ; les nervures primaires naissent un peu au-dessus de la base du limbe ; celui des divisions inférieures est ovale ou deltoïde, inéquilatéral ; mais il arrive souvent que les feuilles de l'extrémité supérieure du rameau sont simplement trilobées; dans ce cas le lobe moyen est obovale, les deux latéraux ovales et horizontaux; le pétiole commun ainsi que les pétiolules sont d’un bleu d’indigo, canaliculés en dessus et, sur ce point, de couleur violette ou vineuse. Les fleurs pédicellées et réfléchies naissent soit à l’aisselle de petites bractées, soit à l'extrémité d’un pédicelle cylindrique dressé faisant partie d’une cyme triflore, et qui dans ce cas, appartient à une fleur femelle. Les sépales linéaires, acuminés, étroits, d’abord dressés, puis recourbés après l’anthèse, sont à peine incanes en dehors. Les étamines, au nombre de 14 à 16, sont munies d’un filet linéaire, glabre, terminé par une anthère linéaire, apiculée, à connectif fort étroit. Les pistils, très soyeux, se terminent par un stigmate blanc, papilleux, assez épais. Les fruits couverts de poils blancs, raides, dressés, avant leur parfaite maturité, sont de couleur olivâtre, plus tard ils prennent une teinte roussâtre et se terminent par une queue plumeuse d’un centimètre environ de longueur. La plante fleurit en septembre. 19 © OT CLÉMATITES A FLEURS TUBULEUSES 2 CLEMATIS DAVIDIANA, none. C. herbacea, dioica ; ramis subteretibus incano-sericeis ; folis trilo- batis, lobis obovatis v. rhomboideis v. ellipticis, basi attenuatis v. rotun- datis, grosse dentatis, dentibus mucronatis; floribus masc. ad ramulorum apicem terminahbus v. axillaribus, glomeratis, subsessilibus. Clematis Davidiana Dene.; Verlot Rev. Hort. 1867, p. 90. con. xylogr. et in Vil- morin, Fleurs de pl. terre, p.279.1870. ; Dene, F1. des serres, XXII, p.162. Le Clematis Davidianaa été obtenu en 1864 de graines envoyées de Chine au Muséum par M. l'abbé David. L'espèce est franchement dioïque, car depuis sa première florai- son elle n’a jamais produit de pistils, et, chose remarquable, tous les échantillons d’herbier, envoyés de Pékin par M. le D' Bretschneider, nous ont offert le même caractère. Ses tiges sont annuelles et ne laissent aucune trace à la surface du sol pendant l’hiver. Sa végétation commence à se manifester vers le mois d’avril; ses tiges, à peu près cylindriques, s'élèvent au plus à quarante centimètres ; leur surface est couverte de poils blancs soyeux ou veloutés. Les feuilles inférieures sont portées sur de très longs pétioles, faiblement canaliculés en dessus, de la grosseur d’une plume de corbeau, couverts de poils semblables à ceux de la tige, et fortement teintés de violet à leur inséftion. Le limbe des feuilles radicales se partage en trois lobes plus ou moins orbiculaires, bordés de grosses dents mucronées ; les nervures primaires naissent à environ un centimètre au-dessus de la base du limbe et vont en se rap- prochant du sommet; le limbe des feuilles caulinaires est au contraire elliptique ou obovale, attenué ou cunéiforme à la base, très courtement pétiolulé, et à peu près glabre. Les fleurs, d’un beau bleu indigo, naissent en petites cymes de 7 fleurs, à peu près sessiles, soitau sommet des rameaux, soit aux aisselles des feuilles ; le périanthe soyeux en dehors, très glabre en dedans, se compose de quatre folioles à préfloraison valvaire, légèrement iadupliquées, linéaires ou linéaires-spathulées, épaissies au centre, minces et ondulées sur les bords. Les étamines, au nombre de 14 ou de 16, se composent d’un filet linéaire blanc et glabre terminé par une anthère linéaire apiculée. Le centre de la fleur ne présente aucune trace d'organes femelles. Cette espèce répand en herbier une odeur très prononcée d’acide benzoïque ou de fève tonka, que je n’ai sentie sur aucune autre du groupe. Elle fleurit en juillet. 206 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 3. CLEMATIS HOOKERI, pcwe. C. monoica, inferne hignosa ; ramis erectis, angulatis, glabris v. pube intactili inspersis, sæpius atro-violaceo striatis v. ünctis ; folus inferioribus longe petiolatis, lobis cordatis dentatis v. lobulatis, dentibus apiculatis; superioribus subsessilhbus, coriaceis, intense viridibus, subbullatis, glabris ; floribus pedicellatis, pedicellis reflexis intense cœruleis extrorsum sericeis ; antheris muticis; ovariis ovatis, stigmate crasso, albo; fructibus parvis, primo olivaceis, dein fulvis, pilosiuseulis. Clematis tubulosa Hook., Bot. Mag., 4269. ; F1. des Serres, UI, 195. ; Jacqman, ? Clem., p.147, Icon. xylogr., 17. ; Paxt. Mag. of. Bot., XIV, 31. non Lindl.) Cette espèce diffère du Clematis tubulosa Turez. par ses tiges ligneuses dans leur moilié inférieure et d’où naissent des rameaux herbacés, annuels, comparables à ce que nous voyons sur le Pæonia Moutan, et s'éloigne du C. Davidiana par sa monoiïcité, les lobes cordiformes de ses feuilles, épaisses, à nervures primaires naissant exactement à la base du limbe, par ses fleurs ordinairement pédicellées, enfin par ses anthères mutiques et non apiculées. Le C. Hookeri est le plus précoce du groupe ; sa végétation se manifeste ordinai- rement à la fin de février. Ses tiges, de la grosseur d’une forte plume de cygne, angu- leuses, à peu près glabres, striées ou teintées de violet foncé, s'élèvent droites à environ 80 centimètres. Les feuilles inférieures sont portées sur de longs et forts pétioles, canaliculés en dessus, d’un violet foncé ainsi que les pétiolules; leur limbe cordilorme, fortement denté ou plus ou moins lobulé, est parcouru par trois nervures partant exactement du sommet du pétiolule; les lobes inférieurs, plus ou moins inéquilatéraux, cordiformes ou arrondis à la base, sont, comme le terminal, coriaces, presque bullés, d’un vert très foncé en dessus et glabres sur les deux faces. Les fleurs _axillaires, fasciculées ou disposées en sorte de panicules, sont d’un bleu indigo très foncé, soyeuses en dehors, glahres en dedans, mesurant environ 3 centimètres 1/2 de longueur ; leur bouton, avant l'épanouissement, présente une sorte de bec obtus. Les étamines, au nombre de 16 à 20, sont munies de filets linéaires, glabres, incolores ou légèrement opalins, qui portent des anthères linéaires mutiques ou à peine apiculees, Les ovaires ovoïdes, couverts de longs poils blancs dressés, s’atténuent en style ter- miné par un stigmate épais, papilleux et blane. Les fruits pelits, ovoides, hispides, d'abord de couleur olivâtre puis roussâtre, marqués d'un hourrelet circulaire à la maturité, se terminent en une queue plumeuse relativement assez courte et d’un centimètre environ de longueur. Le réceptacle sur lequel ils reposent est hémisphé- rique et velu. La plante fleurit en septembre. CLÉMATITES À FLEURS TUBULEUSES 207 4. CLEMATIS STANS, s. et z. C. dioica, erecta ; caulibus angulatis, gracilibus, 2-metralibus, pube- rubis ; folüs inferioribus 3-lobulatis, lobis subcordatis, acuminatis grosse irregulariterque dentatis; superioribus oblongis, basi cuneatis, apice acumi- nats, lobulatis; ramus floriferis inferne nudis; floribus parvis opalinis, subumbellato-cymosis, pedicellis bracteolatis ; staminum filamentis apice pilosis; antheris apiculatis; ovariis glabris, stigmate lineari; fructibus ovatis, marginatis, mitidis, fulvis, plumosis. CLemarTis sTans S. et Z., FI. jap. fam. nat. sect 1. 69 ; Dene., F1. des Serres 1880. Le C. slans, comme son nom l'indique, se reconnaît à première vue à ses tiges strictement dressées, hautes de deux mètres environ, anguleuses, de la grosseur d’une forte plume de cygne, pubescentes, d’un vert pâle et ligneuses à la base ; ses feuilles trilobées, portées sur d'assez longs pétioles, sont minces et pubescentes ; le lobe terminal subcordiforme ou arrondi à la base, plus ou moins acuminé au sommet, 3-ou o-lobulé, est pourvu de trois nervures basilaires. Leur contour est fortement et irrégulièrement incisé-denté, à dents aiguës mucronulées ; les caulinaires sont oblongues ou lancéolées, inéquilatérales, cunéiformes ou atténuées à la base, lobulées ou fortement et irrégulièrement dentées, glabrescentes et trinerviées comme les in= férieures. Les pédoncules floraux, qui apparaissent au sommet des tiges à l’aisselle des feuilles caulinaires, sont nus dans presque toute leur étendue et ne portent des fleurs qu'au sommet, où elles sont groupées en fascicules ombelliformes et accompa- gnées de bractéoles herbacées lancéolées. Les fleurs, petites comparativement à celles des CI. Hookeri, tubulosa et Davidiana, de même grandeur et de même nuance dans les deux sexes, sont composées de sépales linéaires, élargis et crispés au sommet, veloutés où incanes en dehors, très glabres et de couleur lilas en dedans, révolutés après l’anthèse. Les étamines des fleurs mâles, au nombre de 12 à 16, sont munies de filets linéaires, velus au sommet et d'anthères linéaires assez longuement apiculées; les pistils sont réduits à de petits mamelons; les étamines des fleurs femelles sont ordinairement de simples filets velus que surmonte une anthère subulée et réduite pour ainsi dire au connectif. Les ovaires, ovoïdes, olivâtres, luisants, glabres, s’atténuent en un style velu terminé par un stigmate linéaire papilleux et blanc. Les fruits, ovales-elliptiques, entourés d’un bourrelet, luisants, légèrement ridés, de couleur rousse ou ferrugineuse, atteignent au plus 4 millimètres ; leur quene est relativement courte. La plante fleurit en août. 208 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 5. CLEMATIS KOUSABOTAN, Done. C. monoica ; caulibus vix metralibus, erectis, striatis, glabris v. glabratis nec incanis; foliis inferioribus trilobatis, grosse irregulariterque inciso-dentatis; lobo terminali petiolato, subflabellato-orbiculart v. late ovato, basi cuneato v. subeordato, inciso-dentato v. lobulato; lobis lateralibus inæqualibus v. obliquis, sæpius ovatis, grosse et acute dentatis, petiolulatis v. subsessilibus, superioribus longe cuneatis apice trilobulatis, supra glabris, subtus ad nervos pubescenti-villosis; ramis floriferis dimidia inferiori parte nudis; floribus modicis, cymoso-fasciculatis, breviter pedicellatis, arcuato-reflexis; sepalis linearibus, apice recurvis, margine incrassatis; staminum filamentis apice pilosis, antheris obtusis; ovarüs müdis, pilis raris inspersis ; stigmate lineari; fructibus ovatis, flavis, longe caudatis. Clematis stans Herb. Hort. bot. Petropol. (Tschonoski). Cette plante s'élève rarement à plus d’un mètre; ses tiges droites, assez grêles, anguleuses, sont presque glabres et non incanes-pulvérulentes comme chez les autres. Ses feuilles sont trilobées; le lobe terminal est ordinairement arrondi-flabellé, beaucoup plus rarement ovale-acuminé, incisé-denté ou plus ou moins obscurément trilobé, à trois nervures saillantes, légèrement poilues en dessous ; les lobes latéraux, presque sessiles, sont ovales-acuminés, dentés ou lobulés à lobes obtus ou acuminés, étalés; les feuilles qui accompagnent les derniers groupes supérieurs de fleurs sont ordi- nairement composées de lobes cunéiformes à la base, incisés-lobulés au sommet, Les fleurs, opalines, naissenten cymules fasciculées, triflores, portées sur de très courts pédicelles veloutés-blanchâtres, arqués, refléchis dans les fleurs mâles, mais qui s’allongent notablement chez les femelles ; il n’est pas rare de voir sur une même tige des rameaux entièrement composés soit de fleurs mâles, soit de fleurs femelles, et se montrer ainsi partiellement dioïques. Les fleurs, de couleur opaline, inodores sont formées de quatre sépales d’un centimètre à peu près de longueur, franchement tubuleux dans leur moitié inférieure, recourbés à l’extrémité, veloutés en dehors, très glabres en dedans. Les étamines, ordinairement au nombre de 12, se composent de filets linéaires, poilus au sommet, portant des anthères linéaires obtuses ou à peine apiculées. Les ovaires, ovoides, luisants, d’un vert olivâtre, parsemés de quelques poils, s’atténuent en un style velu, terminé par un stigmate linéaire. Le fruit ovoiïde, luisant, prend à la maturité une couleur jaune ou ochracée. La plante fleurit en juillet. J'ai emprunté le nom spécifique de cette espèce au japonais : Xousa (herbe) et Botan (Clématite) (1). (1) Hoffmann et Schulles. — Noms indig. pl. Jap., n° 151. p. 29, in Journ asial., n° 10, 1852, CLÉMATITES A FLEURS TUBULEUSES 209 G. CLEMATIS LAVALLET, pcwe. C. suaveolens, monoica, 2-metralis; ramis patulis, striatis, pube intactili incano-cinereis, inferne foliosis, superne denudaüis; folus trilobis glabratis, lobo terminali late ovato-orbiculari grosse dentato v. inciso v. lobulato basi obsolete cuneato, supra glabro, subtus ad nervos piloso, lobis lateralibus subsessilibus late ovatis acuminatis subobliquis inciso- dentatis, dentibus mucronatis subcoriaceis ; inflorescentia laxe paniculata ; peduneulis pedicellisque pube intactili incano-cinereis, bracteis minimis linearibus integris v. dentatis stipatis, reflexis; floribus opalinis; sepalis apice recurvis; staminum filamentis pilosis ; antheris apiculatis; ovarts ovatis, glabris, pilorum fasciculis basi ornatis; stigmate lineari-oblongo. Le Clematis Lavallei est une forte plante de deux mètres de hauteur, dont les rameaux sont terminés par une grande inflorescence dépourvue de feuilles; ces tiges et ces rameaux sont couverts d’une sorte de poussière d’un blanc grisâtre, formé par un duvet extrêmement court. Ses feuilles trilobées, un peu coriaces, sont portées sur des pétioles de 7 à 8 centimètres de longueur, dont le lobe terminal est largement ovale ou orbiculaire, incisé-denté ou lobulé, à dents munies d’un petit mucron coriace ; les lobes latéraux ovales, incisés-dentés ou lobulés, sont presque sessiles ; leurs nervures, au nombre de 3 ou de 5, saillantes et poilues en dessous, partent de la base pour se perdre vers le sommet du limbe. Les rameaux florifères terminent la tige en formant une sorte de grande inflorescence de 60 centimètres de longueur en partant de la dernière paire de feuilles caulinaires ; les rameaux secondaires ou tertiaires sont accompagnés, à leur naissance, de petites feuilles bractéales linéaires, lancéolées, entières ou dentées. Ces ramuscules portent des petites cymes triflores, à pédicelles réfléchis, dont la fleur médiane est femelle et les deux latérales mâles. Les fleurs, de couleur opaline et odorantes, mesurent environ deux centimètres ; les sépales, au nombre de quatre, linéaires, fortement recourbés au sommet, sont veloutés, blan- châtres en dehors, très glabres en dedans. Les étamines se composent d’un filet linéaire, poilu au sommet, terminé par une anthère linéaire, apiculée. Les ovaires, ovoides, glabres, sont néanmoins accompagnés à la base de petits poils blanes; le style, plumeux dans toute sa longueur, se termine par un stigmate linéaire-oblong, de couleur blanche. Le fruit ovoïde, parsemé de quelques poils dressés, se termine en un style glabre dans son quart inférieur, plumeux dans le reste de son étendue et d'environ trois centimètres de longueur. La plante fleurit en octobre. M. Alph. Lavallée a recu cette espèce d’un pépiniériste luxembour- NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, IV. — 2° SÉRIE. 97 210 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM geois sans autre désignation que le nom de Clematis du Japon. Je regarde comme nen étant qu'une simple variété la forme suivante, d'ailleurs remarquable. 6 bis. CLEMATIS LAVALLEÏ, pce. VAR. FOLIOSA. C. suaveolens, monoica, 2-metralis et ultra; caulibus erectis; ramis dichotomis ramulisque cylindraceis divaricatis; foliis coriaceis, inferioribus trilobatis; lobo terminali late ovato, apice acuminato, basi cuneato, plus minusve grosse dentato, dentibus mucronulatis utrinque glabris; lobis lateralibus subsessilibus, inæquilateris, haud raro inciso-dentatis ; foliis supremis minoribus, simplicibus, ovatis, integris v. lobulatis; floribus reflexis, opalinis ; carpellorum eaudis gracilibus, arcuato-reflexis, plumosis. Les fleurs de cette belle variété exhalent, comme celle du type, à l’époque de leur épanouissement, une suave odeur de fleurs d'oranger. Ses tiges, de la grosseur d’une forte plume de cygne, ligneuses à la base, s'élèvent à plus de deux mètres et demi et se divisent en rameaux dichotomiques, très divariqués, presque glabres ou pulvéru- lents-incanes dans leur jeunesse. Ses feuilles inférieures, formées de trois lobes coriaces, sont portées sur des pétioles de longueur variable, de couleur verte ou teintés de violet ; la division terminale, de forme ovale-arrondie,acuminée au sommet, cunéiforme à la base, porte trois nervures saillantes à la face inférieure et qui se perdent vers le sommet du limbe; les divisions latérales, presque sessiles, sont ovales, moins larges que la terminale, souvent lobulées et bordées ordinairement de très grosses dents irrégulières que termine un petit mucron coriace et glabre. Les feuilles des rameaux supérieurs, ou florifères, diffèrent complètement des précédentes en ce qu’elles sont généralement très entières et toujours beaucoup plus petites : leur longueur dépassant rarement cinq centimètres. Les fleurs monoïques naissent soit solitaires à la bifurcation des ramules, soit en petites cymes triflores dont la médiane est femelle et les deux autres mâles et sont accompagnées de petites bractées lancéolées ; les unes et les autres sont réfléchies au moment de leur épa- nouissement, mais les pédicelles des femelles ne tardent pas à se redresser en même temps qu'ils s’allongent jusqu’à 3 ou 4 centimètres, Les pédicelles des fleurs mâles se désarticulent au point d'insertion du périanthe. Ce dernier est composé de sépales linéaires, crispés à leur extrémité, incanes en dehors, très glabres en dedans et de couleur opaline. Les étamines (22 à 24), munies d’un filet glabre ou parsemé de CLÉMATITES À FLEURS TUBULEUSES 9211 quelques poils vers le sommet, portent une anthère linéaire mucronulée, mais à loges atrophiées chez les fleurs femelles. Les ovaires ovales-arrondis s’atténuent en un style glabre à la base, plumeux dans presque toute son étendue et terminé par un stigmate linéaire, blanc. Les fruits petits, glabres, de couleur ferrugineuse, sont entourés d'un bourrelet et portent une queue grêle, flexueuse-arquée, très plumeuse. 1. CLEMATIS SAVATIERI, none. C. frutex sarmentosus, monoicus, 3-metralis et ultra ; eaulibus striatis inferne lignosis; foliis trilobis aut trisectis, lobis cordatis, lobo terminal longe, lateralibus autem breviter petiolulatis, crenatis v. grosse dentatis, obsolete lobulatis, acuminaüis, supra glabriusculis, subtus villosis ; floribus parvis, opalinis, cymoso-paniculatis, panieula foliüis breviore ; sepalis linea- ri-acuminatis, acumine crassiusculo, arcuato-reflexis, extrorsum incano- velutinis, introrsum glabris, trinerviis; staminibus numerosis, antheris obtusiusculis; ovariis ima basi glabris, atroviolaceis; stigmate lineari- oblongo ; fructibus… Clematis stans, Franch. Enum, p. 2. Le Muséum a reçu cette plante de M. Franchet en 1877 sous le nom de Clematrs stans, bien qu’elle soit franchement sarmenteuse et monoïque. Ses tiges, ligneuses à la base, sont striées, couvertes d’un duvet extrêmement court et grisâtre, fortement renflées à l'insertion des feuilles. Ces dernières, trilobées, longuement pétiolées et assez épaisses, sont arrondies et généralement trilobulées; le lobe terminal, plus large que les inférieurs, muni de nervures basiliaires au nombre de 3 ou de 5, est parté sur un long pétiolule canaliculé en dessus ; les lobeslatéraux, ovales-acuminés, bordés de grosses dents mucronulées, sont munis de courts pétiolules ordinairement teintés en violet. Les fleurs, blanches ou légèrement opalines et un peu odorantes, sont disposées en petites cymes paniculées, plus courtes que les feuilles et portées sur des pédicelles arqués à l’époque de la floraison, un peu renflés au sommet et redressés après l’anthèse. Les sépales linéaires, un peu dilatés et crépus au sommet, recourbés et enroulés en dessous, sont incanes-veloutés en dehors, très glabres au contraire en dedans. Les étamines, nombreuses (24), sont munies de filets linéaires glabres, et d’anthères linéaires légèrement apiculées ou obtuses. Les ovaires,très glabres, de couleur rouge foncé à la base, sont soyeux dans leur partie supérieure qui se confond avec le style velu dans toute sa longueur. Le stigmate est linéaire, oblong et blanc. La floraison tardive de cette espèce, qui a lieu en octobre et novembre, ne permet pas au fruit de se développer et de mûrir sous le climat de Paris. 219 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Species non satis notæ. CLEMATIS TATARINOWII, maxim. « G. viridis gracilis parce brevissime puberula, caule 6-sulco debili; folus bijugo-pinnatisectis amplis jugo petiolo proximo trisecto v. trifido ceteris trilobis, segmentis omnibus ovatis v. rhombeo-ovatis acutis parce mucronato-inciso-serratis ; pedunculis axillaribus elongatis folio breviori- bus gracilibus ter trichotomis, pedicellis filiformibus flore subnutante longioribus ; sepalis 4 conniventibus apice revolutis extus puberulis mar- gine tomentosis oblongis acutis genitalia duplo superantibus ; filamentis glabris antheram superantibus; stylis quam stamina fere duplo brevioribus crassiusculis basi plumosis. » Hab. in China boreali, non procul a Pekino. Maxim. /. c. p. 590. « Rami præsto sunt tres herbacei recti. Folia ad 22 cent. longa, secus nervos superne in sicco subcinerascentia, ceterum viridia, membranacea, subpenninervia, fere glabra. Segmentum terminale ad 8-10 centim. magnum, sequentia dimidio minora, infima triloba v. incisa v. trisecta, æquimagna v. minora, omnia petiolulata. Flos 15 mill. longus, alabastro oblongo acuto, ochroleucus et cœruleo suffusus. Antheræ lineares. » CLEMATIS AZUREA, xorr. (Non CI. azurea Lindl. — CZ patens Dene et Morr.) « G. foliis ternatim sectis, longe petiolatis, segments petiolulatis, grosse serralis d-7-plinerviis aut fere penninervüs glabris acutis serra- turis mucronatis, lateralibus inæquilateris, basi parum in petiolum produc- tis, terminali latiore et majore late ovato, basi rotundato ; racemis peduneulatis axillaribus, petiolo brevioribus; floribus hermaphroditis ; sepalis 4 anguste-linearibus ad medium concretis, demum liberis paten- tibus, stamina plus quam duplo superantibus, extus velutinis ; filamentis pilosis antheras subæquantibus. » CLÉMATITES A FLEURS TUBULEUSES 913 « CL tubulosæ affinis, attamen diversa petiolis elongatis, foliolis magnis inæqualibus sublobatis, terminali basi rotundato, floribus hermaphroditis distantibus, racemum nec corymbum formantibus, pedunculis ex axilla pluribus, lateralibus uni-vel paucifloris, sepalis angustioribus, etc. In hortis Tauridæ sub hoc nomine culta. » N. Turczaninow, Animad. in Bull. Soc. Imp. nat. Mosc., p. 272, 1854. Maxim. Decas XX, in Mel. biol. t. IX, p. 589 (1876). 7 Cette plante semble devoir se rapporter à notre C. Hookeri, que le Bot. mag. donne comme originaire de la Tauride. Je transeris enfin textuellement la note de M. Hance relative à nos Clematrs. CLEMATIS (Flammula) TUBULOSA Turez. Hance in The Journ. of Linn. Soc. XII, p. To, 1873. ” I have little doubt that D:' Williams’s plant, which he describes as, a coarse vigorous annual, with rank-smelling purple flowers,, is referable tothis species, only known to me, however, from Walpers’s Repertorium...... . In the Peking specimens, the lower leaves are trisected, the upper trilobed only, or merely irrc- gularly slashed, usually sparsely hairy, and prominently reticulate; the cohesion of the sepals, though evident, is very slight, and at full anthesis they become free to the base; the anther is scarcely longer than the filament; and the flowers are apparently polygamous; for in the same corymb I find both staminal flowers, and pedicels from which the calyx has fallen, surmounted by the plumose ovaria. ”.. T'have also gathered by D° Williams, a plant with hermaphrodite blossoms, solitary and long-stalked, or arranged in a few-flowered raceme, each flower borne on a pedicel an inch or more in length ; but the foliage and calyx ar so similar that I do not doubt its being a mere variety of C. fubulosa. This approaches somewhat to the rare C.stans S. and Z. which is unquestionably the nearest ally of Turczaninow’s species; but in that the flowers (which are doubtless also polygamous, not strongly diæcious) are more than twice as small, short-stalked, and arranged in 2-3 distant clus- ters, forming a raceme. As the sections are limited in the Flora Indica, C. tubulosa would, from its inflorescence, fall rather into Cheiropsis ; butits affinities are against such à collocation. » EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE 9. Clematis tubulosa Turez. — A. Feuille radicale. — 1. Fleur un peu grossie. — 2. Sépale entier, vu par la face interne. — 2 a. Portion supérieure d’un autre sépale. — 3. Étamine, — &%. Pistil. — 5. Groupe de fruits de grandeur natu- relle. — 6. Fruit grossi. PLANCHE 10. Clematis Davidiana Dene. — A. Feuille radicale. — 1. Fleur un peu grossie. — 2. Sépale vu par la face externe. — 3. Le même vu par la face in- terne. — 4. KEtamine. PLANCHE 11. Clematis Hookeri Dene. — A. Feuille radicale. — 1. Fleur un peu grossie. — 2. Sépale vu par la face interne ; 2 a. Portion supérieure d’un autre sépale. — 8. Étamine. — 4. Pistil. — 5. Groupe de fruits de grandeur naturelle. — 6. Fruit grossi. — 7. Coupe transversale de la tige. PLANCHE 12. Clematis stans S. et Z. — 1. Fleur grossie. — 2. Portion supérieure du sépale. — 3. Étamine. — 4. Stigmate. — 5. Ovaire. — 6. Groupe de fruits de grandeur naturelle. — 7. Fruit grossi. PLANCHE 18. Clematis Kousabotan Dene. — 1. Fleur grossie. — 2. Portion supérieure du sépale. — 3. Étamine. — 4. Ovaire. — 5. Ovaire coupé en long pour montrer la position de l’ovule unitégumenté. — 6. Groupe de fruits de grandeur natu- relle entremêlés de pédicelles de fleurs mâles. — 7. Fruit grossi. PLANCHE 14. Clematis Lavallei Dene. — 1. Fleur grossie. — 2. Portion supérieure du sépale. — 3 Étamine d’une fleur mâle. — 4. Étamine d’une fleur femelle. — 5. Pistil. — 6. Stigmate. — 7. Groupe de fruits de grandeur naturelle. — 8. Fruit grossi. PLANCHE 15. Clematis Lavallei var. foliosa. Dene. — A. Feuille radicale. — 1. Fleur grossie. — 2. Sépale vu de profil. — 3. Portion supérieure du sépale. — 4. Étamine. — 5. Ovaire. — 6. Groupe de fruits de grandeur naturelle. — 7. Fruit grossi. PLANCHE 16. Clematis Savatieri Dene. — 1. Fleur grossie. — 2. Portion supérieure de sépale vue en dehors. — 3. La même vue en dedans. — 4. Etamine. — 5 Pis- til. — 6. Stigmate. — 7. Coupe de la tige. MATÉRIAUX POUR LA FAUNE DE L’ARCHIPEL DU CAP VERT PAR LE D‘ A.-T. DE ROCHEBRUNE Aide-naturaliste au Muséum L'archipel du Cap-Vert, situé au milieu de l’Atlantique, forme avec les groupes des Acores, de Madère et des Canaries, un ensemble d’iles éparses sur une étendue dont les parallèlesau Nord comme au Sud, mar- quent les limites naturelles où s'arrête le domaine de l'Afrique et où, à tort ou à raison, les traditions de l'antiquité placent la problématique Atlantide. | Composé de 10 îles et de 4 ilots, dont la distance aux Canaries compte environ 250 lieues marines, à Madère 400 et aux Acores 575, l’ar- chipel du Cap-Vert, éloigné de la côte occidentale d'Afrique, d'un peu moins de 175 lieues, s'élève droit à l'Ouest, en face de la pointe de Dakar, connue sous le nom de Cap-Vert, point le plus occidental de la côte, entre le fleuve Sénégal au Nord, et la rivière de Gambie au Sud. Situées entre les 14°,45° et 17°,20’ de latitude Nord, et entre les 249,55’ et 27°,30° de longitude Est, les iles de l'archipel semblent marquer les sommets de deux chaines sous-marines, dont la direction etla disposition géométrique sont indiquées par ces iles même, et se rat- tachent à une portion de circonférence, équivalente à un peu plus d'un quart, décrite avec un rayon de 87 nulles. 216 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Leur constitution géologique est connue par les travaux de Ch. Sainte-Claire Deville, travaux qui malheureusement n’ont pas été publiés en enter et dont un résumé succinct a seul paru dans les comptes rendus de l’Académie des sciences (1), et par les observations de Darwin à l'ile de Santiago, publiées en 1844 (2). -Essentiellement d’origine ignée, des types Trachitique et Pyroxénique, ces Îles apparaissent entourées d’une ceinture de falaises escarpées, mais peu élevées, formées de roches de Basaltes prismatiques, à structure com- pacte, avec cristaux de Péridot, d’Amphibole et d'Augite, quelquefois de Feldspath vitreux, tantôt horizontales, tantôt inclinées, alternant avec des dépôts marins, dont nous aurons à nous occuper spécialement, et qui eux-mêmes reposent sur des Phonolithes en décomposition. Des anses et des plages sablonneuses creusent de loin en loin les falai- ses et forment autant de mouillages sûrs, où la mer est ordinairement calme. A Porto-Praya, ile de Santiago, par exemple, la sonde relève de 5 à 8 brasses, sur fond de graviers et de sable; le Porto-[nglez et de Pao-Secco à l'ile de Mayo; le Porto da Preguica aux iles de Sel et de Saint-Nicoläs; la Ponta do Sol à Saint-Antoine; le Porto do Curralinho à Boavista, etc, etc., se trouvent à peu près dans les mêmes conditions. En général, les rivages sont escarpés et présentent partout de grands fonds ; des bancs et des récifs assez nombreux, se montrent à peu de dis- tance des côtes et dans le voisinage des iles basses, telles que Boavista, Mayo, du Sel; le Baxio do Joûo-Leitäo, récif de coraux d'une lieue d’étendue en tous sens, s'étend par 15°,48’ de latitude Nord, a 30 ou 40 brasses de profondeur. L'intérieur des iles est coupé de chaines élevées et de pics volcam- ques, entre lesquels s'étendent de profondes vallées, la plupart sablon- neuses et arides, mais aussi parfois boisées et verdoyantes. Bien que la sécheresse des iles du Cap-Vert soit pour ainsi dire pro- verbiale, l’aridité n’est pas aussi grande ni aussi constante qu'on le pense (1) T. L. 1860, séance du 6 janvier. 2) Gcolog. observ. on the volcanic Islands, 184%. Lon don, chap. I, p. 1 à 22. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 2 ordinairement, et indépendamment des pluies, rares 1l est vrai, dont le sol est abreuvé pendant une certaine saison de l’année, une atmosphère humide règne sur plusieurs points; en outre, quelques minces cours d’eau arrosent les vallées principales, telles que la Ribeïra das Eguas, la Ribeira- Grande et de Santa-Anna, où coulent les ruisseaux du même nom, et les sources de Saint-Antoine, Brava et da Furna, comme aussi la lagune de Ribeira-Grande. Ces apercus géographiques et topographiques généraux, en partie puisés dans le consciencieux ouvrage de M. d’Avezac (1) et dans les travaux précités de Darwin et de Ch. Sainte-Claire Deville, quoique fort incomplets, sont cependant suffisants pour nous faire connaître les con- ditions d'existence des espèces que nous avons à examiner, soit qu'elles vivent dans les eaux de l'archipel, soit qu'elles habitent sur le sol de ses iles. Nous partagerons ces espèces en trois catégories distinctes dont nous nous occuperons successivement : 1° Les espèces fossiles ; 2° Les espèces marines ; 3° Les espèces terrestres et d’eau douce. à 1.—Esrèces rossies.—Darwin, le premier, a signalé sur les côtes de l'ile de Santiago, une couche de dépôts calcaires, surmontés par des roches volcaniques : « The calcareous deposit overlying the foregoing volcanic rocks. » (2) Ces dépôts remarquables, dit-il, par leur blancheur et leur extrême ré- gularité, sont disposés le long du rivage, suivant une ligne horizontale, et s'élèvent à une hauteur de 18 à 20 mètres au-dessus du niveau de la mer; d'une épaisseur variable, atteignant parfois 7 mètres, reposant sur des Basaltes et des Phonolithes anciens en décomposition, et recouverts par des coulées Basaltiques récentes, ils consistent en débris organiques, empâtés (1 Zles de l'Afrique (Histoire et descriplion de tous les peuples, etc), Paris, 1848, t. IV. p. 171, et 507. (2) Loc. cit., p. 3. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV.— 2° sünis. DR 218 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM dans une gangue comparable à du mortier: « compared in apparance with morlar. » Des fragments de rochers, des cailloux sont épars dans la masse; à sa partie inférieure, le dépôt est de consistance tendre, de couleur brune, avec débris de coquilles et notamment de Turritelles ; puis il passe à un grès dur etcompact renfermant des débris d’Echinus et de nombreuses valves d'Auîtres et de coquilles littorales (1). La coupe théorique suivante donne l’ordre de superposition des couches de la base au sommet : a. -— Basaltes et Phonolites décomposés. 8. — Dépôt argileux brunâtre avec Turritella bicingulata. c. — Dépôt grèseux compact à surface errodée et débris de Cidaris et d'Ostrea lacerans et Guinaica, etc., etc. bp. — Dépôt crayeux mélangé de cailloux et de débris de roches ; nombreux fossiles. g. — Coulées Basaltiques récentes. Dans ces dépôts, Darwin a pu recueillir 18 espèces, dont la liste a été dressée par Sowerby (2), identiques aux espèces vivant actuellement sur la côte, à l'exception de deux, dont les représentants auraient entière- ment disparu. En se basant sur les caractères pétrographiques des dépôts et sur l'abondance des coquilles littorales, Darwin en conclut qu'ils doivent appar- tenir à la période tertiaire « To a late tertiary period », et qu'ils se sont accumulés dans une mer peu profonde, près d'une ancienne ligne de côtes. Sur les rivages des autres iles, comme aussi dans l'intérieur et sou- vent à une altitude plus considérable qu'à Santiago, existent des dépôts analogues, renfermant les mêmes coquilles. M. le D' P. Fischer (3), après examen de 16 espèces des mêmes localités, recueillies par M. de Cessac, attribue un âge plus récent aux dépôts coquilliers de l'archipel, et les considère comme quaternaires, par la pro- (1) Sur quelques points du littoral, à Saint-Vincent, par exemple, existent des dépôts de bois et de graines silicifiées. Des valves d’'Ostrea parasytica, espèce de la côte occidentale d'Afrique et de l’em- bouchure de certains fleuves, sont intimement soudées aux fragments de bois, d’une détermina- tion difficile, mais très probablement de conifères. (2) Darwin, Loc. cit. appendid, p. 153. (3) Comptes rendus Acad. sc. janvier 1874, tome 48, p. 508. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 219 portion importante des formes actuelles et par cette considération qu'ils sont compris entre deux couches Basaltiques; seul, le plateau de Mayo, avec ses moules et ses empreintes de coquilles, rappelant par son facies, les molasses du midi de la France, serait peut-être, d’après notre confrère, d'un âge plus ancien que les dépôts littoraux. Un nombre relativement considérable d'échantillons recueillis égale- ment par M. de Cessac dans les mêmes gisements, et comprenant 85 espè- ces, nous ont permis de contrôler les données de Darwin et de M. Fischer, et d'affirmer l'exactitude de la manière de voir de ce dernier. Sur ces 85 espèces, en effet, 74 vivent actuellement dans les parages mêmes du Cap Vert; 11 seulement paraissent éteintes. Des trois espèces citées par Sowerby (loc. cit. p. 153) comme n'exis- tant plus, deux ont été retrouvées vivantes par M. de Cessac, et tout porte à croire que la troisième le Cerithium aæmulum, Sow., dont nous possédons plu- sieurs échantillons ayant conservé leur coloration, vit encore aujourd'hui, à une certaine profondeur. L'abondance des mêmes espèces dans les dépôts de l'intérieur des iles, fait précédemment signalé, unit intimement ces dépôts à ceux de tout le littoral. En est-il de même pour le plateau de l'ile de Mâyo? Nous répon- drons : non! avec M. le D' Fischer, en modifiant quelque peu ses conelu- SIONS. Pour lui, les dépôts de Mâyo, tout en paraissant se rapporter au ter- taire supérieur, apparliendraient à un horizon plus récent que les dépôts tertiaires des Acores, de Madère et de Porto-Santo, qui renferment un cer- tain nombre de formes éteintes et caractéristiques. Afin d'établir le synchronisme entre Màyo, les Acores et Madère, 1l fau- drait de toute évidence y rencontrer une ou plusieurs formes communes; or, une espèce citée comme caractéristique des gisements des Acores et de Madère par Ch. Mayer (1) et M. Fischer, a été rapportée de Mâyo, c’est le Fasciolaria nodifera Dujard. (1) Die tortiär-fauna der Azoren and Maderen, Zurich, 1864. 2920 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Conclure à la similitude de ces dépôts par la présence, chez les uns et les autres, d’une espèce unique, peut au premier abord paraître bien hypothétique, mais en considérant les autres espèces propres à Mâyo et dont les dépôts littoraux n’ont pas montré de traces, en voyant ces espèces, la plupart il est vrai, vivant dans les mers d'Europe, parcourir cependant le Miocène et le Pliocène, en tenant compte enfin des phénomènes géologi- ques semblables, que les iles Africaines ont simultanément subies, notre supposition repose non plus sur une hypothèse, mais sur un fait, que vien- dra confirmer sans aucun doute, une étude attentive du plateau de Mâyo. Les fossiles des conglomérats de l'archipel peuvent être évalués à 29,77 0/0 des espèces vivantes, ils appartiennent donc, incontestable- ment, à la période quaternaire; presque tous littoraux, ils démontrent un exhaussement considérable du rivage, où, très probablement, existaient sur certains points, soit l'embouchure de cours d’eau peu rapides, soit des lagunes entourées de végétaux arborescents, comme semblent l'indiquer les couches de boïs fossiles et la présence sur ces bois d’Ostræa parasites; les causes productrices de cet exhaussement agissaient en même temps sur la côte occidentale d'Afrique, où les plages soulevées montrent à des hau- teurs égales la même abondance de mollusques actuels. 2 IL.— Espèces marines.— La distribution géographique des espèces marines de l'archipel du Cap Vert, autant que l’on peut en juger par les spécimens dus aux récoltes de plusieurs voyageurs du Muséum, ne con- corde pas toujours, selon nous, avec les données généralement admises, et l'importance du rôle attribué aux types Américains et surtout des Antilles dans le peuplement des iles Africaines et de la côte occidentale, n’est pas aussi grande qu'on cherche à le démontrer. Si pour certains groupes d'animaux, cette influence paraît évidente, si pour les Stellérides, notamment, ainsi que l’a exposé M. le professeur Per- rier (1),le mélange des espèces des Antilles existe réellement au Cap Vert ; si dans l’ordre des Arthropodes, on y rencontre une quantité notable de Crus- (1) Stellérides du Cap Vert, Bull. Soc. zool. France, séance du 21 juillet 1876. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 9291 tacés Américains, comme lindique également M. le professeur A. Milne- Edwards (1), il ne parait pas en être tout à fait de même pour les autres séries animales. Laissant de côté le mélange considérable des espèces méditerranéennes, sur lequel nous reviendrons, M. le professeur Perrier, explique la pré- sence au Cap Vert d'espèces des Antilles, par la circulation océanique établissant des communications constantes entre cette mer et, soit la côte occidentale d'Afrique, soit les archipels qui l’avoisinent. Il est incontestable, comme le dit le savant professeur, que le courant équatorial partant du golfe de Guinée, après avoir baigné les Antilles, se refléchit au fond du golfe du Mexique, pour se continuer de là jusqu’au Gulf-Stream; que ce dernier, à la hauteur des Acores, se divise en trois branches principales, dont l’une remonte vers le nord, tandis que l’autre pénètre dans la Méditerranée et que la troisième, devenue courant de l'Afrique nord, descend vers les iles du Cap Vert; les espèces Améri- _caines suivraient ainsi la route, en quelque sorte tracée à travers l'Océan, pour faciliter leur marche vers la côte et lesiles Africaines. Loin de nous la pensée de nier l'importance de cette grande voie de com- munication, nous croyons seulement que l’on ne tient pas assez compte des obstacles échelonnés sur son trajet. Sans parler du contre-courant venant opposer une digue au point de réunion du courant de Guinée et du grand courant équatorial : les contre-courants de Bahama, au sud de la Floride, celui du courant arctique, longeant la côte nord d'Amérique, contrarient le courant du golfe du Mexique dans son trajet de jonction avec le Gulf-Stream; sur la côte opposée, le grand courant de Rennel, celui du golfe de Gascogne, refoulent la branche nord du Gulf-Stream, tandis que le courant du détroit de Gibraltar s'oppose au courant de la côte de Portugal et produit un contre-courant, venant influer avec énergie sur le courant polaire nord de l'Afrique, branche descendante directe du Gulf- Stream ; entre les deux continents, les courants dérivés des vents alisés (1) In de Follin, /es Fonds de mor. 9299 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM du N.-E. contribuent puissamment encore à troubler la marche des courants normaux, il en résulte qu'un petit nombre de types Améri- cains parviennent à franchir les obstacles et que les colomes qu'ils établissent comptent un nombre restreint de représentants. L'entrave apportée par les contre-courants, dans la migration des espèces, est démontrée par ce qui se passe sur les côtes d'Afrique dans un espace bien plus restreint. La rareté des types du Cap sur la côte occidentale est bien connue, cependant, il semblerait que les espèces devraient facilement franchir une distance d'aussi peu d’étendue, et voyager de l’une à l’autre côte, par l'intermédiaire du courant de Guinée, uni au courant du Cap; il n’en est rien cependant, et là encore le courant polaire sud de l'Afrique s’y oppose. Il serait inutile de multiplier les exemples, nous verrions toujours se produire des phénomènes identiques, provoquant les mêmes résultats, avec une intensité d'autant plus grande qu'ils règnent sur un plus vaste espace. Il n'en est plus de même quand on observe la côte occidentale d'Afrique, et que l’on suit la ligne tracée par les archipels de Madère, des Canaries et du Cap Vert. Un mélange considérable d'espèces Méditerranéennes existe sur la côte et dans les parages de ces iles; le courant de Gibraltar coulant sans entraves d'une part, tous les courants particuhèrs de la côte occi- dentale de l'autre, convergent vers un centre commun, les archipels, et leur portent en quelque sorte les espèces des régions qu'ils par- courent. Nous croyons avoir démontré, avec preuves à l'appui, dans notre faune Sénégambienne (Poissons-mollusques) (1) la rareté sur la côte occidentale d'Afrique des espèces Américaines, la fréquence, au contraire, des espèces Méditerranéennes et l'identité de cette faune avec celles de Madère et des Canaries; nous y avons vu les rares types Américains (1) Cet ouvrage, depuis longlemps annoncé, est en ce moment sous presse. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 223 uniquement représentés par des espèces éminemment voyageuses, par con- séquent aples à résister aux obstacles. Si parmi certains groupes d'animaux du Cap Vert, que nous avons étudié, nous rencontrons une quantité relative plus grande d’espèces Américaines, peut-être doit-on en chercher la cause dans la vitalité plus grande des larves de ces animaux et dans leur aptitude à résister aux agents destructeurs? Quoi qu'il en soit, trois groupes seuls, les Annélides, les Échino- dermes et les Coralliaires, donnent un chiffre notable d'espèces Améri- caines, tout en étant un peu inférieur à celui des représentants Médi- terranéens. Nous les répartirons de la manière suivante : Annélides (1) — 33 dont 18 du Cap Vert, o des côtes d'Afrique, 6 d'Amérique, 4 de la Méditerranée. Echinodermes — 27 dont 4 du Cap Vert, 6 des côtes d'Afrique, 1 d'Amérique, 10 de la Méditerranée. Coralliaires -— 14 dont 5 du Cap Vert, 4 des côtes d'Afrique, 5 d'Amérique, 7 dela Méditerranée, 8 Cosmopolites. Les chiffres de ce tableau donnent ainsi une proportion de 21,04 0/0 d'espèces Américaines et de 25,00 0/0 d'espèces Méditerranéennes. La différence de 3,96 en faveur des types de la Méditerranée, malgré la quantité d'espèces d'Amérique dont il faut tenir compte, est la première preuve en faveur de la thèse que nous soutenons. (1) Sous ce titre général nous comprenons : les Gephyriens, les Chætopodes et les Chilonides. 294 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM La proportion change brusquement pour les Mollusques. Les 201 espèces observées donnent d’abord : ATeMIpeL AU CAPE EN SC EE PAM DEEE: Côtes d'Afrique: RER Care RE 1100 COLE AMETIQUE MEME ROLE TERRE 5) Méditérranéesls PAR SR RE Ne NI) Mers d'EUrOpe see RE NN EC Mérs'd'ASie UE Or EPA RAA RE 8 CbSmopohtes: 7 En PRE PAPETERIE Les différences, comme on le voit, sont considérables. De plus, si nous réunissons toutes les espèces entre elles, quelque soit l’ordre auquel elles appartiennent, espèces se montant au chiffre de 285, nous obtiendrons le tableau suivant de leur répartition : Espèces propres à l'archipel, ou ne nous étant pas connues d’ailleurs 48 Espèces communes avec la côte ouest d'Afrique . . . . . . . . . 83 Espécestcommunes avec AMERIQUE RENE NE 7 Espèces communes avec la Méditerranée. . . .: …. . . . . . . … 9 Fispéces communes Aux Mers EUTOPE RE PE FSpéces COMMUNES AUCIMErS ASIE EN UE EN E PR E 8 Espèces-:cosmopolites". Le NRC IE SENS ET TRAD DOtAl UE M er ASS De cet ensemble découle cette conséquence prévue : c’est que les espèces Américaines au nombre de 8,00 0/0, se comportent presque à légal des espèces des mers d'Europe dont on trouve 5,06 0/0 et sont de beaucoup dépassées par ces dernières et les cosmopolites dont la réunion donne un total de 10,12 0/0, tandis que les types Méditerranéens et Africains dominent d'une manière considérable et sont presque égaux, les premiers étant représentés par 31,09 0/0 les seconds par 29,01 0/0. Nous n'insisterons pas sur le chiffre de 16,08 0/0 des types considérés comme spéciaux à l'archipel, ni sur le 2,04 0/0 des espèces Asiatiques, ce dernier nombre étant du reste insignifiant. $ LIT. — Espèces TERRESTRES ET D'EAU pouce. — Les travaux de FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 295 MM. Dohrn (1), Morelet (2), et plus récemment de M. Wollaston (3) sur la malacologie terrestre et fluviale de l'archipel du Cap Vert, nous dispensent d'entrer dans de longues considérations sur la distribution des espèces. L’analogie de sa faune avec celle de Madère et des Canaries, prouvée plus particulièrement par les observations de M. Mousson (4), confirme ce que les espèces fossiles et marines viennent de nous démontrer, c'est-à-dire la liaison intime entre les divers groupes d'îles Africaines. Moins affirmatif que M. Morelet, nous ne refuserons pas tout espèce de rapport entre la faune terrestre et fluviale de la côte occidentale d'Afrique et celle du Cap Vert. Sans tenir compte du Melania tuberculata, Mull., existant sur les deux points, mais auquel un aire d'habitat, exceptionnellement vaste, enlève toute valeur comparative, nous citerons les genres Pedipes et Melampus. Ce dernier, fréquent sur la côte de Guinée, dont on a cherché à attribuer la présence au Cap Vert à une introduction, y existe non seulement à l’état vivant, mais encore à l’état fossile, sous la forme d'une espèce éteinte. Le Tympanotonos multigranosus, Sow., si caractéristique des marigots de la Sénégambie, et que nourrissent les lagunes de Ribeira-Grande, est un second exemple de la communauté d'espèces, entre les deux régions, que nous ne pouvons considérer comme le résultat de l'introduction. Nous ne pouvons pas plus admettre, avec M. Morelet, malgré son autorité en malacologie terrestre, que le Rumima decollata, Lin., ait été introduit au Cap Vert, car il faudrait alors faire remonter son introduction à une époque antérieure aux soulèvements littoraux, puisqu'il a été recueilli à l’état fossile, et 1l est peu probable qu'une semblable preuve puisse être apportée. Observons à ce sujet que l'expression «sub fossil steate » adoptée par Malak. Blatt., XVI, 1869. 1) 2) Journ. Conch.-t. XII, 8 série, vol. XVI, 1873. ) Testacea Atlantica, London, 1878. l NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2° SÉRIE. 29 296 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM M. Wollaston, ne peut être applicable aux espèces des dépôts du Cap Vert, et qu'elle doit être rejetée, comme pouvant donner lieu à de fausses interprétations. Comme le fait observer M. Fischer, la présence des fossiles terrestres se mamifeste “haque fois que l'on étudie les iles Africaines, et ce fait indique des changements importants dans les faunes ; là, comme pour les espèces marines, les gisements révèlent certains types éteints mélangés aux types existants. Les deux Hehx décrites par M. Morelet, comme provenant des dépôts de l'ile cu Sel, se retrouvent dans les conglomérats marins de Santiago, en compagnie des ÆÀ. decollata, de l'Opeas suodiaphanus King, et du Leplaæis myristica Shulil., vivants encore. Le nombre des espèces d'eau douce, des Succinea et des Lymnea surtout, manquant à la faune des autres archipels (Teste, Wollaston), établit un fait de distribution géographique qu'explique naturellement l'existence de ruisseaux et de sources, plus nombreux là que dans les archipels voisins, fait sur lequel n'insiste pas M. Morelet, dans son mémoire sur la malacologie du Cap Vert, mais que M. Wollaston signale comme des plus remarquables. L'importance de la faune des iles du Cap Vert, nous parait être démontrée par les observations précédentes; 1l nous reste à donner l’ensemble des espèces que nous avons pu étudier. En publiant ces espèces, provenant presque toutes des récoltes faites par Rang en 1837; Rousseau en 1841; plus récemment par MM. Bouvier et de Cessac, en 1870 d’abord, en 1874 ensuite, et réunies dans les collection du Muséum, nous n'avons qu'un but, comme l'indique du reste le titre de ce mémoire: contribuer à compléter l'ensemble des connaissances acquises sur la faune générale de l'archipel. Parmi les rares publications relatives à cette faune, dont les ren- seignements nous ont été d’une faible utilité, il faut compter une liste d'espèces par Reïbich (1), d'une exactitude douteuse et insuffisante pour (1) Malak. Blatt., 1865, p. 125. FAUNE DE‘L'ARCHIPEL DU CAP VERT 297 être fructueusement consultée ; nous signalerons le moins possible les espèces dont nous n'avons pas eu en main les types ; seulement, lorsque nous jugerons indispensable de le faire, ce ne sera qu'après avoir puisé nos indications à des sources d’une authenticité indiscutable. Les ouvrages de MM. de Quatrefages (1) pour les Annélides; Milne- Edwards (2) pour les Coralliaires ; Agassiz (3) et Perrier (4) pour les Échi- nodermes, nous ont servi de guides dans l'étude de nos espèces, et c'est d’après les travaux les plus récents que nous les avons méthodiquement classées (5). | Seule, la place assignée aux Chitonidæ, résulte des recherches aux- quelles nous nous sommes livrés sur ce groupe aberrant, et dont nous publions en ce moment les résultats. Enfin, pour les Mollusques, nous avons suivi le Généra de MM. À. et H. Adams (6) comme le plus généralement adopté, en le modifiant toutefois d'après les dernières recherches, et notamment celles de Schmarda (7). Ilist. nat. des Annélides, Paris, 1865, 3 vol. Hist naf. des Coralliaires, Paris, 1857, 8 vol. Cal. rai. des Echinides, Paris, 1846-1847, etc. ) Rev. des Stellerides du Mus., Paris 1875 et Distrib géogr. des Stell. arch Mus., 1878. Tous les auteurs consullés sont relalés à la synonimie des espèces. The Genera of recent mollusea, London, 1858, 3 vol. Zoologie Wien., 1877, 2 vol. U9 19 — ot em le S Sa QU 19 19 (#2) NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM TURBELLARIA Ehrenbers. NEMERTIDEA Œrsted. Fam. DIRHAGÆ Schmarda Gen. Nemertes Cuvier. 4. — Nemertes QuarrerAGer Rochbr. (AE TAN TER) Nemertes Quatrefagei Rochbr. Bull. soc. Phil. 1881 — Séance du 29 octobre. N. — Capite haud distincto, oculis destituto; rimis minusculis; corpore vermi- forme, angustissimo, subrotundo, longitudinaliter sulcato, antice subglandiforme, leviter reliculato, roseo, lineis numerosis, violaceis, undulatis picto. Long. — 0,230.— Crass. 0,004. Hab. — Rade de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Tête tout d'une venue, avec le corps conique; yeux nuls ou à peine distincts; corps vermiforme, très étroit surtout vers la région inférieure, fortement sillonné dans toute sa longueur, réticulé en avant, d’une teinte générale rose päle, plus accusée sur le dos, cette partie ornée d'un grand nombre de lignes onduleuses, fines, d'un beau violet. La N. Peronea de Quatref., est la seule espèce du genre à laquelle l'échantillon du Cap Vert puisse être comparé, elle en diffère cependant par une tête distincte du corps, presque ovale et non pas conique, par des yeux parfaitement visibles et par une coloration tout à fait différente. Notre espèce également distincte de la plupart de ses congénères par les sillons profonds régulièrement distribués sur toute la partie anté- rieure, présente comme chez la N. Antonina de Quatref., près de l’origine de la tête, deux petites fentes garnies de cils vibratiles, mais courts et non allongés. 19 19 de] FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT GEPHYREA de Quatrefages. ACROSTOMATA Diesing. Fam. SIPUNCULIDÆ Diesing. Gen. PHASCOLOSOMUM Diesing. 1. PHascozosomum RUBENS Costa Phascolosomum rubens Costa, Faun. del R. di Nap. p. 11, pl. 1, f. 6. 8. (Diesing, cit. in Rev. der Rhyng. p. 764.) Sipunculus rubens Costa, de Quatref. Hist. nat. Ann. t. Il, p. 617, n° 8. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. Les échantillons rapportés par M. Bouvier sont identiques à ceux pro- venant des côtes de Naples, de Sicile, de l'ile Paros, étudiés par M. le pro- fesseur de Quatrefages ; il en est de même pour les spécimens recueillis par Deshayes sur la côte d'Algérie (Expédition Scient. 1842.) 9. PHascozosomum LÆve Keferst. Phascolosoma læve Keferst. Zeit. f. Wissen. zool. 1862 t. XII. p. 38, pl. IL. f. 4. — 1865. t. XV, p. 427, pl. XXXI, f. 6. Sipunculus Iævis Keferst. L. Vaillant in de Follin. Les Fonds de la mer, t. I, p. 275. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. — Dragages de MM. Somer et Massenet. (Teste, de Follin.) 8. PHASCOLOSOMUM vArIoLosuM Rochbr. (PAU 2%) Phascolosomum variolosum Rochbr. Bull. soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. P. — Corpus longum, subcylindricum, attenualum, luteo-fuseum, longitudinaliter lineis undulatissimis striatum ; tuberculis minutis, nigris, undique sparsum ; pars exsertilis longitudinem corporis æquans ; antice pustulosa, pustulis compressis hya- linis, postice circulatim multiplex, lævis. Long.— 0,050. — Crass. 0,005. 230 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. Corps subcylhindrique, atténué aux deux extrémutés, d’un jaune pâle teinté de fauve, couvert de lignes fortement onduleuses, surtout à la partie antérieure, et lui donnant un aspect écailleux; surface couverte de très petits tubereules noirs; portion inférieure de la proboscide chargée de pustules demi-transparentes, serrées, fortement ridées, dernier tiers de l'extrémité antérieure plissée circulairement. Ces caractères, nettement tranchés, éloignent cette espèce de toutes les autres du même groupe. Gen. PHYMOSOMUM Diesing. 4. — Puymosomum spinicAupA de Quatref. Phymosomum spinicauda de Quatref. Hist. nat. Ann. t. I, p. 621, n° 28. Hab. — Sainte-Lucie. M. Bouvier. — Mus. Paris. Une taille un peu plus petite que celle du type de Barcelonne, décrit par M. de Quatrefages, est la seule différence que nous ayons pu constater sur les échantillons de Sainte-Lucie. 5. Paymosomum corxiGerux Rochbr. (PI. 17, fig. 3.) Phymosomum cornigerum Rochbr. bull. soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. P.— Corpus cylindricum, tuberculis hyalinis regulariter sparsum, postice attenua- tum, subacutum, tuberculis elongatis conicis rufis armatum; pars exsertilis vix longitudinem corporis æquans, ad basim tuberculata, tuberculis conicis, nigrescen- tibus, concentrice disposilis; griseum, meculis violaceis, latis, marmoratum. Long. 0,050.— Crass. 0,008. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. Corps cylindrique, portant des tubercules arrondis, transparents, sur toute la surface; fortement atténué en arrière en cône subaigu, et armé de forts tubercules durs, coniques, dirigés en arrière; base de la proboscide FAUNE DE L’ARCHIPEL DU CAP VERT 231 portant une ceinture de tubercules semblables. Teinte générale gris rosé, marbré de larges taches d'un rouge vineux. Voisine du P. multitorquatum de Quatref., cette espèce s’en distingue par la forme et la longueur relative des tubercules postérieurs, coniques etnon légèrement capuliformes, et par l’armature de la base de la proboscide ; le P.spinicauda de Quatref., également voisin, en diffère par les granulations de la partie inférieure de la proboscide. Puymosomum AsPer Vaill. Phymosomum asper L. Vaillant in de Follin. Les Fonds de la mer, t. [., p. 274. Hab. — Rade de Saint-Vincent. — Dragages de MM. Somer et Massenet. (Teste, de Follin.) PHYMosoMUM PALEIGINCTUM Rochbr. (EME EE) Phymosomum paleicinctum Rochbr. Bull. Soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. P.—.Corpus cylindricum, postice conoideum, antice attenuatum, subtuberculatum, concentrice striatum; pars exsertilis, inferne tuberculis rufis conicis, obtusis sparsa ; antice anulis 13, paleis minutissimis, acutis, constitutis, cincta; rufo luteus, inferne violaceus. | Long. — 0,030. — Crass. 0,004. Hab. — Sainte-Lucie. M. Bouvier. — Mus. Paris. Corps cylindrique, conique en arrière, rétréci en avant, portant de rares tubereules et strié concentriquement; proboscide armée inférieu- rement de tubercules coniques, obtus, disposés sans ordre, lisse dans son milieu, entourée au sommet de 13 anneaux composés de soies courtes, rigides, implantées obliquement, à parte hbre dirigée en avant et for- mant autant de colliers d’un aspect pectiné. Cette ornementation de la partie antérieure de la proboscide carac- térise nettement cette espèce. 19 C9 19 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Fam. ASPIDOSIPHONIDÆ, de Quatrefages. Gen. ASPIDOSIPHON Diesing. 8. ASPIDOSIPHON MAJOR Vaill. Aspidosiphon major L. Vaillant in de Follin. Les Fonds de la mer, t. 1, p, 270. Hab. — Rade de Saint-Vincent. — Dragages de MM. Somer et Massenet. (Teste, de Follin.) 9. ASPIDOSIPHON VAILLANTIT Rochbr. (BI eS) Aspidosiphon Vaillantii Rochbr. Bull. soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. A. — Corpus subcylindricum, antice et postice squamosum, squamis irregulari- ter quadratis, intense fulvis, medio vix granuloso, roseo, fasciis longitudinalibus interruptis, violaceis, picto; Callum anticum ovoideum, pavimentatum, posticum late conicum radiatim intense sulcatum; pars exserlilis fere dimidiam partem corporis æquans, gracilis, subrugosa, rosea. Long. 0,060. — Crass. 0,009. Hab. — Sainte-Lucie. M. Bouvier. — Mus. Paris. Corps presque cylindrique, très écailleux aux deux extrémités, à écailles quadrangulaires rugueuses brunes; partie centrale à peine gra- nuleuse, rose, ornée de lignes interrompues, violettes; bouclier antérieur ovoide, rugueux, sillonné et comme parqueté ; le postérieur conique, creusé de stries rayonnantes; proboscide égalant à peu près la moitié de la longueur du corps, mince, rose, faiblement rugueuse, surtout au sommet. Notre espèce voisine de l'A. major Vaill.,s'en distingue par l'écail- lure de ses deux extrémités, par les fines granulations de la région cen- trale, les lignes colorées tranchant sur la teinte rose nacrée, et enfin par la forme du bouclier antérieur. FAUNE DE L’ARCHIPEL DU CAP VERT 933 10. ASPIDOSIPHON LÆVE de Quatref. Aspidosiphon Iæve De Quatref. Hist. nat. Ann. t, Il. p, 609. n° 2, — pl. XX, f. 22-24. L. Vaillant in de Follin. Les Fonds de la mer, t. I, p. 272. Hab. — Rade de Saint-Vincent. Bouvier. — Mus. Paris. — Mer des Indes? De Quatrefages (loc. «t.). — Saint-Vincent. Dragages de MM. Somer et Massenet. (Teste, de Follin.) 11. ASPIDOSIPHON INTERMÉDIUM Vaill. Aspidosiphon intermedium L. Vaillant in de Follin. Les Fonds de la mer, MED 202 Hab — Rade de Saint-Vincent. III ANNULATA Lamarck. CHÆTOPODA Blainville. Fam. HERMELLZÆ, de Quatrefages. Gen. PALLASIA, de Quatrefages. : PazcasrA Luciæ, Rochbr, (PI. 17, fig. 6, a. b.) 4, Pallasia Luciæ Rochbr. Bull, soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. P. — Corpus flavorubescens ; caput branchiæque violaceis ; branchiæ dorsales viridulo auratis; operculum transversim ovatum, setarum aureis, duplici serie consti- tutum, internæ 16 sub longis, aculeatis, rectis, antice paululum eurvatis, externis 89 longioribus, reflexis radiatim dispositis, intus per totam longitudinem minutissime pennatis ; branchiæ longiores angustiores; setæ remorum dorsalium spathæformes, longitudinaliter striatis; corporis pars antica ann. cireciter 90; postica filiformis 1/3 longitudinis. Long. 0,064. -— Crass. 0,006. — Crass. part. post. 0,001. Hab. — Sainte-Lucie. M. Bouvier, — Mus. Paris. Partie antérieure du corps formée d'environ 50 anneaux, partie NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, IV. — 2° siRiE. 30 934 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM postérieure presque filiforme mesurant le tiers de la longueur totale; couleur générale jaune rougeâtre, tête et branchies violettes; branchies dorsales d'un vert doré; opercule ovale transversalement, ou en forme de 8, portant une double rangée de soies, les soies de la rangée interne au nombre de 16, longues aiguës, droites, à pointe légèrement courbée en dehors, soies de la rangée externe, au nombre de 39, atteignant la plus grande longueur, un peu courbées et finement pectinées sur toute l’éten- due de leur partie interne; soies des rames antérieures droites, en éventail, spatuliformes et striées longitudinalement. Le nombre et la disposition des soies de l’opercule distinguent cette espèce de la P. pennata Peters, dont elle semble la plus voisine et qui est caractérisée par ses soies pectinées de chaque côté dans leur der- nière moitié supérieure. Fam. TEREBELLÆ, de Quatrefages. Gen. TEREBELLA Lin. 2. — TEREBELLA POIRIERI Rochbr. (HET ESTE) Terebella Poirieri Rochbr. Bull. Soc. Phil. 1881, séance du 29 octobre. T. — Corporis regio anterior claviformis 16-18, posterior angustissime elongata 90 circiter annulis compositæ; branchiæ subæquales, stipite brevi, ramosissimæ ; cirrhi numerosi, crasciusculi, sublongi, annulati; scutellæ 13; corpus luteo-aurantia- cum, maculis albis notatum, cirrhi pallide lutei, cœruleo annulati. Long. 0,074. — Crass. max. 0,006. Hab. — Ile de Mayo. M. de Cessac. — Mus. Paris. Corps jaune orangé, maculé de blane, cirrhes jaune pâle, annelés de bleu clair, partie antérieure composée de 16 à 18 anneaux, partie pos- térieure vermiforme d'environ 90; cirrhes nombreux, épais peu allongés, branchies portées sur une base courte. Par la forme en massue de la région antérieure, l'épaisseur et la briéveté relatives des cirrhes, cette espèce diffère du T. nebulosa de FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 235 Quatref., dont elle est cependant voisine. La T. Emmalina de Quatref., à laquelle elle pourrait être également comparée, l’une et l'autre ayant la région postérieure franchement vermiforme, se caractérise par la forme des anneaux, la saillie plus forte des pieds, la présence en dessous du corps d’une sorte de rainure et une coloration que M. de Quatrefages semble considérer comme exceptionnelle dans le groupe entier. (Loc. cit: t. IL, p. 353). Fam. NEREIDÆ, de Quatrefages. Gen. NEREIS Lamarck. 8. — NEREIS PACIFICA de Quatref. Nereis pacifica de Quatref. Hist. nat. Ann. t, I, p. 523, n° 28. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. Cette petite espèce est identique au type rapporté de Lima par de Castelnau, les appendices proéminents des pieds, seuls, sont d'un noir intense dans nos spécimens du Cap Vert. 4. — NeIREIS KREBSII Grub. et Œrst. Nereis Krebsiü Grub. et Œrst. Ann. Œrst. 1857, p. 4. de Quatref. Hist. nat. Ann. t. I, p. 528, n° 35. Hab. — Rade de Santiago. M. Bouvier. — Mus. Paris. Le type décrit par Grube provient de Sainte-Croix-de-Ténériffe. Gen. HETERONEREIS Grube. 5. — HETERONEREIS MIGRATORIA de Quatref, Heteronereis migratoria de Quatref. Hist. nat. Ann. t. I, p. 568, n° 4. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. M. le professeur de Quatrefages considère cette espèce, découverte par lui à quelque distance du port de Saint-Vaast, comme essentiellement pélasgique. Nos exemplaires sont en tout semblables aux types de cette dernière localité déposés dans les galeries du Muséum. 236 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM 6. — HETERONEREIS PARVULA de Quatref. Heteronereis parvula de Quatref, Hist. nat. Ann. t. I, p. 573, n° 7. Hab. — Sainte-Lucie. — Mus. Paris. L'H. parvula habite également Ténériffe, d’où elle a été rapportée par Quoy et Gaimard. Fam. LOMBRINERÆ, Schmarda. Gen. LYSIDICE Savigny. T.— LYSIDICE PERRIERI Rochbr. (IA EME A EDNEN Lysidice Perrieri Rochbr. Bull. Soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. L. — Caput subbilobum, antennæ fusiformes minimæ, mediana longior; annulus buccalis maxillæque mediocres ; pedes parvi, cirrhus superior latitudinem annulorum æquans; inferior brevis, conicus; setis longiusculis rectis, apice conico subelon- gato; corpus subteres ; intense olivaceo nitido, ann. circiter 150. Long. 0,124. — Crass. 0,002 17/2. Hab. — Sainte-Lucie. M. Bouvier. — Mus. Paris. Corps faiblement applati, presque rond, d'un vert ohve brillant, com- posé d'environ 150 anneaux. Tête presque bilobée; antennes fusi- formes courtes, la médiane d’une longueur double des latérales, pieds petits, cirrhe supérieur égalant le diamètre transverse des anneaux ; l'in- férieur très court, conique ; soies allongées, droites, à extrémité conique subaiguë faiblement courbée en dedans. La longueur des antennes, principalement de la médiane, celle des cirrhes supérieurs, éloignent cette espèce de toutes ses congénères. Fam. EUNICÆ, Grube. Gen. EUNICE Cuv. 8. — EUNICE EBRANCHIATA de Quatref. Eumice chranchiala De Quatref. Hist. nat. Ann. t. I, p. 816, n° 8. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 237 Hab. — Rade de Samt-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. L'unique échantillon rapporté du Cap Vert est incomplet, comme celui de Palerme décrit par M. de Quatrefages (Type de l'espèce), et ne montre aucune trace de branchies. Cette identité des deux spécimens semble venir affirmer l'opinion du savant zoologiste, et permet de sup- poser avec lui que cette espèce porte ses branchies accumulées vers la partie postérieure du corps. Fam. AMPHINOMÆ, Savigny. Gen. LYNOPHERUS de Quatref. 9. — LYNOPHERUS INCARUNCULATA Peters. Amphinome incarunculata Petcrs, cit. par Grube Beschr. n. od. w. beck. Ann. (1860) p. 717. Lynopherus incarunculata Peters; de Quatref. Hist. nat. Ann. t. [, p. 407. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. Le type provient de Afrique occidentale (de Quatref., loc. cit.). Gen. AMPHINOME Brug. Â0. — AMPHINOME PALLASIH de Quatref. Amphinome Pallasii De Quatref. Hist. nat. Ann. t.1, p. 394, n° 2. Amphinome letraedra Valenciennes Mss. coll. Mus. Hab. — Sainte-Lucie. M. Bouvier. — Mus. Paris. Cette espèce pélasgique à été recueillie aux Acores et à la Guade- loupe (de Quatref., loc. cit. — Mus. Paris). 11. — AMPHINOME GARUNCULATA Pallas. Aphrodita carunculata Pallas, Mise. zool., p.102, pl. 8, p. 12-13. Amphinome carunculata Blainv. de Quatref. Hist. nat. Ann. t. I, p. 395, n° 3. Hab. — Rade de Saint-Vincent ; Sainte-Lucie. M. Bouvier. — Mus. Paris. Des Antilles et du golfe du Mexique (de Quatref., loc. cit.) 938 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM IV POLYPLAXIPHORA Blanville (1). CHITONIDA Guild. Fam. ACANTHOCHIT Æ, Rochebr. Gen. ACANTHOCHITES Leach. Test. Risso. ACANTHOCHITES ADANSONI Rochbr. (PL A7, fig. 9,a. b.) 4. — Acanthochites Adansoni Rochbr. Journ. Conch. t. XXI, 8° sér., p. 44 et Bull. Soc. Phil. 1881, séance du 28 mai. A. — Testa elongata, albido violascea, maculis nigris viridibus que picturata; valva antica semilunaris; postica minima; valvis intermediis triangularibus fere absconditis, creberrime et minutissime squamulosis ; area antica valvarum angusta, lævissime et longitudinaliter striolata; ligamento marginis lato, piloso, pilis coarctatis, plerumque rufescentibus, fasciculis 9 penicillatis, vitreis, roseis vel subflavescentibus. Long. 0,020. — Lat. 0,008. Hab. — Rade de Santiago ; Saint-Vincent; Ile de Mayo. — MM. de Cessac et Bouvier. — Mus. Paris. Coquille étroite, allongée ; valve antérieure semu-lunaire, la posté- rieure excessivement étroite, arrondie, presque entièrement cachée par le manteau ; valves médianes triangulaires, carénées, à carène obtuse cou- vertes de squamules ovoïdes, régulièrement disposées en lignes rayon- nantes. Centre des valves étroit, très finement strié longitudinalement. Appartenant au groupe des Fascicularis, l'A. Adansoni s'en distingue facilement. Le type du Fascicularis Lin. est caractérisé par la largeur des valves et leur forme trapézoïdale, les dimensions relativement fortes de la valve postérieure, la forte carène centrale et le grand nombre de (1) Ne pouvant entrer ici dans aucun éclaircissement sur les molifs qui nous ont conduit à classer les Chilonidæ immédiatement après les Chælopodes , nous renvoyons au mémoire sur la posilion systématique de ce groupe important. Ce mémoire doit paraître sous peu dans les Annales des sciences naturelles. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 239 granulations polygonales et disposées en lignes concentriques de l'aire latérale des valves. Une suite nombreuse de spécimens de divers âges, provenant soit du Cap Vert, soit de nos récoltes sur la côte occidentale d'Afrique, notam- ment à Gorée et à Dakar, nous ont démontré que le Kalison (Adans., voy. au Sénég., 2° part., p. 42, pl. IT f. 11.) est un très jeune individu de cette espèce. 2. — ACANTHOCHITES BOUVIERI Rochbr. (PL. 17, fig. 10, a. b.) Acanthochites Bouvieri Rochebr. Journ. Conck., t. XXI, 3° sér., p. 45. — Bull. Soc. Phil, 1881. Séance du 28 mai. A.— Testa elleptica, carinata nigra; valva antica elongata; valva pastica ro- tundata; valvis centralibus triangularibus, latis, umbonatis, punctis minutissimis tectis; area antica angustissima tramversim minutissime radiata ; ligamento mar- ginis lato nigro vel fuscescente ; 9 fascicuiis spissis elongatis, albidis velrufescentibus Long. 0,015. — Lat. 0,009. Hab. — Rade de Sainte-Lucie ; Santiago. — MM. de Cessac et Bouvier. — Mus. Paris. Coquille elliptique carénée, valve antérieure en forme de triangle, la postérieure assez large, arrondie; valves médianes, erochues au sommet, très finement chagrinées, à partie médiane étroite portant de fines stries transverses. Cette espèce diffère de l'A. Adansoni, par la forme de ses valves an- térieure et postérieure et l’ornementation des valves médianes. Nous l'avons recueille assez communément à Dakar et Gorée, mélangéeavec l'espèce précédente. Fam. CHÆTOPLEURÆ, Rochbr. Gen. CHÆTOPLEURA Shulettw. 3. — CHÆTOPLEURA GIGAS Chemnitz. Chiton gigas Chemn. Conch. 8, p. 222, tab. 96, f. 819. — Lamarck Anim. s. vert. L. VII. p. 490, n° 1. — Reeve Conch. Ill. Chiton, pl. XI, £. 65, a. b. Krauss Die sud Afrik. Moll. p. 40, no? pl ll, 240 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Hab. — Rade de Santiago. M, de Cessac. — Mus. Paris. — Cap de Bonne-Espérance. (Auctor..) Les spécimens adultes de cette espèce, de même que les jeunes, ont les bords du manteau couverts de soies: «brevibus sparsim dispositis, » comme le dit Reeve (loc. ct.) et non pas « minutis dense-obtecto, » sui- vant l'opinion de Krauss (bc. cit.). Les individus âgés de l’auteur allemand étaient probablement roulés et dépouillés par conséquent de soies. MM. Adams, qui ontadopté les subdivisions établies par Gray dans le genre Linnéen, Chiton (Gener. recent. Moll., t. T. p. 475,) inscrivent le C. gigas dans les Acanthopleura. H ne peut y être maintenu. Les soies du manteau, sans compter d’autres caractères, indiquent sa place parmi les Chœtopleura à soïes cornées et flexibles, et non pas courtes, rigides et imprégnées de sels calcaires comme dans les Acanthopleura. Gen. ACANTHOPLEURA Guild. À. — ACANTHOPLEURA BREVISPINOSA SOWerby. Chiton brevispinosus Sow. Mag. nat. hist. 1840, et Conch. Ill. f. 136. Reeve Conc. Icon, Chiton, pl. IX, t. 52. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Le Muséum possède des échantillons de cette espèce, provenant du Cap de Bonne-Espérance et de Madagascar. Fam. CHITONINÆ, Gray. Gen. TONICIA Gray. D, — TONICIA CHILENSIS Fremb, Chiton Chilensis Fremb. Zool. journ. vol. HI, p. 204. — Supp. pl. XVII, or, fs Reeve. Conch. Icon. Chiton, pl. VII, f. 17. Chiton elegans Var. chilensis Sow. Conch. Ill. p. 6. Hab. — Rade de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. — Valparaiso; les côtes du Chi. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 241 Gen. LEPIDOPLEURUS Risso. 6. — LEPIDOPLEURUS cessACI Rochbr. (DES GENE E ETC re) Lepidopleurus Cessaci Rochbr. Bull. Soc. Phil. 1881. Séance du 28 mai. Leptochilon Cessaci Rochbr. Journ. conch., t. XXI. 8° série, pl. 43, 1881. L. Testa ovato-oblonga, subcarinata, coloribus variis picta; valva antica pos- ticæ que parte postica leviter concentrice lineatis, lineis minutissimis; valvarum in- termediarum areis centralibus striatulatis, striis interruptis, areis lateralibus tenui- sime undulatis ; ligamento marginis angusto, squamuloso. Long. 0,018. — Lat. 0,008. Hab.-- Rade de Santiago. MM. de Cessac et Bouvier.— Mus. Paris. Coquille elliptique subcarénée, aire centrale des valves médianes couvertes de fines stries longitudinales ; aires latérales à stries également fines, concentriques, onduleuses ou brisées. Les couleurs dans cette espèce varient d’une facon remarquable. Parmi le grand nombre d'exemplaires provenant du Cap Vert et de toute la côte occidentale d'Afrique (Banc d'Argain, Dakar, Gorée, Rufisque, îles de la Madeleine, où nous l'avons recueillie), nous relevons douze modes de coloration parmi les plus fréquents et les plus tranchés. Ces variations dont nous figurons quatre spécimens. (pl. 17, fig. 11, «&, b, c, d.) sont ainsi réparties : 1° Jaune verdâtre à ligne médiane brune ; manteau blanc. 2 Jaune orangé foncé ; manteau jaune clair. 3 Brun foncé à ligne médiane blanche; manteau gris. 4° Violet foncé ; manteau bleu. o° Violet clair marbré de blanc ; manteau rose. 6° Olive ; manteau blanc et noir. 1° Gris uniforme ; manteau bleu, 8 Gris blanc ; manteau orangé. 9° Gris marbré d'orange ; manteau violacé. 10° Rose; manteau gris. 11° Rose marbré de vert ; manteau jaune. 12° Finement marbré de rouge, bleu jaune sur fond gris ou rose. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV, — 2° sÈRE. a1 19 19 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Gen. GYMNOPLAX, Gray. T. — GYMNOPLAX SICULUS Gray. Chiton siculus Gray Spicil. zool. p. 5, n°5, dull. 1828. Chiton Poli Desh. non Philipp. in Lamek. Anim. s. vert. t. VII, p.504, n° 35. Chiton squamosus Aucior. (Pro part.) ab. — Rade de Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. Le type du Cap Vert est identique à ceux de la Méditerranée et de l'Algérie, et atteint le maximum de la taille des plus beaux échantillons provenant de ces parages, 1l ne présente aucun des caractères de la forme Africaine que nous avons fait connaître, comme provenant du cap de Bonne-Espérance et des rochers de Dakar, Sénégambie. (Journ. Conch. 3 sér.t. XXI, p. 42, 1881, et Bull. Soc. Phul., séance du 28 mai 1881.) 8. — GYMNOPLAX CUMINGII Frembl. | Chiton Cumingii Frembl. Zool. journ. t. II, p. 198, n° 3. supp. pl, XVI, f. 8. Reeve Conch. Icon. Chiton. pl. I, f. 2. à. b. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. Cette espèce est essentiellement Américaine et abonde sur les riva- ges; Pérou, Valparaiso, Coquimbo, Chili, Callao, ete. 9. — cymnoPLAx HAMy1 Rochbr. (PL AP Me 2 na De) Gymnoplax Hamyi Rochbr. Bull. Soc. Phil. 1881, séance du 29 octobre. G. — Testa ovato elongata, carinata, virescente, lineis albidis, cœruleis, luteis que regulariter et longitudinaliter dispositis picta; valva antica, areis lateralibus val- varum intermediarum, poslicæ que parte postica, concentrice liratis, liris imbricalis iregularibus ; valvarum intermediarum areis centralibus et valvæ posticæ parte antica intense 7 sulcatis, sulcis latis obliquis; ligamento marginis, squamoso, squamis rotun- datis nitescentibus. Long. 0,023. — Lat. 0,012. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 213 Hab. — Rade de Sainte-Lucie. M. Bouvier. — Mus. Paris. Coquille ovale allongée, carénée, verdâtre, à lignes longitudinales alternativement blanches, bleues et jaunes; valve antérieure, aires latérales des valves centrales et partie antérieure de la valve terminale, ornées de fortes côtes concentriques, irrégulières et comme imbriquées; aires cen- trales portant 7 côtes larges et courbées obliquement; partie médiane lisse. Voisine du G. concentricus, Reeve, celte espèce s’en distingue par l’im- brication et l'irrégularité des stries concentriques des valves terminales et des aires latérales, par la largeur et le petit nombre des sillons des aires centrales et l'absence de mucron de la valve postérieure. 10. — GymnoPzax INsuLARIS Rochbr. (AS TENMEMIÉEETNS) Gymnoplax insularis Rochbr. Bull. Soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. G. — Testa ovato elongata, subearinata, olivacea, maculis albidis sparsa; valva antica posticæ que parte postica, liratis, liris interruptis, sub mouiliformibus ; valva- rum intermediarum areis medianibus centraliter lævibus, lateraliter sulcatis, suleis inæqualibus,lanceolatis, concentrice dispositis ; areis lateralibus liratis, liris dichotomis, ligamento marginis olivaceo, maculis albidis notato, squamoso, squamis minulis. Long. 0,027. — Lat. 0,015. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. de Cessae. — Mus. Paris. Coquille ovale oblongue, à carène obtuse, olivâtre, maculée de blanc; valve antérieure et partie postérieure de la valve terminale ornées de côtes interrompues, faiblement granuleuses ; aires médianes silonnées, à sillons inégaux se terminant en pointe aiguë ; à partie centrale lisse, aires latérales à côtes dichotomes. Le G. Canariensis d'Orb., dont cette espèce se rapproche, s'en distin- gue par les stries longitudinales des valves médianes et ses valves ter- minales lisses. Le G. SqUamosus Lin type également voisin, en diffère par les radia- 944 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM tions granuleuses de sa valve terminale, la grosseur ‘des granules de leur bord externe et par les stries des aires centrales à granules régnant sur toute leur longueur. v LAMELLIBRANCHIATA Blainville. PECTINACEA, H. et A. Adams. Fam. OSTREIDÆ Lamarck. Gen. osTREA Linn. À. — OSTREA GUINEENSIS Dunker. Ostrea Gumeensis Dunker Ind, moll. Guin. p. 43, pl. VII, fig. 12-18. ——— Reeve Conch. Icon. Ostrea, pl. XXVI sp. 62. ——————— Reibisch der moll. Cap Verdischen in Malak, Blatt. 1865, D. 425: Hab. — Spec. ross. — Congiomérats de Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Le type de Dunker, originaire de Loanda, est plus petit que les spé- cimens fossiles du Cap Vert; ceux-ci sont semblables aux échantillons recueillis par nous en Sénégambie. 2, — OSTREA PLICATULA Gmel Ostrea plicatula Gmel. Syst. nat. p. 295. Ostrea plicata Chemnitz. Conch. IIL. f. 232. — Reere Conch. Icon. Ostrea, pl. XX VII, sp. 68. Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Saint-Vincent. M. de Cessac.— Mus. Paris. 8.— OSTREA LACERANS Hanley. Ostrea lacerans Hanley Proc. zool. Soc. 1845, p. 115. — Reeve Conch. Icon. Ostrea pl. XXIT, sp. 51. P. Fischer Comp. rend. Acad. sc. t.78, p. 503. Hab. — Srrc. ross. — Conglomérats de Santiago. — SpEc. viv. -— Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 945 M. le D P. Fischer (loc. cit.) observe que cette espèce, commune dans le golfe de Guinée, diffère à peine des Ostrea cucullata Born., cornucopiæ Chem., de l'Océan Indien, et de l’Ostrea saccellus des faluns de Touraine. Nous partageons entièrement la manière de voir de notre confrère, en ce qui concerne les deux premières espèces; pour la dernière, tout en lui trouvant de grandes analogies avec VO. lacerans, nous remarquons qu'elle en diffère cependant, toutes proportion gardées : par moins d’épais- seur de la coquille, une forme plus régulièrement conique, par le mucron rond et non aplati, par des côtes divariquées et non droites et l'absence d'écailles très saillantes et fortement imbriquées sur les côtes; 70. cornuco- pie Chem., citée par Sowerby (x Darwin obs. on the vole. Isl. app. p. 154, n°9) comme provenant des dépôts de Santiago, appartient à l'O. lacerans. 4. — OSTREA PARASITICA Gmel. Ostrea parasitica Gimnel. Syst. nat. p. 2%. Reeve Conch. Icon. Ostrea, pl. I, sp. 4. Hab. — Srec. ross. — Dépôts de Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. L'unique échantillon, provenant du Cap Vert, consiste en plusieurs valves de cette espèce, adhérentes à un fragement de bois, dont le mauvais état de conservation ne permet pas de déterminer le genre. Fam. SPONDYLIDÆ, H. et A. Adams. Gen. SPONDYLUS Linn. 5. — SPONDYLUS GÆDEROPUS Linn. Spondylus gæderopus Linn. Syst. nat. p. 1136. EE amarck AIM SAVE Lt AN Il D: 1847 EE 'Reeve Conch. Icon. Spondylus; pl Ms pe48; Linn. Reibisch der Moll. Cap Verdisch. Mal. Blatt. 1869, p. To. 246 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Hab. — Rade de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Espèce méditerranéenne. Fam. PECTINIDÆ, H. et A. Adams. Gen. PECTEN lun. 6. — PECTEN CORALLINOÏIDES d'Orb. Pecten corallinoïdes d’'Orb. Hist. nat. Canaries, p. 102, pl, VII. B. f. 20. 21, 29 y 2e -— Reeve Conch. Icon. Pecten. pl. VI, sp. 27. d'Orb. Reibisch der Moll. den Cap Verdisch. Mall. Blatt. 1869, p. 125. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Une valve d'individu jeune et plusieurs fragments de sujets adultes semblent indiquer la fréquence de cette espèce propre aux Canaries et à la côte de Zanzibar. 7. — PECTEN BRUCI Peyraud. Pecten Bruci Peyraud. Cat. moll. de Corse. p. 78. —— Reeve Conch. Icon. Pecten. pl. XX, sp. 72. Hab. — Sainte-Lucie. M. Bouvier. — Mus. Paris. Méditerranée. Côtes de Sicile, Corse. 8. — PECTEN PUSI0 [inn. Pecten pusio Linn. Syst. nat. p. 1146. ————— Lamarck Anim. s. vert., t. VII, p. 152. Reeve Conch. Icon. Pecten, pl. XXXHII, sp. 157. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Lamarck (oc. cit.) considère le P. pusio comme une variété « apau- vrie et dégénérée » du P. varius ; cette opimion, partagée par Deshayes, ne peut être acceptée; le P. pusio quelque soient les parages d’où il provienne, se caractérise par ses côtes beaucoup plus fines, non chargées de squames FAUNE DE L’ARCHIPEL DU CAP VERT 247 aiguës, par la forme plus pointue de son sommet et l'absence presque complète de l’un des auricules. Adams, dans son Genera of recent Mollusca (t. 11, p. 555), classe le pusio (type Linnéen) dans le genre Hénnites Defr., et lui donne pour caractères d'avoir, à l’âge adulte, la valve inférieure attachée à des corps étrangers, etirrégulière « the lower valva is attached to foreing bodhes and becomes 1rre- qular ». Ge caractère spécial aux Hinnites n'existe pas dans les pusio que nous avons examinés en grand nombre et de localités diverses. Adams a rès probablement confondu ici des types différents et attribué au pusto de Linné un facies propre à une autre espèce. Les exemples de semblables confusions sont fréquents, du reste, dans l'ouvrage précité d'Adams. 9, — pECTEN 16no1us Rochbr. MIA he 1 Pecten ignotus Rochbr. Bull. Soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. Pecten spec Sowerby in Darwin Geol. obs. on the volcan. Isl. 1844. App. p. 154, n° 16. P. — Testa orbicularis, equilateralis, subventricosa, 21 costata, costis rotundatis, lævibus, striis undulatissimis plus minusve intense notatis ; concentrice sculptis; ad oram fere squamulatis, squamulis imbricatis; auriculis inæqualibus; latissima sulca- tam, sulcis rugosissimis. Lat. 0,019. — Alt. 0,018. — Crass. max. 0,009. Hab. — Srxc. ross. — Conglomérats de Saint-Vincent. — M. de Cessac.— Mus. Paris. Coquille équilatérale orbiculaire, ornée de 21 côtes arrondies, lisses, assez larges, couvertes de fines stries concentriques et un peu squameuses à la base, à squames imbriquées, auricules inégales, la plus large fortement striée ; à stries rayonnantes fortement rugueuses. Cette espèce nous parait être la même que celle citée par Sowerby, voisine du ?. orbicularis, et dont le mauvais état de conservation ne lui a pas permis de donner la diagnose; sa forme seule le rapproche du P. oper- oularis, Lin., il en diffère par tous les autres caractères. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Fam. AXINÆINÆ, H. et A. Adams. Gen. AXINÆA Poli. 10. —aAxINÆA PiLosa Lamck. Pectunculus prlosus Lamck. Anim. s. vert. vol. VI, p. 2. Reeve Conch. Icon. Pectunculus, pl. II, sp. 18. Hab. — Sprc. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Commun dans la Méditerranée et sur les côtes de Sicile. 11. — AxINÆA MarMoRATA Chem. Pectunculus marmoratus Chem. Conch. vol. VII, p. 228, pl. 57, f. 563. Lamck. Anim. s. vert vol. VI, p. 489. Reeve Conch. Icon. Pectunculus, pl. VII, sp. 43. Hab. — Srec. ross. — Conglomerats de Santiago. — Sprec. viv., rade de Saint-Vinent. MM. de Cessac et Bouvier. — Mus. Paris. 12. — AXINÆA VIOLASGENS Lainck. Pectunculus violascens Lamck. Anim. s. vert. vol. VI, p. 493. Peyraudeau, Cat. mol. Corn., pl. IL, f. 4. Reeve Conch. Icon. Pectunculus, pl. II, sp. 9. Hab. — Sprc. ross. — Conglomérats de Santiago, M. de Cessac. — Mus. Paris. Cette espèce et la précédente sont Méditerranéennes. Fam. ARCIDÆ, Lamarck. Gen. SCAPHARCA Gray. 13. — scAPHARCA PERTUSA Reeve. Arca perlusa Reeve Proced. zool., Soc. 1844, part. XII, p. 41. Conch. Icon Arca. pl. V, sp.23: Hab. — Srec. ross. — Conglomérats de Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Côte ouest d'Afrique ; Gambie. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 949 Gen. SENILIA Gray. L4, — SENILIA SsEnILIS Lin. Arca senilis Linn. Syst. nat. Gmel. p. 3309. Lamarck. Anim. s. vert., vol. VI, p. 478. — Reeve Conch. Icon. Arca, pl. VII sp. 45. Fagan. Adanson Hist. des coquill, p. 246, pl. 218. Hab — Radé de Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Cette espèce est l’une des plus communes des fleuves de la Séné- gambie. Gen. ANOMALOCARDIA Klein. 15. — ANOMALOCARDIA ANTIQUATA Desh. Arcaantiquata Desh. in Lamck. Anim. s. vert. vol. VI, p. 477. infra. Arca diluvii Lamck.Anim.s. vert. vol. VI, p. 477. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M, de Cessac. — Mus. Paris. Gen. ACAR Gray. 16. — ACAR GRADATA So0w., Arca gradata Sow. Zool. Journ. vol. IV, p. 865. —— Reeve Conch. Icon. Arca, pl. XIV, sp. 92. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Sainte-Hélène, Colombie. 17. — ACAR PULCHELLA Reeve. Arca pulchella Reeve Proced. Zool. Soc. 1844, part. XII, p. 128, Conch. Icon. Arca, pl. XVII, sp. 128. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Cette espèce, mélangée avec la précédente, ne diffère en aucune facon des échantillons des côtes d'Algérie, décrits par Reeve. Gen. BARBATIA Gray. 18. — BARBATIA BARBATA Lin. Arca barbata Linn. Syst. nat., p. 8306. Lamck. Anim. s. vert. vol. VI, b. 465. Reeve Conch. Icon. Area, pl. XIIT, sp. 83. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, I. — 2° SÉRIE. 32 250 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Hab. — Porto-Praya, M. Rang. — Mus. Paris. Méditerranée, Océan. 19. — BARBATIA NIVEA Chemn. Arca nivea Chemn. Conc. Cab. vol. VII, pl. 54, f. 538. Reeve Conch. Icon. Arca, pl. XIV, sp. 96. Arca ovata Gmel.p. 8807, n° 6. Lamck. Anim. s. vert. vol. VI, p. 465. Sowerby in Darwin Geol. obs. on the Volc. Isl. App., p. 154, n° 10. Hab. — Srec. ross. — Conglomérats de Santiago. SPc. viv. Juv. — Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. ARCA Lann. 20, — ARCA TETRAGONA Poli. Arca tetragona Poli Test. utr. Sicil. vol. Il, pl. 25, fig. 12-13. Reeve Conch. Icon. Arca. pl. XV, sp. 100. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 91.— ARCA BOUVIERI Fisch. Arca Bouvieri Fischer dJourn. Conch. 1874, p. 206 et Journ. Conch. vol. XOUN, AST6 p- 289; HIT ER0 Hab. -—- Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. LUCINACEA, I. et A. Adams. Fam. AVICULIDÆ Lamck. 22 — Gen. ISOGNOMUM Klein. Isognomum perna Linn. Dunker Ind. moll. Guin. p.44, tab. VIII, f. 7,8, 9, 10. Ostrea isognomum Linn. Syst. nat., p. 1149. Perna isognomum Linn. Reeve Conch. Icon. Perna., pl. V, sp. 24. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 951 Les Philippines (Reeve); Guinée, Loanda (Dunker) ; les Antilles. Nos échantillons du Cap Vert, comme ceux de la côte de Guinée, cités par Dunker, sont semblables aux spécimens d'Amérique et des Philip- pines. Fum. LITHOPHAGINÆ H. et À. Adams. Gen. LITHOPHAGA Bolten. 23. — LITHOPHAGA ROPAN Desh. Lithodomus caudigerus Lamck. Anim. s. vert. vol. VII, p. 27. Reeve Conch. Icon. Lithodomus, pl. IT, sp. 6. Ropan. Adenson Hist. des Coquil., p. 267, pl. 19. Hab. — Rochers de Santiago, M. de Cessac. — Mus. Paris. Deshayes, dans la nouvelle édition des Animaux sans vertèbres de Lamarck (loc. cit.), fait observer « que tous les conchyliolo- gistes, reconnussant, avec Dilwyn et Rang, que le Ropan d'Adanson est la même espèce que le Lithodomus caudigerus de Lamarck, il est juste de restituer à cette coquille le premier nom imposé par le savant explorateur du Sénégal. » Partageant entièrement l'opinion de Deshayes, nous l’inscrivons ici sous sa primitive dénomination, en faisant remarquer que le nom de caudigerus est applicable à beaucoup d'autres espèces portant des appendices calcaires semblables à celui du Ropan, et ne permet pas de caractériser cette espèce plutôt qu'une autre. Fam. CRENELLINÆ, H. et A. Adams. Gen. PERNA Adanson. 24. — PERNA RHOMBOIDEA Hanley. Modiola rhomboidea Hanley Spec. recent. Schel. Proced, Zool. Soc. 1844. — - —— Reeve Conch. Icon. Modiola, pl. VI, sp. 38. 9259 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Hab. — Srec. Foss. — Conglomérats de l'Ile de Mayo M. de Ces- sac. — Mus. Paris. Fam. MYTILIDÆ Lin. Gen. AULACOMYA Morch. 29. — AULACOMYA CHARPENTIERI Dunk. Mytilus Charpentieri Dunker Ind. moll. Guin., p. 48, pl. IK. f. 12, 15, 19,214. Hab. — Rochers de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Cette espèce, très fréquente dans les interstices des rochers, se rencontre en quantités souvent considérables à Dakar et à Gorée. Les échantillons de ces localités, comme ceux du Cap Vert, ne présentent aucune différence avec le type Guinéen de Dunker, ils sont seule- ment de taille plus petite. Fam. ASTARTIDÆ Gray. Gen. ACTINOBOLUS Klein. 26. — ACTINOBOLUS SULCIDENTATUS Rochbr. (PI248, Me 12) Actinobolus sulcidentatus Rochbr. Bull. Soc. phil. 1881. Séance du 29 octobre. A. — Testa albidogrisea, trapezoïdea, postice rotundata, antice abrupte quadrata; 16 costata, costis tumidis , 10 posticis moniliferis, 3 sequentibus squamosis, squamis obtusis distantibus ; 2 lævibus ; ultima tribus squamis crassis ornata; lunula elliptica lirata. Lat. 0,020, — Alt. 0,015. — Crass. max. 0,012. Hab. — Spgc. ross. — Conglomérats de Santiago. — SpEc. viv. — rade de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Coquille trapézoïde, arrondie en arrière, quadrangulaire et brus- quement coupée en angle droit en avant, à 16 côtes épaisses, les 10 premières portant des tubercules saillants, rapprochés, ovoïdes ; les FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 253 x F 11°, 12°, 13°, squameuses à squames espacées et obtuses; les 14° et 15°, lisses et très peu élevées ; la 16°, avec trois écailles droites, très obtuses au sommet. Voisine par sa forme seule de FA. acleuatus, Philipp., cette es- pèce, par tous ses caractères, se distingue nettement des autres types jusqu'ici connus. Les échantillons vivants diffèrent des fossiles par une taille un peu moindre. Fam. LUCINIDÆ, H. et À. Adams. Gen. CODAKIA Scopoli. 26. — copAKkIA PECTEN Lamck. Lucina pecten Lamek. Anim.s. vert. vol. VII, p.230. —— Reeve Conch. Icon. Lucina, pl. X, sp. 88. — Fischer Comp. rend. Acad. sc. 1874, t. LXVIII, p. 504. Lamck. Reïbisch. der moll. den Cap Verdisch. Malak. Blatt. 1865, p. 126. Hab. — Spec. Foss. — Conglomérats de Santiago ; Ile de Mayo, M. de Cessac. — Srrc. vrv. — Sainte-Lucie; Saint-Vincent, MM. Bouvier et de Cessac. — Mus. Paris. Cette espèce est propre à la faune Africaine. Gen. CYCLAS Klein (non) Brug, 28. — cycLas EBURNEA Reeve. Lucina eburnea Reeve Conch. Icon. Lucina, pl. VIII, sp. 49. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Le C. eburnea provient également des mers d'Amérique, Colombie, Panama, etc. Gen. LUCINA Brug. 29. — LrIcINA ADANSONII d'Orb. Lucina Adansoni d'Orb. Hist. nat. Canar., p. 107, pl. VII. f. 26-98. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM 19 Qt = Lucina Adansonii d'Orb. Reibisch der Moll. den Cap Verdisch. Mal. Blatt. 1865, p. 126. Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. D'Orbigny (loc. cit.) fait observer, avec raison, que le Lucia des Canaries ne peut être considéré comme le représentant vivant du Lucina columbella de Lamarck, fossile des faluns du Bordelais, opinion émise par Deshayes. Le savant auteur de la Paléontologie française a fait ressortir, dans la partie malacologique de l’histoire naturelle des Canaries, les caractères propres à distinguer les deux espèces. 80. — LUCINA BOREALIS Lin. Venus borealis Linn. Syst. nat., p. 1413. Lucina radula Lamck. Anim. s. vert. vol. VII, p. 225. Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. L'aire d'extension du Z. borealis s'étend des mers d'Europe aux Philippines et aux États-Unis. VENERACEA Menke. Fam. CHAMIDÆ Brug. Gen. CHAMA Linn. 81. — CHAMA SENEGALENSIS Reeve. Chama senegalensis Reeve Conch. Icon. Chama, pl. II, sp. 5. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam, CARDIIDÆ, H. et A. Adams. Gen. CERASTODERMA Poli. 32, — CERASTONERMA FERRUGINOSA Reeve. Cardium ferruginosum Reeve Proc. Zool. Soc. part. XII, p.162. Conch. Icon. Cardium, pl. XX, sp. 106. ot FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 95 Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen CARDIUM Lin. 33. — CARDIUM COSTATUM Lin. Cardium costatum Lin.Sysl. nat., p. 3244. Reeve Conch. Icon. Cardium, pl. II, sp. 11. Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Cette espèce est l’une des plus communes de la côte d'Afrique, où elle forme souvent des bancs considérables. Fam. TAPESINÆ, H. et À. Adams. Gen. RUPELLARIA, Fleur de Bellevue. 84, — RUPELLARIA MACROPHYLLA Desh. Venerupis macrophylla Desh. Proced. Zool. Soc. 1853. Reeve Conch. Icon. Venerupis, pl. IV, sp. 23. Hab. — Sainte-Lucie. M. Bouvier. — Mus. Paris. Il est impossible de séparer les spécimens provenant du Cap Vert, du type décrit par Deshayes comme recueilli aux Philippines, et bien reconnaissable par : « Laminis tenuibus, cancellatis products. » Fam. DOSINIINÆ, H. et À Adame. Gen. DOSINIA Scopoli. 89. — DOSINIA AFRICANA Gray. Dosinia africana Gray An. 1838. vol. VII, p. 309, Artemis africana Reeve Conch. Icon. Artemis, pl. V, n° 27. Dosin. Adanson Hist. des Coquil., p. 295, pl. 16, fig. 5. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 36. — DposinrA NITENs Reeve. Artemis nitens Reeve Conch. Icon., pl. II, sp. 12. 256 NOUVELLES- ARCHIVES DU MUSEUM Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam. VENERIDÆ, H. et À. Adams. Gen. VENUS Lin. 37. VENUS SIMULANS G. Sowerby. (PI. 18, fig. 2, à. b.) Venus simulans G. Sow. in Darwin Geol. obs. on the volc. isl. 1844. app. p. 154, n° 3. Venus nodosa Dunker Ind. moll. Guin. p. 57, 1853. Venus verrucosa Lin. var. Krauss sud Afric. Moll. p. 10. Venus verrucosa Lin. Reibisch der Moll. den Cap Verdisch, Malak. Blatter. 1865, p. 126. Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. — Spec. viv. — Rade de Saint-Vincent. M. de Cessac. La Venus simulans, Sow., établie sur des échantillons fossiles est Mus. Paris. caractérisée par l'auteur de la façon suivante : V. -— Testa rotundata, veniricosa, læviuscula, crassa; costis obtusis, latiusculis, concentricis, antice posticeque tuberculatim solutis; area cardinalis postica alteræ val- væ latiuscula, impressione subumbonali postica circulari. Long. 0,040. — Lat. 0,042. — Crass. max. 0,035: L'espèce est intermédiaire entre les V.verrucosa, Lin, des mers d'Europe et la V. Rosalina Rang, de la côte d'Afrique. Elle se distingue par sa forme arrondie, ses énormes côtes concentriques chargées en avant et en arrière de volumineux tubereules arrondis, obtus, lisses, non lamel- leuses et tuméfiées surtout vers le bord inférieur. C'est incontestablement à cette espèce qu'il faut rapporter les types Africains décrits par Krauss comme variétés de la V.verrucosa, Lin. Il est en de même pour la V.nodosa, Dunk., dont la caractéristique est en quelque sorte calquée sur l'espèce de Sowerby. La V. simulans existe vivante dans les parages de l'archipel du Cap Vert. Les échantillons que nous figurons exagèrent encore les caractères FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 257 présentés par les spécimens fossiles; de plus, on observe entre les côtes supérieures, à l'extrémité des crochets, des sillons minces et profonds, rayonnant du sommet à la base, d’un blanc sale, uniforme, la coquille est lavée de roux plus particulièrement en arrière, et montre au sommet trois larges bandes de même couleur. Fam. SCROBICULARINÆ, Schum. (ren. SEMELE Schumach. 38.— SEMELE AUSTRALIS SOW. Amphidesma australe Sow. Procel. Zool. Soc, 1832, p.200 ; id in Darwin Geol. obs. on the vole. Isl, app. p. 154, n° 5. Reeve Conch. Icon. Amphidesma, pl. VI, sp. 41. Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. — Darwin. Fam. DONACINÆ, H. et À. Adams. Gen. SERRULA Chemnitz. 89, — SERRULA VENUSTA Poli. Donax venusta Poli Test. utr. Sicil., pl. 19, f. 23-24. Reeve Conch. Icon. Donax, pl. VII, sp. 44. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam, TELLINIDÆ, H. et A. Adams, Gen. GASTRANA Schum. A0, — GASTRANA GuINAICA Chem. Tellina quinaica Chem. Conch. cab. X. 1788. p. 348, t. 170, f. 1661, 53, Reeve Conch. Icon. Tellina. pl. XXIX, sp. 163. Tellina Abilgaardiana Spengl. nat. Selsk. Skr. IV. 1798, p. 2, p. 90. — Mart. et Chem. Tellinidæ. Conch. cab., p. 270, n° 160. Tale | Fragilia quinaica Desh. Fischer Comp. rend. Ac. Sc., t. T8, p. 504. 18 LÿA 14 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2° série. 93 258 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Hab. — Spec. ross. — conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Nous n'avons pu établir aucune différence entre les échantillons fossiles de G. quinaica des faluns de Touraine et ceux également fossiles du Cap Vert. Gen. MACOMA Leach. A1. — macomA NymPpHaALIS Lamck. Tellina nymphalis Lamck. Anim. s. vert., vol. VI, p. 206. Reeve Conch. Icon. Tellina. pl. XX, sp. 101. Hab. — Sprc. ross. — Conglomérats de Santiago. — SrEc. viv. — Plage de Santiago M. de Cessac. — Mus. Paris. 42, — macomA BALTICA Lin, Tellina Paltica Lin. Syst. nat. p. 1190. Tellina solidula Pultney Dorset Cat., p. 29. Reeve Conch. Icon. Tellina, pl. X, f, 42. Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac. — Rang. — Mus. Paris. L'aire d'extension de cette espèce semble s'étendre à toutes les mers. Gen. PERONÆA Pol. 48. — PERONÆA STRIGOSA Lin. Tellina Strigosa Lin. Gmel. Syst. nat., 3239. Lamck. Anim. s. vert. vol. VI, p. 194. Reeve Conch. Icon. Tellina. pl. V, sp. 19. Hab. — Samt-Vincent, M. de Cessac. — Rang. — Mus. Paris. Gen. PERON ÆODERMA Morch. Â4. — PERONÆODERMA PRORA Hanley. Tellina prora Hanley Proced, Zool, Soc. 1844, part. XII, p.61. et Thes. Conch., p. 152. Reeve Conch. Icon. Tellina. pl. XVII, sp. 90. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 959 Cette espèce se rencontre dans les mers d'Amérique ; Salango : Colombie, etc. Fam. LUTRARIINÆ, H. et A. Adams. Gen. LUTRARIA Lamek. ÀD, == LUTRARIA OBLONGA Turton. Lutraria oblonga Turton Conch. Dih. ins. Brit., p. 64, pl. 5, fig. 6. Fischer Comp, rend. Ac. Sc. t. 78, p. 004. 1874. Lutraria Solenoides Lamck Anim, s. vert. vol. VI, p. 90. ——— Reeve Conch. Icon. Lutraria, pl. II, sp. 7. Hab. — Sprec. ross. — Conglomérats de FIle de Mayo ; Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Propre aux mers d'Europe, le L. oblonga se rencontre également à l’état fossile dans les couches miocènes et phocènes. Gen. EASTONIA Gray. A6. — EASTONIA RUGOSA Lin. Lulraria rugosa Lamck. Anim. s. vert., vol. VI, p. 91. Fischer. Comp. rend. Ac. Se. t. 78, p. 004. 1874. Mactra rugosa Chem. Conch. cab., vol. VI, p. 236, pl. 24, f. 236. Hab. — Srec. ross. — Conglomérats de Santiago. Ile de Mayo. — SrEc. viv.— Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. — Santiago ; Porto-Praya. Rang. — Mus. Paris. Les spécimens vivants et fossiles du Cap Vert sont en tout sem- blables à ceux recueillis, soit dans le pliocène d'Italie, soit dans les mers d'Europe. Gen. MEROPE, H, et A. Adams, ÀT. — MEROPE CALIFORNICA Desh, Mactra calhiornica Desh. Proced. Zool. Soc. 1854. Reeve Conch. Icon. Mactra., pl. XX, sp. 114, 260 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Hab. — Spxc. Foss. — Conglomérats de Santiago. — Spec. vIv. — Rade de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Espèce commune avec les mers d'Amérique, et notamment les côtes de Californie. Gen. STANDELLA Gray. A8. — STANDELLA SILICULA Desh. Mactra silicula Desh. Proced. Zool. Soc. 1854. Reeve Conch. Icon. Mactra. pl. XIX, sp. 108. Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac — Mus. Paris. De Gambie et des côtes ouest d'Afrique. PHOLADACEA, Blamville. Fam. ANATINIDÆ d'Orb. Gen. MYODORA Gray. 49, — mYoDoRA PrISCA Rochbr. (PI. 18, fig. 4, a, D.) Myodora prisca Rochbr. Bull. Soc. Phil. 1880. Séance du 29 octobre. M. — Testa densissima, ovata, antice flexuosa, subtruncata ; valva sinistra com- planata, paululum concava, concentrice striata, striis minutis antice curvatis undulatis ; valva dextra ventricosa, intense circulariter sulcata ; umbone crasso inflexo. Long. 0,049. — Lat. 0,032. — Crass. max. 0,019. Hab. -— Srec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Coquille épaisse, ovale, flexueuse en avant, à peine tronquée, à valves inégales; valve gauche aplatie, un peu concave en avant, ornée de stries concentriques très fines, incurvées et fortement ondulées au sommet ; valve droite assez brusquement bombée, portant des côtes concentriques d'abord fines au sommet et s'élargissement progressivement pour devenir FAUNE DE L’'ARCHIPEL DU CAP VERT 261 épaisses du eôté central; crochet très épais, fortement recourbé, à pointe obtuse et recouvrant presque celui de la valve gauche. Par tous ces caractères, sa forme, ses dimensions et son épaisseur, cette espèce se distingue des Myodora jusqu'ici connus. F'am. CORBULIDÆ, Broder. Gen. CORBULA Brug. 90. — CORBULA suLCATA Lamck. Corbula sulcata Lamek. Anim. s. vert., vol. VI, p. 138. Reeve Conch. Icon. Corbula, pl. 1, sp. 2. Hab. — Porto-Praya. M. Rang. — Mus. Paris. Espèce propre à la Sénégambie, VI CEPHALOPHORA Blanville. PTERODIBRANCHATA Blainville. Fam. CAVOLINIDÆ H. et A. Adams. ren. STYLIOLA Lesueur, 1. — STYLIOLA AGICULATA d'Orb. Creseis aciculata d'Orb. Voy. Amér. mérid., t. VILLE, f. 29. —— Reeve Conch. Icon. Pteropodes, pl. V, sp. 29. Hab. — Parages de l'archipel du Cap Vert par 17° lat. O. ; Rang. — Mus. Paris. 2, — STYLIOLA SUBULATA d'Orb. Creseis subulata d'Orb. Voy. Amér. mérid., t. VII, Ê, 15. Het” Adams The"gen. rec. Moll.;t. 1, p.53, pl.6, L 5. 262 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Hab. — Parages de l'archipel du Cap Vert par 27° lat. O. ; Rang; d'Orbigny, — Mus. Paris. 3. — STYLIOLA SPINIFERA Rang. Creseis spinifera Rang in Sow. gen. rec. Sch. Pterop. f. 4. Reeve Conch. Icon. Pteropodes, pl. 5, sp. 33. Hab. — Parages de l'archipel du Cap Vert par 27° lat. O. ; Rang. — Mus. Paris. Gen. DIACRIA Gray. À, — DIACRIA TRrispINOSA Lesueur. Hyalæa trispinosa Lesueur in d'Orb. Voy. Amér. mér., pl. VII, f, 1-5. Reeve Conch. Icon. Pteropodes, pl. IT, sp. 1. Hab. — Parages de l’archipel du Cap Vert, par 17° lat. 0. ; Rang; achat Vimont. — Mus. Paris. Gen. CAVOLINA Gioeni D — CAVOLINA LONGIROSTRIS Lesueur. Hyalæa longirostris Lesueur d'Orb. Voy. Am. mér., pl. VI, f. 12. Reeve Conch. Icon. Pteropodes, pl. II, sp. 12. Hab. — Parages de l'archipel du Cap Vert, par 17° lat. O.; Rang. — Mus. Paris. 6, — CAVOLINA UNCINATA Rang. Hyalæea uncinala, Rang dOrb. Voy. Am. mér,, pl, V, f. 19. Reeve Conch. Icon. Pteropodes, pl. I, sp. 1. Hab. — Parages de l'archipel du CapVert, par 17° lat, 0. ; Rang. — Mus. Paris. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 9263 NUCLEOBRANCHIATA Blainville. Fam. IANTHINIDÆ Lamck. Gen. xANTHINA Bollen. T. — 1ANTHINA coMmunis Lamck. lanthina communis Lamck. Anim. s. vert. vol. IX, p. 1. Reeve Conch. Icon. lanthina, pl. Il, sp. 5. Reibisch der Moll. den Cap Verdisch. in Malak Blatt. 1865, Detail Hab. — Porto-Praya. Rang, — Mus. Paris. NUDIBRANCHIATA Cuv. Fam. DORIDINÆ d’Orb. Gen. PeLTODORIS Bgh. 8. —- PELTODORIS SAUVAGE Rochbr., PIS) fe 6) Peltodoris Sauvagei Rochbr. Bull. Soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. P.— Corpus ovoideum, subdepressum, subrigidum, supra minutissime granula- turn ; color dorsi griseo-viridescens ; rhinophora violaceis ; branchia flavescens ; pagina inferior grisea. Long. 0,022. — Lat. 0,015. Hab. — Sainte-Lucie. M. de Cessac. — Mus. Paris. Corps de forme ovoïde, un peu déprimé, assez consistant, couvert en dessus de très fines granulations, visibles seulement à la loupe; tente générale gris verdâtre, tentacules violacés; branchie jaunâtre, région inférieure grise. Voisin du P. crucis, Œrsted, des Antilles, notre espèce en diffère par une taille plus pete, par ses granulations moins fortes et une coloration complètement différente. (4 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM PLEUROBRANCHIATA Curv. Fam. PLEUROBRANCHINÆ H. et À. Adams. Gen. PLEUROBRANCHUS Cuv. 9, PLEUROBRANCHUS STELL:Tus Risso. Pleurobranchus stellatus Risso Hist. nat. Eur. mér., t. IV, p. 41. Hab. — Sainte-Lucie. M. Bouvier — Mus. Paris. Les échantillons du Cap Vert diffèrent du type Méditerranéen de Risso, par une taille un peu plus forte, du reste ils lui ressemblent entièrement. Fam. APLYSIIDÆ Lamarck. Gen. APLYSIA Ian. 10. APLYSIA DACTYLOMELA Rang. Aphysia dactylomela Rang Hist. nat. Aply., p. 56, pl. 9. — Reeve Conch. Icon. Aplysia, pl. I, sp. 7. Alphysia ocellata d’Orb. Hist. nat. Canaries, p. 44, pl. V, f. 12, 13, 14. Hab. — Santiago, Rang. — Mus. Paris. D'Orbigny considère son A. ocellata comme différente de l'A. dacty- lomela, Rang. Sa coloration, la forme du manteau, sont pour lui carac- téristiques ; l'examen des types ne permet pas de partager cette manière de voir. Rang a soin de dire que le manteau et les tentacules de l'A. dacty- lomela varient considérablement, la fixité des formes ne peut donc être invoquée ; quant à la coloration, l'espèce de d'Orbigny est « Lutea, violaceo ocellata », celle de Rang « Lutea, pallida, annulis nigris sparsis ocellata. » Nous ne pensons pas que d'aussi faibles variations suffisent pour carac- tériser deux espèces, et nous les inscrivons sous le nom de dactylomela, comme antérieur à celui imposé par d'Orbigny, l'ocellata des Canaries n'étant qu'une forme locale. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 265 Fam. PHILINIDÆ, H. et A. Adams. Gen. POSTEROBRANCHUS d'Orb. 11. POSTEROBRANCHUS ORBIGNYANUS Rochbr. (PL. 18, fig ».) Posterobranchus Orbignyanus Rochbr. Bull. soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. P. — Corpore crasso, subrotundo ; pede curto, subbipartito, nigrescente, striatu- lato ; lobis posterioribus leviter elevatis, nigro violaceo, longitudinaliter lineis flaves- centibus, irregularibus, interruptis picto, pallium ad marginem denticulato, griseo- viridescente, Long. 0,014; — Lat. 0,011. Hab. — Rade de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Corps épais, ovoide; pied court, à peine divisé en dessous, noirâtre, strié, à stries rayonnantes; lobes postérieurs légèrement élevés; d'un noir violet, orné longitudinalement de lignes irrégulières, interrompues, jaunâtres ; bords du manteau ondulés, assez épais, d’un gris verdâtre. Cette espèce ne présente aucune analogie avec les autres espèces du même genre, et se distingue par sa forme et sa coloration. Fam. BULLIDÆ, H. et A. Adams. Gen. BULLA Klein. 12. BULLA ADANSONI Philippi. Bulla Adansoni Philippi Zutschr. fur. Malack., 1847, p. 121. Reeve Conch. Icon. Bulla, pl. V, sp. 13. Hab. — Spec. viv. — Santiago. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 13. BuLLA compressA Rochbr. (PI, 18, fig. 10, a, b.) Bulla compressa Rochbr. Bull. soc. Phil, 1881. Séance du 29 octobre. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2° SÉRIE. 34 266 NOUVELLES AHCHIVES DU MUSÉUM B. — Testa distorte elongata, crassa longitudinaliter intense striata, ad marginem anticam concentrice et minulissime lirata, liris distantibus; vertice obtuso, profunde uembilicato; apertura subampla pyriformis, antice angusta, postice dilatata; labro spiram æquante, centraliter complanato, inferne retorto incrassato ; columella arcuata, incrassalta. Long. 0,017; — Lat. 0,010. Hab.— Srec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Coquille elliptique, tordue, épaisse, fortement striée dans toute sa longueur, portant au bord antérieur des lignes minces concentriques, assez espacées et profondes ; sommet obtus à ombilique large; ouverture pyri- forme étroite en haut, dilatée à la base, à bord ne dépassant pas le niveau de la spire, fortement concave au milieu, tordu inférieurement; columelle arquée, large, très épaisse. Cette espèce est très voisine de celle figurée par Dunker (nd. moll. Guin. n° 4, p. 1, VI p. 11, 12) et désignée avec doute sous le nom de Bulla Adansoni Philipp., var. monor. Il supposait que ce type devait cons- tituer une espèce « ob staturam multo minorem (Adansoni) fortasse est nova species » (loc. cit). Indépendamment de la taille, des caractères fortement accusés l’éloi- gnent du B. Adansoni, type. Cette espèce présente, en effet, une forme plus réguhèrement ovalaire et plus allongée, le sommet de l'ouverture dépasse le niveau de la spire, son bord est droit, très faiblement déprimé, l’extré- mité inférieure est droite et non tordue, la columelle est également droite, beaucoup moins large et moins épaisse. Fam. APLUSTRIDÆ, H. et A. Adams. Gen. HYDATINA Schumach. Â4. HYDATINA NIriDuLA Lister. Hydatina nitidula Lister Hist. conch., t. 75, f. 74. Reeve Conch. Icon. Hydatina, pl. 1, sp. 1 à 5. Hab. — Santiago, Rang. — Mus. Paris. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 267 CYCLOBRANCHIATA Cuv. Fam. PATELLIDÆ Linné. Gen. PATELLA Lin. 15. PATELLA TARENTINA Lamck. Patella Tarentina Lamck. Anim. s. vert., vol. VII, pl 537. Hab. — Saint-Vincent. Rang. M. de Cessac. — Mus. Paris. 16. PATELLA PLUMBEA Lamck. Patella plumbea Lamck. Anim. s. vert., vol. VII, p. 530. — Reeve Conch. Icon. Patella, pl. IT, sp. 5. Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Cette espèce est l'une des plus communes de la côte occidentale d'Afrique. 17. PATELLA AGEN Val. (PI. 18, fig. 7, a, b.) Patella Rangiana Val. Mss. som. Collection du Muséum. Rochbr. Bull. soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. P.— Testa ovata, depressa, convexa, rufa; vertex submucronatus, plerumque erosus, ad 2/3 longitudinis situs ; costis radiantibus, majoribus minoribusque latis, intense squamosis ornata; squamis subimbricatis, obtusis, lenticularibus ; margine undulato ; intus cœærulescente, argenteo-margaritacea, fasciis maculisque purpurascen- tibus radiata ; centro spathulato pallide aurantiaco. Long. 0,044; — Lat. 0,039 ; — Alt. 0,019. Hab. — Porto-Praya. Rang. — Mus. Paris. Coquille ovoïde, peu élevée, à sommet obtus, faiblement mucroné, située aux 2/3 de la longueur totale, ornée de côtes rayonnantes de hauteur différentes alternant entre elles de deux en deux, larges, fortement écail- leuses, à écailles un peu imbriquées, de forme lenticulaire, épaisses et 268 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM obtuses, d’un brun rougeâtre uniforme, intérieurement bleuâtre à reflets argentés, rayée de bandes et de points rougeâtres, centre orangé pâle. Cette espèce porte sur l'étiquette manuscrite le nom de Rangiana écrit de la main même de Valenciennes; bien distincte de ses congénères, nous lui avons conservé le nom imposé par le savant naturaliste, voisine du P. œnea Martyn., elleen diffère par le nombre des côtes, la forme et la disposition des squames et une moins grande élévation. 18. PATELLA LOWEI d'Orb. Patella Lowei. d'Orb. Hist. nat. Canaries, p. 97, pl. 7, {. 9, 10. Hab. — Saint-Vincent, M. de Cessac. — Mus. Paris. C'est le même type que l'espèce des Canaries. 19. PATELLA NIGRITA Budgin. Patella nigrita Budgin in Sow. Darwin. Geol. obs. on the volcan. Islands. App., p. 194, n° 11. Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. Nous ne possédons pas cette espèce citée par Sowerby (loc. cit.) comme provenant des dépôts calcaires de Santiago et recueillie par Darwin. Fam. GADINIDÆ, Gray. Gen. GADINIA Gray. 20. GADINIA AFRA Gray. Gadinia afra Gray. H et A. Adams Gener. recent. Moll., t, 1 p. 463, pl. LI, f. 8. a. Hab. — Srec. viv. — Santiago. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 269 91. GADINIA PETASUS Rochbr. (PI. 18, fig. 8, a, b) Gadinia Petasus Rochbr. Bull. soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. G. — Testa rotundata, paululum lateraliter compressa, elevato-conoidea, crassa, apice subcentrali umbonato, umbone obtuso recurvo ; radiatim striatulata et suleis- minutissimis, concentricis eincta, luteola, intus albido-margaritacea. Long. 0,029 ; — Lat. 0,024; — Alt. max. 0,015, Hab. — Porto-Praya. Rang. — Mus. Paris. Coquille arrondie, comprimée latéralement, élevée, conique, très épaisse, à sommet subcentral mucroné, à mucron obtus faiblement re- courbé; ornée de fines stries rayonnantes et de lignes concentriques très minces, d'un jaune sale, blanche et brillante à l'intérieur. 22. GADINIA GARNOTI Peyraud. Gadinia Garnoti Peyraud. Wiegm. Arch. 1839, pl. 3. f. 3 Hab. — Porto-Praya. Rang. — Mus. Paris. Fam. TECTURIDÆ, Aud. et M. Edw. Gen. SCUTELLINA Gray. 23. SCUTELLINA FISCHERI Rochbr. (BIMS Me 20 ab) Seultellina Fischeri Rochbr. Bull. soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. S.— Testa ovata, fragilis, suhcompressa; apice postico uncinato ; radiatim sulcata, sulcis sublatis, undatis interruptis; margine dentato; flavescens, punctis nigris circulariter dispositis picta, intus margaritacea. Long. 0,006; — Lat. 0,004; — Alt. max. 0,008. Hab.— Srec. viv. — Santiago. — Srec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Coquille petite, ovale, très mince, peu élevée, à sommet tout à fait 270 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM en arrière, portant des côtes minces, rayonnantes, interrompues, ondu- leuses ; bords dentelés, d'un jaune pâle avec des séries de points noirs dis- tribués circulairement;, intérieur brillant. Cette espèce est bien distincte par ses côtes et son mode de colora- tion. Gen. TECTURA, Aud. et M. Edw. 24. TECTURA VIRGINEA Muller. Patella virginea Mull. Zool. Daw., 1-4, D°15, pl IL 2400) —— Gimnel. p. 3711, n° 40. Lamk. Anim. s. vert., vol. VII, p. 543. Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris SCUTIBRANCHIATA Curv. Fam. FISSURELLIDÆ Brug. Gen. LUCAPINA Gray. 25, LUCAPINA NEGLECTA Desh. Fissurella neg'ecta Desh. Encycl. meth. vers., vol. II, p. 113. Lamck. Anim. s. vert., vol. VII, p. 601. Hab.— Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. FISSURIDEA Swvainson 26. FISSURIDEA AUSTRALIS Krauss. Fissuridea australis Krauss Sud Afr. Moll., p. 67, taf. IV, f. 10. Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. 27. FISSURIDEA PHILIPPIANA Dkr. Fissurella Philippiana Dunk. ind. Moll. Guin. p. 37, pl. V, f. 23, 24, 25. —— Dunkerin Zeitschr. fur. Nat., 1846, p. 26. Hab.-— Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 971 Gen. CREMIDES, H. et A. Adams. 28. CREMIDES MICROTREMA SOwerby. Fissurella microtrema. Sow. Proced. Zool. Soc. 1834, p. 125 et Conch. ill. f. 50. Reeve Conch. Icon. Fissurella, pl. VII, sp. 44. Hab. — Santiago M. de Cessac. — Mus. Paris. Cette espèce Américaine est identique aux spécimens décrits par Sowerby et caractérisés par l'extrême petitesse de l’orifice. 29. CREMIDES COARCTATA King. Fissurella coaretata King. Zool. journ., vol. V, p. 339. Reeve Conch. Icon. Fissurella, pl. V, sp. 32. —— Sowerby in Darwin, Geol. obser. on the, Volc. Is]. app., p. 154, n° 7. Hab. — Spec. viv. — Santiago. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago, Maio. M. de Cessac. — Mus. Paris. 80. CREMIDES GLAUCOPIS Reeve. Fissurella glaucopis Reeve Conch. Icon. Fissurella, pl. V, sp. 28. Hab. — Cap Vert, d'après Reeve. 81. CREMIDES ALABASTRITES Reeve. Fissurella alabastrites Reeve Conch. Icon. Fissurella, pl. V, sp. 27. Reibisch der Moll. den Cap Verdisch. Malak. Blatt.,1865, peu 2te Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago, Maïo. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. FISSURELLA Brug. 39. FISSURELLA CRASSA Lamck, Fissurella crassa Lamck. Anim. s. vert., vol. VII, p. 592, Sow. conch. III. fe 0/44 9279 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Hab. — Porto-Praya. Rang. — Mus. Paris. Fam. STOMATELLINÆ, H. et A. Adams. Gen. TROCHOTOMA Deslong. 33. TROCHOTOMA CROSSEI de Follin. Trochotoma Crossei de Follin. Les Fonds de la mer, t.1, p.144, pl. XXII, f.6. Hab. — Rade de Saint-Vincent. — Dragages de MM. Somer et Massenet. Fam. TROCHINÆ, H. et À Adame. Gen. GIBBULA Leach. 34. GIBBULA MAGUS Lin. Trochus magus Lin. syst. nat., p. 1298. Lamk. Anim. s. vert., t. V, IX. p. 130. Kiener et Fischer Trochus, p. 110, n° 35, pl. XXXV, f. 1. Hab. — Srec. Foss. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. On a signalé cette espèce, à l’état fossile, dans les couches supérieures du tertiaire d'Asie (Kiener). Gen. ZYZYPHINUS Leach. 39. ZYZYPHINUS MILLEGRANUS Philipp. Trochus millegranus Philippi Enum. Moll. utr. Sicil.,t. 1, p. 184, pl. X, f.25 et t. II, p. 184. Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac. Mus. Paris. Le Z. mulligranus, habite: depuis les mers de Norvège, jusqu à Gibraltar; la Méditerranée; l'Espagne ; l'Italie, la Grèce ; l'Algérie, les îles Baléares, etc. 86. ZYZYPHINUS CONULLS Philipp. Trochus conulus Philipp. (Pro part.) Conch. Cabinet, Ed. 2, p.64, pl. XI, f. 9. Trochus zyzyphinus Lin. syst. nat., p. 1231, n° 599. FAUNE DE L’ARCHIPEL DU CAP VERT 2 Hab.--Saint- Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. MONODONTA Lamck, 31. MONODONTA PUNCTULATA Lamck. Monodonta punctulata Lamck. Anim. s. vert., vol. IX, p. 181. Kiener et Fischer, Trochus., p. 176, n° 82, pl. LVIIE, f. 2. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. L'espèce, également propre au Sénégal, parait fréquente dans les pa- rages du Cap Vert. Gen. CLANCULUS Montfort. 38. CLANCULUS CRUCIATUS (rmel, Trochus cruciatus Lin. syst. nat., p. 1228. —— Kiener et Fischer, Trochus, p. 208, n° 169, pl. 95, [. 8. Trochus Mediterraneus Wood ind. Test. suppl., pl. V, f. 32. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. PECTINIBRANCHIATA Cuv. Fam. CAPULIDÆ, H. et À. Adams. Gen. AMALTHEA Schumacher. 99. AMALTHEA CHAMÆFrORMIS Rochbr. ASE a ND) Amalthea Chamætformis Rochbr. Bull. soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. A — Testa ovato-conica, depressa obliqua; vertice umbonato, crasso, obtuso, inflexo; intense circulariter sulcata ; sulcis foliaceis irrigularibus, imbricatis, interdum ad marginem dentatis, superne valde virgulatis ; albida, Long. 0,014 ; — Lat. 0,812; — Alt. 0,008. Hab. — Sprc. viv. — Santiago. — Srec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2° sÉrix. 39 9274 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Coquille ovale, conique, déprimée, oblique à sommet épais, mucroné, obtus et tordu; ornée concentriquement de côtes minces, irrégulières, folia- cées, comme crispées et dentées par place sur l'angle saillant des bords, très profondément creusées en dessus de stries virguhiformes, couleur géné- rale d’un blanc jaunâtre. La forme et la disposition des côtes lamelleuses de cette espèce sont caractéristiques. Fam. CALYPTRIDÆ Broderip. Gen. CRYPTA Humphr. A0, cRYPTA PORCELLANA Lan. Patella porcellan Lin. syst. nat., p. 1257. Crepidula porcellana Lamck. Anim. s. vert., vol. VI, p. 642. Reibisch Der.Moll. den. Cap Verdisch. Malak. Blatt., p.127. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Espèce commune sur la côte occidentale d'Afrique. Al. crYPTA LIRATA Reeve. Crepidula lirata Reeve. Conch. Icon. Crepidula, pl. V, sp. 80. Hab.—Porto-Praya. Rang.— Santiago. M. de Cessac.— Mus. Paris. zen. TROCHYTA Schumacher. 42. TROCHYTA SPIRATA Forbes. Trochyla spirala Forbes in Reeve Conch. Icon. Trochyta, pl. Il, sp. 8. Calyptræa spirala Forbes Proced. Zool. soc. 1850, p. POP KT EM ab Hab. — Spec. viv. — Santiago. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago et de Mayo. M. de Cessac. — Mus. Paris. L'identité de nos échantillons avec le T. spirata de Forbes ne peut ôlre mise en doute, malgré de faibles différences dans les nodulations et la FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 279 direction des côtes. Ces caractères ne peuvent suffire pour autoriser la créa- tion d’une espèce, elles caractériseraient tout au plus une forme locale. Gen. CALYPTRA Humphr. A8. CALYPTRA CORNEA Broderp. CURE æa cornea. Broderp. Trans. Zool. soc., vol. 1, p. 197, pl. XX VIT, f. ————— Reeve Conch. Icon. Calyptræa, vol. VI, sp. 22. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Cette espèce Américaine (Pérou) est très commune sur les côtes de l'archipel du Cap Vert. Fam. ONUSTIDÆ, H. A. Adams. Gen. XENOPHORA Fischer. Â4, XENOPHORA MBDITERRANEA Fisch. Xenophora Mediterranea Fisch. Journ. Conch., XI, 1863, pl. 6, f. 1. Xenophora crispa Koning var. Mediterranea, Martens in Sitz. Ber. der Gesell. nat. Frend. 1875, p. 26. — Reb. Conch. aus. WestAfr. In Jahr. der. Deuts.Malak. Gesel.1876, p. 288, LapA EE SlE Hab. — Archipel du Cap Vert, par 47 brasses, — Expéd, Guzelle. Teste Martens. (Loc. cit.) Fam. VERMETIDÆ d’Orb. Gen. TENAGODA Guettard. Â9. TENAGODA SENEGALENSIS Reclus, Siliquaria Senegalensis Reclus Rev. zool. et Reeve Conch. Icon. Siliquaria, pl. IV, sp. 8. Hab. — Porto-Praya. Rang. — Mus. Paris. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM AG. TENAGODA ANGUINA Lin. Serpula anguina Lin. Syst. nat., p. 1267. Siliquaria anquina Lamcek. Anim. s. vert., vol. V, p. 584, Hab. — Porto-Praya. Rang. — Mus. Paris. Fam. CŒCIDÆ Gray. Gen. BROCHINA Gray. 4T. BROCHINA GLABRA de Follin. Drochina glabra de Follin, Les Fonds de la mer, t. I, p. 142. Hab. — Rade de Saint-Vincent. — Sondages de MM. Somet et Massenet. 1en. CŒCUM Fleming. 48. cœcum suBorNaruM de Follin. Cœcum subornatum de Follin, Les Fonds de la mer, t. I, p. 142. Hab. — Rade de Saint-Vincent. — Sondages de MM. Somet et Massenet. 49, cœcum INCLINATUM de Follin. Cœcum inclinalum de Follin, Les Fonds de la mer! t, I, p.142, pl. XXII, f, 4, 2. Hab. — Rade de Saint-Vincent. — Sondages de MM. Somet et Massenet. 50. cœcuM MARGINATUM de Follin. Cœæcum marginalum de Follin, Les Fonds de la mer, t. 1, p. 143, pl. XXII, 48,4 Hab. — Rade de Samt-Vincent. — Sondages de MM. Somet et Massenet. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT or Fam. TURRITELLIDÆ Clarck. Gen. TURRITELLA Lamck. D. TURRITELLA BICINGULATA Lamcek. Turritella bicinqulata Lamck. Anim. s. vert., vol. IX, p. 256. Reeve Conch. Icon. Turritella, pl. V, sp. 20. ——— Sowerby in Darwin. Loc, cit., p. 194. Hab. — Srec. viv. — Santiago. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago, Mayo. M. de Cessac. — Mus. Paris. Les échantillons fossiles, dont les traces de coloration sont parfaite- ment disünctes, montrent, au lieu de flammulations irrégulières ou étroites et onduleuses, des points arrondis, régulièrement espacés sur la partie saillante des côtes. Fam. RISSOIDÆ H. A. Adams. Gen. HYDROBIA Hartman. 92, HYDROBIA ACUTA Drap. Hydrobia acuta Drap. in Morelet Not. sur les coq. du Cap Vert, in Journ. Conch., 8° sér. t. XIII, p. 240. Hab. — Saint-Antoine. M. Bouvier et de Cessac. — Teste, Morelet. Gen. BARLEEIA Clark. 58. BARLEEIA RUBRA Adams. Rissoa rubra Adams Trans. Lin. soc., vol, IT. pl. XIN, f. 15. Reeve Conch. Icon. Rissoa, pl. V, f. 54. Hab. — Porto. Praya. Rang. — Mus. Paris. Gen. RISSOA Fremin. 54. — rissoA MILLERI (le Follin. Rissoa Milleri de Follin, Les Fonds de la mer, t, 1, p. 143, pl. XXI, F. 5. 978 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Hab. — Rade de Saint-Vincent. — Dragages de MM. Somet et Massenet. Fam. PLANAXINÆ, H. A. Adams. Gen. PLANAXIS Lamck. 55. — PLANAXIS HERMANNSENI Dunker. Planaxis Hermannseni Dunker Ind. Moll. Guin., p. 16, pl. II, f, 33-34. Hab. — Spec. viv. — Santiago. M. de Cessac. — Spec. ross. — Mayo. — Mus. Paris. Nos échantillons du Cap Vert, comme ceux de Benguela, de Dunker ont « Labrum crassum intus sulcatum, columella lœrrs, subsinuata, cauda ruma ombilicart notata. 56. — PLANAXIS LINEATA Da Costa. Planaxis lineata Da Costa Brit. Conch., p. 130. Reeve Conch. Icon., pl. II, sp. 20. Hab, Porto-Praya Rang. — Mus. Paris Fam. LITTORINIDÆ, Gray. Gen. LACUNA Turton, 57. — LACUNA BOURGUIGNATI Rochbr. (PI. 18, fig. 19, à, b.) Lacuna Bourquignati Rochbr. Bull. soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre L. — Testa ovata, ventricosa, subdistorta, crassa, pallide fusca, striis incrementi concentrice lirata ; longitudinaliter striatulata, lineis undulato interruptis; spira obtu- sissima apice acuto ; anfractibus depressis bicarinatis ; carina nodulosa ; apertura ovata, labio arcuato, margine externo incrassato, umbilico lato, elongato ; columella semilunata antice et postice rotundata. Long. 0,006 ; — Lat. 0,004. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 279 Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Coquille ovale, ventrue, contournée, très épaisse, d’un fauve pâle, mar- quée de stries concentriques assez fortes et striée longitudinalement ; ces dermières, fines, ondulées, interrompues; spire obtuse, courte à sommet aigu ; tours bicarénés à carène un peu noueuse ; ouverture ovale à bord arqué, épais; ombilic assez large, elliptique; columelle ceintrée, à extrémités arrondies. Nous ne pouvons avoir de doute sur la valeur de cette espèce, comparée à toutes celles connues. Gen. FOSSARUS Adanson. D8. — FOSSARUS AMBIGUUS Lin. Fossarus ambiquus Lin. in Adams the gen. recent. Moll., t. I, p. 819 pl XXII, FT Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. TECTARIUS Valence. 59, — TECTARIUS AFFINIS d'Orb. Liltorina affinis d'Orb. Hist. nat. Canar., p. 79, pl. VI, f. 11, 19, et 13. Dunker Ind. Moll. Guin., p, 11, pl. II, f. 28-29. Hab. — Santiago. M. de Cessac — Mus. Paris. Bien disüncte des autres types connus, ainsi que le démontrent d'Or- bigny et Dunker (oc. cit.), nos spécimens du Cap Vert, comme ceux de Loanda, ont « noduli el granula seriatim ordinali tn costulas longitudinales » Gen, MELARAPHE Mühlf. 60. — MELARAPHE srRIATA King. Lillorina striata King Zool. Journ., vol, V, p. 345. Reeve Conch. Icon. Littorina, pl. VII, sp. 40, Hab. — Porto Praya. M, de Cessac, — Mus. Paris, 280 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM G1. — MELARAPHE NERITOIDES Lin. Littorina neritoides Lin. Syst. nat., p. 1232. Reeve Conch. Icon. Littorina, pl. XIV, sp. 72. Hab. — Porto-Praya. M. de Cessac. — Mus. Paris. 62. — MELARAPHE PLANAXIS Sow. Liltorina Planaxis Sowerby in Darwin. Geol. obs. on. volcans. Isl, app., p. 158. Hab. — Srec. ross. — Conglomérats de Santiago. Nous ne connaissons pas cette espèce décrite par Sowerby. Aucun exemplaire provenant des dépôts de Santiago ne s’est rencontré dans les récoltes de M. de Cessac. 63. — MELARAPHE CANARIENSIS d'Orb. Lillorina Canariensis d'Orb. Hist. nat. can., p. 78, pl. VI, f. 8-10. Hab. —- Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Reeve considere celle espèce comme étant la même que le M. striata Linn, tandis que d'Orbiguy la compare au M. rudis, Linn. Elle diffère de l'une et de l’autre par la profonde excavation de la columelle, par une forme plus allongée, une striation moins accusée et surtout, d'après d'Orbigny, par l'animal qu'il a étudié comparativement. 64. — MELARAPHE PUNCTATA Gmel Turbo punctalus Gmel. Syst. nat., p. 8597, Littorina punctala Lin, in Reeve Conch. Icon. Littorina, pl. XIII, sp. 60. Hab. — Porto-Praya. M. de Cessac. — Mus. Paris. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 281 Fam. MELANINÆ, H. et A. Adams. Gen. MELANIA Lamck. 65. — MELANIA TUBERCULATA Muller. Melania tubureulata Muller Verm., p. 191. Reeve Conch. Icon. Melania, pl. XII, sp. 87. Hab. — Saint-Antoine. MM. Bouvier et de Cessac. — Mus. Paris. M. Morelet (loc. cit.) cite quelques exemplaires subfossiles de cette espèce provenant de Saint-Vincent. Nous n'en connaissons pas de cette localité : les échantillons que nous possédons sont vivants et en tout sem- blables au A£. tuberculata type, dont l'aire d'habitat s'étend sur une vaste surface. Fam. POTAMIDINÆ, H. A. Adams. Gen. TYMPANOTONOS Klein. 66. — TYMPANOTONOS MULTIGRANCSUS SOW. Tympanotonus multigranosus Sowerby Conch. Cerithium, sp. 182, f. 302. Reeve Conch. Icon., pl. 1, f. 6. Hab. — Ribeira-Grande, Ile de Saint-Antoine. M. de Cessac. — Mus. Paris. Cette espèce, éminemment Africaine, se trouve en quantités immenses dans tous les cours d’eau de la Sénégambie, et principalement sur les espaces à moitié desséchés. ; Fam. CERITHIINÆ H. A. Adams. Gen. CERITHIUM Adanson. 67. — CERITHIUM MEDITERRANEUM Desh. Cerithium Mediterraneum Desh. Lamck., t. IX, p. 292. Reeve Conch. Icon. Cerithium, pl. VII, sp. 8. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, IV. — 2 SÉRIE. 36 2892 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. = Mus Pari GS. — CERITHIUM PIPERITUM SOW. : Cerithium piperitum Sow. Conch., pl. Ill, sp. 76. Reeve Conch. Icon. Cerithium, pl. XII, sp. 81. Hab. — Porto-Praya. M. de Cessac. — Mus. Paris. G9. — CERITHIUM ŒMULUM Sow. (AE EE NE nr) Ceritium œmulum Sow. in Darwin, Geol. obs, on the volcans Island, app. p. 1538, no 2e Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Le Cirithium æmulum a étè crée par Sowerby sur un échantillon mal conservé et manquant de bouche. Les nombreux exemplaires complets et en parfait état que possède le Muséum, exemplaires provenant de la même localité, nous ont permis de compléter sa description, du reste, d'une grande exactitude. Apertura lata, ovato-elliptica, labro undulato intus sulcato ; columella recta; canali brevissimo, contorto, basi emarginato. Ces caractères de la bouche éloignent, comme on le voit, l'espèce du groupe des Vertaqus, près desquels Sowerby semblait disposé à la placer. Plusieurs de nos échantillons ont conservé toute leur couleur ; nous la reproduisons sur notre planche, il est permis de supposer que l’es- pèce vit très certainement encore aujourd'hui dans les parages du Cap Vert, à une profondeur d'où des dragages bien dirigés l’exhume- raient sans aucun doute. Son mode de coloration s'établit de la manière suivante : Testa albida nitescente, striis concentricis maculisque violaceis, et rufescentibus regulariter ornata. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 283 70. — CERITHIUM ATRATUM Born. Cerithium atratum Born. Mus. Cas. p. 324, t. II, f. 17-18. Reeve Conch. Icon. Cerithium, pl. V, sp. 32. Hab. — Porto-Praya. M. de Cessac. — Mus. Paris. F'am. CANCELLARIIDÆ, H. A. Adams. Gen. CANCELLARIA Lamcek. 71. — CANCELLARIA CANCELLATA Lin. Cancellaria Cancellata Lin. syst. nat., p. 1161. Reeve Conch. Icon. Cancellaria, pl. HI, sp. 13. Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 72. — CANCELLARIA SIMILIS SOW. Cancellaria similis Sow. Conch. pl. Ill. n° 41, fig. 38. Reeve Conch. Icon. Cancellaria, pl. IH, sp. 10. Hab. — Spec. viv. — Santiago. — Sprc. ross. — Conglomérats de Santiago, M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam. CYPRÆIDÆ, Gray. Gen. TRIVIA Gray. 18. — TRIVIA PULEX Soland. Cypræa pulex Soiand. m. 55. Gray, Zool. Journ. IT, p. 268 Reeve Conch. Icon. Cypræa, pl. XXV, sp. 144. Hab. — Srec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 74. — TRIVIA NAPOLINA Ducl. Cypræa Napolina Duclos. Kien.Icon., pl. 53, f. 3. Reeve Conch. Icon. Cypræa, pl. XXVI, sp. 149. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM 1O on Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. LUPONIA Gray. 75. — LUPONIA LURIDA Lin. Cypræa lurida Lin. Syst. nat., p. 1175. a saute Ciourcn, Mont (Cinsecn, jl IG sos 272 Hab .— Srec. viv. — Porto-Praya, — Srec. ross. — Conglomérats de Santiago, Mayo. M. de Cessac. — Mus. Paris. Cette espèce Méditerranéenne est très commune sur la côte occiden- tale d'Afrique. Elle esttrès variable dans sa taille, notamment au Cap Vert. Les petits exemplaires, parfaitement adultes, de 15 à 20 millimètres de long ont une forme beaucoup plus étroite et plus elliptique que les grands exemplaires, l'ouverture est aussi plus étroite, droite et non arquée à la columelle ; le nombre des denticulations est de beaucoup supérieur et la coloration plus sombre. 16. — LUPONIA FELINA Gray. Cypræa felina Gray Zool. Journ., vol. 1, p. 884. —— Reeve Conch. Icon. Cypræa, pl. XIX, ne 105. Hab. -— Spec. ross, — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 7 7. — LUPONIA sPURCA Lin. Cypræa spurca Lin. Syst. nat., p. 1179. Reeve Conch. Icon. Cypræa, pl. XIV, sp. 68. Hab. — Porto-Praya. Rang. — Mus, Paris. 78. — LUPONIA ZONATA Chem. Cypræa zonala Chem. Conch. Cab., vol. X, pl. 145, f, 1342, Reeve Conch. Icon. Cypræa, pl, XII, sp. 58 Fab. Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 285 79. LUPONIA PICTA Gray. Cypræa picta Gray Zool. Journ., vol. 1, p. 889, pl. XII, f. 10. ——— Reeve Conch. Icon. Cypræa, pl. XIIT, sp. 57. Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. ARICIA Gray. 80. — ARICIA MONETA Lin. Cypræa moneta Lin. Syst. nat., p. 1178. — —— Reeve Conch. Icon. Cypræa, pl. XV, sp. 74. Hab. — Sprc. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. L'habitat Africain de l’A. moneta est aujourd'hui encore mis en doute ; sa présence sur les côtes d'Afrique est attribuée généralement aux naufrages, sur ces côtes, de navires chargés de cette espèce, objet d'un commerce d'échanges avec les noirs chez lesquels elle joue un grand rôle dans la parure et l’ornementation. Dunker (/nd. moll. Gun. p. 31) cite l'A. moneta sur la côte de Loanda (golfe de Guinée) où elle est pêchée par les naturels. Nous-mêmes l'avons recueillie abondamment vivante à la pointe des Chameaux et de Barbarie, en face de la barre du Sénégal. Sa découverte dans les dépôts quaternaires des iles du Cap Vert tranche la question d'une facon selon nous indiscutable, et vient confirmer l'opinion de ceux, qui, tout en lui reconnaissant une aire d’ha- bitat très étendu, la considèrent néanmoins comme faisant partie de la faune Africaine. Les différentes espèces du groupe des Moneta méritent, en outre, d'être minutieusement examinées ; plusieurs espèces bien tranchées sont confondues sous ce nom. Nous nous proposons de les examiner dans un travail spécial où nous espérons pouvoir démontrer, notamment, que les types Indiens et Polynésiens constituent des espèces distinctes, et que le véritable type Moneta est éminemment Africain. 286 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Gen. CYPRÆA Lin. 81. — cYPRæA ISABELLA Lin. Cypraæa isabella Lin. Syst. nat. p. 1177. —— Gray Monogr. Cypr. Zool. Journ., t. I, p. 148. Hab. — Porto-Praya. Rang. — Mus. Paris. Fam. STROMBIDÆ d'Orb. Gen. STROMBUS Lin. 82. — srromBus BUBONIUS Lamck. Strombus Bubonius Lamck. Anim. s. vert. vol. IX, p. 692. Kiener gen. Strombus, p. 10, n° 7, pl. 6. Hab. — Sprec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 83. — STROMBUS SWAINSONI Reeve. Strombus Swainsoni Reeve Conch. Icon. Strombus, pl. XII, f. 28. Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago, M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam. CONIDÆ, H. et A. Adams. Gen. CHELYCONUS Môrch. 84. — CHELYCONUS TESTUDINARIUS Mart. Conus testudinarius Martini Conch. Cab. vol. II, p. 250, pl. 55, f. 605. Lamck. Anim. s. vert., vol. VII, p. 490. Hab. — Sprsc. ross. — Conglomérats de Santiago, M. de Cessac, — Mus. Paris. 85. — CHELYCONUS MELITERRANEUS Haws. Conus mediteraneus Haws. Enc. meth. Vers, vol. I, pars. 2, p. 101. Lamck. Anim.s. vert., vol. VII, p. 494, Hab. — Porto-Praya, M. de Cessac. — Mus. Paris. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 86. — CHELYCONUS LOWENII Krauss. Conus Lowenii Krauss Die Sud Afrik. Moll. (1848), p. 131, n° 8, tab, VI, f, 25. Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac. Rang. — Mus. Paris. 871. — CHELYCONUS VENULATUS Haws, Conus venulalus Haws. Ency. meth. Vers., vol. I, pars. 2, p. 695. Reeve Conch. I:on. Conus., pl. XXXVI, sp. 195. Hab. — Srrc. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 88. — CHELYCONUS FRANCISCANUS Haws. Conus {ranciscaaus Haws. Encycl. meth. Vers. pars. Il, p. 698. Reeve Conch. Icon. Conus, pi. XXXIX, sp. 216. Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac — Mus. Paris. 89. — cHELYcoNUS minurus Reeve. Conus minulus Reeve Proced. Zool. Soc. 1843 et Conch. Icon. Conus, pl. XLVII, sp. 209, Hab., — Saint-Vincent. M. de Cessac. Rang. — Mus. Paris. Gen. — DENDROCONUS Swains. 90. — DENDROCONUS PAPILIONACEUS Haws, Conus papilionaceus Haws. Encycl. meth. Vers. pars. Il, p. 665. Lamck. Anim. s. vert., vol. VII, p. 476. Hab. — Srrc. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Espèce commune sur la côte occidentale d'Afrique. Elle sert de pa- rure et de grigris aux nègres Ouolofs, 91, DENDROCONUS PROTEUS Haws. Conus proteus Hews. Encycl. meth. Vers. pars. Il, p. 682, Reeve Conch. Icon. Conus, pl. XL, sp. 229. 288 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. Mus. Paris. Nos types fossiles sont identiques à la figure citée de Reeve, espèce qu'il donne comme provenant des mers de l'Inde. Fam. ARCHITECTONICIDÆ, H. et A. Adams. Gen. ARCHITECTONICA Botten. 92. — ARCHITECTONICA CHEMNITZI Kiener. Solarium Chemnitzii Kiener. Conch. Icon. Solarium, f. 47. Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. SPEC. VIv. — Porto-Praya. M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam. EULIMIDÆ, H. A. Adams. Gen. EULIMA Risso. 93. — guLrma niripA Lamck. Eulima nitida Lamck. Anim. s. vert., vol. VIIL, p. 452. Reeve Conch. Icon. Eulima, pl. IV, sp. 26. Hab. — Rade de Saint-Vincent par ? brasses, — dragages de MM. Somet et Massenet. Fam. PYRAMIDELLIDÆ, H. A. Adams. Gen. ODOSTOMIA Fleming. 94. — oDposTOurA cITRINA de Follin. Odostomia citrina de Follin, Les Fonds de la mer, t. I, p. 145, pl. XXII, f. 7. Hab. -_- Saint-Vincent. Gen. OBELISCUS Humphr. 95, — OBELISCUS HASTATUS À. Adams. Pyramidella haslata A. Adams Sow. Th. Conch. Obeliscus, sp. 24. Reeve Conch. Icon. Pyramidella, pl. IV, sp. 26. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 289 SrEc. Foss. — Conglomérats de Santiago, M. de Cessac. — Mus. Paris. | L'espèce du Cap Vert est bien celle de Reeve caractérisée par : € Anfrachbus ad suturas creberrime crenulatis ; columella triplicata. » Fam. TEREBRINÆ, H. et A. Adams. Gen. ACUS Humphr. 96. — aAcuS sENEGALENSIS Lamck. Terebra senegalensis Lamck. Anim. s. vert., vol. X, p. 244. Reeve Conch. Icon. Terebra, pl. V, sp. 16. Hab. — Srec. Foss. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 97. — acus LAmARcxn Kiener. _Terebra Lamarckii Kiener PS0 pl EE" Terebra duplicala Lin. Syst. nat., p. 1206. Hab, — Srec. Foss. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam. SCALIDÆ, H. et À. Adams. Gen. CLATHRUS Oken. 98. — CLATHRUS TURTONIS Risso. Scalaria turtonis Risso in Sow. Thes. Conch., f. 89, 106, 7, 8. Reeve Conch. Icon. Scalaria, pl. I, sp. 7. Hab. — Porto Praya; Saint-Vincent. Rang. — Mus. Paris. 99, — cLATHRUS LAMELLOSUS Link. Scalaria lamellosa Lamck. Anim. s. vert., vol.IX, p. 73. Scalaria pseudoscalaris Philipp. Emem. moll. Sicil., p. 167, pl. X, f. 2. Scalaria Clathrus Reeve Gonch. Icon. Scalaria, pl. V, sp. 23. Hab. — Porto-Praya, M. de Cessac. — Mus. Paris. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2° série, 37 290 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Gen. SCALA Klein. 100. — scaA ELENENSIS Sow. Scalaria elenensis Sow. Proced. Zool. Soc. 1844. Reeve Conch. Icon. Scalaria, pl. XIII, sp. 102. Hab. — Santiago, Rang. M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam. CASSIDIDÆ Gray. Gen. CASSIDEA Link. AOL. — cassipea resricuzus Link. Cassis testiculus Lamck. Anim. s. vert., vol. X, p. 32. Reeve Conch. Icon. Cassis, pl. IV, sp. 10. Cassis Crumena Brug. in Lamck. 1. c. vol. X, p. 83. Reiïbisch der Moll. den Cap Verdisch. Blatt. Malak. 1865, p. 126. Hab. — Sprec. viv. — Santiago. — SPec. Foss. — Conglomérats de Saint-Vincent, M. de Cessac. — Mus. Paris. Le C. crumena Brug., que Kobelt dans son catalogue des Cassis de Lamack (Jahrb. d. deut. Malak-Gesel 1876, p. 77 n° 1) indique du Cap Vert, n’est qu'une variation du C. testiculus, comme l'ont du reste établi Reeve, Kiener, etc., et comme le démontre une suite nombreuse d’in- dividus. Gen. CASMARIA, H. et A. Adams. 102. — casmaria pyruM Lamck. Cassis pyrum Lamck. Anim. s. vert., vol. X, p. 33. Kobelt (Loc. cit.) p. 80, n° 21. Hab. — Archipel du Cap Vert; cité par Kobelt, Teste, Dunker. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 291 Fam. NATICIDÆ, H. et A. Adams. Gen. NATICA Adanson. 103. — naricA cozzLAriA Lamck. Natica collaria Lamck. Anim. s. vert., vol. VIII, p. 638. Reeve Conch. Icon. Natica, pl. XX, sp. 87. Hab. — Spc. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 104. — narTicA FuLMINEA Lamck. Natica fulminea Lamck. Anim. s. vert., vol. VIIT, p. 641. Reeve Conch. Icon. Natica. pl. XIV, sp. 62. Hab. —— Sprc. Foss. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 105. -— NATICA FANEL Reclus. Natica fanel Reclus Proced. Zool. Soc. 1843, p. 205. Natica Adansonii Reeve Conch. Icon. Natica, pl. XIX, sp. 83. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. 106. — narTicA FuLGUurANS Reclus. Natica fulqurans Reclus Proced. Zool. Soc. 1843, p. 206. — Reeve Conch. Icon. Natica, pl. XXII, sp. 100. Hab. — Sprc ross. — Conglomérats de Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam. DOLIIDÆ, H. et A. Adams. Gen. RINGICULA Desh. 107. — RINGIGULA somert Forbes, Ringicula Someri Forbes, in de Follin, les Fonds de la mer, t. I, p. 44, pl. I. Morlet monogr. Ring. Journ. Conch. 1878, p. 198, pl. V, f. 12. 19 Ce) 19 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM : Hab. Rade de Saint-Vincent, de Follin, Morlet. — Porto-Praya, de Cessac. — Mus. Paris. 108. — rINGICULA morirzr de Follin. Ringicu!a Moritzi de Follin, Les Fonds de la mer, t. I, p. 212, pl. XX VI, £. 10. Morlet. Monogr. Ring. dourn. Conch. 1878, p. 129, pl. V, f. 18. Hab. — Rade de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Cette espèce était connue de Cagnabae, côte d'Afrique, où elle a été draguée par 10 brasses. Fam. MARGINELLIDÆ, H: et A. Adams. Gen. VOLVARINA Hinds. 109. — voLVARINA TÆNIATA SOW. Marginella tæniata Sowerby Proc. Zool. Soc. 1846, p. 96. Reeve Conch. Icon. Marginella, pl. XVII, sp. 85. Volvarina tæniata Sow. Joussaume Mon. marg., p. 56, n° 15. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris 110. — voLvARINA NAVICELLA Reeve. Marginella navicella Reeve Conch. Icon. Marginella, pl. XX, sp. 103. Volvarina navicella Reeve Joussaume Mon. marg., p. 56. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. 111. — vozvariIna cessacr Rochbr. (PL. 17, fig.14, a, b.) Volvarima Cessaci. Rochbr. Bull. Soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. V.—Testa elongata, lævis, nitidissima solidula, intense rubro violacea, linea livida lata, superne annulata ; spira brevis, conica, obtusa ; apertura elongata, antice sub di- latata, labro crasso, columella recta, oblique quadridentata. Long. 0,011: — Lat, 0,004. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 293 Hab. — Porto-Praya. M. de Cessac. — Mus. Paris. Fe Coquille elliptique, très brillante, épaisse; spire courte, conique, obtuse, ouverture très allongée, étroite, un peu dilatée au sommet, à lèvre épaisse, columelle droite quadridentée, teinte générale rouge vineux, une bande livide au sommet du premier tour. | Nous conservons à cette espèce le nom sous lequel M. le docteur Jausseaume se proposait de la publier. (Bull. Soc. Zoo. France, 1876, p.270). 112. — vOLVARINA SAULLÆ Sow. Murginella Sauliæ Sow. Thes. Conch., p. 386, pl. 74, f. 68. Eqouena Sauliæ Sow. Jousseaume. Bull Soc. Zool. franç., p. 270, 1° décem- bre 1876. Hab . — Porto-Praya ; Saint-Vincent. MM. de Cessac et Bouvier. — Mus. Paris. Gen. GIBBERULA Swainson. 118, —- GIBBERULA AR IÉine Voluta miliaria Lin Syst. nat., p. 1189. Marginella miliaria Lin. Reeve Conch.Icon., pl. XXVII, sp. 454. Gibberula-miliaria Lin. Jousseaume, Monog. Marg., p. 78, n° 3. Hab. — Porto-Praya. M. de Cessac. — Mus. Paris. 1L£. -— GIBBERULA JousseauMmI Rochbr. UNE CNE CAN IE)T Gibberula Jousseaumi Rochbr. Bull. Soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. G.— Testa subconica lævis, nitida, albido grisea, lineis fulvis plus minusve latis tricincta; spira obtusa, nucleo prominulo fulvo cincta, apertura sub lata, labro extus incrassato; columella recta intense quadridentata. ; Long. 0,006. — Lat. 0,004. Hab. — Porto-Praya ; Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Coquille presque conique, épaisse, à spire obtuse, sommet très petit, peu proéminent, ouverture assez large à lèvre externe, très épaisse, colu- 294 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM melle droite portant quatre dents très fortes; couleur d'un blanc grisâtre très brillant, ornée de trois bandes d'inégale largeur, reproduites sur la spire. Voisine du G. Benquelensis Jouss., cette espèce s’en distingue, par sa spire plus saillante, par la largeur de son ouverture, l'épaisseur de la lèvre externe, et son mode de coloration. Gen. ERATO Risso. 115, — ERATO PRAYENSIS Rochbr. (PI. 17, fig. 16, a, b.) Erato Prayensis Rochbr. Bull. Soc. Phil, 1881. Séance du 29 octobre. E. — Testa subtrigona, antice angusta, solidissima nitida, lœvis, viridula ; spira obtusa incrassata ; apertura angusta, recta, labro reflexo, minutissime multidentato ; columella recta antice sinuata. Long. 0,005. — Lat. 0,008. Hab. — Porto-Praya. M. de Cessac. — Mus. Paris. Coquille triangulaire, étroite en avant, très épaisse à spire obtuse, recouverte et comme gibbeuse, ouverture étroite, droite, à lèvre réfléchie, très finement denticulée. Columelle droite, sinueuse en avant ; couleur verdâtre. Fam. COLUMBELLINÆ, H. et A. Adams. Gen. COLUMBELLA Lamck. 116. — coLumBELLA sPoNGrARuM Duclos. Columbella spongiarum Duclos Mon. Columb. pl. II, f. 13-15. ——— Reeve Conch. Icon. Columbella, pl. VITE, sp. 39. Hab. — Spec. viv. — Santiago. — Srrc. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. FAUNE DE L ARCHIPEL DU CAP VERT 295 117, — COLUMBELLA DILUVIANA Rochbr. (PIAS SoMENe PD)) C. — Testa subelongata, utrinque attenuata, spira acutissima, anfractibus profun dis, angulatis, ultimo concentrice striato, striis latis crenulatis; apertura suporne auriculata sub linearis, labro crasso undoso denticulato, denticulis numerosis obtuse triangularibus. Long. 0,024. — Lat. 0,012. Hab. — Sprc. ross. —- Conglomérats de Santiago, Mayo. M. de Cessac. — Mus. Paris. Coquille un peu allongée, rétrécie aux deux extrémités, spire très aiguë, longue, à tours profonds, anguleux, le dernier strié concentriquement, à stries larges comme denticulées. Ouverture presque droite, étroite, auriculée au sommet, à lèvre épaisse, ondulée, portant de nombreuses dents obtusément triangulaires. Voisine du C. Bridgesii Reeve, cette espèce en diffère par les réti- culations des tours de spire, leur acuité, leur direction un peu oblique et la grosseur des denticulations. 118. — coLumBELLA RusTICA List. Columbella rustica Lister Conch., t. 826, f. 46 et t. 826. f. 49. Kiener Columbella, p. 7, pl. I, f. 8 et pl. IL, f. 12. Reibisch der Moll. den Cap Verdisch. Malak. Blatt., p. 129 Hab. — Porto-Praya ; Rang. M. de Cessae. — Mus. Paris. Fam. MITRINÆ, H. et À. Adams. Gen. ZIBA H. et À, Adams. 119. — z1BA SENEGALENSIS Reeve, Mitra senegalensis Reeve Conch. Icon. ol. XVIT, sp. 129. - Proced. Zool..Soc, 1844, pars. XIT-p. 171. 296 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Hab. — Srec. Foss. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. ; Gen. VOLUTOMITRA Gray. 120. — vozurouirrA LacteA Lamck. Mitra lactea Lamck. Anim. s. vert., vol. VIII, p. 312. Reeve Conch. Icon. Mitra. pl. XIII, sp. 90. Hab. — Spec. Foss. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. | 121. — voruromiTrA PLUuMBEA Lamck. Mitra plumbea Lamck. Anim. s. vert., vol. VIIT, p. 339. —— Reeve Conch. Icon. Mitra., pl. XX, sp. 156. Hab. — Sprc. Foss. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 122. — VOLUTOMITRA SCHRÆTERI Desh. Mitra Schræteri Desh. in Lamck. Anim. s. vert., vol. X, p. 328. Voluta cornicularis Lamcek. I. c. vol. X, p. 322. Reeve Conch. Icon. Mitra. pl. XXXI, sp. 167. Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. NEBULARIA Srvains. 123. — NEBULARIA DECLIVIS Reeve. Mitra declivis Reeve Proc. Zool. soc., par. XII, p. 170, 1844 et Conch. Icon., pl. VI, sp. 44, Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. MITRA Lamnck. 194. — MITRA SCROBIGHLATA Brocc. Micra scrobiculata Brocchi Conch. Sub. Ap., p. 9. - = Martens. Zitz. Ber. d. Gesell. nat. fr. 1875, p. 27. — Ueb. e. Conch. Aus. West. Afr. Jarb. d. deuts. Malak. Gesell, 1816; p. 241, taf. 9, f. 2. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 297 Hab.— Arch. du Cap Vert. Cité par Martens (oc. cit.) — Dragages de la Gazelle par 47 brasses. Fam. CYMBIINÆ, H. et A. Adams. Gen. CYMBIUM Klein. 495. — cyweium PRoBoscIDALE Lamck. Voluta proboscidalis Lamck. Anim. s. vert., vol. X, p. 382. Reeve Conch. Icon. Cymbium, pl. XIX, sp. 11. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Espèce commune sur la eôte occidentale d'Afrique, rade de Dakar, Gorée, etc. Fam. FASCIOLARIIDÆ, H. et A. Adams. Gen. LEUCOZONIA Gray. 196.— LEUCOZONIA HIpALGO1I Cross, Turbinella Hidalqoi Cross Journ. Conch. 1865, t. XII, p. 316, pl. XIV, f. 1. Hab. — Rade de Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Voisine du T. triserialis Lamck., mais de forme moins trapue. Nos échantillons correspondent exactement à ceux de M. Crosse. 127. — LEUCOZONIA NOnirERA Duj. Fasciolaria uodifera Dujardin Mem. soc. géol. France, II, p. 293. Mayer Tert. faun. d. Azoren and. Madeiren., p.70, n° 161. Hab. — Srec. ross. — Dépôts de l'ile de Mayo. M. de Cessac.— Mus. Paris. Gen. POLYGONA Schum. 128. — POLYGONA FILOSA Schub. et Wag. Turbinella filosa Schub. et Wagn. Conch. Cab. suppl, p. 100, pl. 227 f. 4019-4020. _ Reeve Conch. Icon. Turbinella, pl. XII, sp. 64. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, IV. — 2° série. 38 298 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. FASCIORIARIA Lamck. 1929. — FASCIOLARIA LIGNARIA Lin. Maurex lignarius Lin. Syst. nat. p. 1224. Fasciolaria lignaria Lin. Reeve Conch. Icon., pl. V, sp. 13. Fasciolaria tarentina Lamck. Anim. s. vert., vol. IX, p. 435. Hab. — Sprc. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam. DACTYLINÆ, H. et À. Adams. Cen. OLIVELLA Swains. 130. — oziveLLA ESTHER Duclos. Oliva Esther Duclos Mon. Oliv., p. 3, Î. 7-8. Reeve Conch. Icon. oliva, pl. XXV, sp. 69. Hab.— Porto-Praya. Rang ; MM. de Cessac. Bouvier.— Mus. Paris. Gen. PORPHYRIA Bolten. 131. — PORPHYRIA FLAMMULA Lamck. Oliva flammula Lamck. Anim. s. vert., vol. X, p. 613. Reeve Conch. Icon. Oliva, pl. X, sp. Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Les nombreux spécimens fossiles de cette espèce présentent une coloration gris de fer sur laquelle tranchent des lignes brisées d’un noir intense et disposées en quinconce. 132. — PORPHYRIA AGUMINATA Lamck. Oliva acuminata Lamck. Anim. s. vert., vol. X, p. 625. Reeve Conch. Icon, Oliva, pl. XVI, sp. 33. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 299 Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. | Fam. HARPINÆ, H. et A. Adams. Gen. — HARPA Rhumphius. 138. — narpA RoSEA Lamck. Harpa rosea Lamck. Anim. s. vert., vol. VII, p. 266. ———— Reeve Conch. Icon. Harpa, pl. IV, sp. 8. Hab. — Spec. Foss. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac — Mus. Paris. Fam. RAPANINÆ, H. et A. Adams. Gen. RAPANA Schum. 134. — RApANA coronaTA. Lamck. Puarpura coronata Lamck. Anim. s. vert., vol. X, p. 72. Reeve Conch. Icon. Purpura, pl. VI, sp. 25, Hab. — Srec. viv. — Porto-Praya, Rang. — Mus. Paris. — Srec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Le type fossile se différencie du vivant par une forme plus ovoide et plus d’étroitesse de l'ouverture. Fam. PURPURINÆ, H. et A. Adams. Gen. SISTRUM Montfort. 135. SISTRUM FUNIGULATUM Reeve. Ricinula funiculata Reeve Proc. zool. soc. 1046 et Conch. Icon., pl. I, sp. 16. Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. STRAMONITA Schum. 136. — STRAMONITA HEMASTOMA Lin. Stramonila hemastoma Lin. Syst. nat., p. 1202. Purpura hemastoma Lin. Reeve Conch. Icon., pl. V, sp. 21. 300 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. THALESSA, H. A. Adams, 137. — THALESSA UNIFASCIALIS Lamck. Puarpura unifascialis TLamck. Anim. s. vert., vol. X, p. 86. Reeve Conch. Icon., pl. XII, sp. 64. Hab. — Srec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac — Mus. Paris. Troyon (Man. of. Conch. par. VII, p. 16, p. 50, f. 102), partageant l'opinion de Kiener, considère cette espèce comme une forme locale du S. hemastoma. Nos types semblables à ceux que Troyon décrit et figure diffèrent complètement de l'hemastoma. Nous partageons l'avis de Reeve, qui voit deux espèces tranchées et qui les caractérise nettement de la facon suivante : ] 4 Hemastoma. — T. ovata, anfractibus transversim tenuissime striatis ; apertura dilatata subtiliter sulcata. Unifascialis. —T.ovata, anfractibus superne concavis transversim plane striatis ; apertura rotundata, superne conspicue sinuata. 138. — THALESSA ALVEOLATA Reeve. Purpura alveolata Reeve Conch. Icon. Purpura, pl. XI, sp. 60. Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac — Mus. Paris. Espèce Américaine en tout semblable aux spécimens des côtes de Panama. Gen. THAIS Bolten. 139. THAIS NERITOIDEA Lamck. Purpura neriloidea Lamck. Anim. s. vert., vol. X, p. 70 Reeve Conch. lcon., pl. IT, sp. 12. : FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 301 Hab.— Porto-Praya. Rang. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. PURPURA Aldrov. 140. — PURPURA LAPILLUS Lin. PBuccinum lapillus Lin. Syst. nat. p. 1202. Purpura lapillus Lin. Reeve Conch. Icon., pl. X, sp. 47. Hab. — Sprc. viv. — Santiago. — Srec. ross. — Conglomérats de Santiago. — M. de Cessac. Mus. Paris. 141. — PURPURA IMBRICATA Lamck. Puarpura lapillus var. imbricata Lamck. Anim. s. vert., t. IV, p. 254. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Malgré l'opinion généralement admise, et suivant laquelle la forme imbriquée du P. lapillus est considérée comme une simple variété, nous y trouvons des caractères suffisants pour la maintenir au rang d'espèce, car ils sont beaucoup plus tranchés que chez beaucoup d’autres dont per- sonne n'a songé à discuter la valeur; indépendamment des lamelles en forme de tuiles de la coquille, nous lui trouvons un aspect plus trapu, une spire beaucoup plus aiguë, une ouverture plus étroite et plus elliptique une columelle plus évasée, et plus d’élongation du canal. Fam. NASSINÆ, H. et A. Adams. Gen. UZITA H. et A. Adams. 142. — UZITA SANCTÆ HELENÆ Adams. Nassa Sanctæ Helena À. Adams. Proc. Zool. soc., 1851. —— Reeve Conch. Icon. Nassa, pl. XXVIIT, sp. 188. Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. 143. — UZITA cONSOBRINA Rochbr. (PI. 18, fig. 15, à. b)) Uzita consobrina Rochbr. Bull. soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre. 302 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM U. — Testa elongata, anfractibus 8 rotundatis, longitudinaliter costatis, costis distantibus obliquis tumidis transversim sulcatis ; anfractu ultimo ad oram sub lamelloso, lamellis fere imbricatis, sulcatis sulcis granulosis ; columella paululum callosa antice uniplicata, apertura ovoidea, labro recto vix calloso. Long. 0,015 ; — Lat. 0,007. Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Coquille allongée, à 8 tours de spire arrondis, à côtes longitudinales, espacées, obliques, épaisses, striées transversalement ; dernier tour presque lamelleux à la base, à lamelles subimbriquées et coupées par des stries gra- nuleuses ; ouverture ovoide à base droite à peine épaissie, columelle peu épaisse, ayant un seul pli en avant. Cette espèce ressemble à l'U. Sanctæ Helene, mais elle en diffère par l'ornementation du dernier tour de spire, lui donnant un aspect quadrillé , par ses côtes épaisses, mais non subnoduleuses, par le bord de l’ou- verlture à peine épaissi, bien que les échantillons soient parfaitement adultes. Elle rappelle, en outre, les formes des faluns de Pont-Levoy. Gen. CÆSIA H. A. Adams. 144. cæstA PRISMAïICA Brocchi. Nassa prismalica Brocchi Conch. Sub. Ap., p. 5, 7. Nassa limata Chemn. Var. conferta, Martens Zitz. Bericht. de Gesell. 1875, p. 26 et 216. Ein. Conch. A. West Afrik. Jahrb. de Dent. Malak. Gesell. 1876, p. 238, taf. IX, f. 1. Hab.— Arch. du Cap Vert. — Sondages de la Gazelle par 47 bras- ses. Martens donne cette espèce comme identique au V. prismatica sub- apennin. Fam. BUCCININÆ, H. et A. Adams. Gen. BUCCINUM Lin. 145. — puCaINUM UNDATUM Lin. Duccinum undatum Lin. Syst. nat., p. 8722. EE Lamak. Aime S-VENL, NOIR, D-A01- FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 303 Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. L’échantillon que nous possédons du Cap Vert présente une identité presque parfaite avec un spécimen provenant des faluns de Palerme et portant, sur l'étiquette manuscrite de Valenciennes, le nom de B. Muller. Nous l’aurions inscrit sous ce nom, si une comparaison minutieuse des deux échantillons, avec une suite nombreuse de B. undatum de diverses localités, ne nous avaient demontré le polymorphisme de cette coquille. Le type de Valenciennes et le nôtre ne peuvent donc être séparés du B. undatum et constituent simplement une forme locale ayant existée à l'époque tertiaire supérieure, et dont les spécimens du Cap Vert peuvent être considérés comme les représentants actuels. Fam. TRITONIIDÆ, H. et A. Adams. Gen. ASPA H. et A. Adams. 146. — aspA LÆVIGATA Lamck. Ranella lævigata Lamck. Anim. s. vert., vol. p. 550. Ranella marginata Gmel. Martens Sitz. B. d. Gessel. Nat. 1875. p. 26, et Ub. en. Conch. a. Westfrik. Jahrl. d. Deut. Malak. Gessel. 1876, p. 236. Hab. — Archipel du Cap-Vert. Martens. — Dragages de la Gazelle par 47 brasses. Espèce de la Méditerranée et du subapennin. Gen. LAMPAS Schum. 147. — LAMPAS PONDEROSUS Reeve. Ranella ponderosa Reeve. Procd. Zool. soc. 1844. Conch. Icon., pl. VI, sp. 14. Kobelt. Cat. de Gatt. Ranella, Jahrbr. d. Deu!. Malak. Gessel. 1876, p. 328, n° 13. Hab. — Cap Vert. Teste, Kobelt. 304 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Gen. EPIDROMUS Klein. 448. — EPIDROMUS PYGMEUS Pfeiff. Triton pygmeus Pfeiffer Rev. soc. Cuv. 1843, p. 186. —— Reeve Conch. Icon., pl. XVII, sp. 67. Hab. — Srsc. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. SYMPULUM Klein. 449. — svmPpuLum ricoibes Reeve. Triton ficoides Reeve Conch. Icon Triton, pl. XII, sp. 51. Hab. — Srec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 450. — SyMPULUM TRANQUEBARICUM Lamck. Triton tranquebaricus Lamck. Anim. s. vert., vol. VI, p. 642. Reeve Conch. Icon. Triton, pl. XIV, sp. 37. Hab. — Porto-Praya. M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam. FUSINÆ, H. et A. Adams. Gen. CANTHARUS Bolten. 151. — CcANTHARUS VIVERATTOIDES d'Orb. Purpura viverattoides d'Orb. Hist. nat. Canar., p. 91, pl. VI, f. 88. Hab. — Spec. viv. — Santiago. — Sprrc. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessae. — Mus. Paris. Gen. — HEMIFUSUS Swain. 152. — nEmMIFusus Moro Lamck. I'usus morio Lamck. Anim. s. vert., vol. IX, p. 451. P'yrula morio Reeve Conch. Icon. Pyrula, pl. I, sp. 3. Murex morio Lin. Syst. nat., p. 1221. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 805 Hab. — Porto-Prava. M. de Cessae. — Mus. Paris. Fam. MURICINÆ, Fleming. Gen. OCINEBRA Leach. : 153. — OCINEBRA FASCIATA SOW. # Murex fasciatus Sow. Procd. zool. soc. 1840, et Conch. I. s, 86. Reeve Conch. Icon. Murex, pl. XXVIIT, sp. 126. Hab. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. —Mus. Paris. 15/4. OCINEBRA LAQUEATA So. Murex laqueatus Sow. Proced. Zool. soc. 1840. - Reeve Conch. Icon. Murex,-pl. XXVI, f. 115. Hab. — Sprc. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. PYLLONOTUS Srvains. 155. PHYLLONOTUS LIRATUS Adams. Murex liratus A. Adans Proced. zool. soc. 1851, p, 259. Hab. — Cap Vert. Ach. Sowerby. — Mus. Paris. 156. PHYLLONOTUS SsAxATILIS Lin. Murex saxatilis Lin. Syst. nat., p. 3522. Reeve Conch. Icon. Murex, pl. IT, sp. 8. Hab. —- Sprc. viv. — Santiago. — Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. —- 2° SÉRIE, 3) 506 -NOUVELLES - ARCHIVES DU MUSEUM PULMOBRANCHIATA Gray. Fam. CYCLOSTOMINÆ Lamck. Gen. CYCLOSTOMUS Monfort. 197. CYCLOSTOMUS ELEGANS Müller. Nerita elegans Müller Hist. verm. If, p. 177, n° 363. Cycelostoma eleyans Drap. Hist., p. 32, t. I, f. 5,8. Cyclostomus elegans Pfeiffer Mon. 6 neum, 1852, p. 227. Hab. — Srec. viv. — Santiago. M. de Cessac. — Srec. Foss. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Pleiffer (loc. cit.) indique cette espèce Européenne, comme habitant l'Afrique et les Canaries. V. Wollaston (Test. Atlant., 1878, p. 471) met en doute l'existence aux Canaries du €. elegans eité par Web. et Berthelot. Les nombreux échantillons recueillis par M. le D° Verneau à la grande Canarie démontrent sa présence dans l'archipel. Estil introduit ou authoc- tone? c'est une question que nous ne chercherons pas ici à résoudre; il en est de même pour le Cap Vert, où lespèce parait exister en grande quantité, si l'on en juge par les exempleires que le Muséum possède de cette localité ; quoi qu'il en soit, nous croyons que l'on fait souvent jouer un trop grand rôle à l'introduction, pour certaines espèces, et que presque toujours sous l'influence d'idées préconçues, on proclame l'impossibilité de considérer un type comme appartenant primitivement à une faune, parce qu'il abonde plus spécialement dans une autre région déterminée; il est incontestable que ces idées se modifieront quand les faunes des contrées réputées connues auront été plus minutieusement examinées, et quand les relations des continents avec tel ou tel groupe d'iles auront été fixées d'une facon plus exacte. Dans tous les cas, si le C. elegans avait été introduit au Cap Vert, il faudrait faire remonter cette introduction à l’époque quaternaire, puisque des spécimens fossiles se rencontrent à Santiago, et nous ne pensons pas qu'il soit possible d'invoquer un pareil argument. FAUNE DE-E ARCHIPEL-DU-CAP VERT 807 Fam. SIPHONARIIDÆ Gray. Gen. SIPHONARIA Blainv. 158. SIPHONARIA PALPEBRUM Reeve. Siphonaria palpebrum Reeve Corch. Icon. pl. IV, sp. 18. Hab. — Spec. viv. — Santiago. — Sprc. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam. ANCYLINÆ, H. et A. Adams. Gen. ANCYLUS Geoffroy. 159. axcyzus mizzert Dohr. Aucylus Milleri Dohrn Mal. Blatt. XVI, p. 18, 1869. Morelet Journ. Conch. XII, p. 243, 1873. Wollaston Test. atl., p. 523, 1878. Hab. — Ruisseaux de Santiago. — Dohrn. Fan. PEANORBIUNÆ, HA el A. Adams. Gen. PLANOREIS Guettard. 160. PLANORBIS corerus Desh. Planorbis coretus Desh. in Lamck. Anim. s. vert., t. VIII, p. 393. Dohrn Mal. Blait., t. XVI, p. 18, 1873. _ Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 222, 1873. Woilaston Test. aël., p. 023, 1878. Hab. — Ruisseaux de Santiago. — Dorhn. am LIMNAÆIDÆ"Eamcek. Gen. PHYSA Drap. AGl. paysaA rorskarir Er. Physa Forskali Ehrenb. (Test. Martens. Mal., Blatt. XVD. Physa Wahlhergi Krauss Sud afr. Moll., p. 84, pl. V, f. 13. _ Dohrn Mal. Blatt. XVI, p. 19, 1869. Morelet Journ. Conch., t. XIIT, p. 243, 1873. — Wollaston Test. atl., p. 023, 1878. 308 NOUVELLES - ARCHIVES DU- MUSÉUM Hab. — Santiago. — Dorhn. Gen. LIMNÆA Lamck. 162. LIMNÆA SsTUBELI Reïbisch, Limnæa ovata Drap. Hist. nat. moll., p. 50, 1805. Limnæus ovatus Var. Stubeli Reiïibisch Moll. den Cap Verdisch. Malak Blatt , p. 181, 1865. Morelet Journ. conch., t. XII, p. 239, 1878, Limnæa ovata Drap. Woliast. Test. atl., p. 522, 1878. Hab. — Saint-Antoine; Saint-Nicolas ; Santiago; ile Brava. Dohrn. M. de Cessac. — Mus. Paris. M. Dohrn (Malak. Blatt. XVI, p. 17) inscrit cette espèce sous le nom de L. sordulenta Morel. M. Morelet (loc. cit.) lui refuse, avec raison, toute: analogie avec son L. sordulenta, mais il la considère, avec Reïbisch (lee. cit.), comme une variété du L. ovata. Les échantillons que nous examinons, provenant de Saint-Antoine, ne nous permettent pas de partager cetle manière de voir. En effet, ils se distinguent du L. ovata par une plus grande élongation, une spire plus courte à tours plus détachés, plus ventrus, par une ouverture elliptique et non ovoide, arrondie à la base et non subaiguë, par le bord columellaire fortement courbé et non droit, simple et sans callosité. Si un rapproche- ment était possible, il faudrait le chercher dans le groupe du L. peregra Drap. Nous croyons done devoir inscrire cette espèce sous le nom de Stubeli, proposé par Reibisch. 163. LINNÆA RIBEIRENSIS Dohrn. Limnæa Ribeirensis Dohrn Mal. Blatt., t. XVI, p. 15, 1869. Limnæa auricularia Lin. Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 2492, 1875. Wollaston Test. atl., p. 521, 1878. H:b. — Saint-Antoine. — Dohrn. FAUNE DE L’ARCHIPEL DU CAP VERT 309 Fam. MELAMPINÆ, H. et À. Adams. Gen. PEDIPES Adanson. | 164. rentpes AFRA Gmel. Helix afra Gmel. syst. nat., p. 3651, n° 194. Rulimus pedipes Brug. &neycl. meth., 1, p. 840, n° 78. Pedipes afra Feruss. Prodr., p. 109. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. MELAMPUS Montf. 165. meLaupus rLaAvus Gmel. Voluta flava Gmel. Syst. nat., p. 3436, Melampus flavus Gmel. Morelet Journ. Conch., t. XHI, p. 239, 1873. Wollaston Test. Atl, p. 529, 1878. Hab. — Ile de Mayo. MM. Bouvier et de Cessac. — Mus. Paris. Cette espèce de l'Inde et d'Amérique habite également lle du Prince (côte occid. d'Afrique). 166. meLAMPUS piLuvIANuS Rochbr. (PMiS. ln 2 D) Melampus diluvianus Rochbr. Bull. Soc. Phil., 1881. Séance du 29 octobre. M.—Testa conica, brevis , solidiss:ma longitudinaliter lineis incrementi suleata ; spira obtusa, nucleo prominulo ; apertura subelliptica, labro augusto, recto, inferne retordo, crasso; uniplicato, interne lævi,columella arcuata biplicata. Long. 0,612. — Lat. 0,009 Hab. — Srec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Ceseac. — Mus. Paris. Coquille courte, conique, très épaisse, portant sur le dernier tour des stries d'accroissement larges et proéminentes ; spire obtuse à sommet peu marqué, ouverture étroite, allongée ; lèvre étroite, droite, tordue inférieu- rement, épaisse. Columelle arquée, bidentée. 310 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Diffère du AL luteus par sa forme plus conique et plus trapue, par sa spire plus obtuse, son ouverture plus étroite, l'absence de denticulations au bord interne de la lèvre, et par les deux plis profonds et en forme de dents de la columelle. Fam. ELLOBIINÆ, H. et A. Adams. Gen. CARYCHIUM Muller. 167. carvHIUM MNUS Feruss. Caryehium minus Feruss. Bull. un. se. et ind., 1S27. Morelet Jdourn. Conch., t. XIII, p. 222, 1878 33 Wollaston Test. atl., p. 919, 1878. Hab. — Santiago, d'après Férussac, MM. Morelet et Wollaston. d Nous ne possédons pas au Muséum d'échantillon de cette espèce provenant du Cap Vert. Fam. LIMACIDÆ, Lamck. Gen. LIMAX Linné. 168. Lirax Sp.? Limax spee.?. Dohrn. Mal. Blatt., t. XVI, p. 1, 1869. —_—— Wollaston Test. atl., p. 492, 1878. Hab. —- Saint-Antoine ; Saint-Nicolas. — Dohrn. M. Dobrn, qui à recueill abondamment cette espèce, ne la décrit pas, elle nous est inconnue. Fam. HELICINÆ, H. et A. Adams. Gen. XEROPHILA Held. 169. xeRoPHILA ArmILLATA Lowe. [elix armillada Lowe Ann nat. Hist., 1852, p. 113. Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 236, 1873 ————— Wollaston Test, atl., p. 506, 1878. | FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 311 Hab. — Saint-Vincent. MM. Bouvier, de Cessae. — Mus. Paris. 170. XEROPHILA ANTONIANA Rochhr. (PI, 18, fig. 16, à. b.). Nerophila Antoniana Rochbr. Bull. soc. Phil., 1881. Séance du 29 octobre. X.—Testa albido griseastriis fuscis ornata ; late umbilicata ; supra plana, concen- trice suleala, sulcis irreguiaribus, sutura profunda canaliculata; anfractibus 4. 4 1/2 complanatis; ultimus antice subdilatatus obscure angulosus; apertura rotundata ; peristome recto subacuto. Diam. max. 0,009. Diam. min, 0,007 alt. 0,003 1/2. Hab. —— Saint-Antoine. M. de Cessac. — Mus. Paris. Coquille fortement ombiliquée, à ombilic profond, aplatie en dessus, côtulée, à côtes irrégulières; tours de spire #, 4 1/2 séparés par une suture profonde, le dernier dilaté en avant, obseurément anguleux, ouver- ture ronde, péristome droit, presque tranchant. Voisine de PA. apicina, Lamck., cette espèce en diffère par sa spire plus aplatie, sa suture très profonde et comme canalieulée, par ses tours presque subanguleux autour de la suture et dans le voisinage de l’ombilie, par les stries assez saillantes, et par sa couleur grisitre brodée de stries brunes. 171, xEROPHILA pisANA Mull. Uelix pisana Muller Verm. If, p. 60, n° 255. Pfeiffer Mon. Helix:, t. 1, 1848, p.152: Hab. — Santiago ; Saint-Antoine. M. de Cessac. — Mus. Paris Cette espèce habite les Canaries et Madère. Gen. MACULARIA Albers. 172. MACULARIA LACTEA Müll. Helix lactea Mull. Hist. Verm. I, p. 19, n° 218. Pfeiffer Mon. Hel., t. IV,-p. 220, 1899. 312 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Hab. — Santiago ; Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Cette espèce se rencontre aux Acores et aux Canaries. Gen. GONOSTOMA Hald. 173. GONOSTOMA LENTICULA Ferr. Helix lenticula Ferruss. Tab. syst., p. 87, 154, 1821. Dohrn Malak. Blatt., t. XVI, p. 8, 1859. Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 242, 1873. Wollaston Test. atl., p. 507, 1878. Hab. — Saint-Nicolas, Dohrn. — Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. CRYPTAXIS Love. 174. cryPraxiS PRIMÆvVA Morel. Helix primæva Morel. Journ. Conch., t. XIII, p. 236, 1873. Wollast. Test. atl., p. 496, 1878. Hab. — Ile du Sel. Teste Morelet. Wollaston. — SpEc. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. LEPTAXIS Lowe. 175. LEPTAXIS ATLANTIDEA Morel. Ielix atlantidea Morel. Jdourn. conch., t. XII, p. 237, 1873. Wollaston Test. atl., p. 496, 1878. Hab. — Ile du Sel. Teste Morelet. Wollaston. — SpEc. Foss. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessae. — Mus. Paris. 176. LEPTAXIS SUBROSEOTINCTA Wollas. [elix subroseotincta Wollaston. Test. atl., p. 497, 1878 Hab. — Ile Brava. Montagnes de Povoacao. Teste, Wollaston. San- Lago. M. de Cessac. — Mus. Paris. FAUNE DE L’ARCHIPEL DU CAP VERT 313 177. LEPTAXIS BOLLEI Albers. Helix Bollei. Albers. Malak. Blatt., t. 1, p. 215, 1854. Dorhn Malak. Blatt., t. XVI, p. 4, 1869. Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 235, 1873. mm NV olastonelest alle ip 409 M878; Hab. — Saint-Vincent; Saint-Nicolas. Dorhn. Teste, Wollaston. — MM. Bouvier et de Cessac. — Mus. Paris. 178. LEPTAxIS LEPTOsTYLA Dorhn.. Helix leptostyla Dorhn Malak. Blait., t. XVI, p. 4, 1869. — Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 242, 1873. ——— Wollaston Test. atl., p. 500, 1878. Hab. — Saint-Antoine, Teste Dorhn. à 179. LEprAxIS ADVENA Web. et Bert. Helix advena Web. et Bert. Ann. sc. nat. 28, syn. 324. ——— d'Orbigny Hist. nat. Can., p. 58, tab. 1, f. 18-20. ———— Dorhn Malak. Blatt., t. XVI, p. 5. anna Morel doun Conch 1 IN 7292; Wollaston Test. atl., p. 500, 1878. Hab. — Saint-Antoine; Saint-Nicolas ; île de Mayo. MM. Bouvier, de Cessac. — Mus. Paris. SPEc. F0ss. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac.— Mus. Paris. Cette espèce mérite d'être étudiée attentivement, ear plusieurs es- pèces semblent confondues sous la même appellation. MM. Lowe, Dorhn, Smith, Albert, tout en établissant des comparaisons, ne se prononcent pas d'une manière définitive: Pour M. Wallaston certains types diffèrent d'une ile à une autre; M. Morelet lui trouve une certaine ressemblance avec l'A. Raymondi d'Algérie, tout en pensant qu’elle peut être une des nombreuses variétés de VA. erubescens. Nous pourrions citer d’autres opinions contra- dictoires, celles-ci suffisent pour démontrer la nécessité d’une revision de l'A. advena. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, IV. — 2° SÉRIE 40 314 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 180, LepraAxIS sERTA Albers. Helix serla Albers Malak. Blatt., t. 1, p. 215, 1854. Dorhn Malak. Blatt., t. XVI, p. 7, 1869. -———— Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 242, 1875 ——— Wollaston Tes‘. atl., p. 502, 1878. Hab. — Saint-Nicolas ; Monte-Gordo. Teste Lowe. Dorhn. M. de Ces: sac. — Mus. Paris. AS. LEPTAxIS visGertANa Dohrn. Helix Visgeriana Dohrn Malak. Blatt., t. XVI, p 6, 1869. em M Crelet Our A COnCh- IIS 2221878: = —— Wollaston Test. atl., p. 503, 1878: Mus. Paris. Hab. — Santiago. Dorhn. M. de Cessac. 182, LePpraxIS MyrisTica Shuttl. Helix myristica Shuttl. Bern., mitt. 292, 1852. me ONE UEIE EME TE FOIE 1, CASE a — Long Jouer Cncn, te QUE 0 22% STE —— Wollaston Test. atl., p. 508, 1878. Hab. — Spec. viv. — Santiago. — Sprc. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Nous ne voyons aucune différence entre les échantillons vivants et fossiles de cette espèce ; la coloration dont parle M. Morelet (0c. «t.) est due à l'influence du gisement, nous avons vu précédemment les mêmes modifications exister sur les échantillons fossiles des Porphyria flammula Lamck, où le noir intense et le gris hvide ont remplacé les teintes brillantes que l'on voit sur les sujets vivants. Quant à la forme que M. Wollaston inscrit sous le nom de variété « 8 depreciuscula », elle n'a pas sa raison d'être: la dépression, l'aplatissement pris pour caractère étant unique- ment dù à la pression éprouvée par la coquille dans le terrain d'où elle a été extraite, dépression si fréquente chez les coquilles des différentes formations géologiques. FAUNE. DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 315 183. LEPTAXIS FOGOENSIS Dorhn. Helix Fogoensis Dohrn Malak. Blait., t. XVI, p. 8, 1869. —_—__— Morelet Jour Conch:, XII p.222 "1878: ——— > ———— Wollaston Test. atl., p. 004, 1878. Hab. — Ile de Fogo; de Brava; Monte-Nucho. Lowe. 184. LEPTAXIS CORNEOVIRENS Pfeiff. Helix corneovirens Pfeiff. Mal. Blatt., p. 25, 1851, et mon, Hel., t. I, p. 41, 1853. ———-— — Dorhn Mal. Blatt., t. XVI, p. 9, 1869, EE Morelet Journ:1Conch,, t XII bp 222;1879: ——————— Wollaston Test. atl., p. 505, 1878. Hab. — Saint-Nicolas. Mus. Cuming. Fam. PUPINÆ, H. et A. Adams. Ge, PUPILLA Leach. 185. purILLA DpOHrNI Pfeiff. Pupa Dohrni Pfeiffer Mon. Hcl., t. VIX, p. 371, 1877. Wollaston Test. atl., p. 513, 1878. Pupa Milleri Dorhn Malak. Blatt., t. XVI, p. 11. 1869. Pupa anconostama Morelet Jdourn. Conch., t. XVIII, p. 242, 1873, Hab. — Saint-Antoine ; Saint-Nicolas. Lowe, Dorhn. Gen: TRUNCATELLINA Lowe. 186. TRUNCATELLINA MOLECULA Dorhn. Pupa molecula Dorhn Malak. Blatt., t. XVI, p. 13, 1869, Morelet Journ. Conch., t, XIII, p. 242, 1873. Wollaston Test. atl., p. 512, 1878. Hab. — Saint-Antoine. Dorhn. 316 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Gen. GASTROCOPTA Wall, 187. GASTROCOPTA ACARUS Benson. Pupa acarus Benson Ann. nat. Hist., t. XVIII, p. 435. Dohrn Malak. Blatt., t. XVI, p. 12, 1869. Morelet Journ, Conch., t. XIII, p. 242, 1878. Wollaston Test. atl., p. 515, 1878. Hab. — Saint-Vincent; Saint-Antoine; Saint-Nicolas; Santiago; Ile de Fogo. 188. GASTROCOPTA GORGONICA Dohrn. Pupa Gorgonica Dohrn Malak. Blatt., t. XVI, p. 12, 1869. Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 242. ———— Wollaston Test. all., p. 516, 1878. Hab.— Saint-Antoine; Saint-Nicolas; Saint-Vincent; Santiago; Ile de Fogo; Brava. Fam. BULIMINÆ, H. et A. Adams. Gen. COCHLICELLA Rrisso. 189. cocHLICELLA VENTRICOSA Drap. Bulimus ventricosus Drap. Tab. moll., 68, 1801. Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 242, Wollaston Test. atl., p. 507, 1878. Hab. — Commun dans tout l'archipel. MM. Bouvier, de Cessac. — Mus. Paris. Gen. NAPÆUS Albers. 190. vAPÆUS GEmMMULA Bens. Bulimus gemmula Bens. Ann. nat, Hist., t. XVIII, p. 434. ————— Dorhn Malak. Blatt., t. XVI, p. 10, 1869. Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 242. Wollaston Test, atl., p. 508, 1878. Hab. — Commun dans tout l'archipel. Teste, Wollaston, Lowe. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT a UT. Fam. SUCCININÆ, Gray. Gen. AMPHIBULIMA Blainv. 491. AMPHIBULIMA TIGRINA Lesueur, Helix tigrina Lesueur in Feruss. Prodr., p. 6, Hist., t. IT, A. f, 4. Succinea tigrina Gray Ann. Philad. 1825, t. IX, p. 419. Amphibulima tigrina Beck. ind. 98, n° 2. Hab. — Saint-Vincent. Type de Lesueur — Mus. Paris. Etiquette, avecindication de locahté, de la main même de Ferus- sac. MM. Adams (Man. Conch., t. IL. p. 129) classent à tort cette espèce dans le genre Succinea, la forme de l'ouverture, celle de la spire et l'enrou- lement interne en cornet de cette dernière la placent parmi les Amphibu- lima. _ Gen. SUCCINEA Drap. 192. succrxeA Lower Dohrn. Succinea Lowei Dohrn Mal. Blatt., t. XVI, p. 13, 1869. Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 241, 1873. Wollaston Test, atl., p. 520, 1879. Hab. — Lagune de Ribeira-Grande ; île de Saint-Antoine, Dorhn. 193. SUCCGINEA WoLLASTO»I Dohrn. Succinea Wollastoni Dohrn Malak, Blait., t. XVI, p. 13. Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 241, 1873. Wollaston Test. atl., p.521, 1878 Hab. — Top do Cachaz; île de Saint-Nicolas. Dorhn. Fam. VITRININÆ, H. et À. Adams. Gen. VITRINA Drap. 194. virrina Sepc. ? Vitrina Sepe ? Doh n Malak, Blatt. XVI, p. 1, 1869. —— Wollaston Test. atl., p. 492, 1878. 318 © NOUVELLÉES ARCHIVES DU MUSEUM Hab. — Barro-do-Ferro; ile de Saint-Antoime. Dorhn. Cette espèce citée par l'auteur n’est ni nommée n1 décrite Fam. HELICELLINÆ, H. et A. Adams. Gen. PATULA Held. 195. PATULA GorGonARUM Dohrn. Helix Gorgonarum Dohrn Malak. Blatt. XVI, p. 3, 1869. Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 242, 18:13. Wollaston Test. atl., p. 492, 1878. Hab. — Saint-Vincent; Saint-Antoine; Saint-Nicolas. Dorhn. 196. PATULA Bouviert Morel. Helix Bouvieri Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 235, 1873. —_— Wollaston Test. atl., p. 494. 1878. Hab. — Saint-Vincent. M. Bouvier, — Mus. Paris 197. PATULA BERTHOLDIANA Dohrn. Ielix Bertholdiana Dohrn Malak. Blatt., t. XVI, p. 2, 1869. Morelet Journ, Conch., t. XIH, p. 242. —————— Wollaston Test, atl., p. 494, 1878 Hab. — Saint-Antoine; Saint-Vincent. Dohrn. 198. PATULA PUSILLA Lowe. Helix pusilla Lowe Cambr. Phil. S. Trans. IV, p. 46. Helix hypocrila Dohrn Mal. Blatt., t. XVI, p. 1, 1869. Morelet Journ, Conch., t. XIIT, p. 212. — Wollaston Test. atl., p. 495, 1873. Fab. — Saint-Antoine. Dohrn. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 319 Gen. ZONITES Montf. Gen. ZONITES DRAPARNALDI Bech. Tlelix Draparnaldi Beck. ind., p. 6, n° 10. rom Morel ou AConNChE tt CNT #2240; Hab.— Saint-Vincent, M. de Cessac. — Mus. Paris Fam. OLEACINIDÆ, H. A. Adams. Gen. RUMINA Risso. 200. RUMINA pEcOLLATA Lin. Helix decollata Lin. Syst. nat. T13. Bulimus decollatus Lowe Cambr. Tr. Phil. S. IV, p. 62. Morelet Journ. Conch.,t. XIIL, p. 238. Stenogyra decollata Wollaston Test. atl., p. 509, 1878. Hab. — Spec. viv. — Saint-Nicolas; Bovista; Saint-Antoine. Spec. ross. — Conglomérats de Santiago. — Mus. Paris. M. Morelet (loc. cit.) ne pense pas que cette espèce € appartienne à la faune originaire du pays, car il lui parait « difficile d'admettre comme autochtones ces formes banales des bords de la Méditerranée. » Pour lui, « sa provenance est accidentelle non seulement au Cap Vert, mais dans les autres groupes qui font parie de la même chaine, sans en excepter les Acores. » Nous ne chercherons pas à combattre l'opinion du malacologiste de Dijon, nous demanderons seulement à quel accident on doit attribuer la présence du À. decollata dans un dépôt quaternaire, par conséquent fossile et non pas subfossile, comme le veulent MM. Morelet et Wollaston, entre autres ? 320 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Gen. OPEAS Albers. 901. oPEAs coopazzr Miller. Helix Goodallii Miller Ann. of. Phil., t. VII, p. 3881. Bulimus hannensis Morelet Journ. Conch.,t. XIII, p. 239. Stenogyra Goodallii Wollaston Test. atl., p. 510, 1878. Teste Hab. — Saint-Antome; Saint-Nicolas; Santiago; Brava. Wollaston. M. Bouvier. — Mus. Paris. 202. oPEAS SUBDIAPHANUS King. Pupa subdiaphana King Zool. Journ., t. V, p. 340. Bulimus subdiaphanus Dorhn Mal. Blatt.,t XVI, p. 11. —— Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 288.1 Stenogyra subdiaphana Wollaston Test. atl., p. 511, 1878. Hab. — Spec. viv. — Saint-Nicolas. Santiago. — Spec. ross. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Gen. CÆCILIANELLA Bourg. 203. GÆCILIANELLA AMÆNITATUM Dohrn. Cæcilianella ’amænilatum Dohrn Mal. Blatt., t. XVI, p. 10. —— Morelet Journ. Conch.,t. XIII, 242. Achatina spiculum. Pfeiff. Wollaston Test. atl., p. 517. Hab. — Saint-Antoine ; Saint-Vincent. M. de — Cessac.— Mus. Paris. Gen. GLANDINA Schum. 204. GLANDINA MADERENSIS Albers. Glandina maderensis Albers Mal. Mad., p. 59, t. XIV, f. 20-21. Morelet Journ. Conch., t. XIII, p. 242. Achatina lubrica Mall. Wollaston Test. atl., p. 518. Hab. — Tout l'archipel. MM. Bouvier, de Cessac. — Mus. Paris FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT VII ECHINODERMATA Bruguières. ASTEROIDEA Blainville. Fam. ASTERIADÆ Gray. Gen. ASTERIAS Lin. 1. ASTERIAS GLACIALIS Müller. Asterias glacialis Muller Prodr. Zool. Dan., p. 234. Edm. Perrier Revis. Stell., p. 40, n° 1, 1875. Asteracanthion glacialis Mull. et Trosch. Sys. der Aster., p. 14. Edm. Perrier Pedicellaires, p. 28, pl. I, f. 6. Hab. — Santiago; Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus, Paris. 2. ASTERIAS TENUISPINA Lamck. Asterias tenuispina Lamck. Anim. s. vert., t. III, p. 250. Edm. Perrier Rev. Stell., p. 42, n° 5, 1875. Asteracanthion tenuispinus Edm. Perrier Pedicellaires, p. 32, pl, I. 19,4 ÆD ue: Hab. — Santiago. M. Bouvier. — Mus. Paris. Fam. LINCKIADÆ Muil. et Trosch. Gen. OPHIDIASTER Agassiz. 3. OPHIDIASTER OPHIDIANUS Agassiz. Ophidiaster ophidianus Agass. Prodr., p. 24. 4 Edm. Perrier Rev. Stell., p. 120, n° 80, 1875. Asterias ophidiana Lamck. Anim. s. vert., t. II, p. 255. Hab. — Santiago. M. Bouvier. — Mus. Paris. Gen. LINCKIA Nardo. 4. LINCKIA GUILDINGI Gray. Linckia Guilding Gray. An. and. mag. nat. Hist., t. VI, p. 285. (dm Perrier Rev. Sell, D444/.n909, 1875. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, IV. — 2° Série. Al è 329 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM H3b. — Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. 5. LINCKIA BOUVIERI Perrier. Linckia PBouvieri Ed. Perrier Rev. Stell. p. 150, n° 97, 1875. Hab. — Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. Fam. GONIASTERIDÆ Verill. Gen. PENTAGONASTER Linck. 6. PENTAGONASTER SEMILUNATUS Linck. Pentagonastes semilunatus Linck de Stell. mari. Lib. Sing.,p. 21, pl. XXIV, NA O0 --— Edm. Perrier Rev. Stell., p. 208, n° 122, 1875. Hab. — Santiago ; Saint-Vincent. MM. de Cessac, Bouvier. — Mus. Paris. Gen. PENTACEROS Linck. T. PENTACEROS DORSATUS Lin. Asterias dorsata Lin. Syst. nat. Pentaceros dorsatus Lin. Edm. Perrier Rev. Stell., p. 245, n° 156. Oreaster clavaius Mull. et Trosch. Syst. der ast., p. 49. Hab. — Santiago. M. Bouvier. — Mus. Paris. Fam. ASTERINIDÆ Gray. Gen. ASTERINA Nardo. 8. ASTERINA GIBBOSA Penn. Asterina gibbosa Penn. Brit. Zool.,t. IV, p. 121. Gray Synop., p. 16. — Edm. Perrier Rev. Stell., p. 295, n° 189, 1875. Hab. — Saint-Antoine. M. de Cessac. — Mus. Paris. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 323 9. ASTERINA MARGINATA Valence. (PI. 18, fig. 17.) Asteriscus marginatus Valenciennes Mss. Coll. du Muséum. Asterina marginata Edm. Perrier Rev. Stell., p. 800, 1875. Hab. — Santiago. M. de Cessac. Rang. — Mus. Paris. La coloration de cette espèce, très commune au Cap Vert et à la pointe de Dakar (Senégambie), où nous l'avons recueillie, n'a pas été, que nous sachions, décrite exactement, la richesse des couleurs nous a engagé à donner ici une reproduction de l'échantillon qne nous avons peint d'après nature aussitôt sa sortie de l'eau. 10. AsTERINA ExIGUA Lamck. Asterina exiqua Lamck. Anim. s. vert., vol. IT, p. 241, n° 8. Edm. Perrier Rev. Stell., p. 802, 1875. Asterina Krauss Gray Ann. and. mag. nat. Hist., t. VI, p. 289. Asteriscus pentagonus Mull. Trosch. Syst. der aster., p. 42. Hab. — Saint-Vincent M. de Cessac. — Mus. Paris. 11. ASTERINA CALCARATA Valence. Asterina calcarata Valenciennes. Mss. Coll. du Muséum. Edm. Perrier Rev. Stell., p. 802, 1875. Hab. — Saint-Vincent; Sainte-Lucie. MM. de Cessac, Bouvier. — Mus. Paris. Fam. ASTROPECTINIDÆ Gray. Gen. ASTROPECTEN Linck. 12. ASTROPECTEN AURANTIACUS Gray. Astropecten aurantiacus Gray Ann. and. mag. Nat. Hist., p. 181. Edm. Perrier Rev. Stell., p. 349, 1875. Asterias aurantiaca D'Orb. Hist. nat. Canur., p. 148, pl. I,f. 1-7. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 1324 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Dans son mémoire sur les Stellerides des îles du Cap Vert, M. le professeur Perrier (Bull. Soc. Zool. France, 21 juillet 1876. Extr. p. 6), dit : « Parmi les espèces recueillies par M. Bouvier, nous ne trouvons ni Asterina, n1 Astropecten ; les espèces de ces genres se rencontrent dans presque toutes les mers, il est probable qu'il y a là une lacune à combler.» La lacune n'existe plus, grâce aux recherches de M. de Cessac ; les espèces qui précèdent démontrent la justesse des observations de M. Perrier. STELLERIDEA Lyman, Fam. OPHYURIDÆ Lyman. Gen. OPHIOCOMA Agass. 13. oPHIOCOMA SQuAMATA Lamck. Ophyura squamata Lamck. Anim. s. vert., v. II, p. 225. Ophyocoma squamata Mull. et Trosch. Syst. der aster., p. 102. Lyman Ophyur. Cat. Cambr., p. 11, 1865. Hab. — Santiago; Saint-Vincent. MM. Bouvier et de Cessac. — Mus. Paris. Gen. OPHIACANTEHA Mull. et Trosch. 14. OPHIACANTHA SETOSA Retz. Asterias setosa Retzius Diss. de Steller., p. 30. Ophiacantha setosa Mull. et Trosch. Syst. der aster, p.106, pl. VII, f. 2. Hab. — Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. Gen. OPHIOTRIX Mull. et Trosch. 15. OPHIOTHRIX SPINULOSA Risso. Ophiura spinulosa Risso, Hist. Eur. mer., t. NV, D. 219,180; Ophiothrix spinulosa Mull. et Trosch. Syst. der aster, p. 116. Hab. — Santiago. MM. de Cessac et Bouvier. — Mus. Paris. Qt FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 32 ECHINOIDA Agass. Fam. CIDARIDÆ Mill. Gen. CIDARIS Klein. 16. ciparis TriBuLoïnes Lamck. Cidaris Tribuloides Lamck. Anim. s. vert., t. IT, p. 56. Agassiz Rev. Echin. cat. Cambr. 1872, p. 213-253. P. Fischer Compt. rend. Ac. sc.,t. 78, p. 503. Hab. — Spec. viv. — Saint-Vincent. M. Bouvier. — Srec. ross. — Conglomérats de Santiago M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam. ARBACIDÆ Gray. Gen. ARBACIA Gray. 17, — ARBACIA PUSTULOSA Leske. Cidaris pustulosus Leske 1718, Klein Add., p. 8, pl. XI, s. A. B. Arbacia pustulosa Agass. Rev. Ech., p. 213. Echinocisaris pustulosa Gray 1846, C. R. Ann. soc. nat. VI, p. 854. (non Desm.) Hab. — Santiago. M. Bouvier. — Mus. Paris. Fam. DIADEMATIDÆ Peters. Gen. DIADEMA Schynv. 18. — DIADEMA SETOSUM Gray. Diadema setosum Gray Ann. Phil., p. 4, 1825. Agass. Rev. Ech., p. 203-214. Hab. — Santiago. M. Bouvier. — Mus. Paris. 326 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Fam. ECHINOMETRADÆ Gray. Gen. ECHINOMETRA Rondel. 19. — ECHINOMETRA LUCUNTUR Blainv. Echinometra lucuntur Blainv. Dict. sc. nat., p. 98. Agass. Rev. Echin., p. 115-214. Hab. — Sprec. viv. — Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. — Spec. Foss. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 20. — ECHINOMETRA SUBANGULARIS Desm. Echinometra subanqularis Desm. Syn , p. 266. Echinus lucuntur Lin. Syst. nat., p. 665. Echinometra nigrina Gen. Proc. Bost. se. nat., Il, p. 367. Hab. — Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. Gen. SPÆRECHINUS Desm. 21. — SPHÆKECHINUS GRANULARIS Lamck. Sphærichinus granularis Lamck. Anim. s. vert., vol. III, p. 44. Agass. Rev. Echin., p. 159-215. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam. ECHINIDÆ Agass. Gen. ECHINUS Rondel. 29. — gcHINus MELO Lamck. Echinus melo Lamek. Anim. s. vert., vol. II, p. 45. ne see le Eh JUNE 0 2215 Hab. — Santiago; Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. 283. — EGHINUS MICROTUBERCULATUS Blainv. E’chinus microtuberculatus Blainv. Dict. sc. nat., p. 88. Agass. Rev. Ech., p. 124-216. FAUNE DE L’ARCHIPEL DU CAP VERT 327 Hab. — Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. Fam. CLYPEASTRIDÆ Agass. Gen. CLYPEASTER Lamck. 24. — CLYPEASTER SUBDEPRESSUS Gray. Clypeaster subdepressus Gray. Ann. Phil., p. 5. Agass. Rev. Ech., p. 217, et Prodr., p. 187. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. 25. — CLYPEASTER VULCANI Fischer. (PIE Pie ee) Clypeaster vulcani Fischer Compt. rend. ac. sc.,t. 78, p. 503. C. — Corpus elhpticum ovatum, subpolygonale, dorso gibboso prealto, margine - crasso routudato; regione buccali infera, lata, profundissima ; areis ambulacrorum ellipticis; ambulacris latis divergentibus; zonis poriferis fere marginatis. Long. 0,160. — Lat. 0,088. — Attit. 0,046. Hab. — Spec. ross. — Ile de Mayo. M. de Cessac. — Mus. Paris. Corps ovale,elliptique, à contours presque polygonaux, sommet élevé, gibeux, bords du test également épais et arrondis; région buccale excessivement profonde, creusée en entonnoir ; aires ambulacraires ellip- tiques; pétales larges, fortement divergents, arrondis en crosse à leur ex- trémité la plus large; zone porifère bien marquée, à pores grands, attei- gnant presque le bord du test. Cette espèce, que M. le D° Fischer mentionne dans son travail sur les fossiles du Cap Vert (bec. cit.), n'ayant pas été décrite par lui, nous avons cru devoir en donner ici la diagnose et la figure d’après l'échan- tillon type de l'espèce. 328 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Fam. SCUTELLIDÆ Agass. Gen. — ROTULA Klein. 26. — roTuLA RuMPHu Klein. (P1249/f582,#2>) Rotula Rumphii Klein Nat. disp. Ech. pl. XXII, f. F.F. a dc 16S- eV CH, De 16 mon -sScutiell pee Hab. — Saint-Vincent. M. Bouvier. — Mus. Paris. 27. — ROTULA DENTATA Leske. (PL. 19, fig. 2.) Echinodiscus dentatus Le:ke Ap. Klein, p. 212, Tas. 22, f. F.K. Scutella dentata Blainv. Dict. sc. nat., t. 48, p. 226. Rotula Rumphii Agass. (loc. cit.) Hab. — Santiago; Saint-Vincent. MM. de Cessac, Bouvier. — Mus. Paris. Agassiz (Monogr. Scutell. 1838, p. 26) considère les À. dentata et radiata des auteurs comme créés sur des individus d’âges différents et ne constituant dès lors qu'une seule et même espèce. Malgré l'opinion du savant naturaliste, devant une suite nombreuse et de tout âge de Rotula Africains, nous ne pouvons nous défendre d'y voir deux types bien tranchés. En effet, si l’on prend deux exemplaires de même âge de ces deux types, en faisant abstraction de la longueur et de la direction des digitations, on voit constamment, chez les uns, une forme ovalaire et un renflement assez considérable du centre du disque, la ro- sette apiciale est au milieu même de ce disque, l'étoile ambulacraire à pétales droits et parallèles. Chez les autres le disque est franchement polygonal et sensiblement aplati au centre, la rosette apiciale n’est plus mathématiquement mé- diane, mais située aux deux tiers de la longueur; l'étoile ambulacraire est large à pétales renflés et ovoïdes. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 329 Les soies qu'Agassiz déclare ne pas connaître, et que nous avons rencontrées sur quelques-uns des échantillons du Cap Vert, diffèrent aussi notablement. Elles offrent une grande analogie avec celles des Hellita ; excessivement fines, égalant à peine 1/4 de millimètre ; leur forme est en massue, elles portent douze rangées de denticulations et sont divisées circulairement par des zones alternativement lisses et épineuses dans la région interambulacraire; trapues et relativement courtes dans le R. Rumphü, elles deviennent très allongées, presque de dimension égale dans toute leur longueur dans le À. dentata et portent un moins grand nombre d’aspérités. Ces différences nous ont conduit à séparer les deux formes, dont l'une, type de Klein, reste le À. Rumphi, et l’autre, type de de Blain- ville, devient le À. dentata du même auteur. Fam. SPATANGIDÆ Agass. Gen. BRISSUS Klein. 28. — BRISSUS UNICOLOR Klein. DBrissus unicolor Klein Ech., pl. XXVI, f. BC. Agass. Rev. Ech., p. 97, 220. Spatangqus ovatus Lamk. Anim. s. vert., vol. HI, p. 30. Hab. — Santiago. M. de Cessae. — Mus. Paris. VIII CORALLIARIA M. Edw. ALCYONARIA M. Edw. Fam. GORGONACÆ Valence. Gen. GORGONIA. 4. — corconA epwarpsn Rochbr. (PI. 19, fig. 4, a. b.) Gorgonia Edwardsii Rochbr. Bull. soc. Phil. 1881. Séance du 29 octobre, NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, IV. — 2° SÉRIE. 42 390 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM G. — Inferne ramosa, ramis crassiusculis, subdichotomis; ramuli elongati, bifurcati, erecti, quadrati, sub angulati, longitudinaliter intense costati; axis flexilis fuscescens, quadratus; cortex crasus aurantiacus, tenuissime granulatus, polyporum loculi tuberculosis, crassis, prominentibus, longitudinaliter per 4 series in ramis dis- positis, interdum vix distantibus. Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Saint-Vincent. M. de Cessac. — Mus. Paris. | | Polypiéroïde en forme d’arbuscule, rameux à la base, à rameaux épais, dichotomes; branches terminales presque droites, inférieurement bifurquées, simples supérieurement, quadrangulaires; cœnanchime pres- que subéreux, finement granulé, présentant au milieu de chacune des quatre faces, et à toutes les branches, une côte longitudinale, saillante, étroite, obtuse; verrues calicifères très proéminentes, arrondies, se tou- chant presque, disposées régulièrement en ligne le long de chaque angle des rameaux; couleur jaune orangé pâle. Cette espèce est voisine du Gorgonia verrucosa Pall., mais cette der- nière s'en distingue par la forme et la disposition de ses rameaux, la dis- tribution irrégulière des tubercules calicifères et leur peu de saillie. L’allongement des branches terminales et leur simplicité la rappro- chent également du G. graminea Lamck., mais la forme cylindrique des branches de cette dernière espèce, ses verrues calicifères à peine sail- lantes, presque au niveau du cœnanchime et l'absence de côte médiane, l'en éloignent. Le G. Edwardsù, du Cap Vert, se rencontre fréquemment sur la côte occidentale d'Afrique, à la pointe des Chameaux et de Barbarie, où nous l'avons recueillie, rejetée par les brisants. Gen. — PTEROGORGIA Ehrh. (Pars). 2, — PTEROGORGIA SUBEROSA Pallas. Gorgonia suberosa Pall, Elench. Zooph., p. 191. Plerogorgia suberosa M. Edw. et Haim. Hist, nat. corall., t. I, p. 169. Hab. — Ile de Mayo. M. de Cessac. — Mus. Paris. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT J91 Fam. GORGONELLACÆ Valence. Gen. — GORGONELLA Valence {Pars.). 8. — GORGONELLA SARMENTOSA Lamck. Gorgonia sarmentosa Lamck. Arim. s. vert., vol. II, p. 820. GCorgonella sarmen'osa Valence. Comp.rend. Ac. se., t. XLI, p. 14. M. Edw.et Haine Hist. nat. corall., t. I, p. 183. Hab. — Sainte-Lucie. M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam. ISIDINÆ Ehrh. Gen. ISIDELLA Sluder. 4, — ISIDELLA CAPENSIS Studer. Isidella Capensis. Studer Ub. d. Autoz. Alcy. Wel. Wah.d. R. Sm. S. Gazella monast. d. Kon. preus. Akad. d. Wiess. zu Berlin, 1879, p. 669, taf. V. f. 86, a. b. Hab. — Parages du Cap Vert, par 17° long. O. Teste, Studer, fond de 50 brasses. Dragages de la Guazelle. Fam. CORALLINÆ Dana. Gen. CORALLIUM Jd. Costa. D. — CORALLIUM RUBRUM J. Cosla. Corallium rubrum J. Costa. de Univ. slirp. natura., p. 83-300, 1878. Lamck.Anim. s. vert., vol. II, p. 470. M. Edw. et “aime Hist. nat. corall., t. I, p. 202. Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessae. — Mus. Paris. Presque tous les auteurs sont unanimes pour considérer le C. rubrum comme essentiellement Méditerranéen. M. Milne. Edwards (oc. ct. p. 203) dit expressément : « Le corail rouge ne se trouve que dans la Méditerranée, principalement sur la côte d'Afrique, depuis le golfe de Tlemchen, à l’ouest, jusqu'à Biserte, dans la régence de Tunis, à l’est, 392 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM ainsi que dans le voisinage de la Sardaigne et de la Corse, on en rencon- tre aussi autour du petit archipel de Lipari, et même jusque sur quel- ques points du littoral de l'Italie et de la Provence. M. Studer (dragages de la Gazelle loc. cit.) cite le corail rouge dans les parages de l'archipel du Cap Vert; il ne lui trouve aucun caractère spécifique propre à le distinguer du type Méditerranéen. La découverte de M. de Cessac confirme l'opinion de M. Studer, nous avons vainement cherché, sur les échantillons réunis par lui, des caractères distinctifs. Il en est de mème pour les nombreux spécimens que nous avons recueillis nous-même sur la côte occidentale d'Afrique. Le corail rouge type abonde tout le long de la côte de Barbarie, où il est souvent rejeté sur la plage par les brisants de la côte, ou arraché un peu au large par les filets des pêcheurs nègres. Il est bien connu et recherché par tous les peuples de la côte, surtout par les Ouoiofs et les Maures Trarzas, dans la parure desquels il entre pour une large part. La présence du Corallium rubrum au Cap Vert et sur la côte ouest d'Afrique est done aujourd'hui indiscutable ; il cesse d'être spécial à la Méditerranée, et tout porte à croire qu'il sera découvert sur d’autres points de l'Atlantique. Nous le répétons, rien ne le distingue du corail rouge Méditerranéen. Fam. PENNATULIDÆ Flem. Gen. PAVONARIA Cuvier. 6. — PAVONARIA AFRICANA Studer. Pavonaria Africana Studer. Uber. d. Antoz. (Loc. cit.), p. 672, Taf. v. f. 41. a. bre: Haliptoris africana Studer. Sitzung. nat. zu Berlin van, Jul. 1878. Hab. — Parages du Cap Vert, par 17° long. O. Teste, Studer, fond de 360 brasses. Dragages de la Gazelle. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 333 Gen. UMBELLULA Cuvier. 7. — UMBELLULA THOMSON: Kollik. Umbollula Thomsoni Kollik. in Studer uber d. Antoz. (Loc. cit.), p. 674. Hab. — Parages du Cap Vert, par 17° long. O. Dragages de Za Gazelle. Teste, Studer. Gen. VERETILLUM Cuvier. 8. — VERETILLUM CYNOMORIUM Pallas. Veretillum cynomorium. Pallas Elench. Zooph., p. 875 et misc. Zool., p. 176, (RARE, —— M. Edw. et Haime Hist. n. Coral. t. 1, p. 218. Veretillum cynomorium var. astyla Kollrk. in Studer. (Loc. cit.), p. 674. Hab. — Saint-Vincent, par 115 brasses. Dragages de la Gazelle. Teste, Studer. ZOANTHARIA M. Edw. Fam. ACTINIDÆ M. Edw. et Haime. Gen. ACTINIA Linn. (Pars.) 9. — ACTINIA GRAMINEA Drayt. Actinia graminea Drayton in Dana, Expl. Exp. Zooph., p. 182, pl. II, f. 10. ——— M. Edw, et Haime, Hist. nat. Corall., t. I, p. 241. Hab. — Porto-Praya ; Santiago. Teste M. M. Edwards. — M. de Cessac. — Mus. Paris. 10. — aAcTINIA TABELLA Drayt. Actinia tabella. Drayt. in Dana Expl. Exp. Zooph., p. 132, pl. II, f. 9. M. Edw. et Haime Hist, nat. Cor. t. I, p. 242. Hab. — Porto-Praya. Teste, M. M. Edwards. — M. Bouvier. — Mus. Paris. 3934 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Gen. BUNODES Gosse. 11. — puNoDes GEmumA Dravt. Actinia gemma Drayt. in Dana Expl. Exp. Zooph., p. 147, pl. IV, f. 85. Cercus gemma M. Edw. et Haime, Hist. nat. Corall., t. I, p. 267. Hab. — Porto-Praya; Santiago. Teste, M. M. Edwards. — M. Bouvier. — Mus. Paris. Bien que le genre Bunodes de Gosse soit postérieur au genre Cereus d'Oken, et qu'il n’y ait entre eux aucune différence (AL. Edw. loc. cit. t. L., p. 263), nous pensons que celui de Gosse doit être accepté, le genre Cer- reus existant déjà pour un groupe de plantes de la famille des Opon- hacece. 12. — BUNODES BREVICORNIS Studer. Cercus brevicornis Studer Über d. Antoz. (Loc. cil.), p. 542, pl. IV. fig. 44. Hab. — Parages du Cap Vert, par 17° long. O. Teste, Studer. Dragages de la Gazelle. Gen. PHYMACTIS M. Edw. et Haime. 13. — PHYMACTIS DIADEMA Drayt. Actinia diadema Drayton in Dana Exp. Exp. Zooph., p. 133, pl. IL, f. 11. Phymactis diadema M. Edw. et Haime Hist. nat. Corall. t. I, p. 274. Hab. — Porto-Praya. Teste. M. M. Edwards. — Mus. Paris. Fam. ZOANTHINÆ Dana. Gen. PALYTHOA Lamck. 1%. — PALYTHOA GLARCOLA Lesueur. Corlicilera glarcola Lesueur. Act. acad, of. Phil., t. I, p. 178, pl. VIII, f, 6. 7. Polythoa glarcola M. Edw. et Haime, Hist. nat. Corall., t. I, p. 895. FAUNE DE L’ARCHIPEL DU CAP VERT 399 Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus. Paris. MADREPORARIA M. Edw. et Haime. Fam. OCULINACÆ M. Edw. et Haime. Gen, OCULINA Lamck. (Pars.) 15. — ocuzina PErivERI M. Ed. et Haime. Oculina Petiveri M. Edw. et Haime. Ann. sc. nat., 2 sér., t. XIII, p. 67, et Hist. nat., Corall., t. I, p. 106. Hab. — Ile de Mayo. M. de Cessac. — Mus. Paris. MM. Milne Edwards et Haime (bc. cit.) donnent l'habitat de cette espèce comme inconnu. Fam. STYLASTERACÆ M. Edw. et Haime. Gen. ALLOPORA Ehrb. 16. — ALLoPoRA ocucuiNA Ehrb, Allopora oculina Ehrb. Corall. d. Roth. Meer., p. 147. M. Edw. et Haine Ann. sc, nat., t. XIIL, 8 sér., p. 99, DIV Ze Studer. Ub. d. Antoz. (loc. cit.), p. 671. Hab, — Parages du Cap Vert, par 17° long. O. Teste, Studer. Dragages de la Gazelle. Fam. EUSMILINÆ M. Edw. et Haime. Gen. STEPHANOCÆNIA M. Edw. et Haime. 17. — STEPHANOCÆNIA MICHELINI M. Ed, et Haime. Stephanocænia Michelini M. Edw. et Haime. Ann. sc. nat. 8 sér.,t. X, p.801, et Hist. nat. Corail. t. I, p.266. Hab. — Ile de Mayo. M. de Cessac. — Mus. Paris. 8336 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Fam. LITHOPHYLLIACÆ M. Edw. Haime. Gen. SYMPHYLLIA M. Edw. et Haime. 18. — svmPxyLLia RADIANS M. Edw. et Haime. Sympbhyllia radians M. Edw. et Haime, Hist. nat. Corall., t. Il, p. 372, Ann. sc. nat. 3° sér. t. XI, p. 255. Meandrina radians Valence. mss. Coll. du Muséum. Hab. — Ile de Mayo. M. de Cessac. — Mus. Paris. Fam. ASTRÆACÆ M. Edw. et Haime. Gen. HELIASTRÆA M. Edw. et Haime. 49. — HELIASTRÆA LAMARCKIANA M. Edw. et Haime. Heliastræa Lamarckiana M. Edw. et Haime, Hist. nat. Corall., t. II, p. 465. Astræa Lamarckiana M. Edw. Ann. sc. nat. 3° série t. XII, p. 99. Hab — Ile de Mayo. M. de Cessac. — Mus. Paris. Echantillon identique au type décrit (loc. cit.) et bien distinct par ses côtes très grandes, sa columelle assez bien développée et d’un tissu aréo- laire un peu lâche, par ses cloisons très serrées, les principales épaisses en dehors et très minces en dedans, enfin par l'épaisseur des mu- railles. Gen. ASTRÆA Lamck. (Pars.) 20. — ASTRÆA SENEGALENSIS M. Edw. et Haime. Astræa senegalensis. — M. Edw. et Haime. Ann. sc. nat. 3° série. t. III, p. 140. Studer. Uber d. Antoz. (Loc. cit.) p. 676. Hab. — Porto-Prayo. Teste, Studer. Dragages de la Gazelle. Gen. PRIONASTRÆA M. Edw. et Haime. PRIONASTRÆA PROFONDICELLA M. Edw. et Haime. Prionasträ&ea profundicella M. Edw. et Haime. Ann. sc. nat., 8° sér., t. XII, p- 131, et Hist. nat. Corall., t. II, p. 015. FAUNE DE L'ARCHIPEL DU CAP VERT 391 Hab. — Santiago. M. de Cessac. — Mus Paris. Fam. CLADOCORACÆ, M. Edw. et Haime. Gen. CLADOCORA M. Edw. et Haime. CLADOCORA DEBILIS M. Edw. et Haime. (:ladocora debilis M. Edw. et Haime. Ann. se, nat. 3 sér, &. XI, p, 308, et Hist. nat. Corall. t. II, p. 599. Hab. Sante-Lucie. M. Bouvier. Mus. Paris. Fam. FUNGINÆ, M. Edw. et Haime. en. LOPHOSERIS M. Edw. et Haime. LOPHOSERIS crisrara. M. Ed. et Haime, Lophoseris cristata M. Edw. et Haime. Ann. sc. nat. 8 série, t. XV, p 121, Hist. nat. Corall., t. IIL, p. 66. Mus. Paris. Hab. — Ile de Mayo. M. de Cessac. Fam. PORITINÆ, Lamcek. (Pars.) Gen. PORITES M. Edw. et Haime. PORITES ASTROIDES Lesueur. Porites astroides Lesueur. Mem. Mus.,t. VI, p. 290. - M. Edw. et Haïme. Hist. nat. Corall., t. I], p. 178. Hab. — Saint-Vincent. M. de Cessac. —— Mus. Paris. F'am. POCILLOPORINÆ, M. Edw. et Haime, Gen. POCILLOPORA Lamck. (Pars.) POCILLOPORA CESSACI Fischer. (PM he No en) Pocillopora cessaci Fischer Comp. rend. Ae, Se. 1874, L. T8, p, 004. _— = NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV — 2° SÉRIE, 338 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM P. — Crassus, lobatus, lobis compressis, rotundatis, irregularibus ; theca cras- siuscula minute granulata; calycibus numerosissimis, minutis, subpolygonis, inæqua- tibus, profundis ; columella crassa, ovata, spongiosa ; septis breviusculis, denticulatis. Hab. — Srec. ross. — Conglomérats de Santiago. M. de Cessac. — Mus: Paris Polypiéroïde peu élevé, formant des masses larges, épaisses, lobées, à lobes inégaux, aplaüis, arrondis au sommet; muraille relativement épaisse, finement granuleuse, à granulations coniques; calices très nombreux, petits, irréguliers, polygonaux, plus ou moins profonds; columelle large, ovoide, spongieuse; cloisons courtes, denticulées, masse intérieure com- posée de cellules tubuleuses disposées par couches. Voisin du P. madreporacea M. Edw. et Haime, du miocène de Turin et de Dax, ce dernier s’en distingue par ses calices circulaires peu pro- fonds, et par sa columelle rudimentaire mais très distincte. Nous avons cru devoir décrire et figurer le P. Cessaci, que M. le D° Fischer nomme simplement dans son travail précité. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE 17. Figure 1. Nemertes Quatrefagei Rochbr. — Grand. nat. . Phascolosomum variolosum Rochbr. — Grand. nat. — cornigerum Rochbr. — Grand. nat. . Phymosomum paleicinctum Rochbr. — Grand. nat. . Aspidosiphon Vaillantii Rochbr. — Grand. nat. . a. Pallasia Luciæ Rochbr. — Grossie 1/2 fois. . b. Son appareil operculaire. — Grossi 5 fois. . Terebella Poirieri Rochbr. — Grand. nat. . Lysidice Perrieri Rochbr. Grossie 1/2 fois. . Segment céphalique de la même. — Grossi 8 fois. L’un des anneaux. — Grossi 7 fois. . Acanthochites Adansoni Rochbr. — Grossis 1/2 fois. . Valve médiane du même. — Grossie. 5 fois. . Acanthochites Bouvieri Rochbr. Grossis 1/2 fois. . Valve médiane du même, — Crossie 3 fois. b, ce, d. Lepidopleurus Cessaci Rochbr.—Grossi 1 fois. (Variations de couleur.) b. Valve médiane du même. — Grossie 4 fois. . Gymnoplax Hamyi Rochbr. — Grand. nat. . Valve médiane du même. — Grossie 1 fois. . Gymnoplax insularis Rochbr. Grand. nat. >. Valve médiame du même. Grossie À fois. b. Volvarina Cessaci Rochbr. — Grossie 1 fois. b. Gibberula Jousseaumii Rochbr. — Grossie 2 fois. b. Erato Prayensis Rochbr. — Grossi 4 fois. . a, b. Melampus diluvianus Rochbr. — Grossi 1 1/2 fois. SR AE | ABREBENSEESS 26e mpIS SEX ce 10 D PS So S DNS OO ONOENS ETS PLANCHE 18. Figure 1. Pecten ignotus Rochbr. — Grand. nat. . Actinobolus sulcidentatus Rochbr. — Grand. nat. . a, b. Venus simulans Sow. — Grand. nat. . a, b. Myodora prisca Rochbr. — Grand. nat. . Posterobranchus Orbignyanus Rochbr. — Grossi 2 fois. . Peltodoris Sauvagei Rochbr. — Grand. nat, . a, b. Patella Rangiana Val, — Grand, nat. © 19 IQ X 940 Figure 8. Lee . a, b. Bulla compressa Rochbr. — Grand. nat. . à, b. Amalthæa camæformis Rochbr. — Grand. nat. . a, b. Lacuna Bourguignati Rochbr. — Grossie 1 fois. . a, b. Cerithium æmulum Sow. — Grand. nat. . a, b. Columbella diluviana Rochbr. — Grand. nat. . a, b. Uzita consobrina Rochbr. — Grossie 1 fois. . a, b. Xerophila Auntoniana Rochbr. — Grossie 1 fois. . Asterina marginata Val. — Grand. nat. c (e) = rs œ un EU EU je ge go 10 . Rotula dentata Liske. — Grand. nat. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM a, b. Gadinia petasus Rochbr. — Grand. nat. a, b. Seutellina Fischeri Rochbr. — Grossie 1 fois. PUS" ii di) F1 sa Le PLANCHE 19. Clypeaster vulcani. Fisch. — 1/2 Grand. nat. 3. Rotula Rumphii Klein. — Grand. nat. b. Soie interambulacraire du même. — Grossie 150 fois. a. Gorgonia Edwardsii Rochbr. -- Grand. nat. D. Portion de rameau. — Grossie 6 fois. a. Pocillipora Cessaci Fisch. portion du polypier. — Grand. nai. b. Portion montrant la forme et la disposition des calices. — Grossie 25 fois. ÉTUDE SUR LES DOCUMENTS ANTHROPOLOGIQUES RECUEILLIS PAR DELEGORGUE EN CAFRERIE PAR M. E.-T. HAMY Aïde-naturaliste au Mnséum, Conservateur du Musée d'Ethnographie. Vers la fin de 184%, rentrait en France un voyageur naturaliste qui venait de consacrer près de sept ans à l'étude d'une vaste contrée de l'Afrique australe, demeurée jusqu'alors à peu près inexplorée. Parti du Port-Natal, Adulphe Delesorgue, de Douai, s'était aventuré dans l'inté- rieur du continent jusqu'au delà du Tropique du Capricorne; chasseur intrépide, préparateur adroit, dessinateur habile, observateur patient et attentif, 1l avait recueilli un grand nombre de faits nouveaux sur jes hommes et les animaux et collectionné une quantité considérable d’échan- tillons rares et précieux de la faune de ces régions, dont le Muséum d'histoire naturelle de Paris s'empressait de s'enrichir. Trois ans plus tard, Delegorgue, retiré à Arras, publiait le récit détaillé de ses voyages, dans lequel il donnait malheureusement trop de place à des aventures de chasse d'un intérêt secondaire aux veux des hommes de science, mais où 1l consignait, en revanche, des observations zoologiques fort curieuses et fort importantes et groupait, pour la première fois, les renseignements les plus circonstanciés sur les peuples établis entre Natal et le Tropique, les montagnes et la mer (1). 4) Adulphe DecEcoreue (de Douai}, Voyage dans l'Afrique Australe, notamment dans le terri- 3492 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Cet ouvrage ne recut pont l’aceneil empressé qu'il méritait d'obtenir. Les événements politiques qui se déroulaient, au moment de son apparition ne sont pas complètement étrangers à cet insuccès relatif, qu'auraient suffi peut-être à expliquer un style quelquefois emphatique et prétentieux, des répétitions fréquentes et d’interminables longueurs. Les remarquables collections qu'avait formées Delegorgue furent beaucoup mieux accueillies que son texte. MM. Desmurs, Boisduval, etc. en abordèrent immédiatement l'étude, et y trouvèrent quanüté de choses toutes nouvelles pour la zoologie. La collection anthropologique demeura seule inexplorée; dispersée après la mort du voyageur, en partie perdue sans doute, elle n'est représentée aujourd'hui que par un petit nombre d'objets que, grâce à un heureux concours de circon- stances, le Muséum de Paris a pu récemment acquérir de divers côtés, et dont l'étude, un peu tardive, offre néanmoins assez d'intérêt pour motiver l'examen rapide que nous nous proposons d'en faire. Avant d'aborder l'analyse des documents anthropologiques recueillis par Delegorgue, il n'est pas inutile de résumer l’état des connaissances acquises sur la Cafrerie orientale et septentrionale au moment où ce voyageur commençait ses explorations. Découverte le 25 décembre 1497 par Vasco de Gama qui lui avait, suivant l'usage de son temps, imposé le nom de la fête célébrée ce jour par l'Église, la terre de Natal ou de la Nativité ne fut décrite, d’une facon d’ailleurs très sommaire, que quatre-vingts ans plus tard par un autre Portugais, Perestrello, envoyé à la côte orientale d’Afrique par le roi Don Sébastien, et ce ne fut que vers 1684 qu'un Anglais, Rogers, en fit connaître brièvement les habitants. toire de Natal, dans celui des Cafres Amazoulous et Makatisses et jusqu'au Tropique du Capricorne, exéculé pendant les années 1838, 1839, 1840, 1841, 1842, 1843 et 184%, accompagné de dessins el cartes. Paris. 1847, 2 vol. in-8°. DOCUMENTS ANTHROPOLOGIQUES SUR LA CAFRERIE 343 Rogers, dont Dampier nous a conservé la relation (1), eut le mérite de distinguer nettement trois des éléments ethniques qui se juxtaposaient dans la région dont il explorait les côtes. Il reconnut l'existence d'un premier groupe, celui des Bushmens, vivant encore alors à l’état sauvage, dans les cavernes et les trous des rochers du sud de Natal. Petits de taille, la peau couleur de cuir tanné, les cheveux crépus, ces Bushmens pas- saient pour très féroces et combattaient avec des flèches empoisonnées. Plus au sud habitaient des Hottentots; enfin le Natal proprement dit était occupé par des nègres de taille moyenne, mais bien faits, à la peau noire et aux cheveux crépus, et dont le visage ovale, le nez bien proportionné, les dents blanches et le maintien gracieux paraissent avoir fait bonne impression sur le capitaine anglais. Ces noirs, auxquels Rogers nattribue aucun nom spécial, maïs dont il fait assez bien connaitre les mœurs et les industries, ont été de nouveau rapidement décrits par William Knyff, commandant le Stavenisse dont le naufrage provoqua la première intervention des Hollandais sur ces rivages en 1687, par Petrus de Galardi, chargé l'année suivante d'acheter du chef Ingese pour la Compagnie des Indes la baie et ses alentours, et par Van Reenen, envoyé en 1790 pour recueillir l'équipage du Grosvenor qui s'était brisé sur la seconde pointe de Natal (2). Mais c’est seulementen 1823 qu'un missionnaire, nommé Threlfall, dans une lettre de Delagoa Bay insérée par Thompson au premier volume de ses voyages (3) parla des Vatwahs, que Farewell et King devaient l’année suivante présenter au monde civilisé sous le nom devenu célèbre de Zoolas, Zoolahs et Zoulous (4). L'empire Zoulou, au cœur duquel Farewell pénétrait le premier, et (1) Rogers, Description de Natal, dans l'Afrique. (Dampier. Voy. Autour du Monde, trad. franc., Rouen, 1715,in-12, t. 11, p. 390-396). (2) M. Christopher, dans une collection de documents sur Natal publiée à Londres en 1850, a réuni les lextes de ces divers informateurs. (Curisrormer, Natal, the Cape of Good Hope. London 1850, in-8°, p. 16-20.) (3) THowpson, Travels and Adventures in South Africa. Ed. London 1827, in-&, vol. I, p. 856. (4) Kixc, Some Account of M. Farewel's Settlement at Port Natal, and of à Visit (o Chaka, King of the Zoolas (Taomrson. Ed. cit. Vol. 1L.,p. 406-418). Cf. CarisroPner, Op. cit., p.21.— H_ Brooks, Natal. À History and Description of the Colony. London. 1876, in-8°, p. 193. 344 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM dont Delegorgue allait dépasser les dernières limites, avait seulement quelques années d'existence en 1824. Le fils du chef d'une petite tribu errante, Chaka ou Djacka, proserit par son père Ousenzangakona, et réfugié chez les Oumtetouas (1), avait fondé en 1817 cette puissance nou- velle. À la mort d'Ousenzangakona, Chaka qui, dans sa rude vie d’exilé, avait acquis des qualités guerrières exceptionnelles, était rentré dans son pays, avait renversé son frère Ousigoujana, mis à mort par ses ordres, et entrepris cette série de luttes horribles qui devait faire en si peu de temps du faible clan paternel la plus puissante nation sauvage de toute l'Afrique australe. Zoulou, le premier des ancêtres connus du roi Chaka (2) avait été appelé à donner son nom au nouveau peuple. Une partie des Oumtetouas chez lesquels Chaka avait vécu accepta son autorité. Les autres furent vaincus, absorbés dans la nation nouvelle, exterminés ou chassés au loin. Toutes les tribus du voisinage subirent l'une après l’autre le même sort. Ce fut comme une énorme trombe qui se répandit sur l'Afrique méridionale. Refoulées par les Zoulous vers tous les points de l'ho- rizon, les peuplades qui voulaient échapper au joug de Chaka se pré- cipitaient à leur tour sur d’autres peuplades plus éloignées. Les hordes des Mantatis, émigrant dans la direction du sud-ouest brülaient Kour- kane, la plus grosse bourgade des Barotses et repoussées par les Bawan- ketsis se rabattaient sur les Barolongs et les Batlapis qu'elles écrasaient pour ne s'arrêler que devant Lattakou, ou Andries Waterboër et ses Griquas finissaient par les vaincre après une double bataille (1823) (3). (1) Probablement les Valwahs de Threlfall. (2) Beer. Zulu Legends ap. G. Frirsen Die Eingeborenen Sud Afrikx's, Ethnographisch und Anatomisch Beschrieben. Breslau, 1872, in-4v, p. 119. — Delegorgue tire le nom de Zéulou d’un mot qui signifie en haut (op. cit. T. 1, p. 466); les Ama-Zoulous seraient les gens d'en haut, venus, dit notre voyageur, des sources de l'Om Philos. Il n’est pas sans intérêt de remarquer à ce propos, que l'on trouve ce nom de Zoulous inscrit sur la seconde carte de Livingslone dans les hautes régions à l'Ouest du Tanganyika. (3) Rop. Morrar. Vingt-trois ans de séjour dans le sud de l'Afrique. Trad. frane. Ch. XXI et XXII. — THoupsox op. cit. Ch. VIII, XI, XV, vol. I, p. 156, 218, 257. — Etc. DOCUMENTS ANTHROPOLOGIQUES SUR LA CAFRERIE 345 Dans le nord, Mossélékatsi poussait les Amatabélés (1) fugitifs sur les Bakones qu'il anéantissait, subjuguait les Bakhatlas et chassait vers le Zambèze les Makololos que Livingstone devait plus tard retrouver sur ses rives (2). | Tout ce qui ne pouvait pas fuir était massacré, réduit en esclavage ou incorporé dans les troupes de Chaka, qui se vit en quelques années à la tête d'une armée assez redoutable pour inspirer de sérieuses inquié- tudes aux Européens, dont les établissements se rapprochaient peu à peu des siens. C’est dans ces circonstances graves que Farewell osa pénétrer auprès de Chaka, alors établi à 150 milles N.-N.-E. de Port-Natal, et rapporta le premier sur ce despote et sur son peuple des renseignements circons- tanciés. Isaacs, Smith, Boshoff, Harris, les missionnaires Grout et Arch- bell ont rassemblé depuis lors des données plus ou moins intéressantes sur l'intérieur du pays. Mais c'est incontestablement Delegorgue qui a réuni les documents les plus précis et les plus importants sur les contrées \ qui s'étendent de 30° à 23° lat. S. entre les montagnes et la mer, et sur les habitants assez divers qu'elles nourrissent. Engagé à la suite des Boërs (3) dans une expédition contre Dingaan, successeur de Chaka; profitant un peu plus tard des eirconstances qui (1) Harris nomme ce peuple Matabili; Delegorgue Amadehé où Amadébélé, On lui donnait en outre le nom de Ama Balékylé, qui signifie les Déserteurs, parce que leur masse était en 2rande partie composée de fugilifs des clans de Chaka (DELEGORGUE. Op. cit, T. I, p. 500). (2) Morrar, op. eit. Ch. XXIX à XXII. (3) Delegorgue s’est fait l'historien exact et impartial de l'émigration des Boërs à la Terre de Natal, et a laissé sur les événements accomplis pendant les années 1837 ct suivanies, dans cette région, un récit très circonstancié, accompagné de la traduction des documents originaux les plus importants qu'il s’élait procurés, (Op. cit. 1. I, p. 166 et suivantes ; t. Il, p. 67 et suivantes). Il avait, en outre, composé une suite de dessins représentant les principales phases de la lutte des Boërs contre les Cafres, dessins dont un seul à été publié, la bataille du Dimanche (t. I, p. 131) et qui, communiqués à Jules Verreaux ont servi à l'exécution des tableaux à l'huile que le Muséum possède sous les n°5801 à 5804. Ces tableaux sont l’œuvre d'un Anglais qui travaillait au Cap pour Verreaux dès 1827. Voici les litres de ces quatre lableaux : N° 5803, — Attaque des émigrants Boërs par les Matabhélés, près des sources du Vaal, 1837. N° 5801. — Réception de Rélief el de ses compagnons par Dingaan à Ungunkunklove, 5 février 1838. Ne 5802, — Massacre de Rétief et de ses compagnons, 5 février 1838, No 5804. — La bataille du Dimanche. Blocd-River, Om-Sinialy, 16 décembre 183$. = = NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2° série. 346 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM placaient à la tête des Zoulous le protégé des fermiers hollandais, Panda, frère de Dingaan, Delegorgue vécut plusieurs années en contact inces- sant avec les Cafres Ama-Zoulous, ete., dont 1l a pu étudier l'ethnographie dans les plus grands détails, en même temps que par les dessins et les pièces anatomiques qu'il recueillait chez eux il contribuait à faire con- naitre leurs caractères physiques. Les ouvrages qui ont paru, depuis la publication de son récit, sont fort inférieurs à bien des égards à celui qu'il nous a laissé, et quoique aueun auteur anglais ne juge à propos de mentionner cette œuvre (L), elle n'en représente pas moins encore aujourd'hui, malgré tous ses défauts, l'ensemble le plus complet que la science possède sur le nord de la Cafrerie. IT Les documents que nous devons à Delegorgue, et dont une cer- taine partie est demeurée inédite, sont principalement relatifs au peuple des Ama-Zoulous, mais 1l s'est aussi appliqué à rassembler sur les autres habitants du Natal et des contrées voisines des renseignements encore aujourd'hui fort précieux. Nous lui devons notamment l'assurance de la disparition complète de la race Bosjesmane des régions comprises entre les montagnes et la mer. Delegorgue, qui ne connaissait point le récit de Rogers précédem- ment analysé, affirme que « jamais un vrai Boschjesman n'a été vu » dans le pays « depuis les montagnes de Quathlambène jusqu'à la mer » et s'efforce d'expliquer les noms géographiques tels que Boschjesmans Rand, ete., qu'on rencontre sur la carte de Natal, par l'existence à une certaine époque, dans ces parages, de Boschjesmans Caffers, ou Cafres de \ buissons, dont les Boërs auraient donné le nom à différentes mon- (1) On ne trouve mentionné le nom de Delegorgue ni dans Brooks (Watzl, A Ilistory and Description ofthe Colony, London 18%6,1n-8°) ni dans Nixon (Among the Boers. London 1880, in-8°), et Christopher, qui lui emprunte son vocabulaire zoulou (Op. cit., p. 137-144) ne lui accorde aucune place dans son historique de la découverte du Natal. DOCUMENTS ANTHROPOLOGIQUES SUR LA CAFRERIE SAT tagnes, rivières, ete. (1). Ces Boschjesmans Caffers ont eux-mêmes dis- paru, mais les vrais Boschjesmans existent encore à quelque distance, ce qui autorise à écarter l'interprétation de Delegorgue, dont le texte de Rogers suffirait à montrer l'inexactitude. C'est d’ailleurs à notre voyageur que l'on doit les premières indi- cations relalives à ces Boschjesmans du nord-est de la Cafrerie. Les Kossobalas ou Ikoeys qui vivent isolés au nord de la contrée des Ama- Zoulous, dans celle des Ama-Souazis, vulgairement appelée à Port-Natal pays de Sapoussa, et dont Delegorgue donne la description d'après les renseignements de deux chefs Calres, présentent plusieurs des caractéris- tiques propres aux véritables Boschjesmans (2). En outre, parmi les tableaux ethnographiques peints à lhuile pour Verreaux, par un arüste anglais, et achetés à la mort de ce naturaliste par le Muséum, 1l s'en trouve un, daté de 1830, représentant une matrone Matabélé, qui offre presque exactement les traits de la célèbre boschjesmane, Saartjé Bartmann, si connue sous le nom de Vénus Hottentote (3). (1) Ce sont ces Cafres, dit Delegorgue, dont les Boers ont voulu donner le nom à différents points, montagnes ou rivières. L'abréviation étant de rigueur, et le nom de Boschjesmans seul restant, on pourrait croire qu'il désigne les vrais Boschjesmans ; mais telle n'a jamais été l'intention des Boërs, car jamais un vrai Boschjesman n'a été vu dans le pays de Natal depuis les montagnes de Quath- lambène jusqu'à la mer. (Op. cit. L. I, p. 198, note). (2) 11 faut toutefois faire la part des exagérations naturelles aux nègres dont Delegorgue tire ses renseignements. « Ces hommes, écrit-il d'après Matouana, ces hommes dont la taille ne dépasse pas 1 mètre, sont de couleur basanée, sale; ils ont les cheveux noirs et touffus (fufted), la barbe épaisse et forte? L'ouie est très mauvaise chez eux, mais leur vue est parfaite et surpasse de beaucoup celle des Cafres. Ils vivent dans les habitations hémisphériques des termites qu'ils vident, et au centre desquelles ils font du feu; ils ont l'arc et les flèches des Boschjesmans. À défaut de gibier ils se repaissent d'insectes. Ils ont, malgré leur petit nombre, liberté de manœuvre chez les Amassouazis. On craint de leur nuire à cause de la facilité qu'ils auraient d'empoisonner toutes les fontaines de Ja contrée. « Je me hâtai d'émettre tout de suite à Matouana, ajoute Delegorgue, mon opinion que ces hommes élaient et ne pouvaient être autres que des Boschjesmans, mais les Boschjesmans sont bien connus des Amazoulous qui les appellent Amayaho où Mayaho. Les différences me furent exposées, et je me vis forcé, sinon d'accepter sa manière de voir, du moins de ne pouvoir la combattre avan- tageusement.,.,.. N'ayant pas vu cette race d'hommes extraordinaires, n'ayant recueilli d'elle que la description que je viens de transmettre, je reste dans l'impossibilité de me prononcer d'une manière certaine. » (Op. cit. L. Il, p. 547-549). (3) Ce portrait est éliqueté par derrière d'une écriture anglaise : Mafabole woman, dress of the Matron of the Kraal. Zool. huté in back ground. Ce portrait à été gravé dans l’Zncyclopédie de 318 NOUVELLES ARCIIIVES DU MUSÉUM L'homme Matabélé, de la même collection, a plutôt la physionomie d'un Hottentot, physionomie intermédiaire à celle du Boschjesman et du Cafre (1). Delegorgue à peu parlé des Hottentots proprement dits, mais les différences surtout ethnographiques qu'il signale entre les Ama-Zoulous et les Makatisses (2) plus connus aujourd'hui sous le nom de Ba-Soutos, leurs voisins occidentaux, semblent bien devoir s'expliquer en grande par- tie par l'intervention d'un élément hottentot altérant le type cafre, élément que dégage, du reste, avec bien plus de netteté l'examen anatomique (3). Cet élément ethnique n'est point d'ailleurs entièrement étranger à la constitution du groupe Ama-Zoulou lui-même. Sur onze personnages des deux sexes, amenés à Paris en 1853 par le chef Manyosi, moulés au Muséum par M. Stahl (4) et peints par Werner (5), trois offraient plus ou moins accentuée la morphologie céphalique des Hottentots. Leur coloration feuille-morte, éclaircie sur les parties saillantes ; la dilatation transversale de la face terminée en pointe vers le bas; la brièveté relative du nez largement étalé et à peine enfoncé à sa racine ; quelques autres caractères encore de moindre valeur, éloignent considérablement ces trois sujets des véritables Cafres (6). Chenu. La traduction de l'inscription de la main de Verreaux est datée « Cap de Bonne-Espérance, 1830, on lil en outre ces mols « n° 1704 de mon journal. » (1) Ce portrait d'homme est étiquetté de la main Doda (married man) o1 (he Matabole, et daté de la main de Verreaux « Cap de Bonne-Espérance, 1829, n° 1004 de mon journal. » (2) A. DELEGORGUE. Op. cit. t, I, p. 156, 573 ; 1. II, p. 551. (3) CF. Crania Efhnica, p. 380. — Le D" Cazalis a envoyé en 1870 au Muséum quatre crânes, de Béchuanas recueillis par lui, l'un chez les Ba-Tlapis, les trois autres chez les Ba-Soutos. L'un de ces derniers, dont on trouvera la norma verticalis dans les Crania Elhnica (fig. 339, p. 374) est particulièrement remarquable au point de vue spécial où nous sommes ici placés. (4) La collection moulée par M. Stahl se compose des bustes de ces onze Zoulous, des troncs {moiliés antérieures) de quatre de ces personnages, de sept jambes et d'autant Ce bras. (N° 1566 à 1594 de la coll:ction.) () Werner a peint à l'aquarelle, de face et de profil, et de grandeur naturelle les portraits de Nkulumkulu, l'un de ces Cafres, de Sonile, sa femme âgée de 17 ans et de leur petite fille âgée de 18 à 20 mois. (N° 1606 à 1611 de la collection). 16) Ces trois sujets, parmi lesquels nous retrouvons Sonile et le chef Manyosi offrent, entre autres caractéristique, une dilatation transverse de la face qui atteint jusqu'a 0 m. 144 et O m. 153; le nez du Cafre Umpepanduka mesure à peine 0 m. 048 de hauteur pour O0 m. 046 de longueur, ete. DOCUMENTS AMTHROPOLOGIQUES SUR LA CAFRERIE 349 Un quatrième tient de l’Arabe (1); sa coloration est plutôt olivâtre, sa face est modérément développée en largeur et le profil en est remar- quable par un nez subaquilin et des lèvres relativement amincies. Le reste de la bande se compose d'individus faisant le passage vers les nègres, mais bien supérieurs pour la plupart aux Soudaniens, aux Nilotiques, etc. (2). Les variations considérables que présentent Manyosi et ses compa- gnons dans leurs caractères physiques, variations sur lesquelles, en. l'absence de mesures précises (3), 1l nous parait inutile d'insister plus lon- guement, s'expliquent surabondamment par l'histoire du peuple zoulou que nous résumions tout à l'heure. Formée de l'agglomération brutale de tribus fort diverses, issues de races éloignées, la nation des Ama-Zoulous doit nécessairement présenter aujourd'hui les caractères combinés ou juxtaposés des groupes ethniques qui sont entrés dans sa composition. Delegorgue n'avait point laissé tout à fait inapercues ces variations physiques (4), mais il ny à point insisté. C'est surtout à l'étude des coutumes et des mœurs des Ama-Zoulous, de leur état social et de leur caractère que le voyageur s’appliquait (5); l'analyse que nous avons pu faire des nombreux textes par lui consacrés à ces diverses matières pour- (1) Les traces de sang arabe chez les Ama-Zoulous peuvent s'expliquer par les établissements formés dès le IVe siecle de l’hégire à la côte de £ofala, et dont parle la chronique de Kiloua, décou- verte par Guillain (Documents sur l’histoire, la géographie et le commerce de l'Afrique orientale, p.179 et suivantes). Les descriptions d’Ibn-Saïd, géographe du XIIIe siècle, s’etendraiert, suivant Reinaud, jusqu'au cap de Bonne-Espérance. (Znéfroduction à la géographie d'Aboulféda, ? I, p. 141 et suiv..). M. de Quatrefages a le premier utilisé ces divers lextes pour expliquer la présence d'un élément sémilique à la côte Sud-Orientale de l'Afrique. (2) On peut observer, dans la collection que nous décrivons sommairement, toutes les transitions possibles, soit au point de vue de la coloration des téguments, soil au point de vue de la morphologie faciale. On y remarque aussi qu'en même temps que le type nigritique s'accentue, la barbe, nulle chez les sujets aux affinilés hottentotes, se fournit de plus en plus. Plusieurs des adultes du type nègre ont de petites moustaches, et deux portent la barbe entière assez développée autour du menton. (3) Trois de ces Ama-Zoulous seulement ont été mesurés par Quételet, pendant leur passage à Bruxelles. Le célèbre stalisticien a fait des chiffres recueillis sur les individus le sujet d'une commu- nication à l’Académie royale de Belgique, reproduite dans son Anthropométrie. (4) DELzecorGuE, Op. cit., t. Il, p. 216, 217, etc. (5) 1p. Ibid., t. I, p. 120, 150 et suivantes 385, etc. ; {. Il, p. 22, etc. 390 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM rat fournir des arguments nouveaux en faveur de la multiplicité des origines de ce peuple que ses affinités ethnographiques tendent aussi à rapprocher tout à la fois des nations du Congo et de la région des Lacs, des autres Bantous et des Hottentots (1). IT L'examen des crânes ama-zoulous des musées européens confirme de la facon la plus nette la manière de voir qui vient d'être sommai- rement exposée. Tandis que certaines de ces têtes présentent des carac- tères d'infériorité plus ou moins indiscutables, d’autres se font remarquer, au contraire, par leurs formes avantageuses, l'harmonie de leurs propor- üons, etc. Celle que nous avons représentée dans la planche qui accom- pagne ce travail, mérite à ce dernier point de vue une mention toute spéciale. Cette pièce à laquelle il ne manque que quelques dents, nous a été récemment envoyé des magasins de l’Anatomie comparée, où elle était déposée depuis son entrée au Muséum; elle porte au catalogue des collections anthropologiques le n° 5324. On lit sur la voûte l'inscription suivante de la main de Delegorgue : € Espion des Zoolas fusillé par les Boërs dans la dernière querre » ; elle a probablement appartenu à l’un ou à l’autre des malheureux exécutés dans la vallée de l'Omphilos-Omschlopu, au cours de la campagne des fermiers contre Dingaan (2). Le type relativement élevé qu'elle présente nous a fait un instant supposer qu'elle pouvait être la tête de Tamboussa, ce (1) Les Matouana ou Ama-Touanas el les Ama-Souasis dont Delegorgue dit quelques mots seule- ment, au cours de ses récits, semblent fort voisins des Ama-Zoulous. (Op. cit., t. I, p. 241,vetc:)- Quant aux Makasanes ou Ama-Kasanes, nommés par Triechard et ses compagnons Knop-nuys Caffers Cafres à nez boutonné, et localisés sur les bords de l'Om-Pongola. (Op. cit. 1. I, p. 462-465.), ce que Delegorgue nous fait connaitre de leurs mœurs et de leurs caractères les rapproche considérablement des Nyambanes du Sofala, que Dumoutier, E, de Froberville et Williamson ont les premiers fait connaître. (Cf. Crania Ethnica, p. 381). (2) A. DELEGORGUE. Op. cit., L. 4, p. 230. DOCUMENTS ANTHROPOLOGIQUES SUR LA CAFRERIE 301 conseiller intime du roi des Ama-Zoulous, fusillé sous les veux de Delegorgue par ordre: de la cour martiale des Boërs pendant la même expédition (1). Nous n'avons pas pu acquérir la preuve de cette identifi- cation. Quoi qu'il en soit, cette tête d'Âma-Zoulou cube 1725"; ses trois circonférences mesurent, Phorizontale 0",528; l’antéro-postérieure, 0,520: la transverse, 0",457. La comparaison des diamètres antéro-postérieur (0",186) et transverse (0",141) lui assigne l'indice 75,80, qui la place au milieu des sous-dolichocéphales. Enfin le développement est un peu moindre en hauteur qu'en largeur et le rapport centésimal de ces deux dimensions égale 98,58. Si nous passons à l'examen détaillé de la voûte crânienne, nous constaterons que les arcades soureilières ne forment qu'un léger relief à concavité supérieure, qui disparait au niveau des échancrures sus-orbitaires: que les bosses frontales sont mal cireonserites; que l'écaille, qui fuit légèrement sur les côtés, monte à peu près droite dans le plan médian jusqu'au tiers de sa longueur pour obliquer ensuite jusqu'au bregma par une courbe régulièrement allongée. Les pariétaux, très légèrement surélevés en leur milieu, largement étalés sur les côtés, portent des bosses bien accusées, qui correspondent exactement aux lignes courbes temporales assez apparentes. Les sutures coronales sont fermées et à demi-effacées. Il en est de même pour une parie de la sagittale; les denticulations relativement simples de cette suture ne deviennent bien visibles que dans sa moitié postérieure. La lambdoïde, dont le dessin se montre aussi peu compliqué que celui des autres sutures de la voûte, est entièrement ouverte et délimite une écaille occipitale triangulaire sur laquelle proémine une protubérance externe en forme de tête de clou, et dont la bosse peu accusée se relie par des mouvements très doux aux tubérosités pariétales. Les temporaux, libres de toute soudure avec les pièces voisines, (1) In. Zbid. L 1, p. 224-229. 352 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM décrivent des courbes écailleuses un peu surbaissées, et se mettent en rapport des deux côtés avec le frontal par une lamelle osseuse qui ne mesure pas moins de 13 millimètres de haut. Les détails de la base crânienne sont remarquablement accentués ; les apophyses mastoïdes sont volumineuses et coniques; les trous sont largement ouverts et la voûte palatine se montre rugueuse et accidentée. La face, haute de 0",089 (1), est large de 0,131; l'indice facial atteint par conséquent à peu près 68 (67,93). Le nez, un peu large (0",027) pour sa hauteur (0,051), légèrement concave de profil, s'enfonce à peine à sa racine; les orbites, quelque peu découverts, sont de forme carrée longue et n'offrent rien de remarquable dans leurs proportions (haut. 0",034; larg. 0",038). Les os malaires, légèrement excavés en travers dans leurs angles supérieurs, sont modérément projetés en dehors et en bas, et nettement limités en dedans par une rainure oblique qui les sépare des maxillaires supérieurs ; ceux-c1 dont les faces externes présen- tent des fossettes canines et incisives bien circonscrites et relativement profondes, sont assez peu prognathes, pour que les angles sous-nasal et alvéolaire atteignent 79° et 67°. Les dents qu'ils portent sont toutes saines, mais usées fortement à plat. La mâchoire inférieure, de force moyenne, se termine par un menton subtriangulaire, en pointe émoussée. Cet os se signale principalement par le développement du talon, le peu d'ouverture de l'angle mandibulaire (101°), le développement médiocre de la branche montante dans le sens vertical, enfin par l’exiguité de l’apophyse coronoïde. Le Muséum de Paris possède sous le n° 1463 une-deuxième tête de Zoulou étiquettée © Tête d'un Cafre Zoulou rapportée du Port-Natal par Adulphe Delegorque » et qui fait partie de l'acquisition Dumoutier. Plus dense et plus massive que la précédente, elle justifie, dans une certaine () Cette L'auteur est prise du point sus-orbilaire au bord alvéo'aire; la largeur à laquelle nous comparons la hauteur n'est autre que le diamètre bizygomatique maximum. L'indice facial est le rapport centésimal de la première de ces mesures à la seconde. DOCUMENTS ANTHROPOLOGIQUES SUR LA CAFRERIE 909 mesure, le texte curieux où Delegorgue compare, au point de vue de l’action du tonga où bâton à boule, le crâne des Anglais ou des Boërs à celui des Ama-Zoulous (1). Sa capacité est de 1,530"; ses courbes mesurent 0",509, 0,517 et 0,440 ; ses diamètres atteignent respective- ment 0,184, 0,137 et 0,147. L'hypsisténocéphalie (2) sv montre done des plus exagérés (ind. céph. 74,45; 79,89; 107,29). Cette amplitude relative des dimensions verticales coexiste avec un certain nombre d'autres caractères qui tendent à rapprocher ce deuxième sujet des vrais nègres soudaniens, tels que le rétrécissement du front qui est fort notable, laccentuation des bosses frontales, la diminution des angles faciaux. Mais à ces traits négroïdes s'en combinent d'autres qui révèlent des affinités toutes différentes. Les dimensions de la face en travers sont sensiblement amoindries ; le nez est à la fois plus étroit, plus haut et plus saillant, les fosses canines et incisives sont beaucoup moins visibles, les bourrelets dentaires relativement affaissés, les dents moins volumi- neusesvelcrelc: Quelles que soient les différences que présentent au premier coup d'œil les deux pièces que nous venons de comparer, elles ne peuvent donner qu'une idée bien imparfaite de l'amplitude des variations anato- miques qui s'observent chez les Ama-Zoulous. Les collections anglaises possèdent douze crânes de cette nation, onze d'hommes et un de femme; notre excellent confrère et ami, le professeur Flower, à bien voulu nous en faciliter l'étude. La capacité crânienne peut monter dans cette série à 1,810" et descendre à 1,435"; 0 (1) «Le guerrier qui d'un coup d'om-kondo vient de percer et d'abaltre son ennemi, change aussitôt d'arme pour prendre le fonga, sorte de pelite massue ou bâton à boule fait de bois de lambooty ou de corne de rhinocéros. Son but est alors de briser la tête, afin d'avoir la certilude que son adversaire ne se relèvera plus. Chaque fois donc qu'ils avaient affaire à des peuples tels qu'eux-mêmes, les Ama- Zoulous devaient appliquer un coup très violent pour obtenir le résullat voulu; mais, au contraire, dans leurs combats avec les Anglais et les Boërs, un coup très faible suffisait à faire voler la tête en éclats, ce dont ils s'élonnèrent, el sur quoi ils se fondérent pour mépriser les blanes.» (A, DELEGORGUE, op. cit. T.II, p. 220). (2) Nous avons acceplé ce qualificatif donné par J.-B, l'avis aux crânes à la fois Lrès élroits et très élevés, en le restreignant toutefois à ceux dont le diamètre vertical est supérieur au transverse. (Cf. Cran. Etlhinie. p. 244). NOUVEILES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. — 2% sine. 45 CHE NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM la circonférence horizontale s'élève à 0,560 et s’abaisse à 0,510; la médiane devient tour à tour 0,537 ou 0",506 ; la transverse enfin oscille de 0",452 à 0",422. Les diamètres antéro-postérieurs et transverses s'échelonnent de 0,200 à 0",182 et de 0,146 à 0"129, et les indices qu'ils forment sont compris entre 77,77 et 69,47, sous- dolichocéphales, ou dolichocéphales par conséquent. Une fois seulement la hauteur se montre inférieure à la largeur, comme dans notre première observation, une autre fois les deux dimensions sont absolument égales; l'hypsisténocéphalie s'accentue sur les autres sujets de facon à donner des indices qui atteignent jusqu à 107,75. Les courbes générales sont fort variées; la courbe frontale tantôt est plus ou moins oblique, et tantôt, au contraire, s'élève presque perpen- diculairement; le sommet de la tête est fortement voussé ou tend à s’aplaur; la projection de l'occiput présente des degrés très différents. La norma verticalis est généralement de forme ovale et allongée, mais on la trouve quelquefois un peu tronquée en arrière; elle tend d’autres fois aussi vers le type pentagonal (1). Les arcs sourciliers, effacés chez certains sujets, forment chez d'autres de très forts reliefs ; les bosses frontales s’accusent à des degrés divers. À deux reprises nous rencontrons, en arrière de la suture coronale, un sillon transversal, parallèle à cette suture, et dont l'origme est peut- être artificielle. Les bosses pariétales se montrent renflées, sur deux sujets, d'une manière assez considérable. Les sutures, rarement compliquées, sont presque constamment ouvertes sur toute la voûte; dans les cas où l’oblitération a commencé à se produire, c'est plutôt en arrière qu'elle accentue sa marche. Des wormiens se rencontrent, une fois sur deux, dans cette courte série, et s'accumulent volontiers dans les angles antérieurs et inférieurs des pariétaux; quatre crânes sur douze montrent le contact temporo-frontal que nous avons aécrit sur (1) Nous avons noté à trois reprises différentes une tendance plus ou moins marquée vers le Lype hotlentot. Les traces de mélange se retrouvent donc sur les crânes dans des proportions à peu près semblables à celles que nous relevions plus haut chez les individus vivants. DOCUMENTS ANTHROPOLOGIQUES SUR LA CAFRERIE 990 notre première pièce ; ce contact n'a lieu qu'une seule fois des deux côtés, les trois autres fois, on ne le rencontre qu'à gauche; il a lieu par des ponts osseux qui peuvent mesurer jusquà 13 millimètres de largeur. Un de ces prolongements à pour point de départ le frontal, et la contiguité s'établit sur une largeur de # mullimètres. Les dimensions relatives de la face varient de 0",081 à 0,097 pour la hauteur, de 0"118 à 0"140 pour la largeur, et les indices faciaux s'inscrivent entre 61,83 et 73,43. ” Les proportions du nez et des orbites, la projection des malaires en dehors et en bas, le creusement des fosses canines, l'amplitude des angles sous-nasaux et alvéolaires, etc., présentent également des variations éten- dues. La racine du nez peut dépasser 0",032 ou se restreindre à 0,023 ; l'indice nasal qui descend à 44, monte aussi à près de 69; lindice orbitaire oscille entre 77,50 et 97,43, la projection faciale s'étend de 0,040 à 0,022, les angles sous-nasaux et alvéolaires vont de 82°à 69 et de 67° à 58. On trouvera tous ces chiffres et bien d’autres encore dans les premières colonnes du tableau ci-joint, formé sur le modèle de ceux des Crania Ethnica un peu simplfiés toutefois. La première et la seconde de ces colonnes donnent les maxima et les minima de toutes nos obser- vations se rapportant à des hommes; ces observations sont au nombre de treize, dont deux prises dans la collection Delegorgue et onze prove- nant du Collège Royal des chirurgiens d'Angleterre (1). Les moyennes de ces treize observations remplissent la troisième colonne du tableau ; la quatrième est consacrée aux mensurations de la seule tête de femme du même peuple que nous ayons pu étudier. Dans les cinquième et sixième colonnes sont transcrites les moyennes (1) De ces onze pièces appartenant au Collège des chirurgiens, quatre proviennent de la collection Davis, récemment acquise par cet établissement: elles portaient dans celle collection les n°° 570 à 573 et avaient élé offertes par M. Walmsley. (J.-B. Davis. Thes. Cran., p. 215). Les sept autres pièces ont les n°° 1983, 1284, 1285, À, B, C, D et E. Les deux premières seules figurent au catalogue publié par M. Flower en 1879 (p. 242) avec un n° 1285 qui est le crâne de femme de notre colonne quatrième, Les cinq autres sont d'acquisition récente, Toutes ces pièces nous ont été gracieusement communiquées par M. Flower. 300 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM des deux séries d'Ama-Kosahs et de Béchuanas du Muséum de Paris (1). La comparaison des Ama-Zoulous et de leurs voisins du sud-ouest et de l’ouest est ainsi rendue très facile. Tandis que les affinités se manifestent nettement entre les Zoulous et les Kosahs (ces derniers conservant d'ail- leurs sur les premiers un certain avantage), les différences s'accentuent entre ces nations d'une part et le peuple béchuana de l'autre. Ce dernier, bien moins développé en moyenne, au point de vue cérébral, plus dolichocéphale, plus platyrrhinien, plus prognathe, constitue daus l'échelle des populations nigritiques de l'Afrique australe l'échelon intermédiaire à ceux quoccupent les Bantous ou Cafres d'une part, et de l’autre les véritables Nègres. Delegorgue, sans donner à sa pensée des formes aussi arrêtées, tenait les Makatsses (c'est ainsi qu'il nommait les Béchuanas en général et les Ba-Soutos en particulier) pour bien inférieurs aux Zoulous, tout en reconnaissant que les données de l’ordre ethnographique attribuent par- fois aux premiers une incontestable supériorité sur les seconds (2). Il avait tenté de faire en pays Makatisse une collection anthropolo- vique, qui aurait nus en rehef ces différences matérielles qu'il se sentait impuissant à traduire, mais dont il avait compris toute l'importance. La perte de ces documents à retardé de trente ans l'étude du grand groupe béchuana. Delegorgue est mort en mer, d'un accès de fièvre pernicieuse, le 30 mai 1850, par le travers du petit cap Lahon, au moment d'atteindre le Grand-Bassan, où 1l voulait entreprendre de nouvelles explorations. (1) La série des Ama-Kosahs se compose de qualre cranes recueillis par Delalande sur le champ de bataille de Graham's-Town en 1818, d’un cinquième de Stellenbosch, procuré par le D" Versfeld, d'un sixième enfin, sans origine détaillée, donné par le duc de Luynes (Cran. Ethnic., p. 376, Nous avons déja fait connaitre la composition de la pelite collection béchuana. (2) A. DELEGORGUE. Op. cit., L. Il, p. 51. = 1 (an) LA CAFRERIE SUR DOCUMENTS ANTHROPOLOGIQUES GL y )S IL Ù €S 19 a] FT LG 00 77 £S $ ÿS 9S Gb GS o8L $ °0L oTTT .TOT 06€ SG } ) 09€ « o7+ 009 °y9 é SC oLL 9€ 09 <8S Y6 97 17 (ei I CY VC £6 CG LG (2 1G SG 06 6 IT T€ LG ç9 GG 9G S0F "AON °NIN À £F — SAO'TNOZ-VHV £L £9 67 LG °08 OTT °0Y L(E oL9 °6S ILES 9 76 SOI Si 67 19 97 CG L6 9 98 GC 6G GE 66 9T 16 S£ GC} GcL 07 GE LIT XFN 1990 "XNESBU SO Sop ‘oi SUP *[USEN * *oueliqt() JOTUHUOJUOUU-O[O2A[Y | °°: toue[N{Ipurx *09VF [ 0P 9[N9NNY * : “ouwmuop — B[O9ATE —— eU-SNOS [PI98,] * osAqduÂs — HOUOUIG MOINE ; osAqduris -opn#uy RO TIC TO UE] A "SHOIANI © SATINY au | *NILVIVd NOBIET D UNON NH UONT \ * OHIB[ODATE-0J1([1() oHoumoË ep op — ° ‘ ‘09%F E[ 9p 9[VIOI, ° ? ? ourIIXeUHaIUT )2-SN06 *SUO'T }UU *SUOTT njioan "XBUL HAUT *OUN9 TOUT } Xnestu ° OUIUIU À SO Sop "oinonodns \ INOBIET , 2 Pour STI ANOS TT © SUAUUEUIU *[FIXBUUI À * iIXBU on byvtto AZI | *OTBAONOTUT * OUIOIXO AUTO | NŒ MAHLAVIH AHOYA VI LRU cu 9 "TIYSVN HAITI FIAT © HIVA VT AA SHUMNSAN è EG 16Q TET GOT 66 LOT 901 GTI di vel G8T FOT 6€ TOI GET HO % SNNYI 66 gL £L Al 10 YL £0 SET LG S6 GOT TOT LOF SIT IST LLT GOT VAS 86 GS TOT |T6 GOT 3 08 G2 C9: 6L 0€9 °09 o1G oG[ LTS YOT 6G LE YIT O£T GSI COT COS£ S£Y 0F& VOS IYT LOT O0T OIT GOT STE PAU GY 96 6Y TL 17269 887 &OT LG ES 66 OGI al O0T OSG &GY LES 60€ GOT O0T 16 SOT a6 OTT CG 6GI OST LG GG "NIN An91NUU | OOT n91neu 1 AN9SIEL O0E "SIT "SUOT * “edi90 ie : FPT A LAC PADE *[P14{909-Sn0$ 3 CAE 1 ) * ‘2[8101 oueIpau “JUuo24x1") 2AEIISEG-OSEU ou/T — AN951ET e1di90 nor np pero CCR O TC II0000 | ++ + + cormoneg là * * 218101 | oreruor | [810199 “ul 2 ‘[norne-sns OCT S 1101 puorneotrd * * 21101 DST el [91110 À *UHXBUX ‘}rdr990 UUULU — *UIXBUT JEJUOIF UOIPIOISEUTE :2AeRoTner ‘Jmoduayiq * * UNUWIXBUI 9SI9ASUEAT, WIXEUL AN9H9/S0Ï-0191UY Pere AE 94N91191S04 HS IEOPETN * + oyeo) } 2IN9H9TUY 2ouooidde ouuorueto ap10ed } © 9S19ASUEIT | ‘e[UIUOZHIOH °XYN HIXVUI NA SAUNASAN / E SNOIL 9 JULHNVIE > AO d 9 EXPLICATION DE LA PLANCHE 99 Tes D TPE | ne D + La RL Ye dd : CORNE VANTr Ant, 2 hé UT << CRIS UT + Figure 1. — Cräne d’Ama-Zoulou (coll. Delegorgue, n° 2), vu de profil, 1/2 grand. 7: — 2. — Le même crâne, vu de face, 1/2 grand. "S te 4 — 3. — Le même crâne, vu d’en haut, 1/2 grand. — 4. — Le même crâne, vu par dessous, 4/2 grand. CAPE e ñ a OBSERVATIONS DE TEMPÉRATURE FAITES AU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PENDANT L'ANNÉE MÉTÉOROLOGIQUE 1879-1880 AVEC LES THERMOMÈTRES ÉLECTRIQUES PLACÉS SOUS LE SOL DEPUIS LA SURFACE JUSQU'A 30 MÈTRES DE PROFONDEUR AINSI QUE DANS L'AIR AU NORD ET À 20 MÈTRES AU-DESSUS DU SOL ; PÉNÉTRATION DE LA GELÉE SOUS CES DEUX SOLS MM. EDMOND BECQUEREL & HENRI BECQUEREL (Extrait du Mémoire présenté à l’Académie des sciences dans la séance du 30 mai 1881.) VI. — 1880 (1). (Du 1° décembre 1879 au 30 novembre 1880. Le mémoire complet, inséré dans les mémoires de l'Académie, ren- ferme d'abord, comme les précédents, les tableaux relatifs aux observa- tions de température dans l'air, au nord à 10",7 au-dessus du sol du Muséum et au haut d’un mât, librement, à 10" au-dessus des premiers appareils. Les moyennes trimestrielles et annuelles, déduites des maxima et des minima indiquent une température movenne un peu plus élevée que pendant l'été 1879 et un printemps et un automne relativement chauds (119,71 au printemps et 11°,47 en automne), mais l'hiver exceptionnel (de décembre 1879 à février 1880) qui a donné une moyenne de 1/2° au- dessous de zéro, a influé sur la moyenne annuelle 10°,357, inférieure à la (1) Voir pour Ies 5 premières parlies le tome IT de ce recueil, 2° série, p.157 et Lome III, p. 297. 360 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM moyenne générale pour Paris bien qu'un peu au-dessus de celle de 1879 qui n'avait été que de 9°,96. Les températures moyennes mensuelles et annuelles déduites des observations du thermomètre placé au nord et de celles faites au haut du mât ont conduit aux mêmes résultats; on à eu en moyenne annuelle : Au nord. Au haut du mât. Au nord, Au haut du mât. ———————_— ———— | ——————…”"”"”"—)…"_”…"…" "—"—…_…"…”"—| ———…”"”…")…”"”…”…"…”"”…"”…”"”…”…"”…— 6 heures du malin. . 7.69 7.65 1-54 1.64 9 heures du matin. . 9.71 9.67 9.80 10.04 3 heures du soir . . 12.20 12.4S 13.81 13.81 Moyenne..." 9.87 9.93 10.38 10.49 Les observations de température à diverses profondeurs dans la terre par les méthodes thermo-électriques n’ont pu être faites cette année dans les mêmes conditions que les années précédentes. Les câbles constitués par les circuits électriques ont été déplacés, par suite de la démolition du cabinet de physique, et les appareils de mesure placés dans un kiosque à proxi- mité du puits foré. Des perturbations se sont manifestées, mais elles ont pu être corrigées de manière à donner la valeur réelle de la température à diverses profondeurs. On a eu les résultats suivants : TEMPÉRATURE DU SOL 361 MOYENNES ANNUELLES DE L'ANNÉE 1880 MOYENNE PROFONDEUR © © oo ——— DES 44 ANNÉES précédentes OBSERVÉES CORRIGÉES À 16" et à 26" se trouvent les deux nappes d’eau souterraine qui se dirigent vers la Seine et qui modifient la loi d'augmentation de tempé- rature avec la profondeur; cette année la perturbation est surtout mani- feste à 16 mètres. Le mémoire renferme ensuite les résultats des observations faites FO AN sous des sols dénudés et gazonnés à des profondeurs variables de 0",05 à 0,60, le matin et le soir chaque jour de l’année. On donne seulement dans le tableau annexé à cet extrait les moyennes mensuelles des tempé- ratures sous les deux sols aux diverses profondeurs. = C NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, IV. = 2° SURIE. ————]———————————.—.———_———— ATOS NC ANNAONC GUOLV HUE TTHAISNEN LINASTAON AUDE V USA TI ANSAUN IN HAON £r° 0 0° LYS 0 60° Le COM 66° 60° 0 86° 0 8° Ok | &0° op | 10° oh | Se 0h | 69° OF À 27° 06 | 0° Ok | &S° 07 &1 | 00° Op | 4 8 | 67° 8 96 op D 08° op | 8r° op D 98° 01 À &7° 0 | 69° or À 09° op | 9° op Pr | 60207 C6: 6 | 4° 6 YG° O0 | 18° D | 08° 0 yu° 0 | F9: 0 68° 9 | OL $ | 07° $ 6° Q Fr” 96° CES PL CCE CE ECO ET y" 86! & CAE CN PE 20 2 1 PO 20 0 Sa r | ze Or | £&° Ob | Of° Of 06° Or | »9° op | 6° be 60% 07 1193 6 | 61° $ : FF Ep | GG° Dr | %0* Fr GR cr | T0 cr ITS: 10° LE | 08° 07 | 06° 07 cG' 0 ROME RUES 1280) 0° 0 (e{ (1 96° } LE | cr Tr MLY|NOOT 6Q° Lr | GF° ce" GE | y! LS" YE £8° LY | 79° LT ‘ LI | 96° LE 06 8r | a 87 D 66 87 | 06! 8 6G° 97 | 6° 9H 5 LA 2 on 11 1 = = NOT 0 LPENT NE 16° 66° 61 68° 87 | 19% 8r | 80" 87 | "67" LT A O8° SE | 07° 61 G6* SE | 20: LE | 87° 87 | 09° 8I à &* 0 46 0— É 16° 0 40° GE | EL: 6 TO 87 |NGE LT & 06° 8E | 67° 61 0G 0G Ge gr | O€° 8I À 8e O—| 11° 0—| 06° | 8° 0— 9€ 9p | 69° 91 80° in _— OP IR SGE IT gg" « D £6 LS 0 Le A : or Ta 2 Jia a Ge 4h Ü G Lire = 10° 0! 00° ( A 90” 00° ce 16° & 19° 00° € O6 $ (2 : EE : ta CEST CN dd V& 15 2 PS Qu | 60% 2 Cl 86° 9 LL Q a E B ER = 5 ce (4 90 0—1|L88% 01.66: 01.8 = Ce AN 4 COS PP CO PO A 2 = (200 2 SCO DR EC Se 8" 0 [S$8° 0 [00 r [66° 0 LAN ml A 1 GOÛT 00° 0 6 6° 0— GS 0 67° 0 a €ûü 0 ST (| 61° 6L° COMTANIACOS 09° J TEA $G* 09° F : ©0° O—| 06° 0] 00° } (12 09° EU (ROOMS TOM INOINO= ANTON 19°o8 | 9S'op | 60°] 6900 | 9800 | LG'es YG'op | CO'ep | 6600 OJu0 DEuQ OGw0 Obu0 GOuw0 Ou 0 00 OGw0 Ou GOu0 O9 0Eu0 OGw0 OLu0 GOu0 GI CU TT —— TT, ———— " a MIOS ANG SAUAAN G V NILVN ANG SHYUNUH SUNLV USINE * * QUOI | auuaiout ApauyJp [0S ( ; : * JUUOZUË [OS CEE | tt * QUAI | O88E 2PRUYP [OS ( . : QJUUOZES [OS \ SIAIUYACN ————————— “ °° oouaap}l aAttI } O88E 2PUUPP OS À à UUOZES [OS | 9140190) —————————————_— 1? OOUMAII( 088 a1quo1dos JpPAUYP [0S JUUOZEE [0S * OUI 088 *_apnuypp 10 1n0V QuuozrE OUI PPUUPP 10 * QUUOZES [0 OSSI LUTTE * * Oou949JJl OSS8r (t Jpuuyp 10$ un ft & ! uOZeS 10 OSSr LLTAV OSSr SA OSSI JTAUEE + * aUIJI( |) 9PUUPP [OS ouuo 10S + + * oi | : © ©: 9PRUPP 10S QUUOZES [0S GLSI | 914009 TEMPÉRATURE DU SOL 363 Ces tableaux, comme ceux des années précédentes, montrent que la marche de la température s’est effectuée, en moyenne, d'une manière semblable; mais pendant les 3 mois de l'hiver rigoureux qui a sévi cette année, l'étude de la variation de la température dans le sol présente un intérêt exceptionnel. Nous avons d’abord recherché comment la distribution de la tempé- rature s’est effectuée dans l'épaisseur de la couche de 0",25 de neige qui couvrait la terre pendant le mois de décembre 1879. Les observations ont été faites plusieurs fois par jour du 14 au 28 décembre (1). Les tableaux pages 364 et 365 renferment les résultats obtenus. On reconnait, d'après leur examen, qu'à la surface supérieure du sol, et au contact de la couche de neige, la température s'est maintenue presque constamment dans le voisinage de — 1° et ne s'est pas abaissée au dessous de — 1°5, alors que la température de l'air ainsi que celle de la surface supérieure de la neige à varié de IREAUE Les variations diurnes de température à la surface du sol se sont fait sentir, quoique très faiblement sous cette masse de neige de 0",25 d'épaisseur, en ne dépassant pas toutefois quelques dixièmes de degré; en outre, les différences des températures observées à diverses profondeurs dans la neige, ont été proportionnelles aux épaisseurs des couches qui séparaient les parties explorées. Ces résultats montrent que cette couche de neige, lorsque la température est inférieure à 0°, a une conductibilité propre, quoique très faible, et se comporte comme tout corps conducteur traversé par un flux calorifique. On comprend dès lors, comment elle peut jouer le rôle d'écran préservateur de la gelée pour les corps organisés placés au-dessous. (1) Voir comptes rendus de l'Académie des sciences, t. 89, p. 1011, pour la première partie des observalions faites au Muséum sur le froid du mois de décembre 1879. 361 NOUVELES ARCHIVES DU MUSÉUM RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS FAITES AU MUSÉUM SOUS UNE COUCHE DE NEIGE DE 0,25 D'ÉPAISSEUR EN DÉCEMBRE 1879. TEMPÉRATURES TEMPÉRATURES DATES ET HEURES TT Tee DATES ET HEURES Tee DANS L'AIR à la surface DANS L'AIR à la surface du sol du sol 13 Minimum dela nuit s : Min. de la nuit 152.0 —1° .30 —1 .30 —0 .95 et MSN) CE 4 h. .{ Min. de La nuit. (MON SI Minimum . 2 h. 3/4. bars 10 h. 1/2 EDEN Min. dela nuit. Minimum . 32h: Min. de la nuit. re 5 : Minimum . . Midi. . Minimum . .. JP ; 2 h. lrayioce 4 b. { Minimum . . DATE / Minimum . LEMnare S5 UNE SAR APRES Minimum . Minimum . 2 h. 5 h. Minimum . 8] nn (y Es Lie DÉGEL 1 L A 6 heures le 28, le dégel commence et la 1 masse de neige se met rapidement à ©. 1e I ] O0" O0 Om O0" “ TEMPÉRATURE DU SOL TEMPÉRATURE A DIVERSES PROFONDEURS SOUS LA NEIGE Observations faites au Muséum, en décembre 1879 PROFONDEUR TEMPÉRATURE DIFFÉRENCE TEMPÉRATURE DE TEMPÉRATURE pour 1 cent. de profondeur DE L AIR SOUS LA NEIGE OBSERVÉE Observations du 16 décembre, de onze heures à quatre heures. .00 Surface de la neige, 80.5 » .05 Te 0°.30 .10 D°.35 0°.31 0°.31 0°.31 0.31 DSi —0°,60 O°.31 Observations du 17 décembre, de onze heures à deux heures. —10°.05 —1°.40 »°.20 —3°.00 —1°.30 Observations du 23 décembre, de cinq à six heures du soir (au moment du dégel). .009 — 15 .025 —1°. .050 —1°.0 .100 mn. | 70 .250 305 En ce qui concerne les températures sous les sols gazonnés ou dénudés on peut distinguer deux périodes : La première du 26 novembre 1879 au 29 janvier 1880 pendant laquelle le froid a été très intense, et la terre couverte de neige; la seconde qui s'étend du 30 décembre 1879 au 15 février 1880, où l’abaissement de température à été moins grand que dans la première période mais où la terre n'était plus protégée par la neige. 806 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Dans la première période, les effets de la gelée dans l'air ont été désastreux pour la végétation, mais la terre garantie par une couche de neige de 25 centimètres d'épaisseur environ, n'a ressenti que faiblement cet abaissement de température. Dans la seconde, au contraire, le froid a été celui de nos hivers moyens et cependant la gelée a pénétré jusqu'à 60 centimètres de profondeur au moins. 1® période. — Le 26 novembre a commencé une série non inter- rompue de gelées qui a duré jusqu'au 28 décembre à 6 heures du soir; le 10 décembre le thermomètre dans l'air s’est abaissé à — 20°,75 dans notre observatoire; au-dessus des points où sont enfoncés les càbles thermo-électriques, la température de l’air à été de — 2%. Le lendemain du premier jour de gelée, le sol dénudé gelait à 0,05 de profondeur; la neige ne couvrait pas encore le sol. Le surlendemain le 28 novembre, la gelée pénétrait à 0",10, et jusqu'à 0",20 la vitesse de propagation de la gelée en terre a été environ de 0",05 par jour. Pendant les premiers jours de décembre, l’abaissement de température a été assez notable et a atteint — 3°,17 le matin du 3 décembre à 0",05 de profondeur; mais à partir de ce jour la neige est tombée avec abon- dance couvrant le sol d'une couche de 25 centimètres et à 0",05 sous le sol la température est remontée à — 0°,82 le 8 décembre. Pendant toute la période de froid, les variations de température ont été pelites sous le sol dénudé couvert de neige. On constate à 0%,05 un premier minimum de -— 1°,47 le 11 décembre à 6 heures du matin, le lendemain du jour où le minimum dans l'air de — 23° avait eu lieu; puis, à la même profondeur, la température est remontée à — (0°,28 le 16 décembre, pour redescendre régulièrement, présenter un munimum de — 1°,82 le 23, et remonter à 0° le 31 décembre. Sous le sol gazonné les variations ont été bien plus faibles. Les maxima et les minima de température ont été en retard sur ceux qui se sont produits à la même profondeur sous le sol dénudé, et les amplitudes des variations ont été inférieures à 1°; en outre, la terre n'a pas gelé même à 0",05 pendant toute cette période, le manteau TEMPÉRATURE DU SOL 361 de neige qui couvrait le sol et le feutrage des radicelles des végétaux ont complètement préservé la terre; il n'en a plus été de même, comme on va le voir, pendant la deuxième période, lorsque la neige a disparu. Il y à une autre conséquence à tirer de ce fait: comme il n'a pas gelé à la profondeur de 0",05 alors que la eouche supérieure en contact avec la neige était à — l°en moyenne, il à fallu que le flux calorifique venant des couches profondes, compensät à chaque instant le refroidissement qui tendait à se faire par la surface, et qui n'avait pas lieu en raison de la mauvaise conduectbilité de ces 5 centimètres de sol gazonné. 2° période. — Dans les premiers jours de janvier 1880, à la suite du dégel qui a commencé le 28 décembre, la température s'est élevée et a présenté un maximum de 11°,2 le 2 janvier, puis est descendue à près de — 10° le 28 et le 29 du même mois. Ce premier maximum s'est fait sentir à toutes les profondeurs sous le sol dénudé, alors que sous le sol gazonné l'influence a été à peine sensible, et la température à continué à s’abaisser progressivement jusqu'à la fin du mois. Sous le sol dénudé, on a observé le maximum relatif aux dates suivantes : Profondeur. Date. Heure d'observation, 02,05 2 Janvier 1880. 3 b. so.r. O0 ,10 Id. Id. 0 ,20 6 Janvier 1880. 6 h. matin. 0 ,30 Id. 3 h. soir. 0 ,60 71 Janvier 1880. 6 h. matio. À partir de ce moment, et sous l'influence de labaissement progressif de la température de l'air, la température s'est abaissée de nouveau sous les deux sols qni n'ont pas tardé à geler et la gelée a même pénétré jusqu'à 0",60 de profondeur sous le sol dénudé. Comme le minimum est resté très près de 0, il est à présumer que la gelée ne s'est pas élendue à une profondeur notablement plus grande. 3608 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM La propagation de la gelée, dans ces circonstances s'est faite de la manière suivante : SOL DÉNUDÉ VITESSE SOL GAZONNÉ VITESSE PROFONDEUR Es EURE de su HEDRE de : EE e propagation | pr. cul propagation 1 ObSERTAROn l'onservation de ; cp nn l'observation de GACRÙ la gelée la gelée O (surface du 501) | % Om.05 8 Id. 6 matin. 0" .012 13 Janvier. 6» matin 0.0055 0 .10 OATGE 3h soir. O0 .019 21 Id. Id 0.0058 0 .20 13 Id 6" matin. O0 .022 29 Id, Id. 0,0080 0 .30 Den NE Id. 0 .018 5 Février. Id. 0.0094 5 Février. Id. O0 .018 9 Id. » Les minima de température ainsi observées ont été les suivants: SOL DÉNUDÉ SOL GAZONNÉ ——"— — - = DATE HEURE MINIMUM de PROFONDEUR DATE HEURE MINIMUM absolu l'observation 0" .00 28 et 29 Janvier OO .10 .20 0 .30 .60 29 Janvier. Id. Id. 30 Janvier. c 2 42 6 Février. e 19 1 © e l'observation 6" matin absolu de l'observation » 29 Janvier. Id. 3 Février. 6 Eévrier. 18 Février. e l'observation » 6 matin. 3h soir. 6!" matin. Id. Id, On voit que la propagation de la gelée se fait moins vite sous le sol gazonné que sous le sol dénudé. Sous le sol dénudé la vitesse de propagation de la gelée s’accroit très faiblement avec la profondeur, et cette propagation est bien régulière; sous le sol gazonné l'accroissement de cette vitesse est très notable, et à mesure que l’on s'éloigne de la surface du sol, c’est- à-dire de l'influence protectrice de la végétation qui le couvre, la TEMPÉRATURE DU SOL 309 vitesse de la propagation de la gelée tend à se rapprocher de celle que l’on observe sous le sol dénudé. On doit remarquer que la vitesse de propagation du minimum de température diminue beaucoup lorsque la profondeur augmente; entre 30 et 60 centimètres de profondeur, cette vitesse est environ moitié moindre sous le sol gazonné que sous le sol dénudé. Il résulte encore de l'ensemble de ces observations que chaque couche du sol est soumise à l'influence de deux effets calorifiques : l’un dù aux variations de température extérieure; l’autre dû à l’action des couches profondes qui tendent à donner à celle-ci une température constante, comme on l'observe à partir d'une certaine profondeur. Dans le cas du refroidissement de la surface, ces couches inférieures agissent comme sources calorifiques pour compenser en partie cet effet. Quant à l'amplitude de loscillation thermométrique qui est la conséquence de ces effets complexes, lorsqu'il n'y à aucune influence perturbatrice, telle qu'une infiltration d’eau, elle est d'autant moindre que la profondeur de la couche est plus grande. Q ns 1 TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE PRÉSENT VOLUME Pages. L’Anatomie des tissus HOpAIMES à la classification des Plantes, pi M. Julien MESQUE 0 : , is 1 Révision des Done idées! de Mac d Histoire natrele, pe M. Victor BERTINN . dE 07 Recherches sur la Bons hésoloeique de YAsie et. descnption do ue nouvelles de l’Indo-Chine, par M. H.-E. SAUVAGE. . . . . . . 123 Revision des Clématites du cure des Tubuleuses cultivées au Misc Le MASTER DECAISNE RS EE 195 Matériaux pour la Flore de l'Ar chipel “Le iles da Cap-Vert, | se LM A T. DE ROCHEBRUNE. . . ° 219 Étude sur les do neue anthropologiques ecueiilis pe M. Delegorgue en Cairerie, par MUR STREAM NPC UE 339 Observations de température faites au Mnscuin d Helene Paturelle onlant l’année météorologique 1879-1880, avec les thermomètres on pe MM. Edmond Becquerez et Henri BECQUERE NE 807 TABLE DES PLANCHES I. -- Renonculacées et Dilléniacées. II. —- Calycanthées, Magnoliacées, Anonacées, Ménispermées, Berbéridées et Nymphéacées. II. — Donax. IV. — Donax et Iphigenia. V. — Probarbus Jullieni, Lobochilus et Rohita barbatula. VI. — Dangile lineata, Cirrhina Jullieni, Trochopus parvipinnis, Luceosoma Harmandi, etc. VII. — Helicophagus hypophthalmus, Cosmochilus Harmandi, Puntius Pierrei. VII. — Rohita pectoralis, Cirrhina microlepis, Hemiarius Harmandi, Pangius Bocourtii, Pangasius pleurotænia, etc. IX. —— Clematis tubulosa. X. —- Clematis Davidiana. XI. — Clematis Hookeri. XII — Clematis stans. XIII. — Clematis kousabotan. XIV. — Clematis Lavallei. XV. — Clematis Lovallei, var. foliosa. XVI. Clematis Savatieri. XVII. — Annélides et Mollusques de l’Archipel du Cap-Vert. XVII. — Mollusques et Echinodermes de l’Archipel du Cap-Vert. XIX. — Echinodermes et Polypiers de l’Archipel du Cap-Vert. NX. — Cràne d’Ama-Zoulou. CLiCuY. — Inprimerie Pacs Duroxr, rue du Bac-PAsnières, 12. (176.12.81), Nouvelles Archives du Muséum. 2° Série. Mémoires IV "PL,5: Delahaye hth. ‘ bnp Becquet Paris Brrohenbns Jen 2)" Loboshilus Bienne ve MR ONILa banbatuld Se y D'ANAPIEe Mémoires. Nouvelles Archives du Muséum. 2° Série. ÿ | ( è É É \ D elahaye lith. [richo pus parvipin his , Svg CAE m- 5h in Dangila lineats Svg 2. Cirrhina Jullieni, Syg — » OV | 1 | 1 ï ( Bola Harma (EI s AUTAUUS Barbus de D 4, Luciosoma Harmandi, Sva. Nouvelles Archives du Muséum. 2° Série. Mémoires. 1 IV" PL 7 CEE RÉRESEAR LE Delahaye Lth. D | 1 Helicophagus hypophthalus , Svg.—2. Cosmochilus Harmandi, Svg s PumUusMAlennelL Sve. OT FL Dtn Nouvelles Archives du Muséum. 2° Série. Noyers,& aes ] ec q uetr ) j Emp | Delahaye lith. Hemiarius où 15e, à : S VC Le 7 — 5. Hemipimelodus SlAmensis C (2 4. Pangasius Bocourti,Sv ” se [eB)} Ra emoires lom M Nouvelles Archives du Museum_ 2° Série. Imp Lemeruer el C'Rns mp Bergeron del eb lith, a initiée" BCE 1 ï tubulosa Q © Clemati Mémoires Tome IV. PI,.10 | Nouvelles Archives du Museum _ 2° Serie. Imp. Lemeraer et Cf Paris MeleB Berderon del. et hith, Dene Davridrians Clematlis Mémoires Tome IV. PL.11. Nouvelles Archives du Museum 2°Série. Imp.Lemercier et Gr de Seine 57 Paris Melle Bergeron del.et hth. AFTER at LT PAPA ETES = AUS Se ( M M Nouvelles Archives du Museum _ ?°Sene. Mémoires TomelV PL.19. Mlle Bergeron del at hth np Lemenrcer &C?° Puis Hal nt : 1 D ne QUES les Archives du Muséum _ 2° Serie. I fa) LV Nouv si sn CO 1S pie p.. mercier &L=- lat Le ] ï Imp ]l . pl [ee B Bergeron del et hth . 1 1 Kousabotan Dene. Clematis ; î - € En re = £ - É E* 3 5 a ro) É el (©) =! ab] Dene l S- n (e ava | | E Clemals DATÉE Érnersontsse ete NPICP RES can — PERS TRE ER ie à Nouvelles Archives du Muséum ® See. le B.B ergeron delet lith (3 M na D .… 0h Mémoires . Tome ÎV PL.15. érle . / S e Nouvelles Archives du Museum_ 2 Imp. Lemencier et CG! r de Seine 57 Panis pelle, Bergeron del.etlith. Dene Lavallei Clematis flolosa. Var "a | ÿ TU Lt Mémoires Tome IV PL 16. Nouvelles Archives du Muséum 2° Série. I ] snior at C9 Para mp LemMerclIer ec & aris Mol B p ergeron del et hth.. A 4 avalieri Den lemaus S À / ( Nouvelles Acné du Muséum. 2° Série. Mémoires. T.IV PL. 17 S Ni | gr RE 2 2 PLU ï ( Formant del, Imp Becquet r.des Noyers 57 Annelides et Mollusques de l’Archipel du Cap Vert. ‘ * 1 À r . } À ù 1 4: ‘all s { 3 7 k (l . CA | fs - à 7 ul À ; LA D À ’ | s L- [ À | | l # W N: ] É ï 1 1 L. " es / - v( . 1 à 1 »- 0 s 1 s 1 , n ï . | ) w + AY Dé os odte e Doté Fr. Le à ; | : ” EN ” 17 5 ; al Ru Nouvelles Archives duMuseum. 2° Série. Mémoires T IV PL 18 Formant del* Imp Becquet. 8Zr des Novers | Î ÿ Mollusques et Echinodermes de l’'Archipel du Cap Vert Nouvelles Archives du Muséum. 2° Série. Mémoires. T.IV. PI, 19. N, Re — 5, 2 Pare FAT PR DES SS DATE ù U'RD ERP MOSS Gp 20 »0 vin RÉAL RE QU COR LE AREA 179 3 ous U 0 8% lormant del. Imp Becqu et r.des Noyers, 87. Echinodermes et Polypiers de l’Archipel du Cap Vert. Nouvelles Archives du Muséum. 2° Série. Mémoires .T.IV, PL. 20. Formant del el hlh Imp Becquet » des Noyers, S Crane dmea loulou in À 07 3900