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'jUGEMENS

DES

S A V A N S

SUR LES

PRINCIPAUX OUVRAGES

DES AUTEURS,

\P AR ADRIEN B AILLET-,

Revus 5 corrigez , & augmentez par Mr. DE LA Mon NOYE.

NOUVELLE EDITION. TOME PREMIER,

s E C O K D E P ^ \T l E.

epoufa en preni^éres nocSune ^e "cS fon vo,finage qu, lu. donna SnefiÈ

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Pag. 't.

fe ABREGE' I D E L A V I E

D E

M' BAILLE T.

Onsieu R BAILLET

i naquit le treizième jour de "Juin de Tan 164p. Prefquc toute l'Europe étoit alors dans le trou- ble. Ses parens étoient de Picardie, d'une fortune très-médiocre, au voifi- nage de la guerre tant au dedans qu'au dehors. Son grand père s'appelloic Jean , 6c fon père Adrien. Celui-ci époufe en premières noces une fille de fon voifinage qui lui donna une fille & un garçon. Ces deux enfans eurent dans leur mariage, la fille deux gar- çons & deux filles, le fils un garçon èc trois filles. Quoique cette famille n'ait rien eu de diftingué dans le mon- de, il faloit faire cette remarque pour Tom.L IL Part. A ren-

% Abrege*delaVie

rendre compte d'un des articles du Teftament de Mr. Baillet.

Il étoit Tainé du fécond lit, ôcle premier des fept enfans qui en ibrti- rent, quatre garçons 6c trois filles. Celles-ci ont vécu dans la condition de leur père, '& font mortes comme lui au milieu des occupations 6c des em- barras de l'agriculture 5 6c d'une vie toute champêtre j mais les garçons fe font élevés au deflus de la vocation pa- ternelle.

Le fécond des quatre s'appelloit E- tienne> il étoit avec un amour vio- lent pour la folitude Religieufe. Sa conduite dans toute fon enfance en é- toit une preuve continuelle. Son père 6c fa mère qui avoient une pieté Ibli- de , loin de le détourner , l'aidoient dans fes pieufcs démarches. L'amour de la retraite crût avec l'âge de telle forte 5 qu'après avoir examiné long- tems le lieu oii il pourroit fatisfaire da- vantage fa paffion , il n'en trouva pas de plus propre que la Maifon de Trappe. Il s'étoit retiré avec fon frè- re aine dans un village dont il étoit Vicaire. Ils y vivoient comme des Re- ligieux très-retirés , dans de grandes auûerités. Ce fut de qu'Etienne

char-

DE Baille T. 5

charmé des merveilles qu'on publioit des Religieux de la Trappe , quitta {on cher frère pour y aller folliciter une place. On l'accorda à Tes inllan- ccsy mais le Père Abbé à la vue de la foiblefie de fa compléxion, ne put lui accorder au bout du Noviciat l'enga- gement qu'il avoit mérité d'ailleurs par fa ferveur à obferver la Régie. Etienne mortifié de ce refus , fans per- dre efpérance, pria la Communauté de le fouffrir au moins en qualité de Frère- Donné 5 tant il avoit d'envie de vivre 6c de mourir dans cette fainte Retraite. Il y efl: depuis zS. ans dans les divers emplois aufquels on l'ap- plique.

Le troifiéme qui s'appelloit Pierre avoit une inclination merveilleufepour la Chirurgie. Ses fréquentes Oc lon- gues courfes de jour 6c de nuit pour le Public l'ont enlevé tout jeune.

Le dernier des quatre étoit Antoine qui fit fes études à Beauvais dans le pe- tit Séminaire comme fon aine, vint à Paris avec lui , y reprit l'étude de la Philofophie. Il avoit un goût fingu- lier pour la Phyfique particulière qui lui forma celui de la Médecine. Pour y réuffir il joignit la pratique àlathéo- ui z rie.

^ Abrège' de la Vie rie. Mr. de Lamoignon informé de connoifTance ôc de Ton amour pour ks Livres en général 6c pour la Mé- decine en particulier, le nomma Sou- Bibliothécaire au Collège Mazarin. Après y avoir travaillé quelques an- nées, Mr l'Intendant de Flandres lui offrit le foin de l'Hôpital militaire de Dinant. Il l'accepta, ôc remplit ce pofte oij il mourut après avoir mérité les éloges de celui qui le lui avoit don- né, ôc de tous ceux à qui il a eu affaire. L'ainé de tous dont on donne la Vie , fut nommé Adrien fur les fonts de Batème félon la coutume du pays qui donne prefque toujours aux aines le nom du perc. Son parain 6c ma- raine étoient les voifins du père, à peu près de même condition.

Le père faifoit valoir par fbn in- duftrie un petit fonds de terre qu'il a- voit reçu de la liiccefîion de fes ancê- tres. Les malheurs de la guerre qui tombèrent d'abord fur la Picardie com- me frontière, l'obligèrent à en enga- ger une partie, 6c à fe réduire à cul- tiver les terres d'autrui pour fubfifler, 6c entretenir dans une honnête médio- crité fa nombreufe famille. Il fut mê- me obligé dans la fuite de fortir du

lieu

ï)E Baille T. f

lieu de fa naiffance pour prendre dans un village voifin une ferme de Mr. le Marquis de Vignacourt neveu du grand Maître de Malte.

Le lieu oii le père 6c les cnfans a- voient reçu la nailTance eft un Bour^ fîtué fur le chemin de Clermont a Beauvais à quatre lieues de celle-ci & à deux de l'autre, fur les limites de la forêt de Hez. Le fameux Robert Comte de Clermont y avoit fait un Château qui pût lui fervir & à fesSuc- cefleurs de place de fureté 6c de diver- tiflement.

Les parens de Tenfant le préfenté- rent à FEglife de la ParoifTe de la Neuville pour y recevoir le iaint Ba- tême dès qu'il fut né. A peine fut-il bégayer 6c fe traîner qu'on le conduific à l'école. On l'y voyoit avec une at- tention d'homme parfait & une gravi- té de vieillard.

L'enfant pafla quatre à cinq années de cette manière. Ennuyé de ne trou- ver plus rien de nouveau à l'Ecole, il trouvoit divers prétextes d'y faire di* verdon pour aller voir les Cordeliers. Il y couroit , il y fervoit les Méfies toute la matinée, dinoit avec eux, & api es tout le Service, il aflîftoit -^ 3 ^^^^

6 Abrège' de la Vie

comme un Novice, il revenoit le foir a îa maifon paternelle. Il étoit con- tent qu'en un an feulement il devint afles fort dans la piété & dans l'étude du Latin pour être préfenté à fon E- véque & lui demander place dans fon petit Séminaire, il eut la confolation de l'obtenir 6c d'y être reçu avec beau- coup de diftinftion.

Bailiet étant donc entré au petit Séminaire, y commença fes études par la Sixième. Il fut toujours des pre- miers dans toutes {t% ClafTes. Mais il faut avouer qu'il n'y brilloit pas & ne s'y diflinguoit pas autrement que les douze plus forts d'une centaine d'Eco- liers ^ ce fut dès la Cinquième & à la fin de fa Quatrième que l'amour pour les Livres & pour l'Etude fe déclara fortement même avec paffion, jufqu'à prendre quelque argent à fon père pour acheter des Livres.

On fe fervoit avec fruit au Collège des Méthodes Françoifes de Port Royal pour le Latin Ôc le Grec. Les foibles fe contentoient des Abrégés; mais les courageux avoient les grandes Méthodes. Bailiet avoit appris le Grec dans la Grecque. Il apprit la P è(îe Latine & Françoife dans la Latine .

1/

DE Baille T. j

Il y trouva toutes les efpéces de vers dans Tune 6c l'autre Langue avec tou- tes leurs beautés ÔC leur iinefTe 5 ôc quoiqu'on fe contentât dans fa Claf- fe d'ébaucher la compofition des vers Latins feulement, il y acquit par lui- même fur la leélure des régies & des meilleurs modèles proporés dans la mé- thode une telle facilité que l'on a su de lui &: de fes bons amis, compagnons, 6c témoins de fes études fécrettes, qu'il tournoit déjà toutes fes Leçons envers Latins 6c François. Il habilloit tous les fujets qui le frappoient tantôt à la Latine, tantôt à la Françoife, tou- jours en vers. C'étoit félon lui fa Far- ce comique, fes Gilles rimailleurs, fes Arlequins Poètes. Il n'avoit garde de les communiquer à fes Maîtres trop fé- rieux pour les foufFrir. Il s'en diver- tiffoit en ion particulier ou avec trois ou quatre jeunes gens choifis à peu près de fon'^ humeur, avec lefquels il avoit formé des liaifons d'amitié <k d'é- tudes les plus innocentes Se les plus fermes. Cette manie de verfifîer le tint jufqu'à la fin de fa Philofophie , 6c mê- me au de-là jufqu'à fon entrée dans le grand Séminaire pour y recevoir les Ordres. Il lut tous les Poètes Latins A 4 qu'il

* Abrège' DE LA Vie qu'il put trouver parmi Tes connoiflan- ces î Virgile, Horace, Ovide, Juve- ral, Seneque, ôcc. S'il étoit circons- pect pour la leéture des Poètes La- tins, il rétoit encore plus pour celle âcs Poètes François. Il fe contenta de ceux que la Méthode de Port-Royal propofe. Comme cette leélure lui cou- toit peu d'application , ôc qu'elle le divertiiïbit, il y pafToit prefque tout fon tems dont il ne fe réfervoit que ce qu'il lui en falloit pour faire fcs extraits éc mettre en vers ce qu'il entendoit li- re d'Hiiloire fainte ou prophane tous les jours.

Il donna à ihs extraits le titre deju- 'venilia qui grofîirent entre les mains pour en faire deux bons volumes. Il étoit à fa dix-feptiéme année quand il les fît pour recueillir ce qu'il trouvoit digne de remarque êc de fouvenir dans les Poètes fur la Théologie Païenne, les fauffes Diviiîités , les Sacrifices, les Temples, les Jeux publics, 6c tout le refte qui y a rapport. Ces Juvenilia font reftés parmi Çts manufcrits après avoir fervi de modèle à Mr. de La- moignon dans fes études. Il monta en Rhétorique oii il pafTa deux années en- tières, & fuivoic les leçons du Maître

&

0E Baille T. ^

& Tordre de la Clafîe plutôt pour trou- ver & appliquer dans fes le6tures parti- culières Tufage des préceptes qu'on- y enfêignoit. Content de parcourir la Rhétorique de Mr. Lenglet qui étoit très-claire ÔC très-méthodique, & les plus belles Oraifons de Ciceron &c de Quintilien , il donna tout le refte de fon tems à THiftoire ôc à la Géogra* phie.

Il avoit déjà beaucoup d'hifloi-* Tçs^ il en avoit fait des extraits 5 mais c'étoit d'une manière afles vague, ÔC plutôt pour fâtisfaire curioflté natu* relie que pour établir un fyftème ré- glé. Ce fut en Rhétorique qu'il com- mença à donner à fon travail quelque ordre proportionné au deiïein qu'il y conçût d'embraiïer toute l'Hiftoireo Ce fut dans ce tems qu'il commença; ibnplani de Chronologie: &: celle qu'il a donnée à la fin de fes Vies des Saints n'eft qu'un petit extrait de celle qui regarde les deux Teilamens. A mefure qu'il plaçoit dans l'ordre des tems les^ faits hifloriques qui lui paroifToient de quelque confidération, il recherchoit avec foin le lieu 011 les chofes s'étoient pafTées, celui de la naifîance, de la vie &C de la mort des perfonnes- qui de*

lO Abrège* de la Vie

voient avoir place dans fon abrégé hiltorique. Il ne fe coTitentoit pas de la Géographie ancienne , il y joignoit la moderne qui donne Tétat retrou- vent CCS mêmes lieux : c'éioit faire infeiillblement Thiftoire de la fortune de toutes les parties du monde depuis Adam jufqu'à notre tems. Mais com- me il s'appliquoit plus à THiitoireEc- cléfîaliique qu'à l'autre , il Tembrafla entièrement, & la Topographie Ec- cléfiaflique qu'il a donnée enfuite des Vies des Saints efl un fruit de fes pre- miers travaux fur la Géographie.

Pour comprendre toute l'érenduë & l'économie de fes études fur la Chro^ nologic & la Géog^-apHie par rapport à fa vocation Ecclélîaflique, il fuffit de parcourir fbn defiein tel qu'il le don- na en 1 6p4. pour mettre à profit tout ce qu'il feroit obligé de lire pour fon exécution. Sa Philof ^phie fe pafTa fans grande attention , ne s'occupant que de fa curiofité HifV'rique, cependant il foutint un Aéle oii il répondit en Maître devant toute la Ville de Beau- vais.

Le fuccès de fa Théfe ne lui enfla pas le cœur. Les applaudifTemens le ffiiieut en garde 3 ii n'en devint que

plus

DE Baille r. tt

plus humble , plus retiré & plus mor- tifie. Ce qui amollit les autres , ne fervit qu'à redoubler Ton application. En 1(570. 6c i6ji.il pafTa au grand Séminaire, oij il étudia la Théologie^ c'ell-à-dirc , la Science de TEcriture- Sainte y des Conciles 6c des Pères 5 la vérité des Dogmes , la pureté de la Morale , la fainceté de la difcipline de l'Eglife j c'étoit tout ce qui compo- foit les cahiers de Mr. Haflé , 6c les inllruâions de Mr. de Baupuits^ fous îefquels il l'étudioit avec beaucoup de progrès. Ces études faites pendant deux ans 6c demi, avec tant de choix^ fous de il iavans Maîtres, les jours ^ les nuits fans autre interruption que les cinq heures du lit, jcttérent de pro- fondes racines dans refprit 6c le coeur de Mr. Baillée , Tun 6c l'autre étoit bien préparé. L'amour de la Vérité étoit le feul motif defon travail. Enne- Hii de l'inutilité, de la curiofité,6c de k vaine gloire, il n'étudioit que pour 3'édifier. 11 fe croyoit par un fond d'humilité fi peu propre à autre chofe qu'à la retraite 6c à l'étude, qu'il con» çût dès-lors le défir de fe retirer pour Deïïem ^ vivre iàns embarras , fans diilraâioî>. taiau^ Son frère Etienne qui venoit voiraii ^ 6 CdëT

12 Abrège' de la Vie

Collège, rentretenoit toujours de fbn projet de folitude. Ce fut dans ces faints entretiens que les deux frères s'a- nimèrent-, fe fortifièrent dans leurs pieufes rèfolutions. Adrien étoit fur le point d'être rappelle du Collège au grand Séminaire pour y recevoir les Ordres facrésjil redoutoit cet engage- ment prochain. Pour s*y fouftraire ôc n'être point d'ailleurs à la charge de fon père, il concertoit déjà avec fon frère des moyens de fe retirer à la Trap- pe, quand fon Evêque & fes autres Su- périeurs lui commandèrent de profef- fer la Cinquième au Collège. Ce com- mandement auquel il ne s'attendoit guère le furprit. Il eut beau alléguer qu'il n'âvoit jamais étudié pour rem- plir cet emploi , qu'il n'en avoit point les talens, il fallut céder à l'ordre, êc commencer à la Saint Rémi l'ouvertu- re des ClafTes. Que fit Mr. Baillet pendant les deux années qu'il régenta la Cinquième? Il étudioit d'abord à fond tout ce qu'il devait enfeigner à fes écoiiers -, la Religion faifoit l'ame de toutes fes infrruêlions j il gagnoit les plus opiniâtres par une tendrefTe fou- tenue de fermeté. Il eft vrai qu'il pâ- roilToit pancher vers la vérité ^ naais

a

\

DE Baille T. ij

la couvroit de fa charité par une é* galité qui retenoit dans les bornes du devoir contre la légèreté ordinaire à la jeunefTe. On étoit tort content des éco- liers de Mr. Bailler pour la modeftic, rapplication^&les progrès dans l'étU' de, il s'y donnoit fans réferve.

Apres avoir pafTé deux ans en Cin- quième les Supérieurs voulurent le fai- re monter en Rhétorique, afTurés qu'il rempliroit avec fuffifance cette place, &: que le Public ne perdroit rien à la mort de Mr. Lenglet, fi Mr. Baillet Pacceptoit v mais on ne put l'y réfou- dre, foit qu'il fe déiîâc de fès forces en les comparant à celles du défunt Rhé- toricien , foit plutôt qu'il voulût avoir plus de loifir pour continuer le genre d'études qu'il avoit commencé depuis plufieurs années, 6c auquel la Rhéto- rique auroit fans doute fait une grande diverflon. Il éluda donc pour cette fois les intentions de fes Maîtres eri leur propofant un fujet dont ils feroient tout autrement fatisfaits. C'étoit foi> confrère 6c fon voifin. Les Supérieurs ne le prefTèrent donc plus que pour monter en Quatrième y remplir cette place.

Ce changement n'en apporta pref-

.' 4 7. q^e.

14 Abrège' de la Vie

que point ni à fa manière extérieure^ m à fa conduite particulière. Cet oie à peu près les mêmes objets d'études pour laClaiïc & la même méthode. Il ne fit donc que continuer les deux an- nées fuivaîites ce qu'il avoit fait les deux précédentes. Il ne faifoit d'au- tre mouvement que de Çon Cabinet à la ClafTejôc de laClafTe à fon Cabinet. Un garçon qui faifiit fes commiflions au dehors le difpenlbit de fortir. Au diner y au fouper , il voyoit tous les jours fes Supérieurs 6c fes confrères ^ ne bûvoit pas de vin , travailloit jour ôc nuit , & faifoit tous les jours de nouvelles découvertes plu?*confoi mes à fon inclination qu'il n'avoit fait juf- qu'à la troifiéme année de fa iiégence. Son emploi lui procuroit environ 600. livres par an. Il étoit nourri. Con- tent de très-peu, il ne dépenfoit rien j de forte qu'après avoir fuppléè aux be- foins prefîàns de fa famille, il empîo- yoit le fruit de fa profeffion à fe don- ner des Livres. Il en avoit fait une afles bonne proviflon des meilleurs pour fon projet -, puis qu'il efl certain qu'eii fortant du Collège il avoit Je toute leur îeèlure ramafféun nombre d'Auteurs dé- guiiés qu'il avoit démaf(jués , fuffifant

pour

DE Baille T. - if

pour en compofer deux volumes. Ses DifTertations en Latin & en François fur leurs déguilemens fubiiitent encore très-amples, & très- correctes , telles qu'il les avoit rangées au Collège. II n'en a donné dans la luire que la Pré- fîice en un volume fous le titre d'Au- teurs dcguifés. Mais le corps de l'Ou- vrage dont il avoit obtenu Privilège y efl relié parmi lès manulcrits. Son E- vêque le tira du Collège à la Saint Ré- mi de i67f. pour le faire venir au grand Séminaire, ôc lui conférer les degrés de l'Ordre Eccléfîaftique.

L'obéifTance parut toujours à Mr. Baillet le parti le plus fur quand il s'a- git de fuivre la voix du Palleur légiti- me. Il avoit jufques- pratiqué les ré- gies qu'il publia depuis de cette vertu dans un Livre qui a pour titre la Con^ duite des Ames^ c'eft- à-dire , les de- voirs d'un Direéleur , 6c la foumiiîion qui lui eft dûe> il entra au Séminaire oii les trois premiers mois lui fervirent de préparation à l'état faint du Minif» tére en général , & en particulier à la réception de la Tonfure 6c des quatre Mineurs. Il les reçut au moisdejan- i^y^ vier de l'année fuivante 5 Ôc de trois mois eu trois mois le Soudiaconat , le

i<5 Abrège' DE la Vie

Diaconat ôc la Prêtrife. Ces interflî- ces ne lui paroifToient pas {ùffifans. Mais il fallut s'en tenir encore à la vo- lonté de Tes Supérieui-s. L'Evêque, Mr. Haflé 6c Mr. Hermant Tes grands Vicaires, Mr. Trilkn, Mr. le Maire Chantre de la Cathédrale, tout habi- les qu'ils fuffenr , ne pouvoient dans leurs examens trouver en lui les bornes de la Science néceffîire à un Eccléiiaf- tique. Ils lui en trouvoient bien au- delà du commun , & certainement ils ne l'aoroient pas admis aux Ordres, s'ils ne lui avoient trouvé encore plus d'humilité qui fût capable de le garan- tir de l'enflure du cœuï trop ordinaire aux Savans. 11 ne bornoit pourtant pas fes études à la Théologie. Un de fes Confrères nous a appris en idpf. que la Vie de Mr. de Peirefc faifoit fon amufement 5 qu'il avoit fait de favan- tes remarques fur les nouveaux Conciles de la dernière imprefîîon, lefquelles il communiquoit à ks amis aux heures de récréation,

L'Evêque , éxaét obfervateur des Canons de l'Eglife, s'écoit impofé cet- te loi, de n'ordonner Prêtre aucun Se* culier, qu'il n'eût une Eglifê 6c une ParoiiTe à laquelle il pût l'attacher

pour

DE Baille T. 17

pour un tems feulement , dans le de(- fein de juger de l'ouvrier à l'œuvre, c'eft pourquoi il l'envoya dans une ParoifTe aux extrémités du Diocèfe, pour y être Vicaire en Chef. Ce lieu qui s'appelle Lardiércs entre Meru 6c Beaumont , étoit déjà pauvre alors, que les Habitans ne pouvoient abfolu- ment fe cottifer pour rétablir le Pres- bytère. Les pauvres trouvoient en lui des fècours qu'ils n'avoient pas reflenti jufqu'alors. Tous le beniffoient : mais quel exemple pour les Prêtres , s'ils font attention que Mr. Baillet n'avoit point de patrimoine, très-peu d'épar- gne de fa Régence, chargé de fe nourrir, fon frère, 6c un petit valet, que tout le produit de fon Vicariat ne paflbit pas 300. livres j qu'après avoir fait tout ce que nous venons de marquer, il trouvoit encore en réferve de quoi venir à Paris tous les ans acheter des Livres. On cefTera d'en être furpris dès que l'on faura ce que le frère E- tienne a déclaré depuis fa mort, que chés fon frère on ne bûvoit que de l'eau , on ne mangeoit que de gros pain, jamais de viande de boucherie, prefque point de lard , des légumes fcu- Içment tirées du jardin , cuites à Teau

&

i8 Abrège' de la Vie

& au Tel, blanchies d'un peu de lait, à peu prés comme à la Trappe , ils avoient toujours envie de Te rendre, tout accoutumés aux aullérités qu'ils avoient appris qui s'y pratiquoient. Un jour de Dimanche le bon frère Etien- ne crut bien faire d'adaifonner la peti- te portion un peu plus gralTementqu'à l'ordinaire. Le Vicaire fortoit pour aller dire la MefTc quand l'odeur de la fâulTe lui vint au nés. Il étoit naturel- lement vii' &i prompt, la Nation ôcle tempérament concouroient à cette vi- vacité. Son premier mouvement le porta à renverler ce qui le frappoit , à Élire une févére réprimande à ce cuifi- nier, qui depuis le fervit à l'ordinaire. Une vie pénitente, fi retirée n'atti- roit point chés lui ceux de fes voifîns qui vivoient plus à l'aife. Le petit nombre des autres étoit aflcs retiré. Ce qui laifibit au Vicaire de Lardiércs prefque tout le tems de travailler. Il en avoit encore plus qu'à Bcauvaisjde forte que voyant fa ParoiHe aÏÏes bien renouvellée depuis près d'un an qu'il y ér.oit, il crut qu'il lui étoit permis de venir à Paris y faire emplette de Li- vides félon Ces petites facultés. A fon retour il brigua la condition de Cbap-

pier

DE Baille T. ip

pier dans TEglife de Beaumont. Le Curé de cette petite Ville écoit favant & fourni d'un grand nombre de bons Livres. Le Vicaire de Lardiéres ne fortoit que pour le voir, êc en profi- ter. Ce Curé lui fit tant d'amitié, qu'il lui demanda en plaifantant la der- nière place de fon Egliie, à condition pourtant de ne confefTer ni prêcher. Le Curé reçut fa demande lerieufe- ment , & la lui accorda fur le champ pour le lier fans retour. Il fe donna pour Vicaire ôc Succefleur futur Mr. Gavois l'un des quatre bons amis du Vicaire. Ce fut pour lui un double engagement qu'il regarda avec l'avis de fon ConfcfTeur Mr. Hermant , 6c la permifiion de fon Evêque, comme la voix de Dieu qui l'y conduifoit pour fes defTeins. Il fe 'difpofoit à venir quand il fût que le Curé cédoit fa pla- ce à Mr. Gavois. Ce changement di- minua fa joie; car il eftimoit l'un & l'autre: il fe flatoit de profiter de leur compagnie. Il ne changea rien néan- moins à la réfolution prife. Il vint à Beaumont vers le milieu de Mai avec fon peu de meuble, ôc tous fes Livres en grand nombre, muni de la permifiion dei'Evéque, apelJé par les deux Cu- rés.

2.0 Abrège* de la Vie rés ancien 6c nouveau. Il croyoit qu*il ne s'agiiToit plus que d^endofTer la Chappe pour prendre pofTefTion de ce petit porte. Lorfqu'on le vit arriver , il fe leva un tumulte de toute la Ville contre lui. Un Prêtre enfant de Ville briguoit fous main le même em- ploi 5 pour vivre agréablement dans fon Pays, au milieu de fa famille, par- mi fes amis & Ces compatriotes. 11 é- toit grand, bien-fait, d'un extérieur fort revenant. Tous vouloient abfo- lument de lui, & s'oppofoient à la ré- ception dc*Mr. Baillet. Cette tempê- te dura quinze jours i Mr. Baillet auffi tranquile à ranger fcs Livres au milieu de tant de vacarme, vivoit comme fi elle n'eût point été pour lui, fans s'in- quiéter, fans fe remuer, même fans fe plaindre 5 il laifToit aux autres le foin de ce dénouement, ôc à Dieu celui de terminer la difficulté comme il plairoit à fa Providence. Cependant on en é- crivit à Madame la Maréchale de la Motbe, Dame temporelle de la Ville. Informée du mérite du fujet, elle fit favoir aux Habitans fes intentions enfâ faveur. Ces gens prévenus 6c aheur- tés à leurs fens , ne vouloient pas fe ren- dre i enfin elle fut obligée d'en écrire

à

DE Baille T. ir

à Ton Baillif. Par malice les Habitans avoient avancé que Mr. Baillée ne favoit pas chanter. C'étoit une de leurs calomnies 5 car on fut furpris de l'entendre chanter avec force , ôc u- ne connoiflance aufîi parfaite du Plein- chant que s'il en avoit fait fon étude capitale. Malgré ces difficultés il fut reçu , ôc enfin il fe vit paifible de tou- tes parts. Alors il partagea fon tcms : il en donna la première portion aux fondions de fon emploi , chantant l'Office, faifarœ le Catéchifme, ré- pondant à ceux qui le confultoienti tout le refle étoit pour fon cabinet & fes Livres.

Au milieu d'un fi grand calme dont Mort de il ne jouïfToit que depuis deux mois , ^^^1,^ ^leVx. la nouvelle de la mort de fon Evêque Jui^^" vint le frapper û vivement qu'elle tira ^^^^* de fes yeux un torrent de larmes , & perça fon cœur d'une douleur auffi vio- lente que l'eft celle d'un bon enfant à la vue de la perte d'un père tel qu'étoit cctEvêquc pour fes Diocé(âins,6c d'une manière plus particulière pour les enfans de fon petit Séminaire. La défolation publique du Diocéfe, la confternation du Clergé , faifoit un fpe£tacle qui fon- doit les cœurs les plus durs. Que ne

rcf-

li Abrège' de la Vie reffentoit donc pas un cœur tendre, nourri du pain de ce Pafteur depuis tant d'années , reconnoiflant de tant de grâces qu'il en avoit reçu? Après avoir donné quelque- tems à l'excès de (on affli6lion , l'efprit revenu de fon trou- ble, pour fe confoler, il s'amufa à mettre en ordre la Vie de ce faint Pré- lat. Un autre accident caufa encore quelque diftraâion à fon travail. La mort de Mr. de Lamoignon premier Préiident du Parlement touchoit fenfi- blement Mr. Hermant. C'en étoit afles pour intérefTer Mr. Baillet qui regardoit les biens 6c les maux de fon Dire6l:eur comme les ficns propres , ou plutôt qui n'ayant prefque point de lenfibilité pour tout ce qui lui arrivoit perfonnellement de bien ou de mal du côté de la fortune , la refervoit toute entière pour fes patrons & fes amis. Cette mort , il eft vrai , lui procura l'avantage de le voir comme il pafToit par Bcaumont pour aller à Paris fe confoler de cette perte avec Mr. fon fils l'Avocat Général.

Mr. Hermant tenoit depuis long- tems à toute cette illuftre famille qui l'eftimoit, l'aimoit, 6c l'attiroit quel- quefois à Paris. Le fils qui avoit hé- rité

DE Baille T. ij

rite de Ton pcre non feulement fa belle 6c nombreufe Bibliothèque, mais bien plus Ton amour pour les Lettre» ôc les vrais Savans , reçut Mr. Hermant avec dt nouvelles démonftrations d'eilirac pour le dédommager autai.t qu'il pour- roicde la perte qu'il venoic pleurer avec lui. Ce fage Magiftrat accoutumé par les leçons de Mr. Ton père à faire un Julie diiccrnemcnt des perfonncs par- mi le grand nombre de Savans qu'il aur roit pu confulter, crut ne pouvoir s'a- diefTer plus furemcnt à d'autre qu'à Mr. Hermant pour lui trouver un hom- me qui pût tout à la fois avoir foin de fa Bibliothèque <k l'aider efficacement dans les befoins continuels de fa Char- ge fur tous les fujets qu'il y faut trai- ter, ÔC pour la difcufîion defquels il falloit tirer des éclairciflemens des Li- vres de la Bibliothèque. A cette de- mande Mr. Hermant n'héfîta pas d'un moment. J'ai votre homme pour le fonds, dit-il, à Mr. de Lamoignon, vous ne vous rebuttés pas d'un exté- rieur peu poli. Nous avons befoin de fond, la forme ne m'embarafle points Pair de ce pays , 6c un grain de fel dif- cret fera le rcfte: il en trouvera ici. Il n'en fallut pas davantage pour prefTcr

Mr.

2.4 Abrège' de la Vie

Mr. Baillet de venir à Paris prcfenter fes fcrviccs à Mr. l'Avocat Général. Il faut avouer qu'il aimoic Paris depuis

Îu'il y étoit venu faire provifion de âvres. La courtoifie des Libraires de ce tems-là lui paroifToit une faveur fîn- •guliére,& un attrait puifTant pour lui. JI fut même fi furpris de la propoû- tion que lui fit Mr. Hermant de la patt de Mr. Lamoignon, qu'il croyoit lérieufement qu'il vouloit l'éprouver, ou au moins qu'il pourroitbien y avoir quelque malentendu entre eux. Quand il reconnut que la chofe étoit féricufe, ce fut de nouvelles difficultés, des pré- textes d'incapacité pour cet emploi, de fon extérieur rebutant, de fa grof- fiéreté, les affronts qu'il alloit faire à celui qui le produifoit, & à ceux qui l'attendoient j les fiens il les comptoit pour rien. Mr. Hermant fe chargea de tout, le priant feulement de ne fc donner d'autre contrainte dans toute fa conduite que pour les manières de la Ville, ôc quelque réfêrv^e pour ceux qu'il verroit chés Mr. de Lamoignon. Mr. Baillet prit quelquc-tcms pour difpofer à venir à Paris avec une idée générale de tout ce qu'il pouvoit avoir étudié jufques-là, Il favoit que laMai-

fon

DE Baille T. if

fon il devoit entrer avoit été , ôc feroit fans doute encore ouverte à tous les Savans-, qu'il feroit obligé de leur répondre en qualité de Bibliothécaire^ qu'on éxigeoit ordinairement dans cec emploi une connoiflanceéxaéle des Li- vres de toute efpéce, une fuperficielle au moins de ce qu'ils contiennent pour fe trouver au fait des matières qui fe préfèntent dans les converfations , ou que d'autres occafions obligent de traiter.

Jl alla donc à Paris au mois d'Avril ^'^'*- après les Fêtes de Pâques j comme il n'y avoit pas d'autre affaire , il vint trouver Mr. Hermant chés Mr. de Lamoignon. Ces Meilleurs ravis de le voir, ne le retinrent qu'autant de tems qu'il leur en fallut pour s'afTurer de fa parole; qu'il retourneroit dans le moment à Beaumont pour en revenir avec fes Livres fans perdre de tems. Mr. Baillet fe preiïa pour avoir le loi- fir de faire part à fon ami de fa bonne fortune. Il lui dit des chofes raviffan- tes du contentement qu'il avoit reçu de Mr. de Lamoignon. Il ne pou- voit revenir de fa furprife fur ladiltinc- tion avec laquelle il en avoit été reçu & prefle de retourner. Depuis, l'efti- Tom,LPartJL B me

z6 Abrège^ de la Vte me & Pamitié ont toujours été en aug- mentant dans le Magiflrat pour Ton Bibliothécaire qu'il traitoit comme fon frère ôc Ion meilleur ami. La recon- noiflance la plus vive, 6c rattachement le plus parfait ont fait depuis ce tems- le caractère de Mr. Baillet envers fon ilîuftre patron. La fuite en fera une preuve continuelle.

Dès le 13. Mai Mr. Baillet éroit chés Mr. de Lamoignon il corn- mençoit à fe reconnoîrre. Un de fcs premiers foins, comme il l'écrit à un ami, eft de lui marquer avec quelle bonté il a été reçu > que depuis il a trouvé dans fon patron plus encore qu'il n'en avoit dit. Sa première vifite avoit été chés Mr. Haflé fon Supérieur , & fon Maître au grand Séminaire. Mr. Hermant étoit enco- re à Paris, 6c menoit le nouveau Bi- bliothécaire chés fes amis. Mais il a- voit la fatisfàétion , fans fortir de fa Bi- bliothèque, d'y voir aborder les plus fa- vans 6c les plus diftingués dans l'Egli- fe, dans l'Etat, dans la Robe, dans la République des Lettres. Ces premiè- res entrevues ne furent pas (lèriles à Mr. Baillet. Il voyoit, il écoutoit, il propofoit, il prenoit toutes les ma- nières du monde favanc. Il

DE B A I L L É T. Vf

Il ne fît jamais tant de vifites de- puis ; car il ne foitoit réguliéremenc que les Lundis, encore durant les qua- tre premières années il forcoit beaucoup plus rarement. Il les fàifoit d'abord pour former Ton goût, iQ.% exprefîions, tout Ton extérieur fur les plus parfaits modèles de laLitératureEccléfiaftique & Profane.

Il paroît y avoir donné le refte de Mai, tout Juin & la meilleure partie de Juillet. Depuis ce tems-là il s'oc- cupa tout entier ôc fans relâche à dé- ménager, à rebâtir & difpofer de nou- veau les Livres de la Bibliothèque qu'il falloit manier tous plus d'une fois.

Le plaifir de fe voir fi bien établi chés unMagillrat fage,dans une Bi- bliothèque fi exquife , au milieu de tant de fecours pour la continuation de fon projet , fut troublé par la mort de Mr.HaQèqui arriva le huit Décem-- bre de cette même année.

Après avoir rendu à ce bon Maître les derniers devoirs de fa reconnoiflàn- ce durant fa maladie & après fa mort , il traça en peu de mots l'extrait de fa Vie pour en conferver la mémoire, & ch propofer l'exemple à la Poflérité. G*eft un des petits morceaux qu'il a B z pris

2r8 Abrège' DE LA Vie

pris plaiiîr de donner de fon vivant à plufieurs amis qui aimoient beaucoup mieux ces portraits faits de fa main, que ceux gravés fur le cuivre. s^8f. Il pafTa toute Tannée fuivante à con-

tinuer le Catalogue de la Bibliothèque malgré fon mal de jambes ordinaire qui réveilla avec plus de violence , 6c plufieurs autres di(l:raâ:ions qui lui fur- venoient , dont il plaignoit à fes a- mis. Mille vifites indifférentes l'im- portunoient à toute heure , quelque loin qu'il prit de fe tenir caché dans fon grenien Cependant il acheva dès le mois d'Août 1681. le Catalogue des matières, qui fans faire une mon- tre affés vaine , s'eft augmenté dans fes mains jufqu'au nombre de 3f. volu- mes in-folio. Tous les Savans curieux les vont voir dans la Bibliothèque j plufieurs Prélats & Magiftrats du pre- mier ordre en ont voulu avoir des co- pies entières, d'autres un précis éxaéb. On y trouve par ordre des matières tout ce qui efl contenu dans les Li- vres qui compofent la Bibliothèque , 6c des renvois aux Livres qui en trai- tent. Rien n'ètoit plus commode pour Mr. l'Avocat Général qui ayant ce Ca- talogue fous fes yeux, trouvoitfur le

champ

DE B A I L L E T. 2p

champ tous les fujets qui Toccupoient bc les Auteurs qui en avoienr écrit. Cet avantage étoit d'autant plus grand que fa Bibliothèque avort cela de fin- gulier^qu'il n'y manquoit prefque rien fur les matières du Droit ancien 6c nouveau , 6c fur tout des Arrêts des Cours Souveraines. Mr. Baillet s'é- toit fait un devoir & un plaifir parti- culier de les développer 5c les ranger avec plus d'ordre, de foin 6c de clarté. Cette partie du Catalogue qui le rend pliîs eltiînabîe 6c plus utile y valoit à fon Auteur de fréquens éloges de k part de fon patron & de fes amis qui venoient le feuilleter. L'ordre qu'il a donné aux matières Eccléiiafliques ne fatisfait pas moins tous ceux qui le connoifTent. Phifîeurs favans Doèleurs en ont dit tant de bien, que les Librai- res en ont follicité fouvent la commu- nication pour l'imprimer. Après avoir tout rangé, il acheva les quatre volu- kî^; mes des Jugemens des Savans, 6c les donna au Libraire avec tant de défin- téreflement 6c de défiance de leur dé- bit, qu'il contenta pour toute cho- fe de quelques Exemplaires qu'il defti- noit à ceux de fes amis qui voudroient abfolument les avoir de luiv

B ^ Le

jo Abrège* de la Vie

Le Libraire n'en avoit pas û peu d'ellimej il en preiTa Tédition, en fit tirer un grand nombre qu'il débita en- tièrement en peu de tems^ qu'il ne donnoit pas le loifir à l'Auteur de fe reconnoître pour les cinq volumes qui dévoient fuivre.

L'Auteur avoit fait en détail tout le plan de l'Ouvrage, tel qu'il le don- na dix ans après à un de fes amis qui fe plaignoit au nom du Public de ce

qu'ayant donné en deux ans neuf volu- mes ^^ il iCm^.Olî; pal lôfj iijtciTupuOî>

devoir le priver de la fuite.

▼oyés ce Ce Plan n'étoit qu'une brochure de

Plan après quelques feuilles qui contenoit le dé- cette vie, ^ .. J^ , r 1- •r- y o

pag.6i. tau cc les lou-di VI lions exactes de tou- tes les parties de fon Ouvrage. Ses a- mis le preiîbient de le mettre à la tête àts premiers volumes \ mais il craignoit fi fort que ces commencemens fuffent mal reçus, qu'il ne pût {ç, réfoudre à le leur accorder. On ne put pas pour lors l'arracher de {t^ mains \ ôc les qua- tre premiers volumes parurent feuls en i68f . fous le titre de JugemensdesSa- vans fur les principaux Ouvrages des jîuteurs. Le tems depuis l'édition s'é- toit padé à écouter le bmit , à ré- pondre aux plaintes j, à recevoir les.

Ion-

DE B A I L L E T. Jl

longues 6c fréquentes vi fîtes non feule- ment des vieux amis, mais de tous ceux qui en pareil cas veulent prendre part à k querelle, & s^intérefler pour un Au- teur appuyé. L'Auteur continue 8c en moins de fix mois il pafTe de Tes mains en celles de (on patron, ôc de celles de Ion patron en celles de l'Imprimeur de quoi faire cinq juftes volumes fur les Poètes. Le Libraire qui trou voit fon compte aux premiers, fe preflbit afles dans l'efpérance de le faire encore mieux dans la fuite j à quoi contribuoit la bonté de l'Ouvrage, &: même les cris de (es envieux qui Taccréditoient en travaillant à fa ruine.

11 fut fi bien fervi, que dès le pre- i^i^m tnier Septembre de la même année it l'envoya à un ami avec ces paroles:

Je ne fai fi 'vous aurés la patience de lire cinq volumes de babioles. Si cela vous arrive vous ne manquer es pas de m'en dire votre fentiment avec une fincérité non fufpeBe , y particulière^ ment du Difcours qui eft à la tête du premier Tome y mais il vaut mieux fe taire que de vous entretenir de haga^ telles.

Mr. le Préfident Coufîn le Cenfeur

Royal, & Mr. de Lamoignon TExa-

B 4 mi«

ji Abrège' de la Vie

minateur le plus rigide, n'en jugeoient pas de même. Le Public courut enle- ver prefque toute l'édition. Les Savans de France y trouvèrent encore plus de ftyle & d'éxadtitude litéraire que dans les premiers. Il n'y eut que Mr. Mé- nage ôc fa fuite qui furent pénétrés de douleur à la vue de ce qu'ils trouvé- Eciaircifle- îcnt à la tête des cinq volumes. La têt^cdu^Re- Pî'^î^^ére pièce eft un Eclairciiremenc cueii des quc l'Autcur préfcntc au Public fur la ^**^'"' conduite qu'il avoit tenue dans la pu- blication des premiers volumes. Il ré- pond en peu de mots à toutes les plain- tes que quelques chagrins avoient fai- tes de fa Critique en général ôc en par- ticulier. ust. Mr. Baillet devoit naturellement donner la fuite de fes Jugemens des Sa- vans, ôc il l'auroit fait fi le Libraire ne l'eût foUicité de lui donner fes Au- teurs déguifés ôc démafqués. Il fallut donc les relire 6c leur donner la der- nière main pour acquitter fa parole. Il les avoit composés depuis pîufîeurs an- nées. Il efl vrai qu'ils avoient multi- plié par fes dernières ledurcs de la Bi- bliothèque de Mr. de Lamoignon. Mais pour y donner un ordre qui les plaçât avec diûiuftion chacun dans

km:

I> E B A I L L E "t: j 5

leur rang, il avoit fait plufieurs remar- ques fur ie changement des noms, fur les difFérens motifs qui avoient porté les Auteurs à ce changement, fur les différentes manières dont les Auteurs ont ufé dans ce changement, enfin fur les inconvéniens que ces change- mens ont caufés dans le Monde, dans l'Eglife, fur tout dans la République des Lettres. On doit cette jullice aux belles études de Mr. de Lamoignon le fils aîné de Mr. l'Avocat Général, qu*ii eut beaucoup de part à ce tra- vail de fon Maîcre qui Tamufoit à la. découvcne des Auteurs déguifés-. Ce jeune Seigneur fe divcrtifioit à recon- nojtre fous le mafque les vrais Auteurs qui s'en étoienr coaverts. Le Maître content du fuccès de fon Difciple en- core Cl jeune, en prit occafion pour Pa=iimer à continuer de lui propofer quelques exemples de jeunes gens qui au-defTous de vingt ans avoient donné au Public des preuves de leurs études. Ils firent une fi forte impreffion fur fon efprit & fur Ion cœur, qu'il for- ma fur le champ le deffein d'en ramaf- fer lui-même le plus grand nombre qu'il pourroit. Il s'y occupa a:vec tant d'application j qu'en peu de tems.îL

¥

J4 Abrège* de la Vie- en trouva de quoi faire un volumr.i Mr. Baillet foufFroit avec peine de voir la plupart des gens de qualité dans cette faulTe prévention que les études nuifent à la fanté & à Tefprit des en- fans. Il en connoiiïbit pluficurs de Tâ- ge ôc de la condition de fon Elève qu'on laifToit croîrre dans une lâche oifiveté dans la crainte d'intérefFerlcut fanté.

Il les publia en forme de Lettre qu'il adrefToit au jeune Compilateur pour fèrvir de prélude à la publication qu'il alloit faiie de leur découverte des Auteurs déguifés. Ils ajoutèrent aux exemples des jeunes gens qui étoient devenus célèbres par leurs études ou par leu'S éciits, quelques-uns de ceux qui ayant vieilli fans étude, s'ètoient «vifé bien- tard de s'y appliquer, ÔC ^ui y avoient rèufÏÏ.

Il en propofa des uns 6c des autrei* de tour tcms, & afin qu'on ne pût pas dire que l'eiprit eût changé avec le tems, il ne manqua pas d'eu rapporter: d'illuftres du nôtre même.

Ce Recueil fut bien reçu. Les Pro- fèfTeurs de l'Univerfité exi)ortoient leurs Ecoliers à l'avoir. Ils en faifbient Uic les cûdroits qui leur paroiiToient

plus

.DE B A ï L L E T. ^f

plus propres à picquer l'émulation , ils en diftnbuoient pour prix. Les pères le mirent entre les mains de leurs en- fans. De forte que l'édition en fut bientôt épuifée 6c produifit des fruits merveilleux. Ce fut alors que la pro- phétie de Mr. Bayle commença à (e vérifier en la perfonne du jeune Mr, de Lamoignon , que cet enfant fous un excellent Maître feroit des pro- grès extraordinaires qui foutiendroient dignement la gloire de fon père 6c de fon grand- père. Telle fut la fortune de ce Traité que Mr. Baillet appel- loit le petit Livret. Quand l'Anti- Baillet parut , les deux premiers mots du Livre les (urprîrent , celui d'^nii parut nouveau à Mr. de Lamoignon 3 & celui de Bail/et qui y étoit lié lui donna l'idée d'un u4nti'Perfonnel qui attaquoit la perfonne , plutôt qu'un Anti-Réel qui n'en veut qu'aux Ou- vrages, La vivacité du jeune Gram- mairien l'emporta fur le flegme du Maître qui n'eut pas de repos qu'il ne lui eût donné cette double idée à' Aiv- ti Per formels 6c Réels , 2c ouven à fon activité un nouveau champ fur les re- cherches de tous les Ecrivains qui voient fait porter à. leurs Ouvrages k M 6 mè^-

^6 Abrège' de la Vîe

même titre à'jînti , à commencer de- puis le premier, qui eft V yûnti-Caton deCefarjjufqu'au dernier quiell VJn- ii-Baillet. Le Recueil en Rit bientôt fait ôc grofîi , de manière à former deux juites volumes in-iz. Le Com- pilateur prit une route nouvelle pour les ranger en ordre ôc les donner au Public. Il appelle ces Ouvrages qui portent le titre d'Anti, de véritables Sarires. Il en diftingue de deux for- tes 5 les Perfonnelks 6c les Réelles 5 \ts premières attachent le nom de la per- fbnne attaquée , les autres celui de la matière à laquelle elle déclare la guer- re. Quoique l'Auteur ait donné à fon Recueil le titre de Satires Perfonnel- les 5 cependant il ne laifle pas de mar- quer à la fin un bon nombre de Satires réelles qui portent auffi le titre d'Anti. Tout cet aflemblage eft partagé en quatre Entretiens , oii l'Auteur fup- pole quatre ou cinq Sa vans affemblés pour traiter ce fujet.

Il faut favoir qu'après avoir achevé ion Traité des Auteurs déguifés ôc dé- mafquès , 6c frais fur cette matière, il ne put s'empêcher de fe cacher pour cette fois fous un nom changé j cas il cft tout à la fois Albeic Laiûier de

DE Baille T. 37

Veiton, de Brillât, de Rintail, 6cc. C'eft une même perfonne qui joue diffcrens rôles ibus riUta4it de noms qu'il a trouvés dans la combiiiaiibn di- verle des lettres de celui qu'il porte. 11 n'y a que le jeune de Saint Yon qui étoit Ton Difciple y Mr. de Lamoi- gnon rhéritier de la Seigneurie deBâ- ville, laquelle , dans différentes Pa- roifles qui la compofent , comprend celle de S. Yon fur le chemin d'Or- léans ^ il prend autant de noms, au« tant d'Ouvrages difféiens , ou ache- vés , ou bien avancés , par le Livre des Satires perfonnelles. On peut voir leur idée dans ce même Recueil au com- mencement du troisième Entrelien. En- fin fon Livre parut avec Appi'obatioD & Privilège au mois de Juin de l'an- née i68p.

Enfuite Mr. Baillet fe remit promp- Aut^ate tement à revoir Tes Auteurs déeuifés deguifca, qu il avoit promis au commencement ilu Traité hiftorique de les Enfans Cé- lèbres, tout le monde l'attendoit com- me une chofe affurée. Ceux qui con- noifloient Mr. Baillet ne diflinguoienc point en lui ^ promettre 6c tenir 5 tant il étoit fincére 6c éxaét à fa parole. D ne tint pas à fon travail, puifqu'ii a- £ 7 voi£

^8 Abrège' DE LA V ï e voit achevé cet Ouvrage , Ôc Tavoit même tout complet en François 6c en Latin. Il ne tint pas non plus à iVlr, le Chancelier qui lui en avoit donné le privilège. Le Libraire ôc l'Imprimeur comptoient 11 fort là-deflus, qu'ils a- voient tout prépara Un de les amis le lui avoir déjà demandé le croyant imprimé. Voici fa réponfe vers le Ca- rême de cette année.

Pour ce qui regarde mes nouvelles , il faut vous dire qu'il yieft rien de ce qu'ion vous a pu dire de VimpreJJlon de mes Auteurs déguifés. Je vous ai déjà dit autrefois que favois abartdonné de bonne heure les Anonymes, Pour ce qui eft de mes Pfeudonymes , il eft vrai qu'ils font en état d'être imprimés^ (^ que f en ai même le Privilège^ fie lié ^ controllé y regiftré au Syndicat de la Communauté des Libraires 'j que le Libraire £5? Vlm^ primeur ont fait tous les préparatifs né" cejfaires^ 13 qu'ils me perfecutent à ou* trance pour leur abandonner ma Copie pour la publier. J'avois deftiné a la te* te de cet Ouvrage une Epitre Dédicatoi* re y mais elle s' eft grofjie infenfiblement' fous ma main ', ft bien qu'elle fait unpe» W "Traité que je faisaLtuellement impri" mer» Alais rmn voyage à la campagne

DE B A I L L E T. ^;p

m'empêchera de le mettre au jour avant mon retour. Je vous en dirai des noU" velles alors. Dès le mois d'Août delà même année avant fonlong voyage des vacances l'Ouvrage étoit imprimé. No- tre Auteur l'envoya à Ton ami avec ce Gom plimcnt . T'ant que je ferai des fo^ lies , il faudra que vous en ayés votre part. J'en viens d'en faire une toute nouvelle^ i^ je ne f ai pas encore ce qui m'en coûtera. Le volume a pour titre Auteurs déguisés-, s'il fer t a vousdiver- îir .^ comptés que c'eft moi qui va me di" venir avec vous. Je vais à la campa^ gne au commencement de Septembre, On< ne fera pas fâché de trouver ici quel- ques circonftances qui le regardent, & qui indruiront de fa nature j 6c du ca- raébére de {i:;>x\ Aureur.

Mr. Lipftorpius favant Médecin; d'Allemagne^ étant venu à Paris quel- ques années auparavant pour y voir les Sa vans , ne manqua pas de connoître Mr. Baillet, 6c de l'entretenir non tèulement fur ce qu'il avoit déjà publicj, mais fur toutes les parties qui lui ref* toient à donner, & qu'il avoit promi- (es. Au fuj€t des Auteurs déguifés, il le pria de lui faire voir ce qu'il en a- voit râcaafle pour juger fi fon def^eir^

avoir

Abrège' DE la Vrir

âvoit rapport à celui que Ton ami Mh Placcius avoit conçu de traiter la mê- me matière. M. Baillet nous apprend lui-même qu'il avoit compofé en La- tin depuis environ douze ans un Ou- vrage qui avoit pour titre Eknchus A- -pocalypîîcus Script or um Cryptonymorum^ i3c. c'eft-à-dire Recueil d'Auteurs qui fe font cachés, 6c que Ton découvre. Mr. Placcius informé du projet de Ton Auteur, lui écrit en 1688. une longue Lettre Latine pour le remercier de l'ouverture obligeante qu'on lui en a- voit faite de fa part , il lui offre de lui faire part de fes découvertes fur ce fdjet , & le prie de donner le tout en Latin 6t au plutôt pour le rendre utile à tous les Savans répandus dans l'Europe. Sans douce Mr. Baillet comptoit dès lors de ne le donner qu'en François. J^aurois maintenant ^ nous dit- il dans l'Avis de fa Préface, confu*' /ton de le recormoHresje prétens Tanéan' tir tant pour fes imperfections , que par* ce que je l'ai écrit en une Langue qui femhle devenir de plus en plus étrangère en France. Il en Çii donc un en Fran- çois, mais plus éxaét 6c mieux rangé que le premier ^ 6r c'eit de cet Ou- vrage dont celui-ci efl le Traité pré^ liminaire. Mr.

Dcfcartci,

DE B A I L L E T. 4^

Mr. Baillet écoit déterminé à laifler vie de en repos Tes Auteurs déguifés, auffi- j/^j bien que la fuite de Tes Jugemens des Savans, en attendant que la Providen- ce lui préfentât l'occafion indifpenfa- ble d'en continuer la publication, lorf- que Mr. TAbbé le Grand l'engagea a- vec quelques autres interefTés à ranger par ordre les mémoires qu'il avoit re- cueillis fur la Vie ôc la Philofophie du célèbre Philofophe de nos jours Mr» Defcartes. En bien moins d'un an el- le fut mife fous la PrefTe, dès le 19, Février de 1 6p i . le Libraire Horte- mels chargé de ce Livre trouva fortfon compte avec les Etrangers, 6c en trois mois de tems il leur envoya plus de la moitié de l'édition. Si la mort ne l'a- voit enlevé, il fe flattoit d'en donner une féconde. Cependant comme on étoit bien aife d'avoir en France une Vie de Defcartes qui fut courte 6c à bon marché , 6c qu'on menaçoit de réduire en abrégé celle qui y paroifToit dans une jufte étendue , Mr. Baillet docile aux remontrances de {cfi amis,, le mit à renfermer en un petit in-iz. les deux in-^. de la Vie "de fon Philo- fophe. Plulieurs de fes amis lui pro- poferent d'écrire pour fatisfaftion 6c

ht

Septembre 1691. Vie de R.icher.

Hiftoire de. I6SIJ.

4i Abrège' de la Vie

la leur particulière, la Vie de Richer fans derîèin de la publier. C'eft à quoi il occupa fes vacances deBâvile,

Je fuis ici ^ écrit-il à un ami, dam unefoliîude a Je s grande ^ fort agréable. Je m'y amufe à comprfer la Vie du fameux Richer aufujet duquel votre S or bonne a tant été troublée. Mais ce ne fera pas à Privilège dans le Royaume. Celle de Defcartes avoit fait trop de bruit. Cel- le de Richer lui paroillbit d'une natu- re à en faire encore plus , ôc en France & cp, Italie.

Cette année il enproduifit autant & plus encore que les précédentes. Dès que Mr. Baiilet eût achevé la Vie de Richer il reprit les Jugemens des Sa- vans dans le même defîèin de les ranger, fans publication , pour s'occuper 6c contenter fes amis. Deux occasions l'empêchèrent d'y travailler. La pre- mière, on defiroit de lui une Hiftoire éxade d'Hollande qui pût fervir de continuation à celle de Grotius , ôc portât le même caratbére de fincérité & de dédntérefTement. L-rs deux ter- mes de cette Hiftoire lui étoient mar- qués \ la Trêve conclue entre les fepc Provinces 6c l'Efpagne en i<5op. ôc îa. Paix de Nimegue en 167p. Cet

efpace

DP Baille T. 4}

efpace de 70. ans dévoie paroître bien long à un x'\uteur éxaâ: qui voit dans ks moindres circonilaiices les refTorts des plus grands évenemens. Malgré les difficultés qui fe prefentoient , il l'accepta fans délibérer long - tems , puifque dès le troifîéme Février il ob- tint Privilège de Ton Hiftoire,6c qu'el- le fut imprimée le quinze Avril fui- vant. Elle faifoit quatre tomes in-dou' %e d'un caractère affés fin , & d'une yaifbnnable grofleur. L'Auteur s'y cacha fous le nom renverfé de Sieur Balthazar d'Hezenail de U Neuville, Pcrfonne, excepté quelques intimes, ne reconnut dans ce nom celui d'A- drien Baillet, natif de la Neuville en Hez. Le fiyle de l'Hiftoire paroiflbit au Public allés pur, adés châtié pour fortir de la plume d'un Mr, delaNeu- ville qui avoit déjà donné quelque Hiftoire dont on avoit été fatisfait.

La féconde occafion qui fufpenditia continuation desjugcmens des Sa vans fut auffi imprévue que la première. Ce fut au fujet d'un Sermon du Père Bourdalouë , fur la conception de la Sainte Vierge en Décembre î(5p2. il fe laifîa mener par Madame de La- moignon qui lui demanda (on avis,

mais-

44 Abrège' de la Vie

mais il ne répondit rien, & pour ré- ponfe il compofa fon Traité de la dé- votion à la Sainte Vierge, & du culte qui lui eft dû. Il le dédia à Madame de Lamoignon , comme à celle qui l'avoit demandé & qui l'altendoit avec impatience.

Il pouvoit faire un petit volume /'»- douze ^ ôc infh-uire tous les Chrétiens. Dans cette vue il demanda un Privilè- ge fur les Approbations de quatre Doc- teurs de Sorbonne, Robert Péniten- cier de Paris , Hideux Curé des SS. Innocens , Manfel ôc Valois. Elles étoient fi favorables 6i fi précifes que Mr. le Chancelier accorda volontiers ce qu'on demandoit, 6c que l'Auteur fe nomma fans rien craindre pour un Ouvrage de cette nature , 6c revêtu de toutes les formalités les plus exac- tes. Il y eut plufieurs éditions , qui cauférent beaucoup de difputes,6c mê- me le Livre a été mis à V Index fans qualification néanmoins avec cette for- mule donec corrigatur. Il a fubi plu- fîeu's examens , enfin il s'eft trouvé quelques défeiifeurs aufii bien que des Critiques. i«*i. La joie que Mr. Baillet avoit de fe

voir encore une fois tranquille fut bien

tem.»

DE Baille T. 4f

tempérée par les triftes nouvelles qu'il reçut de la mort de deux perfonnes qui lui étoient fort chères. La pre- mière étoit un de Tes bons amis. La féconde étoit fbn frère le Médecin qui depuis un an étoit établi à Dinan aux gages du Roi & y failoit fa profefîion dans l'Hôpital Royal avec beaucoup de zèle ôc de fuccès.

Ses amis voulant tout à la fois profi- ter du calme dont il jou'iÏÏbit après la tempête , ôc faire diverlîon à fa dou- leur , le preiïbient de donner la fuite de fes Jugemens des Savans. Il s'y é- toit remis après l'Hiiloire d'Hollande j mais les efforts de fes Adverfaires le rendoient plus réfervé. Tout ce qu'il crut pouvoir accorder aux inftances d'un de fes meilleurs amis, fut un dé- tail du Plan qu'il en avoit donné au 169^ commencement de l'AvertifTement qu'il avoit mis à la tête du premier Tome de fes Jugemens de Savans. Il Tavoit réduit en une page. Il donna à celui-ci toute fon étendue. Il en contient foixante-feize qui font une petite brochure dont il ne fit tirer qu'autant d'exemplaires qu'il en dèfi- roit pour les dillribuer à fes bons amis. C'eit pour cela qu'il ne marque point

le

4^ Abrège' de la Vik

le nom de Tlmprimeur ni du Libraire que Ton auroit été importuner inuti- lement, puifqu'il ne lui en avoit laifTé aucun.

Mr. Baillet charmé d'avoir donné fi tranquillement Ton Hiftoirepour ne s'ê- tre pas montré , réfoluc d'en ufer de mê- me en publiant Ton Ouvrage de la con- duite des Ames qu'il venoit de compo- fer avec fa diligence ordinaire.

Le Livre tel qu'il paroît avec l'Ap- probation de Mr. Gerbais contient vingt-fept Chapitres fans Préface, le Privilège en eft accordé à Claude Ver- foris : l'Auteur y eil nommé Daret de la Villeneuve ; ce font deux mafques à la faveur defquels il a été reçu fans contradidion & fubfifte encore au- jourd'hui 5 comme tant d'autres qui n'ont excité aucune tempête , parce qu'on en ignore les vrais Auteurs. Ses amis même n'auroient peut-êtrejamais que ce Traité fût de lui, s'il n'en avoit fait confidence à quelques-uns d'eux. Vies dei L'Autcuî nous a marqué lui-même Mai"x595. l*époque de fon entreprife de la Vie des Saints dans une Lettre qu'il écrit à un grand Serviteur de Dieu,du Veii- ^ dredi quatre Mars KSpj-.

7^

DE B A T L L E T. 47

Je vous écris du jour que je commence à compofer une nouvelle Fie des Saints ^ qui J oit éxa5ie i^ édifiante , n'ayant pu réfifter au>î pre[fantes follicitations ceux qui me l'ont demandée. Cejî uff Ouvrage de longue haleine^ (^ qui avec mes autres occupations pourra bien durer quatre ou cinq ans.

Un an après TOuvrage commença à paroîtrc, ôc bien- tôt Ton reconnut qu'il auroit été de la prudence de le donner tout à la fois, par les cris que différentes pafîions élevèrent contre lui oc fon Auteur. Il l'envoya à cette perfonne avec une Lettre datée du treize Av/ril 1701.

Foilà enfin , dit T Auteur , Véxem* plaire de la Vie des Saints en douze vo^ lûmes que je vous prie de pré fient er àvo" tre Communauté. Ces douze volumes contcnoient les Vies des Saints àt% douze mois de Tannée, fuivànt le Ca- lendrier Romain. Après les avoir â- chevés , il continua l'autre partie qu'il avoit promiiè, le Public paroiftbit content de la première. Le grand 6c prompt débit fôurenu des inftances de ceux qui l'avoient, rengagèrent à te- nir parole. Il s'agiflbit encoi e de Jon^ ner l'Hiflioire des Fêtes mobiles, les

Vies

48 Abrège' de la Vie

Vies des Saints de Tancien Teftament qui font en vénération dans l'Eglife, êc la double Table qui marquât les lieux & les tems oîi les Saints, dont il a voit donné les Vies, avoient paru avec quelque diilinétion. Tout cela devoit faire encore cinq volumes i^' o^avo.

L'année i6çj. ne fut pas pour Mr. Baillet plus tranquille. Ses amis qui le fa voient occupe à la Vie des Saints, le publioient partout. Comme fa criti- que paflbit pour judicieufè , ôc des plus {ures, grand nombre d'Eglifes de Fran- ce penférent à le confulter fur la réfor- me qu'elles méditoient de faire de leurs Bréviaires. 1701. Les Vies des Saints parurent donc enfin au commencement de Mai en trois Volumes in- folio , ou en douze in-o6ta'vo , on leur donna cqs deux for- mes, la première, comme plus con- venable aux Savans qui confervent ces fortes d'Ouvrages dans leurs cabinets, l'autre pour ceux d'entre les Fidèles qui portent avec eux ces Livres capa^ blés de nourrir leur piété , ôc fe font un mérite de les prêter à d'autres pour la même fin. L'état d'une famille nombreufedefo-

Icc

DE B A 1 L L E T. 4^

•lécdelamortdefonfrereen 170 2. le dé- tourna pour quelque tems de Ton travail.

L'année 1 704. fembloit devoir laif- fer notre Auteur en repos: il ne lui refloit plus , félon fes engagenaens pris avec le Public , que de dreffer une ta- ble d'exemples tirés des Vies des Saints. Ce dcffein étoit fimple dans fon origi- ne, facile à exécuter à un homme qui préparoit déjà la troifiéme Edition de fcs Vies des Saints. Mais fur les re- montrances d'un de fes amis à qui rien n'étoit caché , il conçût à l'occafioa de ce premier, celui de faire un fyfté- me complet des points de Foi, de Morale 6c de Difcipline prouvés par l'Ecriture Sainte, & le confentemenc de fès Interprétés, par les Conciles & les monumens authentiques de i'Hif- toire Ecclefîaftique, par les Pères de l'E- glife, enfin par les exemples des Saints, lldevoitdonnerà ce projet le titre ôc la forme de Dictionnaire uni verfel Ecclé- iiailique , oii les Etudians en Théologie, les Doéleurs mêmes , 6c le fimple Fidèle pûflent aifément trouver dans l'ordre al- phabétique tout ce qui concerne ces trois Chefs, Dogme, Morale 6c Difcipline.

Il l'appelloit déjà fon grand 6c der- nier Ouvrage, il fe l'approprioit foit

7'om,L PartJL C par-

fo Abrège' de la Vie

parce que fa difpofîtion lui en paroif- îbit nouvelle, foit parce qu'il fe flatoic de l'achever en trois ans, Ci Dieu les lui donnoin avec fa fanté ordinaire, comptant dès lors d'en faire trpis vo- lumes in-folio^ fur tout ce qu'il a voit fait d'avance en ce genre depuis Rhétorique.

A fon dernier voyage de Baville les Religieux reformés de TOrdre de Saint Etienne de Grandmont voifîns de cet- te Terre , prièrent Mr. le Prefident de Lamoignon d'engager fon Biblio- thécaire à traduire du Latin en Fran- çois les Maximes 6c les enfeignemens de leur Patriarche. Ce Magiftrat qui aimoit fes voifins, flaté par les éloges qu'ils donnoient au Légendaire, les lui mit entre les mains, peifuadé qu'il les fatisferoit encore fur ce point, autant qu'il avoit fait fur la Vie de leur Infti- tuteur , dont ils étoient très-contens. Il combla efFe(Stivement leur attente plus promptement qu'il n'avoitefpéré. Ce- la pourra fe faire , dit- il à fon ami , ces jours-ci, ou au plus tard à la Chan- deleur, ce n'eft qu'un petit Livre m douze de plus de j-oo. pages, qui con- tient une excellente Préface, la tra- duâion éxaâe des Maximes de Saint

E-

3. AOttC

DE Baille T. ft

Etienne de Grandmont , ks Senten- ces en Latin , une Table étendue 6c raifonnée de Tes Maximes par ordre al- phabétique. L'Auteur n'avoit garde d'y mettre Ton nom. Ainfî le petit Li- vre paffa fans bruit : c'eft le dernier qui ait paru de lui.

C'eft ici qu'il faut parler de fes ul- cères , de fa maladie 6c enfin de fa mort. Ses Amis lui demandèrent des nouvelles de fa fanté , voici ce qu'il leur répond.

Fous vouîés donc ni obliger à vous par- ler encore de Vétat ou me mettent me s in- 1705 commodités. Il faut s^y réfoudre. Ce qui pourroiî empêcher ma guérifon , efi la complication des deux maux oppofés qui me retiennent. Mon mal d hyver^ je veux dire mes ulcères , va affés bien pen^ dant les chaleurs de Fété^parce que le froid lui efi contraire. Mais mon mal d'étéj c'eji' à-dire^ le double Er efy pelle ^ sHrri" te de plus en plus par ces mêmes cha^ leurs ^ £5? s'accroît de telle forte qu'il oc- cupe déjà plus de la moitié du corps , <y me menace de f aire f on ravage par tout le refte , fans qu'on puiffe s'y oppofer. Mais j'efpére auffi un accroijfement ds patience par le fe cour s de vos prières.

Madame de Lamoignon qui le vo- C 2, voit

fi Abrège' de la Vie

y oit avec peine baifTer de jour en jour, s'intereiToit fort à fa confervation , qu'elle Tavoit en£n forcé à fe mettre entre les mains de TAbbé Aignan. Car jufques-là Mr. Baillet n'avoit pas €u d'autre Midecin que lui-même. L'Eréfypelle lui couvroit tout le corps, hors les parties qui étoient expofées à l'air & â la vûë de tout le monde. L'Abbé Aignan lui fît prendre des vulnéraires qu'il croyoit capables de dégager la malignité du fang 8c de le purifier. Mais ce remède irrita le mal au lieu de le diminuer. Un de ks amis qui connoiflbit mieux le tempé- rament de Mr. Baillet, lui confeilloic de ne plus l'employer, puiiqu'il ne faifoit que l'échauffer , lui qui natu- rellement avoit une chaleur fi vio- lente.

Madame de Lamoignon voyant qu'il périiToit à chaque moment meu- bla fa chambre três-modeflement, Sc l'avertit de fonger férieufement à la mort y ce qu'il reçut très-amiablement priant la compagnie de prier Dieu pour lui pardonner.

On le laifTa donc habillé , couvert de fa robe de-chambre dans un fauteuil, 011 fon premier foin fut d'appeller fon

Con-

D ir B A I L L E r. f j

Confefleur de Saint Paul Ta ParoilTe^ En Tatrendant il étoit fi plein des pen- fées du falut , qu'il ne regardoit ôc ne parloir à perfonne. Le ConfefTeur vint, 6c avertit enfortant, que Mr^ le Curé lui apporteroit les Sacrement fur les fix heures. Dans cet interval* le quelques-uns de fes amis avertis du danger il étoit le vinrent voir, le prefTérent de confier le dépôt de Ces Manufcrits à k perfonne qui étoit au- près de lui depuis huit ioui s , 6c qu'il chargeoit de les dernières 6c fecrétes difpofitions. Leurs inftances lui fai- fànt craindre que n'ayant rien ordonné dans Ton Tellament au fujet des Manuf^ crits , la perfonne de confiance ne Ic3 prît, ou pour les garder ou pour les leur remettre à leur difcrétion j il lui fit promettre de les remettre tous fana exception aufîi-tôt après fa mort à Mr. k Préfident de Lamoignon. Ils font à lui, ajouta- t-il j fi vous en aviés be- foin, ils feront entre (es mains mieux qu'entre les vôtres j quoiqu'il n'y ait rien d'achevé 6c même qui vaille. Il lui dit: p^om trouvères mon Teflament êhgraphe tel que nous Pavons minute enfembîe il y a deu^ ans. Soyes-en h fidèle Exécuteur fous les yeux £5? les C j. avu

f4 Abrège' DE LA Vie

avis de Mr. le Préfident. Quand j'au- rai reçu les Sacremens, retirés-vous, & revenés demain du matin (un gar- çon refkra la nuit auprès de moi. Vous me lires à haute voix TOffice de TEglife que nous reciterons enfemble jufqu'au moment qu'il ,plaira à Dieu me retirer de cette vie. Dès que j'au- rai les yeux fermés, ôtés de la vue mes habits & mon linge pour le donner à de pauvres Ecoliers. Cette perfonne l'af- fura qu'il lui (èroit fidèle en tout. Le malade ne penfa plus depuis qu'à Dieu, il fe mit lui-même dans l'état conve- nable pour recevoir les faintes Onc- tions, ne voulant pas permettre qu'u- ne bonne femme qu'on avoit appellée pour aider le garçon , mit la main fur lui pour quelques fecours que ce fût. On ne peut imaginer une délicatefle plus fcrupuleufe.

Dès que Mr. le Curé de faint Paul fut entre avec les Sacremens , le Ma- lade fe mit à genoux, fit les prières avec l'Eglife Ôc les AfTiflans. Il fe remit dans le fauteuil pour recevoir les Onétions, il répondit éxaèlement à tout ce qu'on lui demanda.

Après la réception des Sacremens, il demeura tranquille jufqu'à minuit,

(ju'un

DE Baille T. f^

qu'un tranfport de cerveau de quelques heures le fie aller 6c venir de fa cham- bre dans Ton Cabinet, parlant en Pré- dicateur des chaics du falut avec plus de force que jamais : après quoi il fe remit paifiblement dans fon fauteuil, oii le trouva fur \ts fîx heures du ma- tin la perfonne de confiance qui com- mença auprès de lui TOffice du jour par les Matines. Le Malade récitoit alternativement par cœur les verfets des Pfeaumes afies diilinétement juf- qu'à dix heures que fes paroles com- mencèrent à s'afFoiblir & à être entre- coupées.

Il étoit à tout moment diftrait par sa moif ic ùts perfonnes de toute condition qui J^'J^^^'" venoient le voir. On voulut le des- habiller & le mettre au lit fur les on- ze heures à la vue de quelques mouvc- mens convulfifs. Mais il s'y oppofà, ôc il fallut le laifier dans fa fituation ordinaire. On continua de reciter les Heures de PEglife par ordres il ne ré- pondoit plus qu'en bégayant. Soa Confefleur qui revenoit de porter à Mr. le Cardinal de Noailles la nou- velle de fon état, lui dit qu'il lui ap- portoit la bénédiàion de fon Archevê- que. 11 voulut fe mettre à genoux C 4 poiar

f6 Abrège' de la Vie

pour la recevoir , mais les forces lui manquaient. Il pofà fa tête fur les bras de la perfonne de confiance qui ache- voit lesCon^plies. On remarqua qu'en- tendant rOraifon /^i/ïta y qucefumus y Domine y habit ationem iftam^ il fe ré- veilla, fît un nouvel effort pour la ré- citer 5 ôc recommander à fbn Sauveur la Maifon qu'il montroit avec des fî- gnes de démonitrations de reconnoii^ fance. On l'entendit achever entre les dents l'Oraifon. Il fut encore en- viron un quart d'heure à répeter ce veriêt, Erra'vijîcut ovis qu^eperiit^ quare fewum îuum -, ôc il expira 11 douce- ment avec fes paroles y qu'à peine s'en apperçut-on.

Ainfi finit fa vie Adrien Baillet, fîmple Prêtre du Diocefe deBeauvais, ce favant Critique, d'une vafte érudi- tion 5 d'une mémoire Ç\ heureufe , d'un jugement fi folide, ce Pénitent ii auf- tére & Ç\ caché 5 Bibliothécaire de Mr. de Lamoignon depuis vingt-fix ans.

Dès qu'il eut les yeux fermés , le Confeffeur 5c la perfonne de confian- ce furent mandés par Mr. le Préfi- dent pour fivoir tout ce qui s'étoit pafTé. Le premier crut tout dire en un mot^ ea l'afTurant que Mr. Baillet

ayoit,

D E B A r L L E T. fY

«voit vécu ôc étoit mort comme un faint dans l'innocence ôc dans la péni- tence. L'autre lui marqua dernière volonté au fujet des Manufcrits , & que le Teilament diroit le refîe. On^ Talla chercher dans le moment , on en. fît la leéhire devant ce Magiftrat, fâ- Famille & fes Amis. Tous fondoient en larmes, quand pénétré de douleur de la perte qu'il faifbit, il les fit tous retirer , à la referve de TExécuteur pour le pleurer avec lui dans le iècret plus librement 5 & enfin régler avant fon départ pour Bâville ce qu'il ju- geoit convenir à fa propre reconnoif^ fance ôc à la mémoire du Défunt. 'Dh le lendemain matin on ramafîa tout ce qu'on put trouver de Manuf^ crits. On fe contenta de prendre des copies de fon Teflament»

Il y déclare d'abord , au nom du ^°" "^«^^^ Père, & du Fils, & du Saint Efprit , ""'**''" que pour ufer de fa liberté, marques? (a dernière volonté, la foumettre en tout à celle de Dieu, ôc difpofer du^ peu qu'il laiflera en mourant, il eft Ô5' iêra toujours fidèlement attaché à la Foi de Jefus-Chrift notre Rédempteur dans le fein de l'Eglife qu'il a foroiée ^ , ^ dans la Communion des Saints qu'il^

rS Abrège' de la Vib

a rachetés de fon fang. Il embrafle toures les vérités qu'il a révélées à fon Eglife, déteftant toute héréfie & tout Ichilme, voulant pour cela être enter- ré dans le Cimetière commun des Fi- dèles de la ParoilTe oi^i il mourra, com- me Membre du Corps Myftique de Jefus-Chrift avec eux. Par reconnoil- fance pour une telle grâce , &: dans le defîr de fe faire des amis auprès de Dieu en la perfonne des pauvres de Jefus- Chrift: dont il demande les prières , il les indituë fcs Légataires univerfels, à l'exception de quelques contraéts dont îl diftribuë les fonds & intérêts à fa fa- mille nombre, fe & pauvre II fouhaite que tout ce qui rega;de fes funérailles jfe fafle dans la plus grande (implicite, comme pour le moindre des Fidèles, Il recommande aux Exécuteurs de fon Teftament de ne rien faire qu'avec l'agrément de Mr. le Préfident de La- Eioignon à qui j'appartiendrai, dit-il, ôvec tout ce qui me regarde, jufqu'à la fin de mes jours, efpé'ant que les vifs refTentimens de la leconnoiflance que j'ai toujours pour tout ce que je lui dois , ne termineront point avec ma vie, mais que Dieu me per- mettra de les emporter en l'autre Mon-

de,

DE B A I L t. Ê T. fp'

de, afin de folliciter toujours divi- ne mifericorde pour lui ôc pour toute fon illuftre Famille, dont les intérêts fpirituels ÔC temporels ne me font point indifFérens. Jl ordonne enfin de donner à chacun de la Maifon trois Livres, un Nouveau Teftament, une Imitation & des Prières ^ à un Ami tout le Tillemont, à un Valet de chambre cent francs. Mr^ le Préfident voulut qu'il fut enterré fous les Char- niers de Saiiit Paul avec les Prêtres 5 & pria le CommifTaire Labbé de faire pofer avec le confentement de Mr> le Curé cette Epitaphe,

Hicjacet Adrianvs Baillet Sacer^ dos BellovacenJîS'iqtiipoft exprejfam mo' ribus^ fcriptis Fitam San6lorum , ahiit Pariftii anno faîutis ijo6. atatis f 5, apud Illuflrijfimum Senatâs Prafidem de Lamoîgnon , mjm BihUoîhecam à 16. annis curabat.

De catero Script a confuïe. Pofu'tf ^eftamenti Curator A.Frion ProfeJJbr Marchianus , anmentibus hîijus Paro^ çhiie Pauperibui heredibus fcriptis.

Son extérieur étoit plus négligé

que propre > car il étoit toujours

C ^ occuj^e

6o Abrège' DE li A V^ïe^

occupé ou à Tes études ou par les, fréquentes vifites qu'il recevoir , qu'il ne £e donnoit pas- le tems- ni le foin de ranger fes habits , fon meuble^ ni fes Livres y fe contentant d'ôter de la vue tout ce qui auroit pu la blefler : le refte alloit comme il pou- voir. 11 étoit d'une taille médiocre qui fe refîêntoit d'un fond d'indifpo- fition héréditaire , toujours fort é-- chaufFé y. quoique d'un teint pâle^ des yeux enfoncés y un large front : des cheveux noirs prevenoient en fa- veur de ion efpiit,. de fa mémoire, ôc de la confiance de fon travail,, il ne. fe chaufFoit jamais qu'en compagnie. Dès qu'il étoit feul, il éteignoit fon feu 5 tanjC par mortification que pour être moins di (Irait dans fon étude: on trouva caché de tous côtés dans les réduits de ion appartement plus de deux.voyes de bois fcié qu'il re- comm:|nda avant mort de remettre iecrèttemçnt dans le Bûcher commun, pour tenir caché le retranchement ^u'il a voit fait de fon nécefTaire.

Quoique fon mal de jambes ne l'eût jamais quitté, cependant il avoit joui, ii'une (ànté afTés égale pendant Ies',i8. éerniéres anaéês de favie jufqvi'à fon;

DE B A I T. L E T. ^E

Erefypelle deux ans avant fa mort 5. pour ne faire aucuns remèdes. Il vou* loit que Teau ou froide ou chaude bien employée fût le remède de pref- que tous les maux du corps. Il s'en trouva toujours bien à la moindre at- teinte qu'il rcflentoit > & quand le mal étoit violent , une dofe de Vinai- gre achevoit ce que l'eau n'avoit pa diflîper. Il traitoit durement fon corps, comme un ennemi infolent qu'il faut toujours tenir aiïujeti. Tous les jours ^ il s'étudioit à lui retrancher de fon or- dinaire 5 il Tavoit enfin accoutumé à. ne dormir que cinq heures , encore le plus fouvent habillé, à ne faire qu'un repas, à ne pas boire de vin, à pa{^ fer de feu, à ne fortir qu'une fois la. femaine en Ville 5 à garder le cabi-- net.

Dans un corps réduit à l'extrême^ néceflaire l'efprit ne pouvoit manquer d'être libre & le maître de l'un ôc de l'autre > fans difïïpation il étoit tou- jours appliqué : fans foin , jamais dif^" trait: fans defir, fans pafîîon, l'étu- de, la prière, la charité du prochain c^,. & la patience des vifites l'occupoienf tout entier. De ces études conti- nues 5, ces découvertes fi vaftes , ces.

9 7. P^r

6i Abrège* de la ViedeBaillet.

Extraits, ces Diflertations multipliées à rinfini , tant de Mémoires, tant d'Ouvrages écrits de fa main feule, fans fecours étranger, ces corre6tions faites par lui-même , la moitié des nuits paiïees dans les veilles, quarante trois ans entiers écoulés dans cette uni- formité inviolable, ont produit tant de fi bons fruits.

Fin de U Vie de Mr. Baiîîet,

PLAN

tfl

PLAN

D E

L'OUVRAGE

QUI A POUR TITRE:

JUGEMENS DES SAVANS

fur les principaux Ouvrages des Auteurs, (i)

A Mr. DE FONTFROIDE.

M"

NSI EUR,

Je vous envoie ce Pla» , pour vous en rendre tout a la fois çjf le juge ^ le maî- tre^ s^il eft vrai qiCil foit aujji nécejfaire que vous le penfés pour ceux qui ne peuvent fas juger de toute V étendue que doit avoir te Recueil des Jugemens des Savans par la Svijîon générale que f en ai donnée à la tête

in

1. Baillet avoit fait imprimer ce Vlan en \69^ in-iï. pp. 76. dont il n*^a été tiré qu'un fort petit AOiobte d'é&cmpl&ùes, qu'il a diûiibiks à fcs suois^

64^ JUGEKf'ENS DES SaVANS^ du premier volume (i). Le droit que voht' avés acquis fur tout ce qui me regarde efi trop ancien pour pouvoir vous être contefté ^ principalement en une occafion ou il s'^agit autant de vous demander des hmiér-es fur mon deffein , que de vous donner de nouvel- les marques di ma déférence, Je. vous en laiffe donc la décifion cor/ime à un Juge fort éclairé ^ l^ la difpofition comme à un Maî- tre^ dont je fuis le très-humble l^ le très»- çbéifja'nt ferviteur.

I. C*cft l'Avcrtiffement qui fuit, dans cette Edf- lioiijlâ Piéfaccdci'Auîcui des Notes, Tona, UVsnt^U.

FRE.

<5r PRELIMINAIRES

D E

L'OUVRAGE.

Des Jugemens fur les Livres en général : & des qualités louables & vicieufes de ceux qui jugent.

Des Préjugés ordinaires Ton eft à l'é- gard des Auteurs & des Livres.

PREMIERE P^RriE.

LES IMPRIMEURS qui fe font fîgnalés par leur favoir, leur induHrie, leur éxa6litude & leur fidé- lité.

LES CRITIQJLJES^^V/-^^^/W,

ceux qui donnent la connoifTancc des Auteurs , des Livres , des affai- res de la Litérature , & générale- ment de tout ce qui s'appelle Répu- blique des Lettres.

Les Critiques- univerfels qui ont parlé in- différemment de toutes fortes d'Auteurs, ou d'Ouvrages.

Les Critiques ou Bibliothécaires d'Auteurs^ Ejccléfialtiqaes> Les

66 P L A N D E l'O U V R a g E

Les Critiques ou Bibliothécaires d'Auteurs^ Eccléliaftiques Réguliers, ou d'Ordres Religieux.

Les Critiques & Bibliothécaires d'Auteurs ou d'Hommes illuflres recueillis par Provinces ou par Villes, félon la diffé- rence des Pays.

Les Critiques ou Bibliothécaires d'Au- teurs , félon la profeffion des Arts & des Sciences.

Les Critiques ou Bibliothécaires de Livres par fimples Catalogues, Inventaires de Bibliothèques, de Librairies, dcCabi-

- nets, de Boutiques.

Ceux dont la Critique fe trouve répandue dans divers Ouvrages, faits fur d'autres fujets.

Ceux qui (Ont traité des Gens d'étude, & de la manière d'étudier.

Ceux qui ont dreffé des fyftêmes d'Arts & de Sciences pour fervir de plan aux étu- des.

Les Critiqjjes Grammairiens^ autrement^ les Philologues, 6c Gens de Belles Lettres.

Ceux qui ont travaillé fur les ancie^is Au- teurs pour les examiner, les corriger, les expliquer & les mettre au jour.

Ceux qui ont fait des Recueils de Leçons diverfes , d'Obfervations , de Lieux com- muns, de Scholies, de Commentaires, & de Mélanges d'érudition, & de cette efpéce de Litcrature qui s'appelloit Gram- maire chés les Anciens & que les Mo-

der-

DES JUGEMENS DES SaVANS 67 dernes ont qualifiée Philologie. Ranges non par dalles, mais feulement félon Tordre des tems.

Les Grammairiens Artiftes ou Techniques, c'eft-à-dire^ ceux qui ont traité des lettres, des mots, éc des régies de la Grammaire.

Ceux qui ont traité de la Parole, & de la différence des Langues.

Ceux qui ont traité de TOrthographe, des Notes , des Monogrammes , des Chif- fres , des Abbréviations & de la Stéga- nographie.

Les Grammairiens de la Langue Latine, I. quiont fait les Didionnaires ou fim- ples recueils de mots, 2. qui ont écrit des régies de l'art.

Les Grammairiens de la Langue Grec- que , I. qui ont fait les Lexiques on Dictionnaires, 2. qui ont donné des ré- gies de Tart de la Grammaire Grecque.

Les Grammairiens Hébreux , Arabes & ceux de quelques autres Langues Orien- tales , difpofés félon la double méthode obfervée ci-defTus.

Les Grammairiens de la Langue Françoî- fe, I. ceux qui ont traité de l'Ortho- graphe de notre Langue , 2. qui ont traité de fes principes, 3. qui l'ont ré- duite en méthode, 4. qui y ont fait des Remarques & des Obfervations, s- <l^î en ont donné des Diétionnaires.

Les Grammairiens de la Langue Italien- ne, & ceux de la Langue Efpagnole,^^.

L£S

6S Plan de l^Ouvraget Les Traducteurs, qui ont tourné des Originaux de quelque Langue que ce foit, en Latin ou en Langues vulgaires»

Les Traduétcurs Latins, depuîs le qua- trième liécle de TEglife, juTqu'à notre temsr

Les Tradudeurs François, depuis le qua^ torziéme liécle, ou le règne de Char- les V.

Les Tradufteurs Italiens ^ Efpagnols , Alemans, dont les verfions en Langues vulgaires font les plus ellimées ou le« plus connues, parmi nous.

SECONDE PARTIE.

Les Poètes, 6c tous ceux qui ont employé k Fiélion dans leurs Ou- vrages.

Les Auteur? qui ont traité de TArt Poé- tique ; & de la verfification en toutes fortes de Langues. Les Poètes Grecs depuis Homère jufqu'au tems de la réduction de la Grèce fous l'Empire Romain. Les Poètes Latins- depuis les Guerres Pu- niques jufqu'aux tem,8 de la plus bafîc Latinité.

Et ceux des Grecs qui ont paru fous les Empereurs Romains &.de Gonf^ tontinople. Les^

DES JUGEMENS DES SAVANS.69

Les Poètes modernes depuis la renaiflan- ce des Lettres ou le commencement du 14. fiécle jufqu'a notre tems: foît dans les Langues mortes ou favantes ; foit dans les Langues vivantes ou vulgaires ; fans diUinâion de pays, ni de langue, ni de profefîion, ni de genre de Poëlîe; & fans autre méthode que celle de ror"* dre des tems-

Voilà ^ Monfieur^ ce qu'il y a d'' imprimé infqu'ici. Depuis que fat interrompu la pU" Oit cation de VOuvrage ^ j^ai eu occafion d'a^ majfer dequoi faire des Additions très-confit dérabîes , [oit pour augmenter les articles des Auteurs dont favois parle\ foit pour inférer de nouveaux Auteurs dont je n'avois point fait mention. Ces Additions font r an- gées dans le même ordre qu'efl celui que vous voyés dans les voUimes imprimés, 3^V« ai fait auffi au "Traité préliminaire dt tOu" vrage , fur tout à la partie qui contient les PréjUgés concernant les Auteurs ou les Li' vres. j'ai cru devoir grofflr celui qui regar» de les Anciens ^ les Mùdernes de ce qui s'*efi fait de plus remarquable à ce fujet de- puis la querelle émue dans V Académie Fran- çoife , ^ répandue enfuite par le monde au fujet d'un petit Poème intitulé \q Siècle de Louïs le Grand, l^oici la continuation du Plan de l"* Ouvrage félon la méthode que je me fuis trotofé efohferver dans f imprejjîon ^ quand il plaira à Dieu de faire naître l'oc" cafion de publier le rejle.

SUI'

m

jo Plan DE l'Ouvrage ^

SUITE DE LA SECONDE PARi:iE.

LEs Poètes Profaïques , ou les Auteurs de Romans ôc de Fixions en profc.

Traité préliminaire de la nature des Ro- mans, de ce qu'on peut blâmer, excu- fer, ou louer dans ce genre d'écrire. Romans ou Fixions des Orientaux. Romans des Grecs anciens. Romans des Occidentaux en général. Romans Spirituels & Moraux. Romans Politiques; Romans Philofophi-

ques; Romans Phyfiques. Romans Héroïques; Romans Comiques ;

Romans Héroï-comiques. Romans Satiriques; Romans Satiri-comi-

ques. Romans de Chevalerie ou Militaires. Romans de Bergerie ou Pacifiques. Nouvelles Hiftoriques ou petits Romans.

A l^ égard des Romans purement Eroti" aues , j*ai cru devoir me difpenfer à^en par- ler. Si fen représente quel^u^un par manié" re d^ exemple ^ ce ne fera que pour faire mieux juger de ce qu'on doit penfer des aw très y (jf faire approuver plus aifément les raifons qu^on a de les laijfer dans roubli. Les Auteurs de Fixions ingénieufes en profe, diftinguées des Romans, & con- fondues alGTés fouvent avec les Pièces fatiriques.

Les

DES Juge MENS des Si»VANs.7i Les Auteurs des Satires en profe, & de quelques autres en vers, dont on n*a point parlé parmi les Poètes ; avec un Traité préliminaire fur la Satire. On ne doit pas rapporter à cette cîajft le Livre ^^j Satires Personnelles qui portent le titre i:^' A N T i » iff que je fis imprimer en deux volumes l^an 1 689. c\Ji un Ouvrage purement Hifiorique tff Criti'^ que*^ çjf quoiqu''on y fajje fouvent le juge- ment des Auteurs i^ des Ouvrages quon y représente ^ c^efl un dejfein néanmoins en- tièrement détaché de celui ^^j J u G E M E N S DES Savans, Cîf composé dans une œ- conomie toute différente. Les Auteurs de Facéties, de Contes, de Pièces burlefques, tant en profe qu'en vers. Les Dialogiftes ou Auteurs de Dialogues. y^ai cru pouvoir ranger ici ces Ecrivains^ parce que pour l* ordinaire leur genre d'écri» re confîfte dans la fiStion, i^ qu'il e/lfow ventfatirique. Sans cela {^aurots cru devoir leur donner place entre ks Orateurs i^ les Epijîolaires.

Les Auteurs d'Apologues ou de Fables morales ; & ceux qui ont voulu donner des inftructions pour la conduite de la vie fous des images & des fignes. Les Auteurs Hiéroglyphiques 6c Symboli- ques, c'eji-à'dire^ ceux qui fe font ex- pliqués par Hiéroglyphes, & qui ont en- veloppé la vérité fous des fymboles : & ceux auffi qui ont fait des Recueils de Hiéroglyphes & de Symboles, ks^ dont il faudra rtmettre néanmoins la plus grann

de

yi Plan DE l'Ouvrage

de partie parmi les Antiquaires. Les Auteurs d'Emblèmes , de Devifes^ d*Enigmes, de Logogryphes , & d'au- tres manières de repréfenter la vérité fous des figuras , des fidions & des fa- bles.

Quoiqu'on pût rapporter ici le Blazo^y fat cru. en * devoir remettre les Ouvrages après les Hijîoriens ^ les Antiquaires. Les Auteurs de Paraboles & d'Allégories; du genre d'écrire par fimilitudes & com- paraifons pour renfermer un fens moral ou myftique dans des [récits hilloriques de faits imaginés. Les Auteurs d'Apophthegmes , d'Adages, de Proverbes , de Gnomes , de Paré- mies, &c.

Il fera peut-être plus à propos de remettre cette efpéce d'Ecrivains parmi les Auteurs de Morale humaine dans la cinquième parq- ue de cet Ouvrage.

Les Auteurs de Mythologie ou de ce qui s'appelle les Fables des anciens , avec un Traité préliminaire de l'efprit & de l'utilité de ces Fables.

Ceux qui ont écrit la Généalogie ou THiftoire des Divinités de l'Antiquité Païenne, qui ont traité de la Théologie ou Idolâtrie des Gentils. Mais il y a bien des écrits concernant leurs 'Temples .^ leurs Sacrifices ^ leurs fw perftitions que fai cru devoir remettre par» mi les Antiquités prophanes ^ dont je parle- rai après les Hiftoriens dans la troifiéme par* tie de cet Ouvrage,

Les Auteurs qui ont traité des Oracles du Paganifme. J'y

DES Juge MENS des SAVANS.75 J'y ai jo'nt aufîi quelques-uns de ceux qui ont écrit des fonges , des apparitions d'efprits ou de fpeâires, des vilions, & des opérations magiques. Mais pour les Ouvrages de cette nature qui ne regardent pas le l^agantfme , fai crû. devoir les remettre avec ceux qui regardent îa Religion ^ la Superftition en général dans la dernière partie de cet Ouvrage, Les Auteurs modernes qui ont fait des defcriptîons de Pompes, de Triomphes» de Fêtes publiques mais féculiéres, de cérémonies, de décorations d'entrées, de réceptions , dejouftes, de tournois, de carroulèls, debalets, de fpeâacles, de jeux publics , h autres repréfcnta- tions la Fable efl: employée pour le divertilTement plus que pour l'inliruc- tion.

J'y ai ajouté quelques-uns de ceux qui ont écrit des jeux à caufe de la proxi- mité du fujet. Mais pour ce qui regarde ce qui était en ufage chés les anciens fur toutes ces chofes , on le trouvera parmi les Antiquaires après les Hifloriens. Et pour les autres jeux fervant a la récréa» tion ^ a l'exercice du corps , voyés-les à la fin des Médecins,

Les Rhéteurs ou Rhetori- c I E N s , c'eft-à-dire , ceux qui ont traité de TArc Oratoire & de TE- loquence.

I. Parmi les anciens Grecs & Latins. Tom,L Fm.Il, D 2. Par-

74 Plan de l'Ouvrage 2. Parmi les Modernes , fe trouvent auffi ceux qui ont e'crit de l'Eloquence facrée, de la Rhétorique Ecclc'fiallique, & de l'Art de prêcher.

Les Orateurs qui ont écrit 6c dont il nous relie des pièces d'Elo- quence.

Les Orateurs anciens de la Grèce & de Rome.

Parmi lefquels fe trouvent auffi plufieurs de ceux qu'on a nommés Sophiftes^ & quelques-uns de ceux qu'on a nommés Scholaftiques ; les Faifeurs de Déclama- tions , de Panégyriques. Pour ce qui eft des Orateurs EccUJîaJii- ques de V ancienne EgUfe , je n'ai pas crû devoir les fe'parer de la clajfe des Saints Pe- res qui fe trouveront dans la dernière par- tie de cet Ouvrage,

Les Orateurs modernes , tant Grecs & Latins , qu'en Langues vulgaires ; dlvi- fés en trois ordres.

1. Les Orateurs qu'on peut appelIerScho- laftiques, & qui ont harangué fur des fujets divers.

2. Les Orateurs de la Chaire Eccléfîafti- que ou les Prédicateurs.

3. Les Orateurs du Barreau ou les Avocats plaidans; parmi lefquels j'ai rangé auffi les Auteurs de Difcours prononcés par les Magiftrats aux ouvertures des Au- diences, aux Mercuriales, & en d'au- tres rencontres.

Les

DES ] U G E M E N S DES S A V A N S. 75*

Les Epistolaires ou Auteurs de Lettres.

Ceux qui ont écrit de l'art & du caradére

Epiffolaire. Ceux qui ont écrit de la manière, des for- mules & du flyle des Lettres, des inl^ criptions , des foufcriptions , des adref- fes, tant pour les affaires eccléfiaftiques & les civiles, que pour celles qui regar- dent les habitudes réciproques des Parti- culiers. Lettres des anciens Latins.

A regard de celles des Pères de rEglife Csf autres Auteurs Eccléjiaftiques^ fat cric devoir feulement faire le choix d^un petit- nombre de ceux oit le caraéiére , le (iyle ^ le genre epifîolaire paraît davantage. Lettres des Modernes , tant en Latin qu'en Langues vulgaires , fur toutes fortes de fujets.

Nc'anmoins lorfqu^un Auteur na écrit que d^ une feule matière fans mélange .^ corn* me ont fait quelques Philofophes , Hijio'- riens j Politiques^ T'héologiens\ je réferve à parler de leurs Lettres parmi les Ouvra- ges de Philofophie^ d'Hifloire^ de Politi' que^ de Théologie^ ^c.

D z TROI-

Plan de l'Ouvrage

TROISIEME PARTIE.

Les Historiens, & générale- ment ceux qui ont décrit les lieux, les tems,ôcles adions des Hommes.

Les Géographes ou Hilloriens des lieux.

Les Géographes anciens, tant Grecs que

Latins. Le Géographes modernes, principalement depuis la découverte du nouveau Mon- de, jufqu'à notre tems. Les defcriptions particulières de pays & de lieux , que ^'on appelle Chorographies & Topographies. Les Itinéraires & Livres de Voyages. Les plans, profils & defcriptions des Vil- les, Places, &c.

Il y a néanmoins beaucoup ^Auteurs de Relations hifloriques des Provinces , Fil' les ^^ d^ autres lieux particuliers que je n'ai point fait difficulté' de remettre parmi les His- toriens des mêmes lieux , quoi qu'ils fem- hlent être confiderés comme Géographes. Les Ouvrages d'Hydrographie ou defcrip- tions des Mers , des Rivières & des au- tres eaux de la terre. M.ais pour ce qui eji des e'crits concernant ce que Von appelle la Marine ou V Art de la Navigation^ le Commerce^ les droits ^ les Us de la Mer , fai cru devoir les rapporter ailkurs. L E S

DES JUGEMENS DES SAVANS-^y

Les Chronologistes ou His- toriens des tems.

Ceux qui ont écrîtde la doârine des temS, par rapport aux caradéres céleftes , & feîon la dillribution civile des ditfcrens Peuples de la terre.

Les Auteurs de Calendriers , & ceux qu'on appelle Computiftes. 'Je ne comprens point les Martyrologes

parmi les Calendriers ^parce que je les aire-

fervés pour le Recueil des Hiftoriens Eccle^

fiaftiques.

Les Auteurs de Chroniques & de Fades, & les Chronographes, c'eji-a-àire^dç,\xj^ qui ont rangé les événemens humains félon la fuite des tems en les attachant à des Epoques , à des Cycles & à des Pé- riodes.

Les Historiens proprement dits, ou HirtoriensdesPerfonnes. Etpre- mïérement^

Les Auteurs qui ont traité de rArtHifto- rique ; de la manière d'écrire & de lire l'Hidoire ; de l'utilité qu'on en doit tirer ; de la créance qu'on y peut avoir.

Les Hiftoires générales ou univerfelles de- puis la première mémoire d'homme, jufqu'au tems de THiftorien. On auroit pu rapporter a cette efpcce la

plupart des Chroniques que nous avons ran»

gées ci-devant parmi les Ouvrages de Chro'*

nologie.

Les Hiftoires univerfelles de quelques fié" D 3 cleB

78 Plan de l'Ouvrage

des ou âges féparés. Hiftoriens qui ont écrit celles de leurs tems, fans fe res- traindre à aucun pays particulier. Les mélanges Hiftoriques ou les Fragmens de toutes fortes d'Hiftoiresprifes de tous tems, de tous pays, & de toutes fortes de perfonnes. Les Diâionnaires Hiftoriques & Recueils alphabétiques de l'Hiftoire générale des perfonnes & des pays, détachés de l'or- dre des tems.

Les Hiitoires Généalogiques qui paroifTent univerfelles , au moins félon les inten- tions de leurs Auteurs. Pour les Hîftoires Généalogiques qui [ont particulières , nous en remettons une partie parmi les Hiftoires particulières des pays iff des perfonnes qu'elles regardent , o' /'^»- tre parmi les Ouvrages du Blazon.

Les Histoires fpéciaîes qui peu- vent être regardées comme généra- les pour de certains Peuples ou de certains Pays par rapport aux His- toires particulières des lieux & des perfonnes. Ef premièrement ^

Les Hiftoires & Annales facrces : & tout ce qui regarde d'une manière générale l'His- toire des anciens Hébreux & des Juifs, jus- qu'au fac de Jerufalem fous Vefpafien. Auteurs d'Ouvrages mêlés & de Traitc^s fînguliers concernant l'Hiftoire de l'An- cien Teftament. Auteurs d'Ouvrages mêlés & de Frag-

mens

DES Juge MENS des Savans.7^ mens Singuliers concernant THiftoire du Nouveau Teftament.

Les Hirtoires générales de TEglife, & les Annales Eccléfiaftiques, depuis la naif- fance du Chriftianifme , jufqu'au tems des Hiftoriens qui les ont écriies.

Les Hiiloires particulières de l'Eglife pri- mitive ou des anciens Chrétiens.

L'Hiftoire générale de l'Eglife écrite par les Modernes , aufquels on a jouit aufli ceux qui ont traité l'Hiftoire facrée conjointe- ment avec rEccléliallique.

Les Hiftofres particulières deTEglife, é- crites par les Modernes.

Les Martyrologes & Ménologes; les Re- cueils de Vies des Saints , d'Ades des Martyrs, &c. les Faftes Eccléiiaftiques, les Légendes.

Les Hiftoires des Conciles en général & en particulier: aufquelles on a teint cel- les de quelques AfTemblées Eccléiialli- ques les plus célèbres.

Les Hiftoires des Papes en général & en particulier : celles des Schifmes qui ont divifé le Saint Siège; & celles qui re- gardent plus fpécialement l'Eglife Ro- maine.

Les Hiftoires des Cardinaux en général & en particulier , avec les Traites Hiliori- ques concernant la dignité du Cardina- lat, 6c ceux qui regardent l'Etat de la Cour de Rome hiftoriqucment.

Les Hiftoires Monaftiques d'Ordres Relî- gieu X . Et première ment , Celles des Pères des delerts, des Solitai- res Orientaux, des Moines Grecs an- D 4 cieus

8o Plan DE l'Ouvrage cîens & modernes. Celles des Religieux d'Occident.

Hilloites de l'Ordre de Saint Benoît , & des autres Maifons Monachales qui en font venues , tant d'hommes que de filles.

Hilloires de l'Ordre de Citeaux en général & en particulier.

Hiftoires de l'Ordre de Prémontré, de ce- lui des Chanoines Réguliers de Saint

- Auguilin, &c.

Hiftoires des Ordres particuliers des Char- treux, des Camaldules, de Fontevraut, des Maturins, de la Merci, des Jéroni- rrites, &c.

Hiiloîres des Ordres Mendians. i. Des Cai-mes. 2. des Auguflins. 3. des Do- rnijiicaîiis. 4. des Religieux de Saint François dl^lfés en plufieurs branches. Po^/r ce qiù ejt des privilèges ^ exempt

ùons ^ y autres droits des Réguliers^ j^ ai

remis les Cnvrages qîii en traitent parmi les

Auteurs du Droit Canon.

Pour ce qui eft des Ouvrages concernant

la D.fc'pUne Monaftique ^ les Régies ^ les

Statuts des Réguliers^ je les ai remis parmi

les 'Théologiens , entre les Afcétiques ^ les

lûyftiques,

Hilloires de la Compagnie des Jéfuites en. général & en particulier, avec les plus importans d'entre les Ouvrages qui fefont faits pour en attaquer & en défendre l'in- ftitut, la conduite, lado6lrine, &c.

Hilloires des autres Maifons Religieufes ou Congrégations de Clercs Réguliers : ^at exemple , Théatins & Barnabites ;

Pré-

DES JUGEMENS DES SaVANS.Si

Prêtres de l'Oratoire, Prêtres de laMiA lion , &c. Hifloires de Monaftéres & Communautés de Filles qui ne dépendent d'aucun des Ordres Religieux de ci-deifus. Hilloires des Religieux Militaires en gé- néral.

Pour les Hilloires particulières des Ordres Militaires ^ je les ai fourent j ointe s à celles du pays ils fe trouvent établis , au rang des Hi/loriens civils ^ profanes. Hilloires des Confréries & Sociétés de dé- votion qui font en quelque conlidéra- tion dans l'Eglife. Hiftoires des Héréiies en général Ôcen par- ticulier: Savoir, les Recueils & Catalo- gues univerfels des Hérétiques de tous les (iécles de l'Eglife. Hilloire des Hérétiques des trois premiers

fiécles. Hiftoriens des Arriens & de leurs branches ou defcendans, jufques aux Sociniens, Hilloires des Donatilles &desManichéenSy

& de leurs defcendans. Hilloires des Pélagiens, Demi-Pélagfens ; & de toutes les difputes élevées dans TEglifefur les matières de la Prédellina- tion & de la Grâce, jufqu'à nos jours. Hilloires des Eutychiens , des Nefloriens^ & des defcendans des uns & des autres-, jufqu'en ces derniers tems. Hilloires des Monothélites, des Iconoclas- tes , & des Schifmatiques Grecs. Hilloires des Vaudois, Albigeois, <& de leurs defcendans: celles des Wicléfites, des Huflices , (Sec.

D s Hîfloi-

§2 Plan DE l'Ouvrage

Hiiloires des Luthériens & des branches

diverfes du Luthe'ranifme. Hiftoires des Sacramentaires , &c. des Zuingliens & des Calviniftes , & de leurs branches. Les Mélanges hîftoriques ou matières di- verfes & détachées , concernant l'His- toire Eccléfiaftique, fans ordre des faits, des tems ou des lieux. Hiftoires des Etats de l'Eglife, des Offices & Dignités Eccléfiaftiques. Notices & Géographies Eccléliaftiques qui font gé- nérales. Hifloire de la Difcipline de l'Eglife, en ce qui ne regarde pas précifément le Droit Canon. Hiftoires profanes & civiles ; profanes par rapport à THiftoire facrce; civiles par rapport à l'Hiftoire Eccléfiaftique. Cette âîftmBion n'a lieu que four les His' foires des Peuples qui rî'étoient nt Juifs ni Chrétiens, Depuis que les Etats ^ les Princes qui les ont gouvernés ont embrajfé le Chrijiiantjme , tout fe trouve mêlé four le Civili^ pour ï* Eccléfiaftique dans les His^ toires. Et quoi qu'il fe trouve bien des HiS' toires particulières de pays qui font purement ^ccléfiafiiques , je ne laifferai pas de les rap^ porter avec les civiles des mêmes pays, Hiftoires prophanes des Orientaux, c'efi-à-dire , des Chaldéens , des Egyp" tiens, des Indiens, des Chinois, des Perfes, depuis leurs origines , jufqu'au tems des Grecs.

Pour ce qui efi des Hiftoires poflérieures des mimes Nations , nous Us rapporterons

après

DES JUGExMENS DES SaVANS.S^* après celles des Peuples de l^ Europe , à caw le des rapports qu'elles ont avec les découler- tes du nouveau Monde. Hiftoires de la Grèce Ancienne de- puis les teins héroïques ou fabuleux , ou depuis la guerre ce Troye, écrites parles^ auciens Auteurs Grecs. . Hîiloires de la Grèce ancienne par les Au- teurs Modernes. Hiftoires des Provinces particulières de l'ancienne Grèce fous le nom de laquel- le on comprenoit aulTi la Thrace, TA* ' fie mineure, la Syrie, l'Egypte, &c. HiAoires de la G R E c E moderne, ea ce qui n'a point de rapport abfolu avec l'Hiftoire de l'Empire de Conllanti' nople. Hîiloires Romaines écrites par les an- ciens Auteurs , depuis la fondation de Rome , fans autre ordre que celui du tems auquel ont vécu ces Auteurs, juf- qu'à la fin de l'Empire Romain en Oc- cident. Hiftoires Romaines écrites par lesModer» nés, jufqu'aux mêmes termes. Pour ce qui eft de cette foule de 'Traités qui regardent les anciens ufages ^ coutumes j, rit s des Grecs ^ des Romains^ fai cru de- voir les remettre après les Vies des Hommes illuflres à la fin de cette troifiéme partie de VOuvrage fous le Titre d* Antiquités Grec» que s is' Romaines,

riiftoire Byzantine ou de l'Empire de Conftaniinople, non depuis Conftantin^ mais depuis Juftinien finit à peu près l'Empire Romain en Occident.

£> <^ Par

84 Plan DE l'Ouvrage

Par les Grecs, jufqu'à la rédudion en- tière de l'Empire fous les Turcs. Par les Francs ou Latins , & les autres Ecrivains Occidentaux de ces der- niers tems. Hiftoires d'I t a l i e inde'pendemment de TEmpire Ronriain. Hiftoires de l'ancienne Italie , c^efl-à-dire^ des Peuples difFérens du pays , & de leurs origines ; les Defcriptions Hiftoriques ou Chorographies anciennes & modernes du pays. Hiftoires Eccléfiaftiques de l'Italie en géné- ral. Hiftoire Civile de l'Italie depuis les Lom- bards, jufqu'au tems de Charlemagne. Pour ce qui eft de V Hiftoire des Gots ^ autres E^trangers en Italie qui font venus a^ i}ant les Lombards ^ elle efi cornprije ci-def fus avec celle de VKmpire Romain. Hiftoires de l'Italie depuis l'Empire des François & des Alemans , jufqu'à la di- vifion du pays en diverfes Principautés. Hiftoires de l'Italie depuis le iiécle de Dan- te & Pétrarque , qu'on s'eft mis à écrire en langue vulgaire. Hiftoires particulières des Provinces, Vil- les, & autres lieux de l'Italie, de Rome moderne, & de l'Etat Ecclé-

fîaftique. de Florence & de la Tofcane. de Gènes & de la Ligurie. de Naples & de Sicile en général & en

particulier, de Venife ôc des autres Villes de la Sei- gneurie^

da

DES JUGEMENS DES SaVANS.Sj*

du Milanez, & autres pays de Lombar-

die. de la Savoie & du Piémont, des autres Principautés & Républiques de l'Italie. Hiftoires de diverfes Ifles adjacentes à l'I- talie , aufquelles j'ai joint celles des liles de Malte h Rhode moderne, celles mê- me de Chypre moderne ; celles de Ra- gufe , celles de Dalmatie, &c. à caufe que leurs liaifons avec l'Italie moderne femblent plus grandes que celles qui pourroient les unir avec les Septentrio- naux. Hiiloires Généalogiques de l'Italie en gé- néral.

Pour ce qui efl des Généalogies des Mai" fons particulières d'Italie , 'voyés - les par- mi les Hijîoires ou Vie s d'Hommes illufireSy ou parmi celles des Villes ^ Seigneuries du pays.

Hidoires d'E s p a G n e. Hifloîres Chorographiques & Topographi- ques de l'Efpagne. Hiftoires des Origines &des Antiquités Es- pagnoles , ou plutôt l'Hifioire fabuleu- fe d'Efpagne. Hiftoires générales du pays félon l'ordre des tems , aufquels ont écrit les Hilto- riens. Hiftoires Eccléfiafliques du pays. Hiftoires particulières des Royaumes , Pro- vinces, Villes & autres lieux d'Efpagne; par exemple^ de Caftille, d'Aragon, de Catalogne, &c. Hiftoires Généalogiques de l'Efpagne.

P^ Mé-

86 Plan DE l'Ouvrage

Mélanges Hiftoriques concemans les Es- pagnols , les Gots, les Vandales , les Mores qui fe font établis dans le pays.

Hiftoires de Portugal générales & particu- lières dans le même ordre que celles d'Efpagne.

Hiftoîres de France.

HiftoireChorographique tant ancienne que moderne du pays ; Defcriptions généra- les des lieux, &c.

Hiftoire des anciens Gaulois , indépen- demment de i'Hiftoire Romaine.

Hiiîoire des Origines & des Antiquités des Francs , avec l'Hifloire fabuleufe de la

France.

Hilloires générales de la France , depuis l'origine de la Monarchie j ufqu'au?, tems de ceux qui les ont écrites.

Hiftoires & Annales Ecclédaftiques de la France. Notices dEvêchés, & autres matières hiftoriques de rEglile Gallica- ne en général.

Hiltoires de la première race de nos Roîs^ écrites, tant par les Anciens que parles

Modernes.

Traités finguliers qui regardent cette même Race par les Hiftoires déta- chées. Hiftoires de la féconde Race en général & en particulier > fuivant la même mé- thode. Hiftoires de la troifîéme Race dans le mê- me ordre pour le gênerai & le particu-. lier, jufqu'à la branche des Valois. Hiftoires des Croi fades ou des expéditions des François en Orient , fous cette mê- me

^

DES JUGEMENS DES SAVANS.87

me Race, pendant plus de deux fiécles, Hilloires de la branche des Valois en gé- ^ néral & en particulier, jufqu'à celle des Bourbons. Traités finguliers d'Hiftoires ou défaits arrivés durant cet efpace. Mémoires hiftoriques, &c. Hiftoires de la Ligue, des Guerres civiles & autres troubles arrivés fous les der- niers Rois de cette branche au fujet de la Religion. Hiftoires de la branche des Bourbons en général & en particulier. Traités finguliers , Mémoires , Rela- tions» Recueils hiftoriques, concer- nant la P>ance fous le règne de nos trois derniers Rois. Hiftoires des Provinces , des Villes , & des lieux particuliers du Royaume de France rangées félon Tordre civil des Gouvernemens. Ordre auquel j'ai ré- duit même les Hiftoires Eccléfiaftiques de lieux particuliers , pour la commodi- té des Leâeurs. Ainfi Ton trouvera raflemblés fous le titre d'une Province^ d'une Ville ou de quelque autre lieu que ce foit tous les Traités concernant l'His- toire Civile , Eccléfiaftique , Généalo- gique, Topographique & Naturelle de chaque lieu ou pays en queftion. Hiftoires des Provinces , Villes & lieux joints à la France dans les derniers tems, ou qui font de fon voilinage; par exem- ple^ de la Lorraine & de rAlface;de la Savoie & de Genève; du RouffiUon & de la Navarre , dont les Hiftoires fe

trou-

88 Plan DE l'Ouvrage

trouvent aulïï en partie parmi celles de l'Allemagne , de l'Italie & de l'Efpa- gne. Hilloires Généalogiques de la France en général , & celles de la Maifon Royale en particulier.

Pour ce qui ejî de celle des autres Ma'ijOTîs ^Familles du Royaume ^elle s fe trouveront ou far mi celles des Provinces ci-devant^ fé- lon V ordre Géographique ; ou parmi les His- foires C5J' l^^ P^i^s d'Hommes tllujires ci-a^ près félon Pordre Alphabétique. Hiftoires de l'Etat de la France , des Offi- ces de la Couronne, des Dignités &des Charges du Royaume. Traités Hiftoriques concernant les Etats du Royaume, & leurs afTem- blées ; les Parlemens , & ce qui re- garde le Gouvernement & la Police de la France. Mélanges d'Ouvrages, ou Traités divers de matières qui regardent l'Hiftoire de France. Recueils hiftoriques d'Hommes illuftres

de la France, dont on pourra remettre une bonne partie farmi les Vies d^ Hommes illuflres en gêné" ral^ entre les Hiflori-ens de {''Amérique , es' les Antiquaires,

Hîiloires des P a y s-b a s. Hîftoires Topograptiiques & Chorographî- ques des dix fept Provinces ; leur Hiftoi- re naturelle, les Itinéraires ^ Livres de voyages, qui en conticiuient diverfes defcriptions. Hilloires de rancienne Belgique ou de ce

qui

DES JUGEMENS DES SAVANS.89 qui s'appelloit autrefois le Belgium & la Germanie inférieure.

Hiftoires générales des dix-fept Provinces, jufqu'au tems de ceux qui les ont écri- tes.

Hiftoires particulières des Provinces & des Villes avant les Guerres. Aufquelles j'ai crû pouvoir joindre les Hiftoires de la Ville & du Pays de Liège.

Hiftoires de Bourgogne & d'Autriche dans

. les Pays bas, c'efi-à-dire ^ l'Hiftoire des Pays bas fous les Princes de la Maifon de Bourgogne & d'Autriche.

Hiftoires des troubles & des Guerres civi- les des Pays- bas, tant en général qu'en particulier , écrites du côté des Efpa-

. gnols ou Catholiques ; puis celles qui ont été écrites du côté des HoUandois ou Prutcftans.

Hiftoires générales de Hollande, c^eft-à- dire , des Provinces unies , & gouver- nées par les Etats Généraux

Hiftoires particulières de ces Provinces & de Iturs Villes , fur tout de celles de Hollande, Gueldre, Frife, k^c

Hiftoires générales des Pays-bas Catholi- ques depuis la féparation des autres.

Hiftoires particulières des Provinces Catho- liques &de leurs Villes ou autres lieux.

Relations & autres Traités hiftoriques con- cernant les guerres h les conquêtes des François dans les Pays-bas.

Hiftoires Généalogiques des Pays-bas &de leur NobleftTe. Voyés-en la plus gran- de partie parmi les Hiftoires particulières des Comtes de Flandres.

Mé-

ço Plan de l'Ouvrage

Mélanges d'Ecrits hiftoriques concernant les affaires Civiles ou Politiques, Mili- taires & Eccléfîaftiques des Pays-bas. Hidoires d'ALEMA GNE. Hiftoire Chorograp ique de l'Alemagneen général: & THiltoire naturelle du pays. Hiltoires générales de l'Alemagne, com- mençant dès l'Lmpire Romain ou mê- me dès le Délu/,e & la Création du Monde. Les Recueils divers ou Col- ledions d'Auteurs de Chroniques û'His- toires ou d'Annales Germaniques ai A- lemanniques.

Pour ce qui efl des Hifloires <r Alemagne depuis Charles Martel ^ Pépin , jufqu'à la tranflation de CRmpire Occident il des François aux Alemans ^je les ai presque tou- tes comprifes parmi les Hifloires de France fous la féconde Race de nos Rois. Hiftoires d'AIemagne depuis la tranflation de l'Empire aux Rois de Germanie félon l'ordre de la Chronologie, autant que cela fe peut commodément, jufqu'à no- tre tems. Hifloires des Provinces particulières de 'l'Alemagne, des Républiques, Princi- pautés ôc autres Etats du Corps Germa- - nique, des Villes & autres lieux parti- culiers d'AIemagne. Hlftoires Généalogiques de l'Alemagne en général. Pour celles des Maifons ou Fa- milles particulières, elles fe trouveront jointes avec les autres Hiltoires de ces Maifons parmi celles des Provinces ou des Principautés du pays. Hifloires de l'Etat de l'Empire, des Elec- teurs

DES JUGEMENS DES SaVANS. çt teurs & des élevions ; des Offices & Dignités de l'Empire d'Alemagne.

Mélanges de divers Ouvrages hirforiques, concernant les affaires de TAIemagne.

Hiftoires des SuijGTes, desGrifons, & des Peuples voifins qui ont relation aux Cantons des uns , ou aux Ligues des autres.

Hil^oires du Royaume de Bohême , çjfc.

■' voyés-ks parmi celles des Provinces par- ticulières d'Alemagne.

Hillofres de Hongrie avec celle de l'an- cienne Illyrie , celles de l'Efclavonie, de ia Tranlilvanîe, éfr. On auroit pu remettre tci celles de Dalmatie ^ Ragu^ fe qui fe trouz'e'fit ci-devant à la Cuite de celles de Ï^Italie moderne.

Hiftuires de Pologne, de Prufle , de Lî- thuanie , de Rufîie , de Mofcovie , de Tartarie , & généralement de tous les Peuples qu'on com^^reiioît autrefois fous le nom de Sarmares, de Daces, de Gé- tes , de Gots & de Scyrhes. Le tout fé- lon l'ordre des t. ms, des lieux & desper- fonnes tel que j'ai tâché de l'obferver dans les Hîrtoires précédentes.

Hilloires des dei;x Royaumes du Septen- trion compris fous le nom de Scandina- vie, c\fl'à'dire^ de la Suéde & du Dan- nemark; anciennes & modernes, félon le même ordre que ci-deffus.

1. celles qui font communes aux deux Nations.

2. celles qui font particulières à la Suéde.

3. celles qui font particulières au Dan- nemark. Hiftoi-

^^ Plan de l'Ouvrage

Hifloires des Ifles Britanniques comprîfeS aujourd'hui fous le nom de Grand-Bre- tagne ou d'Angleterre.

Hîiloires Chorographiques & Naturelles de ces Ifles , contenant les defcriptions des lieux , du climat & des Peuples qui les ont habitées en toutes fortes detenis.

Hifloires des anciens Peuples, & des anti- quités de ces Ifles.

Hifloires générales de ces Ifles depuis les premiers commencemens jufqu'au tems des Hifioriens qui les ont écrites.

Hifloires des Eglifes Britanniques par les Anciens & les Modernes jufqu'au tems de la Réformation fous Henri VIII.

Hifloires particulières de l'Angleterre^ tant Ecclciîafliques que Civiles , foit du Royiume en général, foit de fes Pro- vinces & de fes Villes féparément.

Hifloires particulières du Royaume d'E- cofTe jufqu'à fa réunion à la Couronne d'Angleterre.

Hiflo'îres particulières de l'Hibernie ou Ir-

. lande jufqu'à fa réunion à la Couronne d'Angleterre.

Hifloires Eccléfiafliques & Civiles de l'An- gleterre depuis le Schifme de Henri Vin. jufqu'à notre tems.

Hifloires particulières des troubles arrivés fous Charles premier & Cromwel ; & de ceux qui fe font élevés fous Jacques II. & le Prince d'Orange fon gendre.

Hifloires Généalogiques d'Angleterre & de la NoblefTe du pays.

Hifloires de l'Etat , des Offices , des Di- gnités & Charges du Royaume :Hifloire

de

DES Juge MENS des SAVANs.93 de la Police d'Angleterre, i^c. Mélanges d'Ecrits hilloriques, concernant

les attaires de l'Angleterre. HISTOIRES générales de T A s i e jus- qu'à notre tems , indépendemment des Grecs & Romains. Hiftoires du Levant, depuis que les Maho- métans, c^ft à-dire^ les Sarrazins &les Turcs, ont détruit l'Empire dcConftan- tinople. Hiftoires modernes de la Terre-Sainte , ou de la Paleftine , outre ce qui a été rap- porté des Croifades parmi hs Hiftoires de la féconde Race des Rois de France ; ^ des Itinéraires oh Livres de f^oyages par» mi les Géographes. Hiftoires générales & particulières des A- rabes & des Sarrazins depuis l'Hégire de Mahomet. Ecrites i. par des Maho- metans. 2. par des Chrétiens. Hiftoires générales & particulières des Turcs, avant & depuis la prife de Conf- tantinople , félon l'ordre Chronologi- que. Hiftoires particulières de divers pays , qui compofent maintenant l'Empire des Turcs, tant en Europe, & en Afie, qu'en Afrique. Mélanges de Traités, de Relations, & de Difcours concernant l'Hiftoire des Turcs. Hiftoires Eccléfiaftiques des Grecs moder- nes fous les Turcs; de l'Etat de leurs Egllfes, ^c.

Pour ce qui eft des Hiftoires particaîié- US de Rhodes ^ de Malte , de PIfte ^ du

Roy a H'

94 P L A N D E l'O UVRAGE

Royaume de Chypre^ voyés-les après celles de l^ Italie. Voyés aujji les Hiftoires des Or- dres Militaires du Levant comme des 'Tem" plier s , de Saint 'Jean de 'Jérusalem [oit avec ces mêmes Ht/loir es de Rhodes ^ de Malte ^ fait a la fin des Htftoires Monajliques ^ Régulières de l^Eglife, Hiiloires particulières de T Arménie, & cel- les des paysvoilins, comme de la Gol- chide, delà Mingrelie, osf^- Hiftoires particulières de la Perfe moderne 6c des Sophis. Pour ce qui eft de l'His- toire ancienne des Perfes, des Parthes, voyés- la ci-defTus avant l'Hiftoire de l'ancienne Grèce. Hiftoires de la Tartarie & des peuples ou

pays voifins. Hiftoires de l'Inde Méditerranée ou de

l'Empire du Mogol. Hiftoires des Indes Orientales : & généra- lement de tout ce qui regarde les décou- vertes , les expéditions & le commerce des Portugais, des Caftillans, des Hol- landois , des Anglois , ^c. dans les deux prefqu'Ifles , & dans les Ifles. Hiftoires de la Chine. Hiftoires du Japon. Hiftoires des Ifles voifines de la Chine & du Japon. Hiftoires Eccléfîaftiques , & Relations des Miflions faites par le« Chrétiens dans l'Orient , c^eft-à-dire , au Levant , en Perfe, dans les Indes, dans la Chine, au Japon & dans les Ifles. HISTOIRES générales de I'Apri- QUE. Les Defcriptions Géographiques, les Hiftoires naturelles du pays, ^c

Hiftoi-

DESjUGEMENS DES SaVANS. 95-

Hiiioires particulières de l'Egypte, de la Barbarie, de la Mauritanie, de Maroc, & autres Royaumes voifins.

Hiftoires des llles Canaries, de celles du Cap-verd, des Açores, de Madagafcar, & de toutes les autres qui font adjacen- tes à l'Afrique.

Hiftoîres de l'Ethiopie, de rAbyffinie,des autres Royaumes, Pays & Côtes de l'A- frique Méridionale.

HISTOIRES des Indes Occidentales ou de r A M E R I Q u E en général , c'eji- a dire ^ de l'autre Continent avec les Ifles, & de tout ce qu'on a découvert de terres inconnues vers l'un & l'autre Pôle.

Hiftoires particulières du Mexique, ou de la nouvelle Efpagne. Celle de la Flo- ride, l^c.

Hiftoires particulières du Canada. Rela- tions des Miflionaires de la nouvelle France. Hiftoires ou Relations des ter- res que les Anglois, les HoUandois, & les autres Peuples du Nord de l'Europe ont découvertes dans TAmérique Sep- tentrionale.

Hiftoires particulières du Pérou, du Bré- fil, & des autres contrées de l'Amérique Méridionale.

Histoires ou Vies âics Hom- mes illuftres de l'un 6c de l'autre féxe, dans toutes fortes d'Etats & de Profeffions.

Differtation prcliminairc de la manière d'é- crire

96 Plan DE l'Ouvrage.

crîre la Vie des Particuliers. Recueils de Vies & d'Eloges hiftoriques d'hommes illuftres faits pêle-mêle ; ou diftingue's par pays, par proteirions,par focietés,ou par tels autres rapports qu'il a plu à leurs Auteurs. Vies des particuliers détachées & rangées félon l'ordre alphabétiquede leurs noms, fans diftindion de Sexe, de Religioa, de Pays , de Profelfion , ^c. fe trouvent aulîi les Traités finguliers qui regardent l'Hiftoire perfonnelle des Particuliers hormis les Oraifons funè- bres que j'ai cru devoir adjuger aux O- rateurs plutôt qu'aux Hiiloriens. Pour ce qui eft des Vies des perfonnes qui ont gouverné les Etats en chef^ comme de Papes à V égard de PEglife univerÇelle , d'Empereurs t^ de Rois à f égard de leurs Empires i^ de leurs Royaumes , elles fe trouveront avec les Hijîoires des Etats qu'ils ont gouvernés ^ parce qu'elles en font partie d'une manière efjentielle ^ infeparable.

Les Antiqjjaires 6c ceux qui

ont traité des Usages divers du Genre humain dans toutes fortes de tems 6c de lieux d'une manière Phi- lologique, c'efi-à-dire, mêlée d'His- toire , de belles Lettres & de Gram- maire 5 pour expliquer la Religion , les rits 5 les coutumes, les exerci- ces, ôc les façons de faire des Peu- ples de la Terre.

Mélanges d'Antiquités facrées & prophanes

fans!

DES JOGEMENS DES SaVAMS. 9>

fans diftindion & fans ordre. Antiquités Sacrées & Eccléfialliques ♦con- cernant les ufages des Hébreux & des Chrétiens en général. Antiquités Sacrées en explication des cho- fes finguliéres de l'ancien Tellament concernant l'hiftoire ou le fens literal, rangées. félon le canon ou l'ordredes Li- vres de ia Bible. Antiquités Sacrées concernant les fingula- rites hiltoriques naturelles & literales du Nouveau Tcftament. Antiquités Eccléliaftiques concernant les ufages & autres particula^:ités des Chré- tiens de l'ancienne Eglife. Antiquités Profanes & Civiles , c\fl-à- dire , qui regardent en général la Vie commune des Peuples de la terre, <Sc principalement celles des Gentils, par- mi les anciens Grecs & les anciens Ro- mains. Antiquités de chofes particulières aux Grecs. Antiquités de chofes particu- lières aux Romains. Antiquités de chofes communes aux uns & aux autres. I, de leur Religion & de tout ce qui regarde leurs fuperftîtions , rV/î-à- d'tre , leurs Dieux, leurs Temples, leurs Fêtes & leurs Sacrifices, outre ce qui a été rapporté ci-devant de U Mythologie. a. de leur Gouvernement, de leur E- tat, & de leur Police; de leurs Char- ges, de leurs Familles, de leurs Af- femblées civiles. l'om.LFartJL E 3. de

^Z Plan de l'Ouvrage

3. de leurs Mariages, de leurs Socié- tés , de leurs manières de procéder en Juftice ; de leurs Domefliques; de leurs Commerces, & de leurs Sé- pultures.

4. de leurs habits, de leurs meubles, de tous les autres ornemens, & des foins qui regardoient le corps.

5. de leurs maniéreb de vivre en tout ce qui concernoit le boire & le man- ger, hors ce qui appartient à laPhy- fique ou à la Méaccine , dont il eft parlé ailleurs.

6. de leurs exercices & de leurs diver- tifTemens publics ou particuliers. Ou- tre ce qui a été de ^ a rapporté ct-dejjus des pompes ^ des jeux publics^ dans la féconde partie de f Ouvrage,

7. de leurs manières de bâtir, de culti- ver les terres & les jardins, des ou- tils ou inltrumens dont ils fe fer- voient dans leurs travaux ; de leurs voitures, ^c.

8. de leurs Arts méchanîques & libé- raux , de leurs manières de faire U guerre par terre & par mer, de leurs armes & machines, de leurs vaifleaux, ^c. Outre ce qui fera remis dans la quatrième Partie de cet Ouvrage fur ces matières.

9. de leurs infcrîpt-ons fur toutes for- tes de monumens , de leurs pierres gravées , de leurs fceaux & de leurs cachets; de leurs Statues & autres fi- gures de toute efpéce.

10. de leurs monnoies , de Jeurs poids

ai

i

DES Juge MENS de« Satan s. 99

& de leurs mefures 1 1. de leurs Médailles & de tout ce qui

y a rapport. Mais comme f ai cru devoir joindre a ces Antiquités ce qui pouvoit regarder les ufages pojîérieurs des Peuples fur les mêmes chofes^ fat fait prefque toujours fuivre le Moderne après ï* Antique , non feulement en matière de Monnaies ; mais aujfi pour les infcriptions ^ les manières de vivre , de s^ habiller , de je divertir, ^c.

Les Auteurs qui ont écrit du Bla7.on des Armoiries , & de tout ce qui s'appelle Art Héraldique. Mais fai rapporté par^ mi les Hifîoriens les Livres deBlazonqui font faits fimplement pour ï* Hijloire Gé' néalogique des Familles^ ^ non pour fer ' vir de préceptes ou d'exemples à cet Art,

§yjTRlE'ME PARTIE.

Les Philosophes aufquels j'ai joint les Naturalistes , les Médecins, ôc les Mathé- maticiens.

LES PHILOSOPHES qui ont trai- té de la Philofophie en général, & de TArt de philofopher , c^eft-a-dire , de la manière de former le jugement . de pen- fer , de raifonner. Les Dialediciens anciens & modernes.

Les Philofophes anciens ou Barbares jus- qu'aux tems des Grecs, avec les Auteurs £ 2 Mo-

loo Plan de l*Ouvrage

Modernes qui ont écrit pour faire con- noître leur Philofophie; pour en oon- ferver les refl.es ou la mémoire.

Les Philofophes de la Grèce jufqu*à Pla- ton , principalement les Pythagoriciens & les Socratiques avec ceux qui dans les tems poftérieurs fc font attachés à Py- thagore & à Socrate.

Platon & fes Scholiafles. Les Philofo- phes Platoniciens, & les Académiciens depuis fes premiers Difc^ples jufqu'à no- tre tems, fans diftinélion de leurs clas- fes ou de leurs branches diverfes , & fans autre différence que celle de Tordre des tems.

Les Philofophes Epicuriens anciens & mo- dernes : Et cc;ux qui ont fait revivre en ces derniers tems les dogmes de Démo- crite , d'Epicure , fans s'en rendre les Sénateurs.

Les Philofophes Cyniques anciens & mo- dernes.

Les Philofophes Stoïciens anciens & mo- dernes : & par occafion les Auteurs qui ■ont écrit du Deflin & de la Providence en PJiilofophes.

Les Philofophes Pyrrhoniens; & les Scep- tiques des derniers tems.

Ariltote & fes Scholiafles ou Interprètes

Les Philofophes Péripateticiens depuis fes premiers Difciples jufqu'au tems de la Scholaflîque.

Les Philofophes Arabes ou Mahometans,

Les Philofophes Scholaftiques , la plupart Sedateurs d'Arillote Les principaux Auteurs de Cours Philofophiques

Les

t>ES JOGEMENS DÉS SaVANS.IOI: Les nouveaux Philofophes , c''eft- À-dire^ ceux d'entre les Modernes , qui fans s'ar- rêter à tout ce qui avoit été dit par ceux- qui les avoient précédés , fe font frayé des routes nouvelles pour rechercher la vérité, & qu'on peut divifer en trois- clafï* s.

1. Les Philofophes Acéphales , c''ejî* à-dïre\ qui n'ont pas d'autres chefs- qu'eux -mêmes, & qui auiïi ne paf- fent pas pour chefs des autres.

2. Les Ramilles que l'on pourro't re- mettre plutôt parmi les Logiciens, comme les Lulliftes.

3. Les Philofophes Cartélîens qui com- mencent à former diverfes bran« ches.

SoHS le nom des Philofophes .j dont je viens de démêler les Seéîes ; je comprens tous ceux aui ont traité généralement de tout ce qui regarde la nature des chofes^ ^ en parti cu^ lier de la conduite de la vie de Vhomme\^ ^ du règlement des mœurs ^par la voie du rai" fonnement.

Mais pour ce qui eft d^ ceux- qui ont trai^ Çéparément de ces matières.^ nous les re^ mettons les uns parmi les Naturaliftes ou Phyjîciens ci- après : les autres parmi les Po- litiques ^ les Moralifles dans la cinquiémt partie de cet Otcvraje. LES NATURALISTES ouPhilo- fophes-Hiftoriens des chofes naturelles. 1. Ceux qui ont traité de la- Phyfique particulière & détachée de fes prin- cipes généraux, i. Ceux qui ont traité des chofes na« £ ^ Vùr

Ï02 Plan t)e l'Ouvragï

turelles inanimées dans l'Univers par genres ou par efpé ces ,/^r éxem- pie, Des Cieux , de la Lumière , des Cou- leurs, des Elémcns , des Mixtes, des Météores , des Vents , des Eaux, des Folîiles , Pierres, Mé- taux , Minéraux , de TAiman , & de tout ce qui concerne la furfacc & le dedans de la Terre.

3. Ceux qui en particulier ont traité des Plantes, & qu'on qualifie com- munément Botaniftes. Aufquels j'ai joint les Auteurs qui traitent de l'Agriculture & du Jardinage.

4. Ceux qui ont traité des Animaux, tant de l'Air & des Eaux , que de la Terre Aufquels j'ai joint les Au- teurs qui ont traité de la Chaiïe & de la Pêche,à caufede la proximité du fujet.

^. Ceux qui ont traité de la nature de l'Homme en général; de l'état de fon ame ou de fon efprit fans rela- tion à la vie furnaturelle, ou à la Théologie révélée; de l'état de fon corps fans relation exprefle à la Mé- decine. LES MEDECINS.

I. Les Auteurs de Lexiques, Dîftion- naires, & autres Recueils alphabé- tiques de termes & de chofes qui regardent la Médecine en général , & chacune de fes parties en particu- lier-

2.. Les Auteurs qui ont traité de l'ctat

&

DES JUGEMENS DES SAVANS.IO3

& de la nature de la Médecine en général ; de fon ufage , de l'abus qu'on en a fait ; de fes progrès ; de la manière de l'apprendre & de l'e- xercer. 3.' Les Médecins anciens qui ont traité de la Médecine en général : Et premièrement des Grecs anciens ; d'Hippocrare & fes Difciples ; de Galien & des Grecs poilérieurs. Ce qui nous refte de la Se6le des Dog- matiques , des Empiriques & des Mé- thodilles. 4, Les Médecins Latins , depuis le tems d'Augufte ou de Tibère, juf- qu'à la fin de l'Empire Romain en Occident. 5'. Les Médecins Arabes, & ceux qui ont écrit pour ou contre leur maniè- re d'exercer la Médecine. Et par occafion, ceux qui ont écrit de la Médecine des Egyptfens , des E- thiopiens, des Indiens , des Chinois, & des Américains. 6. Les Médecins Occidentaux depuis le quatorzième fiéclejufqu'à notre tems. Les Commentateurs moder- nes d'Hippocraie & de Galien. Au- teurs modernes d'Inftitutions de la Médecine. Auteurs d'Obfervations diverfes, de Queftions, l^c. Les Anatomilles ou ceux qui ont traitéda corps humain, ou de quelques-unes de fes parties , ceux qui ont publié des nouvelles expériences fur cela. Les principaux Ouvrages de Chirurgie.

E 4 Les

J04 Plan- DE l'Ouvrage

Les Auteurs de Pathologie , c^eft-à-direy ceux qui ont écrit des maladies & de tous les autres maux qui affligent le corps humain.

Les Auteurs de Pharmaceutique, c'eft-k-- dire ,. qui ont traité des remèdes & de la manière de les compofer.

I^es Chymiftes dont l'Art & la Science font partie de la Pharmaceutique. Onau- roît pu rapporter ici pareillement les Bo" tanifles , à caufe de rufage des herbes ^ des Jimples dans la compofition des remé'' des : & ceux mêrnes qui ont écrit des haifjs ^ des eaux y des minéraux^. ^ des autres chefes naturelles qui entrent dans, la compofition des remèdes Mais les trouvera ci' de [fus parmi les Natura» Ujies.

Les Auteurs qui ont é-crit de la Théra- peutique, c'efî'à-direy de la manière de penfer les maux, & de traiter les mala* des ; l'on rapporte auffi ceux des Ouvrages de Chirurgie qui ne regardent pas précifément TAnatomie. Les Pra- ticiens & les Méthodiftcs modernes.

Les Auteurs qui ont traité du Régime de vivre en fanté & en maladie : De la Diè- te, des Alimens, des Viandes & des BoifTons; & par occafion de la Cuiline & de la Som.mellerie, ou de l'art d'ap- prêter à manger; de ce qui peut abré- ger ou prolonger la vie, en un mot de tout ce qu'on croit capable de con- server ou d'altérer la fanté. Mais pour ce qui eft des exercices du corps qui contribuent ou qui nuifent à la fanté ,

d&5-.

BES JOGENfENS DES SaVANS.ICJ^ des récréations & des jeux établis dans- la même vue, voycs après les Arts à la fin de la quatrie'me partie de cet Ou- vrage.

Traités de la Médecine des Animaux, particulièrement de celle des Chevaux, Mulets , Jumens & autres Bétes de fervice, que les Latins appellent Fcîe^ rinaria^ Hippiatricaj Mulomedkina'y de^* celle des Chiens, ^c

Les Mathématiciens.

Auteurs qui ont recueilli les illuftres Ma- thématiciens par genres & efpéces.

Auteurs qui ont traité de la nature, de l'excellence, de l'utilité, des progrès de la Mathématique; qui en ont fait des Didionnaires.

Auteurs qui ont traité de la Mattiémati-^ que en général, qui en ont donné les Elémens ; qui en ont fait des Syftêmes 5 . des Abrégés & des Cours entiers-;

Auteurs qui ont traité des Mathémati- ques par parties d(5tachces : & premiè- rement :

Les Auteurs qui ont traité de rArfthméti*- que,&de tout ce qui regarde la Science" des Nombres & leur ufage.

Auteurs qui ont traire de PAnalyfe dès- Anciens , de l'Algèbre ou Logiûique,. des Proportions & Logarithmes.

Les Auteurs qui ont traité de la Géomé--

trie en général, qui en ont donné les-

Elémens.

Ceux qui ont donné des Trakés fin*

gulîcïs fur- quelque partie de lâ-i

Géométrie , ^ar t'^em^U , des li-

io6 Plan de l'Ouvrage

gnes , des plans & furfaces , des folides, des coniques, tffc. Ceux qui ont écrit de la Géométrie pratique en particulier. Les Auteurs qui ont traité de laMufique, & de tout ce qui regarde les fons & rharmonie parmi les anciens & les mo- dernes.

Ceux qui ont traité des efpéces de

cette Science en particulier.

Les Auteurs qui ont traité de l'Optique

ou de la Perfpedive parmi les anciens

& les modernes.

Ceux qui ont écrit de la Perfpedive

pratique en particulier. Ceux qui ont écrit de la Dioptrique & de la Catoptrique. Les Auteurs qui ont écrit de la Géodéfîe ou de l'Arpentage , c'^eft-à-dire^ de la Science de mefurer les longueurs, les hauteurs & les profondeurs des terres.

Les Auteurs qui ont écrit de TAdronomie en général parmi les anciens & les mo- dernes.

Ceux qui ont donné des Sydèmes & des Hypothèfes, ou qui ont atta- qué ou défendu les Syftèmes & les Hypothèfes des autres. Ceux qui ont traité du mouvement des Cieux , des Corps céleftes , des Etoiles, des Planètes, des Comè- tes & des Phénomènes qui ne re- gardent pas précifément les Natu- ralises dont il a été fait mention ci- devant.

Ceui

DES JUGEMENS DES SaVANS.IO^

Ceux qui ont fait des Tables Agro- nomiques & des Ephémérides cé- leftes. Ceux qui ont fait diverfes Obferva- tfons Aftronomiques fans s'attacher à un fujet particulier. Ceux qui ont écrit en particulier fur tout ce qui regarde le Soleil & la Lune, des Eclipfes, àfc. Ceux qui ont écrit de la Sphère en particulier , des Globes célefle Ôc terreftre, de TAftrolabe, de l'An- neau , Â des autres Inftrumens Aftronomiques. Ceux qui ont écrit de rAftrologîe ju- diciaire. Dofît la plupart pourront néanmoins être remis dans la demie" re partie de cet Ouvrage parmi les: Auteurs de Superjîitions ou de faujj'e Religion. Pour ce qui eft des Auteurs de la Cofmo- graphie h de la Chronologie , deux Sciences qui participent beaucoup de FAftronomie , on les trouvera dans la troifiéme Partie de cet Ouvrage à la tête des Hiftoriens, les uns parmi les Géo» graphes, les autres parmi les Chronolo- giftes. Les Auteurs qui ont traité de la Mécha* nique en général parmi les anciens & ks modernes.

Ceux qui ont traité finguliérement des Machines & des Inftrumens de Mathématique. Mais j'ai remis ce qui regarde les Machines militaires parmi ceux qui ont iiailé àx TArt £ 6 jsû»

ic8 Plan de l'Ouvrage militaire ci-après. Ceux qui ont traité des relTorts, des automates , & de ce que les An- ciens appelloient Pneumatique. Ceux qui ont traité de la Gnomoni- que , c'eft -à-dire des Horloges , des Cadrans & Pendules, de la BoulFo-

Ceux qui ont écrit en particulier des Pompes & des Moulins , de l'art de découvrir, d'élever, de condui- re & de gouverner les eaux. Pour ce qui regarde la Marine ^ les yaijfeaux far rapport à la Méchanique , voyés les Ouvrages d'Hydrographie après ies Géographes ci-dejfus ^ ^ ceux qut ap- fartiennent a l'^Art de la Navigation , ci' Mprès,

Ceux qui ont écrit de la Statique^ c'eft-à-dire de la Science du poids y de la pefanteur & de l'équilibre des chofes en général. Ceux qui ont écrit en particulier de l*art de trouver I2 centre de gravi- té, ou des Centrobarîques. Ceux qui ont écrit des diverfesefpé- ces de la Statique par parties fépa- ' rées , principalement de THydrorta- tique & de rAéroÛatique , c'eft-a^ dire^ du- poids de l'eau & de l'air^ J''ai cru devoir rapporter ailleurs ceux qui ont fait des Traités Hiftorique s ^ Phi" ^logiques des poids ^ des mefures.

Ceux qui ont écrit des Baromètres,, des Thermomètres j des Hy|;romé- te€S-^ ^ç^.

©ES JCGEMEN'S DES SaVANS.îO^'

Les Auteurs qui ont traité de:^ Arts^ libéraux en général.

Ceux qui ont écrit de l'invention, de la perte, de la réparation, des pro- grès des Arts & des moyens de les- perfc'6lionner. Ceux qui ont traité de l'Ecriture, c'eft-à-dire, de l'art de lire, d'écri- re, de connoître ou d'expliquer les penfées par le miniftére des jeux, de déchiffrer toutes chofes , &c. outre ce qui a été rapporté parmi les Grammairiens touchant les let- tres , l'orthographe , les chiffres , !a Stéganographie dans la premi6" re partie de l'Ouvrage, Ceux qui ont traité de l'Art de l'Im- primerie , de fon origine , de fes progrès & de fes avantages, outre ce qui a été dii: des principaux Im- primeurs à la tête de cet Ouvrage.. La Gravure femble faire partie de Vîrnprimerie : fat cru néanmoins devoir plutôt la joindre à la Peintu-^ re avec laquelle elle n'a pas moins de rapport. Ceux qui ont écrit en général des Arts de la Peinture, de la Sculp- ture & de l'Architedure, & de ce qui eft de leur dépendance ; qui ont donné des recueils hiftoviquec. des Peintres, des Sculpteurs & des Architedes. Ceux: qui ont éerit en particulier de la. £ 7 Pein*

110 Plande l'Ouvrage

Peinture des Anciens & des Mo- dernes , de la Gravure , de la Sculpture; qui ont traité des Ta- bleaux, des Portraits, & desEftam- pes, des Statues, &c. outre ce qui en a été dit parmi les Antiquaires.

Ceux qui ont écrit en particulier de TArchitecture parmi les Anciens & les Modernes.

Ceux qui ont traité finguliérement de quelques plans , de quelques def- feins , & de quelques édifices fépa- rément.

Ceux qui ont traité de l'Architedure militaire. Voyés dans l'article fui- vant ceux qui ont écrit des Fortifi- cations.

Ceux qui ont traité de TArt militaire en général , & de tout ce que les Anciens comprenoient fous lenom de Tadiques.

Ceux qui ont écrit plus particulière- ment de la manière défaire laguer- re chés les Grecs & les Romains ; de leurs armes ^ de leurs machines^ &c. Outre ce qui en a déjà été rap" forte parmi les Antiquaires.

Ceux qui ont écrit de la manière de faire la guerre chés les Modernes , principalement depuis Tinventioa de la poudre.

Ceux qui ont écrit finguliérement de l'Artillerie & de tout ce qui la re- garde : du port & du maniment des armes .

Ceux qui ont écrit ea particulier de

la

DES JUGExVtENS DES S A VAN S. III

la manière de camper, d'aflléger^ de ranger en bataille, d'attaquer, de dérendre.

Ceux qui ont écrit en particulier des Officiers des armées & de leurs de- voirs; des Soldats & de leurs de- voirs; de la Cavalerie, de rinfan*^ tcrie, &c.

Ceux qui ont traité des Fortifications en général & en particulier.

Ceux qui ont traité de l'Art de la na- vigation , de la manière de faire les équipages chés les Anciens & les Modernes ; & tout ce qui regarde îa conduite des hommes fur mer. Ce qui concerne auffi les côtes,. les ports & les havres. Outre ce qui a été dit parmi les Géographes An-- tiquaireî , 05* ce qui fera dit aujji de la JurifprudeKce marine à la fin des Livres du Droit.

Ceux qui ont traité des exercices du corps & de Tart de s'exercer ; ce que les Anciens appelloient Gyr/i' nafiique & Agoniftique. Du Ma- nège, des Académies, de l'art de monter à cheval , de faire des ar- mes, de courir; des autres exerci- ces corporel s, tant à pied qu'à che- val, inftitués pour le divertiilèment; des jeux qui ont la même fin: & par occafion, des jeux qui amufent i'efprit fans exercer le corps. Ow- tre ce qui a été dit parmi les Anti^ quaiTfs part- 3. ^^ parmi les Auteurs

de

TZ PrAN DE l'OuVRAGET

de fiélions ^ de fpeélacles ^ ^c. para- de 2. de cet Ouvrage.

CINSiyiEME PARTIE,

Les Auteurs du Droit établi parmi les hommes pour réglerieur conduite, i. Ceux du Droit Ci- vil. 2. Ceux du Droit Eccléfiafti-^ que. j. Les Ecrivains de Politique,- 4. Les Ecrivains de Morale.

E C R I V AI N S de Préliminaires du Droit.

I. Ceux qui ont fait des Bibliographies ou des Recueils d'Auteurs du Droit, &de Jurifconfultes.

a. Ceux qui ont traité de la Jurifprudence en général, de la manière de l'étudier, de la réduire en art & en méthode.

3. Ceux quien ont donné des Elcmcns, des Syftcmes généraux , des Abrégés ou Epitomes , des Paratitles , & d'autres Apparats ou Préparatifs à cette con- noillance.

4. Ceux qui en ont donné des Dîdbionnai.- res , des I^idex , des Gloffaires , & d'autres R/épertoires généraux.

f. Ceux qui ont fait l'Hiiloire-& la Chro- nologie.

6, C^ux qui ont traité de fon origine h de iès principes, de fa fin , de fes moyens,

de.

DES JUGEMENS DES SaVANS.TI^

de Ton utilité , qui en ont donné les Eloges , ef(r.

7. Ceux qui ont donné des Traités géné- raux de la juftice & de l'injuftice , du droit de réquité,de la Loi en général, de la Jurifdidion.

8. Ceux qui ont traité de îa manière de

rendre la jullice,des devoirs & deTau» torité des Juges. Auteurs qui ont écrit du Droit Naturel, du Droit des Gens, du Droit Public en gé- néral, du droit commun à tout le genre humain. Auteurs qui ont écrit du Droit pofitif des Hébreux , & des autres anciens Peuples, appelles communément Barbares y à la diftinéiion des Grecs & des Romains qui les ont fuivis.

Ceux qui ont fait des parallèles & de5

concordances duDroit des Hébreux &

des Barbares avec celui des Grecs &

des Romaiiis.

Auteurs qui ont écrit du Droit des anciens

Grecs. Auteurs qui ont écrit du Droit des anciens Romains. Recueils de leurs premières Loix, & ceux qui ont fait des Notes & des Commentaires pour les expliquer. Jurifconfultes anciens qui ont vécu avant la compilation des Pandeétes, des Co- des, & de tout ce qui compofe aujour- d'hui le Corps du Droit civil: & dont il nous refte quelques Ouvrages. Ecrivains Modernes qui ont commen- té ou expliqué ces anciens Jurifcon^^ fuites..

DROIT

114 Plan de l'Ouvrage DROIT CIVIL des Romains & des Peuples dont le pays a été démembré de leur Empire, raflemblé en un corps par l'autorité de Juth'nien. Editions, cor- redions diverfes de ce Recueil. Notes & Scholies des Jurifconfultes fur tout le Corps de Droit.

Les Inftitutes de Juftinîen en particulier, leurs éditions féparées , leurs correc- tions, leurs abrégés, i^c. Les Commentateurs des Inflitutes fé- lon l'ordre des tems j fans diftindion de pa}S, i!fc. Le Digefte ou Pande6les ; & tout ce qui regarde cette compilation en général & en particulier.

Commentateurs du Dîgeile en général, rangés félon l'ordre des tems aufquels ils ont vécu. Commentateurs particuliers de diver- fes parties expliquées féparément. Auteurs de divers Ouvrages finguliers qui regardent quelques endroits du Digefle. Les Ordonnances & Conftîtutions des Empereurs recueillies pour compofer le Droit Civil : Et premièrement ^ Le Code Théodofien & tout ce qui en re- garde les éditions & l'explication, i^c. Le Code Juftinien , ce qui regarde fa com- polîtion, & les éditions, fcholies& cor- rections qu'on en a données féparément. Les Commentateurs du Code Juftinien rangés félon l'ordre des tems aufquels ils ont vécu. Les Commentateurs particuliers des

par-

Bhs Jugemens des Savans. Ilf parties féparces du Code, & ceux qui ont fait des Traités finguliers fur des en- droits choifis & détachés de cetOuvrage.

Les Novelles ou Gonititutions des Empe- reurs, publiées féparémeiit du corps de Droit. Commentaires & Traités finguliers des Jurifconfultes fur ces Novelles.

Le Droit Oriental des Grecs modernes, autrement appelle le Droit Grec- Ro- main en général.

Les Bafiliques ou Conditutions des Em- pereurs de Conftantinople, qui compo- ient le Droit Oriental de Grecs-Romains. Les Commentateurs & Scholiaftes des Bafiliques.

Les Jurifconfultes Grecs qui ont traité du Droit Grec-Romain , & qui ont paru de- puis Juftinien jufqu'à la prife de Conl^ tantinople par les Turcs.

Les Jurifconfultes modernes qui ont réta- bli la connoiflance du Droit Romain en Occident félon les Livres de Juftinien, depuis le XII. (iécle ou depuis Irner , & qui ont écrit indifféremment fur toutes fortes de matières du Droit-Civil , ran- gés félon Tordre des tems aufquels ils ont vécu, fans diftindion de pays. Ceux qui ont écrit féparément fur des cfpéces détachées , & fur des matières finguliéres de Droit, rangés par clalTes félon Tordre obfervé dans le Corps de Droit. Mais je n'ai pas cru devoir et a-' 1er ici lafous-divifion des titres qui aurait occupe' trop de place.

Les Conciliateurs du Droit; ceux qui ont

ii6 Plan DE l'Ouvrage recueilli les Antinomies , les Enantio^ phanes ou contrariétés apparentes , les variations, les différences du Droit ;qui les ont conférées enfémble , les ont con- ciliées ou expliquées les unes par les au- tres.

Les x^uteurs d'Obfervations , d'Emenda- tions ou Corredions , de Remarques , Leçons diverfes , de Mélanges, ou d6 chofes différentes ramafTées fur le Droit Civil-Romain qui ne fe peuvent pas ré- duire commodément à des clalTes cer- taines.

Les Auteurs qui ont traité le Droit par principes. Outre ce qui a été rapporté ei'devant de ceux qui ont écrit de [on origine.

Les Auteurs qui ont traité le Droit par Queftions , par Difputes, par Contro- verfes.

Les Auteurs qui ont donné des Confeîb juridiques , des Confultations , des ré- ponfes , des déciiîons ou conclufions , de fimples opinions, des conjeâures, ^c. fur des matières du Droit Civil- Romain.

LE DROIT Occidental des peuples de l'Europe depuis la décadence de l'Em- pire Romain en Occident, ou depuis les invaiions des Barbares du Septentrion dans les Provinces de TEmpire. Le Droit François ancien; Loix Sali- ques & Bourguignones;Conl^itutionsde nos Rois de la première Race : Capitu- laires & Ordonnances civiles des Rois de La féconde Race..

Le

T>ES JUGEMEMS DES SaVAN9^ÏI7

Le Droit François moderne fous la troifié- me Race de nos Rois : Et premièrement^ Ceux qui ont traité de l'origine & des progrès de ce Droit, qui en ont fait l'Hiltoire ; qui Tout conféré avec le Droit Romain. Ceux qui ont fait des Inftitutions ou Inititutes du Droit François, qui en ont donné des Méthodes , des Abré- gés, & qui ont voulu réduire en Art la manière de l'apprendre & .de Ten- feigner. Le Droit Coutumier de France: le5 Cou- tumes générales ôc particulières du Ro- yaume: leurs rédactions, i^c. Les Auteurs qui ont conféré les Coutumes les unes avec les autres, qui les ont conciliées , qui les ont expliquées par des Notes, qui y ont fait des Commen- taires , tant en général qu'en particulier. £d:ts & Ordonnances de nos Rois. Co- des & Recueils qu'on en a faits. Auteurs qui ont fait des Notes fur ces Or- donnances , qui \ts ont commentées , qui les ont conférées , ^c. Arrêts, ou Déciiions des Cours Souverai- nes du Royaume. Recueils divers qu'on en a faits. Plaidoyers des plus célèbres Avocats du Barreau François , principalement ceux les plus belles queflions de Droit fe trouvent examinées. Outre ce qui a étc rapporta ci-devant parmi les Orateurs. Les Praticiens François ou Auteurs qui ont traité de la Pratique judiciaire en -France, tant pour le Civil que pour le

Cri-

ii8 Plande l'Ouvrage

Criminel. Ctnx qai ont écrit du (lyle du Palais j des Formules, ^c Auteurs qui ont écrit du Droit royal & public en France, concernant les affai- res de l'Etat. Oufre ce qui fera rappor» t g parmi les écrits de Politique ci-après. Auteurs qui ont écrit fpécialement du Droit des Particuliers en France, par Traités finguliers, par Fa6lums, (^c> Auteurs de Maximes du Droit François. Auteurs de Traités touchant diverfes par- ties du Droit François rangés par clalFe félon l'ordre des matières qu'ils ont traitées. Auteurs de Queftions de Droit François & de mélanges ou de chofes qui ne fe peu- vent facilement réduire en clafTes. l^our ce qui eji du Droit François Eccle'- fiaftique , voyés-en les Auteurs à la fuite de ceux du Droit Canon. Le Droit Italien moderne diflingué de l'an- cien Droit Romain. Traités généraux de ce Droit. Conftitutions & Statuts des Provinces, Pays& Villes d'Italie, fur tout de Ro- me , de Venife, de Gènes , de Flo- rence, de Piémont, ^c. Edits & Ordonnances des Princes & Chefs de Communautés ; Décrets & Mandemens des Sénats & autres Con- feils de Républiques dans l'Italie ;Dé- cifions de Rote, ^c. Traités particuliers touchant les ma- tières du Droit Italien. Le Droit Efpagnol en général depuis les Wilîgots éc les Vandales. Ordonnan- ces

BES JOGEMEKS DES SAVANS.II9

ces des Rois. Conftitutions des Villes^ Ecrits des Jurifconlulces fur les unes & les autres. Auteurs qui ont écrit de la pratique & du ftyle du Barreau Efpagnol. Ceux qui ont écrit du Droit public de l'Elpagne, & des privilèges des Kois Catholiques.

Le Droit particulier des Royaumes réunis àrEfpagne, Entr'autres, Les Conltitutions S les Pratiques du Ro- yaume de Caitille & de celai de Léon. Les Conftitutions & Pratiques du Royau- me de Navarre & de ceiui de Bifcaye. Le For ou la Juftice du Royaume d*Arra- gon. Les Auteurs qui en ont fait des Traités. Les Coutumes, les Conftîtutions & les Us

de la Catalogne. Les Ordonnances & les Réglemens du

Royaume de Portugal. Le Dioit Efpagnol établi dans les Royau- m s de Naples & de Sicile. Le Droit particulier de ces deux Royaumes. Le Droit Efpagnol établi dans le nouveau Monde , c^efi-à-dire , dans l'Amérique & les indes qui obéillent au Roi Catho- lique. Le Droit Alemand avant la réception du Droit Romain au-delà du Rhin & du Danube. Le Droit Germanique-Romain, ^u Ale- mand-Impérial. Les Jurilconfultes qui en ont écrit en général & en particu- lier. Conltitutions & Ordonnances des Empe- reurs

120 Plan de l'Ouvrage reurs d'Alemagne depuis les fucceffeurs Charlemagne , & celles des Eledeurs de TEmpire depuis leur établifTement.

Décifions de la Chambre Impériale, & manières d'y procéder.

Auteurs qui ont fait des Notes & des Commentaires fur les Conftitutions des Empereurs ; & ceux qui ont écrit fur la Bulle d'Or en particulier. Ceux qui ont traité du Droit public d'Alemagne.

Auteurs qui ont écrit fur le Droit particu- lier d'Âlemagne félon Tordre des Pro- vinces & des Villes, de Tufage defquel- les il efl: queftion dans ces Traités.

Le Droit de Pologne, de Hongrie, de Suéde & de Dannemarck. Statuts & Pratiques de ces Royaumes.

Le Droit Flamand. Edits & Ordonnances des Princes du Pays. Savoir des Com- tes de Flandres, de Hainaut, de Hol- lande , ^c. des Ducs de Brabant , de Gueldres^ ^c^ des Princes des Maifons de Bourgogne & d'Autriche.

Loix & Coutumes particulières des Villes des Pays-bas. Mais ce qui r-egarâe le Droit de la Frife

tft compris ^armi celui de ï* Alemagne ^ quoi

qtt'il lui foit particulier.

Auteurs des Traités divers concernant le Droit Flamand.

Le Droit Anglois ancien & moderne ; public & particulier aux trois Royaumes. Loix anciennes des Ifles Britanniques.

Conftitutlons des Rois d'Angleterre. Re- cueils divers qu'on en a faits. Auteurs ^ui y ont fait des obfer valions .

Cou-

DES ÎUCEMENS DES SaVANS^ïH

Coutumes & Ufages des Provinces & Vil- les d'Angleterre. Auteurs qui en ont écrit des Traités. Loix , Conftitutions & Coutumes partica-

liéres -du Royaume d'EcofTe. Le Droit Nautique ou IVaités concernant le Domaine de la Mer, le Droit public & les prétentions que les Peuples ont fur elle.

Mais pour ce qui efi du Droit particulier <}ui concerne la Mer , la Navigation ^ le Commerce Maritime ; on en trouvera les 'Traites parr/ii ceux qui regardent le Droit Civil des Nations qui fe P attribuent.

Droit Eccléfiaflique ou Canoni- que.

Auteurs qui ont écrit de Torigme & de la fin du Droit Canonique, qui en ont fait l'Hîftoire; & qui ont donné d'autres Traités préliminaires à fa connoiffance.

Auteurs qui ont conféré le Droit Canon avec le Civil : & qui ont écrit fur les différences de l'un d'avec l'autre: Ceux qui ont donné les régies de Tun & de l'autre enfemble.

Auteurs qui ont écrit des Intitulions ou Inftitutes du Droit Canonique. Ceux qui l'ont réduit en Art; qui en ont donné des Méthodes , des Abrégés , des Sommes & des Syftêmes.

Droit Canonique de l'ancienne Eglife, Sa* voir ,

Colleétîons diverCcs des Conciles généraux & particuliers. T'ont, L Part, IL F Au-

121 Plan de l'Ouvrage

Auteurs Ecclefiaftiques qui ont fait des Notes & des Commentaires fur les Con- ciles.

CoUedions particulières & Codes de Ca- nons anciens, i. chés les Grecs, i.chés les Latins. Auteurs qui ont travaillé fur ces Canons féparément.

Auteurs deNomocanons chés les Grecs; & de divers Abrégés de Canons chés les Latins.

Collerions d'Epîtres Décrétaîes des Papes avant Gratien : & de quelques Epîtres Canoniques de Pères Grecs.

CoUedions de Capitulaires ou Conftitu- tions des Princes Chrétiens '& des Evê- ques concernant Tadminiliration & la difcipline de TEglife.

Auteurs particuliers de Pénitentîels.

Auteurs des Recueils de Formules ou For- mulaires dans TEglife. Outre ce qui fera rapporté parmi les Auteurs Liturgiques.

Canonises anciens qui ont écrit avant la réception du Décret de Gratien , ran- gés félon l^ordre des tems.

Droit canonique moderne , rafTemblé en un corps dans le douzième fiécle deTE- glife & les fuivans- Editions diverfes du Cours-canon ; correéiîons , glofes & notes fur tout l'Ouvrage.

Décret de Gratien en particulier. Ses é« ditions, fes correâions &c.

Auteurs Canoniftes qui l'ont commenté.

Decretales des Papes recueillies dans le Corps du Droit canonique. Des Com- pilations particulières de Grégoire IX. de Boniface VUI. de Clément V. de Jean XX.IL &c. Au-

DES JUGEMENS DES SaVANS.IIJ

Auteurs Canoniftes qui ont interprété par- ticulièrement lesDécretalespar desGlo- Tes & des Commentaires. ^

Bullaires ou Recueils de Bulles & de De- crétales poftérieures à celles qui font renfermées dans le Corps de Droit ca- non.

De la Chancellerie Romaine ou ApoftoH- que & de fes Régies , c'eft-à-dire, des Etabliiïemens faits à Rome depuis Jean XXII. & Nicolas V. & que l'on a fui- vis jufqu'à prefent en Cour de Rome.

Des autres Tribunaux Eccléfiaftiques de Rome, comme de rinquifition, du Saint Office, &c.

Les Canoniiles & Interprètes du Droit Ec- cléfiaftique en général , qui ont écrit depuis le treizième (îécle jufqu'au nôtre félon Tordre des tems aufquels ils ont vécu.

Les Canoniftes qui ont écrit en particulier fur des matières détachées du Droit- ca- non.

Auteurs de Traités particuliers fur la Ju- rifdiction Ecclèlîalîique.

Auteurs de Traites particuliers concernant Tautorité du Pape , & les démêlés fur- venus dans l'Eglife touchant la pui/Tan- ce Eccléfiaftique & la puifTance Séculière, tant en général qu'en ce qui regarde principalement l'Empire, la Seigneurie de Venife , l'Efpagne & l'Angleterre. Mais pour ce qui efl des différées arri- vés en France [ur cefujet^tant de la t art des Papes envers les Rois ^ que du Clergé même du Royaume envers les Magifirafs;

F Z 9f9

î24 Plan de l'Ouvrage

on en trouvera les Tr ait e's parmi les Ouvra» ^s qui regardent particulièrement le L>roit Eccléjiajiique de France. Auteurs de Traités concernant la Hiérar- chie ou la puilîance des Ordinaires dans rEglîfe; les exemptions des Réguliers , & les conteftations élevées de part & d'autre fur ce fujet. Auteurs qui ont écrit en particulier des biens & revenus Eccléiiaftiques , & de toutes les matières bénéliciales. Auteurs qui ont écrit en particulier fur les matières du mariage; matières fouvent communes à i*un & l'autre Droit. Auteurs qui ont écrit fur d'autres matières détachées du Droit Eccléfîaftique, rangés félon Tordre obfervé dans leCours-canon. DROIT François Ecclèiiaftique en gé- néral. Ceux qui ont écrit de fon ori- gine. Ceux qui en ont fait l'Hiftoire. Ceux qui ont tâché de le réduire en mé- thode. Auteurs qui ont traité des Libertés, Droits & Immunités de l'Eglife Gallicane ; f^ejî-à'dire , des anciens ufages , ou de ia manière dont l'Eglife de France s'tft attachée aux anciens canons de l'Eglife Univerfelle , indèpendemment du Droit poftérîeurement établi. Auteurs qui ont écrit en particulier des ma- tières conteftées entre Rome & la Fran- ce, fur cela , des prétentions de la Cour Romaine fur les franchifes du Royaume, des entreprifes des Papes fur les droits des Rois, & des bruits furvenus en ces occafions entre les deux Pulifance^.

Coa*

DES Jugements des Savans. la^

Conftitutions Eccléliaftiques des Rois de France concernant la diTcipline desEgli- les de leur Royauirie , depuis Charlema- gne jufqu'à notre tems , données fous le nom de Capitulaires, d'Ordonnances, de Pragmatiques Sandlions, &c.

Auteurs qui ont écrit du Droit Eccléfiaftî- que modern^' de France, c^efl-a-dire ^ depuis le Concordat de Léon X. & de François J.

Auteurs qui ont traité du Droit de Régale icparément. D.s Induits h autres ma- tières concernant les Bénéfices & les Bénéficiers de France, droits de Patro- nage, ^f.

Auteurs qui ont écrit de liV Pratique & des ufages du For Eccléiiallique en France; des Officialités, {^c.

DROIT Alemand Eccléfiaftique, prin- cipalement en ce qui regarde les Inverti- tures h le Concordat Germanique. Le rejie fe trouvera ci-devant parmi lesT^rai^ tes du Droit- canon qui eft commun à toute VRglife , aujjï bien que ce qui regarde le Droit particulier de s Eglife s de s autres E" tats de la Chrétienté.

Les P o l I t I qju e s , c'eft - à- dire^ les Auteurs qui ont traité de TArt de gouverner les hommes dans la vie civile , ou qui en ont publié des maximes.

Ceux qui ont écrit des avantages de la

Science de la Politique, & des abus qua

F 3 Ton»

Tz6 Plan de l'Ouvra.ge

Ton en fait : qui en ont donné des Sys- tèmes, des Abrégés & des Traités gé- néraux ; qui ont donné des Idées à des Defcriprions de l'Homme Politique

Ceux qui ont traité en particulier de la dî- verfité des Etats , & feparément de la Monarchie, de la République, de la ma- nière de régner.

Ceux qui ont traité du Prince, ou des qua- lités & des intérêts de celui qui comman- de aux autres; des qualités du Miniftre, de l'Ambafladeur, du Secrétaire, & des autres Officiers qui ont part à l'adminis- tration des Etats.

Ceux qui ont traité de la NoblefTe & du Peuple : des droits des Magiftrats & de ceux des Citoyens, des Corps de Vil- les & Communautés de la Bourgeoifie ; des Charges & Offices, i^c. Outre ce oui en a été dît parmi les Hiftoriens ^ les Antiquaires.

Ceux qui ont traité de la Paix & de la Guerre ; qui ont écrit leurs Négocia- tions , leurs Ambaflades ; qui ont re- cueilli des Traités faits entre lesPuifTan- ces , qui ont publié des Mémoires poli- tiques.

Ceux qui ont donné des Ouvrages mêlés de Politique & de Morale. Le refte fe trouvera parmi les Auteurs du Droit ^ de la 'Philosophie.

LES OECONOMIQUES , c\fl^ à-dire^ les Auteurs qui ont traité fingu- liérement de l'Art de gouverner une fa- mille ou même de mener une vie privée.

Ceux qui ont écrit de l'état des perfonnes

ma-

DES JUGFMENS DES SaVANS.I27

mariées & de leurs devoirs ; des devoirs réciproques des Pareils & des Entans; de ceux des Maîtres & desDomeiliques. Le refiefe trouvera parmi les Auteurs de Morale humaine ^ (^ paryni Us l'héolo' gicKS Moraux.

Les Moralistes , c'efî-à-dire^ les Auteurs qui ont écrit de la Mo- rale humaine, indépendamment des principes du Chriftianifme , fur les maximes de l'équité naturelle , & fur les lumières de la Raifon.

Ceux qui ont traité en particulier de la

Volonté humaine , & de fes dépendances. Ceux qui ont traité de l'Art de bien vivre,

& de vivre heureux dan§ le monde ; de

Tulàge des biens ai des maux de la vie;

de la Fortune, i^c. Ceux qui ont traité de la Vertu en général,

& de fes efpéces en particulier. Ceux qui ont traité des Paffions de TAme,

foit en général foit en particulier. Ceux qui ont traité diverfes queflions de

Morale, foit par des Ouvrages fuivisj

foit par maximes détachées.

Le refiefe trouvera parmi les Phîlofophes^ ^ pour ce qui regarde la Morale Chrétien- ne^ les Auteurs qui en ont écrit fe verront ci' après parmi les 'Théologiens Moraux ^ ^ les Auteurs de Livres de dévotion.

F 4 J/-

ïi8 Plan de VOvvkage

SIXIE'ME PARTIE.

Les Théologiens, c^efi-à-dircy ceux qui ont écrie fur des matières de Religion ou de Théologie.

Ceux qui ont écrit de cette Scrence en gé- néral, & de la manière de l'étudier; ceux qui en ont donné des Syflémes , des Méthodes, des Abrégés, des Intro- dudions.

Les Auteurs qui ont traité de la Religion en général ; de fes principes , de fes fondeinens, de fa nécefîité, de fa véri^ té, de fon utilité.

Les Ecrivains qui favorifentrAthéifme, le Liberîimfme , &c. qui femblent nier , détruire ou rendre inutile touteReligion* Auteurs qui ont combatu les Athées, les Impies & les Libertins.

Ces Ecrivains fuperftitieux qui abufent de la Religion. Ceux qui ont écrit de la Magie \ de TAdrologie judiciaire, des Divinations de toute efpéce, des Prefti- ges , Enchantemens h Charlataneries, de la Cabale, & des opérations des Dé- mons. Auteurs vilionaires qui ont écrit des Vifîons , des Ululions diaboliques. Auteurs qui ont combatu la Superftition & les Superftitieux de quelque efpéce que ce foit.

l^s Auteurs qui ont écrit de la Théologie

catur

©'ES JU SENTE N'S Dfi S S A T'A N5» I^-^p?

naturelle, & de Dieu , independemment de la révélation. /*<?« trouvera les Ouvrages de Métaphyjique , ou de ce qu^ on appelle maîntenant ùcience générale^ qui regardent ce point ^ ^ dont il n'aura po.nt été fait mention parmi les Philosophes C^ les Naturaltfies. Ceux qui ont écrit du Naturalifme , dcî- lumières de la- Nature en matière de Re- ligion. Geux qui ont fait des Conciliations ou des^ Concordes de la Raifon humaine avec- la Foi. Les Auteurs Deiftes, Politiques en Reli*-

gion, Juifs modernes, Mahométans. Les Auteurs qui ont combatu par des é- crits le Déifme, la Religion des Politi- ques., le judaifme, le Mâhometifme. Pour ce qui eft d,u Polythétfme ou de /'A dolatrie des Genttls^ on trouvera les Ouvra^ ges qui en traitent dans la féconde Partie- parmi les Rcrits Mythologiques^ ^ dans la-' tro'tfiéme parmi les Antiquités profanes a»' païennes.^

Les Auteurs qui ont traité particuliére-- ment de la vérité de la Religion Chré- tienne.

Pour ce qui ejl' des Owvrages H'enotiques faits pour concilier les différentes Se et es dt^ Chr'tflianifme^ fai cru pouvoir les remettrez- plus commodément- après les Hé'étiqnes mon- der nés.-

F f L-î-^

130 Plan de l*Ouvrace

Les Théologiens de Pofitivej premièrement ceux qui ont travail- lé fur l'Ecriture Sainte.

Ceux qui ont écrit de la divinité de TEcrî- ture, de fou authenticité, de ion auto- rité, de fa certitude.

Ceux qui ont écrit de la ledure de TEcr*- ture Sainte; de fa clarté, de fon obfcu- rite , de fa fuffifance ou plénitude ; de l'ufage qu'on en doit faire ; de la maniè- re de l'entendre & de l'expliquer.

Ceux qui ont prétendu donner la clef de l'Ecriture Sainte.

Ceux qui ont traité de fon fens naturel , & de tous fes autres fens.

Ceux qui ont traité du Canon des Ecritu- res, c^efl-à'd'tre ^àQS Livres Canoniques ôr des Livres Apocryphes.

Ceux qui ont donné des Plans, des Syfté- mes, des Me'thodes, des Abrégés, des Notices de l'Ecriture Sainte : ceux qui en ont fait des partitions oudiltnbutions: ceux qui en ont donné des Analyfes.

Ceux qui ont fait des Concordances de la Bible; des ceconomies de l'Ecriture, des Tables pour y fervîr d'Introdudion , des Didionnaires, Iffc,

Ceux qui ont écrit de la Grammaire de l'Ecriture Sainte , c^ft-à-dire , de tout ce qui peut fervîr à procurer l'intelligen- ce de la Lettre.

Paraphrafes & Veriions anciennes & mo- dernes de l'Ecriture Sainte: ceux qui ont travaillé fur les anciennes Verlîons ,

&

DES JUGEMENS DES SaVANS 13Î & ceux qui ont critiqué les modernes.

Ceux qui ont traire linguliérement du droit d'interpréter l'Ecriture , & d'en déter- miner le fens, tant en général que par rapport aux contcdations fufcitécs dans les deux derniers fiécles par les Protes- tans, contre l'Egiife Romaine: au fujet du Juge légitime des Controverfes.

Critiques facrcs & Interprètes litéraux du texte de l'Ecriture Sainte.

Editions diverfes de TEcriture: ceux qui y ont joint leurs notes & leurs correc- tions.

Interprètes moraux & mixtes de l'Ecriture, Ses Commentateurs rangés félon l'ordre des tems aufquels ils ont vécu.

Les Conciliateurs de l'Ecriture , c^efl-a» dire^ ceux qui ont entrepris de concilier ou d'accorder les endroits de l'Ecriture qui paroiifent contraires ou fe contre- dire.

Interprètes & Commentateurs qui ont tra- vaillé en particulier fur tout l'Ancien Teflament , ou fur quelqu'un de fes Livres à part, rangés félon l'ordre que ces Livres tiennent dans le Canon de la Bible.

Interprètes & Commentateurs du Nouveau Tcftament en particulier , tant litéraux que moraux, difpofés fclon Pordre des tems, ceux qui en ont fait des Syftémes & des Analyfes, des Abrégés. Outre ce qui a été rapporté parmi les Hijioriens f acres.

Auteurs qui ont travaillé fur l'Evangile féparémçnt.

F 6 Ce\ix

132 JUGEMENS DES SaVA-NS-,

Ceux qui ont fait des Harmonies ou des-

Concordes Evangeliques , ^c. Ceux qui ont travaillé fur quelques-uns

des Livres du Nouveau Teliament à

part. Mélanges d'Ecrits faits fur divers eodroits-

de l'Ecriture, rangés félon l'Ordre delà

Bible : Outre ce qui eft rapporté parmi les

Antiquités facrées..

Ce ferait ici le lieu des T'héologiens de Po- fitive qui ont travaillé jur les Conciles ^ les Canons l^ îesConftitutions de r.Eglife:.mais je n'ai pas cru devoir les f égarer des Cano- niftes qui- fe trouvent parmi les Auteurs du Droit Eccléfiajiique,

Les-Peres, ou THéologie deS: Saints Pères: Et premièrement ^

Les Auteurs qui ont fait des Traités tou- chant rautorité des Saints Pères : l'ufage & l'abus qu'on fait de leurs Ecrits & de: leur nom.

Ceux qui ont traité de leurs manières d'é- crire, de prêcher, d'interpjéter les Ecri- tures,.d'cxpofer les vérités Catholiques, ^c.

Les Pères de l'Eglife ,, & les autres Aut teurs Eccléliadiques qui ont écrit des matières de Théologie oa de Religion,, & que l'on comprend, ordinairement fous, le nom de Théologiens de Pofiti- ve.. Rangés félon l'ordre des tems aux- quels ils ont vécu depuis les premiers Difciples des- Apôtres , jufqu'au fiécîe des ScholtiUiq^ues en Occident, fans dis-

tindioiiv

iïES JUGEMENS ©ES S^VAïfS. l^J

tindion des Grecs d'avec les Latins.

Pour ce qui ejl aes Théologiens de Pofiù' ixe QUI ont paru depuis Pie?'.re Lombard on lu pn du douzième fiée le jufqu''ànotre temSy je n'ai pas cra. devoir les retirer du rang des Scholaftidues,

LesTheologiens Scholaftiques:: Et premièrement ,

Ceux quî ont traité de TArt de la Scho!as- tique, de Ton origine, .de fes progrès, de fon utilité,, de fes inconvenienSv de l'a- bus qu'on en fait : & de la manière de lire les Scholafliques avec fruit.

Ceux qui ont. donné des Abrégés & des^ Méthodes pour fervir d'introdudion à la Tiiéologie Scholalb'que^ qui en ont drefTé des Syftêmcs, &c.

Les Théologiens Scholafliques en général,, rangés félon l'ordre des tems aufquels ils ont vécu.

Commentateurs particuliers ou Interprétes^ du Maître des Sentences.

Commentateurs particuliers ou Interprètes- de Saint Thomas.

Les Sommîftcs généraux ou Auteurs de. So'mmes Théologiques: & ceux qui ont réduit toute la Théologie en un corps, achevé.

Les Théologiens Dogmatiques de l'Ecole qui fe trouvent fous-divifés en un nombre de claffes trop grand pour pouvoir être ici; fpécîfiés. L'ordre qu'on y garde eft ce- lui des matières difpol^es félon la mé« thode des Scholafliques.

F 7 "Lcsi

134 Plan de l*Ouvrage Les Théologiens Polémiques de l'Ecole, c'e/i-a-dire^ ceux qui ont traité la Théo- logie ériilique ou contentieufe , & les Concroverfes contre les Hérétiques. Rangés félon la difpofition des Héré- lies qu'ils ont attaquées. Ces Controverlilles font précédés- par les Auteurs qui ont traité de la Controver- fe en général , de l'art de difputer en Théologie, & des inconveniens qui en naifîènt, de la manière de terminer les Concroverfes : qui ont donné des Mé- thodes & des Introdudions à la Théo- iOgie Polémique: quLont écrit du Juge légitime des Controverfes. Outre ce qui en a été rapporté ci-devant parmi les Au- teurs qui ont écrit du droit d'interpréter l* Ecriture Suinte l^ d'^en déterminer lefens. Les Théologiens Hétérodoxes des deux derniers fiéclesqui ont introduit de nou- velles dodrines dans la Religion , ou qui ont attaqué celle de TEglife Catholique. Rangés par clafTes fous leurs chefs félon l'ordre des tems ils ont vécu. Pour ce qui e[i des Hérétiques des douze frerniers fiécles , ils fe trouvent parmi les Pc" res de fEglifefous le nom d'' Auteur sEc clé fias' tiques: Q les Hérétiques des Xïll. XIV. ^ "Vi. fiécles parmi les Scholafliques ^ les uns ^ les autres félon Perdre des tems, A la tête de ces Hérétiques fe trouve la claffe des Auteurs qui ont traité de THé- réfie en général ,- de la manière de la dé- couvrir & de la réfuter: de fes caufes, de fon origine h de fes progrès. De la conduite à des artifices des Hérétiques,

de

DES Juge MENS des Sa vans. 13^ de la manière dont on doit les traiter ou les punir. Outre ce qui a été dit de l^lri" quifition parmi les Hiftoriens Eccléfiajii' ques , CT* les Cayion'tftes.

Les Auteurs qui ont traité du Schifme en particulier h des Schifmatîques.

Les Théologiens Hénotiques & Concilia- teurs de Religions.

Ceux qui ont travaillé à réunir & à recon- cilier toutes les Sedes du Chriftianifme enfemble. Ceux qui ont traité de la to- lérance des Religions & de la liberté de conlcience fur ce point.

Ceux qui ont donné des Concordes parti- culières; des Traités Iréniques ou Pacifi- ques dt Religion , & autres projets & moyens de réunion: i. Entre les Ca- îhoiiques & les Proteiians en général, ou quelques-unes de leurs Seéles en par- ticulier. 2. Parmi les Sociétés desPro- teftans , qui le trouvent divifées entre- elles : fe voyent les Auteurs qu'on appelle Syncrétiftes , & ceux qui ont traité de tout ce qui regarde le Syncrétis- me dans fes différentes efpéces.

Les Théologiens Moraux & les Cafuiftes modernes, qui ont écrit de la Théolo- gie morale ou de pratique , & qui ont traité des Cas de confcience, parmi les Catholiques & les Proteftans fans dis- tindion de Sedes.

A la tête de ces Théologiens fe trouvent les Auteurs qui ont traité des Cafuiftes en général , de leurs devoirs & de leurs qualités. De Tart de douter & de déci^ der, des fcrupules de confcience; de la

con*

ïj5 Plan de l'Ouvrage'

confcience droite ou erronée; de lama-^ niêre de la fonder & de la conduire ; de la. Probabilité ; de l'Opinion; de la Ré- gie des Mœurs.

Les Théologiens de Dîfcipline. Auteur3 qui ont traité des ufages, coutumes & pratiques établies dnns l'Eglife y qui ont- écrit pour les maintenir ou les rétablir, pour julti fier les changemens qui y font- furvenus , pour en procurer la réforma- tion, &c. Outre ce qui en a été rappar- ié far mi les Canoniftes dans la cmqu:éme partie de cet Ouvrage,

Les Théologiens Symbolique* & Gâté- chétiqaes.

Ceux qui ont drefTé ou explique des Sym- l>3les, des Articles, des Profelnons ou Confeffions de Foi. Ceux qui ont pu- blié desExpolitions Jîmples de ladodtri- ne.de l'Eglife..

Ceux qui ont donné des Catcchifmes, des Syftêmes de créance & des Inftrudiions familières fur la Religion en toutes forâ- tes de. Langues & fans diilindion de Setles.

Les Théologiens Parsenétiques , ou leS' Auteurs d'Homélies, de Prônes, d'Ex- hortations publiques , ou de Sermons l'Eloquence étudiée n'a point beau- coup de part. Outre ce qui a été rap* porté fur ce fujet parmi les Orateurs de la Chaire , ou les Prédicateurs dans la^ féconde Partie de cet. Ouvrage.

Les Théologiens Afcétiques , ou les Au- teurs. d'Ouvrages compofés pour les 'éiercices de la vie fpirituelle, que nous

appela-

DES JUGEMENS DES SaVANS. I37 appelions géncralement Livres de Pieté ou de dévotion. Parmi lefquels on trouvera aufli les Auteurs Hétérodoxes qui en ont écrit fans diftindion des Seftes. Les Théologiens Myftiques & Contem- platifs, ou les Auteurs de Livres de Méditations & de Prières. Avant les- quels on trouve, 3. Ceux qui ont traité de la Méditation en général , de fon utilité , du bon & du mauvais ufage qu'on en peut faire ; de r Art de méditer , de la méthode qu'on y doit garder. 2. Ceux qui ont traité de la Prière ou de rOraifon en général , de l'Oraifon mentale en particulier ; de la m.aniérede prier ; de la pratique d'Oraifon ; des méthodes & des formules d'Oraifon. De ceux qui ont traité en particulier de

l'Oraifon Dominicale. Les Théologiens Liturgiques, c^ejl-à-dire^ ceux qui ont écrit fur tout ce qui regar- de le Service divin & les pratiques exté- rieures de notre culte. Ceux qui ont dreffé ou expliqué les Litur- gies anciennes des Grecs ou Orientaux, des Latins ou Occidentaux. Ceux qui ont ccrit des Offices divins par- mi les Anciens & les Modernes. Des Miflels , des Bréviaires , des Rituels ,, des Heures, des Ordinaires, des Offices propres ou particuliers , des Formulai- res , des Sacramentels , des Agenda & Manuels pour toutes fortes de Miniftres & Ofôciers de l'Eglffe.

Ceux

138 Plan DE l'Ouvrage Ceux qui ont écrit des Rits Eccléfîafti- ques, des Cérémonies de l'Eglife; des Fêtes , ^^c. ceux qui ont publié des Obfervations Liturgiques , autant en Philologues & en Hiftoriens qu'en Ca- noniftes & en Théologiens. Outre ce qui a été rapporté parmi les Antiquités Eccléjiaftiques.

VO US diriés , MONSIEUR , que je ne vous aurais fait tout ce détail que four vous faire comprendre plus fenfiblement qu^ auparavant combien V éxecution d^un tel âejfein eji au dejfus de mes forces, "Pour moi je n*ai befoin ni de ce détail ni des re" montrances (^autrui pour m^en convaincre. Mais vous m'avouerés que je ne ra'engage pas beaueoup , pourvu qu'on n"* exige de moi que ce que portent mes conventions avec le Public. Vous pouvés vous fouvenir des termes aufquels je lui ai fait regarder m.on Ouvrage comme un eflai fuperficiel & une épreuve fort imparfaite de ce qu'on pour- roit faire fur un de(îein important (i). Cette idée ne reprefente proprem'ent qu'une Lifte d"* Auteurs ^ d'Ouvrages rangés àpeu près fur le Plan que je viens de vous tracer^ avec quelques réflexions d' autrui que f ai bien voulu appeller par honneur JuGEMENS DES SavanS, quoique faïe marqué en plus d'un endroit (2) combien f et ois éloigné

de

î. Avertiffement num. tj.

2. Tom. I. pAg. 571 Se Tom. III. dans VEcUit' (iffement qui commence à la pig. i.

DES JUGEMENS DES SaVANS. I39

de croire que ces prétendus jugemens dnffent être des décifions. En mefurant ce qui rejie à imprimer fur ce qu'il y a d'imprimé ^ on jugera aisément que ce n^eft pas une affaire infinie , quelque longue (^ pénible qu'elle puijfe être. Il ne s^ enfuit pas de que POu'vrage ne foit pas au deffus des forces d^un Particulier aujfi mal pourvu que je le fuis des talens^ desfecours néceffaires pour fatisfaire le Public, M^iùs c''eft pour vous marquer que comme la fin de cette entrepri- fe m'efi aujfi préfente que fon commencement ^ fes progrès ^ je conçois mieux que perfora" ne qu'en renonçant entièrement à fapubli' cation , comme je r/Cy fens affés porte ^ je ne ferais pas un fort grand facri fie e à ceux qui croyant qu'on doit toujours laiffer le monde comme il eji , ' craindraient que les Auteurs ou leurs Ouvrages ne fujfent plus ce qiCiU aur oient été auparavant.

IN

140

IN PRïOREM BIBL10THECi£

LA MON 1 AN;ï:

I N B I C E M

PRiEFATIO

AD ILLUSTRISSIMUM CHRISTIAN. FRANCISCUM.

E BîbJ'tothecarum mliitutione ^ \ utilitate , ac dign'ttate fi quid ' ad te prceloqui conatus ero ^V i R Illustrissime , f^^e ego aéium agere videar pofl tam muhos tamque doâios viros , in primis Ful- vium Urfinum , Henrïcum Khfchium , Jus--

îum

T. f. Si cemot pf/f dit ^îénagc ch-sip. 109. defon Anti-Baillet , fe prend ici dans Je fcns du François •t'piy cette idée d'une afles grande & ^ffés bonne Sibliotiiéquc, locupUs fatis & eleJa Bibiiotheei ,nes'ac- cotde guère avec cette même Bibliothèque que li page faivante dit être remplie de toutes fortes de li- vres le nombre delquels exce'de celui des plus ara* pies catalogues, non feulement de Paris, mais de l'Vniveis , omnigetia librorum fupellex y cujus cenfus am- plijJJr/iaritm ''otitts , non Vrbis modo , fed & Orbis Bibli»- { thtcarttm catalogos ton^e exfuperdf, Quefl Ie/<»r/V,ajou- [

BiBLlOTHECA LAM0NIANiE.Î4t

$um Lipfium^ Judocum Dudinckium^ An"

tonium Pojfevinum , Claudtum Clemen"

tem ^ Johannem Lomejeriim^ Hermannum

Conringium , yoachtmum yohannem Ma»

derum^ ^, cjui nofîrâ'Te linguâ fcripfere ^

GabrieUm Naudau/n , Lîidovicum Jacob

Carmelitam ^ l^ ^ fi lubet ^ Domtnum le

Gallois , al'tojque , etiamfi , nec deeffet fpi"

cilegio locus tn tis auu.' tpjorum dAtgenùam .

fugijfe videntur. Ad rem igitur quam-pro»

xtmè Hofîram par efî accedere^ ac de info^

lenti haâenus method,o quam in dgerenàét

'Biblïothecce 'Tu ce yenu, inire vifum ^Jl non*

nullafubjicere.

Ex quo enïm fponfalibus tabults adjudica- ta T'tbî eft ab IHuftrtJfirno Parente locHples fatis (i) C5^ eleda Bibliotheca ^ quafi pro nihilo cceter as fortunée patria facultates ha^ hère vifus es , ^ cum P faite Prophetd ex^ clamare ^ Haereditas mea prasclara eft mi- hi, propter hoc Istatum eft cor meum(2). Atque exinde ea Te t>oti[fimum cura follici" tavit , ut quam nadus eras Spartam , hanc fplendidè fimul ac diligenter ornares. InteU iigebas quippe non adjpeéiaculum , quod ait Seneca (3) , fed adfludium inftruàam ejje

à

tt Ménage, eft mis pour valic^ comme en ont ufé les Auteurs du 7. ôc 8. fiécle, il ne fera pas de la belle Latinité. A cela Bailler auroit répondu deux choies , l'une que cenÇus ne doit pas fe prendre pour dénombrement miis pour eftimation , l'autre qu'oa pourioit trouver de bons exemples de/àfMdans la lignification de vulde^ comme quand Bacchis dans V HeAutontimorumtnoi dit Satij pol prottrvt «M Sjri fr*\ jrttjpA hue tniuxerunt,

t. Pfaiaa. j^. v. 6.

^ L. T^aaquUlit, aoimi cap, f.

i42Pr^fatio Prioris Indicis

à Parente BibUothecam ; nec Tua morximè referre quàm multos^ aut quàm nitidos ^ fed, quàm homs ^ quam utiles Ttbi l'tbros rel't* querit\ Jiudiofam fùrtajje , imo ne [ludiofam qu'tdem ejfe luxuriam. ac tnanttatem eorum qui fcientiâ I3' fiudio lacui^ multos libros coemere gefitunt , ïtfque concinnè ornat'ts ac dtfpojitis^ neque unquam loco motis ^ inde îamen erudït'tonis exift'tmattonem apud tryi' perttos aut adulatores venantur ; ejufmodi Bibliothecarum cumulatores illiteratos Gib- hofis eJfe fimiles ^ ut facetè aie bat Ludovic us XL RexGalli<e qui licet ingens à tergo gib- hi fui geftent onus , illud tamen nufquam intuentur : aut pueris illis , ut habet tLras^ mus , quibus totas noBes etft ardeant layn* pades , parum tamen aut nunquam ipfi in- vigilant, (i)

Sapientiùs igitur quàm ijîi Tuo nomini Tuceque dignitati confaltum iijli , qui , quod multi faciunt , laudare ingentia rura lubens lidearis^ at exiguurn^ quod pauci [oient ^ colère fedulus inftttueris : fi tamen illud exi- guum eft , in quo omnigena librorum fupeU lex exfpatiatur , cujus etiam cenfus ampli [fi- marum totius non Urbis modo^ fed ^ Or bis Bibliothecarum Catalogos longe exfuperat, Cujus Librorum Tuorum fupelleélilis fruc-- tum ut faciliorem fimul & uberiorem per- ciperes\, duo potijjïmum requiri animadver- tebasj alterum quod jam occupaverat Pa*

rens

1. Chriftian. Liberius pag. 110. Apophthcgmat, pag. IZ4.

2. %. Ménage n'aime point ce voluminum frontem & antipagmentHm , phrafe efteftivcment pédantefque, L'Auteur des Rc flexions ptg. X34« cft de fon avis,

de

BiBLIOTHECiE L AM O N I A N /t I43

rens Tuus ^ Galliarum juxta ac htterarum quondam amor ttunc defiderium , ut nimi^ rum Is' Maris emundioris Auciores , ^ nQt<e cafitgatîor'îs edittones compararev ; alîerum quod 'Tu jam^ridem m voit s habihas ^ ut ne tnillud vttium aut incommodum concurrere^ tur^quo laborant omnes ferè ijuotquut hade- nus Bibliûthecarwm co^texti funt Cataîogi^ qui jolam ac rudem voluminum frontem ^ antipagmentum (2) vix enunciantes incoc" tam ac indigeftam rerum^qucc in iis jacent^ molern nihil ferè juvant. Unum fortajfe ex- cipias Bibliothecce Bodlejancefive OxonieK' fis tôt a Europd imo ^ orbe pr(eftantij]im<e Cafalogum eut conficlendo tntegrum adlabo" ravit novennium Vir Clarijfimus "Thomas Hyde hujufce Bibliotheca Pr<efeâius , atU eum per atphabeticam Au6iorum non Ke- rum feriem digejjit. Sed pace omnium di* xerirn : Hase oportuit facere & illa non omittere (3). Illa ipja qua Thomcc Hydano (4) arrifit methodus , ut ad ftudiorum utili' tatem minus necejfaria^ ita nec fola debuit adejfe fed pojierior ^ cui priorem argumento^ rumfive rerum ordinem utpote longe utilio" rem pricmttti oportere nerno non intelliget , plerique enim mortalium ad Rerum fiudia animum adjungerefolent ^ ad Auéiorum vc ro vix unus aut alter. Quare è laîebris mets à T^e arcejjitus , ^ quanturnvis rudis , ac lucis fplendîdioris impatiens , Bibliotheca

& traite de galimatias la péiiodc qui commence pai miterum ÔC finit par \uvant. 3. Matth. c. 13. V. 23.

4- f . Cet HytUnus cft ridicule apt^i aYOÎi dit Hji*^ . Mcnage,

î44Pr^^âtio PriorisIndicis

Tua addiélus mancipatufque opères frcsùum me fortajfe fa^urum arbitratus [um , fi po/ï ajjïgnaîum novumfingul'ts fere volumimbus ordîKgm , quatenus id fieri per hcorum fi* tum atque anguftias ^ ac per pluteorum fo» rulorumque exigenùam (i ) lïcuît , duplici eo^ rum Indtc't conte xendo non fegnem opérant darem , pramijfâ prius (2) Bibliothecte ai per clajfes majores diftributâ fynopfi , five fecundum loci pofit'ionem confpeêiu. Pr'torem Indicem (3) qut de rébus fiv£ argumentis agit r/ienfiurn noijertî fpatio cenfeceram qui" dem^fed in eo niiidius pro virili rneâ tran^ firibendo^ l^ pluteorum forulorumque notis illuftrando , quïndecim altos exegi menfes. Ad pofîeriorern qui de Auélortbus erit , etiarnfi jam adfeélns ac tantum non confec- tus dici pojfit^ tanquarn ad infedurn de no" 1)0 me quamprimum accingam , Deo bene juvantc^ nifi 'Tu me ad aïiud operis evoca- "veris (4). Cui tamen AuSiorum Indtci fub* fecivas aut fubreptitias duntaxat horas vix smpenfurum me ex eo auguror quod Filii Tui^qui licet feptennio minor (5-) nonunum aut alterum mod» fed plures etiam quotidie magijlras exhaurirc ^ velit i^poffit^quody ittquamy Filii Tui fuaviffimi Jîudiis ac la- teribus ajfiduus volente Te ac jubente in poflerurn fim adfuturus, Neque eafortajfe

nna

T. % ExigentUm eft un mot tout à-fiit barbare, MénAge,

1. f . Le /^r* du mot fr/cmijfA rend le prius fupet- flu. Mena^^e.

]. f. Ménage trouve un Gallicifme dans les mots (Uivans : Pritrtm Indiam qui de rebui Jïvc àrgHmentis

BlBLlOTHEC^ LaMONIÂN^. 147 una erit caujfa cur nofler tlle Auélorum /»- dex in menj'es aut ettamannos plures difira- ^hendus fit , tllud enim accedet et'iam quod non fol à Librorum cujufque Audoris no» menclaturâ contentus , uti in ingenti 05* magnifico fuo Cataîogo facere fatis habtàt ''Thomas Hyde ^ in animo habeam^ fingulo" rum vitam , fcribendi occafionem rationem* que , Çcd paucijfimis verbis , denique vario» rum Criticorum de eorum fcriptis judicia cenfurafque adjicere. Sed cum fufficiat diei rnaittia fua , de pofteriort hoc Indice plura die ère modo fuperfedco (6) , csf q^^ ^^ ^J^^ rnethodo ac ratione monenda erunt^ ad ea •ultro ablegare tempora confîitui , quibus ne^ çotium hoc totum mihi coy^feélum erit. Ad priori s igitur quem de Rébus contexui In" dicis inflituturn ut redeam^ pauca pro ex^ feditiori ejus ufu fubjtcienda vidcritur.

I . Ac primo quod adfy/iemafeu fynopjim adtinet ^ quia nihil rnagis liberum^ iacircb nullurn mihi ducem pedijjequus protojui ^ fed eam mihimethodum delineandam [ujce^ pi^ quce l^ rationi CT* ufui confentanea ma^ gis tideretur.

2 Indicem univerfum ordine rerum aU phabetico ideo digejfi , quia quo in eo minus artis ac indujîrice elucet^ eo plus utilitatis l^ compendii inejfe intelligimus. Ne que hic

^jft't , menfîum novem fpatio confeceram. Pour moi )C n'y en trouve point.

4. On Ta achevé depuis ce tems-là,

5. C'ëtoit l'an 1683.

6. C'eft cette dernière partie du fécond Catalo- gue que nous donnons ici,

Tom,LPart,U. G

146PR.EFAT10 PriorisIndicis

dîjfimulare 'veltm eam mihi futjje religtoyiem Jive fcrupulofiC diligent i ce lltmulum^ ut fin- gula ferè volumina evolvcrem , ne quts vcl "Traéîatulus impunè latiîans calamum effu- geret metim , qnod necejfe omnïno me ha- huijfe facile fateb'îtur quifquis ad varias Li- brorum^ TraHattium^ DiJJertatto'/îum col- leSilones ïntra un'icum Çccpè aut plura unïus condit'ionis volumina compaéîas ammum ad- verter'it qualiaÇunt ^ exerapîi causa ^ Biblio- thi ca SS. Patrum , T'raBatus 'Traéîatuum yuris , Concïl'îorum Colleéiiones , Canifii Leéiîones antiqticc , Acher'ti Spicilegium , Mahillonii Analeâa^ Baluziî Mifcellanea^ Bolland'i ^ aliorum Aêla SS. Patrum^ aliorumque quamplur'imorum Scriptorum , argumenti quantumvh var'ii , opéra fimul compara ^Schotti Htfpama illuflrata , Ouer- cetani feu potiàs Duché Ine (l) Franck ce Hijîoriœ Scriptores , Pi/iorii^ Freheri , Reu- her't , Urji'îfli , Goldajii , hmdembrogii German'îci Scriptores , Corpus Hiftarice Byzantm^e , Goldajii Monarchia Impe- rit ^ Critici facri ^ Opufculorum de re- hus 'Janfeniorum , Molinianorum l^ Ca- fuijiarum Congeries^ denique innumerorum propemodum , quos Tocayit fugiiivos ac vo" lantes , libeîlorum firnul adfutorur/i farra* gines , quce de rébus Mifcellaneis ad Eccle- fiam^ Civilia ncgotia ^ Privatorum Jlatum^ literas politiores ^ varias artes ac difcipli' fias pertinentibus agunt^ prornifcuè congés- t<e , adfexaginta jam voluminurn numerunt txcrevcrunt , qua omnia niji enucîeatius

t. f . Il faîoit diie Duchefnti. Ménage,

BlBLIOTHEC/E LaMONIAN^. I47

^ expeditius fuo qucelibet ordine exponan^ tiir , per'tnde ejje mihi videreiur , ac fi merces fuas in thecls ^ ca^fis reconditas JMagnaritiS venditor emptorum ufui ^ con^ fpeéini fuUraheret. Qud ex methodo fict ^ ut primo quidem intuitu inveniatur tandem {^ appnreat Tratlatits {eu Liber ^ qtio I/o s carere aut quem Vobis deperditurn ejj'e ^"Tu* que ^ Parens Tuus identidem l^ fruflrk querebamini , ^ fub uno eodernque ùtulo Homogène 0 s ,, ut ita dicam^ i^ fimul coac tos unius ejufdemque argumenti libros ha' béas , qui cum Het^rogeneis , [eu diverfi omnino argumenti hibris intra viginti {ff plura nonnunquam Tari ce for m ce ac editîO' nis V'Aumina ultro citro'j[ue pulante^ vagan- tur aut delttejcunt.

3. Pr.tter ordi?;em alphaheticum duos e- tiam alios in Titulis qu'tbufque plerumque o!yfervare ftudui , Chronologicum Jcilicct {^ Geographicum , ubi pnùjjir/ium temporu-m ac locorum difiinâio lucis quidpiam adferre videt'ur , non tame'.î feveriorem in iis tru- tinam femper exigendam ejfe c enfui ^ cum utrumquc hune ordi^em non raro intertur- bandum fore non ignorera^ accedentibus nO' vis l^ locum fihi inîer alios poftulantibus Libris Traclatibnfque , quos d'.es pojimo' dum paritura efl ^ cui lie et leviori incor,':- modo conÇultum utcunque volui , infertâ alternis charlâ virgine , qu,e venturos in pQJierum Lîbros excipere p'jjfiî.

4. Cum 'ïitulorum materia paulo ube- rior effe videtur , ne multum opérée aut temporis in qucerendis ^ qua voles ^ impen- âere cogaris , Titulos Capitibus , Capita

G 1 Pa-

ç4SPr^fatio Piii oris Indicis

Paragraphe , Paragraphos Numéris , Nu' meros quandoque ArticuUs ^ tsf hos dernum Seéîiomkus àtftmxi^ uti pajjïrn videre e[i ^ V. g. tittilîs^'bWix Sacra; Bénéficia; Ec- çleliaftica & Civilis Poteftas;Francia; Jus; Philofophi; Poetx; Roma, &c.

5". la TîtiiLs Regionum ac celebriorum Urbïum earn fccutus fum rattonern ^ ut pri- mo locorura Chorograph'iam ac Topogra- ■phiarn , deinde Religionem ac Mores , tum Ecclefiafiicarn Hiftoriara , pojîeà Heterodo- xi<e ^fi've Sch'tlmat'tcorurn five Hceret'tcorum hifiortarn enumerern : fequimtur Rerura fcecularium in Republica aut Imperio gefta- mm Scripiorei ', hos excipiunt Negotiorum Cïv'tïtum^ Polit'ta^ Statutorum ^ ac Juris cujuslîbet gentîs Traùtatus ; mnnunquarn etiarn literariayn five Doéiorum ac difcipli' narîim hijloriam adjuTixi^ denique MifceU lama congé jfi , quce cum ad 'Titulurn prcs- fixur/i perùneant ad certam clajfera redigt mn potuère.

Hoc unum rnonere ]uvaî ^ in Fravcorum Hi/terid dupllcem Géographie , quia fie oportuit , ordinern conjlititi , aîterum in eoUocandis Ecclefiafîide Hijïorice Scriptori- bus ex Imper il Romani leteris d'ivifione defur/tptum ejfie , qtiia hue ufque in Ecclefia Gallica7ia ftetit , (i ait que Romanorum per Provincias ac Metropoleis Galliarum par- ti tio ;

î f Ménage auroit voulu qu'il eut dit in mnjores duodecim Pr^fcBuras ^ Gubernamenta vulgo apvelUnt, Mais c'eft chicaner.

2 f Narbonne, d't Ménage, eft in Vo'cis TeSio- fd-ibus^ Se non pas in Volcis ^recomicis. Autre chl- Mne. Les Auteurs ne s'accordent point là-deflus.

Pto-

BiBLIOTHECyE LaMONIAN^Ï. I^()

ih!0\ alterurn in ncenCendh Rerum [tecU' larïum htjhr.cis ex reccnîiore Provinciaruin Francicarum tn majora duodccim^ ut VO' cant ^ Gubernamenta (t) dtftnbuùunc de rivatum,

6. In iifdem Galli<v locoruKà T'ituVts ajfig- nandis non prifca Urb'ium ^ [ed Ciz'iiatHm^ five quod îdern cft , Popitlorum nomina jubjïituî^ utpote ncitîora ^ ufui lodier?io 'rnai'is obvia. Abfifnt igitur ab hoc nojïro Indice Lutetia , Gcnabum , Agendicum, Durocortoruin , Caelarodunum, Csefaro* magus , Augullsî varix , Sainarobriva, Avaricum , Gergovîa , Limonum , x^u- guftoritum , l^c. quorum loco invemcs ^ Pariiios, Aurclianos, Senoncs , Rhemos, Turones , Bjllovacos , Anibianos, Bfta^ riges, Arvernos, Piclones, /^/^ Piélavos, Lemovices, erV. ac pro An^uftaruni ;?(>- »2/W^/zj- Veromaiiduos, SuelïioiKS, Tre- veros , crV. i/'eritm oh eandem uîil'itaùs caufj'am omijfis Civitatibus feu Populis^ea Urbium nomina adfcripfi ^ quce in ore om- nium verjantur qualia funè Rothomagus pro l/ellocajjibus., Lugdunum pro Segît/ia" nis , Narbo Martius pro Ârecomicis l/olcis (2) , Tolofa pro Teéiofagis l/olcis^ Bur- digala/^r^ Fibifcis Bitungibus ,Vknna pro /11/obrogibus ^ Avenîo pro Cavaris.^ Arela- tQpro Defuviatibus (3), Mâffilhpro Corn-

monis^ rtolornée met Narbonnc in Volcis TeSlofagiiHs ^ mais Stxnbon 1 4. la met in VoUis ^AYtcornicis.

l f Arles, dit Ménage, eft in S^dyis. Cepen- dant les De^Hijiatcs et Pline font aupiès de Cavari t c'éft àdire auprès d'Avignon, qui cil à 13. lieues d'Arles.

G 2

IfOPRiEFATIO PriORIS InDICIS

r/ionis ^ Valentia ^ro Segnlatmis^ Augufto- dunum pro Mduis ^ AquîE-betlise/^ro Sa- isis , atqne alta receptlora aiit 'vulgat'tora ■pro defuetisprofemodum i^ exoletis nomi' nihus.

Ramdem eùam rationem h ah m tn pleris^ que Itdlice ^ Hifpamce locorum thulis ^ fit notiora minus ufttaùs locabula prafcrrem atque oh oculos fiflerem.

7 At vero nomlna Patr'ta , five locorum ac perfonarum vernacula^in Latinar/iLin- guarn detorqucre r/iihi fuit religio , ea ni' 'mirîtm qn.e pofl Imper n Rom arA^ five pt- tiùi Latinitatis occafur/i exorta funt ^ Cel' tica ^ 'Teutonica ^ Sclavonica , Gothica^ Vandal'-ca^ Sarracenïca^ aliaque è Barharts recentiorihus arcejjlta vocahula , fatiufque mihi ejfe duxi ^ ea prout fonant ^ fiatuere ^ quàm temerè in iîlud irnpingere luturn , in quo hcefijfe jure dcprehenduntur Hiftorici cetera prccftantijjimi Faulus JEmylius (l), Petrus Bemhus Cardinalis^ Jacohus Augujîus Ihuanus , ^ alii qui ejuÇmodi inflituto utile minus quam operofum iisfa- cejfuyit negotium , qui in medice ^ infima atatis Hiftoriâ fatis nondurn verfati funt»

8. Cum Rébus contingit ut fint hinomi- nés ^ trinomiries l^! c . fingula quidem earu-m fuis quixque îocis nomirm ûdpofui ^ ne quis perperàm quccrere fe çjf de indu/ïria falît pîitet , fed ne repeiitio nauj'eam pariât aut chartam inutilis nccupet^ jub uno quidem

Tîtulo

1 •! Pourquoi écrite ,L^myUHs , l'Hiftoricn Taul Emile n'aiaiit jamais cer;t (on nom autrement que par un i. u£ntili::si Plutarque n-iëmc quc-i qu'il

déri-

BlBLlOTHEC;£ LaMONIANtE. 15-1

Titulo rem enîtntiav't ^ ac fub altéra^ tertio ^ quarto eamdern iadicare contentus ad eiim Titulum redeundum ejfe mon ut ^ ubi enunc'tata res cfi, ut accidit Urbïbus ali- quot, puta'Vicino feu Papias , PaVàwioJeu Paduae, AvÀcloJeu Fod:o , C5^ aliis. (hiod idem didium velim de rébus q2îi.e Tîtulos plures hdbere poJJuKt ^ fie As fe^i de y^JJe ^ Monetas , Nummi , Is'c.fîc 6pi.d;icula, Cumœdis , Ludi publici, i'^abulae, cT^. Conjugium, Matrimoniurn, Nupiiss ctV. fîonfiunqnam ctlam TtinUrm eur/idem dti- plicavi ^ cùr/î Latina ^ Gallica diverfo CfJ* fcrihendi tff ioque?id.i raod') i'ûiùaltbtts prcj- fertim j'en capitalibus literis prncul a fe dtflaKt. F'erbi graticî^ Saltatîo çjj Danfe:" Pracconium /c/z Subhaftatio, ^ Cx\éc feu Enchère: Araulîo i^ Oiange, Aurclia ^ Orléans: ^ alia qucc fub diverfis Caialo^i literis tibi fub hâc ^ rnihi [ub illâ ^ alieri fub iflâ quccrerc vtdebitur^ ac ne cramber/i recoquere cogar , citm ad lernaculos -vcn- îîirn erit Tituîos ^tunc Ledorem adLalinos rernittendum ejfe duxi-

9. At quoniam pracipua hccc rnihi cura ejfe debiiit ^ futty ne quis divinando qucc- ritet^ y quceritando inveniendi fpe cadat ^ pofi habita fivi penitus vrniffâ Latinitate plures Gallicè Titulos adfcripfi ^ qui Lu" tinè nip ridicule cff in\iilsè juh'ftci non po^ tuiffent. Sic habes Titulum , Coneftable, non Cornes .S^^^/^/;; Maréchaux de France,

non

dérive ce nom d'a/ttvx/a ne Jaifle pas d'écrire AV (xi).i%i pour confecvcr l'onlu^gtaphc Latine,

G4

lyiPR^FATIO PriOUISTk^DICIS'

non Polemarchï tra?2cï^ ; Eaux & Forêts^. non Aqtice ^ Syîvcc\ Parlement, non Cu- na aut Senatus\ fie Garentie. Déguerpîs- fement , Tiers k^ Danger ; 'i^ alla id genus.

Ne que ânhitavi in hoc toto Indice lie et Latinù htlfrorum Gallicorum Titulos Gai- l:cè exjcribere , ut fidem fervare me veile majorera vel inde teftarer ; imo l^ Italicos^ Hifpanicos ^ aliofque fuâ quosiihet lingud fijiere , fi exceperis Hebraicos iff Gracos , q:^os ne di ver fus appareret caradîer ^haîmè Z'crfos tanquarn Latines propofui.

lO. In Per^oyiarum titulis non Prccno- mlna^ quœ hoâie propria five luftrica ad' pcllamus , Çei nomina, Patronymica five Gentis^ fapius quoque Cognornina five fa- milice ^ ftec raro etiam Agnomina five lO' parçloice aut loci natalis appellationem in monirnenturn feu Titulum ère xi ; earn ni- ra-.rum denominationem tam virorum quàr/t focmmarum ufur pare foie o ^ quâ dum vive- rtnt aut vivunt , dignofci ac difiingui con- fuevere Ex iis tamen excepi fupremaS'^ five Principes Perfonas , quales ImperatO' res , Reges , Duces quos locant iiidepen- dentés, aliique Principes feu Oomini ne- mini praterquar/i Deo fubjccii , quorum Prccnornina rehéiis gentilibus titulo dedi^ fie nullum Francorur/i Regern reperiei titu- lo de Valois, de Baurbon, nullum Anglo- rurn titulo StUàVt ^nullum Hijpanorur/i aut Germanorum titulo d'Aiitriehe, de Bavière, de Saxe , nnUiim Pontificem Romanum famine Gentis Patronymico ; Medic^orum tamcn Hetruri<e Ducurn nomina pUraque titulo de Pvledicis re.verjcs. 1-"

BlBLIOTHEC>£ LAMONIANiE. IfJ- Eorumdem etiam Akîocephalorum Prin- ç'ipum uxores ad Fraenomina reduxï : fie Reginas noftras aliarumque gentium repe^ ries titulis Anna, Catharina, Elizabetha,. Henriette , Margareta , Maria , Thereiia ^c. omtjjis Paironymicis d'Autriche , de France , de la Grand-l3retagne , d'Or- léans, deMedicis, de Savoie, de Bavie-- re, i^c.

II. Q/iod ad Coaciliorum Aâa ^ Cd" Kones aît'tnet^ ea tantùm fub Jîngularibus ^ Z'el Urbium vel ar^umentt Tttults appofui , qu^ extra Conàiioritm aut Canonur/i col' leèliones ^ tum feorfim ^tum in Mienis volw r/iifiibus vagantur. Idem ob(erva-vi in J/itis five Hftortâ Privât or um , ftve fingulorum - lirorum ac locorur/^^quce feorfirn edttce funt ^ quas tdcirco fuis Titulis donavi ; at cum- eccdem Vit<e ac Hijiorice partem facitint «- nius continuique operis de Rébus geftis putà Romanorum Imper atoruyn , Regurn Fran» corum^ Poyjt'jicum Rornanorurn^Sanètorum^ Epifcoporur/i alicujus urbis , Monachorum , - ^c. cas à corpore geyieralis Hiflorice haudfe^ parare foleo^ fie v. g. de Romulo , Tarqui-- nio ^Cœfare, Antonino;Conflantino,Theo- dofîo;//c ^^Carolo Ar^7»ô,Ludovicis IX. XL XIII. CJ' XIV. ^^CarolisVI.eirVII. de Hcnrico IV . Jic de Leone ac Gregorio 7krrtg-«/j;Johanna Py^ ?^(^<>/^^^^^,Hildebrando, Sixto V. Pio V. Alexandre Vil. Nthil ad Jingulares eorum Titulos adduxi ^ ni fi qute- feorfim édita [unt^ reliqua de iis fcripta ad gcrterales Titulos non injuria relegavi ^putà tit. Roman. Imp.HiIloriae;Francor.Hift. ; Rjoinanor. Pontifie Hift. {s^c. cccterorum G s fi'i-'^

i5'4Pr^fatio Prioris Indicis

five Princïpum Stecularïum five Pontificum nullam toto Indice rnenttonem ideo feci , qni prompium eft eorum vitas in univerfâ omnium Hiftoriâ fecundàm temporrim fe- riem repertre. At non eadem eft ratio VO' luminum , qttihus virorum ex omnï gente ^ plagâ îlluftriiim , cif maxime SanStorum Vit ce , Elogia ^ Panegyrici continentur^ quippe quorum aéîa varios plerumque Auc^ tores na£ia fini , neque ullo tempornm ac locorum ordine percurrant : quare fiHgulos^ qui htfce voluminihns comprehenduntur , Jîve fantios^five viros togâ ^ fagoilluftreSy Jf-is tiiulis dtfponendos ejfe cenfui , quia nulliîis non intereft fcire , quis adfit , aut etiam quis abfit ^ quod utique in Hijloria Pontificum , Imperatorum , liegnm ^ Iffc. neiejje non eft , quorum numerus certus i^ inconcujfus ordo neminem latet.

12. Intaèias reliqui minutiorum fchedu' larum collediones , quales funt quas fub titulo Adverfariorur/i tomo i. promifcuè congejjî^ vari<£ Leéiiones^ antiqu.e LeSiio- nes , Eleéia^ aliaque Mifcellanea Philolo^ gorum y Criticorum , ^ CoUeStanea fi- mul édita : non enim tam Rerum quàm Differtationum aut Tra^iatuum efi nofter Index (i). Neque aliier faciendum ejfte duxi ^ in EdiSiorum ^ Arreflorum feu Sen» tentiarum , aliifque ABornm publicorum Colleéî'ionibus . Illa tamen tàm Regum Ediâa^ tiim Curiarum Décréta^ quce ex- tra

I % Mén<^ge trouve un Galliclfme dans le tour de ces mots: No« tntm tam T^emm ejudm Di(fertntio- num, aut TrAtlaittum elî nojhr Index. Pour moi je n'y c-n trouve point, car voici la conftrudion: Non

tntm

BlBLIOTHEC^ LaMONIAN.£. Iff

trà ejufûiodi coUeéîio/îes errant , ac tnter fugitivas fchedas delîtefcunt ^Titulo rerum^ de quibus agunt affix't^ maxime cum infig" nia funt , ^ ad Ecçlejnt [eu Rei^ublias 'tnft'ttutionem pertinent.

13. Quoniar/i in Indicibus^ Lexicis, a- îiifque operibus , qu:e ordine alphabetico reguntur , necejfaria in primis eft dtélionum Capiialium feu Titulorum Orthographia^ earn quoJue partem fedulo excolendam ejfe duxi. Ac primo , quod infolens forte CST* novum videbitur^ 1/ oc aie s I C5' U ^ Co«- fonantibiis ] ^ V non diftinxi modo ^ fed ksf ah inviccm ita diflerminavi ^ ut tomo Jtngulari vocalem I , tomo alio conjonantem J complexus fuerim ; item alius vocalera U , alius confonantem V , tomus compre- hendit. Exempli gratiâ , vocalis 1 feries hac eft ^ Ibas , le, Id, Im, In, Ir, Is, It, Ivo, l^c. Confonantis ] feries ita ferè procedit ^ ut pofi diàionem jvo, fequantur Jacobus, Janfenius, C5^^. deinde Je, Jo, Ju. Atque idem or do efl Vocalis Ci QSf* Confonantis V, ita ut didio Uxor diélioni* hus Vabres , Vacationes, i^c. priemitta* tur. Idem etiam pr^cfliti ^ ubi nec primas diéîionum fyllabas obtiysent ejufmodi Litera duie , five Vocales , fiue Confonantes ^ ut Vocales pr ce cédant ^ fequantur Confonantes, Sic titulos Auftrîa, Antroche (i) C5^r. re^ perics nnte titulos Avalos, Avarirîa, ^c» Euxinus ante Eva ; atque ita de œteris,

Quod

«nim nojier Index tant eji Index T^rttm , ^uam Dijftf xationum aut Tracîatuum. z m 11 faloit cciirc H/intfT{tche.

it^PR^FATio Priori S Indicis Qjiod ji , quem minus juverit novellum ejufmodi inftitutum ^ per me prnfeéîo mini' riîè fîeterit , quiri hmicce ordi'fism refigat,

14. Ex vcteribus fcrihertdi erratis qua ufu ac temporum ferie invaluerunt , alia- rtt'înu: ^ alia expunxu Ex its ^ quce reti- nui^fum HGeres,-H3erediras, pro Hères, HtrreJit.is ; Hcbrasi . Hierufalem, /ro E- braei. Jeruialem; Emp[io, Sumptus, pro Einiîo , Sumtus ; F^œminae /^/-o Feminœ ^c. Paiilus, Pauliiîus pro Paulîus, Paul- linus, tsfc. Ex i:s erratis, quce expuhxi^ frdccipua furît^ Sylvanus, Sylvefler, Syl-; vius; quorum Uco refthui Silvanus , Sil- vcfier (0 , Silvius; Fœlix, Fœlicianus, quorum /c?<-o Félix, Fe^licianusi bolennia, ^a;Vi/ /oro Sollemnia; Salullius, cujus îoco Salluftius; Litter^e ^ Litterati , quorum îoco Literae i^ Literati, etfi veteres Libri T lîicram non raro duplicent , Kjf alia non pauca , quce memvriam modo fu^tunt.

15". Ad Orthographiam Titulorum etiant pertinct , quod nullam eorum , qui nomini* bus prcsmitti [oient ^ hinguce nofîratis alla' rumque vernaculartim articulorum ratio* nem hahuerlm ^ neque viam errandl^quam nobis aïii ftréiverant fecutus fuerim\ Arti' culis igitur mlnutlori charnière prapofitis litulos fie fcrè exarare foUtns fum , TAl- lemant , de Lailtre , de la Lande , de Montjofieu, de GralTalio, la Noue, des Abbrevoirs (i), laCerda, d'Avalos,^V.

etiamfi

1 f SHvdntis & Sil-O'ejîer font pourtant moins

COTiefts que Sylv.iny.s & Sylvefter puifque ces mots

viennenr de la racine Grecque ^>»,futquoi on peut

~voii Voflius dans roa.Etvmologicon au mot Sjlvd.

J'a-

I

BiBLIOTHECiE LaMONIAN^. If 7 tûamfi pajjim fcribt videamus Lalemantius, pelailtre , Lalandseus , Demontiofîus , Degrallàlius , Lanua, Lanovius, Defab- brevoirs , Lacerda , Davalus , ^ plura alia , quce fi per hterum articult quaras , fruftra quares , tametfir ejuÇmodt nomma dub'ite fcriptionis ad utrumque titulum re- vocavi , »e eut de iyjdufîrid negotium in qji^rendo facejjdm , illud unum tn t'itulo minus proprtQ Leuiorem moneo , ut ad ti- !i tulum genu'mum revertatur. Verbi gratta:

th. L. Lanovius. J/lde tit. Noue. N. tit. D. Davalas. Fide ttt. Avalos. À. tie. D. Lalemantius. Vide tit. x\lle-

mant. A.

îit. D. Defabbrevoirs. Fide tit. Abbre-

voirs. Is'c. A.

Idem etiam prceftiti in aliis nommibus ^ f de quorum Orthographia fupra dixeram, i Verbi gratid:

r tit. Hères. Vide tit. Hasres.

1 tit. Fœlix. Fide tit. Félix.

I tit. Sylvanus. Vide tit. Silvanus. l:fc.

\ Sed ut ad Articulas redeam , eos ab ifîâ^ S quam fupra fiatui.^ régula excepi\ qui nO' ( minibus ita adhcefere , ut in ipfa nomina j penitiis coaluerint , quemadmodum conti' \ git m dtSlionibus Lamoignon,Dorîa, ^r.

Olim

\ J'ivouë néanmoins que les Anciens cciivoicnt 5j/-

:il, »"*5 SU-'antiSt 6cc.

a ^ U faloit eciiic de Sabrevais,

I^8PR.£FATI0 PrIORIS InDICIS Oltm quïdem fcrïhehatur Ly Amoîgnon , Jeu Ly Amoins , deinde les Amognes, pofîea L'Amoignon, ac demum coalefcente articula Lamoignoii , unde inepte omnino quÀdam recentiores etiam in Adis publias ^ Arrejiis fcribu-/2t de la Moignon. Ad Doriam quod attinet ^ etiamji Carolus Si- gonius pajfim in ejus vit a Auriam Latine nominet ( i ) , priorem appellationem utpoîè notiorem conftanter retiyiui. Neutrum igi- tur in Catalogo reperies ad Itteram A , j'ed alterum ad L, alterum ad D. Atque ita in ullis nominibus , quibus idem contigit.

16. De ratione quam in ajjlgnandis Plu* teis ac Forulis habui , nihil amplius moneo^ quàm qui2 paucis totius Bibliothecce fynopft jprafixi.

Librorum non materiam duntaxat , fed Isî forynam , ^ editionem , ^ auciorem , finnum qiioque , ^ locum editionis ^ atque adeo ipfam Librorum pellem diligent er ad- notavi , ne quis in pofterum errori vel mi- nimo Jupe r fit locuî.

17. Denique fi quis miretur quod in am- plijjimâ hdc optimorum Librorum penu non pauci reperiantur Jive Religinni five mort- bus noxii^ aut etiam tum quoad rem^ tum quoad didionem indoéîè ac inficetè ab Auc- toribus triobolariîs ac proletariis Jcripti : fciat is hanc ejje Bibliothecarum conditio- nem^qucefuit olim Noachi Arcce^ qua cum mundis immuxÀa Jimul Jervabat animalia ; aut agrorum , qui cum Utis Jegetibus lo-

lium

\ De vitâ Andr. Aurix, Melph. Principis. 2 ^ On peut touchant cette l'iéface, s'en tcnît

4

BiBLIOTHEC/E LAMOKIANi£. IS9

lium infelix connutriunt ; aut eùam , fi

con-'erre fas e/ij Chrijiï Sofpitatoris Ecclejin'y

quce cum juftîs tntauos ^cum eleéîis reprobos

ad clecretortHrn ttjcfîie 'Judicii d'iem tn finu

fovebit. Ne que prof edo diffitendum ejl pU'

rofque hos pejorjs notce Ltbros^ yion à'Te^

non à Parente T'uo quafitos , fed Fabis in

obfequii rnon'rmenturn ab Aniioribus minus

prudent er oblatos^k^ h y obis nantamfcripti

quàm fcriptoris gratiâ perhurnaniter tdcir'

co acceptas , ut quemlibet de Republicâ li-

terariâ benè rnereri fiudentem hene Jperare

y confidere juberetis. Itaque fi ejuÇrnodi

libri in Bibliothecâ 'Tua locum agrè occw

pant , eurn tamen fi miniis do^rincc , [aU

tern obfervantia titulo uîcunque tuentur.

De aeterts cequi boniqne confule ^ ^ ig' nofce. (2)

à la Critique fcnfec qu'en fait l'Auteur des Réfle- xions dans fa troifieinc Lettre. fOti trouvera ces T^fl xiotjs dans cette Edtion, an Tome Vil. paît. Il pag. 219. Add. de l'Ed. d'^mjf.]

JUGEMENS

ï'ag. I

JU G EMEN S

DES PRINCIPAUX

IMPRIMEURS,

Qui fe font fignaîés par leur favoir ^ par leur

fidélité^ par leur exaéiitude ^ par leur

définterejfement , qui [ont les quatre prifi'

cipûles qualités necejfaires pour les bonnes

Imprejfions des Livres,

CEUX D'ITALIE.

NICOLAS JENSON ou JANSON,

François de Nation établi à Venife vers ï^an 14S6.

L n'eft pas ordinaire de voir que les Auteurs & les Inven- teurs d'un Art ayent le loifîr ourindudriedelepolir& de le perfectionner. C'eft tou- jours beaucoup que le genre humain leur ait cette première obligation fans que Ton en doive exiger davantage d'eux, lis font la partie la plus difficile, & qui par con- Tom.LPart.II. A fé-

>. 1 M P R I xVÎ E U R s D'I T A L I E.

féquent mérite le plus de louanges. Ain- (i l'on ne doit point trouver étrange que les AUemans fe foient contentés d'avoir inventé l'Art de l'Imprimerie , & qu'ils jayent laifîe aux autres le foin d'y ajou- ter & de lui donner fa perfedion & fon luflre. îtnfon. Nicolas Jenson ayant pafTé de

France en Italie, eft le premier au juge- ment de la plupart du monde qui com- mença xle polir & d'embellir cet Art.

Le SabelHc dit qu'il ne fe contenta pas à'éKercer fon métier comme les autres, mais qu'il furpaiïa de beaucoup tout ce ^u'il y avoit eu d'Imprimeurs jufqu'alors

par

1. M. Ant. Sabellic. Coccius Hiftoriâ Venetà.

^. Cette citation u'eft pas éxacle. Sabellic a par- lé deux fois Nicolas Jenfonj l'une dans Ion Hif- toire univerfelle livres, de l'Ennéade lo. l'autredans fon Hiftoire de Venife livre 8. de la z. Décade, à l'occafion de rimprimerie,doiit l'invention fat con- nue fous le Doge Pafcal Malipicro, élu l'an i4f.ôc mort l'an 1462. Jcnfoa comniença dès 1461. à im- primer & vraifemblablement mourut en 1481 ne fe trouvant depnis cette annee-là nul livre de fon im- prelïïon, d'où il s'enfuit que Sabellic n'a pu ni du di- xe, comme effe (Vivement 11 ne l'a point dit, que le gouvernement o'AuguftinBarbarigo'élu Doge en 1485. cjuâtre ansiiprèshi mort de jenfon , avoit ecé illuftré par l'induftrie de cet Imprimeur. \Jns autre fume de Bailler, c'eft d'avoir ignore que Sabellic n'ayant écrit cju'eri Latin, ne devoir p;<s erre nommé U S-thellic^ mais'limpîcment(S^^.i^^//'c, i'iiftge étant de ne mettre l'article qu'^u devant du nom de? Auteurs Italiens qui ont écrit en leur Langue. Ménage n'a pas manqué de le relever là-delTus cjiap. 8. de Ion Anti-BaJlet.

2. Epift. dîdic. 3- tomi Cât. Nundinar. Franco.- ïurr.

3. Pag. 83. edir. in-4. & in addendis.

/|. Le Gàll, Tr, dés Bibiioîh, pag, lèi, & allî.

ImpriKieors d'Italie, j

par la beauté de fes cara6tcres. Il ajoute tg^ij,^ que par fon induftrie il rendit le gouverne- '

nient du Doge Barbarigo plus célèbre que celui de fes Prédecefleurs. Et on peut di- re qu'il jetta les fondemens de la repu? tation que Tlmprimerie de Venife s'eft ac- quife depuis par le moyen des Manu* ces. (i)

On trouve encore des témoignages avan- tageux rendus à fon mérite par Nicolas Baffé dans une Lettre au Comte d'Ha- nau (2), par Bern. de Malinckrot Doyen de Munfter dans fon Traité de l'imprime- rie (3) , & par pluiîeurs autres Ecri- vains. (4)

LES

f.. Parmi ceux qui ont parlé de Jenfon avec éloge, Naudé dans fon Addirion à l'Hiftorre ds Louis XI. ôc Chevillier dans fon Origine de l'Impri- merie de Paris le lont diltingués. Us ont Pun & l'autre fpéjiSé les principales éditions qu'il a don- nées , & n'en ont daté la plus ancienne que de 1470. Je viens pourtant de dire que dès 1461. il avoit com- mencé à imprimer, & je l'ai dit fur la foi des Anna- les Typographiques imprimées l'an 171p. à la Haie, Leur Auteur pag. 36. Ôc 37. y faifant mention d'un livre qu'il a vu dans la riche Bibliothèque du Comte de Pembrok. C'eft, dit-il, une manière de grand in- S. dont il rapporte le titre ainfi orthographié. Quef- ta ûc una opéra la quale fi chiama Décor p-Mi:ari/,nt ; Zoc Honore délie donzelle:la quale da ragoJa, for- ma, e modo al ftato de le honefte donzelle. Le li- vre eft de j. pages, la page de 22. lignes, la ligne d'environ 3 3 . lettres. Les premières letties des cha- pitres y font écrites à la main , 6c coloriées en rou- ge. Le caractère de l'impreflion efl Romain , ne cé- dant point en beauté à ceux de Robert Etienne ou de Valcolan. Ce qu'on appelle la compofition, très correft. La date fe lit à la fin en ces termes : ^nnt à Chrijli i'r.airndtiojie MCCCCLXI. per Maf^îlhum lfic9- hnm Jenfit)} hoi opus <jucd PuttUnini dtctr didtHry feU~ A z cher

4 Imprimeurs d'I t a l i e.

LES MANUCES, Imprimeurs de Venlje ^ de Rome,

j Alde le Pere^ Romain de naiffance (i), mort en 15-16. dit Aldus Pius Ma* fiucîus.

;i P A u L fo'/z fils mort en 1 5'74.

3 Alde le petit-fils mort en 15-97.

Aide Ma- -^ T E Sr Janiïbn d'Almeloveen (2) ji-iççj JLy croit avoir beaucoup avancé , quand

il a dit qu'Aide l'ancien a été un des pre- miers qui ait imprimé le Grec nettement & corre£tement. Mais Ange de Roccha (3) va plus loin, & prétend qu'il efl: le premier qui a imprimé le Grec de fuite, c'eft-à-dire des Ouvrages continus écrits en cette langue; qu'auparavant lui on n'a- voit point encore fait cette épreuve , & que lorfqu'il fe reûcontroit quelque mot

oa

citer imprejfum efl. Laus Dec. L'Auteur répond enfuî- te pertinemment aux objeftions des Critiques tou- chant cette date de r46r. qu'ils croient ou faufle ou fautive, parce qu'il ne fe trouve aucun livre depuis, imprimé p^r Jenfon avant 1470. & qu'une interrup- tion de huit ans entiers ne leur paroit pas vraifem- blable.

I. % Aide quoique à Baflano dans la Marche Trevilane, & par cette raifon appelle fî^jj/îa/î^j, aima mieux dans la luite être appelle T{omanu5 , il y joi- gnit peu après le nom de Manutius ,8c depuis en re- connoiflance de laproteâion dont l'honoroit le Prin- ce de Carpi Alberto Pio fon difciple, il prit aufïï le jiom de Pius , devenant par ce moyen ^Idu.s Pius Manti'ius T^omanu;. On peut voir cette gradation a- gréablement contée dans la xr. Oiaifon de Majo- jagius. i, Theodor, JaairQû^de yit, Stephanor, pag. iz;.

Imprimeurs d*I t a l i r.' f

ou quelque partage Grec dans les Livres aIcîcMj^ Latins qu'on imprimoit, on laifFoit la pla- wic^» ce en blanc faute de caradéres.

Le même Auteur ajoute qu'outre cette gloire qui lui ell propre & particulière, il ell encore parvenu à celle que produit à un Imprimeur Texaditude des corrections^ & la beauté des caradéres ; qu'il a acquis tant de réputation dans Ton Art qu'on lui a long-tems attribué tout ce qui fortoit d& bon de l'Imprimerie. De forte que quand on vouloit relever le mérite de quelque belle imprefllon , on difoit en Proverbe qu'elle z'cmlt de la Prejfe à'' Aide.

La Langue Latine ne lui eft guéres moins obligée que la Grecque: & com- me a remarqué de Malinci^rot après de Roccha (4), il a contribué à fon établilfe- ment autant & plus que les Critiques les plus laborieux.

Jules Scaliger dans fa première Inve6î:i-

ve

3. Angeî. Rocch. Biblioth. Vatican, pag. 412.

_ ^. 11 y a ici plufîeurs fautes. Ange Rocca (c'eft ainfî que ce nom doit être écrit) ne dit point, dans l'endroit cité, qu'Aide ait le premier imprimé des Ouvrages Grecs continus, mais qu'il n'imprimoit tout au plus que deux feuilles chaque femaine, lur quoi il faut voir comme Chevillier pag. 126. le ré- nite. Si Rocca d'ailleurs avoir prétendu qu'Aide a- voit le premier donné des imprefïïons Grecques, Bailler auroit eu tort de ne pas faire voir le contrai- re en citant la Grammaire Grecque de Conftanti/i Lafcaris qui parut à Milan dès le 30. Janvier 147^, dix- huit ans avant que Venife eût vu le petit Poëme de Mufée dont l'édition fut le coup d'eflai d'Aide Manuce, fans parler de l'Homcre entier imprime' à Florence in-folio 14?;?.

4. Malinckrot de Arte Typographie, cap. 14. pag^* W. Jô. Ang. Rocc. Bibl. Vatic. pag. 4°*,

A 3

^Imprimeurs d'I t a l i e. . ve contre Erafme (i) accufe ce grand

au^e ^" homme de s'être mis au fervice de notre Manuce pour corriger les épreuves de fon Imprimerie. Mais en croyant humilier fon adverfaire, il rehaufTcroit encore de beau- coup le mérite des éditions de Manuce li ce qu'il lui impute étoit confiant , puif- que loin de donner la moindre atteinte à la réputation d'Erafme, chacun témoîgneroit encore beaucoup plus d'emprefîement pour les éditions de notre Imprimeur, fâchant qu'elles auroient été corrigées par le pre- mier Critique de fon lîécle. D'ailleurs il y a beaucojp d'apparence que Scali^er s'eft trompé dans la chaleur de la pamon qui l'aveugloic , car Erafme (2) foutient que dans tout le tems qu'il demeura chés Ai- de, il ne corrigea point d'autres, livres que les liens propres.

Le même Erafme loue Manuce de ce que fes éditions étoient non feulement plus corredles & plus entières, mais enco- re à meilleur marché que celles des autres

Im-

1. Oratione i. in Erafrai Ciceron. Dial.

2. Eraf. in Epift. Maiinckrot pag. 96. 97.

3. ^. Si Erarme a dit que les éditions d'Aide é- toient à meilleur marché que celles des autres Im- primeurs, c'eft parce qu'elles étoient plus correâies» Se qu'on pouvoir dire des autres, qu'elles auroient toujours été plus chères, quand elles auroient moins coûté. Du reftc Aide vendoit fort bien Ces livres. On peut s'en rapporter à ce qu'en dit CodrusUrceus dans fa 4 Lettre, ôc même à ce qu'en dit Erafme au proverbe Fefiina lente, oîi dans une longue digref- Con qu'il y fait à l'oceafion d'Aide , il témoigne qu'il s'en faloit bien que Froben, quoi qu'aufii ia- boweux, fût aufli riche. Aide, fi on l'en croit, ne

s'e-

iNf PRIMEURS d'Italie. 7

Imprimeurs, & il fait valoir ainfi fondes- y^^^eMa^ îiiterefTement aulTi bien que fon induf- nuce^ trie. (3)

Après cela je ne vois point la raifon qui a fait dire à Jofeph Scalîger (4) qu'Ai- dus Senior etoit un pawvre homme {^) ^quoi^ qu'il eût ïnjimment imprimé des Aztteurs Grecs ^ & qu'il femblât n'avoir point d'au- tre défaut que celui d'avoir été furmanté par Henri Eftienne dans la bonté des édi- rions Grecques.

Au refte Aide Taticien avoit de l'érudî- tion, quoi qu'en ce point il ait été obligé de le céder à fon fils & à fon petit-fils. On a de lui une efpéce de Grammaire Grec- que ; des Notes fur Horace , fur Homère &c. Mais comme la fuite des tems nous % procuré quelque chofe de meilleur, je n'ai pas crû le devoir mettre ni au nombre des Grammairiens, ni dans celui des Critiques, il n'auroit pu avoir un des premiers rangs, ni une gloire approchante de celle qu'il polTéde parmi les plus célèbres Im- primeurs. * Al"

s^étoit pas moins acquis dis bien que de gloire d-ms fa profeflîon, non minus aari fihi pfferit quant nomina Mroque diqnns.

4. Pofterior. Scaligeran. pag. 7.

5. ^,'. xAldus Senior était un pauvre homme. Ces pâJ K>les charigeut entièrement le fens du texte. Voici Je pafTâge rideicment copié. ^Idus a infiniment ;w J-fimé eC^I-Ateun Grecs, & cependant était pauvre. Il eft yifible que Jean de Vaflan colleéieui du lecond Sca- ligerana s'eft mépris lorfqu'il a drefTé cet article ap- pliquant au vieux Aide ce que Scaliger lui avoit aie de la pauvreté du jeune. \\ devoit fans parler des c- ditions Grecques d'Aide, ni d'Henri Etienne, con- cevoir ainfi tout Amplement fon article. ^Ue Ui^ nuLt fits de Paul ejî mort extrêmement pÂHVre^

A4

8 Imprimeurs b'Italie.

* AUf Manutii Avi^ '^ccpspyov de v'ttiatâ vocalium ac àiphthungorum prolatione in-S'^. Venet lyij-. ^Anmtt. ad Horaîïum in-8°. Venet. lyip.*

§. 2. PAUL MANU CE fils d'Aide.

Taui Ma- T ^ ^^^^ Labbe fait pufler aux enfans & ftucc. -Lf aux héritiers du vieux Aide la gloire

d'avoir prêté leurs mains aux Lettres Grec- ques dans leur renaiflance (i). Le plus célèbre fans doute & prefque le feul de fes Enftns qui ait acquis de la réputation e(l Paul Manuce , dont Mr. de Thou loue rinduftrie (2) comme nous le verrons ail- leurs.

Le Pape Pie IV. le fît venir à Rome pour lui donner la direftion de l'Imprime- rie Apoflolîque (3) dans le defTein de lui faire imprimer les faints Pères avec toute l'exactitude dont un homme de cette ex- périence feroit capable comme le marque Opméer & Mr. BulUrt (4). Le S. Père lui avoit fait fournir avec une libéralité ex- traordinaire tous les recours imaginables pour ce grand & glorieux defTein , entre autres un bon nombre d'habiles Ouvriers, & des Caradéres nouvellement fondus d'une beauté achevée. Mais on ne voit pas que l'effet de cette commifîion ait été

auffi

r. Labbe Bibl. Bibl. pag. 2. & Append. pag. 157.

2. Hiftor. fuor. temp.

3. Petr. Opmecr Chranic. pag. 50g. edit. Beyerl.

4. Ifaac BuUatt Academ. tom. 2. lib. 4. pag. xf>\,

5. Corn, Toliius de iafeJicir. Liteiat, pag, zi>.poft îiermm.

Imprimeurs t>^I t a l i c. 5, aiifll grand qu'on auroit fe le promettre raui t/i^i d'un homme capable & fi bien fecouru. nuîs,

lls'étoit rendu beaucoup plus favant que fon Père, & il trouvera dans la fuite de ce Recueil une place honorable parmi les Critiques- Grammairiens , nous ver- rons entre autres choies qu'il s'eft fignalé dans la pureté de la LangueLatine,&dans la connoilFance de l'Antiquité',

§.3. ALDE MANUCE fils de Paul.

ALde ïe jeune fils de Paul fit afTés bien Aldeie dans les commencemens,<Sf tant qu'il jeunev demeura à Venife. Mais il fe relâcha dans la fuite à caufe du mauvais ordre de fes affaires , & de la mifére dans laquelle il tomba, comme on le voit dans Tollius (f) , qui a continue le Recueil des m_al- heurcux hommes de Lettres , compofé par Pierius, & dans le Vittorio de Rolîis (6), Car s'éiant amufé à régenter à Boulogne & à Rome , & ayant paffé la plus belle partie de fa vie dans la poufîiére des claf^ fes , il le vit non feulement méprifé & maltraité de fes Ecoliers par fa mauvaife. conduite, mais encore appauvri, négli^jé' & accable de dettes à caufe des grandes deV penfes qu'il avoit faites pour faire tranfpor— ter fes Livres & fon Imprimerie de Venife?

à

6. Jan. Nie. Er/thr. ?inacorb. t. num. 10-9.

%. 11 faloic alléguer cet Auteur ou fous fon nGir. italien G'ova.n Vittorio de' "Roffi, & non pas ridicule-- ment de T{oj)i5 ^ ôc fans lui donner du te, puiiqu'iln'a; icrit qu'en Latin, ou fous le nom Grec-Latm jF4»#<*' Nicii*i £rjftht<tni c^u'il lui a plu fe dyUûÇJV

lo Imprimeurs d'I t a l i e.

Aide Ma- ^ Rc)nn^- ^^ arriva en cette Ville fous le imcci le Pontificat de Sixte-Quint Reftaurateur ou jeune, plutôt Fondateur de Tilluflre Imprimerie du Vatican, dont le Pape Clément VIIL donna à la fin la dire6î:ion à notre Manu- ce, autant par la confidération de fon Pè- re & de fon Aïeul , que par la vue de fon propre mérite.

En effet il étoit favant & grand homme de Lettres, mais inférieur à fon Père, & comme il a compofé divers Ouvrages, nous parlerons encore de lui plus d'une fois dans la fuite de ce Recueil.

Le Catalogue des éditions de cette célè- bre Imprimerie, & particulièrement des Li- vres imprimés dans la boutique d'Aide le jeune parut în-4°. en i^py.

DOMINIQUE DE BASA(0

i^en'îùen établi à Rome j ou s Sixte

3. 'VTOus avons cru le devoir joindre ?uTd?Ba- -*-^ ^^^ Manuces , foit parce qu'il a- fi. voit été formé & inftruit dans l'école & la

boutique du vieux Aide (2) , foit parce qu'il paiïà de Venife à Rome aufli-bien que les deux derniers, & qu'il y eut le même emploi. Car Sixte V. lui donna la direc- tion

T. f . Dominique Bafa. 11 y avoit un Bernardo 3afa Imprimeur à Venife dateras de Sixte V. 6c au de- là. Il en eft fait mention plus bas.

2. %. Il n'y a pas d'apparence qu'il eût fait fon apprentifTage fous le vieux Aide, autrement il auioit- «u près de 50. ans lors que Sixte V. k manda.

3. Àag. deKoccaApf çnd| ad Slblioth^ Yaùc. f a^

/ M P R 2 M E O R s t>*I T A L lE. Il

tion de la nouvelle Imprimerie du Vatican à caufe de fon favoir & de la grande expé- rience qu'il avûit de ce bel art (3).

DANIEL BOMBERGUE

ài^ Anvers établi à Vénife. (4)

4. T L a imprimé un grand nombre de Bi- Daniel

JL bks Hébraïques, dont la plupart font Bomber- fort eftimables pour leur éxaélitude (5-) au S«^ Jugement du P. bimon grand connoifleur en ces matières. On a auffi divers Ouvra- ges des Rabbins en leur Langue fortis de cette Imprimerie, & qui ont rendu le nom de Bombergue anffi célèbre parmi les Juifs que parmi nous.

Scaliger (6) dToit qu'il avoit dépenfé trois millions d*écus à imprimer des livres, & qu'ils font tous fort corredls ; qu'il a^ imprimé entre autres le Talmud par trois fois, & que chaque impreffion lui avoit coûté cent mille écu&.

M. Voiïius. écrit (7) que c'eft Bomber- gue qui a terminé toutes les difputes qui partageorent les Juifs fur l'affaire des Points- voyelles établis depuis les Malibrhétes pour fixer la prononciation. Mais qu'il y con- fiima tout fon fonds qui étoit fort ample

pour

Greg. L€ti lib. ^i Vit. Sizti V. ad fin,

4. %. Mort vers le milieu du 16, fiécle.

5. Kich. Simon, tiift. Criciq. du V.Teft. pag. 512* kc.

6. Pofterior. Scaligeran. parg. 34. 35.

7. Ifaac Yofl; Epift. Dedic. Tiaft. de Oj:acul, S**

A,- 6

12 Imprimeurs d'I t a l i e'. Banici P^^^ nourrir & gager quelques centaines Bomber- de Juifs qu'il occupoit à cet emploi. Que giie. c'eft la Boutique de Bombergue qui a don-

né la naidance à tous ces Points-voyelles que les Chrétiens R^bbiuilies coiilidécent comme venus du Ciel.

Néanmoins tous les Juifs ne font pas de ce fentiment, & pluiieurs prétendent que les éditions de Bombergue font remplies d'une infinité de fautes, furtout dans les- Points qui y font fouvent marqués diffé- remment dans les mêmes mots & dans le même fcns. (i)

L E S J U N T E S ^i^ Lyofi , ^e Florence-, de Rome C5* de Vemfe.

Les"^iîu. 'S' TLs étoient venus de Lyon h ils te- Tcs/ ' X noient le fécond rang dans l'Italie

après les Manuces. Le plus conlidérable d'eux tous a été Bernard, Nous avons deux principaux Catalogues de leurs Edi- tions.

Le premier efî celui des héritiers de Phi- lippe Junte à Florence, imprimé in-12. en 1604. Le fécond eft celui des livres de Bernard Junte, de Jean-Baptifte Ciotti & de leurs affociés , imprimé à Yenife en 1608. in 12.

Voi=

1. %. Ménage chap. 5?, de l'Auti-Baillet a fort bien obferve' que les Juifs n'ont eu cette prétention qu'à l'égard de la première édition de la Bible de Bombergue, mais qu'ils avoient tous loué fa Bible de la fcconde édition, & renvoie là-deffus a l'Hiftoire cri- tique même du Yi T, citçc pai Êailiet, foftei. dans

f<?û

Imprimeurs d'I t a l i e. t^ Voila quels furent les principaux Im- x^çsiu»: primeurs de l'Italie dans le fiécle pafTé ; «s, ' mais ils n'ont point empêché Erafme (2) de dire que ce Pays n'étoit pas fort heureux en ce point, ni de fe plaindre que tous les Livres imprimés en Italie de fon tems, é- toient pleins de fautes fans exception , & que cet inconvénient ne venoit que de l'a» varice des Imprimeurs qui faifoîent difficul- té de débourfer quelque chofe pour entre* tenir des Correfteurs.

Mr. Catherinot parlant des Lettres hî(^ toriées que les Imprimeurs ont fubilituées aux Lettres enluminées des Manufcrits , dit ,, que les Italiens qui ne peuvent ou- blier leur humeur amoureufe les ont profanées des amours de Jupiter & d'au- très figures honteufes, au lieu que les Imprimeurs des autres Pays fe font at- tachés à n'y reprefenter que àQs perfon» nés ou des traits de l'Ecriture fainte, de l'Hiftoire , de la Morale , des Figures d'a- nimaux , de Plantes , Fleurs, ou d'autres chofes indifférentes (3). Et le P. PofTe- vîn Jéfuite s'étoit déjà plaint dans fa Bi- bliothèque Choilîe de cette licence des Im* primeurs de fon Pays.

ceux:

fon Alphabet des î2. Langues au chap. de la Langue Chaldaïque dit avoir connu Bombergue à Venife, & lui donne i'éloge de Vir ad rem Chriftianam ùr>iitndam natus. Voyés de plus André' Chevillier pag. 267, ÔCO, dt fon Origine de l'Imprimerie de Paris.

2. Erafm. lib. 20. Epiftol. col. 1027. c.

3v CathçiiûOt de l'Ait d'impiimci pag. 3, /

A?

14 Imprimeurs de France^

CEUXDEFRANCE.

JOSSE DE BADE d'/îfck ou ylafch en làrahant en 1462. Imprimeur de Paris ^ mort en 1526. (i) dit en Latin^ JodocusBadius Ascensius.

JolTeBa^e. 6 T TN Auteur Anonyme (2) dit qu'il \^ fut le premier qai introduî{it en France Tufage des Cara6téres ronds qu'il y apporta d'Italie environ l'an 15-00. é- tant venu en ce Royaume non feulement 5, pour enfeigner le Grec à Paris , mais encore pour y e'tablîr cette belle Impri- merie connue fous le nom de Pralura ,, Afcenfianum^ dans laquelle il donna au 3, Public plufieurs bons Livres en ces Ca- raéléres ronds, au lieu que jufques alors 5, on n'en avoit eu dans notre Pays que de Gothiques. (^

Il faut avouer que fes Caraéléres n'ont pa« tout l'agrément de ceux des ElHennes, mais Scaliger (4) dit que fes Editions font bonnes. Et il ell d'autant plus eftimable

qu'il

1. f. Joffc Badeêc non pas Joffe de Btde^ eft mott

«O 1535.

2. Journal des Savans du 31. Janv. iS?4.

3. ^. G.) a imprimé en caraûéres ronds à Pails dès 1470. 1471. âc 1472. comme l'a prouve' Cheyi!" îiçi pag, ;^. de iba Orig. i'iojpjioa, JPaa*,

Imprimeurs de France, if

qu'il étoit favant pour un Imprimeur, & que félon Valere André (f) il avoit en- feigne avec fuccès les belles Lettres à Lyon avant que de venir profeiTer le Grec à Paris.

LES ESTlENNESdeParisècdeGe^

nève , favoir :

I. Henri I. du nom^ mort vers Van

ifiç. à Paris. X. Robert I. du mm fils d"* Henri ^

mort à Genè've Pan i f-^^.

3. Charles /ré-re de Robert mort à

Paris.

4. François frère de Robert ^ de

Charles mort à Paris. 5" Robert Second du nom fils de Ro' bert Premier mort lers Van ijSS. à Paris.

6. Henri Second du nom fils de Robert

Premier mort a Genève (6) Van 1 598-^

7. Paul fils d'Henri Second à Genève,

3. Robert Troifiéme du nom fils de

Robert Second , Petit fils de Robert^ Premier à Paris. 9. Antoine fils de Paul , petit- fils d'Henri Second mort à Paris,

§. ï;

4. ?oftciIor. Scaligeran, pag. 2j.

5. Val. And. Deflclius Biblioth. Belgle.

6. Bailler dans les corrections imprimées au COttv- mencement du Tome 1. de fes Poètes de l\dit, in-i2«

ft leconnu que c'étçù \ i^yon qu'lieaii Eûcaacétoiî

Henri I. Eftienne,

i6 Imprimeurs de France.

$. I. HENRI ESTIENNE premie? du nom. (i).

7 TTEnri Premier imprima alTés peu XiLde livres, & il s'en acquitta avec

la réputation d'un des meilleurs Imprimeurs de fon tems. Mais ia principale gloire eft celle d'avoir formé & dreilé fes enfans dans cette généreufc entreprife par laquelle ils s'efforcèrent de porter l'Art de l'Impri* merie à fa perfection. On peut voir le Sieur d'Almeloveen dans un Livre qu'il a fait exprès de la Vie des Eftîennes imprimé à AmJkrdam in-T2. en 1683. quoiqu'il ne foit peut-être pas toujours fort fur de le fuivre en tout ce qu'il dit de ces illuftres defcendans de notre Henri.

§.2. ROBERT ESTIENNE rail'

cien (2).

8 TL travailla d'abord fous Simon de XColines fon beaupere ^ c'eft à dire

ui avoit époufé fa mère veuve d'Henri I. qui avoit eu fon Imprimerie. Mais ayant époufé depuis la fille de l'Imprimeur Ba- dius Afcenfius (3) , & ayant dreifé une boutique à fes dépens, il fit valoir l'Impri- merie avec beaucoup plus de réputation que cous ceux qui l'avoient exercée juf-

qu'â-

1. f . Henri Etienne i. du nom mouiut fur la fin

ie 1S2.0.

2. f. Mort à Genève le 7. Se£tembie 155^. âgé 4^ jôi ans.

Imprimeurs de France. 17 qu'alors , & rendit fon nom immortel, p^obejtj; non feulement par la netteté & la beauté Efticnnc, extraordinaire de fes caradéres Hébreux, Grecs, & Romains, mais encore par fon éxaditude fans exemple, par fon habileté, & par le grand des-intéreffement (4) qui lui fit préférer l'intérêt du Public au fien particulier.

Mr. Colomiés (s) dit qu'il a infini- ment plus contribué à la gloire de la France & du Monde Chrétien que tous les conquérans , & qu'après Aide Manu- ce & Jean Froben , il n'y a point eu d'Imprimeur plus célèbre qne lui. Mais s'il eft vrai qu'il leur ait été inférieur en quelque chofe, ce ne peut être que dans l'âge, puifqu'il les a furpaffés tant en é- rudition, qu'en éxaditude.

Car (6) il eft difficile de s'imaginer <& de concevoir la force & l'afTiduité de l'application avec laquelle il travailloit à la corredion de toutes les épreuves qui fortoient de fes prelfes. Et comme il n'é- toit pas encore content d'un travail difficile & fi ennuyeux , il faifoit mettre fouvent les feuilles des Livres qu'il im- primoit fur les Quais, fur les Ponts, & dans les places publiques de Paris, avec des affiches par lefquelles il prioit cha» cun de vouloir les lire & les corriger & promettoit même de grolTes fommes

d'ar-

3. f . Nommée Perrete.

4. Th. JanfT. d^Almelov. pag. ij. de Vit. Steph» f. Paul. Colom. Gai). Oriental, pag. 22»

6. Th. Jaiiff. pag. 31, ejufd. opeiis,

ï8 Imprimeurs de France-

■Kohett I. ^'^rgcii^ pour payer & récompenfer la pei- Eilienne.* ne de ceux qui y auroient remarqué quel- ques fautes, (i).

Après cela qui eft-ce qui peut raifon- nablement douter que ce qu'avance le Sieur de Malinckrot (2) à fon fujet ne foit très-vrai , quand il écrit que Robert Ef- tienne étoit plus habile qu'Aide Manuce, & que fes caradéres étoient aufîi plus beaux, quoique ce ne fût qu'une des nioindres perfedions de cette célèbre Im- primerie > Mais on peut dire que les Ma- nuces avoîent quelque fujet de fe confoler de fe voir inférieurs à Robert Eilienne^ puifque Jacques de Verheîden ofe même afiiirer (3) qu'il a furpaffé tout ce qu'il y a eu , tout ce qu'il y a, & tout ce qu'il y aura jamais d'habiles Imprimeurs dans le lïîoiide; & que toute la poftérité favante admirera éternellement la magnificence & la délicateiTe de fes caraétéres ,. particuliè- rement pour les Lettres Hébraïques <5c Giecques.

En effet on n'a point encore remar- qoé jufqu'à préfent qu'il fe foit trouvé aucuiie édition de quelque Imprimeur que ce foit, (quelques-uns en exceptent Plan- tin) qui ait été entièrement exemte de fau- tes

f. ^. O/a, dit Ménage p. 25 j. du Tome i.defoij Anti Bailler C. 69. n^eji pas véritable. Il expo foit fur fa, bsutiqut fes feuilles imprimées C non tirées , ér il promet'- toit des foHS if des doubles à cenx <jm y troHveroient des fautes,

1. Malinkrot. de Art. Typog. cap. 14. pag. 92.

3. Jac. Verheid. Elog. pisftant. Theolog. CPiotel- tant.j pag. 117.

4. Co-

Imprimeurs de France. 19

tes d'impreffions , quelque diligence qu'on RobetM. y ait apportée. Il n'y a peut-être que cel- Eftienacg les de Robert Eftienne qui ayent eu cet a- vantage, au moins quelques-unes entre un û grand nombre qu'il a mifes au jour. C'eil ce que Mr. Colomiés (4) a remar- qué entre autres de Ion nouveau Tefta- ment Grec im-primé in -12. en is^9-

Voila fans doute ce qui l'a fait appeller par Mr. de Sainte Marthe (5") le plus in- du ftrieux ôz le plus fplendide de ceux de fa Profelîlon, & par François Perrault (6) Profelfeur en Langue Grecque (7) le Prin- ce des Imprimeurs.

Quoiqu'il foit admirable par tout , on prétend qu'il s'efl furpaffé lui-même dans^ les diverfes éditions des Livres de l'Ecri- ture Sainte. Théodore de Beze écrit (8) qu'il y a apporté la plus grande diligen- ce qu'il fut polTible, la confcience la plus délicate & le fcrupule le plus religieux du monde. Mais comme ce point a befofn d'un examen particulier , nous le refer- vons pour la première partie de nos Théo» logiens , nous parlerons des Ouvrages de ceux qui ont travaillé fur l'Ecriture Sainte.

Le Roi François L dît le Père des Let- tres

4. Colom. Biblioth. Choifîe p^ag. 200.

5. Sammarth. eLog. Gailor. lib. 4. pag. 131. &C.

6. %. llfaloit mettre: & far François BeraudProfef- feur en Lan7ue Grecque à Gcnevt. Ballet ayant trouvé pag. 54. des Vies des Etiennes par Almélovéen Peraldoy faute d'imprcflïûn pour Beraldo y a traduit Perranti ku lieu de traduire Btranld.

7. In Prolegomen. Vit. Stephanor. ». Bcza in verf. 12. Matthaei cap. 2,

10 Imprimeurs de Franc f, Robert 1. tres étant très-perfuadé de la capacité d'un Mieiuie. excellent Imprimeur , lui donna Tlm- primerie Royale , mais feulement pour l'Hébreu & le Latin, parce que, comme a remarqué l'Auteur de fa Vie (i), Con* rard Neobarius, Frédéric Morel & Adrien Turnebe en avoient déjà les caradéres Grecs. (2)

Ce même Prince, au rapport du Sieur du Verdier de Vauprivas , (3) voulant que les Manufcrits de fa Bibliothèque fuiTent mis en lumière, donna cette char- ge à Robert tftienne le plus diligent de ,, tous les Imprimeurs qui ayent jamais ,> été, lequel outre la beauté des caradé- ,., res dont il devoir fefervir pour l'impref- fion de ces Livres, auroit encore eu foin par fon indultrie particulière & fon tra- vail incroyable de les rendre de la meil-

leure

vTh. JanfT. d'Almel. Vit. Steph pag. 13.

2. <p. Voici les paroles d'Almelovéen pag. 2c. de fei Vies dçs Etiennes édition d'Amfterd. 168}. Hiac veri/îrai/e puto à J^e^e officium illudyfeu cjuemadmodumip- ft toquitur , miUïus et ejfe impojîtum , Hebrxa. «Sr Latina {in Crxcis enim Conradus Xeobarius^ cui forte fuccefjlt -^ ir f'>flea GuilleLmiis Moreltits ir ^driamts Turnehns fuere Typoimphi 'Regii) imprimendi. Cela veut dire que Ro- bert Etienne n'auroit pas manqué ,lorfqu'il fut nom- mé Imprimeur Royal pour l'Hébreu 6c pour le La- fin, de rêtre auffi pour le Grec, fi Conrad Neoba- rius ne l'avoit alors été; que peut être fut ce immé- diatement après ce Conrad , que Robert Etienne le fut, de même qu'Adrien Turnebe 8c Guillaume Morel le furent depuis. Au lieu de ce fens qui eftle véritable, Baillet en donne un aux paroles d'Almelovéen éga- lement faux ôc abfurdc : favoir que François I. don- nant à Robert Etienne l'Imprimerie Royale pour l'Eébreu & pour le Larin , la lui auioi: en même

teras

Imprimeurs de France. 21 ^, leure corredion qu'il auroit été poflible. p^obert L- Mais il en perdit prefque toure la gloire Eftienac, . par la diigrace qui lui furvint,&enquit- tant fon pays , il fe vit auffi obligé d'a- bandonner en même tems cette grande entreprife.

Comme je ne prctens pas être Hiflorien dans ce Recueil , je ne me crois point o- bligé de parler du mécontentement qu'il croyoit avoir reçu de quelques-uns de Mef- lieurs de Sorbonne. Il fuffit de dire qu'il abandonna fa Patrie par une pure bizarrerie d'efprit , après avoir abandonné la Reli- gion de fes Pères , & peut-être à caufe de la friponnerie de quelques-uns de fes va- lets , lefquels l'ayant volé conlidérable- ment, Tavoient mis hors d'état de pouvoir fnbfifter à Paris dans l'éclat & le grand air il avoit paru jufqu'alors.

Ainfi

tems donné pour le Grec, n*eût été que Conrad Neo- barius , Frédéric Morel & Adrien Turnébe avoient déjà pour lors la direftion des Caraftéres Grecs Royaux, c'eft-à-dire, étoient Imprimeurs de Fran- çois I. pour le Grec. Il y a un nombre prodi- gieux de faufl'es fuppofitions. La i. qu'il y avoit trois Imprimeurs Royaux pour le Grec en même tems. La 2. que Neobarius, qui avant fa mort ar- rivée en 1540, fe qualifioit T^eginm in Gnecis Typozrd- fhum , ait eu pour Collègues Frédéric Morel ôc Adrien Turnébe, celui-ci alors peu connu, Se n'ayant pas encore 30. ans, l'autre n'en ayant pas 18. La 3, qu'Almeloveen aitnommé Frédéric, & non pas Guil- laume , le Morel dont il fjit mention. La 4. que Robert Etienne n'ait eu cet emploi qu'après Turné*' be, qui tout au contraire ne l'eut qu'en 1:51 après Ja retraite de Robert Etienne à Genève. La 5. mais c'eft affés , ie pomrois compter jufqu'à dix fans é- puifer la critique, i. Ant, du Vcid, Piéf, de la Jûiblioth, Fr.

21 Imprimeurs de France.

Robert I -^'"^ P°^^ ^^ qu'on veuille faire réfîé- Eftienne, xion fur le caradére particulier du Génie des Eftiennes, c'eil-à-dire fur ce zèle ex- traordinaire pour le bien public , & fur ce Tare défintéreflement , qui a même ruiné leur famille , & leur a fait confumer tout leur bien, tous leurs foins, tous leurs tra- vaux & tout le tems de leur vie dans ce no- ble exercice (i), il eft aifé déjuger qu'on a voulu calomnier notre Robert , lorfqu'on a prétendu l'accufer d'avoir volé les carac- tères de rimprimerie du Roi (i) en fe re» tirant à Genève , & d'avoir été brûlé en effigie pour cet effet. (3)

Le Catalogue de fes Livres, c'eft-à-dire non feulement de fes éditions, mais enco- re de celles de fon Père Henri , & de fon beaupere de Colines ouCoiinée (4) fut iiri-

pri-

î. JanfTon in fupradift. Opère pag, 18. ip.

2. %. On apiétendu Taccuferd'avoir volé nonpas les caiacleies de l'imprimerie Royale , mais les mou- les à fondre des catacléres Grecs fembUbles à ceux de cette Imprimerie & ce fut a. la requête du Cierge que le 27. Mai 1619. Louis XllI. ordonna qu'on payeroit de fts deniers la fomme de 30C0. livres cour retirer ces moules ou des mains de Paul Etienne fils de Robert , ou de celles delà République de Genè- ve à qui l'on difoir que îauî les avoir engages pour mê- me fomme. Chevillier qui pag. 259. & 260. rappor- te ces particularités ne nous apprend pas quelles en ont été les fuites, & par laille à conclurre à tout homme qui voudra raifonner jufte , qu'une accufa- tion, telle que celle-là intentée fans preuve, après un lilence de 68. ans, romboit d'elle-même. Qp'a- près tout de deux chofes l'une, ou le toI dont on le plaignoit étoit avère , ou ne l'étoic pas : s'il l'ctoit, que bien loin qu'on dût offrir de l'argent pour reti- rer ces moules qu'on leclanioit , on devoit en obte- nir avec inteicts xefiitutiçn: i'il ne Tétoir pas,

que

Imprimeurs de Frakce. 23

primé chés lui in-S». en 15-46. P^obcrt T.

Mais le Catalogue des Livres de tous Eûiennc. les Eltieniies généralement & de PatifTon leur allié, fut imprimé à Amiterdam ea 1683. in-12. après leurs Vies par les foins de Thomas Janllbn Sieur d'Almelovéen.

Or comme Robert Eftienne a été Au- teur auffi bien qu'Imprimeur, nous parle- rons encore de lui dans la fuite de ce Re- cueil.

Quelques-uns le font imaginés qu'on avoit confondu le Père avec le Fils, que l'on dit avoir été brûlé en effigie à Paris pour fon IntroduSlîon au T'ra'tté des confor^ mités &c. Mais l'un & l'autre de ces deux faits n'eft pas encore aujourd'hui bien ave- ré, & il y a grande apparence qu'il leur a été impofé par leurs envieux, (j-)

§. 3.

que l'accufateur devoit être condanne à une fatisfac- tion proportionnée à l'injure. Michel Maitraixe qui depuis la page 134. jufqu'à la 138.de Con Hfjli^ia Ste- phanortiZK imprimée à Londres in-g. 1709. a examiné le fait avec attention , me paroit avoir amplement juftifié fur cet article la mémoire de Robert Etienne.

3. Id. Janfl. ubi de Henrico filio p. 83. 84.

%. Ce ne fut point pour cet effet, ce prétendu vol étant alors une ciiimérc inconnue. S'il fut donc brû- lé en effig-e, comme Bcze en demeure d'accord dans Ton Pall'avant , & dans fes /cônes , ce fut parce que la coutume étoit de brûler les hérétiques , Se que Ro- bert Etienne atteint auparavant d'herélie, en devc- Doit convaincu par fa fuite.

4. %. Le vrai nom de cet Imprimeur e'toit de Coli' nés. Q.ielqucs-uns ont dit Colmet mais mal. Colincc ne vaut abfolument rien.

5. %. Ce qu'on a fait dire à Henri Etienne qu?il n*avoit jamais eu fi froid que pendant qu'on le brû- loir, je l'ai ouï conter de Théophile & de plufieifrs auties. II n'y a qu'à rire de ces lortes de fabks, fans (c donner la jgeine de les iciutei,

14 Imprimeurs de France,

Charles

Ftançois

§.3.GHARLES ESTIENNE,(0

§. 4. François Estienne, Frères du vieux Robert. (2)

c

H A R L E s fe rendit aufli recom- mandable par Ton Imprimerie. Il prenoit pareillement la qualité d'Impri- meur du Roi (3) , il avoit du iavoir , & quoiqu'il fut inférieur en ce point à fon Frère Robert & encore plus à fon Neveu Henri, il ne laifTa pas de compoler des Li- vres allés utiles au Public. (4)

Et pour ce qui eft deFra^fois E SX i E N- NE, il ne paroît pas qu'il ait rien de fort conlidérable en fon particulier (5-), parce qu'étant aflbcié avec Simon deColinesleur beaupere , depuis que Robert drelTa une nouvelle boutique à part, il travailla con- jointement avec lui dans celle du vieux Henri leur Père, & qui avoit cté laîflee à la veuve après fa mort.

T. f . Charles mourut à Paris en 1564. âgé d'envi- ron 60. ans.

2. H. François étoit l'aine & mourut vers Tan T5JO. à Paris, car Je Diclionarium L<itinO'Ciallicum de l'im- preffion in-fel. de François Etienne 1570. & 1571. n'eft pas de ce François Etienne, mais de Ton neveu fils de Robert I.

3. H. Depuis l'an 15 jt, dit Maittaire, jufqu'cn tS6ï. n'ayant pas imprimé au delà.

4. f . Ménage chap, 59. de fon Anti-Baillct a fait une ample ^ cuâeufe additioo à cet anide.

Imprimeurs de France, zf

Ç. f. ROBERT ESTIENNE, ]

fécond du nom , fils de Robert. (6)

10. I L demeura înviolablement attaché à Robert ir 1 la Religion Catholique, ce qui le Eftiennc/

fit deshériter par fon père Robert, à l'a- vantage de fes frères Henri & François.

Mais pour le récompenler d'ailleurs, on lui conferva la diredion de l'Imprimerie Royale , & on peut dire que fes Impref- fions ne cèdent guéres en beauté à celles de fon Père & de fon frère.

5. 6. HENRI ESTIENNE, fécond

du nom fils du vieux Robert , mort en iS9^- (7)

11. 1 L a été fans contredit le plusfavant .

I non feulement de ceux de fa doôe j^"'^; famille, mais encore de tous les Impri- meurs qui ont paru jufqu'à préfent.

Néanmoins il faut avouer que fon Père favoit plus d'Hébreu que lui , & que les Impreifionsdu fils font beaucoup au de/fous

de

s. fl. Maitt:ï!rc a donné îe Catalogue des imprcP- ions de deux François Etienae, l'un frère & l'autre fils de Robert I. Il ne fait pas bien à la vérité H ce François II. ctoit fils de Robert I. de Robert lî. ou même de François I. Ce qu'il y a de lûr, c'eft que François Etienne II. du nom a toujours vécu à Geneveou il profeflbit la Religion que Robert I. em- brair.i , laquelle Robert II. qui dcaieuioit à Pans. n'embrafla jamais.

6. f. Mort à Paris l'an Ts?g.

7. f. A l'hôpital de Lyon, âge' d'cnviion fs. anj, prefque imbécille.

Tom.LPartJL B

Henri IT.

16 Imprimeurs DE France. de celles du Père tant par la propreté à la SSe, beauté des Caradéres , que pour Téxadi- tude même. Car comme il vouloit que tous les Auteurs , & particulièrement les Grecs, qu'il devoit mettre au jour pafTaf- lent par fes mains pour les corriger, & pour y faire des Notes, il fe précipitoit trop\ dans la crainte de laifTer vaquer les deux prefTes de fon Imprimerie, qui ne lui don- noient point le loifir de revoir & d'exami- ner fes copies, (i)

On prétend même qu'il n'étoit point fidè- le dans fes éditions. Et Scaliger (2) dit qu'en corrigeant les Ouvrages des Auteurs qu'il devoit mettre fous la pre{re,il y ajou- îoit & y retranchoit ce qu'il jugeoit à pro- pos félon les lumières qu'il croyoit avoir , c'eft-à-dire félon fa fantailie; & qu'enfin il commettoit diverfes autres infidélités par VLii droit nouveau qu'il prétendoit avoir fur les Auteurs. En quoi il étoit bien diffé- rent de Chrift. Plantin, qui, quoi qu'in- jSnimeat au deflbus de lui pour les Sciences & pour l'induflrle, ne laifToit pas de ren- dre meilleur fervice au Public par la fidéli- té inviolable dont il ufoit dans fes In> preffions.

Mais néanmoins, comme Scaliger n'é- toit pas toujours uniforme dans fes juge- mens, il loue ailleurs (3) notre Henri Ef- îiennede ce dont il vient de le blâmer ici. Il

ajoute

1. Th^od. Jiinfï, ab Almelov. p. 78. 83,

2. Scaligeranor. pag. 47.iiempâg. ;s.

3. Epift. 46. ad Caiâub. Stephan. gÇ^Çf*

4. Poftçiior, Scaligciaû. pag, 7.

S. A4-

Imprimeurs DE France. 27

ajoute que Ton Imprimerie avoit été rafyle HcnriîT. & la garde fidelle de rHellénifme , & il EfticanCr prétend en un autre endroit (4) que tout ce qu'il a imprime' de Grecell beaucoup meil- leur que les éditions d'Aide Manucc qu'on eftimoit tant.

En effet il paiïbitpour le plus grand Grec de fon fiécle depuis la mort de Budé, & il n'y avoit que Turnebe , ôr peut-être Ca- merarius , Florent Ghreftien qui pufTent lui tenir tête en ce point dans toute l'Eu- rope , au jugement des meilleurs Criti- ques, (s)

Il n'excelloit guéres moins dans les au- tres connoiirances humaines par le moyen defquelles , félon Mr. de fainre Marthe (6)» lui & fon Fere font heureufement venus à bout de rendre plus corre6ls, & de réta- blir, pour ainfi dire, dans leur pureté ori- ginale un très-grand nombre d'Auteurs tant facrés que profanes qui font fortis en foule de leurs Prefles.

Enfin pour faire voir qu'Henri Eftîenne pofledoit jufqu'aux moindres qualités qui peuvent contribuer à perfedionner un Im- primeur, on a remarqué (7) qu'i! avoit la main très-délicate, & très-heureufe ; qu'il écrivoit ou peignoit merveilleufement bien le Grec & le Latin, que fon Ecriture avoit toute la beauté de l'Imprimerie même. On difoit aulFi qu'il imitoit parfaitement la

main

s. Andr. Schotr. Epiftol. ad Leftor. pro Lyfijc O- rat. Mâlinckrot de Aïte Typogr. cap, 14. pag. ^2» Calaubon. Epift. Scalig. Epift. ôcc. palTîm.

6. Sammaithan. elog. Gall. lib. 4. p. i?r,

7. Th. Janff. Vit. Sicphauor. pag. 80.

Jienri ir.

5?aul Efi îicriue.

iS Imprimeurs de France. main de ce fameux Ange Fergece qui fit les Exemples pour graver les Caraàéres du Roi.

Nous parlerons encore de lui dans la fuite, c'ell' à-dire, parmi les Grammairiens qui ont fait des Didionnaires , parmi les Critiques de Philologie , & parmi les Tra- dudeurs Latins.

Le Catalogue de fes Editions parut chés lui en i5'69. in-8. & à Amfterdam en 1683. în-i2. avec une Lettre ou Traité de Tétat de fon Imprimerie, qui dX proprement une Plainte ou une Invedive en Profe & en Vers contre les Imprimeurs & les Libraires ignorans, qui s'inge'roient dans cette no- ble Profeffion fans avoir le fecours des Langues & des belles Lettres , & qui a- voient Tinfolence de le méprifer , & de le moquer de lui & des autres Imprimeurs fa- vans.

On peut dire avec Jacques de Verheiden , (i) que cette plainte efl; encore aujourd'hui autant & plus de faifon que jamais.

§ 7. PAUL ESTIENNEFils d'Henri Second (2.)

12.

QUoi qu'il fut fort înfe'rieur en é .rudition à fon Père

& à fon Aïeul ,

ï. Verheid. elog. Trxftant. Viror. p. 129.

a. %. Mort à Genève l'an \6i7. âgé d'environ 60. ans. On a de lui un volume in-g. de traduftions en vers Latins de di/exles Epigrammes de l'Anthologie, & quelques Poëfies Latines de fon invention Ibus le titre de Ju-oenitia.

3. ^. On n'a jamais dit que Chouët.

4. f. Moit à Pâlis vers 1644. agc d'environ 70»

ans.

Imprimeurs DE France. 29 Aïeul , il ne lailToît point de pafTer pour ha- p^^i ^jj, ) bile dans la connoillance des Langues ti^ane^ ' Grecque & Latine. Henri fon Père avoit eu plus de foin de lai lailfer dans fes inf* trudions cette partie de fa fucceffion, que celle de fa belle Imprimerie, comme il pa- roit par plulîeurs Lettres & diverfes Préfa^ ces de Livres qu'il lui addreiTe.

11 fit le me'tier d'Impr'meur à Genève durant quelque tems; mais fa PrefTe avoit beaucoup dégénéré de la beauté de l'Im- primerie de Paris. Il vendit enfuite fes Caradéres à Chouet , ou Chovet (3) Im- primeur de Genève , fon Père Henri en ayant déjà vendu une partie long tems au- paravant aux Wechels de Francfort*. Voyés k Sieur Janffon d'Almeloveen dans la Vie des Eftiennes.

$. 8. ROBERT ESTIENNE troi- liéme du nom, fils de Robert fécond, petit-fils de Robert Premier (4.)

i^ I Ltint l'Imprimerie depuis Tan iS9^' Robertîiî* 1 jufqu'en 1628. Mais comme il Eftie^ne, n'eut point celle de fon Père qui étoit é- chué à Patiilon leur allié, il ne faut point s'étonner fi fes ImprelTions ne font pas fi belles (5). Au

ans. Ce Robert pour fe diftinguer d'avec fon Père avoit coutume de mettre ces lettres R. F. R. N. au devant de fes éditions Latines , ce qui lignifie %oieni fittHS \oberti nepos.

S. %. Jofeph Scaliger dans fa Lettre à Charles Lab- du 26. Février 1607. s'en faifoit une autre idée. 11 fe récrie fur la beauté de l'édition des Epigrarames tju'il avoit traduites de Martial , & que ce Robctt i- voit iHiprimces,

B t

3Q Imprime URS DE Fr AN CE.

Ko6e«ïn. ^^ ^^^^^ ^^ ^^^'^ habile non feulement i;iliCûiie. ' dans ce qui concernoit fa Profeflion, mais encore dans la connoilfance du Grec & du Latin. Il voulut même faire des Livres auffi bien que les autres. Mais je n'ai vu de lui jufqu'ici qu'un Livre écrit en notre Langue (i).

5.9. ANTOINE ÉSTIENNEfils

de Paul, petit-fils d*Henri Second (2).

14. TE penfe que cet Antoine eft le der- Antoine J nier de5 mâles de fa famille qui

Biticnnc. ^ygj^j exercé rimprimcrie. Ayant quitté la Religion de fon Fere pour rentrer dans celle de fcs Ancêtres, il quitta auffi Ge- nève pour revenir à Paris lieu de leur ori- gine, où il eût durant quelque tems l'Ina- primerie Royale.

Mais on dit qu'ayant mal jB^îtfes affai- res, il fut obligé de tout .abandonner , & d'aller mourir à i'Hopjtal dans la dernière xnifére, à la honte des Lettres. (^3)

Te-l-

î. % C*eft une tiaduftion imprimée chez lui Tan 1629. de la Rhétorique d'Ariftote. On lit page izr* du 1. 3. de la Bibliothèque Grecque de J. A. Fabrice ^ue cette Rhétorique fut imprimée à P^ris clicz le Tradu^eur l'an 152,9. & cette Fauted'impieflîonaété cilufe qucMaittaire dans leC-^taloguedesimprefllons de Robert Etienne i. du nom lui a par erreur attri- bue' cet Ouvrage , de quoi néanmoins s'étant depuis apperçu il a tâche' de réparer la méprife. Une chofe à obferver c'cft que ce Robert III. n'avoir traduit que les deux premiers libres de la Rhétorique d'Ariftote. Ce fut un de Tes neveux nommé comme lui Robert qui acheva la traduftion.

Th. Janff. pag. jo.

2. f , Mort aveugle à rHoifil-Dku de ïijjs l'aa i<?4. âgé de So, ans.

Imprimeurs de Frakce. gt Telle fut la fin de l'illuftre maifon ^nfoin^ des Ertieiines , qui au jugement d'un la- Eftkaû€ê vant HoUandois (4) tiennent encore au- jourd'hui le premier rang parmi tous les Imprimeurs du monde , & qui n'ont eu entre eux perfonne de comparable à Henri Eitienne fécond du nom, îelan le même Auteur.

SIMON DE CCLINES ou Colî- nce, ou Colinet Imprimeur de Paris (y).

If. ^^Et Imprimeur ayant époufé la Simon dc^ V_> Veuve d'Henri Eftienne premier ColUnç»v du nom vers l'an 15-21. il en eut aufli rimprimerie, & il le rendit recommanda- ble fur tout par la netteté & par la beauté de fon Caradére Italique.

Comme il vécut long-tems,il eut leloî- iîr d'imprimer un fort grand nombre de Kvres (6) qui portèrent fa réputation fort loin. Jean Gênés de Sepulveda célcbit& Ecrivain Efpagnol fait fcs éloges (7) dans

une

5. Thcod. Janff. d'Almelovwa de Vit. Steph. pag.

IZZ. 123-

4. Ant. Bonemans Epift. ad Th. ab Almelov. pàg^ îî8. poft Vit. Steph. ad ann. i68|.

5. % Mort à Paris l'an 1547-

^. J'ai déjà obfervé qu'on n'a jamais dit Calmée îp- qu'on auroit même peine à trouver dans quelque Au- teur François contemporain CoUntt ^owt de Colines; te qu'aiufi le dernier eft non feulement le meilleur, mais l'unique bon.

6. Janfon d'Almel. Vit. Steph.

7. %. La Lettre qu'on allègue ici de Sépulvédadfc !a 38. du 3. livre. Elle eft toute fimple, & ne con- tient nul éloge de Simon de Colines. C'eft à VaF- cofan que Sepulveda , Lettre 7 S- du I. 5, dOfifiÇ^ L^ qualité d'homme favant ôc éxaft.

B 4

3^ Imprimeurs de France."

SîBonde une ^^ ^^s Epîtres rapporté par Malinkrot c<jJiiocs« (i) il traite cet Imprimeur de Savant Perfonnage.

MICHEL DE VASCOSAN,^

d^ Amiens. Imprimeur de Paris , al/ie : de Robert Eftienne (2) mort du re^ne d'Henri 111, (3)

^r ^.^ a ^^* T ^ Croix-du-Maînc écrît qu'll ctoît vaicofan:^ ^ ^" P^^s célèbres Imprimeurs de la France, tant pour fon favoir que pour f les autres qualités qui font nécefTaires à un

excellent Ouvrier, tel qu'il étoit,.pour per- fedionner cet Art. (4) Il ajoute que tous les Livres, qu'il imprimoit étoient recom- lïiandables pour deux raifons , première- ment, parce qu'il choilifToit ordinairement les meilleurs & les plus eftimés d'entre les Auteurs; enfuite parce que fes Caradéres étoient beaux, fon papier bon, fes correc- tions exactes, & la marge ample. En quoi fe font aufîà fignalés, dit le même Auteur,

les

1. Malinckr. de Art. Typogr. cap. 14. pag. 96.

2. f. L'alliance de Vafcofan avec Robert Etienne Confiftoit en ce que Catherine Badius femme de Vafco- fan étoit foeur de Pcriette Badius femme de Robert Etienne.

3. f . L'an 1576.

4. Biblioth. Franc, à la Lettre M.

5. J. CxC Seal. Epift. 8j.

%, Ces éloges magnifiques n'ont pas empêché Car-» dan de dire que Vafcofan n'avoit pas fort magnifi- quement imprimé le Livre de Scaliger ,connoiifant, en habile homme, le caraftérede l'efpritde l'Auteur. Viiti modo, ce font les termes au commencement de ^on Apologie contre Scaliger, heminis natumm & m- ^X^nsHTrr ; ot qaam (aitptm , (redi/ , Im^tejfor y homo mini-

mt

Imprimeurs DE France. 33 les Eftiennes , Patiflbn 6c les Morels le j^j^j^^j ^^ père & le fils. Vafcofaiv

Jules Scaliger lui 4onne des éloges ma- niaques is),&i dit qu'il excelloitau defTus es autres dans cette profefïïon , qu'il y ap- portoit une diligence & une induftrie tou- te particulière, une habileté & une dodixine tout-à-fait grande , & une fidélité inconi'* parable. Et c'eft aufiî ce que Malinckrot (6) a remarqué. Enfin Nicolas Baffé (7) le joint à Robert Eftienne , & dit qu'ils font les deux premiers Imprimeurs de I3 France.

mXmERT PATISSON d'Orléans,

Imprimeur de Paris (8)

17. 1 L avoir époufé la Veuve d'un des Maftiett 1 Enfans du vieux Robert Eftienne, ^"i^^D, & i-1 fe mit en fociété avec Robert fécond du nom fon allié, dont il eut enfuite tou*» le l'Imprimerie. La Croix- du-Maine (9) témoigne qu'il

étoit

tif ffuttHS , fatis parce , nec pro more fuo , opus iltud int" preJPt.

6: Bern. à Miilinckrot cap. 14. pag. 96. de Aiîc Typogr.

7. Baflfëus epift. adComit. Uanovienf. pia;fix. tom, 3. Catal, Nundin. Francof.

8. f. il mourut l'an 1600. comme ces mors d'une Epitre de Cafaubon au Père André Schott Jéfuite, datée du 23. Juillet 1602. le font conncitre: DecU" tnationes ^uint i liant , cjuarum in tuis mtmmtjîi , ohm tdidit Parijfonitis , hcmo erudirui à in arre fide finlutari nti Jolittts. nie vir optim-Hs^ cum ad plures ante i/iennitim transit, parem /îbi fide ^ indujiriuy & aliii -virtutibiti in- fam rem necejfarii: neminem reliquit.

5. Fi. de la ClQÏH du Maine Ë;bl. Il, p. }o^

54 iKfPRiMEURS DE France.

yHmett ^^°^^ ^°^^ habile, & favant même dans le Jatiffon. Grec , dans le Latin , & dans fa Langue inaternelle; qu'il ne c.hoidflbit que de bon- nes copies, & les Ouvrages des Auteurs de la première réputation.

Ses Editions font fort corre(Si:es , fes Caradéres beaux, le papier bon , & il n'a omis aucuns des agrémens qu'on recherche dans les Livres. En un mot fes Impref- iîons font aufli edimées que celles de Ro- bert Eftienne l'ancien, aufli imprimoit-il dans fa boutique même.

LES WECHELS, Chrétien, & An-^ dré fon fils, Imprimeurs de Paris ^ &de Francfort, (i)

i8. T Eurs Editions font aflTés eflîmées, ^c5-we- J_^ ^ on dit qu'en effet ils avoient

**^^' une bonne partie des Caractères d^'Henri

Eftîenne. Le Catalogue de- Livres fortis de leur prelTe parut à Francfort en 1590, în-8. André s'étoit retiré fous la pro- ledlîon du Comte de Hanau après l'exécu- tion de la S. BarthelemL

Ce qui a auffi contribué à rendre leurs Editions plus célèbres^ & qui les fait en- core

1. chrétien Wechel vivoit encore en 1552. André ion fils mort le i. Novembre rj-Ai. fe retira, vers l'an 1573. à Francfort, ville libre, qui ne dépend point des Comtes de Hanau. Ce ne fut que vers le commencement du 17. fiecle que les he'ritiers d'An- dré ayant des Imprimeiies à Hanau eurent befoin de lapioteûion de ces Comtes. Voyés Bayle au mot .J^echel.

i. f . On peut voir pag. 6, ^ 7. du Menagiaaa To- me

Imprimeurs de France, gf

core aujourd'hui rechercher avec empreiTe- te,^^^ ment , eft la grande réputation du Correc- cfaçi^^ teur de leur Imprimerie Frédéric Sylburge grand homme de Lettres, qui pafToit pour un des premiers Grecs , & pour un des plus excellens Critiques d'Allemagne, comme nous le verrons en fon lieu.

ADRIEN TOURNE-BEUF, dît Turnebe, (2) Imprimeur de P^m, mort en 1565*.

19. /^E grand homme ne crût pas ^ç,^- Adncà

V> cendre du rang que luidonnoient To'i'ûS"- la Charge de ProfefTeur Royal , & la hau- ^^" ^ te réputation que fon érudition lui avoit -acquife, en fe faifant Imprimeur. Il eut la dire6Hon de Tlmprimerie Royale pour les Caradéres Grecs durant quelque tems.- Il a allés peu imprimé, mais qui doute que. les Editions ne foient corredes & fûres ?

Nous parlerons de lui avec plus d'éten-*- due parmi nos Critiques de Philologie.

GEO-

»e 4. ce qni a été remarqué touchant le nom de fa- mille de ce HivAnc homme; à quoi j'ajoute que I2 foutume étant autrefois , non feulement d'écrire, comme piufieuis font encore, mais auffi de pronon- Cet /t;<, vevi^ deu y receiiy apperceu, &c. au lieu de I0, vu, dit y rrçy.t apperçuy OU aura de même au lieu de Tonrntbi4 écrit &c prononcé groffiérement Tourneliâu^ d'où ceux qui ont cm mieux parler, ont fiit Tsunte^

5^.

3C» Imprimeurs pe France.

"^' G E O F R O Y THORY dit le Maijîre du Pot cajj'é de Bourges Imprimeur à Pa- ris (i). h Jean Louis TILETAN Imprimeitr dans la même ville.

Thor'°'' ^^ A/f ^ ^^"^c' ^ans le Mafcurat (2) °^y* J-Vx parle de Geofroy Thory commç

d'un Imprimeur qui s'étoit fignalc dans fon tems parmi ceux de fa Profefîion. Mr. Catherinot dit qu'il étoit Imprimeur à Paris dès le tems du Roi Louis XII. & qu'il a traité des dimenfions des Lettres de l'Imprimerie dans fon Champ -Fleury (3),

lilctan. François Hotman (4) témoigne que

T I L E T A N (5-) étoit habile & favant. Nous avons le Catalogue des Livres qui font fortis de la boutique de ce dernier im- primé à Paris in-S^en \<;a6,

LES

.1. ^. Oft a dïverfement corrompu le nom de cet Imprimeur, en récrivant Thory y comme ici^ Toury , comme a fait la Caille, & plus mal encore le P. Ga- jarte pag. 297. ^ 918. de la Recherche àç.& Recher- ches de Paquier, ou il change Céofroi Tory en George Tor/, le confondant, qui pis eft, avec Guillaume Crétin, & le prenant pour le Raminagrobis de Ra- bciais. Cet oit un bon homme. Son Champ fleuri dont il donna in 4. en 152p. la i. édition, fut réim- primé in-8. l'an IS4P. On a de lui fept Epitaphes en Profe Latine du ftyle de celles de Poliphile. Si- mon de Colines les imprima in-8.j^n isjo. & l'on peut voir ce qu'en a dit le 4. Tome du Menagiana pag. 84. L'enfeigne qui le fit appeller le Maitre du pot cafle, & l'explication que pag. 88. de la 2. édit. de fon Champ fleuri il a voulu donner de cette en- feigne reiïemblent à la glofe d'Orléans. Je doute ^ûlil ait vécu ufqu'en 1536. 2. Jugemens des Livres faits contre Mazarin pag. f^^ N. Cathaiii, l'Ait 4'jarpriina pag. 3,

Imprimeurs de France. ^*j L E S M O R E L S ^f Paris, [avoir:

1 Guillaume M o R e l mort en 1 5-64.

2 Jean M o r £ l fon frère. (6)

3 Fre'deric M o r e L l'ancien , mort en 15S3. (7) Gendre de Vafcofan.

4. Claude More l.

z\f^ UiLLAUME étoit Normand na- g^jm ^c»- Ijrtif de Tailleul (8). Il eut l'Impri- lei. ' ^ merle Royale après que Turnebe s'en fut démis C9). Comme il s'appliqua particuliè- rement aux Auteurs Grecs il y réuflit fort bien, & Tes Editions Grecques font efti- mées (10). Il devoit en effet s'être rendu habile en cette Langue, puifqu'il remplif- foit une Chaire de ProfelFeur Royal à Pa- ris pour Tenfeigner (ii),& ils'eftauffiren* du Auteur par un Didionnaire Grec-La-

tin-

4. Pracfat. in Afconium Pedianum,

5. %. Louis, qui dans ce tems s'ccrivoit Loys^ croit le nom de famille de cet Imprimeur. TiUtan màrquoit qu'il étoit de Tielt Ville de Gueldre. La Caille en a fait deux Imprimeurs, favoir Jean Loys pag. 110. ôc Jean Tiletain pag. iij.

6. f. Mort en jsS9.

7. f. Le 17. Juillet âge' de 60. ans.

8. f. llfaloit, comme l'a remarque' Ménage, Ui^; te: du Tilleul dans le Comté de Mortain.

9. Theod. ab Almelovcen Vit. Steph.

%. Ce fut en^i5S5. que Turnebe étant rcçuProfef^ feur Royal en Grec, fe démit de fon emploi d'im- primeur Royal en faveur de Guillaume Morel.

10. Malinckrot de Arte Typogr. cap. 14 pag. 94,

1 t.LaCroix-du-MaineBiblioth. Françoifepag. ijr»" ^. Ni Guillaume Morel n'a été Profefleur Royal>

fil La Croix- du- Mai ne n'a écrit qu'iU'aitété. Yoyç*

^Çiiage chap. ^8, Ue fgn Anti-Baillçt| B 7

g8 Imprimeurs de France. Gain. Mo- ^in-François qu'il compofa au milieu de rci. tant d'occupations.

Jeaa Mo- ^' ^^ "^ paroîc pas que Jean M O R E L ici, fon frère ait beaucoup travaillé à l'Impri-

merie, cependant il étoit favant dans les Langues , mais il fut brûlé à Paris pour le tait de la Religion. 0) ?red. Mo- ^^ ^ 4, Frédéric Morel l'ancien (2) ^^^* étoit natif de Champagne, Gendre de Vaf-

cofan-, h Père dacélébreTraduâeur Fré- déric Morel Profefîeur Royal. Il fe rendit fort habil-e dans les Langues Grecque & Latine , & il eut l'imprimerie Royale, Claude aulîi-bien que Claude Mcrel (3). Ils Aioiel. ont travaillé l'un & l'autre avec beaucoup de fuccès , & leurs édicions Grecques ont été fort bien reçues parmi les Savans. On a les Catalogues de leurs éditions. Celui de (^iilaume Morel parut Tan ijfî?

SE-

1. f. Jean Moxel fxéie de GuHlauflae a été con- fondu par la Croix- du- Maine , & depuis par la Cail- le, & par Maittaire, avec Jean Morel Parifien Au- teur d'un livxe de la Difcipline E ccl é fi afti que, impri- mé in- 4. à Lyon chez Jean de Tournes. U étoit cependant ailé de les diftiaguer. Le Jean Morel Normand, âgé d'environ zo, ans mourut à Paris en jriron,ovi il étoit détenu comme hérétique, & ayant été déterré, fut brûlé le 27. Février 1559. aa lieu que le Jean Morel Parifien étoit plein de vie à Qr- \eAn% le 27. Avril 1562. ôc n'a jamais été prifonnicr poux le fait de la Religion. Voyés ces diftinftions ians PHiftoire Ecc.éfiaftique de Beze Tono. i. pagi^ J<55. ôc Tom. 2. pag. 34.

z. DuYcrdiex,IaCiQix du-MaiûC Biblioth. Franç^f-

%, Quoi»-

IkîPRiMEURS DE France. 59

SEBASTIEN NIVELLE (4) &

SEBASTIEN CRAMOISY

Imprimeurs à Paris (5).

22"VT I V E L L E fe diftingua du commun Sebaftien XNI des Imprimeurs par fon éxaditu- Nivelle^ de, & Ton recherche encore aujourd'hui lès éditions avec foin, quoiqu^on n'ignore pas qu'il n'y ait eu un peu de préjugé dans l'eftime qu'on en faifoit autrefois.

C R A M G I s Y n'étoit pas indigne du Sebafii«ii rang qu'il tenoit parmi les principaux Im- Ciamoi//, primeurs de fon tems; quoique fes Edi- tions n'euiïent ni l'éxaâitude ni la beauté de celles qui étoient forties des boutiques des EQiennes, des Manuces,des Plantins, & des Frobens. Néanmoins il avoit une capacité plus qu'ordinaire, qui non feule- ment le faifoit confidérer comme le Chef de la célèbre Société du Grand Navire y c'eft*à-dire des Libraires de Paris, mais qui fiu caufe encore qu'on jetta les yeux fur

luî

%. Quoique Frédéric ou Frideric foît dans le fond le même nom queFédéric, je crois pourtant que Fe- dëiic Morcl n'ayant voulu être appelé ni Frédéric ni Frideric , mais uniquement Fedcric, il étoît à pro- pos de lui confervex cette orthographe. Il eft aulïî- fort furprenant que Fédéric Morel IL du nom Pro- fcffeut Royal comme fon père , ôc célèbre par fon favoir ôc par les éditions , n'ait point trouvé fa pla-^ ce en cet article, ayant été reçu Imprimeur ordinai- re du Roi pour l'Ebreu, le Grec, le Latin ôcleFran" çois le 2 Novembre 1581.

3. f . Claude Morel fils de Fédéric I. & fte're de Jédiéric II. mourut le 16. Novemb. 1626.

4. f . Mort ige de 80. ans le 19. Novembre i^o^i j. %, Moxc à Iaxis au mois de Jaavicx 1669^

^ Imprimeurs de France. Sebaftien lui pour lui donner la direélîon de la plui Cramoifjr. belle Imprimerie du monde nouvellement établie au Louvre par la magnificence de nos Rois. Le Catalogue de fes Editions a été imprimé plus d'une fois tant par lui que par Ton Petit-fils qui lui a fuccedé dans îa diredion de l'Imprimerie Royale.

Jcin Ca- ttufat.

Antoine

JEAN CAMUSAT Paris Ci).

Imprimeur de

23 ly jrOnfieur Peliflbn témoigne que iVX Camufat étoit de tous les Librai- res de Ton tems celui que l'on eftimoit le plus habile. Car outre qu'il étoit , dit-il, très entendu dans fa Profeffion, il étoit homme de bon fens,& n'imprimoit guéres de mauvais Ouvrages; de forte que c'é- toit prefque unt marque infaillible de bon- té pour un Livre que d'être de fon impref- (îon. C'eft ce qui porta l'Académie Fraa» çoife à le choilir pour fon Libraire. (2)

ANTOINE VITRE'

Paris (3).

Imprimeur de

24 Y L n'y a perfonne qui foît encore al- 1 fi loin que lui jufqu*à préfent, & peu s'en ell fallu qu'il n'ait porté l'Impri- merie

1. %. Mort à Paris l'an i<3 9. a, Relat. de l'Academ. Franc, tire des Regifties do 12. Mars 6c du lo. Avril 1634. p, 18. 19.

3. %. Mort à Paris au rnois de Juillet 1674.

4. %. Bailler dans fes Correftions impriœe'es an ^eraatdelai. paît, de fes f oëies a lecconu gu'au

Imprimeurs de France. 41

merîe au période de fa perfeélion. La Po- Antoint ]yglotte feule du Prélident (4) le Jay a mis vitre, , le Public dans cette perfuafion; & nonob- fiant le jugement de fes envieux , & la difgrace ce divin Ouvrage eft tombé en ces dernières années, il ne laifTe pas de pafTer encore en cet état pour le chef-d'œu- vre, & prefque pour le dernier effort de cet Art, non feulement à caufe de la nou- veauté & de la majefté des Cara6léres, mais encore pour l'induftrie particulière de Vitré, & pour l'éxaélitude extraordinai- re qu'il y a apportée. Ses autres Editions loûtiennent auffi parfaitement bien la répu- tation où il étoit du premier homme de France pour fon métier.

En effet quoi qu'il y eût alors en ce Royaume un très-grand nombre d'Impri- meurs, il les a tous effaces par l'éclat de. fon nom jufqu'à Robert Effîenne, auquel il n'a été inférieur qu'en érudition. Et quoique de fon tems les Hollandois fem- blaffent être les Maîtres de cet Art, on prétend que Vitré feul étoit capable de leur tenir tête, s'il fe fût avifé d'obferver, comme on a fait depuis, la diffin6lion de la confone d'avec la voyelle dans les Let- tres I & V , & de ferrer un peu de plus près fon petit Cara6tére. Car effedivement

on

lieu de ces mots du Préfident le Jay il devoit dire de Gui Michel le Jay , mort Doyen de Vezelai , avouant de plus qu'à l'article j66 du 3 vol. il a fait la mê- me faute, fur laquelle par confcquent Ménage qui avoir vu ces correftions des i$g6. a eu toit de Icie- ievcr quatre ans après.

Antoine Vitxe.

42, ImprI'Mexjrs de France. on a vu fortir de fes Preiîes , entre les aotres Ouvrages exquis , des Heures de Prières qui pafTent tout ce qu'il y a eu de plus de'licât & de plus achevé dans les Inv- primeries d'Hollande.

Noffeîgneurs du Clergé font eux- mêmes> les Eloges de ce célèbre Imprimeur en plus d'un endroit de leurs A6tes & de leurs Mé- moires & témoignent hautement qu'il n'y a eu que fon mérite feul & fon habileté fin- gulîére q<ii les a portés à le choiiîr pour leur Imprimeur. C'edaufîi dans cette vue que Mr. Colbert l'avoit retenu pour la di- redion de rimprîmerie Royale du l^ou- yïQ , dont il prétendoit porter la gloire beaucoup au delà de ce qu'av oient fait les Cardinaux de Richelieu & Ma^arin par le moyen de notre Vitré, qu'il avoit même prévenu pour cet effet d'une penfiou hono- rable, dont fa bonne volonté fut recom- penfée jufqu'à la fin 4e fes jours.

LOUIS BILL M'N E Imj^nmeur de Paris (0.

Louis Bil- laine.

25' f L étoît des mieux entendus de fon 1 tems dans la Librairie. Il favoit non feulement le Latin & le Grec y mais enco- re

1. f. Mort à Paris le 15. Aouft jour de fa fête USi.

2. f. l'himi Ti^mAnorum. Mot de Crémutius Cor- dus dans fes Annales qni ne font pas venues jufqu'à nous. Suet. in Tib. n. 6i. t<. ibî Cafaub.

3. ^ Etienne Dolet le 3. Août jour de Tinven- tion de S. Etienne fon patron fut biulc si Paris en X546. comme Athée relaps, n*âyant pas encore 39.

Imprimeurs de France. 43

re ritalien, rEfpagnol, rAllemand & le LouisBil- Flamand ; & corrigeoit fort bien fes épreu- laine. ' ves lui-même , quand il vouloit s'en don- ner la peine. Ainlî il ne fait point deshon- neur à tant d'illuftres Imprimeurs & Li- braires de Paris dont nous venons de par- ler, puifqu'au jugement de quelques-uns même, il a été à l'égard des Savans de fa Profefîion dans Paris, ce qu'un Ancien difoit qu'avoient été Caffius & Brutus à l'égard des véritables Romains dans la Ré- publique (2).

IMPRIMEURS DES AU- TRES VILLES de France.

ESTIENNE DOLET Impri- meur de Lyofi^ brûlé à Paris en iS^S' (3)

26 f L s'étoit rendu habile dans le Grec Eftiennc

l & le Latin (4) , & s'étoit même é- Dolcc, tudié à polir notre Langue du tems de François Premier. Il avoit été Auteur a-

vant

ans complets. Bayle dans fon Diftionaire a donné un ample article de Dolet. Il cft bien peint dans la Lettre d'un Joannes Odcnus inferc'e parmi les Oeu- vres de Gilbert Couûn Gilbertus Cagnatm, Il nai^uit à Oilcans l'an 1508.

4. La Croix-du -Maine Biblioth. Franc. Du Vcrdiei de Vauprivas Bibl. Franc. %■ Ce n'etoit pas à du Vccdiexni à la Cioix-dn-Haine

qu'U

44 Imprimeurs DE Fr^.nce.

Eftienne ^^"^ ^^^ de fe faire Imprimeur, & on lit Dokr. encore plufieurs de fes Ouvrages en Vers & en Profe tant en Latin qu'en Fran- çois. Il vrai que les deux Scaligers (i), le font pafTer pour un fort méchant Poè te, comme nous le verrons en fon lieu, mais Mr. Naudé dans leMafcurat (2) pré- tend que Scaliger le Père n'en a parlé mal que par un mouvement particulier de hai- ne qu'il avoit contre lui ; & que d'ailleurs Dolet étoit un fort bon Imprimeur. En effet on a remarqué que fes éditions font cxa6les à corredes.

LES GRIFFES Imprimeurs de Lyon, (3)

1. Sebastien mort en i ^yô. (4) 2. Antoine, &c.

Les Giif- 2.7 QEbaftien s'étoit rendu fort célèbre fes. v3 pour fon éjcaditude , & pour la net-

teté de fon Caradlére Italique. Ju-

qu*il faloit fe rapporter de l'habileté de Dolet en ces Langues. Ils n'entendoient le Grec ni l'un ni l'autre, & ne favoient qu'affes médiocrement le La- tin. Pour Dolet il ne paroit point par fes Oeuvres qu'il ait le Grec. Ses prétendues verlions de l'Hipparchus de Platon 5c de l'Axiochus, ont été faites d'après les Interprétations Latines qu'il en avoit trouvées. J'avoue qu'il avoit bien étudié le Latin, mais qtioi qu'il eu fit Ton capital, il n'écrit pas na- turellement. Sa profe fent l'écolier qui fait àt% thèmes. C'eft un tifTu de phrafes mendiées. Ses vers font mifcrables, fur tout les lyriques. La Langue qu'il favoit le mieux, c'étoit, pour le tems, fa ma- ternelle.

r. Jules Caef. Scal. lib. 6. art. Poët. de Critic.

Jofeph. Juft. Scal. in Scaligcr, primis pag. 75. 2 Jugement de ce cjuis'eft fait contre Mazaiin pag. 8.

I

Imprimeurs DE France. 4^

Jules Scaliger, pour témoigner reftime Les Gnff qu'il faifoic de fou habileté' & de Ton méri- fes. te, plutôt que pour l'engager à imprimer fes Ouvrages , lui dédia les treize Livres qu'il fit des caufes de lu Langue Lut in e (y) en i5'40. Dans l'Epitre qu'il lui addrelle il dit qu'il avoit voulu mettre Ton Ouvra- ge fous fa protedion, & lui en confier la publication , afin que comme la Poltéritc ne manqueroit pas d'avoir une eftime & une vénération particulière pour fa pieté finccre , pour fa doârine plus que com- mune , pour fon infigne honnêteté , & pour fes autres qualités excellentes ; on pût juger de l'utilité & de l'importance de fon Ouvrage non feulement par le crédit '& par l'autorité qu'il plairoit à Griffe de lui procurer, mais encore par la réputation & les ornemens qu'il voudroit lui donner en le mettant au jour.

Après lui parut Antoine Griffe (6) qui acquit aufli quelque renom parmi ceux de fa Profeffion. On

3. %. Séb.iftien & Antoine fon fils fignoient en François Gryphius. Bien des gens le difent encore, & je le crois aufli bon que Grrphe, qu'il faut bien fc garder d'écrire G'r/X'» ^"oi qu'en 1552. & au delà il y ait eu de cette famille un Imprimeur à Venfe qui à l'Italienne ècrivoit fon nom Giovan Griffij.

4. %. Le 7. Septembre âgé de 6?. ans,

5. %. Il n'eu point vrai, comme l'a fort bien re- marqué Ménage chap. lî.defoa Anti-Baillet , que Jule Scaliger ait dédié fes livres de cau/ïs Lingue La- tin* a Sébaftien Gryphes il lui a feulement écrit une Lettre touchant cet Ouvrage, laquelle, comme plu- fieurs autres de fa façon, eft un franc galimatias. A la fuite de cette Lettre eft la Préface lur le livre a-" dreflee à Sylvius Céfar Scaliger fils aine de l'Auteur.

6. Ç, Antoine Gryphc fils deSçbaltienparoitavoit

né'

46 Imprimeurs de France.

On a le Catalogue des Livres qu'ils ont imprimés.

GUILLAUME LE ROUILLE,

Rovillius , Imprimeur de Lyon vers le milieu du fiécle précédent. (i)

28 ¥ L avoit de la fcience , mais ce qui

S"r^*°u ^ 1 Ta particulièrement fait connoitre à

^^ ^' la Poftérité eft la curiolité qu'il avoit pour

les Figures & les Portraits , & il n'épar-

gnoit aucune dépenfe pour drer ou faire

tirer les hommes illuftres , les animaux ôc

les plantes même au naturel.

Il feroit à fouhaicer néanmoins qu'il y

eût

négligé (es dernières imprefllîons , n*y employant que des caraftéres ulés. Il a bien imprimé quand il a voulu, 6c ne cédoit pas en érudition à fon père , li l'on s'en rapporte à la Lettre que lui écrivit de Pife Angelius Bargîeus le 4. Novembre 1560. pag. 286. des EpijioU ctaror. viror. in-8. à Lyon 1561, chez les hé- ritiers de Sébaftien.

I. ^. La diftinftion de Va confone, & de l'u vo- yelle n'étant pas obfervée du tems deGuillaumeRo- ville eft caufc que l'on ne fait pas encore aujourd'hui bien prononcer généralement le nom de cet Impri- ineur , les uns difant Touille , les autres T^onvilU. Mr. BrolTette (uivant en cela l'exemple de la Croix- du-Maine , a dans fon nouvel éloge de la Ville de Lyon , écrit 7^«î/.'7/f , plaçant Guillaume Rouville parmi lesEchevins de Lyon jufqu'à trois fois, la pre- mière en 1568. la féconde en 1573. & la troifièmeea 1578. On pourroit croire que la Croix-du-Mainc qui favoit apparemment fort bien que c'ètoit Kovillt qu'il faloit dire, ne s'eft avifé le premier d'écrire 'B^Huille<\Mt pour prévenir ou corriger l'erreur de ceux qui voyant "Komlle écrit avec un fimple u voyelle, ïuivant l'oiihogiaphe alors reçue, etoient expolès à ^tononcer , ôc ne piononçoient que tiop rouveoc

I

Imprimeurs de France. 47 eût apporté plus de fidélité &plasd'éxaâ:i- tude, âc qu'il ne fe fût pas donné la liber- i;"àoilÏÏc. d'inventer à plailir les Portraits 4c les Médailles qu'il vouloit faire paflèr pour vé- ritables, comme dans le Livre qu'il publia en 15-^3.

LES FRELONS Imprimeurs de LyoK(i).

29 T 'Imprimerie de Frelon étoit affés _ ^

JLellimée vers le milieu de l'autre fié- io"s/^' de, & il étoit curieux que les Editions fufiTcnt exactes. Il avoit pour Correcteur de fes épreuves un favant homme appelle Louis Saur tus. Mais

Komlu pour %oville. C'eft ainfî que pour Msrevée, Fornove & T(,overe , plufîeurs, quoique mal, pronon- cent encore A/eVc>«f>, Fornouc bcT^oune. Bailler pour achever de défigurer le nom de ^uiUaume -RovuU a écrit Guillaume le Feuille après du Verdier p. 508. de fa Bibliothèque, fans avoir néanmoins pris garde que du Verdier qui n'accentue point les e fermés, lorf- qu'ils font en Lettre capitale, a cent G uUlm^me le Touille au lieu de GnilUuine le Houille y nom d'un Ju- rifconfulte d'Alençon, qui a fait des Notes Latines fur le grand Coi;tumier de Normandie, 5c de plusun mauvais Livre François intitulé de la PreexcelUnce de U Gaule & des Gaulois. Le nom de cet Auteur ne de- voir point par bien des raifons être confondu avec celui de Gfdliai/.meTievtlle fi célèbre par Ces belles Im- preffions Françoifes, Latines & Italiennes. J'avoue au refte, quoi que j'aye cherché ci-deilus a excufer la Croix- du- Maine d'avoir écrit \ouH'.Ue pour R^ovtUe ne pouvoir Texculer de même d'avoir appelle Guil- laume le T{put*ille ce Jurifconlulte d'Aleuçom nomme ■Cnillmme le 'fouillé.

2. %. Us ccrivoient leur nom avec deux L, Frel- lon, ôc fc nommoient i'aiac Jean ôc le cadet tran-

48 Imprimeurs de France. Les l^rc- Mais je ne fai s'il eft bien fur de s'en ipûj, ' rapporter à la bonne foi de Du Jon lors qu'il^eut nous perfuader que plusieurs des Imprimeurs Catholiques, & nommément notre Frelon (i), n'avoient point la liber- té de fuivre & de répre'fenter les Manuf- crîts qu'ils imprimoient dans toute la fin- cérité & la fidélité qui eft due aux Au- teurs dont on publie les Ouvrages. Il pré- tend qu'il fe commettoit quantité de four* bes dans leurs Imprimeries par la vexation de certains Emifïaîres , députés par des efpéces d'Inquifîteurs fecrets. Il raconte, pour nous donner un exemple de ce qu'il avance, qu'étant à Lyon en 1SS9' i^ ^1^^ voir ce Louïs Saurius qui lui montra le faint Ambroife que Frelon imprimoit ac- tuellement ; & que comme il en admiroit la beauté des Caraèléres , & l'éxaditude de l'Edition , Saurius lui dit qu'il n'y au- roit perfonne qui fuivant ces belles appa- rences , ne prît cette Edition pour la meil- leure, & ne la préférât à toutes les autres. Mais il ajouta que néanmoins il ne con- feilleroit jamais à perfonne d'en acheter, parce que deux Cordeliers avoient pris la liberté de changer & d'altérer le texte de S. Ambroife dans prefque toutes les pages. Du Jon dit qu'en même tems il lui mon- . tra dans un tiroir des feuilles du même Ouvrage que Frelon avoir imprimé d'a- bord fur la foi des Manufcrits ; mais

qu'on

T. ^. C'étoît alors François. Jean fon frcrc en 1559. etoit mort. z. Franc. Junius, Prsf, in Ind, Expurg. pag. 8,

Imprimeurs DE France. 49 qu'on avoit arrêté & faifî cette première j^^^ ^^ Édition , ce qui incommoda beaucoup ce loiu, pauvre Imprimeur à caufe de la grande dépenfe qu'il avoit ^té obligé de faire inu- tilement. (2) 11 n'eft pas difficile de recon- noître dans ce récit le Cara(5tére de Théré- fie & les traits de cet Efprit calomniateur qui animoit alors certains zélés d'entre les Prétendus Reformés contre nous, àc leur faifoit dire que les Catholiques avoicnt cor- rompu les Pères de l'Eglife 6c les autres Auteurs Eccléfiaftiques dans leurs Impri- meries. Néanmoins je ne veux pas croire abfolument qu'un Huguenot qui paiToit pour honnête homme dans Ton parti , ait eu l'eftronterie de forger à plailir un fait dont il afTure avoir été témoin oculaire, & qui quoique fort fufpeél: nous fera afTés indifférent quand nous jouirons de l'excel- lente Edition de S. Ambroîfe que nous prépare Dom Jacques de Friche Béné- didin (3) , affirté de Dom Nicolas le Nourry fon confrère.

Les Frelons ont imprimé le Catalogue de leurs Editions.

Les

3. f . Elle a paru en deux volumes In- fol. Icpie- %mct Tan 1686. le fécond l'an 1691. Tom.LParilL C

5*0 Imprimeurs DE France.

Les trois DETOURNES (0, T O R N iE s 1 1 , Imprhneurs de Lyon , ^ui{ de Genève ; favoir :

I. 'Jean^ 2. Antoine^ 3. Samuel.

30 T E croîs que le plus habile pour les ï)c Tour- J Humanités auffi bien que pour Tlm- ^"* primerie étoit Jean (2). Cet homme vou-

lant nous montrer qu'il lavoit quelque chofe, a compofé quelques Livres de Bel- les-Lettres ; & voulant nous faire voir en même tems qu'il connoilloit le fin de fon métier, il nous a donné quelques éditions entre les autres, qui font tout-à-fait char- mantes pour la beauté & la netteté des ca- radéres , & pour l'éxaCtitude de la cor- reâion.

Les autres n'ont point mal fait , mais il

faut

ï. Ç. Il faloit dire: Les quatre de Tournes.

1, Jean de Tournes l'ancien, Catholique mort Huguenot à Lyon, excellent Imprimeur.

~ 11 Jean de Tournes fon tils,né Huguenot à Lyon i'où vers l'an 1584. il alla s'erablir à Genève.

111. & IV Jean Antoine & Samuel frères, petit-fils de Jean U.

2. ^. Jean de Tournes l'ancien n'ayant jamais paflc pour homme de Lettres, celui dontileft ici parle, ne peut être que Jean de Tournes Ion fils, favant à la vérité, mais qui n'a pas à beaucoup près auffi bien imprimé que (on père II a paru fous fon nom des notes tur Pétrone, lefquelles, dit BoilTard dans la 2.. parte de ies Iconts^ lui furent attribuées du con- ientement de Denys Lebé qui U.i avoir faites fans couloir en être cru l'Auteur.

|. f. Jean Crc^ fils d'u^ ift^TPçaç d'Axr^i après

avoii

Imprimeurs DE Fr A NCE'. 5*1

faut avouer que ce qu'ils ont iraprîmé à jy^^^^^^ Genève eft rbrt inférieur en tout à ce qui nés, nouseft venu Je leur linprimerie de Lyon. Ils nous ont donné le Catalogue de leurs Editions.

JEAN CRESPIN Imprimeur de Ge- nève (3), vers Tan ifSS-

31 /^'Etoît un favant homme, qui d'A- je^n Crcs-

V^vocat fe fit Imprimeur. JofephSca- pin. îiger (4) dit que fes vieilles Editions font bonnes. Et le Sieur Colomiés (5-) ajoute qu'il s'en trouve de celles qu'il a fai- tes à Genève , qui par la beamé de leurs caradéres égalent celles de Robert Eflien- ne.

11 s'appliquoit particulièrement à la con- noilfance delà Langue Grecque, & com- pola même un Lexicon Grec-Latin, qui

fut

avoir étudié cinq ans en Droit à Louvain, fe rendit à Taris , ou de même que François Baudoin Ion com- patriote, il fut pcndiuit quelque tems domeftiquedu célèbre Jurifconfulte Charles du Moulin, fous lequel il écrivit, & qui par cette raifon l'a dans un endroit de fa Conférence des Evangeiiftes appelé fon Secré- taire. 11 fe fit recevoir Avocat au Parlement. Delà étant devenu ami de Beze il le retira comme lui en 1548. à Génère, & peu de tems après y dreiTa une Imprimerie fameufe par les belles éditions qui en font forties. Il mourut de pefte en cette même Ville Pan 1572. & laiffa un fils aufïï Imprimeur nomMié Samuel. Il y a eu un Jean Crépin qui a imprimé i Lyon in-4. lesEpîtres de S.Jeiome avec les anuota.* tions d'Erafme 1518.

4. Pofterior. Scaligcran. pag. 23.

5. CoJom. Biblioth. Choif pag. 200,

C z

Jean -CxcS"

Xuftache >ignon.

Jacques j£Uouet.

5^2 Imprimeurs de France. fut augmenté (i) depuis quelques années par Ed. Grant, Ôc imprimé en 1681.

Apre's les Imprimeurs de Genève que nous avons nommé ci-devant, il feroit aflés difficile d'en trouver parmi le grand nombre de ceux qui fe font établis dans cette Ville , qui méritent d'être mis au rang de ceux qui ont travaillé avec réputa- tion & avec fuccès. Quelques-uns fem- blent en avoir voulu diliinguer deux parmi les autres. Le premier eiî Euftache V i- G N o N (2), dont il femble queCafaubonait fait quelque eftime , comme il paroit par quelqu'une de fes Lettres , quoique cer- tainement fes Editions ne foient pas fort corr€<Sl:es,nî accompagnées des autres agrc- mens , qu'on recherche dans les Livres. Le fécond eft Jacques C H o u E T, qui dans les commencemens fembloit vouloir reprefenter une image de l'Imprimerie des Eiliennes, fous prétexte qu'il avoit ache- té les Caractères d'un petit-fils du célèbre Robert Eftienne : mais il n'en exprima pas feulement l'ombre.

S 1-

Tt, Wcm ibid. pag. 7^. 80.

%, Ce qu'avoit écrit Colomie's touchant cette aug- mentation n'étant pas cone£t a été retranche dcl'é- dition qui a paiu de fa Bibliothèque Choide, & de fes autres Oeuvres à Hambourg 1709. in- 4, par les foins de l'illulhe Jean Albert Fabrice

z. f . Euftache Vignon étoit gendre de Cre'pin, Ses éditions ne font pai foxt bcUcs» oiiùf (Ucs pafiçac poux çgixe^e»!

Imprimeurs de France. ^3

SIMON MILLANGES Imprimeur

de Bourdeaux.

32. A Près avoir été long-tems Relieur 51,^0^

J\ ou Principal du Collège de Bour- Millangî»^ deaux (3) <Sc s'en être très-dignement ac- qu'îé, il fe vit obligé de quitter la place aux Jéfuites, à qui on donna le Collège. De forte qu'à la perfualion de fes proches, il fe fît Imprimeur, & dreffa une boutique, qui tint un des premiers rangs parmi le

frand nombre des belles Imprimeries de 'rance. Il voulut s'appliquer lui-même à la corredion de tous les Livres qui paf- foient par fa prefle, & il s'en acquita avec une patience & une exaâitude admirable, ne fe fiant point à des Correéleurs , qui pour l'ordinaire font ou trop intérelles, ou trop précipités , ou enfin trop malhabi* les. (4)

CEUX

} If. Gabriel de Lurbe dans fa Chronique Bour- dcloile, & Jean Damai Ion Continuateur ne difenr point que Simon Millanges ait été ni Refteur ni I rin- cipal du Collège de Bourdeaux, mais leulemeat qu'après y avoir^ loug-tems régenté il entreprit en iî7i. de drelTer dans la Ville une des plus belles Ini^ piimeries du Royaume. Il vivoit encore ea I6l^,

4> Bexn. de Maiinckioc cap. 14. pag. ;(, C 3,

'f4l^I*R^I^EURS D'A LLEMAGNE.

CEUX D'ALLEMAGNE.

ï. JEAN FROBEN, d'Hamelbourg en Franconie mort en 15-27. (i).

•i. J E R O M t F R O B h N , fon fils,

3. Nicolas Bischop ou Episco- P I U s fon gendre , Imprimeurs de Bajle,

Jean Fro- 33- 1 Ean Frohen fut le premier dans tou- bca. J te TAllemagne , qui apporta de la

délicateïïe dans TArt d'imprimer , & de la ■<iifcrétion dans le choix qu'il fût faire des «neilleurs Auteurs. Melchior Adam (2) «écrit qu'il ne voulut jamais foutfrir fousfes î>reflès aucuns de ces Libelles qui enrîchif- fent le Librdre aux dépens de la réputation d'autrui, & qui font aujourd'hui toutes les délices & prefque toute la fortune de plu- lîeurs Imprimeurs d'Hollande. Froben eftimoit avec raifon que c'étoit une chofè indigne de la majefté & de la pureté des Sciences , & des belles-Lettres , à Thon- neur defquelles il avoit confacré fon Im- primerie , que de la deshonorer par tous ces Ouvrages, qui ne vont pas diredement au bien public ou de la Religion , ou de la

So-

T, %. On peut voir l'hiftoire de la mort de Jean Froben, & l'éloge de cet Imprimeur dans la Lettre eouchante d'Erafme à Jean Heemfted Chartreux, fans autre date que de 1527.

N0U4 âvous une Lettie de Jean Froben du 17- Juif"-

1 :: i .

Imprimeurs d'Allemagne, ff Société civile, témoignant en toute ren- rç^^^Yé^ contre un mépris généreux pour le gain bea, fordide que le commun des Libraires y cherche. Le .même Auteur remarque qu'il avoit le cœur droit, une fincérité infigne, une fidélité incorruptible ; qu'il étoit pré- venant & obligeant jufqu'à l'excès , préfé- rant toujours l'utilité publique à les pro- pres intérêts , qualité devenue extrême- ment rare de nos jours parmi ceux de cette prorefîion.

Les premiers 'effets defon indulhre paru- rent dans les Ouvrages de S. Jérôme. Il entreprît de les rétablir dans leur première intégrité autant qu'il lui étoit poffible, ayant ?té ailifté d'abord dans ce grand delTcin pat Jean Reuchlin dît Cap n ion, ôr enfui te pair Èrafme & par les deux frères Amerbàcties, comme le témoigne Erafme lui-même & M'alinkrôt après lui (3). Ce grand Ou- vra-ge lui ayant réuflï , il entreprît arec Te même courage les Oeuvres de S. Auguftîn, & enfuite toutes celles d'Erafme en neuf Totties. On prétend (4) que ces trois im- prefllons font des plus correâes de toutes celles de cette fameufe boutique, laquelle après avoir produit les Pères Latins avec tant de fuccès , fe rendit encore très-re- commandable par la première Edition qui s'y fit des Pères Grecs , dont on n'avoit

encore

ijTj. à Erafme aulTî Latine que pas une de celles d'Eralmc parmi lerqueiles elle eft imprimée pag. I53i>. de l'édition de Leydc.

2. Mclchior Adam. Vit. Philofoph. Gcrm. pag, 64»

3. Malinckror. de Art. Typogr. cap. 1;. pag. iûo,

4. Melchior Ad. Vit. Philofoph. ibi4t

C 4.

j6Imprimeurs d'Allemagne.

Tean Fro- encore rien vu jufqu'alors dans toute TAl-

Vça lemagne.

Comme la mort ne permit pas à Jean Froben d'exécuter ces derniers deiïeins, il fut obligé de laiifer ce foin à fes enfans, c'eft-^-dlre, à "Jérôme Ton fils , & à K'ico- las Episcopius fon gf^ndre , qui, s'é- tant aflbciés eiifemble , continuèrent de maintenir cette Imprimerie avec réputa- tion. Ils s'en acquitérent avec d'autant plus de facilité , qu'ils étoient tous deux non feulement hommes de Lettres, mais encore gens de probité, comme témoigne Melchior Adam (i), & d'une intégrité exemplaire , qu'elle fe fit remarquer dans toute l'Europe , & mit les noms des Fro- bens en bonne odeur dans le monde.

C'eft donc à ces deux excellens ouvriers que nous devons les Pères Grecs (2), & nous apprenons d'Erafme qu'ils commen- cèrent par les Ouvrages de S. Bafile le Grand. Les Frobens avoient pourGorredieurde

leurs

ï. Id. ibid.

2. Eraf. Epift. dedic. ad Jac- Sadoletura.

3. f. Eralme dans plulieurs de fes Lettres, & fur tout Lettre loio de l'édition de Leyde. Zeltner dans fon Recueil des habiles Correfteurs d'Imprimc- lie n'a pas manqué d'y donner place à Gélénius , Se d*en parler amplement après Bayle qu'il n'a fait que copier.

4. Malinkrot pag. 96. cap. 15.

5. f . Jean d'Amerbach à Reutlingue en Soua- be , fut pérc de Boniface, de Bruno, 8c de Bafile d'Amerbach , trois frères d'un grand mérite & d'une grande érudition, s'étant établi à Bâle avec Jean Pé- tii fon aflbcié,ily donna la première édition qu'on

Imprimeurs d'Allemagne, ff

leurs Epreuves un favant homme appelle jc^ap-j^ Sigtfmond Gelenius (3) , doni nous parlerons i>«ft, parmi nos Critiques de Philologie, & parmi nos Tradutteurs. Ainfi on ne doit pas douter , que les Editions des Frobens n'eii foicnt d'autant plus éxa6les (4). Le Cata- logue des Editions d'.- la boutique d'Epis- copius fut imprimé en 1564.

JEAN AMERBACHE Imprimeur

de Bafle (j).

34, OEs Editions font airéseftimées (6),

O & Jean Reuchlin témoigne qu'il ^eiba«î»«4. avoir le génie excellent C?) , qu'il ctoit très-verfé dans les Sciences, & qu'on lui étoit redevable de ce merveilleux artifice, qui avoît produit la beauté des nouveaux caractères.

Ce fut cet Imprimeur quî appella Frohev à Bafle avec les Pétri ^ comme nous l'ap- prend Melchior Adam (8) , afin d'avoir moyen d'avancer & de perfediionner la Li- brairie

eût encore vue de S. Auguftin. Après q-uof ayant commencé celle de S. Jérôme , \'d moir arrivée au com- mencement du 16. fieclc ne lui ayant pas permis de fiait l'Ouvrage il le recommanda en mourant à fe» trois fils. Ce qu'enfuite Baillet die de Eniei & di» Be,ri appelés à baie par Jean d'Amerbach n'eft pas net. Le fers de Melchior Ad.^m, ou plutôt d'Hen- ri Pantaléon qnie Melchior n'a fait que copier, eit que ce furent Jean d'Amerbacli & Ion aflocié Teaa. Pétri qui appelèrent à Baie Jean Froben ôc AdamP^ tri, iefqueis travaiiieient avec eux, & depuis fuient leurs fuccefleuis.

6. Malmckr. Art. TypogE.\cap. 14. pag. 9?.

7. ReuchL feu Capn. lib. i. de vcrbo mixific,

8. Mekh. Adam. Vit, Phiio!. ia fiob, £»£> *;»

5"8 Imprimeurs d'Allemagne. jc«n A- brairie par une émulation louable, & par les jneibache. fecours mutuels qu'ils fe dévoient donner les uns aux autres.

Il coirigea lui-même les Oeuvres de S. Ambroife, de laint Jérôme &de faint Au- guftin. Erafme témoîgnoit une eftime tou- te particulière (i) de la diligence &de l'ex- flditude que fon F>ere & lui apportoienr à la corredion des exemplaires qu'ils met- toient fous leur prelFe (2).

JEAN HERBST, dit OPORIN,

Imprimeur de Ba/ïe^mon en ifô^ (3).

©poiin. 35". ¥ L fut d'abord Profeffeur en I^angue l Grecque à Bafle , & dès lors fon habileté étoit fort connue parmi les Sa- Tans.

Mais quoiqu'il s'acquitât de cet emploi avec l'approbation univerfelle du Pays, il s'en dent néanmoins, parce qu'apparem- ment il y trouvoit moins de profit que d'honneur, & ilfeiit Imprimeur. Melchior Adam (4) dit que la nécelîité de gagner de quoi pouvoir fublillerle rendît laborieux & éxad ; qu'il fe mit à copier les Livres Grecs fous Jean Froben (f), & qu'il en fit de même des Poètes Latins dans la fuite.

Aptes

ï. Erafm. Vita à fcipfo fcript.

z. f. Jean d*Amerbach n'avoit point de frère. Ce furent après fa mort , Bruno 6c Bafile (es fils, qui pour mettre Jean Froben en état d'imprimer correc- tement prenoient foin de revoir les exemplaires. Voyés à la tête des Oeuvres d'Erafme Ja dédicace A^\ù fait Seatus Khcnaaus à Cliailes-ç[iiintp cai cet-

Imprimeurs d'Allemagne, f^

Après fa mort il dreffa une afTés belle oeonj^ Imprimerie, & comme il a- oit une con- noilîlmce parfaite des bons Manufcrits (6), il ne mit fous fa PrefTe que les Auteurs qui mcritoient de revivre dans l'Empire des Lettres. Le même Auteur pour mar- quer jufqu'où alloient la diligence & le fcrupule d'Oporin, aiïiire qu'il n'eft pas forti un feul Livre de faboutique qu'il n'ait pris la peine de corriger lui-même, fans s'en fier à l'indudrie des autres. 11 ajoute qu'il entretenoit chés lui un grand nombre d'Ouvriers, & qu'il les nourriiïbit & les payoit avec une libéralité qui étoit beau- coup au-defilis de fes forces Ôc que par une tendrefTe un peu extraordinaire il re- tiroit cbés lui ceux qui avoient été ren- voyés par les autres Libraires , & qu'il en avoir quelquefois jufqu'à cinquante à fes gages. Cette conduite, jointe avec fa gé- nérofité, ou plutôt avec le peu de foin qu'il avoit de fe faire payer, acheva de le ruiner , après s'être déjà vu auparavartt obligé de racheter fon Magaiin & fa bou- tique d'entre les mains des créanciers, l'un & l'autre étoient tombés par le îuxe & la mauvaife conduite de la fem* me de Winter fon parent , qui étoit alTo- cié avec lui.

Mr.

tfc Vie d'Erafmç ccrite par Erafme même , à hiqael- le le chiflFrc i. renvoie, ne contient abfoluineucu.«% de ce que Baiilet a prétendu y tiouvei.

3. f . Le 6. de juillet.

4. Mclch. Adam Vit. Phil. Getman. pag> 14^

5. ^. Il fitloit diïC : pour Jean Fyohet).

ê. %. Mekhioc Adam ne dit xiea d«: id^

6o Imprimeurs d'Allemagne.

Cpoxiii. Mr. de Thou fait l'iflo^^e dOporin (i),

& nous avons le Catalogue de fes Edi- tions fous le titre de Dépoudles de Jean 0 purin (Sfc. imprimé en lyyi. in-8°.

HERVAGIUS Imprimeur de Bajle (i), & HENRIC-PETRI du mê- me lieu.

Hctragius. .3^ T7 Rafme eftimoit îoii Her vagins ^ & XZ/difûit que nous avons obligation à Aide de nous avoir donné le premier le Prince des Orateurs (3), mais que nous fommes beaucoup plus redevables à Her- vagius de l'avoir mis en un état beaucoup plus accompli, & de n'avoir épargné au- cune dépenfe ni aucun foin pour lui don- ner fa perfection. (4) Henric- Et pour ce qui eft à^Hcnric-Petri (5-) ,

Pctxi. on peut voir ce qui eft Ibrti de fa bou-

tique dans le Catalogue que fes héritiers en firent imprimer in-40 à Bafle, avec une continuation de ce qui s'étoit imprimé chés eux jufqu'en Tannée i6i8.

JE-

ï. Thuan. Hift. ad ann. 156g.

2. f. Er^.fme Lettre 1149. dit que Jean Hervagiui avoit e^poufe la veuve de Froben Se qu'il n'étoit pas ignorant. La veuve de Froben nommée Gcitiude, «toit fille deWolfgang Lachner Imprimeur dont par- le Erafme en plr.s d'un endroit de les Lettres.

3. %. Il fdloit dire; dts Orateurs Grecs , afin que d* abord on entendît que c'eft Démoftlïéne dont £- lafme a voulu parler.

4. Erafm. Ep:flol. lib. 28. Col. 1709. c.

5. % Cet Henric-rctri apparemment fils ou de ce Jean, ou de cet Adam Tetri dont nous avons parlé plu* haut a eu lojpiiaeiu foit oégiigeat, h^k é-

Imprimeurs d'Allemagne. 6i

JEROME GOMMELINde Douai,

Imprimeur d'Heidelberg mort en 1 5-97 (6).

37 I L étoit François de Nation, & les Jérôme 1 Livres que nous voyons fans nom Çomrac« d'Imprimeur qui marquent la boutique de ^"^* S. A }i dr é Çows l'enfeigne d'une Vérité alTi- fe, font de fon Imprimerie. Il demeu- roit ordinairement à Heidelberg à caufe de la Bibliothèque Palatine,

Scaliger (7) témoigne que ce qu'il a fait eft bon , & qu'il étoit habile en Grec & en Latin, mais non pas en Hébreu. Malin- krot (8) loue non feulement fon érudition mais encore fa diligence, dont il a donné des preuves, ayant imprimé tant d'excel- lens Auteurs qu'il femble ne le céder en ce point ni aux Manuces ni aux Eftiennes même félon cet Auteur. Les deux princi- paux Ouvrages de fon imprcflion font le faint Athanafe, & le faint Chryfoftome. Cafaubon (9) témoignoit faire une eftime particulière de iQS éditions , & il dit en u-

ne

ditions ne font ni belles ni correâ:es. On le nomme communément Henri-Pierre. Ses he'ritiers ont mieux imprimé que lui.

6. %. CaHiubon dans une Lettre du tj. Mars 159?, mande la mort de Commclin à Jaques Gillot,& Jo- feph Scaliger qui ne croyoit pas que Cafaubon en lût dé|a la nouvelle , la lui mande bien circonftanciée dans la 45. de fes Lettres du 17. Mars de la même ^née, par il paroitque ce fut très-certainemenl Tan is9«. que Jérôme Coramelin mourut,

7. Pofterior. Scaligeran. pag. 54.

8. Mulinckr, Art. Typogr. cap. 14. pag. 53. ^, Cafaiib. tpiftol. 43. ann. 155*5. P^g- 5 8,

C7

Jérôme Comme- lin.

yierrc Quentel.

f>i Imprimeurs de Cologne»

ne de fes Lettres, qu'autant qu'il en trou* voit, il les achctoit toutes lansdiftindion.

Nous parlerons encore de Commelin en un autre endroit.

LES

DE CO-

IMPRIMEURS LOGNE,

Qui ont paru durant un dernl-fiécle jufqtî'aii commencement de celui-ci . Savoir:

I. Arnold de Myle,

GODEFROI HiTTORP,

Pierre Quenthl, Gervvin de Galen, Herman DE Myle, Materne Cholin,

7. Jean G y xM n i q u e ,

8. Antoine Hierat,

9. Jean Kinche,

10. Bernard Gualter^

ÏI.PlERRE HeNN1NGUE,&C.

38 I Ls étoîent tous fort confidérables I non feulement par le rang de Con- feillers, & par les premières Magiftratures «qu'ils exerçoient dans la Ville, mais en- core plus par leur piété, qui ne leur a fait prefque imprimer que des Livres faits pour Tutilité de l'Eglife , pour la défenfe de la Religion , & pour le règlement des mœurs, (i)

3. Pour ce qui eft de P i E R R E Q u E n- T E L, il s'écoit déjà rendu célèbre dans la

Ville

3. Bern. ^c Malinck, de Art, Typograph. cap. 14^

Imprimeurs de Cologne. 63

Ville avant qu'on eût encore entendu par- ^ ... 1er ni à'Hittorp ni de Calemus , & il avoit ^•^*'^^*^ mis Ion Imprimerie en vogue par l'édition de tous les Ouvrages de Denys le Char- treux, qui ne font pas en petit nombre.

Sa boutique demeura quelqae tems en réputation fous Arnold Quentel, Jean Krepsiusôc Geruuj-a Cale- nms. (2).

8. Mais Antoine H i E R A T femble avoir Antoine furpafle tous les autres par la gloire qu'il Hiciat, a acquife en réimprimant la plupart des Ouvrages des SS. Pères, dont les premiè- res éditions étoient devenues déjà afTés rares.

Malinckrot dit qu'il en a mis un fi grand nombre au jour, qu'il eil difficile de con- cevoir comment un homme feul peut avoir eu afTés de réfolution & allés de tems pour en venir à bout ; &' de croire qu'il ait été ailes riche & allés laborieux pour n'avoir emprunté la bourfe ni imploré le fecours de perfanne. Il prétend mê- me que tous les Imprimeurs qui avoient paru juiqu'alors dans le monde lui é- toient fort inférieurs, foit qu'on confide- rat la multitude & la grofTeur des Ouvra- ges qu'il avoit imprimés, foit qu'on eut égard au choix qu'il avoit fait de fes Au- teurs ; & il dit que pour s'en convain- cre , on n'a qu'à jetter les yeux fur le Catalogue des Livres fortis de fes pref- fes. Il eft obligé néanmoins de recon- noître que fi cette boutique â pafle les

au-

j. Malinckr. ibid. pag. $$. cap. 7^

Antoine Hierac.

Rutger Kelcius.

64 Imprimeurs des Pais-Bas Cathol. autres en fécondité, elle leur a cédé du moins en magnificence à: en dignité, & particulièrement à celle de Piantin, à la- quelle il auroit pu hardiment joindre cel- les des Elliennes , des Manuces & des Frobens. Et quoiqu'il ait avancé plus haut , qu'Hierat avoit toujours travaillé tout feul avec une application infatigable fans le fecours de perfonne. Il avoue pourtant qu'il fut alTifté & fervi utile- ment par Jea^ Gymnique le jeune, fils de fa femme, car il avoit époufé la veuve de Jean Gymnique le père qui avoit été fon Maître, (i).

IMPRIMEURS DES PAYS BAS CATHOLIQUES.

RUTGER RE S cTuS Imprimeur./^ LcuvatK mort en I5'45'.

39-

I

L étoit favant en Grec , & il Ten- feignoit à Louvain , il occupoit

la

1. MâUnckr. de Arte Typc^. cap. 15. pag. loo- Idem ibid. pag. 124. 125.

2. Malinckr. Art. Typogr. c. 14. p. 93.

3. Erafm. Liv. 13. Ëpiftol. 31.

^\. Rutger Refcius, dans l'endroit cité, n'eftloiic de (on exaftitude & de fa diligence que comme Pro- feffeur en Langue Grecque, ^ non pas comme Im- primeur , dont par les Lettres d'Erafme il ne paroic nulle part qu'il ait fait la fonftion. Il paroit feule- ment par une Lettre de lui à Erafme datée de Lou- vain le 8. Mars 15 16 pag. 1554. de l'édition de Lcy- de, qu'il étoit un de< Ccrrefteurs d'imprim.erie de Thierri ou Theodoric Martin d'Aloft imprimeur à iouvain, Pe^uis neamaoins on ne peut pas difcon-

vexiij

Imprimeurs des Pais-Bas Cathol. 6f la première Chaire des Profefleurs. Ma- ^mg^, linckrot dit qu'il y profefToit aufîi la Lan- Rcfciu», gue Hébraïque (2).

Mais quoi-qu'il en foit, il eft confiant qu'il tourna prefque toutes fes inclinations au Grec , & ne s'appliqua prefque qu'à l'é- dition des Auteurs en cette Langue dont il a imprimé un grand nombre. Érafme (3) difoit qu'on en auroit peut-être pu trouver d'aulfi favans que lui, mais non pas de plus cxa6ls ni de plus diligens.

Ainfi quoi-que fes Editions ne foientpas fort belles, elles ne laiiîent pas d'être efti- mées des Savans, comme il paroit par une Lettre que Guillaume Pantin écrit à Nan- lîus (4),& elles font d'autant plus éxaâes, qu'étant favant & judicieux, il prenoit la peine de corriger lui-même les copies qu'il imprimoit avec toute l'éxaditude dont il étoit capable, comme on le peut voir dans Aubert le Mire (5-), qui dit que Refcius a- voit procuré aux Pays-bas la même gloire qu'Aide l'ancien avoit acquis à l'Italie parce qu'ils avoient été tous deux les pre- miers

venir que de fon chef il n*ait drefTé une Imprimerie à Louvain,& qu'il ne fefoit attaché fur tout adon- ner des éditions Grecques, qu'il prenoit lui-même foin de corriger. Valére André en rapporte quel- ques-unes dans fa Bibliothèque, telles que la Fara- phrafe des Inftituts par Théophile , les Aphorifmes d'Hippocrate conférés fur des manufcrits, Sec. J'ai vu auflî dans des Catalogues diverfes éditions Lati- nes, entre autres de quelques Ouvrages de JeanDrie* de ProfefTeur en Théologie à Louvain tant in-fol, qu'in-4. chés Rutger Refcius.

4. Guill. Pantin. Epift. ad rxânc. Nanflumprasfîx, Operib. Pauli Leopardi.

5. Elog. Belg. pag, ijr.

66 Imprimeurs DES Pais-Bas Cathol. Rutçer miers qui eulïènt imprimé le Grec dans Refcius. leur pays.

Voyés Tes Ecrits dans Valere Aadré(i).

HUBERT GOLTZIUS de Fenho

au Duché de Gueldre , Irnprimeur de Bru-* geSy mort en I5"83. (2).

Hubert 40. ("\ Utre la réputation qu'il avoît de 60112ms. %^ ^^^^.j. 1^5 Humanités , l'Hiftoire

& l'Antiquité , outre qu'il étoît connoil- feur dans la Médaille , outre qu'il étoit Graveur & Peintre , il eut la curiolîté de fe faire encore Imprimeur (3). Car com- me il apréhendoit qu'on ne laifï'ât glifler dans l'imprelfion de fes Ouvrages des fau- tes qui en eulfent pu diminuer le mérite: il établit en fa maifon une belle Imprime- rie, où toutes les Editions pafToient par fes mains; & il les corrigeoit lui-même, leur donnant leur perfeôlion , au moins pour ce qui regardoit les figures. Aufli les a-t-iî

ren«

t. Biblioth. Belg. Val. Andr.

2. f. Agé de 57. ans.

3 %. Il n'a guère été Imprimeur que de Çz% Ou- «rrages.

4. If. Bullart Academ. Tom. 2. lib, 2. pag. 162.

y. %, C'éft une faufleté. Son Thc'aurus rei antiijtta- rU feu] éft une preuve du contraire Dira- 1- on que c*eft une charité qu'un de (es amis lui a prêtée? Ce- la eft bientôt dit, mais il faudroit en avoir de bons garans. Goitzius entendoit non feulement le Latin, mais atilîî le Grec, Lipfe lui adreffimt la 21. de fes Queftions epiftoliques du 2. livre y a cité un aiTés long palFage de StrAon fans l'interpréter. Suppofe- ra-t-on qu'il lui envoyoit l'explicition du Grec 6c du Latin dans le paquet, comme on a fuppofé qu'il faifoit quand il écrivoit à Plantin? Avec de pareilles Cpnjcftures avancées après coup & fans aveu, on de-

tiuir;!

ImprimeursdesPays-BasCathol.67 rendues parfaites en Tart du burin , & en Hubert la netteté du caradcre, qu'elles ont étére- Goltzius» çues par toute l'Europe avec applaudifle- ment , & qu'elles fervent encore mainte- nant d'ornement aux plus fameufes Biblio- thèques. (4)

Cependant on dît que Goltzius nefavoit pas le Latin (5-), & je ne fai comment ceux qui le difent , pourront s'accommoder a- vec ceux qui prétendent qu'il corrigeoit lui-même fes épreuves. Mais nous parle- rons de lui plus au long parmi les Anti- quaires & Médail liftes.

CHRISTOPHLE PLANTIN de l'ours (6) , Imprimeur d'Anvers , mort en 15-98. (7).

41. f^ Uichardin le jeune (8) nous d^- ^hV'fUtt- V-J peint fon Imprimerie comme une fjj^^ ^^' des plus rares merveilles de l'Europe , & qui étoit unique en fonefpéce. Le bâtiment

de

tfuira les faits le mieux établis. Il fe pourroit d'ail* leurs bien faire que ceux qui ont ditqueGokzius ne favoit pas le Latin, auroient par -équivoque pris Goltrius pour Gorlacus Antiquaire à peu près demê- me payis, Se de même tems, fi liabile Medaillifte , qu'il entendoit tous les Livres de médailles écrits ea Latin fars avoir appris cette Langue. Mr. de Pei- tcfc, de qui Gaffendi 1. 2, de Vit<i Peireskti^ dit tenir cette particularité, pouvoit d'autant mieux lafavoir, qu'il avoir vu de près Gorlacus à Delfr. Il s'en faut bien que Balzac foit auflfî croyable fur ce qu'il rap- porte touchant Liple ôc Plantin, livre i. defes Let- tres à Cliapelain, Lettre 17,

6. f . Il étoit de Mont-Louïs Bourg de Tonrainci 2. lieues de Tours.

7. % Age de 7$. ans.

J. Lud. Guichatdin. defciipt. Ec'.g. in Antver^

63 Imprimeurs desBays-BasCathol.

Chrifto- ^^ ^^^^^ Imprimerie étoit fi magnifique y phie Plan- <iu'il palfoit pour le plus bel ornement de *iû. la Ville d'Anvers au jugement du même

Auteur. Il dit qu'on y voyoit tant de Prefles, tant de caraéléres de toutes fortes de grandeurs & de figures, tant de Matri- ces à fondre les Lettres, tant d'inftrumens faits à plaîfîr, &: tant d'autres commodités, que le prix de tout cela fe montoit à des fommes immenfes , & compofoit un jufte trefor. - Un Anonyme qui a fait la Préface de l'Index de Plantin (i) ajoute que fes Ca- radéres étoient d'argent , & qu'il ne par- tageoit cette gloire avec perfonne , parce qu'elle lui étoit fingul-iére à Texclufion de tous les autres Imprimeurs ; mais cet Au- teur ne favoit pas apparemment que Ro- bert Eftienne avoit prévenu Plantin dans cette magnificence , quoiqu'il fût moins riche que lui.

Mr. de Thou dit qu'étant à Anvers en 1^76. (2) il eut la curiofité d'aller voir Plantin , lequel , quoique très-mal pour lors dans fes affaires, ne laiïfoit pas d'en- tretenir encore aéluellemcnt dix- fept pref- fcs. Outre tout ce grand appareil d'Impri- merie, il entretenoit encore un fort grand nombre d'Ouvriers habiles & expérimentés dans cette Profeffion , qu'il payoit avec tant d'affiduité , qu'il comptoit par jour plus de 200. florins, c'eft- à-dire, plus de

1. Indicis Plant. Prasfat.

2. Thuan, de Vita fua, &c.

3. Guicciard. ut fupra, &c. If. Bullait. Acad. ut infra.

Imprimeurs DES Pays-Bas Cathol. 69 loo. écus de dépenfe qu'il taiToit pour cet c^jifto. etiet (3). ^ phic Pljiii

Mais ce qui contribuoit le plus à fa gloi- tm. re étoit ce grand nombre de Savans qu'il retenoit chés lui par des appointemens magnifiques , (Se qu'il occupoit à corriger fes Imprelfioiis. Les principaux de ces cé- lèbres Corredeurs au raport d'Aubert le Mire (4)ctoient I. l/tdorG^felin ^ ■x.T'heo- dore Pui^/iaw ^ 3. Antoine G efdal^ â^.Fran' fois Hardouîn , f. Corneille Kilien , 6. François Rapheîenge , qui devint fon. gendre.

Comme ils ont tous fait connoître leur favoir 'Se leur fuffifance à la poftérité par des Livres qu'ils ont compofés d'ailleurs; nous pourrons parler encore d'eux dans la fuite de ce Recueil, & particulièrement de Gifelin , de Pulman , & de Rapheîenge. Et nous nous contenterons de remarquer ici après Valère André (5-),que Corneille K i- L I E N l'un d'entre eux , qui mourut en 1 607. fe lignala par deiîus les autres, & s'y atta- cha avec une affiduité fort opiniâtre ayant pafle cinquante années entières à travailler dans cette boutique avec une patience in- fatigable accompagnée d'un fuccès mer- veilleux , que produifoit fa fidélité & fon expérience.

Ainfi tout ce qu'on dit de réxa61:îtude de fes Editions ne fbuffre aucune difficul- té , fur tout lorfqu'on fait réflexion fur la

dé-

4. Aub. Mitaeus clog. Belg. p. 207. 208. Malinckr. cap. 14. de Art. Typog. p. i»4. f. Val. Andt Dcflelius Bibl. Eelg. pag. 156, Aiib. Mir. pag. aoï. ut fupù,

7oImprimeursdï:s Pays-Bas Cathol.

Chrifto- ^élicâtelTe du fcrupule de Plantiu. Car ne phle Plan- ^^ ^^^^^ P^^ toujours aux lumières ôc à la tin, diligence de- tant de clairvoyaiis & favans

Correâeurs, & ne voulant pas même s'ea rapporter à Tes yeux , nia fa propre expé- rience, quoique, félon Malinckrot , il fut très-éclairé,& très-intelligent dans fa Pro- feflion, il avoit coutume d'expofer en pu- blic les Epreuves, après avoir été exacte- ment revues & examinées chés lui en par- ticulier^ & de mandier ainiî , à l'exemple d'Apelle, le jugement des Paflans, pro- mettant même des récompenfes pour cha- que faute qu'on y auroit remarquée. Il paroit par ce récit que Malinckrot (i) a voulu copier Plantln fur Robert Eftîenne, & que celui-là par une louable imitation a voulu pratiquer dans les Pays-bas, ce qu'il avoit' vu faire à celui-ci dans Paris, avant que de fortir de France. Et voila peut- être ce qui a fait juger à Valére André âc aux autres (2) que les éditions de Plantin doiv^ent être fans aucune faute , qui eft une perfedion que nous penfions avoir été uni- que & particufiére à Robert Eftienne.

Ces excellentes qualités de Plantin join- tes à a beauté & à la netteté exquife de fes caradéres, & au choix qu'il avoit coutu- me de^faire des bons Auteurs, lui ont at- tiré non feulement l'eftimeôc les éloges de tous les Savans de foii liécle,mais encore

les

i: Malinckr. cap. 1*5. pag. 102.

2. Bibl. Betgic. voce Coinel. Kiliaji. pag, f;^. Item Aub. Mir.

3. Lips. not. ad Tac. 8c alibi non femel. lîem £pift. ad Moxm^

Imprimeurs des Pays-Bas Cathol. 71 les applaudilfemens & l'amoar même de chrïft*- *^ toute la poftérité. Lipfe , qui pour le feul phie pia«K intérêt des Belles- Lettres avoit fait une lia. . > étroite liaifon avec lui (3), l'appelle tantôt la Prunelle, & tantôt la Perle des Impri- meurs. Scaliger (4) dit qu'il étoit d'une fidélité inviolable à l'égard des Auteurs qu'il imprimoitôc des copies qu'on luidon- noit, 6c qu'il auroit tait (crupule d'y rien changer: ce que ne faifoit pas Henri Eflien-. ne. Dom Nicolas Antoine (f) prétend qu'il elt le plus clairvoyant de tous leslm-. primeurs, & que fa tidélicé ayant pallépouc un prodige, en deviendra d'autant plus in- croyable à la poftérité. Le Cardinal Ba- ronius lui écrivant pour lui taire faire une féconde Edition de iQ< Annales Eccléfias? tiques, qui dût fervir de réele & de modèle à toutes les autres fuivantes, dit (6) qu'il avoit jetré les yeux fur lui pour celte ^^aa- de entreprife , parce qu'il étoit le premier des Imprimeurs du Monde , & qu'il les furpaflbit tous autant par la piété lîncére, que par toutes les autres parties qui com- pofent un homme achevé pour cette Pro- fefllon. Arias Montanus (7) femble avoir voulu confacrcr Ton induitrie, fa pruden- ce, fon afîiduité , fon éxaditude, fa dili- gence , fon des-interelTement , fa cû?ifta-4ce ^ fes travaux , en les publiant à la tête de la Bible Royale, ou Polyglotte d'Anvers.

Enfin

4. Scaligeran. prior. pag. 47. iterum pag 55.

5. Nicol. Ant. Bibiioth. Hifpanic. pag. r6z rom. r,

6. Léonard Nicod. addir. ad Topii Bibl. NeapolU tan. pag, 61.

7. fi€a. Ai. Mont. Fiolegomen. £iblioi. Kegiox,

72. Imprimeurs DES Pays-Bas Cathol. «hrifto- Enfin Guillaume Pantin (i) écrit qu'ayant ï>hlc Plan- glorieufement confunîé toute fon induftrie tin, & des richefles immenfes pour donner la

vie, & pour communiquer l'immortalité à une infinité d'Auteurs , qui par leur excel- lence fe font diltingués des autres , la Ré- publique des Lettres lui a autant d'obliga- tion que le Ciel en avoit à l'Atlas de la fa- ble dans la fuppofition de l'x^ntiquitc Païenne ; & il compare fa boutique au ventre du Cheval de Tro)e, ajoutant qu'il en étoît forti infiniment plus de Héros Hé- breux , Grecs, & Latins, que ce Cheval n'en avoit produits de Grecs.

Au refte Plantin eft le premier qui ait porté en titre la qualité di^ Arc ht- Imprimeur que le Roi d'Efpagne lui donna de (on pro- pre mouvement par reconnoiffance de fon mérite, comme écrit de Malinckrot (l) a- vec d'amples gratifications pour foutenir dignement ce nouvel hofmeur & la réputa- tion de fon Imprimerie.

Le Sieur Bullart lui a donné une place parmi les Hommes Illuflres de fon Acadé- mie, & il l'a remplie d'un éloge (?).

Entre tant de célèbres Ouvrages dont l'Eglife & les Lettres font redevables à Plantin, on a toujours confidéré (4) com- me fon chef-d'œuvre la Polyglotte d'An- vers, qu'on appelle autrement la Grand-

Bi-

1. Pantin Epift. ad Nanfium pisefix, Oper. Léo-, pardi,

2. Malinckr cap, 14. pag. 94.

3. Bull, Acad. tom. 2. lib. 4. pag. 258.

4. Nie. Ant* Bibl. Hiip. in Aria Mont. pag. 1^2/

'

ÎMi^RiMEURS DES Pays-Bas Cathol. y^ Bible de Philippes fécond , <î^ ce n'eft pas chri^o- " fans raifon qu'on l'a toujours eiliméecom- phie riao" me le plus beau fruit de Tlmprimerie juf- ti»» qu'à la nailîànce de celle de Vitré ou de Mr. lejai, à laquelle il lui a fallu céder cet honneur.

Le Catalogue des Editions faîtes en la boutique de Plantin fut imprimé en lôif, in-8o à Anvers non pas à defTein de faire voir ce qu'il y avoit à vendre, puifque dès ce tems-là il y en avoit déjà plufieurs qui n'y étoient plus, étant difperfées dans les Provinces , mais par une préfomption louable ou du moins utile à ceux qui font curieux des bonnes Editions, afin que par ce Catalogue fidèle ils puiiïènt fûrement diftinguer ce qui vient de Plantin, d'avec ce qui n'en vient pas, comme le dit l'Ano- nyme qui en a fait la Préface (f).

JEAN BELIER ou BELLER (6)

Imprimeur d^Â/^verSy mort en lypy.

42 ¥ L étoit celui d'après Plantin, mais j^mB?^

J.il avoit d'ailleurs cet avantage qu'il i-^^» favoit peut-être plus de Latin, & qu'il fit & imprima un Dictionnaire tiré de Robert Ertienne & de Gefner; & en compofa mê- me encore un autre depuis de Latin en Ef- pagnol , comme on le voit dans la Vie des

Eftien-

s. Praefat. Indic. lîb. è Typogt. Plint.

6. f . Un bélier en Flamand c'cft ram & non pat bélier, nom propre qui devoir être ici uniquement confervé. Ceux de cette faaiiiic écrivoient Icui aona htiltre en François. *

Tom.LFartJL D

Jean Mo

Baîthafiu:

74 Ti«PRïNfEU«.s DES Pays-Bas C>* m oï.. Eftiennes (i). B. de Malinckrot dit que les Béliers & Nuùus ont pareillement fait rechercher leurs éditions, par la beauté de leurs caradèéres, âc La bonté de leur pa- pier (2).

Les Béliers fe font auffi établis à Douai ^ & on eftime les éditions de Bahhafar,

LES MORETSImprimeurs d'Anvers.

Ir Jean, gendre de Flantin^ mort en

1610 2. Balthasar fils de Jea-a , mort

en 1641.

43 T E A N Moret eut la féconde fille de 1 I Plantin avec fa boutique d'Anvers^ Ses^ éditions ne font pas moins belles ni iTioins éxades , au moins pour la plupart, que celles de fon Beaupere. Il avoit auffi quelque étude , & il s'ett fervi de bons Corredeurs entre lefquels le célèbre Ki- lien lui rendit fervicejufqu'en 1607.

2. Quoique Balthasar eût parfai- tement bien étudié fous Lîpfe, Tami de la maifon , & qu'il pût paroître ailleurs, il aima mieux employer toutes fes lumières & fon induftrie à faire valoir l'Imprimerie de fon Aïeul & de fon Père, étant beau- coup plus favant que n'avoient été ni l'un ni l'autre.

Mr. Bulkrt témoigne (3) qu'il s'affujet-

tjt

s. Thcod. JanfT. d'Alraelovccn de Vit. Steph. u Malinckt de Art, Typogr, cap. 14. pjig. 5>5.

3. Ar

ÎMpjii MEURS DES Pays-Bas Cathol 7^

tit avec tant de diligence ,, & d'application ^^^^^

à corriger les Autographes ou les copies BaUhaiirf

originales qu'il mettoit fous la prefle,

,, qu'il travailla encore plus à les polir

,, que les Auteurs mêmes qui les avoient

compofdes. 11 ajoute qu'en effet il ne

s'eft trouvé perfonne d'entre les Auteurs

vivans qui ait ofé lui difputer cet hon-

neur, & qui n'ait reconnu fes correc-

tions très-judicieufes & fa cenfure très-

raifonnable; qu'ils ont tous avoué que

leurs Ouvrages avoient trouvé leur der-

nier ornement dans les mains de cet

homme laborieux,

Mr. de Malinckrot {^) dit qu'il n'étoit pas moins curieux que fon grand-pere pour la netteté des caradéres & l'éxaélitu- de de l'Impreffion , & qu'il entretenoît pour le moins quarante-huit Ouvriers dans l'Imprimerie, dont il a eu grand foin de conferver la pureté & l'honneur elle s'étot toujours maintenue par la vertu & par l'attache à la Communion Catholique qu'avoient eu Plantin & Moret,en ne laif- fant gliffer fous fes preflfes aucun Livre é- crit contre l'Eglife Romaine ou contre l'innocence des mœurs.

5. Acadcra. des Sciences Se des Arts Tom. 2. lib.4. pig. 26. 4. Maliockf. de Aitc T/pogt. cap. 15, pag. 9;. £ 2

76 Imprimeurs d'Hollande.

IMPRIMEURS D'HOLLANDE.

îrtiptî- ^. >^ Is[ peut dire que c'eft Plantin

^HoLni ^^ S^^ ^ i^^^^ ^^^ fondemens des

/dct ' belles Imprimeries d'Hollande, par l'érec- tion qu'il fit d'une boutique à Leiden , ap- prochante de celle d'Anvers , &quifervic d'Ecole à tant d'iliuftres Imprimeurs qui ont eu tant d'éclat dans ce petit coin du monde. Il femble que le Compas de Plan- tin ou plutôt la SagefTe divine leur ait ins- piré une adrefle particulière pour meturer toutes chofes dans leurs éditions , même jufqu'aux reliures des Livres avec une juf- telle & une uniformité qui ne s'ell point encore démentie. Ce qu'on a donc parti- culièrement aimé jufqu'ici dans ces Im- prefîîons d'Hollande , eft cette netteté & cette gentilleiTe des caraéléresqui faute aux yeux d'abord, avec cette proportion agréa- ble & cet arrangement ferré, auquel les au- tres Imprimeurs femblent n'avoir point en- core pu parvenir. C'eft dommage que quelques-uns d'entre eux fe foient û fort deshonorés fur tout en ces dernières an- nées, en fouillant leurs preiTes d'une infi- nité de libelles, nés pour détruire le repos de l'Eglife & de l'Etat , l'honnêteté Chré- tienne

t. ^. Le 20. de Juillet à l'âge de 59. ans.

2. Ath. Bat. Jo. Meurf. in Vir. ill.i

3. Theod. JaniT. d'Almelov. in Vit. Stepfc, 4c Mal. de Aite Typog. cap. 14. p. s»;.

Imprimextrs d'Hollande. 77 tienne & civile, & la réputation des per- fonnes utiles au Public.

FRANÇOIS RAPHELENGIUS ou R A' F F L E N G H t N , imprimeur dcLeUe, mort en i^<^y, (i)

45*. ¥ L entra dans le commerce de la Lî- François

1 brairie en époufant la fille ainée de R^pl^cica-i' Plantin (2). 11 e'toit fort habile dans les ^^^^^ Langues Hebrai^que, Chaldaïque, Arabe, Grecque , Latine (3. Il profelToît même l'Hébreu & l'Arabe à Leide étoît foa Imprimerie, ou plutôt celle de Plantin fon beaopere qu'il conduifoît. Malinkrot nous apprend qu'il avoit été Corredeur (4) des épreuves à Anvers fous ce célèbre Impri- meur, dont.il acquit l'amitié & l'alliance par les bons fervices qu'il lui rendit. Arias Montanus témoignant (y) qu'il avoit beau- coup d'induftrie, une diligence incroya- ble, une éxaditude & une application con- tinuelle, un efprit pénétrant & un juge- ment fort folide, ajoute qu'il en avoit don- né des preuves publiques dans lacorredlioa de la Grand-Bible Polyglotte d'Anvers qu'imprima fon beau-pere. Raphelengius s'eft encore iîgnalé par des Ecrits qu'il a laiffés à la Pofterité , & qu'on peut voir dans Valere André (6) , dans TAthene de Meurlius, &c. (7).

LES

5. Ben. Aria Mont. Prolegom. Bibl. Antuerp,

6. Val. And. Dcflel. Bibl. Bel.

7. Aub. Mir. &Aub, Van denEedc Bibl^ ^cScript, Eccl,

D3

£uew.

>8 Imprimeurs d'Hollande.

LES BLAEW ou BLAW, Impri- meurs d'Amllerdam.

1 . G U I L L A U M E dit Wtlhelmzts Cafim Janffontus ^ mort en 1628. (i)

2. Jean J a n s s o n fon fils (2)

3. Jolîè Jansson, &c. (3)

*"'ii'"*™' 4^ *X rOffius nous a fait connoitre Te V mérite de G u IL L AU M Een plus d'un endroit de fes Livres. 11 avoit écédif- ciple du célèbre Tyclio Brahe , & il joi- gnit la Science des Mathématiques , & par- ticulièrement de rAftronomie & de la Géo- graphie à TArt de l'Imprimerie, en quoi il réuffit admirablement aulTi bien que fes en- fans. On peut dire que leur chef-d'œuvre en l'un & en l'autre eft leur Atlas avec Jeur Théâtre.

Il avoit le génie excellent & lejugement merveilleux. C'étoit un homme d'une é- laditude févére & d'un travail infatigable autant pour l'Imprimerie de fes Cartes & de fes Livres, qu'à l'égard de fes expé- riences

1. Gérard Jean Voflîus pag. 2^3. de Scient. M<xthe- ntdt. dit qiK: Guillaume Blaeu mourut le zi. Otlobrc 1638. âge de 67. ans.

2. Le fils de Guillaume Janflbn Blaeu n'a étécoa- ou que fous le nom de Jean Blaeu, & l'on n'a mê- me guère appelé le père que Guillaume Blaeu.

i. Ce Jojfe JaniJon n'eft autre que Jean Blaeu qui dans l'édition qu'il a donnée d^s Oeuvres de Janus Nicius Erythraus, & de qiielques-unes de celles de Léo Allatius , a mis Cologne à la place d'Amflei- dam & s'eft caché fous le nom de Jodocus Kalco- «ius. Guillaume Blaeu & Jean Ton fils aine travail- -£isct €iirç:ablç aux dsujL preaùers volumes de lent

AtJiîiL

Î'MPRINTEURS D'HolCANDE. 7^

fiences Agronomiques éi Géométriques, Guîilawait pour lefquelles il n'épargnoit rien. En ef- tUev?. ftt il fe nt admirer de toute la terre par fes Globes céleftes, fes Cartes Marines & par divers Ouvrages trcs-do6i:es ôi. très-ingc- nieux. iVlaiî pour ce qui eit de fès Cartes terreilres , il faut avouer que nos Géo- graphes Fraiçois , & particulièrement Meifieurs Sanfon , ont donné aa Public quelque cliofe de plus exact & de plus poli.

Guillaume Blaew ne favoît pas le Grec, mais il avoit une connoidlmce éxade de$ Langues Latine, Françoife & Allemande. Et Grotius lui donne la gloire d'avoir été le plus diligent des Imprimeurs de fort tems. (4)

2. J^an Jansson de Blaew n'étoît J^^" g«€r€S moins habile que fon père, & s'il **"^* lui ccdoit en quelque chofe pour les Ma- thématiques , il avoit l'avantage fur lui dans la Jurifprudence, & s'étoit fait paffer Jurifconfulte ou Avocat. C'eft à lui qu'on efl redevable de la plus grande partie de l'Atlas 5 & VolTius (5-) qui le veut faire

palfer

!At^as. Jean Se Corneille fon cadet, leur péie étant moit, donnèrent le troiGéme volume. Après quoi f4 nftort de Corneille étant furvenuë, Jean dcmcuic feul , pouifiiivit l'Ouvrage.

4 Ger. Vofïîus de Philolog, cap. ii. §. 27. pag. 5+,

Idem de Scient. Mnthemat. cap. 36. §. 47. 48. 4-Sfé pag. T99. 200. 2CI. ou il fait les éloges avec aflcs d'erenduë.

Idem de Math. Chronol. cap. 44. $. 40. pag. z6j. Grotius cpiftol. 124, ad GalTcnd. pag. 5 45». ad Gal- ios,

j. Voff. de Scient. Mathem. c. 36. J.49.fecap.44^

$•• 4P.

D ^

So Imprimeurs d'Hollande. usa paffer pour un grand Agronome & un ha-

iutff, bile Géographe en même tems dit qu'il a furpris & réjouï le Public par Piiiduftrie ad- mirable avec laquelle il a fait le Théâtre des Villes & des Fortifications. Borremans (0 dit qu'il a rendu des fervices li im- portans à la République des Lettres par le travail & la confiance avec laquelle il a imprimé les Livres, que fon nom vivra dans la gloire tant que les Savans vi- vront 6c que les Livres dureront : & que c'eft fon mérite qui l'a rendu digne du choix que Guftave-Adolphe Roi de Suéde fit de lui pour être fon Imprimeur.

Il faut avouer pourtant qu'il s'eft quel- quefois négligé dans quelques-unes de fes éditions, non point par défaut d'habileté, mais parce qu'il étoit dilhait & attaché à des occupations qu'il jugeoit plus impor- tantes. jcvéTc 3. Jofle J A N s s o N n'a point eu beau-

Biaçw. coup d'éclat , & il femble qu'il ait été obfcurci par les Elzeviers.

JEAN

T. Ant. Borremans Epifl. ad Thcodor. ab Almc- ior. pag. 129. poft Vit. Stephanor.

2. *p. Il a oublié un Elzévier plus ancien que Bona- ventureôc qu'Abraham, ravoir Louïs, qui dès 1595. fe dittinguoit à Leyde par ics éditions, oii l'on recon- noit qu'il a obfervé avant Bonaventure 6c Abraham Elzeviers la diftinftion de l'u confoae 6c de l'u vo- yelle, propolée il y avoit long- tems par quelques Ecrivains François tels que Raraus , Joubert ôcc. mais cependiût toujouiS uégligéc. L'exemple de

Imprimeurs d'Hollande. 8i E A N MAIRE Imprimeur de Leyde. jeaaM»*^:

47 f L étoit eftimé de Grotius , de Vof- I 11 us & de Saumaife, comme il pa-

roît par leurs Lettres. Et en etfet Tes édi- tions font afTés voir qu'il n'étoit pas in- digne d'être conlidéré de ces grands hom- mes aufquels ii n'étoit pas inutile.

LES ELZEVIERS Imprimeurs d'Amlkrdam 6c de Leyde (2) ,favoir5

1. BONAVENTURE.

2. Abraham.

3. Louis.

4. Daniel, mort vers Tan 1680 ou

1681.

48 T L n'y a point de boutfque d'où II Les Liiç- Jl foit fortî de plus beaux livres ni en viets,

plus grand nombre. 11 faut avouer qu'ils ont été au dellous des Eftiennes tant pour l'érudition que pour les éditions Grecques & Hébraïques : mais ils ns leur ont cédé ni dans le choix des bons livres, nfdans

rin- ces Elzéviers n'"a été {ui?i qu^afles tard en France» en Allemagne, Se lur tout en Italie. Rien n'auroit manqué à leur gloire fi pour achever de perfeftion- Ber leur orthographe ils s'étoient avifés d'introduite dans les capitales l'U rond voyeKe & i'I confonc ainli forme J. Cet honneur leur a été enlevé par Lazare Zetzner de Strasbourg dans les éditions du- quel ou peut dès 1605). Se peut être plûtôi reconnoi- tre la diftinftion de l'u voyelle dans les capitales "comme dans les petites, & de plus i'miiadliûiojidft Vi à Qu^uë dias les capitaier.

fi Imprimeurs d'Hollande, liCsElze- l'intelligence de la Librairie; & ils ont eu vie». même le deifus pour l'agrément & la dé- licateife des petits caractères.

Ain(i ce n'ert point fans raifon qu'on, les confidcre encore comme la Perle des Imprimeurs, non feulement d'Ho. lande , mais encore de toute l'Europe.

Quoi-que D a n i e l ait lailledes enfans , il palfe néanmoins pour le dernier de la famille , & ayant entraîné à fa mort une partie de la gloire des Etats pour l'imprimerie, on prétend qu'il n'y a prefque plus perfon» ne dans cette célèbre République qui foît capable de foûtenir l'autre. Les Eizeviers ont imprimé plus d'une fois le Caulogue de leurs éditions , mais celui que Daniel a publié le dernier eft extrêmement grolîl de livres étrangers: il fat imprimé à Am- flerdamJ'an 1674 in-i^. divifé en fept par- ties.

ANDRE' FRIS ou FRISI U S Itnr

primeur d'Amflerdam, mort vers

l'an 1681.

AvdreFîii.

49 T E Sieu'* Borremans dit qu'il feren* J_^d;t rcc'^mmandable parmi les autres- pour iioa éxacitude (inguliére (i), qu'il c.to't très-verfé dans les deux Langues des- Doclcs^ & qu'il avoir un foin tout parti- culier de corriger les fautes des Exem- plaires , & d'y employer les cara6téres les plus beaux. Mr. Colomiez qui (2) lui rend prefqiie le même témoignage,

dit

L\fPRIMEURS AnGLOI?» ^$ é\t qu'il a fait paroître combien il étoit Andie'FiîJ^- enrendu dans fa ProfelTion , par le choix judicieux de certains Livres & des Traités iinguliers qu'il a imprimés, qu'outre le Grec ôi le Latin , il favoit les Langues vivantes ; & qu'il a traduit entre autres d'Italien en Latin les expériences du Sieur Rfdi touchant Ja génération des Infec- tes, &c.

Oïl pourroît ajouter à ceux que nous venons de nommer deoy autres Impri- meurs qui ont eu auîfi quelque réputa- tion, favoir Adrien Vlacq de la Haye & Franfo's Hack de Leyde, dont le premier é-toit à la vérité plus favant que l'autre, mais ^t% éditions ne laillent pas d'en être moins exactes, à fcn caradére beaucoup moins beau.

IMPRIMEURS ANGLOIS.

)-o CI je ne me trouve point en état de v3 publier ici le mérite des principauîf Imprimeurs d'Angleterre , il n'en fau;. point rcjetter la caufe fur le défaut l'oa SMmagineroit peut-être qu'auroit été cette Ille lavante , mais il la faut attribuer aa peu de connoilTance que j'en pourrois- a- voir. On doit reconnoître néanmoins que les bans Imprimeurs y ont été affés- rares jufqu'ju règne de Charles fécond, ai: Ja diligence & l'éxaditude des Auteurs.-.

3^ Coîôm, ]Sit)liûth. CSoifièi p2^4^

84 Imprimeurs A n g l o i s. fcmbloit afles fuppléer d'ailleurs à celle des Imprimeurs, comme il paroit particu- lièrement par les Ouvrao;es dont nous de- vons la corredliou & Tédition aux foins d'Henri Savill, de Jean Selden & de quel- ques autres bavans. On peut remarquer toutefois que Guillaume T u K N E R acquit afles de réputation fur la fin du règne de Jacques I. & fur le commencement de ce- lui de Ciiarles premier, & qu'il le cedoit ^ peu d'Imprimeurs de fon tems pour la beauté & la netteté des cara6iéres. Mais les Sciences & les Arts ayant reçu dans cette 111e un accroilfement & un éclat mer- veilleux depuis un demi iiécle, & particu- lièrement depuis que le Roi Charles der- nier mort a mis & entretenu l'émulation parmi tant de Savans répandus dans fes Etats, on peut dire auffi que l'Imprimerie y a fait de grands progrès, & que le feul ^T'héatre de Sheldon en donnera des preuves à toute la Poflérité tant que dureront les beaux livres, qui nous font venus de cet- te excellente boutique.

IMPPvIMEURS POLONOIS.

51 J Es deux fameufes Imprimeries So- L ciniennes, qu'on appelle autrement Polonoifes ont affés peu de bonnes quali- tés , qui puilfent les fiire rechercher : mais elles en o^t beaucoup de mauvaifes qui doivent nous les faire dctefter, puifqu'elles ont fervi de boutiques à l'ennemi de noire

Imprimeurs Polonois. 85-

Religion pour y forger des armes contre le véritable Chriftianifme.

De ces deux Imprimeries, l'une étoit dans la petite Pologne, & l'autre dans la Lichuanie. i . La première fut tranfportée de Cracovie à Racovie , l'Imprimeur de Cracovie s'appelloit Alexis Rodeck't , & il imprima beaucoup du temsmémed'Ellien- ne Bathory, & particulièrement des Ou- vrages de Socîn. 11 pafTa de à Racovie en 1 5-77. le Palatin de Podolie qui s'é- toit lait Socinien, fit valoir Tlmprimerie mieux qu'auparavant ; Rodecki la lailTa à fon gendre Sehaftien Stemac , & elle dura jufqu'en l'année 1638.

La féconde plus ancienne encore que l'autre fut établie à Zallaw en Lithuanie par Mathias Kawiczinski, dont l'Impri- meur étoit Daniel de Leczica, Enfuite elle fut tranfportée à Losko , ville qui appar- tenoit à Kiszka, Châtelain de Vilna, Soci- nien. Après on la mit dans Vilna fous la conduite de l'Imprimeur Karcan. De enfin elle fut portée à Lubec fur Niémen, elle eut pour Imprimeur Pierre Blafte Krnit gendre de Karcan, Jean Kmit iXs de Blafle, & après lui Jean Lengius Luthé- rien. Cette Imprimerie périt en 165-5'. ^^ i/55'6. par la pefte & par l'irruption des Molcovites. Depuis ce tems-là les Soci- niens ont porté leurs Ecrits en Hollande, tout paroit prefque également bien reçu.

DES

Il ïoftj Bibligth, Anti-Trinîtar. pag. 201, 2.0a, D7

Sd^ Imprimerie Apostolique.

DES DEUX PRINCIPALES IMP RI ME RI Eb D U xVlON D E,

Dont on 'a a point ^it parler ci-dejfiis fous le nom des Imprimaurs part.culiers.

^2 T A première eft celle des Papes, ap- J_vpellée ordinairement Du Vati- can, ou C Imprimerie Apoflolique Sixte Quint li fit bâtir avec beaucoup de magni- ficence dans le deiFein d'y faire faire des éditions les plus éxad^s & les plus correc- tes 4ont on feroit humainement capable. Il e(l vrai que la principale vue étoit de ré* rablir dans leur intégrité les Livres corrom- pus & altére's^ foit par la iucceflloii des tems, foit par la-malice ou la négligence des honimes & de les purger des fautes que la mauvsife foi des Hérétiques y avoit lait glilTer, comme dit le Sieur Leti (i_) dans fa Vie.

iVlais outre cela il -avoit encore pris réfolutron d'y faire imprimer l'Ecriture fàinte en plulieurs Langues, les Conciles Gf'néraux, un grand nombre de Statuts & divers Réglemens Eccléliailiques , tous les

Ou«

ï. Gregor, Leti Vit. Sixt. V. 1. à la fia.

2^ Angei. Rocca de Bibl. Vatican, in Appendic, .

3. f. Rocca s'exprinie fort mal îorfque partant âe Sixte V. il dit: Hmc nobilijfimAm JypotrAphiam^rirrh ^idera Pcnttfice, tjHin fe ipfo dignum in Vatica.no in 'ii~ 9Hit s iJominitû Baja V'emto Typog^rapbo , homine (jui<isn* nAvi if îMdajhia as jOgitt nd Tj^a^nf^hiam cri^e>id*T»

ï M p R i M E A lE Apostolique. 87 Ouvrages des Saints Pères, des Liturgies, Rits & Ufages divers pour toutes fortes d'Eglifes, & quantité d'inibuélions Chré* tiennes en diverfes Langues & en dîtfifrens caractères, tant pour étendre la Religion Chrétienne dans les Pays -éloignés , que pour en détendre la vérité contre fes en- nemis domeih'ques & étrangers. Rocca(2) dit que pour cet effet il fit venir à Ro- me tout ce qu'il put trouver ou plu ôt tout ce qu'il put engager d'habiles Gens par des libéralités extraordinaires, pour vaquer aux corrc6îions des Exemplaires; qu'il n'épargna risn ni pour la quantité ni pour la qualité des chofes nécefTaires, foit pour le ^and nombre des Prelles foit pour ia multitude des caraéléres Latins, Grecs , Hébraïques , Arabes , & Efc le- vons, foit même pour la grandeur. & la bonté du papier. 11 ajoute que le Pape voulut que la magnificence fe trouvât toujours jointe avec les commodités; & qu'il donna la direîlion de cette grande Imprimerie à un habile Vénitien nommé Dominique de Baza connu par Ton grand fàvoir & par la longue expérience qu'il a»- voit de cet Art; & lui mit d'abord entre les mains de grandes Ib mines pour corn- flûencer l'exécution. (3).

VoÇ-

tti^ rt^endam eitSl», (jui pro hujtéfhiodî re pYiJîandA ctf^ titer cjuAclraginta aurentim millia infHntpflt, nulli pArçefU incommtdo y nuUicjue tm^-enf^. Au lieu en effet de di- le que le Pape avoit dépenfé 40000. écus pour réra- Wirfcaient de l'imprimerie du Vatican, il dit que c'eft Dominique Eafa qui avoit fait cette dépenfe, n'ayant épargné peine ni aigjnt pour l'éxécutioa é'ua il beau deiîein^

83 ImprIxNîïrie Royale.

VolTius (i) dit que quand il n'auroît faft que la dépeiile des cara6le'res Arabes dans cette Imprimerie, la Re'publique des Let- tres lui auroit toujours des obligations im- mortelles , parce que ce font les premiers qu'on ait vu dans l'Europe , & qu'ainft c'eft à lui qu'on doit la meilleure partie des livres imprimés en cette Langue pour la première fois.

il ne faut pas oubl'er que Pie IV. avoît dcja jette les fondemens de cette grande imprimerie, dont il avoit donné la con- duite à Paul Manuce, comme nous l'a- vons remarq.ué.

DE L'IMPRIMERIE ROYALE.

5-2. T /l jeconde eft celle des Rois de bis, 1 > France appel lée ordinairement DU Louvre ou V Imprimerie Royale. Elle ett plus ancienne que celle du Vatican on en va rechercher l'origine dans THif- toire du Roi François Premier, comme on voit, par ce que nous en avons touché en parlant des Elliennes , des Morels & des autres qui en ont eu la conduite. Mais elle doit le comble de fa gloire à Louïs XIII. fous lequel le Cardinal de Richelieu la mit en l'état qu'elle tfi aujourd'hui, a- près que Mr. Des Noyers (2) infpiré par les Jéfuites lui eut fait" connoître l'impor- tance ae ce grand delfein. Nous nous abftenons ici d'en décrire la

xna-

\.. voil. die Scicnr. Ma^hemat, cap. itf. $. 25.

Imprimer lE Royale. 89

magnificence & la richelTe de peur qu'on ne nous accufe d'en faire l'éloge, & il vaut mieux renvoyer le Public à ce qu'en ont écrit les étrangers (3)', plutôt que nous expofer au reproche qu'on pourroit nous faire de donner quelque chofe à nos in- clinations. Il fuffit de faire remarquer qu'on en donna la Diredtion à Sebafiien Cramoify^ & qu'on la confacra pour ainfî dire, en commençant par le divin Livre de l'Imitation de J.G. Les principaux Ou- vrages qu'elle a produits depuis font quel- ques Hiftoires de France , quelques Pères de l'Eglife, une Bible Vulgate en 8. Volâ- mes & particulièrement le grand Corps des Conciles généraux en 37. Volumes, mais le plus éclatant & le mieux reçu de touseft celui de l'Hiftoire Byzantine.

Mr. Colbert dans la penfée-de rendre la mémoire de fon Miniflére immortelle, a- voit conçu fur cette Imprimerie un haut defTein, pour enchérir encore par defTusles Cardinaux de Richelieu & Mazarin. Cette nouvelle paflîon lui faifoit témoigner pu- bliquement qu'il portoit envie à la gloire qu'avoit acquife le célèbre Cardinal Xime- nès, lequel ne laifToit pas de travailler avec un zèle admirable à l'Ouvrage extraordi- naire delà Polyglotte d'Alcala ou deCom- plute , quoi qu'il fût occupé aux affaires de l'Etat, & qu'il eût fur les bras unegran- de & f^cheufe guerre contre les Mores. Il prétendoit aller encore beaucoup au delà,

quel-

a. f . Il faloit dire De Noyers. 3. Voff. iidd. hill. Gi. Pcrund, Anonym. BiW, Ufioi.

^ Marqu£S des Principaux Impri^î. ^elques grandes que dûflent être Tes au- tres occupations : & il avoit choili , com- me nous avons dit, Antoine l/ître qui lui avoit tait etperer d'effacer en peu de teins les HoIlandoîS ^ & tout ce qu*il y avoit eu jufqu'alors d'habiles imprimeurs. Cepen- dant les affaires de l'Etat , & particulière- ment celles de la Chambre de Jullice in- terrompirent cette gloritufe entreprile^ & l'Imprimerie Royale, loin même de con- tfmier fuivant le mouvement & le cours^ ^ue lui avoient donné les deux Cardinaux, demeura prefqne entièrement dans l'oifive- pendant tout le tems du Mînilk're de ce l^and Homme, qui d'ailleurs ne ceffa ja- mais de favorifer les Lettres. Mais l'E- Jlife & l'Etat qui y ont un intérêt com- mun, auront peut-être bientôt l'avantage de voir les premiers Miniftres de faMajel- reprendre ce grand delFem avec plus lèle à. de fuccès nléme<ïii'on n'a point en- core fait jtîfqii'ici.

MARQUES ou ENSEIGNES DES PRINCIPAUX IMPRI- MEURS ET LIBRAIRES,

Qfii ont paru jufr^u^dH milieu de notre fiéclc,

COmme il efl arrivé quelquefois , far tout dans le liécle pafTé, qiie les Impri- mears n'bnr pas mis leur nom, ni même

celui

I, f Nous avons prouvé plus haut qu'il faloité- «itc & CBonoacer 2^^;/.V.

I

I

Marques DES Principaux Imprim. 91 celui de la Ville ou du lieu de leur Imprefl fîoii aux Livres qui font Ibrtis de îeurpref- le ou de leur boutique: 011 ne trouvera peut-être pas mauvais que Von rapporte Jc i quelques-unes des Marques ou des Enlei- gues qui fervent à taire reconnoîtreles plus célèbres d'entre eux. Comme font:

VJùeldc TAngelier , de Paris. VJ Abraham de Pacard, de Paris. V/itgle des Béliers, d'Anvers à, deDouaL

De Biade, de Rome.

De Rôuvilleoa Rouille (1), de Lyon.

De Thorné.

De Velpius. V Amitié <\q Guillaume Julien, de Paris. h' Ancre de Chriftofle Raphelengîusou Raf-

flenghen , de Leyde. U Ancre entortillée ^ mordue d^un Dauphin

des Manuces, de Venife & de Rome.

DeChouet, de Genève.

De Pierre Aubert de Genève. lu Ange Gardien de Henaut , de Paris. \J Arbre verd de Richer, de Paris. VAnon d'Oporin ou Herbft, de Bâle..

De Brylinger, de Baie.

De LouVs le Roi , de Baie.

De Chouet, de Genève.

DePernet, de Bâle. (2) \jArr0f9ir de Rigaiilt, de Lyon. Le Bafîlif^Jue (3) !if les quatre Elemens de

Roigny, de Paris Le Bêcheur on le 'Jardinir'- de Maire, de

Levde.

Le

2. f. Cet Imprimeur à Lucque, 8c de Catho- lique devenu Proteftant s'iippclloic.P/>/r» Perw.

3. f. Le BafiJ-j.

pi Marques res Principaux Imprim. Le Bellerophon de Pericr , de Paris. Le Berg-er de Bofc . j t- , n,

La Bonne Foi des Billaines , de Paris.

Le Caducée des Wechels, de Paris & de

Francfort. Le Cavalier de Pierre Chevalier, de-Paris. Le Chardon au Soled de Drouart, de Paris t Le Chefne verd de Nicolas Chefneau, de

Paris. Le Cheval Marin de Jean Gymnique , de

Cologne. Les Cigognes de Nivelle & de Cramoify,

de Paris. La Citadelle de Mounin, de Poitiers. Le S, Claude d'Ambroife de la Porte, de

Paris. Le Coq de Wigand HanenErben , ou Gal-

lus, de Francfort. Le Cœur de Huré, de Paris. Les deux Colombes de Jacques Quefnel,de

Paris. Le Compas de Plantîn, d'Anvers.

Des Morets, d'Anvers.

De François de Raphelengîen, ou-Raf» flenghe(4), de Leyde.

De Bélier, de Douav.

D'Adrien Perier, de Paris.

De Soubron, de Lyon. Le Compas d'or de Claude & Laurent Son-

nius, de Paris. Le Corbeau de George Rabb, ou Corvîn,

de Francfort.

La

I. f. Il dévoie, comme plus haut, dire T^aphclen^ gins ou l{afienzhen.

l. %, De Jean Ciefpia.

}. If. U

Marques des Principaux Imprim. 93 La Couronne de Materne Cholin, de Co- logne. La Couronne d'or de Mathurin Du Puis ,

de Paris. La Couronne de Fleurons de RoufTelet , de

Lyon. De Jacques Crefpîn (2), de Genève.

De Choui t, de Genève. La Cro//^ d'Epi fcopius ou Bifchop deBâle. Le Cygne de Blanchet. Les Elemens de Roigny, de Paris. \j Eléphant de François Régnant , de Paris. \J Enclume l^ le Marteau d*Hcnri-Petri,

de Baie. \JEnvie de Gazeau. Les Efics meurs de Du Bray, de Paris. IJEfperance de Goibin, de Paris.

De Barthelemi de Albcrtis , de Venife. U Etoile d'or dcf Bencil^ Prevoft, de Paris. La Fleur de Lys de Cardon & d'Anifîbn de

Lyon. h^ Fontaine dt Vafcofan, de Paris.

Des Morels de Paris, La Fortune de Ph. Borde & de Rigaud de

Lyon. Le Frelon des Frelons & Harfy, de Lyon. La Galère de Galiot du Pré, de Paris. r Les Gloires en balance do, Janflon ouBlaew,*"

d'Amfterdam. Les Grenouilles ou Crapaux (3) de Fro*

fchover de Zurich. Le Griffon des Griffes (4) , de Lyon. D'Antoine Hierat , de Cologne.

De

3. If. Il faloît Cmplcment dire: Les Grenouilles, par allufion du nomderimprimeuràfxofch^rM#«f//<, oar en Alcmand un çra^and c'cft kiQU,

4, H. Giyphcs,

94 Marques desPrincipaux Impriioi. De Wyriot, de Strasbourg.

La Grue (?^/^/g-;7^«<r^d'Epifcopius,deBâlc. De Jean Gymnique, de Cologne.

1J Hercule de Vitré, de Paris. De Jean Maire , de Leyde.

IJ Hermathene ou "Terme de Mercure ^ PaU las de VerdufT. d'Anvers.

Le Janus de Jean Jannon, de Sedan.

Le Nom de Jefus de Pillehotte, de Lyon*.

La Lampe de Perne ou Hernet,de Bâle.

La Licorne de Jean Gymni'^ue , de Co- logne.

De Boullé , de Lyon. De Chappelet , de l-'aris. De Kerver , de Paris.

Le Lion rampant d'Orry.

Les Lions ^ PHorloge de Sable d'Henric- Petri, de Bâle.

Des Héritiers de Nicolas Brylinger,aulïï de Bâle.

Le Loup de Poncet le Preux , de Paris.

Ijt Lys des Juntes, de Florence, de Ro- me, de Venife & de Lyon, &c. Ils ont pris quelquefois TAigle de Blade , de Rome.

Le Lys blanc de Gilles Beys, de Paris.

Le Lys d'or d'Ouen Petit, de Paris , & de Guillaume BouUe, de Lyon.

Le Mercure fixe ^ de Blaife.

Le Mercure arrêté de David Douceur, de Paris.

Le Meurier de Moreî, de Paris.

Le Navire de Millot.

Le

t. <|. 11 confond ici MMnefnam d'une famille de iibxaiies de jPaxis k de ïoiticts, foit connue U ion

Mar(^ue5 des Phincipaux Imprim. 9f

Le Grand Navre de la Société des Librai- res de Paris pour les impreffions desPe* res de J'Eglife. Le Naufrage de du Chefne. Li^Occafion (\q Fo\itx.^ de Paris. h'Oeil de Vincent, de Lyon. UO/iv-er des Eitieniies, de Paris &deGc« neve. De Patilfon de Paris, qui eft celui desEf^

tiennes. Pe Sebafl. Chappelet, de Paris. De Gamonet de Genève, qui etl celui des

Elb'ennes. DeP. l'Huillier, de Paris. Des Elzeviers , d'An:î{lerdam & de Ley- den. UOranger de Zanetti, de Rome & de Ve-

niCé: de Toli, de Rome. \SOrme eyiiorvilié a un cep de vigne leloa quelques-uns des Elzeviers, d*Am(ter- dam & de Leyde. IJOtfeaît entre deux i$"f r^^»/ des Frobens ,

de Baie. La Vaix de Jean de HeuquevîUe, de Paris. La Pairnc de Courbé, de Paris. Le Palmier de Bebelius. D'Eilingrein. De Guarin, de Bâle. Le Parnajfe de Ballard, de Paris. Le Pegaje des Wechels, de Paris, & de

Francfort. De Marnef (i) ou Marnius & des Aubry^ de Francfprt & d'Hanaw.

D^

ancienne avec celle de Claude Mau^Uf ^a.âci h^'û' Cicrs d*Andié Wechel.

96 Marques des Principaux Imprim.

De Denys du Val , de Paris. Le Pélican de Girault , de Paris.

De François Hcger , de Leyden.

Des deux Marnefts , de Poidiers , Jeau &Enguilbert. Le Perfée de Bonhomme, de Lyon. Le Phénix de Michel Soly , de Paris.

De Pierre Leffen, de Leyde. Le Pin de le Franc.

De P. Aubert de Genève, d*Ausbourg.

La pique entortillée d'une branche ^ d'un

ferpent^ de Frédéric Morel, de Paris.

De Jean Bien-né , de Paris , & quelquefois de Robert Eftienne. Le Pot CaJféàQ Geoffroy Thory, de Paris. La Poule des Myles & des Birckmans, de

Cologne: & de Meurlius, d'Anvers. La Prejfe ou rirriprirnerie deBià'ms Afcen-

fius , de Paris. La Renommée des JanfTons d'Amfterdam.

De Hautin, de la Rochelle.

DeSigifmond Feyrabent, de Francfort. La Ro[e dans un cœur de Goriozet , de

Paris. La Ruche de Robert Fouet , de Paris. Le Sa^e de Sartorius, d'Ingolftad. ^ La Salamandre de Zenaro , de Venife.

DePefnot, de Lyon.

De J. Crefpin, de Lyon.

De Denis Moreau, de Paris.

De Claude Senneton, de Lyon. 1j2l Samaritaine de Jacques DuPuis,deParis. Le Samfon déchirant un Lion^ de CalenÔc

de Quentel , de Cologne. Le Samfon emportant les portes de la VHU

de Gazcj de Scîpion a de Jean de Ga-

biano

MARquHS DES Principaux Imprim. 97 biano ou Gavian de Lyon : & de Hu- gues de la Porte, de Lyon.

Le Saturne de Colinet ou de Golînes, de Paris , & quelquefois d'Hervagius , de Baie.

Le Sauvage de Buon, de Paris.

Le Sauveur du Monde àt'C'dXtXi ôcdeQuen- tel , de Cologne.

IjQ Sceptre éclairé àQ V^incent, de Lyon.

La Science de Lazare Zetzner, de Stras- bourg.

Le Serpent Mofaïque de Martin le jeune, de Paris. D'Euftache Vignon, de Genève.

Le Serpent entortillé autour d^une /încredn

. même Vignon.

Les deux Ser^:ens des de Tournes , de Lyon & de Genève.

Les Serpens couronnés entortillés d'un bâton enfermant un Oifeau , des Frobens , de Baie.

Le Soleil de Brugiot. De Guillard, de Paris. De Vlacq , de la Haye en Holî. De Bafa, de Venife.

La Sphère des Blaews ou Janiïbns d'Am- llerdam. Des Huguetans & Ravàud , de Lyon.

Il s'eil: trouvé aulTi diverfes éditions de Li- vres d'Hollande dans ces dernières an- nées marquées de la Sphère fans nom d'Imprimeur.

Le Tems. Voyés i'^^^^r;;^ comme ci-dc/Tus.

Le Terme des trois Mercures d'Hervagius, de Baie.

L'a Toifon d'^or de Camufat , de Paris. lom.LFart.lL E Le

çSMarî^ues des Principaux Imprinc.

IjC Travail dç. J. Maire, de Leyde. La Trinité dit Pillehotte, de Lyon.

De Meturas, de Paris. UUberté OU Fécondité d'Hubert Goltxius ,

de Bruges. Le P'afe ou la Cruche panchée ^ de Barth.

Honorât, de Lyon. La Ferité des Gommelins, d'Heîdelberg

& de S. André: & de David, de Paris. La Fertu de Laurent Durand, de Paris. Les Vertus Théologales de Savreux , de Paris. Le Vîéîorieux de Vincent, de Lyon. La Vigilance ou la Grue fur une Crojje ,

d'Epifcopius , de Bâle. La Vipère de S. Paul de Michel Sonnîus ,

de Paris: de P. de la Roviere, de Ge- nève, &e.

F I N.

\_>iiiver3îfa3

KBffOTHKA

Oftaviensia

T A*

9^

TABLE GENERALE

DES AUTEURS ET DES OU- VRAGES, fur lefquels on a rappor- té les Jugemens des Savans dans les Re- cueils des Imprimeurs, des Critiques, des Grammairiens, & des Tradudeurs.

lues chiffres ne [ont pas ceux des pages ^ mai-, ceux des Articles ou Chapitres ^ qui dans tout le corps de V Ouvrage font placés a coté de la ^première lettre de cha" que Article-.

D

Abbeville, Pierre^ 744 2 T P i.

Aben-Ezra, Abrahim^ yiç 53. p. li. *

<^'Ablancoart, Nicolas Perrot^ 9^0 339. P. ni.

Abram, Nicolas^ 5- 19 606. Abril <?« Avril, Pierre Simon , ^S^ t 1^33

Académie f^ançoife , 1 3^ Acciajoli ou Accievoli, Donat, 316. S 19

AccuïCms ^ Mariangelus^ 331 dWchcvy^ voyés Dachery.

Acidalius, Falens^ 4jl

Adam, Mekhlor ^ 244

Adelard, ^^^S Agellius, î;.Aulu-GeHe.

E 2 A-

100 Table Générale ^^vr Agricola, Rodolphe^ 25-9. 200. 811.

53.'? il Mais, D. V. 765-

$39. P. III. Alamanni ou Aîeman, Nicolas y 88z

^^^« Alberic, Jacques ^ 123

Alberti, Leandre ^ iio

Alderete, Bernard ^ 776

^'Alderete, Diegue ^ t. Garzia^ Aleander le Jeune, 'Jérôme ^ 491

Alegambe, Philippe^ 112

Alegre de Cafanate, Marc Antoine ^ 107 Aleotti, Jean-Baptîjie^ 1013

Alexandre ab Alexandre , 311

Alidofi, J.N. z». Pafchal. Allatius ou Allacci , Léon , 116. 5'46. 924 Allemans, TrW/^cî^^^rj- enLang.vuig. 1045- Alftcdias, Jean-Henri^ 269

^Altamura, Ambroife , 1 10

Alunno, François^ ^/66

Alvarez, 'Emmanuel^ 6f^

Amafasus, Romulus ^ le père & ^ n

Pompiîius, le fils/ ^"^^ Amelot de la Houflaye, 977

Amerbache, 3^^^», 34

A mer bâche, ^/>^, 25-9

Amyot, Jacques^ 935*

/'Amy, Bernard^ lô^.bis^ 6oy

Analiafe le Nonce ou Apocriliaire, 793 Analtafe le Bibliothecair«, 795*

ii'AndiWy., Roùeri Arnaud, 95*4

André de DefTchel , Valere, 127. 15-0.609 Andronique de ThefTalonique, 299

DaW Anguillata , Jean André ^ 983

Anianus, 792

Antefignan, Pierre, 708

Antoine de Siene, v. Siene Antonio, Nicolas y 128

Apol-

DES Auteurs. lof

Apollonius d'Alexandrie, 691 ^ ^ T t; '

Aprofio, y^n^el, 113 j'j.r.ii'

Arctin, Léonard^ 297, 801 jî9. P. ilU

Argyropyle, ^f^;?, 814^*=*"^^

Arnaud, Anto'tne ^ ç^S

Afcenlius, JoJ/e Badius, 6. 333

Afconius Pediauus, 273

Athénée, 280

^^ /'Aubefpine, Gabriel^ 487

Augullin, Antoine^ 23S. 397 Aulu-Gelle, oh fehn diantre s hgtilQ^ 279 Auratus, 't^. Dorât.

des Autels^ Guillaume^ J^f

Avanzati, Bernard^ 99S

Avanzo, François^ I0C6 Avril, Pierre SimoK y ï'. AbrîL ^'Ayala, Diegue^ v. Lopez.

B

B.

hcon^ Frafifois de V'eruhm^ 270

Badius Alcenfius, Jojfe^ v. AfcenHus. Bayle, 7S

après le Journal des Sav. de France. Baldelli, Fra^pis ^ lOOI

Baldi, Bernardin^ lOl.î

Baie or/ Bal eu s, jcan^ 15-8

^^Balmis, Abrahum^ 724

Baluze, Ejhenne ^ fjf

Barbarus ou Barbaro, Daniel^ loii

Barbarus , Ilermolaus ^ 314. 816

Birbofa, Artas ^ 329

Barezzo Barezzi, 988

Baronius, Cefar^ 237

i3arriento, Barthélémy^ 65*6

Darthius, Gafpar ^ 5'28.^/j.5'29

E 3 Bai-

102 Table Générale 2. T. T. L Bartolîn, Albert^ 15-7

5î. P.. H. Bartolocci, 102,

33^,. P. m.. Bartolomé, Jacques^ 1042.0. 3.

Barvoèt, Alexandre^ 217

de Bafa, oh Baza, Dominique ^ 3

Bafgapé ou A-Bafilîca Petri,.Ci^r/^j, 1026 Baudouin, Jean^ 948

de la Baune, Jacjues^ 605". §. 4

Bélier on Bélier, Jean^ 42

Bellarmin , i^(?^^r^, S<^ 2,37- 739

Bel o 11 o/z Bel Ion, P;>rr^, 932-

Bembe , Pierre , 7 70

Ben ce, François^ 886

Benedict, Florentin^ 7^^

Benoift 0;^ Benedid , y^»,. 481

Berain, 760

Berkelius, Abraham^ 5S9

Bernegtier, Matthias^ 499

Reroalde S^^'^^'^PV^ ^ le pere,"\ l:5eroaide, \j>i,,i,p^, ^ je fiis, _/ 3M

Bentram, Bonaventure Corneille ^ 736

Bertrand, J^ean^ 204

BelFarion , 8oi

<îV Beughem, Corneille^ 203

Beveregius , Guillaume^._ 569

Bignon, 5^^r(5/;2f , f26

Bigot, Emery^ j-gp

Billaine, Louis y if

de Billy, Jacques y 387. 873. 932.

Birague de Châtillon, Z^/î^j, 804

Bitrian, j^^-^^, 142. n. 4.

r>, / Guillaume Janfror^.l ,

B aew, < ^ \ a- > 46

•^ ' \jean Janlîon,j ^

Blancanus, Jofeph^ 202

Blancard û// Blanchard , Nicolas^ 5-87

BUiichot, P/Vrrr, 229

Bîanc°

DES Auteurs. 103

Blanc pain, Thomas^ 579 2. t. t. 1.

Blondel, David, 255 53. r n.

Boccace, Jea-^, 296 339. r. ul Boccalini, Tra-an , 64

Bodin, 7<?^;?, "^ 413

Boëce ^v/^ Boëthîus , <^V /.î Boëtie , Efiienfje, B'jïardo , Mathieu ,

782, 93i

^ , ._..,.„, 992.

boileau, z'. Des-Preaux. du Bois 6/^ Bolîus, Simon , 388

Bois-, 980

Bjlduanus, Paul, 184. 196

Bollandus, Jean, 241. 5-37

Bombergue, i).r»/>/,

Bombevguti, Daniel, 4

Bon a, Jean, 96

Bond, Jean, 522

Bongars, Jacaues, 453

Bonitace , ^Baltafar , 183

15^ /f.-^--.- -O/:

jjuiiitaLc, aairajar, 105

Borremans, Antoine^ 586

Borrichius, Olaûs, 175

Borromée, Frédéric, 163

Bofcan, 7^^;?, 1027 Bolius, z'. du Boîs.

Bottrigari, Hercule,

Bouhours, Dominique, 141. 75 Bouillaud 0/^ Bullialdus, Ifmaël ^ du Boulay ou Bulaeus, Cejar Egajfe Bourdelot, Jean,

Bourdin, Gilles, 375

Boxhornius, Marc-Zuer, ^-QO

Bracelli, Jacques, II9

Braffeur, Philippes , 154

de Brcval , 946

Brice, Germain, 344. S25. his

Briec, Ph:l:ptes, 172

Brodeau, ^t*^» Brodasus, 366

E 4 Bro

1015 141. 758. 971 -.26

486

A T.P.I.

104 Table Générale

Browerus, Chrifîofie ^ 471

53- P. Il* Bruccioli, Antome ^ 1016

339. P.IIL le Brun, 600

*^*- Buceliii, Gahr'iel, 103 Budé, Guillaume ^ 343. 698. 824. bis Bulaeus, v. du Boulay.

Bumaldus, '^e an Antoine^ 122

Buriey, Guaher^ 194

Bufœus, yea-4^ 45*0

Bufchius, Herman^ 337

Buxtorf , 12^^'^ !^ P^^ ' ^^^' 7^^- 74g

'\j^^» le fils, 728

v^Alcagnlnus, Cttlitis^ 328

Calderin, Domice^ 30^

Calepin, Ambroife ^ 630

Callidius , Corneille de Loofs ^ 145*

Camaldule, Ambroife^ 815'

Camerarius, Joachim^ 380.861

Camerarius, Philippes^ 480

Camufat, Jé*^», 23

^er Caudale, François de Foix^ 884

Candidus December, P/Vrre-, 805" #/» Cange , Charles du Frefne , 574. 641 . 690

Caninius, ^nge ^ 701

Canifîus, Henry ^ 449

Cano, Melchior^ 231 Ganter, Giiillaume^ 5'9- 383. 864

Ganter, Théodore^ 403 Cantoclarus, -z;. Chantecler.

Gapella, A/^rW^^. Tkf/^. F^/. 289 Capnion, 'Jean^ v. Reuchlin.

Caramuel, Jean^ 614. 667

de Cardone, Jean-Bapùjîe^ 229

de

DES Auteurs* lof

de Carmone, 5^. Gérard^ 823 ^.t.p.î;

Caro, Anmbal ^ 981. ^^-f îj. p.n.

Carrion, Z/0///J-, 4io339.P.iag

Cartari, Vincent ^ 982. ^'^^ Cafanate, v. Alegre.

de Lis Cafas, Chnfiofle^ 775"

Cafaubon , Ifaac , 45*7. pOi

Cafaubon, Affr/V ou £/??^ry > 5*39

Cafellins, Jacques Durand^ 443

Caffandre, 964

Caffiodore, Magn. Aur, Sénats 789

Callalio, Jofeph , 464

Cailell, Edme OM Edmondy 731

<^^ Cîtftel-vetro, Louis ^ 376. 1019

Caflricome, Pancrace^ li\è Catalogues Anonymes des Bibliothèques

du Duc de Bavière, 212.

de Conllantinople^ 214

de Lcyde, 215*

du Louvre, 219

de la Chine, 213

du Card. Barberin, 227

d'Hcinfius , 227

Catalogues de Libraires^ xof

Caulfin, Nicolas y 16^

Ceba, Anfaldoy 102 1

Cenforin , 283

Ceratîn, Jacquts^ 341

delà Cerda, Jean Louis ^ 5-0 2. 630

Chalcondyle, Demetrius ^ 695* Chalvet <>// Calventius , M&thlîu^ 941

de Champagne, Jean^ 997

de Chantecler , Charles , 896

Chanut , 974

Charifius, Flavius Sofipaiir^ 624

Charpeiiûcr^ 1S9^9^'^

ic6 Table Générale 2. T. p. L Checque oh Cheecke, Jean^ 839

;*. P.ii. ^/^Chelne, André ^ 132

J39.P. III. Chevalier, An. o'ine Raoul ^ 73^

*°^' Chevreau, Urbain^ 5-44

^^//^ Chiefa ou ab Ecclefia, Franpis Aug,

124 Chiffiet, 1? terre François ^^ 561

Choutt, Jacques^. 3I

Chrv.lHen, Florent^ 415*

Chriltophorfon. 3^^^^! ^44

Chrylbloras , Manuel ou Emmanuel ^ 691 Ciaccom'us, Pierre^ 389

Ciccron , 1 63

^^ Cinq Arbres, 7^^;^, 734

Giofani , Hercule , 404

Claufer , C'-mrad ^ ofl

Gle'Tienc, Claude^ 229

Clenard, Nicolas^ 699

Coccejus, jean ^ 466

Coëifeteau, Nicolas^ 943

/^Coiiite, François^ 249

^^ (Jolines, i'/V^o?^,. 15*

G/illetet, Guillaume ^^ 130

Col orniez, i-^^z/z/, 69. 137

Coinb-fis, François^ ^$6. 926.

Comenius, Jean Ar/ios^ 634

Cornes o;z ^^ Comitibus 0;;^ Cond, iVo^V,

8-0 Gommandin, Frédéric y ^6^

Comm-cWu^ Jernme^ 37

Conftantiii, Robtrt^ 5*9. 435-. 686

Contarini, Vincent^ 469

Contî, Natale^ î/. Comes. ^é" Cordes, J^iin ^ 222

Cordier, Balta'ar^ 5*08.918

Cordier , Jean Mart.m , 1042

Cor-

6o5.

©ES Auteurs. icy

Gornarius, Jean^ 843 2. t. p. r.

Corradus, (Ju'wt. Marins ^ 6j-i 5a. P. 11. de Cortegana, Dïcgue ^ z\ Lopez. 3^^. P. m.

CoïTàrt, Gabriel^ 5*41

Coulomby , 946

Cou 11 II, Louis ^ 970

Courant, Pierre^ 579

Covarruvîas, Sehaftien^. 778

Cramoify , viV^^/Z/Vw,. «* 22

CrafTo, Jean Paul, 8y8

CralTo, Laurent, 73- 171

Crailon, 7^^^^» ^^'^

Crefpin, Jean, 31. 683

Crinitus, Pierre, lôf. 321

CriTpe, Jean-Baptifie, içS

Critiques de THift. Byx. 603

Crocus, Corneille^ 654 ^^/^ Croix, V Crucejus. de la Cro{x-du-Maine,/r<?»p;V Grude,iig

Crowxus , Guillaume , 97

Crucejus ou délia Croce, Annihal , 866

Crucejus ou de la Croix , Emery, 497

Cruckius , Jacques , 476

la Crufca , Academ, de Flor. 767

Qxui^r , Herman , 860

Cujas , Jacques, 406

Cunacus, Pierre, 896

Cupcr, Gilbert, jS^' Cydonius i^. Demetrîus,

Cvriaque d'Ancone , 298

Cyrille. 676

D

.Ablancourt v. <^Ablancourt. Dachery, Luc ^ 5-63

E 6 Da-

ic8 Table Générale a.T.P.l. Dacier, André ^ 5-97. 979

53.P. lî. Dacquin, ou ^'Hacquin , Aquinas, Pht- 339.,P. III. lippes ^ 729

Daillé, Jean^ iff

Dalechamp , ou de la Champ , Jacques ,

421. 890 Danet, Pierre^ 63S

de Daniel, ou Danielis , Pierre^ 40^

éoâ,

Daufquey, Claude^

493.609.914

December v. Candide.

Delfau, François^

SSO

Delrîo, Marc Antoine^

440

pemerrius Cydonius,

b'oo

i)empfter, Thomas^

161

Denys d'Halicarnalîè,

5*3

Denys le Petit,

790

Defpautere, Jean^

644

pes-Preaux , Boileau^

140.^94. 97 6

Diana, Ayiton'tn^

9^

Didyine le Grammairien,

291

de Dieu, Lcms^

743

Diomede le Gramm.

621

Dolce, Louis ^

991

Dolet, Eftienne^

26.746.93i

Domenfchi, Louis ^

994

Donat, JÈl'ius^

28^622

Donat, Jérôme^

318.821

Donat, Marcel^

424

Doni, Antoine François y

113

Dorât, Jean^

233.401.406

Dorlandus, Pierre ^

loS

Doula, Jean le père,

434

Doufn , Jean le fils,

417

Draudius, George^

468.73^

Druiius, Jean^

h Due v. Fronton»

df

DES Auteurs.

109

de Dudinck, Jojfe^

"9,.T.P.l-

Dupkix, Scipioyj^

7)"2. J3.P.II.

Duryer, v. Kyer.

3 3 9. P.IIL,

«06.

A'j llCclefTa, z'. ^^//^ Chiefa.

Egnatius, 'Jean Bapt.

123

Eilingreîn, Guillaume^

S3

Elic Lévite,

721

Eliius, Philippe^

106

48

^Damel, ->

Epîphane le Schoîaftique,

7S3

Epifcopius, Nicolas^

q^

Erafme, Didier^ î?* ^^'P- 339- 647. 832.

Eratofthene,

271

Erhard, George^

461

Eniflius, Henri ^

223

Erpen, Thomas^

74i

ErythrîEUS, Janus Nicius ^.

iij?

Efcobar, 0;^ Efcovar, François^

838

des Eiîars , Nicolas d'Herberay ,

9^0

Ellienne de B}2ance, v, Stephanus.

/é-j Eftiennes, Imprim.

7

Edienne, Robert I.

8.63^

Eûienne, Charles^

0. 68 1

Ellienne , Henri H. 11. 420. 68 j*. 748'. 892,

^Robert H. ->. ^Antoine , -^

937

12. 13.

Etymologicon Grec,

67f

E 7

Eu--

iio Table Générale Eunapius, iç^

J; P II. Euûathius , de Thejf. 293. 787

J39. pniL ^'Expilly , Claude , 74f

605.

X? Aber v. du Faur, h le Fevre. Fabricius v, le Fevre.

Fabrini, Jean^ pSf Fabrot, Charles Annibal^ 604. §. 2. 690

Faletti, yerôme^ 10 j

Fanucci, 'Thomas^ 166

Faret , 946

Faria de Souza, Emmanuel^ 1039

Farnabe, T'humas^ 5-21

Fauchet, Claude^ 130- 939

i^/^ Faur deS. Jory, 'Pierre^ ^16

Favorin, Var'm^ 678

Félicien , Jean Bernaràin , ^l'j^bis

¥t\\,Jean, 567

Fergo/zFreg, Chriftofle ^ 221

Ferrari, 0 Slave ^ 768

Ferrarius le Beiiedi(Sbiny 907

Ferrini, 118

/^ Fevre de /G/^j/, "1 frère? -77 V

la Boderie , \NîcolasJ ^^^^^^ ' '^^ le Fevre, Nicolas^ 45*4

/^ Fevre, 'Tannegîiy ^ ^7^'S4S 9S^

le Fevre , A^ne , ^96. 979

Fichard, Jean y. 204

Ficin, Marfile ^ 820

Fil2, 763

Fine, Oronce^ 836

Fhccus, l/err'îus^ 6iy

Flechier, Efprit^ 973

FlQridus Sabinus, Franfols^ v. Sabinu^.

Foç-

DES Auteurs. in

Foëfius, Anutius^ 888 2 ^ p i

Foires de Francfort, 206 ^j. p. jj. ' de Foix de Candale i\ Candale. 339. p. m.

Folieta ou: Fogliete, Hubert ^ 119 ^^*^-

Fonfeca, Pierre^ 893

Forlter, Jean^ 72.6 Fortius de Riiigelbcrg, Joachim Steerck^

260 du Forré,-:;. Mariilly.

Fournier, Guillaume ^ 373 P^oxius Morzillus, ^'. Morzîllo.

Frachetta, Jérôme^ 986

Freher , Marquard^ 45-8

Freigius, ''Thomas^ 166

Freinshemius , 7<^^-^7 5*3^

Frelon. Imprim. is) du Frefne, Charles ^ z>. au. Gange. du Frefne, Raphaël^ v Trichet.

de Frey mon , IVolfgang , ' 204

Fris ou Frifius, André ^ 49

Frifchlin, Nicodeme ^ 660 Yx\^\\i%y^ean 'Jacques^ 5*9 I9<^

Fr'zon, Léonard^ 176

Froben, /l^^^'^P^^V,"!. 33

' yjerome\^\:\\%^j ^^

Fronton le Duc , 479. 909

Frulius, André ^ 6sS

Fruterius, Luc^ 374

Ful^ence Planclade, 623

V_J Addi , Jacques , 6$

Gale, Thomas^ -^^f

Galeotii, Barthélémy ^ 12a

(aakfinus, Pierre y 874

Gai.

a.T.P.I. Si. P. II.

.Î39. P. m. 606,

ï L2 Ta b

Gallois P. le Gallois, Gâret, ^can^ Ganiier, Jean^

L E G E

N E R A L E

229. 25-1. 5-5-8

Garzia ou Graciai! d' Alderete , Diegue^ 1 03 £

Garzoni, Thomas^ Gataker, Thomas^ Gaudin, Jean^ Gâumin, Gilbert ^ Gaza, Théodore y -Gelenius , SigifmoTjd^ Gelli, yean-Baptifte^ AGelliusz;. Aulu Gelle. Genebrard, Gilbert^

267 5-14

306. 694. 809

830

IC04

737.889.936

Gène? deSepulveda, Jean^ i^. Sepulveda.

Gennade de Marfeille, Gerberon, Gabriel^ Gerhard, Jean^ Germain, Michel^ Gefner, Com-ad^ Geulîus, Jacques^ Ghilini, Jérôme y Ghino, Léonard^ Giffanus, Obert OM Hubert y Gilles, Pierre^ Gîraldi, Lilio Gregorio^ Girard , Giry, Loîuî^ Gifelin, Vtdor ^ Giudicî , ou le Juge, Jean^ Glarean, Henri Lorit ^ Glofl^ires, ou Vieilles G lofes, G car, Jacques , Godefroy, Denis ^ Godefroy, Jacques^ Godoi, Pierre^ x^. Gonxales.

8i

Î7i 88

. 1-77 5-9.368.608.684.8^1

f92

73

990

445-. 901

835-

167.356

960

422

looS

36

627

•604 §.2,

47^ 487.11.2

€0*

DES AUTEU R S. II3

GoVms, Jacques, ^^S z.t.t.x,

Go\ii\\xs ^ tiubert ^ 4^53. P. il.

de Gomberville , Marin le Roi ^ 185- 339.P. UI.

Gonzales de Godoy, Pierre y 1042.11.6. ^^^^

de Gournai, Marie le Jarf, 75*0

de GouffiiinviWe^ Pierre^ 561 Gracian, Diegue^ v. Garzia.

GïX'JiVLS^ Jean George^ 5*70

de la Grange, Ifaac ^ 465*

Grant, Edouard^ 683 de Grante-Mefnil , Grentemefhil , v.

Paumier.

Graverol, François^ 176

de Grenade, Louis y 1034

Grevin, Jacques^ 932,

les Gryphes , Sebaftien^ '\ ^

Antoine^ &C.J '

^ . r^f^» Frédéric le P. \ ,^0

Gronovius <'^ i^ iriio ^ 44^ \jacques i^rnSy j ^^

Grotius, Hugues^ 5'04. 916

Groulart, Claude^ 898

Gruter, 7^"^?^, 483

Gr>né 0;^ Gryn, Simon ^ 346. 826. ^/.f

Gualtherus, Rodolphe^ 879

Guarini de Vérone, 3021

Guarino, Alexandre^ 996 .,

Guillelme, 7^^^^ 39^

Guinther 0/^ Winther, 5^f<î;;, 05*9

Guyet, François^ 518

Gymnique, Jean. 38

H.

H

Acquin v. Dacquin. Hahnpol ou Hagenbut, 'v. Cornarius. . Halkrvord, Jean, 59-74

du

114 Table Gen

E R

A L E

2. T.

P j^ da Hamel,

963

53. p.

li. * Hanckius, Marti» ^

191

339. P

' Ill« Hardouin , Jea» ,

601

6c6.

Harold, François^

III

Harpocratîon , VaUre ^

672

' Heidel, U^olfgan^ Erncfl ,

614

Heînfius, Daniel^

229

.ri7.922

Heinims, Nicolas^

^2.7.^5-7

Henric -Pétri,

36

Kenriqucx , Chryfoftome ,-

IC4

Henri de Gand/

Henfchenius, Godefroi^

241. 3:^7

Herauld, Didier^

472

Herbd, Jean^ v. Oporin

Hermaiit, Godefroi^

2-;3

^66. 961

Herodien ,

691

^'Herouval , Antowe de Vion ,

S6S

de Herrera, Thomas^

106

Hervagius ,

36

Hervet. Genùen^

^^ 934

Hefychius Grammair.

^7i

H erat , Antoine ,

38

-mX.Jofeph,

688

Hiug, ï;. Juda,

Hoelzlin. Jeremte^

S^3

Hoefche) ius , David ,

210.

470. 905-.

Hôlftcnius, Luc ^

n^'9^3

Hanoré d'AutUB,

81

Hoofdius,

J046

Hornius, George^

.;3

Hotmail , ou Hotoman , Fr

rnfois

) 407

Hortinger, Jean Henric

102

Hoy, André,

7c6

Huarte, Jean,

25-7

Huet-, Pierre Daniel^

Hum-

DES Auteurs.

iif

Humfred, Laurent^

^^^ 2. T. î. L

Hyde, Thomas^

2.2.5" 53. p. II.

3 3 9. P. m

1.

1 Ldefonfe de Tolède,

6o6.

Si

Illyrîciis, Matthias Flaccias^

83

Imprimeurs Anglois,

50

Hollandois ,

44

Polonois ou Sociniens,

5-1

Imprimerie du Vatican ^

Ti

du Louvre ,

fl.ipis

Index des livres défendus,

77

Ifidore Mercator,

794

IfidoredeSevilIe,

81.290

T

J Acobde S. Charles, Louis, gi.ioj. 21g

Jacobilli. Louis ^ 124

James, Thomas ^ 208 Janfûii, Nicolas^ v. Jenfon. JanfTon, GuilL Jean, &c. v. Blaew.

de Jarava, Jean, IQ^V Jean de Sarisbery,^;. Sarisbery.

Jenfon , Nicolas , I

^.Jérôme, 80.779 du Jon , V. Junius.

Jona de Cordouë, 71S de Jonge, ^•. Juiiius.

Jonllus, Jean^ 199

Jofeph, de Gafpi R... 723

de S. Jofeph Ange , 743

Joubert, Laurent^ 745*

Jourdain, Antoine^ 730

Journal des Savans, 7S

Jove

116 Tabie Générale

^.T.p.T. Jove, Paul, 5S

53. P. n. JudaHiug, 71^^

éo5* ^*^^^' 5"^^'"^ ^^^ ^^ J^^"^' François, 427

Junîus o/z de Jonghe, /f^r/V;^, 382.862. les Juntes Imprim. Btr;?. PW. &c. f

Juilinien, FaMen , 6^.87

Juftinien, Michel^ 119

K

K.

Eckerman, Barthélémy^ 268.447 Kimhi, David ^ 720

Konîg , G^or^^ Matthias, 1S

L.

LrAbbe, Philippe y S']. f)f> ^41. 666. y^^ Labbé, Charles^ 473

Laè'rce, Diogene ^ 192

Laetus, Pompomusy 313

i^^ Laguna , André ^ aôy. 848. 1032

Lambecius, Pierre ^ " 218

Lambin, Denys ^ 377. 8f 4

Lançelot de P. R. 668. 689. 714

Foj'é'j f;^for^ Port Royal. Landîno, Chriflofle^ 1003

Langbaine, Gérard^ 431

Langius, Charles y 371

Langas, 7^^;^, 840

Lapus Florentin. Caûillon. t. Birague. Lafcaris, Conflantin^ 696

Lafcaris , 5^^^;^ yf;;^r/, 32'3-99^

Latîno Latini, 408

«^^ Launoy . 'Jean ^ 139. 24S

Laurent, Jean^ 5'23

de Laval , oyo

de

2. T. ?. I.

DES Auteurs. 117

de Lebrixa, 1^. NebrilTenlîs.

Ledius, Jacques, 439 s'j.'p/n.*

Leonicciie, Nuolas^ 827.995- 339. P. III.

Leonique Thomé, N:colas , 828 ^°^-

Léopard , i^^«/, 372

Leunclavius, 3^^^;/, 409.883

Liiias, George^ 160

Lilius, Guillaume^ 65*3

Linacer, Thomas^ 646. 82Ô

Lindanus , Jea^z Antonide , î-'. Vanderlin-

den. Lîndembrog, ÇErpold^ *^

ou, < Frédéric^ > 495* Lidembruch, [^Henri^ J

Lîpeii, Martin^ 76 Lipfe, 3^^/^, 229.437.662

de hocreSy Ferry on Ferreoly 142.15-5'

Lombert , 975*

Lomejer, 'Jean^ 229

^^ Longe-Pierre, 602

Longin, Denys Cajfius^ 5-5*

Lopez d' Ayala , £)/>^/^^ , 1028

Lopez de Cortegana, D'iegue ^ J030 Lopez d'Eftremadoure, Diegue^ 1029

Lopez de Tolède, DlegHe ^ i^Sf Lopis Stunica, plutôt

Lopez de Zuniga, Z)/Vg-/<é', 347

Lubin, Eilhard^ 477

Lucius, Pierre^ 107 Z). ^^ Luines î;. Laval.

<^^ Lunebourg , Augufte^ 614

Lupus, C/^rÊ"V/V», 25'2. 5'5'9

Lufcinius, Ottomarus^ 62 j

Luther, Martin^ 1043

Lycofthene, Conrad. 5-9

M.

ii8 Table Générale

». T. p. L

5?. p. II. M.

J39. p. m. -jà

'"'• JVlAbilIon,^^;., n?

Macrobe, Aur. Amhr, 7'heod. 284

Magini, Jean Antenne ^ lOIO

Maigret iMeygret, Louvs^ 475»

Maire , Jean , 47

<^^ Malherbe, François^ 749.944

Mandolio, trofper^ 116

Les Manuces Imprim. a

Manucelefils, P^a/, S31

Manuce le petit-fils , AUe^ 41 8. 609. 1024 de Marca, Pierre ^ 245*

Marcellus, Nomus ^ 620

de ^X'XXQxW^^ Théodore^ 460

Maretri, /-^^^/o, 984

Mariana, Jean, To;6

^^ Marolles, .4f/V/?7^/, 228.962

de Marfilly , Paul Antoine , 95-7

de Sainte Marthe , Scevole , 131

^eMart'gnac, 598.978

Martinius, Pierre^ 73^-885'

Malius, Andréa S^y

MafTon, Jedn Paptre^ 432

Matamore, Alfonfe Gar/îas^ I2y

Mathieu Tofcan, Jean^ v. Tofcan. Maturantius, François^ 162.

Maucroix , 967

^^MaulTac, Philippe Jacques^ 5*07

de MediniJa & Porres , Jean Antoine^

IC42. n. 5* Méetkerque ou Metcherque , Adolphe , 705- Melanchthon, Philippe^ 25-9.364. 847 Ménage , Gilles^ 564. 7^6. 769

Ménard, Hugues ^ 5-24

6o6.

DES Auteurs. 119

^2 Mendoza, Ferdinand^ 238 ^^ ^^ p^ j

Mercier, Jean^ 378. 733. 85-7 si. P. li- *

Mercier des Bordes, Jofias^ 463. 908. ^J^. r.m. Mercure favant, 78^"^

après le Journal des Savans. àe Merouvi'Ue, Charles^ 605'. ^.4.

Merula, George, 308. 818

de Mefmes ou Memmius, Jean-Bapt/Jîe ^

•834 îvleurfîus, Jean^ 15-2. 498. 690

^^ Mexiriac, Claude Gafpar Bachet ^ 496.

945* de Milanges, Stmon^ 32.

/e Mire ou Mirseus, 89. 109. 149. 211 Modius, François^ 419

Molière , différait du P. Comique , 946 ^^ Molina, Jean, IC42. n. 2

de Molinet ou Moulinet, Claude y 576 ^/^ Montaigu , Richard^ 915»

Moquot, Efttenne^ 712

f Guillaume , "^

/fj Morels i 7^^«,

/Â;z/?r//?2.i Fr^^^r/V Tancien, «^ ^^

VClaude, J

Morel, Frédéric le jeune, 45-9. 906

Moret /../..>.. {>Xy^^J> 43

Morus, T'^o;»^/, 338- §31

Morïillo , i'^^^/?/V« F^^ , 35- 5*

Mofchopulus, Emmanuel J 677. 693

Mofellan, Pierre.^ 331

Mofer, Barthélémy^ 203

^^ /rf Mothe-le-Vayer. v. le Vayer. </» Moulinet, v. Molinet. Mountagu. v. Montaigu, MuQckerus, Thomas^ -fço

Muniter ,

ïio Table Générale «.T.P.I. Munfter, Sehaflten^ 933-

5Î.P. IL Muret, Marc Antoine y 394-877

339. P, ill. Mufculus, M^olfgangy 849

^*'^« Mutius, 792.

j n/r 1 r C Arnold \ o

N

N..

Annius, Pierre y 361. 837

Nardius, Jean ^ 5-16

Naudé, Gabriel^ 200.229.243

Neander, iJ^/V.^^/, 887

Nebrifïènfîs ou Lebrixa , JElius Anton.

330. 645-. 774

Nicodemo, Léonard ^ 117

Nicole, 263

Nivelle, Sehajlien^ 22

Nizolius, Mari us ^ 631 Nonius, V. Marcellus. Nonnius, Pierre ^ v. Nugne^.

Nonnius Pincianus , Ferdinand y 35-8

Nortwegue, Jean^ 162

Nugaez, Pierre Jean ^ 703 Nugnez de Guzman. Ferdinand ^ v. Non- nius Pincian. Nunnefius, z'. Nugnex.

G

o.

Bfopcus, Vincent t 897

Officina Latinitatisy 6^y

Oldoîne, Auguflin^ 124

Oporin. Jean^ 35-

Orefme ou d*Orefmieux , Nicolas , 928

'^'Orléans, Louis ^ 441

Oiîus ,

.1

DES Auteurs. iit

Ofîus, Ff//>, 4^9 2 T. P. T.

(n'walde Schreckenfufch, Erapme^ 869 ^'^Vm

vjttms, /^^;? Heyin^ 761 606. Ouiue-bled. z;. Vatabic

Oylelius, 7^^f«^-r, 5'<5o

p

P.

Acius de Berîga, 'Jules , 915

Paeanius, Sophifle^ '78£

le ^age, 3^^.««, 109

Pagnînus, Santés ^ 725' ^^^Paimpont, î^. Vaillant.

Pajot, Charles^ 635*

Palmerius, ^'é'^» 7lf^//^r, 475*

Palmerius, Matthias^ 805

Pamelius , 7^<r^«^j-, 399

Pancirol, G«/, 204

Panvini Onufre^ 121 Papebroch'ns , Daniel^ 24i-5'37

r^ Paris, Bernard^ 744

Parrhalius, Janus^ 33^

Parthenio, Ô./r/^i'/fw/, 939

Pafchal Alidolî, J. N. I2Z

Pafor, George ^ 5" 34 PalTerat j'^^^î 428.610.630

Patin, Charlei^ 5-83

Patîffon , Mamert ^ 17

Patru, Olivier^ 25*0

Paul D'ucre, 617 Paumîer de Grente-Mefnil, Jacques^ 143 <^^ /d Piufe, Jean^ v. Plantevit.

Pearfon, Jeaa^ ^6j Pediaiius, v Afconîus.

Peletier, ou Pelletit*r, Jacques^ 74^

Pelliflon Fontanier, Paul^ 134

Tom.LPm.n, F Pd-

3i-9. P. in. 606.

122- T A.BLE Générale

z.T. r.i. Fellini, Fompcio, IC07 ïfn^p^'.n l^t^ililîier <y« Pel licier, G«/7/^«w^, 357

Pena Penia, Jean^ 841

Peniiot , Gabriel^ icf Perceval c/z Perzivalex, André, Pertgrinus, î» vbchott.

Pcriander, Gilles^ 146

Perier , Thomas^ 741

Perioiie, 'Joachïm ^ 702.845-

Perraut, C7>.2/^^, ^Pi"- 9/2.

dpi Vtxxon^ Jacques Davy ^ i\()

Perrot, Nicolas^ 303.8C6 Perrot d'AbL Nicolas , v. d'Ablancourt.

Perlona ou Porlena, Chriftofle, 812

Perau, De//ys^ 5^3 9^1

Peut, Jacques^ 599

Petit, Pierre^ 593

Petit, Samuel i 5 30

de Petra, Gabriel^ 903

Pei Turque, François ^ 295"

Vcir<i]\\s , rheudore^ lc8

Peiri, Suffrïd^ 147

Philaiider Guillaume ^ 363

Philelphe, François^ 307.8'O

Ph(.;tius, 5-6

Phrynichus Arrhabius, 669

Picolomini, Alexandre^ 1020

Pie, 'Jean-Baptîjle^ 34S Pie U. Pape, dit auparavant

/£neas Siivius Piccolomini, 500

Pierius Valerianus, Jean^ lyô

Pigafetta, Fh/l.ppes. 1009

Pighius Vinand, £/?/>??»<•, 433 Pincianus, Ferdinand i». Nonnius.

TÎDéo ^ Thor/iûs i ff^

^u?[nQt ùqNoioy, Antoine y 93 a

P.rc-

DES Auteurs. 123

Pirckeirner , Biltbald, 830 2 T. P. L-

Pithou, < K^''""'^. \ frères, 4'4 ^^^ p-"^-

y^trançois ^j . ' ^ ^ 606.

Finfcus Samuel^ 602. §. 3

î^ il feu s, 7^^;^, 15*9

Planciade Phciade, v. Fulgence.

Planrevit de la Paufe, 7^^>?,, \o%

Plantin, Chrîftofle^ * 4I

Planudes, Max. me ^ 799

Platon de Tivoli, 831. ^/J

l'iutarque, 163

Pocciantius, TH/Vi'é'/, 118

P oggiu s , 5^ t?^« Fr^>^j: rx, 301

Pogianus . Jtiles^ 866

Politi, Aânen , 997

Politîen, y^??^^ B^^f», SifS'?

PollUX, JîiliS^ 2SÏ.6 o

Pomeî, Fra}7^o'îs^ 636

Pompejus, hefius ^ 617

Ponce de Léon, Gonfaîve Mr.rin^ 88r Pontanus o;< Bruck , Jacques^ 4S2.663.

910 Pontanus, Jeanjovlen^ 179.320

/^ Popeliniere, hancelot Voifm^ i8q

CAulone , ^

Parcacciiî, Thomas -, ç^^

Porfena, Chrifîofle, z\ Perfona. de la Porte, 7^^» Baptifle^ 61 S

Portenare, /ir/^e , j20

d'^s Portes, Philippe 234

Port Royal, 94. 244. 606. 7^7. 772. 95-3.

95-9. ^oyez aujji d'Andilly, Laiicelot^

cie Saci, &c.

F 2 Pof-

1J.4 Table Générale

2.T. P.î. l'oiTevm^ ylKtoJKe, 60 85". 207

^' ^p^i'iT P<^^^"î Pierre, v. PoulTines. 339. P. m. poii^]^ Guillaume, 741.872

^> Pouffnes, P/V/rf, SS3'9^y

delVoiiQ^ PutcLiiius, 7///^/, 121

del Prado , Laurent , z'. Ramirez, Precîfufes , 75-5'

Pricsus, Jeaii, yjl

/^ Prieur, PhiUppe^^ SS^

Prifcîen, 625*

^^ Pure, 965-

Puteanus, Erycîus ^ 124.229. 503

Puteainis, Jules ^ t.Pgiio. Puteanus, Pierre ^Jacques ^àic. i^.duPuy. Putfchius, £//>, 436

du^xxy^ Pierre i^ Jacques^ frères, 226

Q-

vi.Uenfledt, 3^c-^« André, 66

Quentel, Pierre, Arnold^ l^c, 38

Quefiiel, Jofeph^ 226

Quefnel, Pafquier^ 5S0

^^ Quevedo Villegas, Franfois^ 1038

Quintiiien , 5-4

R

R.

Ader, lïJatihieu, 492.912

Ragaeneau J. 611

Rainold, y<.'a?s, 25-5-

Ramirez de] Prado, Laurent, 5-27

Ramus o-« la Ramée, Pierre, 657. 704.

747 Raphelengîus,. /r^^/p/V, 45-

Rapin, René y 70. 174. 1S9

Ra-

DES A^U T E U R S. 125'

Ravifius Textor, Jcan^ v. Textor. a.T.T.i.

Raynaud, Théophile^ 93 î'-^-"',

Reinefius, Thomas, 5^5 ^6

Renouard , 940

Refcius, Ruti^et\ 39

Reuchlin, Jea»^ dît Capnîjii, 316

K\\qy\ixïVlS^ BjatHs Bîldtîts , 35'2

Rhodomaniius, Laurent, 438

^^ Ribadeneyra, Pierre, 112 Riccobon, Antoine, 120.413.895'

Richelet. 'Pierre, 762

Richer, Eàme , 258 Rigaad , Nicolas-, 509. 690. 919

Rittershuys, Conrad, 45*6

Rivet, André, 90

Rivius , yc^;^, 35*9

Robert Ton, Guillaume^ 688

Robertcl, François, 371

Rocca, Ange, 2 20 Rodeilie, Pierre, 6o2.5.2.&605'.§. 5-

Rodigin, Lo/f/'j Richier C^vl. 325*

<^f /^ Roque, 78

de RoÇoy, Claude Fit art , 93 a

^c Roffis o/z le Roux, F^V/^m ou Vincent^

1'. Erythrœus.

Rofweyde, Heribert , 241.484

/^ Rouille </« Rovillius, 28

le Roy 0// Regius, Louis, ^67.93:5

le Roy, de Haute-fontaine, 968

Rubens, Philippe, 45-1

Ruelle, 7^^;^, 340-^33

Rufîn, 780

Rupert, Chrlftofle Adam, 505"

Ruiilius, B:'rnardin, 204

é/» Ryer, Pierre, 949

F 3 Sa-

126, Table Ge XERALE

i.T.P.I,

53. P. II. S.

3Î9. P.IIL 6c6.

OAbinus, Franc. T-oridus ^ 204. 35'r

^£? Saci, Ifdac le Maffîre ^ 95-6

Sallo ou d'Hedouville, 78

Salviati , Léonard ^ ^71

Sambucus, Jean^ ^çjz

Sanctius ou Sanchez, François ^ 429 661.

710 Sanderus , j^^^tct^e^ 15-3.216

Sa n d î u s , CI: r}ftofie , 1 co. 1 90

de S-âtiO^xy ^ Jeay: ^ 2Ç1

de SaumaiTe , Claude , 5-11

^a'^SaulTûy, Aridré^ 133

Savaron, jean^ 467

Siiville, Heyrn^ 474

Scaino, Marc- Antoine^. 1017

Scala, Barthelemi^ 317

Sca'igcr, Jules Cefar^ i6S.362.65'0 846 Scaliger, Jofeph Jufte^ 235. 446. 8c^9

Scapula, Jea>2^ 6S7

Sc-àmws^ Terencc^ 619

Schabiai, i^^^^/?^, 10 1

de Scheliiraate, Emmanuel^ 25*2

Schildius, Jean^ 604. §. 3

Scbmidt, Erafme ^ 494

Schonaftes,{G-;.} ^^-7.- .J6^

Scholiailes Dauphins, autrement^ Fario- rum^ de Paris, 605-. §4

Schott, André ^ J26. 163 485- 911

Schott , Gafpar^^ 614

Schrevelius , Cornélius , 5-33. 604. §. 3

S^ci.ence de THiftoire , 1 S7

Sciop*

n E s Auteurs. 127

Scîoppius , Gafpar, 162. ici. 246. S3S' ^''^•l\^'

Scoppa, Luciusjeayj ^ 342.609.646 ôccî.

Scot, Alexandre^ 7cS

bcot Erigene, 7t'^;^, 796

Scdegno, ^^é-^w, 1040

Segni, Bernard^ 1018

Segiîi, Pierre y 1023

de Sç:^x2i\s^ Jean BaptifiSy 981

Sclden , j^^^/w, 5^5*

Sempilius, Hugues ^ 202

Scneque, Lucius^ 612.

Scpulveda, Jean Gcncs ^ 8f?

St:rranus 0/^ de Serre, Jean^ 86»

Servies , Maur, Honorât. 286

Seviii, N-colas^ 5*10

d'^ Sey/Ttl, Claude, ' 9^9^

^é- Siene, yf«^/(3?Vf, 110 /^^ Siene, Sixte, v. Sixte^

Si^i-'bcrt de Gemblours, 8f

Sjgonîus, Charles, 18^

Silvius, -^^i-f^j, i'. Pie IT. Pr

Sîmîer^76,'?^j, ^"9

Sirmond, Jacques, 242.5-12.920

Simon, Richard^ 98

Sîxte de Sienne, Fr^/?/^/--. 84

Solhi, C. >/f;, 28a

Soprani, Raphaël^ 119

Sorel, Charles, 136

Sotwel, Kathfinael , lii «/(jSoufa, Emmanuel, i/'. F aria.

Spach, //r^^/, 19<^

Spanheim, Ezechiel, 584.969-

Spanheim , Frédéric le jeune , 21 f

Spelman, Henri, 639

Spera ^ Pierre Ange , i.^a

F 4 Sç>

128 Table Générale a.T.P.ï. Sp'moCa, Be»oif, SJ.P.iï. Spizelius, Théophile^ 3î9.P.ni. ^^Sponde, JeaK,

Stanley , Thomas ^

Sl^ï o\ ohki j Simon ^

Statius, Âch'îllcs ^

Stephanus de Byzance,

Stecrck de Rhiiigclber^, v. Fortîus.

SteweckiLis, Godefcbalc ^

Stobce, Jea-/2^

Strebée, Je Louis y

Strozzî , Frédéric ,

Strathius, Jofeph ,

Stuckius , Jea-fî Guilliume ,

S'turmius, Jean^

Suétone ,

Sueyro ou Sueiro, Emmanuel

Suidas,

Superbe, Augnflin^

Swort, François^

Syiburge, Frédéric ^

99

430

156

395- 673

w

4|2

83a

93 56

444

402 163

1037

674

121

150

416.707

162.

T

T.

Allemant, 968

Tarn, Rabbin y 722

Tartaglîa, o/^Tartalea, Nicolas ^ 1014 Taubman, Frédéric , ^^^

Taxander, Valer. Andr, v. André. Te6lander^ Jofeph^ 85-6

Tennulius o//Tenneui!, Samuel ^ 5-91 Tettî, Scipion, 217

Te^tor^ Jean Ravi/îus , 336.652

Thaumas du Folié , v. Marfilly. Thomaiinus, -:;. Tomafinî. Thory, Geofroyy 2.0.932

de

DES Auteurs. 129

de Thou , 'Jacques Augufte ^ 240 2.T.P.L-

Thylius, Antoine^ 5-26 P lî.

Tilenian, Fredertc , 181 \'^^^'^^^ de 'WWtmoïil, ^ebaftten le Natn^ 25'4

Tinto, FraKfois^ 121

Tfraqueau, Andre\ 31 1

Tiron, Tuîlîus^ 61 Z de Toledo, Die^ue ^ v. Lopez.

Tollius, Corneille^ 25-6

Tollîus, Jacques^ 547

Tomaiîni , Jacques Philippe^ 64. 114

209

Toppi, Nicolas^ 117

Torrentius, Ltevm^ 41 i

Tortellj, Jean ^ 609-

Tofcan, jf^» Mathieu^ 113

^f Tournes ./^ f^^^^.» 1 , Torn^fius , 1 ^J^'^^J ' f ^""P" ^^

ToufTain on Tufanus, Jacques^ 682 Trapezonce ou Trapezontin , George ,

3îo. 813. Trichet du Frefne, Raphaël^ 224.

de Trigny , 7f 7

Trittheme, 5^^-^;^, 82. 103. 107. 143.

614 Turnebe ou Tournebeuf , Adrien^ 19.

369. 85-0 Turrien la Torre, François^ 232.393.

876 Turfelin, Horace^ .619.894.

Tzetzes , fV^^^ ■> < frères , 294

\Jean,j

u.

I3<5 Table Générale

2.T.P.I.

53. P. 11. u

3i9,P.llI. ^ ^ '^• €06. 1 I

ICOf

UrD.:iii de B^lluiie»

697

TJrlacub ûu Orfati, Sert

orius , 6*3:

Ij'rlinus f'U Oriiiii, //J

1-/^1, ^if

Ulkriusc/a Ush^rr, Jacques^ 255-. 5-20

Y

V Adianus, Joachim^

3n.

Vaillant de Gacflis de

Paimpont ,. Ger-

main ,

400

^^ Vair, Guillaume ^

942

Valerius, Corneille^

^S

Val la, George y

324 609. S29

Valla, Laurent y

304.64^ Sd7

Valois, Henri ^

2.47' 549- 92y

Valvafone, Erafrncy

987

Vander-Linden, Jeun Antoràdt^ loq

Varchi, Benoit^

I02i

Varet ,

i^3

Variorum d'Hollande,

604. § 3

Variorum de Paris , v.

Scholîaftes Dau-

phins.

Varron, M.Ter..

272 616

<^^ Vafcofan, M-chcl^ 16

Vatable, Fraaçois^^ SzS

^^ Vaugelas, Claude Faure ^ 75"i-947

VavalTeur, trar/çois^ 68.173.666

/e Vayer, François de la Moîhe ^ ib6. 7)-3 Veenhuyfen, Jean ^ 523

^// Verdier, Antoine^ 59 129

<^a Verdier, Claude ^ 61

Verdizzottî, Jean Marie y icoi

Vet-

DES Auteurs. 131

Vertranius M au rus, iMarc , 35'4 6c6^ ^^^'

Vidorius, Pierre^ 396 ^78

^e Vigenere, Blaife^ 938

V igier ou V iger , Franfois , 917

Vignon, Eujlache^ 31

i^eVillegas, François^ Z'. Quevcdo. Vihet f/« Vinette £//^ , 398

de Viniemille, Jacques^ 932

Vifchius, onde Vifch, Charles^ 104

Viielli, N. 1012

Vitre, Antoine^ 24

Vives, 7^.^» Lo;/?/, 230. 2 <9 ^45" ^4^ Vola.erran Raphaël. 322.822

rOe-^ys, ^

Volî]US,< Gérard le jeu?ie '>FïQïeS y 49O

{^Franfois , ^'

Vo(îius , Gérard le CatJo ique , 9CO

Voflius, Gerarâjean^ 163. 169. 1S2. 197. 202 261.5-06.033.640.664.711. Voffius, Ifaac^ f68

Vulcanius, Bonaventure^ 448.904

Vultejus, Jujie^ 829

W.

d3 W Adding, Luc ^ m

de Waghenaer, Pierre^ 109

VVeche,, {^:^f:^ }tapr. ,8

Weitiius , 5*01

Welfer, 3/^^-^, 46a

Willichius, 7#, 609

Willot, //^«r/, m

Wiiither, «î^. Guinthcr.

4c

132 Tab. Gêner, des Aut. a. T. P. I. de Wîon , Arnold , 103

sî.f. il

?o p ,ti Witteo/^ Wittrn, //^»»/»jp-, 7a

<5o$. Woiphius, Jérôme^ 386.871

Wowerius, Jean^ 4fi

X.

i^\. T menés Paton , BartheUmi^ 777 ^yjander, Guillaume^ 384.863.1044

Acbarie, Pape, 791

Zambeit, BartheUmt^ 824

Zeillers. Martin^ 188

Zucchi, Barthelemi^ lOOO Zuerius, Marc^ v. Boxhornîus.

i^/« </^ /^ 7<?^/^ </^j Auteurs^

1

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