serions Se at de PROCESS : : ; « « x rte re us nm . 2 D ah serie raie 2 0 ent et . pe ps s w# PRE : ehre ” < ess Le SE : a Fe ; + Ba Da DS GET É NE maine he e ce Sa émet etre et tte tar ère e— re he deg End à md tdi CRE TRS ee on do En DR ES RTE l NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE QUATRIÈME SÉRIE RER TT ER Von 0 RS RE ED His NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT QUATRIÈME SÉRIE TOME QUATRIÈME # PL ù fn 4 2 «die Lol 1 S'œ ( , à PARIS MASSON ET C‘, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 420, Boulevard Saint-Germain, en face de l'Évole de Médecine 1902 NOMS MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PAR ORDRE D'ANCIENNETÉ ROUGER EE CCC PrOIeSSeUPRTONOLAILER EE ee — 1879 APAGAUDR EE Lee ProfesseurdePaléontoloSie R RerE ee Eee — 1872 ÉDABUREAURE EE 0 Id. de Botanique (Classilications et Familles na- HE) been co mabdecoto es soon — 1874 ÉSONAVAILLANT--- 60 Id. de Zoologie (Reptiles et Poissons)............ — 1875 HAÉPERRIER EE CR CCE Id. de Zoologie (Mollusques et Zoophytes)....... — 1876 P. VAN TIEGHEU.... ... Id. d'Anatomie et de Physiologie végétales. .... — 1879 PMDEHÉRAUN. 0-0. Id. de Physiologie végétale appliquée à l'Agricul- Os robvbooodocvoorogabosoomodbodooc — 1580 CHROME CEE Id. de Patholosie comparée "re — 1886 ARNAUDR RCE CT Id. de Chimie appliquée aux corps organiques... — 1890 HÉMBECOUERDLe ee Id. de Physique appliquée à l'Histoire naturelle.. — 1892 STANISLAS MEUNIER..... Id. LE ENTRE Sacsesococooe Modooneccobsoonos — 1892 MUNIE ose ococccsecs Id. APAMENLOPOLO SERRE Ce ee ee — 1892 ÉAGROIRA Rec reee Id. LeRMINEÉTAIO IEEE ER ee — 1893 GRBHANT Scene. Id. de Physiolociehaénérales. "ee — 1893 BIO DE en cn Id. dANATOMIENCOMPARÉ EE EL ee -- 1894 BOUVIEREE RECETTES Id. de Zoologie (Insectes et Cruslacés)........... — 1895 MAQUENNE. Ce Id. derPhYSIQUEMÉLÉTRIEE EEE RE CC e — 1898 EMOUSTADER ELEC CCCE Id. de Zoologie (Mammifères et Oiseaux). ...... —- 1900 TACOSLANDIN CEE CE Id. LACET TT boot aber oo Aou — 1901 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM QUATRIÈME SÉRIE MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR LES ROCHES ALCALINES CARACTÉRISANT LA PROVINCE PÉTROGRAPHIQUE D’AMPASINDAVA PAR M. A. LACROIX Depuis plusieurs années, je recherche toutes les occasions d'enrichir la collection minéralogique du Muséum de matériaux provenant des Colo- nies françaises, dont la minéralogie est si peu connue. J'ai consacré, ces deux dernières années, mon cours à exposer les principaux résultats de leur étude. J'ai l’intention de publier une série de monographies ayant trait à ce même sujet, en m'attachant exclusivement aux questions qui présentent un intérêt général. Tous les matériaux de ce premier Mémoire ont été donnés au labora- toire de Minéralogie du Muséum par M. Villiaume, officier d’administra- tion de 1” classe d'artillerie coloniale, depuis peu Correspondant du NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 42 série, — IV. [l 2 A. LACROIX. Muséum. Dans le courant de l’année 1899, M. Villiaume, qui avait déjà procuré à notre collection divers minéraux venant du centre de Mada- gascar, m'a envoyé quelques esquilles de roches, recueillies par lui dans le massif des Deux-Sœurs, dominant à l’ouest la baie d’Ampasindava, ainsi qu'à la pointe de Lokobé, dans le sud de Nosy bé. L'examen de ces échantillons me permit d'y reconnaître (1) des types pétrographiques remarquables : granites et syénites à ægyrine et riebeckite, offrant une certaine analogie avec des roches similaires que j'étudiais alors el que M. Émile Gautier venait de nous rapporter de l’Ambongo. J’appelai aussitôt l’attention de M. Villiaume sur l'intérêt que présen- terait l’étude méthodique de cette région et sur la probabilité de lexis- tence, dans cette partie de Madagascar, de roches alcalines, si souvent associées dans d’autres régions aux granites et syénites à pyroxènes et amphiboles sodiques. Gette probabilité était du reste accrue par une ob- servation de M. Baron qui, quelques années auparavant, avait cité l’exis- tence (2), aux environs de Jangoa, d’une roche alliée aux camptonites et beaucoup plus au sud-ouest, celle d’une syénite néphélinique au mont Bezavona, et d’une phonolite à haüyne, associée à des trachytes au Mont Ankitsika ; ces diverses roches n'ont du reste jamais été décrites. M. Villiaume voulut bien me faire un second envoi, qui vint justifier mes prévisions et me permit de donner (3) un premier apercu de la composition minéralogique d’une province pétrographique, tout à fait remarquable, qui comprend une série extrêmement complète de roches grenues intéressantes : granites, syénites à ægvyrine etriebeckite, syénites néphéliniques, essexites, ete., avec de nombreuses roches filoniennes et enfin des roches volcaniques modernes : néphélinites, téphrites, leuei- tites, etce., qui constituent une partie de Nosy bé et plusieurs points de la côte voisine de la Grande-Terre. Les divers documents que j'avais à ma disposition n'étaient accompa- gnés d'aucun renseignement précis de gisement. Pendant une rapide vi- (1) A. Lacroix, C. Rendus, CXXX, 1208, 1900. (2) Qualterl. J. Geol. Soc. London, LE, 69, 1895. — A la suite d'un mémoire antérieur de M. Barox (id., XLV, 305), M. F. Haren (id., 352) a donné une courte description d'un basalte amphibolique provenant d’Ambodimadiro ; il sera question plus loin de celte roche. (3) A. Lacroix, €. Rendus, CXXXII, 439, 1901. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 3 site faite à mon laboratoire, au cours d’un voyage en France, M. Villiaume put se metlre au courant d'un plan méthodique de recherches que je lui ai tracé et qu'il a exécuté avec le plus grand soin et la plus remarquable intelligence. Les quatre importants envois qu'il nous a faits successive- ment m'ont fourni les éléments de ce travail. Ils ont surtout rapport à l’île de Nosy komba; ce sont les roches de cette île qui m'occuperont particuliè- rement, mais je décrirai en outre un grand nombre de roches des régions voisines, sur lesquelles j'espère pouvoir revenir dans un mémoire ultérieur. J'ai de bonnes raisons de penser que la province pétrograplaque d'Ampa- sindava, dont je vais donner les caractéristiques, s'étend bien au delà des limites dont 1l est question dans ce mémoire. Ce premier aperçu montrera que la partie nord-ouest de Madagascar est destinée à prendre rang parmi le petit nombre de régions privilégiées qui, depuis quelques années, ont fourni aux pétrographes tant de docu- ments intéressants sur l’évolution des magmas éruptifs. La bibliographie de cette région, en ce qui concerne les roches érup- tives, se réduit à quelques lignes. J.-F. Herland, dans un Æssar sur la géo- logie de Nosy bé (1), dit que l’île de Nosy komba est granitique, comme la pointe de Lokobé, sans aucun détail sur cette détermination, inexacte d’ailleurs. En 1876, M. Vélain a publié (2) une courte note sur des roches rapportées de Nosy bé et de Nosy komba par le D° Cassien. Il signale à Nosy komba des granulites riches en amphibole, microcline, biotite, sphène et quartz; cette description paraît ne se rapporter qu’à des roches de Lokobé, aucun granite n'ayant pu être trouvé à Nosy komba où M. Villiaume, prévenu, a soigneusement cherché cette roche. J'ai cité plus haut les quelques indications dues à M. Baron. Enfin, tout récemment, M. Stanislas Meunier a signalé (3) le don fait à la collection de géologie du Muséum par M. le D' Joly d'échantillons de Nosy komba se rapportant à quelques-uns des types que J'avais pré- cédemment décrits dans la note indiquée plus haut. (1) Ann. des Mines, 5° série, VILLE, 335, 1855. (2) C. Rendus, LXXXIIE, 4205, 1876. (3) Bulletin du Muséum, 1901, 198. © mm 1 A. LACROIX. Je tiens à remercier M. A. Grandidier qui a bien voulu revoir toutes les indications géographiques de ce travail et m'indiquer l'orthographe correcte des divers noms de lieu, conforme à leur origine malgache. Ce mémoire est divisé en trois chapitres (1) : Le Chapitre 1” est consacré aux roches éruptives de Nosy komba et à leurs phénomènes de contact Le Chapitre 11 comprend l'étude d’un grand nombre de roches de la baie d’'Ampasindava, ou plus exactement du Cercle annexe de la Grande- Terre et de celui d'Ananalava ainsi que de la pointe de Lokobé. C’est une première approximation sur la pétrographie d’une vaste région faisant partie de la même province pétrographique que Nosy komba, et dont la connaissance est nécessaire pour interpréter à leur juste valeur les résul- tats concernant cette île. J’ai incidemment décrit quelques roches de diverses autres parties de Madagascar, se rapportant à des types de roches alcalines existant dans notre région. Conformément à la méthode que je me suis imposée dans mes travaux antérieurs, J'ai nettement séparé dans ce mémoire l’étude des faits, bien établis, des conséquences que l’on peut en tirer et des diseussions théo- riques auxquelles elles peuvent conduire.Ce sont celles-ci qui constituent, avec un résumé général, le Chapitre LIT. (1) H ya lieu de faire remarquer l’exceptionnelle fraicheur des matériaux que j'ai étudiés, elle est incomparablement plus grande que celle que l'on est habitué à constater dans les roches simi- laires d’autres régions. Elle est tout à fait remarquable dans des roches provenant d'un pays tropical comme Madagascar, où les affleurements sont le plus souvent latérisés. Il est vrai que M. Villiaume a eu soin, toutes les fois que cela lui a été possible, d’éclater les blocs avec de la mélinile et de ne recueillir que le centre de blocs ainsi préparés : ses collections sont donc excep- tionnelles. J'appelle aussi l'attention sur l'absence complète de modifications secondaires dues à des actions mécaniques. CHAPITRE PREMIER ROCHES DE NOSY KOMBA S EL — Apercu géologique. L’ilot de Nosy komba se trouve entre la pointe de Lokobé, qui consti- tue l'extrémité sud-est de l’île de Nosy bé et la pointe d’Ankify, partie de la Grande-Terre limitant à l’est la baie d'Ampasindava. Les /nstruchons nautiques donnent les indications suivantes sur Nosy komba: cet ilot est séparé de Nosy bé par un canal de 1 mille 1/2 de lar- geur qui est encombré de bancs et d’ilots. Le passage qui le sépare de Madagascar à 1 mille 3/4 de largeur et est praticable par les plus grands navires; 1l faut se méfier d’un petit banc qui gît à 3/4 de mille de la pointe sud-est de l’ilot, ainsi que du rocher Ambatorano, qui est à 1 mille 3/4 au sud-sud-est de la même pointe. L’ilot est presque rond, avec deux sommets: l’un au sud-est, formé par un massif de roches; l’autre presque au milieu est moins saillant. Il a 550 mètres de hauteur et on peut le voir de 55 à 40 milles. Il est habité surtout dans les parties sud et sud-est. D'autre part, M. Grandidier, dans son store de la géographie de Madagascar, donne pour Nosy komba : Pic d’Antananaomby, point culminant de l’ilot (altit. 626 mètres) (lat. 132832"; long. E. Paris 46135") et pic d'Ankisoabé (Hospice de convalescence) (alt. 542 mètres) (lat. 13°28'00° ; long. 46°1'20°). L’ilot de Nosy komba est grossièrement circulaire et a environ 5 kilo- mètres de plus grand diamètre. La luxuriante végétation qui le recouvre en partie rend extrêmement difficile l'étude des relations mutuelles'des roches qui vont être décrites et que l’on ne voit souvent affleurer que 6 A. LACROIX. sur des espaces limités ou sous forme d'énormes blocs ayant résisté à la décomposition atmosphérique. Beaucoup des questions que j'ai adressées à M. Villiaume sur des points particuliers n’ont pu pour cette raison recevoir de réponse satisfaisante. Voici les résultats stratigraphiques qui me paraissent bien établis. La syénite néphélinique constitue exclusivement toutes les hauteurs de Nosy komba et particulièrement le pie d’Antananaomby. Cette même syénite forme sur les pentes des sommets des accumulations d'énormes blocs, qui, peut-être, indiquent de très gros dykes partant d’un massif central et se dirigeant principalement vers le nord et le nord-ouest. La syénite néphélinique abonde près de la côte sud-ouest et ouest, dans les régions nord et est de lîle. Elle est localement extraordinairement riche en traînées et en enclaves de roches mésocrates et mélanocrates. C'est à la cote 350 mètres, au nord-est du pic, qu'apparaissent pour la première fois des roches basiques, souvent rubanées, appartenant à un gabbro amphibolique ; celles-ci sont abondantes également sur la côte nord (à l’ouest-sud-ouest et à l’est du village d’Ampangarinana). Des roches sédimentaires se rencontrent en de nombreux points de la côte nord-ouest, sud-ouest et nord-est; elles ne se trouvent guère en place que sur le bord de la mer. A partir de l'altitude de 15 mètres environ, ces roches ne se voient plus que sous forme de débris, pro- venant de la décomposition sur place de leurs assises. Les roches éruptives les plus anciennes de cet ensemble sont cons- tüituées par les gabbros; ceux-ci sont, en effet, traversés par des filons minces de syénites néphéliniques qui en renferment aussi des enclaves. Les syénites néphéliniques elles-mêmes, de même que les gabbros, sont pénétrées par des filons de roches variées (rcrosyénites, phono- tes, ete.). Des roches d’une autre nature, à rapporter à des bostonites quarlzifères, constituent des filons minces nombreux au milieu des terrains sédimentaires du littoral et se retrouvent dans les assises simi- laires de la pointe de Lokobé, dans le sud-est de Nosy bé. Il existe aussi sur les côtes occidentale et orientale quelques filons d’andésites et de labradorites augitiques altérées qui traversent les sédiments. L'âge minimum des syénites est facile à déterminer; en effet, elles MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 7 métamorphisent profondément la formation sédimentaire dont l’âge liasique est connu et en renferment des enclaves. Ces sédiments font partie d’une série, très développée à Nosy bé, ainsi que sur les bords de la baie d’Ampasindava, et dans laquelle M. Villiaume a recueilli de nom- breux fossiles animaux et végétaux, qui ont été récemment étudiés par MM. Douvillé (1) et Zeiller (2). Cette formation consiste en plusieurs systèmes de couches peu ineli- nées, plongeant vers le sud-est et se succédant du nord-ouest au sud-est dans l’ordre suivant : Les assises les plus inférieures sont principalement formées de grès blanchàâtres; ceux-ci sont recouverts par des schistes noirs, charbon- neux, à faune marine, avec intercalation de lits charbonneux et de grès blancs, riches en empreintes végétales. Cet ensemble est recouvert par des couches de calcaire noir, dur et fossilifère et par des grès (3). M. Douvillé a cité dans les schistes moyens une faune du Las supé- rieur, avec en particulier Anun. cf. metallarius Dum., Amm. cf. serpen- inus Rein., Anun. cf. Dumnortieri Thiollière, et un bivalve très fréquent, voisin des Gresslya. La flore des couches gréseuses et charbonneuses est très riche, renfermant en abondance : Æquisetum Joly, Bureau, des Yuccites, un Sphenozamites, enfin de très nombreux conifères (Pagiophyl- lun, Brachiphyllum, Sphenoleoidium, Thuytes, ete.). Quant au calcaire supérieur, il renferme Amwm. cf. serpentinus, Zerlle- ria sarthacensis, Eopecten tuberculatus, une Spiriferina, des dents de sélaciens, etc., c’est-à-dire une faune appartenant encore au Lias supé- rieur, mais avec des affinités bajociennes. D'après les échantillons que m'a envoyés M. Villiaume, il semble que (1) C. Rendus, CXXX, p. 1568, 1900. (2) Id., p. 1510. (3) Ces grès ont une certaine importance stratigraphique : ils sont, en effet, constitués par des grains anguleux de quartz et de très abondants fragments de feldspaths acides (orthose, oligo- clase), un peu de biotite altérée et quelques oolites calcaires. Tous ces éléments sont moulés par des plages de calcite (extrêmement riche en macles suivant b!). Les éléments de ces grès sont certainement empruntés à un granite et il est probable que celui-ci n’est autre que le granite de la pointe de Tafondro, située vis-à-vis Ampangarinana d'où proviennent les échantillons étudiés. Ce granite (granulile à deux micas) serait donc antéliasique; il ne parait pas appartenir à la même série pélrographique que les syénites. Je réserve, du reste, cette question, sur laquelle j'ai des documents insuffisants. 8 A. LACROIX. les couches de Nosy komba soient à rapporter à la partie moyenne et au calcaire supérieur de ces assises; les roches métamorphisées que j'ai examinées sont, en effet, des argiles siliceuses et des calcaires marneux. On peut donc affirmer que toutes les roches éruptives de Nosy komba sont postérieures au Lias supérieur, puisqu'elles le métamorphisent ; l'absence de roches sédimentaires plus récentes ne permet pas de déter- miner leur âge absolu. Je passerai successivement en revue dans les pages qui suivent : 1° Les gabbros amphiboliques (dioritiques) (S 1). 2°" Les syénites néphéliniques (K ID). 3° Les roches basiques résultant de l’hétérogénéité du magma syé- nitique (S IV). 4" Les roches filoniennes associées aux syénites (S V). »° Les phénomènes de contact (S VI). Les conclusions à tirer de cette étude sont exposées dans le cha- pitre IT. $ LE. — Gabbros amphiboliques (dioritiques). La roche éruptive la plus basique de Nosy komba est constituée par un gabbro amphibolique. Elle se rencontre, particulièrement sur le revers nord-est du pic central à l'altitude 350 mètres, et au nord de l’île près de la côte, dans d’assez nombreuses localités. L’affleurement le plus remarquable est celui de la cote 350 mètres. Ce mème gabbro existe sous forme d’enclaves dans les syénites, et notamment au nord et au sud-est de Pile. Ce gabbro est une roche à grains moyens, dans laquelle on distingue des éléments noirs, au milieu des plagioclases blancs. Le plus sou- vent, la roche présente un aspect porphyroïde, grâce à l'existence de grands cristaux d’amphibole noire, ayant de 1 à 2 centimètres de plus grande dimension et possédant une structure pæcilitique déjà visible à l'œil nu. L'existence de ces grands cristaux, aussi larges que longs, est le principal caractère différentiel des gabbros et des autres roches MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 9 basiques décrites plus loin, dans lesquelles l’amphibole est presque toujours très allongée suivant l’axe vertical. L’affleurement de la cote 350 mètres présente un rubanement extrè- mement net. Ce rubanement est dû, d’une part, à l'orientation des felds- paths, et d’une autre à l’existence de lits, inégalement riches en éléments colorés. Les zones les plus claires correspondent au type moyen, avec cependant une richesse un peu supérieure en feldspaths. Les lits foncés sont caractérisés, au contraire, par une abondance plus grande des élé- ments colorés et, comme on le verra plus loin, par la constance de l’oli- vine, qui manque dans la roche normale: ces lits foncés sont parcourus par de petites veines, exclusivement feldspathiques de quelques milli- mètres de largeur. Ce rubanement est comparable à celui du gabbro de Druin an Eidhne dans l’île de Skye (1), sans toutefois présenter les trainées ultrabasiques que renferme celui-ci. D’après un croquis de M. Villiaume, un bloc de ce gabbro zoné renferme deux bandes noires, ayant respec- tivement 10 centimètres d'épaisseur, et 25 centimètres, alternant avec des bandes plus claires, ayant l’une 35 et l’autre 50 centimètres. L'étude microscopique de nombreux échantillons des diverses variétés de cette roche montre qu’elles ne diffèrent guère que par les proportions relatives de leurs éléments blancs, à l'exception toutefois de l’olivine qui n'apparaît que dans les zones noires. Les minéraux observés sont les suivants : apatite, ilménite, sphène, olivine, augite, amphibole, biotite, plagioclases, et enfin comme accessoires néphéline et orthose, n’existant que rarement. Il existe, en outre, divers produits de décompo- sition, peu abondants du reste (épidote, calcite, damourite, prehnite) qui ne présentent pas d'intérêt spécial. L’apatite, en cristaux atteignant ! millimètre, est tantôt automorphe, en cristaux à contours hexagonaux, et tantôt, au contraire, constituée par des individus corrodés, à faces irrégulières ; elle est souvent remarqua- blement riche en inelusions liquides à bulle parfois mobile. L'ilménite et l’olivine sont xénomorphes et ne présentent aucune particularité intéressante. La biotite d’un brun foncé forme de grandes 4) À. Gex et H. TEaLz, Quaterl. J. Geol. Soc. London, L, 653, 1894. NouvEeLLEs ARCHIVES Du MusÉUu, 4e série. — IV. 2 10 À A. LACROIX. plages et se trouve aussi en fines paillettes autour de l'ilménite. L’augite est légèrement pléochroïque dans les teintes d’un violet très pèle ou d’un vert clair; elle a ses formes géométriques habituelles, mais plus souvent encore elle est xénomorphe : elle possède parfois la structure en sablier. L'amphibole appartient au groupe de la barkévicite; elle est brune, très pléochroïque, dans des teintes analogues à celles de la biotite qui l'accompagne. 1e — n >> ñn m g P Brun foncé. Brun-jaune. Brunàtre pâle. Les macles suivant 2! (100), si fréquentes dans l’amphibole de toutes les roches suivantes, n'existent ici qu'à l’état d’extrème rareté. L’angle d'extinction dans g° (010) est d'environ 13°. Sur ses bords, cette amphi- bole prend parfois une couleur d’un vert vif; l’angle d’extinction des parties vertes est de quelques degrés plus grand que dans le type normal. Dans les roches présentant cette transformation de l’amphibole, la biotite devient elle-même d’un vert-émeraude. Les plagioclases dominants sont basiques, tantôt globuleux et xéno- morphes, tantôt aplatis et pourvus de formes géométriques, quand ils sont englobés par un minéral coloré. La macle de Carlsbad est souvent associée à celle de l’albite, dont les bandes sont d'ordinaire fines et très répétées: celles de la macle de la péricline sont au contraire extré- ment rares et le plus souvent absentes. Ces feldspaths sont souvent très zonés ; les types les plus basiques sont toujours au centre et la basicité va en décroissant vers la périphérie. Dans la zone de symétrie, le plus grand nombre des extinctions oscille entre 25° et 45°. L'étude de quelques préparations au point de vue des extinctions des sections perpendiculaires aux bissectrices a fourni fréquemment les nombres suivants. Tap — 65° à 58° et Sng — 12° à 49°, avec, dans les deux cas, prédominance des nombres les plus élevés (andésine-labrador à labrador-bytownite). Les angles d'extinction des zones associées aux plages perpendicu- laires aux bissectrices peuvent être facilement interprétés grâce aux épures de M. Michel Lévy. Ils montrent que les zones successives appar- MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 11 tiennent souvent à des plagioclases éloignés les uns des autres, il y a souvent des sauts brusques, facilement visibles du reste dans les plaques un peu épaisses, grâce aux différences de biréfringence. . Ces feldspaths sont souvent piquetés d’épidote, de produits micacés secondaires, de prehnite et parfois traversés par de fines veinules anas- tomosées d’une zéolite de biréfringence un peu supérieure à celle du quartz qui paraît être de la mésotype, sans qu'il soit possible d’en faire la démonstration absolue. L'ordre de consolidation est le suivant : l’ilménite à cristallisé pen- dant toute la durée de la consolidation de la roche ; elle se trouve en inclusions dans tous les éléments, sauf dans l'apatite, et les moule tous. On peut en dire autant du sphène, mais ce minéral paraît au moins en partie s’être formé aux dépens de l’ilménite. L’apatite n’est pas toujours un élément très ancien : on la voit parfois mouler l’augite, et même les plagioclases (fig. 4, pl. VI). L’olivine est antérieure aux plagioclases ; ceux-ci sont tantôt grenus, tantôt un peu aplatis suivant g!. Cet aplatissement facilite leur orien- tation, très régulière dans les parties rubanées. Quant il existe un peu d’orthose et de néphéline, ces éléments complètent les vides laissés entre eux par les plagioclases. L'augite, l’amphibole et la biotite sont fréquemment associées en- semble et souvent s’englobent pœæcilitiquement. L’augite est d’ordi- naire antérieure à ses deux satellites, sa cristallisation a commencé en même temps que celle du feldspath; tantôt, en effet, elle est en- globée par les plagioclases et tantôt elle les moule ophitiquement, sans cependant jamais former de grandes plages comme dans les diabases ophitiques. Elle constitue des cristaux à faces plus ou moins nettes, dans lesquelles sont implantées une ou deux lames de feldspath. La biotite et surtout l’amphibole, au contraire, forment de très grandes plages, englobant pœcilitiquement ilménite, augite (en cristaux cor- rodés), olivine, plagioclases. Quand ces derniers sont aplatis, il en résulte une structure ophitique franche, souvent localisée sur les bords des grandes plages amphiboliques. Ces variations de la structure pæcilitique à l’ophitique sont du même 12 A. LACROIX. ordre que celles que j'ai signalées dans les hornblendites feldspathiques du col d’Eret (Ariège) (1). Tandis que l’augite est régulièrement distribuée dans la roche et tou- jours associée à l’amphibole, ce dernier minéral, de même que la biotite forme aussi des cristaux indépendants : ce sont ceux que l’on voit à l'œil nu dans la roche et qui lui donnent son aspect porphyroïde. Leur existence permet généralement de distinguer du premier coup d'œil ces gabbros de la plupart des roches mélanocrates décrites plus loin, lorsque ces roches coexistent dans la même syénite sous forme d’en- claves. Le passage minéralogique entre ces types pétrographiques est du reste formé par les gabbros renfermant un peu d’orthose et de néphéime. Ce gabbro constitue des amas en place dont l’antériorité à la ditroite est attestée par l’existence de filonnets de celle-ci au milieu d’eux, et en outre par leur présence sous forme d’enclaves dans la syénite. Celles-ci sont quelquefois anguleuses et isolées, mais 1l existe aussi parfois des blocs, divisés en menus fragments peu disloqués, séparés les uns des autres par de fines anastomoses de la syénite. La figure 4 de la planche 2 représente, en grandeur naturelle, un cas de ce genre. Un bloc mesurant 80 centimètres sur 35 environ, recueilli (enclave dans ditroite) dans un ravin descendant du pic central vers l’ouest d’'Ampangarinana, est constitué à l’une de ses extrémités par le gabbro normal, à l’autre par une roche pegmatoïde renfermant de gros cristaux d’amphibole qui mesurent jusqu'à 2 centimètres, et sont distribués dans des feldspaths d’un blanc laiteux. Ces derniers paraissent très basiques ; ils sont malheureusement fort altérés, transformés en mica blane, preh- nite et épidote (formant parfois des nodules fibreux d’un jaune verdâtre, visibles à l’œil nu). Cette pegmatite n’est pas sans analogie d'aspect exté- rieur avec les pegmatites mésocrates de ditroite; l’altération de ses feldspaths ne permet pas de savoir si elle doit être assimilée à ces roches ou si elle constitue une pegmatite d’essexite. Enfin, pour terminer, je signalerai un échantillon exceptionnel de (1) C. Rendus de la VIII session du Congrès géol. intern. de Paris en 1900. Paris, 1901, 818, MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 15 gabbro (enclave dans la ditroite de la côte sud-est) ne renfermant pas de grands cristaux pæcilitiques d’amphibole, mais une grande quantité de lamelles de biotite, çà et là accompagnées de cristaux d’amphibole de plus petite taille. L'analyse «4 est celle du gabbro à olivine du type le plus basique, elle a été faite par M. Pisani, comme toutes celles qui sont données dans ce mémoire. Je donne en outre à la suite la composition de deux roches de Norvège (olivingabbrodiabase de M. Brôgger, Quaterl. J. Geol. Soc. London. L. 15, 1894), l’une de Brandberg (4), l’autre de Dignaes; celle-ei est une monzonite à olivine (Voy. chap. IH). a b ce SUD RE MAT RATE dan 45.40 43.65 49,95 TO Re ee 2,82 7.00 1.41 NP one 18.60 11.48 16.97 RE DER PEN en 0.71 6.32 £ OR ee 6.70 8.00 12 MOD Ar ere 7. A5 100 3.00 (CED) LR SR Re Res 13.20 14.00 FAMANT NAS OA ES er en, DO 2.28 4.91 RE OR eee ns 1825 1.51 2,01 Perte auteur er 1.00 1.00 0.30 POP CAR ER » » 0.76 99.50 400.16 100.99 L'analyse a a été faite sur le type le plus basique des roches étudiées : elle montre qu'il présente bien les caractéristiques du groupe des gabbros, c'est-à-dire une faible teneur en silice, une grande richesse en chaux eten magnésie, mais il possède une teneur en alcalis assez élevée, sur- tout si l’on tient compte de la basicité des plagioclases et de l’abondance des éléments ferromagnésiens. Cette teneur en alcalis est un peu faible pour une gabbro dioritique Lypique, mais il ne faut pas oublier que cette analyse a été faite sur le type le plus mélanocrate de notre série. Notre roche est à comparer au point de vue chimique à la roche de Brandberg décrite par M. Brôgger, mais elle en diffère par une teneur plus élevée en alumine et moindre en fer; l’exeès de la magnésie sur la chaux feldspathisable y est beaucoup moins grand. Cette faiblesse relative en fer dans des roches très basiques est un caractère commun à la plupart des roches mésocrates et mélanocrates de Nosy komba, 14 A. LACROIX. Ces gabbros de Nosy komba rappellent à beaucoup d’égard ceux de Montréal (1). Mais ceux-ci sont en moyenne plus mélanocrates. A Montréal, comme à Nosy komba, ils sont traversés par la syénite néphé- linique qui les accompagne. S III. — Syénites néphéliniques normales. (Ditroites.) Il est peu de roches présentant d'aussi grandes variations minéra- logiques que les syénites néphéliniques et susceptibles de prendre des structures aussi différentes sous l'influence des variations de consolida- tion. Si ce fait avait encore besoin d’être démontré, on en trouverait dans ce mémoire une nouvelle démonstration. Je dois donner quelques explications préliminaires sur la nomencla- ture que je suivrai ici. M. Brügger a proposé (2) de diviser les syé- nites néphéliniques normales en trois types, basés sur la structure. Le premier, qu'il appelle la /aœwrdalite, est caractérisé par la forme bien connue p (001) et #2 (110) de son feldspath dominant; le second, par une structure franchement grenue, c'est la ditroite ; enfin le nom de foyaite est réservé aux syénites néphéliniques dont les feldspaths sont très aplatis suivant g'(010); leur structure est trachytoïde, avec passages fréquents à la structure franchement microlitique. La ditroite étant comparée, au point de vue de la structure, aux gab- bros et la foyaite aux diabases, il est logique pour moi d'accepter ces définitions ; elles sont, en effet, conformes aux principes de nomenclature des pétrographes français, qui désignent par un nom différent deux roches de même composition minéralogique, mais de structure différente. On verra plus loin du reste que cette comparaison des foyaites, avec les diabases, considérées au point de vue structurel, peut se poursuivre dans (1) Dans la description que j'ai donnée de ces roches (Bull. Soc. géol. France, XVIII, 525, 1890), je les ai désignées sous le nom de diabases, employant ce mot dans le sens qu'il avait alors en France, c'est-à-dire dans celui de gabbros, dont le pyroxène est de l’augite et non du diallage. Les gabbros de Montréal, plus que ceux de Nosy komba, présentent des parties franchement ophi- tiques: on y trouve aussi, sous forme de (rainées (?) irrégulières, des parties dont la structure passe à la structure microgrenue ou mème à la structure franchement microlilique. (2) Das Ganggefolge des Laurdalits. Kristiania, 164, 1898. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 15 les détails et l’on rencontre, pour délimiter les types franchement interser- taux de foyaite et leurs variétés passant à des roches microlitiques, les mêmes difficultés que tousles pétrographes ont ressenties en étudiant une série de diabases passant aux labradorites ou aux basaltes. De même, il existe des passages fréquents entre la ditroite et la foyaite, comme on en trouve entre les gabbros et les diabases. Ces passages, qui rendent souvent délicate la détermination de certains échantillons, ne doivent pas cependant empêcher d'accepter cette distinction, commode dans la pratique. Le fait signalé en Norvège et dans d'autres régions, que la ditroite existe surtout en grandes masses el la foyaite sous forme de massifs moins importants et de filons se vérifie bien à Nosy komba. Le groupe des ditroites ou des syénites néphéliniques grenues peut passer à celui des phonolites, son équivaient microlitique, par deux séries parallèles : les microditroites et les foyaites, de mème que les gabbros passent aux andésites, aux labradorites et aux basaltes par les deux séries parallèles, les microgabbros et les diabases. Je m'occuperai uniquement ici de la syénite néphélinique normale (ditroite) ; la foyaite qui forme des filons au milieu d'elle sera étudiée dans le paragraphe V. Le type normal, qui constitue la plus grande masse de Nosy komba appartient bien par sa structure à la ditroite; cependant il mani- feste parfois une tendance marquée vers la foyaite par l’aplatissement de ses feldspaths. Cet aplatissement se trouve spécialement dans l’une des variétés décrites plus loin, la ditroite à amphibole et biotite; peut- être celle-ci constitue-t-elle des dykes distinets de laditroite franchement grenue ? La ditroite normale est fréquemment hétérogène, riche en trainées ou en enclaves qui ont une grande importance et qu’en con- séquence Je déerirai dans un paragraphe spécial. 1° Ditroites à amphibole et pyroxène. Le type le plus fréquent de la syénite néphélinique de Nosy komba est une roche plus ou moins leucocrate ; elle est à grains moyens; les 16 A. LACROIX. éléments noirs, peu allongés ou raccourcis, ÿ sont distribués d’une façon souvent assez irrégulière. Dans les échantillons de grande taille, il n’est pas rare de rencontrer des veines pegmatoïdes à plus gros éléments, dans lesquelles les minéraux colorés sont souvent totalement absents. La néphéline se distingue facilement dans toutes ces roches grâce à sa couleur rosée ou grise. Les éléments colorés sont constitués par une amphibole brune et par un pyroxène vert clair, se transformant sur les bords en augite ægyri- nique. Il existe en outre un peu de sphène, de titanomagnétite et d'ilménite. L’amphibole appartient au groupe de la barkévicite. Elle est brune, très pléochroïque, devient parfois verdâtre sur les bords. L’angle d’ex- tinction maximum dans g'est de 10 à15°. Le pléochroïsme a lieu dans les teintes suivantes : Nu 1e > ñ, Brun un peu foncé. Brun. Brunàtre clair. Verdâtre sur les bords. Les macles suivant L' (100) sont fréquentes. Cette amphibole, sem- blable à celle des gabbros décrits plus loin, est tout à fait caractéristique de la série qui va être étudiée dans ce mémoire ; elle est parfois allongée suivant l’axe vertical, mais elle estrarement limitée par des faces planes ; elle présente de nombreuses irrégularités de contours. De même que le pyroxène, elle enveloppe parfois ophitiquement une plage de feldspath ou de néphéline. Elle présente de fréquents phénomènes de résorption magmatique ; un cristal du minéral étant alors entouré ou pénétré par des grains de magnétite et de pelits cristaux d’augite (fig. 10, pl. IX). La résorption magmatique est peu fréquente dans les amphiboles des syé- nites néphéliniques; elle a cependant été déjà signalée dans quelques régions et en particulier dans la sierra de Monchique. La biotite, en paillettes; se rencontre parfois associée aux autres minéraux ferrugi- neux, mais elle ne joue jamais qu’un rôle subordonné. La néphéline est assez abondante en cristaux automorphes ou en plages limpides, elle est accompagnée d’un peu de sodalite; dans les plaques MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 17 minces, elle apparaît limpide et transparente au milieu des feldspaths qui diffusent toujours plus ou moins la lumière (fig. 1, pl. VID). Les feld- spaths sont constitués par de l’orthose faculée d’anorthose ou d’albite ; plus rarement ces derniers feldspaths se présentent en cristaux indé- pendants. Quant aux plagioclases, ils n'apparaissent que dans certaines des ditroiles hétérogènes et au voisinage des trainées et des enclaves qui seront décrites plus loin. Les seuls éléments secondaires que j'ai observés consistent en analcime biréfringente, renfermant parfois de pelites aiguilles à allongement négatif, extinction longitudinale, biréfringence voisine de 0,015 (minéral indéterminé), et plus rarement en grenat grossulaire. Dans un très grand nombre d'échantillons, la structure est absolument grenue ; la néphéline et la sodalile, plus ou moins abondantes, forment des grains sans contours géométriques, associés aux feldspaths. Les éléments colorés paraissent être en moyenne antérieurs à ceux-ci, mais cel ordre n’est pas conslant, car on rencontre çà et là des grains de feldspath et de néphéline englobés par eux. Il y a parfois une tendance à l’aplatissement des feldspaths qui va se retrouver plus marquée dans les types suivants. C'est ce type de ditroite qui renferme toutes les traînées ou enclaves qui vont être décrites plus loin. Fortsouvent au voisinage de celles-ci, lapropor- tion d’amphibole augmente dans la ditroite ; assez fréquemment en outre, comme Je l'ai dit plus haut, on voitapparailre des plagioclases de basicité variée; la ditroite passe alors ainsi plus ou moins progressivement aux roches basiques qu’elle enveloppe. Dans quelques échantillons provenant de l’est d'Ampangarinana, ces traînées sont en quelque sorte diffusées dans la roche qui renferme çà et là des cristaux d’olivine souvent automorphes en partie transformés cn pyroxène et biotite. Il en résulte une ditroite à tendance méso- crate sur laquelle je reviendrai plus loin, en montrant sa nature endo- morphe. Inversement, la ditroite en filonnets pénétrant les gabbros ou cimentanl ses enclaves est fréquemment très leucocrate. [Dans un échantillon, J'ai observé dans des géodes tapissées d'analcime (4°), des cristaux jaunes NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, 4€ série. — IV, 3 18 A. LACROIX. d'or de sphène [d'° (111), » (110), allongés suivant une arête d'*d'”] et de grenat grossulaire b! (110)}. 2° Ditroites à amphibole et biotite. Les roches de ce type se distinguentbien par leurs caractères extérieurs des ditroites précédentes. Elles sont à grains un peu plus fins ; leurs minéraux colorés sont en moyenne plus abondants, ils sont constitués par des baguettes de barkévicite, très allongées suivant l’axe vertical; les contours de ces cristaux sont beaucoup plus souvent nets que dans Îles roches précédentes; ils sont associées à de longues lames de biotite, allongées suivant une arête pg'. Au microscope, on constate que la néphéline est souvent plus abondante que dans la roche précédente; en mème temps, l’albite et l’anorthose en cristaux indépendants, deviennent plus fréquents, les feldspaths ont une tendance à s’aplatir et la néphé- line se concentre alors dans leurs intervalles : la roche passe à la foyaite. L’augite est absente de ce type, au moins en grands cristaux, et on ne la trouve que çà et là, en petits grains, localisés sur le bord des baguettes d’amphibole (aux dépens desquelles ils se sont produits). Cette roche est moins riche en magnétlite que le type précédent, cela tient en partie à ce que les phénomènes de résorption de l’amphibole sont moins fréquents. C’est dans cette variété de ditroite que la bordure verte de la barkévicite dont il a été question plus haut est le plus facilement étudiable. L’amphibole et le mica sont nettement antérieurs aux éléments blancs. Tous les échantillons de ce type que j'ai examinés proviennent du sommet central de l’île et des rochers situés plus à l’est, à la cote 400. Ils ont été recueillis sous forme de blocs : 1l n’est donc pas possible de savoir s'ils ne constituent qu'une variété minéralogique du type normal, ou s'ils s’en distinguent géologiquement. Cette roche passe localement à des variétés pegmatiques renfermant à la fois de la barkévicite et de la biotite ; dans ces pegmatites, Le carac- tère grenu de la structure s’accentue. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 19 3° Composition chimique des ditroites. Je donne ci-après trois analyses de ditroites de Nosy komba. a, est le type le plus leucocrate de la ditroite (côte nord). b, est le type normal {est du pic d’Antananaomby). e, est une ditroite de l’est d’Ampangarinana, renfermant de petites {rainées micacées et amphiboliques mal individualisées, conduisant aux microessexites. Cette syénite englobe aussi des enclaves énallogènes de cornéennes feldspathiques. L’échantillon analysé a été choisi dépourvu de ces dernières, et représentant bien la moyenne de la roche. Comme comparaison, je donne les analyses (4) de la ditroite à horn- blende de Salem Neck (Mass.) (Washington. J. of. Geol., VI, 803, 1898) et (e) de la litchfieldite de Litchfield (Maine) (Bayley, Bull. geol. Soc. amer, NP 241, 1892) a b ( d e SORA 58.72 58.10 53.93 38.77 60.39 DDR ee 0.19 0.06 0.43 0.31 » AO 91.50 21.10 18.60 22,64 29.57 He Om Le ee 2.36 2.60 1.54 0.42 ÉD ARE 1.77 5.22 1.04 2.96 Mn0O +0 MOIOUS CAC Ce » ») ») » 0.08 MED 0.75 0.73 3.17 0.19 0.13 CAD Mer 1.72 0.66 3.97 0.74 0.32 NACRE 7.10 Tel 5.15 9.62 8.44 ROUTES Jun 71.18 5.51 4 » 4.89 4.77 CR Re er traces net » » » HO N 0.68 1.73 0.50 0.97 0.57 99.92 99,85 99.61 100.82 (1) 99.95 Le type le plus leucocrate de la ditroite de Nosy komba (4) se rap- proche par sa teneur élevée en silice des types les plus acides connus parmi les syénites néphéliniques, ceux de Salem Neck et de Litchfield. Ceux-ci sont un peu plus pauvres en magnésie et en chaux, avec une teneur un peu moins faible en fer, mais la différence capitale, existant entre cesroches et la ditroite a réside dans la presque égalité de la potasse et de la soude dans celle-ci, avec même une légère prédominance de la potasse. De toutes les roches à néphéline étudiées dans ce mémoire, (4) Y compris Zr 0? = 0.11. 20 A. LACROIX. celte ditroite est la seule dans laquelle la soude ne prédomine pas sur la potasse : ce caractère ne se conserve pas dans le {vpe normal de cette roche, qui est plus riche en néphéline, et par suite moins potassique. Quant à la ditroite (c), elle ne constitue pas une roche normale, mais un type endomorphe dont il sera question plus loin, dans le paragraphe consacré au métamorphisme. $ IV. — Roches mésocrates et mélanocrates résultant de l'hétérogénéité du magma syénitique. L'une des particularités les plus remarquables des ditroites de Nosy komba réside dans l’hétérogénéité de quelques-unes de leurs parties. La caractéristique commune de toutes les roches, résultant de cette hété- rogénéité, consiste dans une abondance croissante, mais inégale, de l’am- phibole brune, spécifique de la syénite normale. Toutes ces parties hétérogènes présentent done comme caractère commun d'être méso- crates ou mélanocrates, plus basiques que la roche normale, mais cette augmentation de la basicité, dont le plus grand développement de lamphi- bole est la conséquence, est progressive; elle peut suivre des marches différentes et elle conduit ainsi à des types pétrographiques fort dis- lincts. Si l’on s’en tient à la composition minéralogique, on voit que dans un premier cas la nature des feldspaths ne change guère, c’est à peine si parfois les feldspaths alcalins sont accompagnés de plagioclases acides du groupe de l’oligoclase, dont les proportions du reste peuvent varier grandement. Dans d’autres cas, au contraire, la nature des feldspaths change complètement ; des plagioclases basiques apparaissent, les feld- spaths alcalins diminuent progressivement pour arriver même jusqu’à disparaître tout à fait : il en résulte des roches d’un caractère encore plus basique que les précédentes. | Quant aux feldspathides, ils suivent une marche capricieuse, pouvant devenir très abondants dans quelques-uns de ces types ou disparaître complètement dans d'autres. On verra plus loin que ces diverses étapes d'évolution basique, rangées MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 21 par ordre croissant de basicité des plagioclases, se trouvent en même temps classées dans un ordre chimique assez continu. Des variations de grain non moins grandes s’observent dans les roches que nous allons décrire. Quelques-unes, véritables pegmatites, sont à énormes éléments, dont les dimensions dépassent même celles des foyaites pegmatiques; d’autres types, au contraire, sont à éléments extrêmement fins. Tous les intermédiaires se rencontrent du reste entre ces deux extrèmes. Quant à la structure, elle est variable, franchement grenue, micro- grenue ou pæcilitique, plus rarement intersertale. Par leur composition minéralogique et chimique, toutes ces roches établissent une chaine continue entre la syénite leucocrate, et le gabbro dioritique dépourvue de feldspathides. Leur ensemble constitue une série pétrographique qui sera discutée dans le chapitre IT. Les renseignements que je possède sur la distribution de ces roches basiques dans le massif syénitique ne conduisent à aucune conclusion certaine, la plus grande partie des blocs étudiés n'ayant pas été recueillis en place et les contacts immédiats avec les roches sédimen- taires n'étant nulle part visibles. Elles existent au sud-ouest, à l’ouest de l’île et dans la région du nord (notamment à l’ouest d'Ampangarinana). A l’est de ce village, on en trouve aussi des blocs, associés à des enclaves énallogènes de cor- néennes ; enfin 1ls abondent sur la côte sud-est. Tous ces gisements sont voisins de la périphérie du massif, mais d'autre part, on rencontre des types pétrographiques identiques et non moins abondants à l’est du pie central, c’est-à-dire au centre du massif syénitique. Les relations de ces roches basiques et de la ditroite normale sont variées, 1l y a lieu, en effet, de considérer les trois cas suivants : 1” Les roches basiques constituent dans la ditroite des traiïnées (schlieren), à formes irrégulières, rarement isolées, le plus souvent groupées en grand nombre; elles sont réunies soit par la ditroite nor- male, soit par des ditroites de plus en plus riches en amphibole et passant insensiblement d’une part à la ditroite normale et d’une autre aux enclaves. CS 22 A. LACROIX. La figure 1 de la planche 1 représente un bloc poli, ornant l’entrée de la galerie de minéralogie, sa surface polie mesure 0°,65 sur 0°,35. Il provient de l’ouest d’Ampangarinana, il renferme à peu près tous les types pétrographiques qui vont être décrits plus loin. On y observe une structure pseudo-bréchiforme, très caractéristique. M. Villiaume m'a cité sur le littoral occidental de l’île des éboulis de blocs de ce genre ayant souvent plusieurs centaines de mètres cubes. 2° La ditroite s'enrichit progressivement en éléments colorés et passe sur une surface de quelques centimètres à l'un des types basiques, tel est le cas de la figure 3 de la planche IT. Il n’y a plus de pseudo- brèche, comme dans le cas précédent et association de nombreux types, variés au point de vue de la structure et de la composition minéralogique, mais seulement contact diffus de deux roches distinctes. 3° La roche basique constitue des enclaves plus ou moins anguleuses charriées dans la syénite. Le contact des deux roches est absolument net, sans zone de transition. Aucune de ces manières d’être de nos roches basiques ne correspond à une division pétrographique unique. Parmi les divers types de roches qui vont être décrits plus loin, seul celui que j'appelle #acroessexite se trouve exclusivement sous forme de traînées, les autres se rencontrent dans les trois conditions énumérées plus haut. Les microessexites ne constituent donc certainement que des jacies de variation (1) de la ditroite; les autres roches basiques jouent aussi ce même rôle, mais en est-il toujours ainsi, ne forment-elles pas aussi des masses en place, géologiquement distinctes de la ditroite par suite d’une mise en place distincte, comme c’est le cas des gabbros que l’on trouve aussi en enclaves dans cette syénite ? L'existence d’enclaves anguleuses de quelques-unes de ces roches au milieu de la ditroite pourrait le faire penser, mais ne le démontre pas. M. Villiaume, dont j'avais appelé (4) On verra dans le chapitre IL, que j'appelle fucies de variation d'un magma éruptif, les divers types pétrographiques résultant de l'hétérogénéité des roches produites par sa solidification, quand celles-ci ne constituent pas d'individualités géologiques (filons, amas, etc.) à mise en place dis- tincte de celle du type normal. Quand, au contraire, ces types pétrographiques jouent un rôle géo- logique distinct de la roche normale, leur ensemble constitue une série pétrographique. Ces défini- tions sont indépendantes de toute explication théorique de la cause qui a donné naissance aux roches en question. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 23 l'attention sur ce sujet, n’a pu me fixer à cet égard. Les échantillons recueillis ont été le plus souvent ramassés dans des accumulations de blocs éboulés et leurs relations mutuelles n’ont pu être établies. On peut affirmer {out au moins que ces divers types pétrographiques four- nissent des blocs homogènes sur plusieurs mètres cubes et qu’ils sont très abondants là où on les trouve. Il est donc probable que ce ne sont pas de simples accidents minéralogiques, mais qu'ils constituent de véritables individualités pétrographiques, sinon géologiques. On verra dans le chapitre Il qu'il n’en est pas de même sur la Grande-Terre, où plusieurs de ces roches se rencontrent en dykes indépendants de toute roche syénitique : 1ls y constituent une véritable série pétrographique. Je ne m'occuperais plus des enclaves de gabbros ; elles ne diffèrent pas, en effet, des roches en place qui ont été décrites page 8 et suivantes. 1° Roches ne se trouvant que sous forme de trainées. (Macroessexzites à pseudoleucite. ) Ces roches se distinguent aisément des autres par leur structure microscopique qui est porphyrique. Elles forment dans la ditroite des taches irrégulières, n'ayant parfois que quelques millimètres de diamètre, mais pouvant atteindre un décimètre ; leurs contours ne sont pasnets. Ces trainées semblent se diffuser dans la roche ambiante. Quelquefois clair- semées dans la ditroite, elles y sont d'ordinaire très abondantes, formant une pseudo-brèche dont les blocs sont de couleur sombre et le ciment de couleur claire. Dans bien des cas, ces pseudobrèches ne renferment que les roches qui nous occupent comme élément basique, mais parfois aussi, celles-ci sont associées aux autres types qui vont être décrits plus loin. Je désigne ces roches sous le nom de »wcroessexites, afin de rappeler leur composition minéralogique (feldspaths alcalins, plagioclases et feldspathides et caractère mésocrate) et leur structure porphyrique. Leur aspect est très caractéristique, elles sont constituées par une masse cristalline à grains fins, riche en petites aiguilles d’amphibole, avec des cristaux plus grands du même minéral et des globules blancs donnant 2% A. LACROIX. l'impression de cristaux de leueite. Ceux-ei sont bien distincts dans la figure 4 de la planche IF, qui reproduit la photographie d’un échantillon grossi deux fois. Dans quelques spécimens, on voit en outre des grands cristaux de plagioclases et des cristaux globuleux jaunes d’olivine entourés d’une écorce de biotite fibrolamellaire. L'examen microscopique montre que le fond de la roche est essen- tiellement constitué par de l’amphibole, fort peu d’augite et un peu de magnétite. Quant aux éléments blancs, ils sont formés par des feldspaths (dominants) et par de la néphéline, dont la proportion est variable avec les échantillons. Les feldspaths appartiennent à l’orthose, maclée suivant la loi de Carlsbad, et à un oligoclase acide, à très fines macles suivant la loi de l’albite et à extinctions presque longitudinales dans la zone de symétrie. L'orthose forme souvent une zone extérieure à ces cristaux. Ces feldspaths sont assez souvent aplatis, simulant de gros microlites, dont la forme est surtout nette, là où abonde la néphéline. Ce dernier minéral moule généralement les feldspaths, mais il est parfois englobé par eux; J'ai mème trouvé quelques phénocristaux d’oligoclase ayant pour axe un cristal de néphéline. Quant à la barkévicite et au pyroxène, ils sont dépourvus de formes nettes, bien qu'ils aient une tendance à s’allonger suivant l’axe vertical. Leur cristallisation a précédé et suivi celle des feldspaths; parfois ils sont englobés par ceux-ci, mais plus souvent ils les entourent, rappelant alors la structure de la biotite dans les schistes micacés (fig. 2 et 3, pl. VI). À l'inverse des cristaux de second temps de consolidation, ceux du premier ont souvent des formes géométriques. Les grands cristaux d’augite sont, à leur périphérie, entourés par de l’amphibole, groupée à axes parallèles sur eux, mais se terminant du côté de la pâte, tantôt d'une façon extrèmement irrégulière el tantôt par des prolongements dentelés, à pointement géométrique (fig. 2, pl. VID). Les phénocristaux d'amphibole présentent dans la zone verticale les faces 4! (100) très développées, #7 (110) et g! (010). Ces trainées, réduites aux minéraux qui viennent d’être passés en revue, peuvent être comparées à des microsyénites néphéliniques mésocrates, dans lesquelles abonderait un oligoclase acide, qui, au lieu d’être grenu, MATERIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 25 serait aplati et en partie moulé par l’amphibole; de plus, la structure porphyrique est à noter. Quant aux globules représentés par la figure 4 de la planche IF, leur forme est souvent polyédrique; leur constitution est éminemment complexe; ils sont essentiellement formés par un mélange de feldspaths alcalins (orthose faculée ou anorthose) et de néphéline ou de sodalite. D'ordinaire ces feldspaths, aplatis suivant g', sont implantés sur les parois des globules, laissant entre eux des intervalles remplis par un seul grand cristal de néphéline ou de sodalite (fig. 6, pl. VIT). Quand il existe dans de semblables nodules un cristal d’amphibole ou de pyroxène, celui-ci est quelquefois ophitique par rapport aux feldspaths. L’analogie de structure et de composition minéralogique de ces glo- bules avec les pseudo-cristaux de leucite décrits par M. Hussak {1) dans les tinguaites de la serra de Tinguä (Brésil) et par Francis Williams (2) dans les syénites néphéliniques et les tinguaites filoniennes de l’Arkansas est telle, qu'il n’est guère douteux que leur origine ne soit identique. Dans le cas des syénites de Magnet Cove, la roche à pseudoleucite est moins calcique, plus riche en alcalis que les traînées qui nous occupent ici; sa composition chimique ne diffère guère que par une teneur ensilice un peu plus faible, de celle de la syénite néphélinique à laquelle elle est associée, sans qu’il soit possible de l’en séparer sur le terrain. Les trai- nées à pseudoleucite de Nosy komba, au contraire, offrent des différences chimiques bien plus considérables avec la syénite néphélinique leucocrate qui les englobe. (Comparer les analyses a, p. 19 et &, p. 30.) Dans plusieurs échantillons, j'ai observé au milieu de quelques globules l'existence d’analcime biréfringente; la néphéline y est très corrodée et il n’est guère douteux que l’analcime, mélangée à des rhomboèdres de calcite, ne se soit formée à ses dépens. Les cristaux d’anorthose de ces mêmes globules sont transformés en albite à leur périphérie, là où ils sont en contact avec l’analcime. M. J. W. Evans vient de décrire (3), sous le nom de monchiquite, une (1) Neues Jahrb., I, 1890, 166. (2) Annual Report of the geol. Survey Arkansas, W, 1891, 267. (3) Quaterl. J. geol. Soc. London, LVIT, 38, 1901. NOUVELLES ARCHIVES DU Mus£Uw, 40 série. — IV. 4 26 A. LACROIX. roche associée à une syénite néphélinique leucocrate du mont Girnar (État de Junagarh, dans le Kathiawar). Cette roche renferme des pseudo- cristaux qui peuvent être d'autant mieux comparés aux miens, qu'ils se trouvent englobés dans une roche, qui n’est pas sans grande analogie avec celle qui m'occupe ici. Elle est, en effet, constituée par de grands cristaux et de gros microlites d’augite et d’une amphibole brune (un peu verdàtre); ceux-e1 sont englobés par de l’analcime, associée à de grandes plages de néphéline et de feldspaths alcalins. Les pseudocristaux sont tantôt constitués par de l’analeime et tantôt par un mélange de néphéline et de feldspaths alcalins, avec ou sans cancrinite et analcime. L'auteur regarde cette analcime comme primaire, et le feldspath et la néphéline comme formés à ses dépens. Je dois à l’obligeance de M. Judd une plaque mince et un petit fragment de la roche du mont Girnar. D’après leur examen, il me semble que la roche à pseudo-cristaux présente avec la syénite néphéli- nique les mêmes relations que celles qui caractérisent les traînées de microessexites de Nosy komba et la ditroite. Elle possède la même structure, avec cette différence toutefois qu’au mont Girnar, les feld- spaths et la néphéline ne forment pas de petits cristaux, mais le plus souvent de grandes plages pœcilitiques ; de plus, lanaleime est abon- dante, non seulement dans les pseudocristaux, mais encore dans toute la roche. Il serait dangereux de se prononcer sur la vue d’une seule pré- paration, mais il me paraît difficile d'admettre une semblable production de néphéline et d’anorthose par transformation d’analcime, surtoul quand on compare la roche du mont Girnar à celles de Nosy komba, dans lesquelles l’analcime est généralement absente. N'est-il pas plus vraisemblable d'admettre que la néphéline et l’anorthose ont la même origine que dans la syénite, c’est-à-dire une origine primaire? Du reste cette opinion est confirmée par l’existence dans la syénite du mont Girnar de petites taches, formées par de nombreux prismes d’ar- phibole, englobés pæcilitiquement par un grand cristal de feldspath alcalin; elles préparent à la roche qui nous occupe. Revenons maintenant aux roches de Nosy komba. Tout ce qui vient d’être dit s'applique à toutes les microessexites. Mais il existe un type MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 27 plus compliqué, c’est celui qui, à l'œil nu, montre des phénocristaux de feidspaths et des grains d’olivine entourés de biotite. Les cristaux de feldspaths sont limpides; ils ne contiennent que quel- ques inclusions d’augite et de hornblende, généralement localisées à leur périphérie. Mais ils renferment aussi en abondance des inclusions de fines aiguilles, souvent distribuées dans les clivages p et 9°; elles sont fortement réfringentes, très biréfringentes, elles ont des extinctions lon- gitudinales et sont peut-être constituées par du rutile. Ces feldspaths atteignent 2 à 3 millimètres de plus grande dimension; ils présentent les macles de Carlsbad, de l’albite et de la périeline constamment associées. Ils se distinguent bien par leur forte biréfringence, leur réfringence élevée et leurs extinctions, qui atteignent au moins 45° dans la zone de symétrie, d’une bordure acide (oligoclase) à extinctions presque longitu- dinales : il n’existe pas de zones de transition entre ces deux feldspaths. Cette bordure acide se perd dans le magma du second temps dont elle englobe tous les éléments. Grâce à leur fraicheur et à leur limpidité, ces feldspaths basiques se prètent bien à l'étude de leurs propriétés optiques. J'ai observé les nombres suivants comme moyenne d’un grand nombre de mesures dans des sections perpendiculaires aux bissectrices Tn,—59°, Sn, — 32 (labrador-bytownite), Sn, — 56", Tn,— 44 (bytownite). Ces microessexites renferment çà et là quelques cristaux de plagio- clases un peu plus basiques que l’oligoclase, distribués dans le magma du second temps. Ils sont généralement cerclés par le feldspath normal de la roche. L'olivine forme de grands cristaux, atteignant 1 millimètre: ils ont eu des formes géométriques, mais les ont perdues sous l'influence de profondes corrosions magmatiques. Leur périphérie est toujours séparée du reste de la roche par deux zones successives, la plus interne est cons- Lituée par un pyroxène, mélangé à de la magnétite; ce minéral forme des grains irréguliers ou des baguettes enchevêtrées. La zone externe est constituée par de la biotite, dont les lamelles sont implantées plus ou moins perpendiculairement sur la zone pyroxénique (fig. 4, pl. 7); parfois une croûte d’amphibole entoure extérieurement la couche micacée. Il n’est pas rare de trouver des cas dans lesquels l’olivine a entièremeni 28 A. LACROIX. disparu, sa place n’est plus occupée que par des nodules de pyroxène et de mica. Cette transformation périphérique de l’olivine rappelle celle qui est si fréquente dans les gabbros à olivine et dont j'ai décrit et figuré de bons exemples provenant du gabbro du Pallet (Loire-Inférieure) (1). Il est intéressant de faire remarquer que des corrosions analogues ont été décrites par M. Pirsson (2) dans une roche appartenant à la même série pétrographique que celle qui nous occupe, dans la shonkinite du Yogo Peak (Montana). L’olivine de cette roche est entourée d’une double zone de pyroxène rhombique, puis de biotite, là où elle est en contact avec le feldspath. M. Pirsson a fait remarquer que dans sa région, on ne saurait faire intervenir les actions dynamiques pour expliquer ce phéno- mène, comme cela a été si souvent invoqué (3) pour expliquer les zones de corrosion (reactions-rims) de l’olivine des gabbros ; il n’est intervenu qu’une cause chimique. La réaction peut être expliquée par l'équation suivante : 5 (Mg, Fe)? Si0* + K?APSifO!S — 8 (Mg, Fe) SiO* + K? (Mg, Fe)? Al? (Si0*}° Olivine. Orthose. Hypersthène. Biotile. L'olivine a cristallisé dans le magma en premier lieu, elle était alors insoluble dans la partie non solidifiée de celui-ci, puis après la cristalli- sation du pyroxène et de l’amphibole, elle a été attaquée par le résidu magmatique dont la solidification devait donner les feldspaths alealins. Cette explication est valable pour la roche de Nosy komba; je rejette pour celle-ci comme pour les gabbros du reste, l'hypothèse dynamomé- tamorphique. La seule différence à noter entre le cas de nos roches et celui de la shonkinite réside dans la nature du pyroxène, qui à Nosy komba est certainement monoclinique, mais il est probable qu'il est con- stitué par un diopside très magnésien. La présence d’un oligoclase acide associé à l’orthose peut du reste expliquer l’existence de la chaux de ce (1) Bull. Soc. minér., XII, 238, 1889 et Bull. carte géol. France, n° 67, 1899. (2) Geology of the Little Belt Mountains, Montana, 20 Ann. Report of the U. S. geol. Survey, 1898-99, part. III, 482. (3) RosexBuscn, Mikrosk. Physiogr., 314, 1896, MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 29 pyroxène, sans compter que l’olivine de cette roche très calcique contient peut-être elle-même un peu de chaux (1). Ces hypothèses ne peuvent du reste être vérifiées, en raison de la petite taille des éléments dont il s’agit et surtout de l’impossibilité de les séparer les uns des autres, à cause de leur enchevêtrement. Enfin, pour terminer, je signalerai à l’est d’'Ampangarinana, l'existence de petites traînées irrégulières n'ayant souvent que quelques millimètres de diamètre, distribuées dans une ditroite un peu plus amphibolique que d'ordinaire et renfermant des enclaves énallogènes de cornéennes. Ces traînées résultent de la concentration locale de l’amphibole, accompagnée de beaucoup de biotite et parfois de pyroxène; tantôt les feldspaths conservent la forme grenue caractéristique de la ditroite et tantôt ils prennent la forme allongée qu'ils ont dans les microessexites. Il existe en outre de l’olivine, distribuée aussi bien dans ces rudiments de traînées que dans la ditroite elle-même; ses cristaux présentent les phé- nomènes habituels de résorption, mais ils sont fort réguliers. La figure 6 de la planche IX qui en représente un exemple montre que cette olivine peut être automorphe. On y voit que, dans sa partie cen- trale, ce cristal est transformé en baguettes allongées d’augite, moulées par un peu de biotite. Dans la bordure périphérique de biotite, le mica renferme parfois des inclusions vermiculées du même pyroxène. Cette roche est fort intéressante, car elle nous montre des trainées microessexitiques en voie d'élaboration. Des échantillons reçus au cours de cette mise en pages, et qui seront décrits dans le paragraphe du métamorphisme (p. 71), montrent que cette variété de ditroite a une origine endomorphe : son analyse a été donnée page 19. L'analyse «& a été faite sur la microessexite à anorthite et olivine; quant à la composition du type dépourvu d’olivine et de plagioclase basique, elle doit se rapprocher beaucoup de celle qu'indique l’analyse b du paragraphe suivant. Je donne ici par comparaison (4) l’analyse d’enclaves basiques observées dans la foyaite de la sierra de Monchique (par Jannasch, #x (4) Cu. Sante-CLarre DEviece a trouvé 5,12 p. 100 de chaux dans l'olivine d’une lave de l'ile Foya (cap Vert). 30 A. LACROIX. Kraatz-Koschlau, T'schermak?s miner. und petrog. Mittheil., XNI, 239, 1897). Leur composition rappelle celle de mes microessexites, elles ont cependant moins d’alumine, plus de fer etun peu plus de soude ; la compo- sition minéralogique de ces enclaves est différente : titanaugite, biotite, magnétite, labrador zoné avec bordure acide. Des enclaves plus basiques, plus caleiques se rencontrent dans la syénite néphélinique de la même réglon. a b SD ET RE PT RO EE 49.95 49.67 AO RE SN A ee lt a tar 0.64 » NO nd ee ide es Les 29,50 17.99 EE OU NS EE 2.20 tue Re Ne sn US MEDTE NAME ae Sal 3.06 CADRE ER RAR OT PE AE 6.80 6.63 NA OT AE RER EE RAA 5.01 6.921 RÉOSARER RR E ES PERPNEL 2.68 2.62 PET AUMOURE TRE REA EE 115112 0.86 100.18 100.10 2° Roches se trouvant sous forme de trainées de grande taille et en masses homogènes de grand volume, A. — DIiTROITES MÉSOCRATES (COVITES). Ces roches sont souvent à grands éléments, elles se rencontrent assez fréquemment en blocs isolés dans la ditroite; elles constituent aussi des trainées, passant à la roche normale, mais celles-ci sont de plus grande taille que celles des microessexites. Enfin elles forment parfois le ciment qui réunit les enclaves plus basiques des pseudo- brèches d'éléments variés. Les caractères extérieurs de ces roches sont d’ailleurs assez varia- bles, ils dépendent de la grosseur du grain et de la plus ou moins grande abondance de la barkévicite. Type TL. — Le type le moins mésocrate montre de longues baguettes de barkévicite, distribuées dans un fond feldspathique blanc, souvent vitreux ; elles sont fréquemment un peu alignées ou associées à de grandes lames de biotite ; ce type est fréquent sous forme d’enclaves anguleuses. Il existe des variétés pegmatoïdes de cette roche (ouest d'Ampan- MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 31 garinana), dans lesquelles les cristaux de barkévicite atteignent 3 à 4 cen- timètres suivant l’axe vertical ; ces pegmatites sont peut-être Les roches dans lesquelles existent les plus grandes variations feldspathiques. C’est ainsi que dans un échantillon de la grosseur du poing, des parties à très grands éléments ne renferment presque que du labrador en fait de feldspath, alors que l’anorthose presque seul se rencontre dans des parties à éléments plus petits. Type IT. — Dans ce type, qui est à grains plus fins et qui est plus mé- socrate que le précédent, l’amphibole forme de petits prismes très allon- gés, parfois assez abondants pour faire presque disparaître les éléments blancs quand on regarde la roche à l’œil nu. Ces diverses roches, qui rappellent par leur aspect extérieur les types plus basiques, dont elles ne peuvent guère se distinguer sans le secours du microscope, sont aussi très analogues avec les essexites doléritiques (Voy. plus loin), dont elles se distinguent d’ailleurs par leur structure intime. Au microscope, on constate que ia structure est plus franchement grenue encore que dans le type normal des syénites néphéliniques ; structurellement, ces roches sont donc des ditroites mésocrates. L’orthose est parfois faculée, mais parfois aussi, elle se présente en plages limpides. La barkévicite, très maclée suivant !, a souvent des faces verticales nettes, mais fréquemment aussi elle est frangée sur ses bords, englobant les cristaux de néphéline. Il existe quelquefois un peu d’amphibole d’un vert pâle, un peu de sphène et de magnétite, toujours beaucoup d’apatite. Les types les plus franchement grenus sont en moyenne les moins riches en néphéline, mais il ÿy a des exceptions à cette règle. Quand il existe un plagioclase accessoire, il est constitué par un oligoclase à fines macles suivant la loi de l’albite et à extinctions presque longitudinales ; je l'ai rencontré surtout dans quelques échantillons, exceptionnellement riches en diopside et présentant une tendance à la structure foyaitique. Les deux analyses suivantes montrent qu’au point de vue chimique, aussi bien qu'au point de vue mintralogique, les intermédiaires entre les ditroites normales et les essertifes renferment à la fois des plagioclases, 32 A. LACROIX. et des feldspaths alcalins. Ce type de ditroite mésocrate est à comparer au point de vue minéralogique et chimique à la roche de Magnet Cove (Arkansas), récemment décrite par M. H. S. Washington sous le nom de covite (J. of geol., IX, 614, 1901); les roches de Nosy komba paraissent toutefois être en moyenne plus néphéliniques que cette dernière. Il me paraît probable, d'après l'examen microscopique, que certaines de mes roches qui n’ont point été analysées, doivent constituer la variété méla- nocrate de ces mêmes roches. J'ai choisi pour l’analyse deux échantillons du type 1, l’un riche en néphéline (a), l'autre en renfermant moins (4). Je donne par comparai- son, en €, l'analyse de la syénite néphélinique de la mine Longfellow (Cripple Creek, Colorado), par M. Hillebrand (22 Whitman. Cross, 16° Ann. Rep. U. S. geol. survey, 1894-95, II, 45), qui offre une grande analogie avec l’analyse 4, et enfin celle (d) de l’amphibolmalignite de la Rainy River (Canada) (7 Lawson, Bull. geol. Univ. California, 1, n° 12), qui s’en éloigne davantage, par sa faiblesse en alumine et un excès en magnésie et en chaux. Cette roche, dont il sera question dans le chapitre III, est le terme dépourvu de néphéline d’une série mélanocrate, contenant au contraire ce minéral avec quelque abondance. L'analyse e est celle de la covite de Magnet Cove (Washington, op. cit.) Enfin, je rappelle (/) l'analyse, déjà citée page 19, d’une ditroite en voie d'évolution endomorphe de l’est d'Ampangarinana. a b C d e [ SION EE 51.10 53.10 54.34 51.38 49.70 55.95 ID oue 8e 1.38 1.At 1.09 0.12 1.33 0.45 INÉOP Ses ab 21.10 21.80 19.93 15.88 18.45 18.60 HELD PRET 0.90 1.15 3.19 1.48 3.99 2,60 RC OST 5.58 De dl) 2:44 4.31 4.32 529 MIN ORNE » » 0.C8 » » » Me DÉREREAEES 2.81 3.05 1.28 4.43 DR eS4l7I (CENDRES SE see 5.35 5.84 4.53 8.62 7.91 3.97 NEO 0 de at 6.35 >.65 6.38 ADN 5.33 5.15 KÉOPPE evaT A 21 2,56 5.14 4.20 4.95 4.00 PE 0 ARTE » traces 0.927 0.98 0.40 » (Dis eRon ee traces » 0.28 » » traces Perte au feu.. 0.87 0.62 1150 0.42 1.34 0.50 99.65 100.93 99.44 99.61 © Le) 1 FS © (de) Se Où (4) Y compris Zr0?, 0,07; SrO, 0,16; BaO, 0,24; SOS, 0,07. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 33 Par la nature de ses feldspaths, la théralite des Crazy Mountains décrite par Wolff est à rapporter au même groupe que les roches précédentes; elle en diffère toutefois par la nature de ses éléments ferrugineux qui ne comprennent pas d’amphibole, l'élément caractéristique des roches de Nosy komba et par le remplacement de ce minéral par de l’ægyrine et de la biotite. Par sa composition chimique, la théralite des Crazy Mountains est intermédiaire entre les covites et les essexites; de plus elle présente un caractère mélanocrate accentué (Voy. l'analyse à dans le paragraphe suivant). B. — MOoNZONITES NÉPHÉLINIQUES MÉSOCRATES (ESSEXITES) ET (GABBROS NÉPHÉLINIQUES. La diminution progressive de l’orthose et l'augmentation concomi- tante des plagioclases, en quantité et en basicité, conduisent des covites à des roches dans lesquelles les plagioclases souvent extrêmement zonés, et pouvant atteindre dans leur partie centrale l’anorthite, constituent les feldspaths dominants. Souvent l'orthose n'existe plus que comme bordure à ces feldspaths basiques ou même disparaît complètement : la magnétite ou la titanomagnétite, parfois accompagnée de sphène, sont abondantes. Ces roches ne diffèrent souvent pas des précédentes par leurs carac- tères extérieurs. J’appelle monzonites néphéliniques ou essexites celles qui sont caractérisées par l'association des feldspaths alcalins el des plagioclases : elles constituent les types les plus fréquents à Nosy komba. Je nomme gabbros néphéliniques celles qui ne renferment que des pla- gioclases. Ces variations de composition sont fort remarquables dans l’échan- üllon représenté par la figure 2 de la planche I. En D, on voit la ditroite normale : elle renferme un nodule (b) à grands éléments, dans lequel de longues aiguilles de barkévicite sont disséminées au milieu d'une masse blanche. D et à sont séparés par une zone noire (a) à laquelle ils passent insensiblement. Au microscope, on constate que est une monzonite néphélinique leucocrate, riche en néphéline, avec plagioclases très basi- ques (anorthite, bytownite) bordés de zones de plus en plus acides, allant NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, 4° série. — IV. on) 34 A. LACROIX. jusqu’à l’anorthose; ce dernier feldspath Joue un rôle important. Dans 4, il n’y a plus que des plagioclases basiques, avec beaucoup de néphéline, et prédominance des minéraux noirs (gabbro néphélinique). Quand on passe de a en D, on voit le plagioclase diminuer très rapidement, puis disparaître, en même temps que la proportion des métasilicates suit la même marche décroissante. Le mélanocratisme est net dans les gabbros néphéliniques, mais il n’en est pas de même pour les essexites: certains échantillons sont presque uniformément noirs, alors que dans d’autres, la proportion des éléments blancs devient prédominante, de telle sorte qu’il faut exclure du groupe mélanocrate pour les ranger dans le groupe mésocrate ou même leuco- crate de cette intéressante famille des roches à néphéline, plagioclases et feldspaths alcalins : tel est le cas d’une roche à grands éléments, pro- venant de la partie septentrionale du pic d’Antananaomby. Elle forme un rocher à pic s’élevant à près de 150 mètres au-dessus du sol, et à 290 mètres à l’ouest de l’un des plus grands affleurements de la ditroite normale. Essexiles. — En moyenne, ces roches par leurs caractères extérieurs, sont à peu près identiques à celles qui ont été décrites dans le paragraphe précédent ; elles rappellent beaucoup certaines des soi-disantes /esche- nites des Basses-Pyrénées et du Portugal et les roches analogues de la Grande-Terre, dont elles ne se distinguent guère que par la structure microscopique. La caractéristique minéralogique des roches qui nous occupent ici réside dans l'existence des plagioclases basiques. Ils sont très zonés ; leurs zones ont généralement des lignes de démarcation nettes ; leurs différences de biréfringence appellent l'attention sur elles. J’ai observé notamment un cristal dont la périphérie est perpendiculaire à la bissectrice aiguë négative (S,,— 83"), alors que les bandes plus basi- ques ont réciproquement pour extinction 52° (labrador, Ab' An') et environ 45° (anorthite). Les types dominants sont, dans les zones cen- trales, le labrador et le labrador-bytownite, et dans les zones périphé- riques, l’oligoclase-albite. Quand ces plagioclases sont bordés extérieurement par une zone MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 30 d’orthose ou d’anorthose (fig. 2, pl. IX), celle-ci apparaît nettement dans les cristaux taillés perpendiculairement à la bissectrice », des feldspaths alcalins ; ceux-ci sont alors presque éteints, alors que l’oligoclase-albite à extinction longitudinale est plus biréfringente et que le centre de bytownite ou d’anorthite apparaît en blanc jaunâtre. L’orthose, groupée en microperthite avec de l’anorthose, esten outre toujours plus ou moins trouble en lumière naturelle, tandis que les plagioclases sont d'ordinaire limpides. La néphéline subit, suivant les échantillons, une régression ou une hypertrophie, sans relations apparentes avec la nature des feldspaths; elle joue le même rôle que dans les roches précédentes, elle est parfois incluse dans les feldspaths, mais plus souvent elle est postérieure à ceux-ci. La barkévicite est toujours l’élément ferrugineux prédominant, elle présente parfois sur ses bords des phénomènes de résorption magma- tique et contient fréquemment de petits cristaux ferrugineux aciculaires. L’augite (vert clair, avec souvent un centre violacé) est tantôt très abon- dante, et tantôt extrêmement réduite; les formes de ces deux minéraux sont nettes, mais comme dans beaucoup des covites décrites plus haut, on peut constater par l’état de Icurs bords que leur cristallisation s’est terminée après que celle des feldspaths était assez avancée. L'augite et la barkévicite présentent souvent des interpénétrations à axes paral- lèles; dans bien des cas, le pyroxène paraît s'être produit aux dépens de l’'amphibole qui ne renferme des inclusions de magnétite que là où il existe du pyroxène. Mais dans d’autres cas, l’augite est nettement anté- rieure à l’amphibole. L'apatite et le sphène sont beaucoup plus abondants que dans les roches précédentes. Les essexites qui viennent d'être décrites possèdent une structure fran- chement grenue, mais ilexiste des types nombreux dans lesquels les feld- spaths s’aplatissent, s’enchevêtrent, présentent par suite une structure analogue à celle de la foyaite. L'anorthose, la néphéline (fig. 1, pl. IX), la sodalite et l’analcime remplissent en grande partie les intervalles des plagioclases. La roche passe à ce type à structure intersertale qui deviendra la règle dans les dykes de la Grande-Terre. Ce sont surtout 30 A. LACROIX. ces roches qui rappellent celles des Basses-Pyrénées et du Portugal. L'un des échantillons que J'ai étudiés est formé par un bloc composé mi-partie de ditroite et mi-partie d’essexite; la ligne de séparation est rectiligne, sans passage et rien ne dit que cette roche ne constitue pas une individualité géologique, distincte de la ditroite; ce bloc a été recueilli dans un éboulis à l’ouest du pic. Quel que soit le type de structure présenté par ces essexites, celui-ci est d'ordinaire constant pour un échantillon déterminé. Il n’en est pas de même pour les parties mésocrates qui réunissent les éléments des pseudobrèches du genre de celle qui est représentée par la figure 1 de la planche 1. En D, on voit la ditroite leucocrate normale, en D, celle-ci est plus riche en amphibole, qui est plus abondante encore dans le ciment des enclaves. Au microscope, on constate en outre que sou- vent dans celui-ci la structure grenue à fait place à la structure inter- sertale de la foyaite et que les plagioclases basiques sont plus ou moins abondants suivant le point considéré. Par places, la roche est à grands éléments, presque pegmatique, riche en hornblende, alors que dans d’autres points, les feldspaths sont presque microlitiques et criblés de pelits grains d’augite englobant de la magnétite. Dans d’autres échantillons, au contraire, le ciment des traînées et des enclaves possède la même structure que la ditroite normale, c’est ce qui a lieu notamment pour le ciment des microessexites. La plupart des parties pegmatiques mésocrates que l’on rencontre dans la ditroite appartiennent à ce {ype pétrographique et l’on voit parfois des blocs d’essexites pegmatiques passer insensiblement à des gabbros néphéliniques à grains fins. Gabbros néphéliniques. — Les gabbros néphéliniques, caractérisés par l'absence des feldspaths alcalins, mais avec persistance et souvent grand développement de la néphéline et de la sodalite, présentent des facies assez variés. Les uns ont le même aspect extérieur que le type le plus noir des gabbros dioriliques, avec notamment les grands cristaux d’am- phibole pœclitique ; tel est le cas de l'échantillon dont l'analyse est donnée en a. Ce type est peu abondant dans la collection étudiée. Les feldspaths sont extraordinairement zonés, leur centre atteint l’anor- MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 37 thite, alors que leurs bords à extinctions longitudinales sont à rapporter à un oligoclase acide. Les métasilicates appartiennent au même type que dans les roches précédentes; l’augite est plus titanifère, présentant des teintes violettes et verdàtres. Ces éléments ferromagnésiens sont de formation moins ancienne que dans les types précédents. Leurs cristaux moins automorphes sont en partie postérieurs aux feldspaths, avec lesquels ils présentent localement une véritable structure ophi- tique. Ils englobent même la sodalite. Par diminution, puis disparition des feldspathides, les gabbros néphé- liniques passent aux gabbros dioritiques. Tantôt ces roches sont absolument grenues ct tantôt elles mani- festent une évolution fort nette vers la structure de diabases à grands éléments, c’est-à-dire de roches holocristallines et ophitiques. Un échan- tüillon présente même une sorte de structure porphyrique, dans laquelle les grands cristaux sont constitués exclusivement par de longues baguettes d’amphibole, ophitiques sur les bords avec d'énormes micro- lites de plagioclases basiques zonés, que moulent cà et là les plages de néphéline. Par places, on voit des cristaux de feldspaths moulés ophi- tiquement par du sphène dont les grandes plages paraissent résulter de la transformation d'ilménite. Ce Lype est réalisé notamment dans la zone noire de l'échantillon représenté par la figure 2 de la planche I. Une autre variété de cette roche constitue un bloc dans lequel on observe sur quelques millimètres le passage à une ditroite normale (fig. 3, pl. 11). La roche est grenue, mais sans grands cristaux amphi- boliques; elle renferme de l’olivine dont les cristaux globuleux sont entourés par une couronne de résorption, formée par de l’augite et de la biotite, et semblable par suite à celle qui est constante dans les micro- essexites décrites plus haut. Les gabbros néphéliniques de Nosy komba peuvent être rapprochés, grâce à leur composition minéralogique (abondance de la barkévicite), de ceux de Montréal que J'ai décrits autrefois sous le nom de tesché- nites (1). Celles-ci renferment aussi des variétés à olivine et passent à (4) Bull, Soc. géol. France, XVIII, 529, 1890. 38 A. LACROIX. un gabbro dioritique par disparition progressive des feldspathides, leurs feldspaths s’aplatissent souvent. On peut les comparer aussi aux roches décrites sous le nom de théralites par M. Hackman (1) dans la région d'Umptek (presqu'île de Kola). Je n’ai pas d'analyses d’essexites de Nosy komba, mais on trouvera plus loin celle (a) de l’essexite diabasique à grands éléments de Jangoa (Voy. chap. IT) qui n’en diffère que par la structure. On peut la com- parer à l’analyse (b) d'une variété de théralite (strict. sens.) d’Alabaugh Creek (Crazy Mountains, Montana) (par A. Schneider #7 Wolf, Bull. U. S. geol. Survey, n° 150. 201, 1898). On voit que les analogies chimiques sont fort grandes entre ces deux roches; la principale différence réside dans une teneur plus faible en alumine, plus forte en magnésie de la théralite de Montana et aussi par la différence du degré d’oxydation de fer qui s'explique aisément par l'absence de barkévicite et l’abondance d’ægyrine dans cette dernière. Les différences minéralogiques sont plus grandes ; par son feldspath qui est alcalin, cette roche, comme on l’a vu plus haut, est en effet à rapporter à la famille des syénites néphéliniques (Voy. chap. IT). L'analyse c donne la composition du gabbro néphélinique (type I) de l’ouest d’'Ampangarinana. On peut la comparer à l’analyse d d’une roche analogue de la vallée de Tachtarwum (Umptek) dont il a été question plus haut (Eichleiter, 22 Hackman, op. cif., 168), ainsi qu’à celle (e) d’en- claves essexitiques (apatite, barckévicite, augite, plagioclases basiques, orthose, néphéline) de la syénite néphélinique de Monchique (Singhof in Kraatz-Koschlau, schermak’s, min. und petr. Mittheil. (2), XVI, 337, 1896). Enfin je donne par comparaison, en /, l'analyse de nodules formés d’amphibole, de sphène et d’orthose grenue que j'ai recueillis dans la syénite néphélinique de Montréal (Canada). (1) J'exposerai dans le chapitre I les raisons pour lesquelles j’abandonne le terme de teschénite. (2) Das Nephelinsyenitgebiet auf der Halbinsel Kola. Fennia ; Helsingfors, 11, n° 2, p. 167, 1894. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 39 a b C d e JA SIDA ane 48.50 47.67 46.60 46.53 41.80 44.50 MORE 1772 » 2.98 2209 4.14 2.63 NEO 21.30 18722 18.20 14.31 14.56 19595 Heron. 0.95 3.05 6.80 3.01 6.09 7.90 HO LS >.49 3.85 ‘ 8.15 6.41 5.45 MINOR » 0.28 » 0.22 » » MeOM ae 4.10 6.35 5.97 6.56 4.66 >.05 CAO ses 7.42 8.03 13.40 12.13 14.87 102 Na ONE ee. 4.85 4.93 4.42 4.95 4.25 4.65 KO Eee 3.21 3.82 1.45 1.58 94 1.82 (De eee te traces » traces » » » Perte au feu.. DA 297 0.93 0.20 1.18 1.66 99.66 100.15 100.75 101.23 100.82 (1) 101.32 $ V. — Formes de bordure de la ditroite et roches dont les filons traversent celle-ci. Dans ce paragraphe, je m occuperai de roches constituant des filons dans la ditroite et d’autres sur le gisement desquelles je n’ai pas de rensei- gnements certains et qui proviennent soit de filons distincts, soit de la bordure du massif de ditroite. Enfin, j'étudierai les filons extérieurs à celui-ci et qui traversent les assises sédimentaires voisines. Toutes ces roches ont une composition voisine de celle de la ditroite (2) ou sont beaucoup plus acides; je n'ai eu connaissance d'aucun filon de roche mélanocrate. 1° Roches du massif syénitique. ROCHES NÉPHÉLINIQUES x. — Foyaites et filons minces qui leur sont assocres. Foyaites à æqyrine. — Ces roches proviennent presque toutes de l’est et de l’est-sud-est d'Ampangarinana ; elles constituent d'énormes blocs alignés, résultant du démantèlement de filons qui traversent la ditroite, (1) Y compris : Zr0?, 0,40; P? 0ë, 0,5. (2) Voy. dans le paragraphe du métamorphisme, l'étude d'une forme endomorphe de la ditroite. 40 AILACROIX non loin de son contact avec les sédiments; je décrirai plus loin des enclaves de cornéennes englobées dans celte ditroite. Toutefois, l’une des variétés de foyaite qui sera étudiée plus loin provient du centre de l’île. Les foyaites sont en moyenne des roches à plus grands éléments que les ditroites ; elles constituent même localement de véritables pegmatites qui se distinguent des veines pegmatiques de la ditroite, à la fois par leur structure et par leur composition minéralogique. D’une facon géné- rale, les foyaites ne renferment pas de barkévicite; cette amphibole, caractéristique des ditroites y est remplacée par de gros cristaux d’un noir vert d'ægyrine, associés à quelques paillettes de biotite. Les feldspaths sont très aplatis suivant g' (010); ils sont généralement enchevêtrés, la structure intersertale qui en résulte saute aux yeux (fig. 1, pl. I), grâce à l’opposition de couleur entre les feldspaths blanes et la néphéline (éléolite) rouge ou d’un vert-olive qui remplit leurs intervalles. Dans les variétés à grands éléments, ces intervalles sont souvent comblés par de l’analcime vitreuse, incolore et hyaline. Les variétés à grands éléments forment au milieu de roches à grains moins gros des veines irrégulières ou des nids à aspect quelconque; c’est sous la même forme que se rencontrent les tinguaites et les micro- syénites à néphéline, les phonolites et les tinguaites qui seront décrites plus loin. Les feldspaths sont constitués par de l'orthose et de l’anorthose groupés en microperthite; ils sont très fréquemment associés à de Palbite (fig. 4, pl. IX). La néphéline, très riche en inclusions liquides à bulle extrèmement mobile (fig. 14, pl. X), est plus abondante que dans les ditroites, elle moule d'ordinaire les feldspaths, mais se trouve aussi en cristaux automorphes, englobés par ceux-ci : elle est très fraiche et limpide en lames minces. L’'ægyrine présente en lames minces des colorations extrêmement irré- gulières, oscillant entre le vert d'herbe foncé et le jaune pâle, sans que les propriétés opliques des parties diversement colorées subissent des variations notables. Elle forme de grands cristaux ayant parfois une structure fibreuse, et moule généralement les feldspaths. Quand la néphéline interserlale, au lieu de se trouver en grandes plages, est MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 44 microgrenue, l’ægvrine est pœæcilitique par rapport à elle. Il n’est pas rare de rencontrer de grands cristaux dendritiques ou des agrégats de grains du même minéral, mélangés à des grains de ma- gnétite et à de petites baguettes d’arfvedsonite d’un bleu verdâtre. Ilest facile de voir qu'il s’agit là de résorption magmatique de cette amphibole, que j'ai parfois rencontrée en grands cristaux indépendants intacts. Dans plusieurs échantillons, 1l existe, soit englobé dans l’ægvrine, soit noyé dans le feldspath, un minéral que je n’ai pu isoler et qu'il faut probablement rapprocher du groupe de leudalyte ; 1 forme des cristaux à sections vaguement hexagonales, uniaxes et négatifs ; la réfringence est assez élevée, mais inférieure à celle de l’ægyrine. Le pléochroïsme est remarquable, rappelant les teintes de la piémontite. On observe : n, : jaune pâle, », : rose-carmin. Le centre des cristaux est loujours moins coloré que leur périphérie. Il existe une assez forte dispersion. Ce minéral a le même signe optique négatif que l’eucolite; son pléo- chroïsme se fait dans les mêmes teintes que pour l’eudialyte, mais son maximum est dans une direction inverse. M. Ussing, qui a fait une étude approfondie de l’eudialyte du Groenland (1), a cependant signalé quel- ques cas exceptionnels, dans lesquels les cristaux de ce minéral possè- dent un centre plus coloré, dans lequel le pléochroïsme se fait en sens inverse de celui de la périphérie; il ne faut pas oublier d’ailleurs que l’eudialyte est optiquement positive. Mais la plus grande différence avec les minéraux de ce groupe réside dans la biréfringence qui atteint 0,01, alors que d’après les mesures précises de M. Ussing, celle de l'eudia- lyte, quoique variable, ne dépasse pas 0,005. Je signalerai encore un autre minéral qui, à cause de sa rareté, n’a pu ètre isolé, pas plus que le précédent. La figure 10 de la planche 10 représente un groupe de ses cristaux automorphes par suite de leur englobement par de l’ægvyrine. On voit à droite (en haut) de la figure une section à symétrie binaire, son extinction est longitudinale. Elle est perpendiculaire à la bissectrice aiguë positive (7,) avec axes assez (4) Meddelelser om Grüaland Kjäbenhavn, HAL. XIV, 147-149, 189%. NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série. — IV. 6 42 A. LACROIX. écartés : le plan des axes est transversal à l'allongement. Le minéral est légèrement pléochroïque dans les teintes suivantes : D nr jaune pàle incolore. La biréfringence de cette section perpendiculaire à », est d'environ (nn —71,) 0,009, plus grande sur les bords des cristaux qu'à leur centre. Une partie de ces propriétés correspondent à celles de la rinkite (1). L'écartement des axes optiques et la biréfringence sont cependant trop élevés pour que je puisse identifier absolument les deux minéraux. J'ai dit plus haut que les intervalles intersertaux des feldspaths sont remplis par de la néphéline rouge ou verte. Dans quelques échantillons à grands éléments de néphéline verte, une partie de ces intervalles sont comblés par un minéral hyalin, incolore ou par une substance d’un brun- châtaigne. Le microscope fait voir que dans les deux cas ce minéral est de l’analcime, elle est presque pure quand la substance est incolore, et sert seulement de ciment à de nombreux minéraux, lorsqu'elle est brune. Cette analcime est biréfringente et montre en lumière polarisée parallèle la structure classique, avec autant de nettelé que celle des syénites néphéliniques du Langesundfjord. Dans les échantillons bruns, on observe au milieu des plages pæcilitiques d’analcime des cristaux de zircon, de fluorine, des aiguilles d'ægyrine et des pinceaux de petites aiguilles d’un minéral monoclinique brun, dont les fibres sont tellement fines qu’on ne peut songer à leur détermination (fig. 9, pl. X). Le zircon constitue de gros cristaux rosés, à formes nettes #2 (110), D”? (111); ils sont extrè- mement zonés, leur centre est généralement trouble ou opaque (fig. 4, pl. X). Ce minéral englobe des cristaux de fluorine qui existent en abon- dance sous forme de rhombo-dodécaèdres nets (fig. 4, pl. X) généra- lement disséminés au milieu de la fluorine. Ils sont teintés d’une façon irrégulière en violet, et paraissent en relief au milieu de la zéolite, mais (4) Dans ma Minéralogie de la France (1, 629) une ligne est tombée dans la mise en pages, sa sup- pression a rendu fautive l'indication des propriétés optiques de la rinkite. Il faut rétablir la partie de la phrase ci-dessus que j'ai mise en italique. «La bissectrice aiguë positive n, est presque perpendiculaire au clivage h! dans g', l'indice nn fait un angle de 7° environ avec l'axe vertical. » MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 43 l'emploi du procédé Becke montre qu’en réalité leur réfringence est inférieure à celle (1,48) de l’analcime. La fluorine absolument monoré- fringente est également antérieure à l’ægyrine. Ce dernier minéral forme des grains ou des cristaux réguliers, mais qui n’atteignent pas la grande taille et la régularité de ceux que l’on trouve isolés au milieu de l’analcime hyaline (fig. 7, pl. IX). De petits cristaux de biotite accompagnent fréquemment l’ægyrine; ils ne se présentent pas, comme d'ordinaire, en petites paillettes aplaties suivant la base, mais forment des pyramides très aiguës dans la direction de l’axe vertical, il en résulte que leurs sections se présentent sous la forme de baguettes à clivages et par suite maximum de pléochroïsme transversaux à l'allongement (fig. 11, pl. X). Je n’ai observé en aucun cas le zircon, ni la fluorine, en inclusions dans les feldspaths, ni dans la néphéline intacte, aussi ne me semble-t-il pas possible d'admettre que l’analcime qui les englobe se soit formée par altération atmosphérique de la néphéline, comme cela a lieu du reste si souvent dans ces roches. Elle est ici, avec tous les minéraux qui l’accompagnent, soit le dernier minéral consolidé, soit le résultat de cristallisations effectuées dans la roche, immédiatement après sa consoli- dation. Ce serait alors un produit d’'émanations. À cet égard on pourrait la comparer au quartz des granites à ægyrine d’Ambaliha décrits dans le chapitre IT. On verra en effet que celui-ci renferme souvent des cristaux de zircon, offrant une curieuse structure et une origine secondaire immédiate indiscutable. Comme l’analcime, le quartz de ces granites remplit des cavités miarolitiques. Foyailes à pyroxène et brotite. — Ces roches ressemblent aux types à éléments moyens des foyaites qui viennent d'être décrites et qu’elles accompagnent. J'en ai en outre examiné un échantillon provenant du centre de l’île, mais je n’ai pas de renseignements sur son gisement et sur ses relations avec la ditroite. Ces roches sont caractérisées par l’absence de l’ægyrine comme élé- ment normal (leur pyroxène est une augile d’un vert pâle se transformant sur les bords en augite ægyrinique), ainsi que par l’assez grande abon- dance de la biotite dont les lames sont souvent en voie de résorption 41 A. LACROIX. magmatique (magnétite et pyroxène). Le pyroxène vert se trouve du reste surtout en plages dentelliformes ou en agrégats grenus, mélangés à de la magnélite et provenant de la résorption d’arfvedsonite ou d’une amphibole barkévicitique d’un vert brunâtre. La lävénite se présente parfois en cristaux dentelliformes, à macles polysynthétiques, offrant la biréfringence élevée, avee le maximum d’extinetion (environ 30° dans la zone verticale), et enfin le pléochroïsme (maximum dans les teintes jaunes, oblique sur l'allongement), caractéris- tiques de ce minéral. Enfin, je signalerai l'existence dans quelques échantillons de grands cristaux d’olivine, parfois intacte, le plus souvent transformée au centre en agrégats grenus de pyroxène verdätre et de magnétite et sur les bords en lamelles de biotite ; cette transformation est semblable à celle qui a été décrite plus haut dans l'étude des microessexites et des ditroites (endomorphes). Il est intéressant de trouver de l’olivine dans une roche aussi leucocrate que celle qui nous occupe ici; je rappellerai que ce minéral a été signalé dans les mêmes conditions par M. Ussing (1) dans la syénite néphélinique de Julianehaab (Groenland). Ce savant, auquel J'ai écrit pour lui demander des renseignements complémentaires sur son observation, m'a répondu que le peridot est constant (en petite quantité) dans un type leucocrate assez rare des syénites néphéliniques, qu’il a étudiées. Il est souvent corrodé et entouré par de la biotite et de l’arfvedsonite. Un échantillon dont tous les éléments ferrugineux normaux amphi- boliques sont transformés en un mélange de grains de magnétite, d’ægyrine et de paillettes de biotite, renferme cà et là entre ses feldspaths (anorthose bordée d’albite) des plages xénomorphes de grenat grossulaire présentant une biréfringence très nette, du type pyrénéite. La formation du grenat à la place de néphéline est identique à celle que j'ai déjà décrite (2) dans la syénite néphélinique de Pouzac (Hautes-Pyrénées) : on à vu plus haut un cas de formation secondaire (drusique) de grossulaire dans une ditroite. (4) In Rosenbusch, Mikroskop. Physiogr., 1896, 188-192. (2) Bull. Soc. géol., XVIIE,517, 4890 el Minéralogie de la France et deses colonies, 1,213 et 228, 1893, / MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 45 Cette même foyaite renferme aussi des pseudomorphoses micacées d’olivine et des cristaux bruns extrêmement pléochroïques, offrant des macles binaires et des extinctions toujours très obliques : ce minéral qui accompagne l’ægyrine secondaire paraît ètre de l’ainigmatite (fig. 9, pl. IX). Je signalerai en terminant d'intéressantes particularités de structure que présente ce type de foyaite. On les rencontre du reste aussi dans les foyaites à ægyrine. Parfois les intervalles intersertaux, au lieu d’être remplis par de grandes plages de néphéline et de sodalite, sont comblés par un mélange microgrenu de néphéline et d'anorthose, avee ou sans sodalite. Quelquefois le feldspath, au lieu d’être microgrenu est microlitique, nous nous trouvons doncici en présence d’an fait analogue à celui qui n’est pas rare dans les diabases intersertales, dans lesquelles les intervalles laissés entre eux par les feldspaths sont comblés par une formation microlitique. On sait que souvent dans ce type de diabase, la trame des feldspaths cesse d’être continue et la roche passe alors à des roches holocristallines microlitiques, extrêmement riches en phéno- cristaux feldspathiques. Cette particularité de structure est réalisée dans une de mes foyaites. Celle-ci est constituée par d'énormes cristaux d’orthose peu ou pas faculée, localement englobés par de grands micro- lites du même feldspath, associés à de la sodalite et de la néphéline. Cette roche établit le passage de la foyaite normale aux microfoyaites dont je vais m'occuper. Microfoyaites (1) à néphéline, phonolites et tingquaites. — La figure 3 de la planche [ représente, en grandeur naturelle, un bloc de foyaite à petits éléments, traversé par des veinules de deux roches à grains très fins, l’une (4) est d’un vert foncé, l’autre (0), moins finement grenue, est grise et parfois bordée de vert. Ces veinules sont irrégulières, interrompues, elles me paraissent être l’équivalent macroscopique des accidents microscopiques qui ont été décrits quelques lignes plus haut dans Îles foyaites ; elles jouent par rapport à la foyaite normale le même rôle que (1) J'appelle microfoyaites des roches holocristallines, à deux temps de consolidation (micro- syéniles), dont la pâte possède la composition minéralogique et la structure de la foyaite, mais à éléments plus fins. Elles constituent le passage des foyaites aux phoneolites; les feldspaths du second temps sont aplatis, mais non lamelleux comme dans ces dernières roches. 46 A. LAGROTÏX. les nids ou filonnets d'aplite par rapport aux pegmatites granitiques qu'ils accompagnent si souvent. L'examen microscopique fait voir que ces deux types de roches ont la même composition minéralogique que la foyaite ; leur pyroxène est de l'ægyrine, elles en diffèrent par la structure et parfois par la proportion d'ægyrine. Microfoyaites à néphéline. — Les roches grises renferment quelques rares cristaux d'orthose faculée et d’ægyrine, mais de très nom- breux prismes hexagonaux de néphéline pouvant atteindre 0°*,5. Tous ces minéraux sont englobés par des lames aplaties d’anorthose et des grains d'ægvyrine qui sont souvent aussi inclus dans la néphéline. Dans les intervalles laissés par les feldspaths, abondent la néphéline et la sodalite. Ces roches par leur structure se rapprochent des microfoyaites décrites plus loin, mais en diffèrent par leur richesse en néphéline automorphe et par la nature de leur pyroxène. Elles correspondent aux #ephelinporphyre (elæolithiporphyre) de Norvège, de la sierra de Monchique et du Brésil. Le même type pélrographique existe à Bekotapo, constituant la roche essentielle de ce gisement (Voy. chap. I). Phonolites néphéliniques. — Les roches précédentes sont intermé- diaires comme structure entre les foyaites à grains fins et des phonolites riches en phénocristaux. Dans certains filonnets, les dimensions des éléments sont très petites et la roche devient une véritable phonolite néphélinique à très fins éléments, ne se distinguant en rien du type normal de celles du plateau central de la France. Tinguaites. — Les roches vertes ont la même composition minéralo- gique que les précédentes, mais l’ægyrine y estbeaucoup plus abondante, de plus elle y forme de longues aiguilles uniformément disséminées dans toute la roche (fig. 9, pl. VIT). Elles contournent les grands cristaux de néphéline, mais sont aussi englobées par eux. Elles sont enveloppées par l’orthose qui est plutôt grenue qu'aplatie. Cette roche est une linguaite ixpique. J'emploie ce terme de #nquaite pour désigner une roche de la famille de la phonolite, riche en longues aiguilles d’ægyrine, régulièrement dis- tribuées dans la roche et déterminant sa couleur verte. Je ne restreins pas MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 47 ce mot aux seules roches filoniennes comme le fait M. Rosenbusch (1), qui, par contre, l’applique en outre à toutes les roches dans lesquelles l'ægyrine possède ce facies de longs microlites [quartztinguaite (Rosen- busch)— grorudite (Brügger)|. M. Pirsson a proposé (2) de l’employer dans ce même sens minéralogique et structurel, plus compréhensif que le mien, mais sans tenir compte de la nature, filonienne ou non, de Îa roche. Enfin, M. Brôgger définit les tinguaites uniquement par la composition chimique : ce sont pour lui des phonolites à ægyrine pauvres en chaux (0,5 à 2 p. 100) quels que soient leur structure et leur gisement. Composition chimique des foyaites. — L'analyse a est celle de la foyaite à ægyrine d’Ampangarinana. On peut remarquer l’analogie de composi- tion chimique de cette roche et du type le plus leucocrate de la ditroite (p. 19, analyses & et b). La plus grande richesse en soude s'explique par l’abondance plus grande de la néphéline : la teneur en Fe*O* est due à l’ægyrine. Comme comparaison, je donne en outre (b) l'analyse de la foyaite à ægy- rine et katophorite de Heum (Norvège) [#2 Brôgger (3), Das Ganggefolge des Laurdalits, 1898, 176] très voisine de la nôtre. a b SUD ES An SEE AA RE CURE 58.61 58.61 MORE RTE A A eV eee » 1.10 AO ERP PRE PR AARARSE es ne Ne Een 21.80 AP A2 LEON RRE RRRE PRREnRNA R 4.76 2.62 ADS SEE EE RER NUE dt 1.14 MIROIR EURE ES RE A AU » traces MO men LIN Lee, Un 0.62 0.79 CADRES AM ER RE qu ENT ET 0.30 0.62 NACRE A te ARE Ie ne 9.45 7.85 RS OR CO A RE AT Ar 52 5.93 (D LÉ RS ET ME AE PE PES EL ARE TE traces traces 15 ECO ER RE RE EN M OR en 0.75 1.01 100.27 100.79 (4) Mikrosk. Physiogr., 1896. (2) Amer. J. of sc., 399, 1895. (3) Die Gesteine der Grorudit-Tinquait-Series, 1894, 120. 48 A. LACROIX. 8. — Microsyénites et phonolites sans æqyrine. Les roches de ce groupe sont holocristallines, leurs compositions miné- ralogique et chimique sont voisines l’une de l’autre ettrès analogues à celles de la ditroite. Elles peuvent être rattachées à trois types principaux, se distinguant d’une façon extrêmement nette par la structure. Le premier type oscille entre une syénite à grains fins, à feldspaths aplatis, et une roche à énormes microlites, c'est-à-dire une phonolite à grands éléments; je l'appelle microfoyaite. Le second type possède une structure micro- grenue, à éléments fins, j'en fais une ucroditroite ; le dernier type enfin est caractérisé par une structure microgrenue à éléments plus fins encore, passant à la structure microlitique, j'en fais une phonolite. Microfoyaites. — Les roches qui vont être décrites proviennent parti- culièrement de la région sud-ouest de l’île. Très peu d’entre elles ont été trouvées en place. M. Villiaume me signale en effet, dans cette région, une grande accumulation de blocs éboulés, les uns constitués par la ditroite normale ou par la variété à enclaves, les autres par les roches que Je vais décrire. Les blocs que j'ai étudiés sont de grande taille, quelques-uns d’entre eux mesurent 20 centimètres de côté. Je ne sais s'ils proviennent de filons ou s’ilsne constituent pas plutôt un facies de bordure de la ditroite. J'inclinerai plutôt vers cette dernière hypothèse, car plusieurs d’entre eux sont adhérents à des blocs de cornéennes ou de schistes micacés qui peuvent résulter du démantellement d’un contact aussi bien que consti- tuer des enclaves. La structure de ces roches peut s’interpréter du reste dans l’une ou l’autre hypothèse. Dans tous les cas, si ces roches consti- tuent des filons, ils sont de plus grande taille que ceux des microditroites et phonolites décrites plus loin. Je distinguerai les deux types suivants parmi les microfoyaites. Microfoyaites à hornblende. — Les roches de ce genre sont blan- ches, finement grenues; elles ont l'aspect d’une aplite, au milieu de laquelle seraient disséminés des cristaux noirs, en apparence isométriques d’amphi- bole, ayant en moyenne 2 millimètres. La figure 1 de la planche ITT montre MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 49 dans sa partie centrale avec une grande netteté les proportions relatives des éléments blancs et des éléments colorés. Il n’est pas rare de rencon- trer, comme dans l’échantillon représenté dans la figure 2 de la même planche, des veinules à plus grands éléments, dans lesquelles la sépara- üion des minéraux constituants est plus nette. On peut y distinguer alors à la loupe la structure pœcilitique de l’amphibole, qui présente en outre une tendance à un allongement suivant l'axe vertical. L'examen microscopique fait voir que la roche est exclusivement cons- tituée par de l’orthose, associée à un peu de néphéline et de sodalite, par une amphibole d’un vert jaunâtre et quelques cristaux de magnétite. L’orthose est aplatie suivant g' (010), tantôt distribuée d’une facon quel- conque et tantôt orientée suivant des directions parallèles : dans les pla- ques taillées perpendiculairement à celles-ci, ses cristaux ont l’apparence d'énormes microlites (fig. 4, pl. V). La néphéline et la sodalite jouent le même rôle structurel que dans la syénite ; elles sont en partie englobées par les feldspaths et en partie logées dans les interstices de ceux-ci. Quant à l’amphibole, elle est clairsemée dans la roche, elle est réduite à une véritable dentelle, qui enveloppe pœcilitiquement un nombre considérable de cristaux de feldspaths dont la forme apparaît extrèmement nette sur un fond coloré du minéral ferrugineux (fig. 15, pl. 1). La magnétite, est au moins en partie postérieure aux feldspaths, elle est souvent entourée de paillettes de biotite. Microfoyaites à pyroxène. — Un second type de la mème roche est caractérisé par une structure porphyrique. Les phénocristaux d’orthose, faculés par places d’albite, sont distribués dans une masse feldspathique ayantlamême structure que dans la roche précédente, mais avec des dimen- sions moindres; la néphéline et la sodalite sont à peu près en égale pro- portion. Il existe en outre quelques rares grands cristaux, à formes nettes d’une augite verdàtre, des grains xénomorphes plus nombreux d’augite d’un gris verdâtre. Cà et là apparaissent quelques cristaux pœæcilitiques d’amphibole de taille inférieure à ceux de la roche précédente. La magné- tite est titanifère, elle est en effet cerclée de sphène ; les couronnes de biotite qui l'entourent sont plus larges et plus nombreuses que dans le premier type. | NOUVELLES ARCHIVES pu MusÉUM, 4€ série. — IV, 50 A. LACROIX. Un type intermédiaire entre les types T et IT renferme à la fois de grands cristaux pœæcililiques d’amphibole (aussi abondants que dans le type I) et des grains d’augite (comme dans le type 11), mais ils sont d’un vert foncé, pléochroïques et constitués par de l’augite ægyrinique. Il n’y a pas lieu d’attacher une grande importance aux différences structurelles et minéralogiques qui séparent les types 1 et IT. On les trouve en effet réunis ensemble et associés à un troisième type dans le même filon. Lafigure 1 de la planche IT en fournit un exemple, celle-ei est lareproduction, avec une réduction d’un dixième environ, d’un échantillon fort curieux à cet égard. On y voit de droite à gauche une zone 4, d’un blanc grisätre presque uniforme, pauvre en amphibole pœæcilitique, puis une zone b à plus grands éléments, renfermant des traînées noires c. A cette zone, succède une partie plus large, offrant tous les caractères du type I décrit plus haut; puis on voit une grosse enclave noire e, entourée de toutes parts par une dernière zone à grands éléments semblables à 4. L'étude microscopique de la zone a fait voir qu’elle possède une compo- sition minéralogique voisine de celle de b, avec toutefois un peu plus de néphéline et moins d'éléments colorés. Il existe en outre un plagio- clase du groupe des oligoclases. La zone à grands éléments 4 est constituée par une fovaite, dans laquelle la hornblende, au lieu d’être exclusivement prismatique, est en partie pœcilitique avec les feldspaths. Quand on se rapproche de a ou de d, la structure devient porphyrique. Les grands feldspaths sont formés d’orthose marbrée d’anorthose. Cà et là se trouve un peu de cancrinite secondaire. Quand à la zone d, elle ne se distingue par aucun caractère du type I normal; la cancrinite y est parfois abon- dante, il existe par places un peu d’oligoclase. Il me reste à parler des enclaves €ç ete; c doit être considérée comme une #ainée, elle offre une grande analogie avec celles de la ditroite. Les feldspaths sont exclusivement alcalins; la barkévicite brune, automorphe, est extrêmement abondante, entourant çà et là de grands cristaux sur lesquels elle est orientée. Ces éléments colorés sont englobés par de l’orthose grenue, associée à de la néphéline et de la sodalite. Cà et là, il existe des taches exclusivement formées par des élé- MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. D ments blancs, mais celles-ci n’ont pas de formes globulaires, comme dans les microessexites. Il faut noter l’absence presque complète de magné- tite qui, au contraire, existe dans tous les types blanes. L’enciave cest fort différente de la précédente ; elle esten effet presque exclusivement constituée par des éléments colorés, elle est très hétéro- gene; à l'œil nu, on y voit briller de nombreuses paillettes de biotite sur un fond d’amphibole. Au microscope, on constate que la roche est essentiellement constituée par de petits nodules, surtout riches en un pyroxène presque incolore, entourés par des agrégats de grains du même pyroxène et de paillettes de biotile, avec quelques cristaux prismatiques d’amphibole brune. Il faut ciler en outre de la magnétite titanifère, par places transformée en leuco- xène. Le centre des nodules riches en augite est parfois occupé par des plages de calcite, fait ayant une grande importance comme on le verra plus loin pour la discussion de l’origine probable de ces enclaves qui doivent être regardées comme des enclaves énallogènes de schistes entièrement métamorphisés. En terminant, je signalerai l’existence dans ces nodules d’un mica incolore en lames minces et d’un élément incolore peu réfringent qui paraît être de la néphéline. Microditroites. — Les échantillons de la roche que je désigne sous ce nom proviennent tous de l’est-nord-est de l’île. Ils constituent des filons minces dans la syénite néphélinique normale. C’est une roche grenue d’un gris verdâtre, à cassure esquilleuse et à éclat un peu résineux; elle présente une assez grande ressemblance de caractères extérieurs avec la roche de Cabo Frio au Brésil, désignée par M. Rosenbusch sous le nom de nephelinaplit (1). L'examen microscopique fait voir que cette roche est exclusivement constituée par de petits grains d’orthose, de néphéline et de sodalite, (1) La nephelinaplit de Cabo Frio a été décrite par M. Rosexeuscn (Mikrosk. Phys, 11, 465, 1896) et tout récemment par M. F. E. Waicur (op. cit., 286), J'ai eu l'occasion d'examiner un échantillon de cette roche el j'y ai rencontré en très grande abondance des cristaux d’un minéral qui n'y est pas signalé par ces auteurs. Par sa réfringence, sa biréfringence, le signe négatif de sa bissectrice perpendiculaire au clivage facile, par la valeur de l’écartement de ses axes et la position de leur plan parallèle à g!', ce minéral doit être rapporté au groupe mosandrite-johnstrupile. 92 A. LACROIX. mélangés à une petite quantité de grains plus menus d’augite ægyri- nique et de ponctuations de tilanomagnétite. La roche est plus pauvre en éléments ferrugineux que les roches précédentes, elle se rapproche beaucoup comme structure de celle de Cabo Frio dontil a été question plus haut, mais ses éléments sont beaucoup plus fins et la petite quantité des éléments ferrugineux qu’elle contient y est distribuée d’une façon beaucoup plus régulière. La figure 1 de la planche VI représente une préparation de cette roche vue en lumière naturelle; le condenseur a été fortement baissé afin de mettre en valeur la différence de réfringence de la néphéline et de l’or- those. La figure 2 représente la même roche en lumière polarisée parallèle. Phonolites.— La figure3 dela planche IN représente, avec une réduction d’un quart environ, un échantillon de ditroite traversé par un filon mince d’une roche phonolitique qui renferme quelques petites enclaves de ditroite. L'examen microscopique fait voir que cette roche possède une struc- ture à deux temps, avec disposition fluidale parallèle aux salbandes. Les phénocristaux sont constitués par de l’orthose sodique seule ou faculée d’anorthose, elle est accompagnée par une augite en cristaux automor- phes d’un vert clair, transformés sur les bords en augite ægyrinique, par quelques cristaux d’ægyrine d’un vert sombre, d’une amphibole brune extrêmement foncée, et enfin de biotite. Il existe en outre un peu d'apatite. | Ces phénocristaux sont d’ailleurs assez peu nombreux; ils sont dis- tribués dans un magma formé de petits microlites allongés d’orthose, moulés par de la néphéline et associés à un très grand nombre de petits grains d’augite ægyrinique et d'ilménite ; ces derniers forment des agré- gats de plus grande taille autour des cristaux de biotite. Les traînées flui- dales de microlites contournent les phénocristaux comme dans les roches d'épanchement. Localement, la roche est à plus gros éléments, les microlites d’orthose deviennent rectangulaires et la structure tend à devenir microgrenue. J'appelle cette roche une phonolite à cause de sa structure microli- üque : elle se distingue des tinguaites par l'absence de l’ægyrine acicu- MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. bp) laire. Cette phonolite renferme quelques cavités, remplies par de l’analcime secondaire, au milieu desquelles sont distribuées de petites aiguilles d’ægyrine. Composition chimique. — Les trois analyses suivantes correspondent à chacun des types qui viennent d’être étudiés. a est l'analyse de la microfoyaite ; 4, celle de la phonolite; c, celle de la microditroile. On remarquera l’analogie, la presque identité de com- position chimique de ces roches entre elles :ilest intéressant aussi de les comparer à ce point de vue avec la foyaite et la ditroite dont les compo- sitions sont données pages 47 et 19. d'est l'analyse de la 2ephelinaplit de Cabo Frio par M. Wright (op. cit.). On voit quelle influence les conditions de cristallisation possèdent pour déterminer la structure de roches ayant sensiblement la même composi- tion chimique. Je reviendrai sur ce sujet dans le chapitre II. a b C d SD Pre not FREE 58.25 58.62 59.20 54.99 INDES es son NP 0.06 0.06 0.07 0.43 INÉORE SSRSRREENEet 21.00 21.50 20.60 20.81 NOÉ AS RSR RES RENE 0.48 0,47 2.31 1.28 ÉCOPRESSEREEER e 3:22 3.05 2.07 1.36 CADRE RER 1.60 0.56 0.93 0.95 MEDAL SE 0.99 0.88 0.87 0.37 NO MER ane 8.01 7.95 1:01 8.95 RÉ ORR R TEeS 5.86 5.47 6.75 7.26 CR eo pre traces net net 1.28 PERLE RAUMEQUS EEE 0.62 1:49 1.50 1.34 100.09 100.28 101.31 99.65 (1) 2° Roches filoniennes de la périphérie du massif syénitique. À. — BosTONITE QUARTZIFÈRE. J'emploie le nom de bos{onite pour désigner les mycrosyénites et les trachytes holocristallins, essentiellement leucocrates et riches en alcalis, qui accompagnent les syénites néphéliniques, sans toutefois les restreindre à la condition d’être des roches filoniennes : c’est là la seule différence avec le sens que donne à ce terme M. Rosenbusch. (A) Y compris. C0O?— 0,12, SO— 0,58, P?0ÿ traces. D A. LACROIX. M. Brôgger désigne (op. cit., 200) sous le nom de bostonite toutes les roches leucocrates alcalines, dans lesquelles les feldspaths alcalins sont aplatis suivantg' (010), par opposition aux apltes dans lesquelles ils sont grenus. En Norvège, il attribue les bostonites quartzifères, qu’il appelle lindoites au cortège exclusif de la nordmarkite, la bostonite non quartzifère à celui de la laurdalite, alors qu’il nomme mœnaite, un type assez calcique, riche en calcite secondaire, qu’il considère comme lié à ses gabbrodiorites de Gran. Les bostonites forment à la périphérie de Nosy komba une série de filons minces, ayant souvent jusqu'à 3 mètres d'épaisseur, mais parfois beaucoup moins; elles coupent les schistes liasiques qu’elles ne semblent pas avoir modifiés d’une facon bien sensible, sauf peut-être à Lokobé, dans un cas cité page 58. Des filons semblables s’observent, en effet, à la pointe sud de Lokobé, sur la côte de Nosy bé située en face de Nosv komba. On les retrouve selon toute vraisemblance, dans les quelques ilots, orientés suivant une ligne presque nord-sud, partant de l'extrémité nord-est de Nosy komba et passant à l’est de Lokobé : on verra dans le chapitre IT qu’elles existent aussi sur la Grande-Ile, au voisinage d'Ankaramy. Ce sont des roches à grains très fins, d’un blane éclatant lorsqu'elles sont fraîches, ressemblant alors à du sucre. Elles sont souvent tachées de rouille qui se propage dans de nombreuses fentes; celles-ci rendent souvent difficile la taille régulière d’un échantillon un peu volumineux. Ces roches sont essentiellement constituées par de grandes lamelles d’orthose, faculée d’anorthose. Leurs intervalles sont remplis par du quartz. Au milieu de cette masse plus ou moins microlitique, sont distribués de grands cristaux de feldspath, appartenant au même type que les microlites. Ils sont aplatis suivant g° (010) et présentent en outre les faces p (001) et «2 (201) très développées. Les différences que l’on observe d’un filon à un autre sont surtout dues à la taille plus ou moins grande des microlites (passage des microsyénites à feldspaths aplatis aux trachytes). Une roche à grains relativement gros de Lokobé renferme un peu d'un pyroxène presque incolore, ophitique par rapport aux MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 55 feldspaths ; il existe fort peu d’ilménite et de sphène. Un échantillon à grains très fins de la même région contient quelques aiguilles allongées d’un minéral très réfringent, extrêmement pléochroïque (noir suivant l’axe vertical, jaune d’or transversaiement) que je n’ai pu rapporter à aucune espèce connue. Les bostonites de cette région renferment aussi quelques paillettes de biotite verte et enfin de petites plages d’un minéral incolore, monoréfringent dont l’indice moyen est plus petit que celui des feldspaths ambiants. Ce minéral paraît être de la fluorine. mais il m'a été impossible de l’isoler en raison de son peu d’abondance. L'analyse donnée ci-contre (a) est celle d’un échantillon recueilli dans un filon de 3 mètres d'épaisseur, situé à l’ouest d’Ampangarinana. On peut la comparer avec celle du quartzhostonitporphyr (b) de Marblehead-Neck, près Boston (1) (#2 Rosenbusch, Æ£/ement. Ges- teinslehre, 1898, 211) et avec celle (c) de la roche de Hof Frôn, près Tôrtsberg, Norvège, appelée par M. Brügger (Grorudit-Tingquait Series, op. eil., 139) guartzlindoit. a b C SION NRE ARRE 7 Ue 13.50 69.00 10.923 NO SRE Res 0.06 0.35 03 ANT OS Re nee 1539 14.00 15.00 SO ER RE ie Ra 0.76 4.56 41.99 Fe DRE SR Un EMA » %28 » MINOR ESS AR » 0.55 0.924 (DORA Re EC A LOS » 0.49 0.33 ME OR AT NN ne, Res At à 0.76 0.14 0.38 NOR ER msn 4.69 5.67 4.98 RÉTDSS HAINE EEE EN 3.88 SM x .99 PEOPARAP AR NERE eT Ue » » 0.06 PETLeRAUM EURE 1.20 0.70 1598 106.20 99.95 100.42 B. — ANDÉSITES ET LABRADORITES. En terminant, je signalerai quelques roches constituant des filons 1 le minces dans les formations sédimentaires du littoral occidental et oriental (1) M. H. S. Washington a montré (J. of Geol. VII, 1899, 292) que cette roche, prise par M. Rosenbusch comme type de sa bostonite, considérée comme roche filonienne, constitue, = , non pas des filons, mais des coulées. D6 A, LACROIX. de Nosy komba. Ce sont des roches vertes ou d’un gris verdâtre plus ou moins compactes, extrêmement altérées, à facies diabasique ou basal- tique. L'examen microscopique fait voir qu’elles appartiennent à des andésites et à des /abradorites généralement augitiques. Dans les types renfermant des microlites acides ceux-ci sont parfois un peu palmés; les roches à microlites labradoriques présentent quelquefois une tendance marquée à la structure ophitique (littoral occidental). L'état d’altération de ces roches rend inutile leur étude détaillée : par leur composition, elles paraissent s'éloigner du reste de toutes les autres roches éruptives de la région. $ VI. — Phénomènes de contact. On à vu (p. 6) que les formations sédimentaires se rencontrent sur le pourtour de l'ile de Nosy komba, dont le centre est occupé par les roches éruplives, et que, en outre, ces mêmes sédiments sont traversés par des filons minces de bostonite quarlzifère, etc. J'avais appelé lattention de M. Villiaume sur l’intérêt capital que pré- senterait l'étude des contacts immédiats des syénites et des sédiments ; malgré d’actives recherches, il a été impossible de trouver aucune coupe montrant en place un contact #nmédiat, malgré la proximité à la fois des ditroites et des sédiments métamorphiques. Cela se comprend d’ailleurs, les contacts doivent exister sur les pentes du massif montagneux et près de la mer, or celles-ci sont recouvertes par une luxuriante végétation ou cachées sous les éboulis. Toutefois quelques blocs éboulés, recueillis par M. Villiaume, montrent, adhérents l’un à l’autre des fragments de sédiments métamorphiques et de ditroite. D’après la forme de ces blocs, il semble que l’on soit souvent en présence de fragments d’un contact démantelé plutôt que d’enclaves ; un de ces échantillons est en partie constitué, non par la ditroite, mais par une microfoyaite, qui est probablement une forme de bordure de cette dernière, enfin un échantillon plus démonstratif encore est constitué par un bloc de schiste micacé, traversé par un filonnet de ditroite (fig. 6, pl. 11). Les roches qui vont être décrites plus loin constituent donc, dans bien des cas, des MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 57 débris de contact immédiat des sédiments et de la syénite néphéli- nique. J'ai eu à ma disposition une nombreuse série de sédiments non méta- morphisés, recueillis près d’Ampangarinana, ainsi que des échantillons des mêmes sédiments, ramassés sur les côtes occidentale, septentrionale, orientale et enfin sur les pentes de l’île : ils présentent de nombreux stades de transformation métamorphique. Je n’ai pas de données pré- cises sur l'étendue de la zone métamorphique, mais elle paraît être assez large et atteindre quelques centaines de mètres. Enfin de véritables enclaves énallogènes, les unes petites, les autres très volumineuses ont été recueillies au milieu de la syénite, soit sur la côte occidentale, soit sur la côte orientale de l’île, soit enfin au centre de l'ile, dans un ravin qui vient aboutir sur la côte nord à l’ouest d’Ampan- garinana. En 1900, M. Villiaume avait trouvé, une syénite extrêmement riche en enclaves calcaires métamorphisées et constituant une véritable brèche; j'avais fondé beaucoup d'espoir sur ce gisement, malheureu- sement dans son exploration de 1901, M. Villiaume a constaté qu'il était recouvert par des éboulis. Les assises sédimentaires se rencontrant à Nosy komba, sont constituées par des grès, par des calcaires et enfin par des argiles quartzeuses dur- cies, je les passerai successivement en revue, soit comme roches modifiées en place, soit comme enclaves. J'ai étudié aussi quelques roches sédimentaires, recueillies au contact immédiat d’un filon de bostonite quartzifère de 3 mètres d'épaisseur, qui se rencontre près d’Ampangarinana : ces roches ne présentent aucune modification. Par contre, des argiles durcies, observées au contact d'un filon de la même roche, à l’ouest de Lokobé (Nosy bé) offrent de très faibles modifications, du mème ordre que celles qui seront décrites plus loin et qui se sont produites sous l'influence de la syénite. Des syénites à barkévicite, des granites, etc., existent à Lokobé; il n’est pas possible dès lors de tirer de conclusions fermes de cette obser- vation, car il est vraisemblable que le métamorphisme présenté par cette roche sédimentaire est dû à l’action de ces roches plutôt qu’à celle de la hostonite. NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4e série, — IV. 8 A. LACROIX. oe C2] {. Grès. Je ne cite ici les grès que pour mémoire; j'ai indiqué plus haut déjà leur composition minéralogique au voisinage d’Ampangarinana. Aucun des échantillons que j'ai examinés ne montre de phénomènes de trans- formation métamorphique. Je décris, page 73, des roches qui cependant sont peut-être des grès calcaires entièrement transformés ; Je n’en ai pas la preuve. 2 ARGILES SILICEUSES. a. Roches normales. Les roches que je désigne sous ce nom sont rubanées, de couleur noire, à grains extrêmement fins. Au microscope, on constate qu'elles sont très riches en fragments anguleux, clastiques de quartz, avec quelquefois un peu de calcite ; ces minéraux sont enveloppés dans une malière colloïde, argileuse, riche en ponctuations charbonneuses. b. Types métamorplhiques. J'ai examiné de nombreux échantillons montrant des stades variés de transformation de ces roches. Les caractères extérieurs de celles-ci changent rapidement; elles deviennent brunes et l’on peut bientôt distinguer à l’œil nu des différences de composition, qui deviennent plus manifestes par l'étude microscopique : elles se produisent, soit dans des lits distincts, soit sous forme de taches dans l’épaisseur d’une même strate. Dans les tvpes les moins métamorphisés, c’est avec la loupe seulement que l’on peut distinguer çà et là quelques paillettes de mica ; dans le type le plus modifié, la roche a perdu toute trace de stratification et ressemble à un lamprophyre micacé plus qu’à toute autre roche. Premier stade.— La première trace de métamorphisme se manifeste par le développement de paillettes cryptocristallines de biotite dans la pâte argileuse; c’est à ce terme que s’arrêtent les transformations de la roche, recueillie à Lokobé au contact d’une bostonite, et dont il a été question plus haut. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 59 Deuxième stade. — Quand on se rapproche de la roche éruptive, les paillettes de biotite augmentent en dimensions; elles présentent leur développement maximum dans des lits distincts. On voit apparaître en outre un pyroxène incolore qui devient bientôt très abondant ; il forme généralement des grains plus ou moins irréguliers. Le mica, lorsqu'il touche un fragment de quartz, le moule, comme dans les schistes micacés de contact du granite; mais le plus souvent, les grainsclastiques de quartz sont trop gros pour pouvoir être enveloppés par une seule lame de mica ; ce minéral alors constitue surtout de petites paillettes en forme de disques arrondis qui entourent, en grand nombre, le minéral ancien. Troisième stade.— Des échantillons à plus grands éléments que les précédents montrent le quartz en voie de disparition, le pyroxène et la biotite accompagnés de magnétite deviennent plus abondants et se pré- sentent en cristaux plus gros. Le pyroxène forme quelquefois des cristaux relativement volumineux et des baguettes à forme prismatique nette. Ilse concentre aussi, dans des nids, dépourvus de mica, qui semblent indiquer dans la roche non encore transformée, l’existence de nodules de caleite. Enfin, entre les grains de quartz, apparaissent cà et là de petites plages d'un plagioclase basique et d’orthose présentant parfois des formes assez distinctes. J'ai examiné une série d'échantillons de plus en plus pauvres en éléments clastiques. Quatrième stade (contact immédiat et enclaves). — Je n'ai pas observé de roches recueillies en place, présentant un stade plus complet de transformation. Pour trouver ceux-ci, il faut s'adresser aux blocs éboulés de syénite dont il a été question plus haut. Ils ont été recueillis sur le versant nord et nord-est du massif montagneux central de lile et sur la côte ouest. Ces roches présentent à l’œil nu, l'apparence d’un lamprophyre micacé, à petits éléments. De la syénite partent surtout de fines anastomoses blanches qui traversent en tous sens la roche noire. Ces échantillons constituent soit des enclaves énallogènes de toutes tailles, dans la ditroite, soit des débris éboulés du contact. Ce second cas est réalisé dans beaucoup des échantillons étudiés, ainsi que l'attestent les variations structurelles qu'offre la roche syénitique adhérente aux 60 A. LACROIX. schistes métamorphisés. L'un d'eux est constitué par une microfoyaite, un autre par une ditroite passant à la foyaite et renfermant çà et là des taches de microfoyaite. J’ai examiné aussi un bloc de schiste traversé par une veine de ditroite n'ayant que quelques centimètres de largeur (fig. 6, pl. IT). Lorsqu'on examine une lame mince taillée dans ce type de schiste micacé, on constate qu'il est essentiellement constitué par du pyroxène et par des paillettes de biotite, associées à de la pyrite et à de la titano- magnétite. Un examen plus attentif fait voir qu’il existe en outre du feldspath en assez grande quantité. Le pyroxène forme de grands cristaux, ayant parfois des faces nettes ; ils sont souvent maclés suivant 2° (100) et sont interpénétrés pæcilitiquement avec de petites paillettes de biotite. Le feldspath, aplati suivant g' (010) est un plagioclase, en moyenne assez basique ; on trouve bien d'assez nombreux cristaux s’éteignant sous de petits angles, mais il en existe aussi une plus grande quantité qui, dans la zone de symétrie, ont des angles d'extinction atteignant 30° et plus rarement 40°; ils sont constitués par du labrador et de la bytownite. Ces feldspaths sont extrè- mement riches en petites lamelles de biotite, d’un mica blanc proba- blement secondaire et enfin de fins granules d’un pyroxène qu'ils englobent pæœcilitiquement. La roche est extrêmement inhomogène même dans l’étendue d’une même plaque mince; par places, elle affecte l’apparence d’un lampro- phyre surmicacé; dans d’autres points, la biotite s’accumule en petits nids; autre part, on ne voit que des yeux essentiellement constitués par de petits grains de pyroxène et de pyrrhotite entourés par une gaine de biotite. Cette description rappelle celle, qui a été donnée plus haut, d’une enclave micacée, enveloppée dans une microfoyaite. Le contact avec la syénite se fait par une zone de quelques millimètres, à peu près exclusivement formée par l’amphibole brune, caractéristique de celle-ci ; au delà de cette zone se trouve une région surtout pyroxé- nique. Quant aux filonnets blancs qui s’irradient généralement de la syénite dans la roche métamorphique, ils sont constitués par une aplite néphé- MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 61 linique formée par de l’orthose et de la néphéline microgrenues (fig. 5, Pi L'hétérogénéité de cette roche micacée, sa composition minéralo- sique singulière, ne laissent pas de doutes sur son origine métamor- phique, bien qu'il ne reste plus aucun élément clastique ancien. Elle correspond exactement à la roche de contact du troisième stade décrite plus haut, mais dans laquelle les dernières traces de quartz auraient disparu et dans laquelle les éléments seraient d’un peu plus grande taille. Si du reste, on pouvait avoir quelque doute sur la question d'ori- gine, ils seraient levés par l’étude des échantillons qui vont ètre décrits plus loin. L'analyse suivante représente la composition chimique moyenne de ces schistes micacés à la fois pyroxéniques et feldspathiques. STORE PR I Fe ee eine 45.25 ENOE Sa adaio ei ou BE ARTE AR M ii 1e) INÉORS Rise Si Gares COR Me UE 18.40 RC DR A ae dE tn Len EE He 1.70 RE OP Re ee Lt TES ME DER A ER ENS ER ee eee 8.80 (CAD ASE ARE RE NE 9.55 NA OR Re EE Pete 2,82 RON PRE En le 3.05 PÉTICRAURE LAN EE Re 1.67 100.24 En diseutant dans le chapitre III cette composition chimique, je ferai voir comment elle correspond à celle d’une roche éruptive possible. Un échantillon remarquable est représenté par la figure 4 de la planche 4. Il vient de la région orientale du pic central et représente une syénite renfermant deux enclaves. Là encore on voit un filonnet d’aplite néphélinique traversant les roches métamorphiques, dont l'hé- térogénéité saute aux yeux. Les deux parties de la figure correspondent à deux enclaves de nature différente. En «, en effet, la roche foncée enclavée présente une très grande analogie de composition avec celle qui vient d’être décrite, c'est une argile quartzeuse transformée en un schiste micacé pyroxénique et feldspathique; en b, au contraire, nous nous trouvons en présence 62 A. LACROIX. d’une cornéenne, résultant de la transformation d’un calcaire ; en €, le contact de ces deux roches métamorphiques est suffisamment net pour qu'il m'ait été possible d'obtenir une préparation mince montrant les deux roches passant l’une à l’autre. Cette observation est tout à fait décisive en démontrant l’origine sédi- mentaire primordiale de nos schistes micacés du quatrième stade. Comme composition fondamentale, cette enclave ne diffère guère de celle décrite plus haut; c’est la même inégalité dans la distribution de la biotite et de l'augite, dans la richesse plus ou moins grande en titano magnétite entou- rée de sphène. Le plagioclase y est par contre réduit, sauf au voisinage de la cornéenne calcaire ; 1l y existe de l’orthose et de la néphéline, tantôt grenues, tantôt constituant de grandes plages pœæcilitiques qui englo- bent les minéraux ferrugineux. Dans quelques parties, et surtout dans celles qui se détachent en noir foncé dans la figure, 1l existe en outre un peu d'amphibole brune formant de grandes plages pœcilitiques et se groupant avec de larges lames de biotite et des grains de pyroxène inco- lore pour former des yeux de grosseur exceptionnelle. Indépendamment des conclusions plus générales que je me propose d'en tirer (chap. IT), les contacts qui viennent d’être décrits sont in- téressants, car l’action métamorphique de la syénite néphélinique sur des sédiments argileux n’a été observée que dans un petit nombre de gi- sements et n’est encore qu'imparfaitement connue. Von Seebach a signalé (1) au contact de la syénite néphélinique des Thermes de Monchique (Portugal) la transformation des schistes du Culm en cornéennes, rappelant celles du Hartz. M. van Werveke a étudié ces mêmes roches qu'il considère (2) comme constituant des cornéennes, pauvres en andalousite et riches en biotite. M. Hackman a plus récemment décrit (3) des roches de contact parmi lesquelles il a trouvé des schistes tachetés et des cornéennes parfois riches en tourmaline, en cordiérite, en rutile, etc. K. Emerson a observé (4), dans le nord-ouest de New-Jersey, le con- (4) Neues Jahrb., 1879, 270. (2) Neues Jahrb., 1880, IT, 141. (3) Tschermaks min. u. pelr. Mittheil., XVI, 286, 1896. (4) Amer. Journ. of science, XXII, 302, 1882. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 63 tact d'un dyke de foyaite et de schistes argileux (Hudson River Shales); ceux-c1 sont transformés en une roche rendue porphyroïde par la pré- sence de grands cristaux troubles d’orthose (macle de Carlsbad), avec de petits cristaux de calcite, de pyrite (limonite), de chlorite, disséminés au milieu de paillettes de muscovite. è Enfin, Francis Williams (1) a décrit quelques contacts de schistes et de syénite néphélinique dans les Fourche Mountains et aux environs de Magnet Cove. Les phénomènes métamorphiques ne se montrent que sur quelques centimètres: ils sont surtout caractérisés par le déve- loppement d’une grande quantité d’orthose, accompagnée de biotite, de pyroxène, de magnétite. 3 CALCAIRES. a. Calcaires normaux. Les calcaires normaux sont noirs, compacts, argileux ; les échantil- lons recueillis à Ampangarinana renferment des fragments d’ammonites et de petits fossiles qui, dans les lames minces, se montrent transformés en plages de caleite, tranchant par leur limpidité sur l'aspect trouble de la roche ; celle-ci est formée par des grains très fins de calcite, teintés par de la matière charbonneuse; des fragments clastiques de quartz sont assez abondants et l’on voit comment par l’augmentalion de leur nombre, la roche passe aux grès à ciment calcaire. b. Types métamorphiques. z. Roches en place. Calcaires et cornéennes calcaires. — Je n’ai eu à ma disposition aucun calcaire cristallin et l’absence de ce type pétrographique s'explique par l’impureté des calcaires normaux de la région. Les roches méta- morphiques les moins transformées sont des calcaires plus ou moins silicatés et des cornéennes ayant conservé la structure extérieure des (1) Ann. Report geol. Survey Arkansas for 1890, IL, 116 et 296. 64 A. LACROIX. calcaires argileux, mais ayant perdu leur couleur noire et pris une compacité très grande; ces cornéennes sont rubanées, grises, blan- châtres ou verdâtres. L'examen microscopique y montre tous les stades de disparition de la caleite. Celle-ei est remplacée par des grains de pyroxène incolore, d’épidote, qui entourent le quartz clastique. Ces roches n’ont pas grand intérêt minéralogique, mais elles préparent les cornéennes plus cristallines grises ou vertes, ayant souvent une structure finement grenue, dans lesquelles il n'existe plus aucun des minéraux primordiaux de la roche. Cornéennes calciques. — Ces cornéennes s’observent au voisinage le plus rapproché de la ditroite; mais, je le répète, aucun contact immédiat avec la roche éruptive en place n’a pu être mis à découvert. Les premiers échantillons que j'ai étudiés sont essentiellement constitués par des minéraux riches en chaux, et surtout par du pyroxène, incolore en lames minces, formant de petits grains arrondis, associés à du sphène. Ces minéraux sont souvent entourés par des grains ou enve- loppés par des plages pœcilitiques d’anorthite à très fines macles de l’albite, associées à de l’orthose non maclée et se distinguant aisé- ment du feldspath calcique par leur réfringence beaucoup plus faible. Quelques échantillons sont traversés par de fines veinules de wollastonite fibreuse. L'analyse de ce type de cornéennes est donnée page 73 en 4. Pendant la mise en pages de cette feuille, j'ai reçu une série nombreuse de cor- néennes recueillies à l’est d’'Ampangarinana ; elles correspondent les unes au type qui vient d’être décrit, les autres à un stade plus avancé de métamorphisme : elles ont été recueillies comme les précédentes, à une certaine distance du contact de la syénite, mais certainement plus près de celle-ci. Ces dernières cornéennes sont compactes ou finement grenues, grises, ou d’un vert d'herbe plus ou moins foncé. L’examen microscopique fait voir qu'elles sont riches en grains et en éponges d’un pyroxène, vert d'herbe, enveloppant des grains de minéraux incolores ; parmi ceux-ci, il est possible, par les méthodes optiques, de diagnostiquer lPalbite et l’orthose; il existe aussi parfois de la néphéline, ainsi qu’en témoigne MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 65 le résidu très riche en soude de l'attaque de la roche par l'acide chlorhydrique. Ces cornéennes sont traversées par de nombreuses veinules d’albite en gros grains, associés parfois à des plages de calcite et à du grenat grossulaire biréfringent (type pyrénéite). Dans quelques échantillons, ces veinules à gros éléments se diffusent dans la roche, qui passe ainsi loca- lement à une roche grenue, offrant une grande analogie avec celles qui vont être décrites plus loin et qui constituent des enclaves dans la ditroite. Des ponctuations de calcite, des plages de pyrrhotite, des cubes de pyrite sont fréquents dans ces cornéennes. 6. Enclaves dans la ditroite. Grenatites. — Les cornéennes qui viennent d’être décrites sont en général à éléments fins ; l'étude des enclaves de la syénite néphélinique va nous conduire à des roches à plus gros grains. La figure 1 de la planche IV représente en grandeur naturelle, un échantillon recueilli dans une véritable brèche de fragments de calcaires métamorphisés, réunis par la ditroite. On voit sur cette figure que les enclaves ont un centre a de couleur claire (jaune pâle sur les échantillons) ; leur périphérie à est de couleur foncée (noire verdâtre sur les échantillons). Dans la figure 2, représentant un autre échantillon un peu grossi, on voit l’enclave stratifiée, pénétrée par des veines noires qui la traversent parallèlement ou obliquement à sa schistosité et l’on comprend comment de proche en proche l’enclave peut se transformer entièrement en la roche noire. Nous allons passer successivement en revue l’enelave à structure conservée, son écorce foncée périphérique et les anastomoses qui en dé- rivent, puis enfin des enclaves entièrement constiluées par la roche noire, dans lesquelles il ne reste plus trace de la structure originelle. L’enclave jaune est essentiellement constituée par un mélange de grenat grossu- laire (parfois accompagné d’un peu d'idocrase), d’anorthite et de wollastonite. Le grenat forme des rhombododécaèdres nets ou plus sou- vent des masses spongieuses irrégulières, sans formes géométriques qui 9 NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série. — IV. 66 A. LACROIX. englobent les autres éléments. Examinées en lumière naturelle, ces cor- néennes se montrent légèrement troubles, à cause de la petitesse de leurs éléments et à cause de l’enchevêtrement de ceux-ci. Toute autre est la composition et la structure de la zone périphé- rique à; celle-ci est constituée par des grains arrondis d’un pyroxène ferrugineux vert foncé, tantôt distribués d’une facon régulière dans la roche et tantôt se concentrant par places. Ce pyroxène est souvent mé- langé à des grains de magnétite; il est englobé par des éléments blanes, constitués par des plagioclases et par de l’orthose sodique ou de la néphéline. Les plagioclases sont très basiques, souvent zonés, avec un centre relativement très biréfringent, appartenant à l’anorthite et une bordure pouvant aller jusqu’à l’oligoclase. L’orthose et la néphéline for- ment soit de petits grains (fig. 6, pl. VII), soit de grands cristaux pœciliti- ques, englobantbeaucoup de grains pyroxéniques. L’anorthite prédomine du côté de la cornéenne, l’orthose et la néphéline du côté de la ditroite. Quand on examine la préparation en se rapprochant du centre de l’enclave, on voit les ilots troubles de grenatites définies comme il a été dit plus haut, se dissoudre en quelque sorte dans la roche grenue felds- pathique. Si inversement, on se dirige du côté de la syénite, on constate que le passage avec celle-ci estassez brusque, la syénite renfermant seu- lement un peu de plagioclases et de pyroxène au voisinage de l’enclave. La figure 3 de la planche IV représente, avec un grossissement de 3 diamètres, une grande lame mince, taillée dans une de ces enclaves. On y distingue facilement les débris (a) de la grenatite imprégnée par la roche feldspathique (4); une diaclase traverse obliquement la prépara- tion ; le long de ses bords, la feldspathisation est plus complète. La ditroite que nous étudions renferme fréquemment des enclaves de ce genre, dans lesquelles il n’existe plus trace de la grenatite originelle ; elle estentièrementtransformée en un mélange grenu d’augite et de feldspaths, avec souvent prédominance de l’orthose, je m'en occuperai plus loin. La région nord-est de l’île (à l’est d'Ampangarinana), d’où proviennent les dernières cornéennes décrites page 64, m'a fourni de beaux échan- tillons de grenatite, englobés dans une ditroite endomorphisée. Ces grenatites sont d’un brun-canelle plus ou moins foncé et bordées MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 67 par une zone d’un vert clair, correspondant à celle des enclaves décrites précédemment. Les plus grandes dimensions des fragments de grenatite que J'ai examinés atteignent 10 centimètres environ. L'examen microscopique montre que le type le plus fréquent est com- parable aux grenatites de contact du granite des Pyrénées; elles sont constituées par des grains ou des rhombododécaèdres de grossulaire cristallitique, pressés les uns contre les autres et imprégnés par de grandes plages de caleite ou d’un pyroxène incolore. Ce grenat est d’or- dinaire monoréfringent, mais çà et là, ses cristaux sont cerclés d’une ou de plusieurs zones biréfringentes (structure de l’aplôme); enfin le contact de l’enclave avec la svénite est constitué par une zone très riche en diopside vert foncé, englobé par de gros cristaux de grenat à biréfrin- gence constante du type pyrénéite. Ces divers minéraux sont englobés par de l’anorthose, de l’orthose et de la néphéline. Ces grenatites sont beaucoup plus cristallines que celles qui ont été décrites en premier lieu; dans de nombreux échantillons de couleur vert clair, on peut constater leur envahissement par l’orthose et l’albite ; le grenat (toujours biréfringent dans ce cas) ne forme plus que des cristaux ou plutôt des plages irrégulières sans liaisons les unes avec les autres: ces grenatites feldspathiques sont très riches en pyroxène et ne con- tiennent plus de calcite. Cornéennes feldspathiques. — L'échantillon représenté par la figure 4 de la planche IV et dont il a été question dans l’étude des phéno- mènes de métamorphisme des argiles siliceuses, va nous fournir un nouvel exemple de transformation complète d’une enclave calcaire. La roche métamorphique qui constitue la partie » de la figure correspond au type grenu (fig. 6, pl. VIIT) de la périphérie des grenatites décrites plus haut. Elle présente de très grandes variations de grain. Le plagioclase yest parfois beaucoup moins abondant que l’orthose, mais on trouve des parties très riches en albite. Il existe un peu de sphène et parfois des baguettes de wollastonite, englobant pœcilitiquement le pyroxème et les feldspaths. Certains échantillons analogues renferment des nids ou des lits dans lesquels le pyroxène est accompagné d’une plus ou moins grande quantité de paillettes arrondies de biotite. 68 A. LACROIX. L'intérêt principal de cette roche réside surtout dans la constatation de ce qui se passe sur le bord des fines veinules aplitiques qui la tra- versent. On voit de part et d’autre de ces filonnets se développer de grands cristaux pœæcilitiques d’une amphibole barkévicitique, très analogue comme propriétés à celle de la syénite néphélinique. La pro- duction de cette amphibole est du reste toujours limitée à quelques mil- limètres de la veine. Cela ne laisse aucun doute sur le chemin qu’a suivi l’imprégnation. Des échantillons remarquables, recueillis à l’est d’Ampangarinana, au voisinage de foyaites à ægyrine, offrent un phénomène du même genre. Les cornéennes dont il s’agit accompagnent dans la ditroite en voie d’en- : domorphisme les grenatites dontil a été question page 65. Ces cornéennes sont fréquemment parcourues par de petites veinules d’aplite néphéli- nique. Elles sont finement grenues, d’un gris vert, avec petites taches noires. Au microscope, on voit qu’elles sont essentiellement constituées par des grains de pyroxène gris-vert, moulés par de l’orthose (non faculée) granulitique ; il existe fort peu de sphène, et des ponetuations de calcite. Au milieu de cet agrégat microgrenu, sont distribués des cristaux pæcilitiques d’amphibole brune, tantôt petits et très nombreux, tantôt plus grands (près de { millimètre) et alors clairsemés. La richesse en amphibole est du reste très inégale et çà et là se trouvent des îlots qui en sont dépourvus. Sur le bord de l’enclave, les grains de pyroxène se raréfient et les dimensions de l’orthose augmentent. On passe ainsi insensiblement à la roche normale, de moins en moins pyroxénique. Çà et là se trouvent au milieu du feldspath de celle-ci, des agrégats de pyroxène provenant certainement de l’enclave et en conservant tous les caractères. Un échantillon provenant du même gisement que celui qui est repré- senté par la figure 4 de la planche IV offre une grande hétérogénéité de composition minéralogique et de structure. Par places, il n’existe que des grains d’un pyroxène incolore et de pyrrhotite; plus loin, on constate l'existence d’un plagioclase (labrador cerclé d’andésine et parfois d’oligoclase) aplati suivant g' (010), maclé suivant les lois de MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 69 lPalbite et de Carlsbad et simulant les microlites d’une roche d’épan- chement. Enfin çà et là, on trouve des lits ou des nodules riches soit en biotite, soit en amphibole brune, associées pæcilitiquement ou ophiti- quement avec les feldspaths. La roche est, d’une façon générale, criblée de très petits grains de calcite. Cette cornéenne a ‘ocalement une apparence de roche éruptive et rappelle à cet égard les schistes micacés décrits plus haut, auxquels elle passe d’ailleurs. Enfin, pour terminer, je signalerai un dernier échantillon provenant du nord-ouest de l’île, dans lequel on voit un agrégat grenu à grands éléments, constitué par de la bytownite et une augite verte semblable à celle des roches précédentes; cette enclave est entourée par une couronne de hornblende barkévicitique; elle a la grosseur d’une noix; elle est enveloppée dans une pegmatite mésocrate de ditroite. Un échantillon analogue a été observé en enclave dans une essexite. Les phénomènes de contact de syénites néphéliniques et de calcaires n’ont été étudiés que dans un petit nombre de régions, aussi ceux de Nosy komba offrent-ils au point de vue de l’histoire naturelle de cette roche un intérêt tout spécial. Ils ne peuvent être comparés comme intensité ni à ceux de Magnet-Cove (Arkansas), ni à ceux d’Alnû {Suède) (1); dans ces gisements, en effet, il existe des calcaires très cristallins, riches en minéraux largement cris- tallisés. A Magnet-Cove (2), les calcaires cristallins renferment d'énormes cristaux de monticellite, d’idocrase ; les célèbres cristaux de dysanalite associés à des octaèdres de magnétite proviennent aussi du même gise- ment, bien qu'ils se trouvent toujours isolés sur le sol. Le gisement d’Alnô est plus remarquable encore et bien connu grâce au travail de M. Hôgbom (3), à l’obligeance duquel je dois d’avoir pu (1) Quant au dipyre qui se trouve au contact de la syénite néphélinique de Pouzac (Hautes- Pyrénées), il est très vraisemblable qu'il a été développé dans les calcaires secondaires sous l’in- fluence de l’ophite voisine, plutôt que sous celle de la syénite. (2) Fr. Williams, op. cit., 330. C'est dans les fentes d’un grès, au voisinage de la même syénite que se trouvent les cristaux bien connus de brookite (arkansite) et de rutile. (3) Geol. Füren. à Stockholm Fürhandl., XVII, 1895. 70 A. LACROIX. examiner quelques-unes des belles roches de cette région. Les minéraux les plus abondants au milieu des calcaires très cristallins sont la biotite, l’apatite, la titanomagnétite, l’olivine, l’orthose, l’augite, ete. Quelques autres minéraux, tels que la néphéline, le mélanite et le sphène sont surtout localisés au contact de la syénite, alors que d’autres minéraux plus rares : le pyrochlore, la knopite, le zircon et le manga- nophylle ne se trouvent que dans de petites enclaves calcaires englobées par la svénite. M. Hôgbom considère bien les minéraux de ces dernières enclaves comme dus à une action pneumatolytique, mais il regarde les calcaires de la région et les minéraux qu'ils renferment, comme une production directe du magma syénitique, et non comme constituant une formation métamorphique. La comparaison s'impose, au contraire, avec les cornéennes de contact immédiat de la syénite néphélinique des environs de Montréal (Canada), que j'ai décrites autrefois (1); elles résultent de la transformation des calcaires du silurien inférieur. À Montréal, toutefois, la zone entièrement silicatée n’a que quelques centimètres; elle passe par gradations insensibles à des calcaires devenus très cristallins. Les minéraux métamorphiques les plus abondants sont un pyroxène incolore, la wollastonite, et enfin un grenat, qui n’est point du grossulaire, comme à Nosy komba, mais un mélanite titanifère souvent associé à de la perowskite et de la magnétite. Ilexiste enfin un peu de biotite, de sphène, de zircon et souvent une assez grande abondance d’orthose et de plagioclase acide qui, comme à Nosy komba, moule ou englobe tous les autres éléments. Le contact avec la syénite normale se fait, soit par une microsyénite (microditroite), soit par une syénite pegmatoïde, riche en cancrinite. La syénite néphélinique a subi à son tour quelques modifications endomorphes, consistant en déve- loppement de plagioclases (oligoclases et andésines), d’augite et de mélanite. Notons enterminant que F.-B. Williams a observé (op. cit.) au contact d’un dyke de syénite néphélinique de Potash Sulphur Spring une cornéenne calcique, composée de plagioclases (indéterminés), avec (4) Bull. Soc. géol. France, XVIIL, 548, 1890. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 74 orthose et pyroxène, wollastonite, quartz (rare). La roche est traversée par des filonnets de calcite et de wollastonite fibreuse. On voit en résumé que, dans la plupart de ces contacts, tout aussi bien que dans ceux de Nosy komba, il y a un apport évident dans les calcaires, et surtout un apport d’alealis. Composition chimique des roches métlamorphiques. — Noici l’ana- lyse (a) d'une cornéenne entièrement silicatée, recueillie en place et celle (à et c) des parties feldspathiques de l’enclave représentée par la figure 1 de la planche IV (zone noire). d'est l'analyse de la cornéenne feldspathique et amphibolique dont il a été question page 68, et e celle de la ditroite endomorphisée qui l’englobe. a b C d e SLO MAN STI MAT 45.75 47.50 48.60 1.59 59.95 DT OS A Eee 0.37 0.45 0.50 0.43 0.45 MAO RE ee AMF 50 16.20 47.90 18.95 18.60 He D RAR ANR AREA OS 0.85 15925 0.68 2.60 POUSSE amcrone 3.87 4.60 5.90 4.51 529 MS ONE NE tuer re 3.19 3-10 9.19 349 ou ll CAO ERA ER 26.70 21.60 18.60 629 93.97 NEO RER Redon 1.08 3.05 0 11e) 4.65 SAS RO me 0.80 1845 0.95 7.05 4.00 Perte auseus c-e0rr 0.67 2.50 1.19 0.33 0.50 101.24 101.05 400.66 4100.10 99.61 On constate d’après ces analyses que le calcaire enclavé dans la syénite a donné naissance à une roche différant surtout, par une quantité plus grande de fer et d’alcalis, de celles qui résultent de la transformation à distance des mêmes sédiments. c. Métamorphisme endomorphe de la ditroite. Métamorphisme endomorphe di à l'action des roches calcaires. — Au cours de la mise en pages du commencement de ce mémoire, j'ai recu une série d'échantillons de la bordure septentrionale et orientale du massif syénitique ; ils ont été recueillis à l’est d’'Ampangarinana. Ces échantillons me permettent d'interpréter la variété basique de ditroite dont il a été question déjà page 17. Celle-ci en effet ne se rencontre que 72 A. LACROIX. comme gangue d’enclaves de grenatites el de cornéennes et elle résulte sans aucun doute de l’endomorphisme du magma syénitique. Extérieurement, cette variété basique se distingue de la ditroite normale par la plus grande abondance des éléments ferromagnésiens et par leur distribution inégale. L'examen microscopique montre que cette roche présente avec la ditroite normale non seulement des différences minéralogiques, mais encore des différences structurelles. Les différences minéralogiques consistent essentiellement dans la constance de l’olivine, dont il a été question page 29 (fig. 6, pl. 9) et sur laquelle je ne reviendrai pas ici; il faut noter, en outre, la plus grande abondance des éléments ferromagnésiens : amphibole et surtout pyroxène ; de plus il existe, souvent, en abondance de la biotite, ainsi qu'un plagioclase acide (oligoclase). La roche est parfois grenue comme la ditroite normale, mais souvent une partie seulement de l’anorthose et de l’orthose s’aplatissent; les cristaux deviennent automorphes et sont alors englobés pœæciliti- quement, soit par d'énormes plages de néphéline, soit par l’amphibole qui est toujours pœcililique, au lieu de former des baguettes, allongées suivant l’axe vertical, comme dans la ditroite normale. Cette structure des feldspaths et de lamphibole conduit à des types pétrographiques rappelant les microfoyaites décrites page 48 et vient ainsi confirmer l’interprétation que J'ai donnée de ces roches (facies de bordure de la ditroite). L’augite est fréquemment englobée par lamphibole ; ces deux miné- raux ont une tendance à se grouper en nids dans lesquels ils sont associés à l’olivine et à la biotite; on pressent la production des microessexites par un semblable procédé. Quelques échantillons renferment des enclaves de la grosseur du poing, associées à des enclaves de grenatites ou de cornéennes à grands éléments ; elles sont constituées par des cristaux automorphes d’augite (de deux dimensions), des paillettes de biotite, englobées par de grandes plages de néphéline (transformées en muscovite) et d’orthose. Il s’agit là sans doute de cornéennes très mélanocrates à énormes éléments. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 73 Enfin, çà et là, on trouve dans la roche syénitique des taches, formées par de petits lambeaux de cornéennes feldspathiques et pyroxéniques, restes d’enclaves imparfaitement digérées. Il existe aussi quelques petits nodules très leucocrates, presque exclusivement feldspathiques et néphé- liniques, qui sont peut-être des traces non endomorphisées du magma syénitique normal. Je me réserve de discuter dans le chapitre HT l’importance théorique qu'il y a lieu d’attacher aux divers phénomènes endo et exomorphes qui viennent d’être décrits. Je ferai cependant remarquer dès à présent que nous nous trouvons iei en présence de phénomènes extrêmement nets de transformation d’un sédimentpar apport; dans le cas de l’argile quartzeuse transformée, nous avons vu un sédiment ainsi métamorphisé prendre la composition chimique d’une roche éruptive et, comme je le montre plus loin, d’une roche éruptive possible dans la famille de la roche mo- difiante. La transformation des calcaires argileux en grenatites, en cornéennes, puis la dissolution de celles-ci dans le magma pour donner naissance à des roches ayant aussi une certaine parenté avec la roche englobante, est un fait non moins important. Nous prenons ainsi sur le fait le méca- nisme que, dans la discussion théorique de l’origine des phénomènes de contact des granites des Pyrénées (1), j'ai attribué aux transformations endomorphes de cette roche, c’est-à-dire métamorphisme exomorphe préalable du sédiment, et ensuite dissolution par le magma de la roche sédimentaire métamorphisée. Remarquons en outre que le pyroxène des enclaves est une augite ferrugineuse, différente du pyroxène incolore de la plupart des cornéennes étudiées loin des contacts ; elle est mélangée de magnélite, ce qui implique nécessairement l'emprunt d’une certaine quantité de fer au magma éruptif ou à ses émanations. Modifications endomorphes dues à des grès calcaires. — I me reste maintenant à étudier des roches singulières qui ont été recueillies à l’est- nord-est de Nosy komba à la cote 350 et non loin du gisement en place de gabbros rubanés. Elles forment une accumulation de gros blocs ayant (1) Bull. carte géol. France, n° 71, 29, 1900. NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4e série. — IV, LO 74 A. LACROIX. tous la même composition et provenant certainement du démantellement sur place d’une masse rocheuse. Un type fréquent est constitué par une roche très cristalline, d’un gris Jaune, présentant des variations très irrégulières de grain; par places, elle est finement grenue ; dans d’autres cas, elle est à éléments plus gros, offrant alors l'apparence d’une syénite. La roche est riche en pyrrhotite; mais, d’une façon très inégale, ce sulfure est surtout abondant dans les parties à grains fins. L'examen microscopique met en lumière une structure et une compo- sition minéralogique singulières. L'ossature de la roche est constituée par de grands cristaux automorphes d'orthose. Ils sont enchevêtrés, lais- sant entre eux parfois quelques vides, remplis par fort peu de quartz, qui forme aussi à l’intérieur des feldspaths quelques groupements ver- miculés ou pegmatiques, peu abondants du reste. Au milieu de cette or- those, sont distribués de petils cristaux ou des grains de plagioclases, d’augite, de biotite et de pyrrhotite (PI. 5, fig. 6). Le plagioclase est très basique (labrador et labrador-bytownite), il apparaît en lumière naturelle en relief sur le fond d’orthose. Les macles de l’albite sont fines et répétées, les extinctions dans la zone de symétrie sont celles de la bytownite : ses cristaux sont automorphes et se présentent sous la forme de baguettes rectangulaires, indiquant la prédominance des formes p (001), a!/? (201) et g' (019), avec faible allongement suivant une arête pg'. Le pyroxène d’un gris verdâtre n’a pas de formes géométriques, il forme de petits grains moulant les plagioclases ou des plages de plus grande taille, englobant pœæciliti- quement un plus ou moins grand nombre de cristaux des mêmes miné- raux. La pyrrhotite présente les mêmes particularités de structure ; enfin la biotite peu foncée forme des plages, pæcilitiques avec les feldspaths. En résumé, l’ordre de consolidation est le suivant : plagio- clases, augite, biotite, pyrrhotite, orthose et quartz. Les différences de grain, observées en lumière naturelle, tiennent à l’im- portance relative de l’orthose et des autres éléments qu’elle englobe pæcilitiquement. Les parties finement grenues correspondentà celles dans lesquelles les minéraux basiques prédominent, l’orthose ne constituant MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 15 qu'une mince dentelle, alors que les parties à grands éléments sont celles dans lesquelles l’orthose est plus abondante que ses inelusions. D’autres échantillons sont d’un gris verdâtre, plus ou moins finement grenus et présentènt parfois des nids dans lesquels les dimensions des grains diffèrent de celles du reste du spécimen. L'examen microscopique montre la même composition et la mème structure que dans le type pré- cédent, tout au moins pour les grandes lignes. Les proportions relatives de l’augite, des plagioclases raccourcis ou allongés et enfin de leur ciment, varient d’un échantillon à un autre ; il existe en outre beaucoup de sphène. Dans les morceaux les plus riches en orthose, ce feldspath forme des plages globuleuses pouvant atteindre plusieurs millimètres de diamètre, elles renferment pœcilitiquement des cristaux espacés des minéraux caleiques indiqués plus haut et ceux-ci constituent ça et là, à eux seuls, des parties grenues ayant la structure d’un gneiss à pyroxène. Dans d’autres échantillons, le pyroxène et les plagioclases sont plus également répartis, 1ls sont fort petits, serrés les uns contre les autres, et leur ciment pæcilitique d’orthose est plus difficile à étudier. Souvent, la composition minéralogique de la roche vient se compli- quer, l’orthose pæcilitique n’est plus homogène, elle est remplacée par une ricropegmatite d'orthose et de quartz; de plus, on voit à l’œil nu, au milieu de la pâte gris verdâtre de la roche, de fines veinules qui s’anastomosent et qui, au microscope, se montrent constituées par d’admirables pegmatites graphiques d’orthose et de quartz ; elles ren- ferment des cristaux plus ou moins gros de pyroxène et passent insen- siblement sur leurs bords à la cornéenne. Ces filonnets, de même que la cornéenne elle-même, renferment çà et là des nids de calcite riches en gros cristaux d'amphibole et d’épidote. Ces veinules microscopiques ne sont pas les seuls accidents que l’on observe dans cette roche; on la voit, en effet, traversée par des filonnets ayant quelques centimètres de diamètre, et l’on trouve au milieu d’elle des tachesblanches, pouvant atteindre jusqu’à un décimètre de diamètre, et qui, au premier abord, pourraientètre prises pour des enclaves syénitiques. L'examen microscopique fait voir que ces taches blanches sont consti- tuées par la concentration des minéraux blanes de la cornéenne qui se 76 A. LACROIX. présentent en outre en très grands individus. Les grandes plages d’orthose, tantôt grenues, tantôt un peu aplaties suivant g'atteignent 4 ou 5 millimètres de plus grande dimension; il est facile d'étudier leurs pro- priétés optiques et de constater que les axes optiques sont presque réunis autour de la bissectrice aiguë négative. Par places, cette orthose est grou- pée en microperthite avec de l’anorthose. Suivant les échantillons, les plagioclases sont distribués d’une façon régulière au milieu de l’orthose en cristaux qui ne dépassent pas 0°”,05, alors que dans d’autres, on les trouve aussi en cristaux plus gros de 0"”,5; ils forment aussi parfois, comme dans les cornéennes, des paquets mierogrenus. Quand les grands cristaux d'orthose sont aplatis, ils sont souvent moulés par un peu de quartz. Les éléments colorés sont très peu abondants, ils forment de très grands cristaux pœcilitiques avec les plagioclases et sont par suite enve- loppés par l’orthose.Ce sont: un pyroxène vert, oy dans d’autres cas inco- lore, une amphibole verdâtre, katoforitique, et enfin du sphène; celui-ci, comme du reste celui des cornéennes, présente un pléochroïsme extrême- ment intense avec : n, > Min, rose-saumon jaune pâle presque incolore Quant aux filonnets qui traversent ces cornéennes, ils ont une compo- sition un peu différente, ils sont plus leucocrates, leur seul feldspath est de l’orthose, en cristaux aplatis suivant g' et implantés plus ou moins normalement sur les parois. Au milieu d’eux, sont distribués de gros octaèdres d’un vert plus ou moins foncé, et parfois opaques, de spinelle ; ceux-e1 sont entourés de paillettes de biotite. J'ai été fort embarrassé à l’origine pour interpréter ces échantillons. Il me paraît probable aujourd’hui que les cornéennes résultent de la transformation exomorphique de grès calcaires, bien qu’il me soit impos- sible de le démontrer, puisque tous les échantillons que J'ai étudiés sont sans exception entièrement transformés. L'abondance de la micropeg- matite, qui ne se rencontre dans aucune de nos roches métamorphiques d’origine certaine, paraît ètre un argument en faveur de cette hypothèse. La richesse en calcite des grès, connus en place, permet sans difficulté d'expliquer l'abondance des minéraux calciques dans ces roches méta- MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 177 morphiques. Nous retrouvons dans celles-ci du reste l’abondance de l’orthose, caractéristique de toute cette série. Ces échantillons paraissent provenir d’un contact démantelé, il n’est pas douteux que les veinules et les nids syénitiques, qui se rencontrent au milieu des échantillons étudiés, ne doivent être considérés comme une forme endomorphe du magma syénitique. Le filonnet décrit plus haut est une sorte de pulaskite ; elle est probablement due à une forma- lion pneumatolytique, mais dans le cas des nids syénitiques, au contraire, il y a eu une véritable dissolution de l’enclave dans le magma syénitique et formation d’une roche extrèmement spéciale qui ne peut guère être comparée qu'à une monzonite. L'analyse suivante représente la composition chimique de cette roche (premier type). Un bloc de la grosseur du poing a été pulvérisé pour avoir la moyenne entre les parties à grands et à petits éléments. La pvr- rhotite a été éliminée (environ 6 p. 100). Je donne par comparaison deux analyses de monzonite, l’une (b) de Hodritsch (Hongrie) par von Hauer, l’autre de Mulato (Tyrol) par Lem- berg (ir Brügger, Die Eruphonfolge Triad. Eruptivgestein. bei Predazzo, 1895, 62). On voit que notre roche renferme un peu plus d’alumine et de chaux, un peu moins de soude et moins de fer que les monzonites, sans cependant en être éloignée au point de vue de la composition chimique. a b C SIDA er PE er 60.95 64.73 57.66 TiO? 0n:0:5"6:0/0 0-0 + -5-0!6 010 4 6-00 0 6 0.35 » » AE OR Eee PL er enr 19.70 17.45 123 FCO RP en ue 0.54 6.68 7397 CORRE Et 3.61 » » MODÉRER RAR PR re 2.81 2.29 2,20 CAO NES SUR UAE 6.60 1.52 5rO2 NA OR PR Re UE 2.33 G}e 10) 3.41 KE OR Pa ae 4.18 3.88 4.61 POTBANTELooceooesooees 0.83 1.16 0.70 101,20 100.00 100.00 CHAPITRE Il ROCHES DU CERCLE ANNEXE DE LA GRANDE-TERRE, DE CELUI D'ANANALAVA, AU VOISINAGE DE LA BAIE D'AMPASINDAVA ET DE LA POINTE DE LOKOBÉ (ILE DE NOSY BH) $ 1. — Distribution géographique ect géologique. Je m’occuperai dans ce chapitre de roches très variées, recueillies par M. Villiaume sur une très grande surface, comprise dans le Cercle annexe de la Grande-Terre, depuis Ankify au nord-est, jusqu’à Ambodi- madiro etle sud d’Ankaramy, puis dans le Cercle d'Ananalava, depuis Ambodimadiro jusqu’à la pointe d’Ambavatoby. Enfin j'y ai joint l’étude de quelques roches provenant de la pointe de Lokobé, à l'extrémité sud-est de l’île de Nosy bé. Toutes ces roches forment des filons minces, des dykes épais ou même des massifs au milieu de la formation liasique et particulièrement dans les grès supérieurs, Je n’ai eu à ma disposition aucun échantillon de sédiments recueillis sur la Grande-Terre à leur voisinage. M. Villiaume me signale, à Ankify notamment, l’existence de roches sédimentaires très plissées qui lui ont paru métamorphisées comme celles de Nosy komba ; par contre, les grès des contacts de la région d’Ankaramy ne seraient pas modifiés, mais souvent riches en pyrite et blende blonde laminaire au voisinage des filons de roches éruptives. Il ne me paraît pas douteux que toutes ces roches éruptives ne se trouvent dans les mêmes conditions géologiques que les syénites néphéliniques de Nosy komba, qui ont du reste leur analogue dans cette région. Peut-être faut-il faire quelques réserves au sujet des phonolites d’Ankify, qui pourraient appartenir à une série volcanique. Les sédiments de Lokobé présentent, au voisinage du massif éruptif, des phénomènes métamorphiques comparables à ceux de Nosy komba, mais MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 19) assez faibles dans le très petit nombre d'échantillons que j'ai examinés: (argiles quartzeuses en voie de transformation en schistes micacés, cal- caires argileux transformés en cornéennes à pyroxène et épidote, enfin, quartzites feldspathiques et pyroxéniques résultant de la transformation de grès). Avant d'étudier ces différentes roches dans des paragraphes classés par nature pétrographique, je vais indiquer brièvement, en allant de l’est à l’ouest, les principales localités où les échantillons ont été recueillis, en indiquant les types pétrographiques qu'ils constituent. La pointe de Lokobé est essentiellement formée par divers types de syénites (pulaskite, laurvikite), el par un granite miarolitique à amphi- bole et biotite. Les sédiments en contact avec ces roches sont traversés par des filons minces de la bostonile quartzifère, décrite page 53. Enfin, la pointe de Tafondro, à l’est de Lokobé, est formée par un granite à deux micas (granulite) qui, pétrographiquement, ne paraît pas appartenir à la série de roches alcalines qui fait l’objet de ce mémoire; peut-être est-il d’un âge antérieur à celui des roches précédentes et a-t-il fourni les débris granitiques constituant en partie les grès lia- siques d’'Ampangarinana (Voy. p. 7, note 1). Des phonolites néphéliniques ou feldspathiques sont très développées dans une direction nord-sud, à partir de la pointe d’Ankify, qui se trouve sur la côte, vis-à-vis et au sud de Nosy komba. Des bords de la Jangoa, près du village du mème nom, part une arête montagneuse qui se dirige (avec une orientation moyenne N.-E.-S.-0.) vers le sud d’Ankaramy. Elle atteint graduellement 400 à 500 mètres d'altitude et peut être suivie sur 45 kilomètres : sa largeur varie de 500 à 3000 mètres près de Jangoa pour augmenter progressivement dans la direction d’Ankaramy. Elle est essentiellement constituée par des grès liasiques (à gros grains vers Jangoa, à grains plus fins près d’Ankaramy), au milieu desquels se trouvent des filons d’essexites et de basaltes amphiboliques (camptonitiques), dont la présence ne se manifeste le plus souvent que par l’existence de blocs démantelés sur les pentes ravinées. Entre cette chaîne gréseuse et la mer (au sud-est d'Ambodima- diro), on rencontre une bosse de #cromonzonte, orientée nord-ouest. 80 A. LACROIX. Enfin, sur le bord de la mer, à Ambodimadiro, il existe de nombreux filons, très minces, d’un basallte amphibolique (camptonitique). De très nombreuses roches éruptives s’observent aux environs d’Ankaramy. A l’est et au sud-est de cette localité, à Maromandia, il existe un massif (nord-sud) de syénite quartzifère, du type nordmarkite. Des roches de la famille des essexites paraissent abonder dans les alentours et former notamment plus au sud, à Manangarivo, un massif dont je n’ai eu à ma disposition qu'un très petit nombre d'échantillons. IL faut signaler aux environs mêmes d’Ankaramy des filons minces d’une roche trachytique, du type bostonite. Enfin, au nord de cette localité, à Miharena, se trouvent en très grand nombre des filons minces, des dykes ou des masses de roches basiques variées (essexiles, monchiquites, campto- niles, etc.). Malheureusement, cette région est plate ou ondulée, recou- verte de prairies ; les roches éruptives y forment des mamelons épars recouverts de végétation et leurs relations géologiques ne peuvent être déterminées. Les ruisseaux suivent souvent des filons qui sont généra- lement fort altérés. Les échantillons de roches éruptives se prèêtant le mieux à l'étude sont ceux que l’on trouve dans ces ruisseaux en blocs roulants, accompagnant des débris des grès qui constituent la roche dominante de la région. Au sud-ouest d'Ankaramy, M. Villiaume a exploré une montagne qu’il désigne sous le nom de Bekotapo (1). D’après les indications, qu'il m'a données, cette localité se trouve au sud du sommet appelé Berahoda, sur la carte au 1/500 000°, publiée par le service géographique du corps d'occupation de Madagascar. Le mont Bezavona, cité par M. Baron dans la note dont j'ai parlé plus haut et où il signale une foyaite, est situé un peu au sud de ce point : au moment du tirage de cette feuille, M. Baron a bien voulu m'envoyer des échantillons des roches du mont Bezavona et quelques autres qui seront décrites dans un appendice à ce chapitre. Enfin, entre Miharena ei la mer, il y a lieu de citer dans les grès liasi- (4) J'ai examiné un grès à ciment calcaire non métamorphisé provenant du Bekotapo ; comme dans ceux de Nosy komba, les éléments clastiques sont formés par des fragments anguleux de quartz, de feldspaths (orthose, oligoclase). Il existe en outre des fragments de tourmaline, ce qui implique l'existence de roches granitiques antérieures, distinctes de celles qui sont étudiées dans ce mémoire. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 81 ques quelques filons minces de phonolites, de trachytes, de mon- chiquates. Les parties est ef nord-ouest de la montagne Ambohimirahavavy (ou des Deux-Sœurs) constituent une région riche en gramites et en syénites sodiques, appartenant à des types variés qui vont être passés en revue, avec, en outre des syénites néphéliniques, une 1olite et une fingquaite. Deux gisements ont été plus particulièrement explorés. A Ampa- sibitika, toutes les roches que j'ai étudiées ont été recueillies dans une sorte de cirque ouvert dans les flancs d’une montagne de 640 mètres d'altitude. Ils constituent d'énormes blocs éboulés, mélangés avec des grès; les pluies précoces de l’hivernage n’ont pas permis à l’explorateur d'atteindre le gisement en place, qui est d’ailleurs recouvert d’une végétation impénétrable. Le second gisement se trouve à Ambaliha; là encore, les échantillons ont été recueillis en blocs épars à la surface du sol, mais ils paraissent être en place, au moins pour la plus grande partie, dans une terre ferrugineuse résultant de leur décomposition. Les observations dans cette région sont du reste rendues fort difficiles à cause des bois qui la recouvrent. Enfin, l’îlot d'Antsoha, situé à l'extrémité de la pointe d’Ambavatoby(1), est constitué par une phonolile néphélinique, tandis que l’îlot de Nosy Iranja, situé au sud-ouest de cette même pointe est formé par une syénile micacée du type pulaskite. Telle est la distribution géographique des roches qui vont être décrites plus loin. Je m’occuperai exclusivement de leur constitution minéralo- gique ; beaucoup d’entre elles, et non des moins intéressantes, m'étant parvenues au moment où ce mémoire allait partir pour l’impression, ou pendant l'impression, leur étude chimique n’a pu être faite; elle fera l’objet d’un travail ultérieur. Je noterai en terminant que d’après les indications de M. Villiaume, il semble que les roches syénitiques soient alignées plus ou moins dans la direction du méridien, alors que l'orientation des roches basiques oscille- rait autour de la direction est-ouest. (1) Des labradoriles et des basalles se trouvent à l'ile d'Ankazoberavina, vis-à-vis la baie d’Am- bavatoby. NOUvELLES AKCHIVES pu MusÉu, 4e série. — IV. 11 82 A. LACROIX. $ 11. — Famille des granites alcalins. 1° GRANITES À ÆGYRINE, RIEBECKITE OU ARFVEDSONITE. Les granites alcalins souvent riches en amphiboles et en pyroxènes sodiques paraissent localisés dans le voisinage du massif d’'Ambohimi- rahavavy (ou des Deux-Sœurs) et particulièrement à Ambaliha et Ampasi- bitika : ce sont des fragments de ces roches qui ont tout d’abord appelé mon attention sur la pétrographie de cette région et sont par suite la cause déterminante de ce mémoire. a. Types normaux. Les types normaux de ces roches sont à grands éléments ; on y distingue à l'œil nu un pyroxène et une amphibole d’un vert noir; le feldspath est d'un gris jaunâtre et le quartz d’un blanc laiteux. Au microscope, on constate que le feldspath dominant est de l’orthose; suivant les échantillons, celle-ci est homogène ou faculée d’anorthose : ce dernier feldspath existe aussi en cristaux indépendants; lalbite se rencontre sous forme de microperthite dans les deux minéraux précédents, mais elle forme aussi des cristaux indépendants. Ceux-c1 sont limpides et bordent généralement les autres feldspaths, qui sont troubles en lumière natu- relle. On voit souvent de l’albite sur les bords des cavités miarolitiques et il me parait probable qu'elle est d’origine secondaire. Ces feldspaths englobent quelques gros cristaux de zircon, de sphène, de pyrochlore (en octaèdres jaune d’or monoréfringents), et enfin quelques cristaux d’am- phibole et de pyroxène, mais ceux-ci sont d'ordinaire postérieurs aux feldspaths. j Le pyroxène est constitué par une ægyrine d’un vert foncé, extrème- ment pléochroïque. L’amphibole appartient au groupe de la riebeckite, son angle d'extinction maximum dans la zone verticale est petit, mais impossible à mesurer exactement à cause de l’intensité du pléochroïsme. Le minéral est en effet noir presque opaque suivant l'indice », qui est MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 83 le plus rapproché de l'axe vertical; on observe les teintes suivantes de pléochroïsme. ne ca nn ñn Jaune-brun verdâtre. Brun-jaune. Jaune lle L'angle d'extinction est d'environ 15° dans la partie périphérique des cristaux et atteint 30° dans leur partie centrale. Les feldspaths sont parfois automorphes, aplatis suivant 4 : les cavités miarolitiques qu'ils laissent entre eux sont remplies par du quartz grenu et quelquefois par une micropegmatite de quartz et d’orthose. La biotte et la magnétite sont en général englobées par les feldspaths, alors que les autres minéraux colorés sont surtout enveloppés par le quartz ou ne se trouvent que sur le bord des eristaux de feldspaths. Cette nordmarkite se distingue surtout de la pulaskite, décrite plus loin, par sa structure miarolitique et par l'existence du quartz qui, sans être aussi abondant que dans les granites alcalins, ÿ joue cependant un rôle qui n’est pas à négliger. 6. Micronordmarkite. Je désigne sous ce nom une roche rougeâtre très finement grenue, renfermant quelques phénocristaux d’orthose (q', p, a"*); sa structure microscopique est trachytoïde à énormes microlites d’anorthose, plus ou moins orientés. Ils laissent entre eux de petits vides miarolitiques, généralement remplis par du quartz. Il n'existe qu'en très petite quantité des paillettes de biotite, des grains de caleite remplaçant un minéral qui paraît avoir été un pyroxène etenfin quelques cristaux de zircon. Cette roche, recueillie dans le même gisement que la nordmarkite, est une forme de bordure ou une forme filonienne de cette roche ; elle est à la nordmarkite ce que sont les microfoyaites de Nosy komba par rap- port à la ditroite. 96 A. LACROIX. Elle offre une grande ressemblance avec la roche des environs de Grorud (Norvège), décrite par M. Brôgger comme forme de bordure de la nordmarkite ; elle n’en diffère guère, d’après un échantillon que je dois à ce savant, que parce que, dans la roche de Maromandia, les cris- aux aplatis d’anorthose sont orientés d’une facon plus ou moins flui- dale. +. Bostonites quartzifères. Les environs d’Ankaramy renferment, en assez grande abondance, des filons minces d’une bostonite quartzifère qui offre la plus grande analogie de caractères extérieurs et de composition avec celle de Nosy komba et de Lokobé décrite plus haut. Cette bostonite est fréquemment très riche en petits cristaux de pyrite qui, par leur oxydation, tachent la roche blanche d’un enduit de rouille. Les échantillons que j'ai examinés sont dépourvus d'éléments colorés, on y distingue quelques phénocristaux d’orthose, au milieu de longs mi- crolites d’orthose faculée d’anorthose. Ces derniers sont moulés par de petites plages de quartz qui semblentavoir rempli les vides miarolitiques de la roche : cette bostonite correspond au type le plus microlitique des eisements dont il a été question plus haut. B. — SYÉNITES QUARTZIFÈRES A AMPHIBOLES ET PYROXÈNES SODIQUES. Ampasibitika.— Les roches que je désigne sous ce nom sont des syénites à grands éléments, leurs feldspaths sont blancs et parfois verdâtres, elles se distinguent de toutes les autres syénites par leur grande richesse en métasilicates, formant de gros cristaux qui englobent pœcilitiquement les feldspaths. Ceux-ci apparaissent alors avec leurs formes nettes, sur le fond noir verdâtre du minéral ferrugineux ; il est facile de les isoler et l’on constate alors qu'ils sont aplatis suivant g', présentant, en outre, les formes p (001), « ‘”* (201), avec de petites facettes 7». Ils sont assez fréquemment maclés suivant la loi de Carlsbad. L'examen microscopique montre que ces feldspaths sont enchevètrés, englobant quelques cristaux de zircon, d’amphibole et de pyroxène nais MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 97 le plus souvent, ils sont enveloppés par les métasilicates. Toutes les cavités miarolitiques non remplies par ces minéraux, sont comblées par du quartz. Les feldspaths sont les mêmes que dans la nordmarkite orthose homogène, ou faculée ou groupée en microperthite avec de lanorthose ou de l’albite; ces derniers feldspaths existent aussi, mais plus rarement, en cristaux indépendants. Le pyroxène est de l’augite ægvrinique, d'un vert d'herbe foncé, très pléochroïque ; il est anté- rieur à l’amphibole, et ne remplit pas entièrement les cavités miaroli- tiques dans lesquelles on la trouve. Il se présente d'ordinaire en cristaux prismatiques, allongés suivant l’axe vertical, dont les formes nettes sont soulignées par le quartz. L'amphibole constitue des cristaux plus grands, dépourvus de formes géométriques, remplissant entièrement les cavités où on les rencontre. Elle forme souvent alors une sorte de structure ophitique avec les feldspaths. Cette amphibole, que je me propose d'étudier plus à fond ultérieurement, a un maximum d'extinction voisin de 16°; son allonge- ment est positif ; elle change de couleur sur ses bords. Les teintes de pléochroïsme sont les suivantes : Centre. Bordure. n, ce dre > nr VAL E ne > n, : Brun verdàtre. Brun Jaune Vert. Gris bleuitre. Gris brunâtre. un peu rougeâtre. clair. La dispersion est très grande : en lumière polarisée parallèle, on n'obtient généralement pas d’extinctions nettes, mais des teintes cuivrées qui rappellent celles de la pennine. Ces métasilicates ont une grande tendance à se transformer en limonite cristalline et c’est probablement à ce même type pétrographique qu'il faut rapporter une syénite dont tous les éléments ferrugineux sont transformés en limonite et qui provient de Marotony, sur la côte sud- est de Nosy bé, dans une baie située à l’ouest de Tafondro. Les syénites qui nous occupent doivent sans doute être considérées comme une forme mésocrate de la nordmarkite, qui ne se trouve du reste pas dans le même gisement. Il sera important plus tard de déterminer quelles relations elles peuvent avoir avec les granites à pyroxènes et amphi- NOUVELLES ARCHIVES DU MusÉUM 4° série — IV. 13 98 A. LACROIX. boles sediques que l’on trouve dans les mêmes gisements, relations sur lesquelles je n'ai actuellement pas de données. Miharena. — La roche dont il s’agit ici est assez riche en quartz et pourrait être appelée un granite aussi bien qu'une syénite quartzifère ; je la rattache cependant au groupe des syénites, à cause de la nature des enclaves qu'elle renferme et qui sont comparables à celles de la syénite à pyroxène de Lokobé. L’unique échantillon que j'ai examiné a élé recueilli à l’état roulé dans un ruisseau des environs de Miharena, où il était accompagné de nombreux blocs de monchiquites et d'essexites. C’est une roche à grands éléments, rendue porphyroïde par la présence de cristaux de feldspaths plus grands encore ; un peu violacés, ils se détachent sur une masse feldspathique jaunâtre, tachetée de noir par des cristaux de pyroxène. Cette roche contient une grande quantité d’enclaves micacées, les unes à gros grains, très mésocrates, les autres à grains fins, moins riches en éléments ferrugineux, et présentant l'aspect d’un rhombenporphyr, grâce à l’abondance et à la forme de phénocristaux feldspathiques, violacés comme ceux de la syénite elle-même. Au microscope, on constate que dans la syénite les feldspaths (micro- perthite d’orthose et d'anorthose, albite) sont aplatis et enchevêtrés, laissant entre eux des vides miarolitiques, remplis par du quartz et par de grands cristaux prismatiques d’augite ægvyrinique d’un vert d'herbe; ils sont extrêmement pléochroïques, et se transforment parfois sur les bords en ægvyrine d'un vert plus pâle. Ce pyroxène existe aussi, mais en moins grande quantité, inclus dans le feldspath. Pour compléter cette description, il faut citer encore des cristaux de zircon, quelques grains jaune d'or de pyrochlore et enfin fort peu d'une amphibole arfvedsonitique. Les enclaves sont extrêmement variées comme composition minéra- logique, mais elles présentent comme caractère commun d’être essen- tellement constituées par des feldspaths microgrenus, associés à du pyroxène ou à de l’amphibole à la périphérie des enclaves et surtout à de la biotite dans leurs parties centrales. Ces feldspaths sont consti- tués par de l’anorthose à très fines macles, ils se réunissent par- MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 90 fois en sortes de boutonnières, bordées par des cristaux à formes très nettes. Du côté de la syénite, les pyroxènes et les amphiboles sont souvent pœæcilitiques. L’amphibole appartient au type à allongement positif et à forte dispersion, que nous avons déjà rencontré plusieurs fois et qui conduit au groupe de la katoforite. Elle est pléochroïque dans les teintes vertes et brun verdâtre. Toutes les cavités de cette roche sont remplies par de la calcite secondaire. Les phénocristaux dont il a été question plus haut sont constitués par de l’anorthose à très fines macles; ils sont bordés par une zone de biotite ; quand on a soin de les éteindre en lumière polarisée parallèle, on voit qu'ils renferment, suivant des zones contournées d'une façon capricieuse, un grand nombre de petites paillettes de biotite, de cristal- lites de pyroxène ou d’amphibole. Ces particularités paraissent dues à des recristallisations secondaires, car elles sont comparables à celles que l’on observe fréquemment dans les feldspaths, englobés dans les magmas volcaniques. De plus, une très grande quantité d’inclusions aciculaires, trop petites pour pouvoir être déterminées, sont distribuées parallèlement à leurs clivages. Syénites alcalines quartzifères de l Ambongo et du bassin du Mangoro. Je signalerai en passant deux syénites quartzifères provenant d’autres régions de Madagascar et qui ne sont pas sans analogie avec celles qui viennent d'être décrites. La collection de roches de l’Amnbongo, recueillie par M. E. Gautier dont faisait partie le granite à ægyrine décrit plus haut, renferme une roche très miarolitique, constituée par les mêmes feldspaths que ceux de ce granite ; 1ls sont tous automorphes et moulés par de grands cristaux d'ægvrine d’un vert foncé, d’arfvedsonite et d'ainigmatite. Ce minéral d'un brun sombre, extrêmement pléochroïque en lames minces, possède les mêmes propriétés que l’ainigmatite du Groenland étudiée par M. Ussing. Une quantité variable de quartz achève localement le remplissage des vides miarolitiques de cette roche. La syénite quartzifère du bassin du Mangoro provient de la collection 100 A. LACROIX. recueillie jadis par M. Catat; elle m'a été obligeamment communiquée par M. Stan. Meunier. L'indication de gisement est vague. C’est une roche miarolitique, pauvre en quartz, riche en albite. L’amphibole qui accompagne l’ægyrine est d’un brun verdâtre et appartient par ses extinctions au groupe de la barkévicite. Les bords de ses cristaux devien- nent d’un brun plus foncé, puis à leur périphérie ceux-ci passent au bleu sombre, avec pléochroïsme intense. La zone bleue s'éteint sous des angles très petits et en sens inverse du cristal central; elle est constituée par une amphibole du groupe de la riebeckite; cette transformation d’une amphibole sodique à allongement positif en une amphibole négative rappelle celle qui a été observée par M. Whitman Cross dans une syénite des Rosita Hills (Colorado). 2° Syénites non quartzifères. A. SYÉNITES A BIOTITE (PULASKITE). Les pulaskites se rencontrent en place à Nosy Iranja, petit ilot situé à l’ouest de la partie septentrionale de la presqu'île d’Ambavatoby. Une roche analogue a été recueillie dans les éboulis à Ambaliha et en place à l’ouest de Lokobé. Nosy Iranja. — Letype moyen de la roche de Nosy Iranja est de couleur grise ; on y distingue à l'œil nu de grands cristaux feldspathiques, au milieu desquels apparaissent quelques lamelles hexagonales de biotite. Il existe aussi des variétés pegmatiques à grands éléments, dans lesquelles les feldspaths ne sont pas aplatis, mais isométriques. L'examen microscopique montre, en outre de ces minéraux, un peu de sphène et une plus grande quantité d’apatite. Le feldspath est de l’orthose, faculée d’anorthose ; dans quelques roches, ces feldspaths renferment des plages microperthitiques d’albite. La biotite brune est criblée, surtout sur ses bords, de grains de magnétite qui se sont incontestablement formés à ses dépens. Parfois cependant, la biotite englobe un énorme cristal de magnétite qui paraît lui être antérieur. Quand les feldspaths sont aplatis suivantg', ils sont souvent enche- vôtrés : ils laissent alors entre eux des vides miarolitiques, dans lesquels MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 401 on observe çà et là un grain de quartz, très probablement secondaire. Cette roche offre une grande ressemblance avec la pulaskite des Fourche Mountains dans l’Arkansas (1) : elle en diffère toutefois par l’absence du pyroxène et d'amphibole ainsi que de la structure porphyroïde. Ambaliha. — Les pulaskites d’'Ambaliha sont des roches très leuco- crates, blanches, dans lesquelles apparaissent des paillettes de biotite et quelques cristaux de barkévicite. La structure est franchement grenue ; le feldspath est de l’orthose faculée d’anorthose. Un échantillon, dont la biotite est verdie et l’amphibole très altérée, renferme une enclave à structure microgrenue (microsyénite), un peu mésocrate, renfermant des paillettes de biotite, de la hornblende verdie (pæecilitique) et des moules calcifiés d’un minéral qui semble avoir été un pyroxène. Lokobé. — La pulaskite de Lokobé est semblable aux échantillons frais du type leucocrate d’Ambaliha ; elle renferme en plus un peu de zireon et d’albite. L'analyse a est celle de la pulaskite de Lokobé, qu'il est intéressant té de comparer à celle (b) de Salem Neck. C* d’Essex (Massachusets), à celle (c) de Foya (serra de Monchique, Portugal) (ë7 Rosenbusch, Æ£/em. Gesteinslehre, 1901, 108), et enfin celle (4) de la pulaskite (type de Fourche Mountain, par M. H. S. Washington, J. of geol., IX, 610, 1901). a b C d SDS Re es 61.92 63.71 60.42 60.13 ANOPREMrA RE Een 0.38 traces » 1.15 NO AR A Re 18.20 18.30 19.93 20.03 RES ISERE 0.27 2.08 0.63 2,36 OO RRRS Tu ci 2.90 2.82 3.19 1.88 MED RE Re. 1.01 0.09 0.67 OM CADRE Ne 1.65 1.18 STE) 0.87 NO D SR PR 5.53 6.39 6.99 6.30 Re DR et 6.17 6.21 6.88 5.97 Bente tt fans 0 1.44 0.17 1.74 1257 99.49 100.74 101.48 100.72 (2) La pulaskite de Lokobé présente par sa composition chimique aussi bien que par ses caractères minéralogiques, une grande analogie avec (1) EF, W. Williams, Ann. leport of the Geot. Survey Arkansas, 39, 1891. (2) Y compris : Zr0? — 0,05, P205 — 0,06, SO? — 0,14. 102 A. LACROIX. toutes celles des localités dont 1l vient d’être question; elle s’en distingue toutefois par un léger excès de la potasse sur la soude. B. — SYÉNITES A AMPHIBOLES ET PYROXÈNES SODIQUES (UMPTEKITES). Les roches dont il s'agit ici sont à grands éléments, elles proviennent du massif des Deux-Sœurs, dans la région d'Ambaliha, ce sont les pre- mières que J'ai eues entre les mains et je ne puis affirmer qu'elles ont été recueillies dans le même gisement que les roches précédentes. Leurs feldspaths sont les mêmes que dans les syénites décrites page 96, mais ils sont grenus plutôt qu'aplatis. Les cavités miarolitiques sont rares : elles renferment parfois un peu de quartz, mais celui-ci, au lieu d’avoir une structure granitique, comme dans les roches auxquelles il vient d'être fait allusion forme des grains arrondis qui ont l'apparence de quartz de concrétion (structure fibreuse). Il me parait donc nécessaire de distinguer ces roches des précédentes, dans lesquelles la teneur en quartz est toujours assez élevée il est cependant possible qu'elles n’en constituent qu'un cas particulier. Le caractère tiré du quartz n'est pas du reste le seul dont il faille nous occuper; le pyroxène, en effet, est ici constitué par de l’ægvyrine ; l'amphi- bole possède une dispersion très forte, et se rapporte au type décrit page 97, mais elle se transforme soit sur les bords, soit le long des eli- vages, en une amphibole d'un bleu intense qui paraît appartenir au groupe de l’arfvedsonite. Ces syénites semblent se rapprocher beaucoup des variétés non néphéliniques de l’amptekite, décrite par M. Ramsay (1), comme forme endomorphe de la syénite néphélinique d'Umptek (presqu'ile de Kola). (4) Op. cit. Fennia, Il, 2, 1894, 204. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 103 C. — SYÉNITES À PYROXÈNE. Laurvikite. Les roches que je range dans ce groupe viennent de la Grande-Terre, d’Ambaliha et d'Ampasibitika, ainsi que de Nosy bé (pointe de Lokobé). Elles se rapportent à trois types différents, se distinguant aisément les unes des autres par leurs caractères extérieurs. Type I. — Cette roche est essentiellement constituée par de l’anor- those violacée, en grands cristaux atteignant de 1 à 2 centimètres et offrant la structure caractéristique du feldspath de la laurvikite de Norvège, grâce au développement des faces (110) et a? (201). Les lames à formes losangiques fournies par les clivages p (001) sont parfois réunies autour d’un point, constituant ainsi des rosettes, mais au lieu de rester dans le même plan, elles sont régulièrement inclinées sur un axe commun, de facon à former un cône extrêmement obtus. Les éléments colorés sont peu abondants, ils consistent en augite ægv- rinique et surtout en une amphibole barkévicitique d’un brun verdâtre, en voie de résorption en un mélange de magnétite et d’augite ægvri- nique ; ce pyroxène englobe parfois des grains de néphéline et d’anor- those.Ces mêmes minéraux finement grenus se trouvent aussi localement entre les grandes lames feldspathiques. Cette roche doit être regardée comme une variété leucocrate de laurvikite, telle que la définit M. Brôgger. Type LT. — Par leur composition minéralogique, les échantillons à rapporter à ce type se rapprochent plus de la laurvikite de Norwège que le précédent, mais ils s'en éloignent par leur structure; leurs feldspaths sont isométriques où un peu aplatis suivant 4! (010), avec tendance à la structure enchevêtrée. Le feldspath dominant est de l'anorthose, avec fines macles quadrillées, rappelant celles du microeline; on trouve aussi de l’orthose faculée d’anor- those ou d’albite ou associée en microperthite avec ces feldspaths. L’au- gite d'un vert pâle, grenue ou prismatique suivant l'axe vertical et auto- morphe, est assez abondante, de même que la biotite et la magnétite. Il 104 A. LACROIX. existe en outre dans certains échantillons, un péridot qui peut devenir aussi abondant que le pyroxène; il est souvent calcifié ou transformé en un minéral jaune d’or du groupe de l’antigorite. Ce péridot doit être rap- porté à la fayalite ; sa bissectrice aiguë est en effet négative et l’écartement des axes qui n'a pu être mesuré, faute de section suffisamment centrée, est beaucoup moins grand que dans l’olivine. Cette fayalite, légèrement tein- tée de jaune et pléochroïque, est riche en petites aiguilles aciculaires d’un minéral opaque (magnétite ?), régulièrement orientées sur elle. La biotite enveloppe souvent ce péridot, ainsi que le pyroxène et la magné- tite; ses proportions sont très variables suivant les échantillons. Cette roche qui est riche en apatite, renferme peut-être un peu de néphéline en grains arrondis, çà et là associés à de petits grains de quartz. Elle constitue le type le plus basique de notre série syénitique et indique le passage aux syénites néphéliniques : elle est donc à tous égards com- parable à la laurvikite du bassin de Kristiania. Type TIT. — Je rattache à ce groupe de roches une syénite à très grands éléments rappelant les types les plus feldspathiques de la laurvikite d'Ampasibitika. A l’œil nu, on y distingue surtout des feldspaths d’un vert clair, dans les intervalles desqueis apparaît çà et là un minéral noir, à éclat de poix. Au microscope, on constate que cette roche, qui est pegmatique par places, est essentiellement constituée par de l’orthose, faculée d’anor- those. Les éléments ferrugineux sont peu abondants, celui qui domine sur les autres est un diopside vert pâle, allongé suivant l’axe vertical : on trouve en outre un minéral que je rapporte à l’ainigmatite; il est fortement réfringent, son pléochroïsme est intense dans les teintes noires et d’un brun foncé, il possède une forte dispersion. Il existe en outre un peu de biotite, souvent dentelliforme; elle est pléochroïque dans les teintes Jaune d’or foncé suivant n, et verte sui- vant »,; elle borde fréquemment des grains de magnétite. Enfin il faut citer un peu de hornblende d’un vert clair et du zircon. Les feldspaths sont ordinairement franchement grenus. Dans Îles variétés pegmatiques de cette roche, ils présentent quelquefois des formes nettes et sont alors moulés par un peu de quartz. Le diopside LA MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 105 et la magnétite sont englobés par les feldspaths; une partie de la biotite et la totalité de l’ainigmatite moulent le feldspath. Cette roche provient de l’ouest de Lokobé ; elle paraît constituer un filon dans la pulaskite. Elle renferme des enclaves microsyénitiques rappelant, comme structure, celles décrites page 98. Ces enclaves sont aussi assez analogues comme structure aux microessexites. A l'œil nu, on distingue dans une pâte grise des phénocristaux de feldspaths, des taches globulaires, constituées par des agrégats de lamelles de biotite et des cristaux d’augite. L'étude microscopique fait voir que le fond de la roche est formé par de l’orthose et de l’oligoclase- albite microgrenus, associés à des paillettes de biotite. Celles-ci ont sou- vent la structure de la biotite des schistes micacés; parfois englobées par ces feldspaths, elles les moulent plus souvent. Leur proportion est extrêmement variable, tantôt elles sont extrêmement abondantes et tantôt clairsemées. Elles sont parfois accompagnées par un peu d’amphibole barkévicitique. Les phénocristaux sont constitués essentiellement par des plagio- clases, ne dépassant guère en moyenne l’andésine comme basicité. L’augite forme des cristaux nets, généralement réunis plusieurs ensemble, groupés à axes parallèles avec de la hornblende qui les imprègne et entourés par de la biotite. On trouve aussi des yeux consti- tués par des grains d’augite entourés de biotite qui font penser aux pseudomorphoses d’olivine des syénites néphéliniques. D. "TRACHYTES. Les roches trachytiques, autres que la bostonite sont peu nombreuses parmi les échantillons que j'ai examinés; elles sont au nombre de trois, qui toutes proviennent du nord et du nord-nord-ouest d’Ankaramy. Elles y constituent des filons minces au milieu des terrains sédimentaires. Trachyte sodique. — Le filon le plus rapproché d’Ankaramy est situé au nord-ouest de ce poste. Il est constitué par une roche noire, peu cristalline, qui, au microscope, montre des phénocristaux d’orthose faculée d’anorthose, offrant souvent de profondes corrosions magma- 14 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, 4e série. — IV. 106 A. LACROIX. tiques. Ces cristaux sont disséminés dans un verre brun à structure flui- dale assez hétérogène, car 1l est parsemé de taches blanches. On n'y trouve comme élément cristallisé microlitique que de petits grains ou des cristallites de magnétite et quelques microlites d’orthose. Cette roche est un #achyte sodique, peu intéressant en raison de sa faible cristallinité. Trachytes nucacés et pyroxéniques. — Les deux autres filons, situés plus au nord-est que le précédent, dans la direction d’Ambodimadiro, mais toujours à l’ouest de la petite rivière (la Joja) qui vient se jeter dans la mer à l’ouest de ce village, ont une structure extrêmement compacte ; ils sont d’un gris verdâtre à aspect terne. Au premier abord, ils ressemblent plus à une roche sédimentaire compacte qu'à une roche trachytique. Le filon le plus oriental possède une structure globulaire, extrêmement nette: sur une cassure fraiche, on voit se détacher en brunätre des globules qui varient depuis la grosseur d’un petit pois, Jusqu'à celle d’une noisette. Les roches de ces deux filons ne se distin- euent du reste que par cette particularité de structure. Au microscope, on n'y distingue que quelques rares phénocristaux d'orthose, faculés d’anorthose ; ils sont disséminés dans un magma à grains tellement fins qu’il est nécessaire d'employer l'objectif 9 de Nachet pour en distinguer les éléments. Avec un plus faible grossissement, on ne voit en effet que de très abondantes, mais très fines ponctuations biréfringentes, au milieu d'éléments presque monoréfringents. Avec un fort grossissement, on constate que ces ponctuations biréfringentes sont constituées en partie par de la biotite et en partie par un minéral pyro- xénique qui, pour agir sur la lumière polarisée sur une si faible épais- seur, ne peut guère être constitué que par de l’ægvyrine; 1l ne saurait être question de le démontrer. La structure de la biotite est celle du mica des schistes micacés ; ce minéral en lamelles discoides moule les microlites d’orthose., dont l’exis- tence n’est démontrable que lorsque la roche prend localement un grain moins fin; cela a lieu notamment dans les échantillons à structure glo- bulaire. Le centre des globules est à éléments si fins qu'il est souvent impossible d'en discerner les détails avec quelque précision. La péri- MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 107 phérie des globules est constituée par une zone, ayant en moyenne 0°”,5, elle est extrêmement micacée. Le ciment des globules est formé par la roche normale, dans laquelle il est souvent possible de voir la forme des microlites feldspathiques. , Je me suis assuré par une attaque à l'acide chlorhydrique que ces roches ne renferment pas de feldspathides. $S IV. — Famille des monzonites. Toutes les roches granitiques et syénitiques décrites plus haut, sont caractérisées par l’absence complète des plagioclases. L'existence de ceux-c1, associés à des feldspaths alcalins est au contraire la caracté- ristique des roches dont il s'agit ici. 1° MonzokiTes. C'est une roche leucocrate, blanche, tachée de jaune, à facies grani- tique provenant d’Ambaliha. Au microscope, on constate l'existence de la biotite, de quelques gros cristaux d’apatite et de zireon, d’un peu d’une hornblende barkévicitique. Ces minéraux sont associés à de nombreux cristaux automorphes de plagioclases, aplatis suivant g et à des moules calcifiés de cristaux de pyroxène dont il ne reste plus de traces. Tous ces minéraux sont englobés par de très grandes plages d’orthose, associées en microperthite à de l’anorthose et de lalbite. Çà et là, exis- tent quelques vides miarolitiques, remplis par de l’amphibole ou du quartz. Les plagioclases sont surtout intéressants ; ils sont très zonés, le centre atteignant souvent le labrador et parfois le labrador-bytownite ; leurs bords sont constitués par de l’oligoclase acide, mais la succession des zones n'est pas toujours aussi régulière. La figure 8 de la planche X représente un cas fort intéressant, qui peut être facilement interprété à l’aide des épures de M. Michel-Lévy (1). La zone moyenne, constituée par (1) Etude sur la détermination des feldspaths, 1894. 108 A. LACROIX. x un oligoclase, étant perpendiculaire à la bissectrice >,, ensemble du cristal est donc taillé parallèlement à une face de la zone de symétrie. L’angle d'extinction permet de déterminer le feldspath et par suite nous fait connaitre la position de son pôle sur la projection. Comme, d'autre part, ce cristal présente à la fois la macle de lalbite et la macle de Carlsbad, les vérifications sont nombreuses. Dans le tableau ci-contre, Je désigne par A et par B les angles d'extinction par rapport à la macle de l’albite dans chacun des éléments de la macle de Carlsbad. Ce cas gagne en intérêt par ce fait que la grande plage d’orthose, faculée d’anor- those qui englobe ce cristal zoné est géométriquement orientée sur lui. Feldspaths enclavants. Plagioclases. ET PE PAPE AE RS mr RENE Bordure externe. Zone moyenne. Zone centrale. A B A B A B 0° 1° env. 10 16° 41e 4° (perpendi- 13° 26° culaire à n,) Orthose. Facules Andésine. Oligoclase (Ab*An!'). Labrador(Ab'An!'). d'anorthose. Cette roche, par l’association des plagioclases aux feldspaths alcalins, appartient au groupe de la monzonite; elle diffère des types habituels de cette roche par le peu d’abondance du pyroxène qui, parmi les éléments colorés, est subordonné à l’amphibole et à la biotite. Par ses feldspaths alcalins, elle se rapproche de la monzonite du Montana (Yogo Peak), mais elle semble être leucocrate; de même que cette dernière roche et que l’akérite de Norvège, elle fait partie d’une série de granites et de svénites plus riches en alcalis. 2° MICROMONZONITE A PYROXÈNE ET BARKÉVICITE. L'unique échantillon appartenant à ce groupe de roches constitue lun des plus curieux types pétrographiques faisant partie de cette série. Il à été recueilli au nord de la chaîne gréseuse orientée nord-est-sud- ouest et allant de la Jangoa vers Ankaramy ; il constitue un dyke ou une bosse, situé dans les grès au sud-est d’'Ambodimadiro. C'est une roche à éléments moyens, dans laquelle on voit à l'œil nu MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 109 des lames de biotite très allongées suivant un des côtés de l'hexagone et des phénocristaux de feldspaths vitreux, disséminés dans une pâte grise, très cristalline, formée de feldspaths et de très petites paillettes de biotite. Çà et là, on observe aussi quelques gros phénocristaux d’augite. L’échantillon renferme une enclave de syénite à biotite à grands éléments. Au microscope, on voit que la roche est constituée par des phénocristaux de feldspath, d'augite, de hornblende et de biotite. Les feldspaths prédominent de beaucoup, 1ls sont plus ou moins auto- morphes, constituant la trame de la roche. C'est dans leurs intervalles que se trouvent placés les phénocristaux des éléments colorés, ils sont englobés dans un magma du second temps holocristallin, constitué par des feldspaths: ces derniers sont tantôt microgrenus et tantôt microli- tiques, par suite de l'existence de formes nettes et d’un aplatissement suivant g'. Ces feldspaths sont associés à de petits grains d’augite, à des paillettes de biotite et enfin à une petite quantité de cristaux nets de néphéline et de sodalite. Il faut signaler en outre de nombreux prismes d'apatite, de la titanomagnétite et du sphène en partie secondaire. Les feldspaths en grands cristaux sont essentiellement constitués par de l’orthose, de l’orthose faculée, maclée suivant la loi de Carlsbad et par des plagioclases basiques (labrador à bytownite) beaucoup moins abondants que lesfeldspaths alcalins. Ces plagioclases forment des cristaux indépendants, mais, très souvent aussi, ils occupent le cœur des cristaux d’orthose, avec lesquels ils sont régulièrement orientés, offrant ainsi un nouvel exemple de ces groupements de feldspaths basiques et de felds- paths alcalins si caractéristiques des types basiques de la série pétro- graphique qui nous occupe. Quant aux microlites feldspathiques, ils sont en partie constitués par de l'orthose faculée et en partie par un oligoclase acide, à fines bandes de la macle suivant la loi de l’albite. Les phénocristaux des minéraux ferrugineux (biotite, augite, barké- vicite) sont automorphes, l’augite est presque incolore en lames minces, elle est très corrodée sur les bords et en voie de transformation en bio- tite; l’amphibole est brune et se rapproche de la barkévicite : elle ren- ferme par places des trainées d'inclusions ferrugineuses sans régularité. 410 A. LACROIX. Les lamelles irrégulières de biotite, si abondantes au milieu du magma du second temps, sont quelquefois englobées par les bords des phéno- cristaux de feldspaths. Notons enfin l'existence au milieu de la roche de petits globules remplis par de l’analeime, au milieu de laquelle se trou- vent des baguettes d’albite, implantées perpendiculairement à la péri- phérie du globule. La composition chimique de cette roche offre la plus grande analogie avec celle de la laurvikite d'un gris foncé de Fredrikswarn dont l'ana- lyse est donnée en à (par Forsberg è7 Brogger, Zertschr. f. Kryst., XVE, 1890, 31). Au point de vue structurel, notre microsyénite, paraît n'être pas sans analogie avec des formes microgrenues de bordure de la laur- vikite signalées par M. Brogger et dont je n'ai pas vu moi-même d’échan- tillons. Mais dans aucune de ces roches, pas plus que dans la laurvikite d’ailleurs, l'existence de plagioclase n’a été signalée. C'est l'abondance de ceux-ci qui constitue la caractéristique minéralogique distinetive de notre roche qui, par la nature de ses feldspaths doit être rapprochée de la famille de la monzonite. Au point de vue chimique, elle se distingue des monzonites par sa plus grande richesse en alcalis (avec prédominance de la soude, et par sa teneur moindre en chaux), elle indique à ce point de vue un passage de la monzonite aux laurvikites. a b STORE PONS ER ENT 56.25 57.12 ORNE Sn ms de 0.63 » ATOS NL RUINMRENRE RE A A 20.50 21.69 FESOE LEON AT eNARe RRe 1.85 1.63 fe DR RAS ER 125 3.65 MÉO NE MER Nr PR RE 2.54 1.55 CAO IE SAR EEE 3.62 A..03 Na OL RS nr ee 5.91 5.93 ROSE ARR PRE ME CN 4.80 3.48 PETIlAUNEU PEER Er 0.83 0.58 101.16 99.66 S V. — Famille des syénites néphéliniques. 1° SYÉNITES NÉPHÉLINIQUES. Les syénites néphéliniques de la Grande-Terre appartiennent au point de vue structurel au type caractérisé par l’aplatissement des feldspaths MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 11€ suivant g, mais avec tendance à la structure grenue; celle-ci n'est cependant jamais aussi distincte que dans les roches de Nosy komba, c’est pourquoi je considère plutôt ces roches comme des foyaites. N'en ayant étudié qu'un très petit nombre d'échantillons, je ne puis en tirer aucune conclusion et il est possible que l'exploration plus complète de la région y fasse trouver un massif de ditroites. Les premières syénites néphéliniques de Madagascar que j'ai exami- nées ont été recueillies par M. Villiaume dans le massif des Deux-Sœurs. Ce sont des roches à grains fins, très leucocrates; les feldspaths ne comprennent que de l’orthose et de l’anorthose, les éléments colorés sont constitués seulement par quelques paillettes de biotite, souvent groupées autour de grains de magnétite et de quelques grains, moins nombreux encore, d’une augite légèrement verdâtre. L'intérêt de cette roche réside surtout dans l'existence de grosses trainées pegmatiques, essentiellement constituées par des cristaux trapus de barkévicite, ayant souvent plus d'un centimètre de longueur : ils sont disséminés en grand nombre dans une masse blanche cristalline que le microscope montre être formée par de l’orthose, de l’anorthose et de la néphéline. Il existe une petite quantité de pyroxène d’un gris vert en lames minces ; il faut signaler en outre l'abondance de très gros prismes d'apatite et une très petite quantité d’un oligoclase acide. Cette roche est donc comparable aux pegmatites de syénites mélanocrates passant aux covites de Nosy komba. Il faut signaler en terminant la fréquence de l’analcime comme produit secondaire. Plusieurs échantillons de foyaites ont été recueillis dans les éboulis d'Ambaliha. Les uns correspondent à une syénite très leucocrate, à grands éléments de feldspaths alcalins (orthose et anorthose) dont la couleur blanche tranche sur le fond blanc verdà.re, constitué par des feldspaths et de la néphéline. Les éléments colorés consistent exclusivement en quelques petits cristaux d’ægvrine qui, au moins en partie, semblent résulter de la transformation d’augite ægyrinique. Il faut signaler en outre quelques rares paillettes de biotite et des grains de magnétite. La structure à une tendance à se rapprocher de celle de la ditroite. Le caractère foyaitique, au contraire, est très net dans des roches à 112 A. LACROIX. grains moins gros qui renferment des trainées à éléments plus petits encore. La teneur en éléments ferrugineux est d'autant plus grande que la dimension des éléments constitutifs est plus petite. Toutes ces roches sont d’ailleurs très riches en néphéline. Dans les parties les plus leucocrates, le métasilicate dominant est une amphibole barkévicitique brune, se trans- formant plus ou moins complètement en un type d'un vert jaunâtre. Ses cristaux sont irréguliers, ils moulent les éléments blancs ou sont englobés par eux ; ils renferment en abondance des grains irréguliers de magnétite et d’augite verte qui ne se rencontrent presque jamais en dehors d'eux et qui doivent par conséquent être considérés comme résultant de leur transformation. Dans les {rainées à fins éléments, au contraire, le pyroxène forme des cristaux nets et indépendants ; lamphibole est plus nettement prismatique; elle est parfois encore presque entièrement brune. La structure de la roche incline vers celle d'une microfoyaite ; les feldspaths sont très aplatis, souvent orientés dans la même direction. Quant à la néphéline, elle est plus abondante encore que dans le type normal et présente des formes remarquablement nettes. Cette roche établit le passage au point de vue de la structure entre la foyaite normale et les microfoyaites de Bekotapo qui vont être décrites plus loin. Enfin un échantillon provenant des éboulis d’Ampasibitika est constitué par une roche blanche, rappelant les enclaves de la montagne des Deux- Sœurs; elle est cependant, moins riche en barkévicite, dont les cristaux, au heu d’être trapus comme dans cette dernière région, sont très allongés suivant l’axe vertical, comme cela a lieu dans les essexites diabasiques. On distingue à l'œil nu de gros grains de néphéline rosée. Au microscope, on constate que la composition et la structure sont les mêmes que dans les traînées des Deux-Sœurs, aussi me semble-t-il probable qu'il faut lui attribuer lamême origine. Cet échantillon renferme à son tour destrainées mélanocrates à grains fins; elles sont constituées par des cristaux nets de barkévicite, accompagnées d’un peu de biotite et d’augite. Ces minéraux sont englobés par des lames ou des grains d’anorthose,d’'orthose, accom- pagnées d'un plagioclase acide. La roche est riche en outre en apatite et correspond aux syénites mélanocrates de Nosy komba. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 115 Je rappellerai en terminant que M. Baron a signalé (1) l'existence d'une foyaite au mont Bezavona (2); d'après la carte jointe à son mémoire, on voit que cette montagne est très voisine de celle que M. Villlaume désigne sous le nom de Bekotapo. 2° MICROFOYAITES ET PHONOLITES A ÆGYRINE. A. — Microfoyaites. Je désigne sous ce nom des roches à éléments fins, dans lesquelles on distingue à l'œil nu de petits cristaux blancs de feldspath, dans une pâte grise qui, à la loupe, se résout en petites lames feldspathiques et en ponctuations d'ægyrine d’un vert noir. Elles ont été recueillies au Bekotapo, au sud-ouest d’Ankaramy ; elles se trouvent en blocs croulants sur le flanc de la montagne; les conditions de leur gisement ne peuvent donc pas être fixées. Des filons de basalte ont été seuls trouvés en place dans les grès calcaires qu'ils n'ont pas métamorphisés. L'examen microscopique montre que cette roche est essentiellement constituée par des feldspaths alcalins, de la néphéline et de l’ægyrine, avec en outre de l’arfvedsonite, de la sodalite, du sphène et de la magné- tite accessoires ; beaucoup plus rarement il existe, en outre, un peu de biotite et de barkévicite. L'analcime remplit fréquemment les cavités de la roche : elle se ren- contre parfois en cristaux distincts [4° (211) ] de quelques millimètres de diamètre. Les phénocristaux sont formés par de l’orthose, souvent faculée ou bordée d'anorthose, alors que les cristaux du second temps se montrent dans les sections perpendiculaires à g' sous forme de longues baguettes, maclées suivant la loi de Carlsbad et toujours faculées (fig. », pl. VI). La néphéline est automorphe, soit en cristaux très petits, soit en gros (4) Op. cit., 69, 1895. (2) Voy., au paragraphe IX, l'étude des roches du mont Bezavona que M. Baron m'a commu- niquée au moment du tirage de cette feuille. NOUVELLES ARCHIVES DU MusÉUM, 4° série. — IV. 15 11% A. LACROIX. prismes hexagonaux, atteignant presque un millimètre; bien que la plupart des feldspaths du second temps entourent ces grands cristaux, on trouve parfois dans ce minéral une grande quantité de microlites feld- spathiques de moindre dimension. L'élément coloré dominant est de l’ægyrine d'un vert foncé qui est xénomorphe et moule feldspaths et feldspathides; elle ne se trouve que très rarement en phénocristaux. D'ordinaire, les plages qu’elle forme sont de très faibles dimensions, mais par places elles deviennent très grandes et sont pœcilitiques. C'est sous cette même forme que se trouve l’arfvedsonite très pléochroïque dans les teintes ns < 71e ce n Jaune brunâtre. Vert clair. + Bleu-vert. Elle est çà et là accompagnée d’un peu d’ainigmatite pœcilitique. Les lames feldspathiques sont parfois plus ou moins orientées et la roche àce point de vue présente alors une remarquable analogie avec les microfoyaites du massif syénitique de Nosy komba. Mais, par places, on trouve au milieu de la roche des agrégats de grands cristaux enchevêtrés d'orthose faculée et de néphéline qui constituent un passage à la fovaite typique; les cavités Intersertales de celle-ci sont parfois incomplètement remplies et lon y voit alors des cristaux de néphéline à extrémité libre qui, dans d’autres cas, sont englobés par de l'analcime hya- line (fe 26 pl MEN) Il me reste à signaler un échantillon, à éléments plus fins que le précé- dent, plus nettement microlitique, mais dont les microlites sont enche- vôêtrés, englobant des cristaux nets de néphéline ou moulés par de la néphéline et de la sodalite xénomorphes. Cette roche par sa structure rappelle celle de la figure 1 de la planche IF, dont les éléments seraient microscopiques. Le pyroxène est une augite d’un vert clair, en partie transformé sur les bords en augite ægvyrinique, passant elle-même à l’ægvrine. Cette roche renferme des phénocristaux de barkévicite et de biotite en voie de résorption en un mélange d'augite ægyrinique et de magnétite. Il existe aussi quelques très gros cristaux de néphéline, des phénocristaux d’orthose et enfin fort peu de sphène. L'analcime qui remplit les cavités se voit parfois autour de néphéline MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 115 absolument intacte et il me paraît nécessaire de considérer cette zéolite, de même que celle des foyaites à ægyrine de Nosy komba et des essexites diabasiques, comme un minéral secondaire de formation immé- diate, jouant le même rôle que le quartz dans la nordmarkite et beau- coup d’autres roches quartzifères. On voit quelquefois dans l’analcime des cristaux d’ægyrine contemporains de ce minéral; j'ai observé dans une lame mince, un cristal, malheureusement mal orienté, d'ægyrine présentant une particularité intéressante. Sa couleur est d’un vert sombre, ses extinctions extrêmement faibles sont celles de l’ægyrine normale ; il est bordé par une zone à extinction très oblique. C'est là un sroupement inverse de celui qui est habituel, une ægyrine se transfor- mant en augite ægyrinique. J'appelle toutes ces roches du Bekotapo microfoyaites, plutôt que phonolites ægyriniques, à cause de la grandeur de leurs éléments et de l’analogie structurelle qu’elles présentent avec certaines des micro- syénites de Nosy komba. Mais elles établissent d’une facon très nette le passage des microsyénites au type phonolitique, microlitique, qui existe selon toutes vraisemblances dans ce même gisement. Enclaves lamprophyriques. — Les microfoyaites du Bekotapo les plus voisines des phonolites renferment quelques enclaves noires à éléments fins, souvent parsemées de taches blanches. L'examen microscopique montre qu'elles ont un facies lamprophyrique très net. Elles sont essen- tiellement constituées par des baguettes de barkévicite et d'augite, englobées par de grandes plages ou des cristaux de néphéline. Le même minéral constitue de gros cristaux visibles à l'œil nu; ils sont tout à fait dépourvus d’inclusions de minéraux ferrugineux. (à et là, s'observent des grains d'olivine, offrant la transformation en pyroxène et biotite déjà observée dans les ditroites de Nosy komba et dans leurs enclaves micro- essexitiques. Celte roche doit être considérée comme une microijolite amphibolique. L’analcime se produit aux dépens de la néphéline. B. — Phonolites. Je décrirai à la suite de ces microsyénites une roche à grands éléments, mais à facies phonolitique, qui constitue les falaises abruptes de l'ilot 116 A. LACROIX. d’Antsoha, au voisinage de la pointe d'Ambavatoby. L'échantillon que j'ai étudié a été recueilli par M. le D'Joly et m'a été communiqué par M. Stanislas Meunier. A l’œil nu, on v distingue de grandes lames nacrées de feldspath, au milieu desquelles se trouvent des taches vertes et roses. L'aspect de la roche n’est pas sans analogie de caractères extérieurs avec certains des types d'hédrumites de la région de Kristiania. Au microscope, on constate la grande prédominance des lames très aplaties d'orthose, maclées suivant la loi de Carlsbad ; elles sont irrégu- lières, frangées, gondolées. IT existe en outre de nombreux et gros prismes hexagonaux de néphéline dont les contours, de même que ceux des feld- spaths sont parfois nettement accusés, grâce à l'existence de trois miné- raux colorés : ægyrine, amphibole et un minéral brun-châtaigne, fréquent dans les phonolites du plateau Central de la France et qui paraît devoir être rapporté à l’ainigmatite. Aucun de ces éléments ne possède de formes géométriques; ils se présentent tous sous forme de squelettes pæcilitiques ; çà et là, cependant, on rencontre quelques grands cristaux d’une augite verte qui, sur les bords, se confond avec l’ægyrine ou l’augite ægyrinique pæcilitique qui à la même orientation. L'ægyrine est d’un vert sombre, elle est extrêmement pléochroïque avec la grande biréfringence et les autres propriétés optiques caractéris- tiques de ce pyroxène. La substance la plus intéressante de cette roche est l’amphibole, qui appartient au groupe de la katophorite; la structure squelettiforme rend difficile l'étude précise de ses propriétés optiques ; on peut affirmer cependant que l'extinction maxima dans la zone verti- cale dépasse 35°. Le pléochroïsme esténergique dans les teintes suivantes : ne > ne = ny Brun verdàtre. Brun foncé. Jaune-brun clair. De même que la katophorite de la solvsbergite du Lougenthal décrite par M. Brôgger (1), celle d’Antsoha est fréquemment entourée par une zone, sans transition brusque, d’une amphibole du groupe de l’arfvedso- (1) Die Gesteine der Grorudit-Tinguait-Series, Kristiania, 27, 1894. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 117 nite d’un vert bleuâtre suivant l'axe »,, le plus rapproché de l’axe vertical. Je n’ai aucun renseignement sur les relations géologiques de cette pho- nolite qui se trouve dans une région basaltique (1) ; je la crois plus pro- bablement volcanique qu'intrusive, malgré sa haute cristallinité. 3° TINGUAITES. Le seul exemple de tinguaite observée en dehors de Nosy komba est représenté par un échantillon recueilli à la pointe d’Ampasimena, près d’Ambaliha. Cette roche s’y rencontre sous forme de blocs ou de pla- quettes non en place dans les éboulis du bord de la plage ; elle est associée à des blocs gréseux. D’après les indications de M. Villiaume, qui l’avait prise pour une cornéenne, il n’y aurait pas d'autre roche éruptive dans le voisinage. A l'œil nu, cette roche offre l'aspect d’une cornéenne ou d’un Jaspe vert- poireau ; sa cassure est esquilleuse et a l’aspect extrêmement compact. Au microscope, en lumière naturelle, on constate sur un fond blanc l'existence d’une quantité considérable de petits agrégats globuleux, verts, d’ægvrine, ayant l’apparence de végétations mousseuses et rappe- lant, mais en beaucoup plus petits, les agrégats d’ægvrine de certaines phonolites néphéliniques de Bohème. Avec de forts grossissements, on constate que le fond incolore de la roche n’est pas homogène et qu'il est criblé de très fines aiguilles d’ægvrine verte, qui, de loin en loin seule- ment, atteignent une taille suffisante pour pouvoir agir sur la lumière polarisée. Les éléments blancs sont formés par de la néphéline et de l’orthose, en grains très menus, prenant parfois des formes géométriques à leur contact avec les petites éponges d’ægvrine. Cà et là, le feldspath a une tendance à présenter une structure sphérolitique. (1) M. Villiaume m'a envoyé de beaux échantillons de quartz prase d’un vert foncé en sphérolites très réguliers, et, associés à de la calcite à clivages rhomboédiiques. M. le D' Joly m'a communiqué d’intéressants minéraux provenant également de l’ilot d'Anka- zoberavina, vis-à-vis la baie d’Ambatatoby : géodes d'améthyste, heulandite en lames de trois centimètres de largeur, analcime et mésotype. Tous ces minéraux se trouvent dans des labradorites allérées. 118 A. LACROIX. La roche s'attaque avec une grande facilité par les acides : la propor- tion de potasse contenue dans le liquide résultant de cette attaque me parait très grande et semble indiquer l'existence de la leueite ; toutefois l'examen optique ne permet pas de vérifier cette hypothèse. Je n'ai eu malheureusement qu’un seul échantillon de cette roche; elle me parait constituer un facies de bordure d’un filon de tinguaite ou un filon très mince. Il sera intéressant de létudier plus en détail sur le terrain. Environs de Diégo-Suarez. — Je prolite de cette occasion pour décrire une roche de ce groupe qui provient d’une région beaucoup plus septen- trionale, des environs de Diégo-Suarez. Les premiers échantillons que J'ai examinés m'ont été remis 11 Y a une quinzaine d'années par M. Cha- per. M. Alluaud en a rapporté plus récemment plusieurs échantillons. D'après les indications que m’a fournies ce voyageur, ils proviennent de la crête montagneuse occupant le milieu de listhme d’'Andrakaka (entre la baie de Diégo et celle du Courrier) : cette région est constituée par des calcaires crétacés, au milieu desquels la tinguäite formerait des filons ; si les souvenirs de M. Alluaud sont fidèles, cette constatation serait intéressante, car elle semblerait indiquer pour la série d'Ampasindava la possibilité d’un âge post-crétacé. Toutefois, il ne faut pas oublier qu'au sud de la baie de Diégo (Antsirane), abondent des basaltes doléritiques, et la tinguäite en question pourrait appartenir à une série volcanique. J'ai signalé déjà (1) l'existence des nombreuses géodes à analcime que renferme cette roche que M. Fouqué a étudiée (2) (sous le nom de phonolite néphélinique) surtout, au point de vue des feldspaths. Il existe deux types parmi ces tinguäites : l’un, à apparence homogène est d’un gris verdâtre, dépourvu de phénocristaux; l’autre, au contraire, est extrêmement riche en cristaux blancs d’orthose et de néphéline, pouvant atteindre 2 ou 3 millimètres de plus grande dimension. Ils sont disséminés dans une pâte, semblable à celle de la roche précédente. Cette roche offre l'aspect extérieur des fnqudits-porphyres du Brésil et (1) Minéralogie de la France et de ses colonies, II, 286, 1896. (2) Bull. Soc. minér. France, XVII, 565, 1894. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 119 de la Bohême, mais avec des phénocristaux en moyenne de plus petite taille. Les phénocristaux de sanidine sont aplatis suivant g° (010) et présen- tent en outre les formes p (001), a!° (201) dominantes, avec de petites facettes m ; l’angle d'extinction sur g° est de 3 à 5°, 2V— 25° environ (Fouqué). Ils sont frangés sur les bords, par suite de l’orientation sur eux des microlites voisins. La néphéline forme des prismes hexagonaux basés, remarquablements nets, avec clivages prismatiques distincts; ils se réunissent assez fréquemment en groupes de plusieurs cristaux enche- vôtrés. Le même minéral moule parfois la sanidine, ainsi que des phé- nocristaux de pyroxène qui sont assez abondants. Le pyroxène était ori- ginellement constitué par une augite légèrement rosée; ses cristaux sont périphériquement et parfois totalement transformés en ægvyrine d’un vert sombre. Enfin, il existe quelques phénocristaux de sphène. Tous ces phénocristaux sont disséminés au milieu d’un magma cons- titué par une grande quantité de longues aiguilles d’ægvyrine; celles-ci sont distribuées dans tous les sens, associées à des lames d’orthose à contours irréguliers et à de la néphéline. Peut-être existe-t-il aussi un peu de verre. La structure et l’abondance des aiguilles d’ægyrine rendent nécessaires l’assimilation de cette roche aux tinguäites telles que je les ai définies plus haut, plutôt qu'aux phonolites. Quelques échantillons renferment des phénocristaux d’une amphibole brune, corrodée et en partie transformée en un agrégat de petits cristaux d'ægvrine. 4° PHONOLITES SANS ÆGYRINE. Les phonolites paraissent être assez abondantes dans la région qui nous occupe; les crêtes d’Ankifv, sur la Grande-Terre, au sud de Nosy komba, sont constituées par de grands dykes de ces roches, traversant les formations sédimentaires. Un filon mince de phonolite existe dans les mêmes conditions au sud-sud-est d’Ambodimadiro, à l’est de la Joja. Enfin, un filon a été observé à Ambaliha au sud-sud-est de la montagne des Deux-Sœurs. Ankify. — Les échantillons que J'ai examinés appartiennent à deux 120 A. LACROIX. types, provenant probablement de dykes différents. L'un est une roche grise, compacte, dépourvue de phénocristaux apparents à l’œil nu, c’est une phonolite néphélinique. Au microscope, on y distingue quelques rares phénocristaux d’augite et d’augite ægvrinique, ainsi que quelques cristaux de hornblende brune, plus ou moins complètement transformée en agré- gats de pyroxène et de grains de magnétite. Ces phénocristaux sont dis- tribués dans un magma microlitique, peu biréfringent, à éléments fins, essentiellement constitué par de très petits prismes hexagonaux de néphé- line fort nets et des microlites filiformes d’orthose. Il existe en assez grande abondance de l’augite ægvrinique, formant des grains plutôt que des microlites ; ceux-ci moulent assez souvent la néphéline. Le second type est constitué par une phonolte feldspathique d'un gris verdâtre, un peu fissile, qui montre à l'œil nu quelques phénocristaux d'orthose. L'examen microscopique y fait voir en outre des phénocristaux d’augite, de sphène etdes moules de hornblende résorbée. Les microlites, de dimension plus grande que dans la roche précédente, sont constitués par de l’orthose, de l’augite ægvrinique, de la magnétite, et enfin par de la sodalite en petits globules ou en cristaux polyédriques ou en petites plages irrégulières qui moulent les feldspaths. Il est probable qu'il existe aussi de la néphéline, mais je n’ai pu la discerner avec certitude. Enfin, je signalerai l'abondance de très fines aiguilles d’un minéral ayant la réfrmgence du pyroxène, mais une biréfringence deux à trois fois supé- rieure; les extinctions sont très obliques, je ne puis rapporter avec certitude ce minéral à aucune espèce connue. Enclaves lamprophyriques. — Cette phonolite renferme en abondance de petites enclaves noires, inégalement creusées de cavités que remplis- sent des zéolites fibreuses. L'examen microscopique fait voir que ces enclaves sont de nature lamprophyrique, elles sont essentiellement constituées par des microlites d’augite et d’amphibole brune, minéraux existant aussi, mais en moindre quantité, sous forme de phénocristaux. Ceux-ci sont associés à de grands cristaux d’olivine (souvent altérés en bowlingite jaune d’or) et en partie transformés en une double couronne concentrique d’augite et de biotite (à l'extérieur). MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 121 Il a dû exister du feldspath, mais il n’en reste plus que des traces; tout est zéolitisé. Au voisinage de ces enclaves, la phonolite renferme quelques phénocristaux de labrador. Cette roche peut être regardée comme une sorte de réduction microli- tique des enclaves microessexitiques de la ditroite de Nosy komba. Elle présente la plus grande analogie de structure et de composition avec les enclaves que j'ai trouvées dans les phonolites du plateau Central de la France et en particulier dans celles du puy Griou. Environs d'Ambodimadiro. — La phonolite de ce gisement est à com- parer au premier type d’Ankify; c'est une phonolite néphélinique, pauvre en phénocristaux d’orthose; le pyroxène est associé à un peu d’ainig- matique, il est pœæcilitique par rapport aux feldspaths, il appartient à l’augite ægyrinique et à l’ægyrine. Ambaliha. — La phonolite de ce gisement est une phonolite feldspa- thique. Elle est riche en phénocristaux d'anorthose à très fines macles suivant la loi de l’albite. Ils sont accompagnés de quelques rares cristaux de sphène et de quelques agrégats de magnétite, entourés d’augite verte qui représentent la place d'anciens cristaux d’amphibole. Le magma de second temps est essentiellement constitué par des lames d’orthose, maclées suivant la loi de Carlsbad et associées à de l’augite vert clair et à des grains de magnétite. La néphéline est peu abondante, formant de petits prismes, dont la section hexagonale rappelle celle de la noséane des trachvytes phonolitiques du mont Dore. La néphéline cons- titue aussi de très petites plages irrégulières, englobées dans le feldspath ou moulant celui-cer. Cette roche occupe dans la systématique une place intermédiaire entre les trachytes phonolitiques (type mont Dore) et les phonolites feldspathiques franches. Des trachytes phonolitiques sont connus dans le massif central de Madagascar, il en sera question plus loin. Avant de quitter la région d’Ankaramy, je rappelerai que M. Baron a cité plus au sud-est deux gisements de phonolite qu’il considère comme d'origine volcanique. Je décrirai dans un appendice à ce chapitre les phonolites de cette région que M. Baron a bien voulu me communiquer pendant l'impression de ce mémoire. NOUVELLES ARCHIVES DU MusÉUM, 4e série. — IV. 16 122 A. LACROIX. Phonolites et trachytes phonolitiques du massif central. Les phonolites et les trachytes phonolitiques ne sont pas localisés à Madagascar dans la région qui nous occupe. On en trouve en effet dans le massif central plusieurs gisements ; J’en ai étudié quelques échantil- lons, recueillis par M. Catat au mont Jankiana et au mont Vontovorona, que M. Stanislas Meunier a bien voulu me communiquer. Ces roches pré- sentent la structure macroscopique habituelle aux phonolites feldspa- thiques ; ce sont des roches grises fissiles et sonores, qui cachent sous. une grande analogie de structure extérieure des différences minéralo- giques assez nettes.Les roches du mont Jankiana sont en effet constituées par des phonolites feldspathiques et par des #rachytes phonolitiques, alors qu'au mont Vontovorona, ce dernier type pétrographique est très caractérisé. La phonolite feldspathique du mont Jankiana rappelle beaucoup comme composition celle d’Ambaliha, décrite plus haut; elle en diffère cepen- dant par ce que la néphéline se rencontre plus souvent en prismes hexagonaux nets, tout en formant parfois avec la sodalite de petites plages xénomorphes qui moulent les microlites d’orthose. Les pyroxènes, constitués par de l’augite ægvyrinique et de l’ægyrine, n’ont pas de formes géométriques, ils se présentent en petites masses globuleuses, dont les bords moulent souvent le feldspath. Il existe aussi une petite quantité d’ainigmatite pœcilitique et un grand nombre de grains de magnétite, qui paraissent être l’origine de quelques grains de sphène (leucoxène), apparaissant cà et là. Le trachyte phonolitique du mont Vontovorona offre une grande res- semblance avec cette roche, dont il diffère toutefois par l'absence complète de feldspathides. Le {rachyte phonolihique du mont Jankiana est essentiellement constitué par de grands microlites d’orthose, maclés suivant la loi de Carlsbad, très aplatis suivant g!' et orientés dans des directions parallèles. Ils contournent de gros cristaux de sodalite (ou de noséane dépourvue d'inclusions), presque toujours altérés et transformés en une matière MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 193 0.18 2] »)» » » 99.35 100.58 99.99(2) 400.01(3) 400.41 99.45 (2) Y compris : F, 0,22; BaO, 0,43; SrO, 0,08. (3) Y compris : SOS, 0,02; CO?, 0,31; CL, 0,08 ; K, 0,16; Cr?0*, 0,11; NiO, 0,07; Ba0, 0,32; SrO, 0,07. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 181 grenat mélanite, de la biotite, du sphène, de l'apatite et un peu de feldspath (microperthite et albite). Dans une variété de cette roche, il n'y à plus de cristaux porphyroïdes, mais égale répartition des felds- paths. Quant à l'mphibol-malignite, elle est à éléments plus petits que la précédente; les mêmes feldspaths, en plages irrégulières à bords vagues, englobent de l’arfvedsonite (dominante), un peu de biotite, d'augite æevrinique, de biotite, d'apatite ou de sphène. On voit d’après ces descriptions que ces deux types de roches peuvent ù 74 JT O? 51,38 Ti02 0,12 JiO? 51,88 HONTE ÆÀ Fig. 6. Fig. 7: Groupe mélanocrate : Malignites : Fig. 6. Malignile à grenat et pyroxène. Fig. 7. — Malignite à amphiho!e. être respectivement considérés, lun comme une shonkinite grenatifère, l'autre comme une shonkinite amphibolique. Toutefois les épures c1- jointes construites d'après les principes de M. Michel Lévy (1) montrent qu'au point de vue chimique, ces roches présentent une particularité spéciale qui légitime dans une certaine mesure leur indépendance comme variété de shonkinite. De même que ces dernières roches, elles sont très magnésiennes, mais à l'inverse de celles-ci, elles ne contiennent pas de chaux feldspathisable et sont caractérisées par une petite quantité de soude en excès. La soude Ÿ prédomine sur la potasse, alors que l'inverse lieu dans les shonkinites. C'est à un type de shonkinite, mais renfermant seulement de la barké- vicite et de l’augite, que tendent les plus basiques des ditroites méso- crates de Nosy komba, quand la néphéline devient rare où disparait; je ne pense pas toutefois qu'on doive les considérer autrement que comme des accidents minéralogiques des tvpes suivants. (4) Bull. Soc. géol. France, XXV, 326, 1897. L'échelle est de 2 millimètres par 1 9/0 des éléments fournis par l'analyse. Le point marqué sur l'axe des —c correspond au Fe0. 182 A. LACROIX. 8. — Famille des monzonites. Le type mésocrate de la monzonite, caractérisée par l’association des plagioclases à l’orthose, est la #0onzon1te typique de M. Brügger, prove- nant de la région de Predazzo; elle présente des types de basicité variable. La monzonite à olivine de Dignaes (Norvège) dont l’épure est donnée ci-contre, représente le passage au groupe mélanocrate. Celui-ci est représenté à Canzacoli et dans la région de Predazzo par ces roches basiques regardées par M. Brügger comme une forme de bordure de la monzonite, alors que d’après les travaux plus récents de MM. Romberg et Doelter, elles formeraient des filons distincts de la monzonite. C'est également au même type qu'il faut rapporter la monzonite à olivine de Smälingen (Suède) et celle d'Écosse que MM. Hill et Kynaston ont récemment décrite sous le nom de kentallenite (1); cette dernière roche est particulièrement remarquable par la grande prédo- minance de la magnésie sur la chaux feldspathisable. Les types purement monzonitiques sont absents de Nosy komba, au moins comme combinaison constante ; les essexites y tendent parfois localement par diminution progressive de la teneur en néphéline, mais ce n’est là qu'un accident minéralogique. Sur la Grande-Terre, j'ai décrit une monzonite leucocrate trouvée à Ambaliha, et une #icromonzonile mésocrate, se rapprochant au point de vue chimique de certaines laurvikites, mais devant être rapportées minéralogiquement à la famille des monzonites à cause de l'association des plagioclases basiques avec l’orthose ; cette roche renferme de l’augite, de la barkévicite et de la biotite. La parenté chimique des monzonites mélanocrates est grande avec les shonkinites et les malignites ; mais tandis que dans ces dernières roches on a toujours K > Na, dans les monzonites mélanocrates, par suite de l'existence des plagioclases, l'excès de la potasse sur la soude est moindre ; il y a souvent égalité entre les deux alcalis et parfois même une légère prédominance de la soude; ce caractère va devenir constant et s’accentuer dans les roches suivantes. (4) Quaterl. J. geol. Soc. London, LVI, 531, 1900. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 183 JL02 56,25 À 49,25 Tr0? 0,68 1,41 Fig. 8. Fig: Fig. 10. Groupe mésocrate (1) : Fig. 8. Monzonite normale de Predazzo. — Fig. 9. Micromonzonite, S.-E. d'Ambodimadiro. — Fig. (0. Monzonite à olivine de Dignaes (passage au groupe mélanocrate). Groupe mélanocrate : Fig. 11 à 13. Env. de Canzacolili. — Fig. 14. Kentallenite. Ben Bhuidhe (Argyllshire). — Fig. 15. Kentallenite de Kentallen. (1) Groupe mésocrate : Fig. 8. — Moyenne, in Brügger (op. cit. 39). — Fig. 9. — Analyse page 110. — Fig. 10. — Analyse par M. Brügger, op. cit. — Groupe mélanocrate : Fig. 11 à 13, région de Predazzo. Analyse de Lemberg, Z. d. deutsch. geol. Gesellsch., 1872, 192 à 203. — Fig. 14. Analyse in Hill et Kynaston. Quaterl. J. geol. Soc. London, LVI, 537, 1900. — Fig. 15. Analyse de Teall. Ann. Rep. geol. Surv. England, 1896 [1897|, 22. : Fig. 8. Fig. 9. Fig. 10. Fig. 11. Fig. 12. Fig. 13. Fig. 14. Fig. 15. Si02..... 55.88 56.25 49.95 51.15 48.30 50.43 52.09 48.00 MO, 0.63 : 14 >) , > 0.73 » APO®. 18.77 20.50 16.97 13.08 18.42 140.21 11.93 12.52 le2(0): 4 a 8.20 ns 15.21 9.85 10.56 11.57 8.74 Mg0. OO SU O0 RS DANS DD 558 78 15.26 C0 TOO 62 TT MS 72 10/03 1IL&S 1228 7.94 Na°0. A SO RE ARS ON 57 2.04 3.41 KE DIS AC SU CIN I OS ES CH 0 870 3101 2.68 P205..... ; » 0.30 0.60 ) 0.70 0.34 À ÉFOS RTE ON OC TON MOMIÉC ONE TES Cu » $ ; ; 022 00 40 99.95 101.16 100.99 100.28 100.5# 99.88 100.24 (2) 98.25 (2) Avec, Gr?05, 0,10; MnO, 0,15 (Co.Ni) ; O, 0,07. 184 A. LACROIX. 7. — Famille des syénites à feldspathides. On a vu plus haut que le type normal de la syénite néphélinique de Nosy komba est très nettement leucocrate, mais l’un des types pétro- graphiques les plus fréquents parmi ses facies de variation peut être considéré comme la forme mésocrate caractéristique de cette roche. II est riche en bagueltes de barkévicite et renferme généralement de l’augite ; sa structure est franchement grenue, comme celle de la syénite néphélinique qui l’englobe et à laquelle il passe par gradations insen- sibles. Cette roche est à comparer à celle de Magnet Cove que M. Washington a récemment décrite sous le nom de covite, que j'emploie pour désigner ce type en général : d’après un échantillon que ce savant à bien voulu me communiquer, je pense qu'en moyenne les covites de Nosy komba sont plus riches en minéraux ferromagnésiens que celles de l’Arkansas. Quant au groupe mélanocrate de cette famille, il n’est pas représenté à Nosy komba : il est constitué par la roche des Crazy Mountains (Montana) dont il a été parlé plusieurs fois déjà. D’après les plus récents travaux de M. Wolff, cette roche est formée par des cristaux très _abondants d’augite ægvyrinique et d’augite, associés à de la biotite, de la néphéline et de la sodalite, englobés pœcilitiquement par de lPorthose (et anorthose). Comme je lai déjà dit plus haut, j'emploie le nom de théralite, proposé pour désigner cette roche, mais avec la signification restreinte de syénite néphélinique mélanocrate. C’est au même type qu'il faut rattacher la variété néphélinique des roches du lac Poohbah que M. Lawson a appelée nephelin-pyroxene- malignite. Cette théralite, associée aux roches décrites plus haut, est à grains fins d’un gris verdâtre. Elle est constituée par de grandes plages d’orthose xénomorphe (4 centimètres), englobant pæcililiquement des cristaux d’augite ægvrinique, de néphéline (cristaux automorphes de { à 5 millimètres ainsi que des plages moulant l’augite, et constituant avec l’orthose des grounements vermiculés), de biotite et de sphène. Une variété de cette roche possède une structure gneissique, elle est MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. Sr 07 58,10 © Ti02 0,06 Fig. 16. Groupe leucocrate (1). — Ditroite normale de Nosy komba. Ÿ < Ô JTO? 51,10 JAOEMSE 0 NZ O2 #9, 70 \ JSTO? 54,34 TO TL OT 1 Ti OE 5,33 T0? - 1,09 Fig. 17. Fig. 18. Fig. 19. Fig. 20. Fig. 21. 185 Groupe mésocrate (2). Covites : Fig. 17 et 18. Nosy komba. — Fig. 19. Magnet Cove. — Fig. 20. Nosy komba (type endomorphe, inclinant vers le groupe mélanocrate). — Fig. 21. Longfelow (Colorado). Le 67 : 02 Ti0? 0,95 Fig. 22. Fig. 23. Fig. 24. Fig. 25. Types mélanocrates (3). Thérulites : Fig. 22 à 24. Crazy Mountains. — Fig. 25. Poohbah Lake. (1) Voir l'analyse, page 19, (2) Voir les analyses, page 32. (à ) Analyses: fig. 22 à 24. in Bull. U.S. geol. Survey, n° 150, p. 201. — Fig. 25, in Lawson, op. eit, Fig. 22. Fig. 23. Fig. 24. Fig. 25. SLR ER 47.67 44,65 43.17 47.85 MORE » 0.95 » » ATOS ETIENNE 18.22 13,87 15.24 13.24 Fe OR 3.69 6.06 7 01 2,7% FeORs Er ReeEEne 3.85 2,94 2.67 22109 NAT O SRE EREEES 0.28 0.17 » » MEO AO TALEERNE 6.35 5.45 5.81 5.68 CAD ERA 8.03 9.57 10.63 14.36 NÉAOSERREREN EN ES 4.93 5.67 5.08 Je2 KO EE RAR 3.82 4,49 4.07 D.25 POS PEER ER 2.97 2,10 3 2.74 Perte au feu....... » 1.50 0.94% (SO*) 2.42 100.15 99.93 99.39 100.65 : : nee ; 9 NOUVELLES ARCHIVES DU MusEuM, 4° série. — IV. 24 186 A. LAGROIX. plus feldspathique ; l’orthose y forme de grands cristaux porphyroïdes alignés qui lui donnent une structure gneissique. La théralite du lac Poohbah se distingue surtout de celle des Crazy Mountains par un caractère chimique : la potasse y prédomine sur la soude ; 1l est assez curieux de noter que cette prédominance de la potasse s’observe dans les roches de ce gisement contenant de la néphéline, alors que dans celles qui n’en contiennent pas, c’est l'inverse qui à lieu (Voy. plus haut à #alignites). C’est également à la théralite qu'il faut rapporter la curieuse roche appelée syénite à titanite par M. Molengraaff, qui l’a trouvée (1) à Leeuw- fontein (Transvaal) associée à des microsvéniles néphéliniques, extrême- ment riche en énormes phénocristaux rouges de néphéline et d’orthose leur donnant à l’œil nu l'aspect d’une syénite néphélinique à grands éléments. Cette théralite renferme une très grande quantité de cristaux de sphène, et d’ægyrine, de la néphéline (et de la sodalite), et de la fluorine, englobés pœcilitiquement par de grandes plages d’orthose. Dans l'unique échantillon que j'ai pu étudier grâce à l’obligeance de M. Molengraaff, la néphéline est entièrement transformée en produits micacés. L'analyse n’a pas été faite; il est probable d’après la leneur en æeyrine, que cette roche doit être considérée comme intermédiaire entre la théralite de Crazy Mountains et la covite. Les épures ci-jointes montrent le caractère franchement mélanocrate des théralites à opposer au caractère mésocrate des covites. La ditroite leucocrate de Nosy Kkomba présente un excès d’alumine, qui ne se trouve dans aucune des autres roches de la série. à. — Famille des monzonites à feldspathides. Ilme paraît nécessaire d'établir une famille de monzonites néphéliniques, caractérisée par l'association des feldspathides avec des feldspaths alca- lins et des plagioclases. Les monzonites néphéliniques sont par suite aux syénites néphéliniques ce que les monzonites sont aux syénites. (1) Bull. Soc. géol. France, 1, 52, 1901. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 187 J'ai décrit plus haut sous le nom de monzonites néphéliniques (Tahiti et quelques-unes des roches de Nosy komba) les roches de cette famille qui, par leur teneur en métasilicates, se trouvent à la limite des groupes leucocrate et mésocrate. J'ai réservé le nom d’essexite au groupe fran- chement mésocrate dans lequel se range la roche de Salem Neck; c’est à ce type d’essexite qu'appartiennent la plupart des roches de Madagascar et notamment celles qui ont été analysées ; mais l'étude minéralogique me fait penser que dans la même région, 1l existe aussi des types méla- nocrates, aux environs de Miharena notamment : ils ne sont pas assez frais pour avoir pu être analysés. Les monzonites néphéliniques et les essexites renferment à la fois de la néphéline, de l’orthose et des plagioclases, d'ordinaire basiques et zonés. A Nosy komba, à Tahiti, ete. les feldspaths alcalins constituent géné- ralement la périphérie des plagioclases et sont géométriquement orientés sur eux. Il existe des passages entre ce type et la covite, par disparition progressive des plagioclases. Les minéraux ferrugineux dominants sont la barkévicite et l’augite, d'ordinaire plus ou moins automorphes, auxquels s’adjoint souvent la biotite; il existe en outre plus ou moins d’apatite et de titanomagnétite. L’essexite correspond aux ditroites au point de vue de la structure qui est grenue; mais J'ai signalé dans la région de la Grande-Terre, étudiée dans ce mémoire, l’abondance des filons d’un type pétrogra- phique, qui, au point de vue de la structure, est comparable à la foyaite ; ce type, que J'ai appellé essexite diabasique, joue par suite vis-à-vis de l’essexite le même rôle que la diabase par rapport aux gabbros. Les roches qui le constituent ont la même composition minéralogique que les essexites franchement grenues ; elles sont essentiellement carac- térisées par l’aplatissement de leurs feldspaths, généralement entre- croisés pour donner naissance à une structure intersertale. Les feldspaths alcalins forment une bordure extérieure aux plagioclases ou remplissent leurs intervalles. La néphéline se trouve d'ordinaire dans ceux-ci, mais, très fréquemment, elle ne les remplit qu'imparfaitement et s’y observe alors en cristaux parfaitement nets. 188 A. LACROIX Les essexites diabasiques renferment d’une façon constante de l’anal- cime. Parfois celle-ci provient de la décomposition de la néphéline, mais souvent aussi, elle coexiste dans une cavité miarolitique avec de la néphéline intacte et, dans ce cas, elle doit être considérée comme le résultat de la dernière consolidation de la roche ou comme un produit secondaire de formation immédiate, comme dans certaines foyaites ; je montrerai plus loin l'importance de cette observation. Parmi les minéraux ferromagnésiens, la barkévicite, en longues baguettes prismatiques, prédomine généralement sur l’augite; elle constitue tantôt de grands cristaux, antérieurs aux feldspaths ou contem- porains de ceux-ci, et tantôt de très nombreux petits cristaux, sortes de microlites de dimensions variées, qu'enveloppent pœæcilitiquement les feldspaths. | Le passage des essexites diabasiques à des types franchement micro- litiques se fait, soit par le développement de microlites feldspathiques (alcalins) dans les espaces intersertaux, soit par la plus grande abon- dance des microlites et la raréfaction des grands cristaux feldspathiques qui ne constituent plus alors une trame continue. Par la réduction progressive de la proportion des plagioclases, les essexites diabasiques passent aux foyaites mésocrates. Les types les plus cristallins des essexites diabasiques de Nosy komba sont à rapprocher des roches du Portugal et des Basses- Pyrénées qui ont été décrites autrefois sous le nom de féschénites et dont il a été question déjà plus haut. Il n’est pas rare de trouver dans celles-ci des types qui ne diffèrent des roches malgaches que par la disparition complète de la néphéline et son remplacement par de l'analcime [route d’Herrere à Saint-Christau (Basses-Pyrénées)|. Mais dans d’autres types, l’amphibole et le pyroxène sont parfois en partie postérieurs aux feldspaths et la roche manifeste une tendance à passer à des diabases ophitiques amphiboliques, par disparition à la fois de la néphéline et des feldspaths alcalins. Il est probable qu’une partie des téschénites de Moravie sont également à rapprocher de ce groupe : les échantillons que j'ai eus entre les mains sont trop altérés pour que je puisse insister. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 189 L'observation que j'ai faite plus haut, au sujet de la possibilité de Sr 0? }9,95 48, 50 770? 0,64 1, 72 Fig. 26. Fig. 27. Fig. 28. Groupe mésocrate (1) : Monzonites néphéliniques, type essexite. — Fig. 26. Salem Neck. — Fig. 27. Aicroessexite en trainées dans la ditroite de Nosy komba. — Fig. 28. Essexite diabasique de Jangoa. l’origine primaire de l’analcime dans les essexites diabasiques à néphé- line fraiche de Madagascar et de Tahiti, mérite l'interprétation des soi-disantes téschénites. L'anal- cime devient un élément caractéristique des es- sexites diabasiques, il est probable qu'il faut attri- buer une semblable origine primaire à une partie de l’analcime qui remplit les intervalles interser- aux des roches altérées du Portugal et des Pyré- nées. Cela n'empêche pas d’ailleurs que la plus grande partie de ce minéral ne se soit, à mon avis, produite par altération atmosphérique de néphéline dont on ne trouve plus de traces. d'être retenue pour Fig. 29. Groupe mélanocrate: Som- maite. Monzonite à olivine et sodalite Somma. Notons enfin que j'ai décrit dans ce mémoire sous le nom de #7cr0- (4) Voy. les analyses, page 29 (fig. 27) et 39 (fig. 28) ; fig. 26, analyse par Washington (op. cit. 57), fig. 29 analyse par Pisani. Fig. 26. SID PAPE TE « 46.99 TOR RH AL 2.92 IA OS SERRE 17.94 MED ECS. 2.56 EU) oocvoucs 7.56 Me OP RrEREETe 3.22 Ca0. 7.85 Na Os me 6.35 KO RME EN 2.62 POSE AN 0.94 CRT » Perte au feu...... 0.65 99.60 Fig. 29. 50.10 D + 1 © © # 19 © © a © = © © —?} (S£ 190 A. LACROIX. esserites, des roches ne se trouvant que sous forme de trainées dans la ditroite ; elles diffèrent des précédentes par leur structure porphyrique ; des cristaux de pseudoleucite, d’augite, de barkévicite, parfois d’anor- thite et d’olivine sont disséminés dans une masse à éléments plus ou moins fins, constitués par des cristaux aplatis d’orthose, d’oligoclase, par de la néphéline qu’enveloppent de petits cristaux ou des plages irré- sulières de barkévicite et de biotite. D’après un échantillon d’essexite de Salem Neck que je viens de recevoir de M. Washington, il semble qu'au point de vue de la structure, cette roche soit intermédiaire entre mes microessexites et les types franchement grenus sans phénocristaux. La forme microlitique des monzonites néphéliniques et des essexites est constituée par les diverses types de téphrites néphéliniques. IL existe aussi, mais en dehors de Madagascar une famille de mon- zonites à feldspathides, dépourvus de néphéline, mais renfermant soit de la sodalite, soit de la néphéline. Les types à sodalite sont constitués par des roches formant des enclaves dans les leucotéphrites de la Somme dont elles constituent la forme de profondeur. On y trouve de lolivine, de l’augite, et de la biotite, des plagioclases du groupe de la bytownite et de la sodalite englobés par de grandes plages d’orthose. J'ai décrit autrefois (1) sous le nom de téschénite cette roche dont la composition chimique est représentée par la figure 29. Son caractère mélanocrate est net; la potasse y domine sur la soude, ce qui explique que sa forme d’épanchement soit une roche à leucite (leucotéphrite). Je désigne ce type monzonitique sous le nom de sommaite. J'ai trouvé un type leucocrate de cette famille sous forme d’enclaves homæogènes dans les tufs d’andésite à haüvyne du lac de Guéry (au mont Dore), et je les ai décrites sous le nom de microtiniles à noséane ; ces enclaves représentent la forme grenue du type le plus leucocrate des andésites à haüyne du mont Dore. Dans ces roches K — Na; on y remarque en outre la caractéristique signalée par M. Michel Lévy (2) dans les andésites à haüyne de cette région, etquiréside dans un excès d’alumine. (4) Les enclaves des roches volcaniques, 520. (2) C. Rendus. CXX VII. 4899. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 191 :. — Famille des gabbros à feldspathides. Le type grenu leucocrate de la famille, caractérisé par l'association de la néphéline à des plagioclases, n’est pas connu, à ma connaissance tout au moins. Ceux destypes de cette famille que J'ai observés appartiennent au groupe mélanocrate ; les roches qui les constituent sont, par suite, plus riches en minéraux ferromagnésiens que celles étudiées dans le paragraphe précédent. À Nosy komba, ces roches comprennent, en outre de la néphéline et des plagioclases, de la barkévicite, de l’augite et de la biotite; il existe beaucoup de titanomagnétite, de l’ilménite, de l’apatite et fréquemment de l’olivine. Elles correspondent à la définition théorique qui à été donnée successivement de la téschénite et de la théralite (Rosenbusch). C’est au même type qu'il faut rapporter la roche de Montréal, que j'ai décrite sous le nom de téschénite, et d’après la description de M. Hackman, celle de la presqu'ile de Kola. La structure est souvent franchement grenue, Les éléments colorés sont en moyenne de formation moins ancienne que dans les essexites ; ils ont une grande tendance à former entre eux des associations pœæcili- tiques et à mouler les feldspaths pour donner une véritable structure ophitique. Dans ce type pétrographique, les feldspaths s’aplatissent fréquemment suivant g', mais ils conduisent alors plutôt à des roches porphyriques qu'à des types à structure intersertale. Les gabbros néphéliniques passent aux essexites par introduction d’orthose (Nosy komba), mais surtout aux gabbros dioritiques par dispa- rition progressive des feldspathides ; j'ai observé ces passages aussi bien à Nosy komba qu'à Montréal. | La roche de Fallaguera (Portugal) que j'ai décrite antérieurement sous le nom de téschénite doit être considérée comme la forme diabasique de ces gabbros néphéliniques. J'ai pu en étudier un intéressant échan- tillon grâce à l’obligeance de M. Choffat ; cette roche à structure ophi- 192 A. LACROIX. tique établit le passage des gabbros néphéliniques aux téphrites. C'est à un type très analogue que je rapproche des roches très eris- tallines que j'ai recueillies en abondance sur les pentes de la Bonne Fig. 30. Fig. 31. Fig. 32. Groupe mélanocrate (1) : Gabbrcs néphélinique. — Fig. 30. Umptek. — Fig. 34. Nosy komba. — Fig. 32. Bloc roulant sur les pentes du basalte demi-deuil de Ia Bonne-d'Ordanche (mont Dore). d'Ordanche au mont Dore ; elles constituent sans doute des enclaves homæogènes du basalte demi-deuil. Les épures ci-jointes représentent la composition minéralogique de quelques gabbros néphéliniques. Enfin, il existe, des gabbros mélanocrates à haüvne, je ne les connais que comme enclaves dans les types basiques des andésites à haüvne du mont Dore. {. — Famille des gabbros. Les roches grenues de la famille des gabbros sont caractérisées, au point de vue minéralogique, par lPassociation des plagioclases à un (4) Voy. analyses, page 39. Dans la figure 32 la composilion est la suivante SO RTE RME 44.95 NO PR MenE 2.82 AUOT RER 17.29 He OR 2.30 ED Re 9.61 MpO MEET 9.25 Ca UE RER 8.45 Na O7 Re 2.82 KO! EE CRU ee 2.02 2 OR RE 0.51 Perte au feu....... log MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 193 pyroxène. Au point de vue chimique, les gabbros sont des roches basiques, riches en chaux, en magnésie et en fer et pauvres en alcalis. La série des roches alcalines renferme, comme terme ultime, des gabbros répondant à cette définition générale, mais présentant cependant RATE 25, Lo 70° 2,82 S'eO? 53,65 T£O0° L.o0 Fig. 33. Fig. 34. Fig. 35. Fig. 36. Fig. 37. Groupe mésocrale à la limite du mélanocrate (1) : Fig. 33. Gabbro dioritique de Nosy komba. — Groupe mélanocrale : Gabbros dicritiques. — Fig. 34. Cabo Frio (Brésil). — Fig. 35. Montréal (Canada). — Fig. 36. Cap Vert. — Fig. 37. Brandberg (Norvège). une teneur en alcalis plus grande que celle que comportent les gabbros normaux. Cette différence de composition chimique entraîne l’abondance de la biotite et d’une amphibole barkévicitique. Ce type de gabbro que j'appelle gabbro dioritique est représenté à Nosy komba par des roches en place, rubanées quand on les considère (41) Fig. 33, Nosy komba. Fig. 34, analyse par Diltrich (in Rosenbusch, Elem. der Gesteinslehre, 2e édit., 177). Fig. 35, analyse par Pisani. Fig. 36, analyse par Dôlter (Die Vulkane der Capverden. Graz, 1882). Fig. 37, analyse in Brügger (op. cit.). Fig. 33. Fig. 84. Fig. 35. Fig. 36. Fig. 37 SIDE AR AALTE 45.40 43.66 41.10 39.64% 43.65 AMOR GR AR sonia 2.82 1.21 3.58 » 4.00 AE DS Re 18.60 4595 15.60 16.98 11.48 RERO 56 29 96000. 0.77 71.88 4.51 6.61 6.32 ReOSR EEE ASE 6.70 5.40 9.90 9.31 8.00 MgO a are tata elete 7.45 4.27 8.85 6.65 7.92 (CENDRES Mae res 13.20 9.39 14.45 10.58 14.00 INED) Res see 2831 D 412 2.02 5.95 2.98 KE DR ee 1825 2.07 0.82 3.09 1.51 ÉD SEE moe non dosé 192 non dosé » » Perte au feu...... 1.00 1.99 0.87 132 1.00 99.50 99.66 101.70 100.13 100.16 NOUVELLES ARCHIVES DU MusEUM, 4e série. — IV. 25 194 A. LACROIX. en grandes masses, grâce à l’inégale distribution de ieurs éléments colorés; elles présentent un type foncé, riche en olivine et un autre clair, plus feldspathique et dépourvu d’olivine. La structure des gabbros dioritiques est souvent franchement grenue, mais parfois les plagioclases s’aplatissent, sans cependant s’enche- vêtrer pour conduire à la structure intersertale. Les associations pœæci- litiques d’amphibole, de biotite et d’augite sont extrêmement fréquentes et tous ces éléments colorés ont une grande tendance à former des groupements ophitiques avec les feldspaths. On a vu plus haut qu’à Nosy komba, ces derniers sont la règle pour les cristaux porphyroïdes d’am- phibole et de mica régulièrement distribués dans la masse. Le gabbro dioritique de Nosy komba qui a été analysé est un type mésocrate, inclinant vers le groupe mélanocrate (fig. 33). Mais la plupart des types de cette roche sont franchement mélanocrates ; les camptonites peuvent être considérées comme leurs formes microlitiques. Ces types mélanocrates sont notamment représentés par les roches décrites par M. Brügger sous le nom d’o/vingabbrodiabase de Brandberg (Norvège) et aussi par les gabbros dioritiques de Montréal dont je donne ci-contre une analyse, par les soi-disantes essexites de Cabo-Frio (Brésil) et par la roche du cap Vert décrite par M. Dœlter ; on a vu plus haut que ces roches ne renferment ni orthose, ni néphéline. Les gabbros de Montréal deviennent parfois à grains fins, et prennent alors une structure grenue ou même microlitique que je n’ai pas rencontrée dans les roches de Nosy komba. #. — Famille des ijolites. Le nom d'ijolite a été donné à la combinaison grenue de néphéline et de pyroxène. Le groupe leucocrate de cette famille est représenté par lite, qui constitue un facies de variation de la syénite néphélinique de la pres- qu'ile de Kola; la roche décrite par M. Hackman sous le nom de natron- sussexite, est un type plutôt mésocrate. Ces roches sont remarquables par leur haute teneur en alumine et en soude dont une partie n'est pas feldspathisable (fig. 38 et 39). Ce fait se MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 195 traduit minéralogiquement par la grande abondance de néphéline. Les 7olites d'Tivaara et d’'Umptek existant comme roches distinctes, représentent le type mélanocrate de la famille, il en est de même pour — +— JT? 45,28 ATO? 47,23 TO ZMO TON. Fig. 38. Fig. 39. Groupe leucocrate inclinant vers le mésocrate (1) : Fig. 38. Urtite de Lujaur Vrt. Fig. 39. Natronsusseæite d'livaara. celles de Magnet Cove et d’Alnü qui sont des facies de variation de syénites néphéliniques. Dans ces roches, les pyroxènes sont constitués par de l’augite ægvri- JTO? 46,683, TrO? 1,12 Fig. 40. Fig. 41. Fig. 42. Groupe mélanocrate {1) : Ijolites. — Fig. 40. Ambaliha. — Fig. #1. livaara. Fig. 42. — Kaljokthal. nique ou de l’ægvyrine; il existe en outre souvent (liavaara, Magnet Cove, Alnô) un grenat titanifère (iiavaarite, schorlomite). L'iolite d'Ambaliha, que j'ai décrite dans ce mémoire, constitue le type le plus mélanocrate connu de la famille; son pyroxène est de l’augite titanifère ; elle renferme en outre une très petite quantité d’orthose et de la biotite : c’est le seul membre de la série qui nous occupe ne renfermant pas (à Madagascar) de barkévicite. Les ijolites feldspathiques de Maromandia, comparables par leur (1) Voy. les analyses, page 138. 196 A. LACROIX. structure aux £ néphélinites doléritiques du Puy de Saint-Sandoux correspondent à un type moins riche en métasilicates, mais contenant ST O0? 46,06 7:02 0,73 Fig. 43. Groupe mélanocrate (1) : Missourite de Shonkin Creek (Montana). de la barkévicite. La missourite dont le diagramme est donné ci-contre par comparaison avec ceux des ijolites se rapporte à ce même groupe mélanocrate, mais la potasse y domine sur la soude et par suite la leucite y remplace la néphéline. Monchiquites. Enfin, pour terminer cette rapide revue des roches alcalines basiques, 1l me reste à signaler les monchiquites qui, au point de vue minéra- logique, sont caractérisées par l’association de l’augite et de la barkévicite (en phénocristaux et en microlites) à un produit incolore et monoréfringent qui les englobe. À Madagascar, les monchiquites sont tantôt riches en olivine et alors porphyroïdes, et tantôt dépourvues de ce minéral. Parmi les nombreux dykes de la région d’Ankaramy (Miharena), j'ai décrit des types qui, par l'introduction d’une quantité variable de pla- gioclases basiques, soit seuls, soit associés à des feldspaths alcalins, ou (1) Analyse par Pirsson. STORE RENTE 46.06 IRD RS rames 0.73 AIRE EE Re 10.01 Fe CRE PRE RER GO AU7 NO Ars ET de 5.61 ME UE ER e 14.74 CAC SEE ELA AUS 10.55 Na (UE RAR Enr 194 KO re 5.14 POSER 0.21 HO SRE RAS ere 1.44 SOL RET ENTRER 0.05 CUSRES TONNERRE 0.03 MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 197 à ces derniers seuls, passent aux essexites diabasiques, aux foyaites mésocrates, aux ijolites et enfin aux camptonites. Bien que les monchiquites de Madagascar ne me permettent pas d'apporter de faits nouveaux sur la nature de la base vitreuse de ces roches, j'ai recueilli, d'autre part, dans l’étude de diverses roches de Madagascar, quelques observations qui peuvent jeter du jour sur ce sujet. MM. Hunter et Rosenbusch (1) ont décrit cette base vitreuse comme constituée par un verre sodique, hydraté. M. Pirsson en s'appuyant sur ses observations personnelles (2) et sur d'autres, antérieures, de M. Lindgren (3), a montré que la composition chimique, la densité et plusieurs autres propriétés de ce produit isotrope sont exactement celles de l'analcime. M. Lindgren a même décrit des monchiquites (analcit- basaltes) des Highwood Moutains (Montana), renfermant des phéno- cristaux nets (4°) de ce minéral. M. Pirsson considère l’analcime comme d’origine primaire; il a apporté à l’appui de sa thèse des arguments minéralogiques et des arguments séologiques. Les arguments minéralogiques sont les suivants : les monchiquites sont souvent remarquablement fraiches, leur olivine est fréquemment tout à fait intacte. Si l’analcime est secondaire, elle a dû se produire, soit aux dépens d’un verre, soit aux dépens de minéraux alcalins, tels que la néphéline, la sodalite. Dans l’un et l’autre des cas, il est difficile de comprendre comment une semblable décomposition aurait pu se produire, sans que les autres éléments de la roche aient subi la moindre altération et sans que l’analcime n'ait été accompagnée de quelque autre produit zéolitique. Pour expliquer les phénocristaux trapézoédriques, signalés par Linderen, si l’on admet l’origine secondaire de l’analeime, il faut regarder en outre le minéral primordial comme de la leucite. La transformation de la leucite en analeime se serait alors produite, comme dans les expériences de Lemberg, sous l'influence d’une solution alcaline sodique; or, il est difficile de comprendre la généralité de cette (1) Tschermak's min. und petr. Mittheil., XI, 445, 1890. (2) J. of. geol., IV, 680, 1896. (3) Proceed. Calif. Acad. Sc., IT, 51, 1890. 198 A. LACROIX. substitution de la soude à la potasse dans toutes les monchiquites de tous les pays du monde, sans que, en outre, les autres éléments de la roche aient jamais eu à souffrir d’un semblable lessivage. Les arguments géologiques ne sont pas moins frappants. Les roches basiques cristallisent avec une facilité bien supérieure à celle des roches plus acides; si dans une région on rencontre à la fois des roches basiques et des roches acides, se trouvant exactement dans les mêmes conditions de gisement, quand les roches les plus acides seront très cristallines, les types basiques le seront « fortiori. Or si la base isotrope des monchiquites est un verre, on se trouverait en présence d’une exception à cette règle ; les monchiquites constituent, en effet, les filons les plus basiques des régions où on les rencontre, elles sont souvent accompagnées, et c'est particulièrement le cas à Ankaramy, par des roches acides, telles que les bostonites; celles-ci sont holocristallines, alors que dans l'hypothèse précitée, les monchiquites renfermeraient une proportion considérable de matière vitreuse. M. Pirsson admet donc que lorsqu'un magma ayant la composition de la monchiquite renferme en dissolution de l’eau, et qu’il se consolide rapidement sous pression, il peut cristalliser en conservant son eau et il se produit alors de l’anal- cime. Si, au contraire, la cristallisation s'effectue lentement, et que l’eau peut s'échapper, pour des causes variées, il ne se produit pas d’analcime, mais de la néphéline, de l’albite. On doit donc s’attendre a priori à rencontrer les roches à analcime dans Îles filons minces, ce qui se vérifie pour les monchiquites. Aucune démonstration directe de cette théorie n’est actuelle- ment possible et nous avons vu plus haut que la considération des monchiquites de Madagascar ne nous apprend rien à cet égard ; mais, au cours de ce travail, J'ai recueilli dans l’étude des essexites diabasiques et des foyaites, des faits démontrant d’une façon évidente, la formation d’analcime dans ces roches comme dernier élément cristallisé. Dans les foyaites, en effet, l’analcime joue parfois le même rôle que la néphéline, remplissant les cavités miarolitiques des feldspaths; elle se trouve dans des roches absolument fraîches, dont certains intervalles intersertaux voisins sont remplis par de la néphéline ne présentant pas MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 199 trace d’altérations. De plus, cette analcime renferme en quantité consi- dérable des cristaux de zircon, de fluorine, de biotite, offrant des formes caractéristiques et ne se rencontrant Jamais sous celles-ci à l’état d’in- clusions dans aucun des autres minéraux de la fovyaite. Il faut donc nécessairement admettre que la cristallisation de ces minéraux et de l’analcime a été simultanée et d’origine magmatique ou pneumatolytique immédiate (1). De même, dans les essexites diabasiques, l’analcime se rencontre d’une facon constante en remplissage des intervalles miarolitiques; elle y existe parfois en quantité considérable. Je l’ai vue souvent achever le remplis- sage de cavités, au milieu desquelles se trouvent des cristaux nets de néphéline, remarquablement frais. Étant donnée la facilité avec laquelle celle-ci s’altère, on ne peut songer à attribuer la formation de l’analcime à une action atmosphérique. Là, encore, 11 faut y voir soit un résidu de cristallisation, dernier reste de l’eau mère du magma, soit un produit d’émanations parties du magma. Il faut donc paralléliser le mode de for- mation de cette analcime et celui du quartz des granites et des syénites de la même région quirenferme parfois en inclusions des minéraux com- parables à ceux de l’analcime des foyaites dont il vient d’être question. Cette constatation n'empèche pas, bien entendu, d'admettre äans ces différentes roches la production d’analcime par altération atmosphérique de la néphéline, pas plus du reste que l'existence du quartz secondaire dans un granite n’infirme l’origine magmatique de son quartz essentiel. Si donc, en résumé, il n’est pas possible d'admettre l'existence pri- maire d’analcime, comme élément constitutif d’une roche volcanique produite par fusion purement ignée, la présence de ce minéral dans des roches filoniennes consolidées en profondeur et sous pression, comme Îles monchiquites riches en amphibole, et à fortiori comme les foyaites riches en orthose, n’a rien d’improbable et peut mème être considérée comme vraisemblable. (4) M. Withman Cross considère comme primaire l'analcime décrite par lui dans une phonolite de Creeple Creak (Colorado) ({6 th. Annual Report U. S. Geol. Survey, part. II, 1895, 36). On à vu (p. 25) que M. J.-W. Evans altribue lamème origine à l'analcime d'enclaves des syénites néphéliniques du mont Girnar qu'il considère comme des monchiquites, mais qui me parais- sent être les homologues de mes microessexites. 200 A. LACROIX. Toutes les monchiquites sont des roches à grains fins, porphyriques, microgrenues (passant à la structure microlitique), si l’on considère l’analcime comme primaire. Il me paraît probable que leur forme grenue ne correspond pas à un type #rique et spécial, mais que les divers types de monchiquites de la région d'Ankaramvy, dont il a été question dans ce mémoire, sont à rapporter chimiquement et individuellement JS'rO? 16,48 HAOME07I9 J70? 43,7% TrO? 2, 80 Fig. 44. Fig. 45. Groupe mélanocrate (1) : Monchiquites. — Fig. 44. Chemin de fer de Santa Cruz (Rio-de- Janeiro). — Fig. 45. Magnet Cove (type amphibolique). aux familles des ijolites, des gabbros néphéliniques, et des essexites. Ce qui me semble le prouver, c’est l’association des monchiquites à ces diverstypes pétrographiques (Miharena)et peut-être même dans les mêmes dykes. Malheureusement, à l'inverse de ce qui se passe pour les roches de Nosy komba, toutes celles de Miharena ont leurs éléments blancs très altérés et avec les documents dont je dispose actuellement, il n’est pas possible d'en entreprendre l’étude chimique. (4) In Rosenbusch, Element. Gesteinslehre, 244, 1901. Fig. 44. Fig. 45. SO LE EP re 46.48 43.74% MORE RLRN or eete 0.99 2,80 INDES au den croi oo 16.16 14.82 ROSE RE Dental done Gou7 2.40 DRE et 0 dun do. à 6.09 7152 MÉDOC REITES 4.02 6.98 CADRE RE re HO D 10.81 NO ee 5.85 3.06 RO ren 3.08 2,90 COR NT NT Eee 0.45 1.50 HD re re 4.27 2,9% PO Re Te ee » 0.64 = [=] © de) = = (=) [=] 19 [ee MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 201 Dans tous les cas, l'établissement d’une famille des monchiquites se légitime au point de vue minéralogique, tandis que, dans une classifi- cation chimique, ces roches devront être rapportées à divers types les plus basiques de la série étudiée ici. Les épures ci-jointes représentent la composition chimique de quelques monchiquites. 3° — L'AIR DE FAMILLE DES ROCHES DE LA SÉRIE DITROITO-ESSEXITIQUE DANS LA PROVINCE PÉTROGRAPHIQUE D AMPASINDAVA. Il me reste à fixer l’air de famille de toutes les roches constituant la série ditroito-essexitique dans la province pétrographique d’Ampasindava. La roche la plus abondante est une syénite néphélinique leucocrate, associée à des types mésocrates et à des types plus ou moins mélano- crates des familles des syénites néphéliniques, des monzonites néphéli- niques, de celles des gabbros néphéliniques, des gabbros et enfin des 27o/ites. Toutes ces roches, quelle que soit leur basicité, sont riches en alcalis, avec prédominance de la soude sur la potasse. Elles possèdent toutes un caractère minéralogique commun, tiré de la nature de leurs éléments ferromagnésiens ; parmi ceux-ci, en effet, domine la barkévicite, le minéral caractéristique de la ditroite normale ; cette amphibole est généralement accompagnée par un pyroxène, qui est toujours de l’au- gite et souvent de l’augite titanifère. Seule l’ijolite d’Ambaliha ne renferme pas d’amphibole, c’est l’augite qui y prédomine, mais elle est accompagnée par de la biotite, le satellite le plus habituel de la barké- vicite dans tous les autres types. Ces différentes roches existentsur la Grande-Terre sous forme de filons, ou d’amasdistincts individuellementconstitués par un type pétrographique unique ; mais à Nosy komba, toutes les roches basiques de la série (à l'exception de l’ijolite, qui n’y a pas été rencontrée, et des gabbros diori- tiques, qui y forment des massifs distincts) ne constituent que des facies de variation (1), de la syénite néphélinique leucocrate. On trouve des pas- (4) Il est important de noter que les microfoyaites du Bekotapo et les phonolites d'Ankify présentent en pelit des particularités du mème ordre. Elles renferment, en effet, des enclaves, microgrenues ou microlitiques, comme elles à rapporter à la série ditroito-essexitique. Ce sont des microijolites au Bekotapo, des camptonites à Ankify : ces dernières sont à comparer à celles NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4e série. — IV. 26 202 A. LACROIX: sages nombreux, établissant une continuité parfaite entre ceux-ci et le gabbro néphélinique mélanocrate par l'intermédiaire de syénites néphéli- niques de plus en plus amphiboliques, puis de monzonites néphéli- niques (essexites); ces roches appartiennent aux groupes mésocrates. Remarquons d’ailleurs que, à Nosy komba, les passages existent non seulement entre les groupes appartenant à des familles voisines, par changement de nature des éléments blancs (covite à essexite, essexite à gabbro néphélinique, gabbro néphélinique à gabbro dioritique, etc.), mais encore entre les groupes d’une même famille, par accroissement progressif des éléments ferromagnésiens : ditroite normale à covite, mon- zonite néphélinique à essexite, etc.). Les types mésocrates paraissent d'une façon générale être plus abondants que les types mélanocrates. C’est cette association de types de syénites néphéliniques leucocrates et mésocrates et de roches mésocrates où mélanocrates appartenant aux autres familles de roches alcalines, toutes riches en barkévicite, qui constitue essentiellement la caractéristique de notre province pétrogra- phique et la distinguent de toutes celles qui sont actuellement connues. On peut toutefois la rapprocher de celles du comté d’Essex (Massa- chusetts) plus que toutes autres. Dans un travail ultérieur, j'étudierai avec plus de détail la série gra- nito-syénitique alcaline qui vient compléter la constitution pétrogra- phique de notre province en fournissant des types quartzifères dont les pyroxènes ne sont plus de l’augite, mais de l’augite ægvyrinique et l'ægy- rine, et les amphiboles, des types des groupes de l’arfvedsonite, de la riebeckite et de la katoforite et non pas de la barkévicite comme dans la série ditroito-essexitique. Les pulaskites constituent un trait d'union entre ces deux séries pétrographiques. Le schéma suivant montre les relations 7inéraloqiques des divers termes de la série ditroito-essexitique et de la ditroite, en fonction de leurs éléments blancs: feldspaths et feldspathides. que j'ai décrites (Les enclaves des roches volcaniques, 429) dans les phonolites du puy Griou (Cantal) et du mont Dore. Les conclusions à tirer de l'étude des facies de variation des ditroites de Nosy komba sont les mêmes que celles que j'ai déduites récemment (C. Rendus, t. GXXXII, p. 1033, 1901), de l'étude de la série des enclaves homæogènes des andésites à haüyne du mont Dore. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 203 Je résume dans le tableau ci-joint les analyses des roches de la série Gabbros dioritiques melanocrates Monchiquites et Camptonites Gabbros dioritiques Tawites élanocrates L Monzonites ; m Imélanocrates fnaleime. seule A) Fe, se Enclaves à haüyne du Kaiserstuhl Pagioclases seuls ljolites mélanocrates eldspaths Gäbbros néphéliniques et plagloclases e Gabbros néphéliniques rs nepheliates Théralites] melanocrates Essexites meélanocrates ditroito-essexitique étudiées dans ce mémoire en les classant par ordre croissant de basicité. a. Pulaskite de Lokobé. b. Ditroite la plus leucocrate } c. Ditroite du type moyen ) d. Micromonzonite du sud-est d'Ambodimadiro. e. Ditroite endomorphe du côté nord-est de Nosy komba. fet g. Covites plus ou moins riches en néphéline de Nosy komba. h. Trainées de microessexite à olivine de Nosy komba. i. Essexite diabasique de Jangoa. J. Gabbro à néphéline de Nosy komba. k. Gabbro dioritique à olivine de Nosy komba. l. Tjolite d'Ampasibitika. Nosy komba. 204 A. LACROIX. a b c d e f 9 k 0 j k l Si0?... 61.92 58.72 58.10 56.25 55.95 53.10 51.10 49.95 48.50 46.60 45.40 40.10 TiO?... 0.35 0.19 0.06 0.63 0.45 1.41 1.38 0.64 1.72 2.96 2.82 92.98 Al?20%.. 18.20 21.50 21.10 20.50 18.60 21.50 21.10 22.50 21.30 18.20 18.60 15.50 Fe’0?.. 0.27) 1 78 { 160852 C0 MN 000222202095) 6 80 0.77 6.35 Fe0 0 2 90) 77 03 5 OS RS TS ESS NC ST MORE Ü 6.70 7.29 MsO "1401/1075 0/66 22/52 03 470003 050 ST A OS O7 RS RS CaO ... 1.63 1.72 0.73 3.62 3.97 5.84 5.33 6.S0 7.42 13.40 13.20 12.40 Na O5 55 TO TE SNS OL SAINS C2 06 35 DIS 2 MO ES 7 K°20 ... 6.17 7.48 5.51 4.80 4.00 2.56 4.21 2:68 3.21 - 1:45 4:25 "4:67 P?0* ete » » » » » » » » » » » 1.98 CIRE » » tr. » » tr. tr. » tr. {r. » » Perteaufeu 1.44 0.68 1.75 0.83 0.90 0.62 0.87 1.12 2.12 0.93 1.00 0.87 99.49 99.72 99.85 101.16 99.61 100.93 99.65 100.18 99.66 100.75 99.50 100.22 Densité. » 2.56 2:60 2.72 2.74 | 2.18 2:8 2.93 2.95 3.05 3.1 3.15 IV. — Phénomènes de contact. J'ai décrit page 58 les modifications métamorphiques subies par les assises liasiques au contact des syénites néphéliniques et les transfor- mations endomorphes observées dans celles-ci sous l'influence de ces mêmes sédiments. Je me proposais de discuter ici au point de vue théorique les résultats obtenus en les complétant par ceux que m'a fourni l'étude de matériaux nouveaux reçus pendant l'impression de ce travail. Chargé par l’Aca- démie des sciences de prendre la direction de la mission qu'elle envoie à la Martinique pour étudier l’éruption volcanique qui dévaste la colonie, Je me trouve dans l’obligation d'interrompre brusquement ce mémoire que Je compléterai ultérieurement. Je signalerai toutefois dès à présent que les grès calcaires liasiques d'Ambasibitika sont modifiés par les granites alcalins de la même facon que ceux de Nosv komba par les syénites néphéliniques. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE I. Fig. 1. — Pseudobrèche de divers types mésocrates et mélanocrates [microessexite (a), covites, essexites (y)], cimentés par la ditroite normale (D), ou la ditroite passant gra- duellement à la covite (D’) (réduction au 1/5) (p. 21). Fig. 2. — Ditroite (D) renfermant des nodules de monsonite néphélinique (b), avec une zone intermédiaire de gabbro néphélinique (a) (grandeur naturelle) (p. 33). Fig. 3. — Foyaite avec trainées de microsyénite (b) et de tinguaite (a) (grandeur natu- relle) (p. 45). PLANCHE II. Fig. 4. — foyaite à ægyrine, montrant la structure intersertale (grandeur natu- relle (p. 40). Fig. 2. — Traïnée essexitique dans ditroite. Un grand cristal de barkévicite implanté moilié dans la syénite, moitié dans la trainée, indique que celle-ci s'est formée sur place (agrandissement de deux fois). Fig. 3. — Ditroite (D) passant au gabbro néphélinique (T) (grandeur naturelle) (p. 37). Fig. 4. — Gabbro dioritique, traversé par des filonnets de ditroite (grandeur naturelle) (p 42); Fig. 5. — Tratnée de microessexite à pseudoleucite (agrandissement de deux fois et demie) (p. 24). Fig. 6. — Filon mince de ditroite, dans schiste micacé métamorphique (grandeur natu- relle) (p. 56). PLANCHE III. Fig. 1. — Microfoyaite présentant des variations de structure (a, b, d), avec une enclave homæogène (traînée) (c) etune enclave énallogène de schiste micacé (e) (réduction 1/10) (p. 48 et 50). Fig. 2. — Microfoyaite, avec veinule à plus grands éléments, passant à la foyaite (grandeur naturelle) (p. 49). Fig. 3. — Ditroite (D), traversée par un filon mince de phonolite {a b), qui renferme des enclaves de ditroite (grandeur naturelle) (p. 52). 206 A. LACROIX. PLANCHE IV. Fig. 1. — Ditroite (D) renfermant une enclave de cornéenne à grenat (a), se transfor- mant en un agrégat grenu de pyroxène et d’orthose (6) (grandeur naturelle) (p. 65). Fig. 2. — Enclave de même nature (un peu grossie) (p. 65). Fig. 3. — Lame mince d'une enclave de même nature (agrandissement de trois fois). On voit le long d'une diaclase (d) se propager la transformation plus intense en cornéenne feldspathique (p. 66). Fig. 4. — Ditroite, passant à la foyaite (et, microscopiquement, à la microfoyaite) en contact: 1° avec une roche grenue (b), formée de pyroxène et d'orthose (cornéenne semblable à à des figures précédentes); 2° avec un schiste micacé, originellement intercalé avec la cornéenne; en (c), on voit le contact de ces deux roches métamor- phiques (p. 61). PLANCHE V. (Lumière polarisée, à l'exception de la figure 1). Fig. 1 et 2. — Microditroite. Figure 1 en lumière naturelle : la néphéline et la sodalite incolores apparaissent en creux sur le fond feldspathique. Le condenseur a été for- tement abaiïssé, de telle sorte que l'augite paraît opaque. Figure 2; la même roche en lumière polarisée (grossissement de 100 diamètres) (p. 52). Fig. 3. — Bostonite de Lokobé, uniquement constituée par de l'orthose faculée d'anor- those, aplatie suivant g', avec un peu de quartz interstitiel (grossissement de A5 dia- ” mètres) (p. 54). Fig. 4 — Microfoyaite (plaque mince de la partie centrale de l'échantillon représenté par la figure 1 de la planche II) ; orthose aplatie, néphéline (en partie éteinte); à droite barkévicite pœcilitique. Cette roche renferme des cristaux porphyroïdes et pœæcili- tiques de barkévicite ; l’un d'eux est représenté par la figure 15 de la planche X (grossissement de 45 diamètres) (p. 49). Fig. 5. — Veinule d'aplite néphélinique (riche en sodalite éteinte), dans schiste micacé métamorphique (échantillon représenté PI. 2, fig. 5) (grossissement de 45 diamètres) (p. 61). Fig. 6. — Grès calcaire (?), métamorphisé. La préparation représente une grande plage d'orthose renfermant des cristaux rectangulaires de plagioclases basiques, des grains d'augite et de pyrrhotite (p. 74). PLANCHE VI. (Lumière polarisée parallèle). Fig. 4 et 2. — Jjolite d'Ampasibitika ; néphéline et augite. La structure de la néphéline est automorphe dans la figure 1 et grenue dans la figure 2 (grossissement de A5 dia- mètres) (p. 136). Fig. 3. — Gabbro néphélinique. Plagioclases, néphéline et barkévicite. À gauche, un cristal de barkévicite est éteint ; au centre et en haut, on voit la néphéline mouler les plagioclases zonés (grossissement de 45 diamètres). Cette photographie représente une lame mince de la partie T de la figure 3 de la planche II. EXPLICATION DES PLANCHES. 207 Fig. 4. — Gabbro dioritique. Au centre, un gros cristal d'apatite (a) moule ophitiquement les plagioclases ; un peu d’augite (à gauche, en bas el en haut), de barkévicite (au bas et à droite), de titanomagnétite (grossissement de A5 diamètres) (p. 11). Fig. 5. — Feldspaths de la microfoyaite de Bekotapo: orthose faculée et bordée d'anor- those (grossissement de 80 diamètres). Fig. 6. — ÆEssexite à barkévicite. Plagioclases basiques zonés, orthose, néphéline (à gauche et à droite, entre deux cristaux de barkévicite et de grains de magnétite). Cette photographie a été faile dans une partie très feldspathique pour montrer la structure grenue (grossissement de 45 diamètres). PLANCHE VII. (Lumière naturelle). Fig. 1. — Ditroite de l'est d'Ampangarinana (type endomorphisé). Celte photographie a été faite pour montrer la limpidité de la néphéline (n) par rapport aux feldspaths (0) qui l’enveloppent; un peu d'augite en bas. Le condenseur a été baissé, pour augmenter le pouvoir ditfusif du feldspath (grossissement de 90 diamètres) (p. 17). Fig. 2. — Monchiquite essexitique de Miharena; abondance de cristaux de barkévicite et d’augile, avec fond d’analcime; quelques cristaux de néphéline et de feldspath (grossissement de 30 diamètres). Fig. 3,4et 6. — Microessexite de Nosy komba. Dans la figure 3, grands cristaux d’augite (p) bordés et imprégnés de barkévicite (a). Dans la figure 4, grand cristal d'olivine avec double couronne de résorption (augite et magnétite intérieurement, biotite et augite extérieurement) (grossissement de 30 diamètres) (p. 27). Dans la figure 6 (grossissement de 35 diamètres), on voit au centre un pseudocristal de leucite ; il est constitué par un grand cristal central de néphéline (n), un peu fibreux, enveloppant des feldspaths (0), disposés à la périphérie et renfermant eux-mêmes des cristaux de biotite. L'échantillon d’où a été extraite la plaque photographiée est celui qui est représenté par la figure 5 de la planche II (p. 24 el 25). Dans ces trois figures, les phénocristaux sont enveloppés par la microessexite à struc- ture typique ; la barkévicite entoure et moule les éléments incolores, constitués par de l’orthose, de l'oligoclase-albite et de la néphéline. Fig. 5. — Tinguaite de Nosy komba. Cette figure représente une lame mince taillée dans la partie «a de la figure 3 de la planche I; nombreuses baguettes d'ægyrine, avec minéraux incolores, constitués par de l'orthose et de la néphéline automorphe (n). En bas, on voit dans un cristal de néphéline de très petites aiguilles d'ægyrine (p. 46). PLANCHE VIII. Légende commune à toutes les figures : 4. umphibole, f. plagioclases, m. biotite, n. néphéline, 0. orthose, p. pyroxène. Fig. 1. — Gabbro néphélinique de Nosy komba. Fig. 2. — ÆEssexile diabasique de Jangoa. Type à grands éléments. Fig. 3. — Æssexite passant à la structure microlitique de Jangoa. Fig. 4. — Essexite diabasique de Jangoa, à structure pæcilitique. 208 A. LACROIX. Fig. 5. — Microsyenite. Sud-est d’Ambodimadiro. Fig. 6. — Cornéenne à pyroxène et orthose. (Partie b des figures 1 à 3 de la planche IV) (p. 66). PLANCHE IX. (Lumière polarisée, sauf la figure €). Fig. 1. — Néphéline (n) (un cristal hexagonal et un taillé parallèlement à l'axe) et pla- gioclases zonés (f), bordés d’anorthose (0) (l'anorthose dans le cristal de droite a été presque éteint pour faire valoir les plagioclases) et entourés d’analcime (£). Ces cristaux font partie de l'essexite diabasique qui constitue, par places, le ciment de la pseudc- brèche de la figure 1 de la planche I (grossissement de 45 diamètres) (p. 35). Fig. 2. — Plagioclase zoné (f), avec zone extérieure d’orthose (0) qui est très éclairée ; même roche et même grossissement que la figure 1 (p. 35). Fig. 3. — Plagioclase zoné et augite du gabbro dioritique à olivine. Les zones du cristal central ont des bords géométriquement définis. Le centre (f) est de la bytownite, avec fine bordure de labrador-bytownite; la zone extérieure, presque éteinte (f’) est plus complexe : labrador extérieurement, labrador un peu moins basique (grossissement de 45 diamètres). Fig. 4. — Orthose faculée d'anorthose (éteinte) entourée d'albite dans foyaite d'Ampan- garinana (p. 40). Fig. 5. — Olivine (A), entourée d’augite (p), dans ditroite endomorphe (est d'Ampanga- rinana) (grossissement de 30 diamètres) (p. 29). Fig. 6. — Pseudomorphose d'un cristal à formes nettes d'olivine, dans la ditroite endo- morphe. L'olivine est transformée en augite et biotite et bordée par une zone exté- rieure de biotite ou d’augite (grossissement de 30 diamètres) (p. 29). Fig. 7. — Cristaux zonés d'ægyrine, dans analcime (foyaite de Nosy komba) (grossis- sement de 45 diamètres) (p. 43). Fig. 8. — Cristal net et intact de néphéline (n), dans une cavité intersertale de la micro- foyaite du Bekotapo. Le reste de la cavité est rempli par de l’analcime (7). Le feldspath est de l’orthose bordée d’anorthose (grossissement de 45 diamètres). Fig. 9. — Cristal maclé d'ainigmatite, dans analcime de la foyaite de Nosy komba (grossissement de 45 diamètres) (p. 45). Fig. 10. — Cristal de barkévicite (a), avec bordure de résorption constituée par de l'augite et de la magnétile (dans monzsonite néphélinique, à l'ouest d'Ampangarinana) (grossissement de 80 diamètres). Fig. 11. — Augite, faculée de barkévicite, dans ditroite endomorphe (grossissement de 30 diamètres). PLANCHE X. (Lumière naturelle, sauf observation.) Fig. 1. — Cristal intact et net de néphéline (n), dans cavité interserlale d'une essexite diabasique des environs de Miharena, avec orthose faculée d’anorthose (0); le reste de la cavité est rempli par de l’analcime (£) (grossissement de 45 diamètres). Fig. 2. — Zircon cristallitique secondaire, dans le quartz du granite d’Ampasibitika grossissement de 80 diamètres) (p. 86). EXPLICATION DES PLANCHES. 209 Fig. 3. — Deux cristaux de néphéline: l'un (n) parallèle, l’autre (n') perpendiculaire à l’axe; ils sont en partie transformés en analcime et en mica blanc, et entourés par de l’analcime (z) (dans une essexite hétérogène de Miharena) (lumière polarisée) (grossis- sement de 45 diamètres). Fig. 4. — Zircon, en cristaux zonés, avec ægyrine et fluorine, dans analcime d'une foyaite de Nosy komba (grossissement de 45 diamètres) (p. 42). Fig. 5. — Orthose, faculée d’anorthose, de la nordmarkite de Maromandia (grossis- sement de 45 diamètres). Lumière polarisée. Fig. 6. — Cristal d’arfvedsonite, remplacé par du quartz et du zircon du granite d'Amba- liha (grossissement de 55 diamètres) (p. 86). Fig. 7. — Comme figure 6, le zircon est sphérolitique et trouble; il parait ici opaque, parce que le condenseur du microscope a été fortement baissé (grossissement de 45 diamètres) (p. 86). Fig. 8. — Plagioclase zoné de la monsonite d'Ambaliha. La zone périphérique (0) d’or- those faculée d’anorthose a été éteinte. On trouve ensuite dans le plagioclase une zone d'andésine (f'), puis une autre (f”) (éteinte) d'o/igoclase (perpendiculaire à la bissec- trice n#,) et enfin un centre (f”) en labrador (lumière polarisée) (grossissement de 45 diamètres) (p. 108). Fig. 9. — Analcime de la foyaite de Nosy komba, renfermant de l'#gyrine et des aiguilles capillaires d’un minéral inconnu (grossissement de 80 diamètres) (p. 42). Fig. 10. — Rinkite (r), en cristaux englobés dans l'?gyrine (p) de la foyaite de Nosy komba avec néphéline (7). Le cristal rectangulaire de rinkinile situé en haut à droite est perpendiculaire à la bissectrice (grossissement de 80 diamètres) (p. 41). Fig. 11. — Cristal de biofite taillé parallèlement à l'axe vertical, dans analcime de la foyaite de Nosy komba (grossissement de 80 diamètres) (p. 43). Fig. 12. — Rhombododécaèdre de fluorine (dans le cristal, les parties sombres de la photographie sont violettes, les parties claires incolores) avec ægyrine, dans analcime de la foyaite de Nosy komba (Grossissement de 95 diamètres) (p. 42). Fig. 13. — /nclusions liquides (à bulle mobile) dans la néphéline de la foyaite de Nosy komba (grossissement de 1000 diamètres). Fig. 14. — Inclusions liquides, avec cristaux cubiques, du quartz du granite à riebeckite d’Ampasibitika (grossissement de 1 000 diamètres) (p. 85). Fig. 15. — Cristal de barkévicite, pæcilitique avec l’orthose et la néphéline de la micro- foyaite, représentée par les figures 1 (PI. 3, d) et 4 (PI. 5) (p. 49). NouvELLES ARCHIVES pu Muséuu 4° série. — [V. TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION: ces note de en em Ci CE DE EE CHAPITRE PREMIER ROCHES DE NOSY KOMBA ITGabbros amphiboliques{{dioritiques) PAPE ERERE SRE CR RER PRTe IT Syénites néphéliniques normales /(ditroiles) REP Eee 3% Composition, Chimique des) ditroiles ere PER PRENE ER CEE ERReRRS IV. Roches mésocrales et mélanocrates résullant de l’hétérogénéité du magma SYÉNITIQUE. 258 du den Mae CO NO CCE CL OL CEE LT CT 1° Roches ne se trouvant que sous forme de traïnées (microessexites à pseudo- leucite) 5: 2% 8 8 use sa RON RS AU NA ee A RE 2° Roches se trouvant sous forme de trainées de grande taille et en masses homo- gènes.de grand volume: eee Re Re CO CLOS A. Ditroites mésocrates\(CovItes) Cet TEEN PEER PPT ETES B. Monzonites néphéliniques mésocrates (essexites) et gabbros néphéliniques.. V. Forme de bordure de la ditroite et roches dont les filons traversent celle-ci.... 1° Roches du massif syénitique. Roches néphéliniques: sr Rs MT NN PET EE CE a. Foyaites et filons minces 'quileuriSontlassotiés FETE CPE ECO CORNE Foyaites à æevrine:: cet nnn A Ne PAP AN EEE Foyaites' à /pyroxènetet/biolite 2er ETES RNA ere Microfoyaites à néphéline RP PE PR EE CE CE Phonolitesméphéliniques "CCE PERRET CE CET TPE Tinguaites 44 mine SM RARES FN CR PERRET Composition chimique des/foyaites PRE ERP PEER CET PP ETES 8. Microsyénites ‘et phonolites sans ægyrine.- CP PP PER ECC ETEUENERE Microfoyaites.:. "5." nm RSR PR CE CCE EE Microfoyaites à ‘hornblende Rep eR C ETT Microfoyaites à PYFOXÈNC. 4 Re ME PE EE PRE PP PE LEE Microditroites. 25525. 20 20 MER OR ER ET EPP EL ETES TABLE DES MATIÈRES. 2 Roches filoniennes de la périphérie du massif syénitique. AABostonite Quarntzllère + PP PTE nn ue lee a Ée EN BAndésitesethlabradorites né ne Pre anne en ee de DMINDESEMÉAMOrDRIQUES EEE AURA A rene one Con IRON CNT LS RSR A nn en CalcairesteticonméennesicalCaires 22 rm EN NT COrNÉeNNeSICAICIQUE SE ee are crnnnaenne te 2 Lin eue at ee ne sn ie ie lee es BEN ClaveS dans MlariETOLE LE LR ER TE cou e T Re e eee GT 0 Te SR a A Line ee leu ete aus ae ee Een arène 4e eee 0 à Cornéennestieldspalhiques re TE MR ce A MEN Composition chimique des roches mélamorphiques................... Q Métamorphisme endomorphe de la ditroite....-.:-...................: Métamorphisme endomorphe dû à l’action des roches calcaires ........ Modifications endomorphes dues à des grès calcaires.................... CHAPITRE IT ROCHES DU CERCLE ANNEXE DE LA GRANDE-TERRE, DE CELUI D'ANANALAVA, AU VOISINAGE DE LA BAIE D'AMPASINDAVA ET DE LA POINTE DE LOKOBÉ (ÎLE DE NOSY BÉ). éDisinibutiontgéographiqueetecolosique. re A CCE Un LR. NStamnlesdesteranites talCa ns RE Re vie conne 1%Granitestatægyrine riebeckite our arfvedsonite "nee DARDS DE SOL AUX RE ET AE CE cn ee PEN en AL dise DRDYDESEDERMATIQUES ER es tu Nec gaie cCranitesaieevrine del AMbONgO ee Ne ete d. Comparaison des granites à pyroxènes amphiboles et sodiques de Madagascar AVEC CEURAAULTE SO CAES ARE Re eee cn ee lac sie 2AGrantes A DIOLe eRAMphIDOle PRES ER DACTANILES AS DIOUTE PP CR ee ce NU Ce dis eine NiSFamillerdessvénites halcalines Pen EL M nr 1ASYÉNITESIQUEARIZLTE RE SPP RCE Ee en Nnee on cet cr le yes leusths 2 AIN Or M APTE SRE ei ne den ele tie den ciel à 67 82 212 A. LACROIX. a. Nordmarkites normales RS Re NE 94 B..Micronordmarkites 5 eee Pere RARE RIRE NA ERRUre 95 y. Bostonites quarizifères; 7 22e PEER ER re 96 B. Syénites quartzifères à amphiboles et pyroxènes sodiques................. 96 Syénites alcalines quartzifères de l'Ambongo et du bassin du Mangoro...... 99 29 Syénites non QUArLZNOTES.. 20 ee ER On ANSE CR EME ER 100 A. Syéniles à-biotite (pulaskite) Rene ER ee 100 B. Syénites à amphiboles et pyroxènes sodiques (umptekites) ................ 102 G:Syénites a pyroxène (laurvikite) PP ER PEN EEE Er PRE 103 D:'Trachytes. Mis CRE AR RER Re PER PR EEE ET 105 1V.. Famille desmonzonites 22e Ne te PR RE EN EP ee 107 1° Monzonites #22 20 8e RER RE Re ER er 107 2*Micromonzonites a-pyroxenelet DarkéVICItE. Re NET PPT ECC EC 108 V.'Famille des'Syénites néphéliniques "22e me PERS 110 1°Syénites néphéliniques Re RS PR NN RE EE EE EE CCE 110 2Microfoyaites et-phonolités AE VPINne CET ER CET 113 À... Microfoyailes.2. 20 2e en CO ER OCR RENTE EEE 113 Enclayes lamprophyriquess #0 Cr CO RO CLEO RE CEE DEEE 115 B::Phonolites ruse RE SEE MONA SERRE 115 39 Tinguailes. 52e 22 0 desole eee SOU UN NE ARR ERER EE" 117 ä9.Phonolites Sans æ8vyrine: ee M NOIRE NRA TE 119 Phonolites et trachytes phonolitiques du massif central................... 122 VI. Famille des monzonites néphéliniques (essexites). . 2..." ne 193 le Essexites. 5, citerne eme OR TO RER PER 124 2° Essexites diabasiques:.5" ne CR ER ER CE 125 A.Essexites à structure intersertale franche 20e PP EE PP ECC TE CT 125 B. Essexites diabasiques à structure pœæecilitique. 127 C"Essexites à facies doléritique MR REC RP RTE 128 D. Essexites diabasiques hétérogènes à structures multiples ................. 129 E."Monzonites néphéliniques leucocrates 12e nee R PER E Pr Re 130 F. Composition chimique des essexites diabasiques......................... 131 GMicromonzonites néphéliniques micacées rer MUR E EEE PE PRE E PET 132 3° Monzonites néphéliniques et gabbros néphéliniques de quelques régions étran- gères à Madagascar ts fs RSR Re ARS UE SATA SCORE ERTS 132 A°Monzonites néphéliniqueside ah ee PAPER EEE RER 133 B: Gabbro néphélinique de Montréal (Canada) ne 20e RP Eee 134 G. Essexite des Canaries: 8 ER RP 134 NII Famille des Tjolites:. 2:25 Re ee ER A TR 135 OR TI CR RL RE A a rt ne 135 29. Monchiquites ess see nl EE ER PE TO CRETE 140 A.-Monchiquites normales... 20 eee INR Re 141 B:Monchiquites JoHtIques 222. Ce CL TO ONDES 141 TABLE DES MATIÈRES. 213 GA Monchiquites essexitiques ER NE PA EE TE PRE Re Pre 142 DMonchiquites*camptonitiques rer RPC TE CT core 142 ÉPhénomenes endomonphes ere MR ET Co ee rec 142 NI amie des abDbrOS A AMPEN ENT SR EN et ee 144 4Roches amphibo ques A RE MR DA de ot nee don senc 145 NS CS MDLIONIES RNA PRE CES er LR ERA En A RE A 145 B'Basaltes /amphiboliquest{(camptoniiques) ee CEE 145 LR OCRES RON IAMNMPNIDONIQUES PER PART EE PE EAN ERP RENE EE Re ARR 147 ADI A DAS SP En a noie Re LU nue eue eur al rie nee PR 147 DAC ER MERE SRE RER 148 CAANdÉSIte RAA brador er Ne A A ME en rec re 148 IXNotersur quelques roches recueillies par M Baron" ne. 149 MORLABEZAVON RER En ee eee oc eee 20 de ee Us Te Once eee 149 MO PAC LRO RE TS na eue ee Ste 150 MOTS AZ OR RE M Mons ste sers alee me eee ne eu CR oo en 152 ENT RO O SAONE RM ET ce AE Men dede di dal er Un de à NO ne aciers lue 153 MassiticentraldeMadasascars mn Lieu coeurs nie iecile 153 RÉSUMÉS CONCIUSIONS RES ER EE A RM ER hetncis nes des de dei de 154 I. Conditions géologiques............ À ON DOS RE DUT S D ET TE 154 NÉPEXTeNSIONR SCO STAPDhIqUER A RM CR ne ere meer 155 Relations VOCi AULTe SITE DONS ARE A A te cc eee ne 156 IHMCaractéresipétrographiquestde la province PEER PRE CE CCC 160 ARS ÉTIORETADEIO SV ÉNLÉ OS RP En ee se ne eine ae ae ee 164 CN ROINMERSS ae e ee nee ne OI MODES LOS EE RS ER RE PE 164 DÉSSVÉRTTS RAR RTS A NE ADM te ee cie Due ete an a mieu e eee 165 GA ONE TRIO SALE EZTIE LE SE En en cie eee ee cle ee Crete ele 165 BMBOSLOMITESEQUATEZL ETES AE EDEN Ce ee eee ete see ie eee 166 VAS MCE SANONIQUAR ZE LES PRE tr ane sen nel ee eee ic ele ele 166 ASC ICAAIITONIO CSS XIIQUE PR ee eee dede de eee De sc 0 e eeisie 166 GASMÉNUEE SN ED RÉ DIRIMUE SR A nn sm ln nine cle ee ea enr e 167 b. Les groupes mésocrates et mélanocrates des familles des roches alcalines non CHE PATES Rae LMD à à de NE TO a A SI TE 172 HIS LODIQUE PEER RE Un de ee ar 172 DRE LAÎNE SEE Re Re CR rte 172 ESS TES RE A Rien ne cale 2 à et demain eme Dit aiou eee cn eus 175 GROTTES SVÉNITESIALCALINE SEE SE 177 BARamilie des MONZONILES Me Lee ie ee dan en ee ele lelelens sean e 182 amie desisyénites arreldspathides M NT Re eue 184 d- Famille desimonzonites a feldspathidess "0 ce 186 Famille dés 2abbros à feldspathides Pete eee eee 191 214 A. LACROIX. t. Famille. des gabbros: 242% See RER Ne n. Famille des tjolitess: 2482820 AR Re Monchiquités. 22425 0e RAR et A RER Re 3° L'air de famille des roches de la série ditroito-essexilique dans la province pétro- graphique d’Ampasindava::.5t. ARR AURA AE INR rer EEE IVMPhénomenes detcontact Mr Aer A M Un le date à diO OU Explication "dess planches ro er NA Etes er RE ER ER EC REVISION DES CIRRHIPÉDES APPARTENANT A LA COLLECTION DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE PAR A. GRUVEL MAÎTRE DE CONFÉRENCES A LA FACULTÉ DES SCIENCES (UNIVERSITÉ DE BORDEAUX). Lorsque, il y a huit ans passés, j’eus l'honneur de soutenir en Sorbonne, ma thèse pour le grade de Docteur ès sciences, mon Prési- dent, M. le Professeur Delage, qui m'avait, à Roscoff, conseillé l’étude des Cirrhipèdes et avait bien voulu ensuite m’encourager et me suivre dans mes travaux, exprimait le désir de me voir poursuivre mes recherches sur un groupe aussi intéressant. Si, pendant plusieurs années, j'avais pu sembler avoir oublié ma promesse, c'était pour la bonne raison que, malgré tous mes efforts, il m'avait été impossible de me procurer des matériaux autres que ceux que je possédais déjà et qui se bornaient aux espèces de nos côtes! Aujourd'hui, l'accueil bienveillant que j'ai rencontré au Muséum d'histoire naturelle me permet de reprendre ces études! M. le Professeur Bouvier a mis libéralement à ma disposition la riche collection de Cirrhipèdes dépendant de sa chaire; d’autre part, feu Alphonse Milne-Edwards me fit l'honneur de me confier l'examen des échantillons rapportés par le Z’ravailleur et le T'alisman. Cette étude a déjà fait l’objet d’un mémoire spécial. Dans ce long travail de revision qui commence ici, j'ai l'intention de passer en revue toutes les espèces contenues dans la collection, en insistant seulement, bien entendu, sur celles qui sont mal connues ou 216 A. GRUVEL. inconnues, tant au point de vue purement systématique qu’au point de vue anatomique. L'ensemble de ce mémoire sera formé de six parties : 1° Cirrhipèdes Pédonculés. — Partie systématique. 2° Cirrhipèdes Pédonculés. — Partie anatomique. 3° Cirrhipèdes Operculés. — Partie systématique. 4° Cirrlipèdes Operculés. — Partie anatomique. » Embryogénie des Cirrhipèdes Thoraciques. 6° Cirrhipèdes aberrants ou parasites. J'espère pouvoir publier ces différents chapitres de mon étude dans l’ordre que je viens d'indiquer, mais cela dépendra beaucoup, évidem- ment, des documents que je pourrai avoir le plus facilement entre les mains ! On trouvera, dans mon mémoire sur les Cirrhipèdes du 77availleur et du J'alisman, l'exposé d'un certain nombre de faits généraux, qui auraient dû, en réalité, prendre place dans ce travail d'ensemble; mais 1l sera facile d'y remédier, si l’on veut bien considérer les généralités contenues dans mon premier travail comme formant l'introduction à cette revision. Après m'avoir ouvert les portes de ses collections, le Muséum vient de m'ouvrir aussi celles de ses Archives, je lui en suis doublement recon- naissant ! PÉDONCULÉS [. — PARTIE SYSTÉMATIQUE Introduction. — Dans le travail que J'ai publié sur les Cirrhipèdes provenant des campagnes du Travailleur et du T'alisman, j'ai cherché à résoudre, ou tout au moins à jeter un peu de clarté, sur certaines ques- tions un peu confuses, telles que la philogénie du groupe, la valeur anatomique et morphologique des mâles nains des Scalpellum et des /hla, les rapports sexuels qui peuvent exister entre les formes her- maphrodites et les formes mâles, ete., enfin, J'ai élaboré une classification nouvelle des Cirrhipèdes thoraciques, basée sur la philogénie du groupe telle que je la comprends et que je l’ai exposée. Les seuls genres étudiés au point de vue systématique étaient les genres : A/epas, Pœcilasma et Scalpellum, puisque c'étaient aussi les seuls représentés dans la collection du Zalisman. Dans la collection proprement dite du Muséum, le nombre des genres est infiniment plus considérable et il en résulte que l’étude présente nous fournira matière à de plus amples détails. La partie anatomique a été négligée à peu près entièrement dans le précédent mémoire, à cause, précisément, du peu de variété qui nous était offerte par les matériaux. Nous chercherons au contraire ici à éclaireir un certain nombre de points restés obscurs dans notre travail de 1894, toujours faute de matériaux suffisants ! Généralités. Puisque, dans notre précédent travail, nous nous sommes appliqué à mettre en relief la philogénie du groupe, il est évident que la seule facon d'étudier les différents genres est de se reporter aux relations C 5 | philogéniques qui peuvent ètre supposées exister entre eux. Or, nous avons vu que du genre Loricula on passe facilement au NouveLLEs ARCHIVES DU Muséum, 4° série. — IV. 28 218 A. GRUVEL. genre Pollicipes qui représente, du reste, le genre actuellement vivant, le plus anciennement connu, commencant dans le Trias, avec prédo- minance marquée dans le Crétacé. Le genre Scalpellum peut ètre considéré comme rapidement dérivé du précédent. On trouve encore en Nouvelle-Zélande — pays qui a conservé, en ce qui concerne la faune spéciale que nous étudions, un caractère ancestral, très net — on trouve, dis-je, des échantillons de Scalpellun villosum, Leach qui ressemblent d'une manière frappante à certains indi- vidus de Pollicipes sertus ou spinosus, par exemple, au moins au point de vue extérieur. Seule, la réduction du nombre des plaques latérales chez les premiers est un caractère qui ne permet pas de les confondre. Il y a aussi, cependant, un autre caractère qui les distingue nettement, c’est la présence, à peu près constante chez les premiers, de mâles nains qui n'existent pas chez les seconds. La réduction des plaques capitulaires s’accentue encore dans le genre Lithotrya. ci, en effet, ces plaques se trouvent réduites aux scw/a, aux /erqa, à une paire seulement de plaques latérales qui peuvent même dis- paraître complètement (L. valentianna, Gray), à la carène et au rostre. Les écailles pédonculaires sont encore très nettement marquées, surtout dans la région supérieure du pédoncule; mais elles vont en diminuant peu à peu d'importance, au fur et à mesure que l’on se rapproche de la base du pédoncule, de façon à n'être plus représentées, finalement, que par de petites nodosités chilineuses qui, elles-mêmes, disparaissent à leur tour. Quant au disque en forme de coupe qui se trouve générale- ment, dans ce genre, à la base du pédoncule, nous verrons plus loin quel doit être son rôle. Disons tout de suite qu'il ne peut, à aucun titre, être considéré comme ayant valeur morphologique d’écaille pédonculaire. Ce genre n’est pas, du moins encore, connue à l’état fossile. Il en est de même du suivant. Dans le genre /4/a, qui, à d’autres points de vue, paraît avoir une affinité si grande avec le genre Scalpellum, la réduction des plaques capi- tulaires s’est tellement accentuée que le rostre et la carène, eux-mêmes, ont disparu ; il ne reste plus que les deux /erga et les deux scuta. Cest là évidemment, une réduction anormale ! Quant aux écailles pédonculaires, REVISION DES CIRRHIPÈDES. 219 elles sont, morphologiquement, représentées par ces sortes de soies chitineuses et en général persistantes qui ornent le pédoneule tout entier R.. DC LE ) “SC DS é 7 D me S. 2 - (AAA NY 7 2 {ue ë an Ga à en anin 4 RE re SOON \ SU Aa Va de RE A A2 NS Ne RO AAA fat \ ANQIE UE Ÿ Rae AUX Fig. 1 à XI. I. Pollicipes. V. Oxynaspis. IX. Conchoderma. IL. Scalpellum. VI. Lepas. X. Alepas. IL. Lithotrya. VIT. Pæœcilasma. XI. Anelasma. IV. Ibla. VIIL. Dichelaspis. T, tergum. — S, scutum. — C, carène. — S. C, sous-carène. — R, rostre. — S. R, sous-rostre — L, latérales. Nous verrons, au chapitre où nous parlerons de ce genre ce qu'il faut penser de ces formations particulières si spéciales et si curieuses! Leach à créé un genre spécial pour les formes analogues aux précé- 220 A. GRUVEL. dentes, mais chez lesquelles les soics chitineuses du pédoncule ont disparu, c'est le genre C/yptra, extrèmement voisin du genre /b/a. Si, au point de vue philogénique, nous plaçons ces deux genres, à côté du genre Li/hotrya el surtout du genre Scalpellum, cette place ne se trouve nullement justifiée, en apparence du moins, au point de vue anatomique : La réduction des plaques capitulaires porte plus spécialement sur le rostre, pièce évidemment accessoire, n'ayant plus, pour ainsi dire, de fonction protectrice et qui tend, de plus en plus, à disparaitre. Déjà, en effet, dans le genre Oxynasprs, — créé par Darwin et dont une seule espèce estencore connue actuellement (0. celata, Darwin), —le nombredes plaques capitulaires est réduit à cinq : deux /erga, deux scula et la carène. Mais les écailles pédonculaires sont encore représentées par des sortes d’épines chitineuses très nettes et saillantes qui disparaissent complète- ment dans le genre ZLepas. lei, en elfet, le pédoncule est /sse, tout au moins en apparence; car si on observe attentivement la cuticule pédon- culaire, on observe, chez le jeune Lepas analiferà par exemple, de légères saillies en pointes, élargies à leur base. Chez l'adulte, les pointes ont disparu et il ne reste plus que des sortes de boutons chitineux plats, ainsi que je l’ai montré ailleurs. Ces formalions chitineuses prennent des formes variables, mais sont toujours plus ou moins bien repré- sentées dans les genres suivants. Le genre Pæcilasma peut être considéré comme dérivé du genre Lepas par atrophie ou même disparition des /erga. — Dans certaines espèces, même, les scwta se divisent en deux branches : l’une antérieure (segment occluseur où antérieur), l'autre latérale (segment latéral ou basal). Elles sont normales et bien développées dans ce genre, mais ne représentent qu'une seule plaque, puisqu'elles ont une mème origine. Elles s’atro- phient elles-mêmes dans le genre Michelaspis de facon à ne plus être constituées que par deux segments, l’un antérieur, et Pautre latéral, ou plutôt basal. Il reste parfois une pointe calcaire intermédiaire pour laquelle il est préférable de conserver le nom de segment latéral, ce qui a lieu par exemple dans une espèce pour laquelle Stebbing avait créé le genre nouveau 7richelaspis que je n'ai pas cru REVISION DES CIRRHIPÉDES. 21 LE devoir conserver. T’richelaspis Forresti est, en réalité, comme nous le verrons plus loin, une forme particulière du genre Pichelaspis. J'en fais donc D. Forrest. La réduction des plaques capitulaires s’accentue encore dans le genre Conchoderma, où les seules plaques qui restent toujours vraiment nettes sont les scuta. Ceux-ci disparaissent souvent eux-mêmes dans le genre Alepas et enfin définitivement dans le genre Ane/asmu. Tous ces derniers genres, présentant une réduction considérable des plaques (Dichelaspis, Conchoderma, Alepas el Anelasma), sont des formes relativement récentes. On ne les a encore jamais rencontrées, que je sache du moins, à l’état fossile. Cela n'implique nullement, du reste, qu’elles n'existent pas à cet état et la fragilité des plaques calcaires, les seules qui auraient pu s'être conservées Jusqu'à nos Jours. serait une raison suffisante pour qu'on n’en trouve plus de traces. Si l’on lient compte des raisons que j'ai données plus haut, et des réserves que jai faites, il en résulte que l’ordre philogénique dans lequel nous devons maintenant étudier les genres composant le sous-ordre des Cirrhipèdes pédonculés, est le suivant : genres Polhicipes, Scalpellum, Lühotrya, 1bla, Clyptra, Oxynaspis, Lepas, Pœcilasma, Dichelaspis, l'onchoderma, Alepas et Anelasmu. Tous ces genres ne sont malheu- reusement pas représentés dans la collection du Muséum, il n'en manque cependant que deux : le genre Oxrynaspis et le genre Anelasma. Si je les ai placés 1c1, c’est qu’ils m'’étaient nécessaires pour faire com- prendre la série philogénique de ces êtres, telle que Je la concois! Il va sans dire que l’ordre inverse pourrait être suivi si lon voulait aller des formes actuelles aux formes les plus ancestrales ! Développement ontogénique des plaques. — À propos du développement des plaques capitulaires chez les types qui présentent une réduction considérable de ces formations, comme le genre /ichelaspis ou le genre A/epas, par exemple, on peut se demander si la réduction se manifeste déjà chez la larve ou bien si elle se produit postérieurement à la période larvaire | Dans les genres où les plaques sont normalement développées, comme par exemple le genre Lepas, il se forme au-dessous de la cuticule de la 299 A. GRUVEL. larve Cypris une produclion spéciale à réseau polygonal et dont j'ai déjà parlé dans un précédent travail. Cette production a immédiatement la forme et la position que devront présenter les diverses plaques et la calcification commence en un point qui correspond à l’umbo de ces plaques, pour se propager rapidement sur toute la surface ; la forme et le nombre des plaques sont donc ici primitifs, puisqu'elles apparaissent telles qu'elles seront chez l'adulte. Elles n'auront plus qu’à se calcifier complètement et à grandir. Chez les genres qui (comme le genre Dichelaspis, le seul que j'ai pu étu- dier à ce point de vue) présentent des plaques atrophiées, on trouve au- dessous de la cuticule de la larve eypris des régions à peu près semblables à celles que l’on rencontre dans le genre ZLepas et qui correspondent comme nombre et comme position aux régions qui seront plus tard occupées par les plaques. Or, ces régions ne recouvrent pas toute la surface capitulaire, elles sont très localisées, comme le seront les plaques elles-mêmes. Elles se calcifient rapidement et la calcification suit leur développement qui est lui-même en rapport avec l'accroissement total de l’animal. En un mot, sauf pour la cuticule de la larve cypris, qui ne peut, du reste, à aucun point de vue, être considérée comme homologue à une plaque primor- diale, jamais, à aucun moment de la vie de l’animal, les plaques capitu- laires n’ont recouvert le capitulum tout entier. L’atrophie des plaques est donc primitive. FAMILLE DES POLYASPIDÉS (1) SOUS-FAMILLE DES POLLICIPINÉS Genre Pollicipes, Leach 1817. Le genre Pollicipes, créé par Leach, doit être placé en tête de notre série philogénique, comme représentant, ainsi que nous l’avons vu, les 1) Pour la classification adoptée ici voyez : A. Gruvel, Expéditions scientifiques du «Travailleur » et du « Talisman » (Cirrhipèdes), p. 28. REVISION DES CIRRHIPÉDES. 223 formes les plus ancestrales de Cirrhipèdes pédonculés connues et actuellement vivantes. Les plaques capitulaires, toujours nombreuses, sont en nombre variable, de dix-huit à trente-cinq en général, mais ce chiffre peut même être dépassé de beaucoup. Les écailles sont toujours en grande quantité, souvent très réguliè- rement disposées tout autour du pédoncule et, surtout chez quelques formes jeunes, difficiles quelquefois à distinguer des plaques véritables les plus inférieures. Le nombre des espèces connues est très restreint. Darwin en décrit six : P. cornucopra, Leach; P. elegans, Lesson; P. matella, L.; P. Poly- merus, G.B.Sowerby: P. sertus, Darwin, et P. spinosus, Quoy et Gaimard. Une seule espèce a été décrite depuis, provenant de la Nouvelle- Zélande, c’est P. Darwin, P. W. Hutton. Cette espèce est, du reste, très voisine, de ?. sertus, D. et P. spinosus, Q. et G. Toutes sont représentées dans la collection du Muséum, sauf ?. spinosus et P. Darwin. Poilicipes cornucopia, Leach (PI. I, fig. 1, A). — Cette espèce est très largement représentée. C’est du reste, comme on le sait, la plus commune de toutes et la seule qui se rencontre assez couramment sur Île littoral français. Elle présente ceci de particulier, c’est qu’elle est très localisée. Là où elle existe, on en trouve de nombreux exemplaires, mais ces endroits sont rares et c’est surtout sur des rochers très violemment battus par les vagues qu’on les rencontre. La péninsule armoricaine semble être le lieu d'élection de cette espèce. Je l'ai rencontrée sur quelques rochers aux environs de Roscoff et sur les pointes saillantes à l’ouest du Finistère, la pointe du Raz, le cap de la Chèvre, etc. Enfin dans le golfe de Gascogne, sur les rochers de Biarritz, Saint-Jean de Luz, Zarauz, etc. Pollicipes elegans, Lesson (fig. 1, B.). — Lesson a désigné sous le nom de ?. elegans une espèce de Pollicipes, qui, au premier abord, ressemble beaucoup à P. cornucopia, ainsi que l'indique Darwin. Une première différence consiste dans le fait que les plaques capitulaires, qui, chez celte dernière espèce sont uniformément grisàtres, sont ici, au contraire, d’une couleur rose-orangé, surtout après un long séjour dans lalcool. 2924 A. GRUVEL. Ces plaques, au moins les principales, présentent des zones concentriques, plus ou moins larges et d’un rouge plus vif que le reste de la plaque. De plus, les écailles pédonculaires sont également de couleur rosée et leurs dimensions sont intermédiaires entre celles de ?. cornucopra et celles de P. nutella (fig. 4). Le plus généralement, il n'y à qu'un seul rang de plaques, au-dessous du rostre, mais cela n’est pas général et, du reste, se rencontre également dans l’espèce précédente. Dans tous les.cas, il n’y en a Jamais plus de deux rangs. Enfin, en général, le pédoncule est plus long et plus grèle chez P. elegans que chez P. cornucopin. Tous les échantillons de cette espèce proviennent de Java. En ce qui concerne P. polymerus (fig. 6) et P. nutella (fig. 4), je n’ai rien à ajouter aux excellentes descriptions données par Darwin. P. sertus (fig. 1, Eet F). — Il n’en est pas de même pour ?. sertus. Celle espèce semble être entièrement localisée dans la Nouvelle-Zélande, et elle a conservé des caractères tout à fait ancestraux. Du reste, ces caractères sont assez variables, à tel point qu'il est quelquefois difficile de les reconnaître. Le capitulum présente une ou plusieurs rangées de plaques au-dessous du rostre. Les plaques latérales supérieures qui, d’après Darwin dépassent à peine en largeur celles de la partie inférieure, sont parfois, au moins quatre fois aussi large. Le rostre qui, d’après le même auteur, égale environ la moitié de la carène, est parfois plus long, d’autres fois beaucoup plus court ; tantôt il est saillant, tantôt non saillant. La carène est, elle aussi, de dimensions extrêmement variables. Tantôt elle atteint le sommet des terga, tantôt elle dépasse à peine le milieu de ces plaques. Dans certains cas, les plaques principales sont à peu près entièrement recouvertes par une membrane chitineuse brun-rouge : dans d’autres cas, cette membrane recouvre seulement leur base. Les plaques des rangées inférieures sont, généralement, recouvertes en totalité par cette membrane et ne laissent saillir, au maximum, que leur pointe libre. Mais, dans quelques échantillons, l'extrémité _elle- mème fait fortement saillie à la surface. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 225 Les écailles pédonculaires ressemblent à des sortes de courtes baguettes irrégulières, courtes, ou de simples nodules caleaires plus ou moins développés, placés, très irrégulièrement, dans l'intérieur d’alvéoles formées par la cuticule. S1 les caractères extérieurs sont, on le voit, éminemment variables, les animaux de cette espèce présentent cependant un aspect d'ensemble assez uniforme et qui ne trompe pas quand on est un peu habitué à les voir. De plus, les caractères internes présentent heureusement une grande uniformité et empèchent toute confusion. J'ai rencontré dans la collection un échantillon unique, malheureu- sement très mal en point el qui m'a laissé perplexe. Cet échantillon provient du voyage de l’Asfrolabe, il a été rapporté de la Nouvelle-Zélande par Quoy et Gaimard, si j'en crois l’étiquette bien antique du flacon. Cet animal diffère extérieurement du ?. sertus classique, par un déve- loppement considérable de la carène et des terga. Le rostre égale à peine le quart de la longueur de la carène, il est légèrement saillant. La carène atteint le sommet des terga et son apex n'est pas sail- lant. P.sertus de l’Astrolabe (fig. 1, F). — Par ses caractères extérieurs, cet échantillon rappelle ?. Darwini, suivant la description sommaire donnée par Hutton. Il se distingue en effet de ?. serfus par un rostre court et l’apex de la carène non saillant, mais les plaques des rangées inférieures sont identiques à celles de ?. sertus, les écailles pédonculaires sont aussi tout à fait semblables et, ce qui est plus important, les caractères internes, ceux au moins que j'ai pu observer, sont bien ceux de ?. sertus. C’est donc une forme particulière de cette espèce, mais ce n’est que cela et Je suis à me demander si ?. Darwin de Hutton ne serait pas, par hasard, une forme identique. C’est ce que l'étude des caractères de l'animal proprement dite pourrait seule révéler; et cette étude, je ne puis la faire. Le tableau suivant résume la classification des espèces connues, appartenant à ce genre. NouveLLEs ARCHIVES DU Muséum, 4° série. — IV. 29 296 A. GRUVEL. Tableau synoptique des espèces du genre POLLICIPES. LE d /1à3rangées/ Écailles / Plaques blanches es de \ne dépassant pas OU SrISES. P. cornucopia, Leanch. È E plaques 1/2 mm. de long. m À sous Apex de la carène / Plaques rouge - 5 = | le rostre. non saillant. OFANSÉ CEE P.elegans, Lesson. an on Oo = £ Jamais & & fqu'une seule \ Écai 3 à + Se ae cailles atteignant environ 1 milli- C S Tr < > . 2 re g | MOTOR ONS TPE EE EE P.mitella, Linné. = ‘; | plaquessous 5 VE © ARS USA Mlerrostre: ds æ) à À ME = Au moins /{ Écailles de la rangée supérieure du = | 3 rangées de pédoncule généralement aplaties, en & plaques sous séries circulaires et régulières. Apex È le rostre. de laicarèenemon saillant ""#"rt7r P. polymerus,Sowerby. 7 de) Écailles assez régulièrement dispo- | sées. Apex de la carène non saillant. Terga ne dépassant pas de beau- cailles en pointes et disposées plus ou moins régulièrement. COUDES SCHL RE PER P. spinosus, Quoy et Gaimard. Moins de Écailles | Rostre court, {erga très | 3 rangées de en | saillants au-dessus des | plaques © pointes scula, carène courbe, à sous ou en apex non saillant ..... P.Dariwini?(1),Hultton. à le rostre. nodules souvent }Rostreassezlong,saillant; cachées terga pas très saillant par une au-dessus de IP | rales RE \ CNNAETIÈRE ee Se. ovatum, Hæk. d 2 . = pré- & È sentes. nn À | Rostre triangulaire, très rudimentaire. Apex du | tergum presque droit. Se. intermedium, Hæk. | Rostre présent (14 plaques). } Rostre petit et étroit, re- | | couvert par la cuticule. | | Apex du tergum forte- | menttournéenarrière. Se. japonicum, Hæk. Nota. — Pour établir ce tableau, comme du reste ceux qui suivent, je n'ai eu à ma disposition pour certaines espèces, en particulier celles décrites par Aurivillius, que des diagnoses rapides, très sommaires, comme celles par exemple publiées par cet auteur, dans le Bulletin de la Société zoologique de France (décembre 1898). 228 AMCGRUMEL: DEUXIÈME GROUPE. — PLAQUES CAPITULAIRES PARFAITEMENT CALCIFIÉES. — C'est ce groupe qui contient le plus grand nombre d'espèces, aussi se subdivise-t-il en plusieurs sous-groupes. À. Carène droite. [ ee He \ Apex de la carène { sous-carène droit. présents (14 plaques). Plaques lalérales inégales et lAPHCSSERANE ER NeNEr ASC Q calyculus, Aur. Apex de | un He 4 la carène ; Apex des terga et scula tourné tourné sous-carène : j Fe CNATPIÈTE PRE .… Sc. villosum, Leach. S en ne S | arrière. | (14plaques). 5 S | Sous-rostre \ è et Écailles pédonculaires en verti- S | ONE | sous-carène » cilles, serrées, petites, rondes | présents OUICONIQUES EEE TE Se. falcatum, Aur. < (14plaques). rs caré- no-latérales Rostire pointu, Apex de | à $ ; | elsous-carène, saillant en la carène L ; : : en pointes avant Se.sexcornutum, Pilsbry. tourné 3 Le recourbées en A . bas. Écaillesen | Rostre non avant. forme d’épines saillant..... Sc.scorpio, Aur. irrégulières. Sous-carène | Apex des scuta et des terga présente, tourné en avant. Écailles pe- pas de tites, recouvertes par la cuti- | sous-rostre CL EMEA NS LR RE Se. trispinosum, Hæk. : (13plaques). Apex des scuta et terga tourné en arrière. Rostre très déve- loppé, retourné vers le capi- tulum. Écailles grosses, très apparentes, non imbriquées. Sc. gemma, Aur. Apex des terga droit; écailles fortes, imbriquées, serrées et APTONUE SP CE Se. Grimaldii, Aur. REVISION DES CIRRHIPÉDES. 229 Une seule des espèces contenues dans ce tableau est représentée dans la collection du Muséum, c’est Sc. vi//osum, Leach. Il en existe seulement deux échantillons, l’un d’origine inconnue et qui m'a servi pour l’étude des mâles nains (1), l’autre provenant du Musée d’Otago Nouvelle-Zélande), d’où il a été rapporté, en 1874, par feu M. Filhol, professeur au Muséum. B. Carène courbée en angle net à l’umbo. — Dans ce sous-groupe, la carène se divise nettement en deux segments faisant entre eux un angle obtus, mais se rapprochant plus ou moins de l’angle droit et dont le sommet est à l’umbo. Ce point peut être à peu près à égale distance des deux extrémités (apex et base) de la carène ou, ce qui est plus fréquent, plus rapproché de l’apex que de la base. Dans ce groupe viennent se placer six espèces de la collection dont les trois nouvelles : Se. Renei, n. sp. :; Sc. Peroni, Gray; Sc. vulgare, Leach ; Sc. patagonicum, n. sp.; Sc. luridum, Auriv, et enfin Sc. salartiæ, n. sp. Scalpellum Renei, n. sp. — Diagnose. — Capitulum présentant quinze plaques entièrement calcifiées, très légèrement séparées les unes des autres par une partie purement chitineuse. Carène courbée en angle net à l’umbo, qui se trouve assez éloigné de l’apex de la carène, mais cepen- dant plus rapproché du sommet que de la base et faisant une légère saillie dorsale. Terga présentant trois crêtes longitudinales nettes, allant de l’apex au bord dorsal ; les deux antérieures sont les plus accentuées. Rostre bien développé, de forme pentagonale, avec une légère carène médiane et ventrale. Trois paires de plaques infra-latérales. Sous-carène présente. Pas de sous-rostre. Pédoncu'e court, orné de plaques allongées, petites, irrégulières de forme et irrégulièrement distribuées. Limite nette entre le capitulum et le pédoncule. Cette espèce vient se placer à côté de Sc. rostratum, Darw. Dimensions : Longueur du capitulum..... Dom9Srelareeur 12250) | = du pédoncule..... BROAUEE OS (4) Voy. A. Gruvez, Expéditions scientifiques du Travailleur et du Talisman, Cirrhipèdes, p. 123 et suiv. 230 A. GRUVEL. Habitat. — Fixé sur une tige d'Hydraire ; Saint-Paul-de-Loanda. Rap- porté par M. Cavalier de Cuverville en 1886. Collection du Muséum d'histoire naturelle, Paris. Descripriox. — Cette très Jolie petite espèce est de forme élancée, aver un pédoncule en général très court par rapport à la longueur du capitu- lum. Elle est aplatie latéralement et ressemble beaucoup, extérieurement, à Sc. rostratum, dont elle se distingue, du reste, facilement par la taille beaucoup plus restreinte et aussi par un certain nombre de caractères que nous allons passer en revue. Capitulum. — Le capitulum est comprimé latéralement, surtout dans la région supéro-antérieure. Il est orné de quinze plaques très blanches, séparées les unes des autres par un très petit espace purement membra- neux et de couleur gris sombre qui tranche nettement sur le fond blanc des plaques. L'espace est un peu plus large entre la carène et les plaques supra-latérales, ainsi qu'entre la base des terga et les plaques supra- latérales et les seuta qu'entre les autres pièces. La cuticule est absolument glabre. Le bord antérieur du capitulum est à peu près droit. Quant au bord postérieur, il est arqué nettement à l’umbo de la carène sous un angle d'environ 135°. Scula. — Les scuta ont une forme irrégulière; le bord antérieur est droit, tandis que le bord postérieur est irrégulièrement courbe, avec des angles très peu accusés, correspondant aux limites des plaques voisines. L’umbo est sur le bord antérieur, légèrement saillant et placé un peu plus près de l’apex que de la base. Il en part des lignes saillantes qui vont vers les angles du bord dorsal. Il n’y a pas de striation nette. Le bord basal est extrêmement court. Terga. — Les terga sont irrégulièrement quadrangulaires; le bord antérieur, le bord basal et la partie carénale du bord dorsal ont sensible- ment la même longueur. Une arête peu saillante va de l’apex à l’angle basal. Elle est séparée du bord antérieur par deux autres arêtes plus saillantes que l’arête médiane, allant de l’apex au bord basal. Celui-ci présente, de ce fait, deux sortes d’encoches qui sont précisément pro- duites par les arêtes latérales. Enfin le bord dorsal est droit, mais pré- sente une légère saillie immédiatement au-dessus de l’apex de la carène. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 231 Carène. — La carène est étroite, courbée, suivant un angle d'environ 135° à l’umbo, qui se trouve un peu plus rapproché de l’apex que de la base. Le bord dorsal est arrondi, sans arêtes latérales. Le segment infé- rieur présente en outre une légère carène médiane. La base est arrondie en pointe mousse qui s'engage dans une échancrure correspondante de la sous-carène. Les parties latérales étroites, aux deux extrémités, s’élar- gissent vers la région de courbure et une ligne partant de l’umbo, descend vers la partie basale en délimitant une portion inféro-dorsale plus saillante d’une autre supéro-ventrale plus aplatie. Stries d’accrois- sement à peine visibles. Plaques supra-latérales. — De forme irrégulièrement pentagonale, les deux angles supérieurs étant arrondis, ainsi que l’angle caréno-basal. Le côté caréno-latéral est Le plus court. Umbo vers le centre de la plaque. Slries d’accroissement très visibles. Plaques infra-latérales. — À peu près la forme d’un losange régulier, tous les côtés étant sensiblement égaux, sauf le côté seutal qui est un peu plus long que les autres. Umbo au centre de la pièce, légèrement saillant, et d’où partent quatre côtes également saillantes se dirigeant vers les quatres angles. Rostre. — Bien développé. Les deux côtés supérieurs égaux entre eux, ainsi que les deux latéraux; le bord inférieur en contact avec le pédoneule est arrondi et le plus court. Une légère carène médiane va du sommet à ce côté basal. L'umbo est situé vers le milieu de cette carène. Sous-carène. — La sous-carène est de forme assez curieuse. Elle a l'aspect d’un quadrilatère irrégulier dont les deux côtés latéraux, en contact avec les plaques caréno-latérales, sont droits et égaux. Le bord supérieur est fortement concave et reçoit dans cette échancrure lextré- mité inférieure de la carène. Quant au bord inférieur, 1l présente en son milieu une sorte de dent à saillie supérieure, limitée de chaque côté par une légère échancrure. Il existe une carène nette sur la ligne médiane et dorsale, et cette carène porte l’umbo, un peu au-dessous de sa région moyenne. Plaques rostro-latérales. — Ces plaques sont les moins développées et les plus irrégulières de forme. Tous les côtés sont inégaux. Le bord 232 A. GRUVEL. rostral est échancré inférieurement pour recevoir l’angle basal du rostre, de même que le bord infra-latéral est aussi échancré vers sa partie infé- rieure pour recevoir l’angle basal de la plaque infra-latérale. L’umbo est antérieur et inférieur. Il en part quatre arêtes saillantes qui se dirigent chacune vers l’un des angles de la plaque. Enfin les plaques caréno-laté- rales sont pentagonales et irrégulières. Tous les côtés sont droits et les angles aigus, sauf l'angle basal qui est arrondi. Le bord infra-latéral et le bord infra-carénal sont à peu près égaux. L’umbo est vers le centre de la plaque. Il en part deux arêtes saillantes qui se rendent l’une vers le bord supérieur, l’autre vers l’angle basal. Pédoncule. — Le pédoncule est eylindro-conique, plus large vers le capitulum que vers sa base. Sa longueur égale, à peu près, celle de la moitié du capitulum. Il est orné, sur toute sa surface, d’écailles très blanches, toutes pelites, allongées, de forme assez irrégulière et ressemblant plutôt à des sortes d'épines calcaires. La cuticule qui sépare les écailles est de couleur sombre et absolument glabre. Observations el affinités. — Par la forme de sa carène nettement courbée à l’umbo éloigné de l’apex, par la présence d’un rostre et d’une sous- carène et enfin par ses trois paires de plaques infra-latérales, cette petite espèce se place nettement à côté de Sc. rostratum, Darw. Elle s’en dis- tingue facilement par la forme de son rostre et par sa sous-carène beau- coup plus élevée et non saillante extérieurement. Je propose de donner à cette espèce le nom de Scalpellum Rener, à la mémoire de notre cher petit René. Organisation interne. Bouche. — Le mamelon buccal est assez saillant. Le labre proémine légèrement. Il est orné de quelques dents courtes et arrondies. Les #nandibules portent trois dents et l’angle inférieur, bifide, est orné de soies courtes et raides qui se continuent à la partie inférieure et aussi un peu sur les parties latérales. L'espace qui sépare la première dent, robuste, de la seconde, est à peine plus court que celui qui sépare celle-ci de l’angle basal. Les mächoires présentent sur leur bord libre une encoche, plus rappro- chée du bord supérieur que de l'angle basal et qui divise ce bord en deux régions : l’une supérieure, saillante, ornée de deux fortes dents avec REVISION DES CIRRHIPÈDES. 233 quelques autres plus petites à leur base, et une région inférieure, en retrait de la première, portant quelques dents longues, mais moins robustes que les premières et quelques autres plus courtes et plus flexibles encore, mélées aux précédentes. Les Palpes de la lèvre supérieure sont allongés, aplatis latéralement et terminés en pointe mousse ornée d’un bouquet de soies longues et flexibles qui se poursuivent également sur le bord dorsal et un peu laté- ralement vers la pointe. Enfin, les Palpes de la lèvre inférieure présentent un bord libre arrondi, aplati en rames et orné vers sa partie centrale d’un bouquet de soies qui diminuent de longueur vers les deux extrémités et aussi sur les parties latérales. Cirrhes. — D'une façon générale, les cirrhes sont longs, grèles et très développés par rapport au volume du corps tout entier. Première paire. — Rames égales. La rame antérieure porte cinq articles, la postérieure six. Tous ces articles sont ornés sur leur péri- phérie et particulièrement dans la région antérieure de soies longues, grèles, très finement barbelées et nombreuses. L'article terminal porte une soie longue, entourée de trois ou quatre autres de longueur moitié moindre. Cet article est le plus étroit et le plus court. Deuxième paire. — Dépasse d'un tiers environ la longueur totale de la première. Les rames sont inégales; l’interne, la plus courte, porte dix articles, tandis que l’externe en a douze. Chaque article présente sur sa partie antérieure une rangée double de soies larges et non barbelées dont le nombre va en diminuant de la base au sommet. Les autres paires de cirrhes ressemblent à cette dernière par leur conformation, mais vont en augmentant de longueur de la troisième à la sixième qui est la plus longue. Elle atteint presque le double de la longueur de la deuxième. Pénis. — Le pénis n’a guère que 1 millimètre de long à l’état de rétrac- tion. Il est cylindro-conique et va en diminuant graduellement de largeur de la base au sommet. Il est orné de quelques poils courts etrares irré- gulièrement disséminés sur sa surface. Son sommet est glabre. NouvELLES ARCHIVES pu Muséum, 4° série. — IV. 30 234 A. GRUVEL. Scalpellum Peroni, Gray. — Il existe dans la collection trois échan- üillons de Se. Peroni, d’origine inconnue. Darwin signale dans cette espèce un revêtement complet de poils fins et nombreux sur la cuticule qui sépare les plaques capitulaires el les recouvre même en partie. Je n'ai trouvé ici rien de semblable. La cuticule, qui, par sa couleur sombre, tranche nettement sur la couleur blanc jaunâtre des plaques, est absolument glabre sur toute son étendue, même sur le pédoncule où les écailles sont tellement enchassées sous la cuticule qu'elles sont, pour la plupart, invisibles. Scalpellum vulqare, Leach. — Cette espèce, extrêmement commune sur nos côtes, se trouve, en somme, représentée dans la collection du Muséum, par un très petit nombre d'échantillons. La forme typique de Darwin n’y existe même pas ou du moins n’y existait pas avant que je ne l’y ai mise. Jentends par forme typique celle décrite et figurée par Darwin dans sa monographie. Chez elle, la coloration générale du corps est d’un gris uniforme, les plaques grises et transparentes, à peine calcifiées, ne se dis- timguent pas beaucoup de l’ensemble, elles sont peu espacées les unes des autres et la cuticule les recouvre entièrement. Cette cuticule est couverte de poils courts et très nombreux. Les écailles pédonculaires sont dispo- séces en rangées circulaires à peu près parallèles, placées à une petite distance les unes des autres et entièrement recouvertes par la cuticule. Cette forme est extrêmement commune sur les côtes de Bretagne et dans le Golfe du Lion où j'ai pu la récolter en abondance fixée sur des touffes d'Hydraires. Elle présente un polymorphisme considérable et, au premier abord, on pourrait prendre pour des espèces différentes des formes qui, en réalité, se rapportent parfaitement à elle. C'est ainsi, par exemple, que, dans certains cas, les plaques capilu- laires au lieu d’être à peine calcifiées, le sont au contraire très fortement et prennent alors une coloration blanche très nette qui tranche beaucoup sur le fond gris de la cuticule environnante. De plus, ces plaques au lieu d’être entièrement recouvertes par la cuticule, ne le sont qu’en partie, plus ou moins, selon les individus. Elles ont, en outre, REVISION DES CIRRHIPÈDES. 235 une surface plus restreinte, ce qui fait qu’elles se trouvent séparées les unes des autres par un espace variable mais qui peut, dans certains cas, devenir très important et donner à l’ensemble du capitulum un aspect absolument différent de celui de la forme typique. Les écailles pédonculaires suivent le mouvement général, elles sont petites, très blanches, allongées transversalement et les rangées cireu- laires et parallèles s'espacent alors beaucoup plus que d'ordinaire. Enfin la cuticule générale est absolument glabre. Cette variété forme en quelque sorte le passage à une espèce parfaite- ment nette, recueillie en Patagonie et que je décrirai plus loin sous le nom de Sc. palagonicum. Dans les nombreux dragages que j'ai pu faire dans le golfe de Gas- cogne ou dont J'ai pu étudier les résultats, j'ai rencontré une forme qui se rapproche davantage de la forme typique, mais qui cependant en diffère par un certain nombre de caractères. Cette autre variété figure également dans la collection du Muséum et provient des dragages de la Melita. Elle a été également rencontrée par M. Chevreux dans le golfe de Gascogne en 1893, à la hauteur de Saint-Jean-de-Luz. On la trouve fixée sur des touffes d'Hydraires en nombre parfois considérable, de formes jeunes ou adultes. Ici, l'aspect général se rapproche beaucoup plus du type normal; les plaques sont plus larges, et elles viennent toutes au contact les unes des autres, sauf celles de la rangée dorsale dont le bord est nettement séparé du bord antérieur correspondant de la carène, par un espace purement chitineux. Si l’on examine l’une des plaques latérales, par exemple linfra- latérale, on voit qu’elle est formée de deux parties bien distinctes : une portion centrale, légèrement calcifiée, à peine transparente, de couleur grisètre et une portion périphérique, formant la limite de la plaque et qui est de consistance molle, purement chitineuse. De plus, cette partie périphérique est généralement teintée en rouge vineux. Les limites des plaques se distinguent très nettement sur cette colora- tion rougeàtre par une nuance gris clair, de sorte qu'il est extrème- ment facile de les suivre avec précision. 236 A. GRUVEL. Enfin, la cuticule qui recouvre entièrement toutes ces parties est absolument glabre. Le pédoncule diffère très peu de celui de la forme normale ; la colora- tion vineuse du capitulum s’y rencontre quelquefois, mais d’une façon assez irrégulière. Scalpellum patagonicum, n. sp. — Diagnose(1): Capitulum présentant 14 plaques entièrement calcifiées, largement séparées les unes des autres par un intervalle purement chitineux, en particulier Les plaques latérales. Carène courbée en angle net à l’umbo qui se trouve placé à peu près au milieu de cette pièce et forme dorsalement une saillie nette. Plaques caréno-latérales formant un éperon très saillant postérieure- ment et dont l’extrémité libre est nettement recourbée vers lesommet du capitulum. Rostre arrondi caché sous la cuticule et dont les parties latérales sont en partie recouvertes par les angles internes des plaques rostro-latérales. L'’umbo, placé au milieu de la pièce, fait une légère saillie externe. Pas de sous-carène. Pédoncule de longueur presque égale à celle du capitulum, orné seu- lement d’épines irrégulières dont le sommet fait à peine saillie sur la cuticule et disséminées sans ordre à sa surface. Pas de limite nette entre le capitulum et le pédoncule. Dimensions : Longueur du capitulum.... 414 mm.; largeur : 9,25 — du pédoncule.... 411 mm.; — 7 mm. Habitat. — Un seul échantillon fixé sur une tige d'Hydraire, recueilli sur les côtes de Patagonie par le lieutenant Ingouf (1883). Collection du Muséum. Descriphion. — Au premier abord, cette espèce ressemble à une forme très globuleuse de Scalpellum vulqgare, mais elle s’en distingue très faci- lement par de nombreux caractères que nous allons mettre en relief. La partie moyenne de l'ensemble du corps est très renflée, le maximum correspondant, à peu près, au niveau où le capitulum se continue par le pédoncule, limite qu’il est assez difficile de bien préciser. À partir de là, (1) Voy. Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, 1900, n° 4, p. 188. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 237 le capitulum va en s’aplatissant latéralement d’une façon régulière et le pédoncule se rétrécit peu à peu jusqu’à un minimum qui se trouve à son point d'insertion sur son support. Capitulum. — Globuleux inférieurement, comprimé latéralement à sa partie supérieure. Il est orné de quatorze plaques entièrement calcifiées et dont la couleur blanche tranche nettement sur la couleur gris sombre de la cuticule qui les entoure. Ces plaques sont très largement séparées les unes des autres, particu- lièrement les plaques latérales. Elles sont recouvertes par la cuticule, très mince à leur surface, à peine colorée en jaune et entièrement glabre sur toute son étendue. Le bord antérieur du capitulum est droit, avec une légère convexité antérieure au niveau des terga suivie d’une légère concavilé au niveau de la partie supérieure des seuta. Quant au bord dorsal, il est courbé suivant un angle qui se rapproche beaucoup de l’angle droit. Scuta. — Les scuta ont une forme irrégulièrement quadrilatère avec des côtés à peu près droits et des angles postérieurs arrondis. L’umbo est à l’apex et il en part une légère arête qui va rejoindre l’angle latéro- basal. Les stries d’accroissement sont très difficilement visibles, comme du reste sur toutes les autres plaques. Terga. — Les terga ont la forme d’un triangle rectangle avec le bord antérieur, le plus court, légèrement convexe antérieurement; les deux autres côtés sont droits, le côté carénal étant Le plus long. Carène. — La carène esi étroite, surtout dans sa partie supérieure, elle s’élargil progressivement, de façon à présenter son maximum d'épaisseur à la base qui est arrondie en pointe mousse. Le bord dorsal est arrondi, non caréné excepté à l’umbo, situé un peu plus près de l’apex que de la base et qui forme une forte saillie postéro-supérieure. Les parties latérales, très étroites, présentent leur maximum de lar- geur au niveau de l’umbo. De ce point part une arète qui va, très rapi- dement, rejoindre le bord antérieur. Plaques supra-latérales. — Ces plaques ont à peu près la forme d’un parallélogramme allongé dans le sens horizontal ; mais le bord carénal 238 A. GRUVEL. est cependant un peu plus long que le bord scutal. Les angles sont arrondis, surtout l’angle tergo-carénal. L'umbo est placé excentriquement, plus rapproché des bords tergal et seutal que des deux autres. Il est légèrement saillant et il en part de très légères crêtes, à peine sensibles, qui se dirigent vers les quatre angles. Plaques infra-latérales. — Presque régulièrement arrondies, avec cependant les trois angles supérieurs mieux marqués que les autres, la partie supérieure de la plaque est plus large que linférieure. L’umbo est extrêmement près du bord basal. Il est assez saillant et il en part deux arêtes nettes, bien que peu saillantes, se dirigeant vers les deux angles supérieurs et latéraux. Rostre. — Cette plaque est à peine visible, cachée qu’elle se trouve en grande partie sous la cuticule. Elle est à peu près arrondie et ses parties latérales sont légèrement cachées par les angles antérieurs des plaques rostro-latérales. L'umbo seul, placé versle milieu de la plaque, fait une légère saillie sur la cuticule, exactement entre les deux angles antérieurs des plaques rostro-latérales. Plaques rostro-latérales. — Yrrégulièrement triangulaires avec les deux angles postérieurs arrondis, tandis que l'angle rostral, aigu, se porte for- tement en avant pour recouvrir, en partie, le rostre. Cet angle porte l’umbo. Plaques caréno-latérales. — Également triangulaires, allongées trans- versalement. Les angles antérieurs sont arrondis, tandis que l’angle pos- térieur qui porte l’umbo est très aigu et se relève fortement vers le som- met du capitulum. Cet angle fait une saillie considérable en dehors de la carène. Observations el affinités. — Par la forme de sa carène nettement courbée à l’umbo, par l’ensemble de son aspect extérieur, cette espèce se rap- proche beaucoup de Sc. vulgare ainsi que je l'ai dit plus haut. Mais elle s’en distingue facilement par la réduction considérable de ses plaques capitulaires entièrement calcifiées, par la saillie considérable que font les plaques caréno-latérales en dehors de la carène, par les écailles pédon- culaires qui sont ici de véritables épines très irrégulièrement disposées REVISION DES CIRRHIPÈDES. 239 sur le pédoncule et enfin par sa forme beaucoup plus globuleuse. Je lui ai donné le nom de Sc. palagonicum pour rappeler son habitat ou plutôt la contrée où elle a été rencontrée. Scalpellum salartiæ, n. sp. — Diagnose (1) : Capitulum légèrement comprimé portant 14 plaques assez fortes, entièrement calcifiées, avec stries d’accroissement à peine visibles. Carène courbée en angle net à l’umbo qui se trouve à une petite distance de l’apex. Bord dorsal de la carène régulièrement arrondi, avec une crête saillante partant de l’umbo ets’atténuant graduellement jusqu'à la base. Terga triangulaires, avec apex légèrement recourbé en avant. Scuta également à peu près triangulaires, mais avec le bord tergo-latéral convexe un peu au-dessus de sa région moyenne. Apex droit, umbo des plaques caréno-latérales à une distance de la base égalant un peu plus du tiers de la hauteur de la plaque et légèrement saillant en dehors de la carène. Bord antérieur des plaques rostro-latérales très court, terminé en angle presque mousse qui recouvre en partie le rostre. Plaques infra-latérales allongées avec le bord carénal à peu près droit et le bord rostral formant un angle saillant dans sa région moyenne. Rostre quadrangulaire dont les parties latérales sont légèrement recouvertes par l'angle antérieur des plaques rostro-latérales qu’il dépasse un peu dans sa partie supérieure. La surface des plaques estrecouverte par une cuticule mince, transpa- rente et glabre ainsi que le pédoncule. Ce pédoncule est orné d’écailles à bord libre arrondi et irrégulière- ment disposées. Elles manquent complètement dans toute la région antérieure et sont rares sur les parties latérales. Dimensions : Longueur du capitulum..... 1"",75; largeur : 1"",95 = dupédoncule "Ur; hiver A0 Habitat. — Deux échantillons fixés sur des tiges d'Hvdraire (Salartia) 5 \ de la collection de M. le professeur E. Perrier : Mission du cap Horn, dragage 168 par 882 mètres de fond. Collection du Muséum. (1) Voy. Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, 1901, n° 6, p. 257. 240 A. GRUVEL. Description. — D'une facon générale cette petite espèce ressemble à Sc. aduncum, Auriv. par l’ensemble de ses caractères externes. Le capi- tulum bien développé présente une limite nette avec le pédoneule dont la longueur égale à peu près la moitié de celle du capitulum. Capitulum. — Le capitulum a la forme d’un trapèze. La base serait représentée par le bord antérieur. Le bord dorsal qui lui est à peu près parallèle, formerait l’autre base. L'un des côtés, limitant le capitulum à la partie inférieure est à peu près perpendiculaire à la base, l’autre (partie supérieure du capitulum) est oblique. Il est orné de quatorze plaques en- tièrement calcifiées, très serréesles unes contre les autres et recouvertes par une cuticule mince et transparente, absolument glabre. Les plaques présentent des stries d’accroissement parallèles mais à peine visibles. .Sceuta. — Les scuta ont à peu près la forme triangulaire. Le bord antérieur est légèrement convexe à sa partie supérieure, un peu concave au contraire à sa partie inférieure ; le bord rostro-latéral est droit, mais le bord tergo-latéral est fortement convexe dans sa région médiane. L’umbo est à l’apex qui est terminé en pointe, droit et même légèrement recourbé en arrière. Il en part une arête à peine sensible qui l’unit à l’angle caréno-basal. Terga. — Leur forme est aussi celle d’un quadrilatère irrégulier. Le bord antérieur, le plus court, est concave en haut, convexe en bas. Le bord dorsal, le plus long, est convexe en haut et en bas, concave vers le milieu, tandis que le bord basal est concave aux deux extrémités, con- vexe au milieu et cette convexité s’engage entre le bord tergal du scu- tum et le bord tergal de la plaque supra-latérale. L'umbo est à l’apex ; il est terminé en pointe légèrement recourbée en avant. Carène. — Cette pièce n’est pas très déprimée latéralement et sa lar- geur est à peu près uniforme, peut-être, cependant, un peu plus grande vers la base que vers le sommet. Le bord dorsal arrondi dans la partie inférieure est nettement caréné ensuite jusqu’à l’umbo où la saillie atteint son maximum. A partir de là, le bord s’incurve et va directement rejoindre l’apex de la plaque. L’umbo est placé vers le cinquième anté- rieur de la longueur totale du bord dorsal. REVISION DES CIRRHIPÉDES. 241 Les parties latérales sont assez développées et leur largeur est à peu près la même partout, sauf, cependant, aux deux extrémités où elle est un peu plus faible. Plaques supra-latérales. — En forme de quadrilatère irrégulier. Les bords carénal, tergal et rostral, les plus longs, sont à peu près droits. Quant au bord basal, il est antérieurement concave sur les deux tiers de sa longueur et convexe, au contraire, sur le tiers postérieur. L’umbo est à l’angle scuto-tergal. Plaques infra-latérales. — Ces plaques sont allongées dans le sens vertical. Elles sont irrégulièrement pentagonales et le côté le plus court est le bord basal. Tous leurs côtés sont droits. L’umbo est situé très près du bord basal, mais à peine distinct. Les stries d’accroissement et les arêtes sont à peine visibles. Rostre. — De forme quadrilatère, avec les deux bords latéraux égaux el le bord supérieur plus long que le bord inférieur. L’umbo, à peine saillant, est à peu près au centre. Les deux parties latérales sont un peu recou- vertes par l’angle antérieur des plaques rostro-latérales, que le rostre dépasse à sa partie supérieure. Plaques rostro-lalérales. — Nettement triangulaires, à peu près la forme d’un triangle rectangle dont l’hypoténuse serait représentée par le bord scutal. Le bord carénal et le bord basal sont à peu près à angle droit. Plaques caréno-latérales. — De forme quadrilatère irrégulière, le bord supra-latéral étant le plus court. Le bord carénal d’abord droit, se recourbe à sa partie inférieure pour aller rejoindre l’umbo. De même le bord basal, légèrement convexe antérieurement, accentue dorsalement sa convexité et se relève pour aller aussi rejoindre l’umbo qui se trouve donc placé à peu près vers le tiers de la hauteur de la plaque à partir de la base. Les deux plaques contournent inférieurement la carène et vont se rejoindre au-dessus d'elle en formant chacune un angle fortement arrondi. Pédoncule. — Le pédoncule est tronc-conique ; il atteint son maximum de largeur au niveau du capitulum et va en se rétrécissant graduellement NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série. — IV. 31 La 19 19 42 A. GRUVEL. jusqu’à la base. Il est formé d’écailles de formes variables, mais allongées transversalement. Chacune présente cependant, en général, une base droite avec un bord supérieur plus ou moins arrondi. Elles sont surtout placées à la partie dorsale du pédoneule, manquent complètement dans la région antérieure et sont peu nombreuses sur les parties latérales. La longueur du pédoncule égale à peu près le tiers de celle du capi- tulum. Observations et affinités. — Cette espèce, qui, au premier abord semble identique à Sc. aduncum, Auriv., en diffère nettement par plusieurs carac- ières. Tout d’abord, les plaques sont plus serrées les unes contre les autres. La carène est beaucoup plus étroite dorsalement et l’umbo plus éloigné de l’apex. Le bord antérieur des plaques rostro-latérales est réduit ici à un simple angle mousse, tandis qu'il est long dans Sc. aduncum. Enfin les plaques infra-latérales sont beaucoup plus étroites à la partie inférieure et l’umbo beaucoup plus rapproché du bord basal. Je lui ai donné le nom de Sc. salartiæ pour rappeler sa fixation sur une Salartia. Enfin dans ce mème groupe vient également se placer une espèce décrite par Aurivillius, Sca/pellum luridum qui se trouve dans la collec- tion du Muséum. Scalpellum luridum, Auriv. — Bien que la forme soit un peu plus élancée que celle décrite et figurée par Aurivillius, elle concorde telle- ment par l’ensemble de ses caractères extérieurs que j'ai cru devoir la rapporter définitivement à cette espèce. Sc. glabrum, Studer. — N'ayant pas eu à ma disposition la descrip- ton de Sc. glabrum Studer, j'ai écrit à l’auteur, qui, très aimablement, m'a envoyé la copie d’une figure prise sur l’animal frais, avec quelques renseignements très sommaires sur la conformation. Studer me dit que Sc. glabrum est voisin de Sc. recurvirostrum, Hœk, Par l'aspect du pédoncule et peut-être l’ensemble de l'animal, il est fort possible que Sc. glabrum ressemble en effet à Sc. recurvirostum, mais cette dernière espèce présente une carène nettement courbée à l’umbo, tandis que REVISION DES CIRRHIPÉÈDES. 243 d’après le dessin de Studer, la carène de Sc. glabrum semble régulière- ment courbe, l’umbo étant à l’apex. Dans la classification adoptée par Hœk et par moi-même, ce seul caractère éloigne considérablement les deux espèces. En l’absence de documents précis, je prends le parti d'indiquer simple- ment sa place à côté de Sc. recurvirostrum d'après les indications mêmes de Studer, mais avec un gros point d'interrogation. Le tableau ci-joint résume la classification des espèces appartenant à ce groupe. *u909rr ‘249Hjna "2 "AASITA ‘2SUUDIIS ‘9S “Any ‘NS2Q0 “any ‘2JDu0rtqjuo) dos *2$ Aer) ‘UNJDUAO DS *SIRS ‘O ‘2UMDUJS 9S GRUVEL. A. ‘An v ‘un 1D4D9)D9 IS “INY ‘MNA4IQQUE 0$ *ABAN) AUOUIT 9S ADAM) *Y ‘OU + il (s) UNJDAISOU MARI ‘25 ‘saooads -U0I[E Sop[re0g ‘98e ‘oarepnaurrpenb 01704 ? 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GRUVEL. C'. Carène régulièrement courbée. — Rostre présent. Une seule espèce appartenant à ce groupe est représentée dans la collection du Muséum, c’est Scal/pellumn auqustum, O. Sars. Je mets en dehors, bien entendu, celles qui ont déjà été décrites comme appar- tenant à la collection du Zravailleur et du T'alisman. Scalpellum auqustum, O. Sars. — L’échantillon unique de la collection correspond à peu près complètement à la description et à la figure données par O. Sars (1). Il présente cependant quelques petits caractères différen- tels que je erois bon de noter au passage. Tout d’abord les faces latérales de la carène sont plus larges que ne semble l'indiquer le dessin de O. Sars et l’espace chitineux qui la sépare des autres plaques latérales se trouve, par conséquent, diminué d'autant. Il est, en réalité, très peu considérable. Le bord rostral présente à sa partie supérieure une légère saillie en avant, très pointue, qui n’est pas non plus figurée par Sars. Les plaques infra-latérales sont celles qui diffèrent le plus du dessin donné par l’auteur. Il les a représentées, en effet, assez larges, presque aussi larges que hautes, tandis qu’en réalité, dans l'échantillon de la collection, leur largeur atteint, à peine, le tiers de leur hauteur et le côté supérieur est plus étroit que le bord inférieur. L’umbo est situé à peu près au milieu de la plaque infra-latérale, un peu plus rapproché cependant des bords antérieur et supérieur que des deux autres. Ilest aussi assez saillant par rapport au reste de la plaque. Enfin, les écailles pédonculaires, allongées transversalement, ont un aspect assez irrégulier, bien que la forme en demi-cercle semble dominer. Souvent le bord supérieur présente une ou même deux denti- culations, d’autre fois il est simplement tronqué. Les écailles de la région supérieure sont, pour la plupart, imbriquées comme l'indique Sars, mais elles s’espacent de plus en plus au fur et à mesure que l’on se rapproche de la base du pédoncule. Telles sont les légères différences qui peuvent être signalées entre notre échantillon et le type dessiné par Sars. Le tableau ci-joint indique la classification des espèces appartenant à ce sous-groupe, d’après la méthode que nous avons adoptée. (1) O. Sars, The norwegian north-atlantic expedition, 1876 1878. Zoology-Crustacea, 1. HO ‘WNILJIADJUD IS SE PMR IOS 941428 2[n9U0p9q ‘SEq u9 jney op 9 o49re u9 JueAR,p onbr1q0 (l wep DU EE & [Le sop agded Sp -9S uoU | oquf nie CE = Qarène régulièrement courbée, Roslre présent. Espèces. Dlitques: hi pourprès. complèlement | Dlaques latérales rostro-lalérales el rctténo-atérales (NEA litres ape prés dememes NOnsionsMPÉdONCUlE ornede bounreletssnnnulairesparnis détaillés en orne d'épines LOUE GLACES Sous=carène | ichees-sous ssquanulifenuneNuliitre non la culicules saillante ‘en dehors Plaques caréno-lalérales caclanL loute la pürlieunférieure de délacarène. [| Plaquesnon | lcarène Pédonculetomné d'écaille arrondies el IMbiqQuéeS SE routun Hate Hoacliéessousla culicule | Plaguescuréno-latéraleslaissantidécouvertimpartieintérienre | delarcarènenticnilles arrondies el INDIQUÉES MN | Solongirostrun, A Gr, | Sous-carène Saïllante .— . : à à ; en dehors (--**"-"-: [Hécaillespédontulaires 10SAnpiquEs NON IMbTIQUEES. Ses sh'alum, Air. de lucarène. ) Umbo de infra=latérales/(Rostresaillant, en forme decrochel.Pédoneule couverlde poils, | lrès près avec simples granulations calcaires. OÉREUESS hamalum ONSirs. de la base: Rostre non Rostrequadrangulüirencôté supérieur plusiongeque inférieur. recouvert Umbo d Lcailles allongées. transversalemenl, démi-cireulai es, non ; nbo des ù Fe . ; latéralement| 20 Im DPI Fans ee ee _. Se groentandieum, Aur. par les infra-latérales & Vers Roslre reclangulaire, allongé verticalement. Écuilles demi- bords libres Ga le milieu CUIGITES LATROMENLESPACÉES Se angustum, O+ ; de la plaques e ; ; Ce £ pliques SAPIPAA Rostre petit triangulaire. Écailles serrées, pédoncule couvert ENT TPOL SE TA ee Le ER EP ER So pusillum, Aur. Umbo des curéno-lalérales vers Ji parlie supérieure, très peu: : Umbo des saillant: Lcaïlles très développées el imbriquées. inlra-lalérales au Somme brevecarinatun, Hæle Umbo des caréno-lalérales à l'angle basal el fortement saillant en.dehors: Pédoncule. presque lisse, pas dié ailles calcaires. Se.parallelogrammasHwke Plaquessséparées panunuintervalléchilineuxirès net Apex des Roslrelarge |. caréno-latérales très en avanl de lacarène. SoalbumHaœl | de | _ AB intervalle cllitineux dre | forme ovale. Ileliques non séparées par unmintenvalle chilineux Apex des ; | | caréno-latérales au niveau dubordidonsal de lacarène "Konica Ut desinfra- arène” Ccailles séparées par un intervalle chili latérales} éux, non imbriqué très près | Umbo | Umbo des caréno-lalérales saillanl en dehors de lx Anevedeoc Se prunulun, Aur. Umbo des caréno-lalérales. non saillants Écailles senrées elimbriquées. de la base» SA'iolatum, O\ Surs. Umbo Plaques séparées paruns intervalle chilineux. tres | nymphocola, Htles Plaques serrées. Infra-lalérales, allongées, étroites : latérales b eee Rostre pelit, le ebrélrécies au milieu... anne Se anreps, Aur, element. Ve S È ble milieu pliques serré non séparées. Infra-lalérales Tennite dela presque aussi larges que hautes’ non rétréciesiau : plaque: milieu. tr PM Ro0 Rs save Se. cornulum, 0 Sars: Rosire très pelitenforme de bande allongée. Surface P ] des plaquescouverte delongs poils... 0988 Se hirsutum, Mœk: Umbo 1 BSE des Rosire Lrès petit, triangulaire, surface des plaques Cp P B! infra- COUVErLe de lOngs poils... MN So. hispidum, 0: Sa Rostre latérales recouverl à Umboides caréno-lalérales à l'apexs Culicule glabre, Sc 770r um, Ha: | latéralement lapex M Atymbo des caréno-lutérales très près de la base. 1: its Guticule couverte de poils fins ebtrès couris... Sc atianticum, A: Gruv. bords ros- A Taux des Nostre Dergabrusquementironquésverslesommet, SRene non séparée ï Li : F :S autres plaques, écai in) L'ées, irrégulières S'etruncatun Ar plaques exLrémement des’autres plaques, écailles non serrée gulière rostro-laté- élroit, Tergum angulaire, non ronqué. Curènc non séparée des rales. difficilement autres plaques. Écailles serrées, inégales.. . Se mammilalun, Aur. visible | : 4 : 5 Tergumiriangulaires Carène légèrement séparée. des autres à la surface: è 2 : : 7 « plaques Écailles pédonculaires serrées Légales... Sc elongatum, Mœk LBordlatéraln des carénontaléralesmires | oblique d'avant en arrière el de haut en bas: Pédoncule glabre.... Se antarctioun, Hœk: Umbo des plaques | Mautres Mo rryatéralides aréno-lalérales presque caréno= bplaques droit. Pédoncule couvert de poils... S% ÿnciSunt, Autre lalérales presque | Carène | Umbodesinfra-lalérales àla base: Caréno- à séparée | latérales, triangulaires, élroites.... Sr rutilum, Darw. la bases autrés}} Hmbordes infra latérales àllapex. Caréno- plaques. latérales quadrangulaires, larges, Se Striatum, As Gruve Bord. occluseur des Lerga dépassanl là fn moiliédu bord sculo-litéral. Umbotdes | Rostre | | caréno-lalérales très près dela base el complètement Bord lrès fortement saillanten arrière de la recouvert dorsal carène SSP CROT TER CAC A Se. peduneulatum, Wœk+ par | de Bordroccluseur des Kerga Cgalant à peu unemembrane (Hicirène près la moilié dun bord sculo-lalérals chilineuses ln raplatie Umbo des caréno-latérales a lapex el peusaillant'en arrière de la carènes. velutitun, Mœks Bord oceluseur des Lerga égalantle bord sculo=laléral.. PPeCLUM ANT: Umbo ŸPlaquescarénoe-latérales, élevées. Pédoncule glabre. LE Bord dorsal de la carène arrondi... gigas, Hœk* plaques Plaques. supri latérales triangulaires. Lcaréno- Bords occluseurs des tergaet'des-Scula, | lalérales m_rormantentreeuxunanglenelPédon- éloigné GE HA MBos6nrpousscusencoreroen Semnoluccantun, Uk | éloig Hord 8 À ù | de dorsal Plaques supra latérales iriangulaires | la base. le Bordsoccluseurs des {erga el destseuta la carène ne formant pas d'angle entre eux Pé- arrondi. dOnCule COUNERL AG POIs … Se: molle, Aur: — Plaques peuMcaillesLrès dis” Pliques M GupoinL | LinCles Se regium, Hwk MODO briques (recouvertes cartes très dits UNE supra pa ficilementdis: | He Iitérales la cuLicule tinctes Se Danoini, Hælke - | plutot À plaques | qua- presque | Mdrangus M Complète /MÉcailles très uis- JaireS MnenDrecou- (M linctes NN ST 7iganieunteA GrU. | ventespar | (ir CutICUIeL P: 246 nes RÉVISION DES CIRRHIPÈDES. 247 C. Carène régulièrement courbée. — Pas de sous-carène et pas de rostre. | Ce dernier sous-groupe ne renferme aucune espèce appartenant à la collection du Muséum. Mais quelques-unes ont été décrites par nous dans la collection du Z'ravailleur et du T'alisman, ce sont : Sc. luteum, A. Gruv.: Sc. vitreum, Hæk; Sc. curvatum, À. Gruv.; Sc. Talismani, A. Gruv., et Sc. Novæ-Zelandiæ, Mœk. Toutes ces espèces sont caracté- risées comme l'indique le titre du sous-groupe par l’absence de sous- carène comme le sous-groupe précédent; mais, de plus, il n'existe pas de rostre, ou du moins il n'en a pas été vu. Une seule de ces espèces doit attirer particulièrement notre attention : c'est celle décrite par Aurivillius sous le nom de Sc. galea. Celle-ci en effet ne présente que douze plaques capitulaires au lieu de treize comme les espèces précédentes et cette réduction est le résultat d’une atrophie unilatérale assez curieuse pour devoir être signalée. Il est très regrettable que l’auteur n’en aie pas donné de figure vue par l’un des côtés, même par tous les deux, la chose en valait cependant la peine. Les deux dessins qu'il a figurés (pl. IV, fig. 1 et2)ne représentent, en effet, l’animal que vu de dos et vu par le bord rostral, ce qui est un peu insuffisant. Les plaques rostro-latérales sont extrêmement basses et celle de gauche s'étend vers le côté droit en passant au devant de l’ouverture capitulaire. Elle rejoint donc la droite en formant une sorte de fourche entre les branches de laquelle l’extrémité rostrale de la plaque rostro-laté- rale droite vient se placer, en formant, par conséquent, une pointe aiguë. La plaque infra-latérale manque. Comme la description de cette espèce a été prise sur un échantillon unique provenant du sud de la Plata (océan Atlantique), on est en droit de se demander si cette particularité curieuse est normale ou si c’est une simple anomalie. J’avoue que Je penche fortement pour cette dernière hypothèse, mais en attendant de nouvelles recherches sur ce point, Je suis obligé de placer cette espèce dans le groupe que J'étudie en ce moment, tout à fait séparément. Le tableau ci-contre résume la classification spécifique de ce groupe. ‘AnV ‘2990D ‘95 “YO ‘24DpnbuDru °2S ‘HOFI ‘S2P10UD]DQ ‘2S ‘YO ‘nan 25 “XOH ‘&nIQNp ‘9S "HO ‘MNIIpUt ‘2S “YOH ‘22PUD)97-RAON ‘9S “HO ‘S2UOJIU] ‘9S "JO 2209] ‘2S SOI ‘nup}d ‘26 “Any ‘unpibiu os “ANA V AUDUSI)DI ‘9S GRUVEL. A° ‘ADO *V MNIDAUNI ‘9S “HO ‘WNoupIa ‘2 “ANA °Y ‘UN9N) ‘2S “AO ‘270918s/Qn ‘2$ "AO ‘UWNINUIU 2S AO ‘4NJOU1IS1D ‘2S “HOH ‘WNI1]D4JSND ‘2S ‘Saoads® Ur taNulrletule nn els etes ste CHNCINCIAT ACTEC CIC SC) OSOACHCACOCAONCT CSC ANSONCECSUST OST SEC COCOON OMC RONA ONE noel aie a nel wunny1de9 np 921NJI9ANO [ 2P JUPA9P-NE JUEPU9J9 S AUINPS 9P197P[-01/SOY ‘9}IO1p oeJ91e-Ciqur enberd ep seq PRE PATRON APE RS SR ER RES SSD TZ OS SES SOLE SUP) ‘aJour1SIP Sojedoqer-PJJur ‘onbejd e] op norjiu np neoaiu ne se[eiaqe[-ou9189 Ss9p oquA 91)0A SUPS ‘tt: "691104)9 ‘S998u0/[E S90498/-CIJUL ‘Xode,.] R S9]2198-Ou9189 Sp OA au9I0") pare . d ‘qua le19)e] SOIIPNSUCI001 S0]219)[-CIJU] ‘SP E] 2p Said So[e19P[-Ou9189 Sap oquA ONTODATEN ‘tt sonens8uern) So181978-CIJu] ‘Xode,[ op said sejeioqer-ou9ie9 sap oqun or9o1 81004 | Rd PR xode,l € Re [2109 pioq 2 SoTR9TeL-ErJU S9} (RE outod ® juepe89 [ea1S04 pioq ‘sasseq sou sopeaoqer-ouoiro sonbe]q uou ‘sajaul} 2 sep oquA Re re : SIP S9191e p A Dot tesseseeeseeeseeeee]einos pI0Q OI noir ne 29pi0{ uou said nod e que/eS9 1811S01 paoq ‘s99A49]9 Soyedoe-ou94eo sonbe 9 e JUB(E5S9Y [EI] pi0q 9A9]9 S9[B497BI-OU Id oed onoA °°" "JAn09 S94} [PIJSOA piOG ‘SOSSE S94} So[PJ9Je[-Ou941e9 sonbe]q SO[PA9JE[-PAJUI sop oquf] DORE CEE 0 POP 6 9 6.0 0,08 01876 00) ENT NCA \ *S0]10479 Sop xode] xI0419991 anod oinioue499 9740] S91} | oun 994 ]21978] piog ‘Sorepnauripenb enos | soarepn8uern | "tt: ""Jl0Ap [R4912[ pioQ ‘Soeur r] PJN9S RSS ‘‘aanonodns ornaed es er 9941009941 JU9W9JIO] S91} AUQIPT ‘jemnos pioq 9j onbsoad jueje39 SO]BI9]P[-01]S01 SP [P1JS041 pi04 °‘‘oinonodns onaed es e oonbae JU9W9I1989] OUQIPTY ‘SO911S JUOU -9]Jou S91] 79 Sodpne So[ 21709 SO[P19)P[-PAJUT So|Pd9)]-PAJUI | EU | sopoqunp | sy1od 9p | ‘xode[e | | soun So[ Sogdios soa] sonbe[q JI9AN09 ‘[enos paoq ne je89 soud nod e a[nouopad ‘2SPq ®I 2 SO[RA9JCI-01JSO1 SIP [P4JS01 pio \ = de ù . Pal: EP SIP 19 | ‘titi: "saine S9p Soun So] | a ) Sadie[Nsuen] | sogoedsa juowoioso|sor sonbega | : Ve | | SO]U197P[-CIJUI sc ‘[emnos pioq 9 onb Jjinoo snjd ISAFEUR SOURIS | sonbe]q SaJUI SO]R1970]-0417S01 S9P JEAJS01 pi0g ‘U]N9S S9p JUPAB U9 aIjies op sed DA EURE JUeSTe} au So[8J9p0f-047S01 Sonbe]q ‘oiqels | ) EEE ‘‘R]N9S Sp JUPAB U9 9I[[IES 9710] opnouop?d | opaoqoield oun JUPSIEy 9[81978p-027S01 onbe]q ù OURS EE \ 91NOA °::''JUEAR U9 JUEIIIES S9[P19/P[-041S01 S9p oquA ‘oseq e] rnb ainonodns atjaed e] e Sopro139 snjd nod un sojesoqer-eaqur sonberq | ‘noI[lu 0] JUUAB U9 JUEJIIES UOU S0[P19]8[-047S01 S9p oquA ‘oseq ej Rnb SI9A anonodns oraed e1 Re so8xrer snjd ouiod e sojesoer-erqut sonbeq ( sojeioqer-eaqut OO DID 0 IOId 00 60 D010 0 0 Éol o D OO ONOPOLO MN DID TI IO °:‘oseq €] e,nb oanou sop oquf -gdns onded ef R so8ier snjd dnooneoq sojeagqer-eajur sonbe]q | | ‘aseqe] 9p said \ aug1e9 E[ 9P : SOBI9)EI-PAJUI AUAI9/X9 p10q of juessedop Ssojeioqe[-ougieo sonbejd sop oqun ; sop oquf ‘JUYSAR OUJSOY ‘22Q4N09 juowWaugynbat UD — *) Ga ‘SJOUI)SIP SO[I9/E] S0]94 SOP J9 9]Q0A AUN 99AE OUQILI J HVO-SN0S HO SYd ‘ANA ‘AULSOH 14 SVd REVISION DES CIRRHIPÈDES. 249 Genre Lithotrya, G.-B. Sowerby, 1822. Le genre ZLifhotrya fut créé par G.-B. Sowerby en 1822. Darwin en donne la diagnose suivante : huit plaques, comprenant un petit rostre, parfois rudimentaire et une paire de petites plaques latérales; lignes d’accroissements finement crénelées. Pédoncule couvertde petites écailles calcaires, celles des rangées supérieures étant crénelées; attachée soit à une cupule basale calcaire, soit à une rangée de disques. Animal logé dans le pédoncule ; mandibules avec trois dents, l’espace qui les sépare étant pectiné. Mâchoires variées. Orifices de l’oviducte légèrement saillant. Appendices caudaux multiarticulés. Depuis la publication de la monographie de Darwin, une seule espèce nouvelle a été décrite, c’est L. pacifica, Borrodaile. Les espèces connues sont donc : L. cauta, Darwin; L. dorsalis, G.-B. Sowerby; L. nicobarica, Reinhart; L. rhodiopus, J.-E. Gray; L. lruncala, Quoy et Gaimard; L. valenhiana, Gray.et L. pacifica, Borrodaile. La collection du Muséum ne contient que deux espèces : Z. dorsalis et L. valentiana. De la première, je ne dirai pas grand’chose, si ce n’est qu'il faut se méfier extrêmement des apparences extérieures. Jai eu sous les yeux des échantillons provenant les uns du Muséum de Paris, les autres du British Museum et j'ai pu constater qu'ils étaient fort dissemblables en ce qui concerne surtout les plaques capitulaires. La carène présente une longueur très variable; tantôt elle n’atteint pas, de beaucoup, le niveau du sommet des terga, tandis que d’autres fois elle le dépasse de plusieurs millimètres. Le rostre est quelquefois très petit, d'autrefois, au contraire, relati- vement très développé. Enfin les écailles de la partie supérieure du pédoncule sont, chez certains échantillons, en forme de demi-cercele, antérieurement, avec une base très découpée, denticulée, tandis que, chez d’autres, elles sont rectangulaires avec leur bord basal pectiné. Elles se présentent sur trois à six rangées assez nettes. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, 4° série. — IV. 32 250 A. GRUVEL. Le reste du pédoncule est absolument couvert de petites écailles, très rapprochées les unes des autres, d’une facon, du reste, tout à fait irré- eulière. Leur forme est variable mais le plus souvent arrondie ou ovalaire. Leur étude histologique sera faite dans la partie anatomique de ce travail. La seconde espèce, L. valentiana, m’arrètera davantage, car elle n’était encore que très imparfaitement connue, Darwin n’avant eu à sa dispo- sition que deux échantillons du British Museum, sans pédoncule et sans animal contenu dans l'intérieur des téguments externes. IT ajoute : sans plaques latérales. Les deux échantillons que j'ai pu examiner ont été trouvés par moi dans un amas de coquilles d’huîtres servant de support à des Balanides (letraclita porosa, Schum.) rapportées de Zanzibar par M. Grandidier. Les deux échantillons de Zifhotrya étaient enfoncés dans la masse calcaire qui se trouvait entre les Zefraclita et c'est à peine si on aperce- vait au dehors l’extrémité des pièces capitulaires. Malgré sa ressemblance avec L. fruncata, il faut faire de L. valentiana une espèce différente, car un caractère essentiel les distingue; c’est que dans la première il existe des plaques latérales, rudimentaires il est vrai, tandis qu'elles sont absentes dans la seconde. Les scuta, les /erga ei la carène sont à peu près de mêmes dimensions et leurs apex assez érodés simulent comme une sorte de plate-forme à la partie supérieure. La carène présente sur la partie interne une forte côte médiane et longitudinale couverte de petites soies. Les terga portent sur leur bord antérieur un sillon longitudinal profond qui recoit une côte saillante du scutum correspondant, de facon que toutes ces pièces S’engrènent, en quelque sorte, les unes dans les autres et forment un tout solidaire de chaque côté du plan médian. Dans les deux échantillons examinés par Darwin, il n’y avait pas de plaques latérales et, étant donné le mauvais état de conservation dans lequel ils se trouvaient, l'illustre naturaliste avait pensé que si elles n’existaient pas, c'est qu’elles avaient peut-être disparu. Il n’en est rien. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 251 Si elles n'existent pas, c’est qu'il n’y en a pas. Je les ai vainement recherchées et cependant, mes échantillons élaient en excellent état. Le rostre est rudimentaire, de forme allongée et entièrement chitineux. Le pédoncule est assez court, de forme assez régulièrement cylin- drique et terminé par une partie arrondie qui porte, un peu sur le côté dorsal, mais presque à l'extrémité du pédoncule, un disque, irrégulier de forme, qui sert de base de fixation à l’animal. Ce disque constitué surtout par de la chitine légèrement calcifiée, est aplati, plus ou moins bosselé et présente une extrémité supérieure rétrécie, tandis que la base, attachée au pédoncule, est ronde et élargie. Chez les formes Jeunes, le disque s’insère dans une sorte de facette allongée, ovalaire dans la partie dorsale de l’extrémilé du pédoneule. Le pédoncule est couvert d’écailles qui ne se distinguent pas très bien à l’œil nu, mais à la loupe, on voit que la première rangée supérieure est formée d’écailles rectangulaires assez règulièrement disposées, la seconde est formée d’écailles presque carrées à angles mousses; la régularité et la taille vont en diminuant très rapidement. Il n’y a guère que trois ou quatre rangs d’écailles nettes. Sur tout le reste de la surface pédonculaire, on ne trouve que des sortes de boutons chitineux, serrés les uns contre les autres et recevant, chacun, à leur base, un prolongement nerveux du manteau (Voy. Partie anatomique). On trouve ces boutons chitineux jusqu’à la partie inférieure du pédoncule. Dimensions tHauteurdurcabliulume ER EEE DAS FAT OUR Re et ace secs ann ,5 Hauteurmdupédoneule re re ER eee 9 millimètres. ILANTSOU IE PAR SON EI AN OR TE AE Poe 5) — Habitat. — Enfoncées dans le calcaire entre des coquilles d’huîtres, à la base de Z'efraclita porosa, Zanzibar. Caractères anatomiques de l'animal. — L'animal est profondément enfoncé dans l’intérieur du pédoncule. La partie inférieure du prosoma atteint à peu près le bord supérieur du disque. À partir du muscle adduc- teur qui s'insère sur les seuta, le prosoma s'enfonce et la partie thoraco- abdominale arrive à peu près jusqu’au niveau du muscle, sans le dépasser de beaucoup, de sorte que l’animal a l’air tout ratatiné dans sa loge. 252 A. GRUVEL. La faible dimension des plaques capitulaires force l’animal, dont le volume est relativement considérable, à abandonner le capitulum pour se réfugier dans le pédoncule, de sorte que les organes essentiellement pédonculaires, comme les glandes cémentaires et l'ovaire, sont obligés de se réfugier à la partie tout à fait inférieure de cet organe. C’est la première fois que je puis me rendre compte par moi-même de la constitution anatomique de ces animaux et je voudrais en tirer quel- ques conclusions pour confirmer de plus eu plus lhypothèse que j'ai émise dans mon travail sur les Cirrhipèdes du Z'alisman. Dans la partie générale de ce mémoire j'ai essayé de démontrer que toutes les formations cuticulaires servaient primitivement à protéger l'animal sans distinction entre pédoneule et capitulum et ce n’est que peu à peu que l’animal, par nécessité, se portant de plus en plus vers l’oritice externe, les plaques de la partie supérieure n’ont plus été suffi- santes pour le protéger et ont dû se développer davantage pour remplir cette fonction protectrice. Or ici, dans une forme qui est évidemment ancestrale, nous voyons que les plaques capitulaires n'ayant pas une surface suffisante pour abriter l'animal, celui-ci est resté logé en partie dans la région pédonculaire, en partie dans la région capitulaire, c’est en somme le type Loriculien qui s’est continué Jusqu'à nos jours. Seules, les écailles pédonculaires se sont atrophiées, mais existent cependant jusqu’à la base. Bouche. — La bouche est assez saillante au-dessus du prosoma. Le labre est triangulaire et ne fait pas de saillie antérieure. Le bord supérieur libre est orné, un peu intérieurement, d’une ligne de dents en forme de pointes coniques, courtes et robustes. Sur les parties latérales et internes, il existe des ornements pectinés, plus ou moins saillants. Les palpes de la lèvre supérieure sont aplatis, allongés et portent un faisceau de soies longues et barbelées vers leur extrémité libre. A leur base se trouvent des ornements pectinés, Les mandibules ne sont pas symétriques. La mandibule droite, en effet, répond bien au type normal, par la présence de frois dents fortes, séparées par des intervalles remplis de soies courtes et raides; mais Lo REVISION DES CIRRHIPÈDES. 253 la mandibule gauche porte sir dents identiques séparées par quelques pointes semblables à celles de la précédente, excepté la deuxième et la troisième qui se touchent par leur base. L’angle basal est le même dans les deux mandibules ; il présente un faisceau de pointes courtes et raides, semblables à celles qui séparent les dents. Les #achoires sont identiques à droite et à gauche; le bord interne, libre, est droit et porte des dents, toutes courtes, raides, assez nom- breuses et qui vont en diminuant de longueur de la partie supérieure à la partie inférieure. Le bord latéral est couvert, mais seulement dans sa région antérieure, de soies courtes et raides. Les palpes de la lèvre inférieure sont aplaties en forme de lame large, à bord arrondi, légèrement saillant à la partie supérieure. Les bords supérieur el antérieur sont garnis de soies barbelées, plus longues à la partie supérieure qu'à la parlie antérieure, où elles sont aussi plus robustes. Cirrhes. — Les cirrhes sont, d’une facon générale, courts et trapus. Leur partie basilaire est pigmentée de brun, tandis que les rames sont de couleur plus claire, avec des lignes noires circulaires à la limite supé- rieure de chaque article. Première paire. — La première paire est courte, à rames sensiblement égales, la rame antérieure ayant sept, la postérieure huit articles courts assez larges, couverts de soies longues et finement barbelées sur toute leur moitié terminale, plus nombreuses dans la région antérieure des rames que dans la région postérieure et plus nombreuses aussi sur la rame antérieure que sur la rame postérieure. A la base de la première paire se trouvent les a/rium de loviducte avec leur orifice externe, saillant. Deuxième paire. — Un peu plus longue et moins robuste que la pre- mière. Rame antérieure avec onze articles, plus courte que la postérieure qui en a /reize. Ces articles sont courts, mais encore larges, surtout les articles basilaires ae ia rame antérieure. Les soies sont nombreuses, surtout sur la face antérieure de cette dernière rame. Sur la rame posté- rieure et à sa partie dorsale, on trouve seulement quelques soies, courtes et barbelées, placées à la limite supérieure de chaque article. 254 A. GRUVEL. Troisième paire. — Plus longue que la deuxième d’une petite quantité. La rame antérieure qui est formée de quatorze articles et plus courte que la postérieure qui en a sezze. Les soiïes antérieures sont longues, barbelées, quelques-unes même rétractiles. Les soies dorsales sont comme dans la paire précédente, mais présentent, à la base, de nom- breux piquants courts. Les quatrième, cinquième et sirième paires sont atrophiées à droite. Cette atrophie est-elle normale comme cela se présente dans d’autres genres ? C’est possible, mais il m'est difficile d’être affirmalif, n'ayant eu à ma disposition qu'un seul individu pour l’étude des caractères. Je serais cependant tenté de croire à une atrophie accidentelle, car les rames atro- phiées se présentent sous un aspect trop rudimentaire, les articles étant indistincts, et différent sensiblement de ce qu’on observe dans des cas analogues chez les autres genres. Du côté gauche, les rames sont normalement développées et à peu près identiques à celles de la troisième paire. Dans la sixième paire, les deux rames de gauche sont, elles-mêmes, un peu alrophiées, mais l’externe est, cependant, un peu plus longue que l’interne, les articles sont courts et les sept ou huit derniers, seuls, dis- ünets. Les soies sont longues, fines et peu nombreuses en avant, très courtes ou même absentes dorsalement. Appendices terminaux. — L'un est atrophié, toujours à droite, l’autre normal, très long, dépassant l’extrémité de la sixième paire de cirrhes normaux el se terminant en pointe effilée. Il est formé de wngt-trois articles présentant tous, à leur limite supérieure, des soies très courtes, excepté les cinq derniers qui portent des soies plus longues, glabres ou finement barbelées. Le dernier article porte un bouquet de soies terminales. Pénis. — Le pénis est long (environ 6"",5 sur l'échantillon examiné), allant en s’effilant régulièrement de sa base jusqu’à son extrémité. Il porte à sa surface quelques poils rares, disséminés irrégulièrement et un bouquet de soies courtes et fines à son sommet. L’annulation est très distincte, les anneaux courts. Tels sont les caractères anatomiques saillants de l'animal proprement REVISION DES CIRRHIPÉDES. 255 dit. Les détails histologiques complémentaires seront donnés dans la seconde partie de ce travail. J'ai résumé, dans le tableau synoptique ci-dessous, la classification des espèces appartenant à ce genre. Tableau synoptique des espèces du genre LITHOTRYA. Pas trace de ( Disque calcaire à la base... ZL. cauta, Darw. ! crêteinterne | à la carène. ( Coupe calcaire à la base.... ZL. dorsalis, Sowerby. Plaqueslatérales très peu Carène - 2 / développées : concave : : : AE & x : L. nicobarica, Reinhart. intérieure - Scuta recouvrant legèrement : ment. LS à lESAERS AR RES . | à Légère crèle S | Plaques latérales très & àla développées : = partie interne L. pacifica, Borrodaile. = de la S : © careéne. | Scuta recouvrant largement = ES TORRES CORRE AO L. rhodiopus, Gray. (@s) { Plaques latérales rudimen- | Carène convexe intérieure- | LATE SEEN RER COR L. truncata, Quoy et NET E De MORE TU DEA Gaimard. Pas de plaques latérales... L. valentiana, Gray. FAMILLE DES TÉTRASPIDÉS Genre bla, Leach, 1825. Le genre /bla, créé en 1825 par Leach (Z00/0q. Journal, vol. IF, july), est certainement l’un des plus curieux et des plus intéressants à la fois du groupe des Cirrhipèdes. Bien que, par le nombre réduit de ses plaques capitulaires et par l'aspect singulier de ses écailles pédonculaires transformées en des sortes de poils, ce genre semble s'éloigner du genre Scalpellum, 11 en est cepen- dant extrêmement voisin par l’ensemble de ses caractères internes et surtout par les particularités de son système de reproduction. C’est, en effet, Le seul qui, avec le genre Scalpellum, ne soit pas tou- jours exclusivement hermaphrodite et qui présente, aussi bien dans les 256 A. GRUVEL. formes femelles que chez les hermaphrodites, des mâles nains fixés en pseudo-parasites sur la grande forme. Dans mon étude des Cirrhipèdes du Zalisman, j'ai assez longuement étudié cette intéressante question des mâles nains dans le genre /b/a et la constitution anatomique et histologique de ces formes, ainsi que les rapports sexuels qui s’établissent entre elles et les êtres supports pour n'avoir pas besoin d’y revenir ici (Voy. p. 148). Une seule espèce, appartenant à ce genre, est représentée dans la col- lection du Muséum, c’est /. quadrivalvis, Cuvier. Ibla quadrivalvis, Cuvier. — Le nombre des échantillons est relative- ment considérable et les localités assez différentes. Port du Roi Georges . Quoy et Gaimard, 1829 (2 échantillons). DiIbOUTIE LE SAME PAPER UE H. Coutière, 1897 (9 échantillons). Madagascar (côtes esl), rochers de Nossy-Komba.......... D' Joly, 1899 (4 échantillons). Enfin, un certain nombre de petites formes, quelques-unes très jeunes et qui m'ont été très uliles pour l'étude qui va suivre ont été recueillies à la base de 7Zefraclita porosa, Schum., rapportées de Mascatte par M. Maindron. Cette espèce est hermaphrodite et porte des mâles nains en nombre toujours réduit. Darwin en a rencontré plusieurs sur le même individu. Je n’en ai, en ce qui me concerne, Jamais rencontré qu'un par herma- phrodite. Formes jeunes. — Avant de décrire la forme adulte, je crois intéres- sant de montrer sous quel aspect se présente la forme jeune et comment elle se modifie pour prendre l'aspect définitif. Si l’on étudie ces formes jeunes, au moment où elles viennent d’aban- donner leur dernière enveloppe larvaire pour présenter l'aspect de l’adulte, on voit qu'elles ressemblent à une sorte de cylindre ayant à peu près par- tout le même diamètre, et rétréci seulement à ses deux extrémités. L'une d'elles, plus obtuse que l’autre, porte les antennes larvaires, l’autre, au contraire, présente les plaques capitulaires ou plutôt ce qui sera les plaques capitulaires, car, en effet, à ce stade jeune, la cuticule présente sur REVISION DES CIRRHIPÉÈDES. 957 toute sa surface un aspect qui, à l'œil nu, semble uniforme. Il faut une forte loupe pour distinguer la région pédonculaire de la région capitu- laire. La première présente des sortes de productions cuticulaires jau- nâtres, d'aspect identique à celui de la chitine environnante, en forme de poils à extrémités libres émoussées, peu nombreuses et irrégulière- ment disposées sur toute la surface pédonculaire. La seconde, au con- traire, est absolument dépourvue de ces formations et déjà l’on aperçoit des striations concentriques dont la convexité regarde le pédoncule. Ces striations deviennent de plus en plus nombreuses, au fur et à mesure que l'animal grandit, ce sont les stries d’accroissement des plaques pri- mordiales. À Les plaques sont donc, au début, entièrement chitineuses, tapissées à leur partie interne par le manteau, tout comme dans la région pédoncu- laire. À un plus fort grossissement, on apercoit, tout à fait au sommet de chacune de ces plaques, une région alvéolée qui représente la plaque larvaire, ainsi reléguée tout à fait à l’apex, c’est-à-dire à son point initial. Dès leur apparition, mème au stade larvaire, le nombre des plaques est de quatre seulement et ce nombre ne variera plus, ce qui prouve que la régression dans le nombre des plaques capitulaires de cette espèce est primordiale et non post-larvaire. Quant aux productions cuticulaires qui revètent le pédoncule, leur nombre ira en augmentant de plus en plus, jusqu’à former un revêtement complet, comme celui que l’on rencontre chez les adultes. Ce sont là évidemment, au point de vue morphologique, des formations identiques aux écailles des pédonculés dont nous nous sommes déjà occupés et dont nous trouvons déjà des formes de passage chez quelques espèces jeunes de Pollicipes. Je ne vois qu'une explication possible pour comprendre cette évolution régressive du nombre des plaques capitulaires dans le genre /bla. C'est dans la biologie même de l'animal qu'il la faut chercher ! J'ai dit plus haut que j'avais recueilli tous ces échantillons Jeunes à la base de Balanides très développés (l'etraclita porosa). Ces individus étaient absolument enchâssés dans une masse caleaire assez résistante et il n'apparaissait à l'extérieur que l'extrémité supérieure NOUVELLES ARCHIVES DU Muséuu, 4° série. — IV. 33 258 A. GRUVEL. de leur capitulum. De plus, elles étaient extrêmement pressées les unes contre les autres, ce qui empêche ou du moins rend très difficile, dans les débuts, le développement en largeur de ces animaux. Au contraire, ils grandissent énormément en hauteur, à tel point que j’ai trouvé certains individus qui n'avaient pas un millimètre de largeur et qui mesuraient déjà plus d'un centimètre de haut. A mesure que ces animaux ainsi serrés les uns contre les autres gran- dissent, ils sont de plus en plus comprimés et les moins robustes succom- bent pour laisser la place aux plus forts qui, alors, prennent leur déve- loppement normal. Par le fait même de leur fixation dans une masse calcaire, leur déve- loppement en largeur devient également très difficile. N'est-il pas probable que cette compression latérale primitive produite, soit par des individus semblables, soit par le support rigide environnant, est la cause physique primordiale de la régression des plaques. Gêné dans son développement latéral, le jeune cirrhipède doit voir se réduire surtout les parties qui tendent à augmenter sa largeur, c'est-à- dire les plaques capitulaires qui sont alors comprimées les unes par les autres. Le développement, non pas de quelques-unes, mais de toutes les plaques, se trouve, par conséquent, gêné etce sont, évidemment, les plus petites qui disparaissent les premières, c’est-à-dire le rostre, les plaques latérales et la carène. Quant aux quatre autres, les plus développées, ce sont elles seules qui restent, tout simplement parce qu’elles ont pu se placer dans le peu d'espace qui leur restait. Mais ce qui prouve bien que la compression latérale est la cause de la régression des plaques, c’est que, même celles qui subsistent, n’atteignent qu'une largeur très faible, tandis que leur hauteur, surtout celle des terga, peut devenir parfois si considérable qu'elle égale celle de tout le reste du corps de l’animal; quelquefois même, elle la dépasse. Nous trouverons une confirmation de cette hypothèse, si nous revenons un peu en arrière et examinons également ce qui se passe pour le genre Lithotrya. Ce dernier présente à peu près les mêmes particularités biolo- giques que le genre /hl4. Comme lui, les individus vivent enfoncés dans REVISION DES CIRRHIPÈDES. 259 un calcaire plus ou moins dur, à la base des amas de Balanides ou non et c’est aussi à peine si l’on aperçoit l'extrémité supérieure de leur capi- tulum, saillant au niveau de l’orifice de la cavité qui les loge. Ici même, l’animal est plus longtemps enfermé dans sa loge que les espèces du genre Ibla, mais il est capable de l'agrandir au fur et'à mesure de son déve- loppement, ce que les /hla ne peuvent pas faire, à cause du peu d’épais- seur de leur revêtement pédonculaire. La biologie de ces deux genres étant à peu près identique, nous devons, si notre hypothèse est vraie, retrouver à peu près les mêmes particularités dans l’accroissement des espèces. C’est précisément ce qui arrive | Toutes les plaques capitulaires se développent beaucoup en hauteur, très peu en largeur. Seules, les principales subsistent ; quant aux plus petites, elles s’atrophient où même disparaissent complètement. C’est ainsi que nous voyons le rostre se réduire à une plaque extrêmement étroite et allongée, et les plaques latérales très peu développées chez Lithotrya dorsalis, L. nicobarica, etc., disparaître complètement chez L.valentiana. Quant aux écailles pédonculaires, bien développées au voisinage immédiat du capitulum, elles diminuent de plus en plus d'importance et ne sont plus représentées dans la plus grande partie du pédoncule que par de simples granulations chitineuses. Une autre conséquence de la biologie de ces animaux, qui s'applique également aux deux genres, provient de la réduction des plaques capitu- laires. A cause de leur peu de surface, l'abri qu'elles offrent à l’animal devient insuffisant. Qu’arrive-t-11? De deux choses l’une: ou bien l’animal fera constamment saillie à l'extérieur des plaques par lorifice capitulaire et alors il sera la proie facile de tous ses ennemis, ou bien 1l s’enfoncera dans le pédoneule ets’y formera une loge qui remplacera, physiologique- ment, les plaques capitulaires devenues trop petites. C’est ce dernier moyen que l’animal a employé. Le genre /b/a et le genre Zfhotrya sont les seuls parmi les Pédonculés, chez lesquels l’animal occupe non seu- lement la région capitulaire, mais encore une partie, parfois très consi- dérable, de la région pédonculaire. 260 A. GRUVEL. Les mêmes fails biologiques ont entraîné des modifications anato- miques identiques. Les plaques capitulaires sont-elles calcifiées ? Dans sa monographie des Lépadidés (p. 180), Darwin donne comme diagnose du genre /bla:« Valves four, norxy ; pedunele clothed with persistent, Lorny spines » et un peu plus loin (p. 181): « The entire absence of calcareous matter in the valves and spines of the peduncle, at first appears, very remarkable ; but... ete. » La première partie de la diagnose est inexacte. En effet, siles plaques capitulaires semblent, au premier abord complètement chitineuses, il suffit de les placer dans un peu d'acide acétique ou d'acide chlorhydrique dilués pour voir, immédiatement, se produire une effervescence très manifeste avec dégagement de bulles gazeuses d'acide carbonique, comme il est facile de le démontrer en faisant l'opération dans un petit tube à essai. La même réaction appliquée aux épines pédonculaires ne donne que des résultats négatifs. D'où l’on conclue, contrairement à ce que dit Darwin, que si, effectivement, les épines pédonculaires sont simplement chitineuses, il n’en est pas de même pour les plaques capitulaires qui sont bien calcifiées, mais avec, il est vrai, prédominance de la chitine. La calcification de ces plaques ne se produit que très lentement et n’atteint son maximum qu'au développement complet de l’animal; chez les êtres jeunes, en effet, la cuticule qui forme les plaques est iden- tique, ainsi que je l’ai dit plus haut, à celle qui recouvre le pédoncule et forme les épines. La diagnose de ce genre doit donc être modifiée de la façon suivante : Quatre plaques capitulaires, entièrement chitineuses chez les formes jeunes, mais calcifiées chez les adultes; pédoncule orné d'épines chitineuses persis- tantes ou non. (Nous verrons plus loin pourquoi ces deux derniers mots.) Tels sont les quelques points que je tenais à mettre en relief dans cette élude purement systématique, réservant pour la seconde partie de ce travail, l’étude anatomique de ce genre si curieux. Distinction des deux espèces du genre Ibla. — Lorsqu'on possède les animaux complets, la distinction entre /. Cumingii, Darw., el Z. quadri- REVISION DES CIRRHIPÉDES. 261 valois, Cuvier, est des plus faciles. La première, étant, en effet, exclusive- ment femelle, est dépourvue de pénis; la seconde, au contraire, qui est hermaphrodite, en présente un bien développé. De plus, tandis que dans la première espèce, les appendices terminaux sont à peine plus longs que le pédicelle de la sixième paire de cirrhes, dans la seconde, ils sont au moins trois fois aussi longs que lui. Mais le premier seul de ces caractères doit amplement suffire à les diffé- rencier. Si l’on n’a pas entre les mains l’animal complet, la différence est plus difficile à établir avec les seuls caractères externes. Darwin distingue ces deux espèces par la coloration des plaques et des épines pédoneulaires. Chez /. Cumaingir, les plaques sont colorées en bleu, le long des bords latéraux et, du côté interne, au sommet des plaques. Les épines pédonculaires présentent généralement une’ série d’an- neaux parallèles colorés en brun bleuâtre. Chez Z. quadrivalvis, les plaques et les épines pédonculaires sont uniformément colorées en jaune. Ce sont là, évidemment, des caractères dont il faut tenir compte, mais nous savons déjà combien peu il faut se fier aux colorations des animaux, très variables suivant l'habitat. Il ne faut done s'appuyer sur ces caractères qu'avec la plus expresse réserve et recourir à l'étude interne de l'animal qui, seule, peut nous fixer sur l'espèce d'une facon absolue et indubitable. Genre Clyptra, Leach, 1825. Leach a désigné sous le nom de C/yptra, un Cirrhipède provenant de la mer Rouge et appartenant au « Savigny's Museum ». Tous les caractères indiqués concordent avec ceux du genre précédent à l’exception d’un seul, c’est que le pédoncule est glabre, tandis que dans le genre /b/a, ilest, au contraire, orné d’épines chitineuses nom- breuses. Darwin pense que cet échantillon doit constituer un genre distinet du genre /bla etil conserve, par conséquent, celui de C/yptra donné par Leach. 262 A. GRUVEL. Or, j'ai rencontré, dans la collection du Muséum, un échantillon unique rapporté de Port-Saint-Georges par Quoy et Gaimard. Cet échantillon correspond, par ses caractères externes, à la description de Leach et l’on pourrait ainsi le rapporter au genre C/yptra. Le pédoncule est, en effet, glabre et l’on aperçoit, seulement dans la région qui avoisine le capitu- lum, des plages de grandeurs différentes, rondes ou légèrement ovales, qui tranchent par leur couleur gris pâle sur le fond jaune violacé du reste de la surface pédoneulaire. Ces plages claires cessent très rapidement et l’on n'apercoit plus alors que la teinte uniforme de la surface pédonculaire. Que signifient ces plages claires? En observant très attentivement la surface du pédoncule, J'ai trouvé, tout à fait au voisinage du capitulum, quelques épines chitineuses que lexamen microscopique m'a révélées de structure absolument semblable à celle des formations analogues du genre /bla. Si l’on enlève avec une pince l’une de ces épines, il reste sur le pédoncule une trace claire qui est identique à celles que J'ai signalées plus haut, à une différence de dimensions près. Les plages claires de la partie supérieure du pédoncule ne sont donc rien autre chose que la trace en clair laissée sur cet organe après la chute des épines pédonculaires. Ces épines doivent tomber en commencant par la partie inférieure du pédoncule et peu à peu la trace qu’elles laissent doit s’effacer au contact direct de la lumière solaire qui y développe du pigment, comme dans toutes les autres parties du corps, de sorte que, finalement, la plus grande partie de ces traces disparaît et on ne les retrouve plus que tout à fait à la partie supérieure du pédoncule, c’est-à-dire dans la région d’où elles ont disparu les dernières. De cette façon, le genre /b/a se transforme en genre Clyptra. Je n'ose pas dire, ne l’ayant pas eu sous les yeux, que l'échantillon décrit par Leach ressemblait à celui dont je viens de parler moi-même, mais il est fort possible qu’il en soit ainsi. Dans tous les cas, en ce qui concerne l'échantillon que j'ai pu exami- ner, je n'hésite pas, étant donnés tous-les autres caractères concordants, aussi bien internes qu’externes, à le rapporter nettement et sans aucun REVISION DES CIRRHIPÈDES. 263 doute au genre /bla. Mais alors, nous devrons encore modifier la diagnose donnée par Darwin. On comprend maintenant pourquoi dans celle que nous avons déjà proposée, nous avons ajouté : épines chilineuses persistantes ow non. La signification de ces deux mots est bien nette, puisque, en effet, si dans la grande majorité des cas, les épines sont persistantes, on voit par l'exemple que je viens de donner qu’il n’en est pas toujours ainsi, car cet échantillon se rapporte, par tous ses autres caractères, à /hla qua- drivalvis, Cuvier. FAMILLE DES PENTASPIDÉS SOUS-FAMILLE DES LÉPADINÉS æ 1. — Genre Lepas, Linné, 1767. Les formes réunies par Linné, sous le nom générique de L2pas, sem- blent être, parmiles Pédonculés, les mieux pondérées, celles qui résument le mieux les caractères de tout le groupe, c'est pour cela probablement que ce genre à été pris par Darwin comme type de tout un sous-ordre qu'il a appelé Lepadidæ où Peduneulated cirripedes. Tous les animaux appartenant à ce genre présentent, en effet, des caractères si nets, si précis, qu'il est, pour ainsi dire impossible de les confondre avec les genres voisins, sauf peut-être avec le genre Pæcilasma , bien qu'il y ait entre les deux des différences nettes, même exté- rieures. De plus, leur nombre, non pas comme espèces, mais comme individus, est très considérable et leur habitat comprend toutes les mers du globe. Peut-on même leur assigner un habitat et ne doit-on pas considérer que c'est le pur hasard qui fait qu'on les rencontre en tel ou tel point des océans ou des rivages? Ce sont, comme on le sait, des êtres essen- ticllement pélagiques, se fixant n'importe où et sur n'importe quoi, pourvu qu'il y ait un point de fixation sur un objet flottant ! Ce flotteur les porte au gré des courants et des flots, de telle sorte que 264 A. GRUVEL. sur mille individus provenant de la même ponte, il peut se faire que, quelques mois après leur fixation, beaucoup soient à des centaines de lieues les uns des autres suivant la direction qu'ils auront prise. Donner les habitats des divers échantillons de ce genre serait passer en revue toutes les localités du monde entier, ce qui ne nous appren- drait pas grand'chose, et, si quelques espèces, comme Z. festudinata par exemple, paraissent encore relativement localisées, cela tient vraisem- blablement à ce qu’elles n’ont pas pu dériver plus loin avec leurs flotteurs ou qu'elles sont passées inaperçues. Les Lepas sont si communs à la surface des mers, qu’on ne prend souvent même pas la peine de les recueillir. On peut dire que tous les musées zoologiques sont encombrés par les différents échantillons de Zepas et le Muséum de Paris ne fait pas exception à la règle. Il y en a de toutes les espèces connues provenant de toutes les parties du monde. Je ne m'amuserai donc pas à signaler les localités de chacun des échantillons récoltés, cela ne ferait qu’al- longer inutilement ce chapitre. | Les espèces représentées dans la collection sont : Lepas anatifera, Linné ; ZL. anatifera, var. dentata, Darw.; L. Hill, Leach; L. anserifera, Linné; L. pectinata, Splenger; ZL. pectinata var., Darw.; L. australis, Darw.; L. fascicularis, Ellis et Solander; Z. fascicularis, var. Donovani, Leach. ; L. fascicularis, var. villosa, Darw., et enfin L. testudinata, C.-W. Aurivillius. Ce sont là les sept espèces connues. Toutes les variétés n'existent pas dans la collection, seules celles que je viens de signaler s’y rencontrent. Je n’ai rien de particulier à dire sur les six premières, mais Je crois devoir m’arrêter un instant sur la septième, relativement récente, puis- qu'elle ne date que de 1894 (1). Lepas testudinata, Auriv. (PL IL, fig. 3 à 8). — Cette espèce, au con- traire de ce que j'ai dit plus haut, semble, pour le moment, à peu près complètement localisée dans la région du cap de Bonne-Espérance. Les trois exemplaires qui ont été utilisés par C.-W. Aurivillius pour la description de cette espèce provenaient, l’un de Table baie et les deux (1) GC. W. Aurivizuits, Studien über Cirripedien Stockolm, 189#. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 265 autres de Port-Natal. La collection du Muséum de Paris en possède de très nombreux exemplaires, provenant tous des environs du cap de Bonne-Espérance et fixés, en grande quantité, sur des débris végétaux flottants, particulièrement des troncs de Laminaires. Cette espèce, assez curieuse, n’atleint jamais des dimensions aussi grandes que Lepas anatifera mème. Le maximum de longueur du capitu- lum que j'ai pu mesurer est de 25 millimètres sur 15 à 16 de largeur. Mais si le capitulum reste toujours assez petit, le pédoncule, semblable à celui de Lepas anathifera, peut atteindre, à lui seul, des dimensions cinq et six fois plus considérables que celles du capitulum dans le sens de la longueur, car la largeur est toujours très réduite et à peu près partout la même. Il est cependant un peu plus large à sa base qu’au voisinage du capitulurn. L. testudinata se distingue très facilement et simplement par ses carac- tères extérieurs de toutes les autres espèces voisines. En effet, tout d’abord, l’ensemble du corps, capitulum et pédoncule, présente une translucidité qui n'existe pas chez les autres et bien caractéristique pour qui l’a observée une fois; cela, grâce au peu d'épaisseur de la cuticule et aussi des plaques capitulaires. De plus, le bord antérieur du capitulum est presque absolument droif, le sommet seul faisant une légère saillie en avant. II arrive quelquefois que la région moyenne et antérieure des scuta fait aussi une saillie en avant, mais elle est toujours extrèmement faible et jamais, dans tous les cas, comparable à celle des autres espèces, même de Z. ÆHilli, qui est cependant l'espèce où cette saillie antérieure est la plus réduite. La carène, très étroite, se trouve toujours largement séparée des plaques latérales. Chez les formes très jeunes, elle se termine inférieu- rement en une sorte de disque arrondi, sans former de fourche, mais à mesure que l'animal grandit, on voit apparaître peu à peu les branches de la fourche qui devient déjà très nette chez les individus dont le capi- tulum a seulement 10 ou 15 millimètres de long. Mais il faut bien dire que ces branches ne sont jamais très dévelop- pées et font simplement une saillie de quelques dixièmes de millimètres (7 ou 8 au maximum). NouvELLES ARCHIVES DU MusÉU», 4° série. — IV. 34 266 A. GRUVEL. Comme chez L. anatifera et L. australis, les plaques sont entièrement lisses, laissant même à peine voir les stries d'accroissement, et le nombre des appendices filamenteux est aussi de deux, sur chaque côté du corps. Mais il n°y a pas de dents à la partie umbonale interne des seuta. Les appendices terminaux qu'Aurivillius décrit comme dépourvus d’ornements, présentent, en réalité, des rangées irrégulières de petites épines en forme de peigne, répandues un peu sur toute la surface de l'organe, mais plus particulièrement vers la partie antérieure. Dans celte énorme quantité d'échantillons de Lepas, je n’ai à signaler qu'une variété et une espèce nouvelles, ce sont : L. Hilli, var. Californiensis, nov. var. et L. denticulata, nov. sp. L. Hilli, var. Californiensis, nov. var. (PL. HE fig. ! et 22).—Diagnose (1). — Capitulum avec cinq plaques dont les latérales sont largement séparées de la carène ; stries d’accroissement très nettement marquées. Légère saillie à la partie umbonale interne des scuta, maispas de véritable dent; une crête, parallèle au bord inférieur, suit toute la largeur de la plaque. Carène portant une crête dorsale saillante à sa partie inférieure qui est terminée en fourche à branches très peu divergentes, mais fortement recourbées en arrière. Trois paires d’appendices filamenteux. Appendices terminaux courts, mais robustes, ornés de formations pectinées. Mandibules avec cinq dents courtes et fortes. Mâchoires à bord libre scalariforme. Cuticule capitulaire et pédonculaire de couleur lie de vin. Dimensions : Longueur du capilulum........... 54 millimètres. ÉArSCUTR AR SM PONT PEER RUE 32 — Longueur du pédoneule........... 39 — LarÉeur re CNE EEE al — Habitat. — Basse-Californie. Rapportés par M. Diguet. Collection du Muséum de Paris. Les échantillons de ce lépadide, se rapportent nettement, comme on peut s’en rendre compte par cette courte diagnose à ZL. Hill, Leach ; mais ils doivent constituer une variété nouvelle à cause de leur aspect (1) A. GruveL, Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, 1901, n° 6, p. 256. REVISION DES CIRRHIPÉÈDES. 267 général, leur couleur, leur taiile considérable et aussi quelques autres caractères internes, tels que ceux de la partie umbonale des seuta, la situation des plaques, ete. NN SN NN ES NA ÈS NA “NA = —— a N il | = 0) CAL di = Pi 7) Z 2% /] 7 L/ Fig. XIL. — Lepas Hilli, var. Californiensis, À. Gruv. Md, mandibule. — Mx, mâchoire. — P.L.i, palpe de la lèvre inférieure. — P.1.s, palpe de la lèvre supérieure. Ce sont là les plus beaux échantillons de Lepas que j'aie jamais eu sous les yeux. La forme du capitulum est beaucoup plus élancée que celle du Z. Hilli ordinaire, son bord antérieur est presque absolument droit et présente ainsi quelque analogie avec celui de Z. festudinata dont j'ai parlé plus haut, mais le sommet, au lieu d’être pointu et saillant en avant, est, au contraire, arrondi et rejeté en arrière. L’umbo des scuta fait, comme chez L. lestudinata, une légère saillie en avant. Les cirrhes sont extrêmement robustes et proportionnés à la taille de l’animal. Ils sont de couleur lie de vin, comme la cuticule, mais de 268 A. GRUVEL. teinte peut-être un peu plus claire que sur le revêtement externe. Leur constitution ne présente rien de particulier à signaler. Les appendices filamenteux sont au nombre de trois paires, deux fixées à la base dela première pairede cirrhes, l’une en avant, l’autre en arrière, la troisième, la plus développée, un peu au-dessous, sur le prosoma. Les appendices terminaux sont courts, n'atteignant pas le niveau de la base du pédicelle de la sixième paire de cirrhes (environ 2 millimètres), ils sont ornés de quelques formations pectinées, localisées seulement vers leur sommet. Le pédoneule, plus court que le capitulum, est relativement étroit et absolument glabre. Lepas denticulata, nov. sp. (PL THE, fig. 9 à 17).— Diagnose (1).— Capi- tulumaplali, avec cinq plaques de couleur très blanche, étroitementserrées les unes contre les autres et fortement pectinées. Carène terminée en fourche à sa partie inférieure ; chacune des branches porte, du côté pédon- culaire, deux pointes saillantes, l’une interne plus longue, l’autre externe plus courte de moitié environ. Crèle médiane dorsale avec quatre dents fortement saillantes et une série de plus petites situées entre Îles premières. Bord libre des scuta convexe et fortement saillant antérieurement. Une dent à l’angle umbonal interne du seutum gauche. Pas de dent à droite. Pas d’appendices filamenteux ? Pédoncule extrêmement court et étroil, sans ornements. Dimensions 1EongueuriducapliulumeerER EPP Eee DRE Largeur” SAR IN NRE NRA ER ER ARCS Longueur dupéTONCUlLe SRE EEE Oum 4 L'Argentin Omn 4 Habitat. — Rencontré à la surface sur des pontes de mollusques vides. Baie de Honda (Philippines); rapporté par M. Marche, 1880. Trois échan- tillons. Collection du Muséum de Paris. Descripriox : Capritulum. — Le capitulum est aplati, surtout vers les parties antérieure el postérieure, car, vers le milieu, il se renfle légère- (1) A. GruvEL, Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, 1900, n° 5. REVISION DES CIRRHIPÉDES. 269 ment. Les terga et seula touchent à la carène par leur bord postérieur. Les plaques sont minces, assez fragiles, transparentes et très blanches. Longueur moyenne du capilulum........... Do (0) Ar CURE SMART NE 122,65 Pédoncule. — Le pédoncule est environ six fois moins long et quatre fois moins large que le capitulum. Il est de couleur plus foncée que les plaques ; légèrement élargi à sa base, il est dépourvu de toutes espèces d’ornements. Longueur moyenne du pédoncule.......... 0,40 PARSEURE RER RE RE SE dr Onn20 Seuta. — Très développés proportionnellement aux autres plaques. Le bord antérieur est très bombé et l’arète qui va de l’umbo à l’apex est assez éloignée de son bord libre, comme chez L. anserifera. Le bord basal est fortement denticulé el présente, à l’umbo,unesorte de pointe recourbée etsaillante. Les bords carénal et tergal sont à peu près droits et sans denticu- lations très apparentes. La plaque toute entière est marquée d’arêtes nettes allant de Pumbo à la périphérie et d’autres, parallèles aux bords carénal, tergal et antérieur. Aux points d’intersection de ces deux séries d’arètes se trouvent des denticulations très nettes qui hérissent la surface de la plaque. Terga. — Assez réduits relativement aux seuta; ils sont de forme irrégulièrement triangulaire et leur sommet inférieur est terminé en pointe. Leur bord dorsal est couvert, à peu près à moitié, par la partie supérieure de la carène; de l’apex on voit partir une série de côtes radiaires, coupées par des stries parallèles et présentant, comme les scuta, des den- ticulations nombreuses. Carène. — La carène est relativement étroite, fortement creusée inté- rieurement, avec une côte saillante extérieure. Cette côte saillante, légèrement courbée, est garnie de quatre fortes dents pointues entre lesquelles se trouvent de plus petites denticulations correspondant aux extrémités des côtes radiaires, partant du point d’origine et se dirigeant vers la crête dorsale. La partie inférieure est fortement recourbée et cachée en partie par le 270 A. GRUVEL. sommet postéro-inférieur des terga. Cette fourche basale s’avance ainsi jusqu'au quart postérieur du bord basal des terga. Chacune des branches de la fourche, qui divergent d'environ 90°, porte à sa partie inférieure une forte dent inférieure el une autre plus petite et plus externe que la première ; ce qui donne, avec la pointe antérieure des scula, un aspect tout à fait caractéristique à cette espèce. Les bords antérieurs de la carène sont également denticulés, surtout vers la région moyenne qui est un peu élargie. Bouche. — Le labre présente sur son bord supérieur des granules chi- tineux assez petits au centre, plus gros sur les côtés, mais tous arrondis. Les #nandibules portent six dents. La première est séparée de la seconde par un intervalle qui égale à peu près la moitié de celui qui sépare la deuxième de la sixième; les parties latérales sont garnies de soies courtes et raides ainsi que les bords supérieurs et inférieurs. Les maichoires présentent sur leur bord antérieur quatre saillies sealari- formes portant des dents qui sont de plus en plus fines au fur et à mesure que l’on s'approche du bord inférieur; la quatrième est la plus large. Les parties latérales ainsi que les bords supérieur et inférieur sont couverts de soies fines et plus longues que celles des mandibules. Les palpes de la lèvre inférieure ont leur bord libre régulièrement arrondi et couvert de soies longues et fines. Pénis. — Le pénis est long et grêle ; sa cuticule est plissée, sans annu- lation distincte. Pas de bouquets de soie au sommet, mais quelques-unes très fines, disséminées par-cei par-là sur sa surface, sans régularité et, du reste, très rares; salongueurégaleenvironletiersdecelle du sixième cirrhe. Appendices lerminaux. — Extrèmement courts, environ le quart du pédicelle du sixième cirrhe, aplatis latéralement; cuticule épaisse cou- verte d’une série d’ornements en forme de peignes. Cirrhes. — La première paire de cirrhes est légèrement séparée de la deuxième : la rame antérieure est plus longue que la postérieure. La rame antérieure est formée de douze articles couverts antérieure- ment de soies courtes etglabres, assez nombreuses surtout vers la région moyenne, plus fortes et barbelées vers le sommet ; dorsalement très peu de soies. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 971 La rame postérieure a dix segments, assez saillants antérieurement. Nombreuses soies courtes, antérieurement, très peu en arrière. Le segment terminal des deux rames est étroit et allongé ; les deux ou trois segments inférieurs sont mal délimités. Dans la deuxième paire, la rame antérieure est un peu plus courte que la postérieure. Toutes deux sont longues et fines, surtout la postérieure. Les segments de la rame antérieure portent beaucoup plus de soie sur leur face antérieure que ceux de la rame postérieure, où il n’y en a guère que cinq rangées doubles, Ces soies sont longues, fines et glabres. Dorsalement, aux points de séparation des articles, on trouve une soie forte et barbelée au sommet, entourée de deux ou trois courtes et fines. La sixième paire a les rames égales avec vingt segments environ, non proéminents et portant antérieurement cinq doubles rangées de soies longues fines et glabres en avant, tandis que dorsalement, il y a une seule soie forte entourée de quelques-unes très fines. Observations et affinités. — Celte espèce ressemble à ZL. anserifera par son seutum voûlé et éloigné de la ligne umbo-apicale, à L. pectinata par les denticulations que portent ses valves, mais elle en diffère nettement par les principaux caractères suivants. Pas de filaments sur les côtés, dent umbonale interne sur le scutum gauche, pas sur le droit et carène dont les fourches portent chacune une forte dent interne etune plus petite externe. À cause de l'aspect extrèmement denticulé de ses plaques. je propose le nom de Lepas denticulata. Sa place dans la classification actuelle est entre L. anserifera, Linné, et ZL. pectinala, Spengler. Ce sont là les espèces et variétés qui se trouvent réunies dans la col- lection du Muséum. Le tableau suivant résume la classification des espèces appartenant à ce genre. AE A. GRUVEL. Tableau synoptique des espèces du genre LEPAS. , Carène | terminée Ro lisses, minces et lransparentes. en disque \ > appendices filamenteux de chaque côlé.. | à sa base. ! Bord libre / 5 ou 6 appendices fila- | ESPÈCES. L. fascicularis, Ellis et Solander. LS | du menteux de chaque : | Plaques | scutum COLE RS L. anserifera, L. à | à saillant R { | sillons | fortement | Pas d'appendices fila- . très en avant. MENICDEo0n 0 0 0 L. denticulata, À. Gruv. - re | | U rents. Bord libre du scutum peu saillant, très rapproché dela ligne umbo- ADICALE ESA ON EE RE MOER L. peclinata, Spengler. | Carène | terminée | | Carène } Dent umbonale in- en fourche \ | non terne sur le scutum à sa base. séparée TONER ARTE L. anatifera, L. | des autres Plaques | plaques. } Dent umbonale in- à 2 appendices terne sur chaque IMsalilioinis }Mlilamenteux. A\NSCUuEU NE L. australis, Darw. | lisses ! | ou Carène Plaques translucides. NE peine séparée | 2 appendices fila- | visibles. | des autres MERCURE ARE L. tesludinala, Auriv. plaques. Pas de dent | Plaques fortementcal- umbonale int. cifiées. 3 appen- sur les scuta. dices filamenteux.. Z. Hilli, Leach. Variétés. — L. fascicularis, var. Donovani, Leach.; var. villosa, Darw. L. pectinata, var. À. Darwin; var. squamosa, Fischer. L. anatifera, var. À. Darw.; var. B. dentata, Darw. L. IHilli, var. striolala, Fischer; var. Californiensis, À. Gruv. II. — Genre Pœcilasma, Darwin, 1851. Je ne reviendrai pas ici sur ce que j'ai dit à propos de ce genre dans mon étude des Cirrhipèdes du Zalisman. Je me contenterai de signaler dans la collection du Muséum, deux espèces seulement : Pæcilasma Kempferi, Darw.,et P. crassum, Gray, tous deux provenant des Acores et tous deux fixés sur Cancer bellianus. Ces deux échantillons sont conformes au type de Darwin ; je ferai seu- 273 REVISION DES CIRRHIPÈDES. "SPUIH ‘WNaUuNQ? °d "ADIO °V MNINUIU “AN "D)NIUU) ‘J "MAP WNSSY AnY ‘wnjopbhun * “InY ‘supÜDA ‘4 NY ‘SUIPIU] “any ‘SNNnoin DUR °J "ÂRIT) UNSSDAD “JOH ‘2/29D0D ‘y "HOH ‘WN)DUIUDI 4 "DIJUDAND *ARA ‘49/duaM *J "MIR( ‘242/duo 4 ‘SH94d4S4 PRE RE RES onbs1p 9818 un u9 juowoinonoQyur ogutur04 ouo1e") | : °’‘sjuosqe 20427 ONE ‘‘oanomodns onaed es s1o4 jueljres juouroyioy | DINIS Sp AN9HAJUE JU9UWSOS ‘ojuIod uo bu} sap Jauuos | "WnJn2S NP du °°°": "SOoIeMUuUue S,1I9S U9 xnou iNBHo ji eue | € -NI49 sojnueis SuIj 9948 o[uouop9q JUoP 9p Seq unes DR Re ee A souemu | -Ue SuOrJeNuriS Soul ‘wnpnprdno ie LE : np ontrouw eurod e ‘ounef arouopoa | ‘WNJNnIS NP Db4,7 ae MN PR TE ne LR SOLS SOp 9048 mougyui o[8ue,] e | | P JUBU197E J9 Juaurarepnuur ssodsip | jua(] | a SOLS Zosse sonuei$ 9948 wnyny1d ee -99 anb Suof 1ssnr onbsord onouopog / RUOS -onbuor) Goo D bio io do Ro OCT ne -U0p9q ‘TPSE{ pi0q Ans aandouey99 | phaa QUN 9948 D/N9S ‘ortepnsurray bug | Wnnjidp) np jeu sop RS OT DEN EC Suo o[nouopod -WOS 07] sed jueusroqe.u 2h47 | amongqut DJNIS S9P SJU9WS9S XN9P S0[ 91jU9 o18uy 99981d oueipour quop ‘sojuopray Du | S “onbruos-qnsommouopod ‘synod 26407 È ‘JUOUTIINOQJUT 99AIMOUL UOU AUQIPT 8 G-.010 510,00 016 610:0 010 0.010456 60 0 enbrapui] | El -Â9 a[nouopoq ‘souoqui sajeuoqun ‘’SJuowSes XN9P U9 S9SIAIP UOU 2/N2S & SJU9P SUBS 2/N9S ‘OIPJUOUIPNA S91} D Db49, ‘oubsip uso opurute] jo amor “OJUT o1jied e] R opAINOUI 947 ougren | °°° Tpuorre juotwuojduns jeugaeo prog ‘OUQ189 ET Op 9181819 0148d [11049094 JUOUWIOINOTIOJUI 91FIRIO AUYIET | ......... onbuoa INOË AIIUEHI9 WNJnIS np jeu9re9 prog ‘pbla} Sp jeseq °‘‘‘98utI0 inono ‘oSUQ EI & g € mo) | MOINE ee o1101)9 sou ouorep 1° dMelopur oj#uv / :‘‘eqour]q ino[n0) | eonbuoa augure) UMA ‘VNSVIIDHOd 2198 np sooedse sop onbridou£s nveaqe.I NIAUV( ‘VNSVTIDHOd TENAN IVe NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série. 274 A. GRUVEL. lement remarquer en ce qui concerne ?. crassum que le pédoncule peut n'être pas toujours aussi court que le dit Darwin, puisqu'ici, il atteint environles deux tiers de la longueur du capitulum. I présente des anneaux chitineux, saillants, parallèles et portant chacun des séries d’épines chitineuses jaunes. Le tableau de la page précédente résume la classification des espèces connues. HI. — Genre Dichelaspis, Darwin, 1851. D'abord désigné sous le nom de Octalasmis par Gray à cause des valves que cel auteur pensait être au nombre de huit, Leach proposa le nom de Heplalasmis qui fut inséré par Agassiz dans son Vomenclator Zoologicus. En 1851, Darwin créa le nom de Pichelaspis (de diymoe, bifide et 267, bouclier, plaque) nom qui depuis à été maintenu. Les caractères du genre sont les suivants : cinq plaques capitulaires, qui, généralement, semblent en former sept, le scutum étant divisé en deux segments distincts, quelquefois trois, unis, en général, l’un à l’autre à l'angle rostral; carène placée entre les ferqga et s'étendant générale- ment au-dessus de leur niveau inférieur ; la carène est terminée à sa partie inférieure ou en un disque incurvé, ou en fourche, ou en coupe. Elle peut manquer parfois totalement. Les mandibules présentent trois, quatre ou cinq dents ; les mâchoires portent des encoches plus ou moins profondes et, en général, la partie inférieure de leur tranchant n’est pas proémi- nente ; la rame antérieure du second crrhe n’est pas plus longue que la rame postérieure, nitrès fortement fournie d’épines, les appendices termi- naux sont uni-arliculés et couverts de soies, soit sur leur surface, soit ceulement à leur sommet. En ce qui concerne le corps de l'animal, 1l n’y a aucune différence ‘apitale entre ce genre et le genre Pæcilasma, Darwin; mais il est facile de les distinguer extérieurement lun de l’autre par la forme des scuta et de la carène, car, en bien d’autres points, ces deux genres montrent l’un avec l’autre un grand rapprochement. Darwin a décrit cinq espèces, appartenant à ce genre. Depuis lors on a signalé et décrit les espèces suivantes : REVISION DES CIRRHIPÉDES. 275 Dichelaspis Darwini, de Filippi, de la Méditerranée, D. Nepluni, Macdonald, de Moreton-Baie, Australie ; cette seconde espèce a été introduite dans la science sous le nom de Paradolepas nepturi. D'après Hœk et d'après nous-mêmes, il n’est pas douteux, suivant la figure et la description données par l’auteur que l’on ait à faire au genre /ichelaspis, et à une espèce assez voisine de /). Lœwei, Darwin. La troisième espèce estle 1. Aymonini, Lessona et Tapparoni-Canefri, du Japon. Une autre espèce a été signalée par Hæk sous le nom de /J). sessilis, 1883. Stebbing a décrit deux autres espèces 1. Hœki et D. antiquæ; Aurivil- lius nous en a fait connaître huit: Ÿ. sinuata, D. trigona, D. alata, D. cor, D. aperta, D. cuneata, D. anqulata et enfin D. bullata. Depuis cette époque, toutes les nouvelles espèces de Dichelaspis ont été décrites par nous et proviennent de la collection du Muséum d'his- toire naturelle de Paris. Ces nouvelles espèces sont les suivantes : 2. lepadiformis, D. Vaillanti, D. Maindroni, D. Coutierei et D. Aurivillie (1). Malheureusement, pour quelques-unes d’entre elles, il nous a été impossible de connaître les localités et les objets ou animaux sur lesquels elles ont été fixées. D’une facon générale, on peut dire, cependant, que toutes les espèces appartenant à ce genre sont attachées sur des squales, sur les branchies où la carapace des grands Crustacés, sur les coraux cornés, elec. Leur distribution géographique comprend : les mers chaudes et tem- pérées de notre hémisphère et de l'hémisphère austral (Méditerranée, Ma- dère, mer Rouge, Djibouti, Suez, Bornéo, mer de Chine, côtes du Japon, océan Indien, Mascate, Kurrachee, Sumatra, Sydney (Moreton Bay). Dichelaspis lepadiformis, n. sp. — Diagnose. — Assez grande taille. Carène terminée en disque à la base. Z'erga trilobés en forme de hache, avec le tranchant présentant une légère saillie arrondie à sa partie antéro- supérieure. Le manche deux fois aussi long que le segment antérieur des scuta el (4) À. Gruvez, Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, 1900, n° 3, p. 109. 276 A. GRUVEL. : formant une pointe fortement recourbée vers la carène. La longueur totale du tergum dépasse d'environ un cinquième de sa longueur, le segment antérieur du seutum. Scuta avec le segment latéral, au moins deux fois moins large que le segment antérieur et égalant environ les deux tiers de la longueur de celui-ci : Appendices terminaux grèles et dépassant la moitié de la longueur du sixième cirrhe. Pénis court et trapu, terminé en crochet, glabre à son extrémité et annelé dans son tiers moyen. Dimensions : Longueur du capitulum........... 5 millimètres. LATROUT LR ERA ERPETRERCE Ge (|) Longueur du pédoncule........... 11 millimètres. LArEeURE ESS AE ER nee ARRTURES Habitat. — Inconnu. Collection du Muséum de Paris. Descriplion. — L'aspect extérieur fait ressembler cet être à un Jeune Lepas. L'examen seul des plaques fait reconnaître un Dichelaspis. Le capitulum est aplati; sa plus grande hauteur dépasse d’un tiers environ sa plus grande largeur. Sa forme est à peu près celle d’un pentagone irrégulier. Le bord antérieur du capitulum forme une légère concavité vers sa région moyenne. Le bord dorsal est fortement recourbé et présente deux angles arrondis, l’un au point supérieur de la carène, l’autre vers le tiers inférieur de celte pièce. Par transparence, on aperçoit à l’intérieur l'animal lui-même, dont les extrémités libres des cirrhes débordent légèrement le bord antérieur du capitulum. Les plaques sont minces, à peine calcifiées et recouvertes par une légère membrane chitineuse. Les scuta sont constitués chacun par deux branches formant entre elles un angle de plus de 90°. La branche latérale est beaucoup plus étroite et égale environ aux trois quarts de la branche antérieure (occludent seq- ment). Celle-ci suit d'abord le côté antérieur du capitulum, puis s’en éloigne légèrement et se termine par une ligne droite, au lieu de pré- senter son extrémité arrondie comme dans les deux espèces voisines ; de REVISION DES CIRRHIPÉDES. 277 plus, de cette ligne droite, part un léger prolongement chitineux qui va s’unir tangentiellement au bord antérieur du tergum. Les l'erga ont la forme d’une hache avec une partie inférieure très développée représentant le manche, une partie antérieure plus réduite correspondant au tranchant et une partie postérieure, plus réduite encore. La forme de cette pièce, tout en restant, dans l’ensemble, à peu près semblable à celle des deux espèces voisines, en est cependant très diffé- rente par le détail. Le manche est environ deux fois aussi large que le segment antérieur des scuta, et le tergum dépasse environ d’un tiers la longueur de cette partie des scuta. Le manche de la hache est assez fortement concave en arrière où il se termine par une pointe regardant la carène et qui se trouve environ au niveau du quart supérieur de la parlie dorsale de cette der- nière pièce. La partie la plus élargie du manche est, à peu près, la région moyenne. Le segment antérieur n’est pas denticulé comme chez 1. Grayr, mais iln’est pas non plus sans ornement comme chez 2). pellucida. Ce segment se recourbe fortement sur lui-même à son point de rencontre avec le manche et son bord antérieur, qui suit le bord antérieur du capitulum, porte un petit lobe arrondi vers son tiers supérieur. Quant au segment postérieur, il forme un angle frès obtus avec la partie initiale du précédent ; on peut même dire qu'il est presque en ligne droite avec elle, et il se dirige vers la partie supérieure du capitulum en se recourbant légèrement vers son extrémité. La carène est très développée mais étroite. Elle commence à l'angle supérieur et dorsal du capitulum, suit sa courbure dorsale en épousant sa forme et, arrivée à la limite avec ie pédoncule, elle se redresse en formant avec sa portion dorsale un angle d'environ 120”. C’est cette partie redressée qui se bifurque à droite et à gauche et cha- ceune des branches s’avance de facon à atteindre environ le niveau du quart antérieur du pédoncule. Ces branches de la fourche sont à peu près de la même largeur que le segment latéral des sewfa. La carène est très étroite sur toute sa longueur. Les branches inférieures limitent exacte- ment la ligne de séparation du capitulum et du pédoncule. 278 A. GRUVEL. La largeur initiale du pédoncule atteint plus de la moitié de la largeur maximum du capitulum. Il se dilate très légèrement jusqu'à sa base, sans présenter aucune trace d’ornements. | Sa longueur atteint presque deux fois et demi celle du capitulum et il est impossible de voir au travers par transparence. L'ensemble du corps de l'animal après un séjour dans l'alcool est de couleur jaune-brun. Le seul échantillon que possède le Muséum est d’origine inconnue, Jusqu'ici, tout au moins. Des recherches nouvelles nous fixeront peut-être sur Son Origine. A cause de la ressemblance très grande qui existe entre cette espèce et un jeune Lepas, je propose de lui donner le nom de /rchelaspis lepadi- forms. La cuticule pédonculaire est parsemée de très petits granules chiti- neux, visibles seulement à un assez fort grossissement. On peut donc dire que la cuticule est lisse. Première paire de cirrhes à distance normale de la deuxième ; rames à six segments. Deuxième paire, segments allongés, rame antérieure — 7 et posté- rieure — 8 segments avec cinq rangées doubles de soies longues, fines et glabres. Touffe dorsale de deux ou trois soies raides. Sur la face dor- sale des deux segments de la base des rames on trouve des touffes de trois ou quatre petites soies réunies ensemble; il y en a encore quelques- unes sur le troisième et plus du tout sur les autres rames. Les rames de la deuxième paire égalent environ deux fois la longueur de celles de la première paire ; les autres sont à peu près de la même longueur. Appendices terminaux. — Très longs et grêles, terminés en pointe por- tant un bouquet de cinq ou six soies longues et grêles à leur extrémité qui dépasse le milieu du sixième cirrhe. Pénis. — Terminé en pointe fine recourbée antérieurement, la moitié distale est lisse et glabre ; au-dessous se trouve une région à peu près égale, fortement plissée, à la partie inférieure de laquelle se trouve encore une région lisse qui se rétrécit beaucoup pour s'attacher à la partie terminale du corps (longueur 1°°,12; largeur 0°°,53). REVISION DES CIRRHIPÈDES. 219 Observations et affinités.— Cette espèce vient se placer entre D. Grayi, Darw., et 1). pellucida, Darw. nn Vaillanti, n. sp. (PI. IV, fig. o à 13). — fhragnose. — Capi- tulum avec deux lobes antéro-supérieurs saillants en avant. Scufa avec le segment latéral non calcifié et d’une longueur égale, environ, au quart de celle du segment antérieur; points d'union des segments, chitinisés. Segment latéral parallèle à la base du capitulum. Terga calcifiés, de forme variable, mais présentant, généralement, deux saillies antérieures. Carène terminée en fourche, à branches non calcifiées et dont les extrémités sont toujours tournées vers le pédoncule. Appendices terminaux n’atteignant pas le deuxième article de la rame du sixième cirrhe. Pénis grêle, se rétrécissant graduellement vers le sommet où il se termine par un bouquet de poils fins. Dimensions : Longueur du capitulum................... 2m () — dUNPÉdONCUIE EP EC EE RARE JR OÙ Habitat. — Branchies de Veptunus pelagicus. Suez. Collection du Muséum. Description. — Cette espèce fixée sur les branchies de Veptunus pela- gicus a élé rapportée de Suez par M. L. Vaillant, professeur au Muséum. Le corps a une forme assez particulière, le capitulum et le pédoncule n'étant pas sur le prolongement direct l’un de l’autre, mais formant entre eux un angle d'environ 60° du côté antérieur. Le capitulum présente, à sa partie supérieure et antérieure, deux lobes très hyalins qui s’avancent fortement en avant et qui, à leur partie imfé- rieure, forment, avec les bords antérieur et inférieur du capitulum, un angle très rentrant. Il en résulte, quand cet angle est très prononcé, fa formation d’une sorte de tube un peu analogue à ce que l’on trouve chez certaines espèces du g. 4/epas. À sa partie antéro-inférieure, le capitulum est proéminent, puis, à ce point, le bord revient en arrière en faisant une courbe très prononcée pour aller s'unir au pédoncule. Le bord dorsal présente une courbe assez considérable vers sa région moyenne, puis se recourbe en avant pour se rapprocher du bord anté- rieur et former le commencement du pédoneule. La cuticule présente 280 A. GRUVEL. des ornements, sortes de plis parallèles et nombreux que l’on retrouve encore sur la cuticule pédonculaire. Les plaques ne sont, en général, jamais entièrement calcifiées, excepté cependant les terga dont la calcification est parfois complète. Les seuta sont formés par deux branches, une antérieure qui commence à la partie inférieure des lobes capitulaires et qui, d’abord large, se rétrécit petit à petit pour venir rejoindre la branche latérale à la partie la plus proéminente du capitulum, par une large portion chitinisée, bordée d’une cuticule transparente et beaucoup plus mince. CGelte branche laté- rale n’est Jamais calcifiée, toujours chitineuse et de couleur jaunâtre. Elle est, de plus, extrèmement étroite, environ le quart de la largeur de la branche antérieure. Cette branche latérale est parallèle à la fourche de la carène et ne s'étend pas tout à fait jusqu’au milieu du capitulum. Les {erga sont, dans cette espèce, très variables de forme et de dimension, ils peuvent même manquer quelquefois. Je me hâte d’atlirer l’attention sur ce fait, pour montrer combien il faut se méfier de la forme de ces pièces au point de vue spécifique. Elles peuvent être uni, bi ou trilobées, et ces lobes plus ou moins développés, ainsi que le montrent les dessins. La carène est étroite, elle suit Le bord dorsal du capitulum sans jamais atteindre le niveau des terga. Vers sa partie inférieure elle se bifurque au point où commence le pédoncule et les deux fourches divergentes ne sont jamais calcifiées à leur extrémité libre. Elles sont parallèles au segment latéral des scuta et présentent une très légère convexité supé- rieure. Les fourches de la carène et le segment latéral des scuta tout en étant parallèles entre eux, sont placés à une certaine distance les uns des autres et leurs extrémités libres ne se rejoignent jamais. Le capitulum est comprimé à sa partie supérieure et se renfle vers sa base, pour se rétrécir brusquement et se continuer par le pédoncule. Ce capitulum présente de très fines granulations, parfois même des stries parallèles, mais jamais aussi nettes que chez 1). neptuni, Macdonald. Le pédoncule, étroit à son sommet, se dilate régulièrement jusqu’à sa REVISION DES CIRRHIPÉDES, 281 base. Sa longueur dépasse parfois de beaucoup celle du eapitulum. Cirrhes. — La première paire de cirrhes est assez éloignée des autres. Ses rames sont à peu près égales avec six articles courts et trapus, sail- lants antérieurement et postérieurement; ils sont couverts de soies courtes et fortes sur toute la périphérie, excepté sur la partie tout à fait dorsale, Entre celles-ci, s’en trouvent d’autres plus courtes et plus fines. La rame antérieure porte un article terminal très réduit par rapport à l’avant-dernier. La deuxième paire porte sept articles à la rame antérieure, huit à la postérieure, longs, grêles et peu saillants, avec neuf doubles rangées de soies à la base, et des touffes de deux, cinq ou six soies du côté dorsal, en allant de la base au sommet. Les autres cirrhes sont à peu près tous de même longueur, avec des soies en nombre variable, des soies longues, grèles et non barbelées. Les palpes de la lèvre supérieure sont longs et couverts de soies grêles, ornées elles-mêmes de barbules fines et longues, surtout vers l'extrémité. Les machorres présentent à leur bord libre deux parties séparées par une encoche ; la région supérieure porte trois dents fortes, la région infé- rieure, cinq, allant en diminuant graduellement de longueur vers la partie inférieure. Pénis. — Le pénis atteint une longueur égale environ aux deux tiers descelletdusixiemencirhe le 0S << \0%;20).IINest de forme à peu près régulièrement cylindrique, mais va en s'atténuant progressivement vers le sommet où il se termine en pointe fine, ornée d’une touffe de soies, tandis que le reste de sa surface est couvert de poils fins et courts, renflés à la base et terminés en pointe fine au sommet. L’extrémité libre n’est pas annelée, mais, très près du sommet, on aperçoit une annulation nette qui se continue sur un cinquième environ de la longueur totale, puis les plissements s’atténuent et enfin disparaissent. Appendices terminaux. — Ils ne dépassent pas l'extrémité du premier article de la rame du sixième cirrhe. Ils sont légèrement aplatis et formés de deux articles, l’inférieur glabre, le supérieur glabre aussi Jusque vers le sommet où il se termine par une double rangée de sept soies longues et fines, surtout celles des troisième et quatrième rangées. NOUVEZLES ARCHIVES DU MUSEUM, 4e série, — IV. 36 282 A. GRUVEL. Observations et affinités. — J'ai donné à cette espèce le nom du savant professeur d’herpétologie du Muséum, M. L. Vaillant qui l’a rapportée. Elle vient se placer à côté de D. Neptuni, Macdonald. Dichelaspis Maindroni, n. sp. — Variété G. (PI. IV, fig. 21 à 27, et PPS ME et 10) Diagnose. — Capitulum arrondi, globuleux, avec deux lobes antéro- supérieurs assez saillants. Scuta avec le segment latéral beaucoup plus développé que le segment antérieur, affectant le plus souvent la forme d’un triangle rectangle. Segment antérieur fortement recourbé. Point de Jonction calcifié. Pas de terga. Carène fortement recourbée, terminée infé- rieurement par deux lames courtes, aplaties formant une sorte de disque. Pédoneule orné de gros grains chitineux jaunâtres. Appendices terminaux à peine plus longs que le pédicelle du sixième cirrhe. Longueur 10tale ir RSS ER PER CCE 6275 Distribution. — Sumatra, recueillis en 1885 par M. Beauvais ; Obock, Kurrachee, port de l’Inde anglaise (Sindhy) et Mascate, rapportés en 1895 et 1896 par M. Maindron et trouvés sur des branchies de Palinurus ? Collection du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Descriprion. — Capitulum. — Capitulum arrondi et globuleux, portant, à sa partie antéro-supérieure deux lobes qui limitent la partie supérieure de l’ouverture capitulaire. La carène est séparée des scuta par un large espace. Les plaques sont épaisses et fortement calcifiées. La membrane capitulaire est recouverte de grains chitineux simulant comme des trémas assez rapprochés les uns des autres et de formes variables, mais, en général, légèrement elliptiques (9u,6 >< 14,4). Longueur moyenne du capitulum: #0" ETC rte aus 1 A AS R R SO Do Dia DIG à 0 2 millimètres Pédoncule. — Le pédoncule, étroit à son origine, s’élargit rapidement et conserve à peu près le même diamètre jusqu'à la base où il se rétrécit légèrement. Sa cuticule est recouverte de gros grains chitineux présentant une partie centrale plus élevée et autour desquels la cuticule se plisse très REVISION DES CIRRHIPÈDES. 283 irrégulièrement. Ces granulations sont au moins deux fois plus larges que celles du capitulum et de forme plutôt arrondie. Elles sont disposées en séries circulaires assez régulières (28 v de diamètre). ÉONEUCUTAAUMDÉdONCUlER REP PRE TEE 4 millimètres PAT Se UT AIM A 2 AP CPR EE Un CETTE Seula. — Formés de deux segments, le segment latéral étant beaucoup plus développé que le segment antérieur. Les deux plaques ne se touchent pas tout à fait sur la face antérieure, il reste entre elles un léger espace chitineux. Le segment occluseur suit le bord antérieur du capitulum jusqu’à la base des lobes capitulaires. [Test fortement convexe en dehors. Sa moitié supérieure borde l'ouverture capitulaire qui ne descend pas plus bas. I se rétrécit fortement pour venir se souder au segment latéral sur le bord externe d’une éminence supérieure de celui-ci. Son extrémité supérieure se termine en pointe mousse. Le segment latéral présente un bord anté- rieur à peu près aussi large que la partie initiale du pédoncule. Le bord basal s’incurve pour aller se terminer un peu au-dessus du disque de la carène. Le bord antérieur s’avance, presque droit, jusqu’à peu près au milieu et vers le tiers supérieur du capitulum. Quant au bord carénal, il est le plus souvent droitet, dans ce cas, la pièce entière a grossièrement la forme d’un triangle rectangle, c’estle cas pour les exemplaires de Kurrachee etObock. Quant à ceux de Sumatra, ils présentent le côté carénal échancré plus ou moins et formant alors deux pointes, l’une supérieure l’autre inférieure. Le bord antérieur du segment latéral, porte presque sur la ligne médiane, une éminence supérieure sur laquelle vient s’attacher le segment antérieur, etune éminence inférieure un peu plus courte que la première. À l'intérieur, cette partie antérieure forme une forte dent. La partie qui unit les deux segments n’est pas calcifiée. Terga. — Absents. Carène.— La carène, étroite, se termine en pointe mousse à son extré- mité, dont le niveau est celui du sommet du segment latéral des seuta. Elle se courbe assez fortement, puis arrivée contre le pédoncule, elle émet deux branches qui se redressent brusquement en faisant avec la partie impaire, un angle d'environ 60 degrés. 28/4 A. GRUVEL. Ces branches sont courtes et s’élargissent vers leur partie libre, elles sont réunies l’une à l’autre par une partie plane, portant une échancrure antérieure et un sillon inférieur, ce qui forme, dans l’ensemble, un disque épais et de forme pentagonale, mais dont le côté antérieur serait rem- placé par un angle rentrant. Intérieurement, la partie inférieure de la carène est convexe, elle est plane dans sa partie supérieure. Extérieurement elle est légèrement convexe dans toute sa longueur. Bouche. — Les palpes ont une forme cylindrique, terminée en pointe mousse et portant à leur extrémité un bouquet de soies, longues au centre, plus courtes sur les côtés et toujours glabres. La cuticule présente sur la région dorsale et latérale des épaississe- ments cuticulaires, en forme d’arc de cercle et portant sur toute leur périphérie de petits crochets chitineux semblables à ceux des freins ovigères. Les mandibules portent cinq dents, la quatrième double et la cinquième formée par une partie centrale bordée de deux parties latérales moins saillantes. La distance qui sépare la première dent de la seconde égale un peu plus de la moitié de l’espace compris entre la deuxième et la cinquième. La partie inférieure porte des soies raides et assez longues, la face extérieure des soies en brosse réunie par cinq ou six assez longues et la face intérieure par des soies semblables mais courtes et réunies sur des épaississements chitineux en forme d’arcs de cercle. La maächorre porte quatre dents fortes à égale distance les unes des autres, séparées par trois dents plus courtes et plus faibles. Longueur 5eme AO MER Eee MT EE REINE 10n96 LATBeUP ee AR NET CN RS MIE OR ee Om 50 Cirrhes. — Première paire de cirrhes très légèrement séparés de la deuxième, rames égales, l’antérieure un peu plus large que la postérieure. Cinq articles à chacune, terminés par un article mousse portant des soies courtes, fortes et barbelées. Les cinq autres cirrhes sont environ deux fois plus longs que les pre- miers, ils sont grèles et les segments peu proéminents portent jusqu'à REVISION DES CIRRHIPÈDES. 285 huit doubles rangées de soies. Les touffes dorsales présentent de deux à cinq soies longues et fines. Je propose de donner à cette espèce le nom de Michelaspis Maindroni, en l'honneur de M. Maindron qui en a rapporté la majeure partie des échantillons. Elle vient se placer à côté de D). alata, Aur.,etde 1). cor., Aur. Pénis. — Très gros par rapport au volume de l’animal. Extrémité mousse, tournée en dehors. Il porte un bouquet terminal de soies courtes et rigides, puis des bouquets d’épines sur toute la partie terminale jus- qu’à une sorte de bourrelet, à partir duquel commence une annulation très serrée de la chitine. Toute la surface est garnie d'épines chitineuses courtes et larges à la base, disposées en séries parallèles et alternant mm » ,D0). Le tiers antérieur est garni, en outre, de soies fines et courtes, dissé- d’une série à l’autre (longueur, 1°",26; largeur, 0 minées un peu au hasard. Le pénis se rétrécit fortement à sa base pour s'attacher par un pédicule assez étroit à la partie terminale du corps. Appenuices terminaux. — Gylindriques, léègrement aplatis, présentant un bouquet de soies longues et grêles au sommet et quelques soies plus courtes sur le bord externe; plus longs que le pédicelle du sixième cirrhe, ils atteignent le deuxième segment de la rame. Polymorphisme du D. Maindroni. — Le polymorphisme présenté par cette espèce de Pichelaspis est assez remarquable pour mériter que nous nous y arrèlions un instant, ne serait-ce que pour montrer, une fois de plus, quelle prudence il faut observer et combien il faut se méfier, au point de vue systématique, de la forme extérieure de certains animaux. Si, en effet, on jette les yeux sur les dessins représentant des échan- tillons de D. Maindroni, rapportés, les uns (variété A) (1), de Kurra- chee, les autres (variété B) (2), de Mascate et de Sumatra, et enfin, les troisièmes (variété C), d'Obock et de Kurrachee, on sera immédiatement frappé par des différences d’aspect, qui semblent capitales, entre ces trois formes, à tel point, que, tout d’abord, nous n’aurions pas hésité à en faire trois espèces différentes. Tous les caractères extérieurs du capitulum, des plaques et du (1) PL. AV, fig. 15, 46, 17. (2) PI. AV, fig. 18, 19, 20. 286 A. GRUVEL. pédoncule, semblent, en effet, militer en faveur de cette hypothèse. Au contraire, tous les caractères de l'animal proprement dit sont iden- tiques dans les trois formes. Étant donné que, chez beaucoup de Cirrhipèdes les caractères spéci- fiques essentiels sont, le plus souvent, tirés du nombre et de la forme des plaques capitulaires, de l’aspect extérieur du capitulum et du pédoncule, nous nous sommes demandé un instant si, malgré l'identité presque absolue des caractères internes, il était possible de faire de ces trois formes, trois espèces distinctes, et notre embarras eût été extrême en cette circonstance si un lot d'échantillons, rapportés de Kurrachee en 1896 par M. Maindron, n'était venu nous donner la clef de la solution. Nous avons, en effet, retrouvé dans ce lot non seulement les trois formes sus-indiquées, et qui sont typiques, mais encore, et c'était là le point capital, une série de types, ménageant toutes les transitions entre la variété À, la plus simple et la variété C, la plus complexe, celle qui représente le spécimen le plus évolué de l'espèce, et que, par conséquent, nous avons ci-dessus décrite comme représentant le type même du D. Maindroni. Les caractères différentiels les plus nets entre ces trois variétés sont surtout lirés de la forme du segment latéral des scuta, de la carène et des granulations chitineuses, capitulaires et pédonculaires. La forme générale du capitulum et du pédoncule peut être considérée comme étant sensible- ment la même, malgré quelques différences de détails qui se retrouvent même entre les divers échantillons appartenant à la même variété. On peut dire cependant, d’une facon générale, que le capitulum devient de plus en plus globuleux et arrondi, de la variété À à la variété C; le pédoncule semble s’allonger en même temps ; la cuticule qui recouvre ces deux parties, très fine et transparente, ne présente dans la variété A que des granulations très fines d’une dimension maxima de 10 y, très légère- ment, quelquefois même pas du tout, colorées en jaune. Dans la variété B, la cutirule, quoique encore très transparente pré- sente cependant des granulations dont la dimension atteint 14 et 15 p, les plus grandes étant sur le pédoncule; elles sont plus colorées que celles de la variété précédente. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 287 Enfin, dans la variété C, la cuticule s’est épaissie énormément et les granulations atteignent, sur le pédoncule, un diamètre de 28 v. On voit donc que, progressivement, l'épaisseur de la cuticule augmente, sa trans- parence diminue par conséquent et les granulations deviennent beaucoup plus fortes, plus colorées et disposées d’une façon plus régulière. Le segment antérieur des scuta ne présente que peu de différences dans les trois variétés; cependant, sa conxexité antérieure augmente progres- sivement à mesure que le capitulum devient lui-même plus globuleux. Mais c'est le segment latéral qui subit les modifications les plus remarquables. Tandis que, en effet, dans la variété À, il est simplement représenté par une légère baguette calcaire, mince, terminée en pointe, et atteignant à peine la région médiane du capitulum, on voit, peu à peu, d’abord la partie antérieure, puis, la partie postérieure, s’élargir et prendre, dans l’ensemble, l’aspect quadrangulaire que l’on trouve dans la variété B; le sommet de l’angle supéro-dorsal s’allonge aussi peu à peu en se diri- geant vers le sommet du capitulum. Le bord carénal présente, en général, dans la variété B, un angle rentrant qui, graduellement s’atténue par les progrès de la calcification, de telle sorte que dans la variété C, le bord carénal est droit et le segment latéral du scutum prend alors la forme plus ou moins nette d’un triangle rectangle dont l'angle droit serait formé par le bord carénal et le bord basal de cette pièce. La carène subit des modifications non moins profondes. Très étroite et très grêle dans la variété À, elle se bifurque à sa partie inférieure en deux branches fines, pointues, divergentes, formant, en un mot, une fourche typique; peu à peu, sous l'influence de la transformation du capitulum, elle se courbe davantage, s’épaissit, sa fourche se rapproche du pédoncule, les branches en deviennent plus fortes et leur extrémité plus obtuse, mais c’est encore une fourche véritable. Dans la variété C, au contraire, la calcification a fortement épaissi la branche impaire, mais, s’est surtout portée sur la partie inférieure et sur les branches latérales qui sont venues se rejoindre sur la ligne médiane, donnant ainsi naissance à un véritable petit disque dont un sillon médian et inférieur rappelle seul l’origine bilatérale et la forme pri- mitive en fourche. 288 A. GRUVEL. On pourrait croire, par ce que nous venons de dire, que ces modifi- cations successives caractérisent des phases différentes de l’évolution de l'espèce pour arriver à la forme la plus complexe, qui serait l’état adulte. Il n’en est rien. En effet, ces trois variétés de la même espèce de Dichelaspis sont toutes arrivées à l’état adulte, ce qui nous a été prouvé par le fait que nous avons trouvé chez toutes, des nauplius parfaitement développés et identiquement semblables dans la cavité interpalléale. Ces formes diverses étant capables de se reproduire, sont done de véritables entités et nous devons, par conséquent, les considérer, non pas comme des espèces différentes, mais bien comme des variétés d’une même espèce, dues à un polymorphisme très avancé et assez rare, du reste, dans le groupe de crustacés que nous étudions. Aurivillius ne fait que signaler, sans entrer malheureusement dans aucun détail, un fait qui nous semble un peu semblable, sans atteindre toutefois les mêmes proportions, dans l'espèce qu'il a décrite (Séudien über Cirripedien, Stockolm, 1894) sous le nom de 2. cor. Cette espèce du sud de l’Afrique offre quelques ressemblances avec nôtre variété B ; mais elle en diffère par l'aspect général du capitulum qui est beau- coup plus arrondi à sa partie supérieure, par le fait qu’on ne trouve jamais chez notre espèce de bourrelet chitineux marquant la place du tergum absent, qu’il n'existe pas sur la cuticule capitulaire de lignes paral- lèles et semblables à celles de /. Neptuni, Macdonald. De plus, il existe encore quelques différences du côté des pièces buccales, des cirrhes et des appendices terminaux. Il eût été très intéressant de connaître les caractères du pénis qui sont très importants dans ce genre et permettent, le plus souvent, de différencier des espèces qui semblent très voisines par la majorité des autres caractères. u Étant donné ce que nous venons d'établir en ce qui concerne le poly- morphisme remarquable du D. Maindroni, il est intéressant de se deman- der quelles peuvent bien en être les causes. Nous avons remarqué que dans tous les lots où nous rencontrions la variété G, les individus qui la représentaientse trouvaientfixés, non pas sur les branchies de l'hôte, mais bien sur les pattes-mâchoires, tandis que les REVISION DES CIRRHIPÉDES. 289 spécimens des deux autres variétés se trouvaient placés seulement sur les branchies et jamais sur les maxillipèdes. Comme les pattes-mâchoires sont plus rapprochées de la bouche que les branchies, et que, par consé- quent, les animaux qui y sont fixés doivent recevoir une nourriture beaucoup plus abondante que ceux placés sur les organes respiratoires ; faut-il en conclure que c’est la quantité de nourriture qui, permettant un développement plus complet de l'individu donne naissance à la variété la plus différenciée? Nous ne saurions l’affirmer quoique cela ne nous paraisse pas impossible. De plus, on ne trouve presque jamais, parmi les individus de la variété C des représentants des deux autres ; d’une façon générale, sur la même branchie on ne rencontre que des individus semblables, bien que les {rois variétés puissent se trouver réunies sur un même hôte. On pourrait encore émettre l'hypothèse que ces trois variétés, bien qu’étant toutes formées d'animaux adultes, représenteraient, cependant, chacune une étape de la vie de lindividu, les plus jeunes formant la variété À, et les plus âgés la variété C, dans laquelle la cuticule est beau- coup plus dense et la calcification beaucoup plus accentuée, les plaques calcaires étant, en effet, plus épaisses et beaucoup plus solides que dans les autres variétés. Enfin, il est possible, aussi, que les deux hypothèses précédentes soient vraies et que les modifications soient dues aussi bien à l’alimen- {ation qu'à l’âge des individus. Dicheluspis Coutierei, nov. sp. (PI. IV, fig. 28 à 32). — Piagnose. — Capitulum présentant, le plus souvent, trois bourrelets chilineux ; deux à peu près parallèles au bord dorsal, le troisième unissant les deux premiers symétriques, en passant sur la ligne dorsale. Segment latéral des scuta beaucoup plus large, mais moins long que le segment antérieur. Terga absents. Carène dépassant la moitié de la longueur du capitu- lum et terminée en fourche à la partie inférieure. _Pédoncule orné, ainsi quele capitulum, defines granulations chitineuses. Appendices terminaux plus courts que le pédicelle du sixième cirrhe. Pénis court et étroit. Mandibules avec cinq dents. NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum 4° série — IV, 37 290 A. GRUVEL. Longueur totale : 7 millimètres. Distribution. — Djibouti; recueillis en 1897 par M. H. Coutière, fixés sur des branchies de gros crustacés, et Pondichéry, août 1901, rapportés par M. Maindron. Collection du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Descriprion. — Capitulum. — De forme allongée, rétréei à sa partie supérieure, légèrement globuleux à sa partie inférieure. La carène est séparée des scula par un assez large espace. Plaques bien calcifiées, mais minces. Le plus souvent on trouve de chaque côté une côte saillante qui, commençant un peu au-dessus du segment antérieur des scuta, se dirige parallèlement au bord dorsal et, passant à égale distance du seg- ment latéral des seuta et de la carène vient se terminer à peu près au niveau du bord inférieur de ce segment. Une côte dorsale placée un peu au-dessus de l'extrémité de la carène réunit les deux côtes latérales ; enfin, une tache pigmentaire se trouve placée en dehors de l'extrémité supérieure du segment antérieur des scula. La membrane capitulaire est recouverte de granulations chiti- neuses, légèrement saillantes et d’un diamètre de 12 y environ. Longueur du capitulum : 2°°,5. Largeur : 1°°,75. Pédoncule. — Le pédoncule, d'abord très étroit, se dilate fortement en approchant de l'extrémité inférieure. La cuticule qui le recouvre est fine, transparente et parsemée assez régulièrement de granulations chitineuses jaunâtres, ayant de 10 à 17 & de diamètre. Elle ne présente pas d'autres ornements. Longueur du pédoncule : 4°°,5. Scuta. — Formés de deux segments, le segment latéral étant beaucoup plus large, mais plus court que le segment antérieur. Les deux plaques ne se rencontrent | as sur la ligne médiane antérieure, mais sont séparées par un léger intervalle chitineux. Le segment occluseur suit le bord antérieur du capitulum et s’en détache légèrement pour se terminer en pointe un peu au-dessous de la côte latérale du capitulum. L'ouverture capitulaire est bordée, dans sa moitié inférieure seulement, par ce segment qui se rétrécit beauconp à sa partie inférieure pour se souder au segment latéral. REVISION DES CIRRHIPÉDES. 291 Celui-ci a la forme d’un quadrilatère irrégulier, avec son bord antérieur, à peu près aussi large que le pédoncule, formant une légère saillie supé- rieure, mais s’arrondissant et s’évasant à sa partie inférieure. Le bord basal est parallèle à la base du capitulum, le bord carénal, légèrement échancré en son milieu et le bord supérieur, concave vers sa partie anté- rieure, devient bientôt convexe el se termine en pointe mousse placée vers le milieu de la hauteur du capitulum. Intérieurement le segment latéral est aplati et porte à sa partie antérieure une légère dent formant articulation avec celle du côté opposé. Terga. — Absents. Carène. — Étroite, presque droite, dépassant la moitié de la longueur du capitulum, se termine en pointe mousse à son extrémité. A sa partie inférieure elle émet deux fourches formant avec elle un angle d’en- viron 90° et qui s’épaississent parfois de facon à former comme une sorte de disque jamais net dont l'extrémité vient se placer légèrement au-dessous de la pointe inférieure du segment latéral du seutum. Bouche. — Les palpes sont subconiques, terminés par un bouquet de soies courtes et fortes. Les mandibules portent cinq dents, les dents inférieures formant trois saillies, dont la médiane est la plus proéminente. La distance qui sépare la première de la seconde dent égale à peu près celle qui sépare la deuxième de la cinquième. Les parties latérales sont garnies de soies fortes et rigides. Les machoires présentent sept rangées doubles de. dents fortes et courtes, avec des soies courtes et fines, disséminées en touffes, surtout sur les parties dorsale et ventrale. Cirrhes. — La première paire de cirrhes est peu éloignée de la seconde. Les rames sont égales avec cinq articles chacune ; chacun d’eux est couvert antérieurement de soies courtes et glabres, surtout les trois derniers. Les soies dorsales sont plus courtes sur les trois derniers segments et à peu près égales sur le dernier, à celles de la partie antérieure, mais vont en diminuant de grandeur vers la base de la rame. Le segment inférieur est environ deux fois aussi long que le suivant, et tous les autres sont courts, trapus et très peu proéminents antérieurement. 292 A. GRUVEL. Dans la deuxième paire, les rames sont environ trois fois aussi longues que celles de la première paire. Elles sont grèles avec dix segments légèrement saillants, de quatre à dix doubles rangées de soies longues, fines et glabres, portant entre elles, surtout dans les segments infé- rieurs, de pelites soies, courtes, fines et nombreuses; de une à quatre soies aux touffes dorsales. Pédicelle entièrement glabre dorsalement; sur la face ventrale, quelques soies courtes et fines. Le sixième cirrhe, long et grêle ; rames égales avec onze segments peu saillants portant six ou sept doubles rangées de soies, longues, fines et glabres. Pénis. — Court et étroit (longueur : 0°",58, largeur : 0°",168), cylin- drique, légèrement rétréci vers sa base et se terminant en pointe mousse à sa partie supérieure ; glabre sur toute sa surface, excepté tout à fait à son extrémité libre, où 11 présente une légère couronne de soies courtes. Il atteint seulement le deuxième article de la rame du sixième cirrhe. Appendices terminaux. — Placés en arrière du pénis, arrondis, uni- articulés, terminés par un faisceau de sept ou huit soies portant de fines barbules vers l'extrémité. Ils sont plus courts que le pédicelle du sixième cirrhe, et atteignent environ la moitié de la longueur du pénis. Observations et affinités. — Je propose de donner à cette espèce le nom de DMichelaspis Coutierei, en l'honneur de M. Coutière qui l’a rapportée de Djibouti. Elle vient se ‘placer à côté de la précédente et possède des affinités nettes avec 1). cor, Aur. Dichelaspis Aurivillü, nov. sp. (PI. I, fig. 10 à 13, et PI. IV, fig. {, 2 et 3). — ragnose. — Capitulum très comprimé. Scuta avec le segment latéral environ trois fois aussi large que le segment antérieur, de même longueur et dont le bord carénal est fortement encoché. Terga en forme de pentagone irrégulier dont le côté placé en face du segment antérieur du scutum est remplacé par un angle rentrant. Carène terminée par un disque triangulaire. Pédoncule en général plus long que le capitulum. Mandibules avec cinq dents dont les deux inférieures sont denticu- lées, et à bord inférieur très finement denticulé, aussi. REVISION DES CIRRHIPÉÈDES. 293 Distribution. — Fixé sur les branchies d’un grand Crustacé d'espèce inconnue et d'origine également inconnue. Collection du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Capitulum. — Le capitulum est très fortement comprimé et son orifice antérieur occupe environ Îles trois quarts de la hauteur. Il a une forme irrégulièrement triangulaire, le bord antérieur étant presque droit, le bord postérieur très courbe, surtout vers la base. Le sommet est terminé en pointe mousse, légèrement redressée en arrière. Les plaques occupent plus de la moitié de la surface du capi- tulum, et l’espace compris entre elles et formé d’une chitine très fine, transparente et absolument sans ornements. La largeur du capitulum égale environ les cinq sixièmes de la hauteur. Pédoncule. — Le pédoncule, qui à son origine présente une largeur plus petite que la moitié de la base du capitulum, est arrondi et se dilate légèrement vers la base. Le plus souvent il est dirigé en avant, mais cela n'a rien d’absolu. L’enveloppe chitineuse qui le recouvre est, comme celle du capitulum, fine, transparente et sans ornements d'aucune sorte. Sa longueur est légèrement supérieure à celle du capitulum. Scuta. — Les seuta sont formés de deux segments très inégaux ; le segment latéral est environ trois fois aussi large que le segment antérieur. Le segment occluseur longe le bord antérieur du capitulum dont il atteint environ les deux tiers de la hauteur. Très étroit à son point de ren- contre avec le segment latéral, il s’élargit peu à peu et se termine par une extrémité large arrondie, légèrement atténuée du côté postérieur. Le segment latéral présente deux pointes postérieures comprenant entre elles une encoche assez profonde ; la pointe supérieure est plus courte que la pointe inférieure, qui, parallèle à la base du capitulum, alteint à peu près la longueur du segment antérieur du seutum et couvre environ la moitié du disque basal de la carène. Les deux segments sont unis entre eux par la plaque primordiale qui est ici assez apparente. Enfin le scutum de droite est articulé avec celui de gauche par une légère pointe chitineuse, saillante et arrondie. Ces plaques capitulaires sont, comme les autres, du reste, épaisses, solides et portent des stries d’accroissement fort nettes. 294 A. GRUVEL. Terga. — Les terga présentent, ici, une forme assez constante, irré- gulièrement pentagonale et à angles très mousses. Le côté qui se trouve placé en face de l'extrémité du segment antérieur du scutum est remplacé par un angle rentrant, compris entre deux saillies, l'une, antérieure et l’autre, postérieure, plus large, située en face des deux segments du scutum. L’angle postérieur est placé environ au niveau du tiers inférieur de la distance comprise entre le sommet du capitulum et celui de la carène dont le sommet correspond à peu près au milieu du tergum. La plaque initiale est placée au sommet de l’angle dor- sal de cette plaque. Carène. — La carène est assez large et présente un bord dorsal élevé, , surtout dans la partie infé- WU PPN LL LSS. / , HA y LS IX CLÉS rieure qui est aussi la plus fortement arquée. Elle porte à sa base un disque triangulaire, légère- ment concave du côté interne, à bords latéraux arrondis et Fig. XII et XIV.— Dichelaspis Aurivilii, n. sp. bord antérieur droit et denti- culé. Ce disque, qui s'attache à la carène par une sorte de pédicule fortement rétréci, forme avec le reste de cette plaque un angle d'environ 90° et à droite età gauche du point d'attache du pédicule, la carène se termine par deux saillies en pointe. Cela donne à l’ensemble de cette plaque une forme tout à fait caracté- ristique. Son extrémité supérieure est terminée en pointe mousse. Bouche. — Le labre présente cinq dents chitinisées surle bord supérieur, une médiane et deux latérales, dont la pointe se dirige vers le centre. Au-dessous, se trouvent de fortes soies courtes. Les palpes (fig. XIII) sont aplatis, s’élargissent vers leur partie inférieure et portent, sur leur partie antérieure et dorsale, des soies longues et barbelées. Les mandibules portent cinq dents chitineuses; les trois supérieures sont simples, la quatrième est bifide et la cinquième présente cinq pointes dont la plus inférieure est longue eteffilée. Le bord inférieur est denticulé et porte des soies raides ainsi que les parties latérales. Enfin les z#achoires (fig. XIV) REVISION DES CIRRHIPÈDES. 295 portent d’abord deux dents supérieures fortes et pointues, séparées parun étroit espace d’une série de quatre autres dents qui sont de plus en plus erèles et courtes. Entre celles-ci s’en placent d’autres plus petites. Les parois latérales sontgarnies de soies fines réunies par touffes de cinq ou six. Cirrhes. — Les cirrhes ne sont pas très longs, d’une façon générale ; ils sont plutôt courts et assez robustes. Première paire. — La rame antérieure, plus courte d’un article que la postérieure, est, environ, un tiers plus large que celle-ci; la rame antérieure est formée de six articles dont le dernier est très court et très étroit par rap- port aux quatrième el cinquième. Ce dernier article porte de fortes soiesàsonextrémitélibre. Les soies qui recouvrent ces rames sont très nombreuses, surtout antérieurement et latéra- lement; du côté dorsal on ne lrouve que des touffes de soies courtes, raides, placées à la limite supérieure des segments. Les soies terminales de la rame antérieure sont barbe- lées vers leur extrémité, celles de la rame postérieure sont glabres. Deuxième paire. — Les rames de la deuxième paire sont environ #o4s fois aussi longues que celles de la première. Il y a onze articles à chaque rame, chacun d’eux présentant une double rangée de dix à douze soies longues et grèles avec d’autres, toutes petites, à leur Kig. XV. — Pénis. base. Les toulles dorsales sont de deux à six soies, plus courtes que les antérieures. Les articles ne sont pas saillants antérieurement. Sixième paire. — Rames égales avec chacune dix articles, semblables à ceux de la deuxième paire. Pénis. — Le pénis a environ 1*",25 de long et 0"",19 de large. Il est long el grèle. Son extrémité, en pointe mousse, est couronnée de poils longs, terminés en pointe très fine à leur extrémité libre, fortement 296 A. GRUVEL. élargis à la base et glabres sur toute leur longueur; tout autour et au milieu d'eux, s’en trouvent d’autres très fins et beaucoup plus courts, que l’on trouve ainsi disséminés sur la moitié de la surface (fig. XV). L’annulation, très peu prononcée au sommet, s’accentue bientôt, devient fort nette, pour s’atténuer de nouveau, et disparaître vers le tiers inférieur. Puis, le pénis se rétrécit fortement à sa base pour s'attacher à la partie postérieure du corps. Appendices lerminaux.— Les appendices terminaux sont très caracté- ristiques. Ils sont formés d’un seul article cylindrique, atteignant environ le milieu du pédicelle du sixième cirrhe et entièrement glabre jusqu'à son extrémité qui se trouve alors couronnée par un bouquet de huit soies, dont deux dépassent quatre fois la longueur de l’appendice lui- même. Elles sont de tailles différentes, deux très longues, plus deux autres plus courtes, deux plus courtes encore et enfin deux autres, toutes petites, à la base. Toutes ces soies sont glabres et terminées en pointes très fines. Observations et affinités. — Cette espèce, voisine de Dichelaspis War- wichkii, Gray, de D. Hœki, Stebbing, de D. antiquæ et mème de 7richelasprs Forresti, Stebbing, en diffère cependant par de nombreux caractères dont les principaux sont : la forme et la dimension des plaques, le défaut d’orne- ments ou de plissements de la cuticule capitulaire et pédonculaire, la forme de la carène, etc. A la mémoire du savant professeur d’Upsal, je propose de donner à cette espèce nouvelle le nom de Michelaspis Aurivilln. Le tableau (p.298, 299) résume la classification des espèces appar- tenant à ce genre intéressant. Sur la valeur du genre 7’richelaspis, Stebbing. Le Révérend 7homas Stebbingq a décrit en 1894 un genre nouveau auquel il a donné le nom de 7 richelaspis pour ce fait que le segment latéral du scutum est, le plus souvent, bifide, ce qui fait trois segments pourle scutum tout entier, d’où : 7richelaspis. A côté d'échantillons qui présentent bien, effectivement, ces trois segments, il nous en décrit d’autres chez lesquels il n°y en a plus que deux, REVISION DES CIRRHIPÉDES. 297 les deux segments latéraux s’élant soudés en un seul. Or, comme il affirme que tous ces animaux appartiennent bien à la même espèce il en résulterait, chose extraordinaire, que, dans la même espèce, on aurait deux genres différents, Dichelaspis et Trichelaspis ! Il est à remarquer que, suivant la description même de Stebbing, la bifidité du segment latéral du scutum retentirait aussi sur le tergum, qui serait formé d’une pièce compacte chez les échantillons dichelaspidiens. Tous les caractères de l'animal proprement dit peuvent, du reste, sans aucune difficulté, se rapporter au genre /ichelaspis. L'auteur reconnaît, Fig. XVI. — Trichelaspis Forresti, Stebbing. A, Forme dich-laspidienne. — B et C, Formes trichelaspidiennes. du reste, que ces animaux se rapprochent beaucoup de ichelaspis War- wichi, Gray. Or, Darwin a montré, précisément dans cetle espèce, que la forme du scutum pouvait varier d’un échantillon à l’autre. Aurivillius Pa également signalé dans /). alata et enfin j'ai montré très longuement moi même, pour /). Maindroni combien il faut se méfier, au point de vue spécifique, de ces variations dans la forme extérieure des plaques chez ce genre Dichelaspis. Si ces variations de forme ne nous permettent pas même d'établir des espèces différentes, combien moins, à plus forte raison, nous empêcheront- NOUVELLES ARCHIVES DU MuséUM, 4° série. — IV, 38 *"BUOSSOT ‘2uuouhy ‘Any ‘DuObru) ‘Any ‘2JDnUuIS ‘ANA CV UDINIDA “pieuoporg ‘2unydou “MA ‘2/bur) GRUVEL. A. “MAC ‘2pronjod ‘8uiqq9)s ‘ænbijun ‘SuIqŒ)S ‘YO ‘Œ (71 ‘Œ ‘Œ ‘q ‘AND °Y ‘S2W40/1pDd9) °q "Œ ‘Œ ‘Œ ° "AA YOINADM ‘A 298 "AIO CV NAMUR iQ °°° °""nonuogque juowsos o[ onb o8xer 1ssne onbsaid jeoqe juouuSos ‘soaren8uert e9349 1] "tt anongque 7S9 J10179 sud o7 ‘xne3 -QUI S91} 2319] S9Pp SOGO' ‘Anoroque Juowsos ne jeso said nod e wnjnos np [4918] Juow8os CCC °°°: xne89 soad nod & 8819] S0P SoqO'T ‘Anorgque juowsos of onb qan09 snjd nod un wnyjnos np [eioqef juowsos ‘°°°: "ou91e9 e[ onb isure gy11e9 au1od r j9 anongque juowSos 91 onb qanoo sud nod un wnjnos np jesgqer juowu3os ‘°:"Sosnautjlq{o Suorjenjouod op Jo so[af | -jeied sou8i] op oouio outepnyides afnonn) ‘InoHgque JUawuBos np ANdNnSUO] E[ 9P 9IJIOUT e| sed juejeso u uwunjnos np jR198[ Juowusos °*‘Wn419} NP AN9H9JUI JU9WSOS ne [249 SUIOU NE WNJN9S NP INIHIHJUE JUIWIIS tt" ngd9} NP AN9HAJUI JU os 91 onb Suo] snjd ourod 8 wnynos np anorgque juowu8os °°"twn819 NP AN9HOJUI juotu89s np AnonSUO/ €] 2p 2[qn0p 91 Said nod % queje#o ‘wunjnos np Ainonojue Juowsos *‘JUOUWOAINONIJUL S1991791 PILOT, Re REA AE JUOUWOANONMIUI SISLE[9 CSAO T, sole ele els sieolarsleñere es one,e.ele MSI 00 DiD:6 “91n9119S0d ououeaq ej onb o84e7 sud 39 onS8uoj snjd win -n9S NP [UP] JUOWSOS NP 9INOHQJUE OJOULAG | “ainon9/sod ayouraq ef onb ojin09 snjd win -n9$ NP [19], JU9WSS NP 21N9HIHJUE OUOUCI ‘Jut paoq ne © 91911828 Z -inoroque ' quou3os oj onb ) 991, SUIOU wunin9s np ARR 1e1978] Juowuses | 3J9L *unnyides np 911U99 9[ S19A 9AO[OI suIOtunoSNnId | onb o34e] Sulou un) | -n9S NP [21972] JUoW89S ‘syuosgid A td = ete 34 I, CURE A101p es soad nod ® [841971 9QUIUH9] uowus3os n que LUE PA NEECR SRE “Imongque 9UQAP") LED PACE Uouowuges o] onb 08e | “DIDUEYD9 | snyd dnoonvoq wun | ‘fanquos np 100925 DP TA9)EI quais | 181978] quauuses np lRU9189 piog *MUV( ‘SIASVTAHNIG 94u98 np so99odso sop onbridou£s nes]qeL 299 REVISION DES CIRRHIPÈDES. ne 968 ‘d *AoA) Surqqois ‘ANV ‘272))nQ ‘q AO “S2728608 °q "MIV(I ‘Diuoboyj40 *q ‘any ‘2ppnb Ur °q “ANV ‘2/DoUN) ‘(] "any ‘2740 *q "ADAN) © Y ‘9401/N0/) "ANA V “AN V ‘409 °(] ‘1 ‘d'EA AUOAPUIDIT ‘A “INV ‘2290 ‘SuI{{01S ‘2/S204407 “MAB(] ‘20007 ‘ddir UUINAD( "S1dSDjoyarug oauo8 np jefns USAUMOZ SIASDjoyonur — Buiqqos ‘/S4u07 S1dSDjoynrq : nrorqey 09 SUP BIIANOI UQ — ‘Y ‘N ‘(css ‘d ‘oyxoz 01 AO A) 10 g ‘y ‘sojorrea s1o47 ‘ANA *V ‘2U04pUIDJY *q — *S9]914D A 00/0 gd 1010-0000 40.0 00.010,00: 0 0 a!6 0 Dan à Palee to lete als nee tete +1N)sQ ‘CIN9S S9 RI91I JuowSoC 1 Je T1] OP IEI9IE UE 78 Ÿ op seq ‘oseqeIe ARCS Se à °°°: "sgquap uou LE SOI, ‘JOUSIP [RI97e] juouusos sues ‘soBIe] eJn0G | 94n09 u9 SCA °*saquopra 884107 ‘xneSo onbsoad ‘ SJ101]9 SJU9UWISOS XN9P 9P SHUHO EJN9S | 99 (1 UA9] | ouglv) A TS RE RESTO TOUL EN DE U OS ) "[R1978I ‘ SI9A Sn]{O SQ1J 918u8 U9 9pno9o wnpnos np anongque quote À quowSos op Se | | A re °‘"JIOAp [SUR Un JUSUHOF 79 9J{NUIJUO9 9p uOrnIoS “que “u80s ol un JUAUOINONIJUE JUIJUISYIÉ PN9S Sop sJuoWSoS XN9P $9' l onb o8xe surtout 0 : tt" "sn1q{0 o[8ur un Xn9 91jU9 JUAUMO] 79 97MUuUOI \ HNOSAND | 04978 uou80s 9p UOrnIos op sed juaquosgrd ou eqnos sop sjuowuSos xnop so FE | 27°" squop bur oo4e sopnqipueg{ ‘oiqi 97190 ano] ÉPRÈEC R SO91EIIP ‘SOJUOSIOAIP SQ1} SOHOULIG R OUQIPI E] 9P 9Y9ANOJ 21777" "squop oaqenb 9948 sopnqipuey ‘soquo8doarp snjd Ie 19 Soouru snjd ‘sonSuo snjd soyouerq e ou94t9 e] op oyoano/] ne onb o$4e, snjd ‘unjn9s np 77777777 'S919MPA SIOI] ‘o[4u8/901 9[8UPH) uN,p oUHOJ EI LOU BL ELIRMEI 9p 19 9ddopoa9p sexy unynos np jeioe] juouSog ‘soquoBronrp ‘aseqe] tv nod s94 Jo sossiedo ‘sojinoo sojoutiq Re OUQ1P9 Ej 0p ,oino;] | QE it tt squop orjenb so4e sonqipueyy ‘epnos sop sjuour “que “ui$os 1 Soie, -39S XNAp S9] o1ju0 CHIO) SOP OUEIPOU 9JU10J *SO{OIII] PS9], l oponb 08e] snd augure) Do 60 06 HR CRC trtttetsteetet:-:Sjuep XIS 90A8 SONQIp ‘unynos np -UEN ‘opy1q Stojaed ungnos np jexgqer juowuSog ‘soqoiq eSaog, / [9T8I 1U0 9 ‘a418[8A0 sgad nod À atw07 op wnn} -1d89 ‘ossnour unnq1de) np joug ‘saqoTiq | RARES Dr PP PSC D || es ‘M 9p 242044 ‘sJu9s -naurr) SQ1d node auu0] ap wnyny -dei 947 79 ) -94d -1d89 ‘aquiod uo wnyny1des np jouuog 1 unn}1deo np | eSaor | ( ‘ou941vo SIASVTAHHOIG LUNA) 300 A. GRUVEL. elles de créer des genres différents. Or, dans le cas qui nous occupe, puisque tous les caractères de l’animal proprement dit restent identiques, il est exagéré de tenir un aussi grand compte que le fait Stebbing des modifications de la forme des plaques et impossible, par conséquent, d'établir pour ce fait seul le genre 7richelaspis dans lequel je crois qu’on ne doit voir autre chose qu'une espèce particulière du genre Michelaspis. Je crois donc devoir faire de cette espèce D. Forrest, avec les caractères suivants : segment latéral du scutum, trois fois aussi large que le segment antérieur, mais dont le bord carénal peut s’échancrer très profondément et rendre ce segment latéral bifide. Dans son mémoire de 1894, Aurivillius a décrit sous le nom de D. bullala, une espèce chez laquelle les terga et la carène manquent, il ne reste plus que les scuta, formés d'une seule pièce recourbée. Stebbing pense que l’auteur a eu tort de ne pas créer pour cette espèce un genre spécial en s'appuyant sur ce fait que Darwin a spécifié comme caractères du genre Pichelaspis, la forme bifide du seutum, et la présence constante des terga et de la carène. Je me permettrai de faire remarquer que si Darwin avait connu ces formes, il aurait admis comme nous que, puisque tous les caractères de l'animal répondent bien à un genre donné et puisqu'on admet la possibilité de l'absence de terga, on peut admettre aussi celle de l’absence de carène. Au lieu de trouver qu'Aurivillius a eu tort, je ne saurais trop le féliciter, au contraire, d’avoir évité de créer un genre nouveau qu'il considérait, à juste titre, comme inutile. Tous ces petits êtres ont, du reste, un air de famille, qui ne permet pas de les séparer et auquel on les reconnaît très facilement quand on en a vu un grand nombre d'espèces. La diagnose du genre établi par Darwin n’est pas intangible et il est permis, il est même nécessaire de la modifier suivant les progrès de la science et pour y faire rentrer des animaux qui, tout en ne répondant pas à cette diagnose, font inévitablement partie de ce genre. Pareille chose n’est du reste pas rare et tous les jours nous en avons des exemples sous les yeux ! Nous modifierons donc la diagnose de Darwin de la façon suivante : REVISION DES CIRRHIPÈDES. 301 Le plus souvent cinq plaques capitulaires qui semblent en former sept ou huit, le scutum étant divisé en deux, rarement en trois segments distincts, unis l’un à l’autre à l’angle rostral. Les terga et la carène peuvent manquer, cette dernière très rarement. Quand ils existent, la carène s'étend en général jusque vers le milieu de la hauteur des terga, elle peut être terminée inférieurement en fourche, en disque ou en coupe. Les mandibules portent trois, quatre ou cinq dents; les mâchoires présentent des encoches profondes, et, en général, la partie inférieure de leur tranchant n’est pas proéminente. La rame antérieure du deuxième cirrhe n’est pas, en général, plus large que la rame posté- rieure, ni très fortement garnie de soies ; les appendices lerminaux sont uniarticulés et portent des soies à leur sommet seulement ou bien à leur sommet et sur un seul ou deux côtés latéraux. 1. — Genre Conchoderma, Olfers, 1814. Le genre Conchoderma est abondamment représenté dans la collection du Muséum, particulièrement les deux premières espèces : C. aurilum, L. et C. vügatum, Spengler. Quant à C. Hunteri, R Owen, cette forme n'est représentée que par un échantillon unique. Conchoderma auritum, L. — La variété de formes et de dimensions est si grande dans cette espèce, qu’il me semble impossible d'établir non seulement des espèces, mais encore des variétés différentes. En examinant attentivement, en effet, chacun des échantillons, on trouve tous les passages entre les formes, au premier abord, les plus éloignées. Les auricules peuvent être, très courts dans certains cas, tandis que dans d’autres, ils atteignent presque la longueur du capitulum toutentier. La coloration générale peut varier du gris presque pur au rouge violacé à peu près complet, en passant par les formes à fond gris avec des lignes longitudinales ou des ponctuations diverses, colorées en rouge-violet plus ou moins accentué. Les scuta seuls existent dans tous les échantillons, mais leur forme est extrêmement variable. Quant aux terga et à la carène, bien développés 302 A. GRUVEL. en certains cas, 1ls peuvent s’atrophier considérablement et même dispa- raître tout à fait. Mais, quel que soit l’aspect extérieur etle nombre de plaques, les carac- ières intimes restent immuables à quelques différences très insigni- fiantes près, comme, par exemple, le développement plus ou moins grand des appendices filamenteux. Les localités où on les rencontre, sont très nombreuses et seront signalées ultérieurement dans le Bulletin du Muséum. Conchoderma virqatum, Spengler. — Je pourrais répéter pour cette espèce tout ce que je viens de dire pour la précédente. La présence des scuta est constante, mais leur forme variable ; en ce qui concerne les {erga et la carène, ils peuvent aussi s’atrophier considé- rablement, disparailre même, et cela sans que les caractères internes varient le moins du monde, de sorte que les variétés qui ont été établies sur l’absence ou la présence ou encore la variation de formes de ces plaques, me paraissent plus que problématiques. De l'étude attentive à laquelle je me suis livré, il semble résulter qu'il est impossible de les conserver, si du moins on veut voir en elles autre chose qu'une simple variation passagère de forme. Nous n’en accepterons qu’une seule et avec les réserves formulées plus haut, c’est C. virgatum, var. chelonophilus, Leach. De même que pour l'espèce précédente, la liste complète des localités, qui ne présente rien de bien intéressant pour ce travail, sera publiée ultérieurement dans le Bulletin du Muséum. Conchoderma Hunteri, R. Owen. — L’échantillon du Muséum cor- respond par ses caractères extérieurs à l'espèce établie par Owen. Dans cette espèce la carène peut exister ou faire défaut. Faut-il pour ce dernier cas établir une variété? Je ne le pense pas, car nous avons vu combien, dans ce genre, est variable la dimension de la carène! REVISION DES CIRRHIPÈDES. 303 Tableau synoptique des espèces du genre CONCHODERMA, Olfers. Auricules à fa partie supérieure du capi- | Scutum bilobé. tulum. Filaments attachés au pédicelle | dUISCCONAICILTNE PEAR EEE ARE RE C. auritum, L. | Pas d’auricule.Scutatriangulaires à bords Internes PEU ÉChANCrÉS EP Eee C. virgatum, Spengler. GENRE CONCHODERMA. Seutum trilobé. { Pas d'auricule.Scuta triangulaires à bords externes profondément échancrés, de façon à délimiter de simples baguettes partantdelumbhosee ere ere C. Hunteri, R.Owen. Variétés. — C. virgatum, var. chelonophilus, Leach. FAMILLE DES ANASPIDES SOUS-FAMILLE DES ALEPADINÉS. Genre Alepas, Sander Rang, 1829. J'ai déjà signalé, dans mon mémoire sur les Cirrhipèdes du « Talisman », la présence, dans la collection du Muséum, d’une espèce d’Aurivillius, Alepas quadrata, rapportée de Basse-Californie par M. Diguet, en même temps que Lepas Hilli, var. Californiensis, À. Gruv. C’est la seule qui se trouve actuellement dans cette collection. Alepas quadrata (PI. IT, fig. 18 à 21), Auriv. — Les caractères de cet échantillon concordant au point de vue extérieur avec ceux décrits par le créateur de l’espèce, je n’insisterai ici que sur quelques points de détails, nécessaires pour la détermination exacte. Les dimensions maxima sont : Loneteunitotale ere TEE 62m 50 — dUICADILLIUMES PRE E EEE 4 millimètres. Largeur ot MÉtorancsvontc 3mn,75 Cirrhes. — La cinquième paire de cirrhes a la rame interne atrophiée et constituée par treize articles, la rame externe en compte dix-huit. Dans la sixième paire, la rame interne est également atrophiée, mais non pas filiforme comme chez A. microstoma, À. Gruv. ou A. indica, A. Gruv. (1), par exemple. La rame interne porte douze articles, l’externe (1) A. Gruvez, Nouvelles espèces de Cirrhipèdes appartenant à la collection du British Museum, Proceedings of Linnean Society, 1902. 304 A.-_GRUVEL. dix-sept, mais, comme les articles basilaires de celle-ci sont très courts, il en résulte qu’elle ne dépasse la première que de ses trois derniers segments environ. Les soies ornant les articles sont disposées de la même façon dans chaque rame. On trouve deux longues soies grêles fixées à la partie saillante de chaque segment et à sa limite supérieure. Tout à côté s’en trouvent deux paires courtes et, vers le milieu du segment, une autre paire de très petites. A la partie dorsale de chaque article, on compte une paire de longues soies et une ou deux paires de courtes. Appendices terminaux. — Ces appendices sont asymétriques, celui de gauche porte cinq articles, tandis que celui de droite en compte onze. Cela ne doit être qu'une atrophie accidentelle. Pénis. — Le pénis est très développé relativement à la taille de l'animal, puisqu'il atteint près de deux millimètres de long à l’état de rétraction. Il est fortement recourbé vers la partie antérieure, de forme à peu près cylindrique sur la plus grande partie de sa longueur, mais, vers son extré- mité, il se rétrécit brusquement, pour se terminer en pointe fine. On aperçoit sur la plus grande partie de sa surface, jusqu'à sa zone recourbée, basilaire, une annulation très accentuée. Les anneaux sont étroits, nombreux et chacun d’eux porte une série circulaire de crochets chitineux recourbés vers la base et tous semblabies de forme, quoique de taille variable. Ils sont disposés d’une facon assez irrégulière d’une rangée à l’autre, tantôt se correspondant, tantôt, au contraire, alternes. Chacun d'eux est formé d’une partie basilaire assez globuleuse, qui se rétrécit vers son extrémité libre hérissée de pointes plus ou moins sail- lantes. Ces crochets disparaissent vers la base, ainsi que tout à fait au sommet, où l’on ne trouve plus que quelques poils longs, grèles et. extrêmement flexibles; les poils se retrouvent sur toute la surface du pénis et sur chaque article, en très petit nombre. Ils sont plus longs et plus nombreux à la base que vers le sommet. Le tableau ci-joint résume la classification des espèces actuellement connues : 305 REVISION DES CIRRHIPÈDES. °ANIN ‘Y ‘49180 UDT JPA CRETE RE CEE" “ojuoredsura] quou -9W9AIJX9 O[NITINO ‘o|CTQUPS 9[VSIOP 0]919 91989] SQ1J UN ‘JUBIIIES 79 o418pnqn} JuowW91989 99/10 "ANdr) ‘y DULOJSOLDUU YF So0 0.0 00-00 00 d00010 00 06 DD 0 DEL notoui onied ej & 09ddojo19p quowoagtmnonaed ‘oesi0p o1BIQU9S 01919 91989] OU ‘AUTOJIPI09 ‘10179 9910 ‘Sa]nDour 79! Sog1qdoxje soute ,9 19,6 “ADD *V D92pUI F ‘ojes10p o1aed 8] e7n07 ans oqueyres zosse 97949 SOPESOUTENT 6 aun :911B/NQN) UOU Jo 98U0[E ‘JuefjIES UOU 99710 sopvydoun | “UTAUIB( “DINUAO9 °F ‘99JHO,[ 9p SNSSOp-n® oun Juop ‘sooddoyo49p zosse _Sadied ,9 79 ,G SO[USIOP S9)919 SI017 ‘JURJIIES JUOUI0BT 00m() SJ ER EEE SOUIPY] ‘ANT ‘V ‘22209 ‘F HN a A Et TOneuOeS | 91007 SUP JUEIIIES JUOWEIQ89] [ESLOP PAG 9[ STBUI ‘S270bp 4e ‘OuBIPOU 919419 op sed ‘joano juowoSgre] 99110 sogtydone | | ‘pmmosep | sadred ,9 79 ,e | © ‘paiuodpl'y ‘'°':":---s99dd nod soyes ! | Sd AUNY ‘voruodnl y sooddo]e49p SOJESIOP J9 SourIpou sop sourey S97949 o47enbn0 s104J ‘Juoutuooadquowors89 000 | "paeuwuren 39 ON 4 Dsopnqnp' y 110499 49 Juourw901d ‘Xno[nqny 99710 | ‘Soypwuou l Saoiied ,9 19 ,G CID D/0/NIUN DIT RTL EE ETC EEE CCE °°°: "S8u0r zasse e[nouopod ‘oyes \ Sap SaudoquI 10P 91949 9p Sëq ‘Juoulwooaid juowor$a ‘orreqnqny ‘juod ooynQ / SOUUP *Soynbour 19 Soguydoun AUNY “D}DAPDND y "°°" "-o1enqn) juoweoyou 99110 ‘991189 9UIO 4 ‘SeUdAl9 9p Soired ,9 79 ,Q sap ‘aqnorqno €] SOUI9UI SJUPY ded ‘Sue ‘purs 6 27SDADd y REPOS ORNE PRE RER RE ES Er | ‘Sapputuou SJI9ANOD9I NS OJISULA ‘oleNqn) Juowapjou sieur ‘juaurwgoid uou 2970 SauII19 9p STEU } soared ,9 79 ,ç | Siuosoud | MAUDIT LUNA CEE CCCEETEE :S24DpP17) 9P Sa[0IpEI Sop Ans 99y9e7je sinofnoy S9p SOUI9qUI DINIS onbsoid ‘osodso oynod sorry ‘SO98UBIJ SOIA9I R JIN09 SQ4] 99H10 SAWPY SH94d4S4 ‘Su Jopures ‘SVdA'TV o4u98 np s999ds9 Sop onbridou£s nesrquI 39 UM, 4e série. — IV. NOUVELLES ArCnIvESs pu MusÉ ONVH UIONVS ‘SVAAIV UNI) 306 A. GRUVEL. Conclusions. — Ainsi qu’on a pu le remarquer, dans le courant de ce mémoire, je me suis attaché, autant que possible, à l'étude systématique des espèces peu connues, mal décrites ou nouvelles, en insistant seule- ment sur les caractères externes ou internes qui permettent de les dis- tinguer de leurs voisines. Reprenant les excellents travaux du D'° H&k, j'ai établi sous une forme tout à fait différente de celle qu'il a adoptée et que je crois peut-être plus pratique, des tableaux synopliques des espèces, résumant les caractères les plus nets de toutes les formes vivantes actuellement connues. Ce second mémoire complétera heureusement, Je l’espère, celui des Expéditions du « Travailleur » et du « Talisman ». Toutes les figures représentant les espèces ont été photographiées quand leurs dimensions l’ont permis ou scrupuleusement dessinées par moi-même à la chambre claire, en précisant, autant que J'ai pu le faire, tous les détails de structure. Celte première partie purement systématique, peut-être un peu fas- tidieuse, nous permettra d'aborder, dans un prochain mémoire, l'étude anatomique de ce groupe intéressant. Il en sera pour les Opereculés comme pour les Pédoneulés et en dernier lieu viendra l’étude embryogé- nique aussi complète que possible. Ce long travail me sera facilité par la grande quantilé de matériaux que J'ai pu réunir, grâce aux bienveillants concours que j'ai rencontrés de toutes parts et sa publication assurée par les soins des Vouvelles Arcluves du Muséum qui me sont ouvertes grâce à la haute bienveillance du Directeur et des Professeurs de cet Établissement. Qu'ils me permettent de leur envoyer ici, avec l'expression de ma profonde gratitude, mes plus sincères remerciements ! INDEX BIBLIOGRAPHIQUE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE, DES NOMS D'AUTEURS CITÉS DANS CE MÉMOIRE 4. C.- W. Auriviccius. — Studien über Cirripedien. Stockolm, 1894 (Xongl. swenska vetenskaps. Akademien Handlingar, Bandt, 26, n° 7). 2. — Cirrhipèdes nouveaux provenant des campagnes de la Princesse-Alice, deS. A. S. le prince de Monaco ( Bull. Soc. zoo. de France, déc. 1898). 3. BRUGUIÈRE. — Histoire naturelle des Vers 'Æncyclopédie méthodique, 1798). 4. BurmeisTER. — Beiträge zur Naturgeschichte der Rankenfüsler (1834). 5. —— Die organisation der Trilobilen, aus ihren lebenden werwandten entwickell (1843). 6. Ccaus. — Traité de Zoologie. 7. DaANA. — Uniled States exploring expedilion (Crustacean, 1, 1852). 8. DARWIN. — À monograph ofthe Cirripedia. London, 1851-53. 9. GERSTOEKER. — Handbuch der Zoologie, 1853. 10. Giarp. — Sur la Danalia, genre de Cryptoniscien parasile des Sacculines (Bull. scient. du Nord de la France, 2° série, 10° année). 41. A. GraRn Et J. BonniER. — Contribution à l'étude des Bopyriens (7ravaux de la Faculté des Sciences de Lille, 1887). 12. Gray. — A. synopsis of the Genera of Cirripedes, arranged in natural families, etc. (Ann. of Philosophy, new serie X, 18925). 13. A. GRUVEL. — Contribution à l'étude des Cirrhipèdes (Arch. de Zool, exp., 3° série, t. I, 4893). 44. — Élude du mâle complémentaire de Scalpellum vulgare (Arch. de Biologie belges, t. XVI, 1899). 15. — Note sur la morphologie des formations culiculaires des Cirrhipèdes pédonculés (Soc. des Sc. phys. et natur. de Bordeaux, 15 juin 1899). 16. — Note sur la morphologie des pièces du test chez les Cirrhipèdes sessiles (Soc. des Se. phys.et natur. de Bordeaux, 29 juin 1899). 17. — Essai de classification des Cirrhipèdes lhoraciques (/4., 29 juin 1899). . — Sur le genre 7’richelaspis, Slebbing {/d., 8 févr. 1900). 19. — Sur une espèce nouvelle du genre Scalpellum (1d., 22 mars 1900, et Bull. du Muséum, n° 4, 1900). — Diagnoses des espèces nouvelles du genre Scalpellum, provenant de la campagne du Z'alisman (Soc. des Sc. phys. et natur. de Bordeaux, 22 mars 1900, et Bull. du Muséum, n° 4, 1900). 308 INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. 21. — Sur quelques particularités du développement dans le genre Verruca, Schum (/d., 6 avril 1900). 22. — Diagnoses des espèces nouvelles, appartenant au genre Verruca, provenant du Travailleur et du Talisman (14., 10 mai 1900). 23. — On a new species of the genus Alepas (A. Lankesteri) from the Collection of the British Museum (Ann. et Magaz.of Nat. history, 17° série, vol. VI, 1900). 24. — Sur une espèce nouvelle du genre Scalpellum, provenant du British Museum GS. giganteum) (Soc. Sc. phys. et natur. de Bordeaux, 7 févr. 1901). 25. — Sur un Cryptoniscien parasite d'Alepas minuta (Leponiscus alepadis) (Id., A fé- vrier 1901). 26. — Sur la morphologie des mâles nains des Scalpellum et sur les relations sexuelles des Cirrhipèdes en général (/d., 27 juin 1901). 27. — Diagnoses de quelques nouvelles espèces de Cirrhipèdes (Bull. du Muséum, n° 6, 1901). 28. — Étude d'une espèce nouvelle de Lépadides (Sc. giganteum, n. sp. et Pœcilasma carinatum, Hœk) (Trans. Linnean Society, London, august 1901). 29. — Sur le mâle nain de /bla quadrivalvis, Cuvier (Soc. des Se. Phys. et nat., Bor- deaux, 20 fév. 1902). 30. — Sur quelques Lépadides nouveaux de la collection du Brilish Museum (Trans. Linnean Society, zool, vol. VIIT, part. 8, 1902). 31. — Expéditions du 7ravailleur et du Talisman, Cirrhipèdes (Paris, 1902). 32. P. P. C. Hox. — Report on the Cirripedia of Challenger (Part. XXV, 1883, London). 33. R. Kocner. — Recherches sur l’organisation des Cirrhipèdes (Arch. de biologie, t. X, 1890). 34. LATREILLE. — Familles naturelles du règne animal, 1829). 35. — LEacu. — Distribution systématique de la classe des Cirrhipèdes (Journ.de phys., t. LXXXV, 1817). 36. NussBaum. — Californischen Cirripedien (Anatomische Studien). Bonn, 1890. 37. Cu. PÉREZ. — Crinoniscus equilans, parasite de Balanus perforatus Comptes rendus Acad. des sciences de Paris, n° 8, 1900). 33. EbM. PERRIER. — Les colonies animales, Paris, 1881. 39. —— Traité de Zoologie. 40. J. Ricuarp. — Campagne scientifique de la Princesse-Alice, en 1901 (Bull. Soc. sool. de France, mars 1902, p. 81). 41. STEBBING. — À new pedunculate Cirriped (Ann. et Mag. Nat. hist., vol. XIH, 1894, et vol. XV, 1894). 42, W. WELINER. — Zwei neue Cirripedien aus dem indischen Ocean (Jareb, 1894, n° 2). 43. — Die Cirripedien von Patagonien (Archiv für Naturg., Bd [, p. 1895). 44. — Verzeichniss der bisher beschriebenen recenten Cirripedien Arten (Archiv Naturg. Jahrg., 1898, vol, I, p. 227). 45. — Beiträge zur Meeresfauna von Helgoland (Biolog. Aust. auf Helgoland, Bd W, Helf. I, 1897) 46. — Cirripedien (/amburger Magalhaensische Sammetreise, 1898). 47. — Ergebnisse einer Reise nach dem Pacific Cirripedien (Zoolog. Jahrb. swôlfter Band, 1899). 48. — Die Cirripedien der Arktis (l'auna arctica, F. Romer und F. Schandyn, Bd I, Helf 2, 1900). 49. — Borrooaice. — Lithotrya pacifica, Funafuti Proc. Zool. Soc. London, 1900, p. 798). FiG. Fi. Fic. Fic. Fic. Fc. Fic. Fic. Fig. Frc. Fic. Fc. Fc. Fic. Fic. Fic. FiG. FiG. Fic. DPF ECENRIONMDES PEAMNCEES PLANCHE XI 4. — Dessin d’après une photographie (grandeur naturelle). À, Pollicipes cornucopia, Leach; B, P. elegans, Less. ; C, P. mitella, Linné; D, P. polymerus, Sowerby; E, P. sertus, Darw. et F, P. sertus, var. de l’« Astrolabe ». 2. — Pollicipes elegans jeune, vue latérale. G—8. 3. — Écailles pédonculaires vues de face. G —13. 4. — Pollicipes mitella jeune, vue latérale. G—8. 5. — Écailles pédonculaires vues de face. G — 13. 6. — Pollicipes polymerus jeune. G—S8. 7. — Pollicipes sertus (exemplaire de Quoy et Gaimard), vue latérale 8. — Cuticule pédonculaire du même. G—5. 9. — — — de P. sertus, normal. G —S8. 10. — Dichelaspis Aurivillii, À. Gruv.Appendice terminal. 11. — —- Une soie terminale du pénis. 12. — — Extrémité de la rame antérieure de la première paire cirrhes. 13. — — Mandibule. 14. — Dichelaspis lepadiformis, À. Gruv. Pénis. 45. — Dichelaspis Maindroni, À. Gruv., var. C. Cuticule pédonculaire. 16 — —- — — Pénis. 17. — Dichelaspis Maindroni, À. Gruv., var. A. Pénis et appendice terminal d'un côté. 18. — — — Ornements chitineux de la surface du pénis. 49. — — — Ornements chitineux de l'extrémité libre du pénis. 310 F1G. FrG. Fic. F1G. Fig. F1G. F1G. Fic. Fi. FiG. FiG. Fic. Fic. Fig. Fic. FIG. F1G FIG. FiG. Fi. Fic. Fic. Fic. FiG. F1G. FiG. Fic. Fic. Fi. FiG. Fi. FiG. F1G. Fc. 1 KL 1 N WIN — © 19 & 1 OO ©: r 19 RO 19 19 19 Se Co 19 1Ÿ ce Ce oo Te EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE XII Reproduction d'une photographie (grandeur naturelle). À, Scalpellum patagonicum, À. Gruv.; B,CGet D, Sc. vulgare, Leach, sous divers aspects; E, Sc. villosum, Leach; F, Sc. Peroni, Gray; Sc. villosum, Leach (Musée d'Otago); H, Lithotrya dorsalis, Sowerby; 1, /bla quadrivalvis, Guvier. Scalpellum angustum, O. Sars. Vue latérale. G =8. — — — Vue de la partie inférieure et dorsale de la carène. — — — Vue du rostre. Scalpellum Renei, À. Gruv. Vue latérale. — — — Vue de la partie rostrale. — — _- Vue dela partie inférieure dela région carénale. Scalpellum salartiæ, À. Gruv. Vue latérale. — — — Vue de la région rostrale. Lithotrya dorsalis. Vue latérale, G = 1 1/2 Région capitulaire inférieure et pédonculaire supérieure plus grossie. a et b. Deux aspects de la région rostrale. Autre aspect des écailles pédonculaires supérieures. Ibla quadrivalvis très jeune. Vue latérale. G — 20. — adulle. Soies pédonculaires. Sealpellum patagonicum : a, région carénale ; b, région rostrale. Lithotrya valentiana, J. Gray, adulte. Vue latérale. G —1/9. — — — Vue latérale. G— — _a,vue de la région rostrale; b, écailles pédonculaires. Cupule inférieure du pédoncule. Écailles pédonculaires supérieures. Sommet du capitulum vu par-dessus. Disque pédonculaire. Granulations pédonculaires. Partie inférieure du pédoncule avec le disque en place Ornements chitineux des palpes de la lèvre supérieure. — — du labre. Mandibule gauche. — droite. Mächoire. Palpe de la lèvre inférieure. Res Scalpellum vulgare. Un des aspects des plaques capitulaires inférieures. PLANCHE XIII Lepas IHilli, Leach, var. Californiensis, À. Gruv., d'après nn POSTÉ DRE D'après une photographie (grandeur naturelle). À, Lepas anatifera, L.;B, L. anatifera, L..,\ar.dentata, Darw. ; C, L.aus- tralis, Darw.; D, L. pectinata, Spengler ; E, L. testudinata, Auriv.; F, Z. anser Fo L.; G, L. Hilli, Leach, et H, L. fascicularis, Ellis et Solander. EXPLICATION DES PLANCHES. 311 F16. 3. — Lepas testudinala, Auriv. Vue de profil. Fi. 4 — — — — Carène vue du côté interne. Fic. 5. — — — — Appendices terminaux. FiG. 6. — — — — Angle inférieur des Handibalese FiG. 7. — — — — Merclionle. Fig. 8. — — - —". Mächoire: Fi. 9. — Zepas denticulata, À.Gruv. Vue de profil. Fi. 10. — — == — Appendices terminaux. Fig. 11. — — — — Carène vue du côté interne. Fig. 12. — — — — Mandibule. FiG. 13. — — —— — Mâchoire. FiG. 1%. — Portion de cirrhe montrant les soies de la région postérieure. F16. 15. — Grande soie dorsale des cirrhes. Fig. 16. — Pénis. Extrémité libre. F16. 17. — Labre avec les denticulations du bord libre. FiG. 18. — Alepas quadrata, Auriv. Vue de profil. G —8. Fig. 19. — — — — Pénis. F1G. 20. — — = — Une portion de rames de la sixième paire. Fi6. 21, — Ornements chitineux du pénis. Fig. 22. — Lepas Hilli, var. Californiensis. Menton et labre vus du côté interne. PLANCHE XIV F16. 1. — Dichelaspis Aurivillit, À. Gruv. Vue latérale. Fig, 2. — - — — Vue par l’orifice du capilulum. Fi. 3. — Carène vue par la face interne. FiG. 4. — Dichelaspis lepadiformis, À. Gruv. Vue latérale. Fi6. 5. — Dichelaspis Vaillanti, À. Gruv. Vue latérale. Fig. 6 — — — Vu par l'orilice capitulaire. Fig. 7. — Sommet du En du même dépourvu de terga. F16. 8. — Point de soudure (umbo) des scuta. Fig. 9. — Pénis. F1G. 10. — Cuticule externe. Aspect macroscopique. FiG. 11. — Formes diverses des terzr (a, b, r, dete). FiG. 12. — Soies des palpes. FiG. 13. — Soies du pénis. Fig. 14 -— Dichelaspis Darwini, Vilippi. Vue latérale. Fig. 45. — Dichelaspis Maindroni, À. Gruv. Vue latérale (Var. A). Fig. 16. — — — — Vu par /l'orifice capitulaire. FiG. 17. — Une des formes du segment laléral des scuta. Fig. 18. — Dichelaspis Maindront., À. Gruv. Vue latérale (Var. B). Fig. 19. — — — —- Vu par l'orifice capitulaire. Fig. 20. — Une des formes du segment latéral des scuta. FiG. 21. — Dichelaspis Maindroni, À. Gruv. Vue latérale (Var. C). Fig. 22. — — — — Vu par l'orifice du capitulum. Fic. 23. — Base de la carène. Fig. 24. — Segment latéral des scula (vue interne). Fi. 25. — —- — — (vue externe). FiG6, 26. — — — les deux vus de face. 312 FiG. FiG. Fic. FiG. FiG. Fic. Fi. Fic. Fic. 21: 28. 29, 30. 31. 92. 93. 34. 39. EXPLICATION DES PLANCHES. Cuticule du capitulum. Dichelaspis Couticrei, À. Gruv. Vue latérale. — — — (vue par l'orifice capitulaire). Côte capitulaire plus grossie. Carène vue par la partie interne. Cuticule pédonculuire, Dichelaspis Aurivillii. Point d'union (umbo) des segments des scula. Une portion de la plaque primordiale plus grossie. Dichelaspis Maindroni, var. A., Cuticule capitulaire. BULLETIN DES NOUVELLES ARCHIVES DU M D'HISTOIRE NATURELLE QI # N UN 1e QUATRIÈME SÉRIE TOME QUATRIÈME NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4e série. — 1VY. LISE DES OUVRAGES ET MÉMOIRES PUBLIÉS DE 1863 A 1902 HENRI FILHOL PROFESSEUR-ADMINISTRATEUR D'ANATOMIE COMPARÉE AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE (1894-1902), MEMBRE DE L'INSTITUT (ACADÉMIE DFS SCIENCES), MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE (1). 1863. — L'âge de la pierre dans les cavernes de la vallée de Tarascon (Ariège) (en collaboration avec F. Garrigou). Comptes rendus de l'Acad. des sc., 1. LVIT, p. 839. 1864. — Sur les cavernes de l’âge de la pierre suisse, dans la vallée de Tarascon (Ariège) (en collaboration avec F. Garrigou). Comptes rendus de l'Acad. des sc. t. LIX, p. 593, — Contemporanéité de l'Homme et de l’Ursus spelæus établie par l'étude des os cassés des cavernes (en collaboration avec F. Garrigou). Comptes rendus de l'Acad. des sc., t. LVIII, p. 8%. Revista Minera, t. XV, DARSATE —- Exploration de onze cavernes de la vallée de Tarascon (Ariège) (en col- laboration avec F. Garrigou). Mémoires de l'Acad. des sc. de Toulouse, €. IT, p. M9. 1868. — Contemporanéité de l'Homme et des Mammifères miocènes (en colla- boration avec F. Garrigou). Comptes rendus de l'Acad. des sc., t. LA VI, p. 819. (1) Cette liste a été dressée par M. le D' Auguste Pettit, préparateur de la chaire d’Anatomie comparée. IV. 1869. 1870. 1871. 1872. 1873. H. FILHOL. — Ostéologie comparée du Lion, du Tigre et du Felis spelæa (en collabo- ration avec Ed. Filhol). Matér. Hist. Homme, t. V, p. 167. — Description des ossements de Felis spelæa découverts dans la caverne de Lherm (Ariège) (en collaboration avec Ed. Filhol). Ann. Se. nat. Zool., 5° série, t. XIV, p. 4. — Etude sur la présence ou l’absence des prémolaires dans l'Ursus spelæus. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, t. V, p. 33. — Sur les Carnassiers et les Chéiroptères dont on trouve les débris fossiles dans les gisements de phosphorites de Caylux, Fregols, Concots. Comptes rendus de l'Acad. des sce., t. LXXV, p. 920. — Note relative à la découverte dans les gisements de phosphate de chaux du Lot d'un Mammifère fossile nouveau [Machairodus (?) bidentatus|. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, t. 1, p. 205. — Note sur la dentition de lait et la dentition permanente des Hyænodon. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, !. 1, p. AT. — Note sur quelques points relatifs à la dentilion de lait des Anthra- cotherium. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, t. 1, p. 458. — Note relative à la découverte d'un Animal appartenant au genre des Tapirs dans les gisements de phosphate de chaux du Quercy. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, t. I, p. 462. — Recherches sur les Mammifères fossiles des dépôts de phosphate de chaux dans les départements du Lot, du Tarn et du Tarn-et-Garonne. Ann. Sc. géol., t. III, p. 1, T planches. — Sur un nouveau genre de Lémurien fossile, récemment découvert dans les gisements de phosphate de chaux du Quercy (Necrolemur antiquus). Comptes rendus de l'Acad. des sc., 1. LA XVII, p. LA. — Sur des pièces fossiles provenant de Batraciens, de Lacertiens et d'Ophi diens, trouvées dans les dépôts de phosphate de chaux de l'Aveyron. Comptes rendus de l'Acad. des sc., t. LA VIT, p. 1556. — Surles Vertébrés fossiles trouvés dans les dépôts de phosphate de chaux du Quercy. BuUSoc phil TX pA80; LISTE DES PUBLICATIONS. \ 1873. — Recherches sur les Mammifères fossiles des dépôts de phosphate de chaux dans les départements du Lot, du Tarn et du Tarn-et-Garonne. Bibl. de l'École des Hautes-Études, Sc. nat, t. VII, p. 1, T planches. 1874. — Surles Vertébrés fossiles trouvés dans les dépôts de phosphate de chaux du Quercy. Bull. Soc. phil., €. ÀT, p. 16. — Note sur la dentition du genre Pterodon. (Rapport sur ladite note.) Mém. de l’Acad. des Sc., Inscript. et Belles-Lettres de Toulouse, T° série, t. VI, de COL — Nouvelles observations sur les Mammifères des gisements de phosphate de chaux (Lémuriens et Pachylémurs). Bibl. de l'École des Hautes-Études, Sc. nat, t. IX, p.1,2 planches, et Ann. Sc. GÉNE oNOTDeE 1875. — Note sur un nouveau gisement de Mammifères fossiles de l’éocène supérieur découvert à Arthes (Tarn). Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, t. III, p. 145. — Note sur la découverte d'une dent de Rhinocéros fossile à la Nouvelle- Calédonie. Bibl. de l'École des Hautes-Études, Sc. nat., t. XIV, p. 34. 1876. — Sur les Vertébrés fossiles trouvés dans les dépôts de phosphate de chaux du Quercy. BullNSoc phil, AIT p'u5S: — Sur les Reptiles fossiles des phosphorites du Quercy. Bull. Soc. phil., t. AIII, p. 21. — Sur les coquilles fossiles des dépôts de phosphate de chaux du Quercy. Bull. Soc. phil., t. ATIL, p. 64. — Mammifères fossiles nouveaux provenant des dépôts de phosphate de chaux du Quercy. Comptes rendus de l'Acad. des sc., {. LA XXII, p. 21. — Mission de l’île Campbell : constitution géologique de Pile. Comptes rendus de l’Acad. des sc., t. LXXXII, p. 202. — Note sur la découverte d'une dent de Rhinocéros fossile à la Nouvelle- Calédonie. Ann. Senat. Zool0%sénie CTI Np 32 VI 1876. 1871. 1878. 1879. 1880. H. FILHOL. — Recherches sur les phosphorites du Quercy. Etude des Fossiles qu'on y rencontre et spécialement des Mammifères. Thèse de Doctorat ès sciences de la Faculté de Paris : Bibl. de l'École des Hautes- Études, t. XV, p. 1 eti. XVI, p. À, 53 planches; Ann. Sc. géol., t. V, p. 1 et t. VIII, p. 1, 53 planches. Ù — Observations sur le genre Proailurus. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, t. IV, p. 248. — Note relative à un gisement de Mammifères fossiles situé aux environs de Réal (Tarn). Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, t. IV, p. 294. — Observations relatives à un gisement de Mammifères fossiles situé aux environs de Lautrec (Tarn). Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, €. 1V, p. 296. — Considérations sur la découverte de quelques Mammifères fossiles appar- tenant à l’époque éocène supérieure. BulMS oc ph TE po — Note relative à la découverte d'un crâne d'Ursus priscus dans la caverne de Lherm (Ariège). Bull Soc phil TT ip A9! — Note sur la découverte d’un nouveau Mammifère marin (Manatus Cou- lombi) en Afrique dans les carrières de Mokattam, près du Caire. Bull. Soc. phil., t. II, p. 124. — Note sur une espèce d'Urile (Urile Campbell) provenant de l’île Campbell. Bull. Soc. phil., t. IT, p. 132. — Sur les Mollusques marins de l'ile Stewart (Nouvelle-Zélande). Comptes rendus de l’Acad. des sc.,t. LXXXVI, p. 102. — Mémoire relatif à quelques Mammifères fossiles provenant des dépôts de phosphorites du Quercy. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, t. V, p. 19, 10 planches. — Étude des Mammifères fossiles de Saint-Gérand-Le-Puy (Allier). Ann SC geo, LAND. Le p A Sp lanCnes — Note sur des Mammifères fossiles nouveaux provenant des phosphorites du Quercy. Bull. Soc. phil., t. IV, p. 120. 1880. 1881. 1882. LISTE DES PUBLICATIONS. vi — Note sur une espèce nouvelle d'Hélix (Helix Campbellica). Bull. Soc: phil., t. IV, p. 126. — Sur la découverte de Mammifères nouveaux dans les dépôts de phos- phate de chaux du Quercy (éocène supérieur). Comptes rendus de l’Acad. des sc., t. XC, p. 1579. — Découverte de Mammifères nouveaux, dans les dépôts de phosphate de chaux du Quercy (éocène supérieur). Comptes rendus de l’Acad. des sc., t. XCI, p. 344. — Mollusques marins vivant sur les côtes de l’île Campbell. Comptes rendus de l'Acad. des sc., 1. XCT, p. 1094. — Observations relatives aux rapports existant entre la faune des Mammi- fères ayant vécu en France durant l’éocène supérieur et le miocène inférieur et la faune des Mammifères actuels. Association française pour l'avancement des sciences, session de Reims, t. IX, D'W139: — Sur les différentes espèces d’Ours dont les débris sont ensevelis dans la caverne de Lherm (Ariège). | Comptes rendus de l'Acad. des sc., t. XCIV, p. 929. — Observations relatives à des Mammifères fossiles nouveaux provenant des dépôts de phosphate de chaux du Quercy. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, t. V, p. 159. — Étude des Mammifères fossiles de Ronzon (Haute-Loire). , Bibl. de l'École des Hautes-Études, Se. nat., t. XXIV, p. 1, 26 planches. — Observations relatives à un nouveau gisement de Mammifères fossiles de l’éocène supérieur découvert à Saugron (Gironde). BUS oc ph CT p41A8; — Note relalive à la présence du genre Oxyæna parmi les Mammifères fossiles du Quercy. Bull Sociphil A p 120; — Description d'une nouvelle espèce de Plesictis (Plesictis formosus) découverte à Saint-Gérand-Le-Puy (Allier). Bull. Soc. phil., t. VI, p.124. — Remarques sur le Hyænodon Laurillardi Pomel. Bull. Soc. phil., t. VI, p. 192. VIII H:. FILHOËL. 1882. — Note relative à une nouvelle espèce de Sus fossile trouvée dans les argiles à Dinotherium de Valentine (Haute-Garonne). Bull ASocAphile CT ps — Description d’un genre nouveau de Mammifère fossile (Myxocherus); d’une nouvelle espèce de Mammifère fossile du genre Hyracodon- therium (H. crassum); d’une nouvelle espèce de Mammifère fossile du genre Amphimæryx (A. parvulus); d'un genre nouveau de Rep- tile fossile (Cadurcosaurus); d’une nouvelle espèce de Reptile fossile du genre Plestiodon (P. quercyi). Bull. Soc. phil., t. VI, p. 125. — Observations relatives à la circulation artérielle dans le membre inférieur de quelques espèces de Manchots. Bull. Soc. phil., t. VI, p. 202. — Observations relatives aux caractères ostéologiques de certaines espèces d'Eudyptes et de Spheniscus. Bull Soc phil VAI p-226: — Sur la constitution du diaphragme des Eudyptes. Bull. Soc. phil., t. VI, p. 235. — Observations relatives au tronc cœliaque et à l'artère mésentérique supérieure de l'Eudyptes antipodum. Bull. Soc. phil., t. VI, p. 238. — Observations relatives à la circulation artérielle dans l’aile de quelques espèces de Manchots. Bull. Soc. phil., t. VI, p. 242. — Observations relatives à la circulation artérielle dans le membre inférieur de quelques espèces de \Manchots (Aptenodytes pennatus, Eudyptes antipodum et Eudyptes chrysocoma). Bull. Soc. phil., t. VI, p. 243. — Découverte de quelques nouveaux genres de Mammifères fossiles dans les dépôts de phosphate de chaux du Quercy. Comptes rendus de l'Acad. des se., t, XCIV, p. 138. — Rapports géologiques et zoologiques de l’île Campbell avec les terres australes avoisinantes. Comptes rendus de l’Acad. des se., t. XCIV, p. 563. LISTE DES PUBLICATIONS. IX 1882. — Observalions relatives à un groupe de Suidés fossiles dont la dentition possède quelques caractères simiens. Comptes rendus de l'Acad. des se., 1. XCIV, p. 1258. — Etude des Mammifères fossiles de Ronzon (Ilaute-Loire). Ann. Sc. géol., t. XII, p. 1, 26 planches. 1883. — Description d'une nouvelle espèce de carnassier du genre Palæoprio- nodon (P. simplex). BUURS OC DRE CAT, pAN — Description d'une nouvelle forme de Carnassier appartenant au genre Cynodon (C. Aymardi). Bull. Soc. phil., t. VIT, p. 12. — Caractères de la dentition inférieure des Lémuriens fossiles appartenant au genre Necrolemur. Bull. Soc. phil., t. VIT, p. 13. — Note sur une forme nouvelle d’Amphicyon (A. ambiguus, race brevis). Bull. Soc. phil., t. VII, p. 15. — De l'origine des artères intercostales dans quelques espèces de Manchots. Bull. Soc. phil., t. VIT, p.416: — De la disposition de l'artère humérale du Pygocelis antarcticus. BUTS oc pu CITE; pr — Du plexus ophtalmique chez les Manchots. BUS oc pu CAPI prA8; — De la disposition de l'artère humérale chez le Spheniscus demersus. BUS oc phil; OV, p.92: — Description des muscles de la région ptérygoïdienne chez les Manchots. BU ESoc phil OTI pp A993; — Description d'un nouveau genre de Pachyderme (Adrotherium depressum, n. 9. et sp.) provenant des dépôts de phosphate de chaux du Quercy. Bull. Soc phil, CAPI, \p 94; — Description de la base du crâne des Hyænodon. Bull. Soc. phil., t. VIT, p. 96. — Description de la base du crâne des Pterodon. BUS OCEAN E 987 NOUVELLES ARCHIVES DU MuSÉUM, 4° série. — IV. b X HE OTIBHOIE 1883. — Description d'un genre nouveau de Rongeurs (Plesispermophylus angus- tidens, n. g. et sp.) provenant des phosphorites du Quercy. BUULAS oc phil; CTI p 199) — Notes sur quelques Mammifères fossiles de l’époque miocène : I. Observations relatives à divers Mammifères fossiles provenant de Saint-Gérand-le-Puy, p. 1. IT. Observations relatives au Carnassier signalé par Jourdan sous le nom de Dinocyon Thenardi, p. 43, 1 planche. HT. Observations relatives à divers Carnassiers fossiles provenant de la Grive-Saint-Alban (Isère), p. 56, 1 planche. IV. Observalions relatives aux Chiens actuels et aux Carnassiers qui s'en rapprochent le plus, p. 70. Arch. du Muséum de Lyon, t. IIT, p. 1, 43, 56 et 70. — Observalions relatives au mémoire de M. Cope, intitulé : « Relation des horizons renfermant des débris d'Animaux vertébrés fossiles en Europe et en Amérique ». Ann. Sc. géol., t. XIV, p. 1,3 planches. 1884. — Description d'un nouveau genre ct d'une nouvelle espèce de Carnassier fossile. BUS oc pal tr IA pa) — Observations relatives aux espèces du genre Paramithrax vivant en Nouvelle-Zélande. BUUESoc pu, CA pe 20: — Description de deux nouvelles espèces de Crustacés appartenant au genre Pilumous. Bull. Soc. phil., €. IX, p. 28. — Description de nouvelles espèces de Crustacés appartenant au genre Hymenicus, provenant de la Nouvelle-Zélande. BU ESOC EDR ML LAND -— Nouvelle description d'une espèce de Crustacé appartenant au genre Elamene, provenant de l'ile Stewart (Nouvelle-Zélande). Bull. Soc. phil., t. IX, p. 45. — Description d'une nouvelle espèce de Crustacé appartenant au genre Halicarcinus. Bull. Soc. phil.. t. IX. p. 45. LISTE DES PUBLICATIONS. XI 1884. — Description de deux nouvelles espèces de Crustacés appartenant au genre Petrolisthes. Bull. Soc. phil., t. IX, p. 46. — Description d’un nouveau genre de Crustacé provenant de la Nouvelle- Zélande. Bull. Soc. phil., t. IX, p. 41. — Considérations relalives à la faune ornithologique de l’ile Campbell. Bull. Soc. phil., t. IX, p. 49. — Description d’une nouvelle espèce de Pachyderme fossile appartenant au genre Protapirus. Bull. Soc. phil., t. IX, p. 50. — Observations relatives au mode de constilution des prémolaires et des molaires des Lémuriens fossiles appartenant au genre Necrolemur. Bull. Soc. phil., €. IX, p. 51. — Description de nouvelles espèces de Crustacés du genre Allorchestes. Bull. Soc. phil., t. IX, p. 54. — Des caractères du foie de quelques espèces de Mancholts. BuliNSoc phil trVITI p 60: — Descriplion d'un nouveau genre d’Insectivore fossile. Bull. Soc. phil., t. VIII, p. 62. — Note sur une nouvelle espèce d’Insectivore du genre Amphisorex. Not Ile espèce d’Insect du g \mpl Bull ESoc ph CMITIN D" 63: — Description d'une nouvelle espèce de Rongeur fossile. Bull. Soc. phil, VIIT, p.64. — Note sur un nouveau genre et une nouvelle espèce de Pachyderme fossile. Bull. Soc. phil., t. VIII, p. 64. — Note sur quelques espèces nouvelles d’'Eupagurus recueillies en Nouvelle-Zélande. Bull. Soc. phil., €. VIIT, p. 66. — Description d'une nouvelle espèce de Suidé fossile appartenant au genre Hyotherium. Bull. Soc. phil., t. IX, p. 68. — Exploralions sous-marines. Voyage du 7alisman La Nature, t, XXII, p. 119, 134, 147, 161, 182, 198, 230, 278, 326. 391. XII 1885. 1887. 1888. H. FILHOL. — Observations relatives à la dentition inférieure des Tapirulus. BUUNS OC SpA EXD 0: — La formule dentaire supérieure des Bachitherium. Bull. Soc: phil., t. X, p. 81. — Les caractères zoologiques de la faune fossile d’Issel. Bull. Soc. phil., t. X, p. 86. — Considéralions relalives à la faune des Crustacés de la Nouvelle-Zélande. Bibl. de l'École des Hautes-Études, Se. nat. t. XXX, DM — Recueil de mémoires, de rapports et documents relatifs à l'observation du passage de Vénus sur le Soleil, t. IIT, 2° partie. Recherches zoolo- giques, botaniques et géologiques faites à l’île Campbell et en Nouvelle- Zélande, 1 vol. de texte in-4°, 739 pages et 1 vol. atlas 68 planches n. et col. (tiré à part). Paris, 1885. — La vie au fond des mers, 1 vol. in-8°, 320 pages, 97 figures, 8 planches. Paris. — Sur la faune de Sansan. Compte rendu Ass. franç. pour l'avanc. des sc., 16° session, première partie, p- 2065. — Excursion faite à Banyuls par la Section de zoologie, les 27 et 28 sep- tembre 1887. Compte rendu Ass. franç. pour l'avanc. des sce., 16° session, première partie, p. 270. — Description d'une nouvelle espèce d’Adapis. Bull Soc. phil, CATTp'A0? — Description d'une nouvelle espèce d'Amphitragulus. Bull: Soc. phil., t. AIT, p.12: — Description d'une nouvelle espèce d'Amphitragulus. Bull. Soc. phil., t. XII, p. 14. —— Description d'une nouvelle espèce d'Hyracotherium. Bull. Soc.-phil. te AU Ip A0: — Description d'un nouveau genre de Ruminant. Bull Soc phil; TXT pe — Sur un nouveau genre d’Insectivore. BU LSoC ph CENDENp 2, LISTE DES PUBLICATIONS. XIII 1888. — Sur une nouvelle espèce de Mustela. 1889. Bull Soc: phil, & XII, p. 25. — Description d'un nouveau genre de Ruminant. Bull. Soc. phil., t. XII, p. 30. — Description d’une nouvelle espèce de Lophiodon (L. leptorhynchus). BUUESOC PAU EATI p.33; — Observations concernant la faune des Mammifères fossiles d’Argenton (Indre). BUS OC ph CAT p:EAT. — Description d’un nouveau genre de Mammifère fossile. Bull. Soc. phil., t. XII, p. 55. — Description d'un nouveau genre de Mammifère trouvé à Cessaras (Hérault). Bull. Soc. phil., €. XII, p. 58. — Caractères de la face du Machairodus bidentatus. BU Soc DIT EXT, p 129); — Description d’un nouveau genre de Pachyderme provenant des dépôts de phosphate de chaux du Quercy. Bull. Soc. phil., t. XIT, p. 143. — Étude du squelette du Cynohyænodon. Mémoires publiés par la Société philomathique à l'occasion du centenaire de sa fondation, p.119, in-4°, Paris. — Étude sur les Vertébrés fossiles d'Issel (Aude). Mémoires Soc. géol. de France, partie paléont., 3° série, €. V, p. 1, planches. — Observations concernant le cerveau de la Lutra valetoni. BUS oc php AI — Sur la présence d'ossements de Lion dans les cavernes des Pyrénées ariégeoises. BUuURSoC EDEN — Observations relatives à la dentition inférieure de l’Anthracotherium minimum. Bull Soc phil NTM Ep 51" — De la dentilion inférieure de l'Anthracotherium minimum. Bull. Soc. phil., t. I, p. 54. XIV 1889. 1890. H. FILHOL. — Note sur une mâchoire humaine découverte dans la caverne de Malarnaud (Ariège). Bull Soc phil tp 169 — Note sur les caractères de la base du crâne des Plesictis. Bull. Soc. phil., €. I, p. 106. — Note sur les orifices de la base du crâne de Viverra antiqua. Bull. Soc. phil., t. IT, p. 109. — Description d'une tête de Palæoprionodon. Bull. Soc. phil., t. I, p. 115. — Des liens qui rattachent la Zoologie à la Paléontologie. Rapports présentés au Congrès international de soologie, Paris, p. TA. — Description d'un nouveau genre de Mammifère. Bull. Soc. phil., t. II, p. 34. — Description d’une nouvelle espèce de Lémurien fossile (Necrolemur parvulus). Bull Soc phil TT; p 397 — Description d'un cas de monstruosité observé sur un Rhomba vulgaris. BUULASOC Apt ep 524 — Description d'un maxillaire inférieur de Cæbocherus minor. Bull ASOCIpPRUENCMIE Ep — Description d'un nouveau genre de Mammifère. Bull. Soc. phil., €. IT, p. 133. — Description d'une nouvelle espèce de Viverra fossile. Bull. Soc. phil.,t. IT, p. 139. — Description d'un nouveau genre d’Insectivore. Bull. Soc. phil., t. IT, p. 174. — Description d’un nouveau genre d'Insectivore provenant des dépôts de phosphate de chaux du Quercy. Bull aS oc phil, CMD A6" — Note sur la dentition supérieure du Xiphodontherium primævum. BUS OC DIS MEOUMISSp ANS; — Note sur la découverte de plantes fossiles dans les gisements de phos- phate de chaux du Quercy. Bull Soc ph CTI 0192; 1890. 1891. 1892. 1894. LISTE DES PUBLICATIONS. XV — Note sur les phénomènes que présentent les Lucanus cervus après l’ablation de leur tête. BUS OCApRUEERTETIENp A9 — Étude sur les Mammifères fossiles de Sansan. Bibl. de l'École des Hautes-Études, Sc. nat., t. XXX VII, p. 1, 46 planches. — Note sur la présence de Palæerinaceus dans les dépôts de phosphate de chaux du Quercy. Bull. Soc. phil., t. III, p. 99, 3 figures. — De la dentilion supérieure de l'Anthracotherium minimum. BUS oC pl CII np A162 — Note concernant l'étude d’une tête d’Anthracotherium minimum. Bull. Soc. phil., t. III, p. 162, 1 planche. — Note sur une portion de mâchoire de Felis trouvée dans la caverne du Gros-Roc, près de Saintes. BUS OC ADULTE D AENTE — Edentés fossiles. Compte rendu Ass. franç. pour l'avanc. des se., 20° session, première partie, p. 242. — Gisement de la Milloque. Compte rendu Ass. franc. pour l'avanc. des sc., 20° session, première partie, p. 242. — Observations relatives à la tubérosité qu'on observe sur certains maxil- laires d'Anthracotherium magnum, Cuvier. Ann Sc nat., Zool., 41° série, t. XII, p.38. — Observations concernant la structure de la tête de lAnthracotherium minimum Cuvier. Ann. Sc. nat., Zool., T° série, t. XII, p. 64. — Note sur un Inseclivore nouveau. Bull. Soc. phil., t. IV, p. 634, 2 figures. — Note sur le Quercitherium tenebrosum. Bull. Soc. phil., t. 1V, p. 31, 35 figures. — Sur quelques points de l’Anatomie du Cryptoprocte de Madagascar. Comptes rendus de l'Acad. des sc., t. CA VIIT. p. 1060. XVI H. FILHOL. 1894. — Observations concernant quelques Mammifères fossiles nouveaux du Quercy. Ann. Sc. nat., Zool., 1° série, t. XVI, p. 199, 21 figures. — Observations relatives aux ossements d'Hippopotame trouvés dans les marais d’'Ambolisatra à Madagascar (en collaboration avec A. Gran- didier). Ann. Sc. nat., Zool., T série, t. XVI, p. 151, 2 figures, 9 planches. — Conseils aux voyageurs naturalistes, 1 vol. in-8°. Imprimerie nationale, Paris. 1895. — Observations concernant les Mammifères contemporains des Æpyornis à Madagascar. Bull. du Muséum, €. 7, p. A. — Observations concernant la restauration d'un squelette d'Hippopotamus Lemerlei. Bull. du Muséum, t. T1, p.88. 1896. — Histoire des collections cétologiques du Muséum de Paris. Mém. Soc. cool. de France, t. IN, p. 45. 1899. — Présentation de pièces splanchnologiques préparées par le D° A. Pettit. Bull. du Muséum, t. V, p. 4. — Catalogue des pièces remises au service de l’'Anatomie comparée par S. A.S. le prince de Monaco et figurant aujourd'hui dans la collection publique. Bull. du Muséum, 1. V, p. 45. 1900. — Discours prononcé aux obsèques de M. A. Milne-Edwards. Une brochure sans lieu ni date. Publication de l'Institut de France (Académie des Sciences). 1901. — Appareil à défilement pour préparations microscopiques du D' A. Pettit. Bull. du Muséum, t. VIT, p. 357. 1902. — Contribution à l’étude des Félidés fossiles dont on a découvert les restes dans les Pyrénées (mémoire posthume). Bull. Soc. phil. t. IV, p. 104. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE QUATRIÈME VOLUME DE LA QUATRIÈME SÉRIE MÉMOIRES Matériaux pour la minéralogie de Madagascar. — Les roches alcalines caractérisant la province pétrographique d’Ampasindava, par M. A. Lacroix (PI. [a X)..... + Revision des Cirrhipèdes appartenant à la collection du Muséum d'Histoire natu- nelleparAM ASC RU COPIE ENTRE ENINT) EE Se EE LR NOR CELL BULLETIN Liste des ouvrages et mémoires publiés de 1853 à 1902, par Henri Filhol (Portrait. NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4e série. — IV. 245 TABLE DES PLANCHES I. | JUES IT. IV. VE VL. Roches de Madagascar. VIT. VIT. IX. ul XI. — Pollicipes cornucopia. —P. elegans. — P. mitella. — P. polymerus. — P. sertus. — Dichelaspis Aurivillii. — D. lepadiformis. — D. Maindroui. XII. — Scalpellum patagonicum. — Sc. vulgare. — Sc. villosum. — Sc. Peroni. — Sc. angustum. — Sc. Renei. — Sc. salartiæ. — Lithotrya dorsalis. — L. valentiana. — Jbla quadrivalvis. XIII. — Lepas anatifera. — L. australis. — L. pectinata. — L. testudinata. — L. anseri- fera. — L. Hilli. — L. fascicularis. — L. denticulata. — Alepas quadrata. XIV. — Dichelaspis Aurivillii. — D. lepadiformis. — D. Vaillanti. — D. Darwini. — D. Maindroni. — D. Coutieri. Nouvelles Archives du Muséum. 4° Série. Mémoires MIN" PIE Monpillard, phot. Photocollographie Berthaud, Paris Roches de Madagascar MASSON ET Cie, Editeurs Nouvelles Archives du Muséum. 4° Série. Mémoires, T.IV. PI. 2 Asrandiss. 2 fois Monpillard, phot. Photocollographie Berthaud, Paris Roches de Madagascar MASSON ET Cie, Éditeurs MINE DIS émoires M érie. 2 Nouvelles Archives du Muséum. 4° S Photocollographie Berthaud, Paris Monpillard, phot. Roches de Madagascar Éditeurs ET Cie, MASSON Nouvelles Archives du Muséum. 4° Série. Mémoires, T. IV. PI. 4 Agrandiss. 1 fois 1/2 Monpillard, phot. : Photocollographie Berthaud, Paris Roches de Madagascar MASSON ET Cie, Editeurs Nouvelles Archives du Muséum. 4° Série.' Mémoires, T. IV. PI. 5 Monpillard, phot Photocollographie Berthaud, Paris Roches de Madagascar MASSON ET Cie, Editeurs Nouvelles Archives du Muséum. 4° Série. Mémoires, T. IV. PI. 6 .. TX is ES Sod .2ANS d A Monpillard, phot. Photocollographie Berthaud, Paris ROCRES Ce Macecasece MASSON ET Cie, Éditeurs Ne Pls7 émoires M érie. , Nouvelles Archives du Muséum. 4° S PA, E en: D n à 1 rPE d.7 # rraphie Berthaud, Paris hotocollog Pi Monpillard, phot Roches deMMEtdacasear Editeurs Cie, ET MASSON Nouvelles Archives du Muséum. 4° Série. Mémoires, T. IV. PL 8 CT x D kr x" D 4 D G ee F2 Lo A. : >hotocollographie Berthaud, Paris E. Jacquemin del Photocollograp c Nouvelles Archives du Muséum. 4° Série. Mémoires, T.IV. PI 9 30 d Monpillard, phot. Photocollographie Berthaud, Paris Roches de Madagascar MASSON ET Cie, Editeurs Nouvelles Archives du Muséum. 4° Série. | Mémoires, T. IV. PI. 10 di 1000 d Fig. 14 rooodû Monpillard, phot. Photocollographie Berthaud, Paris Roches ce. MAGECESEENR MASSON ET Cie, Editeurs Mémoires TL IN. PI 11 Nouvelles Archives du Muséum. Æ Série. nard lith À.Bé nercier Paris. Imp.l s del aa. mat ruvel G (} ne | ci a = 2, SRE es + ce F4 OU jee ee El Co] | A | ao 1 Le CE [cp] el el [æp) = [pl = + pe (B] (de) #P == H 5 P mitell = 2 6 (op) [co] >) [1 a E = ” (®) pu ce) Liu A: 9 ne A; Ée | roue A; | < | == T7 = 510 Î D), — . Dolymeru: P 2) G j —"— € : L Sp n1. landront, .M D) RES [et | à (H@) ë Sr Le -p . epadliorMIs , n. laspis lepad : nel a Dicl À A | 14 Musson et CE Edit. Paris Æ Nouvelles Archives du Muséum. 4 Série. Mémoires.T [V. PI 12 \ LES EN LT 4 Î \tnes AE = YJ\ En HTEZ Me VAE ALU À.Gruvel ad. nat. del. Imp.Lemercier, Paris. À. Bénard lith B: C. D__Sc.vulgare Leach:__ FE 5e. villosum, Leach, F_ Sc. Peroni, Gray; GC Sc. villosum, Leach,__H__ Lithotrya dorsalis, Sow;___I _ Ibla quadrivalvis , Guv, 5—7_ So. Renei, n sp; 8—9 Sc. salarti® ».sp;_ 10—13 Lithotrya dorsalis; 1415 _ Ibla quadrivalvis,_ 16 Sc. patagonicum, ___17—31_ Lithvalentiana, J. Gray, 1_AÀ_Scalpellum patagonicum, ». sp, (9) 1 OC. angustum,0o Sars; DA OC vulgare, Leach. Masson et. C! Edit, Paris Nouvelles Archives du Museum 4° Série. Mémoires T IV PI 13 on re A T RC RRRÈSE RS RS Z = N LS Z 7 = CE » LA : S a CP — 2 - = = 7 = - Fe CÀ SZ D = D) LE = \ À.Gn ad: Tr Imp.Lem r, Pari | AR BEST A OT RER RER (@] /\ ] SI ] R jf 1= LEPDAS HI, var CalllornIeNSIS, n. var; = 24 À |..anatiera LL... D 1... anatliera var. dent a RTS Te NT RSR Are Te « OUT 1 A L Œ L]- C__L.australis, Darw.- D_ L.pectinata, Spengl; FE L.testudinata , Auriv, __F Ï GsAlRe H_L fascicularis, El. et Sol, 8—8_ L.testudinata, ___ 9-17]. denticulata,n sp, 18 22 _L.Hilli, var californiensis Masson ct CE, Hidit, Paris Nouvelles À chivec du Muséum. 4 Série. | Mémoires LV PLI4 À.Gruvel ad. nat. dl. hnp.L'emercier Paris. - A Bénardlith 13-33-34 Dichelaspis Aurivillü n.sp;_— 4 _D. lepadiformis, n.sp,_ 5-13 D.Vaillanti, nsp., 14 D. Darvini, Flippi, 15-2735 Maindrôni, n.sp., — 28-32 D Coutierei, n.sp. Masson et CE Edit, Paris. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PURLIÉES PAR MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT QUATRIÈME SÉRIE TOME QUATRIÈME PREMIER FASCICULE © > MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR par M. A. Lacroix. Feuilles { à 19. — Planches I à X. | PARIS MASSON ET C°, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDÉÇINE 120, Boulevard Saint-Germain, en face de l'École de Médecine 1902 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEU D'HISTOIRE NATURELLE PAR MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT QUATRIÈEME SÉRIE TOME QUATRIÈME SECOND FASCICULE MÉMOIRES MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR, par M. A. Lacroix (Suite et fin). CIRRHIPÈDES, DE LA COLLECTION DU MUSÉUM, par M. A. Gruver. | BULLETIN LISTE DES PUBLICATIONS FAITES DE 1863 À 1902, par Henri Ficnor. Feuilles 20 à 39 et a à ec. — Planches XI à XIV. | 1 Na NT AU NE RE ee ta) PARIS MASSON ET C", ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, Boulevard Saint-Germain, en face de l'École de Médecme 1902 Lt Lbq MASSON et Cie, Éditeurs, 1:0, boulevard Saint-Germain, Paris NOUVELLES ARCHIVES MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT TROISIÈME SÉRIE 1889-1898 Le Tome I‘ contient les Mémoires suivants : Recherches sur le Cachalot, par MM. G. Poucuer et H. BEAuREGAR»D. — Recherches sur les Insectes de Patagonie, par MM. Ep. LeBrun, L. FalRMAIRE et P. Mamizze. — Description d’une Tortue terrestre d'espèce nouvelle, par M. Léon VaiLLanT. — Mémoire sur l’organisation et le développement de la Comatule, par M. Epmonp PERRIER (Suite). Le Tome II contient les Mémoires suivants : Mémoire sur l’organisation et le développement de la Coma- tule, par M. Epmonp PERRIER (Fin). — Monographie du genre Chrysosplenium, par M. FrancHeT. — Sur la faune herpélologique de Bornéo et de Palawan, par M. F. Mocquarn. — Crustacés du genre Pelocarcinus, par M. Mixe-Enwarns. — Insectes recueillis dans l’Indo-Chine, par M. Pavie (1°r article). Coléoptères et Diptères, par MM. J. Bourcrois, Ep. Lerèvre et J. Bicor. — Lichenes exotici, par M. l'abbé Hue. _ Le Tome III contient les Mémoires suivants : Monographie du genre Chrysosplenium, par M. A. FrancHer (Fin). — Lichenes exotici par M. l'abbé HuE (Suite). — Monographie du genre Palophus, par M. CH. BRONGNIART. — Insectes recueillis dans l’Indo-Chine, par M. Pavie (2° article). Coléoptères et Lepidoptères, par MM. Auri- VILLIUS, LESNE, ALLARD, BRONGNIART el Pousape. — Monographie du genre Eumegalodon, par M. CH. BRONGNIART. Le Tome IV contient les Mémoires suivants : Recherches sur le Cachalot, par MM. G. Poucuer et H. Beaure- GARD. — Recherches anatomiques sur le Pentaplatarthrus paussoides par M. A. Rarrray .— Lichenes exotici, par M. l'abbé Hue. — Espèces nouvelles ou peu connues de la collection ornithologique du Muséum, par M. E. Ousrazer. — Contribution à l’élude de l'alimentation chez les Ophidiens, par M. LÉON VAILLANT. — Liste des ouvrages et mémoires publiés, par A. Dé QUATREFAGES. . Le Tome V contient les Mémoires suivants : Les anciennes ménageries royales et la ménagerie nationale fondée le 14 brumaire an II (4 novembre 1793), par le Dr E.-T.H4auy. — Contribution à l’étude de la faune ichtyologique de Bornéo, par M. Léon VaizLanr. — Catalogue des Oiseaux provenant du voyage de M. Bonvalot et du prince Henri d'Orléans à travers le Turkestan, par M.E.Ousracer. — Etude sur les Strophantus de l'herbier du Muséum de Paris, par M. A. Francuer. — Notice sur le Drepanornis Bruijini (Oust.}, par M. E. Ousrazer. Le Tome VI contient les Mémoires suivants : Calalogue des Oiseaux provenant du voyage de M. Bonvalot et le prince Henri d'Orléans à travers le Turkestan, le Thibet et la Chine occidentale, par M. E. OusraLer (fin). — Description d’une nouvelle espèce de Mammifère du genre Crossarchus et considérations sur la répartition géo- graphique des Crossarques rayés, par M. E. ne PousarGuEs. — Des Galagos et description d’une nouvelle espèce appartenant à ce groupe, par M. E. pe PousarGues (2 planches). — Revision du genre Catalpa, par M. EpouarD Bureau. — Etude minéralogique de la Lherzolite des Pyrénées et de ses phénomènes de contact, par M. A. La- crOIxX. — Translalion et inhumation des restes de Guy de la Brosse et de Victor Jacquemont, faites au Muséum d'histoire naturelle le 29 novembre 1893. — Edmond Frémy. Notice nécrologique par M. P. DenéRaI. Le Tome VII contient les Mémoires suivants : Monographie du genre Ceratosoma, par M. A. T. De Rocae- BRUNE. — Les Mammifères et les Oiseaux des Iles Mariannes, par M. E. Ousracer. — Note sur le Pharoma- crus xanthogaster, par M. E. Ousrazer. — Monographie du genre Synodontis, par M. LÉON Varccanr. — Liste des Ouvrages et Mémoires de Georges Pouchet. Le Tome VIII contient les Mémoires suivants: Vespasien Robin, par le D' E.-T. Hamy.— Les Mammifères et les Oiseaux des îles Mariannes, par E. Ousrazer (fin). — Forme nouvelle d'Oclopus, par le D' A.-T. pe Ro- CHEBRUNE — Monographie du genre Synodontis, par M. Léon Vaizuanr (fin). — Les Carex de l'Asie orientale, par M. A. FrancHeT. — Catalogue des Brévipennes de la collection du Muséum, par M. E. Ousrarer. — L'OŒuvre scientifique de M. H. Daubrée, par M. SranisLas MEUNIER. Le Tome IX contient les Mémoires suivants : Elude biographique sur le botaniste Poiteau, par M. Ep. Bureau. — Reherches anatomiques sur les Balænides, par MM. H. Beaurecanp et R. Bouzarr. — Les Curex de l'Asie orientale, par M. A. Francuer. — Le Gypse et les minéraux qui l’accompagnent, par M. A. Lacroix. — George Ville, notice biographique, par M. L. Maquenne. — Des Cloizeaux, notice biographique, par M. A. Lacrorx. Le Tome X contient les Mémoires suivants : William Davisson, par M. E.-T. Hauy. — Les Carex de l'Asie Orientale, par M. A. Francuer (fin). — Le Rhinopithèque de la Vallée du haut Mékong, par MM. MiixE-Evwarps et DE PousarGues. — Jacarelinga et Alligator de la collection du Muséum, par M. LÉON Var Lanr. — Lichenes Extra-Europæi, ab A.-M. Hu elaborati. — Inauguration des nouvelles galeries d’Anatomie comparée, d'An- thropologie et de Paléontologie. — TABLE GÉNÉRALE DE LA 3° SÉRIE. QUATRIÈME SÉRIE 1899-1908 Le Tome I‘ contient les Mémoires suivants : Un précurseur de Guy de la Brosse : Jacques Gohory et le Lycium Philosophal de Saint-Marceau-lès-Paris (1571-1576), par E.-T. Hauy, de l'Institut. — Lichenes extra- Europæi ab A.-M. Hue elaborati (suite). — Les oiseaux du Cambodge, du Laos et du Tonquin, par M. E. Ousrarer. — Contribution à la faune herpétologique de la Basse Californie, par M. F. Mocquaro. Le Tome II contient les mémoires suivants : Le père de la Zoologie francaise : Pierre Gilles, d'Albi, par M. E.-T. Hauy. — La Tortue de Perrault (T'estudo indica, Schneider). Etude historique par M. LÉON VaiLLanr. — Lichenes extra-Europæi, A.-M. Hue elaborati (suite). — Coniribution à l'étude de la faune ichtyologique de la Guyane Francaise et du Contesté franco-brésilien, par M. Léon VaiczantT. — Contribution à l'étude des Annélides Polychètes de la Mer Rouge, par M. CHARLES GRAVIER. Le Tome III contient les Mémoires suivants : Jean Le Roy de La Boissière et Daniel Rabel, par M. E.-T. Hawy. — Lichenes extra-Europæi, par abA.-M. Hue elaborati (fin). — Annélides Polychetes de la mer Rouge, par M. C. Gravier. — Oiseaux de la Chine occidentale et méridionale, par M. E. OustaLEerT. — Inauguration de la statue de M. E. Chevreul — Maxime Cornu, notice nécrologique, par M. Ed. Bureau. Chaque volume se vend séparément. . . . . . . . . AO fr. NMASSON et C':, Editeurs. 120. boulevard Saint-Germain, Paris BULLETIN DÜ MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE 7e année — 1901 HUIT NUMEROS PAR AN ABONNEMENT : PARIS ET DÉPARTEMENTS : 15 FR. — UNION POSTALE : 16 FR. Jusqu'à présent les naturalistes du Muséum n'avaient d'autre organe officiel que les Archives, qui, tous les ans, dans un beau volume orné de planches exécutées avecsoin, renferment quelques mémoires étendus des membres du corps enseignant. Cette publication ne peut donner qu'une idée tres incomplète du labeur exécuté au Muséum ; la plupart des autres travaux sont disséminés dans les recueils spéciaux. L'œuvre accomplie s’éparpille et la dissémination des travaux empêche de saisir leur ensemble. Pour les grouper, le Directeur du Muséum, A. Milne-Edwards, avait 'eu l'idée de créer le Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle. Le mode de rédaction est très particulier; le Directeur avait prié tous les naturalistes altachés au Muséum de se réunir une fois par mois dans un des amphithéâtres et de communiquer à l'assemblée les résultats constatés daus leurs divers services. On ne demande pas de Mémoires, encore moins de Conférences ; on raconte rapidement ce qu'on a vu, ôn montre les objets, on projette les photographies ; de là le Bu/lelin. L’anatomie comparée des animaux basée sur l’Embryologie, par Louis Rouzx, professeur à la Faculté des sciences de l'Université de Toulouse, lauréat de l'Institut (grand prix des sciences physiques). 2 vol. gr. in-8 de xxvr-1970, pages avec 1202 figures dans le Lexte ..... RO TT CE A EVE 48 fr. Traité de zoologie, par M. Edmond Perrier, membre de l’Institut et de l’Académie de Médecine, professeur auMuseumidnstomematureleeNOlIS TMS PEEE EPP EEE ERP EEE EN I PER ETC CCC PEER EEE PREMIÈRE PARTIE. — Zoologie générale. Protozoaires et Phytozoaires — Arthropodes. 1 fort vol. gr. in-8, avec 980 lis. dans le texte... .... Jan aan ee NE OR ES PA AU PRO RSR MR 30 fr. DeuxiEME PARTIE. — Premier fascicule. Vers, Mollusques, 1 vol. gr. in-8 avec 566 figures .......... 16 fr. Deuxième fascicule. Amphioxus, Tuniciers. 1 vol. gr. in-8 avec 97 figures........................ 6 fr. Hroisiemenastieule MNICNLÉDRÉS A PEER EC EC RER TEEN PET CRETE ERA .... (Sous presse) Les colonies animales et la formation des organismes, par M. Edmond Perrier, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle. Deuxième Édition, avec 2 planches et 158 figures dans le texte. AÉOTEVO PAR ANAPIRES EEE AE R PANE ee PS RE Er AL MM RER SRE «NO RSS EAST: Traité de botanique, par M. Van TiecHem, membre de l’Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle. 2° édition entièrement refondue et corrigée. 2 vol. gr. in-8, avec 1213 gravures dans le texte........ 30 fr. Traité de géologie, par M. A. de Lapparexr, membre d: l’Institut, professeur à l’École libre des Hautes- Etudes. Ouvrage couronné par l'Institut. ke édition entièrement refondue et considérablement augmentée. Mol ST ins Nayecnmombreusesifioures(carles elICLOQUIS- RE CE CP PE CURE 35 fr. Cours de Minéralogie, par M. A. de Lapparenr, de l'Institut, 3° édition revue et corrigée. { vol. gr. in-8, avec Heures dansileltexte etunerplanenechromoliEthosraphiée PERF E ER EP EEE PRE CONTE CET 45 fr. Lecons de géographie physique, par M. A. pe Lapparenr, membre de l'Institut, professeur à l'Ecole libre des Hautes-Etudes. Deuxième édition, entièrement refondue et augmentée. 1 vol. in-8, avec 168 figures et une planche en tcomleurs rt MUNIE MAS TS CL SP EE 12 fr. Les enchaînements du monde animal dans les temps géologiques, par M. Albert GAupry, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle : Fossiles primaires. 1 vol. gr. in-8, avec 285 fig. dans le texte, dessinées par M. Formant........ 10 fr. Fossiles secondaires. { vol. gr. in-8, avec 304 fig. dans le texte, dessinées par M. Formant..... 10 fr. Mammifères tertiaires. 1 vol. gr. in-8, avec 312 fig. dans le texte, dessinées par M. Formant... 140 fr. Essais de Paléontologie philosophique, par M. Alb. Gaupry, membre de l'Institut de France et de la Société Royale de Londres, professeur de Paléontologie au Muséum d'Histoire Naturelle. 4 vol. in-8, avec 204 eravurest danse texte MP RE LR eee MCE ee de Ne CE CE OCR ECTS 8 fr. Expéditions scientifiques du « Travailleur » et du « Talisman » pendant les années 1880, 1881, 1882 et 1883. Ouvrage publié sous les auspices du ministère de l’Instruction publique, sous la direction de M. A. Mixe-Epwaros, membre de l'Institut, président de la commission des dragages sous-marins, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Poissons, par M. L. VaiLLanr, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, membre de la commission des dragages sous-marins. 4 fort vol. in-k, avec 28 planches. ..................... 50 fr. Brachiopodes, par M. P. Fischer, membre de la commission des dragages sous-marins et D.-P. OEuzerr, membre de la Société géologique de France. 4 vol. in-4, avec 8 planches...................... 20 fr. Échinodermes, par M. Edm. Perrier, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, membre delnstitut-Mvol NL Maveciplanches EE NE EN ERP PRE EP 50 fr. Mollusques testacés, par Arnould Locarn. Tome I. 4 vol. in-# avec 24 planches. .............. 30 fr. Tome II. 4 vol. in-4 avec 18 planches.............. 50 fr. Crustacés décapodes.— PREMIÈRE PARTIE : Brachyures et anomoures, par A. Mizxe-Eowanops el E.-L. Bouvier, professeur au Muséum d'hisloire naturelle. 1 vol. in-4, avec 32 planches............. SE . DO fr. L'Ouvrage comprendra en outre : Introduction. — Mollusques, Bryozoaires, Annélides, Coralliaires, Eponges, Protozoaires. Congein. — Imprimerie Ép. Créré. el { Le 1 RI NT lil I | | 1l | I] | Il | 3 9088 I] Sd mens ee h a Re cb Pr RE een rural RES x “à TE vadr w : “ Css RARE PA AN ns D tr Z ü SE nes “ : ny ed . , pe TRES nero , : nent te are CEA a L ‘ rase rs . ; “ " ee “ + rit ie à d -) - LE sp L L L Ju Le … à Fr Ke £ : T deu Lu Prat . | £ s w EL L “in 5 L _ + ! es ” : LITE : e en ST ES ui 4 ARE UENTt — = er yen _ : = va a SELS Dao anasie STATUS ee CAT NE pee SE HT . a ar D n- n mn”