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1^-.

^

COLLECTION

DES OPUSCULES

DE M. UABBt FLEURY,

PouRfcrvir de Suiuifon Hijloirc EccUfiaJlifue.

\

OPUSCULES

D E M. VABBi

FLE URY,^^

PRIEUR D'ARGENTEUIL,

& Confiffcurdu Roi, LOUIS XV. TOME SECOND.

COKTENATiT U Traiti du Chaix & dt la Mithode des i.tuH(s , ilnftttution au Droit Ecilijiofiique., le Mimoire jur Us jljfaires du CUrgi dc Irance , Cf Us DifcouTsfur Us Liheriis de 1'B.gltJe Gallicane ^fur tEcrituTe Sainttf fuT la Poifie des Hibreux , &fur la pTidieatioa.

A NISMES^

Cbcz P[EnnE BEAUME, Libraire, & Iinprimeur da R<di

M. D C C. L X X X. \A V E C P E RMIS S 1 0 N D. fl XQ^

/•/Cr. /9<? /9^

AVERTISSEMENT.

LA proporcion que nous devons gar^ der dans la divifion de nos volumes^ pour ne lcs rendre pas rrop foibles^ nous a obligcs de changer l'ordre que nous nous ^rions propofe pour la diflriburion des Pitces. II a fallu faire enrrer dans le pre- miervolume le Catcchifme Hiftorique que nous avions deilin^ pour celui-ci.

Nous fommes donc obligcs de ddnner un autre ordre aux Fi^ces de ce fecond Volume. Nous le commen^ons , felon no- tre premier deffein j par le Traiti du Choix & de la Methode des 'Etudes : de-l^ c^eft une efp^ce d'introdu6lion gen^rale ^ tou- tes les Sciences ! elle nous conduit h Ylnf^ litution au Droit Ecclejiajlique qui eft une Introduclion particuli^rc ^ cette Science. Cet Ouvrage am^ne le Difcours fur les Libertes de F^glife Gallicane j & celui-ci attire avec foi les trois autres, c^eft-i-dire, ]e Difcours fur Vticriture fainte , le Dif cours fur la Poejie des Hebreux , & le Dif- cours fur la Predication.

Le Difcours fur les Libertes de P^glifc Callicane paroit ici , fuivant VEdition dc 1763 y forc difi'i6reme de celle de 1714 ^

vj ^VERTISSEMENT.

mais la feule qui aic paru fous la^ garantie

d'une Approbation. Car ce Difcours ayant

fouiFert pluHeurs difficult^s , ne parut en

1714 que clandeftinement & avec des

Notes qui le contredifoient fur plufieurs

points. La plupart de ces Notes ont ete

confervees dans TEdition de 17^3 ^ dans

laquelle on a encore ajoute quelques No-

tes nouvelles 9 & retouche des endroits

qui ont paru foufFrir plus de difficultes , &

qui avoient empdch6 jufques-lk la garan-

tie de TApprobation d'un Cenfeur RoyaK

Nous avons conferve toutes les Notes de

cette Edition, en diftinguant celles de 1 7 14,

& celles de 1763. Notre deflein etoit dc

donner un fupplement contenant les diffe-

rences des deux Editions ^ &: nous Tavions

ainfi annonc^ : mais cela m^me eutencore

foufFert des difficultes qui nous ont dcter-

min^s k nous en abftenir.

Le Difcours fur la Poifie des Hebreux

eft ici donn^ d'abord felon r^dition de

Dom Calmet qui eft la premi^re , & enfuire

felon rEdition du Pire Defmolets qui eft la

feconde ^ car ces deuK Editions font en-

core fort difF^rentes Tune de I'autre , fans

qu'on puifTe en d^couvrir d^autre caufe que

le foin que M. Fleury prenoit de retoucher

plufieurs fois fes Ouvrages. Du refte, ccs

deux rldirions ont etd toutes deux egale-

inent munies d'Approbation , fans que riea

cut ^li capable d\ mettrc obftacle*

TR^lTi:

\

T R A I T E

DU C HOIX

E T

DE LA MiTHODE

DES ^TUDES

iTfintlJi

^

-r

AV I S,

Mis par l*Auteur k la tSte de la premiere Editioa

en 1686.

CEDifcours a ite retouchi plufieursfois ; &je n*aipu mpt» cherquil ne s*en repandit plufieurs copies , qui fe trouvc* ront en quelques endroits , dijferentes de celle-ci* llfut compo^ fe (Tabord en 1 675 , par Vordre * £une perfonnt i qui je de* vois obeir , pour fervir d feducation d*un jeune enfant qu^elU faifoit elever, Je le corrigeai en 1 6yj ^ & en laijfai prendri quelques copies :fy travaillai encore en 1 684 , &je U laijfois tmlrir, en attendant que feujfe eclairci quelques points d^hiftoi» re que fy traite, Mais comme fai appris que les copUs ma^ nufcritesfe multiplioient ^ fuivant VexemplakreU moins corred^ jemefmis enfin refolu d le donner^ &je Pai eneore retouchi en cette annee i696. /e prie ceux qui prendront la peine de U lire » de ne sarreter qud cet imprimi y & de ru compter pour rien Us autres copies que je difavoue ifai cru y devoir joindre quatrt Pieces trop petites pour etre imprimies d part. Les deux prC'» mieres font des Uttres en vers Latins ^ icrites ily a vingt ans» Dans fune , je montre qtu Us vrais favans font toujours efti^ mes ; & dans Vautre , je reprifente Us inconviniens des itU" des mal riglees. La troifieme Piece eft un Difcours fur Platon , que je fis en 1670, che^ M. le premier Prifident de Lamoi» gnon •* ,& que fadrejfai depuis d M. de BafviUe fon fils ^ dpri» fent ConfeiiUr £Etat & Intendant en Languedoc. *** La derniere eft une TraduRion du meme Auteur^ qui peut fervir

* Ce pouvoic ^tre M. le Princc de Coati , chex qui M. TAbb^ Fleuri etoic ilori , & qui en lui confiant i*^ducatiou de fes dcux fils , pouvoit y ivoir joint un croifiime ^leve. S^te de PTditeur,

** Guillaume de Lamoi^on , pourvu de TOffice de premier Pr^fident au Parlement de Parii en i6$8 , mort !• 10 D<cem« bre 1677

*** Nicolas de Lamoignon de Bafville , nomm^ CoDfeitlcr d*ttat & Intendant de Languedoc cn i6t5 , mort le i-» Mai 17x4. 11 ^toit fecoodfilt duPr^fidtaC & iirirc de rAcad^jniciui.

% A V I S, &c

dtpreuvt au Dtfioun , & montrtr ur ichantlUon de fd do^ trint 6r di /onfiylt. EIU iioit faiti ctnq oufix ant auparovara. Ia Uliurt dt Plaltni ttCayant faurni unt bonne partit dti ri- fiexioru qui compofent ee Traiti dit itudis :j'ai eru en de» voir indiijutr la Jouret , nt dcutaiit pas <jui plufeurs n'en pro^ foeiu mieux qut moi. "*".

T R A I T E

D U C HO IX

DE LA Mi. THODE

DES fiTUDE^.

-J^i ^^^^^ 1"^i'^ pritende ne traiter que des itu- D.(rBinde« r' **rfl des qui fc foi.t en particul tr, & ne donner des Traiti. It £ ilavisqu^aceuxquimllruirenilesenransdansles I^H |f*s| maifons, & font libres de fuivrc la methode tfe£^tJ-ftSI qui leur paroit 1a tneilleure : j'ai cru loutefois receHaire deconridererd'abordlecours d'^udesque nous trouvons etabii dans les ecoles publiques , afin de nous y conformer le plus qu'i) feri poOible. Nbis pour bien connoi- tre cet ordre de nos eiudes publiques , il eft bon , ce me fem- Ll^, deremonter jufquesi lafource: dc voir d'ou chaque panie nous eft venue , & comment k corps eniier s'eft for- ine dans la fuite deplufieurs fi^cles.

LAGrjmmairt,hRJiiioriqBe8ihPhilofophiev\eanent ^CS Hiftoi^"» Grecs:Iesnomsmemesdeces etudes lefont voir. Dss EtuJei Et». GfecsellefontpafTe aux RomaJn$,&des Romains jufques ^** <''■ inous. OrlesGreo avoient grande raifoa de s'appliquer ^rM.*i,F«L aces uoU fortes d'etudes , de la maaiire qulls prenoieai. 1. 1.

Aiiji

6 DU CHOIX ET DE LA M^THODe

Tiat. 7.!eg, ParlaGriimmifire^ilsentendoientpremierementlacoanoiffiuH F* ^^* ce des lettres , c*eft-i-dire l'art de bien lire & de bien ^ri- re,& par confiquent de bien parler. II itoitforta propos dc (avoir lire , ^rire & parler corredement en leur buigue, & c*eft oii ils fe bornoient : car ib n'en apprenotent point d*£trangires. Sous le nom de Grammaire , Us comprenoienc encore la connoiflknce desPoetes, des Hiftoriens & des autresbons Auteurs , que leurs Grammairiens iaifoient pro* feffion d*expliquer : & il eft a\(i de voir combien cette etude leur itoit utile. Au commencement ils n'avoient point d*au- treslivres que leurs Poetes, & ils y trouvoient toutes for- tesd*inftrudions. Touteleur relipoa& toute leur hiftoire y itoit contenue ; car ils n'avoient point encore de tradi- tions plus certaines que ces fid)Ies qui nous paroiflent au- jourd*hui fi ridicules; & pour la religion ,les Poetes itoienc leurs Prophites : ils les regardoient comme les amis des Dieux & comme des hommes infpir^ , & a voient pour leurs ouvrages un refped approchant, fi j'ofe en faire ja compa- raifon , de ceiui que nous avons pour les faintes Ecritures. De plus , ils y trouvoient des rigles pour leur conduite ,& des peintures naives de la vie humaine: & ils avoient cec avantage , que ces livres fi pleins d*inftrudion itoient par« faitement bien ^rits; enforte qu'ils divertiffoientleledeur» & qu'outre le fond des chofes, il y apprenoit k bien parler fa langue, & k exprimer noblementfes penfees. Enfin tous leurs vers itoient fiiits pour 6tre chant&,& leur plus an- P'^'- '1 '^^V.cienne itude ^oit la mufique » afin d*avoir de quoi fe di- f,4, vertir & s'occuper honn^tement dans leur loifir , en chan«

tant & en jouant des inftrumens.

La Rhetoriquc & la Philofophie vinrent plus tard , & com- mencirent toutes deux k peu pris en meme temps : felon les difii^rentes applications des hommes d'efprit , dont les uns s'engagirent dans les a£ires, les autres s*en retirirents pour fe donner tout entiers k la recherche de la veriti. La maniire dont les r^ubliques Grecques fe gouvernoient par afiemblies dans Iesth^itres,ou tout le peuple d^i« doit ks aflaires, obligea ceux qui vouloient fe rendre puif« fans , ou par ambition ou par intirit, de chercher avec foin le moyen de perfuader au peuple ce qu'ils vouloient. Outre les harangues publiques , ils s'appliquirent aufli k plaider devant les Juges des caufes particuliires, pour fe fiure des

DEStTUDES: ^

4imb , & pour s*exercer 4 parler. Ainfi rtipquence devint mi moyen plus fiir de s'avancer ,. que la valeur & la fdence de la gnerre ; parce qu'un grand Capitaine , s'il ne parloit bien , avoit peu de pouvoir dans les dilibtotions ; & un Orateur , fans toe brave, formoit ou rompoit les entre« prifes. Lss Rheteurs fiirent donc de ces gens attfs que les Grecs nommoient Politiques.

Les fpeculatiis , que i*on nomma Saphiftes , & pub 'PhUofophes , s'appliquirent d'abord k connoitre la na- ture , tant des chofes cileftes , que de celles que Ton vdt fur la terre ; c'efti-d]re qu'ils furent Aftronomes & Phy- £ciens. Mais Socrate s'itant avif6 de laiffer toutes ces Cic€r,x.Acm* vecherches de ce qui eft hors de nous , & de s'appli- ^*?* ^^^^ quer k ce qui peut rendre lliomme meilleur en luip m^me , fe renferma k fuldver principaiement fon ame , afin de raifonner le plus jufte qu'il lui feroit poffible , & rigler fa vie fuivant la plus droite raifon. Ainfi il ajouta k la Philofophie deux autres parties , la Logiqut & la Morale^ De fon temps & du temps de fes premiers difdples , la Philofophie , auffi-bien que la Rhitorique ^tent des occupations f^rieufes & continuelles d'hommes mArs & formd , & non pas des ^tudes pafiag^res de jeunes gens. Les plus nobles & les plus confidirables s'en faifoient hon- neur. Pythagore ^oit de race royale. Platon defcendoit du roi Codrus par fon pire , & de Solon par fa mire. Xtao^ phon fut un des plus grands Capitaines de fon fiide ; & depuis ce temps les lettres furent tellement honorto , & devinrent fi bien la marque des gens de qualiti , que le nom d*Idiot , qui ne fignifie en Grec qu'un particulier , (e prit pour un ignorant & un homme mal tlevt » comme font la plupart des gens du commun. Les cours des Rois d'Egypte , de Syrie& de Mac&loine , fuccefleurs d*AIexan* dre, ^toient pleines de Grammairiens , de Poetes, & de Philofophes. Auffi eft-il fort raifonnable en quelque pays que ce (bit » que ceux-li s'appliquent aux fdences , qui ont le plus d'efpnt & de polttefle ; que leur fortune delivre du foin des niceffitis de la vie , qui ont le plus de loifir , ou qui itantappel^ auxplus grandes afiires , ont plus d'occafion d'^tre uriles k tous les autres , & plus de befoin d'^endrt leur efprit & leurs connoiffiuces.

« DU CHOIX ET DE LA MfrTHOPK nr. T EsRomainsfurent inftruitsparlesGrecs&tesimiti^

Bomaiiif* *' ^^ ^^^ '^ P^"^ ^"'^'^ purent , jufques i apprendre commu» siement leur langue , ce que nous ne voy ons pas qui edt etA encore pratiqu^ dans le monde. Ni les Hibreux , ni les Xgyptiens , ni les Grecs n'apprenoient point de langue itrangcre , pour etre comme Tinftrument de leurs etudes, U eft vrai que le Grec 6toit une langue vivante & la langue decommerce dela mer Mediterranee & de tout TOrient^ ce qui la rendoit neceflaire pour les voyages , pour le trafic &pourtouteslesafraires dudehors. II etoit m^me facile aux Romains de Tapprendre » par la quantite de Grecs li^ bres ou efclaves qui etoient repandus par tout , & par le

y . «. voifinage des colonies Grecques d*Italie. Les Romains eu-

hfirGramm, f^ntdonc cette itude de plus que les Grecs; & d'abord iis

'^* y joignirent la Grammaire , qu'ils n'apprenoientque comme

les Grecs Pavoient faite , c'eft-^dire par rapport i la lan* gue Grecque. Dcpuis ils s*appliquerent au Latin , qui alors fe purifia » fe fixa , & vint 4 fa perfedion. Mais quand les Romains commencirent a etudier , les ^udes des Grecs avoient de)^ fort change. L*autoriti des Poetes etoit fort

^ dechue , parce que les Phy ficiens avoient detrompe le moi>-

de des fables , & decredite parmi les gens d^efprit leur £iuire religion , qui n*avoit point d*autre fondement que ;des traditions incertaines & des impofiures groffi^res. Les Grecs avoient commence d'ecrire des hiftoires veritables depuis les guerres des Perfes , & ils avoient acquis unc b' •** ^' 8*^**°^^ connoiffance de la geographie depuis les conqu^tes

j^ ^'^ d*AIexandre.Enfin lesPhilofophes Socratiques enfeignotenc

une morale bien plus pure que les Poetes. On ne laiffoix pas de les eftimer encore beaucoup » & de les regarder , iinon comme des hommes divins , au moins comme de grands hommes, & comme les premiers Philofophes. On y voyoit toujours des fentimens fort utiles , & de fort belles images de la nature. L's etoient toujours agreables a lire , k r^iter , a chanter : les cer^monies de la religion en con* fervoient Tufage; leur antiquite & la coutume de les vanter,

Cte. dt Orat ^^ fervoient pas peu a les ioutenir.

f . 5, * La Rhi'orlque meme& la Phllofophie , qui etoient alors les

etudes les phi<i folides , avoient bien degen^e fous la do^ mination des Macedoniens, Les villes Grecques , meme ceU Ics qui etoientdemcurees Ubres , n'avoient plus de grandes

DESfiTUDES. 9

4Saires ^ mertre en d61iberation comme auparavant. Les Orateurs enployoient fouvent leur iloquence i flatter les Princes ,ou a fe faire admirer eux-m&mes. D'ailleurs » com- sne on avoit vula grande utilite de cet art , on avoit voulu ]e faire apprendre aux jeunes gens : & il s'etoit forme pour Tenfeigner, ungenrede maitres , que Ton appela propre- ment Rhiuurs , qui n^ayant pas aiTez de genie pour la viri« table ^loquence , fe riduifoient i ce metier , dont ils fub« iiftoient. Ce font ceux qui ont forme cet art» que Ton ap» pelle encore Rhetorique , ou du moins qui Tont chargede ce d^tail infini de petits preceptes que nous voyons dans leurs livres. Ce font eux qui ont introduit les d^lamations fur des fujetsinventesi^ plaifir, & fouvent peuvrai-fembla- bies , exer^ant les jeunes gens i parler fans rien (avoir feu* Jement pour faire parotrre de Tefprit. Ce qui a produit en« £n ia faufle eloquence des fiecles fuivans, & ces difcours generauxfi pleins de paroles & fi vides de chofes. Ce mal s'^tenditprincipalementenAfie,ouiIesGrecsetoientmoins ^'^* ^^ ^f^* libres & plus ^loign^s de leur origine : & ce fut i Athines ^*"* ^^^* que le bon gout de Teloquence & des beauac arts fe confer- *

.va le plus long-temps.

La Philofophit etoit devenue un pfetexte de fainiantife; & une guerre continuelle de difputes inutiles. Ariftote ne s'etoit pas contente dece qui etoit d'ufage dans la dialedi* que« il en avoit poufle la fpeculation jufques a ia derni^re ^

exaditude. lIs'etoit aufli fort appliqu^ a la metaphyfique, & aux raifonnemens les plus generaux. Tant de gens par- loient de morale , que comme il y en avoit peu qui la pra« tiquaflent y ils ravoient rendue ridicule ; car plufieurs fai« foient fervir la profeflion de Philofophe k de petits interets » commede faire leur cour auxPrinces curieux , oude gagner Je Targent; & ceux qui cherchoient la fagefle le plus ferieu* fement , fe decrioient fort par la muhitude de leurs fedes ; car ils fe traitoiect tous d*infenfes les uns les autres. Les Ro« mainsvoyantlesGrecsen cetetat, mepriierentlong-temps les itudes , comme des jeux d*enfans , & des amufemens de gens oififs ; car pour eux ils s'appliquoient uniquement aux afiaires. Chacun travailloit a augmenter fon patrimoine par cato de ri Tagriculture, le trafic , & I epargne : 6l tous enfemble pro* f^^fl» init. curoient raccroiflement de ri!.tat, en s^appiiquant a la guer- xe&alapolitique.

ia DU CHOIX ET DE LA MfeTHODE

fades, de Philofophes hableurs , d'Hiftoriens & de Poetesr luvM^Jau I. Vi fatiguoient le monde en recitant leurs ouvrages. U n'y eut que la jurifprudence qui fe conferva toujours , parce qu'elle ^toit toujours necefFaire , & quelle dependott moins de la forme du gouvernement , ou des moeurs des particu- liers. 11 y eut aufli quelques veritables Philofophes , quand on ne compteroit que i^Empereur Marc^Aurele , & plu- fieurs particuliers dont il e(l pari^ dans les Epitres de Pline. Mais ces Philofophes pafibient plus pour Grecs que pour Romains: la plupartmeme portoient Thabit Grec, enquel- que pays qu ils demeurafient , & de quelque nation qu'ils fuffent.

Et ^ A ^^^pcn^^nt s'itabIiffoit une philofophie bien plus fubli* Chr^tiem. ^^ ^^ » i^ vtux dirie la Religion Chretienne , qui fit bien- tot evanouir cette phiiofophie purement humaine , & d£- CQttft. Apoft. cria encore plus les autres etudes moins ferieufes. La prin- cipaie etuJe des Chretiens , etoit la meditationde la Loi de Dieu , & de toutes les faintes Ecritures , fuivant la tra- dition des Pafleurs , qui avoient fidellement conferve la dodrine des Apotres. Its appeloient tout le refle , Etudes F. Tertutl ^^ran^eies ou exterieures , & les rejetoient , comme faifant id^U c. 10« partie des moeurs des payens. En effet , la plupart de leurs •^^* livres etoient inutiles ou dangereux. Les Poetes etoient les

prophetes du diable , qui ne refpiroient que Tidoldtrie & la d^bauche , & faifoient des peintures agr^ables de toutes r. AuK. ep, ^^^^^^ ^^ paffions & de crimes. Plufieurs Philofophes me- m. ad me- prifoient toure religion en gcneral , & nioient qu*il put y mtorium, avoir des miracles & des propheties ; d'autres s*effor^oient d'appuyer Tidolatrie par des allegories fur des chofes natu- •" relles, & par les fecrets de la magie. De plus ,leur morale

^toit remplie d'erreurs , & rouloit toute fur ce principe jp g ' d^orgueil , que Ihomme peut fe rendre bon lui- m^me. Les t^.o/€* Orateurs etoient pleins d'artifices, de menfonges» d*injures

ou de flatteries ; & lesfujets les pius folides de leurs dif- cours etoient les aflaires dont les Chritiens necherchoient qu'i fe retirer : ils auroient cru perdre le temps qui leur itoit donne pouracquerir Teternite , s'ils reuffentemploye ii la leflure des hiftoires itrang^res , a des fpeculations de mathemarique , ou ^ d'autres curiofit^s : & tou}ours ils y yoyoienc le p^ril de la vanit^ , infeparabie des etudes les

DES tTUDES. 1,

t>ltHinnocente$. Ainfi la plupart desChretienss*appIiquoienc au travail des oiains & aux ceuvres de charite envers leurs frcres. Leurs ecoles etoient les eglifes oii les Evequesex- pliquoient affidument les faintes Ecritures. II y avoitaufli des Pr^es & des Diacres occupes particulieremeot a Tinf* truAiondescatechumeneSy&auxdifputescontrelespayens; & chaque Eveque prenoit un foin particulier de Tinftruc* tion de fon clerge , principalement des jeunes clercs qut etoient continuellement attaches a fa perfonne pour lui fer- vir de ledeurs & de fecretaires, le fuivre& porter fes let- tres & fes ordres. IIs apprenoientainfila dodrine & ladif- cipline de TEglife , plut6t par une inftrudtion domeftique & un long ufage, que par des le^ons r^glees.

On ne peut nier toutefois qu*il n'y eut plufieurs Chretiens ir^-favans dans les livres des payens , & dans les fciences profanes : mais fi Ton veut bien Texaminer , on rrouvera » /-i ^ / que la plupart avoient fait ces etudes avant d'etre Chre- mttuuiub^ tiens. IIs favoient les employer utilement pour lareligion. Tout ce qu^ils y trouvoient de bon , ils le revendiquoient comme leur propre bien , parce que toute verite vient de Dieu. IIs fe fervoient des bonnes maximes de morale , qui fe trouvent r^pandues dans les Poetes & dans les Philofo- phes ; & des beaux exemples de Thiftoire , pour preparer la voie k lamorale Chretienne. Au contraire, ilsprenoienc avantage de Tabfurdite des fables , & de Timpict^ de la theo- .

Jogie payenne , pour la combattre par fes propres armes : & employoient aufli la connoifiance de rhifloire pour les controverfes contre les payens. C*etoit dans cette vue qu*Africain avoit compofe cette celobre Chronologie dont Lufebea prts la fienne : ceft dans ce deflein , que le me#e Eufebe a fait fa Preparation cvan^ellque ;& S. Clement Ale- xandrin^fon Avis aux gentils Ik (es Stromates. Dcpuis, les Ariens & les autres heretiques , qui fe fervirent de la phi- lofophie pour combattrela foi« oblig^rent aufll les faints P^resde Temployer , pour renverfer leurs fophifmes. Ainfi ilsufoient des livres profanes avec une grande difcretipn , mais avecune fainte libene. D*oii vient qu'ils regarderent comme une nouvelle efpece de perfecution, la defenfe que c g fr - Julien TApoAat fit aux Chretiens d*enfeigner & d'etudier orat! ). ^\ les livresdes Grecs , c'eA-a-dire des payens. On voit qu'il 96. 6rr« ]r avoitdes-lors des Chretiens qui faifoient profeilioa d^eiV:

^4 DU CHOIX ET DE LA MfiTHODE

feigner les lettres humaines, ce qui n'etoit pas permis danf HJ^^'* ^** les premiers temps , fi nous en croyons Tertullien. Mais les raifons qu*il allegue avoient ceflf^ depuis la converiiondes Empereurs & la liberti enti^re du Chriftianifme. Cet heu- reux changement fit tomber dans le mepris les Philofophes Kp.adDiofi. n,emes. S. Auguftin temoigne que de fon tempson ne les enrendoit plus difcourir dans les gymnafes , qui itoient leurs ecoles propres ; que dans celles des Rheteurs on ra- contoit encore quelles avoient et^ leurs opinions : mais fans les enfeigner & fans expliquer leurs livres y dont mSme les exemplaires etoient rares : que perfonne n*ofoit plus com- battre la verite fous le nom de Stoicien ou (TEpicunen ;& que pour etre ^cout6 > il falloit fe couvrir du nom de Chretien , & fe ranger fous quelque fede d*h^6tiques. Ce n*e(l pas que S. Auguftin meme n*eut tr^s-bien £tudi6 tous les Philofophes dans fa jeunefFe ; & on peut dire qu*il etoit un Philofophe parfait , puifque jamais il n'y a eu un Hom- me d'un efprit plus penetrant , d'une miditation plusWfO-; fonde y d*un raifonnement plus fuivL ba plupart au» des P^res Grecs ^oient grands Philofophes. Mais ce qu*il y a de remarquable , eft , qu'entre les Philofophes fameuxde Tantiquite , celui dont ils fe fervoient le moins , ^toit Arif* tot^. lls trouvoient qu*il ne parloit pas dignement de la Providence divine , ni de la nature de Tame ; que fa logi- €re§. 9r,%%, que etoittrop embarraffee , &fa morale trop humaine : car c*eft le jugementqirenfaitS. Gr^goirede Nazianze. Quoi- que Platon ait auffi fes ddfaurs , les P^res s*en accommo- doient mieux , parce qu*ils y trouvoient plus de traces de la v^rit6 , & de meilleurs moyens pour la perfuader. Au refte , il eft ^vident » que s*ils miprifoient Ariftote , ce ii*etoit pas qu*ils ne puflent le bien entendre : & mieux fans doute que ceux qui Tont tant elev6 depuis.

Ce qui avoit le plus d^cri^ la philofophie profane , c*eft que Ton voyoit par-tout de vrais Philofophes ; c*6toit les bons Chr^tiens, particuliirement les Moines. Ce m^pris des honneurs, de Topinion des hommes , des richefles & des plaifirs; cette patience dans la pauvrete & dans le travail, que Socrate & Zenon avoient tanr cherch^e , & dont ils avoienttant difcouru : les folitaires la pratiquoient,& beau- coup plus excellemment, fans difputer & fans difcourir. IIs vivoient dans une tranquiUitiparfaite, vainqueurs deleurs

D E S £ T U D E S. if

, 8t conrinueUemeat unis i Dieu. IIs n'£toient 1 dar^ i perionM ; &fans^rc,(ansprefqueparler,laiu fie montreTque rarement, ils inftnjiroient tout le inonde par leur exeinple & par Todeur de leurs venus. 11 ne (auc «lonc pas s'etonncr de la grande vinerarion qu'iis s'atriri- RDi, ni juger de ccs anciens Moines par ceui que roa voyoii avant les der ni^res riformes , doni le relacbement avoii rendu m^prilable ce nom fi honore des anciens. D &ut fonger que c'etoient de vrais difciples de S. Antoine , deb. BafiJe, de S. Marrin & des autresSaintSjdont ilspra- tiquoieni les r^Ies , & dont ils imitoient les vertus. Car let monafleres faoient de viritables <!:Coles , oii l'on apprenott, Doo pas les letires humaines , & les fciences curieuies , mais la morale & la perfedion Chreiienne : & on Tapprenoit moiiis par Ja ledure que par for^on & la pratique efieffl- ve, par les exemples vivans des fr^res, & par les correc^ rionsdes Tuperieurs. Cette perfedion dcs monaft^res y at- tiroii les hommes les plus fages & les plus raifonnables : Sc fiMivent on etoit oblige de les y aller chercher pour le ler> vicc & le gouvernement des Eglifes. Ceux que Ton tiroit ainfi des monafi&res gardoient ordinairement les exercices de la vic monaftique dans 1 etat du lacerdoce , & les enfei- gnoieni a leurs difciples; & de-la vint ralUance de la vie noaaftique avec la clericature, qui (ut fi ordinaire depuis lecinquimefi^cle. PlulieursEv^ques vlvoient en commun £/V. i. f.L avec leurs Pretres , ce qui leur donnoit plus de facilii^ ^'•'■io.n, les inlhuire dans la fdence ecclefiaftique : & pour les jeu- oes Clercs , ceux qui n'etoient pas aupr^ de l'£veque , vi- voicniavecquelqueiaint Preire, qui veilloii parriculi^re- ment <1 leur education. 11 y avoii encore des ecoles profa- oes oii Ton enfeignoit la grammaire, pour la necellii^ d'e- crire & de parler correSement : la thetorique, qui devenoit dejouren jourplui forcee & plus puerilc : rhiftoire, que Ton commen^oit i reduire toute en abrcge : la jurifpruden- Ce,qui detneuroil toujours ne dependani non plus de la religtoD que du refte : & les machemaTtques qui font les fon- demensdeplulieursartsneceflairesi la vie.

Les etudes foufirireni une grande diminution par Iz nuaederempire d'Occident,& retabliflement des peuples duNord:&iln'enreft3pref(iueplusque chezles E.clefiaf- »<pt»SL ks Moiac*. £n cSct, ii n'^oit gu^re demeurtdo

i6 DU CHOIX ET DE LA MfiTHODE

Romains hors le clerge , que des payfans & des ztn(kni'

ferfs pour la plupart : les Francs & les autres barbares n*e<-

^ ^ tudioient point , & s'ils avoient quelques ufages des lettres

Chr^tieni P^^^ ^^ commerce de la vie , ce n'etoit qu'en Latin ; car il9

iiiim. 46. ne favoient point ecrire en leur langue. Les etudes profanes

Cng. o. ev. c^^i"^ l^s humanites & Ihiftoire, furent les plus negligees.

48. 11 n'etoit pas bienfcant a des ecclefiaftiques de s*y occuper ;

& Ton fait avec quelle vigueur faint Gregoire reprit Didier

Eveque de Vienne, de ce qu*il enfeignoit la grammatre.

D'ailleurs ayant moins de livres & moins de commoditis

pour etudier, qiie dans les fiecles precedens, ils s'appli->

quoient au plus necefTaire , c'efi-a-dire ^ ce qui regardoit

immediatement la Religion.

V. y^ Harlcmagne ver 1 tablemen t grand en toutes cho- Etodei dct \^ f^s ^ travailla de tout fon pouvoir au retablifiement des ^tudes. 11 attiroit de tous c6tes les plus favans hommes par Fhonneur & par les r^compenfes. II etudioit lui-ineme. 11 etablit des ecoles dans les principales villes de fon empire , & meme dans fon palais, qui etoit comme une ville ambu- latoire. On voit par plufieurs articles des Capitulaires » ce que Ton y enfeignoit: car il eil recommande aux Eveques , que rinftruflion de la jeuneflTe regarde par le devoir de leur €harge,d'avoir foin que les enfans apprennent la Grammaire^ U Chant & U Cakuly ou VArithmenque, Onyoit dans les CEu- vres de Bede , qui vivoit foixante ans auparavant , en quoi Fon faifoit confifter ces ^tudes & tous les arts libiraux.

La Grammaire etoit alors n^cefiaire , parce que le Latin ^toit d^ja tout a fait corrompu , & la langue Romaine , ruf- tique; c*eft ainfi que Ton nommoit la langue vulgaire dont eft venunotre Fran^ois;cette langue, dis je,n*itoit qu^unt jargon informe & incertain , que Ton avoit honte d*ecrire ou d'empIoyer en quelque aflfaire ferieufe. Pour la langue Tudefque, qui ^toitcelle du Prince& detous les Francs, on commen^oit a Ticrire , on Tavoit employte i quelques verfions de Tecriture fainte , & Charlemagne en faifoit lui- meme une grammaire. Le Chant que Ton enfeignoit ^oit ce^ lui de TofHce ecclefiaftlque , qui fiit reform^ dans ce temps fur Tufage de Rome, & Ton y joignoit quelques r^gles de mufique. Le CaUul ou Compute fervoit ^ trouver en quel jour oa devoit cel^brer la P^que , & Jl r^gler l*ann^e ; &

comprenoit

DES£TUDES- 17

comprenoh aufG les rigln d'Arithmetique les plus aicef^ii- T«$.ToutceU fait voir que ccs hudes n'iioient que pour ceui que ron deftinoit i ia cl^ricature : auHi tous les l^iques ^toient ou des aobles qui ne fe meloient que de la g;uerre, cNi des (erk occup^ i Tagriculture & aux metiers. Charle- magne avoit eu Toin de repandre par tous fes Etats le Code des Canons , qu'il avoit re^u du p:ipc Hadrien , la Loi Ro> iDune, & ies autres lois de tous Ics peupjes de fon obeif- lance , dom il avoit fait de nouvelles editions. On avoic beaucoup dliiftoires antiques ', & il avoit eu la curiorit^ de ^ireecrire&recueillirles vers, quiconfervoientlcsbelles adioos des anciens Germatns. Ainfi , avec TEcriiure fainte &lesPiresde)'EgIife , qui jtoieni encore fort connus, il ne manquoit rien pour rinftruSion de fes fujets. Si Ton avoit continui d'^tudier fur ce plan , & fi les lalques avorcRt pris plus de part auz itudes, les Franqois auroient pu facilemcnt acqutrir & perfefHonner ies connoilTances lesplus utiles pourlareligion.pour la politique, & pour la conduiie particuliere de Iz vie, qui devroit,ce femble> etre le but des ^tudes.

Mais la curioliti qui les a toujours gStees , s'y mel<MC des-lors. Hufieurs itudioient VAflronomit , & plufieurs croyoient aus pr^dions des Allrologues. II y en avoic qui pour bien icrire en laiin , s'attachoient fcrupuleufe* ment aux mois & aux phrafes des anciens Auieurs. Le plui grand mal fiit que' les Moines entr^rent dans cescurioG- tes , & commenc^rent a fe piquer de fcience, au preju- dice du travail des mains & du filence , qui leur avoicnt eii jufques li fi falutaires. La Cour de Louis-le-Debonnaire ea etoii pleine , & il n'y avoii point d'af&ires oti ils n^euffent parr. Cnfuite TEtat itant rombedansla plus grandeconfu- boo qui R^t jamais, par lachutefubiie de la maiibn de Char- lemagne , les ^des tomb^reni aufli tout A'un coup. Du temps de Charles-le-Chauve on voit des AAes publics , meae des Capitulaires , ^crits d'un Latin tout-ifait bar- bare, fansrigle & fan.conflrufHon : & les livres 6toienc firares, queLoup, abbe de Ferri^res, envoyoit jufques Rome pour emprunter du Papc & faire copier des ouvra- ges de Ciceron , qui fontiprefent tr^-communs.Deforte que quand ies petiies guerres paniculi^res , & les ravasef des Normands etitcot 6ii U ]U>ene det voyages & rooipu 1< Tmt lU B

iS DU CHOIX ET DE LA MfiTHODE c :T^mcrce, Ics eiudesdcvinrcnt tres-difGciles : je dit aux / j Moincs m^^nies & £ux Clercs ; c^r les autres ii'y foogeoienc pas. Encore ceuit ci avoii;nt-ils des aHaires bien plus pref- ranics. II Tjlioit fouvent d^lioger en tumulie, & emporter I.-sreliqucs, pour les dcroLsr a lafureurde ces barbares, leuraLjiiJonnantles maifons&Ieseglifes , ou bienil fal- Icl:q.:;ksMoines&lesClcrcs prilTent eui-memes lesar- n^;- f.uw (lcfendre lcur vie,& empecherla profanation des V.citx i'^i:iis. Ende fi grandescxtremites,il^toitairedeper- (irc ki llvre», & diuicile dc les etudicr & d'en ecrire de nouvijaus. li s'en conferva loureiois, Si il y eut toujours (iiielque Evcque ou quclque Motne , qui fe diftingua par fa. r ^^ (!o6i;::c. Mdiscoiiinjcilsmanquoicnt&de Iivrcs& demai- tres, !;r.i;:i'.iiiolcntfans choix, & fans autrecoitduiteque re?:enip:i' de ll-us qul ks avoicnt precedes. Ainfi ron rc- tii^toiioojS. Abliun, AbbedcS. Benoit furLoire,du temps (IjH.l^i:.' Cn]>ei, qu'il avoiiccudie ladiateftique , rarich- nit,ii[j:jc tk ralUonomie; -jull fe mit enfulie a etudier l*Ecri! iiTc riii::!e & lcs c;i:ions , a rccueillir des paflages des Peres.

tK';.uis cc itfni})';, a mcrure que rautorite royale fe re- iabii£'i'ii , & i;u^ Iqs Iiollilices diminuoient , les etudes fe re- vciiloicntauiTi: &dbs[ercgnedcPhilippel versTaD 1060, on vo^i d-.;s hommes renomm^ pour leur favoir en pluiieurs L^Iifts de France. On y voii memc quelqucs ecoles daos les cathedralcs; onen voit dans lcsmonafteres, oiiil y avoit desecolcsinierieures pour lesMoines, & des exterieures pour hb Stjculiers. On ^tudioit comme auparavant la theo- logie daiis lcs P^res de rEglife, les canons, la dialeftique , les maihcmatiques. Us cominuerent pendant lefiMe fui- vani , avan^am & fe perfe&ionnant toujours, comine nous vuyonspar les Ecrits dYves de Chartres, du Mattre des Scntsnccs , de Graiien , de S. Bernard , & des autres Au- uursdu memecemps, dontleAyle & Umethodeellfidif- fe:'>r:te Jes noiiveaux fcolailiqucs.

C(.pen(i3nt lcs premiers de ccs li:oblliques les fuiventde i\ p:-.'. , qu'ii fiut que le changement foic arrive du temps ij'eme du ces grands hommcs , c'eA-i-dire vers la fin du <iotizicme fiecle ; & jc n'cn puis irouver d'auires caufes , <jiii; iaconnotfTancudes Arabes, & nmiiatlonde leurs etu- (IkS. Ce fiircnt les Juifs qui lcs imit«rent lcs premiers. Ils t.-;.duifirent leurs livres en Hebreu: & comme il y avoit

DESfiTUDES. 19

alon its Juifs cn France 5c par touie U Chretiemi, oa tra* duifiien Laur.ceslivres, qu'ilf avoienr iraduit de TArabe. On en re^t des Arabes meme , avec qui la communicatJon etoitfacile, parlc vui.liiagederErpagne, dontilscenoient cncore plus de lantoiiie, tkpar les voyages des Croilades.

IL £)ut (e d^bufer de cetteopinlon vu1gaire,quetous les Mahometant fans diftinflion aient loujours fait pro- Tf. fcflion d'ignorance. tls oni eu un nombre incro^able de Etujti » gens renoTnm^ pour leur (avoir , patticuli^rement des Aia- ™'*"* be&& Hes Pciransj Scils ont ^critdequoiremplir degran* des biblioth^qucs. Dis le douzieme H^Ie doot je parle , il y avoirplusde quatrecents ans qulls ^iudioieot avec ap- plicaiiun, & jamaislesetudes n'oni^iefi forteschezeux, que foi'(;ii*elles cioient les plus foiblescliez nous, c'efl i- «lire dins le disieme & roiirieme fiecle. Ces ^"bes , je veux dire tous ceux qui fe nommoient Mufulm^ni ,A.z quelque na- fionSien tpielque pays qu'ils fufTcnt, avoient deux fonet d'eTudcs , tes uocs qui leur eioient propres , les autres qu*Us avoient empruniees des Grecs fujets des Ejnpereurs de Conflantinoplc.

Leurs etudes psrticuUeres eioient prcmi^rement leur rcUgion , c'e(l-3-dire TAlcoran : les iraditions qu'i]>) atirl- buoient a Mahomec & ^ fes premiers dlfciples : les vies ds letirs pretendus faints & les f^blcs qii'i1s cn racomoieni : les cas de confdence fur leurs pratiqiies de religion j comme la priere, kspurifications, lejiiLine, le pelcrinage : &leur thcologie fcolailique qui contient tar.t de queftions fur les nrributsdeOieu, fur la predellination , le jugement, la fuccei!ion du prophite : d'ou vienneni entr'euK tant de f(.des qui fe iraitent mutuellemeni d'hereii(]ues. Dauirei ctudioient l^Altoran & fes commentaires , plut6i en Jurif- confultesqu'enTheologiena, pour y trouverlesr^glesdet aJialies , & la dicifton d^s diffiirents. Car ce livre ell leur cnitjue Loi.mdme pourle temporet. D'autres s'appliquoieni > c:'i:cre a Icurhiftoire , qui avuii etcecriieavec grand foia iis le commencemeiit de leur religion & de letir empire^ & qui a loujours ete contiiiuee depuis. M^is ils etoieni fort ignorans des hiftoires plus anciennes, meprirant tous lei bomiues qui avoicnt eti avant Mahoniet , & appelant tout ccteinpt, U tiatgilifaoraiutf parcc^ Fon avoii igoort Bi)

M DU CHOIX ET DE LA METHODE

leur rdigion. IIs Te contentoient des antiquites des Arabes i conienues dans les ouvrages de leurs anciens Poetes , qui lenr tenoient lieu d'hiftoire pour tous ces temps-Ia. £n quoi on ne peui defavouer qu'ils n'aient fuivi le meme principe que les anciens Grecs , de cultiver leurs propres traditions toutes fabuleufes qu'elles etoient. Mais il faut reconnoitre auHi , que leur poefie n'a jamais eu que des beautes fon fu- perficielles : comme le brillant des penfees& la hardiefle des expreflions. Ils ne fe font point appliqufs a ce genre de poe- fiequiconfifte en tmitation, &quieflle plusproprea^mou- voir lespalIions.'& cequiles cna^loign^s a peuc-^tre ete le m6prisdes arts, qui y ont du rapporc, comme la pein- ture & la fculpture, que la haine de ridolitrie leur faifoit abhorrer. Leurs Poetes eioient encore utiles pour T^tude de la langue Arabique ; c'etoit alors la langue des maitres & de la plupart des peuples dans tout ce grand empire ; & encore aujourd'hui c'e& la langue vulgaire de la plus grande partie , & par-toui la langue de la religion. IIs rerudioient principalementdansrAlcoran; & pour Tapprendre par Tu- fage vivant, les plus curieux altoicnt detoutesparts i la province d'Irac , & particuli^rement i la ville de BalTora , qui.etoit pour eux ce qu'^toit Ath^nes pour les anctens Grecs. Comme il y avoit des-Iors des Princes puilTans en Perfe , on 6erivoir aufli en leur langue , & elk a ete beau- coup p!us culiiv^edepuis. Voila les etudes qui etoientpro- pres aux Mufulmans, & qui etoient aufli anciennes que ieur religion.

Celles qu'ils avoient empmmies des Grecs, etoient plus nouvellesde dcux cents ans ; car ce futvers Tan 820 que le calife Almamon deiuanda k rempereur de ConAanti- nople les meilleur^ livres Grecs , & les fit traduire en Arabe:on ne voit pas coutefois qu'ils fe foient jamais appltqu^s k la langue Grecque. 11 fufHfott pour la leur faire niiprifer,quecefiit labngue de leursennemis. D'ailleurs,' jls avoient en Syrie & en Egypte tanc de chreiicns qut fiivoient TArabe & le Grec, qu'ils ne manquoient pas d'inierpr^tes ; & ce furent tes chreiiens qui traduifirent Jes livres grecs en fyriaque & en arabe , pour eux & pour les Mufulmans. £ntre les livres des Grecs il yeneucgrand nombre qui ne furent pas a Tufage des Arabes. Ils ne pou- yoient connoitre la beaute des Poeies, dans une languQ

D E S fe T U D E S. 11

etrangere & d*un genie tout different. Joint que leur reli-

g^on ies detoumoit de les lire, ils avoient une telle horreur

de ridolatrie , qu*ils ne fe croyoient pas permis de pro-

noncer feulement les noms des &UX dieux ; & entre tant

demilHersde voiumes qulis ont ecrits ,4 peine en trouvera-

t-on quelqu*un qui le» nomme : ils itoient donc bien i\o\»

gnes d'etudier toutes ces £ibles dont nos Poetes modernes.

ont ete (i curieux ; & la meme fuperftition les pouvoit

detoumer de tire les hiftoriens , outre qu*i!s meprifent ,

comme j'ai dit , tout ce qui eft plus ancien que Mahomet.

Pour Teioquence & la politique , qui font nees dans les

republiques les plus libres , la forme du gouvernement

des h^ulmans ne leur donnoit pas lieu d'en profiter : ils

vivoient (ous un empire abfolument defpotique , oii il ne

£iI2oit ouvrir la bouche que pour flatter fon prince & ap-

plaudir a toutes fes penf(ies, & oii Ton n'etoit pas en peine

de chercfaer ce qui etoit le plus avantageux k TEtat & les

manieres de perfuader , mais les moyens d*obiir a la vo-

lont^ du maitre.

II n*y eut donc point d*autres livres des anciens qui fuffent i leur ufage que ceux des Mathematiciens , des M^- decins & des Philofophes; mais comme ils ne cherchoient ni politique ni eloquence, Platon ne leur convenoit pas; joint que pour Tentendre, la connoiffance des Poetes de la religion & de rhiftoire des Grecs eft neceffaire. Ariftote leur fut bien plus propre avec fa diale£lique & fa metaphy- fique ; auffi Tetudierent-ils d*une ardeur & d*une afliduite incroyable. Us s*appliquerent encore a fa phyfique , prin- cipalement aux huit livres qui ne contiennent que le gen^- ral ; car la phyfique particuliere, qui abefoin d^obferva- tions & d*experiences , ne les accommodoit pas tant. Ils ne laiffoient pas d*etudier fort la m^decine , mais ils la fon- doient principalement fur des raifonnemens geniraux des quatre qualites & du temp^ment des quatre humeurs, & fur les traditions des remides qu*ils n^examinoient point , & qu*ils mdoient d'une infinit^de fuperftitions ; au refte, ils n*ont point cultiv^ Tanatomie qu*ils avoient rc^ue des Grecs fort imparfaite : il eft vrai qu*on leur doir la chimie, & ils Tont pouffee fort loin , s*ils ne Tont meme inventce ; mais ils y ont mele tous les vices que Ton a tant de peine a en feparer encore i prefent la vaniti des promeffes , Tex-

fiiij

12 DU CHOIX ET DE LA MfiTHODE

travagance des raifonnemens , la fuperflition des opera-

ttons 9 & tout ce qui a produit les charlatans & les impof-

teurs. De*Ia iis paflbient aifement a la magie & a toutes

les fortes de divinations , oii les hommes donnent natu-

rellement quand ils ignorent ta phyfique , rhidoire & la

viritable religion , comme on a vu par Texemple des an-

ciens Grecs. Ce qui les atda fort dans ces illufions, fuc

Taftrologie, qui ^oit le bjt principal de leurs ^tudes de

inathematique ; en efFet , on a tant cultive cette pretendue

fcience fous Tempire des Mufulmans , que les Princes en

£iifoient leurs delices , & regloient fur ce fondement leurs

plus grandes entreprifes. Le calife Almamon calcula lui-

meme les tables aftronomiques qui furent fort c^Iebres ; &

il faut avouer qu*iis ont beaucolip fervi pour les obferva-

tions & pour lesautres parties utiles des mathematiques,

comme la geometrie & rarithmetiquc. On leur doit Tal-

g^bre & le zero pour multiplier par dix, qui a rendu les

operations d'arithmetique fi faciles. Pour raftronomie ils

«voient les memes avantages qui avoient excit^ les anciens

Egyptiens & les Chaldeens a s*y appliquer, puifquils ha-

bitoient les memes pays , & ils avoient de plus toutes les

obfervations de ces anciens, & toutes celles que les Grecs

7 avoient ajoutees.

Les Arabes qui s*appIiquoient k ^dier leur religion y flon-feulement n*etoient point philofophcs, mais ^toienc leurs ennemis declaris , les decrioient & les faifoient pafTer pour des impies. En effet, ii n'etoit pas difficile, pour peu que Ton raifonnit, de fapper par le fondement une religion qui n*e{l itablie ni fur la raifon , ni fur aucune marque de miffion divine. Les philofophes etant donc exclus des fondions de la religion & des autres emplois utiles, cfaerchoient plus la r^putation : ils la tiroient ou du nom des maitres fous qui ils avoient etudi^ , ou de leurs grands voyages, ou de la fingulanti de leurs opinions. Vn favant 4*Efpagne etoit toujours bien plus favant en Perfe ou en Corafan , & il y avoit entr'euz une cmulation merveil- letife ; chacun s^eflbr^oit de fe diftinguer par quelque nou- velle fubcilite de logique ou de meraphyfique. Ce nieme efprit pafla a toutes leurs etudes & a tous leurs ouvrages; ils nc s*appliquoient qu'a ce qui ctoit ie plus merveil- jfiux s le plus rare , le plus diflkile , aux depeas de l*a*

D ES fi T U D E S. 2$

grcmeiit » de la commoditi , & de rutilite memc. Les Frai^ois & les autres Chretiens Latins n*cmprun- terem des Arabes que ce que les Arabes avoient emprunte des GrecSy c*efta-dire la philofophie d^AriHote, la me- decine & les math^matiques ; mepnrantleurlangucjeurs pocfles , leurs Ufloires & leur religion, comme les Arabes avoient meprife celles des Crecs. Ce qui ed de plus eton- nant , c*eft que nos favans ne neglig^rent guere moins que les Arabes la langue grecque , (i utile pour Titude de la religion ; car ce n'a ete qu'au commencement du quator- zieme fiec1e,que Ton a reconnu que ies langues y pouvoienc beaucoup fervir, principalcmcnt pour travailler a la con- verlion des infidelles & dcs fchifmatiques ; & ce fut dans cettc vue que le Concile de Vienne , tenu en 131^9 or- donna que Ton itabliroit des profeflfeurs pour le Grcc , TArabe & THibreu ; ce qui n'a eu fon execution que long- teops apres. On n*a commence a etudier ie Grec que fur la fin du qiunzi6me fi^de , THebreu au commencement du feiziime, & TArabe dans notre fiecle, encore n*y a-t-il que qoeI<^ peu de curieux qui s*y foient appliques , & ils n*ont guere travailli fur les livres d*hiftoires qui feroienc les plus utiles.

POuR revenir au douzieme fiecle , ceux qui etudioicnt v:i. alors n*avoient garde d'etre curieux de langues etran- £-*"-•' »^-' ' geres , puifquHs ne Titoient pas m^me du Latin , dont iis ^ ***'"* fe fervoient pour les etudes & pour toutes les aflaires fe- rieufes. Mais je ne puis en accufer que le malheur de leur temps : les courfes des Normands , ^ les guerres particu- lieres qui duroiem encore , avoicnt rendu ies livres fi ra- res & les itudes fi difEciles , qu*i)s trjvailloient a cc qui prefibit le plus : on n^imprimoit point encore , & il n*y avoit guire que des Moines qui ^criviiTent. lis etoient forr occup^ i toire des bibles, des ofeautiers & d'autres livrcs femfalables pour Tufage des Mglifes. IIs ecrivoient quelques ouvrages des Peres , felon q j'ils leur tomboient entre les jnains ; quelque recueil de canons , quelqucs formules dc^ AAes les plus ordinaires dans le commerce des atEiire<> ; car c*itoit i eux que Ton s^adrcfToit pour les faire icrire , ^: c'etoit d*entr*eux ou d*entre Ics Clercs , que ies Princcs li- roieot leurs Notaires & leurs Cbanceliers. II ne leur refloir

B iv

44 DU CHOIX ET DE LA MfeTHODE gucre de temps pour tranfcrire des HilloTiens profanes & des Poetes. 11 eft vrai que la connoilTance des langues &c 6e rhlAoire ell nice&aire pour entendre bien les Peres & l'£cnture menie ; mais ils ne s'en apercevoient pas , ou bien li difficulc^ incroyable d'acqu£rir cesconnoifTances par le inanque de Diftionnaires, de GIolTaires , de Commen- taires , & par la rarete des Textes m^mes , leur en faifoic perdre l^efperance.

De-Ia vient ([ue ceux qui voulurent afouter quelque chofe a la fimple ledure de TEcriture & des Peres , don- nerent dans le raifonnement & la dialedique , comme Jean le rophifle , premier auteur des Nominaus , qui vivoit des le lempsdu roi Henri premier : & fes feflaieurs, Arnoul de Laon , & Rofcelin de Compiegne , maitre d'Abailard. Cette mani^re de philofopher fur les mots & fur les pen- (ies , fans examiner les chofes en elles-memes , ^toit alTu- rement commode pour fe pafler de la connoilTance des £aits , qui ne s'3cquiert que par la leflure ; & c^ecoit un Oioyen facile d'ebloutr les laiques ignorans , par un lan- gage fmgulier & par de vaines fubtilit^s. Mais ces fubtilites ^toiem dangereuf^s , comme il parut par les erreurs de Be- renger , d'Abaiiard , &t de Gilbert de la Poiree. CeA pour- quoiIespIusfages,commeS. Anfelme, Pierre deBlois,& S. Bernard,fe tinrent fermesi fuivre Texemple desP^res, rejetan t ces nouvelles curiofit^ ; & le Maitre desSentences, <quife donna plus de liberte , tit quelques fauffesd^marches.

Cependaot lei livres d'Arillote vlnrent k £tre connus , comme )'ai dlt ; & foii pour les difputes contre les Juifs & conire les Arabes , foit par que!qu'autre raifon que )'i- gnore , les Theologiens crurent en avoir befoin , & Tac- commoderent a notre religion , dont ils expliqu^rent & les dogmes & la morale , fuivant les principes de ce Pbilo- fophe. C'e& ce qu'ont fait Albert le grand , Alexandre de Hal^s , faint Thomas & tant d'autres apr^s eus. Leur me- tbode de iheologie peut ^tre compiee pour la troifi^me ; car il y en a deux plus anciennes. La premiere , celle des P^resde TEglife, qui ^iudioient TEcriture fainteimm^dia- tement, y puifant principalemeni les connoilTances nicef- laires pour inAruire les fidelles, & pour refuter tes heretl- ques : cette iheoU>gie dura jufques vers le huiti^me fiecte, la fecoode 6a celle de Bede , de Raban Si des auues du

D E S £ T U D E S. iif

Wme temp*, qui ne pouvant rien ajouier ainc lumiires des Peres , (e contenierent de les copier, d'en faire des recueils & des extraiis , & d'en lirer des Glofes & des Coounennires fur rEcrimre : cette ih^ologie dura jufques au douzieme liecle. LatroiH^ine fut cclle des fcolafiiques, qui mitereni la dodrine de rEcriiure & des P^res par la foime & les orgaoes de la dialeOique & de la metaphyG* quc fiirees des iaia d'Arifiote ; c'eft aiafi que la definit le CardinaJ du Penon. _ Ferr.achari

Dans Te m^me lemps , fe reoouvel^rent les ^des de ju- j, j, <, ,a. rifprudcnce & de m^cdne ; mais il ^toit impolTtble alors de bien ^dier la jurifpnidence , puifque Ton manquoit de lois. La loi Romaine & les lois barbares quiavoient itt obterv^ fous les deux premi^res races de nos Rois , ctoient abolies par des ufages contraires , ou par roubli y aifi. & Tignorance. On n'itoit pas en ^tat de faire de nouvelles iroit Fraat, lois, puirque Ton n'avoit pas encore retabU les fondemens de la focijti civile, la libeni des chemins , la furete du commerce & du labourage , Tunion des ciioyens. Les ro- niriers etoient ou ferfs , ou confondus avec les feris. Les nobles vivoient difperf^ & cantonnes chacun dans fon chiteau , toujours les armes a la main. II n'y avoit autre drtHt en Fiance , que des coutumes non ecrites, tr^in- certaincs & tr^s- difiitrentes par la prodigieufe quantiti des feigneurs qui iioient en poSefGon de rendre juAice. II eft vrai que Ton venoii de retrouver en Italie Ics livres du droit de Jultinien , & que Ton commen^Dit z renfeigner publiquement i Monipellier & k TouJoufe ; mais ces lois ii'etoient point des lots pour nous , puifque les Gaules ctoient affranchies du joug des Romains avani que Jufli- nien &t au monde. De plus , on ne pouvoit les bien enten- dre , dans Ilgnorance ou Ton ^oii des langues & de rhif- toire ; ne s'en eiant conferve chez nous aucune tradition , par la prattque des afiaires , depuis fis cenis aas qu'elles itoieni tcrites. On ne latfl*a pas de les itudier & de les ap- pltquer comme Ton put aux affaires pr^fentes , & elles ac- ijutrent beaucoup d'autorite par ce gtand nom de Droii Jtam^tin , &. par lc befoin extreme que Too ^voit de regles dans les iugerocns.

Le droit eccl^fiaflique [v'^ioit pai en fi mauvais etat , la pcvique des canoos s'e(oit coaferv^e, quoique la difciplioe

a6 DU CHOIX ET DE LA MfiTHODE

COmmenfit k fe rellcher. On avoit plufieurs recueils des aAciens canons , entr'autres celui de Gratien , qui vivoit aa mUieu du douzi^me fidcle. II eft vrai qu*ils y etoient peu correds ,& qu^ils etoient m^l^ avec quantiti de paf- fages des P^res , qui ne devoienr point avoir force de lois , &avec ces Dicritales, attribu^es aux premiers Papes, que Ton a enfin reconnu dtre fuppofiies. Cet exemple fait bien ▼oir de quelie importance il eft , pour conferyer la tradi- don dans fa purete , qu*il y ait toujours dans rEglife des perfonnes qui fachent les langues & rhiftoire , & qui ibient exerces dans la critique des auteurs.

La medecine fut encore plus maltraitee que la jurifpru- dence. Jufques-I^ elle avoit ete entre les mains des Juifs » borsqu^Iquesfecrets de vieilles femmes & quelques tradi- tions de rem^des , qui fe confervoient dans les £imilles. Les premiers livres que Ton etudia furent ceux des Arabes , en- tre autres ceux de Mefue & d*Avicenne : on emprunta leur galimatias & leurs fuperftitions : on n^gligea comme eux Tanatomie , & on s'en rapportai eux pour ia connoiflance des plantes. Comme il n*y avoit que des Clercs & des Moi- nes qui itudiaflent, il n*y avoit qu'eux auffi qui fufTent Phy- ficiens , c*eft-i-dire Medecins. Fulbert ,£v^que de Chartres , & le Maitre des Sentences , iveque de Paris , etoient M^de- cins; Obizo , religieux de S. Vidor 6toit M^decin de Louis le Gros : Rigord , Moine de S. Denis , qui a ecrit la vie de Philippe Augufte , l*&toit auffi. Un conciie de Latran tenu fouslnnocentII.en 1 1 39 » marque comme un abus deja in- vitiri , que des Moines & des Chanoines reguliers , pour gagnerdeTargent , faifoient profeffiond*Avocats & de M6« decins. Ceconcile ne parie quedes Religieux profes, & la m&Iecine n*a pas Iditti de demeurer entre les mains des Qercs encore trois cents ans. Mais comme on n*a jamais permis aux Qercs de ripandre le fang, nide tenir l>outique de marchandife ; ce pourroit bien ^tre la caufe de la diftinc* tion des m6decins d*avec les chirurgiens ik les apothicaires; Cette diftinfiion a long-tempsentretenu les Medecins dans la fpeculation» (ans s*appliquer aux expiriences.

/VIII. i^ Iksi toutes les etudes fe r6duifirent a quatre genres & Vtars^qaa- -"^^" facultes. II y en avoit trois principales,/^ Thiologie^ t(c ficultis. k Droit » UMidccine ; lapremi^re comprenoittoutes lesEui^

DESfiTUDES. »7

AipriSMinaireSfHvtVoneKmoit nicellaires poiiT arriver i ccs hantes itudes , & que l'on appeloit d'un noni gen^ral , Iti aru. Le bofi rem vouloit afllireiiient que ron etudiai ce Suietlde plusutile; preaiiirementpourrame , & puispour lcoHps & pour lesbiera.Ce futfur ce planque te formel rcnt Jes univerfii^, prindpalcment celle de Pdris , qui ne peiit gu^re avoir commenc^ plus lard que vers Tan i aoo. Depuislong-tempsil yavoli aupr^s des ev^ques deuz for- tet d'^cotes ; Tune pour les jeunes Clercs, a qui Ton en- Ceignoii la grammaire, le chani & ['arirhmMque; & leur Biaitreetoit ouIeChanire de Ja caihedrale, ou rEcol^tre, aommiailleursCapircolfComme qui diroii C/ufJt 1'tcoU. L'au- tre icole ctoit pour les Preires & les Clercs plus avances , lquir^ve«}ue m£me,ouquelquepr£ire commisdefa pan, cxf^iquoit rEcriture fainte & ies cam.ns. Oii erigea depuis le TbMogal «pr^ pour cette fonrtioM, Pierre Lonibard , Eveque de Paris , plus connu fout le nom de Mjitrt Jtt SininKti , avoit rendu fon ecoie tres-c^lebre pour la ih^O- lc^eiAcily avoit ifaini Vi£tor des ReligicLixcn grande repuiaiion pour lei aris liberaux. Ainfi les ^iudes dc Paris devinreot illuflres. On y enfeigna auRi le D^cret , c'en.a- ^re I2 coropilation de Graiicn , que Ton regardoit alors comme le corpsentier du droit canonique. On y enfeigna la mideciiie ; & joignant ces quarre eiudes pi iiiupales que Ton DOmmafWrii/fM : on appela le compofc, C/niver/iii J^j ttcJtii fit enfin limplement t/niyirfiti, pour marquer qu>n uoe feulevtlle on enfeignoit lout ce qu'il eioit uiile de fa- voir. Cetitabliflement parut fi beau, quc les Papes fii les Rois le favorisirent de grands privileses. On vint eiii- ^ier i Paris de toutc la FiMnce, dhaiie , d'AIIemagne, <l'Angleterre , enun mot,dciouie!i Iccpariiesde TEuropj Laiine ;& les ^coles particuli^res des caih^drales ou des ■lonaAires cc6%rent d'etre frequemecs. Voyons un pcu flot en d^ail ce que Ton entei^noii en chaque Faculte.

SOns le nom des Arn, on comprenoii la tframmaire fic IX. les humanit^ , les mathemaii<iucs fi( la philofoph^e. ^*^"''*' ''*• Mats i proprement parler cc nom devoit comprendrc (euli:- Bcnt les leptarts liberaux, dont nous voyons dcs irgiifs dans Caffiodore & dans Bede ; fRvoir: la grjmm»ire, la rhctorique, ta dialeflique , rarii>iiiiu<<]ii<; , ij iiiun:<ue , la

18 DU GHOIX ET DE LA MtTHODE

g^ometrie , & raftronomie. Un maitre-is-aro deroit Itra un botnine capable de lesenreigner tous. Pourlagrammairs on lifoit Prifcien , Donat , ou que1qu'auire de ces anciens , qui oni iait fur la langue Latine , plutot pour eo faire coo- noiire les dernieres finelTes aux Romains de leur lemps y k qui elle etoit naturelle , que pour en appreadre les ilemensi i des etrangers.

Dans le trei^emeriecle,]eIjtina*^toit plus dans rnTage commun du peuple , en aucun lieu du monde : & en France la langue vulgaire itoit celle quc nous voyons dans Ville- Hardoum , dans Joinville , & dans les Romanciers du m^roe temps. Cetoit, ce remble. a cette langue qu'il falloit ap- pliquer rart de la grammaire , choifir les mois les plus pro* pres.ficles phrafesles plus naturelles , fixer lesinflexions, & donner des regles de condruftion & d'orthograpbe. Les Italien$lefirent;& desla fin du mcme fiecle , il yeutdes FloreniiDs qui $'appliquerent i bien ecrire enleur langue vulgaire , cooime Brunetto Latini , Jean VilJanl , & le Poete Danie. Pour noire langue , elle ne s'efl epuree que par le temps i & ce n'3 ^i^ que plUs de quatre cents ansapres rinf- tiiution des univerlites , que l'on a commenc^ a y travail- ler par ordre public , dans VAcademie Ffan^oife. II eft vrai queleLatin ^ioitencore tr^-nece£airepourIa leduredes bons livres & pour rexercice de h religion ; & ceuK qui iiudioieni alors iioient tous Eccleftaftiques. Le Latin ^toit oiceflaire pour les a&ires &pour les ades publics ; il Te- toitpour les voyages , & on appeloit les inierpr^tes, £«- tinUrs. II etoii donc impoflible de fe pafler du Latin ; mais il ^toit impoflible aufli d'en retablir Tancienne puret^.parla raretideslivre$,& parles auiresraifonsquej^aimarquees. U fallut fe contenter de le parler & de l'ecrire grofnerement. On ne fit point de difficulie d'y meler plufieurs mots barba- res , & de fuivre la phrafe des langues vulgaires : on fe con- lenta d'obferver les cas, les nombres , les genres, les con- jugaifons , & les principales r^gles de lafyntaxe. Cell a quoi Ton reduifii !'^Tudc de U grammaire , confiilerant le refle comme une curiofite inutile, puifqu^on ne parle que pour fe faire enieadre , & qu'un Latin plus elegant e6t et^ plus dilHcilement entendu. Ainfi fc forma ce Latin barbare qui a it& a long-temps en ufage tUns le palais , doiM on a peine i fe difaire dans les ecoles : & que Ton parle encore en Alle-

D£S£TUDES: if

Angne & en Pologne pour le commerce des voyages. De-li Vim U ncceffit^ des Glofes & des Commeniaires , pour ez- pliijuerles livresanciens.^rits purement.

La poetique reriduifoit i favoir 1a mefure des vers La- rins, & i la quanttte des ryllabes ; car ils nalloient pas jaftjocs 2 dillinguer les carafteres des ouvrages & la diffe- r;nce des Hyles. On le voit par les poemes de Guntherus & ie Guitlaume le Breton , qui ne font que de fimples hilloi- res , d'un flyle aulH plat & d'un Latin aufli groffier , que cehii dont on ecrivoit en prore. A la contrainte ds la quan- the &de$cerures , iIsajoutoientcelledesrimes,quifirent les vers Ifonins ; fouvent mdme negligeant la quantit^ , ils fe conienioient de &irc en Latin de fimples rimes comme ct) firan^ois , & c'efi ce qu'on appela des Profft. Voila toute b poMe des homm i ferieux. Pour la po^ie vulgaire , qut coflimen(oit i rigner iis le douzi^me fi^cle , comme on voit partant de Romans & tantde chanfons, elledevine bientdt le partage des d^bauchis & des libertins , lels qn'i- toient pour la plupan les Troubadours Provenfaux & les autm Poetcs de ce temps-la , qui couroient par les Cours des Princes. Cependant il faut avouer qu'ii fe trouvoit entre ein des gens d'erprit , & qui , pour le temps , avoient de la poIitcSe ; mais leurs ouvrages font pleins de fales anioun & de fifUom eztravagantes. Depuis ce temps.on anaiotqoursfepaiantdeplusen plus ragrimentdudifcours <}'avec le laifonnetneni & les ^tudes folides ; & c'ell ce qui fit D^gliger la Rb^orique dans les ^coles ; car on n'y cher- choit m i plaire , ni i imouvoir les paflions.

On s'attacha principalement k la philofophie , & on crui qu'elle n'avoit befotn d'aucun ornement de langage , oi d'aucune figure de difcours. Ainft i force de vouloir Ii rendre folide & miihodique , on la rendit exir^meinent feche & ennuyeufe ; ne confiderant pas que le difcours na- turcl & figure ^argne beaucoup de paroles & foulage fori b mimoire , par les images vives qu'il imprime dans refprii. Ccpendant, comme il n'y a point d'6tudefans curio- liie& fans imulation , nosfavansfirent la meme chofe que les Arabes, foii a leur imitaiion , foit par le memc prin- cipe; & charg^rent leur pbilofophie d'une inAnitedequef- lions pfus fubtiles que folides , s'eIoignant extremement de lldie des aociens Grecs.

;o DU CHOIX ET DE LA MfeTHODE

La logique de Socraie , que nous voyons dans Platon & dans X«nophon , eioic Tjrt de ctiercher rerieuremenE la vctiii , & il k nonimoit DiaUftique , parce que ceite re- ciierLhe ne fe peut bien fdire qu'en converfation panicu- llere entTd deux hommes aitentifs a bien raifonner. Cet art confi(toit donc a repondre ju<le fur chaque queAion , i Lire des divifions exafles , a bien d^tinir les mots &Ies thofes , & a pefer atiencivemeni chaque confequence avant dc raccorder ; fans fe prefler , fans craindre de revenir fur Ibs pas , & davouer l*es erreurs ; fans vouloir qu'une pro- policion fut vraie plutot que rautre. Ainfi dans cette logi- qae , il eniroit de la morale. II y eniroii audi del'eloqiience. Carcommelcshonmesfont d'ordinaire palTionnes oupri- venus de quelque erreur , il faut comniencer par calmer leurs palTiDns & lever leurs prejuges , avant de leur pro- pofer la veritc , qui (ans cetie preparation ne feroii que les choquer. Or cctte methode demande une difcr^tion & une adrefle merveilleufe , pour s'accommoder a la varieti in- finie des efprits & de ieurs maladies ; & c'eft ce que nous jtitfl. rhi. admirons dans Platon. Ceft fiir ce fondement qu'Ariftote

""■• '• mei la dialcftique en paratlele avcc la rh^torique , & dit

que Tune&rautre a lememebui, qw efl de perfuader par le difcours. La dialeflique emploie des raifons ptusfolides & plusconvaincanies,parce qu'en converfation particu- lierc , on connolt mJeux la dirpofition de cciui i qui fof^ parle , & Ton a le loifir de lui fairc faire toui le chemin qui eft neceflaire pour le conduire }u1<iu'b la connoifliuice de la verice. Au lieuque la rheiorique , qut eA rarcdesdifcours publics , efl obligee'de fe fervir des prijug^ de fes audi- teurs , & d'appuycr fes raifonnemens fur les prtndpes dont ils conviennent , parce qu'il ed imponiblc ttc leur en faire changer , en parlant peu de temps , & 4 une grande affem- I. Rhcicr. iji^e j c'e(l QQ qui g (^\i ^ij^ ^ Ariftoie , que la rhetorique

''*' n'ufe que d'enthymiines , c'eft-a-dire de ratfonnemens ,

dont l'.i'icli:ci:r a dcj-t ime partic dans fon efpric , & qu'il n'cfl pas n.:cciraire dc devclopper. Telle etoit la dialefli- (jue cliei ies Grecs ; fart dccrouver la verite auiant qit'il cH poiTible naturcllcment.

Nos philofophes fembient n'avoir confid^r^ tpie !es viri- tjsen clles-memes, &l'ordre qu'elIesont entre eilcsindi- pendammeat de nous. II e^ vrai qu'on en a (oujoucs ufi

DES^TUDES. ;4

un&daaslamatheinatiques, parceque leur ob jet n'eineiit point en oouf 6e paflions. Perfonne ne s'intereflea laire pa(- iierpourdroiteunelignecouibe;nia elargir un angie aigu.' Maisconiinelalogiqueeftrinftrunientde touteslesrciences, & principalement de la niorale, elle doit comprendre ce qui di necel&ire pour faire entrer dans les efprits toutes fortes de verites, &pluscelIesoiinospalIioTureriflent,quelesau- rres. Cependani il ne paroit pasque nosPhilofophes aieni eu aflez d'igard aux dirpofnions deleurs difciplcs. Ils ont appli- ^ k touies fones de rujets la meihode {&clic des Geom^tres:

6 comme les premiers avoient a&ire a des dirciples fort groflien ; (car on Tait quelle etoit la politefle en France il

7 a 1 oe ans); ils prirent grand foin de feparer toutes leurs propoGtions , dc metire tous leurs argumens en forme , fic de diJHnguer toujours la conclufion, les preuves & les objeAoib : enforte qu'tl fut impoflible , meme aux plus ftupides de s'y meprendre. lis croyoient abreger beaucoup en retranchani tous tes ornemens du difcours, & toutes les figuies de rhetorique ; mais peui-eire ne con&d^roient- ilipas que ces figures qui rendent le difcours vif & anime, ne font que des &iites naturelles de 1'eflbrt que nous fai-, (oBs pour perfuader lesautres.D'aiIleur5, cesflgures abre-; pm fori le difcouTS : fouveat on icarte une objeflion d^itn feul mot : fouvent on prouve mieux par ua lour di- iai que parun argument enforme,& toujours on ivite ks rip^iiions ennuyeufes des tennes de Tan. Que Ton en &fle Texperience , une page de difcours fcolaflique fe re- ditira au quatt , fi on le change en un difcours ordinaire & lanirel ; &i touiefois ceux qui y font accoutumes , croient que les difcours 6gur^ ne contiennent que des paroles , & ne reconnoiflent plus les raifonnemens , s'ilsne font dif- linguis par articles & intitules. Je fais bien qu'il eft quel- ^efois n^ceflaire d'ai^menter en forme , ou d'ufer des ter- nes de rart, & nommer la majeure ou la mineure; pour netirc en evidence une raifon impor[ante,ou pour dem^- ler un fophifme : mais il ne s'enfuit pas qu'il faille en ufet toujours ainfi. On ne s'exprime pas ordinairement pardes formutes , fous priicxte qu'elles font n^ceflaires dans les contrats & dans les ferniens : il faut laifier quelque chofe 1 faire au difcipte , & ne lui pas faire Tinjure de croire qu'il orpuiffereconaeitreuaenifonitonnelaluiinonireaudoigt.

'32 DU CHOIX ET DE LA MfiTHODE

L'^udedelaphiIorophiecoiiMoit pHncipakineniiieni- dierAri{lote,que les Profefleurs liroient & interpritoient publiquement; roais cooime la plupart des Commentateurs fe donnent carri^re fur les commencemens des ouvrages , avec 1e temps on traita fort au long rous les preliminaires de la logique, Des catigories d'Arif1oie , qui ne font qu'une ezplication fuccinSe de tous les termes fimples qui peuvent entrer dans les propoficions , ils en ont faii un iraite fort itendu , & y ont m^I^ beaucoup de metaphyfique & mSme de theo!og;ie. Car a Toccafion de la rebtion, il y enaqui entrent bien avant dans le myft^re de 1a Trinit^. Ils ont en- core commenrc fort au long rintroduflion de Porphire,d'oii eft venu le fameux rraic^ dts univtrfels. On y a ajouce les queAions fur le nom&reflencedeIaiogiquememe,fi c'e{l un art ou une fcience ; & on s'eft fi fon etendu fur ces pri- faces, quc Ton a kih contrainr de traiter fuccinfiement les t^Ies des fyllogifmes, & tout le refte qui fait le princlpal corps de la logique d'Ariftote.

On a fait a peu pres de meme dans la morale. On s'e({ itendu fur les queftions genirales de la fin , du fouverain bien , de la libert^ ; enforte que Ton a manque de lemps pour traiter les vertus en d^ail,& donner des r^gles par- ticulierespourla conduite de la vie.qui fembie toutefois 4tre le but de la oiorale. Ceft en quoi Ariftote devoir etre de grand ufage, car il a parfaitement bien connu les moeurs destiommes;& s'il n'a pas toujourseu des vuesauflihau- tes que Platon , il a raifonn^ d^une mani^re plus conforme aucommercedelavie&ice quipeut humainementfepra- tiquer. Mais apr^s tout , c'eft peu pour des Chretiens , qui doivent avoir appris d^s I'en^nce une dodrine inAniment audeSiis de celle de Platon m£me.

DE toutes les fciences, la phyfique ^toit la plus tmpar- faite, dans le temps oii les univerTit^ fe form^rent. On rempninia toute enti^re des Arabes ; & au lieu de la fonder fur Texperience & de commencer par fe bien alTu-. rer de ce que les chofes font eneifet, on la fonda^fur Tau- toriii d'Anftofe & de fes commentateurs , & furdes ratfon- nemensg^neraux.Et v6ritab!ement,iln'eioitpas facileaux iavans de ce lemps-I^ de faire des ezperiences. Ils icoieni tous Moines ou Clercs enferm^ dans les monaft^res & dans

DESfeTUDES. ^f

des coUeges, pauvres la pluparr ou par 'eur profefTion ou par leur forrune. La arts eloient fort dechiis ; on avoit pcr* duquinrite d'inventions, & onenavoit peu trouve ; li» anilaiu etoient encorc ferfs pour la plupart , & daas un ^r.md Kprit; il eiott diHicile d-i croire qu'il y ctir ri>:n i ap- |>rendre d'cuK. Quoi qu'il en Ibit, lescfpritsnctoicntpo^nc iMirn^ a s'<iflurcr det faits & a conlulter Texpcrien^e. On »'en rapportoi: a rautorite iles livres , & oti lenoii pour conf- tir.t tout ce qu^itsdi^bient des eSeis d^ la nature & Aa leurs caur*H. Bien loin de fe deficr de ce qiii eioit cxtraordlnairc , le plus mervcilleux fembloit toujours k plus beau. De-U viuilacroyanccd'unc inAnite defables, doni le mondeell encof c infeSe , quoique Ton iravaille lous les jouts a ren 6enoniper: tanrdevcnus occulies, tant de l'ympathies& d^antipaifaies , lant de propri^ies imaginaires de plantes ou d'iifiijiuui:. Cell aulli ce qui augmenta le crcJit de la mspe & de raltroloijie, qui n'etoit di]a que trop grand. Oi liip- pofa la doArine des intluences des aAres, commc une ve- rite inkontedable ; & les gens de bien s'elliniereDt alTez ^. S. heureu< de prouver qu'elles ne pouvoient agir fur lcs '• *■ volonies libres, lcur abandonnani le tQi\i de la nature, ^ j,' * meme les organesdu corps humain. On crut qu'il pouvoit y avoir une magie naturellei&onatiribuaa U furnaiurellc, c'«ft-a-direaupouvoirdescfpni5(nalins,ioutcedontonne connciflbii pas la caur<;. Car etant ceruin p)r ta reh^Mti <]u'ilyade iel$efpriis,& queDIeutcur pcrmji qti.-lquefois deiromper lcs hommes ,rien n'cflpIiiscOnimLKlepo([r lou- vrirrignorance,quc de lcur aitr.buer co doit on ne pcuc rendre raifon. Ainfi les fiflions de« Poetes du ce icinps \k Ctoient beaucoup moins abfur-ies qu'<.-lles ne r.oui ie paroif- leni. L eioit vraiiemblable , meme aux S.jv<ins , qu'il y cut cu fouvent, & <\uV y tui cn..ore en d-vcrs endroin du monde de» dcvin^ ou des cnt.hantcurs, & quc la nature pro- duiuidcsilraiions vol3ns& des monllrcstle d:v^.'rresrories. CeitccTOyancedcs fablcs dansrhiftoirenjturcllcapporta quaniite de pratiqucs fupcrliitieufes , pariici.licrciULnt d^ns la medecine, oii I'on aime toujours mii^ut fjire quclqi.ie choli; d'inutile , quc d'omcttre ce qui pciii eirc utilc. Cc que ronappeioiidonc ituiicrlu Phyfijiie (& l'on y comprenoii la medccuic ) , c'eioii lire des iivrcs & rdifo>iner : commcs'il B'ycutpoint eu d'aminauK pour faite de»aRa:omics,nide Jaae II. C

'54 DU CHOIX ET DE LA MtTHODE

plantes ou de minerauxpour eo eprouver leseffets,comiii0, £i les hommes n'eufleat point eu rufage des fens pour re- connoitrela verlte de ceque les autres avoient dit. En un mot, comme fi la nature n'eut plus ete au monde pour la conTulter elie meme. Ce fut a peu pres ainfi que les arts Sc la medecine furent trait^ dans les Univeriites.

XT« f^\^ ruivitla mSme methode pourledrcnt.Commerigno-

^Moatw^ Vy rance du latin & & de rhifloire empechoit d'entendre

les textes , on s'en rapporta aux Sommaires & aux Glofes

de ceux qui palToient pour les mieux entendre , & qui

ii*ayant pas eux memes le fecours des autres livres , ne fai-

foii^t qu'expliquer un endroit du Digefte ou du Decret^

par un autre, les conferant le plus exadement qu*iIspou«

. ^ . voient. Les fautes de ces mattres trompirent aifement les

c.x.extrade difciples, & quelques-uns abu(^rent de leur cridulite^ea

fimma irin. melant ii ieurs Glofes des etymologies ridicules & des &•

verb. dtabo- y^g abfurdes; foit qu'iis ne compriiTent pas que Ton ne

/•1. Uem tn i i r i i /•• vi j r

in/iit, de ju» P^ut pratiquer les lois ii on ne les entend, loit qu ils de- re nat. &c. (efperafient de les entendre mieux. Leur plus grande appli* 9. 4. tf» cation fut a les reduire en pratique , i traiter des quef- tions fur les confequences qu'ils tiroient des textes, i donner des confeils & des decifions. Mais quand on vou- lut appliquer a nos af&ires ce droit Romain ii /nal en- tendu & fi eloigne de nos moeurs, & conferver enm^me temps nos coutumes, qu'il etoit impoflTible de changer, les r^gles de la juftice devinrent beaucoup plus incertaines' que devant. Toute la jurifpnidence fe reduifit eu difputes d'ecoIe & en opinions de dodeurs , qui n'ayant pas aiTez creufe les principes de la morale & de Tequite natu- relie , cherchoient quelquefois leurs mtirits particuliers. Ceux memes qui cherchoient la juftice, ne favoient pas d'autres moyens de la procurer , que des rem^des particu« liers contre rinjuftice : ce qui leur fit inventer tant de nou- velles daufes pour les contrats , & tant de formalites pour les jugemens. Ils ne travailloient ,non plusque les medecins , qu'a guerir les maux prefens, fans fonger ^ les pr^venir & en arreter les fources , ou plutot ils ne le pouvoient pas. Car pour 6ter les caufes gen^rales des proces & de rinjuf- tice, il faut que la puiflance fouveraine s'en mele 9 qu'il y tit des lois certaines & connues de tout le monde , & des

4.

D E $ * T U D E S: j^

bfi^mfnli&cs bien autorifes. II faut 6ter aux particuriers plufieursiDOyefis de s*enrichir & de fe ruiner, & les redui- Te , auraot qu^il eft poffible , i la vie la plus fimple & la plus oaturclle : comine nous voyons dans cerre Loi que Dieu menie donna i fon peuple , & qui le rendit fi heureux tant qull Pobferva. Mais alors TEurope ^toit fl divKce , & les Princes fi peu puiflans ou fi peu iclairis , que Ton ne fon- geoit pas i £ure de telles lois.

ON ^ Jioit la thiologie plus purement ; & nous voyons Xlt dans tous les temps une proteftion fenfible de Dieu Thiologie# J Ibr fon LgUfe , pour y conferver la faine doftrine. Mais quoique la dodrine fut la meme que dans les fiecles preci- dens , la maniere d*enfeigner etoit diiferente. Les P^res de FEglife etant la plupart des Evdques fort occupes , n'^cri- Toient gu^res que par neceflite pour defenJre la religion par des combats fineax contre les heretiques & contre les cklr^Hv"'' paiens , & ne traitoient queles queftions qui etoienteffcc- c. i. lo. * * tivemeat propofees. Une bonne partie de leurs Ouvrages ibnt les Sermons qu'ils faifoicnt au peuple , en expliquant rEcrirure fainte. Les Dodeurs des Univerfites , occupes k ^dierfic a enfeigner, fepar^rent m^me toutes les parties des etudes ecclefiaftiques. Les uns s'atrach^rent a rexp!t« cation de TEcriture qu*ils appel^rent Thiologie pofitive : d'au- tres aux myfteres & aux v^rites fpdculatives , ce qui a con- fcT\i le nom general de Scolaftiqut : d*autres k la morale & i la decifion des cas de confcience. Ayant donc pour but d'enfeigner dans les ecoles , ils s*appliqu^rent a traiter le plusdequeftions qu'ils purent& a les ranger avec meihode. Ils crurent qje pour exercer Icurs difciples , & les pr^parer aux difputes fh^ieufes contre lesennemis de la foi , il falloit exaroiner toutes les fubtilites que la raifon humaine pou- voit foumir fur ces matieres , & prevenir toutes les ob- |e£tions des efprits curicux & inquiets. IIs en avoient !e loifir , & en trouvoient les moyens dans la dialedique & la met.Yphyfique d*Ariftote 9 avec lesCommentairesdes Ara- bes. Ainfi ilsfirent k peu-pr^s ce que Ton fiiit dans les falles d*e(crime & dans lesacademies de manege , oii pourdonner aux jeunes gensde la force & de radreile , on leur apprend bien des chofes qui font rarement d'ufage dans les vrais combats. En expliquant le Maitre des Sentences dont le livre

Cij

V5 DU CHOIX ET DE LA MitUODt

etoit regarde comme le corps de la theologie fcolaftique i on formoit tous les jours de nouvelles queftions fur celles qu'il avoit propofees : & depuis on a fait de meme fur la Somme de faint Thomas. Mais il faut avouer que cette ap- plicatlon a former & a refoudre des queftions , & en ge- neral a exercer le pur raifonncment, a diminue pendant long-temps rapplication aux etudes pofitives , qui confif- tent pius en le6lure & en critique: comme le fens litteral de TEcriture , les fentimens des Pires & les faits de ITiiftoire ecclefiaftique. 11 eft vrai que ces etudcs etoient tres-diffi- ciles par la rarete des livres , & le peu de connoiflance des lar.gues antiques. II n'y avoit que les grandes biblioth^ques oii Ton put trouver une Bible avec la Glofe ordinaire cora- plete. Un partlculier etoit richequand ilavoitle Decretde Gratien , & la plupart ne connoiftbient les Peres que par c^ recueil.

Xin. np Elles etoient a peu pres les 6tudes en France & dans ment des •"" * ^u^^ope , quand on recommen^a de s appliquer aux Humanites. Eumanius , je veux dire , principalement a la grammaire & a rhiftoire. On peut compter ce renouvellement depuis Vzn 1450 9 & I^ prife de Conftantinople , qui fit que tant de favans Grecs fe retirerent en Italie avec leurs livres. Car bien que Petrarque & Bocace euflent releve ces fortes d'e« tudes des le fiecle precedent , ils n*avoient encore gu^res avance. Mais en Gr^ce , les etudes s'etoient aftez bien conr fervees. Le feul Commentaire d^Euftathe fur Homere , montre que jufques aux derniers fiecles , il y etoit refte une infinite de livres & des hommes d'une grande ^rudition. Ainfi depuis le milieu du quinzi^me fiecle, on vittout d'un coup paroitre une foule de Savans, premierement en Italie» puis en France , & dans le refte de TEurope k proportion» qui s*appliquerent avec une ardeur incroyable k lire tous les livres des Anciens qu*ils purent trouver , k ecrire en Latin le plus puremenc qu*il etoit pofllble , & a traduire les AuteursGrecs.L'artde rimprimerie qui fut trouv6 en meme temps , leur fut d'un tres-grand fecours pour avoir aife* ment des livres , & les avoir correfls. Aufli plufieurs s'ap«* pliquerent enfuite a faire d'excellentes editions de tous les bons Auteurs fur les meilleurs manufcrits , recherchant les plus anciens , & en comparant plufieurs enfemble. D/autre^

4^

l>MI

D E S fi T U D E S. 57

%nt Eait des Didionnaires & des Grammaires tr^s-exafles : d^iutres 6es commentaires fur les Auteurs difHciles : d*au- tres des Traites de tout ce qui peut fervir a les entendre : coaune leurs Cables , leur religion , Icur gouvernement , Jeur milice ; & jufques aux moindres particularit^s de Leurs jRCKirs 9 leurs habits , leurs repas , leurs divertifTemens* £aibrte quHIs ont fait tous les travaux neceffaires , pour flxnis£iireentendre,aurant qu'il eft pofiible ,apres un fi long iatervalle , tout ce qui rede de livres antiques grecs ou Utins.

Mais quelques-uns fe font trop arretes a ces etudes , qui ne font que desinfirumens pour d*autres etudes plus f^^rieu- ies.Car il y a eu descurieux qui ont pafle leur vie a etudier le Latin & le Grec, & i lire tous les Auteurs feulement pour la bngue, ou meme a entendre les Auteurs & en expliquer les paflages difficiles , fans aller plus loin ni en (aire autua u/age. U y en a qui fe font arretes a la mythologic &i aux autres antiquitis que j*ai marquees ; qui ont recherch^ des iBfcriptions , des medailles & tout ce qui pouvoit cclaircir les Auteurs , fe bornant au plaifir que donnent ces curio- fites. Quelques-uns , pafiant plusavant, ont ctudi^ fur les Andens les reglesdes beaux arts , comme leloquence & la po^iie, fans toutefois les pratiquer : d'ou vient que nous avons tant de Traites modernes de poetique &l de rhetori- que , quoiqu*iI y ait eu (i peu de vMtables Poctes& de ve- ritables Orateurs : & tant de Traites de poHtique faits par des paniculiers qui n*ont jamais cu de part aux aiTaires. Enfin rapplicatiofl i lire les livres des Anciens , a produit en plu- fieurs un refped (i aveugle , qu ils ont fuivi ieurs erreurs plut6t que de fedonner la liberte d*en jugcr. Ainfi Pona cru que la nature etoic telle que Pline Ta decrice , & qu'ellc ne pouvoit agir que fuivant les principes d*Ari(lotc. Le pis el\ , ^eplufieurs ont tropadmire Icur morale , & n'ont pas vu coml)ien elle ed au deiTous de la rcligion qu'ils avoient ap- prife dis lc berceau. D'autres , quoiqu^en petit nombre , ont donn^ dans Texces oppofe , & ont afle<^e de contredire les Anciens & de s'eloigner de leurs principes. Mais entre ceux qui les ont admircs , le defaut le plus ordinaire a ^te la mauvaife iuiitation. On a cru que pour ecrire comme <ux, il falloit ecrire en Icur langue , fans confiderer quc Ics toivoient en Latin & non pas en Grec ; ^que le»

DU CHOIX ET DE LA M6TH0DE

Grecs ecrivoieiit en Grec&non pasenEgyprien ou enSjr? riaque. On s^eft pique de faire de bons vers en Latin , & meme on en a fait en Grec ,au hafard de n*etre entendu de perfonne : & ceux qui , comme Ronfard & fes fe6^ateurs , ont conimence a en faire de Fran^ois, apres la leduredes Anciens , les ont remplis de leurs mots , de leurs phrafes poeriqucs , de leurs fables , de leur religion , fans fe mettre en pvine fi de telles poefies pourroient plaire a ceux qui n*auroient point dtudie : il fufHfoit qu'elles fiiTent admirer la profonde erudition des Auteurs. On a imite de meme les Orateurs : on a harangue en Latin , & ona farci des difcours Fran^ois de pafTages Latins. En un mot , on a cru que fe fer- vir des Anciens , c*etoit les favoir par coeur , parler des cho- fes dont iis ont parl6 « & redire leurs propres paroles : au lieu que pour les bien imiter , il falloit choifir les fujets qui nous conviennent , comme ils fe font appliques <t ceux qui leiir convenoient , les traiter comme eux d une maniere fo- liJe & agreable , & les expliquer aufli-bien en notre Iaa« gue , qu*ils les expliquoient en la leur.

Cette nouveile efpece d'etude excita une maniere de

guerre entre les Savans. Les Humaniftes charmes de la

beaute des Aureurs antiques , & ent^t^s de leurs nouvel-

les decouvertcs, meprifoient le commun des Dodeurs qui

fuivoient la tradition des ecoles, n^gligeant le ftyle pour

s'attacher aux chofes , & preferant Tutile a Tagreable. Les

Do6leurs de leur cote , je dis les Theologiens & les Ca-

noniftes , regardoient ces nouveaux Savans comme des

Grammairiens & des Poeres , qui s^amufoient k des jeux

d^enfans & a de vaines curiofites. Mais les Humaniftes fe

r. Epiji^ failoient 6coutcr , parce quils ecrivoient poiiment , & qu'ils

chfiur virur. avoieut appris par la lefture dcs Anciens , a railler de bon»

ra/m. ^^ grace. L'herefie ds Luther , qui s'eleva peu de temps

apres > e:haufFa ccs querelles, & les rendit plus firieufes.

Luther vouloit reformer les etudes aufli bien que la reli-

nobOetnt, ?*^"* ^' "^ falloit ni philofophie ni fciences profanes. II

««. isio. falloit brCiLT Platon , Ariftotc , Ciceron, & tous les livres

des Anc: ins , pour n^etulier que rEcriture ,& donner tout

le ref^e »lu temps au travail des mains. Ceft ainfique , pouf-

fant tout a Tcxcis , il rendolt odieufes les plus laintesma-

ximes deTantiquite. Larefiftance qu^iltrouvadans lesDoc-

teurs de theologie , & les cenlures de la Faculte de Paris

\ -1

DESfiTUDES. )9

& Aes aotres Univerfires » le rendirenr leur ennemi irri* conciliable. II le$ trairaavec le dernier mepris » &Melaoc- con roQ fidelle difciple , employa tout fon efprit & toutes ies belles lettres pour les tourner en ridicule. Mais les pretendus reformateurs ne durcrent pas longtemps dans cene premiire feverite contre les etudes profanes. IIs fu- rent bientdt lesplus ardensa^tudicr les humanites,voyanc que rdoquence & Fopinion d*une ^rudition fmguliere leur attiroic grand nombrede fedateurs.Ils regarderent ces etu- 4ss comme desmoyens neceflairesala reformation de TE- «

gUfe, & voulurent faire pafferle renouvellement des let- dt Befe^ tres pour le premier figne que Dieu eut donne de fa vo- comm. c^. lont^fur ce point. Ilfembloitya lesentendre, que cette conootfiEuice deslangues & de rhiftoire » qu*ils acqu6roient par uo rravail affidu , fut une marque affuree d'une miilion exrraordioaire; & fe faifant admirer dcs ignorans , ils Icur perfuadoienc zidmtm que les Dodeurs Catholiques ne fa- voient non plus la religion que lcs belles lettres. Mais ils ii'eurentpas long-temps cefoible avantage.Les Catholiques les combattirent bientdt par leurs propres armes , & fe fer« virent tres-utilement contre eux de la connoiffance des lan- gues originales & des Auteurs anciens , fuivant leurs pro- pres editions. On a donc recommence k ^tudier les P^res Grecs& Latins , trop peu connus dans les fiecles prece- dens: on a etudielliiftoire Ecclefiafiique , les ConciIes>Ies anciens Canoos ; on a remonte iufques a Torigine de la Tradition , & on a puife la do£^rine dans les fources. Le fens lictend de TEcriture a ete recherchi par le fecours^es bngues & delacricique. Je fai bicn que pluficurs, mdme des Catholiques^ontpouffe ces recherches a de vaines curio* fit^s ; & que plufieurs aufli font demeuris trop attaches i Tancien flyle des ^coles : tant ii eft difficile aux hommet de fe cenir dans une jufte mediocrici.

Le langage de la philofophie fcolaftique qui nous eft venuedes Arabes, n*eft digne par lui-m^me d*aucun ref- ped particulier. II en eft comme de rarchitedure de nos anciennes Lglifes. Cette architedure que nous nommons Gtuhi^jut y & qui eft efiedivement Arabefque , n*en eft ni plus v^crable ni plus fainte , pour avoir eti appliquee il des ufages (aints dans lestemps ouTon n*cn connoiffoit pai 4t meiUcurc. Cc feroic une delicateffe ridicule de ne vou«

Civ

^ ."'.V c:io\:: E:r dela MtTHODF:

.^■^ Ta^cMTcr -■in'i -■s 'ii.i^injii^nT iar.cf ie ^i-.orrar r^T-i <* '«Tf^.i- ^j-Tnii-i ai.- i^rrnihe 'e ::iHercnLaiTr'i'iine »«i..tt;rt ;r<.l'i-,i-"r;;-e. >.\:ti sar :3Urd jue i:cs ; iees ift (ti'.-t. rr ■;*» ;u-:;-s .->>rFMn LEUeCne J rrti^oa : .3£ .italll ity^- ; ii -.v^^r -v ru ^iestre* Tiistrr* -jc ue ■'iMcrtiiion de« -.-i.r-— ^-;. ■■■*ecoi.-nw ;<scto:esio.it ■:!! .-iii»- ineiKes. ■- :' --. ,.---1 i -i.-n.-.ivei:^jjf!t ■!« 3in:aiSfe9a. rcodii 1»'« .^itfe< >"-;i o.;-:^so.- Tiiw :<rE3E:<;£in:.:snr3iTJ:t . li i rvtv..(i :!,:ear^ aius -ijficiies. Cjt un a. piinoi ans;- «^■— ^je .■"if^fii; . A .'-.1.1 ; ■.■ni:J.; rca: ;;n,-r.crvcr. -\inli <,•!.! :.«"■{: 3«! inai x zit izti .i.-.-^; -rr^inon.ce jours

U gr.n"wr? :-v-K .i .ir.cM.lMins , :. 3«.-:i"-'£ i;\at-a- rft." .11 I--1. ■"■!•.; !e* -."ers Liitnc. !a r.ii^jnnoua i nr oc- eri*^'^! .Siit.vr.' i .i •j.i^r3nnic , auii ;s irai-j!bp:i;e , 3l «n''!i'to .^ :h';.-»irt^,e . .c irjit in !a iieit^;ne, ;iuvani ies (tifffCife! pr.itl-ilirtit. J^ '.hiiVe i ■.•fius nu » 'W oaiC i jtHtor fi dsnw jcotei in n'j.nte:Bne t;i;,t ouc i'utie , i. !i On y e''Ti'?i>;iie '•vii ce <itii ^l neciiiLirc. Miin 'iiufitin. iiDin- me ("j" ^ir Hjljrn-i . ti ■Jit lue ie parer ■ius ■itiuies iumet'- fiiliw«.Cert jjrtificoi ;'ti cmqiii; (neierQunerniisacnier- f re A j^ai-r ;'awrtr;r--' -ie ia inur.intc pocr niii^nner libr^ineiit Air h •('•^ri .'rc ^e* a'ii>'i;« ; Ovnitf .•■. Pu.Jilia-ies -u ^tti iju- mn aiixlo" d( Un' f.iyt w ^:'^^" p-t-t •C^ -jifjnncr jur L* ^y'niifiit. Si pnr>r<i "ie* <TJiit« en ^.iniin; , qiiJiqiiB aioa ^incij)al rlelfein ;>.:r rte s-.e rwiiiri a cellesifii lijnt le pius ii I ii^rfKS^^^ieonet^sn^cpje !"ooiniirj:ren (larnauitU- ; ^ jA p^r.p^er^i tinnpl«iaent ae« reneiioos tjndeas lur i'c&.^ pirierKe.

« ?"; , t.wfemfcleffirildiitpremiersiTient^Dminercequec^eft Un 'hiT'* Af'* r#fii'te. & f[MeI tiiJt on 'foii fc projioter en eruiionc.

4«f £tii((Mi AmdfTir fie-^ncnip rle coT>noil£tnc«, metne avec ungrzr.d Uai/iW , 8t fo ()iAinf(iMf du ^mmun en facfaant ce que W jiiitrfc nf f.tveni prrini : toui cela ne fufiit pas pour dire q^je IVin ^rii iie : Hiitrement ce furoir ^tit^ier que de cotopter Vniiro le« leitre* «riin livre , ou tiurcs feuiiles d'ua ar- l're tiK.iirffue ce rernii une occupdtion fort penible qui fd lerittioeroil A tKio cnnn«ifraii(.u fort fin^iilii.Te. Mais pour- ()iiiil cellf ii|i|tlic.iiion feroti elle ridicule , Caon parcs <|U'b1I« nff farwit ol tuil« oi agrcable. U bm doac que tw

X

D E S £ T U D E S. 41

t|iicToa doit aonnRCf Eiude, 2.11 pour bur au molns le plaifir de la connoilTiince. Encore le plaifir ne fufHt pas pour iuf- tifier les ctudes qui nuifenr a Ae tneilleures erudcs , ou k d'auim occupations p!us uiiles. On auroit pitie d'un ma- bde quinechercbeToii qu'3 s'habi]lerproprcnient& man- ger lout ce qui flaiteroii fon goiit , au lieu de 5'appliquer Jerieurcment a fe ^inr. On fe moqueroii d'un ;eune ar- tilan, qui , pendant fon apprentifTage S^amureroitadcfliner ou a (ouer des inHrumens , au lieu d'apprendre (bn m^- ■ier. U auroit beau dire quil y prend piaifir , & que la peinture& lavufique TonE desartsplusnobles que la m^- nuilerie oula (isTrurene. Laiffez lout cela , lui diroit-on,aux MuGdcns & aux Peinires , le temps que vous donneriez ileur mitier votis einpecheroit dapprendrele v6ire. Tour ce quc Con peut vous permeitre , c'eft de vous y divertir les jours de Fetes , au lieu de faire la debauche. On pour- roii en dire de meme i ia plupart dcs jeunes gens. Voire cducaiion doil etre rappreniilTjge de voire vie : vous de- vea y apprendre i devenir bonnete-homme , & habiie homme felon la profeflion que vous embrafleTez : appli- quez-vous unitjueinem a ce qiiipeutvous rendre tel. Mais la grammaire , la poeiique , la logique me divertifTeni : je trouve un grand phifir i favoii plufieuts langues , a tirer des ctymologies , & fdire diffijrenies retleKions fur le lan- ^age des homines : i'aime 3 juger des ftyles , 61 a exami- ner Ics regles de la Poefie : )'aime ces doi^es fpeculations fur la naiure du raifonnement , & ces enumerations exac- tesde tousceuxqui peuveni former une conclufion. Vous avez raifon : toutes ces connoifiances font agreables : elles ibot memeforthonneies, &. peuventvout fervir jufques iun certain point.Mais prcnczgarde quc le plaifir ne vous cmpone , & que vous n'y donniez irop de temps. La Phy- 'fique a cncore de grands chatmes. Si vous vous abandon- jicz aux Maihcmatiques , vous en avez pour voire vie. U y a des gens qui la trouvent trop courie pour 1'eiude de rbilfoire : & il y en a qui la palTent a de pures curiofuis ^e yoyages; iacquerir de rintelligence dans les beaux aris, comme la peiniure & la mufique , ou it recherchcr des <hofc« rares. Cepcndam quand apprendrez- vous a vivre» A quand vous inllruirez-vous des chofes panicuiicres a yotre ft<A^aoa i 11 im letiancher ces plailirs « H voiu

41 DU CHOIX ETPE LA M£THODE

M favez pas les modirer ; & fi votis pouvez y garder und mefure raifonnable , i la bonne heure : donnez-y le temps que les autres donnent a la bonne ch^re , au jeu , & c^ des vifites inutiles. Mais ayez foin toutefois de garder du temps pour exercer votre corps , & pour rel^cher enti^rement votre efprit ; car la fant6 & la liberte d'efprit eft prefera* ble a toute lacuriofiti. Outre leplaifir, il y a encore une grande tentation a eviter ; c'eft celle de la vanite. Com* bien y a-t-il d*^tudes que Ton ne fait que pour paroitre» pour fe diftinguer ,pour etonner les ignorans ? Le moyea de les reconnoitre , eft de penfer a ce que Ton itudieroit^ fi Ton devoit vivre en folitude , & ne parler jamais i per-r fonne.

On ne doit donc nommer etude qne rappIiiatioH aiir connoiflances qui font utiles dans la vie : il y en a de deux fortes ; les unes font utiles pour agir & pour s*acquitter dignement des devoirs communs a tous les hommes, ou V. Arijf. po» de ceux qui font propres k chaque profeflion ; les autres Ut.tiv.t.ch.(Qj^^ utiles pour s'occuper honnetement dans le repos & *• profiter du loifir , evitant roifiveti & la d^bauche. Le

premier but doit ^tre Ta^^ion de Thomme comme homme » dont la perfedion eft la vertu morale « enfuite on le regarde comme membre de la fociete civile. II eft encore tr^ important de bien employer les intervalles de Tadion. Toutes les adions des hommes ne tendent qu*au repos & au loifir , & cet 6tat eft le plus dangereux pour ceux qui ne favent en bien ufer ; mais ceux qui en profitent acqui^- rent les connoiflances qui peuvent fervir a conduire & leurs aflions & celles des autres , & goutent , eii les acqu6- rant, les plaifirs les plus purs de cette vierainfi, comme par le travail du corps on fe procure la nourriture que le corps re^oitavec plaifir, & qui lui redonne des forces pour travaiiler de nouveau , de meme , par les a&ires & par les adions de la vie, on fe procure le repos, oii Toa apprend a fe conduire dans les a£lions fuivantcs , & oti l*apprend avec plaifir. La providence a tellement difpofe le corps des enfans, que Iorfqu*ils ne font point encore

capables de travail , ils demandent une grande quantite de nourriture qui les fait croitre & les fortifie. II en eft de meme de Tame : il n'y a point d*age oii Fon apprenne fii

£icilement, & qu Ton defire tant d'apprendre , que la pr(^'

D E S £ T U D E S. 4j

mAiTt leunefle encore incapable d'agir , au lieu que la vieilkfle qui n'en eft plus capable , eft tres-capable d'inf- tniire, & y a grande incUnation ; enforte qu*il n*y a aucun etat de la vie qui ne foit fort utile , fi Ton (ait rt* pondre aux intentions du Createur.

La jeunefle eft donc un temps fort pricieux , jamais la cunofite ni la docilite ne font fi grandes ; les enfans veu- knt tout favoir » touslesobjets leur font nouveaux , & ils les regardent avec attenrion & admiration ; ils font fans ceflTe des queftions, ils veulent eifayer de tout , & imiter tout ce qu^ils voient faire : d*ailleurs ils font credules & fimples ; ils preimeot les paroles pour ce qu*elles fignifient, ]u(qu*ii ce quHs aient appris a fe d^fier , en eprouvant que ron ment & que Ton trompe : ils prennent telle impreflioa que ]*on veut, n*ayant encore ni exp^rience ni raifonne« mcttt qui y refifte : jamais la memoire n*eft plus facile ni pius (ure ; & felon qu*en cet ^ge on s*accoutume a penfer it cenaines cbofes plutdt qu*a d'aurres , on s*y applique dans tout le refte de fa vie avec plus de facilite & de plaifir* II eft evident que Dieu a donne toures ces qualir^s aux enfans, afin qu'ils puflent apprendre ce qui doit leur fervir dans le refte de la vie ; & il eft de la mere providencede ne leur avoir pas donn^ ces qualites en vain , mais de leur avoir donne en meme temps la capacite de retenir tout ce qui leur eft neceflaire« & les moyens exterieurs de Tap- prendre : c*eft la faute de ceux qui nous ont inftruir , & la notre enfuire , s*il nous manque quelqu*une de ces connoif- (ances neceflTaires : de-l^ vienr que Tignorance de nos de« voirs nous rend coupables. Or la capacite que nous avons de connoitre & de rerenir n*eft pas petife ; & il n*y a point il*}iomn*e fi peu inftruit, & d*un efprit fi grofller , pourvu qu*il ne ioit pas tout-a-fait ftupide, qui n*air une quantit6 prodigiiufe de connoiHances. Prenez un payfan qui ne fait point lirc , & qui n*a point apprisde metier , il fait comment ie font les cho;es les plus necelfaires pour la vie , quel en cft !c prix , queis font les moyens de les avoir : il connoit lcs arbrcs & les plantes de fon terroir , la qualit j des terres, les ciiflcrenres fa^ons qu*cllcs dcmandent; & lcs faifons du travatl , lachafle oula peche fclon le pays, & une infinit6 dechofcsfeniblables, utilcs & folidcs, ignorecs pour For* ire de ceux que Toa appelle Savans. Les ignorans ne

"44 TiV CHOIX ET DE LA MfeTHODE rontdoncpasdcs^ensquinepenlent a rien, & qui n'aient Tten dans lu memoiri; ; ils y onttnoinsdechofes, & penfent rouvent auK memes, Ijos ordre & lans fuite, ou bien iis penlent a quar.iitti de choies , mals petiies , baffes , vul- gaircs & imitiles. Les premiers font plus groffiers, ceu\-ci pliis K-pers. Les Savans au contraire, & les habiles geos, nc foiit pas toujours dcs gens qui aient le cerveau mieux dirpDJe que ics autres , Us lexercent plus , ils penfcnt a plus d'obicts, plus grands, plus nobles, plus uiilcs.

Mais qudque grande quc foit , mene dans les naturels les plus heureuT , cetie cnpaclte d'apprendre & de retenir , ileltclairqu'cllecltbornee, puifqu'elle depend , du molns enpartie, du corps& de la difpofition du cerveau, & que Tame mcmc elt une creature dont la veriu eft finie : d'aii- tcurslaviueilcourte, ta plusgrande parrie s'emploie aux befoins du corps , & lo relle nous ert plus donne pour agir quc pour apprendre ; cnlin , fans parlcr de ce qui eA aii livlVas de iiotre portee , il ne faut pas croire quaucun homme en particulier puilTe favoir rout ce qui ell de la portee de rclprit humain. Quicontjue aura la vanite 6'y pretendre , laillera quantite ue connoiflances utiles , pour fe chargcr de quantitc de fupertlues, & dans celles-la meme, U trouvera toujours iles pays qui Itii ferom inconnus : ii &ut donc niiinanor lc tcmps, & choifir avec un grand foin ce quenoustlcvonsapprendre, d'iiut3ntplusqueronn~oublie pascomine lon vcut, &uue I>» connoifiances ne font pas chez nous comme des tableaux ou des medailles que Toa met dans im cabinet pour ne les regarder que quand oti vc;it, &:s'endL'fairequjndonn'cnvemplus. Nous n'avons poini d'autre iieu 6ii mettre nos connoilTjnces tjue notre fflcmoirc & notre ame meme, elles y demeurcnt malgre nous , fouvcm toute notre vie ; & celles dont nous vou- drionslepltisnousdelivrar, font celles qui feprefement le plu« j nous ; de plus ,ce font no; penfees bonnes ou mauvatfes q-.ii forment nos mceurs ; de Ibrte qu'une erreur que nous avons cmbraficc cA commeun poifon que nous aurious ava- 16,&dont il nefcroitpIuBennotrepouvoird'empecberref- fct; quefi noiisfommesoblig^sabienchoifirceque nous era- dions nous-memcs, nous dcvons y regarder de bien plus pris pour inflriiire les autrei , principalement les enfans : il y a plus d'injuAice i prodiguer le tHen d'autrui que

DESiTUDES. ■sa

B&tre ; & c'eft une cfptce de cniaur^ de fairc egarer ceur

(]uc \'oa nous donnc a conduirc. On ne croit pas d'ordl-

Da>fC<]ueccc!i.jix foit d'aucuiic impQriance pour les pents

eaijns Lorfque les premicrcs poinics dc lumicre coaimca-

ceat a paroitre en cuk , on leur laifTc prendre quamite de

Buuvailbs jmprcfiions qu'il faut detruire dans la fuite ; au

fieu de lcs aider, on fonilie kursdefauts : ils font cicdules,

on leur conte peaud'ane, & ccnt autres fables imperti-

nentesqui occupcnt leur mcmoirc dans fa prcmicrc frai-

chcur : i!s fonc timidcs , on lcur parle de loups garouK &

dc bctes cornues ; on Ics cn mcnace a tous momens : on

flaite toutes leurs petiies palTIons , la gourmandife , la

colere , U vanite; & quand on les a faic tombcr dans lce

p'i«:gcs, quand ils difent unc rnttife, iirant droii une con-

fequencc dun principe impercineni qu'on leur a donne, oa

^'eclace de rire, on triomphc dc lcs avoir trompcs, oa

lci baife, & on les carciri: comme s'iU avoicnc bicn ren-

concre ; il femble que les pauvres enfans ne foicni faits

^e pour divertir les grandes perfonncs , comme de pctits

chiens ou de petits finges , ccpcndanc cc foni dcs crcatures

raifonnables que rtvangilc nous dcfend de mcprifer , par

cettc hauie contideration qu'ils onr des Angcs bicnhi^urcux

pour les garder. Combien Ics hommes , & fur-iout lcs jaatih.xfmi

parcns , foni-ils donc ohligus d'en prendre foin pour cul- >°<

ti%'er lcur efprit & former kurs mccurs?Mjis quoi,dira-

t on, faui-il elever les enfans iciftcmcnt, ne leur parlant

que de choles ferieufes & relcvees ^ Point du toui : il fauc

feulemcnt fc donncr la peine de s'accommoder a leur por*ce

pour les aidcr doucemeni.

IL nc manque aux enfans que deus chofes pour bien rai- XV'; fonner;rattention, &rcxperience. Li mobiUic de leur pa^jo^jl*- cervcau , qui fait qu'ils s'agitent fans celfe . & ne peiivent je rntca- durcr en placc,faiiaufli qu'ilsncpcuventconfiderer long- uoik temps un meme objet , & encore moins remarquer Tordre & la liaifon de plulicurs chofcs. Le pcu dc connoilTances qu'ils ontdeschofes panicuUercs.fait qu'ils manqueni dcs prtncipes de railonnemer.s , qui fe tirent des faits , des lois de la natiirc, & de 1'inlliiution dcs hommes. Car pour le$ principes qui font purcmcnt de lumicrc natuiclle ; ils Ics «nt de»-lors , tels qu'il$ les auTont touie leur vie. Us peu-.

'4<{ DU CHOIX ET DE LA M6TH0DE

v^nt donc errer , quand ils mettent un principe pofitif , oU quand ils ne font pas afTez d*attention aux principes natu- rels ; mais ils tirent droit leurs conclufions , & s*ils n*a- voient d^s-Iors la notion des grands principes , & la no- tion des bonnes confequences , ils ne Tauroient jamais. Les hommes ne fe donnent point les uns aux autres ces lu- mi^res : elles ne viennent que du Createur , puifqu^elle» font le fond de la raifon meme.

Le defaut d*experience eft le premier auquel on peut remedier, ripondant i toutes leurs queftions avec la meme fimplicit^ qu'ils les propofent , leur difant la veriti de tout ce qui ieur eft utiie de favoir y & s*expliquant tr^s-claire* inent. On ne fe contentera pas de fatisfaire leur curiofite fur tous les ob)ets fenfibles qui les font parler : on leur contera des hiftoires utiles , comme celles de la religion , & celles de leur pays : mais on aura foin de leur expliquer tout ce dont ils n*ont point encore d*experience , afin qu*ils ne difent rien , s*il eft poflible, dont ils n*aient une idee nette dans Tefprit. On peut aufli leur apprendre quelques fa- bles , comme celles des faux dieux de rantiquite & les fa- bles d'£fope , qui ferviront pour la morale. Ces badineries les divertifTent , & ne leur feront point de mal , quand on ne les leur donnera que pour ce qu*elles font. Mais il ne faut jamais les tromper. Pour Tattention , il faut la procu« rer aux enfans doucement & avec beaucoup de patience ; elle viendra avec le temps ; & quand ils commenceront k en etre plus capables , on pourra Texciter d*abord par le plaifir de quelque connoiflance qui les attache ; enfuite par la crainte , par les menaces , & meme par les chatimens ; mais il faut en venir i ces derniers moyens le plus tard qu*il eft poifible.

Quant aux premi^res inftrudions , je voudrois qu*on les leur donn^t , fans qu'iis s^aper^uflent que Ton eut defTein de les inftruire. Que Ton profitsit des intervalles du jeu , & quand i*enfant feroit las de courir & de s*agiter , on lui cont^t tantdt Thiftoire du paradis terreftre , tantdt le fa« crifice d*Abraham , ou les aventures du patriarche Jofeph s une autrefois quelque fable comme j*ai marqu^ , fans To- bliger a redire ce qu*il auroit appris ; mais lui laifTant redire de Iui-m6me quand il feroit en belle humeur. II y a audi diverfes induftries pour exercer la curiofit^ des enfans ea

z

DESiTVDES: 991

fce prencr ige. Det peiamm & det imagei , qne fon leur pccCente , afin qu'ils en denundenc rexpltcation. Des en- treticns que l'on fait devant eux , comme iani ronger i cux , & que ron continue , quand ils s'y appliquent , leur adrcflant meme la parole. Quand on en a plufieurs enfem- ble , I emulaiion peut beaucoup fervir : on peut conter i ruii devant rautre , ce que Ton veut que Tautre apprenne ; M pcut propofer pour r^ompenre ,i celui qui Tera le plui obeiflant dans ki autres choles , de lui conter une belle lufloire. 11 h.ut louer fouvent devant eux la fclence & Vi- tude , fans qu'il paroifle que ce Ibit pour eux. Enfln il fauc ^dier le naiurcl & rinclination parilculi^re de chaque eo- ^ni , pour ke iaire appliquer de lui meme , par le p!aifir ou par quelqu^aotre otodf qut le touche. CeA pour celaqu'il leur bat lendre des piigef de tous c6t^ , & les tromper autant que foa peut ; & non pas pour les rendre de6ana & maJicieux , qui efl ce que Ton appelle iei diniaiftr. Sur- rovt il fe faut bien garder dans les premi^res annees oii let impreflions qu'iU re^ivent font ires- fonef , de joindre teU lement ridee des verges a celle <l'un livre , qu'ils ne pen- katk r^de qu'avec frayeur. IIs ont peine a en revenir; & il y en a qui n'en revienneni jamats. 11 faut au contraire lci eniretenir dans la ioie , qui efl li naturelle a cet ige , rire & badiner quelquefois avec eux , pourvu que Tauio- riti n'en fou&e pas, & attendre plutdt quelques ann^ de plus i commcBcer les inilrudionf ferieufcs & Tetude reglee.

Comme le cerveau des enfani eO fort tendre , 8r que tont leur cfl nouveau , iis font yivement frappis des objets fea- fiblesquilesenvironneni, &yfontcontinuellement atten- tt6. E>e.l3 vient qu'ils joignent fadlement ce qui les frappe cn m^me tcmps: un cenain fon avec une certaine figure & une ccrtaine odcur , qui n'ont aucune liaifon n^iturelle. Ceft parlaqullsapprennent fifiicitement^parler, & c'efl parli que les cfaatimcns font leur effet. Mais c'eA au(Ii ce qui catile leurs erreurs: car ils prcnnent pour bon tout ce qui eft agr^able aux&ns, ou qui eft joint i quelqueobjet agrea- ble, & pourmauvais tout cequieft contrdire. Ces premie- ret impreflions font (i fortes , qu'elles forment fouvent les mmirs pour tout le reAe de la vie; & c'ell apparemment luK dc* caiTcs des coutumesdifierentesdes tutioosenii^ee.

DU CHQIX ET DE LA MfiTHODE

Deforte que qui feroit aflez heureut pour joindre des (en^

fations agreables aux premieres inftrudions que Ton donne

des chofes utiles , pour les moeurs , ou pour la conduite de

la vie y en un mot , de joindre le bien vehcabie avec le plai-

iir y auroit trouve le fecret de la meilleure education. Je (ai

bien que par ce principe on donne aux enfans desfriandifes,

des images , de Targent , ou de beaux habits , pour les re-

compenfer & les exciter a bien faire : mais on leur nuit fou-

vent par-l^ , plus qu*on ne leur fert. On fomente eneux des

femences de gourmandife,d*avarice & de vanite.ll faudroic

les toucher par des plaifirs plus innocens , que ceuxde man*

ger, de pofleder quelque chofe , & de fe faire regarder : &

jc n'en vois point qui y conviennent mieux que ceux de la

vue : les beautes naturelles , les ouvrages de ia peinture &

de i'archite£lure , la fymetrie , les figures & les couleurs.

Comme la vue nous fait rapporter au dehors toutes Ces im-

prefTions , fes plaifirs ne nous portent qu*a admirer & aimer

les objcts , & non pas a nous efiimer nous-memes. Les fons

agrcables & les bonnes odeurs font le meme efiet a propor-

tion , & c'e{l peut etre la raifon pourquoi dans Toffice folen-

nel de rEglife y on a juge a propos d*accorder quelque chofe

a ces trois fens. Je voudrois donc que la premiere eglife oii

Tonporte un enfant, futla plus belle, la plus claire , laplus

magnifique : qu*on rinftruifit plus volontiers dansun i)eau

jardin, ou a la vued*unebelle campagne , par unbeau temps,

& quand ii feroit lui-meme danslaplusbelle humeur. Je vou*

drois que les premiers iivres dont il fe ferviroitfufleru bien

imprimes & bien relies : que le maitre lui meme , s'il etoic

poffible , fut bien fait de fa perfonne , propre , parlant bien ,'

d*un beau fon de voix, d'un vifage ouvert, -agreable en

toutesfes manieres; & comme il eftdifficile de rencontrer.

ces qualites jointes aux autres plus efrentielles , je voudrois

du moins qu*il n*eut rien de choquant ni de degoutant. Le

peu de foia qu*on a de s^accommoder en tout ceci a la foi-

biefTe des enfans, fait qu'il refle a la plupart deTaverfion &

du mepris pour toute leur vie , de ce qu^ils ont appris de

gens trop vieux , chagrins ou mauffades ; & que le degout

dcsecoles publiques, quand ce fontde vieux b^timens qui

manquent de lumicre & dc bonair, pafTc jufques au Latin

6: aux etudes. Mais quoique Ton faffe pour engager les en-

£aiDs a s'appliquer » il ne faut pas cfp;i;rer qu'ils le fairem long^;

teiDps >

ft E s fi t u 6 E s; ^y

Impif ni que l*oii puifle toujours les conduire par le plai- fir. On wn fouvent befoin de crdinte ; U }(>ie difTipe . & (6 ^giuniileur ligireti naturelle , elle les fait en lin moment pa&f d'ii'1 objeti fautre. IleAmdmeicraindre qullsnele fiailiarireat trop avec le Maitre , S'il ell tdujotirs en bells tauiAir, &qil'encherch3ntilesrejouir, il tie fe rende trop pbirant , & ne leur decouvre quelque foiblelii;. II faut donc qa'il reprcnne fouvent le carad^re qui lui crinvient le plus^ qui eft le (iirieuz , & qU'it montre quelquefdis de la colere , & par fef regards & par le lon de fa voix, |k)urarrdter rfcpancheoient de ces jeunes efpriti, & les faire retltrer ed eux m^mes. Que fi dcs tnenaces il faut pafler jufques auc diftriincns , oa pcut y mtoager plufieurs degres avant que d^en vcoiratizpuaiiionscorporelles, & dn dbii leur faire feotir queroo ne les punit que pour [emanqued'a[)pli<:a'tiooi 0u pouf quelque autre faute qui appartient aux moeurs, & non pas pfMftment pour leur ignorance ou leur peu d'ef- prit , afin qu'ils ne regard^nt pas la punitiort comnie uil malbeur , inais comme Une juHice. Sur-tout il faut faire foii poffible pour n'avoir iamais contre eUK de v^ritable coUre, quelquc mine que ron en dSe. }e fai bien que cela n'e(1 pai atle ; la foodion d'enfeigner n'e(I pas agreable : fi Ic difciple >'ennuic , qiioiqu'i! voie fouvent quelque chofe de nou- veau, leMauredoit$'ennuyerencoreplus. Encetetat, le chagrin prcod aif^ment , & il ell <t tous niomens excit^ par la tudinerie contihuelle des enfans , fi oppofi^e a Thumeur d^in vieiUard oud'unhomme milT. D'ail]eurs, tesmeiiaceS & leschiiiiDcns font un chemin bien plus court [tour donner de rattcniion , que ccite inrintiaiion & ces anifices fi doux dooi i'ai parle. Mais il ne faut pas regarder ce qui efl pluc cominode auM^tre, & llelltoujoursplusutlleaiJdirciple d'etre conduit par la doiiceur & par la raifon. Au moinft £iui-il ^iter avec grand foin de Inaltraiter les enfaris iq- juftement , nc fufle que d'nne parole ou d'un regard. Quel- c|ueiufte quefoit laT^rimaiidc^elleefltoujoursdure.fuf- tout en unftge oii les paflions foni fi fones , & la ralfon 11 foible. CeA une cfp^ce de bleflure , qui aiiire toute ralien- liende rame, &roccupcde la douIeur.qu'e]Ie refTeni, oU de i'iniufticc qu'elle t'imag;ine recevoir. De fone que fi i'irf- jufticecftefiedivc, firenfanis'apefqoii, oupar ceqUipri< C^oaparccquifuitj oaparle itigemeatdcs autreij 6d

50 DU CHOIX ET DE LA MfeTHODE

par celiu de fon Maicre meme , Iorfqu'U lui arrive de fe ds- mentir tanr foit peu ; s'il s'aperqciit, dis je , que fon Maitte ibit paflionne , ou qu'il ne foit pas exa&ment raifonnable , il ne manquera point de lehair ou de lemeprifer , & des-lors ceMaitre ne pourraplus lui etre uii!e.Il ne faut pas $'ima- giner que lesenfansibient ailes atromperla-deffus:i]sren- lent bien s'ilsont tortouraifon, &ilsantledifcemement tres-fin pour connoitrelespaflionsau vifage&atoutrex- t^rieur, quoiqu'iIs nefachentpas encore rezprimer, & qu'ils ne faiTent pas meme reHexioa qu'il5 le remarqueat. Ils ont cela de bon , que leurs chagrins & leurs coleres ne durempaslong temps, & qu'ils reviennent bientotala joiequi leur eA plus na[ureIle.Gardons-Dousbiendeaotis y oppofer , de les attriAer en fiifant durer trop long-temps lacrainte, ou les decourager tout-a-faii ea lapouJlant 3 Texc^s. II vaui mieux qu'ils foient un peu trop gais , que ^itre abattus & triftes contre leur naturel. Au contraire , il ne faut les affliger quelques momens , que pour profiter ie r^at plus tranquille oii ils fe trouveront enfuite ; car il ne faut pas efperer que les reprimandes ou les inllru3ions hffmt grand effet , tant que la crainte ou la douleur les pofs^de. Us ne voient rien alors que le mal doat on les me- fiace ou qu'on leur faii fentir ; & fi lapunitioneftviolente, les fanglots les eiouffent , & ils font hors d'eux-memes. Mais fit6t que la [cmpeie eA paSee , & qu'ils font revenus i un ferieus raifonnable , ils s'appliquent tout de nouveau , & c'efl alors qu'il fait bon leur donner des inftrufiiocs, & qu'ils font ea etat de les eniendre ; non qu'il faille exiger toujours d'euz affez de raifon pour fe condamner cux-me- mes, inais dansle teinpsqu'il$difem leursmechaaiesexcu- fes , ils ne lailTent pas de voir qu'i]s ont tort , & fouveat ils fe corrigent enfuite. Quoique je me fois engage a parler de ceite m^thode de donner de racteniion , a loccafion des premi^res inftruflions que Ton donneauxen&ns, il eftaife de voir qu'elle s'^tend i tout le relle des ^tudes apropor- lion. Dans les commencemens , il faut les engager autant qu'i] efl poflible par le plaifir , & enfuite les retenir par la crainte ; i mefure que la raifon fe fonitiera, on auramoins befoin de ces artiiices.

DES tTUDES.

TC,

Lpcu icani, pourparler Aes premicres innniflions& liHdci. itU m^hode generale tl'eii(eigner. L'etude eft rapprentir- fjge ie )a vte. Elle doit nous fournir les moyens de bien agir & d^ufer bonnjtement du repos. La vie etl courte , la capacite du cervcau eA born^e , la ieunefTe eA le temps le plus propre pour apprcndre. Je penle avoir ^abli tous ces principes, & avoir eu raiCon d'en conclure , que l'on doit chotlir avec grand fotn ce que Ton doii faire apprendre aux ieunes gens. Mais pour bien faire ce choix , il ne £iut pas lc borner i une certaine efpece de gens , ou a un cer- t»n gciire d'etudes ; il faut embrafler tout d'une vue, au- tam qull eft poffible , toutes les differences des hommes & des connoi&nces qui leur convieonent. Confiderons rout ce tjail y a de crtetures raifonnables de Tun & de J*mrrefeset de toutes condiitons , tant decelles que i'on aiiribue i la fortune , comme la richelTe , la pauvrete , la grandeur, & ta vie particuliere , que decelles qui viennent du choix , comme Tepee , la robe , le irafic , & les mitiers. £t quoiquenousnelesregardionsquedans unfcul age.qut eft U jeunci^ , ne bilTons pas d'en examiner tous les de- gres : depuis la pretniere enfance , jufques Ji Tlge mur & i rciat par^t de chacun. Quant aux connoiflances , il faut bien diftinpier celles qui font utiles , de celles qui ne don- aeni que du plaifir ; & divifer encore les prcmieres , fuivant lcs troif foncs de biens auxquels elles peuvent fervir ; Ut Htns it Camt , commc rcfpril & la vertu ; ceux da torft cocnnDe la fami & la force , ^ ceux que Ton appelle bUns dt forttutt , & qui font la matiere des affaires. tntre ces connoifianccs utites , on peut diftingucr celles qui 1e font ie plus , & conipier pour necelTaires cdles dont perfonne ne peut^trc privg fans ^tre fortmiferable. Cesdininflionf fuppofiies , il (cra facile de regler le choix doni il s'agii : car il cA ^tdent , pour peu que Ton veuille fuivre la rai- fon , qu'il fauE preferer ce qut nous fen imm^diaiernent pour nous- n^mes , entam que nous fommes compofe< de corps & d'ame , a toui ce qiA eA hors de nous ; & qu'entre les cbofci eKtcrieures, celles qui ferventi la fubfiftancc font prcferables i loutes celles qui nedonnent quedu plaifir. U €& t)itti cUii aufli que lci peifonaes qui ont moins de loifit Dij

%% Dt7 CHOIX ETDE LA M£THOl>E

co ^ capadte poor renMle coawke les pao vres , ks ardafs^ fcf gem de pttnt 6i wmalafkmmts, lioivect etre redm- ics aux cooDOil&fKCs les pios gecer^eaiem otiles : car 3 fl'ellpas fufie que cam de peribnpcs, qca om de la raifaa cotfMoeks aacres, demtreot £cis infinifiioiL Eofia,poar h diftio&ioo des ^ges ^ oo voit bieo 90*1! £«0 oienager lei eo£ms pour oe les pos accabler d*abord ; & oe pas aofi lailEn' pafierioonkxoeotle temps oii i!s (bot lesphis capaUes d'appreiidre,/eftnvraicesdiftio8ioi»dans toot le refiede cet ecrit; & fezaonoerai premiireoicnt les inftrudioiB les plusoeceflairesitootk oioode, enfoite celks qoi oe (boc i Vvhg/t qoe de ceux qui oot k plus de loifir , comaie ks ri- clies, & ksgeos de cooditioo ; (bit qu*dks kur (okeat fort imkSy f<Ht qu*elks lcMeot phis curieuies. Apres je loarqiie^ rai quel ordre cfaaque ctude pourroit aroir daos k com de la ieuoefle. Eofio je oiontrerai cello ou diaque hoauDC (t doix appGquer, dans tout k reftc de & via , fuivaot li proitflioo qu*il eodbrafle«

XVlt 17 Ntr E ks ioftrudiofis oeceflaires i toot k moode, le l^l^l^" Xlifoin derame eft k plus preflant , & il importe plus do bien cooduire la voiome, que d'^eodre!es connoiflances» La premi^e etude doit donc Hrc celk de la vertu. Tous ko bommes ne (bnt pas obliges d*avoir de refprit, d*^re fiivans cu habilet dans ks afiaires , de reuflir dans quelque profe^ £on ; mais il n*y a perfonncy de quelque fexe & de quelqoe coodition que ce foit , qui ne foit oblige k bien vivre.Tous les autres biens fom itiutiks fans celui-ci , piufqu*il en rooif- tre ru(age:on n*ena jamais aflez, & la plupart des gens en ont fi peu, que l*<m voit bien la difficulri de racquerir. On ne peut donc y travailler de trop bonne heure , & il ne iaut pas croire qu*il failk difierer la morak )ufquesa la fiA des itudei $ & ne lui donner qo*un peu de temps ,pour paf- fer enfuite a une autre itude. II faut la commencer des le berceau, du moins di% queTon voos met un enfantentre les mains, & la conttnuer tant qu*il eft fous Votrecondoite. Encore n*avei-vous rien fait , s1I ne fort d'avec vous , r^ folu de %y appliqucr tome fa vic. Je fais bien que c*eft k TE- glife que les (idelks doivent apprendfe la morarle & la relw gion, & queles viritables profefleurs de cetce fcience fonc ks £viques & lcs Pr^tres. Mais on ne voit quc trop ^ coo^

D E S E T U D E S; 55^

licnle fruit des inftrudions publtques eft pedt , i moint «fTelks ne foieoc preparees & foutenues par lesinftrudions douieftiques.

11 £nit y obferver diverfes methodes , fuivant les divert faadu difciple , hii en parler bea^coup moins dans le com<» «eocemeot , que quand la raifon commence a fe divelop* . per , & augmenter toujoursi merurequ^ellefe forti6e.D*a« bord il ne (aut que pofer des maximes fans en rendre rai-» foo, le temps vieodra de le faire ; & comme je fuppofe une iBorale chr^tienne, dont les pr^ceptes font fondes fur les dogmes de lafot, )e voudrois commencer par cesdogmes - toute rioftni^oQ d*ua enfant. Ten ai deji touche un mot^ cpnnd )Vi (Bt qu*il fiiut commencer par leur apprendre des fiMSS 9 & marqiie Jes premiers faits qui devroient avoir pla<* ce daosfeur mdBOire : car on doit leur donner les premi^ res ioftnidions de religion d^s le temps oii j*ai dit quM no iaudroit poiot eocore leur fiiire de le^on reglee, ayant foiii de leur dire a toutes occafions beaucoup de fatts & beau* coup de Maximes, afio qu*il$ eufleot des principespourraiir foooer,quaod la forcedes*appIiquer &rhabitudedepenv Ux de fuite leur feroit veoue. Ces difcours feroieot commo les (eoieoces que Too jette au hafard , & qui germent & pro* duifeot pfais ou moios feloo que la terre eft fertile , & que lc del dft favorable.

Je oe ffl*eteadrai poiot id fur la mithode pafticuliire d*enfeigner la religion. On peut voir ce que j*en ai dit dans la Preface du Catechifme hiftoriqpe. Quand les enfans auront appris ce Cat&chifme ou quelque autre mdlleur » & qulls feront capables de lire TEcriture fainte , il faut preodre foio de leur en faire connoitre lesbeautes extirieu- res 9 je veux dire rexcellence des difierens ftyles. Qu*ils voient dans les hiftoires combieo les faits fpnt choifis & arrangis , combieo la oarration eft courte , vive & claire toot enlemble. Qu*il$ remarquent dans les poefies la no- bleffe de rtiocution ^ la variete des figures , la hauteur desi penfees : dans les livres de morale Telegance & la brieveti des feoteoces : daos les Prophites la v^himence des repro- €hes& des menaces , & I21 richefFe des expreflions. Qu*on leur Cifle connoitre tout cela » par la comparaifon des Au« teurs profanes , que les Savans eftiment tant ; & qu*on ne niao^p3|s4€ Us ^v^rfir » que les traduAions ne peuvem

Piii

54^ DU CHOIX ET DE LA MfiTHODE

atteindre i la beauti de la langue originale. Les memes Au- teurs profanes ferviront encore a leur apprendre les moeurs de cette premiere antiquite , & a faire qu'ils ne s'etonnent point de quantite de mani&res d*agir & de parler , qui fcan- dalifent les ignorans , quaod ils lifent rEcricure ; qui eft ce * que j'ai effaye de faire dans Us Maurs des Ifrailites,

Je crois qu*il feroit bon de leur donner aufli quelque l^- g^re connoiffance des P^res & des autres Auteurs eccli- fiaftiques. Car il me femble flcheux que la plupart des Chreriens qui ont etudie , connoiffent mieux Vrgile & Ciceron , que S. Auguftin ou faint Chry foftome. Vous diriez qu'il n*y ai t eu de Tefprit & de la fcience que chez les pay ens , & que les Auteur^ chretiens ne foient bons que pour les Prfitres oupour les Divots. Leur titre de Saint leur nuit , & fait croire fans doute a la plupart des gens , que leurs Ou- vrages ne font pleins que d*exhortations ou de meditations eAnuyeufes. On va chercher la philofophie dans Ariftote , & on lui dopne la torture pour Tajufter au Chriftianifme malgre qu*il en ait ; & on a dans faint Auguftin une philo- fophie toute chretienne , du moins la morale, la metaphy- (ique , & le plus folide de la logique : car pour la phyfique il nes*y eftpas applique. Pourquoi n*y cherche-t-on pasde reloquence dans faint Chryfoftome , dans faint Gregoire de Nazianze , & dans faint Cyprien , auflibien que dans D£mofthene& dansCiciron? & pourquoi n'y cherche-t-on pas la morale , plut6t quejians Plutarque ou dans S^neque. Prudence eft veritablement ua Poete moindre qu*Horace ;. jnais il n*eft pas ^m^prifer , puifqu*ii a ecrit avec beaucoup d*efprit & d*elegance , fans emprunter les ornemens des Anciens qui ne convenoient pas a fon fujet. £n un mot , je voudrois qu*un jeune homme fut averti de bonne heure que plufieurs Saints , me.-ne des plus zel^s pour la religion , &des plus feveres dans leurs moeurs , comme faint Bafile , faint Gr^goire de Nazianze , faint Athanafe , ont ^te de tr^s-beaux efprits & des hommes trespotis ; & que s*ils onc neprife les lettres&Ies fciences humaines , 9*aet6avecune entiere tonnoiffance.

De plus , pour faire le contrepoids des vertus humaines, que Ton voit dans les grands hommes de Tantiquice Grec« que ou Romaine, je ferois obferver k mon difciple des .vertus de m^e genre , encore plus grandes > & d*autre$

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D E S E T U D E S. jj

enn&rement inconnues aux payens ; ou dans rEcriture fainte « ou dans les hiftoires Eccleriafttques les plus approu- vees. Je leur ferois voir la fagefle & la fermete des Martyrs , par les Ades les plus authentiques qui nous reftent , comme ceux de faint Pionius pretre de Smyrne , de faint Euplius diacrede Catane enSicile , du pape faint Etienne^ & tant d*autres dont la ledure eft d^Iicieufe. Je leur ferois admirer la patience & la purete angelique des Solitaires, par les re? lations de faint Athanafe , de faint Jer6me , de Pallade , de Caffien & de tant d*autres graves Auteurs. Enfin je leur ferois connoitre ceux qui ont vecu chretiennement dans lesaffaires du monde & dans les plus grands emplois , com« me TEmpereur Thiodofe , fainte Pulcherie , Charlemagne , faint Louis. Quoiqu'iI foit niceflaire de connoitre qu*il n*y a point de fi^cle oii TEglife n*ait eu de grands Saints , & de remarquer leurs difFerenscaraderes,il importe toutefois, pour prendre une idee grande & fainte du Chriftianifme , de s'arr6ter principalement aux premiers fiecles oii les ver- tus ^toient plus friquentes , & la difcipline plus en vigueur U faut donc bien reprefenter les moeurs des Chr6tiens , foit du temps des perf6cutions , foit du commencement de la liberte de TEglife : leur mani^re de vivre dans leur domefti- que y la forme de leurs aflemblees , les prieres , les jeunes , radminiftration des Sacremens , particuliirement de la pe- nitence. Tout cela peut Stre fort agreablement raconte. Un jeune homme , qui auroit ces idees de la religion , autoit de grands principes de morale , ou plut6t il la fauroit deja. Car je voudrois pendant ce meme temps lui en apprendre les r^gles par la lefhire de TEcriturefainte , particuli^re- ment des Epitres & des Evangiles des Dimanches , des prin- cipales Fetes , & du Careme & de quelques petits Ouvra* gesdes Peres ; comme des Confeflions de faint Auguftin , desOffices de faint Ambroife , de la Confideration de faint Bernard. Et comme cette etude fe feroit petit apetitavec les autres itudes d*humanites & de philofophie , j*auroi$ foin en lui faifant lire les Auteurs profanes » de Tavertir dcr toutes les erreurs qui s'y rencontrent , & derimperfeflion de leu^ morale la plus pure , en comparaifon de la mo- rale Chritienne ; afin qu*il n*eftimat ces Auteurs que ce (qu*ils valent. II eft tr^s-utile d*accoutumer les enfans a juger de ce

Div

DU CHOIX ET DE LA MiTHODI

fl[u*ils li&nt , & de leur demander fouvent ce qu*il leui^ femble d*une telle maxime ou d*une telle adion , & ce qu*ils auroient fait en tell^ occafion. On voit par la leurs fentimens ; on les redrefle s*ils font mauvais ; & s'ils font droits , on les fortifie. 11 efl bpn auiTi de les exercer hor^ deslivres^f^r tous les fujets dont ilsentendent parler, fu^ les rencontres ordinaires de la vie , & principalement fur leurs petits diiTerents » $'ils fpnt plufieurs que ron el^ve en- iemble : plus la mati^re les touchera , & mieux ils retien« drontles maximes. Car il ne faut pas s*y tromper , Tetud^ ne confiAe pas feulement a lire des livres. Qn n*a pas ecrit touc ce qu*il e(l utile de favoir \ & il n'eft pas poffible de lire tout ce qui efi ^crit. Npus devons compter pour une

f;rande partie de Tet^de , la r^flexion ^ la converfatioiu 1 y a quantite de chofes qui ne s'apprennent que par tra« 4ition & de vive voix , & il y en a aufli que chacun apprend cn obfervant ce que font les autres, ou en meditant en foi-meme ; mais c*e(l principalement la morale qui s*ap-r prend ainfi : chacun forme fes maipmes , bien moins fur ce qu*il lit, que (\xr ce qu*il ent^nd dire, principal^ment dan$ les entretiens familiers , qu*il crpit plus (inc^res que les ^ifcours publics , & fur ce qu*il voit faire a ceux qu'il eftime les plus raifonnables; de-la vient qu^ Tei^emple & Tautorite font un fi grand effet pour les mq^urs , car comme il y a

!>eude gensqui aient la force & la patience de raifpnner ^ urtout dans la jeuneife , & que toutefois perfonne ne veut dtre tromp^, on fuit ceuxque Tpn croit les plus fages ; & on s*arr$te bien moins a ce qu*ils difent , quk ce qu*il^ font , parce que les adions font d^s preuve^ plus (ures de leurs fentimens que les paroles.

£t voila la plus grande difficult^ qui fp rencontre dans le^ inftrudionsde morale; je veux dire le mauvais exemple & la corruption des mosurs, non feulement dansle public^ tnais fouventauffi dans le domeftique : car yous avez beau dire i yni jeunehomme ce que yousfavez de meilleur & le Convaincre par yives raifons, il a toujours dans le fond de fon ame un prejuge yiolent qui lui rend tous yos raifon- |iemen$ fufpe£b; & c'eft Tppinion commune. II )ui femble- que le bon fens veur qull la pr^f^re k I? v6tre; & qu*il ^'ft plus vraifemblable que c*eft vous qui vous trompez que {q^t le refte des bommes. Qm^ ^ P^ ^^Uieur le Maitrq

DESfiTUDES; "5111

Inflie ▼(nr quelque foibleOe ; & qui eft rhomme qui a'e^ ptontre poiat ? S*il eft Qclieux , s'il a desmaoi^res deragrear )>lcs ou rmguliires : en uo mot , sll vient par fa laute on autrement, i £ne bai ou m^rir^, b pr^omption devient ^oe convifiion , & fes remontrances db font plus aucua tSxt , fi ce n'eft de nuire i la verit^ , & de rendre les bon- pes inasimes odieufes ou ridicules, pour tput le refie de la yie. On fuit bien pluidt les maximes de ceux que Ton eftime &que Ton aimei &commeronag^tparimagination,pria- cipalcmenidaasUieuncire,on eflimeouronaimcceuxqiu |bnt agriables ou qui paroilTent heureux ; les gens de quzr lite-, lesTichcs.ceuxtjuiontboruie mine,qui parlent bien, qui fopt adroia , qui font propres. Or ces qualit^s eclataOF ■es Cc rencofltrcDt plus ordinairement dans ceux qui oni Ip iDOini dc vertu, & plus rarement dans ceux qui enreignent, qucdansles autres.D'ailleurs, il fe trouve quelquefois det gens que la prtfomption generale faii croire &ges & ver* tueuf , & qui ne )e font point en effet. Des peres , des viel^ brds , des tAap&na , & peut-etre meme des Eccl^ialU- f[ues& desReli^ux.E)ifoncqueles)eunes-gen5lesmieui inteotionnes ont bien de |a peine i demSler ceux qu'il5 dm- yent fuivre. Cependani les pa^ons s'elevent , fe fortifient, 6l foiu d'inielligeqcc avec tani d'ennemis qui attaquent au dchors.

11 ne &ut pas nous rebuter , pour touies ces difficuti^ Et quoiquc nous ne devions lien efperer que par le pou- voir de la grdce divine , il ne faut pas nous contenter d'im- plorer ce fecoun par des pri^res continuelks ; il faut en- core employer tous les moyens humains. Le fucc^s qui ne depend point de iious , ne nous lera ni compc^ ni reprochi; & quoiqu'U arrive du difciple , le Maitre fera puni de fa ni' g1igeocc,ou recompenf^ de fon travail. Averiiflezdonccc> liu que vouf inftruifez, que pour bien faire il faut fe tirer d^ |a foule , & ne pas fuivre le plus grand nombre ; prouvez- lui cela , & par rautorit^ de rEvangile , & par la raifon ; puifque quelque principe de morale que Ton fuppofe , toui ce quc Toa nommera BUn , fe trouvera fort rare dans le monde , en comparaifon du mal qui lui eft contrairc. II y i pcudericbes.une infinitidepauvres;peudegens dnn^ les plaifirt & dans les honncurs ; peu de Savans, peu de fa- gfs, uw tBfinui ^tfyu & d'ignor^, tris-peude vertu.

55o DU CHOTX ET DE LA MiTHODE

coup p^rrle iui-meme, qui ne s*eft pas encore avife , qu9 ^ q^*on appeile Pjffions , font ces emotions qu^il fenc H Tivement dans fon co^ur & dans fes entrailles, quand il Craint» quand il d^dre , quand il eft ^n col^re. li s*eft ac- ^outume d*en parier comme du giel , des afires , & de tout ce qui eft hors 4^ npus. 11 faut donc monrrer ^ux jeunes gens » au doigt & a i'ceii , pour ainfi dire , ce que c*eft quo chaque vt:rtu , chaque vice , chaque paflion & en ceux qui I^ envirclnnent , 6i principaiement en eux-memes. Mais i) faur fur-tout , comme )*ai dit, leur faire pratiquer ce ^*ii$ favent : En quoi i*on a befoin d*une grande patienca & d*une grande difcr^tion. Us font foibles & iegers ; 4 tous momens iis tombent & retombent dans l^s meme^ ^utes. I!s oublient aifi^ment toute leur moraie, a ia pre« fenc^ d*un nouvei objet d^ plaifir » quand meme ils s*ea fpuviennent , ils n*ont pas la force de r^fifter. Vouioir qu*il$ acquiirent en peu de jours cette f^rmet^ , c*eft vouloir qp^une jeune plant^ ait du jour au lendemain un trpnc fo^ Ijde & de profondes racines. 11 faut efperer beaucoup di| temps , & ne fe pas ennuyer de iabpurer fpuvent ^ d'ar* rofer tou^ ies jours.

Cette i^gerete des enfans eft v^ritablement difficile i flip* porter ; mais ne la haifibns-nous point , pl^t6t parce qu*elle iious incommode , que parce qu*eil^ leur nuit i Rentron$. en npus*m£mes,fomm^snous i proportion beaucoup plus raUbnnables k i'age parfait oii nous fommes ? N^avons* i|Oi|s pas auffi bien qu*eusc nos paffions, ne fommQ^ nous pas attaches a notre plaifir ? & fi ce qui nous divertit , nou& paroit plus folide , peut-etre paroit-il encore plus ridicule a des hommes plus fages que nous. Faifons la comparaifon }ufie, remettons-nous a i*ag^ de notre difciple & repaflfons de bonne foi quelles etoient alor$ nos p^nfics ; nous trou*^ yerons que tous les enfans font a-peu-pr^s femblables. Je nedis pas pour cela que nous devions negliger dans les- ^utres, ies defauts que nous avons , ni qu*ils doivent eit prendre avantage , s*iis viennent k ies reconnpitre ; mais je dis que cette confideratipn nous doit rendre fort doux & fort patients , de peur qu*en preiTant trop un jeune homme , de monter tout d*une haleine k la plus haute vertu , par des chemins trop difficiles , nous ne le pr^cipi- tpns dans le d^fefpoir. 11 £aut donc m^nager extrememei^t

f> fe S i 1 17 D £ $. lit

wi ififtfiiSionf dc monlc » & les proportioiiner a rouver- tiire dvrpnt dn difdple , & encore phis ft Ii force de (om ame. II fiiui fere couiours actentif pour ^ier les occafioitt <ie les faire utilement, fans s^arreter i Fordre que Ton s*eft propoTe dans les inides. Soiivent i Toccafion d*une fiiute que vorre difcipte aora £rite ou d*une reflexion qui vieit* dra de iin-iii&ile, ou que vous lui ferex Eiire en lifant mie hiftoire ou on li Vre dliufflanit^ , vous rrou verez lieu de llof^ truire de quelque mazime importanie , ou de le tirer db quelqiie erreur. Ne perdetpascesconjondures fi pricieil- fes ,quittez toot poor h morale , les occafions de lui eil* feigoer Iliiftoire ou les humanitisreviendront aflez : mab il ne reviendra peut-^e pas dans une difpofiiion fi fiivo- rable; & ce qne Pofi dic ainfi comme hors d^ceuvre , fte coaune bm defirin i profite beaucoup plus , pour Tordl* liaire, que ce qoe Toa dit dans One le^on en forme; ou rfcolier eft fur fesgardes, parce qu*il voitque vous vou* lez parler de morale. D ne faut point craindre les digref* lions» qui vont i quelque chofe de plus utile que le fujec que roo s*^<ric propofiL

LA dviEti &it partie de la morale ; il ne fuffit pas de . XfntL garder ies devoirs eflentiels de la probiti , qui font ^|j|^ ^ Hioauiie de bien ,il faut aufli garder ceuz de la fodete, qui font rhonnftte homme. La nidefle & Tinciviliti ne fe troiH- treront pmit dads un homme bien vertueux , parce qu*elies Viennent ou d*orgueil , ou de mipris des autres , ou de pa* refle a s*inftniire de ce qu*on leur doit, & i fe tenir propre* tnenti ou dd fiidlii6 i fe mettre en col^re. De forte qu*il eft Impoflible qu*un homme ne foit honndte & civil , sll eft humble » patient , charitable , modefte & foigneux. Mais afin que la vertu toute pure puiflfe faire cet eiflkt , il faut qu*elie foit arrivte i une haute perfedion ; comme cheSE Ces antietis Molnei d*Egypte & d^Orient, qui itotent doux & hoonites dans les foUtudes les plus aflreufes. Le com- inerce du monde eft un chemin bien plus court pour don« ner de la politefle , &Ia n^effite d*^tre continuellement let onsavec les «utres, Obrige i avoir au moinstoutes lesap* parencesdes vertos, qoi rendent b focietd commode. Oki fecontente poor rordinaire de ces apparences, & on fait ^Mfifter b civiliti eo one habitude de cacher fes pafliont

/1 DU CHOIX ET DE LA MSTHGDE &dedeguirer&sl«nrinieiu, pour iBnioigner aaxmtres le Tefpe^ ou rantiae que le plus fouveiir an □'a pas. De Tone ^uelacivilkenuir are&nnd deUTenu, au liei qu'eile nedevroic en erre qu^uneluiie, SiamnoKcaaQearde beauie , que la lame produit nanireileineiit. Cependam ces complimens ilsitean dc cea grimacea de dviliFe . tbnt ks ^■mieres inftru^ions que roa doone aux encuis, & cdks 4onf doles&tigueiepluB. D femble qaeceiaicmuaredu- cadon. Cesexprcfiioia de Couaa&oa , d'dKine , d'a££ioit , feroient rana douic excellenm & cllcs eroienc vnies , puii- que nous terions tous par&iremeni humUes & ctariraliles. Mjis p(nt4}u'il tCe& pas ainii, ilvaudroit oiieux dirc plus Trai, ou piutdt direraoiaft&furepliis. U yabiende Izifif- ference entre lemoigne* du mepris & icarquer de Tedune , oudu rcfpefilAnsacceffiiei&ce^^tToirieric&culede noscompiimem.roniles rcnconcreslcneHfesd^aSiiieSiOU ronchangcenti^cinentde Iarig3ge,& ou roo dijpim ie ■noindre pciit interet a ceus a <]Bi on BoaiciRauparamail tembloit i]ue Ton alloic toot dooner. Les cn&ns <pii a'oac pas cncote aflez de ingemeni poor diftinguer les &iyas tt les occafionft difTerenies , «'accouiument par ces pre- miere» inAiuSions , a meniir & a diflinuilef en toBtes rcncontrcf.

Au rcAe , on faii cn cette mati^ uoe infinite de mea- fongei inuiilei. La civilite confHle plus k nous abAenir de cc qui peut incommoder les autre» , a etre doux , modefies &patiens, <{u'ji parIerbeaucoup&(e donner beaucoupde mouvcmcni. Un petit mot obligcam biea plac^ , (ait plus i'tffet que tous ccs grands complimeas ioat les gens de provincc nousaccablcnt; ceux qui honorent oucareffent igalcmeni lout le mondc, nobligent perfonne, & n'ont plu* dequoi marqucrlcurvcriiable amitie. Maisla pirede touccileierpccetdecivilite, eA celle qui donne des manii- rcs contratnies & afledces. Ceiic civiliie metbodique , qiii nc conril^c qu'cn des formules de complimens fades , & en ilcsc^fcmonicftincommodes, &quichoque bien plus qu'une rudicicu louic naturelle ; cette aSeflation de toui faire par riglc & par mcihodc , cftundcfiprincipaut carafUresde la peilcnteric ; c'e(l pourquoi les gens de lettres doivent fur- tout rcvitcr. Mati commc leur cpndition Ifi ^loigne pour la plupait de cc coonnercfl du grand n^da > qui demande

DES£TUDES. €f

«ne cttximt politefle, je crois que leurciviliti confifte principaleiiient i (avoir fe taire , fans aflfeder le filence ; k ne parler de ce qulls favent , qu*autant que ia charite le de- mande pour rinftrudion & la fatisfadion du prochain ; & du refte , agir & parler fimplement comme les autreshom* tnes. £t parce que les defauts font plus fenfibles dans les portraitschargesque dansle naturel , ii ne fera pas inutile <ie confid^er le carad^re que les Italiens ont donne a leur doAeur de com^die , qui veut toujours parier & toujours inftruire , & fe met a tous momens en coi^re contre ceux qui ofent lui contredire.

PUisQUE la morale doit regner pendant toute l*iduca- XIX. tion , il faut travaiiler en meme temps aux autres etu- Logtqoe ft des ; mais comme loutes nos connoiflances dependent du ?i,^^ raifonnement ou de l*exp6rience , & que i*experience pro- firepeu, iielle n*efteclairee par la droite raifon, ii faut commencer par former l*efprit avant de venir au detaii des faits & des chofes pofitives. Cette application i cultiver la raifon , eft dans Tordre naturel ia premiere de toutes les etudes , puifque c*eft ]*inftrument de toutes ; car ce n*eft en ef&t autre chofe que la Logique , & les premiers objets ou Ton doit Tappiiquer » font les grands principes de ia iumiere natureUe, qui font les fondemens de tous les raifonnemens, & par confequent de toute l*etude. Or , cette etude des pre- miers principeseftia vraie metaphyfique : ainfiia Logique & la Metapfayfiqueferont les premi^res etudes, &eIiesfont tellement les premi^res, que la moraie m^me, en tant qu^elie depend de la mlon & non de la foi furnatureile , ne peut avoir d*autre fondement folide. Mais j*ai parle de ia morale auparavant , parce qu*ii eft plus n^ceflaire d*erre homme de bien, que d*etre homme de raifonnement. Outre que je ne puis dire en m£me temps, ce que je ferois en meme cemps, ii i*inftruifois un jeune homme , c*eft pourquoi je referve ^ la fin de toutes les etudes des jeunes gens , de marquer k quel age \t voudrois les placer chacune en particulier.

J*entends icicettelogique foiide & efl*e6^ive , queSocrate iaifoit profeflion d*enfeigner , quand ii difoit qu*il etoit j4ccoucktur {Ttfpnts-y qu*il ieur aidoit a produire ce qui etoit deja forme en eux ; qu*il ne leur apprenoit rien , mais qu*il ies faifoit reffouvenir de cequ*ilsfavoient. £n efiet, comme

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!.-ii>itsl,s aurres juM^ian» ; nous fuiuntda.-itouceia

>.-mtve de ces prtncipes, .■\>;is nioins cliires & moifiy htitilvqijcnfes; c'ert certe ;' ijiliyfirjLje. La Lo^ique eil \ (lautr^s fagemens , qui >»- vertiiu-le , & qui ne l'or:t i|iii rei-ariSent pluiot nos , iil iK'u q iii je Ic5 3ppei;e

ik- vrji , dc r3ii<i, dailirmi-

.\Mite, & lur-tout lideede

-^ lenroiis qu'une rellc pro-

; ItH pjs. Onncpeut don- I iic lc^ j pjs, & ij n'y a

, : .1 ru(!ii;t;iloi.i n i ron ; car i.mliili.-. L:i Loeiquo & I3 ■i;i,^ li»]i troit (l'ordinairc, .-■lii.iiics, rclcvees & eloi- . .:i'iii>>r)s, qui ne convien- ! I Lii.ir.c (I,; lout le mondc ,■ ; . 0 qiii ii; p.iire cn nous- il,>ii\ lcini^.ut, &: n'ont

--1 .1 IIC M

'.ikpoiiii preciprterenpor- - .-. < konlet^vnccs. tl reroit

D E S £ T U D E S. 6f

& fauhaiter que Von put en retrancber tout ce qui ne ferc pas etTcdivement a cetre fin.

Sans entrer ici dans le detail de cette inftniftion, puifque ie n*ecris pas une logique, )cvoudroisque Ton accoutumac un enfant de ires-bonne heure a ne rien dire qu'il n'entendir, t: a n avoir que des idees les plusclairesquil leroit poinjle. Pour cela , il faudroit en tout ce quil apprendroit , Tcxer- cer continuellement a divifer & a definir, atin dediftinguef exactement chjque chofe des autres , & donner a cha<.uno ce qui luiappartient , non que je vouIufTe encore lui charger la memoire de detinitions , & des regles de la divifion & de la dctinitton, mais les lui faire pratiquer fur les fujets qui lui feroient les plus familiers. Quand il auroit afTez de force pour embrafTer plufieurs idees, ou meme plufieurs juge* mens tout i h fois , je lui ferois aperccvoir la difTerence du vrni , du tauT , de Tincertain , & je le convaincrois qu*il ne fjut ni tout atHrmer, ni douter de tout, mais qu'ii efl necefTaire dc fuivreennosjugemens des regles certaines; enfuite je lui ferois remarquer les verites qui ibnt les pre« mieres, dans l'ordre de la connoiflance ^ & de la certitude defquelies d^pend celles de toutes les autres, d*ou fuivroic la connoiffance de Tame & fa diflin£tion d*avec le corps ; la connoiflance de Dieu & les regles du vrai & du faux, defquel- les on tireroit enfuite aifement tout le refle de la logique : je voudrois qu'elle confiflat en fort peu de preceotos , au- tant ni plus ni moins qu'il s*en trouveroit qui aidaffent eflfec* tivement la raifon ; car fi Fon voyoit, apris i*avoir bien cxamine, que Pon raifonnat audi furement & aufli jufle fans toutcs ces obfer vations , je les condamnerois par cela feul qu'elles feroient inutiles, & je les renvoyerois au nombre des curiofites, quelque vraics & quclquc belles qu*elles fuffent ; mais on trouvera fans doute quelques rcglesde logique, a quelque petit nombre qu'on les reduife, qui feront fort utiles pour aider la raifon, & quelques axiomes de metaphyfique oii Ton oblijera de remonter f out homme qui raifonne , & qui par confequcnt feront !e fondement de tous fes raifonnemens.

Tout le monde voit rutilite de raifonner jufle, je nedis

pasfeulement dans les fciences, mais dans les aflF.iires &

dans route la conduite de la vie , & de raifonner fur d^s

principes folides; mais peut-^re plufieurs ne voicnt pa$

Tomc iL £

66 DU CHOIX ET DE LA MfeTHOD E

la niceffit^ de remonter jufqu^aux premiers principes } parce qu*en efiet il y, en a peu qui le faflent. La plupart des hommes ne raifonnent que dans une certaine etendue » depuis une maxime que I*autorit^ des autres oii leur paffion a imprim^e dans leur efprit , jufqu*aux moyens n^ceflaires pour acquerir ce qu'ils defirent. U &ut s*enrichir : donc je prendrai un tel emploi , je ferai telle dimarche , je fouf* frirai ceci & cela , & ainfi du refte. Mais que ferai-je de mon bien quand i'en aurai acquis ? Mais eft-il avantageux d*etre riche ? C*eft ce que Ton ne cherche point. Ceux qui raifonnent ainfi n*ont jamais que des efprits vulgaires, de quelque profeffion qu*ils foient, fuflent-ils lettris & doc«! teurs, fuflent-ils miniftres d*6tat y fuflent-ils princes : j*ap-; pelle efprit vulgaire cet efprit born^ i certaines connoifr fances » qui ne s*occupe que du detail , & ne raifonne que fur Texperience , & je trouve qu'il eft toujours le mSme , quelque objet qu*il fe propofe : il ne devient pas plus grand pour s*appliquer aux afiaires publiques, & il n*en eft pas plus favant pour s*occuper des matieres de fcience; il ne fera jamais que raifonner probablement fur Texperience de ce qu'il a lu, & conjefhirer un fait d*un autre, mais il n*ira pas jufqu*^ juger de fes le£hires, & les rapporter a leur ufage.

Le veritable favant & le viritable philofophe va plus loin & commence de plus haut; il nes*arrSte ni ^lautorite desautres, niiifespr^jug^s, il remonte toujours, jufqu*i ce qu*i! ait trouviun principe de lumiere naturelle » & une virite fi claire, qu*il ne la puifle rivoquer en doute; mais auffi quand il Ta une fois trouvee , il en tire hardimenc toutes les confi&quences , & ne s*en ecarte jamais , de-li vient qu*il eft ferme dans fa dodrine & dans fa conduite ; qu*il eft inflexible dans fes refolutions , patient dans Texe- cution y egal en fon humeur & conftant dans la vertu :or » ce favant & ce fage fe peut trouver en toutes conditions. On a dans les Patriarches des exemples de fages p^tres & laboureurs; dans lesanciens Moines de fages artifans ; & de quelque profeffion que foit un homme , il nefera jamais beureux , autant que Ton peut Tetre en cette vie , s*il n*agic ainfi fur des principes certains, ou fi une foi tr^- ferme ne fupplee audefaut du raifonnement; mais pour parler fui* '^iram nos mosurs, & par rapport i ceuz qui ont accoutumi

D E S fi T U D E S. "Sf

f toidier panni nous, ces ratfonnemens folides & ces prin- dpes certaiot , font principalement n^ceflaires i ceux qut doivent conduire les autres, comme les Ecclefiaftiques, les Magiftrats , & ceux qui gouvernent ou qui entrent en part des a^res publiques. Pour mieux dire, il ne faut point compter qu*il y ait de v^ricables etudes fans ce fondement ; car pour connoitre des chofes de fait , & acquerir de Texpe* ricnce , Tufage de la vie fuffit : ou fi Ton y ajoute quelque ieSure , on n*a pas befoin pour cela d*une grande inAruc- don , mais fe former Tefprit , voir clair i ce que Ton fait, fe conduire par des lumi^res affurees , & non par des opi- nions incertaines , c^eft ce qui merite d*etre recherchc , & c*eft cette recberche qui merite le nom d^ttude,

La plupart des hommes font plus capables que Ton ne croit de cette philofophie : elle ne demande aucun talent extraordinaire de mimoire ou d*imagination & de brillanc d*efprit, mais feulement un bon fens commun , de ratten- doo & de la panence , ainfi il n*y a que les efprits fort legers qoi ne puiflent y arriver. Pour ies efprits pefans , s*ils ne font tout-i-fait ftupides , on pourra fouvent les mener plus loin que ceux qui brillent plus qu*eux, enfin il faut conduire chacun felon fon g^nie, & ne pas s*attacher fi fort a ceux dont rmftniSion donne du plaifir , parce qu'ils ont Tefprit plus ouvert ; que Ton neglige les autres , parce qu*ils font plus de peine , au contraire ce font ces derniers qui de- Biandentleplusdefoin, ie plus d^affeflion & le plus d'ha- biiete dans celui qui les inftruit; & c'eft un malheur deplo- rable , mais fans rem^de , que les gens les plus ignorans & les plus groffiers ont d*ordinaire les plus mechans Baitres.

Puifque je fuis entri en mati^re ,' j'acheverai de m'expli- <pier touchant l»>phiIofophie. Je crois que Ton doit eflayer d*y conduire tous ceux que Ton inftruit , principalement ft Ton y voit un beau naturel ; mais il ne faut pas s*attendre qu*il y en ait grand nombre qui reuffiflent ; c*eft une grande entreprife que de former un veritable philofophe, c*eft-a-dire un homme qui raifonne droit, qui foit tou- )ours en garde contre toutes les caufes de Terreur , qui ne fuive dans la conduite de fa vie , que la raifon & la vertu , & qui cberche i connoitre en chaque chofe la vcrit^ , & k remonter jufqu*aux premi^res c^fes. H eft vrai que U

Ei)

«S DtJ CftOIX ET Dfi t A MfeTHOD^

plupart des hommes en feroient capables s*ils ufoient bieiT^

de leur raifon , & s'ils ne precipitoient point leurs juge-

mens ; mais il eft bien rare d'en trouver qui aient une

volonte aflfez droite , & une aflez grande force pour refif-

ter a leurs paiTions , auffi faut-il demeurer d^accord que

Ton peut exercer pafiablement bien la plupart des profeffions

de la vie , fans arriver a c^tte perfe^ion. On peut etre boti

medecin pourvu que Ton fache rhiAoire naturelle, & les

experiences des remedes les plus afllires, car quand on

iauroit tout ce qui a ete decouvert de phyfique jufqu*^

pr^fent , on ne connoitroit gueres mieux les premi^res

caufes des maladies. La jurifprudence n*oblige point a re«

monter plus haut , ni k chercher d*autres principes de rai^

fonnemens, que les lois etablies entre les hommes : le refte

appartient au legiflateur. Les JurifconfultesRomains, dont

nous admirons avec raifon les decifions , n*etoient poinc

des philofophes ; &cette fcience etoit form^e a Romeavant

que Ton y connut la philofophie ni la grammaire. Pour la

guerre , il eft evident , par Texemple des Romains memes ^

& de la plupart des nations, qu*il n*eft nullement necefiaire

de philofophie pour la bien faire. Jamais les Romains n'ont

cte plus grands hommes de guerre, que lorfqu'iIs etoient

encore ignorans. Mummius & Marius n*y etoient pas moins

habiles que Pompee & Cefar ; & ces derniers , quoiqu^ils

fiifient plus favans n*etoient pas plus philofophes. Quant

aux autres profeffions moins confiderables , comme la mar-

chandife» Tagriculture & les metiers , on ne demande poinc

de philofophie a ceux qui s*y appliquent , quoique les arts

les plus utiles n'aient point ete inventes fans^ pbiIofophie>

je fais que Ton croit qu'elle fert i la theologie , & affure-

mem il feroit a fouhaiter que tous les Ecclefiaftiques fuffent

de vrais philofophes ; mais j'ai fait voir que dans les pre-

miers fi^cles de TEglife , les chrdtiens faifoient peu de cas de

tst philofophiehumaine, & toutefois on ne peut douter que

les eveques & les pr^tres de ce temps-la ne rempliffent par-

faitement tous lcurs devoirs, Je laiffe k ceux qui travaillent

utilement dans TEglife, a juger fi ce qu'ils ont appris de

philofophie Isur efl de grand ufage pour la conduite des

ame».

Au rtfte , comme il ne faut ni fe tromper ni tromper les auires, je nevoudrois donner le nom de philofopbie qu'^

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D E S fe T U D E $. ?j

ce qui le fnirite effedivement. Je ne voudroispointdonner a mon diTciple la vanite de fe croire philofophe , parce qu*il fauroitpar ceeur quelques diftinAions & quelques divifions, quoiqu^il n*en (ut ni pkis iage ni meilleur : & je ne voudrois point contribuer i rendre ce grand nom meprifable aux gens qui n'om point de lettres , car les femmes & ies hom- ines du monde jugent des philofophes anciens par les mo- clernes , & les meprifent tous egalement ; de-ia vient que Platon, le plus excellent de tous les auteurs profanes^ & Fun des plus agreables, eft peu lu , meme des favans , & n*eft polnt eiKore traduit en notre langue; de-I^ vient que ceux qui Vifeot les tradu6lions de Xenophon , d'Epi£lete ou des autres , s*etoanem que des philofophes raifonnent de (i bonfensrc^eftleoiemeabusquiadecrie le nomde Rhitorlquey de poeAe , & de la plupart des beaux arts , & qui en a donne les fauiTes idees , qui font que nous les pratiquons fi mal ; car il eft naturel de croire qu*une chofe t& efiefiivement ce que fon nom nous repr^fente.

Donc , quoiqu*il fut k fouhaiter que tous les hommes,* du moins ceux qui etudient^devinfTent veritablement philo« fophes, il eft fi peu raifonnable de T^fperer , qu'il femble que la plupart ne doivent pas y pretendre , du moins it £iudroit la reduire ji une bonne logique, le refte de la philofophte n*eft point neceflaire pour acquerir les autres fciences,aucontraire, ce font toutes les fciences, jointesa la prarique de toutes les vertus , qui forment la vraie phi- lofophie, a laquelie par confequent on ne peut arriver humalnement que dans un age mur^ fi quelqu*un eft affez iieureuxpoury arriver; mais foit pourtoute la philofophie, ibit pour la logique , il eft encore plus certain que la gram* naire, la rhetorique & tout ce que Ton appelle Humanhes^ «'y fontaucunementnecefTaixes. Pour apprendre araifon- ner droit , ii n*eft point befoin de favoir le Latin ni aucune «uire langue , on peut Tapprendre a un muet, pourvu que Ton ait des fjgnes aflez diftinflspour lui expliquer des re- flexions fur les penfces. L'eIoquence fuppofe le raifonne- Bient deja forme , puifqu^clle y ajoutc le mouvement & i'cxprc(iion , car elle ne confifte pas, comme croient lcs ignorans, a dire de belles paroles, mais a faire valoir lcs l>onnes raifons*.

Comtne nptrelogique neconfifterapas en certains mots

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70 DU CHOIX ET DE LA MfTHODK

& cemines regles dont on fe charge la memoire , pour ed pouvoir parler ou entendre ceuz qui en parlent , inais dans iin exerdce reel de bien raifbnner : il ne fiiut pas croire que Ton Tapprenne une fois comme une hiftoire, pour n*y plus revenir enfuite. II faut la prariquercontinuellementpendant tout le cours des etudes ; & je n'en parle en ce lieu , que pour marquer fon rang , & montrer qu*elle eft plus digne & plus oecefllaire que toutes les toides dont je vais parler ; au moins celles qui ne confifient qu*en connoiiiknces de faits ou de chofes pofitives , & en conjedures.

Mais quoique le raifonnement foit n^ilaire, rezperien- ce & la connoiflance des chofes particulieres Teft encore plus. Onnepeutetre veritablement (avant ni fouverainement ha- bile fanscetteprofondeur de raifonnementque j*ai marquee : mais on peut etre aifez habile pour fatisfaire auz devoirs comr muns dela vie, (ans ce raifonnement, pourvu queFon con- noifle le detail des chofes d*ufage : au lieu que fansce detail » les meilleurs raifonnemenS generaux , tant qu*ils demeurent generaux,ne meneront jamais a rien. Ce font ces raifonne* mens generaux qui ont de tout temps decrie les PhiIofophes& les Savans, quand ils ontneglige d*y joindrelaconnoiflance des chofes particulieres , & principalement des inftitunons des hommes ; & c*eft le de&ut eflenriel de la m^hode de Raimond LuIIe , qui n*occupe fes difciples que de notions fi ginerales , qu*eUes ne font d*aucun ufage ; & ne les rend pas m^me plus favans daos la fp&:uIarion , puifqu*il n*ajOU- te k ce quetousleshommes connoiflentnaturelIement,que des noms & des diftindions arbitraires. J*aime mieux ua payfan qui fait de quel ble fe fait le meilleur pain , & com- menton fait venir ce blti , qu*un Philofophe qui ne raifon- iie que fur le bon » le parfait & rinfini, fans jamais def- cendre plus bas. Que votre difciple ait donc refprit droit & net, qu*il raifonae fur de grands principes, & qu*il ar- range bien fes connoiflances. Mais qu*il k contente de peu de principes « & qu*il ait de quoi arranger , je veux dire , des connoiflancesdiflindes&finguli^res.

XX

Qu*ii &ut T U^Q^ES ici je n*aiparle que des etudes qui fervent k pe^

•▼oirfoio du J fe^onner Tame, en formantrefprit&Iesmoeurs.Il faut

***'?•• dire aufli quelque chofe de celles qui pourroient fervir au

co^ps , puifqu'apr^s notre ame il n'y a rien qui nous doivt

D E S fe T U D E S. 71

Itre fi prfdeux cpie cette autre partie de nous-memes; & que runion^roite de Tune & de 1 autre , fait que Tame n*eft pointen totde bien agir, fi le corps n'eft bien difpofe. Je iai que cette forte d'enide n*eft point en ufage parmi noiis. On connoit aflez les biens du corpsy , la fante , la force , Tadrefle, labeaute : mais on croit qu'il (aut que la narure Dous les donne. L*an de les acquerir eft tellement oublie, que s^il n'etoit certain que les anciens Tavoient trouve , & Tavoient poufle a une grande perfedion , peut-etre ne croi- roit-on pas qu^il (ut pofTible. Ceft cet art que les Grecs nom- SQoient Gymnaftique, qui confiftoit principalement dans rexercice du corps , c'eft pourquoi il eft hors de mon fujet : car )e n*ai pas entrepris tout ce qui regarde Teducation de la ieunefie , mais feulement les ^tudes. Je laiflerai donc ce traiti des exerdces k quelqu*un qui en fera mieuz inftruit que moi , & je me contenterai de parler des connoiflance« qui fervent k entretenir la (znti. Je ne leur donne pas le nom de Midtctne^ parce que nousTappliquons k un artlong & difficile , qui occupe des hommes toute leur vie, & qui a pour objef de guerir les maladies , plutdt que de les prevenir ^au lieu que ce que j^entends ici par cette itude oeceflaire k tout le monde , font feulement certains precep- les (imples & faciles pour entretenir & augmenter la fante. Je voudrois donc que des la premi^re enfance on infpi- rdt la fobriete autant que cet Ige en eft capable; non pas cn £iifant jeuner les enfans , il n'en eft pas encore temps ; mais en ne Jes laiflant pas manger autant qu^ils veulent, ni tout ce qu*ils veulent ; ne leur ofirant point ce qui let peut tenter ;ne teur donnant jamais nipeines ni r^compen- (es qui dependent du manger. II faut encore meprifer ea leur prefence les gourmands & les friands, foit dans les railleries, foit dans les difcours ferieux ; marquer les ma- ladies & les autres maux qui viennent des exc^ de bou- cbe ;louer la fobriete « & montrer les biens qu'elle produit: faire tous ces difcours, autant que Ton pourra, fans qu'il (emble que Ton les veuille inftruire, & fans leur adrefler la pa- roie , afin qu'ils s'endefient moins ; mais fur-tout ne demeotir jamais ces difcours, nt par aucun difcours conrraire, ni par aucune aflion ; un mot les foutenir d'exemple. On voit par ks moeurs des nacions entieres, combien Topinion , la cou- OUDC & les imprefllions de Tenfance font puiflantes en cette

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rJ Di; CHOIX ET DI LA KlTEODC

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Pour Cc tnea p^.ner, il fen eacore i^ice projxt & oet ^

dcrt;fj;ir;r Ln ur^iir, bo^redeboenes eam, £e:»3rnr<ie vund^i Uir.L.a; (t qL^c^cpe !a mmre e;:uieQe a^ez loijt celii.il ef: boa (fenascn^ i£s ciiiacs.&ieijrTtureu:»- veiH f^iirc re&xkxi, ar b cctmixe preza ui£se:^i !e cei- /uf. Toiu cc qui doDre dc U force , fm aj£ beaucoop a la £inte , que la force fuppofe neceBalfetnefU. Or, ce <pii ■<»- f ilje n'eii pu, comme croii It valpire , nunger beaucoup & boife beaucoup ie vin, ouis iravaiiler & s^ezercer ea fe nourrifiant & fe rcpofar.t 3 propordoD. Les exerdces le plus a l'ufage de (out le monde , foni ie marchcr !oog temps, fe rcnir long-icmps debout, poner des (ardeaux, lirer 3 liespoulies, courir,faiiter,nager, inonier a cheval,fiire des armes, jouer a la psume, & ainfi du reile, felooles ^ges , les condiiions & les profetlions auiquclles on fe def- (ine. J'en laille led^tail ^ceux qui voudrom bien, peuc- itrc un jour, donner quclquc traitc dcs excrcices; je me contcnicd'obferver qull e& tres-ioiportant d'en donner aux cnfansde bonne heure une grandc efiime , avec un grand mcpris dc la vie moIJc & efFemince.

II faui leur faire comprendre qu'un homme efl capable de peu de chofe , iit ne peut , fans alterer fa fante , faire des cxces notablesdc travail, rompantaufaeroin toutes lesrer glus du fommeil & des repas. Entin , qu'il y a plufieurs Vertus qui nc fe pcuvcnt praiiquer qu'avec un bon corps. I Tlm, fY' s. Paul dit bien quc les exerciccs du corps foni ucilcs ^ peu ' Aa i-Unf., . :. :i 1. .1:. 1 . «_.»4u. A^

de chorc ; maii il le dit cn lcs comparani aux ezercices de pi^i<i , & dans un temps oti r^muiaiion des athldtes Grec; les avoicpouflihi une fobriiti excellive. Car pluCeurs pafr JCoientleurvie daiu m rigime tr^i-fev^ie, & dans defon

D E S fi T U O E S. ri

'frands travauK , fam autrebut que de fe faire aclinirer dans _ k* fpe^laclci. S. Paul iuL-meme le feri ailleurs de cet cxcm- ,j| ple, pour montreraux Chrciiens avec quelle ardeur ils doivem cocnbattre pour la couronnc incorruptible. Les Chrctiens , a la veriic , ne s'cngageoient pas a ces exercices des ^ymnafes , quileur auroient (ropfaitperdrede temps, ti cncore moins aux combats des jeux publics , fondes fur ridolatrie ; mais ils ne iaifToiem pas de s'exercer lc corps pardestravMixpcnlbles. S.Clement Alcxandrinleconfeille "*"*• cxprcflementdansfonPedagogue, & laplupartdes anciens MoinesroiMpratique. AutTi S. Paul nc dit pas que lcsexer- ciccs du corps n^aient aucune utilite; & quoiquil la juge petite , cn comparaifon des verius Chretiennes , il Tauroit ^ns doutc jugec grande , en comparaifon de ce que nous lui priferons communemcnt. Car ce qui faii tant mcprifer au;3urd'J]ui lesexercices, efl qu'ils ne fervcnt niaacqud- rir dc rhonncur , ni ^ gagncrderargcnT,& qu'il5 nes'ac- cordcnt pas avec la bonnc ch^rc , le fommeil & la parclTc, cn (}uoi la plupart dcs gens font confiHer Icur bonheur.

£n effet , il n'y a parmi nous que ccux que Ton dciline a la guerre, i qui Ton apprcnnc quelques excrciccs par me- thodc : encore y a-til, ce mc femble, deux defauts con- £derables. L'un , que Ton ne prend aucun foin dc former les foldats qui compofent toui le corps dcs troupcs. On ar- tend quils foienc enrdles pour leur apprendre a manicr leurarmes &a faire reiercice ; Tauite defaut e(t que dans lesacadcmiciouoncxerccIesGentilshommes,onnccomp- te pourricn ce quicllle plus efTenricI pour donner de la £inte&reRdrelescorpsrobu<les. Car on n'accoutume point les ieuncs gens a vivre de viandes fimples & proflieres , a fouflrir quelquefois la faim , le chaud , le froid & Ics in- jures de rair.d palTcr lcsnuitsfans dormir, ^couchcr or- dinaircmeni fur la dure , a eire a cheval dcs journces en- tieresiea un moi, a s'endurcir atouies fortes de fjiipies. Cependant ces fatigues font d'un ufage bicn plus ordiiuire i la guerrc que la danfc & les dcrnicrcs finullcs di; 1'efcrime & du man^c. Cc foin que i'on prcnd de former le corps des Gentilshommes , ne lallTe pas , toui mcuiocrc qu'il clt, <l'etre une preuve bien fcnfible de Tutilite des cxcrciccs. I)e- b vicm fans doute , que Ics gens de qualiie , & Ics otIici>:r3 ^'•UjnfC oot d'ordii)aire U corps mieux tait , oat plusdc gta.-

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DES£TUDES. 7j

Ibnt d'une complexion foible & delicate , que les pauvres cnfans le croient toute leur vie , & pretendent fe diHinguer par-la du cooiinun.coinmcparleur bien& leur condiiion. Car cotniue il n'y a que des riches & des gens de grand loifir qui puifleot f»re toutes ces fagons , ils fe perfuadent qu'il n*appartieiit qu'aux payfans & aux crocheteurs d'avoir de bons corps, & fe font bonneur de leur foiblefle, comme (TuiK iD3rque^'efprit. Cependant, a le bien prendre, on de- vroit avoir beaucoup plus de honte d'^ire foible & mal &in, que (l'^e pauvre , puifqu'ily aplus de moyens in< oocen* d^acquMr la fanie que les ricbeffes, & que ces noyensfont plusen notre pouvoir.

11 faut encore guirir les jeunesgens dequamiie de fu- perftiiions , que rignorance des CMes pafles a introduits dansla nidecine , touchaot U qualit^ de plufieurs vian- des qye ronj eflime froides ou chaudes , fans raifon , & contre 1'exp^ricnce ; touchant plufieurs efiets^ue Ton at- tribue lans fondemeni k la June & aux autres allres. On pcut mettre eii cc rang une grande partie des preceptes de r&ole de Saleme. Au contraire , je voudrois que Ton eut foin de leur apprendre ce qu'il y a de plus conflamment ^tabli entre les plus habiles Medecins pour le r^gime or- dinaire : les moyens de conferver la fante , les remides des malafes les plus frequentes,&fur-toutce quiregar- Ac les bleflbres. Car i) efl plus difficile de les cviter ,que lcs grandes maladies , & plus important de s'y pouvoir aider fot-meme. Pour touicela il feroitbon defavoirpaf- bbletnent ranatomie , joint les autres grands ufages que Ton en pein faire en morale pour connoiire les paflions, pour admirer la fagefli; de Dieu , & fentir combien nous dependoiudefapuiSance. II feroii bon de favoir aufli la qtnlite des nourritures les plus ordinaires , des plantes les plus cotnmunes , des remedes les plus faciles ^ trouver ; loui ccla fuivant les experiences les plus aflurees. On en pourroh ^udier plus ou moins felon la capacit^ du Mai- ire , & le loiCr & Tinclinution du difciple. II ne ferolt pas inuiilede faire obferver lesefietsdeceriaines maladiesles plus aflreufes, pour imprimer aux jeunes gens une grande borreur dc rintemp^rance & de la debauche ; Sn tl'un au- tre coii les faire quelquefois entrer dans une cuifine & iam un officci & voir tout au long avec cooibien d'3c-

DU CftOIX ET DE LA MiTHODE

tifice , dt peine , de temps , & de depenfe , fe preparent ces ragouts & ces confirures , qui ne foat que rorcement des repas.

XKI/

Qu'iioe faos \r ^^^^ ^ io6TuSdoos qui regardem toutes fortes de poiac ^adkr perfoxmes , puifqull n^y en a point qui n*ait une axne par mUiti. & un corps. L^ inftrudions fuivantes regardent la con- iervatioa des biens , & par confequent ne font pas a Tuiage de ceux qui font tout a fait pauvres. AufS les avis que je donne ne font gueres praticabies qu*a Tegard des enians qui naifient de parens au molns mediocrement accommo- des. Les plus pauvres n*ont ni le talent ni le loiiir d^in^ truire leursenfans en particulier , & s*ils les font etudier, c*eft en les envo^rant a des ecoles publiqiies. Mais peul- toe avant de pafler outre , ne fera-t-il pas inutile de dire un'mot de ce qui doit attirer aux etudes , ou en detoumer ceux qui font tour-a-fak pauvres.

R^gulierement Tetude n'eft pointunmoyen d*acquerir da bien , & ne convient qu*a ceux qui ont un honnete loifir. Le bon fens veut quc Ton commence par pourvoir a ti, fubfiAance avant de contenter fa curiofite , & ceux qui s^appliquent 4 letude n*ayant pas de quoi vivre , reflemblent ii de& voyageurs qui ^tant abordes a une ile deferte , s*amu- feroicnt k contempler les aftres ,o\xk difcourir fur le re- Hwx de la mer ^ au lieu de batir des cabanes & de chercher des vivres. On pourroit leur dire » fi vous eftimez les biens de fortunt i comme la plupart des hommes , a quoi vous «mufier A^ouR i Que nc prencz-vous les moyens ordinaires ti namnels pour en gagncr ? Vous etes ne a la campagtie , dettieum j^ > Idbouftt tc champde vosperes; ous'iI ne Xnoun lett nAW j5«§ l«i(fe » (ie rvGit un Miitre ; travaillez a la f oitt-tt^ i^ ^pj>re?ite* \«^ m^i^t i irafiqucz , fi vous en avex W moV-^i i 'c^\\yi\\f(^ m^^^^^f^n^Tion qui vous faffe fub- iiih^c hvMiJi^^^l ^ & k^rt«* \^ tfijtudcs 4 ceux qui ont t^W hyWv X ^\\ <^*>W^ v^^ ,, \f^\ s\\\i \\c fe foucient pas de r^H^. Mav^ V '^^^ ^»^.w\^^> Wx 4f^'Ac% cnemefi font une ^t t^ ^^>MWy»>^y <^ ^k \i\^ X vk4 i^WAnxi^ elies minent a l*^^![i^H^ ^»A\^iiv:it^Vf^ mK^K,, ij^tiliiiv» W Hhx% » la Medecine: « h X V ^ ^ ^^ fc^Wi^ (hi^^^i^sk^ bkourer la terre , ou ^^ hN»y j^mkv -^i ^'-*^ ^^i,i^^ \\>>Ia U Y^Utt^ etpirance qui faii i«»n \W )»^^i«v *v^ Vv^.v<^, 'S. itf ttvrcs Avout^,

7e ne dis pas qu*i1 faille exclure des etudes tous ceux

^ui ibnt pauvres. On ne trouveroit gueres de gensa leur

alib qui vouIuiTent fe donner la peine d^enfeigner & de con-

duirc desenfans : moins encorequi fe chargeaffent du fer-^

Tice dcs parotifes , principalement ^ la campagne. Je defl-

rerois feulement que le nombre n'en fut pas fi grand ; que

Ton put choifir fur ceux qui ORt le plus de talent ou de verni,

& renvoyer ceux qui n'etudient que par des vues bafles

& fordides. Car on ne pcut affez deplorer les exrremires

oii fe iettent fouvent ces jouncs gens , qui fe font embar-

ques tim^rairement dans les etudes , & fe trouvent hors

d'etat d^apprendre un autre metier , ou croient tout le redc

indigne d*eux. Piufieurs ne fachant que dcvenir , fe Jetrcnt

ians vocatioR dans des communautes religieufes : ou s'ils

craignent de s'enfermer & dc s'affujettir a une regle , ils

cberchent queique emploi de pratique ou de finance ; ou

ieionle genie, ils devlennent Muficicns, Poeres,Come-

diens , Charlatans & tout ce que Ton peut imaginer.

Les etudes memes fouffrent d'etre traitees par des gens^ 8ial ileves, ouintereffes; tls fontoccupes du tbinpreffant de leur fubfiftance , ou du defir de gagner. Leur but n*efi pas b connoiffance de la verite & la perfcdion de laraifon, nais rinteret:ain(iiIsforcentIeurs penfeespourlesyajuAer; ils n*etudient point ce quieft de meilleuren foi , maisce qui eft demeilleur debit; ils necherchent point a devenir efled^ive- inent plus habiles « mais a paffer pour Tetre , & a plaire aux autres. En un mot, ils appellent Etudes utiUs , non pas celles qui vont a quelque utilit^ publique , comme d'avancer les arts & perfe£lionner les moeurs , mais celles qui vont a enri- chir ceux qui etudient. Mais revenons a norre fujet.

Je pretends avoir expliqu6 jufques ici les erudes qui font jk Tufage de toutes fortes de perfonnes, tant des femmes quedes bommes, tant dcs richesque dcs pauvres. Ces itu- Ats fontcelles qui regardent la reli^ion, les ma?urs, la con- duite de Tefprit pour raifonner jufte , & la fanre. Je les ai traitees daiKtouteretendue que peut lour donncr celui qui inftruit un enfant de qualit<i , defline a de grands emplois, a qui le Maitre donne toute fon application , ayanr tous Ics &coursqu*tl defire. On doit juger a proporrion , cc qu'il en iauten faire apprendre a un homme de condirion medio- crCy i une feaime , k un ardfan. Ainfi pour les pauvres » il

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DES6TUDES- yf

fCj en a poim que Ton ne contraigne de Tapprendre dis Tenfance. Mais, croir-on que remulation, la honte de n*d- cre pas cooime les autres, & la neceffite de lire & d*^rire dans tout le refte des etudes , n*y fafle pas auffi beaucoup ?

Cependant la durete de ces premieres le^ons, les degoute pour long-temps de toute etude. II faut avoir beaucoup de patience, les £aire lirepeuala fois, augmentant infenfible- ment a meiure que la iacilite vient , & leur apprcndre ea meme temps des hiAoires , ou d^autres chofes qui les re- jouiflent. On fait lire d*abord en Latin , parce que nous le pronon^ons plus comme il eft ecrit , que le Fran^ois: mais je crois que le plaifir qu'auroit un enfant d*entendre ce qu*il liroit, & de voir rutilit^ de fon travail, Tavanceroit biea aittanc Ceftpourquoi je voudroislui donner bient6t quel- qoe livre Fran^is qu*il put entendre. II efi aife de voir que les m^flics dificult^ que Ton a pour apprendre a lire , on les a pour le Latin & pour les autres langues ; & qu*elles du- rent plus long-temps.On y a meme joint par Tufage des eco- les,une autre difficulti , qui eft celle des regies & de tout Tan de la graamiaire. Car quoique nous foyonsaccoutumes i n*apprefKlre le Latin qu*avec la grammaire , ni la gram- maire qu*en Latin , ou fur le fondement de la grammaire Latine , U eftclair toutefoisque ce font deux etudes fepa- rees, pijdfqu*il n*y a pointde languequi nes'apprenne, & qu*il n*y en a point auffi qui n*ait fa grammaire. J*ai fait voir que cetre oiethode a coramence du temps que le Latin etoic vulgaire, & que la grammaire Grecque, qui eft la premiere fue oous connoiflbns , a ete fiite aufC par les Grecs.

Ainfi pour imiter ces Anciens , que nous eftimons avec taot de raiibn , il faudroit ^tudier la grammaire en notre iangue , avant de Tetudier dans une autre. Comme cecte tode ne confifteroit qu*a faire faire a un enfant des re- flexions fur la langue qu*il fauroit ddja , il y auroit fou- ▼ent du plaifir , & lesdifficulces qu'il y rencontreroit fe- roient rooindres , que fi elles ecoient jointes a cclle d'ap- prendre une langue. Toujours on auroic cet avantage , que Ton pourroit lui faire enccndre parfaitement tous les pre- ceptes par des ezemples famiiiers. Mais )e ne voudrois pas le charger de beaucoup dc preccptcs , puifque le ^rand raffinement dans la grammaire confume ungrand temps, & poim d*u(iige.

So DU CHaiX ET DE LA MfeTHODE

Telle exception vous aura peine tout un jour a reteiur; dont Tous n'aurez pas a faire trois fois en Is vie. Je ne contenterois des prindpales definitions , & des regles les plus generales ; & je me bomerois i bien parler & biei lire , obferver en ecrivant une orthographe tres-correQe, entendre tout ce que Ton dit & tout ce que Ton lit , Wf tant que la connoiflance de la langue y peut fervir. 11 iiif- Aroit pour cela , de connoitre les divifions des lettres , les parties du difcours & leurs fubdivifions » & le refte que je ce puis mettre en detail , a moins que de faire une grain- maire. Or , afin que ces preceptes ne fuflent pas fecs & de- charnes , comme ils font dans les livres , je voudrois les rendre fenfibles & agreables par Tufage. Quand un enfant auroit lu quelque temps en fa langue des chofes qu'il en- tcndroit , & oii il prendrcMt plaiCr , s'il etoit poflible , on commenceroit a lui faire obferver que toute cette ecri- ture ne confifte quen vingt-deux lettres, & que tous ces grandj» difcours ne font compofes que de neuf genres de mots ; qu'il y a deux fortes d'articles ; qu'il y a des genres dans les noms ; des temps & des pcrfonnes dans le^verbes ; des nombres dans les uns & dans le&aucres , & ainfi du refie. < Lorfqu'il fauroit un peu ecrke , on lui feroit rediger les hidoires que Ton lui auroit contees , & on lui corrigeroie les mots bas ou impropres, les mauvaifes con(lru£Uons ,& les fautes d'orthographe. On pourroit lui dire les regles des ^}anoIogies , & lui en apprendre pluficurs aux occa- fions. Elles fervent fort pour entendre la force des mots & Tortographe ; &ellesfontdiverti(rantes. Ainfiavecpeu' de pr^eptes , & beaiicoup d'exercice , il apprendroit en deux ou trois ann^ , autant de grammaire qu'il en faut a un honnete homme , pour Tufage de la vie ; & plus que n'cn favent pour Tordinaire ceux qui ont pafle huit ou dir ans mi collegc.

l^ ph>p,irt cn pourroient demcurer U , & n'apprendre point d*autrc Itnguc. Lcs gcns d*epec , lcs praticicns , les lin,\ncicrs , lc« nwrchundsi » & rout ce qui eft au deffous : «ntin h p!u|^rt iW% fcwmcs p<f\i\X!nt le paffer de Latin ;• lcxp^ricncc lc im \\>\t. \\m ^*ih tavoicnt autant de gram- n>auc Kj\ic j^it s\\\t,\\ Wwr tcrvMt bko plus aifi de fe fervir dc howt \\\\^% tVmN^^i^ & ^<* ttwitt^ons des Anciens ; & |KUt^(it^ tc i^^U^t^^^ib^) 4k fin iid« ta n^^te du Lar

tln,'

D E S fi T U D E S. 8i

tin , pour n^^tre pas ignorant. II eft vrai que le Latin eft n^ceflaire aux Ecd^fiaftiques & aux gens de robe , & qu'il eft fort urile aux gens d*ep^ , quand ce ne feroit que pour les vOyages ; & entre les femmes , aux religieufes , pour entendre roffice qu'elles recitent. Mais je crois qu'il feroit beaucoup plus facile a apprendre , fi Ton ne ie meloit poinc tant avec les r^gles de 2a grammaire. Non que je croie > qu*il faille Tapprendre par le feul ufage : quoiquH y en ait quelques exemples , meme de notre temps, la m^thode n*en eft pas encore aflez itablie , pour la propofer a tout le monde. Joint que quelque habitude de parler qu*euflbnt des enfans , )*aurois bien de la peine a croire qu*elle de- meur^t ferme fans le fecours des r^gles , dans une langue qu*ils n*exercent pas continuellement. On a veritablement Texemple des Juifs, qui apprennent FH^breu i leurs enfans fans aucune r^gle , & les y rendent fort favans ; mais c*eft avec un grand temps. Servons-nous donc plutot des regles» pourvu qu*elles aident les enfans, & qu*elles ne les acca- blent pas. Or , s'ils les favent deji en leur langue , le refte fera bien aife. 11 n*y aura qu*a leur faire obferver , ce que la langue Latine a de diiferent. Le manque d*articles , les diclinaifons des noms, le paflif dans les verbes, la libertS d*arranger diftiremment les mots, & tout le refte. Ce ne fe- ront pour la plupart que des exceptions , des r^gles gene^ rales quHls auront apprifes. Au refte,il faudra les exercer continuellement par la ledure de quelque Auteur qu*ils puiifent entendre avec plaifir , s*il fe peut , & faire etat qu*ils apprendront bien mieux les r^gles par Tufage qu*on en fera remarquer , que par reffort de leur mimoire, quoi* qu*il ne faille pas laiffer de leur faire apprendre par coeur. Ce qui les leur imprimera le mieux, fera la compofition ; mais on ne peut ni la commencer fitdt ni la continuer fi long-temps que la ledure , qui doit ^tre leur principal exercice , & durer pendant tout le cours des ^tudes. Car il y a cette commodite ala grammaire& i Fitude des lan* gues , que comme ce font des inftrumens , celui qui les a une fois apprifes , s*y fortifie k mefure qu'il 8'en fert , parce que les livres oii il apprend les chofes , font compofes des paroles d*une certaine langue arrangie felon la grammaire.

Tome 11.

82 DU CHOIX £T I>E LA M£TH0DE

XXIIl. T *^i{/7HJtf£r/Q£/Jviemen{uire;& je croisqQ*iIfai Arichm^ti- I j faut commencer plus tard , lorfque la raifon fe fonae ^"^'. tout-a-fait , comme i dix ou douze ans. On mootrera dV

bord au difciple la pratique des quatre grandes re^es; oa rezercera a calculcr aux jettons & a la plume , a fe de toutes fortes de chtfiBres , a reduire les poids & ks fures les plus d^ufage. Enfuite on paflera aux r^es phis difficiles , puis on lui montrera les raifons de toutes » &*oa lui enfeignera la fcience des proportions , felon le knfir & legenie.

Economi-

XXIV.^ /^ ^ s^etonnera fans doute , que je compte Viconamiqat V>/ entre les itudes, & m^me entre les plus necefiaires: fliais voici ce que je veux dire. L*etude de la jeunefie doic confifter 4 acquerir en ce premier age les connoiflances qui doivent fervir dans tout le refte de la vie , ou du moins ]cs principes de ces connoifiances , comme je crois Tavoir montr^. Donc ce qui eft neceflaire aux a&ires les plus communes & les plus ordinaires , qui vont 4 Tentretien de la vie & au fondement de la fociete civile ; ces connoif- fanccs doivent tenir le premier rang apres celles qui regar« dent rhommeen lui-meme , & qui fervent diredement i perfcflionner Tame ou le corps. Aufli c'eft principalement 1'ignorance de ces fortes de chofes , qui fait que pluiieurs m^prtfent les etudians & les itudes. Quelles font les pen^ t^ d\in enfant de famille qui fort du coll^ge ? de fe di- vet tir ^ & de faire des connoiflances ; & s'il a pris gout aux thudcs t de fuivre fa curiofit^. II ne fe met point en peine commt^ il fubfifte ^ d*ou lui vient de quoi fe nourrir , s'ha- \A\^f & tout le rcfte« 11 regarde feulement comment vivent W^ 4i^\tt% ieiinet gcns de fa condition , & ne veut pas fe ^N^itWim^im^ n\ manquer d^argent pour jouer ou fatif- X<^\\^ ii ^mr^ pjflions. Cependant il fe remplit Pimagina- 1^^^ ^ v\M^>^i«s % de romans, de mufique ; ou s*il n'a pas ^V^;^ X A (s^ lH>ruc i des plaifirs plus grofliers. II faut qu'il fk^ity^ <^t<^H^ ^tdnd chingement dans fa fortune , la morc vlVu ^>4^ ^ vii^ ^unde fuccetnon k recueillir , un grand l^-v^c^ X V^^ V^UiM^c % une charge dont il fe trouve revetu , |HHU lui Uivs^ ^vrir U% ycux , & s*apercevoir qu'il y a dw^ «Ut^u^ sk^^ h «HM^slc » & qu*U y a det foins qui le

D E S £ T U D E S. f 5

regirdent aufii bten que lcs autres homnies. Je (ai qu'il y

a cn cela beaucoup du naturel de la jeuneiTe , qui eH pouf-

tee au plaifir par des paflions violentes , & n'a p3S aflez

d'esp^cnce pour faire cas des chofes uriles. Mais c'efl

pour cela mime qu'il faut aider la jeunelTe & la retenir,

au lieu qu*il femble que Tdn veuille feconder fes debuts.

l^ jeunes gens n'aiineront jamais le travail ni les aflaires,

il eft vrai, mais du moins il faut tdcher en les ypreparant

4t bonne heure, de faire qu'elles ne leur paroilTent point

fi am^es ni fi pefantes , quand ils viendront i Tige de s'y

appUquer toutde bon. Cefl pour cela que je compte entre

let etudcs neceflaires a tout le monde , Y^tonomique & la

yttriy^wJencc&voicien quoijefaisconfifler rEconomique.

ComiDelesprcaiiersobjetsdont les enfans font frapp^,

fiwn le dedaiH d'une maifon , fes diverfes panies , les do-

meftiqueT & les fervices difi^erens , les meubles & les uflen-

filcs du m^nage ; il n'y a qu'ji fuivre leur curiofit^ naturelle

pour leur apprendre agriablement I'ufage de toutes ces

chofes , & lcur fatre entendre , autant qu'i]s en font capa-

bles , les raifons folides qui les ont fait inventer , leur fai-

lant voir les incommodites dont elles font les remedes. On

les accouiumerott ainfi k admirer la bonte de Dieu datis

toutes les chofes (]u'il nous fournit pour nos befoins ; Tin-

duftriequ'iladonn^eauxhoiiimes pours'enfervir;Ie bon-

heur d'etre ne dans un pays bien cultiv^ , & dans une na-

tion inftruite & polie ; i prendre des idees nobles de toutes

ces chofes que la mauvaife education & la vanite de nos

mCEUTS nous fait m^prifer , & nc poini tant dedaignerune

cuifine , une baffe cour , un marche , comme font la plu-

part des gens eleves honn^iement. Entin on les accoutume-

roii i faire des reflexions fur tout ce qui fe ptefente , qui ell

le principe de toutes les etudes. Car on fe trompe fort ,

quand on s'imagine qu'ii faut aller chercher bien Join de

quoi inflruire les enfans. lls ne vivront ni en Tair ni parmi

lesallres, motns encorc dans les efpaces imaginatres, au

pays des etrcs de raifon , ou des fecondes tnientions ; tls

vivroni fur la lerre , dans ce bas monde , tel qu'il eft au-

iourd'hui , & dans ce fi^cle fi corrompu.

11 faut donc qu'ils connolfleni )a terre qu'ils habttent , le pain qu'i1s mangeni,lcsanimauxqui lesferveni, &fur- loui les bommes avec qui ils doivent vivre & avoir i bii« Fij

84^ DU CHOTX ET DE LA METHODE

& qu*ils ne s'ia»fi;inent pu qize c'«^ s'abai£er , que de conlkterer rout cc qui les ennroiine. Dans une gnmde fa- miile , il y aura plus de inatiere pour ces inftmdions qoe dafM une moindre , & ii y en aara plus encore , fi les en» fans tbfit tantot a la ville & tamot a la canqsogne. Auffiles enfans de qualite, qui peuv^ntavoir toutesces commodli* tes , ont beibin dc iavoir plus de choies qne les amres^ A meiure que Tage avanceroit , on letur en dirtm dxvamage;. & on feroit enforte de les inftruire paf&bleaient des art» qui regardent la commodite de la vie , leur £ufaiit voir tra» vailler , & leur expliquant chaque chofe avec grand foin. On leur feroit donc voir ou dans la maifon ou aiileurs ^ eomment on fait le pain ,]a roile , les eto&s. IIs voroient rravailler des railleurs ,. des tapiifiers » des menuifiers , des eharpentiers , des ma^ons , & tous les ouvriers qui (ervent au!C h^mens. 11 faudroit fiiire enforte {^*\i% hifleiit afiez inihniits de rous ces arts , pour entendre le longage des ouvr^rs , & pour n'etre pas ai(es a tromper. Cep»xdaiit certe etude feroit un grand divertiflement paiu* eux ; & comme les enfans veuient tout imiter , ils ne manqueroient ]>as de fe faire ^t% jeux de tous ces arts.. D ne&udroit txL ^y oppofer durement, ni s'en moquer , mais les aiderdou» temenr , leur montrant ce qu'il j auroit de chiman(^ dans Jeurs entreprifes , & ce «pii feroit £uiable. Ce (israir une occafion de leur apprendre l>eaucoup de mechani^ue , & ils aRiroient le plaifir de rewlir en quelque choie , quieft tres* f(rand encet age. li icroit lK>a auffi de leur apprendre le prix commundesowragesqu1Ispofirromcommanderv&d»cho- fts <|u*ifs pourront acheter fuivant leur coodition ; & n^e decelles qulJs ferom acbeter par d^autres. Car encore que ces pf ix changem t r^s-ibuvent , celui qui les a fues une fois^ ne fcrapasfiincertain ; principalemem fi on Tahien averti des raifbns qui rendent certaines denrees fi cfaeres en comparaifon desaurres , & descaufes les plus ordinairesde ces changemens dc ptix. Je voudrois auffi qu'un jeune homme itit de bonne heure , ou par fon ezperience , otf par un ricit exafl , ce qui eft n^ceflaire pour les voyages.

Voil^ ce (|uc )*appelle rEconomlque, On voit bien que je ne pr^tendd pas que Ton en f it une ^tude en forme , ni (|u*od l*apprit diins des livres. £lic s'apprendroit par la con«

DESfeTUDES. «s

verration & par la pratique , & reroit moins ie la fonSion ^'un precepieur , que du foin cl'un bon pere ou d'un luteur afiiiAionni. Toutefois , les autres eiudes raideroient , & elle Ics aideroit. Pour eiercer les rcgles d'arlihmetique , on pourroii dreffer dcs compie» , & tenir un regiftre de recepte ti de depenie , qui ell une praiique fi neceflaire ^ tout hom- me qui a du bien i gouverner,qu'ellee(lm£[nerecoinm3n- deedansrEcriture. Dansles Auieurs d'humanites , comme £»'■ 41. Ciceron& Virgile,on pourroit leur fjire obferver com- bicn Ict Ronains eftimoieni alors I'agriculture, & Tappli- cation a leurs ailaires domelliques. On le verfoit mieux lians les Amcurs qui ont ecrii du m^nage de la campagne , commeCaioa &Coluinelle , & dans les livres de drolt. Au(E ^iloit-il que les jeunes Romains hineni de bonneheure «n etat d'3gir & de condiiire leuis aETaires , puifqu'i qua- torze ani ilseioient hors de tutelle, & qu'a dii-huit, ils paflbienipourhommes faits, venoient dans la place , & poftuloieai librement devanc les Magi^hats. Pour les Grecs, TEconomique de Xenophon , AriHophane , Theocrite , Hi- fiode& Homere feroieni voir qu'iIss'appIiquoienifort au- dedaiM de leur maifon , au menage & k tout ie travail des champs i & que les plus riches & les plus honnetes gens fai- fo.emalorsleuroccupation&leur d^lices dece qui eftau- iourd'hui regarde comme le partnge des miferables. L'auto- riti de ces grands noms , & ragrement de ces cxcellens ou- vragcf idonncroic^es idees nobles dc toutes les chofes les plus communes dans la vie. Ce qui meitroit le difcipte en ^tatde profitcr beaucoup plus, m^e de rEcriturefatnie, voyant que lout ce qu'il y irouvoit de bas & ds groflier vient des mceurs fimples & folidus de ceite f^ge antiquite , oii .peifonne ne dedaignoii le travaii , non plus quc la nourriiu- re ; c'eft ce que ie penfe avoir montro dans tei Mauri dit 1/rMliiti. Miisfoit quele difciple lut ces Auieurs, ou que le Miltre lui rapportit ce qu'i!s difent , je voudrois qu'il eiJT grand foin de rendre tout bien fcnfible , & de le rappor- Kr a notre ufage. LailTonsaux grammairiensdeprofeflion, la rechcrche curieufe de louies les planies que nomme Vir- gtk , & la defcription de lous les inftrumens d'agriculiure , dont parle Hefiode ; prenons feulement occafion de ce qn'il5 difcnt, pour faite entendre a notre ^colier ce qui fe fait au- ioiirdliui du» notre pays; & confolnns-nous s'ils ont dit Fiij

ce.

86 DU CHOIX ET DE LA MfiTHODE

quelque mot que nous n'entendions pas , pourvu que nous entendions auffi bien notre m^nage , qu*ils entenr doientleleur.

XXV. I^ OuR la Jurifprudcnce , comme elle depend moins de Pi» Jurifprudcn- J| magination , & qu'elle a beaucoup plus de raifonne- ment » il faut attendre que Tefprit foit plusaccoutume a s*ap- pliquer»&que lejugementfoit plus formi, c^eft-a-direvers treize ou quatorze ans, & a la fin des etudes. II eft toutefois bien plus aifi^ de la rendre fenfible & agreable» que la phi- lofophie qui eft d*ordinaire Tetude de cet ige : fur - tout apr^s ce fondement d*6conomique dont j'ai parle , elle fe- roit bien plus facile.On peut juger que par la Jurifprudcnce je n'entends pas ici cette 6tude fi longue & fi difficile qui fait les Jurifconfultes de profeffion, & qui embrafie la con- noifiance , non-feulement detoutesleslois qui font enufa- ge dans un pays, fur quelque matiere que ce foit , mais de tout ce qui fert i ies interpreter , pour les appliquer aux af- faires particulieres. Je ne parle ici que des ^tudes neceffiii- res i tout le monde. Ainfi , a Tegard du droit , j*entendsfeu- IementcequechaqueparticuliereftobIiged*en favoir pour conferver fon bien , & ne rien faire contre les lois.Chacua y eft oblige par les lois mSmes , qui prefument que tous les citoyens en font inftruits , qui en imputent Tignorance com- me une faute , & la puniflent , ou par la perte des biens , fi Ton a manqui d*obferver les rigles, de les acquerir & de les conferver , ou par des peines plus fev^res , fi cette igno- rance a porti jufquesau crime. Cependant on n*a aucun foin d*en inftruire les jeunes gens , hormis ceux que Ton deftine a la robe : & on s*6tonne fans doute que je fouhaite qu*on leur en parle. Mais, a examiner leschofes fans prevention , cette etude eft bien auffi utile , pour le moins, que la phi- lofophieque Ton enfeigne , & n*eft pas plus difficile. La phi- lofophie , dit-on , exerce Tefprit des jeunes gens, & les rend fubtils. Auffi feront les fubtilit^ du droit , qui fervi- ronti^ faire mieuxentendrele principal.Oncraint deles fa- tiguer , fi on leur parloit d'ufufruit & de propriite ; dela dif- fiirence entre le droit d*hiredite , & les corps hereditaires, entre les parts par indivis & les parts divifees , quoique Ton puifiefaire voir lesefTets folides de toutes ces diftinfiions* Ne craint-on point auffi qu*ils s*ennuient des univerfels »

D E S 6 T U D E S. 87

9es cat^gories , de llnfini en ade ou en puiflance , & des £tres de raifon ? Enfin la connoiflance du droit, agrdable ou non , efi necefiaire k tous ceux qui vivent fous les mSmes lois.

Cetteetudeferoit bien&cile fi nousavions des lois cer- taines , comme les Romains avoient celles des douze tables , les Atheniens ceiles d% Solon , les Hebreux celles de Moy fe , ou plutdt de Dieu.U n'y auroit qu*i lire ces lois , pour ap- prendre fon devoir. Mais il n*en eft pas ainfi. II faut un grand ufage pour diftinguer dans les gros volumes des Ordon- nances de nos Rois , celles qui s*obfervent, d^avec les au- tres. Les Coutumes ne parlent que de certaines mati^res. Nousfuivons quantiti der^gles dudroitRomain, donttou* tefois la plus grande partie n*efl point re^ue , au moins dans nos pays de coutumes. Notre droit etant donc fi mSIe & fi peu certain , nous avons beaucoup plus befoin d*etude pour le connoitre; jedis pouren avoir cette connoiflance tnediocre que Ton prefume danstous les particuliers. Car» pour le favoir exadement, c*eft Tetude de toute la vie.

Voici en quoi je faisconfifter cette connoiflance medio« cre , niceflaire a tout le monde. Premi^rement » i entendre les termes dont on ufe ordinairement en parlant d*afiaires ^ & qui font employes Atns les Ordonnances, les coutumes j & les autres livres de droit , comme Fief, Cenftve , Proprts , Acquet, Digucrpiry Garantir , & tous les autres qui ne font point de Tufage ordinaire de la langue. Les enfanspeuVent apprendre de bonne heure tous. ces mots , principalement fi Ton a foin de leur en fiiire entendre le fens par des exem* ples fenfibles , & plutdt ilsles auront appris , moins ils leur paroitront barbares dans la fuite: toujours vaut-il bien au« tant en charger leur memoire , que des noms des figures de rhetorique & des termes de philofophie. Apris cette con- 'noifl*ance du langage, qui emporte beaucoup de definitions, je voudrois que Ton apprit les maximes les plus generales du droit qui regardent les particuliers ; comme des tutelles, des fucceflions , des mariages, des contrats les plus ordinai* res , fans entrer dans les fubtilites du droit , ni afieder trop de methode , mais feulement y employant un peu d*ordre , pour eclairer Tefprit & fecourir la m^moire. Enfiiite il fau- droit traiter de la maniere de pourfuivre fon droit en jufti« ce ;& fans defcendre au detail de la procedure , en marquer.

F iv

S8 DU CHOIX ET DE LA MfeTHODE

rordreengros, & la neceflite qiril y a d*obferver exa3e-< menr dans les jugemens les formalites ^tablies. La difficulte feroir pour le Maitre , h choifir dans les livres cesconnoif- fances neceflaires, qui y font fi eparfes & fi melees ; car ii £iuc avouer que nous n*avons point encore d*ouvrage , oii tout ce que je viens de dire foit raflemble& fepar^ du refte. En attendant que quelqu*un £cifle ce travail , on pourroit fe fervir deslnftituts de Juftinien, de rinAitution coutumiere de Loifel, de celle de Coquille, de Tlndice de Ragueau » & des autres ouvrages femblables. De plus , il feroit bon de faire lire i Tecolier la Coutume de fon pays toute entiere , & lui faire voir quelques contrats des plus communs, pour en entendre les claufes principales.

Mais , dlra quelqu^un , n*y a-t-il pas deja trop de cfaica- neurs en France, fans vouloir que tout le monde le devien« ne ? Voila le langage ordinaire dcs ignorans , de nommer Chicanturs tous ceux qui entendentlesaffaires, ou qui ea parlent en termes propres. Au contraire « une des plus gran- des fources de la chicane , eft cette ignorance du droit : de la vient que Ton fait des traites d^favantageux qu*enfuite Fon ne veut point exicuter , que Ton demande tanc de refcifions & de reftitutions contre des furprifes, que Ton entreprend tiimerairement des proces dont on ne voit pas les confe- quences ; qu*ayant raifon dans le fonds , on s*abandonne k h conduite d*un folliciteur , C|ui gate le bon droit par la mau- vaife proc^dure. Que fi (|uelque connoifFance des aflaires produit la chicane , c'eft la connoiffance confufe & incer- taine d'un petit d^tail de pratique fans ordre & fansfcience des principes , d'ou vient que les plus grands chicaneurs font toujours les praticiens du dernier ordre. Or, on ne peut avoir que ces notions obfcures & imparfaites , quand on ne s*inftruit que par Tufage , outre que c'eft un maitre bien lent, & qui n'inftruit gueres que par les fautes queron fait; encore apresunlong-iemps, ne faurez-vous que de certaines affaires particulieres, dont vousfaurezmemetrop de detail, & vous ignorerez enti^rement tout le refte. II me fembte qu'il vaut bien mieux ne fe pas attendre lout-a-fait k l*expirience , & s'y preparer par quelques connoiffances genirales ; car quoiqu'iI foit vrai que beaucoup de gens t*inftruifent fuffifamment des affaires par le feul ufage , il fikutavouer qu'ils s'ea inflruiroient encore mieux & plys

DESiTUDES.

xir«ment , slls y joignoient quelque ^iude. Et puirqu'il y t uricertaifilgeou Ton veui que les jeunes gens ciuitient, quand ce ne reroil que pour hi occuper, pourquoi ne les fHcupera t-on pas plut6t i ce qul pourra leur (ervir duns la fuitc, qu'a ce qui n'e(l bonque pourT^cole, cVfl-i-dire pour rien , puirquel'ecoIe n'cA bonne qu'en lani qu'elle fert pourlcrefie dcIavie.AureAe, ilnefduipas craindre qu'il$ apprennent un peu plus de droit que ce qui leut fera necef- faire abfolument ; il eA diffictle de mefurer fi julle ce n^ ceflaire, & on ne redeni que le grus de tout ce que ron apprend,

On pourrCHt aider k ^aycr cette etude , un peu fombre id'cl1c-in£anc , par La connoiflance de quantiie de faiis , qui dODDant i rto>lieT un peu d'experience avant Tdge , lui rendroiem plus fenfibles , & les raaxlmes & lcs raifonne- ciens du droit. Je voudiois donc que ron enireiint fouvent un jeune homme des difll-renies conditions dcs gens du mcme pays , de leurs occupaiions , de ce qui Ics faii fub- fiHer ; qu'il fut comraent vit un payfan , un anifan , ou ua bourgeois ; ce que c'eft qu'un Juge , ou un auire homme de robe ; jc dis ce qu'ils font , non pas ce qu'il5 doivent etre, de qucIIeii3ilIanceiIifont,commeni ils arrivent aux charges, commeniilsyfubfiHcntiqu'!! fut comment vivent lcs foldais & les OlSciers d'arraee ; qu'il connui aulTi les £c- clefuHiques & les Religieuz ; enunmot, tous les hommes avec qui il doii vivre. II faudroit aufli lui decrire les diffe- rcnies natures de biens ; quel eR lc revcnu depuis la moin- drc fcrcne jufques a la plus grande feigneurie , & commcrit on fait pour retirer ces revenus ; ce que c'ell que le tralic & tabanque, &commenion s'y enrichit ; les difierenies na- luresde renies; enfin.les diverfes manicresde vivre&de fubfifler felon la diverfiie des provinces. £t comme on ite pisui gueres apprendre tout cela que par la converfaiion , il fiMt mootrer aux jeunes gens a profiter de renireiien de toutes fones dc perfonnes , jufques aux payfans & aux va- leis. L^ moyen e& de faire parler chacun de fon meiier Bt deschofesde fa connoiflance ; cous lesdeux trouvent leur compte en mutuelle convcrfaiion ; celui qui parle a le plai- fir dinilruire & de fe ^ire ecouier ; celui qui ecouie a le pUifir d'entendre quelque chofe de nouveau, & Jeprofit lui ea demeure.

90 DU CHOIX ET DE LA MtTHODi

La ledure des Anciens peut auffi fervir i connoitre ces

m^mes fai ts,coinine ] 'ai mar qu6 pour 1 *6conomique; les Orai«

fons & les Lettres de Ciciron font pleines d'un merveilleux

detail d*af&ire$ , que Ton peut iaire obferver k l*ecolier ,

felon fon befoin. S*il doit mener une vie priv6e , on lui ex-

pliquera principalement les ai&ires particulieres ; s*il eft

deftini par fa naifiance i de grands emplois « on rarrStera

plus fur les aifaires publiques. Tite-Live & les autres Hifto-

riens lui en apprendront aufli beaucoup ; ainfi une meme

le£lure peut fervir i plufieurs ufages , pour la grammaire ,

pourlarhetorique, pour rhiftoire, la morale» r^conomi-

que, la jurifprudence ; on appuyeroit tantdt fur un genre

de reflexions , tantdtfurTautre, felon les occafions^ & il

feroit difficile que quelqu une ne fit fon effet. Mais il faut

eviter en toutes ces obfervations , la curiofiti qui tente

continuellement , fi ce n'eft en tant qu*elle peut fervtr com-

me d*un ragout pour r^veiller Tappitit de favoir ; car au

refte,ceneferapasungrand malheur de ne pas entendre

quelque mot de Plaute ou de Varron , qui marque la fonc-

tion d*un efclave , ou d*ignorer quelque formalitd des Co-

Duces, pourvu que Ton retienneque les Romains enten-

doient fort bien leursaf&ires, & particuli^re$& publiques;

qu*ils y etoient fort appliques , & que tous ces grands hom*

mes , que nous admirons dans leur hiftoire, ne fe fonr ren-

dus grands , chacun felon leur g^nie , que par cette appli-

cation. Ainfi cette 6tude du droit ne ferviroit pas feulement

«^ rendre les jeunesgens capables d*af&ires, elle contribue-

roit plusqu'aucune autre » i leur rendre Tefprit folide , & k

leur former le jugement, puifqu*elle ne confifteroit qu*i

leur faire connoitre la veriti des chofes les plus propor-

tionnees i la connoifTance des hommes.

Or , il me femble que dans les etudes on devroit princi- palement chercher certe folidite & cette droiture de juge- ment ; il n*y a que trop de bel efprit dans le monde , mais il n*y aura jamais aflez de bon fens. Pourquoi tant vanter aux ecoliersce brillant & ce feu d*efprit, que Ton ne peut donncr i ceux qui ne Tont pas narurellement , & qui nuic plus d*ordinaire qu'il ne fert i ceux qui Tont } Cultivons le bon fens& le jugement ; tous ceux qui ne font pas nes ftu^- pides, peuvent arriver k la droiture d*efprit , pourvuqu*on les accoutume k s appliquer & 4 ne point pricipiter leurs

D E S £ T U D E S. ^i

jugeinens , & ce n*eft que parla que Ton reuflit dans les affaires & dans toute la conduite de la vie. La connoifiance des affaires contribueroit encore k d^tacher les jeunes geris de la bagatelle & a les rendre ferieux; car nous fommes tels que lespenfees qui nous occupent. Elle les accoutumeroit i s^appliquer, a etre foigneux , a aimer la regle & la juftice » que Ton ne peut manquer d*aimer , ii on la connoit , avanc d'avoir inter^t de s'y oppofer. Or » les jeunes gens ne fonc pas encore fenfibles k Tintir^t , Tavarice eft le moindre de leurs vices ; pour donner de Tapplication & du foin, il fe- roit fort k fouhaiter que Ton joignit ia pratique aux inftruc- tions, qu*un pire fit entrer fon fils dans les confeils de fes afiatres domefiiques , qu'il le f it parler fur celles qut fe pre- fentenr, qu'ii le chargeat de quelques-unes les motns difE- ciles , qu*il lui donndt a gouverner quelque partie de fon bien , dont ii lui fit rendre compte. Rien ne feroit plus fa« lutaireckungrand feigneur que d*avoir eti ainfi elevi, d*erre tellement capable d'a&ires, qu'il n*eut des intendans , des agens& des folliciteurs, que pour fe foulager & non pour fed^charger tout-i-fait, qu*il conduisit luimeme toutle gros de fes affaires , ne latffant a fes gens que Texecution & le d6tail ; en un mot , qu*il gouvernsit fes gens , aulieu d*en £tre gouvern^ , comme il n'arrive que trop fouvent ; car n'eft-il pas evident que cette dependance abfolue oii les gens d'affaires tiennent leurs maitres , & cette inappUca- tion , qui ruine tant de grandes maifons , vient principale- ment de Tignorance des gens de qualite & de leur mauvaife education ? Je fai bien qu'il y a beaucoup de pareffe & d'attachement au plaifir.Maisil arrive quelquefois que Fon fe d^gofitedu plaifir & que Ton fecoue la pareffe, au lieu que Ton ne s'inftruit point quand on a paffe un certain dge: d*abord on congoit de Taverfionpour lesaffaires^ parce que Ton n'entend point les termes & que Ton ne fait point les snaximes : on fe flatte que le bon fens fuflit pour les regler , & chacun croit en etre bien pourvu ; mais on ne confid^re pas que le droit eft meI6 d'une infinite de faits & de r^gles etablies par les hommes , qu'ii eft impofiible de deviner : quand on vient k reconnoitre la neceflire de s'en inftruire, on a honte d'avouer fon ignorance ; enfin , la longue habi- tude de ne s*appliquer a rien & de ne fe point contraindre , remporte fouvem fur les intirets les plus prefians. Voili^

92 DU CHOIX ET DE LA MfeTHODE

ce qiie femends par les noins de Grammaire , d^'Arithmitt^ fue , A^Economiqut & de Jurlfprudcnce ; & voila toutes ies ^des que )*eftime les plus necefiaires.

XXVI. y^ Eux qui par leur naiflance font deftines a de grands Micique» \^ emplois *, ont befoin de quelques inftruftions plus ^tendues que les ftmples particuliers. Leur juriiprudence doit embrafler le droit public , leur morale doit s'dtendre jufques k la politique : car pour les gens du commun , ces etudes ne peuvcnt etre mifes qu*au rang des curiofites. II eft difficile d'empecher les hommes de difcourir : mais il eft difficile aufli que des Princes ou des Mintftres d*Etat s'em- pechent de rire , quand ils voient des bourgeois ou des ar- dfans difpurer fur les irK^rets des Potentats , & leur pre(^ crire des regles pour leur conduite. A Tegard des en^ns , dont on peut raifonnablement prevoir , qu'ils arriveront un jour a de grandes places , il eft important de leur donner de bonne heure des maximes droites , de peur qu*il$ n*en prennent de faufles , ou qu'ils n*agiflent au hafard. Je vou- drois doncleur faire connoitre premi^rement T^tat du gou* vernementprefentdeleur pays, les difTerentes parties dont ce corps eft compofe , les noms & les fondionsf des Officiers qui le gouvernent, la mani^re de rendre la juftice , d*ad- miniftrer les finances , d'exercer la police, & ainii du refte : la forme des confeils pour les af&ires publiques. Je vou- drois que chacun commen^at par Tetat de fon pays, comme le plus neceflliire & le plus facile a connoitre : enfuite qu'il s*etendit aux pays ^trangers les plus proches , & avec lef- quels il a le plus de ^lation. En lui montrant comment les chofes font en eflet , je lui montrerois comment elies de- vroient etre , non pas encore, fuivant les opinions des Phi- lofophes & le pur raifonnement , mais fuivant les lots de FEtat meme & fes anciens ufages. Voil^ ce que )*appelle Droit puhlic. Les r^les fuivant lefquelles chaque Etat eft gouverni , les droits du Souverain & des Officiers dont il fe fert , les droits des Etats & des Souverains a T^gard tes uns des autres ; cette 6tude eft plus de pofitive que de rai- ibnnement , & elle enferme beaucoup d*hiftoires qui p<u- vent la rendre agreable.

La politique confifte plus en raifonnement, & doit re- snonter plus haut dans ia recherche des principes. Elle ae

D E S fi T U D E S. 9f.

regarde pas feulement commeni la France ou TAlIemagne doiventetre gouvernees , fuivant la forme particuli^re da teur Etat & les loii qui i'y trouvent etablies ; elle confidere cn general ce que c'e{l que la foci^te civile , quelle rorm« d'Eiai eA la meilleure , quelles font les meilleures lois & les mcilleurs iDOyens de maintcnir le repos & Tunion enire lei faommes. Ces confiderations generales font fort utiles pour donner a refprit de relevation & de r^tendue , pourvu qiie Ton cn falTs Tapplication fur les cxemples parriculters , & que Ton ne fe contenie pas det exemples anciens d'Ath^nes ou de Lacedemone , mais que Ton en prenne de modemes qui nous louchent & nous inilniifent mieux. L'avis qui me paroit le p)us important cn cette mati^re , eft de faire con- noitTe de bonne beure a un jcune Prince ou k quelque cn> €ini que ce foit , la difference de la vrate & de la faufle po- litique. Qu'il atthorreur de celle qui D'a pour but , que de rcndre puiflant le prince , ou lc corps qui gouverne aux depens dc toui le reAe du peuple ; qui met toutc la vcrtu du Souveraia k maintenir & a augmenter fa puillJnce , lailTant aux panicuUers laiuftice, lafidelite&rbumanii^ ; qu'ilne Cifire pas grand cas des aniftces par iefquels on aflbiblit fes voifins , cn lcur fufcitant des ennemis , ou en exciiani chez eux de la divijion , ni de radrefTe a iromper fes propres fu- ien , en leur fiifant croire TEtai plus puiflant qu'il n'efl. Pour ^viter tous ces inconviniens , il faut lailTer la plu- part des Politiques modemcs, & fur-ioui Machiavel & TAn- gloisHobbes. RcvenonsiPlaion&i Ariftote, donila po- litique cft fondee fur des principes folides de morale & de vertu. EJIe a pour bui , nonpasd'cleveruncertain homme, ou un ccrtain genre de perfonnes au defTus des autres , mais de fairc vivre les hommes en fociete le plus heureufement qu'il ell poffible ; de procurer i tous les particullers la fu- rcte , la poflellion paifible de leurs biens, la fante du corps , la libcrte d'efprii , la droiiure du coeur , b juflice. Pour donner de fi grands biens i toute une fociete , ccs Phi- lofopfaes ont cru qu'il ^ioit jufte que quelques-uns euftcni la peine dc veiller continuellement fur eile , de pourvoir ^ •ous fes bcfoins , de b defendre des aiiaqucs du dehors , de nuinienir la iranquilliie au dedans. Volla , fi je ne ric trom- pe,lcsprincipcsdcla veritablepolitique. Maispoiir levoir 4aas la pureti , tl faut remontcr plus haut qite Piaton &

94 DU CHOIX ET DE LA M£THODE

Arifiote ; il faur Tapprendre de Moyfe , de David , de Sa^ lomon , des Prophetes & des Apotres , ou plut6t de Dieu ineine , dont ils n*ont ete que les interpretes. Ils nous di- ront que tous les hommes font freres ; que les premiers Erats n*ont ete que de grandes familles ; que chacun doit ai- mer la terre oii Dieu Ta fair naitre , & la fociete ou il Ta mis ; qu*il eft jufle qu*un particulier donne fa vie pour le falur public ; que c'eft Dieu qui a erabli des hommes pour gouverner les autres ; que la perfonne du Princeeft facree ; qu'il eft etabli pour defendre le peuple & lui rendre lajuf- tice ; X[u*il ne peut s'acquitrer de fon devoir , fi Dieu ne lut donne la fagefle , & une infinire d*aurres maximes fembla- bles donr on pourroir compofer un corps enrier de poliri- que rire de TEcrirure fainre. Je n*en ai peur-erre que trop dir fur une mariere donr peu de difciples ont befoin & que peu de Maitres font capables d'enfeigner.

XXVTI. /^ U T R E les etudes necefTaires , il y en a de fort utiles k Langucs , V-^ tous ceux quifontd'uneconditionhonnete,maisdont actu , c ^^ p^^j f^ pafTer abfolument. Premierement le Latin. Car )e n'ai point fuppofe que les etudes dont j*ai parle en dipen- difTent : & ce que j'ai dit du fecours que Ton tire des Au- teurs anciens pour Teconomique & la jurifprudenceyfe doit entendre pour ceux qui apprendront d'ailleurs le Latin ou meme le Grec ,ou qui liront les tradudions. Or, quoique le Larin ne foir pas necefTaire , il eft rr^s-urile pour la reli- gion , pour lesafFaires & pour les ecudes. Puifque rEglife Romainen*a pas jugi^ propos de changer la langue de fes pri^res & defes ofHces , non plus querEgUfe Grecque & les aurres Orienrales ,il feroir k fouhairer que rous lesChreriens pufTont cntendre cerre langue ; & rous ceux qui onrla com- inodite de Tapprendre ne la doivent pas negliger , joint la fatisfaf^ion qu^il y a de pouvoir lire les ecrits de tant de P^rcs I^atins & dVntendre cette verfion de rEcrirure dont rF.glilb a autorifi^ Tufage. Pour lesafTaires, laplupartdes tcrincs quc Ton cmploic pour en parler font Latins , & em- }mint^% du Droit Komain, dontileft impoflible debien \mWr cn uttc «utrc t;ingue« comme on voit par les livres de l^^ioii ilc* tMW* iiu^dcrncs* Enfin , pour toutes ies etudes , Ohcll tcllcmciUrtvwuHimiik fcfcrvirdeccttelangue,qu'elle cil ilcvcuuc U IdU^uc i^mmune dcs ^*'**'*^ de lcttres par toute

D E S t T U D E S. 9f

rEurope , qoe la plupart des Auteurs inodernes ront em- ployee , & qu'elle fert i entendre tous les anciens.

J'ai de]i parli de la mani^re de l'apprendre , & j'ai con- feille de compter bien pliis fur Tufage que fur les pr^ceptes. rajouterai qu'il faut etre fort foigneux de faire obferver au difciple le geaie de chaque langua , & raccoutumer a ne rendre jamats le Latin que par de bon Fran^ois, ni le Fran- qois que par de bon Latin. II faut lui monirer que Ton ne peut pas toujours rendre im mot par un mot de m^me ef- pece, verbe pour verbe, nom pour nom , ni meme tou- iours un mot parun mot,parcequefouvent un mot d'une bngiM exprime une phrafe entiere de Tautre. Les hommes oot bien plus de penfees , qu'ils n'ont invente de fons dif- fircas pour ies exprimer ; ainfi il n'y a point de langue ofi on ne demeurecoun a quelque endroit. Ce n'eR donc pas tnduire par^teinent , que de tourner feulemeni les mois , $'ilf ont une conAniSion barbare dans la langue oii on les rend. II e(l vrai que cette mitniere de traduire eH la plus lure pour la fidelite , & qu'elle donne au LeAeur le plalltr de voipjans latraduSion le g^nie de la langue originale.Telle eft la fameufe verfion des Scptante. Elle reprefente Tori- ginal mot pour mot , & rend toujours les niemcs mots H^ fareux parlesmimesmotsGrecs :on nepeut traduireavec p]i» d'exa£biude & de religion. Le refpefl du cexte facre £ufoit cnindre d'en alt^rer le fens par le moindre change- ment. Maisordinairement , pour bien traduire,ilfautren- drela mdme penf^e, &autant qu^ilfepeut.lameme figure & la meme force d'exprefnon , felon le nature! d'une autre langue:& quandRcoIiers^enecarre, il fautluifairefeniir le ditiiut de fa iradufHon. Diriez-vous , par exemple , en vous plaignantd'uningrat ;j'ai remporie peude graces de moD bienfait envers lui i Vous diriez p!ut6t : il a mal re- coanu robligaiion qu'il m'avoii. Le Latin a cela de purticu- fier pour nous , que comme notre langue en vient , nous croyons que les mois fignifieni ceux doni ils vienneni, quoi- que fouveni il ne foit pas ainfi. Tabli vient de uhula , qui iigntfie planche ; Chambre vieni rle cdmcr^ , qui fit;ni(ie une Vouie;yortMlignifie vaillani,& v^/<nifigni6efort.

II taui encore fe guerir de Verreur , que Von puilTc ap- prendre parfaitemeni te Latin , ni aucune autre langue norte. Nous nepoiivoiis lavoir que ce qui eft ecrit ,& nous

DU CHOIX ET DE LA M*THODE

ne pouvons pas m^tne entendre tout cequi efticrit. Coni-^. bien y a-t-il de mots dans Caton & dans les autres Auteurs des chofes rufliques que perfoane n*entend plus ? Et com- bien y a-t-il de ces fortes de chofes vulgaires &triviales, qui n'ont jamais ete ^crites en latin ? Dans les difcours meme que nous croyons entendre le mieux , il y a des fi« ^ ,, ... nefies que nous ne pouvons reconnoitre , comme celles 7. D.r.iA. <iue remarque Aulu-gelle , en certains endroits de Ciceron & de Virgile. Que s'il efl prefque impoflible d*apprendre dans la derni^re perfefHon, memeles langues vivantesqut ne nous font pas naturelles , que peut on efperer de celles qui ne fubfiftent plus que dans les livres i Mais ce qui nous doit confoler, c*e{l qu*il feroit inutile de les favoir mieux. Nous n'avons befoin du Latin que pour entendre les livres « ou pour nous faire entendre aux ^trangers. A Tigard des livres nous ne pouvons entendre que ce qui eft ^crit ; & pour nous faire entendre aux etrangers , il faut parler le Latin a peu pres comme eux. Je ne voudrois pas toutefois imiter les Allemands & les Polonois qui emploient fans fcrupule le Latin le plus groflier, pourvu qu*ils le p^ent facilement. Mais j'eviterois encore avec plus de foin Taf- fedation de phifieurs Savans, qui k force de parler Latin V. CuL iih, jj.Qp finement, font difficiles k entendre : j'aimerois mieux parler plus mal & etre entendu. Je voudrois donc propor- tionner mon fly le a la portee du commun des gens de let- ' tres, fans le n^gliger, enforte quUI fut barbare , ni le travailler tellement qu'il fiit obfcur. Je voudrois fur-tout obferver le caraSire des Ouvrages , & ne pas meler dans un ecrit de theologie , ou de quelque autre matiere fe- rieufe, des quolibets oudes proverbes quePIautefaitdire k fes efclaves , nt dans une lettre famili^re , des phrafes poetiques ou de grandes figures tirees des Philippiques de Xiceron. Ces avis font necefTaires , puifque la vanite des Savans modernes !es a fait donner dans tous ces inconvi- ' niens. Souvent aufli il leur arrive de m^ler des mots Grecs dans leur Latin : en quoi il me femble qu'ils ne fe font gue- res d'honneur , puiCque c'efl avouer tacitement qu'ils ne favent pas expriraer en Latin ce qu'ils difent enGrec : car ce n'efl pas bien favoir une langue , que de ne favoir pas dire tout ce que Ton veut , du moins en prenant un peu de d^tour ; & c'eft infulter a ceux ^ui ne favent pas ie Grec,

que

D E S ^E T U D E S: ^f

^ae de couper ainfi le difcours par des mots qui leur en font perdre la futte. Que fi j*ecois force de meier a un dif- cours Latin ou Fran^ois quelque mot Grec ou Hebreu ou d*une autre langue , je Tecrirois toujours en lettres Lat^i- nes y pour n^enibarrafler perfonne.

LA feconde de ces ^tudes utiles eft THiftoire. Mais xxvIIIj comme il eft difficile qu*un feul homme life tout ce Hiftoire. que nous en avons de tous les temps & de tous lespays ; & qu*iin'eft pas^proposque beaucoup de gens s*occupent enti^rement k cette ledure : il faut du choix & de Pordre autant ou plusqu*en aucune autre ^tude. Celui qui fe con- tente « comme Ton fait fouvent , de lire au hafard le pre- mier Uvre d'Hiftoire qui lui tombe entre les mains , fe met en dinger de charger fa m^moire de beaucoup de fa- bles 9 ou de ne rien retenir faute d*entendre ce qu*il lit. On doit donc donner aux jeunes gens des principes pour difcerner les Hiftoires qut leur feront utiles , & pour les lire utilemenL Mais pour bien faire,il faut avoir pofe les fondemens de cette 6tude d^s Penfance. Car quoique la nouveauti foit un grand charme dans THiftoire , rien n*eft plus incommode que d*y trouver tout nouveau , & n*y rien v<nr de notreconnoiflfance ; pas un lieu , pas un hom- me. UHiftoirede laChineeftpIeine degrands evenemens & d*exemples de vertus rares. Cependant parce que nous ii*avons jamais oui parler d*lao , ni de Chimtamyou , & que la geographie meme la plus ricente de ce grand pays ne nous eft pas familiire, cette Hiftoire nous eft d*abord tres-defagreable. La memoire travaille continuellement ; ^and nous trouvons un nom propre , nous ne favons fi nous ravons d^ji vu ou non : on fe fouvient de Tavoir vu , mais on a oublie qui il eft ; on prend un royaume pour un homme , un homme pour une femme ; on ne voic point rinter^t que Ton avoit d*aimer ou de hair Tautre. tsifin refprit eft tiri tout k la fois par tant de nouveaut^ difierentes , qu*il eft dans une peine continuelle. Au con- traire , quand un homme qui a quelque etude lit Herodo- te ou Tite- Live, il fe reconnoit par-tout ; les plus grands objets iui font tous familiers. Toute fa vie il a oui parler de Cyrus & de Crefus , de Romc & de Carthage. Mais il voit un grand detail qu*il ne favoit point ; & c*eft cette Twiu II, G

q3 DU CHOIX ET DE LA M£TH0DI! nouveduie qut liu doane du pUiGr : parce qu'il fait oii rapi pomec toui ce quil apprend , & iju'il ne travaille potnt pouc enteoure cu pcuc reienir les principales chores. La peuie elJL i>ien pius ^<iade pour ceuz qui n'ont point de lenres : juiii le piuigTient-its Li ptupart de leur memoire. lls unvruicnc [.'iuioc le piaioure Icur roauvaife educa- Qoa , qui Euic quc l'Htdoice Grtcque ou la RoDaicie leur ett pieitjue duiE iiiouie , que celle des Chiiiois ou des MuAil- nMus, a ceux qui ont iaii les etudes ordinaires. Encore y a-c-ilune uidereiice bieo grande. H y apeu de genspamu a»wt qui n'aieac oui parler il'Alexandre , de Cefar , de CbacLemai^ ; mais qui connoit Almamoa oa Ginguifcan , lice n'eft quelque peu de curieux ^

Un ne peuc donc cotnmencer trop tot a donner aux eo- ^a& les priocipes de THiilcire. En meme temps qu'on teur Gontera le» faits qui fervent de fondement aux inftrudioM dfi la religioo , il ^ut leur conter au9i ceux que Ton trou- v«rA dans rf^ftoire lesplus grands, les plus eclat3ns,le9 pius agreables & ies plus faciles k retenir. 11 faut chtniir «tttre les autres ceux qut peuvent frapper I^imaginaiion. La louve de Romulus , la mort de Lucrece , la prife de Home par les Gaulois ; le trlomphe de Pompte , ou celi» <le PaulEmile ; la mori de Cefar. £c fi Ton peut leur faire «oir des m^ailles , des flatues ou des eAampes , les ima- ges en lerotit bien plus vives , & 9'imprimeront bien plia avanc daiB la m^moire. Cefl fans douce le plus grand u(a- ^dGl3peinture&deIafculpture;& c^etoit ungrandavan- tageaux anciens Grecs de pouvoirapprendre leurHiftoire* mtJQ^efaRslavoir lire,en fe promenani dans leurs villes. Car , de quelque c6te qu'ils fe tournaflent , ils trouvoient Ott des bas reiiefs ou des peintures excellenies , dans les Tcvples & les Galeries publiques , qui reprefencoient deS ^<M>^iU t)iita:il«3 & d'autres evenemens fjmeux ; ou des Aatues ?**** ifhommcs illuftres , dont les vifages etoieni reiiembl3n&«

«k ilonc rhabit & la poAure marquoient le fujet qui )e» AVtjit loit eriger. Dans la campagne mSme on voyoit des «vpliees > des combeaux , des pyramides , qui etoient aur >mn t)« inonumens hidoriques.

ti. twiencore avoir grandfoinde dire aux enfans quan^ ffH ^ non» proprcs d'hommes & de lieux , afin qu'ils leur ttum iuaHim de bonns beure & qu'ilscxcitent]eurci^

tJESETUDES. 9^

riorite. fevoudrois rur-toiir leur nommer ceux qui font plus gntnde figure dani rHiftoire du monde. SefoHris , Ninus , Nrfbuchodonofor , Cyrus , Heriules , Achilles , Ho- niLTe , Lycurgue, & les Roniains i proportion. Mais je voudroii y joindre les noiti! de JHilioire moderne , dont touiefois on parle beaucoup moinsaut enfans. Guiilaumc le conquiranf . Godefroi de Bouillon , Sjnche le grand ; roi de Navarre , & tous les ajtres qui oni ete les ptus il- luHres depuis fii cents ans. Je ne voudrois pas meme omeitre lesUrienuux, & je voudrois qu'un enfant eOt oui patler des califes dc BagdadSc du Caire , de la plus grande puiffance des Turcs Seljouquides , & de celle des Mogots : leurs nodis ne lui paroi'roient point fi barbared dans la fuiie , s'it y ^toit accoutume de lioiine h^ ure. On fe ferviroit des cartes dc geographie pour tes noms dei lieux qu'il faudroit aulTi Icurapprendre ,reIon tous ics tempt & toutes leslangues,autant que['on pourroit. Jenevou- droisdatulc commencemcni de ces inflruflions , m'aita- ciier i ancun ordre de dates ni de chronotogie, mais fui- vre rocctlioa de b curiofit^ des enfans , pour leur dire tous ces noms & tous ces faits.

La maiiere de rHilloire ^tant ainfi preparce, jecom- meiKerois i farrangcr lorfque mon difdple auroitdix oU douze ans. Je lui ferois obferver tes epoques dont on s'eft fcrvi pour comptet les temps. Les Otympiades & la fon- daiion de Rome , Alenandre , flncarnaiion , Thegire deti Mahomitans. Mais je ne voudrois point ['embarralTer d'une cfart^iologie exade , ni robtiger h retenir des dates toute^ iimptes qui demandent un grand effori dc mimoire. Je me garderois donc bien detui parler de ta Pcriode Julienne; & ie ne me fcrvirois pas meme des annees de la cr^ation du monde. Itefttr^S-difficile, pour ne pas dire impofnblc, de lei fizer : & etlcs ne font pas de grand ufage ^puifque jufques au temps de Rome&desOIympiades , (car c'ell i peu pr^ le meme ) , il n'y a gueres que fHilloire fainte. me contenterois quil en fui bicn la fuite , fclon tes epo- ({ues ordinaires , du d^tuge , d'Abraham , de Moife , de Sa- lomon ; fans fe trop mettre en peine dc la fommc totale des zantcs , qui ne fe peut tlrer fans de grandes difliculies. ie lui ferois rapporfer a ces perfonnes & a ces evenc' fiem , tpa nons font plis connu) , )e peu tl'Hiftoire pro-

: •" r- LA MfeTHCri

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',! 'iit.v i-.; H :v.-..-sp:-js coune, p:.;»

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iiiti.ii*.". u; vi;s ie3tps,non p.m

.i--y-^^ ,tii .■i;,T.r-.:,;lyenapeudor.t ,>.F<. 'juiia- fLnoircsdesanciens , S':>> ji,»s>'-rii'w.j«ChiIdeens&deB II X a fitjMifcr.v^ei^tiinous refle, .■i '.11.11 . ;'t "rtiWwi^Herodote, qui 1 >t'r- iii;ii.- *.■:« i;'K» le deluge , &: i.-.. ■isi.-j-t.". V-;i* ii'jvons , jufques »■»11.:'^ ihv \ci livres des Grecs tk * ii,m.»>n,-«cu;resd'Hiftoires certal- . '-.;i> un,''.'i'ii<:s que la fondation de ,".iv .■" . i-sTn.lant pres de cinq cents V t,vik,- Hilloire a fuivre , qul eft , 1 ^ .1 !',!ine de rempire d'Occident, '!.> tc & rAnglcterre fom cliacune , . . i tjuoi il faut ajouter celles . > , jc Polof^ne , de Suude & ds Da- , i* kVinniencent. On peut iiean- .,,^s Mitloircs i cell^ de Francc , , ,, i.ii lciii.ij;nc cnibraiToit la plupart ,. ..itcs, il utoU tellenient refpe^e, ^ > ,t 'vnneiir d'imiter les mccurs de . .,1 c^levantinscomprenncnifous

«. ..s Kjtinns que {'aimarquees,

. . H.iloirci|ui nouscflhipluscon-

» »aii!le ajouier rHifloire By-

, . , , ...» iWx ficcks, Pour cclle dos

,.„ :oiit ce qui s'ell palTe depuls

, .. SMie ,laPerf«, TAfnque &

., . <;i>n de Mahomet s'efl eten-

,..'«, vuesit prefent.Cen'eft pas,

...i.inii:s'-t^v:tt , qus Ics Mahometans

DES fiTUDES. lof

nVient point ^rit , ou que leurs livres roient perdus ; U y en 1 de leur Hiftoire feule de quoi faire une biblio- thequeenti^re;maisil$neront ni imprimis ni traduits,hors deux ou trois qui courent enire ies mains des curieux. Nous favons encore que les Chinois ont une tres-longue ruiie d'Hillore, dont on nousa donn^ un ^chanrillon en latin de- puis environ irente ans. Nous favons que les Indiens oni des traditions tr^-anciennes ecrites en une langue pani- culiire. On fait quelque chofe dti Mexique & des Incas , mais qui ne remonie pas lotn ; & on a depuis deuz cents ans une infinite de relations dedivers voyages. Ceft lout ce que je connois d'Hilloires. On voit combien c'eft peu en comparufon de touie Teiendue de la terre , & de touie la fuiiedesliecles;mais il y en aencoretrop pourun feul liomine,& c'efl particuli^rement en cette enide qu'il faui choiAr & fc borner.

Premi^remeni , il faui favoir k quoi 5'en lenir dans les commencemens de chaque hiftotre , pour ne pasdonner dans la fable , en voulani remonter trop haui. La r^gle la plus fure , eft dc lenir ponr fufpeft tout ce qui prec^de le temps ou chaque naiion a re^u Tufage des lettres. De plus, il &ut obferver foigneufement la qu3lii6 & le lemps des Hiftoriens. On peui dire en geniral, qu'il n'y a d'hifloiresdignesde foi, que celles de& contcmporains , ou de ceux qui oni ^crit fur des coniemporains , doni les livres peuvcnt etre venus juf- ques a eui , par une tradirion fuivie. Mais quand il y a de rinierruption dans une hiftoire, & de grands vides obfcurs, touice qui lespr&edcdoit etre fufpefl. Je me contcnicrois decct ordre,& dc cesregles generales pour rhiftoire uni- verfellei& je renfermerois mon difciple, pourfuvoir quel- que detail dans rhiftoire pariiculi^rc de fon pays. Encore cette eiudedoit-clle^tre fort diverfement etendue ourclTer- lie felon la (|ualite des perfonnes. Un homme de condition mediocfe a befoin de fort peu d'hiftoire : celui qui peut avoir quelque part aux afTaires publiques en doii favoir beaucoup plu*, & un prince n'en peui trop favoir. Uhiftoire de fon pays lui faitvoir fes afTdires, & comme lestitresdefamai- fon, & celledes payseirangers les plus proches , lui ap- prcnd les aflaires dcs fes voifins , qui font toujouis melecs avec les fiennei. Touiefois, comme il a beaucoup d'autres choOetilavoir, & que }a capacitede Tefprit humain eft bor- G iij

fioi DU CHOIX ET DE LA MfeTHODE

nee»il faut qu'il etudie principalement rhiftoiredefonpay^ & de fa mailbn , & quUl fache plus en detail ce qui eft le plus proche de fon temps. Je voudrois ^ proportion que chaque feigneur fut bien Thifloire de fa famille , & que chaque par* ticulier (ut mieux celle de fa province & de fa ville, que du ireAe. Le livre de la Gen^fe efi un parfait mod^Ie du choix que chacun doit faire dans Terude de THiAoire. Moyfe y a renferme tous les faits qu il etoit utile aux Ifraelites de fa« voir , s'etendant principalementfurlesplus importans:com« me la crearion , le peche du premier homme , le deluge &c rhifloire des parriarches , a qui Dieu avoit fait des promef- ^in, X. fes qu*il alloit executer. II ne laiife pas d'y marquer rori- gine de routes les nations, & de s'etendre plus ou moins fur leur hi{loire, felon qu'ellesavoient plus ou moins de rapr port au peuple pour qui il ecrivoit. Que (i Ton veut un abrege qui ne ferve qu a rafraichir la memoire , on en ^ Texemple dans le premier chapirre des Paralipom^nes , ou les feuls noms mis de fuite , rappellent toute rhiftoire de U Genefe. II eft toutefois a fouhaiter , quoiqu'il ne foit pasne* f efiaire» quetousceux qui en ont le loifir» lifent les princir

!>aux HiAoriens Grecs & Romains. U y a a profiter & pour a morale & pour T^loquence. Car en y apportant lecorreo- tif que j'ai marque^es exemples des plus grandes aSions & de la bonne conduite des Anciens peuventetre fort utiles; & la mani^re d'ecrire des Hiftoriens peut nous fervir beaur coup , & pour la methode & ppur le ftyle , (i nous favons Ie$ imiter. Ainfi il vaudra bien autant s-exercer a la langue Lati- ne, en lifant desHiftoriens, que d*autres Auteurs^ puifqu*oq ne ia peut apprendre fans lire beaucoup.

y%\X. A P R i^ s 1 'hiftoire des moeurs & des adions de$ hommes ^ Hiftoirc na- jf\. Tetude la plus utile , ce me femble , eft Thiftoire na- ^^^^ '/ turelle. Je comprends fous ce nom tbutes lesconnoiiTances pofitiyes & fondees fur Texperience , qui regardent la conf- truAion de Tunivers , & de toures fes parties , autant qu*en a befoin un homme qui ne doit Stre ni Aftronom^, ni Mi- decin , ni Phyficien de profeflion. Car encore ne faut-il pa^ ignorer tout-afait ce que c*eft qiie ce monde oii nous habi-* tons , ces plantes & ces animaux qui tious nQurriiTent ; ce que fiousfommes nous-memes. JefaisbienquelaconnoiiTancedq sous m^m^s ^St la plus necefiair^ de^outes.Mais c*eft I4 coa**

1

i

D E S e T U D E S. . iO(

<fK>lfiance it rame que je rappone ^ U logique & A la morale* Pour Iecorp5,coiiiinenou$legouvemonsbieninoinsparls connoidance que par une volonte aveugle , qui ed fuivie det mouveinens qui d^pendent de nous, fans que nous conncnf- fions les reflbrts & les machines qui en font les caufes pro- chaines.la connoiflanceparticuliereHefafltufiure ne nous iiert gueres que pour en admirer l'Auteur , qui n'ef^ pasmoins admirable dans les autres animaux & dans les autres partles ie la nature. II eA vrai que nous dcvons ^tre plus touch^ de ce que nous irouvons en nous-mcmes.D'3illeurs lacon- noiJrance de notre corps ell fort utile pour cntcndre les paf' fions, leurs caufes &. leurs remedes, qui ell unegrande par- lie de la morale ; & pour difcerner ce qui e& propre a con- ferver la fant^ de ce qui lui eA contraire , qui eft uae dei ^des que j'ai oiarqu^es entre les plus neceflaires.

Cetie hiiloire naturelle, ou phy&que pofitive, compren- droit donc la cofmographie & ranatomie. Par la Cofina- ^jpiw,i'entendslefyftemedu monde, ladifpofiiiondesaf- trcsrleursdifLinces, leurs grandeurs, teurs mouvemens, fuivant lei dernieres obfervations des AAronomes les plus txaQi, s'en rapportant k eux comme k des experts dignes de foi, fans examiner leurs preuves. J'y comprends aufli les meieores , non pour en chercher les caufes , mais feulement pour connoitreIesfaii£:ladefcriptionde laierre.non pas tant de la furface , quiregardelageographie.&ferapporte a rhidoire morale , que de fa profondeur , & des diflorens corps qu'el]e contient. II fembled'abord que ces connoilTin- ces ne foient que de pure curiofitC' ; mais elles font en effet fort utilespour eleverrefprit & lui donner de retendue.four- iiir des idecs juJles dclaragefleinfinic&dela toutepulfTance deDieu.denoirefolblelTc&delapetiiciredotoutesleschorca bumaines.SousIenomd'^njfOfnff,)ecomprendsccIlcdesp1an- tes auffi-bien que celle desanimauK ; & fans fc repandre dans lacuriofite , qiii n'a point de borncs, }e voudrois quomon difciplc connijt bien les animaux de fon pays, les plus fa- meusdespays etrangers , & Jes piantes lcs plus d'u(af e : qu'il Jui diflinpuer Ics principalesparties d'uneplante& d'iin ani- m3l;qu'ilvitcomnienttouscescorpsvivan«renourrifrent & feconfer%'ent ;mais particuli^rement qu'il vit la firuflurcad- mirabIedesreirortsquifontmouvoirIesanimaux;jedisceque J'oa cn touche au doigt , c'eft a- dire les 05 & lei mufclcs. Ua G iv

104 DU CHOIX ET DE LA MfiTHODE pourroit, ruivantfonloiGr&rongenie,poufler ceneeiude juifjuesa la connoifllince <les arts, tfui emploient des machi- nestor(ingenieules,ouquiproduirentdeschangemenscon- (iderables dans le» corps nsturcls, comme la chimie, la fonte des nieiaux , la verrerk , la pelteterie , la leinture.

meis cntore la ^eometrie au nombre des etudes les plus utiles a tout le monde ; en eSet, etle ne coniient pas leulcLDcDt les principes de plufieurs arts rres-utiles, coutme lc^ mechaniqu^s , larpenijge, la tngonometrie * la t;iiomoiuque , Carchitefture touie eniiere , &. partici>- lierifinent la tortiticanon de li grand utage aujourd'hui , mais t^lle lorme lelprit en general, & foriifie exireme- meiit b raiioti ; ell« accounime a ne fe pas conienter des at>^jii;ut;cs , a chercber des preuves folides , a ne fe point arrcter taut que ron peut douter avec la moindre vraiiera- bluiike , Si a difcerner ainli les raifons convaincanies & uemoiulratives , d'avec les fimples probabilites : elle feroit lian^ereufe toutefois , fi elle n'etoit precedee de la logique, leile que je l'ai marquee entre les etudes necefliires , car c eA de cette logique qu'i[ faut prendre les grandes regles de Tevidence, dela certirude & de la demonflration , pour ne pos croire qu'il n'y ait que des chofes fenlibles & ima- ginables, comme font les objets de la geometrie que nous coniioiiSons clairement; qu'il n'j' aii des raifonnemens cei tains que touchant le rappori des angles & des lignes , ou les proporiions des nombres, & qu'il faille chercber en loutes matieres la meme efpece de certitude ; mais quand on aura fonde ces dillin^ions & ces regles gen6- rjles par une bonne logique, la geometrie fournira un gijiid eiiercicc de definir , de divifer & de raifonner.

SU R la hn des enides , comme depuis Tage de quatorze _ uu quinze ans , ou plus lard encore , a proporiion de l\.;^nt & du loifir de recolier , on pourroit loi faire con- ni. iiie ks regies les plus folides de !a veritable eloquence ; k- ;ic propofe pas ceiie iiude comme neceffaire , parce quc !i>.i pcut, fans etre cloquent, etre homme.de bien & lu.-uii; C'tre habile iufqu'4 un certain point, & que Telo- qu>.-iice d^pend pour le moins autant du naturel que de l'«iude. U &ut wtuefois avouer qu'eUe eft d'uoe grande

k

D E S £ T U D E S. loi

Qtiliie , & que c'efl e!Ie qui faii reullir , pour rordinarre , les affaires les plus grandes & les plus difEciles ; car j^ n'en- tends pas tci par £l^iuact ou Rhitoritfue ce que Ton eniend 4'ordinaire , abufant d'un nom que les pedans & les decla- naieurs ont decrii, je n'entend£ pas , disje, ce qui fait &ife ces harangues de c^remonies , & ces autres difcours ^dies qui chatouillent Toreille en pafTant, & ne font le plus fouvent (]u'ennuyer ; j'entends l'art de perfuader effec- tivemeni, foit que Ton parle en public ou en particulier ; i'enteiM]s ce qui faii qu'un Avocat gagne plus de caufes qu'uii autre ; qu'un PrMcateur, humainement parlant, b\t plus de converfions ; qu'un MagiHrat ell le plus fort dans les delibcrations de fa compagnie ; qu'un Negociateur £ut un traite avantageux pour fon Prince ; qu'un Miniilre domine dans les confeils ; en un inot , ce qui faii qu'un Aomme fe rend maitre des efprits par la parole : je fais bien que fouvent ceux qui reufTiCreni dans les plus grandes af- faires, ont plus de laleni naiurel & d'exp£rience que d'etude; maisje nedoutepointqu^eileneleurfijttr^s-utiie, i!sn'en auroienipasmoinscebeaunaiurel&cegrand ufage, & ils auroieat de plus quelques regies un peu p1us>fiires, & les exemples des plus grands hommes de rantiquite. Un Prince ou un Miniilre d'£iat, qui auroit eie alTez bien eleve pour fe familiarifer des fa jeunefle avec Ciceron , Demoflh^nes fic Thucydides, auroit un grand pUifir a les relire en ige inur , & en tireroit un grand profit ; mais ces auteurs de- meurent imitiles & meprif<;s pour l'ordinaire , faute de lefieurs proportionnes : on les faii lire a dcs enfansqui n'en- tendroient pas meme en Fran^ois des difcours femblables, faute d'experiencc des chofes de la vie, & d'aiceniion^ur aflaires ferieufes ; ou fi dcs hommes les lifeni , ce font det (avans de proftllion, dcs Regirns, des Pretres, dcs Reli- giein eloignes du commerce du monde , & remplis d'id^es toutes differcntes de celles qui occupoieni ces Aureurs. Ciceron & Demoflhenes^ioicnides hommes nourris dans Iemonde& djnslcsafEiires. IIss'i;levercni par leur merite bcaucoup au defTus de leur nailTjnce, qui lotiicfois eioit honnete, feion les mceurs dc leur nation, & ilsarriverenc a la plus grande puifTance que Ton piit avoir dans leurs re- publiques. Ciccron fut Conllil, c'cft a-dire quc pendant unc annee U ^ a la tcte d'un empiie aufli grand que douze

ri©(5 DU CHOIX ET DE LA MfiTHODE

loyaumes » comme ccux que nous voyons en Europe. D gouverna une province, il commanda des troupes, il etoi^ ^l endignite a C^rar& ^ Pomp6e ; des rois lui faifoient la cour; cependant, parce qu*on a lu ces Auteurs dans les ctafles , il en reAe fouvent une id^e d^fagreable; parce que . Ton voit qu'ils plaidoient des caufes, on les prend pour

SU ' ^^^ Avocats comme les notres , & on ne confidere pas que

Cefarplaidoitaufli» & pouvoitdifputerdereloquenceaveQ Ciceron : d*ailleurs on voic quantiti de gens qui les etudient toute leur vie fans en devenir plus propres au monde & aux affaires « & on ne prend pas garde qu*ils n*y cherchent que le iangage ou les figures de rhetorique, pour les copier fou- vent mal a propos , & qu'ils n*y cherchent rien moins que la maniere de traiter les grandes ai&ires.

PIus l'ecoIier faura de chofes & aura le raifonnemene ibrme , plus il fera capable de cette etude d*eIoquence , car elle ne fait que donner la forme au difcours; il faut que 1q bon fens & Texperience en fourniiTent la matiere : )*atten- drois donc qu*un jeune homme ei^t des penfees & put diro quelque chofe de lui-meme, pour lui montrer la manierQ de ledire ; je ne laiiferois pasde jeter de loin les fondemens de cet art : premi^rement , j*en etablirois la morale , & je lui ferois entendre , auflitot qu*il en feroit capable , que rdo* quence eft une bonne qualiti, n*etant que la perfe6Uon de la parole; que comme la parole nous e(l donnee pour dire la verite , Teloquence nous eft donn6e pour faire valoir la v6rite & Tempecher d*etre etouffee par les mauvais artifices de ceux qui la combattent , ou par la mauvaife difpofitioa de ceux qui Tecoutent ; que c*eA abufer de Teloquence que de la faire fervir k fes interets & ^ fes paflions , quoiquo F. Ptai, Ciceron & la plupart des Orateurs en aient vSi de la forte \

^S* que fon ufage I^gitime eft de perfuader aux hommes ce qui

Jtueufi' '^"^ ^^ veritablement bon, & principalement ce qui peut

i>»HrXhri/!. les reudre meilleurs» leur peignant vivement Thorreur du

'*^' *• »• vice & la beaut^ de la verru , comme ont fait les Prophetes & les Pires de rEglife ; voila ce que j*appclle la Moralc dt reloquenci,

L*art confifte a favoir bien parler & bien ecrire , en tou- tes les rencontres de la vie , non-feulement dans les adHons publiques , comme ces harangues qui ne fe font que pour latisfaure acertaincs formalites , mais dansles d^Ub/erations»

DESiTUDES. lo^

jbni \es affiiires ordinaires , dani runples converfationsi

Jiivoir faire une relacion , ecrire une lerrre ; rout cela eft

mariure deloquence i proporiion du fujet. Pouren montrer

le rccret , je voudrois principalement employcr lei exem-

ple$& resercice. Lesexcmples fe prendroient dans Qc^

ron , ou mifoe dans Demo^henes , felon les langues que

le difciple fauroir. Sllnefavoir poimdeLaiin, on pourroii

ie fervir des rradudions de Ciceron , ou de quelque boa

livre modeme , comme les lecires du Cardinal d'Ofiat ,

ifu font pleines d'e]oquence folide , par oii Ton riulBr dant

Jes a&ires. Ces exemples ferviroieni a donner aux pr^*

ceptes , du corps & de ragremeni. Car det preceptes tous 4. D»3.

&uls,dono£scng^neraI , feront toujourt fecs &lleri]es ; Cluifi.t.%»

& cooimc dic S. AuguHin , un beau naiurel acquerra plu-

tdt reloquence, cnlilaniou enecourant des difcoursdo-

quens , qu'en ^tudiant des pr^ceptes de Teloquence. On

pourra proliter de toutes forres de le^ures , on trouvera

par-tout des exemples de ce qu'il faut fuivre ou de ce qu'il

£iui eviter; & cei exercice fervira encore pour fonner le

jugement du difciple, Car il faut raccoutumer k juger de ce

qutl lit , & a rendre raifon pourquoi il le trouve bon ou

inauvais.Ces raifons font loui Tart de la rhitonque; il

p'a 4ti forme que fur les exemples , en obfervant ce qui ^"fi\ \- <■*<•

perfuadoit & ce qui nuifoit k la perfuafion , & s'en faifant ""' *"

des r^cs , aiin de oe le pas faire feulcment par hafard ou

par habirude. Non-feutement la ledure , mais lcs convcr-

lattons & les difcours les plus communs de la vie font de

bonnes lc^ons d'eloquence. Cesexemples vivans & fami-

liers ferviront pluc ^ la rendre folide & efieflive , que les

livres & toui ce qui fent Tecole. 11 eA donc important d'ap-

prendre a un jeune homme a en profiier , & de lui hxxe

etudier fur le naturel toui Tart du difcours. Faites-Iui re-

marqucr les adrefTes que les gens les plus groHiers emploient

pour faire valoir leurs inierets ; avec quelle force les paf-

fiont font parler . & quelle varieie de figures elles four-

oiflcnt ; eofin , comment la voii , le geAe , toui rextericur

«ft proportionne au mouvement de celui qui parle. Ce$

rxemples font plu« forts dans les perfonnes exercees awc

afiires , quc dans les auires ; a la ville , qu'a la campa-

£iie ; i ia cour , qu'a la ville ; & les figures Ibnt plus vives k

(Uns lesfeounei quedanslesfaoinmes.

fio« DU CHOIX ET DE LA MfeTHODE

L*autre moyen pour apprendre cet art , qui eft rexercice;? doit confifter non-feulement i ecrire » mais k parler. Je voudrois que cet exercice fe fit toujours en Fran^ois » queK que bien que Tecolier (ut le Latin. CeA afTez qu*il foit oc- cupi a bien parler,fans Tappliquer encore a une langue qui ne lui eft pas naturelle. 11 eft ^ craindre qu'il ne force fes penfees , faute de les favoir exprimer afTez jufte , ou pour nepas perdre quelquebelle periode de Ciceron : s*il traite \m fujet antique , il tranfcrira peut etre, fans les entendre , des phrafes des Auteurs qu*il aura lus ; & (i le fujet eft moder* ne , il fera embarraffe d*en parler en Latin ; car ^tant accou- tumi k ne parler qu*a des Grecs ou a des Romains , il fera tout diconcert^ quand il faudra parler a des hommes portant des chapeaux & des perruques , & traiter des in- t^rets de la France & de TAUemagne , ou il n*y a ni tribune aux harangues , ni comices , ni Confuls. Qu*il ecrive donc en fa langue , premierement des narrations , des lettres , & d*autres pi^es faciles. Qu'il faffe enfuite quelque 61oge d*un grand homme , quelque lieucommun de morale , mais folide , fans galimatias , ni penfees fauiTes ; qu'il exprime f(6rieufement fes veritables fentimens. Enfin , quand il fera plus avance , qu'il ecrive des difcours entiers , comme des deliberations fur les hifloiresqu*iIauraIues , & fur les fu- jetsqu*il faura le mieux, afin qu*il tire autant qu*il pourra toutes fes preuves des circonflances de raffaire , ^vitant les difcours vagues & generaux. Ces compofitions ^crites , accoutument les jeunes gens k s*appliquer , k fixer leurs penfees , k choifir les meilleures & les arranger ; k faire des p6riodes , & y obferver le tour & la mefure qui contente Toreille; en un mot k parler exadement. L*exercice de par- ler les accoutumera k parler aifement de fuite , fans cher- cher , fans hefiter, ni fe reprendre ; a etre hardis & attenti£i. Or, par cet exercice de parler , je n^entends pas tant ce que Ton appelle Didamation , qui n*efl d'ufage tout au plus que pour ceux qui doivent un jour parler en public , que des difcours familiers , fuivis & foutenus , comme font ceux ^QS gens qui parlent bien d*af}aires , ou qui content bien une hifloire en converfation. Voila ce que j*appelle Rhitoriqut,

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D E S £ T U D E S. 10$

QUe (i votre difciple a un genie extraordinaire , vous XXXIt; pouvez le poufler jufques a la poefie , qui n*efi en Po^U^p^^ elfet qu*une eloquence plus fublime. Je ne crois pas que ron en doive enfeigner Tart i beaucoup de gens , puifqu'il eft bien plus important qu*il n*y ait point de mechans Poe- tes , qu*il n*efi n^ceflaire qu*il y ait des Poetes ; & il eft inu- cile de Tenfeigner a des enfans , puifque pour y reuifir , toute la force de Tefprit eft neceflaire. Car il ne faut pas prendre la verfification pour la poefie , ni croire que la po^iie ne foit qu*un jeu » nous r^glant fur les exemples modernes. Pour en voir le v^ritable carad^re , il faut re- monter )ufques i Sophocles & a Hom^re. On verra une poMe tris-ferieufe & tr^-agreable tout enfemble , propre a former le jugemem pour la conduite de la vie , & pleine des inftrudions les plus n^ceflaires i ceux pour qui elle itoit £ute ; c'e6ri'dire de leur religion & de rhiftoire de leur pays. On verra la meme chofe dans Pindare , & dans tous lesautres Poetes Grecs. Les Latins n*ont fait que lesimiter. U eft vrai qu^Homire & Pindare , qui ont fi bien entendu cet art, Tont employi a fomenter Tidol^trie , & ji fe faire pafler ,par une impofiure criminelle ,pour des hommesi nf- pires & desProph^tes, fans parler de TimperfeSion de leur norale : de forte quepour trouver une poefie pure , itablie fur unfondement foiide , oii Ton puiiTe gouter en furet^ le plaifir que pcutdonner le langage des hommes , il faut re- monterjufques aux cantiques de Moyfe , de David , & des imres vrais Prophetes. C*eft-Iik qu*il faut prendre la v^ri- table idee de la poefie.ElIe confifte , ce me femble , a rendre agreables & touchantes les verit^s les plus neceflaires pour fbnner ta conduite deshommes, & les rendre heureux , & i employer pour une fin fi noble tout ce que Tefprit hu- main a de plusfort , de pkis fublime , de pius brillant, tout ce que la parole a de plus exprefllf & de plus propre , touc ce que le fon de la voix a de plus harmonieux & de plus paffionne. Ce n*eft donc pas un jeu d^enfans , & c*eft abu- ier miferablement de ces beaux talens , quand Dieu nous ks donne, que de ne les employer qu*a des fujets mauvais ou inutiles. On devroit plutot travailler i r^concilier le bel efprit avec le bon fens , & avec la vertu.

11 ne faudroit pas beaucoup de preceptes de poetique k

^16 DU CHOIX ET DE LA MfiTHODE

un homine qui faurolt ceux d^ T^loqjence : il n*y auroij gii^res que des exceptions i donner » en marquant jufqHes oii la poefie s'il^ve , & ce qu*elle retranche des difcours or- dinaires. Le plus neceiTaire feroit de montrer les diSerens cara£teres de fes ouvrages. Ce que c'eftqu*une Ode , qu*une' Hymnt y une £Ugie « une Eglogue , & ainft des autres ^ lesr r^glant fur les mod^les des Anciens , principalement de9 Grecs, &faifant voir comment nou9 les pouvons imiter. Pour les r^gles de la verfification , c'eft une aftaire de peu de le^ons ; & rexercice feul en donne la facilite. Je neparle ]K>int ici des vers Latins; fi Ton en (ait, ce fera comme un exercice de grammaire , pour apprendre la quantit^ , & pour avoir plus de mots a choifir en compofant ; & je ne' fai fi ce profit vaut la peine que donnent les vers larinsw Mais ceux qui veulent pretendre k la poefie , doivent sy exercer en leur langue , & ^crire pour leur nation. Au ref- te , )e ne voudrois pas d* re que la poetique (ut une connoif- fance inutile a tous ceux qui ne font pas nis Poetes , ou qui ne veulent pas exercer ce talent. II eft bon que la plupart des honn^tes gens fachent juger de la poifie par les virita- bles principes ; & pour cela qu*ils connoiifent les caradi* res des ouvrages, & les exemples des Anciens. Mais je ne^ puis me refoudre a mettre cette etude entre les itudes lesr plus utiles dont j*ai parl^ )ufqu'ici. Je la mets feulement au rang des curioiites louables , donc )e vais faire le denom* brement.

XXXin. T E compterai donc pour la premi^re de ces curiofit^slsr Etudes cu- J poitique en thiorie, & lalefture des Poetes anciens. Ce •*' n'eft pas que quand on les entend bien il n*y ait a profiter^ particuli^rement des Grecs; maispour leslireavecplaifir^ il faut favoir fi bien leur langue , leur mythologie & leur? moeurs , que rutiliti ou le plaifir qui en revient , ne me femble pas digne de ce travail : vu le grand nombre de con- noiflances qui nousfont plus neceifaires. A la po^tique, j^ joints la mufique ; je ne dis pasfeulementrexercice de chan^ ter , & les regles pourconduire la voix, mais Tart & le^ principes de ces r^gles. J*y joints aufti la peinrure , le def* iein,& tousles arts qui en dependent. Je compte encor^ pour ^tudes curieufes toutes les mathematiques qui vont au^- del^des iieoieiis d*arithmetique & de geometrie. J'y com^

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O E S fi T U D E S. m

(mndsla perrpedive & roptique > raArononiie Sc la theo* rie des pUneies, la chronologie exafle, la recherche dei sniiquiieStCOniDiedes [nedailles& des infcnpiions , la lec- turc des voyages, T^ude des langues ; car hors le Latin* le rene (t peui metire au rang des curiofites.

Ce n'eil pas que le Grec ne foit fort utile i tous ceux «pii veulent bien favoir les humanites, & principalcmeiU •ux Ecclenaftiques. L'Jtalien & rEfpagnol ont tant de rap* portau Fran^is,que pour peu que nous ayons de genie pour les langues , nousne devonspasles negliger. Pourles auires langues etrang^ies, comme TAnglois & rAilemand, il n'y a que ruitliic particuli^re qui puiffe en compenfer U difficulii. Mus la curiofite la plus dangereuCe en ce genre ^ «ft cclle des laognes orieniales. Elle daiie la vanitc , par la fingulariic & le prodige. Outre qu'e]Ie marque une profon- de ^rudition , parcc que Ton n'apprend d^ordinaire ces lan- gues,qu'apr^celles qui foni plus communes. Maisapr^ tout , rutilit^ n'ea eft pas alTez grande pour le temps & la peinequ'il en coute. Comme les peuples eniiers profitent du courage&dela curiolitidcquelquepeu de Voyageurs qia om decouvert les pays les plus eloigncs , & du iravail de» narchandsquiy iraliquenttousles jours: alnfiil fuffit qu^it y ait uo petii nombre de curieux qui , par leurs iraduSions & leun extraiis , oous faflent connoitre les tivresdes Ara< bes , des Pcrfans , & des autrcs Orientaux. La curiofii^ vi plus lotn que ritendue de la m^moire , ou meme de la vie ; & entre les curieux memes, il eft i fouhaiier que chacnn fe borne a une langue , pour la bien favoir , ou loui au plus i deuxou troisquiaiemgrandeh3ifonenfemble,pIu[6tqus 4'en connoitre un grand nombre imparfaitement.

J'excepte la langue hibraique, pour le refpeft de Ticri- turefainte , qu'il cfi difficile de bien entendre , fans en avoir quelqueteinture;& {'edimeuiile i reglire,qu'iIyaitt0U' jours pluficurs Eccleftafiiques qui la fachent , quand ce ne feroit que pour impofcr filcncc aux her^iiqucs qut veulcnt s'cn prevaloir ; & pour travailler i h converfiondesJuifs, daof les pays oii il y en a. Mais hors la necclliie dc ceiie cootroverfe , je ne voudrois pas m^aniufer a jire beaucoup ie Rabins.llyaplusi perdrequ'ag3gneracetie etude.Ne noiis laifloDS pas iromper par la vaniie dc favoir ce quo fout let autrcs ignorent : voyons a quoi il fert elTeflive:

:iii DU CHOIX ET DE LA MfeTHODE

menc. 9il y avoit quelque chofe d*utile dans les Rabins i ce feroit les faits & la tradition des anciennes coutumes de leur nation ; maisils fontla plupart fi modernes, qu*ileft bien difficile de croire qu'i!s aient conferv^ ces traditions. II n'y en a gu^res de plusanciens que de cinq cents ans ; ainfi quandil n*y auroit quemille ansque leTalmud feroit ecrit, il y a toujours plus de cinq cents ans, ou il faut que ces tra- ditions fe foientconferv^s , fans ecrire ce qui n'eft gu^res vraifemblable. Le temps & le ftyle de leurs livres femble montrer qu'ils n*ont ecrit que par emulation des Maho- xnetans.Cependant, fi queIqueparticulieravoitaflezd*incIi- nation 4 cette forte d'etude pour s'y donner tout entier , |e voudrois qu'il s*attachat au Talmud , oii Tontrouvera fans doute leurs traditions les plus anciennes & les plus utiles pour connoitre les moeurs des Juifs , principalement depuis le retour de la captivite , jufques a Tentiere difperAon fous les Romains. Mais ce travaii eft trop p^nible & trop ingrat pour y exciter beaucoup de gens.

Une autre etude curieufe , qui peut a voir de*grandes uti- lites, eft la theorie des arts & des manufadures diflerentes* Je mets en ce meme rang la connoiflance des plantes , non- feulement de celles qui font d*ufage , mais de tout ce qui en a ete dit , & ainfi des animaux & de toute Thiftoire natu- relle a proportion; les experiences de chimie ou des autres arts, qui ont fait decouvrir de nouveaux fecrets ; les diSerens fyftemesquelesPhilofophes ontinvent^s pour expliquerles effetsde la nature ; c*eft-a-dire en un mot , toure Tetendue de la phyfique. J'appeIIe tout cela Curiofite : il vaut mieux s'y occuper que dedemeurer oifif, ou s*abandonnerau jeu ; mais il faut bienfegarder de fe livrer tellement aux curio- firis, queronquittelesdevoirseflentielsdelavie, quePon n^glige lesaf&ires & les ^tudesplus utiles, quoique moins agreables, & que Ton fe prive de Texercice du corps qui entretient la fanti , ou du divertiiTement neceifaire pour re- lacher Tefprif , & le mettre en etat de s'appliquer aux cho- fes utiles. Ceft cette pafTion de curiofite , qui nuit le plus aux gens de lettres , quoique d*ailleurs elle ferve fouvent pour mener bien loin cerraines connoiiTances. Mais il fuffit pour cela de quelquesparticuliersquis*y laiflentemporter.

Je

D E S fi T U D E S. tif

JE faU grande diflerence entrcces curiofit^ louables & xxxiW ljonncid'ell« ra-imes, &li.>s etuJjs mauvaifes ou tout- Etuilei inn- a-fjit inuriks. J'ainie micujt que i'on (erepofe.quedi; cher- •''*•' cherla picrrephilo^bphalejj^aime mieui que Ton ne fache rien.quedefavoirle grand oule petit artJe RatmondLuU Icqui iiefait rtcnfavoiren effct , & fait queTon croittout favoir , parce que Ton fait des alphdbets &i iic% tjbles ou ron atrange, fouscertains muis & louscertaines figures, desnotions fi generales.que perfonne re les ignore , md- tne fans eiude , mais aulli qui ne conduifcnt a rien. Je mets i peu prts cn ce rang lout ce qui trompe fous le nom de Phi- iofophit \ la phyiique qui ne fait poinr connolire la nature, & la mitapliyfique qui ne fen poini ii eclairer refprit , & i fonderlet grandsprincipes desfciences.

L'aftroIogie jurliciaire eft eneore plus meprlfable que U niauvaife philofophie , puifqu'elle a moins d'apparence de ratfon ; & clle eft bien plus dangereufe , puifqu'elle a pour but de coRtioitre ravenir , & qu'elle porte ceux qui y croient areglcrleur conduite fur fet lutnieres irompeufes: malgre les defenfes expreiTos de la Loi de Dleu qui condam- Dtau «vlii. re en general toure foric de divination , & en pariiculier "■ la crainte des fignes du ciel. Cependanr il n'y a que tropde * *' *' gens qui s'en (ailTent enchanicr ; & peut-etrc la defenfe y coniribue-t-ellc. Car ce ne font pas les efprits Ii;s mieux faits, ni les plus gens de bien qui s'y amufent. II eH vrai ({u'elle n'cft pas criminelle quand on la ridutt a predira les changemens des faifons , & loui ce qui depend du moU- \ement de U maciere ; mais en ce!a mdme elle cft faulte & iropeninente,puifqu'clle raifonne furdes princrpes etablis d fantatCc, & qui n'ont aucun fondemcnt fur la raifon ou fur resperience, ni aucune liaifon avec les confijquenecs quc Ton cntire. Telle eft encore la chiromincie qui s'ar- rSteauxlignesdudedansdes mains; & jene fjispourquoi oiin'apasau(riraifonne fur celle despieds, fi ce n'eft par- ce qu'Ll n'eft pas fi commode d'y regarder.

Ce font des reftes des ani:iennes fuperftitions : car toute la divination des payens 6ioii de cette naiurc. Ils obfer- .Topli (SW/ voient les dirers mouvemens de !a flamme allumej fur un 'J"'* autel , qu'ils nommoicnt PynKnjncU ; ils teg.irJoient la coflfonnaKon & rarrangtaiMt de> eotnillcs de leurs vidi- Tmm lU H

71* DU CHOIX ET DE LA MfiTHODE mts, & c'etotif'an(lesanirptces: lesaugtiresobrerroieirf vol iles oilcauz, Icur chaor, leur maiiiere de manger : d'auiref devins oblervoient lei prodiges , foit quela namre en produisii etf^^vement , foit qu'lls ti&ni vatoir cetiui n'^ toit pai fort cxtrtiordinaire, carla luperffition faifoit preo- dregarHea toui; fil'onavoitrencontreuncbiennoir,lioo avoit irouveunferpent,!! i'ofl setoii chau£e detravers, & milleauires accitlens lendtlables, k quoi nous aucioi» Thtophr. ptine a croire que Ton fe lut arrete, 11 Les livres des Ai^ CharaH. /«- cfEn« ti'cr faifotent foi , & 11 nous n'en voyions encore de» ^Terat ^^^^- " y *n avoit qui expliquoieni les fongcs ; cl'aiitre» ncrm. «fl, qui diHinguoient les jours heureur & maUieuroix. Une tn- ^•fi- 4* finite de gens vivoient de ce metier dedeviner.il yenarott nne inlinite de livres ; c'etoit une etude tres-longue & tres* (fiflicile. Car comme elle n'etoit fondee que fur ropimoii des hommes, & fur de pretendues ezperiences, eUe nepou- voit avoir rien de cenain. Cet art de divination fe foute- nott, comme le refle de Tidol&irie , par le refpefl de 1'an.- tiquite,cariletoiiir^s-3ncien dans le moiide. Les Homatns & les Crecs ravoient appris des Egyptiens , des Chaldecns & desanrresOrientauT , & la religion rauiorifott. Le Ctuif- tiantfme i'avoit entierement decrie ; mais les Mahoineiaia & les /uifs ont recueilli avec grand foin ce qui ea refloitB & dans les livres, & daus la memoire des hammes: ilsy (oM fort adonnes encore aujourd^hui , 8i les Indlens idoIS- tres encore plus. Entre les naiions Chretiennes , celles qui ont le plus de croyance a ces impo&ires , font ceUes qui cultivent le moins les bonnes lertres, car rien a'edphis propre k en d^fabufer que Titude de la phyHque St de la ▼raie aftronomie.

II faot encore compter entrc le» etudes pemicieufes^ tout ce qui s'appe!le Magu , tneme naiurelle , 8e que Ton Ciit confilTer dans des fympathies & des rapports enire certains fiombres, certaines figures & cerrains corps nanirels ; encre les allrcs & les metaux ou les plantes, ou ks parties du eofpshiimain;enun mot, toutes lesreveriesde la Cabaie. Jenensau(7tqu'ileflindigne d'un honn^te homme d^appren- i jouer des gobelet*, ou a faire de ces rours d'adre(!e qul fomadmirerlescharlatans. Pouriesbienfaire, il fauiyetre fort eterce,& lc plaifir que Tonen tire,ne peui jamaisvalotr KiDps qtw roay owL i'eq (Urns volofltieri autam de tous

t>ES fitUDES. »|y

icst™xredentaires(]uidenian(lentuneidleappliC3tion,quV pris y avoir joue quelque lemps , la t^te en ed fjti(i;u^e ; carcefontd'«rangesdivertiffemensque ceuiaprcs lelquels on 3 befoin de fe divertir La gloire de bien jouer aux echecSj ne vaui pas, ce me femble, cette applitation, qui, itant bien employee, pourroii nous acquerir dcs connoiffances folides; SiSi ceus qulontdc rcfprit & dii loiftr donnoient a qtielquc efpece d'etude, felon leurgoiit, une pariie de cc grand temps qu'il faui donner aux jeiix pour les favoir en pcrfefiion , il leur en refleroit plus d'uiiliie & peut ^ire ne Uifferoient-iU pas d'avoir du phifir. Les ancierts Grecs & les anciens Romains ne laiffoient pas de vivre agreable- nent, iouani beaucoup moins & donnani beaucoup plus a la converfation & a la ledure. Mais la coutume rempone^ & ron jotie plus pat iuterSt que par plaifir.

APRts avoif parcouru toutes les ciudes ou Ton peut XXXV, i'appliquerpendaatla jeuneire,avantd'etre determine Ordre det i une profcflion , jc crois neceflaire de marquer a quel 3ge . '" |" j' "" je voudrois les placcr , & coi.'^inen[ on pourroii menager liMii le tcmpsdepuis la plus lendre enfance , jufqu'au teinps d^entrCT dans le monde & dans les affai.-es. Premi^remeni, il d^i y avoir toujours plufieurs eiudet qui r^gnent cn n^nK teinps. /c Tai marqje en divers endroiis de ce dtf- coun, comme quand j'ai dit que la morale, la logique^ ]*h:lloire, reconomique devoient commencer , fitut qu'uii enfjnt eflcapable d^entendre ce quon lui dir : quoiqu'it faille, felon lei iges, y gdrder de« meihodes liien diffe- fenies. J'ai parli de meme, a proportion, de la Grammaire^ de rArithineiique , de la Juriiprudcnce & Ae h Rhetoriquc,- & il faut rcniendre des auires eiude» & des eter^ices dii corpf qui doiventfe faireaudien memciemp!i. Quefiquel- <]u'iin s'eo cronne , je le prie de cor.fiJerer que !es enfdn* ^iOent cn mime leraps par Tame & par le corps , & par les diverfcs &culiei dc Tame que Ton culiive par ces differen- (eseiudes. lls eiercent lout cnfemble la volome , la raifon ,- la mcDioire , rimaginaiion. Si on fepare les eiudes , il ell ii: craindre que les mceurs ne fe corrompeni, tandis que ron ne caltiveraque fa m^moirci & que pendant que Ton s'oc- cupe au langage , le raifonnemeni ne s'e^are. II fer.i tron lard tj nTCiRr quand las iMavaires babiiudi;s fi:ront fomMS*

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DES feTUDES. 117

II reroit temps 3 douze ans de travailler a former le juge- ■nent, & aconduire larairon par la Iogique,accoutumant sj bicn divifer & a bien definir , & a faire des refl>:xions fur ibs pi^nii^es. Ced autn le tcmps d'apprendre les demonftra- tions dt la geomeirie , & dcs autres pyties dc maihemati- ques que lccolier doiifavoir. D'ailleurs, il faut le frfire bcaucoup lire, & 1'exercer k juger dcs Autcurs , & il faut commencer alors, ou plutdt, s'ilfe peut, a expliqucrles tcrmes&lei principales maximes de la juriCprudence. A quinze ans, fi vous n'etes prefTe, il fcra alTuz tflt d'enfei- gner la rhetorique , quoique vous puilliez dos auparavant ^prouver le genie de votie difciple par diverfes petites com- pofitions , en rexcr^ant a la grammaire , & lui faifant redi- ger let hifl(»rcs i]u'il doit le mieux favoir ; ellcs lui forme- root toujours le ftyle. Cefl aulTi cbns ces dernieres annces. des etudes, qu'il doif apprendre pllis exaflemcnt ce qu'il n'aura fait encore qu'eb3ucher , comme la juiifprudcnce & la policique , sll eft de condition a s'en ri;rvir , & la morale qu'i[ luiflUtClireapprofondir, t'il cflpoflible , jurqiiesaux premiers principes. On peut encore referver 3 ceite fin dcs ctudes, celles qui tiennent plus de lacurioliic, comme I2 poefie , la phyfique , TaHronomie , afin d'y donner plus ou inoiils felon le loifir & rinclinaiion. Voila Tordre de mena- ger les eiudes felon les ^ges , qui nie femble le plus commo- de : je lai bien qu'il cH impolTible d'en prefcrire un qul con- Vienitei tous les enfans , & quilpeut y avoir detrcs-gran- des differences par la diverfite des efpriis qui $'jvanccnt plusou moins; des condiiions qui donn-^nt pjus ou motn& deloifir, & demandent plusou moins d^ctudes; enfin,de b fame & des rencontrcs dc la vie : mais jai cru qu'il ne fe- Toit pas inutilc d'en tracer groiricrcmeni un pLn, fur le- quclonpijt prendre fes mefutcs z peu pres.

IL eft encore n^eSaire de m'expliquer fur les etudes des jfvvyf filles.dont i'ai touche quelque chofc en divers endroiis. Ettdc* lUg Ce fera fans doute un grand paraJoxe, qu'eI1esdoiven( tcmiBctt apprendre autre chofe que leur caitchifme, lacouiure & divers pcrits ouvrages ; chanier, danfer , & s'hdbiller a la mode, fairc bien la rcverencc, & pariec civili^ment ; car voila cn quoi ron falt conGllcr, pour rordinaire, toute kur educatioa. 11 ell vroi qu'elle$ n'oni pas bdoin de la.

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flonc tT^tmpomnt qu'elles connoifTeiit de bonne heure la religion auffi folide , auffi grande , auffi ferieufe quVlle c(l : nuis Ti elles foni favanies , il ell i craindre qu'elles ne - veuillent dogmatifer , & qu'e]Ie$ ne donnent dans les nou- velles opinioDS , s^il s'en trouve de leur temps. II faut doac fe contentcr de leur apprendre les dogmes communs , fans cntrcr daos b thiologie , & travailler fur-tout i la moralct leurinfpirant les vemisquileurconviennentleplus, coni- me la douceur & la modellie , la foumiHion , ramour de Ii remite , rhumilit^ , & celles dont leur tempirament let ^oigne le plus , comme la forcc , la fermet^ , la patienc& Pour 1'efpht, il faut les exercer de bonne heure i penfer de fuite , & i raifonner folidement fur les fujets ordinairei «{ui peuvent ^trc i leur ufage ; leur apprenant le plus eflen- tiel de la k^que , fans les charger de grands mois qui puif- fcnt donner mariire i la vaniti. Pour le corps , il n'y a gu^res d'esercices qui leur conviennent, que de mrircher ; maisiouslespreceptcsdefantique j'at marquis leurcon- viennent, & cefontellesqui enonileplusdebefoin.puif- ({u'elles font les plus fujettes a fe flatter en cetie matiire & i fe 6urc honneur de leurs [naladies & de leurs foiblefles. Lx fanti & la vigueur des femmes ell imporianie i tout le Dionde , puifqu'elles font les m^res des gar^ns , aufli-bicn que des filles. U eft bon aufli qu'elles fachent les rem^des les plus fadles des maux ordinaires ; car elles foni ibrt pro- pres k les pr^arer dans les maifons , & i prendre foio dei malades. La grafninaire ne confiAera pour elles qu'a lire & ecrire, & compofer correflement en fran^ois une lettre , un m^oire, oa quelque autre pi^ce a leur ufage. L'ariih- mettque pratiquc leur fuffit , mais elle ne leur cA pas moins neceflaire qu'auKhommes, & ellesont encore plusbefoia dc reconomique , puifqu^elles font dcAin^es i s'y appliquer davantage, au inoins i entrer plus dans le ditail. Aufli a-t-oii aflez de foin de les inflruire du menage ; mais il feroita fou- haiter qu^il y cmr^ un peu plus de raifon & de r^flexion , pour reinedier i deux maux tr^-communs, la petiidfe d'ef- prit & Tavance dans lcs femmes mcnageres , & d'un autre coiela faineantife& le dedain, dans cellesqui pretendent aubeleipril.il ferviroit bcaucoupdc leur fjire comprcndre <le bonne heuTe, que laplusdigneoccupation d'unefem- ac e&k foia de tout le dedAos d'uae maifon, pourw Hiv

^

XXXVIT,

mo DU CHOIX ET DE LA MtTHODE

qu^elle ne fafle pas trop de cas de ce qui ne va qu ^ rinte-^ ret, &qu'elle fachemettre chaque chofe en fon rang.

Quoique lesafiaires du dehors regardent principalement les hommes , il eft impoflible que les femmes n'y aient fou* vcnt part , & quelquefois elles s'en trouvent entieremenc chargces, comme quand elles font veuves. II ed donc en-* core neceflaire de leur apprendre la jurifprudence, telle que je Tai marquee pour tout le monde , c*eA-a-dire qu'elles en- tendentles termes communs desafTciires, & qu elles fachent les grandes maximes; en un mot , qu'eiles foient capables de prendre confeil ; & cette in{lru6kion eft d'autant plusni- ce^ire en France , que lcs femmes ne font point en tutelle, & peuvent avoir de grands biens , dont elles foient les mai- treffes abfolucs. klles fe peuvent pafTer de tout le refle des etudes , du Latin & des autres langues , de rhiAoire, des mathematiques , de la poefie , & de toures les autres curio* fites. Elles ne font point deftinees aux emplois qui rendent ces etudes neceiTaires ou utiles, & plufieurs en tireroienc de la vanite ; il vaudroit mieux toutefois qu'elles y em« pIoyafTent les heures de leur loifir , qu'a lire des romans, a jouer ou parler de leurs juppes & de leurs rubans,

JE penfe avoir fuffifamment expllque toutes les ^tudes que Ton doit faire en jeunefTe , & qui conviennent k toutes fortes de perfonnes de run& deTautre fexe; m^in- tenant il faur parler de celles qui font particulieres a ceux de diverfes profeiTions ; rapportant tout aux trois princi- pales , TEglife , Tepee & la robe. Un Ecclefiaftique eft def- tine a inftruire les autres de la religion , & a leur perfua- der la vertu. 11 doit donc favoir trois chofes , les myfteres de la foi , la morale , la maniere de les enfeigner. Sa prin- cipale eiude doit etre TEcriture fainte. Qu'il commence i la lire dcs renfjnce,& qu'il continue cette lefturefi af- fulument pendant toute fa vie , que tout le Texte facre lui foit extremement famiiier , & qu'iln*y ait aucun endroit quMl ne reconnoiife aulTitot. Quand il Tapprendroit tout par coeur , il ne feroit que ce qui etoit affez commun dans les premiers temps de rEglife rtieme entre les laiques.

Cette leftifrcaffidue de i'Ecriture fervira d'un bon Com- mentaire , pourvu que vous n'y cherchiei; d^abord que le Um litteral , qui s^ofFrira naturellement a Tefprit , fans

t) E S £ T U D E 5. txi

Vous arriter aui difGcuItes. Voiu y irouverez toujours affez de verites claires pour votre edilication & pour cellc 6cs auires. AprcS avoir lu aiteiitivemcnt touie la rainte Ecriture de fuiie fans rien putler ; quand vous vienilrez a la reIire,unebonneparTiede vos<liificui(e>s'cvanouiront. Llles diminueronr encore a la troifi^me lt;fiure;& plus vous la lirez.plus vousy verrez cbir , pourvu que vousU lificz avec refpef) & foumiHion , confidcrant que ccA Dicu nemequivousparle. Le CMichifxTu Hifiariqut pourrafaciliier la lefhire de rEcriture fainte a ceux qui comnienccnt , pour dilcerner les endroiis ies plus imponan^ , & qui doivent le plusetrcme>liies.LeTraiiei/M Maursdci IfraeiiiescAcommi un Commentairc general, qui t^ve plufieurs difficuitcs Ut- terales.PourIes fens fpirituels de i'£criiure , il f.mi lesreche- cher fotirement : s'arretant premicremeni a ceux qui font marques dans rEcriture memc , & enfuite a ceux que nous apprenons par la tradition , je veux dirc par les temoigna-, ges des Peres les plus uniformes & les plus anciens.

Un Eccleriafiique doit eviter les deux extremites ; d'e< tudier irop ou trop peu. II y en a plufieurs qui croient n'a- voir plus ricn a faire apres rOilice & la MdTe : fi ce n'eft qu'ils aient un benelice a ehargc d'aiiies , encore s'en croicnt-its quiites , en fatisfaifant aux devoirs les plus pref- fans. Mais nous ne devons point etre en repos , tant qu'tl y aura det ignorans i inlTruire , & des pectieurs a convcr- ttr. Ceux doncqui n'ont pas de grands laL-ns naturels , ni de grandes commodites pour t-iudier , qui nunqueni de Ii> vres & dc Maitres , commc a la campagiie & dans lcs pro< vinces eloignees , doivcnt s'appliqiier a bien favoir lcscho* les eir<:ntielles & communes. Fuiru lc caidchifme , qui n'eft pas une fo.nflion fi facile que plufiuurs penfent , & qui eft la plus importame de toutes , piiifquc ^'cll lc fundcment dc la religion , faire des proncs & dcs cxhortaiions fami- lieres , proporiionnues a la capacitc dcs juditeurs , ouir des COnfelGons &donner des avis faluiaircs. Vn prctre ver- tucux & zclc peut 5'acquiitcr dc tout ccla fdns auirc lec- lure que de rtlcriiurc faiute , du Catechifme du Concile de Trentc, des Inllruftions de fon Riiucl , dc quclqucs Ser- mons dc faint AuguOin , ou dc qu>:!quc autre ii^ rc moral dc* Pcrcs , qui lui lombcra cntrc lcs mains. Voila ce quc ron f cut appcler l^ nice^uire ,iin n)aiLcred't:iudcs uftlCliaftiquet.

ti2 DU CHOIX ET DE LA M^THODE

Ceux qui ont du loifir , & qui fe trouvenr au milieu d€9 livres & des cofnmodit^ d*etudier , doivent etre en garde contre la curiofite. Le meilleur prefervatif, ce me femble» cft de confiderer de bonne heure toute T^tendue de notre profefTion , & toutes les connoifTances qu*elle demande« Vn Ecclefiaftique habile doit etre capable de prouver la religion aux libertins & aux infidelles , & par confequent il doit favoir tr^s-bien la logique & la metaphyfique , telles que je les ai reprefent^s, afin de montrer par des raifon- nemens folides comment tout homme de bon fens doit fe rendre a Tautorite de TEglife. II doit auffi pouvoir difen* dre la religion contre les her^tiques , & pour cet effet , fa-. voir les preuves pofitives de chaque article de notre creance , tirees de l*£criture , des Conciles, ou des P^res. 11 faut qu*il fache Thiftoire ecclefiaftique ; qu'il fache le droit canonique ; je ne dis pas feulement la pratique b^- fieficiale , ni ce qu*il y a de curieux dans les anciens ca- nons 9 mais les veritables regles de la difcipline ecclefiaf* tique ; fur quoi eft fonde ce qui fe pratique , & comment ce qui ne fe pratique plus s*eft aboli. Qu*il connoifle la morale Chretienne dans toute fon etendue ; qu*il ne fe renferme pas a favoir les decifions des Cafuiftes modernes , fur ce qui eft peche , & fur ce qui ne Teft pas ; qu*il voie comment les anciens en ont juge ; & qu'il voie auffi la methode qu^ils ont enfeignee , pour avancer dans la vertu , & pour conduire les ames a ia perfeSion. Ceft ce qu'il trouvera dans Caflien & dans les r^gles monaftiques. On doit faire grand cas de ces Ouvrages , qui font le fruit des experiences de tant de Saints. Enfin il faut qu'il fache les cer^monies de TOfEce public , & de radminiftration des facremens ; & la pratique de toutes les fon6tions eccl^fiaf- tiques : mais cette ^tude confifte moins dans la Ie£hjre des livres que dans Tobfervation de la tradition vivante. Quand on a une fois les grands principes que donne la lefiure de TEcriture & des P^res , on s*inftruit beaucoup en voyant travailler les autres , & en travaillant avec eux.

Comme un Ecclefiaftique eft deftine a inftruire les au- tres , ce n*eft pas aflez qu'il fache tout ce qiie j*ai dit : il doit favoir parler & perfuader. II a donc befoin de cette forte diale£lique & de cette eloquence folide dont j*ai parle. Car > il ne faut pas s*y tromper » un bomme fkns ta^

DES 6TUDEK 115

lent n*eft pai propre pour le mtniflere de rEglife. Un bon Frerre n'ell pas reulemeni un honune qui prie Dieu ,& mene une vie innocenie ; ee rcroii tout au plus un bon Motne. II eii Preirc pour ainiler les autres ; & comme on ne nomme ton MiJrcin que celui <]ui gu^rii beaucoup des maladei, on ne devroii nommer Bon Priire que celui qui convenit beau> <oup de pecheurs. Je ne dis pas qu*il ne doive point y avoir des Pretres qui n'aient refprit brilbnt , la m^moire heu< reufe , la voix belle , & \es autres qualit^s qui font ordi- oairemeni paroiire les Predicaieurs , maisje rouhaitertHS qu^il n'y en eut point , qui n'eijt lc jugement roiide 8i le raifonnemetu droii; & qui ne fut inAruire & exhorter en public & en paniculiec , 3vec toute la douceur St toute U forcc que denunde la diverfite des fujets & des perfonnes: en tin inot,qui n'eiit quelque rayon deceiie iloquence apoHoIique , dont nous voyons danc S. Paul le parfait mo- delc. Un EccleTiaftique k qui tant de connoiflances font nicellaires , ne doii donc pas perdre le temps i Ae$ eiudes profanes , ou i des curiofii^ inutiles. II doic meme ufer d'un grand choix dans les etudes de fa profcHion. Qu'il «lonne pas trop de temps i ces grandt Commentaires fur rccriture , dont la vue feule ^pouvante par la grolleur & la muliitude des volumes, & faii deferpercr de jjmais en- tendre le te«e. Qu'i] ne s^amufe pas i des fpeculationt inuiiles, & a de vaines chicanes de fcolallique. Qu'il ne fe laifle pas cmponcr a b criiique des faiis & 3 la re- cherche irop curieufe des aniiquiies eccJefiaftiques : car il a tous ces ^cueih i ^viier , meme dans les etudes qui lui conviennent. II doii touiours fe fouvenir que la religion Chretienne n'e(l pas un ari ou une fcience humaine , oii il foit permis i chacun de chercher & d'invenicr : qu'il ne c'agit que de recueillir & de conferver fideJlement la ira- diiion dc rEglife. II doii mediter aitentivemeni les regles ^uc (aint Paul donne a Timothec & i Tiie , conirc les i. T quellions curicufes ; pour ^viier les vaines difputes, & " -j fKKir tout rapponer a I3 charite. Ainli il s'attachera aux ,'^ ' ^des les plus n^ceflaires & qui voni le plus i la pratique. . Car un ecclefiaftique nc doit pas eire un favant dc pro- *'■ fellion. qui patre fa vie dans fon cabinci a citidier ou ii ' * ^ompofer des livres , il doit etre hommc d'a<^ion , & fur- tS>}tt i^f^iPS 4'Draift)n^ ce Ipnt Ips dc\ix paities de U vic

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{eat ^epe£ £::=■£ Iffs, iL^jS; , ii Lkt;- . :■ jj i.-ic.:>7C ^xm ia coaatoi::^ ;;=* vrj-Ei:» q.ir pa.:: ii jrc:^r; . ;'d: jv»a^ qnoijsvoudrrii^-jle i;;iljn: pErljT . i:3o= t =jr;=:"nc.T;» 4u iDO(tB numsr. Ott: fsiii: Isr^r-c pKi: ^on:..i:rc i.::^ loia le Norf , i t i r.: T:?:; :i f -Js^i aijrr;^. L e5 :ox£- fob tTd»-bra g;.1is ;'iu'nen 7.ti!=r.^i. ^ ii p*.:::Ji: r-' j l'appre3i-?=: ira ie r>£^r.=-- Quirii ^ij :'i;r-i-;5i b'c= ie Larin, ii ^:prrairc:;i l". sssr.: IlrLler. 6: IXriapna;, ai-i;, ea tjiji:^.!: pays i^^'.'s 'z.srz =;», i^ .prri.-iircr:! lct lacgua V3;ii.ie£ 'es f.i-i r,=;i;i.;res. l.< £^1;%-;::: uv^lr be^ucoup c-aiicires ; rzr.::q-.:e pou: v^ir '.of e«— .p!.^ de» graniic2piiai3e*CreciCjRc=:3:ns, & p^.T cc.~j;riTri ic plus endjnaii c^S.lipO'.irr:>r.-. czr.2 i'.'c.^7:ni m"::iireS;«t an de !a guerre ij-ji ies a\oi::^:s;': :"cnij s;;Tt:s '?i autriS bommcs. LTiifioire tnc^icme xmt :;.-a cc-.~oi:re i eizt pre- fem toa£ur«, & Itur orsre, 1; Qrc.::c.iP.-:-;e qS,',i rervent, S: les int^re» dLS «Jrres fc;:\erjir:s, Li fiViri- phie leur efl aufli fon neceiTJr; ; & p^JT hi p.iys oj ils font Upierret nsnepcuvcntlis cor.r.oitrc trcp on.icra:!, nidefcenJrcdansunetopoiirafhii; tropexafl;. Qiiir.tsu^ Bnihemaiiques , iiSontprincip..'e;r.er.: bifoin i: Vir.ihr.^-- tique, de la geotnetrie & dc !a irC-chiniqtJc; ic^ Ticlurit hien, ils apprendroni aift-tTiert >i prariqj,- Jcs UTJ.lica- tions , & icui ce que livres & ies tr,:iiirescnt3CCOu:i;:ne iTenreigner do Tart de la gusrr; ; ir.jis il y 3 v.r.^ iiru.ic tjue ne foni gucres les g^ns d'i}pei , 5; qi.i! iou:i":'t>ii mi" ['irmble bicn neccflaire, du moiRia c;u\qui ont q.ieiquc comra.m- dement; ('ellla poiitique & la )iinf;^;u.U-;:cei'.;hpucrre, je veux dire qu'i!s devroiem fjvoir lo droli de l.i puorrc danstoutefon etendue.Quciie<cn!'or;ik'scjuL-.Ic^iiimes, quellcs formalites fc doiveni gardcr pr-iir la i.o.n:»L;iccr, avecquellemcrurerc doivem excrcer lcs a..^es dli^-ililitii, fliKls lieia & queiles perfoiutes en toat excmptcs, cn uA

■«.1 1^- it:- ^\tmim' .'j.'. ^ tsTitc p[iti'.-Mi s vom: Xfnr ■}.»"' ■•>,0«w -iiiii '.■iiu*r.-tii : id< ftt l.-nioniBcmti^i.oa'

r««.il'i i,t opc>citi^.M;l . i;:-r ;.;■ , L-:st. , tjl'!.» saa^XCST

',..■ --.., ii; •:•.!:■-. iic "iEr,'!;, , niri]iT,-^(r;\hm=ni..j(r- .■>'-. h-: i.r- . ioi't;iA , imitti.' (■■' - < ne; ::t lexzfsiiu ■:*...■ .... citj.c^ -i.i.-c. j.ii: :ct-ni'irri.i«E-,cj3--ra:: naa- ^j ;■■•■*: ■■jti „■-;- pe.t T'-;-? i;*i'.-;imiecnnrnion»iii: '^j.^t •.-.;! ., . j:.-,i-, ^■■. - .. ■j:f - aprri.^anu-" :s--m«b»- .•*%..■ -,-;;. i-K.j- *i.--.»e -<ia«Ttrr«- ,-DOcnT; TOi^-S UcseC' *> >1«* .4'^ Aon^jpf V^oimw i ii-r'rmiaeiiet,etliTBeBn«:

>..i»' -(«•■.: ?rt <ivTi- ■(— -;i. U. UTjlvtfS- fHflT^ ■tlff- -fUB-

■-;i= 6 -ii^^-i 2»-. ^jrasr mccs^ :l ttr

^ if-x \Kr.AaH'.ifi J.*-iiiii.. '3!<wni£,-TiLi -fc iiir inje .. 11111»-

(l..il.^<HA,ir ni..*- >.>>^<4i<;.. «ati ypj ,<iii» 6 i -mil .321tt nn.

(<iv.>-up j.i.'W v.'ft<iH.s i* •--ir.Biiio -'--nmiwnuEica Luiuit-nie y H <■•> «'.^n»..,^ -.«II' 'ft i-.!». '■ -jis ift ::uiuct, iue''afinie

^M¥* y *• * «iwF 1««, <U»iv'm: y-vyRiiti ta Tsa-usmBi.

CA11CHISMB

INSTITUTION

AU DROIT

ECCLESIASTIQUE.

Avec Us Notes de M. Boucher D^ARGiSy

Avocat au Parlement.

Tomi 11.

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4

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P R E F A C E.

X-i E dcffein de cet Oiivragc cft d aider ceiix qui vculcnt commcnccr A s'inftruirc du Droit Ecclefiafti- qiie ) en lcur expliquant lcs termes , leur propofant les principalcs reglcs , 8c rapportant les motifs fur le/quels elJcs fbnt appuyccs. Les perfonnes qui con- noitront lcs fondemens folides de ccs faintes Maximes, auront lans doute plus dc fecilite a lesretenir, 8c plus de zclc i\ les pratiquer ^ car les Canons ne font pas des inventions humaines , mais des Lois que les Apotrcs y inf[Mres de Dicu , 8c lcs Evcques , leurs fiiccefleurs , conduits par le meme efprit , ont etablics dcs la naif- (ance de rEglife , pour la confcrvation de la foi 8c de la moralc de Jefus-Chrift j 8c voila le vcritablc objet de cette cuide.

Pour la bien faire , il faut remonter aux fourccs y 8c lire attentivement 8c en cfprit de religion , pre- miercment rEcrirurc faintc , fur-tout Ic Xouvcau TeP lament , enfiiite les anciens Canons , quc j*indiquerai au commcnccment de cct Ouvrage , 8c enfin les Conftimtions plus moderncs , qui inftniiront de TU- lagc prcfcnt. On y vcrra dans Ic fond le mcme efprit dc rcligion , quoiqu altere dans Ics dcrniers tcmps par rignorancc , la cupiditc , 8c divcrs intercts hu- mains. Or , pour cntendre les ancicns 8c les nouveaux Caoons y il laut favoir la figniiication dcs tcrmes qui

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P R £ f A C E. 15^

loutc TEglife a rc^us ^ Ics Conftirucions dcs Papcs y dans les Eijlifcs qui les ont rc^ucs , & lcs Reglcinens. de chaqu j Provincc ou de chaque Di occfc : cntjn , lcs Lois que les Princcs tcmporcls ont faitcs , pour ie- maintien de h Difcipline ecclcfiaftiquc 8c rexccutioa des Canons , quc TUfage a autorifces. Les Jugemcns ne font que des excmplcs particulicrs , qui n oWigent point a jugcr de mcme en pareil cas , fuppofe qu'il fe trouve des cas abfolument femblablcs , ce qui cft tres- lare v les Decilions dcs Doc^eurs font des confeils qu^ meritcnt d etrc refpcftes , k proportion de la rcputa- rion de ceux qui les ont donnes ^ mais ces Jugemens xii ce$ Decifioes ne font pas des Rcgles. Pour agir fu- retnent , il faut examiner quel motif a dcterminc les Jugcs & lcs Docleurs , & ric point s'arreter jufqu'a ce que Ton ait trouvc une autoritc expreire de TEcri- ture ou des Canons , ou unc confcqiiencc tiree dc ccs principcs , fuix^ant les reglcs de la Dialcftique la pius cxa£^e.

On ne trouvera donc point ici ce que Fon appclle ordinairement Pratique bMficialt \ je vcux dire , ces inftru(Sions des Canoniftes modemes poiu* acque- rir ou confen-er des Bcncfices , qui la plupart ne tcn- dcnt qu a favorifer Tambition ou la cupiditc , en elu- dant par dcs chicanes les ancicns Canons 5c la fainc Difcipline. Je prctends au contraire inf^Mrcr le gout dc cctre ancicnne Difcipline , en moatrant combicn ellc eft contbrme a la droite Raifon 8c a rEvangilc. II eft impoftible de la connoitre fans Taimcr , 6c fans regrctter ces heureux tcmps ou cllc ctoit cn vigucur. EUc a blen plus dure que Ton ne croit comiiiunc*

r I £ f^ c g.

., . S. fc*-- :lSis jonr bieo yias iKMn-eaux que rort

-^.^ V ^ TaxKie dairement dans VHiJioiTe

r.-'Vr^».<w. S 3 eft plus raifonnable ic prendre

«■ ■wt " ■?* rEglife a prefcrit 8c liiivi pendant

jj-,..v «eces. quece qii'elle a tolerc depuis quarre

,;^ jrt^ ceno ans , & qu'elle s'effbrce de corriger.

¥"n»&i , la Jurifprudence feit panie de la Morale , •«Liiqup c'eft Tctude des regles dc la judtce , pour les pfatiquer nous-memes les premiers , Sc les faire obfcr- ver aux autrc; , par les conleils ou les jugemcns. La Juriipnidence canoniquc doit etre toutfe fondee (ur la Morale chr^ttennc ; clle enleigne A ne pas s'attacher a la rigueur du Droit , qui degenere fouvent en injuf- ticc f 8c nous infpirc Tequite , le denntereHement } i"humili:e, lacharite, 5c ramourde lapaix.

INSTITUTION

A U DROIT

ECCLtSIASTIQUE.

fSn^

PREMIERE PARTIE,

Des Ferfonnes.

CHAPITRE L

Hlftoirt du Droit EccUJiaJlique, a

r»S3 'E G Li SE n'avoit gueres d*autres Lois pen- Partie •^JI dant lestrois premiirs fi^des , que lesfainus ^**^'' JLa 41 Ecritures de tancien & du nouveau Teflament, yi^ Q*^| La charit^ qui regnoit entre les Chretiens , £9 pr^venoit la plupart des diiFerents , & ceux

qui naifibient , ctoieni appaifes par l*autorif e des Aporres » & des faints Pafteurs qui leur fucced^rent. Cette autorite

a Oo entend par Droit Eccl^fiaftique ou Canonique, un corps dt preceptes tirdf de TEcriture fainte , des Conciles , des D^crets dc Con((itutions des Papes, des fentimens des Peres dc rLj^life, & dt rofa^e approuve & rc<;u par tradirion» qui ^t.->b*in<;nt le^ rc^iet de U Foi 6c de la difciplioe de rEgliie. On entcr.d par Pcrcs de ri:gl>(e les Auteurs Eccl^^fuftiques qui nous ont conlerv^ dans leurs ccrif» la tra« dition de rH|;life , mais on ne donne ce tirre qii'.i ceux qui ont %eca 4uA let douzc ptt aiiers 6icles de rEgUrc. Bernard , ^Mi ea

1 iv

xj«. INSTITUTION

' etoit toure fpirituelle, fonde^ fur la foi du pouvoir que Je-

Chap. l fus-Chrift avoit donne a ceux a qui il avoit confie la con- dliitede fon troupeau, & foutenue par les miracles & par les vertus qui briUoient en la plupart des padeurs. Aufli cette autorite ne s'etendoit que fur les ames. Pour les cho- fes temporelles , les Chretiens obeiffoient aux Princes b & aux Magiflrats, & fuivoient exad^ement les Lois civiles. Les Apotres avoient donne queiques regles aux Eve- ques & aux Pretres , pour la condulte des ames & le gou- vern^ment general des Eglifes. Ces regles fe conferv^rent long-temps par tradition c, & furent enfin ecrites , fans que Ton fache par qui, ni en quel temps. De-la font venus les Canons des Apotres ^ , ( car, canon en Grec fignifie rc-

ir5Ja'*A rcgActl^ commun^ment comme le dernicr Perc de l^Eglife i ceut qui ont ^crit depuis le douzieme fiecle font appeles Do^eurs 9c non pas Peres der£g!ire. On nppeile par excellenceles Saints Peres, Siincii Patres , les premiecs Do^leurs de TEglife Grecque ouLatioe qui ont ^crit fur les myftcres ou fur la Do^rine de la Religion , comme 5. Chryfoftomc , S. Auguftin , S. J^ome , S. AmbroKc , S. Gregoire, &c. Guillaume Cavc , favant Th^ologien Anglois , fort verf^ dans les anti- quit^s Ecclenaftiques, a fait une Hiftoire litt^raire des Auteurs Eccl^- ii^Aiques, depuis la naiifance de Jefus-Chrift pCqu^au quinzisme fiecle» Son Ouvrage, intitul^ Cartophilax EccUfiajUcus , imprim^ a Leipfick en 16S7 > /n-S^. » ^toit un edai de cette Hiftoire litt^raire, ou la notice des Peres Grecs & Latins» rang^e par ordre des temps.

b Cette foumidion des fidelles aux Princes pour les chofei tempo-

relles, n'e(l point une difcipline qui ait ^te particuliere aux premiers

ftecles derEglifc. Dans tous les temps les peuples ont ^t^ oblig^s d*obeir

^ a leur Prince, & k ceux qui font pr^pofes de lui , pour tout ce qui

matth, 22. conccrne les chofes temporelles. Ceft un principe que Jefus-Chrift

i^» *!• lui-m^mc a ^tabli : Rcdiitc quA funt Cctfaris Catfari ^ & qua funt Dci

Dco. Eccl^ftaftiqucsou Laiques , tous doivent ^galement obeir aux puif-

fances, car toute puiftl^ance , foit EccUfiaftique , foit temporelle, eft

Kom» xj, ^tablie de Dieu : Omnis anima pottfiatibns fublimiorihus fubdita fit ; nott

*•*•*• tft cnim pottftas , nifi a Dco : qua autem funt , a Deo ordinata funt :

itague gui refiftit potcftati , Dci ordinationi tefiftit, Lcs Chr^tiens doi-

I. Petr, 2. vent oWir a leur Princc , fQt-il Paicn , f&t-il H^r^tique : Suhditi eftote in

fr, X 2, omni timore Dominis , non tantum bonis & modeftis , fed etiam difcolis»

On trouve dans les faintes Ecritures une foule d'autres textes qui ^ta- blift^ent ces maximcs pr^cieufes.

c Voyc\Qt qui eft drt ci-apres de la tradition, chap. 2 , 6c la note qui eft au commencement du meme chapitre.

d Ccs Canons, que quelques-uns pr^tendent avoir et^ di^^s par S. Pierre k S. Cl^ment , font intitul^s ; Canoncs fanclorum Apoftolorum. per Clemcntem , a Pctro Apoftolo Roma ordinatum , in unum congefti» Baronius, Bellarmin , Turrien, 8t quelqu*autre$ croient qu*ils font v^ritablement des Apotret. L*Auteur des Conftitutions Apoftoliques cflLie premier qui ait avanc^ cette 'opinion. Hincmar, B^v^r^gius & M. de Marca croient qu^ils ont ^t^ dreft^ifs dans le fecond & le troiHeme 6ides par des Ev^ques , itif^iples 4es Apotres : d'autres croient qu'ili

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AU DROIT ECCL6SIASTIQUE. 137

g^) f 6i les Conflitunons j4poJloli^ues SLttribuccs au pape S* p -X

Chap. U "

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n*ont ^tc r(^pjndus dans rEgtife <|ae vers le cinquicme ficcle ; & Dail!6 pe:iic ({uMs lurent fabriqucs par quclque H^renque. On convient au- |Our(.*huiparmi leslavans, que ies Ouvrages actribu^s a S. Clcment ; favoir, .'es Car.ons & les Conilicutions Apoftoiiques font luppofes, a l'ticep:ion de l'a premiere Lpitre aux Corinthiens , & pcut-crre de fa leconcc. Ce quM y a de ccrdiu . c'ell que (es Canons Apol^uiiques fonc £ort anctcns , & qu'tl cn a ^tc fait des collc6)ior.s en ditfcrcns ficcles i OD les a appcl^s Canons ancicns , Canons des Pcres , Canons Lcclifiof" ii^uts & Catjons ApojioUjucs t parcc quc pcut-ctre quclques-uns furenc fa:ts par des Evcqucs qui vivoicnt peu dc temps apr^s ics Apotres , & ue l'on appcluit Hummcs apujioUques, 11$ n'etoient pas connus du tcmps 'Origene , car ceux qui coudamnerent fon ordinatioii auroient citd le irin^t-umeme dccekCunons, qui dcfend de recevoir dans le Clcrgd cclui qui s*c(l (ait lui*iTicme eunuque. iis contiennent des rcglemens qui convicnncDt a la ditcipbne des fccond 6c troificme fiecles. ils font cites dans les Conciles ce Nic^e , d'Antiocbe , dc Condantinopie.

Cette coiieclion paroit avoir ^te faite en Orient, dans lc troifi^mo lieclc; 2c iic(l prob«blc qu*on a recueilli la plus grunde partie de ces Caoooi , Tur ce qui fe pr«tiquoit dans IV^Iilc Orccque queique temps avar.t i'empire de Cocnantin, & aprcs U difputc que S. Cyprien euC avec le pape Ltienne , au fujct du baptcme confer^ par les Her^tiques. S. Firmilien , eveque de C^farce, en C^ippadoce , & S. Denysd'Alexan- drie , avoicot fuuteau la meme cho(e queS. Cypricn, & cette do£lrine ^toit rc<^iie par pUiiieurs i glifcs d'Oricnr;aiiiri les Canons ApoAoIiques» «|ue Ton cftimc y avoir ^te rccig^s.condamnent- ils le baptcmc des Hcrc- tiques . & traicenc-ils ceux qui ie croicnt v^iUble , de gens qui vculenc allier Jetus^Chriil avec B^Iul. Mais , RonobHant cc qui vicnt d'ctre dit » ii pcut lc fairc quc la colle^ion des Canons Apofloliques ne loit pas toute 4ju mcmecemps. Les Grecsont quatre>vingt«cinq Canons qu*ils appel- lent Apoftoliqucs : ils n*aiiurent pas cependant qu'ils aient etc faits par les Aputrcs, ni recueillisde Icur bouche par S. Clcment. Les Latint D*cii ont quc «.inquante , dont mcme plulieurs ne fonc pas obierv^s. Les rrentc-cinq derniers des Grecs nc lont pjs vonformes a la difcipline de \'k^'/t(t L^itir.c.

L'aniiquite deccs Canons les rend rcfpec>ab!es : outre Ics Conciles 4cni on a pare » 4ui les citcnt , i!> onr etc adopt^s en diverfes occafions. Jcjn d'Antiache , qui vivoic du tcm^^s de Juftinien, lesa infercsdans fa colcAion de« C .nons ; JuUinien les citc dans t'a fixicme Novellc. lls fonc auifi approuv^s c^ns le concile in Trullo , & lou^s par Jean Damafccne & par Fliocius. On eut le menic reipect en Occirletkt pour les cinquance prcmicrs Canons. Denys le Pccit cn mi: unc cradu^ion Latine en tete Ce li coileftion des Canons quM puhlia pcn aijrcs i'.innce 500; 6c depuis ce ccmps tls ont toujours f^i: partie cii Dr\j'n Cjnvn. J<.an II Us compric arir.i ccux qu'i' donna cn ^;jl ou 5 ,«3 aux r.vcques de la province d'Ar- es , pour terminrr I . tTaire (^e Contumc^ulus , Evcque ue Kitz. CatHo* dorc «iTare queri'&;'iie de Rjrr<c en laifoi: hc.ucoup uf.ij^e dc fon temps. Lcs Kvc^u*! f^c Frunce s'en iccviront poiir U ptcmiccc tois en 577, ^ns !'atfriirede Ffctextat. du temps <"e Chil,ieric. CrcUoJ.ius les mit dans lu cuiie^hon q>i'il publia vers Ij tin du tcpticmc Cci.ie.

Cc qui paroit fiimitiucr I'autori:c de ccs Canons , tll qu*on prdtend u'i s fktrent rcietcs par !e pape D<tm.itc. I! y a aulfi un dccret puh.id oufe le r.um de Gctalc 1 , & prononcif en .f 94 , dans un C<>ncile com};ote c!e Tw i'ccl.iCs. Ce P^-pe y ccnfurc , & mcme anathcm.uife, svcc leurs ^crit», plufieurs .Auteurs qui tunt ncanmoins morts enopinion dclain- tMxi. Lcs Caooos des Apducs y looc dccUr^s apocryphcs. iiidoie, cii^

f,

?:

INSTITUTION

Clement. t Mais leur autorite n'efl pas fans atteinte i parce qu'on y a ajoute en divers temps.

Les Eveques de plufieurs villes s^aflembloient quelque- fols pour decider les qui;ilions ks plus importanies; & leurs affcmblees s'appeloienr ConciUs en Latin /, & en Grec Synodes. Ils furent plus r^res pendani les trois pre- D. iers fiecles , a cauie des perfecutions ; mais nous ne laif- fons pas d'en connoicre plufieurs de ces premiets temps , g

WCua. 1,

qu'i1 prmd pour Ifidort Mcrcltor,*

parGnlten.Di/Ii.fr.i.

coinpofei ptr d«. (^«r^Mquci fuuilc num iti Ap6trti. II fiKoitque cet iri<Ju:e nc l'> eui p>i lui ; ^.u bi^n i' peut <t U»e qu> depL» l> colktlian

'Ifidoreivuit

liep

ihJngi de fsntii

menl, -

ti quM mettoit

. •u-delfiK d

lcs, &qje]ep.

>pe Adi

ien 1 tei aTolt

, en le% mli

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. k r.xil<n. coi

Tiiii le (eeoni

i«narQr>Mc

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.ai)t>iiConcH«

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IC.

nnltinTr^lU.

qu* lei

Grec, >pp«l-

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Cui

. Anioine Aug,

Jlin . Aichevtque de

. t«ni .ju'il 1

fuivi

■eropimondeL.

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oii:ii*'Liusd»i

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ifed'Ocdd*i.t,

aufei o'y o.

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fipar (juilnuei-

X ApStrei , Bt

!i 1. S. Clim

lent,

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LppiaJi. a,

1 iuEem

en< de loni le*

aulli.bi«n qui

Car

,oni apolloliqut!

1. Elles

n'ort p.ru qiie

t,.,.meCede

ronl

le.a

m*me thang^e.

&coir

ompuc. depui.

1. Ceflun.

Rivif^ et

nombre de piiceplei t.

itChr^

clifcipl.nede rEglife. / Cei »ircmbl*«s foni appclcei en Latio Concilwm , en Grec , Ajno- diii, cn t-rjn^oii , Coaeilt Le terme de Sf""''' "' l'ipplique plut prefeniement qu'd des aH^mhliei Eecl^rianiquei , infiii.uiei aux Con- ciles g^neraui , Nalionaux Sc Provinciaui , telles quc le Synede Dio- c^fain de l'Ev£que. L'011icia1 de Paris lient aurfi fon S}.node. oib it

Lonvoquelou. leiCui^id. crei>iennentiuir.leurSyn Chanire de l'Eelife de Pji i1convoqueIoull.sMai.r. entin . Ton donne auir. le PioteHnniei.

Apoties tinient a Jiiufali

sl.VilSe&binlie odepourleiCuri isiienl.Mllitouil e. &LMaitie(fe. d nom de Synode

ue de Parii ; les Archidii- idebcimpagne; 1e grind es.intrun S^node. auquel ei pelitei F.colej de Pari. : )ui.iirembl.feidei Eglife»

nt pour 1e preiniei im, iprcs rAfec

rConciieraflembWequelef nfion de Notre Seigneur,

pour «11 n

in Apoin

! alfcml

:edeJud

nn«? fuivi

lleaion

VillB

Uiatrei , linfi qu'on le voit dans le Li*rc ici JPts ; mai. on regaide plus communcment comme le plui incien de toui les Cancilec , celui qui fut ttnu j Jirufaleiti Tan 49 " u !□ , dans^lequel ori decida li fimeufe

Kgalei, auiquelleionvouloitoWieeilei Geniil.. S. Pierre j p»i1i lo ptemier . & li lettie iciile i eeui d-Ant.oche fut eon.,ne en ces leime. : fifum ,fi SpiriiHi/ancla & noHi. On compte ploi dc folxante Conciiet

ConEilc dc Nic^e , iiui fut le piemiei Cuscile cecum^nique.

AU DROIT ECCLfeSTASTIQUE. 135

comme Ics ConciUs touchant la Paque , tenus fous le Papc TJTiHpieI^* Vi^tor l*an 1 96 ; celui de Carrhage , fous TEveque Agrip- cha». #. pin , dont S. Cypnen fait menrion ; ceux de S. Cy|>rien ^'fi- ^^^'i meaie , & plufieurs aurres. Enfin , on les tenoit le plus ' '^* "* ^'* fouvent qu^il eroit polhbie. Mais ils devinrent plus fre- cyp, tp. 7X1 C|uens &. fe tinrent pius regulicrement depuis que Conf* tantin eut donne la paix h a i Telife. Sous fon regne , ran 314, <e tinrent Us dcux ConciUs £ Ancyrc tn Ga* iatie , & dc Atoce/ar^c dans U Pont, Ce font les plus an» ciens dont il nous rcAe des canors. Sous lui fe tint auflfi U premier LonciU acumcmque^ c^efla-dire de toute la terre ha- bitabW , a NicU en Birhynie , Tan 3 2 5 . II y eut enfuire trois ConciUs particBliers , dont les canons furent de grande au- torite ; Pun, tenu i Antioche capitalc de rOrient , en 3 4 1 ; Tautre a Lacdkee en Phrygie , vers Pan 3 70 ; & le troifieme ^ Gangrcs en Paphlagonie, vers fan 375. Ei-.fin , lan 381, ftnni Ufecond CorKiU univerjcla CovflantinopU.

Les canonsde cesJcptconciUs , c*efl*a(iire des deux con- ciles univerfels, & des cinq conciles particuliers que j'ai nommes , ftirent recueillis en un corps , qu*on appela U Code d€s canQHs dc CEgUfe univerfelU i, Le concile de Calcjdoine •*ea fervit, &rapprouva en termes generaux , par le pre-

■^

k On entend ici par ce termc la fin de$ pcrf^cuticns Hont rF.glife a voiC ^ce afTlfgce jiifqu*alort fous les Empereurs Payens. Des Tan ^i i il avoic ^t^ publid un iiditqui rendoit aux Chr^tiens l*excrcice dc leur religion : mais peuapres Maximinrecommenqalcs perf^cutionsdans ft^s Ftats, & •llcs ne ceflerenttotaleincnt que fous l*LmpercuT Conilantin 1'an 513. Apres la d^faite du t;^ran Maximin , la libcrt^ fut renduc a toute Vi ^life > ft les biens rcftiMes aux Chr^tiens par ordre de Conftantin. L*P.g!ife Romaine avoit commenc^ des le tcmps de S. Urhnin , Pape , a poileder dcs terres , prtfs & autres h^ritages qui devoient ctre communs , & Ics fmits (HAribu^s pour alimenter les Miniftres de rFglilc ; les p^iuv-es & let Protonotaires qui ecrivoicnt les a^es des martyrs : ccs hiens*fonds provcnoient , tant dc la lib^ralit^ des fidellcs , q^iie du rcrnncement de ceus q<ii ^toient admis dans le miniif^re Fccl^daniquc niocl^ticn 8c Ms»mio ordonnercnt en ^oi la confifcation de tous les immeub!es pof- iiiit par fEgUfc , ce qui ne fut cepcndant pas ex^cut^ par-tout ; mais m 311 Conftantin pcrmit de donner a rEgli(c toutcs fortcs dc bicns» luf. 7, Cod. ic Saco-baru^it EcfUftis.

i On Tappeta auffi 1e Code des Grccs ou le C.-inonique de IT.glife Crecque. ou de TEijl-fe d'Orient. Selon Uifcrius , la premicre collec- tion des Canons dc rEglife Grecquc contenoit feulcmcnt ceux du prc- mier Conci*e orcum^mquc & dc cinq Conciles Provinci;uix. Cette prc- miere coltetlon fut f.iite avant Tan jSr», ^ avant le prcmier Corcile de Copilsntinop!e , lequel ne s*y trouvoit point. 11 n*y avoi: cn touc que MK roixaiitt>c|uaUe Canons.

"140 INSTITUTION

Partie I ^^^^ ^^ ^'^^ canons. On ajouta enfuite au Code des canons } /Cbap. 1, ceux du Concile dHEphefe^ qui fut ie troifieme acumenique , tentt Tan 430 ; 6* ceux du concile meme de Calcedoine , qui fut le quatrdmettnw en 45 i. On y ajouta auffi les Canons dcs Apo* tres au nombre de cinquante , & ceux du Concile de Sardique , qui avoit eietenu en 3 47 , & que Ton regardoit en plufieurs Eglifescomme unefuite du Concile de Nicee.

Tous ces Canons avoient ete ecrits en Grec ;& il y en avoit, pour les Eglifes d'Occident , une ancienne Verfion La^ tine, dont on ne fait point TAuteur k, Le Code des Ca- nons.fuivantcetteancienneedition, etoitcelui donts*etoic fervi leConcile deCalcedoine. L'EgIife Romaines'en fervit jufqu^au fiecle fuivant , & les autres Eglifes , particulierc- ment de Gaule & de Germanie , n'en connurent point d'au- tre jufqu*au neuvieme fi^cle. L*Abbe Denys 1 le Petit , qui vivoit i Rome vers Tan 530, fit une autre Verfion des Ca^ nons plus fidtlle que Tancienne, & y ajouta tout ce qui ^toit alors dans le Code Grec ; favoir , les cinquante Canons des Apvtres , ceux du C oncile de Calcedoine , du Concile de Sar- dique , A^un Concile de Carthage , & de quelques autres Conciles d*Afrique, 11 fit auffi une Colle^ion de pluficurs lettres Decri-' tales des Piipes depuis birice, qui mourut en 398, )ufqu'a Anaftafe 11, qui mourut en 498 m. On appeloit Lettres Di- cretales ^ ce\ks que les Papes avoient ecrites fur les conful* tations des Evcques , pour decider des points de difcipUne, & que Ton mettoitau rang des Canons, comme les Grecs y mettoient cellcs de S. Denys df Alexandrie , de S. Grigoir^ Thaumaturge ^& dc S. Bafile a Amphiloque.

La Colleflion de Denysle Petit fut de fi grande autoriti, que Tegliie Romaines*en fervittoujours depuis n , & onTap-^

A: Le papeZofime, Grec d'origine, fittraduirc lesCanons d*Ancyre, de N^oc^iar^e Ck de Gangre : on fe fervit quelque temps dans l^tgliTe d'Occident de cettetradu^ion confufe de Tancien Code des Grecs.

/ II s*appcIoit Dionifius , & fut furnomro^ Exiguus , a caufc de U petitciTe de fa taille ; il Ht fa colU^ion des Canons a la priere d'£ticnne , tvcque de Salone.

m On y a depuis ajout^ cellcs d'Hilaire, deSimplicius, de Fclix, & dss autrcs Papes jufqu^a S. Gregoire.

n L^Eglife Romaine ou d'Occident o'adopta pas d'abord les Canons de tous lcs Conciles d'Orient infcr^s dans le Code des Grecs ;.elle avoit fon Code particulier , appel4 Code de rEgliie Romaine , qui ^toit compofii dcs Canons de ('Eglife d'Occident ; mais depuis les frequcntes* reiations que raffaire des P^agieos occaiionaemre VEgViit de Romc &

AU DROIT ECCLfiSIASTlOUE. 14^

)fch iimplement U Corps dcs Canons de VEgUft d*Afr'tque , com- ^^jTjrjJlT

pofe principalement des Conciles tenus du temps de S. Au* chat. It

gui^in. La difcipline en fut trouvee fi excellente , que les

Grecs meme la traduifirent pour leur ufage o, Manin eve*

quede Brjgue , qui vivoit vers Tan 5 70 , fit a peu presen Ef-

pagnc ce queDenys lePetit avoit faitaRome, en publiant

la LolUBion des Canons fuivant Us Orientaux : mais il y ajouta

quelques Canons dcs ConciUs d* Efpagne, Cependanton fe fer-

i^oic toujours dans les Gaules de Tancienne edition des Ca-

nons ; & ce fut Charlcmagnc qui y apporta celle de Denys

le Perit, Tayant re^ue a Rome du pape Adrien 1 , en 787.

Les Orientaux ajoutcrent aufli des Canons a 1 ancien Code ;

iavoir ,35 Canons des Apotres p , enforte qu'ils en comp*

toient 85 ; /f Code de Ceglife d^Afrique traduiten Grec; Us

eanons du ConciU de TrulU ^ faits en 692 , pour fuppleer au

cinquieme & au fixieme Conciles r qui n'avoient poinc

fair de canons ; ceux dufecond ConciU de Nicee , qui fut Ufep*

iieme ctcumenique ^ tenu en 787. Tout cela compofa le Code

des Canons de ttglife d^Orunt. Ce peu de lois fuffit pendanc

800 ans a toute T^^gllfe catholique. Les Occidentaux en

avoient moins que les Orientaux : encpre en avoient ils

cmprunte d*eux Ja plus grande partie ; mais il n'y en avoic

point qui euflent ete faits pour Teglife Romaine en particu-

lier. Elle avoit jufques-Ia conferve fi conftamment la tradU;

celle <f 'Afrique , rF.gUfe de Rome ayanc connu les Canons des Conciles d^Alrique , & en ayjnt admir^ la (a^ette, elle les adopta. Voyei Caf- (odore , c. s^ , Divin. Inflit,

o Ils avoient tantde v^n^ration pour ce Code, que danstoutes les affemblt^esv foit unirerfelles , foit nationales , on mettoit fur deux yopitret rEvangile d*un co:^ dc le Code des Canons de Pautre.

p C*eft-a-dire trente-cinq Canons du nombre de ceux qu^on a appel^s Apofloliquts, yoye^ la remarque que Ton a faice fur ces Canons des Apotres » ci-devant , pa^. 3.

f II fut appel^ in Tmllo y parce qu'on le tint dans une Chapelle dii Palats (?e Conftanttnople qui s'appe'oit TrulU ^ & qui ^toit/crreMriuai Jseri Pmloiii : ce mot TrulU veut dire une voute ^lev^e en forme de dume , que les Italiens appellent Cuppoia. Le pere Petau pr^tend que ce Concile ne fut tenu qu'en 70^ ; il dir n^jnmoins que le pape Sergius condamna les Canons de ce Concile ; ce aui fuppofc qu'il ^toit p'us ascien, puifquc ce Hapc mourut en 701. r oyc^ Karonius , lome VIII ^ amee 691. Kiwh. Hiji, dts ConeiUs , &c. 11 y avoit eu un premier Concile m TruUo , tenu vers Tan 6S0. Ce fecond e(l celui que les Grecs regarcent comme le fixii-me Concile g^ncral.

r Cet deux Conciles font le fecond & le troifieme Concilc giai" tal dc Cooflancioople.

14T iJfSTiTUTTorr

' tion de la cKfcipiine apoHolique , qu'e)Ie navoit prefqLtA p3S eu betbin de faire aucun reglement pour fe reformer ; & ee que les Papes en avoient ecrii, eioit pour rinftruflion d^sautrestglires. On peut nommer le Droit qui eut cour»

pendant ces 800 ans , l'An:iin Droit eccUfiafliijue.

Le nouvtiiu conimen<;j bientot apres. Sur la fin du r^no ie Charlemagne /, on rep;indit en Occidcnt une CalUStort deeanons qui avoit ere apponee d'£{p3gne, & qiti portels nom d'un //Worr , quc quelques-uns furnommeni ItAUr-, ihand t.

Elie coniient Us Canons Orientaux, d'une verrion plua ancienne que celle de Diinys le Pciit ; plufieun canom det Conciies de Gaule & d^Effagne : &, ce qu'il y a dc plus Cai*

/ Ce Piince c

Emptmir tn 8c

enca i tcgner &mo.TrutenSt

n Frsnce en 76S , il fui

lombrc cl«

< , . ^Jinpoifet, pou[ ..

ES 61 d'Abb£i , & ^ii fioient des efpecei(ta

int que d'9lTjitti

,.....,..,. , .., ...^,, „,.„., , u. ^i.,,. ^„:..,„,i,,toii dcL> recontle

renfetment le droit qiii s'obfervoil bIo.-s, (lon - feulcmeni en

....!, maii en Alicm.^ne & en liitie , & djni totis les Eliit ites

lii de Ptanc; qw ont et^ en mime tempi hmperrtiTs.

( II eft nommd IjUoras Piccazor. Ceite colkaion , qui fut faile en Ifpjgne, cH irtjngej pjr Concilei 3( par I pinei. Us Ciinoni dei Concilei, teni» en Grece , tn Afrique. en rrancc & en Efpagne , y ront pUcet spict k't'U..'Cie'.>'es (uppol^ei de plui 1

EccUliallm

FranCi

lit

JicretsS: lL;.i;res dc i ;i,itr*s , depiiii S. Sirice. iiiluu lourut en 71 ; : cc iji.i f»it croirc qi:e ccite colkfliu-i lu •e milieu du hiiitiemc fKcle. El!e fiil ippcttce d^Elpjg- Riciilpbe , Archevcque de M.iytnce, qui iloii, a ce F.fpagnol, & qui maurui veri 1'an S14. Un en l^i <iu'il ti,'pindit en Ftjnce veri I'an 790, 011, felon d'

S. -Siti

^ompofieTen , qiii fnl «Iil

Ville. l'Aute, iufq.

1 /1- Cequi donna Itcu dt

plui grindt Ootl-utt de lon liec

Jicreit & Epitte» , fiit qu'il ^toil un

le de B4!i'ioi eo Efpafine . sppel^ if.ioru, ... 11 :... t^. ...... j. hA..... I. h1:*A

parloni, fot llld.

fan de Jefut.ClKin 7!« Veytt Biioniu» j DouUt , de Marci , lc Mit*,

AV DROIT ECCLtSIASTIQUE. t^j

«^lier , ufi grand nombre tTEpUres dccritalts de tous les PAntit L

Papes des quatre premiers fiecles, c'e{l-a-dire depuis 5. CU- Chap. U

ment iufqua S. Sirict , oii Denys le Petit avoit commence;

qiioique Denys , qui vivoit a Rome loo ans avant ce

Compiiaieur Eipagnol, aflurc qu*il a recueilli avec un

rres-grand fotn toutes les Conflitutions qu'il a pu trouver

4es ancicns Papes. On trouve des extraits de ces Decre- /,^'"^1 ^^^

tales dlfidore , dans la ColUdion attribuee k Enguerran n,

tvequt de Met\ , & datee de Tan 785. On en infera plufieurs

articles dans lcs Capitulaires de nos rois ; on les allegua

ibuvent; mais Hincmar, Archeveque de Reims , voyant

que le papeNicolas 1. s'en iervoit pour etablir le droit de

juger a Rome les Eveques, foutint que ces Lettres n'etanc

point dans le corps des Canons, ne devoient point avoir

plus de force qiie les Canons memes , & le Pape monrra

fort bien qu*eiles devoient tirer leur autorite de leurs au-

reurs , qu*il fuppoioit etre les Papes , & non pas du corps

des Canons.

On a reconmi dans le dernier fiecle ir, que ces Decre- tales depuis S. Clement jufqu a Sirice , ne font point de ceux dont elles porrent les noms. i:lles font toutes d'un meme r. ConcTU ilyle,& d'un ftyle fort eloigne de la noble fimplicite de ^^t^be.iom^ ces premiers fiecies , elles font compofees de grands paflages * des Peres qui ont ve^u long temps apres, comme de fainc Leon^de S.Gregoire & d^autres plus modernes : on y voic

Let D^cr^cales dont il e(l parl^ en cet endroit, font celles qu'oa sppelle commun^ment au)ourd'hui Us faujjes DecretaUs , parce qu'el!es ne font potnt des Papes auxquels leur» titres les attribuent , & que le Ibnds m^me de ces pieces eft un ouvrage fuppoie : r.imbition & la po.itique 6rent fabriquer ces Difcretales; rignorancedc U cr(5du!ite 6m <es temps les accr^ditercnt. Gratien les a rapportess dans lon DccreC comme pieces authenti|ue$ ; ce qui e(l un grand defaut dont fa compi- lation o a jamais ct^ purg<5e. Les principaux objets dc ces Dcwretalet furent d^attribuer aux hccl^firfniques Tindependancc dc toute Juridic- tioo (ecuiivre, d*efendre beaucoup l*autoritd du Fape, & de fairc det piaintesfar rulurp.ttion dutemporel des Kglifes, ()n y luppofe d'ancient Ci.nont , port n' qu'on ne tiendra j.imais un feul CJoncile provinci il fans la permtiiion du P.<i>c , (k qtie toutes les caufes Eccl^fuAiques rclTor- fffonta lui. On y fii» p^rler lcs fucceiTcur» immediatsdcs ApotrC'. ; on lcur fuppofe r^ev ecrits. lout fe re(T«nr du mauvais Oylc du huitieme fiecie» tou' tCi p'«in rte fai.trs contre I'Hiftoire 6t la f>t'ographie, il a iy\M tou*e« les l.jtnieres 6c la critique du dix-fepticme ficcle pour en «Jcmeer U fanir-te ; 6( quand Terreur a ^t^ reconnue , plufienrs ui^ges au&qucls ces picccs ^«voieiit donn^ lieu , n'ont pas laifle de (ubfider daitf lane jMiut TEi^Uiet La loP]^ue poffeilioo a pr^valu.

.- ..? .* :-sriun (.iiri;!ivrs : .;s ^noits -iont

. .,■: :- . :"..;:::!;nt soir.t jii teirrs -j ■»! ■■js .-: -s _:.^r , ,:t 'iiiiiws. Commu as Djcrerales

,J". ■.' ..- .■.■,:rjS .lurant liiii.^.-tiri lijcles. e .x -int

".■■■.;r.i.dmer;t jiCiir ios .iDi.^iiif.ons ,i'i Pipe.fiu'-^!- _-..;r--.-:t-.-.7::T!;.iy-.::t ^tij.-ir i;rMir2s H.iris es prem-.-rs i. i i.'ur ii; ;".:j-ni;r.r lies r.u-i^ies. ^sr ii!es:.;;:i,.Tit -.'-.:-; i:us.iii;i... s. &: li;il..r>' r.; c::;r:!r.u:tf p^s rnli

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, fil iiiiiii.Iie Ji tiinjiciji,„iic , |jdiit liuc l'Aut(iir y rj|>-

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUEL *4f

& il y a plufieurs queflions traitees de part & d'autre par ^* ■■

des auroriics qui remblent oppoiees , & que Grarien a vou- ^**T*f ^

lu conciiier : aulli a-t-il intirule fon Ouvrage , Concordt dcs

Cdfions Ji/cjrJans ; mais ruiage Ta nomme U Corps dcs dc^

crcts , ou fimplement ic Dcc^et. Cet ouvrage, peu corred,

par ie maiheur du temps, ou la critique etoir prefquj in-

connue , ne laifla pas d*erre bien re^u par-rout ; & quoi«

qu*il eur ete compole par un particulier fans aurorite , il

ne laiila pas detre explique dans les Ecoles, allegue dans

les Tribunaux , & regarde d'un confenrement unanimCt

comme le Teul corps du Droit canonique. II eft vrai que

l*on a toujours reconiTU qu*il ne donne aucune autorite

aux piices qui y font contenues , & qu elles la tirent de leurt

auteurs.

Depuis ce temps, les ConAitutions desPapesdevinrent plus frequentes, par une fuite n6ceflaire de Tetat oii TE- glife fe rrouvoit alors. Les guerres continuelles des petits Seigneurs a qui s^etoient eleves depuis la chure de la fnaifon de Charlemagne, empecboient les Eveques de s^af- lembler ^ , & ies Metropolitains d*exercer leur autorite.

porte tous let Canoos relatifs a la confdcration des Eglifes & dei Autels^ au facrenicat de l'Euchariftie , aux Fetes folennelies , aux facreniens de Baptime& de Confirmation , a la c^i^bration du fervice Divin » k robfervatioo dcs jeunes , 6c a la fainte Trinit^.

Une dcs cho(es a reroirquer dans le D^cret, eft qu*on y trouve plufjeurs Can:ni avec ceite infcription , Falea. l! y a Givencs opiniont lur iM fii^ntlication de ce ticre. Les uns ont cru que cela indi^uoit que cet Canons meritent peu d'attention , & quMs doivent etre fcpares dii rcAe , comroela paille \'t(k du bon grain. D*autces croient que ce titre« FmIc^ , cft le nom d*aodifciple de Gratien , qui a f^it Hes additions aii D^crct. Kojrc^ Antoine Auguft'n, de Em<nJst. 0-atiani.

a L'ufage det guerret priv^es ^toit vcnu du Nord , & avoit liea en Francc des le commencemenc de la Monarchie , aiiifi qu'un peuc voir dans Gnfgoire de Tours. Cet abus continua fous la feconde raceficmime fort avant fout la troifieme ; mais il devint pius commua depuis quc lct Ducs & let Comtes convertirent leurs Oflfices ea Seigneuries priv^es , en fe rendanc propri<ftaires a tirre de Fief , 8c k la chargc de rhommage des Provincet & Vilies donc i!s n'avoienc auparavant que lc Gouvernement ; ce qui arriva vert la fin de la feconde racc , avant lequel temps il y avoit d^).i dcs Sei^neuries & Juf- cicet priv^es qui nc porcoient pas , a ia verit^ , le nom de Fief, mait qu'on appctoit Alleu , & qui ^toient difffrentes des Kifn^tices civils

2ue Ton nc poffddoit qu*a vie. Les Seigneurs qui avoienc quelqucr ij^^renc avcc lcurt voifms , convouuoient leurs VaiTjux bc arricre-* Vad^aux qui ^toicnt oHIiges de les fervir a la guerre envers & concrtf fout m^mc cofitre le Roi ; cc qui fut depuis peu ik peu aboli. k lls s^affembloicm nwiat f«uvfM |6 moint librement ; n^aoniMtf

Tmt II. K

"14« INSTITUTION

Partie I ^^ ^y *^^*^ prcfque plus que celle des Papes c qui fftt ref-^ Chap. I. ' p^Stic 9 & elle reprit un nouveau luftre depuis qu'ils furenc d^Iivres de roppredion des petits tyrans du voifinage de Rome. Ainti, apr^sLeon IX, & Tan 1050 » il fe tintplu- iieurs Conciles pour la reformation des moeurs & de I2 difcipline ; car tous les Chretiens , meme les Clercs , ^toienc tombes dans un grand rel^chement : la fimonie & rincon* tinence etoient frequentes. On reprima ces vices en plu* fieurs Conciles particuliers , auxquels les Papes pr^fiderenc en perfonne ou par leurs Legats. IIs en convoqu^rent aufG de generaux a Rome & ailleurs. On a donne i ceux dt Rome le nom de TEglife patriarchale de Latran i, oii ils ont ixQ tenus ; & le plus cel^bre eft celui quifut tenu Pan 1215, fous le Pape Innocent IIL II contient les principaux points de la difcipline qui eft encore en vigueur.

Ce Pape ^toit Jurifconfulte , auflibien qu'Alexandre III, & plufieurs autres Papes du douzieme & du treizieme fi^ cles; c'eft a-dire qu'ils etoient inftruits non feulement des Canons , mais encore du Droit Romain que Ton recom- men^oit a etudier e. lls etoient confultes de toutes parts.

dans les premiers temps de la troifieme race » qui furent les plus tu* multueux , on ne laiira pas de tenir pluCieurs Conciles Provhrciaux en diverfes villes de FraAce , comme i Reims , Narbonne , Senlis, Poi* tierSa Oildans , Auxerre , Dijon , Beaune* Lyon , Touloufe. Arras^ Limoges, Vannes, Sens , Rouen , Paris « Saint-Denjrs » Tours & autres lieux.

c Lc concile de Nic^etenu en 315 , perroet a ceux qui fe pr^ten* dent excommuni^sinjuftement par leur^veque , de fe plaindreau con- cile de la province ; mais il veut que toute affaire , de telle ntture qu'elle foit , fe termine dans la province : enforte qu*il n'y avoit en- core d'appel que de T^v^ue au concile provincial , qui jugeoit fou- verainement. Le concile de Sardique , tenu en 347 , permit aux ^vd- ques vcx^s par leurs comprovinciaux de s'adreifer au pape , qui pour* roit faire examiner Tatf^aire de nouveau dans une aflfembl^e d'^v£ques plus nombreufe. L'£g]ife d^Afrique s'oppofa 4 ces appellations d'outrc- mer. L'^glife Gallicane foutint auflfi fortement Pancien ufage» Mait ilans la fuite on c^da au pape le droit de connoitre par appel des cau- fes des evSques , & des autres affaire^ les plus importantes. On ad- mit auift i Rome raffaire des particuliers , m^me pour les affaires I^- geres , i quoi les fauITes d^cr^tales ne contribuerent pas peu.

^ II y a eu quatre conciles gt^n^raux de Latran. Le premier en iiz2^ lc fecond tn 1139 , le troiG^me en 1179 , le quatri^roe en 121 5. II y m cncore eu nombre d'autres conciles tenus dans I'£glife de faint Jean de Latran , mais qui n'ont pas ^t^ g^n^raux. Les conciles tenus a Rome Avant l'an 649, n'ont point ^t^ furnomm^s de Latran.

< Lcs lois de Juflinien etoient tomb^es peui^ peu dans I'oubIi. Apr^s .£» mort on fuivoit Ics lois dcs cropcreurs Grccs* Lt corpi da dxoit do

A

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 147

tiitiiie pour Ics a(&ires temporelles. On appeloit continuel- Partib !• lement a Rome , & on y jugeoit Ics plus grands difTerents ^*^* *• non-feulement entre les Plveques, mais encore entre les Princes fouverains. Duns ces memes fiedes s*etdblirent les Ordres de Religieux Meiidians/"& les Univerfites g. Ces corps fe mirent (bus la prote^lion & la juiidi6lion imme* diate du faintfiege, & Ton en ttroit prelque tous les Pre- lats & les Miniftres de regliie. Ainfi, on n'y reconnut plus de loi ^enerale qui ne fut emanee du Pape ou prefiJent i un Concile, ou aHill^ de fon clerge, c'c(la-dire du Con- iiAoire des cardindux.

11 y eut plufieurs ColUdions des dccrctaUs que les Papes avoieni faites depuis le decret de Gratien ; mais la (eule donc rautoriti a lubfide » eil celU dr Gre^oire JX^ compofee en

1134, par S. Raimond di P^giufort» Dominijain Cata- lan. Elle contient lous Us DJcrets du ^rjnd tonciU de Latran^ de 1 2 1 5 , & /«i dicifions dcs Papes lur un grand nombre de proces, diftribuees en cinq Itvres par ordre des matieres A. C*eft ce que Ton appeile fimplement Us DecretaUs \ &: les Canoniftes appellent amiques touces cciles qui tbnt dans les Colleftions precedentes.

£01298 Boniface ^111 fir publier unfixieme Uvre des decri* iaUs^ divifeen cinq livrcs, & (liilribue d.jns le meme ordre quc lc recueil de Gregoire IX. Ou Pappetie U ^exte : il con- ticnt les Dtcrets des diux conaics feneraux de Lvon , ou plutdt des Papes qui y prefivlere t , «avoir, Innoccnt I V^ au premier tenuen 1245, & G egoire Xi)u fecond en 1274. Le Sexte contient auffi piufieurs autres Conflitutior.s dcs Pjfi f , depuis Gregoire IXjufqua Boniface Vlli. Mais les «iitierents i de

Juflinien fut perc^u en Italie lors des riv;ig?s qi)*y firent les Goths, & cnfuite lcs LombHrdv. Le Ui|^ci)e tjt re; o.ive d A^-.i.i h cii 1 1 3 , ; 8c fluelquc temps apret , l'emp<;rcur Lo.li .irv or -tu r.^ a tovtv lcs Ju^t.& lc conformer au druit Ro?naMi dans Itfu-v j ^v.MT.f ns. f Ktfjre^ci^aprek le chAp. 12, &I1 n.'V* uu . \.o p^rle d< ces ordrcs» g ycjt\ ce qui eft dit ci-aprc« -■•-s un vtf'i.rc>, ».l»ap. 10. h Le prenier traite dcs Ju^iev etc illtquc . , le tic j»d , iU^ i>>^t» fliens ; le troiiicme, de« ecclori..iii.|ii''s ; lc i|.. irun.-.». itcs maridg^t^ Sc Ic cinquieme. des ciimes : ce w| .1 t:l cx(.tim«f p r «.e ter^ :

Judtx , Judiclum , Cicrus , SporjMia , Crtmcn,

i Cc$ dilF^rents commcncfrcnt pir U mJco.iteiremont .jnc nonifjcc yUl tutdc quele roi avoic douac tcu^ice aiui v oiormcs lci cn*

Kij

14? INSTITUTION

' ce Pape avec le roi Philippe le Bel, ont fon decrediti H en France les Decretales qui poftent fon nom. Le recueil qui ttit faii enfuiie s'appelle les CUmtntints l , parce qu'il ne contient que Ui Conjliiuiions dt CUmtntV, faites dans le ConciU pniral tJe Vitnnem ijii. Ce ftil Jean XXII qui les fit publier en 1317.

Toutes les Conilitutions qui ont htk depuis ajouties au Corps de droii , font comprifes fous le nom general d'£x- travagantts , pour montrer qu'elles font demeurees comme errantes, hors les auires compilations. D^s auparavant, les Canonifies citoieni par ce moi exira,\es Decretales de Gr^goire IX pour marquer qu'elles ^toient hors le Decret deGratien, qui avoit patr^jufqueslapour lefeul Corpsde droit ; & on les cite encore ainfl. II y a Us Extravagarutt dc JtM XXII in, & /m txtravaganttt eommunes n qui contien-

nemii.Lti (uietsdc plaintc duroi ^loicnc que le papc *ouloit parti|M ■vec lui U( d^cimcs levjct fur Jeclerg^ de Frince, & de ce que le papc , pout fe venget de fon tefu) , ait» un nouvcl twWbt k Pimicrt , fins le concours dc riulotit^ du toi , quoiijuc ce concouri fQt abfolu- ment ncceflTaire. Boniface , pour biavei le roi , nomma pour Ugai eit France Bctnitd SiilTcti , qui s'^toit faic otdonnct jvique de Pimicis malgt^ lc loi ; & cc mjme Bernaid, en vcrlu de fctpouvoiri de l^ gat , □idonni au roi de paitit pout une nouvelle croifade , 8t de mct- tre le comte de Flindtc en libert^. Lc loi Sit aii£ter Bctoatd , Oc tcmit i raichcvfiiue de Natbonnc fon m^ttopoliliiti. Le pipe ntit !•

ron convciquerait un concilc , & quc l'on appelcioit au futur concil» de louc cc qui avoit iti fitl pai 1e pape. Nogaret pailil pout notifier cel appel. Sciata Colonne , fit lui , inveHiieni te pape dans Anaeni : papc fe fauva , mats il mourui quel<[ucs jours april , lc IZ Ofiobi* 130J.

k II fuc difendu pai oidonnance du roi , cl'cnreignei tc Scx>e daa» les ^colei , ni de le cltci conimc loi ; & afluellemenl encoie on ne peut lecitet enjulliceque eorame une nKon iciite, & autantqu'il fettou- *c conforme i nos ufages. Vayi, Motn:>c , ad Ugem 8 di JlJIHu &■ Jnri. Biodeau fur Louct , Uiin N. n. 41.

/ Le> Cli>mcnlincs fonl une cumpilalion , lant des d jctets du cDncil* giniiai de Vienne ou Cl^mcnt V avnit prefid j , quc de res jpiitcs oa ConfliiutiDni ; mais fa mottarcii^e le 10 Aviil i;i.f , rayani empfch^ de pnbliei cctle collcaion , elle ne parut que fous Jeia XXII, foa fuccefleui, qui l^adielTa aui univeilitjs.

m Ce papefucc^da i Clcment VII. II a talfl'i! ic Connitullont. doat la detniere efl de i;i;. Ellei oni iii recueillici fous le nom i'Exira- . vagawm. L'auieuc dc cette CoUffiion cnincetciin , aulTi bicn que !• Kinpi ou elle a patu ; elle efl divif^c par ticici , ni;iit non par livcct , 1 caufedu pcu de Lois qu'clle conticnt.'*

n Cefl unc Coile^ion de divctres ConRltutlons qui o'<toient pa» comprifei ditn pr^c^dcniet ColIefKoni. II 7 en a dc difT^tent Pa- fts , depuit Urbain IV , fiifqu'1 Siilc IV , c'ell-i-dire depuii \'tm 1160 , iufqu'1 l'in nij : ellet foat ^tiiitt «a ciD4 Liviei > ceonw «Dtict Collcttiei» itt Dicrittlu.

A>

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 149

ncnt lcs conftirutions , non-feulement des Papes fuivans , _ mais de quelquesuns des precedens , meme au-dela d*Inno- cuap. U ccnc III. Voila les livres qui compofent ie Corps du Droit Canonique , que Ton explique dans ies ecoles. Le Dccrct , les DecrctdUs , lc Scxtt 0 , les Clcmcntincs , les Extravagantcs. II n*y pas 200 ansdepius Gratien jufqu'au pape Jean XXil ; & dans cz pcu cic temps furent faites tant de lois nouveilcs* Aufli fut-cc alors qu*arriva le grand changement de la difci- plinc. On ne connoiiToit plus d*anciens Canons , que ceux quietoicnt dans le recucil de Gratien; & la dialedique qui rcgnoit dans les ecoles , fourniflbit mille fubtilites pour les iluiler. AinG,lcs abus croifToicnt & les remedes diminuoient» I>*aiUeurs, lcs Papcs etoient dcvenusSouverains en Italie/y, & la plupart des Evcqucs Seigneurs temporels q. L^ignoran- cc des lalqucsr rcndoitlcs ClercsnecefTaircsdans toutcs les

note qui

L'oo n^torcigne point le Sexte dans les Ecolei. yoyc^ la cfi ci-devant. ps^ 1^7 , 14S , au fujet de cette Col!e£lion.

/ La puiffance teroporelle des Papes dans Rome & dans une partio fle ritalie fe fbrma peu i peu. Elle commen^a du temps de Chartet Marcel t qui prot^gea Or^goire Ul contre le roi des Lombards. Pepia £t dct donatiuns conGd^rables a rEglife de Rome ; mais il ne donoa pat an Pape la fouverainete , puifque CUatlemagne , contirmani Ics do- aaiiont faitet au faint (iege , fe r Jferva la fuzerainct^ , & que fuivant nnc lettrtdt L^oo III k ce meme Hmpereur , le pape rcndoit homma- ^c detoutetfes pofTedions auroide France. La louverainet^ du i'ape dans Rome & dans fes autres poirelTioni sVtablit peu a peu , par fuccef- ^on de teaps,comme toutes les autres fouverainet^s qui furent d^mcm- br^es de Tempire apres Textin^ion de la maifon de Ch^rlemngne.

f Les grands biens que TEglife poflfede en FrAnce vinrcn: d'abord des donations & ventes qui lui furent faites du temps des croifades .* d*aiJleurs, c*^toit anciennement Tufjge, que chacan enmourantlaiitiit quel(|ue chofe a rEglife , autrcment fe ddiunc etoit r^putc Dcconf<\f &rkglife fuppl^oit 1e TeAament qu*il auroit du faire , en re^lant ce qu'ii devoit laiiler arEglife; les ecclcfudiques , & fur-tout lev Lv^- ques t donnoient leurs biens a leur hgliie. Ch.tr!cmagne voulut que les ^viques laifTaflfent 4 leur Eg>ife Ics biens quMs auroient acquisne* puis leur ordination. Enfln nos Rois en concourant a lafond.ition det cvich^s, les dotcrexit de grandes terres & feii;neuries. Lcs Evcquet commenccrent a poffcder des fief» des Ics premier^ ten»,^s de lcur ori-

f;tne; 8c avaot rinflituiion des iiefs , ilsavoientd^ja de grandes pof- eifions. r L'igoorance fut fort grande en gincrat depuis le comrrcnrement de la mon«rchie, & fur-tout dcpuis lefepiicmc liccle jjfqii^a Lliirle- jnaene , qiii fut le reftaurateur des Icttres. Ellc rccommcr.q,: vers U ftu Je la lecondc race , a caufedes ravages des Norm.mds , 6i dur.i cr.core plus de tso ans. Elle etoit fi grandc , qu'il n*y avoit ^i.cr.s i^i.e les «cclefi^Jl.ques ooi fufTent lire & ^crirc. On peut mcme rej^ardcr c.^m- me des temps d'ignorance, tout le tcmps qtii s^cHec^jiJ ji.!v;u'.i rran* f ois 1 j qui fut U Grcond tcAauraicur •dcs lcctres. La conaoiUance dci

K iij

t^o INSTITUTION

PARTrE I. afFaircs publiqiies oii oarticulieres. II e?oiT JiifiLiIe querefprit

Cb^p. 1. ecclefialtiquc 6i ia chdnre pdUor;ile cijnicrvat U purete au

miaeu des proccs & dcs Rcgocjuncfiii dansi les Cours des

Princes & ddns ies arniees, ou !es preiats, & meme les pius

fciinfs Relteieux , eroient obliges Mc le troaver.

D^un (.ore , on le relacha a tbufirir dcs Gercs ignorans , k les d<f poter rar^rmenr , roeme pour les pius g: ands cnmes , & ^ les retabiirfadlemenr ; a remertre aux pecheurb ies peni- tencescanoniques, pour dcspeiei ir.at^esy &^ aumunes , &: a donner (ies induigences ^encraicii : on rendir les privikrges plus communs que le droit commun. On arut que les Pspes ne pouvoient mieux faire paroitre leur puiiTance , qu*eii etendant tlins bornes le droit de dirpenfer des Canons ; aa lieu que pendant milieans iis en avoient \:(i avec une extre- 0ie circonfpedion. Dun aurre cote, la rigueur des ceniiires ccclefiailiques r etoir devenue tres-grande depuis ronzieme iiec;e , & on ies employoir frequemmenr, iceme pour des afTaires temporelles & legeres. Oa etablira le tribunal de

lettres ^roir rell«menc proprc aiix Ecc!efia{Hc{ues , que le terme dc Clerc fuc iLti^-remps rynonime cl'hommelertre , & queles Liqucs m^ mes <]ui f.)itoicrnt la fonflion de Gre!?iers cu de Notaires & autrcs fembbbles , etoieot auiri appel^s CUrcs.

f Des ie huitieme iiecleles .selerinages a Rome & a Jerufalem ^otcat ^rrenus fortfrequens ea France & ai;ieurs. Les Moinei m^me & Ics Rellgieules quirtoient leurs cldtures , poir aller a Rome ou a /erufa- lem. On les ordonnoit quelquefois pour p^nitence aux pcchcurs : d*au- trcs les fiiiroient de ieur proprc mouvemenr. Celui qai, ayant fjit vacu d*a!ier en p^Ierinage , ne pouvoit y aUer en perfonnc , enyoycit qucl- qa*un pour accomplir fon voeu. On fe plaigmt haurement des lc com* iRcncement du neuviemc fieclc , au Concite de Chaloos teou cn 815 « dcs abus qui fe commeitoient dans ces p<$Ierinages.

t Sous lc terme de cenfures ecc'^fiaAiques on comprend quelquefoiS t0utes les peines canoniques , comme U d^poiition ou la d^gradation ^our lesClccs; mais !es cenfures proprcment dites, font , la fuf- penfe , rin*erdit 8c rtzcommunication. Voye\^ ce qui cn ed dit ci-apres , iom, II , chap. 19.

V L'inquinrion td une juridiAion cccl^fi^nique ^tablie cn Efpagne» tn Portu^al & cn Italle , pour la rechcrche de ceux qui o*onc pas dc lions feririmen* fur !a Re!'^ion : c'cft ce que Ton appelle i Rome le tribunal du faint Officc. II y a des inquiiitions fubalternes qui y ref- ^ortiffent p;ir appel. Quelques-uns regardent comme l'oric:ine de ce tribnnjl , une Confliturion que le Pape Lucius fir au Coociie de V^rone en 1 1^^ , 01*1 il ordonna aux ^v^ques dt s'irfoifrer psr eux ou par des comminaires, det perlcnnesfufpe^ef d'h^re(ic5 ; mais onregarde p'us commun^ment Innocent IIl « comire auteur de rinquifition. L^h^r^iie dei Vnudois qui commen^a des 1160, obligea ce Pape d*envoyer en 1300 a Touloufe dcs Pr^cheurs « qui avoient faint Oominique a leur litt, pour exciter It fcrveurdcf ptincei 6c dci ^v^ques i rcxtirpa-

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 151

nnquifition , & h procedure extraordinaire par emprifon- Partii U nement& informations fecretes, pour les crimes concer- Chaf. !• nant la Religion. On confondit la puiffance temporelle avec la fpirituelle» jufqu*a pretendre que le Pape avoit droit de depofer les fouverains , & de difpofer des cou< ronnes.

La plus Fude atteUne que re^ut jamais la difcipline de FEglife, (iit pendantle grand fchifme d'Avignon, furlafin du quatorzieme fiecie x Chaque Pape donnoit a Tenvi toutesfortes de difpenfes & de graces , pour augmenter ou conferver fon obedience ; les crimes etoient diilimules ^ |>ourvu qu*on demeursit fidelle au parti ; & comme on s*excoinmunioit de part & d*autre , les cenfures tournoienc 4 m^ris. Le ConciU dt Conflance tenu en 1 4 1 4 y , commen-

tioa des h^r^tiques. Ils ne fdifoient d*abord que de nmples enqu^tet

pour en faire leur rapport a Rome ; mais au commfncement du treizie-

jn« fiecle l'£n)pereur Fr^deric II attribua ^ des Juges Clercs la con-

fioiflance du crime d*h^r^(ie. Depuis ce temps on a apport^ divert

tciBp^ramens a Texercice de cette juridiAion d^ns lespa^s ou elle eft

tftablie. L'inqui(ition qui avoit iil ^tablie en France , a Touloufe «

pour 1'extirparion de 1 h^r^fie des Aibigeois , tomba en d^cadence avec

cette fe£^e dont les reftes alle^rent fe cacher dansles vali^es duPie-

inont. La trop grende ^pret<S des inquifiteurs leur iit perdre beaucoup

ile lcur cr^dic. Le Pariement ne leur laiflfa prefque plus que le droit

4'ezamiRcr les Livres de Do^rine. Malgr^ cettc efpece d^an^antiffe-

mcntf les Dominicains de Touloufe ont conferv^ )ufqu'i ptdfent It

titre fans (on^on d*inqui(iteurs de 1a foi. II y a toujours un d'cntre eux

qaieftreritude cette charge imaginaire. L*archeveque de Touloufe

leur j enlev^ le feul droit qui leur ^toit d^meur^, d*examiner relec*

fion des Capitouls , pour s^aiTarer s*il n'y en avoic qui fulTent fufpe^t

cfb^r^fic. Voyt\ les annales dt Touloufc par la Faille. II y auroit bien

d*autres choics curieufesa dire fur rinquifitioo j mjis clles padcroient

les bornes d'une fimple note.

jr Ce que TAuteur nomme ici fchifme d'Avlgnon , e(l ce qu*on ap« pcUc commun^ment legrand fchifme d*Occident, ainfi appel^ , pour le diflingucr du grand Ubifme d*Orient ou desGrecs, ou diviJion de rEgtife Grccque d*avcc rEglife Latine ou Romaine , qui commen^aea S55 par rde^ion irr^guli^rede Photius pour Patriarche de Conft.inti* nople, en la place de faint Ignace. M. rleurv appelle le fchime d*Oc* cidcnC, fchifme d'Avignun, parce que ce lchifme arriva par rapporC aui Anti-papcs qui tinrent leur fiege a Avignon. Ce fchifme vint a Toc* cafionde la mort Gr^goire , mort 4 Romeen 378 ,ourannee d*att« paravant ilavoit r^ab i leiaintfi^^e qui avoit ^t^ transf^r^ i Avignon «eputft 70 ans. Les cardinaux Rumain> iui elurent pour fuccefTeur Ur- hain VI , qui demcura a Rome : les cardinaux Fran(;ois & quelques- uns Italiens ^!urent Cement V'I! , qui fe retira a Avignon , ou il de- mcurt & fekfuccelfeurs. Ce fchifme , qui part^t;ea toute In Chr^tien- t^,dura 51 ans , & ne finit quc fous Martin V. Clement VIII , Anti- papc , ayant alors abdiqu^ , iMartin demeura feul Pape 5c chef de taut« •EgJifc.

7 Cc Coocile fut termin^ le 22 Avrll 141 8.

K iv

V

il :. !..:■. V.

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AU DROIT ECCL^SIASTIQUE. 155

& re)eter ce quiavoit ete introduit dans lesderniers tempst Partib U par ignorance ou autrement , contre les anciens Canons- Cuav* U 11 ne taut pasnous flatter pourcelad^etredemeures dansla purete de Tanctenne difcipline ; mais il cd certain quenout nous fommes defendus de plufieurs nouveautes , qui ont cours en d'autres pays. 11 ne faut pas croire non plus,que Ton doive parlcr a prefent , comme Ton faifoic pendant le fchifme & lesautres temps ficheux ; les remedes des mala- dies dangereufcs deviennent pernicieux , fi on les applique hors de leurs cas.

Le concile de Condance avoit cru que le meilleur moyen pour relever la difcipline , & corriger les abusqui avoient caufe le fchifme , etoit de tenir frequemmcnt c des Conciles generaux^ quoique TEglife s'enfoit paiTee pendant les trois premiers fiecles d , & n*y ait eu recours que comme a des rem^es extraordinaires. En execution de cette ordonnan- ce / , Je Pape Eugene IV convoqua un ConciU a BJle en 143 I :maisil voulut leHiflbudre apresla premiere feilion , pour des caufes qui ne parurent pas fuffifantes / , & ii fut

SuivantU Pragmatique-fan^ion l'on devoit |^s tcnir de dix ans en diz ans i ce qui nt^anmoins n'a pas ^t^ oblerve a caufc de la difficuh^ lci affcmbltr , & des autres circonAances qui e n ont empSch^.

d Le premier Concilc occumcnique e(l cclui de Nicec , tcnu Tan ^sf.

Martio V indiqua un Concilc a Pavie , ou Ton en (it rouverture au mois de Mars 1423. La contagion qui regnoit d^ns cctte Ville le fiC cransfercr a Sicnne, ie 22 Juin de la m^me annce. Les Prelats alTemblcs i Sienne, finircnt IcConcilc lc 21 Fevrier 14x4 , fic en indiquerent ua ■utre a Baile. Ce ne fut donc pas Kugone IV, lucccRcar de .Vlartin V , qui indiqua lc premier Concile , mais Martin V , qui mourut avant la

f»remiere reifion de ce Cuncile. Hugene IV ne fit qu'en con^rmer 'indication.

/La principalc caufe fut parce que Ic Concilc avoit d^clare que le Papc meme ttoit foumis aux Oecrcts des Conciles {;encraux. 11 n'y oat iam«is unc parf^ite intelligence cntrc ce Pape 6c les Pcres de ce Conci!e. tj^ent IV fut ccpendant oblig^ de le conhrmer ; mais aprcs la mort cic CF.mpcrcur Sigiimond , qui pouvoit feul maintcnir l'union cntrc le Pzpc 6l les Peres du Concile , ils fe brouiHcrent te-lerr.ent , qu'liugcne el^clara Ic Conciie diiruus , 6c en afTcmbla un a Fcrrare en 14^7. H «scommunia lcs Peres de BaHe, enlorte que le lchifme recomuicnqa Coui de nouveau : le Concile tk le Pape envoycrcnt chacun de lcur cv:6 des Am^JtTadeurt dans les diflferens Royaumcs, pour Ics attircr djns leur p«rti. La France & rAI!em?^nc dcfaprouvcrent ^^..lement les Sentenccs du Pape contre le Concile , & celles du ('oncilc contre le l^apc : on ordonna qu'cn attendant la fin de ce ditf^rcnt, Ics Kfjiles /croient gouvernecs fclon le droit ordinaire; on 6t p!us en Fr.>nce, car a ccitc occa6on parut la fameulc Ordonnance appcLe Pr.i^iTr.itique- ^Bciiun. Ccpcndant les Prdats de Bafle ayjnt p'iufu*iirs foi. forrtmi

ijj^csc ly « iBau inutilcmcnt^ dcfc tcouvcr au Concilc > lc dJposccc^c

IJ4 I N S T I T U T I O N

'partie I- ^^^S^ d*adherer au Condle , & d'approuver ce qui y avoif iCBAP. I. ete ordonne. Deux ans apres , le Pape & le Concile fe divifirenc encore , & cette feconde divifion fut ians retour.

Pendant qu*elle duroit , TEglife Gallicane s*aflembla k Bourges en 1438 , en prefence du roi Charles VII ; & la fiit faite une ordonnance que Ton appela la Pragmatique^ SanHiong , d*un nom deja donne a quelques Conftitutions des Empereurs , & a une Ordonnance de S. Louis h qui reprimoit les entreprifcs de la Cour de Rome. Par la Pragmatique de CharlesVil, TEglife Gallicane adh^re au concile de fiale , qu'elle reconnoit pour legitime , & regoic plufieurs de fes Decrets avec quelques modifications. L*Al- lemagne (e declara neutre dans ce different entre le Pape & leConcile, & demeura en cet etat jufquen 1447 , qu* fiit paiTe U Concordat Germanlque entre le Pape Nicolas V , qui venoit de fucceder a Eugl'ne IV, & TEmpereur Fredc- ric III , avec les Princes de Tiimpire. Ce concordat s*ob- ferveencore, & regleen Allemagnela difpofition des pr^ latures & des suires benefices.

La Pragmatique de France n*etoit pas moins odieufe aux

cn 1439, & ^lurent Am^d^e VIII, Duc de Savoie, fous le nom de Felix V. Alors Eugene transf^ra le Concile de Ferrare ou tfcoic la peAe , en la ville de Florence ; & en i^^i , ii le transf^ra de Florence k Roroe. II mouruc en 1447.

g La Pragmatique-fanAion a ^C^ ainfi appel^e du mot Pragmaticum^ qui dant le Uroic ugnifie une Loi ou un Edic de TEmpereur. ( Pragma" iica , en Efpagne , (ignifie une Ordonnance ) & du moc fandio , qui d^Hene iingulicrement cecte parcie de la Loi qui d^fend de faire quelque chole fous cerCaines peines.

h L*Ordonnance de S. Louis , appel^e commun^ment Pragmatiqut de S, Louis , e(l du mois de Mars 126S. Elie eft rapport^e dans le pre- tnier Volume det Ordonnances de la troifieme race. S. Louis n'a pour- tanc pas donn^ i cette Loi le nom de Fragmatique : il Ta qualin^e au commencement de hoe t^iSlo con/uitijpmo » 6c a la fin de prafcntcslit^ teras, Elle veuc que les Pr^Iats , Patrons & CoUaceurs des B^n^fices jouiflenc pleinemenc de leurs droits ; que les F.glifct Cath^drales & aucres aienc la liberc^ entiere de faire leurs ^le£tions ; que le crime de £monie foic banni du Royaume ; que les promutions, coUations de Pr^Iatures & aucres B^nefices foient faites fuivant le drott commun , les D^crets des Conciles & les d^cifions des Peres. £ile veut auHi que les cia^ons de la Cour de Rome, qui avoient appauvri le Royaume , »'aient plu^Iieu, fmon pour ureentt n^ceffit^ » du confentement du Roi & de TEglife Gallicane. Enffn , elle confirme les libertes , fran- chifes , immunit^Sj droits» priviUges accord^s par les Rois aux Egiifes fc Monafieres.

A

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Papcs i que le concile dont elle ctoit tiree. Le roi LouisXI partic avoii \ou!u Tabolir $ mais le Cierge s'y etoit oppofetrop Chap. L fortemcnt , lUr-tout les Univerfitcs & les Parlemens. Ce fut un dcb f ujcts du diiTcrent enti e le Pape Ju!es II & le roi Louis XII. Jules avoit cite le Roi au Concile de Latran , pour dcfendre cette ConAitution , & etoit pret a la con- damner quand il mourut. Enfin le Pape Leon X terminacette a£kirc avec le Roi Fran^ois I , a leur entrevue de Bologne

( Eugene vou*ut en faire r^former au moins certains artictf s , mais Charlci VII eo prcfcnvi* p!us ^'roitement l'wbfervation. Pie II , apres •voir (otcrmcnt c^cLm^ contre el!e dans i';.(r«rmbl^e de Mantuuc en I4f9, fit fcs U^cr^t^les , Exccrahilis & Inauditus ^ contre ceux qui ap}.c.lent du Papc au Concile iean D^uvet , Irocureur G^n<fral du Partcmenc, procefta au num du Roi contre la hdrangue 6c les Decr^- talcs , & eo jppcia au futur Cunciic en 1461. Louis XI voulant mettre lc Fape dan» (es iot^t^rs par rapport i la Sicile qu'il vouloit faire avoir A Rtfo^ dWnjou , r^voqua la Pragmatique p^r drs lettres du 17 Novem* brc i4<ii, iidrclf^cs au Fape Fie II; charm^ de cette nouveile , il ^onna .lu Koi , en pr^lent, une ^pee gaiiiic de pierreries. II fit publicr lcs Leitres de r^vocation , & trainer dar.s les rues de Rome la pan- carte , contenant |.i Pragm;itique qu'on iui avoit envoy^c. Ces Lettrct Bcfurrr.tpoint regiAr^es au P;«rlement ; & !e Roi , m^contcntdu Papc» Cc mit pcu cn pe.ncde f^ire execuier cette r^vocation. Le Cardinal d*Arras, a qui e!!e avcit v.ilu !e chapenu r^e Cardinal , ^toit aulTi m^- conteiit, parcc que le Ptpc ne lui avoit pas permis detenir enfemble rAri.hevich^ dc Befan^on «( lEvech^ d^Alby. La mort de Pic 11 , fur- vcnue trots aot apres , & l*ctat d'incertitude ou I'on ^toit pour lcs B^it^Mces , donnerent lieu a des remontranc^s du Parlement pour le r^t.ibjlTeroenf dc la Pragmatiquc. Louis XI ^couta ces remontrances, & ta Pr^i^frjtique fut en qurlque maniere r^tjblic cn 146^, Paul II ■yanr promis a TLv^que d*Evreui ('e le fjire Cardinal , fit cncorc varier Louis XI en 1467. Jean de Saint-Romain , Procureur G^n^ral , s'op«

r>fa a rcn^^rincmenr des Lcttres du Roi. L*Univerfit^ fi^nifia au ^^at 8e a TEv^quc d*Evreux , au retour du Parlement , une proteAa- tion & un aAe d'appel au futur Concile, qu*elle fit r^j^iftrcr au Ch^telet, •u let Lcttres dc r^vocation ^toient dqa pafTdes. La Pragmati^ue fut ebferv^cfousCharles Vll:. Jcandc Saint-Romain, Procureur Genc^ral, ppcla du L^g4t & de fa Ltfgation , du Papc m^mc au Papc mieuz ConfciM^, & dc tout cc qui avoit ^t^ fait contrela Pragmatique. EnHn , l^uis Xll ordonna qu*elle feroit inviolablcment obfervce. Julcs 11, ■lors Papc fufcita cuntre ie Roi toute 1'ltalie : la France & rAIiemagnc fommircnt cc Pape d^fiflTembler un Concile ; a fon refus , !e% Cardinaux rindiquercnt a Pife. fules Tindiqua i Rome k Saint-Jeande Latri^n ; il

?citalc Roi , les Cours & le Clerg^ de Francc pour venir dcfendre la ragmatiquc , dans un d^Iai qu*il donna , finon qu'el!e feroit dccl^r^c fiulic , fchifmatiquc & abrogee. Le conciie de Pi(e avoit fjii heaucoup 4t d^crct« qu'on avoit re^us en France, 6c Ton craignoit un fchifmc lorfque Julcs mourut lc 26 Fevrier ip3> Louis XII fut plus doux a IV^ard de L^on X ; il reccnnut le Concile de Latr.-^n , ^: ce Prir.ce tffanc mort le premier Janvieri^i^, Fran^ois I , fon fuccelTeur . 6t •irec L^o^ X le CiiMux Coocordat qui cbangea totalcment lei chofcs de fiCt.

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auuii» . i. -^^.uaar asi aiitr» iirtnr L:»r.'fr-i fL '-^ ir-JLc^ai

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Iicin:'nxt2j!ife?er £l it Orge s 'ptr[iri& plus c';^::: fecjs m itnnaRasr it resc^b&mtz^t ces eiefdocs ; tojrQcus ie ^muoTcatii iirTf-7:c.

^ .srf it uuinie ^tmjA , Luiher f: coamen^a s ps*D;"35 , ^& tu: ui»»'. £!£ pl-fanirs aurres / , qui lous pretcrre £e -^ inmtsr ^'lciiks , la dechirerer.t mirerabiemenx. >LIs irzi. ^ JHSL cies riOuveiles herefies , que Ton pen.'£ ^7 ismsxc £ rcformation , non pas de la foi , qui t'l ■Tgnig , £ads des mceurs & de la difciplioe. Gn s*appl»^

iE >tir;fn Luther, Rcli|;ieux Allemand , He TOrdre des £r-ri:es z,m S. .k:-{uirinf n^en 14S3 , aynnt ccrit en 1^17 contre let loco.l^cr.ces » T-tR^Cizea {jcu i )>eu (i.int des erreurs qu'il loatint avec cpir.utreie , 2c ^u^. rtf^iudit ddn% rAlIcmaj^nc ou il le ht chcf cie parti. 11 itccua >]:.:{ 4i£ Mi Rei;le (|uM iiyuit embrull^e , cpoufa publiquemeDt une Relifie-ie : il r-;,! exconimuiui^ par le l';ipe

ipe en 1520 , & mourut en I54<^. Les Frsi c:^4!ef errcuisde Luther «^toient qu'il lejetoit plufieurs Livres Cafio- ai<fucs : II ii'a(lmcttoit que deux S^cremens , le Baptcme & i^EucharifiiCy «ncort pr^tencluit-il que le Buptcme n^cfface point 1e p^che i que cabs I *e.iichariflic le pain & le vin rcflent avec le Corps & le Sang de Jefus- Chrift , apris la conl^cration. Sclon lui , la Confirmation n*^toit <|d*isc« cerc:nonie. 11 combattoit la P^nitence, la ConfeiTion, la Mefle; re» 7«coic!es Indul^cnces , le Purgatoire, lcs Images; nioit le libre arfedcre» likruteDant que tout Cc faifoit par n^ceHit^ , &c.

/ En 1519 Zuingle , Cure a Zurich en Suifle , coromen^a i pr£chec concre !cs Indulgences , i I'cxcmple de Luther. U attaqua enfuxtc ''-.Liforitcdu Pape, leSacremcnt dc Pcnitence, le m^rite de la Foi, lc ptivht^ Oc ieincl, I'ctfet dcs bonnes GLuvrcs , Tinvocation des Salnts, It ^ccp-ice de la Mcife, les Lois EccI^fiaAiques , les Voeux, le c^libac ue» ^retres , & rabHinence des viandes.

^a I s>o Mclanchton fut Autcur de la premiere profefTion de foi dct Ifrcceihns , appclcc la Confcliion d'Ausbourg , parce que cefuteo cetc« V-: « .jae ies Hrotcilans la prefcnterent a rEmpereur.

'J«i.> '.a meme annde , Calvinqui n'avoit encore que vingtans.appron» vj. .tvvjv; Zuinglc , lc$ vues dc Henri VIII, roid'AngIeterre. En 1535 il |ji..uij :on Livre de rinditution Chr^tienne, qui conticnt toutes fes

.i.ui>. li ne s'<.^carte pas de Luther, mais il ench^rit fur lui. 11 foutienc

>.aiU4aib.;ittf dc U Juflicc , & le falut dcs enfans des <idctlcs qui

.ftfci

4..wit;4:L .ans Bapidmc : il nie la pr^fence r^eHc dans rEuchariflie. ^.» .uieurs de Luthcr & de Calvin font cellcs qui jont fait le plus

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k.. ;ic li^ui fooi eocore les plus r^pandues dans i'£urope

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AU DROIT ECCL^SIASTIQUK. 157

idc a i'ctude des Antiquitcs ccclcdailiqucs , & fur-tout m

dcs anciens Canons oublies depuis (i long-temps. Dela Partib U vint la faintc & falutaire riformation du ConciU de Trenu m , ^"^'" qui a condL:mni & corrige la plupart des abus dont on fe plaignoit depuis 300 ans ; qui a mis dcs bornes aux pri- vitcgcs & aux difpenfes , & releve la puiflance des ev£- qucs. Tout Tefprit deceConcile eft de ramener la purct6 des anciens Canons. Scs Dccrcts de doBrine ont cte re^us en France » (ans difEcuIte , comme venant d'un Concile (ccu- ninique : pour les Decrcts de difcipline , quelque inftance (jue le Qergi de France en ait faite, il n'a pu jufqu'a pre- fenten obtenir la reception authentiquc. Ce n'efl pas que cette difcipUne n*ait paru bonne , puifqu*on en a infere la plus grande partie dans TOrdonnancc des etats de Blois n ; 'mais on etoit alors oblige de garder dcs mefures avec les pritendus r^formes ; & plufieurs Catholiques , fur-tout entre les Magiftrats , trouvoient en cette difcipline plu- fieurs points contraires ^ nos libertes. Voili le progres du Droit Eccl^fiaftique, depuis le commencem^nt de TEglife jufqu^i priHent.

CHAPITRE 11.

Divifions du Droit EccUfiaflique.

ON divife tout le droit ecclefiaftique , en droit divin & pM/^^ j » droit humain ; droit naturel & droit pofitif, Le droit na' can, 1. 6- turel eft la lumiere de la raifon , fur ce que nous devons i Dieu & aux hommes : ce droit eft divin aufli , puifque Dieu cft Tauteur de la nature , & que la rcglc de la droite raifoa

m Ce Coficilc fut ouvert par le pape Paul III , le i; Oc^cembre 1^45. Let «Itfficuh^s qui $'y rencontrercnt le firent durer fort iong-tenips : il f ut continu^ fous cinq Papes ditfdrens cn vingt-cinq felTions , dont la dernierefutcn 15^3.

n L*Ordonnance dont parle ici M. Fleury , eft celle qui fut donn^e k Paris par Heori lll , au mois de Mai i 579. On rappclle n<Janmoinf commun^ment Ordonnanee de Blofs , parce qu'clle fut faite lur let plaintes des D^putesdes Ktats du Royaumc airemb;«5i .i Blois. 1! ne doit pat la confondrc ivec une autre Ordonnance du mois de Mars 1498 ^ ^ui fut r^enement donn^c 4 Blois, & dont les huit prcmicrs nrticles €onccrncnt Ics matieres Eccl^fiadiqucs ; mais celle-ci n'eft ordinaire- i|^at diB§iUt <|ut ptr datt , & oon par It lieu gu elle fuc faite.

w

158 I N S T 1 T U T I O N

PartieI.

Chap. II. eft fa fagene eternelle. Le droit divin pofitif^ eft ce qu'il A

plu a Dieu dordonner aux hommes , ioit qu*ii en ait d£- couvert la raiion, ou non. II eft compris ddiis les faintes Ecritures de Tancien & du nouveau Tellament , & eft ex- plique par la Tradition o de TEglile. La plus grande partie DiflinEl.it, jg ^g jj.QJj ^ g^ gp gg-gj i^j jj.^jj naturcl , qus D eu voulut

Bafilio de ^^^" donner par ^crit a fon peuple du temps de Moyfe ,

Spir, S, c, parce qa'il ^toit prefque efface dans refprit des hommes.

^Ch r h ^^ Dicalogue eft Tabrege de ce droit naturel , & tous

«• in Matth, '^^ preceptes moraux de i'ancien Teftament , n en font que

Texplication. 11 eft vrai que Dieu y avoit ajoute plufieurs

lois ceremonielles ; les unes , pour eloigner fon peuple p

des fuperftitions de fes voifms ; les autres , dont nous igno-.

o La tradltion , en matiere fpirituelle , s'entend des Lois de Do^rin# 6c de certains faits qui fe font tranfmis des Apotres aux premiers Ev^- ques j fic de ceux-la a leurs fucceffeurs , & aux autres pr£tres , jufqu'^ ceux qui enfeignent aujourd'hui. li Y a une tradition ^crite , favoir, cellft

2ui fe trouve recueillie dans les aaes & ^pitres des Apotres , dans les crits des Saints Peres & Dofleurs. La tradition non ^crite eft celle qui ne fe trouve point dans aucun ^crit des Apotres ni des Saints Pires» L*^glife eft d^pohtaire de Vane & de Tautre tradition.On diftingue luffi la tradition en Apofloliquc & Eccl^fiadique ; la premiere eQ celle qui « conferv^ )ufqu'4 nous la parole de Dieu non ^crite recueillie ptr les Apotres ; c'c(l eiie qui nous a confetv^ l'£criture-faintc , quant au texte v^ritable de la parole de Dieu , & quant a fon efprit & a fon v^ritable fens. La tradition Ecclefiaftique confiftc dans certains (la- tuts & r^glemens qui regardent les moeurs & les rits qui ont ^t^ in* troduits apr^s le ttmps des Apotres par les Pontifes ou par les Con- ciles , & qui fontparvenus iulqu'a nous par la continuelle obfervatioii des fidelles.

p Le peuple dont il eftparU en cet endroit , & qui dans rHifioirc fante eft appel^ fp^cialement le peuple de Dieu, efl >e peuplcUebrcu, dont la formation commenqa k la vocation d'Abraham , lorfque Dieu lui ordonna de fortir de M^fopotamie , & d*aller s'^tablir dans la terre de Chiinaan , iitu^e dans la Paleftine ; laqueUe terre Dieu promit de donner a la pod^rit^ de ce Patriarchc , d*ou elle fut nomm^e 1a terre promife. Abraham fut appel^ Hebreu du mot Hebraique Hahar qui iigniBe 6*au-d<la, parce qu*ii venoit d*au-dela du fleuve de 1'Euphra- te ; Ton donna k fa poA^rit^ le nom 6*Hcbrcux , lefquels furent appel^s le peuple de Dieu , par oppofition aux autres nations qui s*^toient la plupart ^cart^es du culte du vrat Dieu Les H^breux furent depuis ap« peli^s peuple^'Ifrael , ou Ifradlitcs , a caufe du nom d'Iirael , qui fut donnd a Jacob par l'Anee , quand il eut lutt^ contre lui au torrent de Ja- boc: Ce noin d*Ifrael (ignifie princc de Dieu. Les Ifraelires furentaufH appeUs Juifs , Judai , du nom de Juda , quatrieme fils de Jacob , lequel donna fon nom a la tribu de Juda la plus confid^rable des douze tnbus d*Ifrael. £Ile fit depuisun royaume particulieri & le nom de Juifs de- vint celui de toute la nation. Apres la mort de Salomon , fous le regne defonfilsRoboam , les dix tribus qui fe feparcreot du royaume de luda « formirent le royaume d*lfra<ij.

1^*1

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. iff

rons les raifons parttculi^res. Mais nous (avons en gini-

ral , qu'elles etoient neceflaires pour retenir dans le devoir r^^^*^ J*

ce peuple indocile & attache aux chofes fenfibles ; & qu*el-

les ctoient des figures de ce qui devoit etre pratique dans

laloi nouvelle. Auili Jefus-Chrifl ctant venu nous enfei-

gner la verite a decouvert , les figurcs fe font evanouies, *»^™« tj

les ceremonies ont cefTe , & il a mis la Loi de Dieu i fa oifl, ^,inK

perfeflion , reduifant tout au droit naturel , & a la pre- '<<> ^ ^- <•

micre inftiiution. ^'^:^ ^^

De-la il paroit , que U droit divin naturel eft immuable ; uo, puifque ridee de la raifon ne change non plus que Dieu , en qui feul elle fubfifte eternellement. Mais/^ droit divin pofitif peui changer ; puifqu'il ne regarde que l'utilite des hom- mes dans un certain etat. Ainfi nous ne pouvons favoir fa duree, que par la revelation de Dieu , qui Ta ^tabli. II Urtm* xxxti avoit declare que Tancienne alliance feroit ef&cee par la S '• ^"B; ^^ nouvelle; mais Jefus-Chrift ne nous a point averti que ■^"'v^^ ' ^^* rien doive changer jufqu*<k fon dernier av^nement.

Le droit que les hommes ont itabli , eft beaucoup plus variable. Non-feulement les befoins , auxquels ils ont voulu remedier,peuventchanger,maisils peuvent s*apercevoir avec le temps , qu*ils n*avoient pas employe les rem^des lcs plus convenables. Ce droit humain pofitif^ s'appelle Conf p.M ^ ^ . titution , s*il eft ecrit , & coutume , s*il ne Teft pas. Ainfi fous )• 4. (. le nom de Conflitutions font compris tous les Canons des ^i/'- S^ Conciles,les Decrets des Papes & des autres Eveques q , les Rcgles des Keligieux , & toutes les autres Lois eccle- liaftiques , tant gcnerales que particulieres. Le refte , qui t*obferve par un confentement tacite , & par un fimple Qfage , s*appelle coutume. On ne doit obfcrver que les cou- Difl.2.eani tumes loudbles ^ c'eft-adire qui n'ont rien de contraire au J-J* ^ ^*« droit divin & aux conftitutions univerfelles. *

Le droit divin oblige egalement tous les fidclles. Le droit jyif, ^, /^ htmain eft pius ou moins general , felon Tautorite qui Ta fineif loimi^ itihW , & le confentement de ceux qui Pont re<;u. Les Ca- "^' nons des Concilcs cecumci:i(|ucs doivent s'obferver par- Tout r , fi ce n*eft dans Ics licux oii ies abus qu^ils rcfor-

q On pf uc ajuurer les lcttre» ritfcrerulcs des Pjpes , les OrHon- aances , mjndcmcrs & lettrcs paQor«lcs (!cs Evequcs , les Qatutt ijrnoHauz.

r Riencntendu que cesConciies foicr.t roconnn^ pour cccum^ni^ucs rfjoi lc6 pays ou on pr^ccnd quMs doivent ctre obierves

AV DROIT ECCLfiSIASTIQUE. i«t

flcr , n'a prefque pas un mot qui ne foit tire de rEcriture » . -_, ^ •" dtfs Canons» ou des Pcres. CUAr. ih

C*eft donc principalement ITcriturefainte que tous les Chreciens doivent rcgarder comme leur Loi , & que iet Pafteurs doivent prendre pour regle de leur conduite. Si on Terudie bien , on y trouvera touces les maximes qui doivent (ervir de fondement a la decifion des cas particu- liers. U n'y a qu'i^ voir comme s'en fcrvoient S. Cyprien » S. AuguAin , S. Gregoire, & tous lcs Peres ; car c*e(l le principal u''age de leurs 6crits , de nous decouvrir ce qui eft dans rEcriiure fainre & que nous n*y verrions pas, faute de ravoir auflfi-bien meditee qu*eux t.

Apres VEcriture , la plus grande autoriti eft celle des ^f^ Cdte. u Conciles geniraux , & des Conciles particuliers , dont la c'»^' '**"' difaplinc a ete reque par toute l Lglife. JeUis ChnAapro- Dtft. i^.ihUi^ fliis d*«itre au milieu de fcs difciples quanJ ils feroient af- ^* >• ^* ^'''g* lemb/es en fon nom , meme au nombre de deux ou de trois Igjl*/^' *|l*. fculcment. Si Tautorite de chaque P;^re ed confiderable , 20 fiue doit-on penfer de celle de pluficurs P^»res affembles au ^^"^ ^^^^» som dc Dieu & avec rinvccation du Saint-Lfprit , pour 'f^ *r '^"* cxercer lc pouvoir qu*il leur a donne de condaire fon Kgli- Cmiefl epi fc ? Cettc autoriti eft certainement beaucoup plus grande ^* *"' ^*'»'^ que celle des memes Peres , quand ils n*onr parle que pour ^ ^*^ inftruire leur troupeau particulier dans leurs fermons ,oure- pondrc a des confulrations dans leurs lettres. Les Conftitu* tions u des Papes font aufli des Lois qui obligent tou:e TE*

( Pour trouver p!ui aif^ment toutes les ▼^rit^t qai font r^panduei 4anf U Bible , il faut avoir recours au D.i^ionn^iire HiHorique, Cri- tiquc Chronologique , G<fceraphique & Litter.1l cle la Bible , par D. Aujuflin Cjlmet, imprimca Parit en 1730, en 4 Volumes in*foIio* II j a audi d'autres Oi«f(ionnaires abregds de U Bihle , entre auirei linifflpriraeeu 17; f , en un Vo!ume petit in-oAuvo. Mjis cel.ii de D* Caimeteft le depoai!lement le plus complet & le plus exa^ de toutei Hs matieref cui fonttrait^es dans ta Kible.

« Les Conititutions d«s Papes font de trois fortes , favoir , tes D^* crett, les D^cr^tates & les Refcrits. Les Decrets font les Conflitu* tions ou reglemens que le Pape fait P^opr.o motu. Les D«$cr^t.-iles, oti Ipirres D^cr^tates* font les Conftitutions quM fjit a la priire ou fur la relation des Rv^ques, ou de quelques autres perfonnes qni fe font •drctifeei au Uint dif^t pour la d^icifion d'une atf-iire ccc^c^fi.tlique. Les Refcritt font des lettres apoftoViqucs * p<ir lerqwe.lcs lc l'j|je or« ^nne de fatrc certainei chofcs en fareur d'une perfonne qui lui a demand^ quelque gr^ce. Let Refcrits font qualih^fs de bul'ef ou dc krefi (eton la forme 8c le ftyle dans lcfquels ils font r^dig^s. Les biil« ItifoDt plut «mplct & «n parchcinia^ ^fccUccs «n plomb ouendM

t64 INSTITUTION

L Congr^gations { que les demiers Papes ont eiablies , ponr

CuAP il lcur doiiner conreil lur diflerentes inarieres. I^fl. j. t. j. Les Privilegci ont ete encore une grande fource dc re- likchefnent. Car ce fonr des Lois particulieres faites pour une ceriaiiie perfonne , ou pour une certaine cominunauti, afin de l'exL-mprer du droit commun. Les Difpenfis font du -meinegenre :& quoiqu'il y en ait defalutaires , & des pri- vilegeb legiiimes , en g^neral ils ne s'accordem pas bien avec les maximes de rhvangile a. L'humilite ne demande point de diftindion , fi ce n'eft pour foufirir & s'abai{!er plus que les autres ; & la charite tend a Tegalite parfaite & 3 r^loignement de tout interet propre. Jefus-Chrift s'eft foumis enii^remenr a touies les ceremontes de la Religion , \ & a toutes les Lois de fon payi: ; aullt les privil^ges OI» ^e ires - frequens dans les temps de relachement. On ea decouvre tous les jours qui n'ont aucun fondement foUde , & les mieux etabli« font propres pour caufer de )a jitou- fie , de 1a dwifion & du m^pris pour les Lois. Car elles ne foni plusrien ,fii6ique roncetTe delesregardercomme neceftaircs & inviolables ; & ceux qui fom les plus indigne»

\ Ces Congr^giiioni fonl comnic lutant dc Burtaui particoliert in,

Confeil du Vtf,. Elle^ (om compQf*« .1* Cird-mux i lutrcE PUUtt, Tcllei ront li Con£rJg..lmD du riinl Office ou de rinquifil! n i celle ie maxiliii divinn g-trU : celle ileta fignaiuie degtic* ; ceiledeririflion <]e( £gl'fe> ; celle du Concit'- , laquelle a te pouvoir d'inlerp[^r 1* Concile deTrente; ct^fedei Rits ou Coutumci. cir^moniei, priUta-

toute» lei ijulei pie'i, dont iine r 'ttie efl iHc a la Fjhriq'u« de S. Pierte i cellr dci ciui . ponii & dis.iHci ; cclle des fontainti Sc dt* tuci i celle de riailix , i|ui )i^ge de t Livrti a imprimei ou i corriier i celle du iono ngtwBc , ou du bon ^ouireinemttit de l'El»t de l'Eglife ; eell« de l> monnoit ; cer.e Hct Ettques ou on cxjmiiie ccui qui doiTCDI Ctrc promui aui Evechti d'll.ilic ; cellt dti maiierci confiflorialet i

■cifionncmeni niccffiirei nour U fubfifi .nee dt Roinc'8i di loul rEli» Eccleli.iaiq..c. &auiif(Longr^giticnsrernblablet.CesCongr<Eiiion* chan,;tnl felon ta volonij dei Kipei , qiii lei fiipprimtni quind m «eu- Itni, & tn ^iah'iir<-nt dt nouTell». fo><{ le Catdinal J.U. deLuca » an fa Rtlaiion J< U Ca<.r Romaint.

fl II y .1 n^anmoini dei piiviKget qui fort moini dei grices pcrroD-

obli^r <l'adrtircr fclon Iti rem^i . Iti lieui & lei luTrei cirtsnllaiice* eiuMjj j-nt rendu nic»(Tiiirei j Sc cei ptivil^ jei foot fani doutc lei plus IfgiliiT.tt S( let plu( ftvorjblci. fut-CDUt lotfque li cauft qui let a («ic sccori^-rell louinuri lubGfiantc , coinmc Ii dillance couGd^rable des lieui « lutrct cireonnaniei aui n* faot peiDt (ujetiu k siuji$,ttaka», Wqul D**B ont point <ptou*£.

AU DROIT ECCLtSIASTIQUE. if?

des difpeRtVs , tonx coujours les f^js pr«>ba:pvUiux & "ss . ,

plus iiuporr-i» a '.es aiz^iaiec. CuAr.Hk

fStf

C H A P I r R E III.

TOuT dro:t ecc'er:iit.qiK fe peut cocnriKxietnent rap* porter, lu vi.it U mecbode rej^ieean^e !^ Jur.fcon-

Benqons par ^i ft-^.i^vtes.

Tousles Chr«r.ijns font cU'c s om W:^u:s. Les c.V*ji c Ibot ceuT qui foni dellines au fervice de rc<'itc, co v.rrtc fes olficiers puttiwS ; les U-qtus d loit rout .e rcite du peupJe fideile. Les cU^zs Te divitent en de*j\ cenres , lu: vant leurs fonaions, qui (cTA\tfac<rdo:e^ lcmiiy::'^. Le ,J*vr- doce appartient aui Evs^ues & aut P'iris\ ic .•?;.■■.. U-c ap- partientaux Jtjcres & ju\ moinJ^es C.Vv/ e. Aiiiu cans Tan* cienne Loi / les Lcvi:es g n'e:oicnt que les minitlres des

k Le Clergf ei)!e Corpt cfes C.srcs oj Ecc euiAiq.iei. Le Cer^jLC » confuicre er. ^<*ccra^ , ccnpreoc les Kcc cUriVvjue . c - loutes l<i E^'t' es & de tojt les PajiS Ch:<*Tier.s : on c:.:.rguc «f.c .fu«t'«/:s le C.icr^c de chaque N«tion, ce!ai de ch^qae Prov rice ; 'e Ce^^^c «:*une Nj"jn oa <i*uae Hrutfincc ft'All{ai:>le ^oar un Cnciie ; nnjii ouire ces -IKti r.^et dont robjet li! purenei.t Ec<..eri. ih^uc , !e Cierj^e <*e f r.nce »* dcir.bi* ^v.lti pjr 4re;-u:e> en ce'i.:in tcm{.-s , pjr rerminijn du Rvi . ^«.'i.r -r. irer dc les «rifiiircs rcrpporeiUs , & ^^^icurcrerr.vnt »ie ce ^ui 4:oiK-.--i.e !es «icci.Ties {X les Cors gratuits. ^'«'^c^ ci-jpre», T».-?! II , « !a tin de cetce lnl!i:ution , le .Memjire oos «n. irci <:w Clerh.e y*i rVi^nce.

e Le nom «lc Ci'<'r vierit du Grec x\r$^(^ ijui J»j,.iifio .o'r , pj f Jje , hdritaf^e. Dar.i /ar.cicn TtiUment U tn^u (^e Levi ctt ai^pv^^e xn.-s^c, & cn Liiin C«<ri<« , c*eil-a-«:ire le pjrtu^c ou r/.Jrit* jit du Sfiii,:c.ifm Oa a rijnncau C!er^#, c*eftj-dire aux pcnor.nes coniiccts p ■•'•ki.- licrcmer.t .kU lervicc Divin , le nom de CUrus , ('crivc du (>r«c X"-:^;; & de CfbMvtx a f ii CUricus, Clerc. La diilina:on des C!en.s ti'jvvc lc rcrte des fii^Cilrs fe trOi.ire ic.bli;^ dcv lc commvMC^Ti nt de l*Lj!iie . p fu>iRi les pjroles <^< S- K»icrre : AV^«« i^or^:njtitcj tn Cier:s. " *' * '•

d Lcj La s ou Lai .(ues , Ljrc: , onc c:^ dinri a^pelcs viu Grcc xi^c , qui u^nific Peiip*c.

e Uii entend par-!i non-fcii!ement les hm| !es C!e'cs torfuris , qui fonKles derniers d^ns rordie i. c«:!ci'iuiM>|iie , ip.m^ . w !. tv.u.t .'cs ■u.iref Clcrcs inf^rieurs aux Diacres. Le no:n t3tfC!i.rc c^.«n.p e..ii ai.il- q.icl- qucfois luu» let Ecclclijfti^ues ; on le prenoit c.e\A en ce (ci.% dcv quatriemc fieclc.

/ De» lc temps d'Abraham , Melchlfedech , roi S.ilem tw'^' P. crre du Trci-Haut, Sacerdos Dci air.-JpTiii il donr.a la bcnc icti.n 4 Abrahim qui vcnoit de vaincrc quatti: Hois Ab-aham loi p •) . '.i oixmQ dc la d^pouiKc dcs ennemis, ^ </e</;r ei </fC'miJ cx om/ir^uj (»i> efe

f Dans Panciennc Helifc , lc tcrme Levita «itoit fynunimc ric / ia«,-o '*•<#• Vtjti AHiiqiutii di rarii » fdrSauyal^ Tomt II ^ auji Freu^tM , f U

L iij

x;s. ?■ t

igfi r N S T I T U T I O N

' ricri6cateurs , qui eroient dela famille d'Aaron A , & don^ le chef eioitle fouverain poiitife. On appelle ordrtt , les (tifferens degres des tlercs ; & ripifcopat les conijent touseminemment. U en eftla fource, & renferme toute la pltniiude du facerdocc, c'eft i.dire loute la puiflanccfpiri- tuellequeJ.C a donneeafes Ap6irespour le gouvemement de fon Eglile. Les Prelrts , ks Diaats & les ausrei Miniprcs, noni qu'une panie de ceiie pu.lTance & de la gtace qui raccoinpagne ; \'Ev!qui U re^oii toute entieie. II faui donc coininencer par connoiire Vipifcopjt.

VEviqut i eft un homme que Dleu a ^abli pour ^nc- tifier les auires , & les conduire a la vie ^ternelle. k II doit donc faire des Chreiiens par la preJication , VinftruSion & le bapieme ; les nourrir de la parole de Dieu & des facre- mens; les faire prier , & prier lui ir.Sme pour eux , en pariiculier & en public ; offrir pour eux & avcc eux le fa- crifice ; juger les pei.heurs,& !es reconctlier a Dien parla psnitence , ou les retrancher de rEgiife ; conferver runioo

I Aaron jtoit it la mtmt tribu dc L^ri , m^ii Iti Souvenins Pontirei 4(oienid'un ordre ptiii dillingue que lei fimplei Li»itei , c'efl pouiquoi Daiid, danironPleauinc loa. rlit . en pjtlant du Meflle , quVJ c/t /a friir, itcrnctfclon rerdn dt Mthh'ffltA.

i Uveiitabledi^nitionderEveque. e()quec'e(I un Piftre jtibl!

iwi-rni-rri, qui finidcfpccuUrar^ coirtne qui dicoit lr>r)jc{leiir , Suiveil- lanl. llefip.r:i.Unitldrji, l.t.i , <tes E.iques , dei Li.ite. i Jiru- fttem, Ejpit^pi. U.i,ar<,«t kn itr^fahm. G'rfioieni ce„. qui iioient pr^pol^s fur let L^vites. Lci G:ecs d^nnoieni >iiiri le lilre d'«v«qu« aux gouiferneursdeleuriColonie»,* l.^i RomMnsi ceruioi Mjftif- , (riti , comme on le peul voir d^ni Ciceron. S. Hierre quAlifie Jelui- ^- Chrill eafi„rta 5- tfifci,f<im anmarum. Saint P»»! en prljni i diC- ciples , lei qualihe t^iui d'Eveqijei. Atitadin toHiS' iiRirirfagrigi , I- yuo »aj Jf,>,r«> /flm1«. pof«.. tpifiopo, rtgtrt tttl.jUm D.i. Oa voil piir-1.1 queietiiie d'tvcque ne (m pai d',iburd fpi.iilemeni af- UiMmt. Ap5ire> feiili H * kurt futctlTeuri, & que c'«tuii moint un titr* dedigmi^, qu'une qualii* qui difijnoii rinfpefl.on& fur- Teillance. Lei Apotiei ne s'attachcienl d^abord i aucun lieu pariicu- licf. lU fc^pandiicni pii-ioui j>o„r piecher rEvsnttile, S. JacquM futnomsii! lc Ji.fle, qui fut nom.ni poiir gouvernerrt^ure de J^rufa- lem , peiii i''t regjrdi coiimele prr-nier qri .-ii eule larsflire d'E»t- que ; c'ell-j-dire i(ui iit liie *i ibli i d-menre pour le gouverneinenl

•uifi l'tjlile d'Anriotlie (•ci-<l.iniieM"sni.& fi>» e.ifiiiie fon firffce « Bome. Lei «iiirei Eijlilei i'*nhliient de mcme peu i peu , & [* liiie d'£-

II Lai l^vequciontcelddccofnmun jvec leiciii^i & tei aulreiPrd

trei . maii iu qu uds (niffioD plui itendM , & daiu ua degi J ; lua

AU DROIT ECCLfeSlASTIQUE. 16/

8c rEglife , en rem^diant aux divifions , & fa purete , en pre- partib i

venant , autant qu*il fe peut , toutes fortes de p^ches ; pro- cha?. tlll

curer aux pauvres les neceflites de la vie , & gen^ralcmenc

i tous les mirerables, le foulagement neceifaire pour les mec-

tre en etat de s'appliquer au foin dc leurs ames. Tels etoient

les Apotres & les premiers £vequesqu'ilsetab!irent; tels

cnt ete les Pcres de rEglife , & une inHnite de faints EvS-

ques , dont les Martyrologes font pleins. Cctte defcription

n*eft pas une idee en Pair , comme celle du Sage des Stoi-

ciens , ou de TOrateur parfait : c*cft une image grofficre de

ce quietoit commun pendant les cinq ou fix premiers fie-

des de rEgUfe , & dont on a vu encore plufieurs exemples

dans les derniers temps.

Les fonAions du Sacerdoce chretien etant fi etendues ,' il a faMu de neceflite les communiquer a plufieurs perfonnes. Des la naiifance de TEglife , les fidelles fe multipliant a Je- rufalem , les Apotres jugerentci propos d^etablir feptDia- Acl, vi.4{ cres , pour fe decharger fur eux du foin temporel , qui etoit grand en cette Eglife , ou tous les biens / etoient en com- mun ; & iis fe refervcrent Tapplication a la priere & au miniftere de la parole. Enfuite ils multiplicrent les £v£- ques, en en ecabliirant un dans chaque ville oii il y avoit un nombre confiderable de fidelles. Outre les Diacres , les Tiu i. 5. 7; Ap6tresexecutant toujours les ordrcs de JeliisChrid , don- nerentaux Evequcs d^aufcs aides, pour les fonftions fpi- rituelles. On les nomma Pmr^j ,d'un nom qui dans lcscom- ^3. xx. if mencemens s*attribuoit fouvent aux Eveques m. IIs eurent iV« les memes fondions , excepte les deux qui font propres aux Evcques^ dc confirmer Ics Chreticns, en Icur donnanc le Sainc-Efprjt par Timpofition des mains /t ; & de faire des

/ L^Egtife ne poflf^doit encore aucunbien fonds. Lei fidelles ven- doicnt leurs bicns , & enapportoient le prix aux Apotres , pour etr« cmpioy^aux bcfoini communs ; mais le nombre des hcfelles croitTant <!e )Our en jour , la vie communc ne put etre long-temps pratiqu^e cncre eux tous , & l'on ctent commun^ment ^uVile cefTa dcs Ic temps que les Apotres quitterent Jdrufalem & fe f^parerent pour aller pr^ cher rEvangilt par tout le roonde ; ce qui arriva Tan 5^ de Jefus- Chrift.

n Les Prltres etoient ippel^s tantdt Majores natu ecclcfix , tant6c Scmores , quelquefois Cleri , & quelquefois , eo let conftd^rant col- kciivemcnt , Prtshyurium , qui ^toit le Clerg^ , le coDfeil de rHvcque*

u L'impofition des mainsfurla t^te de celui pour lequel on prie* pouratcktr furluib b^o^di^on du cic) « cft uoe c^rcmoiuc foct aa^

L iv

i69 INSTITUTION

f ARTiE I Clercs ^c'efti-dirc dcs Diacres , dcs Pr^trcs & des Ev4que§{ Caap. 111. La multitude des fidellcs & Ic nombre des Eglifes croir^ fant toujours , il fallut encore partager les fondions du diaconat. On fit des LtBeurs , pour avoir la garde des livres facres , & les lire publiquement dans rEglife. On iit des Poniers , pour ne laifler entrer dans rEglife que les fidelles » la fermer & la tenir propre. On etablit des clercs pour exor- cifer les catichumenes o & tous ceux qui fe trouvoicnc poiredes des efprits malins p, On deftina d*autres clercs k fuivre toujours TEveque , pour etre fous fa main , prlts k porter fes lettres & ks ordres , & on les nomma acolytkts ou acolouthes , c efta-dire fuivans q. Enfin , on iit des Sous'» diacres , pour faire 4-peu-pr^s les memes fondions que les Diacres , & etre les premiers apres eux. Ainfi s*etabiirenc peu i-peu tous les ordres qui diftinguent aujourd'hui les Clercs ; en quoi il y a eu grande diverfite felon les temps & les lieux. Toutes les Eglifes n*ont pas eu les memes or- dres ; les unes n*ont eu que des Le£leurs & des Acoiythes ; d*autre$ des Ledeurs & des Portiers : plufieurs Orientaux n*ont point encore de Sous diacres ; il y a eu quelquefois des Chantres ou Pfalmiftes, Mais depuis Ic temps des Apd- tres 9 il y a tou jours eu par-tout des Eveques , des Pretrcs & des Diacres.

Outre les ordres » on a encorc diftingu6 les Clercs par

cienne ; cette c^r^monie fe pratiquoit chez les Juifs. Jefus*Cbrift a fuivi cette coutunie, foit pour b^nir des enfans , ou gu^rir des malades, £n jotgnant la pri^re a cette forme, les Apotres impofoient les mains i ceux auxquels ils conf^roient le Saint^Efpriti ils recevoient eui« mcmes IHmpodtion des mains « Iorfqu*iIs $'engageoient i quelque nou* yeau denfein ; les PrSrres en ufoient de mSme , lorf(^if*iIs inrrodui* foient quelqu*un dans leur corps & d^ns Tancienne Eglife : on donnoit aulli rimpontion des maias a ceux qui fe marioient. Mais I*impofmoa des mains a ^te reftreinte depuis par l'ufage pour conf^rer le facre* ment de Canfirmation , & P^^'' <Ionncr les ordres.

Q On nommoit ainfi !es Gentilf & les Juifs qui d^firoient recevoir le Bapteme , & qui fe pr^paroient a le recevoir, en fe faifant tnftruire des myfteresde la foi, On les divifoit en deux clafTes; favoir » les Aa" ditcurs , ou ^coutans , qui etoient admis 4 ^couter Ie& inftruftions avec les fidelies*» & les comp^tcns, dont les noms ^tuient infcrits fur uoe lifleau commencement du Careme, comme ^tant fuffifamment inftruits* p On appeloit ceux qui ^toient poifed^s du d^mon » Eaergumenes, q On ne connoiffoit point alorsi'^tat de iireple Clerc lonfur^, qtU li'<(| pas un ordre ) la tonfure c'^ricale n*ayant ^t^ ^t«blte que Ione« fenips apr^ que les eccleiiaftlques eurent pris des habits dif!6rens Qd

AU DROIT ECCL^SIASTIQUE. 169

Aivers offices , qui fe font mulriplies , fuivant les befoins partik U

deskglifes. Entre les Diacres& les Clercs inferieurs, il y chap.uk

a eu des Aotaires ou Secritaires r , des Manfionaires f ^ des

Sacrifiains , des Trefijriers , & un Archidiacre au-dcflus de

tous. Entre les Pretres, il y a eu des Pretres Cardinaux t ,

depuis nommes Cures ou ReSleurs u , des DireHeurs d*h6pi»

taux ou de monaficres , des Penitenciers , des Archipretres,

Les Eveques metnes qui ont eu divers degres de dignite ,

fuivant les lieux ou leurs ficges fe font trouves etablis. On

a nomme Metropolitains ou Archeveques , les Eveques des

vires capitales de chaque province ; on a donne le titre

A^Exarques x , A& Patriarches , ou de Primats, k ceux

des villes qui commandoient k plufieurs provinces ; & le

nom de Pape^ autrefois commun a tous les Eveques en Oc*

cident, efl dcmeure k TEveque d^ Rome, qui a toujours

ete reconnu pour le fuperieur de tous les Eveques , de

droit divin , comme fuccefleur du Prince des Apotres ,

&chefvifiblederEgIife. Deces qualites qui diftinguentles

Clercs de memeordre, il y en a qui font plutot des dignites

que desoffices y ; d'autres ne font que des adminiftrations,

ou des commiffions pour un temps; d'aurres font des offices,

a vie, & on les a nommes henefices , depuis que Ton y a at-

tache une certaine portion de biens de riigiife , donc le ti«

culaire a la libreadminiftration.

Ce n'eft pasToffice ecclefiaftique qui fait les Clercs , c eft Tordre {. II y a quelques offices ecclefiaftiques qui ont eti

r Lcs Clercf Notaires , ou Secr^uires , ^toient ceux qui ^crivoient les a^es d'une Eglife.

/ Lcs Clercs Manfionalres , Ma/tfionarii , ^coient ceux qui demeu- roient dans une maifon proche l'£g!i[e , a la difti^rence des Clercs forains qui ne reGdoient point dans le tieu. Fuyei le Glojfairc de du Can- |[e, au mot Manfionarii,

t Ce titre a ^t^ auflfi donn^ k des diacres.

u Dans quelques provinces , comme en Bretagne , on appelIe'Rec- teivs , ceux que nous appelons commun^ment cur^s , & roa donne le jiomdeCur^si ceux que nous appelons Vicaires.

jK Voyei ce qui eft dit ci-aprfes dcs Exarques, chap. XIV.

y Les Csnoniftes diftinguent ordinairement lcs perfonnatsdes digni« t^s & des Offices , cn ce que , felon eux , la di^nit^ donne tme pr^- f^ance fic une )uridi£^ion , au lieu que le perfonnat ne donne qu'une fim- ple pr^feance fans )uridt£lion. M^iis tes dt^crdcalc^ ne font point cett9 didin^ion, & ellc n'eft point regue en Frjr-ce. On y appcMe dignit^ , tout b^nefice de Cath^drales on Coll^giale; nui donne queique pr^- f^ance dansle Choeur & H;?ns leChapitre. roye\ d'H^ricourt, Lois fCtUfiafl. chap i. de la definit, & divifi des benefiees , n. 17.

\ CepencantlesClercs afimple toniure, quiVont encore re^ u au<^

ffuo 4es ordrei « (ont r^put^s £«€lelialliquei.

^ ,- T ] T r T I O N

^ ru-T^ - ai' •*-^'*i- «ssT>urre^ , de*. Prerres 61: des EvequesJ «*. :iui.:-:..;4fc. «sc^ r.«x^ee^ 6^ k nombre des Egiitcs croif* ,ac •-!•. -■*•> . i^^ ca::oTe parrager les tbr.itions du *iau-vki. . -. MtA- ^eaut^j , pour avoir !a sarae des livres «.-i ^ £> ..->. nniiiquemeQt dans rEgiiie. On tit des •* - -r /•sv •.•t ,4»i«r emrer dat)s rtgliie que ies tijeltes » .*. 1- .;%' ^ V «rr propre.On eiablit cies clercs pour exor- . -r "^ ^.xr,T?-tncnes 0 & tous ceux qui fe trouvoient >.-^''--. .> .-.> cr>*-!is mblins p. On deilina d^autres ciercs k i^. '-. .•-*i:r.*tsr> Ttxeque , pour etre fous fa main, prets a V." xr ti> Kr::rcs fi: lcs or ires, 6: on les nomma acolythcs .*. .,-vw-..'...' , c eft a-dire fuivans q. Er.fi n , on fit desSouJ- . ..'.. . ^»^»:ir iu.re a-peupres ies memes fonfiions que les .V.-.--».> , & cire ies premiers apres eux. Ainfi s*etablirenr yc\, ^ ;k:u :ous les ordres qui diilinguent aujourd*hui ies C .^'v.> .• fcTi quui il y a eu grande diverfite felon les temps ^ jr> .icux. Tuutcs les Eglifes n'ont pas eu ies memes or- co , ^fs unes n*ont eu que des Lefteurs & des Acolythes; < ...•.rvs dcs Lefteurs & dcs Poniers : plufieurs Orientaui •j v"! \fOiTi\ encore de Sous diacres ; il y a eu queiquefois C'.> in^rtrts ou PJulmfflcs. Mais depuis le temps des Apo- ces, li y a toujuurs eu par-tout debEveques, desPretres & d^s I>iacre$.

Uutre !es ordres , on a encore diftingue les Qercs par

i rr-fJT ; trttc certmonie fe pratiquoic chez les Juifs. Jefus-Chrift a i.. tfi vcfr cvMtun^-e, (oit pour benir des enfiins , ou guerir des malades. f \j^t.4it\ 'rf tri«.rc « cetfr forme, les Apotres impofoicr.t !es tnaxns « ^<t ha 4'*. ;i)ri» lik conf^'oie:jt le Saint-Lfprit ; i!fi reccvoicnt eux* i<if.-Mv. ' ii*;/. ii'iuii ^K% m.ni\% , lor^uMs tVrgagcoient a quelquenou- vc.j i.Uifvi--; lr> l'r^*rcs rn uioicrt dc m^me , lorfoJMs ir.trodui- (vicii' { c ^j:*\ M (^jns ievir curpv & d^ns r^ncicKne £g!ife : on donnoit «.iili "i.ii;.'vU'i^>ii ('%» nw!ris j cci:x ^ui fe marioient. M^is KimpoGtica «rfi;» 'iij « 4 v'c 'cnrriiitr dcpui» p«r Tuf^ge pour conferer lc facre- ij,' 11 ir C i.fiMiutiotk , & p >ur d\>'iii«r Irs ordres.

•I v/ii II ^i.iii«'i' .Diifi ci ^»cMfifs dclcs Juifs qui defiroient receroir !i :i.i,fi<ri . ^i^ qui (e ; rO^jruiriit w Ir re<.evoir, en fe failant inllruire «.' V i./il i«\i!« loi. \.)u \\:ii\\\i\{j\x cn ccux clslfes; f^voir » ies Au'» *tii^,i,i , ij I Cs.^ .rrfi-.s , t|-ii cTuici.t admis a ^coutcr Ic» ir.l^.rL.c^ionsavec '*" 'I !< i II, 0( :«'» kw-n;)Ctctis, dwiU les noms ^toiert inicrits fur una li:'« . > .>>iiiii..|.^«inv-rit t'M (..jrcme, cwmme ccant fufnumment inAruits*

/1 < >•! i,j(>t-li>ii <f iK 11111 ^toicnt polfcd^s du dcmon Energumenes.

l ' >!• i.v' -. ui.ii^xilKMt |ivint jlu'sl'ct4i de lirople Clerc tonfur^, qui u\'A ,<..kiia wiitii*. ^ U iMii'iirr c Cricaic n*ayant ^t^ et;iblie que lon£« cliii, « .pi »:» 1^11« ttft «^\U*(t«i)iqiicft eureiic pris des habits diff^rens 4d

i

AU DROIT ECCLfeSlASTIQUE. i«9 divers ofScet , qui fc font muitiplies , fuivant beioiRS p^,^, |," fcglifet. Enire les Diacres & les Cler;s interieurs , il y uiAr.UI. 3 cu Aes i\\.iji'tj ou Sicitji-ts r , des MjHjhnji-es f , des Sji',i}jir.s , des l'tjb-it's , & un J-.-mJu.-rc au-<l.fll;s de loui. tntre les Preir^s , il y a eu d=s /"'//'.* ljrj'injt,x t , depu>$ nommis Cu-ii cu Rtilturs u , ies DheRturi d'hifi- Ijux OU de nL«i.-,'7.'<j , des Peni:cr.:'tc-s , diis Arihi^rirtt. Les E.vec]ue5 niemes t|ui ont eu di%'ers degres de il ^niie , iuivani les lieux oa leurs fi c>es fe ront trou\es eiiiblis.On a nomme Miri^foHuins cu Ari:ktviq::ts , lcs t.veques des viles capiiales de thjqu^' province ; on a donne !e titre i'Exjrnuts X , de Pjtriifches , ou de Primats, 3 ceux dcs villes qui comm:indoicnt a plufieurs provinces ; & le nooi de Pjft, autrL-fois commun a lous les Eveques en Oc- cident, cH djmeure a TEveq^.ic de Rome, qiii a loigours ete recnRnu pour le fupcrtcur de totis Ics Eveques , de droii divin , comme fuccuir.>ur du Prince di:s Apoircs , &chefvifitlederEi';life. Deces qualitcs qui dirtirgueniles Clercs (lemcmcordre,il y cn a qji fom pluiot dos digniies quedesofliccs y; d"autrcsnefontqu'.'dcsaJnin:tVaiions, ou des commiilions pour un tcmps;d'aUtrcsfoni dcs oifices . a vie, & on les a nommes beniji^ts , depuis qiie l*or y a at- tache une ceruine poriion de Licns de i't{;Il.e,doni le ti- tulaire a la libre adminiflraiinn.

Ce n'eft pasroffice ccclefi^illiquc qui f.iit les Clcrcs , c'e!l Tordre {. II y a quelques otHcf» ectlefMfiiqiics qni ont eie

r Lei Clerci Noliirci , ou $ci.r<tairci , cluitnt ctiii .lul e.;ii<ruicnt /Lct C!»ct Minlionairti , Mi»f^r.^'ii, cioicm cc>» <;»! <l«-nFti- ror4inKiuin,t>!-,^,i.ntpoiHtdiniI«l.«-. r_jt^le i;.'./..;/.-.!ci.uOn. t Ce n!-ei.-«..i.ir:.f..nn<i.i«rfl.Kf#..

(e '-.«'st un<

Pl»fr.'(c,,.i<

tattptfi t\"V "■ <!' U difinii. 6- .hv J. ics h«;^t:. , R i,.

t Cc|ienK*nil»iCI>rci *rimn:c in.ilwte, qui i,'uiil CacviC (((uaiw

•Mdtiocdiu. (aot lifMit £fcieltaili()uct.

_^_ 17* INSTITUTION

PaktieI. denieareren chaque degre certain temps, que l'on appell*

CRAF.lV. J^f^ftg.

LesClercs doivent eire choirisentre les plus faints des

hiques ; c'e& pourquoi les Canons ont extlu du CIerg6

I. Tioi. lU. tousceux qui (ont charges de (juelque reproche. Aufli TA-

Tit '°'6. 7 P^"^ veui-il que rEveque & le Diacre ibient irreprehen-

Can. Hiia. fiblcs, & eu bonne repuiation, menie chez les intidelles.

*• "*-^'ft- Onrejeiie donc ceux qui Ibnt toinbL'S , apres le bapteme ,

dans quelque trime , comme l'herefie ou l'apoftafie , Tho-

miL-ide, TiKiultere , quoiqu'iIs en aiem fait peniience , &

qu'ilsaiemeietci:oncilitsarLgIire ; parceque la memoire

en rel\e loujours , & que Ton a dioii de les croire plus foi-

Di/T fa. t. btes que ceux dont la vie e(l enriere. En un mot , luivant

l(.*r Cw. l'apcieiiiie diftipline, ceux qui avoieni eie mis une fois en

i- CM. peniience pubhque , ne pouvoiem jamais etre ordonnes.

Dj/I. (. t. On compic encore pour irregulUrs, c'cfta-dire txclui

trManini. Jet orjrtj , ckvx qui ont tuequclqu'un par accident , meme

involontairemeni : h ceux qui ont pori^ les armes , meme

_ g II ne i'sgil pji ici dc rintcrllicc qui doit j'obf*fifer emre roblen- llon dci dil{i-r<'iii it^iit pour l( icinpi il'elu[lc, miii di rinltrHite qut iloii(t(eg.>i(IJcnitc ln ptuiiiDiiDn aux diff^^tCDi Ordrci, ifin (|u'ili n* foienl poini dunnei pttcipitamment, & . comme on <!1(, ptr faltim. II fiul n43nir,oint obrttver qu-un litnple Cierc , qui n'i que li lonfurc , & [n£me un L^.i^uc, pcul fairc In fon^ioai dei Oidrct mineuri , nime chiniet i'E[<ilre i uoe MelTe [olcnneUei mais i1 ne pcut poiler h maotpule. h Uiicfgulatit^ 1 licu quand mitDt 1'hom!c!de feroit tKht. Si ctlui

Jii! acommit rhoniic de i,o\t cncorc Lai(|ue , il ne peut enlrcr dani )■ lerg^i i'il y fiDii d^ja rc^ .r lotfuucle crimei flj commii, ilncpcuC bire lucune lonaiou tccljruiliaue. Ciip, Qaaf~ Ceui(|ui muiilciil (|ueli[u'uii(le quelquc panie conrid^rable ducorpi, fmtti-nidi eomme d'une mjin, d'unbr.ii, (l'une|imbe, dun», ou qui fe muii- temporibut l*"' eux-memci , deviennent ^galement irt^SMUeri. II cn cfl de mimt

battri

milTio

'XS

^S

ip.VfoL'',

ui «loi !. quai

c chai nil mi

rgi d< ccti rme on lui

:. ini^Be eom- autuit d^fendii

cut ,

Hcnri- ibid.

Un qu'un

Ckrci pour f

.ppel^.ndv

i(l , qui icceptc <tp]icc, l.qucl

letler.. ouquii a tui fon iilver

a titmmi quel-

Sij"'"-' ''

.Lii qui fait 1 "«'deter'

(tonne Ii<

)C femi

■Uilll

.re fon

^..ifl'... li du

1 tillc, ou 1CC d'un ei fcin de fj 1

uul blefTe une mere, deyient

lUI ndi

imointobfeKCTquel

"n

m

qui .n cR

).r un for- i'Auteur ne flt

pai occup^ i une chofe d^fcndue , it qu'il lii piii

aii'un homme pruilent pourroit pt.ndre poui pr^Ttliu lci accidcDSi

F«U«{ Itt cb«p. 'iiitru Qiiidam , Bc Frabjttnim,

AU DROIT ECCLtSIASTlQUE. 17?

en ttuerre jufte ; ccux qui om cauft U mort , mfime A'iin Partii L'

Criminel, ioit comme parties publiques, foii comme ju- Crf.lV.

ges , ou auires minillres dc juflice. Encore que ces aftions

nc Taicnt pas criminclles , elles Tont contrAircs i la dou-

ceur de rEt^lile, qui abhorre le fang. Les bigames font en-

core irregulicrs. On nomme iigjmit en cette matiere , non D(|f, i(,

pas le crine d'avoir deux femmcs a la fois , mais les fscondes

noccs, ou !e mariage avec une veuve, & en uti mot,avec

touie femmc , qui notoiremeni n'e(l pJS vierge. On a re-

garde lous ces mariages , comme ayani quelquc tacbe d'in>

conrinence & de foibtefTe.

Une auire efpecc d'irr^gularite, t& d'avoir tte baplirS Cont.Neoem cn maUdie;cequieiait frequeni dans lespremiers ricbles,-^^),'* '^' ouplufieuri diflTeroient lcur bjpicme pourpci-hcTavecpIus de liberti. On les appt;loit Cliniijuts , comme qui diroit , Ckrititnt du lit: & on les regardoit comme foibles dans la foi , & djns la ver:u. Ceux qiii foni charges de grandes _.. dciies,& d'afljiresembarrairantes,roit pour avoir manie ^.tiVant, lesdeniers publics, ouaiitrcniont,foniencorcirri-gu!iers, Catthai.l, parce que ceut qui fervent Dieu, doivent, comme dii S. '' Paul.etredegagesdcs afrjiresdu monde. Lignorance auffi '* Xj^' "* cftunobllacleirordinaiion, maisdlfferemmcnt felon les ^ „.^,t y ordres. Pour entrer dans le clerg^ , il fuilit dc favoir lire ^»at erdm. & icrire : un Ledeur doit cnrendrc ce quil lit ; un Pretre j" ^ " '*'*'• doit etre capable dinftriiire. Voila les irreguUhiis qui ^j^ vienncnt de Camt & dts maart.

II y en a qui vicnnent du coys & de U naiffjnct. Nous mfl_ jj, n^obfcrvons pas loutes cellesqiii font marquc^s d^ns Tan- cienne loi , & nous ies prenoris pour des ly-nboles ;les de- f^,-,_ jjki, fauts fpirituels. Nousnous3rretansfeule:ni.-nt aux d^liiviis it* qui rendent incapablesdos fonflions ; com ne •^in; fourd , oiuei, ou avcugle : & a ceux qui renieiu un homme fi dif- Tiifi %%■ «, forme, qu'au lieu d^atrircr le rcfpeft du pcuple, il caufe- '*• ^•"'^- roii du lcandjle, Pour let eunuqiies, ils pi;uvent entrer Cin, SU, ^ dansles ordrcs ,s'ils fanttels.lbnsqui! y air de lcur fjuie: inaiss'ilsfefont muiilcs,iIsrontirrct;uiiers. LezilTc deUpu- reie a ^ie auirefois fi grand , qiril portoit piu-'ieur'i Chre- tiensjufqu'i cetexces J. Generalemeni on comptc pourir-

/ On lei ippcroit Ong4nl«n> rtu nomi<'Orlt;<nt, (|i>i fe m.iiiia pir

r-intipe d* chidtit, prniinl i U leittc <• qiie JclUvChrill dii Aun 'k.ttnfflt d>( Eunuqiiei Tolonfiirei , qui fe iff^t tafiiarirmi frafltr ttf/umtmUrtm.mm!a,io,f.i% ^^

»7« I N S T I T U T I O N

pARTie 1 "*^*'f^' qiie<Ians I3 praiiqus on s'eft relache depuic ptai

CH«r. IV". fisun liedes. Dans les temps midrMcs, le» Eveques ont

iiA obliges de fe contenrcr des fujets lcs moicK indignes,

plut6c que de biiTfr les tgiiies abandonnees : & la irultiiude

des Ctercs indignes, a faii appiiyer fonement fur ceite

Aitp. II. maxime , que la puitlance fpirituelie & h validite des fa-

Caac. '•"■'"- cremens , ne re^oii aucunc atteintc de riodigniie du mi-

ispi, 1. 1. '''^'■c- Maxime [res-veritab'e ; mais on ne doit pas con-

clure, qu'il foit moins a dcfirer davoir des C'ercs les

plus vcriueux qu'il eft poCTible. Quoique les Pretres ne

perdentriende leurpouvoireffijnnei, pourn'eire pas ver-

fueux , ils perdent beaucoup de leur autorite ; & a Texcep-

tion des formules de prieres & des ceremonies exterieu-

res , ils ne peuveni s'acquiiier de Jeurs fonflions, fans

plufieurs venus , fur-tout , fans une grande chjrite.

Cepend.ini il fauc avouer que, dans les derniers Ctk*

cles, on s'eft fouveni conientc , pour les ordinations,

qu'iln'y eiii pasd'irregu!aritesforme11es.Onamemecrouve

le moyen de faire que les irregularites ne fulT.:.-!! pas des

obAacIesinvin^ibles.On ena difpenfe,d'abordaprescoup,

pouf ne pas declarer nulles des ordinmions douteufes ou

vicieufes. Enfuite on a donne la difpenfe , pour parvenir i

rordinaiion ^enfin, elles fe font rendues tres communes.

La difpenfe la plus prejudiciable a I^Eglifc, a ete celle du

crime j. Car dans les derniers temps, on a fouvent re^

dans Ic Clerge , ccux qul avoient comtnis des peches noia-

bles & publics, fous pretexte quils en avoient fait p^ni-

tence ; & fous le meme pretexte , on 3 retabli dans leurs

Di/I. to. e. fonfiions des Clercs criminels. Nous voyons dans Gra-

«4- 16. t8. lien le fondcment de ces difpenfes ; mais ce font irois auto

^''«"ia''*" '"''*'' P*" folides. La premiere, eft une fauffe Decreiale

*p. n.coHira •'u P-^pe Callifte I ; la feconde , un paffjge de la leitre de

t-tp. 16. /. faint Gr^goirc a Secondin, ircsfufpefle aux favans , &

tb*6e " contraire a cinq auues tevtres du meme faini Gregoirc,

7. imiia. 1'. & i loute la difcipline de fon fiecle & du fuivant ; la troi-

*p- »!• fi^me piece , cft une lecirc de fainc Ifidore de Sevilje, qul

Dif,ifi"'i "'^i^ gueres plus certaine. Cependant certe difpenfe une

*. 17- ". D. . ntii pui rendre ctt difpenfei nlui commiinet , fut rsbui ifai fart. 4. liv. r^tottlncroduitpirmiti plupiit dei Clcrci, de i^icciifer dc qu<1qu«

CuMO du CoDcilt da ViUnc* , iCBa U in JuiUct jj^.

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 177 fcis acmire , a ouven la porte , pour rece\ oir dans le ^

cierce. ou pour rerablir, meme ceui qui n'onc point fait Chap.IV» de « cnrabie penitence. Les benetices onc ere la principale occalion de ce relachemcnt.

C H A P I T R E V.

Dc la Tonfure.

VEnons maintenant a chacun des ordres en particu* j^ j^f^^ag lier : voyons comment on les confere , & quelies en Difdpl^part. font le$ fon^ions. II faut parler d'abord de la tonfure. *• '"^» *• ^* Dans lcs premiers ficcles , il n'y avoit aucune diftinftion *** entre les Clercs & lcs Laiques , quant aux cheveux , i rhabit , & a tout Texterieur : q^eut ere s expofer fans be* foin a fa perfecution , qui etoit toujours pius cruelle con- fre les Clercs que contre les fimpies tidelles ; & tous avoienc un exterieur fi modefte , qu*ii etoic digne des Clercs. La liberte de TEgiife n^apporta point de change- mcnt a cet egard ; & pius de cent ans apres, c*eft-a-dire Tan 428 , le Pape faint Ceteftm temoigne que les £ve- CeUf, ty, >; ques memes n*avoient rien dans leur habit qui les diftin- guat du peuple. Tous les Chretiens Latins portoient donc ]*habit orctinaire des Romains, qui ctoit long , avec les chcvcux fon courts , & la barbe rafee. Les Barbares , qui ruinerent TEmpire, etoient d*unc fii;ure toute diffe- rentc ; les habits courts & ibrrcs , les cheveux longs , Conc. Agathd quelques-uns fans barbe, quelques uns avec de grandes*^'*® ^^'f*^' barbes. Les Romains cnavoient horreur ; & comme dans iv. 6. 4*1. lc temps oii ces Barbaies sVtablirent , tous les Clercs etoieni Romains , ils conferverent foigneufcment leur ha ^^tf**'- Brai,;^ bit r , qui devinc Thabic cierical ; enforce que, quand les ^' -*

r Ce qiii fait au)ourd'hui 1'habillement propro aux Eccl^fiaftiques» ^toit rhabit ordinaire des Romjlns , que Ics Clcrcs conUrvcrcnt & que let Laiques qaittcrent pour prennrc cc!iii dcs Barb.irt s qi.i s*empjrcrent dc toui cot^s de l*Empire Rum^tn. M. Fleury remarq le ai.ivnrs que la charuhte ^toit un habtt vul^airc du temj^s de S. AuguUin ; quc la d^lma- tiqueitoicen ufjge des lc tcmp» cij i'cnipcreur V.i i-ncn. L*ctu!e e'oic on manreau commun » ro^me aux fcmmes, & quc Ton a confuiulu avcc tordnum qui ^toit une bandc de lin;;e dont te lervoivnt tous ccux qiii vou.'oient etre propres, pour ^rtctcr ia fueur autour du cou ou du jrifj^e. Lemanipulc, tnLnUamafuU , Q*ctoit <}U*une fervicte poU«

Tomi IL M

17» INSTITUTION

Vaiitiei Francs & les autres Barbares furent devenus Chretienf;

'CflAE. V. ceux qui entroient dans le Clerge faifoient couper leurs

_. , cheveus , & prenoient des habits longs. Vers le meme

ibid. c. 10. Kmps , plufieurs d'entre les £v«ques & les aucres Clercs

>i^ prirent Thabit/que les moines portoient alors, conime

plus conforme a la modeftie chretienne i 8c de-la vient, a

ce que Ton croit, la couronac cUricaie t; cirily avoicdes

Moines qui fe rafoient le devant de la tete , pour fe ren<

dremeprifables. Quoi qu'il en foit , la couronne etoit deji

. riffl PP, c. en ufage vers Tan 5 oo , comme temcMgne S. Gregoire

*'■ (te Tours.

La diftinftion d*habits etant etablie , on a juge i propos

furlc braspour feivlia la fiintc Tablc. L'aubc TBimt ou robc blanche i* liinc 011 de lin , n'^oit pu au connnenceTticfir un habk paiticulter anx CIcici, puirijuc I'einpcreur Aurilicn fit au peuple Romaia dei larjcfTei de cct (aiiei dc lunitiues. Le pape S. Grcgoire nomint hiiic 4( reltgion ['hibiUcmcnt reienu par EccltG)ftii]uei , & qui com- nenfoii a leur dcvenii prapic.

/L'habiUemcnl parliculier dei Oerci n'eut l!eu qu'cn Occidenf; •tui d'Orienl s'habilloicnt conime lei Laiquei. Sui la fornie ancienne 4tt hibiii det Eccltfiafliquei , Sc (ui lci couleuri qui leui dtoicnl pcrsufei Ou d^lenduei : on pcut voir le Traiii dti figna du ptnfiti du pireCoaidau, TomelV, chtp.T.

t L'ufjgedecouper cheicmaux pcrfonnc» conficrici a Dien, icft roTl ancien dini ]'£glife. Quclquci-uni cicient que ccne coutume fut incroduite pour honoter ritfiont que ceux d'An[iochc loulurcnt fiiici S. Pieire en lei lui coupant. 11 piiDic i]ue ccite prilique ^loit «ne mirque cxiirieuie ijue Ton Ce vouolt i Dieu , puifque S. Paul ^uittani Coiinlhc cu [4 , i'emhit(juiipict t'ctre coupc lcs chevcux , pour faiiifiiie a un vteu qu'i1 avoit fiit. Gi^goire de Tourt dit que S. Pierrc fut auteur de cette couronne, *n niemoire de U couronns d'<pinesde Nutrc-Scigncur. On pi^icnd cjue lc pipc S. Anaclct or- donni aux Clerci de portcr les cheveui couili. Au coitimencemenl ds U Moniichie Franfoirc , lei Franct poitoient lei chevcut couiK &

«n (oime d'iigielie. Lcs Romaini f.,ifolcnl tondie & rafei ccu» qu'il» •voicni fubjuijuiii. Clodionlc chcvclu ful ainfi nomra^ paice qu'il poi- toii dci cheveux longs, 1t oidonna aui Fran^ois dc lesporter dc mcme en figne dc liberie. Lei Rois dc U premi^re rsce_, & les Princei da leur fang lcs portoicnten etfct de mcme. Lano'.ileirelci potloit un peu

failTifes. Pcpin & Chailemsgne mipriiircntlcs chcvcux longi. Loui» le 0*bonnaire encorc plui. Cnsrlt* le Chjuve n'en avoii point. .Sous Huguei Cjpti on lct porta un peu p;us longi ; ee niii di?plut tclleTient •ux Eccliffijniuuet , qu'cn quelquci endrciit on excommunia ceux qui laillbienl croitie leuri chcvcui. Dani i;nConcilcde Bome . cn iici . «c difcnriii aux Laiquei meme de poilcr de» chcveui lon^i , i csufe dcl itebauehc! inramei dei jeiinei gcni , contre lefquelles on prDnon^a ■nathime. Hicrre Lombird, Evique de Hiiii, fil fciupLile i Louii Vl( it ce qu'i! porioil dei chcvcux longi , Sc eo confequcnce cc Piincc !(•

fitceuptt. f «j^ttlcGtBdn, niwttndnFniifoit, f<i;. ij^.

AU DROIT ECCLtSlASTlQUE. t?^

ic reccvoir i'habit de clerc dcs niains de TEveque , avec p^itTlit. dcs pri^res & des ceremonies ecclefialliques. On a voulu cuAt. V> qiic cerrc prife d'habit, filt une preparaiion neceflaire 3 tous lcs ordrcs, & 1'cntree dans le clcrge. Commetl eioit ordinoire de recevoir dans le clerge de jeunes enfanv, pour les formcr i la vie clcricalc ,on Jeseprouvoit ainfiqiielque temps, avant de Icur donner aucun ordre. De-la efl ar- rive, danslesiempsde relacliement,queceux quifomeii- tres dans TEglife , moins pour fon fervice que pour leur iO' teret pariiculier, fe font contentes de la fimple tonfure, fans recevoir aucun ordre. Tels ctoient auirefois ceux qui ne chercfaoient qu'a jouir des privileges de ia ciericanire* comme rcxempiion de la juridifHon feculierc ; & a prereni ceux qu) n'oat en vue que les benefices : car comme tl y en a , meme de grand revcnu , dont les fimples clercs font capables , ceux qui les cherchent , n'enirent dans le clerge qu*auiani precifemem qu'il ef) necefTaire pour ies obtenir.

Ceux a qui on donne 1a lonfure doivent ctre confirmes ; ^<""- TriJt parce qu'avant d'eire Clerc , il faut itre Chretien parfait, />"■ ''" ^**" ilsdoivem etre inQruits, au moins des verites lesplus n6- Cellaircs au falut , puifque Ton ne dott conlirmer que ceuz qu) les lavem. Ils doivent dc plus favoir lirc & ecrire u. Tout cela fait voir , que la tonfure ne peut gueres eirs donneeavamfeptou huitans. Enpluficursdiocefcsbicnr^- glcs, il eft defcndu dc la reccvoir avanc quaiorze ans. Mais. a quc!qu'3ge que ce foii, il faui que Ton puide juger rai- fonnablement , qu'ils s^eni^agenidansce genre de vie , non pour jouir des avantages lemporcls qu'e1le pcut produire, mais pour fervir Dieu lidcilemeni. Touies ics c>;remonie9 de la lonfure montrent quu Ton doit la recevoir dan-, cei efprit.

D'abord TEv^que inviie les ailiftans a prier avec lui No- PonHpa» tre-Seigneur Jefus-Chrift pour fon ferviieur, qui s'em- '7'^,^!^ prelTea quittcrfeschevcuxpour Tamour de lui, afin qu'il '

lni donne fon Saint-Efprii, qui conferve toujours en lui rhabitdereligion; & qui defende fon cccur dcs cmbarras du monde , & des defirs du fiecle ; enfoitc que corame fon

Mij

t*9 iySTITrT!05

'^tr7T<ft, *'-"l^ *^ fSsartt - ?;cif Ijqez aijcnHTTig Ji 13:01 - -ai^ k

sl>«:.L1>^3ie cjsffiaiarx cccme ji ggffi i

«5e, £* c,~-. '.'ss iszizA ^:j; « i>^s- L"t<«as VmiiraJic

visns-tTf-:tiecx , OB Dit-i^ ctrriis caiis aacE «1« h tka- tets cr.x q-J txaca £u:s li 9a:^'ca dt idpxsT.

Vf.-i i^as lui att i^on 'is is3-^\ii , <L.'ig; psrous »• re«* <(! S. Pitii : Qj« -f Sii/-_T>- « •«;-/! i^ ««sft ^nsnc, Jjpft. IF. »4 yvi d «< cri: fiLm Dum , i^xi U t-^ j.h^ & L: t-j3£ fjsm- uU. Le i\a^"viy cn Taubc, c^J: cXxichix, enoci rhzbit qsi &M%T.zrM\i icfc^eru^dj rmptc:^ io;it icocdfpor- toi! i'iutfii ><>n§ , c^cll-i-tlirf ii a'y a eu^cs q-je 100 aas ;- L^tvequs faii encore une pfi^r e , cu il ileaiacde a Dieu , dt Jiiivter U aouvcau eUn dt /4 ft-vitait & /t ficiifaut Jt rkahii fceuliir. II conclut la tereiRORie , en raTcniflam qu'il eft pefie fotn la jundiSicn de rtglife, & qnll 2 ac- ^i< fet privileges. /*»«{ f^j''^ , ajoute-t-il , dentUt fjs fttitt far MOtrt fMiit ,0 ayt\foin dt flairc ^ Ditii, pjrLt m»- Jcfiic Jc voirc habit , par voi ionnis rruzurs 6* voi hntnci axvrrt. On voii par toutef ces prieres . quelle eft rinieniioa de r^ile, en donaani h loaruce: & qu'il ne doit pas etre

» Ciloil inciennimeni U counime *n France ie coupet t*i pre<

ioytioD '& i1'i)l'inc( l|iiniuel[c. Vo!chi» «tini irtnat de Verdun ( cs ful II , dcpiiri 711 iufqu^en 719 ) Fu< chngi par ClurUi Martel, d* coniliiirc lc icune l'cpin fun fili 1 Luiipraad toi de Lombicdie. •fia <|u'il l>ii tinl 1* biniteiu At la Conlirmatian, & qu'il lui coupat tet premieii cheveui , luJTanl IWige tte ce ltinp> Ii ; ce qui etoit una tiyift d'iiluj>iion uu alliance rpitiluelle ^ui Ce priii<|uoii enire det PliiKd amit & atli^t, ^oyci rhiQbite dc Verdun , part. II , cJui^.

M.r.ie.iio.

y lufi|ii^ii irmpi dc Charlemigne , lei •ctljliafliqiiei , conime tec b'ii|iirt , purloient det habiii loii^t raitt de p(iu que ron appelcnt i't//i(iiim, a pinottupElon cn tr»n^oi» Ptlfcoa, d'ijii Tiube qua Fun rnettatl par-d<liu( fut «ppeU Suptr-ptUitium , futplii,

f L>n taprlt Bc qutit^ plulieuri foii rhabit long <n Francc. On TUU Mcai* du U«p( dl f lUfei* 1, & «n I'* point Mpiii dipiut*

AU DROIT ECCiesiASTlQUE. i8i ^^^ iiuliflerefii de quiner enruite Thabii ccdefudique St ie t'eii- ^,«»«.1^ gager dans dei proiVffions Tcculicres. CaAr. T>

Le runple Clerc n'a proprenicnt aucuoe foodion , que d'^ilL;r enlLirplts aui ofGccs Ac rtgli.e ; mais il peut f<iire ceiles dei quatre ordref mineurs , au detaui de ceuv qui les ont ret^s ; commc de fer\ir les mcffcs . dilTirtir les Pri- tres dans laiminiflration des SacreniL-ns , davoir fola du luminaire , des ornemens , & de ii proprcte des EgUfes. U vaut toujours mieuz quTii fifleai ces fon^lions , que de les laiffer a des laiques.

Bg wa

CHAPITRE VI.

Dti qujiit Ordrei Mineuri.

LEs Ponitn eioient plus neceflaircs du temps que les Chretiens vivoicnt au milieu des intidell.'^ . atin aem- pecher ceux-ci d'entrerdaDs rEgIife,de iroubkT lUiSce & profaner les myflilres. Us avoicnc foin dc ijirc lenir cha- cun en fon rang . ie peuple fil'pare du Clci^e, les hommes des femtnes j ; & de faire obferver le filcnce & la niodeliie. Les fonftiDtis marquees par rin^ruflion que lcur donne PBailfie. 4* TEv^que a rordination , & par les prieres q.ii Taccompa- <"''''"-■' Of- gnent , font de fonner les cioches , & diftinguer les heures '"'■"™'*' de la pri^re : garder fidellement I^Eglife jour & nuit, & avoir foin que ricn ne s'y perde : ouvrir & fermer a ccriai- ncs heures TEglifc & la facridie : ouvrir le livre a celui ([ui preche. En leur donnantles clefs derEgtife, illeurdit: GMVtrnt^-voiii , cnmmc dcvunt rtndre tontfie j Dieu dei cho- fts ifui fani cuvenei ftir cet cUfi. Or ponr L'dire uncfoiSiCes formulcs des ordinations fom tres-venerables , puifqu'e!Ies

«Ce..

e police i'ohf.rToit il n'y a pij tneort long-iempi djtii let

pitoilUi

ntfdeli

tr»<c .

n lciitci gailii^uci. Cctie fundjiion iiint poui (ournir du

uiw ch.n^bre aui pridiijtcu.s . on J rrptdftnti iU-defTu»

«ie rinfcr

ipoon le l'r(.*icii.ur tn Chske , rjudituire cnmpof* de (em-

WM >mi

«ll(>. Ul:

nii«p*ro.irci,!» cjitip»s»e, lcs femmis lo:i! or.i.ii.ircment

Iti bommti eiini i U (uiic du Clirjt^ , »oni lei premiers i fulTiaDdt %■» li f (octHisn. Llt fcmm» y «enllci deiDieiei.

Mit;

«iTi ISSTITCTBOy

ti^, II, «u 0= SKTw iii i A:'r:i£.-; - at ; :!.. Cii am ■ii:r-..i.-i

a »*iOur iyn: 'Jt i* za^ii ic -^s. ;ii::.nricirrr Lriiii-r.

& ^---'. i cciisijr, Ck ceiire i a^f^Ti^-c a oe* s^a c ui igc isSirz jHic . >:ec jC tocrir ecertsr, PrTrii::-^ y as-

men^-Airr: '-'xx.t jOx rit -. <nii£-<^a-iB5 omrviijrs A:::^-t-

ca^E >_- 1:: l-t-Srr itt 1: :^ib ^-^^ /. Jrf « '^- '' y-t^*tiSrL.". i-J.'^-'^ :o.-^ kt:; ^21 i«C3« ^pe ]*sf cr6=r«i

(aEi ',-:;';» sr: -'oa* n:«. On fjratcit siifi «=i c^ tECoe3 pku pit j.-ei * rc-^fe , &: <p:l ^■y^tr.t^ ceri-uT Pria-M, li

»ie, Leui icr^icn a :ou;cim «c cectr£iire, pjL^ae ron

a ic«;c-n !u dii» rE^lfc, £cr:nL-£s ds !*3=dc3 & cu

iKKive^j icft.a3-.tii, fcit a j MtSe, foit-us si;Tesc£css,

pricci(»'cin£iit ie 's c-J.t. Or. ]i'J3it ^-Pi £cs Isirrcs «ies a-j-

ir« tcue* , tJ« a3« ia Mam-rs , & en^iiite (Ses bocDe-

ji^.^ iJm '■** "^^ Pcrit , co:rir.e cn iaii er.cof e. Le* Leaeura «o:ent

Kdr«<«, tut. cbaigei de b gardc ccf !lvi« tcres, ce qui !cs eiporcit

j-,;, n. I». fon pcr.(i3ni !cs perficLti^^ns. La fcriTiu:; de rorcJir.atJca

nurtfue qu'i>« doivcnt !iie pcur ceiui qui preche , & chan-

Poatifiiale ler Jes lc^ons , benir !c paiii & ies frui:s nouveaui- L"Evi-

C«M, Carih. qyj lesexhortealirefidcllemenr.&aprariquercequlja-

ftni ,& lc( met au rarg de ceux qui adminiflrenc la parole

ie Dieu. La fonfiion de clianter les ie^ns, fe fait aujour-

d^hui indifTcrcminent par toutcs fortes de Ciercs, meme par

ilcf PrJiref,

Itn'y3plu*que IcsPr^iresqui faflentcelled'£x0rrifIrf;

i Cc( laiqiitin^ont qu([) ran^onminill^rirlle.&Don I'oriiTe,(]u« 1*00 conrcre iD.ijoMt lui Cltrct tanCutii , loifqulli (t pr^fer.Ten poiic l«»vui( 1(1 qu:ltc Minruri ; de maniere que Eccl^naniques en onlttdCf*, Stleiliiqutilifon^ion, iiuoique:ciecc'idii^(liqi.»puiircn(

t ['offici de portiu , ttt li premjet ilani rotdrc oif

AV DROIT ECCLfiSIASTIQOE; i«j'

«ncofc n*eft qoe par commifnofi pirticuliere de ITvo- p^MxmXi

que. Cela vient de ce qu'it eft rare qu'il y ait des poil^es, Our. V^

& <]u'il fe commet quelquefois des impoftures, fbus preiez-

te de poITefnon du demon : ainfi il eft n^ceflaire de les eu-

mineravec beaucoup de prudence. Dans lespremierstempi,

les poflellions eioient frequentes. (uf-tout entre lesPayens:

& pour marquer un plus grand mepris dela puiflance des Mhf. t, u

demons , on donnoit la charge de les chaHer i un des plui

bas Miniftres de ITglife. Cetoii eus aufli qui eiorciroienc

les Catechum^nes. Leurs fonftions,ruivam le pontitical,

fontd'averiir lc peuple que ceux qui ne communient point

faflimt place aux auires ; de verfer Teau pour le minift^re > _ ,

d'impoferlesmainsrurlespofledes; &il leur recommande

d'apprendre les exorcifmes pir co^ur. U leur attribue mems

la grace de guerir les maladies.

Les jltolythtt ^ioient de ieunes hommes, entrevingt fic trente ans/', deftin^ a ruivre loujours l'EvSque , & etre Ibus Ta main. lls faifoient fes mcflages & portoient les Eulo- jfi», G^efta-dire lespainsbenis, queronenvoyoitenfigne de communion. Ils ponoient meme rEuchariftie dans les j^'^' premiers temps ; ils fcrvoient a Tautel (bus ies Diacres ; & ^

avant qu'il y eut des Sous-diacres , ils en fjifoient les fonc- tions. Le pontifical ne leur en donne pointd'autre, que de porterleschandcHers, allumcr les cierges & preparer le viii & rew pour le facrilice. Ils fervent aufli Tencens, & c'eft Tordre que les jeuncs Clercs eiercem le plus.

Dans les premiers temps , ces motndres ofliciers etoient en plus grand nombre que Xei Clercs fuperieurs. Lorfque Pape faint Corneiile fui elu , Tan a ; 4 , TEgliie Romaine EafA. &i avoit entoutcentcinquante-deux Oercs, quarante-qujire *'^*'' «• Preires ;, & ceot buit Miniilret ; favoir , fcpt Diacres , fept

tccevoiclMquattaordcHMiaiurs, celui (!'«xorci!lc, qui c.tlctiot-

/LcpipcS.Sidee, diniuRClctlcci^^nrJtalcpjt !ui i:t'at Ic 11 fi- *ricr jE) , i Hyoiciiui J<iqii<ileT.-'.[r--^''in: , qu! cll li ptcmicrc 1!^ erJlilc qui (ui( vcnuc jufqu'* noui , £;l-i -^[1 '.ivic OriidnDjiice ccciJ. liiIKqucoul'«tedeioidinindk, fi: !<!> i.-itE-l;i.:i !.i:i.l n.iri(ui.-i i\(- tiBAcacnl. diiqu'il fiHoii avoictrcnte ins pouret.i ai;ulylhc & (bui* •liicrc ; qu'iptts airoir palTi! cinq ant itant '.t dlaonjti oii pouvoit re- M*oic li ptitcife . S( dlx noi aprci IVuiri-uuiL Oo l'ell ticuuii bciu^ <Oup rcUcb^ fur Vif.t & (ur l<s intern.ccs.

f 11 yaToit alorsbeiucuup plui d'i'Av.juct que de piftrri; S:Ur»t- ioot& )uai'eii0t<l«uwi[4UUiitd'Cvviiuci, queron cijMi£dita >'£;»-

>Miv

i84 INSTITUTION

p ■" " Soi:»-diacre),quarance deux Acolyihes, cinquanie-deux tant CKAr. VI tiorcilles qae Le&evn & Porii^TS : ce font quaire-vingi- <|uatorze de ces moirdies Clens. Ceion dans ie fort des perlecuiions- Le nooibre cn aii^menia depiiis Conftantin ; & pendjni quarre ou cinq cents ans , les Eglifes conrinue- reni d'etre magniAqiiemeni fervits. Le pariage & la ditlipa- tiondes biensdtsEglifesa fait celTerce grand nombre d'of- ficiers. L'u<i<ge frequent des meffes haSns, afdit multiplier lcs Ptetres & les auiels, fansquilaii ete polTible de multi- plier a proportion les Clercs necelTdires pour les fervir. Ainfi on s'eA accoutume a voir le; Eglites mal fervies & a nc regarder prcfque pius la reception des quatre ordres mi- neurs , que comme une forinaliie necelTaire pour arriver aux Ordres facres.

11 ne laui pds louicfois croire que les Saints qui ont gou* verne l'Eglife pendani les premiers fiecles , fe fuflem amufes ji dc petiies chofes, en reglani ^vec lant de foin tout fon exicrieur. Ils avoient compris rimportance de loui ce qui frappe nos fens , comme la beauie des lieui, rorilre dans les aflembjees , tc fikncc , le chdni , la majelle des ceremo- V. Ceae. Tr. nies. Tout cela aide meme les plus fpiritueis a s'elever a fiff. 11. e. (, J)ieu , & eft abfolument neceffairc jux gens grofliers pour leur donner une grande idec de la Religion, & lcur en faircatmer ri.-ierciLe. Quand nous voyons que lc lemple de Jcrufalcm eioit fervi tour a tour par tant de niilliers de Levires, & que lc fcrvice s'y faifoii avcc lam de pompe & de ma|ene , nous devons avoir une exiieme confu- fionde voirles Eglifcs oii repofe le corps de Jefus-Chrift, ii mal iervies , en comparaifon de ce temple oii n'eioii que ]'Arche d'AIIiance, & meme du fccond tcmple, oii eile n'eioIi plus.

f«.II

n^ysyoiti'"

intencorerteCiirii.&lcpetit

Sr;

i'objtl<.'n A

,rt,s"..i.W*tr« donnoii poini alori

d'teliitoiibifnt!i.

Simt'ncni> PapE, divid f TTni|ilci , Cifniii^rd , Cir

n.Dddai qut cbtciui (• ilnt

oilf« 8c Dio«r«

CBDICDt dcfeDfil

AU DROIT ECCUSIASTIQUE. i«f

Auifi le Condle Ae Trenie n"a paj voulu qae Toa regar- pjm— - 1* iiii \ct qiurre Ordret mineurs comine dcs liires rairu, ni caAT. VL leuTs t'or.Ai>>ns comiDe des amiquites hors <i'ui*jg€. II vn a Stff. t| Rt^ rccomr:isn(.c i'e r>;:ji.l!fleinent dans tcutes lcs Efiiirts, eu il '" "" y a trandc ^•nucoce ce pcupie don ies revcnus y pour- foicm fouri ir. II orconr.e mexe d y appliquer quelque piiiie des benctkes funplcs & du re%enu dcs tabriqucs, & de le fervir dc Clcrcs maries , s'il oe s'en trouve pai ai- fement d'autrcs. En cffei , :1 etoii ordinairc que ces moin- dres Clercs lufTcnt maries , du tcmps quc !eurs toncHons cioietn lc plus cn vif^ueur : comme dins TuU^c prefent , ces Ordres ne lom !c p.us roMveni que dcs dcerc» pour ironier au\Ordresrupeficurs,ie mcmeConcileveui quc ccux qui les re^ivem emcndent au moins le laiin , & qu'iis aient un temoigiu^e avaniagcui des maitres fous qui ils etudieni. 11 recommande aufli au» eveques d'obfervcr les inierllices, pour les conferer, >tin de donner ausCIercs lc loifir d'excr- cer Icsfonfiionsdechaquc orJrc, & d'eprouver cependant le progres qu*iis foni dans Ics leiires & dans la venu. Mdis il bifle lux Evequcs la liberte de difpenlcr de ces reglcs, &ils en dirpenicnt rouveni. jurqi]*a confcrer tous ces or* dres le meme jour. li y a dcs Abbes qut preiendcnt aroir le priviie^e de donner ces moindres ordres a leurs reli- Csrw. Sic, gieux i & on voii des fondcmeas de cene pT^niion dans <>• '• '*• les Canons h.

h On trou*» tn tffci dti «icnplci , qi<t di (iimiiroirc A% fjn tviqui L'jhb* At C^unj t

liiiiW.it

.lunjr, qiie

fon territoiie appdc Ui Jjcrtt frj-;. ic Cli.t^ ; & d')r fjiif (>!ufi(ufl muicct funiliont ^i>i^opilei Mji> pic triit rinducrnii,i<liaoi(icn.nt :u

*<l«niini^«nl«l'ibbcdcC:u.y Snle lon Aichidiitte , dunt Si M. jclla 1m Ccbuut^t. ayinit|>jrd lut reqiie:» & dc;n.>n(!csdc M. TtTiqiia

cctiouie junc-idionfpiUopjlc cani li Vile & urtiioiie de Cliny,

du royiume , i»cc defenCii i TibW it Cluny . i rAttliiditCtc de ladit« ■bbi^e.&«iouituucitIal'y uoublct « r>vtaii.

■.■ii',.iiiii^!i i.iicuii L-.-. iiumni^ Tr.j:i= -:i-

: al iJt:arT-^ ;j::u

, >i. ■,. ',i/^>,rir , Iti *.l»rt» «Jiu r'OtGient pai cr.ccr* 1 l*t uliliit liii^:t puuvbicut iilKi-feultintaitcs-.Micci

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE j9f

Autrefois , (i un Pr^tre , ou un autre des Clercs fup^ PiRmE ricurs (c marioit , il etoit reulement interdii pour toute fa Chaf. VUE vie des fonf^ons de fon ordre , & inis au rang des laiques. LTmpercur Jullinien ordonna de ptus que les enfans fe- L.4i.tod.J» roient reputes illegitimes , & incapabtes de toute fucceffioa *''■'*" **'*''• & donanon. Enfin ij a eie ordonni que ces mariages fe- roicnt calKs , & lcs parties mifes en peniience. Que li uit Cwm. Rm*. homme marie eft ordonne Sous-Diacre , il faut quc fa>i*>^""«* femme y coiifente , qu'ctle faffe en tneme lemps vceu de f^),j| J^t^ continencc , & s'cnfcrme dans un monallere. *. 16,

Ces regles de ta coniinence des Clercs fuperieurs ont paru irop fcvcres, dans les temps de barbarie & d'igno- rance,comme]e dixieme & 1'onzieme fi^cle j principale- ment en Allemagne Si^cn Angtcterre: aulliont-itsconiribui i revolier les h<;reiiques des derniers temps. Mais il faut confidcrer , que l'on ne for^oit perfonne a cntrer dans le ClcTgi ; & fi on faifoit viotence i quelques-uns , on ^ioU bien aiTLire de leur vertu , & de leur foumiflion <l loutes Jcs r^gles de TEglife. Le mariage eR libre aux Clercs in(i- rieurs / , qui devroieni etre en plus grand nombre que les auires. L^Eglife ne defend le mariage a perfonne ; mais ^iant libre dans fon choix , etle ne choiru pour les fondions les plus faintcs , que ceux qui fe foni votontairemeni confa- Maiik- xixt cres a Dieu par ta continence , d recommandee dans TE- '. ""• *"■ criiure. Lcs Pretres & tcs Eveques ne doivent etre ordon- nes que dans un age mur : ils doivent eirc apptiques a VO' ratlon & a rinflruftion des peuptcs , & par confequent d^ gages de lous tcs foins temporets , fans fe panager entre .

Dieu & !e monde. Les Sacrificateurs de 1'ancienne Loi fe ^^ <v }• * fcparoient de lcurs femmes pendant lc icmps dc lcur fcr-

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/4». 5lS, tol. I.

/ f^jind on dii quc lc marijg* cA libre aui Clercl infifrieuti , leputci perfonnei £ccler.i(li({uei, & nc pcuvcal plui tccljniti le )

i88 I N S T I T U T I O N

PAKTit L *'^^ ' '^ "*"" 'lcvons eire lous les jours en etat d'ofiHr le

Cbap, ViL iacrifice , & d'aditiiniArer les facremens. Quoiqu'il foii per-

lD>s aux moindres Clercs de fe marier , ils ne font plus re-

gardes comme Clercs , apres leur marbge , quani au pou-

^„ ^ voir de tenir des benetices : & s'ils ne fervent aSiiellemem

dtr. tpaj, |. une Lglife , ils ne jouillent point des privileges de la cle-

*iw ricaturc (r , & ne foni poioi obliges a poner rhabit ui la

Jnd/iff.ii, Quant au liire de rordination , autrefots il n'y avoii •E> «. <7' point de diffjrence entrc les Clercs fuperieurs & les infe- rieurs. La regle eroit generalc , de ne faire des Clercs , qu'i mefure qu'ils eioient neceffaires a TEglife , foit pour U lervir par-ioui oii TEveque tcs appliquoii , foit pour eire atiaches a un liire o , c'e(l-a-dire a une certaine EgUfe. Ainft , TEveque ordonnant un Portier ou un Ledeur , le nietloit auHitot en poflellion de fa charge , lui en EufaDt Commencer rexercice , comme on fait encore pourla forme dans Tordinaiion. On le metioit fur le caialogue de rEgli- fe , & on lui donnoit par mois ou par jour , les diftribu- lions rcglees pour fon ordre ; de forte qu'il recevoii eit

n II eft *iii quc ti poltce du Rayauinc n'a pai loujauit ^C^ Dnirorine fur lei jjtivil^gci dcs Cletc? marii:!; tn:iis dfpuii plut (l'un riccle, ili n*oiii cn Vtaiiit aucun ptiviltge de Octicaiiiie , (oii pai tippoit a U

imporitiont (ut lct Ldiquei, qiiJnd mcmc ili ^ntaicnt lei qualii^t te- omiii pit lci D^cteii de Doinface VIII , & (<u Concilc it Ttente. Voytl cc qui cR dii 1 ce iLJet dans lei Mifmcites du Cletg^ , tom. VII.

n lltncdaivcnimcme),luiportctmrniini rauttc. On nc ctoit pai qu« dci Cltrci dotit lc tnitiage efl public , o(ent encote continuci de pottct 1a ion(ute & rhibii £ccler»nique j maii oti voic dei Lai^iiei qui pottentriiabitKccl^fianiqiie, meRie (iniavoii tef u li ion(uiei cc qui •ftunabui.

O Lei liitei dciEglirei & Bcncficei n't!toiciit paila Yocablc du Saint. foui I'inroc^tion diiqiiel fK^life ^ioii diiiec. Cci liitei rutcnt linli •ppci^i , pitce que le Kondateur (jiloit appcfer luM partei de riigli(e

•Itct-infinci Jioiu-ni nom-nces liiuli, pii eicmple, liiulai Altini , pour dite iine KgUre rondve par AlHaus ; c*c dei 1e qualrieme fiecie. •llci porioleni ainfi lenom du Fonriaieiit. Vhi pottni aliqmi mriinrit

Vn appcloil Milti liirti ( Rome dei Eglir» Patai/rialei aitribii^ci ctlicupt iunPiilteCardinat, (veG tin citltin quarlier qui en d^pen- ^oii. C'e(l Mi i{u« lil Cudinius om lit^ l«i litiM pcui l«(queli ilt r«M otdonnf t.

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 18^

n^e tefDpt , Pordre . Toffice & le hiai6a. Cctte r^le ^^^^^ s'ob<en-e encore pour les eq-jes : on n'ea ordonoe que Our. VH. pour unc Egiife vacante p. Qiunt aux Prerres 8t aux «t- tres Clercs . on Ciilbit deja iles ordinacions vagues f ea Oriert , des ie cinqui^me fieclc. Ccfl pourquoi le Coocile f^^ Cftdbj de Chalctfdoine d^fcndii d'en ordonaer aucun , qae pour cm.<> quclijue EgUte de la vil!c ou de la ampagne , & dedan iiulles les ordinatior.s abfolues.

Cettcdifdplines'dl confervee)ufqu'al3(iaderonzieine 17,^ ^^ ficcle , oii nous voyons , qu'il eft encore recommande d'or- fmc.cUmt^ rionner toujours un Clerc , pour le meme dtre oii il a ete '* *>^ aitache d'abord. Mais dans le douzieaie &ede , on fe relacha decetteregle,cn muItipliamexrremenientlesCIercs;parce que les particulters cfaerchoieot i jouir des priviliges de la clericature , & les Eveques a erendre leur juridiaioa. Commeua des plus grands defordres, qui venoientdc ces Ordinations vagues, etoit 1a ]>auvrcte des Clercs, qui les reduifoii 3 faire des meiiers fordides , ou a mcndier hon- teufemcni Icur vie : on crut y remedier au Concile de La- ctnt. t.tvri tran.tenu fous Alexandre III. Tan 1179 , cn chargeant Epifi.^m rLveque dc faire fubfifter le Clerc , qu'il auroit ordonni "* * fr^ ians titre, )ufqu'a ce qu^il 1'eijt pourvu de quelque place 4ansrEglife , qui lui donnat un rc^enu affuri.

Le Concile ajouteune excepiion :fi ce n'eftque celui Cbfittit«,ij qtii cft ordonne puiffe fubfiller de fon pairimoine ; ce qiu ^Sfv^J^ &fflbleetre venu d'une mauvaif^ cxplication du mot if fimU.^^' ^0^r^i?,d3nsIeConciIedeCh3lcedoine. Quoiqu^ilenfoit, j^ t.tH il 3 piSt depuis pour maxime , qu'il n'eioit point R^cf- (tni di £iire qu'un Clerc eiit de revenu ecclefiaftique , ni de place ''''"* cert3ine dans aucune Eglife, pourvu qu'il eut un patrimwne fuffifant pour fa fubfillance. Ces remedes ont eu peu d^effet. Plus un Clerc cft pauvre , moins il eft en ecai decontraindre Ibn Ev^que i lui donner fa fubliftance ; & le titre patrimo» nial r a ete lixe a iine fomme tres-modique. Par les ordon- Ort, til

P f<7t{ ccquicllditdtl Etiqu*t. ci.dci<al, ft. ] , & ci-ipri* .

f NonpKpaur Upeironnc , iiiii >(1 louiouri ccruinc . mtit vMfnu f*t \t iiiiut it ilirc uu Uilitc Ecck-li.iaiquc , applicibte i cc lui uui «ft

S/^«.' " ' "" "*"* "^"" ""' "' ' """" *' ' '"""** r C'«((c«<iue, dini rufag*, on ippclte fiirt C//rJM/, c*cfl-i-di(«

ktiirastoMutpourrOtdiauuM j qiii h ('cnuod niiiMwiai qu

'>»o INSTITUT t O K

'partis l h^ukcs de France , il luffit cle i j o livres de rentes ; u Parlc CtAV. VU. & en plufieurs diocefes, od Ta fixe k cette {otnmef. Stff, II. A s. Le Concile de Trente a rappele l'ancienne dircipline i cn defendant de promouvoir aux ordres facr^s aucun Clerc ficulier , qui ne foit polTefleur paifible d'un b^nefice Aiffi- lant pour la lubfiftance bonn^ie ; & ne permettant les or-> dioations fur patrlmoine ou penfion , que quand TEveque le )ugeroit i propos , pour la neceHite ou commodite de rEglile. Ainfi il marque le benefice comme la r^gle, & le V(/.s|.IU/ patfimoine comme l'ezcep(ton. II defend ailleurs, en eze- * **• cution du Concile de Chakedoine , que perfonne foit or«

doiuii, finon pour rutilite-bula n^ceffite de rE^tife, & i la charge d'e(re deflini k un lieu particulier , oii il exerce I2 fonflion , & qu*il ne pui^e quitter fans conge de foa iveque. Mais ea FraiKe , on fuit Tancien u(age > & le tl- tre pairimonial eft le plus fr^quent. Quant aux r^guliers, ils ont iti pendant plufieurs fi^cles foumis i h loi g^^ rale, de n'etre ordonnis que pour le titre d'une certaine Egiife. Mais dans les derniers ii^cles , on a jug^ que la profeffion faite dans un Ordre approuve , leurdevoiifer- vir de litre , parce que leurs monaft^res font obligis de les nourrir ; & pour les mendians , on les ordonne i a- tre de pauvreti. On ne demande point de titre pour le» quatre ordres mineurs, parce que ce n'eft p<Hnt lu eng»- gement irr^vocable t.

Le Sous-diacre & les autres Clercs majeurs ^tant enga-' gis zu fervice de TEglife, ils doiveiu au moins la fervir par les priires qu'ils c^&ent k Dieu , s'ils n'ont poiai d'autre fon&on pardculiire. De-ti vieat robligaiion de riciter Toffice, doot U fen traiti dans la fecoude partie.

i* U ptomoUon lus Ordrci {*citt on Bijiuri , cDinmi rt fcra dil cia

/ Ce tltre Cl^ticil n'eft pii fallilTible, & nc peut ttre ili^n^.

( Ccui qui font de la niiifon & [ociiti de Sorbonne , font lufll •rdonn ji Prtttes rans lltre pattimontal , & fut lc feul tilte ite paUTtet^r liialo panpBUuii Sorhoaic». On ptffumt qu'un Dofleur de Sotbonn*

Ti p*i de Biui&c* f ou lutifl omploi sOBveiMblfl i ua Eccl4'

AU DROIT ECCL4SIASTIQUE. ijf

r— r .-wint PAXTtE L

"*■■ - "^ Cur. VIU,

CHAPITRE VIII.

Det Soui-diacrti 6- dts Dtactti.

LE Sons-diaert doii avoir et^ iprouve dans tous les f.^^^ Triii ordresinfcrieurs, & avoir au moinsaiteint fa vingt-/tjr. i).Kf/> deuvi^me annee. U doit ^tre affez inftruit , pour pouvoir '■ *• ^ *■ "4 «ercer fes fonflions ;avoir des atteftations de mceurs de * ibn Cure 8f des maitres fous qui il etudte , & efperer, tnoyennant la grSce de Dieu , de garder la cominence. Son ordioation doit etre pr^cedee de trois publications , Bfin de cofiDoitre s'il vtA point engag^ par mariage ou pir voeu inconpatible , ou charge de dettes , ou irrigu-, lier de <]uelqu'autre maniere.

Ces publications u fe font au prdne de fa paroilTe , par trois dimanches, comme pour un mariage. S'il doit ^re «rdonni fur le titre de fon patrimoine , il faut aulE que le titre x foii publie, pour ^viter , autant qu'il eA poffi- We , les fraudes & les collufions , & qu'il foit approuvi ile TEv^que , qui d^fetid au CJerc de 1'ali^ner , fous peine des cenfures ecclefialliques , jufqu'^ ce qu'i1 foil pourvu d'un bcneBce fufGrani. Les publicaiions au pr6iie Ct rei- tirent pour chacun des Ordrcs facres.

Ourre lesinformations faites par le Curi, TEv^quc doit Cont. TriJl encore , le mercredi avant l'ordinaiion , examiner les or- "p. j- fi0i dinands, oulesfaireexaminer pardesPretresvenueux, & *'* &vans dans la loi de Dicu & les Canons. Depuis plus de foixante ans , Tufage i'eA introduii en pluficurs dioc^fes , ie faire faire aux ordinands un fqour confiderable dans les feminaires, ou dumoins, dcs reiraites de quelqucs jours; &ceIaeA commun ^ lous lesOrdres.

Le jour de Tordination etant vcnu , & les Ordres mi- neursayanieie conferes,onappei!cceoK quidoivcnt etre Poii-fi^i^t ordonncs fous-Diacrcs, chacun par fon nom & par fon ti- cdinathni tre. Un lel, au titre d'une tdle £c:Iife, pour ccux qiii ont Sabdiattn. des ben^fices : ua tel , au titrc dc fon pa:i imoine ; frore

On [ct quiliiic quelqucfaii dc ^ai , ^(im f^itci i rinHit in biat dl m»ti»gc. a OaiDicDdpulcticidiitiRflCl^tHU

«91 nnTrrrTro!»

I fet , fta&s it*jn :d Ontre: ir^x tc! , a nmiie pBnmeT

y^jtnnBK Cyabiwi ['Eveque ^esaverrirde camiaerer atrennwenient j

*•*'•*•*'* <|lielle cfiar^ iU le roumenenf. Iwmi".d , m- d . U -i^us ^l iHre de 'tiMirntr j r^jt ji^ic ; -njM ji ivau TCiTxr ^ Oi*- ^e , vniuitc [taur~s^ pUL- 'eaiier; drjuJrj trnuiain ''cnrtr Dita^ dant Ufervice-oMi muuxanm ■vyjunu ; ^jsu^ ^ JtMlut jmc fo» fectmrf , & demearerat^j^ jjjaun ju. •KmileiJe^Epifi. S^^er-y Jonc wiJis aiiii al encari i-aitps ',^j ^ohx vobu^ ferf^-rer iMS ,v.vi /Jura; '.■luiuiiaa , jnuracat^ ju ^tvmJcDtm. Entuice on uic ^orocher ceux qui doi^venr enc ontoiK' ne* Sous-iiiacres , Diacm & PrairBS ; & ICU9 latlttaiUeefaaE prcliemei a rerre , on dunfe Litanies , & aa itivaqiie pcur eux lei tb&ases (ie roas les Satins~ Es K relieveitt i g;enouT, & i'£vi^i:e lAftruic les Scus-diacTesdeleuisninc-' riof». tJ:« fom , de fervir le Diacrc, pr^nrer reau pour lc mini^dTC tie rauiel, lOTer les oappes ii'aiiiel & lescor- foratn y i ie« corporam doivenc etre aTCs teparttiiMiic , fic on sn doic ferer Vtxa dans le bspndere. Le Suns-diacre Acnt aulH oftrir au Diacre le ca&ce & la pacene pour ie ta^ crifice ; & avoir (bin ie meRre hir rauieE autais de pams qu*il fuir pour lc peupte , ni plos , ni Rioiib ; , de peur qu'il ne (lemetfTe <lafM le lan^htaire quelqu^ chote lie oorrotcpa. Ibnt fe» fondions marqueef dans la tbrniule do Ponttd- cal. Ilfaut etreau moim Sous-diaire pour louchef- les n- hi facrn , & le* lingc» ijui louciieci igimertiaiesieai Ii (iiinte Euchariflie.

L.'Bv^quc lui donne cnfiiiie le calice vide avec b pa- lene , &tousiesorfiemrniquiconvicDr.entaroaOTdre.Ej»- finiUuirfonnctelivrede* Epiires, avecle pouvoirdeics lirc diini rE^liJc. Ainfi, le miniliere des Soiu-ihacres eft prcfque rHuit au rcrvice de 1'auie] , & a afriDcr TEveque ou Ic* Pr£ire«dant lc* grandes ceremonies. Autrefois ils ^ioicnt lcs Secr^aires des Eveques , qui les employotent

y I,*cofpof»1flliinlingt ficrifort fin tt iottAiWi i]uc It Prftie, )<Kl(|ii'll ''li 11 MflTt, txtnA (oui If cillce (vint roflettoiit , poui rtcc- Voil fliullieuii Wilitpritni (fiii poiiiroitni tomber. CeH fui ce cct- puiilqu*)) HmilT* hmc la pitin» ln piriiculride l'honie , 5'i: y eni j poiit lei ■irtl» 6)M le tilice xiini rit confommer ce qui eH <lc<!int.

{ C^eltl itRle , ile ne intltic fur rAiitrl qu'auiant rit paini (|ii'i1 en fiul puur t* peupl* , nt piul plui (fie obfeiT^e li Hii^tmcnt , > c«u(e du Kriiiri nuinlit* llti liritllii, K qii* le nombi* ccui qui (e pr^fcnlcM

Lh«<)u« JBui peiir [oniiBuiilw «S iaHiuiiii

AU OROIT ECCUSIASTIQUE. i^j-

Sam les voyagc* & les negociations ccclefiaftiques : ils PARTii t. ^oicnt charges dci aumdnes , & de radminiflraiion du tem- Ceap. Ylllj porel ; & hors de reglife , iis faifoicnt les memes fonftions ^ue Ics diacrcs.

Quant au DUconat, rinftitution cn cA marquee daiu AS. tt. rLcriiufe-fair.ie , & il y a loujours eu des Diacres par toute TEglife. lls font otdonnes comme les Pretres , par I'imporition des mc ins , & avec !e confentemeni du peuplCi D'abord , rAfLhidiacre prefente a TEveque celui qui doit *irc ordonrc ; diiant que rtglife le deinande pour la Pautlfie.Jt chargedudiaionat. Sjvt^ vous^udtn foiid:gne} dil TEvi- trd.diat^ ipit. J' U fau &■ le ((in0');ii« , dil rArchidiacre , aatant fut foibitffe huwuiut permti de U connoUre. fcvequc en reoiercie Dieu; puiis^adrefLnt au clerge&au peuple, il dit ■.Aout iUfont , avte Vaidt de Ditu , ctpriftnt Sout-diatrt , poar Cor' drt du diaeoitM -.fi qutl^uun a qutlqut chofi eonlrt lai , f«'i/ yavaaet hardinunt four 1'amatir de Dieu , & qu'iUt dift i mait qtiUl fi fouvitnnt di fa eondiiton, Puis il .«'arrete quelque flcmps. Cei aveitifTunient marque rancienne difcipline, de confulter leclerg^ & le peuple a pour les ordinations.Car cncore que Ttveque aii tour Ic pouvoir d'ordonner, & ^C*"'" ^"^* que le choix ou le conreniement dcs laiques , ne ["oit pw (2i. 7/'"^'* nicefTaire fous peine denullite; ilefl neannioinstres-utile, pour s^afTurcr du merire des ordinands. On y pourvoit au- iourd'hm par les publications qui fe foni au pr6ne , les in- Ibrmations & les examens qui precedeni 1'ordination ; mais il a ei^ fort fainiemcnt inftiiue de prefenter encore , dans Tadion meme.Iesordinandsa lafacede ioutereglife,pour i'airureT que perfonne ne peut leur faire aucun rcproche.

L'Eveque adrefTani enfuite la parole arordinand, Itit dit : Vout deve^ ptnftr comhitn tfl graiid U degrt ou vout fflon^ tii dani fEglift. Un Diacrt doii ftrtir a raultl ^ bapliftr & priehtr. Ltt Dijcrttfoni a UpUct dii aneieni Levitit : ilt font /4 iriiu & Vbiritagt du Seigniur ; Hi doiviol gardir 6" porttr te lattrnacli , e'ifi-i-dire deftndri fEglift dt ftt tanimit iavt' fihUt , £■ Vomirpar Uari pridicationi 6f Uuri txtinplii, llt fant

a It «loil n/ininoint MttiAa At lci hU% im t't^-i-i\itit ctui aui ilo.tM fculcmcnl -.imn t>icu, tcli qut lcl Ciicchuminci & Ici Pfni Cmm ly dm CmiUt it LaoiUie. V«A-£ff>«(i/

Tmt U,

194 INSTITUTION

^ «iliges a luu graiuU fureti ., conmt itaal Mimfires avic Us Pri^

CMAt. VUL "" coofiratturt da eorpt & du fang dt noirt Se^neur, £r tkargit d^ajufattr FEvangik. L'Ev«qtie ayani fait <]ae!ques prtcres fur rordinaDd , dit enir^autres cbofes : Nttit mutns MemMti , nouf avvnt examuiifa vit , auum ^uil nous a ete pof- fiilt •fVout, Seigntur, ^voyi\ U ftcrii det ceeurt , vout pou- wf It pmrifier ,& lui dantur ce qui lui numjue. L'£veque met alon ta tnaiR fur U tete de rordinand , ea dllant : Reeevt^ U SdiiU-£/pril , pour avoir la force de rififier ait diahU Sr afts untations. II lui donne let orneinens, & enfia le Uvrc des Evuigilei.

tl femble par formules , que les fondions du Diacre

ae regardeni que le fervice de Tautel ; elles y hat au-

]Ourd'hm reduicet : mais elles ont ^e atitrefois luea plu»

tS. VI. 1. itendues. 11 eft dit «pie les premiers Diacres furent inftitu^

pour rervir aux tables. Or il y avoit deuz fortes At tables

dans rbgtife de J^ufalem. La table facree , c^eft^i-ilire U

confi^ration & la diftributioa de rkuchariAie , & la table

commune , pour la nourtiture ordinaire. Tous les biens

^ant en commun , chaque partioilier ne reccvoit que ce

qui lui iioit diftribu6 par rordre dcs Ap6tres ; & ce fut

prindpalement la necefEti des diftributions journaliires *

^S. vr. 10. qui obligea Ics Ap6tres i &ire des Diacres. On voii toute-

fois, par rexemple de S. Etienne & de S. Philippe, qu'ils

pr^hoient & baptifoient des le commencement. Dans

&iite ils exerc^reni ces fondions plus raremeat, & feule-

ncnt au d^faut des Eveques & det Pretres.

Cphc. Aityr, LeiDiacmavoientdoncdeux rartesd£foi>ffions.Dans

*. 1. Conc. rEgtifcilsfervoicDtAr3titel,comiDeiIifoBtem:Dre,pow

f-rt*ag. 1». ^^ rEv«que ou le Pritre i offiir le (acrifice, 6t a diftri-

biier rEuchariftie ; pour arertir le peuplc quand il hxtt

prier I fe mettre a geitoux ou fe lever , s'approchcr ou

Niirer dc la cemiDunion , fe tenir chacun en fon rang avec

le filence & )a modeftie requife , s'en aller aprcs que la

Meffeeftfinie. Cctie fonSion d'avernr lepeuple, parolr

hien plus dans les Liturgies Odentales ; & les Diacres eo

(itrent depuiii foulages en parcie , par les Sous-diacres & lc»

Portiers. Les Diacres al&ftoient TEv^e lorfquTI pr^chott^

tl dmt lei «utret fonAioaSipriitcipaleaieotavaiKqu^ily

r. ^ Jtcitttltt AMt]rthn.SouvefKOflIenrdoimoitlachai^dntif-

*i^!!^X ^"'^ ^ Cltkhu>teet. Ib bapaloieiit ea cas dc nto^

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 195

Cte , & prichoi«ot quud rEveque rordonnoit. Encoi* "paktXi. au)ourd'hui , il faut«ireDiacrepourprechcr,& pour lire CnAr. VIll. publiquemcni TEvangile.

Hors de rEglile , les Diacres avoicni k roindu tempo- r. BorM; rel & de loures les cEUvres de charite. Usrecevoient les <"■"- J4« •* oblaiions dcs fidelles , & les dillribuoient , ruivant les or< **'* dres de TEvequc , pour toutes les depenfes communes de rEglire. Itt vciltoient fur les fidelles , pour avertir VEvt* ^equandil y avoiides qucrelles, ou des pech^ fcanda- Ieuz.C'iiDiiau(rieuxqui ponoientles ordresde leurs Evd- ques aux pretres eloign^s ou aui autrcs evequcs , & qni les accompagnoient dans leurs voyages. Pour qu^ils puflent fuffire i laai de travaux , on lcs ordonnoii dans lage oii U plus giande force ell jointe a U maiuriie , i irenteou irente- cioq an$i au}0urd'hul il fuffit d'avoir atietot vingi-trois Mis, & d'avoiri!eua an Sous-diacre. On obferva long' temp^ de ne faire que fepi Diacret en chaque Eglife , k l'esemple de l'Eglil'e de Jerufatem , pour reprefemer ies T«b. int ^t Efprits bienheureux qui font loujours devani le trdne '** de Dieu. Ce fiit fans douie ce qui obligea a mulaplier les Clcrcs inferieurs. Le premier des [Hacies s'appela depuis ArchidiMrt. Son autorits etoit fort grande , & il an lera parli dans la fuite.

11 y avmi aufli des Diaconefles b : c'etoit des veuves que ch^, 19;

t QuelquM-unt titnncnt quc lci DiieonclTei oit Dricanifl'» furcnt Inftnueei pour (mptchtr qut \t carpi det feaimci nc iat vu 1 nu ftr ■« hammci , lari dc leur bipiemt , ((ui fe dannait alori pir immerfion. Cm DiiconeiTci rccevoieot l'impotition dei miint , K j(oi«nl coni' prifatdinileClerg^ipirca au'cllei eier^oient, 3 l't(iri riet femnict, ■ae pmie dei foii»ian> det Diicrei. Dini IX^lire de CoDainiinupU , ii j »oil dct DiiconelTei dont lc miniOcie etoil dc i'imployer a 1 inf- lcuAion d(t petfoTiaci da lcur reic. Ellei diflribuoicnt let clii:ii^t d«> fidellei , enleianoieni let principi:i de li foi & lei cei jnoniei du bap- ttiDC. Lcur emplol n'<ioil pit un Ordre dini Ij Hi/rirchie , milt ua ■linifltrc inciaB & trit-T^nJrablc. II te gliiTi deui ibut parini (llei. L'uii oue quelquei unct fc coupint lei chevcui , i'inlrudi.iluietii din» rEtliHi; cc qui caufuil du fcandale ou au muini du djnger; !'iutic, ■u'eTTu dormoienr toui leurt bieni i l*Efllifc . lu or^iuflici- Af Leiir

Zu'ene> dormoienl toui leurt bieni 1 l'Eglifc , au pr^judici imiltc. L'cinMrcur Th^odore dcfendit (ju'iucunc ve Diacmeffc qu ctlc D'tlit foiimce inl , & il leur djfendii c

*4n<rilement ipproi

rEeiifci eifu

» Eglifd. premierc nirlie de cette Loi fut lei miitlarccondefutbflmte pir let Pe'ei da rEilifCi etfurleiramoncrancei de 5. Ambroitc, Thtodofc, ctani * VftoBC , i*TO(iua cetle feconde p^rile de (1 loi. Clolilde , fcmmc d* Ctovit I , a<oil fiit Im (onOioni dc DiiconetTe dint 1'Eelire dc S. Mailn* Tmi*» 9i iU* ■mnK •pii' J *f9it fM kt ittMtta ian4«s d»!^

f^ I >' S T 3 T r T I O N

^^^^^^ 1'an-chntfiflbfT , cntrc cell» mi. s^etBaemaaai^^srs i Dieir eS"Vvlii. Onpranoii leApiusi-croicaist. ra«ac souk ae ibiiamB I. iin. (. 9. an~ tlis^ ic7vnicnt si tau.\ii^a jsi Dacm ea toa; qii <.Mc. £p. lazanloii teBntiefi , & gae les bcsBKs dc potnaeoi *"' *'^' £iirc ir\^ smant de lBai)esnc£. E yen a oi depuisleieinpB 4ie£ Arunrcs , au mcniB jui^au fixidnc &ecie.

CHAPITRE IX.

X)m Pritres.

LEPrnreJoiiavoireteDiacreiia an pour le motns , 8e a^oir aneint la vingr-cirquieme anoee de fon age c. Par let andem canons , il devoii avoir trenieans ; encore Cnr Ker~ Ti^iiw-on moins a Tage , q j'au temps <iu'il avoii paSe *«,...■ i.JT.» «Uns le Diacon» 6: dans les Ordres inferieurs. Enire ceux •*•*■*• fjui avoieni tie eprouves dans ces differens dcgres , on cboitifibii ceux doni la foi , la prudence & la fbrce etoient )e plus conni;i;«. Quoique l'epreuve ne folt pasli lon^e , on oLferve toujours mieux inierfticcs dans les Ordres fuperkurs ; & lesEveques n'en doiveni dirpenferquepour fw. Trijf. caufe. L'tsamen pour Tordre de Prerrife doii eire plus ri- A/- »(. K«r- gourtfuxque pourles anires; il faut que celut quilere^oit foit trouve capai/le dinDruire le pcuple des chofes necef- fjires au Ijlui , & d'adm'niltrer les Sacremeos. Mais rien ne faii inicus voir les qualiies d'un Pretre , & fes priocipa- lcslbn^ions , que la ceremonie de rordination. Fonilit'* , L'Archidiacre prefente celui qui doit etrc ordonne Pre- «r4. *v«A. ire, dc mcmc qu'il a prefentc le Diacre , comme etani de- oiand^ par rE^life , & rend temoignage qu'il eo e(l digne.

Ti*. dftojiirde Tour» , lit,t,ci^ 4]. premierConcite d'Orange 441 1 il(f*nilil il'urdunncr det Diacon<<r». L> fecond Concile A'Ot' teini, «1111 aii 1 j , tlcirndii uiceillcment d* donner a ilei (emmei U k«n--'.><:ii»>idct DNinniir», i c.ure l> fi jglliijdo Ceie.

L' ii.ftt Kr^iidiiii (iicote en quettiuei Eglifci dei veDigei de cn l>i4CMi..ll'ev.Xr( ClHilreureiileStleili, en Oiuphinf . roiil 1 1'Autcl u:ii.« ii Du.it H Sout-Diacrej cllti touchcnl lcs va(et [acr«i. L .kM^:'!* Ct S. f irrie dt Lj^on fiit lulG office At Soui-Diicre ; eU« t.j.i.i.'i )*Lpitte , & |ioilal«minipu1e, miii* li main , &noD*ubiai. Aiiiii%iiiBi.quiii(« «nnccomplii , Si 1a vingi-ciniuiime Hinia

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 197

L'Eveque confulte auffi le peuple , en di£uit que c'efl un pxi^-ric l. interct cotnmun du paDcur & du troupeau , d'3voir de chap. UL feints Prcires, parce qu'un particulier peut lavoir ce que plufieurs ignorent , & que chacun obeit plus voloniicrs k ceiui qiii a ei<: ordonne de lon conrenteoient. Enfuite it ^'adreireai^ordinanri , &iui dit : Un Prict Jw offrir , binir , prifiJtr , prtcher. ilfjttt dnr.c monter ^ce lirgri ^'ec aittt,rMJt <rMitU , 6- fi rtnJrt recommjaj^hlt pttr ynt fjfijft iilt!}r , dt ionnti maiiri , & uat ton^at p'jiiqut dt U vfsu. Les Pritrtt litnnuaUplJCi dts 70 vietUjrJi ^ui ftt-tnt Jomis a Moyfi , fourtui atJer j ioiJuirc le peapU , & Jts-^i Difiiries Jt Jtfus- Ckrift. lls doiveni jimtr U mortificjlion , par Lt confiJerMian Ja wtyfiin dt U mon Jt Jefui-CArijl , quiU cilehrtnt ; itrtp^r iturs uifiruSions ttt midecins fpitimets du ptuple Je Dieu ; lijoiur tEgtifi pM Codtur de Itur fuime vie ,& l iJifier par itur pridi- catioa £> Itur txtmplt.

Alon TEveque mei les deux mains fur la tete de TOrdJ- 1. TiM. m nand , & tousles Preires qui fe trouvent prelem lui impo- "- 5^""- lent aufll les mains. L'£veque taii fur lui des prieres , oiiil ^"j^ ' *^ marque lei divers degres du facerdoce. Les Pretres qui fent dansleCecondordre, Tont les compagnons &les aidcsdes Pomifes , comme les enfans d'Aaron aidoiem leurp^re, & comme les Apdircs accompagnoient le Fils de Dieu. II Iw donne enfuite les ornemcns , & ajoute une pricre ou il dit entr'autTes chofcs: Seigiuur, aiaeur dt Ijule fjintele ^ donne^-Ieur votre hiniJiSian , afin qut pjr U graviii dt Uurs maurt & U fevirite dt Itur vit ,iU fi montrtm vitilUrJi , ^uiU profitent iti infiruRions que S. Paul Jonnoil a Tilt 6-d Timo- liie ; gut midiiani jaur & nuil votrt Loi , iU croient ce ^u'iU iironl ,Ht enfiignent ct ^u'iU eroiront , €f pratiqueni ce ijuHi tnfiigntroiu >' gue Con voie en tux U jufiict , U confijnce , U compjffion , U farce , &• loults lei aulrts vtrius \ ijuiU tn monirenl texempU , O qi^iU y confirmeat pjr Itars exhoriatloni, Apres cela , TEveque Iiii confacre les main! ptrdcdans avec rhuilc des c;iicdiumcnes d , alin que ccs mains foicnt

d L'Jiu]le dei cituclmments en l'hu]le il'olive bJmie nini au- etii mcUtige. tlli; Ht ainii apiieltc , pjrce que ('«11 U miime Uuiit

aci eiifjni , aux Jcux unc- , 1'aucrt encie lei jpuiUk N iij

ISB IWSTITUTIOBJ

Fa«t» I, Cfob^ ^ batir , ie conCicrcr , & tie &ndiner ; cskh- Cur. OL 'mt on chuiie un hyiDnc pour inv(M|iier [e S. EibrrT. Q lui iw coQcfaer le aiicx [rfon de vin , & la pareiie svec le pMn , lui donnaot ie pocvoir d'fl&ir le ^cnftce a Diai ; ft en efiei , a b meine 34dle de roiTtiiBdaa , le aonveaa Pr^e ceiebre & conlacre avec rEveqnc

Apres la cominunion, [e Pre!» <Et cesporatesde Jefiis- JlMi. sv. ij. Chrift a lin ditciplei : /< ar vom jpftlrrjipiMj mufirvUtmn , «d:j »Ki amU , & le rcAe j puis le aotrvcau Pieue & leve , &rccite leSyiiil>ole desAp6t7es,pOQrpro&4erpubli«{ae- ■ent b foi qa'il doit ptecfaer. II fc inet z graaax devznt fEviqne , qui lui vnpote les ntains nae tccoode (ais, ea ftd», K. 9S Aant : A/mv^^ ^ 5. S/jrit ; f«x i fai vmu iMmxj'^ Zct^ aU( , ili Umrfijvrii rtmt % & ttmi i ^ «ec fu ntia^ra^ , i^ )En>m Ttuiau. H £ui promcnre obesCwoe , & rnrertit iTapprendre foigneufetRer.t rotdre de ta Mc&f aaBvspri- trc* d^ inftrwin , i casfe de rioiportaaoe de b c&oJk

On Toit par tomes ces formulcs , qoe les Pteires Ibnt taftiiaes poor foubger le» Eviqiics , noa coaae les Di^ crcs dans les fondions nierieures, & dias ce qoi r.ent ptof da tcBiporel , mats dam les fooSioas les ptus ipirv loeUes & le« plus eflennclles an Sacerdoce. Oeft , faiTutt k Pontiftcal , ofrir , hinir , prijidtr , prieher , t^^rr. Ch, %. Ofrir,e& faire le facriftce , c'eft';tdirec^efarcr la MeAe; ec qae le« Pr^tret ne faifoient dans lcs prcaners (iicles q|D'au dcfaut de 1'Evdque , & par fon ordre. L*n<age prtfenc je ceice fondion fera eiplique dans la fecoode partie.

Le Pr^re doit iiair , c'ell-4-diTe faire les prieres foleik

nclles , marqu^ pour diverfes ben^diftions : comtne

cellc* de* fon» i PJque & i la Pentec6te , reau-b^ntte , le

pain binit dc li Mefle paroifllale , les fruiis nouveaux , les

peitiiff.alii"^ clochet , le lii nupiial ( , les femmes relevees de leurs

ra¥*l, couches , 8t toutes les auires bin^diflioos marquees dans

« La bf nfiliaian du lit naptial (e riifoil autrcfott !e rair. Le Curj da ftiiil F.rieiine ilu Mont .■«tJiii plaint qu'uii paniculier l'avoit fiiit ■tttnJrB jufijuU minuit, Pieiie <le Goinly, Evfque de Parii , or. ifoimi «II nn , qu« cetti cerjmonie fe feroilde jour , oii du moint irint fouper, cnpi^fencc feuleaieni du 111111 j, de \a mari^e & d* l«uri pliii prochci pireni cithollquei. foyet SB,)val , anri^uir. dt fcK-», ron, II, pag. Ci9> Uiii ceite coutume i'eft peu i fft>t

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 199

leRiniet, hor* celles {{ui (ont tekrvies aux Eveques. '^ Lc Pr^rrc doit aufli PrifiJer aux affemblees eccleriafti- cb qucs , Si faire les pneres au nom de tous/i On peut rap- portcf a cette fanftion les fepultures & ks autres proceC- fions, qui doivent loujours eire conduites par un Pretre. On peut encore rapporter au ntot de PrifiJtr , le droil que les Pretres ont d'eire le confeil de TEv^que de s^alTeoir avec lui dans les jugemens ecclerultiques ^ , & de les ezer- ceren Coa nom ; carfOUterantiquitelesaregaTdescoinnie le fenat de rEglife.

La Priditaiioa n'etoi[ pas du commenceoient une fonc* tion £ ordinaire des Pretre$,|»rce que les Eveques inf- tniifbient eux-memes h. Depuis environ 400 atu, pludeurt Prctres , principalement les reguiiers , ont fait leur capital de cette fonfiion , prechant indiff^emment dans toutes les Eglifes, felon qu'ils y font appeles; au lieu qu'autrefbis iJ a'y avoit que les Pafteurs qui inflniifoieat chacun foa «roupeau.

II femble que fbus le nom de Baptinu , le Pontifical ak voulu coraprendre tous les Sacremens ; car le Preire a )e r, f>ouvoirdeIe£adminiArer,hQn les deui qui appartteiuiettt ^*) i rkvdquc. I! efl vrai qu'il y a i diftingiwr : le bapi^me peut Jtte adminiAre en cas de n^ceffiie , par quelque perfoflM que ce foii. L'Euchariflie peut ^re adminiJlrte par tout Pr^tre indiffib^emment , hors la communion pifcale & le viatique. La penitence ne peut etre adminiAr^ que par <eux qui font fpecialement approuves par rEv^que. L'E|- tr^me-Onftion i, St la benedi^ion nupiiale par le propre Caii ; & il en efi de meme du bapieme folennel. Cet

fDet ditntrti & nn milcre <l'Jcol« dc Mmpigac flireiu tf primliw it» , pour i'ttre in^iiit dc chincer vtpttt dani rEglife , ea Vtbfti^- ce du Cari, & fini fon ordre.

f Lci Prttitt B'on( iiicune iuridifiion , li ce n'tR»a fer pfnitrn- riel, i \'i%tii de ccun qui ont le droil de cunfeller : quanl i li jj< lidifilon cxi^rieore de rEvii]ue , foit voloncaire & gracieule , foit conteniieufc, i mainiqn^iliiie faiCDt comnit par lui fpicialcmciit

h On loic encaia^de noi jaurt plufieurt iTtquei i'icquiccer dign«- inent do fnintfttre de U parole.

I Quaiid on dic ici quc l'excrtme.OTiaion doit ttie idmininrje f»T U piopre CuA. On cnicnd le Curj du lieu od fe irouvc (c ma- ladc quc rttn admininte *, encorc que ce Ciui ne fQt cclut d> doninlc oidiiuir* du ultdc.

N ir

«» tV STITTTTr O »

I patids pAovoin , qui readoteoi ies Pretra ti veiRiafalca

FAHTif t. dfiT eiec^e , dans ies (temien lenipi, >le .eur muinplicar , *•*'■ **■ oon , qui eti 3 beaucoup tlimtaue ie repi^

CHAPITRE S.

^ jU Pramaiian its Eve^ui,

LAr)ignire<ler..'pircop3c s'eftimeux cantervee^ecdla <le la Prerr.li: , parcii quon s dit pius attadu 3 oe poiiit ArdorMier it'£vei;ii« , finon pour une kg.iii£ vacamB. Ls NOftt dXveque ri^itie lnfptScur ou laxendjm , pBir otoa- rrer qu^it elt chargi de touc le ibin du crtiupeai. U tA Ibuvenr nomme PMiew ; ibuvenr dans lei andecs, Pripalt i •n g;rec Protfiuf , en Litin Pn^afiat , ou Pr^fai , en j4^ ri^» ; m bten on le r.otniiie S^ripsMtar , en Grec Strtis , M Larin , Sace'J«t , nom <^i lians \a demiea Knps a ^e confoiviu AVec celui de Presbyur , & urribae aox fimples ^rifre*, Lejfcva^uesofwencoreerenaauiiiisfaHrt/ei jmais quclqiiet mr.d.-rnei a&6enf de oe doaner cc ooni qu'aii Pape i. Lesanciens E.ve({ue«p3rbnc d'eaz->tciDes,isno(D> •loienr fouvent Se^iitars £iuu t:lU E^ft , oa itsfiJelUj , & dti ftrvinuri dt Duu ; & le pape a gaide cene ibrmuEe i. j, Jefu^-Chrift appela fes difciples, & cboifiipour Apotres 14. ' ' CCin quil voulur. II leur dii apies & relune&oo : OmiM fean. im. ii. mon Pirt m n tnvi-yt , ainfi jt voiu mpoK. El S. Pdu! dit aux Aa.im. 1!. S,req-jti(VACi.;,^<.ieUS.£fp'itlti aiuila /HiargarvefiitrrE', 7"'i. f, 7. gliftdi Pita;Rtii Tite ,qu"i\ VaWiSe enCtae,poMraMir par lit villei dti Prilrti , {\\t'A appeJIe enfuite Eviqaei. Ea, ftn , noiit voyom dan$ toute b fuiie de U rradition , que lex Ata. «fvfi. ^*'^^!"! ° I loujoiirs etk ei.<blis p>r d'3urres Lveques. U eft !• ytv (|iiel'on nppL-loir^cetteiftionleclerge&lepeuple de rCglife Vr^cnnie , .•fin dc ne leur p^s donner un paAeur qui leuff Cun. Nlt. 4 Krt tnconnu < u :U'r<igre.ible. On lei icoutoit, & on fuivoit "■*''" d'or<lin)r re 'ciir rlKir.elioifiirtmquelqqePrdtreouquelquQ mal. tt'iiij" Diacreairjthcdepuislonn tempfaufervicede cetteEgliie, |. II ciiiii p. (funcverlu eprouvce,d'uncfcicnce8cd'vinecharit^connua llca. C«l^.

t On Ib tltlllitsui dsi auirct Pc^ljtt pir U tilre de Souver*i« Pontift. jUu d(i lltiii qu*U (f«ad| aft %*\\ii-ti : fttyi'* fi.iymia Ql4

AU DROtT ECCLfeSUSTIQUE. aoi

Ae tout le monde ; ou quelqite illuftre ConfiilTeur , pendani p^n^i^i, lesperfe^ution». Aulliidi quertvequeetoitelu ,les tveqiies Cbap, K. rordonnoient par rimpofition des mdins , avec ta priere & ^p'J'- *-'f- le jetine ; ils rintronifoient dans la chaire epifcopate , & 11 ^„„fl_' ,/ , COmmen^oii des-lors a exeri^er fes fonOions. & tp 9t. ad

Ccft te que temoigne S. Cyprien , quand il dlt que les 'f"'* *■_'• Eveques voifins salTembloient d^ns rtglile vacante , & lui (^_ ^'j ^g^ ' iliroieniun tvSqueen prelencedupcupie ,dont ilcioit par- Aitcment connu. LePapeJuIes fe plaignant de linrruftonde Erifi 1. 1, Gregoirea Uplace de S. Aihiinare , dit qu'on Ta ordonne •i*f .t^''- 0. Antiocht: pour lenvoyer a Alexandrie , diftante de irente- ^ '^g "■ '"• Hx iournees; qu'il y ell etranger , n'yapoint ete baptife, n'y efl point connu , & n'a eie demande ni par ks Preires , oiparlesEveques, nipar le peuple m,

DepuisConftantin, lepeuple chretien etantaugtiente, ttt.tf.tgi on eui egard aux futTragesdes differens ordres dcs Nobles , «^^r- ^»** des Magiftrats, desMoines; mais on regardoit toujours principalement le jugement du Clerge. Dans les royaumes 4]ui fe (brmereni des debris dcl'£mpire Romain, il f^llut auQ) avoir le confentement des Princes qui , voyant la grande auioriie des Evequcs furlespeuplesde leurs noti- vclles conquetes,eioientjaloux de nelaiflerelire queceux <iu'ilf croyoient kur eire fidelles.

Ainfi , fous la premi^re race de nos Rois , & au com- mencement de la feconde , quoique la forme des ^leAiont •'obfervai loujours , les Rois en eioieni fouvent les inat-

m Opiic dic de C Jcillen , Evjque Ot CinV.3%e, ([i.'il r.:t choiG par k r<.flr.>ge dc lout Iti fidellct; Ce f. i le pei.ple (l'AIexandrJe qul «oului avoir S. Aihanare pour Rvciue ; & ce Sjiiildit , que t'il avoit

•ppe1*f le peuple 6l le Cttni , pour lui dDiiiier \:n ructcdeur, rui- «itit te> l<,i> de .'Eglire. S. Ki>n dit aum, q'.i'uii Eveque , ivintd-a. (re toaUiTi , doii >voir r«ppr>>b.i'tiDii dei Eccleli.lliiuei , !■ ti~ |Buigii»(e dei perfuiinei tliilLnguiei , R \e coiifentimenl Ju peuple, Li mtmt chule >-obreivoii ei, Fnnce , diut ricjlie, 1'Ariiiue IL rOiirni. Yvel de Cliirlrei , dim un.' de Tel leiirei , dil quM nip. firouveij pjt rjleQion qui ivoit ct^ fdice d'un Evfque de Pjcit , i nioiiii que le C.\tig,i & le peup^e n'a;eiit choifi la mime perfonne , & l^t le Mf OopQhcnin Sl Ifi Hveqiiei de b Province ne faient uni. •imemem ipprui.vee. Eiilin , Fulbeit de C.lijrtet , d t que Kitnccin fiil f^ic Evique de Pjrii , pjr le choix du Ckigc , !c rLl1i;i|e (.'i| peuple , tSt pjr li conceftion royale , avec l'-pprobalion du Sjtnt iUyi , Ci. pai rinipofitiigii dvi m <i''s de fArclievcque Ue Scut , qui #i«i( ilori ULliop«atais dc Pu.i,

«0« INSTITUTIOH

PiRTic f (rei- Depois Louis /< Dtboanaire , ies eledtons fiircnt ptos Crav. X. Kbret ; enforre tpie pendani le nerivienic Cecle , ranciear:* fgrmaliniM dilcipUne «obrervoti eia^emenc , y ajoucaatteuJeineaEJe /r«M tfift. fie r>en fjire f^tns la pamdpznon ou ftat. Noits en avons tam. i. Camt. -

Aalt. » t.

cncore coures les formules.

£iit.g*iif. Siii^r q'j'un LveqtK eioir aiort, le Clerge & le peupte ^uit*' «nvoyoiiint des deputes au iMetropolitain , pour !'«» aver- ^ ^ . III. ^^ i^ Mctropolitiin en donnnit avis au Koi ; & fuivaot fon nrdre , nommoii un des Ev^ques de la provioce pour ^ire Vifiteur. II ect ivok a cet Lveque , & renvoyoti dans l'Cg]ire vacante , pour folliciier l'eledion , & y prefider , «ifin qu'e|]e ne fiit poiot differee , & que les CaiKMs 7 &if- fent gardes. Le Meiropolicain envoyoit en meme-temps au CIerf;e & au peuple une ampLe indrufHon , de la maniere dont Telc^ion fe dcvoit faire , pour etre cantmique. Le Vifiteur eiant arrive , il alTeinbloit le Clerge & ie peuple. II faifoii iire le* palTages de faint Paui & ies Canoos , qui narquent Ics qualites d'un Eveque , & comineni il doii Jtrc ^lu ; il exhonoit lous les Ordres eo particulier , ^ fui- vre ces r^glcs; lesPr^ires, lesautres Clercs, lesVietges, les Veuves, les Nobles & lesautres iaiques , c'eil'a-dire les citoyens. Les Moines avoient grande part i feledioa. On n'y appcloii pas feulementles Chanoines&Ies Clercs de la ville , mais aufTi tes Clercs de la campagne. On jeiJ- noit trois jours avani feledion , & on faifoit des pneres publiqiics & des aumdnes. On ctioifilTott , autant qti'il fe poiivoit , un Clcrc du fein de la meme Eglife.

L'clL-flion ^tant faiic , le decreiJigne des principaux du ClorRc , iles Molnes , du peuple , etolt envoyi au Meiro- politjin : i] convoquoit tous les Evequesde la province , poiir ciamincr l'eleftion , k un jour certain & un certain licn , qul eioii d'ordinairc TEglilil vacanre. Tous les Ev£- qucs duvoicnt s'y irouver ; & ccux qui ^toieni malades , ou :ivoicni quelqiraiitre cxcufe legiiime , envoyoient un di' k'urs C^lcrcs , cliarge de leurs lettreg , pour approuver l^deflion : car tous y devoient confcntir, fuivant la r^gle du C'oticilc dc Nicue , & irois au moins devoieni y aflifler, «jn,X''>y' i' ^'^'" " ^"'" prelenti i ce ConciJe provincial , le Metro-

N Celiil ipil jtoti 4lu Evtque , jaf^'l ce <[ii'll Qt itKsi , a'f t«i|

■ri'<ii q>i* i'''ii Kii« «iitc-

AU DROIT ECCL6SIASTTQUE. 105

^litain rinterrogeoii fur fa naiflance , fa vle paflee , fa pro- Partis I. motion aitx ordres , fes emplois , pour voir s"il n'iioit point CnAf . X. atieint de quelque irregulariie. 11 examinoJt aufli fa doc- trine , kii faifoii faire fa profeflton de foi , & la recevoit par ecrit, S'il trouvoit l'eleflion canonique , & 1'elu capa- ble , il prenoii jour pour b confecration. Mais fi T^lu fe rrouvoit irregulier ou incapable , ou fi releftion avoit et4 £iite par fimonie ou par brigues , le Concile la caflbit , & ^lilbit un autre Eveque.

La confecration fe faifoit a-peu-pr^s comme 3UJourd'hui. Le M^tropoiitain donnoit au nouvel Eveque unc inllruc- (ion par icrit , oii il lui eipliquoit en abr^gi tous fes de- voirs ; car il ^it regard^ comme le P^re & le Dofleur des EvSques qu'il ordonnoit. II devoit leur fournir de fes archives des exemplaires des Canons , & eux devoient avoir recours i lui dans toutes leurs difficultes. Si la con- finnation fe ^ifoit hbrs de l'Eglife vacante , le Metropoli- nin y envoyoit des lettres pour faire recevoir le nouvel Ev^que. Le Roi etoit averti de tous les afles iTnportans ds cette procAdure , principalement de Tileftion & dc la con- lirma(ioa;carilavoit toujours droit d'exclure ceux qui ne hii ^(Hent pas agriables. .Telles iioient les ileflions eo Occident au neuvieme fi^cle , Sc jufqu^a la fin du douzi^me '. pendam lequel loutefois les Chanoines des Cathidrales s'ef- for9<Ment d'attirer i eux toute Teleftion , comme il paroil Caa. tS. T. par le Canon du Concile de Latran , en 1 1 ; 9 , qui riprime TftomaiT oifi leurs enrrepriles. "^^ fj.*" '

Mais au commencement du treizi^me fi^cle , ces Cha- pitres ^toient deji en poITeflion d'elire feuls TEv^que , i Texclufion du refte du Clergd & du peuple a , & les Me- f ropolitains de conlirmer feuls Teleflion , fans appeler leurs Sufiragans. L'un & Taufre paroit par la manicre dont le* C. 14.^1'« eleflions font regl^ dans le grand Concile de Latran PJ^jP|^'J*^ de 1115.

Les arret^s de ces Chapitres avoieot moinsd'autorit^, 81 quelquefois moins de juliice que ceux d'un Concile en- tier ; auS les appellations 3 Rome devinrent bien plus fr^

a Cec or^lre devint nictHiUt pir rapport a l> multipllcaiioi Cittgi tc Uu pcuple , qu'll ■>'cEoit plui ponible de lallEcnbkr ti fiff bof bfiufouo d'cabariM 8( dc confulien.

»04 I N S T I T U T r O W

' quentes : & il arriva , en diverfes occafions , qiie les EvS-

Partie L ques elus s'adreffoient direSement au Pape , pour lui de-

mander la confirmation & la confecratlon. 1! faui donc ex'

piiquer comment fe font les eleffions , fuivant le droit

□ouveau & les decretales.

On didingue trois aftions , YEUSion p , la Confirmaiim ;

U Confecrailon, L'e]e£tion fe nomme Population ij , li cehil

Ctp- ult- di que choififTenr les Chanoines ne peut etre fait Ev^que r ,

fcfi. jiutai fans queique difpenre : comme , s'il eft deja Eveque ; s'il

*'"■" ' - n'eft pas In faerii , s'il n'eft pas ne en legicime mariage.

Car, en ces cas,cen'eft pas tant une ^le^on qu*ilsfont,

qu'une pri^re au Superieur , de leur donner pour £v€que

ceJui qu'ils ne peuvent ilire. L'eleflion fe fait en trois ma-

Cone. Laitr, "'cres : par Scnuin , par Compromu , par Infpiraiion. II y a

IV cap. 14 plufieurs exemples , dans les premiers fi^cles , d'ele£tions

tluia prnpiir fgijgg pa^ Jnfpiraiion divine ; & on y compare celles oii

^Sian. ' ^^^"^ '^^ Eledeurs conviennent unanimement de la meme

perfonne , fans avoir d^liber^. L'eIedion. par Compromii fe

fait en remettant le pouvoir d'elire a quelques-uns de tout

le corps en r.onibre impair , comme 3 , j ou 7. Ils doivent

religieufement obferver les lermes du compromis. L'elec-

tion par Scrutin eft la plus ordinaire : voici quelle en eft

]a forme.

Tous ceux qu) ont droit de donner leur voix ppur Ve~ Cone. Bafil. leflion , doivent etre ciies i un certain jour , afin que les fiff- '*• abfens puiffent s'y rendre , ou envoyer ieur procuration fpeeiale,&qu'aucun ne puiffeaccuferl'^leftiond'avoirit6 C. Nt pro di- clandeftine. On doit proc^der ci Teleflion , dans trois mois ftcl. 41. dt apres la vacance , de peur que le Chapitre ne la falTe du- " '-^ '*"• |-er,pourgouvernerpluslong-temps. Ondoit fiiirecepen- dant des pri^res publiques ; 8c le jour etani venu , les Eiec-

p L'eIeaion elt la nommatlon d'uiie perronne capable , faite par Dn Cliapiiie , rujvant la ri>rme prefcrite par les ciiioni, pour lem- plii une iligKitJ ou autre bfnelicc que1coii(|ue.

q La I'ojlul.ition eR une prefenr^itioH , l^iie par ceuKqui oncdrolt >l'^|jre , lu fupi^rieur Ecclelialtlqiie , d'uite peifonne pour remplir PDC digiiitt ou bjn^lice vacant.avec priereau Sup^rieur d'accorder nne dilpenfe au pr^fente ,paiir irre ponrvu de la dignice ou ben^- fice , auquel on ne pouvoit r^Iire fuivaiir 1e dreic commiin.

r La pofliilatioii n'eft pai uiie forme <te prffeiitiiiin particulitrs pour |ei Cvfquet ; elU licu poui toui let autio bcnenvei aa 4igait£i ccGlefilftiin(f,

e.ii.

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. Mf

tetirs s'afleinbleni dans rEglife , affiflent a une Mefle du S. i ■'■■i Efprtt , oii ils communient ; puis ils pretent rerment de choi- ^RTis. L Cr celui quMs croiront Ic plus digne , & de ne point don- ner leur voix a celui qu'ils fauront avoir brigue relefliofl. Les fuffrai^es le donnoient autrefois de vive voix : depuis on a iniroduii de les donner fecreiement par bulletins ou billets plies/, que l'on met dans un calice , ou quelqu'au* tre vafe. lls font aflembl^s & compar^s , par ceux qui ont ^ichoifis pourfcn]tateurSi& celui-Ucll declare elu, qut a lcc fuflrages de la plus grande &. de la plus faine panie t. L'eleflion etanc publiee , il n'efl pluf permis de varier. On drefle proccs- verbal de tout ce qui s'efl pafle en cette Cap. puhlU aOion , oii fouvent il arrive des conteftations. II y en a qui *^'°: '*• *• proteftem , qui s'oppofent , qui appellent : quelquefois lei Eledcurs fe divifent. L'elu doit donner fon confeniement dans unmoiSjfouspeine d'eiredechudefondroit. Etdaiis le* trois mois fuivans , il doit demander la contirinaiion k _ ^"^""c^ {oa Superieur immediat , c'ell-3-dire au Metropolitain , au dc tua. in 6. Primat , ou au Pape , fuivani la dignite de TEglife vacante. txcenciMiit

Le Metropolitain fait appeler touies les panies int^ u.e.j. reflees; favoir,ceux qui paroiflemco-elus^ouoppofans», par des dtaiions exprefles ; les autres par des affiches. Let delais pafles , il proc^de au jugemem , foit avec les par- ties , foit d'office , fi perfonne ne fe prefenie pour c(Kii-

fCettt mtniiit donner ]«■ fuftVagei tll beiocoup plui conveoa- t>l( : fuflriget n'etaiit pai vraimeiit tibret , lorfqu'!)» let doniM

Ton n^ofe pii nommer uii iiutre fuiet que celui qul i d'abocd iti fiapod

I Pour que cetui qui i ixi nomni<: fait ti!pute i\a , it raui qu'it ah plut dela moili^ ilei voixdel CipituUiii. Auiremenc , Ti l'un Je ceux - , qui Iflot nommd ne reitiporte luc leiiurret, qu'en comparjnt Jei voix '^"■•"'V* qu'il , euei . .vec cel.e. qui oni i:i Jonni.L J'.ut,., p.niculier. , '""',''' «''"' fjni avoir eu pour lui feiil plu. de h moitii dci luftrjiei , il fjul * '™'. P". procidci J uite DouveUe «ledion. U'Hciicourt , Luii tciUfiafiii/ia, ""• tit. dt riltHien.

«Quand ilarriveroitquedepuil li puWicationdu fcrulin , la phit Capit atidi* grandfl partie du Cbapiiie auioit conienti j rileaion de celui qui ,j,_ Exlrd d9 l)'jvolt «n fj fiiveiir que let fullraget a'uo plui nnnd nurabre de Ci- .uaioat pitulani, fani avoir lei voix de plut de la moilij du Chapitre,!'^. '

lefilon ne feioit pli poul cela confiimje ; p<ice que ce qt.i eli nul dini fon piincip* , nc peut pat ilre coiifiimf pac ce qui iti fiit <laiil U fuite. Miii & reledian eft v,ilahle en elle-mfme , St que lei C^tiMonoppoliiufe d^liAant, on peut p louedef i U coulidiutiuii.

tc6 1 » S T I t U T I O <^

'partie I. ^^^^ » ^ f^^^ defendre Tiledioii. Cc jugemenr coif-

Chap. X. fifte ^ examtner les qualitis de T^Iu , & la forme de Te-

Cajf.NihiUfl ledion: & s'il y a des contradideurs* le pYoc^s peut etre

txc^c.Liur ^^^ ^^^^ ^' P^"^ y ^^^^^ grand nombrc d'oppo(ans ; &

IV. €. i6. ' chacun peut avancer autant de caufes de nuUiti , quUl

peut y avoir d*irregularites & d*incapaciti$ en la perfonse

de Telu , & de chacun des eledeurs ; & (|u'il y a de di^

lauts de formalit^s dans Teledion.

Si Teledion eft declaree nuUe par la faiute des tiedeurs, )e Metropolitain pourvoit de plein droit a TEglife va- cante j & les eledeurs font ainfi punis d*avoir abuf<& de lenr pouvoir x S*ils n*ont poini failli , comme fi c'eft le Prince qui s'oppofe a la confirmation , parce que Telu lui eft fufped 5 on ordonne qu*ils procederont k une nott- velle elefiion. Si Teledion eft confirmie » il n*y a plus qu*a facrer Telu ; & des-lors il a tous les drotts ipifc»- paux y , qui ne font pas attach^ efientieUement k Tordrer Mais il peut arriver que Ton appelle de la fentence dif Metropolitain ou du Primat , foit qu'il ait caffe ou con«> iirme 1'eIeAion ; & alors c^eft un nouveau procis. Ces^ appeUations , & geniralement tomes celles qui regardeot les eledions des Eveques, vont au Pape fans moyen, Coft. ing. n. depuis qu'Alexandre IV les a mifes au nombre des cau- ies majeures. Par le feul detei de fix mois , le droit de ^ourvoir lui eft devola", k caufe de la nigjigence de ceux qui devoient ilire & confirmer.

De toutes ces rigles , ii arriva pendant le treiziime

fi^Ie & le fuivant , que la provifion de la plupart des

Eveches venoit au Pape , foit parce que Toa n*avoit pas

ilu dans le temps , foit parce que les eledions oir

9xtn^€€U(i» les confirmations 6toient vicieufes ; on en voit grand

fti, tod. in 6. nombre d*exemples dans les Dicretales. D*aiIIeurs , il

« Lorfqne la plus graade pmie dtt- Chapitre ^llt une pcrfoniie

indigiie , cecte partie du Chapitre eft par-ia priv^e pour cette foir

''de fon droit d*elire ; ta T^leftion faite par la moindre partie du Cha-^

Cap^ Congr€' pltf ^ fubfifte , quoiqtte let vois aieut ^t^ recueillies par le minie

gatOftxtrdiU fcrutin Mais, quoiqu'un det ^lefteurs ait nomm^ une perfbnne in-

€leciione & aigne , il n*eft point priv6 de foa droit d*<$lire , fi le fcrutin dans le»

tUaipotefi. quelila donnd fa voix, n'eft pas fuivi d*une tieaion l^gitime*

Cap. Perpt'^ D'H^ricourt , iif . de PHeclion,

tw,9od, tit^ y L*Ev^que qui n*eftpas encorefacr^, peut exercer lcf droitr». q^m funt jurifdiQioni» y & non m fum funt ordlais*

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 107

<^oit notoire que plufieiirs dledions fe faifoient par bri- p^i^f |^ gue & par fimonie , fur-tout dans les pays oii les £v£- Chaf. xI ques etoient Seigneurs tempOrels. Souvent les Princes s*en rendoienc les mattres par autoriti : fouvent elle* etoient troublees par des feditions & des violences : elle» produifoient des guerres , ou au moins des procis immor** tels. Ces difordres donn^rent fujet z\xiL Papes» de fe re- ferver quelquefois la provifion des Eglifes oii le peril etoit le plus grand. Puis ils pafl^renc a des riferves generales i «ncertainscas ;comme Iorfqu*un Eveque feroit d^cedi ea Cour de Rome a , torfqu'il feroit Cardtnal , lorfqu^i! au- roit acquis un benefice incomptible. Enfin le Pape Jean lUg. XXII pafia jufqu^ii la riferve generale de toutes les Egli- ^^^'* *• fes catfaidrales, quand elles viendroient k vaquer ; ce qui ctoit abolir leselefiions. II eft vrai que Ton pretendoit y fup« flier , en ne donnant les £v6ch6s que de Tavis des Cardi-' naux aflemblesenconfiftoire, & apres plufieursinformations* On regarda ces referves generales » comme un de» abus qui s*^toient fortifies pendant le fchifme. Le Concile ^'Jf* "• de Bafle voulut le retrancher , & r^tsd^Iir les eIe£Hons : fon Decret fut infere dans la Pragmatique h de Bourges ; mais il fut odieux aux Papes , parce qu'il fut fait dans le temps qu'Eugene IV etoit le plus brouilli avec le Con^ cile. Deputs ce temps , la provifion aux Ev^ches a 6t£ difierente felon les pays. Dans une grande partie de VU tatie , le Pape les donne librement : en France , il le» doone fur la nomination du Roi , en vertu du concordat de 1 5 16 : les Rois d^Efpagne, & quelques autres Souve- rains , nomment par des indults paniculiers que le Pape accorde pour la vie de chaque Prince : en AUemagne^ les eledions fe font confervees par le concordat de 1 447 c* ]q me rehferme k ce qui regarde la France.

f On entend tci p^&r rifirvet certaines difporitions des Papes » par tefquelles ils fe foiit attribu^ ia nominatioii dire(^e de certairis bi" ii^fices ^ foic ea certatns cas , foic en certains temps , oa daos cer« cains pays.

A Ce qui eft le cas du b^n^fice vaeanc in curia,

b C*efl cellequi eft connue fous le titre de FragmatiquefanBhn , ^Qf fu faite i Bourges en i4S^> & doat il a 6U parl^ ci-devanc , chap.tL

c Ct Coocordat > qu'on appelle CQncwdat Gfrmaniquf , fiu ptflK

Piiwrijr ^^ '* CiMicomat. le Soi ooit ^oimiier jn nodetiraM

CMAt. X, f" LicenciA en Tlieoic^e ou i;ii Drair. ciai oic iu .iio:a>

Iimt ^ (uns !a vin^r-^eEricme jnnei^. i nu Ji» roures !a Jimo

"™^ qmun» rE(riii;« par 'es i.2non5. il .e ^it lomnier iaos lo-

tix wus .!£ .1 racanu : lutreaiecr , mna rrois autra

j^ I, »i mois. is Pr.ce ^.cuitoic y paurvoir ..lireneat. Par i'Qr-

(ionnar.ci: .:^ 3!o:f , '.e Roi ne de^oii no<in&er .^''jiianiis

apres la. vacanc^ . pour 7 penicrp.uS oiurcaiidm ii ipris

avoir Ui( '.'on .hoix; ^iVani oce i^dXDeaii^ ies iettreniB

nr.niiiuiian , uitcrizaiion ii^voic .^rtc :':i-.ce je Ia vi^ &

moRm W nomnie psr .'£v^3ue. ie .~a raudence cia din^

<lemiem •o.iees . & nr .e Ciapure dd .'E^ue vacacie ;

de pius, litkvoit e:ree::aimaeaaruiiEveque&. ie^ixDoc^

tears en Toeojagie : ce qui li^-Kaioit iai-.si':ure i /Ordon-

ArfT 14, B^. '^'^ ^ Conciie de Treme, i^ iutie an Condie oe tdi»-

t, u queprovinceare^er !a tonne de csfte indtui^on.

Dans ruLige, ie (loi nanmc <puni :i lui piait ; &. to nomme uii uire lon inionmnoa Ue vU Sl oKBura par rZve^e de Is ^^erni^re reiiuen.:e , cQDiEie ceiles Efue Tja fcir pour ia reception des Ol5c;s.'S : il y joiiir lii prorei- fion de iai , Ac i'intcniuEan le .'oat de ibn £^it'e. Bite, ou par [j meax Evet^ , ou par un autre , Sl e.iwaie le rouia Rcme. Le RoiyfnvoicaumrrQisii^ciresde cadier, une au Pipe, i~aurre a Ton .-^^iuif.id^ur . ia mnueme an Cardin&i protscieur i^ l^ Fr:u:c=. Ce.C.uuiiiai •ei !e propt^ £mc^Ti-M. j^nt, & comfneie nnpcr^eur (|ui, avec etq s mtres Car- ^iRaus, doic eumioer iiis .iuLirnu[:or.s Si. '.a ai^BS pm- ima par ia nomme i Si cous <piaite aoivent iifinnec qa^ili le jwgent di^e. Puis le C^rdiiial propoie /Evetpie ooai- ne , en cor.fittoire one premiers fbis , ce (pii «'sppelle fre£onifjuM j ; & dans ie cocuidoiie Uuvani ^ u tuc ioa

«ntre le P^pe XicaTaf T Sc r£Apere-jr FriJe-:c IIL II CQnfiiB* Piceord lui «•.( s;e !Ji: en^e ti:«:e Ii iL Hcn.i \. I: con:e:« •ux JLiipiK*) :'cle.3i4R ilei Eve^ct it. isa hbii ; nuii 1! i''^e •11 P«re Ui aacrei lk}n<Sui , i]iii iii-.iernnc dini il.t mjli :: ;'»• «rf* i ci pra.nUrei Jijnii?! ,l<i CMUiraLcf ipre< rEviine , !t te« prem.sret di^ni^i '1" Cnlle|tij:*>,en ^uell^e ce:n[). q. .: let Heib- ncn( i if\af. On 1 cru itevair ea injriuer ici bner^ire :: :ei dit y»Atton> , d'jii(jrt <]itM f a plufieuM E;t'>'ei dani lc R..>t 1 ^ ne ^) lc KAaiernei.i pir M C<Hi««fdal, ^eui le* btocfisei ii. ci. ; iuiLit i fiptl«ap)t. d Cm ate riis«w£MiM B'«a (rofceuat f4'.se lawace , nppori ,

AU DROIT ECCLfiSlASTIQUE. ae^

Hppon, qui s^ifpelk propojitioa. Oa donne ce dclai , afia p^jtTti I." quc cous les Cardinaux puiSent s'informeT de la dignit^ ou CH&r. X^ indigniie du nomnii. La propofition ^tant faite , le Pape prend les voiz des Cardinaux , & rend fon d^cret , par lequel il pourvoit le nommi. Cette forme de provifion reprefente en quclque maniere Tcleflion , qui fc faifoit ait , commeacemcnt par le Metropoliiain,avecres fuffraganst fur le temoignage du Clerge & du peuple ,- auHi donne- t-eile le m^me droit que la coafirmation. Sur ce decret du confiftoire s'expedient les Bulles. Quand TEv^que etit * les a re^ies , il doit preter ferment de fidelit^ t au Roi , & en prendre leitres du grand fceau , qu'il fait enregiHrer ft la Qiambre des Comptes , avecla lettre du don des fruits ichias peodant la vacance. Par ce moyen, il obtient main- levie de la R^Ie/, & peut entrer eo poileffioa. Enfin il doit fe faire lacrer dans les trois mois.

^K dtai le proehiin conRnoire le CtrJinit proporera i fi SilnletA rEglire qui tll vicante , i laquelle le Roi « oomm^ an tel , qu'il di- 6it (trc fiifoti pour Evtnue E( PiHeur de cette E|1ifc. Etilin il eft dit daai cet aSe , que le> qualicft & autrei chofei requifei feront npliqufel plul implemeat danile con&Hoire. Vajcj te tr, dt Vufagt tffraiifiu dt Ceur 'de Romt , de Ciltel, tom. U , pag. ilj, ■vc* lci rcaurfuti de Noyer.

4 Ct CtTMot tire foD oti^ine de celui quc noi Rmi ost droit d'eiigtc datouilennfuien. On l'(iigcoit auttcfoii aucaminenceintmde cXa- (jue regne ; niii li confiance quc noi Roii ont en leuti peuplei, fiic qu'il« n'ont eonfer*^ ccl ufige qii't l'4gtid dei nouTcaui EvJquei, k oufe qu'ili acquitrent une Jutidiftion fpiiituelle , dont il lerDit k ctaiadre qutU n^ibufaiTcnc , pour fe foullrjiie i rob^iirinct qu'ilf tfoi*ent au Roi. Pirccfeimcnt, tenauvelETiqueiurelcnomde Dieu, 9e proinet * St Majcfl < qu'il lui fcn , iint qu'il Tirrt , lidellc fujet Ec leiTiieuT^.qu^ilprocurtrafon ferTlce & lc bicn de I'iitiide cout fon

u'ilncfcIrouTeraentucun canr<il

■u prf judice d'iceui ; St que t'il co TteDlqucIque tiiorc i ft connoif- ftnce , il 1c ftri ftroir k S* MiieHi.

f £n Tertu de ceitc main hiie , il iouii dei fruiti ^chui dcpuii f* pfifedepofTclfioa, maii il n'a aucun droit i ceuiquifont^ehuiimi- _.. Bt, 1 moint qucle Roineluieotitfiitdoii,

>©«

tNSTITUTIO»

CHAPITRE XI.

Dt la Confieration g Je l'Evii}ue.

LEs cer^monies de la conl^cration font bien entendre quelles doivent eire les qualites d'un Eveque , & reniificaU, quelles font fes fondions. La confecration fe doit faire

dt coafte, yi, Dimanche , en l'Eglife propre de l'elu , ou du moins dans la province , autani qu'il fe peut commodement. Le conf^rateur doit etre allifle au moins de deus autres EvSques. 11 doit jeuner la veille , & Telu k aufli. Le con- fecrateur etant aflis devant Tautel , le p!us ancien des Evi- ques allidans lui prefente S'elu , difant : VEgtift cathoHque drmandc qut vous eltvit^ ce Pretrt a la charge de Vepifcopat, Le conf^crateur ne demande point s'il e(l digne , comme on faifoit du temps des eleftions ; mais feulemeni s'il y a un mandat apollolique , c'eil-a-dire la Bulle principale , qui ripond du merite de relu : & il la fait lire. Enfuiic relu prete ferment de fidelite au faint Si^ge , fuivani une for- muledont ilfe trouveunexempledesle temps deGregoire Cone. Reui, VII. On y a depuis ajoui^ plufieurs claufes , eiUr'autres

*"• »«T9' ceiig d'aller i Rome rendre compte de fa conduiie tous les quaire ans , ou A'y envoyer un depuie ; ce qui ne s'ob- ferve point en France.

Alorsle con(ecrateur commence i examiner relufurJa {oi&fur fes moeurs, c'eft-i-dire fur fesintentions pour I'avenir : car on fuppofe que Ton eft alTure du paSe. II lui demande donc , s'il veui foumettre fa raifon au fens de l^Ecriture fainie ; s'il veut enfeigner k fon peuple par fes

SLi conf^critionde rEviijueefl une c^r^manic Eccl^rialtique dont jec efl de dddier i Dieu d'une maniere toute patliculi^re , celiii qiii iti Domml , fc de lui donner le caiafliie S( l'Otdie iitach^ i TEpif- COpat. Cefl ptoptement la r^ceplion de TEveijUe dans fon Eglife. On l'(ppellc/icr( ou con/ccrjr'eii, patce que l'Evique devient petfonna U.att pi[ ronaiOn qui efl faite fur lui ivec le faint Cliieme.

k Ceci i'ippliqueeEaIeminiJcfluiqui(!lnommipj[leRoi6t i celui qui 1 ttt i\a. Maii le lerme iUtu it telle Eglife , pir eiemple , tUclut Fatifitnfia, cll le titte faui lequcl on d^ilgne le noiivel Evjque . }ufc|u'i (i conficrstion. Cc qui, dini certainet occ^Iions , a induic «nerreutquelqueiperfonnei, quiontcruquecei jlut ^ioient det Oa* peutlti Aydei & TiilK*.

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. aii

|iaroIes & par fon exempk , ce qu'il entend des Ecritures T^T^ITT'

divines ;s'il veutobferver & enleigner les Traditions des chaf, Xlt

Peres , & les Decreis du faint Siige i s'ii veut obelr au

Pape fuivani les canons; s'il veut eloigner fes moeurs de

toui mal , &, avec Taide de Dieu , les changer en tout

Uen ; pratiquer & enfcigner la chanete , la fobri^ie , Thu-

inilite, la paiience , etre p'ioyable & af!able aux pau-

vres , eire d^voue au fervice de Dicu, & eloigne de toute

afiaire tempcrelle, & de tout gain fordide. 11 1'inierroge

cnfuiie fur la foi de I3 Triniie , de rincarnaiion , du

Saint-Efprii, de Ttglife : en un mot , fur tout le contenu

du Symbole, marquani les principales herefies , par les

tennes les plus precis cjue TEglife a employes pour les

condamaer.

L'examen fini , le confecrateur commence la Mefl*e. Apres rEpiire & le Graduel , il revient a fon Si^ge , & Telu ^iani affis devanilui, il rinfiruii de fes obligations, cndilant: £/n tve^ut doii jugtr , imtrpriitr y confjcrtr , or- Janaer, offrir, tjpiijer ^ £• conjfnnrr.Pkjis lelu etani proAer» ni,&lesEveques^ genoux.on diilesIiianies;&leconfi- crateur prend le livre des hvangiles , qu'il met tout ouvert fur le cou & lur les epaules de Telu. Cetie cereraonie etoit plus facile , du icmps que les livres eioieni dcs rouleaux i ; car TEvangilc ainfi eter.du, pendoit des deux coies comme une etole. Le confairam m^t cnfuite les deux mains fur Iz teie de Telu avec les Eveques alKllans , en difant : Receve:^ U Sainitjprii. Cene iinpoHtion dcs mains cH marquee dans rtcriiure , comine la cerenionie la plus eflentielie a Tordi- ^" ""' "' naiion : & rimpoliiion du livre ell audi ires-ancienne, pour Confi. apafl, marquer fenftblement robligaiion de porier le joug du ''^•^■'•4* Scigneur, & de preclier rt.vangile.

Le confecrateur dit une Prelace , oii il prie Dieu de donner a Telu louies les verius , dont les ornemens du Grand Preire de randenne Loi etoieni les fymboles myf- tirieux; & landisqtie Ton cbanie rnymne du S. Efprit, il lui faii Tonilion de la teie avec le faini chrcme : puis il acb^ve la pri^re quila commenc6e, demandant pour lul*

i Ci nc fut qutdini lc qintiiri'(:me liccle quc Ton cominei Ui liTti cn focm* dt (ah.ci i. tMihUlon . 4t rt iifl^ma,. lii

Oij

INSTITUTION

'pARTii I '''''>on<'3''Ce de la gr^cc & de la vertu , qiii eft marqu^ pa» piLU.XL cene onAion. On chame le Pleaume i}a , qui parle de l'ondion d'Aaron , & le confecrateur oint les mains de rdu avec le faint chreme. tnfuite il benii le baton paflo- nlt qull luidonne, pour marque de rajuridiftion, Taver- tiflant de juger Tam colere , & de meler la douceur a la fe- virite. II benit Tanneau , & 1e lui met au doigt en ligne de ia foi , reihortant de gaTderrEgUrefans tache.commere- poufe de Dieu. EnJln il lui 6te le livre des Evanglles de deffuslesepaules, (]u'U lui met entre lesmains, difant:P/r- nt^ rEvangiU , 6> aiU^ pric/ur au peupit ^ui vous eflcomms ; ear DUutfiaJft^paiJfanlpourvous augmtmtr ft gract. Canfl. apvfl. ^ ^^ continue la Mefle. On lit TEvangile ; & autrefois \ib. 8. e. 5, le nouvel Eveque prSchoit, pour commencer d'eairer en fonflion. A Toffrande il offre du pain & du vin , fuivant Tancien ufage , puis il fe joint au confecrateur & ach^ve avec lui la Melle , oii it communie fous les deux efp^ces , & debout. La Mefle achevee,leconfecr3teurbenit lamitre & les gants , marquant leurs fignifications myflerieufes ; puis il intronife k le confacre dans fon iiege. Enfuiie on chante le Ti Deum , & cependant les Ev^ques afliftans pro- minent le confacr^ par toute Teglife , pour le montrer au peuple. Enfin , il donne la benedi^on folennelle. Seratln. ft- Du temps des eleOions , on faifoit encore I3 veille de rtt. in fine la confecration quelques c^rimonies confiderables. Le fe- pBni. Roni, lugjjj gjj j-QJj. ^ ]g Metropolitain , aflift^ de fes ful&agans i inm aflis dans le parvis /de rEglife, rArchlpretre , ou l'Archidiacre de rEglife vacante , fe pr^fentoit k genoux ; & le Pr^lat, apr^ lui avoir donne fa benediAion, difoit : Monfiii, qut demandei^-voui} L'Archidiacre r^pondoic: Qjie Dieu noui accorde un pafleur. Efi-ildevotreigiifet difoit le Pri"' lat : & enfuite , Qui voas a plu tn lui ? L'Archidiacre repon^ doit } La modtflie , ["kumiliti , la patience 6- les autrts virtusi Le Prelat faifoit lire eafuite le Decret de Teledion , qui

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. V15

rendoit lemoignsge Hu meritede Telu. Les Chanoinesqut ^777!^^ 3CCompagnoiL'nt lArchidiacre , certifioient qu'i's avoicnt CnAf.XU foufcrii ce Decret , & le Meiropolitain leur difoit ; Preni^ gjrjt quil nt VQUS att fjii qiKlqut promrffi ; cir ctlit tfl/iiuO' lujijut ,6' conirclti Cdnons, Puis il ordonnoit qu'on ramenit.

Alorsrclu, encore a jeun , cioit amen^ enj^rocelTioa entre l'Archidiacre & TArchipretre. Le Pretat lui deman- doit quel rang il tenoit dans TEglife i combicn il y avoit qu'il etoit Preire i s'd avoii ete marie } s'il avolt donne or- dre a ramaiCon } Apresqu^ilavoitfatisfaiiatoutescesquef- Itons , le Metropolitain lui demandoit encore : Quels livret lii-cn daiu vocrt Egiifc i il repondoit r Lc Ptntaituque , Itt Piophites,rEvjngile,les Epiirts de S. PmI , F Apoealypfe , & Its auirts. Save^vous les Canons ? il repondoit : Appitae^ /ri-nwi. L'Archeveque rinflruiioit fommairement , lui pro- mettant une plus ample inflruSion par ecrit. Reguliere* tneni, ]'eludevoiidemeurerajeunjufqu'aulendemain3pres la confecfation.

Le lendemain , T^lu itoit pr^fent^ par Tancien Ev4que 3iriDant,qui rendoil lemoignage qu'i] etoitdigne. Un (ai< foit rexamen , & tout le refte , comme il a cit icHl : hor- itiis que IVIu preioii ferment de fidelite & d^obeilTance au Mctropolitain , & qu'a ]a fin le Metropoliiain lui donnoit un Wii ou inftriiflion par ccrit , qui merite d"etre remar- quee. En voici les principaux points.

Sjchti,moncherfrire,<juevousveneid'etriekarge^ungraad poids & dun grand Iravail ; du gouverntment dts ames : de vout affujtiiir aux htfointde plufturs, 6- d^iirt ie ftnul.ur dt loui : & qut vous rtndrt[ comptt , au jour du jugtment , du lultni qui vous rfi e, afe. Ayt^ grand fain dc gardtr la pumi de la foi, Otjcrve^ exaRtmcnt les regltsdt rEglife dans Its ordinaiions ^ foit pour les lemps , foil pour la qujliii dt^ ptrfoanes : iviie^ fuT loul Pavarice & iafimonie. GarJe^ ia ckafltti ; qut it, fem- tnis nenirenipoint ckti vous ; &fi vous iiet obligi d'eni'tr eke^ lcs rriigieafes , que cc foil en compagnie de geni hors dt lout foupqon. Eviit[ de donntefcaadale. AppViquc^ vous a la predica' tian ; preche^ la paroie dt Ditu a voire peuple abondammtnt, agreaiilemenl , dijlinHemenl 6 fans ccffe. Lift^ coniinuellemtnt r Ecriiure fainle , & qut Coraifon initrrompt ia letlurr. Dcmeu- re\ftrmt dant ia traditioa de ct que vous avt^ appiii : quc id fmuti d* votrt vu fouMiwt vot inJlruSioiu , 6> qu'eile fervt Jt O iij

pag, 4J0.

5i4 INSTITUTION

rigU & Je modilc a vos ouaiUcs, Ayc^ grandfoin dc votre trou^,

Partie I. pcau, Corrigc^ avcc douccur & avcc dijcretion ; en fortc quc le

Cha^ . XI* ^IU & la bontc s^aident Pun ^autrc , & que vous ivitie^ cgaU»

mcnt la rigucur exceffivc d* ia moUeffc. Ne confidcrc:^ pcrformc dans

vos jugcmens. Employc^ Usbiens de PEglifc avcc fidclite & dif-^

cretion , fachant quc c\fl U bien d^autrui quc vous gouvemc^m

Excrcc^ Vhofpitalitc & la charite cnvers Us pauvres ; fouUigc^

Us veuvcs^ Us orphclins , & toutcs Us perfonnes opprirrUcs ; ne

vous laiffe^pointeUvcr par la profpcrite y ni abattrcpar T advcrfitem

Voila un abrege de cette formule que PEglife conferve

dans fes Livres les plus faints , pour rinfirudion de tous

les Eveques. On en trouve une femblable donnee a Yves

2i^*,«^"^' de ChartreSjpar le pape UrbainlI,lorfqu'iIlefacraEve<iue

en 1091.

CHAPITRE XII.

Dcs fonSlions intcricures de rEvcquc.

LEs fonflions de rEvequem renferment tout rexer«2 cice de la Religion Chretienne , dont il n*y a aucune partie qui ne d6pende de lui. C*eft a lui a faire des Chre-. tiens , par la pr^dication & par le baptime ; a leur appren-

m Lepremter dcvoir (ie I'£v2que eft la r^iidence dans ronDiocife. Le Concilc de Trente , feff, 23 , eap, 1, de Rtf. ne permet aux EvSqucs de s'abfenter que pourPune deces quatre caufcs , Chriftiana charitas^ urgens necejjitas , dAita obedientia^ evidens ecclefia. vel reipuhlicdt uti- litas, II veut que la cauCe foit approuv^e par ^crit , ou certifi^e par !• Pape, oupar le M^tropolitain , ou enfonabfence par le plus ancien Ev^que de la Province. 11 leur enjoint particuliirement de fe trouver en leurs Eglifes au temps de TAvent & du Car^me , aux f^tes de Noel , de Paque, de la Pentecote & de la F£te-Dieu , i peine d^^tre priv^s des fruits de leur B^n^fice , au prorata du temps qu'ils feront abfens.

Ce ro^me Concile » feff. 6^ veut que s'ils s^abfentent» fans raifon, fix mois de fuite , ils fotent priv^s de la quatrieme partie de leurs reve- nus ; & que s'ils periiftent 4 ne point r^fider , le M^tropolitain , pac rapport aux fuffragans , & le plus ancien fuflfragant par rapport au M^tropolitatn » en avertifle lc rape , qui pourra de plein drott pourvoic aux £vf ch^s.

Le Concile de Rouen , cn 15S1 , ordonne aux Chapttres des Cath^- drales d*obferver Ic tempt que les Ev^ques s'abfentent de leur Diocife, 6c d'en ^crirt au M^tropolitain ; & au cas que le fiege de la M^tropole foit vacant, au plus ancicn Ev^que de la Province ou au Concile Provincial.

Le Concile de Bordcauxy cn \$%i , adopte le riglement de la fefliMi »1 du Concile de Trentet

( /

AU DROIT ECCtfiSTASTIQUE. »i<

in i prier ; i les nourrir de \a parole de Dieu & des Sa^ Part» t* cremens ; a faire dcs Pretm & des EvSques qui puiflent CaAF.Xjit' exercer les m^mes fonftions que lui , & perpituer la Reli- gion jufqu'^ la fin des fiodes.

La premi&re fonSion de TEveque eft donc /.* priJication: jjjg ^^- elle a prec^d^ meme la converfion despeuples. Car com> R0in.x.i4, ment auroient-ils cru en celui doni ils n'auroient point oui parler ^ Or , 1e nomdc prtiiieaiioa comprend toute fone d'iilf- trudion & d'exhort3tion , qui regarde la foi & les mceurs, & panicuUerement le cat^chifme , foit pour ceux que Voa bapiife en Ige de raifon , foii pour les enfans baptifes. Datis les premiers fi^cles , TEveque pr^ctioit tous les Dimaa- dies , ou plus fouvent , fi Ton cil^broit plus fouveni le« laints myft^es , car il n'y avoit point de MefTe fans pr^di- cation, non plus que fans Jedure de TLvangile. L't.glife ^oituoe icole n , & TEveque un Dofieur , comme il eft fouvent nomme dans les anciens Auieurs ecclefialliquet. CVtoit lui qui inftruiroit fes PrStres & tout fon Clerge : qui leur d^couvroit les myft^res caches de rEcriture;qui leur apprenoit les Canons & ia tradition des fonAions ecclefiaf- tiques , 8i qui refolvoit leurs difficultes.

II n'inftruifoii pas feulement en public , mais encore en pardculier & dans les maifons , comme S. Paul le montre par foo eiemple , & par les differentes inftrudions qu'il ^'7 ""' **" donneiTite&3 Timothee, pour loutes fortes de pcr- fonnet , felon les ^ges , les fexes , les conditions. On peut

Jurqa*au oniltmc {liclt, lci Jcolct jtoitni ttnhrmtn dini lci Citfaedido & dini MonaniTCi. Lrt Clcio fii RcliBicui ^Unt ■lon lei fculi qui cuITcnt b connoiJince itt lcltrci , Chailmugne or- donni que Tan ouTiit dct ^colci , grindei fii peiites , dani Calh^- dimlei , & dini richei ibbiyci. Dini les C>th jdiilci , fEvtquc n* pouTini fuffire 1 tout ; i1 y ivoitdei ChinoiDCi chirg^t d^cnfeignci dini Mi grindei Ccolci 1i ihiologie , & dini lei petitei Ui huminit^i. Lei piincipttei tcolei tioient dini Iti M^liopolei. On Toit cncore 1 Parii 6c dani U plupait dct Cath^dialci un Chincclier qui donne la bjn^dic- tiondelicenceeclcbonncide Dofleuriun th^ologal Dui i ^t< inflitui pourcnfcigncr la ih^ologie St pour pitcbec : un grand chintie , ico- Uire , ou fcolaHiquc, qui i unc |uridiAion S( infpcflion fui lci peti- 1(1 jcolei. Enrin,rumverfii«de Paiii , dc laqucllc touict lu lutiM font foilici , tiic fon otlgine dci «colei eii^rieuret de ['Egtife dc Paiit , 4iil.;ict pour la Philofaphie , la Rhdtoriquc & lei Huminilii dont les •naiii» fe Hpindirenl en diif^icni quirticri aui environi de li Ca- thifilrale, & leformttcnl cnluilc cn coipt octi li fin dn douiiime fii- ck. t^cjii 1* Cendi», M«ii" iii Framai. , Di/cot,rifur l'Hifi«in Ectlifi^fi. deM.fbuij.Saanl, taiiq. Jomtl, pf. 17.

O ir

±i6 I N S T I T U T I O N

Partie I. ^"^ cofflpter pour predicarions , les inllru^ons que lei ICUAF. XU. Eveques donnoient par leurs lettres & par leurs autre» Ecrits, lorfqu^its ^coicnt confulies , ou obligesdes^oppofer i quelque nouvelle herefie. De tant de Peres qui ont ecrit pendani les huit premiers Cecles , U n'y ea a gu^re qui ne fiiilent Eveques.

Les defordres du Gxl^me fi^cle & des fuivans p , firent

que les Eveques manqu^rent fouveut i precher , par les in-

curfions des ennemis qui ne les laifToient pas en repos; pir

la muhiiude d'autres occupations que leur fournilToieat

leurs Dioc^fes trop etendus , principalement en Allema-

gne , & dans le Te&e du Nord ; enfin , par les afiaires tem-

porelles dont iis fe trouv&rent charges , foit a caufe de

|eursfeigneuriec,{bit icaufede Tignorance des laiques. 11

feirouvaniemealors,il fautTavouer, des£vequespeuz£-

/"ii la-^^' ^ P^" capabies d'inftruire leurs peuples. Par toutes

ter,atfa,dt ces raifons , le grand Concile de Latran. p ordoona it tous

0ff. jud. ord. les Evequesd'etablir des perfonnes capables pour precher i

leur place f , quand ils ne le pourroient faire eux-memes ,

& de leur fournir la fubfiAance n^flaire. Les Fr^res Pre-

cheurs r & les autres Religieux Mendians qui commence-

rent a paroitre vers le m6me temps , produifirent un grand

nombre de predicateurs de profeflion , qui fans s'atiacber

i aucuneEglife, prechoient indifleremment par-tout oii ils

^toient envoyes , etant plus favans & plus exerces que tes

_ _ _ - Pafteurs , qui s'accoucumerent ainfi a garder le fdence. Le

»,%. ' Concile de Trente a renouvele les anciens canons fiirce

Stff. i4i point , & a recommand^ aux Eveques de precher eux-m^

**/• *• 4- mes la parole de Dieu , fur le fondement que e'eft une de

leurs principales obligations.

a. C«i d^fQrdres eomniencirent mfmc dii ti fin duquitricDie Gccl« fout rempir« d'Arcadiuj Sc d'Hononui. 11 arrira aloii une jituptioa tcicibU its Vandalci , dct Aliint , dcs Siions , dct Fianci , St auuet

Kiplci (oitis du Noid , qui fe itpindirent djtns loutes les Gaules. puiiJe cominenceincnt du cinquitmc fiicle , )ur(|u'iu tcmpi do Chu- lamagne , les fcienccs ne (iient que djclinei eo Fiaoce.

/.C'cft celuiquifuilenuea iiif.

f Cette dirpoGtion conceine les th jologaux , donl la pTcmi^ie inf- titulion cll ccpendant bcaucoup plut ancicnne. On en paileia plus bas.

r lls ronl cpnnut fous le nom de Daminicaini. A Paris on les nomnia Tulgiiremenl JttoHiti , i vii Jtcohta ; la rue S. /icquei , au haut liituette iJt ont un* nufoii > qui cfi U pitntitt ^u'ili aiciit eue iutt, «tiH villt>

AU DROIT ECCLfeSUSTIQUE. ^17

Unc autre fon£Uon effentiellea repiTcoitat, eft lapriirt. pAKTitl. les Apotresen iiillituant les diACtes,(e referverenr rorai- Cbaf. Xll. fon &le mimftere de la parole; & 1a premiere chofe que i.Tiwi Ai^ S. Paul rccommande a Timoihee , vii de Taire faire des pn^. res de plufit^urs foncs, pour toutes fones de perfonneB. L'Eveque doit donc etre homme d'oraifon en fon particu- lier, Qc prier beaucoup pour fon troupeau ; roais il doit aufli leur enfeigner a prier Jk conduire loutes les prieres publiques de rEglife. Ainfi il doit alTifter a lous lcs ofEces du jour & dela nuit,auiantquefesitutresfon£iionsle per- inetient ; il doit regler tout ce qui regarde le fcrvi^e divin dans tout fon diocele , & reformer , quand il ell bulbin , les livres qui y fervenc ; ordonner des prieres extraordinaire$ aux occafions; prefcrire aux fidelles ]a forme de prier dans leurs familles, & retrancher les abus & les fuperllttions.

La plus «cellente prierc eil celle du faini facrifice , & c*efl a TEv^que qu'il appartient dc roffrir. Du commcnce- ment, les Pretresne celebroient que quand il eioit malade ou abreni. On eut trouv6 aulTi ^craiige qi]'un Eveque elit nanque un Dimanche a ptefider a rafl^emblee des fidelles, i y precher & facrifier, que Ton trouveroit mauvais qu'un Juge ne tint pas l'audience en un jour de plaidoirie. Saint ^"'- ^P^i Gr^oire , pour montrcr combien fes gouttes le tourmen- toient,fe plaintqu'apeinepouvoit-il etre debout lcs Fetes pendam trois heures pour celebrer U MctTe. Cependant il ^toit charg^ du foin de toutes les Eglifes, & accable de inille ailaires.

L'Eveque doil aJminiJlrer loui Ui facrcmmi f. II n'y avoit que lui qui donnoit le Bapteme folennel , du temps qu'il ne fe donnoii qu'a Pique & a la Pentecoie ; les Pretres ne Tad- niiniflroient qu'i ceux qui fe trouvoient en pcril. Ainfi TE- veque ^toitveriiablemeni le p^re de tous les fidelles qu'il gouvernoii, puilqu'il leur avoit donnela nailliince fpiri- tuelle. II n'y avoit que Ttv^que qui donn^t la penitence & Thomaff, rabfolucion. La couiumc a dure )ufqu'au ireizieme fiecle > ^'fcipt- 4* & en ptufteurs Lglifes iufqu'au quinzieme , que les PreireS ^'"h '' fe confeffoient a i'Eveque; encore aujourd'hui pIuQeurs cas

f On en'tnd ici , <]u*it p*ut les idminiDrer tout ctint fon diocefe t " in pit i]u'U roiiablj|[t dc 1* iM* (euI,pDu(iouile*ficicffltai

$lf IKSTlTrTlOK

Im tom «ttmr€s.C€£ ini ^ mmok k

j<iiM:s. i. el: vfai: tpae ks EvcQufis sen ckcszr^axt ii«f «cufs FcfmeouerSyOU tur dsoKres Piqirs ^lis «rtierit.

Mosi! y a dqg {xLittu^m 6oaz rEvcqat ksdl c&klC-

fuftf e Of dtoiitf e ; ia Coofaaaation des Qu:mens ilsia

it:s,& fOftttfiatioo «ksPfetres 6c desMiiii6res.L ya

<k:s cofifecfattocis & des beoedidioiB aru.-iffc.s a rordEe

F' tM^k. cpifcopal ; ta% oir ^ la beoedt&oo des Ahbes & dcs

^f ^^^ k fciCfedesRois&desReixics,labciitrdiaioDdes

liers^ la dedicace des e^Iifia, ia coo&cratiDo desaxnds, loit fixes , fott |>ortatt& ; ia cotiiecratioD ^ caiice & de la patene , U beotKiidiofi des iaimes fauiks. Piiiiieitrsaiitres iie- fiedi^iunsepircopaies peuvem etre cominifes adesPieuQb» comnM; ia U;oetiidiof3 des corporatn & des isqies d^amel^ den oroemeits &cerdotaux, ties croix, des images, des do- chi:$9 des chaptflies, des cimetiefes; b r^.-condliaxion des ^gtt(es proGifAee^, Oo peut appeier tottt ce qmaetedkriof; ^u'ici , UsfohSiotis inuriturcs de 2*£veque.

C H APITR E XIIL

Dts fonSions txuriasrts dt Ttyiqui.

LWsfQnSions txurUurts de TEveque fom lajmriJl&m^h join d€s ptrfgnius cotxticrce^ ^ Dieu ou recommandai bUc^ pdr ieur mtfere # & ceiui du (tm/>ortl dt VE^llfc.

f /itv^que eil lc fetJ Ju^t ordioair e & narurei de tom i)ui r<^t6itt la Religion u. C*efi a lui a decider les queffioos de foi ou dc moralc» en interpretant l*Ecriture(aime» &

I 1^1 t^vlquti «l^fcndoicnt aux p^oitens publics de manger 6e li ch^ir , <1t i^urttr du liitj^t ; 4t monttr 4 cheval , de porter les armes ; ils 4(vitiit «ybli|f,4i ^t ^4rd9r id contioence, dt jeuner , &c. Ces p^&i* Itiuvi liubliuujci ii'ont i^m^ii ^t^ abotiei ; mais elles fonr tomb^es ca il^lu^iuHt, & pirtuM'i«;rtmfnt vers lafin <iu oniieme (iecie , a Tocc»- liunH* l'»iMiut|(tiict pl^iiicft qut l'onaccor<ia a ceux qui fe croiferoienc.

M f ,'t«i 4uit i'tMitndrt (tultmtAt 69 cc qui touche ia foi ; car le fon- VtMiii ^i«Mi It prt>lt<ltur dt l'K);1i(t peut faire des iois pour la manu- ItiiD.ni d* li Ktli|iion , U 9n CQnfitr rcx^cution i fes Oificiers : t^ fwvin hombrt d'Or«iann«ACffi » Lditi 6c D^lArations (^ui concerofnt It Kffli|iyf» 6( tffi Muiaif.

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 119 ^^

npportmt ftdellement la Tradition dei P^res. De-I^ vietit paktie L qu'il a droit d'examiner tom les livres qiii fe publient dans Cuai*. Xflf* fon dioccfe, & que Ton ne doit rien itnprimer qui regarde '""'■ ^"^ IaReIigion,fansronapprobation;ce qui toutefoisnes'ob-^'-"'* ferve pas en France. 11 doit regler la police ecclefialliquc x ; tc pourcet cfTet faire tousIesStatuis, Mandemens.&auires Ordoanances qu'il juge neceflaires, pourvuqu'elles foient conformes a la difcipline gen^rale de rEglife, & aux Lois de l'£tar.

Cefl^IuiauOiadifpenfer desCanons,danslescasoules Canons meme Ic permettent, comme pour les publications des mariages, & les interflices des ordinations , & dans tous lesautrescasouruiiliteevidentede TEglife ledemande.ex- cepie ceux qu'une ancienne coutume a refervesau (aini Sie-' ge. CeA i TEveque i etablir des perfonnes publiques pour Je Ibulager dans le fervice de TEglife ; ce qu'il fdii par les ordinations, par les diverfes forces d'o(Hces & de commif' fioos qu'il dillri bue , & par la collation des benifices ; car il eft lecollateur ordinaire de tous ceui de fondioc^fey.

L'lLv£que a droit aufli de juger les crimes eccleftafti- <]ues, & de punirles coupables. Premi^rement.il juge au tribuoal de la penitence les peches meme les plus fecretsde ceux qui s'accufent volontairement. II juge les pecheurs pu- blict, m^e malgreeux, & peut les retrancher de rEglife s'ils ne fe foumeiteni a lap^nitence^. A Tegard desClercs,

•cut int JrclTtr lc bicn dc Vitit. Un en tr'(i'uvc dcl cxcinpki dei tcmpl

GontTin . Roi i'Oi]iint S( dc Bourgogne, pout ti Conlirnulioii du fctond Concile ie Micon , tn fSj.

11 y lulTi dini lci cipituliirc 1 , tint de Ii prcmiire quc dc I* Cccoa- dc Ticc , di*cri t^glemeni pour U policc eit^rieurc de {'Eelifc. Phi- lippe Augulte, (lintLouii, ?hiUppe-le-Bel , ['hitippc deViloii,& ■utrci qui leur ont {utciii , ont fiit plurieuti reglemeni (enbliblet. n y 1 cntrc lutrci U Ptieniitiaue-rinAion dc fiint Louii , celle da Cfiirlei VII , l-OrdonninccdeHtoii en 1,-jg , Vi6it de Melun, de Henriillen tjSo, IVdit de i6u; , corcernint li iuridiAion eccl«riif- ti^ue , & autrei iMemeni femblablei. Cei riglemcnt doivcni pr^va- loir fur ccui dcl'ETJque , CD lout cc quine touchc potat li foi.

j II faiit n^cnmoiniexcepter ccux doni la pieinccolIitionappirticDt i quelque lulrc collileui.

l yojti ce qui cft dii ci-dcnnt dani une dei Dotc* ce m£iDC cb(- finc fiu U GcuiiiM d«i pteitcMu pabliquti.

ti6 INSTITUTION

Partii I, il a 'iir eut toute forte de correflion a , & peut les punirj fSm, XUl. ir.dinepour des fautes plus legires ; car ils lui doivenr une ob^ifTance enti^re, & roni oblige'' a une vle pius raince qtic les laiques. Entin , TEveque a droit de terminer les dif- ftrents.non-feulementemrelesClercs.mais entreles lai-i ques £. Mais la juridiftion eccleHafllque fera expliquee d^ns la traifteme pariie dc ce Traiti.

Lesperfonnes dont l'Eveque doir avoir un Cotn parriculier; font celles qui font confacreesa Dieu, par la profelTion d'une vie phis parfaite , comme les Vierges & les Veuves , aqui ontfuccede !es Re1igieures,lesMoines &touslesau- tres Religicuxicar ils etoient tous originairement fous ta direflion des Eveques. Ce qui refte de ce droit, eft la be- n^diflion des Abbis & desAbbefTes, &le pouvoir dedo»-. ner aux Religicufes des Superieurs & des Vifneurs.

L'Evcque eA charge du foin de toutes les perfonnes tni-' ftrables e, des pauvres , fains ou malades ; des enfans or- phelins, abandonnes, ou expofes desleur nailFance; des vieilles gens incapables de gagner leur vie j dcs inrenfes & ies imbecilles ; des paflans & des ^trangers pauvres, partt- , culi^rement des pelertns. Ainfi TEveque a natureliement )a direAion de tous les hopitaux d , de toutes les ceuvres de charii£& de toutes les confreries ou aflemblees qui fe font

a 11 ne peut n jinmoini employcr que les peincs canonique) , dont letunes Cont puiement rpirituelles , tellei que ]i privalion des facre- mtni & (!et fanjlioni ecci^rianiqiiei ; il'aittres qiii liennent en quelqua inametedutemporel, comme raumone , li funigation , li prifon. L £• glife neprononcenointde peines lorporelles plui fivetes.

t Ceci ne doit s entendr« que poui lei mitieres qui Conl de la com- IiAencedel'official.

c Ftrfon» mr/irtbilii ne fignifie pat feulement lei pwfonnes qiii font dinsli niifete; inais toulei cellei qui Cont dignei de cofnmiCeiiiion , tt qui fontdani li peine . comme lei veuvei. les orphelins , &c.

d L'Eviquea,tani diHicLiItJ, la direfliDn de loui Ie$ Hupitaitx pouc le rpirlcuel. A r/gitd dei biens > les ^veques n'en oni pas loulouis eu l'adminiI1ration ; mait Jiininien, par fa novelle ii; , chap. i) , ot- donaa que lei economes leui tendroient compte. Et depiiii ce temps. ill onl i'admininra<ion ilet bieni de prrfquc tous lei Hupitaui , ce qui •n d'autant plui naiurel , qu'l1s Cont lei piole^eun des pauviei ; qu« d'aillenrt , la plupait dei Hupilaui ort ^i^ fondifi & dolei pjr lei iii- quet, deibieni qui ^toient deHines pour te CDtilagement iei pauvies :

gliCe, dont li iroiriinie ^loit ieHmit poucltt paiirtei. II y a n^an- moins quelquei Hopitiui ilonC let Evjquet n'onC pas la diie^icn , pa$ iniine poiir lc f^irituel , comme t Paiii celui iti Quinte-Vi»&> i <)>" •& Cout U diicftioK du gtiDd lunSoier.

AU DROIT ECCUSIASTIQUE; aiY Irnur y concourir. 11 efl charge de rexamen ia pauvres > Partix E, pour connoitre leurs befoins , leurs mceurs , leur religion > Cku. Xllt^ diflinguer !es vrais pauvres dcs iinpodeurs & des faineans iaire que les aumones foieni employees Gdelleineni, uiile- ment & avec orJre , & procurer lux pauvres lesbiens fpiri- tuels a l'occafion des lemporels.Ce foin des pauvres eioit Con/T. «pq^ une des plus grandcs occupaiionsdes Eveques des premiers P- *• (- 1^ fi^cles. lls fe croyoicnt charges de la protedion de touies lesperfonnesfoibles& defliiuees de fecours, &follicitoient fouventaupr^sdes Magillrats&des Princes,les caufesdes yeuves & des orphelins.

La derni^re partiedudevoirdesEveques eft le foindes biens temporels de leurs Eglifes. L'Eveque doit donc eid- ter les fidelles i donner liberalemeni les dixmes & les pre-. inices de leurs biens , faire des offrandes a la Meffe , & des aumones en toutes les autres occafions. Cefl i lui k rece- voir les donationsd'immeubIes , & i accepter lesfonda- tions « qu'il juge raifonnables. Tout le temporel du dio- cefe etoit auirefois en fa difpornion , fans qu'il fiic tenu d'en rcfldre compte qu'a Dieu.Si on ne l'eut cru capable de le dif- ^*"* V^ penfer fidellemenc , on ne lui eiit pas confie les ames , fans ^*" *'* comparaifon plus precieufes. A prefent TEv^que n'ell plus cbargc que de U ponion qui cft atiribuee i fa menfe. Nous «xpliquerons daat la ftcondt pariie ce qui regarde cette

t Ce ^i eft dlt ici dri donationi Bc randationi , ne doii i'encen- drcque de cellel qui feroient riiiei dirtftement au piofit de ron Eglife ou dc r^ meiire cpfcopale ; cai ce n'en pai i lui J ai:ce|ittr ki donitioni U ron.ljiioni fiil» au profit dei iNtrei EgUrct dr fon diocere. Miii larriu'il i'iRiI de (]uel7ue ctabllllemer.i nniiFcau,

II riut qut le '

^■t.eide rEviqueint

ervien..e pour «uioiite. 1* fon-

1'r.tit det bicii!.rDii.

il que Ton dnnne. Rt qiie ll

iir Dbjrt l'etJh1i(lem<

1-.ut,ucUi;.nJ.tio

n foit revStue de lettrei pileii-

Jo moi<d'Aoa(i74'

y , cDDceramElet iubliilititiaai

& icquiltiioiii det gcat de niiiin.iTi

11» iMsnruTio»

r. CTi: ^ 10

C H A P I T R E XIV.

Des Aichiviau€i , Jei pMn^kci , Jes Prbnau.

AF I N qu'un Eveque pucs'3cquicier de laot dc ibocHoiB , \\ :'aUoit . ou<m?ibR dioccie mt petit, ouquiieut (oat lui un '^nd nombre dOfGcien pour ie louhesr. On ^voiictioiti, ^u comineniiieiiient, ie premiet noyen; (ma pris ie linrond dans \is Aemiers temi».

Des Is qu.itne.-ne li^cie . on voii un trcs-graiid nombie «TCveques dans les p-ovincea Uen peuplees, en Orient, «1 Eaij-pte . «1 -Alie , en Grece , en Itaiie. Lss routcripnons des Conciles & \tt lertres des Peres en lom :oi ; ik dans rAtriqueleute, c^eti-d-dire daiu lacotequi s'^iend depuis Tripoii |ul'qu'JU lierioit, il y avoit ^—a lieges d'Eveques enfjnnee^i i , commeilpaTOti^arlaContereflcecleCar- thage. ll<^vni tfaelesPapesanierigequeiquesnouveaux eveches en Itatie . meme lians les demiers temps , auiG en ont-ils ruppnme d':inciens ; St li i'on uintulte lea nutices grecques . on in trouverTi pour le moins .lutani a propnr- tiifmcJfdini "**"" SousiereulPatrtardiedeComiaiiriiiopie, eilescomp- tent So Metropoiitains f 8i ;■} Ardieveques , doiir qiiei- que^-uns ont pius de rrente rulfraEpns : car eilts diitinKuent ccs dignites. & ne merrenr Ics Archeveques qu'ju lecond Cm. 6. rang. Le concile de !>ardique ^ deti^dii leule.-neurdi:m>:t- nredesEvsquesdanslesbour^.&dans ies vJiestipetites, i|u'iin feul Prerre y pourroit fuifire.

On itablit moins d'tveque5 en Eipagne Si eo Gaule ,

parce qu'il y avoit moins de cir« ; & quoioull y ea eut

piufieurs dans la Scythie au cinqui^me i'ude . eiies ii'a-

voient qu'iin Evenvie , foivanr le lemo^jnage de Socrare.

*i». ttift- Qirand ie Chriftijr.ifme enrra dans la Garmaoie , c^ift-a-

'• '9- dire versie tempsdeChariemagne, iiyavoitpeude>iil«;

/■ I.M Mitifipolifj^nt ,iiii ffinl hi illdinjuf) dii ArcheieTue* » fofille* Fviqiie* ilet Wtinpnitt nj villei cjpiule- ilf pr .■incej. Ce"F rtiKinaion n-f/nit iieii tue dji» i'A{ie U da-i l'.\t-ii.ie. Plu. fl-iir. ile C(t M*Ifnp'.iif*'.< 1.- riu.ienl loe ile riOin fiulem.nf , H ii'iiT(iient >iiciiiii (uKr/nnni. f orq .VL Uupia U. Vhifi. dti iUire-

g (,1 Contil* r* llnt «n 14;.

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. ti^

tliffi y fit-on peu <l'evecli«. Mais on a'a pas eu foin de le» ^tmTntlT multiplier a mefure que les pays fe fom culiives , non plus Ciap. XTtt ' (jue d^ns le re(le daJVord. Ainfi fe font formes ces evcch^ unmenfes d"AlIemagne &. de Pologne. De-Ii eft venue rim- polIibilLte de vifuer fouvent , de connoiirc & de gouver- ner immediatement , non-feulement les peuples , mats les Pretres; lan^ceflit^demulriplier les Archipretres, lesAr- cbidiacres , les Grands Vicaires , & de fe fervir du fecouis des Reguliers. On aiiribue aufli a Teiendue de ces evech^ iinmenfes , la diiliculte de tenir des Cottdles. D'ailleurs , oes eveches fe foni trouves G riches & d'une telle digniti dans TEtat h , que le foin du temporel l'a fouventemponi fur le fpiriiuel. Les anciens , plus fages , avoient propor- tiontii les ^eches 4 Tctendue de Tefprii humain , & aux £c»xes de la nature ; enforte que chaque Eveque put remplir tous fet devoirs par !ui-meme. Vil fuffifoit de gouvcrner par autrui , fans confiderer ni la multitude des peuples , ni la diAance des lieux , il ne falloit qu'un feul Eveque pour toute TEgiife, & Jefus-Chrift m€mc n'avoit pasbefoiade jdulieurs Apdtres.

II ne laiffoit pas d'y avoir de tr^-grands ivSch^ , d^ le commencement de rEgiife , parce qu'il y avoit de tris- grandes villes. II a toujours ete conllant , qu'il ne doii y «voir en chaque ville qu'un Ev^que , pour momrer runlte derEglife. Ainfi les Eveques de Rome, d'Alexandrie & <bw,Ni^. S d'Amioche, ont loujours eu ungrand peuple 4 gouver- Ber ; mais leur dioc^fe ne s'etendoit gu^reshort les murs de leur ville , comme on voit par les anciens evechis eta- Uis aux portes de Rome. Les Apotres & leurs difciples ayant d'at}ord refid^ dans les grandes villes , d'ou ils en- voyoient des Eveques & desPretresdsnsIesmoindres, ces inoindres eglifes regarderent toujours comtne leurs mcres les ^giifes dcs grandes villes , quc Ton nommoit deji Mi' tnpoUt dans le gouvernement politiquc. Dc-l.i \ ini au Mi- "'"' "•** '^ tropoiiiain le droit d^ordonner lou» Ics Eveqiu^s de la pro- vince ; de les avertir & les corriger , cot .ic l.-ur pCre , kur dofleur, & detenirlesConcilcs. On fuivic la dittfion

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^Miit-^uvii' <': oiui: rliv n- e: atnnxr a^ ccti^ tes Evbyas,, fc n. 'lii'. '•lii.ii^. rit !'L^iiK;. L'--iitn;d W.'un-eas-a-Ctif^- )«u' .)i>iit.Tit. cr 'J.CtU-^: ;' rou~ i«s fft«rrcccl:£iB^;suB )■.■< 1>. %-<.■■ ufi' Ur wlC. ■K-jr«~ flu A!^;rroBO->ttiii: £> ^l^tt^

^iK ti>-k.i(uu''- qiK lut.i^ tiitivfimt-ddui-ii^SiUinffi-Ttajle <{it.t('';,.i,K 'uv-:,y . ui ii' ^.mirtrcin' !'Ev-.'((u-.-e.' &aiiicaxiK i^- ir..iiv.ir , i*. i,Oiii. w dniluminDpu:. nu. exnv iamoK k' i.vt;.. iiti i,(ii)rtfw;i-^. f.>i- ;. tionuc cs tirrt -j (iu::iqu&^iui- ■««; ^,n,i[ii.,- , uirc .ui(;ii(«m<:^ icirr ptnivon

Ja t.'.f .■ (•■/ .iii'.,w > i! «ic uiiiiik: ii quL-iniiw ■MsmjpiW" lil.i.itf . (Lvir iw V iiii» cii'iwr li:t c-oiitTjich tiHs E^rsnit snu-

^ittiifii \\,H'MVn:\,^ . *\W !'yi it|»)>JiOl1 cViKtf.ij .' t3ir tC qnt imUFOI»-

W***^* j«,''.\.io i. %,-■/•.' iuii'j»ft''iiiii j f'eli u-diTi; ic tErrnaimiejS^ *iw j-.vujMtj Tit s iij>in'i'j;' «tif-irt (jut /"flu-l/Ti , 'CDmiiie 510 .dif-J.i yv;f-''-'iJj'.*. Li; tl^uafc. pr-.«'in-..w, oe appelon Jhaiaa «* J-.vtq-iiocwjpliii };,'a-ititr> vi'i« ; nrais en Numidic , k «i/Ui^lt /■'..«■« iv<l<j;Hi*,Hf wup.ai-antiM Eiegui: drj^iago» iwjVH^tc, J*i.i> twifidccer U ^ijr;;;* de IsTiut. !«■ rw-aa-

= ,'ij'^.tt--.;,:- i ; Ertr-e lie R*-

..( I< ii.*(i! L-<.:'t q..f le Pirm»:. «.rllc .le l'jti:irch« , U au.detFj»

■''.'>'i:il II iii^li.lu;! rur plufle^Ti Piorince.. ,....1,.,|- Wt.lt une.'

t i(fii.B Je Legat d laltra

! .!«• Piovinc» ioumiie» i ce Pt£. |.t, ('■■^r| JiiAvt, liiiiteiidi tiivtCii.

kun

AV t)ROlt ECCL£SlASt(QUE. 4if

teursdivcrfesrevolunom, ont^ticaufe de reiabiurement pARrtef' 4e plufieurs Primats ; mais ili n'cn ont que le titre , hors Cmap. xlVt rArchevcque de Lyon , qui eft recoanu foperieur par TAr- rhevequedeTours, par TArcheveque deSent, &parcon- fequent par celui de Paris , autrefois fuffragant de Sens- Les appellaitons de ces trois Metropoles vonta Lyon ; flt c'cft U (eul Primat de la Chr^tiente qui eseree cfiefliveinent le droit de primatie /.

Tel eft donc rordrc du gouvemement de rEglifc. Tou9 leS fidelles font fous U cotiduite des Evdques qui les gou- vernent avec Ic fecours des Preires & des autres Clercs. I.esEveques font tous ligaux entr'eu( , quahta ce qui eft Dlfl. ii.r.}^ ^ Tordre & de reffentiel du Sacerdoce ; il n'y en a qu'un quifoitdedroit divinetabli au-delTus desautres.pour con- Df/I. ii.f<i^ ibrver Itinite de TEglife , & hii donner un chef vifible : «'eftlePape, ruccelTeur decelui que Jefus-Chrift lui-meme mit le prcmier cmre fes Apoires ; encore il ne prend que le litre A'Eviqut , & il notnme tous les Eveques (tifrirtt, TouteslM auires diftinflions font de droit humain & de police ecclefiaftique ; aulTi oe foniellespas uniformes. H y a , lelon le tamps & lei lieux , plus ou moins de Metropoles & d'EgIifes fous chacune. II y a des Archev^ques foumis k des Pairiarches.oiiadesFrimats. II yen ade foumis immedia- temcni au faint Siegp ; & il y a des Ev^es qui releveni aufli immUiatement du Pape m.

Les Archevcques ont un ornement nomme PalUum . qui j^ Tliomajf. leur eft particulier /i , & qu'ilsporient par-dcffua tous les ,. /X i!"*, »4- iS- *6.

l l\ fM dln) k Roymme plufieiui Mftropotltaini qui prsnnenE fi qr)ti(< de Primat , fint ivoir incuii Archevtqur tout leut juii- (HAion, C: qVH pour quelquei-unl d'cux qu'uii liiiiFfe licre J'1idtt- iKur. T*Ii foni fArcbertque de Bourgei, qu> prend le ciiie de Pri- iiulrf'^fnil(iinc >!(. cclul da Reinii , qui prind le ciTre de Printiit d< la CauU Btlgiiyt. D'iii(ret , cumine l'Archevfqiic de Naibonne , ent oucre l'OlIiuial Metropoliiain , un Ofticial Primatl*] , K. imii ilcgrii de juiidlciir.ii ; maii donc 1'eKcrcic* Te bornc iiiiget lct af- ftirei de teur MJtropnle.

IR Teli fonl qiielquei F.viiiuei dcl Coloniel.

n l.e Pallium tfi commnn au Pipe , a\i\ Patriircfiei , IDI PiU «ati Bc «utici M^ciopoliciiiii. L*Eveque d'Aitiun >e por(e pai uit yrivil*ge pacdculier. Lei Papei en ont ium jccorj; l'.ifise i VE- »*que Je Bimberg, icelui de Pavie , i ctlui de Luquci . & trl Fianc* , i celui dn Puj en VeUj-; Ec coui Ici Evciguei Grect roat «Ibs ilant rufage deUooitet. Caltuat blnd* d^^iod'* di liiul^ Tmmtlt. P

>i« INSTITUTIOK

Fajitii 1. 3utrn ornenKns. LufjgeeR eft plm sncien & p'm gfajf J ClAr. XIV. dans fEglireGrecque o ^ mais daiurLe^lire Laiine ij Des'eft introduit qu'aii fixicme liecle ; & les Papes ne rac^ordoies d'<ibord qu'a quelques tveques , comine une gr^cc fiogti- Dift. leo. liere & perfonoelle. Depuis plufieurs fiec'es , il e& devena conimun a plufieurs. Archevdques ; mais il faut toujoun le fdire venirdc ttooie, & rArchevequeoepeuieiercer&s fun^tionsquil ne ]'aii regu.

JS^" II g>=

CHAPITRE XV.

Di* ErtStoiu Cf dtt Suppreffioiu SEvichii, Dts Evifata liiuUirtt. Dtt CoaJjuuurt.

TSnmaff T Es pays nouvellement coovertis ont toniouTS eu dc9

V'f.'pl pii'i. J_jEvcques (ans Meiropolitains , avant qu'il y eut ua

J, '" ' ' ' affci prand nombre de Clircnens , pour y eriger plufieurs

ti-tg tib. V, ivcclies , & former une province eccIeliaAique. Au coitr-

iip\/l. i$.f9. mencement, les Eveques lei plus procbes s'appliquoieai

d'eux-m£mes i ces mifSons ; quand ils les negUgeoiem ,

leurs fuperieursen prenoiem foin ; &]achore ell venuei

ce poini , que depuis huit ou neuf cents ans , il ne s'en eft

y. Zaihar. guiccs (m de conCderables , fans autorite du pape. Oe-lx

»4 UcB'f. vicnt quc TAngleierre , 1'AUemagne & les royaume? du

lifi. 1. 4. 6. pjord ^ ^toient dans une dependance paniculi^re du fant

Sie(;e , avani les dernicres herifies. Cod, Afrit. L'3uioriie des Conciles provinciaux fufiifoit , fuivant •m. ii4. l'ancien droit, pour rcreflion des eveclies & des metrc»* poles ; mais depuis que les faulTes decreiaks oni ete regues, on n't:n eri)>e plus fans rautoriie du Papc. II ell vrai quo l'on doit toujours eniendre les parites int^rclTees ; favoir, ]es Eveques dont on veut partager les diocefes , les Metro< poliiainsa quion veut donncr des ruiTragans , le Clergi fic

b'anclie , lii^e ile troii doigtt , <iui cntoiire Iti fpiulei , tjiat dta pciiJiiK \iiap June iiilme pjrJevjiii Bl pir derriere , avec ile> pe- litfi U-<i(i il« plomb loioiidtek sun cxtnfmilji , couverlei de fais iialir, *tri <]UMre croix roiiget. Snr Id r»inie ilu pillium , foytf l'A|>|<«>lili1 I >!■• HDiUnJillti , diui le yn>rjlai"a ad J3^ SaaH. liUo, foM. I irtH.to).

« II •)iitlfunari|tlti«dumui«iiidft£nper(uri.Ilii'<toiipi^ H «b|*iHM IVt. Ucli.

AU DROIT ECCLfiSIASTtQliE. 417

\c peu{>le dcs nouveaux dioc^fes , le Roi & les autres Sci- ^T^T^^ gncurs letnporels. Lcs Meiropoles eiolent rares dans leS CHAr. XV4 prcmiers temps. Ce qui cn a lait eriger t^nt de nouveiles , e^) <]\ie l'on a eu eg^rd a h dignlt^ dcs villes qui fe font ac- crues par le lemps , fans confiderer , comme autrefois , le nombre des tvequesde laprovince. Cefl ainfi queParis tut eri|!£ en Metropole lan i6ii.ParIa raifon coniraire, ila fjlluqiielqui.fjisrupprimer les titros des Eglifes ruineei par lesguerrcs, ouparles autres calamites ; ce qui ell ar- rive fouveni en Italie , depuis la d^cadence de rEtnpire. Queiquefois i1 a fuiH d'unir deuxdioc^fes, ou deiransferer CMff jjg, kfiige d'une ville a l'autre;& louicela fefaii parlameme 1, ijiifl. ;6. autoriii, & avec lesmemes proceduresque lesereflions. '■ *•• *f^*

Quand des pays Chreiiens (bni tomhes fous la domina- * tton des infidelles , les vil!es meme ruinees n'oni pas cefTe aullitdl davoir di;s bveques. lls fe foni confcrves dans le xede de leurs dioccfes , ou dans les viilos les plus prochei , gdrdant toujours leurs anciens liires. Quoiqu'Aniioche ne foii prefque plus rien , & Alexandrie pcu de chofe , il ne lailTe pas d'y avolr dans le pays des Pairiarches qui en prennent le tiire, refidcns au Cairc, a Alep,ou ailleurs, felon les lieux oii font leurs troupeaux ; car comme les Chreiiens dOrieni foni divifes en plufieurs fefies depuii pluf dc 1100 ans , chacune a fes Patriarches & fes Ev^- quci ; ce qui f«it qu'il y cn a plufieui s qui fe dircni hvequcs i^ la meme ville.

Lorlque tes Francs conquirent la Terre-fainte ;> , ils ajoutctent dc nouveaux Pairiarchei & dc nouveaux Eve- ques i tous ceux de ces difTerenies fe^es quiis y irouv4- reni. Car ils ne pouvoient reconnohre pour leurs Palleura ilcs heretiques & des fchirmatiques, & ils ne s'accommo> doiem pjs memc des caiholiqucsd'une atitre l.inguc & d'un auirc rii. Ils ^iablirem donc , par autoriie du Pdpe , un Pa- triarche Laiin d'Aniioche , un de Jcrufdlcm , dcs Archcv^- «jues & des Eveques ; & ili, fircr.t Ij meme thofe cn Grece « apres qu'ils eurcnt pris Conduniinoplc ^. Quand ils eurent

p Li villc dc Jcrurilem Ut pilCe (o xsyg , pir GaJerroi 4* Bauillon.

f Cc fut cn tio«, qu« Bauiloain 1 pril Conftintinoplc. Bia' i«iiln II ptmit VEnpincit lad.

isS issTiTirnoir

pcf da cn coix^sres , Tefyhina rf^y leimef fit tpe ^ C«Ar. «r. £*e(pK:« , auci mcn qiie Priscn . cosia-veTeir lenrs i> irn, quoiqL':!s it: recrzfl^ a la C03r ^ Rooe, osdan ies pavi de ieur rwigance.

Pour ies &ire fub&flcr , & pom kmezar lenr £gniie , k Pape icur ac£or<io'i An peofioai & dei beoefic» fim- P^ , ou m^Die def Evecbes ; nau ils gardcneot xoi^onrs ie litre le p\n% honorable Ainfi lc iDeiBe Oini Parnardig 4'A]fetaodne & Arcbevewe de Boorgn, ayamUpatriar- clni en ctre & VAxdxveibc ea commeadcQiiaiid ijt moa- nircnt , oo leur doGtu det liuxe&im , & cki coinitiua de Jontier de cet titret Japjmiut iefdtljem , KieiBe depms qoe ron eut perdu l^eTperance d'j Fenirer. Oo a cni aviMr b^ fbin de ccf tiirn , pour ordoiiner dci Erequcs lais lcnr donner cfieftiveiseot ()'£§Iiie ; coniaK les Nonces du Pape, let VicaJret Aponoliques cbez lec beredques oa daos lea niflioc» elcngnees, les CoadjiKeurs & tes Su&a^os r. Or fm appelle Sufragjiu en cetie mati^ les Eveipies <iin fer- vcnt pour d'iuiref , coaune cn Alleinagae , pour les Elec- feurs-EcclefiaAiqiies & les autTC»Evci}ues-Pniices;car ils oni la plupart dc ces Eveques Ir.pjniiiu, qui font teuis pea> fioniuircs , & coaiine leurs Vicairet pour ks fonfiioa* «pifcopalef. Oo les appclle Sufragaiu , parc« que cbez le> Crecs , oii cet abus a commciice , les Arcbeveques i^foieni nercer leurs fonSioiis par des Eveques de leiB- pravioce. Cc-pendant, la rcglc demeure conftaiue qu'il ne peut tm. KU. l. 7 avoir qu'un Eveque daiis un diocefe , pour montrcr & mainienir Tunii^ de rE^fc. Sa graode ctendue a oblige de la partager en pluficurs troupeaux ; mais cba- que troupeau n'a qu'on chef , foumis au cbef de 1'Eglife Mniverfelle. Si dans un diocefe le trouventdcuxnanons de diverfes langues , ou m^e de rit different , il ne faut pa» pour cela y meiire deux Eveques. Maia TEveque Latin ,

r II nt fjui pii confiindre cei Suflngin) ■*«< let Evtquct qni Ibni r^dtcniciii pDflbtlcjit d'un Evjche , & qu'oit apptlle Soffra- pi«i , i Vi^iii Jc liui M Jiiopoliuin , luii pirce qu'i:iaiil dppe- Ut pit lul 4 fon Ijaoiit , ill y ont droit <le (.tlfrigt , foit piice qu'il» Mpiiivilt ttiicDiirictJ' fliil fl>n fuArjRt, foit enlin parce qu'il» foiil (oiiluliiJi CDmm* fei coadjuteuti , &. qu'Us Joivcnt 1'iider kun ceiil'«<lf leirqu'U( la bat ivfiiu. y»f%, Glnff, dc du Cuie ■u mal i^Hr^iuttit *

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 119 fMT exemple , dott donner aux Grecs un Vicaire genml p^iiTtE I. iiicc , pour eiercer fur eux toutes le* fonflions qui peu- CHAr. xV. vt-nt litre coraraifes a un Prctre. Cc cas arrivoii Couvent .^''"- ^"j' pendant les Croifadcs ; & on en ufe encore ainfi dans les gg-^ j^j g^j^ pays de frontieres , ou un diocefc s^ctend k plufieurs na- ncpnri/.La/. lions / Mti/f''"'

St un Eveque devlent Incapable d'agir , par vielllefli: , ] f,emaff. par mabdie ou auiremeni , ce n'e{l pas une raifon de le /•nrt i . Hv. t. d^porerimais il fautlui donnertin Coadjuteur. Du com- '^■'^* P"''' mencefnent , ce n'ccoit qu'uii Preire qui fervoit de Vicaire ,j_ j_ '^_ ,) g^niral a rEveque maladc , & it etoit ordonne Eveque ». t. »1 Gk- pour lui liicccder apres fa mort. A prefeni , afin qu'il puifle «" 'j- . "'^^''* «xcrcer tnitiie lct fonftions epifcopales , on iui donne un (.'^ ,^ /^ j,\ ticre Infartitut. Son pouvoir dolt titiira !a raort de rEve- i.q. i.rei!/.i- ^ue, Ccc n'eft qu'avcc la coadjutorcrie on lui ait donni l? " 'f''-- raniiraiice dc la tuture fucceflion. Autrefois, le Metropo- Ht,„ifyi, Jiiain , avec fon ConCile , donnoit det Coadjuicurs : par le droit nouveau.U n'y a que ie Pape qui en donne i.

Rcguliirement on ne donne poinr de fuccefleur par 7 v- >■ '- (■

avance,^ un Eveque vivani ; & lui-meme ne pcutVen .*" " '^' I - I 1 . n 1- priano,

donner , pnncipalemem qiiand c clt fon ncveu , ou un au sre prochc pareni. Le gouvernemcni dc rtglife ne doii pas eire regard^ comme un patrimoiuc , ni devcnir hcr6- daiie dans les familles. Si touiefois un faiut Eveque avoit

/ Dini lei aiociUi qul i'«teiidcnt dini le relTort ile dilTi-reni Parlemenl , l'Eve>iue eft oblig* d'ivoir un OOiciil foriin , pour li pirtie de fon dioc^le qui elt hori du Parlemenl , dliii lei{uel ell le ficfie ipircopil. II y I aulli en quclquei lieiix dei Griiidi. Vicairei furjini, qui enercciii eti mSme-lempi la juriUiaion voloiitaire U li contenneofc j commt dini le grind viciri'! dc Pontoife. 1'Kycx ^'Hericourt, Loii ec.lefiapiq. lii.dti Crat^dt.fuuirtiif 0£U.d. 19, l Lei coiHjuioieiiei djns lci Wnilicei , »vec droit da li.iare luc- celBoti , foiit contrjiiei 1 I'iiiicieniie difeipUne de rEglilc. Ellei .^nt iii tali.'i<ei pour let bjr^ficeiqui ont ch<r|c ifjniei , pourvu que Cc dt ftat drult de (nccidei. Suivint li ailcipline dei Uernieri Tie. clei , etiei roni permilci qulod ellei ont dt juOei caufei. t.e Con- cile de Trente lci permet pour rurgetiie njcefljti: ou uiiliij dei £v£cl>i!i & Alihjyci. Lllei ne fonl tolerie» en Fr«ii«c , quc pour Iri bf it«tic(t conliltorii.u.f , luiqueli le Aol nomme , & non a Vi- gird dei autrei b^nclicei ; leli que lei rrebenJei, |iiieurii , cuiei & chipellei. Voyej VOrdonnante iv 1615, arH. L'Oidonnji).B (l'OrU)ni , art. j , en)oinl lux Piilati qui , pir milaJit , ife , 6ic. «le pouiruiunl vaqiier 4 leuri c^iirgf , de piendre b. dc lecevuir dei CoadjuteuiiHt Vicairei.peirunnsgei dei quiliici icqjifei , jjk- ^li lefJiu PtfUti feieiit uoui de t Jtlltt peolien raironnabie.

p lij

a^o INSTITUTTON

1'artis i '^*'**''^ "" *")" dia;ne , fans qul! y parui d'affeflion nam^

Ch*!- ^v. '"«.■Ile , -ni poiirrcit y avoir egard. Ainf: faini Augullin ile-

^"S- ^F'fi tiara (;ii";I ileliroii que le pretr.; Herjclius lui fuccedit : le

'"'" peu('ie y LoniWniit loltfnncllement ; & aprcs la mort de S.

E i(l.6.ad Aufulii]!, ies Evequescoofirm^reni cette cleWon.Le Pdpe

*"'/■ ZaciMrio jtcurda pareillenient a S. Boniface de Nbyence,

lc (Iroii ue lc ctioifir un fucceftiiur. Dans les derniers lemps»

le Pjpe a fouveni accorde aox Eveqiiei Ae% Coadjuteurs,

avet afliirance de ia fucceflion future ; & on ne donne pUiS

Stff. i[. i. de Coicijuteuts autrement, Mais lc Concile de Tronte de-

j. jiiii, i^nA d'en donner qu2 dc ires-dignes , & avec graniie con-

noiifance dc caufe. En France , la nomination du roi leur

eft neceflaire , commc aux autres Eveques. Aulli , apres la

mori de ILveque , ils entrent en poHeflion , fans nouvelle

nomination , ni nouvelles Bulles.

m I «a

CHAPITRE XVI.

Di 'U Tranflaiion dts Evt^uei. De la RenoncUtioa. Dt U Vacanet du Siige.

_. _ T 'EvEQUE doitcire fixe & attache pour toujours a foB

part. i.liv JL' E^iili:, comme un epouxa fon epoufe , & un pere i

I. c. n /•- 1. fa famille. La meme Itabilite ell recommandee aux Preires

Can \*^a ^ ^ "*"* '^* Clercs. tn effei , le gouvernement des ames

,4 n'elt pas une aflion paffag^re ; il demande un fotn & une ap-

fd'[, Nir. i( plication coniinuelle , pour inftniire de fuite , corriger ,

conduire a !a perfc^ion. II faui du temps pour gagncr la

conliance , fuivre les bounes oeuvres , & garder une con-

duite uniforme. Differens Pafleurs ont differenies vues , &

dillercn:cs meihodes : c'eft toujours ^ recommencer. Ce-

pendant , dcs !e quatrieme fiecle , les Aricns & les autres

licretiques changeoicnr fouvcnt d'EgIifcs , foit par leur am-

biiionpirticuli^re,foit par le cr^dit de leur parii, qut les

elevoit i des fie^es importans,

Caa.llu. li- C'eft pourquoi le Concile de Nicee d^fendit fes Tranf-

'*'(« ' M( lations des tviiques , des Preires & des Diacrcs ; les dcclara

ij, i^j. Dullcs , & ordonna que le iransferi retourncroit a fe pre-

J"(jj.jiV, t; oiiertj tglifc .■ & le Concile de Sardique ordonna , qu'il fe-«

%• «• witpmidcUwamunoalaiijuet t))ei»(;a.iam.Qrt,Qoai

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. iji

femarque que perronne ne pafle d'une plus grande CgUre a piM-rit L

une moindie ; & que ceux qui chercSeni i changer . font Cb «p. xVL

loujouTS inquieis& agiies, & ne s^affeRionnent poinE au

lieuoiiilserpirent de ne pasilemeurer. Ciitte difcipline a

ite plus religieufement oWerveeen Oicident, qu'c:iOri;nt i

&dansrEgii(eRomaine nous ne voyotis poini de tranfla-

tion pendant <|O0 ar.s. L= premier exemple eft celui du

Pape Formore , qui avoit ete eveque de Porto. Un <Je fes CMe. R«w,

Aiccefleurs u cn prit le nretexte de le faire deterrer ; & un \°*- {"^-

Concile tenu incomment aprcs, deiendit que cette irant-

lation fiit liree a confcquence.

On a loutefois reconnu des caufes legiiimes de tran{1a> 7. f , t. f. oon, Si les hoftilii^s ont defole une Kg!;fe , Ttveque de- ■^^'"'* pouill^ & fugiiif peut etre pourvu d'ime autre. Nous avons marqui que S. Grigoire a fait fouvent de ces tranf- lations. Si rutilit^ evidente derLglifedemande qvi'un Eve- que d'un grand merite foii lire d'une peiite Eglife pour reaiplir un grand ficge x : comme quand Euphrone fut Paf.Ep.^iv transfere de Coloniea Nicopolis en Armenie, avcc l'3p- *''J'- '■ ""•• |>Tobaiion de S. Bafile. Mais en cc cas , TEveque doit ^ire "' , ,^ ' iransf^T^ malgri lui, du moinsfansle defirer, par te Con- Cenc dr. cile de la pTOvince, fuivani le droit ancien ; par lc Pape, '*"?■ '*• fuivani ledroit nouveau. Souscedernier pritcxte d'milii^, tioneii" tx lcs ttanflaiions foni devemies friquemes dans les dcrmcrs f.ili. Dt-rtt. tempf; enfoneque depuis cinq ou fix cenis ans.ellesfem- ^°'^ ""^- blent avoir .oafle en droit commun , do moini pour parve- „j_ "' oirauvgrands fieges, pourvu qu'clles fe fulT^-nt parlcP::pe.

C*eft eocore le Pape fcul , fuivant le droit r

u Ce fut Eiiennc VI qui fic d^cetrer Formore , !t fit faire Is iirocii «n torine au tiiljvre <le cc fape , ^ue rari dipouiilii di-i h^ibiu lj- Ctft. O11 Jui coupa ttoii (luigCi , puii I1 liie , puii 011 U ):la <lini te Tib-e. SeiKiui lll i^pruuvj Ix p;DiJJurt Wht cunln- U mrtiiaira dc Fdrmale.

I V*ii Erpen , lom. IIJ , p.ij (jo, remirque quu «iie cKccpiion bifciec pai Gri:iEn, nt it iiouvr piii;ii iljni lci ancicm chik.iii I| «ite i cc lujec le l^. Labbe , qui re^Jiac comme u:ic ilri tiufHi ilJ- cctialci ruppolVet pji liijKK , \t icconde liplue de Vi.i^K II , -qui piioli i(.cuiirer cei irjiillji;o.i(.

U Xlie. r<ec!e , lein.ii au^u.llri Hd'p.;i ci>inine..cu-ent u >-iFrm:'l<.er •n la difpa iiion dei hii'.i(ictt laliei i|ue ceuK <le lc.r iliotrie , Ik y«iusu:i«temeiii d^f uii le CoucoriUE qui i tttat ju Pape !■ piovi*

Piv

13* ! N S T I T U T I O 5f

"^Partis I, ^^^ P^"^ admettre la renonciation des £ veques ^. Du temp^

Chap.)^vi. meme que les eledions etoient en vigueur, on tenoit qu'ilr

C t. j^ falloit une plus grande puilTance pour 6ter un Eveque» qua

'^^"•^ * pour Ti^tablir : comme il eft plus dif&cile de difToudre ua

mariage, que de le contrader. Ainfi la renonciation ou

ceffion, la trandation & la depofition d*un Eveque , ont

^te mifes au nombre des caufes majeures referv^s au Pape.

Aurrefois le Concile de la provkice en connoiflbir comme

4u refte.

THomaff, Quant ^ la renonciation , il eft vrai qu*il n'a jamais kxh

part. i, /iV. permis i un Eveque de quitter , de fon autorite privee ,

** f ' *^* j. l'Eglife oii le Saint-Efprit Ta etabli ; ni par crainte , ni par

Scifcitaru pufillanimite , ni.fous pretexte de plus grande per&dioiu

38. 6fc. Siquelques Saints fe font retires en folitude, |et)r exem*

C. Nifi de ple np doit point etretire k confequence. Mais&'il y a caufe

r<tmt» l(igitime , la renonciarion peut etre permife par le fupi-

rieur 4. Les caufes font , Tincapacit^ « ibit par vieillefle ,

par maladie, ou autrement , rirregulariti , nonobftant la*

quelle TEvcque a ^te ordonni ; l^ peche oii il peuc etre

tombe avec fcandale ; enfin, la durete du peuple indocife

& incorrigibie. On a doute fi le Pape pouvoit renoncer,

parce qu*on pretend qull n a point de fMperieur qui puifle

}uger des caufes de fa renonciation, Celeftin V decida

C t, de re^ ^*^^ ^^ pouvoit , & ceda efie£^ivement ^ ; & (bn fuccefleur

"nunt. in 6. Bontface VIII confirma la decifion. Quant a Ja depofitioa

des Eveques & des Clercs, il en fera pari^ dan$ b troifie^

me partie.

DiflinH. jo. Le fifege epifcopal etant vacant par la mort de rEveque,

^/xGree, '^! ^^ autrement ,doit etre rempli au plutot. Toute rantiquit^

Vpifif }j. .,

i^ondes Ev^chds de FrBnce. Voye^ ie aouveau traie^ de Diplomad^ que , tom, I. pa$, 151.

7 Les Evlques ne font d^pouiUes de leur Ey^ch^ , qu'aprds qno Uur d^minion a ^t^ admife par le Pape ; Arrit du Conjeil d*Etat ^ du 9 Avril 1C47 ; autre du 29 Avril 16(7. Voye\ la Bibliot, Canotim if Dupeirai /fur Vatt. \% de VEditde i/>9S.

«^DansIcs dt^minjons finiples, la rcgale eil ouverte , du jourque Roi a accept^ la U^miflion, par la nominacion d*un fuccefleur.

a Comme par M^cropoli^ain , a l'^gard dt l*£veque.

b $•! renoDciacion efl du ii Decembre 1x94. Or^goire Xlf re-m «lon^a auifi au Pontificac dans la quatorzieme fefllon du CoocUe do Conflauce, teiMie le 14 Juillet 141 ^. II avoit ^tcd^porii au Concil« de Pife , le % Juin 1409. II y a plufieurs autret exemples df PaPCf ^i fe fonc demis voloi}taire;9ci)|.

AU DROIT ECCLeSIASTIQUE. 133 b TCgard^ coinme uM grand miil , que rEglifa demeurat p,^^,^ ^ ' lonpun-ps vcuve ; & on avoit preftrit trois mois, comme Crap. xvi, le pius lonj; lertne. Le concile de Lairan a donn^ ce lerme ^'^- '°o. a pour l'eloaion , & autanr pour la confirmation. Par ^^ c.Ntprodt. Concordat . lu Roi doii nommer dans lesfix mois e. LiftH. 41. de negligence des Elefteurs on des Metropolitains, a eie la «'«^- premi^re caufe de faire venir a Rome pour la provifion dc» Eveches. II eH toutefois diDicile ijue le fiege ne demeure quelque temps vacam ; il faui cependani que TEglifi: foK gouvernee , & quc les rcvcnus dc la meofe tpifcopale foient confcrves.

Suivaot l'ancienne regle , le Clerfc de TEglife vacante ^^ ^ ,„_ gouveriHMt </. LesIciiresdeS. Cyprien,&celles duClergi £py?. %. ty. de Rome, timoignent le foin qu'ils prenoient de rEglife, >'• aprii le martyre du Pape S. Fabien. Dans les provinces , le Ceiu. ia JVIeiropoliiain avoii Tinfpeftion fur le Clerge de rcglife T-aljo.t.ii, vacantc , de laquelle il prenoit un foin plus particulier. II """' ** * commettoiiun Eveque voifin , en qualitedcVifitcur , pour Cent. Rt$, prendre foindesfuneraillesiicrEvequcdcfunt.&faire in- '"■*i9-*- ventaire des biens de rEgllfe vacanie dans les fept jours. HiUis on ne reoiplilToit aucune place de Clercs , s'it y en avoit de vacame.Onregardoiicomme le premicr bcfoin , dc donner un chcf a r^glife. Dans !es derniers temps , le Chapitre dc la Caihedrale s'etani aitire totit le droit de Te- ledion , $'aitira aulTi k gouvernement pendant !a vacance ; & cc droit fubrille cncore. IMais une communaute toute cn- Ctut. TrU. liirc ne peut gouvcrner par dle-meme : lcs paniculiers ne ^^' **•'* '"■

d L'opiiiion commune eft , qii';vgnt le dauziinie Ridc , lei Chi- |ilirei dei Caih^ilrilei gouveinoifnc poiiii feuli le Jiocefe pen- tiinl U vtance , Si que celi n'ell iiiiivt que dtpuiiqu'iii h furent len.lu) itijitrei dei f 'e£tiDiii dei Erjque) , txclulivernent aux «ulret r>rlie> dii C\etfii. Toui le Clerge ilo iiocih , H. linguliiieoicnt celui de U ville i-pifcopale , avoii pari au gauverricmeui. En Funce & ilinilei Eslirt.-t voirines , Ii .Ullip:iiie U plui ordiniirc penJint ]>Iulicuri fi^cles, cioit <]ue le .Mftrupolitain commettoit rEviiuc le plu> vollin. Danl les deiniiii n^clci, let Papei onl voulu iiom- jner ilet AJminillrateuri iuh EvtchJi vacant, cniitormvment j una d^cilian du bioil CanoniT-e; niaii cetlu dircipline n'* point iii iti,!.t .Unt es Ro^auise. I'i>^<I lei Memoirti Otrgi , lani. Ui

«34 IMSTITUTIOW

pMnvLL ^'^^'^^^ ^ V^ ^zdrtSer , & Tua potirro.c dt^ truire ce qoe

CHuf; XVL rautre ferotr : zitdi le Cbapttre doii: com.nencer par etablir

lians les buit jcurs un ou piufkurs Vicaires generairc « pcur

exercer la juridi^lon ▼olontaire ; & pour La conrentieuie »

un CMIcial. Car ceux que FEveque avoit etabiis , denieurent

deilicues de plein droii par (a mort , n*ayant qae de limples

commifljons. Le Chapitre a , pendaru la vacance , touc

le pouvoir de i'Eveque , pour ies a&ires ordinaires , parti*

C, Ula it' culierement celles qui ptriroiem par le retardement.Quant

^acanu ^ ^^ collation des benefices , ii peut inftiruer ceux qui foac

C. mn, eod. prefenres par les parrons , ou confirmer ceux qui fonr elus;

^* ^' mais i! ne peur donner b pleine coUation , fi ce n^eft pour

des benefices , donr la coUarion lui eft commune avec i'£*

v^que; car alors eile revienr entiere au Cbapirre, par droit

C^me. Trid. d^accroiiTemenr f. Le Chapirre ne peut donner des oimit

/#/• 7- *• »o. fotres pour reccvoir les Ordres , finon en deux cas. Si celut

qui demande le dimifibire eft prefle de recevoir TOrdre »

i caufe du benefice donr il eft pourvu , comme une Cure »

qui Tobiigc a ecre Prerre dans Tan. Si ia vacance dure pluft

d^unc annee , ie Chapirre peur donner des dimifloires »

€ap. mn. de meme a ceux qui ne fonr pas prefles. £n ce meme cas , de

major , 6ri. longuc vacance , il peur commetrre des Vicaires ou Vifi-

teurs aux binefices vacans. A Tegard des cenfures ecclefiaf*

tiques , lc Chapitre en peur abfoudre pendant la vacance du

fiegc epifcopal ; ii peur aufli donner ies difpenfes que doa-

neroir i'£veque.

it. «. t. de ^oxxv le remporel , il eroir defendu par rous lescanons »

€karitaf 4$. de ricn enlever ou difliper des meubles de TEveque defunr ,

4rr. ii^. I. ou de rEeiife ; rour devoit etre riferve au fuccefleur. A

f Le Chapitre ne peut nommer de Grands-Vicaircf pour le g«ti« rernemcnt ilu diocire, fou$ prctexte quc i*Evdque f< fes Grauds-» Vicaircs font .ibrtns. Arr6t du ParUment du i8 Novembre i6so , eO'itr< le Chipittt dt Htims.

f LcJ l*apci , par une regle de Cliancellerie , fc font rdferves Coliitiiou (le\ bOiufices qni tont i la coliation dc rEvdque , pendiut ^ue If ftcite ert vac4nt •, mais ceite relerve n'ell pa$ aJmife pdrmi nous. Lc Kol , cn vcriu de fon droit de rcjjale , confere tous lcf Nn^lke» noncuic* , quc l*KvOque auroit conftrcs. A Tegard dct b^u^fivc^ curc^ , ia coiUUon eti appariient au Chapitre.

l>n U«nt ti\\\\\ vii.ntnunctitent , quelc Chapitre peut admettre le» p«»«tt\ufi«»l«»«n » p«tivo qv4C ve lont lcs colUttons forcees. Lcs Cliapi* lift 4«! l^|iUr«l CiiNiuUide Fuiicti foutdins cct ufa|^e«

-.1

^ 'C

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 13^

prefent les meubles font toujours de la fuccefTion de TEve- PARTiifi

que g : mais quant aux revenus de 1a menfe , le Chapitre Chaf. XVI.

doit etabMr un ou plufieurs Lconomes , cjui cn rendront ^alced r *al

compte a lEveque futur ; comme aufli les Vicaires gene- Come. TritL

raux , & fous ceux qui auront adminiftre pendant la va- /flF »4- *• ^^

cance , feront tenus de iui rendre compte. En France , les

Chapitres font decharges de ce foin du temporel : c*eft le Roi

qui etabiit les Economes , en vertu du droit de Regale ,par

lequel ii peut prendre le fruit des evcches vacans, comme

il fera cxpiique dans \zfeconde partU, En gineral , pendant ^*^ «•'

h vacance du fiege , on nc peut faire aucun changement

dans rEtlife , aucune alienation du temporel , aucune erec- ^- *• "^* A*

tion , fuppreflion ou union de benefice ; en un mot , rien

qui puiiFe poner pr^judice i TEveque fiitur. Voila ce qu*il

7 avoit a dire de Tepifcopat.

g Louis VII, partant pour la TerrcSalnte, aholic la coutiinM ^u'avoienc fes Offlciers, d'jiler piller la maifon de TEv^que d^c^d^ , & d*en emporter les meubles. Depuit ce tempt let Papes pr^ten- iloienc que la d^pouille des Evdques leur appartenoic. M^it Charlcf VI , en i)8s , ordonna qu'elle piileroic aux heritiers, de m6me que lcs biens patiimoniaux.

La coucume de Parjs , art, }^6 , porte que les pirens 9c Ugn^ gers dcs Eveque» & autres gen» d^Lglife f^culiers , leur fucciJcot. i«a pluparc des auCres coutumes contiennent une remblable difpofi* tion , « ne font polnc d^exception pour les meubles.

£n effec, par arr^t du Conleil du 9 Fevrier 17S1, il fut ordonn^ au Syndtc du Chapitre de Lodeve, de remettrc dtnt le palais ^pif- copaJ les habits pontificaux , croHe , mitre, bague 8c croix pedorale, fionobllanc un prccendu ufage contraire.

II cft cepenJanc d^ufage i Paris,que le !tc de TArchev^que d^c^d4 apparcienci rilotel-Dieu, de m^me que celui des Chanoines qui dcceJent , ce qv)i vient de cc que Muurice de S;i!ly ayjnc l^gti^ fon iir 4 rH6rc!-Dieu, des Chanoines rimitetent : & depuis ii68ceU 9 ecd obfervc. 11 y a arret du Parlement de i^ftA, qui ordonne aux cr^jnciers de feu M. de Goudy ,.£veque de Paris, dc livier foa lit ^rUwielDicu.

"\

«3« I N S T I T U T I O N

CHAPITRE XVII.

Det Ckaaoints b.

AU cominenceincnt , il n'y avoit poiai d'autres ofHces eccleCailitfues , qi:e les Ordres i. Un Pr^tre n'eioii (|ue Precre , tin Diacre n'etoit que Di,acre : ainfi du reOe. Seulement, pour conferver ruaiie , chaque Ordre recon- noifToit un chef. 11 y avoit un preaiier Pretre , qui etoit d'or' dinaire leplus ancien d'ordina[ion, que Ton appeiadepuis Arckipiiire. \\ y avoil un AnJudiaen eiabli fur tous les Dia- cres, & fur tout leclergeinf^rieur , par le choix de TEveque. Thomajf.i. Enfin.quand lesmoindresCltrcs furenten plusgrandnom- Jj '"''■' ' bre,il yeutaulTiunPfiniic/iK AouP^imioV/-, pcur lcs gou- verner: c'^ioitau plusunSous-^liacre. Ilell rouven[nomni& Primieier det Notairts , parce que la fonflion la plus confi- d^rable des Clercs inferieurs , etoit d'dire les fecreiaires & Ctf» Emerif. Ics ecrivains de TEveque & de fEgiife l. Ces trois chefs fe '■ '"' rapportoient immediatement ik rEveque, qui gouvemoit

par eux toui fon Clergi.

Une partie du Clerge etoit toujours aupres de l'Eveque ; potir alTiller aux pri^res At a toutes les foiidions publiques. J.'Eveque confuttoic les Pretres fur toutes les af&ires de rtglife^&pour rex^cudon , ilfefervoitdesDiacres Stdes Miniflres inf^rieurs. Le reAe du Clergi ^toit difVribue dans ks titres de la ville & de la campagne , & ne fe raffembloit

ALflnoin de Chiiioine vient du UtiDCdNan, qui rigniEe rjgfc, & dfrigne un Eccl^Gallique qui vit fcion une regle paiiiculicre qu'it

I II 11'/ avoit paint de NnfHce^ antrei que ^vf ciiji & Ict curel, juri]u'au commeiicement du rnieme fiecle , mais il y avoit uincM ecclWaftiquei. Quel<iues Priirei, autrei qiie Itt EvCquei , ^cuioit cliaigfi de 1> coiiiluite dcs titiei ou Eglifei inHrieuiei auii tnUrc» tJntliWralei.

t ^.w qiielquei eiulroiti , on l'ippell« Princier, ^uafi primui >'■ ti.-.i. 11 y ■¥»■( iin Priiiciei i Toul & un ii Verdun ; & il y en a ea- i.uc un dani l'FgllIe cathfilrale de Mett. On illiite «ufG qii'il y ta a j Mi'.aii & 1 VeBiie. rvyei rHifl. dt Vtriitn , pag. k & xiV.

I l.\'iuploi ,l'i;crivain aoil d'autant plui mJcenaire , que l'lmpri> nioi<« iiViaiitpaieiicoTecoiiiiucilfjlloitun eraiid nombre de per. M'iiiL<.. ]'«i.r ci>i>icrl«i livKt douc ou avoit bcfoin , pout lc forvic* J.t i'l:.Blite.

AU DHOIT ECCLfiSlASTIQUE. 137

i(u'en cenaines occafions , d'ou font venus Ut Synadts m. ^^T^ De ccire premiere pariie du Clerg^ , font venus Iti Cha- chap.xviB. mincs des CaitKdrales. 11 edvrai ([ueducoDiinencementon Tkamaff.t. nommoii CUrcs canonlquts , tous ceux qui vivoient felon le$ ''"■ *' j* ^ canons , fous la conduite de leur Eveque. & qui etoieni Tur ,, r. ,1. Je canon ou la matricule de TEglife , pour etre enireteDiu C»f-Clarom^ k fes depens , foic qu'ils ferviflent dans rEglife matrice , on ^^'J^ ^|„^ (lanslesautrestitres. Depuis,le notnde Caaoni^att ouCbf iii.i:, n. RouMi , fut particulicrement applique auz Qercs qui vi- voieni en commun avec leur Eveque n.

£n eflet , lorltgue TEglifc fut en libene apres les perf^- cutions , plufieurs faints £v4ques embrailerent la vie com- Hiune avec leur clerge : comme S. Eufebe de Verceil & S. ^"i'- «F* Augufiin , doni Teiemple ell le plus fameux. II ^ifoit vi- 'pgKj, 4, vre fes Clercc dans une parfaite pauvrete , & ne foufiroit vit. A»§. t.

m Lefynadeiei^E^ijut^af^U aneimnemtitt prtiiy ttrium ,tlt rilleml>lee de tout le Clcig^ iccuUer & riigulier de (oa diucera.

Le CoDctle i'Orlitns , Cnn. 17, & celui Je Venion ,Caa. S.or^ donnent Iii convocatiaii ilei fynodei loui let ini ; U. que lout l«k Pritrei du ilio»!* , meir.c lei Abbi!l , reroiit tenui d'y allifter. Le Coacilc de Trente ,fe^, 14 , Cap. a , de Rtfarm. ordanne luffi U lenue du fynode dlocefain roui lci ant , luquel doivcnt iXdtt les ■Kenpci qui ne (bni paini foumii i dei chapi«iei gjneriux , & tou* «■us fani esceptiou qui liiDt chirgei du gonTerocineDC dc VEf)iSk piroiOUIe , ou aniiei fucuUiiet , m£me aunexei.

n On lenr donna le fumom de canonici , parce <in'ili fiiroIeaE - prolelGon ite fuivre lei Ciiioni plui piiticuUiremeut que lei aucrel Cleici r^pindui dini lei tittei ou Eglifci de la ville Sc de li cim- f jgiie , &, que lei Clcrci ou Chanoinai de Ucachedcale furent allii- jetcii a une rigle ou difcipMne particuUire.

o Lei premien Chciitieiii avoienl deji pialiquj li vie commuac ; ■nlii queliiuei-uni prccepdenl, Ec evec Ibndemenc , que cetce com^ mnniut^ ne T^ndic pai au-deti dei muri de Jcruiilem , & qu'ellc 4ell'icauc-i-raitdciqueIenambredeiiideUeiltitiflngrindpouiren- ilre rufageilc eeCle viecommune diflicile. Miii let fidellci JonnoienE louiourmne partie de leunbiend la bourfecommune,del1in<epour U fubfillanc^ dct Miniltrei de TEglife b dei paDvrei. Lei Moiuet obfervoicnc wlli la vit commune , depuii qu'ili avoienc iti ralkm- Uci dini lei Monaniret , par Ciint Anmine , fnnt Hicame Sc lu- irei. .Maii 1j vic commune dei Chanoinct ne fucinltitu^e en Occf- dent que par fjini EuQbe, Evtque de VcrceU, lequel «n )i4)oignjc la vie moniltique a li cldricale , dii» fi perfonne St danl ceUe de tan Cterte. Sainc Augultin , qui ful faic Evjqiie d'H/ppoi]« en t9( , vivoit aulTi en commkiniutL' avec fct Cterci. 11 fonda dini le poui^ piii de fon Eglite une Communautt! de fjimet Filtci , qui jioienc gouvemtei pir fi fxur , E( qu« l'oa te|acde coinine let premiirM

140 I N S T I T U t I O N

^ Reguliers , ils ont obtdciu des Papes , & meme dc$ EvS^

Chap.xVU* <iues, plufieurs priviieges , qulls ont eu grand foin defaird con^rmer ou augflieater a chaque ekdion qu*ils faifoient^ La plupart ont juridiflion y , non-feulement fur leur corps , mais fur quelque partie notable du diocefe , & font exempt» de la jurididion de TEveque , ne reconnoiflant pour fupe- jrieur , au-deiTus de leur Doyen « que le Metropolitain ow le Pape. Ce qui fait que les £v£que» n'ont plus d*autorite fur la partic de leur Clerge , qiu feule eft en poffeffioiiK d^exercer les droits de toutle corps , & que fouventon leur difoute la liberte d^officier dans leur Cathidrale.

Les Prevots onc ete abolis en la plupart des Chapitres ^ parce qu^ayant radminiftration du temporel { , ils etoieot trop puifians» & fouvent faifoient foufirir les Chanoines» On s*eft mieux accommode des Doytns , qui ne fe meloienc que du fpirltuel ; & on les a tous reunis en un , qui s*eft. ainfi trouve le chSf en la plupart des Chapitres. Comme les

& ron nten voit point d*esemples avant \t Aoxxtt ovt le trnzitoe ilecle. Ce n'^toit d*abord que des protedious temporeUes contre rexa&ion des EvSques & de leurs ofHciers , qui fousdivers pr^textes fliultiplioient les droJis qu*ils pr^teiidoient leur ^tre dils pai* les cha^ pitres. Les exemptions accord^es i \\n grand nombre de Mouaftere» £rent ambicionner aux Chanoines de s*affranchir de la vifite de leua EvSque. Lc re)our des Papes a Avignon , Sc les frequens rchifmes , leur fournirent roccafion de fe faire accordcr d*autres exempcioot tfncore phis ^tendues ; & Tabus fut port^ fi loin' , que le Concile de Conftance fut obligd de les r^voquer toutes. Voyc^ les Mimoira dtt Ciergi , tom. IV , pa^. 486 & 987.

Cependant , plufieurs de ces exemptions fubfiftent. Mais le Con-« ^ie de Trente ^ftjf. 6. chaft, 4'. de Reform, ordonne que les Chapi- tres des Eglifes cath^dralcs 8c autres Eglifes majeures , & leurs per« fonues , ne pourront empecher les Ev^ques & autres Pr^lats fupc^ rleurs , ou feuls ou avec telt adjoints qu'il ^eur ptaira choiftr , Sc ifidme eo vertu de Tautoritd apoftolique, d<^ les vititer 8c corriger^ donobftant toute exception , defenfo , appellation ou plainte inter-' jetce , mfime devant le fidge apoftolique.

y Outre la Juridiftion fpirituelle & Eccl^fiaftiqxieqncpIufiem-sCha'' pitres ont , & qu'on appelle Officialit^ du Cfaapitre , la plupart onC aufri dans leur doitre une Juflice temporelle qu'en q^?^'.ques endroits on appellc la barre du Chapitre , comme i Paris : en d'3Utrek la tempo-* ralitd ; en Bretagne, ces Juftices temporelles des EcddiaAiques s'ap«- petlenf Regains.

l Oans plulieors Cath^dralcs il y aroif » pour radminidrVtion dti temporel de« Marguttliers Lais , comme dans rEglife dc Paris ; mais^ ccs Marguilliers n*ont plus de fonAions a Notre-Damc , c'e(l un dea- Chanoines qui a le tltrede Cbambrier^ q^i cft charg^ du foin des afiaircs* €9mmunea«

(rlncipaus

AU DROIT ECCLfeSlASTIQUE. S4T (trincipaux OfEdcrs de chaque Egltfe 4t(«ent itticbis i Ii '■

Caih^drale , aufli bien que lcs Chanoines , on lei a confcm- CMAr.XVlfi dus avec les ofKciers paniculiers du Chapitre : & on a dit , par eiemple , le Doyen de rKghfe de Paris , comme FAr- chidiacTe. D'ail1eurs on a regarde cotnme dignii^ du Cha- jAire , TArchidiacre , rArchlpreire , le Chancelier a , Sc ksautres OlGciers de TEglife.

A Texemple di^s Caihidrales , les Chapitres des Colligia- les ont aulfi cominue de faire corps , apr^s avoir quitie Ii vie commune .* & dcpuis Tan 1000 , on en a fondi plu- fieurs nonvelles , entre autres dans les chapelles des Roia & des Princes , pout prier devant les faintes rehques. On a mis auffi des Chanoincs en plufieurs monaH^res, ^as ron a f^larifis b , parce que robfervance y avoit ceiT^. La cone Trid fon^on dcs Chanoines ed r^duite i la c^l^braiion du (er-fiff. 1». Ju/. vice divin , k toutes les heures ; mais s'ils ne font au moins '' ^- Sou»-diacres , ils n'ont point part aux collations dcs Mni- amidttitm.^ fices, &n'ontvotxniaAivenipadivedaiisIes deiibirations qiuU.frtif, capiiulaires.

On a jug^ , dans les derniers temps , tiu'il ^toit bon d'ex- citerceuxquifont engages, par desben^fices , aufervice de TEglife , <t fe meitre en iiat de la fervir utilement.

EMf ' I wa

CHAPITRE XVIII.

Dei Curis. Dti Corivtqutt. Des Arckipritns.

D&s les premiers fiecles , il y eut des Preires que ron Thomaff.tl diflribua dans les litres , c'eft-a-dire dans les lieux P^^- '■*■ «• d'oraifon , oii rEvfique alloit tour a tour lenir raAembl^ *■■ "• *'■ *'*

aWittt linljnonnij At ce qu'ancicnncmenlc'/(ait lui qui iVoilU fiTdi ilu fcdu d* rEglirc, t*. qui (cclloillei Lciiict. It 7 danl PEclihdt Piiii uD Cbinctlitr qui prcnd lc iltre <Jc Cht»«titr dt rE^lifi 4t Ftrii fr di rVihirfiti. II donnc rculli b«n<diaton <)> liccn^e d.nl ki FacuMt de Th^ologic Sc dc Midccinc. Lc Chincclicr de rAbbifa J* fiiotc G«neviivc , qui picnd auni le litre de ChwKtlitr di CUiunr' Mti, doDM concutremnicnt ivcc tui U bjnMiAion de licence dani ll ri«ulti dct Ailt , chacun dini lei Co1l4^el qui fant dint fon putice.

h C* ttimt fitwlarifi nt fignific pit en ccllc occifion <]U( lc( Mo- Mfttt«l (ieai M lefliiuti au fiecle , 8f toicni redcTtnu* Att bitn* profuict a nib fculcmcnt quc ccs Monanetci , dc Miifoni r^iulitf** ^u"!!) ^olcot , (oBt dettaui finplviiMDi EcdiGifUquti. JmmU, (i

t4» I N S T I T U T I O N

'pARTiB I ^' fidelles. lls avoient foin du peuple de lout un quartier J

Ch. XVIII. pour obferver leurs mccurs , & avertir rEvetjoe de leur» befoins fpiriiuels. Ils pouvoient donner le bapieme ou la pe- jiitence a ceux qui etoieni en peril. Cette diftribution fut ne- ceflaire dans les grandes villes , comme a Rome c ,& k Alexandrie , oii des le commencemeni du quatri^me fiecle nous voyons plufieurs Fglifes , & en chacune un Pr^tre £pipk. h»' charge d'inftruire le peuple. 0'a commen^ peu de temps

JjJJ^_ '■ * aprfe k baiir des oratoires k la campagne d , pour la com- modite des payfans ^loign^s de la ville , & on meitoit des PrStrcsices oratoires. Tel futle commencemcnides Curtt ou Paroijfts. Dans les peiites villes e , ia Caih^drale fuffi- foit ; d'ou vient qu'il y a encore des ParoilTes en plu&eurs Cathediales.

On ne donnoit poim d'auirenom4cesPrltre$, quede Prctrt d'an itl titrc. Depuison les nomma Cardinaux , pout les diAinguer de ceux qui ii'etoient poim aitach^ aux ^U- fesqu'ilsfervoieni, &queI'Eveque y envoyoit feuleraent i certaim jours , OU qu'il n'y metroit que pour UQ temps. Ce nom de Cardinattx marquoit qu'ils etoiem actaches pour toujours a leur titre/, comme une porte eA engagie dans fes gonds. On nommoit aulll quelquefois Cardinaux , les Eveques tttulaires , pour les diftinguer des Ev^ques viG- g};a .,, ^, teurs ou commendataires , qut ne gouvernoiem une Egtife

frattniit. I. que pour un temps. Et comme il y avoit des Diacres dif- «tCr^. (.

t S. Evaiille, (ti\hmK Papc, AWih Sc pirtigca lui Prlmi lei tiires dei Eglir« it Ii Tille de Rome. Le pipe S. Denyi imit , en 376 , (atil i Kome qu'ailleuri , lei Templei , lei Cimelitrci , PtroilTei b. Diociiti , CDmmiadint que chacun (c cinl conlent dini fon finage. Lc Pipe Mircel inniiua i Rome vingt-cinq litiei, qui font comma *uttnc de PiioilTei. Bironiui remaique que dci le teoips du pape Corneille , il y ivoil it])i quarante-iix ParaifTet a Rome ; lei Egliics de cimpagne n'^ioieni qaalifijei que de ChapitU$.

d Cet Oriiairei ou Chapellei, appel^ei dipuii Curii ou Paroifftt .

t A Pariimtmeily avoit une ParnilTe annex^t )a Cathfdrale fout liite de S. lein-le-Rond , qui 1 ili tttnifirit i S. Derys-du-Pa». 11 y auiri une Piroilfe innci^e a la Calh^drale de LyoD , qui cft deffcrrie pir deiix CuRodei.

/ Le nom de Cardiaau* vicnl dc ce que leati tilrei mime ou Eglirci ^loieni appel ji Ciin/ii»/u, c'efl'i-dire Eelifet piincipalei , pour !•■ dininguer dei Diaconiei ou Hopitaux , £ des timplcs OTitoitcs. L* PfCUe <l'iine Eglife Cirdinalc fuc appeW Priin Cardinal , pour le diltinpDcr det luUMpiCtiw. yojt\l»<itoffairtitia Cinge, lu ntt Cardmatitt

AV DROIT ECCLfeSIASTlQUE. uj

trlbu^s dans les titres ou les oratoires , qui ne meritoient p^ ^ pas doccuper un Pretre ; on les nommoit aufli Diaertt Car- ch. xVllI. Jinjaxf;. Cetie miniere de parler etoit ordinaire du temps ^plfl- *«•_ de S. Gregolre , & itoit commune par touie rEgllfe La- jia'',*'^!', cine. Depuis.le ticrede Preirti CnrJindiix (at attribui parti- e. j{. au, culicremeni a.cesdeux villes A. Enftn, le nora de Cardifud " '/■ •»• ■i'e(l demeur^ (]ue dans rEgiife Romaine, plus attachee °"' qu'aucune autre k Tancienne tradition ; & il s'ell itendU «uxEveques fuffragans du p3pe,parce(]u'ilSiiefont qu'uA meme corps avec les Pretres & les Diacrec de rEglife Ro> maine, pour enelire le chef.

Ces Pr^ires Cardinaux, que nous appelons aujourdlitd Curis i , devinrent dans la fuite comme de petlts Ev^ques « k merure que le peuple fidelle augmenta. On leUr permit dire des Mefles dans leurs litres ,. & par cOnfequent de pr£- cber. Onleurpermit aulli de baptifer, m^me auxjours fo* lennels, cc qui toUTefois ne fur pas univerre!. Cela ell (i vraiiqu^il n'y avoitdes fonis baptifmauxqu^en queiquet Eglifes principales , que Ton appeloit PUba A , & le pretre Pinv. Pi«- qui les gouvernoit PUhanui , nom qui refte encore en cer- ''*'' tains pay$.'De chacune de ces ^glifes baptifmales, dSpen- doienr plufieurs oratoires ou moindres Cures. Tous les Cu> iH avoient aulTile foin d'in{lruire les enfiuii devant & aprit

$ Od tppcll Diacrti Cari Ccui qui jioieni ^ttfoitx fut

h Pluli»ii> c\ittx k AbhJi At la «iUt At Pirii S( de Itt en*ironi, BVoicnlUlilrr de Prtirei Cariinaux , coRiine onripprend d'un anciM CarcuUire de rEglire de P^rii , lequel , tn ttie (l'un« tlflt de> Qntit dc tcti* Viile, met : Ifii fuM Priihyuri qui rottniur Ctrdi«il , ful ithtut iaictijji pir ft ril pir aiioi , dum Epifiopui cclctrti in Eceltfi4 ParificHfi . ,n fcftii Naiiiiiatii Daminl , Fajcht 6- A^amprhnij. El cnruitcfontnomm^ilciPiitretdeS. Paul. de S. Jein en {Jiirt , !• Prieur de Noirt-Dime de< Chimpt . ou pour lui 1e Pr«tre de S. Jac-

Sues , le Prdie de S. Seveiin ; ceui de S. Benott , de Chitonne , . Eiienntdtttjiei, deS.Cerraiii le P.ieur dt S. Julien 1e Pauyrct lcfPiilretde S. MetriK deS. ■iiuitui, & rAbb« de S. ViAor, * placc diii]tie1 i1 ed dii que vieot Ton Vicjiic,

i Lc nom de CW ne commenr;i i-urret i (iie Cn uragc quc dani U douiientc fiicle , auparaeant on dir.ji< le Pitlit d'une itlle Eelire . t* propie ^rdrc. Le beuf, HiJI. JtUttIU& Diocifidtfar.i , Tom.J^ fat. 116.

1 Oii croit quc cei Etlirei, ippet^ei Plcici , dtoitnt lci E|tlir«* ArchiprEib>tJialeii en effet , un Cuntile ite l'<n 904 , danl lc licu «ft bcenain, poile, c. 11, C/iJiiitfl' PUtei Archipriitjicrum hjtcifi...,,, Mi ntn-fMm Imptiiii vulgi folticiiudiium [craat . rcrum Uiam «MM^ rrutytuanm f ai fti «Umim tiittft istust^

fag. iijfl. tlifl. tn

944 INSTITUTION

" ' la confiriiiation ; de corriger les mceiirs , de convertir les

Cb. XVIU. p^heurs,ouirlesconfeflions& donner la p6nitence Tecre- To. 7. Cone. te , de vifiter les malades , leur adminiArer rEittr^me-Onc- tion & le Viaiique, & donner la fepulcure. On peut voir I. ti. ^^ '^^ devoirsdes Cures , le capimlaire de Theodulfe , Ev£> que d'Orleans , ecrir vers la fin du huitieme fiecle.

llspeuventauflib^nirlesmariagesnln^ya que laconfir-

mation & Tordination des dercsqui appartiennent^rEv^-

que ; encore le Cure pouvoit-il faire un pralmiRe / ou chan-

tre de fon autorite , non pas un Acolythe ou un Sous-dia-

Thamag.4. cre. Mais les Cures pouvoient depofer m les moitidres

f . 1. 1. e. tS. Clercs au-delTous des Sous-diacres , & excommunier les

laiques. Vers Tan 1000, les Cures etendirent leur pouvoir

Jufqu'a la )uridifiion contentieufej&en jouirent plus de

trois cenis ans n.Les Cardinaux de TEglife Romaine ront

conferv^e avec pluCeurs aucres droits ^pifcopaux , qui

itoient autrefois communs k tous les Cures.

TAafltd/. I. poui- la campagne , il y eut des Corevcquts , dont rufage

*' ' * ^oit frequent en Orient des le quatri^me fi^cle. lls com-

mencerent plus tard enOccident , & ils furentabotis plu-

tdt. Cetoit des Vicaires forains o , c'eft-i-dire des Pr^res

avec un pouvoir fort etendu, qul faifoient i la campagne

la plupart des fonflions de rEvgque. Les Ev^ques, fe rel^-

Capit lom ^'""^ ^^"* '^ huitieme fiecle, leur abandonnoient tout,

■.^g.f^j,.'iufqu'a la confecration des ^glifes & Tordination des

f Le Pfalminc ii'tlt pai nn Otdre, miimn Office ou fonCHoo Ecclf- fiiAiqtie- L«i Pdlmillct ^ioient des Clerci qui chactoient le« Preauine* k Atax chceuK , c'e(l-ji-dire alternilivcmenl.

n Chaque Cuii f iint miitre dani ron Eglife pcut encora denituer tOUileiPrttret, Diacres &iutrei Clerci inli<iieiirs, dc l'einploi qu'iU jr eiercent , 1 moini que cet emploi ne foii drigf en litrc de &ialhzt.

B Cetle Jucidiftion i'eier;oi[iux poilei ies Eglifes , ou il y avoit •rdinaiicment pour roaiqu* dc Juflice , deux Lioni. Cell de-U que les Senlencei donnf et par lei Jueet dc cei Eglifei , dtoicni daUei 1 la fin , intam intcr duat Ltcntt. Le Ciii^ de S. Severin de Ptri* , en quilit^ d'drchipiitie , ■Toit une Juiidiflion i aufli va^oil-OD , au-derant dc U principale poite de cettc Eglifc , dcui Liont en rclief ,

ioat ptopcciHnt jtt AKhif (iut) di ctttc Eslifc.

AU DROIT ECCLfiSlASTIQUE. 14* Clercs majeurs ; ce qui en fit ordonner la fuppreflion rout partib t* Lcon III & Charlemagne p. Cu. XVHt

Lcs Pretres diftribues par les tirres dc la ville & de la ^''fl- '■ «•■•- campagnc , ne fairoieni loujours qu'un meine corps "" avcc ceux qui etoicnt demeures a ]'Eglife matrice, qui iioient comme eux foumisarArchipretre, qui ^toii tou- jours la premicre perfonne apr^s TEveque. U ^toii fon Vi- ifid. Hifftl. caire q pcndani fon abfencc, pour les fonflions interieures; f^r'ft-^d Lai. ilavoitlepremierrangdansUf^ncedufanduairC', ilavoit ^" ^ ' iofpefiion 61 corredion lur tout le Clerge, & un foin par- ticulier des penltens publics. Des le fixieme fi^cle on voit plufieurs Archipr^ires dans un diocKe , pour veiller fur let Ctercs, cbacun en un certain d^troit r; on tes trouve aulB nomiQ^ Doytns , & {juelquerois c'£toilles Curcs des eglifet baptifmales. A prifcni rArchipritre n'a plus gu^res qu'un titre fans fonflion, affeSe a ceriaines paroifles.

mouruten939,<lwiun Archcrtque d( Locc, iJit tn piilant dci Corhtquci , qulline iloivnt HJ confjccrt lct Eglirci, ni ordonnerdii Pcttrci, n! domscr la confir- nution, Ccci piouvc qu't1 y avoit cncorc dei Cor jriquci ; miit il n'cB •tt plai rneniion en Oricni , ni cn Occident , dcpuii k dtxiime {AA*. \\ piroU que lei Grandi ViciiTCS ou Vicairei Gtnjraui onl fucc^df li cct Cor^rjquei , leur toblilTeiiieni Ti'^ini guiret quc du oniitma Ctcl* , G Ton en cxceptc quclquci cxcmptet , mai> tri*-tarei , oti il cft

faiM de PrJliei aui aidoient aui E* jquti 1 fiirc lcuit ronAiom. Vorcc Ah/giaroaol.j€rHi/l.£tcU/.JcMtcjair, Tam.I,psg. ]7' & lci LoiiEctUfiafiijait, pari. I , ckap. i.

f II paroii en cll'.'t que t'Archipr(ire fiifoll quelquet-unei de> fonc- tionidcrErfqueen fon ibfcncci maii Ic Concile de Rircnne, Knn en 1014, djfendiiaui Aichipritici dc donner lupeupleU b^n^diAion OD la Conlimuiion nar Ic faint Chiimc : fonAiaoi i^fciir^ci lux rcula £.(,..,.

r 11 y 1 encorc quelquM Diocifet irtiCii en Archifrliiii , comiDt Ljron , Micon , Belliy , Dijon , BeCancon. Autun ett ttirift cn Ai- ehidiacon^t, qiii font Midififji en Archipritifi. D'aulret Dioc^ree font diriftfi par Archidiacon<< ; ctlte iliffdrcnce rienl dc la pr<^mincnc« que rArchiiliiirre avoii acquife , en ceiiaini lieui , fui fArchipTitri, ^tinl ippiremTnenl plui ancien. Cei Arcbiprttif 1 & Aichidiaconcifoat b Bfaie cbofe que c( qu« l'oa appelle aitUutt Dojtmii raraa*.

4%

Qiij

%4S INSTITUTIOW

CHAPITRE XIX.

Dt rArchidiacTi, Dm Vicaire-generaL Du Perdtencier & dm

Theologal.

^'^•■■f-^ Y ^ARCHjDiJCREfetoit , d^ les prcmicrs temps , le priiH

Jt^ y \^ ' X-r cipal miniftre de TEveque , pour toutes les fonSions

f. I. c. II. exterieures, particuliirement pour Fadminiftration du tem-

Ifido, Xp\P. porel. Audedans meme, il avoit le foin de Tordre & de la

M i4tidfruid. dicencedes offices divins : c'etoit lui qui prcfentoit les Clcrcs

k Tordination, commeil fait cncore; qui marquoit achacun

fon rang '& fes fonSions ; quiannoR^oit au peuple le^ )ours

dc ieune ou dc fete ; qui pourvoyoifa rornement dc rEgli*

fe & aux reparations. II avoit rintcndancedes oblations&

des revenus de reglife , fi ce n*etoit dans celles oii il y a voit

des economes particuliers. II faifoit diftribuer aux clercs

ce qui dtoit rigli pour leur fubfiftance. 11 avoit toute la

direSion des pauvres , avant qu*il y eut des h6pitaux. U

itoit le cenfeur de tout le pcuple , veillant a la corredion

des moeurs. II devoit prevenir ou apaifer les querelles,

avertir rtv^que des difordres , & ^tre comme le Promo-

teur pour en pourfuivre la reparation. Auffi rappeloit-on

la main & rotil de fEveque.

Ces grands pouvoirs attach^ aux chofes fenfibles, & i ce qui peut intircfl*er les hommes , mirent bient6t TArchi- diacre au-deffiis des Pretres qui n*avoient que des fondions purement fpirituelles , rinftruftion, la priere, radminiftra-. tion des facremcns. L*Archidiacre n^avoit toutefois aucune jurididion fur eux jufqu*au fixi^me fi^cle ; maisenfin il fut

/ l.*Archidiacre n'^toit , dan$ rorigine, qu*un dVntre le$ Diacres, choifi jpa^ l'£Y£({ue pour pr^fider fur !e$ autrei , & auquel feul , pac fucceUion de temp$, il attribua toute$ lct fonf\ion$ & le pouvoir qui «ppartenoient auparavant a tous les Diacres en corps. D'H^ricourta hois EccUf. , part. i , chap, 3.

Cette dignic^ eA fort ancienne dans rEglife , puifqu*Optat de MileYe. tn remarquant quo co fut C^cilien qui donna lieu au fchiime 6%% Doaa« tiAes , lui donne la qualit^ d'Archidiacre.

Le Conclle tenu a M^rida en Efpagne, en 6^, ordonne k chaqu^ Ev^^ue d'avoir un Archipr^tre, un Archidiacre & un Primicier. U ptcou qu*4lori rArchipricre ^coic «ocort au-dt flus dc rAichidiactc.

AU DROIT ECCLiSIASTIQUE. T47 leur fuperieur , &t meme de l'Archipr£tre t. Ainfi il devint . ■' la premi^re perfonnc apres rEv^que, ezer^ant fa juridic- rH^i^^ic/ii tion , & faifant fes vifites , foit comme d^ligue , foii i caufe de fon abfence , 00 pendant [3 vacance du fiege : ces com- , J^'"'.' '^^ miflions dcvinrem enfin fi frequentes , qu'elles tourn^rent Luiifrid, en droit commun ^ enforte qu'apresl'an 1000, les Archi- diacres furent regardes comme Juges ordinaires, ayantju- ridiflion de leurchef, avcc pouvoiide dcleguer eux-in^- mes d'autres Juges. 11 eft vrai que leur jurididion etoii plus ou moi ns ^tendue , felon les differentes coutumes de« Eglifcs, & felon que les uns avoient plus empiete que les autres. Elle etoit auHi bornee par Jeur lerritoire , qui n'^ toii qu'une partie du dioc^fe ; car depuis qu'ils devinrent fi puiflans,on les multiplia, principalement en AllemagneSc dans les autres pays oii les dioc^fes font d'uae etendue ex- cellive: celui qui demcura dans la ville u, prit le lirre de Graad Archidiacrt. Des le neuvi^me fiicle il fe trouve de« ArchidiacresPr^tres,& toutefoisilyenaeu aooansapr^ qui n'etoient pasmemc Diacres,tanil'ordre ^ioitd^slors ^^^^ j.^.^ peu confider^ , en comparaifon de Vof&ca. On les a obli- fijf. 14. R, c g^s i etre au moins Diacres, & ceux qui ont charge d'aine) >*• a eire Preires.

Les Eveques fe trouvant ainfi prefque depcuilles de leur juridiflion , travaillerent apr^s l'an 1100 ^ diminuercelle ilesArchidiacres, leur d^fendant de connoitre des c.iures de mariage , & des autres les plus importantes , & d'avoir des ,OfIiciaux x qui jugealTent jk leur place. Cependant les Ev^ques avoient eux-memesdes Officiaux, pour exercer leur jurididion contentieufe ; & pour rexercice de !a ju- ridiAion voloniaire , ils fireni desVicaires generaux, qui, n'ayant que de fimples commillions , revocables a volonie , nc pouvoieni abufer de leur autorii<^ , comme avoiem fait

I Lcil.oncilcinoinnitnccepeTi(linil ATC>iipr«trei*intrArctii(liicTC> Cornme te Priitc <(l lu-detTui dct DiiCrM . It cherdct Pi etr« doii «tr* ■u-deiruideiDiicret) maitlerang derArchipitite & 'ferArcliidiacr* •etr'(ui ,en inoini t<^< nii !i dignii^ deteur oidie.que pirlViendue de Jeurpouvoir & deleur Juiidiflion, eaquoiileft ceiuin que rAtcht- diicre en rupfrieur trArchipiclre.

u Auiourd'hui tuui tai Archidiicrei demeuTent dani ti Ville , & roet •ItKh^t 1 U Cithfdrile. LtGiindArchiriiKre ne ditTtre dei lutrei. ^u'«n ct (|u'II 1 dani Ton diftriA 1e letiiioiie it Ii Viile & it\ Fiuhour^

« U y prf r«al«aicat uicpcu d'ArchtdUc[ct qiii lienc un UiEeial.

Q tv

ajo I N S T I T U T I O N

Paktii I. Lombardie fom les plus anciennes. 11 y avoit de tous

CMAr, XX. les lemps des ^oles dans loutes les EgUres Caihedraies / ,

& dans les prindpaus MonaHere^ ; mais ayani ete ruiD^S

Iz plupart par les derordres du dixi^me fiecle , on vint de

toutes pans etudier aux viiles , oii l'on trouva les meiileurs

Maitres, & oii l'on enfeignoit le plus de diverfes Sciences.

•jT^ I On coBimen^oit par les Arts g , pour fervir d'introduc-

j, j, ^e. ' "on aux Sciences ; & ces arts ^toient la Grammairc , la

Diale£)ique A, & toutce que nous appellons HunuinUis i

Si Philofophie. De-la on monioit aux Facultes fuperieures,

qui etoient la Phyfique ou Medecine ; les Lois ou le Droic

Civil , les Canons, c'ell-a-direle Decret de Gratien, &

d*t buUei iiu'il doniu pour iiiiAtt une police enire let niiliret. let ^utlilu 6' l/ni*irjiiai : en quoi il ful fuivi par Honociui III , Innocent IV & Alexandre IV , dont Ice te:(f ei adre[[^es aux mailrei Ec lui jco- lieri, commen^oieni nat cei motl ; Sorait U nivtrfiiu rtfiia Jhidia- rum; ou Vaitirfuai Id^gijlrorum & /thalariuia : en C0Dficji»encc lei oiailtei prirenl pour eui <e tiire d'UniTerrii£ , ce qui nc fut giitici ufil^ de leur part, que du tempi de fiint Louil. CcCorpin^^oitpu ■lors compofe dci Coil^gei , maii dei Maittei qui ^toien: dirpcrUi , Bc enfeignoieni dini dei miKeni particuliirci. Ili ne futenl logfidaM lei Coll^gei que vers le milieu du quiniiime Gecte, loifque ViaC- truflion y fui liaritF^rfe.

/Let principalei^colei^toient dant les Mjtropolei. Maii iiretrou*

tel que le Chancelier, r^colitre ou ptieepwur eiifiigno Clercs. Dant rOccident , Yicoie ia plus illuHre jufqu^a S. Grfgoirc , fut celle de Rome , laquelle tomba des le m«me fiecle. Lc moiDt S. Augudin & autret qui fuicni envD^i^s par fiint Gr^goire tn Angle- terre , y foimetent une icole, qui conferva lei ^tudci dupajpi, iin- dit qu'elles i'o(roibliiroicnt dani lc rcflc de rEuiope : en llalU , pir lci lavagci dei Lombardi ; cn Erpagne , par l'in(al)on d«i Sarra- £ni; en Fiance par lei gueirei civilei. De cettc ico\t •)'Anfletetre fortit faini Boniface , qui fiit rApolrede i'AlIemagne, Bt lefondateur it rtcole de Mayence & dc rabbayc de Fuldc. Alcuin, venu aulTi ll'Angleierre, furma Tdcole de Toun. De-Ii vinl ['^cole du PaUii de Chatlemagne, encorc ijcs-c^libie foui le rigne de Chatiet te a^iiivc ; celle de rainl Germaindc Patls , dc fainl Gcrinain d'Auxer- re, de Cotbie , dc Rcims Gc de Lyon. Lei Normandi d^foletcnl cn- fuilc lei piovincei maiiiimei de France. Lei jtudti fe conferve- rent veri la Meufe, le Rhin , 1e Daniibe , dani ta Saxc Jk dani le ^ fond dc rAllemagne. En Francc l'icolc de Reimi fe foutinl )ufqu'l r^tablilfemenl de rUniverfili Parit , qui fut commc on l'a dit , SU tommencement du douiicme ftecle . Difiour^fir 1'HiJioirt EciUfiaJl. de M. Fleuty , roni. Xill, paf,. ^<).

t Lei .^rti dont on patle ici funi lei Arti libjrlux ; favoir , la Gram' maiie, la Rli^taiique , la Logiquc, rAiilhmjtlque , la Mufiqu*, U Glomjirie & 1'AfitQlogie.

h La DialcAique ou Loglquc , rail de foimei le raifonncment.

j Hamtaioftt Utttrtt , c'cft-1-dire li fcitncc qui apprcud i polic 1«t Illttct) ttDi peur le difcaurt ^c peut let ^ccitt.

AU DROIT ECCLeSlASTlOUE. 14^

Thicltptn , pour enfeignerrEcriture-fainte , & particuliire- paktic. I^' nient ce qui regarde le gouvernement des aines. Le Con- Cshf. X1X> cile de Bafle etendii rinAitution du Thiologal i toutes les Prag. eoO. Caihedrales r & ee decret a pafle dans la Pragmatique & S- *■ ^f^- dans le Concordat. Toute* ces inftitutionj ont eti confir- * cone.^TrSl Riees par le Concile de Trente, &en France par lesOr-/c/. {.R.c.u donnances d'Orleins & deBlois.qui ontetcndu aux Col- ^J^- *- ^ kgiales & aux Monafteres robligation d'avoir un Precep- ' leur, &robligent 3 inftruire gratuitement lesenfans dela ville ; &t le Theologal a precher lei dimanches & les fitn rolennelles, & a cominuer trois fcis !a femaine une le^oA publique de rEcriiure-fainte. II y a des peines conire le Th^ologal & le Precepicur, s'ils ne font lcurs le^ons, 8[ contre les Chanoines, s'ils n'y afliftent. Mais lous ces ri- gleniensonteu peu d'execution : & lafonfHonefledivedu Thiologal ell reduiie i quelques fcrmons , qi^e fouvent 11 fait faire par un autre. Le Precepteur de gramoiaire s'ap- pelle en quelques lieux Ecaldirt J, 11 cft vrai que Tinten- tion de toutes ces lois a iti fuffifammcnt accomplie par les Univerfitcs & par les Coll^ges , & miettx encore par les Seminaires.

' %i

CHAPITRE XX.

Dtt Uttivtrfites , du Colligtt £• dti SinuitMres.

LEs Univtrjiiis font des compagnles de Maitres &: d'{- Pafquier. coliers, etabliesdepuisenviron l'an laoo e , pour la '^'** '*'■•• comrr.odiie des eiudes. Celle de Paris & celle de Bologne

4CoinDi« Anicni, Vcrdun , E>'c. L'^colltrc doit donncr^iiiii lct pctniillloni poiii tcnii pciiici ^colei. Dini qu(t<]ue> EgUfct , COID- nc t Paiii , ((eft le chsntre cn difmtj qtii ticnt lieu i)'ecaUite , Bc qni donne cei pcrminioni. 11 ticni mcmc un ccttiin jour un (jnoit, j»<)utl il coiiTOque lOui lci mjiires & niiiticire! <]'eca1c , pour Inu ittaaet lci regkmeni qu'il croit ccin*rnible!.

c Quctquci-uni cappoiicnt \i pcemiC'r« tnnitution de rUni«crG(£ -"- "- ' i Ch.nlenngne , i ciiife qu'il eiablii cn 791 dct fCol«i pu- lour Tenfciio«r aux liculicri la Gummjiic, la Phi'ufophie 8t . th^ologle. H eH ctrt»n cn elfct . qiie l-UnlvcfCi^ cie Pirii qui *|1 U plui indenne dc touiei , tire fon o(i,;iiic t'.c rc.;cle dc rF^lira t^iUcilule lie Pjiii , ^^1 fut itjblic cn «ccmion dei ccglcmeni fjit» fu ChirlemagDC ; maii elle ne coinmcnfa 3 ft foinii.T cn coipi ()'.ie VMi la fio du dciuiidit fUd* lUMMl lll (ui lepiemiu. q- i diRS

u\hf

15« I N S T I T U T I O N

Partie I. fo^^3 plufieurs enfuite pour les pauvres Etudians, qui nV Cbaf. XX. voient pasde quoi fubiifter hors de leur pays r; & la plii* part font aiTeftes ^ certains diocefes. Les Ecoliers de cha« qne College vivoient en commun , fous la conduite d'un Provifeur ou Principal^ qui avoit foin de leurs etudes & de leurs moeurs , & ils alloient prendre les le^ons aux Ecoles publiques/. Enfutte la coutume s'eft introduite d*enfeigner

sn^me Congr^gation , fut foodee par faint Louis. Voyei Saaval , tami

J > p^s- 1 7.

r Le premier de ees coll^ges eft la Sarbonne , qui flit fond^e en

/'Ces ecoles publiques a Paris n*etoient d'abord qu*au parvis No« tre-Dame ; enfliite le Chapitre permit que les ecoliers , tant d'huma* nit^s que de phiiofophie pallanent la rivi^re & fe tioflentafaint Julien* le-Pauvre ; &. m£me quelque tcmps zpris il pcrmit si Guillaume de Cbampeaux & a Abaillard , d*ecabllr une ecole a faint Vidor. Le Jiombre des ecoliers de dehors augmentant toujours , on bfitit les ^coles dcs quatre nations de la facult^ des arts a la rue du Fouare ; on b^tit eufuite des coUeges , roais qui ne fiirent d*abord que des hofpices. £n 1244, on permlt aux maftres ou dodeurs ^s arts d*eu- /eigner par-tout 011 ils voudroient , & dans les maifons qu*ils trou- veroient les plus commodes. Ce qui formoit tutmt de pddagogits ou penfi«ns. Pour r^gcnter , il ne fuififoit pas d'avoir le degr^ de maU tre-es-arts ; il falloit avoir fupplie pro regentia & fchotis , comme cela s*obferve encore pour les coll^ges fic ponr les mattres de pen« fions , & en avoir obtenu du ReSeur la permiflion. Ces p^dagogues ou maftresetoient la plupart eccl^Hadiques. Ils enfeignoient la gram- maire & les humanit^s. A T^gard de la rhetorique , il y avoit des jnaftres qui faifoient particuli^rement profeflion de renfeigner. Les ^ ^coles de philofophie a Paris etoient a la rue du Fouare : cfaaque

nation ayoit les fiennes. On ne commen^a i enfeigner la philofophie dans les colleges , que lorfqu*on y admit des penfionnaires autres que les bourfiers , & que Ton y ouvrit des clafles publiques pour la gram- maire , les humanit^s & la rh^torique. «•

Le chancelier de Kotre-Dame avoit feul au commencement rinf> pedion fur toutes les ^coles , & donne encore feul la bdn^didiofi de licence dans les facultes de th^ologie & de mddecine ; ce qui confirme bien que Tuniverfit^ tire fon origine de T^cole de rEgUfe Cath^drale de Paris. Les ^coles publiques s*^tant ^tendnes fur la montagne de fainte Genevi^ve , rAbb6 pr^tendit que celles-ci d^- pendoient de lui , fic de-la vient Tufage que le chancelier de fainte 'Genevieve donne la ben^didion de licence dans la fapult^ des arts, concurremment avec le chancelier de TEglife de Paris , chacun pour les colleges de leur lot^ & ils changent de lot tous les ans alterna* tiven-.ent.

Les premiers ftatuts dc Tuniverfit^ furent drefl;*^s en 121 f , par I Robert de Cour^on, dit le cardinal de faint Etienne , Ldgat du faint

Slcge. Ils furent r^form^s en 1598 , fic ron y fit une addition en |6o3. Les Lettres-patentes du zi Novembre 176; , dont il fera parM ci-aprds , oat eflicore op^re uii chan^emeiit remarquable djius llJoi» yerOctf.

AU DROIT ECCL£SIASTIQUE. ajj

cn plulieurs Colleges t , & on a etabli des Collcgei en la ^p^j^^^^ plupan des villes qui n'ont point d'Umverrite , outre que Ceap. XXi les Univerfites fe fom extremement multipli^ u.

Depuis cei eiabUfTenicnt , les eveques (e fonr repofes fur ks Dodeurs des Univerfites , de rinflruftion des Clcrcs , pour la Thcologie & les Canons ; & liir les Regens det Coll^ges , pour les itudes inferieures j ^infi le Theologal & le Precepteur ont eu peu de fonflion. Mais fi d'un c6ti les Univerfiies & les Collcges ont rendu les etude^ plus £i- ciles & augmenie la fciencc , les mteurs & la dikipline en ont fouiTert. Tant de jeunefTe a£cmblce n'3 pu ctre conte- nue fi ailement par des Miitrcs etrangers , que les Clercs d'une villc , par un Pnmicicr , ou un Archidiacre , fous )'ail de rEveque. L'etude a ui: icparec des fon^ions def Ordres mioeurs , qui font dcmeurees , partie i des enfans de choeur & k des chanires peu lcttres , partie a dcs be- deaux & des valets , purs biques. Cependant lcs Clercs , qui iTudioient dans les Univerfitcs , etoiem fans fon^ion , & vivoieni m^l^ avec lcs Ecoliers laiques , dont le nombre efi infiniment augmentc dans les derniers teoips. Enfin , on a vu qu"ll etoit neceflairc de les en fiparer , pour les for- mer k retai eccl^fiaAique.

De-U eft venue riiUlitution des Semhubttx.ComaKoa

t L'inftraflion publique dani tes ColUgei ne conmcnfi que Tcrt le miliea du XV riecte. L e CoEI jge de Navarrc parolt (tre le pre- Diicr oil cela tiit ftabli ; tout le< Coll^Bei devinreni eiirujce de plein exercice. La dillindion de %nnii (k de pettti Collcges ne vint que ^epuii lei ttoublet de la ligue \ une partie det mattrei tnnt difpcr- fit , it ne reni i Paril que neuf Coltjgei ou riuriruaion Tut con- tinufe , auxqiteli fut i\omi depuis te collfge Maiarin. II rella feu. letnent quelquet cours de philofophie daiii lci aucrei Collegei : maii par det LelCrei-pacentei du ii Novembrc 17C1 ,rcgiltrfet au Par- lemenc te i( ,- lei piincipaux & piociireuri de cei peciti CoUifges ont ece fupprim^i , & Iti bouilicn iransf^rci daiil te Coll^ge de Louii le GranJ , cr qui a eu 1011 execulion en Juillcl 1764. Lc Hoi J 1 luiC ctabti te Iribunal , let arcliives & illcmbleet de rOnivef fiif , & ]( a auHi iraniCcrc le Colicge dc Beauvait , i compcei du pre- niier Ofiobre 17^4.

« On encompte vingt-troit en Fnnce , dont celle de Piriieftla premi^re, dix-liuit eit Tcatie , vingt-fept c^i Allemagne , treite ea Angteterre,vingt en Efpagnc, Kcc,

X On peut legardei comme let premieri Scminaiici, let Comtnu- Baut^ideiClerciquecbaque Evcquc avoit aulrcfoii djnt fon Eglilic, ■vec lefquell il vivoii cn commuo , tL qu'il prcnoit foiii liii-m;-m« iriaaiuiit , eu \v.'\i fuii>U ioAtuiie ^u quel^uc auuc eccleliitlli^c>

H4 INSTITUTION

pAKTiE l, ^i^velesjeunesarbres danslesp6pinidres,d'oii enruiteon

Cbap. XX. les tranfplante oii Ton veut , ainfi Ton a jugi a propos de

former les jeunes Clercs dans des Colleges particuiiers ,

pour les rendre capables de recevoir les Ordres , & d*Stre

e»"f. Tnd. ■ppliqu^s aux fon4lions eccleriaftiques. Pour Cet effet, le

fiff.n.c M. Concile de Treme a ordonn^ de prendre des enfans de

Rtfrm. douze ans & au-delTus, oii lon vli apparence de vocation

i Teiat eccl^fiailique , pref^rant toujours les pauvrcs ^ ; de

leur doDner la tonfure & rhabit clerkal , & les nourrir en

comdiun dans une maifon proche de celle de TEveque , du

inoins dans la m^me ville ; leur faifant etudier la Gram-

Diaire 7 , le Chant , rEcriture-fainte , les Hom^lies des Pi~

res, ce qui eA necelTaire pour radminiftration de» Sacre-

■nens, & les cir^monies de rEglife. On doit les appliquer

i ces etudes , luivant leur age & le progr^s qu'i]s y fonr;

& on doit , fur-tout , avnir foin de leurs mceurs , jes for-

tner i la piete , & les exclter i fr^quenter les Sacremens.

Chaque Egiife Cath^drafe doit avoir au moins un SemU

naire , entierement foumis i la conduite de TEv^que , qui

doit en prendre un foin tr^-particulier. Le nombren des

S^minariftes doit ^tre fix^ , & toujours rempli. Pour don-

ner du revenu au Seminalre , le Concile permet i TEvSque

de prendre une partte des fruits de tous les biens eccle&ar-

tiques du dioc^fe , ou d'uDir quelque benefice a fon SemL-

y Le Concile veui n^inmoiii» qne Ton ne rejette pointlei eD&m itt ricbel , pourvu qu'ili i'entretiennent i leun dipent.

j Oant li pluparc dei petiii S^minairei , les jeunei Cleref vonc dani !ei CotUget de 1'Univetrit^ todier la gtammaire, & meine la phitorophie & la th^olagie.

O11 difiiiiRue eii France (iiiatre rortei deSiminairei , favoir.ceuK qu'on appelle peiili itminaircs , pirce qLi'i1s ronc ftablii pour far- mer 8( elever de jeunei Clerci ; d'autres qui Tont dtablis particulii- remenc pourlet prfparer i recevoir lei faiuti ordres; d'autrei fonc <lcs maironi de recraite, pour des Ecclfriaftiques i%it U inlirmeii d'auirei eufln , qu'on appelle £/n>in<iirrJ dcs Mijfiont Elrangirci , f arce qu'ili roni deOinfi i former des fitteci pouc envoyer d>ni lei minioni fcrang^rei. Les Ertquei ordonnenc quelluefois i des Ec- d£li>fliquei de fe reiirer pendanc un cercain cemps dans un S^mi- naire , pouc y reprendre refpric de leui ^cat.

a Ce qui ell dii ici de la (iiiiclon du nambre des Semitiariftet , 8c ie robligacion de rempMr ce nombre, ('enCend des places qiii font fbndjei , lefqnellet doivenc ttre rempliei lutant c]u'il fe prjfence dc fuieci idoinet. A Tjgicd d* ctux qui pij4at peofieii , le aombi« n*CB cft pulimiti.

AU DROIT ECCLfeSlASTlQUE. lyf Bairei. Tdle eft rinflitution dcs S^mioaires , fuivanr le Pakt» I.^ Concile de Trente ; & Ton en voit r»£cution par&ite datis Csaf. XK rhifloire & lcs afles de S. Charles.

En France , quelques Eveques rimitirent , & TOrdon- BloU am nance de Blois enjoignit k tous d'£tablir des Siininaires ; ^* Mclm. i, ce qui a eti conlirme depuis par d'autres Ordonnances , 8c ' *' encore pius par la praiique ; enforte qu'il y en a dans Iz plupart des diocefes. Mais comme on a vu qu'il ^toit dif- ficile de juger de la vocation des enfans , & que fouvent* apr^s avoir ite ^leves^ grands frais dans des Seminaires* pendant plurieurs annees , on etoit ob[ie;e de les renvoyer dans le fi^cle ; on a jugi plus a propos de prendre de jeu- jics hommes , qui apr^s avoir palTe par toutes les clafles des CoUiges, n'aient plus a eiudier que la Th^ologie & la dif- dpHne de TEglife , & foient cn age d'ctre ordonn^s & em- ployis. Ainfi la plupart des Seminaires en France , font comme des maifons de probaiion , oii Ton examine la vo- cation des Clercs , & ou on les prepare i recevoir les Or- dres , & 3 en faire les fonflians. IIs y demeurent quelques mois ou quelques annees , fuivani leurbelbin& lesreglet mens des dioc^les c.

Pour leur fubfiftance on a fait , ou des unions de b^n^ ficcs , ou des fondations nouvclles , au d^faut defquelles on a oblig^ le Clerge i coniribuer. II y a dans la plupan des S^minaires des places gratuiies pour les pauvres ; les auires payent penfion. NosSeminaires font donc un peu differeiu de rordonnance du Concile ; mais tout revient i la meme fin , de former de bons ccclefiafliques ; & le fucces a &it voir combien cette inftituiion ^toil n^celTaire.

On peut rapporier aux Seminaires les Commnnaatii dtt Priirci qui fe font paniculierement confacres a former des Clercs dans refprit ecclefiaflique ; comme en France , let

b Ccct n'i Ircu que quxnd In rondacisni Sc dontlloni riiiei tn &■ veut dck Sjinitiairet , ne lonc pii fiiflifintei poiir Itur enireticn.

Oa ne pFui mfme , en Fcgiice , UUe iiucuiie impolicion fuc t(t Ijieni ecciiGJltiqiies, pour i'<iCiblillemeiif uu pour li lubfilliiici J'ub S^miniire, rjni en avoir obcenu U pErminion <lu Koi , pjr dei lelirei-picctilci qui decermineTil , Ue Tjvii de i'Ev(iua , li fomm* ^ui pautra iire lev>;e , & ja forme de la percepliDn.

t i\ j t cependini , comme an ['a Ai]j obferve , diti S^minairit itm quelquet Jjocerei , oil Ton re^oic lel enfjiii fort geuuet, SC am

Mt nttcBC iufqu'i ct qH'lli lient Hi otiaaait Pttttet.

45« 1 N S T I T U T I O M

'partieI P''*"'esJ«l*Oratoire,&fesPr5tresdelaMiflion.En ifilji Ckav. xX. Pierre de Berulle , depuls Cardinal , inDitua a Paris utm Congr^gation de Precres , fous le nom de VOraioire de Je- fus , a l'iniitation de celle que faim Philippe de Neri , Flo- rentin, avoitinAicu^ aRomeenij/i.l^butdececteCon- gregacion eft de former des Pretres dans Tefprit du Sacer- doce de JefuE-ChriA,par la pri^re & par T^tude. En i6ij ^ Vincent de Paul , Pretre du diocefe d'Ac<]9 , inftitua auffi a Paris la Congregation des Priiret de la Mijfion d , deflin^ principalemenc a l'inllru£lion des pauvres gens de la campa- gne. Mais ils s'appliquent aufli k conduire des Sinrinaires , a inftruire des Clercs , & les preparer aux Ordres. Ces Pr£> tres de rOracoire & dela MiSion ,ne font poinc Religieuz, n'^tant point engag^ par des vceux folennels ; ils confer' vem la propriec^ de leurs biens. Quoiqu'ils aieni leurs Sur pirieurs particuliers , ils font enci^remeni foumis aux E,v&- ques , & font partie du CIerg6 feculier des dioc^fes oii ils fe rencontrent. Usfont capables de teair desCures , & toutes fortes de bendices.

Voil^ ce qu'il y avoit de plus important a dira des dif- ftrens ordres qui compofent le Clergi , & des ]ri-inctpatix offices ecclefiaAiques. Quant a la mani^re de perdre TOr- dre , nous la rifervons it la Troifume partie de ce Traite, oii nous expliquerons la dipofition 8t la degradation , entre les autres peines canoniques i St pour ce qui eA de rinftt- tution des Offices de rEglife , nous en parlerons dafU la Stconde pmU , en iraitani de racquiruion & de la perte des binefices. Maiaienant , il ^ut expliquer une autre divifion des perfonnes.

d Cii PrCcrei de 1i canirjgation de li MilHon , fonc ceuK r[iie ron >ppeUe TUlgairemeiit les Piret de S. Latare,

Oucra cette congr^gacion de la MiHian , 11 y a i Pitii un SJnu^ naire pour les Mimoiii Ecrangirei ; il jr a niimt ur Sjminiice parlj- ■ulier pauc let An^oit , El un autie poui 1h EgoBoIi.

AU DROIT ECCLfeSIASTlQUE. sjy ^

^gP - . = =■ =iff3 Pahtib t.

CHAPITRE XXI. '"'"""•

De rorigint 5* da p-ogrit de h fie Monj/Ufue.

TOos les Chretlens font Rlgiiliers ou SicuUers. Le* Riptlieri ou Rthgirux (om ceax quj fe ront engng^ par v(£u i vivre luivant une certaini; regle ; les Seculitn font tous les aiitres fidcllcs , qui font demeur^ dans le (A- cle, c'ert tk dirc dans le comnierce du monde , foit Clercf > foii laiques ; comme an^i entre les Rcligieux , les uns font laiques e , lcs atiTres Clercs.

II y 3 totijoiirs eu des Chreticns , qii! . k ritnitarion dt faintJean-BaptiAe. des Propheti.'s & des Rechabiies/, fe fbnt mis en folirude , pour vaqiier uniquentent i roraifon, au jeflne & aux autres cxcrcices de veriu. On les appela rf^</M,c'eft a-dire exerciiant , ou Mainei, c'e{i i-d\cefoli- tjiret.Wytn avoitdcs les premiers tetnps djns le voirmage .^"JT tnjlli; d'AIexandrie , qui vivoient ainfi renferm^ dans des mat- ^ CMu. it' fons particulicres , meditant rEcriture-fainte , & travaillani c. u de leurs mair.s. D'autres fe r<.'iiroieni fur des montagnei inacceflibles , & en des lietix d^ferts , ce qui arrivoit prin.^ crpalemeni pendant les perfccuiions. Ainfi Sdini Paul ^ , ■'etant reiiri fort jeune dans les delerts de la Th^bdtde , pour fuir \i pcrf^cution dc Dcce , y demeura confiammcnt jufqu'^ rige de cenr ireize ans.

Saini Anioine A , tgyptien comme lui , fut le premief

en iini'3\ (ont ect\iet(*]ivtt , fsnl m eoipi ^ituliei 11 f 1' nviiiinoiiii rii:i neli|iieiiK <|ui i'*

/ L ei Recbitei iinitM une C^Qt dt Juifi liuli i^omtnit Jc Ri-ah Con Inniiuieiir , run dci (iellciidirii d'AbiiilMiii. Cci Scd.iiM

g Ceii S, V4J\ ruiuomrr.J fErmiie.

h II le retiri .laiii mie iliJ.Vu.te Jc U hiute H;]rpt« , ven l'i<t ii», palli te Nil raii :"t , oil il Jemiur» «iilecme >laii un vieux chl>

porr Boiiverner crun lui ViPiioieni fe mettre fon It cotijuite. La nombre .1ecei,K-(i diiEmeiitnnt Je jour eii jonr , on comnienfi t fcltir iiini lei ilfrerti p'ulieur) moniilterei. ije faiiit Soltiiire ell jp> ptii It Piiiriar^ht dti Ci"obiiii , comme tuol ie premid lofliiuliMf teli viereligleufa.IlBaututran 1}A.

Tmu Jl, R

AU DROIT fiCCLesiASTIQUE. 15$ «laftere dan* rHe de Lerins en Provcnce : & les petiies iles " ■■ descoces dltalie & de Dalmntie furcnt biencdc peupleesde ^^'^V^J* faints Solitaires. Mais ia difcipline n'y ctoit pas fi exafle qu'en Orieni ; on y travailloit moins , & le jetioe y etoit tDOins rigoureuK.

II y avoit des Ermiiei otl Anaehoriiis , c'e{l-a-dire des Caffjn. Uf, Moinesplusparfaics.qui , apr^savoirlong-iemps vecu en '"- ''^- %• '• commuoauie * pour dompter leurs paflions , &s'cxercer k * i4,„ celL loutes fones de vertus , fc retiroient plus avaai dans les ts. t. i. Colitudes, pour vivre en desceliules feparees , plus deta- ches des hommes , & plus unis a Dieu : c'etoii ainfi que •'achevoient pour rordinaire les foliiaires lcs plus eicellcns.

L'une & Tautre mani^rcde vic fut imiteeparles fem- nec ; & d^s les commencemens il y en eut qui vecurent en commuiiaute ou en folitude , fous la conduiie des Eveques & des Moines , fans compter les Vierges & les Veuvcs confacrees a Dieu , qui de tout temps avoieni ete dans !'£- glife, vivant d'abord dans leurs maifons particuli^res, de- puis en communaute , mais fans quiiter les viiles & le com* jDcrce du monde.

Lcs Moines etoieitt prefque tous biques. II ne falloit 4'autre difpofition pour le devenir , ijuc labonne volonte , un defir fincere de faire peniience , St d'avanccr dans la perfefiion Chretiennc. On y recevoii dcs gens de toutes conditions & de tous 3gcG , meme de jeunes enfans , que leurs parens oiTroient pour les faire eldver dans la piiti. Les efdaves y etoient requs comme les libres , pourvu que ^ ^'f^i lcurs maitres y confcntilTent ; ies ignorans comrae les fa- Britar vans , & pluficurs ne favoieni pas )ire. On ne regardoit ni aus talcns de refprit , ni a ia vigueur du corps ; diacua faifoit pcniiencc a proportion de fes forccs.

Tous lcs vrais Moines ^toient C^nobites ou Anacho-' rulcs : mais il y eui bientot deux efp^ces dc faux moines. Lcs uns dctncuroient ftxes i la verite ; mais feuls ou fcule- Jfeg. S. Pin, ment dcux ou trois enfemble , independans Si fans condui- '"''ijl '*" tc iprcnant pour rcgle leur volontc paniculicre , fouspr^- * tttxte d'unc plus grande pcrfcflion ; on les nonimoit Sjra-

irei at:rib'.ien: rlionncur ile Ij primsuli' >u inonnlti-c ite t.nxeriil , liinilcpiirb. CDlsmbin, veitlt miiac tcnpi qus celui d; LciiiUi

i6o INSTITUTION

tmam^mmm ftf7»jffl. Lesauiresque ronnommoit Gyrovagues ou Mat-

Pakti^ I. att triani , & qui etoient ks pires de tous , couroient conii-

Chat. XXI. nueiienient de pays en pays , pafTant par les Monatleres ,

ranss'arrc:i;ren aucun, comme s'ils n^eulTenttrouve nulle

pari une vie affez parfaite. I!s abufoient de Thofpitaliii des

vraisMoines, pourfe faire bien traiier: ils cntroiem en

tousiJeux, fe meloiem avec louies fories de perfonnes»

fous pretexte de les convertir , & menoieni une vie dir^

glee , ^ l'abri de rhabit monallique qu'ils d^honoroient. .

II y avoit pres de deux cents ans que la vie monaftique

^•a j,-^ 6toiien vigueur, quandS. Benoit, apres avoirlong-temps

Kx>ii. n. 4. gouverne desMoines, ecrivii fa regle pour le MonaA^re

qu'i] avoit fonde au MoriCaHin , entre Rome & Naples.

fU%. S. BtB. II la fit plus douce que celle des Orientaux , permetiant ua

*.4o, 4r,4(. peude vin,& deux fortesde mets,ouire le pain, & n'o>

bligeant pas i jcuner tous les jours ; mais il conferva le

travail des mains , le filence exa^ & la foliiude. Cette r^gle

fat trouvee fi fage , qu'elle (iit volontairement embrafl^e

par la plupart des Moines d'Occident ; & elle fut bientdc

apportee en France n.

Les Lombardsenltalie, & IesSarrarin$enEfpagne,d^

folerent les Monafleres ,- les guerres civiles qui afflig^rent

la France fur la fin de la premiere race , cauf^rent auffi ua

prand relachement. On commen^a a piller les Monaft^res»

qui commen^oient =1 etre riches , par les donaiions que la

vertu desMoines atiiroit, & que leurtravail augmentoir.

WH- Eccl. L'etat itant retabli fous Charlemagne , la difcipline fe ri-

liv. xtv. n. tablit aufli fous fa proteftion , par les foins de S, Benoit

|7. Kin. n. j'^ni,^g o , a qui Louis le Dibonnairt donna enfuite auto.

To.T. Cenc. rite fur lous les Monafteres. Cetabbedonnalesinftrudions

/"f- >WJ' fur lefquelles fut drelK, ranSi^, leriglement d'Aix-la-

m Du Riot Hebreu Sarib , qui ngnilie rthclU.

n Li ptemiere tiigle moiiJiii(]ue itablic en Ftanee, ed celle <Ie S. Colutnbaii , qui fut npprouvie pjr lei EvSquei de Fraiice dans lo Concite Je Macon eii 617. Le» Moinei embrsHSrent enfuite cclle de S. Beiiolt , pjrce qu'elle leur paiue U plui parfjite.

0 Ce fainl Abbj rallembla , avec beaucoup de faln , touces let diRtieiitici reglei quj avoient iti en ufage ea Fratice , & en form* un fuiipl jmeiit i rigle de S. Beiialc , y renfermant coutei loiHblci couiumei qui ivoienc cu lieu en dilKreni monaHerei. II flc eonfirmer :e Wut par Louii le O/hmiuu-f , 8c par le Cencile tewa « Aix.l«.CbipeUe , •!! tt^

AU DROIT ECCLeSIASTlQUE. agi ' . Chapelle. Mais il refta beaucoup de rclach^-mcnt ; le tra* p^Rxii L vail dcs mains fut meprilii , fous pretexie d'ctt<de & dorai- Chat. XXI> fon ; les Abbes /> devinrent dcs i)eigneurs,3yani dcs.vaf- (aux , & etant admis aux Parlemens avec les Eveques, avec qui ils commen^oient i fairc comparairon.

Ils prirent parti dans les guerres civiles , cottime les ait- tresSeigneurs; ils armoieiit leurs valTjux y & leursferts, &(i:mettoienialaieic ;& fouvent i!sn'avoieni p]sd'autre irioyen de fe garaniir du piilage. D'ailleur5 , il y avoit des Seigneurs laiques , quilbuspretexicdzproieftion , femet- toient en pofTelTion des Abbayes , ou par concelTion des Rois , ou [le leur propre autorite , & prenoient le titre iCAhkii r. Les Normands , qui couroierii la France ea mkaa temps , acheverent de loui ruiner. Les Moines qui pouvoieni ethapper, quittoieni Ihabic, revenoient chez ieurs parens, prenoient les armes , ou faifoicni quclque trafic pour vivre. Les Monafteres qui reftoienc fur pied , Cmi. Tr^t itoient occupes par des Moines ignorans , fouvent jufqu'i '''• '• '• ne favoir pas tire leur regle , & gouvernes par des Su|>6- rieurs itrangers ou inirus.

Aumiiieudecesmiferes^S.Odon commen^a a relever Hifi.£nt,ti la difeiplinemonaftique Aim U ir.a-foa de C/iini , fondee par '•"'*"* **' les foinsderAbWBernon en^io.Ilfuivit la regledefaint Benoii, avecquelquc modiBcaiion ,& fedeicrminaa por- ter Vhabii noir. 11 appliqua fes moines principalemeni a la

f Let preaiicri Abbei Jcaieni liiquei , de mtine que lei Moinei ^uMl gauvernoieiit. lli ilevinrent Eccl^fiaHiilue! lorlque le Pape S. Sirice ippelj lei Moiiiei j la Clericaiiirc.

f Ili j:<ileni meiiie «blig<ji dc 1e fairc , roic pour le fervi» dn Roi , roii pour U fervicc de lcur Seigneur daminant , fuivjnt U loideiliefi. Lei Capituljireiiei lUriienlcrent de rendie enpedonn* le fervice militiire ; cependiinc ilt le coniinuerent cn<:o'e long- («mpi , p^rce qu'ili cmyoient qEi'une lelle difpenfe dcgr^doit Irurt liefi. Ilifeivoieni ent:oic i li lctc lie leuri VJllkux en 1077.

r Cel abui dum depuii lc liuiiicme (iicle )iirqu'iiu dinieme. Cei Abb^i ijilloienc 1e foin du rpintucl j dci Abbji lit^ilairei , ou k 4le> Pciciiriou Pr^vutl ; £1 puur dl!r,n|.ier cel Abhji bVquei d*l auirei , on lci ippeloil AlbiUti miliui, Huguei le Grjnd , pete de lluguei Cipet , prcnoit le lilre d^Abb,!. Pltilippc I , U. Louit VI , & cufuite lel duci d'Or!^ani runl appelvi Abbdl du monaHtra de S. Ainan d'Orleani , par Hubcri Hilloiien de ceiie Abhaje. Let duci d-Aquitaine onc port6 l< liirc d'Abbct de S. Hilaire de I'oi< lie I. Lei Camiei d'Anjou , celui d'Abbi:i de ^. Aubin , Sl lel CsM- 1*1 tU Veiiniadoit , «clui tl'Abb Ji dc S, Quentiii. *

^Hi

i6a INSTITUTION

Paetie 1 P"^f^ 9 ^ *'s ^^ chargerent de tant de pfalmodie , qu'il leui*

CuAp. XXI. rcfta peu de temps pour le travail des mains. Toutefois

leur Ordre , c*e{l-a-direleur maniere de vie , fut tellement

eftimee , qu'il s'etendit fort loin en peu de temps. On fonda

plufieurs Monafl^res pour cesnouveauxMoines,& on en fic

venir dans plufieurs anciens qu'ils reformerent & qu'ils mi-

rent fous la dependance de FAbb^ de Ciuni. II y eut aufli un

grand nombre d^Abbayes agregies, qui, fans dependre

de Cluni , fuivirent le meme Ordre ; car rien ne fut plus

illuflre dans TEglife pendant le dtxl^me & Tonzi^me fi^cle.

GuUlelmi La maifon de Cluni fut mife , par le titre de fa fondation»

Comitis Hf- fQyg |g proteftion particuli&re de S. Pierre & du Pape ,

Conc, p, 5<5c. 3^6C defenfe a toutes les Puiflances feculi^res ou eccle*

fiafiiques , de troublerlesMoines dans la pofleflion de leurs

biens , ni dans Telef^ion de leur Abbe. lls pretendirent par-

la ^tre exempts de la jurididion des Eveques , & etendirent

ce privilege a tous les Monafteres qui dependoient de

Cluni. C*eil la premi^re Congregation de plufieurs mai*

fons uniesfous un chef, immediatement foumis au Pape »

pour ne faire qu'un corps, ou comme nous Tappelons au-

jourd'hui , «/2 Ordre de religieuxfA.up^r^y2nt quoique tous

les Moines fuivifTent la regle de S. Benoit ,chaque Abbaye

itoit independante de Tautre, & foumife i fon Eveque. La

difcipline s^afToiblit en TOrdre de Cluni , k mefure quUI

S. Bern, s'itendit ; il fallut difpenfer les meilleurs fujets pour faire

Ouiufahb n. ^^ nouveaux etabliffemens , & avant deux cents ans il fe

7. ^c, trouva fort reliche /.

V.Exordium ^^is la vie monaftlque reprit un nouveau ludre dans Ci/ie. c Hifl. la maifon de Citeaux, fondee par S. Robert abbe de Molefme , ^v. Lxiv. II. gj^ j Q^g ij fyjyjj j^ j.^gjg jg 5 Benoit a la lettre , fans au-

cune addition, rdtabliffant le travail des mains, le filence

/ On appelle Ordre un corps de Religieiix foumis ^ un feul 8c fn^me Cliet ; & Congr^gation , une portion de quelque Ordre qui a fon chcf particulicr. Ainfi Cluni n*e(l pas un Ordre , mais une K^forme ou Congregation ^man^edc TancienOrdre de S. BenoTt.

t La Congr^gation de Cluni a M r^formce en i6£i , par D. Jacques dc Veni.d*Afbouzes , alors Grand-Prieur ,&. depuis Abb£ rdgulier de Cluni. Plufieurs Maifons dependantes de cette Congre- gation ont cn divers temps embraird cette Ri^forme. On cn compte dans le Royaume plus de jo , dans lefquelles elle eft fuivie. Les Rcli^ieux de ces Maifons font appelds jjdnddiftins riformis , your Ui ailtinguer dcs aut»es'qu*ou appelle les aiwiens.

AU DROIT ECCLfiSIASTIQlTE. agj

f\m ei3A & !a folinide , & renoai^nt a tout«s fortes dc dif- PaHtii l. penfes & privil^ges. II prii rhabit blanc : & le nom de *•■'*'• ^^ Mair.ei bljna tut principalcment donne a ceux dc Ciieaux commc le noni dc Moir.a noiri a ceux de Ciuni. Lcs Mo- naftcres qui fuivirent 1'ordre de Citcaux s'unireni cnfom- ble par une ConAiiuiion de Tan 1 1 1 9 , appelee la Cdrtt dt CAdrfCc u , qui etablii entr'eux une efpeced'arinocraiie; pour rcmedier aux inconveniens du gouvernement mo- rarchiqiic de Cluni. On convini donc quc les Abbes fe- roient reciproquemenides vifnesles uns chcz les autres, & que Ton tietidroii lous les ans des Chapitres generaux x, oii tous les Abbes feroient tenus d'a(fiftcr , & dont ies re- glemens fcroicni obferves par toui l'Ordre ; ccs chapitres giniraux fe irouvcrenifiutilcs.queiousIesauiresOrdres Caf.«j!«- re%eux les imitorent,& que Ton en fit meme un Canon ?"''' T.twi dans le grand Concile de Lairan y. tJh'ucfZ

L'Ordre deCiteau.is'accruimerveilIeiifementen peu de Laitr.t, n', temps, par radmiration des verti:s qui s'y praiiquoicni. II s'etcndit par louic TEuropc , enforte qu'il avoit d jja cinq cents Maifons , cinquante-fept ans aprcs fa fondaiion. Ses premiures filles furent h Ftni, Ponti^til , Clairvaux & Ah- rimond, quc lcurs privilegcs diftingueni encore aujour- d'hui ;. Clairvaux fut fondi^ en 1 1 5 , par S. Bernard , Moinc dc Ciieaux; mais le nom dc ce grand Saint s'eft rendu fiilluDre, qve plullcuisfontregardecommc lechef de l'ordre , & oni donnc aux aioincs de Citeaus le nom de Btrnjirdins.

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. Elte fut ainfi appelve ,

parce que foi ilJcreti

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Clcment IV ;

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4«4 *N S T I T U T I O N

Partii I.

CIIAP.XXU. CHAPITRE XXII.

O

Des autres Ordres de Religieux.

N travailla auffi dans ronzieme ficcle a la riforina*

(ion du Cierge. Les meaies calamites publ;ques qui

ruinerent la difcipline chez les Motnes, la ruinerent encore

plus facilement chcz lesChanoines, moinsieparesdu mon-

dc. IIsabandon:]erent donc ia viecommune^, & pIuGeurs

meme uevinrent concubinaires A. S. Pieire Ddmiens^^Ievsi

contre cesdefor^tres avec un grand zele ; a fa folliciia*

Oryuf 14. lion , le Pdpe Nicoias II afTembla k Rome un Concile de

Uiji. /iv.^^Lx. ^^"^ treize tveques, en 105 9 , ou, apres avoir condamni

A. } I. la fimonie & le concubinage, il ordonne que les Clercs dor»

ment & mangent enfemble , & mettent en commun CQ

qu'ils re^oivent de rhglife^lesexhortant ii ia viecommune

apolloiique , c*eil a dire a n^avoir abfolument rien en pro*

Sifl, liv. pre. Le nieme Decret fut renouvele en 1063 , par Ic Pape

ixi.w. 6- Alexandre II, enun Concilc de plus decent Eveques. Les

Clercs qui obeirent & embraflerent ia vie commune » fans

aucune propriet^ , furent nommes Chdnoines reguLers, pour

a La plupart des Eglifcs, ou dans le cours du neuvieme fi^cle, on avoir rccabU la vie commune , tuivant ia V^gle donn^e dans ie Concile d*Aix, la quitterent dans le dixieme iieclc ; & ce iat alors que Ton commen^a a parler des Clianoines feculiers , pour let dilbnguer de ceux qui cuntinuerenc a vivre fclon la rvgte , & qu*on appciu pjur cetce railun, Chimoines ri£ulu*s. La vie conmunecon* tiniia ne nmoins d*ecie obfervee djns plulieurs Egiiles Cathedrales & Cutle^ia es , particulierement en France. L^uCage ne fut pas par- tour conltaiu m uniibrme ;i ce r.jet. Ce ne fut que dans ie douzeme liecle que ies Clmnoines que I'on appeile au)ourd*iiui fi^ulitn^ actiever-nc par-tout de quiccer la v e communc. \ oycz i'Wft, dts Chti oints , pur Cliapcrei , nap, IX » & i*Hift. de Verdun.

b il fjut obferver que che/ les Romains , une concubine dtoit une fem ne le^itime , mai^ qui dtoit epunfee moins folennellement que cellc qu*<>n appeloit uvor. L^Eglir' n*a jamais autorif^ le con* cubinige : mas comme il ne lainbit p^s d*ecre pratiqu^ par bcau- coup de peribnncs , cc fut pei.t etre auffi ce qui induiltt quelqwe* Clercs j devenir concuhinaires , d*autant que ic c^ltbut n*ctolt pat encoie obfcrv^ par tous les Cercs ; qu'cn plufieurs lieux ils ne ▼ouloient pas fe foumectre j la loi du celibat , comme on «n voit encorc un exemple au Concile .*Erford en 1074»^ ''a»* «n con-* cile de Reims , tenu en 1119, Von fut encore obiige <ie faiiQ tt4l Xe^lttmen^ f ovif Qi)Ii^er lci CUrcs de ^arder \% CQutiueuQ^^

AU DROIT ECCUSIASTIQUE. 2«;

lesdiflinuitier 6i ceiit qiii ilcmeurcrenc dans rancien reld- PABTiKt- chC(ni:nt , & cjue ron nonima ( hjnoinet fiadltrs. CHAr.XXU.

Commela r^g!e(i'Ai\ la-ChapclIi; ne paroiflbit pas sffcz exafle, fur lc point Jc I. i!cra,"proptiaiion,on remonta a rinllituiion dc S. Aiij;i-ftiii , &: l'on c<irv!rii quc les Chanoi- rts rc-juJisrs fuivroicnt Id r^/glc cle S. Aiig;iOin , lans (juc Ton tonvienne bicn qiicl ecrit de S. Au^.iiftin ils ont pris strm. %%%, pouc Itur rigle , ft cs nc font les Scimons dc la vie com- & ii'»' irurc descltrcsoulaicnrc t etritc F<"'i*r le monaftire doni fa fffiur avo't la conui^ite. Quoi quil cn foit , on a mis tou- jcur; dcpiiis la riglc de S. Aiit;uftin cn parallele avec «lle ile faini B^ncit pour h propc:i;r aux Religieu» cleics com- Bie rauirc a tous tcs Muines.

LetChanoines repiuliers furcnt en grand credit pendant MoaUm. i'onzicme & le douziime fucle , & on en mit en U plupari "' * des Cathedrales. Lc pape Alexundre I! en mit lui-meme cn fon Eglifc Patriarcliale de S. Jean de Latran , qui fui chef d'une congregacion. On cn f>t en Francc de lcmblablcs: entr'autres, celle dc S. Ru( pics de Valence en Dauphin^ , & ccile de S. Viiaor de Patis en 1 1 1 o. Ainfi les Chanoincs Ptff- f>*^ commencerent a fjirc dcs ccrps fepares, comme les nou- * '*

veaux Ordres de Moir.c^. Le plus illuftra de ces Ordres de Clianoines riigulicrs, futcelui de Prcmonite, foiidc pir S. Norberi en i no,

Cependant lcs Croifades i/pro luifireni un nouveau gen- re de religion inconnu iuft|u'alors , cc furenc les Onint miliiMrtn. Lc plus illuHrc cft ,dui di S. J.-^n dt JirufaUmf,

e Pir ceite ledre , S. Augunin e:<W[( Ut Ile::pcurei Je cc ino< mnere J Ij rnumlilioii po;ii leut Supi<[ieur , & leur ;!oiine Jei le- |lei pour tout le ilctiil ite leur conJuile- Ced Cirlle leltie iu'iid ■ppelle o-mmuncmeiit U riglc dc S. ABgu/H , & lui a tii if fWiait ai.x hommei.

■f LjpTcnirit cimraderut prfcli^e j Kame 1*111 icSci Ii dernieie. ftii\ttiti>ii,i-<,~ , ,r«utlie"H"'"' "'''■

( L< rl"i ""'ien •'■<: ci Oidrei efl c(!..i i!e MjTic . i-.hi »n ic-;q. te pr,niier u\ jcr <lt eet otd.e fu' ■'.t ^ot n«f rho!"vi-.ili'^ i\.i Tile.-int

Let Ttmr^iert r<»enl inlliiu^i cn iiiS pour iiicnArt Iti ff.ttiat de 1* ctuiui^ dei inr.del'ti , It pour lei.ic tct chemini lilirei ea (j»«iir <le ceiii aui entreprenoiei.i le yvygt de U Ttrre-Sjir.te. M^i' i:> (* r^,iri.er.r fi odit.ii pac lcuri c-imti , q'.:e leur Ordre f.il tot.Ifmtnt iSoli cn mi. Tel fur^ujr. rOr.'.t Miliriirtd.- S. L.iire . fr c-k, d.iChcv*licti Teuton. , *-.bi;t ftc.t\t lieiiiiint f.icle.

f Afi-rU toinviiuniintm l'0r4ri di Uallt, ftftt HU-tlt Q7iaiMik(% SW>1« yttUciMiueul t M*lte,

a6« I N S T I T U T I O N

PAftTii I ^ coiDfiienqi par un hopital ou Foq rece voir les peierins!

Cbap.XXIJL Des le temps du rroifieme Maitre de rhopiral , noinaii

Raioiond du Puy , i*Ordre etoir compole di^ rrois fortesde

Bifi.Ltjau perfonnes, de CfuvalUrs, de frc^zs fcrv^ns ^& de CUrcs^

#•11« comme il paroir par la BuIIe dAnafla.e IV , de Tan 1154.

Apres la perte de la Tcrre fainte, ils fe retirerent a Rho- des en 1 3 10 , & de-la a Malte en 1530.

Comme rfc/pagneecoitencoreoccupeeen partie parlesio* fidelles A , on y etabrttaufli pludeursOrdres militaires; quel- ques-uns fui vant la regle de S. Auguftin ; la plupart fuivant ]a regle de S. Benoit & les Conftitutions de Gteaux. Ces ordres ne fe font point etendus hors de rEfpagne ; & la plu- partont ete depuis fecularifes & reduits a des Confriries dc ChtvaluTs qui ne laifTent pas d'etre maries & de vivre a peu pres comme les aurres , portant feulement la marque de rOrdre fur leur habit , & jouiflant des Commanderies. L'Or- drt dc S. Mlchtl^ du 5. Efprit , de la Tolfon , de la Jjrreiitrt^ & tous les autres que les Princes ont inftitues par des devotions particulieres , ne fonr que de fimples Confreries. II y a plufieurs Ordrts Relipeux Hofpiulicrs , deflines , ou a fervir les malades ,oua loger les pelerins; ils fuivoient tous la regle de S. Auguflin , parce que la plupart ont com« mence par des Clercs ; & c'eft comme Hofpiriliers que les Chevaliers de Malte la fuivent. D'autres fe font devoues particuli^rement a la redcmption des capttfs i,

Mais les plus fameux de tous lcs religieux modernes , (bnt Its Mendians k, S. Dominique , Chanoine d*Ofma ea

" m

g Cef Freres Serrans fontdesServans d*arinesqui ne font pas affuisttit a fsire preure de Noblelfe comme les Chevaliers ; ils portent une ci oi>L , mais qui eA <!iAinj;ude dc ceile des Chevaliers.

h C'cfl-u-dire les Maures dont la domination , dans une partie de TEfpagne , ne finit qa*en 1491. Leur Nstion ni lcur Religion n*y furent mhmt pns encore totalcmcnt detruites.

/' Tels font !cs Reiigieux Mathurins & ceux de la Mercy.

k On appelle Mendians tous les Religieux qui font profelTion de vivre d^aumones. Entrc ceux-ci, lesplus anciens fontles Carmes , Ics Jaco- bins , les Cordeliers & les Augudins qa*on appelie , comme par excel- Jence , Ut auatre AUndians , ou les quatrt Ordns Mcndians. Dans Vorigineles Hcligieux Mendians ^toient tous excius de la polieifion des kiens immeubles. Oznsla fuite , les Cordeliers & pluilciirs surres onc ^td admis a en pofTeder ; maii les Capucins & les Frercs dc I'Obl'er- vance ont ^t^ nomm^ment except^s de cette permiflion, Voyc-^ le Con- cile de Trente, feff, 1$ , cjp,jg & VarticU 26 du cahier prcfeme i CharlesIXi parkQerg^,

.t

AU DROIT ECCLeSIASTIQUE; a(ir

Caftitli!, My.mt tuivifon Evcqueenunvoyage,s'arret3en PartiiIi Lii::^ucducn travjillcr pour ia convernon tics Albi{:co!s. Cba*.XXII4 En lao'!, il air;it';l:i tc.icltjues Pr^tres avec lcrquels il fit un ^randnu r ; 0." l'.in i iif. .ilobtint du PapeHonoriiisKI un n^i^i'*,;- pwur li: Piievrc dc S Romain deTouloufe, en fiv-ur (li;s <.;itfrcs q.ii y \ivoient fou* fa conduite, fui- vant !a riflo de S. A jguiHn , qu'il avoit dc)a embraflee CO.-iime CiniioiiKv On ios nomma Us Fti'ti Prceh.urs.

En niemc icinf s , S. Fran^ois , fils d'un marchand d^Af- fifc , comnicnq.t dc mencr une vic extremcment pauvre & pcniiciitc , & alTcmbla qucl(;ucs coiiipacinons , lcs uns Clercs, lus autrcs Laiques, eihortant loui L-monde iU penitence , plus par fon eiemple que par fus dif<.onrs. II avoil peu de Icttrcs & ne voiilui jamais etre ordonnc Pr^- tre , fe comemant d'ctre Diacr^. II travjilloit & recom- mandoit afes frercsle travaildes tnains, voulant tcutcfoii qu'ils n'euirent point dc honie de mendier au befoin. 1! les itomma/»/ rJrMA(incur.i/,coinme moindretquelesautrcs, & leur donna une rcgle particulicre , qui fut confirr.ice par Honorius lEl, en 1213 , & fut embralTcc en m^me temps par fainte Claire , dc la mcmc ville d'A(fifc : cet Ordre dc fiiles fut nommi le feconJ 0'Jrc Jt S.Fran;oii: & le Tiert-or- Jrt comprcnoit des hommcs & dcs fcmmcs , vivani dons le inondetfflcmedanslc mariage.qui s'ob:ipcoicnipar vceui une vie veritablemem Chretienne , & k Tobfcrvation de la regle de S. Frjni;ois,autant quk; lcur erat le pcrmettoit or.

DeS )e commencemeni du meme fiecle , Aiberi , Pa- triar<;he dc Jcrufalcm , avoit donne unc re^ic a dcs Erroi> tcs, qui vivoient fur lc Mont-Carmcl dans u.-.e grandc aullcriie. II en vini en Europe ; & leur rcgle fut confirm6e

ai»lurlui, ayjnidonni lc num de Minimu i lOrdc* <|u'i:

"■'i'

I rFcullcni cft dc*(nii« i!rr"'> "n ■i-Oid:« dt i. FrM^oii, ai( rfc /j rin.ii.ret. L<t Ufdit *ft aiTiiii .npluCciiH 1'rgvincei ; ccu. dc 1 i... ■.. ft «i.urii de l'eiiui« Ohiet.ance. 11 y a siiin i*ei BeiliieurM du mui.i Ori,^. II y 1 1 p.tii une M..iron it R.ii^leui <ie cerUcdic liriUie 1 Vicpuii, lu bout du fiubouic S. An(.>iiie, ce q.ii Lli qu'«n 3FP*"( *yliu(tiP«M (««Rtliticux Jm eiep>iff,t , Uifi. Jutu OiHb.

i68 INSTITUTION

Partib 1 ^^ 1 126. S. Louis en amena a Paris en 1254 : & nousleft CVAF.XXil. appelons Cames.

Ce fut auiTi dans le meme temps que le pape Alexandre IV unit en un feul ordre plufieurs Congregations d'Ermi- fes de difFerensnoms & dedifTerentesinftitutions ^fous le nom A^trmius deS, Au^uflin.\ oWk Forigine desquatre principaux Ortires de Mendians ; car tous ces religieux faifoient profef- fion de ne point pofTeder de biens,memeencommun , & de ne fubfider que des aumones journali^res des fidelles. Ils etoient Clercs la plupart , s*appliquant a Tetude , a la predication , & a Tadminiflration de la penitence, pour la converfion des he« retiques & des pecheurs. Ces fon£tions vinrent principle- ment dcs Domi nicains /2 : le grand zele de pauvrete vint princi* palement des Francifcains. Mais en peu de temps cous les Mcndians furent uniformes ; & on auroit peine a croire combien ces Ordres s'etendirent promptement. IIs pre« tendoient rafTembler toute la perfeflion de la vte mo- fiaflique & de lavie clericale; Tauflerite dansle vivre & le vetement , la priere , Tetude , & le fervice du pro- chain. Mais les fonflions clericales leur onc ote le tra- vail des mains , la folitude & le filence des anciens Moines ; & robeifTance a leurs fuperieurs particuliers, qui les transferent fouvent d'une maifon ou d'une proviiice k Tautre, leur a ote la flabllite des anciens Clercs, qui de- meiiroient toujours attaches a la meme Eglife , avec une dependance entiere dc leur Eveque.

Depuis le commencement du feizteme fiede , il s*e(l eleve plufieurs Congregations de Clercs , pour travailler a la reformation des moeurs & de la difcipline ecclefiafti- que , & s*oppofer aux nouvelles herefies. Les plus anciens font Ics Theatins , inflltues cn 1524, par le B.Marcel Cae- tan , Vicentin , avec Pierre Caraffe, Napolitain, Eveque de Chieti , qui fut depuis le Pape Paul IV.

Dix ans apres 0 , S. Ignace de Loyola jeta les fonde- mens de fa Societe , par ie voeu qu'il fu avec fes dix pre- miers compagnons, en la chapelle bafTe de Montmartre» prcs de Paris. Son inflitut fut approuv^ Tan 1 540 , par le Pape Paul liL II avoit pour but le fervice du prochain dans

m AuflTi leur Ordr« t\^^t\\it'Xr'^l*OTdndu^rtruPrkhturt, CcfuUQi534«

AU DROIT ECCLesiASTIQUE. a«9

Vous les befoins fpiriiucU, le catechirme, ia predication , p^ ' jj" la controverle conirc les hcrciiqucs , radmini^ration de la cuaf.KXIL penitence. II nomma fa Compagnie , '41 CompagnU de Jefus , qui s'ell eiendue pir loute h icrre habiiable , avec le fuc- <es que chacun voii.

Ll!e c& compofec de qtiatre fortes de perronnes : lei Ecoliers/» , lcs Coadjutcurs fpiritucls ^ , les Profts, les Coadjuteurs tempotels. Les Profis r font lc principal corps dc la Compagnici & fuivani la premiere approbaiion de '""■' '"• leur infliiut , ils ne dcvoicnt ctrc que 60 : mats leur grande utUiti fit bientot lever cette rcllrifiion. Les Coadjuieun fpi- riiuelt foat Ics Pi-eires agr^gcs a la Societ^, pour faire les inemes fonflions que les Profijs , excepie d'enfcigner la theologic ; & ils font au-delTus des Ecoliers. 11$ ont le Cimfl. foeimi mi.tM engagement a la Sociec^ que lcs Profes ; maisla So- i-pan. t, «, ci^ie n'eft pas engagee de meme a leur egard ; & ilg peu- '* ventetrecongedies, quand il eA juge expedient. LeiCojd' juiiurx lempareU font , comme les freres biques chez les Moines. En France, ils pafrenc tous igalement pour Reli- gieus, des qu'iis ont fait leurs vccux ; & s'ils fortent de la Compagnie , apr^ avoir atteint Tage de trente-irois ans , ilcne peuvent rien demander i letir (amille/ Outre les

f Ou Etuillini ou Scobniquet Bf>prou*Ji, lefqueti ronliimrcni jel NoTint. lli foni que ilei vceui rimplei , tt co pt^fMice dci Domer- liquei rtulcmtnt.

f LtiCDi<Jjuicurifpi:itueIsfont linft ncRiRi^t , pircr qii'on Iti con- fidirecommelet lidciiltt 1'rarct, dani Ii mLn.neit & eouircrncintnt EccUI>a(li<1ue. Leun vccui font publici, miU rimplti. tl, nc [ontqu* leilIoii*KUi, i!ech.fle-.e.p9uvrcit&ob<ilTancc, cC()ui comprend l^iDlliuAionde \> jcjntfTe.

r Cti l'ro(ci (ont dti >ccux foltnndi. llji deux foriei de Profci i (iTOir. «eui <|u'on appelt aviini-rii , qui ne font quclei troii vccux, tt lei Hrofci qu'on appcl!e 1'rorei di ^aacrt raat , pirce qu'i!t fontun

Sualriem* viru, pir lequel ili promettent rp^ciilcmenl OMifTincc ail ipe pour ce qui rcgitdc ItimilTioni.

ySuiranl lct conllitutinni , Ici ^colien ipprouWi conferrent la domaine Gi U )i[oprielJ ile leuii bicni , (]uoiqu'ilt ne puillicnt eii Jouir imlcpeiidammeiit ile leurt Siip^ricur]. Mait en France lei eco- liert ftoient riiputcl leligieuK , de mtmt que ]ei Coadjuleuri li ]<( Profel.

Lcl JJfuitet onl quitre foiici de miifonl , favoir , lel Miiifani frffrjfti , lefiiaellei , p»r leur iiiHitiit . ne Joivenl vivre lue J-au- IBonci ; let ifai/nat de Probaiici ou Srviii.it ; lci t„/.V^« ii lei Miffwnt i ili ont iuKi dei iraifoni qu'ili ippclleni de r.fiJcn.-t. Tou- Ici cet maifoni font diitdbu^ei pai piaviucci, & fouoiilet augcat> <*1 , qui detneufe i EoBe.

»7» I N S T I T U T I O N

, trcU verjx or dlnaire^ , !es Jeiu::es pro:'^ en fottt nn parri- Cmaw xxil' ^-^^^ » d'otc'.r au Pape en tour ce qji reearde runli:e des ames» & !a propagarion ds la foi ; aiais le Pape a*uie poinc de ce pouvoir , ii le Uifie au Generi! r.

r Lci Jef^itei n'e=:r£rea: sa Frasce ponr la preaiiere foiSy qo^ca

1545-

I!i cbtir.rcn: a= rrscis de Jinvier 15^3 , des LeKr*i-patentes con-

firrr.snves de lejn b.IIes , & qai leur permetroien: de basr lui Col-

lc^e jk Paris , 2c r.on es autres villes.

Les gc:i du R oi s*oppoierer;t i renrcgifh-eniea: , & re^irent ^j'ii fut f. it «fes rcT.ontrarces : il y eat des Ie:tr-s de jjfEon.

Le Parlcrr^r.t ori*.or.r?a q-e les Le::-es-pate:?:es fero^ent cooiiBn- fiiquecs a IT.ve^se de Pinis , Sc a ii fjculte de theo!c4:e.

Eaftache Ja Belhj, £ve^-je de Psris , jugea que les bulles con« tenoient phHejrs cliofcs c:r2ng*s & alienees ^e raifon , & qui nc devoicnt Ctre tolerecs ri rei;::es e:i la rcligion chre:ienne.Il ea cJni- puCi dnize articles , dont il conclut qu*oa ne devoit point receroir ia focicti dans Is roys;-n;e.

La Facultc de tlrtologie dtt qrie cette focicte etoit dingerenfe pour la fo:; q-.i'elle ne pouvoit^ue troubler la paix de T^glife , ren- verfer Tordre monafiiii.e > qu*eile ccoit nee pour la deflrudioo , 8c non pour rc-Jif.c^ticti.

Le Parlemen: dilibera alors qu^on ne pouvoit ni ns dcvoit ad« ■lettre la fuciete.

Les Jdfuites obtinrent de nouvclles Lettres-patemes en isfo 8c l$^o ; & par ces dernieres , ils confentoient a n'c:re reqits qu'3 la charge que leurs privileges & leurs confticutions ne feroient aucu* nement contre lcs lois du royaume , ni contre rEglife Gallicane , Jii contre les droits des Ev^ques , Paroilfes , Chapitres.

L'Evt'q'.ie de Paris con.^entiti renrcgiflrenient; mais encore avec bcaucodp de coaditions , qui furent depuis adoptees par raflemblec dc Poifly.

Les gens du Roi confentirent auHi , attendu la dcclaration des J^- fuites : mais ils ujoiiterent, fjjf oii en apres ( lcs Jefuites ) fe troa- vcroicMt dommji^cahlcs ou prcjudiciables aux droits du Roi & pri« vilegcs eccIiJfiaftiqucs , dc reqnerir y etrc pourvo.

Lc Parlement fe AcfnMM que la dcclaration des Jefuitcs fT\t cap* tieiifc, ordonna le 22 Fevricr is'»-» <I>ie les Jcfuites (c pourvoiroient f.ir Tapprohation dc loiir Ordre au Concilc general ou afiemblec proch.Tine qui fe tiendroit c'c r£i;!ife.

Lc Clc.-ge afTvmble a F r.ily, donr.a le x^ Scptcmbre i?6x , fon 2viv . portant quc la focietd nc fcroit rcque que par forme de Co^ c\i:C' & de co]'c^e , & non de rcligion nouvcllcment in<^itu^c ; quVlle prcndroit un autre titrc que celui de Sociitc de Jefus , ou dc Jcfiiitc ; qtie TEveque dioccfMin auroi: fnr clle toute furinten^ dancp , jiiridiftion ou corrc^ion •, que lc$ fr^res de cette compagnic ii*cntreprendroient & nc fcroicnt ni en fpirituel ni en temporel , •nciines chofes au prcjudice des Eveques , Chapltres , Cures , Pa- roiffes & Unlvcrfitds , & dcs autrc; religions *, qirils fc conforme- roicnt au droit ancien , renon^unt au prealable oc p-ar apr^s ;i tous privilcgcs portds daus leurs bulles qui feroicnc coucraircs aux coit-

AU DROIT ECCUSIASTIQUE. 171

Voilii les Ordrcs de religicux les plus confiderablcs. Oa Paktii I;

tllc^nnt preciiilcniei , aucrement b i fitite dc ce fiire, oiique pout rjiciilr)t>vriobtiiilluiitil'aulret , lel prefenlei Jcineureroient nullet, & {..^t \c .Iroit de liJiu iflcir.bU-e , & rautcui eii couCel chorei.

CcE jvls fiit liumuloguc pjr ariec fuc requete du Paclcnicnt , du tj Fivritr I (61 , qui erdoiiiia qu'il fctoic cnrcgillre coinme contenint rj]>t>tuhucion (lc li coitipagnie pir forme ile rocicc^ m. de co'iJg« 1'. .:it;ment , Sc aux chaigtt (k coniiicioni portcei , fuit dani cet acie , foit dini la declaiiiiun dcs Jcfuiiei.

Lcs cniiclulioni dct gent du Kai portoientque, ^ujiit i priftnt , let Ji!t';:icci fjireiic rcunii pai forme il'allcmb:>!e ilc collcge , i la chjrj(c dc lei reieter , fi !t qjjn:l ci-iprei ils feroient dtEcouvettl «lce nuifihle^, ou fjire priiiudicc au bicn & 6al du royiume.

Lei Jjr.iiiei ayjiit tenc^ cn i%f>^ ile fc fiiie aRrcger i 1'UniTer- fiti , taut les oidrei >'y oppofeieiit , TEveque de Pnrii , le Prjv6| det Mireh»nJi U les tchevii» , rUiuverfuc , lc CarJinal de Chl- liUon, canfervacciir dci Privilvgpi ilc fUniveiriii , celui de fainta Cencvieve , let Cnre> , lei AdminiDmeuii Jei Hupicaux. Toul mfine aiMquetcnt rctjblillemeni iles Icfuitet par le vice inl^ricui de fi conllit':tion , tt dem.inilcreiil qi:'ili futVent congediei.

Li caufe ptiiiUe au Pjilemcni , M. du Mefnil , Avocac gjn^rtl, tdhvca lux concluliont dei oppofani ; & panrrfcdu 19 Mari IJS4, lci pactict fucent appninidet au Confeil. L'afliiiic n'i iamaii tii jugce. L'Uiiiveifiiddemundaencocecn ]T<;4,quelei Jefuiieifiifliintrenvoffi iu royaume : 1a lequeie fuc iuinle u finDancedom onviencdcparler.

Maii apr^t rairaninni de Henii IV , il ]r eut nn aiicre arrtt le 19 Dccerabie 1194 , im ordonna iiix lefuitei de foicir daiii iroil jourl de Parii , St de toutes lei vill--t de leur r^lidence , comme corrtip- icun de la jeunelle , pcicuibaieucs du repot public , ennemii da Roi St de l'Elat.

Au moii de Seplembre 1C01 , llenii IV , 1 la pilerc du Pipe , teur accorda dci lettiei pour leur r^CdbliHement dans le coyaucne. L'enre|;iltieinent de ces leltret fprouva lei plui ^iandes diHicullJi.

Laifqu'dt oblinrent en t3o9 la permilTiun de faire leSuie publique de thjoloflie 1 Parjt ; U. en l(!to , ccllc de faire lcfons publiques de toulti fortei de fciencet , rUnivciliti* i'y oppofi furtemcnt.

Elle tic la m£me cclinance en iHt ^ "•'fi , al'occjliun d'autc«t tcntativei femhlablet fiitei par lei i^fuicei.

La duftcine dei Jffuitci rfpanduc dant une infiniic iraiivra|tei jmaniii d'eux , tk upprouvds par lcuii fuptiieuii , a ellUyi^ uue foulc de GonJjmiiaCions , lant de la pan de pliifieun l^apei , qiic dciAr-. clieviqucllicKveq:ici,a!remblce>du Clcrsi.Univeifit^i.CuiJi.Stc.

Ea i}6i , ayant citj lcurt conlliiutioiii rfimpiimjei li Pragkc en 1TIT I t vnl. in fo!. dani ta fameufe caufe qu'il> eiirenl en li GniKl'C!iimbre dj Pj-lemcnt de Paiit . contic let (ieuii Uuney & Goulfre leurt cr..'a:icieri i celic cicitinn ilonna lieu iw-i defen. feun dei ftcun I.<oncy , de dilculcr quelquei enJroili de cei conf. ttMlioni qiii avoicnc tialt j Ij cjur.-.

Lc II A-

I lulli leut doatioc , Sc Pailemeol lil en eidcucioq

171 I N S T I T U T I O N

PartieI. les peut rapporter a cinq genrcs ; Moines, Chanoines} CuAF.AXlI. Chevaliers , Freres MenJians, Ciercs Reguliers.

d*un arrSt du 5 M^rt 1761 , un extraic des priiicipaux ouvrages dei Jeluiccs , coir.enanc les allertions dangcre.ifei &i penilciejies eil tout genre , fouteuies par les Jifuices. Ces aliercions furent pr^ien- tees au Koi , & envv^yies a cous les A c evequcs & Eve^iaes da reflbrc de la Coar , i<. A toiis les autres Parlemens.

Sur Tappel inceriete par les Procureurs « G<^n^raux des brefs , bulles , contUtutions , &. autres at^es concernans les J^futtes ; en« femble des formules & dtniilio is de voeax , & fur le vu des afler« tions dont on a par.u , & de diveifes autres pi^ces , mdme des m^« tnoires qui f.irenc fojrnis dans plaiieuiS Cours pour les J^fiiices; iX a 616 decla:<^ par divers arrecs d*s Cours , qu*ii y avoit abus danf rinllicuc de la.lite foc ece , laqjelle a i.^ diiibuce , & fes membre» f^cuiarifes , avec d^fenfcs j eux d'entretenir aucune correfpondancs avec le Geniral etant a Ro«ne.

Ces arrets onc ^c^ renJus au Parle:uent de Rouen , le 11 Fivnct 1762; en cclui de Hourdeaux , le 26 lies memes mois & an; aii Parlemcnt d;; Bretigne , le 27 Mai iuiv.'nt', au Confeil 5ouveraiii de Roudillon , le iz Juin de la mSmt; annee j au Parlement de Paris f le 6 Aofit fuivant \ au Parlement ie Metz , le 20 Septembre 1762^ au Parlement d'Aix , le i8 Jaiuier 17') *, en ceiui de Touloufe , le 26 Fevrier fuivant ; au Parlement :Ie i^au , le 28 Avril 176) ; eo celui de Dijon le 11 Juillec fuivant ; au Parlement de Dauphin^ le 19 Aout de la meme annde; au Confeii Souverain de la Martiniqu? le 18 Oftobie de la meme annee.

Les prlncipjux mocits e>:primes dans ces arrScs font, le vice de rinilituc , &c celui de la dof^rine des Jcfuite« , comme contraire k U iibcrte naturelle, ala religion, ala paLx de l'£giife , & i ia furet6 des Etats.

Par un cdit du mois de Novcmbre i7<^'4 , regiftr^ au Parlemenc de P:ris le premier U^combre fuivant , lu Cour iufGfjmment gar* Jiie de pairs , il ed Mt que fa M.ije:tc sVtaiiC fait rendre un compte exai^ de tout ce qui concerne la SociiSt^ de- J^fuites , a r^folu de fjire ufuge du droit qui lui appartient efllntiellemont en expliquanf fcs incentions d ce fujet ; en confJquence 1j Majefle ordonne qu^i ravenir, la Societ^ ^les Jcfuicts n'a't plus iieu dans fou Royaume , Pays , Tcrrej & Seignc uric-s de ibn obeiirjnce , permettant n^an» moins a ceux qui cloicnt d. us lailitc focicto, de vivie en particu« liers daiisles Etats de fa Majerte , fous Tautorit^ rpiritiielle des or- dinaircs des lieux, cn fe conformant aux lo>s du Koyaume , & fe compurcunc en toutes chures , comme bo!is & fidelles fujets du Roi»

Cet ddi: a dto cnfate regtllre dans lej aiitres Parlemen^ Sc Confeils Sup^rieurs dii Roya >mo, dan^ lefquels il n'avoit encore it6 rie;: ftjtiui de defiiiicif au liijcc des Jcluices ; fuvoir,»au Pa^IemenC de Douay le u Dccein!)r« 1764 j au Confeil Souvcain d'.Uface le 15 duilic mois : au Pa lement de Befdn^on le i' Janvier 176$ g apies des lettres de iiifTion du 20 ilef«iiis mois & an.

Par un Bref du Pape Cl^ment \1V , dat i lu 21 Jnillet 177? 9 ll Societe des Jcfuitcs a 6x6 declarec ent e-^eme nt (fteinte Sc fupprimee cUni toute r£glife« Cc« d^rmircs lignes/oni dt la main dc VEdtteur*

CHAPITRS

AU IJROIT ECCLeSIASTlQUE. i^J

C H A I> I T R E XXI 11.

Dts ra-jx 6- de h Piof.fion Rtllgiaifi.

UN Religicux cll ua Ciiriiiicn cngage par vceu rolect- nd a prariqucr tcuie fa vie les conreils de rEvangile, fuivanr une roglc approuvetr dc rEglife. Ced donc le va;u lolcnnel u qui coiifiiiue principalement fon etat. Le vceu cH une promcflc l.iiica UicU de quclque bonnc ccuvre, A Liquclle on n'eil pas oblige : comme cl'un jeune , d'une au< mone, d'un pclcrinage. Pour fdire un vccu, il fauretreen c.x.dtVet»' aiederaironparfjitc, cVHa-dire de pleine puberi^ , ^re fr'> libre, Ai avoir la itifiiorition de ce que Ton vcut vouer ; linfi une femmc ncpeut voiier fans le conft.-ntementdc fon Bi3ri. Le v<eu rmiple cH cclui qui fe fait fecreiemeni , & fani Nnfflcr. txt^ a^icune Iblennite ; il n'oblLge pa-, moins en confcience ,* tiiais s'il a eic f<iit legciument , ou fi par la fuiie Taccom- pliiremcnt en efl devcnu trop difEcile , on peui eit eire dif- penfc , au mcins par commutation d'une bonne ceuvre en unc auirc : & lout auirc vucu cll clian^e dc plcin droit , cn celui de la profoirion religicufc : regulieremcni , l'Evcque pcut difpcnter des vccuk fimples.

Vkpi oii Ton peut s'engjgi:r par des voeux folennels ,' pour entrer en religion , a et^ r^gl<i diverfcment ; depuis la puberie, ou fon peut contraflcrmariagc, jufques i. la pii:ine majoriie , qui ell de vingt-cinq ans. Enfin , le Con- Cent. JiiH ciledeTrenterafixe a feiic ans; declarant nullcs lcs pro-Aff "="■"*/• fcHions faitcs avant cei age , & obligcant a fjire au moins '* \t{^^ ^, une ^nnce de noviciai. L'Ordonnance de Biois y c(l con- iB. formc , & dccbre nullc la difpolition dcs biens faiie avanr cet agc, a caufj de la profclTion. La profcHion doii eire faite folennellemcnt ; le Religieux doit pronor.ccr cn pu- blic la formule de fon voeu , & en laiirer TAfle ccri: & (i^r.4 de fa rosin, & il cn doit etre tenu regiflre .t, aiin quc la MaiiUai, si>

iiOnappclli Vim /vltH-^tl , celiil v'' let turniihlui rfquifcs , Sc culie l«i ni/m tiQiie |)our te reLevc.ir.

r S..Hint U Dci-lJriiiaii du 9 Avril Uiiiruiii Iteligieurei , !1 Juk y avvii <l;its Tomt II.

174 I N S T I T U T I O S

V\KTifi I. preuve en (olt £ici!e, O.i a aboli rufage d,» prcrsSoiB tz* Ch. XXIU. cites, qiie Ton preiumcit aurrsfbis, q-jani une pcrlbanc

C. rr partt avoif ete p!us d'un an dans un M ^naltire , ponanc rhabit iz di Kegy^ ^j^, Rclieieux Proijs v. Ceil pourcuci . le r.ov:cat ecant

f "/!?. 7m//. cxpJre , le poiiulant doit etre mis defaors , s":! a'eii pos ai- j//i./. r, r6. fni!» ii la profeiiion. c *^'th^fl7tu " ^ ^'^ plufieurs fois defendu de vendre rentree cn reG-

Mftnac^ uu g'^" > puifque c'eft unc efpice de Cmonie ^. La profcffioa

miiii, pou* infcrire Ict adtei de v^cure , novici^: & prcfeiEon. Le& que!t rrfr^rSret font c&ces par premier 2c dercler, & pirjph^s tsr ch;«i '^ t-:::Uet, par le Skpcrieur , ou U SupsrieLre , qai JoirenC kXTK 'd \imx.Ui% it cec enfet p<ir un iCtt capiiulaire » iclere aj cooi* ir.enc::T.r;r.t Je chacun de cei regifrres.

L"d:ti','.-: t^t porce,q'je cout les ades de v^curs , noricia: 8c prorcfU..n feront infcries en f/ancois , fur ebscun <.!e> ife-jx regiilres» ^9 iu.tt U fans aucun b!anc : U que les a«i^es ffronc tigiiis fur IcS clciix ic;{i^:rct, par ceux qui lei doivent figner : le Couc en meme temp» q /iis feronc fjics *, bL qu'en aiiciin C2S ies ades ne pourronc ilrK ir.!crirs (ur dei ftruillcs volances.

L\irric!c 17 or.lonne , que dans chacun de ces iStts^ il fen fiic metition dj nom Sc f:.rnom , & de Tige de ceiji ou cellc qui prendra D.ahic , ou qui fera profefnon, des noms , qualites & do- micil«;< de les per« 8c mere : du lieu de foi: ori^ir.e , & du icur de V»(i'i : lcqucl fera fignc fur les dcjx regiilres , tarc par le Si:pc- rieiir ou la Supdrieure , que par celui ou cellt qui prendra rhiibit ou fcra profp^fitnn , enfemblc p«r rE\'cque ou ai:tre perlonne £c- cicli^iiliqce , qui auront faic U ccrcmonic , £c par deux des plus prochci parcni ou amis qui y auront Mfic.

Suivant rarticle aS , ccs rcgidres fer\'ent pendant cinq anncef ; & Ton en apporte un au Grerledu Bailiiage Royal ,ou autre fitSgCy ayant (lant Ic licu la connoifldncc dcs cas royaux.

II e(t au choU dcs parties intcrcilces , fiiivunt rarticle 19 , de le- ver dct extraitt de cet ades , fur le regiilre qui e(l au Greflfe , oa fur cehii qui rc(le entre les mains du Supcricur ou de la Supeitenre*

y Aufli dic-oii commun<^mcnC , que Vhahit ne fnit pas le Moinem Cu qui ftgnific quc la prife d'habic , faite m£me avec folennit^ , ne conditue pas Kciigieux celui qui le porte.

7 L;i Dcclnrution dn mois d*AvriI 169J , regiftr^c en Parlement , c1<:tcn(l j tous Supcrieurs & Sup^ricures , d*exiger aucune chofe « dirc^teincnt ou indircdtemcnt , en vue & coniiilcrntion de la re- cc|i(ion , priil* d'habit & profenion. EUe permet n^anmoins aux intMuitLrcs d(;t Curmclites, dcs filles dc Sainte Marie, des Urfu- lifK V , U uutici qui nc Ibiit point fondces , Sc qui font dtabliesde- )jiii\ !'<in ifoo ,(Ic rcccvuir dcs penfions viagcrcs pour la fiibfiftance <l"s pcifonnes qui y prtnncnt Thabit , & qui y font profeflion : a la cliiii;;r quc ces penfluni nc pourront exc<5dcr la fomme de too livrr^ .'i |'aiis & autres villct qui ont Pariement , & ccile de )so livie« (l;in% Ici autrct licux du Koyaumc, Elle pcrmec aufli auxdics Moiiiilttjrc'. , de rccevoir pour Ics mcubles , habits & autres cho- fcs abiolument ncccii JLies pour Tentr^e des Keligieufes , jufqu'a U

AU OROIT ECCLfeSlASTtQUE. a?^

keligicufeeftuneillufion ,fi clle n'apour bur les biensfpi- p^j^ j rituels. Toutefois il a toujoure iti permis a ccuit qui en- cu, XXIII. trent en rcligion ^, d'y porier leur bien , ou une pariie ; '"■ Quenian & 4 leiirs parens , d'y donncr a leur confidcration. De plus , ^'^^^^J"'^^ fi le .Monadere n'eft pas atTez richc , pour nourrir plus de v c 64 1. «. fujcis qu'il en a , il ne (crcit pas juHe dc refufer un bon f\i- '■ & 1 . f* jci , dc pcur de prendre fon argcni. Ainft on ne peui don- TftnmoJ. i- ncr, fur cette matiurc, dcmeilieurercglequclaconrcience 14. n. des Supiirieurs , qui fc chargcni devant Dieu d'un criine S. Th n. j; cnorme, s'ils re^oivent un fujei indigne , psr 'ii confidira- J.^^''jJ^j;j'j"_ tion de quelque intirct temporel. Suivant la pratiqiiede ,,. j, tu-

fomme de iix» livrii unc foii payee <lant lit villei oii il jr » ptr-

tet pircni tt hcrlcieri Jei peirannei qui entrenc dliii Ifi nionilie. ret at foient )iii en volonii ou en it3t d'j[Iiirer lcfJilei pen. fioni viigeiei , il efl pcrmii aux Sup^iicuci de recevoii dei lam- fliei il'argent , ou dei bleiii iinmeubles , qui liennriit lieu def^litei penfioni , paurvu que lefjitei fommei 011 imcneNb ei n'eiceJeftt pat tooo. livreidini lei vilki ou il ]p failemeni , U BillcLin «C33 livrei. L> m^me D<5c!ai3iion peimet au^ Monjfteiei qtii oiit ^ei leTenui , pac leui tan.tation , & qui pieiendront ne pouvolr en- tieienir k nombce de Reli);icufci qui y font, dc pr^fenter lux Evi- fuetdel i!3tt de Ituii leveniit & de leuri chargei, ruc ravis def- quels il eH dii,qiic roii paurii pcimeitie de recevaii dci peiiriani , det fomrnei d'aiseilt ou dci iinmeublei de la tiIcuc cidellj* Mprimie.

Jl but joindrc i ceite djcliraiion , ce qu'il y de retatif i crt •^et ilani r£dit dn moii dAoCt 1749 > concirnint lei fjeni miin-morce , qui leur d^fend , art. 14 , d'acqujrir i ravenir aiicant fbndi de terie , maifoni, dioiti i^eli , icntei fonciirei ou non ri> chetibtct , inenie des reniei conHiiuJei fur paiticulieri , fi ce n'eft aprji avoir obienu dci Lcitret-Pateniei pour racqullition def.liii fcicni. L'aiticle iG vcut ()ue celtc difpolitlon aic lieu , j quel<|u« liCie qu^iliacquieient , U pour quelqL.e caufe griluiCc ou OHj.-euf* que ce puiHc etre. L'jriicle iM leur permec fe::lemenl il'acqiieril 1 tiot letciei, dci renlci fur le Roi , fur le Clcrge, lei dioctfel ,

•I Lei novicei peuveni difpoferde leuri bient ivant de falre pra- fellion : mais i!i ne pcuvent pai lei donner au couvent dinf lequet P.l fanc profellion , y a/Jiii une incapaciij de reccToir , i caiife rempire q.tc le couTeni rll prefumi avoir fur le novics ; ci qat rll une luite de la pruhibitlun gcn^rale faite aux pertoniiet ^cant *n It puiil-nce d'autruL , de duniiei 1 leuri tnteuii au autrci iil- ■niniltrileuri. CVIt ainfi que l'on a pnienJii raicicle iij de rOl- «lannince d'Orl.!ai>i, H. te iR dc 1'OiJonnance dc Btoii ; Zi. i'tt. licle 17^ dc li Couiume de Piiis l'tryej Kicird , dci donicioni , pjri, I. ik. 1 ,fi3 i),". iijo &f\iiv Bouthcut , ihid. » Xi tf S6. D'l<ericouit, UistciUft^iUquii, pari. l , ih. n, nrt.i.n.tu

M. Fleuiy Mliit lui-nieme robleivmion cl-apcci , cft- 14. Sii

I >; S T r T L T I O N

; . < ^. , I ■- . .iz r'M.-:ds. Tj.-. : :<ii :•; : irzi-nT ci qul lcra 'ionoe Z3 w*. .%.«^ ** Mr.::, .'.:.--..: i: : .: .: ." 1 ^o.ir.oLr. L^ict^ cii profe^ :'•::--•:-"----.;,... « •:. : : rw^i^rcq-ie eatri le Reils:i<ux ^ : C---r--: c:-T2 .. r^ pcu: piui cuit:er , auiu Li < .TT i-^--.: rj - 1>- .-i .T.e::re c^hcrs, icui qusique pre- r:i:.- : . ^2 .*>.: , -.13 cz 7.z ^a» rexpoi^r a Li (nuere, Ac

C.lz.t-€t Lii R=..^ ij w c:...j.:: d^-curer dans Icur vocatxoiL

S ^ -i^-i*.-. ^. ; ^ j .'. r I a r. w . -».: :: j r . : j , '. i-; ?• I j . nes ne pa Jol^^.ic p oint d*ua

M ,r.i:";jre 1 !'-_::: j :..:.: ^:^:: di sni=:e des Ciinoinesre-

:>.-!.,:• M-is q..:-:--* Ics M^r.iiJ.i», o: lii aucres Congre-

r---. r- .^ /.v.j-i r:'*'.wi.-5, z^i.^-rx cis exjrjlVs: cerre iVibilite de

/if^. !$..-.;> . .^ ^ j ^ djiver.t tc j;jurs deireurer dar*s lejr Congrega-

lion i i* c.T g;-r.cril , \\ r/eit pas pern::s de pauer d un Or^

drc rciigi^ux a un aurrc. On en excepte ceuz que ie defir

d'i!r.e piui grar..:!e pcrfcfrlon , tjit palh^r a une obfervanca

plus ctroitw*. W le pcuvcnc b , fa.is avoir obtenu la permif-

fion de leurs Supericurs; il luiiit qu^ilsTaient demandee c'.

C. I\'tt i». Les Mcndi.instoutefois ne peuvent paflcr que dansTordre

rxtrJ!iz "^' ^^ ^'"art reux , fi te n'eft par dirpenfe particuliere du Pape d,

lomm, cod.c, Ccttc rci;!c , de pafT.-r a une vie plus auderc, a fourni des

I. Mariini prctcxics de liccncc , dcpuis le rv^Iachement des anciens

*^' Moines de S. Benoit & dc Cluni. On nc peut empecher un

Rclif;icux d*uno obfcrvaiicc plus exafle , mais criginaire';

nicnt moins rii^oiircufe , dc paflcr dans celles ci , quoique

notoircmcnt rclachts, fi (d coniaence ne le rcricnt. Cell

fouvci.t un prcccxre pour obte.iir des bcneiices reguliers;

dii nioins , pour dcmeurcr vag.Voond , fans cioture ni

i)l)ciir.ihco , quoiquc leConcile de Trente Tait cxpreiTenienc

dclcndu r.

'• 11 l,iitt |uMir irt rtVvf i\\\*V^ aicnr iin henirole ou confcntenient du \ii|-rt*riii il4ii«ri'i<lir (liiijiicl i!^ vculcnt cntrer.

» 0.1 t>|iiiMvr li iiii ivir (.Moie {loiir lcs Chanoines rd^uliers Sc pour 1. 1 )«•'■•%*• >t(ci \\ II- ii\'ii ijiir cclics-ci nc pcuvcnt 1'ortir du premier M. ii.iil'ir , 1.1. IV t. II- I ■Miniiltmi p:ir ccrii flu i'l\vc(|ue.

.1 I .i\ Mi tiiii.»i"% i|iii U)ii( t:.iintcrL'% li.in* ui\ autrc Ordre n'y peu^ 1 . >i ii-i.ii il^i t'>i-iu-ii^r . ik niitini \\\\\\\ n*cn .licnt ubtcnu difpcnlc du

r ■■ ••

^ J' \'\ .\ ,j \t Ir r»po ijiii puiliv» tf.in^Urrr un Rcli^ivuT d*un Ordr»

\ •• \\y\ p , i'.M>t Ia \ ri) miMii« «iiiKMr. l.'ni* tcllc tr.trll.ition ne pcut

I. .1. .Mi.- f.iiifr * «it4r iCititiiiiuir^ lulMiurfr^, ipii mittcnt le Reii-

V •.-.i .; . . il'.»Si.M vi;\ iji iCp,'**- l"'* l»-ri ilc irjiwbtiun doit «rr*

, .1 . A^ttti^i. \\\\ It i«|'|-^M »l«i AUUcuni , 6c aprci aroit

\

N^.

AU DROIT EC0L£SIASTIQUE. 177 Quclqtiefow iin Rcllpiciix riidame contrc (cs vccux , p,„"j J priifnfiant r,ii'il y 3 r.ii!l^i-j , ou qiiii Ils a ijjis par <on- di. xXl truinti.- / Si anrts fs prcf;:tlion il a hifie palTcr e:R(| snis p , ^'iT 4. f 1 {.tv.i le plair.tlr^ , il nc 'i.iit plii^ liire oui. I>iins cinq ans y-,/"^, jj mcnic , il ne cioit point Otrc oui , s'il qutttc riiabii , oti fort >-. ii^, dtiMonsAcrC(lct'n proprc autoritc; nuis il tioit circ tiaite commc apoftat. II doit donc demciirer dans fon ctat , Si (e pourvoir devant rEveque , pour ctrc reftiiue conirc fcs voeux , en conRolflJncc dc caufe. Souvent on obticrt poiir cet cficiunrcrcriidu Pape; maisil n'c(l pasnccefTaiic. Les ,0. e t cau&B ordinaires dc la rcfliiuiion font , h force ou \i padia 8, ctainie, capabics de vaincrc une conOancc non fufccpiible de tcrreurs paniqucs ; & les preuvcs dui^cnt en ctre cvi- dentes.

OitnomiDC ^pojljii, ou Fapiiifi, les Religieux qui vio- ^'F "'' Icnr lcur vocu , & rcvicnnent djns lc ricclc. l-es S^ipeneurs "'S"''"- nedoiventpas les abandonner , puifq^J^ils foni charecs de leurs atnes i miis iis doivcnt eiTaycr par loutes forics de \cies, deles rcirouvcr, pcjr leur faire faire penitence , t* lcs faire renirer dans leiir devoir. Les Juges fcculiers y ■toivent prcrer la main , & fiiirc arrcier ces fugiiifs, quand ilsfontrcconnus, pour les mettreenirc les mains dcs Su- pericurs. II cR importani de nc Jes pas foufTrir , nonfcule- mentpour riionncurdclareliEilon, maispour lu furcic pu- blitpie : car il n'y a poini d'cxci:s , doni ccsapofbts ne foient capables.

r;n-.Ur.ont<ttvw, i!e tj (itpr.-ffjon,

- ll n't'fl [-.11 nJcdTiirc qii« li i<«minilr hU torir.£t itn

a€C3tit qiit.1.).i>tcii tineilidipnfrriu lipt dccinq ini ; m^

fai; viIiLle, illjj(ijucleK<IigicuKn'«tpai«u1alibcri^ rlutwb

K^

& iij

AU DROIT ECCUSIASTIQUE. 179 plrs.&approchans, auiani qu'il fe peui , dcs pauvres:ce pj^^j,^ |." c[ui cd praiique plus ou moins exa£temeni , fclon la difle- Cn. XXiV. rcncedes InAimis. Maispouravoir cc peuquieft n^cclTai- re , les moycns font differens. Les ancicns Moines vivoicnt CiJ^aa. 9; duiravail de leurs mains, & donnoientaux pauvresceqtii <ifi't.dt fy, leur reftoii , fans ricn t^artier pour le lendcmain. Dtipuis fj'.' '" '' loiig-temps , la plupart ilcs Reiigieux oni des rcvenus aflu- ^ug. ^ ^0- rcs , qu'ils gouvernent , cotnme les autres hommes font 'ifr- ^'(''J. %-aloir leur patrimoine ; cKccpte qu'il n'y a que le Supi- '"*' '' rieur & lc Procureur , ou quelquc autre ollicier qui en ont la charge.

Pour la confcrvation de ces biens , les Communauies ReU^ieufcs font regard6es dans Teiat comme de grandcs familles. EUes peuvent conirafler , & comparoitre cn juge- meni /^enun mot, faire toutcs Ibries d'Aflc5 publics, flc de pour^uitcs judiciaires. Mai^il faut (oujours quc ce foii paf rauiorit£dcsSuperieurs,&duconren[cmcntde]aCom- munauie,fuivant les r^gles paniculiiresdechaquclniliiur. Selonledroit commun, obferv^ cncorc cnquelqucs pays, lcs Monafl^res font capables auHi de reccvoir dcs fuccef- fionsm.Celuiquiyenire.y porte avec lui toutfon bicnn, Krj.j.Bmj sll n'en 3 autrement difpofe ; & lc Monaftere recucille les '- 1'- fuccellions qui lui echieni depuis fa profefllon. En France , ^°J[' *' '" ** lcs Religicux profcs ne fucccdeni point, ni le Monaft^re ig. ' pourcus:on les regarde comme morts les premiers , fui- Canfi.itPa' vamla parole d'un ancicn. ZffZolLiC.

Les Freres Mendians , fclon leurs rigles & leur pre.-ni^re f, 9. inlliiution , doivent eirc pauvrcs , mcmc cn commun , '^- "i*- n'avoir aucun revenu affure , & ne vivre que d'aum6nes. *'." r\..:e' Maisl expencncea faii voir quc les aumones n etoient pis in6.Uimtnt. vn revenu fuflirant , depuis la grande muliiplicaiion dc ce "'"' '^' r"- gcnre de ReligieuK ; & que fouvent ils etoient expofes a la "^ » . tcntation de fe les atlirer par des moyens indignes dc leur profdfton , du moinsincompatibles avec le dutachemeni & la iranquillite de la vie rdigieufe.

Ceft ce qui a faii quc lc Concile de Trente leur a per- '•''''■ ^'"^

I II y a ccitiini Ordtci Menduin qui ne pUiJcnt pi< m Ic.ir norn .

a Cc <|ui «11 dit cn cci tndruii doil l'cntciid;i.' de lcgv in. nuu fit i% fuccFirioni , ah ianjlti.

a Ctt u[jgt ii'i pu li(u puou aoiu.

AU DnOlT ECCLfiSlASTIQUE. aSi

n; e^fiL-n: plws h pyuvr;te tan: qu'i:s vivent , finon en tc 11^^^,^ i;' <;ii'us n.; peiivciu acqucrir (l'iniiiiaiihl.;s. A kur inort , 11 cu- amV. ]).!rut!((ii'i!ifon:!'ci:\;:^'ux, cn ccqu'il!>n'ant point (i^herl- i.^ir-. Ic",iiimi;* , S; ni; peuvent faire dc teftnmcnt ; c'cft rAbl>c ou niitrt; Supi^ricur qui icur fucci-dc d ; & ceite TLgle cfl ^onernlc pour luj* lesrCiigieuxbcnciV.iers, ouauircs <]ui liiflbnt p,utv;:':i biens en mouranr : c'cft C'.'tte efpcce do rnccetiion , n*i; l'on a^pcllc vulgaircmcnt dlpouilli; ou Mtemorte. \.n t;rme elroit onrapnullcf Jcu.'(, parce quc n,,*^„„'^^'' Ton rcjisrdc b; !l;i;j:;;L:v corr.mc il,*s tnfjns de fjinillc, e. j. n. 11. qul n'oni joiii dc ^u^Iijac cliofe cn proprc , quc par la pcr- fniflton cxpr-.Tio ou lacitc du Supcrieur , 5: n'cn ont eu <]u'un fimple uiape priicaire. Lcs Bcligicux qui prjtii;!ie:it Icmoinsla pavivr^r^', font ics clievalicrs/'. lls vivcntdif- pcrf^sdans lc rr.onde, S;r;reqoivcntricn derOrdrc, s'ils nc font i Maltc ou dans lc fervice aftucli c'cft pourquoi cn leura pcrmis de recevoir de leursparensdes pennon« aiimentaireE, ou dcs donations d'ufufrutt,ou de diofes ^"^ ^"'" paniculiurcs qui foni lc meme eflet. '' '

Le Concile de Trcnte a renouvelc les anciens rcgle- S*ff- ^S- "f- mcns , defendant a tous reguliers dc tenir ou poffcdcr au- "^" "■*•'*• cuns biens, mcublcsou immeubles. Ilsdoiventiouiremet- trc cntre les mains de lcurs Supeiieurs , a qui i1 n'cfl paspcr- mis de leur accorder aucuns bicns flabJes , fous quclquc prc- texte que ce foit. Tous les biens du Couveni doivcnt c:rc adminiflrus par lcs Oinciers que les Superieurs pcuvcnt dcfliiuer qu?nd il lcur plaii. Les meubles dont lcs Supe- rieurs accordcnt Tuf^igie aux RcUgieux , doivent loujourt fcntir I3 pauvretd dont ils font profeflion. Lcs cor.trcvi:- naiis fcrom privcs pendant deux ans dc vois aflive & paf- five,& punis fuivani leurs confliiutions.

Le vceu de chai^ctc confiAe a rcnoncer au mariage ; car pour lcs crimcs contraires ii ccite veriu , toui Cliretien y rcnonce au baptcme. Le vccu de continence , & par confe-

a AuPirlcmcnr tlt P.vic, ron adjaiiele pifcii'c i)u RilicicuK Cv.ii ■ni p»ii<rr< ite fi Paryiir.t. Lc gDnH i:™i>feiJ IVii.ie aii Mon,il^:fl, Voyr^AaVtitty , pa^ziftift f: dti Bincj.f^r,. ;*?. l M. fleuiy rff p.rle en «: tnriroii q^.e f,K Clxvilieri ri* S. Je.nr.

JelcnifilrfTi, iiiiiii;iieliiln'cflrQi:^;in-,.'r.:iTC'..voir «"«['irgent &?)!» ^siibict i <ui. Cependtni ilt o< fuccudvM j;t,ini , non piui ^nt \ct

i li:=l;:ilx aU£

AU DROIT ECCLfeSlASTlOUE. aSj

rcJuire «n rervitude , afin quc 1'efprit foii plus libre pour Pabtib I. priiir & s'onir i Dieu ; mais elles doivent «ire reglees par ^'^f J^'!-' robcilTjncc & par la direflion des Superieurs; car la meil- ,^/ leure de toutes lcs morritications eft celle de fa propre volonte.

CHAPITRE XX \'.

Dt /j Clincjturc d<s Riguluri &• de Uari Exmpiioni,

ON croyoit au commenccment la dericature iocom- Thomtiff. patible avec la vie monatlique ^. Un Moine ctoit //;^'/'j''.j. un homme, qiii, de lon mouvement , quiitoit le com- i6. «. t.c. i. merce menie des fid«lles, & s'alioit cacher pour ple«- J-,4- *'■/* rcr fes peches & travailler k fa perfefHon. L'n Clerc ^Eoti ^ un homme choifi par Ics autres , fisuvent malgr^ lui , pour remplir les fonflions publiqucs de rEglife, expofe coniinuellement aux yeux de tous. Si un Clerc fe faifoic Moiae , il cefToii de feivir TEglife en public ; 8c fi un Moine eioit fait Clerc , on le liroit du monafl^re , & on robligeoit a venir fervir rEglife. Toutefois on pcrmit bien- Caff- tellMH lot aiuE Moines d'avoir entr'eux quelques Preires & quel- * '• '•

f Let prsnitM Moinei Jloienl do Hculiert qui (t raiiiolfnl djni dct d^rerti. Il( furciic lalTembl^t d'ibo[d pii raini Birilt, lefurtnido tui unetcglc, fircnt dei vcrui , te cDnimencereni iloii a tirc comp- tdi pour lc dtrniei Ordre de la hi jraithie cccl^riilliuue , pii lequel il fiUoil comniencei pour montei lUi di^nii^i tcc;r:r>f Hiquei ; c'e[l ca qui cempht dc Moinei b Gtecc & l'Alic. £n jSj , lc t^yt Siiicc lei

qu.-iqu'i!t ruireni it-iiitis idoinct pour leccvDii li cli-ciciCkice , ili n'«Ioienl pii (ncorcioui r^putdt Clercl d^nt le i-ui.cjcme rieclt. Un Moinc q.ii eioii fait ^•eqiie , ou mcme Gmplc Clcic , ctlTuit d'eire Moire. Leui d'ULcidini ifoitM <:ieici |:oui U l'lu|i'>l <ici lc replie- me ritclc , iinriq,iel'uhrerve M.FIcury dinironlcoiliime Dircouii, & eonltqpiemment tli eioitnl lcttrdi. Cepend^nt on Cinciie de Rome , tfnu en 6cx , ditidi que rcut Muine qui luroit piiTi; i r^iJt eeele- lljni.jiic ne pDuiroit plui dcnifurei d^ni ron moiiinere. Oini le neii- viime (iecle ili tinient reg-iri^^i comrie fjirml panie de li hidrarchia a.-cteriinique. Chonii you]-ni p,-rvenir i li di^niii- de piTTijrche da (.'r.nil..nlm<>ple , fur r^ii c1'>ho:d .M.nr.e , enruile lc:1.'.ir. II pjroir qiie d<t r'.n l^Ji;, on diftins.i.Mlltiircriiliiquetoutjn.eri dei Moi.e»

Prtri..iitmenl loui lei rc".:

«*. ClcfCi.iini eneorpi,,_, ._ ,

^t (ciu qtii tif&t Imu , eu Uituc) tui>

-.•j. r V S T I T U" T I O V

^ ^_', nye% Cemponr r.re i Mcife isns lj'jr?ontr.r;s, i

.*■- .-. -r. I. i>;.Ii 1 y-n ..j .'r»ri ;s vi.v.nii c;'-x ■■t: .'n ■.vu.Jit or- •■ il:T;r C--!:*. i.irjs ^«■i /naM ;r;? i..;it ^.v:i: iilJears

(Jj r.::r..T:eni :': :i.tn^i:«. Zr.sn. '.\ n :r^u-.-3 :ncyia<l'aUier ii * :.in:*ni~' inve jvec .'jitive. par 'es C^Qimiuiautes (ii CHamiMs. Miii.n ~v[nia2se.i ■irTent toui^^.trs .-fiSa- «■i.s.«Vii-:j '^-■.■■■jii i^s.-nittrs^les J'.Ux-ia Cinpelle .-, qijrtiiTue li«-:ori :is :'uttrtW kOinprei entre !e Csrge /.'

Denui^ .■-ir^i.^me Cndi. ort tj piui conste potir i46i-

n-;i , iJUi ;e< C.ercs , i:'«l-.i-.i:re cem Tiii iioient Hdlines

:ii| ;hc:ur, & inrtruiis^iu .:.^ant ^ lic !j. ia:;zue ioiiRe , qui

e^r-n^t rf iUrMK lnn^ - reniD* n'ecait pliis videaire. Enriii , le can-

'a;n'it f'i. ^''^ S^Jisrai ■!« Vietifle, tenu '.'ui t ^ 1 1 . ardo:;na A tous

/t«t. •« mi;n« ieTi; uir;r:r:)nc'jv.iirjED';s ijsor-iras r.icr>».

Q'jant a c^tit ^u- n' jvant point i^ '.;:tr2s . n'etoient capa-

bit;s quc Ju rravjii .■!£« mains £: 'ifs bas om.:^, quoiqu'on

Ic^ rdcut a la nrnrjllion nicn^iltiau.;, on n^ l«ir donna ni

V lit en ciinpiire, ni entr^ au diaur. &: on les noiniDa

F ■'. : ■-■. Tt /■-'■-i 'j'^ ou .-.i.-:!':-^; .'. comme^u diroit ii '..iLntci cmrtr-

■-. 4. i.iiii //c. I.« rnoines (ie Vallombreure de Tol'c=ine foot lespre-

" "' ir.ler^ » quc Ton rrouve avoir pris des trtircs lais, pour

lcs aider dans !es iravauT & ies atFjires exi^rieures ; ce

fjiii l'ut fuivi par les Chartreux x S^ pir les moines de Ci-

leauT. La rairon eioir, alin fie les .Moines puCeni nieux

f>arder ia cloture & la tolinide. Des ie tenips de la fonda-

fion tle C''JTii & i!; CireauT, Ijs moines pr^iclioient Tou-

v^rit, (S. Birr.sri cn eAun heieTsniple); & iis foiibient

|f>-jf« ks fonciions ecclefiaftiques.

J)jii!eurs, le« Char.oines reguliers, bien t^Je O^csde

r n.i :>.^ir '''<nnt f.irnn-n , poiir Ict ilininjucr dcs OtUii, i|ue

^■m><1i:|ii<.. r.V'..1.(> (; ii:i<iiine cn nii[qu^<)inif3viecomniel'ioftita-

i.>n.'r« (!.• V.||',m)>reii'[(, fLndd vcrl r>n 1043. Feyti M. Flcury . * Lci Clitttiaux ipptlricnt lcucl fritti-liii, Ui fiirtt tariM.

AU DROIT ECCUSIASTIQUE. iSj

letif inHitution , fircnt des vocux folennels comm; les Moi- pah-cb i, nes , sVnrermcreni comme euK dans des maifons que l'on GHAr. X&V. noininaauin Moii^ill-res, furenr gouvernes pardes Abbes, & unispar desCongregations de plufieurs maifons , en foi te que Ic pcrple s'accoutuma i. confondre tous les Reli- giojx Ibus le nom de Aloines. II efl vrai que les Chanoines reguliers y font demeures cn pofrelTion de lenir des eglifes paroifliales , cc qui a ciii dcfenJu aux Moines (.

Letat dcs Religicux Mendians eft conimc niitoyen en- ire los Chanoincs reguliers & les Moines. lls font tous Clcrcs, etant ddlin^s par leur imliturion a fcrvir le proctiain par la predication & radminillration de la pe- nitencci mais ils ont embnino la plitpart dcs uuileriies des Moines , & y ont ajoiiti^ la niidite dcs pied<: & la mcndi- cite. Ils dificrenc principalcnicnt dcs iins & des autres, en ce qu'ils ncfant point attachciiaun certainlicu , mais foat dcs compagnies dc miflionnaires loujoufs preis a marcher , fuivant rordre dc lcursSupciicuts , par-iout oii l'£gUi'^ a beloin de leurs fecours.

Les grands ferviccs qii'i!s rcndircnt dabord a TEglife,' & Icur attachcmcnt pariiculicr au faint fwge, Iju- anirc- rcni de granils priviliii^os da Vipa, tcls font rcx^mpiion CoW. pnv. de 1j juridi^ion d>.-s Oruinaires, qu'ilsonidcs leur inlliiu- "rJ. mei.iJ. tion; lc graiid nombre d'indulgences accordees a ceux qui "^^.i^J ' vifiieroicnt a certaines ftites lcurs cglifes , qui contribuc- roient aux batimcDS ou i la fulifidancc des frfres ; la pcr- mil^ondecelebrerlesfctcsdcs Saintsdi: luurOrdrc ; ceile de prudter publi<iuemcnt , d'adminiflrcr a tout le mor.de dans Icurs eglifes , Ics facremens de peniiencc a & d*eu- chariftie £ , Sc d'y donncr dcs f^pulturcs , & pluf:eursautrcs

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AU DROIT ECCLfiSlASTIQUE. 187

tinqui^mc (licU , il y en avoit qui couroient par les villes, Paxtic I.

& iroubloient le repos de rZglife ^ leconciledeCalcedoine Craf XAVi

ordonna qu'ils dcmeureroienc enti^rement roumis aux Evi- ""'• "*'•'

quus , & ne s*appliqueroient qu'au jeiine & <k Vorairon , fans

le meler d'aucune affaire ecclefianique ni temporelle , le

tout fur peinc d'excommunication. Chaque Monaftere etoit

gouverne par fon Abbe , que TEvequc ^[abliflbit fiir le

cboix dcs Moines , d'ouvicni Ja ceremonie dc la b^nedic-

tion dcs abbw. On voit qtielques commencemcns d'exemp- ^jg £^^j ^.

tions cn At>ique& cn Urient. En Iialie^faint Gregoire /kkxh. «. 4^

cxempta quelques Monafteres de rendre compte de leur """'■ "- '6.

tcmporcl aux Eveques , & de fouifrir qu'ils vinflent chei ,(_ ind'tT'

euxceiebrerlesmcirespubliques, & troublcr leur folitude. Hiji. Hr,-

Piulieurs E%'eque5iouchcsdc lafainte viedesMoines, lcur ''»"*i-»- lU

accorderenidanslosfi^clcsfuivansdcfembhblesprivileges,

ou confentircnt qu'ils en obtinflent a Rome. Enfin , les

eiemptions fe foni etcndues a la piupart des Ordres reli-

gieux ; & les Eveques ont eu la facilit^ de les recevolr

dans leurs diocufes a ceite condition ; mais comme on en

a vu les inconveniens , on a travaille dans les dernicrs tempi

a rcflreindre Ics exemptions autantqu'il a et^ pofllble.

La prefompiion cft pour le droit commun, Ainfi on n'a p(Hiiid'egardarcxcmption,fielIe n'eftfondecfuruniitref

/CaP»« fa(<[tr^furlcfiint Sijgcen {90, (t mourut «n <o«. Lm

fiiclci dc rEglife. Sclon cui , cdlfi dct Monineici jtoient i4']i con- Duct du (cmpi de S. Jciumc cn Oiicnl, 8c confjqueminent iTant Tan .410, <po(|UC ilu i6iis de S. Jjiume. D'iuirei moini fiTorablc* aux •icinpiioni , enrappiochcni beiucoup l'otigine. Suifantceidefnieri , ■ei Hcmpdoni , Tani dei Chapitrei que dti Maniflerei , ^Ioicn( cncora inconnuei cn France du tempi de Pepin ; cequMi ptouvenl parlct Dt-

•Jent i'eiie falt lonfuier pour ['amonr lie Dieu , & qui Tivcnt dc leur bi>:n fani reionnoitre de Supiiieur, feront oWieti a *iTte comme Clercifoui la mi.n .!e l-Kveque. II cd ceriiin n^anmoini que cc fuC daBi 1e fiiitnie fiecle f( dani In fuivam , que l*an cominen^a a accordet <9ci cxcmpiioni a cerljini .Monatlciet, non pai pour let aulcrifer > n^onnoiire I 'autorite ligiiime de leur Evtque , maii fculemenl pouc a(rurctlai[anqiiil',itcdccei MoniH^iei . & pour la conreivaiion de 1j difcipline legulii^rc & ric Ituti bieni temporeli, ilani lcfquclt ili tf:c.ieni(rouhl^parque!quc) puilTancei f^:u!iirei, mtfflc psr quclque» Kvequci, foui divtri pt^tciici Ipccieui. Van - tfpcn , Tvm. //, fin 7, (;■(. II, ch.i.

g Ttli que loni det lluirei it P.npet , dei Concorditi S( Trinrac-

lioni palTect avec lci l.vtquet ; d'.ncient Airiii qui onl miinitnu

' dvit Uuti privilf|;ci ceux qui fc pt4ttDdea( cicDpu , il «H niccffut*

Hd. x6c6.

188 I N S T I T U T I O N

PartikI. ^onfirmi par 1a pofleffibn. Et cotnme il s'en etoit donn^

ciiAP.xXV. un grand nombre pendant le rchifme d*Avignon , le con-

Sejf. 41. At' cile de Conftance revoqua toutes celles r.ui avoicnr etA

ttiidehus. donnies fans conaoifTance de caufe , & fans le conrenre*

ment des Ordinatres. Le ConcUe de Trente a enfinapporr^

Htim. du auxexemptionsdesreguliersplufieurs limitationSy qui onc

Clct*^^ ' P^^^' 6te regues en France , & etendues par les Ordonnances &

Cotic, Tiid. les Arrets. Aucun R^gutier ne peut precher fans la permif-

Se]j[, V. c. >. fion exprefTe de TEveque , qui peut lui interdire la pr^dicH'

s /r xxiY ^^" » m^me dans les maifons de fon ordre , quand il !e juge

U. ^/ ' a propos. Aucun Regulier ne peut entendre les confef-

6VJ/". xxiii. fions h , fans etre approuvfe de TEveque , qui peur Texa-

^Con T d. ^^^^^ > ^ limiter fon approbation. Tous les Reguliers ,

fejf. XXV. R> ayantcharge d*ames , fonr entieremcnt foumis a rEveque ,

\}'^ ^ en tout ce qui regarde radminiArarion des facremens , &

les fondions de leur cliarge. Les Riguliers font tenus de fe

conformer ^ i*ufage des dioc^fes 011 ils fe trouvent , quant

a robfervation des fetes , les proceffions , & les autres ce«

remonies publiques i.

de produire les originaux des titres. Une copie peut cependant fsire foi , lorC^u^elle a ^t^ faite par une perfonne publiaue & par ordcn-» nance du Juge. Capit. fi infirumtntM , aux Decrctales. Cujas » dm Kloolin , Durand.

Les Canonides rcconnoiflent plufieurs cas , 011 , fuivant les faints D^crets , les prif il<^ges les mieux ^tablis cefTent. Ils font compris daDS ces dcux vcrs :

Indultum toUit Contttnptut , Crimen » Ahuftts , Oppofitum fgflum , Dammtm , Tempvs voriatum»

h L*articlc 2 dc TEdir de t6$$ , portc quc les Pritres ftfcufiers Sc r^guliers ne pourront adminiftrer le facremcnt dc P^nitence , fant cnr avoir obrenu perroifllion des Archev^ques ou Ev^ques. Cct articlc ne fait aucune diftinftion entre lcs ConfelfsoRs que les R^guliets pourroient cntendre de la part des Religicitx dc Icur Ordro , & celles des sutres perfonnes. Ccpendant tout les Pritres r^guliers d*un mdmc Ordrc font cn pofteinon de fe confeffcr les uns I«t autrcs , & mimc dc confelTct leurs noviccs fans 1'approbaTion de r£v6que , pourvu qu^ils aient Tapprobation de leur Supcrieur r^gulier. Us fe fondent fur Ic Corcile de Trente, feff. 13 , cap. 15 , </< Teformat, qni dit feulemcnt qu'ih ne pourront a I'avenir entcndre les confeilions des S^citliers, ni m^me celles des Pretres , s'ils n'ont un BdndBcc-Cure , ou s*iis ne font ap« prouv^j par TEv^quc Dioc^fain , d'ou tls infcrent que le Concile parUnt poiot de Papprobation de TEv^quc pour la confeffon des R^gi»- liers par les R^guliers , l'on a reconnu qu'ils n'cn avoient pas bcfoiob Quoi qu*il en foit , ils ont pour cux Tufagc & la poifenton.

/ U y a n^anmotns pluAeurs Ordrcs reguliers , lefqucls ^tsnt cxempts , ne foivent point !• Breviaire du Diocele » mais le Dfdviaire Romstn.

B

AU DROIT ECCL6SIASTIQUE. «S9 il n')r a que TEvcque qui puiirepermmre lil-tablifremcnt partib (." <les nouvtiiiux Monad^res , ou dcs autres Compdgnies de Chaf XXVJ devoiion k , ou qui aii droit dc lcs fupprimer , qujnd elies re (bnt plus uiilcs a rEpli.e. A Tegard des Ordres religieuT , Cjp. ult. i* ils doivent eire approuves par le fjim Sii-ge , prindpale- "' ''*'" '* mcnt dcpuis le concile dc L<i(ran , tjui a dcfcn Ju den eia- ,°"^* ,/ ' blirdu nouvcaux , iicnuie de la confufion que pourroit apponcr lcur trop ^runJc diverftte. La chnrirc fe conferve tnieux dans une vie unifornie ; & on peui fc L>Iorlficr meme des pratiques d'humilite , qujnd elles font regulii;res. Tou- tefois , la piupart des Ordres qui fubliAcni aujourdhui , n'ont cte etabiis que depuis ccitc dijfcnrc , pirce que les CanoniAes la rcduirent a n'en point ctablir fdns raLitorice <lu Pape l. Un ordre erant une fois approuve , i| n'y a CUff. Sn di quele Pape,ou le Concilc univerlel , qui puilTc cn or- '■'/"■"''■ >*'■■' donner resiin£iion m. Ainfi furent abolisiesTcmpIiersau ' "'"^ concile de Viennc n , & les Humilies 0 , apri}s ralT^irmat stieni^ contre S. Charles p. U fera parle des ere^ions , des unions & dcs fuppreflions de monaileres , ea traiiant la foniiation des Eglife».

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e Celuii i,n Ordre te1ig;icui iitV.i p>t quelquei Genti\h<>inmi Milanoit, .'in if'i. Leieliichenidituiiciutiiainbf cei Oiilte, ob'igi 5. Chitleide le lelj.-met. QucUi.ei-iini a<i Supcticuti , metontent (

P.e V * abulit' enl.ei<menl ctl Oidre. 'fflj <( M.^de Thou. de Vili B,Jl. dt Viron,.

f On peut maintenant liouiti ici li fnppieirioD des Ijridlcl p CUmcncXtV. en 177J. Hait iil'Eiit,at.

ttm Ih %

4$o I N S T I T U T I O N

CHAPITRE XXVI.

Dis Rifomet q.

LEs exemprions ont ete la plus grande fource du rel^- chcment des Reguliers. Saint Bernard favoit bien prevu ; & cVIl ce qui le iaifoit diidamer avec tant de ih\e contre ces privilegcs. Les Superieurs gineraux etant eloi- gnes , & le Pape encore plus , & occupe d'une infinite d'au- tre$ aHaires , les fautes roni demeur^es fouvent impunies , & les abus ont pris racine avant que Ton y pitt remedier. Les appellacions & les procedures (e font introdiiites en ma- ticre de difcipline reguliere , Tous pretexte de maintenir les privili>ge5. II y a eu d'aiures caufesdu relichenent : le inepris du travail dcs mains ; les voyages pour les CrotlaW des, pour aller etudier aux Univerfites, pour les vtfites des Monaltcres & Ics Chapitres generaux ; le commerce avec le monde pour les foniflions cccl^fiafliques ; entin la corruption de la naturc , qui feule n'e.A que trop fuffiraiue pour ruineravec le temps les plus fainces iniliruiions.

Les Chanoines etant Clercs par leur etat itoient les plus cxpofes. Aprcs avoir kte en grande ferveur pendani cent cinquanie ans , ils commcnc^rent i fe rel^cher r ; & nous

qOiienteiidparrii/arrTK , le rdtablillVnieiit de dircipline, qul uioii leldclice , & \3 coiieclioii dei abui , qui i'£tiiieD[ intraduiu dans quelquei ordrei religieux.

Quelqucfbii , par le iL-rme de riJBrmi , on enceiid un ordre ou ^Oa^xif,3tiou paiiiculiere , qui proceJc de \a rfforme qut a iti faiie de qtielque >uire Oidre : camme quand oii dit quc rOrdre de. f^ioc Beniard , ii'e(t qu'uiie r<!forme de celui dc S. Beiioic.

r Lei Clercs ilet Cathednles , qui dani 1'origiiie vivoicnc eq commun , ■Vliil mimc qu'il} prilTeiit le liCre de Cliaiioiues , ii'ob- ferveceut pis tDujourt par-tou( celte vic commuue. 11 y avoit del Evjquei , dci le cempi ile fiinl Atigultiu , qui rouieuDient les clerct, ^i vivnieiTl en lcur particulier & de leurt hlens praprei. N^ini Au-> gudin lui-mf me , Tur U liii dc fei jouci , dfcUra qu'ii ne priveroic poinc de I.1 cl^riciture ceux qui ne Toudroient pis vivre en cninmih nauci , comme II lei en ptivoit au commencirment I.'iirupcion det Gotlis S( dei Van.liles incercompit & rerarda rji3b1ill'.imen( ite U vic eommune dani qiielquei Esiifei d'Afiique. Cepenilaiic ellc At iin giand progrii itani le cinqiii^me riecle , & fe trauva folidemeiit iU\>\\e dai» prefque Cautei les EglifEi ^'Afrique , d'ltj!ie & France , duii le caraiDeucemeuE du 6xiimt fl^clc. Maii dei It 1ie1>

AU DROIT ECCttSIASTlOUE. 191

voyons (ju'ils IVtoieni notabkmentaucoinmenceineiit du T"""^^

quatorzicme ficcle , par un grand reglement que le Pape ch. xxvi.

Benoit XU fit pour eui , cn 1 3 ^ 9 , & qui n'eut pas grand

fucci's. Tgus Ios Moines , mcme de Oieaux 1 tomb^rent

dans un grand relachcment , fur la lin du menie fiecle. Les

Abbes vivoient en grands Scigneurs , comme les auires

Prdats , & diflipoient les biens dcs Monafleres ; enforte

tjae Ton fut oblige daitribuer un certain revenu a chacua

des ofiices clauliraux , au Prieur , au Chambrier , au Cell^

ricr , a rinfirmier , a l'Aum6nicr , afin qu'ils cufleni de qu(»

s'acquitierdcleurschargM; & ccsoSicesfiirentenfin^rigec

par les Papcs en tiirc de bencfices , dont TAbbe eioit col-

Jateur ordinaire. Ccpendant lcs Moines quittcrent la vie

commune , vivaniapart d'une penfion qui etoit reglee

pour cbacun. Les places des Moines , devenues de peti»

binefices, ne furent recherdiees que comme des ^ablilTe-

mcns lemporcls , par des gens qui menoient enfuiie une

vie loute feculicre / , & le nom de Moine , fi venerable

i raniiquite , tourna i mepris , doanant lldee d'un hom-

me oiflf & fans merite.

Lcs gens de bien ont toujours ete len&blement touches de cet abus de la vie monaflique , qui devoit ine le mo- dele dela pcrfc<ftion Chreiienae.Lesptul£mcecfiHritueI!«

tienic , il V cui be^iucoup d'f.glirci ou lci Cbiooinai quitiirenE la vic communi : tt, mcmc ilei lc lixleme , il y cn ivoit qui fc dtHiii- giiaienc det ]u:rei , pir det li-igularitJi dini lcur minierc de vivre tt d>iii lcuri Ttiemeni , & pircc qu'ili ivoUnt dei peculet oo Jei diaribationi , ti qi/ili rcKnpi-ni quel^e poilio;i de leuri bieni/ Dc-li tm: de canciki & de cipituliitcl , poui remctlre dint l'or. dre canoniiue lei Clerci qui t'en ttoicnc eloigii£>. De-1j iint Je rerorjnei , quc nomhre d'F.¥Liuei tiiciit de leun Cliapilrci. Lj [>rin- cipi^e f.11 celic que (~hM Clito |.|j.iJ , Ev;<|ue de Mctt , (,: .l:n( ibn fcK'.i e. l.i ieg'e iu"it etjllit fut re^ue dant plufieun Kglifei *«ifini:i. Ce fut fur-iout U cummencement du di-iicmc t.v-;U , fis b p:..p]i: dci Egiirei quiiiereiu U vie commuDe ; li dani lei lie. dri f.iMni , 1e teij.liement augruenu cDCOrc. Vuyei t'hi/1, dti £K:itci:ci ,pji LliJpoiel.

/Ce fjt pirlic:ilic:cment djni let huiticmt B( neuTieme (i-^ctel , qi>e lci mo-.J.tciei (e [cHirniircril du rclacl'e>ncnt de 1* di;clii'Ine du Clerse ruct. p. 69. L'i:ib!illemrnt dci fieh contrihua bcuucoup i ccfelivHcmjrt Noi Roii ;yjnt Jnnnc ite ^ran-li liefi luK AIjIili . DulE bi-o 1I.-..UX LiiTJi!'. celJ obliBCoit !ei uni Bt Ici jutiei au faniie mil:;ji:e , Ec. lct engigeoit Jjtii dc> fluenei , unl gcujr^Icl «uc piivuei , qbi cauluiaDl ■lori bMucoup dc trouhlei.

19»

INSTITUTION

"p iRTiE I ^ '** '*n*porclIes ont rouvent confpire pour ortloaner de» Ch. xxvi. rerormes.&poiirlcsfiiireextfcuter. Commefesplusgrand» i'..-r. ujii- deibrtlrcs etoient dans !es Monafteres eiempts , qui n'e- $jVu in' .1 *v "''^"' U'au».iin Ordre pariiculier , on avcit ordonne qu'ite Cifii.'. L.ti.iv. ftToient lOHS reduits en Congregation r. II s'eft forme en (• !*• eflLi , dcpuis ttuis ceots aiis , diverles Cotrgregaiioiis de

Moines en di^ers pzyi ; mais h plupart fe ront au£ reU- chies. horsles plusrecentes.

Saiitt Frani^is , & les autres fondateurs des Mendians ,

cnircni que lcsrichetTesdes Monaftereseioientla principale

caufe du relichement des Moines & des Chanoiaes regn-

li^rs. Pour y remeJier , ils ne voulurent point avoir de

bi<;ns . ToitBt en cominun. Mais leur prodigieufe multtpU-

caiioit , te commerce continU';! avec le monde, & les fulK

ti!:it,sde h fchotaftique , a laquelle ils s^appliquoiein for>

lement , les tirent relacher ea peu de temps^ & its obtin-

lent drt Papcs plufieurs imerpreianons de leur» regles, &

C- -i'J- i- plufieurs (litpenles. B ell vrai qu'i!s fc releverent bientdt.

"■■ '"■•i 6 ^'"' cents aiis apres S. Fran^sis , S. Bennniia de Sieone

Ci^ntiii. letablit une Oiiiervance plus etroice , reieranc touscs ce9

txi*' i. '(^- diipenies : de!i vicnt la diftinclion des Freres Minetirs ,

rumltm^- Oi-fcrvMtini u & en ComcniucLs. Dans lemenw irntps,

t^ij I. ad Tceur Collette de Corbie refbnna en France ies nlles de

tcidit. (. ttinte Oaire.

J.-iii VjijTi! ^ ^*'* '■* "" "" ''''■■™* fiecle qi:inzi^me , commen^ en

xu E;pjgne une autre r^tomie , q-Jt fut jpprouvce p-^r :e Pa^

l:tno^-;nt VIIL On appe!a c±s Fr^tncitciins , Ricolets x,

Jl;i;:^Uias , ceil-i-iiire ea Eipagool . RifoTn:^.. Sous Cle-

nteflt VII , en 1 5 : 7 , Matthieu Balchi , Frtir^ MiiKur de

Coiipi-s.itij;! U

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AV DROIT ECCLeSIASTIQUE. 19J robfervance , commen^a dans la Marcbc d'Anc6ne une au- p "

tre rtiroroie , h plus cxafte de touics , pour la pratique dc ch. xxvil la pauvrciil*. On lcs nomma Cupucias, a caufe du capuce long & poiniu qui les diflingue y. Au commencenicni du diY-fcpti^meficcU, ils'e{l fait auiH une rcforme depinitcru dtt tiers-orJre dt S. franiois , qui ont form^ une congrcga- tion gallicane dc religicux aflez femblablcs aux Capucins. Chacun dcs autres Ordres de Mendians , comprend aufli plufieurs rcformei.

Les Carmcs avoicnt obtenu d'Eugene IV, en 14; 3, une relasation de leur regle , qui a fait nommcr Miiigit, ceux qui 5'y font lenus. Sainte Ther^fe , qui eioii de cct or- dre, commcn^ a introduire parmi les ^llcs unc reforme ircs-exaAci AviJa, en Caftille.en ij6S : & elleescita JeandelaCroix, & Auioinede Jefus, i fairclameme ri- formedeshommes. De-la font venusenFrance les Camus diehanffu & les CamtUtti , au commencemeni du dix-fep- tieme iiecle.

Le relichement etoit demeure dans la plupart des Mai- fons de Moines & de Chanoines reguliers ; & il n'ctCHt que tiop noioire que ce fcandale etoit une des caufes des oou- velles herefies. Ceft pourlguoi le Concilede Trente re- Cone. Trid. iiouvela lesanciens rcglemens loucham les reformes, &/yr«»i.R-<. ordonna quc lous les Reguliers vivroient exadement feJon ** leur regle , & obffrveroient leurs ^ccui , chargeant les Su- perieurs dc Texecution. En France , Tordonnance dc Blois cnjoignit aux Eveques & aux Cbefs ^'ordres de retablir la difcipline monaHique , fuivant la prcmicrc inllitution ; ce Mcriia i . quiaeteconhrmcpar pluficursauiresOrdonaances. L'jxe- tj9«. 6. 7- cution a fuivi , 8e Ton a eiLibli en France deux celebres CongregationsjceJledeS. Maur.pourles Moines.&celle dc fainic Gcncviiive pour les Chanoincs riguliers ^, dont chacunc emhraile plus de cent maifons,

La Cungregation de S. Maur e& venue de cclle dc S. Vanncs .1 , qui commen^a en Lorraine , Tan 1597. En

y Suivant )eur inHitutioTi , lls nc dcvoUnt point s'crcni]re hori Jc 1'IUIie-: mait Chirl» IX en ayini dcmanau J Gr^eoirc Xlll , )t lcv^ cn t(6( U ilefeiili: que Paul IH Uur avaic faicc , Ae t'i;tend[c lidu <le ricilie , & lcur iiermic Jc >'dt*b1ir |)ai-tuuc.

; V.t fuivcnt li tei;le de raint Augullin.

m EUc (tit uoli aawai* k Giiife ^ue l'iibba/c dc faint VaoQH da

Tiij

«54 INSTITUTION

Partie I. i6ij, Jean Renaud , abb£ de S. AuguHin de Limoges ^

Cb. XXVI. allaquerirdesMoinesdeS.Vannes,& forma une congr^

gationqiii fut confirmde en itiii , par le Pape Gri^goire

XV , fous le nom de S. Mdur: elle s'eiend aujourd'hui par

toute la France.

La reforme des Chanoines riguliers commen^ a S. Vin- cent de Senlis , par le pere Charles Faure , que le cardinal de la Rothefoucaud fii venir enfuite a fainie Genevieve de Paris, & forma un corps dc congrcgation pour toute U France , en veriud'une bulledu Pape Urbain VIII, en 1 665. 11 y a hors la France i d'autres congregations de Chanoi- nes riguliers. La marque qui les dilltngue ell Thabitblanc. le rochet , ou un autre fcapulaire de toile . pour marquer qu'ils font Clercs par leur iat.

Cesr^formes ontei^ faiies avec toutela folennir^ pot fible. Outre les Dicrets du Concile & les Ordonnances des Rois qui les avoieni ordonnees en gineral , cbacune en particulier a ete faite en vertu de Bulles & de Brefsdu Pape , d'Arr^ts duConfeil, 6t de Lettres-paientes , apr^ avoir examini T^tat des Monafleres , &oui les partiesintereflees. Les anciens Religteux, qui n'ont pas voulu fe foumeitre 4 la reforme , ont ^te lallles en libert^ , & les reformes leur ont donne des penTions. Toutefois , la reforme n'a pas eti niife par-tout : I3 congregation de S. Maur n'eft entrte que dans les Monall^res, qui etoient demeures fous la grande reg!e fans^reunis cncorps, nondansceuK de Cluni ou de Gteaui ; & il refleencore plufieurs maifons de Moines & de Chanoines reguliers , qui vivent dans ranciea relklie- inent avec peu d'idilication.

CHAPITRE XXVII.

Du Gouvirnmtns dts Rigatitrs *,

Ktg.S, 8tn', T £ gouvcrnement eft difTerent , felon let dilTiirentes

*• *• 3—1 efpeces de Religieuz. Suivant la regle de S. Benoit ,

chaque Monaitcre eioit gouvern^ par un ^bte , qui etoit

Verdun fut choifie paur f«*it coRiRie ds feaunaite *ui autrei mo- fudirei . que ]'on vouloit rjfonner.

i t\jt eDcota tn France il'autrei Congt^Itions 4e Chinoinet (^eulien , te!i que ceux ile fiinc ViAor,

* Od compitnd id foui ce Kime, noii-fcuIemeDt lei RcU-

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 19?

^c diref^eur de tous fcs Moines , pour le fpiriruel , & pour pj^njjE j/

la conduire interieure. 11 dirpofolt audi de tout le tempo- Ch. Xx\ir;

rel , comme un bon pere de famille. Les Moines le choifif- ^8- ^' <»4.

foicnt d'enrr*eu\ , & 1'Lvcque diocefa"'n l*ordonnoit Abbi

par une bcned.61ion folennclle, qui eft une ceremonie for-# Pontificitle

mee a rimiration de la confecrarion d'un Eveque. Les Ab- ^'j^^^ *'

bes ^roient fouvenr ordonnes Prerres , mais non pas tou-

jours. L'Abbe aflembloit les Moines pour leur demander j^ ^ .

avis dans roures les renconrres imporranres ; niais il itoit

mairre de la decifion. II pouvoir erablir un Prcvot , pour lc '^*' *• ^^*

foulager dans le gouvernemenr ; & fi la communaure etoit

nombreufe , il metroit des Doyens pour avoir foin chacun

dedixfr^res. II y avoit auHi en chaque Monaft^re un Porr ^8» *• «'4

tier & un Cellerier ou Dcpenfier , que P Abbe erabliflbit & revo-

quoit felon qu'il jugeoit a propos. L*Abbe vivoit comme un

autre Moine , hors qu*il ^oit chargi de tout le foin de la

maifon , & qu*il avoir fa menfe, c*eil-a-dire fa table a part ,

pour y recevoir les h6res. Comme les Abbayes avoient JU^, c, $£,

fouvent des terres ou des fermes eloignees , on y envoyoit

quelques Moines , pour en avoir foin. IIs y biriflbienr des

craroires , & obfervoient la vie reguliire autant ^u*il etoic

pofltble , fous la conduire d*un Prieur , donne par TAbbe.

On nomma ces perirs Monafteres , CellesJ^ Prieures e , ou

OheJiences f.

L*Ordre de Cluni , pour erablir runiformiti, ne voulut avoir qu'un feul Athe : toures les maifons qui en depcn- doient n*eurcnr que des Prieurs^ quelquesgrandes qu*e11cs fuf- fent. Lesfondareurs de Citeaux crurenrque le rel^chement dc Cluni venoit en partie de raurorir^abfolue des Abb^. Pour y remedier, ils donn^rent des Abbes u rous les nouvcaux Monafteres, & voulurenr qu*ilss*aflcmbljflent touslesans

gieux ^ Religieufes ; mais le» Chanoines r^giiliert , ChanoincfTci r^- gulieret , & lesChevn!icrs fles orMres Miliraiics & Ilofpiulicrs.

d Cclla , comme qai (iiroic iine pecite habiCacion.

e Fricuc^s , les mjifons appclccs de ce nom . ^totent cclles ou VAthi. envoyoit plurtcurt Rcli^icux pour les fdirc valoir. Le p!us an- civn ou premicr d*cntre eux , ctoit qiulific Prior , ()'ou U m.iilonfat aulii jppeliSe Prioratus , commc qui riiroit , maifon du diAriA du Pricar.

f C)n lcur doniu ce nom , parce q.ic ceux qui lcs deflTervoicnt nVtoient , dant Torigine , quc dcs obcOienciaiies rcvoc.ibles, c*i:Ui- dire cle iimplcs Relit^ieux qui y «toieut cnYo^^i avec une ObidicnH ou Ordre de leur bupcrteur»

Tiv

a$« I N S T I T U T I O N

pAtLTinl. ^^ ChapitiT general , pcur voxr s'ils etoient uniformes, 8c (^ji, XaVIL iidellcs a obiei ver la reglc. Ils coaierverent une grande su* torice a Circaux , iur ies quarre preoiieres hlles ^ ; & a cha* cune d^clics , (ur les Monaiteres de fa filiarioa ; enlbne g|ue rAbbe •! une niere eglile prefidat a reIe£tion des Abbes des iiiics ; &' quil puc , avec le conleil de quelques Abbes» les deftituer s'iiS ie mericoienr.

Les Char.oines ri^ulurs fuivirent «k peu pres Ic gouverne- menr des Moines : ils eurent dts Ahbis dans les principales inaiions, des Priews dans ies moir.dres; & autrefoisdes FrevCts & des Doyens , qui font demeures dans les Chapt* fres fecuhers. Les Molnes & les Chanoines ont ete en pof- feflion d'elirc leurs Abbes & leurs Prieurs , jufques au Con* cordat dc 1 5 16 , qui , ayant aboli en France les ele^ions des MonaAeres, aufll-bien que des Eveches, donneauRoi le droit de nommer aux AbLayes & aui Prieures eiedifs»

Cnneord, de Sur fa nomination Ic Pape en donne des bulles ; & tout fe fAtci. tU, 6. paflTe a peu pres en la mv^me forme qui a ete expliqu^ ea

Vhis, I. 9. parlant des Evequcs. Le Roi doit nommer un Reiigieux du meme Ordre , age de 23 ans , afin qu'il puiiFe etre Pretre dans Tan , fuivant le Concordat & les Ordonnances, qui fuppofent que les Monafteres feront conferes en regle ; mais quand ils font en commende , comme ils y font a prefenc pour la p*uparr, on les confere a des Clercs feculiers , fans nieme s'a(lreindre k Tage. U fera parle d^s commendes dans la fcconde partie, Qn a conferve Teleflion aux Monaft^res , qui font Chefs d*ordres , comme Cluni , CiteauT & fei /quatres fiiles ; Pr^montre , Grammont , & quelques au- tres ; ce qui eA regarde comme un privilege , quoiqu*en ef- fiet ce foit un refie du droit commun.

Les nouvelles Congregations de Moines & de Chanoines r£- guliers » ont introduit une efpece de gouvernement difie- rent de rancien, & aifcz approchant de celui des Men« dians , & des autrcs Ordres nouveaux. Leurs Abb^s ne font que criennaux , afin qu'ils ne puifTent fe rendre trop abfo- ]us ; & ils font elus , non par le Monaft^re , mais par le Chapitre general , compofe des deputes de toutes les pro-

g On (!oon« ce nom aux quau^t plus anciennes abbayes dt^pendan* tUt* xle Caeaux^ (^p ^opt ^ Fert^ , Podtigqy , Cbiiyaux & fA^ limond.

AU DROIT ECCLfeSIASTlQUE. 197

Vinces qui compofent la Congregation. Ce Chapirre clit paetibI. aufli les Officiers goncraux , fjvoir, le Supcrmur ^tneral , fes Ch. XXVlL yijjlflans h , les lifmurs i , les Provinciaux k, Les Monafte- rcs qui ont des Abbcs commendataires , ou des Abbes regu- liers non reformes , font gouvernes par des Prieurs trien- naux ; & dans les Prieures qui fonr en commende , ou donc le Prieur regulier n*eft pas reforme , il y a aufli un Prieur clauflral L Tous les Officiers clauAraux en chaque nvaifoOy font etablis par TAbbe ou Prieur clauftral , & amovibles k volonte. Nous ne parlons ici que des Prieures conventuels m^ & nondcs Pricurcs fimplcs, qui ne font plus desMonafteres» Quant aux Rtiigieux Mtndians , chaque Ordre eft gou» verni par un Geniral nomme Miniflre , dans TOrdre de S. Fran^ois n ; Maiire , dans celui de S. Dominique , & Pritur dans les autres. C*etoit au commencement le Superieur uni- que de tout Tordre. A mefure que les maifons furent fon- dees , on mit en chacune un Prieur-, dans Tordre de S. Fran» ^ois un CarJien o : & coir.me elles muhiplierent exrreme- jnent en peu de temps , on les divifa par provinces, & oa

k Les aflinans font cofnme les Conreillers du Sup^rieur g^n^ral.

i Les Vifitcurs tont des Religieux choiGs pour faire de tempf M teir.ps la vifite djns les maifons d^pendantes de cclle qui eA le cheC d'ordre, pour voir ii la difcipline r^guiicre y efi bien obfervife.

k Les provinciaux font ceux qui ont inlpe^lion fur tuutes les mai* fons qui lont du meme ordre ou coiigr«fgation , & fituees dans U jneme province ; nuis il f^ut obferver que les provmces des regu* liers ne fonr pat toujours divifees comme nos provinces ou gouver* nemens Milit.^.ires , ni m^me comme les provinces EcclrfiaAtques Ott diftri^s dcs M^tropotitains. Les provinces des rvt^uliers font plus og m-iins ^tcndues lelon ies ordres & congrcgations , & font parug^es difieremmenr.

/ On appelle Pneur dauflral , ce!ui qui n'e(l pai prieur commen»> djtaire, & quia autorit<$ dans Ic cluitre.

m Lcv Priturcs convcntutls font ceux qui font habit^s par plufieuff Rcligieux , qui forment un couvent. Uo prieure, pour avuir lc carac» tere de convcntucl , duit avoir des lieux reguliers , c*eil-^-<)ire qut foient dans U cIo'iire du Couvent , tels qu'un cloitre , im chapitrc , un dortoir , un rc»'»Aoire. On tient aulu commur.ement , q'.:c pour qn'iine inifon fui* r^pur^c convcntuclle , il faut qu'elle ait cUujirum , arca commw^is , ji^.lium , c'ell-a-dirc uo fceau propre , communa toute ia mjiton.

n I.«s CurHf.iers rappellent Min/flrc ^dniral; mais dans Tufage oa «^^fv^re le prcm>«:r Supcrtcur dc tous ces ordreS| fous le titre de Oe-' nfrai rimpicmenr.

o Chci lcs Mithurins, le Snpericur de ch.iquc matfon s*fippeJ!« Mmifirc, U U PAiToji unc mi^ifirene , c'fA-di*dirc le dcpuuict4ii 0*119

>98 I N S T I T U T I O N

Faktie I ^''1'* "^W Miniflni ou Prituri praviitciattx. TouJ CeS 0£- Ch. XXVIL ciers font dedi^. En quelques Ordres le Gen^al efiivie; en (l'autres , il eft i temps : & les lermes de la tenue des Chapitres font differens. Dans le Chapitre general , on elit k General de TOrdre , & les autrcs Officiers geniraux ; dans le Chapitre provinctal , on elit les Provinciaux , & les PrieursouGardiens, qui etablifTant enfuite, de leur auco- rite, les Olfiders claufiraux. Le Provincialpeui transferer , dans faprovince, les Rdigieux d'une mairon a Tautre , felon ^'il le iuge ik propos : le General a le meme pouvoir fiirtout l'Ordre, & 11 ne depend que du Pape. LesG^n^- raux desMendiansr^lident d'ordinaireaRome;d'oiivient qu'on les oblige k avoir en Prance chacun un Vicairt ge>u- ral, qui Coitnaturel Fran^ois ; afin quelesfujeisduRoi ne foient pas tires du royaume par les ordres d'un etranger. Telle eft en gros la police des Mendians : elle a eti fuivie a peu pres par les autres Retigjieux modernes. Mais les /tfiti-' iti ont un autre gouvernemem. Comme ils ont vu que dans les ele^ions & les alTemblees frequentes des Chapitres, il fe gliflbit des fafHons & des brigues , & que c'etoit une fourcededivifiondansles Communautes, ils oni ^tabli un gouvernement monarchtque. Toui fe fait chez eux par l'au- torite du GcJi^rd/: ilapprouve lous lcs fujets qui fe prefen- Cmfiit. S«- (gn, pQy^ entrer dans la Compagnie : il en retranche ceui paii, j. t. j. V' "V f*^"* P^s propres : il donne toutes les charges p. 11 yaenchaquemaifonunSffl^rf jUn/^rocurrurf , un Mintf- trt , & quclques OfHciers femblables. Un Provincial a Hn- tendance fur plufieurs maifons , fuivant ia divilion des pro- vinces de la Soci^t^. Le Genetal etablii d'ordinaire ces Officiers pour trois ans ; mais il peut les continuer ou les rivoquer. Ceft aufli lui qui re^oit les fondations, & (|Ul £lit tous les contrats au prolit de la Societ^ , mais il ne peut aliener, fans le confentementde la Congregation gi- n^rale , qui nc s^afTemble que raremenc : elle eft n^ceflkire au moins pour l'ele3ion du General , qui eft a vie f.

p Soui lui font lcs pro»inciaux , qiii |Ouvemetit chicun foui (t% or j 4rct , TuDC <jct 37 prOTJncei ou dmrioni dc la Saciite.

4 On rtppcllc cn quclqiic! cndcoiu , Prifti.

r II y un Procuceur J^n^til dc l> Soaiii. Chiquc prafinct I luiri fon proturear g^n^ril. Tout cci procuieuci foDt fuuinii aux Supj- licuri , aupcii lcfqueti iti ont leun emploii.

/Sur-coui cequi conceineltl HliaM. roj<[ U 001« qui «fl 61-4«-

t*at 1 li fin dii cbipitic »,

AU DROIT ECCLlfeSlASTIQUE- 299

Lc$ Ordrcs mUitairts font les plus finguliers de tous. Jc partik f. ni'arretcrai a cc//// i/cr Siirt J.an de JtrufaUm^ ou dc Malte 1, Ch. XXYIM ^ue nous connoifTMis le niicjx. II n*eft pas compofc de pluficurs mairons- rcunics ibus un leul chef ; ce n*eil pro« prctncnt qu'une maifcn , dont il y a des membres repandus par touto la ChretlentL*. L'utilite de ces chevaliers etoit ii grandc , pcndant les Croifades, qu'on leur donna de tris- grands bicns, & on y ajouta dcpuis la depouille des Tem- plicrs. Dc forte que pour faire valoir ces revenus , il a iit befoin d*envoyer fur Ics lieux des Chevaliers , a qui on a donne lc titrc de Commandcurs , comme qui diroit depofi- faircs ou adminidrateurs ; d*ou vicnt auiri le nom dc BaU" lis u. Ils ont en chaque province un Grand pricur x , qui

t L^etablKTement en fut commenc^ i /(frufalcm fur U ftn (*u orztcme fiecle. Desroarchands qui n^gocioient dihs le Levant, eurcntdu calife <2'£g}pte U permilfion de batir a Jerufalem une mailon pour ceuxde ler.r nation qui viendroient dant la Pa!eftine ; d'iiutres fonHcrenc au fnemclieuime Egiife fous le titre de faint Jtsn ^ av^c un iiop:cal ou ]'on trditoitles maladcs , dc Ton recevoic ceux qui allolcnt viuccr les lieux faintf. Gerard Tung en ^toit DirefleurTan 1099 , lorfque Go- defroi de BouiHon pric Jerufalem.Ceux qut s^tmployoient fous Gerard 4 ces bonnes a:uvres , furent nommcs ilofpitaiicrs : on leur donoa l'h«bit noir avec U croix a huit pointes : on lcur fit faire les troit ▼aux de Kcligion , auxquels on <rn «ijouta un quatricme , par leauel ils s'«n^'.agejienc de recevoir , iraiter & ciefendreles pclerins. La fon- djtion ell de Tan 1 IC4 , fous le r^gne de Baudouin 1. L^alfiftance qu'iU renduient a ces pdlerins Icur fit prendre foin de lcurs vo^riiges , & dt h. libertd des chcmins pour empccher les courfes ccs infideiles. Four cet effct , ils prirent Ics arm- s , & devinrcnt hommes de guerre. Cet emptoi attira quantit^ de noblelle, 6c changea lcs liofpitaliers en Cltevaiiers. Gerard leur donna dts Hatuts. Aprcs U prife de Jerultflcm par baladia en 11^7, les llofpit^Uers furcnc obli^es dc fortir decccte Yille, tc (ierneurcrent fuccetlivemcnt en divers lieux ')ufqu'eo Ijic.

Ju'iU prirent rile de Rbodcs, d'ou ils furcnt appelcs Cht,\ali§fA dt 'hodcs. Soliman ayant pris cette ile fur eux en H12 , ils le retirerCBC cnCandie, de>la en Siciic , puis a Romc & a Viterhe; &cniin,en J5S0 , ils s'ctublirentdans Tile de Maltc, dcnt ili portcnt lc nom.

u Ce terme , dans rorii;inc, ftgnifioit Garde ou CarJien.

X L'C)rdrcde :vi ilte ett ccmpoie dc fept Ungucv ou Nations. Avaet le (ciulme d'A{ t;!eterrc il y en avoit huit. Lcs lept Unglics font celltft de Provence . (rAuverj^.ic , de France , d*ltalie » d*Aragon, c'Ai!c* fn.:grie «x reCanille.

D..ns ciijquc I.ingue il y a pliineurs dtgntt<$s , favoir , d.ms ce!!c df ProvencG , Ic grjud Prtcurci de S. Gilles Sc de Touluufe , & le U^illiags c!e Manuique.

Dans 1.1 I r^^uc d*Auvergne 1 le grand Prieur^ d'Auvcrgnc 8c U B«i!ti.>ge (ir L)«.>n.

Dans cellc de I'rjnce , I^ grand Prieurei He Fr .;nce , Ic Batlliaec cic U Mor^e , qiii cH S. Je<in «U Latran & fes dcpen.r niies » U gr.inde Trc- r^rerie dc S. Jejn de Ltr.Ci legraud Pxicur^ d'Aquiuinc 5( legranc Pricurc dc Cbampa^ne.

)99 lySTITCTIOy

& a 1 ^. Sca ccck;! cc^^.^ ca czss Ori.-<CT oe

for^tiK li ETSsdc cro:x.

Lei Bt.rg^^adecaOr^ fiact £e ctM Kxras : cape-

inrc preavc (^ fsobkHe i&c qmae nccs paternelo & ^i- ■crndln : iei f'ce: frrr.vLs pcjTczi circ rooincrs . & uec <!ivif» i.n ff.ir.i /x^us & ftrvjKi ft^^i \. L'a '•'"t^'c Gw^al tr <lc ccT or^re pe-Ji tisxsdix %m Religian ; iQsis il doic e:rc approtnc <iaa» ie Chafnire prminaal , & il oe £ui fioit&oa quaprcf avtrlr rcn-!u ccrtaiii fenice a for- ir€ t & a I age tic vir.^i-cis^ au. Coaixe on srriTe aux Cofliflizfvicncf par antiqu^ie , tl 7 a loutouis granJ nom- brc ie Cbevaliert qui a'ea oni poiai. Slls Iboi a .Malte , ils pcaveni vivre aux depcas ie rOrdre , clncun dam Tai»- berge •> de la mdon : t'iis foni «llciirt , ils ne recoivcar rien dc l'Ordre;c'ellpoiifqucHoaleur apermisdi iler des penfioas a leurs parens.

Oitquc Orind Print a iin ccruii ■aat itHlaiti *ui Cbeva^icrl, lcl 11 Prtlrci <1« 1'Occrc.

; Ccf tel cft ifuc roa appeie U RiUgioa ic Mj/ic

t Ca FrtrCi Scr«ii»d'OScc foni dei Scr*itcdri dd OScicn d* fOtdrc.

» On ipptlc linli i Maltc licai ou 1m Che*alien qai 7 r^fideat fcnltiourrtico<ODinun , clucun felon Ta linguc uu Nation, uan U y ( jutanl iJ'Auliirgei que de langi< «i : rAuberge de praTeace , cellec d'Auversni, ds FtaACC, d'ItiLic, d'Aruoa , d'iUfiMgnc & dc

um».

CHAPITRE XXVII I.

Dti Riliptufii. Da Ermiui.

LE s Religieufes h ont fuivi la police & le gom-eroe- ment des Rcligieux ,dont elles ont embralT^ la reglc , awanique la divcrGte du iexc ie leur a per.nis. Les princi- palcs diir^rcnces font la cloture , & la ndcelliie dctre gou- vernees par des liommes. Dans les premiers temps , leS vierges , mcme confacrees folennellement par Tevequet ne lailToient pas de vivredans les maifons patiiculieres , n'ayani pour cloiure que leur vertu. D.-puis , eUes forme- rcDi de grandes Communautes ; & enfin , on a juge necef- £urede les tenir enfermecs fous unc doiuretres-exade.

11 oe leur eft donc jamais permis de fortir de leur Mo- Fi^-^^** nailere , fi ce n'eft pour quelque caufe niteffaire , comme ,^J ;""" d'incendie, de pefte , d'hoftiIite c : pour etablir ou refor- Con.-. Xr^tg, merune autre Maifon , ou pour quclque raifon fembJable; *S- ^ '- 1- avec permiflion par ^crit de Ttveque. On permet aux pau- Ord. BJaica vresMonafteresdesOrdresmcndians,.d'envayerquelques *i- Religieufes cherchcr des aumones. Pour faciliter l'obfcrva- tion de lacloture , onadefendu aux pcrfonnesdudchors, memeauxfemmes, u'entrer dansles maifons des Religieu- res,fouspeined'excommunicaiion. On a ordonn^ de tTanf- C. TrM. Aj ferer dans les villes les MonaAcrcs trop expofes a la cam- *''*- >M-*i*

\ Lct Rcli|;i(ufet font eomptjet «u nDnibtc riei pvrronnti Ecclj- Cafliquo, aulli-bicn <|U( Itt R(lit;i(ui , ce qui tH foniljfurratt. VIU il> 1'Edll de NoTembte 1606, qui compccnd dini le nanbic dei pct- fonntt Kcc1^lu(Iiqu*>, laulet pcffonnet gc.i^tilcmenl qui oni fiit iIcb vocui i tn cn coDf^<|uencC , ily i <lei Aii^k qiii onl ii,m\i \t\ Rcli- |ieufeiliouitdupfiTiiVC'«""l- ^'"t- XXXV11I de |-£dii <J( 169; ne paile , il ell Tni , quc dei Clerci Ti>jnt clcrlcil(meni , i^riilaDt 5C fetTint aux CMic» au au Minini^re Sc B^ni^ticci quMi licnncnl en l'Eglifc..\l.<leVoug!.ini, en fon Indruftion ctimintlle,;ijr<. i , m. i , R. { , eaiuit doutcr que les Rc!igl(uf(s loienl comptifeiau noinbied» EccUfianiquei , cepcnd.ini on peul ditc qu*elt;i font comprlfci dinf l'Edit de 1691 , comme peif^nnci feiTiai lui Officei 8c au MiniAera dcrEglifc; Si M. Flcur^ ^iioit ctre de ce reniinieni, fuivant cc qu'il ditiucofnmcncemeni <lu ChapiciefuiTinl.

e IJ fiui aiouter lc cti ou iinc Rcllg ieiifc ohlicnt permifTion de forlir pout fa fant^ , comme pout allet pienHrc fiir le> lieui queiouei eiuK miDJralo : & auRi le <a< 01*1 elle eD trantfctce d'un Moaadire k ntf «uire pat Mdre dt fet Supttieun ou pat otdte du Kei,

302 INSTITUTION

~~~~ pagne. On a permis aux Religieures d'avoir desoratoires Citt^XVlIL oiilefaintSacremeni f.it ganie, & les faiiites huiiesaufli, & oii elles pulTcni alTiller a tous les Oilices. On leur a de- fendu de parler qu'au travers d'une grille, ni de rien doit- ner ou recevoir que par un tour : fur quoi il faut voir les Rigles & lcs Conftituiions partlculi^res. Leur but eft de fecourir la foiblcITe du fexe , par toutes les precautions ioia- ginables , afin quc l'impoiIibi1ite de mal fdire , reiienne meme celles qui ii'auroient pas toujours leurs devoirs affez prefens.

Les Religieufes ont befoin du fecours des homnies , pour leur adminiltrer les Sacremens <f , & la parole de Dieu. Elles choififfent leurs Chapslains , qui fouventfont aufli leurs Confeffeurs ordinaires , -& qiii doivent etre approu- vispour cereffetpar rEvequee.elles choiflent aullileurs Cene. Tnd. Pr£dicateur5. On leur doii envoyer trois ou quatre foii flid. e. io. Tannee des Confeffcurs extraordinaires , i. qui elles puiffeot ouvrir leurs confciences en toute libert^.

Pour le gouverneraent, outreleurs SupiSrieures de leur corps, elles font fous la conduiie de TEv^que, du moins G''if. Trid. comme delegue du faint Siege , fi elles font exemptes par ttid, t. 9, privilege : & TEveque donne i chaque Monaftere un Pr^- tre , pour en prendre foin en qualite de Vifitcur , ou fous quetque auire titte , foit un Rcligieux du menie Ordre, foit un Prctre f^culier. Les Religieufes qui fom en corps de Congr^gation , comme celles de VOrdre de Ciieaux , & des Ordres Mendians , font gouvernees par des Religieux de

d Cerlamti Abbeirei de Giece ilemanilcrcnt an Pitrilrche d'An' . tlochc , ainli qiie Bjllamnn le npporte , \a permiHioit ile coineHet dn moiin leuii Belijieulei ; te que ce Piiriarehe leur reruri. D'au- tres AbbtlVts eit Erpagiie fe mireiit de leur antoritS au eonfenion- nal , H moiiierenl en chaiie. Iiiiiocent Ilf oidonna aux Evequei de Bureoi & de Vilence , d'empecher cec abas. Coytj U Jounial dei Savans de lynj , pag. 661.

t Suivint VMt. 14 du rpglement dei xi^nMen , dieiT^ par l'Ar- rembi^e gcnJitile du Clerge, convoqnce en i(>i; , Et conlitmi! jiar cclli;4 de if.j( & '!e 164! . ""' Siculier ou ReligieuK, foui prewste it qcelque eiemi-lion ijue ce foit , iie peul jcie depute , uiic 01- diuairement qu'csl."JOrdiiiiiiicment , pour oiiii lcs confcllioni mnnislcs , hi.% ctti' cominiiSt. jpprouvd fpecialcment puur ceC eflvt pat rtvEque dioccfain ; U >'il ariivoit q<ie les Confcir<:iiri ne s'ac- quictalienc pal comme ils daiveni de leuri charges , aprdt que tc* Cv^guei ■uroaC aveiti lei Sup^rieuri de lei ficer ,- i'ilt ii'y facif- bnt , lei Eveiuei pourroiitlel ficeide leurpropre aucoiile.

A.

AU DROIT ECCLtSlASTIQUE. jdj

leur Ordre, & foumires aux Superieurs generaux , fepri- paktii l tendant cxemptes 6en tveques. Cii.XXYIIi

Quani a l'interieur dii Monafl^re , il y a deux fortef de Superiifures : les unes pcrpeiuelles , les autres triennales. Les perptiiuelics foni des Ahbtjfti f qui font dcmeurees diiii\r^ricien droil de gouvurneriouteleurvie.EUeseioient touies-^icdives ; mais a prefcm la plupart en France foot k la nominiiiion du Roi , comme les Abbes. Touiefois, le Roi n'a pas ce droii par le concordat ; c'c(l pourquoi les Bu!les que le Pape donne pour lesAbbayesde filles, por- tent reuJemeni . que le Roi a ecrit en faveur de Ja Religieufe nommcc, & que Ij plus grande pariie de la Communaut£ confcnt a fon cleftion , pour conferver Tancien droii , au* tant qu'il {a peui.

LesSuperieures triennales^, foit quelles aientle titre iCAbbtffts , de Piieurei , ou quclqu'autre, font celles des andeiis Monalleres retormcs , ou des nouvellesCongrega* tions, memedcsOidres Mcndians. L'eip£rience a fait vmr qtie les AbbelTes perpetuelles fe relichent plus facilement de la ngiieur de Tobfervance , & s'atlribuent trop d'empire liir les fixurs. Les trienna^es font toutes ile^ves ; & les iledionsfefont par futrfagesfecreis,en prefence du Vifi^ teur , qui y atlifle a la grille , & conllrme TelefUon. h.

/LaiurUI-aion

1 <1ei Abbeltc

, cft be,ucoup p1

lui limicJe qne ceUe

aeiAlibfi. tllLi

ne peuvenc

, ni pr*cher , nl

i exercer lei autret

foliaio-l> , qili lo

iir interJiici

auK perlonnei di

! leui reKe , ni pro*

hlC ..•.^:^i'j.'.

iraiV.levif.t

er par ellei-mei

^e^ le'> M^ifon, de^

Rdig'!i:rvi .lc Is.

Lrdvpenl.nc

e : etl« doi.eni

cAvt Jc< Ikairci

, : 6( «1 Vili

leiir. ou Vicairei

dcputOi pir len Alc

lMlU.1 , 10..I o!il g

,;■( Jtf prenJi

i vif.i Je ro;dinaite , Icqucl vifj n*

kbMt q:.'J.irji.t

que la comn.

.illioi.. l'oytj 1(>

Mtm.jirii du Cltrgf ,

5 f.yrj .■jrt. !

^''je rOrrtonr

lance d'Or1cJn> ,

qui vcuc que 1(1 Ab-

Ui>;!( & l>>rc..f.'i

. f.>ie..t ^luci

l»u, le, croii 111

h Dj.., r«;. ct;

in J'uiic Al'l

."ie ; qiu-iJ U m

lOltie tlci Religietifct

fi"4 pai J011..C C

= n,e petronne . 1

e, ■ulre>Hc:ifieufei

peuve.it. ipte^

li publkjcio

11 du f.ruiin , 1'

'uni, >i> plu, Kiand

iiffnbro ; Si .■il ;

/C.WV"itill

ei pour rurpLillci

U moicie dei voi< ,

pe.ti.rc.o

iilirmce pjr le Su[>;neur , i la chjrge

dcf..i.-<; irs"ij

i':-ci , r. Lcti'

Ci ni.i lont opi.ol

limei t IV-lFdion ic

; Ij c..ifiimJrioii

, vc.ilenlie potirfuivrc. Cipit.

indemaitalib. J./jb*

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fjveur de celte qul

K \-. J>lul ac vuis

, 011 l'U UC :

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1 ;ill'ei |i.ind aambia

)d4 I N S T 1 T U T I O H

. Celles cpie Vm elit Superieures , doivent avoir 40 snaf

^ttJJCXViil. ^^^S^9 & 8 ^^ <I^ profcilion :ou du moxns 30 ans, & 5 ans

^nr. Tri^ de profefiion. Suivant rOrdonnance , elies doivenc avoir

flf' *V j^ *' 10 ansde profeffion, ou avoir exerce un office clauftral

mH. deeieB. V^^^^^ ^ a^^s. On elit amli 4 ou fix Mires dlfcr^us , des

im 6. Edii. pius ancienncs & des plus esperimentees , pour aider la Su-

a6o6. 4. perieure de leursconfeils dans les aSaires ordinaires. Pour

ksaffaires plus importantes , elle doit prendre les avis def

la Communaute aiTembiee. La Superieure donne les aucres

charges moindres , comme de portiere , dHnfirmi^, dd

celeriere i , de depofiraire k , ou treforiere. Toutes cef

charges ne peuvent durer pius que celle de la Superieure $

tnais eiles peuvent durer moins.

Quant a ia reception des Religreufes, la foibleile dil

fcxe a fait prendre des precautions particulieres, pour leur

Conc, Trid, conferver en cette a^ion une entiere liberte. U eft de^

fejf. R, s$.c. fendu, fous peine d'excommuntcation , de faire entrer une

ibid, e. 17. ^'^^ ^^ religion par contrainte , ni de rempecher d'y cit-

Ord. Blois. trer. La Superieure doit avertir TEveque avanc la prifa

^^' d*habit , & avant la profeffion , afin qu*il examine la voca-»

tion de la novice , par lui-meme, ou par quelque Pretre

commis de fa part, qui lui parle i ]a grille, ou meaie la

faflc fortir dehors , fuivant les diflerens ufages. Ce font les

Sup^rieurs , ou d'autres Pretres a leur place , qui donnenc

rhabit , & qui re^oivent les vocux folennels , avec les c^-*

r^monies ufities en chaque Monaft^re ; & quelquefois TE^.

veque le fait en perfonne.

* Cette cer^monie eft bien diflerente de la conficration folennelle des Vierges j qui n'eft prefque plus en ufage y

pour faire plus de la moicie des fufTrages ; le Supdrieur, avant de' coiifirmer & b^nir celle qui a ^t^ uomm<5e par le plus grand nom- bre , doic examiner Tcledion , & les raifons de celles qui ne veu« lent pas s*unir. Pendanc cet enamen, la Rellgieure nomm^e gou-^ verne par proviHon le temporel & le fpirituel du monaftere , a Ix r^ferve qu'elle ne peut faire aucun ade d'ali^nation , ni recevoir des novices a faire profeiTion. Ibid.

i La C^leri^re eft T^conome du couvent , celle qni a foin der provifions de bouche. £ile a M ainfi appei^e , parce que Cellm vinariat & e/caria praeft,

k On appeilc Dipofitaire en quelques couvens , celle qu*on ap- pelle dans d'autres Iriforiire , «'elt celle ^i e(l chaxgce de I2 Kfcette de hi cailfe«

AU DROIT ECCLfiSlASTIQUE. ^sf

fci tiui touKfois merite d'etre confid^ree , puilque I'oii y p _ I^ "voir quel efi refprir Ac ['Eglife , dans la profeflion des Re- cn.XXViIb ligieufes. Cette confecration ne peut etre faite que par ^»"' litdic~ rEveque ; & les vierges qui la re^oivent , doivent ^re "" ■'*'*• figeesdeif ans.Cedoit etreunjour deFetefoleflneUe,oii f^niif. R^ du moins un Dimanche. L'£veque tes examine chacune "*<>"■ ^'^ «n panicutier , fur leur fainte refolution , fur retai de leur-'^' '^* confcience & de leur vie paflee ; car elles doiveot ^tre vi- ritablement vierges.

Tout ^ani prcpari , elles fortent du Monaflere , accoin< tngnees chacune de deux femmes 9gees , leurs parentel, & font prefcniees i TEveque , apres 1'epiire &c le graduel de la MefTe poniificale.CeftfArchipretrequi les prefenreau Dom de toute rEglife, pour etre b^nites, confacrees & ipoufibesi Jefus-Chrift, &il rend i^moignage qu'eltes font dignes. L'Eveque les interroge encore par trois fois, pour ^prouverlcur refolution ; puiselles fe pronernent, & on dit tes Litanies. Enfuice TEveque b^nit des habits , dont eilesfe revctent , excepie les voiles qu'cllcs prennentdefa main. Mais avani de les donner, il dit une Preface , qui knarque l'escel1ence de li virginii^ au-deffus de la fainteti du mariage , & propofe les principales venus doiK Ics vier- gesdoivent etre ornees.ApreslesvoiIes,iI leur donnedet onneaux pour les epoufer i Jefus- Chrift , & leur met eii- fiiite des couronnes fur la t^ie , en figne de ce mime ma- riage. II fait encore fur elles plufieurs priires , qui montrerit les devoirs dei vierges, Si leur recompenfe immoriclle ; ic ajouic i 1a (in unc menace d'excommunicatlon , & des ma- lediftions terriblescontre tous ceux quiaiienieroient con- tre les perfonnes ou les biens dc ces vierges. Voila quelle Thomaff. lefl la conrecration folennelle des vierges , qui fe pratiquolt Jifi 4- p- t% Buirefois frequemmcni ; & il s'cn trouvc des exenples juC- '"' '* *• ques dans le ireizieme fi^cle.

11 faut dire un mot des Ermites /. Ce ne font plus d£*

i S. pHil , f\anomrai VErmitt , fut le per« ou le iirrmier ir c Solitiirei. Qudquei-uni on[ poutciiit prJleiiilu fjiro rcmanltr T tigiite d*i cimiio ji^rqu-i Elie ou i riiiii.Jeai-Biptifle. l.ei eri» tet nc fani pii ile vriii RcligieuK , i moim qu'i1i n'>ieiii fiit d VctuX folenneU. On trouve un atret ilu 17 F<.-vrier t6|) , q ^dac* un KTiuile incapible de fuecedcr. Maii il y ivoit Jei ci f ODfuncci p>iticulle[i,t , qul fjjroient piifumeT ie fj pirt uo i TMitll. V

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."^rTss rr- bj-e:^ 2 D eu . ou par la clericanire^ r- 7i: .- ^ ; r- .: ^i "= . r=: rDujours eu pluficurs 3^ir:-i;-s, c- !=?s r=: 1^.7^^^ ces aurresChrericns.priii- cr^e— ;:7: :;-.-> wS -i— r> c- .eur rrcfefiion ctoit une prfi--j rri.c-s :r::. l.i.i ce l^ur merire. Ces avantages ibrt Jc> >.''.-ri'-rs. z=* cter-prors, des revenus & autres dr^*:"> ^- ;rs, i^ .27: * ces =:»?::§ Lsilesjbit qullsconfiftent en rc^ cr:«s aiLris , 04. er rin-iburions & en o£randescaiueI- les , :!> :\ r: !t prrc pal iJ^ti zt \2jicj7:J^ pa^ie,

L».'s e»:L!j;"jiVques le :":»r.t artire plus d*honneur quand ilb "or:t ii .-T^oi.rs recner^he, &: o.ic remoigne par leur ma- cicrc J^ \:j p!js i hjirriire & de charite. Dans les prcmiers fiecles , «es Chreilens fe prollernoient devant eux , leur d9{ittrs da bal.olent les pieds , decnandoient leur benedifHon, les trai- cfcfcr.is. JS. toient do Pkres , dc Sel^ziurs , de FencrabUs^ A*Ams dt Dicu y de SMnts ; ce qai pafTa en tbrmules. De-Ia font venus les titres de Dom , de Pi^r , de Revcrence^ que les R6gu- liors ont conferv es : car on les donnoit autrefois auz Eve- ques m & aux Pretres /z.

noncement total au rronilc. Voye^ le traite de la mon civiUj par M. Richer 11 y a da Ir.rmites , dits de S. ^uguftin , qui ibnt de vrais Religieux , & qui vivent en communaute.

m Les Eveques fo 11 1 encore q:<a!if!($s de Kivircndijpme pire en Dieu yionftigneur N. & eii leur parldnt ou icrivBiic , on leur dit votre C^^andeur,

n Les Pretres font qualifics dc virJrable fir Jcicntifiqae ftrftene MeJ/irc N...

AV DROIT ECCLfiSIASTIQUE. J07 - Il.eeuliireiiient , les Eccl^ftaAiqucs ont le pas & la pre-

leance Air lcs laiques , daos les eglifcs , & dans toutes les cb. xxixl c^rimonies de religion. Dans lcs afTeniblecs politiqucs o , k corps du Clerg< precede auHi tous lu aurres corps ; comme il paroit par lcs Seances des ktats geniraux ou par- liculicn. Pour )es corps du Clerg^ , comme les Chapirres f H/nt /■ .£LlesCoinniunautesregulieres, leurrangentreeux &avec ^'"J't l""- lcscorpsfeculiers, fe regle fuivantles ancieos ufagecllen ^ *■ t . «11 dc ai£me i proponion des ixcl^rialliques paniculiers , t'ils n'ont uncertainrang.a ciufede leur benefke, oude kur charge. Cell a lEveijuea r^gler les differents qui pcu- ^■^- TfiJ- vetlt arriver fur ce fujet, dans les proceflions , & les au--'^"'* '"* tres c^remonies pubiiqucs. Mais en France , les Evcques n'en coanoiffeni ([ue par provifion , & pour ^viter le fcan- <Iale:car ces conteflations font confiderees cotnme caufes pofleSbires, qui appartiennent au Juge laiquef. Les inju- ifl f. 4. r Ji reifaites ou ditesaux perfonncs ecclefiaftiques, Ibnt |ilu£ ^", ^"^' •troce* ; &.fi un Clerc 3 ^e frappe notablemeai, c'eft un casqui empone excommunication riferv^.

Les exemptions des Ecdefiaftitiiies font de deux fortes; lesunes regardent principalement les peribnnes, & len- deoi i leur conferver le rcpos neceflalre pour vaquer i ]eun (bnSions; lcsautres regardent plusla confcrvatioa de leuT3 biens : car puifque te public les .enireiient , & les ricompenfe de leur travail , -il elt juAe au moins Ae leur conlcrver ce revenu , & ne pas reprendre d'uiK main, ce qu'on leurdonnede l'auire.

c Le Oirgj n'm pai leuioun joni de cpttc prtrogaiiv*. Soui la ffemiire ricc il n'ctoi[ tdmii i «ucunc iflirnbliic |;eii^ril« ni pirli- CBiictc dc la niiion. Cc fui P.piii , fur la Hn du lcptUmc a^Jc , qui doiira enttre lux Eccl^jigtliquci ilini lci iincmblcei gentialci. Charlcnidgne la leuiconrctvi d^i.i lei Kailemcni. Uln< tei ilixliistt fc orviline ficclci , ili j Dcciipeient le prtinier rang. Maii le Para Itment, pui Arrit deli*7, ten.Jii aut B*ron> la prclc^flcc ) k <laai rdileinblce dci Liaii iei'De cn i)oi , la nablefle opina d'a- bord , & le Clcrgj ci.fuilr. Soi.t Uhirlet Vl . lei Piinvet du Sirg commeniiicnl i piiciitti lci Pr^lili. Enfin , le Clcr|tf cn caipi a *ti rrcunnu pwt le picmict ordrc du Royiumc Voycs rUi/i da luuitii Parhwxui , d( Boulalnvillicft , roffl. f / ; & la Dfc! du 10 FJvrict < tSo ; Tei Lettrei-pjicntci du pemier Mll DecenbrciC 6 ; loAodi 16111 ■< Juln lAiS , a(l'«diid'Ai

p Vuyex TEdli da aoii d*Aviil i6'ji , couceioant }< ««Clcfiaitilic.

3o8 r N S T I T U T I O N

Paktii L ^ «emptions perfonnelles font , premiirement , calle^

CK.XX1X. de la iuridifiion. Reguliirement, un Eccl^riafliquencpeuc

£tre pourCuivi devani aucun Juge fecutier ^ , ce qui fen

explique dans la troifiimt pariie. Les EcclefiaAiques font

exempis des charges municipales , de tuteile & curaielle ,

L ^^, ,^. s'ilsneracceptent volontairement, D^s le tempsdeS.Cy-

it fifi. fr prien , la r^gle etoit ancienne ', que fi quelqu'un nommoit

rirnt, ifi. f un cierc pour tuteur dans fon teflament , on n'oSHroii

^ point pour lui le faint facrifice apres fa mort. Les Eccltiiaf-

Cyp. tp. I. tiques foni aufll exempts de la coiKiainie par corps poiu

•rf C6. difl. dettcscivilcs, poriie par rOrdonnance de Moulins; &i]e

Bl«i: tj. peuvent eire czecutes en leurs meubles deflin^ au fervice

divin, ou pour leur ufage n^eflairer. Declar du Ils foni difpenf^s du fervice de la guerre/, qui Ce 'de- idiT *&"au- ^^'' ^ui^^fQ'^ ^ caufe des fiefs , & n'a pliis lieu qu'a la trti prlctd. convocation de rarriire-ban ; ilsnefonipas memeobU- Mimiiirtt g^ a fournir d'autres perfonnes pour faire le fervicc , ni i t-art Ji i- P<'y^'' aucune taxe pour cei efiei : ils font exempts du guet &t. & garde , & de logement de gens de gucrrc t. II eft de-

*^jm!*"' !?' fenduauxgens de gucrrc, fouspcinc de la vic, dc k^er Cltr^. 4. ^^"^ '^^ maifons presbyterales ou auires affefito aux be- part. ch. 7- n^fices , ou dans les maifons d'habitaiion dcs Ecdtfufti- Vntf aitff q„p5 . g, gy^ Maires & Echcvins des villes , de doaner des CltrgtatttU bilteis pour y faire loger , ou d'impofer aucune taie ftir Koi. les Eccteflalliques pour raifon de logement , uflenfile , ou

C Nen m. fourntiure quelle qu'elte foit, Plufieurs ont eii condamois *al. tx cont. ^ reftitution. Par la meme raifon , les Eccl^fiafliques ne iattr. III c. doiveni §tre compris dans aucune impofition pour la fub* 19. e. Advtr- f,flanee des troupes , ou fortificaiion des vitles , ni ginj- twe. Lttttr. nitement pour aucuns o&ols , fubventions , ou autres em- J^' t. «fi. prunisdcCommunautes. ti.

Ch.t,. Mim. ,

»it Clirgi

f^in.duClir- 7 Cc piiviljge tH un [((tc dn ilfoic quc chieun ivoit chei lei l^' 4. part. Franci , d'ei[e jugt pai let piiri , c'cl)-A-dire p«t geot dc t^tta* 1. 1. <tit.

r Vnfei rOiJonnance de 1^67 ,rit. i) ^art. t{. / \\\ le ilevoieiii iuCieroii , b mCnie en peifonn* ; ce qu[ enl litu depuii le tempt de Cliirlei~Mirtel , jurqu'! Cl)*rleni(gua , qnl lei ej> dirpenfi car denii fnii , fit nJanmoini ili le fitcni encor* long-tempi. Ce fui Cluflei VII qui let en dtchatB«i lotalement. II* iaat aulli exemp:! de tirer pour Ix milice,

I Si ce ii'elt an »1 de n^celGt^. II y en * eu dei exeniplet de. ^ii qiiitque tempi , lon du pailige dei croupei dani lei Ptotincat. u Le CJetg£ donne n JmaiDiiii dei deoi giaiuiti cxtiaoidtiMiiUa k Voccalioii d«'la gueiie.

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. jof

Efi pays de tailles perronnelles, les Ecclefiafliques en pAKTitl. roni ezempts , & ne doiveoi point y iae impofts , non- c>. XKiX, leulemeni a raifon des revenus de leuri beniliccs , s'ils les font valoif par leurs mains x , mais i raifoa de leur pairi- moine, ou des dixmes qu'ils ticnnent jiferme.Maiscespri- vileges om fouSert Ae grandes atteintes dans les demien temps. En ia plupart des lieux , les ecclelialliques font com- pris dans les tailles n^gociales y. Les Intendans les nienl <l'oflice pour les dixmes qu'ils prennent a ferme ; & les ha- bitans les impofent fous le nom de faifant valoir ul- Ui dixnui {. Lcs bin^ficiers ne font eiempis que pour une des fermes de leurs bentifices. £n pays de taillcs rtel- ^^- *%• les, les biens appancnans i TEglife font tirancs comme les Cg„f,ii ,. biens aobles ; & ceux qui ayant ite aliin^s , ont ec^ com- Jaa- iCfj. prts aux cadallrcs a , doivent en ^tre diHraits , quand tls reviennent ji rEglife. Mais cette exemption n'a lieu que pour les aacicns domaincs de rEglife , qui lui apparte- noientavant la confeSion du cadaAre. Dans les pays , oti uu, t, ^ rimpdt du fel a lieu , les EcclefiaHiques font eitempts de U vilitc i dans leur maifon , fous pritexte de recherche de m^ ,. |^

X Lenn fernilcri foat bnpani k U nille comme lei latrei , p«ac Ici h^rictgei ou JiKmei qu'ili liennent d'eiiK i ferme.

y Oa ippelle laitU nigocialr , dini lei PrOTincei de droit^Cflr, Mlic fui i'i[npore par lei hibitini rtir eux-mCinci, cn vertn dci LelErei-patentei , pour le n^goce Ec idminiAritian dei «fliifu da lenn viUei U, conmuniuiji. Vojtj Bonifice , Billet , Chwicr.

r Dint tci piyi oi) U Mille cft perronnelle , lci Curji & iDtfcr gTot dfcimatcuri ja\ prenncnl i ferme de leurt co.d'ciniitMn IcuridiNmci,au du Scigneur lei dixmci inr^dfei , ne Rint polnt tallUblei ponr celtc exploititlon , fiirce ^e la perceprion d: ton> tci Tortet dc di«mei ell eoa&iitrtv dmi leurt miini comne un bica ■ufoel ili ont n»(urcllemcnt ttroit , tt dont ili ront piifumji nc prendcc rexplaltation , que paur pr^vcnir taute diSiculid enir^oit tC lei lutiei Dccimileuri.

4 On donne ce nom au regiltre public qui fert 1 rtnl^te del Hillet ,dani tei payi oi) ellei font r^llei , commc cn Piovcce , Dauphin^ , Ltnguciloc.Ce iej(illre caniiciit li quantltf , quilili K «nimatian J< toutei lei terrei qni font dtnt le [«ititoira de li lom- munauit , Ei te nora dei propiiiiaiiei de ehiqae fondi. yaytt eioffMr, de M. de Liuritre.

m j » det Leiirei-pitentei , dci i{ JanTier 1714 > >t 14 Min 1^17, qui lutofifeni lci Capiliinet sineraux <t<i fernieii fjlrc dct «iEiei domjciliiiiei dini lei Miifaiii Eccljriaitiquei , Nobtet, Bourfeai* , fini peimiflian dj Jjge. It y a aiifli pluliejrl Ai:(tt qjl oiil obl %i tel Rclig euK dc fautfrii chci eui U vifile del Cotninil 4(1 fiiA*i, A 1'iawd d«i MoDaQitci <t« FUlct > lel .Comalt dM

V iij

3'0 INSTITUTION

Partie I. ^^^ ^^' ' ^'^ ^^"^ ^"^ exempfs de droits d*aides pourtes fu* XkiX. vins de leur cru , foit benefice ou patrimoine : ils ne foiit fujets ni au droit de vingtieme , sHls le vendent en gros , oi au huitieme ou quatrieme , s*iis le font vendre en detail c. Voilales principauz privileges, dont les Ecclefiaftiques jouiflent en France. Ils en jouiflent avec plus ou moins d*etendue , felon les circondances des temps & des lieux ; ce qu'il faut apprendre par Tufage ; & en cette mati^re » les Comoiunautes religieufes d*hommes & de femines fonc comptees entre les corps eccI^daAiques.

Fermes, fuivant un Arr^tdu Confeil du 19 Odobre i7H> & Ltt^ tre$-P<ic«ntes fur icelui, ne peuvenc y entrer faos une permiiBon par ^crit dc l*£v£que ou de l'un de fes Grands-Vicaires : ou , fi te cas cft urgent, 11 faut au moins la permiOion du Juge, lequel orJonne

Xu'il (e tranfporcera , & que le proc^s-verbal fe fera en la prdfence : de celle d'un Pr^tre de la Maifon, ou lui dument appel^.

c Les Eccl^nadiqtes , pour le vin du crA de leurs b^n^ficet , {bnt cxempts de cercains droits feulemenc , lavoir , des nouveaax cinq fous ; du droic de gros & de raugmentation ; des droics de jauge Sc de courtage pour la vente en grof & i l*eocr^e , fi ce n^eft dans lea pays ou ils fe payent au d^cail ; de la fubvention i rencr^e de ce mlme vin , mais feulement pour la confommation de leur maifon*

Le vin du crfl de leur cicre facerdocal eft exempt reulemeot da droic de gros & de raugmentacion.

Celui qui provienc du furplus de leur patrimoine , foit de fuccef* fion ou d*acqu£t , n*efl afTranchi d'aucun des droits d*aides , ^ moint que ces Eccl^aftiques ne folent exempts d'aiUeurs , comme No^ bles ou autrement.

Ils doivent, lors des inventaires , d^clarer ffpar^ment le vin dii crD de leur b^n^fice, & celui de leur patrimoine i 8t avant de vca« dre Icur viii en gros, d^clarer la quantit^ de vignes d^peBdaatei de leurs b^n^fices.

Leurs feimiers ne jouiflent d*aucune exemption.

Vovi^ L'Ordunnance de 16V0 , les ma)iimes fur let sydes , te DitL^ioiinaiie des aydes , H, les O^laratiouB fic Arrdts qui y foot cites au inoi Etclifiafiiquis.

Fin it la prmihc Partii.

INSTITUTION

A U DROIT

ECCL^SIASTIQUE.

es»^

sSSib

SECONDE PARTIE. Des Chofes.

CHAPITRE L

Dt PAnnie , des Fetes , des Ahftinences.

Ous avons fuffiramment ^TLtM A^ perfonnes% p^,^^ ^\i^ parlons maintenant des chofes^f\VL\ font la ma* Cuap, U ti^re du Droit eccliriaftlque. Elles font fpiri« tuelles ou temporcUes. Les chofis fpirUuelUi ^ ^ font celles qui fervenr immidiatement au fa- lut des ames , comme , les Sacremens , la pridication , les prieres , & les c^remonies de la religion a, Les chofes tem' porelles b font !es biens deftinis i la fubfiftance des Clercs & des pauvres, & k Tentretien du luminaire ,& desautres

m On peut lufri mectre dans cette clafTe let offices & dignlt^s ec- clcfialUques , r^idmifliun clanf un ordre religieox.

h On ne parle pai ici de toutei les chofes temporetles , miis feo« lcment de celUs qui fe trouvent jointes i une cbofe fpifiturlle^ comme !e revenu d*un b^nifice , qui c(t joict i la dignit^ U fondioa cccUiiadiquc que dounc ie hiaiSiQt^

Y iv

'3ii I N S T I T U T I O N

Fartie.U. chofes n^ceflSures pour le Servtce divin. Telles font les dii^ Chap. I. mes, les oblarions & les revenus des ben^fices. U y a ea-n. core Us ckofcs facrics , qui font audefibus des rpirituelles , & au-deflus des temporelles ; favoir , les vaifleauz facres , les ornemens , les bitimens des Eglifes , & les cimeti^res^ II fiaut traiter par ordre de ces trois fortes de chofes ; desi chofcs fpiritucllcs , des chofcs facrccs , & des chofcs tcmportlUs s^ppartenantes a TEglife.

Nous ne parlons point ici des chofes pgremeut fpirttueU les , comme la grace , la fol , la charite , & les autres ver-^ tus « quoiqu*elIes foient reflence de la Religion Chretienne^ Nous parlons feutement de ce qui tombe fous les fens , fic qui pei^t fervir de matiere a des cooteftations dans I^ tri- i* Tiin. ii. bunal exterieur. II faut commencer par TQflice divin » puif* que la premiere chofe que S. Paul recommande a un Eve*. que , font les pri^res publiques de diverfes fortes.

F. llubrie. VOfficc divin c eft regle fuivant la difference des jours» pendant tout le cours de Tannee. Vannic ccclcfidfiiquc ne

Brcviarii ^ commence pas au mois de Janvier , comme Tann^e civile ; Mijfalis. Qiais au mois de Decembre , c*eft-4-dire k VAvcnt , qui eft la preparatipn a la fete de Noel. II cpmmence au Diman» che le plus proche de la fete de faint Andre , 30 & der- nier jour de Novembre. Ce qui ne peut s*erendre qu'ci troisL jours devant& trois jours apr^s, depuis ie 27 de Novem,- t>re , jufqu^au 3 de Decembre d ; enforte que c*eft le pre<«

^^ I I .1 I 1»— ■^M.p— ^l^t^— ^^^M^^^

c L'office divin oi\ le fervice divin , confifte dans les priires 8t c^

f^monies qui fe font dans Tt^glife , eri Thonneur de Dieu » comme

I les matines & les aucres heures canoniales , la mefle , vSpres , oom-

plies L'o(Bce divin ne peut £(re c^l^br^ qu*il n'y ait au moins un ec.

^i^fiadjque a la t^ce dupeuple. II y a m£me plufieurs fondions quine

Seuvent ^tre remplies que par des pr^cres ou aucres eccl^fiaftique». ^'autrcs peuvenc lcre reraplres par des laiPques. d liiclulivemen:; deforcc que quand la S.. Andre arrive le mercredi» le preinier dimanche de rAvenccombe au 27 Novembre ; & alorsH y a quacre dimanches de l*AveiiC;& lorfq«*elle arrivelefeudi, lepre- inier dimanche deT^vcnc combe au 5D^cembre,& alors iln*yaque trois dimanches. Daiis ce derniercas, le dimanche qui feroicle qu^-. trieme, combe la veille de NoCI. La durie de V Ayeut , ainfi que le jefl- Jie & rabftinence que Ton obfervpit anciennemenc p&ndant ce Cemps» ont forc vdrie; Sc quoique daus la fuice on aic eniier^menc abaodonn^ parmi les feculiers la coutume d*y j:eAnerS( des*abftenir de viande. r^glife a cependanc continu^ de regjrder TAvcnt comme un temps de peiiiccncf. Ccflpourquoi Tpn y a confervi^ riccerdic des iidces,o^ Toa s*y fcrtdu yiolet , couleur afie^^e aux een>pfde ]^6ucea9e.

-"^..^,

AU DROIT ECCLtSIASTIQUE- 515'

mier Dimanche qui fe rcncontre apr^s le 26 jour de No* partic IL vembre. On Ta ainfi regli , h caufe du changement des let- tres dominicales e afiii que rAvent ait toujours trois fe- maines enti^res » & une quatrienie au nioins commencee.

La plus grande de toutes les Fetes eft la PMjue ; & d'elle dependent toutes les fites que l*on appelle MobiUs , parce quelles n*ont point de jour fixe dans i*annee. On fe pr^* pare ^ la Paque par un jeune de 40 jours, qui eft U Cs^ reme ; & on fe prdpare au carerr.e pendant les trois femaine» prccedentes , qui commencent au Dimanche de !a Septuj* gifime/; enforte que ce Dimanche cft comme un autre commencemenc d*annee ecclefiaftique. Le quarantiinie jour apr^s la Pdque , eft la fete de tAfcenfion de Notre-Sei- gneur ; Ic cinquantiemc , eft U Pentecote g. Tous Ics aurres JDimanches fe comprentdepuis la Pentec6te jufqu^^ rAvent, & depuis TEpiphanie jufqu^i la Septuagefime. L*imponant eft donc de fiicer lc jour de h Paque.

II y a deux r^gles k obfervcr , que ce foit un Dimanche & que ce foit le plus proche aprcs !e quatorzieme jour de la lune dc Mars. II ne fe r^gle pas fuivant le cours apparent ou aftronomique de la lune, maisfelon le cours dctermini par TEglife , lequel n'eft pas toujours conforme au cours apparent de !a lunc. La Paqiie dcs Chretiens doit ^tre iin Dimanchc , parce que Jefus Chrift reirufcira en ce jour , )e lendeniain du Sabbat , & le prcmicr de la femainc, qui eft aufli Ic jour ou commen^i la creation du mondc. La Pi- que doit ^cre c^Iebrec Ic plutot qu'il fe peut, apres Ic 14 6e la lune de Mars , c*eft-^-dire apr^s la p!cine lune la p!us

Jf.xrc

9*

e On entend par f^ftr^ dominiccle one lettre de rjlphabet , ^I fert ^ niarqucriLinsJe calenvlrier,l<?« dimanckcspcudanttoticie cours de rannJc. II y en a fept , qiii font A,B,C,D, E, F,G; c'e!t pourtrouver Tordre de c«s lettres, que Ton a invent<f le cycle folb). re|(juir«iic partic du comput ecrl^n.iftiquo, lequfl Ji;re vingt-hivc Hnf ; parce qii*au bouc de ce temps les lcttres domiuicales re%'huifiC4iC dtfiis le m^ine orJre.

/Ce dimanJic el^ Ir ncuvieme avant PSque. On a appsM ce Jour Septuaf,ifim< y quoiqu'il ne foitque !c foixantc- croitame avart rSiue, Mais comme lc prcmier dimanche de Cardme ctolc nommc Quadra- gcnme , »M a appcIJ l<*s tiois Jimauchcs priccJens, Quinquj^^iiffiCt ^cxagefime & bcptujg.lmif.

^ AuQH lc (cut rc:::e.u:c iiguif.e-t-ii €in*iuanti^m4K

314 I N ST I T U T I O N

PiiiiTiK. II. F^'^ ^ r^ifioxe du printeinps k^ pour obferver PtnP

CHAp. 1. tmition originaire de la Paque , qui la fixoit a ce quator*

Ci»^ JUL 6. ziime jour. Mais on ne doit pas la celebrer ce quatorzi&me

jour , quand meme ce feroit un Dimanche, parce qull eft

certain que Jefus-Chrift reflufcita apres le jour de la PSique

des Juifs ; ainfi notre Paque tie doit jamais fe rencontrer

Ailum. d€ en meme jour que la leur. Pendant les trois premiers fi&«

JSmreb^^d ^^^' plufieurs Eglifes conferverent cette obfervance Ju-

Hta Cotifl, {. daique , de faire la Paque precifement le 14. 11 y eut de

if* grandes conteftations fur ce fujet : enfin , le Condle de

Nicee i condamna cet ufage , & defendit de la celebrer ua

autre jour que le Dimanche.

Mais comme l'annee aftronomique excede rann^ vile A, dont nous ufons, de cinq heures quarante-neuf mi* nutes f on avoit compte fix heures enti^res , pour en com« pofer un jour furnumeraire chaque quatri^me snnee , qui e(l la BiJJcxnU ; & on avoit neglige les onze minutes, que lannee aflronomique a de moins. Or ces onze minutes avoient produit, dans Tcfpace de douze (iecles, une aug- mentation de dix jours , qui avan^oit d*autant les nouvelles luces. Ce fut la caufe de la reformation du calendrier / , qui fut faitc en 1 582 , par Tautorite du Pape Gregoire XIII ; & dans laquelle on a pris toutes les precautions poffibles » pour empecher qu*il n*arrive a Tavenir aucune erreur fcn- 5. Jeo ertfl. fijjje en cette matiere. Apres le Concile de Nicee , afin cttit X4 difl ^^ ^^ celebration de la Paque (ut uniforme , le Patriarche $,d€ tonfe.ri d* Alexandrie , oii etoient les meilieurs Aftronomes , en fal* foit tous les ans calculer exafiement le jour,& renvoyoit

-peiit

h Que Nglife a fix^ an xi Mars, au moyen de quoi la PAque ne ^jiit arriver qiie depuis le ii Mars iufqu^au ^s ^vril..

iXenu eii 915. S. Athan^fe remarque que le ConcPe s*expl*que d'(iiie maniere qui rembleannoncer que c*eitun nouveau riglemenc. On le renouvela dans un concile g«Sn^ral d*Anglecerre , tenu i U«r« forii en 671.

k Ced celle qui commence au premier Janvier» & finlt an u D^« cembre.

/ On fe fcrvoit alors du calendricr JuHen , ainfi appeU , p«rce qn'il futreform^ par Jules-Cifar. Le nouveau calendrinr appel^ Gri^ fi(frien , parce qu*il fut rdformi par Gr^oire XI »1 , clt celui dont ctt fe fert dans le Br^viaire. La r^formatton fuC fa^te la nuit du 4 Oc- tobre 1)' 1 ; & 1e lendemain, au lieu du s Ottob^e, on compra 1$. O^obre. Les Proteftans oiit g^rd^ long temps Pancieu uCige \ c*e(lctt qu'ou i^^Wt vieux ftyie ^ daos li b^oa dc dater.

K

AU DROIT ECCLtSlASTlQUE. 51?

iauPape, qui le communiquoit aux Eveques plui iloignes. Partii IL Ceioit lc fujet Letires quc Ton appeloit Pjfthalti La p^"*]J '' publication s'en fjiroii folennelkment , en chaque Eglife ^otk, inii, cath^diale ffi,pBr rArchidiacre , qui le jour <)el~£piphjnie annon^oii louies le; Fetcs oiobiles. Depuis la reforniaiion Gregorienne, les Calendriers pcrpe[ueU& lcs Almanachs qui slmprimcnt chaque annee , font qu'il n'y 3 perfonne qui ne puifTe favoir exaftemeni Tordre de toute rannes civilc & ecclefiaflique.

II y a des Feces qui font communes k tous les Chr^iiens du monde, & qui ont ete obfervees dans tous les temps , corome la Pa^ut I j Ptnucotc & tous /fi Dimanehet n. U en eft de m^me du jtunt du Cerimt , & de Vabflincnct d*i vuiJreJis. Auffi , ces pratiques oni-elles loujours paiTe pour des tra- ZV imifitri ditioiis apoftoliques. La plupan des autres foni moios an- '''' '' '' ^ cieanes & moins generales , ayani ete etablies par la de- votioodespeuples & lautotiii dcc Eveques. Ainfi.onbo- nore ea cbaque pays les Sdints qui y oni plante la foi , qui s'y foni rendus illuftres par leurs vertus , ou doni les r<- liques y font confervees. Ainfi , diverfei raifons paniculii* res ont introduii desFetesoudcsjeiiaesenquelqueslieuK, qui foni inconnus aux autres. La rcgle gen^rale ett , que ^«f *r'fl- chacun doiife conformerir paniculier oii il fe trouve.

11 y a des Vitx qui ne font cilibries qu'i TEglife , par Iz diffirence des Uffices ; il y en a qui foni Chomitt 0 , cora- tne les Dimanches. EUes doiveai £ire fanAifiees , non-feu- j, . ., ^^ leraent par la cefTaiion du travail fervile, mais des aSJires, 1. & uli. dt autant qu'il fe peui. Ni les Juges laiques , ni les ecclefiaf* /*""• tiques, ne doivem faire ea ces jours aucun a^e jud ciairef .

n tB cfl encore il'ufagc que lc jonr dc rEpiphanie le ili^icrc , tprit li lcdurecle rEvingilc, aniiance au peuple le jouriuqncl Joit iiri- Vcr la fille de Plque , en cel Ceiinei : Sovirh tkarilai vrfira,,.juid dit... y^fcha Demiiti iclibmbimut.

a Cc ne fut pji Conllandn U trjnj qui *t»blit robfcmtion du D:ni..nc1ie, Cumme cela tn tih en qiielquei endroiti. M>ii il cfl le

firemier einpereur qui oiilonna que le JinKnchc Cttdt ciUbti ifgn- l^remcnl pjr louM^lCmpi.e [Dm.iin. 0 Le mot lie chBmtr i|i>i ne fe tlil plu» qu'en langajte viilgaire, viciil du teime ctltiqu'' , th.ini , qui risniSe aniter , Jemeuret, fe fcpofei ) ainli ro(i 9|j|>clle l'i[e> clionifei. «llei qui fonc dei juurt de repui oil fon ccire le ccavail Jei maini.

p Si ce n>ft en cai di neceHiti- I.et notaifci Sc huifllen ne peu- f cni pareUltmciK Gtire qne let ■&« qui roquicicni ccliiiici. ^

3t6 INSTITUTION

Oo oe doit point tenir de foires , ni de march^. On idk

les Ev^e

Partie n- les pafler fainceoient, & ne pas fouffrir que le peupfe

t^^ecnftcr. cmploie CH feftins , en danfes & en debauches. L*Ev^

difi. |. c. A. peut donner permiffion de travailler les Fetes , en quefque

€x lone, To- occafion particuli^re de neceffici ; comme pour fauvcr les

c'ii(»f. 1. ^i^ ^^ ^^ ^^^^^ <iui feroient en peril , ou pour ne pas per*

ftnis. dre Toccafion de la peche. 11 peut m^me en ces cas le per*

mcttre Ics Dimanches , quoique rinftitution en foit de droit

Man. iu 27. divin , parce que Jefus-Chrift nous a enfeigne , que le Sab*

bat eft fisiir pour Thomme , & non pas Thomme pour le

Sabbat.

11 en eft de meme des jeunes & des abft^ncnces. L*EgIi(e

alaifleaux Eveques le pouvoir d*en difpenfer les particuliers

C. %.d€chf p^f j^ caufcs neceftaircs, & les Ev^qucs pcuvent com-

muniquer ce pouvoir aux Curcs ^ caufe du befoin preflant

dcs malades. Quelquefois meme TEveque rcliche i touc

fon Dioc^fe quclque panie de rabftinence pour la difette

Di/r. }o. c. j^5 vivres q. On ne jeune jamais le Dimanche; & quand

dan^r, * ie jour dc Noel arrive le Vcndredi , on cft difpenfi de

c.t,& ). rabftincnce r ; ce que rEglife Latine n*accorde a aucune

^oV-Jej. autrcFete.

q En cc cas« les £v6ques permectent ordinairement dc manger des ouifs pendant le car^me , iufqu^au vendredi de la lemaine de la PafTion. 11 y a m6me des exemples que le Papc & les Ev^ques ont permis e:i certains lieux Pufage de la viaade pendant certains }ours du car&me , ain(i que fit le Pape en 1701, par une biil!e qu*il donna pour rEfpagne & pour les tles Canaries > par la- quelle il laifla aux Eviques la liberte de permettre la viaode les Di* nianche, Lnndi, Mardi & Jeudi de car^me , except^ en U femai* ne-iainte. U ^toit m^me dit que les moines pourroient profiter de cecte grSce , except^ ceux qui avoient fait vceu fp^cial de manger maigre toute Tann^e. En 1766 , M. r£v6que de Limoges a aufli donn^ dans fon dioc^fe une permiflion de manger gras tes Diman- che , Lundi , Mardi & Jeudi de carime , ii cauie de la diCette de poiHbn & de l^gumes verds , occafion^e par la rigueur exceflive do rhiver.

r On ne garde pas non plus rabftinencs le rsmcdi , lorfquc No<9 •rrivc cn ce jourt

*

A

k

AU DROIT ECCLesiASTIQUE. 517

CHAPITRE II.

Dt eOfiu Jivin.

LEs pri^es publiques que nous appelons Offiei ou Strvict divin, oni ite ^tablies d£sle commencement derEgUr* par tradinon apoflolKiue , & reglees diverrement par let ofagcs de chaque pays. Tous lcs Clercs & les Moines chan- toient les Pfeaumes par cceur/ Ils lifoient de fuite lcs Livres de TEcriture marquei pour cbaque temps, & obfeTvoient le reAe des c^remoniei , fuivant qu'ils ravoient vu prati- quer k leurs ancieni. Ces ufages ont ^i icriis long-temps apris dans les R^gles monailiques , comme celle de S. jt,.. ^, Bai; Benoit , oii nous voyons Tordre de la pfalinodie marqu£ t. s. 9* &*• en diistl , & dans les Livres publics des Eglifes , comme le Pftauatty le Ltffionairt r, Y Aanphoojurt n, le SMramtit' tairtx, &Iesautre$ fetnblables, oii Ton marquoit cn peu 4e mots & cn Ictircs Tougcs, l'ordre des priires, & tes ifiions qui les doivent accompagncr. De-!i font venues les Ruiri^aa y , qui font prefque !es feules lois en cetie mari^ : je n'cntreprend3 pas de les eipliquer cn detail , ni de decrire au long les cirimonics de rEglife , cc feroit la matiire d'un Traiii parriculicr ; dois en metire ici lculement les r^gles ginerales.

L'Olfice divin e& infiitu^ pour iat c^Ubri publique-

/ II 7 ( (ncore quelqiiei ^glifci oi li Bitine chore r< pratiqac , camme il*nt l'jglife ciOiidrale de S. Jean dt Lfon.

f En termci deLicurgic, on appeloic Lcfliiinnuirc, le li*re qul conttnoir lei Icfoni oj lcOurei nni (levaiem fc fjire 1 rolUcc ditin. Le plut ancien leaionnaiie e(t celui dc S. Jiitmt.

u L'intiptionaire ou intiphanier , efl un grind livre oil toui roffica de r^glife e(l note , i rcKcepcion dei mellei , qui font ilini on *ii(ra Ilrre quc Ton ippelle Cradutl. Cc terme Amiphonairt , vient fAn^ Mipheaa , qui riBniGe dn paroUt qul fi chanttnt alurnativtmtnt far diur tha^n.

«Leracrjmentllre Jtolt nn livre qui camelloitt'officede U melle, & ttut ce qui concernoic ridminiltration <Iei ricremeni. II compie- nolt ce qnt coiiciennenl «ujourirhul le mlflel tt le riiuel.

y On * ionai le nom de Kutiriqiu, aux explicitiom deiufjgei S( c^r^moniei ^ui fe trouvent dini cei ancieni livrei , pircc qu'eU<i j ■font fciitei ou imprimf^i en letiret iou|ei , pout l*i difiiiijuei 4'oBit, fut cft *ii l<:ittet aoiiet.

3i8 INSTITUTION

^ . meor zrec le chant , & touces tes ceremooies comreiiabtef*

Ceap. IL I^ ^^^ ^^'^ y ^^^^^ ^" chaque Dioc^fe, au oiouis un iicu

ou le peupie puifle s'affeinbier tous les jours , a coutes lcs

heures , pcur cet effet » autant que la commodite 5r la de*

votion de chacun le pennet. Telles font les Eglifes Cathi-

drales & les Ojliegiales ^. Les Ciercs etant decharges de

)a plupart des foncHons de la vie civlle , pour vaquer i

C ult. dift. roraifon , dcivent afliiler a lOffice public, autant qu*il eft

9*' poffible ; & fi des occupations plus utile» a rLgUie les ea

detournent , i!s doivent au moins faire les ineiiies prieres

en particulier.

Cap, Pretb, Dc-lk vient robligation de reciter TOffice a pour tous

1. di/j 'VI tf les Clercs qui font dans les Ordres lacres , ou qui foac

tn(f t pourvus de Benences t^ car ils doivent au zdou;s reodre

Cone, lat. ce fcrvice a rEglife , de prier pour le peuple , particuiie-

v/, eap. 17. rement pour ceux a qui leur travail & les autres occupa-

Volentett) de . "^ ,, ^ t - r r

€€(. mff, i^ons temporellcs ne permettent pas de prier ii iouvem, m

onjtit, Pii fi long-temps. Ddns les derniers (iecles il a fallu marquer

n. IJ5. ^gjig obligation par des Conflitutions ezpreffes»& coa*

damner a la rcftltution d^s fruits , les Beneficiers qui j

manquent , a proportion du temps. £n la plupart des Eglifes

on a, dans 1a fuite des temps» ajoute plufieurs Meffes ou

Cone Trid. O/fices extraordinaires par les fondations particuIieres.Les

/«/. XXV. K. Qercsqui cn re^oivent la retribution doivent les acquitter

' ^' fidellcment. Toutefois , comme les fondations accumulees

de plufieurs fiecles pourroient etre trop oncreufes , le

Concile de Trente a permis aux Eveques c de reduire le

j Dans lei couvent , & m^me dans la plupart des paroHIes , aa moins dans les grsiiiJes viltes ,onf»icaDflitJut rofficecaaoniai.

ti L^ofTice divin eft compof^i de lept heures canoni^les , qui font Matines , lequel office comprend au(U les Laudes ; les autres ofBces fout , Prime , Tierce , Sexte , None , V^pres & Complies. Les prin- cipiux offices font , Matlnes & Laudes, la Melle , les V^prei \ les

vers l*an 8jt qnc lcs heutes canuniales fiirent dcfign^es fous le nom coliedlif d*(>ffice divxn : & par-Ia on crut remplir U regle benepJnia giatur propter cfF.cium^ & dtre difpenfe de la r^fidcnce en rt^citant rofrice dans le lieu oU Ton fe trouve. Difcours de Frapao'o , pag. 1)7*

b Ceux qtti ont des penfions fur b^ndlices , ne font pas obliges de r^citer le br^viuire , muis de dire rofHce de la Vierge. Du Perray» ^tat des EccUf tomt I , paf^. t8i & \%%,

e Ces rvdud^ons depeadcat de la juridldlou gracieufe Je TEvftquej

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 319 hombre Mefles, enfortc qu'il foit toujours fjit me- p^n^, J ■noire des bienfai£)eurs. II eft vrai qu^a Rome on pretend caAr. IL que ce Dccret ne regarde que les fondaiions faites avant le Concile, & que raucorit^ du Pape t& n^flaire pour la redu^ion de celles qui font pollerieures.

DatisrOlfice public, chacunfe doit conformer eniiere- oient i Tufage particuiier de 1'Eglife oii il le chame ; mais ceux qui le reciieni en particulier, ne font pas obligei & itroitement i obferver les regles, ni pour les heures de rOffice , ni pour la poAure d'eire deboui ou a geuoui , il (uffit,i U rigueur, de r^citer TOffice eniier dans les vingt- quairc hcures. II vaut mieux toutefois anticiper les prieres Glrffaimd, que de les reculer ; & fur ce fondement , on permet de '^- ''^^ diredis le matin loutcsles petiies heures, & Matincsdus ftrfiUat, let quatre heures apr^s midi du jour precedent : mais il vauc iiricux)'tffujettir, autani qu'il fe peut , a dire chacune do priiret a rbcurc marquee , alin de ne pas perdre le fruit de <ette fainte inilicuiion , qui eA de nous rappeler i Dicu de lemps en tcmps , & d^approcber , le plus qu'il cA poflible , de rOraifon continuelle , que rEcriture rccommandc i tout les fidellet. Chacun doit r^ciier rOffice du Dioc^fc de fon ^"'j^^T'^ «kmicile , A ce n'eA qu'il aime mieux reciter TOffice Ro- |' '* *^'* fitatn, dontileApermisdefefervirpartouterEgiifcLaiine. Stf. i(,n U a iti r^form^, en execution de l'Ordonnance du Concile f"*- AtTxeate, & re^ par loutes lcs nouvcllcs Congregations ^;.^'^'|."^' de Pritrei. Plufieuri Provinces de Frincc Tont meme « Ceae. A. adopii , fout pr^texte degardcr une plus grande uniformiie , * !"'- **.'(• mais par la difeiie des Livres & la difficult^ de les corriger. i^l^itM^ti

Comme la Religion Chritienne ne depend point dcs «-> cMmonies , & que Jcfus-Chrift ne nous a prefcrit que if^VZiif" ceDes qui font effentielles aux Sacremens, lout le rcAc a ,,^' ' ' ^teitabliparles Apdires& parlesPalleursdeJ'Egli(e; & la diSercnce des lemps & des Iteuz y a produii unc irOs- frande divcrfiie. Chaque Nation celibroit, du commen- , les divins OlGces en la langue la plus g^nerale de

fotnd il n'y pai d'oppaliiloni , f tini iHioriff par IVdit dc i69{ , i «■ilkr j rcljculion <Ui raiiilllioni ; mail f'il y i ilc> oppuam , i| Atit Uiit juper U liia&\an avcc cuK cn rufficialic j. 11 cn elt au- ttancni det rundiuioiii Uicjjei > dont ceauDtltaace apputicut »u Ju(e Hculier.

INSTITITTIOK

Pakds IL chaque pxj^ , cctsiix «cfi !a Lxiae djns tout rOoD<lcaif

^■^■^**- U. LaiofiKueuriiuTS-npsa faiKm-rcEsbn^iKsoni aSt d'etr«

vnigiir^* , ce cui n'a pu em^edK <;u£ rtgliM , amcBiie {fe

loat charrscm:!:)! . inei^at garJMS djasroaulagepubbc/.

La(:ivert':r£«ltp:i»e:r3nJedjr:s lesceremoni», bnsrautc

fois alic.-er ■'unice d^ i'£g'ii<; , par^e qu'eLe9 nc toocbeai

-c.'^ ^_ pciRt 2 ia Foi , ci a-j:i iiniiaics de la monlc. AinG les

^ orMc. Grecs, & autmCh.-eiicnsOrienraiix, quow^Caiho-

**■ *• •- 5- Kqaes. garier,: lenr r.i, tres-thflerect du ooac ; atofi Ii

plL^art ats Eslires Cachedrales de France oot leurs ufagcs

parttairiers , & les Moioe^ de S. Benoit ont uo Office ijfK

lear eil pTopre. Cetl un c&i de Iibcrte Eccl^riaftiipie ,

m. ^.$t. aii:onr=epiTuiinGregoirc, Ioriq'j'il coafeillc a laini Atf

^' * gufiin, l"on D'.i'cipie , d'etabliren Ana;leterreccqn'U troa-

vera de meitleur, foit dans rEvlile Romaine , foii dant

ceiles des Gsules. L^an^ienne re|;Ie etoit , i|u'ea ctiai^

^ '"A'- Province il n'y eu( qu'un 0£ce , fur le modeic de rfcgblc

■L i-'e.'iiV' Mitropolitaiae.

Ledetail desprieres &descercmooies n'ciantqaedliiC^

fa T-utt ^ntionhumaineipeutetrechani^epour descaufcsiinpor-

fi. (•«-. tanies, cooiiiie pour retr^nchet des hiftoircs &bu)cnleSt

^lj^fijfti- ou des cMiRonies fuperfiiiieures que rignoraiue aurtHt

iniroduites ; mais ces corrcdions nc fe peuveni &ire quc

par rautorite des Ordinaires < qui om droit , k plus fonc

d (.'Egtife Lltine a cepenJinl idmii ilini rolHcc diviti q^jclqn» mrcKGrtcs, pour marquer runion <le i'£B:ile Latine >nc l'EgtU« Grecque. A S. nenis en Kiini.-e , le 16 Octobie , JQur de l'oatvc ■lu H;i[ion , on chdale une iDtlie haule touie en grec. On iif- tcibuc ilini le chjmr dci mifleil St del manuFli Greci , i ceuM qui kffirleni i cectc nicllc , roit Laliuei on EccUliiflique*, potir aiilcr i cliaiiler rotliie. On chanloic EuQi autrcfoii ane tnvHe cn g'ec lc jour de Q^aCnio^o, (tani l'Eglire ilei Cord». tien , poui li connjrie dei l>.!Ierin> <lc I-.urjlein U Ja S. Siput- cre , *;i inilieu At laqiielle on riirolc ai'lC uii fcinian eo grec, miit «lepiiti qNtliuf (em|ii iitic mclic iic fe ilii pli:s en Erec , non pluf •jae le feiinon , 1 TiT-fCeption il'iine piHie de rexoide qui fe pro". noiice fnci"e en giec. llle f^iifoit lulli lutreriiit i Piril dai fel* mnnieiilomharrl b en alleminJ , aux Aiiguliins 1e jonr Ju VetH dreiti-Siini, H en llamind , loui lei Oimanchci ii S. Gcmiiin-de^ Pr^! ; mi;i< depuii quelquc lcinpi cela ne fe pnciquc plui.

e I.'Evfqiic luimSme iic peuc cltnii^cr ie br^viaife Je ron U». cife, fani obfeiver cciiainei forinalitdi , comme il fut jugj ptr Arrti ilu iT Fjvrier 1601 , pour fEglif- (l'An|cn , rappoit^ dinl ln plaidoveri de M, S^rvin , (iv. 1 ,flaidoyir i, *'dj'(i Itt prtiivti dn libtrUt,fh.ft. FtHCl) tl* tatuif lir. f , lA. 1 1 n. H4,iaL

^

AU DROIT ECCL£SIASTIQUE. ^ii ^ifon , d'cinp£clii:r les nouveauti^s , & de reprimer ceus p«f,Ttt: tti qui, rousp7<:ti.-xtede(tevotion, maisenefTotparignorance cuav. Ib ou par intiirOr, vculene ajouter au fervice public, & in- vcnterdL-smodes Jar.slaReiigion. SMell a propos de fjire desprieresextraordinaircs, comme cn cas de fichereffe, dcfleri!ite, d'incuifiond'ennetnis, oudequel(ju"autrecala- mit^ publique, ou pour rendre graces d'une vifloire, OU jf^^^ ^ de quelqu'autre bienfait, c'cft aux Ordinaires a prefcrire cttrgiypart, tcs pricres, & en indiquer letemps , 1«; lieu& ia forine; & '■"'■»■'•»• il eft defendu aux Jiigei feculiers des'en attribuer rautorite, "'fgj^'. 4^ t<i de prendre aucunc connoifTance du Service divin. Quant Cicrgi , ihid. a la predication & au% autres inftruftions, il cn a ei6 fuffi- ^ ** "' ''* f jnunent parle dans la premiire pjrtU. *

C H A P I T R E 1 1 r. ,

Dh Bapienu, de Id Conjifmation , de rEucAarijHe,

PArlons maincenani desSacremens.LeBaptemedoit Clemtai, wn etre donne publiquement , a Teglife / , oii font les '''hapi.SirU. fonis baptifmaux , avec toutes les ceremonies , hors lcs cas „^^ Leoerifii dcneceirir^.Amrefoisonnebaptifoi[foIennellemeni,m^me i.detoafeer. ks enfans , qu'i Paque & a la Pcnrecote ; d'oii eft reftee a ^'f*- '• "'* ces deux jours la bencdi£)ion folcnnelle dcs fonis. Depuis , les divcfs accidens onr perfuade de ne point differer le bap- i^me des eofans, pour ne pas metcre leur falut en dangcr. Mais pour les adultes , \\% doivent ^tre baptifcs aux jours ""'• ''''4 folennels,&parrEvequeen perfonne,autant qu'il fepeut. '^ Le Miniftre ordinairc de ce Sacrcmcnt cft le pnipre Curi, 011 un Pretre coitimis ile fa pari. Ceft principalement 4 caufe de certe nailTance fpirituelle , que Ton a donne lc Dom de Piresaux Paileurs dc rtcjlifc.

On doic bapriler avec dc Teau naturelie, ou par im-

±. Toiirnet, Ui. C. n. 1. Diipincau , cti TcI £r^ti , th. 9. OJ Vtmy , de l'it:l dei EcWj'. lom. I , /-jk. 111.

/ fAiiieur ii'iyjiit ici unvusijiie >r<.>!(iili<]uer lci cirimnnitt du bd])ii(ne J'ciu qui lc duiiiie j TK^Iite , iic pjrle pii tlei tleus ■4(tci tuTinci Ji; b4j>:ciiie , fjVoir , fl.iminii it J',infuinii , c'ell-i' dira I* bjpieme <le tlciir iiirjiiie pll li Sui][-Er[i(i[ , £( le bigttmt it Sttig <iui i'opere fu inutyttt

/wu lU X

)ii INSTITUTION

< mcrfion « ou par infufion. Nous baptifons ordinsdremeQt

TaRTIk. II par infufion , en verfantde I'cau fur la tere; mais lc Bap-

Cmap. II. j^.j^^g pjjj. in„ii^»ffion , c'efta-dire cn plongeant entiereineni

dans Tcau , a etc pratique par toutc Tanriquiti , du moins

jufqu\iu qiatorzicmc ficcle. II tcpond mlcux au mot de hap^

Mfirftnnt dt tifcr , qui fignific hai^ncr , & exprimc mieux le myftere da

rifi^. I. r. I. jjapj^,^^ pyj. i^jq^iel nous fommcs cnfevelis avec Jefus-

M 14.«/. 6- ,,/ n ti ' i. 1 j r X

.Kivni VI 14 (-nrid pour mencr une vie nouvelle , a I exemplc de fa re-

CWi»/ II. II. furrcdion. En mcme tempsque Pon applique Teau, il faut

prononccr Ics parolcs que rEglife a ordonnces , fuivaat

t)€ ct.n/. dift. |*lnllitution de Jcfus Clirift : Jc tc baptifc au nomdu Pere ^

4< r. 110. ^ j^ i:^i^ ^ ^. ^^ ^ Efprit. Quand on a grande raifonde

^f^* * douicr fi la perfonne eft deja baptifee, commc fi c*eft un

cnfantcxpole , on peut le baptifer fous condition » en di«

fant : Si tu ncspjib^ptifc ^jc tc baptife , & Ic reftc , afin qu*il

nc (cmblc pas que Ton vcuille reiterer le bapteme ; mais il

nc f.iur pas ufcr de cctte forme conditionnelle fans neceffite.

Ciiht* Trid, 1' doity avoir un parrain ou une marraine, qui prefcnte

fijl' 14. rtj Tcnfant au Baptcme ; ou tout au plus un parrain & uoe

jJ*T *^ /* "^^rrainc, mais non plufieurs ^. Ils lui donnenr lcnom ,

qui doit ctre un nom de Saint reconnu par rEglifc. Us rc*

pondcnt pour lui, & doivent avoir foin de foninftrudioa

(k dc fes moeurs; & par confequcnt ils doivcnt £tre bien

C.f;*. majorts in()ruits euxmcmes , & en age de raifon. On peutbaptifer

). d€ biipt, jcsiiifcnfes, qui avant dc perdre la raifon ont demande le

BaptOmc ; mais on ne baprife perfonne malgre lui. Quoique

lcs adultcs puilTcnt repondre par cux-memes , on Icur donne

f Xvant le Concite de Trente , on donnoit deux parrains au!C gar^uns , & dcux marraincs aux filles. ]'ai m^me vu quelquej Ades baptilUrcs , faits dans le dioc^fe de Parik depuis ce concile , oik renfanc a cu dcux parrains. A Venife on en donne jufqu^i cent. £n Fruncc , qnoiqii*on ne donne plus qu^un parrain , on p&uc choiiir pour parrain un corps , compofc dc plufieurs perfonnes , comme ■les Etuts d'une Province , une Ville , les fix Corps des Marchands» II y en a divcrs c.\'cmp!es. On a mSme choifi plufieurs foispourpar* raia les trei/e Cantons , dont plulieurs ne fonc pas Carholiques*

Par Ics Scatuts du diocefe de Paris , il efl defendu de> recevoir Bet parrains & marraioes par procurcur , a rexcept^on des Princes riu fnng. N^anmoins, dans rufwge, les Cur^s ou Vicaires en re- fuivent quelquefois, qnand ce fonc gens connus ; mais cela eft de jgrdce , & Ton exige ordtnairemenc que celui qui fe pr^fente ponc tenir un enfant au nom d'nne autrc perroiia#> ait uue procuratioa^ •u uue lettre qui Ty auiorife.

L

AU DROIT ECCLeSIASTIQUE. ^aj

tulTi dcs parrains ; & cctte aftion eft comme une adoption , p^rtif. [I ciui produit une pnreniu rpirituelle. Cuap. 111.

En cas de n^ceflite , on pcuc omettre touies les ceremo- Dt tan/iir. nics duBjptemc, & rcconcencerd^appliquer l'eau avecles •^'P- 4-c- **■ paroles. Toute pcrfonne li; puui adminiiirer, meme celui "ar''^utt qui n'en pas bnpitlc ; fculement , on ne peut pas fc bapiifer foi-metne. Toutefois , mcme en ces cas de n^cdTiie , s'il y aachoifir, le Bapteme doitetre adminlllrc par la perfonne la plus dic^nc ; iin Prctre , puis un Diacre , puis un auire Clerc , un homme pluidt qu'une femme. 11 nc faut pas abu< C. dthiium fer de ces exeniples , pour ondoyer des enfjns qui ne foni 4* •** ^"f*" poini en peril ; & negliger ou difTcrer lcs faintes c^remo- nies du Bapicme , pour attendre la commodiie des par- rains , ou par quclqu'autre raifon frivole h.

Ceux qut ont ete baptifes chez les hereiiquc* , au nom r j jg « Ae l3 Sainte Triniic , font regus dans le fcin <lc TEglife , ^, Mri^

h OieUiatmn ia Kai du 9 Avril 17 {6 , porie , *n. V , qu« qiuud un cnljiit aun iti ondojri! eii cai de n^celTtii , ou par pcr- nilSon de TEv jque , & iiie rondofement auia iti Ijit par Je Catfp Vlciire au Jellcivani , iU reronc (enui il'en Inrcrire Vi&t inconiincni fur iefdiii deux rcgiltrct ; U. inc fi renfiint a iti oniioyi pai ftgc.femme ou ■ucic , celui ou celle qui l'iuia ondi<ye , fcront ■cnui , i peiuc Je di.<i liviet d'amende , qui ne pouiii eiie temire nl moiitiB , U de plui grinile peine cn cai itc ifcidive, d'en >*«Ttii fur le champ ler<liit Cut^, Vicjiie on deOecvJnt, 1 relTet d'Jnrciiie l'aae fui lcfiliEi lettillrei. Diui kijuel afte feii fiii meil- (ion dn jour la nailtjnce de renfanc , du nom det pere Ei micc, & de U periiinne qui aiica fait ronJoyemenc ; £1 ledit a&c feii Sgni fur leUiti dcux regiltrei , tant pii le Curc , Vikaire ou del^ fervant, qae par le p^re , i'il elt pr^fenc, & par celui ou «etle qul auri fait roiidiiyement : & i rvE;jrd de ceux qui ne pourioni ou na riuront Ogner , il feii fjit meniion de la di.'cl:iiaiion qu'ili en

L'iinicle VI porce, que lorfquc lct Ccrjinoniei du baptime feront fupp^eeei , l'?Sle eii fcii >!rcflc , ainfi qu'il a iti piclciil )-D;:r ]i:i bapltmei, Gc qii'il y feia en outie &it mention du jour de l'a<,ie

Ncaiimciint , dini lei pirollli:! mfme de Paili, le piemier d* cct ileux Jriiclei iie t'ulireivc pat j la leicce. On ne diiflc poiiit d'iiftc, diiii le lc:m|it qiie fciifint tl) oiuloyj pai riccoucheui ou aiitie |icrfuiiae; on Ijic rculement meiilion d: rondiiyement , dani ■'dtte qui fu riit locfque lei cfr^monies du baptJnic Ibrt fnppliJL'.!. Cc dcMiit A't&e , qui COnltate l'ondoyemenl daiii te tempi miine oil il ellf:!i(, peuc^ cependint occalionei de grlndi incenvjnieiii, fur-coiic n Tan ometcoic enfuitc de fupplcer lei cJivmnniei dn bip. tlme , puifqu'eii ce cii il n'y auroit lucun iStt propre t conilaicr U uailUnce de r«iifiuit k rendDyenMat.

Xii

5i4 INSTITUTION

Partie 1L P"' l'o'<^i<^" ^u 'i^i'" clir^ine , par rimpofiiion des maiat * Chaf. Iil ou par la feule profelTion de foi. Mais on ne rciterepointce «UA 44- « iacrement. Ncus croyotis un feul Bapteme. Si quelqu'ua Erh. r\. t. 3^'<>>' rebaptile, il feroii excommunie ; & celut qui Tau- Conc. Triii. roit ete , mi^mepar ignorance , demeureroic irregulier. Le fiJl^ ^'/"j'' Baptemeneproduiique deselTetsfurnaturelsi&nechange Difi. 4. c. "^" ^ YkKax de la perlonne.

107. loM. La Confirmation ne fe reit^re point , non plus que le

ibU. c. ir;. Baptgme j 3^ \\ n'y a que TLveque qui en foit le MiniAre I. Cer. viT. ordinaire. On peut s'y faire prefenter par un parrain ; mais 17. 10. 14. ce n'eft plus giieres l'ufage.

JZff"'' L't.uchariftie ne doit eire confacree qu'au faint Sacii-

Cane. Trid. ^^^ ^^ '^ MeJTe , avec les ceremonies que rEglife a autori-

fcff. ti. cun. fees. La matiere de I'£ucliariftie dilepain&Je viiLLeviR

'. ' , '^"' doit etre mele d'un peu d'e3U ; 6t le pain doit etre fans le-

mff. Uaan. vain , fuivant la trailition de TLglife Latine. Chaque fidelle

ji.r. Jifl I. eftoblige d'a(Rfter a !a ML-ITe eii[iereious]e$DLmanches&

lW*rfirt^i' les Feies de precepte ; & autant qu'il fe peut , ija MelTc

1. 1^. S{. folenru-IIe de fa paroilTe , pour recevoir les inftru£iion$ de

Cenc. Trid fon P^ifteur , prieren I^afiemblee ou il fe trouve range par

Jcff. KKiv. c. i^ Provid;nce divine. Le Cure a droit de denoncer i \f.-

Cenc. Sen. veque ceux qui 5'en abfenient fans caufe , par trois Diman-

f iih. e. 11 clies de fuite ; & il y a excomoiunicaiion contre ceuxqtu

v^ ru arij. pgj,j3„( |'oflice divin afliftent a dcs fpeflacles pro&nes.

Ln cas de neceftite , on fatisfait au precepte cn afTiftaiit Ead AiH 1 avec attention a une Meffe baffe i. La Meffe conveniuelleft t. 4)f. "u folennelle , doit etre celebree apr^s Tierce ; les Meffes

Ead. difl. ». baffes depuis Taurore jufqu a midi. La communion ne doit Cflr/AaV"' "^tre donnee reguIiSremeni que pendant la Meffe, imm^- Ibid.difi. *■ diatement apres la communion du Pretre. Tous les fidellcs t.i<),ciiene. eioient auirefoisobligesde la recevoir, au moins troisfoiE **"• rannee, a Paque, ala Pentej:6te,& a Noel. Lc Concile

de Latraiiareduit cctteobligaiion u unc foisran, pendant la quiiizjine de Paqtie l. MaisIesPreires doiveni comtnu-

i Cci mcHes foiil li;s meme» , (]ii« quelijues conciles appellent petr.ci mcffci ou mcgciprivUi , qui fe diii:\nj'ubm:ff<i \-oce.

l Un ne jQniie ce iiDm ile Mtffc cimvcntuctU , qu'd cetle qui fa

paroidialt» . la metltf foleniielie s'appelle Wci/i dc patoijjc. Cclt ««lle. uil ruu pciireiiie le palii i bcnii.

I C/iiKau floic f^ire la coinimiiuon pafcBle , daoi rEglire pa. rolflitil» , ii Uqu«llt U cft rIUgIi^.

AU DROIT ECCLesiASTIQUE. j»; rl« toutes les fois quils celcbient la Meffe. Suivant \'ii(»^e pT^TiTli! prefcntdertglirc La(ine,iln'y aqueliiPfeirecelebrani qui ch*p. HI. COinmunieroiislcsdeuxe<^pt.'ccS : les autres necommunient C. Onmii que fous la fculo efpirce du pain ; mais le Pdpe peut accor- "'^'^/p^Bi^ der a quelqut: nation rufugo du calice , s'il le jugc utik & rtmi^. pour !e bien de TEglifc m. ^-''- ''•/'■ »•

Quani aux oialdJes, on doit garder pour eux , en cha* ^^^^ j^-j que cglifc paroiflijle , des particules confacrees , dans un ftjf. it. dec. ciboire de maiicre nette & folide , enfcrmc a clcf dans un ^''- tabernacle ;& tcs renouveler au moins lous les quinze jours, , "5 j tu'„J| Quand les malades defireni de communier , lEuchariflie TVu/./c^. i|, doilleuretre poricepar unPreire, avec le refjwft convc- ',9 . nable , afin que le peuplc foit averti de radorcr. Sl c'eft i-trvtnii'. pour viatique n , elle ne doit etre donnee que par lc Curc , C.ip f.tat

m Ceux <[ui caminunifnt ivec \t Pape onl lc pr munier foui lei ileuKcrpccci. Le Roi cainmunic a fiiil fiicre. L'£mpcreur (en 3 > { ) commuiiii Ibut 1 CD quilici dc Chanuine dc S. Jejii de Laccjn. Lei me 1(1 Mironiiei , qiti ront foNinii au riiiil Sidge , ( coic foui lei lieux efpicei. Voya^t du Mont l.ibiin. foui lei deux erpeiei te pialiijuuil au commcncemeiii daiii touls l'Eglife. Ellc t'1.1 mem: uiJonnce en lop(, 111 concile ilc Clur. monl en Auveigne , & fut urii« pJr-WUi iufiu'aii Xlle. fiecle. On U prati(|uoil meme encore quelqucfuii dini lc Xllle. L'>uteur de re'9tJoii de viiloiie queChailei d'Anjuu rempoita fui .Mji.ifioy •n 1164 , rippoite que lei Cherali^ii cammunierent avec le pain lc le vin anni li bataille. Maii Ui inconvinieni qu'il y avoii de daiinei ta coupe , foit pjice qa'clle icpmtloit quelquefoii , foit pour la icpugnince que lei liilellci avoient je bnire djiii la mfinc coiipe , foic parce quc plnrieuri avoient de ravacfion pouije viu , ficent ■bollr pcu i peu Tufjge de 1* coupe dani la plupart Kglifct. Elle fe pratiqjoit cncuie dani rEglifc Latine dti lempi a< S. T^o- mai d'Aquin , luivanl Varqucz. Lc Concile de Conl\ance , tenit en I4<t, declirii que la coucume rjiliiniiablemcnt inlroduiie de ne doniier U communion aux IjTiuci quc Ibui refpcce du piin, iloir otHci faar ime loi ; ce qui fui «onfiimt pir le Concilc Ue Tienie , /etf". ,..C«;i....

Dini rAI-.biyc de S. Denli en Fiince , let ioun de fiiinAe (Ite , i li giaitd'inelle , le Ui^cic U le Soiii-Diacre fe communiei:i cux. mimrt fout rcfpcce dj vin , dani le calice du Pif tie , cn afpiunc

A Xo

tre-Uanir <le l>am , lct toui> de giandc fjtc , iprit b com-

qui fe donne au ch<r'jc , on p:ercntc a toui 1* Ceigc . H.

jntmc t<

coupe 0

ij il y :■ du vin St dc l'eju, Maii ce qui efl dani ectlc coupe ,

•l'c(t pa<

1 couljcr* : # nc le doiinj qiie par forme d'iibIution.

n Uii

iluinje .

i <cu\ qut iuat dini ua diaLercvidcnidc mei: piochaint at

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^>^ Tirz.^ iT C^rri w-rHarvrc iir^.^.i :,* icir £i:r«

pri':-=^e i::*.:r lit t£ir 7ir . Zvijce eti cirtxia css. Quoi-

c-e rcu-i A^ri ?:crrs:i ric.:.vicr i rotiLiarica ^ pccvclr

cii^^ciire , il^ r-e reivirrr acii^C'?» r*ercsr , UESune

ccr: -.i: :- iTLzrsrlt i-t 1' i.v icTJS , cii ii ^esr £^?=i2 , oa pjT

orcvil^r. ^''^ bt^ztz^zii cjnrze i^jses, ca uzsprovi-

S^.-r y^j licfl , aprds lei ivc:r exatri^es. Ces perEDufioas panreot

r. M errc I.-nlrtes, & p-s-jr le re^rs 8: pc-jr les penbcces fic

A"£ijrAd' rvy-y ;esc23. 0:: cxce^ce d"crdicAire les R^li^eukes , a qui

'^ ' ^^ >• fiiJt Co^rdTeurs plas cboLfls ; 5: cerains cas 3iroces ,

^r^-n <ijr c/, dort IXvet^ue fe re.ervc rabtbl-arioc. Les Repiliers , meme

; pitt, M. i^j M»ndlans , forit u:]ets a tcutes ces r^lcs , ijocobfiant

pej7ent e:re k jesn. Ce cefT^e paroir u:re iVL^on a celsi de Fi.;- situm , q'ji dani hs ordret rellgiea^ , fi^nif.e ce qce ron Jocae a Ufi mowie ^•'«ur f«i.'e fo.a royage. Daas let ancier.s Canocs , ce cer- me Kij/icim ftgnifioic , non>(euleiiient r£.icharulie qae Ton doo. fioic aox Mcrfibonds , mais auHi U r^conctliicion & la peni:ence qu*on UuT dnn::oiC. Aucrefois m^me Ton donnolc le fucc V:ai;q::e i tous lei mala^ies ; 2c a tous ceux qui etoient eo danger de morc , encore que le danger ne parj: pai prochain. Les rcgullerf ne peu- vent aiminii!rer le Viatique qu*aux perfonRes de leur mjilbft , y coffipri^ ies domeftinnei Sc penfinnnairef.

o On ne pjrle pas ici des p^nicences publiqnes qne Ton impofcit fltirrefoii aux pccheurs fcandaleux ; mais du facrement de pcni- teoce ; lequtl aprei la coiifeflion auriculaire des pcches « un aSte 4ie coiitricion, Ik aucref cpreuves quc le Confefleur juge ncccflaires » ieaivc lcs p^ch^i commif apres le bapc^me , V moyen de rabfo. lucU/n que U confcflear donne ga p^aitent , auqiel il ioipofe ^uel- que pdjiitence coAvenalilf.

. •• ^^.

AU DROIT ECCL£SIASTTQUE 317

Icursprivilcges. 11 y a quelquescas refcrves a«i Pape, fui- p^n^iB if vant un ancien ufdge , du conientemcm des Egliles. Autre- chap. iV. fois , il falhoit aller a Rome pour en ecre abfous ; a prefonc le Pape en donne le pouvoir , par des facultes parricullc- rcs , aux tveques , & a quelques Pretres.

Les cas relerves au Papw* , fuivant le rituel de Paris font, I. L'incendie des Egliles, & cclui des Hjux pro- fanes , fi l'incendiaire efl denonce publiquement. 2. La fimonie r^elle p dans les Ordres & les beneUces , & la confidence publique ^. 3. Meurtre ou mutilation de celui qui a les Ordres facres. 4. Frapper un Eveque , ou un autrePrelat. ^.Porter des armesaux infidelles. 6.Falfificr des Bulles ou Lettres du Pape. 7. Envaiiir ou piller les fcrrcs de rEglife Romaine. 8. Violer rintcrdit du faint Siegc. Lcs cas r^ferv^s a TEvequefont, i. Frapper no- tablemcnt un Religieux , ou un Clerc in facris. 2. In« ccndie volontaire. 3 . Vol en lieu facre , avec effraflion. 4. Homicide volontaire. 5. Duel. 6. Machiner la mort de fon mari , ou de fa femme. 7, Procurer ravortement. 8. Frapper fon p^re ou fa mere. 9. Sortilege , cmpoifon- ncmcnt, ou divination. 10. Profanation de rLuchariftie & des Saintes Huiles. 11. Efiufion violentc dcfang dans rEglife. 12. Fornication dans rtjiife. 13. Abufer d'une Religieufe. 14. Le crime du Confw-lTeur avec la pinttentc. 15. Le rapt. 16. L*incefte au fecond de^ri r. 17. La fo- domie, & autres p^ches femblables. 18. Lardn facriiegc. 19. Lc crime de fuux: fdux t^moignage, fauffe monnoie, fal/:ficattcn des lertres ecclefiaAiques. 20. Simonic &' con- fidence cachees. 2 1 . Suppofition de titres ou dc perfon- nes a rcxamen pour la promotion aux Ordrcs.

Les refervations font difforentes , fuivant Tufage des diocefos ; & eilcs font fort utiles , pour donner p^us d*horreur des grands crimes, par la difficulte d*en rece- voir l*abfo!ution. Le Pretre p^nitencier eft kvabXx princi-

p On entend ^2T Simonie rictle , celie ou la convencton fimonia* ^ue e(l extfcutt^c de p«irt & d'tiutre : en quoi elle td plus crimi- nel!eque la fimonie menr.Ie , & meme que U fimonic convention- oeUe , lorfque reHt^cution n*a pas fuivi la conventioo. Voye\ cU «pres le cliap. de la fimonie.

^ yoyex ce qui elt dit de la confidence , tom, II , ehap, i f .

X Ccil ceLui que iiku & U lcrur commcttroienc eurembk*

Z iv

5*8 I N S T I T U T I O N

Paktie II palemeni pour abfoudre de ces cas. II n'y a ni r^renraiioTl

CHAP, IV. de cas , ni diftir.flion de Confeffeurs i ranide At la

mon ; lout Preire peut abfoudre celuJ qui fe rrouve en cet

^tat, pourvu qu'il aii donne quelque figne de peaiience.

Mais pour ncire pas furpris, Jes aiaJades doivent avoir

recours d'abord au Sacremeni de Peniience, & les M^

dccins ne doivent leur ordonner aucun remede temporel,

s^i """ •I^''''P'"" '^ remcde fpiriiud : c'cft TOrdonnance du Coo-

tkfiiit. ' ^''^ ^^ Latran, praitquee en Iialie & ailleurs, mais noo

pas en France/. On ne refufe ce facrement it perfonne»

non pas meme a ceux qui font condamnes 3U dernier

fupplice.

Cltment dt Lcs pcniiences , c'eft-a-dire les oeuvres fatisfjfloires ,

fKmt.t. 1. dojygnt etre proporiionnies auic peches : c'eft pourqucn

it faui les confelfiir en deiail. Le fecret de h confeffion

eft inviolable : & le Picire qui feroit afT^^z maiheureux

pour la reveler , doit ecre dcpofe , & mis en prifon per-

Cap. emnit peiuelle. On 5'eft relache depuis environ cinq cents ans

airia/qut e,i- de robfervation des penitences que les canons avoienc

*"'( ^ ''* ^'■efctitesa chaque efpece de peche. II ne laiffe pas 6'6ne

Cent.Hltdiol tres-u(ile de les connoitre , afin de proporiionner les fa«

Cvnc. TriJ tisfjflions aux peches , & de fe conformer a i'ancienne

Coat^Trid •'■''tipline , autant qu'il eft pofTible. II y a mSme des cas

PjT- Kxiv. R. oii la p^nitence pubiiquc doii etre encore impofee ; fa-

*■ *■ voir, quand TEvcque juge qu'el!e peut etre utile potir

ffiiiffi Rom. reparer le fcandale d'un crime comtnis en public t. Le

jour ou doit ^tre donnee la peniience publique , ell le

Mercredi Avs cendres: & le jour d^ rabfolution folen-

nelle eft le Jeudi Saint u.

f Par r-rclcle ii delj

1 Diclaralion du ij

D,

icembre i

1698 , il elt

eiiioiiii

: lux M^.lecint .ti.,i, leur ileraui , :

Chiiuigii

N,i U Apo-

tl-i^i.,

fi, qui ronc appel

>liJe>, i.

rcn Joniiec

^ Cut,.-sJei,..™i

1!«, -liHitfit q.l'il

,Sflo„r q.

.10 la miiU.

di^po'

,.rimiaie.U,.Ber.

:i.le , s'itj ne voic

r.-.iNli y u

pei*> 1

l'jil!cii'i. L,i dec!

.j,a;iot, an 8 M«.

11, ,l«l=i

1.1 aux Mi,

<)edMt

.le viiiler les ni.ii

j,!ej le troiiiime

jou

: lcur apin-

(oliigu

'\i% oiit ili ciinieli

lei , ou au nini.i>

1'

.■m, Coi,l

•Hlei-r 1. iti

^.^!i

THiur ief voir, L.

» .M>5rfoc:.,i b:s.i

g.iiier! 1,,

' ni,t>;quent

puiiit .

l'»«tUr te msUJe

, OU fiiUlillB ,

di:

i <iu'i;i vc

>leac qu'il j:

J.nger.

f Vo

let. [)iit«rTay,<h Ntat & capaeiti

dC!

EcdC-fuip.iqatt , rcv.

t»m

MiH )M.

« C

ea cmn^tpoti»

de cetM abroIut«ti

fDleoKclli

e , ^ui it*i»

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 329

Les indulgences x fonc inAiiuees pour rcmettre les [,^^^.^ ,^ pcnitences , 011 en partie , ou oniierement , fi l'ini:luigencc ckap. [V. efl pleniere ; msis icur etf.;: depend emierement ce u ilif- pofition du piinitcnt. Commc elies doivcntOire aecordces Can:. Trul.- gratuirenient , tes Lvi-tjues doivent avoir grand loin Asf^J- sJii-i" retranther ks fuperftiiions & ies auires abus , qui peu- ■'■"'• venr s'eire glilTcs dans Tufage. 11 ne fai<i pas confoncirc les penitcnces avec les peines canoniques. Les Penhcnccs font volontaires y , & conviennent <i ceux ([uiferepea- lent de leurs pethes, & veulent fmcerement s'en corri- ger ; les ptints cjr.oni<jues font forcees , & fervent ou i humilier les pecheurs , les amoilir , & les amencr a U penitence, ou n les rerrancher de rEgUfe, s'ils font lout- a-fait endurcis. Comme elles regardent le for ext^rieur, rous en parlerons a la fin de la foifiimt Pjrtit ^'""- Trirt.

V txtrime-onaiort ne peut ^irc adminiftree que par '-'s ,''J;„r V ,t Prctres, fuivani les paroles de TEcriiure , & fuivant la i:iittih.Kem. tradiiion ecclefiaftique , par le Pafteur ou par celui qu'il ." »■ <■■ (•■ ■• envoie. U doit recevoir tous les ans les fainies Huiles { 'j^^ j

donnca en ce jsut i ceux qui *toieiii eii pt-nitence p-jbliqoi; , qus l'diifiit encaie Jii<i Ia..cei lei ERlilei Ii «^r^inoiiie >le l:iDi'r.ute , qui ii'ell .lutic t^nfc ^u'iiiie abloluclon ^iniii\a qiie I'oii dioi^ie i toui leipe.hiur, ilMii Ki CjiliiJralei. fEvuque eit fjit lj eiit-

Prttreipuu[fjlr<i>l'dutrei:.bl'.>utei,ui>t JiNiljCJlhiUrJle.qietl.inl ceitiiiKt luCivt hi;i:lri. L'jbf,jute le f^iC ^utli {liir lei Cu.-vt dal lel piroillJi , le jjui Je l'aque.

X L^ufige it\ iiiJulgencei coininenfi dani le tempt dei premie. lei ([oir^lcf. Un accurdi det iitdiilf;ciicei i aa\ qui fe cruiroient , pour Iti eng.iget i eutreptenJie e-t cxpc.liiioni pcniieuft'!. Ui. puii , lei r^pct eii iccorJereut poiir dliTJ: cnCei C^ufet , coir.nc i ceux qui fcioi«Tii le voyage de Terte-Siiiiie , J ceux qiii vi.i:t. roieiit une E{;lil'a en un ceruin jour , ou qui furoieiit quelqu'aiilto ade de v-,i-.i.

y (^uitii J on dit que lei piinliencet font voiontiiiei , c'ell piice qiieles lidellei i'y fouinctlciit volonitirem iic. Cji d.i re:1a ellel ne fon: puini j leui clioiK ; tt. quir.J ellci leur fjnt iinpofeei ,

f l.ei rjiuivi liuilei funt de ctoii rorcei. i°. Ce1*e du /i:'ic tbr^mt, qul cfl comporce d'hui!e U biume , qui Terc ci' lioii l'j-

naini.

, Ce ch.trn. L

Mt a:iir. jIJcf.iif.;crjiion dei .■\ .:-ii

>. aii f.!CrB

de no

. Koit , & ,Ie

1 juc.-m pril'u:inei qJi loiii Ui<'-:^.

lltl e„

t/cka-r\iaa,n\

ii for: a:\\ a.itret cii.:tinni ,lu bjptci

«UlJti.

jn , ii iat.81

lniow u'uget. 1*. Cc!le<lei ii:fi.in:>

^^ictcom.

33« INSTITUTION

Partie II. P^^^ ^^ Sacrement & pour le Bdpreme, au fynode, ou

Chap IV. en un autre temps marque , apres que l*Eveque les a

s1'difl^"^l'* confacrees le Joudi-Saint ; & il doit les garder dans des

iUud. Rit.' vaiffeaux ners , d'argent ou d'etain , enfermes a clef , pour

Rom- privenir les facnlcges.

II y a peu de cliofes k dire du Sacrement de rOrJre ,

Conc, Tirid. apres ce qui en a et^ dit dans la premiere Panie. Ajou-

fejf» 2«. c. tons feulement , que ce facrement imprime un caraftere a^

J>ift> 6%^c. I. ^^^^^ ^^ Bapteme : d'ou il s'enfuit, qu'il n eft pas per-

^•deconfecr. mis de le reiterer. Mais fi Ton doute avec fondement de

dift.^c.ioj. la validite de Tordination, on doit en donner une nou-

velle, qui ne fervira quau cas que la premi^rc ne filc

pas valable. De la il s enfuit encore, qu'un Pretre ne peut

devenir laique ; & que bien qu*il foic depofe pour fes cri-

tnes , il peut validement adminiftrer les Sacremens , quoi-

qu'il peche en le faifant;& par confequent, qu'un Eve-

fuvplem T ^"^ devenu heretique , depofe, excommunii, peut faire

^Z.art, z. des ordinations valables, quoiqu'iIlicites , parce qu*il n*a

point perdu le pouvoir , mais feulement Texercice de foa

Ordre.

CHAPITRE V,

Du Mariage, Des Empechemens,

LE mariage b confifte principalement dans le confente- ment , c'eft a dire Tunion des volontes , qui eft Timage de Tamour de Jefus-Chrift pour fon Eglife. Mais il faut que

pofi^e dMiuile 8c de vin ; c*e(l de cette demi^re dont on fe fert ponr rextrfime-onftion.

a Ce caradere efl {act6 & indelcbile d T^gard des Pr^tres 2c des Diacrcs. Pour ce qai efl du Sous-d>aconat , on en peut £tre releve , par une difpenfe du Pape. Pour les ordres mineurs, itt n'emp6« chcit point de quitter Tetat eccl^fultique , fans que Ton ait meme befoin pour cela de difpenfe.

h Le mari3ge eH un contrat civil, ^lev^ X la dignite de facre- ment , qui unit enfemble riiomme 8t la femme 11 ^troitement , que pendant leurvie cette union eft indiiibluble.

Quoique les peuples qui ne font point dans le fcin de iVglife ne regardeat point le mariage comme un facremetit, il y a n^anmoins dans chaque pays , une foroie autorifi^e par i«s Lois fic ulages , pour

AU nROIT ECCLfeSlASTIQUE. 311

ce confcncmeni foit Itgiiime c , c'eft-i-dire conforme i partib lU Vinlliiuiion divinc , & aux lois de rEglife & de TEiai : car chap. V. d^ins iinc afT.iirc do c<;ite imponancc , qui cA le fondcment ilc la focttitc civiic , il n'ell pas jufle de laifTer a chjcun la libencdc fuivrcfus p;inions & fes rdniairics. L'inllitution divinc e(l, qu'un feul liommc foit uni a unc rciiic fcmme pour toiite la vic ; enrorie que l;iir afftftion ne foit ni par- T.ngce , nt inccitaine , & que leurs enfans foicnt eleves par les foins dc Tun & do rautre. Pour conferver ceite fainre inilituiion, les Lois ecclefiafiiques & civiles ont marqu6 pluficurs GinpC-chcmens , & piefcrii plufieurs c^remonict pour les mariac^cs.

Les Empichcmtns du mariage vienncnt ou de la nature, CU de la loi , 011 du f.iit dcs panies. L'empechcmcnt nam- rcl , eft le b-is ac;c au-delTous de la puberte , c'c{l-a-dire de douze ans pour lcs filles , & quatorze ans pour Ics hoin- nies ; quoiqiic fuivant le Droii canonique , on doive fc re- C. amttnt glcr par b vtriiable difpofiiion du corps , piuiot que par t-"*"*^"!/! le nombrc dcs annccs d. Par la m^me raifon , rimpuifTince 1,^ ,j^, ^ pcrpetuelic & incurable ell aulTi un empechemeni «. Celui FrijidL qui vicni d.: la Loi , e(l la parcnie & Talliance. Cet emp£* clicmcnt cft fond^ 3 fegard de la ligne dtreAe , fur la dif- fcrencc dc lagc , & le refpe^ qui ne s'accorde pas bien avec la liccnce du mariage : & <i Tegard de la ligne colla- terale , fur le danger de corrupiion que pourroit caufer rcfpcrante du mariage, entrc des perfonnes qui font eleveei en snixas maifon , oii Ton cft fouvent cnfemble. Dieu a vouiu auni,par ccs dcfenfes, eiendre la charite cntrc 'e*Diw *«.*'* hommes , cn multipliani les liens de la focicte.

LEi^Iifc k confervc loutes les defcnfes de la Loi de Dicu ^"'' """■

lei iniiiaget ; U p«r un ilroic commun i loiitet I«t nalionl , cet miriigci ronc tvpr.tit valablei p^r-to-.it, tant par rapjiort i Vint ilci r>:mir.cl & ilci e\:i.\r.i , quc pnur lc droit fucciiilci , qui «■

t Poiir ii;5 IJiiiime , il fsut qii'il roit Aannt librement, !t p»r un- peilunne mj^ireri: ie fi;! dioiti , ou <]u'il r<iit «ccompagn^ du cunlcntemi:;i: dci \iiti Sc invre , lutcjn Ec curiteurt, cn U pui& fjnce ddqi^ctl cll U perroni:: i|ui Te maiic.

'' l.e mjiijgc coiiira^K' it:c un im)'ubeie ne feroit pai nut . Ti cct impLti'Jrc cloit cipalile d'avw[ det eu^ni , ciip, Pulciti ]. ttir, dt Jt/pomJi. impuber.

t ^uaud elle a piisiii le naiiigc

«3» I N S T I T U T I O N

Partib II. ^* €Tcluent Ics parens ou allies en ligne direfte i YinRm &

Chap. V. en collaterale , feulement les tantes/, les fr^res & les foeurs;

V. Glojf, in mais on a cru 'Ong-temps que la defenfe de fe marier devoic

ii! de Rgflu, ^'^**'^^'*^ ^ ^0'''s les parens , entre lefquels il pouvoit y avoir

fpoliat, droit de fucceffion, c'eft-a-dire jufqu'au feptieme degr^,

au-dcla duquel on ne comptoit plus de parente. Le Concile

V. Pctr. de Latran a reftreint la defenfe au quatrieme degre inclufi-

Vam,ofu/. 8 vement/^, tant pour la parente que pour Talliance ou affi-

Jrad!^c^:p, "^^^ ^' ^^ ^ ^"^ reduit Taffinite au premier genre , qui eft

ifondehet 8. entre Pundes maries, & les parens de Tautre, au licu que

de confang, 1»^^ en comproit un fecond genre entre le fecond mari &

les parens du premier , & meaie un troifieme , entre la

Eod feconde femme du fecond mari , & les allies de la premi^re

Non debet, femme , le Concile de Latran a bii ces deux genres d'affi«

nite.

Sejf. XXIV. Lg Concile de Trente a reftreint d'autres empechemens

de meme genre; favoir, celui qui vient du cnme; car,

Toto tit. de feJon les Canons , la conjon6lion illicite produit affinite avec

ionj^anz^^^^* Jes parentes de celle dont un homme a abufe. Le Concile

C.z.

Ta reduite au fecond degre i pour etre un empechement dirimant: il a reduit au premier degre celui qui vient des fiancailles valides; empechcment que Ton TippQWc d*honnetere publique, 11 a reftreint la parente fpirituelle qui fe contra£le au Bapteme ou cila contirmation ; enforte qu^elle ne s'etend qu'au parrain & a la marraine , ou celui qui baptife , d'une part, avec le baptife, fon pere & fa mere, d'autre part, & c'eft pour cela qu'il a defendu la pluraliti des parrains ou des marraines. Ces reftridions ont ete n^cefTaires, parce que plufieurs fe marioient par ignorance , dans les cas de- fendus, & enfuite ne pouvoient demeurer enfemble fans peche , ni fe feparer fans fcandale. y*M 2. ^, I Les degres de parenti fc comptent, fulvant la fupputa- tion Canonique, de maniirc qu'on ne met qu'un degre

/Le neveu ne peut cpoufcr fa tante ou grand-tantc, ni la niece dponf^r Ibn oncle on fon grand oncle.

g Ce qui comprcnd les enfans des couQns ifVus de germain. Au-^ dcla de ce dcgre, le mariage eft Ubre encre parens.

h Ainfi , il ne peut y avolr de mariage entre le beau-pere & In bni» labelle-mcre &ie gendre, nientre lc beau-frdre& labelle*raeur,&c.

2 Ceit-j-dire jufqu*aux enfans du frere ou de la fceur 4e la per**- fonne avec la<}ueUc U y a eu coujonftvon illicite%

AU DROIT ECCL^STASTIQUE. j^j- _^^^ pour chaque gencration en collaterale ; enforte que le PARTiBlt, fr^re & la Tocur lont au premier degre ; les enfans diis deux Ckap. V, frCTes aii fecond j leuis pccits enfins au troiricme. En degres indgaux , on cn compie aiiiani qu'il y en a , emre le p!us cloigne Si la fouclie coinmune : ainfi l'oncIe & la niecc font 3U iecond degr^, la 6!le du coufin gennain au troifi^me. Cettc itianierc de compter les dcgres de parenie eioit en £,■(, „/f_ ufagedLis le tcmpsdeS. Cregoire. Pour les fucceflions nous <r>/>' H. ^ fiiivons celleduDroitcivil, quicompteune fois autant de ^c^'^''t,j' degresentrecesmemesperfonncs A. fijf^ x«w. n

Ceux cjui par ignorance onc conrrafti manage en un !■ degre defendu, peuveni obtenir difpenfe pour demeurer enfemble ; mais avant le mariag.' on ne doil point accorder dedifpenfe, ourarement, & poitrgrande caufe. Au fccond degr^, il n'y a cjue le Pape qui en donne, & encore pour caufe publique , encrc les Princes. Plufieurs Eveques foni cnpoflelTion, les unsdeleurchef, lesautrespar concellion du Pape, de difpenfer au quatricme degre,& meme au troifieme envers les pauvres. Toutes ces difpenfes doiveot eire gratuitcs , fuivant le Concile.

Les emp6chemens qui viennent dufaitdesparties, font rengagemenc precedent , foit par un autre mariage , foit par un vccu folennel de continence , ou Tadult^re que les ,*'',',' '* '* parties ont commis enfemble , s'iU y onc joint une promefle fuptr.hon. %. des'epoufer quandilsferoient libres, ou s'ils oni enfemblc d<to^aidaxt machine la morc de la premi^re femmc ou du premier mari. '" """''

Cen'cfl pasair<;z qu'il n'y aii pnint d'empe;hcmcnt, il faut ipie les parties veuillent fe maricr , & le vcuillcni li- c. diuaat brement. Un infenfe nc pcut donc fc marier. L'erreur ou *<■ it ffaa» la violence rendent donc le mariage nul. L'erreur doit litre ' CR la perfonne , comme lorfque Jacob prit Lia pour Rachel ; cap. 4. ir

' toajuf, fic.

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e,Jesre. fecomp.

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litjU,

, de m<iii

.ere \at le frer* &

lalixDine faimeitt que le deuxiame dcjtit,

334 I TC S T I T 17 T I O N

PASTtc II- ^" ^ ^* condition de la perfoimc, fi on a pris im eTclTrs

C«AP. V. que Ton croyoit iibre /. La violence doit erre telie, qn^im

homme ferme y put ceder ; & psr cene raifoii^ la ^emme

cnlevce ne peut cyoiuer le raviffeur.

Conc. TrifL Ceux qui {bnt en la puiilunce d*autrui , comme les enfsns

laav. c. C^ ic familie , & les mineurs , ne doivem point fe marier fans

Ord* BUns, ^^ confentement de ceux dont ils dependent m, Oefiprhid-

40, iUlun y puiement en cette a6bon £ importante que ies en&ns doi-

•^* M*r. ^,^j^ ^ fuivant la loi de Dieu , rendre honneur a leun pa-

rens» c'efi pourquoi ies Ordonnances om defendn ces ma-

riages , fous peine aux Cures ou aux Pretres d'etre traites

comme fauieurs du crime de rapt ; & aux enfians qiu fe

0€cL 1659. fcroient ainfi maries , de pouvoir etrc deshetites n. Dc pliH,

on a declarcs incapables de toute fucceHion les enfkcs ii&is de

mariages tenus fecrets jufqu^a la mon, ou nes de femmei

que les peres n'auroiect epouTees qu*en mooraz^ , apr^ ks

avoir entretenues. Ces conjon£i:ions tiennent pliK de la

hoQtc du concubinage que de la digniie du mariage.

/ L'erreiir £iir les ^nalites de la naiflsDce , fur lei esxplois , lcs lumiieurf & les 8vaota§es de la fortuoe , is'ed pas oDe caufe pour ^iifibudre ie maiuge. Ceit ala perfocDc qai femiirie a s^^iili^rer des ^alite» & £iciiltes dc celle qu^clle ep:>;:fe.

m Les en^us majeurs deviQgt-cioq acs peinreoife mar^r (knf at« tendre ficm^me f^ns requerir le confememect de leurs pere & mere. Ils ne font meme p«s ubl^'H de lcui fdlic les treis K^irniAtions ref- pe&ueufes ? fi ce n>il poui fs metrre ^ courert de re2i±CTeJ*uan auijuel cas les filles igees de Tin^t-cinq aas pecrent Liire ccs faxc* jDDationt ; mais les gai^ons ne peu\>ec: les fdre, qu'iis n'ai€at trejire juis accoicplls.

n Ojtre la declaraiion de 1C55 , chte p^r M. P.eury *il &st roir fhr ceite matieie la declarztion da x6 juin ifSs ^ui d<}ftnd , fo.:r des pe:;-.es tres-gra^cs, ai:jE peres & mercs, tute^rs & czriteurs » de cynftf::ilr q-tr irs ecf^ni q-*:!* cnt cn lc^r puir^-nce , fe a^iitct en pi.y* ^rrar^er, fans perx::i;oa eipre:!c <!a Kci; & la deciaraiica di' 6 .-^cj: 16*6, ccncerni".: Ic> fc»rm«jittfs d cbfcner po-r les T.a- riiEie^ Je*m:nc-:J unilcs rcre?, mercs &f-:c-rs, fiif-n: profei3ioii 4t li rc:;^:cn j^TL:c..o'.ie :c:,;:2-.ce , font abferf i^j ro\-aame. II fiiit xo'.: i.:7: Tci.: t-a m.is dc .\Sar$ 165:, & -j dlclsndon du i^ jBin dc :j r-.:~e a-.nce , q-i rc^"B-: devant qsel C.:rc lc xaariE^e d:»:t *:rc ij-: , S: de c-e le r-.4n:c:c lcs e=fass , mc.xe lc$ rciives ma- ie--ei dc Tinjt-cir.*? ass doircat rc^ucrir le ceiJcsicsect de lcoi»

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 355 CHAPITREVI.

Dts Soltn.i'iUi da Mariage. Di fa Dijfolutlott,

AFiH de s^afTurer qu'il a'y 1 point (l'einp^hement i un maringe , &. qu'il eflcontriiSelibrefi.ent, & afin que la preuve en demeurc condante , les Lois civiles & lei Lois ecclefi^niques ont ordonne plufieuts formalit^

Premieremeni , les panies etant convenues de fe marier , & ayant rigle les conditions de leur traite o , pour ce qui Kgarde le temporel, doivent fe pr^parer au mariageparlet lianfailles , dans les diocefes oii Tufage en efl etabli : car il y en a oii la ciremonie dcs fiangailles n'e[l pointpraiiqu^. Ceft une promefle de s^epoufer quand l'une des parties le defirera , qui fe fdit k rEglife folennellement & avec rermcnt. LePafteur, avantdelarecevoir, examinelespartiesfurles anicles fuivans. !i'ils font de fa paroilTe. S'ils n'ont poim pro- Rj>, f»^. Oiis ou comra^i quelqu'autre mariage. S'ils n'ont poini fait vteu de continence. Sils ne font point parens , ou s'ils oe Javent point en eux quelque empechement I^gitime. Enfuite ildoitlesinftruiredela nature duracremenidemariage, & dcs priparaiions niceffaires pour le contrafter faintement. nff^'1'-^ Lctfiatigaillespcuvent^ire faiteslong-iempsf avant lac^ fJt[m*%

a Chet tei Romjint , U ^loic reflence du mariige qu'il y eilt dei p>dti douux i c'e[oit mCme en pitiie ce qui >lifliiiguuii l> femme IfgiiiinE, uxor , de U cancubine , dont le miiagt ttait moini folennel. Maii pacmi noui, il n'ell painc de VtiUint du mi- riaRe que ki pirciei f^ilenc un contcac par f crit pout cfKler leun inc<!' lett. On peiii le matier rini conttit. En ce cai , b loi y lupplje , Scr^ glelei droiti refpeairt del conioindi Sc. leur foumitliun -d li loi, fbr- inc un concrac ciciie .qui tient lieu deconlrat icrit. Anciennement, & jiirquei dini tei oiiiieme & douti^e Jiec^ei, lei iraiiJi de mi. liagc Te fjiroient i la purle de reglife , & ne rubnitoienl que dlnt la mf moiie dei lemaiui. Ceft de-li que i'cft encorc conrervj fufiga 4e fiire donner, par le miri, une piice d'iigenii Ii femme,en luf difint qu'il 1a doue ilu doujirc qui a i\i cuitvenu «air« fci piteDa lc eenx de fa frmme. HoaUinviiUtri. Hiaaul

f On obrenre ordinjiremeni qu'il y (it un intcmllc lu moini 6t vlugt-quitre heurei eiitr* tei fiinfiillet tt le mariige , pour liifler ■UK pinlei le tempt de Ii reHcxion. Cependinc on iccordc all2ment <lei dirpenfei poui fiiiicer b mirier lout de fuite , lDcfqu'il a'j a ii>> cunc fufpicioa di pricipicauen, a\ d'«inpCch«mcai , ou luue lacoo. W<ni«i)b

•« . - r V r I o N

, , ;; ■,: iie ivjrrc :' i::e d; piiberte : i( . . .. ......;.;o:> M 1 '«.ifjnce , & eneiatde

, ,- iii..,i ii..,-r-. h^inI,*. Er, vertudesfian^aii- . -■ -.1 -.t: iCiLrtfO.proq-.ies.lcspartiespcu-

. i!ii :v; jiiite J": ^Uftf ; & cellequi refufe

. ,;c ■- ,.'(:u[ jjjnU t".;uic, eft condamneei ....;'aii. Oc lii Jiii;e cEglife eft compeient eti

•^■.n* lijns les tiioc^res oii on ne pratique :...,; u.:!i lijntfjilles. O.i fe pourvoit etiruite ..:i.;uc pour ics cloimnaeies & intcreis r. Les ...1 .»;» iij;'.;;jiiIos/', font : le cqnfeniement . ■.!!. i.ciiJ.'iix adsipoiscontrafieniariageavec .;..;: ^ s'ii cit ciiire en reIi;^on ; s'il ell atieim

;t.uidbie ou coiitj>reuio ; fi la tiancees'eft . I juire kli;i)iiis lt:t tian^ai!!i;s. :c.: ark,- coioiiri; pubiiquciiiei;!, &pourcel3 .oi:(ic<ju;ii.'s: losExinsoua.inonces, la pre- i.ui«:r>i.-Mteinoins.Lcs3nnonae$,ancienne- . ^.1 rr jnce , ont ete depuis ordoniiees par le ^.1 , .;ui vi:i:t i;uo lc& Pretres (lenoncent les u.'.tit:iit iijni>i't^ii!e,avani ({u'ils foicnt c£- ,: un ;cnne r:iii'onnable, pour propofer Iss

-^ i\i.c tc CpiKiii: ('.c Trciite a d^termin^ .Mr>.M[,enk.vuoiv;anitroisprocbmations, 4 «.iniii il'j lii::y.yi.!ij ou di Fijte, au prone

. ■;;.■. -j:; !.i;\;r,-i::,' Jcdiai.iiiiedespartics. . u.;.: qucKjac o -jioiitlo.i iVi\ o!e , malicieu-

!> k yi%e ie rept aiH. ut:j)!i!, pEiit iloimer tieil i dcl

Jci ):3:tiiii i IjqucUe on rt(a(e (ieit ii;i Joiii.-ni°,e tit\. Miiiilcl

'.'jiTiU'! piurneilvt de iniiri:iB«, ii:iit',>jt ^'trcprireT kitiigatai, lib:«t , fi ^uc ci: feroit tjrccr iitic 1*011 ^ii. Lei clibliiremem .<■<. fjit» ie neiiici ne doiveiiE

;j,V^;lci, Ui'ini,ne, teglej, ;tt , quc pour lei proDiellct dc

AU DROIT ECCLfiSlASTIQtTE. 317

Ee, l'Evequepeuidirpenrer<lequelques-un«)decetprocla- Partii ll. mations, principalement entre oiajeurs. Chap. VI.

Le mariage doit etre ceiebre en pr^fence du Curi de l'ii- c. Tr. ibuit ne u des parties , ou d'un Pretre cominii de (a part , ou de la Oi-d. maii% part dc rEveqiie ; & en prefence de trois a: ou de qua*re "'^ tiinioins. La prefencc du Curi &<lest6moins e(l n^eflaire, fouf peine de nullite : car tes mariage* clandellint y, apris avoir iie fouveni dcfcndus , oni iti enfin declares nuls. S'ils eioieni valabtes, comme la preuve d^pendroit de ta bonnc foi des parties , tt feroit facile i Tune ou i touies <leus , de contrafter un autre mariage , qui feroit un adul- tire perpetuel.

Les eflets du mariage font , premiirement, la puiflance t. Ctr. <n ti que les maries acquicrcni fur le corps Tun de raiitre , & qui 4* leur donne droii de fe pourfuivre en jullice ; le mari par la demande en adhefton , c^eft-idire afin quefafemmehabire avec Jui , la femme , afin qu'i! la traiie maritalement. En France, fi ces adions font porties au for cotitenrieuT , c'eft devani le Juge feculier ; on ne permet a TEgUfc d'en con- fioitre qu'au for pinitentiel. Un lutrc efiet du mariage eft retat des enfans , qui etani legjitimes, font capables de» Ordres , des benefices , & des di^niics eccternlliques , outrc les effets civils , dont il n'eft point ici qutllion.

D II n'cft pai niceHvre en elTist que lei deiix Curti llTilent i U celJbrition ; mait ii fiut que coui iltnH y •^oncouien: , roi eii cilf^ lirint RiilrUee,roii en daunjniun confent-^mEnt i li ce^jbration, f»i»int un avertiliemeiit ijui fjt duiini nu J;irre;u pit ,\1. iepiemieC prfriJent P.->riJil, «pr^! un iri*t Ju ii FtvrLer ns'.L'a(igei l>ariieniue le miriige e:t cf l'.'hr? par le Cu'c Je I3 (ille , c'e.l-1. diii le Curi de Ii piirallf; od elle ilemeiire Ue fihi , depuii lit oiais on un in. Une ieune fllle luieft penrioiniirr .hnt t::i cn'jvc:it, n^j aci]uiert paini de domicilc ; elle iHit iire miiii^o lur \i piroirte de fei pcre !t mi'e; mjii u-i< fiUe oh veuve tii j iiipirtcncnt dinl iincaivcnt , icqiiieitun doinicile ^»1 li piioille iint liquelle eft fitai

X Vidit <lii moii de Miri 1677 , Veut qu'il j aii qjaire t^noint dignei <le foi, domicilift , U qul fichent Cgner ieiiri nomi, i'il t'en peiiliircmeiit trnuver lutant danile lieuoil l'oii celjbrera lemiriis*.

y Lei mjiiageiclindeninifontceux quifefunt horila|irjfencadii propre Curj , ou rini publicilion de biini nu fani difienfe.

Lei mariagei cjchis fii<it ceu-i qii ct*nt ccntrid^i ivec ;outei lct Ivir.-nilitji prefcritei, fom enfuiie lemii f«<-eti. Lj detlirltion da lA Novcmhre -6^) art. V, decliire tei enfiiii <]ii naiimiit ilei mi- liiltiiqie lei partici licTiJront ci.;h;i peiidint leur vlc , inMplblCi ^Wwt»fiicecflton, «ii<i bita qu* l«ur pqfteriti,

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. '■ .fl ..ft ■,.'»1 '(ii' fchif fsar^mtnr

AU DROIT ECCtfiSIASTIQUE. '4;9 ,

iUre une rairon pour dfaoumer du inariage, on impofer PAXTitlL pinitence i ceoi quiront contradfe*, nuis 11 ne fuffit pas pour du». TL rannuller quand il eft contrad^.

La f^araiion de ceux qui font vintablement mari^s fe fait , ou par un conrentement reciproqiie d , coinme par le vceu de coniinence , ou par autoriii du Juge. Le voea doit ^ ^ . ^^ itre rolcntwl , enforte que Tun & fautre enirent dani des (onvd/conj. monaA^es , ou que le mati reqotve les Odrcs facr^. Que Caf. >. tod^ filentariagen^eftpasencoreconfomnii, rundesdeut peut etitrer en religion malgri Tauire, qui demeure libre de coa- trafier un auire mariag« ; en quoi I'entr6e en religion a plui de force, que ta promoiion aux Ordresfacr^ , qui ne rompt pai )e mariage , merae noit confomnri. La fiparaiion for< cie doit ^re prononcee par le Juge , dans te cas d'aduhire narqtii par b Loi de Dieu : fi fun des deuz tombe dans luitk. n rh^rifie , ou renonce en quelque autre inaniire i la prtf- 1>- kis. 9. t, feflion du Chriftianifnw : fi l'un de» deux rombe dans nhlit '" * une maladie coniagieufe r : fr ie marl ufe de f^vices i)oitf> bles , & traite fa femme cruellemeni : en im mot , t'i[5 ne peuvenr habiter enfemble ftns le p^it de la vie , od da falut. £n France , Ic Juge f^culicr connoli de la deraande en fepa- ration , foit pour adult^re pourfuivi criminelleinent , foit pour f&vices notables , foit pour matadie contagKufe. La g ^ femme qui fe plaint doit ^tre mife en fi^ellre , pendanr ironfmifft f. la comeihtion, chez fes parens, dans un Monaft^re, ou '■''j"J"^** en quelqu'autre lieu filr & honnete. En lous ces cas, IffMiuu,"'' mmi$ peuvent ^tre fiparts d'faabitition , mais noD pas Ct

d L'arricliij dcrirrCtdci^glenicht dn loluin ifilti^reiidupoaTU pr^ndial d'Ansoul^rne , aiKarilc lc Lieutcnint-gjncrali recevoirlet Mpariiiani volonnirci ; miiiceii ne doll ■'enteiidrc que de cellet qu'il jriuroit lieii d^ordonncr, U. luKqiMllei le mtri > confenEi pour ^vitcc de plui iinplei conteltitioni ; cir inEreinenl lei npintioni *oloa- tiliei foiii conire lci bonnei mirati , Si ne doircnt poini «tre aii. torire» : U. tet conjointi, on l'un d'euK, font loujoun rctni i ri* «limer contie de leli 10(1 , lorr<;u'll n'7 ipiicii de caure Ijgitiniei 11 fiiutqu'il y ait dei fevicei tt miuvail triilcaient de li pirt da iniri , pour ffpirer U femme j b camme c'elt pour clle qui la fii* parition ed or.lonnfc , elle peu( cn tout tempi denindei i teve*

( Anciennement , la I^re jioit iine canfc de ffpirition d th«n, On en ule de mCme aujaurd^hui ponr ccux qui foni aiteinti de tctt* milldic honteure, <]ui el) 1e fiutl oidinaiie de ia dtbaucbe. Vtjtt Ucli. /vrfrit jr (xir. d* tonjug. Ufnf,

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!**( •i| 1n li4- J4f4lUfii Ju y Avr4 IJ§0 9 lc> Cb/L-i fbCt obI:«

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 341

liyre baptiiUire, oii ils icrivenr de finte les bapteraes , a p^RTm ii!" merure qu'ils les fom. Ils doivcnt y exprimer le jour de la cha? . VI. naiflance, lesnom^ de renfint, du pire & delamere, du ^-Ord.ifio. parrain & delamarraine, & dc deux t^moins; ilsdoivent ^^'r;J'^ j^ aulTi tenir reg'ftre des mari;.f ;s , & y eiprimer !e nom dcs iSi. pariies & des qustre i^moins : & il efl defendu a lous Juges de recevoir autres preuves des promelTes de marij^e, (]ue par ^crit. LesCuresdoiventenregillrerdemeine,les mor- p^j^ ^g luairesou f>-pu1iures , & le jour de lamort ydoit eireez- an.t&rm, pTune. Cet regiHres etant tenus fuivani la formc prefcrit^ par les Ordonnances , les estraits qui en font lir^ foiu foi cn iuflice , en toutes fones de tribunaux i.

Sur tous tes facreniens en g^niral , il fayt obferver , que leur validiie ne d^pend poini de la foi & de la vemi des q^ ttnfter, MiniHres ; (iuoiqu'il foit loujour* plus convenablc , qulb difi, 4. 1. 1%. foient dignes de leur miniflire. Mais lc Miniftre doii avoir *\.*' ^" inteniion de confiirer le facremcnt , c'eHiA\n de ^re '(«H^Truf. ftrieufemeni, dumoinsireit^rieur, lesaCHonsquerufjge/(jr. j. nu. de TEglife a ^ablies pourcetiefia,carIesbommei nepeu- "* **■ vent connoitre Tintirieur.

En adminiHrant )es facremens, on doit en mSme teaips, C»iu. Trid, autani ({u^il fe peut , indruire lepeuplecnlangue vulgaire,'^ '** ^*'' de la naiure du facrement , & en expliquer les ceremonies: car ces inflrufiions itint jointes it raClion memc , ont plui d'eflei , pour exciter le refpefl & la devoiion. Crlui qui Ra|. rimal, adminiftre un facrement , doit etre aHifti au moins i'm clerc k , qui repond aux prieres, & lui aide aux c^rimonies; au dCfjut dc clercs , on fe fert de laiques /, comme font lcs Maitres d'ecoIe dans les villages.

$h ie f^ire ligner l«i partio E( tjmoini fur un double regiftra. dei baptimti, mariaget , Kpulturei , vetiiret, noriciiit tt pro. feffiani : run dei deu!! reftiltrei doit (ireenpapieriimbre, raotr* fur papier commuo. Vn de cei lienx itgiiliet doii tire ippoiij «■ %reke ilu biilliige, on lulre Gf|c relloitillint nuement >ux couri, <t qui I coniioillknce dci royaux , lix («mainci lu plui taid tpr^i 1 lin de chaque innie.

i 11 fiut voii furcette maiiJra la Didaralian du9 Aviil iT)fi.

t I.c Pitire qul adminifb* la facremenl de pjnitenct n'i befotn d^tire affilli de perfanne.

I Tout Uiquei peuvenc aider lu fervice divln , pnrtpr i'iube , liirplij St la chape, mCmc £iire lei fouftioni de ^oui-diicre.

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jiMi^ iCi ii^^iijt . Siuti laikiabaaK: aBiin;islis&. ouidieiiaDOii fk^ttf^ lii> 54&f»0^: pCMtr lcstfixtfit fis: k. TSujKfTnv: ar 00«- ^- < ^ ' i|aof:jpt#ifiei#rie:«PHwiKiJDL,tf;un3:;iiaTiaceae£M

^f^*'- /"^ dnQivs:. Or k vot: ik» k qtsin«i»e;: f icecie . «c laSutt

^i ^ t^;. ii^iatuM^ i^d^fiifrr «T if;u{»iifiux i»£un&fl)yibrK.2'

^c. W. 44|r. ^i^, oeictiui. ut; {^«^«irifrer ii; i(k&: fH^ fk sspiuer^ ^am^ £. l'4ii4,Mi' <Mr<itOkf«s> |»^tri.Uiit^ . iiins pfinntfiiDC fii: ri:.v«n|is. ^ ^ ^Vi' f in«r a^kt uo^ nw ^ cU £«:litt: . dl c jni^icrtfr itc b«iuf' ii' j^.^f . '^' MiUtii: ^ups^irwK a f) «iutr» uSap» . u isac uat cank IIl i. JI4 4Ui' i «(Utvf ii): fk !'JLv^ut. ttuttt:» ifnit., i& nsad&s/: cmi- ^^:^ #*;«i$;lUfi-^^<s6fKm»«UtfflK9KfsmvBni2iaaD-9ii.teBisnu- 0f-^T^ HKi^ i^ iditaaMrf» jBtm^iiii»^ ^u uik Ef^ jk ]uifit jb

^i.» «liM; «.^au. •. liirt qur i^iK>K uc iicL s:fifiiii£ni ii 2%» &. ""^»*»^ 4. ^#«£ ^y^ ^ . Aflttiix^^p f«vuijf Jc ous Dt TosEc xt Sausz fefriirr

/f <^\'ji <.ilct>.'JUfkc €'«c«tf cifS|p«odM? pM «fi(c.fipc aifKV Iwa ctWit ; ^f vv. '.'v.rvc ^ui ^. i&af4^^'.«. f »t:t|ue ii« WLxc - v&ir ^fxirlrurfax |r 'vJ.cf ♦^** ^i*4P* c«> «i.::^M»f y»rui ;-Jj(p:« , cMtrtc i £: itri ja

|c.f«.-4t<, t^ |s«f(ev.{ »• ivsdbrn^flurac 4jc IV toScy At ^

^ <><» tK^f.KJt*ftf. 4 Kukyfkt, c.c/Vvtrcf cfc^iety dc ■'«roir pzs

W v< r^.4: ^tkUK U^*«JM«cst; ^«infi ^»01 Ulice , il a^r^

|l*f.l «'« «M i#n |^rit<ai a'^'/ic paf cclai 4< rilicciibicc Jc* chr^tietis.

e i-.Mt ««uth ^iftMtth m (imt 9utx€ cboic «|U*unc picrre csoi»- $Um , <u««i Ui-««1U il y c i|ii#^ti«t r«li4|uc» : il y avoic cie ccs au^eU |K/fUifU 4«i u X IU^t« i ii« lcmtspp«Uf aifi#(i aiairairu.

/OuiwiiUU 4iri4lciiM.

-e*sa5- . ,._.

AU DROIT ECCLtSIASTIQUE. 544

tOfltenir ; & fi le chemin pour y aller eft crop long ou trop p^j^T,, n^

difficile. L^^tablifleaienc d*u:i Monaftcre , oud*une nouvdle cmap. VIL

Communauri , eft encore une caufe l^gitime. On peut m^-

pie fonder une Eglife par devotion , pour accomplir un v(su,

ou garder qutflque reliqiie infigne. On voit, d^ le$ pre* jjjm gf^fgr

miers temps grand nombre d^Eglifes ou de titres ^ Romc , /iv. xsxvt,

& dans \e$ lutres grandes villes , quoique Taifremblt^e des "• i^*

fidelles ne fe Rt qu'en uq lieu, tantdt en une Egtife, tantot ep

Tautre. Par les raifons contraires, on peut fupprimer les Conc. TriiL

Eglifes devenues inutiles , & les reunir a d*autresf. Avaot AiT >&• rr/I

de pcrmettre laconflrudion d'unc itglife, il fautqueTEv^- ^'c.N§mo o.*

que voie de bons contrats, ou d*autres titres, par lefquels tu' €»»f€cr^

ii paroifle que TEglife eft fufifamment dotte« c*efl-a-dire ^f/>*u

pourvue d*un revenu aflur^ , pour Tentretien de la fabrique,

ou des bkimens , pour le luroioaire » les oroemeos , & ta

fubfiftance des Clercs , afin que le fervice s*y faSe avec toute

la bienfeance convenable. Si quelqu*un pr^eod que la nou-

velle fondation lui fiifle prejudice, foo oppoficioo doic toe

ref ue ii jugee.

Le pian de l*£glife itant traci , TEv^e fait plaoter uoe Pcnt. njml

croiv au lieu ou doit itre Tautel ; puis il b^t h preaa&re ^. ^'T^

pierre ii les fondegnens , avec des pri^res qui foat meotion

de Jefus-Chrift , la pierre angulaire , & det myft^resiigni-

&is par cette conflrudion matertelle. L*Eg!ife doit etre d. C. Kcm^

tournie de forte que le Pretre itaat i rautel» regarde 1*0- 9 «^^ «»<>A

rient u. Elle doit ^tre fipar^e de tout autre b^timent , afin ^ '*

que Ton puifle commodiment en iaire le tour. Autrefols les

Eglifes devoient avoir i Tentr^e un porche , c*efl-adire

une efp^e de veftibule» ou de Ueu couvert x, foutenu de

colonnes , & au-devant une cour ou autre place convenable.

Apris que le bitiment eft achevi, TEvique doit atu plutdt Pontifc;

fart. z.

t Ces ruppreilioni & «niont d*igli(e , ne peinrenc Itre Aicas f^go. li^rement fins l*iaCoriC^ de rEf^ue ou f^ns crlle du Pjpe , i'il t^agit d'unif plufieurt archevAch^s Mchii. K<tyer ce qui iera dit ci^pr^s d«s unions , Ma/'. XX IX.

V Cela n*e(l cependant pas touioun 6kC9Tyi exaderaent, qnand le cerrein flc U difpofition dct Ueux ne le permetient pai ; il y a plu* fieurs ^Ufes auciennes H Biodeines , m6me a Pjris , qui (biit difpo- f(ies aucrement» cncr'iucret ri^Lifede S. Koch.

X Comme on en voic encore j S. Vidor , i Tabbaye de S»Oennaia« dct.Pr6» i S. Gfrmaift*rAMicxroii,iS.^alpic<;. ^

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i«... ■••..!. •_i:i«. Tir' ;»iUji'-*Lir. i»::.ni:::.j:u>n- t T}:uii£ur-

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». 1.. .'■••r.iii-^ ». i'.«fi,: yiirii^r-i •* »;-'*^» ' it.*.,^*'; :•! : ll^-^^T. ;

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<* ••• .*••» ..•'«>4*f«iit. '|ui.i'|««i. .i.*riiibjc.

AU DROIT ECCtftSIASTIQUE. 34? __^

& obtenir la T^miflion des ptich». Cette riconctliation PAXTtt lU €l"une EglifepoIIuee.aufTibicnqueb didicacc dunc nou- Cha? vil. velle Eslife, ou la conlecration d'un autel, font toute» ^f^^^f*"' cirinioniei ipifcopales. L'auiel , a propremcnt paricr , n'ell q^ tonji^r, qiic 1j pierre confacre*; ; fi elle cfl brifee , elle perd fa COO- *"'</• '• '• fecration. £n atiendant 1a confecration d'une Eglife , elie peut ctre bcnie par un Pretre , a qui rEvcque en donne la faculi^ , afin que Ton y puilTe faire rOfiice ; & fi e!le eft profanceenceietat,unPreireauiripourr3la reconcilier.

L'Eglife eiant 1a maifon d'oraifon , nc doii fervir i au- cun ufage profjcic. II n'eft donc pas permis d'y faire trafic, comme Jefus-Chrin a enfcigne expreiremeni , en challani llanh,wat , lesmarchands duTemple, ni dc tenir inarchc dans les ci- "- fiKtieres , ni d'y tenir les plaids , d'y rcndre la jullice , ou y traiteraucune alTaire temporeIle,quoique liciie & bonne. II n*ell pasp«rmisnonp1usd'y manger ou d'y coucher, li- Caf. t. u non en pa^nt , dans une grandc niccintc ; ni d'cn fairc un . '""^ magalin dc marchandifvs , ou d'auires meubles , finon cn casd'incendieoud'hc<{liliie,pourIanecelTiiepreirante.C'cft en quoi cttnfille principalement I'immunitd des lieus facres ; Cap. 10. *»J, & il n'efl pas necefljire qu'e1Iflfoit confacrie folcnnelle- ^"F- *• **• menti/', II fullii qiie Ton y ciilibre les dtvins myflerci. nlt.^t'' *

Mais par le mot A"immuniii, on cntend ordinairement le droit d'afi1e ou de franchifc : car le refpefi de la Religton a fait regarder les licux fainis , comme des lieux de fureti , oii il n'etoit permis d'cxerccr aucune violencc , m^me pour arreier les criminels t. On les obligeoii bien i reparcr le *u 9. 9. ^- lort qu'ils avoieni fdJi , & on le» mertoit rn penitence; '"'"'/^J^ inais on ne les livroit 3 ceux qui lespourruivoient , qu'3pres

^ II 7 a pliirieiiri iiViCet ttont on n* connolt poinl ]■ ilcJicica piitlciilicrt , ruiC ilii'el:ci iriieni jjmaii iti condnits faleiiucllc mtnl , loic ijue robfciincc dei Cempi en iit Wii perilri; la ininio:re. D^ni cei tglilci on c«1ebrc li foce de U d^Jiuce commune 1 touCet lei eglifet qui n'oni poini de dfdicic* psiiiculL^re.

t U Ijmroic que tc cniniiKl eCl altciiu le feuil de li portt ; U loifquUI ue pouvoit cnlicr dani rjglil* , il pilluic ardiniireinent fon biM i)ta U boucie ou inneaii du martcau de li portc j ti l'on litnt que la boucle de fec qui fc TDjroic encuie il y > ^uclquei innilet *u haul du forcail Je l'fglife de fdincc Genevievl i Paris, jtoic cella dc 1a pone que Ton ivjit ainfi mife lu plui fatuc du bicimenc , ai!n que pcifonne ne pQc j iiteiiiJie pwt i£«timer lc dcoit d^iflle qui ^lolt dli-Iori iboli.

446 I N S T I T U T I O W

^Partie II. ^ sv^f P>^ ferment de letir fiuver ia vie & les meaibTe^

Chap. VIII. Ce droir d*afile eft ancien ; & on ravoit ^endu auv cime-

X. ). C, Th, tieres, aux maifons 6es Evdques, aux doitres des Moines

€ce:ef, ^"conj, ^ ^^ Chanoines , & ^ trente pas i Tentour , aux croix

cffic. r. III. planrees fur les grands chemins. Mats, comme il eft dit daos

P' '^y* ia Loi , que ies meurtrters feront arraciies, meme de l*au-

ii¥. xKvrV '^^ » P^"*' ^^^^ punis ; on avoit ezcept^ de ce droit d'afile »

)i. zxu. n. les crimes les plus atroces; & parce qu*on ne laifibit pas

^ encore d*en alxifer fouvent , on l'a aboli en France/, taoc

Ord. isjo. ^ niatiere civile, qu'en mati^re crimineile , quandil y a

0in. i66m decrer de prife de corps. La franchife fubfifte en Italie & ea

Efpagne. Voil^ en quoi confifte l'immuniti , que i*on ap-

peile locaU, U y en a encore deuz autres efpices : raMuc-

mt^ reelle , qui exempte ies biens ecclifiaftiques des charges

pubiiques , & Vimmuniti perfonnelU , qui en exenipte les

Qercs & ies Religieux , comme il a ^i dit;.

CHAPITRE VI IL

Des Reliques , des Vafesfacris^ des Llvrts.

£s chofes contenues dans les Eglifes font, ou tellement (acries , qu'ii n^ft pas m6me permis aux Laiqttes de kstoucher, ou feulement d^di^ au fervice dtvui,

Les chofes iacrees fonr, premiirement *, ceiles qui ne

doivent £tre touchees que par les ^ritres feuls; favoir , la

fiiinte £uchariftie, & les faintes huiles, c*eft-i-dire le faint

Clirdme , i*huiie des infirmes & i*huiie des CaticlHStii^es.

DijV. 95. c, C*eft i*£veque qui les confacre i ia Mefle du )eudi faint ;

Pr«fr. 4. «f & chaque Cure doit lcs alier qucrir tous les ans , au jour &

Conc. Cart. ^^ j.^^ determine par ia coutume du Dioc^fe; bruler ce

C, 1. deCufl. qui refte des vieilles dans les lampes de i*£glife , ou avec

Ei^h.exconc. j^ ^toupes; confervcr les nouveiles daas des vaiffeaux , qui

L

/D^s le temps de Cliariefliigne , on avoit d^i ihoU ce droit d'a. file. Cette crilonnvnce , qui ^toic tomb^e dant l*oubli , fiit renou- velee pir celle de 1599.

gTouteccei immunit^s , foit rMles on perfonnelles ne fontpoint de droit divin ,«i V6^\i(h ne let tient qne dela piM des Souverains» lcfquels font iei mattref de les reftteindre plus ou moios ,. feloa que riot^rdt de Viut It deouuide.

Air DROIT ECCLfiSTASTIQUE. 447

Ibtent du nxMiis d^^ain , & «nfcrm^ Tous la clef. Les reli- p^^-nw n. (jues iles Saincs foni auffi au rang des chefei raci^es. EnAiite Cuaf. VUL lesvaifleaui &cr^,favoir, lescaliccs& IcspatifiesA,qui doivent etre d'argent ou du moint d'etsin i, & conracrcs par TEvique avec le laint Chreme. L'£v^que aulS , ou un Prdtre ayant pouvoir, t>enit ks corporaux. £t voila ce Ppa^fle^ (|u'iin*cAperinisdeieucl>erqu'auiClerc$quironi au fnoini ''"^'' *' Sous-diacres k , pour la r^irence des Sacremens.

0(i b^nii cncori; les nappes & lousleshabits qui fervent k rautel; )'aflii£l,rai>be, laceinture.le manipule, fetok* tacbaliiblc, la tunique & la dalmatiquc.Onbenit lescroii & tes images de la (ainte Vier^ (Ai des Saims , qui doivent itre nfodtsiiii vineratkin piriflique. Ei il eft recomman- Conc. Tridi it aux Ev^ques , d'avoir Toin , qu'il n'y en aii point d'tn- fiff xiv. Oc> 4icentct, de muiil^ , ou qui puiflent caufer qmtque fean- t"'^ &!'''' dale ; de nc point fouffrir qu'on cn npofe d'eiir^ordi- naires, fans leur permTfion ; & de faire bien inftruirc )e pcuple de ce qu'elles fignilient, & de Tufage que TEglife en &it, ([ui cfl de nous remettre cn la m^oire le myft^e de notre redemption, ou les venus des Sainis. On b^nit auHi ks ch^fles, qui doivcnt contenir des reliques ; & par ceite b^nidiftion on demande (]u'i la pr^fence des fatnres leli- ques, lei fidclles foient d^livret de touies attaquei du de- noa,&de touies fortes d'acddens (piriniels & corpords.

On doit conlerver IbigneufemeniiesanciennesreliqueSi c. 1. txtri Um lei lircr dc leurs chdfles /. Pour cel\et qfu li»» trouviet '^' ^'''i " de nouveau , Hles doivent ^tre eiaminte par rEv^que, """ '* avecfon conleil, avant de les espofer i la v^nh^atioo pu- bli(|u«. Maif k Tegard de tcHites , il faut bien prendre girde Canc. TnA ([u'ellesne fervcnide pritexie jiquelque gain furdide, par/r/- *!• desquetes imporcunes, ou 1 la diibaudie, par des fcltios,

I k Lct ciboirai oa cuftodci , lci f«l«Ut U oftciifotn bat lufll tn BOinbredei Talci iiciit.

i fiikMemern r>in abrBrrequFlci «iUcc<roicatda motnt d'iii«nt. k Cetl «)K Sou(-diicrci i ptinitt !•( Tiilirl facifi aul doirent ftrvit 1 l'.uKl. -

/ Lei celiquci Codc ordiaalrcmrnt cnfenntei foui qucl^e lceia M cachet , lapprt jt dBni uo procji *erbi1 qui cn conAitc riutben. tki(< ; lorfiue ce fcciu cll rompu rini ivoir lupRriviiit iii recon> au , U rclique celle d'tira «uilicniiquc k dcTieiit pio&nc , u'i- taot plui polliblc dcpiOHvcrridtaiii^.

34« I N S T I T U T I O N

Partie II. ^^ danfes , & des rejouifTances profanes. Quant aux nou^

Cbap. VIIL veaux fainrs , il n^efl permis de les honorer publiquement ,

«^* ^iii' qu'apres qu'ils ont evt declares teis par autorite du iaint iic-

•C.Vener. 5». ge, fur des informations juridiques,fuivies d'un rigoureux

^ "-^* examen ; & c'eft ce jugement qui s*appelle Canonifation.

PoniifcaU ^^ ^out ce qui fert aui Eglifes , la b^nedidion la plu&

f* u folennelle eft ceiledes cloches m.On y chante grahd nom*

bre de Pfeaumes ; les uns pour implorer le fecours de Dieu ,

les autres pour le louer. L*£veque , ou le Pretre , les lave

d^eau benite» y fait pluiieurs ondions de Tbuile des infirr

mes & du faint Chreme , & les parfume d encens & de myr*

rhe. Les prieres qu'il fait , marquent Tufage des cloches ^

pour exciter la devotion du peuple fidelle » repoufler les ac-

taques du demon , & difliper les tempetes.

Les Eglifes doivent encore etre fournies de furplis , de chapes ou pluviaux > de paremens d*autels de toutes les cou- leurs, fuivant le nombre des Miniftres & des autels : de li-> vres dc chant^ qui font le Pfeautier, T Antiphonier , le Gra- duel , le Procelfionel ; dc Le£tionnaires ou de Breviaires n

m Cefl ce qu'on appelle improprement le baptime det eloches^ Quelques- uns odt cru que cet ufage commen^a a Rome en^og. Mais il doit 6tre piut ancien, pnifqu^Alcuirf qui vivoit dani le Vill fiecle fous Charlemagne , & qui d^ccda en 804 , en parle comme d*une chofe qui^toit ddjj en ufage.

/1 Le briSviaire e(t un livre contenant Toffice divin qne ron fait tous les jours a r^glife , & que les eccl^fiaftiques engag^s dans les ordres facr^s , ou qui ont quelque benefice , doivent dire tous les jours. Les ^gliCes ^toient oblig^es d'^tre tburnies de br^viaires , fur- tout avant l^ufage de l'impreflion , a caufe de la chert^ des livres tnanufcrits. II y avoit m£me dans chaque ^glife des br^viaires pu* blics , ecrits fur v^lin , eufermes dans unecage treillifli^e de fer, otl Ton pouvoit feulemc-nt pafler la main pour tourner les feuillets fans pouvoir d^placer le livre. Ces livres ^toient deftin(5s pour 1'ufage des pauvres Pretres , qui n*ayant pas le moyen d'ache^er un breviai- re , venoient dire leur office au br^viaire public. 11 y en a nombre «i^excmples rapporcesdans les antiqitic^sde Paris, parSauval, rom. II, pag. 6}4^ non-fbvlement pour des ^glifes de Paris , mais aufli pour d*HUtres eglifcs du royaume, tant cath^drales , que collt^giales & autres. Lebr^viaire elt compofe de fept heures canoniales. II y a diffidrentes fortes de br^viaires ; favoir , le breviaire romain , qui eft celui de r^glife de Rome , U que fuivent la plupart des Ordres Religieux , avec quelquies dlBerences. Les B^n^didins , les Reli- gieuxde Citeaux,lcs Chartreux , les Pr^montr^s , les Dominicains , les Carmes , les Francifcains , ont chacun lenr br^viaire particulier. Chaque diocefe & aulli )e fieu. Tous ces br^viaires ont ^t^ r^formi^s en divcrs temps.

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'^

At; DROIT ECCUSIASTIQUE. 549

pour y ruppl«er; de Mifle1s,de Rituels ou Manuelt. Lesli- p^,t^ ■*, vres facr^ de 1'ancieR & du nouveau TefUment, iioient cur. VUI^ auirefoisgardbdaiit les EgliresouSacrifties,pours'enrer> vir aux le^ons de la Mefle ou de TOfGce; a prifent on les irouve p1ui6t dans les mairons des Pretres. Ces livres, Tiu- vant la iradition de rEglifeCatholique, ront les ruivans.

DerancienTelkmentrlescinq livretde Moife;favoir, ^"'* C«*i la Gen^fe , rtxodc , le L6vitique , les Nombres , le Deuie- '^^V*rrUi ronome. Jofue. Les Juges. Ruih. Les quaire livresdcs Ko\s. fif. u. Les deux des Paralipomenes. tfdras & Nehimias. Tobie. Judiih. tfler. Job. Le Pfeautier , conienani ceni cinquanie Pfeaumes. Les Proverbes de Salomon. L'Lccte(iaDe. Le .Cantique. La SagelTe. L'Ecclefi3ftique. Les quatre grands Prophetes : Ifaie , Jeremie, avec les Lameniaiions & Ba- ruch , Ez^icl & Daniel. Les douze peiits Propheies; fa- voir , O&t , Joel , Amos,- Abdias , Jonas. Michee , Nahum , Habacuc,Sophonie, Aggee, Zacharie , Malachie. Le pre- mier & le fecond des Macchabees. Tous ces livres font de ]'ancieti Teftament. Le nouveau comprend les ^uatre Evan- giles, dcS. Matthieu, deS. Marc, de S. Luc & de S. Jean. Les Adesdes Apoircs. Les quatorzeEpitresdeS. Paul,une aux Romains, deux aux Corinihiens, uncaux Galaies.aux Eph^fiens, aux Philippiens , aux Colofliens , deux aux Thef- raloniciens,deuxaTimothec,uReiTife, i Philemon.aux Hibreux. Une Epitre de S. Jacques , deux de S. Pierre , trois deS. Jean , une de S. Jude. L^Apocalypfe dc S. Jean.

Commc nous faifons en Latin 1'Office public , TEglife a choifi entre touies les verftons Larines , celle que ronnom- me fulgjie o , parce qu'elle eft depuis plus de mille ans entre les mains de lous les iidelles; & Ta declaree Aiubaui^utt

tance. On d>>i connolKoic poinl I'auleur. Cccoit cellc donc oa Te ftrvolt ■vint qnc S. liilime en eHt fait une nouvelli. Alon I*in- clenne fucnommJe ir.j/ifuc ou vicifff vcr/jon, pour !■ dillinguer I> nouvclte. (.,'((1 le invUn|;e de l'incienne veifion itiliiue , ivce quelquei correaioai ile S. Jec6me , qtie le Cnncile Je Trcflte d^. cUce ■uiheutique. Nobi'iui )■ Gc impiimer cn iiltMiEi le p4;« Morin en i6ig. On ne fe recc dini 1'F.iIire que Ae U iiouveU* VuU gice,eKceptj quelquei piliigei de ranciennc, qu'on a lailti.^ dini ]e nillel , & lei prelnmet quc Ton y (iiiinCe ciiloic . rtton U vieitia veilian icalique. Un ippcUc »111 Vatiait, \'ia(.,iiaeit rcrfisn Muveiu celUoicnt.

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I N S T T T r T I O N

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L «;.;-«-bftrc;, qt-i . w-:. cio*t fr-er lervtr tan: "Gkmcs c wr UAMkau' , it.e uii^:'. , ix lumt' ir<« Bcxior.r niuuuBke:- : c c|ti '. t'-- .y-ji :i.,- c i#eriuijfr; i.'r itf rrrrf-' . ccnraieconiea

14 ^. 1.-. . jT.-rt. 1 t-i:*iiucr: , -tOT r^ «r-' i:'?: ::?« iizniffs l Imi. . i* H,- .1 i:t ii.m: luKz !• i-iUL r^- . :_r^::^ ;: :;a3£ie» i ;«..« •.'2ii,>..iL. . lauu*:: CiL:= Lniic:<:* l'! f :~. ;:;.m.t. * i\su*>- itf* ^ ci^a^.*:^ c:. iun:^- vuici':::?» :i:i: eii: mr

ifUL: . k|.. . liit^iiriiM!' . «.l-I-.^rp! r L^ : rj^.ll: . 3^7 117:: »

Lcuki •■ r\". . Lir' ii:- iu.ir.r- L- Tiiurer . iur^iir: «;ii[ii>.A.tM:'- C c:: p.^ui :...-. .. a cri: 1':.i.^iit: aux Lvessus iiL it.> iJki> i^UAc: i«f c ..iLii: rT^':nt;ri: ^ u::: ir aiomu . 4C^>kSftK*ir: « h.-fi.:- qif-. it:> r.iTir.xr; 3LX3r:m*ier: saaim d ^«uiiiu^ . hX j::Ii-. hAv9:i ^'UJ:tr* iui^iini '^-::'iion

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AU DROTT ECCLiSlASTIQUE. -4J1

eBcenefor«.Onyplantccinqcro«. L'Ev6que, igenoui ^^^„,,11.; ^vim U principale , r^ite let Litatiies, puis arperge cnKr VIII/ d'ou-M(rte lout le cimeti^re , ricitant Pfeaume» de la ''«"'^■P- *• piniienoe. U dk devant chaque croix ita pf iires , qui mar- ^_ J^'" "*• qucnt 1'dperance de la rimillioo des p^b^ , & de la refur- re^ion bicnbeureufe.

lUgaliireisent , on nc doit enterrer perfonne <)ans les Tnlvr. e. 17; EgUfes/, ficen'eftdansleparvis,ou dans les chapelles, "'"""■*■<• qui font cenfto hors de rEgUfe. Toutefois , depuis plus ^_^^.

ie 800 ans, Tufage contraire l'a cmporii , fous priicxte ,f, i|ue Ton y enterroit quelqucfois Eveques , ou d'auire3 Thndmt/. c. pcrfonnei <l'une fainteti reconnue. Chacun doii ine en- '* tcrre dansfa paroilTe, oii tl a accoutumi de recevoir les SacrcnMfif , & dc donner fes dixmes & fes oflrandes. II efl Cap. t. aor^ pennb togiefois de fuivre la (%pulturc des pareni & des ^/*/- ■Dcdtret , conformeinent auK exemptes des Saintt , mar- qu^ dans rEcriture. II ell libre mtme i chacan dc chotfir ia fipulture , & I2 femme a'eA potnt obligie a fuivre celle ^d. e. ji ie foo mari.

Oa nc doit cnterrer <fo'aprif un cfpace raifonmble de- puis la mort 1 , enforte qu'il n'y aii aucun iieu d'eii doucer ; ^^ n^

/ C«lld«fNlt i'obr(ncr, qniDd cc nc ferolt qoepourli ralubritj in E|lifei , od let coipi qui l'on jr «ntene iofeaent Tair , fur.tont lorfquc Voa J ohtic quelque roHe ou givcid. II fut lon|-tempi d^ ftiidu d'enterrcr dini lei Eglirei , b mtaic dint lei vjllei : la di~ ftnfe (l'cntcrrcr dint let Eglifei t«{ul une exceptian (Cibord pour pitront b fonditeun. On y cnterri cnfuilc [et Evtquei Bt ai»< tr*t EccleEaftiiuci diftingu^i ; tt enfin , cette llbertf fut ftendae peu i peu i touiei fanet de perfoanei. Le Pjrlement de Paiii a rcnda un Aritt riglemeni li ji Mil 176), poritni qn'J r>ve- nii lucune inhumjtion ne fera fiiie dini lei clmeticrci de Pirlt , fnaii dani dei ciineti^iei au.dehoii !■ vitle , & qu'iueunc (ifvl- mre ne (eri felte dini lei ERhfei piroiffiitei ou r^gulijrei, fi cc n^eft dei Cuiti au Supjrieun diciitt en ptie* , i oieim qu'il ne fidt

ry^ i ti ftbrique li faminc de looo UV, pour chaque nuvertorc , quc qnant aux npulturei dini lei chipellei S( civeiux, eltei Hl pouiront iTDir lltu que paiir leUTi fondaleun ou leurt tcprf- fcniini , t( p«ur ceus dci ftmilkt qiii en fnnt praprijtilret , od Iboi itani uiia ppflvniDn ionguc 81 ancienoe ifjp iToir leur ftpul. , tnrc ; Ik ce , 4 li chir|ce d'y meitre lci corpi daai d«i ccrcncili plomb , U Ron antremeni.

Lei mefurei qii'il eft njceinire de prendre ponr rmjcutiaa d* cit arrtt, foni cmfe qui )'oa fuit incore jufqu'ici rorJri accou> ttmt poar tei flpbltiini. « •bfarc nmmmttmat m clpiM d* 14 bram, I nolni

35* I N S T I T U T I O N

p & on doit obferver , autantqu*il fe peut , la coutttmetri»^,

CuAp. viii. ancienne , de dire la MefTe en prefence du corps, avant de

Tenterrer. On le porte k TEglire en proceflion , avec du lu-

minaire, chantant des Pfeaumes de p6nitence pour la r^

miffion des piches du difunt. Les Pretres & les autres

Clercs doivent 6tre enterr^s revetus des ornemens de leur

Ordre u. Us doivent avoir une place diftinguie dans le ci-

metiere. U y en a une auffi pour les enfans morts avant Vigs.

Ae difcretion x , dont par confequent ie faluc n'eft poinc

douteux ; & on ne chante k leurs fun^illes que des caa«

' tiques de louange. U n'eft pas permis de d^terrer un corps ,

iinon pour grande caufe ; & par permiffion ezprefle de

'€regor, vii. TEveque.

«tfi/?- 55- xs« II eft defendu par les canons , de rien exiger pour les fe-

Quafi. n. pu1tures,ni fous pretexre de rouverrure de la terre, ni du lu«

r. 12. 14. 15. minaire, ni des autres frais, pour lefquels les revenus ec-

C. Cum in c]e(iaftiquesontetedonnes;& ronn'apasvouluqu*iIfembI^

tccl. y. defi' que ies Pr&res vendiflenc la terre , fc rejouiflenr de la

llur^fub^' *"^''*» ^^^^ *'5 profiteroient. Toutefois , il a toujours ete non-

Alex 1 f I. feulement permis , mais louable , de laifler quelque aumone

Ibid. f . i l*£glife oii Ton a fa f^pulture.Comme dans les iieclespafles

^ * ' ^' ces liberalites etoient grandqs , on s*eft plaint quelquefois que

c. 8. e. to. les perfonnes riches choififlToient leurs fepulrures dans des

c epu t. Monaft^res , au prijudice des Eglifes catbidrales & paroif-

(jales ; & il a et6 regle , qu*en quelque lieu que iiit ia fe-

pulrure, I'£glife oii le defunt devoit recevoir les Sacre-

Clement du- mens & ouir les divins Oflices , auroit toujours ie quart

J''y/rum!' ^ *1"'*^ auroit laifle , comn^e une efpece de legitime ;

c. 9. defep. c*eft ce qui s'appelle /'or/io/i canoniquey. Les diveries coutu-

mes des lieux en ont r^gle difieremment ia quotiti.

que le defutit iie foit mort de quelque maladie conta^eufe , qui oblige d*acc^Urer l'inhuaiacion.

u On inec cei ornemens fur leur cercueil ; mais on ne les eo* terre pai avec enx.

jr Cet dge qu'on appelle anfli VAge d^innoeence , eft jufqu^i (ept ans»apr^i Jequel cemps onpr^fume que les en£ins fonc capabiesde difcerner le bien d'avec le mal.

y La glofe fur 1e canon in noftrJi^ fixe i la troifieme partie de ce qui a ^te Uitti par le teftateur i l^Eglile od ii a 4lu fa fcpuJturv , U portion canonique des Cures , & ies droiis qui leur font dil$, Le fynode de Langres, en i^ot, fixe cecce porcion, tantdci la moitl^y tanc^c i la quacri^me parcie des frais fiin^raires. Le concile de Trence attriliue a TEgUfe paroilSale pour droit de lun^raiUe» » le

En

kV DROIT ECCLfeSIASTIQUE. $11 ^

tn France elle n'eft pas d'ufage ; mais en quelque lieu p^^g„j {^ ^c fc ralTe la r^pulmre , le Cure doit lever le corps 6e la chap ix. maifon , & le conduire avec fon Cler^i i la portc cic TE- C«if Trid^ glifedu Couvent ou il doit etre enterri ; fiiapresavoir'^**' ^**'^' certifiC- aux Rcligieux , qiie le defunt efl mort dans la cotn- Biunion de TEglife , il fe retire , & partage igatement avec ctii le luminaire i c'eft ce qui a ete regl^ cntre les Curcs de Arrii iu tt Patis, & les Religieux, Les droits des Curis pour les ft- "^" '^**r. pulnires ont eie taies fuivaat Tufage & les r^glemens des ,^ , ,^ diocefes , principalement pour les Cur4s des villes, qui x. c. «, n'oni point de revenu fixe. Ainfl la defenfe de rien exiger pour les fepultiires , fe riduit i ne point fairede padion , & i ne pas laifler denterrer , avec les ceremonies eccleilaf- ju,. jiog,i tiques , les pauvres qui ne peuvent rien donner.

La fipulturc ecclefianique ^ n'e(l que pour les fidelles. On ne la doit donc donner ni aux enfans morts fans bap- t^me, ni aus adultes infidelles, h^itiqucs, ou eicommu- C dt kmrtti ni^ , ni i ceux qui font morts en itu manifelle de pecbe , *" '• comme ceui qui fe font tu^s en duel. Les ufuriers , les con- cubinaires publics , ceui qui n'ont point fatisfait au devoir pafcat ; en un mot , tous les pecheurs impinitens , doi- ^- tBo6t vent (tre priv^ de la fepulture & des prieres ecd^afli- ^' i^' f* ** ques ; fii 3 ils ont ete enterres en lieu faint , ils doivent eire c. Omni* 6tes. Cetie peine fertacouvrirleur memoire d'infamie, Sl «trimfyat, it s donner de la terreur aux vivans. Quant aui fupplici^ , '^""^ VrA r^^life permet de leur donner la fepulture des Chreiiens , dtftfuli. \u >'ils fommonsp£niten$4. l i.c. Q>«^ fimmvi^

•uirt ce que 1e df fuot t ItiflU , queJque part qu'tl ait choin fi Upulture f c'*ll pourquo) cctte recribution t itt appelja ^varlt fu- nirairt , aii licu dc poriiaa iiinonijiu. Ea Fnnce lci Curjt (>■ peuvenc cKiger quc ct qui leur elt ■[uiba^ pir lct rigltment fjiti , paKr lixer leiiri lionnrjirci.

j La (ifuh^^it ecctcfliHique ell ceile qui fe fiti dint rEflif* «■ •■ lerre fiiiue , avec lei c ^remoniet de res,\iC:

a Plutieun cuncilEt , noiiniincnt ceux d'Agdc , cn to6 , Warnii,cii 77^. deUayencc, en 44S , E( celul de Tribur , n loti , ordaniirM de communier lei criminell. Alexindl'* IV eajoi- gnil U m^mc chore ilan> le XII le. ti^cle ; ccpcndent c«U De ■'ob- rervoii pDiiit eii Fiince. Cc fut ChirlEiM fui, !■ 11 F<vli«r i|i)((, aliDlii Ij cDJUviifE cnuiume de reluffr leficremenc de p<nitenc« «u' cnniineli conjjmnti i mon : miii on nc lcur doDnc point rEa* chjriltie. On lem doane aiifD li fi^pulture ecclffiaftiqut , i moiai qu'il iie foii oidonuC que lcud coipt fittvM tt^ltt fui ud frui «Umia.

TmkU. Z ^

,tt ISSTITUTIOX

tAxm II- ggf ^K3

"" ^- C H A P I T R E X.

Vryr>>i aiaiar^naaf abschot£sceii>poreiIaT<{iu£oat coiYicree^ a Dicu , pour *t l«rvice <ks Egjifi». Aiic...ie Coramt^naute ne peui f-Jiitfter ian>avofrqoel- qun bien'S c-jma^.urH , quand ce nc feroit qoe poar les fras des a&mLicet , & 6Uires <!« ferviteim pobik». AioG, d^ la pTemieTe fondabon <1« Eg^ues , il CiHut qne ks Oiretier» contribuafient poor le iumiaaire; car ils t*a6em- Uoient de nuit b ; pour vailleain (acres , pour le poki & le vin qui (ervoient a rEuchariAie , car iU coanBanioicm (buvcnt ; pc-jr les agape^ ou repas communs c ; pour les C- Trei & Ie« aurrei meubies neceliaires. B falloit eocore ^re fubfifter let Evequei , les Preires & les Diaorcs , qui ia plupan f'etoient redui» a la pauvtete volootairc , poar icrvir l'£glife plus libremeni. II filloii foumir xnx Jcpnltn- jetBli rhoTpitaliie , qui s^exer^ent enverstoos lesQire- tiens pallaiK. Eofin , il &IIoit aHifler les viei^es confacrees i Dieu , lei vcuves , les orphelins , lcs malailcs , & tous lcsauires pauvres fiilelles ; mais fur-tout les inanyTS&les confefleurf d , d^cnus dans tes prifons , ou travaillam aux mincs , & auK autres ouvrages pubiics.

Je ne parie point ici de 1'Eglife primiiive de Jenilaleiii ; oit lcs biens dc tous les fidelles ^ioient en commuo < ; je

t Ui aioiciit befoin d< liimiiiiite , a\tmt le ioui , ptrce qu'il* **>neinbloieii( dtm ilet crypcei on |ialle) faucnrainei , dJnl lef- fuellti on ne voynic pi> clair.

t C«i agipei loiiE rotigineda piin-bfnit , qui a ruccfdf au rt- ijuc lcl fidellcl f»foienl dani rEglife en m^moile de la Cint Noire-Seigncur.

d On illtend ici par CenfiJJian non pii ceuil qui enccndent Im fidellit en confellioti ; maii ceux qui coarellbient la fci de Jefui- Chiill. Oii iloiini il'«bord ce nom aux martjri. On le iloniia auS ■UX Chii^ticni qiiiivoicnc elc foit tourmentii par lei tyrani, quoi- 4u'll> r.illeiit enfulte moiti en piix ; U. ceux-ci ftoienc auffi appel^ martyi '. Un appeU aiilli Confejfean , ccux qui, aprii avoir bien VJCU, vtuieiit mom eii oileui de riiniete. Enlin , quclquei Conci- IdOHt dnnni le nom de Confiffcurs aui Chantiti 6t Pralmiftei , piice 'iii^cn lanjtage ile rEcricure eoiifiuri , c'c(t cfaaiicer louau- (il di Uiou. ygftf TeiEulllen , S. Cyprien , Baroiiiui.

( Vtyil ti nate foi t(t cl.devinE fur le chaplEie III.

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. jjj

parle de touics les autrcs Eglifes. II n*y en avoit aucune qui paktii Ib ncric un grand tonds,chacuae rdonfesraculieSipourtou- Ckap. X. tts lcs depenfcs que i'ai marquics. La vie humble & labo- j^^^„ ^^^^ ricuib des Clireticns lcur cn donnoit le moyen,& lesper- 1. 1*. %o. fucuiionsaidoienta!esdetacherdcrintiret& dudefir d'ac- ^j ■'."^■^" " quiirir ; elles faifoient aufTi , quc les bicns dcs Eglifes ne "^^" ^l^ confilloicnt gu^rcs qu'en meublcs , plus facilcs ^ tnmfpor- e. |g. ter , a cacher & a diOribuer. Cutoit ou dc Targcnt ou des provifion; en cfpcces , du blcd , du vin , de l'huiic , des ha- v. ana co/, bits pour lespauvrcs. Ci>(ft.

Lcs Juifs avoient couEumc dc donncr a Dieu Ics dix- mci/Si les prcmices de lcurs ftoits , & les diverfcs obla- tionspour des facrilices& des vceux. Ccux d'enir'cux qui fe fitent Chrcticns, nc cnirent pas cire oblipesamoins , aprof avoir rc^u rEvangile; & ccux qui avoient cte Gen- tilsavoient accouium^ dc fdircde grandcs d^pcnfes pour les facrifices de leurs faux dieux , & pour les fpcAacles profanes. Quoi qu'il en foit , nous voyons dcs les premiers lemps , qu'il eft rccommande a tous lcs lidcllcs de donner Cmfl. ttpa{^ lcsdixmcs& lespremiccs. "■'■ *!•

Ccs comributions eioient enricrcmcnt volontaircs. Les Ttriull.tfet, Pr^lats fe contenioient d^exhorier ; & les fidellcs donnoient '• 19- ce qu'ils vouloient , ou par remaine , commc Suint Paul le ■■C"-.m. >.' conleille , oti par mois , ou auiremcat. Ces clTrandes fs *'^'"' ""■JL' I. + !•

/ Ahuhnm fut lc premicr qui Aoani i Melchifedech , Roi dc Silcm , ti Craiid Pitiic du rrai Dieu , la dixm« dii bucin qu'il avoic tiic lur let Roit <]u'il avoii vaiiicu». Moyfc orJoim* djni la li:i:u , >!c payer ll dixaie aux Liivitei , pirce qu'ili iic puII'^JaienC piiiit ite terrci. I.e Liviciiue eoniinjnJe de pjyer li dixme del ITiiici de ia lerrc. On pritenJ i|ue 1'urige de li diiiine ecclJfliHi- <]uv cummen^a dc) Tan i^i ; & que S. Auf>ullin fiit le premier qul linria lei lidetlci 1 payer U dixme. On Crouve mfme que plu> aii> ttcni^emenE Cuiilliiniia avoit ordonni} que Tan donnjc auK l'3lleur« Biie certaine porlion di: h\i ; cecc< Ordonninee fuc fnitinie \a(- ■iu'«utempi de Julieii rApoltic, ic fut r^tablie pir fon fuci^eltcur Jovieii. Rtpubl. dti Ltitrei dc Rayle , tom. i , fdf. |i8, ^nl. i. C0 quicltdecertain.clliiiie le fvcoiid Conclle dt Touri .in \(.t, ex- hactJ caut lei Ftan^oit i pjyer la dixme ) Ec Ib fecond cancite Ja MJcon cn 581 , lcur orJonni itc la pjyet aux Miniiltel dc l*EglitB , ruivdiic Ij Ini de Dieu & U cuutume immimorijlc dei CbrL<tient , fout peinc d'exconimiinic:ilion. Maii la loi 19, $■ coJ. i< trifia- fii b cltrii. d^lcnd tte conirjindre i piyer, par cenruii.i uuiu> trc) voiei pcclf liiiftiijuei. Cetcc coucumc dc payer li dixme , deria* klvicut uuiveilcile.

faf^^^wvfj

3)« I N S T I TUT I O N

Paatib II. P^'!^*^'^^ ^''^ TEveque , ou en un aurre lieu , auqiiel M

Chjip. X- Diacresrecevolent lesoblations, les gardoient, & les diC-

f I. f. t. €. tribuoient, felon les occaiions , par les ordres de rEveque.

conc ^ L'Evdque n'en rendoit compte a perfonne ; & on ne Teut

tiock. ' pasfait Eveque , fi on ne reut cru capablede repondrei

Ctffi. n^yff. Dieu des ames , fans comparaifon plus precieufes.

iil^^ gf^^f Ees perfecutions ayant cefle, comme les Grands & les

l^ Empereurs meme fiirent Chretiens , on donna librement 8

TEglife , & oa ne craignit point de lui donner trop, paroe

que Ton voyoit clairement le bon emploi qui s*en £aifoit«

Eu/, X. hifi. ^^ Eglifes pofiedoient dqa des immeid)Ies , comme ii pa-

c. {. roit par Tedit de Confiantin & de Licinius , qui en ordonm

LaBanu dt j^ reftitution en 3 1 3 , mais depuis la liberte , elles en eu-

mort,if€rj,n. ^^^^ ^^ ^j^^ grand nombre. On leur donnoit des maifons

Uifi. Kc(L dans les villes , des terres a la campagne , c*eft-a-dire des

^ IX. a. 46. villages entiers , avec les habirans , qui etoient tous efcla«

ves g'9 &L cela avec une telie magnificence , qiie l'Eglife

H^. Eccl Romaine, par exemple, avoitdes terres jufqu*aux l>ords

if! ***''' "* ^^ l'Euphrate, pour lui fournir de rencens& de parfiuns.

5. Gr€$. I. OnenvoyoitfurIesIieuxdesSousKliacresoud*autresQercs,

^ift* ?•• 71« pour adminiftrer ces patrimoines.

I^il!'"^' L'EgHfe avoit donc alors deux fortes de biens : les Wri-:

tages dont elle tiroit les revenus, & ies oblations jouma^

liires qui continuoient , quoique moins abondantes qu*au*

Chryf, in P^nvant. Les plus faints Eveques s'en plaignoient ; & euf-

Matth,Hom. fent mieux aittae n*avoir que du cafuel , s*il eut pu fufEre

^ J; . encore , que d'etre reduits a faire des baux, a compter avec

s, Auzuft! c. ^^ fermiers, & i prendre tous les autres foins que de-

as« mandent les revenus annuels. IIs s*en d^charg^rent , ou fur

les Archidiacres h , ou fur les Economes qui furentinfiitues

g En Fraoce ,les habitans des campagnes ^toient la plupart ferfs^ de la claUe de ceux qu'on appeloit Jcrvi gUba adfiriptiy comme il y en a encore dansquelques provinces.

h Oans les paroii1'es , les archidiacres s*en ddcharg^rent fur ler Cur^s. Mais dans la futtc , on ehoifit, parmi les laTques de chaque paroilfe , quelques notablcs pour adminiftrer les revenus de la Fa« brique , c'e{l-a-dire deftincs i Tentretien de rEglife. Ces Admiaif- trateurs furent nomm^s Marguilliers, On en (^tablit auiTi dans let Cath^drales & coll^gtales *, & pour les diftinguer des Ecclefiafti« ques , qui etoient auparavant chargds de ce foin , on les appela "Marguilliers lais. 11 y en a encore a Notre-Dame de Paris. Ils fonl au nombre de quauc. lls aiUftent i l'o/fice les jours de fttes io?

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. ;;? dins toutes les Eglifes , du corps mita& du Clergii , par p^ktie II orJonnjnce du Concile de Chalc^doine : tnaisils rcndoient Chaf. X. touiours compte a ['Evcque. Les plus faints Evequc* , apris '*"*■■ ^**^ avoir donnc lous leurs biens auit pauvres , ne laiflbient pas ,' *,/ *^ '^"^ de con(i:rvcr, & meme d'auginenter avec un graod roin (rt. cevx del^tglife. '*■ •pVj:

Ces bicns etoient adminiAres en commun , & fe diftri- ^ ,,„" buoient au clergc & aux pauvrcs , Tuivant IWage & les or- dres parriculiers de TEv^que. La coutume la plus generale ,,_ t t.t fut d'en fjire quacre paris : on en donnoit une i TEveque , VMit%-t»at pour rcntreiicn de fa maifon & pour rtiofpiialite , dont il ""'' *7' *<■ «toitchargc; lafecondc^oitpourlafubfillancedesClercs, ,/gM. '°* la troifi^me pour les fabriques, c'ell-ii-dire les repara- tions des batimens , le luminaire , & tout te reHe de Ten- ireiien des Eglifes ; la quatri^me pour les pauvres. Ce n'e- toitpasun pariage desfonds, mais feulcment unedeftina- tion ginirale des rcvenus ; lauf i changer daiis les occa- Cons extraordioaires.

LesClercsqui nevivoientpas en commun.foit parce it-i.t.r. qu'ils etoient maries , ou autrement , recevoient par mcns 2^^^ ou par femaine des gages ou penfioru en argent , ou des jtug. provifions en efp^ces , que Ton appcla depuis Pribtndts i , f_, _, .^ comme qui diroit livritt. On pouvoit les augmenter, les diminuer , ou les retrancher lout-a-fait , k proportion du fervice. Quoique fcrvani TEglife , ils euflent droit dc fub- fifter i fesdepens; touiefois, croyant ^irc obligis dedon-

lcnnetlei , eiint en robe 8t le banavt carrf i U miin. Ili oot nfan. ce dini lei biHei ftiUei du chiruT , h vani i rofliande aprei le V.ler^i. Iti rcfoiveiit chlqne jour un piin de Chipicre. Itl joiiiDi;!)! c)'un lief ipptii U fief dei Tombti, aflii lu faubourg S. Jacquei, hL prci le lieu od ^iDii ti pone S. Jai.quei , i caufe duqnel iti per- foiveiil det ceni Sc loJi & vcncei Tur una pactie du quaiiier. Tioo- (on , dint lj lil!i.- qu'il donne Jei !iei|;ncun qui snc tt( U. cenrivo ilanl Pirii , ilit qi.e cf flef ()es Tombei ?pp'iueni auK quaire Mir> Ituillieii laii de rKjine i1l- Pjrii , U. i riKuTre U. Fabrique d'icctle. Lei imoluineni aiiiibuei i cei Marguillieci Uii djnacctit qii'il( iivoieTit auiieloii dei funSioni : pr^rentement ili ne fooi plu* q^-.;J hon,.,„.

I yrmUi.,1.1 , du lailn;>rr«ter</(u pritffdrr , ^uafi pariio pr^tn- ia , feu prapjndj. On cunlDnii q^ielquefoil le Cerme de pribcnd* ivec ttlui ilccinonicat, pirce qit'oidtiiiirenient il y a une prjbenda eu portioii de fruiii atcach^e i chjque cjnonicat. 11 y a cepenJjat dei canonicatt honoraiiM , lint ^icbcndei, & dei ptJbenJet bnl titre canouieii,

Z iij

35» I N S T I T U T I O N

PAfiTiE« II. ^^^^^ pcuplc rcxemple de la perfeSion chrerienne , ils ne CHAT. X. fe fervoient de ce droit que le moins qu'ils pouvoient ; & ** ^p^r' P'"^^*^ > P^"'' laifler aux pauvres les biens de rEglife , ia/xji. ic. iubfiftoient de leur patrimoine, ou meme du travaiJ de Difi.^u r.{. leursmains, a rexemple de TApotre; & on trouve desca- A-exeonc.vt, Qons qui Tordonnent. Ceux qui vivoient en commun , & ti. q^ t, c. ^"^ ''^" appela depuis Chanoincs k , gardoient lapauvrere 13. II. ex commelesMoines, etant dechargcsdc tout fotn temporcL ^'u-n r ^^^ furcnt les biens eccle(iafliques & leur emploi , pen-

Jitfl. Eccl, « ffl* > /■•1

/v. XXIV. n. dantleshuitpremiersfiecles.

CHAPITRE XI.

^ttiVc ritat dcs Bicns dt 1'EgUfe.

m

DEp t7is le neuvieme fiecle , nous trouvons une troi- fieme efpece dc biens ecclefiaftiques , outre les obla-

Conft, apoft. tions volontaires , & Ics patrimoines / : ce font les dix- ^' CaP II *"^^ "^* quiont ete Icvees depuis ce temps, corameune XXI. c'. $. 6. cfpece de tribut Auparavant , on exhortoitles Chretiensa 7. les donner aux pauvres , auflS-bien que les pr^mices , & a

^ug. w ?f. f^jj.^ encore d*autres aumones; mais on en laiflbit Texe- Concjiatifc. cution i Icur confciencc n , & elles fe confondoient avec II. c. $. an. les oblations journalieres. Sur la fin du fixiemc fiecle , f?{''n /• L comme on nedieeoit ce devoir , les Eveques commence-

Cabtllon.fub » , ,f . .

Carolo M. c, ^^^^ 3 ordonncr 1 excommunication contre ceux qui y man- I. tfn. )i|. queroient. Et toutefois , ces contraintes etoient defendues

^^6. "T'* ^"^"^ ' ^^ ^^"P^ ^^ Juftinien o. $• capit. c. I^ duretg des peuples croiiTant dans le neuvieme fiecle ;

4«.

fc Cc nom ne commen^a que lorfqu*on cut in%€ dcs Eglifcs Ca- th^drales ; cc qni arriva vers Tan 1x4. Voyex cc quieft dit ci-devant dt% Clianoines , I. part, ch. XVII.

/ On entend ici par lc terme de Patrimoine , non pas les bicns propres dcs Eccl^fiaftiques , mais ce qui a 6t& donni aux Eglifes pour lenr prcmieie dotation , ou qui y a ei^ ajout^ dcpuis, par queiqnc dotation ou fondation particuliere.

m Voyex la note qni eft ci-dcvant fur lc chapitrc X , touchant rorigine des dixmes , oil Ton voit qu'clic remoutc au-deilUs du IX. A^cle.

n C'cft-i-direii leur d^votion , n*y ayant pas encore de loi qul «vbligeflt dc paycr la dixme.

c Voyei la lo| }9. §. i. cpd. de epifop. & cUriciu

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. jjjf

on renouvcla la rigueur des cenfures , & les Princes y joi- p^n^iE H gnirent des peines temporelles. Peut-etre que la diffipation chap. X^' tlcs biens ccclefiadlques , obligea de faire valoir ce droit, que Ton voyoic fonde fur la Loi de Dieu p : car ce fut alors que \ts guerres civilcs & les courfes des Normands firent lcs plus grands ravages dans tout TEmpire Fran^ois. 11 eft vrai quc l'exa6tion des dixnies ne s*etablit qu^avec ^ongin. an. grande peine chez plufieurs peuples du Nord. Elle penfa *^*^^^ ^„ renverfer la Religion en Pologne , environ cinquante ans io7{. apres qu'cllc y eut ite fondee. Les Thuringicns refufoient ^'fl- '«^^/- encore en 1073 , de payer les dixmes ^ rArcheveque dc 'g' lJ|,J/'J,^ Mayencc, & nes*y foumircnt que par force. S. Canur, $7. roi de Dancniarck , voulant y contraindre fes fujers, $'at- .^*"** Gram. tira la revoltc oii il fut tue. Encore k prefent , la dixme n'eft ''* ' ^*^-^' pas crablie cn Frife. ZyFxus jux

Pluficurs ont pr^tendu que la dixme eft de droit divin ; r««f'/-'«^- J. & fur ce fondemcnt on a ordonne qu'clle feroit lcv^ela V^ «.'t! prcmicre fur Ics fruits q dcs heritages , avant tous les cens C, cum nom & les droits feigncuriaux ; & ccla fans aucune deduGtionfi^^^''^'^'^^* de labours & femenccs; etant due k Dieu, en reconnoif- J'15.^,* j- * fance de fa fouverainetc , ellc doit etre preferee a tous de- voirs & a toutes dettes humaines.Il s'enfuivoit auffide-li, qu*aucune terre ne devoit en etre exempte ; & quc les iaiques qui fe trouvoient en pofleflion d*un droit de dixme , tU decim, tol dcvoicntctrc reeardcs comme des ufurpateurs facrileges r. ^* cvnc. Lii- Onadepuis ^tabli la dixme perfonnelle , c'eft-a-dire fur ce jj^^*^*^ qui vicnt de rinduftrie/» du travail & de toutautre gain j, adapofi. licite ; afin que perfonne ne s^exemptskt dece devoir. >o. de dcdm.

c* paftoral.

X%.9hU

p La (lixme ^toic de droic divin Mofulque , mais non pat de drotc divin naturel & chrcticn. Difi\ deFra-Paolo, p, 80.

q La dixme (e Uve en nacure. II y a n^anmoini des lieux, otl, fuivanc d*ancicns abonnemens , elle fe paye en argenc ; comme k Ar«;cnteuil pres Paris , ou Ton paye 1 f. 6. d. par arpcnc, paur tcnir lieu dc la dixme.

r Depuit ce temps, les dixmes infcod^i , c*e(l-idire celies qai fonc pcilcdcet a ticre dMnfcodacion par des laiques , ont cc^ auco- lifces par le Concile dc Latran , tenu en 1179 « pourvu que les ti« II cs de ces dixmcs foienc antcrieurs a ce Concilc.

y Le Concile de Trone , proclie SoiHbns , cenu en 9x9 , ordonne dc payer la dixme de cous les bicns , mcmc du crjfic & de Tinduf- cric. Ccletlin UlorJonna en 119S, fous pcinc d'excommunicacion, i\e pjyer la dixmedu vin , grjins , aibre» truicicrs , brebis , jurJius, ^iJtic , de la p.^ye des fbldats , dc la challei du produic des mouluif

Ziv

f^«f^4#«i^^>r

360 INSTITUTION

PAaruIL ^ TliOfiBS,& les plus favans tlicologiefis , onc reoooat

Ch%p xl que la dizine n*e{l de droit divin, qu^en tant qu*eUe eft ne-

sJ^' ^ '' ceflaire pour f^ire fubfifter les Miniftres de TEgliie ; car

randenne Loi ne nous oblige, que quant aux precepcesde

fliora!e,qui obligeoient meme avanc d'e(re ecrits, porce

qu^ils ibnt fondes fur ia lumiere de la raitbn. Mais il etoic

ic ]a loi ceremonielle & de la police particuliere du peu-

pled^Ifrael , d'avoir determine la fubfiflance des Miniftres»

enfone , qu*ils n*eu&nt point d'heritagts , & que leurr

' fir^es leur donnafient la dixi^me partie de ieurs revenii&

Les Chrettens pourroient donc s^acquitter decedevoir,en

donnaot d*aiileurs fuffifamment au Clerge. £t pour reveoir

au droit de l*ancienne Loi , il £iudroit que ies i^lifes n*euf-

lent point d^immeubies , ni ies Qercs de patrimoine ; auffi

les Grecs , & ies autres Chretiens Orientaux , n*ont poim

fouffert que l'on etabiit chez eux i*exadion des dixmes. Cela

n*empeche pas qu*elles ne foient aujourd*hui d*obligarioD

parmi nous, par la coutume de huit cents ans, & la

conAiturion humaine , fondee fur l*exemple de la Loi di-

vine pofitive.

C6ac. Trid Cependant ies biens des Eglifes fe partagerent petit-a-

fiff. XXV. d€ petit » juiqu^a faire toutes ces portions , que nous appelons

^' "* Beneficcs t. Les Monafteres de tout tcmps avoient leurs

biens fepares ; & un des premiers articles de leurs exemp-

tions , fut de n*en point rendre compte aux Evetfues. Vers

le dixieme fiecle , on commen^a de meme a diviier la menfe

des Clianoines , d*avec celle de TEveque : & les Chanoines

ont encore fait entr*eux plufteurs partages, a mefure qu*ils

fe font plus iloignes de la vie commune. Ce font toutefois

ceux de tout ie Clerge , qui ont le plus garde de veftiges

C €um Ccn" de i*ancienne Communaute. Quant aux Cures difperfes de

^ 29. di la campagne, les Eveques leuront iaiffe lesdixmes de leur

i vent. Quelques Canoniflet pretendent m^me qu'elle eft due par les pauvres | des aumunes qu'ils re^oivent , &c. Mais U preftation de la dixme d^pend de l'ulage d«s lieux, tant pour la fixation des choles d^cimables , que pour la quotit^ de la dixme. £n France oa jie per^oit d'autre dixme que celle des fruits naturels 8c induflriaux , & les dixmes de cbarn»ge ; le tout felon rufage de cliaque lieu. / Les dixmes m£me furcnt partagtfes. Charlemagne autorira les Ev^

2\]5S a diAributr les dixmes comroo ils voudroieot. £0 «f rtaiiu licuv I «o pritcnt une ptf 1 pour cuju

AU DROIT ECCLfiSlASTIQUE. ?«i ^^^

territoire; ou retenant les dixmes, ils leur ont affure de» paktii IL penfions en argent , ou quelque auire revenu fixe. Cuaw. xC

II feroii impoinble d'exp]i[]uer lout le ditail de ce par- * tage , qui a ete difTerent Celon les cemps & les lieux : maii eiifin les cbofes fonc venues a ce point , que chaque u Oi- fiuer dc TEglife a fon revenu fepar^ , dont il jouii par (e» mains , & dont il fait remploi fuivani fa confcience , fans en rendre compte a perfonne. Cell ce revenu , joint i un Office ecclefiaftique , que nous appelons Binificc ; nom qui vient de ce qu'au commenccment les Eveques donnoieot quelquefois aui Ecclefialliques , qui avoient long - tcmps fervi , quelque portion des biens de TEglife , pour cn jouir pendant un icmps , apris lequel ce fonds revenoit a TE- gUfe : ce qui reflembloit aux recompenles des foldars Ro- ,g . t.M/l mains , que Ton appeloit Benificei , & dont quelques \M-ft^<ma bi. teurs font venir nos fiefs. Quoi qu'i! en foii, on trouve "*>""!■'*• des exemples dc ces benefices ecderiafliques Ahi le com- ^, t.aiC*- ■Renceincnt du ftxiime fi^cle ; & nous voyons le nom de yi^r. tea:. A- Binefiet en ufage x , dans lc memc fcns d'aiijourd'liui , dis *"'*• '• **• le douzi^me fiecle. Hiyi. £«/*/;

Le partage ne fiit pas A egal , qu'il ii'y eut beaucoup J'v ifx)' <■' plus de Clcrcs quede bincfices,&Iesordinations fans ti- M- «*■»-•■ /re y etoient frequentes dans le meme temps. Les Pretre» pauvres etoieni donc rcduiisa fubfiftcr desoblarionsjour- ^'f""^ nalihe* des tideUes qui alTiftoient a leurs McfTcs ; car il r,gaK. ixo\X encore ordinaire de donner i Toffrande , ou mcme ils recevoient quelque retribuiion pour les autrcs fonftions. II eA vrai que le Concile de Latran , tenu fous Alcxandrc III , condamne comme une fimonic horrible , de ricn ext- ger pour les prifes de pofleflion , pour lcs fcpuliures , pour la ben^diflion des noces , & pour les autret Sacreniens j itiais il ne defend pas de recevoir ce qui eli otlen vulon-

Onpifte ici dtcc qui te voiile f'ui comnnui^nifni. N^jnmolnt . dani pl.:ricuTi ttilir»! Mculiitei & r^guliertt . il y briucoup d'offi<M fjot b(D<Acci , & heiucoup it Cleics . & mkmt it VsMti hibitu^ liant lci patoiirti qui n'ani lucuntpr^bcnrie ni r^lribuiico fiic, mitt feiiiemeni qudque pifi au cifuel. t pruportion di lcuri aflHanctl ic du fefvice qiiMi rtndtni irEgiifc.

« AupiiiTipi , lei ERlirei pout ter.|uell«i chaquc Eccl^liidi^ut Aoit ot-lorn* , iiuientuonim^et i''(W> , littei.

y i- 't.l-j.(fif e . (*ni quc l'tc<UIUfli4uc Wi otdonnj pow •tlct d«f- ffivli uniltllt i^it.

^Si I N S T I T UT I O N

Partii II. tairement. On a donc dlftingu^ les padions & les exadions

Cmap. X1« forcees , d'avec les retributions volontaires , ijui ne fc

S. Th, X. 1. donnent qu'apres Texercice dcs fonftions , pourvu que Tin-

q. loo. ari. tenrion des Miniftres , qui re^oivent ces retributions , foit

^* pure ; & qu'ils ne les regardent pas comme un prix des

Sacremens , ou des fon^lions fpiriruelles , mais comme un

moyen dc fubvenir k leurs neceflites temporelles.

Ccs retributions ont palTe en coutume , que TEglife a

autorifee. Les Albigeois , ennemis des Pretres & des Clercs,

en prenoient occafion de les calomnier : plufieurs d*entre

ks Catholiques , imbus de leurs maximes , refufoient de

donner ces retributions accoutumees , fous pretexte d*ob-

t, ad apofi, ferver lcs anciens canons. Ceft pourquoi le Concile de

^conc tT ^3tran,fous Innocent III, renouvclant la defenfe des exac-

t. 66, ' tions , ordonna que les pieufcs courumes feroient obfer-

vees ; que les Sacremens feroient conf^^res liberalement ;

niais que TEvcque , avec connoifTance de caufe , riprime-

roir la malice de ceux qui voudroient changer les louables

coutumes ^-

R/ow ,51. Qq ^xdxt a toujours ete obferve depuis , & les Ordon-

< «« > 17. ngp^gg jg France y font conformes. En quelques diocefes ,

il y a des taxes , fuivant lefquelles TOfficial regle ces droits ,

s'il y a conteftation. Les Cur^s des villes n*ayant point de

dixmes, n'ont prefque pointd*autre revenu que ces ritri-

butions cafuelles , pour eux & pour les Pretres qui travaii-

lent avcc eux dans les paroiiTcs a, ,

Voila donc quatre e^eces de biens ecdefiaftiques , fui« ranr Tufage prefenr. Les oblations purement volontaires; ks fonds de terre , & les autres immeubles ; les dixmes ; les retributions cafuelles , mais exigibles. 11 y a quelque chofe de particulier , touchant les ioimeubles & les dixmes.

\ On appeloit ainfi certains ufages pieux , que lc$ fidelles obfer- voient conimur.ement, fans qu'ils fuifent n^anmoins fl*obligation. Telle ctoit au commencementU contume depayerU dixme.

a Ce cafuel des Cur^s, e(l ce que l'on appelle vulgairement U Crcux, On comprend fous ce terme tous les droits cafuels qu*ils re- ^oivent au-deli du gros ou de leur portion congrue. Le creux eft prin- cipalement ce qui td donn^ aux Cur^s pour l'adminiftration des fa- cremens , 8c pour les f^pultures. Les ofifrandes , les retributions des •ineires , les fondations , & gdn^ralement tous les honoraires : c'eft pQurquoi le €reux e6 au(fi appel^ aonoraire»

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 363

CHAPITRE XII.

De rAllcnation , & dc V Acquifulon da Biens de rEglife,

LEglise n'a ni la memc libcrte que les particuliers d*acqiicrir des immeubles , ni la meme liberte de les aliener. Les biens ecclefiaftiques etant confacris a Dieu , '»• f «• ^^ il n'y a aucun homme qui en foit proprietairc b , ni qui ^'^ puifle cn difpofcr autrement que les canons Tont ordonni , fans commettre un facriL^ge. Du commencement , la cha- rite des Eveques etant evidente , ils avoient grande liberti d^aflfranchir les cfclaves dc rEglife , de vendre les vaifleaux facres , pour racheter les caprifs, ou nourrir les pauvres: de donncr mcme des fonds , pcur recompenfer des fervi- ces rendus a rEglife , ou fonder des Monafteres. Quelques- nns en abufoient , & on en voit des plaintes dans les Con- ^^, yj.* cilcs; cVft la raifon pour laquelle les canons ont defendu «i* f- 2. c. aux Evcques , & a tous les autres qui ont la difpofition W<"»*™' **• <lcs bicns de TEglife , d'en aliener lc fonds ; afin de ne fe j^. c.abbaiC pas mcttrc hors d*etat de faire le fervice divin , & de fe- tus c.cftquiw courir les pauvres. Les Princes appuycrent ces defenfes. '; ''"''*• '•^- L Lmpereur Leon nt une Loi , pour empechcr 1 alienation Symmai.ho des biens de rEgUfe de Conftantinople. Juftinien ctendir ce ^P- L, juhc^ droit a toutes les Eglifes , par des Conftitution"» , qui tk- *""* ^^ •^*"^''" glcnt exaflement tout ce qui rcgarde ccttc matierc. 11 a eod, fallu renouvclcr de tcmps en tempscesOrdonnanccs , parce Novct, 7. que Ics Ecclefiaftiqucs , n*ayant que la jouiffance de ccs ^***"^'' "^ l>icns, ont eu quelquefois plus d'appIication a en tirer ce qirils peuvent , pendant qu'ils jouifFent , qu'a pourvoir a ]*utilitede leurs fuccefleurs , principalement danslcs dcrniers tcmps ; ou ils n'ontpaset(i choif:s avcc tant de foin. Sous le nom A'Alicnation , on comprend la donation , la vcntc , ^- ^«'''^ s* J*echange & meme rhypothcque ; en un mo: , tout aftc ^^^^** '^*^* tranftatif c de propriete.

h On peut comparer la propri^t^ des bicns qui appartienncnc 4 i'Kgiife, i tine propridt^ grevee de fubAitution a Tintini. L*Eglifc a Jj prof'rietc de ces biens ; les Ecclcfuftiques tirulcires (?e cctte Egiife ii*or.t ({ue l\il'ufruit dc ces biens , pendant qu*iis U dcdervent.

c Ou qui teod k y doniitr aucince » & a la reodre moins tibre 6c

3*4 I N S T I T U T I O N

P ARTiB 1 L ^ y ^ toutefois des alienations , qui peu vent ^tre utiles

Cbap. XIL ^ rEgiire ; comme de bailler a rente fonciere ou si emphy-

Nov. 7. |. ^^^ ^ > d^s mairons ruineufes , ou des bois a defricher , eu

) No¥. iia d*autres terres inutiles e ; comme d*^changer desheritages

'^,^* proches , contre d'autres plus eloignes , de meme valeur.

7. eed. II. q, Suivant Tancien droit , on ne demandoit que Tautorite de

2. c. Temdas TEveque , avec le confentement de fon Clerge. Les exemp-

^L . o tions ont fait recourir a Tautorit^ du Pape , a i'ceard de iv^.rxv.r. . /• \^r\ 1- »

j,€.t.derer. <^6ux qui ne lont pas foumisa lUrdmaire ; mais on sea

permut.ii.q, difpenfe a prefent, obfervant qu'il n'y ait point de collu- ^'^f^"'f ^'' fion : car c'eft lacondition efientielle. En France, il faut

^. fine $z. . j n .•1/1

que 1 autonte du Roi y intervienne , parce qu u eft pro«

Mim. du tedeur des Eglifes , & confervateur des canons. Voici donc

Cler.i part, quelle eft parmi nous la forme des alienations du bien de

rEgiife ; d*un Chapitre , par exemple , qui , pour acquitter

des dettes , veut vendre un heritage , dont il tire peu de

revenu. Le Chapitre fait une condufion , TEveque Tap*

- prouve. Le Chapitre obtient des Lettres-patentes, par lef-

quelles le Roi confirme la conclufion, & permet raliena-

tion. II en demande rhomoiogation au Parlement , qui »

avant faire droit , ordonne , fur ies conclufions du Procu-

reur general , quMI fera informe de commodo & incommodo ,

& commet a cet effet le Juge royal des lieux. L^alienation

doit ctre faite au plus ofirant , apres des publications & des

encheres,

Si ces formes n'ont pas ete obfervees , Talienation eft nulle ; & Tacquereur , ni fes heritiers « ne feront a cou- vert par aucun laps de temps, quelque longue qiie foit leur pofTcinon. Mais iorfque le titre vicieux ne paroit plus, &

d Pour ces beaux emphit^otiques & autres i loneues ann^es, il fautobferver les form.ilites des alienations, dont il efl parl^ ci-aprc$.

t l.e c-non Tcrrulas qrii eft fameux dans celte m.itiere, tire du Conci!c (i'Ag'';, tcnu en 505 , & rapport^ par Gratien , autorife let Evequcs u ;ili^ner feuls & fans ie conieil du Clcr^i ^ Jiae conjilio fra' trum tcrru^ts aiit vineolds , des terres ou vignes pcu coniidcrables : ina:$ feulcment cn cas que ce foient de tres-pctites pieces de lerre, nrrulas , aut vlncoUs & parvas. II faut auffi que ce foient dct biens peu uMles a rEglifc , Ecclefia m''nus utilts , ou que ce foient des tcrres elotgn<^os , aut loniit pofitas , & dans tous les cas qu'il y ait n^cefftt^, fi uiCijfitas fuerit. Parmi nous aucune alicnation des biens de TEglife n*eft val^hlc , fi elle n'e(l faite pour caufe de n^fcerfit^ ou uiilit^ cvi- dente de T^glife ; & qae Ics formalites prcCcrites pour rali^nation dc ces fortes ds biensi y alenc M obfervces.

AU DROIT ECCLeSIASTTQUE. j6<

Hm la choCi: a pafle a un tters acquereur , qui a iulle ritre Paiit>e II. & bonne foi , il pourra prerctlre pat quaranie ans. Quoi- CKAr. xir; que reguUcremcnt rauiotiii de l'Ordinaire fufiire, touie- fois , on a fouveni recours 3u Pape , pour pcrmettre ou Cttm. i, da confirmer rjlicnation des bicns d'£giife, afin de mettre Tac- **** ****• "'• qu^reur en plus grande furete. Les alienations ginerales qui fe firent dans le feizieme fiCicIe , pour les necetliEes de !'£- tat/, fc firent loutes par auioriic du Pape, & eurcnt des Mim, Ju formalitcs paniculi^tes , que l'on peui voir dans lei Mt- ^'"- '°- A-^ moirei du Cltrgi. La coupc des bois de hauie fuiaye eft auffi '*"" "'* une aliinaiion , qui ne fe pcut faire qu'en vertu de Lctires- patentcs , & i la charge de faire un emploi utile du prix.

On a pourvu non-feulemcni aux alicnations , mais aux Cme. Trid, d^gradations , & i toute dilTipaiion , par laquelie un bene- fiff- ""^- *• ficierpeutnuire i fon fueceffeur. lleft defendu defairedet'' "* baux par anticipaiion , desbiens d'Eglife, c'ell-a dire fiz mois avant que le prencur entre en jouilTance pour les mai- fons des villes , & deux ans pour les heritages de la campa- gneg.

On a defendu aux etrangers , aux nobles , & aux ofltciers des feigncurs , de fe rendrc fermiers des bicns d'Eglife , i Caufedeladifficullidelesfairepayer. On a pourvu auxii» gigj^ ^ parations , & les Gens du Roi doivent y tenir ta main. ^t.

Les foins que Ton a pris pour la confervation des bieni d'Eglife, ontfait,quedansla fuiiede plufieursfi^cles.une bonne panie des heritages fe font trouvcs lui appartenir, quoiqu'il y ait eu un grand nombre d'ufurpaiions. Aufli Itt Magillrats & lcs Scigneurs ont craint , que rEglifc acqui- Tani toujours, & n^ali^nant jamais, fcrendit a la fin pro- priitaire de tous les immeubles , ou de la plus grande par- lie. Le publicen fouffriroit ; car il eft utile, felon nosmoeurs»

/ Ctft qu( ron ippeltc , pour ciur* it tubytnixoa , ia fi^fiJiam.

K L(i biux dci bicni d'EgUtc nc pcuTent pas non plut <:i(c fiiu

poiir pluf dc Dcufinnjet i pu<c<]u'iutr<ntat ilifcToicniicjiuict una

on t dcpuis •ppoiiii unc eiccpttonl ccitc r^lt ; (ivoitqiiclt pauivit pjt r^rig-natton ou pcrnuKitiun , tH Itnu d'cnltclcair le bcil ttiipac lon rffignjnt ou copctmutjnt. Louet , Ul.S.Tamtll.

Le bail fiii ur un Mii rfguller , du conCcnicmcul dci Rcligicui, riihriftc iprte fon Aieki : niaii Jt bJi htt pac YiVai CHmmciidiuitt ^ finit t foo iMt.

f^*«-»*^¥t-;

366 INSTITUTION

^ qu'il y ait toujours bcaucoup de terres dans le commerce:^

Chap. XIL ^ Seigneurs y ont granJ interet , a caufe dcs droits de relief , & dcs loJs 6: v^ntes , & le Roi a caufe des tailles ;> principalement aux pays ou elles font reelles. Ces interet» etoient encore plus forts autretbis , a caufc du fervice per* Ibnnel des iiefs h. Les Lois ont donc fdit aux EccIeGadiques , & particulierement aux Communautis , d^s defenfes gene* rales de faire de nouvelles acquifitiotis i : & pour en erre difpenfe, il faut obtenir des Lcttres- Patentes , quines^accor- dent qu^apres que Ton a paye ramortiilement au Roi , & Findemnite au Seigneur.

Cette indemnite eil une compofition que Ton fait avec le Seigneur , de lui payer une fois une certaine fomme k , pour le dedommager a peu pres des droits de relief , ou de lods & ventes , qu*il auroit droit d*efperer a Tavenir; ou bien , pour faire qu'il les conferve en e&t , la communaute ecclefiailique lui donne un homme vivant & mourant /^

h Aaciennement les EccIcfiaAiques poiTedant des fiefs , ^coient obli- gds de fervir en perfonne ; depuis ils en furcnt ditpenfiSs. 11 leur fut raein^ defendu de le tjire , a la charge ndanmoins d'envojer quelqu^un co leur place.

i La Loi Papyria defendoit chez les Romains de confacrer aucun fonds , fans le confencemcnt du peuple , de peur que les biens des particuiiersneforcident peu 4 peu du commerce. Sous nos Rots de premiere & de la feconde race , rEglife acqueroic librement des fonds; mais fur le d^cHn de la feconde race, & au commsncement de li troifi^me, les droits d^ mutation pour la poffe^fion des fondsayant ^t^ ^cablis , les feigneurs fe plaignirenc que les acquifitions faices pae les Egiifes, pr^judicioienc a leurs droics , & obligeoient !es EccU- £aftiques de metcre dans Pan hors de leurs mains les biens qu'ils aToient acquis. Saint Louis obligeales Eccldfiaftiques de s'arranger avec le& feigneurs , en leur payant une indemnice ; Sc comme chaque feigneur fe plaignoit que par la fon fief ^toit diminu^ , en remontant de deji;re cn degre , jufqu^au roi : c*c(l ce qui a donne lieu au droic d^amortilfc ment qui fe paye au roi par les gens de matn-mortc , pour la pcr- tniflion de podcder dcs immeublcs dans le royaume. IIs payent aufTi ^e droit de nouveaux acqu^ts, pour la jouiiTance qu'ils onc euedes hdri- tages ju^qu'aux letCres d'amorciiTemcnc. On a en dernier lieu beaucoup reftreint !a faculce que Ics gens de main-morce avoient d'acqiierir. U faut voir fur cette mati^re, VEdit du mois d'AoiIt 1749, regidrelex Septcmbre fuivant, conccraant V itablijfcment & Us acquijitions ies gens dc main^mortc.

k Cetce indemnice e(l du tiers du prix, pourles fiefs;Si du quint *.

1 * I j pour les rotures. S'il y a un haut jufticicr , autre que le feigneur

ArrCti au \^q^^\ ^ (qj^ droit feroit du dixieme de Tindemnit^. Si la coutume du

r.irlcment 9 Heu donne plus ou moins au feigneur , il faut s*y conformer.

Hu i8 MarS / Autrefois, on obligcoit les gens de main-morCe de donner aufl»

iCfju iin homme conHfquant. II y a meme (^uclques coutumes qui L'ordoiL*.

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 567

c*«ft-i*dire unparticulier, ala mort duquel on paye lesdroirs partis lu

dus aux mutations , & i qui on en fubftitue auffitut un Cbap. XII*

autre. L^amortilTement mfe paye au Roi, pour le rccom-

penfer de ce que Theritage tombe en main-morte : car en

cette matiere, on appelle les Ecclcfiaftiques , gensdemain^

morten ^ parce qu*ils ne contribuent pas, comme le peuple,

aux charges de TEtat o, Si Fheritage n*a point ^te amorti»

les detenteurs font fujets a la taxc des nouveaux acqu^s »

qui fe renouvelle de temps en temps, comme une peine

d*avoir acquis de nouveau contre les Lois du royaume.

On a trouv^ encore en France un autre moyen dc mettre des bornesauxacquifitions desEglifes , en donnant aux pa- rens la fucceflion entiere des beneficiers y fans diflinguer ce c^nu ParU^ qui provient de leurs rcvenus ecclefiaftiquesp. ^f* ii^«

CHAPITRE XIIL

Des Dlxmes.

QU E L Q u E foin que Ton ait pris dans les demiers fi^* des » d*etablir les dixmes » elles ont re^u diverfes ref« tridtions par Tufage. Ladixme perfonnelle ne fepaye plus en la plupart des paroiffes ; & 1a reelle ne fe prend point fur les fruitscivils, comme les loyers des maifons & les arrera« ges des rentes , mais feulement fur les fruits naturels q de la terre.

ncnt , comme celles de P^rone , Montdtdier & Royc. Maii fuiTaiit la deroiere jurtfprudence , on n'exige plus d'homme confifquaiit. On

Sayt feulemenc au feigneur haut )unicier , une indemoite , pour It d^* ommager de ce qu'il perd Tefp^rance des confifcations.

m Voyt\ Ic Traiti its Amortiffcmtns , par Jarry.

II On les appelle Gens dc main-morte, parceque lcs h^ritagcs M fortcnt plus de Icurs mains , des qu'unc fois ils y font cntr^.

o lls n*y contribuent pas en tout de la m^me maniire quc It pcii-< ple ; mais s'ils ne fupportent pas de certaines impofiiions , telles quc lcs tailScs pcrfonnelles , ils paycnt au Roi des d^cimes , dons-gratuitt & fubventions qui tiennent lieu i leur ^^ard dc lcur part contributoir» dans les impoAtioos dont ils font exempts.

p La cottc roortc , ou pdciile des Religieux Cur^s . appartient aus pauvres de la Paroiife , fuivant la juriiprudence du Parlement. grand confcil 1'adjuge au monaftcre. Voyei Fuet , pag, 84.

Mais les parens des Ev^ques , & autres EccUfiaftiques 6c B^ndficicrs nou Rcligieux , leur fucciden;.

f Ce n*eA pas feulement fur les frults purcmcot naturcls , mais fur lei fruits natureU & induA^ux» tcls que les grainsi lc vio» le faiiw teio, 9cc.

',C9 r N S T I T U T ! O M

.. .. Ladi>fflen'ellpnsrouioursladixi^inep3rnedesfniits:in

i_j>r.Xill. '3 plupandesiieuxelleeil muinilre; ceila-diriT.pareTefn-

ple.une serbeileiiuuze.Getreizeoudequmzs; en queiques

)ieu<ioiineiiunr!«qui:iiiv;nsMciT!i:cuiatri.'niien:e.Ondifiiii-

g:iiciesi;ri.<<fesC;ksnienue'>uixme5.Lifse'i.^'fiiij:iRejroaTceI-

le»i!u bied Hi des autres grains . du vin & des aLitres boiiTons ,

du r\iin6i (!e tous ies i;ros rr'.<its. lutvant iaquaiite ducer-

Tes '. Liii mtnues ou f<rt(i jixiatt, lonE ceiies aes Ifeunies dc

c-;i heri>.4Si;i. )i v a auiit des jj.xnt» dt <:iui.-n^ qu ejmtU^t ^

bci^a-dire lies nourrtturesdesbettiaux: com^edes veaux,

C. f. rc ■"- '"^^ ^■^'leaux , des peuts cokiions : eiies le r;:g;:ent toutes par

1 jc :i. .U itnjKe di^chaque pays/. Cn diiliriiueencorelesancieonea

'*■ ■" ■'''*"• dit.iici & ies novales. Les •incuniai ibnt ceiles que i'on a

COU[<jnK Je ie^ er : les na^-jia luni ies dixmes tetres dou-

vcMCineiKJeiriciiees, ou nouvellemeni ch^r^ees de rrutts

fe ?Tit-e , i'^j ^t» d dixmes. La nouvejute eit ixiraee i 40 ans avant la

Lesditnie» lontetablies pour donner la rubilllance temDO-

reiie j ceuit doni 011 re<{oit ia nourriture ipirirueUe. Elles doi-

v^-iic doiic re^uiierenitiiit etre pjyeesaux p^Iteurs, de quile

rcu!iici;ui le*n.:ye, re^oii l'imitui;tion & los Sacremens.

D>:-..i \ i^-:it queii cueiquespays , i>:s Eveques, comme les

ptenuer^ r.it:eun> , onr toutes les dismes ; &: qu'en pluiieurs

lieux , ',v> «^ l! ipitres des C'Jiiii:dr.iies en poiiddem une grande

partie, p.irce ijuils ont 0 irr.iae avec iXvique les biens de

i'jw. AurJ I^^i-''^ rv^ince. Autretois. 0:1 rendoit a i'Eveque ia troi-

L- '•. ii,;iiiooui.UjUjtr'ciiienjrt;edetoutesIcsdixme5.s'ila'2voic

'■'"•'■ '';'■""■ lOii ;<:vciiu pariiculier. LesCuresde la cairpagne )ouilIenc

■'■ '" (ii! !j piupjii desditmes; & on iesarsgirdes dans lesder-

1'. ...'i r' ,'i iiiOi'^ leitip», cotiirn<f c^iv qui y avoier.t le plus de droit ,

' ■".'' ' ''! [Micc nu'cit ortirt :;» DOrtiini ie ptuser^n-i poids du travail.

''* U V -j '^rand '.lombre dedinmesenircles mainsdesMoines

'^'.i,'u|.i« V, ^fi?"!:! diinmne foifnt ciirn-r-.in^mefit qui cc'lci<|ui fa

hl ''. crjt . iii.:i nv'ini ccti d^penri <1c ii 1%i>'.iti ia lerroir k At l'ii(i£e

i, ■,' a-;v ■ifi.iiiijb e!.il«l.i pJti ilci gf-ii diiciraa-ciin, ijuoiquMt n*

:. ..( ,>... ii'.li.'iit« ijiiied^t i^rulTos iTiimev ; lir.ri '.e vin q'ii n^efl pia .... ii.l.imuiit ■.vm;i'4 *ii n>'mi)ir Aa ttof fru is , tH rifuxi lcl dins 'ci ..\k 'ie vt^iii^id, 81 ainli de pluVutj au-res ftuici , loirqu-ila ■diin.i-. 'a iiiiiiaiinla prodiiAion du lerroir.

/' Tmu iwiir ;a ^uotitl paut le dtoii it let petcevuit «d lioinl.

AU DROIT ECCLtSIASTIQUE. V«^

bu des Abbes & des Prieurs qui le reprirentent , & elles ""™*™j

peuvent avoir eie acquifes aux Monafl^es par divers r«AP^Kl£

Dioyens: i*.Par lc travail des Moines qui ont defncfai

desterres, dans lefquelies fe font formes dei Villages flt

m^me de grofles Villes; a*. par des donations desEve-

ques , ou par des reftitutions des Seigneurs qui les avoieni

ufurp<^ fur d'autres EgliCes alors ruin^s. II y a encore det

dixoies entre les mains des L.aiques , que Ton appclle Dixms

infioditi , dont l'oric;inc i peut avoir ^te jufle. Dans 1'etf

bliflement des Fiefs & de« cenfivcs , les Seigneuts don-

ntMeni des terres a leurs Vallaux , i la charge de leur rendre

iine parrie des fruics u , comme il cft evident par les droin

de c)iampart& de bourdclage. Quelquefois ils ne fe r^fer-

voiem que lesdixtnes ou les neumes , ^'efl-a-direla dixi^me

ou neuvieme partie ; &les Ecclefiaftiques, comme les au-

tre* , avotent de ces fortes dc dixmes. Dtepuis que Ton pr^«'

tendjt que les dixmes eioient ducs Al'Eg!ife de droii divin,oa

en conclui que touies celles que pofledoieni les Latques

itoieni des ururpaiions, comme en efiet il y en avoii beau-

coup d'ufurp£es.

LeConcilcdeLatran, retiufousAlexandreItl,en ii79> C prthlit. defcnditauxLaique5,quipoQedaientdesdixmes,delestranr '"■". '9- dt tnettre i d'autrcs Laiqucs ; fit une D^cretale d'Innocent III cJnTlli IU reconnok qu'il y adesdixmesaccordeesauxLaiqucscnfief r. 14. iperp^uii& LnFranceon aprisdroit, cnconfiqucncede *■ """W. ces ConAiiutions, de laifler aux Laiques !es dixmes dont ils «|,,, '^'''" fe crouveroieni en pofTefnon avani le Concile de Latran , Luau. D. t. & on les confid^re comme un bien ptofane. On regarde ^* comme illegitimes touies les infi^odations poff^rieures i ce ,*;A, 11. * Coocik, mais il faui qu'eUes foient prouvees telles par

lOiiMpporteeommunimert ronelnedet i]imtt inf^ot!^»! iChirtti- Maml, lcquil, Tcrsl'in7;o, inlei><<i unppiriiFdci diimti inx 5«.

SiieuiJ 6t OKcieri qiii l'«vDi«nt fecond* djnt lei Ejrrre» coniie 1e«

Otrgine. Birnige, Cvc fnrt. C^ di la eauiumtilt Namundit, rtnur^a»

qtie (fjns une iBtn,Vit trnut i Lipiinct , **ri Vin 74] , lei Grniili- )iommei obiinrcnt rinicniiiiie lici diimei. Cturlrmiene & l.ouii !• Z?/f,.o/ia;rteureiitpitt.iiiriic«inHod.tiooJ. yoynh.<Vfrij, ir. dti dixmii . Bi ce qui en dii itt d,Mmii infioii,, f. .01 V En^ylop^Jii.

a IIyeo.Toit<iuiippnr«noient*noj ro.i dei !e commcrcciKent it 1) Monirtliie, commt on <oil pir une conflilUTion dc Coraittl, il« rtn f6a , dini la^udle cll*i feu neaun^ci iuiia djma^ci. TemJl, Aa

37* 1 N S T J T tr T I O W

IUrtib 11 **^" ' *"* *^' "'' *" * po''" » <*n preruine pour 1a notf VaAr.xllL veautidellureodation, i moLns qull n'y aitpoScffionde centannees.

QuamauxdiimesEcclefiaAiques, onprerume toujours

.qu'elles appartienneni au Cure , & on ne lui demande poinc

d'autre titre que fon cloclier x. Si les grofles dixmes appar-

c. nm Mn- tiennent ^d'autres , on lui accorde toujours la menue dizme

jj^*'" ' & les novales, s'il n'y a titre au contraire ; & fi on lui

.donne roption de la dixme ou de la portion conghie , apr^

i^avoir choifie , il n'aura que les novales d^frich^es depuis

fon option. l^jionion congrvt ed une penfion que rEveque ,

ouautre grosDecimateur, doitaOignerau Cure en efp^cey

C. extlrpea- ou en argent , pour fon entretien. L en efl de m^me des

da lo. dt Cures primitifs , a T^gard des Vicaires perpetuels, Les der-

Leur"iv"c^ °'^''* -Atr^ts du Parlcment dc Paris avoient fixfi ]a poriion

f j( congrue a trois cents livres ; & le Roi a ^tendu cetie r^gle

itouielaFrance, parladfclarationdui^ Janvier i686 ^.

On peut prercrite la quotiie des dixmes , & la forme de

les payer, par une pofTellian de quarame ans; mais il n'y

a point de pofTelTion qui lufEfe pour exempter les Laique'9

depayer la dixme ; le fonds en eA imprefcripiible.Une Eglife

peut prefcrire le ctroit de dixme contre une autre Eglife , &

V- ex partt it plus fofte raifoncontre unLaique qui les poITfdoit comme

10- '^«''"•T'- infeodees. Toutes ces prefcriptions font de quarante ans.

txviit n »0 ^ Moines de Citeaux furent exemptes, peu aprfis leur

s. Btm, ip. ibndatton , de payer les dixmes de leurs heriiages , parce

3f *- qu'i!s lcs cultivoient de leurs mains. Les Chevaliers de S.

'cureT' t" '^*" ^ Jerufalem ont le m^me privUege a.

fari, tit. t,

sCtH-i-direfi quilitj it Cuti^ui lui donnc dioit 1 la diimc, ill n'y t tiitc ou pofTeflion su contrucc.

y QuaadU ^innon cd cn crpece , c'eR-4-dire «n fruiti , coniTne una ccttiine quintiljde faledou lutrci griini , c'ellce <iu'onippele ligros du Cutj. Un cntcDd par ce Cermc, ^roi, 1i principile potcioti des revenui deliCure. Lc gros peut flre imputHuT la portion congruc i ■naii loui lci Cuti% gui anC un groi ne fonc i portion con|rue. Ca groi el) une erpece ie forfiit ou compoiicion , que let Curft ont fail ■vec lei eros d^ciniiteuTt , poui la piri quc cet Cur^t ivoieot dant le* 'diiinet.raj'i^iei^f'ciy: JtBarjonpourUiCiirii, D. 164. Di U Conii ,

[ Dini li Faoilre Et d«ni 1e Hainaut Fratifoit . futvint une Djcla- tiiian de 16S4 . la porlion congrue cR ile 300 Ooriot , Tatant 37$ li*. toutnoii.

' Let ChenUtrt da S. Latue jouifftnt du ai£me piivilf poui l«c

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 57,

(^mmc la dixmc eft due avant loute auire dene , on la partie It. leveenerpic«rurlechamp(; &pour ccteflet lesproprii* Cbap. Xlit. taires font icnus d'avertir du jour qu'4fs d^pouillenr leurs ^""^' f"' lieritages. 11 arrive fouvent que le domicile du Laboureur * ''

e(l dans une ParoilTe , & Ics heritages qu'il laboure dans une autre. L^ufige le plus general en ce cas efl de partager les it Pr. ttat, dixmespar moiiie; d'aucres fuivcnt la perfonneduLabou- *■'>'■ ■?- fcur, & les Cures prennent reciproqtiement ladixmeen- ^^ dtdeiwi' tiiit decequelesunslabourent fur le territoiredesauires; c'eft ce que l*on appeJle dixmts Je pourfuittt c. On doit en cela liiivrQ la coutume, & prendre garde feulemenia ne pasconfbfldre les dixmes de deux Dioccfes.

II etoit ordonni hux Leviies d'offrir i Dteu la dixme des Vam. xviiti ^ixinesqu'iIsrecevoJetitdu peuple,& de ladonnerau fou- ff'.. verain Pontifc. Sur ce fondement on a ^iabli ln dicimts dijtdm tx^ dit Pitpt; 8i ron a prctendu qu'il avoit droit de lever ta trav.uH.tad. dixieme panie des fruiis de tous les B^n^fices. La decime ^idla^ti ^ni acquife au Pape d, il a pu la cider & en faire don aux Princes; ainJl les Rois de France , depuisPbilippe Augulle t ,

tctrti Ec doiniinH Ae 1«uri Cotnminderict. \U y <ut tlt nginttnui par ■n ArrtiiJu Erind Ci>nr<il , du 5 Ao(i< I7J1.

t C'«lt-i-diredjni1t chimn mtMOu lei fruiti dtcimiblci ont jt« ttcotinit; «11«fepfeiii1furc«tfrui«enn»tur«iu moment dt l»(*colte,

c On leiipptlle aulli iixmiiii /•.itiavit ftituft. Ce<)roiid« fuita •11 ipprOUT £ le Aitp, cum homimu li , par tt chip. td tpoftlicam t%tra Ji ditimu , U pir quclqutt couiumti , cdk autrii, ctll* <le Ni»ernoi..

d LoTrqaelei Pipct onllcv^quclqueiWcincenFrincc, iliatlWt fiii ^ue du confenttmtnt de noi Roii , qiii ptrme'ioi«nI cet liv^et, Lorfaac le Roi tvoil quelqiit |-uerr« ^ui piroiOoil tnt<nffcr louts l*,;1i[e , i1 pittageoii otdirairemtnt ittte dicime a*cc lc Pape. On «oii pafuoeletire dt Philippe Au|u(le aui ^glifet dc Sent, ditjc <)• l'aniiio, aumoiidt Matt , qii'il «ccoida unt lidc fur le Clcrgf da FriDce, 1 Innoctnt III , poutli Eucrt«<tuecclui-ciiTOh contrci'Ein<

frrtul Oihon IV. Bonifice VllT impori cn 119; , fur Iti Fglifei lance unc djcime ctnii^me. II tvoit mime dtj) coimnti dcui perion- neinoutcnfiitclapetceplion t mait Philipp«-le-Bel oc toiilul pu fof.fftir, & le P»pe lyant confenii que cei arcent demeorii enfc-

3ue(1r« , le Roi d^fcndii i ceui qui en ^toitnl d jpoliliirti , d'tn tien unner qiie pir fti ordrti. 11 y a nombte d'iuti» iienplct que no* Boii fe foni oppordi a la Itv^t dc rrmbliblct dfcimei Papalci. Lc Pat- lcmcni I aufTi r«nitu 1 ce fugti plulituii Arittl. Vojii \t M<moitc d* , pj.ru furleidicimn.

I e La pTcmlti* dtcime , Itt^e tn iiSS , par Philippe Au>ullc, rul I ■prelfe Airimt iaUdiii, parce qii't11cfut Itv^t pour foiirnir aui frait I l'eip«diiion conite Siltdin , Soiidan d-Es;i>tt . qui avoii prit Jttu- Uem « clulli lci Qitiii«D>dcpi|[que toutaliPilelKne.

Aa ij

37»^ I N S T I T U T I O N

Partie II. ont fouvcnt obtenu des Papcs quelques decimes fur leuf

CuAP.xilI. Clerge , en des occafions extraordinaires. Fran^ois I en

obtint une de Leon X , en 1 5 1 6 , dont la taxe a ete fuivie

depuis ; mais les decimesne font devenues continuellesque

depuis raiTembl^e de Melun , en 1 5 80 , & les contrats que

le Clerge renouvelle avec le Roi tous les dix ans. On a joint

de temps en temps a la decimc quelque don extraordinaire ;

niais le detail de ces fub ventions regarde moins le Droit Ec-

clefiaftique , que les a&ires particulieres duCIerge de Fran-

ce : il faut feulement remarquer que du m^me mot Latia

V, Mim, du Decima nous avons fait deux mots Franqois ; car nous ap-

CUr^i , 6. peions dlxmes celles que le peuple paie ^ TEglife , & ddcimts

^^* ceJIes que le Clergi paie au Pape ou au Roi.

CHAPITRE XIV.

Des Binifices en giniralf,

IL faut voir maintenant quelles portions on a (aites def tous ces biens Ecclefiaftiqucs , & comment elles fonc sttribuees k chaque Clerc, c*e(l-adire qu'il faut traiter des Benefices, & de la mani^re de les acquerir ou de les perdre. Un Binifice eft un Office Ecclefiadique g auquel eft joint un certain revenu qui n'en peut ^tre fepare. Les Bini* fices font feculiers ou reguliers ; hsficuliers font TEv^che,; les dignites des Chapitres , favoir , la Prevdte , le Doyen- ne , TArchidiacone , la Chancellerie , la Chantrerie , les

On trouvera tout ce qui rcgarde les d^cimes » ddtaill^ dans VEncydo^ pidU au mot dicime»

f Si Ton coofidere les B^ndfices comme un tttre Eccl^fiadique , auquel il y a des biens & revenus attach^s , Ton peut dire qu'il y a eu des B^n^Hces des le commenccment du quatrieme (iecle , torCqiie Conf- tantin eut permis aux Eglifes de polT^der des biens fonds. Les Evech^s » les Abbaycs & les Cures furent les premiers Bencfices, & ^toient aiors les feuls ; les Canonicats , Prieur^s & aurres petics B^n^Aces ne com- mencerent A fe former que versle fixieme fi^cle, & ne furent pas dtablis par-tout dans Ic meme temps.

g Quoique cette d^Hnition foitconforme ^Tid^e que Ton a commu- rcment des B^n^flces , n^anmoins , k parier exa£lement , ie Ben^fice n'e(l pas rOfHce Eccl^fi«(lique , roais le revenu temporel attach^ a un Office Eccl^fiafHque ; & dans Tufage, on entend par le terme de B^n^- fice , quoiqu'aburiycment , rOfficc £ccl^fiaAiqoe qui eft joint k un ccrtiiia revcnur

' "• f •» '».

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 37)'

idiarges d*EcoIatres ou Captfcol h , de Triforier ou Che- partib 111 vecier ou d*autres i , fous d*autres noms & d*autres rangs, Chap. XiT; fuivant les uiages des Chapitres ; les Chanoinies qui font proprement les places de Chanoines , & font fans Pr^bende ou avec Prebende, ou fimi-Pribende. U y a toutefois ea France deux Chapitres de Catbidrales compofes de Cba- iioines Riguliers, favoir, Pamiers & Vzis k. Les autres Benefices feculiers les plus ordinaires font les Prieur^« Cures , les Vicairies perp^tuelles » les fimples Cures » les Prieuris fimples , les Chapelles.

Les Bcnifices regulUrs font TAbbaye en titre , les Offices dauftraux qui ont unrevenu affed^ , comme lePrieuricon* ventuel en titre , les Offices de Chambrier , Aum6nier » Hofpitalier, Sacriftain» Cilirier & autres femblables. Les Places de Moines anciens & non reformes font qua(i re* gardees comme des Ben^fices , mais on ne donne propre- ment ce nom qu'aux Offices dont on prend des provifions. Les Commendes font plut6t des Ben6fices fiiculiers , par rap« port k ceux a qui on les donne. Tous les Bin6fices font prefumes feculiers , s*il n*y a preuve du contrair6 , parce que les Benifices reguliers font venus de la divifion des biens entre les Moines , qui eft un abus que Ton tolire , fans le vouloir etendre.

II a et^ fuffifamment parl^ de la promotion des Ev£- ques , qui pricede toujours leur conf(^cration. Mais comme Tordination des Prltres & des Clercs infirieurs fe fait fou- vent avant qu'iIsfoient pourvus d*aucun binefice, nous avons riferv^ k parler ici de ces provifions ou collations. Nous verrons premi^rement , qui font les collateurs , & tous les autres qui peuvent donner droit k un binifice ; fe*

h Capircol eft on termc corrompu qui Yicnt du LtttA esputfchoUip qni fignifie le chef ou le Maitre de TEcole.'

i Tenes font la Pr^bende Th^ologale, la P^ttnctrie, &c. !• Prlmicier ou Princier, &c.

k LeChapttred'Uzes a ^t^ f^cularif^ par le papt Oimnt XI, fur la fin de Tana^e 1710 ; auparavant il ^toit R^guUer , comme l'eft encore celiii de Pamiers, fequel efl compof^ de doute Cbanoines r^uliers KOrdre de S. Auguflio. M. Fleury » daos fen troifiime Difcours, dic i]ue les Cath^drales ^toieot dciTervies par des Moines en certatns pays , comme en An^leterre & en AUemagne ; mais en Angleterre & dans tous les pays ou !e Luth^ranLfme & ie Cilviaifmc fe font introduitf > U

D'y a plui dc Rcli^ieux.

A». a uj

374 INSTITUTIOM

Partii il cop^"*"'^ QmUcs iont les capadtes oeceflaires i celui CUuv. XV. qui ea eft pourvu , ea troifieiiie lieu , quelle doit etre U foraie de la colUtion.

CHAPITRE XV.

Des ColUteurs des Baufices. *£v£que €onf<ht>k aucommencementtousIesOfi^

L

ces ecclefiafiiques / : il etabliffoit meme les Abbes fur r^ledion des Moines ; la forme de la b^nedifHon d*un Abbe le fait aflez voir. II eft encore cenf(& le Coilateur ordinaire de tous les benefices ieculiers ; mais fon droit a cte rei^ treint dans les demiers iieciesen tant de manieres, qu*il y en a peu en effet qu*il confere librement. Suivant les an- ciennes regles , rfiv^que prenoit le confeil de fon Ciergc ot,

tP.x^J* '^' P^"*" ^^ choix des iVliniftres & des Officicrs de l'Eglife, comme pour toutes les aftaires imporrantes : il en faifotc part m^meaupeuple, pouravoir le confentement detoute 2*£glife 9 & afin que Ton ob^it plus volontiers i ceux dont on auroit approuvele choix.Les Chanoines des cathedraies ont pr^tendu , vers 1e douzi&me fiecle , ^tre feuls n ie con- feil i^gitime de l*£veque ; & fur ce fondement , ii ne de« voit point donner de binefices fans leur participation. De*. puis ils ont partage ies collations comme les biens de i^ Cdf. nuUa glife, & ce partage eft difTerent felon les lieux. En quei-

*^6 ^'^"^^^' ques Cathedrales , l'Ev6que donne toutes les prebendes ;

C.un,defed€ ctiH^urs le Chapitre ies donne toutes ; ailleurs ils parta-

va . /1. 6. gent o. Le Chapitre confere les dignites par eIe6Hon, qui^

Cd^. Quitf ^^ quelques lieux , a befoin de la confirmarion du fup&-.

rieur , & le benefice s*appelle eU6tif<onfirmatif. Ailleurs »

/ On entend icl pnr 1e terme d*Officcs tous les tttres Eccl^fiaftiques « foitqu'il y eQt dignit^ & revenu attach^s au titre , Coit qu'il y edt rirnplement fun^ion & revenu , ou Office fans revenu.

m 11 confultoit non-feuleroent le Cierg^ de fon Eglife . ni:is il aflfem" bloic le Clcrg^ de fon Oioc^Ce, le<}usl , dan& ccs premiors temps , ^toit encore peu nombreux.

n La difficult^ dc les inconv^niens qu'il y avoit d^afTembler le Clerg^ de tout le Diocife, qui |>ar fucceiTiondc tempc ^toitdevenu plusnoa>* breux , ne contribua pas peu a favorifcr ia pr^ccadoii des Chapitses des H^lifcs Cath^dralts.

0 AiUcurs ils coaf^rcDt alternativement^

A

AU DRpIT ECCL^SIASTIQUE. 37?

Tile^on n*a point befoin d*^re confirmie , & le beneiice partib n. s'appelle iUHlf-colUtif p. Cetce diftin&ion ne d^pehd que Chap. XY« de rufage , qui feul a auflirendu iledives les digni- tis des Chapitres. Selon les rigles » il n^y a de biniifices iledifs , que ceux dont la vacance rend rEglife veuve q i comme r^vSche & Tabbaye. L'Eveque confere ordinaire-^ ment les dignitis , dont la fbndioh regarde plus tout le diocife, que le dedans du Chapitre , comme les archidia« con^. Surtout cela, il fautfuivre lesconcordats desEvi- ques avec leurs Chapttres , & la pofleifion.

L*Ev£que n*a pas meme la coUation libre de toutes les cures ; car i Tegard de plufieurs il eft afireint^^ la nomina- tion des patrons. II y en a dont la pleine collationappartient au Chapitre , ou i des Moines , ou i des Religieufi^s : mal» fur lacollation de ces perfonnes qui ne peuvent avoir de jurididion . fpirituelle , comme les Religieufes & les Che- valiers de Malte» il faut que TEveque donne fon inftttu- tion , que Ton appelle autonfabU r , c*eft-cidire la miflion q „;, ^ ^^. pour pr^cher & adminiftrer les Sacremens. Le Vicaire g6- vUar. in 6. n^ral ne peut confi&rer les benefices, a moins qu'il n*en ait un pouvoir fpicial de TEveque. Pendant la vacance du c. cum oUm fi^ge , le Chapitre peut exercer les collations niceilaires , de major. comme eft Tinftitution fur la nomination d'un Patron. Pour ^ ?ij^ decreu les collations fibres , il devroit les r^ferver au futur fuccef- ne fide vac^ feur, comme les autresfruits : mais depuis quelque temps , les Chapitres fe font mis en pofieflion de difpofer de tous les beoefices qui ne vaquent point en r^gale , ppur eviter la privention du Pape. Au refie , les collations des bene** fices font comptees entre les fruits, depuis que Ton a ou«,

p II n*y a , par rapport i ces B^n^fices , qu'une difpoiition ou colla- tion faite parles Elec^eurs , k la pluralit^ des fuffrages, auf!i ne font-Us regardes comme ^leAIfs qu'imprOprement. L'^u eft mis en poiTeffion ; & peut adminiftrer le Ben^fice , en vertu du feul a^e de fon ^lefkion. q Ce font ceux dans r^eAion defquels on obfeivc les formes ^tablhf par le Chapitre ^uia propter. Dans ces B^n^ficcs « T^Iu ne peut s'im- inlfcer dans l*admini(lration du fpirituel ni du temporel , jufqu*a ce qtf il ait obtenu la conHrmation du fup^ricur EccUfiaffique qui a droit d^ confirmer T^Ie^lon.

fonc* Eccl^fiaf-

, pour jouir da

Ben^fice; Inftitution dont le droit peut i^paxtenir k touvts lortcsti% CoUatCtfrsi mimt Liiqutf^

5-6 I K S T I T U T I O K

PAmm IL ^**^ ^ Umm nsziass de randquite , {iiivant ^^^^^m^'^'*^

XT oo ics eur piiccr resardees coiniiie des cfaarges qui

peax ia oxiicierice cl: CcLzie-jr , L. icc: t£liexiiesr comp-

tecs cotre les truits , qu*elies apparrieim^G: au po&fieur

C«i^ iKd.£. deboaae :c:. Toutes ces penbnnes , qui om droir de con-

nm clm. §g^^ '^ i>rneQces par euz-meoies, ou par ceux gu^iis re-

prr-.emec:, 5 appcdeiK CoLstasTs ntsjkrtsf. ^" **^A'* ^* rOrdmaire neelige depourvoir a un beaence ▼acant,

Supeheur

stx. €. Li^tt deEirvit ; & :. cti rcpuxe k negli{:er , quand il ne conierc

i.«r fMf. pas cans ies fix mois ,a compter du jour qulla cannmfianrr

2,^;. II . r. ^ '^ vacance. b. le Superieur immeozat neguge encore iix

mj. 0OIS « foD Sjpeneur doit pour\'oir. Ainii la collation roule

de deerc en decre de TLveque au Merropolitazn , puis au

Prima:, & enni: au P^;& c'efi ce qui s*appelle ^ ro^i ic

dts-Oitaicn.

Maisencore quH nV ait poim de negligence de rOrdi- fsure V oc a fuppofe , dans les demiers temps , comme une maiimc ccnttante , que le Pape avoit la pleine diipofiiion de tous ies i>enences, par la plenitude de ia pui£ance ; & qu'ii pouvoit en diipoun' , non-reulement quand iis vaquem « C. KaiU a. nais a^-am la vacance. L efi %Tai que le troifieme condle

iet^mt^mk. ^ Latran , tenu par Aiezandrc III i , en 1 1-9 , avoit de- ^ i^ Sendu ea general de prevenir la ^'acance des iwneficet ,

f Or. «I tpoeOe Xhdtmiirts , parcc quc ce font cux qui conferm •raiiuirrmcn; , & pour les diftmi^ucT 6«t CoIUtaDrs esxnoniinaim,

2U1 confc-en: er leur pMcc. lozt par droii 6e preventioc , ou pcr draii e ccvoiuiion. Quand oc paric de VO^diwutrz en matierc; de Juridif^ioc » fw cntem' leuicment r£v£oue . kquel a ieui ia Jundiftion ipirituelio ttom tor T^iocetc , Jarvt Omimno ; niab eo fait dc coUation , fous lc tcrmr itr Coluteur» onf/iMi^rj^ ce nc font paf fculemenx ics £requ£& l}.ic :*nr c.nnirrcnr . cc lor: toui ics CoQatcun immediats du Bcneiice , fei 011 ic «TorTercTtt ^trx mvp'**' , i ort frequcs , Abbes , Ciianoxnes ou V.Hiinitrc> . & cr. penera. rous Col.atcurs . aotres ceaoinains quc cets ^■1- r»- rnntc' rm oue fvrt p-rTcniJin' €>v |*a- dcro uti^n,

f .-^ c , cr Jor. Tnitc dr '*abBS. Tamu J , Irt, j , cL i . a. a , 4^*.-.,(*-vr Oitr . irior ran,:icnrr r.iic^lxxfe . ies Papcs «'aToirr: -.ts ii.-.T>tiTi>mr pf fr-cvc: ta^ OrnmaiTr* cr la iitvre coliatioe des fMEXjcft^cs r .".-:»n,j> rVr.i , oi''Aics«nrlt-r Xw f»n lc liieiutt: qui Vcnrrcprit 5 'i«ino<».-n: i 1 ir la-vr . n 'Voi»«wf 113 & Gre^oirc XIII ci frem fc r«i?nir citir Tioniia.T \ l.^ iifr.TkiitwT^-drnrt |iar ^ D^ct^ic, dc rctc* rtff-'- ^''vf^^nint ;t $f^f <;* Vntir - 7*1«' w Cw»w«:a? de icir , ie Jj»i«- i •*o» V H .•onfr»rv». . K I f«H '-ikvTifiriniafr ^ Sjr.fe. -e ;?«r:jr H- ,'-,#;»•- •«». MiHHfT'**-^ liic* '•^wra :l*k 3«fts*iwn» & Tacicinraiji-a ,-.. i;i«rft«if|*vif»H* . K 11« *J •t^Diiiftn mt nnlmc m<r ak, ^m^ce^qi

AU DROIT ECCLtSIASTIQUE. 3-

parce que c'eft comme difpofer de fai fucoeffion d*iin %i- i^ARTit vant y & dooner occaiion de rouhahcr ia «lort. Mais U Coar Ci af. XW de Rome prerend que lc Pape cft au-deffiis de toos lesca- ^^7*^^ nons. Or on inventa denx manieresde pourvoir aiu bene- j^,, i/j, ^ fices paravance ; rcxpeftative & la referve. ak' gU^

VexpccLuivt tt eroit une affurance que le Pape doonoit a un Clerc d obtenir une prebende , par exemple , dans une telle Cathedale , quand elle ^-iendroh a vaquer ; ce qui s*e- Tkomejf 4: toit introduit par degres. Au commeocement , oe n^etoit f^rt. Ur. u que de Amples recommaodadons , que !e Pape &ifoit amt ^ '^ Prelats en faveur des Clercs , qui avoieiK cti a Roroe , oa qui avoient rendu quelque fer\'ice a TEglife. Comme les Prelats y deferoient fouvent , par le refped du au faint Siege , elles devinrent trop frequentes , & iurent quelquefcHs ne« gligees. On changea les prieres en commandemens , & aux premieres letrres, que Ton nommoit mofdtoi^s , oo en ajouta At priceptolres ; & enfin on y joignit des Lettres exi* cutoriaUs , portant attributioo de juridi&ion i un Cooi- miflaire , pour contraindre TOrdiiuire a exicuter la grace accordee par le Pape , ou conferer k fon refits ; & cette contrainte alloit )ufqu*a rcxcommunication. Cette proce- dure itoit en ufage des le douzieme iiicle.

La referve x proprement dite etoit une d^laration , que le Pape pretendoit pourvoir k telle cath^drale , telle di* gniti , ou tel autre benefice , quand il viendroit k vaquer ; avec defenfe au Chapitre de proceder k T^Iedion , ou i rOrdinaire de conferer. De ces r^ferves fpiciales, on pafla aux gdneralesy ; & Jean XXII , vers le commencement du

' u Les nandats apoAoIiques, appel^s Msdaia ii comferemdo , qui ^oient une expeAative , onc ^t^ abrog^t ptr le Concilc de Trente- Sur la forme de cesmaodjts, yoyet Ferreten fon Trait^ de rabus. tom% !• lip, 3. ihsp. i.n. 4. Mais il rede encore plufieurs autres fortes d'expeOaiives , quiont '.iea parmi nous ; favoir , cellcs des eradu^s , 6t% indultaires, des br^veraires de ferment de fid^Ut^, dc des brivctat« res de joycux av^cmenc.

* Les r^ferves apo(loat|uet furent faites, ouk ratfon du licu , com* me cellcs des b^D^lices vacans in curia RomMus ; ou i raifon du tempt <)e la vacance , telle ciue U rt^ferve des mois 6c de IViternative ; ou a nifon de la qnalit^ du dernier poflfeffeur du bdn^fice, tetle que U r^fervedes b^nifices poiT^d^t par les Cardinaux domeftiquesdu Pape & Officicrs dc la Cour de Rome ; enfin i raifon de U qualir^ des b^n^* licet, comme la r^fcrvc des premiires dignit^s des CatbeHrales aprit #elie de l*Eveque , & des prmciptles di^nit^s des Coll^giales.

j Par ic uimc de» tittrfu ^ia^riUii on A*fatfod pai um r^-

IKSTITUTION

fiede , par (a prenuere regle de chancellerie »

toures les dtfaedrales de la Chretiente.

ilf Twl ^^ invendons de la chancellerie romaine fiirent pooJ^

dmr.difimm, fees au demier exces , pendant le fchifme d^Avignoa , par

4nr. II, c. ^. les Papes de Tune & de raurre obedieace , particuliere-

^ Bient par Boni£ice IX , fur la fin du meme fiecle. Les Coa*

ciles de Pife , de Conflance & de Bafle y mirent des bor*

oes , defendant les reierves , tant generales que fpedales ^

& confervant feulement quelques expedatives , dont les

fVaf ^f*^' Letrres fe nommoient ALuiiLus apojloUques. Ce droit pafla

fm. fubl' ^" Concile de Bafle a la Pragmadque , & de la Pr^mad-

jit. i. que au Concordat ; & le nom de riferve y efl pris g^nera-

lement pour toures ces fortes de graces anticipees. Enfin ,

«#. XXIV. |g Concile de Trente les a toutes abolies. II defend les man-

dats & Ics graces expedanves , meme en faveur des Uni-

verfires , ou des Cours fouveraines ; meme fous le noia

^''Jndult , & (bus quelque pretexte que ce foit : il defend

aufii les referves mentales ; & generalement toutes les gra-

ces aux benefices, avant qu'ils vaquent. Ainfi la parne du

Concordat , qui reg^rde les Mandats apoftoiiques » n'eft

plus en ufage.

La Pragmadque de Bourges ne fut point ret^ue dans -a Bretagne, ni dans ia Provence qui n'etoient pas encore reunies i la couronne de France ,& par confequent il n*y eutpoinc lieu d'y etendre le Concordat. La Bretagne ayant ete reu^ nie ^ a la couronne en 1532, les Eveques de cette pro- vince pretendirent n'etre plus fujetsala referve deflx mois de i'annee, pendant lefquels le Pape etoit en pofTeffion de conferer les ben^fices chez eux , fuivant les r<^gles de la

ferre de toui les b^o^Hces indiftinAeiiient, mais feulement une r^- ferre g^n^rale de tous les ben^fices qui viennent a yaquer en certatn lieu , ou en certain tenr.ps, ou de tousles b^nefices d'une certaine qua-- lit<i i rcrerve qui eft geni^rale , en tant qu'elle e(l oppof^e a la r^ferte fp^ciale , aui ne porte que fur un tel b^n^6ce nomm^ment.

\ Oepuis Clovis, la Bretagne dependoit de la France. Si quetques Comtes & Ducs de Bretagne tacherent de fe rendre independaos , & s'attribuirent lesdroits r^giiliens, ce ne fut que par des ufurpations. «uxquelles nos Rois s'opposerent toujours. La Bretagne ^toit un fief snouvant de la couronne ; & le mariage d*Anne de Bretagne avec Louis XII, Qc celui dc Claude de France avec Franqois I, quidevint cnfuite Roi France , ne firent proprement qu'unir a la couronne le domaint , & U propri(5t^ du duche de Bretagne , dont la Frafw* avoit 4i]i , ibon de fixt^ au moins dc droit U fouYeriinet^*

_y

[ .

AU DROIT ECCL£SIASTIQUE jT9i

diaticelleria romaine. Mait le Roi Henri 11 , voulant con- p]^7tieM^ tenierle Pape.firen if^tjunedit , par lequel il lui con- C|i«r. xV, lerva droit de panager avec les Ev^ques de Bretagne '*'8„5- '■■•

la collation ies b^ni^tii.Ei , pendant fix mois de 1'annee, & ce droit fubfiflc encore en Bretagne. Quam 3 la Provence , Cmf ord. /.' Ic Concordat y ell execuie : feulement ilt s^adrefTent au ■• '''■ ii< S* Vice-legat dAvignon , pour la provifion desbeneficesque '** )e Pape confere , a caule de la proximite. Ces deux provin- cesiouiefoisfe nommcnt /'dj^iifoi^J/enrt a. Dansles /"dyf V.HIim.iit iie Concoiiat , comme eft prefque loute la France , le Pape '^J' "l™" a la prevention i fur TOrdinaire , des le monient de la va- cance ; enforte que les provifions , qui foni les premieres eii date , l'emportent : cs qui 5'ell ^abli par Tufage , plui6r que paraucuneConllinition. .

Le Concile de Bafle avoit excepte les riferves compti- dt tliSUm* fes dans le corps de droit , ce que Tufage a riduit i la V3< C. Atcid. t%^ . cance in <uril , qui fe trouve iiaMie dcs le temps d'lnnocent ^ "?:„ . . III. Le Pape donc a feul la collaiion des benefi^es , doni dtpr^.inZ les liitihires meurent au lieu oii il tient fa Cour , & il deux txtrav.ad n- journecs aux environs. Le Cardinal Legat a laiert, & le '""; * """ Vice-legai d'Avignon e , ont le mftme droit que lc Pape , c.\. Off^

a OaippcUeaJnE. quQiqueimptopreDcnc, ceitunti ptevincei oi le cODcocdJi D'a pii Ueu i coannc fi ptyt f lojtnl ptui piiliculie- temeni fuumit lu P^t , i cauCc que lei r^lerTei dei Papei y eai liMfe

i L'uiagedeU prtyeDiiau n'el) pii [oM ladcn. Li I>. ThoaDnis, dant ii D,/ti/>. titlt/. pi^iend que ce dioli dt prCTenlian t ii^ iu- connu lufqu^iu iieiiieme liccie. 11 pubit du moiiu coDflint, qu'il ii'^ioit pii encore en ur^^e lori du tioilieint CoDcile dt Litiui cn 1179 i puifquc ce concile rionD* Gi oioii lui coUiieuii , liiD qiieltut chonoe (uii poini pr^cipiie. O.T prilurae que lei Pipei 01:1 uWdeU picveniioD , d dbuii/ Tui lei bjnjlicei vaCiDi ia Cviit , & ^uc lci or- diniiret ne *'<tinl pai oppaf^f t cclte eiitrepiife , l:i Pipei Dni ^lea- t!u pcu 1 peu lcuii enliepiifei fur lei luCtti b£ni£:ci ilepeniiini de* cutlaleuii ou pinoni EccieliiAiqutt jufqu'au Itmpi du conco-dji, pii («tuelLeon X aiiiibua ripicir^nicnt ce dioit m l.int M^e. Ca droit a fail beai.caup rit progrcidani lc rciiicmt rKC>.

t Le *ier-l^£it (l'Aai^aun dani lei ptuvincti tccl^rijAiiiuci de Frjni.c, qui for.t oidin-ircmeni compiifci dant li Ugiiiun d'A>i^nun i favuir, Artci , Ai» , Vienne & Enibiiiii , ne peut ulct d'iuite pDuTO:r qiie ceki <)ui cH tiprimii dJni lei bullei dc ii l^^iioD, & IculcmenL cn t* qu'ellei lont t^yioitiies pii Letiiei-Paientci du Boi , re- (inril» Jani 1*1 fjiiiemciti de ceipiovincei , ou il veui eneicei fcn jtouvuir ; 3( avinl d'en fjiie ufifc, il fiul qu'il ptaaeiic pat ^ctil d* »c lien (aiie coniie Iti liberlei da l'E^lite Gallicjne , & de 1* roumet- trcdui modincalioDiqui pcuvcotifgu cU JppoUei dut r«fli( d'epr

(c|-ieitiii<Dtdt in biiiiti.

•i^^^^m^ffjjj

iy5TITCTION

bBOK as ^frnT% A^ cass rerendiie de la i £ -r-rxs CoIsEsan coGcarreos, qoi fe peu^

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;n iOTt ; & a!ors !a pro-

ix , maisi&aiKiiog,

, ou de droic com-

pcivilese, comme la

r-/*a:res, & celles qiu

4M^ «^ w^^ ^ ^ * C^

'

pr-3dpa!eg?e!?t fur les pa- jes d^pe!l£s & Les prebendes des r C£S loedces oot coamence la . c^ des S^rieurs ou de riches zr iirs >-rs terres , pour la com- Cu. ii^ l£^ ra£iux. Les Eveques ,

■? r .jtf li^ a».i«:r z* ?r«r:re cette quaiite, jic u-is-^ -iT-jvsr*.- w.^i-:. yj--e;c-n- j-.s co: cru cjue le ^*- . .:■ rw— j\sj^p- -rii-: i*-a .ic cr .;■-« ; =iii i. ei beauco-jp plu$ *rvv. ?. > '-. . :^~&.-.-:e«r *?: . rsrT;-re :i:$;accjr:jceiettre, qu*cn -:- ^•■.- ' K .-.T vrr:r» <* i.-jei :i-ii:c.in cjr.tle* £§ufes qu*iis r«.^<ri; \: r:irs* , nfcicte JTi* I*« f.ec *»•«».-$ io».i£c:(nt de;a de quel- C** a«cc5« tcwra^;». Le Ccocie i'Orir^e, tccu ec 4^1 , dit qr.e I i»ir-« r,-*rja^«iir Tftz trtrtstTtr n crreiua les Clercs qu*il yeut x«-,^e ::tr» .'i » : e r; - «rcorte. Ce'i fj? lur»: au C«nciie d*Arle$ en 4 - le M. «^ire ijc^^e ce Tciiie ec i«? , ci: c oisiiTement cjue l*s -^- :.'r?.r>v: i ercr: z^x rerarsuoe» de$ Ejgtires cu inonatl^re$ ("e

l\:*i': c-f4 ; i»^ ce urde Tclice pour les patrons en g^ner.l , fle ^..y .-.-^-. 7:>.jr 'e« ralrcns Laiiues.

'.' le ?::■*■:: a*'» prctVr.uiieo ou nominatidn aiiz b^ndfices ; & It Cc 'iTe^r cc--t .V. .I.sution. , , , , j

*■ On e-eod pjr cirriJMrios <f« V£duis , les lettres de nomination cur:crcnn:ior dorcce$ a v.r cracui, par rUniTerCcd en Uquellc il a r-is Tei •?e«-ei , par lefquelles e!le le prdfente 4 un Coilateur ou pa- fton Fcc!<uj\liqae , pour ctre pourru des UUhQtl qui, Titodroni 4 T3.^uer caci Ic$ roois affecies aux gradud*.

AU DROIT ECCLtSIASTIQUE. s»i

& leur pri^e , y mettoient un ou plufieurs Qercs pour £iire Partii Ii;^ lc fervice , & fuivoient volontiers le choix des Seigneurs , Chap. xvl. pour ne leur donner que des Qercs qui leur fuffent agrea- ^^"^* ^''* bles. Depuis , comme il y eut des Eveques qui meprifoient /c/. 9. r. ». cette coutume, & des Patrons qui en abufoient , &vou- ^orm. ^ . 49.- loient reduire TEglife en fervitude , on fit pluiieurs canons ^''^ dtjun pour regler ce droit.

Le Patron e(l celui qui a dote, ou bati , ou fonde g TE- Cone, TrUti glife. Ildoit prouver fon droit par des ticres autbentiques , /<#• iS* ^-9« « ou par une pofleffion de quarante ans , foutenue de trois prefentations. Ce droit etant attache aux terres h , pafle aux heritiers i , & a tous les fuccefTeurs. k. Si la terre ap- ^ ,. .

partient 4 rEglife , le patronage ed ecclefiaflique ; fi c'dl ris^. dtjurA un bien profane /, le patronage efl laique , quoique par bafard ptfc. jI fe rencontre entre les mainsd*un Ecclefiaflique , a caufe de fon patrimoine. Le patronage fuit Talienation de la terre » dont i! efl un acceflbire ; mais il ne peut etre vendu fepare- ment , parce que c'efl un droit fpirituel. II eft indivifible , & ne fe partage point entre plufieurs heritiers ; mais ils doivent convenir de nommer tous enfemble, ou altemati- ^ .

vement : & en cas que leurs voix foient partag^es, celui patr. ^* qiu en a le plus & le plus de mcrite , doit ^tre pr^feri. Les voix fe comptent par fouches » & non par tStes. Pour exer- cer le droit de patronage , il fuffit d*^tre en pofTeflion de la ^' ^^P- ?• c. ferre, quand m^me la propriete feroit conteflee. ^Cap^M d

Le Patron laique n*a quequatre mois» pour prefenterau jurt patr. in Collateur ordinaire celui qui doit rempiir le benefice, ex- ^* S- *''• cepU en Normandie & en quelques autres provinces , oii ^^,^ \q^ il a fix mois : le Patron ecclefiaflique a fix mois par*tout C Chir. amt^

14. </c jurt^

fatr.

g Od entend ici par le terme Tondi , cclui qui dono^ It fonds fuc lequcl rEgUre a ixi conftruite » fuivant ce vers :

Patronum fsciunt dos , aiificatlo , fundus»

A n y I certaint patronaget qui {n*^tant actach^t k aocune glcbe ; font r^put^s perfonneli , 4 la ditfdrence dc ceux qui fonc attach^s a kgttfbe, qui font r^els. Fo^r^Simon» tit, 4.

i Quand le patrooagc eft perlonnel il paflfe toujourt lux h^ri- tiers , ou du moint i celui d*f ntre eux qui a droit de rexercer , fui- vant le titre de la fondation. II ne peut ^tre vendu ni cede i un ^tranger«

k Le patronagc reel paiTe de droit a celui qui fuccedc k la gicbe.

/ II en eft de mttnt lorfque le patronaj^e n'etl attach^ i aucuoe yteht , n\ k aucun b^o^ncc«

fj^t*^4^*^1f^tj^f

^«1 INSTITUTION

pT^TT^. ptjrs. AnS 3 ne peut varier, & il conTome fon droir eH

CMAr. ftV£ plnMentant iine perfonne qoe rOrdinare juge indigne ,

)»Te que Ton fuppofe que ce Patroo etant eccl^fiaftique ,

doit im in(bruit dies canons. Au contraire» on excufe Pi-

^. f!i4brM& gnorance du Patron laique. St le premier qu*il prefente eft

»9. ckfnJ df iugi^ indigne , il peut en prcfenter un autre ; & m^me ac-

^' ^' cumuler enfemble deux prefentations, pour donner le choiz

auCoUateur. De plus, on ne foufiiTpoint en France que

le Pape previenne la nomination du Patron laique , ni qu6

rordinaire admette une pennutation a fon prejudice ,

parce que ce ferott indiredement toucher aux Setgneuries

temporelles , dont le patronage eft un acceifoire. Le Pa-

tron ecclefiaftique n'a pas ces avantages. Si le Patron ne

prtfente dans fon temps , il perd fon droit pour cette fbis ,

'C,P€r,ne/lra & la pleine collarion eft divolue k i*Ordinatre. Le Patton

*• '^ nc peut fe pr^fenrer lui meme m , quelque capabie qu'il

foit ; mais il peut pr^fenter fon fils.

Le Patron doit la protedion a TEgltfe ; ce qut fe redurt

ii prefent a veiller a la confervaiion de fes droirs. Le Pa-

tron ecclifsaftique fe pcut faire rendre compte du tempo-

C. ri7f*is %x. rel. Le Patron laique n'a que la voie d'avertir TEvSque ,

i6. q, 7. ex pQyp empecher la diffipation. Le Patron a des droits hooo-

o< cl I. rifiques/i ; favoir , le premier rang a la proccffion 0 dans

r. Sobis is. TEglifc, h Tencens, a Tcau benite , au painbenit ; & s'il

^iejure patr. jQn^ijg ^^ pauvrct^ , TEglife doit le fecourir raifonnable-

qu€ %o!\6. q. nicnt. Lc droit de patronage fe perd , comme les fervitu-

7. ex conc. des & les autrcs droits acceffoires , par le depenffcment de

To/cf. 4. e, j^ ^j^Qfe ^ laquelle il eft attache , comme fi rEgUfe eft rui-

37«

m Encore qu'i1 fut Eccl^riaftique ; mals s'ii y a plufieurs patrons qui aient droit de concourir pour la pr^entation , Tun d*entrc euK peuf nommer un c!e fes co-patrons. Voyc^ d'H^ricourt» lois Ecchfia/iijucs^ part. 2. tit. du droit dt patronag: , n. 30.

H Les droitshonorifiques du patron confiftent dans titre nneme rfe patron , dans le droit de pr^fentation , le droit de recommandation aux pricrcs nominales , le droit dc banc au chaeur du cbt6 le plus bo- norable , le droit de pr^fiancc , comme robferye M. Fleury , le droit ds fepulturc au choeur ; enfin, le droit de litrc ou cciocure funcbre , tant au dedans qu'au dehors c!c r£jji'ife.

o Dans rEsIifc, le patron p^iTe avant le feigneur hauf-jufticTcr. Mais quand la proccflion eft hors de rE^life !e ha-.>'-junicier a le pas fur le pafron. De mSme, en fail de litre d.tnsPFgife , cHlf du patron eft iiudcflus dc celle du haut-jufticier, & en dehors de PE- glife , celle du haut-jufticier cft au-dcflus de ccllc du patron. Voyei Ouyot en fe$ ohftrvations fur U d/oit du pairons , chap. 5. p. i6$«

1

1

AU DROIT ECCtfeSlASTIQUE: '^Hf

fciie & le dtre du benifice tteim ; par la renonciation ou PaatieIJ) ceiTion (aite i l*EgUre; par le non-ufage, quand rOrdinaire Chap. xVM eft en pofleflion de conferer librement.H fe perd auffi par c tx. difmi le crime que Ton appeleroit FclonU cn matiire de fief , "«' « «»«• comme fi le patron avoit tue le Cure ; & par rhcrifie, qui M?m rfnCtow eft le crime de lefe- majefte divine : mais elle fiifpend ^jt^ tom v feulement Tufage du patronage lafque , fans le faire per- dre : le Patron , ou fes h^ritiers , le recouvrent quand ils reviennent a rEglife Catholique.

CHAPITRE XVII.

Dcx Graduis,

LE droit des gradu^ vient du Concile de Bafle p. Les Vafn s-rfdl DoAeurs de Paris & des autres Univerfitis fervirent **• TEglife tr^-utilement , pour Textindion du fchifme d*Avt- gnon , & eurent grande autorite dans les Conciles qui fe tinrent a cette occafion. En traitant de la reformation , ils fe plaignirent , entr'autres abus , que les benefices etoienc mal diftribues , foit par le Pape , a caufe des riferves & des expe£btives , foit par les Ordinaires , qui fouvent confe* roient fans choix k leurs parens , & k leurs domeftiques , quoiqulncapables & ignorans. Us demandirent que Ton eut egard aux gens de lettres , qui paflbient leur vie i. itudier pour le fervice de TEglife & de TEtat ; & qu*oa leur fit part des b^nifices ecclefiaftiques , quand d*ailleurs Rthuf.jfrefi ils fe trouveroient capables de les deffervir. ccnc^dtclli^

p L*origine du droit dei graduit eft encore plus ancienne qoe ce concile , lequel , comme l*on fait , ne tint fa premiere fenion qiren 14)1 ; car avant que l'on eOt iftabli que les benefices qu| vaqueroient dans certains temps feroient confi^r^s i ceux qui au. roient obtenu des univerfitds des t^moignages publics de leur m6» rice lc de leur capacit^ , les P<apes , qui s*Jtoient r^ferv^ la difpo* lition de la plupart des bdn^fices confiddrables , permettoient aux univerfiti^s de leur envoyer des lidcs de ceux qui itoient les plui «iilHngu^s dansleur corps. On appeloit ces lides RotuU nominando* rum : & fur ces lifles , & fur le tdmoignage des univerfit^s , let gradiies qu*e1les propofoient ^toient prt^fi^res dans la difpofition de certains bdn^fices , dont les Papes s*ctoient refervc la collation. Ce fut pour remplir le meme objet , que le Concile de Bade or- dotina que la troifierne partie des btin^fices feroit ^e^^e aux gra* duit, Voyi\ Us Mim$ircs du CUrgi ; tom, X ,pag, 196.

♦4"^«^*-»»j<i /

H^ INSTITUTION

*^TS?^T . . Le Coodle de Bafle f ordonna donc que la troiTieme ^ni^NcVll. pvtic de locisles benefices feroir afiedee aux gradues des .^^ x«xi. Uohrerfites privilegiees , & que les CoUateurs ordiaaires ^*.^^^- oe pourroient les conferer a d*aurres , fous peine de nullite. r^.6Qs. ' ^ croyoit alors que les degres etoient la preuve la plus (ure des etudes & d^Ia capacite r. Ce Decret du CondJe '^* fut infere dans la Pragmatique de Bourges ; & Ton y ajou- ta , que du tiers afiede aux gradues , les deux tiers feroienc pour les fuppots/des Univerfites ; puis on ordonna que rUniverfite nommeroit ceux qu*elle voudroit ^tre prefe- ris : on les appelle GrsJucs nommis , & les autres Graduis fimpUs t. La Pragmatique obligeoit encore tcus les CoUa- teurs & les Patrons ecclefiaftiques a tenir des roles exa^ de tous les benefices , qui etoient i leur difpofition , afin Ccne, deCcU. ^*^" conferer de trois Tun aux gradues a tour de rdle. Le M. ir. Concordat a confervi ce droit ; il a feulement dfe ce tour de r6Ie , qui etoit peu lur , & inconunode , & il a afiede aux gradues les b^nefices qui vaqueroient pendant quatre mois de Pannce ; & ce droit fubfifte aujourd'hui.

Les degrcs qui fervent pour en jouir font u , celui de

q Ce Coacile ^toit alors transfere a Ferrare, & ce fut dans la premiere feilion , tenue ikFerrarele lo Janvier I4)X. que ron or* donna que la troifieme partie des ben^fices feroic aifed^e aux gens de lertres gradu^s« dodeurs , licencics ou bacheliers dans quelque facultc. Le degr^ de mattre>es>arcs ^quivaut , daas cette faculce ^ i celui de dodeur dans les autres facultes , & fert vuOi pour ob« tenir des b^neiices.

r Les degrtSs feroient en eflfet le moyen d'acquerir la fcience , H ceux qui les obtiennent travailloient fi^rleufement a s*en rendre dignes ; & ficeux qui les leur confiirent ecoientmoins hcWti qu'ils iie le font , la plupart du moi.ns , d^ns certaines univcrncJs.

f Sous le terme de fuppSts , on ne comprend pas ici tons les fuppots des univerfit^s in.iiflindement ; mais feulemisnc les gradu^s qui rendent fervice dans les oniveriites ; teis que les principaux 2c profeiVeun des collcges.

r On les appelle ainfi , parce qu*ils n*ont d*autre titre que leurs degr^s , fans letcres de no'iiinacion de Tunivcrfic^.

u Le dodcur en thdologte eft pr<5f6r^ d cous autres graduds : apr^ ccs dodeurs on prefeie les graduds qui ont rdgcntc fept ans dans iin colldge de Tuniverfic^ de Paris , & les principaux des coll^ges cdlebres de la m&me untveru*^. Les autres graduds viennent dans Tordre fuivant, favoir , les Dodeurs en Droit Canon , Ie$ Doaeurs en Droit Civil , les Dodeurs en M^decine , les Maltrcs-is-art$. Lcs Liccnci^s & Bacheliers dcs facult^s de T'iiologie , de Droit , de M(^decijie , vienneat aufii dios k mlme ordre , a Texcepcion des

Maitre

AU DROIT ECCL£SIASTIQUE. 385

Matire ou Dodeur «n quelque Faculie que ce foit ,& de p^„tib it Bachelier en rune des irois Faculies rupehcures. Le Licca- CK*r,XTlk cie ou Bachelier forme , e& en mimt rxng que lcs Doc- tcurs ; & parce que dt:s-lors ces degres fe donnoieni quel- quefois irop tacilemeni , on a vouiu que les grathies euf- fent eiudie un ceriain temps au-dellus deb Grammsire, c'efl-a-dire depuis !a logique inchifivoment. L: DoJleur ea Theologie doit avoir dix ans d'eiudc' ; lc Dodeur en DriMt civil ou canonique, ou en Medccinc, lepiansi le Maicre- ^-arts , cinq ans ; k Bachelier en Theologie , fix ans; le Bachelier en Droii ou en Medecinc , cinq ans , eicepti les oobles X , a qui trois ans fuffifent. Le gradue doit avoif d'ailleurs la lonfure ou TOrdre , les bonnes moeurs, & tou- tcs les autres qualit^ requifes de droit commun. II doii etre iiiculier ou regulicr , felon Ja qualitc du bencfkc. On ne fe fert prefque plus des degres en Medecine, parce (]u'ii ii'y a plus guires de Clercs y qui s'y appliquent.

Le gradu^ qui veui exetcer fon drOit , peut s'adrefler k caac Sajl; tel Collateur ordinairc , ou tel Pairon ecclefiailique qu'il *- Ceacent. lui plait , & non-feulcment i un , mais a plufieurs. II fail "'' '^ ' ^* iignilier lous les aQjs qui ptouveni fon degre , fon tea^ <l'etudc , fa nomtnation , fa nobleffe i ; & lous les ans , pen-

Sacfaclien fatcnii en ThfolOBie, ijni ont lc miiae rang ^e lci U- cenctfi de cetie ficult^.

X Pourra qu'Ui fuieni noblet, tint de ptre que de mite. yoytf le Concotdtt , dc CglUiionibui , 5, prmitrid $. lun «fJ.

y Lei mceuii Ibut bien cli^ngeei j cct <f[irJ , puil<]u'jncieiine> ment lef Mcdecini eloient loui clerci. Un [egsrJoii laimv It Con- cuuii ite cei deux cjuiliiji catnme njcclljir' , 'lin <|ue le mcpne qul

lir i)'ivoi[ foiii ile Ton i.-ne , cOFnme lei reglemeni lei y abli|Nnc cncore. Tellemeiit que te Concile de Latran , tenu en iii( , d*- reiidil idX M^dccini qui ^toient enft^it dini \<t Unliei (taiti , fiiie luGune optiition d; chiiuigie, oii il t.illiii employer le Ar & lc ren. Ce ne fui <]u'en u}! , <iue le C)r>1inil a'El^le*illp , U- );it en Prance, lcur ippuiti la permiflion de le mirier. Voyej Ptf- quier , richtrehti. Menigidni. 1 roifilmi Mim. dtt Mideiiat eeiHrt

r Lc Griilue doit, oiitre Yt&t ile liBniRcation de rei gradei , St de l'Jiielta()on de fi Noblelle, i'il clt iioble , I)il1<;r lu Cnitxenr 011 Patron copie de toui cei adci. II eft neceiraire <]ae cctte lignU ficjtion foit ijite avaiit U vucmce ilu tiJnufico <]u"il veut requitir. luut grlJui , foit fimplc ou nomme , cii temi de tjlre cette lijnili- caliou ou notification. Cell ce <]ite Ton appelle ninifitr fti fraJti. Ce foni lei dirpoGtiOQi J<! la Fcigmatiiue , du Coucoidat & 7«M JL Bt)

586 INSTITUTION

- dant le carfaie, il doii reiierer llnrinuaiion a de fon nom

Cb<w-XVu! ^ ^ '^ liimom. Enluiie il peui demander lous les beni-

ficcs dipendans de ce Collaieur qui viennent a vaquer dans

les nots de gradues , qui font Janvier , Avril , Juillct & Oc-

tobre. Janvicr & Juiilet font mois de rigueur, oii le Col-

btcur efl aAreint ^ conferer aux gradui;s nommes t & a

fuivre Tordre de la nomination b ; ou bien dans ie con-

cours il doil fuivre Tordre des dcgres & des Faculifa , pre-

feranila Th^ologLeauDroit,IesDo3eursauxBacheliers,

& les Bachcliers aux Maiires-es-aris c. Avril & Odobre

foni mois de faveur , pendant lefquels le Collaieur peut

choiflr , memc cntre les gradues fimples , celui qu'il lui

Ki. ifofi. plait, Toutes fones de benefices fonc fujeis aux gradues ,

' ' '^* ezccptc les benefices confiiloriaus , les benefices eleflifs *

ceux qui font en patronage laique ,& les digniiesdcs Egli-

fes caihedrales. Le droit des gradues n'a lieu qu'ea va-.

cance par mort: ils peuvent etre pr^venus par le Pape J. &

arJannincetdu niDisde Marii4i}f), ite Juin i{io, art. S. rEdic- deMirt i;{|.C«tie iiocificailou iloic flre riiiepirua Notiire Apof- toliduc & ileui t^mo:ni , i U perlbnae ou »u domicile dei Colta- teun ou PaciDns. tlle dait £tre uiHiiu^e au greSe dei iuliiiuatiaai eccldlianiliKi.

a Cc n'eft pit reiilemen; 1'inGnuacion que 'l'on doit rfic^rec , G'«ft li notificatiou dei lettiei de lonfure , ordres , degrei , aicella- lion de letnpi d'etuil«, Gt lutrei ticrei !t capacicei ; la nominacion iu liradai , i'il en 3 une , & tei nomi , fuinomi Sc qnalitjs. Touta li didiiience qu^ily a entrc la premiere Ggnificacioii Qu nociiicalion , Bc lei ruivinEei , eil que dan» celle-ci le Graduf n'ell pai tenu ia donner de nouveau copie de lei ticrei 2c capacitjs ; il fuHic d'cn reit<!ret U iiocificilion, H de lei fiire infinnei. Cecce inlinuaiion fa fait au grenii dei inDiiudioiii eccteliiltiques , de meme quc celle la premiere nocilication.

B La Djclaration du tj Avril t74( , ordonne , que pour lel curei & autiei b^njlices i cTiarge d'amet : lel Pitronl qui onc li prffentationlceib^njficei, Sc tetCoIlaceursi qui ia difpoGtion en appanient, iuront , niime dani le moii de Janvier & de JuiUet ,. appe]i.'s moii de rigueur , ti libcrtd du clioix entre let Gridnjs M- nent qualilici , qui auront oblenu det tcttrei de noininalion fur let Colbc-iiis , & qui iei auionl tjic infinuer vatablemenc -, Ei de pr^ fi^rer celui il'ent[« Ifs Oridiiei qirils jugerenc le plui iligne par fet qujlites peilonnellci , pir fei laleni & pir fg bonoe conduiie , de rcmplir lei cuies ou autrei beiicKces a chirge d'ames ; «ncoce qiril U ttar.re en concurrence ivec dei Gcadudi plui ancieni ou plui pmiWf,iii.

e Voye» li Dic'<iralion du moii <l'Onobrc iT4t. d l.c Concordac y ell forme) , 8t la deriutre jurlfixndance dn f ■rlement ilc Paiii y elt coDlbnnt,

AU DROIT ECCLiSIASTIQUE. 38^

s^llf nc rcquiercnt dans Ics fix mois de la vacance , TOr- partie Itl dinairc pcur conferer libremcnt. Cuap.xVII^

Afin que cc droit ne foit pas un pretexte d*accumuler des b^neAces , il n'cft plus pcrmis au gradui de requerir » quand ii cft une fois rcmpli : or , il eft cenf6 rcmpH , quand il a un bcn^fice de deux ccnts florins d*or de rente , ce qui a ^te evalue k quatre ccms livres ; & il faut cntcndre ce Uidi droit du graduc fi^lier ; car le rigulier c& cenfe rcmplt par lc moindre benefice , dont il cft pourvu en vertu de ics gradcs ; parce qu'il a £ait voeu de pauvrcte. Pour U ripl^ion , on ne regarde que la pofTeifion ; & on compte pour biaeficc, la penfion pour refignation, ou meme le bcoificc refigne , s*il etoit acquis en vcrtu des degrcs. Lcs provifiocis donnees en vertu des degres , doivcnt cn &ire mcntion. Lcs gradues nc font pas moins fujets <fic Ics au- Mtf«/£iif «7(4 trcs i Texamen des cvequcs , pour lcs bineficcs i charge d'amcs , parce quc Ton fiiit la faciltti qu*il y a d^obtcnir dcs degr^s & des attcftations dans plufieurs Univerfit^. Auffi £iut-il avoucr , que cc qui avoit cte fagemcnt ordonni dans le Concile de Bafle, fuivant Tetat oti rEglife itoic alors, n'cft plus de fi grande utiiiti pour rcmplir digoement lcs bineficcs. Lc droit des graduis caufe une infiniti de pro- ces i mais ce ne font pas les plus (avans ni les plus pieux, qui foni les plus ardens k pourfuivre ce droit. 11 n'a jamais eu de licu cn Brcugne , non plus que lc rcfte de la Prag- matiquc/! Le Concilc de Trcnte Tavoit fupprim^ avcc les ^^^^' '^ ^* autres expcdatives ; mais il Ta rtobli cnfuite. ^gjf^ \^^ ^^ g^

An grand Confctl , on juge qae 1a r^pl^tion eft «pdr^e par un b^niS6ce ie 400 iivres de re?enu , de quelquc fjLqon quc le ben^fice ait ^te obtenu ; c'eft-i-dire foit en vertu desgrades, ou autrcment. Mais au Parlement , on juge qu*il fiut f^oo iivres de rercna pour op^rer la r^pl6tion , qiiand ce font des ben^Hces acquis autrenienC qu*en vertu des grades. Voyej Callel. definit. au moc Craduis. Kiblht, Can, tom. IJ , pag, 114 » Brodeau /ur M. Louet , lect. tom. /.

/ Le droit des Gradn^s a lieu dant let pays conquit. Arrit dm Confiil d*Etat du )0 Juio 1688. Journal du Pulait,

Bb ii

M'^*^**'*:<^/

j5i INSTITUTIOH

XfBL

C H A P I T R E XVIII.

OJtJix,

1L T 1 gffccre qDeSques arcs droits de oomsoer a def h^seooB por Toie d^ipcQjiire , qni foac paniculsers a I2 Frasce. Les Papes eiaoi en po8e£on d*accorder de ces cracs , les cedoaeztt queiqQetbis aox Prirces pour en ccre pzrt aa Gercs qm etoieni a lenr ler^-ice. Ainiipen* dac: le Jcttfiaed^ATtgDoa i, le Fapeaccordoit fotnrentau Rciy&BKBe a £1 Reine & aux Prioces , des indulis ponr aommei leanOfidcnaoxbeneficesqin viendroieotaTa- P^ r. x^ ?*^- ^^'^ ccaaie un UAACyoii des expeAatives. De-Ia lim. :=9. z^^Teat riadnlr des Offiders du Pirieoient d^ Paris^Axttoo ^- 4* trcGve qoriqoes traces des Tan 1 303 i fous Bonifice VIO,

Im: b. tu ^ p^ppe4e-Bd ; oals dcnt rctabTificaient le plus certaio t& par UQC BuIIe d^Eug^ne IV en 1434- U avoit ere <fif-

^ ^ coociaoc;B3isPiulIIlk retai>lik en 1538 ,par la BoUe

r^xi rL sl huSce, qdi en efi eccore la regle. Les Offiders du PSaic-

p^ . aiear fe foot Bnntenus en pofleffion de ce droit , quoique

y L .-^L . .•ir.r ks icfci%cs eoSsit ete generakment abdies par la Plrag-

^'I^ \ir. c. ana^ie & par le Coocordtt , & quoique k Coodle de

f Ls zszzzt iTifidLiS cn latin ixdaltum , vienc (Tifldolgexvce , qnl £^;iie «7-usicp£«^-tf ^ d^firtr , acotrder une gracc , parce «ju^e.t «?s: . 1*5 ifiJ-^Its fcs: det bolles accordces par lc Papc a queltpe £*!ire Chapitx« y Mocacere , Corps ou Commucact^ , a quel^ je Prince oa aBtnt pcffoane pocr f. r^, par nn privilege particalier , ^selqae chote ^si eft coac^c lc d:ci: common , 8c notamecnr pour cc3&rcr 00 Dosmcr a dcs b^scn^es aaxquei» le conceifiorinjiire B^asrois pas ea droic de commer , ians rinJalc a lui accord^ a

ce: c^c*

k Le fcbilmc d*Avig::cn ca d^Occi.^ct , qu'on appeHe auilt U

&

/q^^oIcsc^- :::•.$ f rererdcnt meme »r.!C cc dro:t a comxence Jis I< tr.-r;^* ^c Lc:::s . Sc f^js le poatificat d*lniioccnt IV , c>!l-^- d:-e V-J.-5 lc rriiieJ d- Xllle. fiew^c, quoique ce droit n'eiit pas cn^ c.e ^:o r-^."»»^ -- r-'-'***^* rerfeftion quil a depuis 2ci.4is fous U po-.rifiwit -e P-.:! 111 ^ l'--s Clcmcnt IX. VcytiU tit. dts mat. tc- r- •:.. ils Fut: , ir.. 4 , ch, 5.

r-Ti''.-^ :/■»:*, coxmen^ cn i;:? > aprcs U mort de GrcgoireXI, b .lura i^ax»'*» I4i9* q-'? Miitin V fut clu Papc & cbcf dc tou:e

-*.i

■. i*'f' ." -.- ..-'..- ^i : -j. .- -. _

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE 389

Trente ait nommiment aboli cettc efpece d*indult : il eft parxie II- vrai qu'il femble Tavoir rctabli enfuite. Ch. XVIII.

Cct indult eft une grSce , par laquelle le Pape permet ^'ff* **^- au Roi , de nommer a tei Coliateur qa*ii iui plait , un Con- ^' ^* ieiiler , ou autre Officier k du Parlement , k qui le CoIIa- teur fera oblig^ de conferer un benefice. Cliaque Officier ne peut eicercer ce droit qu^une fois en fa vie , & ciiaque CoIIateur ne peut en fa vie , en etre charge qu*une fois , ou une fois pendant ia vie du Roi , fi c'e(l une commu- naute qui ne meurt point. SiTOfficier eft Clerc (& ils i'e- toient ia piupart au commencement de ia conceffion de l*in- dult / , ) il peut etre nomme hii- meme ; s'ii eft laique « il peuc nommer une autre perfonne capable , pour etre nommee par le Roi. L*indult s^etend aux benefices reguliers , aufli-bien qu*aux fecuiiers ; ainfi pour ceux-ia ies Officiers etoient tou- jours aflreints a nommer d*aurresperfonnes, & memedes Religieux ; ce qui donnoit quelquefois occafion a des confi- iiences. Le Pape Clement IX y a remedie , par fa Bulie du 1 7 Mars 1 668 , en permettant aux indultaires de tenir en com- mcnde les b^n^fices r^guliers. Par ia meme Bulie , il a etendu refiet de l*indult jufques k fix cents livres de revenu , a^ que llndultaire foit fenf!^ rempli : auparavant ii itoit obligi de fe contenter d*un binefice de deux cents iivres.

Apres que ies Lettres du Roi , portant nomination en vertu de iUoduIt, onc etefignifiees aux Coiiateurs, il a lcs mains li^es ; & i*indultaire peut requerir dans les (ix mois ,

h Le ChaDcelier & le Garde dcs Sceaux *, les Pr^fidens , Con« reillersy tant de U Grand'Chaml>re du Parlement , que des Enqu^. tes &. Requ£tes , le Procureur-G^n<^raI &. les trois Avocats Gene- ruux 9 les GrefTiers en chet\ civU , crimiiiel , & celui des prc-fea- cations ; les quatre Notaires & Secr^taires dc la Cour ; le Receveur & Pyyeur des ga«es du Parlement ; le premier Huiflier , le Gre£- Mcr en chefdcs Kequetes du Palais ; quatre-vingts Mattres des Ke- quctcs , le Procureur-G^nt^ral , rAvocat-Gen^ral & les deu» GrcfTiers en chef des Requdtes de rH6tcl. LorfquMl n*y a poinc de Gardc dei Sceaux, le Chaocelier a double droit d'indult.

/ On peut voir dans le recueil des Ordnnnanees de la trvi/iim* race y rOrJonnancc de IZQX, touchaot le Parlement. On y voit q.ie pliificursd^entrc les Mattrcs du Parlement dtoient Clercs. Celle du 17 Novembre i^iK , qui fait mcntlon Jes Mattres du Parlement , iant cUr.i que iarqucs ; celle du mois de D^cembre i)i3» quiport« qu'il y aura au Parlcment huU cleres , & douze laJiques Prdfidens ; viugt cUrci 9c Tingt la^utt auK isaqu^tes 1 U, aux lequetes uoii ^Ures & deux lai4ttes»

Bb iif

,^^M44^mtit^f

r5?TlTCTIOX

•■■u.r-urg is. ssamxernr scx exccssemai

r aiciiciiaaB v . icx :cixc ."Asce se S. Magioiie»

«. le Cxscsczier s TtTtxEverue.

Lf 1.JI X mecnBB axcrs orda it aca

X ies nsescsi^cir. :a. j* srdtt ie 705

Cte

r.±iMie

m , fsi iact.

«r

T4'iui uiiie w &:*< at Cj-Tnnr IX Ae x:«&t, ponut ^ ^'^ir.hi.r «sxec . JLxk ^ S^ Oern , rg^as 4e S. Gcr-

?t: ":ing : r=A £ T 1 £1 euc=arsn 4c ria-

* C< xrizic ci TJf^BiiiaiB 1 cetB ^dc Tca aeaBBe cs Arrfaj^uc drmii

ft.^ircfr« 5X 3MC /^9cx;r, a;.i.^ariywi rn fTctCfcieat ^«c ccdroic s £ r.4 «ami «w« »ir Hcor L1 « «an u eecsrKioc ^ 9 Man x $77 ^ s»s f Virrcs .•Ac^xnneic ^accce;^ decDcaep fa» Accics ; ^*il 3 '«J^ >:i<T€ MoiM .tf a <Q*Di&« «cs Pafcs : ^'m dre loe origiBe da «7v»c r«» t ftat ^ c-MBBc U re$Me & je leim..! cc £ccute. Un Arr^ de ir*4 .-^1^4:«« ks Ecjpccftin cc Ccocr c recrvocr ise Dcisc«reac qm ES a raBCcck^s tsi PWfpg ID'; £ cft dit ^uc ce droct lu dtoic

^'i atoit daw 3cs AbksTCs ctaot (00»

K ££rte . & «cs > c«»T=j£«»ccEiesx ec ion repsc . ic Fn^cz^zofui r^i- F :;JIrpe jc Lcof: « f^ tcs LcctTCs da % Smiet 1 51-^ , oascc A les

tsjti .e

ppartcnir r.^;e ce £»i3ac::t, cs Rouercue , cuieA proprement

CKftpitTC rc^J^sr. Ce c:oit y cd Uaite ^e croitRoyal, io€*m/hi j*r: li.:^ dth^^.-K. Le P--r'.e©er: resKiit ud Arrct le 25 Ferrier 1315 , «:c:.;:re r&dcwve ce Bciu^et:; & ca aurre Arrct en 23^1 con!rc Ics Re^:pr\.i cl pr:e«r^ Lc^?^|^eTi'.ie. Ea 1353 le chapitre <!*Arras, & h> .\riK:£:cr»iev.rs ce rHo(r!«DirL: , Toolurent conrefier ce droiti rr.th :^c^ cR^^ihtt liire , 2 y ent .^rrct ^ui attcne que le Roi aroit drcit ^ fAirc recercir \ir. RcV^iecx drr.t chMoe AbbaTC 6c Hotei-Difu^ i ■*^^v^^ * ^tns ccax de toRcUrioc 6c de garoc Rojde , ou dans lei'qi>els yt ^ci «.:oiK cc pcficXca ce cc uoii, &^«t toulcs lcs EsGfcf Cacbe*

AU DROIT ECCLiSIASTIQUE. 591

tni commencement de fon regne a la premiere pribende , Paktic iL qut vienc k vaquer en chaque Cathedrale. 2^. Le droit de ^" xviii. ferment de fidelite , en vertu duquel il difpofe de la pre- Ociob ['611 mi^re prebende , qui vaque a la difpofition de chaque nou- d^ tarjt, 1% vel Eveque. Ces deux droits font maintenus par le grand Mdn 1646. ConfeiL

Enfin le Roi a le droit de regale/r, qui fe reduit a pre- fent i la difpofition des benefices. Autrefois il s*etendoit k fous les fruits de TEveche vacant, que le Roi faifoit fiens , comme tous Seigneurs les fruits du fief , )ufqu*i ce que le fief foit rempli ,& les devoirs acquitt^s ; & comme, fuivant les Canonifles modernes , la collation des b^nefices fait partie des fruits , on y a auffi etendu la regale. Depuis long* tempSyle Roi ne profite plus des fruits temporels de la re- gale : ils furent attribu^s a la Sainte-Chapeile de Paris par S. Louis f & depuis encore , par Charles V. £n 1641 ,

drales ^totent en la garde du Roi. Ce droit ^toit dis*lort tetlement re- coonu , qu'on en trouve une formule tres-ancienne dans le Protocole dt la Chancellerie de France. Les Ev^ch^t onc ^t^ foumis au ioyeux •v^nemenc , comme les Monafteres , y ayant mimt droit de garde & de proteA^tion , m^me devoirenvers le Seigneur f^odal & le Souve- rain , m^e obligation de reconnoiflance pour rexemption des droits ilont les autret valf^ux font charg^s. La Pragmatique-ianAion , felon la remarquede ia glofe & de Benedicli fur le mot aliqumido, prouve qne, felon le droit commun de la France au quinziimt fiide» It Roi ufoit du droit de premi^res Prieres pour les Ev^ch^s» mimt teUtffltnr, cue r^it^ion d*un autre fujet que celui qui ^toit recommand^ par le Roi, ctoir annuU^e , fi te Roi s*en plaignoit. Fran^ois Marc , Confeiller ao Pariemeat de Dauphin^, qut ^crivoit en 1502, GraffaUus qui vivoic fous Fran^oisl, le Predre , Boyer , Rebuffe , RouiUard & Cbopin, font mention de Tanciennet^ de ce droit. S*il n'a pas aujourd*hui U m^me ^tendue fur les Monaft^res ^tanten la garde du Roi , c*eft que Its places de Moines ont ^t^ peu recherch^es dans ies derniers temps , 8c

3ue nos Rois ont bien voulu ne pasitifujettir ces Monaft^res au double rott d'oblat & de joyeux av^nement. Voyei It rtcutil dts Edia pour le Parlement de Fiandre , pag. 679.

p Le terme Regalia , au pluriel , fignifie quelauefois les Droies Ri»

Saliem , quelquefuis les Droits temporeh de VEglife : mait le Droit de '^gale tft un droit Royal particulier fur lei Ev^ch^t vacans. Ce droit c(l forcancicn ; plufieurs en tirent fori^ine du Canon fept du Concilt d*OrUjns ; d'autrcs difent que ce droit fuc accord^ par Adrien I k Charlemagne; d'autres , dunombredefquelseftM. de Marca, difent fla*il tire \on origine des Fiefs , du moins quant aux fruitt dtt Evdch^t. CequieU decertain , c(l que la Ri^gale avoit Ueu dct 1159, comme il p uoit par des Lettres de Louis le Jeune , de ladite ann^t , par lefauellet li donoe aux ReHgieufes d'Hiires , la Chevecerie dt rFelift de Faris , pour enjouir touteslec fois quele Si^ge feroit vacant. C eft le premier tttre daDs lequel il f^ic faii une meocion expretfe du Droit dt R^gale tfppatttnint au Roi,

Bb iv

s INSTITUTION

1^~^_ Ljb» .MII reiira ce croit lie la Saime-Chapelle , lui don*

. > iii. iMUi «n r«com[K.i:rc labtuye de (iiint Nicaife de Reims : Se

"■"" ^ eiiiucfiw temps , :! -^'fomit, par Lctrres-patemcs , dedon'

"!'" ' iier luujonrskMVuitstemporelsaunouvel Eveqiie , depuis

le coiitiiii:iicc]iicii[ lie I2 vacance. Mais par une I>eclaraiion

do I •■-.■, . li: Koi ,i;lt refcrvela difpofition desfrwtstem-

poiuit <.'<iiiiiiL- ^uparuvant ; il eft vrai qu'il en fdt ordinai-

j-Kuiciii liiiii .111 iiuuvel Eveque.

I.i: liroit .iu rc^Liie ne confiftedoncplus qu'en ladi^o- fiiioii dus L}eii>;:icc:s , doni itveque dirpoferoit, & il les cuiiipieiid tuu> . i.'xcei:te les cures ;. Le Parlenient de Pa- lis, ({ui cll cn poiretlion ie j.icer feul tous les differents (|ui luiireni de ce droit du Roi , V3 eiendu en toutes Bia- niere^'. II ruliii que le benirBce vaque df (ait ou de droit , (.'elt u-ilire qu<: le titulaire ne loit pu en po&flion , ou ■'/*' _■*'• (;uc Ic poiii;li'cur R*ait pas dc julle litre : car , difent-ils , la ' "''"■ r^^lw' iradmi^t point de fiAion. Le Roi re^it des refigna- tioiii cii fdveur , & croc dcs penlioiu , a condttion touie- iuis (i'ctrc ^ipprouvces cn Cour de Rome : il conf^e , au pikjudicc du Patron ecclcfiailique i en un moc.il difpofe, noii komme fcroit rOrdinaire , mais comme le Pape , & ne luul&e poini la preveation , parce que, difcnt-ils , le Rot n'3 pijint dc luperieur. Mais reneniion la phisimportante (lc !d rcg^e , c ell que dans les dcmiers temps on a pce- iciiuu quelle devoit avoir lieu par tout te royaume.

<.)n diilinguoit aucrefois les Egliles qui y etoieni AijetV

tc^ , & celles qui ne reioieni pas ; mais les gens du Roi

(•'DicnoiciK que c ecoic un droic dc la couronne inalidnable

^^ :.i;|ncf^ripiil)le,auquellesrenonciations desComiesde

I ou.ot:''C . i'U dei autres Seigneurs , n'avoient pu prejudi-

V . i A-. tn i.>,.'S, icParlcment de Paris rendit un Arriit,par

V I . '■ ;\s,i.ilion dc rEt;Iifc de BelUy , il declara que la

■, L'. I. : :viuliiii'> toiit le royaume. Les Eveques d?

< - -% i' ;oui \ uiciit au Confeil : le proces dura plus

« % . \ t.-ii I ('-' X Ic Rot fit une declaration ,

. <. - - ..x ^.,1 \i qucllion , & declara que la regale

1*11 par it* Vicaim ftfitatU,

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 59^

Mais enAiite , fur les remontrances du Gergi , aJTembli Paktik U- eziraordinairemenc en itJSi , le Roi donna uneuitre De- Ch. xvtlf/ clararion , par laqudle il etpliqua comment il emendoit j " ^ ' ufer a ravcnir du droii de r^gale. Comme le Roi a la pleine collation des bencfices vacans cn regale , les r6ga- liftes , en vertu des feulcs Lettres du Roi , fe mettoient en ponellion , non-rculemeni des Gmples prebendes , mais de la iheologale , de la pinicencerie , des dignit^s meme des chapiires , ayant juridiAion ou charge d'ames , comme les archidiacones & les doyennes. II etoit diiGcile de cpmprea- drc comment le Roi pouvoit leur donner la miffion & Tau- torit^ rpirituelle , & toutefois on en avoit toujours ainlj ufe , m«me du lemps de S. Louis. Par la Declaration de 1683, le Roi veut.que ccuxqu'il aura pourvus de beni- fices,auKqueIse(lannex6e quelque juridiSion ou fonSioil (piriiuelle , fc prefentent aux Vicaires generaux du Chapi- tre , ou a TEvcquc , fi le fiegc eft deja rempli , pour ob- tcnir !'approbation & la miHion canonique/, & qu'il y ait libcne de les refufer , fi par rexamen ils font trouves in- capables ou indignes, Le Roi declare encore, qu'il ne pre- tend , en vertu de la regale , exercer le droii de rSveque , quccomme r£v^quelui-memel'exerceroit,&noncomme on pourroit pr^tendre qu'il autoit du Texercer ; mais fui- vre exaflemcni les ufages de chaque Eglife . quani au par- tage des collationsde benefices , enire TEveque & le Cha- pitre. SurceiieDecIaration,Ie Clergcaconfemique la re- galc ainri r^duite , £'etendlt par-tout le royaume. On ex- cepte feulement les eveches qui en oni acquis rexcmptioa k liire onereux ,c'ell-a-dirc qui ont donne au Roi des do- maincs ou d'autres bicns , pour fe racheier de ce droit /. La rcgalc nc finit que quand TEvi^que obtieni main-Ievie a Ij Chambre des Compies , en y faifant enregiftrer foo ferment dc ttdellie ; & 11 faut faire fignificr les Letires 69 jnain-levee aux Ofiiciers du Roi fur les lieux.

Nous avons parle du droit de nomination aus e\'ecbif

/ Ctn ce <]uc 1'on ippelle auOi rinfliiuiiva auurifihU.

I Mili il y a bicn pcu tt ccl eiemptioni qui Caitni certiinet. Plu- £cuTi E|;lilet qui piiJiendoicni les aioit icquifeii lilrc tii'jici'x cn onl i\t AicUtit\ d^chuet. commc Eglifti d*Auxcrre Si Amieni, par An Aiik:iin6i^ti.en6n, f e^i( k Ti*M d( Dnyiu , 4»Qco<- #(«, Tewi, U, feg. ttl,

L

194 IHSTITUTION

H^ ft m Ahiycs , qD*a le Roi co vem da Corcordtt. VoS^ flbXfllL dboc toucef les perfonoes qui , fiiivafxt Tulage prefem , peir ▼em doooer droic a uo beaehce.

CHAPITRE XIX.

Des Capadsis refmifu pour Us Beaifices tu

E beoefice ne doit etre confere qu^a uoe peribooe ca« pable : & fi Ton confideroic principalement Toffice , pour lequel le revenu eft donne , il fercit fiidle de con- oottre quelle capacite eft neceflaire , apr^ ce qui a eti dit dans la premiire parue : mais depuis que la difpofidon des benefices eft devenue matiere de proc^ , on a reduit les capacices aux qualites excerieures , qui peuvent fiicilement C. eam eam^ fg prouver devant les Juges. Premi^rement , il faut ecre

*^^ ^^' feculier ou r^gulier , felon la qualice du benefice. Les r^- C. emm de guliers , cfuoique Clercs , & meme Pretres , ne peuvent

hen^. 5. de pofieder les b^nefices feculiers , fi ce n'eft les iveches , qui

^ ' '" les cirenc de leur ecac , a caufe de Teminence du Sacerdoce parfiic. Les feculiers, quoique Clercs ou Precres , ne peu- venc pofleder les benefices r^guliers x , qui dans leur ori« ^ne n'ecoient que des offices monaftiques. Non-feulement il iaut etre regulier , mais du meme Ordre , & encore du m^me Monaft^re , s'il n*eft point uni avcc d*aucres en corps de Congregacion. Mais il y a des excepcions k ces deux re- gles ; car on donne des provifions k celui qui cemoigne dd- firer de faire profeffiony , pourvu qu'il la fafle dans Tan ; & on peuc cransferer d*un Ordre ou d*un Monaft^re k Tau- tre. Pour la cranftacion , il fauc ^ le confentement de toutes Tme, Trid. les parcies intereflees , du Religieux , du Monsftere qu*il

ftff, XIV. c, quicce, & de celui oii il encre. Le Concile deTrente fem-

*°* '*' ble approuver ces difpenfes.

■■

II On peut voir fur cctte matiere le Trait^ de Vitat det Ecclifiaftiques & de lcur capaeite pour les Ordres & Binijiccs , par M. du Perray,

X lls ne peuvent les polT^der en titre, mait i!s peuvent les tenir en fommende.

y Ceft cc que Von appelle en Hylc de Cour de Rome de$ provifions , pro cupiente profitcri,

l 11 n'y a que le Hapc qui puifle transferer un Rcligieux d\in Ordre k tin autre, dontla re^Ie cA moios luilere. D'H^ricourC« Lois Ecci^ t)t. de t^ trar,flation a'Ordre,

i

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. jjj' Ily a<lesben^ncesrjcerdk)taux,c'e(l-3-direqiiinepeu- pj^||,i^s tL Tent vtrc confer^s qu'a des Prctres ; les uns , par la loi , Chm. XIX.

les amrcs , par b fondati on. A Tegard de ccs derniers , qui

foni lcs chapelles faccrdotaies &: lcs auircs b^n^fices fem-

blai)!cs , on obferve a la leiire ta loi pariiculiere de la

fondation , & on ne pcui les conferer qu'a celui qui elt

deja Prette. Les bineficesfacerdotaux^parla loi gcn^rale,

font lcs cures , les doycnnes , lcs prieures ou abbayes eti

ti^le a, & iesauireslenibbbles : pour ceux-]l,il rufiit que

celui qui en ed pourvu , foit ordonn^ Pr€tre dam I'an de

la paifible pofletlion. A Tegard des auit es binffices , comme C, t.dtmtat,

ks prebendes , lcs chapelles , ou pricures funplcs , & les * vl-pf»-

commendes , il fdut fuivrc Tufage , fuivant lequel il y en a ^* p,^,^

qui oe fe donnent qu'a ceux qui font dans les Ordres la- j. «^

cres , <l'3utres a de fimples Clercs ; cs qui fait qu'il y a

tant de Clercs qui demeurent fimples tonfur^ ou fous-dia-

cres. Tous les Ordres , & mgme la tonfure , doivent itre

prouves par letires ^ , & on ne pr^fume point que ron a

p3ir<6 par rOrdre inf^rieur , pour arriver au fuperieur ; il

faut les prouver tous , & montrer que Toa n'a point itt

fTOmu pcr fallull.

De cetie regle fuit celle de Tdge , fuivant ce qut a iti marqui dans la primiin panit , touchant les ordinatioiu : il faut avoir 1 5 ans pour les benefices facerdotaux , 1 1 ati* pour ceux qui obligent d'etre in faerit , & 1 6 pour lcs b^ nefices r^guliers , puifque c'e(1 \'i%t oii on peut faire pro- fcflion. Pourjes benefices i (implc tonfure , la rigle n'eft Cone. Tridj pas fi certaine. Suivant le Concile deTreme,onnepour-/'/- "kih. roii en obtenir aucun avant 1 4 ans , qui ell Tlge ou , felon c' laiUeer le Droit romain , on fon de tutelle. En France , on fuit j. Jt «i. fr une ancienne rigle de chaticellerie romaine , fuivant la- J""'' /"*J^« quelle on demande 1 1 ans pour les pr^bendes des Cathi- f'iit^ ' "^ drales : 10 anspour lcsCoJE^gialcsc; &pour lcspri^uris funples , & lcs ^mples chapellcs , on fe contente queique-

a On ippallc Abbayci & Ptidic^i M riglt , ceui ()ui font tonUiit en litre i dti Rtj-ulitrj , if non pas mn commcodc 1 in SicaMttt.

t Voy» rOrdonneiui <9e 1&67, tii. 10, tru IJ , & U Oidatttitn du9 Avlll 1716, jrl.Ji &/»/».

I Au gtana ConfcilBn )uEe qD'il ruflit d'«voic (•plcnt pour poffjdcr Dne Prtbindc itot unc l^glilc CDllcgiatc . nuit *u Pa.-trmctii cn iug* ^uil {>ii( dix ua. Vtytx lc Rt<, it UriffnU. Cwm. de U Conbc , ao

: V ? T : T V T I O N

p.' T 1.1 -sr'

- :~i'C-..r-=* TJ. :■— erc .srqjcss , en par- .■i'? . >.'-!: auil :.£» ^:'~iii.:ss :Lusb:::e£:es. Oa

.:t^r>u:"!^r ^^cTI^ : ^sjx qj; icat n:'jti'eS( ,>i.T ji :i;-r., j: iiiri.irt; , iiKniei ; ceux qui

r-Ti-i . :k ptrzz.z-t i li jr.z-n oe que!qu'un, r.-^~:-:- . ^^1 r_; ■/:<:: c'-£r2?i cie denes.

. . . ,-- —-rrisr :'_:..» . ?:i,r ;e:'qje!s on pcut

, ■-':■.. :>. oi-i :r.r»i* t.--!i:";~iViq'Jes , qui

-■'T ;. i-iiT-iiiizt L ~vr-!ir:i; de i'ig:;o-

. :-.r. ..--■■r-i::. t.-- .i :i::-: cs» di^;res que

:■ j .—1 '. -. ;.- ' -.s . ;■: ::: c:re cap:ible de ,■:■...■- : .■ . .-:.■.* -.; ^:^_r i:ie ::o3imc a uti

,- .— : "■: -^ .: : . —:ii^'.i j:i Theolojie , .-■ ■. :- ^.::-:.T-i i -^■■■.r.:::; c-redansune ;: r.-r.': . . r*.: i~; ^L.~na-im,ou avoir \:i i: r:-.:. .•^■tf . ^.ir I>r:::,i%ec quelque -.■s . .:-.- :<;r.i^:t;^rt --i f:_; ^:.t.: ce di:gres:

: . .- :■; ::•. i.': 7:J .^.Tir ;'i\inii[3er tous

; :•- ;; ^- :::r.T .-. rm2;;asm v.l/j/":

- ;i ..* ::i_iir . i .i lii ::Mveninotoi-

:..-:. .r?> iii

:.~ences. Le sux moin-

AU DROIT ECCUSIASTIQUE. j9?

drcs Ordres , empeche la collation dcs binefiees , merae pj,„^„ |». a fimpie tonfUre i parce qiie Ton a trouvc que les Clercs CvAt. XIX* maries diflipoient lei biens il'EgUfe. Par la m^me raifon , caf, divtri. le tils , quoiquc legitime > ne peut fuccMer au bencfice de f de tUrU. fon pere ; de peur que ce ne foii un pr^teste de rendre les ""'"S- benericcs hereditaircs. Un etrangcr , qui n"entend pas la j,'j{;. p,^, languc du pays « ne peut y tenir un b6n6fice i charge d'a- Rtg.to. Cta- mev: ce que les Ordonnanccs de France ont etendu k rou- "''■ .'""^^ tes fortes d'etrangers, pout toutes (bnes de btineficcsl |^,,. * ,^, .^ UI«it, i^

CHAPITRE XX.

Dis Rijignantns. Dei Devolutt.

LE binifice nc peut etre confiiri^ , qu'il ne foit vacant A. U y a trois gcnres de vacance , par mort , parrefigna- tion , & par devolut : car les benelices fonc confercs pour toute la vie, & le titulsire ne peut en etre privi malgrS lui, que pour un crimc ; maisil peutrefigncr,c'eft-a-dire Thamaff.f; renoncer volontairement entre les mains du CoUateur * & le Collateur de fon cdt6 peut admettre la refignatioa ou la refiifer , & forcer le b^ni6cier k dcmeurer dans U fonfiion, s'il le juge utile k TEglife : tout cela fuivant les ^"^- *• * anctennes rigles. Un ben^ficier ayant rifigne Cmplemcnt , peui ^ire pourvu par le Collateur d'un autre b^nefice ; & b deux refignent en mime temps , il pcut transferer run au benefice dc Tautrc ; & c'cft le fonderacnt des permuia. lions. kllesnedoiventavoirpourbutqueruiiI)i6der£gIife.'C. ^a^fit. f; quand TEveque voit, par exemple, qu'un Cure riuflira ^nnimptf ffiieux dans une autre paroiffe. hes particuliers ne doivent """' pointyavoir de part ,& les pa^ons <pi'ils feroient de leur autoriie pour permuter i , fcroient fimoniaques : mais les ' *^' '*

poit* qu« , G Ton ne trou»e pu affei de Cterci »i*iin Atm ]r tC.iHt

c Minil\et

donnci tei Ocdrct i <!«t Clicci miciii . pourcu qu"ili n_ ^

biginiei,S(qu'ilipoctentlatonfucF,>!<l')ubi' KccUf»n>Quri VE^WCti maii pceltnlemcnt picmt nou( , on nt ijonne pti» let Otdtts Mineuti , ni mcme li looCuc* i dei gcni aclueJcmeiit miii^i.

h Dc (jit ou de dioil.

/ Li )>«cmuIa(ion ed l'i!chinM rf'un Bi!^*llce cjntc* un sDtre. L'ufige dei permulition! picoit i ctcc imroduii il.ini le ilauEicme drcle^ c«teUe(ruientcand«flui!u»uCericiJ«teDuiTouii,louiAteuad!cIll,

fjf *y «***»» jVj^^ I

INSTITUTION

[Tss c-x ibansm que le Pape pouvoit dif- .'rec£ oe iuDome, qin n*eft que de Droic Sur «X tOQckiDeac , ks Papes ont ddmisles « !>c::-:V^oert de peroiuter , mais de re&gner en clre a ccadiiicn que le benefice foit confere peribcae , fans quoi la refignation (eroit C<£. r? =V 2 pss desx cess ans que cet ufage s>ft biea raSi ; Biis il ett devesu fi firequent , que le peuple re- ^rri; ies r^=>e&ces ccsae un patriicoine , que Ton donoe £ c:;;: rcc vesB « & cu ks paress ost plus de droit que les a.rTes L

CsM fadTite ce rei^er a tait chercher les moyens de frrreca- tt vaczace psr la mort, aurant quli feroit po£S« biie. Ar^ , q^jfccoque fe voyoit maiade , ne manquoit pas Ckc rs^r^er a^T?: ee aourir, & fouvent a rexcremice. C*eft fccr pKvenk- cette trauie , qu*a ete £ute la regle de Chan-

' '" ceZ«ene rvKsaiae ir ir^nus L Elle porte , que fi un malade

a riEC£pe, & ed decewedins les vingt jours, ia provifion

fear cece rc%s2:lon etl nulle , & le benefice repute vacant

t<9> psr i»^r^ Mrs il ei^ de tlyledederoger a cetter^le, & elle

J^ J* ^* ae s^cftiwve p:i» en France : toutefois il eft toujours de-

^ &oiadecexrlaicond*unbeoeficier,&degarderlecorps|

& cste garde ed coocamnee & traitee commeun crime m

«« : :*^ , ^:«: !e yjgiaaei Capoa porre £rifiomem pr^hemdarmm mmt ^^fm.^^*M 7tFJtfrz,M,cm ftrz f^ktmus, Lcs tranuiitioas des B^a^* KXTi ^.c > fJM Vrxcxs 111 , \mx U hn da douiieine fiede , ecriTae ^«c £iec:^ ^c^raect tVre pour rutilite TEglife, fembtent

lofljtiom

pennutation. dcs per* «tjr»:-cc.« c:ctc ca*krcKe;u etablie.

\. y^^^xSt:z. ce^ u pu.iTe fe gUffer de rabus » rintention de TE- ^Uc .*.'e?l s^u ce !es tttrdrrier : mais t1 y a daot les meilleures choret «r< w:or»ezcr< ^-crcnns pejt ni prCToir ni einpecber. On laiffe C5*i i *i ccr.Vc.erce re csjx <jui foat de te';e$ r^ftgaat'on$ , c*eft i c*^\ a >*f\4C*rer Ii^c^uas Urupuieufement , & t voir s*ils les font par dc> Tues rifn Ufciti-nes.

0:a lonwntjni 'c mot Re^^^Msihas : on l*appeUe indifffrcmment rcj>> ce v.^;-::: cuhi.s , jiu dc infrnis rcfienantihas. On pretend rcar.rx^ini >:ue la rci^le de riiimi dichus ne faifott aucune mentton da rcca: ^e \\ fartc , ou a&;u<Di:e du relisinant ; mais que dansla fuite Bo- Ki**jce Vlil y a*oj:i ces mots ia infrmiiaie confiitutms ^ ce qui 6c ccnr.f r a ce::e rc^ie le nom de re^ile de infirmis rejignanribus j quoi q;r's. en u^t , cn contoT^d enfembie ces deux regles. Voyt^ le traitd de r^ -xz.^ & faticM de cow de Rome par Caftel.

m /V%x(I« diil^rMii^ dm Roi, du 9 FdYrict i6y7»

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUf jf?

Uti auire moyen d'emp&:her la vacanee par mort , lans p^„,, j^ quiiter fon benetice , ctoit <Je refigner & faire eipedier des cbap. XX, provifions ; mais a la charge que le refignataire tiendroit le toLit fecrec , jufqu^a la mori du refignani. Cefl a quoi a re- inediela regle Jt puilicandii n, quiporte,que la rtfignation e^ Ibns effet, fi le refignatairc ne Va publiee, & n'a prit polTetlion dars les fix mois, s'il eft pourvu en Cour de Ro- me ; & dans ic mois , s'il cft pourvu par l'Ordinaire ; au- ,

tremeni lc benefice eft ccnle vacam par mori, le r^fignant iiant decede en poirciTion, Mais fi te rcfignant vii encore jttg. }i^ aprcs les fix mois, le relignacaire peiit toujours Ib depoflit- P<"<' Ut. der,pourvu qu'il n'attende p3S plus de troisans; car apris ceterme,lc tefienant feroii cenle avoir acquisun nouveau litrc enveriu du Decret dt pjcificu o.

Dans les derniers tcmps , on a regarde la perfonnc' ^u reGgnant comme fdvorable , & on n'a pas voulu qu'il fut ' ^^ aife de te dipouiller. De-li font venucs ces maximes, que la procurjiion pour ripgiur doit etrt pardtviuil Molairt, &'fpicialt: que Iti impuhirei in font i/Kapjbiei : queyT rifignation n't^ fitiudatu CM,liiprocttriuioneflnulle, parcequ'onla pr^rume r^oquee : (^\x'cllepeut eirc rivaquet tant qut Iti chofiifont tti' liirei. On a aulTi auiorifc ic rcgr^s, c'eft-^-dire , la demande pour renirer dans un beneiicerefigne, cn trois cas : Ic pre- tetut,B. t(] niier,de convalcfcence : comme (i celui qui refigne, etant LeFrti.taa^ dangereufemcm malade , re rifignoit que par !a crainte de '• *** '** la mort, & avec une condiiion tacite de rentrer. Le fecond cas eft la minorii^ ^ : ficelui qui eft au delTous de 15 ans, I eti feduit pour refigner , conire le gri de fon pite ou de ibniuteur. Le troiC^me eft, le d^faut d'accompliflement de quelque condition de la refignaiion ; enforte, qu'clle femble eire mife au rang des conttats ordinaires. Le Con- j-,^ nxvl dledcTreoie adefendutouslcsregr^sj, fous quelque pri- iE><> 7>

n On rout-(nt«nd rtfigitatloiiHai.

0 CtS le iizrtt ii pdcifiii pnffifforibiu du Concile it Bilc , ilont lei P*p(f oni tiii fitC^un laot i muc U rtgli di irUnntli foffiffort ,

JLti ert en uU%t «n Funce , non corame unr rigle At U Chinctllcti* omtitit . mai( ccmm* un d^ciei du ConcUe de Uilc . rcfu pir U PrafiTnaique-rinfllun, (t confumi pir le «oncordii. VSyti 1e trilii deRebufTf, & liglor«dcli Prigmilique, lii. ii ptcifeh poffiffor.

r Ccci ell une eicepdon i U iniiime , que tti binifeitn mimtan /•■r rifi^ii, mjjuri fnur lii Jreiii ii liur tUifiti.

f NeiamoiAt, comne l«Co[iciledcT[ei)leB*tllp«t tejucnFtuiC**

AtJ DROIT ECCL45TASTIQUE. ^oi' ^^^ bo par fioiple d^miffion / Quoique )a ciure du devolut foit p^ny,, n. deceilesqui fontvaquer lebcnMce de plein droit, le tini- cbap.xX* laire peut toujoure refigner , jufqu^Ji ceque le d^volutaire air pini , c^efl-a-dire qu'il iui aii tait fignificr U prife de pof- feflion. On fe comente que l'Eglife foit purgee du poiTelieur g^ Intu hidigne.de quelque mani^re que ce foit : d'ailleurs , le per- b. to. fonnage du divolunire eft odieux t ; parce que Ton fait qu'il eA plus fouvent cxcire par inter^ , que par z^le de la difci* pline. Ceft pour cette raifon qu'on 1'oblige i faire exprimer £j_ ,5.^; dans fes provifions la caufe paniculiere de d^volui ; i pren- Are pofleSon dans Tan ; i intenier adion dans les trois moii q^_ ^, g^^ apres ; a bailler caution d^ renrree ; & ^ ne sUmmifcer eft h jouiflance du ben^lice , qu'cn vertu de fenience. "^

CHAPITRE XXL

I)€ ia firme dts Provi^ons u,

LA forme des provifion« eft , en general , une Lettre^ Paiente x du Cotlatelir, par laquelle il dMare , qull conCire i un lel , un tel benefice, vacant de telle nuniire.

/ Li niron tH , qot dut ct ot it n'j a rUn k iniputfT lu Cotli- tvui. On nc ptut pii lui rcpiochti quM * pouiTU unc ptifonne iu-

dlgnc , puir^uc 1e paurTU ^iuit capiblc lorCi)u'il lui ijonn^ ilc> pio- ▼itioni ; & cc n'cn ca cc cii *ii1cr , ijc 't pirt du ColUlcui,

rt dc nomiiVei unc lutte peifcnnc lu b^n^tice iix tat djroiut : puifqua riocipicltt (]ul rend le Denetice ticipi, 11'tA (utfenuf quc dcpuit 1<1 prcmliitl piovifioni, que le Lo'Jifcu(

■10 it donn^i

t Q>ioii]u< plupitl dei Cinoniftci titnt icnu le mhne langagc , il piroii ccp*n<ttni iiop foil dt tiiilcr <)'odi*uX un drail qut rt|lif4 autoiift. Cii fi lc d^ToIui ^ioil unc coic oditufe par ettc-infait , il n< (ludroil pii ridincnic. II Fiui dbnc dire ^ue l< d^tolul trt luloti.' . & mbnc que rE^lift T* fiii paur le bitn dc l'tglire. Miii conina (llc I ciiini qut lei MvDlutiitei nt pillTenl ctttc loie , pliitot pir det vuci il'inljrti pirfonntl , quc pir dci *uei d< itle pour li puici^ d* ti difcipline, on « iftieiDl lei d^KOluuiici k ceiiiloci Condilioni SC formtlll^i.

u Lc mot proTiftoni Tient du litln fnvHtrt , <{ui lignilic pourroir k quel<]uc chofc. Li Cottiteui poutTuii lui befoini dc rF.glire *a- cliiK , <n lui donoint de> Minlltrci. II jiautViiil auiri un EbtUfiiitl- ttuc d'un bjn^iict , cn lui donnart un iitre qui 1'..uio(irt * dcirciTtt utie tcltc £glifc, Ct 1 f< m<ttte <a pcRiHton de ccite tgltfe , St du vtnnu qui 7 cRatiach^. ^

M L< i<ini*daL<un-P<ifiU(, d< f* prtoA pii ici dini It nEn* Tom it, C c

4o£ I N $ T I T C T I 0 N

P ARTiB u. f;ii^ ^ft ^dreflee , ou a celui m we qui eft pourvu , oua cenx ' qui doivent le recevoir , ou le mettre eo poffeffion. Si la coUation eft iibre y , le Coliateur ordinaire eA toujours cenfe conferer de fon propre mouvemeot {, par la connoiC- f^nce qu^il a du merite de la perfoAue qu*il cboidt : & onne fait mf ntion d*aucutie demand^ » qui lui ait ete fgtite par le pouryu, ou par quelqu*auu:e pour lui ; p^rce que cette ex- preffion ftproit contraire a la difcipline , dont on veut au moins fauver les apparences. Sji la coUation eft forc^ic, par la npminaticn d*un Patron»oupar ledroitd*un gradue,il le faut exprimer : mais on fuppofe que TQrdinaire a fuffifam- ment examini la perfonne , avant de lui conferer le ben^fice. Le Pape doone auffi des provifions en la meme forme , comme donn^esde fon propre mouveme(^t. Maisilendon- ne d*autres fur la riqi^ioa de la partie, oii Toa ne feinc point d*exprimer 4u*iHraemandiun tel binifice , & que le Papele luia accorde ^. II y a grande diffirence entre ces deuxfortesde provifions. Celles qui font accordtes fur une fuppi>que , y font rekui ves : le Pape n'accorde que ce qui eft demandi , & aux m^mes conditions tout au plus : il £iut donc y exprimer le genre de vacance & toutes les Ohftan^

fens <{u*on 1e prend es termes d'Ordonnances 6t de Chancell^rie. H iignifie feuIeRient ici , une Ltttrt non clofe , parce que la provifion eft i\xi. un papier cn parchemin , en placard non clos nt plU.

' y On entend par Collation lihre , celle oi^ le Collateur a le choix du pourvu.

' t La claufe Proprio motu fe r^firc 4 raocienne difcipllne de !'£- glife , ou fuivant la puret^ des Canons qui ^toient obfcrv^s ponducl- l^ment , il n'£toit pas permis de folliciter les b^n^iices. On iioit alors fouvent oblige de torcer les EccMnadif ues de remplir certaioes pla^es « m£me det ^vftch^s , lefqucls n*£toient point alors regardes comme unb^n^fice , c'cft*i-dire corome une pUce utile , mais conme un fardeau p^nible, tel qu'il eft en cfTet pour ceux qui remplifleat bien tous les devoirs d*une telle place. On demandoit m^roe 4 ceux qui ^toient ^Ius « vis epifcopari ? ils r^pondoient Nolo.

a La ColliUionforcde eft celle o^ le ColIateur[n'afpas le choix dupour-^ vu ; comme quand il confire 4 celui qui lui a 6t6 pr^fent^ par un patron , ou i un gradu^, oulun indultaire» ou i ud br^vetaite de joyeux av^nement ou de ferroent de fid^Ut^.

b Telles font toutes les provilions appel^es fgnatures de Cour it Rome , qui commenpent par ces mots ; BeatiJJime Pater , fuppUcae hkmilittr devotus illius orator N . . . . au bas de taquclle fuPpliquc « il y a , Conceffum ut pttitur^ quand les proviiions font exp^di^es par le pr^fet de la fienature ; & fiat ut puitur, quand eltcs font espedi^cs par le Pape meme. Cette derniere formule efl ufit^e lorfquc le Pape •ccorde quelque griice ou difpenfe. £n France» on oe donnc eucufie pr^f^rencc an Fiat fur le Concejfum*

AU DROIT ECCL£SIASTIQUE. '40)

tn t , comme fi rimpctrani a deji quelque autre benM^ ; - autreme(ii,on)u^croitqu'il yauroit de la rubreption. Au CKAr. \x'u comraire . Ics provtfions donnees par le propre mouve- Caf.fi ■»>■ mcntdu Pape J, n'ont bclbin daucune deces exprellions; f- ''. ''^ parcc qucPony fuppofe. que IcPjpc aeti pleinement in- '"' * '" forme de retat de U perlbn^e & du benelice 1 & de tout ce qui eut pu le demouvoir d'accorder la grice ; & que tout bien confidere , il Ta voulu f:iire touie eniiire. Cependant. comme il ncioit quc trop notoire en France , que le P<ipe sccordott rouvcRt cetprovifions, avec aufli peu dc con- noiflance de caufe que lcs auires , & que la claufe moit proprio , n'ctoit quc de Ayle ; nous Tavons eniiir«:ment re- jetie, &nousn'admettonsqueIe5 provifions accordeeifur uncfupplique, quifoni au moins aftrcimesicertaines rL-g!e<. Depuis que Ics provifions du Pape fe font rendues fr^- quemes, parles refignationsen favcur, Ics penfions & la preveniion en tout genre de vacance, on a trouvi que Ie« Bulles eipedices en parchemin, & fce1I6csenpIo<nb,itoient detropgrands fraispourlespetiisbinefices; ficonaitabli l'ufage de prcndre potrefEon fur lei fimples fignaiures, qui font comme la minutej des bullcs e. Lcs Bulles (bnt demeu- rte pour les eveches , les abbayes , & les autres ben^nccs qui rendent chef de quelque corps EccleriaHIque, non qu'el- lei foient neccCTaires, mais parce que les Ofliclers de Cour de Rome n'en expedient point de provifion en autre for- mef; & comme la fignaiure comprend tout ce qu'il y a d^eiTeniiel meme dans les Bulles , il futlira d'cn cipliquer id la forme. La fignature de Cour de Romc g e(t une requitc

, qui «a ci-aptti dia» c* mlmi

Ch.pi.rr.

d \i y t dfi ptoiifioni ou (ignilui

ei rfe Cout de Romc , qui , quoi-

qu'*u bj< d'unt fuppliqur. contirnr

ent li clj.ife , fti motm fnprio :

Iii»i.enFrinceonn'i poini ifjicd i c

(iformutei.

( Une jiitre dllTdrence ou'il y i mt

re 1*1 rimpkif iniiure) ou pcoW-

fioni de Cour dc Roint . « ball«

, eEl que dini !■• pitniitrM , tout

fi'«ft fcrJDque pir ibcfTijtioni, lu

lieu.|ue dini lci bullei, ihiiu*

1 j iatn fteaduei i f On eipjdie lu?' .^ei biillei pouc cccuini bfndticei qui ntfuni pH

«onfinarliux, cimim« Iti ■bbiyei de RcUgiturei, in prieurji cun-

ftmacU , lei prtmierei disn.-^t dci L)(lilei Cnihf dcileiuu Cull^ ji..l<i. Toutei lcj pToTifioni dei b<n<Gcei rict iroii tiUMt , Meti , Toul

Sc Verdun , ('eip^dieni de mdnr ) Rome pii bu1)*i. f Cei li<;nitiim ou piOTiliMn fant cn Ftpitr, lu licu %vt t*i VJin

toMta puchcBUii.

Ccij

AU DROIT ECCLfiSlASTIQUE. 40J

'dont chacun vaut environ cent fous notre moonoie* 8c p^„T,, jt, on n'en fait poinr il'3Utre expreflion. CmAr. XXI.

Au bas de la fupplique ell la reponfe, qui s'appelle pro- preroent la fignaturt , & confiHe en ces mots : Conctjfum ui peiiiur in pra/eniia Domini nofirt Papit , qui font de U main ia Prilat qui prefide i la (Ignature n ; & cela pour les ma* li^res courantes. Les grices eitraordinairet Ibnt fign^ en ces mots , Fiiu ui peiiiur , ou moiu proprio , que le Pape ecrit de fa propre main , avec la preini^re lettre de fon nom de bapteme. Enfuiie on met plufieurs claufes , qui , la plupart ne font que de Ayle , pour deroger auz r^es du drwt commun , qui pourroient emp^cher la grice n.

La plus con&d^rablc de ces daufes ell la commiiion que le Pape donne i TEvlque diocefain , de £iire ezccuter la conceflion ; a quoi on ajoute d'ordinaire la condiiion , li Torateur , c*efl-^-dire rimpitrant , en ell jugi digne. Par- la , on pr^end rem^ier i rinconvinient qu'il y a d'accor- der a Rome les gr^cec ik tous ccux qui les demandent y qiioiqu'abfens & inconnus ; & c'ell ce que Ton appelle des provifioni in forma dignum o. Mais fi rimp^trant a envoyi \ Rome une attedation de vie & de moeurs de fon Eve- Ori. 1619; que , on lui donnc des proviflons cnforme gracuufep , c'eft- *'i5f*,^t i-dtre pour iire re^ fans ezamfn ; excepti pour les cures ,

inC'c{lctlui(|u*on ipprllf Prifu it la figimitn.

n Voyt\ Itfiylt Ai graad Can/tilfit Uucrgt, ibni lcqutire troo» Tcnl pluGeuri forouldd* cci ri^nitucri , av» rciplicitioa dcl ibtj- viitioni. On pcut voir luIE fur lc mdnr fuiet le trtitt de ''■/V< i" frtii^ut dt Ctar Jt Kamt , dtPiril Ciftel, eini lcqucl il jr f ulli dt« fetiBulc>dec«>Ggni(uT«t, ■«ee dei eiplicttionf , tinl dani 1> TciM ilc l'Oa«raEt , que dantlM Nolci.

o EUei loni ainfi ippcttti , pitce qu« ceiic rormc i iti lit^i* p4r on* Bulle qui camnicnce pir cet mou , Difniim trhitrtmur , & en conU* sucac* deliqutllcon metiu bu dei piovifiuni . CsiuKiiiiiir OrJmari» M furmt Jigaim. Oo mct qoelquefjit . i- fmaa diftem «iiiijBa , quicHliffllmcchafe. II y cn * <)'iulrct oii Ton mct. iajanaa digaam nvi^ima : cc fonl dei B^n^licci fujcii aux rf feriei Apolfeliquc ' "

1(1 profifioni dafqucLi lc Pipelimitele l«rmadetieatciovTtaux Con- fnilriireipDurl'ciecutiondcceiR[0*iIioni, pilKlcqucl icBst TOrdi- naiic le plui Toilin feroit ccnf^ ii\i%al ei^culcur , >u refui dt COrdi- niire niturcl. En Fiincc. relFei d( cei dcui cliufci cfl lc ntmc , & r^duit •upouTairquirOidinairedeptcndte connoijlinct <t 1i cipi- tai <lc( pourvui. V'yt\ le Tr. dt Cafagi <■ fraiifai dt Caar dt Aoai( , ^cCaStl, tom.i , saf. 401.

p ln farma fraiiof*. £I1h contiennentUcliur«, QaaHiSui truor Hffim—ia OnUi^ni fni 4t riit , ■witM , ideiuiiaii , tammtadattn CC iij

'• If •VI

'/•»iif iii .:*•* ••• .1 i(yrianir:? ir .i r.ii -^rr.z j j. t:i:i fUi '>!ii5.''.ui.ii.'^ ; . .-.iin ..-i^ ■» •■.ir Uk; ; ::.:r::r-r? ;r . :- r>»rfi«*.^ iiKi^ ui Mir 'lu* f .lie I . :j 2:jm:k:. . si ■.— -irtr 'Ui r :!•• ? ". .ii.-r:.'.r :ir .rrvc . t.;me .:vnr:r:j ^r:- .'»...■.■ !,-5 .•.•.-ir.i^ji-; *.r ..• ;.;t.j :t :ii .rr.nfli: ..nDorrancc

.•.■.■-.'•-;: 4 -:uAari .;r .^ :r.":: .i. i i '■".cc :2 :ri:vcnir

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ii>. iiin . M' ni,.>.r'.inr«t . I.^rf i *'#!>*. ('inr (>ori£e;pc>ur err? ^^r.e.» s.ir e ' ...« . ' ^'tnn*\ iktr <*<« I iiini4:'* '«*i (*^rr.tir tt^ pr«l''{ue ;c .|oii;i itLTiZ -3« a n- .. t-. >'. M. "I ..«r '••» '•.'' .fki f^.*v.r.:i , flr fijrr.^ i!.i ■!■:■. ■•.-Di'.:^; ■;:.: ;::• •_ii)r« ' «r ■^rr I.* , fi i^Fn '.'i^.r-^rA^nf qi]4i.rt iA fuppiKj .cc^r.er' j.c» #1 « •'.■•>' .tii.n , »!i'f.^r.fw. oii ji.fr" ^r ic fj-.i; J«'i? •.:!•«-.■.? .^.i risx. I.« '.r... iJjiiifM mjrri Ji K.I* «i« 14 (iipr.of^iitf le% t.er.c,».z*i :•:.€ .-3 |'ipi ■/ t ^M'ii; f.'.?' ,..'.1 mrt f.m /.tn't'il'r.., , c'tfl pour «c ccrter-sr '. ii,f. Jir^ Si r r^ iii.* mjtii r^i' ii4iiirca ttre rervc^-st 1 c;:c:«

«

pi-.- ' .fi'^#7_ifi',fi , r .inr.^ j r r'!! fi"! k^g^iiiirrt il m^? ji L-c.r.-iij- «(...irt^ lif jut.it lum, Witjrt iu^ag* O pratiqu€ dt Cour dt Rumc par 4 «il«i.

/ i ci f./i ^h'*«, r|ii*r.n apr'**!'* Uir.ifi<t% tonfifkauaux ^ fo.-.t les Ar« f lii-vri v,/« . f v^iii/«, Alitirfycb, I**» fncurct conver.rueis cn liire^ U .■( r:i,rrii'/( rn.iiv.irrvfV firin&i^uirt , r!:>nt lcc Hullci &'exp6cier:t par !■ v.ir. fi.| r fiiiiitii.irp , i>n-4 riire f'.ir > H4[>e , cii l'AlTcmbI«i-j «ies ( .iMiiiai,*, l#f i|iir fiirmriii liiri (.oiidAoirt ou Cuntci!.

/ I '11 litiii rn<rri'i ii. 1 f'/'ffi/i.

f f liii i|'ii iiiiioiii «iiiii (rr^inttturcmGiit dci d^tcfi c(l indignc (^a

\

AU DROIT ECCLfiSlASTIQUE. 4<>7-'^

provirions de mime date les reoA toutes nuDcs , C elles p^nf ,g ||_ font <tu m^me Collateur ; mais entre difierens Coltateurs , Cuu. xxl> le Pape remporte fur fon Ligat , & rOrdinaire fur fon Grand-Vicairc.

i^ <& wa

CHAPITRE XXII.

Dt la prifi di PoBifon.

LA provifion du Pape itant arrivee en France , dmt Stre certifiee par deux Banquicrs expeditionnattes en Cour de Rome , qui t^moignent qu'elle eA dans lcs for- ■ncs. Si c'e(l une Bulle , elle doit etre Fulminie u , c'ell-a- dire publiee par TEveque ou rOiHcial , a qui le Pape ea a commit rex^uiion. II n'y a poini d'autres ccreinonies pour les benefices confiAoriaui , parcc que pour en ob- tentr les Bulies , il faui envoyer a Rome unc informatioa de vie & mo^urs faite devant rOtdinaire. Mais quand les provifions foni donnees in formi Mgiam , foit par Bulle » foit par fignatute , il faut avani de preadre pofl^ion avoir le fi/a X de rOrdinaire. Pour Tobtenir , riaipetrant doit

BJnMce, rnnnt li r^glc Jt *m imfttr<iUo Btncficia rirMcim. Oa pcut juflilicr riniicipaiion, «o compuirini lc tt%\&tt Vexfii\t\aa' niire. Quelque diltgmte qu'<it fiite tc Caurrier , \i cotirTc n'en pil r^puti* amiitiiuft , peurTa quc 1c Coiirrier foii pani que ilepiiii !• difceii mali cllecDainliiHii/t , t'il cll pnliaupariTint, qiiind men* il peferoit iniii; i Koine que depviiileditci. Voyii Dtif\tt . Tr. dci Binif. Tom. I , f.if- iSj , Tom. II, pag. S.

B La lulminalion d^une Bulle cR proprefnenircntjrinemcntauieneft fillparScnience de rORiciil , auqucl cllt eR idremci ceite fonnaliti 1 Ji2app«!jt/i>/iiiiiiatiaa, parce qu'<llc comicni nne publicaiiun, ilc meme que li Scntence par Ijqucllc on prononcc anathime ou eicom- municirion contrc qutlqu'un ; & comtne ceite prononciation tigDureufe igiii (t fait publiqutment, i itt appeXe futmiiuiiom , i <ioCt d* U tigueur dc cetic pcine, on a aulTi ippeKyii/iBiimioii , quoique trti- impropremeiK le, Senienc» dt fulminiiion itet BuUei, toui prjtcxt* qu'e;i«i coniiennenl une publicjlion de cei Bullei.

X Le Ti/a <lc rOrdin^e. Ce font dei Lettrei d^irtiebi dc TETtqu* ou de fon Giind-Vicalre, pai lefqucUei , tottt ivoit eu lci provifioni dtCour dcRotnt , il dfclirc qu'iUtrou*j rimp/trinl cipble du S^nt- licc doni il i'igii. Lc *ifu r^iipariiede \t provifion, ou , pour mieus dire , ed li yiiie pioiiGon, ^iint raccompliircmcnt de la condiiion fuuiliqueHtltPlpiacoiifilf, Feytitutt, Tr.iti Mdi. Biaif. Ii«. 4, ch. iv.

Cc iv

*^H^^mifi^(

408 I N S T I T U T I G »

Partib II. ^^ prdenter y k rOrdinaire , & fubir Texamen ^ , qoi con^

CvAP.XXiI. fifle 4 volrs'ila les quaiit^ perfonneHes , necefiaires pour

Ord. Bioiiy deflervir le bcnehce, fans entrer en aucune connoif&nce

JHiUm' ii. ^ ^* validite du titre. En vertu de cet examen , l'Ordi-

naire ne peut reiufer que ceux dont Pindignite ou rincapa-

dti peut etre prouvee en juftice. Ce qui eft bien eloigne

de choifir les plus dignes, fuivant les anciennes rcgies.

R cTisT^ ^"^^ ^^ Concile de Trente , pour r^tabiir ce choix , k

Tegard des curcs , ordonne qu*elles feront donnees au con*

cours, c^efl-a-dire qu'une cure erant vacante, meme par

refignation,ceux qui auroient droit d'y pourvoir, & meme

tous ceux qui voudroient y nommeroient a TEveque les

peHbnnes qu'ils croiroient capables de la renplir ; &l qu'a

jour nomme , TEveque ou fon Grand- Vicaire , avec trois

examinateurs au moins , choifiroit celui qui feroit trouve,

' le pius digne. Cette di&ipline ne s'obferve point en Fran-

ce tf : on y obferve feulement phis de rigueur dans les cu-

ras , pour juger intrus & dechu de fon droit , celui qui

prend poffeffion avant d'avoir obtenu le f^fa de rOr^

«Unaire.

On prend pofleflion en entrant dans rEglife , ou eft le titre du benefice , & prenant ia place convenable , comme k ftalle du choeur , ou la chaire abbatiale ^. S'll y a des qppofans , qui empechent rentree de rEglife , on fe con-. tente de toucher la porte ; & fi Ton ne peut approcher £dii, is jo. (ans peril , il fuffit de voir le clocher c. On peut prendre '^* pofTeflion par procureur ; mais il 6iut une procuration fpe«

ciale. La prife de poffeffion doit etre publique ; & il en doit demeurer Ade fkit pardevant Notaires , en prefence de

y II f4Ut qu*il fc prefcnce cn pcrfonne, fuiTant rart, 12 dc COfioa-^ nance de Blois.

t Cet examen eft prcfcnr par VOrdonnanct de Blois» art, 12, 8c cncore par i*ifrr. 2 de l^Edit dc 1695. Cependant cela nc s*obferve pas toujours 4 la rigueur ; on s'en rapportc la-deifus auz Qrdioaires.

M Le concours pour les Cures a n^anmoins lieu d^s ((uel(|ues Pro-^ Tinces, comme eh Arrois , Brctagnc, BreiTe , Lotraine.

h On conduitlenouvel Ev&quc ?u Tronc Epifcopal , ou fi c'eft on Abb^ i la Cbairc Abbatiale. On copduit auffi le noureau pourvu av^ maltre k\\tt\, aux (lochcs » & « fi c*eft uqe Eglife Parolirialc , au< fonts bfptifmaux.

c Bien entf ndu qac Ton fait dreCr^r pf ocis-^crbal de tout ce qui a ^t^ fait pour prendre pofTeflion , & de ce qui a cmpfcU^ d'^.(r^r djntf {''£|:ifc , h. de itmfUr le^ fotmei ordinaires,

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 409

dcux temoins. II n'y a point de poffeflion legitime d'un be- Partik tt. neficc fans titre. Cc n'eft pas comme un bien profane , qui Cuap.XXIU cft au prcmier occupant, quand perfonne ne le rcdame , & qui pcut etre acquis par prefcription. Mais en matiere beneficiale , un titre apparent fuffit ; & quelquefois on prend poffeffion fans avoir lc titre en main : car en France on fe Brod. Louiii concente du certificat du Banquier </, qui t^moigne que les *• provifions font expcdiees en cour de Rome , quoiqu*elles oe foient pas arrivees.

La prife de poffeflion donne au(Iit6t droit de former complainte, fi Ton y e(l trouble. La poffeffion annale donne droit au poffeffoire ; c^efi a-dire qUe celui qui a poffedc par ao & jour , doit dcmeurer en poffeffion jufqu*a ce que le pititoire foit juge e , puifque Ton nc re^oit point de com« Ord. 15)^ plainte apr^s Tan : c*e{l le fondement dc la r^gle de chan- „'* , , cellenc , ae armah poffqfore, X.

La poffeffion triennalc fait que le poffcffeur ne peut plus litre inquiete , m^me au petitoire ; c efl la prefcription l^- gitime en matiere de bencfices , fondee fur le decret aepa- dficisfqui du Concile de Bafle a paffe dans la Pragmatique Prag. tiu 7^ & dans le Concordat , & a fait la regle de trlennali pojfejfore. ^^' *^' La poffeflion , pour avoir ces effets, doit etre fondee fur iin titre colore ^c^efta-dire donnc par celui qui a puiffance, & fans vice apparent. La poffefdon doit de p^us etre con- finuee en la memc perfonne ; car celle du predeceffeur ne fert dc rien : elle doit etre paifible , fans qu*il y ait eu d*in- terruption judiciaire , par conteAation en caufe ; fi ce n*e(l que le contendant ait ete empeche d*agir par force ma- ieure.

d On yeut dire dc l'E)cpc<i:r'onn?ire de Cour 6t Rome. Ces fortef d^OHiciers ^iant nomnie» vi.l»i«ir< rr.cnt Banqnurs tn Cour de Romc^ ou Ban^uiers Expiditionnairci , quoi^iielcur vraie qualite loit celle d*£x- piditioTmiiirts (wrt^^XQvn-iwx.

e Qu.-:nrf lc pcird.uirc vn jugc far le vu des ;irres , & aue Ton pro- ponce la pleine maintenue, celui qui a fait le trouble n'eu plus rece- vable i fe pourvoir .iu pefitoire apr^s le jueement.

/ Ce D^cret du Concilc formc It titre VIl de U Pragmatique , inti- ^tJ de pacficis ^vj^,Jforibus»

K»*

41» I N S T I T U T I O N

PASTIB II. Off gggB=- I ^tS^

C H A P I T R E XXIII.

L

Tomer, vita

Dc tufdgc des Blens d^EgUfc, Dcs Rcparations.

Es biens eccl&Tiaftiques font des biens (zcris g , dont la proprieti n'appartient h perfonne h , & dont le be- nificier n*a que radminiftration : auffi ne rappellet-on pas proprietaire « mais iitulairc, 11 eft vrai que, fuivant rufage pr^fent , il ne rend compte qu^a Dieu de cette adminiftra- tion. Quant aux hommes & au for extirieur , il eft regard^ comme un ufufruitier , qui fait lesfruits fiens,pour tout le temps de fa jouiflfance : on fe contente qullIaifTe le fonds en bon ^tat , & qu'il n'anticipe point 1a jouiflance de f on fuccef- feur. Quantautribunalde la confcience , nous ne voyons pas que les biens ecclefiaftiques aient chang6 de tiature ; ce font toujours Us veeux dcs fidcllcsy lcprix dcs pichis , le 77iv ^'x" P^^^^"^^''^ dcspauvrcs. Les ecdefiaftiques, de leur cbxt , u*y

f. 9! ont pas plus de droit que les Ap6tres , c*eft-a-dire qtie tout

Cbr. IX. 7. ce qu'ils peuvent pr^tendre eft de ne pas fervir k kurs de- pens , s'ils ne veulent ; de vivrc dc Vautci^ fervant k rautel > fuivant Tancienne Loi; & de vivre de TEvangile, fuivant

ibid, i|. 14. l^rdonnance du Seigneur , qui a dit que Vouvricr cfl dignt

Lae. X. 7. de fon falairc.

II eft donc permis a un Clerc , meme ayant du patrt* moine , de vivre atix depehs de TEglife, quand il la ferr. Mais ces deux conditions font n^ceifaires : qu'il ferve TE- glife , & qu*il fe contente de vivre des biens de TEglife »

g Ces biens qui par eux-m^mes font des chofes profanes , ne font r^put^s chofes facr^es , qu'en unt qu*ils font confacres k Dteu » c'eft- i-dire deflin^s pour fon fervice , du refle ils ne font pas comme les Sacremens & chofes faintes que Ton ne peut )amais vendrc ; car on peut ali^ner les biens Eccl^fiafliques en cas ae ndceflit^ ou d'utiiit^ , en ob« fenrant les formalit^s n^cenaires,

h Le Droit Romain met dans la clafle des chofes appel^es res nuUiut » TtsracTct , & rcli^iofit &fan3M , qubi tmm divinijuris efi , id nullius in ionis eft, Inflit. lib. 1 , tit. f , de rtrum divifione. N^anmoins dans le lang;ige ordinaire on dit que les biens d*une Eglife apparticnnent en propri^t^ i. cette Eglife , c'efl-a-dire au ritre de rEglife , mais non pis au titulaire , lequel n*efl que Tufufruitier ; dememe aufli Ics biens oonn^s k une Communaut^ Eccl^fiafltque appartienaent au Corps entier , & non aux membres qui le coropofent , lefquels n'y ont, chacun en par- ticulier , aucuo droit de propri^t^ « mais feulemeDt i'ufage pour euji perfoiinellemenc«

i

b«i JB. . - tf . -

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE 4ti

€'eft-i-dire qa*il ne prenne que le niceflaire i, fuivam la partie 11«'

regle de I*Apdtre , qui dit : Aysnt ia nomrriture & dt quoi Cb. xXill.

nous couvrir foyons-en contens. Un bin^der chirge donc (a j|^^ 5^ g^

confcience, s'il jouit du bien de rEglife fans lafervir rM*

lement & utilement , quand m^me il n'en prendroit que le

pur n^effaire, ou moins encore: oufi la fervant bien, il

prend plus que le neceflaire , foit pour vivre dilicieufd*

nent , foit pour thefaurifer , ou enrichir fes parens k , il

s*attire un terrible jugement ; quiconque ne craint pas ۥ

jugement, ne doit pas etre Eccl^fiaftique , puifqu*il n*a pas

les fentimens d*un vrai Chritien.

Le fervice que le ben^ficier doit k TEglifey ne confifte ps feulement a reciter rofficeen parriculier /, il fautque tout fon temps & toute fa vie y foit employee : comflne les autres hommes s*emploient chacun k la profeffion doiic ils fubfiftent. S*il n*a qu*un benefice fimple , fans refidence & fans fondion , il doit s*occuper , (elon fon talent & fui- vant les occafions, i la priire^ k Titude , 4 la predicatioo» au catechifme , i Tadminiftration des Sacremens, 4 la vifite & ia confolation des malades , au foulagement des paii* vres , & a toutes fortes de l>onnes oeuvres. D*ailleurs , fa vie doit ^tre , finon pauvre, du moins modefte & fni- gale : enforte qu'il ne r^gle pas fa depenfe fur fa naiflance ou fur la grandeur de fon revenu, mais fur le rang qull tient dans Teglife , & la neceflici du fervice. Tout le refte de fon revenu ecd^fiaftique doit etre employi en aumd- nes & en autres ceuvres pies , principalement fur les lieux de la fituation de fon binifice.

i Ceft pourquoi ancienncment les parens des Eccl^fiaftiquet , mhBm S^cullcrs, ne leur fiicc^doieot pas, fott en leurs biens d'acqu^ts. ni incme cn teurs biens patrtmooiaux ; ce qni a ^t^ depuis chang^ psr quelques Conciles, tels quc celui d'Agen, r^. 4S, & par quelquet Coutumes , comme Berry , £n, 40 , tn. dn /uccejf. & celle de Parii » art. 336 , qui veulcnt que les parens des Ecdefuftiquesleur fuccedent ; ainfi l'on ne fuit pas en France la Cooftitution de rempereur Juftinleiu In. L Dio nobis » 42 , Cod. dt Epifeop. ni ta N^tUt 131.

k Un Ben^ficier pcut n^anmoins ainner des revenus de fon B^n^ficc fei parens qui font vraimcntdans le befoin , les parens ^tant lcs pre- inien pauyres que l'oo doit fecourir ; mais il ne doit 1e faire qu'ayec mod^ration 6c prudence , & ne doit pas chaoger U dcftination de ce qui lui rcftedc fcs revcous , fi cetexc^oent a quelque dcftinatioo particu* li^rc.

/ Ccci s'entcnH dcs B^n^ficiers qui ne font pas oblig^s d*aflifler A rOlficc canoniil dans rEgUfe , mais qui foot qbli^^s dc dirc TOfficc en Uu£ paiciculier.

4ii I BT $ T I T H T I O K

jr Maw gfipt aroitcoatg cfaofa acqouter les JutgeJ

ioanL ^ prcsiire , ibtic les reparaiiofs des hanmeTW. Le bene-

A i^ fiacr feuit repute iifgfirqirier, qDEant an for eiterieiir,eft

3. ^0C w. cMfi^innenc tena des reparanoos ▼ia§eres de fba centps ;

K./^MrryA^ii^TS hypociieqae ponr ceteffetfiir coob fes bicnsrdd

^aM«,^yoiir de&prife depoieffiooiK. II eft obli§ede oKCcreles fienx en boa ecat ; & s^il fiiccede 2 on maamas adniinrttra-^

^««''pfix ttory d a frnfernenc afiioa coocre les beritiers^ Qnaxtt anx reparacioos «pii ▼iennenf de cadudce , & qEh tock k on rtrabfifleinent entier «, il ifen eft cem qoe jafqa'aii fiersdeibarevenuff: 00 luilaifle les deax tiers cepeodant poar fobiiAer&poar£nre]eierTice.lIeneftdeineaiedes reparadons Tiageres do teaips do predecefieor , dont Ix facceffioo (e troove iniblirabie , ie faccefERjr n^en eft cena qoeda ciersw Poor eiablir ces diftiafiioas , le beoefideren- iraoc en jooi£ance,doic £nre viliter les&euxpardesez* perts , fur rOrdonnance du Juge royal dans le refibrt do*. quel ils foat finies , & en garder le Proces-verbal.

Le% reparacions s'etendenciioo-feu!ement fiir lesEgEfes» mais fur les maifons, les fennes, les gniiiges, & genera* 'Ay Gr» lemenc tous les baiiineiis depeadans des beoefices. Quant

V^ililio. ^' Eglifes paroifliales, on ea difiingiie les parcies; celui qui jouic d^ grofies dizmes eft cenu des reparations du chceur & du chancel f ; les babitans fonc tenus du refte » & de loger le Cure. U y a des lieux oii les d&dmateurs con-

m Cet a^e rcnfcrfflant an quafi contrat enue le B^^ficier & foa Eglire.

n On doft comprendre dans la o^e clafTe toutes les grofles r^pa* rations , qnand m^me cllcs n*entraioeroient pas une reconftruAioii totale de rkglife ou autrc b^timent en d^pendant, comme le r^tabliile* ment de gros murs , d*une vout^ , d'une poutre , de la couYcrture.

o Lort^uc ce tiers ne fuflfit pas pour payer tout k la fois ce qu'il en a coQt^ pour lei r^parations , on emploie ce tiers au paiement , iufqu^ ce que tout foit acquitt^. Dans les Abbayes & Prieur^s tenus en com* mende , ies r^parAtions doivent ^tre prifes fur le tiers-lot , & faites par rAbb<^oupar le Prieur, fl c*c(lluiqui)ouitde celot ; oupar les Rcli- gicux» fi TAbb^ ou Prieur leur a aoandonn^ Ic tiers-lot.

p Lc Chancel , ainfi appcl^ A Canctllis , Barreaux ^ eft 1'enceinte du SsnOiiaire . c>(l-ii-dirc la partie du Choeur qui eft renferm^e entre le maitre Autel 6c la balunrade qui e(l au-devant; ainli les gros D^cima- teurs ^tant tenus de r^parcr le Chueur & Chancel , ils font charg^s ll'cntrctcnir tout le Choeur , depuis le fond jufqu'4 la nef , laqueile e(| A char);e dcs Habitans. Quand le clocher eft fur la nef, c'e(l aux IfiibitJins a rentretenir ; (juand il eft fur le Choeur « il e(l ordinaircroent A !a charge des gros D^cimiit^uts.

.--.isr?»^isj»ijwb.-:>::l^.^_. -^•,

M*-^.

AU DROIT ECCLlfeSIASTIQUE. ^iy

cribuent d*un tiers , fans diftindion du choeur & de la nef ; en pAAfil fk d*autres , runfournit les materiaux » Tautre la main de Tou- Ch. XXlll. vrier ; il faut fuivre Tufage de chaque pays. C*eft a ]*£ve- Ccne, TrUU que , dans le cours de fa viCte, i ordonner lesreparations ^f/T ▼>>• '• neceffaires, & il peut y contraindre par cenfures eccl^- ^Qri\t fiadiques : cela n'empdche pas que les Juges royaux en BUis. ^u France n'y doivent aufli tenir la main , & y contraindre les beneficiers , par faifie de leur temporel , parce que le Roi eft protedeur de la difcipUne exterieure.

CHAPITRE XXIV.

jiutres charges des Binefices.

UN£ autre charge g^nerale font les didmes qtie le M4m.du€h Qergi pale au Roi , & dont il a cti parle. On com- ^ ^ ^* ^*^ prend fous ce nom q le don gratuit & les frais des Aflem- bl^QS. Tout fe live enfemble , & d*ordinaire par les m^- mes receveurs , quoique les diocifes puiflent commettre r d*autres perfonnes pour la recette des dons gratuits.

II y a quatre droits anciens attribu^ aux Eveques , fur Thcmaf. fi les Eglifes de leur diocifc ; lc droit de fynodc/Ic droit de ^^^^l ixL

^ Le terme Dicimt comprcnd premiirement les «nciennts D^cimts ou DteimcM ordimtiru , qu on appelle aufli Dieimu du eontrat » c'cft* i-dtre celles qui d^rivent du contrat de PoiflK. Ce fonc Itt anciennes f ences donc le Cterg^ eft charg^ , cn confi^qucnce du contrat fait avec le Roi k Poidi. On comprend au(fi , fout le terme de Dieimu tMtrsor^ dinairts , outre lcs dons gratuits quc le Clerg^ pave m Roi tous Its cinq ans , les autrcs fubvcntions qu'il paye au Roi de temps en temps , i^uivant les bcfoins de TEtat. Voytt le mimoirt dc Patm , fur Torigine des D^cimes; les Mimoiru du Cltrgi, & ce qui eft dit ci-apresdcs D^cimes , part. III.

r Les Oraciers pr^pofi^s pour faire la rccette dcs Decimes & autres impontions fur le Gerg^ , ont ^c^ en divers temps cr^^s cn titre d'Offi- ce, puis fupprim^s & rcmis eo CommiUion. £n 1713 le Roi a cti6 des Receveurs dioc^fains ; mais le Clcrg^ a la libert^ de les rcmbour- fer , & d'en mcttrc d'autres par commimon , de forte que I'^tat de ces Receveurs n'cft pas par-tout lc m6me, le Receveur Gen^ral du Clcrg^ cft en Commiirion.

f Syttodaticum t ainft appcl^ parce qu*il cft di^ par toas ccux qui font obli^is d^affiJler aufynode de TEveque & qui font foumis i fa Juridi^on , & aulTi parcc qu'i! fc payoii ordioaircmcot dans le fynodc » cc qui a donn^ licu il Hincmar , Archevequc de Retms , de reprendre pluueurs bv^quci ; qui coovoquoient fouvent des Synodcs pour fe faire paycr plus fouvtnt ct droit. Voyt\ It OloJ[. dc du Caogc au mot fathtdratieum*

I^ «-♦*«*»» J.«^,' I »■

IIVSTITUTION

.&leleawsckndde. Le

e cau ctxUJrrifmr^ fe ff0srect2be:Ga!ai3OD£imDe£ecIe,iietouaxea decK fcifcc r : cttL DDe redeyiace arifairrjr ,ep recoonoifimce 4e b ::::penorBe de h dbave eptkopak : eUe fe poytm qoe}- '-^'^qDefoi&aavi^ie^aprefeorjesCures rapporTccrphttocaa frccde ; mass en pisfenrs ifiocefes il oe s*eii parie plos. Tti. Le droftde^ifiiesoa 6e procoranon x fe crouTe ctaii& vers .r.4- ^ kf3iI:e3dufepdeaieiidde;iloecoo6fte qu*en Iliofptta&te ^^^ jr^ queksCorcsdoiveacarEveque, quaxsd il viem cbezeux ^ Aa ul fsJTt ^-iibe. CossEse daos la &me cu i emps quelques Eveqoes ^ ^ '^*'^ en abufoiect , & ciorgeoiect ies Egliies de 6ais exccSifi

S7 \^«^ Jjf P^ ^^^ ooinbreufe UDte, le Coocile de Latrao eo 1 17^,

In. lU. «. fias le ooffibre des cfaevaux a quarante pour les Archeve-

f- ques , viogE pour les Eveques, & ies autres a propcmoo.

Oo a qoelquefob leve ce droit eo argeot , coamie u fe

C««c Trid j^^ eooore eoFraoce eo plufieurs dioceies. Mais le Con-

n- nsv. ^ ^ TreiMe Fa reduic aux foumttures en efpeces, feu-

Xmct, V.4. leneoi aux beux oiieilesfe trouvent etablies, & a recom-

maode aux Eveques d>o ufer nx>dercireot jr. Les Arcfai-

dacrcs & lesDoyeos qoi om droit de £ure la vifire, oot

£sfri^ jdt ^"^ '^' ^ recevoir la procuratiocL

r. 14. is* ^ La qnelque pays, les Eveques prennem encore le qiart

f Un (ca d*or vaSoit don trois fotts flc «lcmi , fsiCiDt 40 deniers.

B Appde anft circ«/« , pvcc ^ue les Eviques rcugecieac ciremtm DHtetjm^s.

m Le ^oit^ rifite cft anfi appeU/rocvar/M, prmcurmtio , da Latia mfvcwrmrt , qui Sgnific tmcifen koffitio & cottrivio , dommer U rirrt & U eovrtrt ; c*eft pouratioi le droit dc procuration eft auffi ^PP^ ^^ ^ |t*«. ''•>«t *• ^'•/- ^ ^ Cang e , au boC froeurmtio.

y L*ani Je 6 de VOrdonuAnce ci'Or'tcans , porte , (pie !es ET^qnes l^ antres Snp^ricurs txxerotit leur droit de vifite fi moderement , quc r<»n n'-it yi\ occ^Jion dc s*cn plaindrc. L'art. 6. du Rcgiement de U Ch^imhtf ^^^''f^^fi^i^^detFjMtG^tdrjiux cn i6x4,porteqaclataxe ac- <oiitumc«ne }»*>at:i^t:c augacnt^e, Scque ceux quivondroni £trede- li «v* i, nc i^oux I eolJouk quciqac litrc qirc cc puiiTc *tre, prcndrc auccne

J^v, i»»tTJoncna:?:cnr. L't>fT«>»«n*iwc de Blois, <irr. ji , vcut que l«v^i*ei^ xof^M t^aos de xiuicr ca pcrfonne , ou s*ils font em- |**«H'*U5,s;3if:«crt ^ lr;in \icaircs G^neraux, les lieux dc lenr Mn^-viV ^v,,. )#« M^ * *M n lc iiov^-fc cil trop dicndu , que la vifite f^ Mi tt^^s^ JU»« 4^« a»t. L*aiti«;)e 17^ tOrd.nnanee du mcis ^ i>^^tmh-^ %3»^3«» \vi'l ^u< let F.\*quci, & autres ayans droit de MVf^ ^- v&w«v> w«M .\^ A qte*kl» cn iouiiWnt ainfi rfirils ont ac- %>. , v>.;rv X v^ :i'.vfc«: **%« xtii* ta i^cifcanc fic aon auncsicn:.

AU DROIT ECCL£SIASTIQUE. V15

Itemornuires^ou legs pieuz ; ce qui vieoi ie raaciea p^„^ ^

jurtage , par lequel TEveque prenoit le quart de toui les ci. XXIT.

revenus de rEgliCe , mais ce droit n'eft poini ea uTage ea

France. On a aufli converti en droii , la faculie que ies Lve* c. txtri im

<]ues avoieat de demander i leur Clergi quelques fecours itnf.tEC»^

cndesoccaGonsextriordinaires.coiniiie d'un voyagepour "^' *'"*

un Concile, & on rappelle/iii^ ou don tiariiMtfi mais

ces occaJions font rares. En un mot , ces quatre aadeas

. droitsjjlit plus fametix dans les livres, que dans Tufage :

ce 'quten refle parmi nous fe leve fous le nooi general de

draiu ipifcopnux , & en plulieurs diocefes avec les d^mes.

U y a quelques aucres droits plus confiderablcs , qui Thomaf.JiC

rCoat lieu que quand les ben^fices vaqueni ; favoir , le di- eifL f . 4. 1/

port , rannate , & la depouille. Le diport efl le droii de *■ '' **■ ^

prendre ie revenu d'un benefice pendant tout le lemps de

la vacance , pendant que le b^neGce eft en litige , ou que

le litutaire n'eA pas ea itat de fervir ; comme 11 c'efl une

cure, Si qu'il ne foit pas Pretre. II appanientarEv^que,

ou i l'Archidiacre , feion Tufage. En quelquei lieux , le di'

pon s'iiend i touie l'aaa^ ; quoique la vacance aii oioiRS

duri ; ainfi c'eA propremeni une aoaale n : celui qui prend

ledipondoiifairedeflervir lebenifice. Ce droiia lieu ea

Norinandie , & en quelquet autres Provinces de France.

On irouve que le Pape accordoit quelquefois i un Ev^- gg„gr. nu

que, ou loHsles fruits, ou la premiere annee de lousles c.)i.ciinii«

binefices de fa coUation qui vaqueroient pendaat ua cer- •jj*- ^^l..

tain lemps , cocdi&^ de deux aas ; & cela pour lui donner jt"j^ipf c*

moyen d'acquiiter les deites de fon Eglife : c'eft le commen- lo.

cementdesdwbitM^.LePapeJeanXXlirelesattribua pour '"■ *■ •*• ^ ' 16. dt fnth.

[ 11 ne faut pit coofondrc ce quart dei oiomiirei , avec le droit dc mariuoram qui appartient i l'Ordre de M>lle, It qui cenline 1 prcnJie lou, lei fiuiii Ei reveDni dei coinmanderiei doni jouillbit l( Chcvilier d^funi ,depuii tejourde rondjcii , iufrji/au deiuicr jaur tl'Avril fuivinc. feytj Bicquet dis droia dt lUihirtnct , (A. ] , n i ).

a Dani If diat«l'e de Parii, le teni^l djoi leiuel let curei va. cintei fonc fuietrei )u d fport rAichidiacre , comme au nremier jour de Ciiiine , & i'<icii>l.iufqu'iii Dinunche de li Trinitc. L'At- (liidiacre prend , ea variu de ce droic, une poriioa dai liuiii de la curev*caiiit : ce droi: eft difr^rcnt du Jroi: de djpouilte , qui *p- paitieiii lulli 4 l'lrcliidiJt(e. Cn^tf ce '\ul en elt dil ci-dfiii,

b Mjiiliieu Paiii , dailt fon HiHairi a'A«glcrtrrc , i 1-jun» 74G,

rifpuite qu'iucr«ibit l'AictievCiua Je Ciucorlivil , i>a( un« concef'.

INJTITUTION

Pabtie II. ua lenips fur touie fEglifc : dle$ om etiGa ete Fendues per^

Ck. xxlV. pctuelles, depuis Boni&ce lX,&]e rctufme d'AvigDOD.Le

aT'*"™ Coacilc dc Bafle avoit condamDC lesaniutes, & fon Diaet

jLiyajU. »d avoit eie inferi dxns la Pngmaiique ; niais elles s'ont pas

1193. a. ti. lajflede fub<liler:rdageles aleuleiBeni rcduitesea Fno-

AV*'|^'^'ce,auxbeneficesconfiJftonauK. Daus lei autres pay5,elles

41. s*eiendeni fur tOusiesbinefices, jufqu^aui moindres. L*an-

Fnt- '•'■ 9- oate n'eA pai le reverai eSeftf d'uDe ann^ ; mais ce quj

eftregleparlesanciennestaxesdelaChanceUene dcRome.

Eile fe paye avant rexp^dition des BuUes, parce qu'il (e-

roit diffidle de les iaire payer apres que le Ben^ficier (eroic

en poOeSion,

Cfnt- Saa. Lc droii de dipoidlU a commenc^ par les Monaflires,'

nt j. c. 11. o{| jej PrJeurs & autresBeneficiers, n'ayant un pecule que

par loierance, tout revenoit a TAbbi apr^ leur mort. Les

Cdtif. TiS. EvequesfelefontauOiattribu^furlesPr^tret&lesCIercs;

*'So- enfin CI^mentXII,pendantle fcbifme, fattribua au Pape

C. idt. dt fur tous Ics Ev^es , dont il pritend fitre fenl hiriticr. Le

jp*- <"■ ■" Papejouit decedroiten Iialie&enEfpagnejmaisenFran-

'Cant. Conf. CC OD ne s'y efl jamais foumis c : au coniraire , depuis pr^

^/- 19- ^i^- de trois cents ans , la couiume eft re^ue , que lcs parcns des

1. r. it.' ' '^veques&detouslesBeneficiersleur {MQckAmtatinttfiM.,

Frtuv. lii. lans diftinguer leur patrimoine des revenus de leurs

G^. <. M. binefices.

Ord.Charl. Toutefots,fuivant lesanciennes r^gles.les bisns dont yi- ibid.f,it. un EccIefiaHique fe trouve cn poiredlon a fa mort, doi- "■ '• veni appartenir k TEglife , excepti ce qui paroit ividem-

fian da Pape liaDilTaic des annatei de toui lei ben^Hcei qiii rj- quoient tn Angleccrre. Dei le dauiiime llicle il y euc en Franc* dei £vjquei , Sl m£me de> Ahbit , qul, par ane conlutne ou pjr uii ptiviliige particuiicr , recevoient lei annarci itei bcnclicei df. penJaiil de leur dioc^re ou de lear ybbaye. C<jnient V , piiiMcef. feur de ]ean XXtl , fe iil ]»yer lei anngtet dei bfneficei vacitii en Angletetre , pendanl deux ;ini , oa Telon d'iiutrei , pcndanc truii an>. Manhieu de Weftmiiilter alliire mlme , que cette innate fut le. vferur toui lei ben^ficel , mjme lei plut modiqLiei. Ainli rufiga (ki annacei ell ceruinement plui tneienque JeiuXXll ) >uquel on eti fltriliue cammundmeni riiiblilletnenc.

t Dani te dif-ccfe de Paiii . rArchidiacre jotiit du droit de df~ potilllfl klci (luiji qul vieniiciii i ddi:i.'<l«r dini tout le coms de l'iii> nfr. t'(d[iitt cculillf Ipreiiilrelelit. lafoutane , lebonnet carrj, le iHn'»! St lehrivUiirda Ctire : fon chevjl, »'il etiaun , k. m*- wf m' <A**t» m tMtMe , i'>l i'«n traun dani la faccelliaji du

mcnt

AU DROlt ECCLfSlASTlQVE. '4x7

ment venir de fon patritnoine , ou iles liMnlit^ &itesi Vktitn^ fa petibnne. Tont le re<le eft cenft avoir ^t^ Aoaai i !'£• Cx. xxiV. gliiie , ou 4tre des epat^nes de fe» revcatu : c'eft ce qae Ca«-.iiJ*T(^. les canons appellent picuU Jti CUra j les regardant conmie "ca*c\ Lit, desenfans de famille. On leur permeitoit de difpofer par 11 1. 1179. r. tefhment de ce picule, pour fsire des aum&nes , ou ricom- '*: penferleursdomelliqties;enfuiteonleOT3 penms de teller ^. ti^Afe, inditreremment ; enfin on a donn^ Jl leurs parens mSme la 16. 17. fuccellion ab imeflai, en liaine du droit de d^pouitle, qui (■„,, Pan$- i'exigeoii avec une extreme rigueur, & dtoit Ic moyen art. iit. de fiiire les rcparaiions. Les liiriiiefs du Btoeficier pren- nent les fniits m^me de l'ann^ de fa mort , & les parta- gent avecle fuccefieur , k proponion dtiiempsqiiediacua a ioQt. Mais, comme la contums ne pent changer la na- lure des biens ecclifiafliques , etle ne dicharge pas la confdence des B^nificiers, nj de leurs h^itiers, d'ap- pliquer cn Ceuvres pies ce qui vient du revenu des biai- iices, & qui excede leur fubfiftancc & les charges dont tls font lenus d.

Les Monallires ont qnclques charges pardoilr^res : Cuja. la Iliofpiialiie 5c les aiundnes , dont ils E'acquitteni plus ou ^4- '^' ^»* moins libiralement, fclon leurs faculies & la cbarit^ des "^ll ^' ^*^ Religieus ; car il n'y a poini de r^gle certaine. Cetoit un ancien ufage, que le Roi pouvoit metire en tous les mo- nsft&res de fa fondation, un Religieui lai ou oiUi 1 : places CMf. erd, qui fe donnoient aux paiivres foldats ou officiers efiropiis. '"• '■ '''■ 7* La phipart aviriem trouvc plus coinmode de recevotr du £aa,',. o j^ monail^re une penfion , & dederaeurer oii ils vouloient. Mm^dmCK Le Roi Lonis XIV , ayaot et^li i Paris 1'hAtd des bivali- < - ^'"' '''•

d Le Ptrtemenl •djuge I* cMte-morte «n ficalt &mi Rclifteox CinJ , lux piuvrei de fan'Eglife ; le GrenJ Coartil , au coainirc, 1'iiltugc ■■ eQUveiK , rniTuc !■ (tgl« ; QaidfBui atfnira MeiwcAui , etqulrii Monafitria,

* Cei ablici au inalnei ixii ftdent linG ipixljt , p*rec' iti'ilr ^coicnt QhUti, cVll-l-dira prifeatii lu noniHcri,! riadarda' c«i itunel cnfani que Toli mntoic Butiefoii diot lci cloftrei , ea* Mieiidint fu'ili eullienl rige pour fiire piorefliua , ^ue l'on tppaa loil luflt ObUii.yeytfle ChJf.Jt dwCiDge »w mot Obltul. Cer ObUci ou Moiaei Uli font diflitreiii dei fi^rci Ult «u conviti, den; B ell parl^ ci-dev«iil , ik. i}. L> fon&ioii dei Oblati itait de fcnric AiiM le mainAire,d'ou«iir li porie derEslift, de IbiMci lc« at*r ^i , Sc iMdre fuclfUH Mbli^ Cwvicw fcmhliblei.

^41» INSTITUTIOH

Partib II ^s , y a attribue / toutcs lcs penfions des oblats ', efiW Cm. xxiv! mces ^ 1 jo liv. chacune. Tous lcs MonaAires qut font k

la nofDination du Roi , abbayes ou prieures , foat a cetie

cfaarge, & elle fe leve avec la d^cime.

CHAPITRE XXV.

Z>M Penfiont.

SOuvENT le revenu du Beneficier titulaire eft diminiid par une penfion qu'il doit payer a un autre ; & ce droit cft ancien. Nous en voyons un exempie illuflre dans le Conc.Chal. Concile de Chalcedoine ?. Baffien Bitticnne, qui fe dif- Hip. eccUf. pntoient le fiege d tpnife , en ayant etc exclus I un at I. Nxviii. R. I'aucre par le jugement duConcile, on teur afltgna a cha- *^' cun pour leur fubfiftance deux cents fous d'or par an , qui

font cnviron feize cents livres de norre monnoie.

Nous voyons par cet exemple les caufes d'etablir une

penfion ; pour donner de quoi vivre a celui qui e(l depofTe*

de d'une Eglife , & pour le bien de la paii. On voit que cc

n'efl pas au fuccefleur i Teiablir , parce qull n'3 que Tad-

ininiflration des biens de TEglile , pour en ufer felon les

canons. On voit que la penfion doit eire modiqite , & ne

donner au penfionnaire que la fubfiftance necelTaire , puif^

Jc pi.if. quc le Concile ne taie que deux cents fous d'or A ^ un

c'^g fft. Eveque d'£phife , Mitropolitain de l'Afie. On irouve d'au,.

■18. /. 4. I-. tres exemples de penfions dans t'antiquiic i , en faveur dei

t9. Cng. t.

V- 41.

/ Par EJit du moii d'Avril i6»4 , & Arriti dn Confeil fubfiSqueii», g Ce ConEiIe t«im ea 41 1 , elt le quacriime Coiicile general. L> rftribution on peiiriou qui fut accoiUfe i (hacun det deu): concen- djns innt ilc cellcs qui lii;it EcMet pro ietio paih, c'ell-.'i-dirc par iraiiniaiou powr le liien ile li pain. Leoifme Concile donna aud! une peunoii u Domnul d'Anciac)ie qii) avolt iti dfpofc ; il cn donna ;iulli uiie i rnn Jei iteux caulcndant i un cvdchf, en miiiiiEenaut Taucre cunteiidanc en pollefiioii tle cec ivtchi.

h Cetcc fu:nn;e itoic aftex conlidftable , en i§iiil iD tempi de Concile. Au rene , il t Jut ofaferver que eclte penrion f toit pcire lur (aui let revcuui de rEjjlife en yineril , plucAi qiie fur lil rcveiiul particulieri du beiiiflicc. Cjt on nc volt pai qiie let biei» det F.^lt. fct fullitm encare piitagf-i , iii Itt b^njfices Ibiinci ; ce paitig« li'ayanc en tlcu ijue ven le commencement du Gxiciiic fi^cle.

iLm «Ktmplei dei pennoi» pour Ici Evequei foiic plui anciciH qusceiudtillmFletbaiiifiukn, pmi iM U fulfdiviTiou <[ua Vaa

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUt 4»?

Cvcqccs vieui & invalides, ou de C«i« qui avoieot ete '^ . chalTcs de leurs Egtifes, par les incurfions des Barbarei , ?*"ix^ ou il<;« Clercsquiavotent et^ renferm^ <lan§ desMonaf- cttg.x.tf% lures , fKxir faire penitence. 4i- *p- lit

Le revcnu des Preites & des Clercs ne confilloii , du coniinenceinent , qu'en peiifions k. Apris lc partage dei lR'nclices,lcs £vi;ques accord^rent des penfions pour les «D^iiidBcaufesitle caducii^ , d'infirinii^, de pauvreie. De- l^uis le douzitinie ficclci ce fiii unpr^texie d'iniroduire plu- iieursabus. Les Eveques partageoient fouveni les revenus Tktmuf. 4i <l'une prubende ou d'une cure entre le titulaire & un au' '^tl*' ' ' tre, qui nc fcrvoit puint : fouvent,en conferant un bini- fice, ils r^fervoieni unc pariie des fruits pour fe Tappli- . . ^,

quer i eux-m^mes : fouvent on ballloii <t ferme les ben^fi- ur. «a. 1 1794 ' ces , enfofte que le liiulaife en rendoit prefque auiant <■ 7' .<iu'il en tiroit , & aj^ant i peine de quoi fubfiller, ne fai* foit ni fervice , ni rcparations.

Ccs abus furent repriin^ par plufieurs canons. On fizl Jes caurcs& U quamiie des penfionsrenfin, on r^rva au Pape feul le pouvoir de les crier & de les admetrre. Mait siji, ^ pendam le fchifme d'Avignon / , on en abuta plus que ja- CkaH. Vl^ tnais. Les Catdinaui , ayant honte de la multipliciti escef- five de letirs binefices , en r^fignoient une partie ; mais fous de fi groSes penfions, quele titulaire n'etoit queleur fermier. On accordoit des penfions a des gens deja riches , & i dcs gens qui ne fervoient, ni n'3Voiedt fervi rEglife, mcmei deslaiquesin. Enlin,voici lesderni^resreglei qui oni reflrcini les penfions.

Et en pluri«iiri pciiii bjnjficei de la part ipit IC C\tt%i iToit dint lci bicni de rEglife , iR cDmai«R{i i tvair licu que ven le Gjiiima

t C«i penriani coinmeiicjrent i Hrt iriitfet , i tneriiie qne le* clerci i]mtti!i(nc ti vie commiine : tt. Tufige de cet penfloni fnt fnl condnirit peu 1 pen lu parta|;e dei bieni eccljliiltiiguei.

/ Cc rchifme, commc on l'a ii\i tcmirquj Gi-devini,Ealilinenfi cn tnS,Src fii.it qii'eii 1415.

fK Quaique lei 1ii<]uci fuient tonloan iilsapihtei de potntder det lu-iii^iicei , on ne laifle pas quelqucfnii de leur donner «ncorc itee petiliini for dei b*n*ficei , lorfque ce font dei perfonnei utllf 1 i rE^Mfe ; le Clergj luImSme en corpt , en donne quelquetoii 1 ta Roten ilo'iiie imli fiii lei bjn^lic«i qul foni 1 h oomiiiitinii ; cllei ioivent fculeifltnl itie ippronvfei par le Pipe j cc qui ae %'t(t jUaanplai pratiqui qui Jepuii It rtf ni dc HidU IV , & ne fol U3 Dd 1|

*=» jTSTI TX T 11) »

Cbj- sK-^V*» i^nBn Iks

. k ^:tasi:Ek3Bs«.ly a

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bSiatKkla Ct— rtBTi & & LsarrjKi-

tsm- Ir Eoc&mEaasc (iii Fam-

, k aKpe^K* r«icie. C«^. i^ ii rii i'i j ■h mt

f Oxaxoi icjpM a

AU DBOIT ECCLi^IASTlQUE. 4^*

Cons , toutn eafeinble ne doiveot pai «^der le tiert. Par ^ AtTirlt tesEdin&D6cIaraTionidet)o$K,oit,lesr^rignansQe peu- CitAr.kxv. vent rctenir <te penfien fur \fit Biotfices qui ojjligeni i refi- 4,^'' ''^"' tler, s'tUn'ontdeSi;rviquinze»ns, ouslUnefoaiauUd^; ce qui a iii ordooni contre ceiu qui , fiiAt qu'ils itoicot ea paiCble poflelCoa, rilignoicDt fous pe^^a, pouf cb«f cher un autre BenMce. Par les m^mes Ordonnances, les penfionsnepeuvent dinumier lafommette 300 livres , qui' Cm;. Trld. doit demeurer quittc aii tituUrrf . 4l'oti E'enrutt quc lcs B(- fif ««>*■ '• nMces trop peiits ne peuveiit ttn Aargh de penfions. Pzr 'g^ p,-; r. lesConfliturionsdesPapes, leCmplepca&ennaire, quifl'i Ct^n>r.5u- pointdc Binifice , doit potter rhabii dincal& la tonrure /", "' *',^'^ & r^ter le pctit OlHce de la faintc Vierge , pour r^verttr qull eft Cierc , & obligi i fervir rt^lifc qui le nouriit.

La penfK>n ne peut itre aiie qu'ea conferant le Bi^e- fice , & par les meines LcRres de provijCoD i inais etant ujie foisitablie, elle ^fifle {wodai^t toute U vie du Penfioa- naire, quoiquc lc Bin£ficc pa^e A yn autce, 6i que U penlion ne foit pu cxprijnie dans la feconde provilioii. faute de payer U pei^ion par pl^Geurs annto, le rifi- gnant peut itaaaiet i reoirer dans le Ben&fice. La pen- fion fe jwrd par les aiimes voies que le Benifioe i pvifi mariage i , par TirriguUrite , par le crtme 11 i auis cUe peut iat racbeiee x pour une (bmme ^'aTgeat , pouryn qu'elle ne ferve pas de titre Qirical ati Penfipanaure . & qu'clle ait iti crAie de bowie toi , ians auctuip paiftion ^- inoniaque. hn penfion eQ Cavorabk comme leoani Sat d'aliraent; loutefois fi un Bin^icfi, diarg^ de .peofion, paffe-en pluficurt mains, le .lituUire o'e& teav que de It dcrni^ «nnee , fuivani Tufage de Fruce , parce qu'ii o'a fax les qu^tanccs 4e/o*> prcdecefleur , & c'eft au Peolioa-

/Ctcl ae ■'ippltinif qu'Jectixgut <pmfl«n:ien«R«t, tt noo sdk bTia«i qal onl dci penfiani ', maii l«i CBtv^lUra df ^ltt t( tU S. Latlrc doiTcnt i^ciCerU pclit ofSce.

t On pirli lci qu« du mirliii <I«I cUrel ( cii Ut diavlllftt dt S. Litirc tt lai' lilqa» «uiiqucli on iccaid* qn«lfBffblt dw pcnGoai fui dei bfn^c» , nc Ui pcr^cnt poi|it o»t iMirisge.

u Et pn Ji MmU* irituiti pun 3l GmpU it li paiiEog , cn taul «u en partl*.

X icchil, qul fe fili pir un pilciBciit •ntlclpf , 8t ncvcBfHM rivince fuc^Bii «nplai U pcDSoa, poar ttrc vaUlilii , dok

4ue*M«iajMr Mp4f*>rv<iw4«t« (•»•!■• ly. t , ik. ij. Ddiif

B*«

a«fe!

fe i -„-; *rf--.i- v.i w r«t U-.7Jt! ii I ;

^'.••.•.•:l*i t:-^i<LtLt,r...t-liik*::a.ji. ll (isr

-• " - » •«- ,~ a^

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 41?

iTabord pour lcur aider a foutentr les frais dcs gucrres contre partie IL les Normands , 6i enfuice pour les faire fubfiUer eux & leurs ch XX VI. familles. Cet abus fut retranchi, niais les Eviques conti" Thomaff. p, nu^rent a retenir quelquefois la jouiflance de quelques 4. /<V. a MonaA6res , foit de leur autorite , foit par la conceflion des ^^* Papes : on s^accoutuma m^me i donner en commende des Crfg. vif« Prieures,desCures,&jufqu*auxmoindresBinefices,c*etoit '• ^ *f- ?•• tin pr^texte d'en tenir plufieurs , fans aller diredement contre ' Conc. SaU les CanoDS, ainfi , depuis le douzi^me fi^cle & la perte de mur. 125 1. r. la Terre-Sainte ^, plufieurs Eveques fe trouvant Titulaires ***• in partihus , les Papes leur donn^rent en commendc d'autres ^^ ^/^^^ \^ ^? Evech^en France ou enltaiie , pour les faire fubfiAer.

Depuis Ciement V c & le fejour d'Avignon, les com- Thomajf^p^ mendes fe multiplierent infiniment. La Cour de Rome ne 4* n. 6{. jouiflbitpaslibTementdesrevenusdltalie, il falloit yfup- ^ ^"y"' ^J* pleer par les Ben^fices de France ; & il etoit diiHctle de re* EJetravjg, fufcr au Roi Ics grsices qu'il demandoit de fi pres. Les Moines fom.(U prab. & les Chanoines reguliers itoient tombts dans nn grand rc* ^' ^* l^chement : la vie commune avoit ceiT^ en plufieurs Monaf- tercs^; lesbiensrediffipoient; lesAbbesreguliersvivoient

troifieme Coiicilc d*0rl6an$, tenu (bus le Roi Child«bert€n S^i ^ que lcs Evcques ilonnoient k des clercs f^culiert , les Monafleres qui ^toientdans leiirs diocefes. Les laTques & m^me les eccUfiafti- ques auxqucls on coniitoxt ainfi des b^ni^fices qu*ils ne pouvoienc deilervir , les taifoient defiervir par des EccUfialtiques i gag? , qu*on appcloit des Cujlodinos , & qul ^totent en quelque forte det conHdentiaires ', ceux*ci ayant titrc du b^-nefice , & ies autres le fevenu. ^over ce qui e(t dit ailleurs de la confidence. Cet sbos dura depuis le huitkme fieclt iufqu^au dixieme. Hi/? Ecdif. deM Fleury , 1714 , tom XUt. pag. 16, St Dijc. (itr VHtJi. EecUf. Hugues te Crand , pcre de Hugues Capet, fut fjrnomm^ VAbbi , parce quMI tenolt les abbuyei de S. Denys , de S. Germain-des-Pria 2l de S. Martin de Toiirs. 11 mourut en 9S^.

b Par la pnfe de Jcrnfalem fous TEmpereur Fr«5i!cric II, en ii24« c Cc Pape d^clara , dans !e Concile de Vienne , en xut , Thor- reiir qu'il avoit pourcette monftrueuCc potygamie , qui fe pratiquoic par le moyen des commendes. II pronon^a contrc cet ahus des pci- ties rigoureufcf. Cependant Tabus continua , au moyen des dif* pcnfes qne Ton accordoit , d*abord aux Princes , enfuite aox Car* <tin.iux, puis aux favans & antres perfonnes. Urbain VI & Boniface Iv retibliicnt les Commindet ^ mais fculemcnt pour un temps. PjdI 11 , en 1461 , tes mlt pour toujouri.

H On par>c ici de certalnet Colldgiales 9c Monanercsquiont cte f<fcuUrifw^9 ; car quoique la vie commune ait ceA^ dans la pluparc <l<2t Collcglatei , elic a touiours litu dans les Monaitercs qui onC conferv^ le cara^cre de mailoa de r^gulierc.

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ATJ DROIT ECCLiSIiSTlQrE. ^»< ^^^^

«mdaiaint , & ^*ils fDoi ploi libm f ca wl ufar. Les VwTil vi

Belieicusoooj-elornicsiie fonpMdcgnndc edificuioai CB.XXVL

J'£^ife i & quand iis embraderaiciK ukh reCDnnei )es

ftiis euSei , il i]'f a pos liea fdperer que ron ca troovac

un aulB gnsd nombre qne du kbi(K de la faodKiaa de

£!uni & dc CitcaiB , lor^uM o*y a«-oii ■■ ReUpen Hea

^iant ni Jefiiiu»& auires aercs regaiim, ni lam de laiiaet

CoogKgaiioos qoi, depnii ^uaireceoisaM, oot famSc

ftiveni eococc £ uriJcmcnt r£glifa ; i1 ne &Dt doac poia

douter que rEgiifa ne pmb afflifKr fas ravaaii , Um

retai dc chaque teii^ , ^'cUc s'ait ea nafoa fimr ia

Beoefices rc^ulicn a 6ss CoUeges , a its Seausmres & i

Janne» Coaanu naiitet , & qii'elle a'ait Arcai de donner des

Moaaftera cn coonneode ans Eveqnet , dom les Egfifcs

n'oia pnx&rdejwenn, &: an> Pretret qui farTem util^

BKnt faus la tfiie&aD des £vc(|ac& S queiqnes-mii atufeia

dcs coannendcs pour prcndre les rercniK dc TE^ie tim h *

i:rnt , ou en acomnilcr phdknre &nt berom , ilt ec rea;

droot cootpte aa tsnibfa TngtOMai de IKen.

\oaa tpxi efl k Aoit des cowmiWt faimt rnfagi prefaot. L a'r a ^ickhpeqiaaipa&accOTdcr. Oaae pon doraier cn coaiaiende ks E^^iAcr , ni ks AloaaAbas de filks ; mut il y a des Cares ripi&int pcfetccs m coamendepardesPTetresfacuHm. Oo ne doii dDoner ca comawade qne ks Beaefices qui ooc tuounimi fy tec donnes; ce qtn fa poMvt por trob aBflahuBi coafioitives* avec qnaranse «nt de perffcSop i ; maisfi lacemmeadc cft dccretee, c'efi-a-dtre i pour la vie da TnihJK , kPapeli pent F^dcr qaoiqn^ y ca aii cn pli^emis de Uk- CcA uaegraccc

A Cvttr iunfpnidnice i lin , fnarj KtVM 3 fmat froart fM rafie dc fBwlaaaE , qut It bcnifite lcTDe d^^^oc ■■« »»;«. Dac* lc daiiic , M prcrBiu ^pc lc bM£cc efi QaHkr. DlUncatn , Lcii Eukf.tit. dtU d^MO. fr^V^ WW^.

i On 4iSiii{Ec dm iaRn dc c r'^!/< k li Lrsuufi JA^c Li p:ei ilccTCt , cciccK vtt ^ucileKlc , c'cfl-*.dirc U "■"■'■'"■ gG'«prA )p dicci 011 cefin d^ (j—f.i^ pDEm ec cosmeodc , li Wpcfirc m. iKti CB rcflt , St feri conCrf i as ic^olier , i sniBi ^ k Pif« Jie .';.|e p»pM d'*csa.tfrT um cPDtio. ttioc Jc CDmsicsfc. Oa ^* jmUc CeiBBcuEc Urc, Mlk (:& dc uatien pMM k MiM , i»dtm Jtiif '

ii**^^**rf;*t

4s6 I N S T I T U T I O »

p^ .. fice qiii itott cn r Jglc. Le Commendataire doit acquitter lte< Cn. xXVL charges, fairelesreparations, fournir les ornemens» faire les aumdnes ; il peut difpofer du refte comme $*il etoit Titulaire. II nc peut aliener les immeubles ni les meubles. precieux; il a la collarion des Ben^fices ; il a le rang & les lionneurs du Tiiulaire ; il doit prendre gtvrde qu*a caufe de la commende , le fervice divin , ni le nombre des Religieus ne foit point diminue : quoique TAbbaye foit en commende » les Religieux demeurent fous la jurididion de leurs Supe* rieurs r^uliers , & en chaque Monaftere il y a un Prieur claufiral , ou autre Superieur reguiier pour la difcipline interieurc.

C H A P I T R E XXVII.

De la pluralhi dcs Benificcs,

COmme un corps ne peut natureliement etreendeux lieui ^ la fois , un Clerc ne peut fervir en deux Egli* fes: & dans une m^me EgUfe , ii eut et^ inutile de mettre pluiieurs Ofticicrs , pour des fondions qu'un feul pouvoit remplir. II eft vrai que ceux qui fervoicnt mieux, avoicnc de plus fortcs rerributions, & etoient recompenres a pro- ^' ' * * porrion de leur travaii , fuivant le pricepte de rAporre ; Conc, Nic, mais il eroit defendu de fe faire inrituler ou immatriculer *5' cn deux Egiifes. Depuis le parrage k des revenus ecclefiafti-

Calccd!c'ie. ^"^^ » *' *'^^ trouve dcs benefices d'un revenu fi petir, ConcEmerit, quHin Clcrc n*en pouvoit fubfifter , & qui ne demandoicni r. 19. ToUt. pasaufli un fervice continuel. Voila le fondement d'en at- '" ^' ^' tribucr plufieurs a une meme perfonne , comme une cha-

k Lepartagc <\e$ revcnus ecclv^fiaftiqaes commen^a a 6trc prati- iju^ iles 1e ccmps du Pape Sylvellre, comme il parofr par nn C.on- cile tenu u Romc eri 514, oii il ell dit que ron fcra quatre p.jrti tles rcvenus dc rEgUfe *, une pour rEveque , une pour les Cb.rcs , L'ne pour les riJparations dc rEglifc , & la derni^re ponr Ics pau- vrcs. On tiouvc ce pait.ige itabli dans le vingt-feptieme c tron des dccr^calas du Pape Damale, qui font de l'an 494-, U S. Griji^oire Ic Orand , dins unc Ci^tire a Aupuftin , Ev^que dc Canto;b-'ri , en parle commc d*une cuuii.me de rEglifc. »Ma!S la fubdivifion de I4 pait qui ^toit commune auxdercs , n»commffn9a gucies a ctre ^r»* tiqut^e que ven ie fi:ueme fiecle.

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■i\.

AU DROIT ECCLfiSTASTTQUE. 417 noinie lii; 1 00 liv. Ac renre , avec une chap;:l!i; d; (10 liv. Pahtie II. pojr cclobrer cin*] oii fix msfTds par an , dans li mciDC cn- x.iVIK Ee;lirc , 011 .-ianii vine E^^lifi: voiiine.

Dins les tiimps derol3che:ncr.r, on s'cft forvidecepre- '"•'"■ ^fif* tcxte pour actumnlcr / plu(ieLrs beneftces, quoique fort J"| ""' ' *'* cloig.n;», mjineavec cliarge dames, plufjeurscures, plu- Cxim.C/.i '..-«. fieurs iveches , croyant cn ^tre quitre en faifani faire lcA*- ^^* ^* fervice par d';ii;tres , a tiiii on donnoit queltiue panie des *' t;^^„!„ /, fruiis. Cctabus fui reprime parle Concilede Lairan, fous lari.ittr"^- Alexandro 111 , qui d^clara que la collaiion du fecond bi- ''■'■'•' "^ n^lice etoii nulle , & qu. Ton ne pouvoit retcnir que !e pre- ^"^,''. '^^^ Diier.MaiscettcOrdonnancen'ayantpaseu 5r»nJcfr,'t , le n,' CondledeLatr3n,rouslnnocenilll,laconftr.Ti3,&ordoD:'>a ,*■ ■' """* que quiconque ayant un bencftce^chargcd'ames, en rec;- ^" ' vroit un fecond de memc efpice , fcroit privi du prcmicr de plcindroit.&m^mereroiidepouilledufecond.slls^efrorgoit dc les retenir lous deux. Le mime eft ordonne potir les di- gnitcs ou perfonnais ; & i! eft defendu d'en avoir plufieurs dansla m^me hglifc. Mais ce m^me canon permet au Pape d'en difpenfer , cn faveur dcsperfonncs fublimes (t lettrdes; cdadonna licudanslafuiie i des difpsnfes fi frequentes m, qu'eItesdevtnreniundroitcommun b. II n'etoit p^rmis aux OrtUnatres, qui trouvoient on Clcrc cn poflcfTion de p!u- ficurs b^n^fic;:s a ch^rge d*ames , que d'examiner fi la dif- pcnfe Jrolt en bonnc formc , St donner ordrc, lc micux qu'ils pouvoient , quc le fervicc fe fit , & quc lc foin dct ames nc ttit pas abandonni : c'eft la difpofition dc Gr^^oire X , au Concilo de Lyon. On trouva pluficurs moyerts pour

/ Qiielipei-tm ont pritrndu qu'Ebroin , EvfqTic de Poitien , f.it itt i)[emUri]ui , «n G|o, polVjd* un Evccbc & une Abhiye e:i.

dei l;JHcii-.n. Oii voit encflet que Tli^odulphe , Eviiiufi il'Orli'Jr.<, Tuii ilci jilui i;iJniii hammei ilu fcptijnie liecle , jvoit , outru lun £v<:d<i' , iL-t AI>b3ye> Je S. Aguoii , il: S. Benolt-fur. Lolre, & ile S. Liphjiii Ju Mcua, loiitel troii dtnt fun dioccre.

01 V.: .r-i. Hi.-i, JeanXXll. rii'oqualoiileilei Jirpcortt,tt:.-t lel^ulj^ii: i cleiii b^ncli.:e). Mjii ceitc [litoime ae ful p:ii bien (.1- Itr-.vc. Df!. <U Fra-l'ao1o ,p.:g. 141,

II L'i i<:ii.aliiJ di;) bcniilicc. tu; J'aboril autorifi.'e ponr l^uilitt- Jc l'lii;i:i'e : kii 'lii-iiiolt j un Cmi , ilont le levenu ijtuit tiop m-i.iiq . , ■]:i:|-;. :'.;'.); U' b'-.'ii.'liLC pinur le incltt; en cia: Ue Jellcrvir fj ciie ; ir,*^ <:j"> :.i in.ii.', la ]ilitrilit< dei bcnO.ciM rim-o-luilit auifi ^iQu- l •■■.,li: ■! :;i.jU-ri; ilu benif.cii-r , q loique ron MI touienrt t«i'i de I* fccuvfir Ji a-eiV" l'r*tcKte fpcsieuK.

^.^ *4if I N S T I T U T I O N

^HI^T^ aller mdme au-deljt, par des unions debenefices, pCMirla

Ca- XXViI. ^ dii bin^fider feulemt^ni ; 8: par !es commendes , qui , 3

C ^dimarii U rigueur , foni compatibles avec toutes fartcs de titres :

j^ g'' de &50ti que cclui qui etoii litulaire d'un evechi , par exem-

ple , en avoit deux ou trois autres , comme sdmidLftrateur

ou commendataire.

Stff, 7. e. i, Le Coocile de Trente difendii d'abord la pluraliti dec

binefices ayant charge d'3ines , ou autres incompatibles ;

reduifant les chofes aux termes des Confiitutioos dlono-

S^, 14. (. cent III & de Gregoire X. Lnfutre , paflant plus avant, 11

"'* difendit generalement toute pluraliie des benefices ; & or-

donna que deformaig on n'en conferat qu'un fcul i chacuo :

que fi ce benefice oe fuffit pas pour faire vivre honn^tement

le titulaire , il eft permis de lui conferer un aucre benefice

iimple , pourvu que Tun & Tautre n'obligeDt pas a refi-

dence. Cette difpofuion compreod toutes fortes de hkak&-

B/oii , II. jgg ^ fdculiers 011 reguUers , m^me les commendes. £n

citrfi, t France, rOrdonnancedeBloisa defendufeulementlaplu-

ptTt. tit 14. ralit^desbencfices i cbarge d'ames, & les Arreisdu par-

n.^ M- *'■ lement ont declari encore incompatibles les chanoinies

laM, ' avec let cures, ou avec d'3utres chanoinies 0 ; en un mot

tous les b^nefices qui obligent k refldence. A T^gard des

b^nefices flmplct , la pluralite eft toler^ ; & on laifle i U

confcience de chacun , le jugement de ce qui eft neceflaire

pour fon entretien honnete, fuivantfon rang & fa digniti.

En Allem3gne,lePapedonneencoredesdLfpenfes pourte-

nir plufieurs ^vech^p , parce que , dit on , les Princes ec-

clefiafliques ont beroin de grandsrevenus, pour fe fouie*

nir avec I,es Princes proteflans.

c Toai bjnfficvt fab tBitm te<h , c'cfU-ilite gui tt deflarvent

.daiii la mtmf EgUre , fani iiicainpieiblet.

Touces fortci de bJn^licei, dc quelquenature qu'ilf roient, fout jiicjmpatiblei pout !ei i^gulierc , pirce que li pluraljtJ <Jes bir iieltces reroit ileur fgird voiictiire «u tsu de fiavitii qu'ilt oiit iiit. Fu«. tiv t,ch.i.

p Jiiiui Pianoniut mourut Junt Evtque de cinq Eglifet. Le Cir* diiidl Mdiarin qui itoit ifvequc it Meii , ivoit cu latiM lempt ' treiu «bbiyei.

^rr!*-.--^.-^

AU DROIT ECCLtSIASTIQUE- 419

C H APIT R E XXVIII.

Di la Rifidence.

DA N s les premiers fiides , tous les clercs demea* j^^ ^^ 1^^ roient Aables & attach^ i leurs titres : il ne leur Calc, io.'»oI iioit pas permis de les quitter , beaucoup moins de pafler ^^^^ '• d'un diocife k Tautre , fans la permiffion de TEv^e ; au- ^ jf 2^. trement , ils etoient excommuniis , eux & TEv^que qui les recevoit. Depuis les ordinations fan» titre , les dercs vagabonds q fe multipiiirent tnfiniment. La pluraliti des benifices attire par n^effite la non-refidence : & comme la caufe b plus ordinaire de la pluralit^a i\i Tefprit dla« tbcit , le m^me efprit a (att n^gliger le fervice de TEgiife p pour s^appliquer i des affiiires temporelles : de forte qu*it s'eft trouvi des Clcrcs & des Prelats , qui , chargis d*ua jrand nombre de btoifices , ne rifidoient cn aucun : & v.Fttr.Bl^ paflbient leur vie dans les Coinrsdes Princes, ou ailleurs» ipi/t, t^ attirfa par leurs affiiires ou leurs plaifi.rs.

Ce n*eft pas que les Clercs , & m^me les Pafteurs, n'aieftt toujours eu des caufes I6gitimes pour s*abfenter qudque* fois de leurs Eglifes : comme les Conciles, les ordinations des Eviques, & les confecrations des Eglifes ; quelques- uns m^me , dans les meilleurs temps , alloient i la Cour du Prince follidter les affaires de leurs Egltfes ou des pauvres , & des perfonnes opprimies : maisces abfences n*itoient ni longues ni frequentes; & les Eveques abfens menoient une vie fi exemplaire , & s'occupoient fi faintement aux lieux de leurfejour, que ronvoyoitbtenqudefpritlesconduifoir. Toutefors , comme quelques-uns en abufoient d^ le quatrieme fiecie , le Condle d*Antioche , en 3 47 r , d^ AmtodL t; fenditaux Eveques d*aller ^ la Cour,(ansIc confentemenc *'^ & les lettres des Evdquesde la provtncc, &prindpalemcnr

q On donnaic ce nom i eeux qui n^^toieot attach^t i aucim dcre #u Ej^VtCe en particulier.

r 11 n'y a poinc eu de Concile i Antioche en M7 H fsot qne cer iToic celui de ^i « dani lequel oa fic pluiieun ctnoai touchint dUfciplinc eccl^naftiqne*

Cm.xXVUI Sardic. 7. 10. II, IZ.

IxiS- c. ult. "€. Rtlatum 4. & quetp, 12. Cleric, mott rcfid.

HSelun 7.

Sejr tj R>

4jo I N S T I T U r I O M

dii Metropolirain. Le Concile de Sardique /defendir aoK Eveques de s*abfenter de leurs Egltfes , plus de rrois feoiai* nes y fans grande neccflire , & ordonna a tous les Eveques d^obfervel* leurs confreres , quand iis pafieroient dansleurs diocefes, & s'informer de la raifon de leur voyage ,pouf juger s*ils devoient communiquer avec eux , & foukrire aux lertres de conge qu'ils portoient.

Pendant les Croifadcs , on perniettoit aut Clercs de re- cevoir , fans refider , les fruirs de leurs benefices , durant un temps confiderable , comme de trois ans : on le permit aufli aux Clcrcs qui etudioienf , cu enfeignoient dans lei Univerfites. Les voyages de Rome , fi freqiiens dans \% menie temps , pour folliciter des p^oc^s & pourfuivre dN verfes graces , ifurent d'autres occafions de negliger larcft- dence. Le fejour des Papesa Avignonfit encorepis;pui('- qiie eux m^mes & les cardinaux montroient Texempledene point refider jauflien difpenfoient ils volontiers, ;ufqu'a doir* ner des indulis perpiruels de ne point refider , & dc reccvoir tous lesfruits des beneficcs ,en abfencc comme en prefence.

Le preiexte etoir , que ceux qui fcrvoienr rEglife uni* verfelleaupr^sdela perfonne driPape, ou dans les emplois qu*iileur donnoit^ eroienr pourle moins auffi utilesarE- giife , que s*ils euffent fervi dans les lieux de leursbenefi* ces; &fur le meme fondementj le privilege de gagnerles fruirs fans refider , a ^te accorde aux ecclefiaftiques de ia cliapelle du Roi r, & aux OfHciers des Parlemens» comffle ^ranturilemenroccupespour lepublic.Maisdansles prcmiera fiicles , TErat & Tfiglife univerfelle ne laiffoient pas d'erre aufii bien fervis , fans avoir befoin de ces difpenfes.En ef- fet , on n*a que trop vu les mauvatfes fuites de I<t non-refi' dence : les peuplcs fans inftruftion , le Clerge inferieur fans di'dpline , les vices impunis, le fervice divin neglige ft abandonne, les Eglifes fans ornemens, & fotivent faos reparations , lcs pauvres fans fecours.

Pour remedier k ces maux , le Concile de Trente a or*

/Tcmi en ?47.

t Ce privilcyoe eft accord^, non-fculement smx anmuniert de il Chapclle on OratoJre du Roi , maij niifli aiix Chapeiains ', meme anx fiinplcs Clcrcs. Les Aunionierj , Clapelains & Clercs Je h Bcire , dcs Pjinces 8c rnncelies lie la Mailbn Royi)!e 9 r^i f«if liir r£tat dti Roi f ;ouU}'eDC dti m^me prttil^ge.

AU DROIT ECCLtSIASTIQUE 43»

binnc c)u'un tv^quenepourrolts'abreinerdefoa dtoc^fc, paktieIIi

plus de Aeux ou trois mots, fans quelquc caufc prefl^nte Cn.KXVllU

de tharite , de nccefHie , dobcifiance, ou d'urilite evidcnte

de rE^Iife ou de Thtiit ; & qu'en ces at , il devoit avoir

pcrniiliion par ^crit du Pdpe , ou de fon M^iropolitain, OH

du plus ancicn rutlragani r qu'en (ous \es cat, il devoic

poiirvoiraron trOLipE^iu, afi;) qu'il ne ('ouirriipointparroil

ablL-ncc, & Dirc tnlorie d'j p^iJTer rAveni, le Ciircme,&

Feies folennuiks dans fon Eglifc catli6drale.Ce Con-,

cile declarc que Ics contrevenaiis pechcnt [nortellement ,

& ne peuveni en conlcience prcndre les fruits du temps de

leur abfence ; mais duiveni lcs appliqucr aux fabrlques des

Eglifes, ou atix pauvres des licux. II cicnd la meme peine

aux Cures, & aux autres benclii:icrs ayant chutge d'iimcs:

iJ leur defend dc s'ablcnier fans permiflion par ecrit de leut

Eveque ; &t pcrmet a iOrdinaire dc les obligcr a refiJcr ,

parlequeAre & fouJlraflion desfruiis, & mcme par priva-

tion de leurs ben£6ces. L'Ordonnance de Blois ell i peu g/g^ ^ ,^

prcs conforme a la diipolliion du Concile ; mais elle ne ■!- tC

s'obferve pas i la ri^jucur,

QuaniauxCiianoines,leconcileleuTdefend^e5'abfenter ^'ff- M. *• plusdetroismoisen toute Tann^e, fouspeine de perdrela '* '** premi^re annee la moitie des fruits qu'ils ont p^nis par leur prefence ; !a feco.ide, tous les fruiis. II veui qu'il n'y ait que ceux qui foni reellement prifens , qui pariicipeat aux didributions quotidiennes. Tout cela fe doii r<Jgler fui- cap. fm/im, vant les flatuis paiiiculiers dcs Chapiires u , pourvu qu'ils f- dt tenfatti nefoieni pas contraires au droit commun. Ily cnaqui dc- '^?' j^rr mandent une refidence plus exade dans le lieu du b^ne- t.ixtn. tH. fice :d'autre5 demandenrrafnciance a^^uelleaux Oflices «, 14 pendant que roii ell pr^fent ; mais permeitent de plus lon_

li Par extmple . J HiMejhtim , en Allfirni-e , F.vtchi fond^ pw Louii-I«-D^bonnaite, dii le ChJpilic ell ccimpofi 14 ChiDoinci i:ipituUnit( ile f\x itignilci, fjvajr, le Pri!vl>[ , le Doyen H quilra <:hor-ivei]uei , Choii Eyif-epoi , lorfqu'uii Chiiioine liit fon (Iigc ifui cft Je troli moii , iJ lui ell reiinii de i'abfenlei pour lix ani, fuui Irui» prJieiiet , Jcus tmin pCTtiriaationit caufd , deuK autr» anridt! dcvctianit caufi , U encore dcHX innJei Jiudiorum caufd. 'rahlequ<1e l-Kmi.. G.iman, fg- 94-

X Uu itu moius lux princip;iui , IdIi que Maiinei, Liudel flc Vepiei. On efl niain* rigide par uppaii tifx iJtrei efficei qu'«B ai>p«lie lulguiiBcnt i«< fttittt Htarti,

i^«4#«J«»*r*j^^

4)i tUStlfVtlOU

l^AiCTfi II. 9KS3^''^i^<>^' ^ Chanoines obligent i un fervice plus a(^'

Ci XXflH. fidu les Omciers dn bas chdrar , f^mi-prebendis , chape- Eifais f cfaantres , ou fous quelque autre nom que ce foit ; parce qu*iis font i teurs gages, & principatement etablis pour (upplier a leur dtfaut.

Onappelle Bcncfices fimpUs y , ccux qui n*om ni charge d*ames, ni obligation d*aflifter au choeur, & qui par con- (equent n'obligent point Ji r^dence : telles font les abbaye» ou prieurisen commende, & les cfaap^nes , charg^ feu- c Tid ^^^ dequdquesMefles, que Ton peut faire celibrer par f€g.%i.R.e\ d*autres. Mais ces b6nifk:es, quoique fimples» ne laiflTent i. pasd*itre irablis, auffi bien que les autres, poulr le fervicer

divin &Ies fondions ecctifiaftiques ; & rien ne nouspeuf difpenfer de robligation natureUe & de droit divin , d'ac- cbmplir ta promeffe que nous arvons faire en nOtis confa*' crant au fervice de TEglife , de la fervir de toutes nos for"" ces , pour avoir droit de vivre de fon revenu.

BW- " ^' 1 1 1 1 jffg

CHAPITRE XXIX.

Des Unions d<s Binifictu

r -rf T ^ ^ binifices peuvent pirir avec le temp» , par la dcf-

fijf.^u* c!q\ -^ tmdion des EgKfes^ & par la diflipation des revenud;

Si le revenu demeure , quoique le bdtiment foit ruin^ , conv-

me il eft arrive k plufieurs Chapelles de la campagne, le fer-'

vicedott ^tre rransferi enune aurre Eglife, comme la Pa-

C, expofuiflu roifle la plus voifine i : s*il ne refte qu'une partie du reve-

Ih </* prmb, ny^ comme c'eft le plus ordinaire, il doit etre uni a quelquer

autre titre de bincfice. Les caufes de Tunion font donc la'

y Dans le Droit CaVioni({tie » on entend p»r b^n^ficet limples ,• ceux dontles titulaires n'ont ni oflice parthnilier , ni juri.tidion , nr charge d*ames. Dans Tufage ordinaire , on a*entend Ibnvent par le termc dc biiUficts fimpUs , que ceux qui n'obligent a tucune r«^fi- 4ence -, ainfi les canonicats qui font r^put^s en droit des b^neficcff llmples, ne le font pas fuivant Tufage, parce qu'ils obligcnt % r^fidence.

X Cc qui eft dit ici pr^fnppofe qn'il n'y ait pas quoi r^tablir r^difice de rEglife niinie , & qu'il n'y lit pas d*inconveniens de tnniUrw le cicre du hiai&Qt daosuAe antre Egilfc, 8c de Ty r^unir.

iviceiSti^

A..

AU DROIT ECCUSIASTIQUE. <,)

oiceffiti ou ruti!it£ a. Si par uoe incurfion il'infidelles, une ' '

▼ille efl tellement ruin^ , qu'il n'jr ait plus de peuple Chri- ca. XaHL tien, ou iroppeu pour occuper Un Ev^que, on)oindracei ivedi^au plusproche.S^nt Gr^oireiefitrouventenlta- G„ /j^. ,j lepeodant les guerres des Lombards. U enell de meme a <f . ■(. HiJI. proponiDn d'une paroifle ; & ranctenne regle itoii , que "'''/■ ''"■ celle (juiavoit dix familles. ctoil ju^ee ruffiranie pour oc- ir. , '),' ,.' cuper un Preire. L'uti]it£ fufiii pour faire runton. Quand ■«k. t. ** unecure, par exemple, n'a pasderevenu fuffifani, pour '""'• ^*'"* trouver un pr£frecapablc,quiveuiliela deffetvir i;caron y peut unir uneChapelle, ouquelque autre bint&ce fioi* ,i 'j^"!"^ ple : quand les prebendes font trop petites, on peut eo di> Cant Tiid. tainuer le nombre , pour faire fubfifler honn^tem<;nt ce qui f'lf- »4- "F' reftera de Cbanotnes. Voil41eccaufes legiiimet. "'

Daiis les temps de relichement s^introduifit un autre gen- red'union,qutetoit fanscaufetou Gwitafct, ^'eft-^-dire que le Pape , ou tn^me les Eveques , uniflbient des bencfi- cef,fansnteefliti, feulemeni pour augmenier le rcve.iu ii'un Eveque , par eiemple , ou d'uii Chapitre. Mais commc ces unions diminuoient le nombre des collations & des gra- ces , on tnventa les unions pour un temps , comaic pour la vie d'un Cardinal, Jl qui le Pape conf^roit ainfi pluficurs binefices, fousce titred'union; & elle s'evanouiS'oit a la j^fjr ..,.' mort. Le Concile Trente a entierement aboli les unious •«. 1 147. i vie d; & a ordonne que les unionsperp«tueUes, Eutes de< ^'^- '< *V-

a Le Concile de Csnflince Nvoque lci unioni qui avoitnt M fiirr) depaii Gr^goire Xl , fc cellei qul l'>voient i\i fini ■ucunc ODfe \i- gitimr. 11 pfefcrit b ilettrniine la fbrme t( l^tniiniere qu'aaifi>il rui- vredins let unionl. Maii ce co:icile ne ri!.oqi>e pii ipjh f'4cto cet nnlDnt. II ne itonne i]ii'uiic adion ponr le pltindre , en cii qii'ellti ruient Tjitei ftnt ciut'e tjgitinie : Mtdi.inl< )uflu'a rtvfcahimui.

t U yt dini plurifun cndiaili Curiii qji , i caufi: le li mo. diciti dei rcvenui , ronl autoiiKi i delltrvir deux piinitlEi voirinta & i dirt en nn mimt ioar li meflt dini chtcunt de cei piioiilei : c'eft ce que Ton ippelle te bii caitat av bit tjniaiido.

t Le» onii'ni in farma g'uiio/4 ^toient cellei que le Pape fairujt |iir pure liUr)l)t£ & Tini connoinjnce de ciufe , rioi iiilornitlgn dt c<inniBdg & iacemmodo , la diHeicnct dei unioni qul fe ront pir butlei Iti farmaiemmijfiiria , q»i ronl iilrtlli!et 1 dei commitraU let i" pariikai , pour examiner li riictOiti ou utilit^ de l'union,

d Cel un:oni peifonneUel ou ad viiam , font >:tpendint cncoit communei en It<lie. On appetle uniini riilltt, cellet qui le fant i del corpi , il dei ^jLfei , nionilltiei, ou bJnflicei. 11 ; i »ulB dei nrioni poui le Ipiilcucl feulcmEDC , & non pour le tempanl. Tonie n. E-e

-4$4 r N S T 1 T U T I O N

PiRTiE n. poi^ V"">l^3'^^> feroient exaniinies par les Ordinaires;!

O. XXIZ' P°ur voir li e!1es n'etoient poitit obtenues par fubreption ;

&qu'A ravenirit n^enleroitfaitaucune r^nscaufe ligiiime:

liiiriilaabollles unionsgracieures.

... Rtguli^retnentirEvequepeuifairelesunionsIegliimes,'

txL-tf.pnl. '"fime <les benefices reguUers; mais lcs dignites au-delTous

i.itmtiit '* cJerEveque, ne le peuvent. S'il s'agit d'unir des cveches,

V "'jj ou d'unirun beneficea la menfe de rEveque.il n'yaquele

$■ jd luit. ''<<pc 1"' '^ puilTe, fuivant le droit nouveau : mais il ne peut

faired'union faiis lc confcntement de TEvSque : on nele

fouffriroit pas en France. L'union doit etre faite avec gran-

deconnoiirance de caufe : il faut appelertouteslesparties in-

t^eflees, comme les ParoiflienSiIes Collateurs, les Patrons:

ilfaui vifiterleslieux, &informer de la comniodit^:ilfaut

eKamincr ce qui eft de plus utile a rEglife. Or , on pr^f^re

loujours le foin des ames ; ainfi on ne dolt fupprimer le titre

Cnr.c. Trid, d'une cure quc pour Tunir i une autre cure. On doii tou-

f^Jf- -4- 'J" jours,aut3nt qu'il fe peul, accomplir les intentions des

fondateurs. On ne doit point unir un Monaftere , lant que

U conventualiie e & robfervance / y fubfiftent : des pre-

bendesnedoivent pas etre reduites ^ un fi petit nombre,

C,-ae. TrU. quelefcrvice nepuiiTeeire fait decemment. funion ne doit

J'ff- *(■'■ *■ point nuire k rhofpitaliie,ouauxaum6nesqui avoient ac-

c»ne. Tritt. coutiime d'etre faites. On ne doii pas unir des ben^fices de

ftff. n.e. 19. diffirens Diocefes.

Chff,! in tj" L'union fe fait en irols manteres : il y a unlon d^aictjHlon ,'

» Hcjtdt de confiifion , iTegalice. La plus ordinaire eft runion d'accef-

''"' fion , oii le benefice principai conferve fon titre , & le be-

nefice uni en devient un membre & un accelToire. Si ce

tieiei de la ci>iiveniualit* font , chufltam ,arca ei>minu;ii frjTgi«uii. Soui [er:iie cluuflrum , on com|>reiid coui les titus rrRulivrs , teli qiie le cliitire propreniciit Atz , le Clia|<tirc , le ri:fe^<iiru & la

teiul Ju drait de fccstl paniciiiier auK armes au niarq^ci ()il^iii^i> vet dii maiiantre. Lci prieurii r.c rJiiiiiMenc pat cel tioit ckirsclu- ret , 11'iiyBiit pli dioit de rceiu pjrticuller.

/ Wtitftrvanet eft l'obfi:iTation fitbHilaiitt da U ilirclpllue tno* DaAiijue diii» une mti&n rclisieuie.

A

AU DROIT ECCLtSIASTlQUE: 45?

membre eft une cure , il faut y itablir un vicaire perpetueL pTCiJIJTll Par la confufion , les dleux titres demeurent fupprimes , & ch. XXIaH* on en cf ee un nouveau. Dans Tunion d'egalite » le^ deux tt- tres fubfiftent , mais ^gaux & ind^pendans : feulement il y a obligation de les conferer roujours enfemble , k une m^me perfonne. L*union peut ^tre refolue par des caufes contirai- res 9 fi Tetat des chofes revient tel quauparavant.

E^~— g==s=Le= yga

CHAPITRE XXX.

D€s HopUaux g.

AU commencement , TEveque etott chargi du foin de tous les pauvres , (ains ou malades, des veuves , des orphelinS) des ecrangers. II leur faifoit diftribuer par les Diacres , tout ce qui reftoit des oblations des fiieiles apr^s avoir pris Tentretien des Ciercs & des brimdns. Depuisque M^un chriu ks Eglifes eurent des revenus aflTures , on ordonna qu'il y ^* en auroir au moins un quart pour ies pauvres; & pour les cntretenir pius cofnmodemeiit , on fonda diverfes mai- fons de piete * ^ quvj nous appt:lerons toutes Hopitaux, Elles « Dornv» etoient gouvernccs , me;ne pour le remporel, par des Pr^- nli^iofk. j tres & des Diicres , qui en rendoient compte a rEveque. Dansla fuite desfiecles , il y a eu grand no:nbre d'H6pi- taux de diverfcs fories, felon les temps& les lieux: & ilsont ere plufieurs fois ruines 6: rerablis. Il y cn a eu de fondes par des devotions particulicres , pour certaines efpcces de pauvres A , & avec cerraines conditions : plufieurs fe font

j Uhofpitalite n*ctoit d'abord cxercce que par les psrticulieri dans leurs maifons ; mais par la fuice les Ev^qucs U, les Abb^i fi. rent conftruire Jcs maifons ileftiniei a cxtrcer publiqiiemenr Vho{» picalit^. Ceft lie-lj que Jjnspiulicurs vi!le$ lc$ premiwTS ?»5pi:aux foDt pr^tde la cathcdialc, & que lei Keligieux de ccrtaines mafons font horpitaliers par lcur inftitutioa. 11 y avoit des hdpitaux publicf dcs le VII fieclc.

/: il y en a eu aufti de fond^s pour de certaines maladlef , comme pour la leprc » quc Ton appclle Uprofirus . mulidrt.nc$ ou maladt* rict. La leprc etant autrefoi* fort commtine , ccs fortes d'h6t>iujx cint ct^ beaucoup multip:ics : mais ce i>e'ire de injliivrte .t).M ceiiid dcpuis environ deux ccnts ans, co:.$ ccs Iio|^i'*»uK ont cc^ rcunis \ rOrdre dc s. t.azarc, par F.dit du mois d'Avril ifx.^, regi.iri le 18 Mai 1669 ; cc qui a cu wuuliimc par uti auue EJ>t de 167X. lis en

li e ij

4)f 1 N S T I T O T I O N

'pAitTts ir. trouv^ entre les tnains de Religieux ou Religieures hofpl- CiAP,](XX. ttliires,avecpnvileged'exeiiiption.Cescaufe$ontreftreint ta plufieurs mani^es ledroit que les Eveques avoient fuc jOUMi les mairons de pi^[6.

Les Religieux liofpitaliers fuivent tous la r^gle de faint 'Auguftrfi , pa[ce que tous les b6pitaux ^oient gouvero^ par des Clercs. Ce font des Chanoines reguliers de la grande rcgle , ou des Ordres pariiculiers, comme celui de S. An- toine de Viennois , fond^ pour alTiAer ceux qui ^toient iP- fliges de lamaladieque ronappe]oii/f/(Eii/c5.^n»inc,qut eui cours il y a cinq cenis ans. D'autres hofpiialicrs font des chevaliers d'Ordres militaires ; comme de Malie i & de S. Lazare A. 11 y a aufli des hofpitaliers / mendians , comme ]es Fr^res de Ja Charite , dont la Congr^gation commen^ a Grenade, &fut confirmee par Bulle en 157^. llsfont lajques m , & font un quatrieme voeu de fervir les pauvres nalaiies.

Dtipuis environ quaire cents ans , on a plufieurs fois tra* vaillc i la r^formation des hdpitaux. Dans le relSchement dc h difcipline , la plupart des Clercs qui en avoient Tad- miniHr.ition , Tavoient tournee en titres de b^nefices , dont ilt ne rcndoient poiai de compte. Ainfi plufieurs appli-

flirMit d^runii pir Edit dit moii de Miri i6g{ , & teurt rcTenni ont iti appliqujt lu foulagemcnc dei pauvici de cb.iqu« lieu , & i d'au(re> teuvret de piici. fEdiC dc t6jg nc r^rerva qu'un feal bS- pical pour lei UpreuK', favoir, 1 S Mefmin,

i Ceuvci ont confeivJ le nom d^liofpiuliert , parce que dani l'o- rigine ili avoient a Sitafiltm U direttion d'un hApiEal deilioi i re- cevoir let mabdei.

t L'OrJre de S. Laiare eft auHi appel^ Hafpitatiir. Quelquei- Mni pTdcenitent que S. Banie foinla un hApital i Cidtie, tt que c'tCt de.Ia i]iie ceC Ocdre lire fon ocigine. Maiicaqul eR de pluiccnain , eil que cec Oritre fot infiiiui i Hrut4'trn par dei chr^cieni , qni recevnienc lei pilerini qui venoicnc vilicer la Terre-fiinte , lei ef- corcoieiic fur tci chemini , & lei d^fendoienc contie lci MahomJ- tani. Ili avoient dei hfipicaux dcHinfi i reccvolr ccux qul ^toieut tmiRis de la lipre.

/ It y a encorc d'ancrei Ordrei hofpiialiert, tels que celui du

S.EfpiiC de Moncpcltier, lequel cn 176}, aiti tiul i celiiide faiac

Laiare. m On leur * dffendu de prendre 1e< ocdrei (scris. Paul n leur

|i reulemeni permit d'avolc .tenx Pr^ciei de leiic OrJce dani cha-

que ma^ran , pour vaquer aux befoini rpicicuelt dei maladei , lani fe

jntler d'ancuae autre cl»r|a.

A

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 437

qiioient i lcur proiic la plus grandc partie du revenu , laif- -

foient perir les batimens & diflipcr lcs bicns ; cnforte quc ciTa/xxx* les tntentions des fondateurs ^coient frtiftrics. CcA pour- quoi le Concile de Vicnnc d^fendit , ^ la hontc du Clcrgi, ^^^ de plus donner les h6pitaux cn titrc dc ben^ficcs , i des Quij .ontlgit Clercs f<&culicrs , & ordonna quc radminiftration cn fut dt reiigiof. donn^c i des laiques » gens dc biens , capables & folvablcs^ ^'^* qui pretcroicnt fermcnt commc dcs tutcurs » feroient in- vcntairc , 6l rendroient comptc tous les ans pardevant lcs Ordinaircs ; le tout fans touchcr aux droits des Ordres mi- litaires & des autrcs Religieux hofpitalicrs. Cc Dicrct a cu fon cxicution , 8cz ixi cenfirme par lc Conctlc dc Stjf. 7. & Trente , qui donnc aux Ordinaires toutc infpcftion fur lcs "'' AiT- »»• b6pitaux ^ & lcur pcrrtlcc de convcrtir en autrcs auvrcsyi^/jj, ^^g^ pies , les fonds dedines k ccnains genrcs dc pauvrcs qui nc (e trouvent plus , ou que rarcment ; ce quc nous pouvons appliqucr aux pilerins & aux leprcux.

Lcs Ordonnances de Francc ont ajoute , quc les admi- Blois , 6s« niftratcizrs des hupitaux ne feront ni ecclefiaftiqucs , ni no- b!es , ni officiers /1 ; mais dcs marchands ou autrcs (implcs bourgeois : c^eft-il-dtre dc bons pires dc famillc, inftruits des afFaires & de Teconomie , & que Ton puifie facilement obliger i rendre compre. La nomination en appartient aux fondateurs; qui foiu , ou les Communaut^ des villes ,ou dcs Scigneurs , ou des particuiiers. Si la foadation n*eft

n Ces Ordonnances avoient en vue dei admlnidraceurs compta* bles ; c*efl pourquoi elles excluoient dc l*aJminiRrattoii les ecci^ riiftique} , lcs nobics & les trsgiftrats , 8c i:'admettoie!-.t que dc fim* p!es bourgeoh , aHn que ces adminiflrateurs twllient de p!us facile dif- cutr.on. Pr^fentemvMitydans les grandkhdpitaux % on prend pourcbett dtf l'adminillration, des ecclcnalHques , des nobles 8c des maglftrars. Miis iis n*ont aucun maiiicmentdedeniers. Oitleura]ointpoar adrnt* iii<trateurs d'aiitre$ notahles , 8( aucun de cci adminidrateurs ne fe meledelarecette ni de b dipenfe des h6pitaux : i!s compofeot fen^ lement le confei] ^conomique de rhdpital ;la recette & la d^penfe eit faite par d'autres perfonnes comptables q''i font aux ordres des adminif^rateurs. £n certains cndroits , il y a des adminifirateurt nt-s ; c*efl-a dire qui ont cette fondion par le droit de leur ckarge. Tels font, pour rHotcI-Dieu de Paris , Si pour rHApital.g^n^ral dv! la meme ville, rArchev^que de Paris, les premiers Pidfident dwS trois cours fouvefiiinei , le Procureur-gdn^ral du parlemeat ^ U Lieuteaint-g^o^ral de poUce & le Pr^vut des marchands.

Lc uj

t^4^H4^Ut^^*l i t

45« I N S T I T U T I O N

Partis II. point connue > on prefume qu*ils font de fondation royale ; Cbap.xXX & c'eft au Grand Aum6nier o de France a y commettre*

Dw. 1639. i^j adminiftrateurs ne doivent etrc que trois ans en char- ge /7 , & rendre compte q devant ceux qui les ont nommcs , cn pr^fence de l'£v^que ou du CommifTaire defapart, & desr Officiers du Roi & de la ville , fuivant les ufages des lieux.

Ainfi les hdpitaux qui ne font poim en titre de ben^- ftce , font gouvernes par trois fortes de perfonnes. II y a des ferviteurs ou fervantes des pauvres , qui les foulagent daus tous leurs befoins , & font entretenus & payes aux depens de rhdpital. En quelques lieux , ces fervices font xendus charitablement par des Religieufes , comme aTHo-^ tel-Dieu de Paris & de plufieurs autres villes. On peut rap- porter a ce genre de Religieufes les Saurs Grifss ou Filies, 4c la CharitCy inftituees par faint Vincent de Paul & Made- moifelle le Gras , vers Tan 1 63 5 r « pour fervir les malades dans les hdpitaux ou dansleurs maifons f Pour le fpirituel » ^es hopitaux ont un ou plufteurs Chapelains , afia de con-* fpler & inftruire les pauvres , & leur adminiftrer les Sa^ Cfemens. Dans les anciens h6pitaux , ces places font ordi*

o Le graiid Aum6nicr ou Archichapchin du Roi, a M ainfi ap« pel^ , comme dcant ordinairement chargd de la diHobution des au« mones & bonnes ceuvres du Roi. Le droit qu*il a de commcttre dti adminiftrateurs dans lcs hOpitaux de fondation royalc , eft un refte dc la poftenion od ildtott anciennement de couterer les bi- n^ficcs qui etoiciit a la nomination du Roi.

p A rcxception dcs adrainiftrateurs n^s , dontla fonaion durctanc qu'ils occupcnt la place qui leur donne la qualite d'adminiftratcurs«

q Dans la plupart des hdpitaux, lcs adminiftateurs ne font que co^me des tuteurs honoraircs , & ne font poiut comptables , la geiiion nc roulant quc fur lcs tr^lbricrs , rcccveurs , economcs, &c.

r L'etabliflement dcs Soeurs Grifes ou Filles de la Charite , qui fut fait en 164? , cft dO i Louife de Marillac , veuve dc M. le Gras ^ fccr^taire des commandemens de la Reinc, qui les mit fous la direC'. tion de faint Vinccnt de Paul , inftitnteur de la Congr^gation dela Miftion , dont Ics iuccefleurs ont continu^ d^^trc charges de la mc- me dircdion. Cc font dcs Rcrigieufes hofpitalieres non cloitrees du fiers-ordre de S. Fran^ois ; cllcs ont pris cn Francc la place des Beligieufes qui furent fupprimees au concile de Vienne , teni^ fous Philippe le-Bel en X31Z. Van-H^en , tom. 1. pag, ?6o.

/ Ccs Sceurs font aufli rccolc pour les pauvres filles. Elles fpn» l^pandues dan« tout^s les vUlcs^ $c meme ^^i\i les gampagne^,

AU DROIT ECCLiSlASTIQUE 459

bairement des binifices : dans les nouveaux on a jugi plus Partis'?. 4 propos de ne mettre que des Pritres amovibles il vo- Cmaf.xXX. lonte , afin de les pouvoir mieux choifir. Enfin , il y a les adminiflrateurs laiques , qui gouvernent tout le temporel. ' Mais ces adminiftrateurs , faute d*£tre bien choifis , ou d'etre afireints k rendre exadement leurs comptes , ont ibuvent diflipe les biens des hdpitaux en plufieurs manii* res , particuli^rement pendanc les guerresciviles de la reli- gion. Pour y remedier , le Roi Henri IV ordonna en 1 606, que par le Grand- Aum6nier il feroic proc^d^ a la reforma* tion g^n^rale deshdpitaux, fur-tout i Taudition &iiari« vifion des comptes ; & que ies deniers revenans bons f«« roient appliqu^s i l*entretien des pauvres Gentilshommes & foldars eAropies : & pour Texecution, il itablit une Cham' krt dc la Chariti Chriiunnc. Cet Edit n'ayant pas eu d*effet , le Roi Louis Xdl , en 1 6 1 2 , donna une declaration , par laquelle il ordonna de nouveau que le Grand-Aumdnier» qui itoit alors le Cardinal du Perron , procideroit k ia r^ formation de tous les hdpitaux , maladreries , aumdneries & autres lieux pitoyables t du royaume : que tous les ad- miniftrateurs rendroient compte de trois ans en trois ans devant fes Grands Vicaires & Subdeleguis ; & ({ue les de« niers provenans de Papurement des comptes , ferotent em- ploy^s aux riparations des hdp:taux , & en autres oeuvres pies. Pour Tex^cution de cette Declaracion fiit 6tablie une Chambre i Paris, compofee , avec le Grand- Aumonier , de quatre Maitres des requetes & quatre Confeillers au Grand* Confeil , fous le nom de Chamhn de la Riformatia^ Ginirale des Hopitaux. Les appellations fe relevoient aa Grand-Confeil , & elle a fubfifte foixante ans : mais elle si ete fupprimee en 1672.

Le Roi a fait depuis plufieurs r&glemens u , pour Tad^

1 On appeloit ain(i les oiiiifons de pi^t^ od Tod exer^oit fpie1« qu*une des oeuvres de miltSriporde , foit fpiritueUes , commc d^enfei* gner les ignorans \ ou corporelles , comme de donncr i manger k ceux qui ont faim , £c a boire i ceux qui ont foif, de recevoir lei p^Ierins & ^trangert , v6tir ceux qui font nttt , racheter lci captifii £c d^livrer les pnfonaiert , eafcvellr lcs morts.

u L'£dit de 1695, art 29 , ordonne quo les Archevftquet , £v£« ques y leurt Qrands-Vicaires & autres £ccl<^fiaftiqucs qui foat en poUicifioa pr6(^dcr U, d'aV9ir foip dc rada^iaiftraiioo dei h6pitauX|

Ee iv

44^

INSTITUTION

h/.KT.s II. ■uniftradon deft hAf>itaux , earr*autres la Declaration &i CHArXxx. 1 A D<iceaibre 1698 x, Et voil4 ce qull y avoit k dire des cbofes confiicries au fervice de rEglife.

Itttels-Dieu & autres lleux pieux^riblU pour-le foulageraent» re« traice & inflrudiou des pauvres , foieiic maiiitenut dans cous les droits , fcances &honnebrs , donc tls out bien & dfiment joui juf- qu*j pr<5lieiit ; & que lefditt Archev^e^ 8c Evdques aient a Tavenir la prtmiere ftfance , Sc pr^fidtnt daos tous les bureaux ^tablis pour radminidration dcfUits hdpitaux ou Ueux pieux » oi\ eux & leurs pr^. ddcelfciirs n'ont point M avant cet Edit ; «k que les Ordonnances & Reglemens qii*ils y feront pour la conduite fpirituelle 8c la c^li!- bration du fervice divin , feront ex6cut^s , oooobftaut toutes oppo« litions & appcIUtsons fimples, ou commed*abus, fans y pr^iuJicier* X Cecte Dc^claration r^gle la f^ance dcs Cur^s & autres £cdefiai« tiqmss , dansles sHembl^cf qui fe font pour radminiftration des h&« pitaux U maladreries. On peut encore voir TEdit du mois ii'Ao2e 1749 , concsrnint ies ^tabiifi^mens & acquifitions des gens dq snain-morce, qui contientplufieursdifpontionsparrapporti i*ecabUA lement des h6pititix & aux acquiOtiojis que ces Buifons peuveac £iue.

fin d< ia ficQnd< P&:hu

\ J

INSTITUTION

J U DROIT

ECCL^SIASTIQUE.

G)v=

=9IZ

TROISIEME PARTIE, Des Jugemens.

CHAPITRE I.

Dt U JuriJiSion Ecclifiafii^ue.

pRts avoir traite des perfonnes & Jes chafit ^ '" „i [ui font la maiiere du Droit Ecclifiaftiquc , il chw. U i reAeaparler<leiainaniere4'exercerce<iroit, ) c'eA-^-dire dti jugemtns a. La jurididion pro- ^ pre & efieaiielle il'Eg]ife eH toute fixrituelle , fondee Tur les grands pouvoirt quc Jerus-Chrifl donna 1 fes Ap6tres , lorrqu^il leur dit : Touic puijf^nct mefi donnit Matt, in pmi aa eitl 0 fur U terrt: alU^ donc, inflruift[ toults Iti nationt , & Its bapiifei , Itur tnfiignanc Sobftntr lout ce ifut jt voui ai ordonni. El je fuis loujours avtc voui jufjua la eonfommalioit dafiicU. Voili le pouvoir d^enfeigner les myftires & la

JuJtXiJaditiiM, tUrultffaaftlia, trimiA.

/^4W#^*«rf* ## / t

^ ^41 I N S T I T U T I O N

Partib 111 '^^^^ ^ iDoeurs. II leur donna encore le pouvoir de' Chap. 1. JUS^ ^^s picheurs , quand il leur dit : Recev^i U Saint-Ef-

J&mn, X. tt. prlL Ciux dont vous remettre^ les pechis , ils leur feront remis ;

Mattt xvui. & ceux dont vous les retiendre^^ ils feront retenus, Ec ailleurs :

^^* Si votre frere a pechi contre vous , reprene^ le feul ^feul : j*i/

ni vous icoute pas , appelei^ un ou deux timoins : s^il ne les icoutt pas , ditesle a Ptglife : s'il n^icoute pas rEglife^ qtiilvous foit comnu un payen & unpublicain. En viritije vous dis , totu ee que vous aure^ lii fur la terre , fera lii dans le ciel ; & toui ee que vous aure^ diliifur la terre^fera dilii dans le ciel. Voili la puiiTance qui eft eflentielle a rEgUfe.Premieremenr, d*en- feigner tout ce que Jerus-ChriA a ordonne de croire , ou de pratiquer : & par confequent d^interpreter fa dodrine» & de reprimer b ceux qui voudroient en enfeigner une au- tre , ou ralterer en queique mani^re que ce foit : daflfem- bler les fidelles pour la pri^re & pour rinftrudion : de leur donner des Pafteurs & des Miniftres publics , & les d^pofer s*ils fe rendent indignes de leur miniftere : de juger les p6- cheiirs , & diftinguer ceux qui doivent etre abfous , d*avec ceux qui n*y font pas difpofes : de retrancher du corps. de TEglife les pecheurs rebeiles & incorrigibles : enfin , d'af* fembler , ou le Oergi d*une Eglife , ou plufieurs Pafteurs pour exercer fes jugemens.

Le droit de retrancher de TEglife ceux qui ne font pas

juftice ^ leurs freres, au )ugement de TEgliie meme , a at«

T. Cor <. tire indireSement une efp^ce de Juridiftion c pour les af-

i.*V ^5 ^^ faires temporelles d ; car les Apotres d^fendoientc aux

h Par des monittons 8c p^r 6es cenfures.

c M. du Pin remarque que dans les huit premiers fiecles de rEglife ; en ne fe fervoit point des termes de Juridi£)ion t ni de Tribunal pour d^fiinerrauoriteEvC!^iiaftique,maisfeulementdu termedeminifterede la Chaire : Hinc oHoptimis EccUfitt fitculis cum de autoritate EccUfiaf- iicd mentiofiebat^ non adhibtbantur httc nomina JurifdiSioais , majeflatis aut Tribunalis , fcd dumtaxat minifierii Cathedict. Du Pin , de antiquii Ecclef. difcipl. dijfert. i , c.»p. 5 , pag. 191. Cette re-narque , au fujet de Torigine dela Juridi£lion proprcment dite , qui appartient prefente* ment a rEglife, ne touche point A la pu''(r'nce rpirituQlle qu*elle z toujours eue depuis fon ^tabliiTement, 6c qui eA, lans contredit, de droit divin.

d Tout ce que rEelife pofT^de de JuridiAion pour le$ aflTaires tem- porelles n*c(l point de droitdivin, elle le tientde )a pi^tc desSouve- rains qui Tont rendue k cet ^gard d^pofitaire d*une partie de leur autg- flt^. Ce font eux qui lut ont attribu^ un Tribunal contenticux.

# C*^coit plut^t (in confeil quVoe d^fcnfe t ou ciu moio< ce p'cCQtt

AU DROIT ECCLeSIAST!QUE. 44?

'Chriiiens de plaider devani les Magillrars inBdelles , & paii.tii IU4,

leur ordonnoient de prendre des arbiires d'enire eax-mi- Cbap, 1.

tres. Cetoic ordinairement les Eviques , qui faifoient cene

fomflion; & fi utilement , que quand lesPrinces&lesMi-

giflrats Turent devenus Chretiens, quoiqii'iIn'yeuip1usde

raifons d'eviier leurs tribunaux , plu&eurs aimoiciit inieux

fe fouinettre a Tarbitrage des Ev^ues/Ce que les Empe- l. j. fr ff.-

reuTS favorifirent , en ordonnant que les Ev^ques pour- "^* *)/«•

roient juger comme arbitres, du confentemem des panies; : ^ j,[ „^

qu'il n'y auroii poir)td'appeide leurs femeucei , & que les dtipifi. (r

Juges feculiers les feroieni ex^cuter par leurs Officiers. Ils '^*'-

donnerent auITi aux Ctercs & aux Moines le privilege de

ne pouvoir ecre oblig^s k plaider hors de leurs provincef ,

& enfuite dc n'avoir que leurs Eveques h pour Juget en tj""' «J"

matiere civile , & pour les crimes ccclenalliques.

Dc plus , connme la plupan dcs Lvcques etcxent d'uae probit^ & d'une charite reconnue , les Princes leur donni- rcniauiorite en pluficurs affaires temporelles ,pour l'uti- ^^^"JJ)^ lice publjque ; comme daos la nomination des Tuteurs & ^, ^c, ai. deS Curiteurs : dans les comptcs des deniers communs des villes , les march^s & la rccepiion dei ouvrages publtcs : ^, , j, ^p dans la vifite des prifons :dans laproteAion des efdaves , £. t«. dcs enfans cxpofef & dcs perfonnes mifirablei i : daos la ~/*" ^^

Jue pour lci dftoutncr de te foumenre votontaiiemcnt k U iicHonin u^ci infidillci.

J Cc fuicni lei Efnptrcui'* Chrjiicni qui jtiblitenl d'ibat(l lct E«l- <tuei (tbitrti , njcclTjitet in caufci il'cntfc lo Qerci & lci Liiquti , mait celie quilil^ d'irbilic nc leur itonnait pu incoteune Jutiiiiftion propTcment liiic : lei Erlquct D'aToient (|uc naiioiiam , jiiduium , tc cion pn /uri/diiliMim. Ccu pourquoidanileCodcTWodoGcn. & ii<Dt la NoTcilc il< Vilcniinicn, le liire qui conccrn* lcur fonAi^n n-cd p*I JnriluU Jt£»,/«^ai.Viui/J«7/o«,Bilirf.£p./(05J/i;W«yo. & 'liDi I* Cude de JuHinicn Jt tpifcQpaU Auiiiittin. L'Eii!quc ccouioil lct Pjiiiciqui ir prifrentoienta lui maii tl n'avoii pii le pouiroir de lei conir.indc* 1 venir dcyjnt lui , nide lei obliger d'ejL^cu[<t fj ^en-encs ou avii atbitril. Konoriiit fit une Loi en 39S, quicai^li:na lci jiMiraget dci Evi.|uet, rjntnuiicl ceuiqui y ctanlappel^i ne vuudrule.>i painc l*y prc>'tntet. Celte Audicnce, i iii|uftlc Iti Paiiiei fa rendoieni vo- Ijnuiiemcnl pir voi* dc liniplf «rbitraEC , depuii iti coaverlie ca Ja.idiilicneonlcnii.ur..

g Ce r>it l'cniper(iit Conniniin qui , pir UB* Loi <!u 1] Juin ^r,% , peimit (ui pjrticidc d^cliner la JuiidiAiondci Maginratt, pour |'CD iippatlcrau iugernintdet Evcquti.

h Ccci eH unc fuite du piivil<!,;a que toui tei Fnnci avoitnt , iTcit* \M{.it ehicun pat leuiiSup^iieuri.

I On comprenoii foui ce tetme, non-ftulcintpi let pauTcti, nuil ictvtuv», let otpbdiiu , IttmiDimt,

ff^H^t*mffr^f t

444 IHSTITDTION

"^ poicecoatfe l8 jeuv de in&nl & b proftinirion i(. Mais L kar JMoiKe en tout cela n*alloit qu'i veiller a I'executioii des reeleflBens coocenant \z piete & Jes boones mceurs » ft oon a exercer uoe jurididion coadive.

Les Lois I qui attribuoient aux Lveques la connoifiance 4es diSerents des Ctercs , etoient conformes a la difcipline de rE§ki:e. On ne fouffiroit point , autant qu*il etoit pofli» ble , qu'ils parufient de^-ant les Juges laiques , au mepris de leur profefiion. Non que les Eveques chercbaflent k s*attribuer des aSiires , ils n*en avoient que trop ; ni quUs (uflent jaloux de (aire p'aider les Clercs devant eux : mais ^- ik ne vouloient point les bifler plaider. Ceft pourquoi le CoQcile de Calcedoine ordontie , qu*un Clerc qui a utne a&ire contre un aurre Clerc , commence par la declarer a ba Eveque , pour Ten £iire Juge , ou prendre des arbi- tres du confentement de FEveque , fans fe pourvuir devant les Juc:es tecuixers. Et auparavant , le troifi^me Concile de ^i^t^Cml Canhage avoit (fit : 5i arji Avl^i , mn Pretre , ou un Clerc

k I!t concmiToieTsK auifi ^o ^ouaire Sc des autres cofivenrions matri- Booules y parce «{j'ejes erotcsi rc^lees a U porre du Mowfiitr , c*eft« a-d:rc de TEgUfe. M. ct Mc£era\ , en u>n Ahri^e Ckicnol. tom. 6 » p. i56 , dii , totts >*tf n«c 1422 ^e U Juriciftion des EcCl^fiafUques avoit cabr^frc toutcs iortes d*ad:akes » & ne Uid^oic prcique rien aux Jtt^cs Royaux & a ccax des Seij^ncurs ; qu*ctle connoiuoic noo-feulc- saect des caut'es drs fr^rm, des orp^e*ins 8c des Teuves» fuivant

dc fcs Serfs , CoIops 01 Feimiers, commc au£ des tetbmciis, parce qu'ak>rs ils etoiect re^us pardcs Curds 9C des Fretres ; des crimes de ^cril^e . de parjurc d*adalcirc & dc forniction , & dc touies .'es a^tices ou il y avoit du pdch^ , k raifon duquel rHgUic croyoit avoir rfrcit de cocrcisNsn. Cinq chofes , fe*on lui , avoient fort autorire & a^ra.'.di cette luridicHon. La premierc, le refpej^ que Pon doit aux

r>rt'0Bnesfacrdcsi Ufcconde, quMsrendoientU iudicegracuitemer.t^ troc^mc U rcc^icude & U bont^ ces Canons ; U quatrieme , leur capacite q\^ ^oit plus ^rande que celle des Seculiers , U p!t'part it i^aorans , qu*ils ne fa voient ni lire ni ^crire ; & U cinquieme rautorit^ dcs papcs qui les appu) oient par leurs D^crctalcs.

Le m^me Auteur np*iqi!c eofuite les caufes de U decadence de la Juridif^ion £cc(^Gitli«4ue , ainfi qu'on '.e peut voir au m^me endroit.

/ La poirerRon ou fonc les Ju^es d'E^1iie en France , d*eiercer leur JuridiOion lur tous Ics Clcrcs > vieat du droit primitif de U N< cion ^ fuivaot lequel chacun e(o:t j age par fes Pairs , dont nous voyons encore phificurs veftigesdanirordrc ludiciiire, tels que le droic des Fairs de France, d*etre ioges par leurs Pairs , ledroic que lesCours Souveraiofs onc de juger lcurs .Mcmbrcs. La Ju^idifHon dc rEglile fur iei Clercs ^ dcpui( dtd rcftrcimc aiu at^c* perfonncUes.

AU DROIT ECCLtSIASTIQUE. 44?

faurfuu unt csufe divara Us tribunaux puhlics : quolfu^U faU pT^!T^^S gagnit , fi cVyl cn matUre crunimtU , quil foit dcpofi :fi eUft Crap. 1. tn matierc civiU , qiiil pcrdc U profit du jugcmcnt , s^il nc vctu <*'• CaitK ttrc dcpo/e : parcc quU fcmhU avoir mauvaifc opinion dc VE» '* ^ glifc , cn rcccuraru aux jugcmcns fccuUcrs m. D*autres Canons 1 1 f . 1. 1*. poA^rieurs ne defendeot pas abrolument aux Clercs d*agir ^«'««^•"c. devam les Juges C&culiers, mais de s'y adrelTer ou d*y ri- 11.11?^^^* pondre fans la permiflion de TEv^que. ptacuU tx

Ce droit alla toujours croiflant dans les (lides fuivans. ^***!/* •^^'* En 866» le Pape Nicolas I, dans fes Rcponfcs aux Sulga- {n^ ^. j^^ res /i , dit : qu*ils ne doivent point juger les Clercs ; & cette Aurd. iy« matime eft principalement fondee fur les faufles Decr^- ^^, . les , comme Ton voit dans Gratien , & fur les Lois que Ton Conc. hul. c croit ajouc^es au code Theodofien. Le troifiime Concile 7o. g}. de Latran o defendit aux laiques , fous peine d*excommu- V' ^' ^P^* nicadon, d'obiiger les Ecclefiaftiques k paroitre en juge« /16. 16. icr. ment devant eux : & Innocent III a decide , que les Eccli- «''• ^ i&.4?#« fiaftiques ne peuvent renoncer i ce privilege , parce qu*il '^fi^n^ ^-i n*eft pas perfonnel , mais de droit public , auquel les con* u. eig Jcrm ventions des particuliers ne peuvent deroger. comp.

Dans ce m^me temps, c*eft-i-dire le douzieme fiidc , xtiMpasL les Ecdefiaftiques n*^toient pas feulemest tout - ik - fait exempts de la juridi&ion ficuliere ; mais ils exerfoient leur jurididion fur les feculiers , en la plupart des affiiires , ce qui etoit venu infenfiblement. Apr^ la cbiite de TEmpire Romain/? , Tautorite des Evdques fut grande dans les nou*

m On fera moins furpris qut I*E^irt fic un rtproche i ts , dt s*adfe(rcr aux )uges f^culitrs , fi I'on confidirt av

rtf Minif- trts , dt s*adfe(rcr aux )uges r^culitrs , fi I'on confidirt aut dans cts tcmps recul^s , rordrt dcs juridiAions qui eft dt droit public , ^toit en- corc omI afTernii; & qu*en Franct m^mt, chacun avoit ou it donoott la liBert^ de fe choifir des jugcs : ufagt dont il reflt tncort plufieurt ▼eftiges , tels que rattribution du fcel du Ch^ttlet dt Paris; ccUt des Chancelleries aux contrats de Bourgognt , & la poflcflion oii les juget de la province d'Artoit font , d'ltrt accept^s pour juges par lcs con* trats pafT^s entre les fujets dc la provinct.

n On entend quelquefois par oulgarcs des h^r^tiquts de Bulgarie, dont la fe^efe forma dans le ntuviimc fi^de ; maisici il s'agir du ptupl« dt Sarmatie appcU Bulgsres, dont It Roi cnvoya fon fils i Roroe poor demandcr dcs Ev^qucs oc dcs Pr^ires , & conCuIter It Pape fur plu« licurs quefiions dt Rtligion & dt Difcipline , 4 quoi It Papt fit unt amplc r^ponfe.

o Tenu en 1179«

p Cette d^cadence , qui fut une fuite du parfage de rcmpire , aag* inenta beaucoup vers lc commcncemrnt du cinquicmt fieclt , par lct irxuptions que fircnt dt tous c6t<($ If s Saxoos, Its Angloii , Its Yand4*

'446 tnsrirvtioti

PARTit lU ***°^ Royanmes , principalement cn France , oii Ics Rois CK*r> 1. Ont toujours iie catholiques f. Us prenoient confeil des Evdques pour le gouvernement de rEtai r , & ils avoierft beToin des Clercs dans toutes les affaites i parce que les Qercs avoient cotlferve la tradition des foimules /, fic ^oient prefque les feiils qui fuflent ecrire.

Dans le renouvellement des etudes t , \es Clercs s'ap- pliquerent au Droit de Jullinien u , autant ou plus qu'aux

les, lei Abint, Bouiguignon», 1m Socm, l«i AUeaMndi, les

j Au moins drpuitCloiris.

r Les afTcmbiJes de la natian qu! fe lenoientautomniencenicnt it It premicre tice , appel^ei Confilium , fyaoiiu , caf/o^uuin , comiatui , fUtitum , ■i'(!toient (l'aboril compofees (|ue des Ftanci , queiqueEoii oue des pcincipaux d'entre eiii appeUs Magaaiti , Optimam. Les Evequei y eutent eatr^e depuis que Clovii eui embcall^ la Reltgioft

/ Ces formules ^coietil uti refle de celles qui iToienl iti Diiii^s in- -" nRomaini, & qur Theoilofe le Jeune ivoit abro*

Sits. Lt pr^fideni BrilTon en a fiii un rtcuei) , (oui le titie de fun /aUmmibai popali Romani vtriii. Giutier 6i GisCTius en ont auiu ilonn^ des recueili. K ces fDimulcs en ont (\iCctAi d'iutres, que le Moine Marculphe & un auice auteur inconnu ont ralTembt^ei.

( Le renouvellcfient des ^tudei , doni il ed parl^ en cel «ndroic , cft celui qui airiva foiii Chirlemsgre , par I 'eCiblifleineDI qu'il lii i]'une tfcole publique dani fun paUii , Teri Ton ySa.

<lolentinconnuti & que quand on p^iloit de Droit Roinain, on enten- doii le Code ThJodofien , qni dioic Teul obfeiv^ en Krance roui la pie~ siicrer.ice; maii oniieni que fous Chailci le Chaure , [e Code & let NoTcIIei commenciient a paioiire. Le Uigefle qui dcoit pecda , ne tiic

Drcii(leJ..nimendintles payt qui font Iu-de!a de 1a' Luiie. Rrgord. ^ans laniede Philippe Augune, fait meniion que lcs ^iudci eioient

•uenioni de Dioii canon & citil. Mait fniiinC un legleRicnt faic Cardinal Simon de Brie, Ic 17 AoQt 126S, en conlcuuem fbrmede l'univeiliij qui fulfiileen ccfitcle pac ce Card

inon& citil.Mais

17 AoQt 126S, en conlcuuence dc !■ i£- jlfiileencefitcle pac ce Cacdmal , depuii

Eipe foui le nom de Maitin IV . on n'enrei£noit pli» a Farii pouc le roic. que le Decrec ou Dcoit c.mon) il y avoil alori a Pacii qua- tre Dfcr^tiliei ou ProFelTeurs en Droit. 11 «coit defendu a farii «; Jani leipayi quifonien de^i de la Loiie , de liro & (taduet en Droii ci- »il. Oii n'y enfeignoit que 1- Droit einon. L'0'donn«nee de Bioii , en 1(79, iif'oi\% encoielceuiderUniveiru^ deParii de lice ou g.-a. duer en Droit civil. On y enteignoit pouruni lei inililutet de f ulli- nien; maii c'Aoiiconiie lei (tffenfes exprelfes poic^ei pac rOri^anna::- ee.Onyim^timoit ccptndant, & or vcndoitdei Livici de Droii civil, poiirvu qu'i)t fjlfcrnc appiouvis pir un Dofleuc commii par U faiu ij ile Dioic canon.iinfi qu'on rapprendd'un arrili itu Parlemeni, du prc> mier Sepiembre 1147. L*on yoil p»r un au-re acrtt du i-j M;i i<i;- , que oombie d*i queiie proleSiiutt «n D^ciet da Picit J>int eic

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. -447

Canons x : & la chore alla fi avani , que dans le treiziime Pastib nit Ckcle , ils fe irouv^rent en pofleflion de juger prerque tou- Chap. t. les les afliiires. Les Juges laiques Ce r^veill^rent enlin , & V. Durand fbminrent que TEglife avoii empiiti fur les droiw du Roi : ^ ™''» <f- ce fut le fitjec de la fameufe difpute entre Pierre de Cu- ^^' ""•"'* gneres, Avocat du Roi , & Pierre Benrandi Evique d'Au- LiMI. D. P, tun, devant Philippe de Valois , 4 Vincennes , en 'i*9' ""^"'^i^ Pierre de Cugneres preiendoit que TEglife n'avoit que la f^i^g^, jurididion purement fpirituelle,&n'etoiipointcapabIe de juger des caufes temporelles, & il propofoit foixante-fix artiles, fur lefquels il foutenoit que les EccIefiaHiquea excedoient leur pouvoir. En voici les principaux.

Qu'ih ^iendoient le privitege clcrical en plufieurs ma- niires , prenant connoiflance des caufesr^elles& mistes» oi) lesClercs avoient inter^t; revendiquant les criminelt qui fe difoient Clercs , quoiqu'ils ne portalTent , ni Thabit , ni la tonfiire : donnant la tonfure indifieremment ,-pour «'acquirir plus de fujets: Qu'tls s'aitribuoient juridtSion Air les laiques, fous divers pr^textes; dufermeniqueroa appofoit k h plupan des contrats : d'eiicution des telbi- mens , i caufe des legs pieux ; ce qui atiiroit les rcellit & tes inventaires : des mariages y , & des conventioi» ma* trimoniales ; de la proiefiion des veuves & des orphelins.

liduklunfcul, pirUmort tr<

>i>.uirci, r«ludc du droitivoit

tti n^glig^ , & que ll fici.U j n'>voi

tplutdonnf d. liccncci on >noit

^ludict i Orlf.ni & i Pohien , ou 1

■on cnfcignoit lc Uioit ciTll. Cc(

dcui uniMrfitcj voulurtnt tnimc cn

i^n^piclicrqueron ne itifix

•u rcrmintd^Aracil itt ll«nci*i d

cP.tii,fou.pt<...t*,uei'onn>

L'iiudepubliquedu Dtoit ti»il ne f.

rtit ordonni qiiMi foruicnt tcqut.

■Tcc lc Uroii cinon , quc pit ^dii di

LimDiid'A*til 1679.

D,oifBrm™in1eut'V.oiIf^/4'''"''''^^

II Romiini , & que <)'a^Pcuri,

i caufc iti immumi^i & piivil^gci

rEglilc pir lci Empetcuii Clititicnl , ili fuivoicntle Dtoit nuiniin uini louic li Ftincc , mfmc ftptcntiionilc, ^ae^d imnuniia- III S' pririlijfia ; miit iti fuivoitnt cn g^niril lc Dioit Cananiqu«, <'>ll->-<litciei rc^leKlci Concilci, comptifcl djni r>nci»n Code ilei CanonidcrKclilc univcrftlle 1 & quelquei d^cifioni det Papci aui rftoicntfouvcni tpnruliii pjr le» F..*quci. Voyn fk-fl, i. Dn:, F,^r~ foii, par M. fUaty. & lci rukinkn fur U Vreit Fianfon , fit M. i^redtj, pif. 141 &/"'■*.

y Vm lc tcrmc de Maringif , on n'> pai entendu ici Ii connoilTinc* 4u* TEglifc > dioit de picndie , di ipfo fadirt n

confidcti. vil , foimc pir le confcnici

l(uf couiieiiuMii ■ipii

iui£cnimiii<i,r<(uhiiil, (utldcU Lai,r6il iicltei nu uciiM.

Pir

,tti I M ■, - : - -; - o ■■;

,a*m. <itflI<^t»t*'>i.f»H,> I .-ifrwTininmraiir^n. . Jmjlovrnt j. ii "(e" cinl"*^ "•rtinfiirM j.itt^ rt ! r tiiFment : , rjiioeanr :l» .'il«S llHnw» 'i' r wrr--iri.1ri* -< .•T.-nm.-miniiis :) iu t .ira r.y- !'n»i<tr^ i'i';";T.? . it . ••ie«r> >"rf> i'-.viimmnni>iNdax-r^e< ;]!«■ ...T--i.)-.'ii i-i 4>t V >Ti.lri?s i«^-:.:,-t.-:iTnuni>!S. .i.jjiti- V iiii-T ..jiir - w .-(•miir ;.«T5rT>ri;Mr ii ^s i.;tiT i "1 i ;rern^t . iit^ft ;.-« t .irfan^ 1-M- , ;>.rtriiienT rii: , )i.'nant SLii cia-

.HTii.i.n -i.tii-,»- , I.. i.-s ■■.2.:!^tsiiti(na^ r:-aiant C333-

,r... !.. , .-,^ |,.<! r .".-.lenf .omr icr^innatiriijH : i.: ■. •- tn, >...(>■< , !i,>n,vr , , iii.un f.is* .,iixame-t'T ^rtt- :»« 1 . ■ir -'i,.>:.i!i«c-i;n« '■>(>. .tajiKjnniH . «.-.nraiecizs

,hi.s -,.» . ^ '...-.rj ;i.iv--iinir ,- .:re(cnc.nit jstiiiisr -iT..e i -ti.n.i-t ; r ,.ic 3r.i>i'ie rarr-e . ,.r rjinnani rnno.-i3ie- -™jnr ,r;i.,-.nriim*! f \.rt\iiie^\cin .vnr iticnc.Joos •vnr"''"*'»^ lOt*"**!»* i- 'nt>(;r'r!r: . ./ ..fs li..is. .jui.iv.-Lt:::r -r.i r" o>iv-ir,i^r.>^ r-isi!I..T:r.?<i-iair:i; i.T2rcu^rc i jilii-- . -i'i.ir'-i i> ^-11 w ri> Mftn .*.ntVJ-^r i .li.ECI(e~C

. .■ v-ir.;<^ .-..■( ;.ti-3it!.Tiif^i-ui .'p-.irrtir^t-uinrecicrE ■P,vc,-it%-ir«-,F.nimeS -> « .'r = r.-.'£;tMiii;Lii..i; "reCKier... iqt.lvi^if-.-n .'imie:.>ftinfi: -Mt^t i---.-« ..vrnr.rjs ;rt«9 inii •n ■.niiiriirfnr I,^ ;.3n; .vis i;ir« •■ti -[(MYcr.IX .:7S-

•mr.>t-r'i.r .»iir..r-,-jir.-s ,-.|.r »« .- ,.l*JtfK - : ••ifT ni-.itnilJT.

ft. .;- .>i.(..'l.>« -.rivr[:ii.-.« -.^i;r «e - t^iT,:; ■.-rvssas.

{i-r -.. ir.-.ir '.r !,.ir.r i Avijr.-wi,! . ■!; .■fiMirp >,iu ra- ■■■•■' ^ :-;,:■ r,^ ..ji "unif i.- r=i*,ini:;i,M i^ "-i.-ntsnia , ■<.>:t"'->'V -4 T--nt^ vir .nrjcrie iue;nu« renuaiia, nie

, :,j . p.- i-,t-.,An., .«■'.r^.,.i VI, h np Rriit - ^ : ::... ..:'.

V-—','/ •'■M-f.-i fwtP, ■■■ St chtr(lt:fti.:e i L^^ .'i.

liilfUS

AU DROIT ECCLiMASTlQVE. 44«

nous mirq.ierons en Iniriicu-EaFrucc.lcs JuircsrOTiUi ^J

i li;> Prir.emdm ont eti b>en plutavam : en ii:j!:ir« cri- c»»f, U in!ncite,Kk<MiiinTr>>du:t b (biUn^onJu ^.-/i.-.vou? ./& ilu .-j^^-:ij.'(f.f f :en^nicf« dvue.ikoi;! »f]>e.e a loir it.'.>a.'.*' tou:ei .tii maii^rM pror^nes /, & mctn? unc panie ecs «^..tciUiliqucs , fii 12 ciiiiRdion c^.u r-lTS'''''' >( & dii /".-.■ vj-». Ltfi pjT!iK;e.^i on:2d-ni»."-T,-v.i'jj.v:v.T!T.* Sjiiut, toui» \^ l'c:s quc Ton prctead (jue ie iui;e d o^l.fe a n- ceieroD p.Miioir, procL.-d£ contrc let Cjnoos, ou conrre lei Lo^s du royaume. Ca bornes de 1j jjriJ.i^ion ^Chiciiafti- qjc oni e:i coniiroiifes par lX>rdo.injnce dc m ^9 j , & encore piui par iur^^e qui a luivi ; cmVrte qu'0.1 cn eft venu 3 IViiremiie ofrto^cc ; & ce loni a preieni ics Lccl^ fLiibquet qu: le p!j!g.ient acire pre^u^ <lepouiii<:s de toute lcur iuriidii^bon.

lltiiitrever..r i!^ dilKovtion di h juridivtion propre

isul ceaTE !]-.:( lei E.dc&^di^ci pen- vcic coniinei^f Ej.nmt In ItiqMi , & qni f»nt lcii Je lcai nini- rc , qui^s (.cjvciit «t:e fuffiiiruRienT pimii ptt ;«i p«:nei cinMii- quci: telilb.ii :ei iDJuiei rcrbllci &»!!« iil<n dciiu, qiii n'eM> gcnl pii li vinJide pub.iq.je.

t Lei cii piiille^.ci t'o:it crux qne coninettcni lei Fcelcliifti- ^.Ki, & qti, i cjliV Jelciii aiiofitj . don-cMetic pnnii pjr Je< peU net pliii fcrtet q-Jc ccllel qul lont prnndnc je> pai lct c<iis:il. On >p- pillecei Tolfi Je ile.itt , cii fritiU^iit, piice qjc ll connoJljiica cii eft r,iei:ijle reiic icfenee >;■<( J-Rei lofuix , liii loutei lb'tci ■!• perfonoct . tiiit cc(i4iiiiliqiie> , niltttirct ou ialliciibici Jei $*i- giieult- t~i'tr{ let i.i.iiiu(ei ..-u ■i'Kr frinfnl it Kl. ile Vo.'('jn>.

/' lei:»'qu'^ Li-lici q-i .-oncc.nent :e> cooTenliont matiifflKniitci, lci Jommaget K inKictt i^fjSdni d* rineieculion dct |'i.im(f)c( ile raiiiagei lei ictlaa&cat & cDdicilci , in(ne poui Ici lcfit fjiit i IT.Eiile. .-<c.

f Lei Jjg:i rormx ca-inoill^ent da polfeflbire cn miiihet hjnrlt- cijlel .[Utiie que 1j polleirion eH Je £iit ,£c icputec mitlerc p.ofjii*.

ft 0«annbi:ei:..inniiia*nfntiP«rrcdeCujfieie. riiivent.on dcl a,nr«li lomme a'.ibut. Cen"efip»tqiic l'on iie ie p!ai(;:iil p:ui an. cie:ine!n'ni ,!ei e:it[(pMl~ci Jd l:cct«a4Aiq..ei f.:i puil).n,:e tem-

ul'ige. i.iin:ne il le ful il.p..ii Picr.i Je C' s:iei«i On jpi<i'!itit c.-i entcepnfei cr.ijjii», frji-jmi^o, ii,iirpjiii"iii De Ci.i(i;eni , en Mig.f. feiiril aii lcrmcs J'' f M./. S! d.if».. Ce q-i eil .1« vci- liiii.eft (fje .iepuit ce tc.-npi . U v..:i- .ie Tjr,'"! tJinmc a".liui et^ ptuf louvenl & plui tc^utieieaiciil puliqute. I'.'J'.T Fevr l, ir.di r~bu,, tiv. t..h. 1.

i li fjut voii auSTi cclle .rOit^ini du moii Je Jinvicr i fb:i , cclU it Bloii dc MT9 iE( rEJil du moif d'Avrit i6'jl.

Toint II. F (

4jtf INSTITUTION

' . 8t eflSintiene i rE^life, & de celle tjiii lui eft itrangJrt! CbI" L L^^Ure a parelle-meRie lc draii de decider toutes les quef' HmiS, de do^ine , foit ftir la foi , fott ftfr la r^gle de* iHtturs. Elle a droit d*£tablir des Canons ou r^les de dif- dpline , pour fa conduite interieure ; d'en ditpenfer, ea «juelqucs occafions patriculi^res , & de les abroger , quand fe bien de la Religion le demande. £])e a droit d'etablir des Pafteurs k & dcs Miniftrei! pour continuer roeuvie dc Dieu juftiu'<i la fin des li^les , & pour exercer toute cette juri- dj^on ; & clle peut les deftituer , s'il eft O^eiraire. Elle a droit de corriger tous les entans , leur impo&nt des p£- nitences falutaires, foit pOurIe$^bisfecretsqu'ilscon-> fefleot, foit pour les plcbii publics dont ils fom conTain^ CU5. Enfin , l'tglife i droit de rerrandier de fon corps lc» inenibres corrompus , c'eft-d-dire les pteheurs inconigi- bles, qui pourroieni corrbmpre les auirel. Voili^ Itsdroits eflentiels a rEglife', dont elle a )oui fous les Empereurs paiens , & qui ne peuvem lui etre dt^s par aucune puif- jance humaine : quolque ron puifle quelquefbis , par voie de feit & par force majeure , en emp^clicr rexercice.

Tous les autres pouvolrs, dont ies Eccleftaftiques onc ^t&enpolteffioa, & lefontencore enquelques lieux, ne laifleni pas de leur etre ligiiimement acquis , par la concef- fion exprefle ou tacite des Souveraini. Comme on leur a donn^ des h^ritages , des terres & m£me des ^gneuries , on a bien pu auffi leur accorder le droii de juger des difi'^- rents /, decondamneradesamendes, d'avoir desprifons,' des appariteurs & d'aucres 0$ciers , & (l'inipo{er des pei- aes corporelles m , plut6t par mani^re de correftion que

t L'cgUre ne peiit nHnmoitis dCablir it nouvcaiiN tvichii , td it nouTdlei paroiilei au «utrel i^glirei ou monalliici, ttns le con- coun de li puillinci cemporelle ; ces foim il'Jtibli(leiRent n'in(^ rcfliint pai moint le goiivernemeiit civil que le gouvetnemenc eccli- flallique. D'ai!leiirt , i'<g!ife c!t d»ni Vhat, U noii pas Vitit danf VigiiXe .' on ne pi:uc fiire aucun nouvel eialjliiretneiit daiit reUI , ftnt le Ganfentement i)e celui qui gouveme r^cac. t Aucrei nue let macitret purcmeut fpirltiiellet. n> AuCrefoii lei ]ugei il'£glife condamabienc i diTcrfe) peinn corporelkt , comme lu fbuec , & au piloris : ilt avoient i cet efTci dans leur «iiceince det ikheiles , au haut derquellei oii Aifeic mon- ler lei condRmn^i ; on leui mectoic iine micre de pipier fur U ttce ; on ippeloli ceU prCcber, inicrer. II y ivoic une echelte de cette efpice lu panit Neire.Diaie. Pijfenteinciii la piinc cacporeUv

-A.

kV DftOlT ECcUSlASTlOtrfc ^jf

3e fiipptice R ; & rEglife a aunni de nifbo de coiiftrTcr cet Pjirtii nt tlfoits qite les autres bieiu teuiporels. Ciu*<

CMAPITRE II. Dti CmuiUt.

POUR bien connoirre U juridlAion eccIifiafHque » J nous verrons premi^reinent par qui dle cS eiercteS cn fecond Ueu , fur quelln nurtires ellc i'itcnd : trotfii* Kiement,quellee(llarorin*desjugeaieiu: & enfin,qucllei fbnt les peines c3noiii(]ue&.

Toute la juridiSion ecclefiaflique rifide propreocnt Co^f. tp^ dans les Cv^es. Jcru»-Chrill la donna k (a Ap6tr« j ili '• >■ ^ ><• la communiqti^rent a leurs difciplcf , par rimpofition des mainsf : ceux-U i d'autrcs , par uoe tradition coniioute ]urqu'inoui,&qui durera jufqu'! la fin desfi^les! puif- que Jerus-Chrill a promis d'Aire toujours avec fct difciplel initruifans & baprifans. Et conme il donna panimtlirc- ntem i S. Pierre la conduite de fon troupeau » & tui or> donna de confirmer fes frires : aoui croyons quc le pape f

k plDignve que tei luget (rJgUfe pnircnt Infltgar, eft celledaU prilon pcrpdtuclle. Lei Jugct lemporeli feifiKBriei ■pptrtdb tlintei i l'i%Wt , pauveat infl<|et touiei fomi de pelnci corpo- Mllci t ■>■■* <■ l< CDndian^ cft aariui d'un ftr cbiud , cc d«k ttre «u:i irniM ilu roi & nou i cellM de l'kytque ou Ahbf Fojft Pe*fetlr. Ji Cabu, lir. I. cA.4.n. lo.

R C'efl-1-dire que cet peinei ne font pit pour fitiiblre i !■ vindifte publlque | T^llfe n'ir>at point police cndtioarerni* meeriTeriudEli juildlftioli doDt noi Roh lui ont confid remrcicfc

e M. Fteu;-y ne pirle lct qae de le )url>liftion fpiritMlIe qnl appertient de droit dlvin i l'^lift ,U non ilc ll }»idiaiea contentieure qne rfgllCe tiein de I* plM noi Roli.

p IIi le flrent en rirtu dn pouvoir fD'llt iToient refo i cst cfrel de lefui-Chrilt, lequcl lear dtt : Sint mifit m* P»Hr. jtd tt tgB miite vsf. Jaain. c. )o ; d'oi) Ton tifc li conf^eoce <|Dni leur donni l'exeinple k h pOMoir d* ft ChoiBr mtm» do

f Pnmui SiFtm , ftii iieiiur ftlrn* Mtfttft. c, 10. v. t. fa (■ Ptina , &/iip*r hanc ptiram mit-f:ata tttltfiam inMm. IkU, c. i4b V. ( Zta dUKBI lofari pre M , irr noR itftitii fiitl tu t tt W alifUatdi Mnvirfut , tO'fitmj f'»lttt M*t , dlt |cfui .Ckltt 4

Vt ij

4f> INSTITUTION

iMTieln, ' }uri()i^n,dedroit divin, fur tousies evique^ rSt par Cbap, II. toute rEglilo , pour cmpwheT' <iu'it nelc glitre aucuneer-

reur dans la loi , & fjirc ohferver les Canons.

. . Lc goaverncment de rKglife n'e(l pas uno dominaiion ^

i.Ptt.v.t. coc!ine celle des Piinces icmporels : il eft fonde fur U

cliarite, &l tempercpar 1'hMmiliie, C'i;ft pdurquoi , dans

les premieis temps , lcs Evcques ne faifoient lien que de

Saf. t. fan. Tavis dcs Preires , (jui etoient lc S^nat de 1'Eglife , & avec

•*■ if. )a panicipation des Dincres & des Clcrcs. Ils communi-

quoicnt mcine aupeupte/les afTjiresinportantesicariliB

cherchoicni a perfuader , plutot qu'a fe f^ire obeir ; &

moins ils $'attnbuoient d^auiorice , ptus ils en avoiem en

e(n.t.

thufl. apcfl. Les jugemens eccleilaftiqucs s'exerco]eni donc alors

1*.». e. 47, ainfi. L'Eveque etoit aflis au milieu des Pretres 1 , comme

un Magiltrat aflifte de fes Confeillers. Les Diacres ^toienr

dcbout , comme des appariteurs ou Miniflres dc juflice.

Xcs parties qui avoient quelque difFerent, 011 qui eioient

acculees de quelque crime , fe pr^fenioieni & sVxpllquoieni

eileS' mcmes. L^dfTaire eioit examince fommairement , Sc

fans Eormalite judiciaire : le Juge s'appliquoit principale-

ment au fonds ; non-feulement i d^cider ce qui eft jiifte ,

mais a en perfuader les parties ; a leur flier touie aigreur

& loute animofiie ; a tes guirir de ravarice & de l'aita-

chement aus bicns tcmporels : alnti en ufoitS. Augul^n

dans fes aibitragcs u.

FeSJ.vita . Cettercgle, dejugerdans ralTeinbleeduClerge, duroit

''*^' encore audouzt^mefieclstcommenousvoyonf dansGra-

r Ls Pape, cntnmc chef ie Vi%\Vt, a en elTit droic de veil: ler lur loute r^glife, fic conieqkiemmeiit fur tuui li:i Evsqnei miiil fuinDC fufnge *]e rfgUre ia FriDCe , il ne peut pas lei juge lui-mime en premliFG inrtauce.ni par dei coinin!irsires; i[i „, yeiivenc l'iire que daiis un concile compafc <1e ilouie Lrequcs di Ii provliice , & Tappel de ce jugemeni eft poit^ au Pape.

/Lei jleQioai dei Evfques fe Gieiic long-teinpt par le ri.lTrage du clecgii da la vitle >.'pircopHle Ec du peuple , ii^rqu'J ce quc lei Cfia naino itc U catheJiiile i'actribueieiic ce dioic, excliirivemeiic ai peiijile.

t Cei PrScret jioient ceux de ron fgliTe , qui faimoieiic fan «oiifeil oidliiaire , »ppeli Piiibylerium.

uToutfeque rE^r* eKei^oitde juiiillftion exljiieure dans cei pietnieri Umpi , clle d* le tiufaic qiriiKr voknui , & pai vaie d'<irbiti«ge'

AU DROIT ECCLtSIASTIQUE. 45I

tien. Si rafTairc^toitimponantc, rEvequcnefccontcnioit p^pxT. nil pis de conrulrcr Ics Clercs qui refidoient onlinnirc^ciit nrAP ". dansla ciic& pris de fa pcrfonne; il convoquoii ccux (jui '(■ «■ "■ «loicm difperfes par lcs ihrcs dc la campa^ne : & cctie af- fembltjc cntraordinaire cft ce quc nous appclons aujoiird'hui ie Synodt d'iocifain x. Lcs Eveques s^aflembloieni aufli de temps en temps aupr^s dc leurs MetropoUtains, & for- moicnt les Conciles ou SynoJet provineiaux. La fe jugeoicnt les plainies contrc lcs Ev^ques menie , & les plus f>randei aflaircs dc rE<>lifc. Voili donc Ics deux tribunaux ordinaires: TEvcque aHill^ de fon Clerge , & le Concile provincial. t>ans le premier iribunal , rEveque cioit feul Juge y : dans lc fe- cond , lous lcs Eveques ctoicnt Juges , & avoient le Mitro- politain pour Prifident.

Nous voyons des Conciles provinciauT dcs lc fcconJ fii- cle I , cc qui pcui faire croire qu'lls onr toujours eie en ufa- Caa. f; ge , autani quil etoit polTible pendant les perf^cuiions. Le Concile de Niccc i ordonna qu'ils k licndroieni deux fois tous les ans , une fois au PrimcmpB , une fois rAuiomne. Le prcmier dcvoit fe tenir avani leCareme ; altn, dii le Concile, que toute animofiii eiant efiacie , on prjfente i Canlt. oft^, Dieuune offrande pure. Parla m^oK raifon, il itoitrecom- *■ '■**^' mand^ aus Evt-qties de tenir leur audicnce le lundi , afin que les panies euffent louie la femaine pour fe reconciiier , 8c pulTentle Dimanclie lever^DieudesmaiiKpurcs, fansco j-j„ ^,^ lere, nidifpute, commeditrApotre. LesformulcsquiRous Tellent , pour la lenue des Synodes & des Conciles , nout font bicnvo;rqucc'etoiides tribunaux, oii roMJugcoiilet diff^renis b, &ouron corrigcoit let fjutes; mais e:i cfprit

X Cei fynodti ttnoient aulrcroit cii ilcux :cinp> de rinnje , Biix cilciKlti de Mii b i cetles de Novtmhic. P.-^lentement ili le [ien.iei:! QrJlniirement q^fune foij rannie. L^ohjet de eei fy- imdei cit de icglei ce cui coacerne difcipline £: lei ir.ceuit da Clert:*.

y Le Clerfii de r*T*iine ijui faTmoit fon eonfi^il , n'jfoii qnc voiii cunliiliaiive , !t non pM voi> d^libf rative , TEvii^ne ayaoc lenl

y O" pourrcii compter pour le premier conciU ptarincial , ce- lui dc JJnifalcin , lcnj en (i , dont l£t Aflpt dei Apfiirei fcnl men- lion, Ceiit <]•:! furtnl lenui dini le fecond f«tle , font iei concllet tle Rome , de Cff.ru:, Ji: Poni , de CoiinjSc. d-Ofrhoi^nc , de lyon 6( d^Ephele ,ei i!)6id« Home , EC dc Lyun , »^,]S7,

^ Ua doii eDicaJia lci cmz ^ cohcernoUnt 1t dtflptie 6ii'lt f f iij

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 4jj

Mais quand on venolt a la difcuflion des afTaires, on lcs pakt» III iatfoit fortir ; & rArchidiacre fe tenoit ik la porte , afin que cmap. il« fi unPr^re de dehors , un moine , ou un lalque vouloit faire quelque plainte , ou quelque autre propofition an Concile , il eut i qui s^adreflfer. Toutes les afiaires etant termin^s , avant que les Pires fe retiraiTent , on leur iaifoit foufcrire f out ce qui avoic it^ rigle ; foit pour les caufes particulii- res , fott pour le gin^ral de la difcipline : on publioit le jour de la Pique , & on indiquoit le jour du Concile prochain: on concluoit le Concile par des priires , pour demander la rimiffion des fautes que Ton y avoir commifes , & la con- fervation de Tefprit d*union : rous les Eveques fc donnoienc le baifer de paix , & le Metropolitain donnoit la ben^dion iblennelle.

Daos les occafions extraordinaires , quand il s*eft trouvc une grande divifion entre les Ey^ques , principalement en- cre ceux desgrac^ds fieges » op a tenu des Concilts acuminlques^ c'eil-idire 4e toute la terre habit^ble/: comme les Con- dles de Nicie ;, d*Ephife , de Calcidoine, & les autre» jufques au concile de Tren^e , qui eft le 4emier A. Ce nXl pas qu'il y eut en dTet desEv^ques de tout le monde Chr^ cien ; mais principaleipent 4es pays oii les diviilons que Ton vouloitapaiferrignoient leplus; & touslesautresavoienc

Conftintin ^toit a celui de Nic^e cn )X$ ; Conftintiui i celui \\9 Mtlan en )SS ; Cliarlemagne i celui de Francfort en 794* Prjfente- ment les Princes catholiques j envoient leurs ambaflatleurs. Au concile de Nic«^e, tn\%% ^on admit les laTques exerc^s i la dialec« cique. Au concile dc $ardi<iue,cn )47 t les Ev£quesd*Orientavoienc amen^ avec eux deuy Comtes , efp^rant domincr dans le concite par la puiflance fifculi^re. Oans lc ncuviime fiicle, Nicolas 1 fit un d^« cret portant que uul Princc fdculier, ni homme lai , pr^fumit d*af- lifter aux conciles eccUliaftiques \ finon qu*il fiit queftion de la foi. 11 y eut cepetidant encore plufieurs conciles au:(quels •(liftirenr det luiques , entr*autres: dans un concile dc Paris en 1053 , 81 un con- cile de Njibonne tn 1054-9 auxqueli aflift^rent phifleurs nobtet lai^^ues \ tti concilc de Montpellier , en u is 1 auquel aflift^rent les Barons du pay». Les Ambafladeurs de rEmpercur 81 du Roi tf« Cft^rent au Coiicile dc Trente.

/ On entcnl par4J toutes les parties du monde , qui ^toienc alors coiHuies , k dans lefquelles il y avoit des £v6qttct liulias.

£ Fn }xs- Ceft le premier Concile g^n^ral.

n On compte commi<n^meiit loConciles gin^raux , y cofrprjt cduide Trente, qui eft le d.^rnier. II commeii^i lc i\ O^cci&brc i;4$ y & fiaitle } Dcumbrc 1^61.

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AU DROIT ECCLfiSlASTlQUE. 4^7 .

l«i le Chauvt . les picrre» civiiei , & courfe* Ae$ Nor- I*a»tii I«- -lands fiirent iin bien pliis grand obflacle au« Concilcs pro- <■**'• *•

vincicux ; & la divifion des petiis Seigneurs 0

Bieme voil : cnforu que dans le diiiume , i'on£i^me Sde

douzi^me ficdc , il ne fe tini gu^res de Concile , que par

]'au;orite des P<ipes, qui y pteGdoient par eui-mcmes ou

parleur&Ltfg^its.

Toutcfoit , Innoccnt 11! , au concile de Latran p , re- J- ^p'^ oouvela encore la r^le des Concilcs annuels : mait ell« fut mal obfcrvi-e : & dans le fiecle fuivant , nous voyooi un Concilc de Valcnce en Efpagne , t'an 1313 , qui les ordonne feulcmtini lous les deux ans. Enfin le Concile dc Ctit- Baph Baflea rediiitatrois ans roblif.ation de tcnir Concilcs /""^- '*"-^. ptOvinciauK ; & ceire ri-glc aeie ccmfirmi-c par le Con;ilc /,«■ |j. k.<. dc Trente. 11 veut quc ces concilcs fuicnt rcnouvelcs par> 1. toui oii ils auront eie omis : quc tous les trois ans , au moins, chaqtie Meiropolitain ne manquc pas d^afTcmbler le Conclle dc ja provincc ; & qne tous lcs Evcq^:cs & lcs au- tres qui ont droit d'aITifler au Concile , folcnt tenus de s*y trouver : juiques-Ia. que Ies£vequcsquipretendentn'^ire fuflVagans daucun Archeveque , doiveni toutefois en choi- fir un , pour fe rangtr i (oa Concile ; le toui fous les pet- nes portccs par les Canons. En France , rei^uiion de ce Oecret a eic ordonnee par rtdit de Melun q , par celui dc ^ ' '■ ' ••

■iixiucli lei E*ji]iict Sl Crindi 6a Rojnume ciirtnt pirt , nc font cnmpofifi, pour \t plul gunde partie , qiie de rJgUm«nt fnr ict malieiei ecclcliiilliqiiei, tellci (tuetci Sjciemcm , lei Archevffguet, Kv^quel , Pr«lrei , Diicrei b Knrei Clerci ; roffiie ilivin , Ici CN* communicalioni , lei Relisiru* H. Relig<eurei , lel diKmei , bc.

B Lei Seigiteuii donl pirlc icl M. Fleuiy , font , non-feulemcin ctux qui ufurperenl 1i Simveriincte de quelqiiei ProTineei ou peth piy!, i!ini lei Xe. & Xlc. liiclii ; miU de certiini Seigneun pir- lii;ulieri i|ui , r*ni ittt vmiment tanreriini , jioicnt >tlcn pu<lljnf )>iiur ufer dei dialti rcKntieni , leli que lei Duci de BourjtORne , de Normindie , d*Aquii.ilne & lulrei, tt. mdnc dei Scigneun beiiicoup moini confiitf^thlei , qu! ftoicni canilnucUemeni ea

/> Cett cetiii qui fe lint en iin.

1 Cet cdtt qui e(i Ju moii ile Ftvricr ll'" . quoiqnc dlrf il* Piiii , a iti ir-i-eV' ;i.'if i'e Mtlun , p.rcc qii"tlfiit donne fur tei plain. tei & icmoiiti.ini.ci i!ii l..'.tTf* de Ffince , (iSni-nltment stlemblS p.<r peiniiHicii .tii itoi llrnfl III en la eitle de .M':nn. faiikle t , qri clt ce vi T.i cnictTuc l^ lenue dri eoncjlei < ailmoncfte lcl .Ar» cJwviiui.1 Mi.(iupoliL4uii du rojiuiac; tt, iiJHUDOioi lcut ciijolal

f^UH**tff1rj i \

-\ -:\r.^..

I N S T I T U T I O N

J^ABTti ilt xtfiOy&paruneDiclarationde 1646 r. Toutefbis, ilmr CsAf II. t'y eft point tenu de Concile , depuis celui de Bourdeaux » tn 1624/.

Bsy~~ ■■ ■' ^^ff3

CHAPITRE II L

Dcs Jugcs ordinaires ou DcUguis,

LEs Eviques teint furcharg^ d^affaires , particuli^re- ment dans les grands fieges , fe dechargeoient du juge- ment de quelques-unes , fur quelque Pretre ou fur l*Ar- chidiacre : ce qui devint plus fr^uent , depuis qu*ils eurent ^ndu leur jurididion a la plupart des caufes , m^me civi'» les. Les Archidiacres s*accoutumirent fi bien i juger , qu*ils pritendirent que la juridi£Hon leur appartenoit ; & ea pjufieurs diocefes , ils en ont prefcrit le premier degre.

At tenir les conciles provinciaux dans fix mois prochainement ve- iians ; & des-lors en avant , de troisansen trois ans , en tel Ueu dc leurs Provinces , qu*ils connottront ixxt plus propre pour cet eflfet , pour pourvoir a la difcipline y corre&ion d^s moeurs , & diredion de la poUce eccUfiaitique , & inftitutjpn des Seminaires & ^coles, felon la formp des faints dicrets. Le Roi d^fend k tous fcs juges d*emp6cher diredement la cel^bration defdits conciles , & leur cnjoiat de tentr la main k Texecution des D^crets & Ordonnances d*iceux , fans que les appellations comme d'abus de ce qui fera or- donne auxdiu Conciles , pour la corredion & difctpline eccl^fialU* f ue , aient aucun eftet fufpenfif.

r £a i6si le Roi ^criyit ^ M* rArchev£que de Rouen , pour la tontinuation du Concile provincial qu'U avoit coipmenc^. Les allem- }>lees du Clprgi^ de 164^ 8i de 16(0, confirmirent les prec^dens r^glemeni pour la t(si)ue des Conciles provmciaux. Celle de i6$o envoya m^me uae lettrc circulaire dans les Provioces a ce fujet ; & rallembUo de 1670 fit fes rf montrances au Roi , pour obteiur U cel^br^tion d^ ces conciies. i\% ne peuvent txxt attembl^i fans une pcrmiiCon fp6ciale du Roi , nonobfiant ce qui eft port^ par TEdic de Melun , ^ autres r^glemeot poft^rieurs.

/ Lcs Cpnciles tenui en France depuii le Concile de Trente » fontceuxdeReims,en;s64&en is^S ;Cambrai, eni56s;Houen , cnisH|;Reims,Bourdeaux &Tours,en \%%\ ;Bourge$,en istt^; Aix, en hK^ i Cambrai , en k^6 *, Touloufe, en 1590 ; Avignon , cn 1^04 ; Narbonne , en 1609 ; Bourdeaux , en 16x4. Les Jernierf £onciIcs reglfint 1e ten)ps pour la tpnue des Conciles i trois aps » jk outre les peines portfSes par Ici anciens canons contre les £v«- 4ues qui ncgligent d*y aOifter , ils d^cernent encore la privation ,ki troifi^mp oa dc la quatrien^e partje de leiirs reve nus applicablet (tn <ituv£es pies ; teli fontl^i Concilps de Reims & dc Bourdeauxm S^S I dp ^Qttrges | eo 1584 | de BQurdeatuc , ea 1614«

AU DROIT ECCLfiSIASTlQUE 459

Cela fir que les iviques aimlrem mieux commettre des p^nxiB rik

Pretres , leur donnant des commiflions rivocables i vo* chap. Uu

lonte.On ies nomroa Vicaifts ou Officiaux; & nous trou«

vons le nom d^Official employi en ce fens r, pour celui qui

exer^oit la jurididion de TEveque , dans une lettre de

Pierre de Blois , icrite vers Tan 1 179 u. Nous voyons, ^* ^^/* ^*

dans le fi^de fuivant , des Canons pour regler leur con- '^'

duite , en trois Conciies de Tours , des ann^s 123 1 , Ta. w. comc.

1236 & ia39:&ony voit que les Archidiacres mteie ^^^''.^"Vw

a voient des Officiaux x. Depuis on a diftingue les Officiauv 4. 6. ^ i6|.

& les Vicaires , nommant Officiaux ceux i qui TEveque ^* '*

comniet Texercice de la jurididion comentieule ; & Ficai'

tu giniraux , ou Grands-Vicaires » ceux k qui il commet

la juridiQion volontaire. Les Officiaux fe multipliirent ex-

ceflivement : les Chapitres exempts y voulurent avoir les

leurs, & les Ev^ques en itablifibient quelquefois plufieurt

dans un dioc^fe^; fous pr^exte de la multiplicite des af«

t Plnsincicnnement , le ttrme d*O0uialit figiiifioit uo Officigrdt rSvique en g^neril.

u 11 n*eft poinc fait meotioo dcs Ofliciaos daoi lci D^cr^tslei do Gri^gotre IX ; ce qui a fait croire i quclques-uns ()u*ils n'avoien| M 2rablis quc depuis le Pontificat dc cc Pape ; mais uu Concilc dc Tours , Mnu cn 1 16) , prouvc qu*il y avoic il^ji des Offi«;iaux #0 Francc.

X Dans quelques Egifes od PArchidiacrc a noc furididton , il a encorc fon Official , commc U fc %oit pr^fcotemeot k Lyon & d«iif quelques autres Eglifes.

/ Les Chapitrts exempts df la )uridtdioQ dt l*£vlqQC ont lcur jurididion proprc & leur Ofilicial.

f Quand lc diocifc s'<tead dans le rcl)brt dc difli^rcns Pari^ fncns , ou en di^ircntet foQvcrainct^ , TEvdquc nommc des Ofii- ciat^x Forains , pour les parties dc fon diocife qui nc font pas do miftmc diiiri^ quc le rcfte. 11 y a encorc une autre forte d'OmcisQX f uc lcs Canoniftes appeUcnt Ojfclaux Fonains \ favoir , ccqx qoc fuclqucs Ev^qucs ont daus ccruiocs villcs dc icur dioc^fc , autrcc que la villc pfincipale. Lorfquc cos Ofiiciaux font dani U mlm# /ouverainct^ , 8c lc mimc Parlcmcnt quc TOfiicial priocipal , ils oo- connoiilent ordinairemcnt quc dc cauif s ligtm , H i'appcl dc Itur fencence va a TOfiicial principal. 11 y a i Bcr un OflkUl Foraia du ^iqc^fc dc Toul. L*Archcviquc dc Lyon dcvrolt avdir dc mlmc dcs Ofiiciaux Forains pour lcs panics dc ioa diocAfc , qoi (bot d'uii Qutrc rciibrt , commc font Pij^o ; ccpeodaiu il o'co a poiol Daos lcs afiaires f iviles , i'Official LvQQ ioftiuit* Ocni Ui afairci cri« ninelles , il d^I^guc fur lcs Ucux. M. ^t S. Qcorgpf , ArTcbcvlcue do Lyon , obtint «les Lettrcs-patcotcs co 1696, qui lc ^pcolcrcat 'cl'<tablir un Oificlal Foraio* Quftlgqci SQtrcii fivl^ots 9tK fibttao HtmbUblci Lcttrei.

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AU DROIT ECCL£SIASTIQUE. 46* m^eton plus, comme dans tes premicrs temps, d«s juge- pAn-nB Ttl* menschatitdbles.oiironcherchoit amiablement la verite,CHAr. HU & oii \'on fc propofoit dc retablir la concorde , & de cou- per iurqu'a la racinc ics divifions.Dans ces derniers temps. c'<l'toit dcs jugcmcns dc rigueurt, oii toutesles fubtilites du Droit ctoient employees; oii perfonne ne relichoit de (ei intcrcts , & oii \cs paifions fe nourrilToicnt plui6t qu'elleft Dc «'eteignoicm. Les Pretrcs & les Clercs , qui £'empref- foient a pourfuivre dcs proces , ou i les jugjer , n'etoieiu ni lcsplus diaritables, ni les plus faims. De-la vient (jue les Ptincesont retirc une grande partie des pouvoirs qu'ilf avoient accordcs a l'Eglife , & que les pariiculiers ont au* tantaime plaider devantles Uiqttes, puifqu')! n'etoit plus <]ucflion que de plaidcr. te mal efl que rEglife, pour avoir trop entrepris, a perdu la pofleflion mcine d'uae partie de fes droits J.

Pour expliquer T^tat prcfent de la juridi^on ecclcfia^ lique, ii faui obfcrver qu'il y a deux fortes de Jugesj le» }ugesordinaires,&lesJuges delegu^s. Les/irjM0r<£jMir<(, font ceux qui oni la jurididion par eui-mimes; lavoir» les Ev^ues , & leurs Offidaux, qui les repreTenteni ; lei Meiropolitains , les Primais , le Pape. Les Chapitres ezemptsfont encore Juges ordinaires de lenrs corps , & dc quelque panie du dioc^fe , en plufieurs lieux oii ils en font en poffeffion. II cn eH de m^me des Abbes de quelques Monallcres , qui , outre rexamption , ont encore juridic- tion & terrifoire ; mais il y a peu de ces privilegei , qui «ient pu fe foutenlr comre un examen rigoureux. Les Ab- b^r^liers, lesPrieurs claufiraux, & generalemem tous les Superieurs de MonafUres , ou d'autres Comniuaaut^s

t On comnien^a i condimoer auK depcni en Cour d^Eglife en )l6)l , pir ordie dii Cu'icile iu Touft , ■aquil le Pape Alenmln III alTillu. L^irjge de condamner ta% d^peai ne cammeiifi eo (Our Ijjie quc foui Ie rigne de Chir[e)-le-BeI , veii Ten i ; i6.

d On lii iwM ^xt a TEglirc de fi ouin^ince rpimuelle , qui lul •ppartienl de dioic Divin \ an tui a leiitemeiit txi uae pirlie ile la julldiaion conleiiUeure , en mititcr pror«ne , doiic clle itoit ea poltellicn , coioine de connolcre dei conventioni de miii«ge, ruuc *pri.'[cHie qu'ellei fc riiroienci la poitc de fEglirei decannottic d«t legt pi.-un , b m^me det Ceninieni oil il n'y en avoic point ) df c^btei Jet veuvei, d«t orpbcliBt, det pailrcet Ec auiiei pcrfoaoM «iUriblei.

M r-F'.:;!='

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emrmnii ». a-. ioe- connr- ou toc- Tn-. cr-Tiz= citi;. ?nn .. flt^auo- C: laoueu- s;r- DOi>vrr- srrrT^ : tJ- aK.r raarp-yra- tngniiggpr- k ^sr.r-.-jar- ^bc^-

nr, r-oT:T:T;^ei-.cr!S!rBti?jnrraa-. d. BtTuriMM-i ^ sur 1 :;:?rn-Tr- auiT M Li,-^- dl, lar- esfc- (tir. ler- ts^- !■-■ cT»rr£r- iri is onvvtrT- o. '•ebi. iin js ti^

r- •-r.--tn. ( J- TiEiTeKrpftcomrrf-DOB- litisus- Wtt»- ris" f..:nHr. . tt- tceaHBtcr c ...■ri. nna.a=aw ci air

AU DROIT ECCLtSIASTIQUE. 4«!

l^ pouvoir dcs/uges delrgues cft borne , par les tennet pj,KTit lU. ^ leur cominiflion , qu'i!s doivent «diferver cxaAement : Crap. III; jurquevll , que Ton a doute sTil lenr ettwt permb (l'admei- *^"'^' rrc des exccpiioiu )udidaires. La d^^gation ficit , non-rcu- JJj^ m^* lerocnt p3t lc jugement de la caufe , mais par br^ocation du pouvoir , lcs chores etant enticrcs ; & par la mort de l^Or- dtnatre , ou du del^gui. En un inot, c'e(l un mandemem aflreint aux Lois generalet ^ ce contnt. Les d^legu^ du C^offaraf^ Pape oni pluTieurs avantages fingulicrs : ils peuvent liilK tj.ta.t^ dilcguer, i rexemple des dd^es du PriDce, qui ont ce ftrivilcge : au lieu que le dilegui du Juge ordinaire ne le peut , parcc que la jurididion ne lui appartient pas , mais M Juge ordinaire. Le dcl^gui du Pape peut eiecttter lui- BMHie fa fentcnce , fi rOrdinaire refiifoit de )e &ire, & peui ulcr de cenrures : mats c'efl toujours rOrdinaire qui «ifcute la fentence de fon delcgui. Ceft auffi ['Ordi- iKurc qni juge les reculationf propofiies contre loa del^ gui. Si Ton en propofe contre le d^lcgui du Pape , elles fe- ront jug^, ou par les autrcs deUgu^, s^ils font phifieurt compris dans la meme commiffion , ou par dcs artMtres.

Tous ces privileges des d^l^ues du iaiiit iiige viennenc it la difficulie de recourir i Rome , particuli^remem en FraDce, oiinosRoisnepennettent point que leurs fujets l^dem hors du royaume : auffi le Pape ne doit adreflcr fes rejcrits delegatoires , qu'i certaines perfoniws, c'eft4- dire, ou aux Ordinaires des lieux, ou i ceux qui auront tti difign^ dans chaque dioc^e, pour ^e capables de re. . - ^ cevoir de telles commiffions A; mais les riglemeiif AesDi- f,ff, ilf. lo, critales & du Concile de Trente , fur la qualiie de* del^ c. flatia. di* gufadu funtfiige,i]es'obfervempoimenFraace^. f^V'' " ^

t Lc Q,Ut%i it Fnnce n'ifipiouvc polnt que let commlOiont da Plpt foienE ■drtllfei luK Ev^aei in partibui , encore qut Cei Cvi- «[uei fe trouvaneni orT|iniirei Fnncoii , i moini qu'Ui ne rufleat COidjuteilti de qaelquei ETtqo» de Fnnce.

I SuiTint dernitre jnrl()>nidence , on obfervt qnc lei Comsilf- filrci du Pape fotenc dini le reffbrt du PirleoKnc oii li cmft tommtnct. 11 D'eft pai njcetrifre ^'lli folenC dD diocifc de Tic- cuf^ oti du di^Irndeur : it fuRii qD'ili foicnt dl mime PiclcOleDC. Vo/tjltt Mimairti du Cltrfi , tom. IV , P*|.i41S >> <4|A-

FM.miIL

a.

4S4 INSTITUTION

C H A P I T R E IV.

Des Officiers de U JujUce eccUJijjTique,

LE s Evdques fe font appliques fi raremenr , dans les demJers remps , a juger par eux-me.7ies ; que les Ju- ges iaiques ont voulu leur en difputer le droit m , 6l lcs mettre au rang des Seigneurs proprietaires de juilices fu- baltemes , qui , fuivacr les Lots du royaume , fonc obU- ges de ia faire exercer par d'autres : mais ii y a bien de I3 difierence.Toutes Cortes de perfonnes font capables de pof* ieder d es Seigneuries temporeiles , meme des femmes & des enfans ; & les hommes qui les poffedent le pl iis ordinairement , fontdes nobles portant les annes , & peu inftruiis des regles & des formes de la juAice : au iieu que tout Eveque doit fa- voir les Canons , & ^tre capable de juger. Cell un des prin- cipaux pouvoirs marques dansla formule de laconfeararion. UOiHcial n eft donc que comme un lieutenant n , ou platdt un Vicaire de l'Eveque. II peut avoir un Vice-ge- renr, pour fuppleer a fon defaut; & c'eft TEveque meme

m T.ef Evlqaef peovent excrccr eax-m^met lcur jtiricfifiion vo* loiicsure , Sc ne font pas obligcs de nommer des Grands-Vicaircs* A r«g3rd de la concc.uieule , ils ont ^galemeot le droic de IVxer* cer par eux-mL*mes, fuivant le droit canonique. Le Concile de Njt- Lonne , ea 1609, y eit conforme ; & les allembl^es da Clcr*^ i!e i6s5 2c de i66( , obtinrent des diclaracions conforraes en i6s7 & 1666 ; miis ces d<5cUracio:is n*ontpoinc c:e enre^ftrees, Sc ruf.tge le pius gdncral Je France e(l au contraire. Pluficurs Evequcs , teis que ceuic dc Provcnce & de Flandre , tienncnc eux-memes Icur of- ficialice , quand ils le jugenc a propos. Plulieurs aucres Evecues onc ^te maintenus dans cc droit ; & rArche%'£que de Paris , lors de fa prifo de polleflion , e(i inAalle i Tofficialice. M. de Bellefonds , i fon inftallacion le z luin 1746, )ug<ra dcux caufes , de Tavis i!u Doyen & du Chspicre de Nocre-Dame. f^cy^X le Mercutc de Juin 1746 , com. ll, pag. 146, od ce Ctic efl rapporc^. Les autrcs Arche- v^ques & Ev^qucs , fonc dc m£me inilall^s a leiic oHicialite , lors de Icur avenement 'j mais 11 n*eft pas d^ufagc qu'i!s y recuurneiit cnfuite.

n Son poavoir eft plus ^tendu que celui des fimples LieuCcnans , en ce que r£v6que , fi on le confiderc comme le j^remier Officier dc fon iitfge , n*efl pas en droit , iuiv<uu Tufuge commun , de tciur lui-memc fofl officialit^.

qui

AU DROIT ECGLtSIASTIQUE. V6j' ^i le cornmet. II y a encore quelques auires Officiers , _ ,1-'

pour rnercice de la iuridi&on ecclifiafiique ; favoir , le ciAr. IV.' Promoteur , les Procureurs poftulaiu , les Greffiers oa Scribes , lesNoiaires, les Appariteun.

Le PromouuT eft comoie le Procureur d'office , qui fait toutcs les Tequifuions & les pour&ites , coaceroant rime- ret public. U eft etabii par rEv^queo, qui lui donne un Vico ' Promoteur , s'il dl beroin. II n'y a plus guires de /'focurrurj ^0/1u/jnjauxofficialiiis,qui n'aient pointd'autr« emploi p. Ce foni les Avocats f ou les Procureurs des pri- fidiaux , & des autres thbunaux Teculiers , ou tes Nouurtt tipofloinjues. On nommoit ainfi ceuz qui avoient des provi-; fions du Pape pour Inftrumemer par toui pays , & dont on avoit reflreim le pouvoir aux matiercs eccteriaAiques. II y avoit aufTt des Noi^ni ipificpaux ; mais les fondions des uns & des autres ont eti retranchies en France , par la creation dcs Notaires royaux jpoftotiijuts , en 1691 r. Ls Greffitr Jt Vo^cidliti eft pourvu par rEveque : & les emolu- mens du grefTe font ordinairement baillcs i £i:rnie , comme faifant partie du revenu de TEveque.

Mais tl y a d'ailleurs de& Gregiirs dti infinuaaoiu etcU- fiaJU^ues, qui font Officicrs royaui. Ils furent etablisd'a- bord , en conl<iquence d'un Edit du Roi Henri II , qui , apr^ avoir reiranche quelques abus touchant les proviQons

« Dini Iti ofliciiiiUi ()«( Abbti , itt Ch*pi(tct , dts Arcbidiicro .' il y a aufli un promotcui (|ui ((liliblipic cclui luqucl ippuueDI la juii(!iclion. ' f t.11 PracuKuri qui poRulcnt 1 l'oScialit j , ne le font qu'ca

vettu d'un( cominillion piTiiculiete d( l'LTequc.

f Lci «ToCils lu pjilemtnt pliident & ^criitni diritei ofliciilit^i,' fans commiiTioii pirliculicre, & Uni y ptitti un nouvetu {(rmenl. 11 cTi cndemime dei Avocali d(i pr^r><]liu< Sc lurrci ii^tt dant 1(1 Villesouiln'; t Paclement.

r En i{uc1qiiei endcoid , comme i Paiii olGces d( Naltim royiux ipofloliquei oni <ie i^iinit t ceui de Noliiits royauK ci*ili. F.n d'iulces lieui , iti (on( exerc<!t Kpar^menl , cominc i Ocl^iot , k Dijon, &{. Lt fonfiion decei Notaitci (poftoUqiid cfl de ttccvoit les aftei canceininl lei hlnifMCi , ttli qtic procuttliohi pour ri- fi^net let pctfenuiioni d(« Vaicons Lccltluniqutt & Laiquci , pto- vjlionsdotLnJeipiilcs Ahbi^s, AhbelTM, Gi antcei b^n^ticltts, cdltt accaiddei pit lei Coltneurt Liiqu*!, Iti pcifti de pdlTeiTion , le* commillioni des Acchidiacies , b gJneT.<lemeiii loulei lei G^nilici- tions , lei rDinmaiions , oppoliiions , intecpcll^iiiani qtic 1(i pitricu- licis doivcni (aice poui li conlicv^Lian ic leutt droiti , iu> ralrcini, Xux Ele^turs fil Cull^uucf. Voyci r£^i ''fi moi/ Ji Dicfaiti i6jl> r<rmr II. G g

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AU DROIT ECCL£SIASTIQUE; 467

Kotaires apoftoliquef & Procureun i rofficialite , 8t quel- p^^^,_ n^ quefois eacore Banquiere expeditionnaires , ou Greffiers des Ci4r. IV. infinuaiions, ou Banquicrs & Avocats aux Parlcmer.s^. Les App^niiuri dt rofficiaiiti font auiO des laiques. Leur fonSion eft fcmblable a cellc des Huifliers ; & on fc fert or- dinairement d'eux pour Iesctrations{& lcs auiresexploits: Diais on fe peut aufTi Ti^rvir des Huifliers & des Sergens des juftices fecuiicres. De lous !es OSciers du iribunal ecci^- fiaflique , il n'y a donc quc lOfficijl . lc Vice-gereat 5c le Promoteur , qui foient Clercs j. L'Official doit etre Prctre ""'■ ^•'"'' > & Dodeur , ou au moins Licencie en Theoio^ie ou eo xxii^l tdso', Droit.

CHAPITRE V.

Dt U Compiiintt du Jugt d^Eglifi.

LA mati^re de juridiQion ecdefiaAique t , comma de (oute autre , eA, ou des differents 1 terminer, ou des crimes a punir. Le premier geare s'appetle Mauirtsei- viUi c. Suivant Tufage prerent de la France , TEglife con- noit des MiiHrtt purement fpiriiailUi entre toutes fortes dc perfonnes, & peut connoiire 6es Matiirtt perfomullmnxTt lesClercsi/ipiTi/i. Lesmaiierespuremeatfpiriiuelles, lont les Sacremens & le Service divin.

y PiHtBttretnt on n'inrcrit plui rur le Tabtciu iu Avocati , ctui ^ui r* ronl recc*oir Eipjditionnair» en Cour da Rame.

( L*s ciutiani fonl poul let □fEctalil^ , que (ool lei ajoutn*- (aeni iaat l<i trihuniui f^culieii.

a Dini 1<t atfairtiimpomniei, tei ofSciiux oni couiuine d'appelcr poui Alfeireuri de> A*i>c«(i, ou luirei griduii , qu'ilt peuvcni cliui&r «ultc lct Lii(|uei.

t L'Aulcur nt pirle en cct endrolt aue ii Ii juridiflion conitn- tieufe , & non dc la volontairc. Iiquel<ei'ipp1iqu<*il*>utr«i objtii;

t Le ftcond gtnrc d'4lfiirei s'ipp«lle Mtnirti irimimliii.

4 ftrranhTtiaJiCOrdanamicidiMoult,!. nul ne ptul iouir ilu priifiUKede tljricitute, fail tnm.ititie eiTile ouen malicie crimiDtlle, *'il a'l\ connitu^ )iil oidrei (icrii , & paur lc moini (aul-diicr( OU Crei< (auellenient i^llHjnt . K (er*inl aux olflcct . minilteiet & t>«> n^ncetqu^il lient enl'tgu[ti & piilidfcljr^lian du Roi Chtrlei IX, du moii de Juillet i s;61u( cei iitlcle, il eH porif quc Iti rimpltiCltrcs loalut^i jouiianl de piirilege , pouivu qu'ili faient b^nClieMrtou ^colieci ^tudianl anuelttinent. L'Ollicial cannaii luiri dt Ctt mtm*t ■4tierf I , entie un Clerc 8( un Laniue , qutod I* Clecc eft defendtur , cemmc it cft dit pat U ruite,

Ggij

•468 I M S T I T U T I O N

Eonc le» Sicreineiis , U D'y a gueres que le mariige qin f^^gg^ Y, tottnoBe de fiijets 6e comeflaiion ; encore U plupan {om- dks ponecc devam let Juges Uiques r , par des appelbiiaas cotnme d*abiu : car fi ron accufe un ciarlage de nutiiie, pour avoir eie cclebre encre miamrs , {ans publicatioa de bans , fans confeatcmcm dc pzrem, fans lemDins ; faors de b prelience du Cure/, ou por quelque auire niroa : on ap- pslle comme d'abus de la celebrarion du mariage . & on dc- maDcle qu'il foit declare avoir eie mal , Qullemeni & aiHi&- Tcmem conirade ; parce que Ton fait quc les Juges Uiqtiei pronoDceront p'ui6t ainii , que les Jugesecclefialiiques. Lcs csuTes qut vont ordinairement devant lcs 0£;iaux , ront cclks des fiaD^illcs, pour en demandcr TaccoaipliffemcQt , ou la rerolution. ^.'accompliireincai efl ordonnj s'ii y a eu cobalutatioa. EncecasleJuged'£^1irecondamneaepou(er; & fi ia partie refufe d'accomp1ir la promeJTc ds mariase , ou ii, parlafaute,clIeyami5obllacIe,rO£riaIlacondamiie a urii: peine canonique ; & a quelque aumdne , & ordonne que les panics fc pourvoiroui pardevant le Juge Uique*

L'ippc! ccmmefabi» nepoit i re portj qu'iu PiTlrmcDt , £ant!a leffon ^K^je: pinici 10« demif iliees.

/'Lorl.jje let piiiiei dcmeureiit diDi deui paroilTet difrcraiiei , il fiLii poai h Tilidite dii iririige, 1e toncourt ccideui Curet, fuiTant raeeriiffement (j-ji en fui dorne au Birreau pir M. le prexier Prf rxdent Fortail .1e 11 Feirier 174^ II til d^ufage ^iie le muiige foii cel^or^ pii leCuiidela paroilTe , fur liqutlle dcmeuie iafille , & que le Cur£ ^u r..:ui i!pouii)cnne na confer.iemenl pouc que Taulrc cdlebre le aa- liage i miii eo quclque lieu qce le nuiiage foii celebic , il iiui le con- CDu» dei dcui Cuici.

g Lei peinet Cmaniquei que 1e Jnge d^Eg^ife pcDi prononcer foni dt deui fwreti Itt uoti au'il peut feul prononcei , a i'eiclulimi du Juge Laique ; d'autre> qu^l t.e peut pronoocef que concurremaieat ■Tec le )u{e Liique.

Lc> ptineidelapTcmiere cliOc font , reicomQunicition , Tinter- i\t, la (urftnfc, U ddpofition, la dcgridaiion. Q.ielquei-unt ajoutent rabaodonncmtnt lU brit (cculicr .' mi» e'cl) motni unepeinc.qu'une for- ine. lly icnco[ed'autitipcintiindiqiidtipirleiCanar.$,ieilet que pfniicDCCt publiquei . qui ne [aiii plui en ufage. D'iuiii-t i^ui depen-

aaulli ririJgutaritJquii'ti:iOu[i, t^ni pai ceui qui ont des doVaun naiureli, teli qut iet balardi , lei biganiei , &c. que pii ceua qui violenl lci cenfuTci de rEglire. Lctpeinei de lafccondecUlTe , ronl la priration det b^n^hcei, Ig

frivalioD de ta fdpulturt , l'aumdne . ta T^pariiion d'banneur & la pri- >n, quieftla pluifoTleptincqut leiuge d^Ejitife puilTc picniincer : cir du rtftt it n* peut prononcer eucune pcine aflliaiTt. f L.vt; Iss

/^WM Cnm. dcM.dt VeiigUiu, fittu^.cluf. j.

'AU DROIT ECCLfiSIASTlQUE: 46^

^ur leurs dommages & int^r^ts. Si le Juge A'bg\iCc en pre- Paktu Uli noit connoifTance , il y auroit abus. Cmap. V.

Apr^lacil^braciondumariage,!] Tonpr^tend qullya nullii^ , foit 4 caufe d'un premier mari vivant , foit a caufe d'un vccu h, ouAe parente , ou de quelque autre empdche- ment dirimantiCommeJ^impuiflancei, c'eft au Juge d'Egli(c i en connoitre. S'il declare n'y avoir point eu de mariage , i caufe d'un engagement prec^dent ou de parenti , il doit dcfendre aux pariiesde fe hanter ni fr^quenter ; C c'eft pour impuiflance, il defend ^rimpuiflantde contrader mariage, & permet ^ rauire partie de fe pourvoir. II eioit ordinaire , pour la preuvc de rimpuiflance , d^ordonner le congrSs; mais ceite honteufe procedu^e a et^ defendue par Arrit du jt„^ g^ |f Parlement de Paris k. Touies les fois qu'un mariage eft di- ^ ^* iC7f* Clar^ nul , on doit impofcr pinitcnce aux parties , pour l'a- voif contrade contre les Canons , k moinsqu'elles ne raieot fait dans la bonne foi. Le mariage fubfiflant , fi Tune des parties refufe d'habiter avec Tautre , ou demande d'en ktn feparied'habitation; le Juge d^Eglife devroit ^lement eti i. Or>Til< conaoitre, puifquela cohabitaiion &le devoir conjugal font 4- de droii divin , & que les mari^ n*onr plus leura corps en leur pouvoir : mais dans Tufage , on diflingue : fi Tune des parties pourfuit Tautre pour la reccvoir, cc qiu s'appellc

h II ■'agilcn ct( cniJroit du Tceufolcnnd <|iii fi rait|au£xp/icuj, parliprofclTian rolcnnclU ■]< Rcligion daniunuiiltc dilmcm ipprouTJ , 011 ImplUiii, *n tccc*iDl l'ordtc de roui-diiconir qui obligc i gardn tou)Ouri li chiQcit. L'un Sc l'iulre eH un eoiptclieincnl diriniint di) miriai^c. Le vau dc Retiglon lend nulle marjige coniti^j , roit avant ou nitnie deputi , lo[(<jue le miiiagc ii'i pii i\i conrommj i au licii queli [^epiiaa du fout'diicona( ■'annulte lc matiagc d<)a con- ttaflj. Le «au Gmplc qui fc fiit autrement oue pii 1a ptofcliion cn Rcligion > ou par la rJcepTian dc raidrc facic , nc rend pai iDnalid* U nutiagc qui ^i^ contiaA^ depuii, <(uoi<]u'il cn icndc rufafecri- minel 1 l'<g*rd de celui (]ui I'eiige au piej-^dice dc fon wu. Voyis It DiHionnairt ii Poniii , au mot €nipithtm<ni iu yau.

iLor(qu'cHeproctdcd'unecju(e.imiiicurcau maiijge , 8( qul eft denature 1 etre pcrp^tucllc. Vo^ca in priatipti /ur U aulliii iit bm- tiatt peur ceu/i d'impuiSaatt.

k Vesti le ItaltJ d, U difoluHon iu moriat, ptr rimpulgant, fr froHtur d, fhtmm, & d, la f,mm. , ptt Antoinc Hotman , c<- Ubre AToeii, publi^ en i^Si. Le D.fCmr. /■urrimpuiffa-u, d, rhom- m, O it taf,mm, , pat Vincem Tagticiu Angc.in , cn i4il . Lc trtiU it U ilge.uiio» iu mar.^e* P"' '"fi fimpu,Jj«t, , pir M. Ic Prifi- dcri hou^ier 1 & ItifrMLvpi./ir ifl Kulliii iu mar-ag, puKf tiu/, i'im' fuijfu ■•(, ; q>ii om iti juulU 4 ce UUti diDi rEdition de I7{b>

Gg iii

l^f^WVAH} VJ./J »"> *

•470 I N S T I T U T I O N

witnt ral ''^^^ " sA^M , & qu*elle remporte ; le Juge ordonn^

^BAF. V. i h feuie de reodre hoaneur & obeiflance k fon mari , ou i IlKNDiiie de la tratter maritalement. S'il s'agit de fepara- doOy les Joges Uiques ne permettent pas aux Ecclefiaftiques ttA connoirre , parce que la (eparation des corps emporte tou;ours celle des biens.

Le Servke divin peut foumir des conteftations : (i on (e plaint que queiqu'un y appone du trouble / ; que les fonda* tions ne font pas acquittees ; que les cliantres ne font pas payes de leurs falalres ; que les Statuts du <Uocefe ne font pas obferves, quant aux heures & a la maniere de celebrer ; ces d;fierents font de la competence du Juge d*£glife.

U doit connoitre auffi des mati^res beneficiales ; puifque rien n*eft plus imponant a TEglife, que lechoix des dignes Miniftres , & la fidelle adminiftration de fon revenu. On convient donc que les matieres beneficiales font de la )uri- »-. L. G. didion ecclefiaftique^maison a inrroduit depuis trois cents ^ ans au moias , la diftindion du pojfcjfoire & du pititoire ; &

voici quel en eft le fondement. Du temps que rautorit6 roya!e etoit moins reipe&ee , & les Seigneurs moins fou* mis , il arrivoit fouvent que ceux qui pretendoient avoir droit aux benefices , s*en mettoient en pofleffion , ou en chafibient leurs adverfaires par voie de fiiit. La pretention d*un eveche , entre deux contendans nobles , foutenus de leurs parens & de ieurs amis , faifoit une pedte guerre dans le pays : les .'uges royaux& les Parlemens s'effor^oient d*a- paifer ces d^fordres, & d*etablir parprovifion , lequel des deux devoit demeurer en poffeffion , en attendant la decifion du proces, qui etoitpendant devant le M6rropoliiain , ou en Cour de Rome.

Cette entremife des Juges laiques etoit raifonnable , tant qu*iis fe contentoient d*une connoiflance fommaire du droit des parties; pour donner a celui qui avoit le droit le plus apparent,la fimple poffefiion de fait, & le defendre

I Cornne i! arrire fouventpour 1e rang & la pr^f^nce a I^offrande , aux proce.lions , pour 1a pr^rentation de i'eau-t>^nite & du pain-benit » pour rer.cens & autres booneurs de rF.glife. Le trouble fait au ferrice divin, eft ua £ut de police, qui eft auffi de la connoifTance du Juge Lai- que. II fornie m^fne un cas royal , lorfque le fcandale eft tcl , qu*il obiige d*iiiterronpre ie fcnrice difin. Voyez l*Ordonn4ncc dc Blois j arc. 39«

U.

AU DROIT ECCUSIASTIQUE. 47«

feulement de la violence de Tautre , (ans entrer en aucune partii tl|«

connoKTance du fonds : mais ils n'en font pas demeures \i. Cuap.

11 ne peut , difent-ils « y avoir de jufte poflefiion fans titre ,

en matiere b^neiiciale. Ce n*efi pas comme un bien pro-

fane , qui peut etre abandonne par ie proprietaire , & ac-

quis par le premier occupant. U faut donc , avant de juger

lepofTefToire, examiner les titres &l les capacites. On ap«

pelle Titres , les A6les qui donnent droit aux binefices ;

comme les Lettres de proviGons, ou de yifa^YA&e de prife

de poflellion. On appelle Capacius^ks Ades qui prouvent

les qualitis de la perfonne ; comme TExtrait baptiAaire»

les Lettres de tonfure , d*ordre , de dodorat. Et comme cet

examen efl fouvent long , & qu'il eft necefTaire d^etablir

d*abord les qualites des parties , & de favoir qui eft le de*

nsandeur & le defendeur , on a difiingue deux fortes de pof«

{cSion^h pojffij/ion proviJtijnnelU , ou recriance m , qui fert pen*

dant le cours du proces ; & la pojfcjfion definitiyc ou pWMc- '

mainunue,

Apres que le Juge laique a prononce difinitivementfur le poffeffoire , il devroit , fuivant FOrdonnance , renvoyer Ord, t j 19; les parties pour le petitoire , pardevant le Juge d'£glife : ^'* ^* ^^'^ mais dansla pratique on ne le faitplus;parce que,comme fous pretexte du poffeffoire , on a examine la matiere daas le fond , & fouvent en deux ou troisdegres de iurididion , il (emble inutile , & meme on^reux aux parties , de les en- gager dans un nouveau proces , pour le jugement du m^me different n, Quoi qu*il en foit, on ne foufiire plus que le» parties fe pourfuivent devant le Juge d'LgIife , pour le pe- titoire des bcnefices ; & s*il rendoit quelque iugement ou quelque Ordonnance en cette mati^re , les Gens du Roi cn appeleroient comme d'abus. Le premier Arret qui ait ^frtf Jow. jugeabufiveune telle citation,eft du 15 Juin 1626. Ainfi *' ^ '"* TEglile cft entierement privee en France de la connoiffance ^^^ l *„ '/ des maticres beneficiales 0. La fentence de ricreance eft execu- k. i|«

m Au graivd Confeil on n*ad)uge gueres U r^r^ince , od ordona» communemcnt le r^queilre.

n La v<^riuble xaifon eft que le poflfeiToire ^nt jug^ par le Juge Laiaue , fur le vu des titres , il ne fereic pas convenable de founectra entuitela diffuflTion He ces memes titres au Jugc d'£glife.

o L'uf4^c des Tribunaux de France eft fond<^ fur ce qu<; les B^n^iiceft» quoAC a la polTeilioiii ne lont coo^^rds ({ue comir.c uoc iSAte umpo-»

Gg iy

37» I N S T 1 T U T I O N

pARTiE lU, toirCp nonobftant Tappel : & la maintenue s*execute aufli ett

Cbab. V. cas d*appel , par forme de rieriance. St Tun des contendans

dicide pendant le proc^ , rigulierement on ne devroit

point reprendre Tinftance , puifquUl n*y a point d*hiritier$

C. 1. uf /j. pour les binifices ; & il eft difendu de pourvoir une autre

fend. in 0. perfonne du binifice litigieux , durant la litifpendance. Mais toutes les provifions de Cour de Rome difpenfent de cette rigle ; & la fubrogatton eft accordie au refignataire» ou i celui qui eft pourvu par mon , comme i un acqu6reur ou un hiritier. U eft vrat quHl faut demander la fubroga- ti^n , & la demander dans Tan , qui eft le terme des ac« ttons pofleffoires. tom» On a diftingue de indme le pofteffoire & te petit<Hre des

dixmes ; & les Juges laiques fe font attribue la connoiflance du poffeffoire p ; ils connoiffent aufii de la quotiti de la dixme au fond , & de la portion congrue des Cur^ , par provifion. Je parle tci des dixmes ecclifiaftiques : car pour les dixmes infeodies , elles font regardies comme des biens profanes , & le Juge laique en connoit m£me au p^titoire^ Quant aux perfonnes ecclefiaftiques , le Juge d*EgIife

« doit connottre de leurs diff&rents en matiire pure perfon*

nelle , ou meme entre un Clerc qSi un laique , fi le Clerc eft difendeur. Mais pour peu qu*tl y ait d*afiion rielie ou mixte , c*eft-i-dire hypoth^caire , ils vont devant le Juge laique , m&me en difendant. De mdme , quand il s*agit de Tex^cution d*un contrat pafli pardevant notaire , ou d*une

Ord.tu^ reconnoiffance depromeffe. Et en matiire pure perfon-

4irf, 91. neiie , un Clerc pourfuivant tui Clerc du m^me reffort , va d*ordinaire devant le Juge laiique , parce que la |uftice y eft plus prompte, & que les jugemens ont ex^cution parie n ce que n*ont pasceUxdu Juge d*Eg1ife. Le Clerc difendeur

relte ; les biens & revenus attacb^s «ux B^n^ficcs , quol^uc qualffi^s do btens Eccl^iiaftiques , ^tant toujours desbiens temporcls du Ben^iice , ^ la conteflation fur le poflcflbir* unc aflair* r^putie delait^ bcaucoup plus que de droit.

p Cc pofliefloire ^Unt )Vi%i far |es tittcs , on n^ pcut pas non phis porter enfuite \t pdtitoire devant le Juee d*£eUfc.

9 Sur la difltnilioo des Clercs qtii aoivent ou non jouir du privil^g^ de Cl^ricatorc. V(*y*\ la note qui eft au commencement de cc <!^hapitre;

r La raifon de difi(£rencc efl quc TEglife n'ayant point de territolre t^porel , elle ne peui faire mettre a ex^cution fcs Jttgcmcas i»V4 1%

AU DROIT ECCLtSIASTIQUE. '473

K tn fnatiere pure perfonnelie , peut demander fon renvoi : p^rtie IIU mt nais il peut ne le pas demander , noaobftant les Conditu- Chap. V. ■: tions canoniques« qui difcnt que ce privilegedes Clercs eft CjidiU$enti de droit public , & qu'ils ne peuvenr y renoncer /. ^^^^^ ***'"^'

K Ce qui doit confoler les Eveques , de voir leur juridic- li don r^duite i des bornes fi etroites , eft que dans fon ori- ^ gine, & fuivant refprit de rEglife , elle ne confiftoit pas I i faire plaider devant eux » mais a empdcher de plaider. U f cft vrai qu'il$ ne font plus les maitres comme ils Fetoient»

d*empecher les proces , meme entre leurs Ecciefiaftiques ;

ot de choifir dcs Cures , ou d'autres Miniftres de TEglife ,

tufli dignes que les Canons ieur ordonnent.

i

m

CHAPITRE VI.

Dc Id Procidurc Civilc,

EXpliquoks maintenant quelle eft la procedure des Cours Ecdefiaftiques t » en ces matiires civiles ; zCiix de traiter apres , tout enfemble ,ce qui regarde les matieres criminelies. I>ans Ics premiers fii^cles, les jugemens Ecde- fiaftiques n'etant que des arbitrages , pour les matiires tcm- porelles ; & dans Ics fpirituellcs «dcs jugcmens de charite ; on n*y fuivoit point les formulcs des tribunaux feculiers , mais feulement les regles de rEcriture-fainrc & des Canons. Cette diftindion cntra les jugemcns ecclefiaftiques & Ics (eculiers , fc vcit manifeftement dans la Confercnce de Carthage, & cn plufieurs Concilcs. Mais depuis plus de cinq/, Coil Cank. cents ans, lcs formalit^s fe font multiplices dans les tribu- ^^^- i- »• 40«

/*La raifon eft que dans roriginela JuridiAion des Eveques ^toic une limple vote d'arbitrage plutot qu'une JuridiAton r^i^l^e. D'ailleurs, toute Juflice <^tant emanee du Koi , les Ju^es Eoyaux font naturc!!e- iBent comp^tens pour connoiire de toutes fortes de matitres , a moirt e|u'elles ne foient fp^cialemenc attribu^es a quelqu*autre Ju^e. IIs pcuvent auffi connoitre 6es caufes dc toutes fortes de perfonncs , rreme de celles qui ontle priviUge de pouvoir plaider devant d'?utres Juges . |:arce que ce privil^ge ne torme pas une attrihu:ion exclrf.ve au pioiit «u Juge de privil^^e , ce n'eA qu lute ficult^ au priviL-j^ie Ac dcmandcr fon renvoi , 6c chacun cft le maitre de ne pjv u(cr de fun priviiCp^e.

r On comprend ici fous ceteiroe, tant les OfTiciuIires ord.naires» M^tropolitaines & Primatiales des Ev&ques Hc Ah^cs, qne ccli^t ('.ci Chapiiref , des Archidiacres , Chantrcs & auctes Otiiciers , le» Ch«fR« krff ^uvcratnes du Clcrg^ dc Francc*

4-* fJfSTITCTIOJf

m mtn ccdcfidbqna ; & Taade ia Dtimi ilr<ms^ , c'j^-£^ Cbat. VL ^*** ^ Lrvra 6e IXaipaar iirfbiaca , ^mbue a 71317 iK h caufe s. Oo a voub pmiqoeT ce ^^e Toc t c^s^ TDiiecnt, 6:leioindreauifDnDkifsqae raiaeesvaEcac- ftnect. AiniilnJivnccci^z&iqoet om csKme^ue 2 ^r> ceder a la ripieiir, & fuinai tomet iet icroei aa Or^, dant lui tnnfM oii lec Ju|s« ftcu^iCTt ea coiierrobes pcs , parce que c*«ott des Nc^ie$ & det ^OB de eaen . qti la phffon , n'avo)cnt patn de icnres , &: nc ^u^^anj ssai lcun jugcmcm que let anciennct couiumet Dc93 « . Li >c firent jifiifier par det Ctercf , a qui ils or.i etna i^^ae i'cKi- cice dc la juftice ; & cci Clera om ictrocuit leurs nM-n2> cn lout let tribtinauK , priitcipaicinctn dast lc* Ptr*- neni ; enlorte que loute la procsdure ino^fmc dcs Cc^its feculierm , vieni dn Caoonifle* ; & qui vou^ra i'cr.: i;±r curieurement , doii cn cbcrcher icf orii^nH dais '.ts I>*- J"nA^ crctalct. On pcuivoirles procedares qui eioitst !; ziL-.2ia ' ufage,au coaimenceraeni du neizietne ilecic. p>^r ie De- crei dj Concile de Lairan , q-ji ob':^e Je Ju^e a le t*^':re aflillet d'L>ne perronae puMique , pcair icrdi^er par ccrit tODie la procedure.

Let Ordonnances qci otii eie •sitet en France , <!e^jis deus centi ani , pour rabreviarion d^ proCH , n'ont pss iti Givt pratiquees dant lcs Ofiicialiics , & on y a p!us long temps garde la lanzue Latine & ander.r.a pt-xc- duret i mats on s'en efi debarralTe tnfenriblement. La p!upart des Aftes s*y font en fran^it x comtr.e aiileurs , & Ics Or- donnancc^ du Rot Louis XIV y font obfervees exaftemeni , fur>iout ccUe de 1667 y , pour la procedure civUe , S:

B Ne p«a(-on pai inrilncr h drek CaBon Bfni« ['fiibUiTecQcrt c U i<1iiyiri dd furmti )iidic>airci. En effcl. itm lc( prcmicrt «s-.fi

que It Code Tlicodurien ; K U Dsctetile )ipir jBu.U «Atnit cfenreinner !e dioit citil , cetie ccfenle !<:! obieiTC tyji/ , quD r^Kide liu droii civil iai reiib^ie diat rvnivcillt

l/Orrionnincc iei5?9.

, ordooni qi

IC lOU!

iflt

, oecptj eeo.

nint miiie

i-tthr.r».

, L'Oidonnjn.

pnrCniDr

emen< foicntr.il

cn t'

infoixiiiule.

ililei

itlj .voit df jt tU ordonni co %taita^ pir |'UidonD>n<e dc 1 1 (>;. 3 L'Oidqiui(n»d« 16671 ■ii.i, «n. 1, «(utiiiMHUcUidvit»

(i-- -■ --«;-> -^i*v- ■,*%. ^;

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 47^^

celle de 1670 , pour la procidure criminelle. U eft vrai partie Ili que la procedure n*eft pas uniforoie dans toutes les Offi- cmap. \^ cialites ; chacune a quelques ufages particuUers ; & chaque Official y apporte quelque diflference. Les unsfont plus at« taches a la rigueur des r^gles , & les autres vonc plus k ia decifion & a la diminution des affiiires. J*expliquerai les principales parties de ia procedure & les Ades les plus ef- fentiels ; & je ne feindrai point de dire ce que le tribunal ecclefiaftique a de commun avec le tribunal fecuiier ; puif* que je ne dois pas fuppofer que tous ceux qui iiront cette Jnftituiion , foient d*habiles Praticiens. Je marquerai auffi plufieurs anciennes procedures , qui ne font plus en ufage ; parce que les Decretales & les autres Livres du Droit Ca« nonique moderne en font remplis : enforte que pour let entendre « il efl n^ceflaire d*avoir quelque teinture de ces procedures abolies.

Pour terminer un difierent , il faut que les parties pa« roiflent devant ie Juge ; qu*elles iui expliquent leurs pr£« tentions « & qu*il prononce fon jugement. Votli^ donc trois parties eilentielles k toute procMure ; la comparution i « la conttflation , ie jugement ; & toutes les proc^dures particu- li^res fe rapportent a quelqu*un de ces trois cheft. Pour obliger une partie a comparoitre devant le Juge « il faut Fen faire avertir ; & cet Ade , en Cour d*£glife , s^appelle Citation a. Autrefois , elle ne fe donnoit que fur rOrdon« nance du Juge , & elle ^toit fignifiee par un appariteur h\ a prefent les citations fe donnent comme les affignations ^''^* ^^l^ des Cours laiques , fur le fimple riquifitoire de la partie , & peuvent etre donnies par toutes fortes d*huifliers ou de fergens. On y obferve la meme forme : Texploit doit etre libell<^, c*e(lc^-dire contenir fommairement la demande , & ^tre accompagne de copies des pieces juftificatives. On le doit donner a la perfonne ou a fon domicile , & en laif« fcr copie.

6c toutes celles qui feront faites par la fuitc foicnt obfcrv^cs dans let OtBcidlit^s.

^ La comparutton fuppofc unc demandc pr^c^dcntc au d^fir kquelle le d^fendeur comparoic.

a citation doit contcnir , non-feulement rajourncmCDt » maif ■uffi ia demandc. Ordonnanct dt 1667 » tit, 1 , crf. 1.

b Les Appariteurs ont touiours lc pouYoir dc fignificr Itf cxploics qui fc i^ut pour lcf Officiaiic^s,

j- T S < T I T C T I O N

Lr- cianmy ^zjc ir. ,'^ ddegue, ne fe foot r;*ss vtrr: a. inr ,'i-ii.ir..-A.-w; ; ^ -.; rjut nn miinie tecnpi hrs ii,-t..nr- i. ;.rTrn.i;Ti.iT . ^r i Tinie n'ell pas obiieee c;3 t\r. ;.-rr.,'.!Ui;i^ I iC. : ii-» ,cn Ordoiinance defc|:;er li- i:; .-j-;.ii: ns-^ K.'- t i :ci.*t J'iuditoire profri " "i;.!>- .'i:a!-..-.n- (LT' err e-7i ;%:~r,«s j i'jur nomiRe.ci r.. .r,;- -,a. III inu- « *iri cir prfccJures f^iies La i'.-.:- rs, ri:n.,-.[wiK .iL w Fi?; ^Tcoiee leroiem nuiiet: ttiM- . ii~r.. i*. jfi.ii'» K ^i^L—. r.u pour la commodite Af r.^.r-.n^ . ;nir.m; niTta::: js ^iiirons, pour la mo:;"- iv. '., '.■■.11- ii- ver«aii;'j' , .■!: .■■t,:-:r^i(itfr ces jours-la, r.. i .-.; i. ■.■t.^r\.-n: n,- r'3-:ie* !.£» cur.CiA qui fc donnect . rt,»- •■. -. •'.ns- in.-i":aTn£» . , .--. > j-< [Tultitude ^/ qui nc I.. •■ .'n-<>. I. i.in- ri:i- afi-^c? <-t lieus publics , &

n,. -3. ■,.-.,:..■.,■.! Ji n^.ifV.

-„■.. .r_ n,'ii: n-.vj:^ f.*. :'Jseaiert, pourvu

r ". -■ 1. n ,v miili.in.-i i i. -:-.:. ri: KOtiie d'ir.t'am:c.

.' ■■ . .1 iv-i.iiini .-i; r-- rr.-c^rKir . (jiii s"appe;!e

. . .■»! ■'.■■■i.~'.: ; s .1 d Kire.TCe «JiS

,-;,i -■. '..S' '■.■■i.-.i. . r; !i.--Ti ront etablis

( . .; t.i-. ■'.Ilti.-t ;.;.n* r,.,;* iS tritutiaux; &

J-. - .! f. i'i n.'.-irli,ii". : . n.-:-'.ri ~-e '.a particuliers

-. . ■■ ■■...!■. ■■vm.-iv jili.i ■x':-- r* rornialiicsde

•■ i,- ^-.virvii-- ri-.i..;;r: ;.;'ju nom de !a

1 ■■■ . '■■.vii'.'ii- .ii:-. :iii.iir.> t. .-nc i.".-=2:-j:i3ute s'ap-

.o(.ij,c.r

■c<;tiPi^'Ci,r-i:Tt

- ■— r*j.» **J TTt-

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 477

. Sur la citation , il faut fe preientcr. Dans lcs Officialit^s , p^ ^ la prifentation fe fait ou reellement i raudlence , ou par cuaf. VU Ade fignifie au Procureur. Celui qui ne fe prefente point , $*appelle defaillant ou contumax , c*eft-i^-dire opinidtre , & eft roujours prefume avoir tort ; parce qu*encore qu*il foit ^ ^^^ j.j mal afTigne & devant un Juge incompetent , il ne doit pas f/ c. de delo le meprifer ; mais venir au moins pour propofer les raifons ^ contum, qu*ii a de decliner la juridiftion. Suivant les Canons, le ' ;^L'/ '^ contumax ne devoit pas perdre fa caufe ; mais feulement poff, etre puni , par la reftiturion des depens , par la miflion en ^- ^^ fi^fi pofleffion ou par les cenfures ecclefiafliques. Le Juge pou- j^' ^j^ ^^ y voit employer les unes ou les autres de ces peines , feion non conttfl. .qu*il les jugeoit plus efficaces. La mifEon en poflelfion vient c. t.deeo du Droit Romain , & n*e(l qu*un moyen de fatiguer le con- ?«< "»>• m tumax , cn permettant i fa partie de fc faifir de la chofe ^^^ ^'J ' ^ contentieufe , en mati^re reeiie ; qu de tous fes biens , juf- ques a concurrence de la dette , en mati^re perfonnellc. Mais cette pofleHion n*eft qu*unc fimple garde , & n*ac- quiert aucun droit au demandeur ; ii ce n*eft apres Vanh^ & en vertu d*un fecond Decret. II itoit frequent autrefois d*ufer decenfures, m^me d*excommunication , pour punir la contumace ; ce que le Conciie de Trente a defendu ^ tou- ^ff* 'S* ^* ti tes les fois que i*on peut proceder par execution reelle ou perfonnelle, c*eft-i^-dire par faifie des biens, amendes pi- cuniaires , emprifonnement de la perfonne , privation de binkficcs ; & il ne permet d*ufer de cenfures, qu*au defauc ,de tous les autres moy ens , & a la derniere extremite /.

La raifon d*ufer de peines contre le contumax , plut6t Toto tit. ut que de lui faire perdre fa caufe , eft que , fuivant les r^gies '''5 "•" ^*"" du Droit , avant ia conteftation en caufe , ou ne doit ni

h On ne peut dans nos maiirs, par quelque laps de temps que co foit , prefcrira contre fon tttre , etiam per miUc annos , dit Uumoulin Cur ratt. iidelaCoutumedeParisi ainACetfet dertfnvoi cn poflcllioo d<5pend de favoir k quelles conditions il eil fait.

i On ne permet plus en Francc de proc^der par roie de cenforet contre les hccl^riai^iques , ni contre lc& Ljiqaes, pour d«ttes civiles. Les Oiticiers dc la Cour dc Romc ^toicnt autretois dans rulage d*ac- cordcr a des crcanciers des monitoires ou excommunications , avcc U cUufc fatisfaiioire qu'on appeloit niji , par lefqviels le Pape excommu- nioit leurs debiteurs , s'ils ne fatisfaifoient dans le temps determin^ p«r le monitoirc , & s'en r^fervott Tablolution ; mais piaiieurs ancient : arrcts ont d^clar^ ces monitoires abufifs. V^yei lek Memifiru du Clergdg tonu Vil , loiS <^ iczy.

t_l4H**^W2fJJ t

4i$ INSTITUTION

Partik III ^^t^* ^ ■*■* rcccvoir les preuves , parcc que ^irqnes^ c«i«p. yfu ^9 <^ o*a eofendu qu'uiie des pardes. Tourefois rutilirt a C. mli. f. i. £uK pafler par-defllis cette rigle , en matiere de mariage » ^^ ob il y a peril dans le delai : & en matiere de ben^6ces ,

oti iJ eft neceilaire de pourvoir profoptement a ce cjue TE* glife foit dtdfervie ;_& oii il feroit dangereux d^envoyer en poffeffioo ,fans connoiflance de caufe , le plus diligent , qttt ferott fouveot le moins digne. On a mieux aime examiner fommairement fes raifons & fes preuves , afin de Iui don* ner la poffeffion , s*il a un droit apparent , & punir aiofi le contumax ; fans rexdure toutefois de revenir fe defendre» en refondant k les depens. Cctte procedure a paru plus douce & plus commode , & s'iA ^tendue k toutes matieres. Ainfi le proHt du de&ut eft de renvoyer le defendeur ab- fous , ou dadjuger au demandeur fes condufions / , & les autres peines de la contumace n*ont plus de iieu chez nous. Toto ttt. de Autrefois , la premi^re d^arche , apr^ la prefentation» hbcil. obh etoit que le demandeur devoit donner un libeile ou me- 4ut 6^'^ moire de fa demande ; fur quoi le defendeur avoit un cer- tain delai pour confulter & pour repondre. Afin de retran- cher ces delais , on a ordonne que les exploits d*ajoume- ment feroient libelles , c*eft-a*dire que le libelle y feroit infere , ce qui eft jufte : puifque le demandeur , avant dln- tenter TaQion , doit avoir prepare , non-feulement fa de- mande , mais toutes fes preuves.

Le defendeur s*etant pr^fente , propofe fouvent des ex» cejnions : on appelle ainfi les fins de non-recevoir & de noa proceder , & les allegations femblables , qui tendent a dif- ierer Texamen de la caufe , ou i en renvoyer le defendeur fans examiner le fond. II y a premiirement les exceptions declinatoires , par lefquelles le defendeur pretend n*etre point oblige a repondre devant le Juge oii il a ete affigne : & celles-Ia doivent etre propofees les premieres , autrement elles ne font plus recevables ; puifque des que Ton a com- mence k repondre , il n'eft plus raifonnable de dire qu*on

k Refonier les dipens de contamace c'eft rtmhourfer les frais que U demandeur a itl ohltgi defaire^ jufqu^au jour oi U difenieur fc prefente»

l 11 ne fulfit p.is pour adjuger au demandeur des conclufions , que le dtffendeur foit d^faitlmt , il Uut eiscore que la demande Ce trouve )uA« hi bien Yirifi^e. Ordonnance de 16671 tit, 5 , art. 3.

X

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE 479

ne reconnoit point le Juge pardevant lequcl on eft afligne. pahxie lUt D*3Utre$ exceptions s'appellent DiUtoirts , parce qu*elles f hat. VL. ne font que retarder rexamen ou le jugement de la caufe m: d*autres font Piremptoires n , parce qu*^nt prouvees , elies ^teignent laflion. U y a encore des exceptions tir^s de la perfonne du demandeur ; comme fi on lui difpute fon itat , ou la qualite en laquelle il agtt.

La plus fameufc dans les Canons , eft celU de rexcommu* nicdtion ; mais elie n*c{l plus en ufage parmi nous. Comme les excommunics font infames , il ne leur eft pas permis de pourfuivrc les autres en juftice ; & on pretend que ce feroit communiquer avec eux , de leur parlcr m^me en ju« gement. Cette exccption pouvoit etre oppofee au dcman« C.t.deex^ fleur en tout etat de caufe ; & on en abufa fouvent , de- ^<f '• «'* puis que les excommunications furent dcvenues frequentes. Ceft pourquoi le Concile de Lyon , fous Innocent IV, ^ "»<f'-iM ordonna , qu*elle ne feroit point re^ue , fans exprimer Tef- * **^^F^ p^ce d*excommunication , & le nom de celui qui Tavoit prononcee ; qu*e!le feroit prouvee dans la huitaine , & qu*elle ne pourroit etre alleguee que deux fois. Quant au C. enm intt^ difendeur , Texcommunication ne lui peut etre objedee , $• ^ ^cepu, parce qu*il vient malgre lui en jugement , & qu*il n'eft pas c. inteUex^ jufte de lui oter le moyen de fe defendre ; mais il peut en- i^dejudicm core moins s*en prevaloir , pour fe mettre k couvert de la juftice.

Une autre exception , cel^bre chez les canoniftes , eft €elle de Spoliation. Suivant les r^gles du droit , un homme depouille, c'eft a-dire depoflede par violence de la chofe contenticufe , ne pouvoit etre pourfuivi par celui qui Ta- Yoit depoflede , qu*apris avoir 6t^ reftitue & remis en pof- feflion , afin que Tufurpateur ne profltat pas de fa vioience. Que fi un homme etoit depouille de tous fes biens, ii n*6-

m Telles font celles qui tendenc k avotr un d^lai pour faire tnTentatre » |>our prendrc qualitd ou pour avotr le temps de prendre certains ^cUir* ciiTemens , ou pour mcttre un garant en cauCe.

n Les eiceptions p^remptoires fe confondent fouveot avec les moyens de nurites , & autres moyens du fonds. 11 eft ceruin quetoutet ces eKceptions font des moycns qut emportent le fonds , cependant touC moyen au fondt n'e(l pas une exception. Cette d^nominatioa convient plut particuiicrement aux defenles qui emportcnc le fonds^ lans n^anmoins entrer dans la difcunTion , commc auand lc dcfeodeuc sS^giU pour le paiement d'un biilet cn oppofcU prclcriptioo.

9i^^^^fj^fj »'"> *

4to IKST IT VTI O N

*" , coir poiflK afc%e de fe defendre cottre quelque aAioa ^

CLi». Vl ce &; parcequllea>uaSezapbi]idre,&o*av<Kt p&usde noycnde foumxr aux fraxs d^uoe pourfuite. Sur ces foade- ■eos, oo avott introdiut pUifieurs chicancs On quali&oit de SfoiLtdon toote depofi^BoQ in|ude , meiDe par lentence rcndue dans les formes^ On aOeguoit coatre le demandeur b fpoliatioa preteodue uite par un tiers. Sous ce pretexie« on eludoit toute pourfuite criinineOe ; & pour fe maimenir C u d^rtfu. clacs runpuoite , oo ne fe £iiftMt jamais rdUtuer. Aufli cene ^ ' ^" ^ excepdoo de fpoliation fiit-elle reftreinte ea diverfes oia- nieres , au Coadle de Lyon , fous Gregoire X , en i x-^^ ; & a prefent il ne s*en parie pius o en Fraoce. On ne parie plus auiii de nconv^ntion ^ » ni de b difierence entre /«i Ccur £E*Uft oii elle etott admife , & iLt Cour Uye oti elle ne i e- toit pas. Abis en toute jurididion , il eft pemus au defen* deur d'intenter contre le demandeur teUe aoion qu*il lui piair y fous le nom de Demandt vtciJaut , fur-tout quand il y a conoeiite avec ra&on prindpale ; autrement , !a de* isaade iocideme ne fera pas re^ie , (i les deux parties ne fonr lujenes a la m^oie )uridi&on. Ainii un Qerc , pour« fuivi par un laique devam rOffidal , ne peut y for£ner contre lui une demande ioddente» fi elle n eft entierement connexe.

o On tient cependant touiours pour maxjme que, fpulijitus anzt WR^iitX rtfiitmendus t^: de-U les dem*zju!is cm rtxntegfjrJ:! . Q-.i :erv-';r.c a itre r^iote^re, avanc coute chofey (Uds la polTeiUori & ;ouiiT«nce <!cUchoie dontoo aezeciepoirifde par violence «ic vcie de f<i*t Cette «Aion peuc fe pourtuivre par U voie civi!e ou par U voie criminsile. Oricnrmmet «ic l6^ , iit. iS , art, 2.

p La riecnvention cft une demande ^ue le defenceur (omne ce -fa parc conrrc le demacdeur» mais dont l'ob)et ctl citferent ce c^.ui ce U prcmtcre demaode, & qui oc renferroe pas la c^fenfe k cetre pre* ■ucrc demaodc. Parcxemplc, fi Mmvius demaode a Titiut cent ecus. & que TittMs le faflTe aHjgner pour lui payer une autre fc-.-nn.e , cu pcur (aire queiqu'autre chofe , c'e(l une rcconvtntion & r.or. une diTentC, parcc que U feconde demande ne faic pas tomber U prenrisre. La rc- convention n't(l pas vaUble qu'en un fcul cas; c'cfl loiCau^it s*«^ic dc iommes liquides de part & d*aucre, & que Ton en demanae la ccm^en* fdiion jufqu*adue concurrence. Suivantranivle 106 de U Coutuire (fe Paris , r^convencion o*a I eu en Cour Uyc , fi cUe ne depend de rwclit. s . & que U dcmande cn reconvencion foit U d^fenfe co&cre 1'. r^ian pre- m\^\ ement intent^e ; fic en ce cas « le defe&dcur par fes dctenfvs , pcuC ic cooAitucr Uemaodeur.

chapitr:

AU DROIT ECCLfeSlASTIQUE. 481

S»"

Paiitie IIU.

CUAP. VII.

C H A P I T R E V 1 1.

Suue dc U Procidure clvile,

S'Il n*y a polnc d*exccptions , ou fi Ic juge n*y a pas egard , il faut dcfcndre au fond ; & les dcfcnfcs fc pro- poknt , ou par ccrit , ou dc vivc voix devant le Juge ; au- quL'l cas cllcs font comprifcs dans Ic narrc dc la fcntence.

Lc preaiior jugcmcnt qui intervicnt fur Ics defcnfes , C.un.delu formc U conuP^tion cn caulc^ qui cft le fondcmcntde tout ''' j**"'/-^' , le proccs : car avant quc le juge ait oui Ics preccntions rcf- ^. /-f^i ^g pcdivcs,& jugc s*il doit en admcttrc la prcuve, on ne peuc ^Uci. dire qu*il y aic un proccs ou un diftcrcnt. Lcs eficts de ia conteftation en caufe font conddcrablcs : c^efl comme un concrat , par lequel les parties s'obligcnt a rexecution q du jugcment qut interviendra. Le dcfendeur , qui eioit en bonne foi auparavant , eft conflitue en mauvaifc foi par la contcftation. Les qualitis des partics & leurs demandes de« meurcnt etablics y enfone qu'U n'eft plus permis d'y riea changer r.

Dcpuis que Ics formalites fc furenc multipliees dans les Cours ccclefiafliques 9 on fut obligc d*y faire la dillmdion de dcux fortcs dc jugemens : lcs ju^cmcns folcnnels ^ou toures acmentfari lcs formalitcs devoient s'obfcrver ; & Us jus^cmcns fommai' i. dc ycrb. rcs , oii prefque tout fe fait dc vive voix a Taudience , & oii ^*^' Ics dclais font courts. On marqjoit pour caufcs oii Ton CUm^nt, ai dcvoit proccdcr fommairement , ccllcs dont la maticre eft de judic. Icgcrc , ou qui requicrent cclcriic , quoiqu'importancc$ : commc Ics caufcs de bcncAccs , de dixmcs , de mariages*

q Les partics ne s*obligent pas pour ceU u rextcution du jnge* metic, cai clles peuveuc cn inrerjccer appel \ muis eKes s*ubli<;enc clucur.e vlc leur parc, .1 ecjblir cc qu'e!lcs meccent cn dvant ; le ilcmandeur pour <5iablir fu dcmanilc , le UctcnJcur povir Co.icenir id (lcrcMlc : il i'c tormc uuOi un concr^C jj.liciairc cncre les par- tics , prur les lecoiuioiiranccs , dcclarjtions & conlcntemens , cionc il eil donne a^c en jugemenc.

r Si ce n*c(l qu'il incerviciinc un jugemcnr qui admectc 'i p1ai« dcr cn une aucre qualiCc^ ; auquel W celui qui chan^c dc quaUtd «U/iC les dcpcns de rincidcutf ^

Tome 11. Hh

\

4*1 1 N S T I T U T I O K

*»iiTii III* ^^P^^^J^ ^^^ ^^ m^^ refte/aujoiird'liui auxjDfficialT-^

Chat. VII.' tisy auffi la pluparc des cau{ess*y jugent rofnmaireiDenr>y

& a Taudience : & il eft certain que plus orl retranche de

fomialites, plus on ie rapproche de rancieone fimplicite des

jogemens ecclefiafliques.

La caufe etant conteftee , il faut que les panies faflenf

C. J0aiu lo. ^^*"^ preuves , & que le juge les examinc. La preuve eft

gUfi4e imjir. vocale ou litterale : ia pnme vocaU vient de la confeffioir

#• *^*f"*"* dc la panie , ou des depofitions des temoins. \\ eft permis

^. '*''''''' aux parties de fe feire interroger Fiuie & Tautre fur faits

& articles pertinens r ; & quand on refufe d*y repondre ,

ils font tenus pour confefies. Le Juge peut auffi tnterroger

d^c^e en tout etat de caufe.

C fn. de ju^ Souvent le demandeur fe tient au (erment du defendeur :

rtjur, junHa quelquefois ie defendeur lui refere le ferment ; quelquefois

§ ^M'^ jmQi ^ faujg jjg preuve , le Juge defi^re le ferment au de-

osandeur. L*ufageduyrnRr/i/ dccifoire ^ c^e&k-dire qui ter-

mine h caufe, eft p!us frequent en G>ur d*^Iife , a caufe

4e la qualite des perfonnes , en qut Ton prefume plus de

confcience & de reiigion.

U y a plus de ceremonie potir.£f praive par umoins. IIs doivent etre affignes par Ordonnance du Ji^ , devant le- quel ils font leurs depofitions fecretement k , & elles fonr r^igees par ecrit. Ceft ce que nous appelons enquetc en matiere civile ; & information en matiere cnminelle. Si les temouis refufent de depofer , on peut les contraindre par amendes , ou par autres peines temporelles. £ts*ils ne fonc C. vener^. pa$ connus , on peut les contraindre i venir a revelation , par inemL^ cenfuresecclefiaftiques. On commencepar des monitoiresgenc- rtfarx,pubiies paraffiches & aux prdnesdes paroifles. Ces mo- nitoires fontdes Ordonnancesdu Jugeecclefiaftique ; par lef-

/ Les officialit^s ne coiinoiflent plus des caufes bcavflcijles , ni des dlxmes , par les raifons qui onc ete obfer^ees ci-devant ; Mes connoiiVenc des demandes en nuUit^ de mariage.

t Eilcs pcuvcnt le demander en cout dcac de caufe. Ordonnance de 1667 , tit, xo. art, 1.

u pans les nr.atieres rommaires , les tcmoins ^tant ouTs em Faudierc: , les dcpofitions ne fonC point fecret€s ; au furplus » J'enque:c u*eft jamais une piece fecr^te , puifque Voa eft oblisc ll'en donoer copie*

At) DROIT ECCL£SiASTIQU£. 483

tpitlles, aprisavoir narri le (ait , qui eft ordinairemeiit quel- pxnriE lIL

tjue crinie , il coaimande i tous ceux qui en auront con- chap. VIU

noiflance , de venir ik r^vilation , fous peine d*excommuni«

cation , s*ils y manquent apres trois monitions femblables jt^

Comme cette voie eft ia feule y , pour trouver des preu^

ves de certains faits fecrets , elle eft devenue tr^fri*

quente ; & les Juges laiques , en des caufes purement pro*

fanes , permettent fouvent de faire pubiier des moni*

toires , & pr^tendent m&tne , fi rOfficial les refufe , ^tre

en droit de Ty contraindre , par faifie de fon temporel ;

ce que lc Concile de Trente a defendu exprefiement ;

comme auili de publier des monitoires pour des matiires Siff. t$i e, ]l

l^ires.

La preuve littirak confiAeen ^critures publiques oupri- V^ Les icritures publiques font foi par elles-memes ; & on appelle icritures publiques , toutes celles qui font faites par des Officiers publics exer^ant leurs charges. Les icritu^ c. %. d€fiiM res privies ne font foi que quand elles font reconnues, ou inflrum verifiies x. par comparaifon d'4criture. On n*eft obligi d V jouter foi qu*aux originaux , fi ce n^eft que les copies foient collation^es a , cVft-a-dire certifi^ conformes , c. wlt» €oi^

^^

X II faut que ces monhions foient fiiites par intervalles com* pftens f ce que rufage a fix^ i fix jours francs entre chaque mo- fiition. Eiles fc foot par trois dimanches diff<irens.

y Quand rexcommunication a ^t^ prononcee , ii elle n*a poinC produit refTet que i*on en attendoit , roflicial publie encore quelquefois deux cenfures pius fortes ; favoir Vaggravw 8c le rdag- grave, Uaggrave , ou anatheme , fe publie au fon des cloches» Bl avec des ciergcs allumds qu*on tient en roain , qu*on ^telnt eii* fuice , 8c que ron jette par terre. Cette cenfure prive ceiui qul en eft frappd de tout uUge de la focidt^ civile. Le riaggravtf qui eft le dernier foudre de Texcommunication , fe publie avee let mcmes formalitcs. Celui -ci contient de pius une defenfe a tons les fidelles , fous peine d^excommunicacion , d'avoir aucune forte de commerce avec l*cxcommuni^ , qui eft repr^fent^ comme uti objet d'horreur 8c d'abomination. Voye% le tr. de la JuridiQ. ecelifm par Ducan*e % part. tl, pag. to).

y La reconnoiffance peut itre faite en iuflice , ou pardevadt tiotaire. La v^rification ne peut fe faire qu*en juftice.

a Une copie coUation^e ne fait foi qu'autant qu*elle a M tir^# fur l*orii;ina1 ; autrement , 8c fi elle a ^t^ tir^e fur une autre copie# dle ne fait foi que de ce qul y efl contenu : c*efl-ii-dire qu'elle eft coiiforme a la copie fur laquelle elle a ^t^ tir^e. Mais elle ne (Mnic iuppl^er Toriginal que n'a pas vu celul qui d^lhfr^ oettfl rfftofldi •JjfiBi Cift tn u fffni 4M0 l'«o 4iC il^UMimphm ittempli non ^r#M|

'4«4 i N S T I T U T I O N

Part s III P^^ ^^ perfonne publique : encore a la rigueur , la ji2rti(T

CuAF. VII. P^* cxiger d'etre prefenteala collation; & autretbis elle ne fe faifoit que parl'Ordonnance duJuge.Si lespieces font cntre les mains d*une perfbnne publique , on peur lescom- pulfcr,c'eft-adire obliger TOiSicier , par autoriti de juf- tice , a en delivrer des expeditions ou des extraits. Les Bul- les & autres expeditions de Cour de Rome b doivent etre certifiees par deux Banquiers expeditionnaires , pour faire foi dans les tribunaux de France.

Apres que les parties ont produit leurs preuves , elles doivent prendre communication des produflions Tune de

f lautre, pour y contredire dans ceriain debi : &apres

qu*elles ont fourni des contredits , ou que les delais font pafles , rinftance eft en itat de jugetr. Si toutefois TEglife ou le Public a interdt dans ia caufe , le Promoteur doic avoir communication du proc^s , & donner fes conclu- fions. Les jugemensfont de deux fortes c ; interlocutoires , & definitifs. Les interlocutoircs (bnt ceux , pir lefquels on ordonne quelque chofe , en attendant la decifion du diffe* rent ; comme une provifion ou un fequeftre. Les juge- mens dcfinitifsy font ceux qui terminent le different. Tous les appointemens & les reglemens de proc^dure fonc une efp^ce d'interlocutoires d. C. fn. de Autrefois, les fentences devoient etre prononceesaux

fcnt. in 6. parties , lors m^me que le proces etoit juge fur les piices

&en fecret: Tufage a premierement aboli cette forme en

Ord. 1667. Courlaique, & enfin rOrdonnance Taabrogee univerfel-

Cotic. tit' 19. lement. Le Concordat avoit prefcrit aux Juges deligues un terme de deux ans , dans lequel toute inftance devoit etre

Seff. 14. e, jugee^ ce que le Concile de Trente a etendu, meme aux

^* Juges ordinaires c : enforte , qu'apres ce terme , il eft libre

h Tanc celles qui concernetic les h^n^Hces , que celles qui con« cernenc les difpenfes pour le mariage & autres.

c 11 y a une troirieme forte de jugemens ; ce font ceux que 1*0» appelle prdparatoires , & qui ne concernent que l'in(lrudion ^ cels que ceux qui (lacuent fur des excepcions , qui ordonnenc que rori Iburniraile ilefenles , qu'une parcie fera cenue de reprendrc Tinf* tance,.& autres femblables.

d Ce font ceujc qu'on appelle priparatoires. L*inter]ocutoire eft diflftirenc , en ce qu*ii porte fur le fond , fans neanmoins le juger d^finitivement.

«: Le concile de Treute o'e(l point re^u en Frauce> poui ce <{ui . €OJ]cenie ces poiucs Ue difcipiijie^

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 485

«nx parties de fe pourvoir devant le Jugc fuperieur , & d'y ' '■■■■ pourfuivre les procedurcs en Y&tzt oiielles fe trouvent. En ?^**^'* JM* Francc , il n'eft pas neceffaire d'attcndre ce termc : l'inf- tance ctant en etat , fi lc Jugc dtflerc de juger , la partie lai fera dcux (ommations /; apres lefquellcs cllepourra appe- ler comme de dcni de judice , & prcndrc le Juge a partic , pour Ic fairc condamner cn fes dommagcs & intcrets. Telle cfilaprocidure en prcmicre inftance. Nous parlcrons de$ apptl-' .^"^* '^^* lations, ^prtsavoir cxpWquilaprocedure criminelle,

.ots yes

CHAPITRE VII I.

De VHireJie & des autres Crimes contre Dieu.

LA juridifiion cccl^dafiiquc s'cft micux confcrv^e 4 Te* gard <ies crimes , qui font particulicrcment dcfcndt» par Ics Canons ; parce qu*ils combattcnt plus dircScment ia RcHgion & les bonncs mceurs , que la fociete civile : quoique les Princes Chrctiens aicnt aufli fait dcs Lois pour lcs dcfendre & Ics punir ^. Lc plus grand de tous Ics crimes ccclefiafiiques cil rhcrefic , qui attaque les fondcmens de la religion.On appellc ^fV^T^^ , Tattachcmcnt opiniatre h k qucique dogme , condamne par un jugemcnt dc rEglife tnMc. ep^. univcrfellc ,* foit par les Decrcts d'un Concile cecumeni- »4. 15 W(|. que , commc rherefie d'Arius, condamncc au coacile de ^7ii n iZ Nicce ; foit par la decifiondu Papc , reque dc toute TE- r.u/€b. Ub. gliftf , comme ccllc dc S. Innoccnt contrc Pelagc ; foit par vii. e. jo. un Concile particulier^ re;u dc toute TEglife, comme le niji, vui.«« Concilc d*Antioche , qui condamna Paul de Samofate. 11

/ Ces fommitioiif fe font de huitaine en huitiine, pour Ict Ju^ef re ilbmliiir.t nuement es Cours , & de troi» jours en crois j niri }>our Ils 3utie« ^^%^^' Ordonnance de 1667 , ttt. is.art 4

fi LVgliitf a fjic des lois pour punir lei crime^ , cn tan: ^imIi ojVcnfeni Uieu £t rEglife. Le» Princcs ont fjit de» lois j)our r':;ifi- jncr ces memcs crimcj,cn tanc qu*ils troi.blcnt rofiirc i'c !• fo- cicte civile, tj aufli cn ce qu*ils blcr/eot la reiigi-in U, Tt^ .fc , 4ionc le Princc ctl le procedcur.

h 0\\ dic 1'accachemenc opiniitre , parce qoe ce r»e^ pai l\:.-f<r"r qui fait rhcriHique , mais reiitetemcnc i pcrfcvc:cr dj'>* Imm er'«"»r, jLes ^ilus grands hommes funt tomb^s dans Tcrrcur ; nuii c.^t rdl u>ieiit dc bounc loi ^ is. root Ibumis au iuj^cmcnf At rt^gliic*

Hb iij

fi*4i^*^ffjj » n *

)8£ INSTITUTION

y •nJ^ ^ooc en oetie matiere deuz jugeaiens : celui dc U qs^

Chap. Vlll. uonJeJrau, pour iavoLr fi une telleopinion cA orthodoxe M* 9* I- C' ouheretique; & celui-la apparrieat uniquement a r£gl:te, *' '* c*eft-a*dire , a TEveque , au Concile de la province ou au

C. oif o^ol. £nnr Slege. L*autre jugement c& Je U qiufion di fjit j ii un ^M hmmu* f^i ^ particulier eft heretique.

Les Juges laiques pretendent en Franceque ce jugement leur appartient i , quand rhereiie eft manifelie , (ans prqu- dice du jugement de rEglile ; parcequll ne s*agit que d'exe- cuter les Lois des Princes , & £iire punir ceux que rEgliie a condamne». Or , les Princes ont etabii des peines tem- porelles contre ce crime , parce qu'il trouble la tranquillite publique , en divifant les elprics : car il eil moraiement im- poffibie qu'il y ait de la concorde entre des gens , qui , prenant la Religion auili ferieulement qu*on le doit , te re- gardent les uns les autres cocime lacriieges , ou tuperfti- tieux. 11 ne &ut point dire , que le Prince n*a point de droit fur les coeurs , & fur les opinions des hommes : il a droit au moins d^empecher que Ton n en fafle parottre de inauvaiies ; & il ne doit pas etre plus permis de parler con- tre rhonneur de Dieu & les dogmes de la Reiigion , q*je contre lerefpetS qui eft du au Prince, contre les maTimes fbndamentales de TEtat , ou contre les bonnes mcsurs. ^ dhm^* L'herefie fe purge par Tabjuration k de Terreur, & la profeflion de la foi catholique : mais fi le coupable retomte enfuite , foit dans la meme hereiie , foit dans une autre , on Tappelie reUps ; & Tfcglife fe rend bien plus diiScile a lui C. arflniaiii- «^corder rablblution , pour ne pas profaner les Sucre-

nic. if. §. mens. On condamoe auiS Us fmteurs dcs hiriiiques , c'eil-a« srfd^ntcseod,

i Les Ordonnmces qualifient ceiui qui font coup^bles d'h<ir^r^e de cnrr.inels dc Uji^mjjefU , de jediticxix ^ de pe^turbateurs du repcs fub.i*: i & ce criiije 2 t'i mis au nombre Jes cas royuux. Vcy^-f Jei Ordonnjtn£es de Henri IL ^d 15S1 % de Fraji^ois (i ea iS)9i & ds Cparles fX en \sO*u

t L^abjniucion ett uue renonciacion , accompagnee vie ^enrent: clle l*e Lit enrre les mains de TEvdque . au pied des Juceif. Suiv:nc |e ccnc'!e Je Trence , rFv^que eil le leul qui p^jiiVe abt*.M.ire Ju Crjree d*hi^refie, il ne peut commetKre pertonr.e pour cet erier% pss m£me uu de fes Grands Vicaires. Voyej le cosctle de Trenr? , /*f 14* ^^p 6 rtformat, Mdis en France, lesEveques iok^itrepl d un poovoir pioi ^tendn \ \\% peuvent commeccre queiqa^uo pcjir

l»7.

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 487

3ire ceux qui les retirent, les aident & les favorifent en partik UU

quelque maniere que ce foit. L'herefie eft punie des plus Cuap. vili.

grandes peines canoniques : de la depofition pour les

Clercs , de f excommunication pour tous ; & ceux qui de-

meurent en cet etat, font prives de la fepulture eccl^fiafii-

que. La peine s'6tend jufqu*il leurs enfans ; & ils font irre- C,ficuta\u

guliers pour les Ordres&les benefices , au premier degre c^flatutum

feulement, a caufe de la mere/; au fecond degre , a caufe \%.cod. 1/16^

du p^re. Quant aux peines temporelles , les Princes les

ont impofees plus ou moins rigoureufes , f^Ion les temps

& la qualitd des heretiques , phis ou moins feditieux. Les

plus ordinaires font les amendes p^cuniaires , la confifca- '

tion des biens , en tout ou en partie » le banniiTement &

quelquefois la mort m.

Ceux qui font nes dans l*hirefie font plus excufables » que ceux qui rembraflent , apres avoir fait profeflion de la Religion catholique ; aufii ces derniers font nomm^s apoftats , & font ks plus rigoureufement punis ;:. On nomme ^^ apoftt *

l Ceft-i-dire que (i c'eft U iii^re qui eft heretique, I'irregul2nt6 €ft encourue par les enfans feulement : au lieu que ft c'eft lc perc , cUe s*^cend iufqu^auxpents enfans.Cettediftiadiou eft appareaiment fund^e fur ce que Ton craint qu*une mauvaife imprelljon qui vienc du p^re yue foit plus forte & ne dure plus long-temps que celle quivient de la mere , & fur-tout pour des gar^ons, dontT^diica- tion eft plus du reftbrt du pere qu6 de celui de la mere. Ndun* inoins,en France, on tient que les enfans des h^rdtiques n*onC pas befoin de difpenfe pour pofli§der des bcn^iices. Voye^ les D^^ fnit.Canoniq'^' )5S» ^ les Jnftitutions LccUfiafliques deGibert, roffi. I,m. 61. pag, 2{o.

m M. de Vouglans ,• dans fes Inflitutes au droit criminel , trait^ . des crimes, tit, i. eh. i. pag, 434- diftingue quinze clafles dift'<^- rentes ydt perfonnes qui peuvent £tre condamnees a diverftis pei- fies , i^^ur crime d*heiefie ; peines qui fcnt plus ou moins rigou- reufes , felon la qualit^ des perfonnes , & auires circonftances.

n Ce crime d'apoftafie eft confid^r^ par les lois civiles , commc un crime de lefe-majeft^ divine au premier chef , qui doic tue puni par des peines publiques & infamantes. La Loi % , au code de apofiatis , vcut que les apoftats foicnc abfolument recranch^s de la foci^te. Elle les declare incapahles de difpofer ni de recevoir par ceftamenc, & d'6crc admisen tcmoignage. La loi XI du mSme titre , veuc m^me qu*ils foienc priv^s de la facult^ de faire Cous pontracs , foic de donation ^ vence, achats ou autres. Enfin plu- licurs aucres lois civiles & caMoniqces, veulenc qu*il5 foienc aHii- jettls aux memes peines que les h^r^tiques , & notamment qu^ifs foient exclus de cous les privilcges qui onc etd introduits en faveur de la religion. Voyei les hiftitutes criminelles de M. de Vou£lanf.

Hhiij

488 INSTITUTION

Paktik lii. aiifli apojlats , les Religieux profes &Ies Clercs fscresi?* Cha;». Vlu. qyj renoncent a leur profefllon , pour fe marier ou mcner une vie feculiere ; & a plus forte ratfon, ceux qui renon* cententicrement a la profeflion du Chriftianifme, comme les renc^ats qui paflent chez les Mahometans. L'Eglif4? con- ferve (ur eux fa jurididion ; parce que le caradere du bap- teme rs pouvant s'effacer , ils ne ceflfent pas d'fitre fes cn- fans, qiioique rebelles.

Mais les infldelles , qui ont toujours ete tels, comme les Juifs, les Mabometans & les Idolatres, nefont point C. 5.6. de de la juridiftion de rEglife.Tout ce qu'elle peut faire , eft ^Lat 'i/r!"f! ^^ defendre aux fidelles le commerce dangereux qu^ils is 16 17, pourroient avoir avec eux ; & d'impIorer le fecours du €od. ex Conc. jjras feculier , contre leurs entreprifes ; car c'eft a la puif- *"' ' fance temporelle a les reprimer, fi, fe trouvant chez les Chretiens , ils attentoient contre la Religion , en parlant indignemenr , dogmatifant , f(^duifant des Chretiens » ou faifantexercice public de leur faufle religion. Le Prince a droit d'empecher tous ces raaux : & pour les prevenir, il peut defendre h ceux qui ne font pas profeflion de la Rc- ligion de TEtat , d'y habiter. Ceft ce qui a fait bannir lcs Juifs de France , depuis trois cents ans ; & par la meme raifon , Texercice de la Religion prdtendue reformee d^ Calvin a ete aboli , par TEdit du mois d'Oftobre 1685 , qul a revoque Tedit de Nantes p. Comme les hereriques & les infidelles font preoccupes de leurs erreurs , on«e peut les empccher de faire , dans les pays oii ils font les fnai- trcs, des Lois contre la veritable Religion ; mais ces for- tes de Lois n'ont jamais detourne les vrais Chretiens d'y 'yin. ir. 10. h^bJt^r , & d'y travailler a la converfion des ames ; fachant Jdaith.X,i2, qu*irfaut obeir k Dieu plutdt qu*aux bommes, &qu*il eft dcfendu de craindre ceux qui ne peuvent tuer que le corps. Ceft ainfi que la Religion Chretienne s'eft etablie ; & cet etat de perfecution fera toujours la preuve la plus fiirc, pour connoitre les vrais Chretiens.

c Ceft i\-dire ceiix qui font in facris.'

p Ai'ifi appel^ parce qii*il fut donne i Nanres , Ic dernier Arril XS9S- Ciii uii dcs Edits de pacification , qui furent accord^s aux Rerig"oiin;iires. II rC-fumje en quatre-viiigt-douzc articles « coas les privile^^es que les preccdens £dics & U^i^UrJUions de pa.6U £cation avoient accurdes aux Kfligiounalres*

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 489

Los C:ino:is mcttc:it 1 js fchifmatiques aii m-jme rang qiie p^^hxik ^A* " lcs hiix't:qi;cs ; pirce q-.r^ , commc dit S. Cypricn , cclui Cuap. vni. : qui nc !!;.ir(''-* p is I*un':fe dc fK^jlife , ne garde pus non plus z la foi. L2 fchijmc ^i\ uncdivifion, qui dechirc rKglifc ;lorf- 14. q. 1. r. : qu^ii.-^c piirtie du peuple ou du cleri;e fe rcvo!te contre fon '^7""«"" »*• . Pjflcur lci',itime, roriio de f;i commu.nion, & de fon ; anrorire propr:? fe donnc un f..ux Paficur q. Les pcincs du

fchifmc font lcs mcmes quc de rhcrelier : entr'autres, la C. i; dt

cafiafion desor(!in;:tions o: dc rous !cs a<S':s dc juridiflion,-' ^/^'"* ^*^"

faiis p2r les Prcl.its fchlfmatiqucs. Toutefois , Ls hcrcti- mJc.i.eod.

ques ni Ics fchifirariqucs ne pcrdent pas !c pouvoir quils

avoicnt d^icirr.inirtrcr Ics Sricremcns, no.T plus qiie !cs a:i-

trcs pcchcurs ; le cariKi*!re du S.icordoce nc s'e[Ft«.e non

plus, quo cciai du JIj|ncme ; fculemcnt ils pcchcr.t , cn

cxcr^iint ccs pcuvoirs hors la communion dc rE^-Iifc.

Donc, comme !c nnptcmc adminiHre par un hcrttique ou Pe eonfecr,

iin fthi^irjfique cfl \ alahle , au.Ti-!>ien cue celui qui cft ad- ^'y'- 4- c, jo.

ir.iriilre par un ivroj^nc ou un iinpudique ; ainfi Ics Prctres ^^ ^^ ^^p^^ *

ordonncs par un 1'a cnue hercrtiqucou fchifmatique , font Prc-

tnsfj pourvu qucl Evcqueeutctclui-memccrdonnevalide-

meni :carceu\qucdeslaiques oudefimpIesPrctrcsauroicnt

prctenduc tablir EvcquesouPaftcurs,fous quelqne nom que

ce foit , nefcroicnt jamais que de> lai-ues. LanuIIitcpro- ^^ \j.c.i,d€

^ La fliucrcncc ru'i! y ii citre Plicrcfie & le fdiifrne , cf^ que rj.cTctiq-ic fo i.'iiL*nt il'?> ilogmcs cor. Jamnfcs par Tcg i:e , & que Jc fchilmaiique fe fcj^arc tics 1'jftciirs lejfitimcs & Jn corps de rtgiilif. Ce qui pciit arriver poiir qiiel^^uc diiyjrer.t dc primautc, ou autrc , fjr.s qu'il y ait daiis le fjit dc riiJ:eiie mclcc. Tr^r; S. Jcromc rn eanone Dtxit. C*iuf 14 qtt i,

Ceft faire fchifme avcc reglife «niverfcile , q!:c dc fc fcparcr de commiuiion dc toutes lcs dglifes ou de prclVuc toiitcs.

L*e{;life de Rome ctaiic le cciitre dc ruiiitL' , eft iin grand ar- gumenc pour 6:er toti: foup^on de fchifme , qr.c Je demc':rcr Wli au papc, qui e(t Ic c^icfde Tcglifc tniverrcUo.

II peiit arriver que qnclques cgiifcs pu't!cu'.ii!rcs fe fcparent cn- tr^etles de communion, U\\% ecrc pour celii rcputccs ich^rmatiqii^s, tant qu^elles font unies aii chef&a la msjcu-e ;).i.tlc dc* c^liick ^Di compofenc rcglife univerfelle , Voyei le rei. dt Jurifyr. c jn. de !■ Cofflbe au moc Sfhifme.

r Ccvx qul foniencent le fchtime , doivcnc fitrc pou:f.]ivis comme ' * f trtnrbiccun du rcpos public.

.:/*Ccpendanc on ticnc que Iff nominatio::s ^l collations fuires

4cf jMH^ficei 9 par des h^rctiques fcnt n:i:ies , alrfi q;i*il eit "V dftai lcs M^ifioircj dc rAhbc Lenglct , /ur .'.i :oll :tion def riglifccaihidrdltie Tcuraay jMimciiCjixiimt»

^j«M«/<4rf f i^: I * '

:49« I N S T I T U T I O M

pARTis Uu noade par les Canons contre les ordinations des fchUmad^ SS-^'* c^iffc' V*^5 » s'expliquc donc par une interdiaion perpetuelle dont

tfit. X. Le blarphime eft une fuice ordinaire de rhireGe ; puif-

que celui qut croit mal , parle indignement de Dieu , & des myft^res / qu'il meprife : cVft ce qui s'appelle propremenc

C.i.tliM0-Blafpheme, On donne aufli ce nom auT juremens vains &

fidia» infolens : & ils font plus puniflfables , feion que les paroles

font plus horribleSy&profereesavec plus de deiiberation ir. On y rapporte U parjure ; c'eft faire injure i Dieu , de vio- ler le ferment fait en fon nom , ou de promettre en fon nom , ce que Ton ne peut accomplir fans crime x.

Le facriUge y ed raSion faite au mepris de laReligion;

comme la profanation de la fainte Euchariftie ou autre Sa-

ir. f . 4. c, crement , des faintes huiles , des vaiflfeaux facres , des 6gli-

fuifquis IX. fes, des cimeti^res ; le violement des franchifes ^ deslieux faints , dans les pays oii elles font encore obfervies ; le vol ou Tufurpation des biens confacres a Dieu ; les violences commifes contre les Clercs & les Religieux. Le facril^ge fe trouve fouvent joint avec lefoniUge & Us maUfices , de ceur qui pretendent avoir commerce avec les dimons , pour C i & 1. deviner les chofes cachees ou futures , donner de Tamour

ide fortU, ou d*autres maladies , ou nuire autrement k leurs ennemis.

f & 6*. \x* * ^^ '^ rapporte la magie , Faflrologie judiciaire , la chiromau-

JluBuft. cie , & toutes les autres efpeces de divination ; les paroUs & les caraBeres pour guerir certains maux , ou empecher cer- tains effets naturels. Comme il n'y a aucune proportion na-

t Ou contre la fainte Vierge , & concre les Saints.

u Et auffi felon le nombre des rdcidives , s'il y en a. Ley peines civiles da blafpheme font expliqu^es dans le fr. dei cri" mes y de M. de Vouglans , pag. 4^6.

X Sur le parjure , voytji le m^me traitd de M. de Vouglans ,

pag, 4;9-

y II e(l mis au nombre des crimes de lefe-majede divine aa fecond clief.

X La franchife des Esliies , c'efl-^-dire le privilege qu^ellej _/oient de fervir d*afile , tant aux dcbitcnrs qu*aux criminels quc Ton vpuloit arrfiter. 11 fuffifoit m6mc , pour 6tre en lieu de frau- chife , d'avoirpafrc fon bras dans ranneau ou marteau de la porte de rEglife. La franchife des Eglifes fut d*abord refUeinte par Chaflemagfie , ?c a 6t6 enfuite totalement abrogJe par Francoi» I , en fon OrUonnance dc 1559, art» 166. On tache ccpendant <i'cviter lc fcandale , autant q^iNI eft poHible , & d*attendie q«e celui quo Yoa guette forie de TEgUfe , pour le preudre.

AU DROIT ECCL6SIASTIQUE. 49«

turelle entre ces moyens & les efTers que Ton en attend ; Partii IH. s*il y a quelque effet rcel , il ne peut venir que du demon ; Chap. VM puifque Dieu ne s'eft pas obllge a faire de tels miracles. Et quand il n'y auroit que de rillufion, comme on le recon- noit fouvent , la feule profeffion de ces arts , difendus par la Loi de Dieu, & Tintention de s*en fervir , eft criminellc. La fuperAition mene naturellementa cescrimes; &ron ap- pellc en giniral fuperftition, touce pratique que Ton ob- ferve fous pretexte de Religion , quoiquVile ne foit ni au« torifde par Tufage public de rEglife , ni utile pour la piet6 d, ' La fuperftition cft un crime , fi elle eft notable & foutenue D, c, 6. tH avec opiniltrete ; mais le plus fouvent elle ne vient quc f * >* d^ignorance & de foibleffe d*efprit. Suivant Tufage de France, les laiques ne font point foumis a la iurididion ec- d^fiaftique pour toutesces fortes de crimes, blafpheme» iacrilege , divination & autres femblables ; c*eft le Juge fikulierqui enconnoit ,comme executeur des Ordonnances.

^ »^«a

CHAPITRE IX.

Di rinqulfaion a. De fon origini»

DEpuis prcs de cinq cems ans » il y a des Tribunaux Ecclefiaftiques^ eriges particuli^rement pour con- jioitre de rher^fie & des autres crimes dont il vient d*etrc

a On encend au(C par fuperftition , cercjinei opjnioni TuWculct , qat attribuent a certainei chofet on eAcc qu*ellcf n*onc piit, U lul cn fonc un point de reli^ioo ; ccanme de croire aux jo:.ri heutciH oii malheureux i de ne pat Youloir coaimencer uiie ■sHVite '.a vcn« dredi ; de croire qa*une faliere renverfee prcfig? ijcti.e miillicir. Toutet ces ideet Sc pratiquet deviennenc ctim-'.:e\'»c% , lo.-f^ur: la religion s*y trouve compromife , comir.e fonc ccjx qwi f;rc(ciiil';nt 9rr£cer Themorragie ,en mJrchan; fjr u.ir croix de \niVe.

b On rappellc i Rome, U Tnbun^l du fai- 1 Ofjfice « ou U pint Offi<e fi^npkmrnt. Quelquet-unt en iircnt )'ori|^r.c iJ*wii«: loi do Thiodofe concre let .Manich^cnty qui ordonne a:i Prct«t di l'r^> toire d*Orienc, d*ec.iblir det Inqaifieeurt pour r^irc la rcc:e''he de ces hereciquei. L'cl\ en effec la prexisre toi qui t'»f{c inontiofi d*lnquificeur en macicre dc foi. fyjutrei ne frj^c r^rnontcr T^r j- )>lillemsrtde rinquincion t qa'^ ORC contticit.or. f«t'? par le i'ip4 JLucluf , au Cc.cile Jt Vcrone , en 11^4 , *ioi or ifjune r.n i.v<;* fucf dc kiaivnutT par cujt^m^aicf 1 m par dci CommJiairci, dci

49* I N S T 1 T U T I O N

»ARTie 111, pai^l^jce tom ccui de Ylnijuifimn. Quoiqu'i) n'y en air Ci&p IX. plus en France , ils ront fi conriderablcs en Inlie & cn Ef-

pcifunnei rurpeaes d'herv(ie , fuivint \i commune renommfe Ec lct dePoncUtions pjiiiculierei. Ceice coiittituiioti Jilliiigue let degrci atfurpiBs, conaincvt . f£mU,:i S( «/j;j , fuivaMl lerqi-ell lei pei- nei font JirVJteniei. Uy eft dit qu^jprei que rEgiife a employe cod- Wew*. iei iieiriei lj>trjcuellei , elte lei jbjndoniK au brai feculter , pcur exercer contr'eu!( lespeints tein[joielli:i. Une dei principilei lefiei d'lio[ctiquei dont patle cette conllitution , e!l celle Jei Vilu- doi) ou fauvTti de I.yon , qui commcn^i daiii ci^Cte ville dei 1160. Celt li mime UCte qiti pric di^puii te norn A'Albigeoit. l.es Ev<- qiiei e<u:rceren( piiniileaient leur juridiction fpiiituelle contre Ici h^ictiqu':!. On il^cojvril cnii^^dtei Minichfeni en Nivemoii. Tenic leur chcrfiii briile. Au commencemenc du treiiieme ficcle , lei lieiOliei fe mulcipliant, lingutierement ceile dct Aibigeoii , qui pultuloit djni lc LingueJoc, le Pape InnocenC enroya dani cette Provlncc, vcrs lc commencement Ju treiiic.-nc fiecle , quelquet fjvans Ahbet U Rel-gieu^ de l'Ordrc de Citeiiux, auxquels fe }ai~ gniC S. Dsminifjue ; qjelquKS anueet avjnc quM eQi inHitiiJ fon Or- dre dei Frcrel Pri-cheuri. Riymond, Comce de ToulDufe , graad prote^eur ilei ^'bigesiii ayiiit i^ conlnint de les sbandonner , le CjiJiiul Roiii.iin de S. Ang- , l^gjt du Pape Gn-goire l.< , tint en 1119 un celcbre CnnciTc j Touioufe , ou enti'au:res chofes Tort fil feiic decrets pour U recheiclie St punition dei hcri:iquci. Ce fiic-li le viai commencement d'uiie Iiiquiliiion rcglee, Uquelle de- pcniloil aTors iotiilemtnt dci EvSqucs. Maii trois anl npres , Is Pane troiivant que les Ev^qael n'agillbient paj allbi vivcment a fon gie , atiiil>iiii anx Oominiciins fcJl rexercice de 1'lnquiliiion. Ainli ce f,:t en Francc qnc ce Tribunal co.^nmcnfa viaiment d'etre etabli. Les cniaiitis que commirenl Ininifiieuii Domiiiicaini , les fi- renc challer de France. Hs nirenc psnit^iic idldblii qiielqucs 1::- rJei apres ; aA- , pour modjrer Icur lele tiop ardfiit, on leur donna pour cnlicfjue un favanC Cordclier, homme piudenc St fage. Toutceij n'empe;ha pas q^ie ce rrihiinal ne -iiatiic trop nije i U J'on nc put s'en accommoJer en France. Tonlei lei Ordonnancet conccrnanc rtnTuificion , qTii fuiC dii ccrrps de la Llgiie , fuient f>ll>s Jla follicitJtion d:i Guifci , St n'euienc puinC d'eXccucion. It ne retloic prefiue pinsaux Dominicains de Touloufe que le droic d-cximi.ier les iivres de doarine , !t celui d-eiaminer lei nouveaox CnpIcoiH!, pour voir s'i!i i|-.;toiBnt poine _fufpe6! d^liirclie ; maii cec e\amen de< CapiiDu'.! a eii attiibiie i 1' -iiclicv^qiie de Tou' Joufe , en iOj'> , par nn arrer Ju Conr«il. On voit encore il Tou- lo.ifc uiie maifon apparienante au^ Dominicaini , qu'on appelle par J;bitjJe Vlnqi^fiiiJH ; e1'e a fer\'i de logemcnt a S. Dominique iXa lempi dci ■Ibiseois, & depuis e!le a toujouri eonferv'^ lc meme nam, 11 y a deuw Religieux llominicains qui y dcmeuicnt , miii qui ii'o»t iii titre ni foiiaioii d^Inrjuiulenri. Leur unique emploi eft ds feivir le public dani le minillcre cceltliattique. Ainli il n'etl pai

un nominicain qui all le citre d^Inquirilcni de h loi. II ne reltc diii) cette ville aucun VTllige du Tiibuiral de rtn^inilition , ainli ejuc iel'iivnac[e(l£ dini unelecite dii SupfricLi des Dominkaiiu da

AU DROIT ECCL6SIASTIQUE. 493

pagne , que j'ai cru neccffaire d'en dire un mot. En voici p^„,£ m Torigine. Cmap. IX^*

Les Fr^res Precheurs furent inftituds principalement pour la converfion des Albi^eois & des autres hcreti- queSyCommc il a ete dit. LesFreresMineurss*y applique« renc aufli , pcu de temps apres leur inHitution ; & dans la prcmiere ferveur de ccs Religieux , les Papes s'en fervi- rent volontiers , voyant le grand fruit qu'ils faifoient. IIs refutoient les herctiques dans leurs fermons , & leurs dif- putes particulicrcf : ils exhortoient Ics Princes & les peu- ples-catholiques a pourfuivre ceux qui demeureroient obf- tines , & a en purgcr Icur pays. Iiss'informoient en chaque lieu du nombre & de la qualite dcs heretiques , de la dili- gence que faifoient les Eveques , pour Textirpation de rh^refie^du zcle des Princes & dcs peuples , & envoyoient des relations ^Rome. IIs n*avoient dans lescommencemens aucune jurididion ; mais quelquefois ils excitoient lesMa- giftrats abannir ou a punir les heretiques , ou les Seigneurs i armer contr*eux , & le peuple a fe crotfer ^ c*eft-a-dire k s*affocier pour cette guerre fainte , avec une croix de drap fur la poitrine. On donnoit Tindulgence pleniere pour ces croifades, comme pour celles des voyages d*outre- mer.

L'Empereur Frideric II etant a Padoue , dans le temps KoveH e»h qu'il fc reconcilia avec le Pape Honorius III c , fit qua- '<»' «o. DU tre Edits, dates du meme jour, 22 Fivrier 1224, P^^ "„ fine!^^"^^^ lefquels il ordonna aux Juges feculiers de punir les here- tiques juges par TEglife ; condamna les obftines au feii ^ & ceux qui fe repentiroient , 4 la prifon perpetuelle ; eten- dant au crime d'herefie , tout ce que les Lois avoienc ordonn^ contre la rebellion & le crimc dc lciemajehea & confirmam. toutes les Conftitutions civilcs & canoni-

Touloufe , ccrite en 176^. Voye^ La Fjille , AnnaUs dt Touloafe ; voyex aufli le Rcgiftre dcs Arrcts dc rLiquijlnoti ; & le Recueil iles Ordonnances , par Blanchard ; its Lettrcs Hi/ioriqucs fur les Parlerruns.

e Ce Pape ravoit excommuni^ cn 1212 , tant pour n'jvoirpat 6U fairc ia guerre aux infidcllcs en Orient , commc i! Tjvot nro- jnts , que poi T uvoir exile des Eveques de 1j Pouiile qm uvotcnc prit parti contre lui , 8c pour avoir mis d'juires Hvdqucs ca lcur f Iice. Cecce a^iire fut accommodce TajUK^e fuivaiicc.

494 1 N S T I T U T I O N

Jljjw» lU. quel les ph» rigottreufes conrre les heretiques. H pM^ noic auffi les Inqulfiteurs fous fa prote£lion ; car on nom- tnoit d^lors ainfi ceux qui avoienr commiflion de recher-* cher les hiretiques ; & ce nom etoit tire originairement d*une Loi de Thiodofe le Grand contre ies Manich^ens d. Le Pape Innocenc IV, qui monta fur le faint fiege en 114*3 , voyant le progr&s que iaifoient les heretiques, prit grand foin de faire obferver ces Lois de rEmpereur Frideric; & attendu les grands fervices que les Domini* cains & les Francifcains rendoient a rEglife, il leur don* fia plus d*autorit£ , les aflbciant aux Eveques , k qui la connoiflahce du crime d*h6r6fie appartenoit de droit. 11 ordonna aux Magifirats feculiers e , d^etablir , de Tavis de rtveque & des Inquificeurs , des Officiers , pour ia cap- ture des hiretiques & la faifie de leurs biens.

Ceft ce que porce , entr*aucres chofes , une Bulle du M Dinc* ^^P^ Innocent IV, du 15 Mai 1252 , adreflTee a tou$ i»r. ^. 0. les Refieurs , let Confeils , & les Communautis de la Lombardie , la Romagne & la Marche Trivifane, con* tenanc 3 x articles , qui furent enregiflres dans leurs fta<* tucs. Le premier de ces arcicles icoic , que les Magiftrats feroienc obligis de s^engager par fermenc a ies obferver ^ ibus peine de perdre leurs charges , & d'ltre reput^ fufpeds d*h6rifie. Alexandre IV renouvela cetce Coniti-* tution , avec quelques modirations , fept ans apr^s , en 1259 ; & elle fiic encore renouvelie par Clemenc IV , fxxans apr&s, en 1265. Mais quelque aucorite qu*e&tle Pape en ces crois Provinces , retabliflemenc de llnqwfi^.

d Cecte loi de Th^odore eft de ran )82. Elle ordonnt au Pr^ fet d*Orient d*^tablir des loqiiiriceurs pour la rechercht det Maoich^ens.

if On doit remarquer que les Empereurs Thdodofe XtGrand^ Frideric II , avoient di\\ falt des r^glemens pour la recherche & la pnnition des h^r^tiques , & que l*tn}on^ion quc le Fape faifoitaui^ Magiftrats fifculiers pour la captiire des h^r^tiques & la faifie de lcurs bieos , ne pouvoit 6tie regard^e que comme une ex^cution det lois des Empereursy les Papes n^apnt de pouvoir d*ordonner qii'aux Ev6ques , 8( non i juftice temporelte ^ fmgulieremenf pour ce qui eft de jurididion ext^rieurc , & des peines civiles tt temporelles , telles que la faifie des biens. Un des droits & libert^ de rEglife Gallicane , eft qu'un Inquifiteur de la foi ne peut mettrv i ex^cution fes d^crets en ce Royaume , fans Taide & antoricd im kras i<$€ttUer« UikiUslh CoMtHq* toai, 1 f pa§« 740«

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 495

lion ne s*y fit pas fans de grandes difficultes. On fe plai- partii iil gnoit que les Inquifiteurs ufoient de fevirite indifcrete 9 Chap.IX. nfdils faifoient des extorfions ; qu*ils exerqoient des ven- geanccs particuli^res ; que par leurs fermons ils excitoient ]e peuple a s*emouvoir en tumulte. II y eut des fedttions no- tables i^ cette occafion» Tune i Milan en 1242, Tautrei Parmeen 1279.

Venife ne re^ut TOffice de rinquifition qu*en 1 289 , en Frs-Paoh ; vertu d\ineBulle deNicolas IV , quoique depuis Innocem ^'fi-^^ ^^"^ IV , tous les Papes euffi^nt tcnt^ de Ty introduire. Cet Of- * fice y efi itabli par un Concordat entre le faint Si^e & la Republique. II eft indipendant de la Cour de Rome ; c*eft le Doge feul qui lui donne aide pour Tex&ution & depot des deniers communs. A Venife , il y a trois Senateurs qui affiftent aux ades de rinquifition : dans les viUes fujettes , ce font les Ledeurs des memes villes.

L*Office de Tlnquifition fut introduir en Tofcane l*an '1258, & donne aux ReJigieux de S. Fran^ois, qiu avoic yicu dans ce pays. L*Inquii^tion entra en Arragon en 1 2 3 3 , LadtdPa' a la follicitation de S. Raimond de Pegnafort / Elle fot JJ'^'"^; ^^ Bidme etabiie en quelques villes d*Allemagne & de France^ , particuliirement en Languedoc , ou elle av<Ht commence ; mais elle ne fubfifta pas long-temps en France ni en Alle- magne. Elle n*entra point dans le royaume de Naples , a caufe de la mauvaiie intelligence qui fut depuis ce temps entre les Rois & les Papes. Elle fubfiftoit foiblement ea Arragon , & a peine en voyoit-on quelques traces dans ks autres royaumes d*Efpagne.

Mais le Roi Ferdinand , apr^ en avoir enrierement chafle les Maures , fachant que la plupart des nouveaux Chre- tiens nc Titoient qu*en apparence , voulut les retenir par la crainte, & paniculierement les Juifs qui etoient en tres- grand nombre. II obtint du Pape Sixte IV, en 1 483 , une bulle par laquelle fut cre^ Inquifiteur general frere Tbo- mas de Torquemada , plus connu par fon nom latin de

f Cetce Inquificion eft la premiere de toote TEfpagne.

fl On voicdans rUift. de Verdun , que Pfeauoie, Evique de cette ville , qui fiegea depuis 1548 , jufquVn 1576 , oomoui Roger le Beau , Gardicii des RecoUets de Verdiiii> loqulfitcur de la foi dms fwk diocefet

t^^^fim*rjj t y\ «

'496 I N S T I T U T I O N

P R ic lii ^*"''^^^'''"'"''' '' ^f<>^^ Dominicain & Confcffour dii Roi : 8c

Chap. IX.'* ^^ fut principdlemcnc par fescor.reils quc s'etablit iUnqui-

Paramo. /. z. {ition d'Efpagne. 11 prefida a une grandc affcmblee , qui \c

vt. i. c. |. jjjjj ^ Sevilie en 1484 , oii uirent drciretsdes inliruclions,

qui fervent encore de regle en cette matiere. Le pou-

voir d^Inquifiteur general lui fut cor.f;rnie par le Pape In-

nocent VIII , en 1485 , &certe cliarge a toujcurs ete de*

puis une des plus conliderabies d*Jb.fpagne.

Le Pape n*a d*aurre pouvoir fur rinquiAtion d'£fpagne , que de contirmer rinquifiteur general , qui lui eft nomme parlcRoi, pour tous fes Era;s. Ceft rinquifireurgonerul qui nomme rous les Inquiiiteurs particuliers , avec Tappro- batlon du Roi. 11 cft Prefident ne du Confeil de rinqulfi- tion , quieft toujours a la fuire de la Cour, & qui a la ;u- ridi6lion fouveraine en cetre matiere. C*eft ce Confcil qui fait les rcglemens^qui juge lcs differents entre les Inquifi- teurs particuliers, qui punit leurs faures & celles des Mi- niftrcs inferieurs , qui re^oit les appcllations ; & ce Confcii ne depcnd que du Roi. De ce Confcii & de rinquifitcur ge- neral , dependent toutes les autres Inquifirions , de tous les Erars du Roi d^Efpagne, mcme dcs Indes , c*eft-a-dire des Piiilippines & du Mexique.

L'Inquifition de Porrugal fut erigee fur le modele de celle d^Efpagne en 1535, par le Pape Puul III , a i'inftance

^t[^i!!^e\ is/ ^" ^^^ ^^^^ ^^^ ^* ^^^ Efpagnols ont voulu erablir a Na- ples une Inquifirion dependante du Confcil dTipagne ; maisIePape neTa paspermis. Lcsproces dcs heretiqiies y fonr jugcs par les Evcques , cu par Ics delegues du Pape , c'eft-a-dirc dc rinquifition de Romc ; & ccsdelegucsn'exer- ccnt leur jurididion, qu'avec la permiffion du Vice-roi. Lcs EfpHgnoIs ont voulu aufli inrroduire leur Inquifirion dans les Pays-13as ; & le Duc d'Albe Ty ctablit cffcdive- ment , a main armee , fous Philippe II. Ce fut le principat pretexte qui fit rcvolter la Hollande & les autrcs Provin- ces , qui ibnt a prefcnt unics en corps dc republiquc : & nienic dans la Flandrs Autrichicnr.c rinquificicn cft rcduits a ricn.

/1 LcT II Novcmbrc 17 so, fu Majedt^ Porcugaife a orilonii^ que les lentenccv de cetix qui fcroiic condamiris a murt par l''iiquiil- lioii , iiL' leront ex(!cucccs qu*apr6s avt>ir ^t^ vifces & •pproavi!es pai- iou Confcil Zk fignces ptir fii MujeiU*

AU DROIT ECCLtSIASTIQUL i^-r

EnFrance, quand lescerr/ ^reshercC» ccr-rje.-^rtrrer.:: p^, - » ij cn fe plaignit que ics Eveques n*e!oie=t pas a£ez ^rz :r-es Ctii.iA a recliercher & a punir ceux qui en etoieat ir.:r£:rs. C ;rr. pourquoi on eut recours a ces co.TssiiaDas ce Jjiie* e\- traordinaires. Le Parlcmcn: ce Pans ordcrina £ p.^:':?-.-* p.,^,, .

Lveques de bailler des Letn^es ce Vicarizt a des C'n'i '- j .-&. a

IcrsCicrcs de tbn corps ; ti ea crAl!;r avec le r,rre -"-'-.ri .'- ifi/ri , qui furent confirires psr un Bref de Ctrient \ li, cn 1525- i^es gucrres cMies £^ !es Ldi:> de ps^^a:^^:.^ eteignirent toutes ces po-jrfjires , 6c i! n*c3 rx^iit er. Frzr.;; aucun veftige d'Ir!qu;finon , qu;: le tlrre dTnq'-:fr:rjr, c jc portc encore un Jacobi.i a TojI'?ii e , avec u.ie ^^L'ji modique du Roi ; mais far.s auccrre fQrfrcT /-.

A Rome, le Pape Pau! lil, a lcccafjon de '."hi:: ir':t ds Lutlier , releva Ic Tribunal ce rinr- f:rTon , q-i' r:'y 2*. ci-r pas et2 continuc! Icrr. 3 r»t e^crcJe. li cTibljT y-5e Cvri"^zs- tion / de Cardin.qux , pour juetr fvuvcrs^r.er.srr tcuriS les afLires qui concerren: ifcerefje, oa ies criaies rc-n- b!able< , i.iftituer ou ceftiruer les Inquifnws , 6: rc-y.-r toutes leurs fonctions. Le Papc; Si»!e V , trzttr.z Irr 1 - vcrfes Congrccations dc: C^irdin^ji qui fjbf:^en:a !<'. t^t, donna le prcrrierranea celie ci. F.i!e eft cozri^ytt r-t '.pt Cardinaux & de quelques auires Oniciers, & It ?.:'z y prefidecn pcrfonr.e. Son auiorite s^ciend p'^r :o,ii il '.£..{;, & fuivant ieurs prctentions , par lou: !e rronde.

Ceft a rinquifi:ion, dans les pays ou e!!e tft rryjf, qu*appartienc la dcfcnfe des livres d<ingcrcux n^ u h rt-

i II s'agicici fi^g-.re-ement dei hc-tMti Je Lat}:t: b C*.../ , ^ui c Tr,incncc:f!:: J.:''» le Jtj/itT.ti f.e-lt.

t fr^c^lj pri:.r'fjre •:'>te '[-i f: « '--^"'.•'^'ceTent r> f '■♦- pife , \ert la f;n Jtr t^ric rc!'.-- l! t:t L'.:. i \.;!'t le' r r'-i Jei reglerr.':is ^jc 1'«. n ::c--.c ;"«!:i cn Fr*- it. ». i".;;! ,•; 1 *;.-;-■■ •- •! clu :c:npi dc U Lig c , ::■: :.:cj: i..^':c* qj\ «« fv..:-. -^vr .-. 'Jci Giiitcs ,qui fjvorifuie.-i; lc p«r:i Je I* L.g..c , U qj':!» x.''..-.: c. iib- cuiie exci;ution.

/ CcftccIIc qu'on appellc la Ccr:g'e§etiQn da fiiii 0^.;r oj dt tlnqu':fitiO'l.

m L'«ril dans h Cor.g-cgitio.-. dj f»ir.: Oflfue «?r Rorre . •: r fr fiit Vindcx txpurgator.utf iiuqjc! ir.fcril « fnefjrc toj» .>■ i..'«t «jui foiit cenfurci par le faint O/Sce. Ps'j\ IV ^.: tv.i! ..r. i^r-^^^.i zc!e pour le niainticn U, r^ccroiiicrr.rct di llrquiftio': . \'.j[gi.t .feacilier lux defordre» caufct par U ic6ure dci oid jvin i;.r«i , 'fhir^ea lei ln<|uifiuiin fi'ca £111 c ua indxx ou cata!&g-.;c , ^l' J f.-a-

Tom II. 1 i

ti4^^tm*rjj t »

49? I W S T I T U T T O N

ijiA^. JK. ti'om qii£ queiqutrf pam» n;a;t'Eii£rF. tfiican: isf iipnt:? f r'«f«tf. Qu irt tootf lufjiefts . fi^ or. r. n.e iss exD:«ier er ^ e:::i isLS '' crttc corrfcc-wiim,

C H A P I T K E X,

c

E aui rend terrib^.e ]c Trirunal de !1ri :TL:':iiiic*2, etf j j

qiit ion T obfer\ e a la rirjctr jM Cozitirurior* in:>

deme» comrt heretiqufcs, cu: TDUtcfoi» t'c»ui cer^cra-

ks « & de%f oient , fii;vani Jlciennoc oes LcplaTeurs , tnz

oUtTvees <ie xaeme par les Orciiiaires , ccjI a-dire psi

les Eveques cvi leurs QSciauK.

Dj'<??. I'f. Suivam ces reg>es , ceiui cui eii feulecsentcSiie d^ke-

j r-^^r. <tff. fific, pax ua bruir commun , fans sutre preuve, co:i fe

c <gccM,t%. purgercanoniquememy c^efi-a dire parferznem, avec plu-

^* kmrti^ J. ftfcuri tctnoini n , comsse il fera dit en fon lieu. Ceiui qjk

adjuimut, ^^ fufpcS , <ioit al>;urer : C2ai& cn difiirgue rrois fones de

ioup9ons,)c i^ger , le vchcvuru & ]z \hler.:. Lc fcjpcon ti-

A«0u/i/ forme uoe prcfomption de drclt , mais contre \itr

b!ia cJar:i Za fiiite. Let peinet q'»'il i.-np:^.0 i ce'.:x qai vio!eroisn: !a diftnft (le lire cci livret, fo.*:: cxtremenicst l^\t:ti : eV.ei corfif- tenc diinf rexcummunication , la privation &c incap:c::e Je toutfs chargef & bcn^ficet ^ ri.nfamie pcpdtJere & au:ret peinss feir.bl:* ble». U fe r^fervoit le pou%'oir de re2ever feul de cet ceofurei & ds cct peifief. On dcputa au Concile de Trente en is^t, d«:is ur» cungrtfgation , dix-huit Peres du Concile, pour crdvj:l!er 2u cacs- logue ou index, def livret dcfcndus ; a condition ncanmoins que ce CValogue ne lieroic publie qu*i la Hn du Conciic, pour ne pas ai- grff i'efpric det Proteflanf. U y euc le 14 Mars 1564, unc bulle de We IV ^ poor 1'approbation de /'iWtr , c*eft-a-dire du catalogae defe livrtf donc la lc^ture fut dcfendne , & qui fut compofe par let d^piic^f du Concile de TrenCc. Cet tndcx «1 ctd augmente depuis c:onIiilLTabIemcnc. I.orfqu*on dit qu'un livre a ctc mis a Pi'uiex i Kome, cVfM-dire qu'il a <5re condamne par U con^rcgation Vmdcx , U mit lu cucalogne dos Ilvres dcfendus. Mais on ne re- tonnciii poinc ei\ FrgYice Ici d«.*crcts& autres ades dman^s de cecce tonKr<5gacion , comme il parofcparun ariScdu Parlement, qui firt lendu en 1647 , fnr let conclufions de M. TAvocat Gcndral Talon. y^ytj; le iounial de M. dc Seint.Amour , imprim^ en 16^12.

n II fguc qiie cei C^moinf atceftent qu*ilt connoillent Taccufd pooc iiumnie Ue bgiuioi moiurf , & non enuch^ du crime d'h^re£le.

^'t .

■^ '^Ji

AU DROIT ECCLfeSlASTlQUE, 499' ^elle la preuve eft re^ue ; c'cft comme de manger gras les p^ .'"

ioursd^fendus.iiediredeserreursen maiiiredefoi. Celui CHAr x. qui retombe apris en avoir ete aiieint , cft tenu pour re- ''■ ^"ujaiui laps. Le foup^on vitUm , eft cooime de frequcnter les afletn- ;^ ^ ' «•« j. blies des hereiiqucs, de routenir pendant plui d'un an rexcommunication en caufe de foi. II produit la pr^foinp- C. cum etn. laoa juris &}are , contre laquelle la prcuvc n'eft point ad '"" ' '*'^' mife. Celui qui en eft atteint eft traite comtne herctique. 'c^l^i ahoUn Or, celui qui eft convaincu d^herifie par fa propre con- 9- %■ t. d*' feflion, quoiqu'il 5'cn ripente, 8c qu'il abjure,eft con- *"'"''■ '• "- damn^ i une efpice d'amende<honorabIc , & a la prifon nX'"* '*' perpituelle , pour y faire p^nitence au pain & i Teau. S'il eft relsps, quoiqu'it fe r6peine, it cft tivr^ au brai feculier pour etre brul^ 0, toute la grSce qu'on Jui fait, c'eft dc lui accorder les Sacremens de Penitencc & d'£ucha- ^ - .

rtftie. Celui qui etant convaincu , demcure tmpeniient & 4' dthar. fa obftine, rdaps ou non, eft livre au bras feculicr, & bu ^- feu. On traite de mene celui qui eft convaincu par des ^""t' "'"""^ preuves fufEranies, quoiqu'iI dinie fhirclie & fafle pro- c 9. rf. «; fcfiion de la foi cstholique. VoiU les peines des Lois "^o'»'". if,

Voici la fonne de procider. L'Inquifiteur nouveau Dutn. i. ayant rc^u fa commiffion du Papc , ou de ceux a qui le '"''- '*<''• '<"• Pape en a donni le pouvoir , doit ta faire connoltre & 1'fcveque ou i fon Vicaire-general , & aus Ofticiers de la juftice temporelle , a qui il ^ii preter ferment d^obferver les Lois civiles & ecdifiaftiques contre les heritiques. Du

« On crouv* dint 1c Rcrueil dt% Ordonnancti de U troin^me ncc, unc Oidonnancedc l>hilippe-/(-f<tf , du moii de Scptembre \ 19)1 , portiiK que Ui h^r jiiquci & leuri fsuieuit , condimiivt p«r lct Eviqucf Du l«t Inquifiteuri, feront punit par \t\ jugej fi-cullerc fint ippel. Miii l'on ne connoii plui eii F.-aiiee dc jugei InqEiifi. teuri ; le iugc rsyil cuniioll du crlmc d'h^-rL<rie , cnmme elant un «rline public. II fjat valr lci d<d*iitkin> dei lo Juln \b'\t, , tj Man 1679 ; l'Edit de Juin 16I0, li dJcUialion du moii de K'o- vcmbre fuivml ; cellctUci tj luin I6S) , le Julllet, 6 Aodi iOS{ , ^ManSCii) Oftsbre iaSS, ii Oftobre 1CN1 , Miri 1691, i( Septembre 1699, 8 Miri 171 { (c «4 Mil iTMi ?»■ 'labliilcnc d*t pcinei panieulUtei coiitre ceux <iul peuTent introduire ou fj. voriret l'hfrjfic dini le Rofiume. Cei peiuet foiii plui ou moiiii |nvet , felon let perfonnei & lei «Irconiiiiicet.

f On entend icl par lns npuvtltti , te> coiiftilutions dci PaprT , BDUrieuret luK loit liiicei pir lei Empereurt Tb^odora U Ciand, •CFfMedc U , coBUe Ui btrcdfuet.

... li ij

500 INSTITUTION

Partie III. commeiKemeiit, les Inqutfiteurs prenoieni aufTi des Lettr» Cbap, X. de Cauve-garde & de protedion des Souverains, &exi- geoient svec rtgueur ce rermentde leurs ofliciers, jufqu^il les excoiRniunier , s'ils le refufoient, les dcAiiuer de leurs charges & meitre les vtlles en inierdii. Depuis quc leur tribunal eA permaneni,&leur jurididion regje, iIsn'onc pltis befcMn de ces remedes violens.

L'Inquifiteur peut etablir des CommifTaires pour les Itcuxouil ne peut aller commodement,fi fondeiroit e(t trop etendu: ilpeui meine fe donner un Vicaire-Geniral. It a un Promottur ou fifcal , un Scribe ou fecretaire, qui doir etre d*ailleurs perfonne publique , comme un Notaire apoflolique. U a aufTi nombre defunilien ; car c'efl ainli qu'on appelle ceuxqui ontdroii de porter les armespour leur fureie & pour cefle de Mnquifiteur , qui fervent a faire Tanmo. dt les capiures , & fouvent font les denonciateurs fecrcts. En- inji-i/: TaUt. fi„ ^ ii y a pius ou moins d'Officiers , felon les ufages des pays icar en Efpagne , oii rinquifiiion eft tres-puiffanie, on en cooipie jufqu^a douze efpices : or ce grand nombre de perfonncs qui depcndent rle rinquiruion , en etendent no- tablement lajuridi£lion;car ils y entioustoutesleurscau- fes commifes, en quelque matiirre que ce foit, civile ou Crimtnelle , en demandant ou en defendant.

L'lnquifiteur commence Texercice de fa fonftion par un fermon folennel, dans la principalc Eglife, oii il pro- firamo.I. fofeVEdiiJeUfoi.CeA ainfi que Ton nomme une oioni- I- 4- ]• tion generale 3 toutes perfonnes , de denoncer dans cenain lerme tous ceus qui leur foni fufpefts d'hcrefie , apoflafie , ou autre crime femblable; & de reveler tout ce qu'ils fa- vent fur ce fujet. Cet Edir porte un temps de trente ou quarante jours; pendant lequel fi les coupables fe denon- cent eux-tnemes , ils feront re^us fans fubir la rigueur des peines : c'eR ce qui s^appelie U itmps de grJce. La propofi- tion de rEdii fe fait, non-feulement quand rinquititeur en- tre en charge , mati encore quand il fatt fa vifite.

Enfuite L'Inquifiieur re^oit les accuf>itioRs ou dtoon-' ciations, ou bien il informe d'ofEce fur la diSamatioiij commc feroit le juge ordinaire. S'tly a lieui la piiGBde corps , il rordonite. II interroge raccu(i,& fiiit tomc ]*iaA ttu£lioii qui fera marqu^e , excepti qu'cl' ' '..i^rve pas fi repili^meiu en cette laatiirc, par<.. Ics Coiifli-

AU DROIT ECCLfeSIASTlQUE. jot

tations modernes portent que le crime d'herefic pcut etre pa,^tie lll traite fommairement ; & que comme il eft ie plus odieux chap x. de tous , ceux qui en font prevenus font moins favorables. ^- /'•""' *^; Les Inquifiteurs obfervent le plus grand fccrct qu'il eft ^* *"^''' '" pofTible , afin que les accufes ne puiflcnt fe derober a la juf- tice, ou communiquer leurs erreurs.

L'inftruftion etant achevec, rinquifiteur juge leproc^s CtemtntmuU avec rEveque ou fon Vicaire General, & un confeii fuf- '^*" ***^'^* fifant de Do6leurs ou d*autres perfonnes capables. Les condamnations font differentes, fuivantles diftin6tions qut ont hii marquees , de diffamation , foup^ons , conviftion, d*accufe penitenr ou impenitent. Les fentences fe pronon- cent publiquement avec grande folennite ; & c*cft ccnc ce- rcmonie que i*on appelle en Efpagne, Autodafe^ ou Afk dtfoi, Pour la rendre plus celebrc, ils joignent enfcmble un grand nombre de coupables condamnes a diverfes pct- nes, dont ils refervent Texecution a un meme jour. On drcffe un ichafaud dans une place publique ; l*lnquifitcur ou quelque autre, fait un fermon fur la foi , pour y con- firmer le peuple , & combattre les erreurs des condamnes» que l*on tient fur Techafsiud expofcs aux yeux de tous. En- fuite on prononce les fentences , & on les execute fur le champ.

Ceux qui font convaincus , ou violemment foup^onnes, tnais penitens, font leur abjuration publique , & fontab- fous de Texcommunication. Pour marque de p^nitence , oa lesrevet de facs benits, fanbenitos^ qui font comme dcs '*"/"'"''• ''*• fcapulaires JHunes , avec des croix de S. Andre rouges de- vant & dcrriere , qu*ils doivent porter toute leur vic : on leur erjoint de fe tenir k certains jours, comme a telles Fctes, pendant hi mefFc , a la porte d*une tellc Fglifc , avec lin cierge ailume, dc tel poids, ou d*autres aAes fcmbla- bles dc p^nitcnce publique f . Quelquefois on lescondam- ^ r.dahett': ne k la prifon perpetudle. Ceux qui fonr convaincus & q. $. i. dl impinitens , ou penirens, mais relaps , font degrades , s*iis A«'''« Ibnt dans les-Ordres, piiis livres au bras feculter , pour etrc ex&utfa i iDort.

. f On MrToaffre plai m Fraocv ^ ron impoCe aus Chr^ticnt iucune yMtcnce publiqnt . foit tfe penr rfe rebuter les p^nitent , fuit parce

<l>i'cn vouIaacpttUrrfpeMltfliBMiUe. on ne fajt encore qite IW-. nienccri •• '■ >

••• 1 nj

crs I K S T I T U T I O N

T~TT77 n dt vrai cue ii^tys la Senretu l v a us€ daufe , qui

c. noi-z/niu JuQiis ttf;.ii;iers -iti .^'jr Lii->ier l^ vie & !a muhlatLoa des Vr^ -^ ^ meinbnss : mis cerrs ciuu:<£ c"eii cue de ^yle^pour ga- t'. a/ .ii.:u'fit. rannr les J-zi» ecctiiiECii^ de rLrrezuiahte : car ii y a H Je 7«'rt. cxwjrr-^uricarcn cccrre le J»-$e Liique» $":i renifoic ou *" ^ diiteroic j';:iic-iter ks LoiS uzperiales, qui por.e&tpeLic F9gntx 91 2. <i<: ^ort concre ies heresquesw Pour lever tout lcrupule , pa. Mr^ p^ul IV a (iiipeme de ce «enre dlrrecularite tous ce:ir *^ qui coniulcfnr ir, pr^ezce du Pape tur les mari^res cnmi- nelles, 2k doccenc des av.:> q*^ voat a la mutilation, ca a la morc oarireiie : & cecie di:peai*e a ete confirmee par Fie V , & etencue a tous les iQquiikeurs & les CociliI- teurs.

Aux ASes (ie fol de rTnquiunoQ . les Juges feculsers font preiens ddns U pljics, a\ec leurs ChSw^rs & lesMiaiicres de rutbce ; & apres qulls otic re^^a les coupables, xes Lc- cleilaftiques fe retirecc ; fur k csamp les Juges l*e;:ujiers rerdecc leur ju^enecc & le foac execurer. C n'y a poinc ea Ejpa^ne de plus zra::ds fpectacles. Pour les readre plos ter- xthies , its couvreac les impeairens de facs noLrs , femes ce caormes & de diobles , & les menenc aicil fur le bucher. Ls crcienc coutes ces ri^aeurs aece£iires , pour retenir par la craiace les reftes de Juii^ &de Miures oxal coavenis,

£n Fracce , cous croyons que pcur la pcurfuite des crimes eccIeiiaiHques , les Evequ^ & leurs O^iaux lu> dfeac , fans recevoirces commi^ioos curaordjiaires , qui par la iiiite devieaoenc describuoaux reg!es.II cA a crkiadre que ceux qui exercenc ainilune jurididioaemprun;ee,ne foieoc teaces de tzire valoir Leur autorice , & de grotlir les IJutes ou les foupqoas, pour avoir de roccupacioc n car il e& ecraage, quc Toa trou\'e tous les jours des heredques ou des apofiats a puoir , dans des pays , ou depuis plus de deux fiecles on n*ea fouffire point. D'aLIieurs,Iacraiate eii plus propre a faire des hypocrites . que de veritables Chre* ciens. La rigueur peuc etre utile poor r^rioter uce hcreile

r L<s Ic({uifitcars »*attribnoi«n: taimt one partic dt U facctCuott 4a «eia qalU coB^aaoieot pour crimc dlidrcM % cc M ctoic umm iavacm 4'abu» , ^i liit rifpriaUc co Frasct piT Wf OMonMSC il *I3*b

AU DROIT ECCLtSlASTIQUE. J03

kaiflante ; mais d'etendre les m&nes rigueurs i tous les parth IIL temps & a tous les lieux, & prendre toujours i la lettre Chap. x. toutes les lois p^nales ; c*eft rendre la Religion odieufe » & s*expofer k faire de grands maux,fous pritexte de juf- tice. Nous mettons en France un desprincipauxpoints de fios libert^, i n*avoir point refu ces nouvelles lois & ces nouveaux tribunaux/, (i peu conforjnes k Tancien ef- prit de rEglife.

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=g^^^Wi

CHAPITRE XI.

D^ ia Slmonie»

AP&is rherefie , le plus grand crime eft la fimonie , que les anciens qualifientfouventd*AeV^^, jugeant diffidle que Ton croie pouvoir acheter les chofes fpirituelles fans errer dans la foi. Ce nom vient de Simon U magicien , le jiq^ ^n, ||, premier hirifiarque f , qui ayant refu le Bapt^e i Sama- rie » & voyant que le S. Efprit itoit donni par nmpofition des mains des Ap6tres » leur offirit de Targent , dilant : Don- ne^^-moi auffi cepouvoir , que ceux ti quifaurai impofi Its mains^ reqoivent U Saine-Efprit ; mais S. Pierre lui dit : Que ton ar* gent perijfe avec toi , puifque tu crois que U don de Dieu ft puiffe acquirirpour de Pargent, Tu n*as ni part ni rien d pri" tendre en cette etuvre ; car ton caur rCefl pas droit devant Dieu» II y a dans Tancien teftament un exemple £aimeux de ce cri- ^m^^^t^ me. Giezi , ferviteur du Prophite Elif^ » voulut tirer profit d'un mirade que fon maitre avoit fait en guiriffiint de la

/ lU y aToicnt ^t^ reqoi ancitniitinffit , mi en rceonnut peu k peu I'abut.

PhiUppe-lc-Bel , disfan 1302» fit onc Ordonnance , portapt que Jts Inquintcurs <Ic foi nc pourroicnt pourfuiTrc lcs Juifs pour ufurcs, ^ortiUgcs & tous autres crimcs qui n^toicnt pas dc lcur comp^teocc. Charlei V , par des Lcttrcs du 19 OAobrc 137$» ordoona que dor^- fiavantles Lnauifiteurs nc fcroicnt plus d^molir Ics maifons dci h^r^ct- ques , & qu*iis nc prcndroicnt plus unc portion dc la fucceffion dcs condamn^s , mais qu*on Icur afliiiptroit des SaKes,

r Oo Bt CQHiprtnd ici » fous lc nom d^Htrttiqocs « quc ccui qui ft fontdctfffili dt U croyanct dt rEglifc , quoiqu'avanc fa naiifance il y mtoit dd}i (htx Itl Juats dts Hdrdciquts qui avoitot dcs opioions reprou* ti** ttlf 4ttt Itft Stduc^at qui prittMoitot qu'il n'y aroit ni fCdfu(«

y,?^!^*^^^^: ,..

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i^^rtmfvj^ t >-i «

504 INSTITUTION

Paiitis lu. ^^?^ un gnind Seigneur de Syrie. II en requt en effet de

Cbap. XL grands prefens : piais la lepre lui demeura , & a toute fa

race. II faut donc fuivre le precepte du Sauveur , qui en-

voyant fes Apotres precher rEvangile & faire des mira-

Katih, Xm 9, cles, leur dit : yous ave;^ rtcu grstuitcment ^ donnei gratuitc*

ment, li ne faut donc pas imiter ces faux Dodeurs dont par-

x.TuB.IF.1. le S. Paui , qui prennent la Reiigion pour un moyen de s*en-

ricliir. On ne peut faire de pius gronde injure it la parole

de Dieu & aux Sacremens j que de les mettre au rang des

diofes temporelies eftimables a prix d'argent, ni avilir da«

vantage le miniftere ecclefiaftique , que d'en faire un me*

tier & un trafic.

OcA donc fimonie de vendre ou aclieter la predicatioQ

ou I'admini(lration dcs Sacremens : enforte que l*on refufs

d^indruire, de baptifer , de donner I*abfoIution despeches»

fmcn a certain priz. Ceft fimonie de vendre I*ordination

c!es Eveques, des Pretres , des Diacres, ou des autres Mi-

nillres de TEgiife ; & par confequent ia collation des OC-

fices ecclefia(iiques & desrevenus qui y font attaciies, c*e(l-

Can.fi quis i-dire des l>enefices. Ce n*eft pas feuiement ia coliation

gpij\ I. ^. I. de l*Ordre &du benefice, qui doitetre granjite , mais tous

exjonc. Cal. j^j ^^^^ ^^j ^»y rappQj-tent : 1 eledion , ia confirmation , ia

Frdgmat. de nomination , la prefentation , la refignation , l*examen »

eieci. §. 4* & la mife en poireffion , iUnfiallation , i*expedition deslettres.

Co'ic*'t 'd ^^ ^ condamne la mauvaife fubtilite de ceux qui pre-

fijf. zi. c. i. tendoient qu*ii fuffifoit d etre ordonne gratuitement , & que

jfijf". 24 ^.14- le revenu du benefice pouvoit etre eftime comme tcmpo-

1 .or . iott. j^qIq^ revcnuetantunefoisattachea unOfficeecclefiafti-

que, ne peut enetre fepare par des conventions particulic-

D, can. fi res\ &. cet Office eft purement fpirituel. La charge d'Eco-

qins *T^fi' nome ou de D6fer.feur , ne regardoit que le temporcl de

maeift rEglife , & toutcfois le Concile de Calcedoine defend de

^. quoniam la vcndre comme les autres. Les canons traitent encore de

fimon. 40. de fimonie ,d'exiger quelque chofe pour la permiffion d'enfei-

gner u , pour rcntrce dans lcs Monaftcres x, qui ne dok

u L*on entend ici I'enfeignemf nt de la re1i«>ion , foit par !e roojea de U prtfdication , ou par I.i voie des Cat^chifmes , ou d*enfexgneineat <!an« les Fcoles de TWologie.

» Ln D^cUration du ir.ois d'ATriI 1^93 , v^rifi^e en Parlemeot^ ' ^^fend a tout Sup^rieurs & Sup^rieures d^xifEcr ciRnTO chdfc ; dlirec« tement ou todiieQemeot « cn vue &'€Oai«ritm dt U rfcepuoa^

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. ^05

avoir pour biit quc la penitence & la pcrfcftion Chrctien- p^htif. Illi nc; pour lafepulture ccclefiaftique y , la conlecration dcs cbap XK Eglifes, la benediftion nuptialc {. Voila a peu prcs les c.nonfdttt» chofes dont il cft defendu dc trafiqucr. cccUJ\ 9 </<

Lc prix qu*il eft defendu d'cn donner n'cft pas feulemcnt jmon. Targcnt cn cfpccc , mais totit ce qui cft cftimable a prix d*nr£;cnt , mcmc les fcrvices & les bons ofliccs rcndus dans les ^fljii^s temporcllcs, quoiqu*iI nc foit pas facilc de les cftimcr. Lcs benericcs Ecclcfiaftiqucs , car c'cft principa- lement dcquoi il s*a^itcn cettc maticrc, doivcnt etrc donnis au meritc dc la perfonne , non a la favcur , a la reconnoii^ fance ou a d*aucrcs motifs cxtericursou tcmporcls. L*ufage dcs recommandations doit etrc feulemcnt de fairc connoitre aux CoIIateurs les perfonncs digncs de rcmplir lcs places. Sous le nom dc Fent: on comprend cn cctte maticre tous lcs contrats femblables , commc lc bail i loyer ou a rcnte, ou raccenfemcnt des bcnefices ; car dans lc tcmps oii lcs ffe prahM fiefs & les cenfivcs s'etablircnt , on voulut donncr dc meme ^'^'-^^fu^ispcr, lcs beneficcs EccMfiaftiques, a la chargc d*un ccnsannuel, & de ccrtains droits aux mutations ; ce qui a cte reprouvc. On a aufli dctendu dc donner k fcrmc le fpirituel desbene- Aces , m^me avcc le temporel.

prifc (l*t):iblt & profefllion. £i!e peripetneanfpoini aux Mon;:fleres dcs i.armdiites » fillcs de fjintc Marie , Unulinei 5: autres qui ne lont point fondcs & qui font etah'is depuis l'an i6oo, dc recevoir des pcr.fiont vi.tgcrcs , pour la fubfitlancc des perfonnes qui y prenner.t rhubic , & c|ui V font profeinon, a b ch.irge que lefdites penfions ne poarroitC cxccder la fomnie de cinq cents livrcs , a l'aris & autrcs Vilies qui ont Tarlemcnt , & celle de troisccnt^ cinquanre d^ns les autres licMX du Royaume. La mcme D^cl.iration permet a ces Mon.incres de rccevoir pour meubics , h<ibi:s & autret chofes ahfoiument n<5cefl:<ires pour rentr^e des Rcli^icufes» jiifqu'a la lcmme de denx inilic livrcs une foii payee , dims ics Vilies ou les Cours dc Par!crr.t>nt fuRt ct^biies, &jufqu*a cciledcdouzecents livres d^ns les autrfesVilc* & lieux ; Sc cncas<|uelci pxrens ne loient pas difpcf<fs ou en ct«t d^jlfurcr det penfions viagires , il c(l pcrmis aux Superieurs dc recevuir des lommes d'argent ou des hiens immeub!es qui tienrcnt !ieu de p enfions , pourvit que cc qui fcra donn^ n^cxcede pas huit mi!l« livtcs « cs Viiles ou il y a 1'aricment , & iix mille livres dans les aurres lieux.

II fuut ioindre a ce qui vient d'ctre dit la ledure dc TEult du mois d*Aout 1749 concerDant lci ^tablilTcincDs & acquifitions dcsgens 00 main-mortc.

pr L'on donne p^atis la ftfpulture aux pauvrei ; mah dans chaque Diocife il j a un tarif pour Ics convois « fuivant lequcl Ton fait pjycr» non-feulcfflent la f ^pulture proprcmenc ditc , c'ri!-a-dire rouvciiuxe «le Uterre» miit ralfiilance det Ecd^iifliqucs a rinhumaiioo*

l Oh peit ludi dei dioits i l'£|^ife pour lcs niAriji^es.

/j«*<#<«<tr»**j^,' # » *

506 I N S T I T U T I O N

^ L^acne de la ventc & des contrats femblables eft lc con-

^Chap^^XI^ fenteoient, &c'eftla grandedifficulteen mati^redefimonie

C €tfi qumfl. deconnoitreleconfentementnecefiaire pourlacommettre,

18. tUfimon. car il n'eft pas defendu abfolument de rien recevoir a Toc-

cafiondes fondions fpirituelles. Jefus-Chrift permet expref-

fement aux Apotres de vivre aux depens de ceux qu^ils

inftruiront , parce que Touvrier eft digne de fon falaire.

Lmc X. 7* Lui-meme foufTroit que les faintes femmes qui le fuivoient

Ltic, VIII. le ferviffentde leurs biens. S. Paul dit, quecomme les Sacri*

'1. Cor, IX. ^^^^^"fs de Tancienne Loi vivoicntde TAutel, ainfi le Sei-

t|. ibid. IX. gneur a ordonne a ceux qui annoncent TLvangile de vivr^

K 2. part, c. de TEvangile a ; & que fi nous femons au peuple les chofes

'* fpirituelles , c*eft bien le moins que d*en moiffonner les tem-

porelles :iil faut donc difcerner ta ritribution permife , d*avec

le trafic defendu.

II n*y a point de fimonie k recevoir ce qui nous eft offert

volontairement , meme a Toccafion de nos fondions; quoi-

que les Canons Taient quelquefois d^fendu pour plus grande

furete , a caufe de la difficulte qu'il y a dans le for exterieur

de connoitre fi la retribution eft entierement libre , & fi

celui qui la re;oit ne fe Teft point attir^e par quelque arti-

fice. II n'y a point de fimonie a recevoir , ni meme a exiger

en Juftice les retributions autorifees par Tufage public de

r. <id apofl, TEglife , par les Conftitutions & les Lois modernes, quoi-

4z. defimon. ^^^ peut-etrc Torigine n'en ait pas ete innocente, pourvu

que l^intention de ceux qui ufent de ce droit foit pure, &

qu*ils n'aient en vue que de fubvenir a leurs befoins tem-

S. Tho. 2. }. porels ; c'eft par ce principe que Ton peut fauver les An-

2. 1.°°' '"^'' "^^^ > ^ '^^^ ^^ ^"^ ^^ P^^^ ^ Rome pour les provifions

Pragm. de des b^oefices ; c*eft une efpece de contribution que coute

mnnat, §. vo- rEglife s'eft impofec pour la fubfiftance du premier fiige.

Conc^^Trid ^' ^^ ^^^^ ^*''^ ^^ meme a proportion du diport h que pren-

/eff. 21. c. 1! nent quelques Eveques des droits de Greffe & de Secrita-

riat , que la Coutume peut autorifer s*ils font mo(Uqui

a Ceft dans cette vue que les dixtnes ont ^t^ ^tablies j & commecouf les Minidrcs de i^Eglife n*v partictpent pas , ou que ia oart qu'ils eo ont n'eft pas tou)ours fuHiiante pour leur fubfidancc » c'clt ce qui a fait admettre certaines r^tributions pour fuppl^er ce qui peut ^tre neccflam di leur fubfiftancc , (elon T^Ut & lc rang qu*ils tienneotdaiisrEglife.

^ Voyezce qui a ^tc dit ci*devant au fujct dc ce dtoii ^ part^ II ^ th.XXiy.

AU DROIT ECCL6SIASTIQUE. J07

Mais il y a fimonie a taire un pafle ou un traife , qucl partie lil# f[u*il IbiCy |)Our une choie tpirituellc , comme qui diroit: Cuap. XI» Jt nc voui prichtrdi point , je ne vous adminiflreral point ce Sa* crement , je ne vous confcutai ou ne vous refignerai point ce benifice^ fivous ne me donne\ tant ; ou Je Faucre part, com- hien vous donneraije pour robtenir ? Or encore quc l'on ne fafle pas ces conventions cxprelTement & groflicrementy fi rintcntion y ed , c'e(l toujours la meme fimonie , de quel- ques paroles quc l*on fc ferve pour Texprimer , quand mcme on ne Texprimeroit par aucunes paroles, car Dieu lit dans les cccurs , & il n*e(l pas neccfTaire que rexecution ait lui vi. Toutefois lc crime n*e(l pas egal en ces divers cas, c*eft pourquoi ks Dodeurs diAinguent trois fortes de fimonie, la mentale , la conventionelie & la reelle. La mcntale cA Navarr. ceUequi eft demcurce dansla feule volontc, fans fcproduirc *"""• ^' *'• au-dchors , comme fi quclqu*un fait un prefent au Collatcur 'ctoff. inc. dans lefperance de s*attirer un bencfice, fans lui rien te- uudi cleric, xnoigner defon inteniion , cette fimonie n'eft punifiable que "'^" ^'^^*^' '" dans le for interieur. La convemionelle eft celle qui s*eft pro- duite par un pa£lc exprcs ou racite , c*eft-i-dire par dcs paroles ou par quelque figne , enfonc que Fun ait connu rintention de Tautre , & s*y foit accordc , quoique Tcxecu- tion n*ait pas fuivi , en ccUela Tun & Tautre eft coupable & puniiTabie dans le for exterieur. La fimonie rielle eft ccllc oulaconventioneftexecutecde part & d'autrej & c*eft la plus criminelle dc toutes. Tous ceux qui ont part 4 dc tels ffraicis , comme m^diateurs , dcpofitaires ou autrement » font coupablcs dc funonie.

Or lcs pcines de ce crime font grandes ; la depofitioa pour les Clercs , i*excommunication pour lcs Laiqucs. Dc pUis , ceux qui l*ont commis n*en doivent tirer aucuo avan- tage 9 c'eft pourquoi les anciens Canons ont dtelare nuUes C. fi fam lesOrdinationsfunoniaques; ce qui fignifieieulement qu*el]es Xj''/',"^^" font Ulicites, comme U a cte dit au fujet de rhirefic , & que' _a^ \^ ^ ceux qui ont ^e ainfi ordoanfa ne peuveot cxercer aucune i. fonfiion , fans tomber dans rirrigiihriti. Si raAe fimo- xiiaque cft la coUation du bin^fice , dle eft d>tbltitt8iit mdlc . le b^nefice demeure vacant & impteBbk, & lepoflefleur fimoniaque eft obligi i |a reflitutioa de lotis les fiuio. De plus , sli a quelqu'autre bin^fice l^idmement acquis , U lo perd & doic eo £trf dipouiIl&

(Jlf^H*^fl*l t I » ' 4

jo8 IHSTITUTIOM

VAmni IIL ^ mifinire eft regardfe comnie utie efpece de fina^ Oup. XL n>c c 9 & fouvent elle y eft joime ; c*eft un fideicooiiBis er» flnti^e beoMciale; c*eft-a-dire un traite par lequel une perfoone re^oit un benefice pour en rendre les fruits k une aotre , ou meme en reftituer le titre apres un certain temps. Vn homme de guerre, par exemple , obtiem par fon cr^it vn benefice de grand revenu , & le met fur la tete d*un firere ou d*iin dotneftique qtu lui en rend la plus grande partie , fe contentant d'une petite petifion : ou bien , pour conferver dans une famille un benefice qui la fait fubfifter^ apres la mort du Titulaire , on en fait pourvoir un ami » qui n*en eft que le depofitaire , en attendant que renfiint k qui on le deftine foit en age. Cet abus fiit commun eti France a la fin du feizieme fiede. Plufieurs grands benefices & meme des Eveches etoient ainfi pofiedes fous d*autres "' noms , par des femmes ou des heretiques. La peine de la !• Jun. 1569. confidence eft la meme que la fimonie ; outre roWigation de reftituer, il y a eicommiuiication de plein droit , & pertede tous les benefices.

0^'"" f. ^

CHAPITRE XII.

De rHomcide , du Concubinage , &c,

LEs crimes dont nous venons de parler attaquent prtnci* palement la maiefte de Dieu, les autres font plus d contre le prochain : le plus grand eft rhomiciae , & entre les homicides , le plus atroce eft rajfajjinat ; or on appelle pro- prement ajfajjins ceux qui s*engagent par promeiTe e a tuer

c On dit commun^ment que 1a confidence eft la fille de la Simonie^ parce que c'eft le fruic d'une convention (imoniaque.

d Ce termc plus ne fignifie pas que ces crimes Coient plus contre le prochain que contre Dieu ; mais qu*ind^pendamment de cc que Dieu cn eft ofFcnf^ , ils bleifent audi ie prochain plus que les autres crimcs dont il a it6 parl^ dans les Chapitres prec^dens.

c 11 eft vrai que les premiers auxquels on donna le nom d'ha{2afl[ins QVL aflfafrins , ^toient ces fuppdts du Vieil de la Montagne qui fiaifoicnC profefTion de tuer tous ceux qu'il leur indiquoit. Suivant lc Uo§*gt d# nos Ordonnances , 00 diftingue lc mcurtrc de guet-a-pens f de ^'^^T Tinat. Dans le meurtre , celui qui le commet ou qui le fait co^MitXti%'p y metiui-m€mc la main oa y eft pr^fent , au lieu que dant>l'aflag<njj^ celui qui le commet nc veut pas paroicre eo ra£k« , ni tli 4<^jt fBSB' ' pour raut«ur, maU le fjut faixe par un tieis a prU AVfttnlv M uwl

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. ^09

lquelqu*un. Le fecond Concile de Lyon a prononce cxcom- p^j^^iE ItU munication de pleindroit , avec perte d^Oflices &debene- chap Xii. fices , non-feuleinentcontr'eux& contrc ceux qui les em- ^^ homicm ploient , mais encore contre ceux qui les retirent chez eux , "^ ^' ^^ ^j^^^ ou !eur donnent quelque fecours que ce foit. fugn. in dutU

Lc ducl eft auffi tres-rigoureufement defendu par lcs Lois ^- »• ^* i'"i« Ecclefiaftiques/, des le temps meme qu'il paflbit pour legi- cime, par la coutume des peuples barbares, & fe faifoit Conc. Tridj par autorite publiquc; & par la memc raifon on defendoit /e/. xs. c. autFi Us Tournois , jufqu'a priver de fepuiture Ecclefiaftique l?-^ ^^ ^^^ . ceux qui y etoient tues ; mais ces defenfes s*obfervoicnt ^^;,,' mal , & iesTournois ne laiflbicnt pas dc fe faire ; comme en r n v" Efpagnc les combats de taurcaux continucnt , quoiquc dc- y^ , Kovcm, fendus fous les mcmcs pcines. L*EgIife a cncorc prononce 1S67. Conff. des peines tres-fevercs contre ccux qui procurent Vavoru- ^"^^''' ^' *^ mcnt , & font ainfi perir lcs amcs des enfans privcs du bap- ^ ^/f, de his tcme : contre lcs parens qui expofent leurs enfans : contre quifih cccid^

1

d'aiirres promeiTes. Le meurtre ne fe commct proprement que par ceux qui otent 1j vie ; ralTkfrinat comprend ceux qui outragent ou excerient ueiqu'un ; ceux qui enlcvent par force des priionniers des mains ne U uftice ; il ne faut meme pour rafTafrinat que la leule machination ou attcntat marque par quclque ecrit ou autre a^e qui pr<fccdc lc crime» cncore qu'il ny ait pas eu de coups donnes ni de Un^ rcpandu. Voyc-^ rOrdonnance de Klois > art, 193. Dans le iangige vul^aire, on comprvnd fous le nom d^anaifins tous ceux qui commettent un meurtre de guet-a- pens , foit qu*ils le fatTent de leur propre mouvemcnt , ou quM» y aient ^t^ excit^s par d*autres. / Ils furent condamnds par rF.glire d^s l'an 8^5. Dans des temps moins cclatrcs les HcclcfiAlliqucs ordonnoient eux- memes lcs ducls. Louis le Gros accorda aux Religieux de S. Maur des FotTcs , Ic droit d'ordonner Ic ducl entrc Icurs Serfs &c dcs pcrfonnes Iranches. Les Kccl^fiaftiques en g^n^ral devotent prouvcr par U le druit 4|ii'iIsprdtendoient furieursSerfsfansufer d*autre preuve ; ce qui fuc ■boli par Innoccnt IV en iis}, & ndanmoins loriquc S. Louis. en li^Gc , abolitles duels , ie Prieur dc S. Pierrc-ie-.Moutier toutint que le Roi n'avoitpu Ics abolir dans cette Ville fans fun confentcmen: , & vouiut malf^r^ le Roi les y maintcntr. Comme le Pricur avoit une portioa deU Juftice dan» la Ville , le Roi voulutqu^onlclsiflat libre de faire ce qu'il voudroit dans fa portion , pourvu que le Roi n*y inHiiat en ricn, quia Rex , eft-il dit, aon vuU huhvc alitiuii in duello. Les Officiaiix ordonnoient auflTi le ducl pour decider certaines caufes & ces Hucls fe faifoient dani la cour de TEv^he. Le Pr^vSt de rEvcqae fcifoir en- fuire ie proc&s k celui qui avoil M vaincu. On connoit le fameux ditrl qui fut ordonntf en Erpagne du waipf d*Alphonfe VI , pour decidcr fi Ton continueroit k fe rtnrir du miffel Mosai^be ou du miiTr'. R''r.-. .in ; le Champion du mifltl Romain lut battu. Voyti F|eu:>, Hifl. KtcUf. L 81 , Jt. 37. Henaut . SanTal , Lu, hijl. fiir'lcs Parlemcns.L» Mirt. dt Mongon. foai.s, ftg. Mi. ^e Acuf , Hifi. dn Utoc, dt Paris,

f^4^i4*mfT1^i I VI

5id IN $ T I T UT I O N

Partie IU. ceux qui ks etoui&nt, les faifant coucher avec eux2 ^ CHAr Xlim L*homicide & toutes fortes de violences contre les Clercs^ font plus rigoureufement punis. II y a excommunication de 17. q* 4- pldndroit contre celui qui frappe un Clerc facrej^, fi ce rad t ^"c! °'^^ P**^ ^^ neceffite d'unc jufte d^fenfe A ; & fi celui qui at- in quib. ' is! ^^^^^ contre la vie de TEveque ou du Pretre itoit vaflal de d€ pan. €x TEglife ou Patron , il perd fon fief ou fon droit de Patro-; can.Lof.^^ ^. nage. Les violences commifes par les Clercs font auffi plus ^icumque6. criminelles que les autres ; il ne leur eft pas permis de €x eonc. porter ies armes , mlme en guerre i. Un Clerc fujet k ^xde cler. ^'"^pper doit etre depofe ; & celui qui a tui , meme par percuff, accident, eft irregujier , fi ce n*eft que Taccident ne put C.Joan.2^. etre prevu, & que TaSion qui Ta caufe fut de foi bonne: ii.T"?'. ^. ^^*""'^ ^^ Pretre qui en fonnant une doche ia fit tomber ptacuit T1.CX fur un enfant qui en futtu6. Celui qui fe tue foi-meme eft €onc. Brac. traite comme pecheur* impenitent , c'eft-it-dire priv6 de iepulture & des prieres Ecclefiaftiques k.

Apres Thomicide , le plus grand crime eft Padulicre^ 8c on y rapporte toutes les conjonAions illicites qui vonta corrompre la fource de la naiflance des hommes , & faire naitre des enfans dans Tinfamie & la mifere. L*EgIife s'at- tachant a la Loi de Dieu , punit fev^rement ces fortes de iT. q. 5. c. crimes. Elle condamne ^galement Tadult^re de I*homme& «^'^ de la femme , quand il vicnt k fa connoiffance. Toutefois

cn France le Juge d*£glife ne punit point les Laiques pour caufe d*adulterc dans le for exterieur /. L^adultere eft ua

^ Ceft-a-dire un Clerc conftitu^ dansles Ordres ficr^s ou majeurs» & qui e(l d^ja au moins Sous-Diacre.

h U faut n^anmoins , fuiyant les Conftitutions du Royaume , qti« ceiui qui commet un tel homicide ait recours aux Lettres du Prince« pour obtenir fagr^ce. Diclarat. des 22 Novembre 16S3 & 11 Mai 1729»

i Anciennement ils etoient oblig^s de fervtr en perfonne a caufe oe leurs Fiefs. Charlemagne les en difpenfa , fes fuccefteurs lcs y obU* gerent. On confifqua, en 1209» les Fiefs des Ev^ques d'Orlea ns 8c cl'Auxerre, pour avoir quitt^ Tarm^e, pr^tendant qu'ils ne devoiant le fervice que quand le Roi y ^toit en perfonne. Fhilippe^le^Bei , tm 1 30^ , ^ctivit a tous les Ev^ques & ArchevSques une Lettre ctrcutairc 9

£our qu*ils euft*ent a fe rendre avcc leurs gens k fon arm^c de Flandrcb ^ans d'autres Lettres de la mdme anntfe , il demanda a tous les geiis . d'EgItfe des fecours d'hommes & d'argent, a proportion det titttm^' qu'il$ pofTddoienr. Enfin Charles VII abolit totalement le fenrice MiB^^ taire ds la p.-irtdesCIercs. -. -i

k Lc fuicide eft en outre puni d*autres peines felon les Lott ctyitet* Voyei le Traitidu Crimu , par M. de Vouglans. /11 eft vrai que i'on punit ordinairefflent plas Mvir#AtJfttr.i(^,'::'£

fiV DROIT ECCLfiSIASTlQUE. 511

empdchemem au mariage , que ceux qui ront commis vou- p^rtie liu droient contraAer enfemble, quand ils fe trouvcnt libres. chap. xil Tout mnriageou concubinagc avec unc autre perfonne du i> f* ^* s< vivant du premier mari ou de !a premiere femme , eft en ^j^'*"*^* efTct un adultcre. Le concubinage tolcre , ou du moins impuni m , fuivant les Lois civiles , eft un crime fclon les Lois dc rEglirc. Les Laiques maries ou non, qui entretiennent ^^^^ ^^.^^ dcs concubines , doivent etre repris d^office par lcs Ordi- feff, 14, c. ^ naires ; & apres trois monitions, s*ils ne les quictent, ils peuvent £trc excommunies. Les femmes qui font ainfi en- tretenues publiquemcnt , doivent etre chaflees des lieux qu*cl!cs fcandalifcnt , avec le fecours du bras Seculier.

Mais ce crime eft bien plus grand dans les Clcrcs. II etoic rare dans les premiers ficcles. Les ordinations fe fdifoienc avec grand choix , & apres de longues epreuves , & lcs Clercs inferieurs , qui ctoient en plus grand nombre que ie» autres, etoient la plupart maries. Dans le dixieme ficcle, le concubinage n des Pretres mcme etoit devenu fi frequcnc

1a fetnme que celiii du mari , parce que l'adultere de la femme petit troubler Tordre de U fjmille » en y intruduifant des enfant etrangers au mari ; mais il y auroit parite de raiCon a cet ^gard conrre le mari, lorl- qu*il commet adultere avec une femme mariee , ce que l*un appelia Mdulten difuhle, Au reftc » il y a des exemples que de« hoinmrs ont (iti punjspour caufe d'adult6re. Les peines ont^te p!us ou moins gr^ves » lelon les circonftances. yoye\ Durct , Trait^ des peines , verho^ iiduUere» P.ipon , liv. zi , tit, 19. Imbert, liv. 13 , ek, ai « & M. de VoUj^iyns , Tr.ir^ des Crimes , tit. 2 , cA. 2 , pag. ^So.

m II doit ctre puni , m^me fuivant les Loii civiles, lorriu*il y a fcandale public. Le concubinage du mari eft autn un moyen de fepara- tioi) de corps pour lafemme , quand meme il n*y auroit pas de kandale public.

II 11 faut obferver qu^aociennement i1 y avoit des concuhines I«;^itl- mcs, approuv^es par l'Kglife. Ce qui venoit de ce que, \ur les Lois Romaincs , il falloit qu'il y eut proportion entre les conditions dcs con- traAans. La femmc qui ne pouvoit itre tenue a titre d*^poul'e , pouvoie kttt concubine ; ce qui fignifioitalori un mariageltfgitim? , mais moini folennel que cclui dans leauelU femmc avoit le titre ^*Uxor, L^Eglift ii*entroit point dani ces diJtinAions ; & f c tenant «u droit naturel , ap>

Srouvoit toutt €on)on£lion d*un hommc 8c d*uncfemme, pourvu qu*e!la itunique 8e pcrpitucllc. Le Concile de TolMe cn 4C0 , decide que cdui qui, avcc unc femmc fidcjle a une concubinep cftcxcommuni; r iiuis quc 6 la concubine lui tient Kcu d'<poufe » cnforte qu'il fe conten- te Hcla compagnic d'aM fMc fcHinic , A fitrc d'^poufe ou de cor:c . < binc, k fon cboix » il M fcn poinc rcjci^ dc U commMnion. F.t rnmino lc ■«ricKC dci Clcrct taMriturf ^toii clors ro^tfrd . il ne faut ;•.-:: %'e- tonner 4'Airc cs| •'Hcvi fi

icM dci Clcrct faiMriturf ^toil dors ro^tfrd . il ne faut ;•.-:: %'e- iM y cii leeltdt concttbiaairci, lc cunciihinaj;c , tel qirii vipnt cspllqud t ^ouvintienir lieu alors de maria|;e : & fi rtji.iiii fi raitfaent dani la fuiic coatrc lci Qer» concuLin&irci *c*eA

ti*4^wfmfwjj , \-i

\i% 1 N S T I T U T I O N

^^ & t puhuc , qu*il paiToic prefque pour permis , c^eil ponrquot Cm*t- Xll- cepus ce rexps, il y a eu plulieurs ConlVitutions pour le F,r- r-cit recniser. On c<{'cadiC au oeuple daiililer auxMefles des

#rc;. f i"»*--

^' V Pretres C03cul>:nA:rcs , & on ordcuna qu*iis reroient depofes*

4I 'y d.J<rt. \lx:s !e m. cor.ncuanr, la rig^aeur des peiness*e(l adoucie.

^ . Pdr !e C?ni::!e ce Bale, ies Clcrcs concubiazires publics

^'*i <*'« do:\er:w'a"-ori*:rrecri\es, penddn: tro:s mois, des fruics

titn .Ka.-K^^' ce eu:s ber.cn.:es; & U apres ietern:e prenx par !e Supe-

»^*' \ ^ rieur ils r.e q j:r:e.'t ieurs con;ub:nes , i!s doivent etre prives

des ^ertr.c^ r-cn:e ; q-:e s'ili retoument a leur mauviife

h^b tuie , ;ls lercn: de*:!arcs incapables de tous Oifices oj

F-^z^^i. f >. Ce Df cret cu Cosciie de Bale fiit accepte par la Praz-

il";"V- ,1' maa;ue, C^er.:u;re in»"ere Cans le Concordat. Le Conci!e

iVi.-. I -.m'. ce Trtnie i*a encore aiouci. .Apres la premiere monition ,

/*/.ii.i-. 14. lcs C.ercs ccn^ubinaires perc^nt leuleccentlacroiiiemepar-

t;e dcs :ru:rs, & ibnc lurrenius de couces leurs fonctions:

a?rcs !a :roii:^zr.e :r.cn:c:on, i!s fonc depouiiles deleurs b>

n*r.*i> 6c lie !eurs OrHces, & ren^js ir.habiles a en potle-

cer. S'!5 rcciii^ent, i!> lonr eitcomnsuries. On rient pour

i\-:.:..-:.':.-j.a i eciri desCercSy non-reuiement ceKes dont

-^ . * i I e:l "^ rou % e c u': Is abu e nc , mii s cou te^ femmes Sa/heAs o ,

ri.-?.'i:t.: ex cVu-j-u.rc quk ne fo.Tc pasau-deims de couc foup^on /*. On

0.-.. X:- .-. pj~;: s prcportion lesfaures, quo'que pilFjgeres, que fonc

'' - - * *• ;e,.C:ir:icon:re leur voBudeconrinence. Autrefois unPre-

«.<:.-. t.\-. cre ne pcuvoic s*en reiever , que par une penicence de diz

4i. «r. •i.f* - ■Mi.^_M

qi:e *e risriit-li-r fjtdefer.:?j. Tel!ement <jue dans le temps ir.en-.e ou w.'.-.:. ;... ii v;t*:t erccre 'ic»:e epve le&L^is^ues, po..rvu ;jj'i' tir.c 1-cu -:r-*:::ie. i. r< co-vj:: r'.uS e:rc '.icite cn aucun cas j Tciird tss Clcrci. .^''.lis lif vcV.-./es ci.i leur furcr.t faites de fe irarier ne l.re.-.t p.-,> to-';--r* ■?.?-. oM"erTees, ni djns tous !es p£)s. La dsroicre r.o:ir..e, ^i ».-.■ < s- : i -'ti - rrjj.:* o^-i^ervce , eil celle qai leur a «e fiiu pjr !: i\''*'! e oe Trer:e, cn i ftf;.

o A-x c::t: ■•* L-'*^i:<£oc , en i;:3 1 iC tiers-etat fi: de jirar^es f':ir.:e« w::.r:e 'e C.cr^e, Ur ccrtAii.cs jeunes femmes que les C^res rc:-.'r.j:?r.: i; ; rj-^ c*cuiy lous le nom de commcres. Aan^Us ct TVm- /4,'-;i . p-r \i h\:V.i,

f i).-. r^^::r-c comme fLfpe^e, fuivxnt les Canons , toute fem*ce c L t: e q^i n'a p''.^ au moins cinquantc ans. Cciies t\v\ lont au-<J;r:Tous <Vc w.: a^?, nc i.^r.t pas pour ceia reputces concub:r.es. C)n r.e ccic j-.nv-i:k j.'-ciMir.er lc crimc ; rr.ais on doit criindre & prevenir les occa^ hw-.x : c'c.^ poir.^uci toi^te perionne da fexe au-dclluus decinquir.tt ans, ei) fufpef^e , a moins que ce ne foit uoe foeur« unc unw, «• au;rc proche parcnte.

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. jij

hns : encore ^toit-ce un relachement de Tanciennc dirciprt- p .--

ne y fuivant laquelle il devoit ^tre d^pofii fans mirericordc. chap. xH. Que fi un Clerc s*abandonnoit jufqu*^ ces crimes , qui font C 4. </r ex^ ixijurc a la nature, on doit Tenfermer , pour faire pcnitence *^^' '"'•' '* ]e reile de fa vie , & derober aux yeux du peuple un tel jj/. c ti^dt fcandale. yitaSrhonefi»

ex conc. La«

CHAPITRE XIII.

De rC/furc.

QUakt a iWurpation du bien d'autrui, iTglife ne condamne pas feulement le vo! & le larcin , mais VUfure^ qui etoit permife , par lcs Lois civiles,aux Paiens; & meme aux Juifs, par la Loi de Dieu , k Tegard des etran- gers. Maiscette Loi la leur defendoit a Tegard de leitr pro- Levi^. YX^. chain q : & Jefus-Chrift, qut eft venu expliquer & accom- )<^. ^-j.DeuU plir la Loi , nous a enfeign^ que tout homme cft notre pro- J^/^l| "^* chain. Auili nous a-t-il ordonni de prdter fans en efpirer ijj, vj. ^^ de profit : & la Tradition conftante & perpetuelle de TE- If ^i^- con^ glife Catholique Ta toujours entendu ainfi , qu*il n*eft per- ^' 7' *^' JJ mis de tirer aucun pr^t de Pargent , ou des autres chofes qui tlu ' ' fe coilfument par Tufage , & ne font eftimies que par leur quantiie, c*eft-a-dire le nombre, le poids ou la mefure ; comme le bled & le vin.

La raifon eft que dans les contrats qui fe font entre \t% honimes , on checche , autant qu*il eft poftible , Tegalite ; cnforte que Tun re^oive ce qui raccomniode , pour autanc d*une autre chofe , qui accommode Tautre. Ainfi dans lcs echmges & les partages , on tend k la p!us grande egalitei jufqu'4 fuppleer par des foutes de deniers a rinegalitc des chofes. Ainfi dans la vente, Tintention des parties eft d*e^ galer , autant qu*il fe pcut, le prix a la chofe. Que H nous pouvons donncr a un autre ce dont il a befoin , fans noud Incommoder, la Loi de Thumanite nous y oblige : comme dc montrcr lc chemin ; ou d'allumer un flambeau. Ceft le fondement descontrats gratuits,comme lo prct r & le d<!f^

q Ce(l-i<*dire , i IVgard de» gens de lcur nation. r Le pr^c , ippeld par les Romains Commodatum , eft gratuit de (M Itatttre. Mais dans oos moettfs | kf prlt 0 appel6 Mutuum , n'eft paf

Tmi IL K k

514 INSTITUTION

Partie III P^^" °* ^^** point refufer i mon ami , de garder fon a*- .Chap. XUl! gentdansmoncofire,commele mien, & je ferois injufie d*en vouloir etre paye. Tout de meme , je ne dois point lui refuferune fomme d'argent, qui m eft inutile & dont il a befoin , ^rant aflfur^ de fa bonne foi ; & s'il me la rend dans le temps convenu , je n^ai aucun droit de lui rien deoian- der de plus.

11 n*en eft pas de meme des corps certains ; comme font S, Thom, 2. ^^^ meubles, un cheval, une maiion : on y diftingue la pro- t. q. 7K. art, priete d*avec Fufage , parce que Ton s*en fert fans les confu- a. M corp, ujgp^ quoique non fans quelque deterioration. De-la vient qu*encore que le proprietaire puifTe les preter gratuitement » il peut aufTi ies louer a prix d*argent , fans injuftice. £n efFet» quoiqu^apr^s s*en etre fervi, on me rende lesmemesmeubles, on ne me les rend pas pr6cifement tels que je les ai livres : il y a coujours quelque dechet, plus ou moins confidera* ble > felon le temps pendant lequel on s*en fert & Tufage qu*on en fait ; & ce dechet peuc etre eftim^ par de Targent , pour revenir a regalit^ parfaite.Ceft lefondement du Bail h loyer , qui peut toutefois , par la coutume , exceder de beaucoup cette egalite naturelle , a caufe de la multitude de ceux , qui en meme temps ont befoin d*une meme choie, Mais celui a qui vous avez prSt^ mille ecus pour qn an , vous payant au terme , vous rend precifement autant quc vous lui avez baille : enforte qu*il n*y a aucune raifon de lui rien demander de plus.

II eft vrai qu*il faut fuppofer deux conditions; que votre argent vous fut inutile , quand vousFavez preie, & qu'il vou$ foit rendu auterme convenu. Car fi on vous le rend plus tard , & que ce retardement vous caufe quelque dommaget il eft jufte qu*il foit repare , & que le plaifir que vous avex fait avotre ami,ne vous foit par on^reux. £t comme la preuve & Teflimation des domniages & interets cfl difficile danslefor exterieur, les Lois civiles ont juge qu'il y eo avoit toujours , quand le debiteur etoit en demeure de

I argeni prcic , coinme en oreiie » oans les oDiigations a /owr , c efi-i- f^ire i terme , & ^ Lyon , ou ces fortesdc flipulaiions ont ^t^ penBifcft «n fkveur du commerce»

AU DROIT ECCLtSIASTlQUL 515

|)ayer/, & ies ont fixes parmi nous au denier vingt , c'eft i- Partie UU dire a un vingtieme par an /. Voili le fondement des inte- ^*!'^^ ^'*'* rets , quc Ton adjuge du jour de la demandc. con^fujft. $.

Tout de meme , fi lorfque jai pret^ mon argent , il m'e- de ufur, toit neceflaire ou utile a autre chofe : fi j*etois pret a rache* c 7^ j ter une rente , dont lesarrerages ont continu^ de courir ; q *7h. a.t. 2I ou a faire mes provifions des chofes neceflaires k ma fub- ^d. 1 tt ibi fiftance, qu'il m'a falludepuis acheter plus cher ; ou fi j'ai ^*"*'^"» perdu Foccafion prefente d*acheter ^l bon marche un hM« f age d*un grand revenu : en tous ces cas , je puis me faire ricompenier du tort que j*ai fouflfert^ ou du profit certain que j*ai manque; & c*eft ce que l*on appelle lucrum cejfans £• damnum emergens. Et comme les Marchands ont des occa- fions continuelles de faire profiter leur argent , cn Tem- ployant cn marchandifes fur lerquelles ils gignent , on leur permet de prendre un ccrtain interet , plus ou moins grand , felon la longueurdu terme;mais il faut, pour autorifer ^ . . ^. ces fortesd'interets,queIeprofitfutur foitcertain, commc 6. c. navigi fi un laboureur pr^toit lc bled qu*il va femcr. ii /i* d€

L*argent peut encore profiter dans lc cas ou lc contrat "•'^'^' eft plutdt une fociete qu*un pret. Si dcux pcrfonnes fe joi- gnent pour un n<igoce , oii Tun mette fon argent , Pautre fon induftrie , il eft jufte que le profit foit partage comme la perte. Et c*eft lc fondcment des Polices (Taffurance k & des autres contrats maritimes. On met de Targcnt fur un vair- feau, a conditionde lcperdrc fi lc vaifleau perit ; ou d'en retirer un profit confid^rablc , s*il vicnt a bon port. II n'y i. g. jj. dt a point la dc pret; chacun demeure proprietaire de fon ar- ^onn. tmpu gent.Ou fi Pon veut, c*eft achetcr le hafard & refperancc; comme fi Ton achctoit lc coup de filet d*un pcwheur.

/ 11 De fuffit pas que le drfbiteur foit en demeure ; il faut qu*il y ait une demande pr^cife , fans les inUr^ts , fuiviede condamnation.

f li y a n^anmoins des circonOances oii Pintdr^tde Targent ptM fie feroitpoint uneindemnit^ fuffifantepour le cr<fancier; par esem- ple, fi le d^tJut d'unpayement confid^rable, fur lequel il comptoit» Ta mis danslecas dc laiffer proteOcr deslettres dechinge, & que cela ait nui a fon commcrce & a fon crddit ; i pUis forte raifon , fi cela avoit cntrajn^ fa faillite , il lui feroit di^ un d^dommjgenent plus fort que lei int^rets ordinaires.

m Police d*;i(rurance , ainfi appeUe du Latin PoUieerl , eft un conlrat par lequel raffureur garantit au chargcur la valeur de fes march^ndifes^ moyennantla r^trihution coiTreouc cotre f ux. Voye\VOrdonaam:4l$ Id Maritti p liir, 111 , liu

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2.] cEs- . ■.II iJ'Jir ' sinrt ri;: tiiiii; i—-; ui HL—itaEt .;mr ^ oam i"'{:: ia •■em.:.\ i:yiiiii;i;T m n v. ^ jJCTJcJtii.t y.nr »ri:i;.t ■-.•nii» ut n:t i - ;iiR:iii: ■-'.'■. i'.'"L.t uL -^tsn 7 uir-uuii. u:rc ti± ii:utrs * ^ jw: iiuli. T ELi'' :ir lis milii i'>'TBt . tt. ( ^iiiiiEs;' t vrys^ i

it-. aTsi :;iiii -.xtni r.t-ra ui- rsnii . ei iriinir nnsiir iic-i:ii|:s . :'i i' ixitm i.ii:;:rT: . :ii u?- ini:u:i<K le cs t iAiKir. . i .' 111 I i. li^iirr t";inineu::ie: eiifiT ai Oei.-:i'jiE" ia"»:» '*-.ilii a L:nifciTj:i;ir at rioni . lui <iiSi.-*t rfit.it:ir:amimr ni irK.er ar^at it ;.i~:i-:rii,:iii cE iiit-i.t i. psr-;iir:;ir.t . :iii!t avU 7 kk aicii: ii^;ic a. rt- j^_-.tr , TiKr a-'^T i iicKit. = y.iie jt :u.-i> siauii: ajsar-;-

',-: jiEnw: auit •«=;.- -i-.iv--*!.' ^^irt.£^ wr^ .■■2 nnsns ^. :. TT. '..i 1-^ -t* i ;:r iii.a.-i ■> . i 'a i:ssra as Ts::n :■-

f:!. i: -^:: .'rri.t ipiT-^-^iiEr jt ;■-;» it T-'— .-; , ii ctii : rr.. 1 1-: ■i.iE.;- i«^-ir«, r:i x r:^.:vsrr :lz *t;c^^

f',-7:sM ^;'.»cr;tT,jr.-:irj mc :iia »^: --s rc*;:r Iss

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:.:;.ti liTBre;^

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•'■t. L'«B js(e niieroiai f,c ic fcx m 'Tui prcn » petc ctt ccnCC f^

7 i;r. r.:,i<!uiii.,itd'Aar> *i>M« Vi«|E«l«,cl'*i(.trtl«i. (^ f( cilulMltKiBtbln i P^^

'AV DROIT ECCLfeSIASTIQUE. J17

frals dnbureau, les falaires descommis , & la confervation p^^^ig 14^ des gages. S'ils ne les retirent pas apres un certain temps , chap. XliU on les vend ; & apris avoir retire la fomme pretee & la taxe , on rend ie refte du prix aux parties. U y a de ces monts dc piete cn Italte ^ , & en Flandre. £n general j on ne doit pas legirement condamner les contrats approuves par les Lois des Princes Chretiens , ou par des coutunies imm^moriaies , fans avoir bten pefe les raifons de rutilitjs publique , & bien examine les principes 4e la Jurifpnidencc» Cefi 6ter i uniiomme le fien, que de luiperfuader une ref^ titution qu^il ne doit pas.

Mais d*ailleurs les moyens de faire profiter Targent , qui font approuves dans le tribunal exterieur, ne le font pas toujours dans celui de la confeience. Les Lois civiles tole- s. Th, d. f . rentfouvent de moindres mattx, pour en iviter de plus i%.an.i.ad grands; & ks Coutumes humaines, quelque anciennes '* qu'elles foient ne prefcrivent jamais contre la Loi de Dieu. II faut fe defier , principalement des int^rets, qui roulent uni- quement fur le lucrum cejfans & damnum emergtns. On 5*7 flatteordmairement;&oneft engranddanger«des'ytrom- ^ j^^ per , a moinsique d!etrebien perfuad^ de cette parole de S. 9/ Paul , que ceuxqui veulcnt devenir riches^s^expofent a de gran" des tentations : & de ce que dit Jeius-Ctirift mdme , qu^/i efi impojffiHc defervir Dieu & finteret. Qui ie croira fermement , jnfauh, yii aimera toujours mieux, dansle doute, perdreduiien,que 14. de profiter aux depens d'autrui.

La vraiie Ufure eft le profit que Ton tire d*un pur pret a-,

^ Paulll paroit^trele preipier qui aic autorif^ ces monti de pi^t^., sitiri ({u'il r^fulte 4*une bullede Leon X, de fan 1515 , donntfei m^mes 'iins. On a tent^ d^^tablir enFrance de ces Monts de ^iM , commeil paroit par une Declaraiian du mois de F^rier 1616 , qui ordonnoit V^ tabltflfement d'un Monc de pi^t^jen chaque juiliceoCi il y a ^% commif* faires aux fairies-r^elles. II y eut , les 14 Mars & az Juin 1617 , deux t^icUrations , portant d^fenfes de mettre cet Edit k ex^cution. Voyt[ Joly , dt Officcs dc France , Tome II j pag. 1950^ \t DiEtion. de Dj» -C halles , au mot Mont dc pidti.

a CeAauflfi uneufure repr<Shenfible , que de iUpuler un int^cit plus

fort que le taux permis par TOrdonnance. On ne peut meroe pas aaos

•un contratde rcnte conftitu^e, Hipaler une exemption des impofitioos

•Toyales , lor/que la rente eft au taux de i'Ordonnance , parce qu*au

moyen de l'exemption des impofitions , la rente exc^deroit le taux de

l'Ordonnance pendant que ces impo^tions ont lieu. II y a n^anmoins des

«mprunrs faits par le Cler^^ &parles Etats des provinces , dans lef-

<}uels le roi a permis de ftipuler Texemption des impofitions royales ; &

«ar^esi.ecfir^»-Pajteni^ iu 27 JoUlet ij^ ^ reeifir^es au Parlemcni

jiS IHSTITOTION

Partie liL enfone qu*apris le terme ichu , on exige plus que ce qa6

CHA9, lillL |»Qjj ^ prete, foit par obligation , foit avec des gages ou au-

trement , foit fous couleur d*une condamnarion d*interet,

d*une vente , d*un engagement , ou de quelqu^autre contrac

permis : car il y a une infinit^ de moyens de pallier rufu-

re. II faut toujours revenir au fond , & voir de bonne foi fi

Ton cherche k profiter , ou feulement a ne pas perdre.

C. j. ae ufir. L^ufure eft donc defendue a tous les Chretiens. Le troi-

Ci.deufur. fieme Concile de Latran ordonne, que tous les ufuriers fe-

in 6. ront prives des Sacremens & de la iepulture ecclefiaftique ,

-!^f * ^j ' f"^ ^ Que perfonne ne recevra leurs oblations. Le fecond Con-

tiosij,ae ujur

14 q, 4. c cile de Lyon defend de les loger , ou de leur louer des mai-

Nec hoc ex fons b. lls ne font pas feulement obliges a reftitution , mais

' ^*"*^' encore leurs enfans , & tous leurs heritiers. L'ufure eft de-

fendue plus rigoureufementauxCIercs,commedevant etre

plus defintereftes que le commun des Chretiens, & plus

C. 17. difl* eloignes de tout gain fordide. Le Concile de Nicee ordon-

40. dift, 47. pg qy^ j^g Clercs ufuriers foient depofes : ce qui dans les

{lecles fuivans a ete confirme par plufieurs Canons, & on y

a ajoute la perte des offices & des benefices.

Le Crimcdefaux devintfrequent depuis qu'il fut ordi- naire de faire venir de Rome des Lettres de grace ou de juftice. On le voit par les Conftitutions d'Innocent III ; en- tre autres par celle qui condamne ceux qui fabriquent de Cap- 7. dc faufies Bulles , a Texcommunication ; & a la perte des be- friiB. falfu nefices , ceux qui s'en aident. L*etabliflement des Banquiers expeditionnairesca rendu cesfalfifications difficiles & rares.

le 19 f le roi a permts k toutes perfonnes de (lipuler rexemption des im- poritions royales diin& les emprunts qui fe feroient au denier 25 , fuivanc rEdit du mois de /uin pi^cddent , qui a fixe k ce denier pour ravenir , le taux dcs rentes & int^rets.

b Lc Concile tenu a Coyac, Diocefc d'Oviedo, en Efpagne , Vzn 1050 , defenfi a (Ti aux Chrctiens de ioger ou manger avcc les Juifs.

Ce fut autTi principalement a caufe de leurs ufurcs , que les Juifs furent chdiTcs plufieurs fois de France , & endernier iieu fous Charles

VI.

c An commenccmcnt c'<ftoicnt de fimples Banquiers & autres per- fonnes d^u^ miall''i^ qui s'entremetroient pour fdire venir les Bulles de Bom? &c des L^^arions. Henri II , par fon Edit du mois dc Juin 1550, «ppcld communemeti' VEJ.i des pctitis dj:^s , ordonna que ces Ban- quiers & autres '4ui s'e,itre.ne:to.f'nt <^ans le Royaume pour faire venir Ccs fortes d*ex[>dditions , pretetoient ferment devant Its Juges ordi- H '.ires du lieii de leur demeure , de hien i3; loyaumenr exercer leur ^tat, & defcAfes fureot fdites a tous Ecdeiiallii^ues de s*eDtremettre pour c9a

AU DROIT ECCLftSIASTIQUE. 519

Je ne vois rien de particulier ii dire des aiures crimes. L'E- pTTT!!!^!!? glife condamne tout ce qui eft contraire» non-feulement k cuap. xIU. la Loi de Dieu , mais i celle des hommes : puifque la Loi de Rf^"** ^^^^' '* Dieu nous ordonne d*obeir aux puiiTances fouveraines J.

m ^^

CHAPITRE XIV.

Du Ddit commun du Cas PriviUgU e,

GL I SE n*avoit point d*autres crimes ^ juger du com- mencement , que des crimes purement ecdcfiaftiques/, parce que les Chretiens ne commettoient point de crimes fujets a la vengeance publique. S*ii y en a dans vos prifons, difoit Tertullien , ils ne font accuf^s que d*etre Chretiens: Apolog, 64 ou s'ils font accufes d'autres chofes , ils ne font plus Chre- ^^' tiens. Ce qu*il dit de tous Ics Chr^tiens fe doit entendre k plus forte raifon des Clercs , que Ton choififlbit toujours entre les plus parfaits. S*il y en avoit un qui tombdt dans quelque crime , & ne voulut pas fe foumettre a la fainte difcipline de l*Eglife , pour faire une ferieufe penitence ; il avoit toute libert^ de retourner au paganifme , oii il trou* voit toutes fortes d*avantages temporels ; ainfi il ne d^- honoroit plus TEglife.

Les privil^ges que les Empereurs Chretiens donn^rent aux Ev^ques & aux Clercs , ne changirent rien i la pour- fuite des crimes publics. Les EvSques pouvoient rendre des fentences arbitrales , du confentement des parties , mais en

cxp^Hitionf. L^^tabUflfemenc des Banquiers^exp^ditionnaires en titra d'Office, futtenc^ en 155^, 160) , 161 5 , 1^53» 1655 « & co6n con- fomme 6c ex^cut^ par un EtUt du mois dc Mars 167;.

d L^Eglife punit en outre dans fes MinilUes Cous les d^!its Eccl^fisf- tiques , c'eft-a-dire ceux qui font particuliers aux Eccldfiaftiques i leiquels , attendu leur ^tac , font oblig^s de mener une Yie plus r^gik* liire quc les S^culiers.

Voyez la d^finition que Ton a donn^e ci>devint deKun & de rautrc » chap. icr. de cette partie , aux notes.

/ Par le terme cle crimes pur§ment EccUfiafiiques , on n'entcnd ici que les contraventionsou ies Clercs peuvent tomber contreles regles & les devoirs que les Canons 8c les Dccrcts des Sourerains Pontifes, ont attach<^s a leur caraOere , i la diff^rence dcs d<^Iits qui peuvent £tre commis par dcs Laiqucs , comme par des Eccl^riau>ques, que Vo^x appcle ddits communs ou cas priviti^^iis ^ felorv qu'ils iat<{rclIeQt^U Jaridic\iv>ii £cclerti(lique ou U J ullice Royale.

Kkiv

520 I N S T I T U T I O If

PAKTir.ilL ■"*^^^ d%Tle fetilcsnent- Les Oercs & les Moines tfa^

C«AF iiv. %oient <juc leuTS Eveques |K3ar ioges, dansjes matieres pe-

L. f, t. C«i. cuniaires. Pour les criiDes d%ils , c'eft-a-dire fuiets aux

j/j^" ^^ ^ lois , TEveque 6: le Jnge (ecoiier eo jugeoient concorreai-

i, 1^5. ^. XI. ment. Si TEveque en cooocnfioit le premier , il depoToit W

coupble , p'jis le Juge ieculier s*en faififlbit ; fi ce Juge

avoit preveou , ii renroyoit )e coupoble a FEveque pour

erre depofe , avant rexecution. Tel etoit Je Droit de Juf-

tinien^. Poor les crimes ecdeGaftiques, les Clercs n*etoient

juges qoe par lesEveqoes. On (avoit que rEglife abhorre

le iang , & on voyoit tous les jours les Eveques inrerce-

der pour l^ crimioels les plus etrangers a FEglife , afin de

kur (auver la v;e : ainfi on n*avoit garde de leur laifler la

punition entiere de leurs Qercs , s*il y en avoit d*ailez

malheureux pour coamienre des crimes dignes du demier

c^«r. Ccie, fuppiice : on auroit craint de laiffer ces crimes impunis. 11

' Carik lU ^ ^^ ^^ ^^ Canons defendoient aux Clercs d*intenter

f,€^. ' 3*jcune a^on devant les Juges (eculiers, & plos au crimi-

nd qu*au civil ; parce que le ^kSa de vengeance eft plqs

cootraire a rEvangiSe , que refprit d*interet. Mais nous ne

voyons rien dans les fept ou iuiit premiers (iecles pour

dteraux Juges feculiers la ponition des Clercsmalfaideurs,

fi ce n'eft des Eveques , dont ia dignite attiroit un refpe^

particulier , & qui rarement tomboient dans des crimes.

Enfin , la maxime s'etablit en vertu des fauffes Decretaies h ,

que les laiques ne devoient prendre aucune connoifFance

. ^ jdes afiaires des Clercs , ni de kurs moeurs ; & ce fut Ip

-i.c. 14. Hifi. P^i^cipal fujet de la perfecution que fouffrit faint Thomas

fctUf, liv, de Cantorberi.

Liuu. f, Q. Aijifi la difciplin^ s*etant relichee , & les crimes n'etaiu -plus rares chez les Clercs , refiet le plus fenftble du privi- I^gis clerical , fut de mettre les coupables a couvert des

^ II ne f^ut pas perdre de yue que les Livres de Ju(Hnif n tomb^ent ^ans Toubli prefque aunfitot aprcs le ddces de cet Empereur ; le Codp Th^odorien fut f^ul .pbferv^ iufqucs vers le mjlieu du douzi^me fieclej 4>u les pandeAes de Juftinien, qui avoient ^t^ long-temps perducs^ jfurent enfin retrouv^es; ce qui fit aufli recourir au Cgde du mitn^ ,^mpereur. On n'cnfeignoit fnlme i Paris quc le droit C^nop iufqu^ep 1679 » ^ii^^ qu'on Ta obferv^ ci-devant.

h La coI!e£^ion de ce^ faiifTes Ddcr^tales porte 1e nom d'Ifidor^ Mercator que Ton croit Efpagnol. Elle fut rj^panduc en Fr^aff^ PM^ fiji^ulfe, Arcbev^(||ie de Mayence , lequel nourut eji Si^,

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. pi

Vjcucurs de la jufticc. Une des plaintes dc Pierrc de Cu- p^„,E uu l^ntrcs i , ctoii quc ceux qui vouloicnt commcttrede grands chap. XiV. crimes, prtfioicot auparavant la tonfure k , pour s*affurer ^'*- ^- '^*'' 1 impuniTc. II y a un cxcninle fameux du Prcvot de Paris , MonfircL i. dc Tiiiouvillc /, qui fut prive de fa chare;e , & oblige a V'''-. '*• M. unc ^rancic rcparation , pour avoir condamne & tait exc- ^^ y ' cutcr a mort dcux ccolicrs convaincus de larcins, npnobf- lar.t lc priviicy;c clcrical. Ccpcndant on fc piaignoit , que Ics Jut;cs d'Ki^lirc failbient peu dc jurtice des crinies : qu*ils fe contcntoicnt de pcnitcnces lcgcres : qu^ils n'abandon- noient prcrruc jamais Ics coupablcs au bras feculier ; &: qu'i Rome on obtcnoit facilemcnt dcs abfolutions & desrcha- bilitations.

Lcs Jugcs Iniqucs crurent donc etre obliges , pour main- ter.ir la iurctc publique , d'cxcepter Ics crimcs les plus utroccs , & cn prcndre connoiffance , au moins conjointe- incnt avcc lc Juc;e d'Egiife ; & c*cft ce qu ils nommcrent Cjs ptlviU^ies. Car commc le privilcae clerical avoit paffe en Droit commun , on regarda comme un privilcge cctte rcOridion quc Ton y apporta ; quoiqu*en effec elle ramenat Tancien Droit comnmn m.

II y a piiis de trois ccnts ans que la diftin£Uon du Dellt commun & du Cas priviW^U cA etablie ; & toutcfois on ne convicnt pas bicn cncore dc la qualitc & du nombre dcs cas privilcgics. Quelques-uns veulcnt quc ce foient ics Jmhert. infm <js royj-ux ; d'autres y comprenncnt tous les crimes atro- '«v. \. c. s. ces ; I rincipalcrr.cnt ceux qui cmportcnt attentat contre fevret. liv» rautoritcpuLiique,commeportd*armes, fauffcmonnoie;!^ 8. c. i.

i \\ \ ivoic au conr.mcr.cement dii qiutorzicme fiucle.

i On voitp.',r la (j-r.-iii commcncc.r.ent tois', lcs ijlcrc* , mcme ceux q'.:i n'svoicntencurc que Ij tonlure, juuiiloicnt du privilcj^e Cicrical ^ niMtscci;i lutclcpuisrcllrfinr, cocime uni'4 dii ci-dcvantdjos une note ,«]ui til ju commtrnccmcitt du ch. y.

/ Ce fut en 14C7 q«ie ccU «rriva, rUniverfiitf qui airoit i'orf fef Juges li.irticuUers , s*<it«nt pUint ce que ron avoit donni atteiote a %s*Ti j-rivitc^e.

m 1 cA certAin que ct n*cft point pir privil^gc miclc Juge Royal prend connuiHjncedcsdcliisdcsEccl^fuftiuuei^ que run appcr.e impropre- ment Cas priviUgiei, car coutct lei Juflices ^tar.i dmaniScs dc ccllc du Koi , ta cuiiitoiirjncc des cai priviUei^s n*cft dantte vrai quela portioq /le la Juftice ordinaire quc le Roi rfferv^c A fcs Jnses , & qu'il n'a pas pu Hdmembrer ; & ce n*cft au cootraire qut par dcmcinbrcmcnc de U /i.Hice Ro>dle, & parprivHtf(c» qutlcs Juj;es£ccI^(ianiqucsconnuii- /cnt de ce qu'r.s appcKent dilie eommmn,

0 i.e crime de fnuSe n^onnoie c(l lel ^uc le JiyiXrfui^Uf j^uclf fa^n

jaa I N S T 1 T U T I O N

Pahtie III. ''c^Uion k jullice. Enfin , fuivant la pretention des /uge» tUAF, XIV. laiques , le Dilu eomrmn ie reduit aux cas legers, comme des tnjures verbales , & iuk crtmes puremeni ecdefiafti- ques ; c'e{l a-dire aux contravemions a la difcipline , donc k Juge ftculier n'a aucun droit de connoitre. Le Juge d'E- glHe connoit feul du delit commun. Quand il y a cas pri- vilegii;, k Jiige d'Eglirc& leJugelaique font i'inftruftion coniointeiiient. On diftingue encore entre les cas privile- gies ; car U y aquejquescas airoces.doni on pretend que Tenormiie rend lecoupable indigne du privilege cleri- caio.

Dans Ui cai ic rtnvoi , les praciques ont eie difterentesJ

Moul. {9. Suiv.m: i'Ordonnance de Moulins , le Juge laique devoic

connoitre d'dbord du cas privilegie , puis renvoyer Taccufe

au Jiige d^E^lifc , pour le delit commun. Mdis cette prati-

que donnoir des fujets de plainie auit uns & aux autres Ju-

ges,d'avoir empieie fur la juridiftion, ou d'avoir ufe de

Utlan. 11. irop d'iiidulgenci; , ou de trop de rigueur, Ceft pourquoi

TEdit do Miflun p ordonna , que Tun & i'autre Juge inf-

truiroier.i conjointemeni le proccs ; & que chacun enfuite

Ttvrti. Jii.' donneroit fon jugement feparc. Ainfi, tls rendent temoii

t.th. 1. n, 6 gnage ^ la condiiiie Tun de Tautre.

Mais comme l'ancienne pratique duroit encore en quel- ques lieux,elle a eteabolie par TEdit deFevrier 1678, contirme par la Declaration de Juillet 1684. Suivant ces derni^res Ordonnances , rEdit de Melun doii eire execute par tout le royaume ; & rinftruftion des proces , pour les cas privilegies , fe fait conjointement par les Juges d'Eglife & par les Juges royaux , qui font tenus pour cei effet d'al- lcr au ficge de la juridi^ion ecclefiaftique : li ce n'eftque

Ceul, ranileeoinrou •lcMcnciU.eniU'. U Rtcucil Jii Uii i.

o Le< Cletci i|u>

* ' at;c ou ntgoce, ifui tani pioKllion i

iitat poim joDir

^cipii»iiiSe»'deU C\i!\wxit:Cfu.fn. txiri ii tita S- Imnifi. Cltt. 1..L CUrU.conjug. iaC.CoaiiUit T'inic; SelT. 37, ch. 6. Bruoeaili Ohjin-il. Oiraia. tit.i, nflT,mc 7 St S.

;. 1:.-, Kriit Mt dunT.c d P.ris , par Henri III , au mon de Fjvncr IjKi. U aL'tiliirnomrae 1'Edit dt Mdua , pirce qu'il fut f»it fur pliiniei & renionir jiicei i!u Clergj FcaDCe , itTemtild pu pwmilCoa

du Kui eo U viUc M«>uiu

AU DROIT ECCL£SIASTIQUE. 51?

rOfTiciat vcuille fe tranrporter au ri<>ge royai , puvir lc bien pahtik IIT. du h juflic»; , comme pour eviter de faire iransloror !u [tri- Cu^p, XHf, ibnnicr. Lun & 1'jutri: Juge doir njdiger les ili;po(it!ons dus tir(niiins,lesinterrogaioires&touile refl^: dc i'inllruc- tion , lUn-i des ciliiers iepurcs , chacun pr 10» Crcnicr , alin dc juger cliacun ftir lcs procedures r f: ce n'cll cj-.ie iun d'cux ait commencc riiilhuflion li.'ul. C^r cummc on nc voit la qnaliic du crime iiuo par lcs cb.irgcs, 1 Oihiiiil pcut d';iburd iiir.>rmcr ; [-uis in^pcicr le Jiige laique . [lour lc cas privilLgic. Dc niCinc Ic iu^c royal peut infofmtr, avant ' que rucctilc ou Ic Promoicur dcjn^in'lc le renvoi en Cour d'tglUj, pour le dclit coninuin. Si le procts s*inllruir cii un Pirlcmcni, on ii'y appclle point rOlli^iial : mai$ l'Eve- tHK lupcricur du Cicrc acculc , tll lenu dc donncr lon Vi- cariata un dcs ConfcillcrsCIcrtS du Pjrlemcnt. Tcl c(l rufage de France , puur lcs proccs criminels des EccicfuC- tiqties f .

E5*=

=

CHAPITRE XV.

Dtt }ugem:nt Crimir.elt tn Giaeral.

TOuT cc quc notis voyorsdsnsrantiquiti, touchant \i forme dcs jugemcns ecc!efia<liq>ies , regarde la con- damnation des coupablcs , qui cnfeignoient une mativaile doftrtne, ou fcandaliluient rf^iglife par leuri mauvaileg Diccurs ; en un mot , ce que nous appclont au;ouril'hui Lt triminil. Pour les matiires CiviUs , l^Eglife n'en connoilltHC quc par arbiiragc. Mais de tout temps , elle a eu droit d^iai- pofer des peniiences falutaires i ceux qui fe Ibnt aoculit Ac kiirs fjutcs ; & iti^mc de chitier ceuz qui niotenc. a'ik en ctoicnt convaincus d'ailieur9. Oo n'ob(er*oit pmoc d'autrcs formalites dans lcs }ugcmn -— celles qui ^eoient abfolumeni i^e*:<l6 ger fans coniioifr<ince de caufe. On gi gles marquces dans rEcriiure : de ne reec^r JIVS

tl.i fstm( At rinltniai JB i ' "jpli<l"*«pi«-M. d* V.,

I ina^Uli , patt. j , m.

(14 INSTITUTION

Paktii III. inent les accufarions, priacipalement contfe les Pr^tres 8c

caAF. XV. les Eveques ; puifque la prefomption etoit pour eux ,vu la

circ<»)rpedion que Ton apporioit pour les bien choifir : de

^ii/I. Arafi. jjg (joirg qug (-g qyj ^jQj, proQve ^ au moins par deux ou

trois temoinsidepunirlesfaux temoins fuivant la Loi du

talion, c'e(1-a-dire de la meme peine que raccufe auroit

Drt». BtiK. foufforte : de reprendre & corriger publiquement les cou-

*(- pables , afin de donner de la terreur aux autres. Oa ne s'en

j^^ lenoit pas 3 !a ngueur des regles ; mais on examinoit loi-

CenJI, Afofi. gneuri;meni la qualite des perfonnes , les accufateurs , les

'*-'■ '■ ■*'- accufes , les t^moins ; quelle eioit leur vie & leur reputa-

19. "' ""^ "0" i ^^ q"^' ^f^P"' *'* paroilToient poufTes daus Tafiaire

1. Tim. V. la. prefente. Toutefois les /uges fe donnoient de garde de ne

Cimll.Ap. 1. pas tomber dans la preoccupation & Tacception de pcr-

I Wc. 41 fonnes , fi condamnees dans TEcriture ; & fe reprefentoicnt

Dtut. I. 17. qu'ils feroteni juges comme ils auroient juge tes auires.

xvi. 19. Vuila les fainies regles que lesEvequesfe propofoient dant

c^a 'jio'\ Jeurs jugemens : its ne regardoient lesjugemens f^culiers,

*. j;. que pour imiter ce quils avoient de meilleur , & fe fou-

venoieni toujours qu'ils ^oient Pafleurs , & non Juges de

rigueur.

Les proc^dures fe r^duifoieni donc a celles que nous voyons dans les Conciles, dont nous avons les A3es: comme le Concile d'Eph£fe & le Concile de Calcedoine. Quelqu'un formoit une plainte , par un Iibelle ou requete ; raccufe etoii ciie trois ou quatre fois , alin d'avoir Meu de fe defendre. S'il refufoit opiniairementde comparoitre , la coniumacc iioii un crime puniflable des dernieres peines, c'ell-a-dire de la depofition , ou de rexcommunicaiion- S1I comparoifToic , il etoit inierroge & oui en fes defenfes. Oo lui produifoit \e% lemoins & les ecriiures propofees con- Ire lui : enfin , les EvSques rendoienc leur jugemeai. Les NoiairesderEglife, c'eft-a-dire dcs Diacres ou des Lec- leurs , exerces a ^crire en notes , redigeoieni fidellement les Afles , c'cft-a-dire le proces-verbal de touc ce qui s'e- loic faii & dii par les Juges & les pariies : les faifam par- ler direftement , & rapporiam tout niot pour moi, jufqu'aux interrupiiocK & aux acchmaiions- On inferoii dans ces Ae> rcs ies pieces qui avoieni cte lues ; & ils etoient conliw» ves , pour faire foi a loujours , de la rigulariti d«S jqjfr g mens. Telle «toit 1'ancieoae bmift 4PI:jaff!l^fm0fiiikSt tigues.

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. jij

On a toujours diftingui UforinUrleur de la conrdence , p^,^,ri£ mf tl*avec Ufor cxUruur ; & on a atrribue au premier , rimpo- chap. XY^ fition des penitences , pour les peches confeiTes , les abfo* lutions facramentelles & les indulgences : & au fecond , les crimes r & les peines. Vers le douzieme fiecle , Petude du Droit civil fit emprunter les formalites des Lots , pour les appliquer auxai&ires ecclefiailiquesyi Ainfi^on pritpour des accufations cn forme & des infcriptions , les plaintes par ecrit dont 11 etoit parle dans les Canons , fur-tout datis les fauifes Decrctaks : car il faut avouer , que Ton en a tire la plupart dcs maximcs fur lefquclles eil fondee la pro- cedure moderne dcs jugcmens crimincls. Suivant ces prin- ^- f"^Wf^ cipes, le Pape Innoccnt lll , dans le Concile de Latran , a fU^^cufat^ diilingue trois manicres de pourfuivre les crimes : par ac- ^fation t , par d^nonciation u , par inquifition x.

Celui qui pourluit par voie d^accufauon doit etre pre- C. fuperii^

fcnt, la propoier par ecrit, & s'infcrire folennellement *^-^***

dans les A£les , fe foumettant a la peine du talion y , s'il ne

prouve pas. S*il prouve , le coupable doit ctre condamni

fuivant la rigueur des Canons , jufqu*a la d^pofition & la -

degradation , s*il y ^chet. C*eil cette voie qui femble avoir

iii formee fur le modele des Lois civiles : auili les preuvcs £• {•if- d$

quc Ton en rapporte ne font tirces que des faufles Dc- ^"^^^^' '*

critales. Z/q^.V. pt^

_ tou

r On entend tci les crimes publics & les peinei ext^rieures qce le Juge dTg.ife peut inHiger aux coupablei.

/Gr^goire Ix. dans fes d^cr^cales , traite de la competence des Juges, des jugemens & des crimes. Plufieurs dc ccs lois ont iU en tf[et emprunt^es des lois civiles j mais les ecclvUaf- tiques ne fe regloionc que par le droit cjiion.

t Vaccufdtion cll, lorfquMl y a une parcic plaignante ; qui fe rend tcculaieur , & ;^ la rcquetc duqud fe font Ics po-.jrf liccs.

II Le cas de Denonciation eft , lorfque quelqu'un doiinc avis dii d^lit au Juge ou au Minillre public , fjni fe porter partic ci- vile , ce qui efl libre, mais au pUignanc. Auqucl cai les pour- fuices fe font a la requ^te du Promoceur.

X Ou information (tojjicg.

y Cette peine ^toit ufit^e en France , jufques dans le trcizle* nc 04de; mait ellc fiit depuis abolic. Coquille pr^tend ntfanmoins qu'elle a encore lieu en mati^re de faux & d^h^rcfie. D*aucrct 7 aioBtent le crime de i^fe*maieil^ ; mais c*eft impropremcnc •ii^oa appnqiit en cei eas !e terme de talion,la peine n*etane

iic Miom UwkitiiAM aa mal qui a M (aic , nait propof.

jft< INSTITUTION

f^ARTii III. Cdoiqiii pourfuit par dinonciatlon , doic ufer auparayanC CSAF. aV. d*adfnonition charitable ; & n*a pas befoin de slnfcrire (b* lennellemenr. 11 fe contente de donner avis au Juge du crime Vx fuptTiAt commis , & n*a pas pour but la vengeance publique , mais d€ acimf, feulement la corredion du coupable : auffi cette pourfuite JUtff. jcfUi. peut fe terminer a une peine moindre , qu*elle n*eft porree *< par les Canons.La loi de la corredion fraternelie , portee

li/a. «f^^ dans TEvangile , etoit entendue par les anciens gen^rale- ment , & appliquee aux Juges meme : & \^s fauflfes Decre- tales , fur lefquelles on pr^end etablir les accufations rigou* reufes , ordonnent de commencer toujours par radmoni- €.i>dea£cuj: "^**^ charitable. Auffi dans Tufage , la voie d*accufation s*eft evanouie.

La procedure par voie diinquifiuon ^ , eft celle que le Juge fait de lui m^me , fans accufateur , ni denonciateur ; etanr feulement excite par la diflTamation , c*eft-4-dire par la voie publique. Cette voie eft devenue tr^s-commune de- puis le temps du Concile de Latran , m6me dans les Cours feculieres , qui ont emprunti la procedure des Cours ec- clefiaftiques ,pour le criminel audi bien que pour le civil. De ces inquifitions font venues nos enquStes , ou plur6c i/i- formations , comme nous les nonimons en mariere crimi- nelle : & rinquifition fur diflamation revient a ce que nous appelons unc information d*office : quand le Juge fe trouvanC fur le lieu du crime commis , infiagranti , entend fur le champ les temoins : ce qui eft rare dans Tufage. p. r. fuper Qn diftinguoit une quatrieme voie de propofer un cri- mctUaccuj. ^g ^ ^^j, j-Qj^ d^exception : comme la recrimination contre

]*accufatcur , ou le reproclie contre un temoin : alors il n*£- toit befoin ni d'infcription , ni d*aucune autre formalite; puifque Taccufi ne propofoit pas le crime , pour en pour- fui vre la vengeance , mais pour fe defendre. II en etoit de meme , fi le crime n*etoit objefle qu'incidemment en un proces civil , pour empecher que la partie adverfe ne fut pourvue d*un ben^fice. Mais ces dlflinflions ne font poinc de notre ufage ; & la procedure criminelle des Cours ec-

mm

f On ne doit pas confondre cette inquifition ou informatiofiy flvec les pourfuites que fout les tribuaaux (l*ij}^uilitioa 9 dans ki pays od ils fouc dtablis« ^

AU DROIT ECCLtSIASTIQUE. 517

^lcfiafticpjcs dc Fnmce, eft conforme i cellc des Cours fe- p^^YiE II culicrcs ; & i TOrdonnance de 1670 , autant que le per- cuap. x mct la diverfiti dcs perfonnes & des matiircs.

CHAPITRE Xyi.

De la Procidure criminelU,

LA prcmiire procedure a importante eft Pinformation l que le Juge fait d*ordinaire fur la plainte d*un particu- lier , ou du Promotcur. U n*y a que le Pi^omoteur qui puifTe accufcr & dcmander la punition du coupable, pour le corriger , riparer le fcandale , ou purgcr TEgUfe d*un Mi« niftre indigne : lcs particulicrs pcuvent fculemcnt fe rcn- dre denonciatcurs fccrets , & parties civilcs pour la pour- fuice de leurs dommages & inter^ts. Encorc faut-il que Taccufe foitun Clerc; ou fi c*^toitun laique» & que TOf- ficial cut prononce contre lui une condamnation d*interets civils , les Jugcs royaux pritendroient qu^il y auroit abus. Sur la plainte, le Promoteur obtient permiffion d^informer. Fevret. Le Juge donne fes Ordonnanccs , pour affigner les timoins , 4* '>• i^* fous peine d*etre muldes d*aum6nes, ou emprifonncs par imploration du bras feculier. S*ils viennent, illeurfaic prcter ferment, & rcqoit leurs depofirions. L*informarion eft communiquee au Promoteur : & fuivant Ics charges , il forme fes conclufions. Si la mati^re eft l^gere , il de- mande que Taccufe comparoifle pour etre oui ; ce qui tcnd a proccder par voie ordinaire. Si le cas eft gravc , lc Promoteur conclut a rajoumement perfonnel , ou i la prife de corps ; & le Juge donne fon decret. Les Jugcs d^egiife font , dcpuis plufieurs fiecles , en pof- feifion d*avoir des prifons , & on a fonde ce droit fur une fauffe Decrecale du Pape Urbain I b : mais ils ne attlfid. ii

3

a Toute proc^dure criminelle commence par une plainte ou par une denonciation. Sur la plainte,le Juge ,lorrqu*ily a lieu , permet dMntbrmer. Sur la dcnonciation , le Miniflre public rend })ljintc, £c requiert qu'il foit intorm6. LMnformation e(t auHi queN ^uefois prccddee de proces-verbaux , meme dMnteirogatoires, com- mc il arrive lorfque raccufi^ ell pris en Hagrant dciit, ou an^te i U clameur publique.

k S. VihiifL tnoau fur le faiat ficge i'aa 213 ; nuis on faic qne

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t^Hi^tmfffjji 1-1 4

ja# 1 N $ T I T U t I O N

p £in peuvent faire les captures de leur autorite , que dans Ieur# Chap. XVI. pritoires ou dans les noaifons epifcopales. Pour les faire de» ibigleffa.lm'^ hors, ou transferer les prifonniers, ils ont befoin du bras hcrt, 3. c, 8. fticulier , & prenoient autrefois un pareatis du Juge royal j «r/* 44. tnais ils n'en ont plus befoin , depuis TEditde 1695 c.

L*accufe ^tant pris ou fimplement ajourn^, doit ripon- dre par fa bouche ; car on ne fe defend point par procureuf en maticre crimiaelle. L'interrogatoire eft communique aif Promoteur , pour voir s*il y a lieu de pourfuivre la proc^- dure extraordinaire par recolement & confrontation. Cat quelquefois le Juge ordonne qu*il fera procede par voie or- dinaire , comme en matiere civile d, Mais fi la matiere ttt grare, foit que Taccufe denie, ou qu'il confeife , le Juge doit ordonner que les tSmoins feront recoles & confron- tes. Le recolement fe fait , pour voir s'ils perfiAent dans leurs depofitions , ou pour les faire expliquer, s*ils n*ont C.aim clam. pjg ^^^[^ ^ff^^ clairement ; la confrontation e , pour voir

$h dc icflib. '^ '^ '^

les faufTes d^cr^tales ne furetit publi^es qu*au commencemeiit ds IXc. fiecle , & qu*elles Tont compofees de paflages du concile dc Tol^de en 67$ , & autres ades poil^rieurs : mais rEglife ordon« noic d^jj plus anciennemenc la peine de la prifon. Le Vllle. con« ciie de Tol^de en 6$^ ^ ordonna que les Simoniiiques qui donne« roient de rarg^nt pour 6tre promus aux ordres , feroicnc dcgracidf & enfern^s pour coujours dans un Monaftere. Gregoire IX , cafif^ finali cxtrd de regularibus , parle du renfcrmemenc des Rcguliers | pour les obliger de faire p^nitence, in locis competentibus ; Q cela- peuc fe faire fans fcandale , fmon dans quelque maifon religieulir du m6me Ordre.

c Cec Edic porce que les fcncences & jugemens fujets d ex^cution f & les dicrecs d^cern^s par les Juges d'Eglife , feronc exccuces ea vercu dudic Reglemenc, fans qu*il foic befoin de preiidre pour cec effet aucun pariatis des Juges royaux , ni de cenx des Sel* gneurs ayant juftice , auxqueis TEdic enjoinc de doiiner maiii*» forte & couc aide & fecours donc ils feront requis > fans prciw «Ire aucune connoinknce dcs jugemens.

d La r^ccpcion en proces ordinaire n*a iieu que quand les pwi^ ties font expreflcmenc renvoy<!'es a fins civiles , & qu'a cet eSk^ les informacions fouc convercies en enquetes. Car fi PaiKtirc eft fimplemenC cenvoy^e a raudience , elle n'eft pas pouK cela cM« lifee , & les informacions ne celient pas d*£tr€ piects fecrteH» jufqu*A la plaidoirie.

e L'on confronce auflt les accufi^s les uns aux autres .* mait OA se confronce pas les ct^moins aux tdmeins; ce feroit dter ai Tjc- cuf<E les moyens de fe jut^ifier , en empdchant les cniKrailidtiona ed ies tdmoins peuvent Comber dans leurs Jt.; :>itii(>ns , iJtanc efi- Undus fifpar^ment, aulicu qu& s**ils itoient confrontcs , iU }KV!r«

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. J19

s'ils connoifient raccufe , ou s'ils lui foutiennent erl pXrtie iiii face ce qu*ils ont dit contre lui ; & pour lui donner moyen cuaf. VL de fon cot^ de reprocher les temoins. Car c*eft ^ la con- frontation qu*il le doit faire , avant d*avoir oui la ledure *

deladepofition.Toutefois , s'il a preuve par ictit desrepro- Ches, il peut les propofer , mSme apres la confrontation » en tout etat de caufe. On n*a point d*egard aux reproches Ord^n. mm. generaux : mais fi Taccufe articule des faits precis & con- ''>• ^^' <"•'• cluans , le Juge pourra enfuite lui en permettre la preuve. ^*

Apres la confrontation > le proces eft inftruit , & doic itre communiqu^ au Promoteur , pour prendre fes conclu- fions dt^finitives. II peut toutefois prendre encore des con<- clufions preparatoires , pour demander quelque addition d^information , ou perquifition d'un t^moin » ou que rac<* cufe foit applique a la queftion. L*ufage de la queftion par HiUth. op, les tourmens , autrefois inconnu dans ies tribunaux ecde- ^<>* fiaftiques , comme tcnant trop de la rigucur des jugemens feculiers, s'y eft introduit deputs environ cinq cents ans /, q ^^^ gmvif & les Juges laiques ne leur difputent pas ce droit. MJus j,dedepef. lesOfEciaux n'en ufent piusenFrance^. Peut-etre lc peril AUx. IIU de tomber en irregularit^ , par reffufjon de fang , ou meme par la mort du patient y a-t-ii contribue k Tabolir h. Quand le Promoteur a donne fes condufions definitives> il a'y a plus qu'a jugen

L'Of5ciaI doit fe faire afiifter dc confeil > autant qu'il eft poflible , pour iiiger avec plus de fureti & d'autorite i cpmme de Pretres gradues & inftruits des affaires, ou de

roient, ^tant de mauvaife fi[>i, s*arfanger furce qu*ils voudroient dire pour perdre raccuf^.

/ Quelquct auteurt cieunent que cet ufa^e ne t*introdu!fit dant les officialit^s du royaume que dans le quacorziime fi^le. Joaii* nes Galli &. Brodeau le donnenc i entendre.

g Brodeau dic avoir vu dans ia chapelle de rofficialic^ de Paria les boucles & les anneaux de fer dont bu fe fervoic. L'Ordon« fiance criminelle exclut impUcicement les Juges dTgUfe , de pou- voir ordonner la qoeftion , ne le permettanc aux Juges que quan<i al y a preuve confid^rable cenCre raccufify d*uii crime qui m^ritt peiue de mort. Voyex le ttu 19, art, i.

h La v^ritable raifon qui a dA faire abolir Tufage de la quef* tion dans les officialit^s , cft que TOrdonnance de i(!7d, m. 19$ Veut que Ton ne puifie appliquer a la queftion , que quand il y a preave confid^rable du crime qui m^rite peine de mort > & qu« ics Juges d'£gUre ne peuveat cu aucun cas condamner i mort*

Tom IL L 1

^^f^f^Mff j r^/ I »'f 4

yjo INSTITUTION

^ Jugcs d'un fiege royal , ou d'Avocats. S'il ne s'cn troimr

Chaf . XYj' P^^ ^^ '^^^ ^^ ^*' r^Hdence , il peut s*en paifer : car il etf feul Juge dans le tribunalecct^fi^ftique i. La Sentence doit ^tre redigee par ecrit , & enfuite prononcee a Paccure, & meme fignifiee , afin qu'il puifle appeler ^ d bon lui fem* ble. S*il fe trouve innocent, it doit ^tre renvoye abfous » ce qui emporte depens , dommages & tmer^ts k : ou bien il fera dectiargi de 1 accufation « ce qui emporte feulement }es depens. Si Taccufe eft trouvi coupable , la Semence doitexprimer premi^rement le crime dont rl eft convaincu » puis la peine; ou bien fans fpecifier le crime, on le con- damne pour les cas refultans du proces. Voila quelle eft la fuite ordinaire de la procedure criminelle en Cour d*EgIife» Mais il peut arrtver plufieurs incidens , qui en ctiangent Tordre ou en retardent le cours. Le plus confid^rable eft la contumace. Si l^accufe, itant ajourne perfonnellement , ne fe pr^fente point , l*ajournement perfonnel eft converti ea prife de corps. Mais fit6t qu*il a fubifinterrogatoire, il doit etre elargi ; a moins qu1I ife fetrouve plus chargi qu'iIn'etoit par rinformation. bi Taccufe veut fe reprefenter , & ne le peut,parnialacieou parautreemp6chementIigitime,ildoit faire propofer fon exoir.c , c^eft- ^-dire fon excufe ^par un Pro« cureur; &of&ir d*en (aire preuve, pour obtenir un delat.: Si celtii qni eft en decret de prife de corps , eft abfent & fugitif , le Juge ordonne qu'il fera afTigne k trois brief» jours , & fes biens faifis & annotes /, avcc imploration du bras fi^culier. Les afiignations ou cris^ en cas dc ban , comme d*iautres les nomment , fe font par le Crieur jure /tt, ou par

f Comme il ncpcut condamner i mort, il n'eft pas extraordf» naire qu*il puifle juger feal.

h Lorfqu*il y a uii denoiiciaceur oo un accurstcur qui s'eft porr^ partie civrlr , car Ton ue prononce point de depens ni de dom« mages & int^rfets contre le Miniirerc public , lors mOme qu'il n'ob- rient pas d fes fins.

/ Suivant la derni^rc jurifprudence, le Juge dTg^ife ne pcuf pts ordonncr h faifie h annotation des biciis d*un accufe ab- fent *> & quaiid il lc fait, la fentence eft d^ciaree abufive. II y ea a pliifieurs Arrets rapportds dans les fAimoint du CUr^i^ tom VIK La raifon e(l que rEglife n*a point de terricoire maccriel ; ell# n*a aucune pui^idnce fur lesbiens, mais feulement fur les perfon* nes qiii font foumifes a fu }urididtion.

m Outre lc crieur en titre , il y a des }ur^s-trompettcs » la pr9« clamaciuu iux>x aunonc^c d*abord a fou de trompe.

AU DROIT ECCL6SIASTIQUE. j^f

|m Serg«nt, felon les ufagcs des lieux, au marchi public , T^

& devant la porte de TEglife : ailleurs, on fe contente de cuap. XYU les faire par afHches , a la porte d% rofficialite. Les rrois citationsfbiennellesrendentlaprocedurecomplite , &fonc que ie contumax peut ^tre jugi definitivement. Son opi* niarrete k fuir e(l regardee comme une confedion tacite : inuis il ell toujours re^u a purger la cootumace , pourvti fju'il rcvienne dans les cinq ans , qu'il fe ntette en ^tat, c'eil-a-dire qu'il entre eo prifon , & configne les depens«

En jugeant par contumace , on prononce toujours fui- vant la ngueur des canons. Le premier jugement porte qus les d^fauts & contumaces font declares bien & duement ob«. tenus 9 contrc un tel abfent & fugitif ; & pour le protit , quele r^colement vaudra confrontation. Enfuite , on donne un fecond jugement, par lequel raccufii eft declare atreini: & convaincu de tel crime , avoir encouru telie cen.ure , etre privi de tous fes b^n^fices; & le refte des pcines qui conviennent au cas. Voil^ la procedure de la coniumace entiere: maiselle eft rare en Cour d*iiglife. Comme il n*y a pointde peineafRi6live, on ne cratntpas tant dc s*y pre« iienter : & ceux qui font pourfuivis pour le delit commua fimplement , ne fontpasd*ordinaire'^des vagabonds,ni des fugitifs.

Si apres rintcrrogatoire d'un prifonnier, Icjugctrouve lamatiirepiusIegere,ou qu*il ny ait pasa craindre qu*il s^abfente , il pcut ordonncr qu'd (L*ra ei irg» , cn bailiant cauiion de fe rcpr6fcntcr toutjfols & quantcs quil fera citc. Si en Jugoant le proccs , raccufc ric fe trouve point convaincu, mais feulcmcnt fufpe6l, on ordonrc qu*il iera pli!samp!emcntinformc, &: ccpendant Taccufe mis iiorsJcS priions.Nhisen ce cas II Jenieure in reatu^ c'eft-a-dire prc- vcnu de crime , &: le proclrs pcur ctrc continuc ; cVA pour- quoi la fentencedoir mnrqLier un certain terme, afin que l*accuie ne foit pas cn peine tonte fa vie n.

Les cas duplus amplcment informd , font 'Ji pcu pres ceux

n 11 y a nijtnmoini det CD od Ton oritoniie un plu^ anvplemenc intbrm^ iii<l^fioitneoc ', &. danf ce cai^ fi !•: proces nVib pas ^tj^c ilans lef vingt ani , ce Upt temps mec i^accuTo j couvcrt Ue Coute rechercbe pour la peine ; mais . il ne le Uve pas dcs loup- foM ^'U peut y tvolr»

Lli]

; ! j I N S T I T U T I O N

r~~*"rTT i^oIe srtretoii lieu b purgjtion canonique. Quand uil .j. l i'* ---;'-" '■'^ "" P'^"* "C-it diffami de quelque crime , par ii'.. : 1.V r.v.un . cuoiqu'il n'y eiit point de preuve contre

j. '■.:: , o.:>'^:.-f rcTionne en p:jmcuIieT ne raccufat o, il ne

' ' ■- i^ii.:: r.>s .!; kiovfiir te purger , Ibiv^ant les canons , a6a

' ". ,'^ j.,'^ > ■":- ■■-■ ■■-■"-■-; jv-!:t dc lacheala reputation.Il vcnoitdans

t j.i^. ■;"■.. ,'> & ■.iroit lur lcs lombeaux des Martyrs, & fur-

i.'~ : ..- ;.' i y.:voit de pius laint , qu'il eioii innocentdit

»,„•■<■ .■..'.■■ '.:; i.ixMoit, Quelquefois tl amenoit avec lui

' ..-; : .■ :-.'.;-^iv- ie compurgatsurs , perfonnes de pro-

^ .,■:,"..- 't, .S: ;;ui te ton^iulTent panituliiirement : ilsfai-

i,*;^-; vs 1; :-.ri-.-.; !'irment que iui, c'eft a-dtre qu^ils le

*-\-\ ,•.,—: ■,x^i.':t;& cc titroiainaM etoit re^u , comne

'- ■-■ ■:-.;;».• -fji-orre rencirnstfe.fulKlante pourdetruire

U .■ 'j: ■■:■., V' ,:o,';!r.;irc, Ce.ai q-.;: n'ofoit preter ferment,

t.v ^'.' ;roL ^ vit ^iJi ;o nox^-Te fi:iHfjnt de compurgateurs ,

; <■. ^;.,.,; ri-r.t:;c C.^>:t\ JL^^.CU. tt \0:!i ia PwgJtiot cj/ioni^tr- II

^' ' > w^ j.>.;;;^c a'jffc. q^j^' lescanons appellent Pwgjtian

v-i . -i , ,":o.^:l:e Mr " c^^crancc & la limplicite dcs peu-

;■■«- .V :..—.'* l" w :t '.:: i.vtt:^j! i;f:c--;icr, & les epreuves

kc ..-../ \ i\: iii ,-. To-: Ci:Ia pjuolt pour des moyecs

$:ui ni'3!brf de t^soin .

■«4 k ii ie- . i! v^ «;i; a

::ori:;i?l;,i;^

AU DROIT ECCL6SIASTIQUE. {)3

de connoitre la verite , faute de preuvcs ligitimes. Cclui p^nxiK lit

dontlechampion demeuroit vijtorieuxy ou qui refirtoit au Cuap. xVl

feu fiins fc bruler , ou a Teau fans fe noyer, etoit repute

innocenr. On appeloit ces epreuvcs U jugement de Duu.

Mais reglife univerfeile lesa reprouvecs r, comme teme*

raircs , & contraires a la Loi de Dieu , qui nous defend de

le tenter /

Rcvenonsa notre procedure. Si apres toute rinftruftioa

faire , raccufe propofe des faits juftificatifs conciuans , dt

dont ia preuve foit facile , il doit y etre requ, fuivant TOr-

dor.nance , qui toutefois n*e(l gueres ufiree en ce pcint.

Les faits concluans font comme Xalihi \ s'il veut prouver

qifil eroit en un lieu eloign^ de ceiui oii le crime a kxk Sotr. t. e.

commis. S*iIprouve que le crime n'a point etc commis: i%Hift,EccU

/. XI. n. 15«

fut vainqueur. Alphonfe VI roi de CailiUe , fic la menie chofe pour riivoii fi on continueroit de fe rervir du millel Moxarabe, ou ii on prendroit le milVel Romatn. l.e chumpion du mtllel Rumifin fut battu. On ula enfuite de Tepreuve du feu, en y jetant \^t deux milVels , le Romaiu fut brOlc , & en coufequence on continua a fe fervir du millel Moz^rabe. Les ^prenves par le feu , par Tcau & «utrcs femblables, furent d(3fcndues par le concile dc Lztrjn en 1115. Le duel ou combat cn champ clos , fut encore ufite. Le dernier qui ait ^c^ permis , efl celui de Jarnac & de Vivone, fous Henri II, en 1547.

r Ily avoic encore une autre forte d'epreuves pour les |»«ns ac- cuftfs de fvol. On leur donnoit un moiceau dc pain d*orf>c & de fromai;e de brebii ; & lorfqu*ils ne pouvoienc avaier ce morceau, iis croient r^put^s coupables.

Sur toutes ccs dxffdrentcs ^preuves , voyej le C!on*airtf de Du Can,»c , au mot Purg.ttio vul^aris , & a;i inot Ju.!: mm Dei , 8c le Diciionnairc de Morery , au moc Eprcuvcs*D*nty, dc Lt yreuv9 par Umoius,

/ II y avoit n^anmoins ancicnnement quelqncs F.glifcs qi:i rc« gurdoient commc u.i droit dc leur juridiction , cc.ui d*ordonner l'epieuve du ducl ou combat en clump clos eiurc lc •rs hom« mcs. Ce d'iel s^ouloimoit dans la coar dc rEvcqjc ou »'e TAr- chidiacre. Ccla s'obrer\'o;t a ^'aris , ainfi qu*on Tjpprtnd .run pcJ- fjge de Picrre le Chancre , qui ccrivoic vcrs Tan ii*'''^; K lc Pjpo Hugcne III confultt^ a ce fujet , r<^pon lic utintnn tonjuetudiue vt/trJ, Aprcs lc comb3C qui s*ctoit fjit dans la cojr de rcvjchr, le Hrc- v6c de Paris fjifoit le procds a celui qul avoic cic va.ncu. Les EcclJfiafliques ccoienc meme ob'ip,i;s de pro::ver z'::\(\ le droic qu'i!s prccendoicnt avoir fur leurs fcrfv , fjiis ufcr d'ju( e prcuv^; ce qui fut aboli par Innocent IV en 12^. Lcf duelt or^touucs par le Roi 8c par le Parlement , fe fjifoicnt lUns un cl:am|) de liCouIturc de S Martin. ro^ry M. Flcufy , Hi/f. fVrV/' /jv. 8|. "•17 tffi» 4n* Saitval , tom, i. piig. 74. tf }c;. Lo Bcv*f, iiiji. im 0i9€^€ d€ Puris , rorn. 1. pag. 14.

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ii**ii4imf*itj I » 1 *

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J54

INSTITUTION

Paatii 111. coaime quand faint Athanafe reprefenta vivant Arflne l CHAP. XVJ« qu*on Taccufoit d'avoirtue. Telle eften gros la procedure criminelie , fuivant Tufage prefent de la France. Celle des Cours ecdefiaftiques eft la meme que des Cours feculie- res , & fe regle fuivant les memes Ordonnances. Tai cru foutefois qu'ii etoit bon de la rapporter ici en abrege , en faveur des Eccl^fiaftiques , i qui les Livrestde Palais ne ibnt pas fi familiers.

CHAPITRE XVI I.

Des Jugtmens dts Evcqucs.

IEs caufes criminellcs des Eveques fontcellesdontles i anciens canons parlent le pius , & qui ont dc^ne fu« |et a la plupart ^es regies , touchant la preuve & la puoi* tion des crimes. Depuis que les fauffes Decretales ont ete re^ues , ces caufes font devenues plus difticiles & plus ra- res; & dans les derniers fiecies , il y a tres-peu d'exem- ples, furtout en France r, que Ton ait fait le procesades Evcques ; enforte que Ton ne convient pas bien des r^gles que Ton y devoit fuivre. II eftconftant que pendantles huit premiers fi^cles , les Eveques etoient fouvent accu- fcs, que leurs caufes etoient examinees par les Conciles provindaux ; qu'ils y etoient juges , condamnes , & depofes, s*ii y avoii lieu : & que les jugemens des Conci- les croient ordinairement ex^cures. II y a toutefois quel- quesexemples d'Eveques condamnes qui ont eu recours au faint Si^ge, principalcment ceux qui navoient point d'au- tre Supericur immediat, comme les Patriarches u.

t Voyez 1e Rccutil dcs Ordonnanccs ; Ie5 pneuves dc nos Libert/s ; Jes Rcmontntnces du ParUment du 4 "Mars 17 si » celles du ^s J^n- V'cr i7Si > l^s Lcttrcs Hijioriqucsjur lc ParUmcnt. Brilion au mot JEvcques.

u Le Concile de Nicde, en ?2S , \'eut qiie 1*00 obfervc \e,s an- cicnnes coutiimes «Jtablies dans rEg>'pte , la Lybic & la Pentapolc; «nforte que rEvcquc d'AIexan(1rie ait l'autoritd lur toutes ce$ pro- "▼inccs Co de^re de jurididHon attribu^ a certains Eveques fur plu- licurj provincci , cl\ la primatie. On a depuis nomm^ ces Ev5- ques patriarcl>€S ou pritr.ats ; & les Mi^tropolitains Archcv^ques { mais QQ Concile « 4ii ;frucuo autre CoDcUe autt^rieur p ne parle d$ |*appcl aj» P^pe.

k

AU DHOIT ECCLfeSUSTIQUE. jj?

l^la^s le premier Canon qui permet nommement auv Ev^- Partik llU <]ue$ d'appcler au Pape , eft le feptieme Canon du Concile CuAr XVll^ de,Sardique , tenu Tan 3 47 , qui porte : Quand un Ev^que ^'^*^^^L depoie par le Concile de la Province , aura appele a PE- vcque de Rome, s'il juge i propos que la caufe foit exa* minee de nouveau , il ecrira aux Eveques de la Provioce voifine, afin qi)*ils en foient les Juges. Lt firtveque d£po(2 perfuade a rLv^que de Rome d'envoyer un Pretre d'au- pr^s de fa perfonne , il Ic pourra fjire , & envoycr dof CommifTaires, pour juger par fon autorite avec Ics kveques^

On difpute encore fur rexecution de ce Canon ; & la pratique des temps qui ont fuivi, ne paroir gucres difI2« rente de cellc des temps precedens ; finon depuis le Pape S. Leon , & le milieu du cinqui^me fi^cle. Le Papc ctanc clief de TEglife de droit divin , a toujours eu droit de cor- riger tous Ics Eveques , quand ils n'obfervoient pas la dif- cipline ; & principalement quand ils conJamnoient injufte* ment leurs frcres. Mais il ne s^enfuit pas que le faint fiege fut regardi comme un tribunal ordinaire , au-defius de tout lcs Conciles particulicrs, ni que les plaintes que Ton y por*. toit fuffent des appellations r^glees , comme un fecond dc- gri de juridifiion x. Cetoit des rem^des extraordinaires « contre dcs vcxations , en des caufes gin^ales, oii toute rEglife fe trouvoit intircflee , comme en la caufe de faint Athanafe » en celle de faint Jean Chryfoftdme « en celle de faint Flavien de Conftantinople.

X Le Concile de Rome , tenn en ^78 , fut compore (Tun granA Bombfed*£v6quet ile coures ies parties de ritalie , qui adren^renc une lettre aux deux empereors Gratien Sc Valentiiiien , pour let remercier de ce que , pour r^primer le rchiime de r;inti-Pape Urfi« cin , ils avoient ordonne qtie I^Fvdque de Rome jugeroic les autret £v^qucs. IIs le prioient auffi de faire un r^glement pour le jugement des Hv^ques & des cauCes eccl^fiaitiques. Les empeieurs» i la pricre du Concile, Hronc uue loi, portant , que quiconque Toudrotc cenir fon Eglife, ^tjnc condamnc par le jug' menc de Damafe ( Pipe ) rendu avec te confe i de cinq ou fepc Evcquei ; ou c^^Iui qui ecinc cicc^ au jugemcnc dcs Ev^ques , refuferoic de s*y pr^fenter , feroic condnit k Rome , fuus bonne & fAre garde ; quc ii le lebelle ^colt dans un pays plus cioignd , Coute la connoiliancc en feroic renvoyie i TEveque Mecropolitain ; ou s*il ^toic M<^tropo:it«iin Iui-m6me , ^u'il fe rendroit i Rome fans dclai, ou , devatic les iuge\ donn^*! par rEv^quede Rome, ou au concile dc is Evcques voidns , a U tfhaFge de n y plusrevciilr aprcs ce jugcment.

Llir

)3$ I N ST l T U T I O N

Partie 111* Depuis le neuviime fi^cle, les fauffes Decretalescooh Chap. XVII. prifes dans le recueil dMfidore , itant re^ues » itabliremuDe Ep. i.Steyh, nouvelle difcipline. 11 n'yavoit queccriainesperlbancsqui |. ^. 1. puflent accufer les Ev^ques : il falloit y obferver certaiiKS audivim, €x formes, & fur-tout il n'y avo?t que le Pape qui cut droit 6^e!quamX ^^ ^^^ jug^r , meme en premiire inftance, Le Co»dlede €x tUutJur, la Province pouvoit bien inftruire& examiner le proces: 9' ^l' f'fi inais la dicifion devoit toujouts ^tre refervie au S.fiegc ijkjT ^ . €x £j comme il itoit impoflible de recourir a Rome pour 1«$ moindres afiions intentees contre les Ev£qiies,onetal)lit ^nfuite la di{lin£lion des cauf^s majcurci , c*eft a-dire ds celles oii il pouvoit y avoir lieu i la depofition , & cellesp e, ii.i.delk demeurirent referviesau faint fiege. Or, en general, tranjldt. toutes les caufes maieures , dcpuis ce temps , ont etcceo* Cioff. ia c. f^cs appartenir au Pape feul en premiere inflance:&void 8. de excejf. ce que les Canonifies lui attribuent. Declarer les article& idT '''i- cuo- ^^ ^^^ ' ^^"voquer le Concik general : approuver lesCon^ ties. ' cites & les ^crits des autres Do£leurs : divifer & unirles

dift. ly. c. I. ^vechis, ou en transferer lc ficge : exempter les Eviquci fanau RBm\ ^ ^^^ ^^^^^ ^^ '^ juridiaion de leurs Ordinaires : tramfr a6. q. t. c. rer les KvSques : les depofer : les ritablir : juger fouveav* frmcep. nement , enforte c[u'il n*y ait point d^appel de fes jugemecSi temp. *' ^* ^^ Pragmatique a reconnu que les caufes ma)eures,(lo« i6. 9. 1. c, renumeration exprefie fe trouve dans le droit, doiventetre franr. portees imm^diatemen|, au faint ficgc : & ailleurs , qu*il y

mutat '* '^ ^^ perfonnes, dont la dipofirion appartient au Pape; ). f. 6. c, enforte que s*ils font trouvis meriter cette peine^ilsdci^ ficcuf. vent lui ctre rcnvoyes avcc lctir procis inftruity.

ideo? '* ^^ ^'"^*^ ^^ confirmc par le Concile de Trente. II i^ 9 q, |. c. fcnd premierement de citer un Evequei comparoir per- funaa. (bnncllemest , fi ce n*eft pour caufc oii il echet privatioa

Prastleeauf. j- r - - a i-j 1 «^.

%,d^^oHcorU. ^" aepofition : ni de recevoir contre lui des temoin$,(pi tii. »6. ue foient conteAes ;; 2( de prgbiti connuc. EnTuire il <X'

y Mais .reloii Ye nOiiveau drolt canontqne Sc Ihifage prerdot<}c foutes Eglifcs de Fiance , les fujets ilu Roi ne pcuvent Itreir*' dolts a Rume ; mdme ponr les ciiufes m-ai?ures. Le Pape eft ter.ode sfommer dans le royaume des jupes qui foient oaturels Fran(0'>* conftitu^s en dignlt/ , &i qui ne foient point trop doign^s da Aod' cile dcs partiec. Chap. 10 <?QS freuxes dei lihcrtds dt tl^i^ t^alHcdfe.

f M. Fleary « confervd icl l^ texmc qui ft trowve dans lei i^> llont Utluei df s A^es du CqDcito ^ YrilfcmblabUoeot patc« ^'^

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUL 537

donne que les caufes criininelles contre les Ev^ques , fi eJIes partic font aiTez graves pour m^ritcr depofition ou priva:ion , ne CsAr.xVlU feront examinees & terminees q«e par le Pape. Que 5'il eft ^''^S- ^fc»*^ neceffaire de les commettre hors la Cour deRome , ce fera ^"^^ tu \g. au Mctropolitain , ou aux Ev^ques que le Pape choifim, 16 par commiflion fpeciale fignee de fa main : Qu*il ne leur /"/ »!•'• commettra quc la feule connoiflance du fait , 6i rinftruc- SeffitA.c.u tion du proces ; & qu*i!s feront oblig^s de Tenvoyer aufiK t6t au Papc , i qui le jugement defmitif ell referve. Les moindres caufes criminelles des Eveques feront examiniot & jugees par le Concile provincial , ou par ceux qu*il aura deputes. Voil^ la difpofuion du Concile de Trente.

£n France , on foutient Tancien droit , fuivant lequel les Ev^qucs ne doivent £tre juges que par les Evcques de h province aflemblesen Concile ; y appelant ceux des provinces voifines , jufqu*au nombre de douze : fauf Tap- pel au Pape , fuivant le Concile de Snrdique. Dcs le temps du Concilc de Trente, le Cierge de France protefla con- tre ibn Decret fur cette matii!:re. En 1632, Renc de KieuXy Eveque de Leon en Bretagne» ayant fuivi la Rcine Marie de Mcdicis , & s*etant retire avec elle aux Pays-Bas, fut accu(e de crime d'etat , fous le minifiete du Cardinal d^ Richclieu. Le pape Urbain Vlll, par un bref du 8 QSto^ bre , commit TArcheveque d*Arles , & les Ev^ques de Bou- ^/'"oira dm logne , de Saint-FIour , & de Saint-Malo , pour lui fiire p^f^ *^ J* fon proces. lis le jug^rent definitivement , le privircnt de fon evech^ , & le condamn^rent en de groffes aumones. Mais fous la regence dc la Reine Anne d*Autriche » !c Clergo affemble en 1645 , ecrivit au Pape Innoccnt X, qui donna commiflion i feptautres Eveques, pour juger

ne rentendoit pas & ne pouvott p«i mlme rentendre ; car il y « tout l:eii de prcJfumer que ce mot aufli inconnu en Latin quVn Fian» 9011 , n'ert fTu*ane faare dc copifte. On lit donc dans le texre da Conciie , nifi conuliti & bona converfdtionis , exifiimutionis tffoma^ fuerint >ejf. M. de ref, cap, 7. Si on confulte l*ancienne traduaioQ FrjM^oife , donix^e par Gentien Hervet , on y trouveru : »« $*il n'eft I) tout cvident qu'ilf font debonne conduire ,eftime& renommce d'ou il rtJOiIte qu*il lifoit , nifi couflet quod bon^ converfuticnis | exijUmationis ts fimas , fuerint. Et c'cft bicn le fens le pluf natu- rcl dtf cc tcxte. L'abrcviation du mot ^ubd aura pu fjire naltrc foui U miin de$ copiQcs , nifi eontefies fir , au licu de nifi tonfiet ^uitiU l^uie Ue i'£Ji;cur,

(^Mumfr^n »'' *

55« I N S T I T U T I O W

1 -.| rappcl quc ITv^que de Lcon avoit inierjeti de la fea-

CuAr.xVlI. tence des quatre CoaimiiTaires : elle fur cailee , & TEveque de Leon rctabli.

Le Clerg^ dans la fuivante afiemblee en 1 6y o , refolut ide pourvoir a ce qvCk ravenir on ne fit plus de pareilles entreprifes; & le 23 de Novembre il fir figni6ef au Noncs du Pape un ade de proteftation contre ie bref de 1632,2 ce qu*tl ne puifie prejudicier aux Evequos de France , ni Atre iiri k confequence ; & que les caufes m^jeures des Ev^ques foient jugees par le Concile de la province , y ap- pelant , sll eft befoin « des Evcques voifms jufqu*au noai« brc comp^tent , & fauf rappcl au faint fiege a, En 1654, il y eut un autre attentat contre rimmunite des Eveques. Lc Parlement dcParis accepta une commifiion du grand fceau « pour faire le proc^s au Cardinal de Rerz , Archeve* que de Paris , accufe de crime de I^fe majefte : le Parle- nient pretendoit que ce crime faifoit cefler tout privilege, Le Clerg^ s'en plaignit ; & foutint que les Eveques ne de* voicnt ctre juges que par leurs confrcres. La commiffion fut revoquee par Arr^t du Confeil ; & le Roi donna unc declaration conformc Ic 26 Avril 1657 ^ par laquelle il ordonna , que le proces des Eveques feroit inftruit & jugi par des Juges ccclefiaftiqucs, fuivant les faints D,^crets.

m

CHAPITRE XVIII.

D<s Peints Canonujues,

IL refie k parler des peines que le Juge d'Eglife peut im-' pofer. II y en a de deux forres : les pures fpirituelles , comme la d^pofition & rexconimunication h ; & celles qui tiennent du temporel , comme ics condamhations d*aum6«

a Les plus faints Pffpes ont leconnn cux-m^mes, qoe fuiVznt la dlfponcion dn Concwe de Nicc , la connoin'.ince dc& cai:fes ma- jcufns n'dtoit dcvoiue .-u f.int li<^ge, qu*ypres le j.;gemenT des Ev6- qiies. tnnocent l' £/'//• ad y:3ricium Rothom. u. | , tom. 11. det conciles, p. 125'^.

b I! f..i:t ai;fli comprendre danscette clafl*e l*intcrdit , la f. fpcnfe , la degra-iatirn, lcs pcnitenccs , le jejnc , la retr:;ite djns un fo.ai- nuiie , la recitation despii6res, 8c ccruias ades d*iiumili^iion | qui3 ic j jge u'£glife pcut orUoiincr«

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE. 539

Des, la fnfligation , 1a prifon c. Le pouvotr d^impofer des Partii 111«

peinev fpirituclles eft cflTcntiel k rEglife , & elle Ta exercc Ch. XVIIU

^ans le pkis fort dcs periccutlons ; car ces peines confidenc

p]ur6t a s'abnenir & a rcfiifer , qu'a faire quelque chofe de

pofitif. Dipofer un Prctre , c'ett declarer que Ton ne le tient

plus pour Pretrc ; que Ton ne veut plus que perfonne re-

^oive les Sacremcns dc fa main , ni ecouter fes inftnic-

tlons. Excommunier un lalque , c'eft declarer qu'on ne le

compte pius pour Chretien , & qu*oo le met au rang des

infidel!es.

Les aurrcs pcines , qui tiennent plus dc la juridifHon coaflive , ne lailTent pas d*etre fort anciennes. De tout tcmps ITglife a impofe par penitence aux coupablcs , des aunnh6nes , des jeunis , & d^^autrcs affliflions temporelles , leur rcfufant rabfolution , sils nc fe foumettoient a la peni- tence ; & paffant jufqu^a rexcommunication , s'ils croupif- foicnt long-temps dans le crime , fans dcmander la peni- tence , ou fans y fatistaire. Saint Auguftin parle de la fufti- 2|. ^. ^. c. i . gaiion ou peine des verges , comme pratiqu^e par les Eve- " ^P'fl- ^^ 4jues ; a rexcmple des maitres fur leurs domeftiques , des "'"^*"'** peres fur leurs enfans, des profefieurs des arts liberaux fur leurs difciples. Ainflil y a apparence que rCglife en ufoic principalement fur les jeunes Clercs. Les Abbisen ufoienc aufTi (vv les Moines , comme d^une corredion paternelle & domcftique </; & les difciplinesvolontairesfemblent enetre venucs. Les prifons a temps ou perpetuelles , ont ete re- gardees comme des peines canoniques ; parce qu'il etoit

nmis el!c u'emporte ni mort civile , ni infamie , ni d<5cheance des JbeiieBces. Cap. deruus extrd ds peenis.

Lc Jiige d*HgUre ne peut conilamner perfonne i 4tre fouett<5 par ki maia du bourreau. 11 ne peut orJonner la queftion, ni aucune pcii:e de mort , ni m£me la flctrillure avcc i:n fer clnuJ , ni le ban- nillcment , les galeres , ramende hoiiorable , la confifcatlon , 1*3- meride pccuniaire. Voyex ^«* Injiitutes au Dr, crim, de M. dc Voiigians.

d C'<5toit un Clerc qui fulligeoit l<f Clcrcs , afin gue cetre corrcc- fun n'cmportit aucunc note <rinfimie. Le$ C^noniitcs diicnt que ce rc lioit pai> itre un l'rctrc qi-.i fdfTcccttc corr*fiion; i!s fe fonHcnt fur on DifcrMdu Concil* c"Ai;<iej Mcmoir^ du Cler^e, Tom. Vll, pac»

\Ao I N S T I T U T I O N

pARTtc III ^^^^^^'^^^ dVnfermer dans les Monaft&res les Pr^rres, od €b. xiriii. les autres Clercs depofes pour de grands crimes , afin dy pafler le refte de leurs jours en penitence , fans que le pu- blic y qui ne les voyoit plus , (ut fcandalife de leur chute <• D*autres fois les coupables incorrigibles & excommaiues ^toient exil^s par le fecours de la puiifance C&culiere , comme Neftorius & plufieurs autres ; ou bien le Juge ecclefiaftique

j&// ""' ^^^^ faifoit faire ferment de quitter le pays/. Voililcspei- nes que nous trouvons ufit^es dans les jugen>ens eccleGaf* tiques. Les moindres ne font que des corredions falutaires: les plus grandes, font des moyens d*empecher les coupa- bles de nuire aux fidelles , fans leur oter les moyensdefe convertir. Mais TEglife a toujours en horreur des peines de fang ; & fur-tout de la mort » qui ne laiiTe plus de temps pour faire penitence.

Sui vant Tufage prefent de la France , le Juge d*eglife peat condamner a ramendehonorable, pourvu qu'elle fefa& dans fon pretoire , & non ailleurs , ou il n'a point territoi- rog. 11 peut impofer des peines pecuntaires » non fousle

?,

e Cette d^cencion ^eoit ad Cufiodiam , ou pour la correAion « plutoC ue par forme de peine afBi^ive. Cependanc la condaronacion a uoepri- •0, m^me perp^tuelle , n*e(l point abulive. Arrit du ParUmeat dtt i$ Juillet 1631 /ur les conclufion* de M. Bignon.

/ Quoique 1'OfHciaI ne puifie pas ordonner le bannilTementengJn^ ral , il peut cependanr , lorfqu^il fe trouve dans le diocefe uo Freire ^tranger , foupconn^ de quelque crime fcandaleax , lui ordonner 6t fe retirer dans fon diocefe, fous peine des cenfures cauoniques. Jrrit du i^ JttilUt 1 63 1 . Journal des Audiencts.

g L'on diflingue deux fortes d*amendes-honorables ; l'unequiD'eft

?[u'une r^paration d*honneor faite i quelque particulier qui a ^t^ offc»* i i Tautre eft une r^paration qui fe fait au publlc & publiquement. U Juge d'£glife peut , fanscontredit» condamner a l'amende-honorabIe de ia premi^re efpece , qui n'cft qu*une r^paration d'booneur. Ancicn- nement le Juge d'EgIife pouvoitaulTi condaroner i Pan-.ende-honorable publique» & faire ex^cuter fa fentcnce, non-feulement dans la cour H circuit d^icelle , mais encore dans tous Us endroits & environs da palais ^pifcopal. Fevret rapporte un arret du ParlementB du 14 Aout 1634, qui confirma rarchev^que de Sens dans le droil d'^Ievef def ^chelles, condamner a la mitre i h ramende-honorable. Les Jugesd*£- glife ^toient mfime alors en pofleflTion de condamncr auffi les Ia»Jlo" * de pareillei peines : mais on tienc pr^fentement , que le Juge 6*t^w ne peut condamner i Tamende-honorable , m^roe en ne la faifaot ex^ cuterquedans fon pretoire , parce que I'Ordonnance criminelle laet cette amende au nombre des pcines aiBiAives, laquelle conf^queroment iie fe peut ordonner que pour des cas privil^gi<$s , & par des J«««* royaux. Foye^\ti Lcit EecUf, de d'li<ncourt, part, I. fitff.XXlU.

AU DROIT fiCCL£SIASTIQUE. ?4f titre (Taaendei , mais d'aunidn«, dont il doit marquer Tap- p^ ^ plication i cenaines oeuvres pies. II peut condamner 4 quel- ca. xvUb que fiifligation recr^ce, non au fouet , qui fe donne pubti- quement par la main du liourreau. II ne peut condanuKrau banniiTement , mais bien enjoindre a un Clerc toanger de (e retirer du diocefe h. 11 peut condamner i prifon perpi- tclle ; ou pour dcs fauiei moindtes, i des retraiies pen^nt certain temps , dans un Monafldre , ou dans un Siminaire. II e<l niceflaire d^obferver cei diftinftions , pour ne pu donner lieu aux appellations comme d'abus.

Btii' wa

CHAPITRE XIX.

J7( /d Dtpofition ou DJgradaiian. De la Sufpenft.

L£s plus grandes de toutes les peines canoniquesilbnt; la depofition pour lei Clercs , & rescommunicatioa pour les laiques. La dipo/iiion eft la privation de toute fonc- tion publique , que le ClercpouvoitesercereDvertudefon ordre. Un Pr^tre , par eiemple, ^nt d^polZ, n'a plus drmt de cel^brcr la Mefle, ni ^'sdminiilrer les Sacremens : noa que les Sacremens ne foient valides , mais lePritrequicon- Cicre ou adminillre , contre la defenfe dc rtglife , peche griivement ; & tous ceuz qui afliflent a fon facnfice , ou re^oivent fcicmment de lui des Sacremens, panicipenti fon ficM. Mais la depofition prive enti^rement le Qerc de tous lcs droits qui ne dependeni point de rOrdre ; comme h juridi&ion , la jouiffance des b^nefices , lei honneurs. 11 eil rcduit au rang d'un fimple bique ; & tous kt ben^fi- ces font vacans & impetrables , du jour de la liEnteace de condamnation.

Dans les premiers fi^Ies , on fe fervoil indlff&remment ides nomi de dipofiiion & de dtgradjiion k, pour marquer

hCt jugtmcnt n^elt pit tcgirdccoaint ud b«iuufl«i«nt , ni mtm*

)mmeun(p.int.

I On ne pirle ici <]ue dei peinti cinoniquci puieaieni (f>ititueUca ( . non (!e cellet qui licnrent du temportl , tellei que ]> prifan.

A diiVnieineni , <jn ilii1>ni;uc li dcpolition dc li dcgtiditioa. La rcmicre nVD >]u'une dcrlitution , que Ton (111 d'un Clef < , tuqucl on le !i pbcequ'iloctupe<ijnil-Eglifc.-tomBiei|u.ndonfitc»unE»i. II fon t>ech«. Li dc graditian tH ]o.-ri]u'on oic •uiS * ua tctUHiAi-

54» I N S T I T U T I O K

pARTiE III. V^^ le Clerc condamn6 , perdoit fon rang, &tombo!t(fo

CiiAP. XIX. degre de fon Ordrc/. Pour rendre cette peine plusfenCblef

on introduifit la ceremonie de depouiller publiquement le

Clerc depofe de fes ornemens»& fi un Concile jugeoit,qu*ua

Ev^que ou un Clerc eut ete injuftement depofe , on le reta«

blifFoit, en lui rendant cesmarques de fon rang: ce quieft

'r V '*'* ordonne au quatri^me Concile de Tolide, tenu Pan^^j-

Conc. Toi. f, Quoique le Clerc depo(S fut reduit a Tetat des laiques, oa

IV c. 18. ne fouffrOit pas qu*il menat une viefeculi^re ; maison Vcn»

Vift. 818. c, yQyQij jjjng ^^ Monaftere , pour faire penitence : & s'ilni-

bilon. * gligeoit de la faire , il etoit excommunie.

Dans les derniers temps , on a diftingue deux fortesde degradations , verbale & afluelle m. LsL^egradationverbjU Poniif Kom. ^^ ^^ fimple depofition , fans ceremonie ext^rieure. La <fc- gradation afiuelU fe fait ainfi. Le Clerc qui doit etre degradc, eft revetu de tous fes ornemens , & tlent en fes mains un li* vre , ou autre inftrument de fon Ordre , comme s*il en zlf loit faire la fondion. £n cet ^tat il eft amen^ devant TEve- que , qui lui ote publiquement tous fes orneniens , Tun apres Fautre : commen^ant par celui qu^ii a re<^u le dernier a Vcf' dination , & finiflant par lui dter Taube ou 1e furpli», &lia! fetire rafer toute la tete , pour efiacer la couronne, & ner laifler aucune marque de clericature n. U prononce en me* me temps, pour imprimer de la terreur , cerraines paroles

que le cara^re dont il eft revto , comme quand on difpouille un Ev(- que du cara6\^re ^pifcopal , un pr^tre du facerdoce, &c.

/ La d^^radation ^toit atttrefoit n^ceflTaire pour que tes Joget (c' cuUcrs puflcnt proc^der cxtraordioairement contrc les Clercs , & i:>r« truire Icur proc6s en matiere criminellc, m^me privU^giec. ^ov^C Bourdin,/ur l*art. H de tOrdvrrnance dc t'^^^, Ko>«^ aufC rOnfor- nance de Cbarles IX du 16 Avril 1^71 » art, 14. La d^gradatioa lo* lennelie des Eccldliaftiques condamndsa mort, s^obfervoit encore aa commencement du dernier fiecle; il y en a un exemple en 1604 paf TEv^que deSaint-Malo ; un autre en 1615 , par l'£v6qued*Apt Lrs frdquentes conteflations qui sVleverent i ce (uyet earre lcs Evequc^ & lcs Partemens , & !e refus des Evdques de faire U d^gradatioo » avant qu*euv ouleurs Officiaux euflfent connu du crime , ont (ait celTct cet ufagc. Voyt\\t% Mimoiru du CUrg^ ; Tom. VIII , pa^ 1311 Oi 131S.

m La d^radation aAuelTe e(l aufli appelde SoltnHtlU, Cette diftiiK- tion dedeuxfortes de ddgradaTtons , Tune verbale , Tautre folenae.iet eft confirm^e par le Coocile de Trente. £ile avoic ddia ^t^ narqude p^ Boniface VIII. ' n Lorfquc rEccMfiaflique ^toit contTttu^ dans Tcs ordrcs facr^s.ci lui rati^Toit Les doigtSi comme pour dter toat ce «luiavoit pu toucba «ux chofet faiates»

AU DROIT ECCL6SIASTIQUE. J45

contraires i celles de rordination. Cette trifte ceremonie ne Paktis Iit' fc pratique que quand on doit livrer le Clerc degrade i Ja Chaf. XXKi cour f(^culicre ; c*cil pourquoi le Juge laique y doit ^rre prefent , afin de recevoir auffH^t le coupable. Nlais TEglife >7« «oru doit interccder , pour 1 ai fauver la vie ; & (i elle Tobticnt, ^^if^ ^^^* renfermer , & le mettre en penitence.

On demandoir, pour la degradation, le mdmenombre d'£veques , que lcs anciens canons demandoient pour ia dcpofition. Car pour juger & depofer un Eveque, il falloit ij. ^, -^ ^ ^ un Conciie , con:pofc de douze Eveques au moins : pour Ai- quU \, c, Fe* pofcr un Prctre , il falloit un Concile de fix Eveques : pour ^'4.«* foiwk depofer un Diacre , il en fdlloit trois, II n'y avoit que les *" ^ ir.oindres Clercs, que leurEvequeput juger, accompagni (eulemcnt de fon Clerg^. Cette pratique n*etoitpasdif£ciIe dans le temps ou les Conciles eroient frcquens & nombreux» & ou les crimes etcient rares dans les Eveques & les Clercs. Mais dans Ics dcri:icrs temps, il s*eft trouve fouvent des Pretres coupables de grands crimes ; & il ^toit difficile ea France, & encore plus en Allemagne, d*afleinbler tant d'E* vequcs. D'ail!eurs les Eveques ne faifoient point de diiH* culte de juger les Pretrcs eux feuls , ou par leurs Officiaux ; de forte que les Juges feculiers , ^qui cette degradation fem« bloit n'ctre qu'une ceremonie affeflce, pour rendre difficile rexecution des jugcmens , ont eu de la peine a lattendre toujours , & a laider cependant de grands crimes impunis ; d*autant plus , que quand ils avoient condamne un Clerc pour le cas privilegie , rEvequc ne pouvoit point le d^gra- der fans connoiffance de caufe. On s'eil donc infenfibiement endurci conrre le refpe^l des perfonnes confacrees par les Ordres ; on ne crainr point de les livrer aux miniftres do juftice , & nous ne voyons pius en France de degradation. Toutefois le Concile dc Trente , voulant faciliter la puni- tion dcs crimes , a dccLirc qi:e pour la dcpofition ou la de- gradaiion folcnnellc d\in Prerre, ou d*un Clerc; TEveque Scff,t,€*4ii p;juvoir , ?.u lieu d'autres Eveqnes , appeler aurant d^Abbes croffcs & mirres , ou dautres perfonnes coniUtuees en di« gnite ecciefiaftiquc o.

c Ln (i^f^radation folennelle des EccMfiiidiquet condanin^s k mort» •'obfervoif rrcore ^ucommcncement du dernier fiicle. Le i6NoYembr« tioj, un Prccre coaiiMmii^ 4 mort par lcs Ju^es^do Ploermel> fut d^a-

ti^HHtmft^ty^ *

544 INSTITUTION

p^Tis 111. n y a d*aiitres peiaescaooniqiies, qut ne teodent qa*a pri« Qur* ^^ ▼er le Chretien des biens fpiriraelspourun temps, afin de Teiciter ar rentrer dans le devoir. On en compte troxs ; la fafpenfe , rintcrdit & rexcommunication : & on les appelle p]motccr/ures quc peines. Carencore querexcommunicatioa retranche le Chretien pour toujours de la fociete des fide) les, ]*intention de rEglife o*eft pas qu*i] demeure dans ce mi/e- rabie etat, mais qull fe reconnoiiTe & revienne demander rabfolurion/y. U n*en eft pas ainfi du Qerc depofe : Tinten* tion eft qull demeure toute fa vie prive du miniftere dont il s*eft rendu indigne;& s*il eft rehabilite , c*eft une difpenfe & une grace extraordinaire.

La fiijprfffe eft une interdidion a un Clerc , de faire les fondions de fon Ordre pendant un certain temps. S*il etoit inrerdit pour toujours de toutes fondions , ce feroit la de- pc(:tion. Et comme la depofition eft ]a derni^re peine que rEglife piuife prononcer contre un Clerc ; i) etoit a propos qu*il y en eut de moindres , que Ton put proportionner aux fautes. C*eft pourquoi il y a plufieurs degres de fufpenfe f « Elle eft locale ou perfonnelle. Locale , (1 le Pretre n'eft in- terdit de fes fondions que dans un certain lieu ; perfonnelle , s*il Teft en tous lieux : & elle peut encore ^tre generale , ou bornee a cerraines fondions. 11 peut etre fufpendu , quant a la predicarion , non quant a radminiftration de la peni* tence, ou quant a la celebration de la Mefle. La fufpenfe peut etre bornee a un temps plus long ou plus court ; & apres ce temps , elle cefTe de plein droit; ou bien elle eft im- * pofee tant qu'il plaira a TEveque , & alors il faut attendre qu'il la leve expreflement. Quelquefois aufliun Clerc eft in- terdit, non des fondioos de fon Ordre,mais de quelque autre

Ai par rF.v^que deS. Malo: & PEv^que dMpt en 1615 , en d^grada un autre. Mais les fr^qucntes conteftationt fiirvenucs entre les Eveques ISc les Parlcmens pour la <i^£radation des EccUfiaftiques , &Ie rcfus des Ev^ques dc faire cette c^r6tnonie avant qu'cux ou leurs Officiers euiTcnC ccnnu du crime de Paccuf^, ont fait ceflfer totalement cet ufage.

p Voycz cc qui e!^ di: ct>aprcs des excommunications , ckap, XX* & des abfolutions , chap, XXII.

?1I y a ro6me un cas ou la fufpenfe n*eft regard^e que comme uns

la profanation dcsfacremens & le fcandale. D*H^iicourt, LoLs EccUf. tit. it U JuridiHion ipifcop»

. droit:

V

-\^

AU DROIT ECCLiSIASTI QUt fif

'droit : comine un Chanoine du droit de fuffrage , ou de Ten- pj^iTii UL

tree du cbcmr : ou il eft privi pour un temps du revenu Cbap. x1X«

de fon binefice : le tout fuivant la qualite des fautes & les

ufages des Eglifes. La fufpenfe eft une peine propre aux

Clercs ; celui qui ne Tobferve pas , tombe dans Tirregula-

rite. CcA d*ordinaire la premiire peine que prononcent les

Juges eccl^fiadiques ; & ils pretendent ]a pouvoir ordonner

fur rinterrogatoire de raccuf(& : parce que , difent-ik, le

Decretd*ajournement perfonnel emporte fufpenfe contre les

Ciercs , comme rinterdi£Uon contre les Officiers laiques.

siy wa

CHAPITRE XX.

De t Excommunication.

i'£jrcoM>#t^y/c>i r/ovr regardetousIesChritiensr Elle avoit divers degres » fuivant la pratique de Tanti- quitc/ Un Ev^que qui avoit manque de venir au Concile , J^V: it* cu qui avoit ordonni un Clerc d'un autre dioc^fe , itoit ^Con!c!* ca^ prive de la communion des autres Eglifes , & devoit fe con- tkag' tenter de communiquer avec la fienne. C^toit une efp^e oifi. $s. a de (ufpenfe du commerce fpirituel avec fes confr^es. La fi 4«^* r&gle de S. Benoit nomme Excommunication , Texclufion ^* *' ^' de Toratoire , ou de la table commune ; & c*etoit la peine des Moines qui n*y venoient pas i temps. Dans Tufage des

r LVicommunication i fon fondcment , non-feulement dani tc pou* ▼otr dc licr & de d^licr cn g^n^ral , quc Jcfuf-Chrift a dooo^ a fct Ap6trct & a f cs difciples ; mais fingulierement dans le pr^ccpce quo Jefus-Chrift donnc k lcs difciplcs» en faint Matthieu » chap. i8. Si pec* €avtrit in ufrattr tuut , vadt & corript tum iattr tt & ipjumfolum. Si tc auditritf lucrstus tris fratrcm tuum, Si autem tc nonauditrit , adhibt gccum adhuc uitmm rcl duos , «r in ort duorum vtl trium ttfiium fttt omnt verbum, Quhdfi no» Mudierit , fit tihificui tthnicus & puhlicanus» Amen dico vohis , quMcum^ut alligareritis fupcr ttrram trunt ligata & in caelo \ & queecumque folvtritis juper terram , erunt foluta & in cmlo* l)n trouve dans ce pr^ccptc l*in(litution dc rcxcommunicatioo , cn ces termes , Sit tihi ficut ethnicus 6r puhlicanus , 6c des monitions canooi* ques qui doivent la pr^cedcr : Corripe eumMttr tt 6t ipfum , &c.

/ Dans rancicnne E^lifc l'excommunica'on avoit divers degr^s. Co n*etoit pas toujours une privation abfoluc des facrcmens ; ce n'^toit le plus Touvent qu^une f^paration & une cfpece de fchilme entrc tei Eglifes, ou de fufpcfifc dc commcrce fpiricuet eotrc cert^iiQs EvctiuM & leurs Eglifes.

Tonu JI, M m

f^H^mj-f^ rfi «

546 INSTITUTION

. derniers fiedes , Wxcommunication fe prend pour ranathe* C«AP. xx! oK y c*eft-i-dire Ic retranchemenc de la fociet6 des fideUes; jl^f^^iii^ £lle eft fondee fur cette parole de rEvangile : Si celuiqut 17. voms iWY^ repris , noheit pas a rEglife , quil vous foit comme

3 Cor Y t\ '"'P^^t^'^ ^ ^^ publicain : & fur ce precepte de S. Paul : Siua Chrciien ejl nom/ni impudique , ou avare , ou idoldtre , 02< medi^ fant ^ ju ivrogne j ou voleur, vous ne deve\^pas mimt manger H^mit. 50. ^^'^^ '^^f' Ce que S. Auguftin explique , s^ileftjuge&dcnonce c. 1 1. t:l : £: Origene avoit dit avant lui , qu'on ne doic chafter de

Hond, »'• i'[£g|ifenuepourun pich^manifefte. Autrement , s^il ecoit a la liberre de chdcun de fe feparer de ceux dont il condamne ]d ccn luite , on donneroit ouvercure aux fchifmes & aus a. 'thejf. III. jiv^emens remeraires. S. Paul dit encore : Que fi quelquun *4- n^i^belt pjs a tjofe parole , notc^^ le , & ne vous mele;^ point avec

lui , ii/?/! quil yit de la confufion. Et ne U regjrde^pas commc ro're ennemi ; mju corrigei^-le comme votre frere, Voil^ les rei;ies tle rex;:ommunication. Elle doit etre precedee au moi.is de trois monirlons , car Jefus-Chrift ordonne de reprcndre Cviiui qui nous a ofTcnfe, premierement en parti- culier , puis en prefence de dcux ou trois temoins, & enfin devant r£^i<fe , avant de Teviter : elle doit etre jugee & B^/S/. cpi/7. denoncue par celui qui a autorite dans TEglife ; reifet eft de 47* fuir tout commerce avec rexcommunid ; le but , de le

couvrir d*une confufion falutaire , mais on ne doit pas cefler de Taimer & de procurer fon faluc u.

Suivant cesregles, iesfaints Evequesdespremiers fiecles

ne venoient que rarement & difficilement a ce rcmede ex«

Confl. Apcft, treme de i*excommunication x. Quand quelqu^un etoit

Ub^ t. c. 7. accufe , ils examinoient foigneufen.ent fa conduite y : s*ils

trouvoientl*accufation viritable, ils le rcprenoient d'abord

( Ce pr^cepte peut aufli ctre rcgirdd comme un conreil dc fuir une compagnie , qai peutctre dangereuic ; ce qui n*emportepa$ ncanmoins que VoR doive le regardsr abfolumenr coir.me eicommuni^.

u Ainf»ron pc.t, & Ton dcitmeme, run-rculementpricrpoureux ; mais aufTi les inftruirc & 1<$ cxhorter tjnand on cn trouve roccirion & quand on cQ a portde de le tJire , pour tacher de les ramener dans U bonne voi(>.

* Ce qiti eft dir ici s'entend , nan pas d*une fimple privfition des Tacremcn^ m..:s d'une excommunication qui eoporte leparation de communiond'.ivwc lc&fifielles.

y Le cinquicmc 0>:cile d*OrIe.in$ , tenu en 149 , d^fend aux Evc- ^es d*excommiinier lcgcrement , leur permettant de le faire teulcroeat four lc« caufes port^es par les CaiiOAs*

I

AU DROIT ECCUSIASTIQUE. 547

ten particulier ; fi cette corrcflion ne fufEfoii pas pour robii-

gcrif«reconnoitre, rtvequcprenoiiun lemoin ou deux, P^RTi» lllt

& en leur prefence averiifToit l'3ccufe avec adre^Te & dou- j^ ^^ ^ ,g^

ceur; s'il s^endurcilToit , 1'tveque le reprenott publique-

ment devani l'Eglife. 11 employoil pour le gu^iir toutes ny. ,, ^t,

fortes de remedes. La confolaiion pour adoucir le mal; la

rigueur des reproches & des menaces , pour netioyer la

plaie & oter l'enflure; lcs jeunes contre la corruption;

enfin , s'il voyoil que lc mal ciJi gagne touics Jes parties ,

& qu'il n'y eiit plus d^cfperancc de gu^rifon , il prenoit

confeildes Eveques& desPreireslespIusexperimentis;&

•pr^avoir mijrement delibere, & long temps attendu , il

rctranchoii de 1'EgIife le membre corrompu , de peur qu'il

n'infeftaileS3uires; maisil ne le faifoii qu'avec douleur,

avec larmes, & pour obeir ji ceite parole de S. Paul: Oie^ t.Cer.r.it:

le mecham 4'entre voui,

fexcommuni^ eioit traite comme un infidelle j : con/l. Apefl. Chritiens n'avoient point de commerce avec Jui , fur-ioui lii>- 1. e. j%. pour les prieres; il ne laiflbit pasd^enirerdansrEglifepour Ibid, 1. 19, ouir la lefture des fainies Ecritures & la pridication , car lcs infidelles memet y itoient admis; mais on le faifoic fortiraveceux pour lui faire defirer de rentrer dansla par- ticipation des prieres , & pour faire craindre auz autres de tomber par ion exemple ; cependant TEv^que ne Taban- jj^ f_ ^ donnoit pas, fiJt-il lombe pour la feconde fois. 11 nc le- moignoii pas en avoir horreur, & ne r^Joignoii pas de fa compagnie, ni meme de fa table, imitant le Sauveurqut manj^coit avec les Pharificns&lcsp^cheurs. lllcconfoloit, &luidonnoitcourage, de peurqu'il ne tombji dans Tabai- lemeni & le deiefpoir ; que s'il fe convertilToit & montroit UU, t, 4ti des fruiis de penitence, TEvequc le rcccvolt avec joie, comme Tenfani prodigue ; & apres lui avoir impole les mains pour le reconcilier a rE^Iife , il radmettoii meme 4 la participaiion des prieres & des Sacremens. Nonobllanc toutes ces fages precauiions, fi quelqu'un, fut-ce un Lai-

j Lf rcrupiilc >Moll fi lain 1 ctt jgird , quc le Contllc i1« V'iir<in . en 44- i^-ii qiie1'on ^nitc, non-f<ultmtn> ccui qgc rETcquca (i- (ORiTiiiniii noininemtnt , miii «ncor* ccux dont il rjmoignc , fini It iliii; n'J!ie pai (iiiifiit. (Jf qiM J'eB M pcul rigtrdcrqu* cemsM «A taaivl p[ud*oc«.

MaU

J48 I N S T I T U T I O N

Fartie III ^"^* '^ plafgnoit que fon Ev^quc Teut cxcommunie legs» Chap. XX. remcnt, par animoiite , ou pour quelqu*autre ficheufe diC- pofition , la caufe.^toit portee au Concile de !a Province, comme ^tant des plus importantes de rEglife, puifqu*il s^agiiToit de Tetat fpirituel d'un Chretien. Telle etoit rao- cienne difcipline touchant rexcommunication.

A mefure que les mosurs du commun des Chretiem fe relacherent,^& que le merite des Eveques diminua, ks caufes d*excommunication furent plus frequentes^ & la dif- crition moindre , pour ufer de ce remede extr^e. Depuis le neu vi^me fiecle a , les EcdefiaAiques employerent fou- vent ces armes fpirituelles pour repoufTer les violencesque la plupart des petits Seigneurs exer^oient contr*eui , en pillant le patrimoine de rEglife h , encore falloit il quelque- fois y, joindre le glaive materiel, & fe d^fendre a maia armee. LaduretecroiiTanttoujours, onpafla^ desrigueun peu connues k Tantiquite ; d'excommunier des iamilles, des Provinces & des nations entiires , ou du moins y ifl- terdire Texercice de la Religion ; d*etablir des excommuffl- cations de plein droitc, qui feroient encourues fitotqueie crime feroit commis , fans monition ni jugement; d*en te- fcrver quelquesunes au Pape, enforte qull faliut alleii

a Ce fut dans le dixieme & onziime fiecles, que Tufa^e des cet»- fures eccl^fiadiques devint plus commun. Les Eveques excorofnunio.cne tous ceux qui s^oppofoient i leurs defieins , mtme pour Ics affarcs temporelles. Kove^ Tabr^g^ chronologique de M. foi». / , A la fintfa dixiemc riede.

h On trouve , disl*an ytf^, un Concile tenu i Toura , par oe^ Ev^ues dsns lequel, en parUnt des ufurpateufs des biens des£(ii* fes a il e^ dit que s*ils perfiftent dans leur ufurpation apris trois ^' tnonttions , les Evtques s'aflembIeronttous de concert avec leurs a^ b^s » leurs Pritres & leur Clerg^ t & , «< puifque nous n*avonspoto;, »1 dlfcnt-ilM , d'autres armes , il faut prononcer contrc lui , dsns 1< M choeur dc rEglife, le Pfeaume loS contrc le meurtricr des pauvret, pour attirer lur lui la maMdiAion de Judas ; enforte qu'il meurr, M non feulementexcommuni^, mais anath^matif^. nOn ▼oitpir-li cae Fon faifoit une diff^rencc entre ranatheme & PexcommumcJtion. Le premier ^toit l'abandonnement au d^mon ; la fimple excomaiuhicatiofi coniiftoit alorsdi ne plus communiquer avec rexcommum^.

On excommunioit auflfialors ceux qui ne payoicnt pas lcurs dcttes:

c'eft pourquoi , d«ns le concilc tcnua Ruffec en Poitou , ea ii^S.il

fut r^gl4 que le Pr^rre qui auroit abfous un excommuni^ a 1'articie^

.la mort, devoit I'obUgcr de fatisfaire a partie par luioupar autre,

qu'autreroeiu ce Pr^trc cn feroit tenu 1ui*m^me pcrfonocllcvcftr.

c Ce fon: celles qu*on appelle ipfofaJ^oi c'«lUi*dire qui foflt ea* •ourues par le (cal fait.

AU DROIT ECCLfeSIASTIQUE 549

Rome pour 8*en faire abfoudre ; d*accoinpagner la publica- partii IlL cation des excommunications des c^rimonies fenfibles , Chap. xX. comme d*^teindre & jeter i terre des cierges allum^s </, faire fonner les doches, prononcer des maledidions ter- ribks.

Dailleurs , on ordonna excommunication de plein droit contre ceux qui communiquoient avec les excommuni^ ; ce qui n*e(l pas fans fondement dans l*antiquit^ , puifque le Concile d*Antioche , tenu en 3 4 1 , prononce excommu- Can. u nicition contre ceux qui ofent communiqucr avec det Clercs depofes ; ainfi une feule excommunication en pro- duifoit une inAnit^ d*autres , car on expliquoit , avec une cxt.eme rigueur, la d^fenfe d^avoir commerce avec les excommunies ; d: par li on etendoit cette peine jufqu*aux biens temporels. On pretendoit donc que perfonne ne devoit approcher d*un excommunii, non pas mdme fes domediques, fes enfans, fa femme; 81 qu*il ne lui itoit permis, ni de paroitre en jugement, ni d'exercer aucua droit.

Enfin e^ 1e pape Grigoire Vll/, vers Tan 1080, poufla s* f* ^* ^* ^

d Ceite c^remoaie fut pniti«Tu^e efi 10)1 , dani xknt txcommo-

nicatioii qui tut prononcee apie» la ledure de rEvingtle , contre les Lhevaliers du iliocefe de Limogei , qui refiifoient de promettr* ^ leur ^vlquela paix & la iiif'ice , comme il rexigeoit. Cette excom- municafon fuc accompagn^e de mal^diftioni tcrribles. £n mdmt tempt les Ev^ques je.erent k terre les ciergcs allum^t qu*tis te* noienc , & lci ^teignircnt. Le peuple en fir^mit d*horrror, & tout s'^crt^ient : Ainfi Dieu ^tci^ue ia ioit dc ceux firi iic \euUnt pat rtcevoir la piiix tf Lijufltct-

Gr^goire IV voulut , d^s Tan 81 ) , abufer de miire de TeK* communication. Voyant que ta plapart dei Eveques de Franct svoiei^t abandonn^ le parti de Louis-/c>D^6< rntfinr , it fe }uignit k cuK. Etant venu en France , il fit r^pandre le bi^it qu*il vouloit cxcommunier ceux d*entre les Evftques qui ^toient encore fiJellet ^ riim})ereur ; maii c;?$ Eveques firent dire au Papc , qu'i7 s*en ret urncroit ex nmmunii lui^meme , i*i7 entrei ren^tt d€ tcs excom^ tnunnt , Cflntre lct canons,

f C«. pjpe etit itc grands d^m^Us avec TEmpereur Henri IV di Ic* hveq e* d' Mlem.igne , au ft jet des invrituurfS. L*fcmpcr«tir 4'erjiir ilccbre contre lui, ft d^cl^rer dant r«Uembl^ede Wormei, Cen.t; !';i'i 107^) , quc I'om ne devoit point recor.nottre Gr^gotre poiir I ape. Ccliii-ci , ile fon cdte , tint un Concile a Rnme , dan» le^url ilc>c ommjnia lle-iri & le doclara dcchu ile fes ttats. I es Prii.ccs d'A Ifn.gnc of>ngctcnt Heiiri d*aller trouver le Pnpe en ^tat de fup|)iuiity & de recevoir de lui kt condicions qu*il voudroic lui im«

Mm iij

rf3 I N S T I T U T I O N

^^^[lir^^ ■u^Sm itnaer nces les coniequences de rcxcom.Tian^

Ca.-* ^\ £3co>3. Kuez«ni q'j'tjnPrinceexcommunJeetoit privede ., *■/ ■-- i:u:-<>=poc*or; q-^erefvaiTjusetoi^ntquiritt&Ou ieriiKnt

," . , -'■' s«=ce-:;e. & q-jeffsiiiTfisnfhjidfveieni plus d'ofae:Iunce.

-• ^L. 1- i£i»i:'or^Ci*culo:7:i:rccra:r(ireiafj:irincsde/Eg'ire,

I— f- .i:i-i'.i 2.'rr.;b'e; & o.i red..!ri: icstnorcsacepuint,

(;.2 .iri Li::^jef cr£:£:i jient peu les cen:~ijres , & <]:ie les F.-i ;2» '.a ?-.a /iges .-'o i>:er.t prerir-e les enipioyer /.

I- l * rt;. l. :'il.-_i app-jrter divcrs leTpiramens k ces msxim:s.

•"■•■■" Giii?j-c VlIl-^;-=:Jn:e , «x.e^i^de rescommunicaiionies itzisei iei ei;oz3:un:es , i£-jrs er.fans . leurs lerf» , ceut C-: ;;:=u3:-'jo:ert avec eux pir tgnorance o-j par r.ecef- £:i ; ;c=:=:i pcar a^iieier de* vivres ea pafT^ni , ou pour

VsK^.-^i-.^lcii^or. en;oariK, pbtir avoir communToue 3v€;I"ci;-aaiI3ie, ^Jinommce tx.-o!r.irur.::j:hi rriatare k^ ^-. re ^r.vi <^-£ dc !i percep;Ton des Sa^Temers , fans ew jTiii','er-:ti ii Vt^.:'7i n\ d-j commercedes liJcIIes; air..: ■'. r. e:^:t f.j? a crjindtc qj; l;s escoin TiUiiicaiions Jtr;.-;^".;"?-.! a I'ir.£-i. LVjli^ijtion d'eviter les^escomTTia- cics se MiiSait ois at nMxUx e^icore de graads embanas ,

f;it: i iii He-"i t'e;i-); i;;rej:i Jc> pro^neflei q.i'on t::i ivoit fs-

B.i -e J..ri,.-.-: i;-r. |lcriii.;WiaiO \:!in-...g:ie , tr.lBrilti

K»-i». .^ I .a>.o.:u:e:c:iuifUir.e,.'in i::)i:. Li ^^eT.de .ieUr;- fr.-:.-e Wl. J;.,:i;,eleiU-.--.if !<;..< di.-oii eieumn:;i:iu lEn;ie- re.: IIc:::: , X ^'jvcir ^il.i in f.iett du lermeni ds KJJlire, ayjnt iti t^.sytt en Fuciir, en 1719) '■" vaiduunee jiir un mjr.Je. Kf.-.ii •.l.^^a C:)-b.i. tWq.-e d'Aa.'Uii* , Ju iS J;:ii;.;: iTij^fC le P..:e3it.:r pj' Ji:fi Ja tt Fevriei 17)? , dewliiu iit>..iii'> q.^ue bicn r Jt iicie.Tt pirj an fuie: de cecti! lejeniJe.

I £r. I 11 ,S. Lo-ii Bt Koe ucJaunance, poitant qui; fei ra:!'.::x & .«.\.LjlSe'.(ie-:i ne fero;e:-.l punc leniii Ae iJp.iiJie ,',.« ec- «w .i :' .,*» , :)i * J'±i:l:ei ju Tl bun:J EccltlliltiTjf , ( cc ri;i| 6.:; e-.:j-.!:e C3niJt!eiev:c.:ii:el ^Leli le Juge F.-.::.r.j ::'T;.e :,:j

■^^.^.■^1:1 )::;>: pi-i>r ce Tjiti , il feici: coniijii:t , p>i ijiiic .k- Jbn

l>n;.0[.'! . 4 litei "exiiaiiiaiuitication. .V.;j pjic-i^emen: ilei)i(iviie>f I i)ue ^'Jdquei Pspei avoieiii

ai :c:e(J:;e> ; Jt. Jjin tv Cunciie de Viribou(g , eu 11' t . le ii:- gi 6i ILre !k> i:.-n:tit..tia:is .let Cipet Ale^ianiie tV Sc Clein«:it IV, P>'Ij:i: ijvocjiian Je c«i piivilJKi^i.

A A li J.iTei nce Ja r«cumniuii:catM« DU anaibJme , f.ii fut •Iliics £x>aiiuunicM)sii mu^ciirc.

AU DROIT ECCLtSIASTIQUE. jff ___^_ {irinripalmieiit i czufe des eicoiaiBuniciuofu f;toeralM & FaxTn Kli «le plein droit ; c'eft pourquoi le Concilc de Bale J^Iua chav. U.' ^ue l'oa fw feroit oUige d'evu8r que deuz Ibrtes d'cicoiiH ^*S- ><)• muniis ; ccux qui le (eroicnt nofnineflient & Tolennelie- ment, & ceux dont rexcommunication feroit C notoine, qu'ilferoiiim|>of&bled'eadouteri. Ce D^r« fut confirme par une Conlliiution de Manin V , & iiu infere dan* b ^f'1'l^ \\\ Pragmatique , & enfuiie dans ie Concordai.

Le Concile de Trente a cncorc apporte quelqucs ref- S*ff- H* '• !• tridions a rufagc de rexcommunicatioa , recoRnoiflant qoe £ elle n'eft employee fobremeni & »vec circonCpeflion , dlc devieat meprifable & meme nuifible. Prsmiireineni , quaot flux monitoires pour vcnir i revelation, lc Concile veuc qulli ne (bient decernis que pir TEv^ue , pour grande caufe, &aprei inurc deliberaiion ; & qu'il ne cede point A rautorite du Magifirat fcculier pour les accorder. Ce CDn* cile dtfeod i tous les Jugcs Ecderiaftiques d'empIoyer 1'excoinmunicationpourfaireexerccrleursOrdonDancesi, tant que rcsicution tt peut &ire ptr contruinies tempo- relles, fur lesbient ou fur lct perftwnes, inteie avec Taidc dubns feculier , nais il dtfradau Jtigefeculier d'unptelNr les Jugei eccldiafliquet d'cKComaH»»er , mdelcscontraitH dre i abfoudre, ni de prendie aucnae cotuuMlSinc* de b ' juAice de rexcommunicaiion.

Tel eft donc auiourd'hui Tufage de rexcominunication. II doit y avoir caufe ruSTante, c'eft-ji-dire quelqu'uiie de celles qui font exprimecs dan* ie drtut, ou du moins ua pichi notable & lcandalcux , puifqu*!! ne s'asii de rien moins que de la derniire de touies Ics peines rpiriiuelles. Lc <• 4> h '• i* defaut de caufe rend rexcommunication injufte, mab on JreiwM «. doit toujourslacraindre. Celui qui la prononce doit avoiry-jcni. 48. t, Jurididioa comentieufe : il faut qu'il y ait trois moni:ion /"'■««rt.mwt pr^cMemeSf publiees au moins k deux jours d'i[»ervall "j^"*' "'

i L* Cancilt ■jiuits , qn* Ton n'tft pai ohU^i d'jvitar ceiut ^t tc troiivciil compiU ilant dci ccBfucet poil^at •nK^niiisI.

t Li lUcuUiS Jc tbiologic ile Piru svaii, dc»r>nDcc itoi, donn^ fon iiigemant dodtiiial tauchniit lei cxconiinunicctiont pranonc^ci pjr le l'ipe , coutr* c«ux qui na vouloicnt pii fe raiimeEiic lu pjicmcit Jdi difcimei ftabliei par li Siinictii, f<ini le conrcnte- iniTiit >lu )l'n Ellc <li:>:idc quc cel ceafnrei n'oiil iii.cun* furce tfiit i'jpj>cl inicfietii , £c qu'c!tcf irobUf[Cai FOini !ei ■ppctini ds l'«iilUai( de c^Icfarct U meir* , tii d'iffiiUf k .'a^c* d.*ia. Mm iv

^^timtmj^y^j- ^-y *

IWSTITUTION

^ ,,, iunc « uMui'; que la femeiice d'excoinaiiinzca»oa foi'

Owr. X9& ccnte ; qoe a perfowie y (oit nommee, & ia cauie exrn- mee. Ls noms des cxcommunies doivent eniuice etre puiilies dacs rEelile & afiches a la pone , afin que tout !e ■icaderoir csnu deles^irer /. S^ils yenrrenr, on doic les cn chaner ; & fi on oe le peut, il faut cefl*er rO£ce divia & qumer rkgiiie. Ces formes fe doivent obferver a l^cr- commusicarioo pcrtee par le Juge.

Mais celles qui ibar porrees par la Loi font encourues de

plein droity iirOc queTadioaeilcomrrire; ainii celui qui 2

commis une fimonie , ou tfirappe un Clerc , doit s'abltecir

des-Iots de renrree de rEglite, ;ulqu'a ce qull air ere abtous:

h torme du prdoe le tiit voir ; & ce fera la faute du cou-

poble s fi rabtbludon eft diSeree , puifqu*el!e ne te refu:e

poinc a qui le axet en devoir : mais il o*y a que ceiui qui

coanoit rexcomaniaicarion porree par la Loi j qui foir ob!;ge

a robierver «; & on peut en ignorer plufieurs, fans que

Cr/. tfi c, n^oraoce foit crimioelle; car ces excommunications de

•01. i^z. dt p[^Q droirlbnr en fi graod nombre, qu*il eft di£cile , meme

inV Giaf^in ^^ P^^ favaos Caoooiftes y d'ea fau^e le denoaibremert

C/cni. I tod. exacL Daos le Sexte feul , oo en compre trenre-deux ; dans

Kowtfr !&». lcjQemencines , cioquaate ; viogt-uo dans la BuIIe ir. Car.S

^ ^^ Dmmuu «; & une iniiaice d'aucres daos diverfes BuIIes &

/ Le fi!i:e3ie CoacUe de MUjm ordonoe , que 1*30 affiche da:^f les Ijchihes des Eg'!tes , ta un Izeu apparent, les nomi &c f.rrons de ceux ^ui fontinierdin , oa e!«coiiununies ; L':fi qu.:r.do rrafin» ga Jint , iTOuce ce Caacx!e» J divinis ojf^iis eetlijiu^ue ejut^r.r^,

m Ceft pour(iuoiI« rroifiene Coacile de Milan , tbus S. Charles , arjonne aux Cures d^mtfenure leurs piroitlecs fur les Fjne*:es e:!;ri de I'etcomm:;nicirion, St de leur inl*pirer U cninte qu'ils doiveiit cn aroir. Ce m^oic Concile veut auiC , que 1*00 publie une tuis p^r 3n dans toutes les Egllfes cath^^lraies & paroitEates, tO;.:es !es Ji> ferentes et\?<^cs d^encommunications encounics de tiit Sc de Jroir. Ma:s le nombre de« diiTcrences caufes d*escommuutcatioos s'c:i:^t briucoup accru. Tcn n*oblerve plus cette publication

n Cette buUe eft ainti appelee , parce qu*on en fait folen^^erie. ment la leiSu. e tous les a^rs i Rome. Elle excommunie ceux qui sp. pePent dcs hullcs & brefs des Pjpes au futur conciie , fjns i>\cep« tion des penbmes ; tous les Princes qui mettect de couvc3,;\ i.-r». p6w lur les peuples fins la pennitlioa dj pape i ceux qui fj.^r ^jelqnc traiw d'ilbance avec le Turc , ou av-ec lcs hc:c:i«UTf* : fv?-* cejx qui appellent parJcvant les iuges Seculiers , de* torts & ^rr«rc q!j*il$ luront re^us de la Cour de Rcme. EUe comrrcrj d2r.\ i'e.<- commiiiwationles Parlcmcos , & tOL-s autrcf quii^oppcfent j Texe^ cubca dcs buUes, mime les Prccurcun Oeoeraux. Ei.c ei&vomiBi^

k

AU DROIT ECCUSIASTIQUE. 155

Conftitutions nouvclles des Papcs, fanscompter cellcs des p^^^„

Conftiiutions fynodales, & des diverfes Ordonnances des chap, Xjl

Evequcs, des Rcglcs & des Conftitutions des Rtguliers;

mais dans tous les ancicns Canons , compris dans le Decrcc

de Graficn & les Decretales , ^ peine en trouve t-on trente ;

encore qui vouJra bien les cxaminer « trouvera que la plu-

part ordonnent rexcommunication , non pas pour ^tre

encourue de plein droit , mais pour etre impofee par le

Juge cn tel cas , contre ceux qui en feront convaincus.

Rien n*empeche d'cniendre ainfi les paroles du fameux

Canon , Si quis , fuadtnu diaboloy qui dit : Que fi quelqu'un 17, ^ ^ /;

porte fcsfiiains violentes fur un Clerc ou fur un Moine , il X9*

fera foumis au licn de i excommunication , c*eft-a-dire

quand il fera convaincu & condamne. II eft vrai que la glofe

Texplique de rexcommunication de plein droit , & cettc

opinion a prevaJu.

jiie tous lei Juges S^culiers qui fe m^lent de juger les caufes b<Snc. iicialcs ; les poliellbires , les dixmes , & autres revenus ou cjufei cccl^fiiftiques *, ceux qui ordonnent la faifie du tcmporel , ou qiii proccderont par U voie crimineUe contre lei Clercs ; enfin , tous Princes U, Rois , & leurs Miniftres & Ofliciers de JulUcc qui im- poferont des lev^es fur les r^venus des b^ncfices , quaod mcme Icf Eccldliadiquts oflViroient de les payer Elie fut commencce , fcloa ]es uns, par Bonifice Vlll ; fclon d'iiutrei, par Cicment V ou par Martin V en 1410 ,confirm^e par Jules 11 cn iszi ; Sc par Paul 1I[ en i${^. Cctte bulle fut iiitroduite furtivement en Kranct, 8c pu- biit^e par quelques Ev^ques ; mals Ic Par^ement de Paris s*y eft op« pofd en ditlcrentes occafions , notammen: cn 1570, 1 f 8u , 1601 , 160X , \G\i & 164). L*indult de cl^meiu 1a accordc j L'>uis xlV, pour la nomination aux ben^Fces cnnfidoriaux tc Provcnrs , ex:ge non le publication , mais robCcrvjnce , rexecutionpleinc ^c e: tieic de cette bulle. M«iis le ParL>ment d^Aixreprclertaii y a long-tcmps que le Roi n'avoit pas beluin de cet induit pour nommcr. Cctrc bulle fe publioit tous les ans dans les p Toiiies du Roudll^on , lc Jeudi-Sjint. .Mais par Airei du Confeil Souverjin de Routlilion , du S Mjrs 176) , U Prociirc.:r Gcnerjl a ete re^u appclint cuinine d'abus de Texi^cution & pi.biicarion de lu.Hte bullt: qui fe uiloit duns lek paroiHes. L'arrctdir qu*il a cte mai, nuileme<>t h, bbufivc- ir.ent probc.ic a la fulmination dc ladite bulle , & cc , tnutes Itt lois qt.Vllc j et«^ piibiice , cumme ctant contraire aux liints ca- nons , libe:cc$ de l'i.44'ili! Gallicjne , aux maximcs du roy-ii me , £c a r.iUi.)iitc Hoy.t f. i.^aric: fuit dcicnfcs i tous Archcvcqjes & Evc- q jr$ de la rcconnoiirc ni faire publier , & dit qu*clle l'cr4 occe da

JllUCl.

yj* I N S T I T U T I O N

L

CHAPITRE XXI.

De rinterdit o.

^IsTERDiT eft la defenfe de cilebrer les divin^

0£ces, oud*adminiftrer les Sacremens dans im certain

lieu, une Viile, une Province« un Royaume, ou d'y ad«

inettre certaines perfonnes^ quelque parc qu'elles aiHenr»

Le premier s*appelie Intcrdit local , le fecond pcrfonncl p. Si

Tun & Tautre eft joint , on rappelie InterJit mixte, Cette

peine et oit peu connue dans les prcmiers fiecles , aufti bieii

quc ies excommunications generales , ii ce n*eft contre les

li^^retiques, ou les rchifmatiques manifeftement fepares de

rEj^iifc. Aregarddesautresp^clieurs, les Ciiretiens nc s'ei»

feparoient point , 5'ils n'etoient excommunies nommement p

& les fdints Eveques tenoient pour maxime de ne pas re-

trancher de rEgli<e les picheurs^ quand ilsfontftpuiftans»

at. f. 4. e, ou^n figrandnombre, qu'il n'y a pas lieu d'efperer qu'ils

€um qui/que k corrigcnt par la cenfure , mais plut6t de craindre qu*ils ne

J9. f. non po^ {^ portent a la revolte & au fchifme manifefte : c'eft la doc-

^ug. /ii. ' . ^^^^^ ^^ S. Auguftin qui dit encore qu'avec la multitude il

amt. Par^ faut plutdt ufer d*inftruftions , que de commandemens^

^i"' l ^'^' d'avertifl'emens que de menaces, & employer ia feverite

Eod, lib.\. contre les pechcs des particuliers. II loue la cbariie & la

€ont Parm,6r prudeiice de S. Cyprien, qui ne rompit jamais la commu-.

^oMtnb"^' "^°" *^^^ ^^^ Eveques , qu*il reprenoit d*etre avares , ufu-

»4. q- j. e. riers & ufurpateurs du bien d*autrui ; & il reprend fevere-

a. ex epift, tnent un jeune Evdque qui , pour le peche du maitre , avoic

0dAuxil. 75. gxcojnmunie toute une famille q. II avoue toutefois quc dcs

o L'inter<lit, pris dans fa fignification la pt«s eteiidtie , cft uno cenfure Eccl^fiartique , qui fuli^cnd lesEcd^fiaftiquef de lcurs ibnc» tions , & qui prive le peuple de rufage des facremens , dj fcrvice divin & de la f(§pulture Eccl^fiaftique.

p Uinterdit perfonnel , eft lorfque Tentr^c d^une Eglife cfldt-fendne ii quelqu'un. Lorfqu'on dcfend a un Eccl^fuftique de faire pendant un tcmps fes fomaions , cela s*appelle Sufpcnfe ; c'eft la mcme chofe qiie rinterdidion pour les oflkes civils.

q C*etoit Auxilius , qui excommunia la fjmille entierc de Clafl:en, S. L(5on a ^tabli lcs mSmes maximes que S. Auguftin , daus uue de fes Icttres aux Ev^quei de ia Province de Viemie*

AU DROIT ECCUSIASTIQUE. y^t

Eveques d'un grand nom en avo^ent quclquefois ufe autre- pA„« Ilfc ment ; & nous trouvons cn effet dans S. Bafile un cxemple chaf XXU d'une cxcommunication contrc plufitnrs compliccs d un ^^^fi^ n'fi» rapt , avec leurs familles , & contre le Bourg entier qui *^ Tavoit favorife ; mais nous nc voyons point que IVmpereur Ccnrtancc, ni rcmpereur Valens , quoiqu'hirctiques & perfecuteurs des Catholiques , aient etc excommunies , ni cxclusd'entrer d.ins Thglife, & lcs excommunications pro- noncces contre rempereur Anaftafc & contre Leon TIco- noclafte , ne s*etendoient point a leurs fiijets.

Les plus anciens interdirs rque j'aie rcmarqucs font vers la fin du fixieme f:6clc, oii Gr^goire de Tours rapporte pluficurs exemplcs/d*livcques, qui a Toccafion de qucl- Hifi. E^ehfi ques grands crimcs, faifbienrt ceflcr rOflice dans 1'Eglife , ''*'• x''*»v, comme pour la mettre en deuil ; mais depuis le pape Gregoire VII , nous voyons fouven: des excommunicatiorts gen^ralcs & des Interdits t , pour les crimes des Souverains. En cxcommuniant un Empereur ou un autre Prince, on excorr.munioit aufli tous fes fautairs ou adherans, c'eft-^- dirc tous fes fujets qui demeurotent dans fon obeiflTance. On mcttoit cn interdit tout !e pays, afin que ceux m^me qui nc fuivoient pas fon parti fuflent excites^ fe foulever contre lui , pour ne pas porter la peine de fon crime. Les Evcques en ufoient de meme ; & fouvent pour la defob^iflance d*un Sjigneur , ou dcs chcfs d'une Commtmaute de Bourgeois, ^ Prngma^ ils mcttoient les Vilies en interdir. II fuflifoit, pour attirer '"* **' cctto pcine, que la Communaoti ou Ic Seigneur refuiat de chalfer un particulier excommunii. c, alma utt:

L'cxpcricnce a fait voir qae ces rigueurs nutfoient p!us de fent. €x%

com^ in

r Quelques-uns prctenJent quc rinterJit ^coit ufitd dii le qiia-i trie :'c liecle , chci lcs Grecs ; d*autres , qu*il l'etoic ihi m«in$ dct le ciiiquiemc fiicle. Ceu\-ci 1e ibnJent fur uoc lettre de S. Auguf- tiu au Comfe Bonifacc.

/* Le plui ftineux eil celui de Lcudovalde , Ev^quc de Lizicux, qi.i iiiitcn iiucidit lcs Ej;lifcJ dc Uoucn , lorlque FicdcgonJe euc faic jl!j:li:cr FrJicKtac , H^eqrc de cccce villc. 11 c(c tcicain que lc$ iiitcnliis furcnt i;fite> dcjjuis lc neuviime fiecle.

/ Daiu le ljng;ioe de ccs ccmp$-li , on cunfondoic lc plus fouvcnt rinfculit avcc rojcommiMiicjcion.

u Le toncilc de Bjfle , ftjf. lo. ordonne que rintcrdic ne pouira crr»* pronon-.c cur.Cic i:ni' villc ^ que |»our une fautc nota- I)e dc ccfte vi!Ic o i dc fc$ Gouverncurs, & noa pcur la faute •l*ui.e pjiijuae p-itic...ii.e.

ii*-Hl4**rffirjj: » » 1 «

5?i I N S T I T U T I O N

Partii lU * ^ Rdigion qu*elles n'y fervoient. Les innocens fou&

QiAP. iUCi froiem pour les coupables , puifqu^ils etoienc privis des

Offices divins , & des Sacremens. A la longue , les peuples

s*y eniurciffoient , & mepriroient la Religion, dont ils ne

voyoient plus d*exercice , & dont on ne les inftruifoit

^lf n /. point. On remarque qu'un certain lieu de la Marche d'An-

'•*"■**• c6ne avoit ete fi long-temps en interdit , qu'apr^s quH fut leve 9 les hommes de trente & de quarante ans , qui n*avoient jamais oui de MeiTe » fe moquoient des Pretres ceiebrans. Quelquefois les peupies , ne pouvant fouffirir cette honte , fe (bulevoient , & en venoient a des violen- ces ouvertes ; auffi futon oblige de moderer la rlgueur des interdits x,

Dh^ le commencement « nous voyons que Pon excep- foit toujours radminiftration du Bapteme aux enfans , & de la Penitence aux mourans. On accorda , par privilege , a la piupart des Reguliers, de n'etre point compris daos les interdits gen^raux. Ainfi, il leuretoit permisde faire POffice dans leurs ^glifes ; mais a portes fermees , fans chanter , ni C. refponf fonnerles cloches. On ajouta , de precher quelquefois ,pour

^Qi^ exciter le peuple a penitence ; donner laConfirmation , 8c

rEuchariAie en viatique; dire une Meffe baffe tous les Di- manches, mais a portes fermees,& les excommunies ex- clus. Enfuite, on permit radminidration de la P^niience,

^,&ihiei7jr, '** ^^^ff^ ^**flf<5 ^ous les jours , rOffice folennel quatre ou cinq foisTannee, aux plusgrandes Fetes.

La peine de ceux qui violent rinrerdit, eft de tomber dans Texcommunication. L^interdit doit etre prononce avec les m^mes formes que rexcommunication ; par ecrir , nomm^ment, avec expreflion de la caufe , & apres trois monitions. II ne faut pas tant de ceremonie pour la cefTa- tion d'Offices , cejfatlo a divinis : elle peut m^me arriver fans Ordonnance du Juge , par un fimple accidvinr , comme qiiand une eglife eft polluee. II y a des conftitutions qui or- donnentrinterdit de pleindroit en certainscas , auin-bien

X II fant voir a ce fujet les d<5cret$ irinnocent III & de Gr^- goire IX. Le moyen que Von a irouv^ en France poir empecher Tabus lic ces lortes dMntefiiits. eit qu'i's ne peuvent etie exe- ci:t^s fans rautorit^ du Roi. Voye^ Je Plaido^cr dc M. lalon , Uu 4 .fuiu 1074«

AU DROIT lCCLfiSTASTIQUE. jyr

quc rexcommunication : il y en a qui ordonnent la fufpenre part t IH* pour les Clercs. Ainfi cette divifion eft communei tou- Chap. XXI^ tes les trois cenfures: toutes peuvent ^tre tmpofees par le droit , ou par rhomme : par ia Loi g^nerale , ou par un ju« gement particulier.

CHAPITRE XXI L

Des Abfolutions y.

IL reAe i voir comment on peut ^tre d^Iivri des cen(ii« res. Celies qui ont ^ih prononc^es par le Juge , ne peu- vent etre levees que par la meme autorite ; c*efti-dire par le Juge meme , par fon ruccefieur , fon delegu^, ou fonSu- perieur en juridi6lion. Qiiant a celles qui font prononcees par la Loi , ellcs peuvent etre levees par le Juge ordinaire , & meme par-tout Pretre ayant pouvoir de donner Tabfo- lution facramentelle : d'ou vient que d'ordinaire nous com* nen^ons par une abfolution generale de toutes cenfures. Mais un fimple Pretre ne peut abfoudre de celles qui fonc expreiTement refervees a TEveque ou au Pape. L*excommU' nication mineure peut aufli etre lev^e par tout Pretre ap« prouve : & tout Prerre approuve ou non , peut abfoudre de toutes cenfures comme de tous peches , ceux qui font a Tarticle de la mort. L^abfolution doit etre entiirement li- S^^^' ^'^* bre {. 11 eft defenduaux Juges feculiers d'ufer de peities tcm- ^^' *^* *' '*

y Les •bfotutions font de plurieurs rortes. i^. \J*ahfolutwn pare & fimpU f ({ui r^tablit d>lle-m^me entierement dans fes fonc* tioni celui qui en ^toit priv^ t^. Udb/olution ad iffcclum . qui iie fert que pour une certjine choie, commr pour jouir d'un bim n^fice , &c* i^. Uabfolution cum rein.identid , lorlque qurlqu*ufi cfl abfous fous une condition , laquelle manqujnt , celci q :i avoic obtenu rabfolniion retombe dans 1 m^me ^tat de cenfure oU il ^toit. 4*. Uabfolution ad eautcfam , ftu ad m.tjnrcm cnutcLim ^ c*eft-a.dire que l*on prend pour plut grande prdcjution , & fant reconnoitre U validite de U cenfurc , & leulement cn atctnJaaC le jtigemcnt dclinitif.

f Lei Prelats fiiei^t «"n 126) , unc remontrance i S. Louis , fuivant ce que rappirte Joinvillc qui y ^toit prefent Ils vou- lorent engigcr lc Koi a commMider aux OHicicn de j itl c' de contrainiire , par r^ifie dc leurs bicns , cetix qui aiiroieii: ^r^ ex« commun'c$ pur an & jour, .1 fe faire ablouJre , Ijns que !es Ju- gts pullcnc prendre cuuauiiKtace de U caufe d'excommuuicatioij.

jj8 I N S T I T U T I O N

Part» in. porclles. pour obliger les EccleTiaftiqiics a lever des cen^ JOAK.XX11. Aires : celui qui fe feroit faic abfoijdre par force , encottr- roit une nouvclle eTcomDiunication ; le cas efl arrive p1u< Jleurs fois , d^puis les rigueurs ia dernic» lii!;ctcs. Comme les cenfures ne Joivenr Stre impolees que pour la correc- tion , on iie peiit en refufer rnbfoluiion a ceiui qui I3 de- niande , poiirvu qu'il fe foumette, & qu'il faiisfitlTe ent'e- ren^ent a TEglile , & au particulicr qu'il a ofTonle. Mai* on s'e(1 contenie , dans les derniers temps , qu'il le promit avec ferment , 011 en donnat d'autres furetes. II n'en eJl pai de menie de la difpenfe d'irregubrite ; ou de la reliabllin* tion d'iin Clerc depofe. Ce foni des graces, que Ton na aucun (Iroit de demander , & dont les excmples ont ete n- res clans rantiquitd.

Mais a pr^fent , on met prefque cn meme rang les irre> gularites a , la fufpenfe, & les autres cenfurcs : & comnie lescas refervcsau Pape fe font exiremement miiliipli65,il a fallu en faciliter rabfoluiion. On diHingue donc les cen- fures & les irregubrites qiii viennent d'un pecbi^ occultei d'avec celles qui fo:ii publiqties ; & on compte pour pubEi- taae. TriJ. ques, celles qui ont eie porcees au for contentieux. Le /ijf. 14- '. ti- Concile de Trente a donne pouvoir aux Eveques d'ab!bu- ""* dre detouslescasoccultes.quoiquerefervesau faint Si^e.

Quani auT ccnfures publiques , i1 faut recourir 3 Rome , 6t obtenir unecommilTion pour fe faire abfouJrc par VEvl' qne, ou par fon Grand-Vicaire. Ces commilTtons s'eiqw> dient k la daterie , par fimple fignature , & les Banquiett les font venir comme les autres eipeditions. O11 obrient parla mcmcvoie, la difpenfe des irr^gularites publitniei: car pour les occultes , TEveque en peut difpenfer daiu k for de la confcience , excepc^ celle qui vient de rhomicide volontaire. Mais quelque grlce qu'ait obtenu en Cour de Rome un Clerc criminel, elle oe lereleve que des futtesdil delii commun : pour le cas privilegii il e& traite comme les autres cr imincls , & il ne peut en avoir la rimiflion .

S. LouJi iui>aii<lil qu'il iloniierDic voloncicr^ dc ceux que Jm luget trouveroienc avoir tVii leui procliain n-.^ii iion autremiine.

n L'iii«fluUiiiii ii'«ft pai une einri:™ ; i ■■ Wpaeiti do fiiice fei fonQioni , uij cjiitbe u cuitcmna a ^ufft^c lol ciuiuniiiuei

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE. 55$

que par des Lettres du Prince , fuivant notre ufage en France. p^^ - Comme, felon la rigueurdes canons^ un excommuni^ Chaf.XXiC eft infime & incapable d'efter en jugement , on ^toit em- hmiSi pour la procedure qu*il devoit faire, en pourfui* vant fon abfolution. C*eft ce qui a introduit les abfolutions a cautele , ad cauulam b. Celui qui fe pretend excommunii C, ad pra* injufiement , pourfuivant fon appel , ou autre procedure ,'^"* . '^* ^^" pour en dtre rekyi , commence par demander cette abfo- lution a cauuU , qui eft ainfi qualifiee , parce que ne demeu- c. vtntraht rant pas d*accord de la validiti de fon excommunication , $*• dc finu W pretend n'avoir befoin d*abfoIution , que par precaution , ^^^"^ & pour ne pas donner lieu i Texception d'excommunica- tion.Par ce meme motif de precaution , fe font introduites les abfolutions generales , qui ont pafle en ftyle ; comme celle qui eft toujours la premi^re claufe des fignatures & des Bulles de Cour de Rome, & qui n^eft qu*a reffet d'ob- tenir la grace demandee , de peur que Ton ne Taccufe de fiuilit^. Car fi rimpetrant etoit efFedivement excommunie , il feroit oblige d'obtenir une abfolution exprefle. Au reAe , Fabfolution n'eft jamais prefumec ; quelque long- temps que rexcommunication ait dure : parce que c'eft une peine perpetuelle de fa nature , quoique non , dans le defir de TEglife. Celui qui croupit un an entier dans Texcommunication , fans fe mettre en devoir de fe faire abfoudre , peut , fuivant le droit nouveau , Stre pourfuivi comme fufpeS d'herefie : mais cette rigueur ne s'obferve ^one Trld^ |qu'en pays d'inquifuion. -^^* *$• '• l<

h La plupart des Canoniftes tiennent que ces abfolutioos ad €aut€lam n*ont ^te incroduites que par Inuocent UI ; ce qui pa« rolt en eflet , par le chapitre per tuas , tir^ d*une decr^tale de ce Pape. Ces abfolutions d cautele n'ont d'autre ef!'et , finon d*ha« biliter ies Eccl^fiaftiques qui les obtiennent pour efter i droit. Ceft la difpoatioa d*ime D^claration 1666, &. dt r£dit dc

*9k»^r*

)«o IRSTITUTION

p*»TiKin-S>- i^ "ffil

^**"' CHAPITRE XXIIL

IL amTe fnn-ent qae roti fc pom-roit cooire les ptgt- mcct mdiK, (oB XB d%^ , fcMi su aruiiiiel ; & 3 t a dcusTmnile ie pourv<nr , pzr OjyoGtioti , oo par xi^>el- AA ififi;. lanoo. La Toie A'ifftf:u» , ipoiqDC defcodoe c par rOr- AfyoBaDtX t fc praiiqiic encorv en piolicm 6e;es. Oe a Sen quaod OQ fe f^siot de b oalliie dc la feottoce , ou de ^nd- qoe de&ut de la proccdure; & oa le ponrroit par oppo- £noa de\-ant Ic axme Jikc d : m^ ^^PP^ ^<^ ctre ein- p^cye , quaod on ie phin qnc lc Jugc a o»] jaze dant le fooii pretcadioc (^'uo anre,phB ecbireoa ph» jufie, reodn ud mdlieur ji^eiBCix , fitr lcs meiDes in&uflioas.

Dms iei premien IJeclcs, les appcExtioiis, comine les anrres proccdnies, eTweai rares dans tnbunaux ccde- Jiafliques t. L'auiorite des Eveques eioii tdic , & fa juflke de Icurs iugenens ocdiaaireaieiit & ootixre , tjail &IIoit y acqu^eicer. Nout voyoos loicefcis doos lc Co«:ilc de Ni- CWc Wte. cee/, i^ueC imClerCiOuaieincuoLaiquepretcadoiiavoir ***-l'- cicd^poleoueicoauininieiajufletnein ^jr foo Eveqoe, il pouvoit fe pUindre au Coocilc de la provicce : mas ootts ne vovonf poict que ron y ein recoDrs pour de mcHndties finefs , ai ijull y eiii dc tiibuml regie , au-defliis du Coo- ciie de la province. Que li un Fvequc fe pi^ffXM de b .

t II t^ TT^ qse rOrdcEsuice dc 1667 ee £ut poiai acaiMa de ro^poSson ta% fcciencei , Sc ipit ccTIc Toie ii'en ipt de ffiit,j ijia: cne jr:^ ioib pl=» rfjslicrc poar ie pUicJre d'Biie reatencc, qu th U vole >Se rjcpeL CepeniaDt, ropTo&dan aux ftstcsici par dcriut crt ie(\.c , pow dc pu depoaLlei tr^ 1<- gi:tintT.t Ui p.-ei=;eri J^gei.

li Tc!!e q;;c foil Ii ca-fe it rocpcfiEiOil , cfle a'eft TeCcT*- tle ^e iisi iei 03 !c ij|e a't pi< eocore fij3e cacln- diauicczcn; I-.: ce q-i !si: rcbjti 4e !) deminJe ; CiC di» qj'H y I ED i:gC3iecl co-indidiiiie ijndique 03 nos , il oe nit p!ct ^Lc U voie i-tpjtti.

t Ccli etoii d^zui^Ti: pljs niiETcl . oM lei ETfcsci ce cM- ro:.r-i:([ .«'ibcrJ dei niiric-ei to-.Teniie.rei d'e=I.-e lci Clcrci tc lei liisuet , ':-e pir forice d'iiliiliige ce ^ El dcpuuaat-

AU DROIT ECCLfiSIASTlQUL ^6i

Sentence d*un concile , le remede etoit d'en aflembler un p^^.^. ^^ p]us nombreux , joignant les Eveques de deux ou de plu- cu. xxiLL' fieurs provinces. Quelquefois les Eveques vexes avoient recours au Pape, & le concile de Sardique g leur en don- ^ ncic la liberte. Mais, quoi qu'ii cn foit de TOrient , nous voyons depuis ce temps en Occidenr , de frequenres ap- pellations a Rome ; excepre d*Afrique , oii il eroit nommi- ment defendu d*avoir recours aux appellations de de-14 la mer , a caufc du trouble qu*elles pouvoient caufer dans la difcipline. Nous voyons les plaintes qu*en fait S. Cyprien ^^^ ^^^ au pape S. Corneille, & dutempsde S. Auguftin, la letrre To. i. conri du Concile d*Afrique au pape S. Celeftin. '«tJ'*" / r

Depuisque les faufTes Decrerales eurenc cours, les ap- /«v. xxiv/n! pellations dcvinrent toujours plus frcquentes. Car ces De- 6. 1 1 %%, cretales etabliflent les divers degres de jurididion des Ar- ^^fljjo.c. !• cheveques , des Primats , & des Patriarches ; comme s'ils | d,-^/, ,^,^ ^ avoient eu lieu desle fecond riecle:& clles permettenr a i. 2. €x A^ fout le monde de s*adrefler au Pape dirc6tement. Cela fit "*'''• 'r«»^- quedans lafuite , la Cour de Rome pretendit pouvoir ju- Xnic, ep. 1! ger toures les caufes , meme en premiire inftance , & pr^- 2.4/6. c, %. venirIesOrdinairesdansIa)uridi£lioncontenrieufe,comme ^' ^"'''' '^* dans la collation des binifices. On y recevoit fans moycn h^e' ^^^ yjjfl les appellations de TEveque ou d*un Juge inferieur. On y celL c^, i. recevoit Tappel des moindres interlocutoires ; puis on cvo- quoit le principal : fouvenr m^me on y evoquoit les caulcs en premiire inibnce. S. Bernard , ecrivant au P<ipe Eu- jy^ e^nfider^ gene, fe plaint fortementde cesabus, & marque Texcm- /i6. j.f. pleodieux d*un mariage, qui fur le point d*erre celcbre, fut empeche par une appellation frivole. II rcprefenre le confiftoire comme une Cour fouveraine , chargee de Pex- pedirion d'une infinire de proces, Ik la Cour de Kome rem* plie de follicireurs & de plaideurs ; car ils eroienr obliges ii s*y rendre de toure la Chreriente. Les Mctropolirains (k les Primats fuivirent cet exemple. On ne vit plus qu*appella-

g Cc concile qui eft oecamjnique , fut, comme Ton fait , cenn cn ^47. Lcs Evequet d*Afrique i*y plaignenc dc ce que les Oc- ciiieiitJux vouloient introdwire une nouvellc foime, peftfr^nt, ell-i! (lit, aux conciles Orientau^, le iugrment de quelquc» Lvc- f ues d'Occident , & l'e failjnt Jugei dei Juget niAmes.

b C'e(l-i-dire immcdiatemcnt > 6r •m((fo mtdw,

Tomc IL N n

j6i I N S T I T U T lO N

Partib 111. ^^^*^ frivoles & fruftratoiresi.On appeloit>non-feuleiiieor Cic. XAill. des jiigemens , mais des reglemens de procedure , mais des a3es extrajudiciaires, des Ordonnances provifionnelles, des corre6lions d*un Eveque , ou d*un Superieur regulier. Oa formoic des appellations vagues & fans fondement.Oa ap- peloit, non-feulementdes griefs foufferts» maisdesgrie& fururs; on faiioit durer plufieurs ann^es la pourfuite d*ua appel : c*etoit une fource de chicanes infinies. On le peut voir par tout le titre des Decretales.

Les deux Conciles de Latran tenus fous Alexandre nr,* ^. ut dehitus & fous Innocent III , rem^diirent en partie a ces abus. Us S9* (^e appei. d^fendirent d'appeler en plufieurs cas particuliers, & ^io&^ Mbyiti^iodi ralement des interlocutoires riparables en d^fioirive ; & des corre£lions , r^glemens ou ordonnances en mari&re de difcipline ; comme de celles que fait un Lvique dans le ^ejf, }i. cours de fa vifite , ou un Supirieur rigulier. Le Concile de Bade paffa plus avant. 11 defendit les ivocations k la Cour de Rome,& ordonna que dans les lieux qui en feroieotdot- gnes de plus de quatr.e journ^es , toutes les caufes fuflenc traitees & terminees par les Juges des lieux « except^ les caufes majeures , riferv^es au faint fiege. 11 ordonna de plus y que toutes les appellations feroient relev^ au fupe* ricur immediat , fans jamais recourir plus haut , fut-ce au Pape , omijfo medio ; & que les appellations au Pape feroient conimifes par un refcrit fur les lieux , in partihtu , jufqu*i fin de caufe inclufivement : le tout fous peine de nullite & des Prag, tit. $. depens. Ce dicret fut inf^re dans la Pragmatique , & en* de auf\ fuite dans le Concordat , qui ajoute que la caufe d*appel au

^T\l\ 20. * ^^^"^ ^^^i^ ^^^^ ^^^ commi(e fur les lieux jufqu*i^ la troi«

30. fi^me fentence conforme ; que ces caufes commifes fur les

lieux y doivent ^tre termin^es dans ies deux ans ; & qu'il

n*e{l point permis d*appeler de la feconde fentence interlo*

cutoire conforme , ou de la troifieme fentence difiotrive

Sejf.i^.c, I. conforme. Ce droit a iii coofirme par le Condie de

'^•^•^^•^•^^•Trenteit.

i Appel frivole & fruftratoire , eft celui qui n*a poor «bjetjfie

d^duUerrex^cution d*uii iugement , ou de ft difpefiilBr de ccifBpav

rpitre eo la jurididion oiH l'on eft alltgn^-

'h Cetie regle eft obferv^e en France ; ce qui n*emp^he pat que

Tsppel comxne d'abus de la croili^aie iiaceace coaforme » Jie £wt

AU DROrr ECCLfeSlASTIQUE. j6j

Quantala proccdurc cn caufc d'appcl , cllc cftfembla- p^ ^ r ble en France 4 celle dcs Juges ftculiers , auffi-bien qu*en ch. XxUl. premiere inftance , & fe rcgle par les Ordonnanccs. On q,.^^ ^^^^^ n^ufe plus , memc en Cour d*Eglife , d*Apdcres / ou dc Lcc- tres dc rcnvoi, que rappelanc devoic obtenir du Juge a quo : mais rappel s*incerjetce par un A£ie , & fe relevc par rc- quete ou par commiflion du Mecropolicain , qui cienc lieu de lecrre de relief /n. Si en premicre inftance la caufc a kth jui^ce a raudiencCyC*eft apptllatlon verbale n : fi Tinftancca cte jugec par rapport , c*eA unc appellaiion en proces par tcriu Kn cc dernier cas , Vappclant doic faire apporcer le proces , c*efta-dire les a6^es , au grefTe du Juge d*appel ; & Vintlme^ c'eft-a dire celui qui ell ofligni furTappcI, doit fournir la fencence rendue a fon profic. Cela faic , on prcnd rappoincemenc dc condufiono, en execucion duquel Tap- pelanc fournic fes griefs , & rincime fes reponfes. Le Jugc ayanc examine couc le proccs , c*eft-a-dire ce qui a ece ccrit & pioduit , canc cn caufe principale, qu*en caufe d*appel , donnc fa fencencc, par laquelle il infirme la fcncence du Juge inferieur , ou la confirme. On pcuc appclcr de cetce fecondc fencencc , & meme d*une croifiemc , ou d*unc qua- tricme « s*il y a aucanc de degres de juridiflions ; enfin , a rinfini , jufqu*4 ce qu*il y aic crois (entences conformes de diiferens cribunaux. Ce qae les Canoniftes onc emprunce /^, t.eod. m de la Loi de Juftinien » qui defend d*appelcr crois fois. Si \ertia mp^tl* Tappclanc ne relevc poinc fon appel , & nc fait poinc inti- mer fa parcic adverfc , il peuc ecre afligne en defercion d*appel , apres le cerme qu*il a pour le relevcr ; mais avant cc terme cxpire » rappel peut etre ancicipe , pour accelercr.

toujoun rcccvable , lorrque rappel eft fonJ^ fur rificomp^tenot dcs jiigct. Voytj lci Mimoirts du CUrgi ,com. VII » psig. 1461, &c«

/ Ccs forcci de lctcrti {coient appcl^t ApStret^ du mot Iitin Apojiolus , qui fi|nific nn Envoyi ^ ki Initrci dlmiilbirei tftanc fiiicca pojr itre cnvoy&i au iugc d*appcL

m LVfigc du rclicf d'app«I , vltiit dt ct faPkiicitnMffltnt il fcUoic appeler i7/fc^ , fnr it champ | atfil du» lci aacitai prati* cieni , le rclief eft-U appeli rclitf d'il/M.

n Diini cci fortci d*appclladoiif f c^tll i rappclant i rapporiec la fencencc donc il fc plaint.

o II cfi ainfi nomme, parce qu*autrcfoit U ft prcnoiti raudicn* cc, 8c aprci que lci pjrties avoienc codclu 1 l'anli portoii,pe)Vf«ni« ttnc/u/km jiiir ia caufl,

N04

/j <♦,'«#««,,, ir^. , f f <

564 INSTITUTIOM

II eft perinis i Tappelant de renoncer k fon appel , foit ex^

Ch. XXIlt. P>'€^<^iii^'^^ 9 f<^^^ tacitement, en exicutant la fentence. Mais fi Tappel eft relev6 , il ne peut plus s*en defifter que par acquiefcement , fur lequel le Juge prononce ; & qui eoi* porte amende.

BH?v*' jSs^sSH^ =i^^^

CHAPITRE XXIV.

I

Dc rAppel comme d^Ahus.

L y a deux fortes d'appelIations : appelfmpU , appelqm^ lifie ; favoir , appel comme de Juge incompetent , appel comme de d6ni de renvoi , appel comme de d^ni de juftice» appel comme d*abus. II n*y a en France que Tappel fmi* php qui foit entierement de la jurididion Ecclefiaftique ; & on pretend qu*elle ne peut prononcer que par bien ou mal jug^ q. Les appellations qualifiees fe relevent contrei ceux qui jugent r,& au nom duBoi/, comme protefieur des Canons & de la juftice. L*appel comme d'abus eft une plainte contre le Juge ecclefiaftique , lorfqu*on pretend quHl a excede fon pouvoir» ou entrepris, en quelque mani^r6 Mana de qne ce foit , contre la juridiftion feculiere , ou en general i Concord. IK. contrc les Libert^s de TEglife Gallicane. L*appd comoio

p L'appel (le d^ni de rertvoi , 011 de juflice , ou comme de Jug9 Incomperent , qoand ii eft iiiteriet^ d*un Juge £ccl(5ria(ltqae , ni peut ^trcport^ & relev^ pardevanc le Jugs iup^rieur Eccl^naliique, mais feulement au Parlement , par la voie de Tappel comme d*'^- bus ;ainfi quMl fuc jug^ en la TourneUe criminelle, par arrSc du 2T Ao(Vc 1701 , conform^mentaox conclufions de M. rAvocac-G^ti^rn Joly de Fleury Cec ArreC eft rapporc^ au Joumal dei Audiences,

q Le Juged^Eglife ne peuCpas prononcer l'appeiIaeion au n^aot.

r LorfquMI y a appei comme d^^bus des ades ^an^s de la iuif« diSion , foic volpntaire , foit contencie»jfe , de TEv^que, c*eft rjE» v6qne m^me , & non fbn Ofticial , que l'on intime fur TappeU Lorfque l*appel comme d*abus eft intetjeCe de la celebratioa d*un mariage , on n'intime fur cec appclqne !es parties intcreftSes.

/ M. le Procurcnr G^h^ral peuc ince^Jecer appe! comme d'abot , toutes les fois qu*il croic que fon miniftere y eft inc^refti^. II cft mdme feul en droit d*appeler comme d*abus es mati^res qui n'int^- reftenc que Tordre public. Mais quand les parciculiers ont qoelqiib iatir6t perfomiel| ils peuveuc aufli appeier cofflme d^abuc^ *

AU DROIT ECCLfiSIASTTQUE. jSj

i^abus doit ^crc reciproque , & on peut fc pourvoir par partic III. cctte voie contrc les cntreprires du Jugc fcculier , quoi- cn XXIV. qu*il foit plus rarc dans rufage. Fcvret /. i*

Cetrc procedurc cft particuliere a la France. On en voit '^- '• *; '• des traces dcs lc commcncement du quaiorzicme liecic , ^,,,^ lif. 70. ^ns lcs plaintes de Purand cv^que de Mende , contre les /^.117. Jugcs recuiiers / ; & on en voit cncore des preuves plus ^J,'^^'' '**' exprelTcs ;iu milieu du fieclc fuivant u : alors Tappel comoic 1«, ' ' * ' d'uLus devint plus ordinaiie x, pour reprimer les contra- ventions ^ h Pragmatique, & enfuire au Concordar.

Dans les commencefr.ens,rappeIeroittoujour5 quilifie comme d*abus notoire : & on convient quM lc doit etrc ; <]ue cette appellation cA un ren:cde cxtraordinairc , qui nc doit etre cmploye qu*en de grandcs occafions , oii le public cft interefle : c cft pourquoi lc Procurcur-Ginc- ral y e(t toujours partie principalc. Mais dans la pra- iiqi!e, ccs rtg'cs ne font pas cxademcnt obfcrvces, on appelle comme d'ibus frequemTcnt & cnmatiOrcs Uy^tcs, nonobftant les plaintes du Clerge & les Ordonnanccs des Rois.

On obfervc mteux les regles fuivantcs : rappel comme d*abus nc fe relcve qu'en Cour Souverainc , & d*ordinaire au Parlement y ; d*oii vient que fi un dioccfe s'crend cn deux Parlemens , on oblige PEvcquc d*avoir un OfHcial en chacun , afin quc s*il y a des appclUiions comme d*abus ,

r Lc Duraiiil dont i! %*a|>it ici , ^tolt neveu de celui qu*on a fur- n^mmc Sye-.uliitor. II rucceda \ foii onc!e , cii 1196 , tlans rEvftche de .Mende , qu'il g ^uveinajufq.ren itzK.

u Pierre i!c Cugnieres , Avocac ilu Rui au Parlcmenc de Parii, datM cette cieiebre contcrence qui fe tinc cn iJtOf eii pi^feace «lu Roi Philippes de Veloii , qualifia dc gripf» 3( d*«bui let entreprUci que fjifoicnc }ourueUeinenc les Juges dTgUfe fur la jurididioB joyJiC.

X Le plus ancicii exemple que Ton trouTt d^mi ippcl comnM d^abui iiiterietc en forine , eft dans un Arr£t du 7 luin 1494. An- pjiavant r.n pe connoillbit gucres d'aucre r«mddequc rappcl aa fii« rur Concile. L\ifjp,r de Tappet cmmc d*abus ne dcrinC m^jac frd" quent quc depuis Fran^ois L Voy€j Femt 9 fr. dttabiUf ii¥.if ch. 2:.

V l.c« Parlemens font iuges des appels commed*abuiv & fingu- liercment 1j GrancrChair.bre. Cepcndant fi dans un proces penJatiC en U Tourncllc criminelle , on interjstoit incidemmcQC un appel eomme d*abu$ , il fe jugeroic cn U Tournellc. Fe\Tec , ibiJ, n. i»«

Na iij

f^tU*tiMf*fi 11-1«

j«« INSTITUTION

Paktib 111 ^'^T*^ Paricment cn connoifle dans fon refrort. L*appef Ch. xxiV. ' connM d*atHis peiit etre auffi releve au Confeil du Roi & au grand Confeil , par ceux qui y ont leurs caufes commi« fes. U a Iteu par-tout le royaume , meme en pays d*obe- dience. L*abiu ne fe couvre par aucun laps de temps ^ , lorfqull eft fondi fur rincompetence du Juge d*LgUfe a, On peut appeler comme d*abus , apres trois fentences con* - formes , parce que cet appei tire la caufe de l'ordre de la juridi&on ecdefiaftique. On pretend toutefois qu'il ne l*en tirepas cout-a-(att; car bien que le Parlement entter foit un corps laique , une grande partie des Officiers font ne- ceffairement Clercs , & par conf^quent on les ripute in(^ truits des Canons , & zel^ pour la difcipline de l^EgUfe. La formule ordinaire de cet appel » eft d*appeler de TOr- donnance du Juge , & de tout ce qui s*en eft enfuivi ; mais quand il s*agit d*une BuUe , ou d*un Refcrit du Pape , on lui rend ce refpeA , de ne pas appeler de la conceffion du refcrit » mais de rexecucion , pour ne s*en prendre qu*a ta partie , & ne fe plaindre que de la procedure (aite ea France 3.

Quoique cette appellation nous foit particuli&re » les au- trespays ont quelquefois employe des moyens ^quivalens^ pour fe defendre des entreprifes de la Cour de Rome. Ve- liife y a refifte fortement ; fouvent en Efpagne on a retenu des Bulles , fans en permetcre rex^tion : rAIIemagne ne fouffre pas que Ton conrrevienne au Concordat Germani- que c. Chaque pays a fes anciens ufages , fes franchifes & fes privileges.

f C*e(l pourquoi ron ne peut en cecte macidre » oppofer la di^ fertion d*appel , ni la p^remption.

a De que que caufe que proc^de Tabus , 11 ne fe couvre janiaii par aucunefin de non recevoir. Fevret, lib, t , cA, x , n. lo.

^ II ya encore ceci de particuiier dans les appcls comme d*abus ^ que le Parlement n'y prononce pas comme dans Uf autres maticres en cette forme , Viipptllation 6f ce au niant , ou CappiUatinn am uiant, L^^dit de Henri IV , de l*an 1606 , v^rifi^ au Parlement dernier F^vrier 1608 , ordonne aux Cours de prononc^er /^tfr hhn om mal 6r abufivement ; de forte que le Parlemenc dic qu'i/ v a sbut , on qu'/7 n*y a ahus , ou bien qu'i7 a H4 mo/» nuUtmiat ^«^^MMWHf frQc4di 4 tel ou tel aBe.

c Ce Concordat eft celui qui fliC hit «4 liitf .•ntfV !• Wt«t dn faint Si^ge , 2c rEmpereur Fr^deric III flclgdMicet d^AUemsfpMiii pour niibo d«i E|lUcs , moaftfttei ft ff(ifCm^~'nOH<:oi «scUBJMNU

AU DROIT ECCLtSIASTIQUL ^67

CHAPITRE XXV.

Des Uhtrtis i€ rEglifi GalUcane.

rMZPARTlEllI.

Ch. XXIV»

DE rous les pays ChrMens , la France a M la plus foigneufe de conferver la Hberie de fon Eglife , 8c de s*oppofer aux nouveaures introduites par les Canonif- tes ultramontains, parficuliirement depuis le grand fchifme d*Avignon d. La tradition conftjnte des bonnes etudes ea France depuis le temps de Charlemagne e pendant plus de neuf cents ans , Tantiquiti de la Monarchie , la pxixi des Rois , cpii tous ont ete catholiques : leur puiflance , qui va toujours s*affermiflant , nous a donni plus de fbciliii k maintenir nos libert^ , qu*aux autres nations qui n'ont pas eu les memes avantages.

Toutes les Libenis Gallicanes roulent fur ces deux maxi- ines : Que la puifliance donnie par Jefus-Chrift k fon Lglife ,

^ef. II fiit confimi^ pir le Pspc Nicolsi V. Par cet accord , le Pape fe r^fenre toua lei b<n^6cct mentionn^s dani lei extiiivagan« Cei exccrabdit 8c ad re%imen \ U confcrvc feuUmcbC ou refticue It libert^ des «leftions dans ies Eglifes Cachedrales & ies mon;iftirei , i moini que pour jufte caufe , 8c de i*avis des Cardinaux , il ne fallAt pourvoir une perfonnc plui otilc fc plus capable. 11 Uiire les confirmations dans i'ortlre commun , aux fup^ricurs , & diiclar* ^u'il ne dirpofera point des pr^Iaturei dei moniales , li ellcs ne Ibnt cxemptei. II aboliclei cxpcAadves pour toui let autres bin^fi- ces inferieun , & en donne aux ordinaires la libre dirpjfition pen- dant fix mois, pareille k raltcrnacive des Evdqucs de Brec«Kne. Sl ]c Pape , dans lei moii k lui r^fcrv^s , n^glige de pourvoir dans les Crois mois dc la vacancc comme rordinaire peut y pourvoir , ies friiitv dc la prcmiirc ann^ dei b^n^Hces vacani font p»y^s par fbrmc d'annatei. hi Ici taxei font exceflivet , ellet doivenc itre mo« d^rtfei par dei Commiflairci. On en paye moiti^ dans l*an du jour de la pofTeflion pailiblc , 8c Tautrc , rann^e fuivance. 11 n*efl d^ qu*une C3XC dans une mtmc inn6c, cncorc qu'il y cuc plufieurs va« cances. La taxc dci aucrci bte^ci inf^fricun fc payc aufli ilant Tan dc la paifible poileflion. II n'cfl rien dd pour iei b^n^fices , donc le revcnu n*excide pas 14 dacati de b chambrc.

d Le fifjour det Papci k Avignon , depuii 1 {09 iurqu'en i {67 ^ & encnrc en 1179 , donna lieu a bcauconp d*cntreprifes de leur part. Le fbhirme d' ivignon ou grand rchifmc d'Occident , qui com« men^a apiii la mort de Gr^goirc Xt en 1178 , contnbja cncore beaucoup a accrottre ia pulflance dei Papei.

e Ccc Empereur ^t^lit one ^colc dani fon pslais. D*ai1'euri i| <6c8blic lcs ^olci ttunt cotitct lci Eglifei catb^dralcs fic dan^ les rei. Vu^ci fou Ca^UuUut dtt 1*10 7V9, lib. t , aiL 71.

Nniv

^^M^««V«^ir^'

» »-1 4

k4Z IirSTITUTIOlV

^imiKCe , & nc s*ctefid direfiement , ni in-»' im «es cbofes temporelles : Que la plenitude c[u*a k Pape , coaune chef de rEgiiie , dotc cee cocubrflBefsent aux Caoons re^us de tcuce Cn^r.Cn^ Tt^ikt y & que loi-fleare eft fouaiis au jugemenc du Con- ^4» s- cSeaaivervel,caislescasBiarques porkConciiedeConi^ tacce. Ces nar mcs oot ete dedarees iblenneUement par k Cjetf:e ce Fraace,adefDbIea Parisen i68i/,coinine cck2E laackoDe doArioe de FEgiiie Gallicane. On en tire P'.ij£iin cotfwiutiots , qui tont autant d^arncles de nos

L& Tci£ance que Je&B-QiHil a donnee a (bn Eglife , ne

Jfv0L «RBL. resnr ie <^.e Les caoies ipiritueifces , Sc ne fe rapporte qu*au

2^ ^^^ Cilue etgiael : cocc elTe oe s*etend point fiir les chofes tem-

Bu prr.Lles ; bzH a- 1 il dit: Sha rayjuxt neft pAS dt ce utande»

Xtu-L Ec allejTS : RaJi^ ^ Ct^s' ce f KJ jfpjruemi i CefMr^ & a Dieu

ce ps jrpjrtifxf i Ihem^ Tcsue perfijame vevJMte doii domc efe

f^aiii.je JSJi fsz^jnces Jjeverji::es ^ cjr il tty a poimt depuif'

f.sh:e r^ se %:^-iTtf ze D:ex , & ce2es qtu font^ font OTJonTiies

Je D.MJI : ^t£, <au 'i.ice i izp^l^^rce , r:^ie i tordn de Dieu,

Ce iboc !es parotes ce tmot Paul,dont nous tirons ces con-

fryrfKT^ Le Rot ae tkm u puifiance temporelle que de

/ CdEcs riae Tcs «ppeCs Us f&ifrr MrtUUs de i6^i , dont Toici l< ^ ^i:^ :'. Q^e ies R.*Ls ^ Les PhAoes me foflt poin: foamjs fcu.- .i xzrcce:. A U px.u-TCC cc<;I<£A*^i^3e « & qu*its ne pfurecc tfc^ J:rci£5 « ilrvdexest ca isliredbesest , pir rjato.ire Jes Cjs:s ie rfjUije . =i lc^in u^fts cseraptes de U £«ielite & Je To- >ei,' i-a« r^ £i le^ lcxies: : :'. Qjc les «iecrets Ju Concile de C»: ^i±iTce tiir ruSMCite ies Co:ac^ generaas Joirent desr.eu^er Aws teit 5:n:e & sert. ; Sc ^^ i*£(Iife de France napproure foi^: ,1^4^ c-^ Mieac q^ ces j2cw.-s» f^nt Jooteax, qu'i t noni pat «fii ipjiTiaTe* ; cu ^-'ls c'j-t cti uits qac poor le leaips Ji: fchif- »e. {''. 0*12 !'=li^e d: U pcid'^^e ewcUIufiiq^e doit etre trmpere m^ !e* •-i:.;'* - ^-c L=s ^t^es » les cojitJcces & les loiire^ues dint r£^:i>ii— v:^:- . ioir- *: eS^ ^.Vfj.nfies : 4*. Q-e c-oique Ji:ii 1«s r-s:Hc^ vLe xi le is^rtr^Ti Poatite j a:t Ii principjle pizz , & r:e trs iecrec* resrirjca: :::i:5» les £f'.:fes, S^ cbaque EsJife cn fitcirir ; tc3 i-jc:::*.»! ,tiiu:«f.?I$ . n'e:: pis iKfiiUible . >'il u>fk ^** iM-i iv: c«— e.siener: de ic-te rFsli.e. Cette dic'.»T2::o-\ f-t r^irrr:* i Kii ;-i Exi^qces , it !e Rsi cion.ii cn eJ?t pour U :.\:e e-^ f 5 '. e: i*-s le% Greaes dei Ccurs & des Uni7e:£:i$ d'- rcy^j- r ; . £ »!<$ rica^^h de theolo^ie Sl «ie ircit cinon. On a w^epuii .<"> -f-^ r* ';.Lrs fe^ p5l>by.icxca: ccs qcitre aiticics , lUns dtl

y*. - 4 * t'

AU DROIT ECCLtSIASTIQUE. ^6f

Dieu -feul g. U ne peut avoir d*autres Juges de ies droics 9 pAjtrti Ui. que ceux qu*il ^tablit lui-meme. Perfoniie n'a droit de lui chap. XXV. demander compte du gouvemement de fon Royaume : & |./''*"''^^' quoiqu^il foit foumis a la puiflance des defs fpirituelies » ^^^ . '. comme pecbeur , il ne peut en rouffrir aucune diminution de fa puifTance , comme Roi. Nous rqetonsla doflrine des nouveaux Theologiens , qui ont cru que la puiflance des clefs s^etendoit indiredement fur le temporel , & qu*un p^^. |;|; Souverain etant excommuni^ , pouvoit £tre d6pofe de foa CaU. ik. 4. rang , fes fujets abfous du ferment de fidelite , & fcs Etats donnes a d'autres. Nous croybns cette doSrine contraire i rEcriture-fainte , & a ]*exemple de toute l*antiquite Chre<- tienne , qui a obei fans r^Gflance a des Princes heretiques » infidelles & perfecuteurs . quoique les Chretiens fuflent aiTez puiflans pour s*en defendre. Nous fommes convaincus Tertua.apot^ que cette doArine renverfe la tranquiilite publique & les ^' ^^* fondemens de hi fociete.

De la diflindion dcs puiiTances , fuit la diftindion des jurididions : & ie-lk vient qu'en France on ne fouffire poinr Pnuw. jsb; que les Ecclefiaftiques entreprennent fur la jurididion tem- ?^"' *** ^' porelle , comme il a kii marque en particulier. Si on ne le ibufire pas aux Ecdefiafiiques Franfois, encore moinsauz etrangers , & au Pape , dont les pretentions font plus gran- des fur le tcmporel des Princes. Nous n*en reconnoilTons point non plus dans les Nonces que le Pape envoie au Roi , & nous ne les regardons que comme les Ambafladeurs des Pnnces etrangers. De-Ii viennent encore les formalites qui Prtmf. /K; «'obfervent pour la reception des Legats a laiere. Le Papc ^^''' *** *•• n*en envoie point en France , qu*^ la pri^e ou du confen- tement du Roi : le Legat ^tant arriv6 , promet avec fer- ment & par ecrit , de n*ufer de fes facultes, qu'autant qu'il plaira au Roi , & conforme.nent aux ufagcsde rEglife Gal- licane. Ses Bulles fonrexaminees au Parlement , pour rcce- voir Jes modifications niceflaires. 11 ne peut fubdeleguer perfonnc , pour Texercice de fa I^gation , fans Texpris con- ientcmcnt du Roi. Sortant de France , il y laiflb les rcgif-

p Q.!c'7i:es autciirs ajoiitent , l* de fon ipie , pour ccprimer qi:e h*s riyai:.nc$, quoiqwc ccablis ile Dieu , f.» mainticnnent pir Ja fprco ilji armcs , Sc que lcs Soiiverain? pcuvcnt acquuir car le jAioic ile lojkjucll*. Vo^ci les Iri/Iituus de Loifcl.

I^STITUTION

>i.'<rt^^afcwfcM«iMroyeianMvrespie«- Sileia- 000 im Vcc. Lepc JTA» j^ou «'aeodent fin' les Kim *£«Ae£KieAiKai.cBafeMilbjenoBix 1111' ■!! irf

r p-u ^ coiKoae ta AroB lesporeis ; «

fc la^BUMi Aet taar^i.aa retaier cootre ria&oBe,

Mrr 4e rradn ia m^u» cap^es de &u-rm«i.^.^ ^ ^

C3ar^^:ifjs, «I «rxacmc&iscviis. Pa- la aiftBe

»100-. «I 3'i pcMC f^iri jot proTifions de Coor de

•»*.««« ^ rf ciaoiiJMc an <^oh> te Patrombi-

^^,% ^ >«w» «e ibwtm 90^« ipK le Pipe £db mciMie le-

^ ««e it ^Kthen es Fmcc.(Mtar'icpn^,coinneaiKB6-

» ;»Mr ite L-^^icciaoe*. oi ib' k Csrse, comcne c»-

pran . jw turtmem, t ce ii'eft 4e rMoriie du Roi & da

^wii a*> coRtKnterBrat ^ Ccw i. O^ ne ioAc poim qoe le Pape

*^ •* ♦- periMnK m tzdtSx^iqos raliennioa de lems imiBea-

k«*.fia0a«««:'joro<U4nonsrct^lcsruivmt les Lotsda

BowiuiBe ^ rmaa oa fcoftvoa biea aaoins c|-j'il ordoonk

rbi«iuooo iDa.$C« le Ccr^,«iM im£i cie^. Les Ireas

«Mii»cs 4 Dteu. ae Lii&sr pas fitn des bieos tciiq»>-

■ci». 4oat ta coMcmboa inpOTTe i rEtar.

XV wa* per&xna cootKrocs i Dieu oe laiflein ps

* D p«HC bMit W tigitiBn tmyd Jpiiiamlia , taamt p«ar fare f(OT*i» 4ut diJrvi A faiir pDibc-lcf di3 k:ac&cci, ■cise Js-a |b rvyiHiin* . ohi* iI m paaC pu ^eik^wrfwitii ioi^jIu, G'eA> *->lti* ^m MS «Aa cin t. I^nvf Fcmt , rr. A fdiu . L*. i ,

I Oii wk . p«t Kn« iMtn rbilipiii AHfnAe idx EbUiVi i>e S*ft* . lUci* Ju imm \lin ilio . 5.1*11 icciuJa une ttdt tLr CI>< j|« i> Ft^nca 1 tu.i.cent III , poar ta pcm ^e celui ci ■■oie «MCr* rCinpcnr Otlion IV. Boufice till lapab en ifx , fjr tkt e glilin >(■ Fianca un* ilectia* Cditienc , Bt Toalui i''pp;opner Wtuni Ivp ; il ifuic (D^w iii\^ cttm^n deux p.^rfiwuiei pour tn &il« la p«[i:*pCi<n - nuii Pbiltppc-fc-Sd sc lc tonbt pii louiliir, fll 1* Kipe i]ranc coalc iti qu« tn vgcc dciBciirli en Ttii-jcttF , |a Riii 'UteiHlK A nut ^ cn ctotcK depoficiirei il'en nen Jonnei que pr 'it DCiiiM- Pciuliinl qne lc ijiat Stege ft>C 1 'lignoTi, tci f^p-i tr«it4iic ipMrrai Ciinln ccllei ^u^ili Jioient cootre Iciin cotipiii- t«ai' , tentcnitt plalican fc-i lever ilei dccino en Frju.e 1 W •> c* bU ^IU' tiNinni Kinf fKcii: 00 rili en ^tiiitcJiC ^iKl- ^ uiM 1 a M lat fM ftf ta pMBifiga ^ RoU

rr

AU DROIT ECCtfeSIASTlQUE. 57« -

tf itrc des homines & dcs citoycns , fouinis commc Ics p7iiTi77lt

autrcs , au Roi & i la puiflancc ftculiirc, cn tout cc qui chap.xxV,

rcgardc Ic tcmporcl , nonobftant lcs privileges qu*il a plu

aux Souvcrains dc leur accorder ; car Tabus & rextenfion

cxceffivc dc ccs priviliges fcroit uneautrc rortcd*cntreprirc

fur la puiflance tcmporellc. Dc-!i vicnt que lcs Ecclcfiaf- Prewr. Ukm

tiques qui font Officiers du Roi ne peuvent allegucr Icur ^^- '*• ^^*

privilige, pour pr^tendrc iixt cxemptsdc fa Jurididion,

quant a rexercice dc leur chargc : dc-U vient cncorc quc le Ch, xu

Clerge ne peut s*airembler quc par la pcrmiffion du Roi k ;

& quc les Eveques, quoiqu*ils fuflent mandfa par Ic papc»

nc pcuvent fortir du Royaumc fans congi / , car les Ev^

ques , par le cr^dit que donnc lcur digniti , & par les bicns

tcmporclsqui y font attach^, tiennent dans TEtat un grand

rang , mime temporel ; & le Pape, comme Souvcrain d*une

partic de Titalic , cft un Prince ^tranger dont les intirets

d*£tat peuvcnt ^tre oppofes 4 ccux de la France : de-Ia vicnt

auffi que les ^rangcrs m ne peuvent pofleder dc beneficcs Ch. ]«;

cn ce Royaumc , ni itrc Supirieurs dc Monafteres. Voili

les confequences dc la premi^re maxime , que la puiflance

propre k I Eglife ne s*etend point fur le temporcl.

L*autrc maximc , que la puifliancc fupr^mc du Papc doit ^f f^T' ''** etrc exercce fuivant les Canons , eft fond^ fur cc quc dit Jcfus-Chrift:!^/ Rots des nations Us dominentj& ceux qui ^*'- **"• ont la puijfancefur euxfont appelis bUnfaiBeurs :il n'en fera pas ainfide vous. Et S. Pierrc parlant aux Pafteurs: Conduifei U |, pgfr^ ^. |, troupeau de Dieu , non en dominant fur votre partage ^ mais vous rendant fexempU du troupeau , du fond du caur. Par oii nous apprenons que lc gouvcrncment de rEglife n*eft pas un empire dcfpotiquc , qui n*a point de Loi quc la volont^ du Souverain , mais un gouvernement de chariti , oii la pu;f- fance n*eft cipployec qu*a faire rigncr la raifon , oii Tautoriti du chef ne paroit point , tant quc Ics infericurs font Icur

h U cft aufli le maltre de changer !e tempt de cet aneinbUei, 8c d*en Hxer la dur^e, comme bon lui lemble.

/ Cette obligation n*eft poinc particuli^re aux Evdquet ; c*eft uri devoir qui leur eil comroun avec tout let autrcs fuject du Koi » aux* quels il n*efl pat permif d*aban(lonner leur Priiice.

m Le Roi pcut lcul le$ rc!ever 8c difpenrer de cette incapacitc* , en ieuraccurdjiitret lettres , pour lei babilicer a pojcdcr de» b«<- B^tices ou places de fuperieuri*

IMSriTUTIOX

•" I u . ;-(.iter . ^ '.eur tiiire cbitfrvcr r=-i; £?. I. : : - uMie^it?. jre^utre, auininv-r iur les vic;* r _ic: r.

I Noiis i.c :^i.uii»donk: un Fnnce , potirDroli C":".'-T-i ::..< .ls v_.ioiisi£^m uVm cojirv;::io.;i:m unixcriel ^j: -i _■ '.■.■.i'.i:< wiiiv :t;»e, ou bit:n L's Caiioiis dcs Cor.^. :-i : rraiit,!;, ^ Ids aiikifnnes coUTuines 'Se l'E^')IV; G^..'.:-r,; jiiiu ;:ous rekuvons preinicr«m£.it tou: !a::.ien corr* c, ^'■aonsriiie ■'t-giire Ronidine. 3p?cr:e far Charlemjf-.s ntdis iii:puis oubiie penduni ]c7.l. ur;^. Les C^nons rf cueiiii» pdi Giuiieii, en tan: Cl' ;. cr.: :j:?r.:e pir ei.i iittimes, Ljr on cor.>ii:nt c:; ::■—.■?:. l:::!:! r.i '.^-jr e; (ioiiiii; .luf.ine, Nou» r.'i;e*i f :..:!. -t? r*-*;rer;li.s , r.^n (ciiieiiicnt dus cint| livres :* Oifc ;i IX, T.iA p'.j.\:;-^t ■'..• Scxte f & dh:s Cu;ni<:nii.-:=r , : ^i re loz: cc^rrair» c: .

I.j'..i.ie^ ^hdli:i:tliiiiiii,& i:*..-- :?',:.;i ri-;,:. ..i-i ;A.-:;'i;t , a< Ntfji^tfl.iUtf , il« Uan^fi . iAr::.::-! ic ji L.i^.tt. :o'-,r.;- iTiv-.-tJt-ii.uiivOipiir liiiuai-t C:-i_eiti7iTi-ii .-:-.: .si jsir:,. C'.-.:i. ,.':iii)tl.tiuii fiit inti;::'ibf C.--:i- -.:-; i.». i . Ej it .:-0 .i-,:

( ^t: i't.t- C:-t ii-.n-.-^t :.t lEc :;'« j O-

.E-Pel:l fie :;;:t l ::rt !:ii:=;ci Jj C:''e'Ve : .!.i.irjtom3ii:;-Ji,e.-T;o:ee .^eiCcr.iUn ., :. liteiirtcr i; cr.-ci J(f .\rC:rei :<;.;■ Sc

.'i .IV.1-J Ho:iii!i^ii" C«:7;(i

',.;.:'.£ Komaine . qi;'=n Li Js.- ; K.-m.,«ct , OJ ble:i tr.^ai (jrr-:a-n. C-.S . ti LJiii>iii . q.'t !e V?f i .^Jr

I iiX &

\ biitt ,

«i P;'r

i lei Eg.i!-ei J-Oc- ,..,.. t4i£* Jeleien Fiuce , S: il tft Jc:i:iiJm

AU DROIT ECCLfiSIASTIQUE; ^75*

noslibertis, ni aux Ordonnances des Rois» ni atix ufages par IA

du Royaume , ce qui en retranche au moins la moitii. Les Cba p.XXV

ConfUtutions plus nouvelles ont bien motns d*autorite parmi

nous. Quant aux Conciles oecumeniques » il &utdi(Unguer PreMv. 10

matieres de difciprme & les matieres de foi. Pour la foi , C*»^**- »4

quiconque ne s*y foumet pas eft h6retique : pour la difci*

pline , les reglemens des Conciles ne font pas ^tement

requs. On a laiflfe de tout temps it chaque Eglife une grande

libert^ de garder fes anciens ufages, ainfl il ne faut pas s*i^

tonner fi , ayant reconnu le Concile de Trente pour Iegi«

time & cccumenique , nous n*avons pas encore accepti fes

d^crets de difcipline, quoiqu*i vrai dire, il n*a pas tenu au

Clerge de France » ii a temoigne le difirer par plulieurs

ades folenneis.

Nous ne croyons donc point que les nouvelles conftitu-^ tions des Papes , faites depuis trois cents ans , nous obIi« gent , fmon en tant que notre ufage les a approuv^. De- la vient i ^. que nous ne recevons que trois ou quatre des r^gles de la Chancellerie de Rome^ ; 20. que lesBultes qui Premw. Bki font apportees en France, hors celles duftyle ordinaire» G^€k*w9t comme les provifions des bin^ftces, ne peuvent £tre pu- blices ni executees qu*en vertu des Lettresdu Roi , & apris avoir ete examinees au Parlemenc ^; 3^. que nou^ nc

tle renfeigner dans les ^colet. Maii quoiqu'on dife commanimeiit ^ue It fe.NCe n'eil point refu en France, cela i^entcnJ en ce qui eft concre nouf U concre lcs libert^s dc r£glif« Gallicane , & au d|* favamage des droits des ordinjires , contre lefquels Bjniface VIII fl*eft fbrt ^lev^ ; mais on ne faic pas difficulc^ de le cicer pour ce qui efl en fa^eur de noi ordinaires , vu que ces conflicucions obligcnc les Papes , & qu*on ef^ bien fondd i le* leur cppofer. Voyej Bro* deau fur M. Louec , let. V ^ n. i.

p Les regles re^ues en France , fonc celles de infirmis re/ignantU bus , 011 de viginti diebus ; celle de publicandit refignationibus , 2c ce!le de vcrifimili notitia obitHs.

La rcg!e de triennali pojfejforc , n'e(l pas obferv^e en Franc» comme regV de Chancellerie Romaine , mais comme un d^cret dta Concile de Bafle , qui efl lc J^cret de pacifi/is icjfejforibus. II en efl de m^me de qudq.ies autres regles de Chancellerle , qui fosc obfcivees en Frarxe , nou pas qij'c*IIes y aienc M re^ues comme r^glcf Ju* Chancererie , mais parcc qu'el!es fe trouvenc conformet an droit n^t.ircl U. anx lois du royaume.

q Lcs Arrets Ju ParlcmcnC des 15 Mai 1647» »5 Avril 170? , 16 Deccmbrc 1716, &C prcmier Ji in 17^41 font defcnles i cous Arcbe- ifdqties & Evcqucs , Rcdeurs &. Suppotf iks Unlverfit^s 1 de recc«

t^^H^^m^fj^ r n 4 ' . » '

J74 I N S T I T U T I O N

^ARTii ni. ci^yons ps< ^^ '^jets aux cenfures de la BuIIe in CctnJ D<f^ CftAViXXV. «'^'f a'tn'> nommee, parce que le Pape la publie tous les ans le Jeudi-faint r , ni aux Decrets de la Congregation du faint OfEce , c'ell-a dire de rinquifition de Rome, ni a ceux de 1a Congregation de Tlndice / des livres defendus , ou des autres Congregations erig^es par les Papes depuis un fieclc , pour leur fervir de confeils dans les aflaires de rEgUfe ou de leur etat temporel. Nous honorons les De- crets de ces Congr^gations , comme des Confulrations de Dodeurs graves ; mais nous n*y reconnoiflbns aucune Ju« rididton fur TEglife de France.

Ceft fur le fondement de ce m^me principe , que nous

Voir y publier ou faire ex^cuter aucunes bulles ou brefs de Cour de Rome , faiis Letcres-patetices du Roi , regiflr^es eo li Cour. Ces d^tenre» onc encore M r^icdrdes par un Arr^C du 1 1 F^vrier 176S , qui ordonne l'execucion des pr^c^dens Arr^cs , donc on vieat de parler ; en conlequence , faic inhibition & d^tenfes d cous les Ar- chev^ques & Eveques , leurs Viciires ou Ofliciaux ; & a cous Rec« teurs & Supp6ts des Univerfic^s , Corps ou Communauc^s Ecclefiaf* tiques , S^culiires ou R6guli^res, & a cous aucres de recevoir , fiire lire, publier ou ex^cuter aucunes bulles ou brefs , ou lutres cxp^Jitions ^manies de Cour de Rome, fans Letcres-pacences da Roi, regiilr^es en la Cour , pour en ordonner la publication , a Tex* ceprion n^anmoins des brefs de pdnitencerie , provifions de b^ne* fice ou aucresi expddicions ordinaires concernanc les affaires des par* ticuliers , lelquels s*obcicnnenc en Cour de Rome , fuivanc les or- donnances & ufages du royaume. L*Arrdc faic defenfes i tous Li« braires , Impr:meurs , Colporceurs ou aucres , d*imprimer ou faire imprimer, vendre & d^bicer ou aucremencdiftribuer aucunes buUes « brefs ou aucres expcJicions de Cour de Rome... a la r^ferve de caufe de p^nicencerie & aucres exp^clicions ci-dellus marquees , fans Let* cres-pacentes du Roi , regiftr^es en la Cour , qui en ordoonent U publication *, i peine , &c.

r Cecce bulle , qui ell Touvrage de plufieun Pipes , regardeprin- cipalement la raati^re de la ptiinance eccUfiaftique & civile. £Ue prononceexcommunication contre ceuxqui Comberonc dans les cas quifont ^nonces , avec rdferve au Pape pourTabfolucion. Les prin- cipaux articltfs concernent les h^r^ciques, les piraces , cenx qui fal- firienc les Lettres Apoftoiiques , qui malcraicent les Pr^lats , qui troublent ou veulent reftreindre la jurididion cccl^aftique , ou qui ttfurpenc les biens de rEglife. II y en a un qui excommunie tous Princes & autres , qui e^tigeront des eccl^fiiftiques quelque contrx- bucion que ce puifTe ^tre. Pie V ordonna en 1568 , que cctte bulle feroit publide par toute la chr^ciencd ; mais elle 1 ec^ rejet^e par ]i plupart de& Puiifances. Quelques Ev^ques de France ayanc cence cn is8o , de la faire recevoir , le Parlemenc s*y oppofa fortt>menc.

f La congriSgacion de rindice, efl ce qu*on appelle vulgaireraer.c Vindex, Foyei la note qui eit Ji la findu chapitre IX de ce volume.

AU DROIT ECCLftSIASTIQUt 57^

iie recevons poinc de dirpenfes r , ni contre le Dr oit naturel pa»tii lll.

& divin , ni contre la difpofitic^n ezprefle des Canons , csat.xxv^

quand ih dtfendent de difpenfer , ni contre les loiubles cou-

tumes « & les Sraruts paniculiers des Eglifes , confirmfa par

le faint Siige. De-li vient encore que nous ne foufirons

poinr que le Pape trouble Tordre des Juridifiions, en rece-

vanr des appels fans moyen x, ou ^voquant ks caufes ea

premiire inftance , ni qu'il tire les parties de leur pays,

pour pourfuivre les caufes divolues au faint Siege y. li eft

vrai que dans la coliation des bini6ces , nous nous fommes

plus conformes au Droit nouveau , accor Jant au Pape la

privemion ;; , & tout ce qui eft compris dans ie Concordat,

dont toutefois plufieurs articles fa vorables au Pape , ne fonc

pasobferv^ comme les riferves a bties par le Concile de

Trente h ; mais nous avions riCiAi i plufieurs nouveautte

que le Concile a retranch^es, tL nous apportons plufieurs

xeftridionsicedroitdecollation, qui n*ont pas lieu dansles

autres pays : ainfi nous ne foufiirons point que le Pape donne prem^. i!ki

auxetrangers ni bineficesen France, ni penfions, comme Gaii* <*• %mt

il fait fur les binefices d*Efpagne , nonobftant les Lois du

pays. n ne peut augmenter les taxes c des benefices de France ,

t Li difptnCe eft an relichement de robfenrarion de quelque loi 9u rigle, & du droic commun accord^ rn connoiiiince «c caufe , par celui qui a le pouvoir d*accorder de telles dirpenff t . Cellet qu*accordoic aucrefbii rEglife , n*avoient pour objcc que de faiie grlce a celui qui avoit manqu^ i rubfenracion de quelque r^gle de rEglife ; mais depuii on a accord^ dei difpeiirei pour autorifer d*a« vance a ne pai obferver cercavnes r^gles.

II Laudabifis conjuetudo ^CtH i-dire un uf^ge qui n'eft pai fond^ fur une loi pr^cife ; mvif que Ton s*eft accoid^ a obfcrvery & qui •ft fbndi en raifon.

X C*«ft*i-dire , omiffo medh.

y ^n ce cai le Hape eft oblig^ de nommer dei Commifniiref ad fortes^ c*eft*d-dire fur les lieux, afin que lei fujeci Uu Roi ne foienc point traduits dani les chbunaux ^tr^ngeri.

f ^'0*T c>*J«rtui, lom /, cA XV.

a Ces reCerves apoftoliquei fonc tes mandaCf & aocret etpeda* tlves Ddtis !es pays d*ob^dience od le P;ipe a fes moii r^feiv^s , if co«*feie alteniiitivement avec les Ev^qucs penilant fix mois de i*an« Bkie , & pendjnt buit mois i T^gjrd '*es autres CoUareurs.

b l.es expedtrftivcs des graducs indultaiies & brevetiiiret de fer« neMt de Hd^iitt^ & Je ioyewx av^nement , ont enco e lieu parmi oous ; mais oon les aiicres mvndat^ de prwide' du.

c 1 outet les abh^ycs donc ics revei'i:s evi cciert 1a V3'eur de xoo Aorioi , loac coniiAorulcs , p^ibe qu*«iics looc tajc^cs dani les ii*

t^»UH**ft^^jJ J 1*1«

57« INSTITUTION

Paktib lii. ^^ '^ confentement du Roi & du Qerge. Nous ne prauMi CiAP.XXV. poiat de Bulles pour ks petits binifices» mais de fimpfes fignatures , dont les frais font beaucoup moindres.

Voili ce que nous pouvons appeler Ubertes ^, & rap- porter aux deuz maximes etablies cldeflus , que la puiflance JEccIefiaftique eft purement rpirituelle & qu^Ue doit hm employee fuivant certaines r^Ies , ce n^eft pas que nous n*ayons plufieurs uiages qull eft difficile d*accorder avec la pureti de Tancienne difcipline, comme on a pu voir dans tout ce Traite. Quelques-uns peuvent etre regard^s comme des priviKges que le confentement de rEglife & dp Prince a autorifes , les autres peuvent etre compt^ pour des abus que le malheur des temps n'a pas encore permis de corriger ; mais il ne laifle pas d*etre vrai que dans les derniers (i&cles, la France a conferve plus fideilement qu^aucun autre pays les fondemens de la difcipline de PEglife.

vret de la chambre apoftoUque. CeUes au-deflbos de cette foiniB* sefontpas con(i(loriales , &c ne fontpas tax^es. Dans rorigine, ces Caxes ont ^t^ r^duites au tiers des fruits : f>6 florins x tiers de flo« lin , font le tiers de zoo florins. Ainfl les abbayes donc la taxe ex- c^de 66 florins t tiers , font conflfloriales. V^yex Fuet , tr, dcs mat hinif. liv. s » ch. 7 , p. 669.

d Les Libert^s de l'£glife Gallicane , ou maximes confbrmes i nos libert^s, ont ^t^ recueillies eo %\ arttcles par Pierre Pithou, Avocat au Parleirent. Ces libert^s avec leurs preuves , furenc publi4§es par Pierre Oupuy , & ont et^ r^imprtmees plufieurs fbif. Quelques partifans des maximes ^crang^res , s*deverent contre le ▼olume de nos libertt^s , entr*autres , un Pr^tre nommc Herfent , qui fout le nom d^Optatus Gallus , fit un livre i ce fujet. M. If Pr^fident de Marca r^futa Optatus Gallus dans foa fkmeux ouvrage ifliituli f de CMCordid facerdotii 6r impcrii^

F I N.

m£moire

>

M£M O I RE'

DES AFFAIRES

DU CLERG^

D E FRANCE.

Es Princes Chretiens ont accord^ k TE- t. glife diverfes immunir^ , (ans tourefois tmmanieii exempter les h^rirages des anciennes re- ^" ^«'I*< devances , dont ils itoient charges b. Saint Ambroife reconnoit que les terres de rEglife payoient les tributs , comme les autres c.

€t Ce M^moire fur les afTiires du Clerg^ , fut compof^ en i68d» pour M. le Marquis de Segnclai , Sccr^uire (l*£tat, far les mi^ moires imprimes & fur quelques manufciits , principalement d^ M. Parru , Avocat au Parlement , dans les (Euvres duquel il y a un memoire fur lei Aifembl^es du Clerg^ ; un traice des dcci- ines ou il explique rorigiiic de ces ailcmblces , & des impofi* tions nomm^es dticimes.

6Con(bintin, premicr Empereur chr^tien, dans fa lettre aa Proconful d*Afrique , ordonnoit que les Clercs feroient exemptt de toutes les charges publiques. Mais cctte exemption n^jvoic pour objft que les charges perronnellet & non les charges rceU lev ; Sc toutcf les exemptioni , foit perfonnelles ou rccUcs , que les F.mpcreurs & autres Princes chr^iient ont accordees aux Eccle- fiafliques , ne ront ^t^ que voloncairement fic par un efprit piccc. Flles ont rc^n plus ou mo*ns d^cttndue , felon que le Princ* ^:oit difpofc a fiivorifer les Ccclcfiafliqucs , & qtie Ic% bef:>ins de ri-Lcat cCoiciit pltis ou moins grjn Is ; car dan% le cjs de ucccfljtc , il 11 'ya poiiu i!e privil^ge ni d'imm»:nic^ qui ticnr.e.

c liv. 4. fur S. l.iic, ch. s , il dit : Si vous nc voulcz pas trr: fa- {etf (Ic Ccfjr , rcnonccz donc a la polIVnion dc> bicns Ju mondc Jefus-Chiifl lui mcmc a cnfcignc que rE^liie dcvoit p*!yef lc trlbiiC Jifnu IL O O

I

(7' M£MOIRE DES AFFAIRCS

Tt.f. i.r.jlSouf let Rms ./ de b fj=:=i:e £e ChirlexsTns , il fiff

"•*■'■* "• oiioaxK q-Jfi chaq'.;c E^iic 3uroit bsc certsics quaciiie

>S. 11^4. t. 4e tcirr, iinLin nunf^ns^ Kbre de touie c^arge & (h toot

(. teavtaior. fenicc ; p^roiettant, d e:le ea ivolt p!tjs, i'ea rendie

■'■ _^^quf!q-:creiJe\'3r!ce aut Seigoeun. On priterdt: Aepaae,

t.\o. iM- T'^* i" bicni EccIeGolliqiies dsvoient etre ecticreiBeQi

I. e. fatci- hbres , pour ntitre pas de pire condition , que lcs lerr»

?^Mfl^ "^" Pretres E^yptiens du temps de JofefKi. Le Cond'e de

te». «■ni. L^tran, fcus A'eii3i:dre ill , en 1 17^, d^lVndiiaux Cca-

*& (A% , & aux Rcft£un dcs viiles, foiu peine d^cscocmu'

.Birnmir.. ujj-jjQ^ d'o!)!iser ks Clercs a comribuzr aux charess

4.tU/. FJb,,r-u,.s: permeitant toutstcis a 1 1-v^que ci aa Cierge

d^* contribuer volontairetncnt , en cas de necetEie , cu c'u-

^■^'"'f<" liliti confiderabJe. La mcme defcnfc fut confirtriie a-J Con-

cilc dc Latran , fom Innocenc 111 , en 1:1 ^ , qui aputa

queic Clcrge nc pourroit faire decontributio.i , otcmevo^

looiaire, fans confulier lc Pape.

TL Cependant !es Cro'fjdes furert des occafions dlinpofer

desfubfid» conGdmbles fur les biens ecclefiaftiques. Phi-

lippe Auguflc fe croifa avec Richard, Roi d^Angletcrre ,

ea 118S, pour reprendre Jerurdleni furSaladin, qui en

avoit chaHe Ics Chreiiem Latin5. On ordcnna que tous

i Cifar. La doArine dei Aputrei Ei eeVe de S. Par.I tti cBnToimt. £n ^■^t , S. Iniio«nr Pjpt, ecrii i S. Viarice, Evtiae de Rcii-n, qpe terrci de r£^lire plient le ccibut. Hoiioriiit , en 41; , oriton- lue lei Ceciei de l"Eglifc luHiint f;:jecce! Ju:( chirge» orrtinairei , iL lei a)fraiit1iit reuleinenC dci charges eMrioiJIniiiei. luflinieo dam fj novellc )7, permct aux Evequei dMfrique de rentrer iJaac le» bient donc let Arieisi let avoienC d^pouillci , i condicion de payrr iiii ciiargei orJiriairei. A;!Ieurs , il enempte lei Eglirei del cba^gci cslraurJinjifet feulement.

if S011I lei Roii dela|jrem.vrerace, leslicclcliilliqucl devoient au Hoi, i ciu(t dv leuri tercci , le droii de gtic U ie pcocurstion , & (e ler^-^ce inilitaiie. llt concribuoient aufli aujc doni annueli que le peu- ple fjiroic au Itoi. Ils conCribiioient d'ail]e':ri aux Cribuci ordiiiairei BeeJlcraordiHairei, quele Roi mettoit furfei fujets , comr.e il paroU pac lei urlrJiichillemcnt qiii eii f.ireiit accoruei i cercainei Hglifet. Clotaiic l.eiijigou iUo , orJoniii que lei Ecc^LTiafiiiiucs paieroient le ticri ile l;iir reveni) -, ccla fut iciiMvcl,; plui d'uiie ioii foui la fc-

»_l,OTliiie Charlccnapnceiit dirpciifclei Fcclerafliquei de fjire

Tur cL»i:ie pofltjil.ur, a proiioiiiau de lei beiielicet oa fiefi, alleus K auuei liciit*{ei.

DU CLERGfi DE FRANCE. 579

eeux qui n*iroient point a ce voyage , de quclque condi- fion qu*ils fulFcnt , payeroient une fois la dixme de lous leurs mcubles, & d*une annce de leur revcnu. Ced la dixmc SjUdine , qui eft comprcc ordin.iirement pour la pre- Miicre impofuion / faiie fyr les Ecclcliaftiques.

Le Conciie de Latrnn , foub Innoccnt lii , ordonna , que Conc, Loh tous lcs Clercs paycroiem la vingticme partie dc lcurs rc- ""/«• venus ecclefiaftiqucs , pendant trois ans , pour Ic fccours dc la Terre-fainie ; & le Pape avec los Cariiinaux fe taxc- rentiladixieme :c'ctoiten 1 % i ^.LesScigneurs s'ctoient no- tablcment incommodcs par les deux premivrcs Croifadcs , & pIufieursEccIefiaftiques s'itoicnt cnrichis.

Ccs levees devinrent frequentes dans Ic mcme fieclc : fousS. Louis il y eut treize fubventions en vingt ans ; fous Philippe lc Bel, vingt une decimcs en vingt-huit ans. II ^ s*en trouvc prefquc dans tous les r^gncs , dcpuis Philippe- ^

Auguftc ^. Comme Ton publioic dcs Croilades & des In- dulgcnces » non-feulement comre les infideiles, pourle fe- cours de la Tcrre-fainte , mais encore contre lcs hcreti- ques & Ics autrcs excommunies , on etendit aufti Ics deci- mes a ces Croifades. Ainfi en 1216, Honorius III accorda une dccime ^ Louis VIII , apparcmment pour la gjerre contrc Ics Albigeois : ainfi Urbain IV , en 1262, en ac* corda une h Charlcs d'Anjou h , pour la guerre contre

f La dixme ou decime Saladine eO bian regardee comme la plus ancienne dccime impofce fur les EccMtiaftiqiies ; mais non pas com- mela premicre impoitcion faite fur eux. Car, indcpendumment des contributioni qu'ils fburniflbient des le temps de la premiere race, & des tribucs qu*ils payoient , donton trouve dcs preiives djns Cwc- goire de Tours , fous riicoJebcrt Roi d*Auflrulie , Clocaire I, 8c fuiis Charles Martel , & encore fous Charlcs le Cluuve, au nip* port de Fauchet, Lcuis U Jeune , le premier de nos iUiis qui fe croi- fa , lorfqu'ilpartit en ii47, fit une levce fur lcs Kccl«.HiaUiques pour les difpenfer de ce voyage, ainti qu'il eft prouve parl- s pleces rjp- portces pjr Duchefne ', 6i fuivant unc chronique de Tiihoaye de Mo« ligny , lorfqu^Eugene lll vint en France , toutcs les <*g!ifcs du Koyau* jne concribuerenc pour les frais de fon lcjuur, qui fjc allez long.

g On peuc meme dirc depuis Louis VII, puif^u'U fit unt levce fuc

Jes Lcclcliaftiqjes , en 1147.

h Charies d'Anjou , ficrc de S. Louis , pafla en Italie, i li t^Ca cl'uao aimce con^^olce Jc cioilcs , ti. foudoyce des riedmes 4a

Ooij

ffc MtMOIRE DES AFFAIRES

TttuciToi ; & aprrt l<s Vepces Siriliennes * , MxTtia tV ei auxra ime pcr la yJirte cocfne Rerre (l*Arragon. ScfJ» €K meax z!Ts:<iva . I«s Rois pcrfEircnt auSi aux Pap« de £ure diis *;:vijs .ur Cler-i de France , pcur ictirs pisr- ru >:o.-;r± i<3 eaneoiisdf rt^ttV Atnli P<>i!ippe-Ausune ac^iorc.i une ^LJde a lcaocetn III , pour b guerre cor.tre rt.ri^eraur Ortoa tV. Philippete Belaccorda a Jifin XX!I, «UU.-L 'I.^c^uk: , pour U sueme comre Louis de fiat icre ; & en rrir ii pa.-r.

0> >i<^.::j!a ea £iveur des Papes fe nmltiplierem pen- ius 'ji •.^T.-.-ls^ c Avi^ooa, oii dca^uii des Papes rraitoii lid z^-.-: "j^i.v , la guenc «pill uiibit a ceux de J'auire ciii-jjiT-iia-aisalonfOos"» oppofa forteoieai ca France, «TC j:e a fC'-Ci3 iss lurresexaSions Jes Omders de la Cour de Rc.Tn:. Av'icr!<i:i:ii:iJT>;,cna%'oUenb:iU aur.i..Tcile lever ieitiedai^.Ct^tDaie «£j;u destubvesrosffTequenies. II ya ui:e Ccri..nji<n m Bociiice VIII , <iui declare fon en de- ri> que:s ^cot lisbLf:^ ib^tsa Ij dedine; & une auirede Ci:aii;a; \ , 33 cc^;::!^ « Vi;:ir.e,qui ordoane <pi'elie ji:;r rjviL- :iuv3ni les irdcczji taxes.

C.:iT.: C^aaiotiix pardi des decinies accordees aux Rois yar li> .-.r<s ; i ce i"-c en ce lerrps que ron commen^i <: .;■: i^...::iji . tsisi^ i.r^ pre;cT:e dc RelicLian k ; comme fcs -^uT *;c:rcs c-s v^leiciat IV «ccottij 3 Philippe de V i j.>sr n*:> ,rci:; lis i-^ielliik^sde rLiat. Depuis \'e\- t.-:^..— uu 10.. ;i leCjactlc de &j(Ie,Ies decimes fu- rsi:: p<^ rir^ . £: tl y e^i de la part d<K Papes pluiieurs tt:^ oic.->;)ii -s .:££:. En i^ai. Lcuit Xllleva une ded- Mii . p<ir ^r.i:uSjB du Pjpe, poar lecourir les VeQiti«ns

C;«.-l>;i-'s FnEce,L'ir';<^ f^imueU JeGtrrnde Bencirent . .Miin- .■.i.iBi.x«:U« Ft^i.:-.£H.q,i,,fCoiteiiiiij:: Je la ^it.Ie ..jnn

. Cn 4?r--* * '^* SJ.iIaTi.i , le mjlljcre ^■■t lei S;c:! eni, «• n;i...4«u.« jve.; P.e.ie .i.trijon, frer.t en iiSi , le jojr J( Pi(Ji. Oc Eo-J Lti i-ri.iJ.1 e.itioienl en Suile. Lc cr.,«-,;.:i <o j- ,e iBftei len.; .1« ijnjl ^at cooijrji, celi ])buiq<.oi l\a 1 Wfl .:^ i <= =11 (c:* U njEi jj Ti^ro .li.-^/tf.iid.

DU CLERGfi DE FRANCE. ^8m

tcontre le Turc. En 1 5 1 6 , Leon X donna une Bulle ,. par laquelle il accorda a Fran^ois I une decime pour un an , fur le Clcrge de France, qui ne feroir employee a aurre ufage , qu*a la guerre contre le Turc , fuivant le denTein dit Roi , qu'il avoit appris. On drcfla pour lors une taxe de chaque benefice en particulier , qui ell lu-defibus de h di- xierr c partie du revenu : 6: ce depaaemcnt de Tan 1 5 1 6 ,a touioursetefuividepuis/.tncemeraetemps,futp:iflelecon- cordat entre le Pape & le Roi, par lequcl les Annatcs fu- rent etabiies tacicement , en aboliiTint la Pragmatique » qui les defendoit ; & c'eft une autre efpC^ce d'impoficioA fur le Clerge de France , pour la fubfiftance de la Cour de Rome. Depuis cc temps , il fe trouve plufieurs Jevees fai- fcs fur le Clerge de France , fans confulter le Pape. £n 1527 , le Clergi offrit 1300 mille liv. pour la ranqon d j roi Fran^ois L En 1 5 3 4 , le revenu des biens eccle- fiaAiques fut partage entre le Roi & le Clerge. £n 1 5 5 1 1 le Clerge fit encore unc offrc confiderable. En i ^ 57 , Ie$ Receveurs des d^cimes furent crees en titre d^Oiiice , & pour leurs gages , onaugmenta les decimes d*un foupour livre; ce qui prouve qu*il y avoit alors des decimes or- dinaires.

Depuis le contrat de Poiffi m , fait en 1 561 , les levees ^Q^Yrati rf» furU CUrge au profit du roi , ont ete continuelles. L'abus Poirti & da que plufieurs faifoient dcs revenus ecclefiaftiqucs excitoit Mduo.

/ On tient coramun^ment que c*e(l deptiis ce remps que Ics d(5- clines fonC devenucs annucUe^ Sc orJindiies. II lemble nc4.'unoirts «]ti*elies ne le ruilenc pas encoie en is<7 » puifque Htnri ll crcjnc alori des rcceveurs dcs deniers extraordin:::res H cufueis , I'.'i!r doiw fia pouvoir, entr*iutres chules, de reccvoii les Dons ^rtttuits & ihu^ ritjtifs dquifolU .s J Dicimcs, Oepuis ce temps , le Cieige u prcl- q;ie cou)oar» quaiitiJ de Don pntluit , lcs !ul»ve«:tions quM puir; ait Rot ; & c»jla faiis doute , parce qu'il prcvient ordinairemcrit par dc» oiVres voiuntaires , les iecours que le Roi etl eii droit dc lui d.Mii^iuicr pour les heroins de rEtat.

m Cc contrat eft rorigine dc$ rentes fur le Clorg«5. Cc quc le

Clerr^e impofi: fur fe« membres pour le pjiement de c?s rciue'. oC aurres qui oiit ctc augmentc'es depwis pnr divcrs c'jn::uts, s'jpp,*!!e iiinitrinci /)<ft/ru^i. I.cs ri4l)Vc'nt'on$ o vJiiuijeN rjcxLraordinaires •"]••* Je <.!! •:;;'• paie au Koi , s'ap;)elU"it <i •'.•s f.ituits o\i (uhvenri.ifi'.. !*< li rvt^jiiri n q.i' yii e\\ faitc l\u chaiuc mwmbrc du ClergO , le lcve foji Ic ticre di Diiiime»

O o iij

;Si M£M0IRE DES AFFAIRES

Iji>aioede$I>er^i<7ja,& rinElignation oieme desOtho liqucL C y -;:; osi p'2!n:« 3Ui Eia:s renus en i ; 60 a Or- leK». p:;is 3 Por.ici!';. On tii afit:mbler p3r rautortecu Rm phiCfurs PreUts a 9ai3i en i ;6i , pour iraUer de ia rKcrmucn ^e IsgiiJe : & la fut tenu le fan:!cuz CaHnjtit, arec Min::'?!^^ is la re*ig;on pretendue retbrtnee , Bor,: 1e psni cioi: alon fi pui&anr , <jiic le Clcrge etoii ine* ii:;^ duTie en^.iilre (teflnjfiion. Cei Prelats palDrent doiic i:n contTEi , pir ler^el ilt soUigerent , au nom dc tout le C".(T2e, a rivet au rci 1600 oiilie livres par an , pen- eMi £1 ir.i : 6w de plu? , a k reaienre en pofTefnon de fo c:>raire5. «Ji; Irt aides & <!e fi."s gabelles , engjgees a rh6:;!-«-vi;:e, pcur ^30 mille livres de rente , fsifani f«)t sa^io::: c::iq cents foinnie mi^le tivres de principal, qa'tissV>.'i^eoier>r de ra<be:er djns dix ans.

LeRoi t:>u:e:'(>;s, fans fe libeier , fii de nouvellcsconf- tipj:ioas de rente pcur 416000 tivres, doni il aili^na le psTeTTiei^t.^lir ccne iiiTpc£:ion, comsieli cile euteieper- peiueHe : ie Cer^e de fon c6:e , iit diverfes conflitutiont deremes, pour reiirer Ibn tcmporel aV.ene , ou evitcr ^c r.ouve^Ies alienations ; le tout montant a 7^)000 li- ^TCS de renie;& avec ies 436 mille livresqui ne furent pMni accMinees , i iS^ nilie iivres.Le Cle:^i; ayant fournt au H-ji :.?utfs les ibmntcs pro<Ti;fes , pretendoit eire ijuir j : daiileuTS il accufcii <le ni:lli;e touS ces contrats , tj.^t avec Ii: Ra: . c ^'avcc 1a Vilie : au contraire , le Prevot iii N W.:hai:is £; !a MHe ds Paris fouEenoient quc les ren- trt erciient djes. Le roidiffera le jugement decette con:ef- tatic:: , ijui eft encore inilecirc.

Le Ccr^e sScmble a Mclun c:i 1580, fir un antre Contnt , ou fans anprouver ces rentes fur lefquetJes on proteiu reciproquement , il promit d'iropofer fur les bi- netizii I ]too niiiie Uvresparan , pendant fix ans; fjvoir, 110 6 n iielivris, 3 puoi Ton fic nio:uer par erreur, les rcn^es de la Viiie <Ie Paris , & le furplus, pour acquitier qu;.'que pjnie dil principal. En i j86 , le clerge accorda c.-^;orep.:rei:!eieveepour<ii);aos. Le contrai fui renouvele e.n irg6,en i6o6,en i6i6,& a!:;ri toujours dcpLiis , de (^tTzr^c.ldiians, avccles tncmes prorcftatlons. Ceiie im- poti:iou s'dppelk U Dciixt a!-Jir,j:rt. £Jle a cte reduiie cn

DU CLERGfe DE FRANCE. jtj

1636, i 1196 mille livres, parce que Ton avoit rachcte quelque parrie da principal. EMe nVft cmploy-wC qifau payc- nicnc dcs rcntcs de rHotel-de-Villc fur le clcrgc, & aux gzgcs dcs olHciers. Elle s'impofe fur le pied du dcpane- mcnt.de 1516.

La ^ecimr orJin,ztrc ccmprcnd tous lcs benefices, c'eft-a- IV. dire tous ccux ciii iouiflcntd^un rcvcnuecclcfiaftiqucccr .P^"*"* tain & ordinairc , mcmc lcs pcnrionnaires. Elle s*ctend fur Icsofficcs clauftraux , qui ont un rcvenu fep?.re. Les Che* \aliers deS. Jcan de Jcrufalcm furent compris cn la ciecime dc 15x9, fous le nom dc PJiodlensy parce que leur refi- djnce croit cncore ^ Rhodcs. lis furcnt aufli cotitpri^ au Ccnirat dc Poifli, 6: aux autrcs fuivans : mais ils pretcn- doient ctre exempts en vertu de leurs privilcges : fur quoi ils furent Ion[5 temps cn proccs au Confeil avcc le Clcrge. Eiifin , par Tranfa«^ion paflce cn x6o6, ils s*obiigorent ii coutiibger aux dccimes, & Icur taxc fur riduite a 28000 livrcs. IIs Tont continuce depuis,fi: on rappclle CWri^x/- ticn des Rhodlens. Les Jcfuitcs ont ete aufli compris aux de- cimcs , pour les bencfices unis a leurs CoIIeges. On y a compris en X63 5 , les Maifons religicufes de nouvelle fon« d:ition ; & generalcment tous les bcncfices omis dansla taxe de 1 5 X 6.

On etablit dcs bureaux dcs dccimes cn Bcarn , inconti- ncnt aprcs quc la llcligion Catholique y fut ritablie ; & ^^^, /^y,^ toutefois les Ecclcfiaftiqucs de cette province & de Navar- re s*en font long-temps dcfcndus, &}ufqu*en 1670.

L*impofition dcs decimes fe fait en vcrtu du contrat paflc avcc IcR.oi , & fuivant le departement regle en 1 5 1 6, qui a kxk re£lifie de tcmps en temps /1. Ce departement ge- neral regle ce que doit porter chaque diocefe , & dans cha- que diocefe fe fait le regalement fur chaquc benefice en par- ticuiier. La levce fe fait par lesReccveurs particuliers des * "' *

n Lesbcneficesqui avoient ^te omis dans le d^partement de ip6,

ou qiit ont dtc dtublis ilepuis, ront tsxcsenvertu d*un Edit dc i6j^, ou fuivant le contrat de x6is. Les nouve.nix Morafteres font impo> fci CM vcrtu d*un Kdit de 16 H- La r«5p2rti:ion i1c< fubvc»«cions , au- trcs qi:e Ie$ dccirr.es ordinnires, fe friit fur lcs dioccles & bcntfHcier» , fciun lc dcpjr:cment i^it en l*ail*emblcc , tenue j M.'ntcs , en 1641.

Oo iv

384 m£moire DES AFFAIRES

Aoce&s», quiapres )e ternienpirif>,envoient contraiii? dre les Ben^ien, puis remetient les deniers entre Ie> BBii»desRcceveursproviaciaui,(]ui paieni au Receveur- gencnlvll n'y a point de (blidite; ni un Beneiicier, ni ua diocele ne paient point pour rautre. On doii decharger cnu qui ont ete fpolies du revenu de leurs benefices ; ce qui arrivoit (requcnuneut du lemps dcs premters Contrais , a caufe des guerres pour la Religion. On a egard a toutes lbr<esd'boftiliTe5, & auxinterver£oiu dcsdeniersdes ded- mes faiiespar lesGouvemeurs des provinces ou autremen^ mais loutes ces cauTes de nou valeurs , doivent etre esarni' nees & prouvees. Tout poflefleur de benefice paie la taie, meme rufurpateur. On contraint rEcononte , te Rece^^etir ou Fennicr , foit general , foit particulicr , iufqu^a concur- lenceduprix defon bail, aienieapr^sle deces du liiulaire. Le fucccfleur ett lenu de deux annees pour le palTe , s'il eft pourvu par mort;dc trois, «'il eftrclignaiaire, en faifant apparoir par le Rcceveur des decimes, des diligences &i- tes conne !e predecefleur. On ne peut demander plus de trois annecs de dedmes pour le pafle. V- Depuis Ic Contrat de Melun & les fui^^ans , la d^ciiao

^^"■^"^ etant etablie comme une levee reglee & ordinaire , & le Rot nt, nen probtaot plus, puifqu^elle eA employee au paienient

desrentes de la Ville, il a demande au Clerge d'3utres fe- COUTi: ce font les/iiJw.T/iwu txiwdinaim, qui d*abord n*ORt ete accordees qu'ea de grandes occafions , puis a tou- tesIesafl^embiees.En 1631 , a roccafion de laguerre con- trelespretendus relbrm^, & du fiege de Alnntauban, le Gerge conleniit a uneaouvellecrcarion d'officcs,dontla £nance vir>tau Roi. En ifiaSieRoiobiint imBref du P;ipe UrbainVlll.pour eshorter leCIeree a iui aider aux frais du liege de la Rochelle ; 8: le Clerge donnz trois millions.

r On lcs 7.pre:i« tetvttvn dfcimei.

p L»in,.int.i & avtrciisbveniioni , iaftt piyibtet *n dcux cer- s:t% . F(vt:*i & Odob;c ; tt iii-jie Ae pjyei ' 1'ccheiuce, rincciet dci tb3<inet t-\ J j pic '.t coai(ib'jatte >*j dcoiti doGie , i cooifver

4 On '.'ippclle Reccvcur-|^iwra1 du Cteige , & dod p3> ReceTcui- IteRc-Jl Jet Jc.::niei,j U ilidcMUCt det iUceveuit raiucutieii de« ^jc:ei K piovtoccf.

DU CI.ERG£ DE FRANCE. jJj

En i6}£, a rocMfion dc li giKrre itrangcre, leQet^ accorda ati Roi l'ali^naiion tle troii cents inille livres ttc rentc .rachctsble p.ir le Clergi au denier douze. En 1641 , onprijicnaii taxcr leClerg^ extraordinairemeni, pour Ts' moriiircmeni dcs nouveauK acqueis faits depuis i6ao : fur ijuoi fAITcmbl^c tenue ii Mante compofa pour cinq millioni cinq cenis mille liv,, 3 une fgis payer. Le Glcrpe jugea ceitft nianicre d'imporiiion plus avantageLtfe que celic d'une cer« taine fomme loiis les ans , qui clcvenoit une crue de ta deci' meordinaire. En i(S^o,leSacreduRoifutrocc3ftondeIa fubvention extraordinairc; en i66o,fonin3riage.-&aiRli ces fubvemions oa dont graiuhi foni devenus ordinaires, & ont ete accordes par toutcs anemblees , de cinq ans cncinqans ouenviron. En 167^ ,outrele renouvellement du Contrai pour les decimcs ordinaires, le Clerge fit ua don dequaire miilions cinqcents mille livres,pourIepaie- mcnt duquel le Roi prit enir'autres chofes les debett des Payeurs dcs rentes , pourfuivis depuis long-temps, lant pour lcs rcntes amoriies , que pour lei autres panics de- meurees entre leurs maitn: plusuneiaxc fur lcs acqucreurs desbicnsd'Egl)fea)icnet,eftiRiie quaire centsmille livres qui a eie la laxe du huiiieme denier r. Ces impofitions i une fois payer , fe rcgleni fur le pied du depariement de Mante * rc£lili6 en 1 646 : toui difliirent de celui de 1 ^ 1 f , qui ell fuivi pour les dccimes. Les Rhodiens , les Jefuitcs & les nouvellcsRciigions pDrtcntauSi lcurpart des fubveaiiom extriiordinaires.

Undes moyensde fourniraux fubventions , a M Talic- ^| nation du temporel des egliles/. On l'a pratique friqucm- Ju 1

' Outrccsi doni flrjtuili ft ritbvdi-innt arJiiijirei, ^ue [e Clerf ile au Rni tuui lcl timl aiii ou ciiviri)n , il [ijie «iKorB Afi lll ■■"'■■' "-"- ■■"■"■ " ■■ .li-Ltp.

..„...,..!. Lcihrloiri .1i-|-J»:,iu>i,.ic:t !m r tiwx, -y „;-. 11 <'i! cnntriuucr coiniiic lct aiitrri (u}:>( (!u Riii , l'4i.( i i.( nuM nkii ju rni dc lcur aecerrier . lont un( z.nit iciiii.n .11. lorf4jerF.i'ifenepr-tfournif.ulrcmM.T;«!.rhv.i.!i? ■\. Lci emprunii 4M !et Roi» Hc U rrcm^ire & ilc f^c.ii. .i-..nt (.,r liihitPi.:cC^lifei6( 40« lun tjyt\»ii eiaJUiit

'<i96 MeUOIRE DES AFFAIRES mcnt peniluit les guerres cirilei ctu feiziime ficde. Eo 1 5 6; , il y eut un tdii de Charlcs IX , pon.mi permlffion 8U CJerg6 d'aliener desbicns dtgliie pour cent milie cciis il'or de rente, qui fut confirinii par une inilie de Pie IV. H yeut ptufieurs aucresflulles&Edus fcmbl^bles pendantlcs tnneesfuivanies, jiifquen 1 585 ; &lcs alii-nationspermi- fcs par ce» tdiis, montcnta plus d'un inillion de rente. Ces alienations n'eioien[ pas ordonnees, mais feulement permifcsfubridiairemeniaud^fautdeiousaucresmoyeasde lournirauRoi la fommc qu'tl demandoit pourle mainiien ic rEiat & de b Religion. Les Kcntliiiers devoient aupa- ravant faire tous lcurs e£'orts pour payer h laxe de leurs deniers, vcndre leurs meul>Ies,meme I ar^enici ie dcs Eglifes, bors la plus necclf^ire : prendic ii Vir<^eat a conftitution de rente : couper des bois : f.ii:e des biiux cinphyieoiiqucs ou des cchangcs. Eniin , oa nc dcvoii vcnJre qu'a la der- niere extr^miie.

Mais il s'y commit de grands abus , & il fe iit une grsnde dl(!ipaiion des biens d'£glife , fous prctcxie de ces venies. II y eut fouvent collufion enire les CommiCbires depu- tes pour faire la vente , & les acquereurs : on faifoii les fld)udications i vil prix : on eflimoit te fond feul , lans compier !es bois, ni les editices ; on vcndoit les heriiages tiecefTaires & les plus commodes : on en vcndoit pour de plus grandcs fommes qu'il n'etoit porti par rEdii. Aufli k rAiTemblee de Mclun le Clerge proiclla de ne plus fouf- frir aucune alienation de fon lemporel. En effei , il ell de llnter^t public de confcrver lesbiens tcmporcls des EgUfes ; pour le fpirituel , aiin do fournir aii fervice divin , a Ten- treiien des Clercs & aux aumdnes jauirement toutcs ces charfTes reiombent fur les laiques , pOur le temporei ; parce qiie les b^neticiers dechargent leurs familles , & font quel- quc depenfe qui retoume au profit dcs pauvres.

Lc Hci a toujours psrmis de retirer ces biens alienes pour fvibvcniion. Dl's le commencement, en 1563, on pernii; Jc les racbeter dans l'an , comnie par retrait ligna- ger 011 fOodal : cc qui fui e:(icute par des deniers leves fur lcs diocefes. Ccs racliats font favorab.cs de la part du Clcrge, puirqueles biens d^Eglifc foni regulierement hors ]e conimerce : mals les Jagcs laiqucs les regardent comme

DV CLERGfe DE FRANCE. 587

contraires a la furcte des acquifitions & i la paix des fj« niilles. A cliaquc rcnouvclloment du Contrat , le Clergi obtient la prorogation de la faculte de cc rachat pour cinq ansr. Piufieurs biens alicnesont ite recircsefiedivement : & la taxe du huiticmc denicr u e(l fur ce fondement, ie Roi entrant aux droits du Clergc pour confirmer ia poiTcf- fion aux acqucrcurs.

Unc autre manicre d'impofition fur le Clerge , a ete la vil. crcation dcsofHccsdcRccevcurs x, La recetrc des decimes Officiert des fe faifoit du commcnccmcnt par lcs Evcques ou par ceuj cimef. qu ils commcttoicnt. Henri II , en 1557 crea un Rcceveur des dccimes & autres deniers cafucls c:i chaque villc epif- copale. Ccs Ofiicicrs furcnt fupprimes 6c rctablis plufieurs fois, jufqu cn 1 573. Alors Ic Clergc'cn confcniit rctablif- fcment , a la charge d*en avoir la noniination & la difpofi- tion, pourfournir au Roiune fubvention cxtraorclinaire; ce font les Recevcurs particulicrs dcs dccimes en chaquc dioccfe. En 1621 , pour fournir la fubvention extraordi- raire,oncreaen chaque dioccfe un Rcceveur alternatif, & deux Controleurs , un ancicn & un alternatif. En 1628, on ajouta un Receveur & un Contrdleur tricnnal. CesRe- ceveurs particulicrs re^oivent la taxe de chaque Benefi- cier , & la portent a la recette generale provinciale , ita- biie en chaque ville oii il y a generaht^ des financcs. La rccette generale provincialc fe faifoit du commencemenc par dc fimples commis du Receveur gen^ral du Clergc. £a 1 594, furent crees entitre d*ofIice des Receveurs gene- raux provinciaux, un cnchaque generahte , avec faculte au Clerge de les rembourfer. On y ajouta en 1621 , un Procureur provincial alternatif , & dcux Controleurs, Tan-

t La d^clarttlon du iS Juil!et 1702, rcgiftrdc au grand Conftil le 2^ Aoi^t, permet aux Eccl^fiaftiques de rentrer dant leurs bitr.s ali^- ncs , en payint le fixiemc denier de leur vaieur ; c*eft ce que Tun appelie Id taxc d:t f,xieme ienicr.

u Le h'iiticmc fut ctabli par un« d^claration du il Juin i<^4i , pu-

X Le Roi ayanttouwl.c la finance de ces CfHces de recereurs dei

^»'i:;u>s.

<^«WMPt«fi^.' / f-1 «

5^8 M£MOIRE DES AFFAIIVES

cien & rsdternarif. En 1625 , on ajouta encore le Rece« veur & le Controleur triennal. Tous ces ofHces appartien* sient au Clerg^ , qui en a acquis la propriete , en payam U finance au Roi ; & les a revendus aux particuliers avec fa- culte de rachat perpetuel. Ces alienations d'offices font une efpice d*emprunt ou conftitution de rente , puifque lesga- ges & les emolumens fe prennent fur le Clerge. Les ofH«* ciers ont iih fouvent taxes par forme de fupplement de finance ou d*augmentatton de gages, pour fournir au Roi des fubventions extraordinaires. II n'y a que le Receveur general qui n*eA poinr OfHcier ; le Clerge n*y a jamais confenti , etanc neceiTaire qu*il depende ablblument de ]ui« Sa charge ed une fimple commidion , que rAflem- blee generale accorde gratuiremenr par aurant de Con« tratsqu'elle en faii avec le Roi. Ni le Receveur general^ nilesparticuliers ne rendenr compte qu*au Clerge : tous les Oiticiers des decimes , quoiqu'ils aicnt provifions du Roi , font r^pures OiVIciers du CIerg6 , & comme tels , font exemprs des droits de murc d*or , de quart-denier, de confirmation d*heredite , des recherches des chambres de juAice , & des taxes fur les OiHciers de finance. IIs ibnt aufH exempts de taille & de logement de gens de guerre. VTIT. Les Receveurs parricuHers rendenr compre aux Ev6-

JevTe^^ fur r ^"^^ ' ^ ^^^ Syndics & Depures de chaque diocefe , cha- Perg^. cun apr^s Tannee de fon exercice , dans fix mois. Les Re- ceveurs provinciaux rendenr compre au Receveur general , qui leur envoie les erars de .recouvrement , & feul arrete & figne leurs compres. Tous reriennenr par leurs mains leurs gages & raxations. Le Receveur gendral rend compte aux aHemblees generales;il compre, non-fenlement de la * decime ordinaire , mais de la levee pour les frais com* muns,foit delagrande, foit de la perire aflemblee. Cette levee fe fait par avance , fuivant un pied particulier^ & ne pafle point par les mains des Recevcurs provin*. ciaux. Les fommes k une fois payer , que le Clerge ac* corde au Roi pour fubvenrion extraordinaire , n*en« trcnt point dans les compres du Clerge. Le Roi traite du recouvremcnt avec qui il lui plait ; & le Clergi^ fournit au traitant les departemens generaux fic; fdX-i

ticuiicrs.

DU CLERCe DE FRANCE. 589

Ni lcs d^cimcs , ni Ics fubvcntions extraordinaircs ne }^' iTcM-vcRr quc dii contcntcmcnt duCIergey, (clon qu*il les j^ 'r i'^ uccnrdc &lcsimporc, etunt concraires aux privilc^es des pcrioiincs & dcs bicns ccclo(iailiqucs , fi ancicns & fi unt- vcrlcis y qu*ils ont paflc cn droit comniun. Lcs Aflemblces du Clcrgc font donc nccciraircs pour ordonncr ccs impofi- tions. 11 y adcs Ailcmbiccb ordinaircs & d*extraordinaires. Lcs onlin.iircs Ibnt , ou particulicres, dc chaque diocc(e; ou provincialcs , dc ch.iquc provincc ecclcfiJiliquc ; ou ge- ncralcs , dc touc lc Clcr^c dc France. Elles nc ic pcuvent faire quc par ia pcrmiiiion du Roi ; maisa chaquc rcnou- vcllcmcnt (!u Contrat pour les dccimes ordinaires, la pre- n.icrc claulc (hpuicc uc la part du Roi , eft la pcrmillion

V Qiio-qiie le^Honi r;r.itn!i< & aiitres fuhventlons fe lcvent orHinai- reinrnt tn con'.c-.{;icnce ucs cuntriit^ p.LJrOs ^vec le roi j ce t|iii cmpocte rL-ccruirement i:n ccnientemcnt dc h ;'ir! du Clergc , il re s*eiiluic p.i^ (('.ic lo Koi f.c puillc lever auciinc c.nn:r;b-irion iur le C.er^c , tjnC fiin conr-^iitcment. C.ir indcpcndnmment dc li ca;iiirttion , & c.c tj-.itl- ques autrcs iniporitions* ;.uxquc!lc& lei h:clct'i.iili(]i.cs iO'i.c fuumis ccn-.nu les .lutres lujetsdu I\oi , on voit quo d.tiik nli.iu iirs 0(.var;('ni » & d 'AS <'.:oii{'.cs contrars mcrre , Ie< i\ hvoMTlonifriirr.ifs au Riii r.'o«t p.is to'.;'i'jur$ ccc fjuiilir.cei dc Dun crjruf. L?(.ier^c lui mcmc a re^ar- dc ccs ('uLis conune unc coiitril>ut-uii aiix c!urk;?s f!e Tctjt. i>ii en pourroit clt^r pliilie.irs cxemplc^ : nt.nk on te coiiten:cri dc rer.voyer aiix nrocos-vfrli.uix dcs .illcntlilces du Cicrtfc dcf annce^ I~i ' ^ 1-5-». n.ins lc prcTiier , Ic» J-vcmies «[ui ».j»r»j kiioient r.iiUinl.cc rc- poiiHirent aux c n nutl.iirci f'ii K-.-i , H'.ic lummc C/vyent lis j\'t.'icne f: :s /'.i/rt tov.M let t^mpt nn Aivvi' Ae pjrtaztr is.t th.ir^et ec i'Vtat» Diris U'pro:c^-ver'>a' «i- i-; ;, il nclut ]»..'int qii?lhonde <*on grjiruii : les cijrniniir.«:rc'. dii Hoi dem.ind,. :cn: aii cl-^r'.',--' ur.e cerf jine '<rnme , & i.i ..j iUtv.-rvn; qjj /< K(»' tvjjo.» t p!fn J\iJflHiun pour U C'e*}it , n'iiirL.:c'i>ft ntn Junfcr djnt i'jrct^n ujui^c tfc lui Li^KjUr U ju:n dt Jl:iiC Ij rei*jrrit on & I< recouvr^:tr.fnt i{i,s jonim^'t Puur UjjucHcs tl di- rott contriluer d:ix h:juint dt f*Ffjt ... . ^i^c c'ejt i.r.t difiinJHon eni^ mnre, dont U LUfic jouit depuis lonf^-tcmps i qucIU U rend en cettc p.ittit depttjUuiic de Cati:oritc du Rot. II rd'ii'te aifrz ce (liiwiiiirip <\:e c'cii le Rui qtii impofe le CUrgc cn g(^ner.«I & en p^riicuiier ; %\\.'j !rs conrratt quc lc C!er|;^ fait avec lc roi ne fonr que cSei abon'* «■.•:mens fembii>bles a ceux que le Roi fait avec Us V*y% ci*Etaci i & «l>ic ;.i rep irtition qiic le Clerg^ U\i fur fei mcinbrcf . ne fe fdit qu*en virtur'!* !'.iiitorit^ du Roi . qui le permet linfi, It Roi ^rant le feiil qni p-..:il'c mectrc impoficion fur fcs iuieci. Les iliput^s du Clergc fe ji.'«.ri(.rciit iur ce que U demandc dcs commiflairct du Koi reflfe^n-.Moic ii \\T\ iiri're .tSi i'u : mais lc roi confirma ce qui dvoit M f ir ; Sr par ar- Tcrde ton coiif**il du 15 Septembre 17SO9 il ordonna qnM firi<ir kti- p.Mc jS: levc cn ia mr.niere & dans les termes accoi:' .:-..'. . i r .iv c^ta- cci.sdu (■ !ci|;e de France, par ies burcaux ru .vi n , !.- fomme dt a;cw.uo )it, «nnucKcmcac I ^ pciiiiMiit iukUJis cic i\u.\ .:;..^e««

f90 M£MOIRE DES AFFAIRES

au C\er%i de s'allembler dix ans apres ; ce qui a toujoan iti praiiqu* depuis 1^86. Ces aflemblees ne Coat poinc des Conciles, etanc convoquees principaleaieat pour ks aSiires lemporelli;; {, & pjr Dcpuies leulement , comme les alTembl^cs d'etats. II n'y a qu^ des Beneficiers qui puif- fent y ecre depuces, & par la province oii eft ledr b^Q^- fice. Chaque province envoie quatre Deputes ; deux du preaiier ordre; rArclieveqiie {v uii Eveque , ou deux Ev^ ques ; deux dufecond ordre , qui doiventetre inyiu;/-i4, 6t avoir un benefice dans le dioLcre qui les depute. Le Roi marque le lieu pour cliaque alleinblce. II doii eire pres de la Cour; & pendam quelquc tenips ou le marquoit auire que Paris , de peur que les dcputes ne fe detcHiraaOent a d'autres afTaires.

Outre la grande afTcmbl^e de dix ans cn dix ans , il y a les petices , pour ouir lcs comptes du Receveur general. D'abord on nomnioit un depute de chacu.ie d<£S quinze pro' vinces , pour ouir les comptes ; & ils y pouvoient vaquer au nombre de dnq. £n 1 6 1 ; , on permit d'envoyer deux D^putes pour les comptes , faifant en tout ircnte-deui , avec les deux Agens. Les Afremblees des comptes fe te- noient tousksdeuxansiufqu^en 1615, qu'eiles furentre- duites a cinq ans ; dont Tune fe confond avecla grando , Tau- trc fe lientdans riiitervalle, comme cn 1660, 1670 & 1680. Le Roi leur demande des fubvcntions extraordinai- res, aulTi-bien qu'aux grandes. Les AtTemblecs extraordt- naires fe tienneni par les Prelats , qui fe rencontrent i la Cour, avec les Agens generaux, lotfqu'il arrive quel- que affaire imprevue hors le temps des AiTcmblces ordinaires.

Du commencement 11 y avoit des Syndics & Dcpuies !u g^neraux duClerge , eiablisen 1^64 : mais comme ils abu- ferentdeleur pouvoir ,cn confemantauxconllitutionsdcs rentes,il5furent abolis a rAffemblte de Melun , en 1579, &roncresdes Agens & Solliciieurs generaux, pourfoUt- cicer a la fuitc de la Courdles affairesdu Clcrge. Ils font

l FJ!cj fonntnt n^anmoim dri di'tWrsrioni , pst if (qiwllei ellei ar- tticnc divcri puinit ie foilrii.n U ci? dilcipiine. Lllcs ccniuicnt de> Ou- Tragei , ri« Thifci & auires icjin n<ii le mititent,

n III fgnciuiTi cltarg<!i de fuivce a fatii, clucun les a£Urci itt

DU CLERGfe DE FRANCE. y^i

ideux ^tous deux du recond ordre, nomrois tour i tour par lesprovinces^ ou les quatre D^putes. Leur fonflion dure cinq ans , & on en nomme deux nouveaux i chaque Aflem* blce, culcsanciens rendent compte de leur geftion.

LesSyndicsgeneraux h avoient aufli juridifiion pour tout ^^* ^^ ce qui concerne !es decimes. En les fupprimant, rAflemblee EccUfi^S^ de Me!un erigca des Chambrcs Ecclcfiafliques ou Bureaux quei» gcncraux dcsvlccimes , qui furent erablis par Edit en i s^o , dans huit c villes metropolitaines: Paris, Lyon , Rouen^ Tours, Bourges, Touloufe , Bourdeaux , Aix d, Paris eroit pour provincc de Sens. Chacunedeccs Chambres eft com- pofec de dix a douzc; Juges , qui doiventetre gradues& dans lcs Ordres facris e : ils fcnt choifis par les Archeveques : ils jugent fouvcrainernent do tous lcsdiflcrents qui concernent los dccimes & fubvcnrions du Clcrge , & exercent leur fonftion gratuire.r.cnt. Leur juridiftion a ete fouvent con- firmee par ies Lcttrcs du Uoi o: les Arrcts des Cours. li y a des burcaux particuliors dcs decimes en plufieurs dioccfcs/, accordes par ie Contrat de 1 6 1 5 , & compofes dc l*Eveque, des Syndics & Deputcs dcs dioccfes , pour juger les memes

dioccfes dc lcur H^^partement. L^^tabHflTement He cei A^ent a fouifcrt quelqvMs contradiOions en diHerentes AlTemblees du Cler^e , depuis ccllc cie Mclun , notamment en 15S5 , 1605 & 1650.

h P!us anciennement , c*etoit te Confeil du Roi , qui connoitToit «!es decimes. Ces matieres /urentenfuite renvoydesiU Cour de Aides do P.ui5 , par TEditdu mois deMars, 1551 . dc depuis par Edit desrooi* deFdvricr 1553 , & Septembre I555 , a cclle de Montpellier.

c 11 n*y en eut que fept dt.iblies par rRdit de 15S0 ; la huiticme qui cft celledeBourges » ne fut ^tablie qu*en 15S5.

d II cn avoit <^td «^tjbli une ncuvicme i F.iu, en 1^33 : mals pr£« Ccatement il n'} a que Ie$ huit prcmicrcs qiii lubfincnt.

e Les Juges font choifis entre !c< Confcinert-CIercs des Parlemens

y a au^fi un promoteur g^n^ril.

/ Les dioc^fes ou chimhrcs ecct<*ri.iftiqucs ie% d^cimes , refTortlf- fanfcs ;iu burcju gt^ni al dc Paris , lont Paris, Sens . Orlcans , Char- trcs . Mcjux . Auxerre . BIols , Troye« , Reim» , Laon . Chilons , Bcnivait, Noyon , SoiiTon» , Aniims , Boulogne. Seniis & Ncvcrj. II en eft ainfi det autrcs b-jrcaux ^cr.drr.ax , auxquels reirurtilTcnt les chjmhre? c:c!(Jfiaftique$ pjrticultcrcs dcs diocwfcs ijui font duik

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M£MO(RE DES AFFAIRES, &&'

inijreiaftaace,& }iirqu'a vingt livres fita sppel.Eaduquediocefe, iiyaunSyndicouSoliiciteurdes aSiireseccmuUtiques, erabli par rOrdonnance de Blois,& confirmeea 1579 , i596,& toujours depuis. II ellelupar r Adeaiblee Syaodale , qui ieule peui le deftimer. U y a atiffi iles Syodics provindaiu ^ eiablis par rAfleoibl^ de

blSCODIIS

LES QUATRE DERNIERS

D I S C O U R S

DE M. L'A B B 6 FlEURY;

L Sur les Libertis de P£gli/e Gallicane^

IL Sur PBcriture Sainte^

JIL Sur la Foifie des Hibreux.

i^. Selon P£dition de Dom Calmet. 2®. Selon PJ^dition du Pire Defmolcts^

JV. Sur la Predication.

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DISCOURS

SUR LES LlBERTiS

DE L'£GLISE GALLICANE>

Suivant lidition de 1763»

L*Eglise Gallicane s*eft mieux defendue que les autres, ti du relichement de la difcibline introduit depuis quatre y^tf^^^^^ ou cmq centsans , & a reritte avec plus de lorce aux eatre- f^gy^ ^^^.^j^ prifes de la Cour de Rome. La Tli^ologie a iti enfeignee que lei tu. plus purement dans rUniverfite de Paris que par-tout ail- *'^I?r*r*,|*°* leurs ; les Italiens meme y venoiem etudier; & la principa* "* ^ ^ k reflburce de rEglife contre le grand Schifroe d*Avignon B^eft trouvee dans cette Ecole. Les Rois de France depuis Clovis ont ite Chr^tiens Catholiques , & plufieurs tr^ze* les pour la Religion, Leur puiflance , qui eft la plus ancienne & la plus ferme de la Chr^ienti , les a mis en etat de mieux prot^ger TEglife.

Depuis que les Empcreurs ont perdu Tltaiie , & que les Papes y ont acquis un etat temporel, qul en a fait la roeiK leure partie, il n*y eft point refte de Souverain capable de rififter & leurs pretentions; & Tinter^t commun de s'a- vancer i ta Cour de Rome, a fait embrafler h tous les Ira- liens les intir^ts de cette Cour. La dignite des Cardinaux y efiace celle des Ev^uesqui (bnt en tres-grand nombre & pauvres pour la plupart. LesReguiiers y ont le dcflus fur le Clergi Seculier. II n*y a que les Venitiens qui fe foienc inieux d^fendus des Nouveautis.

En Efpagne, depuisrinvafion des Maures,IesChrotiens mt iti loiigtemps foibles, obligcs dlmplorer le fecours des

q^ & de rccourir aux Papes, pour avoir de^ Croifadef

-^^ Ppii

59« DISCOURS SUR LES LIBERT^S & des Tndulgenccs , afin d'enccurager lcurs troupes. Ce nVd que dcpuis deux ccmsans quclcur puiflanceeft re;a- biic & reunie , & c'ell alors qu'ils ont re^ rinquirition, & l'c fonc foiimis a \i piupart des ufagcs modornes.

UAngleicrrc, avantleSchifnied^Henri VIII, eioitrou- mife 3U l*jpe , niC-me pour le temporel : le Dtnler Saint Pitrre y eiolt et;i!)1i des k tcmps des premiers Anglois , & Jean Sjn^-terrcavoit acheve de fe rendre fujet du Pape, en lui ijiUuii liommagc dc fon Royaume, 11 n'y a point de pays cii lon fc loit tant plaini dcs exaflions de la Cour de Rome.

En Allcma^ne , bs Empcreurs oni rif;fte auK enirepriics di;s Papcs par d.uiires entrcprifcs, & paruneconduiteou- tree & mal fouicnu;;. Lciir puilTance ell tombee dans les dcrnierstcmps:]cs Eccl^fiafiiiiudsonimclealeur vraieau- toritclc fdilc & iudoniinaiion fcculiere: la doflrine & lcs fonJftioiis ccclefiafliques oiit eie prefqu'abaiidonntfes k des Ref;uliers d^pcndans particulijrement du Papc ; & depuis Liither, Ics Cailioilqucs voulam relever J'autori:c duPape, fe foni fouvcnt jccijs dans lcs excus contraires. II en eft de meme a pioportion de ia Pologne. Le ChriftiaRifme n'y a commcnce quc vcrs lc lemps ou ies Papes s'accoutumoient apoulTerk pluslolnlcursprctentions.

Lcs M;<\:mcs dcs Ultramomatns que nous rcjetoiu en » Francc , font ics iuivantcs.

^ i".LapuiiTancetem;'orel]eeft fous-ordonnee 4la fpjri-

■i tuclle, cnforte quc lcsRois&lesSouverainsfont foumis,

au moins indire^ement ru Jujemem de rEglife , cn ce qui

regardc lcur ibuveraineie , & peuvent en etre priv^s s'il»

s'ei5 renacnt intiignes.

z°. Toute rautorite Eccleriaflique r^fide principale- tncnt dans le pape qui enedla fource,enfortequeIuifeul licni imm^diuiement fon pouvoir de Dieu , Ics Eveques le tiei:rii:r.t dc lui & nc font que fes Vicaires ; c'eft lui qul do.^nerauioritc au\ Contilts menic univerfels; lui fenl a droit dc (lecider les qiicflioiis de foi , & lous les Fidellec dciwnt fc Ibv.mciirc av^-njliment a fes dccifions , parce (;u'elks font infaillibles ; 11 pcm lui feul faire telles lois Ec- c]cfjiifti(;ucs fiu'il lui pliiit. & difpenler , meme fans caiTfe . (letoiit.:^ ed;cs qui fout liiitcs; il pent di(pcl''- de tijus les biens Eccli:f:al^:qucs ; il ne r- - .. ,

Ditu defa conduitc; iljugc tcus ks auiri.s ii. v ■. [.crlc-^r.;.

DE UfeGLISE GALLICANE, yjj

De Cctte niaximc jointc a la prcmicre , Ics Liirjn^^i.t.iw.^ conclucnt que lc pape peut aulli diipofcr Ucs (Anir^^ni:.:* , & que toute puiflancc tcmporcUe ou Ipirituclie ic ranpcrt j a liii fcul.

C^cs maximcs ont eie avancces pcu \\ pcii (!oruisG:\'".v'i- .'.''• re \ II qui tcnoii lc Saint Sici;c Tan i oSo , &: qui (V.utm: le p.oafi!"*^ prcmier quc tous les Royaumcs dcpcndoicnt dc rKi^iifc Ro- cck maui maine , & que les Princcs excomnuinics dcvoicni Orre dc- «"«s. pofcs. Quclques Autcursont enfci^ne quc rL^,!iicpouvoit abfoudre lcs Sujets du ferment dc ruleiire , du nu<ins cii cas d^hcrefie & d^apoftafic. Mais dans des temps plus ccl.ii- rcs& plus paifibles, on a rcconnu l*errcur de ccrtc doC^ri- ne pernicicure , 6: dcpuis clle a tou)Gurs ctc rcjorco.

LeSchifme d'Avii^non donna occafion, vers raii 1 400,' aux difputes de la fuperiorite du Pjpe ou du Concilc. Lc difTtlrcnt duPape EugcnclV avcc lc Coi;ci!c dc BdH^, cn 143^, les echaufla. Sous Julcs 11, cn 15 1 5 , on pniT.i juf- quVt foutenir rinfaillibilite du Pape. Lcs nouveilcs hc- refics ont cxcit^ plus de TheoIo|^'ens a rembrair.-r & a ia defendre opini atrement ; & parce quc rantiquite cft pcu fa- vorjble a ccs maximes, ceux qui en font prevenus rc[^ar- dent rcrude des Pcrcs& dcsConcilcs, commeune curio- fite inutile, ou mcme daneercute. La plupart des Rcgu- liers attachcs au Pjpe par leurs exemnrion^ & lcurs privi- legcs y bnt embrafle cette nouvelle doc:i ine , & y ont atta- che une idcc dc piete *,capable d*impoicr aux confciences dclicates. 11 faut, dicon , fe tenir au plus (ur en des matic- res fi importames : or le plus fur eft ce qui nous eloigne le plus de la doArine des hirctiques , commc fi en fiiyanc un exces on ne pouvoic pas tomber dans Tautre. La vruic picte cft fondee fur la vraie croyance , & le plus iur ,en maticrc de Kelipon , eft cc qui a toujours ete cru par toute rii*;lik*. On doic bieo pluc6c fe faire confcience de meprifcr les (^onciles & rautoriti de rEglire univerfelle, quc tout le monde reconnoit pour in&ilUble , que de ne pas aitribucr

* Qiielque« cotnmnnaut^i f^cuiiircs , chjr/.oes rie !*< ' . 'ti n ici jciinc» cczlchaftiqiies , lcur pcrrrt!»»^iftr.l •.i-tuv.iii ■'■ to« :'-r'r 'w. q'j;:!rc artictci du clerr.^ , cjiiTf cci ci^\v\ iw^ CfWt /.v.- ■.."■. ■; r? pcrmirt p!us prci . : .: •.: i!»' it-.*:iic r;; - ■.'- .. ■■ ' " li

r"i.r;L" «. ri'.i'iir.d ric lc* !.i c !.• .fii r .' .■• ■•■ ..\ i-- . J

j^S DISCOURS SVR LES LIBERT£S

a a\ Papes lout ce que les flatteim Im donneot depatt dnnc

cenis ans. La Aatterie & la comptairance rervile fcan desv^

odieux .- 1a libene & le cotmge k fbuteiur la rfaiie ,

lb<.i des %'crius Chreiiennes qui foat (nitie de la piete.

^V. CXt pGurobv-ieTicesRouveatitb,queleCIergiaflaiH

AriiclsT^dc bSeaParisle t^Marsi^Si, fit la Declaration contemie en

U IMora' ces quatre artides :

^refmxe " '- '^ puiffance qiie Dieu adoonee i fatnt nerre & 1 oppofjiicct " f^ fuccefTeurs , Vicairei de Jefus-Chrifl, & i rE^tife laixuDei. M m^me , n'efl que des chofes rpirituelles & concenum le » falut eie^-nel , & non des choires civiles & leinporeBes; M donc les Rcis & les Princes, quam au Temporel , Qefoat » foumis par Torilre de Dieu a aucune puiflance Ecclefiaf- » lique, & ne peuvent direftement ni indire&emenc etre n depofes par raurorite des Clefs, ai leurs fulets erre dif; » penfes de Tob^iffance , ou abfous du fennent de fideliiei n2. La pleine puiflance des chofesfptrituellesquirefideoc M dans le faint Siege, & tes fucceffiurs de faint Pierre; n n'empe:he pas que les Decren du Concile de Coaftaoce » nc fubfifteni touchant rautorit^ iJcs Coaciles g^nerauz, » exprimee dans les quatrieme & cinqui^me (efSons , & V TEglife Gallicane n'approuvepoint que Ton r£voque en » doute !eur autA«ite, ou qu'on les reduife au feul cas da » fchifrne,

» 3 . Par conf^quent Tufage de la puiflance Apoftolir]ue » doit eirc regle par les Canons que tout le monde revere; 11 on doit auffi conferver inviolablement les regles, le» T cou tumes & les maximes re^ues parle Royaume & TEglife M dc France , approuvees par le confentement du fatnc » Siiige&desEglifes.

» 4. Dans les qucflions de foi , le Pape a la principale » autoriri, & fes decifions regardent routes jes Eglifes Sc » chacune en particulier , mais fon jugement peut etre » corrigi , fi le confentement de TEgtife n'y concourt n. Ces quatre ariicjes fe reduifent i deux principaux ; qu© la puiflance remporellc efl indiipendante de la (pirituelle ; que la puiflance du Pape n'eft pas lellemeni fouveraine dana i'£glife, qu'il ne doive obferverlesCanons; que fes deci.- fions ne puiifent eire examintes , & que |ui-meme ne puifle dtre jiigi; en certains cas. DtTcri' Kcji ^^ pr^textc de la pretention des Papes fur le temporel eft

DE U£6LISE GALLICANE. $9$

^eou de rexcomiminicition. On a expliqui i la derniire aux^els oa rigueur la dMenfe d*avoir aucun commerce avec les excom- **^^ P^^^ iDuni6s, ni de leur rendre aucun honneur ; oalesaregardes pQnr^nce comme infames & comme dichus de tous leurs droits : quel- iemporell€« ques-uns ont paflK jufqu^ii dire que le crime en lui-m^me privoit de toute digniti & de toute charge publique ; co qui eft une hir^fie condamnie en Wiclef.

De Tautre cdti , pour foutenir Findipendance des Sou- verains , on a pretendu quHls ne pouvoient ^re excom- muniis , comme fuppofant que Texcommunication don- neroit atteinte k leur digniti ; ce qui a iii avanci particulii- rement en France , fous pritexte de quelques Bulles que les Rois avoient obtenues des Papes , pour difendre ^ tous les Eveques de mettre en interdit les terres de leur Do- maine , ou d*y fulminer des excommunications ginirales : on a foutenu de mime que les Officiers des Rois ne pou« voient etre excommuniis pour le fait de leurs charges» comme s*ils ne pouvoient y excider.

D*ailleurs , pour iloigner d*autant plus la condifion des deux puiflances» quelques-uns ont foutenu qu*clles itoient incompatibles , & qu*il n*^oit permis i aucun Ecclifiaftique d*^re Seigneur temporel , & que les Ev^ques devoieai. imiter ^ la lettre la pauvreti & rhumilite des Apdtres ; c*ei^ Thirdie d*Arnauldde Brefle renouvelie par Widef : mait dis les premiers temps, rEglife a poffide des immeubles & des fer6. On ne voit pas ce qui reod les Ecclefiaftiques incapables de gouverner auffi des hommes libres. Un autre cxces eft de dtre que les deux puiffances. font non-feule- ment compatibles, mais niceffairement fous-ordonnees , cn quot il y a encore deux autres exc^s. Les hiritiques modernes » particulierement les Anglois « pritendent quo rEglife eft foumife a TEtat ; que c*eft aux Magiftrats i rigler fouverainement les cirimonies , & meme les dogmes dc U reli^ion » d*ou vieot qu*ils ont diclari leur Roi * chef de rEgiife.

* Le titre de Chefde l*^glife , que lct AngHcant.ont donn^ a leur roi « ne doit point ^tre pris a la rigueur. £n lui donnant cette qualit^ , iU ne prdten^enr point qu*il puifle exercer les fonAiont ecciefiafttqucs. donner U miinonaux ^v^quei 8c aux pretres, adminiilrer lcs fjcre- flnens , en un mot, quM (oit le principe de la pui(Tance fpirituelle. 1I& ne lui donnent point d'autte autorit^ dans les naticrcs de la reiigion »

Pp iv

ijiiHWW»tfJSC[,ryt ^

» i 1 ^ M

exces.

«00 DISCOURS SUR LES LIB£RT£S

Au conrrairc, les Ultramontains difenc que» fi le boti.

ordre veuc que toute puiilance fe rapporte a une feule , ce

doit ctre a la fpiritueile qui eft la plus excellcnte ; & que,

pour tcnir lcs Souverains dans le devoir, 11 doic y avoir

quelqu*un fur la terre a qui ils rcndent compte de ieur

conduite; ce quieft cn effct etablir le Pape feul Monarque

dans rUnivcrs; car quUmporte que fa puifTance fur le tcm-

porel foit direfle ou indire6le , fi elle s^etend cniin jufqu a

difpofer des couronnes,

VI. Entre ccs divers exces nous nous fomnies tenus a Tan-

Sagc mirieu clcnnc tradition , & a rexemplc des premiers Accles. Nous

GaHicane ^^^ croy oris que la puiffancc des clefs s'etend fur tous les fidelles ,

tier.c entre & quc Ics Souvcrains pcuvcnt etre excommunies pour les

CC5 divcrs memes crimes que les particuliers , quoiquebicn plus rare-

ment & avec bien plus de precaution ; mais rcxcommuni-

cation nc donne aucuneatteinte aux droits tcmporels , mcme

des particuliers. SuivantTEvangile, rexcommunie doit etre

regardc commc un payen ; or il n'y a aucun droic dont un

payen ne foitcapablc, mcmedecommandcra des Chretiens.

On doit cvitcr Tcxcommunie, mais feulement cn ce qui

regarde la religion ou les bonnes mccurs, c'e(la-dire que

Jliiecclle de faire des lois pour maintenir le bon ordre de l^eglife, de outenir & appuyer celles qui font faites par les cvequec, d*2ifembier des conciles , dc contenir Ics eccie(ia(liques commc lei laiques dans U loumifTion due au princc, a rcxclufion de toute puiflf/nce dtrar.-^^cre- C*eft dc ccttc manicre q-.icles thcolociens Anglois cxpliqueut la fuprj- matic du roi dansl'cglifc Ani;licane. jacques 1 , dans ion nvcrtiilcmcnt aux princes chretiens, pr.g. ib*9 , ^ditiondc t.onclrcs , 1619 , en par- lant du fermentdc hd^Iitd , s*cxp1iquc ainfi : Tjnto ftudio tantuquehjUL» €'ituAine cavcham , nc quidquam hoc jurcjurando contincrctur , prjttcrfi^ 6chtAtis illius t ClVILISQUE ET TliMPORALU O PKDILNTI ,t pro^ fi[ffioncm , quam ipja natura omnihus fuh rc^no najccntibus prjefcritlt z additd fponfiont qoS opcm & auxilium eontm omncm vimdtbitx fiJei cdvcrfam a fuhditis ftipulahat, £t un peu plus bas dans la mcme p^ee : Vifum itaque e re effe ut httjus jurisjurandi apologiam edcreni , in aua fifcipicham prohandum ^ nihi! in eo contineri^ nifi quod ad Obcdientiam

fid in aucloritati quadam externd » fuprem&illS quidem qumitt imperan* do cernitur , quxquc dcliquentes oanis civilibus egnmc cvcnref. Kt chap. ^ P^S* 433 . parL-^nt de rautont^ fpirituelle itucbte t rordinarion .- Hanc potcftatem , jurifdiBionem feu guhcmatimicm Md folnm ecelcjiam fpeciare^ & non aJ principem , omnes qMafiitno orc affrmamus. I.'- . tcur du livrc de la do^rine & de la police do IVglift '^ ' h mitne chofe. Notc dcs EditiCns de iyz^6' }-^

DE UfeGLISE GALLICANE. 6ct

Von ne doit point communkiuer avec lui ; i?. En ce qut concerne le crime pour lequel il a ete excommunie , comme un rapt ou un facrilcge; 2^. en aucun afie de religion, comme la priere ou les facrcmens; 3*^. Dans les devoirs d*amitie & la frequentation volontaire ; mais on peut com- tnuniquer avec lui dans ce qui eft du commerce neceilaire a la vie , coirme de vendre , d'acheter , de contraaer, de plaider » de voyager , de faire la guerre , & par conf^quent de parler » de commander & d'obeir.

La diAindion des deux puifTances efi evidente dans ccs VIT. parolesde Jefus-Chrift : Mon Royaumt nefl pas dt cc monde. j^f '^\|"^^°" Et ailleurs : Rendt^ a Cefarce qui appartienta Ccfar , &dDieu puiflances ce qui appanhnt d Dieu, Et a celui qui le prioit d obHger Ibn t^tablies par frere a faire panage : Homme , qui nta etahli Juge& arbitre *A^'"^"^g j^ €ntrevous}ixS, Paul, Que toute perfonne vivante foit foumije ^^^^^ aodri- aux Puijfances Souveraines ; donc les Pretres & les Pafteurs. uc- Etencore , Qui reffied la Puifance , rejifte d Pordre de Dieu ; ^^''''' ''''"'• 6i S. Pierre ^foye\^ foumis d toute creature y foit d VEmpertur^ Matth. xxiu foit aux Gouvemeurs, Et encore : Craigne^ Dieu^ hQrorei i»» fEmpereur ; Efclaves , foye^foumis d vos Maitres , memefa' "^* ^''vmJ' ckeux, Aufii , voyons-nous que les Chretiens ont ob^i fans x, refiAance aux Empereurs Paiens , meme aux perfecuteurs '^'''- »• ies plus cruels , excepte en ce qui etoit contre la Loi de *' "* Dieu , quoiquHIs fuffent aflez puifians pour fe defendre, & Tertui, Apo^. qu'ils euffent de friquentes occafions de revolte fous un ^o^^t, cap. Empire elef^if. llsont obei dememe aux Empereurs hereti- '^* ques ,comme Condantius & Valens qui perfecutoient les Catboliques ; & enfin a Julien TApoftat qui vouloit reta- blir ridolatrie , quoiqu'alors les Chretiens fuiTent deja les plus forts , s*ils eulTent cru qu'il fut permis d'ufer de force contre leur Prince. Nous croyons que la do^^rine des UI- tramontains tend a troubler la tranquillite publique,& met la vie des Souverains en piril : les Sujets mecontens accu- feront le Prince devant le Tribunal Ecclefiaftique. Si etanc excommuni^ & d^pofe , ii continue a ufer de fa puliTancc , ce fera , felon eux , un ufurpateur & un tyran , & il fe trou'- vera des Th^ologiens qui enfeigneront , qu'il efV non-feu- lement permis , mais meritoire A'^t\ delivrer le publlc, & des fanariques .defeTperes qui reduiront en pratique ces niaximes. IJ n'y en a que trop d exemples.

Dela dillinaion dcsdeux Puiflances, fuit la d?fVinftion JT" .

'6oi DISCOURS SUR LES LtBERT£$

'^'m^ '■- <ks jaridifliofis : rEglife a uoe juridiaioa qui hii cA eSefl>

<Im dcos c ■*'( iti damUt au del & tn la um : dlU[ donc u^bm^m fni&fie«i. iM/w Ut Nationt , Uur rafiigOMt iokfirvtr tomt ct fMt ic «ou ,^,'',1 «< «titimi. Voila le pouvoir d^eardgner kt dodrine , ^ 19- M. c^imprend deux paniet, les myflcres & les rigles des i^- ««■ »1- mcEurs. Voici lc pouvoir dc iuecr : Ctvx dont votu rtmtttitt

Mauk.Tim. I . •■ -, I r e j i

<T<il usptchit ,Ut U»rfiTomrtmu:6f ctax aoat voiu Ut retienart^,

iU Uur firoat Ttttnui. ^MWeximSiionfrirt apicke contrttM, & t'itn'icotitt pai PEglifi f^uil te frit eommt mri pajrtn&MHpK' ilicain. Enviriti jt voui U dit , toutce ^t voiu ave^JHii fir la ttrri ,fita dilii ddnt U cul ; Sf lout ce qut voiu aurt^ Uifia Ia utityfira lii dans U CJc/. L'Eglile a donc eflentielleiDent le pouvoir: i^. D^enfeigner tont ce que Jefiis-Cfarift z or- donni de croire ou de faire , & par conriqucnt , d'iaterpr^ ter la do&ine, & de reprimer ceux qui la voudroicnt al-' terer : i^^.d^abfoudrelespecheurs.ou de leur refufer Tab- iblutioo, & enfin de retrancher de (bn corps les p^cheurs impenirens & incorrigibies : 3 ^. d'etablir des Mtniftres pouc les fondions pub!i<)ues de la Religion , de les iuger & de les depofer , t'il eH neceflairc. Cette juridifiion a et£ exev« cee dans Con ^endue fous les perfecuiions les pliis cnielles : elles n'ont jimais empech^ lcs fidclles de s'aSembler potu prier, lire les faintesEcrituies, recevoir les inAruQions leurs Pafleurs & les Sacremens -, ni les Palleurs de cotnmu- niquer enir'eux , du moins par lcftres , pour tous les befoios del'Eglife,d'oidonnerdes£veques,desPfeires, desDia* cres ,de les juger , & meme de les depofer. IX. Tout le refte de ce qui s'eft joint dans la fuiie des fiecles

«^""«r"- *""« juridiaion EccUfiaftique , foit eh France , foit ail- fuiventde li i^^ts , n'cA fonde quc fur la concelSon taciie ou expreffs JittinAion des Souverains , commele droit qu^onilcsClcFcsde n'dtr« PttlflinceT jug^squeparleTribunal Eccleiiafttque, memeen mattire profane.civilc ou criminelle , & parconfequentla. diflinc- tion du delit commun, & ducasprtvilegie; le droit qu'oal eu les Juges Ecclefiaftiques a ramende honorable oa pecu* niaire , ou a la ratisfa^ion fecr^te , & celui qu'ils ont en-. core de faire arreter & reienir en prifon.

Dans les autres pays oii la Juridi^on Ecclefiaftique eA plus etendue , ceux qui en font en pofleflion, peuvent Sc doivent la conferver comme leurs biens temporels & leun

DE r£GLISE GALLICAITE. «of

toutres privil^ges ; mais ils ne doivent pos confondre les ac« ceflbires avec I*efl[entiel de la Jurididion Ecd^iaftique.

Si les Ecdifiaftiques vouloient itendre rrop loin leurs privil^ges , ce feroit une entreprife fur la puiflance tempo- reile ; comme fi itant Officiers du Roi , ils pretendoient fe fouftraire k fa jurididion , meme dans le cas qui regarde Texercicede leur charge ; ou s*ils vouloient faire des aflem- bl^es fans la permiflion du Roi. II eft donc raifonnable d*ob- tenir cette permiflion pour les aflemblecs gin^les, & pour celles qui regardent le temporel. On tient m^me i pre« fent qu'aucuns Conciles provinciaux ne peuvent etre aflem* blesdans le Royaume fans la permifllion du Roi.

On ne doit aflembler les Conciles nationaux que dans des occafions extraordinaires , a proportion comme les Condles gen^raux. Alors, c'eft au Rot h les convoquer , parce qu*il n*y a que lui qui reunifle fous fa puifl^nce tous les Ev^ques de fon Royaume. Si on examine les exemples des Conciles cohvoquis par les Princes temporels , on rrouvera qu*ils fe rapportent tousi ce genre.

Les Eveques , k caufe du rang qu*ils tiennent dans le x. Hoyaume , ne peuvent en fortir fans la permiflion du Roi » Autret coii«; quand m^me ils feroient mandes par le Pape , parce que J??"«"««*V»I comme Pnnce etranger il peut avoir des interets temporels re de la dif* oppofesi ceuxdela France. tindtoii dct

Le Roi adroitaufli d'emp4cherles Ecclcfiaftiques , com- ^^»«P«^- me les autres , de fortir du Royaume , pour aller i Rome. II n*eft permis aux itrangers ni de pofieder des benefi- cescnFrance, ni d*etre Superieurs de Monaft6res, ni de quelqu*autre Communauti que ce foit : & parce que les Ge- niraux de quelques Ordres Reiigieux , comme des Men- dians, rifidentaRome, ou en d*amrcs pay^ etrangers , ils font oblig^ d'avoir en France chacun u.n Vicaire Gcneral , Pr dts Lib^ qui foit naturel Fran^ois ; mais il ne laifle pas d'y avoir un '*• **' commcrce continuel de lettrcs cntrc les Rcguliers de chaque Ordre, en quclque pays qu*ils foient , ce qui cft neceflaire pour entretenir entr'eux Tunion & la fubor- dination.

1a2 Princc a inrcVet dc confcrver les biens tcmporcls ; c*cft pourquoi Ics Gens du Roi doivent veiiier a ce quc les Boncticiers faflent ics rcparations necefiaircs , & ne difli- pent point les biens dont ils n*ont quc rufufruit ; c eft pour-

7 rll «

,_i*Htt*mi^r^

loj^ DISCOURS SUR LES LIBERT£S

quoi on ne fouflre point que le Pape fafle aucune levee de denicrsfurle Clerge ,ibit cooime emprunt , ou autrement« fi ce n'cfl d: Taurorite du Roi, & du confencenienr du Cler- ge i encorc moir.s q'j*il pernietre ou qu'il ordonne raliena- tion des bl^r.s Lcclefialliques , finon du conrentemcnt du Roi & ciu Clv;:rg6 , & avec les conditions requifespar les lois dulloyaunic. On ne iou^riroit pas non plusque le Pape lcvat des dcniers fur le peup!e , fous pretexte d^aumones po'ir dc'> Indu!<j;ences ; mais Cv^la n eil gueres a craindre de* puis le Concilc dc Trente ,qui veut que toutes les Indulgea- ces s'accordent gratuitement.

Nous nc croyons pas non plus que le Pape puifTe accor-'

der aucuiio giacc qui s*etende aux droits temporels ; com«

me de lcgitinier des batards , ou reftituer contre rin^cimie ,

pour re.-iare lcs inipetrans capables de fucceilionSy dechar-

r^es rjubiiques , ou d'autres eiFets civils : & quand les expe?

dirions de Cour de Rome contiennent de telles claufes,

ncus n'y avons aucun egard ians prejudid^ du furplus.ll en

cfldc: nicine dece qui ell contraire aux droits des Patrons

laiqucs dans les provifions des benefices. Voila lcs confe-

quences que noustironsde ladi/iin6lion des deux PuiiTances.

_^. ^ ' ,, L*autre niaxime fondamentale de nos Libertes, qui eft

auxqiieis nn ^^ I^puinTance du Pape n'cft pas fans borncs, a plusbe-

seil livrd foin d^cYplicationsqucla premicre ; car ceuxqui ont vou-

eouchant la lus'oppofer aux prctcntionscxceilivesdelaCourdeRome.

:i:'-cllc, iontfombcs cn plulicurs cxccs contraires. Je ne parle pas

dcs hcrctiqucs , qui rcgardcnt commotyrannie toute fupe*

rioritc d*unc Eglifc fur une autre ; mais de ccux qui recon-

noifTcnt la primaute du Tape ; il y ena qui la regardent

commc une inditution utile , a la verite , mais humaine &

defirnple police Ecclcfiailique , comme celle des Archeve-

ques 6l dcs patriarciies ; d*autres veulent que TEglife ne

ioit goiivcrne;? que par dcs Conciles, & que le Pape n'ait

droit que dV prclidcr , cn fortc quc lc gouvernetnent de

rp.i^IiiC ibit ariftocratiquc * ; ce qui fcmbie etre ropinion

* C- ,::.' fcmhU urc !\^p}n:on du docliur Richtr. M. RiciT n*;! j-mats prv;:c:iiiu '|t.io \c ;;uiiv:-rncni*:;it t!c i'ci!iIilo iuK purcn\t=ri .irr.^^i-Ji.Mii-.ti» , lommi? M. r.il>!io M.^iiry vc.if rii.fimi' r ; il luHlt iro.ivrir !e iivrt' tic i.i puiiliucc cJv;l«::i.»flttiuc , |»r)ur cn etrft convaincu» On y voira qu'il v" cf.ii»it ■juoi,! ttirniv: liu f^v.uvLTuciuert e.,tUl;L!ili-.jue eii ure iuon;ir.:l'ie nifcj '.i'jri(U'cratic. Au cliL;-irre tiJiiicmc on .it ccLtc Ci:*i.-.iEi;.^xi c'©

DE UfiGLISE GALLICANE, 605

t\\x Dodeur Richer , dans le Traiti de la Puiflance Eccle* fiaftique & politique qu*il publia en 16 11 , &qui fut con* damne i Rome * & en France. Le Dodeur Duval le com-

r^gllfe , que ron a fnife k U t^te de r^dition de 1660. EccUfia </f po» litia monarchUa . . - ngiminc ariflocratico umperata, £t dans la preuve de cc troificme chapitre, iorfqu'il explique cette premiere partie de fa d^nnition, EccUfia efl politia monarchica \ W 6\x. , Primum autem dijri eccUJiam effc jpoUtiam motiarchicam , rationc Chrifli ahfoluti monarchi» ^ capitis ejfentialis eccUfi<t : Secundb , rejpeclu papa , quateniis po» tefianm habet fuper particulares cccUfias, Si on fait un crimc a M. Ri- chcr d^avoir avancc que la forme da gouvfrnement de IVglife eft ftieldc d'ariilocratie , il faudroit, comme il le dit lui-meme au m^me endroit , en faire un a Bellarmin , qui avoic dit avant lui que c*^toit le iLMtimcnt detousles dofleurs catholiques. Bellarm, Uh, defixm, Pontm €ap, 5. DoHorcs cathoUci in eo conveniunt omnes , ut regimen eccU* fiajUcLm hominihus d Deo commiffnm , fit illud quidem monarchicum , SLD TEMPERATUM EX ARISTOCRATIA ET DEMOCRA-^ TIA:D\xsa\ f Vennemi d^clar^de Richer , s'expUque de mlme : Ub, de fiiprcma potcft. P^ipa^ part. 1. qu. 2, Certum efl monarchicum illud rciimen effe ARISTOCRATIA ALIQ^UA TEMPERATUM. M. dt Marca foutient dans fon livre de concordia facerdotii & imperii , le meme fentiment que Richer Monarchia eccUfiaflica ex ariflocratico rei^imine efl commix:a ^ Uh. 2. cap, 16. n, 6. En Sorbonne , on ne pcr- met pas aux bacheliers de s'exprimer autrement fur la forme du gou- ▼ernement de Tei^Iife. Note des Editions de 172^ & ^7^h

** £t en Franc»la fimple expoiition de ce qui s*e(l fait en France contrc le livre de Richer » fuffit pour faire connoitre a tout le monde Tinjuflice idecette cenfute. En 161 1 Richcr compofa fon lirre de la puilTance eccU- iiailique & politique , 4 la priire du premier pr^fident de Verdun , qui d^firoit apprendre ce que c'^toit que les libert^s de T^glife Gallicane. Mais i peine ce livre parut-il , que le nonce du pape , les eveques & quelques doAeurs extr^mement attaches aux opinions Ultramontaines « ^n firent paroitre leur chagrin : ils n'^pargnerent rien pour fufciter des ennemis a fon auteur : ils firent refigncr a Gamaches , qui ne vou- loit point abandonner Richer, Tabbaye de S. Julien de Tours j 6c le nonce , pour achever de le corrompre , lui promit de lui faire avoir fes bulles gntuitement : les prdlats, pour corrompre rint<5grit6 du chancelier , lui Hrent pr^fenter une bourfe de dcux mille dcus d*or par rdveque deParis. Lc chancelier, en la recevant, promit dc faire con- duire Richer a la ballille. L'au(liteur du nonce , conduit par le dofleuc Forgemond ancien ami dcs J^fuites , alloit de porte en porte follici- ter les do£lcurs au nom du pape & du nonce , & bnguer leurs fuffra* ces pour la cenfure du livre dcla puilfance ecclt^fiaihque & politique* Le partement , appr^henc^ant U fuitc des ddmarchcs du nonce 6c des pr^lats , donna un arr^t le premier F^vrier 1612 , p^r lequel il or- [ionna aux doyens & aux docleurs de furleoir a touce dcliberation fur cc fujet, )ufqu'a ce que la cour fut eclaircie de ce qui reg^rdoic le fer- k^icc du roi duns cetce affaire. Le nonce & les eveques n^ayant pu r^uflir i. faire cenfurer le livre de Richcr par la fdcutti^, prirent le parti d*ea 'olliciter la condamnation auprcs de la reine & de fes minilhes; mais a reine n*ayant point voulu confentir a leur palTion , & ayint taic fur* coir a cette affaire , les eveques ^'affemblcrenc chez le cardinal du 'erron : ils y firent la IcAure du live dc Richer. L'archeveque de rw^urs d( l'«iviqut de Beauvais demaudcrcBt quo Richer fut uui daas

f^UHt^^M^l^f * f1 *

iez. f^i^.t "-. VI s^cir aidis

&-»r: .«r^ ^'«''«nr a :;3nxe ^ e "Tanrritg a>v<»r.r ureafiB s;nrr< ,'wimnre x*^ sm. Z'u

f ;.;-.<t . s^wir r*r..i. i«s gua, iu hok nu ju i^.c-fiir , >!rnr «111 e*-S9:a te csstimr e ivr:

^iT« ii«*-nft •-• vr «^ cs 7-eiz 'mt je ivrx «oec i. r iL«infiir'*n'' ivnm^ ^.-.-.rendnc : .«uein ynyuuuuis izMf..* t S^ . i.5r»r.ii:i«»^ St ..OLuj&icixiies : is iCu ri4tu:-e!'i4r , ^i^ rfr.ur uns t.iiici<r <ux iruni m fte«*«« 'U r^iuU Oiilicjae. Le s^^nar s^a iicsai ^i . : ' \r^ JVi iflM ccu r^ , Stnui 9c se fieuwr p-,-^:£' f<r; ^.tf.ret ju £.^MCcuer au. acn ne iSi nur. (r.'' ';»tKtc ^"m MMr uiiu <4furc; ce nmrirrueic u Ir..' ^.-yiu* T.« cerrc ce=i.:re se iVii-yiniw» ai iu* FsEsa

|irV\<»t t^..r.^.TC-.e C-*T«r.t . \-j: e-asjeric* Min , caas f*t', iU', <4 r *.':«. L^esce^^scs c^ pc**La3 ^e U prsirjici 9^%^*^/: mz;'* « je:^ c?;;ft&rc, ^cc.^cx^rcszeses* lACCiac ^

c'«£ ;.',>i'^^.i :< s<«cc peri-aiU a I'«rchc«CM ^Aix ^ £ie

f^:er .e »1 .ft «iM^rnfBcac ^3'i^ posrro^ ^css loe

f Mfer > ».vrc fa/.i CICC700C ; cc? arriievefac ae rhy.ya pai lc

ifr« f^^^r.4rce po«r ob^. Cfwif il toit

ci»9 (ct «9.«frc« ^oicm CA Cort auuvastoc «€01«

f^ 90j*^€ uM pofTum confidirabtc ^uoc fucuBc^e ^*» ^rr.:cft ^fl cicrg^, qu'oe avoit conii^^ cef rc tcs eaaiBs 4e 1*«^ ^i^iLt ^e Paris , p^ur four mr aux frais <{u'On feroit cbri^^ de iun la ^*',K.»'.fnft cor.trc Rjcher. II oe fut p»t plutot arriTC a foB e|

5:j'i' 7 aifcm^^i frs trot« ruffra^ani , & tcur fit figr.cr uac j Wrrc <!c F*'hcr, «iani laqucilc il n'y avoit aucune cxccpcion ] lcft(froifi<{j roi&lcf liberti^s de l'^;;ii:'c Ga!!icarc. Cet archeTCcuc , l^fxtf tttAf^ feft ferrices pluf ai^r^ables au nor.ce , fit publtcr cn mtec trm{ii Ar «ffich^r , avcc la ctnfure du llvrc de Richer , la bullc im. Cafij Dumini , djnt toiite ret^ndiic de fon archcrcch^ ; mais Guil« laiimedu Vair prcniier pr^frlent du parlcment de Provcncc , s'op- p<ff4 a crtr pubficarion , fic ddputa cn cour un confeillcr pour «vcr« tir !e roi tt t* cruficelier , & fe pl^inrre det entreprirci de rar&hcTceuc fl'Aix. Voi'4 t^.t f|«i^lle mdnirre lelivrc du doOeur Richcr a ^t^ con« danin^ rn Fr^ncr. CJcux qtii ont fait cctte condamnation , nc l*ont tntrrpri« qiic poiir ^trfblir lei ouinion& des Ultramontains quc cc doc* teur avoit d^iruitcf i rantcur n a iamdis ^t^ entendu pour fa d^fcnfc » on n'4 point ^pargnd rarf;rnt pour lui fufciter dcs cnr.einis ; lcs par- ]rfn''ni (e (ont toujours oppol^i i fa condamnation : tous ces d^fauls funt Vi>ir com!)irn certe cortdamnation tfk irrdgulicrcdc iniuf^c; auffi «'«•r-rllc point empech^ que tout le mondc dans la fuite n'ait rcndu {uftiir !i |j ptirrtc rlcs fcntimfns <le ce grand*homm^. Voici dc quellc fn.inirrr cn nuic Morilnt tks l*ann<fc 16^^, auHTitot apres la mortdc raiitrur : /,/Ar/////«wi nn. Sal. 161 1 , ftripfefat dc tcclefiajiica & poUttcd pvtfji4it,maxifnis vmtiiutn doHorum Jcnptis aquiparandum , ^iutn puk

L..

DE VtGLlSt GALLICAME. 6of

Mous croyons avec tous les Catholiqiies que rEglire eft Xft/ fafaiUible, puifque Jefus-Chrifta dit que Us porus de Ctnfer j?!^"^,^^ ne prtvaudront point contr^elU ; & encore : jt fuis avec vous [icaaa fur U jufquA la confommation desficUs. Mais nous ne croyons pas puiaance CfU

lePapc inldillible. ^^^^ ^\

Nous croyons aum avec tous les Cathouques , que le Evequet Sc Pape , Ev^que de Rome , eft le Succefleur de (aint Pierre , (>«• Cur^t. & comme tel , le Chef vifible de rEglifc , & qu'U Teft de JJ^'**' ^^" Droit Divin , parce que J. C. a dit : Tu es PUrre , & fur md. xbviiu* eette Pierre je hdtirai mon Egiife. Et enoore : Pierre m^aimei^ «o. vous ? paijfei mes hrebU. Nous efp^ons que Dieu ne per- J!^ * *^'' metcra jamais ^ Terreur de privaloir dans le S. Siege de j^am. %xu Rome, commeileftarriv£dans les autres Siiges Apoftoli- is« ques d*AIexandrie , d*Antioche & de Jeru(alem ; parce que J. C. a dit : Fai prii pour toi , Purre , afin que ta Foi ni manqui ^«^ xxiu pas, Nous croyons que le Pape eft principalement chargi '^ de rinftrudion & de la conduite du troupeau , parce qu*il cft dit , Et quand vous ferei convertis , confirmc^ vos frkres; & ^••■» *• «ncore : Paijfei mes BrthU , noi^feulement Us Agneaux^ mais les Mires.

Mais nouscroyonsauffi que tous les Ev^quesontre^u leur pouvoir immidiatement de Jefus-Chrift , parce qu*il ^, xit; a dit i tous fes Apdtres , Recevei U faint-Efprit. Et fiiint Paul parlanti des Ev^esdit, que U faim-EJprit Us a eta- hlis pour gouvemer PEglife de Dieu. II ne fit point difficulti ^^ *M de s*oppofer i faint Pierre & de lui rififter en face , quand il le jugea reprihenfible. Mime ce que Jefus-Chrift dit i S. Pierre en particiilier , fe doit appliquer i proportion i tous les autres, fiiivantla tradition conftante de tous les fi^Ies. Ainfi , chaque Eveque a tout pouvoir pour la conduite or- 4linaire de fon troupeau. Ceft i lui de propofer la foi , de Texpliquer, de d^ider les queftions , c*eft i lui d*adminif« trer les Sacremens , de |uger , de corriger , & tant qu*il fait fon devoir , le Pape n*a droit d*exercer aucun pou* yoir furce troupeau particulier ; mais fitdt qu*il fera quel-;

Jicerc poffum lihcruitis Gmllieit totiufqtit eccl^a Gallicana , rtpitnqa^ & principum , quotquot ubiqui rtgrtant, firmijfimum tutfjjimumquc columcn & munimen. Ep, 9 cent. 2. £nfin le Cierg^ de France 6c la Sorbonnt ont cttf obiig^s de confacrer & H^autOMfer cette mime doArine quMt avoicnc vovilu prorcxiic daas le Lirre dt Bichtr. Notc du EdUioos Jt

«7M ^ ly^i*

Co8 DISCOURS SUR LES LIBERT£S

qu2 hutc conirc la rec;!i: de la fui ou de la dircipline , Pape a droit dc It; cornjicr " , & c'eft fon devoir. II y a donc grande d.srcrcucu " cntre les Ev^ques & les Cures : les

Lt p.;p! a drait Jj U eaTtgcr. Nouj ne i_. <]u'.ii:ilitnr q.i'iin eve.|UG f^it que'>>iue f-uce , lcpapc ai <!rji-, de Ic curri^,!r, Lci liviqji:* ne r^uroiaot SLre panis Sl cottigei , fci.jr '.c> i:rin,:ii»:t d: T^^uiic ndturei'ii , i]u'ilt ne foicnt cr.tcndut , ■; Li- i£urcj-':e ne 1o:t eumince & ]v^it. Or relon lea tnaximei du i'\>?<iinc, .1:1 erjip» iiL-pcuveniettc jugfi J Rurne par le pjpc, ni c:i r'tancd {iir t!ei cuntiniir.iics nofnm^i pir le pape, msii leulcnitnt pii cnu?c i-VL-,!.i:> ce Lcim conftoiei prii dc lcurt pruvincei fic pte&d» pii !e'.ir r.;:ropoi:;jin. Lti ti i^jiut ai pijniit itrc jugit ta prcaiiin iijl^-itt , <'ilL-n; kt i.i\-r-t.ut ^vequei (i.in) leut Irtire au rui , jui pti t!o:i^ JiUur-- c-Mi.i''t-<i , nim e':oiJti ili yotantiJe ctux qai vo-jdrttisx itt jj/fi canijf.ntr ; mjn pri- deitjT protiiut, & prifiJii par Itariai-

irepulilait C'ifi ci piiiiU^i ^.Musifni daai Uautl votrt majcjU

nmi p-ti:act JyT.R /j.-.t, .lui- ja firnint foltiatl , it aoui maiatiair. L'i:ve<|'.e ile iJeaiivsii , te;'rLli£r.:.L..: ^ici (ei iua.-'.irt fie <tani fi doc- trine ,f.it renr.-v^ paratrci f.j \. 'r't.in£-.> , conrormemcn.- aux libertei <le i'Kslife G..lliJine , p»t-d<..-.i- ;■. ti: i*vt.jHO An Reimi. i fes (uffta- j;an< , fei }iii;fis natureii , pL^iir q:'- ici'. i^ioiU i.ii fiJi f^it iclon les ii- uett & conf::t:it[i]nt cjnoiiiijuei. Vuici ici (etmei rie r.itret du pirlc-

'•(.idUicane , •iiii J tti.iio.iri cli: <l jfenilue p.ir^* rui 6l fei priidiiceireuri -•roii trcfchrulieni , 3:1 vu Sf lu fu det SS. Pl-'. Pjpes de Roni« , qui

»P'!iteui au^jnel medlie Udel A-! Cn!ij,ny , c.nrdiitHl dc VJhA.il^on , tire- »i|iic Bcauvjii, eH rciiilu pour bi j,ii'tf lon ptoti-i, fur 1e ceiit com- nn-.un , par Jtret ile laililc conr , cun:lii it dorric li? ' 1 de ce m ^ii , eil ni'.irL'huvc.[ue de Reinit fupi-iieur nii!trnpoUlJ-.n, d'i]iic'. i'<-v4L]uc de xileauvuii eil f..ffr3gai>t,tiiiiir, pai litdit archcvcijuc .U' Ueinit , appelec i<lct j-.itrei fiilfrag.ini .'vc.|i.cs , s'iii if. trouvenlLn nombrc, fi^-on, cai '•ic< ^vc luct cit(,aiivo:'.':ri , clie fait le piocei a-idit cardinal cvd^ue ce nijca-.:viii i.ir le i.i'^\t cdri.iiun . f>'!i^n 1m d^crcCi & conltiiutiotit csnj- n!iij.-.el.f~iii ii'.ii! U. ii L.:r<;i;ia: ^t Cii-iiiiluii, i»*ii-.ie dc Beauvaii , pniu? iiL-lrctrAit &. tire hn'ide ce T<>v^i.inie : & a ordonne & orrionne- la co.ir, ni^K de L-e cn fera fait iin rsgiiltc ; aiin iii'il toit connu Sc entein'.;t psr nw.;; , ir.cn^e u.tIj poildiit--, iji:.; [a cu',t a \(>ii!u toujouri giirJcr 3: t>.:.iMcrvi[ \a lihcttii da rcc!il'>: <i.<il:<r.ne , 8c fauf cn t<iut<>( Ghofifi i>i'!ioni!r>ir Sf la t^vercnce di:; ri n'.trc fdiiit puie 1e pape & au laini nii''.;.; inofl.iliqitr, ^.•iti iir iv'i'if(uaJ it 17:4 0- i^T*)-"

** 11 y a iaar ermi^i Jiff-rincJ cnire lci iri^ati , Stc, II ofl vri!<iv.'il

aiic C';:~: ('^{''ctencr ctiriAe en ce {|iiT lc'. livLqucs onl re^u !eur pouvair

oppolji dani toiit Ics temjx

rui;',^e cn b foi', & d-iCMir^-ntinr W(!e ^ hi*r«rehie. lll li cenfiire'-

lit-r, <',ii i.v.iii ..v.incL-.ljr.i 1.:: lonn.iii ijue le curji ne tenuient Jeuf

Eii-.iviiT n".' (!l- ['ovr.inv. (<> F.!c.i:!<i!tti faam huitndilli prMihruii euriii).:itp:fopi> ijii!JxjtA'cM:i Ii cenfuie qui fut fait* pu h&-

(I ) C»fure<li UfMuUdtPuUcoBM^AfMtMVfMM, ftf/t

DE L*£GLISE GALLICANE. £09

Catis tiennent leur pouvoir immediatcment de TEveque , f]ui dcmcurc toujoursen droit dexercer toutcs lcs fondtions

culc^. Dicit fjcultttt , auod propofitio in fe ^ quoad omies reHquas partes & HROBATIOSLM FARTIS VLTlM.i , m ouJ dicnur , AB EPISCOPO DUNTAXAT , efljlunduloja , in fide erronea , hierar^ €htci ordinis dcftruHiva ^ &c.

La fjcul:u ubli^ca en 1429 Jean Sarrafoi, Jacohin, a I.1 r^qiiifinon de M. ie rc£leur & dc plufieurs de l'univerfite , de rcvoquer en pleine airemblee, 5c enluite u-^ns ia falle de Tcvcq le de Farif , I.1 meme erreur cn ces teimes ^ ( l ) Diccre inferiorum prjeijio-um poteftjtem jurijliic* tionis , five fint epifcvpi , Jivejint curuti , ejfe immediaze d Deo^ evtin" feliLjt & apojlulicit conjunae yeritati,

En I ^cb Jeaii <ie Gorelle , curdciier , rcvoqua par ordre de la mdme f.icult^ cettc dof\rinc crrooce , clrfn» les tcnnes qui luivent. Dom-ni curati funt in ecclejia mmores pnelati & hie\irchjt ex primaria infittu» eione Chrijii , quihus compctit ex /latu jus prxd:candi , jus confeJJioneM audiendi , jus Jacramenta ecci«jlaj}it,a adm-nijirandi , &i,.

Les docleurs de H.iris , dans le ficcle li.ivant , ont fourenu & dsfenda avec la meme fcrmetii lepouvoir dcs cures de droitdivin. CljudeCou- fiii I Jacobin , ayant renouvcle en 15 16 j Ccjuvaiv, i-.ins imc de les pre- dications, la prupuliti<in erroncc de Jc.in Ani^cli , tavuir : que les curl» vnt leur Jaculte & injlitution de icviquejiulem^nt ; la fjicultc ne m^n^ua pjs dc renouveler aulli contre lui la ceniuie qirelle avoic deja portee contre Jean An^eli , avcc ordre a iui dc ia rcvoquer publiquement. { 2 ) Dicit Jacultas quod propofitio, . . . quuad prohutionem partis ufti^ ma , tn qua drcitur qubd curati narochiales habent fuam Jucultatem ab apifcopo duntaxat, eft fcandalofa , in Jide erronea , hierarchici ordinir dejiruci''va , & pro conjervatione ejujaem ordinis publice revocanda.

II n*y a gucrcs que loixante ans que I.1 facultc cenfura , enrre p!ii- fieurs erreurs & faulfec^sconienues daiis livre de Jacques de Vcr- cant , fix propoficions , en Cant qu'ellcs enfcignent ou qj*ci:c< intc-rent que la puiirmce de juridi^liondes curJs oe vieiit pai imii^dijtemenc rfc Jcfus-Cluitl , quant a ta premiere & ori^^inaire ir.rf-.tiijn. ( ^ ) Jijt fex propofinones , quatenut afferurjt vcl irjerunt, VOTESTATEM JUiUSDlCTlONlS CURATORUM NON ESSE IMMEOIATE A lHRISTO QUANTUM AD I.WSTlTUTlOStlM PRIMA- RIAM , f'alj'jt funt decretis facrje facuUatts contrarix,

Lcs (loflv*urs de Taris dtablitrcr.cie pouvoir des curcs de droit di« ▼in : I**. Siir Ic faint ^v.in^ile , Lucchap. x, v, 17, qui nous •[iprciid que les dtfciplcs ont cre cnvoyes tmmeJiatcmerit de Jeiu.Chntl, de mcme que lcs Apotres ; Ite , ecce ejo mitto v..s. 2^. S.ir '.a :: ' iruiei de TApo^re S. Paul , (4 ) qui .iire-n-<!4 .t Mi^oc , ielon rexp..«.aTioa de laint Ircn^e lescvi-ques «X lcs prc^rrs d*hpl)cie Ik d£« villes voi(i- ne\ , & Icur dit : preneij^arde a voub-memes , it. a tj.it ie tro:iie.ui lur lequel tc S.iint-Elprit vous .ictjblucve-^iics pour gi>-iverncr i t-;iife de Dicu. Attendite vobis , & untvfjo i?'-^/ ii q:.o ros ^p ruus San:}ut po' fuit epijcopos rcgere ecdejiam Dtt. ^*. SLtt r«ato»ite <\k% Sb. rcie% , ncs concilcs dc Hes anciens doileurs qui no<is enteunent q.!c !os 'ijror^et , & principalcnient les cures , foni lo Uuceirci r^ Ak» loixJiice - (ituiio difciplet,de mcmequc let cvcqucs fout lcs lucccucurs dck Apotrc^,^: ^ai

}

1 ) lUd. pa$€ I7|. 2) Ibid. page S18. ^1)Uud.M«<i74ac 1?« ^) AAt XX. T. 17.

fj^iu*4t^^wr; t »'1 *

(lO DISCOI/RS SUft LES LIBERT6S

en chaque pardifle , & ce n*eil que quant 4 Tordre de Pr£triib

que rinfticurion desCures eft de droicdivin.

^^^y , Si chaque Eveque a tant de pouvoir ,a plus forte rairon

rEglife Gsil- plufieurs Eveques affembles dans un Concile : car Jefus*

licnne fur Chrifta di t : 5i deux ou trois font aJfcmhUs cn mon nom ^je fuis

raucoric^det aumilicu d^cuxic^QA pourquoi nous recevonsles decinons

du Pape eo ^^ ^oi & les regles de difcipline que ]es Conciles nous ont

ce qui con* donnees ; mais differemment. La foi etant invariable &

ceine la foi. univerfelle , nous recevons comme de foi ce qui a et6 d6-

cide dans les Conciles mSme particuliers , fi le refte de TE-

glife les approuve. Quant a la difcipline , nous y admettons

des changemeriSautorifesexprefftiment ,ou tacitement, par

TEglife univerfelle ; mais nous parlerons enfuite de la di&

cipline y achevons ce qui regarde la foi.

appliquent aux pr^tres de r^gHfe dT.ph^fe les innru^ions qu« S. Paut donne au iS verlf. 6es AAes » ch, 20. Voy. les preuves dans la cenfure de la facult^ contre lc livre de Jacqiies Vemant, p. 176 >5rc. dansle fe^ cond tonne de la d^fenfe de ta puiuiince ccclefiailique & politique de Richer , page 62, 63 , 79 , 80 , 81 , &c. & dans I'apclogie des cur^ de Paris contre M.l'archev^que de Reims , paf^e 66 , en 1717. H fufHt de rapporter ici ce que dit l*dtr^que aux pr^tres k leur confifcratton : Prcfi hyuri fucciffores feptuaglnta difcipulorum. Pontifical. Roman. & in Or- <hn. ad Sinod. part. 3 , paec 66. L'^v^ue dit aux pretres : Cooperaro» res criinis nofiri eftis, , . kos ad fo^-mam feptuaginta eftis. Rien n*eff plus exafl que ce que nous enfeigne faint Thomas fur cette matiere , in cap, I ad Philipp. Exipf^ evangeiio hoe tegitur , qubd pofl defigna» tionem duodeeim apoftolorum quorum perfonas gerunt eplfcopi. , dejzgna» yit feptuiiginta duos difcipulos , quorum locum faccrdotes tencrnt,

Le cardinal d*AiiIy ne s'exprim8 pas avec moins de nettete dans le livre quM iit au concile de Conftance , contre Jean patriarche d'AQ«> tioche : De eccUfia aucioritate , 1 part. cap. i.Sicut apoftoli & difcipuU^ fic epifcopi & preshyteri eccUfitt minifiri , d Chrifio immcdiate pote/tatem eccUfiafticam fufceperunt.

Jean Poilly do^eur , in quodlibttis , dans tes ouvragcs du cardinal Turrecremata , Uh, 1. Summx de ecclcfia , eap, ^9, eft encore plas clair : Status & potefias & jurifdiciio "^i difcrpulorum eontinuatur im facerdotibus curutis , ficut ftatus & pot:ftas junfdiHio apoftoiorum im epifcopls. Namfuccedunt fncerdotes curati 72 difcipuUs , ficut fucccdunL epifcopi apofiolis. Lq cdivdin:i\Ti\tTecrcmdtii(jiittov\s fes eflforts pour affoibiir les raifonnemens du dofteur Poilly , & pruuver que les ^viqucs & les cures ticnncnt leur autorit^du pape , mais c'eft inutiiemenr.

Enfin , Gerfon : Depotefiate eccUfiaflica ; Confid. 12. Traci, de StatiK eccUfiafiicis ; Confid. 2 de fiatu pralatorum , de ftutu curatorum ; Comfid^ I &c dit la mdme chofe. Status curatorum fucccdit ftatui 72 difcipm* lorum Chrifii. . . , ac proinde fiutus curatorumeft de inftitutione Chriflt»

Lcs cures tiennent doncleur pouvoir immcfdiatement de J. C. de ni&ae

3ue lcs ^veques ; & par conf^quent Pinditution des cur6$ eft de droit ivin , non-feulement quanta Tordrede pr^trife , mats eacore «^"aatfc juridi^ion, Notc des £ditions dc iji^& dc ly^i»

DE L'£GLISE GALLICANE. 6tt

Puifquc rEc;ale cll infuillible. lc Concilc univcrfcl qui la rcprckntcioute cnticre doit ctre infailhblc aulli ; c'cfl: pourquoi noub rcccvors lcs de.ilicns dc foi i\is Ccncilcs cominc di^tccs par le SaintLfprir : fuivjnc lcs p»roiCS (!ii prcniicr Concilc : Jl a jcmbU bon au Sdint-t.jP'it 6* J nous, Nousy voyonsUint Picrrc parler Icprcinicr , mais ic Dc- crci fc fuii au nom dc tous* ; uinfi , dans cous lcsConcilcs gcncraux k Papc prcfulc cn pcrfonno ou pir lcs Lcl^jci ; mi.. tous lcs Lvoqiics ju^,cnc avcc lui. Cc ncfl p.is lui \cw\ qui y donnc aurontc , auirct'.'.c::t il fcruit ir.Lic.Ic dc f^ire atrcniLicr a fi i;rar.v!s haistai.c d*i:.vcqu«.s pour lui dont:cr dc liniplcs conicils, Ci; on trouvcroic p,'MC crr: plus pris d*aurrcs Thco!oj;icijs aiiffi tcluircs, L dl vi:n (;iij !c Papi: coniimiL lc Con;::le;maii cctrc c;jn:iriti.uij i ncX en c-iTcC qM'un con'cncc:ncnc , convnc ii [riroic par Ics anc:cnn;:s foiifcriptions ou cous Ics Kvcqujs in.iiircu-nmcnt le fcr- voi.nc dc ce ccrme de ca;.j^;;:..7;c;; pcur f(K::*crirc aux De- crccs dcs Concilcj & dcs papcs mc;iie. L'£g!ifc ** fans etre

^ A-nfi ^ ians iou$ Us coneiUs giatrjus , U pape p^ JfiJe €t perfonnt ou farfcs iedJts. l).* co que luiki: l'ierre » par!c le premier u*: s !i* cc.ci^a <!. jLrufalcn , oii vnprut hicii conclurv liuc J%.'A xii|.3pe a crclif-er .jX conciifs j;cnerA'.ix , •oirq»*il\'y trouTccii peruri ■.• i ■»»;'i* il t»e t*eniuic pjSs{.i'il .iit droit J'v picfi.ie: p;ir (c^ '.i^ ;t,!jr]i{-.i*ii c.t .b. ji.r ); !^ pre« li-ncc (!e i«iiit l'i«rre djns le Concii« de Jtf>i:t.i<tm •^onii.! ce riic-«r .>.:< paj.C5 » pu.irijiioi n\u onf-ils pjs JHiii H.*ns 'vS pviri rs c 'i;ci.'cs jei.c- raiix ? Cc f t jii cuncite cIj (!.i!cci{wirie , >;iii c!'. Iv i{-.ijtri^nie g^.icr..! p qiic Ic p.ipf prehci;! pour U premicrc tois p.ir tei lc^ati S. Lcuu lc de« m li.da ii r(.ni,-oreur M.ircien » r.on comrne .ine thote <'i.e j f.i p^tm^u- II- , noii eii vcriu dc !.i ci^utiimi- o'j ri« I*expnip7e ric les pr^ '^ctfTju'! ; in.tik •in!.^-..cnu'iit , p:ircc q.ril ii'c'.oit pis conven. b!e que lei parriai- cliesi!\^-* nt , .'oi n*.ivui«j»ir pas rn !.* cJtir. tj^ec^e lc.'iircontrcl*tfrrcirr p fe trouv.itri 1 1 4 i I tetc ciu conci'-'. Q^.Jj *e-if qunijm Jtjrjtrhus . aubd JiKi: iiulore n,.n .-ii m-.s ^ cjr:t-j rurpinci f.i jituris nun wi^erc caf'.-y'i» €um renerijtnt<mt'jm ^ p.xii il .m Jr^.ftm c%-tp'fei.fp:.m minm wice meS fynoiloconven-e p'.cjiii->^' : S. Lf-on , £"/. 60. i)n ; cii»lire fjr cerariictc le cn.(pirre XXIX i)e.*h.iluiiei!a<!iur c^monique pcr M ISriiie», im- pr:iT i* .1 ^'arik eii 1720, 6c a^^prouvc ('-r M. Cu.iei. Arure d<t EdittonM i/.- r 24 w* I7''j.

** L' . ilije ^ J\ias lire affemyic tm concils ,nene^p^s ma:»M ififtitU*

f.' . 11 )■ .i c e.i» lurttv^ie iui..in«i :lei iin% lunt c.j"«.w*fii i^veir Hjni rccrit' tk' , r^rii-^iiev iinuriMicment Cic contV^inmcnt c! p roui Li fieclef , c:is in -i.!iiict iient iljut touti.s U*b •' :;vm : !i:s aiif « ne lunr ytHM cl rcmii r revclc^ Hjiii lei livroi lai- ' , ;'ii f..inr cun eilci djnt rcjLtle, p.ircccfu' l.u?lunt puifi' rncorc fnffitiiiii-nent Cwl. irciS. A Vi^tta c'cA rio^n-cs q 11 L>nt clairement rtfve'.^iriffns r^criTurc . cnfei^n.*!. unani-* min^iir&c:u\ inriiftiriiement ; lcciRioi(:n^^e cle la foi Ciimmund im tv iti's \ti c^iifei , iV !eiif cunfcnt^mciil iiniiiimt « aririler cvft •^u^tr^s « B'cft p2k nigmi iaftfiiUblc qa'uB iMSCOMBt ccodu i.'ai tu.i:c l'£|gliic *l'-

f^uni^^rt^ t ff <

6ti DISCOURS SUR LES LIBERTfeS

aflTefnbUe en Concile, n*en efi pas moins infaillible : elle Teft toujours, & pouretre afTure de ce que nous devons croire, il fuffit de voir fon confentement unanlme , de quelque mani^re qu*il nous paroiflfe. Donc , fi le Pape confulte par des iiveques a decide une queftion de foi , & que rEglife reqoive fa dt^cifion ,rafraireeft terminee *, comme autre* fois celle des Pelagiens ** , il ne faut point de concile. Si

fembl^e enconcile , & fufHt pour nous aiTurer de ce que nous devons croire. Par rapport aux autres dogmes difficiles & obfcurs , qui ne font pas rdv^l^s clairement dans recriture, Sc dont on difpute : reglife ne peuC exercer l*autorit<^ infaillible , qu'elle a toujours, fans etre afl^embl^e en concile. Car pour delioir ces dogmes, iledn^ceifaire qu'el!e s*^{^ fure de la do^rine de toutes les ^g-ifes particulieres ; ce qu*eUe ne peue faire , que les mir.i(lrcs de Jefus-Chrift ne s*airemblent pour conitrer entre eux , examiner , & ^claircir la doArine dont il s'agit . expliquer les difficult^s , en un mot , pour r^unir tous les efprits dans les memes points de do^rine.

Quand il s'^leve en mati^re de foi des difputes & des conteftations dans r^glife , pour ^trcaflur^s de ce que nous devons croire, il fuflfic devoir le conlentement unantme dei'^glife; cela eft vrai. Mais par quelle autre voie pouvon:>>nous voir ce cor.fentenient unanimc , que parcelle des affembl^es ? Comment l'^glife difperf^e nous fera-t^elle connoiire autremem foa unanimit^ fur les points de do£lrine cootef* t^s , quedansles concilcs? II n*e{l pas podible d'envoyer par-tout des depures , pour (avoir ce que ch.^que ^gliie enfti^ne en particulier. Oa ne peut pas interroger toute la terre , 6c faire venir des t^moignages de toutes les parties du monde. On ne fait que trop combien ces for* tes de t^moignagcs font fujets i cjution. Quel moyen donc d*aYoir une connoifiitnce alTur^edc la croyance (k de !a preHication unanime toutes les ^glifes , fi des d^put^s dc toutes ces cglifes particulieres ne fe r^unilTcnt en concile, pour nous apprendre, en expofant la doc* trine & la tradition de leurs ^glifes » ce qui e(l cru& enfei^n^ daas touC Funivers ? Noee dcs Editions de 1714 6* 176^.

* Donc , fi It Dtipc confuiti par dcs cvzqucs a ddcidi unt ^eftion i€ foi , & quc Vcs^lifc rcfoivcfa dccifion , Vaffairc cjl tcrniinic : U nc f^mt point </« cof2ci/£« Si la deciiion e(l reque de toutes les ^glifes, comme conformc acequi a toujours ^te cru & enfeigne , raffaire t(k termi- n^e » il nc faut point de concilc. Mals fi queiques dof^eurs ou m^me quelques dv^ques , quoiqu*en petit nombre , ont encore des diffi» cultes raifonnables fur la decifion , &refurcnt de s'y foumettre , on doit les ^couter ; rafTjire n'e{l pas termin^e , il faut un concile. II peut ar- riverquc, fur une qnedion di/Hcile & obfcure , un petit nombre de perfonnes , ou nieme une feule penfe raieux que ne font plufieurs. Noa quia fitri non potuit ut in obfcuriffimd quxjliom veriut plurihus mnut paucivc fcntirent. S. Aug. lih, 3 dc Bapt. c. ^. num, 6. Notc dcs Edi^ tions de 1724 & 1763.

Commc autrcfois ccilc dcs Pclagiens. La caufe des Pefagiens n'^toIt point du nombre de ce$ queftions fur lcfquclles il y a du par- t.ige entre les catholiques. Tout le monde eut horreur de la doArine de ces hdrctiques , aulfitot qu'el!e parut. Lcurs erreurs furent profcri- tes au moins dans vin^t-trois conciles. Cependant r.ifiT^ire ne fut ter- min^e en dcrnier reffort que dansle concileg^ndral d'Ephife, comme il e(l aif4 de s*en convaincre par ies a^es du concile , 8c par tous ceux-

DE L*feGLISE GALLICANE. 6.5

qiieiqucs Doftciirs , ou meme qiicIqMos Kvcqucs cn perit nombrc murmurciit encoro, (•:! n*: Moit pis lcs etOi::Jt; mais i\ unc f;r;!n:lc p.jrti-jdc rMiii!^'.* rj ic ioi':net p.:s , cojti- inc (lans U c:\ui\i crLurychls, rr^ypio t^ rOriciir, alors c'cft le cas d^affcmblcr un Corit.lc univcrfel , qui cxaminera ]a decifion du Piipe , &' nc rapprouvcrn qiranros Tavoir rc- connueconforme :i la tradiiinn de toutes ies Eglifes. Ainfi , dans cette caurcd'i.utyclijsle Coniiie dc CalLcdoinc c\a- mina la l'.-frrc Cu PapcS. Lcon ,quitoutefcis fervicdc fon- dcmcni iai Deciet dc foi.

Au contraire, dans ic f:x!jme Concilc, Ics Lcttrcs du P.ipc ayant e:c e\'aminecs, comrno urlles de Pyrrlius, de Cyrus,dcScrgius&dcPaul,I]crctiqucs.Monc>tlic[ifos,furs?nt rcjcrccs de mcmc, commc fjvoii{".ini ieurs orrcjrs, & ic PapeHonorius anatlicmatifc nommemcnt , Ic tout du con- jontcment des Lep;.its du Pape Ap:arho,i,qiii prefuloient au Concilc, &: Aj^athon & (es fucccfu-uis , rcnouvcicrcnt piuficurs fois certo cor.damn.itioii d'Honorius.

Saint Cypriendes le troificme iviAi: , foutint avcc tous Ics Evcques d*Afrique , & p!ufiours de I^Afie mineurc , quc lcs hereiiquos devoient etrc rcbaptifjs , contrc la decifion cxprclTc dc fiint Eticnne ; qui p -ifici jufqu'a rcxcommunica* tion au moins comminatoire; & faint Auj^uAin , pour ex- cuicr f:iint Cypricn d avoir fcureru cottc crrcur , nc dit au- frechoic, fir.on quc la quclVion etoit diilicile, & n*avoit pointcncorc cce decidoo par un conciij univcrfol ; donc ni faint (iyprion , ni faint Auf^uftin , nc croyoientpasque Von futobliire dcfe foumcttre (liotque le Pape avoit prononce.

Ccu\ qui vculont que lo Pape toit infaliibic , ne nicnt pas toutefois qu'i! puilib dcvcnir hcreiiquc, commc i!s n*ofont pas dirc qiUifcit impoccable , quoiqu*il n*ait pas tenu au Pape Grtgoire Vll do lo fairc croirc. Mais rcxpcrience n'a qjo trop fair vcir qu'il n*y a uucuno miforc humaine a la- «iujilo !c3 Pancs nc (oicnt fujcts. lls difenc donc quc le Pape

<|.i onr t. :'.:'. 'hi^jirc dcs P<£!A^;ier.s. Le P. Maimbourg i'c]ipnnie trop r'-''or.iC'.'i fur te! nrrx.c , ivut re point r.ippcrter lon iifmoi^nj^e : T.-.::t: J.e l\*! jcde K^m£ , chjn. iS. Qii.Tr.ii S. Aiit^i-iiin Hii cn jur- l.t: ' ics l\-I.'i,ii'ns ; // rous tji rtnu ^cf Rejcfits ii Rome : /j cauje eji Jlric : ce"..i iVr.teii ' <iu'e:le clt fir.ica K.Tiri.',L«ii cps h^rvii^ucs , qnt iiprei ■(\oir c'ccu:i-.' mr.j; r'.'iis lct concile» (I.Xfiiqjc , s'ertiienc adr«(TtiS la |*-.;.tf, crovviic: f j-.t^fncr lcur caiile pjr lcjr «rtirice qvi leur avoii itne l%Mi rc i'\:. l <:•.• ;'.(.* tut )u;;ce en dcrnier rcliurt qu*au corM;iii d'£f beiCb IiJytt iUj LaititfRs 1724 6^ ^7^}*

Qquj

iSi4 DISCOURS SUR LES UBERTtS

j>eur errer dam la foi, comme un tel homme. oumjme coifime Dofleur parikulier , mals non pas comme Pape »8c pronon^ani ix Cjihtdra. La difBcuIte eft tl'etablir cetre dif- tinflion ; car ks Letrres duPjpe Honorius , tjiii furenicoil- damnC-es.i^toieni adrcfTees aux Pairiarches d'Alexandne, «l'Antioche & de Conftantinople , qui l'avoient confuUifur une qucflion dc foi , & le Pape f^int Etienne avoit auffi de< cide l'jtfaire dubapEcme de louie fon auioriie.

Enfin de quelque maniere que ce foit, qu'un Pape fut Iier^tique, on convient qu'il devoit etre depofe , & par confequem [uge- On ne voit point d'autre Tribunal au- deflus deSui quc le Concile univerfel ; aufB, eft ce le pre- mier cas auqucl le Concile de Conflance a defini que ie Pa- pe efl foumis au Concile. Le fecond eft celui du lchifme. Le troifieme eft la refoimation de lEglifc dans le chef & dans lcs membres. Pour bien entcndre ce Decrct du Conule, U faui en exphquer Toccafion & les fuites.

Apr^» que les Papes eureni rifidi 70 ans i Avignoa , le

XIV. Pape Gregoire XI reiDurna aRome, &mourut eti 1378.

Dierew do Urbain VI , Iralien de naiffance fut elu a fa place , mais les

Conitjnce Carditiaujt Fran^ois, dont la faftion etoit tres puiflante,

toiieh»iKl'aiu fe plaignirent que !'ele^ion n'avoit point ete libre , & s'e-

tDmerjuCon- „„[ retires de Rome, ^lurent iin Francois, qu'ils nomini-

fet, OtiRiiie ''^'" Clement VU,&quivints'etab!ir >) Avignon.Lefctur-

dt cci o£- me dijraenviron4oans;Urbain VLmourui en 1389, &

f '.•■• ^ '"'" Bonif^ice IX lui fucceda a Rorae. Clement VII mourut eo

1394, & Pierre de Lune, autrement Benoii XIII liu fuc-

ceda a Avignon. A Rome,ily eut cncore Innocent Vl[,

en 1404 , & Ange Cortario ou Gregoire Xil, en 1406.

Touie laChreiientc eioitpartageeentrecesdeuz obMles-

ces , & le fa'<t qui avoit donne occafion au fchifme itoit ul-

lement embrouilie par les difpuies , qu'il n'etoit pius p<^>

biedereconnoitrequeleioitle Pape ligitimei&aucimdn

deuxne vouloit renoncer a fes pretentions ; ainfi, Iss pn^

Ibnii.iues le.s plus favans & les pluj pieuz ne trouvirait

point (l'aiitrevoiepourfinirle fthifniequ'un Concile gint-

ral qui depofa les dcux preiendus Papes, & en fit ilire un

aurre. Ce fut I Univerfiie de Paris qui travaiila le plus i

cetie ^r;imleauvrc.Onconimen;apar lafbuftradion d'0^

bcd euce .lui deuitPapes ; puis lcs Cardinaus des dcnx p.ir-

tls , 3u fnotns ia pit^ar t , «'aflembl^rent k PiTe , en i .) 0 >■ ,

DE L*iGLISE GALLICANE. «15

avec grand nombre d*£v^ques & de Dodeurs. Le Concile fit le proc^s aux deux precendus Papes , Gr^goire & Be- noit , & ^itirent pour Pape Alexandre V « qui mourut Tannee fuivante. Jean XXlil lui fucceda. Cependant Gre- goire & Benoit fe difoicnt toujours Papes dans leurs Obe« diences, quoique cres raccourcies. Pour achever d*etein- dre ]e fchiime » Jean XXlII aflembla en 1 4 1 4 le Concile de Conftance, c^i, dans la feffion quatri^aie, fit cette de« claratioQ : m Le Concile univerrel , reprefentant toute i'E- 9> glife militante, tieotfon pouvoir immediatement de Je- n fus-Chrift, & toute perfonne <ie quelque etat & dignite » qu^elle foit, meme le Pape» eft tenu de lui obiir en ce qui « concerne la foi « Textirpation du fchifme , & la refor* n mation gen^rale de i'£glife de Dleu dans le chef & n dans les membres. Et dans la feffion cinquieme , le Con- cile reitere le mSme Decret , & ajoute : « Quiconque, 9f de quelque condition , etat & dignit^, meme Papale ,me-

V prifera opini^trement d*obeir aux Mandemens & Ordon- -ii nancesde ce (aint Concile general, fur les chofes fufdites,

V (c*eft-i-dire la foi, le fchifme & la reformation, ) foic 9) foumis a penitence, &puni convenablement. » Ainfi, le Concile de Conftance a etabli la maxime de tout temps en- feignee enFrance» que tout Pape eft foumis au jugement de tout Concile univerfel , en ce qui regarde la foi , i*ex- tinSion d'un fchifme & la reformation generale. Ce Con* cile reduifit en pratique la maxime. Jean XXill , reconnu pour Pape legitime par le Concile , & par la plus grande partie de l*£glife , fut accufe & convaincu de plufieurs cri- mes 9 juge & depofe. U acquief^a a fa condamnation. En fa place , fut elu Martin V,en 1417, dans le meme Concile de Conftance. Cependam Gregoire XII avoit cede fes pre- tentions ,& s*etoit foumis au Concile. BenoitXIII, perfe- verant dans fa contumace etoit abandonne de tout le mon- de. Ainfi , on peut compter des^ors le fchifme fini, quoi- que Benott ait v^cu fufqu^en 1414 » & que deux Cardi- nauxqu*il avoit faits, lui euflent fubftitui un nomme Gii- lesMugnos qu*ils nommerent Clement VIII , domrObe- jdience itoit reduite au Ch&teau de Panifcole en Arragon» , & qui fe foumit «nfin a Martia en 1 429 » onze ans apris la £n du Concile de Conftance.

Ce Concile oxdoana que Ton tleadroit an autre Concilc /w^ g.

QqiY

'6j6 DISCOURS SUR LES UBERTfeS

Mle inquel g^niral cinqansapres, puisfepians, puis dedix endixani.'

£ug«ne 'V Martin V en avoit convoqueun quand ilmourut en 1431.

Conale de Eugetie IV , fou rucceiTeur , fut donc oblige de le tenir , &

Feriare,qu'll ce fut le Concilo de Bale. D'abottl on y renouvela les De-

traiiiftfaen- ^^^^^ de celuideConftaiice , louchant ia fuperiorite du Con*

r^ace. ^'^ ^ comine le Pape vouloil difToudre celui-ci , ou du

moins le transfercr , il y eut des proc6dures du Concile g^-

neral comre lc Pape, & du Pape contre le Concile; mait

enfuite lePapc fe rcn[lii,& adhera au Concile par une

bulle folennelle , & revoqua tout ce qu'il avoit fait contre

le Concile , Heclaram qu'il avoit ete legiiimement commen-

ce, & continue jufqu'alors. Cette rcconciiiaiion fe di le 14

Avril 1434 , maisla divifion recommen^a bientot apres.

L'Empereur & le Pairiarche de Conllantinople demande-

rcni d'etre ouis dans un Concile, pour reunir TEglife

Grecque avcc la Lattne, & ils demandoient le Concile en

Iialie pour ncpas alfer plus loin. LcPape ['indiqua a Farra-

re , & y invita les Peres de B41e , qui regarderent cette

Iranflation comme un preiexte pour dilToudre le Concile.

Les Grecs les prioicnt de venir, Si refnfoient d'aller ^

B^!e;lePapcirrited'ai1[eursdcqiielques Decrets derefbr-

maiion qu'avoit fdit leConcile , particulieretnemcontre les

annates,dec'ara le^ Avril 1438 ,que le Concile fedevoit

reniraFerrare, oii les Grecs s'ctoient rendus : depuis il fut

transferea Florence, &rimion desdcuxEg1iress'yacheva.

Une partie des Pt:res de Bi!e s'y rendit ; mais plufieurs de-

meurerenti Balc, oiiilspretendoienttoujoursetreleCoR-

cile univerfel , quoique leur nombre & leur autorit^ diroi-

nuSt toujours de jour en jour. On ne doit plus compterle

Concilc de Biile depuis cette derniere dLvifion,c'eft-a-dire

depuislafeiTlonvingt-cinquieme, renuele? Mai 1437. Le

pretendu Conciie de Bale proccda contre le Pape Eug^ne

cn toute rigilkur , jufqui !e depofer , & elire en fa place

Amedee Duc dc Savoie, fous !e nom de Felii V. lls tin-

rent encore vin^t fcfTons a Bale jifquau 16 Mai 144^.

Jtvr. En France,IeRoi Charies Vil. voyani cette divilion du

Originc '■ Papg g; duConcile dc Bdle, & les dcux Conciles qui fe te-

liie-Sj^ia^on "'"^'" ^" mcmc temps a Biiie & a Florence.afiembla les

S da Con- Evequcs de France a Bourges cn 1438; ils furent d'avis

*ociiit. dadherer auConciledeBale , & recurent pluCeurs Decret»

de difcipliaij iiiiis k Bale qut parurent ialuiaires, Si que |e

DE VtGLlST. GALLICANE. f.17

Roi autorirj p:ir (^m Ordonnnncc , & c'eft la Pragmariquc Sanclion. Touretbis la rrjince rcLonnut roujours F.ut^cne poiir R«|)^ Iji^lriinc, & n\icl!vjra point au lclufme dc Fciix. Tout IcCaiuliIc Uc IJ.ilo tans (l.lHn<^lion cioit odicux au Papc Kuj;ciic, & par conicqnciit i.i Prae:naiiquequi cn ctoit tiree. Lcs Papcs kiivans !a ici;ar.!cro:'ir dc mcmc& cn pourluivircnt Tabroiiation. Lc Iloi Lou'", \Li'.iccordaa Ficll. & en donna lics lctircs quc Ic (!nr.i:ii.il dcia B.i!u-J poriaau Parlcmcnt ; iiJiiis lo ProcurciT (ics criti Jc;«.i cc S. llomriin s'y oppofa nomni.nicnt. L'Uni\ crlitc tic Paris t"c joi^iiit a cctrcoppo- lirion , c^: cctto tjnt.:i:vc t''i: lans eiFct ; enfi.T , lo Papc Lcon X. ili ic Tv^i rr;ir<j'.MsL cn i s i^'»^ fir^'i't lcOojicordat q.ii coiiicrvc i :s RC'!; cnr.-r.s lcs moins importans dc ia Prag- m.itiq«ic , iji ai):)l:t tout Ic rclLr.

M lis quoi qu'il c.i f.jit du Concllc de Ba^e , lo Concilc de XVII. Confhr.co n'.i point rccu d'a*rci::ro ,■ 6: it domourc pour t)«>itrine coiitmt quj lc Concilc Ur.ivcrlj; tic:u \on autorir-- nondu pKgiife Gal- l"* ipc , n\iis immcdiatemcnt do Jcrus-Uiriil , & quc le Pape Hcanc fur eii ib.imis au 0/.".cile aux trois cas qui y foni exprimes. De- **^"'°^J** |^'J h vicnr qu'au Concile dcTrente lcs Prelats Francois rcfu- concile uai- fCrcnt d j dcclarcr rautorite du Papc dans les rermes du De- verfel. crct d'union du Concilc de Florence, qui porte quil a la jm-irjnce de trouvcrner rHpiifc ur.iverfcllc ; carcncoreque cc!to dwtinition ait un bon fons * , cn ce qu*il n*y a aucune

r-icD": (,•-« c^tti dJfinition alt un honfens , &c. Le concile '!e FIo* TiTvO ci.Miiiic nt-tc«;m'ji.t qiie le pape a un puuvoir «bfolu & l\>uverain 1. r t^ :>: !*t'* -.'.';'.«. I.e« tcrniJS (!j.'is lcfqucls h cicfiniiiun rft cun^ae . i- \v \- >i.t i.i!jep:il)!tfS d'iin «lutre ii;n«. Ipfi{ RomaaQ pontijici ) in beato i\;ii , y..7<ri-'7rf., rc^tnAi ac f^uhcrnardi uniM'fultm teclefiam a Domina n •,/•(• /.-.'v C/f-jij pt^njnpot:JiJtcrK triid.tam cffi, Concil. rom. I}./M^. 51;. .-\.i cjncilc (le Tren:r , penor.nc nc s^avifa de leiir en Honner un aa^-o ; wVil ct; 4 li fi: q.ie les prcjjts Franqois rcfufereoc canftammeDt . c!*ex[>rinier i';iurLuiti c!.?s pipus en ccf rerm^s : «« rcile i cetre heare, i< (!i: !c ccrc^injl i!e Lorr^inc dans unc lecrrea fonagent« lc dermerdit ^' tirrcs '|Li'on veut metrre pour notre fainc l*irC| pris du concilc dn *• I^i.rrrK-e; & nc puis nier que jefuts Fran^ois , nourri en l'univcr- •• fi..' cie F.ti-is , en la-^iicKe on fisnt rautorittf du concilc par-dcflai •• le p.-ipe , & font csiilurcs commeher<:tiqiies crjx qui liennent lc con- «• tr i-fc : q-ren I'>. r.ve. . . . Ton tienc le concile de rlorcncc pour non '* Iv'.;i:i[;ie , nt i;cnLra!; & pour ce Ton fera plucdt nonrir le« Fran- •• r i;n , (i.ie cj'..! er aj coniraire •• Mais fuppofoni quc ceite (i^hnition |>L -te 1" .nVirie lens q:r lui cjonne M. Fleurv : que fijsnifie, i/ aS « «;.. ■.': i:".:.i7l' pjri.c- .'.■-r.r .^t-j nc Joil /oumi/e au pape ? Frt-ce k dir* \\v» U . -.sfl.r^ Uiii: uii!i;;t\ lie le lOnnne^tre t'cs qu'!!.*! porlc? Sclon M,i*ab t'\^i'i-y , I.I cicciiion citi pspe n*ob'.ijc poii.:, ^u'eUe n'ait 6t6 ■ccep'^ par i*C|;iiie. Kii-cc a dire quc le pape a uoc jufidicUoa iwaddiatt

Ki8 DISCOURS SUR LES LIBERT£S

EgUfe paiticuUere qui ne foit foumife au Pape» eUepeoi en avoir un mauvais en lui foumettant touce rEgtife dStoh biee. C*efi pourquoi les Dodeurs de Paris « en cenfurant les crreurs de Luther , aimerent mieux dire que les Chredens ibnt tenus d'obeir au Pape. £n 1 663 , la Faculte de Theolo- <gie de Paris donna au Parlement quelques Arciclesquele Roi fit pubUer : entre autres, ce neftpas la doBrine de U Fs" €ul:c de Paris que le Pape foit infaillible. Mais cette propO- fition efl captieufe ; car elle dit feulement que la Faculte a'a point adopte ce dogme ; mais il ne s^enfuic pas qu^eUe Tait rejete , & qu'eHe defende de Tenfeigner.

Nous ne croyons pas toutefois que les Conciles doivent

etre regardes comme un Tribunal regle & ordinaire au-def-

fus du Pape ; mais comme un remede extraordinaire dons

\es maux extrcmes , & dans Ics grandes divifions de rEglife.

Nous croyons qu'il e(l permis d*appeler du Pape au fiitur

Concile , nonobftant les Bulles de Pie II. & de Julcs II. qui

]'ont defenda, mais ces appellations doivenc etrerares, &

pour des caufes tr^s-graves.

Fiuiies con- Quelques Politiques ont pretendu decrier cette dodrine

fequences de la fuperiorite dp CoRcile, en le comparantaux Etais Ge*

9u'on tire de neraux.dont on fait que les preteutions tendoient a leur ar-

fon dc$ Con- 'oger dans le gouvernement , une autonte qui ne leur appar-

ciles g^n^- tenoit point ; & ce fut parla principalement qu^on rendit

«uxavec les odieuxIeDofteur Richerquiavoitttjzelepour la Ligue, &

liiux. " ~ Qu^ ^^ ^^^^ pouiToit troploin fa pretendue Ariftocratie dans

toute r^glife , & qu'il n drolt de gonverner tous les fidelles & toutes les ^glifcs particulieres par lui'Tneme , de lestirer de la conduite naturelle de leurs pafteurs, d'envoyerpar toutes les paroilTe^ & les diocifes tels ouvriers qu'il lul plait, pour precher , y enteodre les confefnons.j Adminidrer les fjcremens , &c. ? M. Fleury dic expre(r<£ment le con« traire. EA-ce a dire qu*il a le pouvoir de nommer les ^v^ques dans toutes les ^glifes qui ne font pointdefa m^tropole , deles ordonner, de lcs appeler a Ccs conciles , de les citer a fon tribunal » de les juger, de les excommunier , de les d^pofer non-feulement pourcrime d*b^^« fie , mais encore pour leurs moeurs ? M. Fleury refufe au pape ce pon- voir. Enfin, efi-cc k dire qu'il foitcharg^ feul de conferver le d^pot ^c la foi , dc veiller a robfervatlon des canons dans toute r^glife, d*^trt artentifittous fes befoins,de s'^!ever contre les abus naiuans ? Tout eveque a les m^mes obligations. Evifcopaeus unus eft , cujus pars k /zngulis in folidum tenctur. A quoi lc r^duit donc la iuridi^tion du pape dans 1'^glire ? Le voici ; c'eft qu*en qualit^ de premier dc tous les ^ve- t^ues , ileft plus oblig^qu*3uciin autre k tous ces devoirs , 8c r^glife a ^roit de lui demander raifon dcs abus qui s'introduiro!ent par £i o^^lt- ^encc. Non dtt Ediiions dc 17^4 ^ 17^J«

DE UfeGLISE GALLICANE. 6if

TEglife. Maisdoit-on H^cidcrdcmatiercsfi importantcs par une comparaiibn ? Oii trouve-t-on que rEgiile & I*Etat doi- veni i tre regJes par les mfimes maximes ? En quei endroit dc rAncien & du Nouveau TeliamcnT Dicu nous Ta- 1 ii reveie ? La comparailon d*ailleurs cntre lc Concile general & lc« Ltats Generaux, pcche abiolument dans le principe ; les ttats n ayant jamais eu lcgitimement quc la voie de reprefentatioa aupres du Souvtrain , a la diffeienceduConcile general, lequcl , qi ant au fpirituel , a une autorit^ iegitimc fur tous les Fiiielfes, Ceft principalement fur ccs comparaifons , & fur des ruifonncmens purcment humainsque fe fondoient quel- ques ^ c '.olaftiques , pcur etublir rinfdiilibilite du Papc & fon pcuvoir ^jr le tcmporcl des Rois.

Pour nous, nous nous appuyons fur rEcriturc faintefic la Tradition conftante des dix premiers fiecles. Nous ne cherchons pas commcnt JefusChrift a du etablir fon Eglife, conform^ment aux principes de la politique d*Ariflote ou de fa Mctaphyfiquc ; mais comment il ia etablie cncfFet; ^ cpmme il ncnous a rien revele touchant legouverncment temporel , nous nous en rapportons au droit naturcl , & aux anciennes Lois de chaque Nation. Nous croyons que la Re- ligion s'accommode avec toutcs les formcs ligitimcs dc gou- vernement : que Ton peut ctre Chrcticn k Venifc & en Suifle , auflibicn qu*en Efpagnc & cn Francc ; & chacuti <ioit dcmeurer foumis & fidelie au gouvernemcnt fous lequcl la Providence Ta fait naitre. Les autrcs Souvcrains defen- ^ont chacun leurs droits. Pour la Francc , nous favons qus des lc tcmps de Charlemagnc les aiTemblees dc la Nation » quoique frequcntcs & ordinaircs , nc fe faifoient que pour donncr confeil au Roi , & quc lui feul decidoir. II ne faut donc pas fur un vainecomparaifon rendre odieux Tufage per- petuel de rEglife , d^aiTembler des Conciles generaux , quand iis font ndccilaires.

On ne pourroit pas non plus furun prf tcxte fi frivole , eift- ^}^' pccherdetcnirdesConcilesProvinciaux, lesdernicrsCon. ConcU«ftS! cilcs avoient ordonne de les tenir tous les trois ans , ce qui viitciaox. a ete confirme par les Ordonnances de nos Rois.

On les tenoit meme au commencement tous les fix mois , Edh Je Bfe* parcc quc ce font les v^ritables Tribunaux pour toutcs les '""».«"''• «• (granclesaffairesdertgnfc. Ilsfurcnrauflileprincipalmoycn ^^"g/p^ ^m S. Chaiks fe fervir pour rctablir h difciplioe; mais flar. i6U.

^Jl«*#»«*»;*^'

^6x0 DISCOURS SUR LES LIBERTiS le ne vois pctf que depuis lui il s*en foit tenu cn IraTie \ Les derniers Conciles provinciaux qui aient 6te tenusea France, font , celui de Narbonne en 1 609 , fur la Dirdpline EccleriaAique, & celji de Bourdeaux fur la Foi & la Difci- plfce Tan 1624. La difficulte d*afiembler ces Conciles , les depen!'es qulls caufent , les difputes qu*its occafionent fou- vent, foit fur ia Dodrine y (oit fur la Difclpline» fontque Ton evite d*en aflembler lans une neceflite abfolue. Dodrioe de Qu^nt a la diicipline , nous croyons que la puiflance da TE^c Gal- Pape doit etrc reglee & exercee fuivant les Canons , & n'eft Itcaae fur fouvcraine qu'en ce qu'il a droit de les faire obferver ^ tous p^ cn cc ^^ autres. Car J. C. a dit : Les Rois des Nations lcs domin<nt^ qm concernc ^ H ncnferdpds ainf, ic vous. Lt S. Pierre : Condulfc^ U trOU' Im «iifcipline» p^^^ ^^ DieUynon commeen dominant. Donc , le gOU vernement remcntla Jol ^^ l'EgIife n'eft pas un Empire defpotique ; mais iine con- fiJiaionco3- duire paternelle & charitable , oii rautorite du Chef ne tecncufe. paroit point , tant que les inferieurs font leur devoir , mais 2j, ' * eclate pour les y faire rentrer , & s'eleve au-deiTus de tout I. Fa. V. pour maintenir les rcgles. II doit dominer fur les vices , & *• ?• non fur les perfonnes. Ce font les maximes du Pape S^Gre-

,y, ' ' ^" goire. Ainfl, nous ne reconnoiffons pour droit canonique, ^'^« 7. ^p» que les Canons reguspar toute TEglife , & lesandens ufages ^^* de TEglife Gallicane, conferves a la face de toute TEglife de

tcmps immemorial , & par confequent autorifes par un con- fentement au moins tacite. Nous ne croy ons pas que la feule volonte du Pape faffe ou aboliffe les Lois de TEglife , ni que cclle-ci foit obligee en confciencc d*obeir, fitdt qu'il y a une BuUe plombee & afHchee au Champ de Flore.

Les anciennes Decretales des Papes fe faiioient dans des Concilcs nombreux des Eveqiiesd*ltalie : encore n'etoient- elles re^ues dans les Provinces qu'apres qu'elles avoient ete reconnues conformes a Tancienne Difcipline. Depuis, ils prenoient au moins Tavis de leur Clerge, c'eft a dire des Cardinaux. A prefent ils ne croient plus y etre aftreints , ils fe coritentent de fe faire inftruire par des Moines ou d'aiurcs Do6leurs particuliers qu'ils choififfent tels qu'il leur plait , & encore le plus fouvent met-on la claufe motu

* "^i ce n'€ft ce!ui He Home , tenu «^ ns la Bsfilique de Lstran en i-tj?, f ' ' pnpe Hiiioit XUI , lur latiilwi|.lif4e eccUiia(li<iUC. A^ou dt r£Ji^

t.i^r» ^c I7^jf

DE ffiGLISE GALLTCANE. «ii

fToprio , de peiir qu'il ne femble que te Pape ait pris Ta-

vi« de quctqirun. Donc les nouvelles Conflitutions des

Papes, c'tA'a-dtre h plupart de celles qui font depuis quatre

cenisans, ne nousobligent qu'autant quenoireufagelesa

approuvocs. Nous nc craignons point ks cenfurcs de la

Ciillc Jn lffnj£>i»nfni.LesUuIle«quironiappontesenFran-

ce de nouveau , ne pcuvent y eire publiies ni exicuties

qu'envcriu de Lcttrcs Pdientcs du Roi , apr^s avoir£t6exa-

min^esen Parlement , eicept^ les provifions d<;s Bcneficcs,

&lesau[res Bullesde llyle ordinaire. II n*y a queirotsou

quatre dcs r^glcs de la Chancellerie de Rome, que nous

fuivons en maiicres Beneiiciales. Nous n'avons point re^u

leTribunal de rinquifition,^tabli en d^auires pays pour

connoitre des crimes d'h£refie ou d'autres femblables. Nous

fommes dcmeures k cet egard dans leDroit commun, quien

donne la connoilTance aux Ordinaires , & nous nc d^fjrons

pas ^ !a pretention de rinquifition particuli^rc de Rome,

qui veut que fon pouvoir s'etende par touie la Chrctiente.

Quani k la Juridiftion desCongregationsdesCardinaux,

eiablies depuis environ ccnt ans pour juger d^s <lif!i:rcntes

niaiicres Eccl^fiaAiques , comme la Congregation du faint

Officeou de 1'Inquiiition , celle de rindice des Livres d4fen-

dus, celle du Concile, c'efl-4 dire de rimerpr^tation du

Concile de Trente, cclle des Evcques & des R^gulieis,

cellc dc la Propagande, c'efl'i-dire de la Propagation de ta

Foi , celle des Riis , celle dc rimmuniie Eccl;fiaftiqui, qui

{buiient les afiles de rEglife & les privileges dcs Cler<:s.

Noiis honorons les Dicrets de ces Congri'gaiions, comme

des Confuliations de Dofteurs graves; miis nous n'y re-

connoilTons aucune autoriie fur Ij France \ ainfi , nous li-

fons fans fcrupule tous Ics Livrcs qui ne font point d'Au-

teurs manifeftemem noies comme di;s herciiqnes, ou ncm-

mement defendus par I'Eveque Uioccf.iin. Le Nonce du Pa-

pe n'a aucune Juridi^ion en Francc; il i;ft rcgjrde fimple-

menicomme Ambafladeur d'un Prince i-tranger; Scquand

quelque Nonce a voulu s'attribucr un terriioire, dcs sr-

chives ou qu;:!q!ie? atiircs marq^jes il'autoriie, lc Parlcment

»'y eft oppor^. Lc LcJat a /j(;v a Jundiftion: maisdepeur

qu'il n'en abufo ,on obfi-rvc pUiricurs formalites. Le Pape

ik; peot en envoycr cn France qu'i ta pricre du Roi, au

moiiis de fon conlenteinent. Eiant arrive, il promet avcc

^^M<««a#V«ri^^ I f-1 4 ' '

JSax DISCOURS SUR LES LIBERT^S

ferment & (>ar ecrit « de n\irer de fes Facult^s qu^autam qu*3 plaira au Rot, & conform(^nient a nos uiages. Ses Buiief font examinees au Pariement pour recevoir ies modi&^ tions n^ceilaires. II ne peut fubdeicguer perfonne pour Te- xercice de l'a Legation fans ie confenrement expres du Roi. Quand il fort, il iaifTe en France les Regiilres & lesSceaux de fa legation. Les deniers provenans de fes expedirions, font employes en a?uvres pies. Les facuhes du Vice-Lci;af d*Avignon font fujcrtesaux memts reilridions» quandelies $'etendeni fur les terrcs de robeiffance du Roi.

Ourre les defenfes generales d'obeir aux ordres du Papc

pour forrir du Roynume, il y en a de parriculteres pour

ce qui concerne ies citations qn'il pourroit decerner contre

les Fran^ois , pour venir comparoitre a Rome. Oes Ibnt

repuices abufivcs : il n*a point de preicntion fur les Juges

ordinairts en premiere ini^ance : il ne peut evoquer lescau«

fes a Rome : a la dii^ance de quatrc journees de Kome^toa-

iajf. au Droit tcslescaufes doivent etre tcrminees fur les lieux. On ne peut

Ftfrr </k/i7. **PP^^^^ ^" ^^P^ ojwjfj meJio. Les appellations doivent, par

& ch. 2%, un Refcrit delegatoire , erre commifes in partibus ^ jufqu*i

Scg, xiii. findecaufe inclufivement. Ceft ie droit du Conconiar.Le

x'4.V, 4. Concile de Trente y cft conforme, & ajoute les qualites

de ceux a qui le Pape doit adrcfler les Refcrits delegatoi«

res : ce doivent etre les Ordinaires des lieux, ou ceuxqui

auronr eie defignes en chaque Diocefe pour recevoir ces

Commiifions. Le choixs*en doitfaire par le Concile de la

Province,ou parle SynodeDiocefain.il doir y en avoir

quatre au moins conftitues en Dignites Ecclefiaftiques , oa

Chanoincs de Cathedrales. Mais entre les perfonnes capa*

bles, on accorde toujours a Rome ceux que demande la P::r-

tie qui s'y pourvoit la premiere. Ceft ainfi que Ton ref-

traint les pretennons cle ia Cour de Rome touchant ia Ju-

ridi6tion conteniieufc.

3^X1. II n'en eft pas de meme dela JuridiSion vo^ontaire, qul

rERlti^* Gai- <^on{if(Q aux provificns de Benefices , aux difpcnfes & aux

Jicane fur privileges : les interets particuliersont pr^valu en ces ma-

Tiiutorit^ du tj^res , & il n'y a point de parrie de difcipline oii Ton fe

quf !onceriie ^^^^ pius eloignc des anciennes regles, meme en France, laJuridiaion i^. Qimnt aux Eveches , depuis p!uficurs hecles le P^pe volontaiieou feul eft en droit d'en er'-r;er de nouveaux & de nouveKes iraueuie. Maropoles » ou dc les fupprimer i de transferer des Ev&»

DE L'£GLISE GALLICANE. iSa^-

^ucs, ou ie leur donner des Coadjuteurs. Tout ceb fe fairoit sutrefoii par le Concile de U Province. Le Pape feul depuis le Concordat , a la Provifion des Ev^qucs fur la no- mination du Roi. Auparavant il ne falloit que la conArma» tion duMeiropolitain fur TilefHon duCha[Hire ,oula con- firmationduPape, t'i] s^agiflbit de remplir une Mitropo- . le.LeslndultspanicuIierspourlesEvechisdespaysconquis fdon le Concordai, fom de pures frices du Pape.

3". U pourvoii de meme auz Abbayes d'faointnn fur la nomination du Roi ; & pour obtcnir ces nominations , on 1 confenti qu'i! prtt les Annates defendues par le concile da Bale & la Pragmatiquc. Suivant leConcordat, il ne diHi y avoir quc des Abb^s Reguliers. Les Commendes ront des grices que le Pape donne par-defTus , fans y ^tre oblig^ ; fic cela c(l encore plus eloigne de Tancienne rigle , fuivanc bquelle les Moines doiveni ^lire leur Abbe pour lc prefen- fer i rEvcque de qui il re^oit la Jurididion.

5^. Quant aux Abbayes de iilles, elles ne font point comprifes non plus dans le Conctfrdat. Le Pape n'y pour* Toit qu'en fuppofant toujours relefiion des RcligietiTef , & ne fait mention de la nominatioa du Roi , que comme d'une fimple recominandation. Suivant Tancien Droit, c'i- loii rEv^cpie qui donnoit letitre i TAbbefle fur relc&on des Religieufes.

Ceft encoreconira rancien Droit , & fiiivant kt nou- velles prctemions de la Cour de Rome , que nous avon» rcf u la pr«'ention du Pape fur les Ordinaircs en la colla- tion des moindres Bcn^iiccs. Ce droit ne s'ell itabli que jtar Tufage , & ne peut s'etre ^abli lur un auire fondement que fur ceite Juridi^ion immediate par loute rEglife , que les nou%'eaux Canoniftes attribucnt au Pape. Dans les paya queTon appelle A' Ohe.iitnee , c'eft-^ direceus oii Icsrefer- ves apoftoliqucs & les r^gles de la Ctiancellerie font requcs, comme en Provcnce & en Urct3j>ne , on obfcrve les r^gles de la Chancellcrie de Rome, fuivant icrqueHes le Pape fe re- ferve la difpofition di:s Beiielices pendani fix mois de Tan- nee , & n'en lailTc que quatre aux ordinaircs , St deux de plus en favcur de la refidcnce. Ainfi , les Eveques conf^ renf pendant fix mois aliernativement avec le Pape. Cetie difference vicni de ce que ces pays D'ont eie riunis a la jCouronne que depuis la Pragituitique,qui itoit foadc-

«34 DISCOURS SUR LES LIBERT^S tnent du Concordat ,pour abolir ces referves des Ben^fices avant la vacance : & les Expeftatives ont eie eiiblies par le Condle de Trente.

Ainli, tout ce qu'en difent ceux qui iraiteni de nos Liber* t^, n'eft plus d'ufage. U y a une referve qui a ete confer- vee , & c'eft celle des B^nefices qui vaquent aii lieu oii ell la CourdeRome, & ui^e Expe^aiive qui vient de concef- fion du Pape , favoir : Tlndult des OIKciers du Parlement. Toutes les autres provifions de Benefices que Ton prend li Roine,vienneni du meme prlncipe de l'opinionde la puif- fance fans bornes du Pupe , pour difpenfer des Canons & difpofer des biensEcdeliailiques. Ccft le fondement des refignations en faveur, des conilicucions de penfions, des pluraliiesde Benefices; & pour agir conrpquemment &fui- vre notre principe jufquau bout , il nc faudroit poiat de- mander ces fortes de graces.

11 ne faudroit point non plus demander tar.t de Difpetl^ fes, foit pour lesMariages entre les parens , foii pour relU- tution ,contredes Voeux , pour relinbiiitation concre lescen- fures & lcs irregularites , & lant d'autres griices femblables, dontune partie efl devenueconimc n^cclfaire parla cou- tuineetabIiedepuis]ong-temps,de rccouciraKome toutes les fois qu'on veut obcenir quelque chofe con:re les regles.

Ce n'efi pasquenousne reconnoiflions dans le Papc le pouvoir dedifpenfer. LesConciIes,& enir^aucres ceiui de Trente , le lui accordent noirimement en plufieurs cas; mais il ne s'enfuit pas que les Difpenfes doivent etre prodiguees , enforte que lcs exceptions foient plus frequences que les re- gles. La Difpenfe ed legitime dans les cas que la Loi meme auroit exceptes, fielle avoiipules prevoir, &ourobrer- vation rigoureufe de la Loi cauferoic un plus grand mal. Celui qui accorde la Difpenfe charge donc fa confcience, s'il raccorde pourfavoriier un particulier contre rinrer^ gencral de TEglifc ; & ie pariiculier fe charge aufli , s'il la demandefanscaufclegiiime,& encorepluss'ilexpofefaux pour robtenir.

Les privileges des R^guliers font du genre des Difpen- fes , & il faut croire que !cS Eveques & Us Papes qui leur «n ont accorde les premiers, onc juge qu'ils riToient uti- les a fEglife univerfelle par le fervice que lui rendroient les R^gulieps. Les privU^ges font de deux foites : Texemp- tion

DE rfiGtlSE GALLlCANf. «n

tion de la JuridiAion des Ordinaircs.Sc lcpouvotr d'est.T- cer par-ioui les fondiont Ecclcfuftiques. L'un & rautrC ruppofent la Jurldiflion fouveraine & immijiare du Pupe partome )'EgIile, enforte q(i'il aitdroiide fc rclervcr une jiante du Troupeau pour la tircr de la conduiie naiurclle de r£v6([ue , & la gouvcrner par lui-oicinc, & ({u'il ait drott d'envoyef aulC par tous les Dioc^fes teh ouvricit ^u'il lui plaii, pour prechcr &adminijtrer les Sacremcns.

Teb fDnc les Religieui Mendians & les Clercs Regulicrs qui panicipent a lcurs privilcges. Ils ne reconnoifTcnt pour ^upcrieur que ie Pjpe , & pr^endent tenir de lui tous leurt pouvoirs : S: aiiircfois ils ptechoient & faifoient louics fondionsfjns permiffiondesEveques. LcConciledjTrcn- tca reprime ceseic&si & fuivant laDilciprinc de ccCon* cile , aucun Riguiicr ne peui pticlier nt cnt^-mlrc ies toii- fcflions des becuhcrs fans la pcrmiiTion cTprclTe de TEve- ^c , qui peni lui impofer filcnce, mcme dans ks Msiri^ns dc fonOrilre,qu3nd ille juge i propos;ilnepcui, di^>ic, Duir lcs confeffions : TEv^que a droii dc rexamincr aupa- ravant, & de limiterlbn approbarion. Tous lcsRjguIicri ayant chargc d'amcs, comme pluricurs Chaiioinei Rii^u- liers, font entieremeni fonmisa rEveiiue, eRtouiceq.u regardc les fondions PjOonles. Tous les Reguliers lont Iiirus dc fe conformer a i'ufa)>e des DiocWijs ou iS fc iTuu- veni , quant i robfervition dcs Feies , les ProcclHons & les autres cenimonies publiques. On ne pcut ctablir de nou- veau un Mon.iil^ic , ou unc CommuTL^ut^ , fans lc confen- temcnt de rtveque. Lcs reflriftiont que tcCon^ilc dc Trcn- tc a apporii>:$ auK poiivoirS des Ri^uUers,ont cic auto- lif^-s en France par les Ordonnances & les Arrcis.

Ccpcndant ces grands Corps dc tant dc dilTurcns Rceu- XKlt fiersnelailTentpasvlcfiiiri: d^nsrEglifecommcun.- H:crjr- i-^*' ^"^^'1 chieapart^didindederancicnncHi^rarctiicdcs Evcqiii.iS{ itipiMjiit desPreires Seculiers,fli d'iin;ndre continueliemcnc lcurs pri - 'ef^iKlrciei vilcgcs. II ne Faui donc pas ^'etanncr qu^ils aient etc les plus ^'['"''l"""" zclc* a d^fcndrc Ics pretcntions dc la Cour cic Roine , i'ils iic> .- 1i, i,i r'en ont iii lcs autcurs. Car ccux qui oni po^jlT^ lc plus loin ""■ '^,'"- Ics opinions modcrnci de U puHrrfnce dirccic ou ladijciic "'".'* "\l'*' iur lc temporcl , & du pouvoir nbiolu du P.ir>e fur loate \'L- f,nc'k e.iA^ giifc.onc ctc lapiuDdriReguIicr.s. Sair.iT!jo.:i.is n 'u\d>r.c it.atg^M. ,Tcrs ces opiiiions ; 61 U eft bicn dilucil.; dc reii iiilU:':c.-. Tur- Tm* 11. Kf

62^ DISCOURS SUR LES LIBERT^S

recretnata , qui » du temps d*£ugine IV foutint la fuperiodte

du Pape fur le Conciie , etoit Dominicain. Cajetanrctcu

aufii,lui, qui fousJules II commencaa foutecirrtoiai^-

bilit^. Le P. Lainez fecond Geniral des Jtfuites, foutiatsa

Concile de Trente que les Eveques ne tenoient leur Juh-

didion que du Pape, & que lui feul la teaoit immeiiiste'

mcntde Dieu. Bellarmini Suarez,& une infimte d^auirK

de la meme Compagnie, ont foutenu la puiflance iDdire£e

fur le temporel & rinfaillibilit^ , qu*ils auroieQtfait|a&

pour un article de foi, s*ils avoient ofe. De-Ii vientq:^

. ces opinions ont pris le deffus en Italie, en Efpagne&a

Allemagne, oii les Reguliers dominent. La dofoioe aa-

cienne e& demeuree a des Dodeurs Ecclefiaftiques^cp'

quefois meme ceux qui ontrefifle aux nouveautes, msi

des Jurifconfultes Seculiers oudesPolitiques d^unecoc^i*

te peu reguliere qui ont outre les verites qu*ils foutenoies

& les ont renducs odieufes. C*efl une merveille que !'«:'

cienne & faine Do£lrine fe foit confervee au milieu ceor.

d'obfiacIes. La merveille eft d*autant plus grande, qoec

font les Dodeurs des Univerfitesqui ont refifl^auiecs*

prifcs de la Cour de Rome , quoiqu*iIs euflfent , cefeni:^^^

les memes interets que les Reguliers i la foutenir; czr^

les Univerfites ne font fondees que fur les privilegesc?

Papes, quantace qui regarde le fpirituel, c'eft-a-(Ur«lt

droit d*enfeigner, en tant qu'il a rapport i la Religisr»

elles font fondees avec exemption de la Juridi£tion des&^

ques , elles donnent au moindre Maitre es-Arts le pourc<^

d enfeigner par toute la terre. Cependantii femblecpieiV

nivcrfite de Paris ait oubli6 depuis long-temps cette r«>

tion particuli^reavec IeSaintSi^ge,comme lajuridiSx^

des Fondareurs Apofloliques qui n*a plus aucun exercict

XXIII. Mais il faut dire la verite , ce ne font pas (eoleisedtks

Lcs deten- etrangers& les partifans delaCour de Rome quiomaS)^

irc"nos nbcrt ^^ vigueur de Tancienne difcipline , &diminu^nosIibcntf,

tcsanc quei- ceux-Ia menie qui ont fait fonner le plus hautce noai^

que^oU don- Hbertc, y ont quelquefois donne atteinte en pouflaatk^

vlnllcnM c^^^^^s jufqu'a Texces, fous pr^texte de (buteair le$ drc^

difcipllne du Roi.

fons prctckte j»ai dija parle de la provifion des Evechcs accordee« droi» du '^^P^ P^'" ^^ Concordat, d'ou il eft aifi de juger qud eft « Rdi. la part du Roi le droit d*y nommer, & combica i{ cAc^

DE L'£GL15E GALLICANE. «17

tnire , non-reulement i rancien droit , fuivant lequel Yile^ tion Ce faiibit par lout 1e Clerg^ du conrcmcmenc du peuple; tnais metneaudroit noiiveau que Ij Pragmatique avojt voulu confervcr, qui donnoii r^lefiton aux Chasitres. La nomi- raiion du Roi n'a donc au:re fond<.-itteni legitime que la COncelHon cki Pape , auiorifec du conreniemcnt tacite de louteiVglire, encoren'yat ilpasfoixanicansqueleClcrgS Mtaefr. ifa ii Francc a Jetlari qu'il nc pretendoii poini approuver le *-W > """■ Concordai. Je faii bien que les Rois oni toujours eu grande ' *

part a la provifion des Eveques , & que les ilcAions ne faifoiem que de ieur confentement , comtne les piemiersda pcuplc ; maiscela e& bicn difLrent dc les noinmer feulf St fans &ITC a<lreims ie prendie confeil de perfonne. Sous rtmpire Uomain , les eleflions fe fjifoienr ordinairement f:ins la pariicipation du Prince ou du Magillrai. Pendant lei dixpremiersfi^clesd^ rEglifc, \]e{l inoui qu'aucun £nip«t rcur ou qu'aucun Roi Chrctien fe foii aitribui les revenus de ri-lglilie vacanie , beaucoup moins la difpofiiion des pri> faendcs & des ot&ces Lcclefiaftiq-ies : on r^fervoit toui ail fuccefTcur , & les vacances n'eioient pas long-iei.

AulTi , quelqu'ancient]e & quelque legitime que foit li rfgale , on n'en irouve aucunc prcuvc folide que roui li tioifi^mc race de nos Rois; & Ii premiire piice rapponte dans les prcuves d= nos libertes efl de Tan 1 1 47 *. Le Par- lemenc de Parts, toujours i^le pour nos liben^s, a ddve- lopp^parfes Arreisles principesdece droit. Ilfuffitquelt benefice ait vaque de fait ou de droit , parce que la r^le li*admct point de fiftion. Le Roi confere en geo^lau prt judice dupatronEcclefiafiique. iladn.etdesrjfitiitationseil favcur , il crec dcs pcnfions , il aeA point fujet ^ )* preveit* tion du Pape ; en un mot , quoiqu'il exerce le Hroit de TE- veque , il rcxerce bien plus librement qui nek-roir rEveqwB ' mcme , & i) a cn cc poinc la mcnie puiflance que le Pape ; fic cela, parce quc le Roi n'a point de fiipericur dans foa Royaume. Le Roi pourvoii encore aunepribcndedcchaque cathedrale en deux cas , i fon avencment i la couronnc , 8c

* On nr pcut Cc i<lwit{n i'MtrTCT qu« le droii it R^file ri pionic bejutoup plut him qut ne 1'» ptnU M. Fieutj ; roii^in«r efl fi a.iticime i^ut \'on t.'.n tiou»e point le comm»n<-mei.ii l) Ri gilE lui recijnnuc , & lei •rait ixincipcl en Ijni fi>l)U> i*nt Coi cilld'Oiluni to jit. t^9t$dt Vhiitittt it i7«j>

Jlrij

'6%9 DISCOURS SVR LES LIBERT£S

lorfqu^un Evdque lui fait rerment de fid&lit^. 11 pounrciti tous les benefices de fondation Royale, noa pasparca fimple droit de patronage ; en efiet, tous les patroos b: ques ont drott de pourvoir aux benefices de leur foodatic-fl. msis i leur egard ce n'eft qu*une fimple nominanofl,f:r laquelle TEvdqueexamine le Clercprifente, & Iuicor.f.rt le ben^fice, s*il Ten trouve capable. LeRoi confiredep^eii droitcomme pourroit faire rEveque, & perfonne n*enci:^ apr^ lui. Avant la derni^re Declaration * fur la regak,i! confefoit meme les benMces k charge d*ame5.

Le droit de patronage en g^neral, foit qu*il foir ancis

Du univerfel dans toute l*EgIife Latine , n*eft pas de la pumi

de Tancrenne difcipiine, il vaudroit mieux que lesLve^ps

fuflent plus libres dans la collation des b^nefices, parik.-

lierement des Cures, & que TEglife eut moins derorj

temporeU , car le droit de patronage ne vtent quedehto^

dation ou de la dotatlon des Eglifes, & il devrott plus er:

reftreint k Tegard des patrons Laiquesque dts Eccle&ift?^'^

cepandantc'eft tout le contraire, lepatron Laique peut wr

ou accumuler deux prefentations. En France, il n*eflp^

fiiietl la prefvention du Pape, &r£vequenepeutad3:^:^

de permutati^n i fon plr^judice , parce , dit-on , que ccierc-

diminuer indireAement la Sergneurie terapordk a b^.^

e&droit fpirituel eft annexe.

XXIV. . V Les Eviques ont encore (buvcnt Ics mains liecs pr'i

teintif^I^porl ^f^St' «*is graduis 'deS indultaires introtluits dansk

t6es a l'an. derniers temps ; celui des gradues par le Concilc de 5.^

cieniie difci- depuis la divifion ; celuidesinduirairespardesgr^cespr

ges. I^utre; mais il fcmbie avoir retabli celui desgrsduis,^

ce qu*il Sr ordonne contre ces droits eff un des griefs li: '^ France contre ce Concile.

Vrolt^Ecd C'eft «ncore une coutume particuli^re a la Francc qo* 3?

ti. P. tf. 14. patens^ des Ev£qu^s& de tous les Ecclefiaftiques leur tu::^'

'<■» '

f?

* L*£4tc4u*fliiois'4(* /NiiHCf i^St, ^oe M. Fieuryptrettircrfl

en vue, cunrerve au Roi U collation en Kigaledei Btfc^fic<si«>^ <i'aincs. llorHonrfe (eulemene qiie ceux qui en feront pourvusace fe pr^renteront aux Vicaires «^n^ranx ^tablis par !es Chapitref . - ^ F^Hfes fijnt encore vacantes > & aux Pr^lacs, s'il y en a de p«Jr*-*- pour obrerfirfapprobation & miflion canonit^ae aYanc dt pouvo^t ^^* luciine fon^ion. Nott Jc l*£dirian dt lyC^»

DE UtGLISE GALLICANE. 619

dent ab intejlat^ fans diftinQion det biens proOines otf^Ec* Cuutume d ciefiadiques ; cependant Tancienne difcipline donnoit a !*£• '''"'"* ^*^* glife les biens dont un Clerc fe trouvoit en poireflion a (a '^ mort , excepte ce qui icoit evidemoient du patrimoine de fa famiile& des libiralices faites k fa perfonne. Cet ufage de France s*efi itabli en haine du droit de depouille que les Papes ont introduit & levi avec grande rigueur depuis le ifow, v. 6 fchifme d*Avignon , & qu*ils continueot d*exercer en kalie 4* ^o^ it| & en Lfpagne. '• **'

Suivant Tancien droit, les MonaA^res itoient capablet de recevoir les fucccflions ichues aux Moines, comme ib font capables de contra£ler & de plaider. Notre ufage y eft Cowtmme dn contraire , & quoiqu*il foit fond^ fur de bonnes raifons , il ParU. Ars. ne femble pas favorable ii la liberti de T^glife. H7«

Ce n'eft plusle /uge Eccl^fiaftiquequi connoitde la fepa- ration d*habitation entre les maries , quoique rien ne fok pJus eflentiel au iien du mariage, c*eft le Juge Laique« iondi fur ce que cette feparacion emporte toujours celle des biens. Toutes lcs matiires bin^ficiales fe traitent auffi devant le Juge Laique , i caufe du pofteftbire, & le poft*ef- foire etant jug6, quoique TOrdonnance dife expreflement (^e pour le peticoire on fe pourvoira devant le Juge EccM* fiaftlquc 9 les gens du Roi ne le permectent pas.

Sur le meme fondement du poflTeflbire, lcs Juges Laiquee connoiflent des dixmes , non-feulement inf^odees , mais Eccl^fiaftiques; & par connexiti , ils jugcnt auflli les por- tions congrues des Cur^.

Quant aux caufes perfonnelles entre les Clercs , ellet font de la comp^tence du Juge Ecclefiaftique , m^me fuivant Us Ordonnances ; mais on les attire devant le Juge feculier, lorfqu^ii s*y trouve quelque aSion reelle ou hypoth^caire melee ; cela fe fait ai^ fouvent du confentement des Qercs qui aiment mieux plaiderau tribunal le plus frequente, & (lont les jugemens ont ex^cution par^e. Le plus grand mal ei\ que lcs Eveques ne puifllent empecher leurs Clercs de plaider.

£n matiere criminelle , les Juges Laiques ont ramen^ les InJI. iti. f diofes a peu pres dans le mdme ^tat oiielles etoientdans les '* ^^ premiors fi^cles; car nous nevoyonspasavantquatrecents .-uis (uie ics Cierss criminels fuflent i couvertdes Lois & des iMagiltriits.

Rr iij

<)<y DtSCdURS SUR LES LIBERTiS

IKpiris rEglife fe imr, du eonrentetnent des Princes, ot , pofleflion d*en connottre feule , & de ne Ie$ abaodoniKria , bra» feculier qu*apr^ lesavotr juges & depoiesoudegrsdes» Cetre pofleffion a duri pendanr cinq ou ftx fi^ies , & pir ' ckMifSquent e*itoir un drotc l^gttimemenc acquis. Dips ^nviron trois cents ans, les lages Laiqoes om innx)o1iitU dHltr.fiion des cas privil^gi^ , c*eft a^ire des crimes plQS arroces iOAt ila pouvoienc prendre connoifiance nonoU* tant le privil^e Clerical» quiavoitpafieen droitcomfflQd lls ont ^ceridu les cas pri vil^gies a tout ce qui eA rujet i peice afflidive. Quotque le Juge Ecclefiaftique ait drott d*lnftriirt le procils coti^intement, ils ne croient pas ^re ob&^i Tiippeler, & encore moins la atcendre la degradation pcQ executer leur Jtigement. iK/lii, 1 1 f . Quant aux jugemens des Ev^ues « les plus ciUbresdnt P. c. 7. le^ ancieils CaHons , tls font devenus fi rares , qu'tl tA B

de Trente les caufes majeures ou il echeoit depofitiori) s; peuvent^reinftruitesque par desComir.ifratres du Pape, c jugees IqUe par kii nndme. Mais otKre que ce Concife n^ pas re^u en France, le Clerge protefla dis-lorsconirea Decret ; & raflemblee de 1650 fit fignifier au Nonceu:« proreftation contre le Bref donni pnr Urbain VIIl en 163 :, pour faire le proc^s a TE v^ue de Leon. En 1 6 5 4 , le Pirk* ment de Paris accepta une commiflion du grand fceaupour fatre le procis au Cardinal de Rets , Archevdque de Piris; mais le Clerge fit revoquer la comntiflton & obtint m Dechration du 16 Avril 1657 » portant que les proc^<^ Ev^ques feroient inftruits & juges par des Juges Ecc!diaf* tiques , fuivartt les faints D^rets , ce qoe nous emendoos srinfi ; que les caufes majeures des Eveques ^oivert e:re jugees par le Concile de la provitice, y ajourant les £vc- ques voifins , pour (aire en tout le nombre de doHae> i^'^ Tappel au faiitt Si^e. Jnfi. P. iit. Enfin, les «ppellations contme d*abus ont achevi *• *^ limiter la Juridiftion Lcclefiaftiqi:e. Suivant les Ordonnsfl'

ces , c^t appel ne doit avoir lieu^ qtl*en m^ti^ tris*grav<e ; lorfque le Juge EccKfiaflique exciile notoirement fon pca- voir , ou qu*il y auiieentrepri(emanifeftecontrelesliben& de rEgllfe Gatlicane ; mais dana retticution , r^ppel com(D6 d*8bus eft devenu d'ua ufage iree-fir^uent: on apftUtd*u)

DE L'fiGL!SE GALLICANE. «31

lagement interlocutoirey d^une fimple Ordonnance : fi quel* ques Ecclifiafttques fe fervent de cette voie pour fe main- tenir dans leurs b^nefices , malgri les Eveques, les Parle- mens aufli attentifs i maintenir la purete de la difcipline Eccl6fiaftique qu*a foutenir les drotts du Roi & de la Juri- diition feculiire , ne manquent pas , lorfque Tappel eft ma) fondi , de diclarer qu*il n^y a abas.

Si les Juges Laiques entreprenoient fur la Jurtdtdion Ecclefiaftique , les Lvdques ou autres Ecclefiaftiques qui croiroient ayoir fujet de fe plaindre^ aurotent ia voie de recourirauconfeildu Roi, lequel eft compofe comme les Cours, de Confeilkrs Ecd^aftiques & Laiques, afin que TEglife trou ve par-cout des Juges eclaires & ^es defenfeurs.

Voici donc a quoi fe reduifent nos libert^ : i . A n'avoir XXV. pointre^u leTribunal de rinquifition, ou plut6t k Tavoir ^ ?"°» {* •^j-- aboli, car ii avoit et& quelque temps a Touloufe dans le bert^sdci'£- commencement des Freres Pr^cheurs , & le titre i^ln^uifi' glife Gaiiica- teur de U Foi fut renouvele meme i Paris fous Francois L "J f"»vaiit lei Enfin, nousn'avonspointceTribunalterribIequiobrcurcit ae,nes, ii fort rautorite des Evdques , donne tant de credit aux reguliers , & offufque m^me la puiffance Royale.

2. Nous ne reconnoiflbns point que le Pape avoit pou- voir de conferer les Ordres k toutesfortes de perfonnes , & lesCiercs ordpnnes a Rome de fon autorke fans dimilToire dc leurs Eveques, ne font re;us en France a aucune fonc- cion.

^.Nousnerecevonsles nouvelles Bulles qu*apr^s qu'elles ont ete examinees, comme 11 a itt dit.

4. Nous ne prenons \ts nouvelles BuIIes, & ncus ne payons les annates que pour les bencfices confiftoriauic. Pour les autres , il fuffit d'une fimple fignature , qui eft comme la minute de la Bulle , & dont les frais font bcau<- coup moindres. En Efpagne» on prend desBuIIes pour les moindres b^nefices.

5. Nous ne fouflrons point que Ton augmente les taxes des benefices , ni des exp^dttions de cour de Rome.

6. Nous ne recevons pas toute forte de penfions, mats feulement fuivant les rigles du Royaume.

7. Nous ne recevons pas non plus toute forte de difpenfes » comme celles qui feroient contre le droit divin , contre la defcnfe exprefle de difpenfe pon^ par les Canons, contrer.

Rr iv

/■•.= DISCOURS SUR lES LIBERTfS

lt.s.'.''Jibie54.'ountni», & les IkiRirs aurorircfs dss Eg'!i<f<*

H. Lm emrrccr* ne peuvent poufeder en Fra.iee , n: bi- rvn^es. r.i p^nfions , lans exprelTe permillioD du Roi, ai etre lup-.Tieurs dc monailt^res.

n. L~s uisTs Ju Roi ne peuventetre tires hore da Rcyau- ine . lous ^Ti.'texTe dectninons. appellations ou procei^urcs.

j^. L.-\c:t=c JuPapenaauGune juridi^ion en France, au iieu i^iL-n Elpagne il diminue notablement celle des Ev^ qt:!:^ . ;n'orre que ce: jrt:c!e eft un des plus imporrans.

I I. Li ^urididion du kgiit eil iimitee, coniaie il a ere dir.

: 1. Nuus r.e recnrnioiiTotis paint le droir de depuiiilie, «1 vertu dui^uifl '.e Pape pretend la LucccUJon des bv^^uei & -ies .lurres beneHLii^rs.

n. On.i.iboiiifnFrance, rousFran^oisl.lesrranchiies cuau(^.-siicsE||;'iliis& desatonalleref quirubGlleri en ltal:e S: eu L'p:i^,t-e. & quoiquece droi: tut ancien , on en avoii tcileirent jbui'ii \him !es derniers temps, qu'il a eti d:!^ci!s d'i.-n biim-JT rextin^ion. Dans les pays ou il iiifaiirij , LI aniteiicnpuQiiedcsGriines, &c'eilunercurce continuelle dedic^rcrts .^trelapu^QancelicdeliailiqueSi: la fiicuiiere,

VkCiX ::npcJibic. (^ujnii on veut raitbnpcr iuil^; , dac-

*^ cotuer !CU5 ces un^s ti diH^rens , & entr^eut , & avec r:os

m^ix-nesmrLipu.ntnceduPape, & fur 'i'3Utorire des Con-

n. Ctlcs uuiv jrti:;«. yi ie Pape n'a pas un pouvoir immcci]: Car

'- r^slesiideiles, comircnt peut-il relervertanE de peches,

" &ilorr:ertantii'irdiiigences&dedirpenres.''Comnient3 t il

pji .;nvi'ver ii 'oR^-rempspar-rout des Predicateuis 8c des

C^irrtiieurs .- C^r du commeitcemeni les Frir^s mcn.:iians

' ai{t Jl-ient de l'a leuie autorite. S'il n~a pas tin pouvoJr imir:c-

ilijtdjnstous lesiiiott-tesiurlesClercs. Si ies biens Eccle-

ujtiiq-.<es. comtnent peui il pcurvoir a tous Ics btfn^tices,

adiiMitre lies refiptanons. creer des penCi^ns , Uonntfr pcur

ics Urtires JesM!'j .'i-vfau, des dttpenfes d'a^e ou dirre-

gir.irittf. oudesrchabilimtioss?

A tout cela ie ne vois d'4Uir« niponl^e , finon de cotr^-crlr d.- bcni:e foi. qu'en ccs matien:s, comme en touies les ji!:t'es, i'ui~at;e ne s'accord<; pas toiilours avec 1j droit^ i;.iiL'n: :n.iis il ne s'enl'uit pasque nousilevionsabaniionncr ro> ;•. irt-pes que ncus voyons torues cijirement tur lEtri- lu !? i itr !j :ruuitioii 'ie ia piivs l;i.:c a-iiiquiie ; ii t'dut les fuiiicf^^r coiouw upi:unt:i:i:«Ci^iJ,&3e:^::trp.isa:oL-:s

\

DE L'£GLISE GALLICANE. 6yi

chires le pcu de praf Iques que nous avons gardues en con- ft-quence de ces principes. Quant i celles qui ne s'y accor- deritpas, eliesne laifTinipasd^etrelcgitimcs, eiantfondMS en coummes noroires, & reques depuis long-Tcmps au vu & lu de toute ITglife -, ainri , la prevemion du Pjpe rubfifle par un conrentemeni tacite des EvSques depuis trois cencs ans, & quoique chacun fut en droiid'yreriAerau'commen- cement , it ne lcur cA pas libre prefentement ; ainfi , oa peut accorder !es annaies comme un fubfide pour Tentre- tien de la cotir de Rome , quoiqu'eIle n'ait aucun droit de les eTiger. 11 n'y a qu'iin confeniement de rEglife univer- felle , foit dans un Concile ou fans Concile , qui puifie abolir desufagcs ainfi iiablis.

II efl bon cependant que la cnur dc France Ie« conTidire pour garder une grande modcTaiion iTegardde lacourde Rome. II ef) julte d'avo!r pour elle lout le refpcfl & les igaids qiii lui fontdus, d'autant mieux qu'on lui demandc desgraccs, lelies que les tranfisciQns d'Ev^ques, lcs nomi- naiions d'Abb^ commcndaiairesSi d^Abbeffes , les creations de penfions , les riftgnations en faveur, lesindultsdesOfii- ciers du Pariement, & tant d'auTres difpcnfes & d<: gr^ccs ordinaires&cxtraordinairesquerondcmandetouslctjourf. Si i'onnepeutferefoudrcdfepa(Tt:rdecesgr3ces, il ne ftut pas pour cela abandonner nos maximes , ni donncr d.ins toutes les bafTenes des ultramontaint , mais il Taut du moins conrervcrlabonneintelligcncc, &demeurerdanslestcrnies de rhonnctete , & du reipeft qiti ell du a celui qui lient le pr emxr ntng emre ies Princeschretiens, fans compier qu'il eft le chef de TEglife. Si Ton pouvoii de part & d'autrc rcnoncer a loures preteniions contraires a lanctcnne dif- cipIine,ceferoitfansdoutelcnioyenleplusriirdelaretkblir. Notisofonslpeine fou!iaiierun figrjnd bien , mais du moini D'y metions pas de nouvcaux oblbdes.

#^

,^if^W««ff *?r7^ I ft

6)4 D I S C O U R S

DISCOURS

iSl/iJ VtCRITURE SAINTE.

...'•. T A Biblc eft le livre le plus ancten qui foit au)ourd*hut divinet ^cri- -"-^ ^^^ ^^ terre;aumoins1es Livres de Moyfe , & tes fui- torei. vans jufques au troiA^e Livre des Rois.

Le pius ancien livre profane eft Hom&re : ta plupart croient qu'il a v6cu du temps de Salomon ; mais tt eft foieti certain qu*il ne peut etre gueres pius ancien, puifque la guerre deTroye eftarrivee fous les derniers Juges d*Ifracl. Le plus ancien Hiftorien eft Herodote , & cependantit n^eft que du temps d'£fdras & de Nehemias. It n*y a point de livres Latins qui approchent de cetre antiqtiite ; il y ena encore moins d*aucune autre Langue, au moins que nous fachions.

II eft vrai que le P^re Martini cite, dans fon Hiftoire» des Livres Cliinois fon anciens ; mais nous ne les avons pas, & nousne fommes pas affez inftruits de fHrftoire & dePetat de cetteNation, pour juger fi leur antiqiiiie eft bien prouvie. II femble afiez vraifemblable qu'ils ont des livres de Confucius , qui , fuivant la Chronologie du Pere Martiniavecu cinq cents ans avanr Jcfus Chrift, c'cft-a- dire vers le temps des premiers Rois de Perfe , Darius » Xerxes,&c.

Je ne parle donc que des Hvres qui nous reftent , & que iious avons entre les mains. Car je ne doute pas que les An* ciens, particuli^rement les Orientaux n'en euffent quanti< t6,& de fort anriques. Salomon fe plaint de foa temps, que Ton ecrivoit fans fin : nous ne voyons pas toutcrois ^ qu^entre les Livres dont on nous cite des fragmens , il y en ait de plus anciens queceux qui nous reftent.

Berofe etoit du temps d*AIexandre le Grand , M.methon fous les Ptolomecs , Sanchoniaton du tenips de Gedeon , Juge d'Ifrael. Les preuves que nous avons de rantiqulte d'Homere & d'Herodote , fonc le confenrement de touslcs fiecles , & la tradition des Savans qui nous les ont confer-.

SUR rfiCRITURE-SAINTE. «3^

vis: les m^mes fervcnt pour rantiquite de ]*Ecriture raime ; & nous avons de plus la Religi on ^ avcc laquelle nous favons que les Juifs & lcs Chreriens Tont conferv^e, commeetanc la parole de Dieu : auffi n*y at-il poinr d^homme un pcu iclair^quiofe r^voquer endoutecetre antiq-jite.

Ncus avons donc la f.itisfuftion de connoitre les penfies que Dieu a infpir<ie$ h Moyfe 11 y a 3 1 60 ans ; & ceux qui favent rH<ibrcu,d*entcndrf lesm^mcs parolcs, dontil les a ciprimies. Ceuxquiont unpeu degofttdes Langues&ies Ayles connoitroicnt par la feule ledure , que ce Livre eft flusancienqu^aucun autreque nousayons.

On fuppofe ordinairement que les Livres facri^ font mal IT. icrirs , que le fly le en eft bas & groffier , & quc le Saint- Ef- *.^"'**^ p;it a voulu nots marq ler par la le m^pris quM faiioit de („r^, miM la fageffi* & de Teloquence huniaine: & Toa lait Icdcgout pourU ftyS^ quequelqucsSavansdesdeuxderniersC^cles ont temoigne *^**"l^*'^-j pour TEcriture & pour fa maniire de pirlcr. ^^, autrei

Tourefois, on nc pcut nier que Moyfe r.e fiir un rr^s-ha- anciea» fr. bilc homme ; & Saint Etienne nous apprend qu'il avoit cte ^'*** inftruit danstoutesles fciences dcs Egyptiens.Or , lcs Egyp- tiens en ce temps-l^, c*eft tout dire. On hz pcut nier qu3 David&Salouion n^eulTent refprittresgrand£:trcs-beau, & il y a apparcnce que des Rois d*un pays trcs-hturcux nt manquoient pas de politefle.

D'ailleurs , ce que nous eftimons avoir i:k les plus f<i* vans cn eloquence & cn tout co qui regarde les beiles Let- tre.'5, comme Platon & Ariftore, Ciceron, Vire/ils & Ho* race , ont fdir trts grand tas d'Homere , de Pindare , de Sophocle, d*£uripide , & particuli^remcnt d^Herodor?, queCicerondii avoirete le premier qui a orne l'Hii\oirc, & norame trcs-cloquenr.

Cependant lc ftyle d*IIomirc & celui d*II}rcdcte for.t trt*s-femblables a celui de rEcriturc, parti:i;*.;wTemcnt telv.i d Homcre. II n*y a rien dans Job S: dans les P;c.iijr.os cle fi emporte & de fi pcu fuivi en appr.rcnie cjue d.ins Pir,- darc & dans les chopurs des Tmp.etlics : St Ton t rouve ^•ns tcus ces anciens PotJtes , une iiinnitc dc chofcs du mcnic penie & des memcs idees, que l*on voit dans TLxriturc Aulfi , ccux qni ne jugentde ces Autcurs quepar leurspro- pres lumicres & les prejuges dc leur enfance , en font pcu dc cas ; & s*ils en parlent bien, cc n*cft t^uc fur la foi des Ancicns, qu*il(aVectpas dcaiemiri

«,< DISCOURS

Ttmnsixs , fi ri^c vck bicD tartrwncr , o3 uoiitsn ({oe hs Adcxasa-aowct raioa : ^"BotCTy & Ics xmres ^ui fl£iDoient,e;oi<£Trt ^uKaUes ; flcque rEarinirc Uinie , a^ec b^uali^ lerm aavn^es (xk ok de rappcMT , cft peot en autE :::i;:: csiK^seces uui.jjid uni Tanrs , & peui-eae

BC Ij basre ca pTiB sadeot ovmges t{iii cous rcftest,

«■^Sman* *^ tpueitfjit Ji!C«qiie«ftw, DccoaCifieiii daasb fupeTi-

teCiw.^1 ^'^•oi^ai^ Lapedsorneoiem, noisdaos lc dcAna&U

BiEi^ as cmpcfcca AiK>groa»ray:& roo *oit qoe rouvrier a

cwiiJ^^ti. ** pfc^^ioient poor bai ie preodre le moyea le piis

■insi ccrtnb-pf^^prepcursrr.-.ff aUiia,&e3tiiitede rexecuter d'nae

•" rT"« Biaai<^ri337«4bie. Lo prraiDidcs d'E^ypte ft>or des awfo

^^ ^piierrvian&a^icjaoraesert^xaiselks Ibnt delafizuce

bpiinprc^^^^t -vjnr saantfpie lemonde, cequi etcii

jppanmniert l: bat ie crai q---i I«s oct Jaites ; Sl cette n-

fj^e eu^n cunie tesipi negulieie & plaii k a vne.

Ccl^f arsichc^lcrous kiouvra^» antiqaes, & p!tB ir3:b.-;cr.:u^.criiux il eft ir.aTque :i!s fo::! Tr^- fo!iiies, t tis:cr;ci*r;i!ji«, rroins par "les oinesicns p3rtii.-ulien ^ae par l«K.-r i^^t entiire. Ainfl \is aiKitrns Pce:es ont pr3>i«i3^;]re=iI<»cI:i$p70[itApoureau>uvcirles p^SI-o;:!. & par-ij. ifocncr du pUc&r,qui etoit, ce oie CcrRble, leur iioL ii^3. .*:& , Hirccoti a f=i: ce qu'»! lalloit pour inf- tTttife pletacmect la po&erite^det frsads ev^nemens de £m ttxm. &- particutiereiBea! de i*on^>ne des guerres en- tre!isGr^& I.^B3rb3:es,&(t^reiabliffoiT)eat dela Mo- netc[t:e dePerte; & il Ta tait ile maniere, que ceux u^itie qiB ne s^aper^iveni pas tWla beaut^, le iilcnt avecgrand piaifir.

SiTon ciamtnerEcriture fainierur cetreg;Ies, ontrou-

^era que les bcautes esterieurcs rc lio manquent pas ; &

roo fem porie a croire que Dieu notis y a vouiu donner des

ciodeles ie la virii^ble eloquencc & de U bonne pocfie.

ir. I^es cir.q Livres dc Moyfc font d"on ft;ul defTcin , 6; coiii-

T:t.U: itt prennent tout cc qui eioit neccSliire pour ['infiruirilon du

jj"j.'|'j^" . petipleiie Dicu ;toutfcrapporie a trolschefs. Le pre:nicr

n-.lir-. cAIHifiolre, Is iccond lcs Prs=ept«, & le iroirieaic ks

^ Fihortaiions. La Gencfc & b nioitie dc ri: lode ne fo::t

qu'hilioirc, le DeuteronomenVftptefque qu'cihortaiions;

I«rc{lceQ iiieli detousltfsirois ;j>ct:r-eir?j'cur liiifcntiuycr

SUR rfiCRITURE-SAINTE «57

par cette diverfiti ; & le tout enfemble ne fait qu*un ouvra- ge enchatn^ par une fuite d*hiftoire« qui comprend les pr^ ceptes & les eihortations , enracontant les dilcours de Dieu ou de Moyfe.

I! eft ^tonnant combien il y a d*hiftotre dans le livre de la Gencfe > qui ci\ fi court ; avec combicn de choix & d*or- dreelleeii ^crite; c*eft la feule hiftoire qui ait un commen- cemenr. La creation eft icrite fans rien donner a la cu* riofit^ , quoiqu*il eut iti facile a Moyfe, s*il eut ecrit par des motifs humains « de faire le favant , & de d^biter la Phi- lofophie Egyprienne : tous les Auteurs des fauflfesReligions cnt donni dans cette vaniti. II n*empIoie que des mots fim- ples & connus en la Langue ou it icnvoit ;il nedit desat tres que ce qui pou voic fcrvir ^ ditourner de ridoUtrie , (aoft s^etendre fur leur fituation , & leurs mouvemens ; & ne dtt rien des chofes naturelles , que Texperience ait fait voir d^ jpuis n*etre pas vrai , au lieu qu*elle a convaincu de faufleci les Auteurs profanes en une infinite de chofes : il s*arr£fe i la creation de rhomme, Vicnt fort en detail & ripite luf- qu*i^ trois fois que Dieu Ta fait a fon image , parce que Toa Jie peuc trop inculquer une verit^ fi importante : il narque en un mot la dignite de Thomme , les devoirs de la fociM conjugale , Vix^t d*innocence, Tetat de p^ch6 « la fource de toutes les mif^resde la vie, enfin les pius grands principes de la Morale.

Avant le dcluge , il marque avec grand foin T^e & la fiiite des Patriarches, pour faire voir Tordre des temps; c*cft pourquoi il nc met que ceux dequi Noe defcendoitt & ne parle de !a pofterite de Catn que jufqu*^ celui qui exe- cuta fur lui Li juftice de Dieu, & ne met point le nombre des annies.

Tout ce qui rcgarde le Deluge , fes caufcs , fa durie , ia V. mani^re dont Noe fiit conferve ; tout cela eft ecrit tris- 1^*"*2 .^* exaflement :on voit les mefures de TArche , ladate de Ten- q^^^^^^ trie & de la fortie deNoe ,& touteslesautres circonftances; & dans tous lcs Livrcs facr^ on a grand foin d'ecrire les nombres & les mefures , parce que Ton ne peut les recenir de memoirc.

La G^nealogie des enfans de Noe comprend en un cha- pitre rorigine de toutes lesNations qui pouvotent ^tre con- nues au peuple pour lequel il ecrivott. II commence par

tf,« D I S C O U R S

ceui aoxqnh ils avmeni )e BOiM d^iDterdc , & s*^nd priiH cipatemeiK iur les habitans de la terre oii il conduilMt le fwuple de Dieu , fur la &inille doat Abrahaoi itaiT ; &il y mircju^Ia Tu ce des annees. Dani toutle reAe dulivre, il Biarcjue roigneureoient l'ongine de loutefi les Naiioas ^i «n^ironnoient Ic peuple dlfr.cl , & qui etoiem , pow ainfi dire, f^s pattas i coaitne Mactian, Ifmael, Amalec, Moab, Animon, Edon; &i'ctend particuliirenient (urce dcrnier comme le plut prodw. Avec lanr de maii^^re k Livre cA coun , St neaninoins il y a det HiAtHres partico- lieres coniees fori a loifir , entr^autres celle dc Jofeph : aulEil n'eciii<|uece qui laitaron defiein,qui £toit,coiD- flie je crois , de momrer i (oa peuple d'ou il ^toit venu , & k droic qu'ii avoii 4 la terre de Chanaaoi , tant par les pro- atcHes de Dieu ; & ralliance qu'!! avoit faiie avec fes P^ m, c]ue par la pofleflion qu'ils en avoient prife , dreflant des Autels ,fouilIant des puits , achetant un tambeau , nom- nant les lieui & leshabiransen diverfespartiesde ce pays. On voU auiTi avec quel foin il ^crit les mariages d'Ifdac & de Jacob,& la Dailljnce de leursen&ns. II fMidroii coa>- ■nenier chaque Chapiirc & tn^ine cEuque verret, pour en reoiarquer lotiics les beauEes. Vt. Vn exemple pariiculier fera mieux connoirre ce que je

Itetuifi dn disdecc (tyle dtirEcriture: prenonsleSacrifice d'At>rabam. ^««'diw " ^P^" "'^ Dieutenia Abrahim , & lui dir : Abraham , le r<cic du h Abrabam.Ec ii r^pondii:mevoici;& Dieu luidit : Prends f>cri&ced'A- nionl]lsuniquequetuaimes,ir3ac,& vaen la lerre de la ^*^"" n Vifion ou dc Moiia, & li tu meroffriras en holocaufle fur > une tnontagne que je le monrrerai. <> S'i[ avoit dit, pour epargner les paroEes , Dieu commandj a Abraham de lui fa- crilier fon fiis, ce recit ftroit beaucoup moins loucliant; ir^is fiifant parler run & i'autrc , on s'ii;iagine voir la cho- fe,& l'efprit a le loifirdefe repofur & de confiJerer To- beiCance d'Abraham pret 4 executer rous les ordres de Dieu, avant que d'enteniire ceterrible comniandemenr. Comhien d^encrgie onc ces paroles : Ton fils uniquc que tu «imes, tr.iac: Ya t i! rien depluscbir &Ldeplus rude tout enfeniWe ? Ctimme cela eft nienage ! Dieu ranpelie ; puis lui dit:PrenJs ton filsicnfuite, vaenun tel lieu ; & enfin lui declare ce qu'ilcndoiifaire. « Abraham felcvaavam » jour ; prepiura fa nionture , c'el\-4-dire bilia fon ane , oil

SUR L'fiCRITURE-SAINTE. «^*

ti fella fon cheval ; prit avec lui deux jeunes ferviteurs & ») fon fils Ifaac ; coupa du bois pour le facridce , & s*en alla » oii Dieu lui avoit cominandi. »» Un bel efprit moderne n'auroit pasmanquede dicrire le combat de Tamour qu*A« braham avoit pour fon fils avec la crainte de Dieu , & de lui faire pafler la nuit eR foliioque : le Prophete ne s*amufe pas a ces petites r^flexions, il fuppofe que vous aiirez aflez de fens pour juger qu*il 6toit touch6 apr^s ce qui a ith dit ; maisil obfervecequietoitimportant, la diligence avecla- quelle il obiitdes lelendemaia ; &encore il feleve devant le jour : le refte descirconftancesn*e(l que pour peindre mieuxla chofe. Y-a t-il rien de plus touchant que ce qui futt ? a II prit le bois du facrifice & le mit fur fon fils Ifaac » & lui portoit » en fes mains le feu & le couteau ; comme ils marchoient n enfemble, Ifaac ditafon p^re : Mon pere;& il repon* it dit, que veux-tu , mon fik ? Voilji , dit-il, le feu & le bois , ou eft la vidime du facrifice ? £t Abraham dit : Moa t) fils 9 Dieu pourvoira i la vifiime de fon facrifice ; & ils 9> continu^rent leur chemin. » II ne fait point d*exclamation, ni fur la fimplicit^ de la demande » ni fur la fermeti de la riponfe ; il ne dit point que ces paroles du fils etoieiu au- tant de coups de poignard dans le fein du pire ; il ne fait point emouvoir fes entrailles : mais par lechoix qu*il fait de «es paroles pour les rapporter , plut6t que d*autres , on voit bien qu*il en connoiiFoit Timportance.

Tout le refle de THifioire efl femblable : les chofes im- portantes font peintes comme ii on les voyoit ; vous y trouvez tout ce qui vous doit toucher , & fi quelque chofe y manque , c*eflquerAuteur ne vous avertit pas (fxe vous devez etre touchi.

Tel eft le fly le hiflorique de coute TEcriture fainte , & ^ yj^^ jl ce que Ton dit , de tous les Livres des Orientaux : les La fimpiicit^ Hifloriens rapportent iimplemcnt les faits fans y rien meler ||" ^^* **• du leur, fansraifonnement, fansreflexion. On voit toute- fainte^nVft fois que ce n*efl pas partgnorance, puifqu^il y a tant d*art pas ua d^<« dans la conduite de tout Touvrage ; tant de choix , pour ne ^'^ dire que des chofes importantes , felon le defiein de chaque Livre ; taot d'ordre , pour conter de fuite tout ce qui ap- partientaun mcme ^v^nement, fans fuivre fcrupuleufe- ment rordre des temps ; & tant de netteti, caufee & par la clarte de relocution,&parIesfr^quentespropofition8,

<40 D I S C O U R S

conclufions, recapirulattons , qui marqueat & oii co»

mcnce & o\x &m chaque panie. Mais pour fflomrtr(|e

Ja iimpUcitc du ftyle des Hiftoriens iacr^ne vieat pas;i-

gnorance, il n'en faut point d*autre preuve que cau b

plicite meme. Ceux qui ont ecrit fans art ont marqus t&j

les mouvemensde leur coeur , comme ViUe-HardouiQ,2

Joinville ; & Philippe de Commines qui avoit beaoc»

d'efprit & de bon fens , mais point d*etude ,eft pkiotf

ratfonnement. llfauc doncfavoirecrire pour nepasfiiris

les ecarts que fait faire naturelletnent refprit ou la ^*^

On ne dourera pas que les Evangeliftes ne fuffenttc.iCi

des foufTrances de nocre Seigneur, & que s*ils eu&nt Ji>

les mouvemens de la nature , ils n^euflent fait de gras:^

exciamations fur fa patience & fur la cruaute des Ij^

inais ils favoient qu*i]s ecrivoient une hiftoire.

VIU. Quant i relocuiion, il faut diftinguer VAnasnk:

cnw«*'"^n" Nouveau Teftament : a l'egard de l'Ancien Teftametu, cr4

e\cn & le qui favent THebreu difent qu*il eft tres^bien tcrn ta iC

KduveauTet- Jangue , & qae cette langue , aufli bien que les aurr^sJ

f^.n«iic , ^gj avantaees & fes bcautes ; elle eft tres-fimple, ellea>

Uiutioa. prunre nen d aucune autre, & ne fe iert que d exprt:^

iblides , fcnfibles & intelligibies aux plus ignorans, pocr"

qu'ils fachent la iangue. Rien n'eft fi eloigne du galuDi::^

pompeuz des modcrnes. Nous difons en grands oosfi!

pccites chofes , & ils difoient les chofes les plus gramleii^

termes famiiiers. De-Ia vient que fouvent, danslatni*

tion y les expreflions nous fembSetit bafles , car noiisa;^^)

fiiieux n'ecre point entendus que de parler de chofss v.

gaires , & nommer la pluparc de$ chofes par leur fic^

Comme on a ete fort religieux a traduire fidellement 5

livres facris, on s'eft attach^ aux maoteres de ^aif^*

fouvenc aux mots, & cela fait qu*ils font beaucoupp

figures par les tradufiions que ne font les livrespro&n^'

ce qui paroit particuli^reincnc aux iivres poetique$. <>•'

qui cntendent le Grec & qui lifent les tradudioos h^^-

d'Uomere & de Pindare, peuvent juger du mauvaisi^

que doit faire ce changemenr.

LelJouveau Teftament n*a point Tavantage de rt^l^^ tion , il eft ecric en Grec par des Hebreux ; ainfi , quor les mocs foient rous Grecs , ou mel6s feulement de quel^ ' icots irrangers qui etoient alojrs en nfage, la phraiit'

tc.-'

SUR L-feCRITURE-SAINTE. K^f VOuieHebnique, & il ftut favoir lHibreu pour bieneo* ' tendre ceiie eip^ce de Grec ; c'iioit la Langue de comnKrctf dci Juifs , dirperles par toui rEinpire Grec , depuis la domi- nation d'Alexandre ; c'etoii la langue de la iraduflion det Sepiante , & c'etoii cell»<]oni (e fervoieni les Ap6trcs par- lout oii le Grec avoit cours. Tout le refte du flyle du Nou- veau TeHament eft du meme genre que celui de rAnciea , cjccepte ceiie ^corce d'elocution.

On dira que Moyfe dii lui-meme qull n'ell pas eloquent, jg'. & que faint Paul dit qull a'ure point de mots rublimes , ni E" fn*] rcnf des moyens de pcrfuader que la faeeSe humaine a invenies. ^^S' ^ '* Moyle vouloiidire feulement qu il parloit avec peine, & dir* qa']!» > il s'exp]ique en difant qu*il n^avoiipash langue bien libref «'^lentpM ce qui n'empeche pas qu'il ne loumli bien fes penfees, & ««iwm. ne les exprimdt en bons termes, & c]u'il n'^crivit fort biem Quiconque a iu le Deuteronome , ne peui pas douier qu'il ne fut ir^s-eloquent ; & fon Caniique feul montre combien il avoit refprit beau & eieve. Sainc Paul veui dire qu'il ne parle pas elegammeni, comme je viens de marquer, & qu'il nc (e fert poini des artilices que tes Rheteurs Grecs employoieni de fon lemps , dont on peui volr un exemple dans U declamation fade de Teriulle que les Juifs firent parlercontre lui: carles Hebreux m^prilcrentioujours les ^iudes des Grecs , & s'en tinreni a ceiles que leurs p£re4 avoientconfervees,quieioicntplusfo]ides,quoiquemoint dclicates , particulierement dans les dernicrs temps oii la iniltre cies Juifs !es rendoii neceSairetr.ent grolTiers & nif- tiques, comme foni au)ourd'hui les Grecs. Mais on peut voir Tcloqucncc de fjint Paul dans les difcours dovant Feiit & dcvant le Koi Agrippa , & pariiculicrcmcni dans cclui de I'Areop3ge : on la voit aulTi dans toutes ies Epitres , m^ine dans la pctiie a Piiilemon : il e(l vrai que la politcire Grec- qiie n'y elt pasi mais pour la grandeur du geni^ , le loiir des penlees , la vigu;ur des eiprellioiis , tout ceia c(l admiiabb.

Poiit ttrc memc Dieua voulu quc r.\ncien Teflament fijt x- mieut; ctrit qin: le Nouve:)u , peui-cite a-t-il voulu que ilu . I*ourqiioi temps ilti omhres & ilcs tii^urc';, Ibn peopk poiTedat cci tjnMm ft av.iiiiaiie icmpurcl, aulli-bienque lesautres, pour montrcr micux fcrit que rifioqucncc & la poelit: cioieni des choli:s bonnes de ^''* U Nou^^ Jbi; & par lc meme motif qui leut avoii donn£l>:srich<.*flcs, ***"' Time U. S I

%4& D I S C O U R S

U liberte & b domiRarion fur leurt voifuis ; & en ef&t H '

(H'\citi tempprelle dc iialoiiiOR eut iti imparfaiie , s'ii eur

manquedecesavamagesderefprit.Aucontraire, ilavoulu

montrer aux chretiens quHls ne doivent point ^re attach^

i ces biens naturels. non plus qu'a tous les auires, par le

ineprisquUIenfait lui-m^me, s'accommodant i lamaniire

de parler fimple & gTofTiSre des Jui& dsfon temps.

XI. D'oii vieni donc que Ton croit ordinairement que fEcri-

eT prflle*' """^ faintt: n'eft pas bien ictite ? C'eftqu'on nc s'attachequ'jb

^c 1'Ecriiu- recoice ; on nc goute que ce qui efl conforme k nos mceurs

r«riiAteD'ell &^ nos prejugcs ; on n'appelle beau que les brillantes eiprefi

NJM "" ' iions & les petits ornemens ; on >'eft g^te par la ledure ds

Juflin, de Florus, de Vellelus Patetculus , &c. je dirai

meme de Tacitc; car quoiqu'il ait ^crit avec plus de fens

<que ces auires , ce font plutot fes raifoimeniens que rHif-,

toire.

J'oferai dire que les piresde r%life n'oDt pas ite exempts de ce dcfaut , & qu'ils n'ont pas toujours bien juge des Ayles ; ils ont vecu la plupari dans des fiecles dont le gouc etoit fon mauvais , & ils n'ont pu rififler au torrent , outrc qu'en ceschofes indiffirentes le bon fens & la vertu les obli- geoient i fe conrormcr aux autres. On voit la difFerence qu'il y acntre les Livrcs que raint Auguftin a compofcs pour £tre lus, & fcs Scrmons , & combien fa charlte lui a faii m£- {triferfarepuiation, pours'accommoderila portie defon pettple. De plus , Ics peres n'ont lu TAncien Teftament - que fur la tradu3ion des Septante , ou fur les anciennes ver- fions Laiines qui avoient ete faites fut lcs Septante , car celie de fsint J^tome n'a ^i^ cn ufagc que long temps apres ; or les Scpiante avoient traduit nrot pour mot, fans s'accoiD- modsr aucunement a la phrafe Grecque , ce qui fait paroitre rEcritutefortimparfaiie; & faint J£r6me , qui entendoitfi bien roriginal, a parle avec eloge de la grandeur du ftyle, particulieremem des prophctes & des Livres po^tiques. U faui prcndre garde , en lifant lcs perei , de ne pas s'imaginer , parccqueleurdo^rineeft excellente, quc lcur ftyie lefoic aufll II y a eu de tr^s-grands Saims qui ont eu le gout tres- inauvals pour lcs beaux aris & les belles Lcttres , & qui n'enroni pas moins dignes de ven^ration , en quoi fans doute u.|^ les favans des derniers fiecles ont beaucoup manqu^ $it eaan^ Aurcfte, il ne fautpoint craiudre quecette connoiflancq

SUR L^feCRiTURE.SAINTE. 643

fSes beautis extirieures de rEcriture fainte diminue quelque raace itfl chofe dc notrc foi & de notrc foumiffion. Ce fcroit i la J^*"^» J*^ v^rit^ unc impicti horriblc«de penfcr quc Moyfe n'cut etabii vEctiturt b ioi quc par fon habileti & fon tioqucncc ; & cc fcroit» raintc»fiedoii en lc louant mal-i-propos , lui fairc la derniere injurc. "^" dimi- Aufficroyons-nousqu*ilaitablifadodrincuniquementpar foi , ni d# Ics grands miracles quc Dicu iui a donni pouvoir dc &irc , ootre fo«« & dont il cft impoffible qu'un hommc de bon fcns puiffc °^^** doutcr : mais fuppofi ccs miraclcs comme dcs prcuvcs in« vinciblcs de (a miffion , il faudroit avoir rcfprit bicn mal £uc pour trouvcr mauvais quc cc mdmc hommc, qui avoit tant dc graccs fumaturcUcs , eut auffi de grands talens naturcls » & quc Dicu cut pris plai(ir i lc formcr tr^accompli de corps & d^cfprit» i lui donncr unc cxccllcntc Mucation» k rexcrccr par fc^tgrands travaux , & unc vie fort divcrfe , i Ic mcttre dans Tadion & dans la folitudc , lui donncr l'cxpi- ricncc & la mcditation , pour fervir i cxecutcr dc (i grandcs chofcs.

Dicu s'c& fcrvi quand il a voulu dcs ignorans 6l dci fimplcs; maisil nc s*cft pas difcndu d*cmploycr Ics favans & lesgrands g^nies; & la plupart dcs faints, qui ont agi pour lc bien commun de rEgUfe , ont cu dc grandcs qualit^ iiaturcllcs.

II eft donc ccrtain quc rEcritUre faintc cft la parole de Dicu , lcs miradcs & Tautoriti dc r£glife ne nous pcrmet- icnt pas d'en doutcr ^ & il eft ccrtain auffi qu*cllc cft bieil icritc , puifquc pour lc voir il ne faut que la lire & avoir de la rairon.

©

un

€44

D I S C O U R S

SUR LA PO£SIE,

ET EN PARTICULIER

SUR CELLE DES ANCIENS HmEUI,

Selon r£diuon dt Dom CALUtr \

T. ^^ OMBffE il eft naturel en certaines occafions de cooriraf Origihe de \^ ^e danfer , de cbanter ou decrier, quoique ccs«^" ces de voix & de mouvemens oe foient pas les plus fiopifi ou les plus feciles ; ainfi les grandes palSons foot fsS d*une maniire qui paroit forceey k ceux qui foot <ie^ froid, en ce qu*ellea beaucoup plus d*exagintiocs,^ comparaifons , de figures fortes & de paroles wnot^' res y que le langage commun. De plus , le meme prtQcrpe? fait cbanter , faic auffi que l*on mefure des parold ^ les cbanter pluscommodiment, y obiervantla quasneS lenombre des fyllabes, lefon & rfaarmonie,& eofiii cadence qui doit revenir de temps en temps. CA ce ^ produic les vers & les couplets des chanfons , coa» ^ grands mots & les figures fortes font le fiyle qut ki^ pius remarquer pour Poetique. II ne faut donc pas i*c^ ner , que Ton trouve dans tous les temps, chez tootcii cations» quelque efpice de Vers& de Poifie, coousii nes*itonne pas d*y trouver le chant & la daofe. Au rd^ il ne fautpas en excepterlespeuplesqui om pafle porl plusbarbares. Les Ancien» ont obfervi que les Gaulc^ les Germains avoient de la Poefie & de la Mufique;& '

* Ce Dikoun de M . Pletiry a ^t^ mis au }oar par DO0 02 k ta t^ce du II Volurae de fon ConiDfientaire far les Pt<i^ avec ce courc Avertiflement : « M. l'Abl>^ Pleiiry aToit c^' »> ce Diifcours rly a plufleurs ana^c», pour rinfi^rer daDsi*'^ N de la Po^fie antique » qu'llavoit deflein de donner. tta ^'' »f nous le comnnuniquer & nous perinettre d'ea £iire partisP^' Ainfl s*exprime Dom Catmet dans fon Comniencaire ^}/af* mcs imprim^ eo 1711, Ngtt dt ia ^rifsutt tditionm

SUR LA PO£SI£ DES HiBREUX. 64^

<n voitehcoreaujourd*hui parmi iesNigres, les Caiibes ^ les Iroquois.

MaiscommelesOrientatixrontles peuples les premiers n. polis, & qu'ils font naturellement plus ipirifuels & plus q^^^®* ^** paflionnes , ils font auffi les premiers qui ont cultive & re- ^uitenartcette inclination naturelle. Ceux dont les Grect 110US ontplusconfervela memotre, ibnt les Egyptiens & les Syriens. Nous avons encore dans les Poetes Grecs un Thsacrii. k chant (\M[ la mort d'Adonis, q*ji femble etre une imitation ^' decelni dontileflparle dans le Proph^te Ezichiel, & qiii «ertainement eft Syrien d'origine , aulli bien que toutc cette ^f*- ▼"*• Fable. Et la menace que Dicu fait dans le mimeProphice » ' de faire cefler k Tyrla multitude des cantiques& lefon des ^f * "^*- Cythares,montre aflez combien la mufiqae y regnoi t. Et dans ' '* leProphiteIfaie,parIantauxfemme$debauchees deTyr,U lf**i' xxiii^ leurditde prendrelacithare,&decourirIavilIeenchantant. *^*

Pour les Egyptiens , Piaton nous apprend , non-feule- Plat Hh. |. ment que la Mufique , fous laquelle il comprefld auffi la ^ Ug*^* Pocfie , ^toit tr^-ancienne chez eux ; mais encore quMlt la confervoient avec un tres grand foin , comme fai- fant partie de la Religion& des Lois. II dit qu*i!savoienc confacre toutes les efp^ces de chants & de danfes a certai- fies divinit^s , r^glantles jours & les cirimonies, ou cha- cune devoit etreemployee, fans qu*il fut )amais permis d'y rien changcr : enforte que fi quelqu*un y eut voulu innover , les Prctres & les Pretreflbs , avec le fecours des Magiftrats , !*en cuflent empechi ; & s*il n*eut pas obii , i eut paflctoutc fa vie pour impie.

De tous !es anciens Orientauz , il n*y a que les Hi- in. breux , dont il nous refte des ecrits , & dont par confequeor 'odiie Jes «ous puiflions connoitre la Poefie. Or , tout ce qui nous en g^^ objet, rcfte eft dans TEcriture fainte , par oii nous voyons qu*ils ap- 7)Iiquoient cet Art a la Rcligion ; & quoiqu*iIs euflentauffi des Pocfics profanes , on peut juger qu*ils avoient fur ce point lesmemes maximes queles £gy ptiens , foit que les Egyp- tiens les euflTent apprifes d'eux, ou qu'ellesleur vinflent aux 'iins& aux autres delam^me fource. On peuccroire le md« me desautres peuples de la premiire antiquiti ;car la Po6- iie Grecque en particulier , faifoit une grande partie de 1a Rcligion , & elle paflbic pour une choJe facree & divine ^dans les cotnmencemens.

Ss ii|

SUR LA PO£SIE DES H£BR£U3r. C^f

affisfur les Chirubins, porti fur les nuies , doncle regard

fairtremblerlaterre, dontla colere ebranle les fondemens

des niontagnes , qut voit au fond Ats abimes. Les compa-

raifons y font tris-frequentes , & font toutes tir^es des cho-

fes fenfibles& familiires k ceux pour qui on ecrivolc: car

les palmes & les cedres , les lions & les aigles , font chofes

communes en Paleftine ; c*eft pourquoi il ne faut pas non

plus s*imaginer que chaque mot doive ecrc applique : toute

la comparaifon netombe d*ordinaire que furunfeul poinr»

&toutlerefie eft a)outi,non pour fervir 4la comparaifon ,

inais pour d^peindre naivement la chofe dont on la tire.

\Vos dentsfont comme dcs brtbis fraichement tondues , quifortent Cant. iv« i^

du lavoir : chacune a deux agneaux ^ & il rij en apas uru dt

fterile : c'e{l-a-dire vos dents font blanches , igales &

ferrees.

Pour le fiyle, il eft fi diff^ent de la Profe , que c*eft pref que un autre langage : enforte que tel qui fait aflez THebreu pourentendreleftylehiftorique, ayantlu toute laGen^fe, lorfqu*il vient aux b^nedi&ions de Jacob , n*entend plus rien, & n*entend que le commencement & la fin du livre de Job.

Cette difilirence vient & des mots , qui fouvent font au* tres quedans la Profe,& desmetaphores qui font tres-fr^ quentes & tres-hardies, & de la conftrudion qui eft fort irr^guliere ,&fuppofebeaucoup deparoles fous-entendues. D*un autre cdte le ftyle eft plein de r^pititions ; & la plu« part des penfees y font exprimees deux fois en differens mots : Afon Dieu, aye^pitiide moipar votre grande mifericof' pf, t^ ^ de ; 6* fjf*tce^ mon pechc par la multitude de vos hontes, Ce qUQ Ton peut obferver dans ce Pfeaume prefque par couc. IIs le faifoient , ou pour donner plus de temps k Tefprit de gouter la meme penfee , ou parce que ces Cantiques fe chantoient a deux choeurs , ou pour quelqu*autre raifon. Mais , quoi- qu*il en foit, ces r^p^titions font la marque la plus fenfible & la pluscommune du ftyle poetique. C*eft par-Ii^ principa* lement que je prends pour un Cantique le difcours de La^ mech a fes femmes , Iorfqu'il leur apprend qu*il a tue Catn , & C cette conjeflure cft v6ritable , c'eft la plus ancienne .^* '^* * Poefie que nous connoiflions.

Les penfees qui font revetues de certe elocution & de - ^* .. Cis figures» nc font pas feulemenc viritables, folides & supaieii^iii

i^siv

«48 D I S C O U R S

utiles ,cotame on n*en peut douter , fachant que le Saiflr* Efprit les ainfpirees ; mais encore tres-fouvent beUeSybni* kntes, fublimes, delicates. On peut voir entr*3iitres l^e Pfeaume CXXXVIII , oii la fcience de Dieu & runpoflibi' hti de fe d^rober a fa connoiflance , font mervetlleafemcit exprim^es:le XVIil ou Pon voit un Jufte qoi rediercbe juiqu'^ fes piches caches , & ceux d*aurrui , oii il a pan : k Clil» oii Ton voit une defcription agreable & magnit- qte de la nature , & de la providence de Dieu , qui la con- ierve : & la plugyirt des autres ; car renumeratioaen fcroh trop longue. Mais ces penfees ne font pas placees au h- fard , & Ton voit encore dans ieur arrangement beaucai» d*art & de defietn , chaque cantique & chaque Pfeaume 6 une piice enti^re , dont les parties ont leur ordre &le^ fuite natureile. Quelquefois il y en a pluiieurs qui fe (i- venr , comme I«s Pfeaumes CII , CIII , CFV , CV , CVi qui font tous des Cantiques d*adions de gr^ces. Le C loue Dieu pour les befoinsde ia grdce ; ie Cill, pour m de la nature ; le CIV , pour les faveurs qu*il a faites a (n peupie;Ie CV, de fa bonteiiui pardoiuier fes crifn6. & ces deux font une fuite d*hiftoire. Le CVI, reser- de Dieu au nom de tous ies faommes , du iecours qu1I !£'«? a donni en quatre des plus grandes af&idions de 1a \\c\^ famine , la captivit^ , la maladie , ie naufrage. Le deffei: paniculier parbit entr*autres dans ies Pfeaumes XV'llt XVIU, XXI, LXXVII , LXXVIII , XC , & dans les ifn Cantiques de Moy fe : celui de TExode apres le paflage de li Mer rouge , $e celui du Deut^ronomie , uo peu avam d mort.

Dans quelques piiccs oii Tordre itoit cntieremcntarln- traire, parce qu*il n*y a que des mouvemens depaffion,ct: des maximes de morale , qui n*ont aucune liaifon nece&irc' on a fait les couplets acroftiches« &ivantl*ordredcraIplu* hct , apparemment pour foulager la m&moire. Telles {<n ies lamentations de Jirimie ,' les Pfeaumes XXXUl ^ CXVHI , & quelques autres. Tel eft aufS ie portrait dc li femme forte , par oii fioiflent tes Proverbes de SalotDoa.

i1 faut obferver , fuf .c$ Livre des Proverbes , & fur Is autresPoifies tout-i-fait morales, comme les ffcBamh XIV, XXXVl, & plufieurs autres, & une grandc parttf it Sdb , que le defaut de^nouvemeot y <fi blen cmp^y

SUR LA POeSIE DES HtBREUX. CAi

par ies peintures naives , les mitaphores & les riches com- paraifons , d'oii eft venu !e nom dc PjrjtoUi , Provtrbti ou Enipnts. 11 n'y a de robrcurir^ dans cc ftyle , qu'auiant <iu'il en faut pour exercer agr^ablemenr refprit : mais il fait cntrer bien avant dans le cccur lcs grandes verit^s, par des imagcs vivcs & fimples. Aufli il me femble quc , comme la Po^fie de Moyfe elt la plus male & la plus forie ; celledeSalomoncHIa plusdelicateSi la pluspolie.QueroR voieentr'autrcs, comme il reprcfente en divcrs cndroits' dela PrefacedesProverbes, lesartificesdes femmcs, pour feduire lcs jeuncs gens, & lcs funefles effets de ramour crimtncI:ony vcrra & le feu deramour, & resliens,& fes flcchcs dont il perce le cwur , & fes atles qui porteot famcurcuxdarK les fiiets qui Iui fonitenilus, & toutcequi paroii lc plus galant dans les Poeics profanes ; avec cctie difFcrenceefrentielle, que Salomon ne fair ces defcriptiont quc poiir donner de Thorreur. Ceft tout ce que nous pou- vons connoitrc dcs Poefics Hebraiques : le deffein , les penfees , lcs figures , relocution. Encore cette derni^re partie n'e(l-elle connue qne de ceux qui favent fort bicn 1'Hebreu : les autres ne voient ces beaui^s qu*i travers une

. traduftion qui en ote loute la grlce ; fur-tout dans les Pfeaumes , oii ce voile efl double , puifque la veifion que nous cn avons dans la Vulgate , eft faite fur la VerfioQ GrccquedesSeptante. Que Ton traduife ainfilitteralement les plus faeaux endroirs dcs Poctes Latins ; ou pour faire la comparaifon lout-a-fait jufle , quc Ton mette en Fran^is !es Verfions latines dcs Poctes Grecs , on verra fi elles fc- Tom fupporiabies ; & on pourra jugcr par-la de la beauii rfesPo^fres Hebraiques , qui ne laifTent pas d'^ire apcr- ^es de bicn dcs gens , qui ne les lifent qu'en Latin.

Mais ces Poefies avoicnt encore dss agrimens confidi- vi. Tablcs, que perfonne nc connoit plus, non pas m^me les LiTeili<!n- Juifs les plus favans cn Hebrcu. Car ctimme on a perdu 'i"?''* ''**"* 1 anciennc prononc[;ition de cettc Langue , attlEbicn que detoutes les autres langues niDrtcs, on ne peut rcniirni Tharmoniedcsparoles.ni iaquantiti desfylhbes, qui foiit cependant toute la bcaui^ dcs Vers. On n'a pas m^me, comme pourIeGrec& pourlcLatin, des rcglcs pour de- "viner la quantite des fyllabcs , les nons & le nombre des jtieds & la cOKflniclioo des Vers : & toutefots il eH cenaia

¥(d d I S C OU R S

que les H^breux obfervoiem tout cela. On voit das tsoa Poefies des )ettres ajouties ou retranchto ala fin des bx^ qui fpnt des marques de fu)etton a une certaine Ddare» frmf, M M. fyUabes ; & un certain mot ScU , qui femble ne fcrvircBi reinplir un efpace vide : eniin , S. Jerdme parle deces tcs comme les connoiflant tr^bien , & compare ceui des li- vres de Jobaux hexametres,& ceuxdes Pfeaumes,desli* mentations & des Cantiques » auz vers d^Horace, deF& dare & des autres lyriquesGrecs; mais depuis (bo temp$. les Juifsont enti&rementperdurartde cette andeQoeVer- fification, & en onta prifenttme modeme» qo^ilsoQta- pruntee des Arabes.

On ignore encore plus le chant & la danfe , qui vm pagnoient les Poefies H^braiques. On Ciit qu'elle$ fc » toient & qu^elles n'itoient fiiitesque pour cela: &pv<tf noms de Sir^ ou (^ntique, & Miimor^ ou Pfeauine;&:r rHiftoirederEcritureyqui ledit quelque(biseipefleas< comme au pafiage de la Mer rouge ; & par les iofcripus des Pfeaumes qui font fouvent mention de Aiaiire dt }L* fue, Enfin , oo peut juger que la Mufique en etoit beCss la beauti desparoles, &par toutTartifice qui viemd^- remarqui.

II eft certain aufli que les chants etoient accompapei r^ danfes ; car Us chcturs dont TEcriture parle fi fouveot , i^'* les troupes de danfeurs ou danfeufes. Llle £ut fflentioc» danfes dans les rijouiiTances pour les vifioires, & o^ dans les cirimonies de religion ; comme a la proceffionq^ fitDavid pour amenerTArche d^Alliance enSion,^^' dedicace de Jerufalem , fous Nihimias , oii deui choBtf^ qui avoient chant6 fur les muraiUes de la ville , vimts^ nirenfemble dansleXcmple. Nous neconnoifibosdoocc^ tris-imparfaitement ces Poefies , puifque nous n*en voj^c tout au plus que la lettre depouiJlee de tous fes omeige^ exterieurs. £Ues itoient fans doute tout autres dam iabc. che des Muficiens, accompagnto de toute la magnificec: desFetes auxqueUes eUes etoient deftinies ; & pour eocc' cevoir la beauti , il faudroit nous placer dans le Templi^ Salomon , au miUeu de ce peuple innombrable qui eo rff^ pliifoit les cours & les galeries , & voir rautel cbarge c: vidimes, &environni des Pr^tres revetus de leursha^' >lancs; &pliis loin lesL^vites diftribues eo plufieur&trv^-

SUR LA POfeSlE DES HfeBREUX. 6^t

peSf lcsunsjouant des inftrumenSy Ics autrcs chantant & daniant avcc n)0(lc(iie & gravite.

Les Hcbrcux r.'ont jainais eu , que nous fachions, dc Vfl. Comcdics, dc Tragcdics , dc Pocmes epiqucs, ni aucune j/s^,^*'*ji„ autre elpece de cetie PocfiC , quc Platon appelle PocJIe Si- HJbreuJu mitjtlon. II eil vrai que le Cantique de Salomon eil un Pocmc dranutiqiie, oii Ton voit parlcrdiffercnsperfonna- ges. Mais on cn voit de mome dans Ics Prcaumc» , & dans cous les autrcs Ouvragcs poctiqucs de rEcriiure ; 6i il n*y apoint dc Pocfie fans ccld. Do p!us, le Cantique n*expri- mc que dcs icntimens & non pas une fuitc d*a£tions , cc qui nic fcmble une condition circnticllc a tous Ics Pccmes d*imi- fation. On ne rcmarque dans TEcriture quedcs Cantiqucs, Pfeaumes, Odcs cu Chanfons, comme on voudrales nom- mer ; cVft a-dire ce gcnre dc Poefie que Plaion ditavoir etii la fculo ancicnnc. Kn cffet , il ne paroit pas que les Grecs aiont cmprunte d*ailleurs le Poeme Dramatique : tous les Poctes qu'ils ont cu cn ce genre font plus nouveaux que la captivitc de Babylone.

Lc Pieautier eft un recueil de cent cinquante pieccs , compofces fur diflfjrens fujcts & par dilTcrentcs perfonnes. Quand on Ics lit d'abord, ou qu*on Ics rccitc fans f;rnndeat- tention, on croitn'y voirqucdcsparoles quidifenttoujours ]a mcme cliofc : mais plus on s*y appliquc , plus on les trou- ve plelncs, & plus on y rcmarqueue ponfees difTercntes & de figures toujours nouvelies. Cotte variete fe trouvodan» toutes les bonnes Po^fies de Tantiquite ; mais elle eft trts- rare dans nos moderncs : aufli la plupart font fort ennuyeu« fcs. 5es figures font forres , mais naturclles, des interroga« tions , des npoftrophes, des exclamations.

Dans les Pfeaumes qui demandent du dcflein , on le voic VlTI. tres-bien fuivi & tres-bicn cxecute. Par exemplc , le Pfeau- ^"[^^ ^* me XVII eftune afHon de gruces de David , apres que Dieu dciii^iM. Teut delivri de tous fes ennemis. i ^. II y propofe d*abord fon defletn. %^, II y reprefente fon afHidion. 3 ^. Sa priere. 4^. Comment Dieu Ta exauce. f ^. Comment il a reiblu de le fecourir: \i ilexprime poetiqucment la puiflfance deDieu, qui ebranie toutc la nature. 6^. Comment Dicu a d^fait tousfes ennemis.7®.CommentiiadeiivreOavid. S^.Pour* quoi il Pa fait : k caufe de la venu & de la jurtice de David.

if^, L*h«uretti im oii U Ta mis. 1 o^. L^avaota^e qu*il a fur

<Ii D I S C O U R S

ennemU : leur misire, lear abattement. 1 1 ', Les gra- ces qull efpire encore. ii^. llconclut parla louange, comine il a comracRci. Ce Pfeaume contient tout cela pre- ciftment dans le meme ordre ; & cette fuite me paroit trcS- belle ; de marquer qu'il etoit affligfr, qn'il aprie, que Dieu Ta fecouru , que fes ennemis oni M iliBiits ; qull a iii oon-rculement dilivri , mait mis au deSiu , 8t qu'il z ruini i fon tour fes perficuteurs.

U eft a remarquer fur les Pfeaumes hlltoriques , qtie Ii narration y eft tr^diffirente de celle des fimples hiftoires. Onn'y<n3rquequelespriiidpauzendroits,IespIusiinportaa$ & lesplus illudres; &s'i] y aquelque circonftance qui donne jeu a la Po^fie, le Proph^te ne manque pas de la relever.

Voici rbiftoire de Jofeph dant le Pfeaume CIV. Diai ^ptU U famintfur la uirt ; il brifa toui lei appuii de la aour- ritart i ilem/oya devant eux ( devant les enfans de Jacob ,doiR ilaparle) ua homnu; Jofeph fut vtniu comim unefclavt.Ke- marquez la i^andeur de cette narration , qui remonte d'a- bord aux delTeins de Dieu ; & la beauie de la figure ; Dieu commande i la famine ; vous diriez qu'il lui parle comme aune perfonne.Je ne trouve point d^espreffions ennoire langue pour rendre ce qut fuit : fEcriture , en ce lieu , & en <l'autres, compare ^<;>din, c'eft-i-direIanourriture, k un baton fur lequel un homme foible s'appule pour marcher : de fone qu'dterle pain auz hommes , c'eft dter i un vieil- lard ou i un malade , le b^ton qui le foutient. Mais au lieu de touies ces circonlocutions , TEcriture dit hardiment , & la langue le foufTre , que lafamint rompi It hd/on dt notrtpain. Voili de fes mtophores. Enfuite le Pfeaume nous repre- fenie Jofeph chargi de fers , pour nous peindre en un mot fa prifon ; ti revient aufli[6t i Dieu , qui le dilivre par fa parole & par la fagelTe dont il Tanime ; & en efTet le Roi tnvoii ltdelivrer\le Prince des Peuples lemti tn libtrtii d lefaii Seigneur de fa maifon & gouvtrneur di tnui fes biens, afin qu'il rendilfet Prineesfavans ,comme il riloit lui-meme, 6r<fu'ilap- prti lapruJtnce aax vitUlardt , c'eft i-dire aux plus fages de fon ^at. Voila toute rhiftoire de Jofeph ; fa captiviri, & delivrance , fa puifTatice ; & lout cela par Tordre de Vfim» On voit deceKeefp^cede narrationdans VirgilCilorlqa^ir repr^fente fur le bouclier d'En^eks plus beaux en<lr(ritl4l rHiftoite Romaine.

SUR LA PO£SIE DES H£BREUX. '6^f

Si ron veut voir de la hauteur & de la dilicatefle dans JX, les penftes: Sagneur^vous nu forulei & m eonnoiffe^^ vous f ^,*"^^?/* connoiffei mon repos & mon aBionfCdX iaffeoir fignifie fe re- petifiet. pofer 9 & fe lever » fe difpofer a radion ; & c'eft ainfi qu*il PfaU cft dit dans un autre Pfeaumi ; Ltve^-vous aprh^ yous itrt ^^"W* repofe ; comme qui diroit : Repofez* vous , & puis vous agt- /* ^ rez. Dieu connoit donc Tadion extirieure. Ce n'eft pas ^aflez : Vous comprene^ mespenfies & mime de hin. Vous dicou^ ^re^ ma conduite & mes deffeins. Bien plus : Fous privoye^^ tou» tcs mts voies , ma conduite & mes adions, quoiqueje neparte point. Oui^ Seigneur^ vous connoiffe^ touus chofes^ nouvelles & ancitnnes^ le futur & le pair<&. £t revenant au particulier : Vous m^ave^fome & vous tene^fur moi votre main, pour rae conferver & me conduire. Votre fcience efi admirahle pour moi^ &figrande queje ne puisy atteindre. Puis changeant de figure tout d*un coup, il s'ecrie : Oit irai-je pourme diroker Jk votre efprit} Oitfuiral-je devant vousi U preod toute I*eten« due du mondedans toutesfes dimenfions :5iy€/7io/z/e au Ciel, vous y ites ; fi}e defcends aux enfers ^je vous y trouve, Autre figure encore plus riche : QUandje prendrois des ailes , & quc je partirois dks le matin pour m^aller loger au-dela des mers qui bornent le monde ,ou , fuivant TH^breu : QuandfemprunU'» rois les ailes de Paurore pourvoUr comme elle en un moment jjifqu^d Cextrimhi des mers ; il ne dit pas fimplement, cela fe« roit inucile ; ou bien , comme au verfet pr^cident, je vou&. y trouverois ; mais par une expreflion bien plus favante & bien plus delicate, comme un homme qui s*accuferoit d^ex*» travagance de vouleir fe cacher i, Dieu : Bien loin de me d^rober i vous, c*eft vous qui me foutenez & qui me por- tez dans ma fuite mlme.Quelque chim&re que je me figure» )e ne puis m*imaginer de pouvoirfubfifter faos vous: quand )e pourrois voler , comme j*ai dit , eeferoit vatre maiaqui mt conduiroit , & vous me tiendriei de votre droite. 11 femble qu*il aic ipuif6 fon imagination. Mais voici encore une idee plus itudi^e d*un moyen de fe cacher a Dieu : Je dis en moi-memei peut-itre que Us tinkhres pourroient me couvrir , &jeferois mes diUcesde la nuit , comme ttn autre de La lumihre. Mais je fuis en« core un infenfe ; Lestinehres ne fontpoint tinibres pour vous ; Ja nuit d votre igard eft iclairie comme U jour ; les tinibres de Tunefont commela Utmiere de rautre.

Que les beauz efprits modemes viennent apris cela trai-

6j4 D 1 S C O U A S

ter de groffiers nos bons laboureurs de la Paleftiiie:&(;;rilf nous trouvent dans les Aureurs profanes des penfies ib hautes, plus fines & mieux tournees , fans parler de tapro- fonde theologie & de lafolide piete que renferffieotcesp- roies. Le refte des Pfeaumes contient encore des redeiion admirables fur la formation de rhomme dansle vemredeii mere, & fur ia predeftination: d*oii )e Propherepreodoc- cafion de marquer fon refpeSpour les Saints &foQ aMpn pour les p^cheurs. X. La variete des figures fe trouve par*tout dans ces (fivis

jSxemplcf de Cantiques: toutefoisdans les Pfeaumes deprieresou d'exfajr- ^urtf. tations , pius que dans ceux de narration. Dans le neaoae XC. Qui hahitat in adjutorio aUiffimi: un de ceux qui flocs font les plus familiers * ; d*abord c*eft le Poete qui pirie. pour propofer fon deflein , qui eft d*expliquer ia prote&ss de Dieu envers les hommes « & il le propofe en deox ^ fes,dont ies mots fe repondent avec une grande \vAdL Dans les deux verfers fuivans il £iit parler rhomne ^ re^oit cette grice ; mab il fe fert de deux iigures difbena dansle fecond verfet, il adrefle la parole i Dieu^dans^ troifiime, il en parleen tierce perfonne. Dans le qustrieie verfet , c'eft le Poece qui parle, adrefl^nt toujourslapiroSe ii l*homme prot^gi de Dieu ; mais avec une grande djveree de comparaifons & de mitaphores, & une enuffleratioa^ diffiirentes efp^ces de proteSion. Au neuvi^me TeriiB, rhomme jufte I*interrompt i pour s^ecrier: 0«, SapsTf vous itcs mon efperance^ comme pour marquer la raifoii^ ce qui vient d^etre dit ; & le Poete r^pond auffitor, fVJ ave;^ pris le Trh-haut pour votre refuge ; le mal rCappro^* point de vous^ &c. Et il continue dans les quatre verletstin- vans , ( adreflant toujours la parole a l^homme jufte, ) ^^ pliquer d*autres eftets plus grandsde la protedion de Dieu^ entreautres l*afliftance continuelle des Anges, &lapuiib0 fur les demons, figures dans TEcriture par les betesvai* meufes. Enfin dans les trois derniers verfets , c^eft D>A m^me , qui parle pour confirmer & autorifer tout ce ^ vient d*erre dit, & qui explique d*autres efiets de ia pro'

mi^

"* Stflon riiiage de rEgUfe de Rome & de plafieun tatreit^ r^cice le Preaume XC. Kous ies )Odn i CompUcs, }i»te dt Up* Jtnti Edithn»

SUR LA POtSIE DES HiBREUX. «jf

ledion , finiffiint par la promefle de la vie ^emelle , & de la vifion b^tifique. Ctux qui qnt un peu lu les Poetes , oe «'etonneront point de ce changenient de perfonnes, fans que TAuteur en avertifle. Rien n*eftplus fr^quent dans Ho- race , nonfeulement dans fes Odes , mais dans fes letrres 8c fes fatyres, & je ne vois pas qull foit nteeflaire pour cela de dire, que le Pfeaume XC eft dramatique, ou il faut dire qu*ils le font pour la plupart.

Ce peu d*exemples fuffira pour donner ouverture k ea trouver une infiniti d*autres : car tous les Pfeaumes en font pleins: & non-feulement les Pfeaumes, mais Job dont la poefie eft univerfellement plus hardie & plus magnifique , & tous les autres ouvrages po^tiques qui font dans rEcriture. Qu*on life ennr*autres, le Cantique de Moyfe ik la fin du Deutironome , & le cantique de Baruc & de Debbora.

Cependant nous ne connoiflbns qu*une partie de la beauti XI» de ces ouvrages. Sans compter la diffSrence denosmoeurs, ^^^ "L^iJSlJ & des id^s que nous avons des chofes^ il eft ceruin que ce ptnie dc cct quenouspouvonsconnoitredanscespoifies, efttoutauplus Ouvragcf. ledeflein, lespenf(ie$&lesfigures.Pourr6IocutioniIn*ya ?„"J^*^,^5 que ceux qui favent THibreu, qui puiflent en juger : & qui dc li bctot^ peut fe vanter parminous delebien favoir i Mais pour tout da cbuM^ le refte, je veux dire, rharmonie des paroles, la mefure des vers & Tair du chant , je dis hardiment qu*il n*y a homme fur la terre qui en fache rien.Or, on fait combien tous ces crnemens font eflentielsi lapoifie.

Nous ignorons enti^rement la prononciation de IHibreu, comme du Grec & du Latin , & de toutesleslangues mortes. 11 y a m^me long- temps qu*elle eft perdue , comme on le voic par les diflerentes mani^res dont les Septante, St. J£r6me & les autres Auteurs expriment les memes notes en lettres grecques ou latines. Nous n*a vons pas meme en cela Tavan- tage qut nous refte pour les poefies grecques & latines , de favoir la mefure des vers & la quantit^ des fyllabes. Enfin nous ignorons les airs des Pfeaumes & des Cantiques, aufli- bien que des Odes grecques & larines.Toutefois ces piices ^toient compofees ecpris pour etre chant^es, comme on le voit par rhifloire & par les infcriptions des Pfeaumes.

Platon tient, fuivant les maximes delabonne antiquiti, que lcs airs & les paroles devroient etre infeparables ; & que c ctoit un tres-grand abus de compofer des vers pour n*£trc

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'€^6 D I S C O U R S

poimcbantes, ou de coropofer des airsqui D^en&nt;^ de paroles, comme ceux des inftrumens. Quelesainde Cantiques fufTent beaux, nous en avonsde grandespreaf& I ^.La beaute desparoles, & le grand artqui paroitcbnslf /> poefiespeuvent fairejuger que ie refte y repondoitiMi diverfiti des inftrumens qui font nommes en diversendrc: de ]*Ecriture. 3 ^. La multitude des Muficiens , qui etam i> truits apparemment par leurs peres, & ayant la muu^ pour profeftion capitale , s*y rendoient habiles, & etr: lefquels on peut croire qu*il y en avoic au moins (p)e!qj& uns d*excellens.

S*il eft permis de juger dece qu*on ne connoit pasdt&T' tement , je crois que cette mufiqueetoit fort fimple, & ^^ fa beaut^ confiftoit a bien exprimer le fens des prola* ^mouvoir agreablement les ccBurs, & a les remplir ^ fentiment que lePoete vouloitinfpirer; inaisqu'elleQ> pas ce milange de dift^rentes parties, & ces adouufe::;^ delamufiquemoderne. Jele devinepar rairgeneralda:. vrages de ce temps-la. XIl* Quant i la beaute des paroles , nous ne pouvons ^

X»fiinpW"t< juger, comme on Ta di]k dit; parce que nos tradui ti^i obfcoN fonttrop fimples & trop litterales. Qu*on traduife mots^ cit u bcaut^ ennotreIanguele$Odesd'Horace,ellesperdrontt03:e .' det expref- grice. VargtntfCapointdiCouleur^ CrifpeSaUufie, txiss^^ ' * lamc cachic dans lcs tcrrcs avarcs , s^il rCc^ ccUirci panui^

modirc. J*ai prisce couplet au hafard. Prenons toutk^- mier de fes ^uyTes.Micinasdcficndu (taUuls Rois^nuns'^ & mon doux orncmcru. llycna quifc plaifent ^avQix js^ ^ courant lapouj/i^rc OlympiquCy &quclabornc cviticpsrlt:' & la palmc illufirc ilcvc aux Dicux maitrcs des tcrrcs, Oxs^\ n*ai pas choifi ces endroits , je crois que tout autre fenip^ pr^sle meme effer. Toutefois je n*ai point fuivi h \xzdp tion latine , parce que le Fran^ois ne peut la foufiirir. b \ a quelques paroles que je pouvois r«ndre plus litteral^^^ llnya nullc coulcur a Vargcnt , pour Pargcnt n^apoiaidcci^' & dans rautre, magamifon^ pour monappui. Et ilde^Ti | avoir plus de rapport entre le Frangois & le Latiadrl defceod, qu'entre le Grec ou le Latin & rHebres,*^ lequel ils n'ont aucune liaifon que nous connoiffiom- Vi cette traduAion eft faite immediatement de Latio ec F «^ ^ois; & pour bien exprimercelledes Pfeaumes, doffi^l

SUR LA POfeSlE DES HfiBREUX. €^f ne connoiflbiu commtin^nent l'original que par notre ver- fion latine , il faut traduire quelque Strophe de Kndare Tur U tfadudion latin«, en voici une des pluf facilet.

Hyinntt rignMs fur tt luth, ^ucl Diiu, ^utlHim, yutl hommdoutroru-ntuj i Ctriaintmtnt Pift tfl d Jupiitr , SrHtrculr a inpiiui It coiaiM Olympiqut, ttt primicet Ju iuiin dt U gutrrt: lu» e'ijl Thiron qail faut chtmltr de la voix , i cauft it [a eourft dans un cliar J quatrt chtvtux vainquturs. Ci jujlt h6tt , ofpui ^Agrigtnlt , fitur i'aacittts illujlrts , Gvuverneur Jit Vtttis. II y 3 plurieursendroiudePindarequi, traduitsaioli lans paraphrafe , ne paroitroieni avoir aucun fens.

Ce que je dis ici de la beautd de rOrJginal ne doit pat ^ ^^tL diminuer le refpef) que nous avons pour notre Verfion ai<pri^'"iM Vuigate. Ceft un malheur necefTaire , comme les exemples Varf ni que |eviensd'apporterlefontvoir,({uelesPoifiespeTdent ■■'ft"B*[ k I>eaucoup de leur beaute dans la TraduQion ; niais ce n'eft ^****» pasla faute dc laTradufiion.

Les Septante traduifant rEcriture en Grec l'ont tournte le plu! litieralement qu'ils ont pu , craignant que )a moindre paraphrafe n'en alterftt le fens. S'ils n'en avoient u(2 ainfi daiis les Pfeaumef , nous n'y verrions ni les figures , ni let expreflions de TOriginal , & il feroit i craindre tjue nous ne viflions les penfSes de rinterpr^te , plutdt que celles du Proph^ie. Comme les premiers Chretiens de Rome & des autrespaysoiionparloitLatin^nefavoient point TH^breu, ilffurentobJigesde traduire rEcriture fur le GrecdesSep- tanie, & Ton fait (|ue toute TEglife Te fervoii de cette Veriion avant quecelledefaintJirdme futrc^ue, c'eft-i-dire pen- dani plus de fix cents ans , de forte que tout le peuple Chri- tien 6t3nt accoutumi depuis un fi long-temps i chanter les Pfeaumes, futvant ceite ancienne verfion , rEglife Catho- lique qui, mdmc dans les chofes ext^rieures, ne chang« que !e moins qu'il eft pofliblc , a retenu cet:e Verfion faite fur lc Grec. II ell vrai qu'el]e efl en bcaucoup d'endroiT9 diffilTente du Teite Hebreu , tel qu'on le lit aujourd'hui , & meme lel qu"il iioit du temps de faint Jer6me , & qu'il y a quelcjues palTliges plus obrcurs & p!us difficiles, fuivani notre Vcrfion: maisily en aaudioiiron voir que les Scp- lante ont Cuivi un meilleur exemplaire, ou ont mieux liL' Eten quelque lieu (]uc cc foit, notre Verfion ne reprifenia uicun fens qui ne foit boo & Cattiolique ; c*; qui luffi^ TomtU. T(

«58 D I S C O 17 R S

Kous ne devons pas £tre plus difficilcs gue tant de &aiD&pi depuis la naifiatice de r£glif« « ont puile dr \^.ettc VtT&cc, telle que nous Tavons , les fujets de leurs oraifons & ^c<^' trudions du peuple.

UEglife trouve bon n^moins qu'ii j ait despsnkcli^ qui confultent les differens Textes pour £nre yck tjc! •:! fens» & toutes les beantis des Pfeaucries, coor^*^ ^r^ fdit entr^autres le Cardinal Bellarmin. Quam imi lurs Ouvrages Poetiques de TEcFiture, nous les avoos urjs i la Verfion de faint Jer6me , faite fur I'Hebreu. XIVi Au reAe, il ne faut pas s*itonner fi nous fomssi

Ibr h^ P^^fie *'^*'5n*5 ^u gout de rantiquite fur le fujet de la Poefc : < cj «Qd<rae« qu*en effet, pour ne nous point flatter, toute notreio; modeme eft fort mif^irable en comparaifon , quoiqiv: ecrive au)0urd*hui d*une mani^re plus polie & piusoaturs^t que ne feifoient nos anciens Poeces , & m£me que cod: fiicle paffi, le fond n*en vaut gu^res mieux qu*il n a ja:: valu. Les principaux fujets qui occupenr nos beaux dps^ font encore les amourettes & la bonne ch^re ; tootes^i chanfonsne refpirent autre chofe; & on a trouve moe malgre toute Tantiquite qu'on pretend imitcry de fo:^ Famouravectoutes fes baffeffes & fes folies , danslesT^ gedies & dans les Poemes Heroiques, (ans refpe&rJ graviti de ces Ouvrages qu*on dit etre fi ferieux , & i^*^ craindre de confondre les carad^res des PoemeSydcat:^ Anciens ont fi religieufement obferve la diftindion.

Pour moi je ne puis me perfuader que ce foi t liile veris^ ufage du bel efprit : non , je ne puis croire que Dia ^ donniik quelques hommes une beUe imagination , des p fies vives & brillantes, de Tagrement & de la jufiefie C2i Texpreffion , & tout le refte de ce qui fait des Poetes; 2:^ ^*ils n*empIoyaffent tous ces avantages qu'i badioer.i flatter leurspaffionsaiminelleSy &en exctterdanslesaco: Jecroirois bien plutdt qu*il a voulu que toutes ces pxA exterieures ferviffent k nous faire gouter les vMtes ioH & les bonnes maximes , & qu^elles nous attiraffem acsd peut nourrir nos efprits; commeles faveursqu*iladfieil aux viandes, nous font prendre ce qui entretient noscai^ Car enfin pourquoi f^parer rutilederagr^ablePPourd faire de la dodrine du falut & des difcours de pieteJ

j&Mecin«6 am^res, par la f(&chereffe & la duretc du im

l

SUR LA POfeSIE DES HfiBREUX. '6^§ bu dcs viandes fades & digoutaixes par la longueur & Idl ptKtiliie } Enforte que pour s'en approcber , ii faille fe ■nunir dc beaucoup de reflexions, & faire de grands efforts de raifon. Et pourquoi au contraire einployer Ic gcnie* 1'etude & l'art de bien ecrirc , k donncr aux feuncs gcns & aux efpriis foiblcs des ragoijts & di;s friandifcs qui lesem-; poifonneni & qui les corronipeni , fous preiexie dc llitier leurgoiiiMI faut donc ou condamner tout-d fait la Pocfie, ce que nc feront pas aifement les perfonnes favantes & equi- tables: 011 lui donner des fujeis dignes d'cl!e , & la recon- cilier avcc la veritable Philofophie, c'eA4-dire avcclz bonnc morale,& la tolide pict^.

Jc fai quc cc genre d'ecrire feroit nouveau en notre langue , & que nous n'avons point encore d'exemples de Poi^ficsChretiennesquiaienteuun grandfucccs; &jecroi3 bien que la corruptiondu ficcle & Tefpriide libertinage qui ' r^gne danilcgrandnvondey fortncnt dc grands obllacles; piais peut-etre aufTi y a-t-il de la tauie des Auicurs : je ne voispoint qu'onait faiides Cantiquesducaraflcre de ccux 6e fEcriiurc ; & dans les Pfeaumes m^mcs qu'on a iraduits, on n'a pas eu affez de foin de coalcrver Ics figures qui en font une dcs principales beautes , ni dc reprelenier la force 4es exprefllons ; & ce qu'on appelle Ttjduaiont, font des paraphrafes fi longues qu'on n'y trouve les penf^ du Prophete qu'avcc plufieurs autres qui les ofTurqueni. Pcut- ^tre vaudroit-il mieux les imiter queles traduire ; & comme ces Poemcs contienncnt pluficurs chofcsqui ne font point de notre ufage , ni felon nos mocurs , il faudroit eflayer d'en - iairc de (emblables fur des fujcts qui nous fufleni plus fami- licrs :fur les myftcresde la Loi nouvellc, fur fon ciatihfle- ■icm & fon progr^s; fur ks verius de nos Saints; fur les bienfaitsquenotrenation, noircpays, notre ville, a r&jus dc Dieu, &fur des fujcts gcuijraux de morale, comnic le bonhciir dcs gens de biens, le mepris dct richeircs, &c. Maispjrrapport 3 nos roocurs & k nosidccs, je ncfaispas fi dans Icxecuiion ces fortcs d'Ouvrages ne irouvcroicnc point de grandes difliculies:maiion^vuucTadiinioinsqu« lc ilcffcincnert beau; &fiondcfefp\;redcpouvoirr3CL-om- piir, il nc f:iut pas etre envieux de ceux qui nnt reL;(!i. H faut donc cilimer & admirer la Pocfie dcs IIoEireux quand tnenic elle ne feroii pas imitablct

Ttii

D I S C O U R S

DI S COU RS

SUR LA PO£SIE DES H£BREUX,

Suivant rEdition du Pcre DtfmoUu. *

I, T "^ Po^fie & la Mufique itoient confiderto par les A> Qoelieid^e JLi ciens comme des chofes ferieufes & importaotes,^ Jef Anciens qyj appartenoient i la Politique & i la Religioo. Coniix c Vo^fie & de '^"^ ^^^ inftrumens tres-puiflans pour poner lesbofB-ss "la Mufique. ou au bien ou au mal , leurs Legiflateurs, <iai avoient pr^ «ntimentde cipalement pour butderegler les rooeurs, cn avoientp tres grand foin. £n effet, la PoeCe eft fori proprea6iirer- trer dansTefprit desopinions qui s'y attachent forteoo^ & la Mufique a emouvoir les paffions. De-la vient c Piaton a traite cette matiere fiafond dans fa R^bliqce- dans fes Lois II ne condamne pas toute (brte de Poefi^ mais feulement celles dont les fables ou les fenteoces ^ contrairesaux bonnes moeurs , & dont la maniire de^:^ preflion tient plus de Timitation que du r^cit, parce,c^ il 9 que rimitation tend a repaitre rimaginatioo au pt ]udice de U raifon , & a fortifier les pafiions aui 6ep0 de la vertu : de plus, parce que rexecution & !a coo^'"^^ tion de ces^ fortes d*Ouvrage$ eil indigne d*an boiv: homme, qui ne reprefente volontiers que les difcou:>^ les gefles qui produifent la vertu ou la raifon. Or, ce 'i font pas ceux quL donnent le plus de marieres a Fiffli^ tion ; & d'ailleurs il aimera mieux favoir une chofea foe;. que de favoir toutes chofes fuperficielleoient , coiebc^ fuflit pour les imiter ; & pouvant acquerir unegioire^'^^ de par fes propres adions, il ne fe conrentera pas der: prefenter celles des autres. Ce font en fubftance les prtr: pales raifons de Piaton contre la Poefie dlmttarioo;c'ei?-' dire comme il 2*explique lui-meme, contre les pleces* thisltre, oii rimitarion eft toute pure, & lePoemeeprc^

* Cette feconde Edidon fort differente de la prciri^, U^* dans !cs Mimoires de UtUrature & d*Hifioirc recueiU:s r«f •'» ^ VafmoUts , toaie II » Partie Ifotc dt la frif€nt€ Eddm^

SUR LA POfiSTE DES HfeBREUX. cr.t . kni elle eft m^lee de r^it. U nous apprend rjui: cetce Poiifie itoir nouvcllc, & que chez les Grecs plusanuens il n']r «navoit poiniil'autre quela lyri({ue, comme les Savanslx nommeroient aujourd^hul , qui comprenoit cinq fones <te chancs: ■». les Hymncs pour prier les Dieux, & (e Ics rendre propiccs; a^. une autre comraire i la premicre, qull dit que Ton pouvoit appcler peut- erre Elegle ou chanc plaindr; ]''. le Peon ou Peanne, ctoii.fi je ne mc trompe , un cham milicaire, 4*^. leDithyrambc, quiavoitpourfujet lanaiflancede B^cchus; ^*'. une auire elpece que Ton ap- peloit les lois de la Cyihare. Ces cliants & quciqu'autres cncore etoieni r^gles par les Lois , enrorte qu'il n'e[oit pas permis de s'en fervir indifferemment , ni dc chanter Tun pour Tautre , il n'y avoit que des gens fages & indruits qui en jugeoient, & le peuple les icoutoit en rilence. Ceci n'<A poioi une id^e de Platon , mais un fait hiiloriqite qu'il rap- porte; Sc ilajouteenruitequelesPocccsquivmrcntdepuis, ignorant les rairons folides de ces Lois, confondirent lcs difTeremes efpeces de chants , melant les chanis lugubrcs avec les Hymnes, & les Dithyrambes avec lcs Peones, & perfuad^rent au peuple que toui le monde pouvoit juger de ces fortes d'ouvrages , & qu'il n'y a poini d'auire rci;lc Je leurbonte, qiie le pLifir qu'i1s donnoicm; ceqtii produirit une licence efrrenee daus Im fpcft.>cles, lc peiiple s'accou- tumantajuger afafancaifiedcsouvraEesdel'erprit, &ales condamner ouiesapprouver pardesfi(Hemcns& tlt:sapp!au- dilTemens publics , d'ou vient enfin le delbrdre da.-is loutcs les afTembl^es publiques , mcme Ics plus ferieulcs ; & cct!e libene exceJTivc du peuple d'Athenes, qul fe croyoit cajMble de lout , dccidoitde touies chofes par fon caprice, & n^oijOiI- foit plus ni aux M.igi(trais, ni itiix Lois:c'dl ce que rap- portePlaion, quidit quelL-sLE;yptiensaucontr3ireav.>.cnt confacre toutesles efpi:(.esdk'cliants&dedank-^:Kcr[a'ncs divinites, & reglc dans qucj joiir & cn qui:Is laLrlitcs iin devoitfcfcrvir dechacune, aprisqnoi il noioit pus |>erniis derienchanger ; cnrortc quc fi qiii:li|truri cui vouu innovor quelque cholc , les Preirci & Ics PrJtrcfi-.-s , .iv--c lc Iccours des Magillrais , gardes des Lois, rcuircnt.NnjiCLlic, &cciui qui n'y eiit pas ob^-i , etii p^tlFj louic U vic pour iuipic,

CeA fur ces fondcmcns quu Platon ne vouloit permcttrj j(ue ccgenre de poeiie, c'eli-^-(lire deschanrom pour louer Tt iij

* SJ6i D I S C O U R S

les Dieux, les remercier & les prier » ou potir Io8i:V hommes vertueux apr&s leur mort feuleinent , avec ce$: ditions que dans aucunes de ces poefies il n*y eutmn: digne des Dieux, ou de contraire aux bonnes morars,! de capable dHnfpirer la Idchete ou la volupte, &queledr & la danfe fuiTent parfaitement accommodes au fens dcs y roles; enforte qu'entre ces differentes efpeccsd^hannr & de cadence^ . on choisit celles qui expriment les iQer>- mens courageux d*un homme brave dans le combat,cL joie tranquille d*un homme vertueux dans le repos. lt\c le jug&ment dc Platon fur la poefie & la mufique; au rd il croyoit, comme les anciens Legiflateurs , quec^etoi:- mati^re de la derni^re importance, & qu^il ne pou\*c avoir de bonne education, fans un foin particulicr dui^ & de la danfe. TUt, di Rep* La raifon qu'il en donne» eft que naturellement les ci fl9 ifS' fontportes a chanter ou crier, afauter & fe mouvoiri violence, & font ennemis du filence & du repos, ti que fi on les accoutume k chanter avec confbnnsnce t^ fure , & a dire des paroles qui aient un beau fens , &en zr temps a fauter avec regle & cadence , tenir leur corpsr ^ poftures faienfeantes, c'eft-^*dire k danfer, on pro&er. ce qu*ils font naturellement avecplaifir pour les dre&' fenfiblement au bien , leur infpirant la venu par le hcti- des paroles qu*ils chanteront , & par les airs propres a drj les paffions qui y feront ajufi^ , & les accoucumam pr . danfes^ bien manier leurs corps, & lui donner lesposL": & les mouvemens les plus honn^tes ; enfin , par toc - exercice leur donnant de bonne heure le gout des bti chofes , on les accoutume i n^imiter que ce qu*il y a dc ; i beau dans la na ttve , & c^ chercher en tout la raifon & b t :: feance. II pr^tend que dans un Etat bien r^gle , on : devroitrien foufFrir, enqui que ce fut, de contrairei<^ snaximes , qu*il dit avoir ^t^ celles des andens X^iffBir^- , particulierement des Egyptiens.

Donc , pour bien juger de la poefie & de la mufiqce J ^Anciens, il faut quitter toutes les idees triftes de nos p>* Frangois , & tout ce qui refie dans nos moeurs, de la curei & de !a barbarie des peuples du Nord. H ne faut pas ac^ que ces Arts ne foient que des jeux , mais recoQnoitrt ^- - pnt quelqii^ chpredetrisgrand&detsb-folidc,

SUR LA POfeSIE DE« HfiBREUX «<j

Lcs Hebreux n'ont jamais cu » quc nous fachions , dc Ip Comcdies, dc TragWics, de Poemcs ipiqucs. ni aucune ^J"®,, pj^, autre eip^cc dc ccttc Pocfieque Platon appcllc Poefie d'iml- fie 4%§ IU« taticn. Quelquesuns vculcnc quc lc Cantique de Salomon breus. foit un Pocme dramatique, parce que Ton y voit parler diiTercns pcrfonnagcs ; mais on cn voit aufli parlcr dans lcs Pfeaumcs , & dans tous les autres ouvrages poetiqucs de rEcriture, & il n*y a point de Poifie fans cela. Dc plus, Is Canticjue n*exprime que des fentimens, & non point uno. faite dV&ions , ce qui fcmble cflrentiel k tous Ics Pocmct d^imitncicn. On ne voi: J:ns rEcriturc quc des Cantiques, dcs Pfctumes oudes Clisnfons, commeronvoudra Icsnom- mcr , c*cft- ?.• dirc lc genrc dc Poefie quc Platon dic avoir it& la feu!e r.ncienne.

Eneflfc, cn ne voitpoint que lcs Grccs aicnt cmprunti d'aillcurs le pocme dramatlqric ; & tous les Poercs qu*ils ont «ni cn ce gearc , font plus uouveuux quc la captiviti de Babylonc

Pour parlcr avec ordre de la poj£c des Hibrcux » tl (aut 7 confKlerer les paroles, qui cft cc quc nous appelons propremcnt pocfie , & Tair ou lc chant que nous appelons mufique, Dans les paroles il y a le fcns & rcxpreflion , le dcifein & Ics penfces, lcs figurcSy T^Iocution, rharmonie.

La matiire des pocmes Hebreux font, i^. les louanges . ''J* !de Dieu , les adions de grace & les prieres ; la plupart dcs |^ Poif fi^de» priires font des Cantiques d*afHi£lions; t^. les louanges des H^breux. grands hommes, qui font toutefois plus rarcs , & feulemcnt melees cn quelques lieux avec les louanges de Dieu; 3 ^. les exhortations a la vertu & les pr^ccptes de morale , comme lc prcmier pfcaume , & grand nombre d*autres.

Les Grecs, dans leur plus grande antiquite , avoient de ces Poemes dc morale , commc Ics Elegics de Solon , lcs vers dort^s de Pithagore, ccux de Theognis, dc Phocili- de, &c. Peut-ctre les Hebrcux avoient-ils auffi quelqucs clianfons profanes ; mais il ne nous en paroit rien : & s*ils en avoicnt , il y a apparence qu'ils les empruntoient des Ido- latres , comme le chant fur la mort d*Adonis , que le Pro- phete Ez^chiel voyoitchanter dans leTcmpIc. Chaque Can- tique,chaquePfeaume, &chaqueouvrage de Poefie a foa deflein particulier oii tout fe rappote , & qu*il faut con- coirre , ii Ton veut cntcndre Touvragc.

T t iv

i64 D I S C O U R S

Voici ce que nous avons de Poefie dans rEcriiart-/^ Livre de Job, comporii, comme Ton croit^par Mo%^, dont le deflein eft de montrer queDieu afflige qQeI<|tieta& les juftes, non pour ies punir, maispour lesevercer.Us Cantiques de Moyfe , des Proph&tes & des autres perfoc* nes , rapponis dans les Livres hiftoriques ou dans k& Frc- phetes. Le Pfeautier qui eft un recueil de ceat cinquame pr^ ces, compofdesfur difFerens fujets &par diff^entesper^ fonnes , la plupart de David. S. Jerdme , Pr^face fur Je:^ mie, femble compter auffi pour Poefie les deux autresLH vres de Salomon , le Cantique des Cantiques , les LaiDez:^' tions de Jirimie. II y a encore dans les Livres inftofiquts quelques endroits dont le ftyie eft poitique, coauDe les bv nediSions de Jacob, i la fin de la Gen^fe; ceile deMcj' fe , i la fin du Deuteronome : la Prophetie de Balaa:. dont on trouve le ftyle tris-conforme it celui de Job;3: quelques fragmens» comme ce que Lamech dit a fes fcr- mes 9 apris avoir tu£ Cain, qui feroir (fi ma conjefiure^- veritable) la plus ancienne Po6fie que nous eullions : ccc nie le pafiage du Livre ^es Juftes, qui decrit le mirac.'c '^ Soleil , que Jofu6 fit arreter ; car le ftyle en eft poetic^ dans TH^breu : & quelques autres endroits que Ton fw* roit rechercber plus k loifir. lY^ Quand on lit d*abord les Pfeaumes , ou que ron les rcc^'

Hts figuret fans grande atrention , on croit n*y voir qu< des parold fL foa fiyle. qui difent toujours la m^me chofe; mais plus on s*y apfi' que, pluson ytrouvededifierenceyplus onyremarqas^ penfees folides ou delicates : je dis, fans parler des fem 10'- rituels, & de ce qu'y decouvrent les gens d*oraifoa H ny a pas une penfee qui n*ait (a figure , & cela avec une tae variet^ , que les figures changent prefque a tous les vene?- Ceft une des preuves les plus clairesdu grand art decrti qui ont compof(& ces Cantiques : car cette variete fe tro3>*' dans touics les bonnes Po^fies de Tantiquiti; mais eilee^ tr^s-rare dans nos Modernes. Auffi, la plupart (bntfortec- nuyeufes: ces figures font fortes» mais naturelles;desi> terrogations, dcs apoftrophes, des exclamatioos ; tacn)^ c'eft le Proph^te qui parle, tantdt Dieu» taotdt k»'^ cheurs.

II adrefie la parole aux chofes les plus infenfibles & ^^ ^onne de Ta^on & du mouvement. Les comparaifocs (cf^i

SUR LA POeSIE DES HfeBREUX. «tf<

tris fr^uentes , toutcs iirei.-s dc chofes lenfibles & r^mi- liires k c«ux pour <{vii romicrivoit. Dou vieni que qiieique- fois elles nous pJroilTciit bHlFcs a caufe de la ditrcrcncc de nos mceurs. II ne f^ut pas preiendre que lcs chofLi compa- rees convicnnent en tout : b comparaiion ne lombe orui- nairemeotque fur un point. t'ot dtait foni comme dts hnhit > fraichement lonJuei , ijui furient du ijvoir : chdcune a d-^ttx * * *• S* jgne^ux ,ilny en a pji une di /(Vi/e;c'eft-a-dire vosdeot» font blanchcs, egules & fcrrees.

L'Elocuiion efl trus ditfijrenic de ta Profc. J'ai oui dire qu'il en eft dc meme des uuires Orientaux , & cela eA cer- tain dans les Grecs.On peui eniendre fori bien DcmoAhe- neou Xi:nophon,& nepoint entendredutoutHoni^re. Le langage des Poetes t& un auire langage, principalement des Lyriques. II en cft de mcme en Hebreu : tel qui cniend le {lylehiAorique.ayant luioutelaGen^fc, lotfquilvieni aus benediflions de Jacob , n'y entend plus rien,

II entendra bien le prcmier & Ics derniers Chapiircs de Job i icui le rcAe fera pour lui comme de TArabe en Fran- qoii: au concrairc,!! femble quenouselevionsautantque nous pouvons la profe a 1a majsde du flyle Poetique , & que nous abail^ons la roefie i la facilit^ de la profe. Soit (]u'ils connufTent mieus quc nous, ou non, la difictencc des ftylcs, ils robfervoient invioUblement. lU fc fcrvenc <le paroles moins ordinaires ; les metaphores font ir^s-fro- qucntes & ir^s hardics; ils fous-entendcnt beaucoupde mots qui s'exprimeroient en profe: mais d'un autre cti& le (lyle Poctiqueefl pluslong, cn ce que laplupartdes penfecs font repetees & exprimees dcux fois en deux ma- nicres diffiirenies. MonDieii,jyt{piiie dcmoiparvoirt grjit- pr^ jgj Jt mifiricorje , Cfeffjici^ mon peclie par la multiluJe dtvot bon- tii. El ainfi , prefque Jjns lous les Plcaumcs ; foit qu'ils le fillent pour donncr plus de tenips a refprit de goiiier la m^- me penfce, foit parcc cjuc ces Cantiqucs fe chantoient a dcux choeurs. Ccs repctiiions font la marquc la plusordi- naire du flylc Poctiquc. II y a quelques Poemes qui font acronichcs , c^cftadire, dont les verfets commencent PyidunKi 14; par lcs Jetircs de rAiphabct; icls font le Pfeaume 33 , le "■ »*■ ''^ P("e;iume 118, la femnie fonc de Salomon , les Lamcnia- ,^ lions de Jeremic : peui-cire le faifoicm-ils poui aider U Di^moire.

266 D I S C O U R S

II y a une raifon particuliere pour le Pfeatime i iS ,(^: comme ii ne contient qu*une feule fentence exprimtcci vne infinite de manieres diff^entes , il imporroit peu r ^uel ordre ces expreffions fuffent rangees; fliais U eft iwp de pr6uver tout ceci par des exemples. ^ ^' . On voitun deffein tr^s bien fuivi dans le Pfeaume r. la beaut^ du quieft une aAion de gracedeDavid ^apres queDieui'::' clefleln. d^livrede tous fes ennemis. i.D'abord il propofe fon it DJligam icf fgjn ^ n rcprefenie fon affliaion. 3. Sapriere. 4X001:: Dieu l'a exaucee. 5. Commeil arefolu de le fecourir,:. il exprime poetiquement la puiiranccdeDieuparrei^r^^.* tnent de toute la nature. 6. Comment Dieu a de&it (ts:'^ fiemis. 7. Comment il a deiivre David. 8. Pourquoll' .. fait : k caufe de la vertu & de la juAice de David. 9. L^bf. reux etat oii il Ta mis. 10. L'avantage qu^il a fur f^se:::* mis, & I^ur misere. 1 1. Les graces qu*il efpere encc 12.11 conclut par la louange, comme il a commenctv' Pfeaume contient tout cela precifement dans le mems^'* dre : & cette faite me paroit tr^sbelle , de marquer^* etoit afflig^ ;qu*il a prie ; que Dieu Ta fecouru ; que (^c- nemisont^te defaits; qu'il a ete non-feulementdeli^r^ mais mis au*deffus, & qull a ruin^ k fon tour fes pene& teurs. On voit encore beaucoup de deflein dans leso^ Pfeaumes, qui font depuis le 102 |ufqu*au 107 ;&:&»! tous enfemble ils fon t une fort belle fuite de Cantiques iTk tlon de grace. Le 102 , font les louanges de Dieu pocr J biens de la grdce , pour le bonheur quHl nous prepare , pcJ fa mifericorde envers les picheurs. Le loj le bcnitpal les biens temporels , par une magnifique defoipcioo J toutela nature. le ib^^desbiens qu'ila faits 4 fonpeap^ & c'eft un abregi de toutes les gdlces que Dieu a ttd aux Hebreux depuis la vocation d*Abraham jufipies a k-J ^abliflementenlaterrepromife. Le 105 le reoiercie dei:S mifericordes , par le r^i t de toutes les revoltes & des pr - cipaux pechisdefonpeuple, depuis foa tobliflemeffif^ quesau temps de David, ou des dernieres capdvites: : i c*eftla continuationderHiftoireprecedente, maisdaEi^ autre deflein. Le 106, remercie Dieu au noin de tcss '^ hommes, du fecours qu*il leur donne dans quatre desp^ grandes afflidions de la vie ; la ^mine « la captivire ,hc: ladie, le naufrage ; chacune des quatre parties eft mir^

SUR LA POfeSIE DES H^BREUX. Uf Ti nettetnent par des conclurtons toutes remblables, qu'il eft impofTtble de douter du d^fTem. II eA \ remarquer fur lcs Preaumes.coqimele 104, le 10;, 1^77, & qiielqiiss au- tres, que lanarraiionyeAires-difrerence decelledesHif- toires ; on n'y marque que lcs principaux endroits, les plus tmportans & les plus illuflret , & s'il fe prcfente quel- que circonHancc qui donnc jcu a la Poeric , le Prophete nc manque pas de la relever. Voici rHiftoire de Joreph ,dans le Pfeaume 104. Dleu appela lafaminc fur la terre, il bnf* loui lciiippuii dcljnDurriiare,ilcnvoyjd(viint fux, (c'eft les £nfans de Jacobdonciia parli); un komme (c'eft Jofeph) fut vtnda cor.me un efdjvt. Remarqucz la grandeur dc cette narration , qui rcmonte d'abord 3ux delTuins de Dieu ; 8c Ja bcauiide !a figure. Dieu coTimande a la faminc: vous diriez qu'il lui parlc commc a unc pcrfonne. Jc ne trouve })ointd'exprctl]onsennotrelangiie pourrcndrece qui fult. L'Ecriture&cnceIieu&cnd'autre5,comp3reIepain,c'ell- d-dire la nourriiure, a un baton fur Icquelun hommc foible 5'appuie pour marcher ; dc fone qu*6icr le pain aux hom- tnes , c'c;ft 6ter 4 un viciltard ou ^ uii malade le b^ion qui le fouticni: maisaulicu dc toutescescirconlocutions, rtcri- turc dit hardiment , & fa langue le fouiTre , que la famine romptlebaionde notrepain:voilac!e fes meiaphorcs. En- Ajiic, le Pfeaume vous reprefente Jofeph chargc de fers, pourvou^ pcindreen un mot fa prifon,& tcvicni aulTiiuC a Dicu , qui le d^Iivrc par fa parolc & par fa fagclTe donc il ranime. Et en effet le Roi envoie le (lclivrer : lc Prince des peuples le met en libcne , il 1e fait Scigneur de fa mai< fon , & Gouverneur de tous fcs biens , afin qu'il rendit fes Princcs favans , comme il reioit lui-meme , & qu'il apprit la prudt.ncc aux vieillards, c'eft-ii dirc aux plus fages de fon Eiai. Voili toute riiilioire de /ofeph , fa captivite , fa deli- vrance, fapuilTance, & tout ccla par ordre deDieu. On voit (lecettccfpcccde narration dans Virgile , Iorfqu'il re- prerenie fur lc bouclier d"Eneeles plus beaux endroits da J'Hiftoire Romaine.

Si Ton veut voirdc !a fiauieur , & de la delicatelTe dans lcs VF. ^n(i:&i:Si:igntur,vousmefondei&mieonr.oip^:\ottsConnoiJfti Escraple» „,,,,.,&«, „7i™;or,'#™,,lignifiofercK«ri&/,:I:"',5;';| /i-v.T, fe djfpofer a ra£lion;& c'cft ainfi qu'il dit dansun puirc Pfeaume : i.tvt^-vout aprit jutvout aurt^iie ajfti^ c'rit

L

Ui D I S C O U R S

a-dire, repofez-vous, & puis vousagirez.Diea coniKmfeac radion ext^ieure? Ce n*eft pas siflez: yous ccafreae^ms penfecSf&memedt loin, Fous dicouvre^macondulie &wus dijcr, Bien plus: Fous prevoye^ toutes mes vous, ma condsitt^ ^ uQions , quoiqueje neparlepoint ; oul^ Seigneur ^vous CQun».y toutes chofes nouvelles & anciennes^ lefutur & U pajft. Et re^^ nant au particulier: Vous nCave^formc^ &vous teneifor^l votre mainpourme conferver & me conduireivotrefcience epfii^r. rahlepourmoi&Jigrande^ quejenepuisy atteiadre. Puis dsc* geant de figure tout d*un coup , il s*^crie : Oit iraijepcsf^ derobera votre tfprit^oiifuirai-je de devant vous ? 11 preml \s^:t Tetendue du monde Aiivant toutesies dimenfions: Sije^^-i au Cielf vous y etes. Sije defcends aux Enfers » je vaus y t-vr^ Autre figure encore plus riche: Quandjeprendrois iesdL^ quejepartirois des legrand matin pour tfC alUr loger au-dcU^ Mers qui bornent U monde , ou fuivant l*Hebreu , quaiUjo- prunterois Us ailes de f Aurore pour voUr comme eUe euusgs^ jufques a rextremite des Afers. U ne dit pas fimpleinem , kt cela feroit inutiie; ou bien cotnme au verfet pr^edec: •* vous y trouverois: mais par une expreffioa bien phfi-- vante & bien plus d^licate , comme un honame qui sa^ feroit de fottife, de vouloir fe cacher de Dieu : Biezl^^ a me derober a vous » c^efl vous qui me foutene^ & qui me pom{i^^ mafuite mime : quelque chimere queje mefigure , je ne piussi^' giner depouvoirfubfifierfans vous : quandje pourrois v^ is^ fai dit 9 ce feroit votre main qui me conduiroit^ £* votts metJG^r^ de votre droite, U femble qu*il ait epuife foQ imapiuc^' ixiais voici encore une id6e plus creufe d*un moyen cz i cacher a Dieu : Je dis en moi-meme : Peut-etre Us tenikts fl pourroient couvrir^ & jeferai mes delices de la nuit » csm»'^ autre dela lumiire : mais jefuis encore un infenfe ^ Us leaih-i i fontpoint tinebrespourvous ; U nuit a votre egardefl ecl^fie ur^ Ujour: les tinebres de Punefont comme U lumiere de Faucre. Q-J les beaux efprits modernes viennent apres cela cralisr •- grofliers nos bops Laboureurs de Paleftine « & qulls '^^^ trouvent dans les Auteurs profanes des penfees pluslu^^^^ plus (ines & mieux tournees, ians parler de la profc^^ Theologie , & de la foUde pietc que renferroent cesprc -^ Le refte du Pfeaume*contient encore des reflexions arJac? bles furla formation de Thomme dans le feia de fa sf-^i & fur la predeftination; d'ou le Proph&te prend occafic? ^

H

SUR LA PO^SIE DES H^BREUX. 66^

ftnarquerfon refped pourlesSainis, & fon miprii pour les pccheurs.LaPoerieLyfiquefoufirebcaucoupdedigreffioni, £i meme elle les demande , ii l'on en juge par les exemples d'Hor3ce & de Piadare.

La varietc des figures toutefois fe trouve paMout pluf ni. idans les Pfeauines de pri^re ou d'exhonaiion , que dans ccux ?"*"?i3 «le narration. Dans le Pfeaunie 90,uadeceuxquinou5font dMSniM les plus familiers * , d'abord c'ell le Poete qui parle pour propofer fon defftfinjqui efi d'exp!iquer la proteflion de Dieu envcrs les hommes, oiiil lepropofeendeuxphrafes, rfont les mots fe repondent avec une grande jullefle.Dans les deux vcrfets fuivans , il fait parler rhomme qui re^oit cette grace; mais en deux figures difierentcs: dans le deuxiime verfet, il adrelTe la parole a Dicu : dans le troifiime, il ea parle en lierce perfonne. Dansle cinquiime verfet fuivantt c'cftlePoetequiparle,3drefranttoujourslap3roleal'homme protegi de Dieu; mais avec une grande diverfii^ de com- paraifons, &de m^iaphores, & une^num^ration des difie- tentes efpicesde proteflion. Oui, Seigiuur, vousiittmontfpi- r.)nM,commepourmarquer!araifondetoutcequivient()'ctTe dit. tt !e Poeie reprend auflicdt : Voiii avc^ pris U Trishjut four volrt rifugt,U nutl n^approchtra poinl de vout,SiC. U continue dans les quarre verfets fuivans , ( adreflant tou- jourslaparolei rhommejufte, ) d'expliquer d'au(res effets plus grandsdela protefllon de Dieu ; entr'autres raJliftance continuelle dcs Anges. & la puilTance fur les Demons * figur^s dans rEcriture par les b^tes venimeurcs. Enfin , dans Ics trois dernicrs verfets, c'e(l Dieu mome qui parlc pour confirmer & autorifer tout ce qui vicnt d'dtrc dit ; & qui ex- pliquc d'autres efFets dc fa proieAion, finifTam par la pro- meffe de U vie dternelle, & dc !a vifion beaiilique. Ceux qui ont un peii lu lcs Poetes, ne s'etonncront point de ce changement de perfonnes fans que TAuieur en averiilTe:

Rien n'ell plus frequent dan» Horace, non-fculemcnc danslesOdes, maisdanslcsLetires,&!csSatyres; &iene vois pas qu'i! foitneceiTjirepourcela dedireque cc Pfeaume <joe. e(l dramaiique , ou il faut dire qu'i!s le font pour la plupari.

* Sclon VaUgt it l'Fglire Rome, Et de loucci ce'let qui |e riiivcnt , on rf cite le Pleaume ga coui let jou» i Cuinpliei. Hou dl ta yri/tnif Ettiiian,

«70 D I S C O U R S

Ce peu d'exemples fuflira pour donner ouverture a eii

trouveruneinfiniied'autres; car tousJes Preaumesenfoiit

pleins;& non-feulemcnt Ics Pfeaumes, mais Job dont la

Poefie eft univerfellemcnt plus hardie & plus magntfique;

mais tous les auires ouvrages poeiiques qui font dans rEcri-

ture : (]uc Ton !ife entr'autres le Canrique de Moyfe a la fia

du Deuteronome , & )e Canrique de Baruc & de Debbora.

VIII. Cependant nous nc connoiffons qu'une part ie de la beaute

Oii ne peut ^g jgj ouvrages. Sans compter la difTeTence des mceurs &

quW partje ^'^^ •'^^" 1"'^ "O"* avons des chofes , I) eft ceriaia que ce

de u beaui^ que nous pouvons connolire dans ces Poetes, efl tout ait

deceiOuvi». pjuj ]g delTein, lespenf^es, &lesfigures. Pour I'^locuiion,

nVrion , '' "'y ^ ^^^ ""* •!"' *3vent THebreu qui puifTent en juger.

cluatt tlaare. Et qui fe peut vanicr parmi nonsdele bien favoir ? Abis

pour tout le refte , jc veui dirc rharmonie des paroles , la

mefure des vers , & Tairdu chant; jc dis hardimem qu'il

1 n'y a tiomme fur terre qui en fachc rien. Or , on fait coiH'^

bien tous ces ornetnens font elTcntiels a la Poefle.

Malherbeeftlepremierde nosPoetes, qui afaitdesvers agr^ables & dous , parce qu'II e(l le premier qui a obfcrve rhartnonie des paroles, c'eft-a-dire, cc qui les faitfonnei le mieuxanosorcilles , & lacadence des vers. Au lieu que du Bartas a fait des vers dont le fcns eft trcs-beau & le fon tres-choquant. Nousignoronsenti^rcmenilaprononciation de THebreu, comme du Grec & du Latin , & de toutes les .Languesmortes.il y ameme long-temps qu'elleeflperdue, comme on le voit par les differentes manieres dont les lxx, ' S. JerSme , 8i les aittres anciens expriment les menies mots en lettresGrecquesouLatines.Nousn'avonsp3s feulemenc Tavantage que nous avons pour les Poefics Grecques & La- tines, de favoir la raefure des vcrs & la quancii^ des fy!- labes : cependant lcs HebreLix avoient Tun & Tautre , & leurs Tersetoicnt compofcs de cert^tin nombrc de pieds de certaine efp^ce, commeS. Jer6menousrapprcnd. II eftvtai queSca- iLgerletraiicdc ridicule; mais il me paroiibienridicule lui- meme, deconteftera ceSaim unfait d'antiquiie qu'il pou- voiifavoirparlatraditiondesJuifs,&leconteflerfansautre fonden-.ent , (inon que les Savans d^aujourdTiui l'ignorent , meme enire les Juifs. Au coniraire, ilnous refte dans ies Pfcjumcs plufieurs marques de fujetion a certatnes mefiires dcmctsoudefyllabes;fouvent ilyadeslettresaiouteesoa

SUR LA POfiSlE DES HfiBREUX. Zji

tetranchies k la fin des mots: quelquefois il y a des mots entiers qui paroilTent n'avoir point de fignification. Enfin « nous ignorons lcs airs dcs Pfeaumes & des Cantiqucs , aufli- bien que des Odes Grecques& Latines: toutcfois ces pieces itoient compofees expr^s pour etre chantees, comme Voa voitparTHiftoire, & parles inrcriptionsdesPfeaumes.Pla* fontient, fuivantlesroaximesdelabonneantiquiti, queles airs & lesparolesdevoientetreinfeparables, &quec*itoit un tres-grand abus de compofer des vers , pour n etre poinc chantes,ou de compofer des airs qui n^cuflTent point de paroles, comme ceux desinflrumers. Quelcs airs dcsCan* tiques H^breux fuffent beauXyUous en avons de grandes preuves. i ^. La beaute des paroles , & le grand air qui paroic dans leur Poefie, peut faire juger que le reftc y repondoir. 2^. La diverfit^ des inftrumens qui font nommes dans les titres des Pfeaumes, & en divers endroits de TEcriture. 3^. La multitudedes Muficiens; il y avoittroisgrandes familles de Levites defiinees Ji cettefeulefondionpar Tordre de Eh* vid y & des principaux Officiersde fon Etat. Afaph, Heman; & Idithun en etoient les cheft, & avoient chacun grand nombre d'enfans & de parens , enforte que toutes les trois famillesenfemble faifoicnt deuxcentsquatrevingt-huitMai- tres de Mufique, pour chanter dansIeTemple, &inftruira lesautres. Ces deux cents quatrc-vingt-huitMuficiensetoienc diftribuis en vingt-quatre troupes» de douze chacune, qui fervoient au Temple tour-i^tour : & comptant tous les Lc- Vites dcftines i la Mufique, il y avoiten tour quatre cents Joueurs d'inftrumens. On peut croire quc ces gens etant inf- truits par leurs p^res, & ayant la Mufique pour profefTioii capitale , s*y rendoient habiles; & qu'entre un fi grand nom- bre, il yen avoitaumoinsquelquesuns d'excellens. Enfin , rinclination dcsRoisfert beaucoupa Tavancement des Arts. Or, on faitqucDavid futtoutefa vie grand Muficicn. S*il eftpermisde juger de ce que Ton ne connoit pas diftin6b- ment, jecroisquecctte Mufiqueetoit fortfimple, & quefii bcaut^confiftoit i bien exprimer le fens desparoles, aemou* voir fortement les coeurs , & les rcmplir du rentiment qucle Poete vouloitinfpirer; maisqu'elle n'jvoit pas ce mjlane;e dc difTerentes panies, & ces avloucifrsrmons de la Mufiquc moderne : je le devine par I 'air general des ou vrages.

Outrelecbant^Ia Po«fie etoit ^ccompa^j^ncc de Danfes;

(^tuitimn^ I ft i

^j% D I S C O U R S

c^eft ainfiqull faut entendre les Choeursde Mufique dont par« le r£criture:elle parle de Choeur, non-feulement dans les rejouifiances pour les vi^loires, mais encore dans les cere- monies de Religion , comme lorfque David amena TArche en Jerufalemi & non-feulement dans les Proceffions, mais dans le Temple meme, commeon voitdansEfdras, oii deux CboeurSj qui avoient chante fur les murailles de la Ville , vinrent finir dans le Temple. Auffi , il en eft fouvent fait men- tion dans les Pfeaumes. Ces Choeurs etoient des troupes d'hommes ou de femmes, de filles ou de gar^ons, aflbrtis enfemble, vetus& ornes de meme maniere, chantans le me- me air en danfant les memes pas, qui devoient etre comme des branles.C'eftainfiquej'en jugepar les ChoeursdesGrecs^ dontnousconnoiflbns ledetail, & qui lesavoient imit^s des Orientaux. Les Intcrm^des des Comedies Efpagnoles y onc beaucoup de rapport. Comme donc lesTragediesantiques font fort defigurees fur le papier , parce quenous n'y voyons ni Tappareilde la fcene, nilesgrandes troupes d'Afteurs, ni les Concerts & les Danfes ; ou, comme lesrecits des plus belles P.iffion$ , & les parolcs dcs airs ne font rien hors de la reprefentation: ainfi^ ii nefiaut pasdouter queles Cantiques des Hebrcux ne foient tr^s-difierens dans nos Livres, de ce qu'ils etoient dans la bouche des Muficiens accompagn^ de toute la magnificence des FStes; & pour en concevoirla beau- te , il faudroit nous placer dans le Tcmple de Salomoo , au milieu de cette multitude innombrable de Peuple, qui en rempliflfoit les cours & lesgaleries; voir FAutel charge de Viftimes , & tout autour les Pretres revetus de leurs ha- bits blancs , & les Levites diftribues en pIuAeurs troupes , les uns jouant des inftrumens, les autres chantant & danfant avec modeftie & gravite : peutetre pourroit-on par cette voie en deviner quelque chofe. IX. De tout cela il ne nous refte que les paroles qui , pour

fiinplicit^ ceux qui n*enrendcnt que le Latin, ne font qu*une traduc- H ^^"^" tion>& encore a Tegard de» Pfeaumes, une traduflion de cit la beaut^ tradu6Hon & fort litterale. Que Ton traduife mot a mot ea At% txpnC' notre langue les Odes d'Horace, elles perdront toute leur grace. Vargini na point de couUur , CrifpeSallufle , enncmi dt

la lam: cachze dans Us terrcs avares , j'i/ n^eft eclairci par un ufc^e modiri, J'ai pris ce coup;ot ?.u hafard : prenons tout le prcmier de fes osuvres. Mccenas defccndu d^aleux Rois , 6

moa

SUR LA f>0£SIE DES H^BREUX. 67^

ifion^ppai & mon doux omement ; ily tna qui fe pldifcnt ttavQir 4maffi en courant la poujjiire Olympique , & que la bome Mtei par les roues hruiantes 6e la palme illujlre , ilhre aux Dieux mai" ires des Terres. Comme je n*«ii poinc choifi ces endroits , je crois que tout autre fera a peu pres le m^me effet. Toutefois je n'ai point fuivi la tranrporition Latine, parce quele Fr^n- (ois ne la peut fouffrir. li y a quelques paroles que je pou vois rendre plus littiralement. 11 n'y a nulle couleur i TArgent * pour tArgent na point de couleur , & dans Tautre , ma gami» fon pour mon appui ; & il devroit y avoir plus de rapport en- tre le Fran^ois & le Latin » dont il defcend , qu*entre le Grec ou le Latin & rHebreu, avec lequel ilsn*ontaucune liaifon que nous connoidions ; maiscette tradudion eft faite immediatement de Latin en Fran^ois. Pour biea exprimer celledes Pfeaumes, il fauttraduire quelque Arophe de Pin- dare, fur latradufHon Latine;en voici une des plus faci* les. Hymne regnante fur le luth : Quel Dieu , quel Heros , quel komme envoyeronsnous ; certainement Pife efl d Jupiter ^ & Hercule a inftitue le combat Olympique , lespremices du butin di la Guerre ; mais ceft Tkeron quil faut chanter de la voix , i caufe defa courfe dans un char a quatre chevaux vainqueur , C€ jufte hote , appui £ Jgrigente y fixur dans ce trh-illuflre Gom^ vemeur de yilles,

Ilyaplufieurs endroits de Pindare» qui traduits ainfi, H^ont aucun fcns.

Ce que je dis ici de la beaute de Toriginal , ne doit pas x% (diminuer le refpeft que nous avons pour notre Verfion Vul- '* "* f*'*^ "^ gate : c'efl un malheur neceflaire , comme les exemples que Ver^oiis nl' je viens d'apporter le font voir , que les Poifies perdent n^giiger le beaucoup de leur beaute dans la tradudion : les Scptante ^^''^^* traduifant r^criture enCrec , Tont tournee le plus litterale* ment qu*ils ont pu , craignant que la moindre paraphrafe n^en alierat le fens ;s'ils n*ea avoientufe ainfidans lesPfeau- mts ,nousn'y verrions ni les figures , ni les expreffions de Toriginal ; & il feroit ^ craindre que nous ne viflions les penfees de Tinterprete, plutdt que celies du Prophete. Com* me les premiers Chretiens de Rome & des autres pays ou Ton parloit Latin, ne favoient point THebreu, ils furenc oblig^de traduire TEcriture fur le Grec des Septante : & on &it que toute TEglife fe fervoit de cette Verfion avant que celle de faint Jerome fut recue ; c'eft-ji dire peadaoi Tomell. Vv

«74 D I S C O U R S

plus de fix cefits ans : de force que toutle peuple Qro^ itant accoutum^ depuis un fi longtempsachanter lesPb:- mes fuivant cetteancienne verfion ,rEglife Catholi<]ue cc . meme dans les chofes exterieures ne change que le xo - qu*ileft poffible, a retcnu cetre verfion faite fur leGrecI eft vrai qu^elleeften beaucoup d*endroits differentedutei:'. H6breu tel que Ton 1e Itt aujourd*hui , & meme te) 7/. itoit du temps de faint Jerome , & qu'il y a quelques ptl- ges plus obfcurs & plus difficiles fuivant norre verfioorm- il y en a auffi ouTon vott que les Septante ont fiiivi uo c&- leur exemplaire, ou ontmieux lu ; & en quelquelteu qiKc: foit , notre verfion ne prdfenteaucun fens qui ne foit hoci Catholique , ce qui fuffit. Nous ne devons pas etre plusdf- ciles que tant de Saints qui, depuis la naiflancede fEci *t ont puif^ dans cette verfion , telle que nous Tavons , ks .- jets de leurs oraifons & des inftru6lions du peuple. L*£: trouvebon neanmoins qu*il y ait des particuliers qui n fultent les difterens textes , pour faire voir tout le fcc: toutes les beautes des Pfeaumes, comme a fi bien&it£^ tr*autresle Cardinal Bellarmin. Quant aux autres ourr: Poetiques de rEcriture , nous les avons tous de la Teu* de faint Jirdme faite fur TH^breu. XT. Au refte , il ne faut pas s*^tonner fi nous fommes fi i^-

Kiftexions gn6s du go&t de Tantiquite fur le fujet de la Poefie;:'- fur la Po^fic qy.gj^ ^g^^^ ^^^ ^^ ^^^^ p^j^^ flatter , toute ootre Kv :

moderne eft fort mifdrable en comparaifon : elle a cc~ menc^par lesTroubadours Proven^aux, & les ConreLT? Jongleurs & Meneftrels, dont Fauchet nous a donne T:! . toire. C*etoient des dibauch^ vagabonds qui , lonqoe':^ hoftilit^suniverfeIIescommenc6renticeirer,& labarban i diminuer, c*eft-idire vers le douzieme fiecle , coma>d c^renta courir les Cours desPrinces, pour chanter a !eci teftins dans les jours de grande affi^mbl^. Comfce il avoient aflaire a des Seigneurs tris-ignorans, & qu'ik .'J toient fort eux memes , tous leurs fujets n'etoient (pc ^ fablesimpertinentes&monftrueufes , ou des hiftoiresi. Js ^figurces, qu'elles n*etoient pasconnoiflables , oa des ccrd medifafisde Clercs & de Moines ; & comme ilsneru^^ 16ierit qiiepar interdt ^ ils ne parloient que de ce qui pccr^ Tejouir leurs auditeuirs, c*eft-i^-diredecombats & d^aircsfj itfait'd*amours broiales & fottes, comme celles desjif

SUR LA POfeSlE DES HfiBREUX. Cjf

groffiers ; ourre que ces auditeurs iroient euz-m^nies de fort mal-honn^tes gens : pour ce qui eft de Telocution , ils furenc les premiers qui ofi^rent ^crire en langues vulgdires;car elles avoient pafli^ jufques-la pour jargons fi abfurdes , que Ton avoit eu peur d'en profaner le paoier. De 14 vient, comme Ton fait , ie nom de Romans Fran^ois , & de Ro- mans Efpagnols. II nous refte aflez de ces vieilles chanfons » pour prouver tour ce que j'ai dit ; & le Roman de la Rofe , qui a dure le plus long-temps , eft un des plus pernicieux livrespourlamorale, des plus fales & des plus impies, qui aient ete ecrits dans lesderniers fiedes ; aufli , de tous temps les gens vertueux , les faints Eveques , les bOns Religieux , ontcriehautementcontre les Poefies profanes, contre les Jongleurs & les Bouffons des Princes ; & de-Ia eft veniie la guerre que les Predicateurs ont declar^e auxRomans& aux Comedies.

Dans la fuite , ces mSme^ Contes furent diverfement dianges d*un langage a Tautre , de rime en profe , & de vieux ftyle en plus nouveau ; mais toujours c*eroient les memes fujets d*armes & d'amours : & on ne voit point que 'on ait fait en ces tempsla de Poefies vulgaires pour ho- lorer Dieu , ou pour exciter a la piere ,fi ce n'eft que Poa r^euille mettre en ce rang certaines chanfons tr^s-vieilles, iont le petit peuple conierve encore quelque n/emoire , & es Noels que Ton trouve encore ecrits *. OA voit aufli ]uelques unes de ces pi^ces de Theatre qui fe jouoient k 'horel de Bourgogne il y a environ deux cents ans, que Toii ippeloit moralit^s , parce que c'etoient des Hiftoires fain* es. Maisellesfontfiimpertinentes & fi indignes des fujets [u*elles traitent , qu'il faut en bien connoitre les Auteurs , l^ etre fortement perfuade de la fottife de leur. fii^cle, pour 'empecher de croire qu'eiles ont ^te compoieesjpar desim- ies en derifion des Myft^res. Je n'ai pas entrep\^ rhiftoire enotre Poefie, je dirai feulement qu'encore *^ie Tetude es Lettres humaines , & la le6lure des andennes , y aic

* Cette remarque n*eft pas exdftc. II y a des Pociici fur dci ijets pieux, qui font du ix & ue fiecles. M. VMiM Lebeuf ea rapport^ des morceaux dans une letcre fur ce fij«C( infer.e daui

Toine. II. du Menurc de D^ccmbie i7Ji , pa$c i^^^o, Njtc d$ Zdiiion dc 176}.

yy ij

^76 D I S C O U R S.

apporti un prodigieux changemeni pour l'art ', eQe n'ea 3 gu^res apporii pour la Morale.

D'abofd , la vanite p^dantefque des nouveaux SaTaiu leurfit remplir leursPoeltes, des (ablesdes Grecs, &de« noms de leurs divinites ; enfbrte qu'i tire Bocace & Ron- iari,onnedevineroit jamaisqu'ilsaieni ^t^ Chr£tiens:& quoique i'on ecrive aujourd^hui d'une maniere plus naiu-- relleSit plus inielligible a tout le monde, Iefondn*en vauc gueres mieux qu'i) n'a jamais valu ; & les principaux Aijets qui occupeat nos beau^c efprits , roni encore les amouret- tes & la bonne ch^re : toutes les chanfons ne rerpirent au- tre chofe ; & l'on a trouv^ le inoyen, ma1gr£ toute l'3iiti- quiteque Ton pr^iendimiier,defourrerramour avectou- tes fes bafleffes & fes folies dans les Tragedies & daiu les Poemes heroiques , fans refpeQer la gravlt^ de ces ouvra- ges,que Ton dit etre fi ferieux, & fans craindre dc coa- fondre les cara^^resdes Poemes , dont les Anciens ont li religieufeinent obferve la diflinflion. 11 e& vrai que deputs environ irenteans^onamoinsculiivilegenreferieuxque 'laraiIlene,foiiburIefque&foIIe, roitratyrique& piquante. i{^_ Pour moiijenepeuxmeperruader que cefoicla le veri-

Quci ell 1* talileufagedubelefprit, non, jene puiscroiiequeDieu^t r'""rf'* ktT ^*""'^ ** •P'^''P'* homme une belle iniagination , des pen- «rp^it." fees vivesS: brillanics, de l'agrement & de la juflcfiedans rexpreQtOBa & tout le icAt de ce qui faii des Poetes , afin qu'lls n'emp]oyaflent tous ces avantages qu'a badiner , i flaicer leurs paflions criminelles , & a en exclter dans les aa- ires. Jecroiroisbienplucot qu'Ua vouluquetoutes cesgri- ces ext^rieures fervilfenta nousfaire gouterles v^rit&folt- des,& les bonnes maximes, S:qu'eliesnousattiraffentace qui peut nourrirno5cfprit$,commelesraveursqu'il adon- nees aux vJRrides nous font prendre ce qui' entretient nos corps. C^' enBn, pourquoi faire delaDo£trinedufalui & dudifcour^ de piete , des medecines ameres par 1a lecherefle & la dureie du Ayle, ou des viandes fades & degoutantes par la longueur &l3puerHite;enforieque pour s'en appro- cher il faille fe munir de beaucoup deredexions , & fatre ds grands efforts de raifon ? Et pourquoiau contraire employer Iegenie,retudc&rart debien ecrire,^ donner aux jeunes gens & aux efprits foibles des ragouts & des friandifes qiu les eoipoifonnent & qui les corrompeni, fous pretextc de

SUR LA PO£SIE DES HfeBREUX. 677

flatter leur goiit ? 11 faut donc, ou condamner tout-ifait la PoifieyCeque ne feront pasaifement les perfonnet favan- tes & ^quitables ; ou lui donner des fujets dignes d*elle, & lareconcilieraveclaviritable Philofophie ,c'eft-i-direavec labonnemorale & la folide picti. Je fais que ce genre d*e- crire feroit nouveau eo notre langue, & que nous n*avons point encore d'exemple de Poefies Chritiennes qui aienc eu un grand fucces ; & je crois bien que la corruption du fiicle , & Tefprit de libertinage qui r^gne dans le grand monde , y forment de grands obftacles : mais peut-6tre auffi y a-t-il de la faute des Auteurs. Je ne vois point que ron ait fait des Cantiques ducarad^re de ceux de TEcriture ; & dans les Pleaumes mdme que Ton a tradui ts , on n*a pas eu aflfez de foin de conferver les figures , qui en font une des principa* les beautes , ni de reprifenter la force des expreflions ; & ce que Ton appelle traduflion , font des paraphrafes fi lon- gues,que Ton n*y trouve les penfees du Prophere qu'avec plufieurs aurres qui les of&ifquent. Peut-^tre vaudrott-il mieux les imiter que les traduire ; & comme ces Poemes contiennent plufieurs chofes qui ne font point de notre ufa- ge , ni felon nos moeurs , il faudroit eftayer d*en faire de femblables fur des fujets qui nous fuflTent plus familiers , fur les Myfteres de la Loi nouvelle , fur fon ^rabliflfement & ibnprogr^ , fur les vertus de nos Saints , fur les bienfaits que notre nation , notrepays , notre ville a re;us de Dieu ; & fur des fujets gineraux de Morale, comme le bonheur des gens de bien , le mipris des richeflfes, &c. mais par rap- port a nos mceurs & k nos id^es. Je ne fais pas fi dans Texi- cution ces fortes d*ouvrages ne trouveroient point de gran« des difficultes : mais on avouera du moins que le deflfein ea eftbeau ; &(i Ton defefpere de lepouvoiraccompUr ,il ne fautpas dtreenvieux de ceux qui y ont reufli : il faut donc eftimer & admirer la Poifie des H^breux, quaid.8ivme ellc ne feroit pas imitable.

*

Yv ii)

«78 D I S C 0 U R S

DI S C OUR S

SUR LA PREDICAT lON.

I. T^^ *°"' teaips lc premier dcvoir des Eveques a eii de

Le minlftire JL^prether, & il leur eft encore recommandi par ie

de la PriJi- (;(,„tile ds Trcnte : cepcndant ils oni a remplir dauires

se 11 A* devoirs qui ne leur permt^ttent pas d'employer un temps

irjnd) taleni conriJ^rable a preparet leurs Sermons ; & lorfque les Eve-

niiureli , ni ^^^j prechoieni aflidument, c'etoit Iorfqu'ils eioient le plus

ptipardiion. accablesd^autres affjires, quoique toutes de chariie. On le

Siff % denf. voit par faint Ambroife & rdini AuguAin : de plus , on n'a

*"/'■ *• iBmaiscompteeiurelesqualitcsneccffaires a un Eveque, le

brilbnt de refprit , la poUtelTe du langage , la beaute de la

voix ou du gelie. Ni dans les Lpiires de S. Paul , ni dans les

Canons des Concilcs , on ne trouve rien de lout cela. On

peut donc fort bien precher felon riniention de TEglife ,

fans tous ces talens naturels & fans grande preparation , fi

ce n'cA que Ton veuille dire que ta predication ed demeuree

imparfaiicdansrEglifejufqu'^ cequ'il y aiteu des predica-

teurs de profcJHon , comme ks mendians & les aiitres , tant

feculiers que reguliers, qui dans les derniers fi^cles fe font

appliquesuniquementaceiiefonflion, fi(enont faitunart

fi diQicile que tres peu y reuffilTent entre pluljeurs qui t'y

occupeni louie leur vie.

it. Dans les premiers fiklcsla plupart des Evequesn'av<ueiK

I.C1 yires ccudie ni dialeOique, ni rhetorique, & ne laiflbient pas de

•vec "'i)"«ii- P''^''"^'' coniinuelleinent , & de convcrtir noD-feuleiBeiit

cnupilc fruit tlos pecheurs, maisdespayensmeme, Rhinun & Philofo*

ftnt empio- phes. lIsfaifoientHesmiraclei, dira-t-ooi ilsn^en&ifotent

dVt."""'"''' P^* tous, &faifoientbe3ucoup defruit, meQedepuii que

les miracles fureni plus rares. ll eftvrai quc Icnrs vertui

^tolent un miracle continuel. On pent cnciire objw-ilcr qu'i!

ya eu des peres forreloquens; i:i.iis qifell-C': n;..' i.inij oii

fix Evequesen un fiicle, eniri; pliifiiMi;-. ..,,■- ri-.vcqii^is

qui preclioient parioutcrEglife: ( ,-1 tc iro"«

voient avec un plus beau gcnii: . ■.m ■., .. . .;v sn' qiie ^ chrciiens, avoient itudie les leiirvs liunb.»:t;i uvcc phu >^

SUR LA PR£DICATION. 679

iucc^, car on n'a jamais m^prife la vraie & folide ^loquen- ce , ni meme les ornemens du langage felon le gout de chaque fibclQ^ pourvu qu*ils ne coutent gu^res i cherchef j^ & que le foin de bien parler ne nutfe pas 4 des occupations plus importantes. S. Auguftin» dans le livre de la dodrlne chretienne., fait bien voir le veritable ufage de Tiloquence» mais on voit dans fes fermons combien il meprife les pri- ceptes de rhetorique qu*il avoit lui-mSme en(eign6s fi long- temps, puifque ce font les plus fimples de tous fes ouvrages , cependam il emploie tout ce que Teloquence a de plus fort & de plus beau dans fes ecritsde controverfe , comme dans les livres contre Julien ; c^etoit donc k deflfein qu*il s*abaif- ibir dans fes fermons pour s*accommoder k la portee de fon peuple. II parloit dans une petite ville i des gens de mer & k des marchands : il falloit un ftyle net & coupe , des compa- raifons fenfibles, des allufions de mots,& autres petits ornemens de leur gout : il ne dedaigne point tout cela ; mais il fait regnerfur-toutdans fes difcours rafiedion & la ten« drefle. S. Cyprien eft plus magnifique dans fon ftyle , aufli parloit-il a Carthage ; S. Chryfoftome a Antioche & k Conf- caatinopte : peut-^tre trouveroit-on ainfi la raifon de toutes les differeaces de ftyles.

Quoiqu*iI en foit , les vains efForts que Ton faic aujour- ^* d'hui pour remplirridee que Ton s'eft formce de la pridi- J;"^"'^*^^^!* catioQ, rendentla plupart des fermonsinutiles au peuple qui fotm^e de la n*eft niiaftruit, ni touchefenfiblement, &meprifables, ou Pr^dication, du moins ennuyeux aux gens d'efprit , qui y trou vent tou- ^*"^ ^j^^ ^^^* )ours desdefauts; que fi dans un ^ge il y a deux ou trois monfinuciies predicateurs qui r^uffifieat, ils attirent ^ la verite un grand & mdprira- nooibre d*auditeurs; mais on ne voit pas qu'ils faflent beau- j^" prdtexte coup plus de converfions que les aucres, cependant ils font d ceux qui un grand mal , car tous les PridicateAirs m^diocres, afpirans i^'^"^ P>' }^* i les copier, forcent leur genie, & font plus mal cju^ils ne y /xigc?"'^'* feroient naturellement, pour vouloir faire mieuxquUIs ne peuvent. On voit tous les jours de jeunes Cordeliers & d*autres ftationnaires decampagne debiter devant des pay- iani de grands mots & de pretendues belles penfees qu*ils ont prifes dans des Auteurs de reputation , & qu*ils efpirent faire valoir un jour dans les bonnes villes; d'ailleurs cette faufle idee de bt^lle predication fert d'excufe & de pritext^ a la plupart des Eveques & des Cures. Ils difent hardimenc

Vviv

<So D I S C O C R S

quVjcefofSFoi-it prciicitesin, ^tse^^d efi ■vni t^Ha itoRf pas ti ne (oat pai obl^zb ii'*T9ir cn a!±cs frrTMc- 4iu'm, ci cetis habirjde de cc!3:e''«T & ^rrocoocer

^ siajr* J'ai "lit q=J< it p «p!i «'eft ?<»"• inftrwt, car pocr inT-

fi i':,!- tru^re ii fsut parlcr iris-c'aireii:er.t, & c!«ceni->e puqyi

rj :tj- ^jj printipiiquiroicnrfan^aensrj-jiiiieyr. Or !a p^uparx

7f^tT.'- '^^ '■■''icai;* 'cn gro:£ers, firs cfuie, (ar.s habituoe de

s dc {k.t- f^appliquer ; ii ne &ui dorx pas iesasici quili e.-.ccndect a

'' deim-moi, ou ifLi'ili fijivent il^ niior.nsicsas de ioazas

kleir.c. La p!'JparT mime i^ gerrt d'e;'prir ou da iivuts

{or.t t^noTitn de la reilgicn. Onn^eipiiqueisituis ?et dogines

queparoccafion, reionq-yiisenrrentdjriledefdn &(lans

la div;r:on <i'un rerinon. On ne fe doane point une libene

enitre pour en cipliquer toure !a fuite , & faire eDteodre

reconomie admir;>b!c de la conduiEe d: DieuftirieshoEnmes,

il faudroit pour cela fuivre l'ordrc de i'hiIloire ,011, ce qui

revient au oiente , fuivre !'ordre dc l'Ecrifure isiiite , & les

exp!tqucr picd i pied , a-j moiiu ce qui efl le plus oeceOaire

pour liiiflruftion des fidelles.

Ainfi, 1'Eglire n'ett pius une ecolc ou ron eofeigne aux dircipjes de Je'us-C)ir<<l la fcience du falut ; on ne loucbe gucres p!us qu'on n'inllruit ; pour etre touche , il faut emsndre bien ce dont il 5*agit; it faui qu'il ne psroifl^e nul artiAce dans cc!ui qui parle , & qu'on le croie le premier per fuade , oui re que pour reformer les Qiceurs , il faut enirer dant un grand detai! des erreurs & des prejuges de chacun , & Li bien metire dev ani les yeux les objets particuliers des vices & dcs vcnus , aiin qu'il fache appliquer a fa vie & a (es aAions orriiuaircs ce qu'on lui dit cn general. Or ce d£taU ne »'4CCorde gueres avec cc qu'on appetle graiid ftyle ,' be!Ies%iires, elocuiion ncbtci auffi les AiKicns vouloienc quv )a predication fiii fsmili^re. Strmo cn Latiit, booiifie cnGrec, lignifte un cnrreticn, une converratioft; cxr les Kveques fuilorcnt profelEon dc n'etre point onieun. Satat CltryCotlome , avec touie fon eloquence , y faifbit peu ftgon. U n'a point dc delTein qui le coniraigne , point de divifion, point d'e!£orde. LepluifouveniileipIiqucrErri- ture. puis il faii unc digrelTion dc morale fuivan'. '■ de (i;s auditcurs qu'i! connoiiroit , fans s'aftreii;.i, ^ .

ti«re dont il vient de parier.

SUR LA PRADICATION. 6«r

Les divtfions femblent 6tre vehues des fcholaftiques ac- V' roanimfa i dire , dico i\ probo i*. On dit qu^elles foulagent ^J?^!^"* ^** a mimoirc , oui pour le pridicateur , mais pour Fauditcur dan$ ks Ser- jlles ne font que rcmbrouiller le plus fouvent, Vil n*a ni mons : elies "*erude ni beaucoup d^efprit , & puis ces divifionsne fcrvcnt 5".eI["^^^Y oujours qu*i aider la mimoire. fervenc»

Or il n'y a que les (aits hiftoriques ou Ics dogmes efTenticls [u'il importe de retenir ; mais i quoi fert de favoir qu*un el myfi^re a fait eclater particuli^rement trois attributs de >ieu , ou qu*un tel Saint a pratique trois vertus entre les lurres , puifquece qtt*il faut retenir , font les adions parti- uli^res que l*on ne rapporte i ces trois vertus que pour aire une divifion i

Pour les maximes de morale , il ne faut pas craipdre que auditeur oublie celles dont il ayra iti effedivement per- lade : ce qui fiiit que Ton retient fi peu les fermcns , c*eft u*ils touchentpeu : au refte, cesdivifions coupentdefagria- lement le fermbn en deux ou trois difcours, dont chacun'

fon exorde, fa propofition, (a confirmation, fa pero- iffon , & font paroitregrofliirement Tartifice de Torateur, uifqu*apris s*£tre bienechauffeitafinde la premi^re partie, >ut d'un cpup il s*apaife, s*effuie & fe r*aflied pour com- lencer fa feconde d*un grand fang-froid , il vaudroit mieux e point parler fi long-temps, & n'avoir point tant befoin 2 repos , oa le partager plus igalement avec le mouve« lenr , le r^pandant en plufieurs endroits du dtfcours.

Ces mouvemens fi violens ne femblent gueres s'accom- . ^^* « oder avec rinftitution premiere de la pridication , car elle mouvemens

faifoit toujours it la meffe apres la ledure de TEvangile "^ convien- ir TEveque ofliciant, pret a ofirir & i confacrer ; il n'6toit J t^ji^l^on * is rrop convenable a la graviti de Id perfonne ni aux cir* >nftances de Padion de crier fi haut , de faire des geftes fi olens , de fe mettre en fueur & hors d'haleine : outre qu*il avoit pas le loifir de fe mettre au lit au fortir de la chaire, de fe faire frotter , il falloit paffer encore trois ou quarre ures a TEglife , car on fait comblen la meffe ^toit longue ns ies premiersfiecles, oii il n*y en avoit qu*une pour tous » iidelles d'un lieu , qui la plupart y offroient & y com« jnioienr« Apres cela on ne doit pas s*etonner du peu de hcmence des fermons de faint Auguftin & du pape fatnc H^goire; lesinouvemen$doux& tendres de charite & do

682 D I S C O U R S

piete, dontils font pleins, convenoient beaucoup mieuf

a l'etiii (fe c^ux qui parloient. On etoit aflez touche-<l'ail-

leurs par leur reputation , leur amorite & Inir prereoce.

Notre vehemence n'efl donc propre qu'a des gens qui a'ef-

p^rent perruaderqueparleurdifcourstoutfeul ,&quin'oat

autre ctiofe a faite qu'il prechcr :}e fais bien que les Prophetes

font pleins des figures le$ plus fortes & les plus terribles pour

reprefenter riiorreur du peche & la colere de Dieu ; inais

c'etoi[ un veritabJe zele qui les animoit , non pas une etude

ni un exercicc ; je ne dis pas autTi que s'ii vient des mouve-

mens femblables il ne les fdille fuivre , pourvu qu'ils vicn-

Dentnaturellement de ce que le predicateur fera bien per<

fuade de fon objet ; on en a des exemples dans faiot Jeaa

Chry-foAonie , & dans quelqu'autres peres.

y"/ . 1' " y ■' gueres lieu d'efperer que U predicatioa fe puifie

lion « peut 'stabUr que parceuxpar qul elle a commenci , c'€ft-i dite

gucics fe li- par les paiieurs:des predicateurs etrangers, qui prScbeni

t>blirf|iiepjre[, pafljnidans une Eelife d'emprunt , n'3uroiit iamaisa&i

queife. rceiei ^ '"^'O''"'' po^"^ precber tacilement , & lis ne peuvent entre-

iii doiveut j prendre des inllrudions fuivies comme celui qui efl attacbi

fuirre, ^ „^g certaine Itgltre, ni entrer dans le detail des oiixurs,

comme celui qui connolt le befoin de ion troupeau. Pour

les Eveques & les cures qui veulenc s'appliquer ferieufemeat

Stj: {. c. 1. i cette fonflion , il femble que les meilleurcs r^gles qulls

^' "/• puilTent fuivre font celles du Conclle de Trente , & des

Conciles de faint Charles, qui en font les meilleurs com-

mentaires.

vni. LeConciledeTrente, apresavoir d^clar^que les Eve-

f/ , ^*i' quesfontobliges de precheren perfonne, s'il5n'oniempe-

Cpncile de chement legitime , prefcrit aui Cures la :neme loi, & veui

Trenie. qu'i!s repaifTent lcur troupeau de paroles faluiaires , au

^ff ii.t.4. ^QJnj igj Dimanches & les Fetes folennelles , lcur enfei-

gnant ce qui leur eft neceflaire i tous de favoir pour le fa-

lut , en leur annon^ant dans un difcours facile & peu eiendu

les vices qu'ilsdoivent fuir , Scles vertus qu'ils doivent

pratiqucr , pour eviter la peine ^ternelle , & acquerir la

gloire.

Etailleurs le Concileajoute, queTondoit pricherpen- dant le Careme & TAvent tous le« jours , ou du moins troit fois la femainc , annoti^ant les fiiintes Ecritures , & la L(h divine ; & lou^es les autres fois que ies PaAeurs jugeai le

SUR LA PR£DICATION. 6S\

poiivoir faire commocliment. II ordonne a rtveque d'aver-

tir le peuplequechacun eft obliged^aller afaParoifiti.au-

tant qu'il peut cDmmo<leineni,pour t:ntendre la parolc de

Dicu, & il veut qu'au motns les Dimanches & les F<£tei

on enleigneaux.enfans les principes de la foi, & !'obetf-

fance envcrs Dieu & les parens : & en un auire endroii oii

le Concile dcclare , quencore que )a Meffc contienoe une ^ _ ^^^ ^ ^

grande inDrufiion , il ne juge pss a propos de la dire com-

mun^ment en langue vulgaire. II ordonne aux PaA.-urs d'eX'

pliquer fouvent dans la MelTe quelque cKofe de ce qui s'y

lit, & prtncipalement de declarer quelque myllere de ce

Jaint Sacritice , fur-iout les Dimanches & Feies.

Le premier Concile de Milan fous faim Charles, ordonue p^ ,„' _^ aux Cur^ , qui ne peuvent faire de Sermons , d'en prendre pof^fi d,„t dans les Peres , de les iraduire & de les lire au peuple. 11 re- *•■* t^ofciie» commande de pr^cher tous ies Dimanches , les Fetes & les ' jiul'. fouri de je&nes dans Ics Villes ; & tous les mois a Ij C3m< Tit. tt. pagne, de pr^cher ce qui eA contenu dans rtcriture-fatnie , fuivant lc fens des P^res , & de ne gjueres s'arreter auz interpr^ations myfliques.

Lc fecood Concile recommande d'eKpliquer les Feces , &la dlffi^rence destcmps de Tann^ Ecclefiallique.

Le quatri^me, d'in{truire chaque efp^ce de gens en foi) paniculier, jeunes, vieux, maitres, valeis ; & , fuivant le precepte de faint Pjul , de pr^cber au milieu de la MefTe , de lire rEcriiure , & de rexpiiquer verfet a verfci , fuivant rancicn ufage , qu'il exhorte les Evequei dereiabiir.

Le cinquieine , inflruii le peuple dc la mani^re d'ecou- ler les Sermons , & recommande le Cat^chifme. Totis ces endroiis dts Conciles de Milan miriient d'etre etudies foi- gneufement par ies PaAeurs. Onvoitparcesrt-glcsqtieliedoic^trelamaiiircdetSermons. y,-

I ". Les verites n^ceffaires au falut ; cViiadire Its mc- .Q"*''» do"' mes qui font la maiiere des Catechifmes , avec cetie dif- (ii.7e d*t Sei- titiflion , que parlant aux adultes & i toui !e peuple , on mnm : ■■. doit ics approfondir davantagc , & y faire plus voir la fuite , '*' ."f ^*''' "*' & la liaifon , qu'en parljnt aux enfdns : mais il ne faut pas quj^-y npt laiffcr les adulies dans une ignorance grofli^re dcs myfl^res poite, & des dogmes effenticls , fout pretexie des Cai^chifmes , que plufii:urs n'ont point appris etant enfans , & doni les autres pour la plupart n'oiit rien retenu.

'694 D I S C O V R S

i^. LTcriture-fainte que l'on doit expliquer , a quoi Tott ne fatisfait pas , en prenant pour la foroie un texte de Aeia. ou trois mots, fur lequel on bStit un difcours tel que ron veui> il &udroit expliquer au moins tout ce qui fe dit a la MeJTc. puifque c'eft ce que TEglife 3 jugile plusurilepour rinftniSion des Fideltes, en faire voir la fuite daos le U- vre dont il eft tir6 , & en d^couvrir tout le fens , non pas en chercbant des my{l^res fur chaque parole , oiais en en- trant , auiant qu'il fe pent , dans la penf^e. Par la m^me laifon on devroit expliquer aulli toui ce qui fe dit darn l'Of- fice , foit les le^ons des Matines , foit les Chapitres des au- tres Heures , puifqu'on le« lit pour tout le peuple , & fur- tout les Pleauines , qui font le corps de rOffice , fii les vrais nod^les de pri^res pour touies les rencontres de la vie. 11 eft vrai qu'il y a des Pfeaumes fort difficiles A expliquer fclon la Vulgate , que le Concile nous oblige toutefois de fuivre dans les explicarions publiques ; il faudrmt fur ce point confulter les Evetiues , & peut<£tre ne jugercut - oo pas temeraire d'appeler au fecours la Verfion de Saint Jer^mc.

3 '. On doit expliquer dans les Sermons le faint Sacrifice de la Meffe , non pas cn cherchant des myfl^res fur chaque ornement , & fur chaque cer^monie pariiculi^re , comme ont fait la plupart des Modernes ; roais entrant dansTefprit de l'£giife pr la connotflance de rantiquit^ , & la compa- raifon des difierentes Liturgies , pour diftinguer ce qui eft effentiel , de ce qiu ne l'ell pas ; monirer quelle eft rintea- tion de rE^Iife , & quel eA le devoir du peuple dans cette fainte aftion , & le meitre en etat d'y afliHer uttlemeiit , 8c de concourir avec le Pretre i une meme fin.

^''.Tout lereflede l'Oifice doiTauirieireexpliqu£,afiii^ que le peuple connoiffe les pri^res publiques oii il doit at; fifier, qu'il les honore , qu'il s'y aficAionne.

5 **, Les ceremonies du Bapteme & Ae rous les autres Sa- cremens , des Enterremens , de rEau-Beniie , de la Coore- cratioR des Auteis & des Eglifes , de la BeDedi£tion des Cloches.

6". L'annie Ecclifiaftique, ce que c'eft que TAvent; le Careme , les Quatrc-Temp* , les F^tes principales , les. Dimancbes , les jours d«.PArie.* le devoir dec Chririem en chaque temps. ^ ''4|t4«jcMet 4 eaA^a avaat

SUR LA PRfiDlCATION; iif

tt'ei) venir aux queftions fcholaHiqiies , aux penlScc my^'; ques , & aux alluiions inginieufes.

1*. La Morale iburnii encore plus de mui^re , il n'y en XI. B point dc partie qui ne doivc etre prcchie foigneuremeni. ^ei princ!- Un Pridicateur fe doit regarder comme un viritable Pro- Mor*!* , ' ae felTeur de Moralc , & n'etre polnt content qu'il n'en au ton ca qai compofi un cours eniier , & qu'il ne Tait enfeigni pluficurs '"' "PP"«"i fois. La m^thodc de rEcole peut lui fervir pour pr^parer les matiriaux , & l'iflurer qu'il n'a rien ocnis ; mais il ne doit point en parler publiquement , oi s'y attacbcr pour precher chaque pariie dans rordrc ou il Taura itudi^ ; qu'il s'accommode k Toccafion det Evaagiles que TOffice Jui fournit , ou des autres le^res de TEcriture - fainte. U aura donc des Scrmons , i ". pour montrer la aiceZxi de la Morale , & il en tirera Ics preuvcs du commencement des Proverbes & des auircs lieus de rEcriiure qui eshor- teni a remde de la fageffe. CcA un des plus importaos fu- jets , puifque la plus grande fource de la corruptioo vienc de cc que la plupart des gens ne s'im3ginent pas m^me quH y ait une Moralc , ni qu'tls doivent faire des rMeiions fur leur conduiie,iIsvivcnt au hafard, &fuiventaveug!iment leurs paffions , fans fonger meme s'il y a des paflions , oi li elles font bonnes ou mauvaifes ; ou s'tls croient que Ton peut r^ler fa vie , ils croient que cela ne convient qu'a des Rcligicux.

a". II iaut traiier encelieu.la Fin derni^re.leSouve*' ratn bien , la Beatitude , montrer en gin^ral la neceffiti d'une finourerapportcnt toutcslesa^tonsdelavic. Osm- jne chacun a fon but pariiculier , fic quc cette fin ne peuc etrc que IKeu , & qull n'y a point d'autre Beatitude que la polTeflion , ce fujet comprendroii plufieurs Sermons , ua pour montrer que le bonheur ne confifie pas dans les ri- chefles , un autre contre le plaifir , ainfi du refte : uq autre ou plufieurs pour montrer en quot il confille dans cette yie & dans rauire.

)o. On pourroit traitcr des Lois , de la necefliti de fa- ▼oir les Lois , Sc de les obferver ; & a proportion , de toui ceque iraitent les Philofophcs & les Theologiens en Mo- rale, choififlant ce qui eft de praiique , & fe gardant bicn |de lei traiier i leur mani6re.

i^i,lM_ynoa qui fouriuroieat la priocipalc & ia plus

686 D I S C O U R S

ample matUre. On pourroit (e fervir du paraltele q^je faint Thomas en a fait (tans d Seconde-Seconde , Tans 5'attacher a la methode , ni a (ei divirions , choirillant dans rEcrinire & dans les Peres ce qui paroitroit de plus Con & de p'us touchant fur chacune. Lc iraite de chaque vertu eoiporte par necefTite 1e traite du vice , qui lut ell contraire.

j**, Les paffions qii'il faudroit auffi traiiijr chacune en patticulier , faifant voir leur naiure , leur cauCe, & leurs efTeis. A cela pourroit fervir la Rhetorique d'Ari{lote , & plufieurs endroits des Orateurs & des Poetcs qui en four- niflem des peincures , a la charge que l'on fe ^ arderoit bieo delesciier;maiscequi ferviroicle plus, feroii de bien ob- fervcr les bommes , pour etiidier leurs pallions fur le na- turel. VoJla ce que )'appelle un cours de Moralc tjue le Pr^dicaceur lieniiroiitoujoursprct pour s'en fervirauxoc- cafions,ransfemettreenpeined'obrerveraucunordreenire les Sermons. Par exemple , apres avoir parli le premier Dimanche de careme Acs lentations, qui font les obflaclef des Vertus , i1 ne laifleroit pas de parler le Lundi dti Juge- ment , qui fera voir notre veritable fin , & le Mardt de ]'Envie , qui efl unc palTion. II n'imporie nullcment de fa- voir la Morale par meihode , parce qu'on nc doir pas Pap- prcndrc pour en difcourir , mais pour la praiiquer , & on ne peut ia pratiquer par ordre. II fdut fuivre plutot les ren- contres de 1a vie. Ceite methode d'Ariftoie & des Theolo- giens modernes ne fcrc de rien pour toucher les coeurs ; aulTi n'en voyons-nous point de fcmblables dans les livrcs Moraut de l'Ecriiure ; mais nous y voyons loutes les maxi- mes utiles pour U conduite de la vie , renferm^s dant des fentcnces courccs & revetues d^images vives , & de com* paraifons ingenieufes pour les faire mieux retenir. KII. Cell peu pour la Morale , de preparer les mat^iaux»

"'1 M^' fi Ton-ne fdit les mettre en ocuvre. Les preuvcs doivettt itre ' lirces du bon fens, de revp^rience, & dcs chofes conouei de la vie. 11 faut , autant quil fe peui , profiier des prijugcs, qui font d^jd dans refpiii de rAuditeur, fans fe metrre ta peine de remonter mx premiers principes , ni d'erDployer ics mcilleures raifons ; fi ron voit que de moindres fa^nt pkis ct'c(ret.ilfauttoujoursa11cr par techeminle plus courc au bui , qui etl dc convenir.

Mais le principaldaasla morale, c'eA de toiiclwr, 1.:

SUR LA PRtDICATION. 69f

<|ui nefe peut fiaire que par des images qui faififlent vive-

memrtmagination, &par des figures qui remuent les paf-

fjons. Onen trouve beaucoup plus dans TEcriture fainte,

particulierement dans les Proph^tes , que dans quelques au*

tres livres que ce foit. On y peut apprendre i ne fe point

fervir des propofitions g^n^ales qui ne donnent que des

ideesconfufes;mais des propofitions finguUires & indivi-

duelles, &a repr^fenter leschofes plut6t que de les nom-

mer. « Le boeuf connoit celui qui Ta achet^, & Tane con j^;^ ^^ ^

n noit Tetable de fon Maitre ; mais Ifrael ne me connoit v. |.

n point. n Ceft ainfi que parle Ifaie. Nous aurions plutdc

dit : Ifrael efl plusingrat que les betes. Au lieu de dire , Ba-

bylone etoit fuperbe & enflee de fa profp^riti , le Prophete

la reprefente commeune femme , & lui parleainfi: a Ecou-

II te , ddicate^quidemeuroisen alTurance, &difoisen toi-

•> meme : Je fuis , & il n'y a perfonne que moi ; je ne fuis ni Idem. c. 67^

) veuve ni fterile. » Sans nommer Torgueil , il lepeint par- ^'

iaicement , montrant les penfees qu'il infpire. Ceft-I^ le

2;rand fecret pour rendre le difcours touchant, de mettre

es chofes fingulieres devant les yeux, & faire fouvenc

>arler di vers perfonnages ; mais il faudroit , pour y arriver,

btudier beaucoup les livres des anciens du fiecle d*Augufte

ic au-deflus , & ^tudierencore plus la nature que les livres.

Le moyen le plus (ur pour perfuader la Morale , eft de ^uj^ aire aimer la verru. Or , il n'y a point d'efprit fi mal faitik Pour ptrfui* [ui on ne larenditaimable, fi on favoit la prefenter du bon dcrla Mora- ;6te. II n'y a point d*homme qui ne foit fenfible k la juftice , J?.^'^ aimcru

la liberalit^ , a la valeur : s'il ne les fent en lui- meme , du vKrtu , tnfpU [loinsil les aime dansles autres par lebien qu*il en re^oit ; '«' cruiu- u moins il reflent le mal que lui fait le vice contraire ; & [f^MtgaQtl^ 1 on Texamine bien , on trouvera que ce qui rend les ver- J5terribles& fScheufes i laplupart des hommes , c*eft les luflfes idees quHls en onr. IIs ne voient dans la tempirance ue de la contrainte & de Tennui ; le mepris des richefles ur paroit infeparable de la pauvrete&delamif^re. II faut >nc detruire cesfauflTes id^es, & faire connoitre la vertu >ur ce qu*eHe eft. Au contraire , il faut rendre bien fenfible

laideur & la mif^re des vices parlesexemples ordinaires ms lavie humaine, & fairetoucher audoigtque tout ce li nous afilige & nous incommode , ne vient que de nos ces & de ceux des autres. Sur«tout il faut s*attacber a de

iW D I S C O U R s

certaines vem» coinuuniment moins eftimies, cofmnell paticRce & l'humilite , 8t montrer combien il eft deraifbn- nabledelcsrouhaicer dans !es auires;& de ne pas travail* lcriles acquerir nous-memes. Or, comme en parlant en public ona toutes Tortes de gens k perfuader , il faut ^udier dans les convetrations parriculieres les difiereiu efprits des hommes , pour voir les divcrres manieres dont les veiites Ibni re;ues,& les difT^rens tours qui les font entrer dans lesefpriis. II faut obferver les obje&ons les plus ordinairet, & mekr touicela dans le Difcours public , afin que ce qtii ne fera pas d^impreflion fur l'un , en ia.Ss fur rautre , ou qu'une feconde preuve touche celui qui n'aura pas ere at- tentif a la premi^re. Ccd pourquoi le Pr&dicaieur accou- lume a indruire ou i exhorter en particulier des malades ou d'autrcs pcrfonncs, comme un Pafleur y eft obligi par & charge.ell Sien plus propre a perfuadcr que celui quine fait que compofer des Scroions dans fon cabioet , & les re- citer en Chaire.

Ceux qui nc font pas alTez raifonnables pour gouter ces

nobies iilees de la vertu , ont befoin de crainie & d'efpe-

rance. En un mot , il faut les prondre par leurs paOions , 6t

c'ell a ccla que fcrvcnt principalement ces vives images Bc

ces grandes tiguresdontj'3ipaile ; maisil feutprendre gar-

ilequ'elles foient ferieufes. Si eliesparoiirent^tudi^eSiSE fi

Ton peut rcmarquer la molndre affsdation dans les penfees ,

l'£[ocution, IcgcAe& la voix, ellcs ne fontpoint fainilii-

res. Si les images fontiireesde troploin, foit dansla m-

ture,foit dans rhiftoire, elles ne touchent point;cequi

fait qu'un grand nombre d'eipref1ionsde TEcriture ne foat

point anotreufage, a caufe dc la diverfui des temps&det

mccurs ; car perfonne n'e& louchede ce qu'il n'entend potnt

XIV. ^ P'''^ grande difHcuIte de la Pr^dication eft de £ut«

X.ipiuigrin- que rAudiieur s'interefn: aux veritesdont onlui parlef qui

de <iiftii.uiti „'Qn[ ,.;g(j j^ fenfible , de palpable & de matiriel , riea qui

«tio*ii Vft de ^^'^'^ ^" temporel & a la vie prefcnte ; car it ite feroit pn

piri-eniriin- ditficile detoucherdes gensaqui Ton propoferoitder>r*

t^reflerrAu- gg„[ ou desplaifirs; mais toutcequi neregarde quel^ameft

la vie fuiure, femble forc creuK a la plupui des httfHNSi

oudumoinsfort doigne. II efldoticbefoin d'uaetioqiKiiM

tres-folide & tr^s puifTantc pour les ele«er au-di&ii im

fcns , les faire converfer arec les efpriis* & U»!f?

SUR LA PR£DICATI0N. CS9

kn Tautre monde. Le rcfpcft de h Rcligion nuit encore cn qudlque maniure ; il n^cH pas pcrmi! Uintcrrompre le Prc- dicareur, ni dc !ui tdire dcs objefiions. II rcmbJc qu'il n*iRi- porrcpas aufli d'etre pcrfuadcdece qu'il tlit , & qucce n'eft pasime preuve qu'il le foir lui-nii:me , commc ceux qui Duniendcni pas le Latin , rcpondent j la Mcfte & aux Orai- i^oni, aufli-bienquelcs Butres';&quc ccut qui rentendcnt, y repondcnt le plus fouvenc fLinspenfcracc quils difenr. ,

On 5'eil accoucume a re^arder tout ce qu\ fe fjit a rEglife commc des cer jmonies , & (out ce qui s'y dir comme dn formules qu'jl faiit rcpcicr , fans fc foucicr dc lcs entcndre, &: fans les prendre au picd dc laleitre , <i on les entcnd ; com- mc on ne prcnd pas a !a rigucur ccs formules dans lcs aAct publics dc la Jul^ice & d'autres affaires. Ainfi , c'e(i unc r^i- fon ii pluficurs de nc pas croirc qu'une maximc foic exafte- mcntvraie, torfqu'clle n'a cicouie qu'au Sermon. Ainfi , c'cft uncdevotion(ies'ennuycr auSermon commer.itx Ve- pres&auxauircsparcicsdci'Oflicc, pourvu queTon y jf- lifle aiTidiJmcnt avec unc contenance modefte ; tcimoinces Lonnes femmes quidifenr leur chnpclct pcndanc que roti prechc. IX'-laricntencorequ'ilcfl (iordinairc d'y dormir; car 011 ne don gucrcs quand on croit avoir un intcrer con- fiderablc a cc qui fc dii.

Pour reveiller Ics Chreticns & les tirer de cettc indifte- XV. rcncc , il faut leur raraener fouvent les grands principes : "W"' '■ '"- Croycz-vousunDii^UgUn 7ugement,unEnfcr.'Soyczdonc chn-cieai dans le rcfpcA continucl devani ce Dieu totii-puilTanr , ne ■■>* v^rit^i faitcs rien mic vous ne puifliez fouicnir u cc Jueemcnt. Evi- '" "" ' tc? ce qui cll capable dc vous precipiier dans cei Enfer, II faut joindre aulTi toutes lcs verites de pratitiue fi diOicilcs i perTuader, avcc Ics verites fpiculatives dont on convieni d aifvment;&en fairc voir laliaifon nicelTaire. Vous ne croiricz pasetreChrciicn, fi voiudoutiez que Jefus-Chrilt zic fut laSagefreciernelle: necroyezpastioiiplusqu^ilftHt pcrmisdedouter que la pauvrete ne vailtc mieux que lesri- chclTes ; qu'il ne faille porter fa croii , renoiKer a roi-mi- ne, aimer fesennemis, & ainfidnrefle. Nevoiuflattez point du titre & de la profeflion de ChrMen , puifqu*il cft inutilefans le5ccuvres.lln'yaqucdeiiz fortcs dc gcti^ fur ^uicesfortes de raifonnemeni ne &frenc |>as iirand uircti pules libenint qui fK con^nnent pa^ du principc , ou dM Tomtll, Xk

«90 D I S C O U R S

efpritsfibornss &fi frivoles, qu'i's aient peiae i y ioiirlrb les confequences. Or , comtnc la Eorce de l*exeniple & de laccurume font t<s plusgrands obilacles^ ces veritet, il hax infiAer fouvent fur ces masiines de rEvangile ; Que tres peu de g;r.s fc fauver.t ; que le monde eft cnnemi de Je- fus-ChriA;qu*iln'yap3sdemilieu entre la voie etroice & la voie brge ; qu'il Caut eire Saint ou damne. II y a beiu- coup plus de gens capables d'eire louohes des exemptes, que des raifons , joini q je le melange des faits & des iiarra- tions, rend le difcours fartagreable^&detatTeceuxqui foat les p'.us atieniifs au raifonnement. Je voudrois oieler fou- veni des eiemptes & det hifloires des Saincs , les tirant rant queje pourroisde l'Ecriiure,& y obfervant les reglesfui- vanies. i". ChoiOr entre !es Hliloires tes plus approuvees & les plu« Stires, & d'eviter avec grand fo:n toui ce qui tieni tani foit peu de i'apocryphe , comme etanc indigne de la graviiedelaChaire. i^.De choifir des exemples les pluE imitables, 8c lailTer ce qui ne peui produire qu'une admira- tion lleriie. 3°. De rendre ces exemples bien renfibles, montriinc que les Saincs etoient des hommes de cnenne nature que nons: que le monde eioii de leur temps ce qu'il efl pre- fer.ieir.eni ; qu'ils avoieni les memes centations & les me- inesditGcultes,ou deplus grd[ides;& qu'il& ne fe font faits Saints qu'a force de prier , de fe monifier , & de le vaincre eux memes; qu'ilsn'avoiene pas un autre Evangile ni d'au- tres Sacremens ; qu'ijs oni ^e feulemeni plus Bdeliesa la grace. 4°. Monirer quelquefois leurs dcfauts , & mane leurs fautes, pour confoier les pecheurs & les foibles, & peiliiader d^autant p!us que leurs vcrtus n'cioieot que Att tScK de la Grace.

Oiiire les exemples particuliers , il e(l bon de repreienrer

fouvcrt les mceurs ife tous les Chreriens des premiers fii-

cles,& partioili^reme^^tde certains Ordres , comme dei

Moir.es & des Viergcs.

''I. Aproposi!ecesexempIes,il(aut direunmotdes Pane-

"f ''' gyriqucs ; c'eft le ge.nre des Sermons le plus fujei i la fa-

^rj. dk^ui & a Tennui , & oii jj fe dit le plui de cbofes indignei

dc Vi Chaire. Cela vient , ce me femble , de ce que Ton ik

croit obiige a ne parler quc du Saiur, Or. U y x bien dcs

Saints dooi on connolr peu la vi« : h dAroriqa det peur^Iei

kssffodusceUbrescr'- '-*" fui: rien ^plw

SUR LA PRfeDICATlON. »91

Tek font S. Nicolas , S. George , S. Chrifiophe , Ste. Ca-

therine, Ste. Marguerite & d*autres, 4 qui ron attribue

des verfus & des qualitds communes a plufieurs. C*efi un

Martyr, c*eft une Vierge» ils ont fait plufieurs miracles;

cependant il faut remplir un Sermon d*une heure. On fe

jettefur les belles penfi^es & fur les grandsmots.il eft biea

vrai que TEglife, en inftituant des Fetes en Thonneur des

Saints , a voulu nous exciter i les imiter ; mais elle a

voulu auffi les honorer en faifant du jour de leur mort,

vn jour de Fete ; c*eft i-dire un jour de joie fembla-

ble au Dimanche, oii les Chretiens s^aiTemblent pour prier »

chaoter les Pfeaumes.lirela fainte Ecriture. ailifter au Sa»

crifice ,y facrifier & communiec ; enun mot , pour vaquer

aux ezercices fpirituels. Mais il ne faut point fe donner la

g^ne, pour faire que tous ces exerdces ne fe rapportent

qu*au Saint, & ne regardent que lui. Les Saints ne laiffent

pas d*Stre honores, quoiqu*on n'ait pas toujours leur nom

i la bouche , pourvu que leur memoire nous excite k

louer Dieu.

On peut donc prScher a leur FSte ce que Ton prScheroit unDimanche ,expIiquerr£vangiIedujour,& traiter quel* que point de Morale, & il faut bien enufer ainfi lorfqu^on ne fait point le particulier de leur hifioire , fi Ton veut dire quelque cbofe , ou bien louer en gin^ral leur Ordre de Martyr ,de PrStre, de Vierge. Enfin , il fautfe fouvenir toujours de la majefte de TEvangile & de la Pr^dication , pour nepascroire qu*il foit permis de debiter dans la Chaire dev^rite des hiftoires quine foutiendroient pas la cenfure des habiles critiques, ou de vains Difcours femblables Ji ceux desanciens Sophiftes quine cherchoientqu*4amufer agrea- Uement le peuple.

Fin du Tomt ficorul.

Xx ij

f^H^ftmyc^i^^'^ < '

t.:j?j.«^4

692

S^

^:

TABLE DES SOMMAIRES

Dcs Pieccs contenues dans ce fecond Volume.

TRa I T i dtt Cholx & de la Me- thode des Etudes , page l

Avis de VAuteur, 3

/. Dtffein de ce TraitS , /

//. Premiere Partie. Hiftoirt des Etudes,

Etudes dcs Grecs, ibid.

III, Etudes des Romains , S

IK. Etudes des Chrctiens^ 12

y. Etudes des Francs y 16

VK Etudes des Arahes , 19

yil. Etudes d«s Scholafiiques , 2 ^

VIIL Univerjites & lcurs quatre Facul-

tcs . a6

IX. Faculte des Arts , 37

A'. Phyfique ou Medccine , J2

XI. Droit Civil & Canonique , 34

XII. Thiolo'^U, 35

XIII. Renauvctlement des Humanites ,

XW* Scconde Partie, Du Choix desEtu-

des , 43

XV» MithodepouT donner de 1'attention ,

45 XVI, Divifion des Etudes , 5 1

XVIU Relision 6* Morale , 5 2

\

XVIII. Civiliti : Polieejfe , page (5l

XIX. Looique& Metaphyfique^ Cy

XX. Qu*il faut avoir Join du corps , 70 XXL ^u*il nefaut poeru itudicrpar in"

teret ,

XXII. Grammaire ,

XXIII. Arithmetique .

XXIV. (Sconomtique ,

XXV. Jurifprudence ,

XXVI. Politique,

XXVII. Langues : Latia , 6v.

XXVIII. Hifioire ,

XXIX. Hifioire naturelie ^

XXX. Geometrie ,

XXXI. Rhitorique^

XXXII. Poetique ,

XXXIII. Etudes curieufes ,

XXXIV. Etudes inutites^

XXXV. Ordre des Etudes filon

dges ,

76

J?l

ibid.

S6

9^ 94

97

1C2

1C4

ibid.

1C9

110

\\l

116 i»7

XXXVI, Etudes du femmes ,

XXXV II.Etudes des EccUfiaJiiqucs, 1 20

XXXVJIL Etudes des Gtns d^Epee ,

»14

XXXIX, Etudesdes Gcmm dg rohc^ 116

tiJUe

INSTITUTION

AU DROIT ECCLlfeSIASTIQUE.

Preface , pag« 131:

PREMIERE PARTIE

Des Perfonnes.

/. TT ISTO TR£ du Droit Ecclefiaf-

JJL tiqiic , pige 135

Jl. Divifiondu Droit EcclefiafiiquCf I57

lil. Dtt Cler^i ^n ^ineraL , 165

J V. Dn Iriciiuij.-itJs , 171

V. Dz la Ton/urc , 177

VI. l)et quiwc Ordr^s Miaeurs , iSi yil, Dts Ordrcs facris cn ^incrcl , 2S6

VIIL-Des Sons^DiMW & d€» Dimsnmi

/X. Z7«« /'^«'rfM. . t^

X. Dc la promoeiam du EwimttM.^ istt.

XI . Dela conficratiom dtPS^me 9 ^ia XILDesfonaionsiwtiriturts dc l'£vi*

qrte , XlU, Du fon^ioiu ex::r-

TABLE DES SOMMAIRES.

XjF, Dts Arehtveques , des Patriar-^ ches , its Primais , 11 1

KF. Des irtdions & ies fupprejjions d*Evechis. Des Eviques tiiulaires, Des Coaijuteurs , lj6

KVI. Dt la Tranflation & de la Renon^ ciation. Dt la vacance du Siige , 130 rn/. Dts Chanoines , 13^

mil. Du Cures, Des . Chorireques, Des Archipritres , 14I

7X Dt VArchidiacre. Du Vicaire gini^ 'al. Du Piniteneier. Du Thioloeal , 246 [X. Dts Uaiyerfiiis. Des Colliges. Dts )eminairts, 2^9

<9t

XXI. De rorigine & duprpgns dt ia Wf

monafiique , P^g^ ^f 7

XXlf. Des autres Ordrts Religieux , 16^

XXIII. Des Vaux fy dc U profefiot^ religieufe , zff

XXIV. De la Pauvrai & des autrem Obfcrvances rigulieres , 17S

XXV. De la Cliricature des ReguUeM » & de leurs Esemptions , tSf

XX VL Des Ri/ormes , 290

XXVIL Des Gouvermntns dts Rjipt^

liers , 294

XXVIIL Des Religieufes. Des Emu^

tes , 30C

XXIX. Des PriviUges du Clergi, 30^

z'

SECONDE PJRTIE,

Des Chofes.

DE l^Annit. Des Fetts, DesAhfti- nences, page^ii

De VOfictdivin , 317

. Du Bapteme » dt la Confirmation ,

rEuchariftie, 311

. De la Pinutnct . dt VEstrimtfonC' 7n , de rOrdrt , 326

Du Mariagt , dts Empiehtmtnts , 330 . Dts Soltnnitis du Mariagt , dt fa fffolution 33;

f. De la ConftnHion & Conficration tEglifes, 341

7. Dcs Reliquts , des Vafes facris , r Livres , ^^6

Des SipuUures, 350

Des hiens dt VEgUfe en giniral , 354

Sttitede titat des Biens de VEglift ,

. De VAtiination & dt VAcquifition Biens de VEglift , 3 6j

L Dts Dixmts , 367

XIV. Dts Binificis tAginiral,p9^e 37$ XV* Des CoLlateurs des Binifices , 374 XV L Du Droit de Patronage , ^o

XVI L Des Graduis , ^g*

XVIIL De rindult. Dt la Rigalt O dts

autres Nominations du Roi , 3SS

XIX. Des Capaciiis requifes pour Um

Binifices , 394

XX.Des Rifignations, Des DivolatSf^^ XX L De laforme des Provifions , 401 XXIL De la Prife de Pofftffion , m^ XXIIL De VUfage des Bteas d*EgUfe.

Dts Riparations , ^idi'

XXIV. Autres ehargts dts Binifices^

XXV. Dts Ptnfions , 41 S

XXVI. Dts Commtndes , ^sz XXVIL De la pluraUti desBinifices,4^6 XXVIIL De fa Rifidenee , ^29 XXIX» Des Vnions des Binefices , 431 XXX. Des H6pitaux , 43%

TROIS lEME PARTIE.

Des Jugemen

\E la Jurifprudtnet EccUfiaftiqut , ' page 441

fs CoMciies , 4CI

^as Jugcs ordinairts on diUguts,

^es OjJUicrt d€ U Jt^ftia Eccli-

V. De la compittnct du Jugt d*EgUfi »'

page 457

VL De la Procidurt eivilt , ^7»

VIL Suitt de ia Procidure civile , 48 c

VIII De VHirifie & des autres crimes

contre Dieu , ^gj;

/JTi D€ VIaquifiti9tt$ 5$» grigint j 49 c

»94

T A B L E

Dt U Trotiiun ds tlnquifidon ,

page498 'X7. I>« Ufimonii , 503

jril. I>e VHomicUc. Da Concuhinagi ,

Xm.DtVUfurt, 5M

JiriK. ^K <<^^f commun & du Cas privi^

Ugii, J19

Xr, Dts Jugtnuns crimintU tn giniral ,

X^. ^< U Prociiurt crimintllt , $ «7 JIC F//. /'«' Jugtmtns dts Eviquu » 5 34

XVIU. Dts Paats cmoBifW.fe^i JjTi JT. Dt UDcpofition m D^piz.^ I>< U Safptufe 9 <^

.^JIT. DtVExconuuuntcauoM, -i XXL Dt Vlnttrdit , ^

A^JtJ/ Z>e« AbfoUeioas, 3

XXIII. Dcs ApptUatiotM , 1

Jir;)C/K. />< rApptlcommiJku, t

jiTJirK. z>tf Li^rr^ i( ri:|i//t Gtii

ne

Mimoirt du Affnirts dt Ucr^^ F-fl

DISCOURS SUR LES LIBERTtS

Dt L^EOLtSE GALLtCANZl

Suivant rEdition de 1763.

wf ^KctXSE Galllcant a conftrvi JLj mitu* qut Its antrtt Vancitnnt dif

cipLint , P»Se 591

II. Matimts dts UUramontains rtjetits

Kr VEgiift GdHieant , /9^

Origint & progrts dt cts manimts ,

597

IV. Its quatrt Articlts dt U DieUration

du Cltrgi di FrAAct , oppofis a ets MaMi-

598

mts

\, Divtrs txets auxqutlt on s^tfiportitou chant la puiffanet ttmportlUj 598

VI. 5«^« mititu qut VEglift Galheant titnt tntre ets divirs txets , 600

VU DifiinBion dts dtux Puijfanets , iea-

' Iriie par VEcriturt, Avantagti dt cettt

doUrint, ^ , , , jn-^'^

VII I. DifiinBion dts dtux Jundictions , fuUt dt celU dts dtux Puijfanets , ibid.

IX. Autrtsconfiqutnets aui fuivtnt dt U diftinBion des deux Puijfances , 60»

X* Autrts confiqutnett quifuirtnt tneort dt U difiinSion dts dtux Puiffanees.Coy

XI Divtrs txcts auxqutls on s'efi Itvri touchantU PuiffanetfpiritutiU, 604

XU. Doeirint dt VEgUft GalUcantfur U puiffanetfpiritutlU du Papt, dts Evlquts & dts Curis , ^07

yiiW. DoBrint dt VEglift Gallieant fur VautoriUdesConciles&du Papt, tnct

cuieonetrntUfoi, ., ^ ^ . f'°

XIV. Dicrtts du ConciU dt Confianet tou- chant Vautoritidu Coneilt univerfel. Ori- ght de ces Dieras & Uursfuitts , 61 a

XV. ConciU dt BiU , nuqual Eugtnt lY

oppoft U Concili da Vcrrm , f *^' ^ fira tnfuitt i FUrassca , PTJ

XVI. Origint dt U Pragmati^^ & du Concordat ,

XVII. DoBrint confiantt dtri^ licam fur VaMtorita/updritmt Li»^ univtrftl ,

XVIII. Fauffts comfiqmnctsa'ci'^ U comparaifon dcs Concdts ^^ avtc Us £eats giniraux ,

XIX. UtUiUdts CostteltsProfiM^

XX. Do^nt dt VEgVrfe O^ Vautoriti du Papt , tn ce qui emf^^ difeiplint , & p^iculiirtmsm - iiSkion conttntituft

XXI. Dcarint dt PEgUft C^^ VautoritiduPapt, tn etq»ttf JuridiHion volontseirt «a gfjct»''

XXII. Us RJgaUcts ont iti Its ^ i diftndn Its prittsuions ahr^ nts : iU lis ont r^amdmts <a U^ Efpagne & tn AlUemagnt ,

XXIII. Lts diftnfcurj mima it * htrtis , ont qutUiuefoU doatt s^ Vancitnnt difeiplina^ fous f^ foutemrUtdroitsdnRoi, ^.

XXIV. Auutsatttintcsponitsi^ ^ difeipUnt par dt nomrammx uff'

XXV.A quoife ridmftms Us If^ VEglift GaUicantfmirmmt ks ^

dtrntt , , .^

XXVI. DifficmUid^actotdtrU^/^

Eglifts modtmts cmtn ca* > ^^

maximts dt VEgUft GaiUcsnt. i^

qm'onptmt ttmr dtu 4^*

DES SOMMAIRES.

«9*

■•■«

DISCOURS SUR L'£CRITURE SAINTE.

I. ^ S T t ^V tT E det divines Ecrh

A

turet

II. Beauti det divines Ecritures , mime pour le fty!e,compare avce celui des autres

aneiens

"Liv

res

III. En quoi cvnjifle la he>2ute des Ouvra- ges ancent en tout genre , & ctUe d<s div:nes Ecrituret quant au ft\!e , 6j6

IV. Bcautes des Livret de Muyje , & par- ticutierement de la Genc/e , ibid.

V. Suite des heautes de la Genefe , C^n

VI. Beautis du flyle de VEcriture dans le recit dufacnjice d^Abrahum , 6j8

VII. La flmpliciti duflyle dt VEcriturt

fainte n*efl pas un difjul, pBfi^ 6^9

V I . I Dift.ndion entre V Ancien & le Sott»

veau Tejianent tjuant d telocutioa » ^40

IX. £fi queljens Moyfc (r i. Paulom pm dire quils n *etoient pa « e^oq^ens , 04I

X. I*ou-quoi rAfiden Tefl^meni eflm*euM ecrtt que le Souveau « ibid*

XL IXou vi.nt ce preju»e que l*Ectituft faintc n'efl pjt bien icrite , 64S

XII. La eonnoijfance dts beautis extiriem* res de i'Ecriture Jainte , ae doit rien dt» minuer dt nolrefoi ni dt notrtfotumijioti^

DISCOURS SUR LA PO£SIEy

ET EN PARTICULIER SC/R CELLE DES ANCIENS H^BREUX:

Selon rEdition de Dom Calmet.

!• r\ Rtct ir E de la Poifie , 644 t{\J Poifle des Orientdux , page 64^ III. Poifie de t Hihreux . Soa objtt , ibi d . iV.Sesfigures Cefonflyle, C46

V Ses penfiet&Joa deffein^ 647

VI. verfification It Aant & la danfe ,

649

VII. CmUkrtit la Poifie det Hihrevx «

yill. Extmplu dt U htmuti dm dcjfein ,

ibid.

IX. Exemplts de U beauti des ptnfSn .

X. Exemples de la vaniti desfigures,f>^4 XI- On ne eonnoit qu\ne partie de la

beautedeces Ouvcses. Quelle idie om peut ato^r de la beaute du ^hjnt , 655

XII. Lafimpliciti des TraduHions ohfemr' eit la beauti det exf.flions , 656

XI I I. 11 ne fjut ni mipnjer les Verfions ni nizjttcr le texte , 6 f 7

XIV. Heflixionjurla Poefie modernt, bfl

L E M £ M E D I S C O C/ R S. Selon rEdition du Pere Desmolets.

tmf^ U£ttM •iiii iet Jneiens avoient

*4 \J d€ U Ptifit &dtU Mufique. Scn-

^ tiiCSmi di PUtom M pa<e 660

'^L J ^fitiitut U Poifit du Hibrtux ,

VL MmtAn U Poift iu Hibnux,

ibtd

^SufiltmruC^fittJfyig, 664

Biwyfaidh 6 htm^iim iiftim^ 666

riwy/u it U kimmtiiu ptmfiu , ^67

^nmifim4§lA9tM$i€if^tnt^6^

VIII. On ne peut convoirre qu^nnt pa^iie ds la tc.i:.ti de cts Ouvrjf*ct. trono^tciit- tion : chjti : danfe , p.ig*.- ^73

IXa hajimp'ic!te dcs Tra1:.Hfons o^/cur^ eit la hejnti des exprejjions , 67 1

X. // ne Jaut ni mtprijer les Veifions ni nigligerU Texte, 6-|

XI. Rificxions fur /j Poefie modemt^

XII. Q:ic/ efi it riritable ufage du bei fi'- frit, 67«

•■ ^