TE COR PC VS dt rer rer be ” PRIT e- Er san a LS M te 2 À bébé th ONCE pee es à Rss a ten Te Es ES qe den on Th Library of the Museum OF COMPARATIVE ZOÜLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. Dounded by private subscription, in 1861. DR. L. De KONINCKS LIBRARY. No. AETS . ST 4 VE D'ART tl PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Paris.— COSSON, Imprimeur de l’Académie royale de médecine, rue Saint-Germain-des-Prés, 9. PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. DESCRIPTION ZOOLOGIQUE ET GÉOLOGIQUE DE TOUS LES ANIMAUX MOLLUNQUES ET RAYONNES FOSSILES DE FRANCE, LEUR APPLICATION A LA RECONNAISSANCE DES COUCHES, PAR ALCIDE D’ORBIGNY, MEMBRE DES LÉGIONS-D'HONNEUR FRANÇAISE ET BOLIVIENNE, AUTEUR DU VOYAGE DANS L’AMÉRIQUE MÉRIDIONALE, VICE-PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE, ETCs ETCs AVEC les figures de toutes les espèces, lithographiées d’après nature, PAR M. J. DELARUE. (0-0 ———— . TERRAINS OOLITIQUES OÙ JURASSIQUES. —————ñ’ñi) © OO CE————— TOME PREMIER. À PARN, CHEZ L'AUTEUR, RUE LOUIS-LE-GRAND, N° 5. 1849. SOCIÉTÉ GEÉOLOGIQUE DE FRANCE. HOMMAGE RESPECTUEUX D'UN DE SES MEMBRES. ALCIDE D'ORBIGNY. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. En publiant simultanément la faune des TERRAINS JU RASSIQUES et celle des TERRAINS CRÉTACÉS, je me rends aux témoignages flatteurs d'encouragement qu’on a bien voulu m'accorder. Je le fais aussi d'autant plus volontiers, qu'ayant terminé la description des Ammonites et des autres céphalo- podes de la première partie, l'étude comparative qu’il m’a fallu faire de ces êtres si nombreux et si variés dans leurs formes, m’a permis de saisir toutes les différences caractéris- tiques qui les séparent des espèces propres aux terrains que j'entreprends de décrire aujourd’hui, et dans lesquels ces ani- maux se présentent au maximum de leur développement nu— mérique. D'ailleurs, encore tout rempli de mon sujet, mon travail n’en sera que plus rigoureux dans sa critique et dans ses résultats. Désirant donner aux fossiles toute leur valeur d'application, j'ai dû, dans la partie publiée, chercher à discuter et à fixer les caractères spécifiques d’une manière positive, invariable, pour qu’on y puisse trouver, à l’avenir, des points d'appui certains. La comparaison minutieuse des modifications auxquelles sont soumis leurs différens âges, les variétés de leurs espèces , l’examen critique des dénominations qui leur avaient été ap- pliquées, m’ont forcément conduit à réformer beaucoup d’es- pèces purement nominales , tandis que les matériaux immenses que j'avais réunis de toutes les parties du sol français mecontrai- gnaient d’en créer un grand nombre d’autres jusqu'alors in- 8 FONSIDÉRATIGNS connues. Geite vaste réunion d'espèces, en me fournissant des individus plus complets, et me permettant de circonscrire les genres en des limites plus étroites, m’a conduit aussi à créer de nouvelles coupes très-curieuses également ignorées avant mon travail; mais, toujours guidé par le seul désir de hâter les progrès de la paléontologie, et jamais par des considéra- tions secondaires , j'ai mis à ces innovations ou rectifications toute la conscience possible , n’omettant jamais de développer les motifs qui les ont déterminées, afin qu’on en puisse con— stamment apprécier la portée scientifique. Je tiens peu à la gloire de nommer, dans ma publication, un plus ou moins grand nombre d'espèces; je suis loin aussi de m'occuper uniquement de la partie zoologique, quoique je la traite avec le plus grand soin. Dans mon ouvrage, les genres et les espèces ne sont, pour moi, que des matériaux, des faits épars, qui n’ont de valeur qu’autant que les caractères en sont bien solidement établis et que la véritable position géologique, au sein des couches terrestres, en est positivement reconnue. Leur importance croît ensuite d'autant plus qu’ils se généralisent davantage, offrant ainsi des preuves plus in— contestables des diverses époques de l’histoire de notre globe, et des modifications survenues dans l’ensemble des faunes qui se sont succédées à sa surface. Pour atteindre ce but rigoureux, il a fallu m'’assurer du gisement de chaque espèce ; aussi, après avoir, dans cet inté- rêt, parcouru presque toute la France, ai-je encore eu re- cours aux découvertes des géologues qui, se renfermant dans un cercle plus ou moins restreint, ont pu scruter à fond les couches fossilifères des pays qu’ils habitent, ne balançant ja- mais , dès qu'il me restait quelques doutes sur la superposi- tion ou les limites des couches, à me transporter immédiate- ment sur les lieux, afin d’en juger par moi-même, Malgré GÉNÉRALES. rs] les élémens de vérité dont je cherche à m'entourer dans mon travail, quelques géologues peuvent néanmoins craindre. d'accueillir des résultats qu'ils n’ont pu vérifier encore; mais, Je le répète, procédant logiquement du connu à l'inconnu, et ne m’appuyant que sur de nombreux faits, dont j'ai préalable- ment discuté toute la valeur, mes résultats m'ont paru si ri- goureux , que force m’a été d'admettre, entre les idées reçues, seulement celles qui ne se trouvaient pas en opposition avec l’ensemble des convictions nouvelles que je dois à mes re- cherches. Heureux d’ailleurs si d’illustres savans qui ont doté la science de travaux justement célèbres, en vérifiant les bases fondamentales de cet ouvrage , viennent ajouter l’autorité de leur expérience aux consciencieuses études que J'ai faites et ne cesse de faire, pour n’offrir que le résultat d'observations mû- rement réfléchies. La division des formations, celle des nombreuses couches qui les composent, me trouvent toujours d'accord avec les géo- logues spéciaux; et si je m'écarte parfois de leur opinion, quant au groupement des couches partielles de ces formations par étages distincts, c’est que nous partons de deux principes différens. Les géologues, dans leur classement, peuvent se jaisser influencer par la composition minéralogique des cou- ches, tandis que je prends pour point de départ, avec les li- mites des formes zoologiques, l’anéantissement d’une série d'êtres remplacée par une autre. Je procède seulement d’après l'identité de composition des faunes , ou l’extinction des genres ou des familles. Il s'ensuit, par exemple, que, dans les terrains crétacés (1), j'ai dû placer comme terrain néocomien supérieur une couche déjà indiquée dans cette position (2) , quoique quel- (i) Voyez les terrains crétacés, p. 418, 422. (2) C'est l'opinion de M. Coquand (Bulletin de la société géologique de France, t. 11, p. 402). 10 CONSIDÉRATIONS ques savans aient cru devoir la laisser dans le grès vert infé- rieur au gault (1). Dès mes premiers pas dans la carrière scientifique, il y a beaucoup plus de vingt années, j'étudiai la géologie des riches contrées que j'habitais alors (2), en y réunissant les intéres- sans fossiles qui s'y montrent en abondance. Depuis, j'ai tou- jours cherché à suivre les progrès de la science, sans cesser d'en observer les faits principaux sur la nature même. Huit années d'exploration en Amérique m'autorisaient assez, peut-être, à en faire connaître les résultats. Néanmoins, à mon retour, non-seulement je ne voulus pas publier la partie géologique de mon voyage, sans avoir trouvé des points de comparaison dans nos montagnes européennes; mais encore, (4) Je veux parler ici de l’argile à plicatules de M. Cornuel, formant un vaste horizon bien caractérisé dans les départemens de l'Yonne, de l'Aube, de la Haute-Marne, du Doubs, au sein du bassin crétacé pari- sien, auquel il faut rapporter en Angleterre le Lower green sand de M. Fitton, les mêmes couches de Gargas (Vaucluse), de Vergons (Basses- Alpes), etc., dans le bassin provençal. Ces couches, et beaucoup de géologues sont, je crois, de mon avis, ne contiennent pas de fossiles du gault, pas plus qu’elles ne renferment d'espèces du terrain néocomien inférieur. Il fallait les rapporter à l’étage moyen ou gault, ou aux cou- ches supérieures du terrain néocomien. Quelques géologues ont préféré le premier parti en se fondant sur des considérations minéralogiques. Quant à moi, après un müûr examen, j'ai cru devoir prendre le dernier, puisant mon opinion dans l’ensemble des caractères zoologiques. Lorsque je vois les Ammonites du terrain néocomien avoir pour caractère général (Terrains crétacés, p. 431) des points d'arrêt de distance en distance, et que je retrouve ce caractère dans les couches en litige, je dois d'autant plus les y rapporter, que les Z'oxoceras, etles Ancyloceras, deux genres de céphalopodes qui se sont montrés pour ainsi dire ensemble et pour la première fois avec les terrains néocomiens, ont les mêmes caractères et se retrouvent aussi dans ces mêmes couches sans les franchir, tandis qu’ils sont inconnus à l'étage du gault; paraissant ainsi spéciaux aux couches que je regarde comme néocomiennes. Appuyant mon opinion sur des faits aussi concluans, on comprendra que je n’aie pas balancé dans le classement de l'argile à plicatules. (2) Le département de la Charente-fnférieure, GÉNÉRALES. 11 ayant conçu, tout aussitôt, le vaste projet que je mets mainte- nant à exécution , je ne cessai, pendant six années, d'explorer le sol de la France, amassant ainsi en silence de nombreuses observations sur les fossiles et sur la superposition des couches qui les renferment, et ne voulant commencer ma publication paléontologique qu'après m'être entouré d’une grande partie des matériaux que je jugeais nécessaires à l'exécution conscien- cieuse d’un si vaste plan. Je ne viens point, dans cet ouvrage, me poser en réformateur; je n’y serai jamais que l'interprète de la nature. Les faits par- tiels, que je ne cesse d’étudier dans tous leurs détails, me con- duisent nécessairement à des faits généraux, à des conséquences d'ensemble. Je cherche à les présenter avec méthode en posant des jalons solides pour l’application des formes zoologiques à la reconnaissance des couches. Ces premiers traits se rectifiant suc- cessivementles uns les autres, à mesure que desmatériaux diffé rens sont comparés , m’amèneront à les vérifier, à les modifier réciproquement eux-mêmes. Je ne me livrerai jamais aux idées préconçues ; je dirai toujours, comme je lai fait jusqu'ici, ce que me dictera l'observation immédiate. Il m’est échappé, et il m'échappera sans doute encore des erreurs; mais je me fais une loi de les signaler, de les corriger, dans chaque résumé partiel ou général , aussitôt qu’une plus grande expérience me les aura fait connaître, n’ayant d’autre ambition que la décou- verte de la vérité, et n’attendant de mes efforts d'autre récom- pense que l'espoir d’avoir un jour contribué à la faire res- sortir. Toutes les faunes de terrain, dans ma Paléontologie, étant destinées à former des ouvrages particuliers, entièrement indé- pendans les uns des autres, diverses personnes peuvent pos- séder une seule de ces parties ; aussi ne puis-je me dispenser de reproduire, à la tête de chacune d’elles, les idées qui ont 12 CONSIDÉRATIONS présidé au plan de l'ensemble, et la marche que je dois suivre dans les faunes partielles. A cet eflet, je crois devoir placer ici l'introduction déjà publiée en tête des terrains créta- cés, en y ajoutant les modifications que m'y ont fait apporter les études constantes auxquelles je me livre. La nature des couches terrestres et leur composition n’of- frant pas toujours des caractères propres à faire distinguer les terrains avec certitude, il est réservé à la Paléontologie de fixer définitivement l’histoire des révolutions qui, parmi les êtres, se sont opérées, sur le globe, depuis le commencement de l’ani- malisation jusqu’à notre époque. C’est en eflet dans la compa- aison minutieuse des restes nombreux d'animaux éteints, que contiennent les couches terrestres, avec les animaux qui cou- vrent aujourd'hui notre planète , c’est dans l'étude approfondie de leurs caractères zoologiques, c’est surtout dans la compa- raison de leurs faunes géologiques, avec leur répartition géo- graphique actuelle, qu'il faut puiser des imductions propres à expliquer les conditions d'existence des espèces perdues, et leurs modifications successives à la surface du globe. In'est pas nécessaire d'insister sur les avantages de l'étude de cette science, et sur l'intérêt qu'elle peut offrir, puisqu'à cet égard Popinion est unanime. L'empressement qu'on met à s’en occuper dans tous les pays, l'attrait irrésistible qui s’y rat- tache en sont les meilleurs garans. A l’époque où l’on ne voyait dans les fossiles que des jeux , que des bizarreries de la nature, la curiosité seule pouvait porter à les étudier; mais, dès qu'on y joignit l’idée de la préexis- tence de la vie, dès qu’on y reconnut des êtres analogues à ceux qui sont nos contemporains, la recherche des animaux marins, les plus répandus dans les couches terrestres, devint la science du jour, et de nombreuses publications sur les fossiles parurent dans toutes les parties de l'Europe. Malheureusement, parmi GÉNÉRALES, 13 ces ouvrages, d'une très-grande importance, sans doute , on en remarque où les espèces sont si incomplètement représentées, qu'il y a incertitude, non-seulement sur leurs caractères, mais encore sur ceux des genres, ce qui devait amener un chaos inextricable dans la plupart des citations. L'espèce mal indi- quée demeurant ainsi douteuse et prêlant dès-lors à la mé- prise, le même fossile s’est montré souvent sous un grand nombre de noms divers, et beaucoup d'espèces distinctes ont été, au contraire, rapportées à la même espèce, Ce fait est si vrai, le désordre est si évident à cet égard, et le vague est tel sur les caractères des espèces, ainsi que sur leur véritable répartition au sein des couches, que quelques gcto- logues ont été logiquement conduits à douter de la bonne ap- plication des fossiles à la reconnaissance des terrains. Si Pon cherche la cause de ce désordre apparent, on verra qu’elle n'existe pas dans la nature , où les choses sont ordonnées de la manière la plus admirable , mais qu’elle se trouve dans lappli- cation de lobservation, souvent trop superficielle. Suffitl, en effet, d’avoir vu un grand nombre de fossiles, pour en recon- naître les caractères spécifiques et génériques? Non; car on ne pourra recueillir sur les véritables limites de l’espèce que des idées tout-à-fait arbitraires, et nullement en rapport avec les faits. Ces limites plus ou moins larges, suivant les genres, suivant les séries animales, ne doivent pas, pour devenir ap- préciables, être arrêtées dans le cabinet ; il faut les détermi- ner sur l'étude des animaux vivans , sur la nature même , d’a- près une suite d'observations locales, faites à toutes les latitudes, pour se fixer sur l’extension des influences qu'exercent la tem- pérature et la configuration des lieux. Si l’on veut arriver à une publication positive sur les fossiles, à une bonne détermi- nation des espèces, on devra donc avoir préalablement étudié les animaux vivans, avoir comparé les espèces fossiles aux es 14 CONSIDÉRATIONS pèces des mers actuelles, avoir surtout vu par soi-même les fos= siles en place, afin de se former, au lieu d’idées préconçues, des idées basées sur les faits. On en conclura que le doute rela- tivement aux espèces fossiles, à leur répartition constante au sein des couches, vient, non de l’ordre naturel des choses, mais seulement d’un malentendu, de figures incomplètes et de citations faites un peu légèrement, de sorte qu’une révision sévère des espèces mêmes, des figures exactes, des citations justes feront disparaître toute incertitude, et ramèneront la science à des bases positives et logiques. On a aussi trop souvent considéré la Zoologie et la Paléon- tologie comme deux sciences tout-à-fait distinctes, tandis qu’au contraire sans la première, la seconde demeure incom- plète. Comment, en effet, se rendre un compte satisfaisant des caractères génériques des espèces fossiles, comment se faire une idée juste de ce qu’elles ont été, si l’on n’a préalablement approfondi étude des corps vivans, plus faciles à comprendre ; et si ensuite on ne leur a comparé les restes d'animaux ren— contrés dans les couches terrestres ? La Paléontologie ne peut donc marcher sans la Zoologie , sous le rapport de la forme des êtres ; et l’union intime de ces deux sciences est indispensable à Ja certitude des résultats, qui ne sauraient offrir que par elles les garanties désirables au géologue , souvent obligé de s’y fier aveuglément. Il ne suffit pas non plus au paléontologiste de connaître les caractères propres à chaque animal. Pour appliquer utilement ses travaux à la Géologie, il faut encore qu'il puisse apprécier la distribution géographique actuelle des êtres à la surface du globe, la température propre à chacune des séries animales, les modifications qu’elles subissent dans leur nombre, dans leurs formes , en raison des latitudes, des systèmes de courans, des accidens locaux, de la profondeur des mers qu’elles occupent. GÉNÉRALES, 1 Ces questions, de la plus haute importance pour la Géologie , puisqu’elles tendent à faire trouver, par ce qui existe anjour- d'hui au sein des mers, ce qui pouvait exister aux diverses époques géologiques , ne seront résolues que par de longues observations, et par une classification toute spéciale des êtres. Cette classification elle-même ne doit plus suivre l’ordre zoo logique général, qui ne permet aucune comparaison d’en- semble par lieux, mais elle doit être faite par faunes locales, afin que, d’un seul coup-d’œilon puisse embrasser les différences qui existent entre elles. Mes voyages en Amérique m’avaient fait reconnaitre que, sous une même latitude, il pouvait y avoir, en des mers voisines , des faunes tout-à-fait distinctes (1), et que, dans le même océan, les espèces, suivant la latitude, changeaient complètement d'ensemble. Je voulus m’assurer s'il en était ainsi dans les autres parties du monde. Je classai, à cet effet, toutes mes collections (2) par divisions géographi- ques, suivant les mers et les latitudes, en en formant des faunes locales, et j'acquis bientôt la certitude des résultats curieux auxquels me conduirait cette classification, tout-à-fait nouvelle. Je l’étendis aux fossiles, rangés par terrains pour les forma- tions antérieures aux ne tertiaires , et par bassins pour ces derniers, afin d’avoir des points de comparaison. (4) Voyez les généralités sur les Mollusques , Voyage dans l’ Amérique méridionale, tom. V, et les généralités sur les F'oraminifères du même continent. J’y ai prouvé que les deux côtes de l'Amérique n’offrent pas d'espèces communes aux deux océans. Voyez aussi mes faunes diverses des Antilles, dans l'Histoire naturelle de Cuba, de M. de la Sagra ; et des Canaries, dans l'Histoire naturelle des Canaries, par MM. Webb et Berthelot. J'y démontre les immenses avantages des faunes distinctes, (2) Ges collections ne se composent pas d'échantillons achetés chez des marchands, et pour lesquels on n’a pas d’indication précise de localité : elles ont été recueillies par moi, ou m'ont été communiquées par des naturalistes qui les ont formées dans leurs. voyages : elles offrent donc toutes les garanties désirables, : 16 ÉONSIPÉRATIONS Cette division, par faunes de terrains, me démontra de suité que si, pour la Zoologie spéciale, par monographies plus où moins étendues où les êtres vivans et fossiles sont confondus (1), l’ordre méthodique de l’ensemble doit être préféré à tout autre, il n’en est pas ainsi, quand il s’agit seulement de fossiles et d’études applicables à la Géologie; ce qui importe le plus alors, c’est de faire ressortir la différence de l’ensemble des formes par terrains, les modifications qu'elles ont subies aux diverses époques. Je me promis de suivre à l’avenir, dans mes publications sur les fossiles, cette marche (2) qui, pour la même raison, est celle que j'ai adoptée dans la Paléontologie fran- çaise. On objectera, sans doute, que pour attemdre entièrement mon but, j'aurais dû ne pas me borner à la France et embras- ser les fossiles du monde entier, en les envisageant par terrains, ce qui est vrai théoriquement, mais, par malheur, n’est pas exé- cutable. Dans ma manière de comprendre la Paléontologie, il ne suffit pas d’avoir des données approximatives sur les terrains où se trouvent les fossiles, sur les couches auxquelles les es— pèces appartiennent, ou de fixer arbitrairement leurs limites, sans les avoir vues. Il faut avoir des certitudes; et ces certi- tudes, je n'aurais jamais pu les acquérir pour l’ensemble du monde enter ; tandis qu’en resserrant mon cadre, en me tra- çant un cercle qu'il m'était possible de parcourir personnelle- ment et dans lequel je ne manquerais jamais de moyens de vé— rification , j’établissais une base certaine, positive , sur laquelle on n'aurait plus qu’à s’appuyer à l’avenir. D'ailleurs l’extension (4) Mes monographies des Céphalopodes acétabulifères et des Cri- noîdes , que je publie en ce moment, sont une preuve de l’application que je fais de ces différens modes de publications. (2) C’est ce motif qui m’a déterminé à publier une faune des Forami- nifères de la craie blanche. Voyez Mémoire de la‘société yéologique, 4840 GÉNÉRALES. 17 de la France, la diversité de ses terrains , sa richesse en fossiles, méritaient bien qu’on la fit connaître séparément , par un tra- vail analogue à ceux de MM. Sowerby, Phillips et Murchison sur l'Angleterre; Godlfuss, Roemer sur l'Allemagne; Zieten sur le Wurtemberg ; Nilson et Hisenger sur la Suède ; Pander sur la Russie, etc.; et qu'on miît les Français à qui leur for- tune ne permet pas d'acheter ces ouvrages, très-éloignés du reste de contenir toutes les espèces de France, à portée de consulter, sur le sol de la patrie, un traité spécial où chacun d’eux püt reconnaître les espèces qu’il a constamment sous les yeux, y trouvant des points de comparaison où sans peine il puisera les élémens de la Géologie. Ces renseignemens lui permettant ensuite de concourir, par ses propres recherches, à l'avancement général de cette belle science, destinée à nous révéler l’histoire de notre planète, et des êtres qui nous ont pré- cédés à sa surface. Revenant au but spécial de l’ouvrage, à la Paléontologie française, si l’on cherche ce qui existe en publications sur les fossiles de la France, on verra Bourguet (1), le premier, en faisant connaître quelques-uns, mélangés à des copies de figures de ses devanciers, appartenant à d’autres pays; D’Argen- ville (2) suivant son exemple; Guettard (3) représentant incom- plètement quelques espèces du Dauphiné; Picot de Lapey- rouse (4) décrivant des rudistes des Pyrénées ; mais ces essais de l'enfance de la science peuvent à peine servir de points de com- paraison, les espèces y étant, le plussouvent, méconnaissables. Il n’en est pas ainsi destravaux quiontsuivi, etque leur importance incontestable rend des plus recommandables. Je veux parler des (1) Traité des pétrifications, 1742, (2) Histoire naturelle de l’Oryctologie, 1755. (3) Mémoires sur la minéralogie du Dauphiné, 1779. (4) Description de plusieurs espèces nouvelles d'Orthocératites , 1781, 2 = 18 CONSIDÉRATIONS intéressans ouvrages de MM. de Lamarck (1) et Deshayes (2) sur les fossiles tertiaires du bassin de Paris, de M. Marcel de Serres sur ceux des environs de Montpellier, de MM. Gratte- Joup (3) et Basterot (4) sur ceux du bassin de la Gironde, de M. Dujardin (5) sur ceux de la Touraine ; des savans mémoires de M. Brongniart (6) sur les terrains crétacés en général, de M. Passy (7) sur la Seine-Inférieure, de M. d’Archiac (8) sur Ja craie de l’ouest de la France. Il y a de plus quelques espèces du sol français décrites ou figurées dans les ouvrages généraux et les mémoires partiels de MM. de Blainville, Defrance, Deslonchamps, Lamouroux, Desmarets, Edwards, Fleuriau de Bellevue, Léveillé, de Boissy, Duval et Rolland du Roquan, d'Orbigny père, dans les miens, etc. En résumé, non-seulement rien n’avait été produit de complet sur la France , mais encore on voit qu'il n’y avait pas un seul terrain pour lequel on pos- sédât un travail d'ensemble. La vérité de ce fait m'avait frappé depuis plusieurs années; et, tout en parcourant la France, afin d’y recueillir des fos- siles , je méditais une publication qui , non-seulement résumät tous lestravaux que Je viens de citer, mais qui, de plus, réunit cette mnombrable quantité de nouveaux fossiles que limpul- sion depuis quelque temps donnée à la Géologie a fait décou- vrir sur les divers points de la France, par des naturalistes des plus recommandables. Farrêtai alors le vaste projet de publier (4 Annales du Museum. (2) Coquilles fossiles des environs de Paris. (3) Mémoires de la société linnénne de Bordeaux. (4) Mémoires de la socicté d'histoire naturelle de Paris. (5) Mémoires de La société géologique. (6) Sur Les caractères zoologiques des formations de la craie , A822. (7) Description géologique de lu Seine-Inférieure, 1832, (8) Mémoires de la société géologique, GÉNÉRALES. 19 une Paléontologie française comprenant les animaux mol- lusques et rayonnés considérés sous le double rapport de la Zoologie et de la Géologie, et surtout sous celui de l’applica- tion des formes à la reconnaissance des terrains, ouvrage des— tiné à populariser parmi nous une science vers laquelle les esprits étaient entraînés; mais dont le nombre et le prix des publications étrangères nécessaires à son étude , le travail im- mense des recherches à entreprendre pouvaient entraver long- temps les progrès au sein de la patrie, relativement à la Pa- léontologie et à son application immédiate. Une publication aussi importante, à laquelle je devais consa- crer une partie de mon existence, était faite pour effrayer, et j'étais loin de m'en dissimuler les diflicultés, surtout d’après les vues générales qu'il me paraissait indispensable de faire pré- sider à son exécution, dans l'intention de la rendre réellement utile à la Géologie. D'un autre côté, il semblait que ma desti- née m'eût fait, pour ainsi dire, suivre une carrière exception- nelle, dont toutes les circonstances étaient favorables à mes projets. Très-jeune encore, avant 1820 , j'avais commencé à étudier et à dessiner sur la nature même les animaux mollus- ques (1) et rayonnés de nos côtes. Guidé dans ce travail par un père avantageusement connu dans les sciences, dont les leçons étaient de tous les instans, j'avais étudié la composition géolo- gique et les fossiles (2) du département de la Ciarente-Infé- rieure et des pays voisins, sous sa direction et sous celle de M. Fleuriau de Bellevue, riche de connaissances si profondes et si variées , et dont l’obligeance avec laquelle il soutint et encouragea mon début dans la carrière scientifique sera pour (4) J'ai publié (Magasin de Zoologie) quelques-uns des nombreux dessins que je possède sur les animaux de France. (2) Dès 1823 , quelques-unes des espèces que j'avais découvertes ont été publiées (Annales des sciences naturelles), 30 CONSIDÉRATIONS moi l’objet d’une éternelle gratitude. Des recherches minu- tieuses sur les Foraminifères (1) m'apprirent dès lors combien, en descendant aux infiniment petits, pouvait s'étendre le do- maine de la science. J’arrivai enfin à Paris, où je fus accueilli avec cette bienveillance qui caractérise les véritables savans. J’eus toutes les grandes collections à ma disposition pour con- tinuer mes études scientifiques, et MM. Brongniart, Cuvier, Geoffroy-St-Hilaire , de Férussac, ete., etc., voulurent bien me soutenir de leur protection et m'aider de leurs conseils. En 1826, l'administration du Muséum daigna me confier la mis- sion d'aller explorer l'Amérique méridionale, où, pendant huit années, je pus non-seulement m'occuper de Géologie sur une surface immense de ce continent, mais encore étudier les animaux mollusques (2) et rayonnés chez eux, par toutes les latitudes, depuis les régions équatoriales jusqu'aux parties tempérées, dans leurs modifications suivant les lieux, dans leur distribution géographique au sein des mers j'arrivai ainsi, en scrutant le fond des atterrages, à beaucoup de faits susceptibles de se rattacher à la Géologie. Depuis mon retour, en 1834, j'ai chaque année entrepris plusieurs voyages pour étudier la Géologie française , et re— cueillir en place les fossiles des différens terrains. C’est ainsi que j'ai pu connaître la plus grande partie de notre territoire et former des collections très-étendues , dont les échantillons ne me laissent aucun doute sur leur gisement; d’ailleurs, avant de terminer les faunes des divers terrains, je me propose (1) Le prodrome de ce travail a été présenté à l’Institut en 4825 (42- nales des sciences, janvier 1826), et depuis j'ai publié quatre autres ouvrages sur ce sujet. Voyez Histoire naturelle de Cuba et des Antilles, Histoire naturelle des Canaries, Voyaye dans l'Amérique méridionale , et Mémoires de la société géologique. (2) J'ai déjà publié la plus grande partie de mes observations à cet égard (Voyage dans l'Amérique méridionale, Mollusques , etc.). GÉNÉRALES. 21 de visiter successivement les contrées de la France que je ne connais pas, afin de w’avoir pas d'incertitude sur le classement des fossiles qui s’y rapportent , et de pouvoir le rendre le plus complet qu'il me sera possible. Bien qu’entouré de toutes ces ressources, je n’aurais pas sans doute osé entreprendre un travail aussi étendu, si je n’a- vais compté sur l’appui de toutes les personnes qui, en France, recueillent des fossiles, soit comme objet d'étude, soit à titre de délassement. Je me ferai donc un vrai plaisir d'insérer dans mon travail les communications partielles qu'elles vou- dront bien me transmettre, en citant scrupuleusement leurs noms. De plus, voulant en même temps faire connaître leurs recherches sur les différens points de la France, et lesnommer à chaque espèce qu’elles ont découverte, je réclamerai la communication des fossiles qu’elles possèdent, afin d’être bien certain de lidentité des espèces que je citerai dans chaque ter- rain. Non moins heureux que MM. Sowerby et Goldfuss ne l'ont été pour les fossiles de l'Angleterre et de l'Allemagne, jai rencontré, en France, une libéralité de communication égale à celle qu'ont trouvée, dans leur patrie , les savans que je viens de nommer. Je puis déjà citer M. Cordier pour les fossiles de la collection de Géologie du Muséum d'histoire na- turelle , où je trouve réuni le fruit des recherches d’un grand nombre de géologues français ; fossiles d’autant plus intéres- sans qu’ils sont accompagnés des roches qui les recèlent. J'ai également la communication des riches collections générales de l’école des mines , auxquelles ont concouru tous les ingé- nieurs des mines, et en particulier les intéressantes collections formées par MM. Dufrenoy et Elie de Beaumont, à l’appui de leur importante carte géologique de la France. Je puis en- core citer les collections particulières de MM. Alexandre Brongniart, Constant Prévost, de Villiers du Terrage , Des— 22 CONSIDÉRATIONS noyers, de Verneuil, d'Archiac, de Vibraye, Defrance, Puzos, Raulin, Chassy, Jeannot, Lesueur, de Wegmann, de Mar- çais, Rouquerol, Michelin, Duclos, Millet, Rozet, Lévesque, Raquin , Robert, Prévost à Paris; Fleuriau de Bellevue et d'Orbigny père à la Rochelle; Garran à Saint-Maixent; de Vielbane à Thouars, Truelle à Saintes, Bauga à Cognac, Mar- rot à Périgueux , De la Noue à Nontron, Paillette et Braun à Perpignan, Rolland du Rocand à Carcassonne, Schlisler à Saint-Paul-de-Fenouillet, Aguillon à Toulon, Matheron et Charles Barbant à Marseille, Requien et Renaux à Avignon, Morel à Carpentras, Terver et Devilliers à Lyon, Nodot à Di- jon, Clément Mullet à Troyes, Dupin à Ervy, Baudom de Solène à Sens, Moreau et Desplaces de Charmasse à Avallon, Cotteau à Chatelcensois, Largilliert, de Saint-Léger et Pouchet à Rouen, Eudes Deslonchamps, De Magneville et Tesson à Caen, de Lafresnaye à Falaise, de Gerville à Valognes, d’'Hom- bres Firmas à Alais, Camille d’'Ormois et Rathier à Tonnerre, Lallier à Auxerre, Goupil à la Flèche, Bouchard-Chantereaux à Boulogne, Bertrand-Geslin à Nantes, Émerie à Castellane, Camille Bravais à Annonay, J. Couard d’Arnuel à Tronchoy, Duval, Astier, Camatte et de Sartous à Grasse, Honnorat à Digne, Coquand à Aix, Rouy aîné à Gap, Dupuis à Auch, Scipion Gras à Grenoble, Hugard, Chamousset en Savoie, Du- dressier, Parandier et Gevril à Besançon, Mayor à Genève, Itier à Belley, de Collegno, Gratteloup et Charles Desmoulins à Bordeaux, Osmin Espaillac à Royan, Cornuel à Wassy, Royer à Cirey, Honoré Martin à Martigues, Guibal à Nancy, Juillet, du Souich à Arras, Carteron à la Grand-Combe-des-Bois , Querry à Reims, Graves à Beauvais, Lejeune , Fournel, Ho- landre et Joba à Metz, Leymerie à Toulouse, La Haye à Cerans-Foulletourte, Gueranger au Mans, Moreau à Saint- Mibiel, Normand à Valenciennes, Nodot à Semur ; et j'espère ne GÉNÉRALES. 23 pouvoir nommer, dans le cours de l’ouvrage, un bien plus grand nombre de personnes, comme m’ayant communiqué leurs collections et le résultat de leurs recherches. C'est donc aussi puissamment secondé, et entouré de ce précieux con- cours, que je vais m'eflorcer, en commençant cette deuxième partie, de continuer à la rendre digne des éloges qu’on a bien voulu accorder à la première. On a pu voir, par les deux premiers volumes des terrains crétacés terminés, que je n’ai négligé ni fatigue, ni recherche pour que le travail soit complet; j'y mettrai de nouveau tout ce que j'ai pu acqué- tir en connaissances sur les sujets traités ; mais la grande diffi- culté qu’il présente me fait réclamer d’avance la nouvelle indulgence des lecteurs pour les erreurs qui pourraient se glisser à mon insu. PLAN DE L’'OUVRAGE. La Paléontologie française se compose de faunes séparées par terrain ; chacune avec une pagination distincte, et des nu- méros de planches différens. Chaque faune contiendra, à la fin, les généralités géologiques qui s’y rapportent, les com— paraisons avec les autres faunes, et surtout les différences qui existent entre les faunes des divers bassins. Toutes les faunes terminées, je publierai un travail d'ensemble sur la Paléonto- logie générale de la France, dans lequel seront réunies les vues zoologiques et géologiques. Les faunes sont publiées dans l’ordre suivant : 2° celle des terrains crétacés (dont les deux premiers volumes, comprenant tous les Céphalopodes, sont déjà terminés) ; 2° celle des ter- rains jurassiques que je commence ; 3° celle du Muschelkalk ; 24 CONSIDÉRATIONS 4° celle du terrain carbonifère ; 5° celle des terrains siluriens ; 6° celle des terrains tertiaires par bassins séparés. Suivant la marche adoptée , j’ai commencé par les terrains crétacés, et je continue par les terrains jurassiques. On pour- rait me demander ce qui m’a fait choisir ces faunes de préférence aux autres, puisqu'elles ne sont, dans l’ordre de superposition, ni les premières ni les dernières. Les faunes étant indépen— dantes, et formant autant d'ouvrages séparés, peu importe par lesquelles je débute; d’ailleurs, préparé plus particulière- ment à celles-ci depuis plusieurs années, par les voyages que j'ai faits sur les terrains qu’elles occupent, j'ai dû naturelle- ment commencer par elles, ayant déjà des matériaux im- menses réunis pour leur publication, et parcourant continuel- lement les différens points, afin de les compléter. La faune des terrains jurassiques contiendra tous les fossiles appartenant aux séries zoologiques des animaux mollusques et rayonnés, dans l’ordre du composé au simple ; ainsi je com— mencerai par les Mollusques, et ceux-ci, par les Céphalopodes, Gastéropodes , ete. ; je suivrai ensuite par les Échinodermes, les Foraminifères, et terminerai par les Polypiers. Chaque classe , chaque ordre, chaque famille, dont, autant que possible , la terminologie sera uniforme, pour en faciliter Papplication dans sa valeur relative, commencera par ses caractères zoologiques , exprimés en peu de mots, de manière à ce qu'on n'ait pas besoin d'ouvrages élémentaires , et qu’il y ait application immédiate, à ces coupes, des genres et des espèces fossiles qui s’y rapportent, et que chacun peut avoir sous les yeux. Ces caractères seront établis , non-seulement sur les animaux , mais encore suy les formes que la fossilisation ne peut détruire, et qui, tenani essentiellement aux parties dures, peuvent toujours être appréciées du géologue. Chacune de ces coupes, de classes, d'ordres, de familles et de genres , sera GÉNÉRABES. 25 terminée par un resumé de distribution géologique et géogra- phique général des espèces, et, en particulier, de tout ce qui se rattache à la faune des terrains jurassiques. Ainsi, chaque série sera comparée: 4° dans sa distribution actuelle générale ; 2° dans les caractères zoologiques distincts qu’elle offre avec les faunes des terrains supérieurs ou inférieurs; 3° dans ses caractères distinctifs au sein des différentes couches des ter- rains crétacés, et suivant les divers bassins de ces terrains en France. Les espèces seront publiées pour chaque genre , dans leur ordre d'ancienneté, en commençant par les couchesles plus infé- rieures. Ainsi, celles du lias viendront les premières, puissucces- sivement celles de l’oolite inférieure , de la grande oolite , des couches oxfordiennes, coralliennes, kimméridiennesetportlan- diennes, afin de rendre sensibles au premier coup d’œilles diffé- rences existant entre les espèces de ces diverses couches, et de montrer les modifications de formes propres à chacune. Elles seront représentées dans le même ordre, avec la lettre L pour le las, les lettres L. O. pour l’oolite inférieure, G. O. pour la grande oolite, la lettre O pour les couches oxfordiennes, les lettres CR pour le terrain corallien, la lettre K pour le kim- méridien, et la lettre P pour le portlandien. Chaque espèce portera , ainsi que dans la faune des terrains crétacés, le nom le plus anciennement donné par les auteurs, comme étant celui qu’il est juste de lui conserver; mais ce nom ne sera appliqué qu'après une comparaison critique des caractères et des figures publiés, avec les objets eux-mêmes ; et cela seulement quandil y aura idendité parfaite , afin de ne pas tomber dans l'erreur trop commune , de rapporter légère- ment telle ou telle espèce qui diffère quelquefois totalement de celle de l’auteur primitif, ce qui jette une confusion inextri- cable dans les applications à la Géologie. Rien de plus facile 26 CONSIDÉRATIONS que d'indiquer un nom approximatif ; mais le choix d’une bonne détermination demande la plus grande conscience et des soins qu’on ne saurait jamais pousser trop loin. La synonymie de l'espèce sera chronologique et portera l'indication des dates de publication , afin qu'il n’y ait pas d'incertitude sur la priorité de découverte des auteurs, et sur le nom le plus anciennement donné. Cette synonymie se composera des citations d'ouvrages où l’examen des descriptions et des planches, m’aura fait acquérir la certitude complète de l'identité de l’espèce, quand il me sera prouvé par les échan— tillons que la localité citée est exacte; dans le cas contraire, je m’abstiendrai de toute mention , afin de ne pas accroître le désordre qui existe à cet égard dans la science. Après la synonymie, je donnerai une phrase descriptive la- tine, suivie des dimensions de l'espèce, puis une description française complète des caractères constans, des modifications apportées par l’âge et par la localité. Un autre paragraphe seraconsacréaux rapports et aux diffé- rences de l’espèce avec celles qui pourraient donner lieu à con- fusion , dans le but de bien spécifier les caractères descriptifs auxquels on la reconnaîtra toujours , et de prévenir ainsi des rapprochemens inexacts. D’ailleurs ce paragraphe sera la eri- tique de l'espèce, et pourra faire juger de la valeur des carac- tères qui la distinguent des autres. Viendra ensuite la localité. Cette partie de la description, trop légèrement traitée jusqu'à présent, demande plus d’ex- plications: je ne suivrai pas, à cet égard, la marche sou- vent adoptée de relever les auteurs qui ont cité l'espèce dans différens pays, et de les indiquer tous sans critique. Sur ce point, je veux être plus sévère, pour ne pas perpétuer les erreurs; je ne citerai que les lieux sur lesquels je n’aurai au- cun doute; je ne les citerai pas non plus sur des notes qui D de GÉNÉRALES, 27 pourraient m'être transmises , mais seulement lorsque j'aurai vu les échantillons en nature, et que je les aurai préalablement confrontés avec soin (4). La description de chaque espèce, si elle a été méconnue ou si on l’a confondue avec d’autres, contiendra encore un court exposé historique des erreurs commises à son égard, et des motifs qui m’auront porté à préférer tel nom à tel autre. Viendra enfin l’explication des figures , avec l'indication des collections où existent les types sur lesquels les planches au- ront été dessinées, afin qu'on puisse en vérifier l’exactitude. ICONOGRAPHIE. Les planches, confiées à M Delarue, dont j'ai depuis long- temps apprécié le talent, seront exécutées avec le plus grand soin, et seulement d’après nature. Chaque espéce, dont j'aurai préalablement fait le croquis d’ensemble et les études de détails, sera représentée sur plusieurs faces, dans ses différens âges, avec ses variétés , et toutes les coupes nécessaires à son histoire complète. CONCLUSIONS. Il est évident que, malgré tout le soin que je prendrai pour (41) Désirant que cette partie, qui peut avoir beaucoup d’importance, en ce qu’elle détermine l'extension de chaque espèce au sein des diverses couches, et leur circonscription au sein des bassins, puisse être aussi complète que possible , et serve de base à la géologie, je crois devoir ré- clamer la communication des objets mêmes, afin de pouvoir citer à chaque espèce les localités positives et le nom de la personne qui l’aura observée. Je pourrai d’ailleurs être de quelque utilité à ceux qui voudront bien me communiquer ce qu’ils possèdent , en leur renvoyant leurs objets déterminés, non provisoirement, et avec des noms qu’ils seront obligés de changer quelques mois après, mais d’après la discussion des auteurs à laquelle mon travail m’oblige ; et par conséquent avec un nom que chacun pourra sans crainte adopter dans*ses collections et dans ses travaux parti- culiers sur la Géologie. 28 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. obtenir le plus d'espèces de chaque genre, décidé surtout à n’opérer que sur les objets eux-mêmes, à ne jamais copier; il est évident , dis-je, que, dans le cours de la publication, on découvrira et fera connaître des espèces appartenant à des genres déjà publiés et distinctes des espèces décrites, qui ne pourront plus être intercalées ; mais, avant les conclusions générales de chaque faune , je compte réunir toutes ces espè- ces en un supplément, en donnant des tables qui serviront à les classer, dans l’ensemble, à la place qui leur aurait été assignée , ce qui achévera de complèter l’ouvrage. Pour qu’il reste moins à faire au supplément , pour que la publication soit, dès le principe , aussi complète que possible, je termine en renouvelant, au nom de la science et dans l’inté- rêt général de l’avancement de la Géologie, à toutes les per- sonnes qui possèdent des fossiles de France, la prière de vou- loir bien m'en communiquer jusqu'aux objetsles pluscommuns, des classes que je traiterai. Ainsi aidé du concours de tous mes compatriotes, mes efforts, je l’espère, ne seront pas in- fructueux ; et nous verrons enfin la France , si riche en fossiles de tous genres, rivaliser avec les autres nations européennes, pour l'étude si intéressante de la Paléontologie. PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. EEE TERRAINS JURASSIQUES. MOLLUSQUES. Cette série si nombreuse d’êtres, à laquelle on a donné le nom de Mollusques , est caractérisée zoologiquement par un corps mollasse , irritable, par le manque de squelette articulé, par un système nerveux dispersé en masses médullaires, et non réuni en une moëlle épinière, par un sang froid, blanc ou diversement coloré, par des muscles attachés principalement au derme ou aux parties crétacées qu’ils recouvrent et proté- gent. Ils ont différens modes de respiration, respirant l'air en nature , l’eau douce ou salée. Leur mode de reproduction varie aussi : ils ont les sexes séparés sur deux individus, les sexes réunis sur le même individu avec accouplement réci- proque, les sexes réunis sans besoin d’accouplement ; ils sont ovipares ou vivipares. Chez eux on trouve souvent très-com- pliqués les sens de la vue , de l’ouïe, du tact, etc. Leur mode de locomotion est aussi très-différent, suivant les classes : ils nagent vaguement au sein des mers, rampent sur la terre, sur le fond, aux atterrages des océans, ou sont fixés aux rochers. Les uns sont nus ou manquent entièrement de parties so— lides ; les autres en ont une ou plusieurs, internes ou exté- 30 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. rieures, auxquelles on a donné le nom de coquilles. L'étude générale de ces dernières se nomme conchyliologie. La co- quille, excessivement variable, symétrique ou non dans sa forme, diversement contournée ou accidentée, est la partie qui généralement a résisté aux révolutions du globe, et celle qu’on trouve plus spécialement à l’état fossile ; c’est aussi celle dont j'aurai presque exclusivement occasion de parler, les au- tres ayant, le plus souvent, disparu dans la fossilisation. Les Mollusques, sur lesquels je ne veux pas m'étendre da- vantage, réservant leurs autres caractères spéciaux pour leurs coupes, peuvent être divisés en quatre classes, les Céphalo- podes, les Ptéropodes, les Gastéropodes et les Acéphales. PREMIÈRE CLASSE. CÉPHALOPODES, CEPHALOPODA, Cuvier. Céphalopodes, Cuvier, Lamarck, Duméril, etc. ; Céphalo- phores de Blainville. Les Céphalopodes, caractérisés principalement par les bras, pieds ou tentacules qui couronnent la tête en avant, et qui leur ont valu le nom que leur à donné Cuvier, sont des plus avancés par leur organisation, et, sous ce rapport, se distin- guent d’une manière tranchée des autres Mollusques. Ils sont formés de deux parties : 1° d’un corps, renfermé dans une coquille, ou contenant une partie crétacée ou cartilagineuse, alors souvent munis de nageoires ; 2° d’une tète bien distincte, pourvue d’yeux aussi complets que ceux des ani- maux vertébrés (1), d'organes de l’ouïe compliqués, d’or- ganes de manducation très-puissans, et de bras ou de tenta- _ (4) Dans mes considérations générales sur les modifications des organes appliquées à leurs fonctions chez les Céphalopodes acétabulifères, j'ai fait ressortir la perfection des organes chez ces animaux, TERRAINS JURASSIQUES. 31 cules , servant à la préhension. Ces derniers organes, considé- rés à tort comme leurs seuls moyens de locomotion et de mou- vement, n’en sont, au contraire, que des agens secondaires, tous les Céphalopodes étant pourvus, en dessous de la-tête, d’un tube locomoteur, servant à faire avancer l’animal à recu- lons, par le refoulement de l’eau qui a servi à la respiration et que la contraction du corps chasse avec violence au dehors, par ce tube. Les Céphalopodes , nageant vaguement au sein des mers et doués de puissans moyens de locomotion, sont loin de ramper péniblement sur les côtes, comme les Gastéropodes. Ils se tiennent par troupes au milieu des océans, quelques-uns n’ap- paraissant sur le littoral que périodiquement et dans la sai- son de la ponte. Ce sont les animaux mollusques les plus volumineux et les plus importans de presque tous les âges du monde. Ils ont, en effet, toujours existé depuis la première ani- malisation, mais ont subi de nombreuses modifications, des séries entières de formes ayant été remplacées par d’autres tout-à-fait différentes. Ceux qui nous restent aujourd’hui, comme de faibles débris des légions qui devaient parcourir les mers anciennes, sont d’autant plus importans qu'ils peuvent seuls donner, par la comparaison, l’idée des formes de cette Zoologie éteinte. Les Céphalopodes se reconnaîtront à l’état fossile, à leur coquille le plus souvent symétrique, droite, arquée, spi- rale, élégamment contournée et divisée par des cloisons droites ou foliacées. On les reconnaitra encore à leur osselets internes, cornés ou crétacés, dont les empreintes, ou des parties seulement sont restées comme témoignage du nombre . de ces animaux, sans coquille proprement dite, qui devaient exister alors, 92 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. On peut diviser naturellement les Céphalopodes en deux or- dres : les Acétabulifères et les Tentaculiféres. PREMIER ORDRE. ACETABULIFERA, Férussac et d’Orbigny. Cryptodibranches, Blainville; Dibranchiata, Owen. F Les Acétabulifères sont des animaux libres, symétriques, formés de deux parties distinctes, l’une antérieure (le corps) ronde, allongée, cylindrique, pourvue ou non de nageoires, ou- verte en avant, contenant les viscères et deux branchies paires, un sac à encre, etc. L'autre antérieure ou céphalique, portant : en avant des bras toujours armés de cupules, de crochets pé- donculés ou sessiles, au milieu des bras un appareil buccal, composé de deux mandibules cornées et d’une langue hérissée de pointes, latéralement des yeux sailians des plus complets, et un orifice auditif externe ; au dessous, un tube locomoteur entier. L'animal est contenu dans une coquille symétrique non cloisonnée, ou renferme, dans la partie médiane dorsale de son corps, soit un osselet symétrique déprimé, corné ou crétacé, soit une coquille spirale eloisonnée, dont la dernière loge est trop petite pour contenir aucune partie de l'animal. Ce premier ordre diffère du second, par sa tête distincte et non unie intimement au corps, par le manque d’appendice pédiforme servant à la reptation, par ses bras pourvus de cu- pules, par deux branchies au lieu de quatre, et par son tube locomoteur entier et non fendu, sur toute sa longueur. Les coquilles cloisonnées, lorsqu'elles existent dans cet ordre, sont contenues dans le corps de l'animal, et dès-lors TERRAINS SURASSIQUES. 33 n'ont pas besoin de cavité supérieure à la dernière loge, des- tinée à contenir l'animal, comme chez les Tentaculifères ; ainsi l’on distinguera toujours, par ce caractère, les coquilles cloisonnées des deux ordres. Célébrés dans l'antiquité par les poètes grecs, types des plus agréables comparaisons, des fictions les plus gracieuses (1), les animaux qui nous occupent présentent, dans leurs mœurs, les faits les plus curieux, les uns vivant solitaires, les autres exclu- sivement en troupes innombrables. Ils parcourent les mers où ils servent de nourriture aux oiseaux pélagiens, aux cachalots, aux dauphins et aux autres cétacés à dents. Tour à tour lisses ou couverts d’aspérités , rouges, pourprés, blancs ou bleuâtres, véritables caméléons aquatiques, ils changent de teinte avec la rapidité de la pensée, suivant les impressions qu'ils éprouvent. Ils sont des plus vifs dans leur natation, fendent l’onde avec la rapidité d’une flèche, et déploient assez de force pour s’élancer au-dessus des eaux, jusque surle pont des navires. [ls représen- ‘ tent, au sein des eaux, pour les autres Mollusques et pour les poissons, les oiseaux carnassiers sur les continens. Après avoir examiné comparativement un très-grand nom- bre de Céphalopodes acétabulifères actuellement vivans, après en avoir discuté les caractères zoologiques, jai cru devoir for- mer, des genres connus et de ceux que leur étude m’a conduit à établir, les familles naturelles suivantes : (1) On peut voir, à l’égard de leur classification générale, de leurs nom- breuses espèces, de leurs mœurs, de leurs habitudes, de leur histoire et des fictions dont ils ont été l’objet chez les anciens, la Monogra- phie des Céphalopodes acétabulifères, que j'ai commencée avec M. de Férussac, mais dont le texte m’appartient presque exclusivement. Cet ouvrage contient plus de deux cents espèces représentées en plus de cent planches coloriées. Ï. É 84 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Première tribu, OCTOPODA , Leach. Genres et sous-genres, Famille unique, Ocropinz, Octopus, Lamarck. Philonexis, d'Orbigny. Argonauta, Linné. H° tribu, DECAPODA, Leach. F° famille, SEPIDÆ, Ie famille, Lorrenx, : JTE famille, LoriGoPsDÆ, IV° famille, TEUTHIDE, V° famille, BELEMNITIDÆ, Cranchia, Leach. Sepiola, Lamarck, Rossia, Owen. Sepia (1), Linné. Beloptera, Deshayes. Loligo, Lamarck. Sepioteuthis, Blamville Teudopsis, Deslongchamps. Loligopsis, Lamarck. Histioteuthis, d’Orbigny. Onychoteuthis, Lichtenstein. Enoploteuthis, d'Orbigny. Kelaeno, Munster. Omastrephes, d'Orbigny. Conoteuthis, d'Orbigny (2). Belemnites. Belemnitella, d'Orbigny. . (4) Mon cadre ne me permet pas de dire ici pourquoi les Sèches à co- -quilles crétacées sont si loin des Bélemnites ; je ne puis qu’annoncer que l'osselet, partie importante comme genre, e’à rien de positif dans les coupes d'ordre supérieur. (2) Ce genre propre aux terrains crétacés st établi, Terrains créta- cés, supplément, TERRAINS JURASSIQUES. 35 VI famille, Serruzinæ, Spirulirostra, d'Orbigny (1). Spirula, Lamarck. De toutes les parties solides des Céphalopodes acétabulifères, celles que la fossilisation pouvait conserver consistent : 1° en une coquille non cloisonnée, mince, symétrique, comme dans V’Argonaute; 2° en coquilles cloisonnées et sans cavité supé- rieure à la dernière loge, comme dans les Spirules et les Spiru- hrostres ; 3° en osselets internes, symétriques, allongés, placés sur la ligne médiane supérieure du corps, comme dans les Cal- mars et les Sèches, dont les empreintes pouvaient rester au sein des couches; 4° en quelques parties plus solides de ces os selets, comme le rosire des Bélemnites ou les alvéoles des Co- noteuthes ; mais, de tous ces corps on n’a vraiment, jusqu’à ce jour, rencontré que des empreintes d’osselets de divers genres, et le rostre terminal chambré des osselets de Bélemnites, des Spirulirostres et des Bélemnitelles. Soit qu'ils n'aient jamais existé, soit que leurs restes ne se soient pas conservés, les Céphalopodes acétabulifères manquent jusqu’à présent dans les terrains siluriens, carbonifères, et dans le muschelkalk. Leur première apparition a lieu dans les ter- rains oolitiques, sous la forme de Belemnites, de Sepioteu- this, de Teudopsis, de Sepia, d'Omnastrephes, d'Enoploteu- this, et de Kelaeno (2). Dans les terrains crétacés, il ne reste (4) Ce genre, découvert par M. Bellardi, dans les terrains tertiaires des environs de Turin, a pour caractère une série de loges en spirale, que pro= têge extérieurement un encroûtement calcaire formant un rostre très- épais. La seule espèce connue est le Spirulirostra Bellardiana, d’Or- bigny. (2) Voyez, pour toutes ces espèces fossiles, les planches et les descrip- tions que j’en ai données dans la Monographie des Céphalopodes acétabu. lifères, d’après les généreuses communications qui m’en ont été faites par M. le comte Munster de Bayreuth, à qui la science doit de si belles publications sur les nombreux fossiles de sa magnifique collection. 36 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. plus que les genres Belemnites, Belemnitella et Conoteuthis, qui disparaissent ensuite pour toujours, les terrains tertiaires ne contenant que des Sepia, des Beloptera, des Spirulirostra et des Argonauta. Si l’on compare ces genres avec ce qui existe maintenant, on verra que les Belemnites, les Teudopsis, les Kelaeno, les Beloptera, les Conoteuthis et les Spirulirostra sont restés ensevelis dans les couches terrestres, tandis que les autres ont survécu jusqu'à nos jours, où ils sont à peu près gé- néralement répartis au sein des diverses mers, et par toutes les latitudes. Cet aperçu des Céphalopodes acétabulifères, dont j'ai cru devoir faire précéder les détails qui vont suivre sur la spécia- lité qui n’occupe, afin de donner une idée générale de leur dis- tribution ancienne et actuelle ; ce rapide aperçu, dis-je, montre qu'il ne reste plus, aux terrains jurassiques, que les genres Se- pioteuthis, Teudopsis, Sepia, Ommastrephes, Enoploteu- this, Kelaeno et Belemnites, dont je ne connais de représentans en France que pour le second et le dernier. OcToPonEs, OCTOPODA. Comme on a pu le voir, il n’existe jusqu’à présent, d’au- tre Octopode fossile que le genre Argonaute. C’est même une nouvelle acquisition due aux savantes recherches de M. Sis- monda. Cette espèce (Argonauta hians, Solander), trou— vée dans les couches tertiaires des environs de Turin, offre ce fait remarquable qu’elle n’habite pas aujourd’hui dans la Méditerranée, mais sous la zone équatoriale de l'Océan atlantique. DEcaPoDEs , DECAPODA. Dans cet ordre, je ne connais dans les terrains jurassiques TERRAINS JURASSIQUES. 37 de France, que deux familles : les Loligidæ, représentés par le genre des Teudopsis, et la grande famille des Belemnitidæ. Famille des LoziGipx. Caractères. Animal de forme générale allongée; corps subcylindrique, yeux dépourvus de paupières ; membrane buc- cale le plus souvent armée de cupules ; une forte crête auri- culaire transversale. Cupules seulement sur deux rangs aux bras sessiles, pourvues de cercles cornés convexes en dehors, et munies d’un bourrelet étroit, saillant sur le milieu de sa largeur. Bras tentaculaires en partie rétractiles ; tube locomo- teur pourvu d’une double bride, se rattachant à la tête. Osse- let interne penniforme, étroit en avant, élargi en arrière, pourvu, sur la ligne médiane, d’une saillie longitudinale, et la- téralement d’expansions plus ou moins larges. Les Loligidés ne renferment, jusqu’à présent, que le genre Loligo, composé des Loligo proprement dits, le sous-genre Sepioteuthis, et le genre Teudopsis, dont on ne connait que l'osselet. On trouve leurs espèces vivantes réparties sur le littoral des merschaudes de tous les continens. Fossiles, on les a rencontrés principalement dans les terrains jurassiques. Genre Teupopsis, Deslongchamps. Animal inconnu. Osselet interne corné, spatuliforme , très-étroit en avant, fortement élargi en arrière ; côte médiane, étroite , saillante ; expansions latérales larges; ensemble convexe en dessus, concave en dessous, représentant une sorte de cuiller arrondie à son extrémité. Rapports et différences, Par sa forme élargie, par ses lignes 38 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. d’accroissement, le genre Teudopsis a beaucoup de rapports avec celui des Sepioteuthis ; néanmoins, il paraît s’en distinguer par sa partie antérieure saillante beaucoup plus étroite, par son extrémité tronquée, par sa forme plus eoncave en dessous, en forme de cuiller. La différence des formes dans les osselets internes chez les Céphalopodes accompagnant presque tou- jours des modifications organiques, j'ai cru devoir conser- ver cette coupe, malgré ses rapports très-évidens avec les Sepioteuthis. Histoire. Sous le nom de Teudopsis, M. Deslongchamps place, en 1835, dans un genre qu'il crée, trois espèces qu'il regarde comme distinctes : les T. Agassizii, Bunellii et Cau- montii. J'ai pu voir, chez ce savant observateur, les trois es- pèces en nature, et je me suis facilement convaincu que le T. Agassizii est un osselet de Bélemnite. Pour les deux autres, elles appartiennent, comme l’a également pensé depuis M. Deslongchamps, à une seule et même espèce, à laquelle je conserve le nom de Bunellii. M. Deslongchamps croit que l’osselet pouvait s'ouvrir et se fermer comme les valves d’un acéphale ; mais cette idée ne peut être admise. Le Teudopsis est tout simplement un osselet très-voisin de celui des Sépio- teuthes, qui nous est parfaitement connu. N° 1. Teupoprsis Buxezzn, Deslongchamps. Teudopsis Bunellii. Deslongchamps, 1835, pl. 1°. Mém. de la société Linnéenne de Normandie, t. V., p. 74, pl. I, fig. 1, 2, 3. Teudopsis Caumontii. Deslong. 1835, id., ibid., p. T6, pl. 3, fig. 4, 5. T. testà ellipticà, lævigatà, anticè attenuatà, posticè sub- obtusû ; superné convexä, infernè concavd. TERRAINS JURASSIQUES. 39 Dimensions. Longueur, 134 millimètres ; Largeur, 43 millimètres. Osselet interne, corné, mince, concave, spatuliforme, aminei en avant, obtus en arrière ; côtemédiane élevée, étroite; expansions latérales s’élargissant des parties antérieures au quart postérieur ; puis, de là, se rétrécissant brusquement, de nouveau pour former une partie arrondie. Localité. M. Deslongchamps a trouvé cette espèce dans les rognons calcaires d’Amayé-sur-Orne, et à Curcy (Calvados). J'ignore à quel étage appartiennent positivement ces calcaires ; pourtant je les crois de la grande oolite. Ils ont été trouvés avec leur sac à encre. Explications des figures. PI. L°, fig. 1", osselet entier, figuré par M. Deslongchamps, sur un échantillon de sa col- lection ; fig. 2, le même, vu de profil, montrant la saillie de sa convexité; fig. 3, un autre osselet, fig. k, les deux ex- trémités d’un autre osselet qui, par suite de la pression, s’est fendu en avant, a, et en arrière, b, ce qui a pu faire croire que les deux parties étaient mobiles. Famille des BELEMNITIDÆ. Je réunis sous ce nom tous les animaux pourvus d’un osse- let interne corné, élargi à sa partie antérieure, rétréci et ter miné postérieurement, par un godet plus ou moins profond, encroüté, en dehors, par un rostre, contenant invariablement une série de loges aériennes, empilées dans un alvéole conique. La famille des Belemnitidéesne renferme, jusqu’à présent, que deux genres : les Belemnites, proprement dit, et les Belemni- tella, pourvues d’une fissure antérieure communiquant avec Valvéole. De ces deux genres le premier seul s’est trouvé jus- qu'ici dans le terrain jurassique. Lo PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. On ne trouve plus de représentans vivans de cette famille. Elle a commencé à se montrer sous la forme de Bélemnite avec le lias; elle renouvelle successivement ses espèces dans chaque série de couches, en diminuant de nombre des plus in- férieures aux plus supérieures, dans les terrains jurassiques. Plus nombreuses encore aux couches inférieures des ter- rains crétacés, les espèces s’éteignent en remontant les étages, et ne sont plus représentées, dans les craies blanches, que, par des Bélemnitelles, derniers représentans de la famille des Bélemnitidées. Genre BELEMNITES. Animal inconnu. Osselet interne, corné, élargi antérieurement, rétréci en ar- rière et terminé postérieurement, par un godet conique ou al- véole plus ou moins profond, contenant une série de loges aé- riennes empilées et traversées, surle côté interne, par un siphon continu, que rétrécit l’étranglement de chaque loge. Le godet postérieur est protégé à l’extérieur par un encroûtement crétacé représentant un rostre épais, pointu ou obtus, généralement allongé. Les Bélemnites sont encore peu connues, quoiqu’elles aient été le sujet de beaucoup d’écrits; je crois devoir ,en conséquence, entrer à leur égard, dans une série de considérations générales qui détruiront toute incertitude sur leur véritable composition, et sur la place qu’elles doivent occuper dans échelle des êtres. Je ne chercherai point à reproduire les opinions plus ou moins bizarres que les auteurs ont professées relativement à leur forme primitive, et à l’animal auquel elle appartenait, ce que je ne pourrais faire sans sortir du cadre que je me suis tracé. II me suffira d'expliquer les faits tels que j'ai pu les observer, en les TERRAINS JURASSIQUES. la rattachant aux connaissances que l’étude comparative des Céphalopodes vivans m’a données sur leur ensemble. CHAPITRE PREMIER. CABACTÈRES ZOOLOGIQUES. Composition de l’osselet. Des recherches minutieuses sur les restes de Bélemnites con- servés au sein des couches terrestres, m'ont démontré, par l’in- spection d’un grand nombre d'empreintes restées, soit sur les alvéoles (Voyez pl. HE, fig. 3; pl. IV, fig. 1"), soit sur la paroi interne de la cavité alvéolaire du rostre, que la Bélem— nite complète se compose de quatre parties intimement liées entre elles et constituant un osselet interne compliqué. Ces parties sont : 1° antérieurement une lame cornée, spatuli- forme, élargie en avant, rétrécie en arrière; 2° en arrière un godet profond ou alvéole conique, contenant une série transverse de loges aériennes; 3° un siphon inférieur traver- sant toute la série de loges ; 4° un encroüûtement calcaire plus ou moins allongé, recouvrant et protégeant l’alvéole, et con- stituant un véritable rostre terminal. Je vais successivement passer en revue ces différentes parties, en les décrivant dans tous leurs détails. Osselet corné (Voyez pl. IE, IT et IV). L’osselet corné chez les Bélemnites est peu variable dans sa forme, j'en ai pu juger sur plus de quinze espèces distinctes dont les rostres sont très- disparates, et je lui ai toujours trouvé lamême configuration. Il se compose en avant, d’une lame élargie, spatuliforme, formée au milieu, d’une région dorsale large (1) (a fig. 1, pl. IV et 3, (4) Ge sont les Asymptotes de M. Voliz, Mémoire, p. 3, 42 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. pl. IET, la partie comprise entre les lignes 6 b}, dont l’angle dépasse toujours dix degrés d'ouverture, couverte de stries d’accroissement en ogive, allant se réunir, de chaque côté, à la ligne médiane quelquefois saillante ou légèrement sil- lonnée. De chaque côté de la région dorsale règnent des ex- pansions latérales (4), qui partent de cette région et forment, de chaque côté, des lames cornées, minces, marquées de lignes d’accroissement obliques de haut en bas et de dessus en des- sous. Ces expansions accompagnent l’osselet sur toute sa lon- gueur (Voyez pl. I, fig. 2; pl. IV, fig. 1, les parties com- prises entre les lignes c d) et vont en diminuant de largeur du haut en bas jusqu’à la partie inférieure où elles forment un godet conique plus ou moins long, mais paraissant occuper le tiers environ de la longueur de l’ensemble. Sur les côtés, au point de jonction des expansions latérales de l’osselet au godet terminal ou alvéolaire, les lignes d’accroissement s’arquent tout-à-coup, forment des courbes dont la convexité est en bas, et deviennent ensuite transversales sur toute la région ventrale, pour constituer le godet terminal, espèce de cône renversé, corné, où les loges se forment successivement, au fur et à me- sure de l'accroissement de l'animal. En résumé, la partie cornée se compose : 1° d’une région dorsale large, analogue à la tige de l’osselet des Ommastrèphes, des Onychoteuthes, etc. (Voyez pl. IL, fig. k et 5); 2° d’ex- pansions latérales, semblables à celles qu’on remarque aux osselets de Calmars, d'Onychoteuthes, etc. (Voyez pl. I, fig. 3 et 5); 3° d’un godet terminal identique, mais plus grand que celui qui existe à l'extrémité de l’osselet des Ommastrèphes (pl. I, fig. 4). Ainsi, sans aucune hypothèse, en suivant, comme (1) Ge sont ces lignes convexes, lorsque le cône estrenversé, qui forment ce que M. Vollz appelle régions kyperbolaires, TERRAINS JURASSIQUES: 43 je l'ai fait, sur l'empreinte même d’un alvéole (Voyez pl. I, fig. 3; pl. IV, {), toutes les lignes d’aceroissement de l’osselet, on arrive à restituer l’osselet tel qu’il devait être à Pétat com- plet, de manière à ne plus laisser de doutes à son égard, quant à sa forme ou à ses rapports avec les autres Céphalopodes con= nus. Dès lors, il sera facile d’y rapporter ces empreintes d’os= selets trouvés soit en Angleterre, soit en France (1), sur les- quels il pouvait rester encore quelque incertitude. J'ai dit que j'avais pu reconnaitre l’osselet corné sur les em- preintes internes de plus de quinze espèces de Bélemnites, dont le rostre avait les formes les plus disparates, et que cet osselet m'avait paru partout absolument identique dans ses détails. C'est, en effet, ce que j'ai trouvé, puisqu'à l’exception d’une plus ou moins grande largeur de la région dorsale, largeur toujours relative à l’ouverture de l’angle de l’alvéole, je nai remarqué aucune différence appréciable dans tous ces osselets. On doit en conclure que, chez les Bélemnites comme chez les autres Céphalopodes, actuellement vivans, cette partie interne est en rapport avec les autres caractères zoologiques, et qu’elle peut avec certitude être adoptée comme caractère distinctif des genres. Godet ou cône alvéolaire. Ce godet se compose de deux parties distinctes : du cône alvéolaire, que l’on a vu n’être que le prolongement corné de l’extrémité de l’osselet, et de l’alvéole où empilement de loges aériennes qui vient se déposer de- dans, au fur et à mesure des besoins de l’animal. Il en résulte que lapartie extérieure du cône, toujours cornée, préexistait à ce dépôt des cloisons, et que celles-ci n’en ont en rien modifié la forme. Si j’en juge par un grand nombre d'empreintes que (4) Le Teudopsis Agassizi, Deslongchamps, est dans ce cas, C’est un osselet de Bélemnite. _:° AA PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. j'ai pu voir, le godet ou cône alvéolaire aurait occupé au moins Je tiers de la longueur de l’osselet. Il paraît certain aussi que ses bords s’élevaient en avant comme les parois d’un cornet et dépassaient de beaucoup l’alvéole. Cette partie sou- vent un peu comprimée ne varie dans sa forme que par plus ou moins de largeur ; aussi son angle se trouve-t-il réduit à onze ou quinze degrés d'ouverture chez le B. hastatus, tandis que sa plus grande ouverture est de vingt-huit à trente degrés chez les B. brevirostris et Tricanaliculatus, sans que cette ouver- ture soit toujours en rapport avec la longueur respective du rostre extérieur, puisque, parmi les plus larges, se trouvent des espèces courtes et d’autres très-longues. Ce godet est loin de former invariablement un cône régulier. Quand on le voit en- dessus ou au-dessous, il est effectivement conique, et s’accroit régulièrement surtoute son étendue: mais, lorsqu'on le regarde de côté, il offre presque toujours une courbe marquée, la pointe s’imclinant évidemment vers la région ventrale (Voyez pl. XIV, fig. 1°; pl. XVII, fig. 2). Quelquefois il est presque droit. L’alvéole n’est donc pour moi que la série de loges aériennes déposée dans le godet corné, et se modelant sur la paroï in- terne de ce godet. Si j'étudie ces loges, je verrai que la pre- mière est de forme ovale, ronde ou cupuliforme (PI. XIX, fig. 6), et qu’elle paraît appartenir à l’âge embryonnaire de la Bélemnite (j'en traiterai plus tard). Sur cette loge vien nent successivement s’en déposer d’autres de forme dépri- mée, minces, convexes en dessous, concaves en dessus, et augmentant d'épaisseur proportionnellement à la largeur du cône dans lequel elles se déposent, de manière à ce que les pre- mières soient les plus minces et les dernières les plus épaisses (PI. XIX, fig. 6). L'étude de la composition des cloisons qui séparent ces loges me donne, comme je l'ai dit, la certitude qu’elles sont indépendantes non seulement du godet corné qui TERRAINS JURASSIQUES. 45 les reçoit, mais encore les unes des autres(1). En effet, lorsqu'on examine au microscope les parois des cloisons on s'aperçoit de suite, que chacune en particulier se forme d’une chambre spé- ciale, que chaque chambre, avec ses cloisons supérieure, in- férieure et latérale, s’applique l’une sur lautre, comme on pourra le voir pl. XIV, fig. 8, et que chacune des cloisons est elle-même composée de deux couches. Ces couches parais- sent avoir été nacrées ainsi que les loges internes de toutes les coquilles multiloculaires des Céphalopodes. En résumé, l’alvéole n’est qu’une suite de loges aériennes, déposée dans une cavité du godet terminal de l’osselet corné, analogue à celle de l'Ommastréphe. Dès lors, elle n’est pas un animal parasite comme l’a pensé M. Raspail (2), ni un corps indépendant, comme le croyait Denis de Montfort. Cet alvéole paraît avoir un angle d'ouverture assez constant dans chaque espèce; on pourrait s’en servir comme caractère spé- cifique; mais il faudrait tenir compte de la compression qui existe presque toujours et modifie beaucoup l’ouverture de l'angle. Siphon. Le siphon est un canal longitudinal qui traverse toutes les loges aériennes de l’alvéole, sans communiquer avec elles. Il se compose d’un tube formé de segmens obliques, ren- flés dans chaque loge, rétréci et comme étranglé à chaque cloi- son. En l’observant avec soin sur des échantillons remarqua- bles de ma collection, j’ai reconnu qu’à chaque nouvelle loge ce siphon vient saillir en dehors. Dans la figure que j'en ai donné (PI. XIX, fig. 7), on voit parfaitement qu’il y a un point de suture, non sur la ligne des cloisons et au point de rétrécis- (4) M. Voltz a parfaitement reconnu cette circonstance. Voyez son Mémoire, p. 4. (2) Annales dessciences d'observation. 46 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. sement, comme l’ont cru MM. Voltz (1) et Duval (2), mais bien dans l'intervalle de chaque cloison, sur le tiers inférieur du renflement ; et cette suture très-marquée ne suit en rien, l’obli- quité des cloisons, étant au contraire transversale à l’axe du cône alvéolaire. Ce siphon, toujours contigu aux parois externes de l’alvéole, est invariablement placé sur la partie médiane et marginale de la région ventrale de l’alvéole (3), c’est-à-dire en dessous de l’osselet. Le siphon est une partie dont la position relative a beaucoup de valeur zoologique. Lorsqu'on voit, en effet, le siphon toujours marginal ou dorsal, chez tous les genres de forme si bizarre qui composent la famille des Ammonidées, tandis que chez les Nautilidées, également très-variés, il est médian ou assez près du bord ventral sans être contigu; on doit croire qu’il tient, parmi les corps organiques de ces êtres, une place très- importante, en rapport avec la forme des cloisons, et que, dès lors, sa position, relativement aux autres organes, est une con- séquence de modifications organiques de grande valeur. S'il n’en était pas ainsi, le siphon ne conserverait pas, dans la grande famille des Ammonidées, une position identique, et va rierait suivant les genres ou même suivant les espèces. Il n’est donc pas douteux que le siphon ne soit invariable dans sa po- sition, selon les grandes coupes, et que, zoologiquement, il ne doive en être ainsi. Dans ces derniers temps, M. Duval (4), at- (4) F’oyez son Mémoire, p. 6. (2) Bélemnites des Basses-Alpes, p. 22. (3) M. Duval, Loc. cit. p. 23, me suppose l’opinion que le siphon des Bélemnites est central, tout en ajoutant à son texte une note qui prouve le contraire. Cette citation était au moins inutile, puisque je n’ai jamais publié cette opinion, qui appartenait à Férussac, et qu’au contraire, en 4840 (Paléontologie française), j’ai fixé en termes non équivoques la place ventrale du siphon. (4) Bélemnites des Basses-Alpes, p.f23,36 et 40, TERRAINS JURASSIQUES. 47 tachant à un simple sillon de la matière encroûtante du rostre de la Bélemnite plus d'importance qu’au siphon lui-même, parce qu'il rencontrait un sillon du côté opposé oùil se trouve le plus souvent, y a vu un déplacement du siphon, et n'a pas craint de renverser toutes les lois organiques, en fondant sur ce caractère des groupes qu’il appelle familles (1), comme ses Notosiphites, pour les Bélemnites qui ont, selon lui, le siphon dorsal, et ses Gastrosiphites, pour celles qui l'ont ventral. Or, il y a lieu de se demander lequel des deux organes, du sillon du rostre ou du siphon, a zoologiquement plus de valeur. Les sillons sur les corps internes, tels que les osselets de sèches et de calmars ne sont point dus à une grande modification organique; ilssont formés, comme je m’ensuis souvent assuré, par un simple pli ou un épaississement de la paroi interne des tégumens qui enveloppait l’osselet; ils ne sont pas non plus le siége d'attache musculaire, mais sont simplement des crans longitudinaux des- tinés à empêcher l’osselet de changer de place, de remuer dans la gaine charnue (2). Leur valeur zoologique est donc entiè- rement nulle. J’ai fait voir quelle était importance réelle du siphon d’après sa place invariable; je crois inutile de pousser plus loin la comparaison. Tous les zoologistes auront déjà com- pris, que pour les Notosiphites de M. Duval, c’est le sillon qui devient dorsal, tandis que le siphon est dans sa place normale. - Dès lors, les noms de Notosiphites et Gastrosiphites, donnés par ce naturaliste ne peuvent plus être conservés dans la science, à moins que cette position inverse du siphon ne soit justifiée par (4) En zoologie, le mot famille, consacré depuis long- temps, est un terme collectif qui embrasse plusieurs genres dont les affinités sont sensibles. La famille ne doit donc renfermer que des genres ; et les genres ne peuvent renfermer des familles, à moins de changer toute la nomencla- ture scientifique, (2) Voyez plus loin l'explication de leurs fonctions dans l'économie animale. 48 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. l’ensemble de l’osselet lui-même. Alors, il ne faudra plus for mer des groupes d'espèces, mais bien de véritables genres dis- tincts, puisqu'il y aurait une modification importante dans l’é- conomie animale. Rostre. Le rostre, que j'ai nommé ainsi (1) parce qu’il ter- mine l’osselet en arrière, et qu’il est dès lors en avant dans la nage rétrograde; le rostre n’est, à proprement parler, qu’un encroûtement calcaire, de forme très-variable, le plus souvent allongé, recouvrant et protégeant l'extrémité cornée de l’osselet et l’alvéole qu’il renferme ; ainsi, dans la Bélemnite, le godet terminal de l’osselet corné aurait reçu, en dedans, les loges al- véolaires, tandis qu’en dehors il serait recouvert par le dépôt calcaire constituant le rostre. Cette partie estdes plusvariée dans sa forme, comprimée, déprimée, sillonnée ou non, pourvue d’un ou de plusieurs sillons vers la pointe ou vers sa région supérieure ou inférieure, courte ou allongée, conique, ventrue ou lancéolée. Elle change d’aspect suivant chacune des espèces, ou même dans les périodes diverses de l’existence de l'animal, sans avoir de caractères extérieurs, toujours bien saississa— bles, toujours bien constans. En un mot, comme on devait s’y attendre pour un corps interne qui n’a aucune importance zoologique, le rostre de la Bélemnite est une partie sujette à une immense extension de variations, et ne peut se restremdre en des limites spécifiques qu'après une discussion sévère de : toutes les causes susceptibles d'amener des différences tenant à l’âge, au sexe ou aux accidens nombreux qu'il peut éprouver. Ne pouvant définir la forme fixe des rostres qu’en traitant des modifications qu’ils peuvent éprouver (2), je me borne aux (4) J'ai le premier adopté cette expression, et j'en ai donné l’expli- cation, en 4840, dans ma Paléontologie française, terrains crétacés, t.1, p. 35, c'est la gaîne de M. Voitz (2) Foyes plus loin. TERRAINS JURASSIQUES. 49 lois mvariables auxquelles ils sont soumis. Le rostre, comme je Vai dit, n’est qu’un encroütement calcaire qui revêt extérieu- rement le godet terminal de l’osselet corné. Cet encroûtement, recevant toujours de nouvelles couches sur toute sa longueur, au fur et à mesure de l’accroissement du godet, et l’accroisse- ment du godet ayant lieu en avant, il en résulte que la région postérieure du rostre devient bien plus épaisse que l’anté- rieure, et qu’elle forme souvent un cône ou une partie très- allongée. En avant, au contraire, les couches calcaires du rostre deviennent d'autant plus minces qu’on approche de l’ex- trémité antérieure, et finissent par former une pellicule si peu épaisse qu’elle est à peine sensible. M. Duval (1) a dit que le bord antérieur du rostre devait se terminer différemment, suivant les espèces; il le décrit, le figure avec un long prolongement, en dessus et en dessous, et avec une échancrure sur les flancs. Je crois que ces saillies ne tiennent qu’à l’altération des rostres observés, et voici sur quoi je me fonde ; je possède des échantillons des B. elongatus et acutus (voyez pl. 8, fig. 6, et pl. 9, fig. 11) où les lames créta- cées du rostre se prolongent en avant, sur l’alvéole, enune pel- licule très-mince, jusqu’à une très-grande distanee, et ne cessent évidemment d'être perceptibles que par suite d’une altération. Ces deux faits, dans leur isolement mème, eussent déjà été concluans, mais en observant toutes les coupes longitudinales, faites sur plus de quinze espèces de rostres très-bien con- servés, Je me suis encore assuré, à l’aide d’un fort grossisse- ment, que les couches crétacées du rostre, loin de venir s’a- chever carrément sur l’alvéole, dans la direction du rostre, s'étendent en une couche très-mince qui revêt, en s’évasant très-loin en avant, le cône alvéolaire. Je crois donc, en der- = (1) Loc. cit, p. 23, 29, 38. I. ñ 5o PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. nière analyse, d’après les observations citées, que le dépôt crétacé du rostre se continuait sur presque toute la longueur du godet terminal de l’osselet, et que, dès lors, ses bords sui vaient la forme arrondie de ce godet. Lorsqu'il y a des parties élevées des côtes, sur le rostre, ces côtes s’atténuant, s’abais- sent peu à peu et s’effacent même à la partie antérieure, comme j'ai pu le voir sur plusieurs espèces des terrains jurassiques, telles que les B. hastatus, Blainvillii, etc., ce qui me fait croire qu'il en est ainsi chez les Bélemnites des terrains créta- cés, que M. Duval lui-même dit n'avoir jamais trouvées à l’état assez frais pour apercevoir les traces de l’osselet corné. Toutes les saillies et les échancrures antérieures du rostre me paraissent devoir n'être que le produit d’altérations plus ou moins fortes dans la décomposition ou dans l'usure des rostres, et ne tenir nullement à la forme du bord de ce rostre. Le rostre, composé de couches crétacées successives, ne les reçoit pas uniformément sur toute sa longueur. Les couches se portent le plus souvent en arrière, où elles forment, tout d’un coup, des prolongemens énormes, comme on peut le voir pour les B. acuarius, minimus, etc. (pl. VIE). Dans tous les cas, le rostre étant toujoursterminé par une extrémité au centre postérieur, ce centre, cette extrémité de tous les âges, se mon- tre dans les coupes; depuis le sommet de l’alvéole jusqu'aux dernières couches terminales du rostre, il forme une ligne droite, arquée ou flexueuse, suivant les espèces. Cette ligne, ancienne trace de l’extrémité successive du rostre, a été nom- mée Apiciale par M. Volts; elle est, le plus souvent, identique suivant les espèces. Les rostres de Bélemnites sont très-allongés chez les B. hastatus, subfusiformis, clavatus, giganteus, acca- rius, etc; ils sont, au contraire, très-courts chez les B. acutus, TENRAINS JURASSIQUES. bi abbreviatus, brevirostris. Entre ces deux extrêmes il y a tous les intermédiaires. Les seuls ornemens dont ils sont chargés consistent : 4° En un sillon ventral prolongé sur presque toute la lon- gueur (B. hastatus, Duvalianus, sulcatus, bessinus, Fleu— siausus, etc.) n’occupant que la partie antérieure, (B. Sauva- nausus, subfusiformis, minimus, semicanaliculatus) , ou marqué seulement en arrière (B, Puzosianus) ; 2° En un sillon dorsal marqué sur toute la longueur (Z. la- tus, extinctorius), où seulement à l’extrémité supérieure (B. dilatatus, Emerici, Grasianus): 3° En deux sillons latéraux-supérieurs, marqués sur toute la longueur (B. tricanaliculatus) ; &° En sillons latéraux-pairs, plus ou moins profonds, visi- bles sur une étendue plus ou moins grande (B. Coquandianus, bipartitus, dilatatus, subfusiformis, etc.). Toutes ces lignes longitudinales du rostre qui s’effacent plus ou moins chez les individus d’une même espèce, et auxquelles on à donné une trop grande importance zoologique, en les considérant comme des restes d’attaches musculaires (1), ne sont, comme je l’expliquerai aux fonctions, que le résultat d’un simple pli dans l'enveloppe charnue de lPosselet. Il suffit, du reste, d'ouvrir un calmar ou une sèche, pour s'assurer que ce dernier n’adhère aux parois par aucun muscle longitudinal, et que toutes les saillies et les creux de l’osselet ne sont que la reproduction des saillies et des creux formés par l’épaississe- ment des diverses parties des tégumens de lespèce de gaîne charnue où 1l se trouve renfermé, le rostre n’en étant lui-même que la partie la plus éloignée des organes essentiels à la vie. Le rostre est formé de matière crétacée, compacte, en cou- (4) M. Duval, Opus cit., p. 23. 52 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, ches superposées ou d’étuis s’emboîtant les uns dansles autres. Sa cassure est fibreuse ou rayonnante du centre à sa circonfé- rence. Ce caractère n'est point, comme on l’a cru long- temps, un état de pétrification, puisqu’un rostre de sèche montre les mêmes couches superposées et les stries rayonnan- tes. J’ai même, par la comparaison, acquis la certitude que le rostre de la Bélemnite était, avant sa fossilisation, crétacé, ferme et analogue à celui des Sèches. I était dès lors probable- ment légèrement nacré, et cet aspect se retrouve encore chez quelques Bélemnites de tous les terrains. Comparaison de l'osselet. L'ensemble de l’osselet de Bélemnite se compose done, comme je l’ai dit précédemment, d’une lame cornée pourvue d’expansions latérales ; il est élargi en avant, rétréci en arrière, et terminé par un godet muni, en dedans, d’une série de loges aériennes, et protégé en dehors par un rostre crétacé ferme. Comparé aux osselets internes des Céphalopodes actuelle- ment vivans, celui de la Bélemnite offre les plus grandes ressemblances. Si j’analyse les rapports, ils seront des plus évidens. La région dorsale de l’osselet se trouve, sans exception, chez tous les Céphalopodes; elle constitue toute la partie antérieure de l’osselet des Ommastrèphes et la partie mé- diane des osselets de Loligo, d'Onychoteuthis, de Sepio- teuthis, ete. Seulement, chez les Bélemnites, cette partie est plus large, ce qui tient seulement aux caractères génériques qui les distinguent. Les expansions latérales sont, en tout, analogues à la même partie chez les Loligo, Sepioteuthis, Onychoteuthis, ete. TERRAINS JURASSIQUES. 53 Ici l’osselet de Bélemnite n’offre aucune différence avec ceux des Céphalopodes actuellement vivans. Le godet terminal est identiquement celui des Ommastré- phes; seulement il est plus grand et contient, de plus, en dedans, des loges aériennes, et, en dehors, un encroütement rostral. Lorsqu'on voit le genre Conoteuthis (1) offrir un cône alvéolaire sans rostre, dans un osselet tout à fait analogue à celui des Ommastrèphes, on aura les passages d’un genre à l’autre, sans aucune lacune zoologique. L’alvéole aérien, tout en différant de forme, est, chez les Bélemnites, le représentant de la coquille de la Spirule ou des loges de l’osselet de Sepia ; il ne diffère que dans sa forme. Le rostre de la Bélemnite est absolument identique au rostre crétacé de l’osselet de sèche. En résumé, l’osselet de Bélemnite est évidemment conformé comme celui des Céphalopodes qui habitent actuellement nos mers ; seulement, il est infiniment plus compliqué, puisqu'il réunit plusieurs caractères isolés chez les autres Céphalo- podes. Néanmoins sa forme allongée et ses autres rap- ports m'ont (dès 1840) porté à le rapprocher davantage des Ommastréphes. La découverte du genre Conoteuthis, établis- sant les passages, vient confirmer ces rapprochemens et prouver jusqu'à l’évidence que la Bélemnite était un Céphalopode acétabulifère, dont les caractères zoologiques conduisent à former une famille distincte. Fonctions de l'osselet. Pour mieux faire connaître dans ses détails l’osselet de (1) Voyez Annales des sciences naturelles, 1842, le mémoire que j'ai donné sur ce genre. 54 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Bélemnite, il devient indispensable d'en passer en revue les différentes fonctions, ce qui fera sentir l'importance des di- verses parties qui le composent. Les fonctions de l’osselet sont de trois espèces entièrement distinctes, en raison de telles ou telles modifications. 4° Lorsque l’osselet est corné, il sert tout simplement à soutenir les chairs ; il remplit alors les fonctions des os de mam- mifères; 2° Lorsqu'il est corné ou crétacé, et qu'il contient des par- ties remplies d’air, comme l’alvéole de la Bélemnite, non seulement il soutient les chairs, mais encore il tient lieu d’al- lége, en représentant, chez les Mollusques, la vessie natatoire des poissons; 30 Lorsque, corné ou crétacé, pourvu ou non de parties remplies d'air, l’osselet s’arme postérieurement d’un rostre crétacé, aux deux fonctions précédentes se réunit celle de résister aux chocs, dans l’action de la nage rétrograde; il est alors corps protecteur. Je vais passer en revue ces trois séries de fonctions, en com- parant leurs rapports avec les habitudes des animaux. Premières fonctions. L’osselet interne est toujours placé en dessus, sur la ligne médiane longitudinale du corps, et logé sous les couches musculaires du dos, dans une gaine spéciale, où il est libre sur toute sa longueur. Dans tous les cas, ses fonc- tions les plus simples sont de soutenir la masse charnue, d’af- fermir le corps et de lui permettre la résistance aux efforts de la natation; elles sont donc alors analogues à celles des os des animaux vertébrés. En général, on peut dire que le plus ou moins d'allongement de l’osselet est toujours en rapport avec la vélocité de natation des animaux qui en sont pourvus. Si j'en cherche des exemples parmi les Céphalopodes vivans, je reconnaîtrai que les Octopus, les plus mauvais nageurs de Ja TERRAINS JURASSIQUES. 55 série, en sont entièrement privés, que les Rossia, les Sepiola, mauvais nageurs aussi, n'en ont que de rudimentaires, sans solidité, tandis que les Sèches, les Calmars, les Onychoteuthes, les Ommastrèphes, bien supérieurs aux premiers pour la nata- tion, possèdent un osselet qui occupe toute la longueur du corps. Si, parmi ces derniers, on compare aussi ces osselets, on les trouvera bien plus larges chez la Sèche, dont la nage est loin d'égaler celle des Calmars, des Onychoteuthes et des Ommastrèphes, à qui leur natation, rapide comme la flèche, permet de s’élancer du sein des eaux jusque sur le pont des grands navires, ainsi que je l’ai vu plusieurs fois. Il y aurait, dès lors, certitude que le plus ou le moins d’allongement de losselet est toujours en rapport avec la puissance de natation des animaux qui les renferment; aussi voit-on toujours les genres pourvus d’osselets allongés avoir le corps étroit, élancé, tandis que, dans ceux qui l'ont élargi, le corps est massif, con Séquence des nécessités vitales. Appliquées aux restes de Cé- phalopodes fossiles, ces règles feraient croire que l’osselet de Bélemnite devait appartenir à un animal allongé, dont la nage était aussi rapide que celle des Ommastrèphes. Secondes fonctions. L’osselet interne qui, indépendam- ment de la composition cornée ou crétacée, contient des par- ties remplies d’air, est de différente structure, suivant les genres (la Sèche, là Spirule, le Spirulirostre et la Bélemnite). J'ai dit que je considérais cette modification comme une simple fonction d’allége, analogue à celles des vessies nata— toires des poissons. Je fonde cette opinion sur les faits sui- vans, savoir : 1° les osselets des espèces vivantes surnagent à la surface des eaux, lorsqu'ils ont été retirés de l’animal, ainsi que Je l’ai vu pour la Sèche et la Spirule; et 20 il y a coïncidence constante de l’augmentation progressive du nombre des loges avec l’accroissement du corps de l’animal, 56 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. comme pour maintenir constamment l'équilibre dans les diverses périodes de l’existence. En eflet. la Sèche, la Spi- rule, avec leurs proportions massives, devaient avoir besoin de cet appareil pour les aider dans leur natation; et cela est si vrai que la Spirule, avec sa forme plus arrondie, est pourvue d’une bien plus grande masse d’air que le Cono- theute, dont la forme dénote un animal très-élancé. Chez la Bélemnite, l’empilement des loges aériennes vient, sans doute, contrebalancerle poids énorme du rostre crétacé de l’extrémité de l’osselet, qui, sans cette allége, obligerait l’anim®l à gar- der la position verticale, tandis que la station horisontale est généralement la station normale des Céphalopodes. Il en ré- sulterait donc que les loges aériennes chez les genres cités, ainsi que chez les Nautiles, les Ammonites, et toutes les autres coquilles divisées par des chambres remplies d’air, ne sont que des moyens d’allége (1), donnés par la nature à tous ces animaux, pour rétablir l'équilibre chez des êtres essen— tiellement nageurs. Troisièmes fonctions. Les Céphalopodes ont un mode de natation tout-à-fait particulier. Ils aspirent l’eau par l’ouver- ture antérieure du corps ; et, lorsqu'ils veulent avancer, ils contractent les parois fortement musculaires de ce corps, et chassent le liquide avec violence par le tube locomoteur, placé sous la tête. Il en résulte une impulsion rétrogade plus ou moins énergique, suivant les genres. Dès lors, loin de se diriger la tête en avant dans les instans où ils veulent prompte- ment échapper à la poursuite des autres animaux, les Cépha- (4) Ces moyens d’allège sont loin d'être facultatifs, comme on l’a pensé. Le siphon ne communiquant pas avec les loges aériennes, on a la certi- tude qu’ils sont fixes et indépendans de la volonté de l’animal qui en est pourvu. TERRAINS JURASSIQUES. 57 lopodes sont, contrairement à la loi commune, obligés d’aller à reculons, sans pouvoir jamais calculer la portée de leur élan. C’est ainsi qu'ils s’élancent dans les airs, au sein des océans, où qu'ils s’échouent sur la grève, près du littoral des continens. Les animaux qui vivent constamment au milieu des mers ne sont pas sujets à trouver d'obstacles dans leur nage rétrograde ; aussi leur osselet est-il entièrement corné, comme celui des Ommastrèphes et des Onychoteuthes, qui ne s’approchent que fortuitement des côtes; mais lorsque ces animaux peuvent rencontrer des obstacles fréquens, suscep- tibles de les blesser, lorsqu'ils s’élancent la tête en arrière, sans pouvoir les apprécier, la nature les a pourvus d’une par- tie protectrice, consistant en un rostre crétacé, dur, le plus souvent aigu, capable de résister aux divers chocs (1). Cette partie rostrale estordinairement conique et termine, enarrière, l'extrémité de l’osselet en une pointe indépendante des cloi- sons, chez la Sèche et le Spirulirostre, ou bien enveloppe et protége l’alvéole chez la Bélemnite, tout en se prolongeant bien au-delà, en une pointe plus ou moins aiguë. Suivant cette explication (2), le rostre des Sèches, des Béloptères, des Spirulirostres, et surtout des Bélemnites, le plus développé de tous, ne serait, zoologiquement parlant, qu’un corps protec— teur, qu'une partie mécanique placée en arrière, du côté où l'animal s’avance, pour résister au choc sur les corps durs, et le garantir de toute blessure organique. Cette partie ne se- (1) J'ai toujours vu, chez les Sèches, l'extrémité du rostre sortie en dehors des tégumens. Il serait possible alors que le rostre pût encore servir d'arme, la pointe aiguë se trouvant peut-être dans les mêmes cir- constances que les crochets des Onychoteuthes, qui ne sortent de leur membrane protectrice qu’à la volonté de l'animal. (2) J'ai le premier donné ces explications en 4840. Paléontologie fran- aise, terrains crélacés, p. 35. 58 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. rait, dés lors, que d’une importance secondaire dans l’éco- nomie animale, et la forme, par suite des lésions fréquentes, en serait, plus que toutes les autres, susceptible de rece- voir de nombreuses modifications dans une seule et même espèce. Défini pour ses fonctions, le rostre me donne encore, en scrutant les faits, des résultats curieux, et surtout très-utiles comme application pratique aux fossiles, sur les habitudes des animaux qui en sont pourvus. Parmi les genres qui vivent actuellement, le seul muni de rostre est la Sèche. La Sèche est, sans contredit, le Céphalopode le plus côtier. D'un autre côté, on n’a pas vu de rostre parmi les genres de Céphalo- podes des hautes mers, comme chez l'Ommastrèphe, lOny- choteuthe, etc. On devrait donc croire que le rostre peut caractériser les animaux côtiers ; et cela, avec d'autant plus dé raison que l’animal qui reste toujours au sein des océans “en a pas besoin, et que ce corps protecteur n’est réellement ütile qu'aux Céphalopodes qui, se tenant le plus souvent sur le hittoral, sont plus à portée de se heurter. Avant de conclure sur les osselets de Bélemnites, il me reste à envisager un point de vue relatif à leur rostre; c’est celui des sillons divers qu’on remarque à leur surface supé- rieure, inférieure ou latérale. Comme je l’ai déjà dit, 6n à cru que ce devraient être des attaches musculaires où des parties essentielles de l’organe sécréteur. L’organe sécréteur, parfaitement connu chez les Céphalopodes, est la paroi in- terne de l’espèce de graine charnue où se trouve l’osselet, que celui-ci soit à l'état corné ou crétacé. Ainsi ce sont les simples parois charnues de l'enveloppe de losselet qui le sécrètent. Je me suis assuré que les saillies, les creux de l’os- selet chez les espèces vivantes, n'étaient que le résultat des creux des reliefs des parties épaissies et durcies de cette TERRAINS JURASSIQUES. 59 enveloppe charnue. Il n’y à done là aucune attache muscu laire. Quant aux fonctions de ces plis, de ces sillons, il est assez facile de se les expliquer. Chez des animaux dont la nage rapide oblige le corps charnu à résister à des mouvemens brusques, dus soit à la nage elle-même, soit à la résistance que rencontre le corps à fendre l’élément aqueux, il est évident que les parties charnues sur les parties fermes avaient besoin de repaires, de crans pour prévenir les mouvemens constans de l’ensemble. C’est la seule fonction que je crois pouvoir rai- sonnablement attribuer aux rainures de l’osselet et des rostres. Si j'en cherche une preuve dans la place même de ces rainures, de ces sillons sur les rostres de Bélemnites, jy trouverai peut- être une solution satisfaisante de la difficulté. Ee rostre, étant constamment exposé à résister au refoulement de l’eau, pour- Fait, à sa jonction à l’alvéole, ou aux régions cornées de l’os- selet, éprouver, pendant la nage, un mouvement de torsion, s’il n’était retenu dans la gaine par des points d’arrêts quelconques. Ces points d’arrêts sont pour moi le sillon inférieur des B. Ca- naliculatus, Subfusiformis, extinctorius, hastatus, etc., etc., placés précisément près de la jonction du rostre aux parties alvéolaires ou cornées, les sillons de l’extrémité des rostres de certaines espèces et les sillons latéraux de quelques autres. Pour le sillon supérieur, il donnerait encore plus de poids à ces applications. On sait qu'il n’existe que chez des Béler- nites très-comprimées. Cette même compression, éloignant davantage le point d'attache du siphon de la partie dorsale, lé sillon supérieur devenait indispensable pour consolider l’ensemble, d'autant plus qu’il est, comme Je l’aidit, près du point de jonction du rostre à l’osselet corné. En résumé, les sillons longitudinaux du rostre et de l’osselet sont, comme je l’ai trouvé pour les saillies si smgulières et les creux de la 6o PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. jonction de la tête au corps chez tous les Céphalopodes (1), de véritables points de résistance, et pas autre chose. Conclusions. Pa voulu passer en revue les diverses modifi— cations des osselets internes des Céphalopodes vivans, compa- rer leur composition, leurs formes aux différentes fonctions qu'ils sont destinés à remplir, aux habitudes des genres qui en sont pourvus, afin d'arriver à pouvoir dire, par comparaison, ce que devaient être les Céphalopodes dont il n’est plus resté, au sein des couches terrestres, que des parties plus ou moins complètes. C’est en effet en procédant ainsi, du connu à l’in- connu, qu'on arrivera sürement, et sans hypothèse, à expliquer par des faits bien constatés ce que furent les animaux des fau- nes plus ou moine anciennes qui ont couvert le globe, aux di- verses époques géologiques. Si, sans sortir du cadre que je me suis aujourd’hui tracé, je cherche à expliquer, relativement aux Bélemnites, ce qu’elles doivent avoir été, et quelles étaient leurs habitudes, je trouve- rai que la forme allongée de l’ensemble de l’osselet annonce un Céphalopode, voisin des Gmmastrèphes et des Onicho- teuthes, très-élancé, bon nageur, sans néanmoins qu'il ait at- temt, sous ce rapport, le degré de perfection auquel sont parve- nus les Ommastrèphes. La présence du rostre indique, en même temps, un être dont les habitudes étaient côtières ; ainsi la Bé- lemnite aurait joint une nage très-prompte à des mœurs pure- ment riveraines. (4) Voyez introduction à la Monographie des Céphalopodes acétabuli- fères. Au chapitre des modifications organiques comparées aux fonctions qu’elles sont appelées à remplir, j’ai discuté ce mode singulier d'appareil de résistance, TERRAINS JURASSIQUES. 61 CHAPITRE IL. MODIFICATIONS DES CARACTÈRES ZOOLOGIQUES DES BÉLEMNITES, Les modifications des caractères extérieurs des Bélemnites paraissent tenir à plusieurs causes : aux variétés naturelles, aux variétés accidentelles, aux variétés de sexes, et aux variétés d'âge. Variétés naturelles. Ces limites sont d'autant plus larges chez les Bélemnites qu'elles ont lieu sur une partie moins im— portante dansl’économie animale. J’aidit que, sur plusde quinze espèces, dont j'avais pu voir, parles empreintes, l’osselet corné, cette partie nem'avait offert aucune différence bien appréciable dans sa forme. J’ai dit aussi que l'ouverture de angle, dans je cône alvéolaire, montrait peu ou point de variations, suivant les individus d’une espèce ; on voit, dès lors, que les parties es- sentielles des Bélemnites sont, en quelque sorte, invariables, et offrent ainsi un caractère spécifique important. Si je passe au rostre, je trouverai, au contraire, des limites de variations si étendués, que je puis croire qu'il n'existe pas d’autres corps organiques plus difficiles à circonscrire dans leurs caractères spécifiques. En effet, prend-on pour base la longueur relative de l’alvéole ou du rostre? on la voit varier à l'infini. Prend-on la compression ou la dépression? celle-ci est plus ou moins marquée. Enfin, se sert-on de la présence des sillons? ils sont si prononcés sur certains individus, et si faibles chez d’autres, qu'on est réellement très-embarrassé. Il devient donc impossi- ble de fixer les limites des variétés naturelles sans tenir compte des variétés accidentelles, des variétés de sexe et d'âge. Variétés accidentelles. Les variétés accidentelles peuvent être considérées de trois manières. Elles sont produites, à l’état 62 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. de vie de l’animal, par les lésions de l'extrémité du corps dues au choc du rostre, dont elles modifient la pointe; par une rupture au milieu de la longueur du rostre; par l’enlève- ment d’une partie du rostre. Je vais traiter ces trois points de vue séparément, puisqu'ils peuvent tenir à des causes diffé- rentes. 1° Les monstruosités provenant de la lésion de l’extrémité du corps par un choc doivent être les plus fréquentes, et ce que j'ai dit de la nage rétrograde (1) les explique d’une ma- nière satisfaisante. Il est certain qu’un choc violent doit rom- pre l'extrémité du rostre, meurtrir les chairs ou endom- mager notablement la peau ; dès lors, pendant cette période et ensuite si la blessure est forte, les matières crétacées ne se déposent plus régulièrement, et il en résulte des formes anor— males, souventdes plus bizarres ; ainsi, de pointu qu'il était, le rostre devient rond (B. hastatus, pl. 19, fig. 9), et cette monstruosité, la plus commune, se remarque surtout chez les très vieux individus de chaque espèce (B. Bruguierianus, compressus). D'autres fois, la lésion amène un tortillement de l’extrémité du rostre (B. hastatus, pl. 19, fig. 10), ou encore une pointe erochue (B. compressus, pl. 6, fig. 9), B. Blainvillei, pl. 42, fig. 5). Lorsque la lésion est devenue trop forte, il a dû en résulter une plaie non fermée. Les parties crétacées ne se déposant que dans les points non malades, il s’est formé une extrémité bour- souflée avec une crevasse irrégulière, pl. 19, fig. 8). Ces monstruosités pouvaient être si fréquentes et si variées que les caractères spécifiques tirés de l'extrémité du rostre sont, comme (4) Voyez p. 58. TERRAINS JURASSIQUES. 63 on le voit, les plus mauvais qu’on puisse prendre, lorsqu'ils ne se retrouvent pas identiques sur un grand nombre d'échantillons, et lorsqu'ils ne sont pas acconipagnés d’autres différences con- stantes. Pour faire usage des caractères de l'extrémité du ros— tre, sur un échantillon anormal, il convient préalablement de le couper en deux, afin de voir s’il n’y a pas de traces de lésions internes. 2° Les monstruosités provenant d’une rupture au milieu de la longueur du rostre ne peuvent avoir lieu que chez les es- pèces dont cette partie est allongée et grêle ; aussi ne la voit-on, jusqu’à présent, que chez les B. hastatus et subfusiformis. C'est elle qui amène évidemment les Bélemnites sans cône al- yéolaire, dont on a formé le genre Actinocamax. J'ai, dès 1840 (1), donné une courte explication de cette singulière dé- formation, que je regardais comme le produit d’une rotation des deux parties, pendant la durée de la vie de l'animal. Au jourd'hui je n’ai pas changé d'opinion , et la dissertation de M. Duval (2), en voulant montrer que je me suis trompé , me prouve seulement que je n’ai pas su me faire comprendre de ce naturaliste, S’il avait étudié le mode de natation des Céphalo- podes, la place de l’osselet dans Le corps etla résistance que doit trouver l’extrémité du corps à fendre l'élément aqueux dans la nage rétrograde, M. Duval se serait expliqué ce que j enten— dais par la rotation des deux parties rompues. Il n’aurait pas, dans le but de prouver le contraire de ce quej'avançais, figuré (3) un rostre chevauchant ou ployé en deux, deux positions natu- rellement impossibles dans l'organisation des animaux. La pre- mière (4) demanderait que la gaine charnue fût rompue pour (4) Voyez Paléontologie francaise, Terrains crétacés, p. 38, (2) Loc. cit., p. 69. £ (3) Voyez Bélemnites des Basses-Alpes, pl. 9, fig. 43 et 44. (4) Voyez Loc. cit., pl. 9, fig. 43. 64 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. recevoir un corps de deux fois son diamètre ordinaire, ce qui ne peut arriver que dans un déchirement complet de toutes les parties, cas qui appartient à des blessures plus graves, à des modifications tout-à-fait différentes de celles qui m’occupent. Quant à l’autre (1), elle ne pourrait avoir lieu sans que l'animal füt ployé en deux; et j'ai trop étudié les Cépha- lopodes pour tomber en de si graves erreurs. Non compris une première fois, voyons si je serai plus heureux la se- conde. J'ai dit que le genre Actinocamax était le produit d’une rupture pendant la vie, et d’une rotation, l’une sur l’autre, des parties rompues du rostre. Voici comment je me l’explique (pl. 3, fig. 4) : Ce genre de mutilation ne se remarque, jusqu'à présent, que sur deux espèces, toutes deux de forme lancéolée, c’est-à-dire plus large en haut et en bas qu'au milieu de leur longueur; et, dès lors, offrant plus de facilités à se rompre dans cette partie faible qu'ailleurs, soit au-dessous, soit au com- mencement de l’alvéole; c’est en effet ce qu'on trouve ; tous les prétendus Actinocamax n'étant que des Bélemnites rompues dans leur partie la plus mince. Je crois qu’il n’y a pas de doute à cet égard, et les figures que J'ai données en 1840 le démon- trent jusqu'à l'évidence. On a encore la certitude que ces rup- tures ont presque toujours eu lieu dans l'instant où le rostre était très-délié, très-faible , comme on en peut juger par le diamètre de la partie saillante du rostre du B. subfusiformis et par la taille des Actinocamax fusiformis, qui ne sont que des mutila- tions du B. hastatus (pl. 19, fig. », 6). Le rostre s'était donc rompu à une grande distance de son extrémité postérieure, J’ai dit encore que l’osselet est, chezles Céphalopodes, logé dans une gaine charnue, très-étroite, de la région la plus supérieure du (1) Voyez Bélemnites des Basses-Alpes, pl, 9, fig. 44. TÉRRAINS JURASSIQUES. 65 corps (1) ; que le rostre en occupe la partie la plus déliée, la plus pointue de l'extrémité postérieure (2) ; que l’animal , dans lanage rétrograde (3), présente constamment cette partie déliée à la résistance de l’eau. Il est alors évident que l'extrémité du corps, n'étant plus affermie par le rostre entier, recevra dans la natation, sur le point de la rupture, un mouvement incessant en tous sens, ou une espèce d’articulation mobile, qui amè- nera constamment la rotation, lune contre l’autre , des deux parties rompues. Aucune soudure ne pourra devenir possible , puisqu'il faudrait que l'animal restât sans mouvement, ce qui serait difficile à des êtres entourés d'ennemis qui s’en nour- rissent et ne cessent de le poursuivre. Si donc l’animal ainsi blessé exécute le moindre mouvement, il est évident que, déterminé par la résistance de l’eau, ce mouvement du corps sur la partie rompue du rostre viendra pincer, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, la paroi interne de la gaîne; il en résultera une lésion constante de cette partie, une plaie permanente, qui empêchera la soudure. De plus l’état pathologique augmentant toujours, la paroi perdra peu à peu, sur ce point, ses facultés sécrétantes ; et il s’en suivra cette série de couches en retraite, qui commencent au point de rupture première et s’achévent plus ou moins loin, suivant la gravité et l'étendue de la partie malade (pl. 19, fig. 5) (4). Si, après une période plus ou moins longue, la plaie se cicatrise, en partant des parties postérieures non lésées, et s’avançant vers le point primitif de la blessure, il en résultera une sécrétion nouvelle extérieure qui, au lieu d’être en retraite, débordera la partie déjà formée, et il se formera ces bouts (4) Voyez pag. 56, (2) Voyez pag. 59. (3) Voyez pag. 59. (4) Terrains crétacés, pl. 4, fix. 44, 46, 21. I. (e14 66 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. saillans du sein d’une cavité, comme M. Duval en figure (1). En résumé, on voit clairement que mon opinion sur les Actynocamax provenus des B. subfusiformis et hastatus (2), considérés comme individus mutilés des Bélemnites, opinion publiée dès1840, n’est pas, ainsi que le dit M. Duval (3), «une suite de cette heureuse prévision dont sont doués les enfans gâ- tés de la science » plutôt que le produit « de l'observation des faits eux-mêmes. » On y reconnait, au contraire, la consé- quence d’une série d'observations non moins minutieuses qu’ont pu l’être celles de M. Duval sur les rostres des Bélemnites des Basses-Alpes, observations qui remontent à plus de vingt ans, et qui s'étendent à tous les Céphalopodes vivans et fossiles. 3° Les monstruosités par enlèvement d'une partie de la longueur du rostre doivent provenir de deux causes : elles viennent d’un choc qui a déterminé une blessure grave, et par suite la chute de l'extrémité du rostre, après sa rupture , ou d’une morsure quelconque, qui a enlevé l'extrémité postérieure du corps. C’est, sans doute, à l’une et à l’autre de ces causes que sont dues ces mutilations si singulières, figurées par M. Duval, et qu’il a reconnues sur le B. subfusiformis. Pour me résumer quant aux variétés accidentelles, je crois qu'elles sont tellement marquées et tellement exagérées pour les rostres des Bélemnites, qu'on ne saurait trop long-temps réfléchir, avant d'établir une espèce sur une forme anomale, dont on n’a qu'un représentant. Variétés de sexes. Lorsque j'ai étudié les modifications que subissent les sexes, chez les Céphalopodes, j'ai reconnu que, (4) Voyez pl. 9, fig. 9; pl. 40, fig. 22. (2) Quant à l'Actynocamazx verus , elle pourrait être une mutilation, analogue d’une Bélemnitelle, que j'appelle 2, verus. J'en parlerai au supplément des Z'errains crétaces. (8) Voyez Bélemnites des Basses-Alpes, p. 68. TERRAINS JURASSIQUES, 67 dans presque toutes les espèces, il y avait des individus plus courts et d’autres plus allongés ; que cette différence devenait énorme chez le Loligo subulata (1), par exemple, où le corps se prolonge en arrière , par une queue charnue de moitié plus longue chez les mâles que chez les femelles. Quand je voulus m'assurer si ces différences extérieures de formes du corps en amenaient dans celle de l’osselet interne , je m’aperçus qu’ef- fectivement ces parties étaient tellement distinctes, suivant les sexes, que, si j'avais vu ceux-ci séparément, j'aurais cru qu’ils appartenaient à deux espèces (2). Ces observations, appliquées aux rostres des Bélemnites , me firent reconnaitre immédia- tement que , dans chaque gisement où se rencontrent beau- coup de Bélemnites, il existait toujours des individus plus allongés et d’autres plus courts, sans le moindre changement dans les autres caractères; je fus, dès lors, logiquement con- duit à penser que ces proportions si distinctes ne devaient tenir qu'aux sexes des individus qui les portent. J'ai fait, en ce sens, des observations multipliées sur des milliers d'échantillons, et je suis arrivé à ne conserver aucun doute sur les variations dues aux différences de sexe dans les rostres des Bélemnites. Ces variétés de sexes dans les rostres sont simples ou com pliquées. Je les appelle simples, lorsqu'elles consistent seulement en un plus ou moins grand allongement constant du rostre, et cette différence je l’ai trouvée chez les B. compressus, Bruguieria- nus, umbilicatus, unisulcatus, elongatus, abbreviatus, acu- tus, Fournelianus, Nodotianus, clavatus, hastatus, Puzosi (4) Voyez ma Monographie des Céphalopodes acétabulifères. (2) Voyez Monographie des Céphalopodes ucétabulifères, genre Cal- mar, pl. 9, où j'ai représenté comparativement un osselet de mâle et un osselet de femeile . 68 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. nus, sulcatus, etc., etc. On conçoit qu’admettant ces différen- ces apportées par les sexes, toute mesure de rapport entre la longueur relative de l’alvéole et du rostre devient illusoire , puisqu'elle variesuivant les individus. Je l’appelle variété de sexe compliquée , lorsqu’avec des pro- portions très-différentes suivant les sexes, ce caractère vient se joindre aux changemens de forme dus à l’âge. Ces va- riétés sont surtout très-marquées chez les B. acuarius et gi- ganteus. Chez la première, je regarde comme individus mâles ceux qui sont allongés dès leur jeunesse, et comme femelles ceux qui, jusqu’à un âge très-avancé, sont fortement obtus et ne ressemblenten rien aux premiers. Ils croissent ainsi un temps plus ou moins long ; le rostre du mâle différant complètement de celui de la femelle. Il arrive enfin un instant où, sur la forme obtuse, le rostre de la femelle reçoit, sur les couches calcaires de son extrémité, un prolongement énorme qui, plus tard, le fait ressembler, en tout, à l’état constant du rostre des mâles; seulement, l’extrémité, croissant trop vite pour recevoir assez de parties calcaires, reste creuse ou tubu- leuse. Ce changement si singulier m'a été dévoilé par des cou- pes (pl. 7, fig. 4) , et m'a donné la certitude absolue qu’un rostre obtus et tronqué, comme celui de la femelle jeune (pl.7, fig. 12), pouvait appartenir à la même espèce que celui qui est si allongé et si grêle (pl. 7, fig. 1), puisqu'on trouve, par la coupe , que ce rostre, d’adord court et obtus, reçoit, à un certain âge, un prolongement terminal qui le rend tout aussi long que celui des mâles. Dans le B. giganteus, les changemens, sans être aussi considérables, ne laissent pas d’avoir une grande portée. Les rostres des jeunes mâles sont longs, élancés, c’est le B. gladius des auteurs { pl. 15, fig. 7); le rostre de jeune femelle est conique et court, c’est le B. quinquesulcatus (pl. 14, fig. 2); TERRAINS JURASSIQUES. 69 le rostre de mâle continue toujours à croître aussi élancé ; le rostre de femelle, à un certain âge (pl. 14, fig. 1), cesse d’être conique et court; il reçoit à l'extrémité, comme celui du B. acuaxrius , un prolongement qui, plus tard , le fait ressem— bler, en tout, à celui des mäles. En résumé, les limites des variétés de sexes non-seulement amènent toujours une bien plus grande longueur du rostre chez les mâles que chez les femelles; mais cette longueur peut en- core se compliquer, à un certain âge , par un changement com- plet dans la forme, comme on le voit chez les B. acuarius et giganteus. Il est donc on ne peut pas plus important de faire entrer toutes ces considérations dans l’établissement d’une es- pèce, en ayant soin d’user les rostres, pour s’assurer si, dans l'intérieur, il n’y a pas de traces de ce changement. Variétés d'âge. Les modifications dues à l’âge, dans les rostres des Bélemnites, sont on ne peut plus étendues, et of- frent les faits les plus curieux. Pour les reconnaitre, il suffit de couper longitudinalement et transversalement un grand nombre de rostres. Alors il paraitra constant que ces modifi- cations ne sont point l'effet du hasard, mais qu’elles ont lieu d’une manière régulière, dans presque toutes les espèces. Jai déjà trouvé, pour les Ammonites ({), que l’âge apportait qua- tre périodes distinctes de formes ; sur les rostres des Bélem— nites, ces périodes ne sont pas aussi régulières; pourtant on en retrouve quelques-unes. La période embryonnaire est très-marquée chez les Bélem- nites, ef se distingue parfaitement sur l’alvéole et sur le ros- tre. Elle est représentée dans l’alvéole par cette première loge aérienne ronde, ovale ou cupuliforme, toujours de forme différente des autres, qui commence l’empilement alvéolaire (1) Voyez Paléontologie française, terrains crétaces, t, À, p. 377. 90 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. des chambres aériennes (pl. 11, fig. 12 et pl. 19, fig. 6). Cette première loge se retrouve sans exception chez toutes les espèces de Bélemnites: elle était toujours accompagnée d’un rostre plus ou moins long, mais imvariablement rond, sur la tranche ; ainsi la Bélemnite a commencé par avoir un rostre et un al- véole, et n’était point, dans le jeune âge, un corps sans cavité antérieure, comme l’a pensé M. de Blainville (1). On peut dire que les rostres de Bélemnites commencent tous, sans ex- ception, par être ronds, lors même que, plus tard, ils doivent être comprimés ou anguleux, et présentent les formes les plus disparates (B. polygonalis (2), dilatatus, Emerici, hasta- tus, bipartitus, etc.). En résumé, l’âge embryonnaire, chez les Bélemnites, affecte la plus grande uniformité dans les ca- ractères de toutes les espèces, et prouve encore que cette sim- plicité et cette uniformité dans cet âge, loin d’être une excep- tion, dépendent des lois générales de la zoologie. ‘ Après l’âge embryonnaire commence, chez les Bélemnites, la première période d'accroissement. Alors le rostre est géné- ralement plus grêle, plus allongé, plus aigu à son extrémité. Il conserve cette forme plus ou moins long-temps, suivant les espèces ; il reste aussi arrondi pendant une durée d’accroisse- ment très-variable ; puis, se revêtant des caractères essentiels de l’espèce, 1l devient comprimé, déprimé, se couvre ou non de sillons ; et ceux-ci, ainsi que tous les autres caractères ex- térieurs, se marquent davantage. Le rostre est en pleine crois- sance. Lorsque l'accroissement n’amène pas de changemens ex- ceptionnels dans les formes, comme il arrive pour le plus grand nombre des Bélemnites, les rostres, dans beaucoup de cas, (4) Monographie des Bélemnites, pl. 4, fig. 4. (2) À cet égard, presque toutes les coupes données par M. Duval (oc. cit.) sont inexactes. TERRAINS JURASSIQUES. 71 perdent un peu de leur longueur ; ils s’épaississent, devien- nent plus courts à proportion, et demeurent ainsi jusqu’à ce qu'ils aient atteint le maximum de leur taille ; seulement, il arrive que les plis de leur extrémité postérieure deviennent moins visibles dans la vieillesse la plus avancée, et que l’extré- mité du rostre prend la forme obtuse. (B. Bruguierianus, compressus.) Lorsque l’aceroissement détermine des chan- gemens exceptionnels, comme ceux qu’on remarque chez les B. acuarius, giganteus, minimus et Blainvillei, on voit, dans une dernière période de l’existence, chez les deux sexes, ou dans les osselets de femelles seulement, naitre sur l’extré- mité du rostre ces prolongemens si singuliers, qui manquaient durant une période assez longue de la vie de ces individus, et dont j'ai dû déjà parler, en traitant des variétés des sexes (1). En résumé, chez les Bélemnites, l’âge apporte les plus grands changemens aux formes; et, si l’on ne tenait compte de ces changemens, on courrait le risque de commettre les plus graves erreurs dans la détermination des espèces et de leurs véritables limites naturelles. D’après les grandes modifications que peuvent subir les rostres des Bélemnites, par suite d’accidens, de déformation, des changemens qu’apportent les sexes et les âges, on voit qu’on ne peut être sûr de rien sans une étude approfondie des espèces faites sur un nombre immense d'échantillons. L’expé- rience m'a convaincu que le genre Bélemnite, l’un des plus intéressans par ses caractères et par son application à la géolo- gie, est aussi, sans contredit, le plus difficile à déterminer po- sitivement, quant à ses espèces, qu’on ne peut plus distinguer qu’au moyen d'une très-petite partie de l’ensemble, et encore la moins importante dans l’économie animale. En général, on (1) Voyez pag. 68. 72 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, explique le chaos qui règne à l’égard des espèces, dans les auteurs qui s’en sont occupés, parce qu'on s’est borné aux formes purement extérieures des rostres, sans y appliquer les modifications si étranges que j'ai eu le bonheur de découvrir, relativement à l’âge et aux sexes. Ces mêmes modifications viendront justifier, je l'espère, les nombreuses réformes que j'ai cru devoir faire subir à celles qui ont été décrites ou figu- rées Jusqu'à ce jour. Examen critique du nombre des espèces. La réunion des noms de Bélemnites propres aux terrains ju- rassiques donnés par les auteurs, en comptant toutes celles qui sont décrites dans tous les pays, m’en a fait trouver au moins quatre-vingt- dix-huit. Sur ce nombre, vingt-deux me sont inconnues. Parmi celles-ci, huit pourraient être des individus complets (les B. Altorfensii, trisulcatus, bisulcatus, de Blain- ville; tripartitus, Miller; acutus, oxyconus, pygmeus, rostra- tus, Zieten); tandis que les quatorze autres (les B. penicillatus, obtusus, fistulosus, en crochet, aiguille, de Blainville; crassus, perforatus, Voltz; tumidus, subpapillatus, Zieten; carinatus, Hebl; teres, Stahl; turgidus, Schübler; papillatus, Plienen- ger ; quadrisulcatus, Hartmann) me paraissent être soit des difformités, soit des échantillons altérés par la fossilisation. Jai donc pu examiner comparativement soixante-seize espèces des différens auteurs. En y appliquant une révision sévère des synonymies, des difformités, des altérations dues à la fossilisation, des différences apportées par l’âge et les sexes, Je suis arrivé à les réduire à dix-huit, ou moins du quart. J'espère que les considérations qui précèdent et les descriptions de chaque espèce en particulier viendront justifier cette réforme, qui m'a paru indispensable. Si je joins TERRAINS JURASSIQUES. 73 à ces dix-huit espèces quinze autres nouvelles appartenant au sol de la France, j'aurai encore un total de trente-trois espèces de Bélemnites, dans les terrains jurassiques de notre territoire. Division des Bélemnites par groupes. Il parait, au premier abord, plus que hasardeux d’oser for- mer des groupes parmi des corps qui'ne sont que la très-petite partie d’un tout; pourtant, comme ce mode de procéder peut avoir Pavantage de simplifier les recherches, je crois devoir ladopter pour les Bélemnites. 1° groupe : les ACUARI. Rostre plus ou moins conique, souvent sillonné ou ridé à l'extrémité inférieure , sans sillons ventral ni latéraux aux parties antérieures. Ce groupe comprend les B. irregularis, acuarius, compressus, Bruguierianus, umbilicatus, uni- sulcatus, elongatus, abbreviatus, acutus, brevirostris, Four- nelianus, Nodotianus, du lias; B. giganteus, de l’oolite infé- rieure; B. excentricus, Puzosianus, des couches oxfordiennes: B. Souichei, des couches portlandiennes. 2e groupe : les CANALICULATI. Rostre allongé, lancéolé ou conique, pourvu inférieure- ment d’un sillon ventral, occupant presque toute la longueur. Point de sillons latéraux. Ce groupe comprend les B. canali- culatus, sulcatus, Blainvillei, Bessinus et Fleuriausus ; toutes appartenant à l’oolite inférieure et à la grande oolite. 3e groupe : les HASTATI. Rostre allongé, le plus souvent lancéolé, pourvu de sillons 74 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. latéraux, sur une partie de leur longueur, et antérieurement d’un sillon ventral trés-prononcé. B. tricanaliculatus, du lias; B. hastatus, Duvalianus, Coquandus, Sauvanosus, Didayanus, enygmaticus, des couches oxfordiennes ; B. Royerianus, des couches coralliennes; B. bipartitus, subfu- siformis, semicanaliculatus, du terrain néocomien ; B. mi- nimus, du gault. Le groupe : les CLAVATI. Rostre allongé, souvent en massue, pourvu de sillons la- téraux. Point de sillon ventral en avant. B. clavatus, exilis et Tessonianus, du lias. 5° groupe : les DILATATI. Rostre comprimé, souvent très-élargi, pourvu de sillons latéraux . et, en avant, d’un profond sillon dorsal. B. dila- tatus, Emerici, polygonalis, latus, du terrain néocomien. Jusqu'à présent, toutes les espèces connues rentrent par- faitement dans ces cinq groupes, qui, comme on peut l’entre- voir, sont, pour ainsi dire, divisés naturellement par terrains. Bélemnites du lias. N° 2. BELEMNITES IRREGULARIS, Schlotheim. Belemnites irregularis, Schloth., 1813 ; Taschenbuch, t. 7, tab. 3, fig. 2, p. 70. B. irregularis, Schloth., 1820 ; Die petref., p. 48, n° 5. Id., Blamville, 1827, p. 10%, n° 46. B. digitalis, Blainville, 1827, p. 88, n° 98, pl. 3, fig. 5, 6. B. penicillatus, Blainville? 1827, pl. 3, fig. 7. TERRAINS JURASSIQUES. 75 B. digitalis, Voltz, 1899, t. 2, fig. 5. 14., Zieten, 1830, p. 31, t. xxun, fig. 9. B. irregularis, Zieten, 1830, p. 30, t. xx, fig. 6. B. digitalis, Rœmer, 1835, n° 8, p. 167. B. testà elongatà, compressä, poslicè obtuso-submucro- natà ; anticè lateribus compressä ; aperturä ovali ; alveolo, angulo-20°-220. Dimensions. Longueur. . . . . . . 100 mill. Grand diamètre... . . . 20 id. Rostre peu allongé, comprimé, presque égal sur la lon- gueur, à peine un peu plus large en avant, très-obtus en arrière, où sa partie terminale est légèrement oblique en des- sous. Dans certains individus, cette extrémité est très-obtuse, sans pointe apparente; chez d’autres, le sommet forme une légère saillie mucronée ; chez quelques autres, on remarque, en dessous, un sillon peu prolongé. Les côtés sont fortement comprimés et pourvus de très-légères dépressions. La ca— vité occupe plus de la moitié de la longueur du rostre; elle forme un cône légèrement comprimé, dont les angles sont de 20 et 22 degrés. L’alvéole paraît se prolonger beaucoup en haut. Rapports et différences. Par sa forme comprimée latéra— lement, obtuse à son extrémité, cette espèce se distingue facilement des autres. Localité. Elle caractérise les couches supérieures du lias. Elle a été trouvée à Thionville, au vallon d’Arry (Moselle), par MM. Fournel et Hollandre ; à Pouilly, en Auxois (Côte- d'Or), par M. Nodot; à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), par M. Garran et par moi; aux environs de Nancy (Meurthe), par MM. Delcourt et Guibal ; à Montmédy (Meuse), par M. Raulin. 76 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Histoire. Décrite par Schlotheim, dès 1820, elle fut rap- portée, en 1827, par M. de Blainville, au B. digitalis de Faure Biguet. J’ai sous les yeux le travail de Faure Biguet, et jy cherche en vain une espèce de ce nom ; en effet, cet auteur a décrit les B. dactylus, digitulus et digitus, et nullement le B. digitalis. En comparant mème les figures, je ne reconnais aucune espèce qui soit réellement celle de M. de Blainville ; il faut donc en conclure que la figure de ce nom, que le savant anatomiste a donnée de cette espèce, est différente de celle de Faure Biguet, à laquelle tous les auteurs l’ont rapportée. Le nom que Schlotheim a imposé étant le plus ancien, 1l convient de le conserver à l’espèce. Explication des figures. PI. 4, fig. 3, rostre entier vu en dessous. De ma collection. Fig. 2. Le même, vu de profil; l’alvéole figuré avec des points. Fig. #. Coupe faite vers le sommet, au-dessus de l’alvéole. Fig. 5. Coupe à la partie supérieure du rostre. Fig. 6. Variété sillonnée à l'extrémité, vue en dessous. Fig. 7. Variété sillonnée et mucronée. La même, vue de profil. N° 3. BELEMNITES AcuARiUS, Schlotheim, PIP 5: Belemnites acuarius, Schlot., 1820, Petref., p. 46, n° 2. PB. tubularis, Young, 1822, Yorksire, pl. x1v, fig. 6. B. longissimus, Miller, 4823, Mem. trans. geol. soc., va plan. slt; \p:60;n/ 5 B. acuarius, Blainville, 1827, Belem., p. 96, n° 36. B. longissimus, Blainville, 1827, Belem., p. 95, n° 35, pl. 4, fig. 7? TERRAINS SURASSIQUES. 7 Pseudobelus striatus, Blainville, p. 113, pl. 4, fig. 13. Pseudobelus levis, Blainv., p. 112, pl. 4, fig. 44. B. tubularis, Phillips, 4829, Yorkshire, pl. x11, fig. 20. B. longissimus, Zieten, 1830, Wurt., p. 28, pl. 21, fig. 10-11? B. gracilis, Hell. Zieten, 1830, Wurt., p. 28, pl. 22, fig. 2. B. lagenæformis, Hartmann, Zieten, 1830, Wurt., p. 33, pl. 25, fig. 4. . longiscatus, Voltz, 1830, Mém., p. 57, pl. vi, fig. 1? . tenuis, Munster, 1830, zur Belem., pl. 2, fig. 5, 6. . Semistriatus, Munster, 1836, zur Belem., t. 2, fig #. . gracilis, Rœmer, 1835, p. 175. . longissimus, Rœmer, p. 168. . longiscatus, Rœmer, p. 174. . tenuis, Rœmer, p.169, n, 43. . acuarius, Rœmer, p. 174. . acuarius, Munster, pl. 11, fig. 45. (B. testà (junior) brevi, compressà ; (adulta) elongatissi- Mmâ, compressä, subconicàâ, posticè attenuatà, subobtusà , longitudinaliter striato-sulcatà: aperturä compressà ; al- veolo, angulo 20.-220. H © & © & & & & Dimensions. Longueur d’un individu bien complet. 230 mill. Grand diamètre antérieur. . . . . . 16 Rostre changeant souvent de forme, suivant l’âge. Jeune, il est peu allongé, comprimé, légèrement conique, très-obtus en arrière, et peu oblique en dessous. Alors il res- semble beaucoup au rostre du B. irregularis, seulement il est un peu plus conique. Adulte. À cet âge, à l'extrémité du rostre que je viens de décrire, il naît un prolongement conique très-long, légèrement 78 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. comprimé, entièrement lisse à sa base, marqué au sommet d’uu sillon ventral, d’un autre latéral, et, de plus, beaucoup de stries longitudinales plus ou moins prononcées et passant à des sillons. Souvent les stries manquent et les sillons sont très- atténués ou nuls. Cavité alvéolaire courte, comprimée ; son angle est de 20 et 22 degrés. Quelques individus, que je re- garde comme ayant appartenu à des mâles, sont allongés dès Ja jeunesse. Il n’y aurait alors que les osselets des femelles qui changeraient de forme. Observation. De la description qui précède il ressort que, jusqu’à certain âge, dans quelques individus regardés comme femelle, le rostre des B. acuarius ne diffère pas de celui du B. irregularis, et qu'il est, comme tous les autres, composé de couches dont la tranche est rayonnante. Après ce premier âge, on pourrait croire que l'animal qui le contenait a changé de forme , et que son corps, d’obtus qu'il était, prend un pro- longement postérieur, analogue à celui qu’on remarque chez les mâles du Loligo subulata, et que, dès cet instant, ce prolonge- ment du corps dépose sur le rostre obtus un prolongement cré- tacé conique et très-allongé, semblable à celui du B. minimus, Lister (Terrains crétacés, p. 56); mais ce nouvel appendice, croissant, sans doute, avec beaucoup plus de rapidité que le reste, est tubuleux et creux sur presque toute sa longueur, et d’une contexture tout-à-fait différente du reste. Lorsque son extrémité est pleine de matière crétacée, cette matière est cristalline et jamais fibreuse (ce qui a déterminé le genre Pseudobelus de M. de Blainville). Lorsque ce prolongement est resté creux, ce qui arrive le plus souvent, la pression, dans la fossilisation, a d'ordinaire amené son écrasement. J'ai dit que, dans le jeune âge, le rostre est court, obtus dans les rostres présumés avoir appartenu à des femelles, qu'il est analogue à celui du B. irregularis, et qu’il ne prend TERRAINS JURASSIQUES. 79 son grand allongement qu'après son accroissement. Lorsqu'on yoit, chez le Loligo subulata, l'osselet interne du mâle différer d’une manière si complète par son grand allongement de celui de la femelle, ne pourrait-on pas croire que le rostre des B. irregularis et acuarius provient de semblables modifica- tions de sexes ? Le premier serait un rostre de femelle ayant conservé sa forme à tous les âges ; le second, un osselet de mâle, qui aurait cet allongement extraordinaire signalé chez l'Acuarius. Quoi qu'il en soit, il est évident que, dans le jeune âge des rostres de femelle, le rostre de l’Acuarius est identi- que au rostre constant du B. irregularis; et, si je ne les réunis pas dès à présent, quoique mon opinion soit bien arrêtée à ce sujet, c’est pour ne pas heurter de front les idées généralement reçues. Rapports et différences. Cette espèce diffère des suivantes par la forme primitive obtuse de son rostre; elle se distingue nettement de toutes les autres par le prolongement de sa par- tie postérieure. Localité. Cette espèce paraît caractériser le lias supérieur. Elle a été trouvée à Essay et à Bouxières-aux-Dames, à Vil- lers-les-Nancy, près de Nancy (Meurthe), par MM. Delcourt et Guibal; à Amayé-sur-Orne et à Vieux—Pont (Calvados), par M. Tesson; à Saint-Quintin (Isère), par M. Gras; près de Châtillon-sur-Seine (Côte d'Or), par M. Jules Beaudouin ; à Montmédy (Meuse), par M. Raulin. On la rencontre encore à Banz (Franconie). Histoire. Décrite d’une manière très-remarquable en 1820 par Schlotheim, cette espèce a reçu, dans les différens états, et suivant ses déformations, beaucoup de noms distincts. Peut- être doit-on y rapporter le B. longissimus, Miller, reproduit sous ce nom par MM. Blainville, Zicten, etc. En 1827, M. de Blainville donne la description de l’Acuarius de Schlo- 30 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, theim, et sous les noms de Pseudobelus striatus et lævis des tronçons qui appartiennent évidemment à l’extrémité de la même espèce. M. Zieten, en 1830, représente sous la dénomination de Lagenæformis (Hartmann) l’Acuarius de Schlotheim. Il en est de même de son B. gracilis, qui ne parait être qu'un individu non déformé par la pression. Les échantillons conservés à l’École des Mines m’ont donné la certitude que le B. tenuis et le B. semistriatus de M. de Munster ne sont encore que l’Acuarius. En supposant que le Longissimus et le Longiscatus en soient également des modifications, ce dont je n’ai pu m’assurer positivement, cette espèce aurait déjà reçu douze noms différens. Explication des figures. PI. 5, fig. 4. [ndividu entier (en deux parties), légèrement déformé par la pression (B. fenuis, Munster). Son extrémité striée æ représente le Pseudobelus striatus, de M. de Blainville, et le B. longiscatus, Voltz. Fig. 2. Individu rétréci (B. lagenæformis, Hell.); son ex- trémité lisse est le pseudobelus lœvis de M. de Blainville. Fig. 3. Individu dont l’extrémité est fortement déformée par la pression. La partie antérieure a résisté à la même pres- sion. (C’est‘le B. acuarius, Schloth.) Fig. 4. Coupe longitudinale dans laquelle les lignes d’ac- croissement montrent que le rostre avait la forme du B. irre- gularis, jusqu’à l’instant où la partie tubuleuse postérieure est venue s’y appliquer dessus. Fig. 5. Coupe au tiers de l’alvéole : a dessus, b dessous. Fig. 6. Coupe au-dessous de l’alvéole. Fig. 7, 8, 9. Diverses coupes de la partie tubuleuse. Fig. 10. Coupe de la partie striée de l'extrémité postérieure. Fig. 11. Une autre coupe d’un individu différent. Fig. 12. Un rostre avant qu'il n’ait pris l'allongement. TERRAINS JURASSIQUES. 81 BELEMNITES comPREssus, Blainville. PI. G. Belemnites niger, Lister, 1678, Coch. Angliæ, p. 226, tab. 7, fig. 31? B. apicicurvatus , Blainville, 1827, Bélem., pl. 2, fig. 6, p. 76, n° 16. B. bicanaliculatus, Blainville, 1827, Bélem., pl. 2, fig.7; pl. 5, fig. 8, 9, p. 120. B. compressus, Blainville, 1827, pl. 2, fig. 9, p. 8k, n° 24. _B. penicillatus, Blainville, 4827, pl. 3, fig. 7. B. compressus, Desh., 1830, Eneyel., p. 129, n° 15. B. compressus, Voltz, 1830, Observ. sur les Bél., pl. 5, fig. 1-2. B. crassus, Voltz, 1830, Obsery. sur les Bél., pl. 7, lg . bisulcatus, Zieten, 1839, Wurtemberg, pl. 31. . crassus , Zieten , 1830, Wurtemberg, pl. 22, fig. 4. . apicicurvatus, Zieten , 1830, pl. 23, fig. k. . compressus, Zieten, 1830, pl. 20, fig. 2. . tumidus, Zieten, 1830, pl. 20, fig. 4. B. lestà elongatà, subconicä, compressà, posticè acumi- natà, suprà bisulcaté ; anticé dilatatà ; aperturà ovali, com- pressà : alveolo, 22, 25°. CREER Dunensrons: Longueur... ..e0 0 en 140 mill. Grand/drametre Are 26 Bostre assez allongé, légèrement comprimé, conique, évasé à sa partie supérieure par lalvéole, acuminé en arrière, où il FE, 6 82 _ PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. est plus ou moins émoussé et marqué, de chaque côté, d’un sillon latéro-dorsal, quelquefois peu prononcé, et de quelques stries longitudinales. Coupe ovale à la partie antérieure, en trèfle à la pointe; cavité alvéolaire occupant plus de la moitié du rostre, ovale, comprimée, inclinée vers le ventre jus- qu'aux deux tiers de sa largeur. Son angle est de 22 et 25 degrés, suivant le côté où il est mesuré. Jeune, cette espèce parait manquer des sillons latéro-dorsaux ; lorsqu'elle est très- âgée , elle est souvent plus raccourcie. Du reste, la forme en est des plus variable. Rapports et différences. On pourrait la confondre avec le B. Bruguierianus, dont elle a la forme au premier as- pect; mais, en la comparant avec soin, on trouvera que le B. compressus diffère toujours, par sa forme plus conique, par ses deux sillons apiciaux, par sa tranche ovale, par son centre toujours au tiers inférieur, par son alvéole, dont l’extrémité est du côté ventral et non pas médian, par son alvéole occupant plus de la moitié. Localité. Elle caractérise les couches les plus supérieures du lias. On la trouve dans un grand nombre de lieux, au sein de couches marneuses ou ferrugineuses, contenant le Pecten subæqualis, etc. Elle a été recueillie aux environs de Nancy (Meurthe), par MM. Guibal et Delcourt; à Croisille, à Fontaine-Étoupe-Four, à Mont, près de Tilly (Calvados), par M. Tesson et par moi; à Saint-Maixant , à Niort (Deux-Sèvres), par M. Garran Baugier et par moi; à Talmon, à Fontenay (Vendée) , par moi; à Milhau (Aveyron), par moi; aux envi- rons de Besançon (Doubs), par M Gevril ; à Pouilly en Auxois, à Chevigny (Côte-d'Or), par M. Nodot ; à Kuntange, à Metz (Moselle), par MM. Fournel, Jaba, Hollandre et Jeannot. On la trouve aussi à Boll (Wurtemberg); à Gundershoffen (Bas-Rhin). TERRAINS JURASSIQUES. 83 Histoire. I parait très-probable que le B. niger de Lister, publié dès 1678, appartient à cette espèce; néanmoins, il n°y a pas certitude, et je ne l'y rapporte qu'avec doute. Dans sa Monographie; M. de Blainville décrit quatre Bélemnites que Je crois devoir rapporter à celle-ci : son B. apicicurvatus, qui n'est qu’une difformité; et ses B. penicillatus, bicanalicula- tus et compressus , qui paraissent être divers états de fossilisa- tion de la mème. Le dernier de ces noms ayant été plus géné- ralement adopté, je le conserve de préférence. M. Voltz donne aux exemplaires bien complets le nom de Compressus ; mais il est certain pour moi que son B. crassus n’est qu'une monstruo- sité ; et peut-être doit-on regarder comme telle son B. suba- duncatus. La même année (1830), M. Zieten, dans son magni- fique ouvrage, décrit et figure six espèces que je rapporte au B.compressus, et parmi lesquelles ses 8. crassus, apicicurvatus et éumidus ne sont que des monstruosités, dues à des déforma- tions accidentelles. Les autres paraissent être différens degrés de conservation des échantillons. En résumé, les B. apicicur- vatus, crassus et tumidus sont, à mes yeux, des déformations de l’espèce, tandis que les B. bicanaliculatus, penicillatus , lœævigatus, bisulcatus, me semblent être des altérations dues à la fossilisation, ou des variétés ; ainsi, momentanément, je réu- nis dix espèces des auteurs au Compressus de M. de Blainville. Il y aurait, sans doute, lieu à des réductions plus nombreuses encore , si Je pouvais comparer tous les types. Explication des figures. PI. 6 , fig. 4. Individu de grande taille , vu de côté. C’est la variété la plus constante et la plus répandue : a côté du dos; b côté ventral. Fig. 2. Tranche à la partie supérieure. Fig. 3. Tranche au-dessous de l’alvéole : à dessus, b des- sous. Fig. 4. Tranche au sommet : à dessus, à dessous. 84 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Fig. 5. Extrémité de la variété aiguë et striée, vue en dessous. Fig. 6. Sa tranche grossie. Fig. 7. Individu monstrueux , vu sur le dos. Ce sont les PB. tumidus et crassus. Fig. 8. Coupe longitudinale, pour montrer la place de lal- véole et sa position respective par rapport à l’osselet. Fig. 9. Extrémité d’une autre difformité : B. apicicurvatus et aduncatus des auteurs. N° 5. BELEMNITES BRUGUIERIANUS, d'Orbigny. PI. 7, fig. 1-5. Belemnites paxillosus, Schlotheim, 1813, Taschenb., t. 7, p. 51, 70. (Excl. syn.) B. subaduncatus , Voltz, 1830, Bélemnites, p. #8, pl. 3, fig. 2. R B. paxillosus, Voltz, 1830 , Bélemnites , p. 50, pl. 6, fig. 2. B. paxillosus, Zieten, 1830, Wurtemb., pl. 23, fig. 1, p. 29. B. lævigatus , Zieten, 1830, Wurtemb., pl. 21, fig. 12, p. 28? PB. paxillosus, Rœmer, 1835, p. 171, n° 17. B. testà elongatà , subcylindricä, quadrato-rotundaté , posticè acuminatä, suprà trisulcatà , auticè dilatatà ; aper- turû subquadratà ; alveolo, 20°. Dimensions. Longueur d’un très-vieil individu. 140 mill. Grand diamètre. 22 Rostre allongé , arrondi ou un peu carré, cylindrique au milieu , élargi en avant par l’alvéole, acuminé et obtus en ar- TERRAINS JURASSIQUES. 85 rière; marqué , à la partie dorsale , de trois sillons, dont les deux latéraux plus profonds, et de quelques stries ; quelquefois même il y a un indice de dépression à la partie ventrale , mais toutes ses impressions occupent seulement l'extrémité. Coupe presque carrée à la moitié de sa longueur ; cavité alvéolaire occupant beaucoup moins de la moitié du rostre. Elle est un peu comprimée , presque médiane ; son angle est de 20 degrés. Dans le jeune âge, cette espèce est plus conique et manque, le plus souvent, de sillons à la pointe ; quelquefois, elle est beaucoup plus grêle et plus allongée que la figure 1. Rapports et différences. Cette Bélemnite se distingue du B. compressus par sa forme plus cylindrique, par ses trois sillons apiciaux , par sa tranche formant un carré à angles très- émoussés, par son centre toujours près du milieu, par son al- véole , dont l'extrémité est médiane et non pas ventrale ; enfin par son alvéole occupant beaucoup moins de la moitié de la longueur. Localité. Cette espèce caractérise le lias moyen supérieur à la Gryphæa arcuata, où elle est très-commune. Elle a été re- cueillie à Vieux-Pont (Calvados), par MM. Tesson, Marcçais et par moi; aux environs de Lyon (Rhône), par MM. Terver et Devilliers ; à Chevigny et à Semur (Côte-d'Or), par M. Nodot ; aux environs de Metz , à Jean-de-l'Eau et près de Thionville (Moselle), par MM. Fournel, Jeannot, Hollandre et Joba ; à Vassy (Yonne), par M. Lallier ; à Ludres et à Ville en Vennois (Meurthe) , par MM. Guibal et Delcourt; à Lassagnes /Haute- Marne), par M. Delcourt; à Mont-de-Lans (Isère), par M. Gras ; à Avallon (Yonne). par MM. Moreau et Cotteau ; à Saint-Maixant (Deux-Sèvres), par M. Garran; à Saint- Quentin (Isère), par M. Gras ; à Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau ; à Saint-Amand (Cher), par M. Boblaye. Histoire. Cette espèce offre un des fâcheux exemples de 86 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. l'abus d’un nom. En 1808, Montfort, sous celui de B. paæil- losus , figure évidemment le Belemnitella mucronata de la craie, avec sa fissure. En 1813, Schlotheim, sous le même, réu- nitévidemment, avec l’espèce de Montfort, des Bélemnites tout- à-fait différentes , appartenant au lias ; et ainsi commence à changer l'application première faite par ce dernier auteur. M. de Blamville s’abstient, avec raison, de conserver celui de paxillosus; mais M. Voltz le fait renaître, l’applique à l’une des espèces du lias ; et ensuite MM. Zieten et Rœmer suivent l'exemple de M. Voltz. Le nom de Paxillosus ayant été donné , dès 1808, au Belemnites mucronatus , ne peut être conservé à l’espèce de M. Voltz, et je propose de l’appeler Bruguierianus, d'Orb. Explication des figures. PI. 7, fig. 1. Individu de grande taille, vu sur le dos. De ma collection. Fig. 2. Tranche au-dessus de l’alvéole : à dessus, 6 des- sous. Fig. 3. Tranche à extrémité : a dessus, d dessous. Fig. 4. Jeune individu , vu de côté. Fig. 5. Coupe longitudinale d’un individu. N° 6. BELEMNITES UMBILICATUS, Blainville. PI. 7, fig. 6-11. Beiemnites umbilicatus, Blainv., 1827, Bél. ‘pl. 3, fig.11, p. 97, n° 37. B. clavatus, Blainv., 1827, Bél., pl. 3, fig. 12, C. B. umbilicatus , Desh., 1830, Encycl., p. 132, n° 28. B. subdepressus, Voltz, 1830, Mém., pl. 2, fig. 1, p. 40. B, subclavatus, Voltz, 1830, M., pl. 1, fig. 11, p. 38, TERRAINS JURASSIQUES, 87 B. ventroplanus, Voltz, 1830, Mém., pl. 1, fig. 10, p. 40. B. ventroplanus, Rœmer, 1835 , p. 168. PB. test elongatà , subcylindricä, subtüs depressä, posticé acuminatà , subumbilicatä , anticè subdilatatà ; aperturà , subrotundatà ; alveolo, 199. DMERSIONS M ÉONEUEUT A. MN NNIIONT, Ne 90 muill. Grand Uametre. . MN, 7 1% id. Rostre très-variable, suivant l’âge. Jeune, 1l est très-allongé, presque fusiforme , très-acuminé à son extrémité, et assez élargi en avant, marqué longitudinalement , sur les côtés, d’un très-léger sillon ; sa tranche alors est presque circulaire. Adulte , sa pointe est beaucoup moins effilée; son extrémité plus obtuse et souvent ombiliquée. La tranche, vers le mi- lieu de la longueur, montre une forte dépression ventrale, qui rend l’ensemble plus large que haut, tout en montrant, par les lignes d’accroissement, que, dans le jeune âge, les lignes concentriques n'avaient pas la même forme. Cavité alvéolaire oblique, du côté ventral, occupant moins du tiers de la lon- gueur. Son angle parait être de 190. Rapports et différences. Cette espèce a beaucoup de rap- ports avec le B.compressus. Jeune, pourtant elle s’en distingue par son aplatissement inférieur et son manque de sillons au sommet. Adulte, elle diffère du B. irregularis par son en- ensemble déprimé et non pas comprimé. Localité. Elle caractérise le lias moyen. Elle à été trouvée à Vieux-Pont, près de Bayeux (Calvados), par MM. Tesson, Deslongchamps, de Marçais et par moi; à Fleury-les- Faverey (Haute-Saône), par M. Thirria; à Urhweiler, à Gun— dershoffen (Bas-Rhin), par M. Voltz; à Buc et à Béfort {Haut-Rhin}, par le même ; à Monimartre d'Avallon (Yonne), 88 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. par M. Moreau ; à Mende, près de Lyon (Rhône), par MM. Ter- ver et Devilliers ; à Chevigny (Côte-d'Or), par M. Nodot ; aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Guibal; aux environs de Besançon (Doubs); par M. Joba; à Saint-Maixant (Deux-Sè- vres), par M. Garran et par moi; à Fontenay (Vendée), par moi: dans la Meuse, par M. Beurignier ; aux environs de Saimt-Rambert (Ain), par M. Sauvanau. _ Histoire. Cette espèce est encore une de celles où il y a eu le plus de doubles emplois ; figurée d’une manière imparfaite par M. de Blainville, M. Voltz ne l’a pas reconnue. Il a formé, du jeune âge, son B. subclavatus, de l’adulte son B. subde- pressus, et d’une variété femelle plus courte son B. ventro- planus. La comparaison d’un très-grand nombre d'individus m'a permis de vérifier tous les passages. Explication des figures. PI. 6, fig. 6. Rostre d’un jeune individu. (B. subclavatus , Voltz.) Fig. 7. Rostre d'un adulte, vu de côté, avec lalvéole figuré au point : a dessus , b dessous. Fig. 8. Le même, vu sur le ventre. Fig. 9. Coupe prise vers le tiers inférieur. On y voit que le jeune n’avait pas la mème forme que l'adulte : a dessus , b dessous. Fig. 10. Coupe au sommet de l’alvéole. Fig. 11. Un autre individu jeune, variété allongée. N° 7. BeLEmNiTES unISuLCATUS , Blainville. PI. 8, fig. 1-5. _ Belemnites unisulçatus, Blainville, 1827, Bel., p. 81, pl. 5, fig. 21. B. unisulcatus, Desh., 1830, Encycl., p. 129, n° 13. TERRAINS JURASSIQUES. 89 B. testàa elongatà , subcylindricà, posticé acuminatà , sub- lus unisulcatä, anticè subdilatatà ; apertura quadratà ; al- veolo, 23° 172. Dinensions-oneueur.. . . : . : . . +), 55kniil. AIRE Te bee Las tu ee DUT Rostre allongé, un peu quadrangulaire, élargi en avant, puis presque égal jusqu'au quart postérieur, où il s’amincit et se termine en une pointe aiguë, eflilée. De la pointe part, au côté inférieur, un sillon assez marqué qui s'étend et se perd avant ou après la moitié de la longueur de l’ensemble. On re- marque, de plus, à la pointe, deux autres petits sillons laté- Taux peu prononcés qui, presque effacés , se continuent jusqu’à la partie antérieure. Cavité alvéolaire, occupant environ le tiers de la longueur du rostre; son angle d'ouverture est 23° 172. Elle est légèrement inclinée en bas. Rapports et différences. Voisine, par ses trois sillons, du B. elongatus, cette espèce s’en distingue par sa forme moins élancée, par son sillon prolongé, par son ensemble déprimé et non pas comprimé. Localité. Cette Bélemnite se trouve partout dans les couches de lias supérieur. Elle a été trouvée à Amayé-sur-Orne (Cal- vados) , par M. Tesson ; aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Guibal; à Chevillé (Sarthe), par M. Goupil; à Chevigny (Côte-d'Or), par M. Nodot ; à Saint-Maixant (Deux-Sèvres), par M. Garran et par moi. Explication des figures. PL. 8, fig. 4. Rostre entier, vu sur le ventre. De ma collection. Fig. 2. Le mème, vu sur le côté. Fig. 3. Coupe au sommet, pour montrer la forme des trois sillons :.a dessus, b dessous, 90 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Fig. 4. Coupe à l'extrémité inférieure de l’alvéole. Fig. 5. Coupe à l’extrémité supérieure. N° 8. BELEMNITES ELONGATUS, Miller. P.8, fig. 6-11. Belemnites elongatus , Miller, 1823, pl. 7, fig. 6-7. B. aduncatus , Miller, 1823, pl. 8, fig. 6. B. aduncatus , Blainv., 1827, Bel., pl. 2, fig. 6, p. 76; pl. 8, fig. 6-11. B. elongatus, Sowerby, 1829, Mineral. , pl. , fig. B. trisulcatus, Hartmann., Zieten , 1830, pl. 24 , fig. 3. B. oxyconus , Hehl., Zieten, 1830, Wurtemberg, pl. 21, fig. 5, p. 27. B. elongatus , Zieten, 1830, Wurt., pl. 22, fig. 6? B. incurvatus, Zieten, 1830, Wurt., pl. 22, fig. 8, p. 29. PB. trisulcatus, Rœmer, p. 172, n° 20. B. propinquus , Munster. B. testà elongatä, gracili, compressä, posticè atte- nualo-acutà, subtüs sulcaté ; aperturâ compressä ; alveolo 20 , 25°. Dimensions. Longüeur: 4. 1... 2, 1 120 mill. Grandidiamétre, x; 144002 1 11 Rostre très-allongé , fortement comprimé dans son ensem- ble, égal au milieu , élargi en avant, très-atténué et très-aigu en arrière. La pointe, souvent striée longitudinalement, est ornée, en dessous, d'un sillon assez profond, qui s’efface vers le cinquième inférieur de la longueur; il ya, de plus, sur les côtes, un très-léger sillon beaucoup moins prolongé que le premier, Cavilé alvéolaire occupant moins du tiers supérieur ; son angle est 22 et 25 degrés environ, Elle s'incline tellement TERRAINS JURASSIQUES. 91 vers la partie ventrale, que le centre de son sommet correspond presque au tiers du diamètre. Cette espèce est souvent très- effilée, d’autres fois très-courte; ce qui Uent, sans doute, au sexe des individus. Rapports et différences. Cette espèce, tout en ayant le sillon inférieur médian et les petits sillons latéraux du B. unisulca- tus, s’en distingue nettement par le grand diamètre de sa tranche correspondant à la hauteur, tandis que , dans l’autre, le grand diamètre est sur la largeur ; en un mot, elle est com- primée, tandis que l’autre est déprimée. Elle diffère du B. Bruguierianus par son axe latéral au lieu d’être médian. Localité. Cette jolie Bélemnite se trouve dans le lias moyen. Elle a été recueillie, aux environs de Lyon (Rhône), par M. De- villiers ; près de Nancy (Meurthe), par MM. Guibal et Del- court; à Mussy (Côte-d'Or), par M. Nodot; à Fontenay (Vendée), par moi ; à Suble (Calvados), par moi; à Gunder- shoffen (Bas-Rhin), par M. Voltz; à Vassy et à Avallon (Yonne), par MM. Lallier et Moreau ; à Wast, à Mont-de- Lans (Isère), par M. Gras; à Metz (Moselle), par M. Hollan- dre; à Saint-Maixant (Deux-Sèvres), par M. Garran et par moi ; à Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau ; aux environs d'Aix (Bouches-du-Rhône) et près de Digne (Basses-Alpes), par M. Coquand; à Boll ( Wurtemberg), à Saint-Amand (Cher), par M. Pouillon-Boblaye ; à Montmédy (Meuse), par M. Raulin; à Mistelgau (Franconie) ; à Lyme-Regis (Angle- terre). Histoire. Cette espèce, avec son alvéole, a été figurée par Miller, sous le nom d’Elongatus , une variété monstrueuse sous le nom d'Aduncatus ; elle a été reproduite, sous cette pre- mière dénomination, par M. de Blainville et par Sowerby. Elle est aussi figurée, en 1830 , par Zieten, sous le nom de 02 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. B. trisulcatus, Hartmann : elle doit donc conserver la déno- mination d'Elongatus. Explication des figures. PI. 8, fig. 6. Individu entier, vu de côté ; son alvéole en dehors. Fig. 7. Le même, vu sur le ventre. - Fig. 8. Un individu plus grand et plus court, vu sur le ventre. Fig. 9. Coupe à l'extrémité supérieure du rostre. - Fig. 10. Coupe vers la moitié de la longueur du rostre : a dessus , D dessous. 1 Jet Fig. 11. Coupe à l'extrémité inférieure du rostre : a dessus, b dessous. N° 9. BELEMNITES ABBREVIATUS, Miller. PI. 9, fig. 1-7. Parkinson , 1811, Org. rom. ILE, pl. 8, fig. 8-15. B. abbreviatus, Miller, 1823, Trans. of the Geol. soc., 2, pl. 7, fig. 9-10. B. abbreviatus, Blainville , 1827, Bélemn., p. 91, n° 31, pl. #, fig. 5. B. brevis, Blainville, 1827, Bélem., p. 86, n° 26, pl. 3, fig. 2. : . abbreviatus, Sowerby, 1828, Min. conch., €. 6, p. 178, pl. 590, fig. 2, 3,9. B. breviformis, Voltz, 1830, Mém., p. #3, pl. 2, fig. 2,3,4. B. breviformis, Munster, Zieten, 1830, Wurt., pl, 21, fig. 7, p. 27. : B. breviformis, Rœmer, 1835, p. 161, n° 1, p. 17, fig. 89. TERRAINS JURASSIQUES. 99 B. testà brevi, inflatà, compressiusculà , posticé acumi- nalo-mucronatà, anlicè dilatatà ; aperturà subquadrata ; alveolo obliquatà , angulo 28°. Dimensions. Longueur d’un grand mdividu. . 80 mill. Grand diamètre supérieur. . . . 23 Rostre assez court, conique, un peu comprimé, élargi en avant, rétréci tout à coup en arrière, y formant une pointe légèrement comprimée , recourbée en dessous. Le rostre est entièrement lisse ; il ne montre aucune trace de sillons. Coupe un peu comprimée , légèrement quadrangulaire. Cavité alvéo- laire, occupant beaucoup plus de la moitié du rostre ; elle est ronde et fortement inclinée vers le ventre. Son angle est de 28 degrés. Rapports et différences. Courte comme le B. acutus, cette espèce s’en distingue facilement par sa forme obtuse, rétrécie ayant sa pointe, et mucronée. Localité. Cette espèce caractérise le lias supérieur. Elle a été recueillie à Gundershoffen et à Mulhausen (Bas-Rhin), par M. Voltz; à Chevillé (Sarthe), par M. de Marçais ; à Croisille (Calvados), par MM. Tesson, Puzos et par moi: aux environs de Metz (Moselle) , par MM. Fournel et Joba ; à Jean-de-l'Eau (Doubs), par M. Carteron ; à Ludres (Meurthe), par M. Del- court ; aux environs de Metz, par M. Hollandre; à Saint- Maixant (Deux-Sèvres), par M, Garran et par moi. Histoire. Évidemment décrite et figurée, dès 1823, sous le nom d’Abbreviatus, par Miller ; représentée comme variété de son B. brevis, par M. de Blainville, cette espèce a été ap- pelée Breviformis (en 1836) par M. Voltz. Comme il y a an- tériorité évidente , je reviens au nom le plus ancien, celui d'Abbreviatus. 94 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Explication des figures. PI. 9, fig. 1. Individu adulte, vu de côté : a dessus, b dessous. Fig. 2. Coupe du même, avec l’alvéole en position. Fig. 3. Variété plus raccourcie, de Gundershoffen (B. bre- viformis), Voltz. Fig. k. Coupe prise à la partie supérieure. Fig. 5. Coupe au-dessous de l’alvéole. Fig. 6. Coupe de la pointe. Fig. 7. Jeune individu plus effilé. de N° 10. BELEMNITES acuTus, Miller. PI. 9, fig. 8-1%. Belemnites acutus, Miller, 1823 , Trans. of the Geol., v. 2, pl. 8, fig. 9. B. brevis, Blainville, 1827, Bélemn., pl. 3, fig. 1, Excl.. fig. 2-3. E, acutus, Sowerby, 1828, Min. conch., p. 178, pl. 590, fig. 7-10. B. brevis, Desh., 1830, Encycel. Méth., p. 131, n° 19. B. pyramidalis , Zieten, 1830, Wurt., pl. 24, fig. 5. PB. testà brevi, conicâ , compressiusculà , posticè acumi- natà ; aperturà ovali; alveolo, 18, 24°. Dimensions. Longueur. Grand diamètre. . . . . . .. Z Rostre court, conique, fortement comprimé, acuminé ré- gulièrement en arrière, en une pointe conique, presque mé- diane. On ne remarque aucune trace de sillons. Coupe un peu ovale, centre peu excentrique. Cavité alvéolaire très-prolon- gée en dehors du rostre , et en occupant les trois quarts. Elle TERRAINS JURASSIQUES. 95 est presque centrale , et ses angles sont de 18 à 24 degrés. Des individus sont plus ou moins allongés. Rapports et différences. Voisine, par sa forme courte , des B. abbreviatus et B. brevirostris, cette espèce se distingue de la première par sa forme bien plus conique et non renflée, de la seconde par son manque de sillons et sa forme beaucoup plus allongée. Localité. Cette espèce appartient au lias inférieur à Gry- phœa arcuata. Elle a été recuëéillie à Villefranche (Rhône), par M. Gaudry; à Chevigny, à Semur et à Thibaud (Côte- d'Or), par MM. Puzos et Nodot ; à Mende, près de Lyon, par M. Terver ; aux environs de Besançon (Doubs), par M. Voltz ; aux environs de Boll (Wurtemberg), par le même ; à Saint- Rambert (Ain), par M. Sauvanau ; aux environs de Nancy (Meurthe) , par M. Delcourt. Histoire. Décrite et figurée par Miller, dès 1823, sous le nom d’Acutus, cette espèce fut appelée Brevis par M. de Blainville, et Pyramidalis par M. Zieten. Comme Miller a. lantériorité positive , je reprends la dénomination qu’il lui a imposée. Explication des figures. PI. 9, fig. 8. {ndividu entier, vu de côté. De ma collection. Fig. 9. Coupe supérieure , du mème. Fig. 10. Coupe inférieure , du même. Fig. 11. Individu avec son alvéole, coupé longitudinale ment. De la collection de M. Puzos. Fig. 12. Individu écrasé, vu de côté. De ma collection. Fig. 13. Individu anguleux. De ma collection. Fig. 14. Le mème, vu en dessus. 06 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, < N° 11. BELEMNITES BREVIROSTRIS, d'Orbigny. PI. 10, fig. 1-6. PB. testà brevi, conicä, compressä, apice oblusà, bisul- calà ; aperturà triquetrà ; alveolo, 28. Dimensions. Longueur totale. . . . . . . . 98 mill. Grand diamètre. : : .. . _ . 14 Rostre très-court, conique , très-comprimé , obtus à son extrémité postérieure, et marqué , dans cette partie, de deux sillons latéraux supérieurs, prolongés très-loin en avant. Coupe ovale un peu triquètre, centre très-excentrique. Cavité alvéo- laire oceupant presque tout le rostre et n’étant, dès lors, re couverte que par un très-léger encroûtement extérieur ; elle est excentrique, inclinée du côté ventral ; son grand angle est d'environ 28 degrés. Rapports et différences. Courte comme les B. acutus et abbreviatus, cette espèce s'en distingue par sa forme plus rac- courcie encore et par ses deux sillons latéraux. C’est la Bé- lemnite dont le rostre est le plus réduit. Localité. Cette espèce se trouve dans les marnes moyennes supérieures du lias. je l'ai trouvée à Milhau (Aveyron) ; elle a encore été recueillie à Chevigny (Côte-d'Or), par M. Nodot : aux environs de Lyon (Rhône), par M. Terver; à Thibaud (Côte-d'Or), par M. Puzos; à Avallon (Yonne), par le même. Explication des figures. PI. 10, fig. 4. Individu entier, vu de côté. De ma collection. Fig. 2. Le même, vu en dessous. Fig. 3. Coupe longitudinale de haut en bas : 4 dessus , dessous. Fig. #. Coupe vue en dessus : a dessus, b dessous, TERRAINS JURASSIQUES. Ü? Fig, 5. Coupe à l'extrémité de l’alvéole. Fig. 6. Coupe à l'extrémité du rostre. N° 12. BELEMNITES FOURNELIANUS , d'Orbigny. PI. 10, fig. 7-14. B. testà brevi, compressä, posticè obtusà , lateraliter impressà; aperturà compressä, oblongä; alveolo, angula 27°. Dimensions. Longueur. . . . . . . : : , .. #0 mill. Grarid'diamètres… :!le chivibal 0110 Petit diamétre:né pr orné oui à 7 Rostre plus ou moins allongé, très-comprimé, égal sur sa longueur ou légèrement rétréci en avant, marqué , sur les côtés, et seulement en arrière, d’une forte dépression ; en ar- rière, il est très-obtus, avec une légère saillie excentrique , ridée ou pourvu d’un petit sillon de chaque côté. Tranche oyale ou oblongue antérieurement, souvent échancrée sur les côtés, vers l’extrémité. Cavité alvéolaire, occupant la moitié chez quelques individus, tandis qu’elle n’en prend que Île tiers chez les autres; elle est presque centrale, et donne un angle de 27 degrés. Certains échantillons ont, avec les mêmes carac- tères, le double de longueur des autres; je les regarde comme ayant appartenu à des mdividus mâles. Rapports et différences. Cette Bélemnite, dans sa forme courte et obtuse, tient du B.irregularis et du B. Nodotianus; mais elle se distingue facilement de la première par sa forte dépression latérale ; elle diffère de la seconde par sa compres- sion, placée près de l'extrémité postérieure et non pas en avant; elle en diffère encore par sa pointe obtuse et le manque de sillon ventral. Localité. Cette espèce caractérise le lias moyen ; elle a été E. gl 98 __ PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, recueillie dans les marnes feuilletées au polygone de Metz (Moselle), par MM. Fournel, Hollandre, Jeannot; à Missy et à Fontaine-Étoupe-Four (Calvados), par MM. Puzos, Tesson et par moi; aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Del- court. Explication des figures. PI. 10, fig. 7. Individu de la variété courte, vu de côté; a dessus, b dessous. De ma collection. Fig. 8. Le même, vu en dessous. Fig. 9. Coupe longitudinale du même. Fig. 10. Individu allongé, vu de côté. De ma collection. Fig. 11. Le même, vu en dessous. Fig. 12. Variété allongée, vue de côté. Fig. 13. Coupe près de l’extrémité postérieure. Fig. 14. Coupe prise à la partie antérieure. N° 13. Beremnires Nopotianus, d'Orbigny. PI. 10, fig. 15-20. B. incurvatus, Zieten, 1830, Wurtemberg, pl. 22, fig. 7, p- 29. Id., Rœmer, 1835, p. 174. B. testà oblongä , compressà, anticè dilatatâ, posticè ob- tuso-mucronatà, subis sulcaià ; apertur& compresso-qua- dratà ; alveolo, 25°. | + Dimensions. LONQUEUr.. 2... 0 70 mill. Grand diametre 7/0 16 id. Pett:dametres 0: MER 13 , ostre oblong, fortement comprimé, égal su us grande Rostre oblong, fort t comprimé, égal sur la plus grand partie de sa longueur, marqué alors d'un méplat latéral; puis il s’acumine assez brusquement et se termine en une naïnto TERRAINS JURASSIQUES. 99 légèrement comprimée, droite. De l'extrémité inférieure part un sillon ventral profond, qui se perd vers le tiers inférieur. On remarque aussi, sur les côtés, un sillon qui n’occupe que la pointe. Cavité alvéolaire assez courte, assez fortement incli- née du côté ventral, et formant un angle de 23 degrés. Rapports et différences. Voisine, par sa compression, du B. irregularis, cette espèce s’en distingue par sa pointe; assez voisine encore par sa pointe du B. abbreviatus, elle en diffère par sa forte compression latérale et par ses sillons. Localité. Cette belle espèce parait caractériser les assises supérieures du lias, dans le calcaire noduleux ferrugineux. Elle a été recueillie à Mussy (Côte-d'Or), par M. Nodot. Histoire. Lenom d’Incurvatus ayant été appliqué, en 1829, à une Bélemnite distincte de celle de M. Zieten, je me trouve forcé de le changer, et je nomme l'espèce B. Nodotianus, d’Orb. Explication des figures. PI. 10, fig. 15. Individu complet, vu de côté : a dessus , b dessous. De ma collection. Fig. 16. Le même, vu du côté ventral. Fig. 17. Variété allongée, vue de côté. Fig. 18. Variété plus allongée encore, coupée longitudina- lement. Fig. 19. Coupe transversale à l’extrémité supérieure de l’alvéole. Fig. 20. Coupe à l'extrémité inférieure du rostre. N° 14. BELEMNITES TRICANALICULATUS, Hartmann. PI. 11, fig. 1-5. B. canaliculatus , Bauhino, 1698, p. 34; B. tricanaliculatus, Hartmann ; Zieten, 1830, Wurtemb., pl. 24, fig. 10, p. 32. i08 PALÉONYTOLOGIE FRANÇAISE. B. testà elongatä, conicà, posticè obtusà, longitudinali- ter trisulcatà : sulcis non interruptis , excavatis; aperturä triquetrà ; alveolo, angulo 30°. Dimensions LOnBUeUr . 2 - eue 50 mill. Grandadiameitre. L"22 - 4. Le Rostre allongé, conique, non élargi en avant, fortement obtus, à son extrémité. De sa pointe partent trois sillons pro— fonds, qui continuent, sans s’interrompre, jusqu'aux par- ties les plus supérieures ; de ces trois sillons, l’un est ventral et les deux autres sont latéro-dorsaux ; souvent il y a sur le dos un quatrième sillon double. Cavité alvéolaire courte, peu inclinée du côté ventral, formant un angle de 30 degrés. Lorsqu'on coupe cette espèce longitudinalement, on recon- naît que le milieu du rostre est très-poreux ou comme ver- miculé. Rapports et différences. Cette espèce se distingue facile ment de toutes les autres espèces connues par ses trois sillons marqués sur toute la longueur du rostre. Localité. Elle a été trouvée dans le lias supérieur de Boll (Wurtemberg), par M. Hartmann. Je la possède du même terrain, rencontrée dans le département de l'Ain, près de Saint-Quintin (Isère), par M. Gras. Explication des figures. PI. 1, fig. 4. Individu vu de côté. De ma collection. Fig. 2. Le même, vu en dessous. Fig. 3. Coupe longitudinale de la variété courte : Fig. 4. Coupe transversale au milieu de l’alvéole. = Fig. 5. Coupe transversale à l'extrémité postérieure. Fi- gure grossie. TERRAINS JURASSIQUES. 101 N° 15. BeLEMNITES ExILIS, d'Orbigny. PI. 15, fig. 6-12. B. testä elongatissimä, subulatà, gracili, compressà, lateraliter unisulcatä, posticè acuminato-acutà ; aperturà compressä, subquadratà, angulosä ; alveolo, angulo 20°. Dimensions. Longueur totale. . . . . . . . 90 mill. Grand diamètre. . . . . .. . 4 Rostre très-allongé , grêle, égal sur la longueur, élargi en avant, rétréci insensiblement et très-acuminé en arrière, Cette partie est aiguë, allongée, lisse ; à une assez grande dis- tance de cette extrémité commence à paraître, de chaque côté, mais plus près du dessous que du dessus, un sillon qui se marque davantage en se creusant, à mesure qu’il avance vers l’ouverture ; alors, aussi, le dessus et le dessous s’aplatis- sent, et finissent par être coupés carrément. La branche à l’extrémité est ovale, comprimée ; au milieu, elle est seule- ment échancrée, de chaque côté; au milieu de l’alvéole, elle est très-anguleuse. Cavité alvéolaire très-courte, un peu in- clinée en bas, formant un angle de 20 degrés. La première loge est ovale, très-grande, relativement aux autres espèces. Rapports et différences. Par sa forme subulée, cette espèce représente la Bélemnite la plus allongée. C’est aussi la seule, dans les terrains jurassiques, qui soit pourvue de sillons laté— raux aussi profonds, et dont la forme soit aussi anguleuse. Localité. Avec l'A. bifrons (Walcotii), elle caractérise le lias supérieur, et n’est commune nulle part. Elle a été re- cueillie aux environs de Besançon (Doubs), par M. Puzos; dans un minerai de fer à Saint-Quintin (Isère), par M. Gras. 102 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Explication des figures. PI. 11, fig. 6. Individu entier, vu de côté. Restauré sur des tantllone de Ja action de M. Puzos et de la mienne. Fig. 7. Le même, vu en dessous. Fig. 8. Coupe au milieu de l’alvéole : a dessus, b dessous. Grossie. Fig. 9. Coupe au-dessous de l’alvéole. Fig. 10. Coups à l'endroit où les sillons cessent. Fig. 11. Coupe à l’extrémité inférieure. Fig. 12. Coupe longitudinale , avec les cloisons et la pre- mière loge. De ma collection. N° 16. BELEMNITES TEssOnIANUS , d'Orbigny. PI. 11, fig. 13-18. B. lestà elongatä, gracili, posticé obtusä, anticè dilata- tà, suprà bisulcatà ; subtüs trisulcatàä ; alveolo obliquato, angulo 27°. Dimensions. Longueur. . . . . . . . . . . 25 mill. Grand diamèêfre.. . lg Rostre allongé, très-grèle, un peu comprimé, fortement élargi en avant, légèrement conique sur sa longueur, et obtus à son extrémité. Son côté supérieur est orné de deux sillons parallèles assez profonds, qui commencent près de l'extrémité et se prolongent jusqu’à l’évasement dù à l’alvéole. De ses deux sillons , l’un se bifurque vers le tiers supérieur de la lon- gueur totale. En dessous, il y a trois sillons peu marqués, dont le médian est double. Cavité alyéolaire très-prolongée en de- hors du rostre , assez inclinée du côté ventral; son angle est d'environ 27 degrés. … Rapports el différences. Par sa forme grèle, par ses deux TERRAINS JURASSIQUES. 103 sillons, dont l'inférieur est bifurqué , cette espèce se distingue de toutes les autres Bélemnites des terrains jurassiques, et forme un type tout-à-fait spécial. Localité. Cette jolie espèce a été découverte par M. Tesson, dans les couches du lias supérieur, à Amayé-sur-Orne, à trois lieues sud de Caen (Calvados). Elle n’y est pas commune. Explication des figures. PI. 1, fig. 13. Individu de gran- deur naturelle, vu en dessus. De ma collection. Fig. 14. Le mème, grossi trois fois, pour montrer ses sil- lons. Fig. 15. Le même, vu en dessus. Fig. 16. Le même, vu de profil. Fig. 17. Coupe longitudinale. Fig. 18. Coupe transversale à l’extrémité inférieure de l’alvéole : a dessus, b dessous. N° 17. BELEMNITES CLAVATUS, Blainville. PI. 11, fig. 19-23. Belemnites clavatus, Blamville, 1827, Bélém., p. 97, n° 38, pl. 3, fig. 12, a, b. Exclus., fig. c. B. pistiliformis, Blainv., 1827, Bélem., p. 98, n° 39, pl. 5, fig. 16. Exclus., fig. 14, 15, 17. B. pistiliformis, Sowerb., Min. conch., p. 177, pl. B89, fig. 3. B. clavatus, Desh., 1830 , Encycl., p. 130, n° 24. B. subclavatus, Voltz, 1830, pl. 1, fig. 2; Zieten, 1830, pl. 22, fig. 5. PB. pistiliformis, Rœmer, 1835, p. 168, n° 11. B. testà elongatissimé , claviformi, anticè dilatatà, 104 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. medio-gracili, posticè inflalà, submucronatà , lateraliter bisulcatà ; aperturé compressä ; alveolo? Dimensions. Longueur totale. . . . . . . . . GO mill. Diamètre de la massue. . , . . . 7 Rostre très-allongé, claviforme, comprimé, fortement élar- gi à son extrémité supérieure; de là s’amincissant jusqu’au tiers de la longueur, puis s’élargissant pour former une par- tie fusiforme, et terminée par une pointe. On remarque, de cha- que côté, deux sillons parallèles, à peine tracés. Coupe com- primée, le centre excentrique inférieur. Cavité alvéolaire assez longue , saillante en dehors. Son angle m'est inconnu. Rapports et différences. Cette espèce, par sa forme en massue, pourrait, d’un côté, être confondue avec le B. subfu- siformis des terrains néocomiens, et le B. Royerianus du coral-rag ; mais, si elle se distingue de la première par sa compression constante, l’autre étant toujours ronde, elle diffère de la seconde par sa compression, le B. Royerianus étant déprimé. Localité. Cette espèce est très-commune au sein des marnes supérieures du lias. Elle à été recueillie aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Guibal et Delcourt; à Mende, près de Lyon (Rhône), par M. Terver ; aux environs de Metz (Moselle), par M. Terver; à Mussy (Côte-d'Or), par M. No- dot; à Fontenay, près de Tilly, à Fontenay-Étoupefour, à Vieux-Pont (Calvados), par M. Tesson et par moi; à Vassy, près d’Avallon (Yonne), par M. Moreau ; à la côte de Lor- meché (rive gauche de la Seille), et à Saint-Julien, près de Metz (Moselle), par MM. Hollandre et Jeannot. On la trouve encore à Hiensbach {Wurtemberg). Histoire. M. de Blainville donne cette espèce sous le nom de Clavatus, tout en y rapportant sa fig. 12 c, qui parait être TERRAINS JURASSIQUES. 105 le B. umbilicatus. Sous la dénomination de Pistiliformis, le même auteur représente, pl. 5, fig. 14 et 15, le Belemnites pistiliformis des terrams ob lig. 16, le B. clavatus. Pour sa fig. 17, il indique d'Esnandes, près de la Rochelle, c’est alors le B. hastatus jeune, comme je le dirai plus tard. Le nom de Clavatus a été donné depuis par M. Schubler à une espèce distincte. Explication des figures. PI. 11, fig. 19. Individu entier, vu de côté. De la collection de M. Guibal. . 20. Un autre, vu de côté. . 21. Un autre échantillon, monstrueux. . 22. Coupe à moitié de l’alvéole : a dessus, b dessous. . 23. Coupe à l'extrémité inférieure. RUE ge de de Fi (eje) Bélemnites de l’oolite inférieure. N° 18. BELEMNITES SULCATUS, Miller. PI. 12, fig. 1-8. Belemnites sulcatus, Miller. 1823. Trans. of the geol. c., t. 2, pl. VU, f. 3, p. 59. B. apiciconus, Blamv., 1827, Bélemn., p. 69, pl. 2, fig. 2. B. testà elongatà, anticè compressà, posticè depressd æquali, apice obtuso—mucronatà, subtüus sulcatà : sulco posticè evanescente; aperturd compressä; alveolo, angulo 18°, 18° 17/2. Dimensions. Longueur. . . . . . . . . .. 100 mill. At NL UE 1% Rostre allongé, presque égal sur sa longueur , acuminé seulement en arrière, où il est pourvu d’une pointe mucronée; il est comprimé en avant, fortement déprimé en arrière ; Grand diamètre. 106 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. pourvu, sur sa longueur, en dossous, d’un profond sillon qui commence en avant, va en s’élargissant jusqu’à l'instant où le rostre s’amincit en arrière, et alors se perd tout-à-fait, sans se continuer jusqu à la pointe. Tranche comprimée en avant, fortement déprimée en arrière, cavité alvéolaire occupant plus du tiers de la longueur, un peu inclinée en bas, et dont Pan- gle est de 18° à 18° 1/2. Les jeunes paraissent avoir été plus allongés et moins déprimés que les adultes. Certains individus sont infiniment plus allongés que les autres et me paraissent avoir appartenu à des mâles. Rapports et différences. Très-voisine des B. canaliculatus et Blainvillei, cette espèce se distingue de la première par son canal interrompu en arrière, par sa partie antérieure com- primée, puis par l’angle de son alvéole. Elle diffère de la se- conde par sa dépression antérieure, par sa forme obtuse et par son sillon non interrompu en avant. Localité. Cette espèce est la plus caractéristique de l’oolite inférieure, qu’elle ne franchit pas. Elle a été recueillie à Saint- Vigor et aux Moutiers (Calvados), par MM. Tesson, Deslong- champs, Puzos, Voltz et par moi; à Saint-Maixant (Deux- Sèvres), par moi; à Pissote, près de Fontenay (Vendée), par moi; aux environs de Metz, par M. Joba. Histoire. Décrite et figurée, dès 1823, par Miller sous le nom de sulcatus. Quatre ans après, M. de Blainville a changé cette dénomination en cel:e d’apiciconus. Je reviens au premier . nom. Explication des figures. PI. 6 , fig. 1. Individu vu en des- SOUS. Fig. 2. Le même, vu de côté : « dessus, b dessous. De ma collection. Fig. 3. Coupe longitudinale, avec l’alvéole en relief : a des- sus, d dessous. TERRAINS JURASSIQUES. 107 Fig. 4. Jeune mdividu, de la variété allongée. Fig. 5. Une monstruosité. Fig. 6. Coupe à la partie supérieure. Fig. 7. Coupe au tiers inférieur : a dessous, b dessus. Fig. 8. Coupe à l'extrémité inférieure. N° 19. BELEMNITES Brain vice, Voltz. PI. 19, fig. 9-16. Belemnites acutus, Blamville, 1827, Belemn., p. 69, pl. PAU MER B. Blainvillei, Voltz, 1830. P. 37, pl. 1, f. 9. B. acutus, Deshayes, 1830. Encycl., p. 176, n° 26. B. testä elongatä, compressä, subconicä, posticè acumi- nato-obtusä, subtus longitudinaliter sulcatà : sulco antice, poslicèque interrupto ; apertur compressä, ovali ; alveolo, angulo 22°. Dimensions. Adulte. Longueur. . . . . . . 120 mill. Grand diamètre. . . . 15 Rostre allongé, conique dans l’âge adulte, un peu renflé au tiers inférieur, chez les jeunes, comprimé sur toute sa lon- gueur, terminé par une pointe obtuse. Il est orné, en des- sous, d’un sillon étroit, qui règne sur toute la longueur et se porte en avant et en arrière d’une manière insensible, en s’é- vasant un peu. Tranche comprimée, ovale, non échancrée à la parüe antérieure, échancrée ensuite, en-dessous, par le sillon longitudinal. Cavité alvéolaire occupant moins du tiers de la longueur, sur la ligne médiane; son angle est de 22°. Observations. Cette espèce est du nombre de celles qui changent de forme avec l’âge. Jeune, elle est légèrement renflée, avant la pointe; adulte, elle est conique. Il en résulte 108 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. évidemment qu'à un âge déterminé, elle s’acumine beaucoup, en s'accroissant plus vers la pointe que vers la partie supé- rieure, comme il arrive pour quelques autres espèces. Rapports et différences. Voisine par son sillon inférieur des B. sulcatus et canaliculatus, elle s’en distingue par sa com- pression générale, par son sillon interrompu en avant, puis par sa forme conique. Localité. Cette belle espèce caractérise l’oolite inférieure; elle a été recueillie aux Moutiers et à Saint-Vigor (Calvados), par MM. Puzos, Tesson et par moi. Je l'ai aussi trouvée à Fontenay (Vendée). Histoire. M. de Blainville l’a figurée le premier, en 1827, sous le nom d’acutus, déjà employé, en 1823, par Miller pour une autre espèce. Décrite ensuite, en 1836, par M. Voltz, sous la dénomination de Blainvillei, je lui conserve ce dernier nom. Explication des figures. PI. 12, fig. 9. Individu adulte, vu en dessous. De la collection de M. Puzos et de la mienne. Fig. 10. Le même, vu de côté : a dessus, b dessous. Fig. 11. Un individu, dans l'instant du changement de forme, ayant dès lors l'extrémité rétrécie. Fig. 12. Individu plus jeune, avant son allongement. Fig. 13. Coupe longitudinale. Fig. 1%. Coupe à la partie supérieure. Fig. 15. Coupe à l’extrémité supérieure de l’alvéole. Fig. 16. Coupe prise au quart inférieur. N° 20. BELEMNITES cANALICULATUS, Schlotherm. PI. 13, fig. 1-5. Belemnites canaliculatus, Schloth., 1820. Petref., p. 49, n° 9. TÉRRAINS JURASSIQUES, 109 B. canaliculatus, Zieten, 1830. Wurt., t. 24, f. 3. B. canaliculatus, Roemer, p. 176, n° 26. B. testà elongatä, depressä, cylindricà, posticè acumi- nato-obtusä; subtüs, longitudinaliter sulcatà : sulco non in- terrupto, æqualiter impresso; aperturà depressä, subtüs si- nuatà ; alveolo, angulo 25°. Dimensions. Longueur. 44 6h. 2, . +50 mill. Grand\diamètre: 45121 m0 240 Rostre médiocrement allongé, presque égal sur la lon- gueur, néanmoins un peu conique, déprimé partout, surtout en avant, arrondi en dessus, marqué en dessous d’un sillon profond médian, qui s'étend, sans s’interrompre, de la par- tie antérieure à l’extrémité, qui en est partagée. L’extré- mité inférieure est légèrement acuminée et obtuse. Tran- che déprimée en avant et en arrière, échancrée en dessous. Cavité alvéolaire, occupant plus du tiers de la longueur, un peu inclinée en bas. Son angle est de 25°. En sui- vant les lignes d’accroissement de la coupe longitudinale, on acquiert la certitude que les jeunes individus étaient bien plus raccourcis que les adultes. Rapports et différences. Voisine principalement du B. sul- catus, Miller et Blainvillei, cette espèce se distingue de la première par son canal non interrompu vers la pointe et par la dépression de sa partie antérieure. Elle diffère de la se- conde par sa forme obtuse et déprimée. Localité. Elle m’a été donnée comme venant du départe- ment de l’Ain , sans indication de lieu. M. Zieten l’a trouvée dans l’oolite inférieure de Stuifemberg (Wurtemberg). Explication des figures. PI. 13, fig. 1. Individu de gran- deur naturelle, vu en dessous. Fig. 2. Le même, vu de côté, 110 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Fig. 3. Coupe du même, à la partie supérieure. Fig. 4. Coupe à la base de l’alvéole. Fig. 5. Coupe prise au sommet. Fig. 6. Coupe prise à l'extrémité. N° 21. BELEMNITES BEssINUS , d’Orbigny. PI. 13, fig. 7-13. B. testà elongatà, anticè compressä, posticè depressä, sub- tüs longitudinaliter sulcatà : sulco posticè interrupto; aper- turû compressà, subtüs sinuatà; alveolo, angulo 20°. Dimensions. Longueur. . . . . . . . . . 100 mill. Grand diamètre. .14.1 1 s4r0r48 Rostre allongé, très-lisse, légèrement fusiforme, com- primé en avant, déprimé en arrière, arrondi en dessus et en dessous. Il part, près de la pointe, un double sillon d’abord peu sensible, qui se creuse; alors il n'y a plus qu'un sillon profond, qui continue jusqu’à la partie la plus supérieure. L’extrémité postérieure est très-effilée, aiguë. La tranche, assez près de l’extrémité en arrière, est déprimée, échancrée en des- sous; le centre en est très-excentrique en dessous ; à l’extré- mité antérieure, la tranche est comprimée, toujours échancrée en dessous. Cavité alvéolaire, occupant un peu moins du tiers de la longueur totale; elle est un peu inclinée en bas ; son angle est de 20 degrés. Le siphon est par rétrécissements obliques très-marqués. La première loge est cupuliforme, as- sez grande. J’ai vu un grand nombre d'échantillons de cette espèce; ils ne m’ont offert, entre eux, aucune différence. Rapports et différences. Voisine, en même temps, des B. Fleuriausianus et Aldorfensis, cette espèce se distingue de la première par sa forme moins allongée, par son sillon moins TERRAINS JURASSIQUES. 111 profond et par celui-ci se perdant en arrière. Elle diffère de la seconde par son sillon non interrompu en avant, par sa compression antérieure et par sa forme élancée. Localité. J'ai recueilli cette charmante espèce dans loolite inférieure de Port-en-Bessin (Calvados). Elle y est assez com- mune dans les calcaires et les marnes qui leur sont supé- rieures. Explication des figures. PI. 13, fig. 7. Individu de gran- deur naturelle, vu en dessous. Fig. 8. Le même, vu de côté : a dessus. à dessous. Fig. 9. Coupe près du bord supérieur. Fig. 10. Coupe à l'extrémité de l’alvéole. Fig. 11. Coupe au tiers postérieur. Fig. 12. Coupe à l'extrémité. Fig. 13. Siphon grossi. N° 22. BELEMNITES FLEURIAUSUS, d'Orbigny. P1. 43, fig. 14-18. B. testà elongatä, gracili, anticè compressä, attenuatà, posticè depressä, acutissimà, subtus longitudinaliter sulcatà: sulco posticè anticèque non interrupto; aperturû compressà, alveolo ? Dimensions. Longueur totale. . . . . . . . 80 mill. Grand diametre. 475 5 Rostre très-allongé, lisse, un peu fusiforme, comprimé en avant, déprimé en arrière, arrondi en dessus, marqué en dessous d’un sillon profond, unique, non interrompu sur toute la longueur, fortement acuminé en arrière et terminé par une pointe très-aiguë, déprimée. La tranche est très-pou dé- primée er arrière el échancrée en dessous; elle est comprimée 115 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. en avant. Cavité alvéolaire très-courte, occupant à peme le cinquième de la longueur; sa pointe est un peu inférieure. Je n’ai pas pu mesurer son angle. Rapports et différences. Voisine des B. bessinus par sa forme fusoïde, par son sillon inférieur, par sa compression antérieure, sa dépression postérieure, cette espèce s’en dis- tingue par son sillon non bifurqué et non interrompu en ar- rière. Elle est aussi infiniment plus grêle. Localité. Je l'ai trouvée dans les couches d’un calcaire blanchâtre constituant l’étage de la grande oolite, aux envi- rons de Luçon (Vendée). Elle y est assez rare. Explication des figures. PI. 13, fig. 44. Individu entier, vu en dessous. Fig. 15. Le même, vu de côté. Fig. 16. Coupe à la partie supérieure de l’alvéole. Fig. 17. Coupe au-dessus de l’alvéole. Fig. 18. Coupe prise à l’extrémité postérieure. N° 23. BELEMNITES GIGANTEUS, Schlotheim. PI. 14 et 15. Belemnites giganteus, Schlotheim, 1813. Taschenb., 7, p. 70. B. gigantèus, Schloth., 1820. Petref., p. 45, n° 1. B. ellipticus, Miller, 1823. Trans. of the geol., v. 2, pi. VIIL, f. 14, 16. B. quinquesulcatus, Blainville, 1827, Bél., p. 83, pl. 2, Î, 8. B. gladius, Blainville, 1827. Bélemn., p. 86, n° 25, pl. 2, f. 10. TERRAINS JURASSIQUES. 113 B. gigas, Blainville, 1827. Bélemn., p. 94, pl. 5, f. 20. Exel#ples; £ 9. B. compressus, Sowerby, 1828. Min. conch., t. 6, pl. 590, f. 4. B. gladius, Deshayes, 1830. Encycl., p. 136, n° 18. B. aalensis, Voltz, 1830. Mém., p. 60, pl. IV et pl. VII, À te : : B. longus, Voltz, 1830. Mém., pl. 58, n° 13, pl. 3, f. 4. B. aalensis, Zieten, 1830. Wurtemb., pl. XIX, p. 25. B. quinquesulcatus, Zieten, 1830, Wurtemb., pl. 20, Pa | B. grandis, Schubler, 1830. Zieten, Wurt., pl. XX, f. 1, p- 26. B. acuminatus, Schubl., Zieten, 1830. Wurt., pl. XX, Î. 5, p. 26? B. bipartitus, Hartmann, Zieten, 1830. Wurt. pl. XIV, LD 22 B. bicanaliculatus, Hartm., Zieten, Wurt., 1830, pl. 24, f.9, p. 32. B. giganteus, Rœmer, 1835, p. 174. . gladius, Rœmer, 1835, p. 174. . aalensis, Rœmer, 1835, p. 174, n° 24. . longus, Rœmer, 1835, p. 174. . grandis, Rœmer, 1835, p. 174. . acuminatus, Rœmer, 1835, p. 175. . quinquesulcatus, Roœmer, 1835, p. 173, n° 22. . Lestà elongatä, compressä, acuminatà vel subinflatä, posticè acuminatà, laieraliler sulcatà; anticé dilatatà ; aper- D RbRER EEE _tur& ovali; alveolo, angulo 209-255. Dimensions. Longueur (individu court). . . 310 mill. Grands diamètre, sat as Pré Longueur (individu ailongé). #00 Ï, S 114 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. + Rostre variable, plus ou moins allongé, entièrement coni- que ou renflé, près de son extrémité, toujours comprimé. I est marqué, à son extrémité, de chaque côté, d’un ou deux sil- lons d'autant plus prolongés que l'individu est plus effilé. Les plus profonds de ces sillons sont à la partie dorsale ; quelque- fois il n’y en a qu'un, tandis que sur d’autres individus il yena beaucoup plus, et la tranche devient alors comme ridée. Quel- ques individus sont presque lisses. Cavité alvéolaire, de 20 et 259, dans son angle d'ouverture; elle s'incline beaucoup du côté ventral. Observation. Cette espèce est une des plus variables dans son allongement, tout en conservant, du reste, les autres carac- tères de compression et surtout des sillons latéraux de l’extré- mité. Ona généralement remarqué que, dans chaquelocalité, où setrouvent leséchantillons très-allongés, se rencontrentaussi les individus raccourcis, et l’on a fait de ces derniers des espèces différentes. En reconnaissant la grande disparité de longueur respective de l’osseletdes mâles d’avec celui des femelles, chez les Loligo vulgaris et subulata , il est impossible de ne pas croire que cette différence de l’allongement, quand d’ailleurs tous les autres caractères sont uniformes, ne tienne au sexe des ani— maux qui les ont formés. De plus, comme cette différence dans l'allongement se retrouve chez toutes les espèces de Bélemnites, on ne doit y attacher que l'importance qu'elle mérite. Ces con- sidérations m'amènent à réunir en une seule beaucoup des espèces des auteurs, qui ne sont que de simples variétés de sexe et d'âge. Les rostres des femelles sont les plus courts, ils ontservi à l’établissementdes B. quinquesulcatus, gigas, aalen- sis, etc., tandis que tous les autres ont appartenu à des mâles. Rapports et différences. Par sa forme ovale sans sillon ven- tral, cette espèce se distingue de toutes les Bélemnites de l’oo- tite inférieure. Les sillons latéraux de son extrémité, qui lais- LL Es | di à - none y LS Ce ue QT, PV Te Re mn M 7, Élections De 2 TERRAINS JURASSIQUES. 115 sent partout des traces sur la tranche, la font différer des au- tres Bélemnites ovales. C’est, dureste, la plus grande des es- pèces connues. Localité. Gette espèce est caractéristique, s’il en fut jamais, de l’oolite inférieure des Anglais, et forme, avec Les autres fos- siles qu’elle accompagne, un horizon des mieux marqués. Elle a été rencontrée à Bayneux, aux Moutiers (Calvados), par MM. Tesson, Delongchamps, Puzos et par moi; à Saint- Maixant (Deux-Sèvres), par M. Garran et par moi; à Foulain, près de Chaumont (Haute-Marne), par M. Royer; danslechemin, près de la grande Chartreuse (Isère), par M. Millet; aux envi- rons de Sedan (Meuse), par M. Beuvignier; près de Théancourt, à Longevy, à Génevaux (Moselle), par MM. Hollandre, Joba et Jeannot; à Saint Rambert (Ain), par M. Sauvanau; à Don (Ardennes), et à Montmédy (Meuse), par M. Raulin. En An- gleterre, on la rencontre à Dundry; au Wurtemberg, à Stin- senberg, à Gruibingen, à Aalen, etc. Histoire. On peut croire que c’est de cette espèce que Schlo- theim parle, sous le nom de giganteus, puisque c’est, en effet, la plus grande de toutes ; et cela, malgré quelques doutesrela- tivement à la description de cet auteur, ce qui pouvait tenir à des inexactitudes de description, et, comme je l’ai déjà fait re— marquer au B. Bruguierianus, au mélange de plusieurs espè- ces. Quoiqu'il en soit, celle-ci étant la plus grande connue, je propose de lui conserver la dénomination de Schlotheim, qui, du reste, est la plus ancienne. En 1893, M. Miller a décrit un individu allongé sous le nom d’ellipticus. Un échantillon d'Angleterre m'en a donné la certitude. En 1827, M. Blain- ville ne reconnut pas le B. ellipticus de Miller, et applique à la même espèce, lorsquelle est allongée , la dénomination de gladius ; lorsquelle est courte celles de quinquesulcatus, de gigas. Trois ans après, M. Voltz, à son tour, ne parait pas 116 PALÉONTOLOGIÉ FRANÇAISE. avoir comparé ses échantillons à ceux qui étaient déjà décrits , puisqu'il appelle Aalensis et longus, deux variétés de l'espèce qui m'occupe. La mème année, M. Zieten, tout en oubliant également les auteurs antérieurs, emprunte à M. Voltz la dé- termination d'Aalensis, et publie, de plus, comme Bélemnites distinctes, la variété allongée, sous les noms degrandis et d’a- cuminatus, la variété courte sous celui de quinquesulcatus, et un tronçon supérieur sous celui de bipartitus, déjà employé, depuis 1827, par M. de Blainville. Pour M. Ræœmer, il adopte Sans examen, dans son ouvrage d’ailleurs si intéressant, toutes les déterminations antérieures des différens auteurs; il cite, dès lors, les B. giganteus, gladius, aalensis, longus, gran- dis, acuminatus et quinquesulcatus. Si l’on suivait long- temps une telle marche, les noms se multiplieraient à l'infini, et, dans les catalogues des géologues, on pourrait arriver, en les citant tous, à quintupler le nombre réel des espèces. Pour me résumer, je pense : {° que le nom de giganteus, comme plus ancien, doit être conservé à l'espèce ; 2° que les B. el- lipticus, gladius, grandis, acuminatus , sont des individus mâles ; 3° que les B. quinquesulcatus, aalensis, longus, gi- gas, sont des individus femelles ; #° que le B. bipartitus est une extrémité inférieure. Cette espèce aurait eu, jusqu'à pré- sent, onze noms spécifiques. Explication des figures. PI. 14, fig. 1. Coupe longitudi- nale d’un individu femelle très-vieux, demi-grandeur; mon- trant : a, l’alvéole; db, la forme du jeune avant qu'il n’ait pris Vallongement; c, le commencement de la cavité; d, la cavité intérieure. C'est le B. aalensis des auteurs. Fig. 2. Un individu femelle jeune { B. quinquesulcatus), Blainv. Fig. 3. Coupe à l’extrémité du même, pour montrer les emg Sillons, TERRAINS JURASSIQUES. 117 Fig. 4. Jeune individu, plus âgé. Fig. 5. Un autre de demi-grandeur, beaucoup plus âgé. Fig. 6. Coupe au milieu de la longueur. Fig. 7. Coupe du même, à son extrémité. P]."15, fig. 1. Un individu femelle, à l'instant où il prend le prolongement postérieur, de demi-grandeur. Fig. 2. Coupe du même, de grandeur naturelle. Fig. 3. Coupe d’un individu mâle. Fig. #. Coupe de l'extrémité d’un individu mâle. Fig. 5. Un jeune mâle. Fig. 6. Un autre jeune mâle, de grandeur naturelle. Fig. 7. Un mâle adulte, réduit au tiers, qui est le B. gla- dius, longus, etc. Fig. 8. Extrémité d’un rostre mâle, de grandeur naturelle. Fig. 9. Sa coupe. Bélemnites de l'étage oxfordien. . N° 2%. BELEMNITES Puzosraxus, d'Orbigny. PI. 16, fig. 1-6. B. testà elongatä, cylindricä, compressä, poslicé acumi- nato-rectà, subtüs compresso-bisulcatä; aperturä compressä, subquadratà ; alveolo, angulo 16° 17/2. Dimensions. Longueur. . . . . . . . . . . 180 mill. Grand'diamètre..….. .....….: : 419 Rostre lisse, très-allongé, cylindrique et un peu comprimé sur sa longueur, très-droit, fortement acuminé en arrière et terminé par une pointe conique, ridée er long. I} part de la pointe en dessous un large sillon qui se perd vers le cmquième de sa longueur. Ce sillon est d'abord circonscrit, de chaque côté, vers la pointe, par une forte dépression longitudinale : 118 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. dépression qui ne tarde pas à disparaître. Ouverture un peu comprimée, légèrement quadrangulaire. Cavité alvéolaire oc- cupant près du quart du rostre. Elle est un peu comprimée, ovale, inclinée en dessous. Ses angles sont 16° 1/2. Jeune, cette espèce est très-allongée, grêle ; alors elle se rapproche beaucoup du B. elongatus. Son sillon est surtout très-mar- qué. Rapports et différences. Très-allongée, commeles B. adun- catus, Bruguierianus, et compressus, cette espèce s’en dis- tingue par sa forme cylindrique, et surtout par le large sillon de son extrémité inférieure. En effet, les deux dernières man- quent de sillon dans cette partie, et la première n’a qu'un simple canal et non les deux sillons de la partie excavée. Localité. Cette belle espèce a été découverte par M. Puzos dans les argiles oxfordiennes des Vaches-Noïres (Calvados). M. du Souich l’a recueillie aux environs de Marquise, de Waast et près de Colembert (Pas-de-Calais), dans les marnes infé- rieures de l’Oxford-clay. Elle l’a été à Neuvisi (Ardennes), à Danvillers (Meuse), par M. Raulin. Explication des figures. PI. 16, fig. 1. Individu coupé longitudinalement. Fig. 2. Le même, vu en-dessous. De la collection de M. Puzos. Fig. 3. Jeune individu, vu en dessous. Fig. k. Coupe à moitié de l’alvéole. Fig. 5. Coupe au-dessus de l’alvéole. Fig. 6. Coupe de l'extrémité. N° 25. Becemnites BEAUMONTrANUS, d'Orbigny. PL. 16, fig. 7-11. B. testà elongatä, anticè subrotundatà, posticè depressà, TÉRRAINS JURASSIQUES. 110 Subtus longitudinaliter sulcatà : sulco anticè posticèque in- terrupto ; aperturà subrotundà. Dimensions. Longueur totale . . . . . , . . 120 mill. Grandidiametres 24. 41. 18 Rostre allongé, lisse, un peu conique, rond en avant, très- déprimé en arrière, arrondi en dessus, très-déprimé en des- sous et marqué d’un large sillon qui s’efface vers lapointe, et en avant, vers l'extrémité supéricure. La partie postérieure est effilée et très-aiguë. La tranche en avant est presque circu- laire ; déprimée et très-échancrée en dessous, au milieu de sa Jongueur, la tranche de l’extrémité est presque ronde. Cavité alvéolaire paraissant très-longue; mais je n’ai pu la suivre, l’é- chantillon que j’observe ne m’appartenant point, ce qui m’a empêché de le rompre pour étudier cette partie. Rapports et différences. Voisine du B. Bessinus, cette es- pèce s’en distingue par son sillon interrompu en avant, par son manque de compression à cette partie et par sa forme plus raccourcie et non lancéolée. J’avais cru que ce pouvait être le B. Alidorfensis de M. Blainville ; mais ce savant la rapporte au PB. sulcatus de Miller, espèce bien distincte. Localité. Elle a été recueillie par M. Tesson dans les marnes oxfordiennes des Vaches-Noires (Calvados); elle parait y être rare. Explication des figures. PI.16, fig. 7. Individu entier, vu en dessous. De la collection de M. Tesson. Fig. 8. Le même, vu de côté. ‘ Fig. 9. Coupe au milieu du rostre. Fig. 19. Coupe au sommet du rostre. Fig. 11. Coupe de l'extrémité, 120 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 26. BELEMNITES EXCENTRICUS, Blainville, PIPET . B. excentricus, Blainv., 1827, Bélem., p. 90, n° 30, pl. 3, fig. 8. B. testà brevi, inflatà, lateraliter impress@, subtetragonä, posticè acuminato-incurvatà, anticé dilatatà ; aperturà sub- tetragonà ; alveolo, angulo 19°. * Dimensions. Longueur. . . .. . . . . .. | 95 mill. - € Grand diamètre. . . . . . . . .= 21 Rostre court, très-lisse, conique, renflé sur sa longueur, élargi en avant, légèrement arqué vers son extrémité, qui dès lors est excentrique et inclinée en dessous. Cette extrémité est presque mucronée. À partir de ce point, se remarque de cha- que côté un méplat très-prononcé. Il y en a un troisième à peine visible, près de la pointe en dessous. Coupe un peu tétra- gone à la partie supérieure. Cavité alvéolaire occupant les deux üers supérieurs de la longueur du rostre. Elle estronde etforte- mentinclinée vers le ventre. Son angle est d'environ 19 degrés. Jeune, elle est légèrement déprimée et marquée sur les côtés de doubles impressions linéaires ; adulte, elle est presque car- rée, très-grande. Rapports et différences. Cette espèce, par sa forme raccour- cie, est trés-voisine du B. abbreviatus du lias supérieur et du B. Cornuelianus du terrain néocomien ; mais elle se distingue du premier par sa pointe excentrique et par ses méplats, l'au- tre étant entièrement lisse. Elle diffère du second par sa forme tétragone, et non pas déprimée, et par le manque du canal Jarge sur la partie inférieure de l'extrémité inférieure. Localité. Elle se trouve dans les couches de l'argile oxfor- TERRAINS JURASSIQUES, 125 dienné des Vaches-Noires (Calvados). Elle y a été recueillie par M. Puzos. M. du Souch l’a rencontrée dans la même cou- che, aux environs de Marquise et de Waast (Pas-de-Calais). On la trouve aussi en Russie, près de Moscou. Explication des figures. PI. 17, fig. 1. Individu entier, vu de côté. De la collection de M. Puzos. Fig. 2. Coupe longitudinale, a dessus, b dessous. Fig. 3. Un autre rostre, très-vieux, vu en dessous. Un autre, vu en dessus. . Coupe supérieure de l’alvéole. . Coupe inférieure du rostre. Coupe d’un vieil individu. - Coupe de l'extrémité de ce vieil individu, Ie ae D "TO a = & N° 27. BELEMNITES HASrATUS, Blainville. PI. 18 et 19. Hibolithes hastatus, Montfort, 1808, Conch. syst., p. 366. Porodragus restitutus, Montfort, 1808, Conch. syst., p. 390. | B. lanceolatus, Schloth., 1813, Taschenb., t. 7, p. 111. B. lanceolatus, Schloth., 1820, Petref., p. 49, n° 8. B. fusoides, Lamarck, 1822, An. sans vert,, 7, p. 592, OA B. fusiformis, Miller, 1823, Trans. of the geol., v. 2, pl. 7, fig. 22. B. hastatus, Blainv., 1827, Bélem., p. 71, pl. 1, fig. 4; pl. 2, fig. 4; pl. 5, fig. 3. B. semi-hastatus, Blainv., 1827, Bélem., p. 72, pl. 2, fig. 5; pl. 5, fig. 1-2. B. clavatus, Blainv., 1827 , Bélem, 122 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. B. gracilis, Raspail, 4829, Ann. des sc. d’observ., pl. 6, fig. 17-18. B. hastatus, Raspail, 4829, Ann. des sc. d’observ., pl. 8, fig. 94. D, ferruginosus, Voltz, 1830, Mém., pl. 1, fig. 8, p. 36. Actinocamazx fusiformis, Voliz, 1830, Mém., pl. 1, fig.6, p.34. B. semi-hasiatus, Zieten, 1830, Wurtem., p. 29, pl. 22, fig. 4. : Actinocamax fusiforimis, Hartmann, Zieten, p. 25, fig. 3. B. unicanaliculatus, Hartmann., Zieten, 1830, p. 32, pl. 24, fig. 8. | B. hastatus, Desh., 1830, Encycl., p. 427, n° 9. PB. fusiformis, Rœmer, 1835, p. 176, n° 26. B.semi-hastaius, Rœmer, 1835, p. 175, n° 25. B. sub-hastatus, Roœmer, 1835, p. 177, n° 29. B. testâ elongatà, gracili, fusiformi, anticé dilatatà, com-— press, posticé inflatä, depressd, acutè mucronatà ; subtüs sulcatà ; sulcis posticè evanescentibus interruptà ; aperturä Subrotundä ; alveolo, angulo 11-18°. Dimensions. Longueur d’un vieil individu. . . 250 mill. Grand diamètreà la partie renflée. 23 Grand diamètre moyen . . . . . 13 Rostre très-allongé, fusiforme, grêle, fortement dilaté à son extrémité supérieure, par la saillie de l’alvéole, rétrécie et com- primée vers la base de celui-ci, de là s’élargissant peu à peu jusqu'aux deux tiers inférieurs, où 1l est déprimé et renflé, puis s’atténuant vers l'extrémité inférieure, terminée par une pointe légèrement mucronée. Vers le tiers ou les deux cinquièmes inférieurs, naît en dessous un sillon profond qui se continue jusque sur l’aivéole: Dans les individus bien conser- TERRAINS JURASSIQUES. 123 vés, on remarque, sur les côtés, à la partie renflée, une im- pression longitudinale assez large, pourvue de deux sillons lon- gitudinaux qui s’écartent et se perdent vers l'endroit où com- mence le sillon inférieur, Ouverture supérieure presque ronde. Coupe à la moitié de l’alvéole, fortement comprimée, dépri- mée en arrière. Cavité alvéolaire très-longue, très-prolongée en avant, sous un angle qui varie de {1° à 489. Les cloisons sont très-écartées, et la première, bulliforme, est très-mar- quée. Observations. Très-jeune, cette espèce est, près du renfle- ment, beaucoup plus déprimée que les adultes: elle est si grèle, que les ruptures doivent être très-fréquentes, prèsde l'al- véole, cequi détermine les actinocamax desauteurs. Adulte, elle varie par le plus ou le moins d’allongement de l’ensemble, ce qui devait tenir aux sexes des individus. Les monstruosités de cette espèce sont nombreuses, et tiennent toutes à des défor- mations de l'extrémité postérieure du rostre, par suite de bles- sures. Dans certains individus, cette partie devient arrondie, très-obtuse; d’autres fois, elle se contourne ou prend une forme très-irrégulière et caverneuse. Rapports et différences. Cette magnifique espèce se distin- gue nettement de toutes les autres par sa forme lancéolée et par son sillon. Seite . Localité.Cette Bélemnite est, sans contredit, l'espèce la plus caractéristique des couches oxfordiennes inférieures, où elle constitueun horizondes plusmarqués, et des plus certains, vu le grand nombre de lieux où elle se rencontre. Elle a été recueil- liea Darois, à Mussy, à Marsannay-le-Bois (Côte-d'Or), par M. Nodot; à Grigny et Éliray (Yonne), par M. Lallier:; à Écrouves (Meurthe), par MM. Delcourt et Guibal ; à Saint- Maixant (Deux-Sèvres), par M. Garran: à Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau ; à Dournon, près de Ceran (Jura), DIEU PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. par M. Bourjot-Saint-Hilaire ; à Beuve, près de Besancon, par M. Chassy; à l’île Del (Vendée), par mon père et par moi; aux Blaches, près de Castellane (Basses-Alpes), par MM. Émeric et Duval; aux environs de Nantua (Aïn), par M. Cabannet; à Esnandes, près de la Rochelle (Charente-Inférieure), par moi; à Montsaon et à Marault (Haute-Marne), par M. Royer; à Maiche, à Rosureux, à Russey (Doubs), par M. Carteron; à Claps, commune de Vauvenargue { Bouches-du-Rhône), par M. Coquand ; à Rians (Var), par MM. Coquand et Puzos; à Waast et aux environs de Marquise (Pas-de-Calais), par M. du Souich ; à Meillan, près de Saint-Amand (Cher); à Is-sur-Tille (Côte-d'Or), par MM. Richard et Puzos; à Neuvisi (Ardennes), par MM. Puzos, Raulin ei Beuvignier ; à Écomoy (Sarthe), par moi; aux environs de Semur (Yonne), par M. Cotteau. C’est peut-être elle qui se rencontre dans le calcaire lithogra— phique de Solenhoffen et de Panenheim. On la trouve encore à la Sierra-de-Mala-Cara, royaume de Valence (Espagne). Histoire. Il est peu d’espèces plus faciles à reconnaitre que celle-ci; aussi peut-on s'étonner du grand nombre de noms qu’elle a reçus des auteurs. Montfort l’a assez bien figurée dès 1808, sous les noms de Hibolithes hastatus et Porodragus restitutus. Schlotheim, en 14813 et 1820, l’appela Lanceola- tus, sans revenir, pour cette espèce, suivant son habitude, aux noms de Montfort. Lamarck, qui estimait peu Mont- fort, appliqua, en 1822, un quatrième nom à cette Bé— lemnite, en la désignant comme Fusoides. Miller en fit tout autant, et, en 1823, l’appela Fusiformis. Pour M. de Blain- ville, il revint judicieusement au nom spécifique de Montfort, en la plaçant dans le genre Bélemnite; mais, considérant les jeunes comme d'espèce différente, il les appela Semi-hastatus. La figure de son B. clavatus, provenant d'Esnandes, appar- tient aussi à cette espèce. C’est à tort qu'il rapporte à l’Hasta- : À © D 2 À Le trs de PR TERRAINS JURASSIQUES. 125 tus le Canaliculatus de Schlotheim, Ordinairement juste dans ses observations, M. Voltz, en 1830, est encore venu compli- quer Ja synonymie des Bélemnites, en introduisant deux dé- nominations nouvelles. Il appelle les individus adultes B, fer- ruginosus, et du jeune il fait son Acfinocamax fusiformis. La même année, M. Zieten donne le jeune sous le nom de Semi- hastatus ; le jeune non complet est son Actinocamax fusifor- mis, et la partie supérieure devient le B. unicanaliculatus- Hartmann. Pour son B. subhastatus, c'est une autre espèce. De ces noms, M. Rœmer en conserve seulement trois. En résumé, cette Bélemnite a reçu onze noms spécifiques distincts, ce qui, plus que tout le reste, prouve le peu de pro- grès de la science, à l’égard des fossiles. De ces dénominations, la plus ancienne étant, sans contredit, celle d’Hastatus, je la conserve et renvoie les autres à la synonymie. Explication des figures. PI. 18. Fig. 1. Individu entier avec son alvéole. Fig. 2. Rostre de la variété allongée, vu en dessous. De ma collection. Fig. 3. Rostre de la variété raccourcie. Fig. 4. Le rostre de la fig. 2, vu de côté. Fig. 5. Coupe à la partie moyenne de l’alvéole. Fig. 6. Coupe à la base de l’alvéole. Fig. 7. Coupe au tiers inférieur. Fig. 8. Coupe au cinquième inférieur. Fig. 9. Coupe de la pointe du rostre. PI. 19, fig. 1. Jeune dans l’état parfait. De grandeur natu- relle. Fig. 2. Le même, grossi. Fig. 3. Coupe longitudinale d’un individu adulte. Fig. #. État pathologique du rostre, qui à motivé PActino- camazx fusiformis. 120 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Fig. 5. Le même, grossi, pour montrer les couches en re- trait. Fig. 6. Extrémité de l’alvéole grossie, pour montrer la pre- mière loge aérienne, plus grande que les autres, et l’accrois- sement des couches de dépôt crétacé du rostre. Fig. 7. Siphon grossi, pour montrer que le point de suture est au-dessus des cloisons aériennes, et non sur la cloison même. ; Fig. 8. Un rostre, déformé par une blessure. Fig. 9. Autre déformation d’un rostre. | Fig. 10. Autre déformation, par suite de blessure. Fig. 11. Coupe d’un échantillon dont une lésion avait em- pêché les couches de se déposer régulièrement en dessous. N° 28. BecEmnites Dipayanus, d’Orbigny. PI. 20, fig. 1-5. B. testà elongatà, subfusiformi, anticè compressé, atte- nuatà, lateraliter impressä, posticè acuminatà, subiüs uni- sulcatä: sulco posticè interrupto ; aperlurà compressä, si- nuatà. Dimensions. Longueur première . . . . . . 120 mill. Grand diamètre postérienr. . . 17 Rostre très-allongé, fusiforme, comprimé sur toute sa lon- -gueur, rétréci en ayant, un peu élargi en arrière, puis terminé par une pointe un peu mucronée. Un sillon profond, étroit, oc— cupe toute la région ventrale de la partie antérieure jusqu'à la partie la plus large de l'extrémité postérieure, où il s’efface tout-à-fait. On remarque de chaque côté une dépression lon- gitudinale formée de deux sillons peu visibles. Coupe compri- 4 L: 4 4 4 4 1 Ë 2 L F À 1 ie: TERRAINS JURASSIQUES. 127 méessur toute la longueur du rostre. Cavité alvéolaire incon- nue. Rapports et différences. Lancéolée comme le B. hastatus, cette espèce s’en distingue par sa forme comprimée sur toute sa longueur; comprimée comme le B. Duvalianus, elle en diffère par son sillon interrompu en arrière, par ses sillons latéraux, puis par sa forme plus élargie en arrière. Localité. Ellea été découverte dans lescouches oxfordienn es à Rians, vallon de Simiane (Var), par M. Coquand ; près de Châtillon-sur-Seine (Côtes-d’Or), par M. Jules Beaudouin. Elle m'a été aussi communiquée par M. Puzos. Explication des figures. PI. 20, fig. 1. Rostre entier, vu en dessous. Fig. 2. Le même, vu de côté. Fig. 3. Coupe de la base de l’alvéole. Fig. 4. Coupe au milieu de la longueur. Fig. 5. Coupe à l’extrémité du rostre. N° 22. Becemnites Duvarranus, d'Orbigny. PI. 20, fig. 6-10. B. testà elongatà, gracili, subfusiformi, compressä, an- ticé ailenuatà, posticè acuminatà, subtüs sulcatà : sulco an- gusto, non interruplo, aperturà ovali, compressé. Dimensions. Longueur présumée . . . . . 100 mill. Grand diamètre és trt 9% Rostre très-aliongé, grèle, fusiforme, comprimé partout, rétréci en avant, Jusqu'à l'aivéole; puis s’élargissant un peu de ce point jusqu’en airière, où il s’acumine de nouveau et se termine par une pointe assez obtuse. De cette pointe part un sillon étroit qui occupe toute la région ventrale. Goupe eom- 128 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. primée et légèrement échancrée en dessus, dans toute sa lon- gueur. Cavité alvéolaire inconnue. Rapports et différences. Par sa forme lancéolée, cette espèce se rapproche du B. hastatus , mais elle s’en distingue bien net tement par sa compression égale partout, et par son sillon pro- longé jusqu’à l’extrémité. Plus voisme du B. Didayanus, par sa compression, elle en diffère encore par son sillon ventral non interrompu en arrière et par le manque de petits sillons la- téraux. Localité. Cette espèce a été découverte par M. Duval à la Claye, près de Chaudon (Basses-Alpes), dans les marnes oxfor- diennes. Explication des figures. PI. 26. fig. 6. Rostre vu de côté. De ma collection. Fig. 7. Le même, vu en dessous. Fig. 8. Coupe à la partie supérieure. Fig. 9. Coupe à l'extrémité du rostre. Fig. 10. Coupe au tiers inférieur du rostre. N° 30. BELEMNITES saAUvANAUSUS, d'Orbigny. PI. 21, fig. 1-10. B. testà elongatàâ, anticè attenuatà, posticè incrassatà, acutè mucronatä, subtüs anticè profundé scissuratä, aper- turà subquadratà, subtùs sinuatâ; alveolo, angulo 20°. Dimensions. Longueur totale. . . . . , . . 70 mili. Grand. diamètres. M0 019 Rostreplus ou moins allongé, claviforme, rétréci en avant, très-fortement élargi en arrière, où il est terminé par une pointe aiguë, excentrique, inférieure, quelquefois très-saillante, d’autres fois à peine mucronée, Le dessus et le dessous sont TERRAINS JURASSIQUES. 129 lisses , jusqu'un peu avant la naissance de l’alvéole ; alors com- mence une petite fossette longitudmale très-profonde, qui s’é- tend jusqu’au bordantérieur ; mais quoique très-excavée, ne pa- rait pas communiquer avec l’alvéole, comme chez les Belem- nitella. On remarque quelquefois un très-léger sillon latéral, surtout chez les jeunes individus. Coupe subquadrangulairesur toute la longueur, non échancrée sur les côtés. Cavité alvéo— Jaire occupant moins de la moitié de ensemble, à peu près mé- diane ; son angle paraît être de 20 degrés. Observations. Cette Bélemnite est très-variable dans son allongement et dans la forme de son extrémité, quelquefois très-aiguë ; elle est aussi très-courte, très-obtuse. Rapports et différences. Cette espèce montre encore une forme analogue aux B. Coquandus, Duvalianus, etc.; mais elle s’en distingue par la scissure profonde qu’on remarque du côté ventral ; ce caractère la fait différer de toutes les autres de la même série, qui n’ont qu'un sillon très-superficiel. Localité. Cette Bélemnite caractérise l'Oxford-Clay d’une zone qui borde la Méditerranée et s'étend au pied des Alpes, sur une grande longueur. Elle à été recueillie à Saint-Ram— bert, et près de Nantua (Ain), par MM. Sauvanau et Cabannet ; à Simiane, près de Rians (Var); à Claps, commune de Vauve- nargues (Bouches-du-Rhône), par M. Coquand ; dans la Sierra de Mala-Cara, royaume de Valence (Espagne), par M. **”; près de Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or), par M. Jules Beau- douin. Explication des figures. PI. 21, fig. 1, rostre entier, vu en-dessous. Fig. 2. Le même, vude côté. Fig. 3. Coupe du même. Fig. 4. Extrémité d’un autre individu. Ile 40 150 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Fig. 5. Coupe à l'extrémité du rostre. Fig. 6. Un rostreévidemment raccommodé à son extrémité. Fig. 7. Coupe à la partie supérieure de Palvéole. Fig. 8. Coupe à la partie inférieure de l’alvéole. Fig. 9. Jeune rostre vu en-dessous. Fig. 10. Jeune rostre vu de côté. Ne 31. BELEMNITES CoquanDus, d'Orbigny. PI. 21, fig. 11 à 18. B. tesità elongatà, clavatà, anticè attenuatà ; posticè in- crassatà, mucronatà, subtus lœævigatà, lateraliter sulcatä: suleis excavatis posticè, bifurcatis; alveolo? Dimensions. Grand diamètre. . . . . . 9 millimètres. Rostre allongé, claviforme, rétréci en avant, fortement élargi en arrière, où il est terminé par une pointe excentrique - inférieure ; en dessus et en dessous on remarque quelques in- dices de plis longitudinaux. Les côtes sont pourvues d’un pro- fond sillon, qui règne sur toute la longueur, se bifurque et s’efface en arrière, peu après le plus grand élargissement de cette partie. Coupe presque carrée, fortement échancrée sur les côtés. Cavité alvéolaire inconnue. Rapports et différences. Cette espèce PR par ses sillons latéraux, le B. bipartitus des terrains néocomiens; tout en s’en distinguant par sa forme en massue raccourcie. Sa forme en massue la rapproche du B. Sauvanausus, dont elle diffère par ses sillons latéraux très-profonds, par ses plis longitudinaux et par sa forme un peu comprimée. Localité. Elle a été découverte au sein des marnes oxfor- diennes, à Rians (Var), par M. Coquand, professeur de géo— logie à Aix. Explication des figures. PI. 21, fig. 14. Rostre vu de côté. TERRAINS JURASSIQUES. 131 Fig. 42. Sa coupe supérieure. Fig. 13. Sa coupe moyenne. Fig. 1%. Rostre de grandeur naturelle, vu en dessous. Fig. 15. Le même, vu de côté. Fig. 16. Coupe à l'extrémité du rostre. Fig. 17. Coupe à la partie supérieure. Fig. 18. Coupe au milieu de la longueur. N° 32. BELEMNITES ÆNIGMATICUS, d'Orbigny. PI. 22, fig. 1-3. B. testà brevissimä, obtusà, lævigatà, posticé obtuso-rotun- datô; aperturà subquadratä, suprà sinuatà, alveolo an- gulo 200. Dimensions. Longueur. . . , . . . 40 millimètres. Grand diamètre. . . . 15 Rostre très-court, obtus, un peu rétréci, en avant ; très-ob- tus et arrondi en arrière ; le dessus est légèrement déprimé, et l’on voit, sur les côtés, une dépression linéaire à peine marquée. Coupe un peu carrée et déprimée; cavité alvéolaire occupant les sept huitièmes de la longueur ; son angle est de 20°. Observations. En suivant les lignes d’accroissement sur la coupe, on s'aperçoit que jeune cette espèce était très-conique, qu'ensuite elle est devenue mucronée à son extrémité, et que, plus tard, cette pointe est devenue de moins en moins saillante jusqu’à disparaître entièrement. Rapports et différences. Par sa forme courte, cette Bélem- nite se distingue tellement de toutes les autres, que je n’y vis d’abôrd qu’une monstruosité ; mais, ayant usé sa coupe, je n’ai trouvé aucune trace de blessure, et, au contraire, Un accrois- sement très-régulier, qui pourrait me faire penser que c’est bien une espèce distincte. Dans tous les cas, comme je n’en 152 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. connais qu’un seul échantillon, je ne la donne qu'avec doute, en attendant que de nouvelles observations viennent confirmer son existence comme espèce. Localité. Cette singulière Bélemnite a été découverte par M. Coquand, dans les marnes oxfordiennes de Rians (Var). Explication des figures. PI. 292, fig. 1. Rostre coupé lon- gitudinalement. De la collection de M. Coquand. Fig. 2. Le même vu de côté. Fig. 3. Coupé au sommet de l’alvéole. N° 33. BELEMNITES ROYERIANUS, d’Orbigny. PI. 22, fig. 9-15. B. testà elongatä, gracili, fusiformi, depressä , postice acuminatà , anticè attenuatà , subtüs anticé sulcatà ; sulco in medio evanescente. Dimensions. Longueur. . . . . . . . . . . 15 mill. Grand diamètre. . . . . T3 MOTS Rostre très-allongé, très-grèle, fusiforme, très-déprimé sur toute sa longueur, très-rétréci en avant, élargi en arrière, et terminé par une pointe assez aiguë. Les jeunes n’ont de sillon ventral que tout-à-fait à la partie antérieure. Chez les adultes ce sillon se prolonge un peu plus loin. Il est étroit et à peme évasé. Cavité alvéolaire inconnue. poupe ovale transversale— ment, presque rostrale. Rapports et différences. Très-voisine du B. hastatus pour la forme hastée, cette espèce s’en distingue par sa dépression générale, égale partout, par son sillon de moitié plus court, à âge égal. Le dessin du B. plano hastatus de M. Rœmer dif- fère de mon espèce par son centre excentrique et par sa coupe moyenne , ce qui m’a empêché de la réunir , ne sachant pas si ces différences tiennent aux caractères de la Bélemnite. TERRAINS JURASSIQUES. 133 - Localité. Cette petite Bélemnite a été découverte par M. Royer, à Roocourt-la-Côte ( Haute-Marne), dans les cou- ches coralliennes. Elle n°y paraît pas rare. Explication des figures. PI. 22, fig. 9. Individu grossi, vu en dessous. | * Fig. 10. Le même, vu de côté. Fig. 11. Coupe à la base de l’alvéole. Fig. 12. Coupe au tiers supérieur du rostre. Fig. 13. Coupe au tiers inférieur du rostre. Fig. 14. Coupe au sommet du rostre. Fig. 15. Grandeur naturelle. - N° 34. BELEMNITES SouicHnt , d'Orbigny. PI. 22, fig. 4-8. B. testà elongatä, sublanceolatà , depressä, posticè acu- minatà ; subiüs complanatà ; aperturà depressà, subtrian- gulari: alveolo ? Dimensions. Longueur totale. . . . . . .. 50 mill. Grand diametre: . … : : .: 8 Rostre lisse, allongé, déprimé, un peu lancéolé, droit, for- tement acuminé en arrière, convexe en dessus , très-aplati en dessous, où il est marqué d’un méplat longitudinal. Tranche supérieure ovale transversalement presque triangulaire vers son extrémité postérieure. Cavité alvéolaire, occupant près de la moitié de la longueur. Je n’ai pu mesurer son angle. Jeune, elle paraît avoir été entièrement ronde. Rapports et différences. Par sa dépression générale et son méplat inférieur, cette espèce parait se distinguer de toutes les autres, parce que l'espèce qui s’en rapproche le plus, le B. umbilicatus, est beaucoup plus effilé et son sommet est obtus. 154 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Localité. Elle se trouve daus les couches portlandiennes. Elle a été recueillie par M. du Souich, dans les carrières de grès du Hauvringhen, près de Wimille (Pas-de-Calais), par M. Bouchard et par moi, à la tour de Croï, près de Boulogne, mème département. Explication des figures. PI. 22, fig. 4. Rostre vu en des- sous. De ma collection. Fig. 5. Le même, vu de côté. Fig. 6. Coupe à la partie supérieure de l’alvéole. Fig. 7. Coupe au milieu du rostre. Fig. 8. Coupe à la pointe du rostre. Considérations géologiques sur les Bélemnites. L'étude des faunes renfermées dans les couches du terrain jurassique me porte à le diviser ainsi qu'il suit : le lias (1); l'oolite (2) (contenant l’oolite inférieure , la grande oolite et le forest marble), les couches den ea 3) ; les couches coralliennes (4); les couches kimméridiennes (5) ; les cou- ches portlandiennes (6). (1) Je regarde comme lias toutes les couches inférieures à l'horizon de l'Ammonîtes bifrons (Walcotii) et la couche même qui renferme cette espèce, qu’elles soient à l’état ferrugineux, marneux ou calcaire. (2) Mon type de l’oolite inférieure est à Dundry, en Angleterre, à Bayeux et aux Moutiers (Calvados), etc., etc. C’est le terrain bathonien de M. d'O- malius d'Halloy. Je croïs que cette dénomination est préférable à celle d’oolite, (3) Mon type français se trouve aux Vaches-Noires (Calvados), à Lau- noy (Ardennes) et sur beaucoup d'autres points. (4) Les lieux où cette couche est très-développée sont : Tonnerre (Yonne), Saint-Mihiel (Meuse), Nantua (Ain), etc., etc. (5) Chatelaillon (Charente-Inférieure), Boulogne (Pas-de-Calais), Ton- nerre, etc., etc. E (6) On les trouve à Boulogne (Pas-de-Calais), à Auxerre (Yonne), à Bau- drecourt (Haute-Marne), etc., etc. TERRAINS JURASSIQUES. 135 Les Bélemnites, divisées suivant ces séries de couches, me donnent les résultats suivans : Couches dues He. . . . .:, UNIES NAGMEPECeES. Couvhes de Poolitemi# . : . . . , Jung Couches oxfordiennes. . . . . . . 5 2609 Couches coralliennes. . . . . . . . . . . . 1 Couches kimméridiennes. . . . . . . . . . » Couches portlandiennes. . . . . . . . . . 1 33 Sans avoir égard aux formes , je trouve que les Bélemnites du terrain jurassique ont commencé de suite avec les couches du lias, époque de leur première apparition sur le globe, par être au maximum de leur développement numérique ; elles se sont réduites à moins de la moitié dans loolite; leur nombre est un peu plus élevé avec les couches oxfordiennes; mais elles ne montrent plus, dans les autres couches jurassiques su- périeures , que des individus isolés. Ces résultats sont d’au- tant plus curieux, qu'après cette si grande diminution des espèces de Bélemnites aux parties supérieures des terrains ju- rassiques, il est remarquable de les voir renaître, sous d’au- tres formes, en assez grand nombre, avec les couches néoco- miennes inférieures. Elles diminueraient de nouveau dans la formation crétacée comme elles l'ont fait au sein des couches jurassiques, pour disparaître tout-à-fait avec les dernières cou- ches de ce terrain. Espèces du lias. B. irregularis, Schloth. B. abbreviatus, Miller. acuarius, Schloth. acutus, Miller. compressus, Blainv. brevirostris, d’Orb. Bruguierianus, d'Orb. Fournelianus, d'Orb. 136 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. umbilicatus, Blainv. Nodotianus, d'Orb. unisulcatus, Blainv. Tessonianus, d’Orb. elongatus, Miller. exilis, d'Orb. clavatus, Blainv. tricanaliculatus, Hartm. Toutes ces espèces du lias étaient inconnues dans les cou- ches du Muschelkalck : elles sont donc, avec le nouveau dépôt, une partie de la faune qui a commencé à paraître à cette épo- que remarquable des terrains jurassiques, si riche en Céphalo- podes et surtout en Ammonites. Espèces de l’oolite. B. sulcatus, Miller. B. Fleuriausus, d'Orb. canaliculatus, Schloth. Blainvillei, Voltz. bessinus, d’Orb. giganteus, Schloth. Les six espèces de l’oolite sont toutes distinctes de celles du lias, et peuvent être considérées comme caractéristi- ques. Espèces des couches oxfordiennes. B. Hastatus, Blainv. B. Didayanus, d'Orb. Coquandianus, d’Orb. ænigmatieus, d'Orb. Sauvanausus, d'Orb. excentricus, Blainy. Puzosianus, d'Orb. Duvalianus, d'Orb. Beaumontianus, d'Orb. Les Bélemnites des couches oxfordiennes sont différentes des espèces propres aux couches de l’oolite, et aucune jusqu’à présent ne s’est montrée simultanément dans les deux. Elles peuvent encore être considérées comme caractéristiques. Espèces des couches coralliennes. B. Royerianus, d'Orb. Espèces des couches portlandiennes. B. Souichii, d’Orb. TERRAINS JURASSIQUES. . 137 En résumé, les Bélemnites inconnues dans le Muschelkalck naissent avec les couches du lias, et y sont représentées en France par seize espèces. Ces espèces disparaissent peu à peu en remontant du lias inférieur au lias supérieur, et cessent entièrement d'exister avant les premiers dépôts de l'oolite, où elles sont remplacées par six Bélemnites, distinctes des pre- mières, qui, elles-mêmes, ne survivent pas aux dernières cou- ches de cet étage géologique, puisque au sein des couches ox- fordiennes il naît neuf espèces, qui ne ressemblent en rien à celles de l’oolite. De même que pour les faunes précédentes jes Bélemnites des couches oxfordiennes s’éteignent, et le genre Bélemnite n’est plus représenté, dans les couches juras- -siques plus supérieures, que par des espèces isolées. Ces résul- tats, quoique sur une très-petite échelle, font entrevoir déjà qu’il n’existe pas plus de passage des espèces d’une couche à l’autre, au sein des terrains jurassiques, que dans le terrain crétacé , et que, dès lors, chaque espèce peut être considérée comme caractéristique de son étage. Si maintenant je cherche les rapports des caractères zoolo— giques des Bélemnites avec leur distribution géologique au sein des couches, je trouverai que : 41° Le groupe des Acuarr ne s'est trouvé jusqu'à présent que dans les couches jurassiques, et principalement dans le las , puisque, sur seize espèces, douze sont spéciales à cet étage (1). ë 2° Le groupe des CANALICULATI ne sort pas (au moins dans l’état actuel de la science) des couches de l’oolite qu’il peut parfaitement faire reconnaitre (2). 3° Le groupe des Hasrari se montre à son maximum de (2) C’est ce que j'avais dit dès 1840, Paléont,, T'errains crétacés, p, 39. (2) Je l'avais encore dit Loc, cit,, même page, I. 11 138 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. développement avec les couches oxfordiennes, tout en conti- nuant de paraitre sous d’autres formes spécifiques, jusque dans les terrains crétacés inférieurs (1). 4° Le groupe des CLAVATI n'appartient qu’au lias. 5° Le groupe des DiLaraT:I est spécial aux terrains néoco- miens (2). En se servant des caractères que j'ai indiqués, on voit que, dans presque tous ces cas, les groupes des Bélemnites sont spé- ciaux à chaque étage, et que, du reste, les espèces sont toutes propres chacune à son étage particulier. Gonsidérées sous le rapport de leur distribution géogra- phique, au sein des divers bassins des anciennes mers juras- siques , les Bélemnites ne m'ont donné jusqu’à présent, vu leur petit nombre, qu’un seul fait intéressant à faire connai- tre, c’est qu’à l’époque des couches oxfordiennes, les mers ju- rassiques paraissent avoir eu déjà leurs faunes respectives ; au moins, les faits suivans porteraient-ils à le croire. A cette époque, on trouve dans le bassin parisien les espèces suivantes : (à) Mes nouvelles observations me portent à donner ce groupe ainsi cir- CONSCrite - (2) J'avais en d’autres termes exprimé la même pensée en 1840, T'errains crétacés, p. 66. M. Duval, en retournant ma phrase afin d'exposer le même fait sous d’autres formes, a dit que je m'étais trompé; et pour le prouver (loc. cit, p. 80) il cite, d’après les auteurs, le . dilatatus à Bayeux, dans l’oolite inférieure, où tout le monde sait qu’il ne se trouve pas, à Gundersof- fen, dans le lias, et même à Ésnandes, dans l’Oxford - Clay, où mon père et moi avons seuls cherché, et où cette espèce ne se trouve pas plus qu’aux au- tres lieux cités, Des argumens semblables conduiraient à mettre des #rilo- bites jusque dans les terrains tertiaires, puisque cela a été publié. Du reste, le désir de M. Duval de voir des mélanges qui n'existent pas ou de me trouver en faute vient s'échouer, pour M. Duval lui-même, devant son ta- bleau de la page 78, qui prouve qu’au sein des terrains néocomiens les es- pèces ont encore des couches spéciales, ce qui est très-vrai, mais est loin d'appuyer la théorie des passages | TERRAINS JURASSIQUES. 139 B. hastatus. B. excentricus. Puzosianus. Beaumontianus. Tandis que, sur une bande de couches oxfordiennes qui commence en Espagne (Sierra de Mala-Cara), se continue dans tous le bassin méditerranéen, par Rians (Var), par Claps, près Vauvenargues (Bouches-du-Rhône), à la Clape, près de Chau- don (Basses- Alpes), jusqu’à Saint-Rambert (Ain), on rencontre les Bélemnites qui suivent : à B. hastatus. Didayanus. Coquandianus. Ænigmaticus. Sauvanausus. Duvalianus. Il en résulterait qu'avec l’espèce type, le B. hastatus, eom-— mun aux deux bassins, il y aurait encore frois espèces spé- ciales au bassin parisien, et cinq au bassin méditerranéen, ce qui annoncerait des mers distinctes à l’époque des couches ox- fordiennes. Genre KELAENO, Munster. D'après la présence de crochets ou de griffes à tous les bras, ces animaux fossiles rentreraient tout-à-fait dans mon genre Enoploteuthis, que j'ai séparé des Onychoteuthis, pourvus de crochets seulement aux bras tentaculaires ; mais M. le comte de Munster ayant rencontré, avec les empreintes des crochets, dont ilformeson genre Kelaeno, des osselets en glaive, déprimés, sans godet terminal ni expansions latérales, et les osselets m’ayant toujours montré, dans leurs modifications de formes, des rapports évidens avec les autres caractères zoologiques, Je crois devoir conserver provisoirement le genre Kelaeno pour les Onychoteuthis , pourvus de crochets à tous les bras et mu- nis d’un osselet interne en glaive aigu et comprimé, sans ca- puchon ni expansions terminales. 140 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Ce genre, ainsi circonscrit, renfermerait des espèces pro pres aux terrains Jurassiques. N° 35. KELAENO spEciosa, Munster. PI. 23, fig. 1-4. Sternberg, Flore du monde primitif, Pl VIN, By 1. Kelaeno speciosa, Munster. Kelaeno Ferussaci, Munster. Kelaeno sagittata, Munster. Onychoteuthis angusta, Munster ? Onychoteuthis lata, Munster ? Onychoteuthis tricarinata, Munster ? Animal allongé comme chez les Onychoteuthis et les Eno- ploteuthis. Les huit bras sessiles sont armés de deux rangées de crochets cornés, peu arqués, comprimés, acuminés en avant, élargis et coupés en biseau en arrière. L’osselet interne qu'on rencontre le plus fréquemment avec ces restes de bras est en forme de glaive déprimé, pourvu de trois carènes, ‘une médiane et deux latérales, et manque de godet et d’expan- sion latérale. Peut-être appartient-il au même animal. Dans tous les cas, j'ai cru devoir l’en rapprocher. Localité. En France, M. Itier a découvert cette espèce dans le schiste bitumineux du terrain kimméridien du département de l'Ain. En Allemagne, M. le comte de Munster l’a décou- verte dans les plaques du calcaire jaune de Solenhofen. Histoire. Les trois espèces de Kelaeno décrites et figurées par M. le comte de Munster me paraissent appartenir aux dif- férens âges et à des états différens de fossilisation d’une seule et même espèce ; c’est pourquoi je crois devoir les réunir sous un seul nom. Il en est de même des Onychoteuthis angusta, TERRAINS JURASSIQUES. 141 lata et tricarinata du même savant, qui me semblent dépen- dre d’un seul animal. Explication des figures. PI. 23, fig. 1. Osselet interne, copié sur les dessins communiqués par M. le comte de Munster. Fig. 2. Dessin communiqué par M. le comte de Munster, sous le nom de Kelaeno Ferussaci. On y voit l'empreinte du corps et de la tête, et les crochets des bras. Fig. 3. Un bras pris d’après nature, sur l'échantillon de la collection de M. Itier. Fig. #. Un crochet du même, grossi. Fig. 5. Enoploteuthis leptura, d'Orb., pour montrer sur l'animal le plus voisin des Kelaeno la disposition de l’ensem- ble et des crochets. Fig. 6. Un crochet du même, avec sa membrane protec— trice. Fig. 7. Le même crochet sans membrane. DEUXIÈME ORDRE. TENTACULIFERA , d'Orbigny. Siphonifères, d'Orb.; Siphonoïdea , de Haan; Tetrabran- chiata, Owen. Il n'existe plus aujourd'hui qu’un seul animal de cet ordre, celui du Nautile ; aussi est-on obligé de le prendre pour type de cette série zoologique. Les caractères principaux en sont les suivans : tête peu distincte du corps, un appendice pédiforme servant à Ja reptation, un grand nombre de tentacules cylin- driques, rétractiles, annelés sans cupules, entourant la bouche; quatre branchies ; un tube locomoteur, fendu sur toute sa lon- gueur. Cet animal est contenu dans la loge supérieure d’une coquille symétrique ou non, toujours pourvue d'un grand nombre de loges aériennes, séparées par des cloisans étroites ou ramifiées, traversées par un siphon, 142 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Ce second ordre diffère du premier par sa tête non distincte, par son appendice pédiforme, qui n'existe pas chez les acétabu- liféres, par les tentacules simples qui entourent la bouche, au lieu de bras couverts de cupules, par son tube locomoteur fendu, au lieu d’être entier, par quatre branchies ; enfin par des coquilles contenant toujours l'animal dans une dernière cavité supérieure, tandis que la coquille, lorsqu'elle est eloi- sonnée, chez les acétabulifères, est alors interne et manque toujours de cavité supérieure à la dernière cloison, caractère essentiellement distinctif des deux ordres, et que la fossilisation ne peut détruire. Les Céphalopodes tentaculifères, qui, à toutes les époques géologiques, peuplaient par myriades les mers contemporaines, et dont les restes nombreux nous ont seuls été conservés au sein des couches terrestres, comme témoins de cette animali- sation singulière, ne sont représentés aujourd’hui à l’état vivant que par les Nautiles, qui paraissent être pélagiens et venir sur les côtes seulement à des époques déterminées; mais ils sont encore trop peu connus pour qu’on puisse rien dire de leurs ha- bitudes. Les caractères des coquilles portent à les diviser en deux grandes familles : les Nautilidæ et les Ammonide. 47e Famille. Nautizinx. Nautilus, Lin.; Nautilacés et Liluolées; Lamarck, Blain- ville ; Nautilia, de Haan ; les Nautiles, Férussac. Les caractères zoologiques sont ceux que j'ai signalés à l’or- dre, l'animal du Nautile leur ayant servi de base. Les caractères conchyliologiques sont : coquille spirale ou droite, à cloisons simples ou sinueuses, non ramifiées sur leurs bords ; siphon toujours central ou situé contre le retour de la spire,ne variant que dans ces limites ; dernière cavité de la coquille supérieure TERRAINS JURASSIQUES. 143 aux loges aériennes, très-grande, susceptible de contenir l’ani- mal. Bords antérieurs de la coquille arqués en avant, et de chaque côté, la partie dorsale échancrée. On distinguera de suite une espèce de Nautilidées d’avec les Ammonidées, à ses cloisons droites ou arquées au lieu d’être fo- liacées ou ramifiées sur leurs bords, à son siphon central ou contre le retour de la spire, tandis qu’il est toujours extérieur ou dorsal dans les Ammonidées ; enfin, à la bouche formant un sinus sur le dos, au lieu d’être saillante dans cette partie. Je réunis dans cette famille les genres Nautilus, Lin., Aga- nidés, Montfort (1); Cyrthoceras Phragmoceras, Lituites et Orthoceras. Considérée sous le rapport de leur distribution générale au sein des couches terrestres, les Nautilidées offrent des faits très- curieux. Déjà nombreuses et très-variées dans leurs configu- rations, elles se montrent sur le globe avec les premiers ani- maux, dans les terrains siluriens, sous la forme d’Orthoceras, de Cyrthoceras, de Phragmoceras, de Nautilus, d’Aga- nides et de Lituites, mais, bientôt, tous ces genres se trou- vent réduits au Nautilus, dans les terrains triasiques ; aux Nautiles encore, au sein des terrains jurassiques et crétacés, tandis que, dans les terrains tertiaires, les À ganides reparais- sent, pour ne plus laisser, à l'époque actuelle, que deux Nau- tiles, uniques représentans de cette animalisation ensevelie dans les couches terrestres. (4) M. de Munster a proposé pour ce genre, établi depuis long-temps par Montfort, le nom de clymenis ; j'aurais voulu pouvoir conserver le nom imposé par le savant géologue allemand; mais les règles que je me suis tra. cées m’obligent à revenir à la dénomination antérieure, attendu qu’il ne peut y avoir aucun doute sur l’identité des deux coupes. D'ailleurs, dès 4826, et par conséquent avant M. le comte de Munster, j'avais admis et cir- conscrit le genre aganide, en y rattachant les espèces de Sowerby, ( Z'ubleau méthodique des Céphalopodes, 1, 70, ) 144 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Le Nautile est le seul genre de la famille existant avec la faune jurassique. Genre Naurizus, Linné. Animal. Tête peu distincte du corps, pourvue d’yeux très- complets; en dessous un appendice pédiforme pouvant se ra- battre sur les tentacules, et, sans doute, destiné à la reptation ; un grand nombre de tentacules cylindriques , simples ou divi- visés, placés sur deux rangs, autour de la bouche ; mandibu les épaises, crétacées ; un tube lomocoteur fendu ; dans l’inté- rieur du corps, quatre branches. Coquille. Discoïdale, plus ou moins comprimée, enroulée sur le même plan, composée de tours contigus apparens dans l'ombilic, ou se recouvrant plus ou meins, jusqu’à devenir embrassans. Une grande quantité de loges aériennes séparées par des cloisons transversales, droites, arquées ou sinueuses toujours échancrées sur les côtés; siphon central, subcentral, ou contre le retour de la spire, toujours continu. Dans l'accroissement, les nautiles offrent plusieurs change- mens d’accidens extérieurs ou de forme. Ils commencent tous par représenter un cône obtus, qui ne rejoint pas le centre de la spire et laisse souvent un espace vide. Alors la coquille est, le plus souvent, marquée de stries longitudinales, et de plis trans- verses, qui s’atténuent peu à peu et finissent par disparaître chez quelques- espèces (N. lineatus), tandis qu'ils persistent dans d’autres (N. stiatus, semistriatus, etc.). Il est encore des nautiles chez lesquels la coquille est , au contraire , lisse dans le jeune âge, tandis que, chez les adultes, elles se couvre de plis transverses nombreux et très-profonds (N. Requienianus, elegans, pseudo-elegans, etc.) Les Nautiles, d'après leurs caractères extérieurs, peuvent TERRAINS JURASSIQUES. 145 étré divisés par groupes bien tranchés et presque toujours en rapport avec leur répartition géologique. Les STRIATI composés d'espèces striées en long à l’âge adulte. N. striatus, intermedius, semi-striatus, sinuatus, granulosus des terrains jurassiques. Les RapraTr composés des Nautiles, plissés ou sillonnés en travers à l’âge adulte. N. Requienianus, pseudo-elegans, ra- diatus, neocomiensis, elegans, Deslongchampsianus des ter- rains crétacés. Les LæviqArr sans stries longitudinales ni plis transverses; dans l’état adultes les N. latidorsatus, inornatus, truncatus, excavatus, lineatus, clausus, hexagonus, inflatus des ter- rains Jurassiques. Les N. Bouchardianus, Clementinus, læ- vigatus, etc., des terrains crétacés. Il y aurait, sans doute, lieu de former d’autres groupes pour les espèces si singulières des terrains anciens; mais quant à présent, je me borne à ceux-ci. Les Nautiles ont paru avec les premiers animaux ; ils étaient déjà nombreux avec les terrains siluriens et Devoniens. Ils ont changé de forme spécifique , en se montrant dans les terrains carbonifères, où les espèces déprimées à tours découverts ont cessé d’'exciter, pour être remplacés par une seule espèce, darts les terrains triasiques. Les terrains jurassiques ont des espèces striées, les terrains crétacés des espèces ondulées, les terrains tertiaires des espèces lisses. Aujourd’hui il existe deux Nautiles vivans spéciaux aux mers chaudes de linde : les Nautilus pompilius et umbilicatus. Becs de Nautile. On rencontre quelquefois, dans les couches qui renferment des Nautiles, des mandibules calcai- res dont la forme annonce évidemment un céphalopode. Dès 4825 (Ann. des Sc. nat., t. 5, pl. 6, fig. {) je m'exprimais ainsi à leur égard : « J'ai quelques raisons de croire que les , 12 146 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. » becs à capuchon ont appartenu au genre Nautile; mais Je » me garderai bien de me prononcer d’une manière affirma- » tive sur un fait aussi peu certain ; voilà toutefois les raisons ». qui me portent à adopter ce sentiment : une très-grande es- » pèce de bec fossile, que j'ai découverte il y a peu de temps à » la Pointe-du-Chez, près de la Rochelle (Charente-Inférieu- » re), se trouve avec une espèce géante de Nautile (Nautilus » giganteus) , seul céphalopode de cette couche. Ce Nautile » est assez rare, et il a jusqu à vingt pouces de diamètre; si » dans ce mème lieu l’on rencontrait de grandes espèces d’am- » monites, on pourrait balancer sur le rapprochement: mais » cette espèce y existe seule, et en comparant le diamètre du » bec que devait avoir le mollusque habitant cette énorme » coquille, à celui du bec rencontré, l’on arrive à trouver une » proportion juste de ce bec à la taille de cet animal. » — «Le » doute que j’émets sera entièrèment levé lorsque l'animal du » Nautile sera connu... » Aujourd’hui l’observation est venu pleinement confirmer mes prévisions. La description de l’animal du Nautile qu'a donnée M. Owen, prouve évidemment que les becs de ces ani- maux sont identiques aux becs fossilés que j'avais rapprochés des Nautiles. On considérera donc à l’avenir, comme becs de Nautiles, les mandibules calcaires, triangulaires, et en becs obtus en avant, prolongés en arrière par une partie évidée à laquelle venaient s’insérer les muscles propres au mouvement de la manducation. La région en contact des deux mâchoires parait avoir été concave d'un côté et convexe de l’autre, pour écraser les objets que l’extrémité du rostre déchire. J'ai pu rapprocher jusqu’à présent deux espèces : le bec du _ Nautilus giganteus et le bec du N. lineatus. TERRAINS JURASSIQUES. 147 Nautiles du lias. N° 36. NAuTILUS LATIDORSATUS, d'Orbigny. PI. 24. N. test discoideà, inflatà, umbilicatà, lævigatà ; anfrac- tibus depressis, subangulatis; aperturä depressä, septis minimé flexuosis. Dimensions. Diamètre, 240 mill.—Épaisseur, 220 ill — Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, #;,; re- ? couvrement des tours, 2; largeur de l’ombilic, 5; épais- seur, 23: Coquille lisse, très-renflée, largement ombiliquée. Spire non embrassante, formée de tours déprimés, plus larges que hauts, pourvus d’un léger méplat en dehors, le reste convéxe. Leur plus grand diamètre est un peu en dédans de la moitié de leur largeur. Bouche beaucoup plus large que haute, aplatié en haut, convexe sur les côtés. Cloisons presque droites, à peine pourvues d’une légère dépression en dehors ét. d’une autre en dedans du point le plus large des tours ; où en remarque une troisième sur le dos. Rapporis et différences. Cette espéce a les plus grands rapports avec le N. inornatus ; néanmoins, jai cru devoir l’en séparer par les caractères constans qui s’y distinguent, comme les cloisons moins flexueuses, la plus grande épaisseur des tours loin de l’ombilic, et, dès lors, une forme de bouche bien différente , beaucoup moins carrée. Localité. Cette espèce caractérise le lias supérieur de la région occidentale de France. Elle a été recueillie à Thouars, à Saint-Maixant, à Niort (Deux-Sèvres), par MM. de Viel- banc, Garran et par moi; à Fontenay (Vendée), par moi. J'ai sous les yeux sept échantillons semblables. 145 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Explication des figures. PI. 24, fig. 1. Individu réduit au tiers. De ma collection. Fig. 2. Le mème, vu du côté de la bouche. N°37. NaAUTILUS sTRIATUS, Sowerby. PI. 25. Nautilus striatus, Sowerby, 1817, Min. conch., t. 2, p. 183, pl. 182. N. testà discoideà, latè umbilicatä; anfractibus rotundatis, longitudinaliter striatis; aperturâ semiluinari ; septis flexæuosis; siphonculo anteriori ; umbilico magno. Dimensions. Diamètre, 110 mill. — Épaisseur, 67 mill. — Par rapport au dant largeur du dernier Re 77; lar- 1 17 geur de l’ombilic, 7; recouvrement des tours, -£,; épais- seur, -<. Aiguille épaisse dans son ensemble, largement ombiliquée. Spire non embrassante, laissant apercevoir les tours dans l’ombilic, composée de tours convexes, arrondis, sans aucun indice d’angles, fortement et également striés en long sur toute leur largeur ; ces stries, dans le jeune âge, se croisent avec les lignes d’accroissement et forment alors une espèce de treillis. Le plus grand diamètre est loin de l’ombilic. Bouche arrondie, sans aucun indice de parties anguleuses à son pour— tour. Cloisons peu flexueuses, simplement arquées, convexes en avant sur le dos. Elles montrent toujours une dépression contre le retour de la spire. Siphon placé aux trois cinquiè- mes antérieurs. Rapports et différences. Voisine par ses stries des N. inter- medius et semi-striatus, cette espèce se distingue de l’une et de l'autre par ses tours également convexes partout, et nulle- TERRAINS JURASSIQUES. 149 ment anguleux; elle se distingue encore du second par ses stries marquées partout. Localité. Elle caractérise l'étage du lias moyen; elle a été recueillie aux environs de Dijon (Côte-d'Or), par M. Nodot; à Fontenay (Vendée), par moi; aux environs de Lyon (Rhône), par M. Terver ; près de Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau ; aux environs de Nancy (Meurthe), par MM. Delahayes et Guibal. En Angleterre, on la trouve à Lyme-Regis, dans le Lincolnshire. Explication des figures. PI. 25, fig. 1. Individu réduit de moitié. De ma collection. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 3. Des stries grossies. Fig. 4. Profil de ces stries. Fig. 5. Stries du jeune âge. N° 38. NAUTILUS SEMI-STRIATUS, d'Orbigny. PI. 26. N. testà discoideä, compressé, umbilicatà, anfractibus com- pressis interné, externèque longitudinaliter striatis; aper- turâ compressä, ovali, anticè oblusâ; septis undulatis ; siphonculo centrali. Dimensions. Diamètre, 165 mill. — Épaisseur, 75 rail. — Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, £ res) Jar geur de Homes +; recouvrement des tours, +, ; épais- seur, <= ? 100° Coquille très-comprimée, largement ombiliquée. Spire ron embrassante , visible dans l’ombilic, composée de tours très- comprimés, peu renflés sur les côtés, un peu aplatis sur le dos, lisses latéralement, ornés extérieurement et près de lombilic, de stries longitudinales inégales, profondes; le 150 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. plus grand diamètre des tours est loin de l’ombilic. Bouche oblongue, comprimée, tronquée en avant, et pourvue d’un indice d'angle, de chaque côté de la partie tronquée. Cloi- sons très-rapprochées, arquées au milieu de leur longueur, légèrement déprimées sur le dos. Siphon à peu près central. Rapports et différences. A l’état de moule, cette espèce se distingue des autres par ses cloisons rapprochées, par sa forme comprimée; avec le test, ses striés existant seulement près du pourtour interne et externe la font essentiellement différer des N. striatus et intermedius. C'est, en un mot, un type très- facile à reconnaitre. Localité. Cette espèce caractérise le lias supérieur, et se trouve toujours avec l’Ammonites bifrons. Elle a été recueillie à Croisille, à Avenay, à Bayeux, par M. Deslongchamps et par moi; à Vassy, près d’Avallon (Yonne), par M. Lallier; aux environs de Dijon (Côte-d'Or), par M. Nodot. Explication des figures. PL. 26, fig. 4. Individu réduit de moitié. De ma collection. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 3. Les stries du dos grossies. Fig. 4. Profl de ces stries. ut N° 39. NAUTILUS INTERMEDIUS, Sowerby. PI. 27, Nautilus intermedius; Sowerby, 1816, Min. conch., t. 2, p. 53, pl. 495. Nautilus giganteus, Schübler, Zieten, 4830, Wurt., p. 23, tab. xvur, fig. 1 (adulte). Nautilus squamosus, Zieten, 1830, Wurt., p. 24, tab. XVII, fig. 3 (moule). Nautilus dubius, Zieten, 1830, Wurt., p. 24, tab. xvHix, fig. 4 (jeune.) TERRAÏNS JURASSIQUES. 151 N. testà discoide&, umbilicatà ; anfractibus angulatis, cras- sis, longitudinaliter striatis; aperturà subquadratà , de- pressä.; seplis flexuosis, externé sinuosis; siphonculo interno. Dimensions. Diamètre, 470 mill. — Épaisseur, 120 si Cu Par rapport au dame largeur du dernier tour lar- ) Rp geur de Pombilie, +; recouvrement des tours, 2; épais- seur, <_. ) 100 Coquille peu comprimée, assez largement ombiliquée. Spire non embrassante, visible dans l’ombilic, composée de tours très-épais, un peu anguleux, pourvus d’un méplat dorsal et de deux latéraux ; ornés, en long, de stries nombreuses, égales ; la plus grande largeur des tours est au pourtour de l'ombilic. Bouche trés-large, subquadrangulaire, par les mé- plats antérieur et latéraux des tours. Cloisons éloignées les unes des autres, échancrées au tiers intérieur, et sur le dos, formant une saillie sur les angles latéraux du dos. Siphon placé un peu plus près du retour de la spire que du bord ex- térieur. Rapports et différences. Siriée comme les N. striatus et semi-striatus, cette jolie espèce se distingue de la première par ses tours anguleux, de la seconde par ce même caractére, par ses tours plus épais et par ses stries répandues partout. Histoire. Bien figurée par Sowerby, dès 1826, elle à été publiée en 4830 à l’état adulte, sous le nom de gigan- teus, par M. Zieten, et jeune, sous ceux de squamosus et de dubius. Non-seulement le nom de giganteus ne pouvait être conservé, puisque, dès 4825, je l'avais appliqué à une autre espèce; mais encore Sowerby ayant incontestablement la prio- rité, l’on doit adopter sa détermination. Localité. Eile caractérise également le lias. Elle a été 152 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. recueillie aux environs d’Autun (Saône-et-Loire), paï M. Requien; dans le département de l'Ain, par M. Caban- net; aux environs de Saint-Rambert (Ain), par M. Sauva— nau ; aux environs de Vassy (Yonne), par M. Cotteau. En An- gleterre, on la rencontre à Grantham. Explication des figures. PI. 27, fig. 1. Individu réduit de moitié. De ma collection. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 3. Les stries grossies. Fig. 4. Profil du même. (ee) N° 40. NAUTILUS INORNATUS, d'Orbigny. PI. 28. N. testà discoideà, inflatà latè umbilicatà lævigatà ; anfrac- tibus quadratis, angulatis, aperturâ quadrilaterà ; septis profundè sinuosis. Dimensions. Diamètre, 85 mill. — Épaisseur, 57 mill. — Par rapport au dant largeur du dernier tour couvrement des tours, +; largeur de l’ombilic Seur TE ; Te- épais— ? none Coquille lisse, renflée, assez largement ombiliquée. Spire non embrassante, un peu visible dans l’ombilic, formée de tours carrés à angles émoussés, pourvus de méplats sur le dos et sur les côtés; leur grand diamètre est au pourtour de l'ombilic. Bouche plus large que haute, presque carrée, aplatie sur le dos et sur les côtés. Cloisons très-arquées, échancrées sur les côtés droits, sur le dos. Siphon un peu an- térieur. | Rapports et différences. Voisine, par son extérieur lisse, des N. latidorsatus, truncatus et lineatus, cette espèce se distingue de la première par ses cloisons plus flexueuses, par TERRAINS JURASSIQUES. 153 ses tours carrés; de la seconde, par son ombilic ouvert; enfin de la dernière, par son jeune âge non strié et par sa bouche non rétrécie en avant. Localité. Cette espèce a été recueillie dans le lias, aux en- virons de Nancy (Meurthe), par M. Guibal; à Fontaine Étoupe-Four (Calvados), par M. Deslongschamps ; à Thouars, à Saint-Maixant (Deux-Sèvres), par MM. de Vielblanc, Gar- ran et par moi ; à Chevillé (Sarthe), par M. Goupil. Explications des figures. PI. 28, fig. 1. Individu de gran- deur naturelle. De la collection de M. Guibal. Fig. 2. Le même; vu du côté de la bouche. N° 41. NAUTILUS TRUNCATUS, Sowerby. PI:,29: Nautilus truncatus, Sowerby, 1816. Min. conch., t. 9, p. 49, pl. 123. N. testâ discoideâ , compressâ, imperforatà , lævigatà, spirä involutâ; anfractibus compressis, angulatis, in dorso sinuosis; aperturâ compressâ, subquadrilaterà. Coquille comprimée, lisse ou seulement marquée de quel- ques lignes d’accroissement , non ombiliquée, cette partie lais- sant une simple dépression. Spire totalement embrassante, for- mée de tours carrés à angles émoussés, pourvus d’un méplatsur le dos et sur les côtés. Leur grand diamètre est à peu de distance du pourtour de l’ombilic. Bouche plus haute que large, un peu carrée, échancrée en dessus. Cloisons peu flexueuses, très- rapprochées, droites sur le dos. Rapports et différences. Voisine, par ses tours carrés et sa surface lisse, du N. inornatus, cette espèce s’en distingue par son manque d’ombilic ouvert, par ses tours embrassans et par sa forme déprimée. Ï. 13 154 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Localité. On la trouve dans Les couches du lias supérieur. Elle a été recueillie aux environs de Dijon (Côte d'Or), par M. Nodot; aux environs de Milhau (Aveyron), par moi, tantôt dans un calcaire oolitique rouge tantôt dans les marnes noirâtres. Explication des planches. PI. 29, fig. 1. Individu de grandeur naturelle. De ma collection. a, partie du test; b, partie du moule. Fig. 2. Le même vu du côté de la bouche. Nautiles de l’oolite inférieure. N° 42. NAUTILUS EXCAVATUS, Sowerby. PI. 30. . Nautilus excavatus , Sowerby, 1836. Min. conch., t. 6, p. 55, pl. 529, fig. 1 N. testà discoideä, latè umbilicatä, lævigatà ; anfractibus depressis, lateraliter subcarinatis; aperturû semi-lunari, depressà ; septis subangulatis; siphunculo centrali. Dimension. Diamètre , 120 mill. — Épaisseur, 92 mill. — Par rapport au diamètre : largeur du dernier (ous 25; largeur de | OeiMes 22: recouvrement des tours, +. — Épais- seur, 5. Coquille renflée, lisse ou seulement marquée de lignes d’accroissement. Spire non embrassante, laissant apercevoir tous les tours dans l’intérieur, composée de tours déprimés très-arrondis sur le dos, élargis et anguleux au pourtour de l'ombilic. Leur plus grand diamètre est presqu'à la moitié de leur largeur. Bouche très-large transversalement, arquée, semi-lunaire, latéralement anguleuse. Cloisons arquées, pres- que anguleuses sur la carèneexterne qui coupe leur courbure en deux. Siphon central, ou un peu en avant. TERRAINS JURASSIQUES. 155 Observations. Le jeune forme un godet conique qui ne re joint pas l’axe dé la spire et laisse un vide au milieu. Il est fortement costulé en travers. Rapports et différences. Cette espèce se distingue de tous les Nautiles des terrains jurassiques, par son large ombilie, par la carène de son pourtour, tout en ayant le dos rond. C’est de toutes la plus largement ombiliquée et la plus déprimée dans son enroulement spiral. Localité. Elle a été recueillie à Bayeux (Calvados), par M. Deslonchamps, dans le banc d’oolite inférieure. Explication des figures. PI. 36, fig. 4. Individu entier réduit de moitié. De la collection de M. Deslonchamps. Fig. 2. Le même du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune âge, de grandeur naturelle. a, cône spiral. Fig. 4. Le même vu de face. N°43. NAUTILUS LINEATUS, Sowerby. PI. 31, pl 38, fig. 3-5. Nautilus lineatus, Sowerby, 1813. Min. conch., t. 1 p. 89, pl. #1. N. testà discoideà, umbilicatä, compressa, transversim subplicatà ; anfractibus angulatis ; aperturà dilatatà ; sep- tis fleæuosis; siphunculo centrali. Dimensions. Diamètre, 180 mill. — Épaisseur, 150 mill. — Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, 163 largeur de l’ombilic, -Z ; recouvrement des tours, = Épaisseur, £Z à 2. ) 100 100 en Coquille un peu comprimée dans son ensemble, lisse ou marquée dans l’âge adulte de quelques rides d’accroissement irrégulières ; l’ombilic peu large. Spire non complètément embrassante, formée de touts convexes, pourvus d’un méplat 196 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. sur le dos et d'un autre sur les côtés. Leur plus grand diamètre est au pourtour de l’ombilic. Bouche plus large que haute, fortement échancrée par le retour de la spire , formée de huit angles obtus. Cloisons simples , flexueuses , échancrées au mi- lieu, renflées près de l’ombilie, saillantes sur le dos, où néan- moins elles ne sont pas échancrées, mais seulement droites. Siphon placé un peu plus près du bord externe que de l’autre. Observations. Cette espèce commence , dans le tout jeune àge (à 6 millimètres de diamètre) .par former un simple go- det conique ressemblant à une patelle (fig. 3, 4#, 5). Ce go- det s’'augmentant plus à l’extérieur qu’à l’intérieur, devient oblique et finit par former une spire régulière: jusqu'au dia- mètre de 18 millimètres, la coquille est ornée de gros plis transverses, avec lesquels viennent se croiser de petites côtes longitudinales. Elle devient ensuite tout-à-fait lisse. Le moule montre comme beaucoup d’autres Nautiles une ligne saillante sur la ligne médiane. J'ai rencontré aux Moutiers un bec fossile de Nautile que je rapporte provisoirement à cette espèce, parce que c'est le plus grand Nautile de l’oolite inférieure de ce gisement. On peut en voir la figure pl. 38, fig. 3-5. Rapports et différences. Assez voisine du N. inornatus par sa coquille lisse, par son ombilic ouvert, cette espèce s'en distingue par sa coquille, moins large sur le dos et par son ombilic beaucoup moins ouvert. Elle se distingue aussi du N. polygonalis par son ombilic ouvert. Localité. Elle caractérise les couches de l’oolite inférieure. Elle à été recueillie au Moutier, près de Caen, et à Sant- Vigor, près de Bayeux (Calvados), par MM. Deslongchamps, Tesson et moi; à Saint-Maixant { Deux-Sèvres), par M. Gar- ran et moi. En Angleterre, on la trouve à Dundry. MM. Mo- reau et Buvignier l'ont rencontrée à Fresnoy (Ardennes). TERRAINS JURASSIQUES. 157 Explication des figures. PI. 31, fig. 1. Individu réduit de moitié. De ma collection. Fig. 2. Le méme, vu du côté de la bouche, montrant la der- nière cloison. Fig. 3. Un jeune. a, son âge embryonnaire. De ma collec- tion. Fig. 4. L'âge embryonnaire vu en dessus. Fig. 5. Les cloisons de l’âge embryonnaire. PI. 38, fig. 3. Bec vu de profil, de grandeur naturelle. De ma collection. Fig. 4. Le même vu en dessus. Fig. 5. Le même vu en dedans. N°44 Navrirus siNTATUS, Sowerby. PI. 32. Nautilus sinuatus, Sowerby, 1818. Min. conch., t. 2, p- 231, pl. 194. N. testà discoide4, umbilicatä, compressä, lævigatà, externe longitudinaliter striatà ; anfractibus compressis, margine rotundatis; apertur4 compressä; septis profundé sinuatis ; siphunculo anteriori. Dimensions. Diamètre, 160 mill. — Épaisseur, 79 mill. — Par rapport au diamètre : largeur au dernier tour, 7 ;: 100 7 15 largeur de l'ombilic, - ; recouvrement des tours, =. — Épaisseur, := | ) 100° Coquille comprimée dans son emsemble, lisse à Ja partie interne , marquée , au pourtour et sur la moitié externe, de stries longitudinales interrompues. Spire non embrassanie, laissant paraître un ombilic assez étroit, composée de tours arrondis au pourtour, comprimés et aplatis sur les côtés, for- tement renflés près de l’ombilic. Bouche triangulaire, obtuse Æ— 158 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. en avant, comprimée sur les côtés, élargie en oreilles sur les côtés internes. Cloisons des plus sinueuses : chacune, en par- tant de l’ombilic, forme en avantun feston arrondi, se recourbe brusquement en arrière pour en représenter un autre bien plus grand, dont la convexité est opposée, puis revient de nouveau en avant, en se dirigeant obliquement vers le dos, où elle est coupée carrément. Siphon placé au tiers antérieur de la loge aérienne. Rapports et différences. Striée antérieurement comme le N. semi-striatus, cette espèce s’en distingue nettement par ses cloisons très-sinueuses. Pourvue de cloisons sinueuses comme le N. biangulatus; elle en diffère par son dos rond, au lieu d’être bicaréné. Localité. M. Deslongchamps a découvert cette belle espèce au village d'Atys, près de Caën (Calvados), dans le banc cal caire appelé Molière par les ouvriers, qui est inférieur à _ l’oolite ferrugineuse ou oolite inférieure. Explication des figures. PI. 32, fig. 1. Individu réduit de moitié, montrant son test et une partie dépouillée pour laisser apercevoir ses cloisons. De la collection de M. Deslong- champs. Fig. 2. Le même vu du côté de la bouche. Fig. 3. Un morceau du test du dos. Fig. 4. Une cloison développée. N° 45. NaAwTILUS CLAUSUS, d'Orbigny. PI. 33. N. testä discordeä, imperforatà, lœævigatà; anfractibus sub- angulatis, aperturâ subquadratà, compressä; septis undu- latis ; siphunculo interiori. Dimensions. Diamètre, 154 mill. — Épaisseur, 95 mill. — TERRAINS JURASSIQUES. 159 Par rapport au diamètre : largeur du drnier tour, 52; recouvrement des tours, 22; épaisseur, <-. Coquille peu comprimée, renflée, lisse ou seulement mar- quée de quelques lignes d’accroissement. Spire entièrement embrassante, sans ombilic ouvert, composée de tours légère- ment déprimés sur le dos et sur le côté, ce qui les rend un peu anguleux ; leur plus grande convexité est au pourtour de l'ombilic. Bouche aussi haute que large, obtuse en avant, aplatie sur les côtés. Cloisons simplement ondulées, renflées largement près de l’ombilic, et fortement échancrées au mi- lieu de leur longueur. Siphon placé un peu plus en arrière qu’en avant. Observations. Jeune, au diamètre de 25 millimètres, elle est légèrement ombiliquée, mais toujours lisse. Rapports et différences. Voisine du N. lineatus par la sim- plicité de ses cloisons, par son test sans stries, cette espèce s’en distingue immédiatement par le manque d’ombilic ouvert; c’est même un caractère très-rare parmi les Nautiles des ter- Trains jurassiques. Locatité. M. Deslongchamps et moi nous avons recueilli cette espèce dans les couches d’oolite inférieure ferrugineuse de Bayeux (Calvados). On la rencontre aussi dans la même couche, aux environs de Saint-Maixant (Deux-Sèvres). On la trouve aussi à Dundry (Angleterre). Explication des figures. PI. 33, fig. 1. Individu réduit de moitié. De ma collection. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 3. Développement d'une cloison. Fig. 4. Un jeune, de grandeur naturelle. 160 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 46. NAUTILUS BIANGULATUS , d'Orbigny. PL. 34. N. lestä discorde, compressä, umbilicatä, lævigatà; anfrac- tibus compressis, margine complanatis, biangulatis ; aperturà compressä, subquadratà; septis profondé sinua- tis ; siphunculo externo. - Dimensions. Diamètre, 135 mill. — Épaisseur, 54 mill. — Par rapport au diamètre : largeur au dde tour, =; largeur de Pombilic, 5; épaisseur, 4. Coquille comprimée, lisse, ombiliquée : l’ombilie étant très- étroit. Spire presque embrassante, composée de tours qua— drangulaires, déprimés et pourvus d’un méplat sur les côtés, coupés carrément et bicarénés sur le dos, les carènes assez aiguës; leur plus grande épaisseur est au quart interne de leur largeur. Bouche quadrangulaire, élargie en arrière , ré- trécie et tronquée en avant. Cloisons très-sinueuses, identi— ques, pour les sinuosités, à celles du N. sinuatus ; seulement elles sont beaucoup plus échancrées sur le milieu du dos. Si- phon placé au tiers externe. Rapports et différences. Très-voisine du N. sinuatus par ses cloisons, et un peu par sa forme, cette espèce s’en distin- gue par son dos bicaréné, à carènes prononcées, par ses cloi- sons plus échancrées sur le dos. Il paraît aussi que cette espèce était lisse au lieu d’être striée. Localité. Elle semble caractériser la grande oolite, puisque je la possède de trois localités de ce même étage. Elle a été re- cueillie à Nantua (Ain), par M. Cabannet; à Avoise (Sarthe), par M. Lahayes ; à Fontenay (Vendée), par moi. Explication des figures. PI. 3k, fig. 4. Individu réduit d’un tiers. De ma collection. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. TERRAINS JURASSIQUES. 161 N° 47. NAUTILUS HEXAGONUS, Sowerby. PI. 35, fig. 1, 2. Nautilus hexagonus, Sowerby, 1826, Min. conch., t. 6, p. 55, pl. 529. N. testà discoideà, compressä, lævigatà, umbilicatà ; umbi- lico angustalo; anfractibus anguslatis; aperturâ angu- losà ; septis profundè sinuosis. Dimensions. Diamètre, 64 mill. — Épaisseur, 44 nu _— Par rapport au Tbpet largeur du dernier tour 2 3 couvrement des tours, 7 ; épaisseur, 72. ? Le Coquille un peu comprimée dans son ensemble, lisse ou seulement marquée de légères lignes d’accroissement très- fines, rapprochées. L’ombilic est ouvert, mais très—étroit. Spire presque embrassante, formée de tours anguleux , pour- vus d’un méplat sur le dos, d’un autre de chaque côté, celui-ci oblique, et d’un troisième moms marqué vers l’ombilic. Leur plus grand diamètre est à une petite distance du pourtour de l’ombilic. Bouche déprimée, plus large que haute, anguleuse, représentant, avec le retour de la spire, huit angles, dont trois rentrans. Cloisons simples, très-rapprochées, très-sinueuses, profondément échancrées au milieu, saillantes au pourtour de l'ombilic , également très-échancrées sur le milieu du dos. Rapports et différences. Cette espèce est assez voisine du N. lineatus; mais elle s'en distingue par ses cloisons plus rap- prochées, plus sinueuses, fortement échancrées sur le dos; par son ombilic beaucoup plus étroit, et enfin par un enroule- ment différent. Les mêmes caractères, ainsi que les tours plus déelives sur les côtés, la distinguent du N. inornatus. Localité. Elle se trouve aux paties les plus inférieures de l’étage oxfordien, à la montagne du Chat, près des bains L. 14 162 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. d'Aix (Savoie), où elle a été recueillie par M. Itier; à Lifol (Vosges), dans le terrain oxfordien inférieur , où M. Moreau l’a trouvée. Explication des figures. PI. 35, fig. 1. Individu entier de grandeur naturelle. L Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. N° 48. NAUTILUS GRANULOSUS, d'Orbigny. PI. 35, fig. 3-5. N. testà discoideâ, compressàä, longitudinaliter transversim que costulatä, granosà , umbilicatà ; anfractibus compres- sis, externè convexis ; aperturâ anticè rotundatà ; septis sinuosis ; siphunculo centrali. Dimensions. Diamètre, 63 mill. — Épaisseur, 38 nil _ Par rapport au damtres largeur du Aer tour, < ; re- couvrement des tours, “5; épaisseur, <=. Coquille comprimée, ombiliquée, l’ombilic assez large, _ornée, en long et en travers, de petites côtes qui se croisent et laissent, à leur point de réunion, un petit tubercule. J'ignore si ce caractère, très-marqué sur des individus d’assez grande taille, se continue jusque dans le plus grand accroissement. Spire non embrassante, laissant apercevoir une petite partie des tours dans l’ombilic. Elle est composée de tours comprimés sur les côtés, à dos convexe, et dont le plus grand diamètre est au pourtour de l’ombilic. Bouche arrondie en avant, élargie en arrière. Cloisons très-sinueuses, fortement échancrées au milieu, saillantes et peu échancerées sur le dos, très-saillantes et arrondies au pourtour de l'ombilic. Siphon central, à égale distance du bord ou du retour de la spire. Rapports et différences. Assez voisine pour la forme du N. hexagonus, cette espèce s’en distingue, par son ombilic plus TERRAINS JURASSIQUES. 163 ouvert, par ses cloisons plus éloignées, par son dos rond et non pas anguleux , et par les côtes dont elles sont ornées. Localité. Cette espèce parait caractériser les couches supé- rieures de l’étage oxfordien. Je l’ai recueillie aux Vaches- Noires, près de Caen (Calvados), dans les marnes bleues; et dans le calcaire blanc argileux de Villedoux, au nord de la Rochelle (Charente-Inférieure). Elle conserve quelquefois des parties de test, Explication des fiqures. PI. 35, fig. 3. Individu entier. De ma collection. Fig. 4. Le mème, vu du côté de la bouche, montrant le dessus d’une cloison. Fig. 5. Un morceau de test grossi. N° 49. NAUTILUS GIGANTEUS, d'Orbigny. PI. 36 et 39, fig. 1-3. Nautilus giganteus, d'Orbigny, 1825. Ann. des se. nef, t. 5, pl. 6, fig. 3. Le bec, Atiihoclites gigantea, d'Orbigny, 1825. Ann. des sc. nat., pl. 6, fig. 1. N. testà discoideä, compressà, lævigatä, latè umbilicatä, an- fractibus compressis, lateraliter complanatis, externè excavalis, bicarinatis; aperturä compressà, anticè sinuatà; septis undatis ; siphunculo interno. Dimensions. Diamètre, 470 mill. (1). — Épaisseur, 200 mill. — Par rapport au diamètre : largeur au dernier PÉe 5 : largeur de l’ombilic, -“ ; recouvrement des tours, 3. Coquille comprimée, lisse ou ornée de quelques lignes d’ac- (4) L'échantillon devait avoir encore au moins 30 millimètres de plus, M, Nicolet m’annonce que l'échantillon du cercle de l’Union de la Chaux- de-Fonds a 490 mill, de diamètre et 240 mill, d'épaisseur, 16/ PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. croissemeut peu marquées, largement ombiliquée , peut-être striée en long sur le dos. Spire non embrassante, visible dans l’ombilie, sur un cinquième de sa largeur, composée de tours comprimés, aplatis sur les côtés, excavés sur le milieu et carénés aux parties latérales du dos, très-renflés au pourtour de l’ombilie, vers le quart de leur largeur interne. Bouche presque carrée, comprimée, échancrée en avant, aplatie sur les côtés. Cloisons très-profondément excavées au milieu, saillantes en avant et en arrière. Siphon très-large placé au quart interne de la largeur des tours. Jeune, cette espèce paraît avoir eu le dos rond et avoir été ornée de stries transverses assez marquées. Rapports et différences. Ce magnifique Nautile, le plus grand connu, se rapproche par son dos bicaréné du N. bian- gulatus, mais il s’en distingue, ainsi que de tous les autres, par son dos excavé, par ses tours plus apparens dans l’'ombilie, et par ses cloisons beaucoup moins sinueuses. Localité. Il paraît caractériser l’étage oxfordien supérieur. Je l’ai recueilli à la pointe du Ché, près de la Rochelle (Cha- rente-[nférieure), sous les couches à polypiers et à crinoïdes du coral-rag ; il a été rencontré à Montsaon et à Maranville (Haute-Marne) dans les couches oxfordiennes supérieures, par M. Royer et par moi; aux environs de Nantua (Ain), par M. Cabannet; à Creuë (Meuse), par MM. Moreau, Buvignier et par moi; aux environs de Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau ; aux environs de la Chaux-de-Fonds (canton de Neuchätel), par M. Nicolet; aux environs de Châtelcensoir (Yonne), par M. Cotteaux; à Hannonville-Saint-Mihiel (Meuse), à Lifol (Vosges), dans l'Oxford-clay inférieur, par M. Moreau. Histoire. J'ai décrit, en 1825, ce Nautile sous le nom de giganteus ; M. Zieten en a figuré, en 1830, une autre espèce TERRAINS JURASSIQUES, 165 (le Nautilus striatus, Sow.) sous cette même dénomination. Comme j'ai évidemment l’antériorité, quoique le nom de gi- ganteus soit mauvais, puisqu'il peut y avoir encore de plus grands Nautiles, je crois devoir le conserver à mon espèce, afin de ne pas en créer de nouveaux. C'est aussi à cette épo— que que j'ai rapporté à ce Nautile un bec fossile, rencontré dans le même lieu, (Voyez même planche, fig. 1.) Aujourd’hui que les observations zoologiques sont venues confirmer mes prévisions, je donne ce même bec avec le Nautile auquel je crois qu'il appartient. Je le crois avec d’autant plus de raison, qu'on ne rencontre jamais d’autre céphalopode dans la couche où j'ai recueilli le bec. Explication des figures. PI. 36, fig. 1. Individu réduit au cinquième. De ma collection. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. PI. 39, fig. 1. Bec vu de profil et de grandeur naturelle, De ma collection. Fig. 2. Le mème vu sur le dos. Fig. 3. Le même vu en dedans. N° 50. NauTiILus INFLATUS, d’Orbigny. BE 97 N. testà discoideà, inflatà, lævigatà , umbilicatà ; umbilico angustato ; anfractibus inflatis, externé rotundatis; aper- turû depress, semi-lunari; septis subrectis; siphunculo interno. Dimensions. Diamètre, 75 mill. — Épaisseur, 58 mill, — Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, < ; largeur de l’ombilic, 2; épaisseur, 22. Coquille très-renflée, lisse, pourvue d’un ombilic très- étroit. Spire embrassante, formée de tours très-convexes, arrondis sur le dos, dont le grand diamètre est au tiers inté- 166 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. rieur. Bouche plus large que haute, arquée en croissant, arrondie en avant. Cloisons presque droites, à peine excavées sur les côtés. Siphon placé un peu en avant. Rapports et différences. Cette espèce rappelle jusqu’à un certain point, par ses tours renflés, la forme du N. Requie- nianus des terrains crétacés, dont il se distingue par le manque de stries en sautoir. C’est , dans le terrain jurassique, la plus renflée et la plus arrondie de toutes. Localité. Elle paraît caractériser l’étage kimméridien, au moins l’ai-je rencontrée deux fois dans ces couches, à Chate- Jaillon, près de la Rochelle (Charente-Inférieure), et non loin d’Honfleur (Calvados), toujours dans les argiles bleues kim— méridiennes. M. Moreau l’a recueillie à Senoncourt (Meuse), dans le terrain kimméridien inférieur aux gryphæa virgula. Explication des figures. PI. 37, fig. 1. Individu de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. N° 51. NauriLus GRAVESIANUS, d'Orbigny. PI. 38, fig. 4, 5. N. testà discoideä, compressä, umbilicatà, lævigatä; anfrac- tibus compressis, margine angulatis, subcarinatis ; aper- turû sagittatà, anticè obtusà ; septis profundé sinuosis. Dimensions. Diamètre, 240 mill. — Épaisseur, 87 mill. — Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, #; recouvrement des tours, “#; épaisseur, 2 ) 100° Coquille très-comprimée, ombiliquée, lisse. Spire presque embrassante, composée de tours comprimés sur les côtés, en pente vers le pourtour, où ils forment un angle obtus; leur plus grand diamètre est au pourtour de l’ombilic. Bouche triangulaire, comprimée en fer de flèche, obtuse en avant, fortement échancrée en arrière, par le retour de la spire. Cloi- TERRAINS JURASSIQUES. 167 sons très-sinueuses, formant deux sinus, Pun très-grand au tiers externe des tours, l’autre près de l’ombilic. Ces sinus sont séparés par une saillie arrondie, placée sur la convexité des tours et par un long prolongement extérieur. Rapports et différences. De tous les Nautiles des terrains secondaires, le seul qui extérieurement se rapproche de celui- ci par sa forme triangulaire est le N. triangularis des ter- rains crétacés. Néanmoins, l’espèce qui m'occupe s’en distin- gue par ses cloisons sinueuses, par sa forme plus comprimée et par son ombilic plus ouvert. Localité. J'ignore complètement d’où provient cet échan- tillon, qui m'a été donné par M. Graves. D’après la nature compacte de la roche, d’après des parties oolitiques qui la re- couvrent, J'ai cru devoir la figurer dans la faune des terrains jurassiques, en attendant que des renseignemens plus positifs viennent fixer les idées sur son étage particulier. Explication des figures. PI. 38, fig. 4. Individu réduit au tiers vu de côté. De ma collection. Fig. 5. Le même, vu de côté. N° 52. NauricLus MorEausus, d'Orbigny. PI. 39, fig. 4, 5. N. lestà discoideä, inflatà, umbilicatà , lævigatà ; anfrac- tibus inflatis, angulatis ; aperturà depressä; septis su- brectis; umbilico angustato. Dimensions. Diamètre, 42 mill. — Épaisseur, 40 mill. — Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, # ; largeur de l’ombilic, =; — Épaisseur, 2£. Coquille très-épaisse, à peine ombiliquée. Spire pres- que embrassante, ne laissant pas apercevoir les tours dans l'ombilie, composée de tours anguleux, déprimés, dont le plus grand diamètre est au pourtour de l’ombilic, Bouche plus 165 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. large que haute, formant trois facettes d’un hexagone. Cloi- sons simplement arquées, droites sur le dos, échancrées une seule fois au milieu de leur largeur. Rapports et différences. I] ÿ a beaucoup de ressemblance entre cette espèce et le N. latidorsatus du lias; néanmoins, il est facile de la distinguer par son ombilic beaucoup plus étroit, par sa plus grande largeur au pourtour même de l’om- bilic, au lieu d’être au tiers interne, et par ses cloisons échan- crées seulement au milieu. Localité. M. Moreau a recueilli cette espèce au sein de l’ar- gile kimméridienne à Exogyra virgula, à Mauvages (Haute- Marne)... Explication des figures. PI. 39, fig. #. Individu de gran- deur naturelle vu de côté. De la collection de M. Moreau. Fig. 5. Le même vu de face. Résumé géologique sur les Nautiles. J'ai au sein des terrains jurassiques dix-sept espèces dont le gisement m'est bien connu. Elles sont ainsi distribuées : Espèces du lias. N. inornatus, d'Orb. N. semi-striatus, d'Orb. intermedius, Sow. striatus, Sow. Jatidorsatus, d’Orb. truncatus, Sow. Espèces de l’oolite inférieure. N. clausus, d’Orb. N. lineatus, Sow. excavatus, SOW. sinuatus, SOW. Espèces de la grande oolite. N. biangulatus, d'Orb. TERRAINS JURASSIQUES. 169 Espèces de l'étage oxfordien. N. giganteus, d'Orb. N. hexagonus, Sow. granulosus, d'Orb. Espèces de l'étage kimméridien. N. inflatus, d'Orb. N. Moreausus, d'Orb. En résumé, les espèces de Nautiles sont au maximum de leur développement à l’époque du las; elles deviennent en- suite beaucoup moins multipliées en changeant de forme, dans les couches supérieures des terrains jurassiques. Toutes ces espèces paraissent caractéristiques de leurs étages ; néan- moins il en est qui, se trouvant aux points de contact des diffé- rentes couches, paraissent ainsi appartenir à deux étages à la fois. De ce nombre est le N. striatus, que j'ai recueilli immé- diatement au-dessous de l’oolite inférieure des Moutiers (Cal- vados), et le N. giganteus, qui se présente toujours aux par- ties inférieures de l'étage corallien, dépendant pour moi de l'étage oxfordien supérieur. En tous cas, toutes les espèces peu- vent être considérées comme caractéristiques de leur étage. Le rapport des caractères zoologiques des Nautiles avec leur distribution zoologique au sein des couches montre que les STRIATI sont jusqu’à présent spéciaux aux terrains jurassi- ques ; ainsi la coquille striée en long, dans les espèces renflées, indiquera toujours le terrain jurassique. Comme les côtes transverses caractérisent les Nautiles des terrains crétacés. 11° Famille, AMMONIDÆ. Cornu Ammonis. Auct. Ammonée Lamarck, Férussac, Am- monitea et Goniatitea de Haan, etc. Animal inconnu. Coquille spirale, arquée ou droite, à 170 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. cloisons découpées, anguleuses ou digitées, divisées sur leurs bords par des lobes profonds; siphon toujours marginal à la région dorsale ; dernière loge supérieure aux cloisons très— grande, susceptible de contenir l’animal. A la bouche, le labre externe généralement saillant. Les Ammonidées se distinguent donc des Nautilidées par des cloisons lobées sur les bords, au lieu d'être simples, et par un siphon dorsal, tandis qu'il est médian ou contre le re- tour de la spire chez les Nautilidées. Ils s’en distinguent encore par le côté dorsal du labre saillant au lieu d’être échancré. Cette famille comprend les genres suivans : Helicoceras, d’Orbigny. Scaphites, Parkinson. Turrilites, Lamarck. Hamites, Parkinson. Goniatites, Haan. Ptichoceras, d’Orbigny. Ammoniles, Brug. Toxoceras, d'Orbigny. Crioceras, Léveillé. Baculites, Lamarck. Ancyloceras, d'Orbigny. La famille des Ammonidées n’a pas paru avec la première animelisation du globe, puisqu’aucun représentant ne s'est trouvé jusqu’à présent au sein des couches siluriennes, si ri- ches d’ailleurs en Nautilidées. Sa première apparition a eu lieu au sein des terrains carbonifères, où elle se montre sous Ja forme de Goniatites ou d’'Ammonites à cloisons divisées en lobes arrondis ou anguleux toujours entiers et non digités. Avec ces terrains disparaissent ces formes, et dans la forma- tion triasique se trouvent les premières Ammonites; pourtant les cloisons des espèces qui représentent la famille (l AÂmmo- nîtes nodulosus) tiennent encore un peu de la forme des Go- niatites; elles sont bien lobées, mais les lobes sont simples, ou seulement denticulés sur leurs bords. Jusqu’alors les Ammonidées ont été en petit nombre. On TERRAINS JURASSIQUES, 171 a vu même les Goniatites disparaître dans le muschelkalk , où les Ammonites ont commencé à naître ; mais, si l’on passe à la formation jurassique, on voit de suite les Ammonites se mon- trer en très-grand nombre, et toutes avec des cloisons dont les lobes sont fortement digités et ramifiés. Alors aussi les Am- monites sont au maximum de leur développement numérique et forment à elles seules la plus grande partie de l’anima- lisation de cette époque, tout en conservant dans chaque étage des caractères spécifiques propres. Les espèces s’y succèdent et s'y remplacent les unes les autres, des zones inférieures aux supérieures, et finissent enfin toutes par s’é- teindre au sein de la formation jurassique. Avec les Ammo- nites, on voit paraître, dans l’oolite inférieure, des coquilles des genres Ancyloceras, Toxoceras et Helicoceras (1), incon- nus jusqu'alors, mais qui ne font que paraître et disparaitre au sein de la formation jurassique , pour se montrer ensuite plus tard avec la formation crétacée. En passant aux terrains crétacés, on trouve encore beau- coup d’Ammonites d'espèces distinctes de celles des terrains oolitiques, se succédant également dans les différentes cou— ches, mais, avec elles, se remarque un grand nombre d’es- pèces des genres Ancyloceras et Toxoceras qu'on a vus se montrer pour la première fois dans le terrain précédent. De plus commencent à paraitre les Crioceras, les Scaphites , les Turrilites, les Hamites, les Ptychoceras et les Baculites, tous genres inconnus dans les formations inférieures. Ici finit pour toujours l'existence des genres de la famille des Ammonidées ; tous disparaissent dans les couches supérieures des terrains crétacés; aucune trace ne s’en montre plus dans les terrains (1) C’est une nouvelle acquisition pour la science, due aux recherches de M, Baugier, de Niort, Je suis allé aussi vérifier le fait sur les lieux. m2 PALÉONIOLOGIE FRANÇAISE, tertiaires, et, jusqu’à présent, on n’en a pas rencontré de ves- tige au sein des mers actuelles. En résumé, les Ammonidées ont commencé avec les terrains carbonifères sous les formes spéciales de Goniatites ; elles ont été au maximum de leur développement numérique, et pres- que exclusivement du genre Ammonite dans les couches juras- siques; elles ont acquis le plus de diversité de formes géné- riques, se montrant alors avec les caractères des Hamites, des Crioceras, des Scaphites, des Turrilites, des Ptychoceras et des Baculites, dans les terrains crétacés où, en même temps, elles ont cessé d'exister. Jusqu'à présent, on connaît, au sein des terrains jurassi- ques, les genres Ammonites, Turrilites, Ancyloceras, Toxo- ceras et Helicoceras. Genre TurRiLiTESs, Lamarck. Corne d’Ammon turbinée, Montfort. Animal inconnu. _ Coquille multiloculaire, spirale, enroulée obliquement, et, dès lors, devenant turriculée ou plus ou moins conique, dans son ensemble. Spire sénestre ou dextre, composée de tours arrondis ou anguleux contigus, seulement en contact ou en- tamés les uns par les autres, toujours apparens extérieure— ment, et laissant entre eux un ombilic perforé. Bouche en- tière pourvue, soit de bourrelets, soit d’une sorte de saillie antérieure en capuchon. Cavité supérieure à la dernière cloi- son, occupant le dernier ou les deux derniers tours de spire. Siphon continu placé, soit sur la partie convexe externe des tours, soit près de la suture à la base des tours, soit au côté supérieur. Cloisons divisées en six lobes, formés de parties paires ou impaires et de selles formées de parties paires. Lobe C2 TERRAINS JURASSIQUES. 17e dorsal toujours formé de parties paires, plus long ou plus court que le lobe latéral supérieur. Les lobes latéraux supé- rieurs et inférieurs formés de parties paires ou impaires. Lobe ventral toujours composé de parties impaires. Rapports et différences. Tout en ayant les cloisons divisées par lobes et par selles, comme les autres Ammonidées, les Turrilites en diffèrent essentiellement par leur spire enroulée obliquement et non sur le même plan. Plus voisines des He— licoceras, également enroulés obliquement, les Turrilites s’en distinguent encore par leurs tours contigus au lieu d’être dis- joints. Observations. Le test, chez les Turrilites, paraît être, comme celui des autres Ammonidées, nacré et mince. Pour- tant, de même que chez les Ammonites, ce test est plus ou moins épais, suivant les parties, l’étant beaucoup plus, par exemple, dans les parties saillantes: aussi le moule intérieur ne donne-t-il qu’une représentation atténuée des ornemens extérieurs des Turrilites. Les variétés naturelles sont peu éten- dues dans ce genre, et, sauf variation dans le nombre des côtes et des tubercules par tours de spire, et dans la saillie plus ou moins grande des tubercules et des côtes, on peut dire que les différences se renferment en des limites assez restreintes. Je n'ai aperçu aucune des variétés d'âge si remarquables parmi les Ammonites, toutes les espèces conservant extérieu— rement leurs ornemens jusqu’au plus grand âge qui me soit connu. La bouche est, comme je l'ai dit, très-variable; elle parait, à l’état complet, se modifier de diverses manières. Dans le Turrilites Astierianus, elle est marquée par un gros bourrelet, tandis que, chez les T'urrilites costatus elle est pourvue d'un capuchon antérieur très-remarquable. Ces deux modifications si distinctes sur les deux bouches connues font penser que les 174 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. autres peuvent être variables; aussi toute généralité à leur égard serait-elle prématurée. Quoi qu'il en soit, ces bouches paraissent n'être que momentanées et semblent devoir se mo- difier dans l'accroissement, puisqu'on les trouve à des âges dif- férens. L’enroulement spiral, toujours oblique chez les Turrilites, est pourtant sujet à beaucoup de variations suivant les es- pèces. Comme je l’ai remarqué le premier, l’enroulement, loin d’avoir lieu toujours à gauche, ainsi que tous les auteurs l'ont dit, non-seulement varie de côté, suivant les espèces, mais encore suivant que les individus de ces mèmes espèces sont sénestres ou dextres. L’angle d'accroissement spiral, que j'ai mesuré sur toutes, me donne des limites qui varient entre 15 et 177 degrés d'ouverture, Le plus aigu se trouve chez les T. puzosianus et tuberculatus ; le plus ouvert, chez les Tur- rilites Valdani et Boblayei. Les tours de spire sont aussi diversement modifiés suivant les espèces. Ils sont cylindriques et seulement en contact les uns sur les autres chez beaucoup d'espèces; tandis qu'ils se modifient par le contact chez les autres et deviennent alors plus ou moins anguleux. Le premier caractère est tranché surtout dans les T. Emericianus, Astie- rianus, Senequierianus, etc.; le second, chez les T,, costatus, bifrons, Puzosianus, etc. Le siphon, lorsqu'on a pu l’apercevoir, est très-variable dans sa position. Il n’est pas, comme on l’a dit, toujours dorsal ; il n’est pas non plus toujours inférieur. J'ai pu le déterminer positivement sur onze espèces, ef voici ce que j'ai trouvé : les T. Boblayei, Valdani et Coynarti l'ont en dessus, toujours sous le tour suivant; les T. tuberculatus, Gavesianus, costa- tus, et peut-être catenatus, l'ont sur la partie supérieure des tours, près de la suture; les 7. Robertianus, Emericianus et bituberculatus V'ont sur la partie convexe, plutôt supérieure TERRAINS JURASSIQUES. 179 que médiane, et le 7. Vibrayanus l’a dorsal. Si l’on compare la forme des espèces ayec la place du siphon, on verra que celles dont les tours ne sont pas modifiés par les autres, où ils sont cylindriques , ont le siphon supérieur ou dorsal ; tandis que toutes celles dont les tours sont anguleux ou modifiés l'ont sur le côté inférieur. Ce seront ces caractères primordiaux qui, joints à l'ouverture de l'angle spiral, me serviront de base pour la formation de trois groupes. Passant aux modifications intérieures des Turrilites, je trouve, par exemple, que, sur l’ensemble, deux, le T. Eme- ricianus, parmi les espèces à siphon dorsal, et le T. Grave- sianus, parmi les espèces à siphon inférieur, ont le lobe laté- ral-supérieur formé de parties impaires, tandis que toutes les autres Turrilites ont cette partie formée de parties paires. Il en résulte que les lobes ne suivent pas toujours les modifica- tions du siphon. Le lobe dorsal n’est pas non plus dans des proportions identiques. Je le trouve le plus long chez le T. Robertianus, tandis qu'il est plus court que le lobe latéral-su- périeur chez tous les autres sans exception. | Dans l’état des connaissances relativement aux Turrilites, je crois que zoologiquement elles peuvent être divisées en irois groupes. 1° Les AMMONIFORMES, d'Orb., qu’on peut caractériser par leur siphon supérieur caché, et qui recouvre le retour de la spire, par leur enroulement spiral presque sur le même plan, par leur ombilic permettant dès lors d’apercevoir tous les tours. J'y réunis les T°. Boblayei, Valdani et Coynarli, tous propres au lias inférieur. 29 Les ROTUNDATI, d'Orb., qu’on peut caractériser par leur siphon dorsal ou supérieur, par leurs tours de spire ar= rondis, subcylindriques, non entamés les uns par les autres. J'y réunis les T. Emericianus, Robertianus, bituberculatus, 170 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Senequierianus, Mayorianus, Astierianus, elegans, Vibraya- nus du gault, et les 7. plicatus, acuticostatus et Archia- cianus de la craie. 3° Les ANGULATI, d'Orb., caractérisés par leur siphon inférieur près de la suture, par leurs tours anguleux, toujours modifiés les uns par les autres. J’y réunis les T. catenatus, Bergeri, Puzosianus, Moutonianus et Hugardianus du gault, et les T. costalus, tuberculatus, Gravesianus, Des- noyersit, Scheuchzerianus, crnatus, bifrons, de la craie chloritée. Il résulterait de ce qui précède que les AMMONIFORMES sont propres au lias inférieur ; les ROTUNDATI paraîtraient être plus spéciaux à l’étage du gault, tandis que les ANGuLATI le seraient, au contraire, aux craies chloritées ou terrain tu- ronien. Les Turrilites n'existent pas à l’état vivant ; elles apparais- sent dans le lias inférieur, puis s’effacent ensuite dans les autres étages jurassiques. Elles manquent encore, jusqu’à présent, dans le terrain néocomien, et sont inconnues mème dans le gault inférieur. Elles commencent à se montrer avec les cou- ches supérieures du gault, y sont très-nombreuses, et le sont autant dans les couches inférieures de la craie chloritée ou terrain turonien. On n’en connait plus ensuite qu'une espèce dans la craie supérieure, puis elles s’éteignent de nouveau, pour ne plus se retrouver, dans tous les terrains tertiaires. Histoire. Scheuchzer, Langius, Bourguet et Knorr avaient représenté, dès le commencement du siècle dernier, des Tur- rilites, sous le nom vague de Buccinites, etc. C'est à Mont- fort (1) qu’on doit, en 1799, la première figure un peu exacte. Cet auteur l’appela corne d’Anvmon turbinée; mais, restant (1) Conchiologie systématique, TERRAINS JURASSIQUES. 197 difficilement dans le vrai, Montfort inventa un siphon qu'il plaça à tort au centre de Ja spire. Deux ans plus tard, La- marck (1) en créa sous le nom de Turrilites un genre, où il plaça une espèce sous le nom de costala ; genre qui fut en- suite adopté sans réserve par tous les zoologistes. La même année, Bosc décrivit l'espèce de Lamarck et trois autres. De- puis, en 181%, Sowerby (2) représenta les mêmes espèces ; mais on doit à cet auteur la première notion du siphon, qu’il plaça vers la suture, dans le T. tuberculatus. On a indiqué ou décrit jusqu'à présent onze Turnilites, dont : 1° quatre ne sont que des doubles emplois des autres : T. undulatus de Sowerby, appliqué en 1814 au T°. Scheuch- zerianus de Bosc, nommé dès 1801 ; T°. varicosus, Bosc, va- riété du 7. tuberculatus; T. giganteus de Haan, variété du T. tubercutatus; T. acutus, Passy, variété du T. costatus; 9° une n’appartenant pas au genre, le T. Babeli, qui est évi- demment une Ammonites rhotomagensis déformée. Après ces réductions, il reste six espèces, dont deux me sont inconnues : le 7. Haania de M. Risso, et le T. obliquus de Sowerby. Je n’en connais donc que quatre bien posi- tives. Mes recherches et les collections qu'on a bien voulu me confier m'ont fait élever ce chiffre, sur le sol français, à vingt-six ou plus de trois fois le nombre connu avant moi. La découverte des Turrilites du lias est surtout une acquisi- tion toute nouvelle pour la science. (4) Animaux sans vertèbres. (2) Mineral conchology. 178 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Turrililes du lias inférieur. N° 53. Turricites BoBLayer, d'Orbigny. PI. A1. T. testà depressä; spirà dextrorsä; angulo 175 ; anfrac- tibus convexis, rotundatis, suprà subtüsque transversim cos- tatis; costis k1, simplicibus, in dorso interruptis ; aperturà ovali, depressà ; umbilico magno. Dimensions. Diamètre supérieur, 43 mill. — Grand diamè- tre du dernier tour, 10 mill. — Largeur du dernier tour par rapport au diamètre, =. Coquille presque enroulée sur le même plan, légèrement convexe en dessus, concave en dessous. Spire dextre, à peine convexe en dessus, formant tout au plus une saillie de 4759, composée de tours très-saillans, arrondis, convexes, un peu déprimés, s’entamant légèrement dans l’enroulement, ornés en dessus, au dernier tour, de 41, et, en dessous, de 32 côtes transverses, un peu arquées, interrompues sur la convexité dorsale, de chaque côté de la place du siphon. Ombilic très- large, permettant de voir tous les tours. Bouche ovale, dépri- mée, peu échancrée par le retour de la spire. Siphon placé sur la convexité externe supérieure des tours, de manière à être entièrement recouvert par le tour ons Cloisons très ré- gulières. Lobe dorsal plus long et aussi large que le lobe laté- ral-supérieur, orné de chaque côté de trois digitations dont l'inférieure est longue et porte une digitation latérale. Selle dorsale presque deux fois aussi large que le lobe dorsal, formée de larges festons, et divisée par un lobe accessoire en deux parties inégales. Lobe latéral-supérieur terminé en par- ties paires ; il est pourvu, outre les deux pointes terminales, en dehors de 3, en dedans de 2 digitations simples. Selle latérale, aussi large que le lobe latéral-supérieur, formée de trois TERRAINS JURASSIQUES. 170 festons. Lobe latéral inférieur impair, très-court, orné seulement de deux digitations, une externe petite, et une grande terminale. Selle latérale très-courte pourvüe de trois festons. Rapports et différences. Cette espèce, au premier aperçu, pourrait être prise pour une Ammonite déformée, dont, par suite d’une pression, les côtés seraient, l’un légèrement con- vexe, et l’autre concave ; mais ayant sous les yeux six échan- üillons qui montrent tous l’enroulement spiral dextre, c’est-à- dire, la convexité de la spire et la concavité de l’ombilic toujours placés du même côté, j'ai acquis la certitude que ce n’était point un accident; qu’au contraire ce devait être un caractère propre. J'ai dû classer cette espèce dans le genre Turrilite, où elle forme un nouveau groupe que j'appellerai AMMONIFORMES. Localité. On doit la découverte de cette magnifique espèce aux importantes recherches de MM. Pouillon-Boblaye , et de M. de Valdan, qui l'ont recueillie dans les marnes inférieures du lias, avec la Gryphea arcuata, à Augy-sur-Aubois, prés de Saïnt-Amand (Cher), où elle est rare. Explication des figures. PI. 41, fig. 1. Individu vu en dessus. De ma collection. Fig. 2. Le même vu en dessous. Fig. 3. Le même vu de profil, montrant le dessus d’une cloison. Fig. 4. Une cloison grossie cinq fois. Dessinée par moi, à Ja ligne du rayon central. N° 5%. TurricitEs VALDANI, d'Orbigny. PI. 42, fig. 1-8. T.subcomplanatà, depressä: spirà dextrorsä; angulo 1770; anfractibus convexis, subquadratis, transversim costatis ; 180 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. costis 18, elevatis, suprà subtüsque bimucronatis ; aperturà subquadratà, compressä, umbilico magno. Dimensions. Diamètre supérieur, 30 mill. — Grand diamé- tre du dernier tour, 10 mill. — Largeur du dernier tour par rapport au diamètre, <£. Coquille presque horizontale en dessus, fortement concave en dessous. Spire dextre, horizontale en dessus, ou formant un angle de 177°, composée de tours saillans, convexes, car- rés, comprimés, appliqués les uns contre les autres sans s’en- tamer, ornés au dernier tour en travers de dix-huit côtes at- ténuées sur le dos, mais très-élevées en dessus et en dessous, et pourvues alors de deux pointes aiguës, dont l'externe est la plus longue. Bouche carrée, comprimée, non échancrée par le retour de la spire. Siphon placé sur la partie externe des tours, recouvert par leur enroulement. Cloisons très-com- _pliquées. Je n’ai pu les voir assez pour les décrire. Le siphon est comme dans l'espèce précédente. Rapports et différences. Cette espèce, enroulée du même côté que le T, Boblayei, s’en distingue bien nettement par ses tours carrés et comprimés au lieu d’être ronds et déprimés, par 18 au lieu de 41 côtes, et par ces côtes plus saillantes et pourvues chacune, en dessus et en dessous, de deux pointes ai guës, comme celles de l’Ammoniles perarmatus. C'ést un type voisin dans un même groupe spécial au lias. Localité. M. de Valdan, capitaine d'état-major , a décou- vert cette espèce dans les marnes du lias inférieur, à Augy-sur- Aubois, près de Saint-Amand (Cher), où elle est rare. Explication des figures. PI. 42, fig. 1. Individu vu en dessus. De ma collection. Fig. 2. Le même vu en dessous. Fig. 3. Le même vu de côté. TERRAINS JURASSIQUES. 181 Ne 55. TuRRILITES COYNARTI, d'Orbigny. PI. 49, fig. 4-1. T. testà depressà , suprà complanatà, subtüs concavä ; spirà dextrorsà, horizontali; anfractibus convexis, rotundatis; transversim costalis ; costis 23, simplicibus, elevatis, non interruptis, exlernè incrassatis ; aperturà compressà, ovali. Dimensions. Diamètre, 23 mill. — Grand diamètre du der- nier tour, 7 mill. — Largeur du dernier tour par rapport au diamètre, 2. Coquille, plane en dessus, concave en dessous. Spire dex- tre, horizontale, composée de tours arrondis, comprimés , à peine entamés intérieurement, ornés en travers, par révo- lution spirale, de 23 côtes simples, droites, élevées, saillantes, fortement élargies sur le dos. Bouche ovale, comprimée, à _ peine échancrée par le retour de la spire. Siphon placé sur la convexité externe des tours, et se recouvrant dans l’enroule- ment. Cloisons formées de lobes divisés en parties paires. Lobe dorsal, d’un tiers plus long que les autres, plus large que le lobe latéral-supérieur, orné de chaque côté d’une seule branche pourvue extérieurement de quatre pointes en dents de scie. Selle dorsale, égale. en largeur au lobe dorsal, divi- sée en deux larges festons inégaux par un lobe accessoire sim- ple. Lobe latéral-supérieur terminé par deux digitations , et pourvu de chaque côté de deux autres ; son ensemble est large et court. Selle latérale, plus large que la selle dorsale, seule- ment ondulée. Lobe latéral-inférieur plus court de moitié que le lobe latéral-supérieur, pourvu seulement de deux pointes. Première selle auxiliaire, très-petite, représentée par un sim- ple feston. Le lobe auxiliaire forme une seule pointe. Rapports et différences. Cette espèce est très-voisine du 182 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. T. Boblayei par son enroulement spiral et par ses côtes sim- ples; mais elle s’en distingue par ses tours comprimés, au lieu d’être déprimés, par des côtes moins nombreuses, non inter- rompues sur le dos, et par une cloison bien différente par la brièveté des lobes, et par ceux-ci plus nombreux. Localité. La science doit encore aux recherches de M. de Valdan la découverte de cette espèce. Il l’a rencontrée, avec les espèces précédentes, dans les marnes du lias à Gryphea ar- cuata, à Augy-Sur-Aubois, près de Saint-Amand (Cher). Elle y est rare. J’en possède deux échantillons. Explication des figures. PI. 42, fig. 4. Individu vu en dessus. De ma collection. Fig. 5. Le même, vu du côté opposé. Fig. 6. Lemême, vu de profil. Fig. 7. En cloison grossie, dessinée par moi. Résumé géologique. Les trois espèces de Turrilites des terrains jurassiques ap- partiennent au lias inférieur en contact avec les terrains triasiques ; à cette zone qui renferme la Gryphæa arcuata et représente les dernières assises de l'étage du lias. D’un autre côté, ces espèces de Turrilites dépendent d’un groupe parti- culier de forme, comme on a pu le voir aux caractères du genre. On doit en conclure que les Ammonidées non enroulées sur le même plan ont paru pour la première fois avec le lias inférieur ; qu’elles ont ensuite cessé de se montrer pendant la période jurassique, et jusqu'aux terrains crétacés moyens, où elles reparaissent sous des formes nouvelles avec un angle spiral bien plus ouvert. TERRAINS JURASSIQUES. 183 Genre AMMonites, Bruguière. Corne d'Ammon vulg. Genre Ammonites, Orbulites, Pla- nulites, Lamarck. Orbulites, Ammonites, Blainville. Planulites, Ellipsolites, Amalteus, Pélaguse, Simplegade, Montlort. Ammonites et Ellipsolites, Sowerby. Nautilus, Argonauta, Reinecke. Ammonites, Planulites, Globites, Ceratites, de Haan. Animal mconnu. Coquille multiloculaire, discoïdale ou globuleuse, enroulée sur le même plan. Spire embrassante où non, quelquefois les tours à découverts, mais ceux-ci contigus à tous les âges. Bouche souvent rétrécie, munie de bourrelets et d’appendices latéraux très-variables de forme, suivant les espèces. Cloisons divisées régulièrement par lobes profonds, l’un dorsal, l’autre ventral, et un plus ou moins grand nombre de lobes latéraux, toujours digités et aigus. Ces. lobes sont séparés par des selles saillantes, également divisées, mais à sections arrondies. Si- phon continu dorsal, saillant légèrement en avant de la der- nière cloison, et recevant sur ses parois plusieurs digitations du lobe dorsal. Rapports et différences. Je n’établirai pas ici les différen- ces avec les Nautiles; elles sont trop générales et tiennent à celles de la famille. Les comparaisons à faire ne peuvent donc avoir lieu que parmi les genres que je réunis dans ce groupe. Avec tous les caractères de forme et de siphon des Goniatites, les Ammonites s’en distinguent par leurs lobes digités et non entiers, et cette distinction, qui n’a pas beaucoup de valeur zoologique, en acquiert par la distribution géologique, les Goniatites étant propres seulement aux formations inférieures aux terrains triasiques, tandis que les Ammonites sont toujours 184 PALÉONTOLOGIÉ FRANÇAISE. des terrains supérieurs. Les Ammonites différent encore des genres que leurs formes extérieures plutôt que leur organi- sation zoologique en ont fait séparer, par les caractères sui- vans : des Crioceras par leurs tours de spire contigus et non séparés ; des Scaphites, par leur dernier tour contigu non dis- joint et non retourné en crosse. Quant aux autres genres, ils s’en distinguent plus encore par leur coquille non spirale ou enroulée obliquement. Comme je l’ai dit à la famille, le genre Ammonite a com- mencé à se montrer dans les terrains triasiques ; il n’est alors représenté que par très-peu d'espèces que distinguent néan- moins le petit nombre de digitations de leurs lobes ; ce sont les Cératites. Dans tous les terrains jurassiques, il est composé de beaucoup d'espèces propres chacunes à un étage déter- miné et à lobes profondément partagés ; il est presque aussi nombreux dans les couches crétacées, mais ne survit pas à cette dernière époque. Le genre Ammonite comprenant une très-grande quantité d'espèces, il devenait indispensable d'y établir des coupes qui pussent en faciliter la détermination. Plusieurs savans s’en sont occupés ; Lamarck, M. de Haan et M. de Blainville se sont servis-de la forme extérieure, et en ont formé des genres caractérisés par leurs tours de spire, se recouvrant plus ou moins, ou entièrement apparens. M. Sowerby (Systematical index of the mineral conchology, t. 6, p. 24) divise les Ammonites en trois sections : 4° les espèces à dos ronds; 2» les espèces à dos creusés; 3° les espèces à dos carénés ; celles-ci, subdivisées encore en deux groupes : les espèces à carène entière, les espèces à carène crénelée ; divisions faciles à saisir, mais qui offrent des passages insensibles d’un groupe à l’autre. M. de Buch, dès 1828, reconnut, avec sa sagacité ordi TERRAINS JURASSIQUES. 185 haire, d’autres caractères importans échappés à ses devan- ciers ; il découvrit dans les lobes des cloisons des Ammonites des formes régulières et constantes dont la combinaison , jointe aux ornemens extérieurs, lui servit plus tard (Annales des sciences naturelles, t. 17 et 29) à diviser les Ammonites en groupes , qui sont les suivans : 4° Les GONIATITES, qu'il ne considère que comme une di- vision des Ammonites. 2° Les CERATITES, Ammonites nodulosus ; À. bipartitus (du Muschelkalck). 3° Les ARIETES, À. bisulcatus, Bruguière; À. Conybeari, Sow. L° Les FALCIFERI, À. serpentinus, Schlotheim ; À. Mur- chisonæ, Sow., À. bifrons. 5° Les AMALTHEI, À. amaltheus, Schl.; À. spinatus, Bruguière. 6° Les CAPRICORNI, À. capricornus; fimbriatus, Sow. 7° Les PLANULATI, À. friplicatus; Sow.; À, polygyratus, Reineke. 8 Les Dorsari, À. armatus, Sow.; À. subarmatus, SOW. 9° Les CoroNnarrnt, À. Bechei, Sow.; À. Brakenridgii, Sow. 10° Les MacrocEPHALI, À. Brongniartii, Sow.; À. Bro- chii, Sow. 11° Les ARMATr. 12° Les DenrTATI, À. splendens, Sow.; À. interruptus, Bruguière. 13° Les OrnarTi, À. Castor; Rein.; À. Pollux, Rein., Sow., pl. 510, f. 2. 14° Les FLEexuosr, À. falcatus, Sow.; À. radiatus, Brug. (A. asper, Merian.) Je regrette vivement de ne pouvoir ici donner plus de dé- L. 16 186 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. tails sur les coupes de M. de Buch, mais mon cadre s’y oppose; d’ailleurs, je me suis imposé, dans la description des espèces, l'ordre de superposition géologique, et nullement les formes zoologiques bases d’une bonne monographie, et dont je m’oc- cuperai au résumé géologique, à la fin du genre. Cependant, comme dans le cours de mes descriptions d'espèces }'adopte la manière d'envisager les lobes établie par M. de Buch, je crois devoir dire quelques mots de plus à cet égard, afin que lon puisse appliquer les termes employés aux différentes formes. J'ai dit que les cloisons des Ammonites sont pourvues, sur leurs bords, de grandes digitations qui se divisent et se subdi- visent, les unes dirigées en arrière, les autres en avant. Les grandes digitations ou troncs des rameaux, quise dirigent en arrière, par rapport à l’enroulement spiral, ont été appelées lobes par M. de Buch, tandis que les digitations ou troncs de rameaux, dirigés en ayant ou dans le sens de l’enroulement et séparant les lobes, sont désignés par le même savant sous le nom de selles. De plus, il subdivise ces parties, ainsi qu’il suit: Le lobe dorsal est unique, entoure le siphon et occupe laré- gion médiane du dos ; en partant de ce lobe, le premier qu’on trouve de chaque côté est le lobe latéral-supérieur, placé, le plus souvent, vers le tiers de la hauteur de la bouche, en par- tant du dos. En s’éloignant encore plus du dos, le second lobe, de chaque côté, est le lobe latéral-inférieur, puis les autres lobes latéraux, quel que soit leur nombre, sont les lobes auxi- liaires. Contre le retour de la spire, il existe un lobe médian opposé au lobe dorsal, c’est le lobe ventral. Les sellesse sub- divisent aussi : la première, entre le lobe dorsal et le lobe laté- ral-supérieur, est la selle dorsale; la seconde, entre le lobe latéral-supérieur et le lobe latéral-inférieur, est la selle laté- rale, ! TERRAINS JURASSIQUES. 187 Les lettres suivantes, les mêmes que celles qu'emploie M. de Buch, indiqueront toujours les mêmes partiès dans les figures. Je les donne ici pour éviter dés redites à l'explication des figures de chacunè des espèces en particulier. D. Lobe dorsal. SD. Selle dorsale. L. Lobe latéral-supérieur. SL. Selle latérale. E: Lobe latéral-inférieur. *St Première selle auxiliaire (la Ar Premier lobe auxiliaire. selle ventrale de M. Buch). Je A2 Deuxième lobe auxiliaire, l'ai nommée ainsi, parce qu’elle A3 Troisième lobe auxiliaire, est souvent latérale et non ven- A4 Quatrième lobe auxiliaire, ete., trale, lorsqu'il y a beaucoup de en suivant. lobes auxiliaires. V. Lobe ventral. S2 Seconde selle auxiliaire. + (4) Vi Premier lobe latéro-ven- S3 Troisième selle auxiliaire. tal, en partant du lobe ven- SV’ Premiere selle latéro-ventrale tral (la selle qui sépare le lobeven- * V2 Second lobe latéro-ventral, etc., tral du premier latéro-ventral). en suivants SV’ Seconde selle latéro-ventrale. Après là description des espèces, je donnerai, comme je l'ai fait aux Ammonites des terrains crétacés, un résumé de tous les faits zoologiques et géologiques déduits de l'étude. Je me contenterai donc, quant à présent, de présenter la des cription de ces mêmes espèces autant que possible dans leur ordre de superposition, en commençant par le lias inférieur. N° 56. AMMONITES BISULCATUS, Bruguière. PI. 43. Langius, 1708. Hist. lap., p. 95, t. 24, n, 1. Bourguet, 1742. Traité des pétrifications, pl. 41, n° 270. Curiosités naturelles de Basle; pl. 2, t. 2, lett. A. Mus. Tessin, p. 86, t. 4, n° 2. (4) Les astérisques indiquent les parties auxquelles j’ai donné des signes et des noms, 188 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Ammonites bisulcata, Bruguières, 1789. Encyclop. méth., EL; \p..00/1n9 T9: A. bisulcata, Bosc, 1801. Buff. de Déter., p. 176. A. bisulcata, Lam. 1801. Extr., p. 101. A. bisulcata, Roissy, 1805. Hist. des moll., t. 5, p. 25, n° 12. A. Bucklandi, Sowerby, 1816. Min. conch., t. 2, pl. 130, p- 69. : A. bisulcata, Defrance , 1816. Dict. d’hist. nat., t. 2, p. 93. A. arietis, Schloth, 1820. Die petref., p. 62, n° 4. A. multicostatus, Sow., 1824. Min. conch., t. 5, p.76, pl. 45%. Planites bisulcatus, Haan, 1825. Mon. Amm. et Gon., p. 91, n° 23. Ammonites Bucklandi, Keferst., 1829, p. 10. A. Bucklandi, Philipp, 1815, p. 184, pl. x1v, f. 13. A. Bucklandi, Ure, 1829, a new syst., pl. 2. A. Bucklandi, Zieten. 1830. Wurt., p. 85, t. 27, f. 1, 0.12. A. rotiformis, Zieten, 1830. Wurt., t. XXVI, f. 1. A. oblique costatus, Zieten, 1830. Wurt. tab., XV, f. 1. A. multicostatus, Zieten, 1830. Wurt., t. XXVE, f. 3. A. Bucklandi, Deshayes, 1831. Coq., caract., p. 240, pl. 10, f.2. A. Bucklandi, de Buch, 1833. Ammonites, n° 10. A. Bucklandi, Rœmer, 1836. Vert., p. 182. A. Arietis, Rœmer, 1836, p. 182. A. Bucklandi, Bronn. 1837. Leth. Géog., t. XXII, f. 1. A. Bucklandi, Murch. 1837. Philos., mag. VI, p. 34. À. tesiâ compressà, tricarinatà ; anfractibus subquadratis, lateribus costatis : costis 34, subcarinatis, acutis, externè TERRAINS JURASSIQUES. 169. incrassalis, luberculatis, subspinosis ; dorso carinato, bi- sulcato; aperturà subquadratä, anticè bisinualà ; septis lateribus, 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 145 mill. — Largeur du dernier tour, 38 mill. — Par rapport au diamètre : largeur ex- terne du dernier tour F6 recouvrement des tours , Too épaisseur du dernier tour 2 ; largeur de l’ombilic, =. Coquille discoïdale, comprimée, fortement carénée et pourvue d’une quille, ornée en travers par tour de 34 à 38 côtes simples, aiguës, étroites, droites ou légèrement arquées, terminées, sur le bord dorsal, par un tubercule plus ou moins saillant et aigu. Après le tubercule, elles s’infléchissent forte- ment en avant, et s’interrompent tout à coup vers la carène externe. Dos carré ou légèrement coupé en biseau, pourvu de trois quilles dont une médiane de chaque côté de laquelle sont des sillons profonds. Spire sHnoee de tours +. dé- primés ou légèrement cu imés, | E = dans les individus comprimés. Bou- individus épais, et les 22 che déprimée ou légèrement comprimée, carrée, pourvue en avant de trois quilles et de deux sinus. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en trois lobes et en trois selles, for- mées de parties impaires. Lobe dorsal étroit, d’un tiers plus long, et un peu plus large que le lobe latéral-supérieur, orné de chaque côté de cinq digitations peu inégales. Selle dorsale, d’un quart plus large que le lobe latéral-supérieur, divisé en trois parties inégales par deux lobes accessoires mégaux. Lobe latéral-supérieur, un peu plus long que large, orné de chaque côté de trois branches, dont l’inférieure est seule ramifée; la branche médiane, la plus longue, a cinq pointes. Selle laté- rale, presque le double de largeur que le lobe latéral-supé- rieur, divisée en trois rameaux, eux-mêmes deux ou trois fois partagés. Lobe latéral-inférieur aussi large que le lobe 190 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. latéral-supérieur, irrégulièrement partagé par de nombreuses digitaons. Selle auxiliaire , la moitié du lobe Jatéral-supé- rieur partagée en trois feuilles inégales. Lobe auxiliaire des- cendant beaucoup plus bas que les autres, étroit et formé seu- lement de deux branches, une externe, l’autre inférieure. La ligne du rayon central passant par le lobe dorsal coupe le lobe latéral-supérieur. Observations. Sur huit échantillons que j'ai sous les yeux, quatre ont trente-quatre côtés par tour, trois en ont trente- huit, et un seul trente-deux. Ce sont sans doute des variétés, car ces nombres se trouvent sur des individus comprimés ou déprimés. Les individus à tours déprimés ont ordinaire- ment 27 à leur tour, les autres comprimés ont jusqu’à + ; 100 ) quelques-uns ont aussi des côtes droites, d’autres enontde plus ou moins arquées. Je regarde toutes ces modifications comme des variétés simples ou des variétés de sexe. Rapports et différences. Voisine par les caractères géné— raux des À. stellaris et obtusus, cette espèce s’en distingue par ses tours plus étroits, par les pointes de ses côtes et par son dos bien plus carré. Localité. Elle appartient au lias inférieur, et se trouve avec la Gryphœæa arcuata. Elle a été recueillie aux environs de Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau ; à Paillet, au Mont- d'Or et à Samt—Fortunat, près de Lyon (Rhône), par MM. Tioliers et Terver ; à Avallon (Yonne), par MM. Puzos, Lallier et par moi; à Vallières près de Metz (Moselle), par M. Simon ; à Pouilly et à Sémur (Côte-d'Or), par M. Nodot; aux environs de Salins (Jura), par M. Germain; à Pouilly-sous- Charlieu (Loire), par M. Tioliers ; à Fontenay (Vendée), par moi. On le rencontre à Bodelshausen. Histoire. Figurée dès la fin du 17€ siècle, et depuis par les anciens oryctographes, tels que Langius, Bourguet, ete. , cette TERRAINS JURASSIQUES. 191 espèce reçut en 1789, de Bruguière, le nom d'A. bisulcata, conservé, en {801 et 1805, par MM. Bosc et de Roissy, et re- produit, en 1816 et4825, par MM. Defrance et de Haan. Néan- moins, en 4816, Sowerby, sans tenir compte du nom donné par Bruguière, appela À. Bucklandi la variété à côtes lâches, et en 182%, À. mullicostata, la variété à côtes serrées. D'un autre côté, en 1820, Schlotheim lui imposa la dénomination d’A. arietis. En 1830, M. Zieten, de même que Sowerby, ne laissa aucune trace du créateur du genre Ammonite, et tout en con- servant les noms de Bucklandi, de multicostatus, de rotifor- mis, pour quelques variétés, imposa pour d’autres celui d'obliquè costatus. Ensuite, les géologues anglais conservé- rent les noms de Bucklandi et de multicostatus, tandis que les Allemands continuèrent à citer les A. Bucklandi et. arielis. Explication des figures. PI. 45, fig. 4. individu à tours de spire déprimés, vu de côté. Be ma cellection. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie du double. Dessinée par mo. N° 57. AMMONITES OBTUSUS, Sowerby. PI. 44. Ammonites obtusus, Sowerby, 1817. Min. Conch., t. 2, p. 151, pl. 167. A. Redcarensis, Young et Bird., 1822, a geolog., survey, etc. A. Smith, Sow., 1823. Min. conch., t. 4, p. 148, pl. 406. ; A. Simithii, Haan, 1825, Am., p. 118, n° A. obtusus, Phillips, 1829. Yorkshire, p. 164. N. tesiä compressä, carinatä: carinâ obtusä: anfractibus 192 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. subrotundis, lateribus costatis ; costis 23 arcualis, oblusis, externè evanescentibus; dorso obtusè-carinato; aperturä rotundä, anticé bisinualä; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 96 mill. — Épaisseur, 33 mill. — Par rapport au diamètre : largeur externe du dernier tour, 25 ; recouvrement —-; Jargeur de l’ombilic, #2. Coquille discoïdale, comprimée , à quille très-obtuse, ornée en travers par tours de 23 côtes simples , obtuses, larges, très-arquées, s’effaçant sur les côtes du dos. Dos ar— rondi, pourvu d’une quille large et obtuse, et de chaque côté d’un sillon large; non circonscrit. Spire composée de tours ar- rondis, aussi larges que hauts, presque entièrement apparens. Bouche ronde, pourvue en avant d’un angle médian et de deux sinus latéraux. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en trois lobes et trois selles, formés de parties impaires. Lobe dorsal plus long et plus large d’un tiers que le lobe la- téral-supérieur, orné de trois branches, fortement festonnées, dont la dernière a deux rameaux également digités par des pointes courtes. Selle dorsale, aussi large que le lobe latéral-su- périeur, divisée en trois parties inégales partagées elles-mêmes en deux. Lobe latéral-supérieur conique, plus large que haut, orné de chaque côté de quatre pointes simples. Selle laté- rale aussi large que le lobe lätéral-supérieur, plus haute que la selle dorsale, inégalement festonnée. Lobe latéral-inférieur conique, aussi long que le lobe latéral-supérieur, mais ayant son côté intérieur de moitié plus court que l’autre. Selle auxi- liaire conique à sommet obtus, environ moitié de la hauteur et de la largeur du lobe latéral-supérieur. Lobe auxiliaire, à peu près aussi grand que le lobe latéral-inférieur. Rapports et différences. Cette espèce est très-voisme des A. bisulcatus et stellaris ; elle diffère de la première par le manque de tubercules externes aux côtés, par ses tours arron- TERRAINS JURASSIQUES, 193 dis, ainsi que par son enroulement et ses lobes moins digités ; elle est plus voisine encore de la seconde , tout en s’en distin- guant par ses tours bien plus étroits, non -déprimés, par ses côtes moins nombreuses, par ses lobes tout-à-fait différens. Localité. Cette espèce caractérise les couches inférieures du lias, où elle est moins commune que l’espèce précédente. En France , elle a été recueillie aux environs de Saint-Ram-— bert (Ain), par M. Sauvanau. En Angleterre, on la rencontre à Lyme-Regis , où les échantillons en sont magnifiques. Explication des figures. PI. 44, fig. 4. Individu entier. De ma collection. Un morceau de son test montre les ornemens ponctués dont il est couvert. Fig. 2. Le mème, vu de côté. Fig. 3. Une cloison grossie. Dessinée par moi. N° 58. AMMONITES STELLARIS, SowWerhby. PI. 45. À. stellaris, Sow., 1815, Min. conch. , t. 1, p. 211, pl. 93. | A. Brooki, Sowerby, 1818, Min. conch., t.2, p. 203, : pl. 190. A. Brooki, Haan, 1825, Mon, Amm. et Gon. , p. 109, n° 14. A. stellaris, Haan, 1825, Mon. Amm. et Gon., p.169, ne 1. A. Brooki, Zicten , 1830, Wurt., p. 36, pl. XXVII, fig. 2. A. Brooki, Roemer, 1835, p. 183, n° 6. À. teslà compressä, carinalà ; carind subacutà ; anfrac- tibus compressis, lateribus costatis: coslis arcualis, exlernè interruplis; dorso compresso, carinalo, bisulcato; aper- I. 4 104 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. turd compressé, anticè bisinuatà. Septis lateraliter lo- batis. Dimensions. Dinnetre 420 mill. — Par rapport au diamé- tre : largeur du dernier tour -#; recouvrement du tour pré- cédent 7%; épaisseur du dernier tour 7 ; largeur de l’om- bilic À HT Coquille discoïdale, comprimée dans son ensemble, caré- née , ornée en travers par tour d’environ 30 côtes, simples, aiguës, étroites, légèrement arquées, s’atténuant en appro- chant des parties externes, de manière à disparaitre quelquefois un peu avant la région dorsale. Dos assez étroit, les côtés y arrivant en biseau. Il est muni d'une quille large, peu ai- guë, accompagnée de chaque côté d’un sillon d’égale largeur. Spire composée de tours larges, comprimés, recouverts sur les 2 de leur largeur, et dont le dernier ales #. Bouche très- comprimée , ovale, ca teRe en avant par les deux sinus des sillons, et en arrière par le retour de la spire. Cloisons symé- tiques, découpées de chaque côté en quatre lobes et quatre selles formées de parties impaires. Lobe dorsal d’un tiers plus long et plus large que le lobe latéral-supérieur, de forme oblongue, largement séparé à chaque extrémité, orné de cha- que côté de beaucoup de petits rameaux, et terminé par un bien plus grand que les autres. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, terminée par quatre feuilles inégales que séparent trois lobes accessoires inégaux. Lobe latéral-supé- rieur élargi à chaque extrémité, orné de chaque côté de qua- tre branches. L’extrémité en est divisée en trois branches tridi- gitées égales. Selle latérale aussi large et plus haute que la selle dorsale, irrégulièrement divisée en feuilles dont une étroite est supérieure. Lobe latéral-inférieur aussi large et plus long que le lobe latéral-supérieur, simplement digité sur les côtés, et terminé par deux branches inégales dont la plus longue a TERRAINS JURASSIQUES. 195 quatre digitations. Première selle auxiliaire aussi large que le lobe latéral-supérieur, très-courte, terminée par deux feuilles bifestonnées. Premier lobe auxiliaire court , à peu près ter- miné comme le lobe latéral-inférieur. Deuxième selle auxiliaire bien plus large que la première, divisée en parties inégales. Deuxième lobe auxiliaire très-étroit, court , oblique, orné de digitations. La ligne rayonnante centrale, en passant par l'extrémité du lobe dorsal, reste bien au-dessous de tous les autres lobes. Dessus de la dernière loge , pourvue de chaque côté d’un lobe latéral-ventral. Rapports et différences. Cette espèce est voisme de l'A. bisulcatus par sa forme, par ses côtes et par sa quille; mais elle s’en distingue nettement, à tous les âges, par la largeur de ses tours , leur compression, le manque complet de tuber- cules aux côtes, et enfin par un lobe de plus de chaque côté aux cloisons, sans parler d’autres détails tout-à-fait dispa- rates. Observations. Dans le jeune âge, cette espèce a les côtes bien plus aiguës que dans l’âge adulte. Je possède même un très-vieil individu où ces côtes s’effacent entièrement; où le tour devient presque lisse, et où la carène s’atténue; peut-être lun et l’autre disparaissent-ils dans la grande vieillesse. —Un autre fait non moins curieux, c’est qu'elle semble avoir été ornée de lignes longitudinales blanches à l’état de vie; au moins ai-je retrouvé ces lignes sur un échantillon bien conservé, Localité. Elle caractérise avec la Gryphœa arcuata les cou- ches mférieures du lias. Elle à été recueillie par moi aux envi- rons d’Avallon (Vonne) ; au Paillet, près d’Ardilly (Rhône), et à Saint-Julien de Civri (Haute-Saône), par M. Tioliers; à Mont- de-Lans (Isère), par M. Gras; à Mazangues ( Var), par M. Co- quand ; aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Guibal. En Angleterre, on la rencontre à Lyme-Regis. 196 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Histoire. Je crois que l'A. Brooki n’est qu'une variété à côtes plus élevées. Explication des figures. PI. 45 , fig. 1. Individu réduit au quart. De ma collection. Fig. 2. Le même, vu de côté, montrant le dessus d’une cloison. Fig. 3. Une cloison dessinée par moi. Fig. 4. Un morceau de test pour montrer les lignes blan- ches qui ornaient la coquille à l’état vivant. N° 59. AMMONITES BoNNARDI, d'Orbigny. PI. 46. À. testà compressà, acutè carinatà ; anfractibus compressis, subquadratis, lateribus costatis : costis 70, arcualis, inæqualibus, externè sub-tuberculatis ; dorso compresso, carinato , bisulcato; aperturâ compressà, subquadratdà, anticè bisinuatâ; septis lateribus bilobatis. . Dimensions. Diamètre 163 mill. Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour -55; recouvrement des tours +; 10 JEre épaisseur du dernier tour -7, ; largeur de l’ombilic #. Coquille discoïdale, très-comprimée, carénée, ornée en tra- vers par tour de 70 côtes, le plus souvent simples, quel- quefois, mais rarement, bifurquées, irès-arquées , arrondies, pourvues à peu de distance du dos d’un léger tubercule qui, sur le test, pouvait être saillant. Dos muni d’une quille étroite, saillante, accompagnée de chaque côté d’un sillon profond, Jisse. Spire composée de tours comprimés, très-étroits. Bouche comprimée, oblongue, droite sur les côtés, sinueuse aux côtés de la quille en avant. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en deux lobes, dont le premier est formé de parties paires , et l’autre de parties impaires, et de trois selles formées de parties impaires. Lobe dorsal un peu plus large et aussi long TERRAINS JURASSIQUES. 197 que le lobe latéral supérieur, orné de beaucoup de digitations simples et inférieurement d’une branche conique. Selle dorsale deux fois plus large que le lobe latéral-supérieur, divisée en quatre feuilles arrondies très-inégales , par trois lobes dont Je médian a neufdigitations. Lobe latéral-supérieur orné de chaque côté de trois branches qui croissent en longueur de la supé- rieure à l'inférieure : la première ayant deux digitations, la se- conde trois, et la troisième six; la branche externe est plus longue que l’autre. Selle latérale plus étroite que le lobe latéral- supérieur, inégalement partagée sur les côtés en festons larges et obtus. Lobe latéral-inférieur pourvu en dehors de trois, et en dedans de deux digitations simples, indépendamment de la pointe médiane. Selle auxiliaire très-courte, trois fois festonnée. La ligne du rayon central, en partant de la pointe du lobe dor- sal, touche l’extrémité du lobe latéral-supérieur, mais est très-éloignée du lobe latéral-inférieur. Rapports et différences. Cette espèce, des plus voisines de l'A. bisulcatus, par les sillons de son dos, par sa coquille et par ses côtes latérales, s’en distingue spécifiquement par ses tours bien plus étroits , plus comprimés, par ses côtes du double au moins plus rapprochées, et surtout par un caractère sans ré plique, celui des lobes ici formés de parties paires, au moins pour le lobe latéral-supérieur, et disposés de tout autre ma- nière. Localité. Elle caractérise le lias inférieur à Gryphœæa ar- cuala. Elle a été recueillie dans les environs de Belley ( Ain ). En Allemagne , on la rencontre à Stuttgart ( Wurtemberg). Explication des figures. PI. 46, fig. 4. Individu réduit aux deux cinquiémes. De l’École des mines. Fig. 2. Le même, vu de côté. Fig. 3. Une cloison dessinée par moi, grossie de moitié. & 198 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 60. AMMONITES NODOTIANUS, d'Orbigny. PI. 47. À. testä maximè compressé, carinatä; amfractibus com- pressis, cordatis, lateribus convexiusculis, costatis ; costis 97, arcualis, æqualibus, simplicibus, externè evanescen- tibus; dorso compresso, acuto; septis lateraliter 3-lobatis. Dimensions. Diamètre 138 mill.—Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour À; recouvrement des tours + ; 100 3 1007) épaisseur du dernier tour -£ ; largeur de l’ombilic € 100 100° Coquille discoïdale très-comprimée, fortement carénée, ornée en travers par tour de 57 côtes simples, peu élevées, étroites, arquées, s’atténuant extérieurement. Dos comprimé en biseau tranchant, pourvu de plus d’une légère quille dé- pendant du test et manquant sur le moule. Spire composée d’un grand nombre de tours très-comprimés, étroits. Bouche cordiforme très-comprimée. Cloisons symétriques découpées de chaque côté en trois lobes formés de parties paires, et en trois selles formées de parties impaires. Lobe dorsal un peu moins long et aussi large que le lobe latéral-supérieur, orné de chaque côté de trois digitations, croissant des supérieures aux inférieures. Selle dorsale divisée en trois festons mégaux en hauteur, dont les deux internes sont partagés. Lobe latéral- supérieur pourvu de chaque côté de cinq à sept digitations simples. Selle latérale un peu plus petite, mais peu différente de la selle dorsale. Lobe latéral-inférieur, des deux tiers plus petit que le lobe latéral-supérieur, portant de chaque côté trois digitations simples. Première et seconde selles auxiliaires petites, formées d’un seul feston. Lobe auxiliaire pourvu seu- lement de deux pointes. — La ligne du rayon central, en par- tant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe une très-petite partie TERRAINS JURASSIQUES. 199 des pointes du lobe latéral-supérieur, mais s'éloigne beaucoup de l'extrémité des deux lobes suivans. Rapports et différences. Par sa grande compression sur sa carène tranchante, cette espèce forme, pour ainsi dire, le passage entre le groupe des Arteres et des FaLcarr. Elle se distingue des autres Arietes par son 1 dos tranchant sans sillons latéraux. Localité. M. Nodot l’a découverte dans le lias du Gros-Bois (Côte-d'Or). Explication des figures. PI. 47, fig. 4. Individu entier. De la collection de M. Nodot. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie. Dessinée par moi. N° 61. AMMONITES Liasicus, d'Orbigny. PI. 48. À. testà compressä, obtusè carinatä; anfractibus depres- lateribus costatis : costis 18 arcuatis, simplicibus, inœæqualibus, externè evanescentibus; dorso depresso, carinato; carinà obtusà lateraliter impressä ; aperturà ovali, depressä, anticè angulatä; septis obliquis, k-lo- batis. Dimensions. Diamètre 190 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour - F5 =; recouvrement des pue es; épaisseur du dernier tour = ; largeur de l'ombilic 7 Coquille comprimée, discoïdale, peu carénée, ornée en tra- vers par tour de 78 côtes simples, arquées , inégales en hau— teur, peu élevées, s’effaçant en approchant du dos. Dos déprimé, pourvu d’une quille large très-obtuse, à peme circon- scrite par des dépressions latérales. Spire composée de tours 100° déprimés très-étroits. Bouche déprimée, ovale, ou mieux cor- diforme, renflée sur les côtés, saillante en avant. Cloisons 200 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. symétriques, découpées de chaque côté en quatre lobes et quatre selles formées de parties impaires. Lobe dorsal aussi large, mais de moitié plus court que le lobe latéral-supérieur, orné de chaque côté de quatre branches digitées. Selle dorsale plus étroite que le lobe latéral-supérieur, composée d’une seule feuille découpée comme celle d’un chêne. Lobe latéral supérieur très-grand , formé de chaque côté de trois rameaux digités, dont l’inférieur à trois branches , et d’un septième ra- meau terminal orné de trois branches. Selle latérale aussi grande que le lobe latéral-supérieur, plus haute et du double plus large que la selle dorsale, représentant cinq ou six feuilles de chène, dont trois supérieures, parmi lesquelles une médiane est la plus haute. Lobe latéral-inférieur oblique, pourvu en dehors de quatre branches ramifiées, et en dedans seulement de petites digitations. Première selle auxiliaire oblique en bas, très-irrégulière , de moitié moins haute que la selle latérale, formée de deux feuilles inégales. Premier lobe auxiliaire petit, fortement incliné diagonalement à la ligne spirale, et pour- vu de beaucoup de pointes au milieu desquelles en sont trois plus grandes. Deuxième selie auxiliatre oblique, représentant une seule feuille de chène. Deuxième lobe auxiliaire, aussi oblique que le premier, mais moins compliqué. — La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, va couper le lobe latéral-supérieur à son tiers inférieur, le lobe latéral-inférieur au quart, et passe au-dessus des deux lobes auxiliaires qui dès lors ne sont pas atteints par la ligne. Rapports et différences. Par ses tours rapprochés, celte es- pèce offre laspect ordinaire des Ammonites du lias inférieur, tandis que ses tours arrondis, sa quille large et peu circonscrite la rapprochent de l’A. insignis. C’est un type intermédiaire entre les espèces à tours ronds et les espèces à dos caréné. Localité. Get échanüilon s’est trouvé dans une collection de TERRAINS JURASSIQUES. 201 Saint-Mihiel avec cette seule indication : Du lias des Vosges. Sa forme indique évidemment le lias inférieur. M. Engelhardt l’a rencontrée dans le lias inférieur de Zintsweiller, canton de Niederbronn (Bas-Rhin). Explication des figures. PI, L8, fig. 1. Individu réduit de moitié. De ma collection. Fig. 2. Le même, vu decôté. Fig. 3. Une cloison grossie du double. Dessinée par moi. N° 62. AMMONITES TORTILIS , d'Orbigny. PI19; À. lestà compressä; anfractibus compressis, lateribus con- vexis, transversim 52-coslalis ; coslis augustalis, arcualis, simplicibus, exlernè evanescentibus ; dorso , subangulato; aperturâ compressä, ovali; septis lateribus 5-lobatis. Dimensions. Diamètre 115 mill. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour =; recouvrement des tours —-; 100 ) 65 épaisseur du dernier tour -Z; largeur de l’ombilie <;, Coquille comprimée, discoïdale, non carénée, ornée en tra- vers par tour de 52 côtes simples, légèrement arquées en avant , se continuant en dedans jusqu'au pourtour de l’ombi- lic , en dehors elles s’effacent sur la partie déclive du dos , où quelques-unes se bifurquent et alors sont apparentes jusque sur le dos où elles passent. Dos légèrement anguleux , l'angle très-arrondi. Spire formée de tours étroits, nombreux, com- primés. Bouche comprimée, ovale, légèrement auguleuse en avant. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en cinq lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi large, beaucoup plus court que le lobe latéral -supériceur, orné de trois pointes, l'inférieure bifurquée. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée à son extrémité en quatre I. 18 202 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. feuilles ovales presque paires. Lobe latéral-supérieur orné de chaque côté de deux rameaux branchus, indépendamment de Ja branche terminale, pourvue de quatre pointes. Selle latérale un peu moins large que le lobe latéral-supérieur, partagée iné- galement. Lobe latéral-inférieur , oblique, irrégulier, plus court que le lobe latéral-supérieur. Il y a de plus trois lobes auxiliaires obliques , terminés par trois pointes. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe les trois branches des lobes latéraux-supérieurs et infé- rieurs , et passe bien au-dessus des trois lobes auxiliaires. Rapports et différences. Gette espèce est très-voisine de JA. torus, par ses tours étroits et son dos rond ; mais elle s’en distingue par ses tours comprimés, ses côtes plus nombreuses, non interrompues en dedans et quelquefois bifurquées, par son dos légèrement anguleux, par sa bouche comprimée, par ses lobes autrement ramifiés. Localité. Elle parait caractériser les couches du lias infé- rieur ; elle a été trouvée au toit de la mine de fer de Beaure- gard (Côte-d'Or). Explication des figures. PI. 52, fig. 4. Individu réduit. De la collection de l’École des mines. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie cinq fois. Dessinée par moi. N° 63. Ammoxires CONYBEART, Sowerby. PI. 50. Langius. PI. 2%, fig. sup. Ammoniles Conybeari, Sowerby, 14816, Min. conch., t. 9, p. 70, pl. 121. Planites Conybeari, Haan, 1825, Am. et Goniat., p. 90, n° 22. TERRAINS JURASSIQUES. 203 À. Conybeari, Phillips, 1825, Vorcks., pl. XIE, fig. 5, p. 164. A. Conybeari, Zieten, 1830, Wurtein., p. 35, t. 26, fig. 2. À. Bucklandi, Zieten , 1830, Wurteim. , tab. 2, fig. 3. A. Conybeari, Rœmer, 1835, p.132, n°4. À. testà compressä, lricarinatà ; anfraclibus compressis, laleribus costatis ; costis 30 vel 66, subarcuatis, acutis, exlernè interruplis ; dorso carinalo, bisulcato ; aper- turû compressä, anticè bisinuata; septis lateribus bilo- balis. Dimensions. Diamètre 198 mill. — Par rapport au diamé— tre : largeur du dernier tour # ; recouvrement des tours —: ; épaisseur du dernier tour 2 ; largeur de l’ombilic 7. Coquille discoïdalé très-comprimée , fortement carénée et pourvue d’une quille obtuse, ornée en travers par tour de 30 à 66 côtes simples, obtuses, étroites, légèrement arquées, s’achevant sur le bord externe, près d’un sillon dorsal. Dos pourvu d’une quille saillante, large et obtuse, bordée de sil- ons profonds, circonscrits en dehors par une autre carène. Spire composée de tours comprimés, tricarénés au pourtour. Bouche comprimée.Cloisons symétriques, découpées de chaque côté, en deux ou trois lobes formés de parties presque paires. Lobe dorsal bien plus long et aussi large que le lobe latéral- supérieur, formé d’une seule branche étroite, pourvue de qua- tre digitations doubles. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, divisée inégalement par un lobe accessoire. Lobe latéral-supérieur formé de parties presque paires. La branche externe quelquefois pourvue de digitations aiguës allongées. Selle latérale étroite, irrégulière. Lobe latéral-mfé- rieur pourvu de deux branches inégales. Il y a ensuite quel- quefois un petit lobe auxiliaire. La ligne du rayon central, par- 204 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. {ant de l’extrémité du lobe dorsal, passe bien en dessous de tous les autres lobes. Observations. Cette espèce est lisse seulement au diamètre de 2 millimètres, rarement elle reste ainsi jusqn’à 3. Elle prend ensuite des côtes semblables aux côtes de l’âge adulte, et se munit d'une petite quille sans sillon latéral; au diamètre de 12 millimètres, elle a souvent 36 côtes; au diamètre de 19 millimètres, 46. D’autres fois ce nombre augmente moins, et cela sur les échantillons moins comprimés, à tours plus larges. Sur ceux-ci, par exemple, au diamètre de 55 milli- mètres, il en existe seulement 35 ou 40 sur un individu de 100 millimètres, tandis que l'individu mesuré aux di- mensions de 198 millimètres en a 66. Dans tous les cas, les sillons latéraux de la quille ne se sont montrés, sur les indi- vidus observés, qu'au diamètre de 30 millimètres. Ces diflé- rences de côtes rapprochées ou éloignées semblent appartenir à des sexes distincts , les coquilles à côtes rapprochées étant les dépouilles des mâles. Les lobes, dès le jeune âge, ont à peu près la même forme. On pourrait croire, d’après un échantillon très-grand , que les côtes disparaissent dans l’extrème vieil- Jesse. Rapports et différences. Cette espèce, que ses côtes rappro- chent de l'A. Kridion, s’en distingue néanmoins par ses côtes moins saillantes, plus rapprochées, par sa quille pourvue de deux sillons latéraux, par la disposition de ses lobes, et par son jeune âge bien différent. Localité. Cette espèce caractérise le lias inférieur dans la zone de la Gryphœæa arcuata. Elle a été recueillie à Augy-sur- Aubois et au bois de Trousse, près de Saint-Amand (Cher), par MM. de Valdan, Maugenest, Massé et par moi; aux en- virons de Salins (Jura), par M. Germain; près de Nantua (Ain), par M. Cabannet; aux environs de Lyon, par M. Ter- TERRAINS JURASSIQUES. 205 ver; aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Guibal; près d’Aix (Bouches-du-Rhône), par M. Coquand ; près de Semur et à Pouilly (Côte-d'Or), par MM. Puzos et Nodot ; à Vieux- Pont et à Fontaine-Étoupefour, par M. Deslongchamps ; dans le Wurtemberg, par M. Agassiz. Histoire. Sowerby a décrit et figuré cette espèce dès 1816. En 1825 , M. de Haan la plaça dans son genre Planites, en y rapportant l'A. natrix de Schlotheim, que Zieten nous donne comme très-différente, et en citant la fig. 2 de la pl. 6 de Lister, qui représente évidemment l’A. bifrons. Ces deux citations ne seraient donc pas justes. La fig. 3 de la table 2 de Zieten, indiquée comme À. Buklandi, appartient encore à cette espèce. Explication des figures. PI. 50, fig. 1. Coquille réduite de moitié. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche, Fig. 3. Un lobe grossi. Dessiné par moi. N° 6%. AMMONITES KRIDION, Hehi. PI. 51, fig. 1-6. Ammonites kridion, Heh], Zieten, 1830, Wurtemb., p. #, pl. 3, fig. 2. A. kridion, Hartmann, 1830, Wurtemberg ; p. 22. À. testâ compressä, carinatà ; anfractibus compressis, lateri- bus costatis; costis 26, rectis, acutis externèé subspinosis ; dorso carinato, carinâ acutà ; aperturû subquadratà, an- ticè acutà ; septis lateribus bilobatis. Dimensions. Diamètre 62 mill. — Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour =: recouvrement des tours 000 ) épaisseur du dernier tour 2 ; largeur de l’ombilic -$5 100 100° Coquille discoïdale très-comprimée , fortement carénée, et pourvue d’une quille tranchante , ornée en travers par tour de 4 1007? 206 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. 25 à 27 côtes simples, très-tranchantes, droites , terminées extérieurement par une partie sallante. Elles sont séparées de Ja carène par un espace lisse, non creusé. Dos pourvu d’une quille saillante, aiguë, sans sillons latéraux, se joignant aux côtés par une partie déclive. Spire composée de tours peu comprimés, carénés au pourtour. Bouche un peu carrée, ai- guë en avant: à l’état complet, elle forme un long bec en avant. Cloisons symétriques découpées de chaque côté en deux lobes formés de parties paires. Lobe dorsal bien plus long et aussi large que le lobe latéral-supérieur, formé d’une branche ornée de pointes obtuses, au nombre de 5 en dehors. Selle dorsale beaucoup plus large que le lobe latéral-supérieur, très-irrégulière , oblique, divisée en trois feuilles dont la plus grande est externe. Lobe latéral-supérieur formé de parties paires, orné de deux digitations doubles, de chaque côté. Selle latérale aussi grande que la selle dorsale, divisée en trois feuilles inégales dont la plus grande est médiane. Le lobe la- téral-inférieur a quatre digitations simples. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, passe bien au-dessous de tous les lobes. Observations. Gette espèce est au nombre de celles qui changent beaucoup suivant l’âge. Au diamètre de 5 à 7 lignes elle est lisse, à dos rond; elle prend ensuite un indice de carène tout en restant lisse jusqu'au diamètre de 42 mill. C’est alors que les côtes commencent à se montrer en même temps que la quille s’élève. Le nombre des côtes s’accroit peu rapidement et . reste entre 25 et 27, jusqu'au plus grand âge qui me soit connu. Rapports el différences. Très-voisine pour la forme de PA. Conybeari, cette espèce s’en distingue toujours par ses côtes moins nombreuses, plus aiguës, plus droites, et que termine souvent une partie saillante, par sa quille plus aiguë et sans TERRAINS JURASSIQUES. 207 sillons latéraux, et par ses selles dorsales et latérales très-dis- ünctes de forme. Il y a aussi une grande différence daus les périodes d’accroissement, celle-ci restant bien plus long- temps à l’état embryonnaire sans côtes. Localité. Elle caractérise le lias inférieur dans la zone de Ja Gryphæa arcuata. Elle y est assez commune. Elle a été re- cueillie à Subles, près de Bayeux (Calvados), par moi ; à Pom- miers, près de Villefranche (Saône-et-Loire), par M. Gaudry, à Ment-de-Lans (Isère), par M. Gras ; aux environs de Lyon, par M. Tiolliers ; près de Nancy (Meurthe), par M. Des Roys; à Semur (Côte-d'Or), par M. Nodot ; à Moville, près de Vic, par M. Voltz; aux environs de Salins (Jura), par M. Germain; aux environs de Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau; à Contrada Fontanilla, près Taornima (Sicile), par M. Paillette ; à Lyme-Regis, Angleterre. Explication des figures. PI. 51, fig. 1. Individu de gran- deur naturelle. De ma collection. a, partie du test. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune individu de grandeur naturelle, à l'instant où il prend ses côtes. Fig. L. Plus jeune individu lorsqu'il est lisse. Fig. 5. Le même, vu sur la bouche. Fig. 6. Une cloison grossie. Dessinée par moi. N° 65. AMMONITES SCIPIONIANUS , d'Orbigny. EL 61 fo. 7,8. À. teslà compressä, acutà, carinatà ; anfractibus compressis, externè carinalis, lateribus complanatis, 19-costatis; costis inæqualibus, rectis vel furcatis, externè tubercu- latis ; dorso acuto ; aperlurû compressâ, angulatà, acutà ; septis ? Dimensions. Diamètre 52 mill,— Par rapport au diame- 208 Re FRANÇAISE, tre : largeur du dernier tour £® ; recouvrement des tours sci épaisseur du dernier tour -£ ; largeur de l’ombilic 34 à 25. Coquille assez fortement comprimée, discoïdale, fortement carénée et pourvue d’une quille, ornée en travers par tour d'environ 19 côtes droites, simples, très-rarement bifurquées, interrompues et terminées par un tubercule au bord de la par- tie déclive du dos. Ces côtes occupent toute la largeur du mé- plat latéral ou sont représentées par un simple tubercule ex- terne, sans qu’il y ait de régularité dans l’alternance des uns et des autres. Dos en biseau, terminé par une quille tranchante. Spire formée de tours anguleux , aplatis sur le côté et sur les biseaux du dos: ces deux parties séparées par une saillie anguleuse correspondant aux tubercules externes des côtes. Bouche comprimée , formant un hexagone irrégulier, dont deux facettes antérieures figurent un angle saillant, deux fa- cettes latérales, et deux internes formant un angle rentrant. Cloisons. Ce que j'ai pu apercevoir me donne la certitude qu’elles se rapprochent des Arietes par leur lobe dorsal plus long que le lobe latéral supérieur ; mais je ne les ai pas assez vues pour les dessiner et les décrire. Rapports et différences. Par ses lobes, cette curieuse espèce appartient au groupe des Arietes, tout en ayant des côtes irré- gulières qui la distinguent nettement des autres espèces. Elle est pourtant plus voisine du S{ellaris, tout en s’en distinguant par ses côtes non régulières et ses tubercules. Localité. Elle caractérise le lias inférieur, dans la zone de la Gryphœa arcuata. Elle à été recueillie à Mont-de-Lans (Isère), par M. Scipion Gras; à Avallon Hoi par M. Pu- zos. Elle y est rare. Explication des figures. PI. 51, fig. 7. Individu de grandeur naturelle, vu de côté. De ma collection. Kig. 8, Le mème, vu sur la bouche, TERRAINS JURASSIQUES. 506 N° 66. Ammonires spiNAïUS, Bruguiére. pl, 02: Bourguet, Traité des pétrif., pl. 41, n°° 272, 273. Allioni, Oryct. pedem. spec., p. 52. Knorr et Walch, part. IF, t. A IL, fig. 1. à Ammonites spinata, Bruguière, 1789. Encycl. méth., t. 1, p. 40, n° 14. Idem, Bosc, 1801. Buff. de Déterville, t. 5, p. 176, n° 14. À Idem, Roissy, 1805. Hist. des Mollusq., t. 5, p. 25, n° 13. Nautilus costatus, Remecke, 1818. Naut. et Argon., p.87, fig. 68-69, n° 54. A. angulatus, Schloth., 1820, Die petref., p. 70, n° 16. A. costatus, Schloth., 1820, Die petref., p. 68, n° 12. A. spinatus, Haan, 1825, Mon. Amm. etGon., p. 109, n° 1. A. Hawskerensis, Phil., 4829, York, pl. XII, fig. 8. A. costatus, Zieten, 1830, Wurtemb., p. 5, pl. k, fig. 7. A. costatus, Hartmann, 1830, Wurtemb., p. 20. À. costatus, Roemer, 1835, p. 188, n° 16. A. costatus, Bronn., 1837, Lethea. geog., t. XXII, fig. 12, p. 456. À. testâ compressä, carinatà; anfractibus compressis, qua- dratis, lateribus complanatis, distanter costatis; costis 23 acutis, externè tuberculatis ; dorso concavo, in medio carinato ; carinà nodulosà ; aperturû quadratà ; septis la— teribus A-lobatis ; lobis non paribus. Dimensions. Diamètre,135 mil.—Par rapport au diamètre: largeur du dernier tour -; recouvrement des tours 5 ; épaisseur du dernier tour > ; largeur de l’ombilic #7. Coquille discoïdale, comprimée , carénée, ornée en travers I, 19 210 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. par tour de 19 à 25 côtes simples, élevées, droites, tranchan- tes, infléchies en avant vers le dos, ornées avant l’inflexion d’un tubercule épmeux, qui disparait quelquefois dans le moule. Dos très-excavé, pourvu au milieu d’une quille cré- nelée par de petites côtes en chevron. Spire composée de tours carrés, dont le dernier a les 2% du diamètre. Le dernier tour [oxe) — du diamètre général. Bouche complète ; elle montre une longue languette projetée en avant. La tranche dela bouche est carrée, évidée sur les côtés en avant et sur les côtés de la quille. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en trois lobes et trois selles formées de parties im- paires. Lobe dorsal aussi large, un peu moins long que le lobe latéral-supérieur, orné de chaque côté de deux branches grêles pourvues de six à sept digitations allongées. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, arrondie en dessus, et divisée par trois lobes accessoires, augmentant de longueur des parties externes aux parties internes. Lobe latéral-supé- rieur élargi en bas, et orné de trois grandes branches grêles, une médiane et deux latérales, pourvues de digitations lon- gues et simples. Selle latérale aussi large que le lobe latéral- supérieur , arrondie, divisée irrégulièrement en six feuilles très—-inégales ; les deux lobes accessoires externes ies plus recouvre l’avant-dernier sur longs. Lobe latéral-inférieur des trois quarts plus étroit et beaucoup moins long que le lobe latéral-supérieur, formé d’une seule branche droite, étroite, pourvue de neuf digita- tions simples. Première seile auxiliaire très-étroite, formée de trois feuilles. Premier lobe auxiliaire la moitié du premier, armé de einq digitations. Second lobe auxiliaire encore plus court, ayant une seule digitation.—La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe les trois pointes du lobe latéral-supérieur, touche la pointe du lobe Jatéral- inférieur, mais passe bien au-dessous des lobes auxiliaires, TERRAINS JURASSIQUES. 211 Observations. Au diamètre de 2 à 3 millimètres, cette es- pèce est entièrement lisse, à dos arrondi; elle se couvre laté- ralement de légères côtes, mais son dos reste arrondi jusqu’au diamètre: de 7 millimètres. La ligne médiane du dos, d’abord un peu saillante, forie déjà une quille au diamètre de 12 mil- limètres, quille-qui devient plus saillante encore. Néanmoins, au diamètre de 34 millimètres environ, l’espèce a pris tous les ornemens. extérieurs qu’elle doit avoir. Il existe pourtant un dernier changement dû à la vieillesse; au diamètre de 130 millimètres, les côtes sont plus rares, beaucoup moins élevées, et manquent du tubercule épineux. — D’autres mo- difications tiennent à l’état des individus. J'ai remarqué, par exemple, que la partie pourvue de loges manque le plus sou- vent de tubercules externes, tandis que ces mémestubercules sont très-saillans sur la partie sans loges de ces mêmes échan- tillons. — On remarque encore des variétés provenant sans doute des sexes; ce sont celles que produit le plus ou moins grand aplatissement de la coquille. Localité. Cette espèce caractérise le Jias moyen, au-dessus des Placunes. Elle a été recueillie à Fontaine-Étoupe-Four, à Curey, à Croisille, à Évreux, à Vieux-Pont, à Missy et à Villy, route de-Caen à Villers (Calvados), par MM. Puzos, Deslongchamps.et par moi; à Avesnes (Doubs), par MM: Pu— zos et Gevril; dansla Haute-Saône , par M. Nodot; aux en- virous de Salins: (Jura), par M. Germain; aux environs de Saimt-Amand (Cher), par M. de Valdan:; à Selzbrunnen (Bas- Rhin), par M. Engelhardt. Histoire. Cette espèce a recu de Bruguière, en 1789, le nom de Spinata, conservé plus tard par Bosc, Roissy et de Haan; Reinecke, en 1818, l’appela Costatus, dénomination adoptée à tort par tous les auteurs allemands. M. Phillips Jui a 212 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. donné un troisième nom, celui de Hawskerensis. L'anté- riorité appartenant à Bruguière, le nom de Spinatus doit être préféré. Explication des figures. PI. 52, fig. 1. Individu avec sa bouche entière. Fig. 2. Un autre individu, vu du côté de la bouche, mon trant le dessus d’une cloison. Fig. 3. Une cloison dessinée par moi, grossie quâätre fois. N° 67. AMMONITES roRus, d'Orbigny. PI. 53. À. testä compressä; anfractibus depressis, dateribus costis obliquis 30 interruptis, simplicibus exieirnè internèque evanescentibus; dorso rotundato, lœviguto ; aperturd subrotundatä, depressà , septis 5-lobatis. Dimensions. Diamètre, 100 mill. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier ie ==: recouvrenrent des ou 150) épaisseur du dernier tour = ; largeur de l'ombilic <- Coquille comprimée, te non carénée, ornée en tra vers par tour de 30 côtes simples, obliques en ‘avant, égales, obtuses, s’effaçant en dedans et en dehors de éhiaque côté du dos, Dos rond, lisse. Spire composée de tours «‘troits, nom- breux, déprimés. Bouche déprimée, ovale, arze ndie en des- sus. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en cinq lobes et cinq selles formées de parties impaires. . Lobe dorsal aussi large, un peu moins long que le lobe latéral -supérieur, orné de chaque côté de quatre digitations simples. . Selle dor- sale d’un tiers plus large que le lobe latéral-supéri eur, divisée en trois feuilles obtuses, dont celle du milieu élargie en palette. Lobe latéral-supérieur orné de chaque cé ? de deux digitations, la plus supérieure simple, et terminé par une digitation à 3 pointes, Selle latérale aussi large qué le lobe TERRAINS JURASSIQUES. 219 latéral-supérieur, partagée en quatre feuilles obtuses inéga- les. Lobe latéral-inférieur très-oblique, irrégulier, de moitié plus court et plus étroit que le lobe latéral-supérieur. On re- marque ensuite trois lobes auxiliaires obliques , représentés par une simple pointe obtuse. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe l'extrémité du lobe latéral-supérieur , passe au-dessous du lobe latéral-infé— rieur, touche à l'extrémité du premier lobe auxiliaire, et laisse en dessous les deux autres. Rapports et différences. Cette espèce, par ses tours rappro- chés, par ses côtes, ressemble à l’A. raricostatus, de Zieten ; mais elle s’en distingue par son dos non caréné et par ses côtes obliques et obtuses. Localité. Elle parait caractériser avec la Gryphæa arcuata les grès inférieurs du lias. Elle a été recueillie aux environs de Valognes (Manche), par M. Deslongchamps ; à Zimsweiller (Bas-Rhin), par M. Engelhardt. Explication des fiqures. PI. 53, fig. 4. Individu entier, de grandeur naturelle. De la collection de M. Deslongchamps. Fig. 2. Le même, vu de côté. Fig. 3. Une cloison grossie, dessinée par moi. N° 68. AMMONITES RARICOSTATUS, Zieten, PI. 54. A. raricostatus, Zieten , 1830, Petrif. du Wurt., p. 18, t. XIE, fig. 4 (junior). À. testà compressä; anfractibus angustatis, lateribus cos- tis 21 vel 30 reclis, aculis, externè evanescentibus ; dorso carinalo ; carinà obtusâ; aperturà rotundato-cordatà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 93 mill.—Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour 2: recouvrement des tours 2; ; 214 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. largeur de lombilic £%; épaisseur du dernier tour 2. Coquille comprimée, discoïdale, un peu carénée, ornée en travers par tour de 21 à 30 côtes simples, droites, aiguës, également espacées , s’effacant sur le dos à une assez grande distance de la carène. Dos anguleux dans le moule, pourvu d’une légère quille sur le test. Spire composé de tours étroits assez nombreux, déprimés, dont le dernier a les -? du diamè- 100 tre, Le dernier tour recouvre l’avant-dernier des = du dia- : 100 mètre total. Bouche déprimée, anguleuse et en toit en dessus; le reste arrondi sur les côtés. Cloisons symétriques, décou- pées de chaque côté en trois lobes et de trois selles formées de parties impaires. Lobe dorsal aussi large, d’un tiers plus long que le lobe latéral-supérieur, fortement partagé à son extré- mité , les côtes dentelées sur leurs bords. Selle dorsale d’un tiers plus large que le lobe latéral-supérieur, divisée en trois festons déchirés, inégaux, dont les deux internes sont les plus grands. Lobe latéral-supérieur irrégulièrement divisé en par- ties paires, c'est-à-dire pourvu de quatre digitations de cha- que côté, parmi lesquelles les digitations internes sont les plus séparées. Selle latérale plus large que le lobe latéral- supérieur, irrégulièrement festonnée et obtuse. Lobe latéral- inférieur étroit, muni en dehors de trois digitations simples. Il y a de plus un petit lobe auxiliaire très-court, pourvu d’une seule digitation. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, passe bien au-dessous de tous les lobes. Observations. Dans le jeune âge, cette espèce a souvent les côtes plus rapprochées, ses tours sont bien plus déprimés et plus larges transversalement. Il y a du reste beaucoup de dif- férences entre les individus pour ie nombre des côtes et l’élé- vation de la carène Rapports et, différences. Cette Ammonite, tout en ayant TERRAINS JURASSIQUES. 215 du rapport avec les À. kridion, Hell., et forus, Nob., se distingue de la première par le manque de pointes aux côtes, de la seconde par son manque de carëne au dos. | Localité. Elle caractérise le lias inférieur fa Gryphée ar- quée. Elle a été recueillie à Semur et à Pouilly-en-Auxois (Côte-d'Or) ; à Suchamp, aux environs de Nancy (Meurthe), par MM. Guibal et Des Roys; aux environs. de Lyon, par M. Voltz. En Angleterre, elle se trouve à Lyme-Regis; dans le Wurtemberg, près de Boll. Explication des figures. PI. 54, fig. 1. Individu de grandeur naturelle, vu de côté. De ma collection. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. : Fig. 3. Jeune, vu du côté de la bouche, pour montrer sa grande largeur. Fig. 4. Une cloison grossie cinq fois, dessinée par moi. N° 69. AMMONITES SERPENTINUS, Schlotheim. PI. 55. Walch, p. IE, tab. À IL fig. 2. Argonauta serpentinus, Reimecke, 14818. Naut. et Arg., p. 86, n°2, pl. XIE, f. 74, 75 (adulte). Argonauta cœcilia, Reinecke, 1818. Naut. et Arg., p.9, n° 3, tab. XIIE, f. 76,77 (jeune}. Ammonites serpentinus, Schloth., 1820. Petref., p. 64, n° 6. A. capellinus, Schloth., 1820. Petref., p. 65, n° 7. A. Strangewaysii, Sow., 1820. Min. conch., t. 3, p. 99, pl. 254, f. 1, 3 (adulte). À. falcifer, Sow., 4820. Min. conch., t. 3, p. 99, pl. 254, Î. 2 (jeune). À. Mulgravius, Young et Birds, 1822. À geological survey, etc., pl. XIIL f. 8. 216 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Planites serpentinus, Haan, 1825. Mon. Amm. et Goniat., p. 89, n° 2. Ammonites cœcilia, Haan, 1825. Mon. Amm. et Goniat., p. 112, n°21. A. Mulgravius, Phillips, 1829, Yorks, p. 136. À. falcifer, Zieten, 1830. Wurtemb., p. 9, p. 16,t. VII, f. 4, t. XIL f. 2. A. serpentinus, Rœmer, 1835. P. 185, n° 10. A. falcifer, Rœmer, 1835. P. 184, n° 8. À. testâ compressä, carinatà ; anfractibus compressis, lateri- bus complanatis, intüs truncalis, transversim costato-ru- gosis ; costis undulatim curvatis ; dorso declivè carinato ; carinà elevatà, subacutà ; aperturâ compressé, anticè ca- rinatà ; septis lateribus k-lobatis. Dimensions. Diamètre 224 mill. —Par rapport au dia- maire largeur du dernier tour * : recouvrement des Qu 66 à ss; épaisseur du dernier tour —£ ; largeur de l’ombilic 2£. 100 ; Coquille comprimée, discoïdale , fortement carénée et pourvue d’une quille saillante, ornée, en travers, d’un nom- bre variable de côtes simples, très-flexueuses ; en partant du pourtour de l’ombilic, elles se dirigent en avant, y forment un coude saillant vers les deux cinquièmes de la largeur des tours, de là s’infléchissent en arrière assez fortement, pour retourner ensuite en ayant, où elles s'avancent beaucoup vers la carène. Dos caréné, pourvu d’une quille saillante, élevée, étroite, ob- tuse à son extrémité, et non distincte des côtés. Spire compo- sée de tours comprimés et plats sur les côtés, coupés carrément et anguleux au FONRQUE de l’ombilic, dont le dernier, chez les vieux individus, à les 2° du diamètre. Le dernier tour recou- vre l’avant-dernier des — du diamètre. Bouche comprimée, oblongue , plane ou évidée sur les côtés , en biseau tranchant en avant, anguleuse ettronquée aux extrémités internes, Elle TERRAINS JURASSIQUES. 217 paraît se prolonger en bec sur la carène, à en juger, au moins, par les lignes d’accroissement, et former encoreune languette de chaque côté, au point de flexion des côtes. Cloisons symé- triques, découpées de chaque côté en quatre lobes formés de parties impaires ; lobe dorsal plus étroit et beaucoup plus court que le lobe Jatéral-supérieur, orné, de chaque côté, de cinq digitations, d'autant pluslongues et plus ramifiées qu’elles sont plus inférieures. Les deux dernières forment les deux rameaux d’une seule branche. Selle dorsale des deux cinquièmes plus large que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux grandes branches inégales (la plus grande interne) par un lobe acces- soire aussi grand et de même forme que le lobe latéral-infé- rieur. Lobe latéral-supérieur orné de cinq branches de chaque côté, ces branches d'autant plus grandes qu’elles sont inférieu- res ; il y a de plus une grande branche terminale. Selle latérale moins large que le lobe latéral-supérieur, assez irrégulière. Lobe lJatéral-inférieur d’un tiers aussi large et de la moitié moins long que le lobe latéral-supérieur, de forme irrégulière, ayant deux branches de chaque côté. Première selle auxi- liaire la moitié de la selle latérale, presque de même forme. Des deux lobes auxiliaires, le premier est à peu près comme Île lobe latéral-supérieur ; le dernier est comme bifide. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe la branche inférieure centrale du lobe latéral-supérieur, et passe bien au-dessous de tous les autres. Observations. Cette espèce, dans le très-jeune âge, se con- fond facilement avec l’A. radians, dont alors elle a les côtes peu flexueuses; mais, dès le diamètre de 0 millimètres, il est facile de les distinguer par les côtes flexueuses, coudées, ca- ractéristiques, de l'A. serpentinus. Jusqu'au diamètre de 200 millimètres, les côtes sont très-marquées ; mais, passé ce dia- mètre, elles s’atténuent et paraissent même s’effacer entière 210 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. ment, de manière à laisser la coquille lisse. Le rapport de la largeur du dernier tour au diamètre est bien différent suivant l’âge, les tours étant d’autant plus étroits que les individus sont d’une plus grande taille. Rapports et différences. Cette espèce se rapproche beaucoup des À. bifrons et radians, tout en se distinguant de la pre- mière espèce par ses tours plus larges, plus comprimés, par sa carène moins circonscrite , par ses côtés moins sillonnés, et enfin par ses lobes bien différens. Elle se distingue de la seconde parses côtes coudées au milieu et par beaucoup d’autres détails. Localité. Elle caractérise les assises supérieures du lias un peu au-dessus de la zone occupée par VA. bifrons. Elle a été recueillie : à Thouars, à Niort (Deux-Sèvres), par MM. de Vielblanc, Baugier et par moi : à Subles, à Landes, à Fon- taine-Étoupe-Four, à Mullot, à Verson ; à Croislle (Calva- dos), par M. Deslonchamps et par moi ; à Fontenay (Vendée), par moi; à Chevillé (Sarthe), par M. Marçais; à Bourmont (Haute-Marne), par M. Richard; au Belvédère, près de Saint-Amand (Cher), par M. Robin-Massé et par moi ; près de Milhau et à Clapier (Aveyron), par M. Braun et par moi; à Aix (Bouches-du-Rhône), par M, Coquand; à Boll (Wur- temberg); à Wilhby (Yorkshire). Histoire. Reinecke, en 1818, a décrit et figuré cette espèce presque adulte, sous le nom d’Argonauta serpentinus, et jeune sous celui de Cæcilia, dont Schlotheïm a fait, en 1820, : les À. serpentinus et capellinus. La même année, Sowerby appelait l’adulte Strangewaysti, et le jeune Falcifer. Deux ans après, de l’adulte encore, Young et Birds, en 1822, fai- saient leur À. Hulgravius. Il en résulte que l’espèce a six noms distincts, dont le plus ancien est serpentinus , qu'on doit conserver ; ainsi les noms de Cœcilia, de Capellinus, de Stran- gewaysi, de Faltifer et de Mulgravius, employés quelquefois TERRAINS JURASSIQUES. 219 par Jes auteurs, doivent être renvoyés à la synonymie. Explication des figures. PI. 55, fig. 4. Coquille réduite de moitié. De ma collection. Fig. 2. La même, vue sur le côté. Fig. 3. Une cloison grossie, Dessinée par moi. N° 70, AMMONITES BIFRONS, Bruguière. PI. 56. Lister de Lap., 1678. T. 6, f. 2. Rumpbhius, 1739. Thesaurus, t. LX, f. D. Bayer, Oryct., EL, f. 9. Walcot., Bath Petrif., p. 32, f. #1. Ammonites bifrons, Bruguière, 1789. Encycl., n° 15. Idem. Bosc, 1801. Buff. de Déterv., t. 5, p. 176. Idem. Schloth., 1813. Tasch., 1813. P. 35. Ammonites Walcotii, Sowerby, 1815. Min. conch., t. 2, p. 7, pl. 106. A. Hildensis, Young et Birds, 1822. PI. XII, f. 1. À. bifrons, Haan, 1825. Amm. et Goniat., p. 108, n° 13. Idem, Deshayes, 1831. Coq. caract., p. 256. A. bifrons, Bronn, 1837. Leth., p. 432, n° 12. À. testà compressà, carinatâ; anfractibus compressis, lateri- bus complanatis, longitudinaliter sulcatis, intüs declivis, transversim externé costatis : costis arcualis; dorso trica- rinato; carinis obtusis; aperlurd compressä, anticè bi- sinuatà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre 200 mill. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour <£ ; recouvrement des tours < ; épaisseur du dernier tour = ; largeur de l’ombilic #- 100 ) r100° Coquille comprimée , discoïdale , tricarénée et pourvue d’une quille saillante, ornée, en long, de chaque côté, d’un sillon profond, occupant le tiers interne de la largeur des tours. 220 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Le côté interne du sillon est presque lisse, tandis que le côte externe est pourvu de côtes arquées, arrondies, dontlaconvexité est du côté de l’enroulement, et s’infléchit fortement en avant vers la carène. Dos tricaréné, dont la carène médiane représente une quille obtuse placée entre deux sillons. Spire composée de tours comprimés sur les côtés, coupés oblique- ment au pourtour de l’ombilic, dont le dernier, chez les vieux individus, a les 2° du diamètre. Le dernier tour recouvre l’a- 100 6 vant-dernier sur les -& du diamètre. Bouche comprimée, évidée sur les côtés, pourvue de deux sinus en avant. Elle pa- raît avoir eu un Jong bec sur la carène, et une saillie latérale de chaque côté vis-à-vis le sillon. Cloisons symétriques, décou- pées de chaque côté en trois lobes formés de parties impaires, et en trois selles, dont les deux externes sont formées de par- ties paires. Lobe dorsal plus étroit et plus court que le lobe latéral-supérieur , formé à son extrémité d’une branche unique à cinq pointes, indépendamment de trois autres pointes supérieures. Selle dorsale d’un tiers plus grande que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux parties inégales dont la plus grande est interne. Lobe latéral-supérieur en massue raccourcie, orné, de chaque côté, de trois ou quatre pointes simples, et terminé par huit branches dont les cinq médianes ont plus de pointes que les autres. Selle latérale beaucoup plus étroite que le lobe latéral-supérieur, divisée à peu près égale- ment par une digitation médiane. Lobe latéral-inférieur en- viron du quart du lobe latéral-supérieur, irrégulièrement di- gité. Selle auxiliaire très-courte, trifoliée. Lobe auxiliaire en- viron de moitié du lobe latéral-inférieur, seulement pourvu de trois pointes. La ligne du rayon central, en partant de l’extré- iilé du lobe dorsal, coupe la branche médiane et l'extrémité des deux branches latérales du lobe latéral-supérieur, mais passe à une grande distance en dessous des autres Jobes. RÉRRAINS SURASSIQUES, 231 Observations, L’A. bifrons est, comme toutés és Ammo nites à quille, dépourvue de cet ornement jusqu'au diamètre de deux à quatre millimètres. La quille commence d’abord à pa- raître en même temps que les rides latérales correspondant aux côtes. Le sillon latéral n’est apparent qu’à sept millimè- tres de diamètre. La coquille continue à croître avec tous ses ornemens, tout en ayant les tours plus larges à proportion que chez les adultes, Au diamètre de soixante-dix millimètres, par exemple, le dernier tour a les 2° au lieu des © qu'il a plus tard; son épaisseur est aussi de <=, mais la largeur de son ombilic est la même à peu près. Vers le diamètre de cent quarante millimètres les côtes s’effacent peu à peu et la coquille devient presque lisse, le sillon même étant bien moims profond. Rapports et différences. Cette espèce est très-voisine de VA. serpentinus par son sillon latéral, sa coquille et ses côtes ; mais elle s’en distingue par son dos tricaréné, par ses lobes et par son sillon. Très-voisine encore de l’A. thouarsensis, elle s’en distingue par son sillon latéral et ses côtes qu’interrompt ce même sillon. Les lobes offrent encore des différences marquées. Localité. Elle caractérise le lias supérieur de France, d’Alle- magne et d'Angleterre. Elle a été recueillie près de Charolle (Saône-et-Loire), par M. Raquin; à Fontaine-Étoupe-Four, à Amayé-sur-Orne, à Subles, à Croisille, à Landes (Calvados), par MM.Deslonchamps, Tesson et par moi ; à Mende (Lozère), par MM. Renaux, Terver; à Fortunat, au Mont-d'Or, près de Lyon, à Pommiers, près de Villefranche (Rhône), par MM.Terver, Gaudry et Thiolliers ; à Fontenay (Vendée), par moi; à Chevillé (Sarthe), par M. Marçais; à Saint-Quintin (Isère), par M. Gras; au Belvédère, à Pertusus, près de Saint- Amand-Montrond (Cher), par MM. Maugenest, Massé, de Valdan, de Coynart et par moi; entre Douveneuve et Nou- 322 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. velle, près de Fuchant (Aude), par M. Paillette et par moi; à Clapier et à Milbau (Aveyron), par M, Braun et par moi; aux environs d'Alais (Gard), par M. Renaux; aux environs de Besançon (Doubs), par MM. Gevril et Agassiz; à Mussy (Côte-d'Or), par M. Nodot; aux environs de Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau ; aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Guibal. En Angleterre, on la trouve à Lyme-Regis et près de Grantham (Lincolnshire). Histoire. Bien décrite en 1789, par Bruguière, sous le nom de bifrons, cette espèce a reçu ensuite, en 1815, de Sowerby Ja dénomination de Walcotii, et, en 1822, de Young et Birds, celle de Hildensis. De ces trois dénominations, la plus an- cienne été adoptée par Bosc, Schlotheim, de Haan et Bronn, tandis que le nom de Walcotii a été préféré paries Anglais et les géologues français. Je crois juste de préférer le nom le plus ancien; aussi, n'y ayant plus de choix, on re- viendra au nom qui doit définitivement rester à l’espèce. M. Phillips, en 4829, a, dans sa Geology of the Yorkshire (p. 441, pl. VE, f. 18), décrit une espèce différente de celle de Bruguière sous le nom de bifrons, qu’il faudra changer. Explication des figures. PI. 56, fig. 1. Coquille réduite de moitié. De ma collection. Kig. 2. La mème, vu sur la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie. Dessinée par moi. N°71. AMMONITES THOUARSENSIS, d'Orbigny. PI. 57. Ammonites serpentinus, Zieten, 1830. Wurtemb., pl.12, fig. 4. A. testà compressé, carinaïâ; anfractibus compressis, late- ribus convexiusculis, iniüs acutis, transversim costatis ; costis elevatis, externè curvatis; dorso obtusè carinalo; TERRAÏNS JURASSIQUES. 2993 aperturà compressà, oblongà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre 159 mill.—Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour 2 ; recouvrement des tours + épaisseur du dernier tour 7 ; largeur de l’ombilic #£. Coquille comprimée, discoïdale, pourvue d’une quille sail- lante, ornée, en travers, d'environ quarante-six côtes élevées, à peine visibles en dedans des tours, très-saillantes en dehors, et surtout très-flexueuses, chacune représentant une $ peu con- tournée. Dos obtus, pourvu d'une quille large, saillante, cir- conscrite par deux dépressions peu marquées. Spire composée de tours étroits peu comprimés, en biseau du côté interne. Bou- che comprimée , oblongue , obtuse en avant, la quille seule saillante. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en trois lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi large, mais plus court que le lobe latéral-supérieur, orné de chaque côté de trois petites branches coniques dont la plus grande en bas. Selle dorsale d'un tiers plus large que le lobe latéral- supérieur, divisée en deux parties inégales, la plus haute in- terne. Lobe latéral-supérieur large, obtus, pourvu de pointes irrégulières, dont trois terminales plus grandes. Selle latérale d'un tiers plus étroite que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux feuilles inégales , la plus grande en dedans. Lobe la- téral-inférieur la moitié du lobe latéral-supérieur, irrégulier et muni de pointes. Selle auxiliaire trilobée; le lobe auxiliaire est simplement en pointe et se confond souvent avec deux au- tres pomtes dépendantes des selles qui le circonserivent. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dor- sal, coupe la pointe du lobe latéral-supérieur, mais passe bien au-dessous des autres. Observations. Très-jeune, il est facile de confondre cette espèce avec l'A. radians, ses côtes étant alors peu flexueuses, mais elles le deviennent de plus en plus jusqu'au diamètre de EM PALÉONTOLOGIE ÉRANCAISE. cent vingt à cent trente millimètres où ces côtes s’atténuent et Ja coquille devient presque lisse, 11 y a beaucoup de variétés dans cette espèce, mais celles dont les côtes sont moins flexueu- ses sont représentées dans la planche 57. Quelquefois les côtes sont coudées comme dans l'A. serpentinus, au lieu où se trouve le sillon de PA. bifrons. Rapports et différences. Cette espèce fait le passage entre les À. serpentinus et bifrons. Elle ressemble à la première par ses côtes flexueuses , tout en s’en distinguant par son dos non en biseau et pourvu de légers sillons latéralement à la quille, par ses tours non tronqués au pourtour de l’ombilic , par sa bouche plus obtuse, et enfin par un lobe de moins de chaque côté, sans compter des différences énormes dans les détails. Plus voisine de l’A. bifrons par son dos et ses lobes, elle s'en distingue par le manque de sillon latéral sur le mi- lieu de la largeur des tours, et par beaucoup d’autres légers caractères. Localité. Elle caractérise les couches du lias supérieur, au- dessus de l’A. bifrons. Elle a été recueillie à Verrine, à Missé, à Doret, près de Thouars, à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), par MM. de Vielblanc, Garran et par moi; aux environs de Lyon (Rhône), par MM.Terver, de Villiers et Thiolliers ; à Fontenay (Vendée), par moi; à Chevillé (Sarthe), par M. Marcçais; aux environs de Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau; à Fon- taine-Étoupe-Four, à Clinchamp, à Curey (Calvados), par M. Deslonchamps et par moi; aux environs de Mende (Lo- zère), par M. Renaux ; à Uhrwiller et à Bouxviller (Bas- Rhin), par MM. Engelhardt et Gresly ; aux environs de Be- sançon (Doubs), par MM. Gevril, Agassiz et Godet. On le trouve en Angleterre, à Withby. Histoire. Cette espèce, prise pour VA. serpentinus de Schlotheim par Zieten , a été figurée sous ce nom, C’est évi-- TERRAINS SURASSIQUES. 220 demmeént une espèce distincte, comme je lai démontré; aussi ai-je été forcé d'appliquer à l’espèce une dénomination nouvelle. Explication des figures. PI. 57, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La mème, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie deux fois. Dessinée par moi. N° 72, AmMonites MassEAnuUs, d'Orbigny. PI. 58. À. testà compressä, acutè carinatä; anfractibus compressis, lateribus subcomplanatis, transversim costatis, externè obliqué plicatis; costis rectis, interruptis ; dorso acuto, ca- rinato; aperturä compressä, oblongä; septis lateribus 6-lobatis. | Pimensions. Diamètre, 61 pi — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier four és 25 ; recouvrement des sn épaisseur du dernier tour -£ ; largeur de l’ombilic -£.. Coquille comprimée, ee fortement carénée et pour: vue d’une quille saillante, ornée en travers de côtes peu sail- lantes, espacées, droites, occupant les deux tiers internes des 108) tours ; remplacées en dehors par des plis obliques assez rap- prochés, au nombre de deux à quatre par côtes. Dos tranchant, pourvu d’une quille saillante élevée. Spire composée de tours comprimés, à peine convexes, en biseau obtus au pourtour de l’ombilic. Bouche très-oblongue, comprimée, en biseau en avant et en arrière. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en six lobes formés de parties presque paires. Lobe dorsal la moitié moins long et moins large que Îe lobe latéral-supérieur, orné de trois branches de chaque côté. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, com- I. 29 226 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. posée de six feuilles en trèfle, très-inégales, les trois internes les plus grandes. Lobe latéral-supérieur très-élargi à son ex- trémité en deux énormes branches très-ramifiées, chacune for- mée de larges rameaux. Selle latérale à peu près identique à la selle dorsale. Lobe latéral-inférieur bien plus petit et moins compliqué que le lobe latéral-supérieur, tout en ayant la même forme générale. Les quatre lobes auxiliaires sont très- obliques, et vont en décroissant du premier au dernier. La ligne du rayon central coupe le tiers inférieur des quatre pre- miers lobes, mais passe au-dessus des deux derniers. Rapports et différences. Cette espèce montre des rapports de groupe avec toutes les espèces des FALCATr, tout en s’en distinguant par plusieurs caractères, par ses côtes simples et ses plis extérieurs, et surtout par ses lobes très-ramifiés et réellement exceptionnels. C'est un des jolis types du groupe. Localité. Elie appartient aux couches moyennes du lias, un peu au-dessus de la Gryphæa arcuata. Elle a été recueillie par M. Massé, dans la vailée de Saint-Pierre, près de Saint- Amarid (Cher), dans les argiles du lias provenant du creuse- ment d'un puits. Elle y parait rare. Explication des fiqures. PI. 58, fig. {. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de*la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie, dessinée par moi. N° 73. AMMONITES RADIANS, Schlotheim. » PI. 59. Nautilus radians, Remecke, 1818, Nautiles et Argon., p. 71, n° 17, fig. 39, 40. Ammoniles radians, Schlotheim, 1820, Die petref,, p. 78, n° 34, TERRAINS JURASSIQUES. 227 A. striatulus, Sow., 1823, Min. conch., t. V, p. 23, pl. 421, fig. 1. A. radians, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 112, n° 23. x A. striatulus, Plill., 1829, York., p. 458, n° 34. À. radians, Zieten, 1830, Wurtemb., p. 5, pl. 4, fig. 3. A. gracilis, Munster, Zieten, 1830, Wurtemb., p. 8, pl. VII, fig. 8. A. lineatus, Zieten, 1830, Wurtemb., p. 12, pl. IX, fig. 7. A. striatulus, Zieten, 1830, Wurtemb., p. 19, t. XIV, fig. 6. A. radians, Roemer, 14835, p. 185, n° 11. Idem, Bronn., 1837, Lethea geog., pl. XXI, fig. 5, p. 424, n° 5. À. testà compressä, carinatâ; anfractibus compressis ; la- teribus convexiusculis interné non truncatis, transversim costatis; costis œqualibus, simplicibus, fleæuosis ; dorso acutlo, carinato; carinà elevatà ; aperturâ compressä, an- ticé acutâ; septis lateribus k-lobatis. Dimensions. Diamètre, 128 mill.—Par rapport au diamètre: largeur du dernier tour -?-:; recouvrement des tours +; épaisseur du dernier tour 7 ; largeur de l’ombilic Coquille comprimée, discoïdale, fortement carénée et pourvue d’une quille saillante, ornée en travers de 54% à 9% côtes simples, légèrement flexueuses, sans former de coude, mais infléchies en avant vers la région dorsale et s'étendant jusqu’à la quille. Dos tranchant, pourvu d’une quille sail- Jante, élevée, étroite. Spire composée de tours comprimés, 40 100° légèrement convexes sur les côtés, en biseau aigu au pourtour de l’ombilic, dont le dernier a les 22 du diamètre. Le dernier 100 tour recouvre l’avant-dernier des <= du diamètre. Bouche 228 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. comprimée, allongée, peu convexe sur les côtés, en biseau, en ayant et en arrière. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté, en deux lobes complets et quelques autres irré- guliers formés de parties impaires. Lobe dorsal plus étroit et beaucoup plus court que le lobe latéral-supérieur, orné de chaque côté de quatre digitations, dont Ja derniere est ornée de pointes. Selle dorsale aussi large que le lobe la- téral-supérieur, divisée en deux branches très-inégales, la plus grande interne, séparées par un lobe accessoire assez grand, mais d'un tiers ou de la moitié plus petit que le lobe latéral-inférieur. Les deux branches sont irrégulière- ment partagées. Lobe latéral-supérieur élargi, orné de cha- que côté de cinq branches courtes, dont les trois dernières seulement plus grandes; la branche médiane à trois ou quatre digitations de chaque côté. Selle latérale d’un tiers moins large que le lobe latéral-supérieur, quelquefois peu feston- née. Lobe latéral-inférieur irrégulier , pourvu de quatre branches externes courtes. On remarque de plus, suivant les individus, deux on trois lobes auxiliaires, irréguliers , très- courts, Le rayon central, en partant du lobe dorsal, coupe l'extrémité du lobe latéral-supérieur, mais passe bien au-des- sous des autres. Observations. Jeune , jusqu’au diamètre de 4 à 5 milli- mètres, cette coquille est lisse, à dos rond; elle prend ensuite sa carène, mais reste telle jusqu'au diamètre de 10 millimètres. Les côtes se marquent particulièrement sur la région dorsale, et ensuite partout. Au diamètre de 24 millimètres, elles sont déjà au nombre de 40 environ ; au diamètre de 43 millimètres, elles sont au nombre de 54; au diamètre de 70 millimètres, on en compte 70 environ, et au diamètre de 128 millimètres, il y en à 94. Ainsi le nombre des côtes serait toujours en raison du diamètre. Le dernier tour, dans l'individu le plus grand - TERRAINS JURASSIQUES. 229 que je connaisse, montre des côtes plus rapprochées et moins élevées; on pourrait même croire qu’elles s’atténuent jusqu’à laisser l'adulte presque lisse. Rapports et différences. Très-voisine de VA. serpentinus par sa forme et par ses côtes, cette espèce s’en distingue par ses tours moins larges, par ses côtes seulement flexueuses et non coudées, par ses tours convexes latéralement, et non tronqués du côté interne, par son lobe accessoire bien moins grand à la selle dorsale, et enfin par beaucoup d’autres petits détails toujours constans sur des centaines d’échantillons, que j'ai été à portée de comparer. Localité. Elle caractérise les assises du lias supérieur d’une grande partie de laFrance. Elle a été recueillie aux environs de Lyon, par MM. Terver et Thioliers; à Saint-Julien de Cray, près de Charolles (Saône-et-Loire), par M. Raquin; àFontenay(Ven- dée), par moi; à Milhau et à Clapier (Aveyron), par M. Braun et par moi; à Besançon (Doubs), par M. Gevril; à Chalezeuil, par M. Chassy; à Saint-Maixent et à Niort (Deux-Sèvres), par MM. Garran, Baugier et par moi; à Chevillé (Sarthe), par M. Marçais; à Ubhrwiller, à Mulhausen, à Gundershoffen (Bas- Rhin), par M. Engelhardt; à Durban, près de Tuchant (Aude), par M. Paillette; aux environs d'Aix (Bouches-du-Rhône), par M. Coquand ; à Amayé-sur-Orne, à Curcy (Calvados), par M. Deslongchamps et par moi; à Gevercy (Côte-d'Or), par M. Nodot ; aux environs de Saint-Rambert (Ain), par M. Sau— vaneau; à Nancy (Meurthe), par M. Guibal; à Mende (Lo- zère), par M. Renaux. On la trouve encore à Heinongen (Wurtemberg). Histoire. Remecke, en 1818, décrivit et figura pour la première fois cette espèce sous le nom de Nautilus ra- dians, dont Schlotheim, en 4820, fit l'A. radians. Trois ans après, Sowerby lui imposa la dénomination de Striatulus, 290 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. conservée par Phillips et par les autres géologues anglais. Pour M. Zieten, il figure des variétés d'âge de la même espèce sous les noms de Radians, de Gracilis, de Lineatus et de Striatulus. Le nom de Radians ayant été imposé le premier, _ j'y reviens pour lespèce qui m'occupe. Explication des figures. PI. 59, fig. 1. Coquille adulte, vue de côté. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie trois fois. Dessinée par moi. N°74. Ammoxires LEvEsQuE1, d'Orbigny. V6 00 So le tous num d'A solar PL Ammonites solaris, Zieten, 1830. Wurt., p. 19, pl. XIV, fig. 7. A. test compressä , subcarinatä ; anfractibus compres- siusculis, lateribus convexis, transversim costatis: costis æqualibus, simplicibus, subrectis ; dorso truncato, sub- carinato; aperturû compressä, anticè truncatà ; septis lateribus trilobatis. Dimensions. Diamètre 87 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour 2% ; recouvrement des tours 100 ? FIFÉZ NA 65; épaisseur du dernier tour <= ; largeur de l'ombilic # 1007? 100° Coquille comprimée , discoïdale, à peme carénée, ornée en travers d’une cinquantaine de côtes simples, droites, à peine infléchies en avant à leur côté externe, où elles s’effacent loin de la carène. Dos très-obtus, presque tronqué, pourvu d’une petite quille à peine saillante. Spire composée de tours peu comprimés, obtuset arrondis en dehors et en dedans. Bouche comprimée sur les côtés, obtuse en avant. Cloisons symétri- . ques, découpées de chaque côté, en trois lobes formés de par- ties impaires. Lobe dorsal beaucoup plus large et un peu TERRAINS JURASSIQUES, 291 moins long que le lobe latéral-supérieur, ‘orné de chaque côté de trois branches aiguës, croissant des supérieures aux inférieures. Selle dorsale trois fois aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux parties inégales , la plus grande en dedans. Lobe latéral-supérieur oblique, très- étroit, pourvu de chaque côté de deux branches, l'inférieure très-grande, indépendamment de la branche terminale. Selle latérale trois fois aussi large que le lobe latéral-supérieur, très- inégalement partagé par un lobe accessoire oblique, le côté externe deux fois aussi large que l'externe. Lobe latéral- inférieur très-oblique, très-irrégulier et conique. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe l'extrémité du lobe latéral-supérieur, mais passe bien au dessous du dernier lobe. Rapports et différences. Cette espèce est, par ses côtes et sa forme générale, très-voisine de l'A. radians ; mais elle s’en distingue très-nettement par ses côtes moins flexueuses, effa- cées loin de la carène, par son ombilic plus large, par son dos obtus et non en biseau, par sa bouche obtuse en avant; enfin par un dernier caractère sans réplique, celui de lobes très- diférens. Localité. Elle caractérise le lias supérieur. Elle a été re- cueillie aux environs de Charolles (Saône-et-Loire), par M. Raquin, à Briarne (Jura), par M. Nodot ; à Gundershoffen, à Mulhausen (Bas-Rhin), par M. Engelhardt. Histoire. Zieten, en rapportant à tort cette espèce à une ammonite du terrain oxfordien, figurée par M. Phillips sous le nom d'A. solaris, lui a donné le même nom. J’ai reconnu qu’elle en difière essentiellement, et j’ai dû lui imposer une dénomination nouvelle. C’est à tort aussi que MM. Braunn et Roemer la rapportent à l’A. radians, très-distincte de celle-ci par les côtes et les lobes. 292 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Explication des figures. PI. 69, fig. 4. Coquille de gran deur naturelle, vue de côté. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison, grossie trois fois. Dessinée par moi. Fig. #. Jeune individu. De grandeur naturelle. N° 75. AMMONITES ACTÆON, d’Orbigny. PI. 61, fig. 1-3. À. testà compressä, carinatà ; anfractibus compressis, lateri- bus convexiusculis, transversim 30-costatis ; costis æqua- libus, simplicibus, rectis, externé evanescentibus ; dorso acuto; aperturû oblengä, anticè angulatä; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre 37 mill.— Par rapport au dame : recouvrement du dernier tour largeur du dernier tour À épaisseur du dernier tour : US does largeur de l’ombilic =: 100° Coquille comprimée, discoïdale, légèrement carénée, sans quille, ornée en travers, par tour, de trente côtes simples, éga- les, peu élevées, droites, atténuées et même nulles sur la par- tie déclive du dos. Dos anguleux sans quille (au moins dans le moule). Spire formée de tours comprimés , légèrement con vexes sur le côté, en biseau des deux côtés. Bouche ovale, comprimée, anguleuse en avant. Cloisons symétriques, décou- pées de chaque côté en trois lobes formés de parties impai- res. Lobe dorsal aussi long et aussi large que le lobe latéral— supérieur, orné de trois pointes obtuses simples. Selle dorsale oblique, le double de largeur du lobe latéral-supérieur, fes- lonnée sur ses bords, et peu partagée en deux parties mégales par un très-court lobe accessoire. Lobe latéral-supérieur pourvu de cinq branches, dont une terminale et deux de chaque côté. Selle latérale oblique, son côté le plus haut en dedans; TERRAINS JURASSIQUES. 233 elle est fortement festonnée. Lobe latéral-inférieur très-court, très-petit, muni de trois pointes obtuses. On remarque de plus un ou deux petits lobes auxiliaires pourvus d’une seule digi- tation. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, vient à peine toucher l'extrémité du lobe laté- ral-supérieur, et passe à une très-grande distance au-dessous des autres. Observations. Cette espèce n’est lisse que jusqu’au diamé- tre de deux à trois millimètres ; au diamètre de huit millimè- tres, elle a déjà vingt-neuf côtes, nombre qu’elle doit toujours avoir. [l en résulte que les jeunes ont les côtes bien plus serrées que les adultes. Rapports et différences. Elle est, par tous ses caractères ex- térieurs, très-voisine de lA. ægion; mais lorsqu'on compare les lobes ; il est impossible de ne pas les séparer entièrement. Elle est voisine aussi de l’A. thouarsensis, tout en s’en dis- tinguant par ses lobes et par ses tours plus étroits. Localité. Elle caractérise le lias moyen au-dessus de la Gryphæa arcuata. Elle a été recueillie aux Coutards et dans la vallée de Saint-Pierre, près de Saint-Amand (Cher), par MM. Bouillon-Boblaye, de Valdan, Massé, de Coynart, Mauge- nest et par moi (commune); aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Guibal; à Chevigny, près de Semur (Côte-d'Or), par M. Nodot. Explication des figures. PI. 61, fig. 1. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. De ma collection. Fig. 2. La mème, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie huit fois. Dessinée par moi. I. 21 25/ PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 76. AMMONITES ÆGION, d'Orbigny. PI. 61, fig. k-6. À. testà compressä, carinatà; anfractibus compressis, late- ribus convexiusculis, transversim 22-costatis ; costis inæ- qualibus, simplicibus, externè curvatis ; dorso acuts; aperturà ovali, anticè angulatà ; septis lateribus 4-lobatis. Dimensions. Diamètre, 30 mill.—Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour -*; recouvrement des tours 100 ) épaisseur du dernier tour , ; largeur de l’ombilic <£ 100) 100° Aa TE 100 ) Coquille comprimée, discoïdale, carénée, ornée en travers de vingt-deux à vingt-huit côtes simples, inégales, à peine sail- lantes, droites, courbées en avant sur la partie déclive du dos. Dos anguleux , sans quille. Spire formée de tours comprimés à peine cenvexes sur les côtés, en biseau en avant et en arrière. Bouche comprimée, ovale, formant un angle obtus en avant. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en quatre lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi large et beaucoup plus court que le lobe latéral-supérieur, formé d’une seule branche de chaque côté et de quelques pointes obtuses. Selle dorsale trois fois aussi large que le lobe laté- ral-supérieur, divisée en deux parties festonnées, peu inégales. Lobe latéral-supérieur très-long , très-étroit, grêle, terminé par trois branches inégales, une médiane et deux latérales. Selle latérale d’un tiers moins grande que la selle dorsale, un peu oblique et partagée en deux parties presque égales. Lobe latéral-inférieur la moitié du lobe latéral-supérieur. Il n’y à plus ensuite qu’une ou deux pointes émoussées. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe l'extrémité de deux branches du lobe latéral-supérieur, gt passe bien au-dessous des autres, TERRAINS JURASSIQUES,. 235 Rapports et différences. Avec tous les caractères extérieurs de l’espèce précédente pour les côtes, la compression, etc. , cette espèce s’en distingue pourtant si nettement par ses lobes, que je n’ai pas cru devoir les réunir ; en effet, les lobes sont bien plus longs et de toute autre forme, n’ayant que trois ou quatre branches terminales. Localité. Cette jolie espèce a été découverte par M. de Val- dan, aux Coutards, près de Sant-Amand (Cher), dans les marnes de la partie moyenne du lias. Elle y est rare. Explication des figures. PI. 61, fig. 4. Coquille de gran- deur naturelle, vue de côté. De ma collection. Fig. 5. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 6. Une cloison grossie huit fois. Dessinée par moi. N° 77. AMMONITES PRIMORDIALIS, Schlotheim. PI. 62. Nautilus comptus, Remecke, 1818. Naut. et Argon., n° 8, p. 57, pl 1, fig. 5-6? Nautilus meandrus, Reinecke, 1818, Naut. et Argon., n°2, p. 56, pl. 1, fig. 3-4? Ammonites primordialis, Schloth., 1820, Die petref., n° 7, p. 65. A. primordialis, Zieten, 1830, Wurtemb., t. IV, fig. k, p- 5. A. comptus, Haan, 1825, Amm. et Gon., p. 142, n° 94. À. test compressä, angulatà ; anfractibus compressis, late- ribus convexiusculis, interné non truncatis, transversim undato=striatis ; striis inœqualibus, flexuosis, internè fascicularibus ; dorso acuto, cultrato ; aperturä compres- sû, sagitlatà, anticè acutà ; septis lateribus 6-lobatis. Dimensions. Diamètre 110 mill. — Par rapport au dia- 256 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. mètre : largeur du dernier tour 5 ; recouvrement du dernier tour Z£ ; épaisseur du dernier tour =£ ; largeur de l’om- bilic =. Coquille comprimée, discoïdale, fortement carénée, mais sans quille, ornée, en travers, de nombreuses stries très- inégales, très-flexueuses, réunies au pourtour de l'ombilic, en faisceaux par sillons assez marqués. Dos tranchant, sans quille, simplement en biseau aigu. Spire composée de tours comprimés, aplatis ou légèrement convexes sur les côtés, lEnense un méplat oblique au pourtour del’ombilic. Le dernier tour a #*. Bouche comprimée, en fer de flèche, assez aigu en avant et en arrière. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en six lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus large et plus courtque le lobe latéral-supérieur, orné de chaque côté de deux grandes branches, dont l’inférieure a deux ra- meaux. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux rameaux inégaux, dont le plus haut et le plus étroit est en dedans. Lobe latéral-supérieur long, étroit, orné de trois branches de chaque côté, indépendamment de la bran- che terminale. Selle latérale aussi large que le lobe latéral- supérieur, partagée en deux parties égales. Lobe latéral-infé- rieur beaucoup plus étroit et plus court que le lobe latéral supérieur, à peu près de même forme. Il y a de plus quatre lobes accessoires, dont le dernier est petit et très-séparé des autres. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe l'extrémité du lobe latéral-supérieur et passe au- dessous des autres. Observations. Au diamètre de quatre à cinq mile. cette espèce a le dos rond, et l’on n’y voit aucun indice de ca- rène; la coquille alors est entièrement lisse, les stries et le dos tranchant, paraissent peu à peu ensuite; mais avec les stries se montrent les sillons du pourtour de l’ombilic. Chez les indi- NOPCSP TC CT TERRAINS JURASSIQUES. 257 vidus très-vieux, les stries s'atténuent , et je crois que l'espèce finit par être entièrement lisse, tout en conservant le dos un peu tranchant. Le moule est lisse. Rapports et différences. Par son dos tranchant, par ses stries flexueuses, cette espèce se rapproche beaucoup de V4. radians; mais elle s’en distingue nettement par son manque de quille sur la carène, par ses stries plus serrées, réunies en faisceaux au pourtour de l'ombilic, par son méplat au pourtour de l’ombilie, par son ombilic moins large et par des lobes plus nombreux. Plus voisine encore de l’A. aalensis, par ses fais— ceaux et son méplat, elle en diffère par ses stries au lieu de côtes, et par six lobes au lieu de trois. J’aï eu sous les yeux plus de 500 exemplaires de cette espèce. Histoire. Sous le nom de Nautilus comptus et meandrus, Reinecke a peut-être figuré le jeune âge de cette espèce, sans qu’on puisse en avoir la certitude : aussi j'ai donné ces synony- mies avecquelques doutes, car ce pourraient bien être des jeunes de quelques autres espèces voisines. C’est, dans tous les cas, VA. primordialis de Schlotheim décrit en 820, nom que je conserve, tout en pouvant croire que l'A. carinatus de Bru- guière estle même; mais cet auteur le décrivant comme lisse, il n'est pas impossible que ce soit une autre espèce, et jaime mieux m'abstenir de les réunir. M. de Haan y rapporte à tort l'A. ellipticus de Sowerby, qui en est distincte. M. Roemer se trompe aussi lorsqu'il croit que les À. Murchisonæ et opalinus doivent y être réunis. J’espère prouver le contraire aux des- criptions de ces espèces. M. Bronn y rapporte aussi à tort l'Opalinus. Localité. Cette espèce caractérise le lias supérieur dans la même zone que l’A. bifrons. Elle a été recueillie à Gunders— hoffen, à Uhrviller (Bas-Rhin), par M. Engelhardt; à Saint Maixent (Deux-Sèvres), par moi; aux environs de Besançon 238 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. (Doubs), par M. Nodot ; à Fontenay (Vendée), par moi; à Cha- rolles (Haute-Saône), par M. Raquin. Explication des figures. PI. 62, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle, vue de côté. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côte de la bouche. Fig. 3. Jeune âge. De grandeur naturelle. Fig. 4. Une cloison grossie. Dessinée par moi. N° 78. AMMONITES AALENSIS, Zieten. PI. 63. Sous le nom d'A. candidus. Ammonites aalensis, Zieten, 1830, Wurt., pl. xx VII, fig. 3. À. testà compressä, angulatà ; anfractibus compressis, late- ribus convexiusculis, internè angulatis, transversim un- dato costatis, costis inœqualibus, flexuosis, internè sub- fascicularibus; dorso acuto, cultrato ; aperturà compressä, sagillatà, anticè acutà; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre chez les plus grands, 410 mill. — Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour 30 à + ; recouvrement du dernier tour =; épaisseur du dernier tour -7 ; largeur de l’ombilic 30 à 2. Coquille comprimée, discoïdale , très-comprimée , sans quille, ornée en travers, chez les individus de soïxante-cinq millimètres de diamètre, de quarante-deux côtes inégales très- flexueuses, élevées, les unes simples, les autres bifurquées à leur base, et alors plus grosses que les autres près de l’om- bilic. Dos tranchant. Spire composée de tours compri- més, aplatis sur les côtes, en méplat concave au pourtour de l'ombilic; le dernier tour a les 30 à = du diamètre. Bouche très-comprimée, en fer de lance, renflée sur les côtés. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en trois lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus large et plus court que le lobe latéral-supérieur, orné de trois branches de chaque côté, TERRAINS JURASSIQUES. 239 dont les deux inférieures les plus longues. Selle dorsale divi- sée en deux feuilles, le côté interne le plus grand. Lobe laté— ral-supérieur oblong, orné de cinq digitations de chaque côté et d’une branche terminale à cinq pointes. Selle latérale plus étroite, mais analogue à la selle dorsale. Les deux autres lobes très-obliques, très-irréguliers. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe l'extrémité du lobe latéral-supérieur, et touche les pointes latérales des bran- ches du même lobe, en passant bien au-dessous des autres. Observations. Il est peu d’espèces aussi variables que celle-ci, tant sous le rapport de ses ornemens extérieurs que pour sa forme. J'en ai sous les yeux plus de cinq cents individus, pour- vus absolument des mêmes lobes, mais très-différens par leurs caractères. Jusqu'au diamètre de cinq millimètres, elle est en- tièrement lisse, à dos rond. Son dos reste le même, les côtes latérales commencent à paraitre, ainsi que la carène; mais les côtes, plus ou moins rares, sont inégales ou égales : les pre- mières sont très-communes, les autres rares et exceptionnelles. Souvent, au diamètre de vingt millimètres, les côtes déjà s’ef- facent, tandis qu’elles restent, chez d’autres individus, jusqu’à quatre-vingts millimètres ; mais elles finissent toujours par dis- paraître. Le plus ordinairement il y a de grosses côtes bifur- quées, mais aussi ces côtes sont simples ; alors les tours sont moins larges à proportion du diamètre, et plus épais. Quelque- fois encore il y a des côtes espacées entre lesquelles sont des stries, comme dans VA. primordialis, avec laquelle on peut alors la confondre. Rapports et différences. On ne peut plus voisine de l'A. primordialis par sa forme et par ses ornemens extérieurs, par- fois presque identiques, on la distingue le plus souvent par ses côtes au lieu de stries, par son enroulement plus dégagé, à om- bilic plus large; mais lorsqu'elle est ornée de petites stries, 2/0 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. avec les côtes, les lobes seuls invariables et toujours caracté- ristiques peuvent les distinguer. Localité. Elle caractérise le lias supérieur du nord-est de la France. Elle a été recueillie à Gundershoffen, à Uhrviller (Bas-Rhin), par M. Engelhardt; à Saint-Quintin (Isère), par M. Gros; aux environs de Saint-Rambert (Ain), par M. Sau- vaneau. Partout où elle se trouve elle est des plus abondantes. Explication des figures. PI. 68, fig. 1. Coquille adulte de grandeur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune de la variété la plus commune. Fig. 4. Une cloison grossie quatre fois. Dessinée par moi. N° 79. AMMONITES CAPROTINUS, d’Orbigny. PI. 64, fig. 1-2. À. tesiä compressä, carinatà ; anfractibus angustatis, in- flatis ; lateribus costatis ; costis LG, arcuatis, externé tu- berculatis : dorso convexo, bicanaliculato; apertur& de- press. Dimensions. Diamètre 1906 miil. — Par rapport au diamé- tre : largeur du dernier tour 5, ; recouvrement des tours =: ; 100 ) 1007 épaisseur du dernier tour -# ; largeur de l’ombilie Coquille discoïdale, comprimée dans son ensemble, caré- née, ornée en travers par tour de quarante-six côtes simples, élevées, interrompues en dedans et en dehors, arquées et or- nées en dehors, très-loin de la carène, d’un tubercule aigu. Dos large, obtus, pourvu d’une quille médiane large, accom- pagnée d’un sillon de chaque côté. Spire composée de tours irès-étroits. Bouche arrondie. Cloisons? Rapports et différences. Cette espèce, par ses tours étroits, TERRAINS JURASSIQUES. 241 est voisine en même temps des À. Bonnardii et Conybeari, mais elle se distingue de la première par ses tours plus étroits et plus épais, de la seconde par ses tours épais et ses tuber— cules. Localité. M. le professeur Agassiz me l’a communiquée avec cette simple indication : Calcaire à gryphées de Lorraine, Elle vient sans doute des environs de Metz. Explication des figures. PI. 6%, fig. 4. Individu réduit. De la collection du musée de Neuchâtel. Fig. 2. Le mème, vu du côté de la bouche. N° 80. AMMONITES OPHIOIDES, d'Orbigny. PI. 64, fig. 3-5. À. testà compressä, oblusé carinatä ; anfractibus subqua- dratis, lateribus 58-costatis; costis arcuatis, simplicibus, externè evanescentibus, dorso lato, subcarinato ; aperturä subquadratà ; septis 3-lobatis. ï Dimensions. Diamètre 29 mill.—Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour 2? ; recouvrement des tours =; 100) 100 ? épaisseur du dernier tour #5; largeur de l'ombilic 7. Coquille comprimée, discoïdale, obtusément carénée, or- née, en travers, par tour, de 57 côles simples, arquées, pre- nant du pourtour de l’ombilic, et s’effaçant sur les côtés du dos. Dos très-obtus, pourvu néanmoins sur la ligne médiane d’une quille peu sallante, large, circonscrite de chaque côté d’un léger sillon. Spire composée de tours carrés, aussi Jarges que hauts, à angles très-émoussés. Bouche un peu qua- drangulaire. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en trois lobes formés de parties impaires. Lcbe dorsal plus large et infiniment plus long que le lobe latéral-supérieur, orné de chaque côté d’une branche et de plusieurs digitations I. 22 2/2 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. simples. Selle dorsale deux fois aussi large que le lobe laté- ral-supérieur, divisée en trois festons obtus. Lobe latéral-su— périeur étroit, terminé par trois pointes inégales dont une mé- diane. Selle latérale plus haute et d’un üers plus étroite que Ja selle dorsale, terminée par deux festons inégaux. Lobe la- téral-inférieur d’un tiers plus petit que le lobe latéral-supé- rieur terminé par deux pointes dont une longue et une courte, le lobe auxiliaire très-petit. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, passe à une grande dis- tance au-dessous de tous les lobes. Rapports et différences. Cette espèce, se rapproche, par sa forme extérieure, de VA. liasicus, mais elle s’en distingue complètement par les lobes, dernier caractère qui rappelle la forme des À. Conubeari et Kridion, tout en différant par sa carène courte et par ses lobes formés de parties impaires. Localité. Elle caractérise les couches inférieures du lias au niveau de la Gryphæa arcuata. Elle a été recueillie par KT. Pouillon Boblaye à Augy-sur-Aubois, près de Saint- Amand (Cher), dans la tranchée du canal. Elle y parait très- rare. Hæplicaiion des figures. PI. 64, fig. 3. Coquille de gran-- deur naturelle. Be ma collection. _ Fig. 4. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 5. Une cloison grossie, dessinée par moi. N° 81. AMMONITES PLANICOSTA, SOWerby. PI. 65. Lister, 1678, An. Angl., pl. 6, f. 4? Knorr, vol. LE, t. 1, f. 5. Amimonites planicosta, Sowerby, 181%, Min. conch., t. 4, p. 167, pl. 73. TERRAINS JURASSIQUES. 215 4. capricornus, Schlotheim, 1820, Petref., p. T1, ne 18. A. laxicosta, Lamarck, 1822, An. sans vert., t. 1 p. 658, n° 5?? À. planicosta, Young et Bird. 1822, pl. 13, f. 6. Planites planicostatus, Haan, 1825, tue Heat D 02 n° 26. A. planicosta, Voltz, 1830, Jahrb., p. 272 A. capricornus, Zieten, 1830, Wurt., p. 6, pl. 4, f.S. Idem, Hartmann, 1830, Wurt., p. 19. Idem, Munster, p. 83. Idem, Rœmer, 1835, p. 199, n° 93. À. planicosta, Devigne, 1835, Jabrb., p. 735. 119 Idem; Bronn, 1857, Leth., pl. XXIH, fig. 1, p. #40, n° 19. A. testà discoideä; anfractibus exposilis, depressis, laleri- bus dorsoque rotunaatis, costatis; costis 20 vel 25 sim— plicibus, distantibus, in dorsum continuis, incrassatis; aperturä orbiculatà, vel depressä ; sepiis lateribus 3— lobatis. Dimensions. Diamètre 400 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour 7 ; du der- nier ou +; épaisseur du dernier tour 7, ; largeur de l'om- ro bilic 47. Coquille discoïdale, épaisse, non carénée, ornée, en tra- vers, par tour, de 20 à 25 côtes élevées, droites, qui passent sur le dos et deviennent plus épaisses dans cet endroit. Dos large, arrondi. Spire composée de tours aussi larges que hauts, ronds ou pre carrés , à he ji auues dont le dernier a les carrée, échancrée par le retour da la spire. Chan symé- triques, découpées de chaque côté en trois selles et trois lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal le double plus large 2h PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. et un peu plus long que le lobe latéral-supérieur, orné, de chaque côté, de cinq branches dont les deux inférieures seules ramifiées. Selle dorsale le double de largeur du lobe laté- ral-supérieur, divisée en deux feuilles très-inégales dont l’ex- terne est la plus large. Lobe latéral-supérieur étroit, oblique, terminé par une branche à trois pointes. Selle latérale courte, à trois feuilles festonnées. Lobe latéral-inférieur la moitié du lobe latéral-supérieur, terminé par trois digitations simples. Le lobe accessoire est court et n’a que deux pointes. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, passe bien au-dessous de tous les autres lobes. Observations. Jusqu'au diamètre de trois à cinq millim., la coquille est entièrement lisse, à dos rond; les côtes naissent ensuite ; elles augmentent graduellement et restent très long-temps au même nombre. J'ai néanmoins acquis la certitude qu’au diamètre de douze à quinze centimètres, les côtes s’atténuent et disparaissent entièrement, la coquille re- devenant lisse alors comme dans le jeune âge. J’ai remarqué que des individus étaient plus ou moins épais, que les côtes sont plus ou moins grosses, simplement aplaties sur le dos, d'autre fois presque costulées. Ces côtes presque toujours droites sont aussi inclinées en avant et forment dans ce cas comme des chevrons sur le dos. Rapports et différences. Cette espèce peut être facilement confondue avec l'A. Dudressieri, dont elle a les côtes élargies sur le dos, mais elle s’en distingue par le manque des pointes latérales de ses côtes et par son lobe Jatéral-supérieur formé de parties impaires au lieu d’être formé par des parties paires. Localité. Cette espèce caractérise le lias moyen, bien au- dessus de la Gryphæa arcuata, toujours avec l'A. margari- tatus. À Vieux-Pont, à Landes, à Fontaine-Étoupe-Four, par M. Deslonchamps et par moi ; à Mulhausen, à Uhrwiller (Bas - TERRAINS JURASSIQUES. 2/5 Rhin), par M. Engelhardt; aux environs de Semur, à Pouilly (Côte-d'Or), par M. Nodot et par moi; à Nancy (Meurthe), par M. Guibal ; à Metz (Moselle), par M. Hollandre ; à Saint-Ram- bert (Ain), par M. Sauvanau ; à Chalezeuil, par M. Chassy; aux environs de Lyon, par MM. Thiollière et Terver ; àSaint-Amand (Cher), par moi; à Linay { Ardennes), par M. Buvignier ; à Breux (Meuse), par le mème ; à Schoeppan (Hanovre), par M. Rœmer ; aux environs de Bâle ; à Lyme-Regis(Angleterre). Histoire. Bien décrite et figurée dès 181% par Sowerby, elle a reçu de Schlotheim, en 1820, le nom de Capricornus. On a pris indifféremment les deux noms, mais il me parait impossible de ne pas préférer le plus ancien des deux , celui de planicosta. On lui a rapporté le laxicosta de Lamarck, qui, vu son gisement et sa taille, me parait être une variété de l’A. Mantellüi des terrains crétacés. Explication des figures. PI. 65, fig. 4. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie. Dessinée par moi. Fig. 4. Jeune âge, de grandeur naturelle, montrant le diamètre auquel il prend les côtes. N° 82. AMMONITES ENGELHARDTI, d'Orbigny. PI. 66. À. testâ compressû ; anfractibus compressis ; lateribus com- planatis, longitudinaliter costatis ; costis exiernè ap- proximatis ; dorso obtuso, lævigato ; aperturà oblongä, compressà, anticè acutà. Dimensions. Diamètre 250 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour -%:; recouvrement des tours =; épaisseur du dernier tour 5; largeur de l’om- bilic 2 100° D 2/6 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Coquille très-comprimée, subcarénée, ornée, sur les côtés; de légères côtes longitudinales à peine saillantes, générale- ment plus serrées du côté du dos, et comme striées en travers dans leur intervalle lorsque le test existe. Dos.presque caréné, lisse, obtus, à côtés très-comprimés. Spire composée de tours très-comprimés, plus épais au pourtour de l'ombilic où ils sont coupés obliquement. Bouche très-comprimée, très-étroite, formant un angle aigu et émoussé en avant. Cloisons très- ramifiées, formées de lobes divisés en parties impaires. Je n'ai pu Îes apercevoir assez pour les dessiner et les décrire. apports et différences. Cette espèce ressemble beaucoup, par son enroulement, par ses tours comprimés, à l'A. marga- ritatus, tout en s'en distinguant par ses côtes longitudinales, le manque de eôtes transverses sur les côtés et de chevrons sur la carêne, et par ses tours plus embrassans. J'en ai vu un échan- tillon encore jeune. Fe me suis alors assuré qu’elle est de même à tous les âges et qu’elle n’est point une variété adulte de l’4: Mmarqgaruatus: Localité. Elle caractérise le lias moven de Selzhrunnen (Bas-Rhin), où M. Engelhardt l’a découverte. Explication des figures. PI. 66, fig. 1. Coquille réduite de moitié. De ma collection. Fig. 2. La mème, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Un morceau du test grossi. N° 83. AmmonitEs MaRGARITATUS, d'Orbigny. PI. 67 et 68. Cornu Ammonis, Bauhin, 4698, Histor. fontis., p.15, 20. Seba, Thes., v. IV, t. 107, f. 6, 10-13. KRnorr et Waleb, partie E, pl. a IE, f. 8. Langius, t. 25, f. 2. TERRAINS JURASSIQUES. 247 Amaltheus margaritatus, Montfort, 1808, Conch. syst., p. 90. Aimmonites acutus, Sow., 1813, Min. conch., t4,p, 54 pets t 1. Nautilus rotula, Renecke, 1818, Naut. et Arg., n°5, p. 56, t. 1, f. 9-10. Ammonites Stokesi, Sow., 1848, Mia. conch., 2, p. 205, pl. 191. Ammonites amaltheus, Schlotheim , 4820, Dic petref., p. 66, n° 9. A..amaltheus gibbosus, Schloth., 4820, Die petref. n°9 40. 7 A. Clevelandicus, Young et Bird, 1822, À geol. survey, pl. 13, f. 11. A.rotula,, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 406; n° 9. A. acutus, Haan, 1825, loc. cit., p.108, n° 42. À. amaltheus, Haan, 1825, loc. cit., p. 405, n°5. A. Clevelandicus, Phii., 1829, Yorck., pl. XIV, £ 6. A. amaltheus, Keferst, Cat., p.8, n°4. Idem, Zieten, 1830, Wurt., p. k, pl. &, f. 4. À. amaltheus gibbosus, Zieten, 1839, Wurt., p. k, pl. k, 1.2. | À. paradoæus, Stahl, Zieten, 1830, Wurt., p. 45, pl. XT, 1. 0. A. amaltheus, Rœmer, 1835, p. 188, n° 15. 2 Here | Bronn 18370 Le .t XXI (.12 D. k3k, n° 15. À. tesiû compressä, anfractibus compressis, lateribus con- vexiusculis, (ransversim costalis ; costis flexuosis-radian- tibus, carinam versùs evanidis ; dorso carinalo, crenulato; aperturû compresso-cordalà, anticè acutà, septis lateri- bus 6-lobalis. 248 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Dimensions. Grand diam. connu, 230 mill. ra saute. nd. tubereul. jeune. largeur du dernier tour #8. 5 Par rapport | °°" Lis : at at au diamètre) lCCouvrement des tours, 5 = , Q = + 18 épaisseur du dernier tour, -£ = largeur de l'ombilic, en De 6 Coquille très-comprimée, carénée, ornée, sur les côtés, de légères côtes transverses, d’abord droites en partant du pour- tour de l’ombilic, puis s'infléchissant en approchant du bord externe, où elles s'effacent entièrement. Dos caréné, étroit, pourvu, sur la partie saillante, d’un cordonnet formé de petits chevrons en relief dont la convexité est en avant. Spire com- posée de tours très-comprimés, plus épais au pourtour de Fombilie, et, de là, s’amineissant jusqu’au bord externe. Bou- che très-comprimée, étroite, formant un angle aigu dont les côtés sont convexes. Cloisons symétriques, découpées, de cha- que côté, en six lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi large, mais beaucoup moins long que le lobe latéral-su- périeur, orné, de chaque côté, de deux larges branches pour- vues de nombreuses digitations. Selle dorsale beaucoup plus large que le lobe latéral-supérieur , terminée par quatre très- grandes feuilles, chacune divisée en plusieurs folioles. Lobe latéral-supérieur pourvu de cinq branches dont les trois infé— rieures très-grandes, très-ramifiées. Selle latérale beaucoup moins grande que la selle dorsale, également terminée par cinq feuilles divisées. Les autres lobes et les autres selles vont “en diminuant de complication des plus externes aux plus in- ternes. La ligne du rayon central, en partant du lobe dorsal, coupe l'extrémité du lobe latéral-supérieur et de tous les autres. Observations. Le jeune àge de cette espèce offre des varia- tions nombreuses, tandis que l’âge adulte ne montre aucune différence, quand même il appartient à n’importe quelle va- TERRAINS JURASSIQUES. 2/9 riété. Pour bien les décrire, je diviserai d’abord ces variétés en trois : 4° la première, la plus simple, dépourvue de pointes latérales dans la jeunesse, et la plus commune, est entièrement lisse, à dos rond jusqu’au diamètre de 3 millimètres. Elle reste ensuite avec son dos rond, ses tours presque ronds, se compri- mant davantage ; elle se charge latéralement de côtes droites interrompues au tiers externe, mais ne commence à prendre les chevrons du dos qu’au diamètre de 17 millimètres. Les tours prennent peu à peu le nombre des lobes et la forme de l'adulte. 2° La seconde variété, presque aussi nom-— breuse que la première, est celle dont chaque côte est pourvue de pointes sur les côtés, à la moitié de la largeur des tours.Cette variété est lisse au diamètre de 2 millim. Elle commence aussitôt à prendre des côtes de plus en plus saillantes de cha- que côté, ses tours sont fortement déprimés, mais elle manque des chevrons du dos jusqu’au diamètre de 7 millimètres. C’est plus tard que ses tours s’élargissent de plus en plus, se com- priment à mesure que les pointes s’atténuent. Celles-ci dispa- raissent quelquefois assez promptement au diamètre de 20 millimètres, par exemple, tandis qu’elles se continuent sur d’autres échantillons jusqu'au diamètre de 35 millimètres. A l’instant où les pointes cessent, la coquille prend la forme des adultes. 3° Je considère comme une troisième variété des co- quilles peu nombreuses, où les pointes sont alternes ou de trois en trois sur les côtes. J’ai pu du reste m’assurer que ces trois variétés donnent toutes, dans l’âge adulte, une seule forme identique. Cas pathologique. M. Zieten, sous le nom d’A. paradoxus donne évidemment une déformation produite par une blessure. J'en figure une autre non moins remarquable, où les chevrons du dos se trouvent sur l’un des côtés (voyez pl. 68, fig. 6-8). Cet échantillon est d’autant plus précieux qu’il montre dans le 250 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. très-jeune âge l’instant où la blessure a lieu, où les côtes ont disparu d’un côté. Rapports et différences. Cette espèce, par les crénelures du dos, se rapproche surtout de l'A. Boblayei, tout en s’en distinguant par son dos plus aigu, ses tours plus triangulaires, ses crénelures plus larges, et par ses lobes bien différens. Localité. Elle caractérise les assises du lias moyen avecou bien au-dessous de la Gryphœa cymbium. Elle a été recuallie à Mulhausen, à Selzhrunnen (Bas-Rhin), par M. Engelhardt; à Fontaine-Étoupe-Four, à Landes, à Curey, à Vieux-Pont près de Bayeux, par MM. Desionchamps, Tesson et par moi; aux environs de Nancy {Meurthe }, par M. Guibalet le mar- quis Des Roys; près de Saint-Rambert (Ain), par M. Sauva- nau; près de Lyon (Rhône), par MM. Terver, Thiollière et Gaudry; à Chérigny, à Venarey, près de Semur, à Pouilly en Auxois (Côte-d'Or), par MM. Nodot, Cotteau et par moi, à Metz (Moselle), par M. Hollandre; à Saint-Amand-Mont- rond (Cher), par MM. Robin-Massé, Maugenest et Grenouil- Joux ; à Mende: (Lozère), par M. Renaux ; à Clapier (Aveyron), par M. Braun; à Linay (Ardennes), par M. Buvignier; aux environs d'Avallon (Yonne), par moi. On la trouve à Mezin- gen, dans le Wurtemberg. Histoire. Il est peu d’espèces qui aient recu plus de noms que celle-ci. Montfort, en formant son genre Amal- theus, l'appela Amaltheus margaritatus ; en 4813, Sowerby nomma le jeune âge Ammonites acutus; Reineck, en 1818, appela Nautilus rotula; Sowerby, la même année, appliqua à l'adulte la dénomination de Stokesi pour Schlotheim, au Iicu de prendre le nom spécifique de Montfort, en plaçant l’es- pèce dans le genre Ammonite, il crut bien faire de choisir le nom de genre ; il créa dès lors le nom d'A. amaltheus, MM. Young et Bird, en 1822, lui imposèrent encore lenom de TERRAINS JURASSIQUES, 251 Clevelandicus, et M. Zieten appela une monstruosité de les- pèce À. paradoxus. Voila donc une seule Ammonite don- née sous sept noms différens. De ces noms, les Allemands et quelques Français ont préféré celui d’Amaltheus, tandis que les Anglais ont pris ceux de S{okes et de Clevelandicus. Pour qu'il n’y ait pas d'incertitude, je crois qu’on doit revenir au premier de tous, celui de Margarilatus, imposé, en 1808, par Montfort. Explication des figures. PI. 67, fig. 1. Coquille adulte avec son test. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie. Dessinée par moi. PI. 68, fig. 1. Variété à pointes { Amaliheus gibbosus des auteurs). Fig: 2. La mème, vue sur la bouche. Fig. 3. Jeune âge, de grandeur naturelle (variété. à pointes ). Fig. 4. Le même, vu du côté de Ja bouche. Fig. 5. Jeune âge {variété comprimée), de grandeur natu- relle. Fig. 6. Individu blessé jeune, et devenu irrégulier, la ça rène d’un des côtés. Be la collection de M. Guibal. Fig. 7. Le même, vu du côté opposé. Fig..8. Le même, vu sur ia bouche. N° 84. Ammonrtes BOBLAYEI, d'Orbigny. PI. 69. À. testä compressé, anfractibus compressis, lateribus com- planatis, radialo-costatis ; dorso incrassato, transversim nodoso-costatis, aperiurà oblongé, anlicè truncatà ; septis lateribus T-lobatis. Dimensions. Diamètre 61 mill. — Par rapport au diamé- 252 PALÉONTOLOGIiE FRANÇAISE. tre : largeur du dernier tour : largeur de l’om- 100 7 épaisseur du dernier tour 260 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. côtes il en naît d’autres plus ou moins nombreuses sur la partie déclive des tours, près de la carène. Spire composée de tours très-comprimés, plus larges au tiers mterne, où ils se prolon- gent en biseau dans l'ombilic. Los déclive de chaque côté, for- mant sur la carène un tranchant tronqué sur lequel sont des stries transverses très-marquées. Bouche lanctolée , formant un angle en avant et sur les côtés en arrière. Les côtés sont légèrement convexes. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en six lobes dont le premier et le dernier sont formésdepartiesimpaires ; lobe dorsal plus longetle double plus large que le lobe latéral-supérieur, formé d’une grande bran- che terminale et de trois autres branches de chaque côté. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, terminée par deux feuilles bilobées. Lobe latéral-supérieur obtus, formé de branches peu ramifiées au nombre de quatre ou cinq de chaque côté. Selle latérale d’un tiers plus large que le lobe latéral- supérieur, divisée irrégulièrement en deux parties inégales. Lobe Jatéral-inférieur beaucoup plus court et aussi large que le lobe latéral-supérieur, presque divisé en parties paires, les autres selles et lobes très-courts. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, passe bien au-dessous de lextrémité du lobe latéral-supérieur et des autres lobes. Je ne connais pas d’autres variations dans cette espèce que la plus ou moins grande compression des individus. Rapports et différences. Klle est intermédiaire, entre les A. margaritatus et cordatus, se distinguant des deux par sa carène plus sallante et le manque de crénelures sur cette carène, par ses tours plus embrassans et par ses lobes de pro- portions toutes différentes. Localité. Elle a été recueillie dans le lias moyen, aux envi- rons de Nancy (Meurthe), par M. Guibal; aux environs de Saint-Julien-de-Civry, près de Lyon (Rhône), par M.Thiollière. k TERRAINS JURASSIQUES. 261 Explication des figures. PI. 73, fig. 4. Coquille réduite, vue de côté. De ma collection. Fig. 2. La mème, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison, grossie deux fois. Dessinée par moi. N° 89. AmmoniTes BuviGnieri, &'Orbigny. PI. 74. À. testà compressà, discoidali; anfractibus involutis, com— pressis, lalis, lateribus lœævigalis, convexiusculis; dorso compresso, Subcarinato, lævigalo; apertur& compressà, anticè subangulatà ; septis lateribus 8-lobatis. Dimensions. Diamètre 260 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour © ; recouvrement du dernier tour - ; épaisseur du dernier tour = ; largeur de l’ombi- lice +. Coquille très-comprimée , non-carénée , lisse où à peine ornée de quelques lignes d’accroissement plus marquées près du dos. Spire presque embrassante, composée de tours très- comprimés, plus large au tiers interne, et se prolongeant vers l'ombilic jusqu’à le fermer presque entièrement. Dos com-— primé, déclive de chaque côté, cbtus sur le milieu. Bouche lancéolée , très-comprimée, formant un angle émoussé en avant et deux pointes en arrière. Cloisons symétriques, décou- pées, de chaque côté, en huit lobes, et en selles formées de par- ties impaires. Lobe dorsal aussi long, plus large que le lobe latéral-supérieur, très-ramifié, orné, de chaque côté, de cinq branches dont deux pius grandes que les autres. Selle dorsale étroite, très-irrégulièrement divisée en feailies dont une tri- lobée. Lobe latéral-supérieur formé de branches irrégulières, au nombre de quatre de chaque côté. Selle latérale droite plus haute que la selle dorsale, terminée par trois feuilles inégates. 262 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Lobe latéral-inférieur de même forme , mais la moitié plus court que le lobe latéral-supérieur. Première selle auxiliaire divisée en deux; les autres très-irrégulières de largeur. Les lobes auxiliaires inégalement espacés vont en décroissant jusqu’au dernier. La ligne du rayon central touche, en par- tant de l'extrémité du lobe dorsal, l'extrémité du lobe latéral- supérieur, mais passe bien au-dessous de tous les autres. Rapports et différences. Voisine de VA. lynæx par ses tours presque embrassans, comprimés, cette espèce s’en distingue par le manque de carène festonnée et par son ombilie plus étroit. Localité. M. Buvignier l’a découverte dans le lias moyen de Breux, aux environs de Montmédy (Meuse). Explication des figures. PI. 7%, fig. 1. Coquille réduite de moitié. De ma collection. Fig. 2. La même, vue sur la bouche, montrant le dessus d’une cloison. Fig. 3. Une cloison, de grandeur naturelle. Dessinée par moi. N° 90. Ammonites Loscomrr, Sowerby. PI. 75. A. Loscombi, Sowerby, 1817, Min. conch., 2, p. 185, pl. 183. Globites Loscombi, Haan, 1825, Amm. et Gon., p. 147, n° 9. À. testâ compressà; anfractibus compressis, lateribus com- planatis, transversim striatis ; dorso compresso, rotundato; aperlturàä compressä, anticè oblusà ; umbilico angustato; septis laterious 6-lobatis. Dimensions. Diamètre 90 mill. — Par rapport au diamè— tre : largeur du dernier tour ==; recouvrement du dernier TERRAINS JURASSIOUE 4 263 tour ;£ ; épaisseur du dernier tour Æ+ ; largeur de l’ombi- lic 2. Coquille compriméc, non carénée, lisse ou marquée, lors— que le test existe, de stries fines, irrégulières dans le sens de accroissement, où mème quelques indices de très-légères saillies dans le même sens. Spire composée de tours embras- sans, comprimés, plas larges près de l'ombilie, cette partie étant assez ouverte pour permettre d’apercevoir les tours in- iérieurs. Dos assez large, arrondi, très-lisse. Boucite compri- méc, oblongue, se rétrécissant graduellement en approchant de l’extérieur où elle est arrondie, Cloisons symétriques, dé- coupées de chaque côté en six lobes et en selles formées de par- ties impaires. Lcbe dorsal plus large et beaucoup plus court que Îe lobe latéral-supérieur, formé de trois branches dont une terminale à cinq rameaux. Selle dorsale aussi large que le lobe fatéral-supérieur, terminée par cinq feuilles ovales, spatuliformes. Lobe latéral-supérieur orné, ea dehors, de trois et, en dedans, de deux brancies variables, indépendamment d’une branche terminale à trois pointes. Selle dorsale plus étroite que le lobe latéral-supérieur, pourvue de six feuilles dont les deux médianes très— inégales. Lobe latéral-infé- . rieur la moitié plus court, mais de même forme que le lobe latéral-supérieur. Première et seconde selle auxiliaire à trois larges feuiiles, les deux autres n'en ‘ayant qu'une. La ligne du rayon central , en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe la moitié de la dernière branche du lobe latéral-supérieur, tout en passant bien au-dessous des autres. Observations. L’A. Loscombi est très-variable. Générale- ment le moule est lisse, néanmoins quelques échantillons ont des sillons transverses peu marqués, assez rapprochés les uns des autres. C'est peut-être une des espèces qui varient le plus de forme suivant l’âge, Au diamètre de cinq millimètres, ses 264 bALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. tours serccouvrent seulement à moitié ; Pombilic est très-large, la coquille ornée, en travers, par révolution spirale, de six sillons profonds, transverses, obliques; ces sillons et cette forme se continuent plus ou moins long-temps suivant les individus; quelquefois les sillons disparaissent et les tours s’élargissent au diamètre de huit millimètres, tandis que sur d’autres cet état se continue jusqu’au diamètre de vingt millimètres, der- nière limite où l'espèce conserve les ornemens de la jeunesse. J'ai remarqué que les individus légèrement ondulés en travers dans l’âge adulte ont, étant jeunes, conservé les sillons beau- coup plus tard que les autres. Rapports et différences. Ceite espèce, par ses lobes et sa forme, est très-voisine de lAmmontites heterophyllus, mais elle s’en distingue facilement par son ombilie infiniment plus ouvert et par ses cloisons, Ja selle dorsale étant formée de parties impaires, tandis qu'elles sont presque paires chez l'heterophyilus. Localité. Elle caractérise les assises du lias moyen de France ct d'Angleterre. MM. de Valdan, de Coynart, Robin-Massé, Maugenest et moi, nous l'avons recueillie aux Coutards et à la tranchée du bois de Trousse, près de Saint-Amand (Cher). Elle a été recueillie à Mulhausen (Bas-Rhin), par M. Engelhardt ; à Vieux-Pont, près de Bayeux (Calvados), par M. Tesson ct par moi ; à Venarey, près de Semur (Côte-d'Or), par M. Bou- cault et par moi. En Angleterre, on la trouve à Lyme-Regis. Explication des figures. PI. 75, ig. 4. Coquille adulte, vue de côté. De ma collection, avec un morceau sans test et lisse. Fig. 2. La même, vue sur la bouche, montrant le dessus d’une cloison. Fig. 8. Une cioison grossie trois fois. Dessinée par moi. Fig. k. sus âge. De grandeur naturelle. Fig. 5. Jeune âge, de la variété costulée. Fig. 6. Un morceau de la variété costulée, TERRAINS JURASSIQUES. 265 N° 91. AMMONITES ANNULATUS, Sowerby. PI. 76, fig. 1-2. Lister, 1678, t. 6, f. 5 Aminonites annulatus, ones 1818, Min. conch., p. #4,pl. 222 Argonauta anguinus, Reineck , 1818 , Naut. et Arg., p. 89, n° 4, t. XL, f. 73. Ammonites annulatus , Schloth., 1820, Petref., p. 61; n° 2, Planites anguinus, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 89, 949: A. anguinus, Keferst, 4829, Cat., p. 9, n° 9. A. annulatus, Keferst, 1829, Cat., p. 9, n°5 44 et 12. À. test discoide&, compressä ; anfractibus rotundalis, an- gustatis; costs rectis, numerosis, simplicibus, vel coslis bifi- dis alternantibus ; dorso rotundato ; apertur& rotundatà , intüs truncatà. Dimensions. Diamètre 90 mill.— Par rapport au Res largeur du dernier tour À ; Spas ou du dernier tour -2° recouvrement du dernier tour 4 ; largeur de l’ombilic <=. Coquille discoïdale, comprimée dans son ensemble, ornée, par révolution spirale, d'environ cent trente-deux côtes élevées, transverses, droites. Jusqu'au diamètre de cinquante millimètres il y a alternativement une côte simple et une côte bifurquée au tiers externe du côté du dos. Au delà de ce diamètre les côtes bifurquées sont de trois en trois ; au diamètre de quatre-vingts millimètres elles sont de quatre ou de cinq en cinq, et parais- sent s'éloigner de plus en plus jusqu’à disparaitre entièrement chez les plus vieux. Spire composée de tours presque aussi épais que larges, arrondis, à peine recouverts sur le dos. Dos 100 ; 266 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, rond. Bouche presque ronde, légèrement échancrée par le retour de la spire. Cloisons inconnues. Rapports et différences. Très-voisine de PA. communis, cette espèce s’en distingue par ses côtes plus rapprochées et moins régulièrement bifurquées, par ses côtes toujours droites et non coudées en avant au point de leur hifureation. Localité. Klle dépend du lias supérieur. Elle a été recueil- lie à Chevilié (Sarthe), per A. Marçais. Elle se trouve égale- ment à Whitby, en Angieterre. Histoire. Bien figurée par Sowerby, en 1828, elle reçut la mème année de Reinecke le nom d’Argonauia anquinus. Schlotheïm Jui conserva le nom de Scwerby, mais eut le tort d’y réunir l’Argonauta colubrinus de Reinecke. Quant à M. de Haan, ül préféra le nom d’anguinus. L’A. annulalus de Zieten est une espèce distincte. Explication des figures. PI. 76, f. 1. Seuil de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. N° 92. Ammonites centaurus, d'Orbigny. PI. 76, fig. 3-6. À. testà inflatä ; anfractibus subquadratis, depressis, coslis 46 vel 20 reclis, elevatis, externè mucronalis ; dorso com- planalo, lransversim rugoso; aperlur& depressä, qua- dratà ; septis lateribus biiobalis. Dimensions. Diamètre 18 mil. — Par rapport au diamé- ee : Jargeur du dernier iour > ; mr du dernier tour 100 ? ; recouvrement du dernier tour 2 78? largeur de lombilie 5x oo! Coquille discoïdale, renflée, épaisse, ornée, par révolution spirale, de seize à vingt côtes simpies, droites, saillantes, ter- TÉRRAINS JURASSIQUES4 267 minées chacune, au pourtour , par une pointe plus ou moins aiguë. Spire composée de tours plus larges que hauts, un peu carrés, plus larges extérieurement, en contact seulement les uns avec les autres. Dos aplati, à peine renflé au milieu, ridé en travers ; les rides au nombre de trois ou quatre par côtes. Bouche déprimée, presque carrée, rétrécie en bas, élargie et anguleuse en dehors. Cloisons symétriques , découpées de chaque côté en deux lobes et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal aussi long et aussi large que le lobe la téral-supérieur, pourvu de trois branches, dont l’inférieure a deux rameaux non divisés. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, terminée par quatre feuilles irrégulié- res n’en formant qu’une. Lobe latéral-supérieur irrégulière ment pourvu de digitations simples. Selle latérale assez large, terminée par une feuille trilobée. Lobe latéral-inférieur beaucoup plus étroit que le lobe latéral-supérieur. Selle auxiliaire à trois festons très courts. La ligne du rayon cen- tral, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, touche l’extré- mité des deux lobes latéraux. Observation. Cette espèce est lisse, à dos rond , jusqu’au diamètre de quatre à cinq millimètres. Rapports et différences. Elle appartient au groupe des Armali, mais s’en distingue facilement par sa taille toujours petite, par ses côtes très-marquées ct par la rapidité de son accroissement. Localité. MM. Pouillon-Boblaye, de Valdan, de Coynart, Robin-Massé, Maugenest et moi, nous l'avons rencontrée dans les marnes du lias moyen aux Coutards , près de Saint- Amand-Montrond (Cher), où elle est très-commune. Explication des figures. P1. 76, fig. 3. Coquille de gran- deur naturelle, à côtes lâches. De ma collection. 268 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Fig. #. La mème, vue du côté de la bouche. Fig. 5. Individu à côtes serrées. Fig. 6. Une cloison grossie. Dessinée par moi. N° 93. AMMONITES SUBARMATUS, Young. PTT Ammonites subarmatus, Young et Bird, 1822, Geol. of Yorks., p. 250, pl. 15, f. 5. À. subarmatus, Sowerby, 4823, Min. conch., t. 4, p. 147, pl. #07, f. 1. A. fibulatus, Sowerby, 1823, Min. conch., t. k, p. 147, pl. 407, f. 2. Planites fibulatus, Haan, 1825, Amm. et Goniat., D. 84, n° 8. Planiles subarmatus, Haan, 1825, loc. cit., p. 84, n° 9. À. subarmatus, d'Orb,, 1825, Céph., p. 76. Idem, Phillips, 1829, York., p. 163. À. fivulatus, Phillips, 1829, York., p. 163. À. testà discoideà ; anfractibus subquadratis, lateribus com- planatis, transversim coslalis; costis simplicibus, vel fascicularibus, exlernè spinosis ; dorso complanalo, trans- versim costalo ; aperturà subquadratä; septis lateribus 3-lobalis. Dimensions. Diamètre 80 mill. — Par rapportau diamètre: largeur du dernier tour 2° ; recouvrement du dernier tour = ; épaisseur du dernier tour 2% : largeur de l’ombilie -£ 100 100° Coquille comprimée dans son ensemble, ornée en travers d’un grand nombre de petites côtes qui partent du pourtour de l’ombilie, dont les unes restent libres tandis que les autres se réunissent deux par deux au côté externe et donnent alors naissance à une longue pointe dirigée en dehors, Ces pointes TERRAINS JURASSIQUES. 269 sont au nombre de vingt-quatre environ par tour chez les adultes. Dos aplati, également costulé, les côtes se réunissant deux par deux ou trüis par trois aux tubercules épincux. Spire composée de tours carrés comprimés ou déprimés, scu- lement en contact les uns avec les autres, les épines seules chevauchant d’un tour sur l’autre. Bouche carrée , pourvue, à l’état parfait, d’un rétrécissement et d’un bourrelet. Cloi- sons symétriques, divisées de chaque côté en lobes et en selles formées de parties impaires et paires. Lobe dorsal inconnu. Lobe latéral-supérieur très-large, terminé par trois grandes branches. Selle latérale plus étroite que le lobe latéral-supérieur , divisée en deux feuilles inégales, dont la plus grande est interne. Lobe latéral inférieur terminé par deux petites branches pourvues chacune de deux pointes. Observations. Cette espèce, dont les tours sont plus larges à proportion dans le jeune âge, conserve néanmoins le même aspect à tous les âges. Lorsqu'elle a son test, les pointes sont comme de longues épines, tandis que le moule montre à la place un simple tubercule obtus. Les côtes sont aussi bien plus aiguës et plus saillantes sur le test que sur le moule. Quelquefois les tubercules ne sont pas pairs de chaque côté du dos , mais c’est une exception. Rapports et différences. Elle a beaucoup de rapports avec l'A. armatus, dont elle se distingue pourtant par ses tours plus carrés, moins larges, par les faisceaux réguliers de ses côtes bien plus grosses, par ses pointes plus droites et enfin par des lobes tout différens. Localité. Elle caractérise le lias moyen. Elle a été recueillie aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Guibal; à Mussy (Côte-d'Or), par M. Nodot. Histoire. Décrite par Young et Bird, en 1822, sous le nom de subarmatus, Sowerby a cru devoir en séparer une variété 270 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, sous le nom de fibulalus. Je pense qu’on doit les réunir en une seule, à laquelle je conserve la dénomination la plus an- cienne. C'est à tort que M. de Haan y réunit l'A. armatus, espèce bien distincte. Explication des figures. PI. 77, f. 1. Coquille de grandeur naturelle, avec des parties de test enlevées. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une partie de cloison grossie. Dessinée par moi. N° 9%. AMMONITES ARMATUS, Sowerby. P1.719. Ammonites armatus an 1845, Min. conch., t. 1, p. 215, pl. 95. A. end done et Bird, 1822, À gcol. survey, pl. XHIT, f,.9 Planites fibulatus, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 8k, n° $. | A. teslà compressä, discoideà ; anfractibus subrotundatis , lateribus convexis, transversim costalis, costis 18 vel 26, externé spinosis, intermediisque striatis, dorso lato, convexo, transversim striato; aperturà rotundatà vel subquadratà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre Fe mill, — Par rapport au diamètre: ee du dernier tour £$ ; recouvrement du dernier tour épaisseur du dernier tour 7 ; largeur de l’ombilie =. fes 0 5 Coquille comprimée dans son ensemble, ornée, en travers, par tour, de dix-huit à vingt-six côtes, qui partent du pourtour de lombilic et vont en devenant plus fortes jusqu'au côté externe, où elles se terminent par une pointe. Entre ces côtes ot sur les côtes elles-mêmes sont d’autres petites côtes ou des stries dans la même direction. Dos légèrement convexe, mar- TERRAINS JURASSIQUES, 271 qué, éntravers, des mêmes petites côtes qui ornent les côtés. Spire composée de tours ronds, souvent un peu déprimés , quelquefois légèrement carrés. Bouche déprimée, presque cir- culaire ou un peu carrée. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en trois lobes et en selles formées de parties im— paires. Lobe dorsal aussi large ct presque aussi long que le lobe latéral-supérieur, orné de chaque côté de quatre branches croissant des supérieures aux inférieures. Selle dorsale bien plus large que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux parties inégales, la plus grande externe; chacune de ses parties est formée de trois feuilles. Lobe latéral-supérieur très-élargi en bas , orné de deux grandes branches de chaque côté et d’une grande branche terminale. Selie latérale très-étroite, terminée par trois feuilles. Lobe latéral-inférieur le quart du lobe latéral-supérieur, formé de trois branches irrégulières. Le lobe suivant , très-oblique, est très-petit. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe l’ex- trémité du lobe latéral-supérieur, mais passe bien au-dessous des autres. Observations. L'état de la fossilisation amène de grands changemens dans cette espèce. Lorsqu'elle a son test, elle est fortement striée en travers, et ses pointes sont sallantes, mais lorsque ce test manque, les pointes sont toutes tronquées et l'on voit seulement à l'endroit où elles existaient une surface plane. Les exemplaires venant de Lyme-Regis perdent surtout Jeurs pointes, car ceux de Saint-Amand, tout en ayant le dos un peu plus carré, en conservent plus de vestiges. Rapports et différences. Très voisine de FA. subarmatus par ses pointes et par ses côtes en travers, elle s’en distingue par ses petites côtes moins marquées, non réunies en faisceaux, par ses pointes plus larges, et enfin par des lobes tout différens. Localité. MM. Robin-Massé, de Valdan, Maugenest , de \ 272 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Coynart et moi nous l'avons recueillie dans les couches du lias moyen aux Coutards, près de Saint-Amand (Cher) ; en Angle- terre, on l’a trouvée à Lyme-Regis. M. Engelhardt la aussi rencontrée à Mulhausen (Bas-Rhin) , M. Boucault à Venarey, près de Semur (Côte-d'Or). Explication des figures. PI. T8, fig. 1. Coquille de gran— deur naturelle: De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie trois fois. Dessinée par moi. N° 95. AMMONITES BREVISPINA, Sowerby. 21° 19; Ammonites brevispina, Sowerby, 1817, Min. conch., t. 6, p. 106, pl. 556, f. 2. A. latæcosta, Sowerby, 1817, Min. conch., t. 6, p. 106, pl. 556, f. 1. À. retrait Phillips, 1829, Yorks., p. 168, n° 46. A. latæcosta, Zieten, 1830. Wurt., p. 26, pl. XX VI, f. 3? À. testâ compressä, non carinatà ; anfractibus compressis, lateribus convexiusculis, transversim striatis, 20 vel 26 costatis ; costis æqualibus, distantibus, internè externèque evanescentibus; dorso lato, rotundato; aperturâ ovali, compressà, anticè truncatà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre 140 mie — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour © ; recouvrement du der- nier 2 5; épaisseur des tours =; largeur de l'om- bilic À Coquille comprimée, discoïdale, non carénée, ornée, en travers, suivant la taille, par tour, de vingt à vingt-six côtes simples, droites, commençant au pourtour de l’ombihie et se continuant jusqu’au côté externe; ces côtes sont pourvues sur 100° TERRAINS JURASSIQUES. 279 les côtés de deux tubercules épineux. Entre les côtes, lors- que le test existe, on remarque de nombreuses stries inégales. Dos convexe, rond. Spire composée de tours comprimés la téralement peu convexes. Bouche comprimée , ovale. Cloisons symétriques, découpées, de chaque côté, en trois lobes formés de parties impaires , et de selles formées de parties presque paires. Lobe dorsal plus court et moins large que le lobe laté- ral-supérieur, orné, de chaque côté, de quatre branches crois- sant des supérieures aux inférieures. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux feuilles presque égales, elles-mêmes partagées. Lobe latéral-supérieur irré- gulier, pourvu de trois grandes branches terminales, rami- fiées, et de quelques petites supérieures. Selle latérale plus petite que la selle dorsale, divisée en deux feuilles inégales, dont la plus grande est interne. Le lobe latéral-inférieur et le lobe auxiliaire sont petits et très-obliques. La ligne du rayon central , en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe l’ex- trémité de la branche terminale du lobe latéral-supérieur, passe au-dessous du lobe latéral-imférieur, et coupe le lobe auxiliaire. Observations. Jeune, au diamètre de quatre millimètres, elle a déjà ses côtes et ses pointes; ses tours sont alors déprimés, plus larges que hauts; elle conserve cette disposition souvent jusqu’au diamètre de quarante millimètres. Ses tours se com- priment ensuite, tout en conservant les côtes et les épines jusqu'au diamètre de quatre-vingt-dix à cent millimètres, alors les côtes s’atténuent, finissent par disparaitre, et l’espèce reste seulement avec les stries transverses, inégales, comme bifurquées sur le dos. Lorsque le test manque, le moule n’a plus de striestransverses, les côtes seules sont apparentes, sans les pointes latérales, celles-ci étant alors marquées par une pe- tite facette lisse. Ï. 24 274 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Rapports et différences. Voisine à la fois, par ses deux point tes latérales, des À. Valdani et Birchii, cette espèce diffère de la première par son dos rond, par ses lobes moins nombreux, et de la seconde par ses pointes plus espacées, par ses tours plus larges et par des lobes entièrement différens. & Localité. Cette espèce caractérise le lias moyen. Elle a été recueillie à la tranchée du Bois-de-Frousse, près de Saint- Amand (Cher), par MM. de Valdan, Massé, Maugenest et par moi; à Croisille (Calvados), par moi (dans les couches imfé- tieures) ; à Brieux (Meuse), par M. Buvignier; aux environs de Lyon (Rhône), par M. Terrier. Explication des figures. PI. 79, fig. 4. Coquille réduite aux trois cinquièmes. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie trois fois. Dessinée par mor. N° 96. AmMonitEes Muricus, d'Orbigny. PI. 80. À. teslà compressä, non carinatà ; anfractibus compressis ; lateribus complanatis, transversim striatis, costatis ; costis elevatiusculis, externè aculeatis ; dorso convexo ; aper- turû compressà, oblongä; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. she 100 De — Par rapport au dia- mètre : larg = ; recouvrement du der- nier tour 2 ; épaisseur du dernier tour = ; largeur de l’om- bilic #$ 100° Coquille très comprimée, non carénée, ornée en travers de stries fines et de côtes droites peu élevées sur lesquelles pas- sent les stries. Chaque côte est terminée extérieurement par ane longue pointe mutique dans le moule et interrompue sur le dos. Dos rond. Spire formée de tours comprimés, peu con- :TERRAINS JURASSIQUES. : 299 .vexes sur. les côtés, Bouche coniprimée, arrondie: en avant. Cloisons symétriques, découpées dechaque côté en trois lobes, dont un formé de parties impaires, les deux autres de parties paires, et en selles formées de parties presque paires. Lobe dorsal beaucoup plus court que le lobe latéral-supérieur, orné, latéralement, de quatre branches ramifiées, Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux par- ties presque égales, elles-mêmes subdivisées. Lobe latéral-su- périeur très-grand, très-large, divisé en deux grandes bran- ches , dont une terminale et l’autre externe. Selle latérale irrégulièrement partagée en deux parties , la plus grande en dedans. Lobe latéral-inférieur oblique, presque divisé en par- ties paires. Lobe auxiliaire partagé en parties presque paires. La ligne du rayon central , en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe la dernière branche en touchant les branches latérales et la pointe des autres lobes. Observations. Sans test , cette espèce manque de pointes, celles-ci étant masquées par une facette. Elle manque aussi le plussouvent de stries dans cet état. Jeune, ses tours sont peu comprimés ; ils le deviennent davantage à mesure qu'elle vieillit. Rapports et différences. Voisine de l'A. Regnardi par ses côtes et ses pointes, elle s’en distingue par ses stries trans- verses, par ses pointes plus longues et mutiques et par des lobes différens. Localité. M. de Valdan et moi nous l’avons recueillie dans les marnes du lias moyen de la tranchée du bois de Frousse et aux Coutards, près de Saint-A mand (Cher), Explication des figures. PI. 80, fig. 1. Coquille de grandeur naturelle. De ma collection , avec des parties de test pourvues de pointes. Fig. 2. La même, vue de côté. 276 PALÉONTOEGGIE FRANÇAISE. Fig. 3. Une cloison grossie deux fois. Dessinée par moi. J’y ai fait voir jusqu'au lobe ventral , ce qui démontre que le lobe ventral et le lobe accessoire n’en forment qu’un seul. N° 97. Ammonires DAVÆr, Sowerby, 81: Ammonites Davæi, Sowerby, 1822, Min. conch., t. 4, p. 71, pl. 350. Planites Davæi, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 82,n° 3. À. Davæi, Zieten, 1830, Wurtemberg, p. 49, pl. XIV,f.2. Idem, Rœmer, 1835, p. 199, n° 37. Idem, Bronn, 1837, Lethea, geog., t. XXIIL, f. 4. p. 447, n° 24 À. testâ compressä , non carinatä; anfractibus rotundalis, transversun coslalis, tuberculatis, tuberculis externe dispositis , 8-12 in quovis anfractu ; dorso rotundato, costato; apertur& subrotundatà , depressâ; septis lateri- bus 3-lobalis. Dimensions. Diamètre 120 pue — Par rapport au dia- mètre : Noa du dernier tour 2; Re, du dernier tour 2 ; épaisseur du dernier tour #5; largeur de ombilic TE Coquille comprimée, non carénée, ornée en travers de côtes aiguës, simples, obliques en avant , non interrompues sur le dos. On remarque de plus , par révolution spirale, de huit à douze tubercules obtus, ronds, placés à la partie externe des tours, et occupant la largeur de deux à trois côtes. Ces tuber- cules, lorsqu'il y a du test, forment de longues pointes. Dos rond. Spire formée de tours ronds ou déprimés. Bouche ronde ou déprimée, à peme échancrée par le retour de la spire. Cloi- sons symétriques, découpées de chaque côté en trois lobes et TERRAINS JURASSIQUES. 34 en selles formées de parties presque impaires. Lobe dorsal aussi long et aussi large que le lobe Jatéral-supérieur, orné de trois branches dont l’inférieure a deux rameaux. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, très-irrégulièrement partagée : trois feuilles du côté externe , une du côté interne, Lobe latéral-supérieur pourvu de deux énormes branchés : une terminale très-ramifiée, une seconde externe, également très- grande. Selle latérale plus petite que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux parties presque paires. Lobe latéral-inférieur très-petit, à cinq digitations ; le lobe auxiliaire , plus petit en- core, n'en a que trois. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, touche l’extrémité du lobe latéral- supérieur, et passe bien au-dessous des deux autres. Observations. Plus ou moins comprimée, cette espèce varie beaucoup, suivant l’âge. Jusqu'au diamètre de vingt-cinq mil- limètres , ses tours sont fortement déprimés, ornés de treize à quinze pointes longues et aiguës. Cette dépression des tours se remarque souvent jusqu'au diamètre de cinquante millimètres. Au delà de ce diamètre , il y a ordinairement de huit à douze tubercules, les tours deviennent de moins en moins épais , ils se compriment ; au plus grand diamètre connu (cent vingt mil- limètres), les côtes deviennent plussaillantes, plus irrégulières, et les tubercules moins réguliérement placés. Les pointes appartiennent au test et laissent un tubercule tronqué dans le moule. Rapports et différences. Par ses côtes et ses pointes, cette espèce se rapproche des À. armatus et subarmatus , tout en s’en distinguant par ses tubercules plus espacés, ses côtes plus régulières et par ses lobes. Localité. Elle est propre au lias moyen, bien au-dessous de la Gryphœæa cymbium. Elle a été recueillie à Mulhausen, à Ubrwiler (Bas-Rhin), par M. Engelhardt ; aux environs de 270 PALÉONTOLOGIE TRANÇAISE. Nancy (Meurthe), par M. Guibai; à Amayé-sur-Orne et à Vieux- Pont, près de Bayeux (Calvados), par M, Deslongchamps et par moi; aux environs de Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau ; aux environs de Lyon (Rhône), par M. Terver; à Pouilly-en- Auxois, à Semur, à Venarey (Côte-d'Or), par MM. Nodot, Boucault et par moi; à Lorméché, près de Metz (Moselle), par M. Hollandre. Explication des figures. PI. 81, fig. 4. Coquille réduite. De ma collection. Fig. 2. La même, sur le côté de la bouche, avec des par-- ties de test. Fig. 3. Une cloison grossie trois fois. Dessinée par moi. Fig. 4. Jeune individu de grandeur naturelle. Fig. 5. Le même, vu sur la bouche. N° 98. Ammonires Becer, Sowerby. PI. 82. Ammonites Bechei, Sowerby, 14821, Min. conch., t. 3, p. 143, pl. 280. Globites striatus, Haan, 1825, Amm. et Gonüat. , p. 145, n° 3. À. Bechei, Zieten, 1830, Wurtemb., p. 37, t. 28, f. 4. À. testà compressä, non carinatà ; anfractibus ampleæan- tibus, compressis, longitudinaliter striatis , transversim coslatis ; costis bifurcatis, tuberculatis ; tuberculis bi- seriatis, in utroque latere; dorso rotundalo , convexo ; aperturà compressà : septis 6-lobatis. Dimensions. Diamètre 230 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour :£; épaisseur =; re- 100 ) 10 100° > ; largeur de l’ombilic couvrement du dernier tour Coquille comprimée, non carénée, ornée en long de petites TERRAINS JURASSIQUES, 270 côtes également espacées, et en travers de grosses côtes qui partent du pourtour de l’ombilie, et se bifurquent le plus sou- vent à deux rangées longitudinales de tubercules , passent enstite sur le dos. Les deux lignes de tubercules sont placées sur les côtés, au milieu de la largeur ; elles représentent sans doute des pointes. Dos très-convexe. Spire formée de tours comprimés très-embrassans , laissant un ombilic étroit au milieu. Bouche un peu ovale, fortement échanerée par le retour de la spire. Cloisons symétriques , formées de lobes divisés en parties impaires et de selles presque paires. Lobe dorsal beaucoup plus court et plus étroit que le lobe latéral supérieur, orné de chaque côté de trois branches, dont Pinfé- rieure est fourchue. Selle dorsale moins large que le lobe Jatéral-supérieur , divisée inégalement en trois feuilles rami- fiées en dehors et d’une en dedans. Lobe latéral-supérieur pourvu de deux grandes branches latérales et d’une plus grande terminale. Selle latérale divisée en trois feuilles de chaque côté. Lobe latéral-inférieur pourvu de deux rameaux externes et d'une branche terminale. Selle auxiliaire à trois feuilles. Les quatre lobes auxiliaires vont en décroissant, du premier au dernier ; ils sont obliques et très-petits. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe une grande longueur de tous les lobes. Observations. Lorsque le test manque, les stries ou côtes longitudinales disparaissent. Rapports et différences. Cette espèce diffère de l'A. Davæi par ses deux rangées de tubercules, sur les côtés , et par ses tours bien plus larges. En la séparant de l'A. Henleyi, jele fais avec quelques doutes , ces espèces se trouvant toujours ensemble. Elle diffère effectivement de l'A. Henleyi par ses tours plus embrassaus , son ombilic plus étroit, par ses lobes plus nombreux et quelque peu distinets de forme. Ces derniers 280 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. caractères me décident à les séparer, malgré les passages qu’on pourrait entrevoir dans Ja largeur de l’ombilic de l’une et de l’autre espèce. | Localité. Elle caractérise le lias moyen, bien au-dessous de la Griphæa Cymbium, et a été recueillie à la gorge de Saint- Rambert (Ain), par M. Cabannet; aux Coutards, près de Saint-Amand (Cher), par M. de Valdan et par moi; à Fresnay-le- Puceux, à Curcy, à Vieux-Pont (Calvados), par MM. Deslong- champs, Tesson et par moi; à Lyme-Regis (Angleterre), à Semur, à Venarey (Côte-d'Or), par MM. Boucaut, Laignelet et par moi; à Avallon (Yonne), par M. Moreau et par moi. Histoire. Cette espèce, bien figurée en 1821 par Sowerby, a été rapportée par M. de Haan au Nautilus striatus de Reï- necke, qui estl’A. Henleyi, Sowerby. | Explication des figures. PI. 82, fig. 1. Coquille réduite de moitié. De ma collection. La mème, vue sur la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie trois fois. Dessinée par moi. N° 99. AmmuonirTes HENLEYI, Sowerby. PI. 83. A. Henleyi, Sow., 1817, Min. conch. , t. 2, p. 161, pl. 172. Nautilus striatus, Reinecke, 1818, Naut. et Arg., n° 32, p. 85, pl. VIIL f. 65, 66. Ammonites coronatus, var. c. Schloth., 1820, Die petref., p- 68, n° 13. A. ornatus, Schloth., 1820, Die petref., p. 75, n° 25. A. Henleyi, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 134, n° 75. Globites striatus, Haan, 1825, idem, p. 145, n° 8. Ammonitles chelliensis, Murchisor. TERRAINS JURASSIQUES. 281 Ammonites Henleyi, Phillips, 4829, Yorcksh., p. 163. Ammoniles striatus ; Zieten, 1830, Wurtemb., p. 7, pl. V, £. 6. Fdem, : Rœmer, p. 199, n° 38. Idem, Bronn, 1837, Lethea geog. , t. XXE, F. 7, p. 449, n° 26. A testé inflatà, non carinatà ; anfractibus depressis, longi- «tudinaliter slriais , lransversèm coslalis ; costis elevalis, fascicularibus, tuberculatis, tuberculis spinosis, biseriatis, in utroque latere ; dorso complanato ; apertur& trans- vers@, depressà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre 150 us — Par rapport au diamè- tre : Preis du dernier tour À ; recouvrement du dernier 100 ) tour +; épaisseur du dernier tour 5 ; largeur de l’ombilic 22/44 100" Coquille renflée , non carénée, ornée, en long, de petites stries fines, et en travers de grosses côtes peu visibles au pour- tour de l’'ombilie. Elles se réunissent en faisceaux à deux ran- gées longitudinales de grosses pointes qui ornent les côtés et passent ensuite sur le dos. Dos peu convexe, presque plan. Spire formée de tours déprimés , peu embrassans, laissant un large ombilie. Bouche très-anguleuse, surtout latéralement. Cloisons symétriques , découpées en trois lobes et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal un peu plus court et moins large que le lobe latéral-supérieur, orné de trois bran- ches. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur , terminée par trois feuilles analogues à celles du chêne. Lche - Jatéral-supérieur terminé par trois grandes branches. Selle latérale divisée en deux parties peu inégales. Lobe latéral- inférieur oblique de même forme, mais la moitié pluspetit que le lobe latéral-supérieur. La selle auxiliaire a trois feuilles ; le lobe auxiliaire a six pointes. La ligne du rayon central, en I. 25 282 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. partant de l'extrémité du lobe dorsal, touche et coupe l’extré- mité du lobe latéral-supérieur et passe au-dessous des autres. Observations. Au diamètre de cinq millimètres, cette espèce est entièrement lisse, à dos rond. Elle prend successivement ensuite les côtes et les tubercules, son dos s’aplatit et elle at- teint ainsi son plus grand diamètre. Les stries longitudinales tiennent essentiellement au test et disparaissent dans le moule. Rapports et différences. Comme je lai dit à l'A. Bechei ; cette espèce s’en rapproche tellement qu’on pourrait les réunir; néanmoins de trop grandes différences dans les lobes, indé— pendamment du plus de largeur de l’ombilie, de la dépression des tours, me les font conserver comme distinctes. Localité. Elle caractérise le lias moyen, où elle a été re- cueillie aux Coutards et à la vallée de Saint-Pierre, près de Saint-Amand (Cher), par MM. de Valdan, de Coynart, Robin- Massé , Maugenest, Grenouilloux et par moi; à Fontaine- Étoupe-Four, à Croisilles, à Curey, à Landes (Calvados), par MM. Deslonchamps, Tesson et par moi; à Breux (Meuse), par M. Buvignier ; à Mulhausen (Bas-Rhin), par M. Engelhardt ; à Pouilly, à Semur, à Venarey (Côte-d'Or), par MM. Nodot, Boucault et par moi; à Avallon (Yonne), par MM. Moreau, Desplaces, de Charmasse et par moi; à Lyme-Regis et War- wickshire (Angleterre). Histoire. Bien figurée en 1817, par Sowerby, sous le nom d’Henleyi, cette espèce a recu l’année suivante, de Reinecke, le nom de Striatus. Schlotheim rapporte successivement la fi gure de Reinecke à ses À. coronatus et ornatus, qui renfer- ment chacune des espèces bien différentes. Haan, tout en con- servant l'A. Henleyi de Sowerby, prend aussi l'espèce de Reinecke, De ces noms , les Anglais ont conservé celui de Henleyi, et les Allemands celui de striatus, appliqué néan- moins en 181%, bien ayant Reinecke, à une espèce distincte. TERRAINS JURASSIQUES. 283 Le nom de Henleyi étant le plus ancien, je le conserve à l'es- pèce. Explication des figures. PI. 83, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie trois fois. Dessinée par moi. N° 100. AMMONITES LAMELLOSUS, d'Orbigny. Pl; 84, fig. 1, 2. A. lesià compressä, non carinatà ; anfractibus compressis, transversim costatis; costis elevatis, arcuatis, lateribus tuberculatis, externe lamellosis ; dorso convexo, bilamel- lato ; aperturä compressä, ovali; septis ? Dimensions. Diamètre 70 mill. — Par rapport au diamè- 100 ? tre : largeur du dernier tour -<£ ; recouvrement du dernier tour -=5 ; épaisseur 27 ; largeur de l'ombilic 100 ) 100 ) 2 4 100° Coquille comprimée , non carénée , ornée en travers de côtes inégales, saillantes, qui partent du pourtour de l’ombi- hic, s’infléchissent en avant, forment, au milieu des côtés, un tubercule ou mieux une longue pointe, se continuent au delà jusqu'au dos, où elles sont pourvues d’une lame saillante triangulaire. Lorsque les pointes ou les lames manquent avec le test, elles sont représentées par une facette simple. Dos très- saillant, muni de deux rangées de lamelles. Spire formée de tours comprimés. Bouche ovale, comprimée. Observations. Comme on peut le voir sur l'échantillon que je décris, les tours, chargés d’abord de côtes, les unes tubercu- leuses ou pourvues de pointes espacées, les autres simples ; ces côtes se rapprochent de plus en plus et finissent par devenir toutes lamelleuses sur les côtés et sur le dos. Rapports et différences. Par ses deux rangées latérales de 284 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. pointes ou de lamelles, cette espèce se rapproche des À. Bechei et Henleyi, mais elle s’en distingue par ses rangées non laté= rales, par leur forme et par le manque de stries longitudi- nales. | Localité. Dans le lias moyen de Breux (Meuse) , recueillie par M. Buvignier. Elle y est rare. Explication des figures. PI. 84, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle, avec des pointes et des lamelles entières et tronquées. De la collection de M. Buvignier. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. N° 101. AMMONITES CARUSENSIS , d'Orbignÿ. PI. 84, fig. 3-6. À. testà compressä, non carinatà ; anfractibus angustatis, depressis, transversim costatis; costis 28-rectis, in dorsum subinterruptis ; dorso lato, convexo; aperturà transversà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre 20 mill,— Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour 22; recouvrement des tours 100 ) épaisseur =; largeur de l’ombilic <.. Coquille suborbiculaire, comprimée , non carénée, ornée, en travers, par tour, d'environ vingt-huit côtes simples, droi- tes, s’atténuant et faisant un léger coude sur le milieu du dos, ou disparaissant tout-à-fait. Dos large, à peine convexe. Spire formée de tours déprimés, étroits. Bouche déprimée, un peu transverse. Cloisons symétriques, divisées en trois lobes et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal du double plus long et plus large que le lobe latéral-supérieur, formé seule- ment d'une pointe à trois dents intérieures. Selle dorsale deux fois aussi large que le lobe latéral-supérieur, irrégulièrement festonnée en quatre parties dont l’intérieur plus large. Lobe o [2 100 ) TÉRRAINS JURASSIQUES. 289 latéral-supérieur muni de trois indices de pointes. Selle laté- rale à trois festons inégaux. Lobe latéral-inférieur très-court, à deux pointes ; le lobe auxiliaire à une seule pointe. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, passe à une grande distance au-dessous de tous les Iobes. Rapports et différences. Tout en pensant que cette Ammo- nite est jeune, je ne puis la rapporter à aucune des espèces décrites. Elle diffère de VA. ophioides par son manque de carène, du jeune À. Conybeari, par ses lobes formés de par- ties impaires. Localité. Elle a été recueillie avec la Gryphæa arcuata dans le lias inférieur de la tranchée d’Augy-sur-Aubois, près de Saint-Amand (Cher), par MM. de Valdan, Maugenest ct Robin-Massé. Explication des figures. PI. 84, fig. 3. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 4. La même, vue sur le côté de la bouche. Fig. 5. Dos grossi. Fig. 6. Une cloison grossie. Dessinée par moi. N° 102. AMMONITES HYBRIDA, d'Orbigny. PI. 85. À. testà compressä, non carinatà ; anfractibus subrotunda- tis, transversim costatis: costis elevatis, laleribus subbi- tuberculatis , externè fascicularibus; dorso rotundato, transversim inœæqualiter costato: apertur4 rotundato- angulatä; septis lateribus h-lobatis. Dimensions. Diamètre 85 mill. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour #2 ; recouvrement du dernier tour = ; épaisseur du dernier tour -£ ; largeur de l’ombi- 100) 2 7 lic =. 286 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Coquille comprimée dans son ensemble, non carénée, ornée, en long, de côtes simples, droites, qui s’élargissent du pour- tour de l’ombilic jusqu'aux côtes du dos, où elles s’infléchis- sent en avant et se divisent en faisceaux de trois ou quatre pe- tites côtes. Sur les côtés de la coquille, les côtés montrent comme des indices de séries de tubercules et quelques côtes bifurquées. Dos très-convexe chez les adultes, presque excavé chez les jeunes. Spire formée de tours très-légèrement com- primés, anguleux, offrant sur les côtés un large méplat. Bou- che à peine comprimée, anguleuse. Cloisons symétriques, dé- coupées, de chaque côté, en quatre lobes formés de parties impaires et de selles irrégulières. Lobe dorsal aussi long et - aussi large que le lobe latéral-supérieur, orné de quatre bran- ches dont deux transverses. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, terminée par trois feuilles dont une plus grande au milieu. Lobe latéral-supérieur orné, en dehors, de deux grandes branches, en dedans de deux très-petites et d’une grande branche terminale ramifiée. Selle latérale divi- sée en deux feuilles inégales, la plus grande en dehors. Le lobe latéral-inférieur a trois digitations; les deux autres lobes ont une seule pointe. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal , touche l’extrémité du lobe laté- ral-supérieur et passe bien au-dessous des autres lobes. Observations. Les tours paraissent bien plus étroits dans le jeune âge que chez les adultes. Jeunes, ils ont le dos déprimé au milieu, tandis que cette partie est saillante chez les vieux sujets ; les jeunes manquent des faisceaux de côtes. Rapports et différences. Cette espèce semble faire le pas- sage des À. Henleyi et fimbriatus. En effet, elle montre les indices des deux rangées de pointes latérales tout en étant ar- rondie et montrant des lobes bien différens. Localité. Elle a été recueillie dans le lias moyen à Pouilly TERRAINS JURASSIQUES. 287 (Côte-d'Or), par M. Moreau et par moi; à Vieux- Pont (Cal- vados); M. Gresly l’a rencontrée à Staffelegg. Explication des fiqures. PI. 85, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue sur la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie. Dessinée par moi. Fig: 4. Profil du dos d’un jeune individu. Fig. 5. Le méme, vu en dessus, N° 103. AmmoniTes Bircur, Sowerby. PI. 86. Ammonites Birchi, Sowerby, 1820, Min. conch., t. 3, p. 121, pl. 267. Planites Birchi, Haan, 1825, Amm. et Gon., p. 82 n° 2. A. testâ compressà, non carinatà; anfraclibus angustatis, subrotundatis , lateribus transversim costatis; costis bituberculatis, intermediisque subradiatis; dorso rotun- dato, transversim radiato; aperturâ rotundatà. Dimensions. Diamètre 240 mill.— Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour #; recouvrement du dernier tour 3: épaisseur du dernier tour 2; largeur de l’ombi- lic 2. ; Coquille comprimée dans son ensemble, non carénée, or- née, en travers, sur les côtés, de trente côtes transverses, sur chacune desquelles se trouvent deux tubercules ou mieux deux pointes. Ces eôtes cessent au tubercule interne. Entre chacune d’elles , et sur le dos surtout, on remarque quelques petites côtes transverses. Dos convexe, rond, rayé en travers. Spire formée de tours très-étroits, presque ronds. Bouche ronde, à pointes latérales, à peine échancrée par le retour de la spire. 288 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Rapports et différences. Par ses pointes latérales, cette es- pèce se rapproche de l’A. perarmatus, tout en s'en distin- guant par son dos rond, convexe, les pointes plus rapprochées, les rides du dos, et surtout par ses tours infiniment plus étroits. Localité. Elle se trouve dans le lias inférieur, avec la Gry- phœa arcuata. Elle a été recueillie à Pouilly, à Semur (Côte- d'Or), par MM. Nodot, Boucault, Cotteau, Laudriot, Moreau Collenot et par moi; à Avallon (Yonne), par moi. | Explication des figures. PI. 86, fig. 1. Goquile réduite des deux tiers. De ma collection. Fig. 2. La même, vue sur la bouche. Fig. 3. Une cloison. Dessinée par moi. N° 10%. AMMONITES LYNX, d'Oxbigny. PI. 87, fig. 1-4. À. testà compressä, discoideä, carinatà ; anfractibus late- ribus subcomplanatis, radialim rugosis, externé plicatis ; dorso subacuto, carinato ; carinä subcrenulatà ; aperturà compressà, sagitiatà, anticè acutà; septis lateribus S- lobatis. Dimensions. Diamètre, 65 le — Par rapport au diamè- tre : largeur du den tour +; ame des tours épaisseur des tours 5 ; largeur de l’ombilic £: 100° 25 100 Coquille très-comprimée, carénée, à peine convexe sur les côtés, ornée, à cette parte, de très-légères saillies rayonnantes de l’ombilic vers l'extérieur, où elles s’infléchissent en avant et sont accompagnées de rides obliques trois fois plus nom- breuses. À l’endroit où ces rides commencent on voit l'indice d'une dépression marquée parallèlement au pourtour externe. Dos en biseau peu tranchant, légèrement festonné par une série de petites dépressions latérales situées de chaque côté de FERRAINS JURASSIQUES. 289 la quille. Spire composée de tours très-comprimés , très- larges, laissant au centre un très-étroit ombilic. Bouche très- comprimée , étroite, représentant un angle émoussé à côtés convexes. Cloisons symétriques, découpées, de chaque côté, en huit lobes et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal le double plus large et un peu plus long que le lobe Jatéral-supérieur, orné de deux grandes branches. Selle dor- sale du double plus large que le lobe latéral-supérieur, ter- minée par trois feuilles irrégulières. Lobe latéral-supérieur formé de cinq branches obtuses, larges. Selle latérale oblique très-irrégulière. Les autres lobes et selles sont très-disparates. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, passe au-dessous de tous les lobes. Observations. Au diamètre de trois ou quatre millimètres, elle a le dos rond; mais, au diamètre de dix millimètres, elle prend la même forme de l’âge adulte. Rapports et différences. Cette espèce, par son ensemble de forme, ressemble beaucoup à l'A. discus, dont elle se dis- tingue néanmoins par sa forme moins aplatie et par les cré— nelures de sa carène qui la classent près de l’A. amaltheus, tandis que ses lobes la rapprochent du clypeiformis. J'ai pensé que ce pourrait être le jeune de VA. Buvignieri ; mais comme il y a entre les deux des différences assez grandes dans la forme du dos, je m’abstiens de les réunir jusqu’à ce que je possède de nouveaux renseignemens. Localité. Elle paraît caractériser le lias moyen au-dessus de la zone à Gryphæa arcuata. Je l'ai recueillie dans la tranchée du Bois-de-Trousse, près de Saint-Amand (Cher) , où elle est passée à l’état de fer sulfuré ou de fer hydraté. Explication des figures. PI. 87, f. 1. Coquille de grandeur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. I. 26 290 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Fig. 3. Une partie grossie des crénelures du pourtour. Fig. &. Une cloison, grossie deux fois. Dessinée par moi. N° 105. Ammonires Coynarti, d'Orbigny, 1844. PL. 87, fig. 5-7. A. testû compressä, discoided, carinatà ; anfractibus com- pressis ; lateribus lœvigatis; dorso acutissimo, cultrato ; aperturà compressé , sagittatà ; septis lateribus 6-lobatis. Dimensions. Diamètre, 44 nl — Par rapport au diamè- tre : Peur du dernier tour, = ; on du dernier tour #5; épaisseur du dernier tour lic largeur de l’ombi- 100 ; ? 160 ; » To6° Coquille très-comprimée , carénée, plane et lisse sur Îles côtés. Dos très-aigu , tranchant , très-lisse. Spire com- posée de tours comprimés , larges, laissant apercevoir un ombilic médiocre. Bouche très-comprimée, offrant un angle très-aigu dont les côtés sont droits. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en six lobes et en selles formées de parties irrégulières, paires ou impaires. Lobe dorsal aussi long et trois fois aussi large que le lobe latéral-supérieur, orné de deux branches de chaque côté. Selle dorsale pourvue de deux grandes feuilles obtuses. Lobe latéral-supérieur muni de dents presque paires. Selle latérale à trois festons. Lobe latéral-inférieur à quatre pointes paires. Tous les autres lobes sont formés de parties impaires, les selles de parties paires à deux festons. La ligne du rayon central, en partant de Pextrémité du lobe dorsal, touche l’extrémité du lobe latéral- supérieur et passe au-dessous de tous les autres. Rapports et différences. Cette espèce, voisime par son dos tranchantet par ses tours embrassans, del’A. lynx, s’en distin- gue par son ombilic plus large, par ses côtés plus plais, lisses, TERRAINS JURASSIQUES. 201 par sa carène bien plus aiguë et lisse, et enfin par des lo- bes dillérents de détails, tout en appartenant au mème groupe. Localité. J'ai recueilli cette espèce dans le lias moyen des Coutards, près de Saint-Amand (Cher), où elle est très- rare. Explication des figures. PI. 87, fig. 5. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 6. La même, vue sur la bouche. Fig. 7. Une cloison grossie deux fois. Dessinée par moi. N° 106. Ammonites NoRmantANtS, d'Orbigny, 1844. PI. 88. À. testâ compressä, carinatà ; anfractibus compressis, la- teribus complanatis, transversim costatis ; costis fleæuosis, inæqualibus, internè externèque evanescentibus; derso angulato, carinato ; apertur& compressé, oblongä, anticè angulatà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 90 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du rase tour, 2; recouvrement du der- nier tour, DE épaisseur du dernier tour, -Z ; largeur de 1 100 ) l’ombilic ) 100 Coquille très-comprimée, carénée et pourvue d’une quille, ornée, en travers, par tour, d'environ soixante-quatre côtes inégales, très-flexueuses, à peine marquées en dedans, s’ef- façant sur le biseau de la carène. Lorsque le test existe, il y a de très-légères stries parallèles aux côtes. Dos obtus, en bi- seau, terminé par une quille. Spire composée de tours compri- més, plats sur les côtés. Bouche comprimée, oblongue, en bi- seau en avant et en arrière. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en trois lobes formésde parties presque paires et 203 PALÉONTOLOGIE FRANCAÏSE. de selles irrégulières. Lobe dorsal de moitié plus court et aussi large quelelobe latéral-supérieur terminé par une pointe. Selle dorsale deux fois aussi large que le lobe latéral-supérieur, sé- parée par un grand lobe auxiliaire en deux partiestrès-inégales, Ja plus grande en dedans. Lobe latéral-supérieur orné de cha- que côté de quatre pointes. Selle latérale aussi large que le Iobe latéral-supérieur, terminé par trois festons irréguliers. Lobe latéral-inférieur la moitié du lobe latéral-supérieur, terminé par deux petites pointes. Le lobe auxiliaire a aussi deux poin- tes inégales. La ligne du rayon central, en partant de l’extré- mité du lobe dorsal, coupe les deux pointes du lobe latéral supérieur et passe bien au-dessous des autres. Rapports et différences. Voisine, à la fois, des À. serpen- tinus et Thouarsensis, elle se distingue de la première par le manque de sillon et de coude latéral aux côtes, de la seconde par ses tours plus étroits, ses côtes plus flexueuses, de toutes les deux par ses lobes formés de parties presque paires. Il est curieux de voir cette Ammonite et l'A. Masseanus, du lias moyen, avoir des lobes formés de parties paires, tandis que. toutes les espèces du même groupe (FALCIFERI) propres au lias supérieur ont les lobes formés de parties impaires. Localité. Elle est propre au lias moyen. Elle a été recueil- lie par moi à Vieux-Pont, près de Bayeux (Calvados) ; à Thion- ville (Moselle), par M. Fournel. Elle est rare. Explication des figures. PI. 88, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle, vue de côté. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie trois fois. Dessinée par moi. TERRAINS JURASSIQUÉS. 203 N° 107, Ammonites RoTIFORMIS, Sowerby. PI. 89. Ammonites rotiformis, Sowerby, 1824. Min. conch., t.5, p. 76, pl. 453. A. rotiformis, Zieten, 1830, Wurtem., p. 35, t. 26, f. 1 (1). : A. rotiformis, Rœmer, 1835, Wurt.,p. 182, n°5. À. testâ compressà, carinatà ; anfractibus angustalis , sub- quadralis, lateribus costatis ; costis 50-subarcuatis, ob- tusis , externé incrassatis, tuberculosis ; dorso lato, cari- nalo , bisulcalo ; aperturà depressà ; septis lateribus k-lobatis. Dimensions. Diamètre, 180 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, =; recouvrement du dernier tour, -2 ; épaisseur du dernier tour, -, ; largeur de l’ombilic, <. Coquille discoïdale, comprimée, fortement carénée , ornée en travers, par tour, de quarante à cinquante côtes simples,obtu- ses,arquées, élargies du côté externe, et pourvues, sur cette par- tie, d'un gros tubercule arrondi, très-obtus. Dos très-large, pourvu d’une quille médiane, et de chaque côté d’un fort sillon parallèle. Spire composée de tours carrés, étroits, plus larges sur le dos qu'ailleurs, recouvrant à peine la saillie de la quille. Bouche carrée, déprimée, sinueuse en avant. Cloisons symétri- ques, découpées de chaque côté en quatre lobes, dont les deux externes formés de parties paires. Lobe dorsal d’un tiers plus long que le lobe latéral-supérieur, orné d’une longue branche pourvue de dents. Selle dorsale la moitié plus large que le : lobe latéral-supérieur, formée de trois feuilles découpées, iné- (4) C’est par erreur que j’ai cilé cette figure à la synonymie de l'A, bisul- catus, 20/4 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. gales, dont la plus grande est médiane. Lobe latéral-supérieur terminé par deux pointes, et de chaque côté de trois ou quatre autres. Selle latérale plus étroite que le lobe latéral-supérieur, formée de trois feuilles inégales analogues aux feuilles de la selle dorsale. Lobe latéral-inférieur la moitié de largeur du lobe latéral-supérieur , terminé par deux pointes; les deux selles auxiliaires très-petites. Les deux lobes auxiliaires termi- nés par une pointe médiane et deux latérales. Le rayon cen- tral, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, passe bien au- dessous de tous les lobes, visible extérieurement, mais arrive à l’extrémité du lobe ventral qui est bifurqué et accompagné de chaque côté d’une très-grande selle ventrale. Rapports et différences. Cette espèce, par ses côtes simples, ses tubercules, les deux sillons de son dos, se rapproche beau- coup de l’A. bisulcatus ; mais elle s’en distingue par ses tours infiniment plus étroits, son ombilic plus large, et par des lobes bien différens. Localité. Elle caractérise le lias inférieur avec la Gryphæa arcuata ; elle a été recueillie à Pouilly (Côte-d'Or), par M. Desplaces de Charmasse et par moi. Elle y est rare. Explication des figures. PI. 89, fig. {. Coquille réduite d’un tiers. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie. Dessinée par moi. a, la ligne de suture des tours. b, lobe ventral. c, selle ventrale. N° 108. Ammonites BoucauLTianuS, d’Orbigny, 1844. PI. 90, pl. 97, f. 3-5. À. testà compressà ; anfractibus compressis, lateribus con- vexiusculis , transversim undato-costatis ; coslis inœqua- TERRAINS JURASSIQUES. 205 libus bifurcatis ; dorso convexo, lateribus tuberculalo ; aperturä compressà ; umbilico angustato. Dimensions. Diamètre, 120 mill. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour, 2 ; recouvrement du dernier 9 100 ) Ier tour, + ; largeur de l’ombilic, 5 ; épaisseur du dernier tour, ) 100) ) 100 ) 100" Coquille comprimée dans son ensemble, non carénée, ornée en travers de côtes irrégulières rayonnantes qui partent de l’ombilic, s’infléchissent et se bifurquent à la moitié de leur longueur, et se terminent, de chaque côté du dos, par un léger tubereule , et sans s’interrompre tout-à-fait passent de l’autre côté. Spire composée de tours presque embrassans , compri- més, ne laissant qu’un ombilic étroit au milieu. Dos convexe, arrondi dans le moule , marqué, lorsque le test existe, d’une dépression médiane et de tubercules latéraux correspondant aux côtes. Bouche étroite, très-comprimée. Cloisons symé- triques, découpées de chaque côté en quatre lobes trés-compli- qués, formés de parties paires et de selles composées de parties presque paires. Lobe dorsal aussi long et aussi large que le lobe latéral-supérieur, profondément découpé en trois bran- ches très-ramifiées et très-compliquées. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur , formée de deux grandes feuilles inégales , dont la plus grande est interne, toutes les deux très-divisées. Lobe latéral-supérieur terminé par deux grandes branches très-ramifiées ( je n'ai pas pu suivre les autres ). La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal , touche l’extrémité du lobe latéral-supérieur. La suite des lobes, pris sur un jeune sujet, m’a donné un lobe latéral-mférieur et deux autres lobes formés de parties paires. Observations. Jeune, au diamètre de vingt millim. , elle a des côtes ondulées également bifurquées. Rapports el différences. Cette espèce a la forme extérieure 296 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. des À. Loscombi et heterophyllus, tout en se distinguant de l’une et de l’autre par ses côtes bifurquées , par les tubercules de son dos, et surtout par ses lobes d’une tout autre disposition, non formés de feuilles arrondies , et représentant des parties paires. Localité. M. Boucault l’a découverte dans le lias infé— rieur à Gryphæa arcuata de Champlong, près de Semur (Côte-d'Or). J'y rapporte une Ammonite jeune trouvée à la Spezia, par M. Guidoni. Explication des figures. PI. 90, fig. 1. Coquille réduite d’un tiers. De la collection de M. Boucault, à Semur. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une partie de cloison. Dessinée par moi. De gran- deur naturelle. PI. 97, fig. 3. Coquille de grandeur naturelle. De la Spezia. Fig. #. La même, vue sur la bouche. Fig. 5. Une cloison grossie. Dessmée par moi. N° 109. Ammonires CHARMASSEI, d'Orbigny, 1844, 2/07/0992 09) A. testà compressà , discoideà ; anfractibus compressis ; late- ribus complanatis, costulatis ; costis inæqualibus bifur- catis, in dorso interruptis ; dorso subcarinato ; aperturà sagittatà, compressà ; umbilico mediocri; septis 6-lobatis. Dimensions. Diamètre, 235 mill. Ru rapport au diamè- tre (adulte) : RIseue du dernier tour, -£ ; recouvrement du dernier tour, 2: ; largeur de l'ombilic, 2°; épaisseur du der- nier tour, =: ense largeur du dernier tour, #5 ; largeur 9 150) de l’ombilic, = 25 ) r100° épaisseur du dernier tour Le = ; Coquille très-variable suivant l’âge. JEUNE, jusqu'au dia- mètre de quatre-vingt-dix mill., cette espèce est médiocrement TERRAINS JURASSIQUES. 207 comprimée, non carénée, ornée en travers de vingt côtes, qui partent du pourtour de l’ombilic, se bifurquent plus ou moins près, de chaque côté, s’élargissent et s’interrompent aux côtés du dos. Spire composée de tours assez renflés , légèrement en biseau près du dos. Dos étroit, lisse ou même concave au mi- lieu, surtout dans les très-jeunes individus. Bouche oblongue, obtuse en avant. ADULTE, au diamètre de deux cents trente— cinq millim., cette espèce se comprime considérablement et toutes ses proportions changent, comme on l’a vu aux dimen- sions. Ses côtes se bifurquent beaucoup plus et finissent par disparaître entièrement , de manière à laisser la coquille tout-à-fait lisse. L’ombilic devient plus étroit à proportion de l’ensemble ; le dos est presque caréné, et les tours sont très comprimés et bien plus larges. Cloisons (d’un individu de qua- tre-vingt-dix millim. de diamètre) symétriques, découpées de chaque côté en deux lobes principaux et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal plus large et moins long que le lobe latéral-supérieur, pourvu, de chaque côté, de trois gran- des branches très-digitées. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur , fortement divisée en quatre feuilles irrégulières très-festonnées. Lobe latéral-supérieur pyrami- dal , terminé par une branche très-digitée , orné de plus, de chaque côté, de trois branches , surtout inégales du côté in- terne. Selle latérale plus petite , mais à peu près semblable de forme à la selle dorsale. Lobe latéral-inférieur le tiers du lobe latéral-supérieur , mais de forme analogue. Il y a de plus quatre très-petits lobes accessoires très-obliques, de moins en moins grands jusqu’au dernier. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal , coupe lextrémité du lobe latéral-supérieur , mais passe bien au-dessous de tous les autres. Rapports et différences. Cette espèce montre, par ses côtes 208 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. interrompues sur le dos, quelques rapports avec les À. Bou- caultianus et catenatus. Mais elle se distingue de la pre- mière par. ses tours plus à découvert, ainsi que par ses lobes bien moins compliqués, et de la seconde par ses côtes bifur- quées au lieu d’être simples. C’est , du reste, celle de toutes qui m'a donné le plus de peine à débrouiller et à bien caracté- riser, vu les grandes variations qu’elle subit suivant les âges. J'ai eu sous les yeux neuf échantillons. Localité. Elle caractérise le lias inférieur, avec la Gryphæa arcuala du centre de la France. Elle a été recueillie à Aval- lon (Yonne), par M. Desplaces de Charmasse, aux environs de Semur et de Pouilly (Côte-d'Or), par M. Boucault et par moi. Elle y est généralement en mauvais état de conservation. Explication des figures. PI. 91, HS; 1. Jeune individu de grandeur naturelle. Fig. 2. Le mème, vu sur la bouche. Fig. 3. Un autre individu de grandeur naturelle. De la col- lection de M. Boucault. Fig. 4. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 5. Une cloison grossie deux fois. Dessinée par moi. Planche 92. Fig. 4. Coquille adulte réduite aux deux cin- quièmes. De la collection de M. de Charmasse et de la mienne. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. N° 410. AmmoniTes LEIGNELETI, d'Orbigny, 1844. PI. 92, fig. 3, 4. À. testàäcompressà; anfractibus lateribus complanatis, costa- Lis ; costis bifurcatis, interne externèque incrassatis, tuber- culatis: dorso truncato, lœvigato; lateribus crenulatis ; aperturû compressà. Dimensions. Diamètre, kO mill, — Par rapport au diamè- TERRAINS JURASSIQUES, 209 tre : largeur du dernier tour, #7 , recouvrement du dernier tour, F5) ; largeur de Pombilice, 272, épaisseur du dernier tour, <=. Coquille trèsicomprimée, non carénée, ornée, au pourtour de l’ombilic, de 15 tubercules saillans, mais dirigés intérieure- ment, dont part une très-faible côte bifurquée, qui se divise encore une fois, et chacune de ces bifurcations se termine extérieurement par un tubercule. Les côtes des côtés sont presque effacées.’ Spire composée de tours très-comprimés, pourvue d’une saillie longitudinale au milieu de leur largeur. Dos coupé carrément, lisse au milieu, pourvu de tubercules de chaque côté. Bouche très comprimée, tronquée en avant, Cloisons inconnues. Rapports et différences. Très-voisine, parses côtesbifurquées et par son dos tronqué, del’À. denarius, du gault, cette espèce s’en distingue par les tubercules internes dirigés en dedans, par ses côtes plus bifurquées et par les tubercules externes pairs. Localité. M. Boucault l’a découverte dans le lias inférieur à la Gryphœæa arcuata de Champlong, près de Semur (Côte- d'Or). Elle y est très-rare. Explication des figures. PI. 92, fig. 3. Coquille de gran- deur naturelle, vue de côté. De la collection de M. Boucault. Fig. 4. La même, vue du côté de la bouche. N° 111. AmmoniTes Moreanus, d'Orbigny, 1844. PI. 93. À. testà compressä; anfractibus compressis; lateribus compla- natis, lævigatis, externé costatis ; dorso truncato, lævi- gato; lateribus crenulatis ; aperturâ compressä , anticè truncatà ; septis lateribus 5-lobatis. Dimensions. Diamètre, 75 mill. — Bar rapport au diamè- 300 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. tre : largeur du dernier tour, * ; recouvrement du dernier tour, 2. ; largeur de l’ombilic, #7; épaisseur du dernier tour, 7. Coquille très-comprimée , non carénée , lisse , marquée seulement en dehors de chaque tour , près du dos, de côtes transverses très-courtes, obliques. Spire formée de tours très- comprimés , laissant apercevoir un large ombilic. Dos très- étroit, tronqué, lisse au milieu, crénelé latéralement par les côtes. Bouche très-comprimée, tronquée en avant. Cloisons symétriques, divisées en cinq lobes et en selles formées de par- ties impaires. Lobe dorsal beaucoup plus court et aussi large que le lobe latéral-supérieur, formé de trois branches courtes. Selle dorsale beaucoup plus large que le lobe latéral-supé- rieur, terminé par trois grands festons irréguliers. Lobe laté- ral-supérieur orné d’une branche terminale irrégulière , et pourvu de trois petites branches latérales. Selle latérale à peu près du même diamètre que le lobe latéral-supérieur, ter- minée par trois festons découpés. Lobe latéral oblique à trois pointes irrégulières ; les trois lobes auxiliaires sont placés obliquement, et sont de plus en plus petits en approchant de l'ombilic. La ligne du rayon central, en partant de l’ex- trémité du lobe dorsal, coupe l'extrémité des lobes latéraux- supérieur et inférieur, et laisse au-dessous tous les lobes auxiliaires. Observations. Au diamètre de trente à quarante millim., cette espèce est pourvue de côtes simples, non bifurquées, qui disparaissent avec l’âge. Rapports et différences. Elle est, par les crénelures de son dos, assez voisine de |A. splendens, mais elle s’en distin- gue par ses tours de spire plus étroits, moins embrassans, par le manque de tubercules internes, et enfin par ses lobes bien différens. Rapprochée de PA. catenatus, elle s’en dis- TERRAINS JURASSIQUES. Soi ingue par les mêmes caractères que je viens de citer, et par ses côtés lisses. Localité. Elle caractérise les couches du lias inférieures aux Sinemuria, c'est-à-dire bien au-dessous de la Gryphæa ar- cuata. Elle a été recueillie par moi au Pont-Aubert, près d’'Avallon (Yonne), où elle est très-rare. Explication des figures. PI. 93, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La mème, vue du côté de la bouche. Fig.-3. Une cloison grossie trois fois. Dessinée par moi. N° 112. AMMONITES CATENATUS, Sowerby. P1:)94: Ammonites comptus, Sowerby, 1832, De la Bèche, Traité de géologie (Ed. franc. }), p. #07, f. 66. À. catenatus, Sowerby, 1832, De la Bèche, loc. cit., p. 407, f. 67. A. trapezoïidalis, Sowerby, 1832, De la Bèche , loc. cit., p. 407, f. 68. À. testà compressâ, anfractibus compressis, lateribus com-— planatis, transversim 50-costatis ; costis simplicibus, ar- cuatis, elevatis, in dorso interruptis ; aperturà compressä, anticé truncatà ; dorso lævigato , lateribus crenulato; sep- {is k-lobatis. Dimensions. Diamètre, 106 cn — Par rapport au dia- mètre : à du de tour, 27 ; recouvrement du dernier tour, -£ ; largeur de lombilic, #5; épaisseur du dernier oi oo 22 tour, Coquille comprimée, non carénée, ornée en travers par tour, de trente à cinquante côtessimples, aiguës, très-saillantes, arquées surtout en dehors, où, après être devenues plus grosses, elles s’interrompent au milieu du dos, qui est lisse et 502 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. quelquefois un peu concave. Spire formée de tours comprimés, presque à découvert. Bouche comprimée, tronquée et rétrécie en avant. Cloisons symétriques divisées de chaque côté en trois lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus large et plus court que le lobe latéral-supérieur, terminé par trois digita- tions en pointe. Selle dorsale un peu plus large que le lobe la— téral-supérieur, terminée par trois festons arrondis. Lobe la- téral-supérieur orné de chaque côté de trois pointes, et terminé par une septième elle-même à trois pointes. Selle latérale aussi large que le lobe latéral-supérieur, terminée par deux festons. Lobe latéral-inférieur beaucoup plus court que le su— périeur, terminé par trois pointes. Le premier lobe auxiliaire oblique à trois pointes internes. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe l'extrémité du lobe latéral-supérieur et passe au-dessous des autres. Rapports et différences. Cette espèce est, par les crénelu- res de son dos , voisine de l’Ammonites Moreanus ; elle s’en distingue par ses côtes entières Jusqu'à un âge avancé, et par ses lobes autrement distribués. Histoire. Je crois pouvoir regarder comme le jeune âge de cette Ammonite les À. comptus, catenatus et trapezoidalis, que M. De la Bèche a rencontrés à la Spezia (Italie), et que je crois appartenir à la même espèce. Le nom de la première, employé dès 1818, pour une autre espèce par Reinecke ne peut être conservé. Le second est évidemment basé sur une altération des cloisons du dos qui avait laissé des cavités. Pour le troisième, 1l pourrait être une déformation. Localité. Elle est propre au lias inférieur, bien au-dessous de la Gryphæa arcuata. Elle a été recueillie au Pont-Auber, près d’Avallon (Yonne), par M. Moreau et par moi ; à Semur (Côte-d'Or), par M. Desplaces de Charmasse. Les jeunes que je rapporte à cette espèce ont été recueillis au golfe de la L TERRAINS JURASSIQUES. 90 Spezia, près de Coregna (Italie), ce qui pourrait donner l’âge de ce terrain. Je me suis assuré que les soi-disant Orthocera- tites de cette dernière localité, ainsi que celles du lac de Côme, sont des articulations d’alvéoles de Bélemnites. Explication des figures. PI. 9%, fig. 1, Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune individu de la Spezia. De ma collection. Fig. 4. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 6. Une cloison, grossie dix fois. Dessinée par moi sur un échantillon de la Spezia. CN N° 113. AMMONITES SINEMURIENSIS, d’Orbigny, 1844. PI. 95, fig. 1-3. À. testà compressà, carinatà ; anfractibus quadratis, lateri- bus costatis ; costis inæqualibus, simplicibus vel externé bifurcatis, tuberculatis; tuberculis transversim oblonga- tis; dorso lato, tricarinato , bisulcato; septis lateribus 3-lo- batis. Dimensions. Diamètre, 40 mill. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour, 2 ; recouvrement du dernier 9) 100 )j tour, 2; épaisseur du dernier tour, = ; largeur de l’ombi- 1 100) SANTE lic, =. Coquille discoïdale, comprimée, fortement carénée, ornée en travers, par tour, de quinze à vingt côtes inégales; les unes simples, terminées extérieurement par un tubercule oblong transversal ; les autres simples, en partant de l’ombilic, réu- nies deux par deux à un seul tubercule : alors leur direction est inégale. Dos large, carré, pourvu de trois quilles dont une médiane plus saillante, de chaque côté de laquelle est un sil- Jon. Spire formée de tours carrés, élargis sur le dos. Bouche ol PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. carrée. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en deux lobes, dont l'extérieur est formé de parties paires. Lobe dorsal d’un quart plus long, mais aussi large que le lobe laté- ral-supérieur, orné de cinq pointes internes, dont une termi- nale. Selle dorsale moins large que le lobe latéral-supérieur, terminé par quatre petites feuilles. Lobe latéral- supérieur ter- miné par deux pointes, et orné de chaque côté de trois ou quatre pointes inégales. Selle latérale aussi large que le lobe latéral-supérieur, découpée en trois festons partagés. Lobe la- téral-inférieur très-petit. La ligne du rayon central, en par- tant de l’extrémité du lobe dorsal, passe bien au-dessous de tous les autres lobes. Observations. Cette espèce est très-variable pour ses côtes et ses tubercules. Dans le jeune âge elle n’a pas de sillons la- téraux à la quille, ni les deux quilles latérales; son dos alors est inoins carré. Rapports et différences. Voisine, par sa formeet par ses quil- les, des À. rotiformis et bisulcatus, elle s’en distingue par l'inconstance de ses côtes et la réunion de celles-ci aux tuber- cules latéraux. Localité. M. Boucault l’a découverte aux environs de Semur (Côte-d'Or), dans le calcaire du lias inférieur, avec la Gryphœæa arcuata. Elle y est rare. Explication des figures. PI. 95, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De la collection de M. Boucault. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie quatre fois. Dessinée par mot. No 114. AMMONITES SAUZEANUS, d'Orbigny, 1844. PI. 95, fig. 4-5. À, testä compressà ; anfractibus quadratis, lateribus 15-cos- tatis : costis simplicibus, rectis, externè mucronatis; dorso lato, subangulato ; aperturû quadratà. TERRAINS JURASSIQUES. 509 Dimensions. Diamètre, 30 mill.—Par rapport au diamé- tre : largeur du dernier tour, -% ; recouvrement du der- nier tour, #3; épaisseur du dernier tour, :%; largeur de J'ombilic, ££.. Coquille discoïdale, peu comprimée, non carénée, ornée en travers par tour d’environ quinze côtes, rayonnantes, simples, saillantes, terminées extérieurement par une pointe. Dos large, carré, marqué au milieu d’une partie légèrement anguleuse, sans former de quille. Spire formée de tours carrés, plus larges en dehors. Bouche carrée. Cloisons inconnues. Rapports et différences. Assez voisine, par ses côtes simples, de l'A perarmalus, cette espèce s'en distingue par une seule pointe externe et par son dos presque caréné. J'ai vu deux échantillons de cette espèce singulière. Localité. Elle a été recueillie par M. Boucault, dans le lias inférieur à Gryphœa arcuata de Champlong, près de Semur {Côte-d'Or}. Elle y est rare. Explication des figures. PI. 95, fig. k. Coquille de gran- deur naturelle. De la collection de M. Boucaut. Fig. 5. La même, vue du côté de la bouche. N° 115. Ammonites CoLLENOTI, d'Orbigny, 1844. PI. 95, fig. 6-9. A. teslà compressà, acutè carinalà ; anfractibus compressis ; lateribus convexiusculis, transversim inæqualiler costa- dis; costis paribus vel sparsis, exlerné interruplis ; dorso carinalo ; aperturà sagillalà ; septis lateribus 3-lobalis. Dimensions. Diamètre, 250 mill.— Par rapport au diamé- 45 tre : largeur du dernier tour; £=; recouvrement du der- nier tour, +; épaisseur du dernier tour, 55; largeur de 7 HP l'ombilic, +. 16 20 306 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Coquille comprimée, discoïdale, pourvue d’une forte quille saillante; lisse dans l’âge adulte, dans le jeune âge, c’est-à- dire au diamètre de 30 à #0 millimètres, elle est ornée en tra- vers de côtes droites, souvent réunies par paires, toujours in— terrompues à la partie déclive du dos. Quelquefois les côtes sontirrégulièrement placées. Le test, lorsqu'il existe, est fine- ment strié en long. Dos pourvu d’une quille saïillante, obtuse à son extrémité. Spire formée de tours comprimés en biseau extérieurement. Bouche très-comprimée, taillée en fer de flèche. Cloisons symétriques formées de trois lobes divisés en parties paires et de selles dont les deux externes sont encore formées de parties paires. Lobe dorsal plus long et plus large que le lobe latéral-supérieur, orné de deux branches. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, termi- né par deux festons arrondis. Lobe latéral-supérieur terminé par deux pointes, orné en dehors d’une et en dedans de trois autres pointes. Selle latérale plus large que le lobe latéral supérieur, festonnée à son extrémité. Lobe latéral-inférieur orné de cinq pointes, dont deux terminales et deux externes. Selle auxiliaire à trois festons; lobe auxiliaire à deux pointes. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, passe bien au-dessous de tous les autres lobes. Rapports et différences. Cette espèce est très-remarquable en ce qu'elle réunit deux caractères ordinairement séparés. Par sa forme elle appartient évidemment à la section des FAL= CIFERI, tandis que par ses lobes elle dépend des ArteTEs. C’est une rare exception, dès lors bien distincte de toutes les espèces des deux sections dont elle se rapproche. J'ai sous les yeux cinq échantillons. Localité. M. Boucault et moi nous avons rencontré celte es- pèce dans les couches du lias inférieur à Gryphæa arcuata de Champlong , aux environs de Semur (Côte-d'Or). TERRAINS JURASSIQUES. 307 Explication des figures. PI. 95, fig. 6. Coquille de gran- deur naturelle. De la collection de M. Boucault et de la mienne. Fig. 7. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 8. Un autre individu à côtes par paires. Fig. 9. Une cloison grossie six fois. Dessinée par moi. N° 116. AMMONITES GRENOUILLOUXI, d'Orbigny. PI. 96. Ammonites crenatus, Zieten, 1830. Wurt., t. 4, f. 4, p. 1. À. testà compressä, non carinatà ; anfractibus depressis, angustatis; lateribus 25-costatis, externè mucronatis: dorso lato, convexiusculo , transversim costulato; aper- turû depressä, angustatà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre , 60 mull. — Par rapport au dia- 25 mètre : largeur du dernier tour, <= ; recouvrement du der- ? 300 ) nier tour, -$, ; épaisseur du dernier tour, 45 à € ; largeur de l’'ombilic, Coquille discoïdale, comprimée dans son ensemble, non carénée, ornée, en travers, par tour, d'environ vingt-cinq côtes simples, terminées, chacune extérieurement, par une forte pointe. Dos très-large, peu convexe, marqué de petites côtes transverses, arquées, réunies deux par deux ou en fais- ceaux, aux pointes externes. Spire composée de tours très- étroits, infiniment plus larges que hauts, saillans de chaque côté par les pointes latérales, et rétrécis sur la suture. Bouche transverse, déprimée, arquée, anguleuse sur les côtés. Cloi- sons symétriques, découpées, de chaque côté, en trois lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus large et aussi long que le lobe latéral-supérieur, orné, de chaque côté, de quatre branches dont les deux supérieures forment une seule 908 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. pointe, la troisième en a deux, laquatrième quatre. Selle dorsale un peu plus Jarge que le lobe latéral-supérieur, divisée à son extrémité en trois feuilles dont les deux internes sont trilobées. Lobe latéral-supérieur formé, en dehors, de trois pointes, en dedans de six inégales, et terminé par une grande pointe. Selle latérale d’un tiers plus large que le lobe latéral-supé- rieur , divisée en deux feuilles presque égales, formées de trois folioles. Lobe latéral-inférieur très-petit, très-irrégulier. Selle auxiliaire la moitié de la selle latérale, divisée en deux parties. Lobe auxiliaire oblique, petit, formé d’une seule digi- tation. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, touche l'extrémité du lobe latéral-supérieur, et passe bien au-dessous des autres. Le lobe latéral-supérieur et la moitié de la selle dorsale sont sur le dos: iln’y a, en de- dans des tubercules, que le lobe latéral-inférieur et le lobe auxiliaire. Observations. Cette espèce est très-variable dans la largeur relative des tours au diamètre; souvent il y a sous ce rap- portune différence énorme. Les pointes sont plus ou moins rap- prochées, et les côtes transverses du dos très-variables de nombre et d’élévation. Rapports et différences. Voisine, par ses tours déprimés, de l’A. Blagdeni, cette espèce s’en distingue par moins de lar- geur dans les tours, par son accroissement moins rapide, et enfin par des lobes bien moins compliqués. Histoire. M. Zieten a rapporté à tort cette Ammonite à l'A. crenatus de Rienecke dont elle diffère par ses tours plus comprimés. Quand mème le rapprochement eût été exact, le nom de crenatus ne pourrait lui être conservé, attendu que dès 4789 Bruguière l’avait employé pour une autre espèce. En effet Bruguière a décrit une Ammonite sous cette dénomina- tion, en créant le genre, ce qui n’a pas empêché Rienecke, en TERRAINS JURASSIQUES. 309 1818, Zieten en 1830, M. Fitton en 1836, de la donner à trois autres espèces distinctes de la première, qui, seule, doit porter ce nom. Cette raison m'oblige à désigner cette Ammo- nite par une dénomination nouvelle. Localité. Elle caractérise le lias moyen, et a été recueillie aux Coutards, près de Saint-Amand-Montrond (Cher), par MM. de Valdan, Robin-Massé, Maugenest, Grenouilloux et par moi. Les beaux échantillons sont rares. Explication des figures. PI. 96, f. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune âge. Fig. k. Variété épaisse, vue du côté de la bouche. Fig. 5. Variété comprimée. Fig. 6. Une cloison grossie cinq fois. Dessinée par moi. N° 117. AMMONITES SISMONDÆ, d'Orbigny, 1844. PIN 97-09 1-2" À. testà maximè compressâ ; anfractibus compressis, an— gustatis, lateribus costatis: costis undulatis ; dorso angus- tato, truncato ; umbilico angustato; aperturà sagittatà , compressà, anticè truncatà ; septis lateribus 7-lobatis. Dimensions. Diamètre, 30 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, -£ ; recouvrement du der- 20 , nier tour, £; épaisseur du dernier tour, <;; largeur de ) 100? l'ombilic, ==. Coquille discoïdale, très-comprimée, non carénée, ornée, en travers, de très-légères côtes ondulées, plus marquées ex- térieurement. Dos très-comprimé, tronqué et laissant une lé- gère surface plane à son pourtour. Spire composée de tours très-larges , comprimés, ne laissant, dans leur enroulement, 310 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. qu’un ombilic très-étroit. Bouche comprimée, en fer de lance, tronquée et obtuse à son extrémité. Cloisons symétriques, découpées, de chaque côté, en sept lobes formésde parties impaires ; lobe dorsal beaucoup plus court que le lobe latéral- supérieur, orné d’une grande branche terminale bifurquée. Selle dorsale beaucoup plus large que le lobe latéral-supé- rieur, divisée en petites feuilles très-simples. Lobe latéral-su— périeur étroit, terminé par trois grandes branches. Les autres lobes diminuent de complication en approchant de l’ombilic. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe l’extrémité du lobe latéral-supérieur. Rapports et différences. Cette espèce, voisine par sa forme etses côtes du groupe des Falcifères , s’en distingue par son dos tronqué sans carène et par ses tours embrassans. Localité. Elle a été recueillie dans le lias inférieur de la Spezia, par MM. Sismonda et Guidoni. Explication des figures. PI. 97, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De la collection de M. Sismonda. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. N° 118. Ammonites Paiccrpsir, Sowerby. PI. 97, fig. 6-9. _ Ammonites Phillipsii, Sowerby,1831, De la Bèche, Manuel géologique (trad. franç., p. #06, f. 57). À. testà compressä, non carinatà ; anfractibus compressis, subquadrangularibus, lævigatis, lateribus L-sulcatis; dorso rotundato; aperturâ subquadratä, compressé ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 15 mill.— Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, 27 ; épaisseur du dernier 12:72 ) 100 ? TERRAINS JURASSIQUES, 314 recouvrement du dernier tour, =; largeur de 27 . PMXTOTO 7. tour l'ombilic, <=. Coquille discoïdale, comprimée dans son ensemble, non carénée ; lisse, ornée, en travers, par tour, de quatre sillons, accompagnés d’une côte, qui forment autant d’étranglemens annulaires aux tours. Dos rond, un peu déprimé. Spire formée de tours étroits, un peu carrés, seulement appliqués sans se recouvrir, aussi l’ombilic est-il très-large. Bouche un peu carrée. Cloisons symétriques, découpées, de chaque côté, en trois lobes et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal aussi long et aussi large que le lobe latéral-supérieur, orné de trois pointes. Selle dorsale terminée en trois feuilles arrondies, inégales. Lobe latéral-supérieur étroit, terminé par trois pointes à dents. Selle latérale irrégulière , aussi large que le lobe latéral-supérieur. Lobe latéral-inférieur à peu près de même forme et de moitié du lobe latéral-supérieur. Selle auxi- liaire deux fois festonnée. La ligne durayon central, en par- tant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe l’extrémité du lobe Jatéral-supérieur et passe au-dessous des autres. Rapports et différences. Cette espèce, voisine par ses sillons, de |A. quadrisulcatus, s’en distingue par ses lobes formés de parties impaires, au lieu de parties paires. Localité. MM. De la Bèche, Sismonda et Guidoni l’ont recueillie à la Spezzia, dans un terrain que je rapporte au lias inférieur. Explication des figures. PI. 97, fig. 6. Coquille grossie. Fig. 7. La mème, vue du côté de la bouche. Fig. 8. Une cloison grossie. Dessinée par moi. Fig. 9. Grandeur naturelle. 312 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 119. AMMONITES ARTICULATUS, Sowerby. PI. 97, fig. 10-13. ‘Amimonites articulatus, Sowerby,1831, De laBèche, Man. géol., trad. franç., p. #07, f. 63. ‘A. testà compressà, non carinatà ; anfractibus subrotunda- tis, transversim 11 vel 14-costatis ; costis posticè elevatis, gradatis ; dorso rotundato ; aperturû subrotundatà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 12 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, 27; épaisseur du dernier 100) © L] tour, 27; recouvrement du dernier tour, -< ; largeur de Pombilic, 2. Coquille discoïdale , comprimée dans son ensemble, non carénée, ornée, en travers, par tour, de onze à quinze côtes, ou mieux de gradins dont les saillies des unes sur les autres ont lieu en arrière. Dos rond. Spire formée de tours étroits, ronds, appliqués les uns contre les autres sans se recouvrir, ce qui laisse un large ombilic. Bouche ronde, non échancrée par le retour de la spire. Cloisons symétriques, découpées, de chaque côté, en trois lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal un peu plus court et aussi large que le lobe latéral- supérieur, pouvu de trois pointes de chaque côté. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, terminé par trois feuilles arrondies, inégales. Lobe latéral-supérieur orné de dents latérales et terminé par trois pointes. Selle latérale comme la selle dorsale. Lobe latéral-inférieur bien plus petit que le lobe latéral-supérieur, muni de trois pointes terminales. La selle auxiliaire a trois festons. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe l'extrémité du lobe latéral-supérieur, et passe au-dessous de tous les autres. TERRAINS JURASSIQUES. 313 Rapports et différences. Cette espèce, avec la forme exté- rieure du groupe des Fimbriati, s’en distingue par ses lobes formés de parties impaires ; ses gradins la font aussi différer extérieurement de toutes les espèces connues. Localité. MM. De la Bèche, Guidoni et Sismonda l'ont ren- contrée à la Spezia, dans un terrain que je rapporte au lias inférieur, d’après l’examen des autres espèces d'Ammonites. Explication des figures. PI. 97, fig. 40. Coquille grossie. Fig. 41. La même, vue sur la bouche. Fig. 12. Grandeur naturelle. Fig. 13. Une cloison grossie. Dessinée par moi. N° 120. AMMONITES FIMBRIATUS, Sowerby. PI. 98. Ammoniles fimbriatus, Sowerby, 1817, Min. conch., t.9, p. 145, pl. 16%. A. fimbriatus, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 135, ne 10: A. fimbriatus, Keferst, 4829, Cat., p. 12. A. fimbriatus, Phillips, 4829, Vorks., p. 163. À. fimbriatus, Buch, 1831, Petref., p. 163. À. fimbriatus, Rœmer, 1835, p. 19%, n° 27. À. testà discoideä, compressé, non carinatà ; anfractibus angustalis, rotundatis, transversim siriatis, lamellosis ; striis irregularibus fimbriatis ; lamellis elevatis, erectis: dorso rotundato ; aperturà circulari ; seplis lateribus bi- lobalis. Dimensions. Diamètre, 259 mill. — Par rapport au diamè- +: épaisseur, 2; recOuvre- 100) 100 ? tre : largeur du dernier tour, ment du dernier tour, = ; largeur de l'ombilic, <=. ) 100? Coquille discoïdale, comprimée dans son ensemble, non EL. 28 314 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, carénée, ornée en travers de nombreuses stries irrégulières, ridées ou comme festonnées, les rides représentant dans leur ensemble des espèces de stries transversales. On remarque de plus par tour de huit à douze lames saillantes qui s'élèvent perpendiculairement etles embrassent. Dos rond, très convexe. Spire formée detours étroits, cylindriques seulement, appliqués les uns contre les autres, aussi l’ombilic est-il très large. Bou- che circulaire ou légèrement comprimée. Cloisons symétri- ques, découpées de chaque côté en deux lobes et en selles for- més de parties paires. Lobe dorsal bien plus court et bien moins large que le lobe latéral-supérieur, pourvu latérale- ment de quatre branches croissant des supérieures aux infé- rieures. Selle dorsale plus petite quele lobe latéral-supérieur, profondément divisé en deux parties chacune formée de quatre feuilles découpées. Lobe latéral-supérieur divisé en deux énormes branches subdivisées à l'infini, dont la plus grande est externe. Selle latérale un peu moins large que le lobe laté- jal-supérieur, formée de deux parties inégales, la plus grande en dehors. Lobe latéral-inférieur plus petit de moitié mais de même forme que le lobe latéral-supérieur. Il n’ya plus ensuite que le lobe ventral, qui est étroit et formé de parties impaires. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe l’extrémité de tous les autres lobes. Observations. Jeune, au diamètre de 12 mill., cette espèce montre déjà, lorsqu'elle a son test, les stries transverses et les indices des lames. Plus âgée, ces caractères se marquent davan- tage etdeviennent très-saillans. Lorsqu'elle a sontest, elle offre les stries, mais les James sont presque toujours cassées et l’on ne voit alors que leur emplacement ; lorsqu’au contraire des parties de roches soutiennent encore des parties de ces lames, on s'aperçoit qu'en dedans elles sont projetées obliquement en avant et toujours verticales sur le dos. Le moule est entière- TERRAINS JURASSIQUES. 315 tièrement lisse, ou il montre, à la place des lames, anciennes bouches successives de l'espèce , une forte dépression an- nulaire. Rapports et différences. Cette espèce était confondue avec PA. cornucopia. En examinant sur les lieux des centaines d’é- chantillons, j'avais remarqué que les individus à tours étroits se trouvaient toujours dans lelias moyen, au-dessous de laGry- phœæa cymbium, tandis que les individus à tours larges ne se rencontraient que bien au-dessus. J’étudiai ces deux séries de formes, et j'ai reconnu que la première a toujours deux lobes latéraux de chaque côté aux cloisons, tandis que l’autre en a toujours trois. Ces caractères différentiels, joints aux tours plus larges, déprimés, à des ornemens extérieurs bien tranchés, la feront facilement reconnaitre. Localité. C’est peut-être l’une des espèces les plus répandues et dont l'horizon géologique est le plus certain. Elle se ren- contre toujours au sein du lias moyen, dans la zone comprise entre le niveau de la Gryphœæa cymbium et celui de la Gry- phœa arcuata. Elle a été recueillie aux Coutards et dans la vallée de Saint-Pierre, près de Saint-Amand (Cher), par MM. Maugenest, Massé, Grenouilloux, de Valdan, de Coynart et par moi; aux environs de Semur, à Venarey, à Pouilly (Côte d'Or), par MM. Collenot, Sauzeau, Boucault, Nodot et par moi ; aux environs d’Avallon (Yonne), par MM. de Charmasse, Moreau, Cotteau et par moi; à Vals près d’Allais (Gard), par M. Renaux; à Croisille, à Vieux-Pont, à Breteville-sur- Laise, à Fontaine-Étoupe-Four, à Curcy (Calvados), par M. Deslongchamp et par moi; à Uhrweiïler, à Muhlhausen (Bas- Rhin), par M. Engelhardt ; à Breux (Meuse), par M. Buvi- gnier; aux environs de Metz (Moselle), par MM. Joba et Four- nel; aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Guibal; à Bourmont (Haute-Marne), par M. Richard; aux environs de 316 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Lyon (Rhône), par M. Thiollière; aux environs de Fontenay (Vendée), par moi. Histoire. De toutes les citations de l'A. fimbriatus, il faut en ôter les figures 4, pl. 16, de Zicten, et la f. 2, pl. 23, de M. Browa, qui appartiennent à l’A cornucopia de Young. Explication des figures. PI. 98, fig. 1. Coquille réduite autiers.De maccliection.a. Lames entières. b. Lames cassées.c. Partie sans test. Fig. 2. La même, vuesur la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie 2 fois, dessinée par moi. Fig. k: Jeune individu avec ou sans test, pour montrer les dépressions annulaires. N° 121. AMMONITES CORNUCOPIA, Vouug. PIANO: Ammoniles cornucepia, Young et Bird, 1822. À. geol. sur- vey, pl. 12, f. 6. À.fimbriatus, Zieten, 1830, Wurtem., p.16, pl. XIE, L'EAE A. fimbriatus, Brown, 1837, Lethea geog., p. 441, n°20, pl. XXHL, F2 A.teslä discoideä, non carinatà; anfractibus latis, depres- sis, transversin, longitudinaliter costellatis ; costis fim— briatis ; lamellis transversis, erectis ; dorso rotundalo ; aperturà depressä; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 350 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, £* ; os du dernier tour, #5 à À a recouvrement du dernier tour, —; largeur de l’ombilic, 27. Coquille discoïdale, non carénée, ornée en travers de nom- breuses petites côtes irrégulières, ridées ou comme festonnées TERRAINS JURASSIQUES. 317 par des côtes longitudinales très-marquées. À chaque tour, 1l y à deplus des côtesondulées, transversales, élevées comme des lames. Dos large, arrondi. Spire formée de tours larges , dé- primés, en contact les uns avec les autres. Bouche déprimée, ovale transversalement. Cloisons symétriques , découpées de chaque côté en trois lobes et en selles formés de parties paires. Lobe dorsal beaucoup plus court et beaucoup moins large que le lobe latéral-supérieur , orné latéralement de trois branches dont l’inférieure est bifurquée. Selle dorsale plus petite que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux feuilles elles-mêmes partagées en deux. Lobe latéral-supérieur formé de deux grandes branches trés-ramifiées. Selle latérale bien plus pe- tite que le lobe latéral-supérieur, formée de deux feuilles di- visées en trois. Lobe latéral-inférieur de moitié du lobe-latéral supérieur, à côtés inégaux. Selle auxiliaire à trois feuil- les. Lobe auxiliaire très-court et divisé en deux grandes branches. La ligne du rayon central, en partant de l’extré— mité dulobe dorsal, coupe l’extrémité des lobes latéral-supé- rieur et latéral-inférieur, et passe au-dessous du lobe ac- cessoire. Observations. Cette espèce est très-variable, suivant ses différens états de conservation et suivant l’âge. Au diamètre de 25 à 39 mill., elle est ornée de stries réunies en faisceaux, chacun séparé par un sillon. De même que l'A fimbriatus, elle a, suivant l’âge et les individus, des côtes saillantes très-élevées de distance en distance. Suivant les mdividus encore, les tours sont ronds ou déprimés. Lorsque la couche extérieure du test ‘existe, il y a de petites côtes et des festons très-saillans. Lors- que cette couche manque, la seconde offre des accidens at- ténués. Le moule montre une surface tout-à-fait lisse. Rapports et différences. Gette espèce , très-voisine de l'A. fimbriatus par ses tours arrondis et comme frangés, s’en dis- 318 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, tingue par ses tours plus larges, souvent déprimés, et par trois lobes, au lieu de deux, de chaque côté. Localité. Elle caractérise les assises les plus supérieures du lias supérieur. Elle a été recueillie à Ligny, aux environs de Lyon, par MM. Terver et Thiollière ; à Mulhouse , à Gun- dershofen (Bas-Rhin), par M. Engelhardt ; à Mende (Lozère), à Fressac (Gard), par M. Renaux ; au Belvédère, près de Saint- Amand (Cher), par M. Grenouilloux et par moi; à Clapier (Aveyron), par M. Braun; aux environs de Charolles (Saône- et-Loire), par M. Raquin. Histoire. Figurée d’une manière reconnaissable, en 1822, par M. Young. Cette espèce a été confondue avec le Fimbria- tus par MM. Bronn et Zieten. Explication des figures. PI. 99 , fig. 1. Coquille réduite de moitié. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du coté de la bouche. Fig. 3. Une cloison de grandeur naturelle, calquée sur la nature. Fig. #. Jeune individu de grandeur naturelle. N° 122. AMMONITES JURENSIS, Zieten. Pi. 400. Ammonites jurensis, Zieten, 1830, Wurtemb., pl. 68, f. 1. A. testà discoideä, compressà, non carinat ; anfractibus latis, compressis, lævigatis ; dorso rotundato ; aperturä ovali, posticè truncatà ; septis lateribus 5-lobatis. Dimensions. Diamètre, 500 mill.—Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, # ; épaisseur du dernier tour, #; recouvrement du dernier tour, -&; largeur de l'ombilic, 2°. Coquille discoïdale, comprimée dans son ensemble , non TERRAINS JURASSIQUES. 319 carénée, lisse ou ornée de quelques signes d’accroissement visibles seulement sur le test, le moule étant très lisse. Dos rond , très-convexe. Spire formée de tours larges, un peu comprimés, se recouvrant de quatre centièmes du diamètre. Bouche ovale, comprimée , légèrement entamée en arrière par le retour de la spire. Cloisons symétriques , découpées, de chaque côté , en quatre lobes dont les deux premiers, ainsi que les selles, sont divisés en parties paires. Lobe dorsal d’un tiers plus court, mais aussi large que le lobe latéral-supérieur, pourvu latéralement de quatre branches croissant des supé- rieures anx inférieures. La dernière est bifurquée. Selle dor- sale aussi large que le lobe latéral-supéricur, divisée en deux branches , lesquelles se subdivisent encore en parties paires. Lobe latéral supérieur orné latéralement de trois branches, dont l’inférieure en a trois. Les deux branches termina- les sont profondément divisées par une selle accessoire. Selle latérale à peu près semblable à la selle dorsale. Lobe latéral- inférieur plus petit de moitié que le lobe latéral-supérieur, très-irrégulièrement divisé en parties paires, ainsi que les sui- vans, réguliers seulement chez les vieux individus. Le rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe l’ex- trémite des lobes latéral-supérieur , inférieur, et du premier lobe auxiliaire, en passant au-dessus des autres. Observations. Gette espèce ne paraît pas varier suivant l’âge, conservant toujours la mème forme; néanmoins certains indi- vidus sont plus comprimés que les autres, et leurs tours, au lieu d’être ovales, tiennent un peu de la forme triangulaire, étant taillés un peu en biseau sur les côtés. Ge caractère a sur- tout lieu chez les échantillons provenant des environs de Cha- rolics (Saône-et-Loire). Rapports et différences. Cette ammonite fait, pour amsi dire, le passage des formes à tours cylindriques, comme 320 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. l'A. fimbriatus , aux formes comprimées, telles que l’A. he- terophyllus ; mais elle appartient, par ses lobes, au groupe des FrmgriaTi. Elle se distingue des fimbriatus et cornucopia par le manque de côtes et de stries , par le manque de sillons transverses dans le moule, par ses tours se recouvrant en par- tie, et enfin par quatre lobes de chaque côté au lieu de deux ou de trois. Ainsi l'A. fmbriatus a deux lobes, le cornucopia trois, et le jurensis quatre de chaque côté. Localité. Elle caractérise les assises supérieures du lias su- périeur de l’est, de l’ouest et du nord de la France, toujours bien au-dessus de l'A. bifrons. Eile a été recueillie à Pissot, près de Fontenay ( Vendée), par moi; à Verrine, près de . Thouars, à Niort, à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), par MM. de Vielblanc, Baugier et par moi; aux environs de Cha- rolles (Saône-et-Loire), par M. Raquin; au Mont-d'Or, près de Lyon (Rhône), par M. Terrier; à Uhrweiler-Selzhrunnen (Bas-Rhin), par M. Engelbardt. Explication des figures. PI. 400, fig. 1. Coquille réduite au sixième. De ma collection. Il y a une partie sans test. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison calquée sur la nature. N° 193. AmmMoniTes GERMAINI, d'Orbigny, 1844. PI. 101. Ammoniles interruptus, Zieten, 14830, Wurtemberg, PI. XV, f. 3. A. obliquè interruptus, Zieten, 1839, Wurt. PI. XV, f. 4? À. testà discoideâ , compressä, non carinatä; anfractibus rotundatis, transversim costatis, sulcatis ; sulcis 8-orna- tis, anticè costatis ; dorso rotundato ; aperturà circulari; septis lateribus 5-lobatis. TERRAINS JURASSIQUES, 321 Dimensions. Diamètre , 70 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur, 45 ; épaisseur du dernier tour, 5 ; re- couvrement du dernier tour, 3; largeur de l’ombilic, 2£.. Coquille discoïdale, comprimée dans son ensemble , non carénée, ornée, en travers, de côtes simples, annulaires, plus ou moins nombreuses suivant les individus, et, par tour, de huit ou neuf sillons formant des étranglemens profonds, toujours marqués, en avant, d’une plus forte côte que les autres. Dos rond. Spire formée de tours assez étroits, cylindriques, se re- couvrant dans l'enroulement sur une très-petite partie. Bou— che ronde, échancrée légèrement par le retour de la spire. Cloisons symétriques , découpées, de chaque côté, en cinq lobes formés de parties presque paires, et de selles non divisées en parties paires. Lobe dorsal presque aussi long et aussi large que le lobe latéral-supérieur, muni de chaque côté de trois pointes et d’une branche à quatre pointes. Selle dorsale repré- sentant deux feuilles inégales dont l’externe a trois festons, l’interne deux. Lobe latéral-supérieur divisé, à son extrémité, en deux branches inégales, la plus grande en dehors. Selle la- térale ornée en dehors d’un grand feston et de deux en dedans. Lobe latéral-inférieur le tiers du lobe latéral-supérieur, ter- miné par deux branches dont la plus grande est interne. Les trois autres lobes sont de plus en plus petits. La ligne du rayon central , en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe les pointes du lobe latéral-supérieur, et passe bien au-dessous de tous les autres. Observations. Cette espèce varie suivant le nombre de ses grosses côtes de huit à onze. Les côtes imtermédiaires sont aussi plus ou moins fines et surtout très-grosses dans quelques au tres. Lorsque le test manque , le moule est lisse avec de forts étranglemens lisses. Lorsqu'elle est au diamètre de soixante dix millimètres, elle perd entièrement ses côtes et ses sillons et I. 29 322 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. devient tout-à-fait lisse ; ses tours alors sont très-larges et sur- tout très-renflés, et ne ressemblent pas au reste de la coquille. Rapports et différences. Voisine, par ses étranglemens, des A. fimbriatus et Cornucopia , cette espèce s’en distingue par ses étranglemens visibles en dehors du test et bordés d’une côte saillante, par les petites côtes simples dont elle est ornée, par ses lobes bien plus divisés, enfin par ses tours non complè- tement cylindriques. Histoire. M. Zieten a figuré, en 1830 , cette charmante espèce sous le nom d’Interruptus, Schlot., mais ce nom ayant été, dès 1789, appliqué par Bruguière, à une autre Ammonite, j'ai dù le changer et je l’ai dédié à M. le docteur Germain de Salins. Localité. Elle est propre au lias supérieur et a été recueillie près de Charolles (Saône-et-Loire), par M. Raquin ; à Uhrwei- ler-Silzbrunnen, à Mulhouse (Bas-Rhin), par M. Engelhardt ; aux environs de Salins (Jura), par M. Germain; à Villenotte, près de Semur (Côte-d'Or), par M. Boucault. Explication des figures. PI. 101, fig. 1. Coquille à son grand diamètre costulé, avec des parties pourvues de test. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. 3. Une cloison grossie quatre fois. Dessinée par moi. Fig. 4. Individu à grosses côtes. Fig. 5. Le mème, vu sur la bouche. Fig. 6. Variété à sillons plus obliques. N° 124. AMMONITES TORULOSUS, Schubler, 1830. Pl 402 ho: M2 26: Ammonites torulosus, Schubler, Zieten , 1830. Wurt., p. 19, pl. XIV, f.1. A. testà discoideû ; anfractibus rotundatis, transversun cos- TERRAINS JURASSIQUES. 923 talis; coslis rectis, latis, rotundatis, longitudinaliler striatis ; dorso rotundato ; transversim costato ; aperturà ovali. | Dimensions. Diamètre , 75 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, = ; épaisseur du dernier 40 1 Cm, tour, 4°; recouvrement du dernier tour, -£&; largeur de lPombilic, 2. Coquille peu comprimée dans son ensemble, ornée, en tra— vers, de larges côtes simples, saillantes, arrondies, séparées par des sillons profonds, qui, plus prononcées sur le dos, s’at- ténuent près de l’ombilie, elles sont finement striées en long. Dos arrondi, très-convexe. Spire composée de tours ovales ou arrondis, se recouvrant sur une petite surface. Bouche ovale, échancrée par le retour de la spire. Cloisons inconnues. Rapports et différences. Cette espèce se rapproche encore par sa forme de l’A. fimbriatus, s’en distinguant ainsi que des autres espèces voisines par ses grosses côtes striées en long. Localité. Je l'ai recueillie dans le terrain du lias le plus supérieur, à Pisot, près de Fontenay (Vendée). M. Schubler l’a rencontrée à Stuifenberg. Explication des figures. PI. 402, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. N° 425. AmmoniTes TayLort, Sowerby. PI. 102, fig. 3-5. Ammonites Taylori, Sowerby, 1826, Min. conch., t. 6, p. 23, pl. 514, f. 4. À. proboscideus, Zieten, 1830, Wurtemb., p. 13, pl. X, f, 1. A. testà discoideä; anfractibus rotundatis, transversim 12 324 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. costatis; costis elevatis, rectis, lateralibus bituberculatis : dorso rotundato, bituberculato ; aperturä rotundatà. Dimensions. Diamètre, 32 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, #:; épaisseur du dernier 10 50 tour, 5; recouvrement du dernier tour, + ; largeur de l’ombilic, 2°. Coquille comprimée dans son ensemble, ornée, en travers, par tour, de douze côtes élevées , élargies sur la convexité la- térale et de chaque côté de la ligne médiane du dos pour don- ner naissance à deux tubercules tronqués, restes, sans doute, de pointes aiguës. Les tubercules des côtés manquent quel- quefois. Dos convexe, presque lisse sur la ligne médiane, entre deux tubercules. Spire composée de tours ronds en contact seulement ou se recouvrant de la saillie des tubercules. Bouche ronde , légèrement échancrée par le retour de la spire. Cloi- | sons inconnues. | | Observations. Il arrive souvent que les tubercules des côtés. manquent, alors il y en a seulement deux sur le dos. Histoire. Bien figurée, dès 1826, par Sowerby, sous le nom de Taylori, cette espèce a été confondue à tort avec l'A. proboscideus de Sowerby, espèce bien distincte et propre au terrain albien ou gault. Localité. M. Engelhardt l’a rencontrée dans le lias supé- rieur de Mulhausen (Bas-Rhin); M. Zieten à Jebenhausen, près de Güppingen (Wurtemberg). Explication des figures. PI. 102, £. 3. Individu à l’état ferrugineux. De ma collection. Fig. 4. Le mème, vu sur la bouche. TERRAINS JURASSIQUES. 395 N° 126. Ammonires Dupressigrr, d'Orbigny, 184%. PI. 103. A. test discoideâ, compressà ; anfractibus quadratis trans- versum costatis ; costis 17-20 simplicibus, distantibus ex- ternè incrassalis, lateralibus mucronatis; dorso lato, con- vexo; aperturà depressä; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 75 mill. — Par rapport au.dia- mètre : largeur du dernier tour, ; épaisseur du dernier tour, - ; recouvrement du dernier tour, + ; largeur de Pombiie, 2. Coquille discoïdale, épaisse, non carénée, comprimée dans son ensemble, ornée, en travers, par tour, de dix-sept à vingt côtes élevées, droites, qui passent sur le dos et s’élargissent sur cette partie en une surface plane, ayant latéralement une pointe aiguë. Dos large, convexe, ridé en travers chez les adultes. Spire composée de tours aussi larges que hauts, un peu carrés, se recouvrant à peine dans l’enroulement. Bouche un peu carrée, mucronée de chaque côté à sa partie externe, légèrement échancrée par le retour de la spire. Cloisons sy- métriques, découpées, de chaque côté, en trois lobes dont les deux extérieurs formés de parties paires. Lobe dorsal aussi long et aussi large que le lobe latéral-supérieur, orné latéra- lement de trois branches dont l’inférieure est bifurquée. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée en trois feuilles dont la médiane a trois festons. Lobe latéral-su— périeur divisé en deux grandes branches presque égales, ter- minales et en quatre digitations latérales. Selle latérale formée de deux parties presque égales, bilobées. Lobe latéral-supé- rieur oblique, le tiers du lobe latéral-supérieur termmé par deux branches inégales, la plus grande interne. Le lobe acces- 326 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. soire a deux petites pointes inégales. Le rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, touche les pointes du lobe latéral-supérieur et passe bien au-dessus des autres. Observations. Cette espèce, lorsqu'elle est jeune, ressem-— ble beaucoup à l’A. planicosta ; mais lorsqu’elle est adulte, c’est-à-dire au diamètre de soixante-quinze millimètres , elle ne peut plus être confondue, ses côtes alors s’effaçant entière- ment sur le dos, et les pointes devenant latéralement très- saillantes. Rapports et différences. Très-voisine, par ses côtes simples, larges, de l’A. planicosta, cette espèce s’en distingue à tous les àges par les pointes latérales de ces mèmes côtes, par des diffé- rences de dimensions et surtout par des lobes formés de parties paires, tandis que le planicosta les a formés de parties im- paires. Il se trouve aussi toujours dans le lias supérieur, tandis que le planicosta est spécial au lias moyen au-dessous de la Gryphæa cymbium. Localité. Elle est propre au lias supérieur, et a été recueil- lie à Mulhausen (Bas-Rhin), par MM. Engelhardt et Aurich ; aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Guibal ; aux environs de Besançon (Doubs), par MM. Dudressier et Gevril. Explication des figures. PI. 103, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune individu de grandeur naturelle. De ma col- lection. Fig. 4. Le même, vu sur la bouche. Fig. 5. Dos grossi. Fig. 9. Une cloison six fois grossie. Dessinée par moi. TERRAINS JURASSIQUES, 52n N° 127. AmmoniTes BRAUNIANUS, d'Orbigny, 1844. PI. 104, fig. 1-3, À. testà discoide4, compressà ; anfractibus compressis , transversim costatis, costis 38-64 simplicibus, rectis, approæimatis, externè mucronatis, bifurcatis; dorso ro- tundato ; aperturà compressä, oblongä; septis lateribus k—lobatis. Dimensions. Diamètre, 43 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, / ; épaisseur du dernier 2 tour, =; recouvrement du dernier tour, -2 ; largeur de l'ombilic, 4 100° Coquille comprimée dans son ensemble, ornée, en travers, par tour, de trente-huit à soixante-quatre côtes simples, étroites , droites, qui, extérieurement, sont pourvues d’une pointe, elles se bifurquent en deux pour passer sur le dos, mais se réunissent ensuite de nouveau du côté opposé. Dos arrondi, pourvu de côtes du double plus nombreuses que sur les côtés ; ces côtes sont très-atténuées dans le moule. Spire composée de tours comprimés, se recouvrant à peine. Bouche comprimée , ovale , à peine échancrée par le retour de la spire. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en quatre Jobes et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal plus large et un peu moins long que le lobe latéral-supérieur, com- posé de quatre branches dont les deux inférieures sont forte- ment digitées. Selle dorsale aussi grande que le lobe latéral- supérieur, divisée inégalement en deux feuilles bilobées, la plus grande externe. Lobe latéral-supérieur pourvu de quatre pointes de chaque côté et d’une ponte terminale. Selle latérale Ja moitié du lobe latéral-supérieur, formée de deux feuilles lobées, la plus grande interne. Lobe latéral-inférieur très- 328 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. oblique, très-étroit , pourvu de six pointes. Les deux autres lobes sont très-obliques et réduits à une seule pointe. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe la pointe du lobe latéral-supérieur, et passe bien au- dessous des autres. Observations. Cette espèce ayant à tous les âges les côtes à peu près aussi rapprochées, il en résulte que le nombre de celles-ci est très-variable. À seize millimètres de diamètre, il yen a trente-huit par tour, à vingt-un millimètres, qua- rante-une côtes, et au plus grand diamètre que je connaisse (quarante-deux millimètres), il ÿ a soixante-quatre côtes par tour. ; Rapports et différences. Très-voisine, par ses côtes droites et ses pointes, de l'Ammonites mucronatus, cette espèce s’en distingue par ses côtes bien plus rapprochées, par ses propor- ions différentes, et par des lobes d’une forme bien tranchée. Localité. Elle est propre au lias supérieur et a été recueillie à Clapier (Aveyron), par M. Braun , ingénieur des mines. M. Holandre l’a rencontrée aux environs de Metz (Moselle). Explication des figures. PI. 104, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue sur la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie quatre fois. Dessinée par moi. N° 128. AMMONITES MUCRONATUS, d'Orbigny, 1844. PI. 10%, fig. 4-8. À. testà discoideä, compressä ; anfractibus quadratis, trans- versim costatis : costis 22-38 simplicibus , acutis, rectis, externè mucronatis, bi- vel trifurcatis ; dorso subeom- planato ; aperturà quadratà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 26 mill. — Par rapport au dia- TERRAINS JURASSIQUES. 320 mètre : largeur du dernier tour, 2; épaisseur du dernier tour, 5; recouvrement du dernier tour, 2; largeur de Pombilic, ==. Coquille discoïdale, comprimée dans son ensemble, ornée, en travers, par tour , de vingt-deux à trente côtes simples; très-arquées, qui se terminent aux côtés du dos à une pointe aiguë. De cette pointe, chaque côte, pour passer sur le dos, sv bifurque ou se trifurque pour se réunir de nouveau à la pointe de l’autre côté. Dos aplati, moins saillant au milieu que les pointes latérales, et marqué d’une dépression longi- tudinale, linéaire, médiane. Spire composée de tours carrés le plus souvent déprimés, en contact sans se recouvrir. Bouche carrée, un peu déprimée, à peine entamée par le re- tour de la spire. Cloisons symétriques découpées de chaque côté en trois lobes et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal bien plus large que le lobe latéral-supérieur, orné de trois branches de chaque côté, celles-ci croissant des supérieures aux inférieures. Selle dorsale le double du lobe la- téral-supérieur, divisée très-inégalement en trois feuilles fes- tonnées, la plus petite externe. Lobe latéral-supérieur terminé par trois grandes pointes et orné, sur les côtés, de trois petites pointes obtuses. Selle latérale plus large que le lobe latéral- supérieur, inégalement divisée en deux, la partie interne forme deux feuilles. Lobe latéral-inférieur très-oblique, petit, ter - miné par deux digitations imégales. Un seul lobe auxiliaire formé d’une pointe. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, passe bien aü-dessous de tous les autres lobes. Rapports et différences. Cette espèce , par ses côtes droites et ses pointes, se rapproche beaucoup de PA. Braunianus, dont elle se distingue néanmoins par ses tours plus carrés, par ses côtes plus espacées, par son dos aplati et par un lobe de L 30 330 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. moins de chaque côté, indépendamment du lobe dorsal le plus long. Localité. Elle caractérise le lias supérieur de l’est et du midi de la France. Elle a été recueillie à Salins (Jura), par M. Germain; aux environs de Dijon, à Mussy (Côte-d'Or), par M. Nodot; aux environs de Lyon (Rhône), par M. Terver ; aux environs de Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvaneau ; à Mende (Lozère), par M. Terver; à Fressac (Gard), par M. Re- naux ; aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Guibal ; au lac de Como (Italie), par M. de Collegno. Explication des figures. PI. 104, fig. 4. Coquille de gran— deur naturelle. De ma collection. Fig. 5. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 6. Le dos de la variété à côtes bifurquées. Fig. 7. Le dos de la variété à côtes trifurquées. Fig. 8. Une cloison grossie cinq fois. Dessinée par moi. N° 129. Ammonites HocanpRer, d'Orbigny, 1844. PI. 105. À. testà discoideä, compressä; anfractibus compressis, trans- versim costatis; costis 60 elevatis, flexuosis, externè bifurcatis; dorso convexo ; aperturä compressä, anticè subangulatà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 90 mill. — Par rapport au dia- mètre : “een du dernier tour, =; recouvrement du dernier are + ; épaisseur du dernier use 3; largeur de l’ombilic SE: Coquille comprimée dans son ensemble, ornée, en travers, par tour, d’une soixantaine de côtes flexueuses, obliques en avant, qui, au tiers externe, se bifurquent plus ou moins ré- gulièrement pour passer sur le dos et se réunir ensuite de l’au- TERRAINS JURASSIQUES.- 331 tre côté sans former de pointes à leur réunion. Dos très-saillant, légèrement déclive de chaque côté. Spire composée de tours comprimés, se recouvrant à peine. Bouche comprimée, légè- rement rétrécie, et presque anguleuse en avant, à peine échan- crée par le retour de la spire. Lorsqu'elle est complète, elle forme un péristome un peu réfléchi. Cloisons symétriques, dé- coupées de chaque côté en trois lobes et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal plus long et plus large que le lobe latéral-supérieur, muni de cinq digitations. Selle dorsale le double plus large que le lobe latéral-supérieur, irrégulière ment divisé en feuilles déchiquetées. Lobe latéral-supérieur pourvu de trois pointes terminales, et de quelques autres laté- rales moins régulières. Selle latérale aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée irrégulièrement en trois feuilles. Le lobe latéral-inférieur est très-petit, oblique , réduit à une seule pointe. Le premier lobe auxiliaire se compose aussi d’une petite pointe. La ligne du rayon central , en partant de l’ex- trémité du lobe dorsal, passe au-dessous des autres. Observations. Cette espèce, lisse jusqu’au diamètre de trois millimètres, conserve ensuite à tout âge les mêmes caractères. Rapports et différences. Elle se rapproche, par ses côtes bifurquées, des À. communis , Braunianus et mucronatus ; elle se distingue de la première par ses côtes ondulées, obli- ques en avant, par ses tours plus étroits, comprimés, presque anguleux au pourtour, régulièrement bifurqués, et par sa bouche plus étroite. Elle se distingue des deux autres par le manque de pointes à la bifurcation des côtes et par ses lobes. Localité. Elle caractérise les assises du lias le plus supérieur, où elle est très-commune. Elle a été recueillie au Belvédère, près de Samt-Amand (Cher), par M. Grenouilloux et par moi ; aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Guibal; aux envi- rons de Metz (Moselle), par MM. Holandre et Simon ; à Ville- 532 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. franche (Aveyron), par M. Marrot; à Thouars (Deux-Sèvres), par M. de Vieilblanc et par moi; à Fontenay (Vendée), par moi ; aux environs de Lyon (Rhône), par M. Terver ; au Grand- Verneuil (Meuse), par M. Buvignier ; à Brulon, à Chevillé (Sarthe), par M. Marçais ; aux environs d’Avallon (Yonne), par M. Cotteau ; à Mulhausen (Bas-Rhin), par M. Engelhardt ; à Evrecy, à Fontaine-Étoupe-Four, à Amayé-suf-Orne, à Landes, à Croisilles (Calvados), par moi. Elle se trouve sou- vent en grand nombre rassemblée dans Les rognons du lias. Explication des figures. PI. 105, fig. 6. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La mème, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie cinq fois. Dessinée par moi. Fig. 4 et 5. Tronçon de l'A. Braunianus, comme compa- raison. N° 130. AMMonITES RAQuINIANUS, d'Orbigny, 1844. PI. 106. À. testàä compressä, non carinalà ; anfractibus depressis ; lateribus inflatis, tuberculatis, transversim coslatis ; costis acutis 22-h0, simplicibus, externe tuberculatis, bifurcatis; dorso convexo; aperturû depressà; septis lateribus bilo- batis. Dimensions. Diamètre, 9 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, 5 ; recouvrement du $ dernier tour, + ; épaisseur du dernier tour, =; largeur ) 100? de l'ombilic, =. Coquille assez épaisse, ornée, en travers, de vingt-deux à quarante-huit côtes aiguës, droites, qui, partant du pourtour de l’ombilic, se terminent aux deux tiers externes où elles se divisent en deux pour passer sur le dos et aller se réunir TERRAINS JURASSIQUES. 333 ensuite de l’autre côté. Chez les jeunes individus il y a quel- quefois, sur le dos, une côte libre entre chacune des côtes bifurquées. Dos très-large , convexe. Spire composée de tours déprimés, plus larges que hauts, peu recouverts par l'enroulement. Bouche semi-lunaire, déprimée , convexe en haut, échancrée par le retour de la spire. Cloisons sy- métriques , découpées de chaque côté en deux lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi long et beaucoup plus large que le lobe latéral-supérieur, orné, de chaque côté, de trois branches dont l’inférieure a cinq pointes. Selle dor- sale terminée par trois feuilles inégales festonnées. Lobe laté- ral-supérieur terminé par trois branches peu digitées. Selle latérale plus large et moins haute que la selle dorsale, divisée en deux parties presque égales. Le lobe latéral-inférienr est marqué par trois pointes obliques. Le lobe latéral-supérieur est externe aux pointes du test. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal , touche le lobe latéral- supérieur et passe bien au-dessous de l’autre. Observations. Cette espèce, au diamètre de vingt millimè- tres, a dix-neuf côtes ; au diamètre de trente-cinq millimètres, elle en a vingt-sept, mais le maximum de grandeur en a qua- rante-huit. Jeune, elle a toujours une côte intermédiaire, tan- dis que la côte bifurquée est seule chez les adultes. Lorsqu’elle a le test, les côtes sont saillantes, mais elles sont très-faibles dans le moule, et disparaissent quelquefois sur le dos. Lors- qu’elle est complète, la bouche est d’un diamètre beaucoup plus petit que le reste du dernier tour, et les dernières côtes sont simples et sans pointes. Rapports et différences. La seule espèce qui, dans le lias supérieur, s’en rapproche est l'A. Desplacii; mais elle s’en distingue par ses côtes toujours simples en dedans des tubercu- les, par des côtes moins divisées extérieurement et par ses lobes. 33/4 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Localité. Elle caractérise le lias supérieur. Elle a été re- cueillie aux environs de Charolles (Saône-et-Loire), par M. Ra- quin ; à Saint-Maixent et à Niort (Deux-Sèvres), par moi ; à Fressac (Gard), par M. Renaux; près de Lyon (Rhône), par M. Terver; à Soussigols, près de Mende (Lozère), par MM. Chassy ; à Aix (Bouches-du-Rhône), par M. Coquand ; au Belvédère, près de Saint-Amand (Cher), par M. Grenouil- loux; à Amayé-sur-Orne (Calvados), par M. Tesson ; aux environs de Dijon (Côte-d'Or), par M. Nodot; au lac de Como (ltalie), par M. de Collegno; aux environs de Salins (Jura), par M. Germain; au Grand-Verneuil (Meuse), par M. Buvignier. Explication des figures. PI. 106, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie cinq fois. Dessinée par moi. Fig. 4. Jeune individu de grandeur naturelle. Fig. 5. Le même, vu du côté de la bouche. N° 131. Ammonites DespLacrr, d'Orbigny, 1844. PI. 107. A. testâ compressä, non carinatâ; anfractibus depressis : lateribus inflatis, tuberculatis, transversim acutè costa- lis; costis acutis simplicibus vel subfaseicularibus ; dorso convexo ; aperturà depressà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 90 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, :£:; recouvrement du .dernier tour, +=; épaisseur du dernier tour, <5 ; largeur de l’ombilic, <7. Coquille comprimée dans son ensemble, ornée, en travers, sur le dos, d’environ quatre-vingt-dix côtes très-aiguës, lesunes TERRAINS JURASSIQUES. 335 simples, les autres bifurquées ou réunies par deux, par trois, ou par quatre, à un gros tubercule épineux placé sur les côtés; il ne passe plus ensuite, en dedans de ce tubercule, que la moitié des côtes du dos. Les pointes sont en nombre très-variable de treize à vingt-six par tour, mais elles disparaissent chez les très-vieux individus, et alors les côtes finissent par être toutes simples. Dos large, très-convexe. Spire composée de tours déprimés plus larges que hauts, se recouvrant nn peu dans l’enrou— lement. Bouche transverse, légèrement échancrée par le retour de la spire. Cloisons symétriques, découpées, de cha- que côté, en trois lobes dont le premier est presque formé de parties paires , et de selles divivisées en parties impaires. Lobe dorsal aussi large et aussi long que le lobe latéral-supérieur, orné, de chaque côté, de six petites branches pourvues de deux, trois ou quatre pointes. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, formée de deux larges feuilles inégales, di- visées. Lobe latéral-supérieur formé de chaque côté de trois branches dont les deux inférieures presque réunies ensemble. Selle latérale aussi large et beaucoup plus courte que la selle dorsale, terminée par trois feuilles inégales. Lobe latéral-in- férieur très-petit, le quart du lobe latéral-supérieur, formé de deux branches inégales, la plus grande interne. Le lobe ac- cessoire se compose d’une seule pointe. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, touche l'extrémité du lobe latéral-supérieur et passe au-dessous des autres. Observations. Cette espèce, jusqu’au diamètre de trente millimètres, a ses tours très-déprimés, aplatis sur le dos, ses pointes rapprochées. Jusqu'au diamètre de cinquante millimè- tres ses tours s’arrondissent, les tubercules et les pointes sont réguliers ; mais après les tubercules s’atténuent, disparaissent, et la coquille croit ayant pour tout ornement des côtes simples, 336 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, transverses ; sa bouche est alors plus étroite que le reste. Il y a une variété dont les tours sont étroits. Rapports et différences. Cette espèce, par ses pointes et ses côtes, est voisine de l’A. subarmatus, mais elle s’en distingue par ses tours plus larges, plus arrondis, se recouvrant en par- tie ; par son dos convexe, par son ombilic moins large et par sa bouche tout-à-fait différente. Localité. Elle caractérise le lias supérieur, dans la même couche que l’A. serpentinus , au-dessus de la Gryphæa cim- bium. Elle a été recueillie à Wassy, près d’Avallon (Yonne), par MM. Desplaces de Charmasse, Boucault et par moi; à Thouars (Deux-Sèvres), par moi; à Amayé-sur-Orne et à Fontaine-Étoupe-Four (Calvados), par MM. Deslonchamps et Tesson. | Explication des figures. PI. 107, f. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. a Partie du test. b Partie sans test. Fig. 2. La même, vue sur la bouche. Fig. 3. Une cloison, grossie quatre fois. Dessinée par moi. Fig. #. Un morceau de la variété à tours étroits. (ee) N° 132. AMMONITES COMMUNIS, Sowerby. PI. 108. Lister, 1678, Conch. Angliæ, pl. 6, f. 5. Ammonites communis, Sowerby, 1815, Min. conch., t. 2, p- 9, pl. 407, f. 23. A. angulatus, Sowerby, 1815, Min. conch., pl. 107, f. 1. Nautilus annularis, Reinecke, 1818, Naut., pl. VE, f. 56-57. Ammonites communis, Keferst, 4819, Cat. A. annulatus , Schlotheim, 1820, Petref., p. 61, n° 2. TERRAINS JURASSIQUES. 337 A. annularis, Schlotheim, 1820, Petref., p.78, n° 32. A. communis, Young et Bird, 1822, pl. XII, f. 3. Planites bifidus, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 86, n° 13. Ammonites communis, Phill., 1829, p. 163. A. communis, Zieten, 1830, Wurtemb., pl. VII, f. 2? A. annularis, Zieten, 1830, Wurt., pl. X, f. 10? À. testà discoideà ; anfractibus rotundatis , lateribus dorso- que convexis, costatis ; costs rectis 12-45 lateribus sub— regulariter bifidis; aperturà orbiculatà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 65 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, 27; épaisseur du dernier er: (2 tour, 27; recouvrement du dernier tour, =; largeur de 00 ? l'ombilic, =. Coquille discoïdale , comprimée dans son ensemble, non carénée, ornée, en travers, par tour, de quarante à quarante- cinq côtes droites, qui partent du pourtour de l’ombilic et, aux deux tiers externes de la longueur, se bifurquent régulièrement et passent sur le dos, ou bien, au lieu de se bifurquer, l’une des deux passe entière sur le dos, tandis qu'il en naît une autre plus petite au point de la bifurcation ordinaire. Lorsqu'on re- garde l’ensemble de ces bifurcations, vu sur le dos, on remar— que de suite qu'il n’y a point parité, mais que les côtes décri- vent un zigzag alterne. Spire composée de tours ronds , AUSSI larges que hauts, souvent un peu carrés extérieurement, se recouvrant à peine. Bouche presque cireulaire, un peu échan— crée par le retour de la spire. Cloisons symétriques, découpées, de chaque côté, en trois lobes et en trois selles formées de par- ties impaires. Lobe dorsal plus long et un peu plus large que le lobe latéral-supérieur, orné, de chaque côté, de quatre di- gitations, la plus grande inférieure. Selle dorsale plus grande 51 330 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. que le lobe latéral-supérieur terminé par trois feuilles iné— gales trilobées. Lobe latéral-supérieur assez irrégulier, muni latéralement de trois pointes et d’une pointe terminale obtuse. Selle latérale découpée en quatre feuilles inégales. Lobe laté- ral-inférieur très-petit, oblique, pourvu de trois pointes. On voit au delà une autre pointe simple qui est le premier lobe auxiliaire ou la moitié du lobe latéral-inférieur; on pourrait plutôt adopter la seconde opinion, vu le peu de largeur de la selle qui les sépare. La ligne du rayon central, en par- tant de l’extrémité du lobe dorsal, passe au-dessous de tous les autres. Rapports et différences. Gette espèce, confondue par les auteurs avéc l'A. Holandrei et avec le bipleæ des terrains ox- fordiens, se distingue du premier par ses tours plus arrondis, ses côtes plus droites et en zigzag dans leur bifurcation au lieu d’être paires, et enfin par des lobes très-différens. Il se distin- gue du second par ses tours plus étroits, par le manque d’in- terruptions et par les lobes bien distincts. Il est peu d'espèces qui aient autant que celle-ci prêté à la méprise; on l’a vue dans tous les terrains, et elle a été successivement confondue avec toutes les espèces pourvues de côtes bifurquées. Histoire. Bien décrite et figurée par Sowerby, dés 1845, sous le non de communis et d'angulatus, pour des variétés à peine sensibles, elle a été ensuite confondue par quelques au- teurs. C’est probablement le Nautilus annularis de Reinecke, * devenu plus tard l’A. annularis de Schlotheim, mais à en ju- ger par la synonymie de Lister, donnée par ce naturaliste, son A. annulatus devrait aussi en faire partie. M. de Haan a pensé qu’on pourrait la rapporter à VA. bifida de Bruguière; néanmoins, d’après le grand diamètre que ce dernier indique à son espèce, on pourrait plutôt la rapporter à l’A. bipleæ. Localité. On l’a citée dans tous les terrains, mais le véri- TERRAINS JURASSIQUES. 339 table À. communis de Sowerby est spécial au lias supérieur de Whitby, en Angleterre, où effectivement elle est très-com- mune, tandis que je ne la connais pas encore en France. Ainsi, loin d’être une espèce répandue, c’est peut-être l’une des plus restreintes à sa localité propre. Explication des figures. PI. 108, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même; vue sur la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie quatre fois. Dessinée par moi. N° 133. AMMONITES HETEROPHYLLUS, Sowerby. PI. 109. Ammonites heterophyllus , Sowerby, 1820, Min. conch., t. 3, p. 149, pl. 266. Globites heterophyllus, Haan, 1825, Amm. et Goniat, p. 148, n° 14. Ammonites heterophyllus, Phillips, 1829, Yorck, p. 163, pl. XI, f. 2. A. heterophyllus, Hartmann, 1830, Wurt., p. 21. À. Terverii, d'Orbigny, 1841, Paléont. franç., terr. crét., t. I, p.179, pl.54, f. 7-9? À. testà compressà ; anfractibus compressis ; lateribus con- * vexis, transversim strialis; dorso convexo rotundato; _aperturâ compressà, umbilico angustatissimo ; septis la- teribus 41-lobatis. Dimensions. Diamètre, 200 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, < ; recouvrement du der- nier tour, =; épaisseur du dernier tour, 7, ; largeur de l'ombilic, € JINTTOIO! Coquille comprimée, non carénée, ornée de stries ou même de très-petites côtes droites, inégales, transverses, rayonnan- 340 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. tes, formant souvent des espèces de faisceaux en partant de l’ombilic. Spire composée de tours presque entièrement em— brassans , laissant à peine un très-petit ombilic ouvert. Dos assez large, convexe. Bouche comprimée en fer de lance très- arrondi en haut, et très-prolongé sur les côtés par le retour de la spire. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en dix lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal beau- coup plus court, et aussi large que le lobe latéral-supérieur, orné, de chaque côté, de deux branches dont l’inférieure for- mée de deux rameaux ramifiées. Selle dorsale un peu moins large que le lobe latéral-supérieur, formée de cinq grandes feuilles ovales inégales. Lobe latéral-supérieur très-grand, pourvu, de chaque côté, de trois grandes branches ramifiées, indépendamment de la branche terminale. Selle latérale plus haute que la selle dorsale , terminée par six feuilles inégales, les troisinternes plus petites, indépendamment de deux autres grandes feuilles de la base. Lobe latéral-inférieur de même forme et les deux tiers du lobe latéral-supérieur. Première et deuxième selles accessoires formées de cinq feuilles, les autres de trois. Les lobes, tout en conservant la même forme, sont de moins en moins compliqués jusqu’au dernier. La ligne du rayon central en partant de l'extrémité du lobe dorsal , coupe l’ex- trémité de tous les autres lobes. Observations. Au diamètre de dix millimètres, cette espèce, tout en ayant absolument la même forme et les mêmes lobes que les adultes, est entièrement lisse. Elle ne prend les stries qu’au diamètre de vingt à trente millimètres. Elle est tou- jours entièrement lisse sur le moule. Lorsqu’elle n’a que la seconde couche de test, on y remarque des stries peu visibles; mais, lorsque la couche supérieure du test existe, on remarque des côtes prononcées très-visibles. Rapports et différences. Je connais dans les terrains juras- TERRAINS JURASSIQUES. 341 siques quatre espèces d’Ammonites du groupe des Hetero- phylli propres à leurs zones géologiques et faciles à distinguer : 1° L’A. Loscombi, du lias moyen, au-dessous de Ja Gryphœæa cymbium. Elle se distingue de l’A. heterophyllus par son large ombilic, le manque de côtes proprement dites, par son jeune âge, et, enfin, par six lobes de chaque côté au lieu de dix. 20 L’A. heterophyllus du lias supérieur au-dessus du Gry- phæa cymbium, caractérisée par son petit ombilic et le man- que de sillons rayonnans. 3° L’A. Calypso du lias supérieur (indiquée à tort dans les terrains crétacés de ma Paléonto- logie française), qui se distingue par ses sillons faisant un coude. 4° L’A. tatricus du terrain oxfordien inférieur, ayant des sillons non coudés, marqués, lorsque le test existe, par une surface striée comme dans JA. heterophyllus. Toutes ces es- pèces , des terrains jurassiques, sont distinctes des autres Am- monites de ce groupe figurées dans les terrains crétacés de ma Paléontologie. A loccasion de l'A. heterophyllus je les ai toutes revues et Je suis de nouveau arrivé à cette conclusion. Localité. Elle caractérise le lias supérieur de toute la France. Elle a été recueillie aux environs de Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau ; à Gundershoffen (Haut-Rhin), par M. Engel- hardt; au Grand-Verneuil (Meuse), par M. Buvignier; à Fon- taine-Étoupe-Four, à Croisille (Calvados), par MM. Deslon- champs, Tesson et par moi ; aux environs de Charolles (Saône- et-Loire), par M. Raquin ; à Thouars (Deux-Sèvres), par M. de Vieilbanc et par moi ; à Chevillé (Sarthe), par M. Marçay; à Avallon (Yonne) et à Semur (Côte-d'Or), par MM. de Char- masse, Moreau, Nodot et par moi; aux environs d’Anduse et de Fressac (Gard), à Mende (Lozère), par M. Renaux. En An- gleterre, on la trouve à Whitby. Elie est très-commune dans Jes couches rougeâtres du lac de Como (Italie), recueillie par M. de Collegno. 342 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Explication des fiqures. PI. 109, fig. 1. Coquille réduite. De ma collection. Fig. 2. La même, vue de côté. Fig. 3. Une cloison calquée sur la nature. N° 134. AmMonites CaLypso, d’Orbigny. PI. 110, fig. 1-3. Ammonites Calypso, d'Orbigny, 1841, Paléont., terr. crét., t. E, p. 167, pl. 52, f. 7-9. (Donné par erreur comme étant du terrain néocomien.) A. testà discoideä, compressä, lævigatä,transversim quinque sulcatä; sulcis obliquis, fleæuosis ; umbilico angustato; anfractibus convexiusculis, ultimo -£; aperturâ com- pressà, anticè rotundatà ; septis lateribus 9-lobatis. Dimensions. Diamètre, 55 mill. — Par rapport au dia- mètre : nn du dernier tour, #£ ; ce du dernier tour, 2 ; épaisseur du dernier tour, + ; largeur de l’ombilic, =. Coquille comprimée, non carénée, lisse, ornée en travers, par tour, de quatre à cinq sillons larges, profonds, flexueux, formant souvent un coude en avant vers le tiers externe de leur longueur ; ils passent sur le dos. Spire composée de tours très-embrassans, laissant néanmoins apercevoir un assez large ombilic. Dos rond, convexe. Bouche arrondie en avant, for- tement échancrée en arrière par le retour de la spire. Cloisons symétriques divisées en neuf lobes Lobe dorsal plus court et moins large que le lobe latéral-supérieur, orné de chaque côté de trois branches. Selle dorsale aussi grande que le lobe la- téral-supérieur, divisée en quatre grandes feuilles ovales. Lobe latéral-supérieur formé d’un seul rameau, divisé en trois branches de chaque côté et une branche médiane à sept | TERRAINS JURASSIQUES. 345 pointes. Selle latérale plus haute que la selle dorsale, pourvue de six feuilles arrondies, inégales, dont trois sont supérieures. Tous les autres lobes deviennent de plus en plus petits, tout en conservant la forme du lobe latéral-supérieur. Les trois premières selles auxiliaires ont deux feuilles terminales, les au- * tres n’en ont qu'une. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe l'extrémité du lobe la- téral-supérieur et passe au-dessous des autres. Observations. Au diamètre de huit millimètres, l’espèce a déja tous ses caractères. Elle varie seulement dans Je nombre de trois à cinq sillons, et dans le coude plus ou moins marqué à ces sillons. | Rapports et différences. Cette espèce pourvue, comme PA. tatricus, de sillons transverses, s’en distingue néanmoins lorsqu'on l’examine avec attention. En effet, elle est pourvue d’un test lisse et non strié, et celui-ci aceuse toujours les sil lons qui sont entièrement cachés sous le test chez le Tatricus. Du reste, cette dernière espèce ne se rencontre que dans le terrain oxfordien. Localité. C’est d’après de faux renseignemens que j'avais rapporté l’ À. Calypso aux terrains crétacés. Elle est bien certai- nement du lias supérieur du midi de la France. Je l'ai recueillie aux environs de Milhau (Aveyron). M. Honorat l’a rencontrée à Drays, à Beaumont, près de Dignes (Basses-Alpes) ; M. Re- naux l’a également ramassée à Fessac et à Lacanaud-Anduse (Gard). On la trouve très-communément dans le calcaire rouge des montagnes de Erba, près de Como (ftalie), avec l'A. bi- frons et toutes les autres espèces du lias supérieur. Explication des figures. PI. 110, fig. 4. Coquille de grandeur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie cinq fois. Dessinée par moi. 344 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 135. AMMONITES MIMATENSIS, d'Orbigny, 1844. PI. 140, fig. k-6. A. testä discoideâ, compressä, transversim costatàä, subsul- catà; sulcis 5-externè impressis: anfractibus compressis ; lateribus complanatis ; dorso convexo ; apertur4 com- pressà : septis lateribus 5-lobatis. Dimensions. Diamètre, 33 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, £: ; épaisseur du dernier aire tour, =; recouvrement du dernier tour, =; largeur de 100 l’ombilic, 25 100° Coquille très-comprimée, non carénée, ornée de petites côtes rayonnantes non marquées sur le moule. On remarque aussi par tour cinq dépressions rayonnantes obliques, à peine marquées du côté de l’ombilic, mais formant sillons près du dos. Spire composée de tours très-comprimés aplatis sur les côtés, laissant un large ombilic. Dos convexe, comprimé. Bouche oblongue, comprimée, arrondie en avant, fortement échancrée par le retour de la spire en arrière. Cloisons symé- triques, découpées de chaque côté en cinq lobes formés de parties impaires et de selles presque paires. Lobe dorsal beau- coup plus court et auss! large que le lobe latéral-supérieur, formé de trois branches. Selle dorsale pourvue de cinq feuilles ovales, dont deux plus grandes supérieures. Lobe latéral-su- périeur muni extérieurement de trois et intérieurement de deux branches, indépendamment de la branche terminale. Les autres lobes sont de même forme, mais de plus en plus petits. Selle latérale terminée par deux grandes feuilles ovales. Il en est de même de la première selle auxiliaire, les autres ont une seule feuille supérieure. La ligne du rayon central, en partant du lobe dorsal, coupe l'extrémité du lobe latéral-su- périeur et touche la pointe des autres. TERRAINS JURASSIQUES. Gr Rapports et différences. Cette espèce, voisine par son en- roulement spiral de l'A. impressus, s’en distingue par le man— que d’impressions longitudinales, par des lobes bien différens. Tout en ayant au contraire des lobes très-voisins de ceux de VA. Calypso, elle s’en distingue par ses tours plus à décou- vert et par ses sillons autrement disposés. Localité. M. Renaux l’a rencontrée dans le lias supérieur de Mende (Lozère). Explication des figures. PI. 410, fig. 4. Coquille de gran- deur naturelle. De la collection de M. Renaux. Fig. 5. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 6. Une cloison grossie cinq fois. Dessinée par mot. N° 136. AMMONITES STERNALIS, Von Buch. : PI. 111. Ammonites lenticularis de Buch, Mém. sur les Ammo- nites, pl. 1, fig. 3 À. testà orbiculato-compressä ; anfractibus convexis, trans- versim lenuiter costatis ; dorso rotundato , vel carinato ; aperturà triangulari vel semilunari; umbilico angustato; septis lateribus bilobatis. Dimensions. Diamètre, 66 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, 2; épaisseur du dernier 1245 tour, -%: recouvrement du dernier tour, 5; largeur de 100 ? 15 Pombilic, =. Coquille suborbiculaire, peu comprimée, ornée en travers de très-petites côtes rayonnantes qui passent sur le dos, mais qui n'existent pas sur le moule. Spire presque embrassante, pourvue d’un ombilic étroit, composée de tours larges, trian- gulaires ou arrondis. Dos rond chez quelques individus, an- guleux chez d’autres, et même fortement caréné chez quel- 3546 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, ques autres. Bouche plus large que haute, semi-lunaire ou triangulaire. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en deux lobes et en deux selles très-simples. Lobe dorsal plus court et aussi large que le lobe latéral-supérieur, pourvu seu- lement de quatre petites dents. Selle dorsale arrondie, munie de trois festons inégaux. Lobe latéral-supérieur marqué seu— lement de petites dents souvent au nombre de quatre en bas, et de quelques autres latérales moins prononcées. Selle laté- rale plus large et moins haute que la selle dorsale, pourvue de trois ou quatre larges festons. Le lobe latéral-inférieur n’est marqué au pourtour de l’ombilic que par une petite pointe, en dedans de laquelle il y en a deux autres bien moins longues. Le rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe l'extrémité des deux lobes. Observations. Ilest peu d'espèces aussi variables dansla forme du dos rond, anguleux ou même pourvu d’une quille, sans que pour cela les lobes montrent la moindre différence, ce qui m'a porté à les réunir, d'autant plus qu’on trouve le plus sou- vent toutes les variétés dans un même licu. Rapports et différences. Cette espèce se distingue facile- ment de toutes les autres par sa forme globuleuse et par ses lobes réellement exceptionnels. Localité. Elle caractérise le lias supérieur d’une grande partie de la France. Elle a été recueillie à Niort (Deux-Sè- vres), par M. Baugier ; à Peux, près de Besançon, par M.Chassy; aux environs de Lyon, par M. Terver ; aux environs de Dijon, par M. Nodot ; près de Salins (Jura), par M. Germain; près de Mende (Lozère), par M. Renaux; aux environs d’Alais (Gard), par M. Renaux ; dans le calcaire rouge du Jae de Como, par M. de Collegno. Histoire. Elle a été publiée par M. de Buch, dans lun de ses intéressans mémoires sur les Ammonites, sous le nom d'Am- TERRAINS JURASSIQUES. 347 monites lenticularis, déjà donné depuis 1825 par M. Phil- lips à une autre espèce du terrain oxfordien inférieur. Il fallait lui appliquer une dénomination nouvelle, et M. de Buch, en la voyant dans ma collection, m'ayant indiqué le nom de À. sternalis, je me suis empressé de l’adopter. Explication des figures. PI. 111, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. Variété arrondie. De ma collection. Fig. 2, La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie cinq fois. Dessinée par moi. Fig. 4. Un individu à dos simplement anguleux, de gran- deur naturelle. Fig. 5. Un individu pourvu d’une quille. Fig. 6. Individu caréné. Fig. 7. Le même, vu du côté de la bouche. N° 437. AMMONITES INsIGNIS, Schubler. PI. 112. Ammonites insignis, Schubler, Zieten, 1830. Wurtemb., p- 20, pl. 15, fig. 2. À. testä compressà, subcarinatà ; anfractibus triangulari- bus: lateribus convexiusculis, transversim costalis : costis arcualis, fascicularibus, intùs tuberculiferis ; dorso an- gulato, subcarinato; aperturû triangulari, anticè obtusä; septis k-lobatis. Dimensions. Grand diamètreconnu, 300 mill. quais. male. Indiv. fem. n 32 44 largeur du dernier tour. . . . 32 — #4 Par rapport} recouvrement des tours. . . . 22 — 27 au diamètre) épaisseur du dernier tour. . . 22 — #* NM 48 32 largeur de l’ombilic. . . ., . 48 — 32 Coquille plus ou moins comprimée , discoïdale, obtusément carénée, ornée en travers d’un nombre variable de côtes lé- gèrement arquées, régulières et saillantes dans le jeune âge, 318 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, nulles dans l’âge adulte. Ces côtes sont réunies deux par deux, et rarement trois par trois, en faisceaux, partant d’un tuber- cule rond du pourtour de l’ombilic. Dos obtus, pourvu d’une quille large à peine saillante. Spire composée de tours trian- gulaires, un peu convexes latéralement, obtus sur la carène, tronqués au pourtour de l’ombilic. Le dernier, plus ou moins large suivant le sexe, se recouvre aussi mégalement. Bouche triangulaire, souvent aussi haute que large, formant un angle obtus en avant, tronquée en arrière. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en quatre lobes formés de parties impaires, et de selles formées de parties presque paires. Lobe dorsal aussi large, mais bien plus court que le lobe latéral- supérieur, très-partagé, orné de chaque côté de trois bran- ches, l’inférieure très ramifiée. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, élargie en haut et divisée en deux par— ties presque égales. Lobe latéral-supérieur très-ramifié, pourvu de chaque côté de trois branches, et d’une grande branche terminale très-divisée. Selle latérale aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux parties presque égales, la plus grande externe. Lobe latéral-inférieur, le tiers du lobe latéral-supérieur et de même forme. Selle auxiliaire oblique, divisée en deux parties presque égales. Premier lobe auxiliaire oblique, peu différent du lobe latéral-inférieur. Le second lobe auxiliaire beaucoup plus petit. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe le rameau terminal du lobe latéral-supérieur, plus ou moins les autres en laissant le dernier au-dessous. Observations. Cette espèce est, sans contredit, l’une des plus remarquables sous le rapport de ses changemens de forme, suivant l’âge et le sexe des individus. Au diamètre de quatre millimètres, elle est entièrement lisse, à dos rond sans quille. Elle prend quelques légères saillies au pourtour de l'ombilic, TERRAINS JURASSIQUES. 549 au diamètre de cinq millimètres, et les conserve ainsi quelque temps, tout en revètant l’indice de la carène. Au diamètre de dix millimètres, les côtes latérales, les tubercules et la carène existent tels qu'ils doivent être durant toute la période d’ac- croissement. Au diamètre de quinze à vingt millimètres, on compte quatorze tubercules et trente-deux côtes. Au dia- mètre de cinquante millimètres, il y a dix-sept tubercules et trente-buit côtes. Au diamètre de cent vingt-cinq millimètres, un individu comprimé a montré trente-quatre tubercules et quatre-vingt-quatre côtes. La période de dégénérescence commence plus ou moins tôt, suivant les individus. Les tuber- cules cessent quelquefois au diamètre de cent quatre-vingts millimètres, chez les individus renflés, et les côtes à deux cent dix millimètres ; le reste étant très-lisse partout jusqu’au plus grand volume connu. Les individus mâles deviennent lisses souvent au diamètre de cent cinquante millimètres. Je rap- porte à des sexes différens de la même espèce des individus, les uns renflés, à tours larges, les autres plus déprimés, à tours étroits, mais ayant les ornemens extérieurs et les lobes de forme identique. Je le fais, parce que partout ces deux va- riétés sont ensemble dans la même couche. On pourra voir aux dimensions combien les caractères sont différens, suivant ces individus que je regarde, les plus renflés comme ayant appartenu à des femelles, les plus comprimés comme ayant été formés par un animal mâle. Rapports et différences. Cette espèce est voisine de l’A. va- riabilis par les tubercules du pourtour de l’ombilic et ses côtes; néanmoins elle s’en distingue par sa forme moins comprimée, non pourvue d’une quille élevée, par ses côtes moins flexueu- ses, par son dos obtus, par ses tours bien plus épais et par des détails différens dans les lobes et dans les selles toujours moins larges. 350 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Localité. Elle caractérise le lias supérieur, au-dessus de la zone à | Amimonites serpentinus, bifrons, et à Plageostoma gigantea. Elle est du reste très-commune partout où elle se trouve. Elle a été recueillie à Uhrweiller-les-Vignes(Bas-Rhin), par M. Engelhard ; aux environs de Besançon, par M. Agassiz; aux environs de Lyon (Rhône), par MM. Terver et Thiollière ; à Mende (Lozère), par M. Renaux; à Biarne et près de Sa- lins (Jura), par MM Germain et Nodot ; aux environs de Niort et de Thouars (Deux-Sèvres), par MM. Baugier, de Vieilbanc et par moi; aux environs de Charolles (Saône-et- Loire), par M. Raquin ; à Saint-Quintin (Ain), par M. Gras. Explication des fiqures. PI. 112. Individu réduit, prenant la dernière période d’accroissement. De ma collection. Fig. 2. Le même, vu sur la bouche. Fig. 3. Une cloison, calquée sur la nature. Fig. 4. Jeune individu de grandeur naturelle, Fig. 5. Le mème, vu du côté de la bouche. N° 138. AmmonitTes VARIABILIS, d'Orbigny, 1844. PI. 113. A. testà compressä, carinatà ; anfractibus compressis, la- teribus convexiusculis, transversim costatis; costis flexuo- sis, subfascicularibus ; fasciculis intüs tuberculatis ; dorso aculo,carinato ; carinà elevatà ; aperturà compresst , anticè acutà ; septis lateribus 4-lobatis. Dimensions. Diamètre, 207 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur da dernier tour, de 33 à 2; recouvre- ment des tours, > ; épaisseur du rames tour, de 15 à largeur de l'ombilic, de 36 à <=." 100° 2 256% Coquille très-comprimée, discoïdale , fortement carénée, et pourvue d’une quille saillante, ornée, en travers, d’un grand TERRAINS JURASSIQUES. 351 nombre de côtes flexueuses, infléchies en avant, plus ou moins marquées, surtout très-inégales, les unes simples, les autres deux ou trois ensemble réunies au côté interne près de l’om- bilic en un léger tubercule arrondi. Il y a ordinairement une côte simple entre chaque faisceau. Ces côtes s’effacent peu à peu dans l’âge adulte et disparaissent entièrement. Dos tran-’ chant, pourvu d’une quille très-saillante, étroite, distincte du siphon. Spire composée de tours très-comprimés, légèrement convexes, en biseau aigu au pourtour de l’ombilic. Bouche très-oblique, comprimée, peu convexe sur les côtés, en biseau en avant et en arrière. Cloisons symétriques, découpées, de chaque côté, en quatre lobes formés de parties impaires et de quatre selles dont les externes le sont presque de parties paires. Lobe dorsal aussi large, mais bien plus court que le lobe latéral-supérieur, très-partagé, orné, de chaque côté, de trois branches dont l’inférieure est très-grande. Selle dor- salle très-large, divisée en deux parties presque égales par un lobe auxiliaire; ces parties inégalement partagées. Lobe la- téral-supérieur large, pyramidal, pourvu, de chaque côté, de quatre branches croissant des supérieures aux inférieures, in= dépendamment du rameau terminal, représentant à lui seul la forme du lobe. Selle latérale étroite, divisée en deux par- ties-inégales (la plus grande interne) par un lobe accessoire. Lobe latéral-inférieur la moitié du lobe latéral-supérieur, 1r- régulier, orñé, de chaque côté, de trois branches, termmé par une branche assez grande. Selle auxiliaire très-oblique, inégalement partagée , la partie externe étant bien plus grande. Il y a de plus deux lobes auxiliaires très-inégaux, l'un externe, conique, ramifié, l’autre simplement aigu et beaucoup plus petit. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe l'extrémité des trois branches du lobe latéral-supérieur et l'extrémité de tous les autres lobes. 352 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Observations. Cette espèce est du nombre de celles qui va- rient beaucoup, suivant l’âge et même les individus. Jeune, au diamètre de six millimètres, elle a ses tours déprimés, plus épais que larges, ronds et sans quille; la quille paraît ensuite, ainsi que les côtes latérales. D'abord elles sont très-inégales, à tubercules saillans au diamètre de soixante-cinq millimètres, instant où les tours deviennent comprimés , plus larges que hauts; ils s’aplatissent ensuite de plus en plus. Au diamètre de soixante-dix millimètres, on compte cinquante-quatre côtes; au diamètre de cent cinquante millimètres les côtes s’effacent et les tours sont presque lisses. On trouve des échan- tillons du double plus mince les uns que les autres ce qui peut provenir du sexe. Rapports et différences, Cette espèce fait le passage des Ammonites voisines du Serpentinus à l’Insignis. Pourvue de la quille de la première, elle montre des tubercules comme la seconde, Ses lobes aussi montrent la transition entre les deux groupes. Ces deux caractères réunis les dis- tinguent également de l’une et de l’autre. Elle est très-voi- sine de l’'Ammonites Murchisonæ, mais s’en distingue par ses lobes. Localité. Elie a été recueillie dans le lias le plus supérieur à Croisilles, à Amayé-sur-Orne, à Fontaine-Étoupe-Four, près de Caen (Calvados), par MM. Deslonchamps , Tesson et par moi; aux environs de Charolles (Saône-et-Loire), .par M. Raquin ; à Chevillé, à Brulon (Sarthe), par M. Marçais; aux environs de Lyon (Rhône), par M.Terver ; à Verrine, près de Thouars, à Niort (Deux-Sèvres), par MM. de Vieilbanc, Baugier et par moi; à Fontenay (Vendée), par moi ; à Anduse (Gard), aux environs de Mende (Lozère), par M. Renaux; aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Guiba] ; aux envi- rons de Salins (Jura), par M. Germain. TERRAINS JURASSIQUES. 354 Explication des figures. PI. 113, fig. 1. Coquille réduite de moilié. De ma collection. Fig. 2. La même, vue sur le côté. Fig. 3. Jeune de la variété enflée. De grandeur naturelle. Fig. 4. Le même, vu sur la bouche. Fig. 5 Fig. 6. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 7 nature, . Jeune de la variété comprimée. . Une cloison de grandeur naturelle calquée sur la N° 139. AMMONITES COMPLANATUS, Bruguière. PI. 114. Langius, tab. 42, f. 2, t. 27, f. 6. Bourguet, tab. 40, f. 265, t. k5, £. 286, €. 49, f. 517, Ammonites complanata, Bruguière, 1789, Encycl., p. 38, n° 11. A. complanata, Bose, 1801, Buff. de Déterville, n° 44. A. complanata, Roissy, Buff. de Sonn., t. V, p. 24, n° 10. A. elegans, Sowerby, 1815, Min. conch., t. 1, p. 213, pl. 94, £. 1. e Nautilus opalinus, Reinecke, 1818, Naut., p. 55, n° 1, in Le Ammonites complanaius, Haan, 1825, Amm., p. 139, n° 88. A. elegans, Phillips, 1829, York., p. 164, n° #4, pl. XII, f. 12. B. bicarinatus, Munster, Zieten, 1830, Wurtemb., p. 20, POS. À. bicarinatus, Hartmann, 1850, p. 19. A. elegans, Zieten, 1830, Wurtemb., p. 22, t. XVI, f. 5. À. testà compressä, anfractibus latis, compressis, lateribus 1 32 554 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. complanatis, transversim costalis; costis anguslalis, * æqualibus, flexuosis ; dorso obluso, subtricarinato, cari- nato ; carinà elevatà ; aperturà compressà, anticè obltusà ; septis lateribus 6-lobatis. Dimensions. Diamètre , 137 mill. — Par rapport au dia- mètre : pen du dernier tour, © ; recouvrement des tours, -< ; épaisseur du dernier DU = ; largeur de l’om- bilic, =£. Coquille très-comprimée, pourvue d'une quille saillante, ornée, en travers, d’un très-grand nombre de petites côtes simples, flexueuses , également infléchies en avant et presque coudées au milieu. Dos obtus, en biseau de chaque côté, pourvu d’une quille saillante, élevée, étroite. Spire composée de tours très-comprimés, aplatis sur les côtés, obtus en dehors et coupés carrément au pourtour de l’ombilic. Bouche très- comprimée, sagittée, formant un angle tronqué en avant. Cloisons symétriques, découpées, de chaque côté, en six lobes formés de parties impaires, et en selles dont les deux premières sont formées de parties paires. Lobe dorsal beau- coup plus étroit et beaucoup plus court que le lobe latéral- supérieur, orné, en dehors, de deux branches, dont l’infé- rieure très-grande et pourvue de beaucoup de digitations. Selle dorsale aussi large que Îe lobe latéral-supérieur, di- visée en deux feuilles très-inégales à son extrémité, la plus grande en dedans. Lobe latéral-supérieur conique, pourvu, de chaque côté, de cinq branches indépendamment de la bran- che terminale , elle-même très-grande. Selle latérale étroite, divisée en parties égales, mais plus petites. Lobe latéral inférieur la moitié du lobe latéral-supérieur irrégulier pour le distribution de ses rameaux. Premier lobe auxiliaire de même forme et de la moitié du lobe latéral-supérieur; les {rois autres lobes auxiliaires étroits et très-rapprochés les TERRAINS JURASSIQUES, 355 uns des autres. La ligne du rayon central coupe l'extrémité du lobe latéral-supérieur et passe au-dessous des autres. Observations. Au diamètre de huit millimètres, cette espèce est lisse , renflée, sans quille. Au diamètre de quinze milli- mètres, elle est lisse avec quelques larges côtes très-faibles, très-espacées. Elle ne prend les côtes rapprochées, flexueuses, qu’au diamètre de vingt-cinq millimètres, et ces côtes restent ainsi Jusqu'au plus grand diamètre connu aujourd’hui. A l'état de moule, son dos est obtus et manque de quille; chez les jeunes individus, il est muni d’un sillon de chaque côté de la quille, ce qui le fait paraître tricaréné. Rapports et différences. Cette espèce rappelle PA. serpen- linus par ses côtes flexueuses et régulières; elle s’en distingue néanmoins par ses tours de spire bien plus larges, par son ombilic plus étroit et par ses côtes plus serrées. Elle se distingue aussi de A. discoides par son dos non tranchant. Localité. Elle caractérise Les assises les plus supérieures du lias. Elle a été recueillie aux environs de Semur (Côte-d'Or), par MM. Laignelet, Collenot, Sauzeau et par moi; à Avallon (Yonne), par MM. Desplaces de Charmasse, Moreau et par moi; à Charolles (Saône-et-Loire), par M. Raquin; à Saint Quintin et à Bourgoin (Isère), par MM. Gras et Renaux ; aux environs de Lyon (Rhône), par M. Terver; à Curcy, à Fon- taine-Étoupe-Four, à Verson, à Amayé-sur-Orne (Calvados), par MM. Deslonchamps, Tesson et par moi; à Saint-Ram- bert (Ain), par M. Sauvanau; aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Guibal; au Perthusin, près de Saint- Amand (Cher), par M. de Valdan; à Milhau (Aveyron), par moi; à Mende (Lozère), par MM. Terver et Renaux; à Fressac (Gard), par M. Renaux ; aux environs de Niort (Deux- Sèvres), par M. Baugier; à Salins (Jura), par M. Germain. Histoire, Bien décrite, dès 1789, par Bruguière, sous le 356 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. nom de complanatus, cette espèce a reçu de Sowerby, en 4829, le nom d'elegans, ct, en 1830, de M. de Munster celui de bicarinatus. On doit revenir à la plus ancienne dénomina- tion, et renvoyer les autres à la synonymie. Explication des fiqures. PI. 11%, fig. 1. Coquille réduite de moitié. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune individu, vu sur la bouche. Fig. 4. Une cloison de grandeur naturelle, calquée sur la nature. N° 140. AMMONITES BISCOIDES, Zicten. PI. 145. Ammonites depressus, Schloth, 1820, Pélref., p. 80, n° 80 {non Brug.). À. depressus, Zieten, 1830, Wurtemberg, p. 7, pl. V,5,5. À. discoides, Zieten, 1830, Wurt., p. 21,t. XVI, f. 1. À. depressus, Roemer, 1835, p. 186. A. testà compressà , carinatà ; anfractibus latis, compressis, lateribus complanalis transversim undato-sulcatis ; dorso acuto, carinato ; carinà brevi; aperturâ compressä , sa- gillatà, anticé acutà ; septis lateribus 9-lobatis. Dimensions. Diamètre, 58 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, 56 à Æ ; recouvrement du dernier tour, =; épaisseur, <Ÿ ; largeur de l’ombi- he, 9 à =. Coquille très-comprimée, fortement carénée, pourvue d’une très-petite quille, ornée en travers de beaucoup de sillons simples, égaux, flexueux, qui partent du pourtour de l’ombi- lic , s’infléchissent d’abord en avant, puis retournent en ar- rière pour revenir en avant vers le dos. Dos très-tranchant, pourvu d’une quille très-courte à peine saillante. Spire com- TERRAINS JURASSIQUES. 357 posée de tours comprimés, anguleux, tranchans en dehors, ar- rondis en dedans. L’ombilic est très-étroit. Bouche formant un angle aigu non tronqué. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en neuf lobes formés de parties impaires , et en selles dont la première seulement est presque paire. Lobe dorsal aussi long et bien plus large que le lobe latéral- supérieur, pourvu de quatre branches dont l’inféricure est trés-large oblique. Selle dorsale deux fois aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux très-grands rameaux inégaux (le plus grand en dedans) par un lobe accessoire assez grand. Lobe latéral-supérieur oblong, orné de chaque côté de cinq branches ramifiées, indépendamment du lobe ter- _minal. Il y a ensuite huit lobes étroits ramifiés qui diminuent de taille en approchant de l’ombilie ; ils sont séparés par au- tant de selles très-ramifiées. La ligne du rayon central, en par- tant de l'extrémité du lobe dorsal, passe au-dessous de tous les autres lobes. Observations. Au diamètre de cinq millimètres, cette es- pèce a le dos rond, elle est lisse, Son dos devient anguleux, mais elle reste lisse jusqu’au diamètre de dix à onze millimé- tres. Les côtes ou sillons commencent ensuite et sont à peu près également espacées jusqu’au plus grand âge qui me soit connu ; il en résulte naturellement que le nombre des côtes est d'autant plus grand que la coquille a pris plus d’accrois- sement. Rapports et différences. Au premier aperçu, cette espèce pouvait être prise pour l’A. complanatus, dont elle a la forme extérieure et les côtes flexueuses. Il est pourtant peu d'espèces aussi distinctes; en effet, elle en diffère par ses tours plus larges, plus recouverts, à ombilie beaucoup plus étroit, par sa forme carénée et anguleuse au pourtour, non coupée carrément près de l’ombilie, par son dos tranchant, par sa quille courte, et 358 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. enfin par des cloisons très-distinctes, formées de neuf lobes au lieu de six, ceux-ci, du reste, très-différens. Localité. Elle caractérise le lias supérieur de beaucoup de points de la France. Elle a été recueillie à Clapier et près de Milhau (Aveyron), par M. Braun et par moi; à Pissote, près de Fontenay (Vendée), par moi; à Vallat de Lavalette, près de Mende (Lozère), par M. Renaux; à Saint-Maixent et à Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier et par moi; aux envi- rons de Saint--Rambert (Ain), par M. Sauvanau ; à Uhrviller (Bas-Rhin), par M. Engelhardt; aux-environs de Lyon, par M. Terver ; aux environs de Salins (Jura), par M. Germain. Histoire. Bruguière décrit en 1789 son À. compressus comme étant lisse, ce qui n'empêche pas Schlotheim, en 1820, et Zieten, en 1830, d’y réunir une espèce bien distincte à sillons ondulés, dont le dernier faisait en même temps l'A. dis- coides. Les auteurs ont généralement pris pour le Compressus de Bruguière, décrit comme lisse, une espèce pourvue de pe- tits sillons latéraux. Le nom de discoides, appliqué par M. Zie- ten à cette espèce, doit lui être conservé. Explication des figures. PI. 115, fig. 4. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue sur la bouche. Fig. 3. Une variété à côtes rapprochées. Fig. 4. Une cloison, grossie trois fois, Dessinée par mor. N° 141. AMMONITES cONCAVUS, Sowerby. PI CETO Ammoniles concavus, Sowerby, 4815, Min. conch., t. I, p. 213, pl. 94, f. 2. A. lythensis, Young et Birds. A. lythensis, Phillips, 1829, York., p. 16%, pl. XIII. f. 6. TERRAINS JURASSIQUES. 959 À. exaratus, Phillips, 4829, id., pl. XIE, f. 7. A. ovatus, Phillips, 1829, id., pl. XIE, f. 10? non lythen- sis, Bron. de Buch., etc. A. testà compressé, carinatà, anfractibus latis, compressis, lateribus complanatis, transversim undato-costatis ; costis simplicibus ; dorso carinalo, acuto ; aperlurà sagiltatà , compressä, anticè carinatà ; septis lateribus 5-lobatis. Dimensions. Diamètre , 75 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, -2; recouvrement du 100 dernier tour, 2 ; épaisseur du dernier tour, #; largeur 1 si 1 16 de lombiic, roue Coquille assez comprimée, pourvue d’une quille saillante, ornée en travers de trente-six côtes simples, larges, arrondies, flexueuses, séparées par des sillons d’égale largeur. Dos caréné, tranchant par la saillie de la carène. Spire composée de tours très-comprimés, aplatis sur les côtés, carénés au pourtour. Bouche très comprimée, aiguë en avant, fortement échancrée par le retour de la spire. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en lobes formés de parties impaires, et de selles formées de parties presque paires. Lobe dorsal plus étroit et plus court que le lobe latéral-supérieur, formé d’une branche peu large. Selle dorsale très-grande, divisée très-inégalement en deux feuilles par un lobe accessoire plus grand que le lobe latéral-inférieur. La feuille externe est infiniment plus courte et plus petite que l’autre. Lobe latéral-supérieur large, orné en dehors et en dedans de cinq branches, indépendamment de la branche terminale. Selle latérale bien plus étroite que Île lobe latéral-supérieur, divisée en deux parties égales. Les au- tres selles sont irrégulières. Lobe latéral-mférieur le quart du lobe latéral-supérieur, mais de même forme. Les trois qui suivent sont très-petits, La ligne du rayon central, en partant 360 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. de l’extrémité du lobe dorsal, coupe les trois branches termi- nales du lobe latéral-supérieur, et passe au-dessous de tous les autres. Observations. Cette espèce, lisse au diamètre de sept mil- limètres, prend ensuite ses côtes qu’elle conserve jusqu’au diamètre de 150 millimètres, puis ensuite elle les perd. Rapports et différences. Cette espèce, tout en ayant à peu près les proportions de l’A. complanatus, s’en distingue tou- jours par ses lobes, par ses côtes beaucoup moins flexueuses, trois fois aussi larges. Elle se distingue de l’A. serpentinus par son ombilic plus étroit et par ses côtes. Localité. Elle caractérise le lias supérieur. Elle a été re- cueillie à Béarne (Jura), par M. Nodot; aux environs de Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier ; à Uhrveiller (Bas-Rhin), par M. Engelhardt; à Chevillé (Sarthe), par M. Macc ; aux en- virons de Salins (Jura), par M. Germain; au pont de Chan- trezac, à l’ouest des Chéronies (Charente), par M. de la Noue; à Milhau ( Aveyron), par moi. En Angleterre on la trouve à Whitby. Histoire. M. Sowerby figure parfaitement en 1815 cette es- pèce sous le nom de concavus. M. Phillips donne, sous les noms d’4. lythensis exaratus, Young et Birds, et d’ovatus, les figures imparfaites de trois À mmonites qui paraissent ap partenir à la même espèce. J'ai conservé, comme le plus an- cien, le nom de Concavus. Sous le nom de Lythensis, M. de Buch a figuré l'A. serpentinus. Explication des figures. PI. 116, fig. 4. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune individu de grandeur naturelle. Fig. 4. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 5. Une cloison, grossie trois fois. Dessinée par moi. TERPAINS JURASSIQUES, 561 Ammonites du terrain bathonien ou de l'oolite inférieure. N° 142. AmmoniTes TRUELLEI, d'Orbigny, 1844. PISTE À. lestà compressä, carinatà ; anfractibus latis, compressis, longiludinaliler strialis, trisulcatis, transversim undato- costatis ; dorso carinato ; aperturû compressà , sagiltatà, anticè carinalà ; septis lateribus 6-lobatis. Dimensions. Diamètre, 180 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, -£ ; épaisseur du dernier tour, de 25 à -* ; recouvrement du dernier tour, <£; lar- , 1° 7. geur de l’ombilic, :. Coquille très-comprimée, pourvue d’une quille saillante, ornée , en long, de très-petites stries égales , et de trois sillons parallèles sur la moitié mtérieure de chaque tour ; souvent ces sillons sont peu marqués. Il y a de plus, en travers, de très- légères côtes flexueuses, mégales, une grande et deux petites. Dos tranchant par la quille, obtus dans le moule. Spire com- posée de tours très-comprimés, plus épais près de lombilic, très-embrassans, laissant un ombilic très-étroit. Bouche très- comprimée en fer de flèche, un peu obtus. Cloisons symétri- ques, découpées, de chaque côté, en six lobes et de selles for- mées de parties impaires. Lobe dorsal infiniment plus long et plus large que le lobe latéral-supérieur formé d'énormes bran- ches dont l’inférieure a deux rameaux. Selle dorsale beaucoup plus grande que le lobe latéral-supérieur formé de cinq feuilles très-divisées. Lobe latéral-supérieur pyramidal pourvu d’une grande branche terminale et de deux de chaque côté, très- ramifiées. Les autres lobes de même forme diminuent de gran- deur jusqu’au dernier. Selle latérale composée de deux feuilles I. 39 562 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. inégales trois fois divisées. La ligne du rayon central, en par- tant de l’extrémité du lobe dorsal, passe au-dessous de tous les autres. Observations. Jeune, cette espèce est marquée de côtes flexueuses rayonnantes disparaissant chez les adultes qui con- servent toujours les sillons longitudinaux. La quille n’existe que sur le test. Celui-ci est composé de deux couches, une extérieure striée en long, une seconde où les stries sont bien moins marquées. Le moule interne n'a plus de stries. Rapports et différences. Par ses stries et ses sillons longi- tudinaux ainsi que par ses tours embrassans, cette espèce Se distingue nettement de toutes les autres. Localité. Elle caractérise les couches de l’oolite inférieure. Elle a été recueillie par RM. Tesson, Deslonchamps et par moi, aux Moutiers, près de Caen (Calvados). M. Truelle Pavait aussi dans sa collection sans nom de localité. M. Baugier et moi nous lavons rencontrée à Niort (Deux-Sèvres). Explication des figures. PI. 117, fig. 4. Coquille réduite d’un tiers, laissant les côtes rayonnantes. De ma collection. Fig. 2. La mème, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison de grandeur naturelle. Dessinée par moi. N° 143. AMMONITES SUBRADIATUS, Sowerby. PI. 418. Aminoniles subradiatus, Sowerby, 4823, Min. conch., t. 5, p. 23, pl. 491, F. 2. A. subradiatus, d’'Orbigny, 1825, Prod. des Céph., p. 76. A. depressus, var. a, Buch, 4831, Pétrif. remarquables, pl.1,f.#. À, testé compressé, discoideä, subcarinatä ; anfractibus TERRAINS JURASSIQUES. 363 latis, compressis, lævigatis, externe transversim costatis ; dorso subcarinato ; aperturà compressà, sagiltalà, anticè obtuso-carinatà ; septis lateribus 7-lobatis. Dimensions. Diamètre, 120 mill.— Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, ; épaisseur du dernier | 24, Tour ES l'ombilie, 8 à ==. LEE 100 ) recouvrement du dernier tour, largeur de Coquille discoïdale, très-comprimée, un peu carénée, sans quille , lisse sur les côtés, ornée à peu de distance du pourtour d’une série de très-petits plis obliques, transverses, n’oceu- pant qu'une petite largeur ; en dedans de ces plis on remarque des rides également transverses et arquées qui occupent le tiers externe des tours. Dos caréné très-obtusément, sans quille. Spire composée de tours comprimés, plus épais près de l'om- bilic; de là s’amincissant vers le bord ; ils sont très-embras— sans et laissent à peine un très-étroit ombilic. Bouche très— comprimée en fer de flèche, obtus à son extrémité. Cloisons symétriques, découpées, de chaque côté, en sept lobes et en selles formées de parties impaires, Lobe dorsal plus court et plus large que le lobe latéral-supérieur formé de deux bran- ches dont l’inférieure est très-grande , divisée en deux ra- meaux. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur composé de deux feuilles très-inégales, une petite externe, une grande partagée, interne. Lobe latéral-supérieur muni de trois branches de chaque côté et d’une branche terminale. Selle latérale oblique, de même largeur que le lobe-latéral supérieur, formée de trois feuilles s’élevant de la plus externe à la plus interne. Lobe latéral-inférieur la moitié du supé- rieur. Les autres en décroissant jusqu’au dernier. Les selles sont aussi de moins en moins compliquées. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe la pointe du lobe latéral-supérieur et passe au-dessous des autres, 36/4 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Observations. Au diamètre de sept millimètres, cette co- quille est entièrement lisse; elle prend les plis extérieurs au diamètre de dix à douze millimètres ; alors, et jusqu’au dia- mètre de trente à quarante millimètres, son ombilic est le double plus large que chez les adultes. Ceux-ci, au diamètre de quatre-vingts millimètres , perdent les plis externes ; ils conservent encore quelque tops les grandes rides et ee nent ensuite entièrement lisses. Rapports et différences. Cette espèce, voisine de l’A. discus, s’en distingue par ses plis externes ct par son pourtour non tranchant. Localité. Elle caractérise l’oolite inférieure de toute la France. Elle a été recueillie aux Moutiers, à Curey, près de Caen, à Saint-Vigor et à Port-en-Bessin, près de Bayeux (Calvados), par MM. Tesson, Deslonchamps et par moi; à Saint-Maixent et à Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier et par moi; à Fontenay (Vendée), par moi; aux environs de Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau. Explication des figures. PI. 118, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune individu de grandeur naturelle. Fig. 4. Une cloison de grandeur naturelle. Dessinée par moi. N° 44%. AMMOonNITES SOwERBYI, Miller, Pi 119: Ammoniles Sowerbyi, Miller, Sowerby, 1818, Min. conch., t.3, p. 23, pl. 213. (La coquille.) A. Browni, Sowerby, 14820, Min. conch., t. 3, p. 113, pl. 263. (Le moule.) TERRAINS JURASSIQUES. 565 À. Brotwni, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 118, n° 3%. A. Sowerby, Haan, 1825, loc. cit., p. 137, n° 84. A. testà compressä, carinalä; anfractibus lateribus con-- vexo-planis, transversim subcostalis (junior), in medio tuberculatis ; tuberculis spiniformibus (adulto) , dorso aculè carinato; apertur& cordatà, compressä; seplis lateribus 5-lobatis. Dimensions. Diamètre, 230 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, -£ ; épaisseur du dernier 100 ) tour, =; recouvrement du dernier tour, -& ; largeur de lombilic, 5. — (Jeune de 80 mill. dè diamètre.) Par rap- port au diamètre : largeur du dernier tour, 2; épaisseur O ) 11 du dernier tour, <=; recouvrement du dernier tour, = ; largeur de l’ombilic, 22. Coquille un peu comprimée dans son ensemble, pourvue d’une quille saillante, presque lisse chez les adultes, ou mar- quée de quelques côtes peu apparentes. Chez les jeunes, il y a des côtes inégales transverses, presque par faisceaux, et, par tour, sur le milieu des tours de chaque côté sept pointes éle- vées, aiguës, qui laissent sur le moule un tubercule obtus. Dos rond dans le moule, pourvu d’une quille très-saillante lors- que le test existe. Spire composée de tours convexes sur les côtés. Bouche comprimée, cordiforme. Cloisons symétriques, découpées, de chaque côté, en cinq lobes formés de parties impaires et de selles formées de parties paires. Lobe dorsal plus court et aussi large que le lobe latéral-supérieur, orné, de chaque côté, de trois branches dont l’inférieure est la plus grande.Selle dorsale aussi grande que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux feuilles égales très-ramifiées. Lobe latéral- supérieur orné extérieurement de trois branches, d’une grande branche terminale, et en dedans de quatre petites branches. Selle latérale divisée en deux feuilles inégales, la plus grande 366 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. interne. Les lobes suivans sont plus petits, mais de même forme que le lobe latéral-supérieur. La ligne du rayon central, en partant de Pextrémité du lobe dorsal , coupe la pointe des deux premiers lobes et passe au-dessous des autres. - Observations. Cette espèce, jusqu’au diamètre de quatre à six centimètres , a des côtes très-marquées et des pointes ; au delà de ce diamètre, les pointes s’effacent et disparaissent en- tièrement. Les côtes s’effacent aussi peu à peu et la coquille reste presque lisse ensuite , marquée seulement d’ondulations transverses. Le moule n’a plus de pointes, mais des tubercules obtus qui les remplacent. Rapports et différences. Tout en ayant encore des côtes flexueuses comme les Falciferi, elle s’en distingue par des lobes bien différens. Ses pointes de la jeunesse l’en séparent nettement. Localité. Cette Ammonite caractérise l’oolite inférieure. Elle à été recueillie aux Moutiers, près de Caen (Calvados), par moi; à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), par moi, En An- gleterre, on la trouve à Dundry. Histoire. Cette espèce, avec le test, a été nommée par Miller Ammonites Sowerbyi, et figurée par M. Sowerby en 1818. Deux ans après, le même auteur a donné le moule sous le nom de Brownii. J'ai reconnu ce double emploi et je réu- nis la dernière à la première. Explication des figures. PI. 119, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle, à l'instant où elle perd ses pointes. De ma col- lection. 13. 2. La même, vue du côté de la bouche. 3. Une cloison grossie deux fois. Dessinée par moi. Fig. #. Un morceau de la variété à côtes serrées. TERRAINS JURASSIQUES. 367 N° 445. Ammonires MurGniISONxÆ, Sowerby. PI. 120. Amimoniles binus, Sowerby, 1815, Min. conch., t. 1 p. 307, pl. 92, f. 3 (jun.). A. lœviusculus, Soverby, 1824, Min. conch., t. 5, p. 73, pl. 451,f. 1-2 (jun.). A. corrugatus, Sowerby, 182%, Min. conch., t. 5, p. 74, _pl. 451, p. 3 (jun.). A. binus, Haan, 1825, Amm. et Goniat, p. 442, n° 95. À. lœviusculus, d'Orbigny, 1825, Céphal., p. 76. A. Murchisonæ, Sowerby, 1827, Min. conch., t. 6, p. 93, pl. 550. À. Murchisonæ, Zieten, 1830. Wurt., p. 8, pl. 6, f. 1-4. A. punctatus, Zieten, 1830, Wurt., pl. X, f. 4/{jun.). A. hecticus, Zieten, 1830, Wurt., pl. X, f. 8 (jun.). A. Murchisonæ, Rœmer, Wurt., p. 484, n°7. A. Murchisonæ, Bronn., Leth. geog., p. 426, t. XXIT, f. 3. 1 A. testà compressä, carinalà ; anfractibus compressis, intüs angulalis, laieribus complanatis, transversim costaiis; costis inœqualibus, bifurcatis ; dorso subcarinato ; aper- turû sagittatà, compressà ; septis lateribus 5-lobatis. Dimensions. Diamètre, 230 mill. — Par rapport au dia- 47 nee 1 ; épaisseur du der- mètre : largeur du dernier tour, kf à 7; nier tour, 28 à 5; recouvrement du dernier tour ? Loc , largeur de l’ombilic, 2. Coquille comprimée, pourvue d’une quille dans la jeunesse, plus tard simplement anguleuse, ornée, en travers, d’un nom- bre très-variable de côtes flexueuses, inégales, les unes bifur- 368 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. uées près du pourtour de l’ombilic ou à peu de distance, les autres, et c'est le plus petit nombre, simples; toutes ces côtes disparaissant dans l’âge adulte. Dos caréné ou anguleux. Spire composée dé tours comprimés plus ou moins larges, plus épais près du pourtour de l’ombilic, où ils sont angu- leux et forment en dedans un méplat concave très-marqué. Bouche comprimée, fortement échancrée par le retour de la spire. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en quatre ou cinq lobes formés de parties impaires et de selles presque paires. Lobe dorsal beaucoup plus court et moins large que le lobe latéral-supérieur, formé de chaque côté de branches croissant des supérieures aux inférieures. Selle dor- sale plus large que le lobe latéral-supérieur, formé de deux branches inégales, la plus grande en dedans; le lobe accessoire qui les sépare est beaucoup moins grand que le lobe latéral inférieur. Lobe latéral-supérieur assez anguleux, pourvu en dehors de deux branches dont l'inférieure est énorme, et pro- fondément séparée de la branche terminale qui parait se ratta- cher à la branche latérale de l’autre côté. Selle latérale infi- niment plus étroite que le lobe latéral-supérieur, divisée iné- galement en deux feuilles dont la plus haute est interne. Eobe latéral-inférieur la moitié du lobe latéral-supérieur, d’une forme à peu près analogue. La première selle auxiliaire est plus large que la selle latérale, de même forme. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe un quart du lobe latéral-supérieur, touche la pomte du lobe latéral-inférieur, et passe bien au-dessous des autres. Observations. Cette espèce est très-variable suivant l'âge et les individus. Jeune, au diamètre de vingt-cinq à soixante millimètres, elle a le maximum de ses ornemens extérieurs; ses côtes sont alors généralement bifurquées, mais varient considérablement de nombre; chez les individus plus renflés TERRAINS JURASSIQUES. 369 à tours moins larges , ces côtes se divisent au pourtour même de Pombilic. La bifurcation est d’autant plus éloignée de ce point que les {ours sont plus larges. Au diamètre de quatre- vingts à cent cinquante millimètres, la coquille devient presque lisse. La quille est remplacée par une partie anguleuse. Comme la coquille est très-épaisse, le moule ne montre que sur les tours internes les traces des côtes qui le plus souvent sont effacées. Rapports ei différences. Voisine à la fois des Ammonites concavus et aalensis, cette espèce se distingue de la première par ses côtes bifurquées au lieu d’être simples, par deux lobes de moins de chaque côté , par le lobe accessoire de la selle dorsale plus court que le lobe latéral-inférieur. Elle dif- fère de l’A. aalensis par ses côtes plus régulièrement bifur- quées et non en faisceaux , par ses tours plus larges, sa carène non persistante, et enfin par deux lobes de plus de chaque côté, indépendamment de détails de selles et de lobes tout différens. Il sera facile de voir aux À. elegans et primordialis les plus nombreuses différences qui les séparent. Localité. J'ai toujours rencontré cette espèce dans les couches de l’oolite inférieure les mieux caractérisées. Elle à été recueillie aux environs de Fontenay (Vendée), par mon père et par moi; aux environs de Niort, à Saint-Maixent (Deux-Sévres), par MM. Baugier, Garant et par moi; aux environs de Draguignan (Var), par M. Doublier, ; aux Mou- tiers (Calvados), par M. Deslonchamps et par moi ; à Dundry (Angleterre); dans le Wurtemberg. Histoire. Les jeunes de cette espèce m'ont paru ètre les A. binus, lœviusculus et corrugatus de Sowerby, mais cet auteur a fait de l'adulte l'A. Murchisonæ. L’adulte a été donné sous le mème nom par M. Zieten, tout en figurant des jeunes sous la dénomination nouvelle de punctatus, et sous ceile de ï 35 370 PALÉONTOLOGIE FRANCAISES, hecticus de Reinecke. M. Rœmer a réuni avec raison au Murchisonæ quelques-unes des espèces de Sowerby, que j'ai placées à la synonymie; mais je suis loin d’admettre avec ce savant que les À. elegans, subradiatus de Sowerby, primor- dialis et aalensis de Zieten doivent y être jointes ; ce sont des espèces bien distinctes, comme on peut le voir à leurs descrip- tions respectives. Explication des figures. PI. 120, fig. 4. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune individu de la variété à tours étroits. Fig. 4. Jeune individu de la variété à tours larges. Fig. 5. Une cloison de grandeur naturelle. Dessinée par moi. N° 146. AMMONITES CYCLOIDES, d'Orbigny, 1845. PI. 121, fig. 1-6, sous le faux nom de Cadomensis. A. testà inflatà ; anfractibus depressis, lateribus convexius- culis, externè costatis; costis simplicibus, vel fasciculari- bus; dorso lato, bisulcato ; aperturâ semilunari, de- pressà ; septis lateribus 3-lobaiis. Dimensions. Diamètre, 30 mill. — Par FAppore au dia- mètre (individu renflé) : légédr du dernier tour, À; épais- seur du dernier tour, 5; recouvrement du dernier tour, =; largeur de l’ombilic, =. Coquille renflée, pourvue d'une large quille, ornée, en tra- vers, par tour, de vingt-deux à quarante-quatre côtes qui naissent à quelque distance du pourtour de l’ombilie, vont en s'infléchissant et s’élevant jusqu'aux côtés du dos où elles s'interrompent. Quelquefois les côtes sont séparées, de dis- tance en distance , par un sillon qui les réunit en faisceaux. Dos large, pourvu de deux sillons Jongitudinaux entre lesquels TERRAINS JURASSIQUES. 371 est une quille large , à peine saillante. Spire formée de tours plus hauts que larges, aplatis sur les côtés, arrondis au pour— tour de l’ombilic. Bouche transversale, semi-lunaire, arquée, étroite. Cloisons symétriques , découpées de chaque côté en trois lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi large et aussi long que le lobe latéral-supérieur, orné de deux pointes de chaque côté. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, comme trilobée, formée de trois feuilles iné- gales dont la plus grande est interne. Lobe latéral-supérieur terminé par trois pointes. Selle latérale trois fois aussi large que le lobe latéral-supérieur, festonnée en cinq feuilles. Lobe latéral-inférieur aussi large, mais bien plus court que le lobe latéral-supérieur, orné de cinq pointes. Le lobe auxiliaire est très-petit. Les dernières selles sont simplement festonnées. La ligne du rayon central, en partant de l’extré- mité du lobe dorsal, touche la pointe du lobe latéral-supérieur, mais passe au-dessous des autres. Observations. Le plus souvent les individus de cette espèce sont comme la description qui précède, c’est-à-dire larges et renflés, les côtes simples ; rarement avec la même forme les côtes sont réunies en faisceaux par des sillons transverses. Quelquefois la coquille est beaucoup moins renflée, les côtes peu régulières et l’ombilic plus large; alors les tours sont moins embrassans. Rapports et différences. Cette espèce, tout en conservant encore extérieurement des côtes, une quille, et les dispositions générales analogues à celles du groupe des Falciferi, n’en a déjà plus les lobes, puisque la selle dorsale est peu large et surtout peu divisée. Cette Ammonite , bien distincte de toutes les autres, serait un passage entre deux groupes. Localité. Elle caractérise les couches de l’oolite inférieure ou étage bathonien. Elle a été recueillie aux Moutiers, près 372 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. de Caen (Calvados), par MM. Deslonchamps, de Verneuil, et par moi; à Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier et par moi. Explication des figures. PI. 121, fig. 4. Variété renflée, vue de côté. De grandeur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Variété à faisceaux, de grandeur naturelle, vue de côté. Fig. 4. Variété à ombilic large, vue de côté. Fig. 5. La mème, vue du côté de la bouche. Fig. 6. Une cloison grossie six fois. Dessinée par moi. N° 147. AMMONITES NIORTENSIS, d’Orbigny, 1844. PI 191, fig. 7-10. A. testà compressä, anfractibus compressis, angustatis , lateribus convexiusculis , longitudinaliter subcarinatis, bituberculatis, transversim acutè costatis ; dorso excavato : aperturà anticè k-angulatà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 60 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, -; épaisseur du dernier 4 À — ; largeur de tour, 2; recouvrement du dernier tour, l’ombilic, -+°. Coquille comprimée, non carénée, ornée, par tour, de trente à trente-cinq côtes aiguës, droites, qui partent du pour- tour de l’ombilic, s’élèvent et se marquent d’un tubercule au tiers externe de la largeur, et se continuent encore jus- qu'aux côtés du dos , où elles se terminent par un tubercule mucroné. La ligne des tubercules latéraux forme une carène longitudinale. Il y a quelques côtes qui se bifurquent au tu- bercule du milieu des tours ; mais cela est rare. Dos profon- dément excavé en un sillon lisse, bordé extérieurement des tubercules de l'extrémité des côtes. Spire composée de tours TERRAINS JURASSIQUES. 979 étroits, comprimés, se recouvrant à peine. Bouche com- primée, pourvue de quatre pointes antérieures ; la bouche, lorsqu'elle est complète , montre de chaque côté une énorme oreillette, Cloisons symétriques , découpées de chaque côté en trois lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi Jong et bien plus étroit que le lobe latéral - supé- rieur, logé dans l’excavation du dos. Selle dorsale le double du lobe latéral-supérieur, divisé en deux feuilles mégales , dont la plus grande est externe. Lobe latéral-supérieur orné en dehors de quatre pointes, indépendamment de la pointe terminale. Selle latérale plus large que le lobe latéral-supé- rieur, inégalement divisée en deux feuilles festonnées , dont Ja plus grande est interne. Lobe latéral-inférieur plus court et moins large de moitié que le lobe latéral-supérieur, orné de cinq pointes. Le lobe auxiliaire est très-petit et oblique, à trois pointes. La ligne du rayon central , en partant de l’extrémité du lobe dorsal , touche la pointe du lobe latéral-supérieur, et passe au-dessous des autres. Rapports et différences. Cette espèce commence à se rap- procher, par son dos excavé, de l'A. Parkinsoni, tout en s’en distinguant par ses tours étroits, par ses côtes non toujours bifurquées, et par ses lobes plus simples. Localité. Elle parait se trouver partout où l’oolite infé- rieure est très-développée. Elle a été recueillie à Mougon, près de Niort(Deux-Sèvres), par M. Baugier et par moi; aux Moutiers (Calvados), par M. Deslonchamps et par moi ; à Longwy ( Moselle), par M. Hollandre. Explication des figures. PI. 121, fig. 7. Coquille de gran- deur naturelle, avec la bouche complète. De ma collection. Fig. 8. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 9. Un tronçon de la variété à côtes inégales. Fig. 10. Une cloison grossie quatre fois. Dessinée par moi. 374 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 148. AMMONITES PARKINSONI, Sowerby. PI. 122. Ammonites Parkinsoni, Sowerby, 1821, Min. conch., tk, p. 1, pl. 307. - Planites Parkinsoni, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 89, n° 18. Ammonites Parkinsoni, Zieten, 4830, Wurt., p. 1#, pl. 10, fig. 7. À. Parkinsoni, Roemer, 1835, p. 198, n° 35. A. testä compressä, anfractibus compressis, angustatis, la- teribus complanatis , transversim 35-50 costatis; costis acutis, æqualibus, arcuatis, externè luberculatis, bi- furcatis, inflexis; dorso angustato, excavato, lævigato ; aperturâ compressà ; septis lateribus 5-lobatis. Dimensions. Diamètre, 350 mill. —Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, 27 à “5 ; épaisseur du dernier tour, 20 à <<; recouvrement des tours, -Z; lar- geur de l’ombilic, 46 à 06e Coquille discoïdale, comprimée , non carénée, ornée, par tour, de trente-cinq à cinquante côtes carénées, qui com- mencent près du pourtour de l’ombilic, s’arquent et sont marquées, aux deux tiers de la largeur destours, d’un tu- bercule légèrement mucroné. A ce tubercule les côtes s’inflé- chissent en avant , et vont se terminer aux côtés du dos, sans former de tubercules ; entre chaque côte occupant ainsi toute la largeur des tours, il naît une petite côte qui se rattache plus ou moins régulièrement à la grande côte, mais n’occupe jamais que l'intervalle compris entre le dos et le tubercule latéral. Spire formée de tours étroits, comprimés , aplatis sur les côtés. Dos en biseau sur les côtés , lisse au milieu, excavé TERRAINS JURASSIQUES, 375 dans le moule. Bouche comprimée , oblongue, anguleuse en avant, fortement échancrée par le retour de la spire. Lors- qu'elle est entière, elle est pourvue d’une saillie antérieure et de deux saillies latérales. Cloisons symétriques , découpées de chaque côté en cinq lobes formés de parties impaires , et de selles que composent des parties presque paires. Lobe dorsal aussi large et un peu plus court que le lobe latéral-supérieur, orné de trois branches croissant des supérieures aux infé— rieures. Selle dorsale plus large que le lobe latéral supé- rieur, divisée en deux parties légèrement inégales par un lobe auxiliaire un peu moins grand que le lobe latéral-infé- rieur. La plus grande partie est extérieure. Lobe latéral-supé- rieur large, orné de chaque côté de trois branches , indépen- damment de la branche terminale. Selle latérale d’un tiers plus étroite que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux feuilles presque égales. Lobe latéral-inférieur plus petit que la moitié du lobe latéral-supérieur, pourvu de trois branches. Selle auxiliaire oblique, aussi large et plus courte que la selle latérale. Premier lobe auxiliaire très-oblique , un peu plus petit que le lobe latéral-inférieur. Les deux autres lobes sont très-petits. La ligne du rayon central , en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe la branche médiane du lobe latéral-supérieur, et passe bien au-dessous de tous les autres. Observations. Au diamètre de cinq millimètres, cette espèce a déjà tous les ornemens extérieurs de l'espèce. Au diamètre de cent vingt millimètres, les côtes latérales sont moins aiguës, les tubercules latéraux s’effacent, les tours deviennent plus larges. Au diamètre de cent soixante millimètres, les côtes la- térales ont déjà disparu , et il ne reste plus que les côtes exter- nes , qui s’atténuent elles-mêmes et disparaissent au diamètre de deux cents millimètres , la coquille devenant alors tout-à- 376 PALÉONTOLOGIÉ FRANÇAISE. fait lisse. La présence ou l’absence du test change les orne mens extérieurs. Dans le moule, les côtes s’atténuent beau- coup , les tubercules sont moins saillans , et seulement alors le milieu du dos est excavé. Rapports et différences. Cette espèce, voisine à la fois des A. niortensis et Garantianus, se distingue, à tous les àges , de la première par ses côtes régulièrement bifurquées, par son dos moins excavé et par ses lobes. Elle se distingue de la seconde par la présence de tubercules latéraux, par la bifurcation des côtes au tiers externe des tours, au lieu de la moitié , par le manque de tubercule mucroné sur les côtes du dos, par ses côtes plus anguleuses, plus arquées, par ses tours bien moins larges, par un lobe de plus de chaque côté, et par son lobe latéral infiniment plus petit. J’ai re- connu ces caractères toujours constans sur une centaine d’in- dividus des deux espèces. Localité. C’est l’espèce caractéristique par excellence de loolite inférieure , ou du fullers-earth. Elle a été recueillie aux Moutiers, près de Caen ; à Saint-Vigor, près de Bayeux ; à Port-en-Bessin (Calvados) , par tous les géologues et par moi ; à Conli (Sarthe), par M. Marçais; aux environs de Semur (sommet des côtes) (Côte-d'Or), par M. Collenot ; aux environs de Nantua (Ain), par M. Cabanet; auprès de Longwy, aux Geniveaux , près de Thionville (Mo- selle), par MM. Hollandre et Joba ; aux environs de Saint- Maixent et de Niort (Deux-Sèvres), par MM. Garant, Baugier, et par moi; aux environs de Nancy (Meurthe), par M. Guibal ; à Saint-Marc , près d’Aix (Bouches-du- Rhône ), par M. Coquand; aux environs de Vezelay (Yonne), par M. Rathier. En Angleterre, on la trouve à Dundry. Explication des figures. PI. 122, fig. 4. Coquille réduite TERRAINS JURASSIQUES. 379 de moitié, montrant le passage à l’âge adulte, avec Ja bou- che entière. Fig. 2. La mème, vue sur le côté de la bouche. Fig. 3. Jeune, de grandeur naturelle. Fig. k. Le mème, vu du côté de la bouche. Fig. 5. Une cloison de grandeur naturelle , calquée sur Ja nature. N° 149. AmmoniTEs GARANTIANUS, d'Orbigny, 184%. PI. 193. À. testà compressà, anfractibus compressis, latis, lateri- bus convexiusculis, transversim 34-48 costatis ; costis acutis , æqualibus, rectis, in medio bifurcatis, externe tuberculatis ; dorso angustato, complanato , bitubercu- lato ; aperturä compressä ; septis lateribus k-lobatis. Dimensions. Diamètre, 440 mill. —Par rapport au dia- mêtre : largeur du dernier tour, 33 à 7; épaisseur du dernier tour, 28 à 7 ; recouvrement du dernier tour, — ; 100 ) 100 largeur de lombilic, 36 à 22. Coquille discoïdale comprimée , non carénée , ornée, en tra- vers, par tour, de trente-quatre à quarante-huit côtes aiguës qui partent du pourtour de lombilic et se dirigent, en rayonnant , jusqu’à la moitié de la largeur de chaque tour, où elles se bifurquent régulièrement , et se continuent sans s’in- fléchir jusqu'aux côtés du dos, où elles se terminent par des tubercules mucronés , très-régulièrement espacés. Spire for- mée de tours larges , comprimés , convexes sur les côtés. Dos convexe , creusé au milieu d’une dépression lisse , bordée des tubercules alternes de l’extrémité des côtes. Bouche ovale, comprimée , tronquée en avant, échancrée en arrière. Lors- qu’elle est complète, elle forme un large péristome évasé , 978 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. large sur la ligne médiane, échancré sur les côtés. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en quatre lobes. Lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus long et plus large que le lobe latéral-supérieur, formé d’une grande branche terminale et de plusieurs petites branches irrégulières. Selle dorsale plus large que le lobe dorsal , divisé en deux parties presque égales par un grand lobe accessoire. Lobe la- téral-supérieur orné de chaque côté de deux branches et d’une branche terminale. Selle latérale beaucoup plus pe- tite que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux feuilles un peu inégales, la plus grande externe. Lobe latéral-inférieur très-oblique , beaucoup plus petit que le lobe latéral-supé- rieur et à peu près de mème forme. Les deux lobes suivans sont peu compliqués , très-obliques, et de plus en plus pe- . tits. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal , passe bien au-dessous de tous les autres. Observations. Cette espèce a ses côtes régulièrement bi- furquées à la moitié de la largeur des tours , jusqu’au dia— mètre de quatre-vingts millimètres; mais alors les côtes ne se bifurquent pas sur un point fixe , et il y a trois côtes externes par chacune des côtes internes. Une variété rare offre ce ca- ractère à tous les âges. Dans un individu de cent quarante mil- limètres de diamètre , les côtes passent sur le dos à la dernière partie de son accroissement. Rapports et différences. Cette espèce est voisine à la fois, par son dos et ses côtes, des À. Parkinsoni et Vosagusen- sis du terrain oxfordien inférieur, mais elle se distingue facilement de la première par la bifurcation de ses côtes à la moitié des tours au lieu du tiers externe, par les tuber- cules mucronés des côtés du dos, par ses côtes plus droites, per ses tours plus larges, par son lobe latéral-inférieur bien plus grand. Elle se distingue de la seconde par les tours plus TERRAINS JURASSIQUES, 379 renflés , les côtes bifurquées au milieu au lieu du tiers interne des tours , par ses côtes tuberculeuses sur le dos, et par des lobes tout différens. Localité. Cette espèce, caractéristique de l'oolite inférieure, a été recueillie aux Moutiers, à Saint-Vigor, à Port-en-Bes- sin, près de Bayeux (Calvados), par MM. Deslonchamps, Tesson, et par moi ; à Saint-Maixent et à Niort (Deux-Sèvres), par MM. Garant, Baugier, et par moi; à Fontaine en Dues- nois (Côte-d'Or), par M. Nodot ; à Longwy ( Moselle }, par M. Hollandre; aux environs de Digne (Basses-Alpes), par M. Rouy. Explication des figures. PI, 193, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle , avec sa bouche complète. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune, de grandeur naturelle. Fig. 4. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 5. Une cloison grossie deux fois. Dessinée par moi. N° 150. AMMoNITEs PoLYMorRPHUS, d'Orbigny, 1844. PI. 124. À. (jun.) festà inflatä, rotundatâ; anfractibus involutis, transversim inæqualiter costatis , 4-sulcatis ; umbilico an- gustato, aperturâ semi-lunari. (Adul.) Test compressé ; anfractibus compressis, k-sulcatis; costis in dorso in- terruptis ; umbilico magno ; aperturû compressà, oblongä ; septis lateribus 5-lobatis. Dimensions. Diamètre, 62 mill. — Par rapport à ce dia- mètre : largeur du dernier tour, 2; épaisseur du dernier 9 100) tour, #2; recouvrement du dernier tour, =; largeur de lombilic, £2.— Au diamètre de 17 mill., les proportions sont les suivantes : largeur du dernier tour, 4 ; épaisseur 7 100) 380 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, du dernier tour, 4; recouvrement du dernier tour, 2 ;- Jargeur de l’ombilie, 2. Coquille très variable dans sa forme suivant l’âge. Au dia- mètre de dix-sept millimètres, elle est globuleuse, pourtant un peu comprimée, à tours presque embrassans, laissant à peine un étroit ombilic, marqués, en travers, de quatre sillons ebli- ques, et entre ceux-ci de six ou sept côtes qui, vers le tiers interne , se bifurquent , et se partagent quelquefois encore plus près du dos où elles sont interrompues sur la ligne médiane du dos qui est lisse , et alors elles alternent entre elles. Bouche en croissant. À mesure qu'elle grandit, l’ombilic s’élargit, l'espace lisse du milieu du dos se marque davantage ; à soixante millimètres, ses tours sont déjà très-aplatis, et la coquille a tout-à-fait changé de forme. Ses tours sont très-comprimés, #n grande partie découverts , et la bouche est oblongue , com- primée. Cloisons (au diamètre de vingt-cinq millimètres) sy- métriques, découpées de chaque côté en quatre lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi long et beaucoup plus large que le lobe latéral-supérieur, orné de chaque côté de trois grandes branches très-digitées. Selle dorsale très-haute, aussi large que le lobe latéral-supérieur divisé en deux branches iné- gales dont l’externe est infiniment plus déviée que l'autre. Lobe latéral-supérieur orné de trois branches de chaque côté, indépendamment d’une branche terminale. Selle latérale plus étroite que le lobe latéral-supérieur, terminée par trois feuilles inégales. Les trois autres lobes sont irrégulièrement divisés. Les selles sont aussi différentes les unes des autres. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe la pointe des autres lobes. Rapports et différences. Cette Ammonite , remarquable par son changement de forme, se distingue des autres par ce ca- ractère. Jeune, elle a les formes de l'A. Brongniartii, tandis TERRAINS JURASSIQUES. 581 que, lorsqu'elle est adulte, elle se rapproche de l'A. communis, tout en se distinguant de ses espèces par ses sillons et par ses côtes interrompues sur le dos. Localité. J'ai recueilli cette espèce dans l’oolite inférieure à Port-en-Bessin et à Sante-Honorine, près de Bayeux (Cal- vados) ; elle se trouve dans les couches noirâtres qui recouvrent les couches ferrugineuses. M. Baugier l’a rencontrée à Niort (Deux-Sèvres) ; M. Coquand, à Vauvenargues, près d'Aix (Bouches-du-Rhône). Explication des figures. PI. 12%, fig. 1. Coquille jeune, de grandeur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Un individu plus âgé, vu de côté. Fig. 4. Un individu encore plus âgé. Fig. 5. Adulte de grandeur naturelle. Fig. 6. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 7. Une cloison, grossie quatre fois. Dessinée par moi. N° 151. AMMONITES MARTINSII, d'Orbigny, 1845. PI. 125. Sous le faux nom de Bajocensis. À. lestà compressä, anfractibus rotundalis, angustalis, late- ribus convexis, insulcalis, transversim 40-65 costatis: costis inæqualibus, externé irregulariter bifurcalis ; dorso -convexo ; aperlurà ovali, intüs truncatà, septis lateribus 5-lobatis. Dimensions. Diamètre, 210 mill.— Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, 26 à 7 ; épaisseur du dernier tour, 23 à -; recouvrement du dernier tour, < ; 100) De largeur de l’ombilic, 48 à =. Coquille discoïdale, comprimée , non carénée, ornée, par tour, de quarante à soixante-cinq côtes peu sensibles, obliques, 3582 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, qui, vers le tiers externe, se bifurquent irrégulièrement et passent d’un côté à l’autre dans l’âge adulte, mais s’interrom- pent souvent dans le jeune äge. 11 yade plus, par tour, deux ou trois sillons transverses, très-profonds, restes des anciennes bouches. Spire formée de tours un peu comprimés, convexes, se recouvrant très-peu. Dos rond. Bouche ovale, compri- mée, échancrée par le retour de la spire. Lorsqu’elle est com- plète , elle est projetée en avant à sa partie supérieure et pourvue d’une longue oreillette. Cloisons symétriques , dé- coupées de chaque côté en cinq lobes formés de parties im- paires. Lobe dorsal plus large du double et aussi long que le lobe latéral-supérieur , orné de chaque côté de cinq branches très ramifiées, croissant des supérieures aux inférieures. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, divisée irrégu- lièrement en trois feuilles découpées. Lobe latéral-supérieur pourvu de chaque côté de cinq branches, indépendamment de la branche terminale. Les branches latérales sont inégales. Selle latérale beaucoup plus étroite que le lobe latéral-supé- rieur, divisée presque régulièrement en deux feuilles chacune : bilobée. Lobe latéral-inférieur un peu oblique, la moitié du lobelatéral-supérieur pourvue de trois branches de chaque côté. Il y a de plus trois lobes auxiliaires transverses dont le premier est plus grand que le lobe latéral-inférieur. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe la pointe du lobe latéral-supérieur et une partie du premier lobe auxi- liaire, mais passe au-dessous du lobe latéral-inférieur et au- dessus des deux derniers lobes auxiliaires. Observations. Les seules variétés que présente cette espèce consistent dans la plus ou moins grande largeur des tours, le nombre des côtes et leur interruption surla ligne médiane. Ce dernier caractère est plus sensible sur le moule que sur le test, et disparaît presque toujours chez les adultes. Les très- TERRAINS JURASSIQUES, 383 vieux individus de 130 millimètres perdent leurs côtes et de viennent plus tard tout-à-fait lisses. Rapports el différences. Cette espèce appartient au groupe des Planulati dont les espèces sont très-difficiles à distinguer “entre elles. Plus voisine des À. communis et bipleæ, elle se dis- tingue de la première par ses tours plus arrondis, par ses côtes plus arquées et plus régulièrement bifurquées, et surtout par des lobes tout-à-fait différens. Elle se distingue de la dernière par les bifurcations de ses côtes moins externes, par ses tours plus ronds et par une disposition bien différente des lobes. Localités. Cette espèce est très-commune dans l’oolite infé- rieure. Elle a été recueillie à Bayeux , aux Moutiers, à Port- en-Bessin et à Sainte-Honorine (Calvados), par MM. Deslon- champs, Tesson, et par moi ; aux environs de Niort et de Saint- Maixent (Deux-Sèvres), par MM. Baugier, Garant, et par moi ; aux environs de Draguignan (Var), par M. Doublier. Explication des figures. PI. 225, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle, pourvue de sa bouche. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une bouche d’adulte réduite. Fig. 4. Une cloison de grandeur naturelle. Calquée sur Ja nature. N° 152. AmMONiITES oo11rHICUS, d’Orbigny, 1845. PI. 126, fig. 1-4. À. testà compressà, lævigaté; anfractibus latis, convexius- culis; dorso convexo, rotundato ; aperturà ovali; seplis lateribus 5-lobatis. Dimensions. Diamètre, 65 muill. — Par rapport au dia- Li mètre : largeur du dernier tour, 5; épaisseur du dernier 384 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. ï tour, #; recouvrement du dernier tour, 5 ; largeur de Pombilic, -£. Coquille discoïdale, comprimée, non carénée, entièrement lisse à tous les âges. Spire formée de tours comprimés, peu conyexes, se recouvrant peu. Dos arrondi. Bouche ovale, fortement échancrée par le retour de la spire. Cloisons symé- triques, découpées, de chaque côté, en cinq lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi large, mais beaucoup plus court que le lobe latéral-supérieur, orné de deux branches dont l'inférieure est grande. Selle dorsale très-courte, aussi large que le lobe latéral-supérieur, formé de deux feuilles presque égales. Lobe latéral-supérieur orné, en dehors, de trois et en dedans de cinq branches, indépendamment de la branche terminale. Selle latérale du double plus haute que Ja selle dorsale, aussi large que le lobe latéral-supérieur, ter- minée par deux feuilles presque égales. Lobe latéral-inférieur du tiers plus petit que le lobe latéral-supérieur ; il a quatre branches externes et trois internes. El y a de plus trois lobes auxiliaires de plus en plus petits. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe la pointe de tous les autres. Rapports et différences. Cette espèce rappelle la forme de l’A. jurensis dont elle se distingue par ses tours embrassans et par ses lobes formés de parties impaires. Elle se rapproche de l'A. Greenoughi, Sow., mais elle en diffère par le manque de côtes à tous les âges. Localité. Elle est propre à l’oolite inférieure et a été re- cueillie par moi à Bayeux et aux Moutiers (Calvados). Explication des figures. PI. 126, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La mème, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune individu, vu de côté. Fig. 4. Une cloison grossie trois fois. Dessinée par moi. TERRAINS JURASSIQUES, 385 N° 153. AMMONITES PICTAVIENSIS, d'Orbigny, 1845. PI. 126, fig. 5-7. À. testà convexà ; anfractibus convexis, rolundatis, trans- versim inœæqualiter sulcatis, longitudinaliter striatis ; dorso convexo, rotundato ; aperturû depressà, rotundatà. Septis ? Dimensions. Diamètre, 60 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, #; épaisseur du dernier tour, =; recouvrement du dernier tour, -=; largeur de 9 100 ) ) 100) l’ombilic, 2: JO)! Coquille discoïdale , renflée , non carénée. Spire formée de tours très-convexes , ronds, plus épais que larges , se recou- vrant un peu, marqués en travers de sillons transverses, pro- fonds, entre lesquels sont deux ou trois côtes festonnées. Avec ces dernières viennent se croiser de petites côtes longitudinales, qui forment les festons à leur point de jonction. Dos arrondi, très-large. Bouche transverse, déprimée, arrondie, fortement échancrée par le retour de la spire. Cloisons ? Jeune, les sil- Jons sont peu marqués. Rapports et différences. Cette espèce appartient au groupe des Fimbriati. Par ses tours entamés par le retour de la spire, elle se distingue nettement des À. fimbriatus et cornucopia. Ses forts sillons transverses la distinguent aussi parfaitement. Localité. Je lai recueillie dans l’oolite inférieure de la car- rière de Pisot, près de Fontenay-le-Comte (Vendée), où elle est rare. Explication des figures. PI. 197, fig. 5. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 6. La même, vue sur la bouche. , LA 386 PALÉONTOLOGIT FRANÇAISE. N° 454. AMMONITES LixxEANUS, d'Orbigny, 1845. PI. 127. | A. tesià convexû ; anfractibus rotundato-quadratis, trans- versim costatis : costis convexis, flexuosis; dorso convexo; aperturà depressä, rotundatä. Septis? Dimensions. Diamètre, 1430 mill.—Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, 2; épaisseur du dernier ) 100 tour, %; recouvrement du dernier tour, -2; largeur de à Pombilic, 25. Coquille discoïdale, renflée, non carénée. Spire formée de tours très-convexes, plus épais que larges, ronds, offrant pourtant une coupe aplatie un peu carrée, à peine échancrés par le retour de la spire. Ils sont ornés en travers de côtes simples, flexueuses, élevées, qui prennent au pourtour de l’om- bilic et passent sur le dos sans s’interrompre. Ces côtes ne se croisent avec aucune côte longitudinale. Dos très-convexe, large. Bouche un peu déprimée, un peu carrée. Cloisons ? Rapports et différences. Gette belle espèce, dépendant du groupe des Fimbriati, se distingue facilement de toutes les autres par ses côtes simples, flexueuses. Localité. M. Deslongchamps l’a rencontrée dans l’oolite inférieure des environs de Caen { Calvados), où elle est rare. Explication des figures PI. 127, fig. 1. Coquille réduite d'un tiers. De la collection de M. Deslongchamps. Fig. 2. La mème, vue du côté de la bouche. N° 155. AMMONITES ÉUDESIANUS, d'Orbigny, 1845. PI. 198. A. testà convexæà ; anfractibus rotundatis. transversim un- TERRAINS JURASSIQUES. 387 dalo-strialis, costatis: costis crenulatis, distantibus, erectis; dorso convexo, rotundato ; aperturà circulari. Septis late- ribus bilobatis. Dimensions. Diamètre, 150 mill.—Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, # ; épaisseur du dernier tour, #2; recouvrement du dernier tour, 2; largeur de l'ombilic, 2%. Coquille discoïdale, renflée, non carénée. Spire formée de tours cylindriques plus épais que larges, non échancrés par le retour de la spire. Ils sont ornés par tour d’environ trente côtes annulaires, transverses, élevées, lamelleuses, comme fes- tonnées par douze ou treize crénelures placées toujours vis-à- vis les unes des autres. Dos très-large, convexe. Bouche cireu- laire, un peu déprimée , nullement échancrée par le retour de la spire. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en deux lobes et en selles formés de parties paires. Lobe dorsal beaucoup plus court et beaucoup plus étroit que le lobe latéral supérieur, orné de trois branches d’autant plus grandes qu'elles sont inférieures. Selle dorsale presque aussi large que le lobe latéral supérieur, partagée en deux branches elles— mêmes plusieurs fois subdivisées. Lobe latéral supérieur ter- miné par deux énormes branches plusieurs fois partagées en rameaux pairs. L'autre lobe et l’autre selle sont de même forme, mais plus petits que les deux premiers. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe une assez grande partie des autres. Le moule intérieur est tout-à-fait lisse. Rapports et différences. Ceite espèce remarquable du groupe des Fünbriali se distingue nettement des autres par le manque de stries ou de côtes longitudinales, et par les festons espacés de ses côtes. Localité. M. Deslongchamps et moi nousl’avons rencontrée 388 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. dans les couches de loolite inférieure des Moutiers près de Caen (Calvados), où elle est rare. Explication des figures. PI. 128, fig. 1. Coquille réduite d’un tiers. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison, grossie quatre fois. Dessinée par moi. N° 156. AMMONITES CADOMENSIS, Defrance. PI. 129, fig. 4-6. Ammonites cadomensis, Defrance, Dict. des se. nat, pl. 2, f. 1 (nonf. 16). A. testä compressä, ellepticä, lævigatà ; anfractibus com- pressis, uliimo rugoso; dorso rotundato ; aperturd com- pressà, trilamellosà. Dimensions. Diamètre , 22 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, 2£ ; épaisseur du der- nier tour, > ; largeur de l’ombilie, 2°; recouvrement du dernier tour, -2=. Coquille elliptique, comprimée, non carénée, presque lisse, marquée seulement près dela bouche, lorsqu'elle est complète, de plis profonds sur le dos. Spire formée de tours comprimés, se recouvrant peu, dont le dernier prend la forme elliptique Jorsque la bouche est entière, par suite d’un coude marqué du côté opposé à la bouche. Dosarrondi, lisse. Bouche oblongue, comprimée, pourvue, lorsqu'elle est entière, d’une longue oreillette en spatule de chaque côté, et d’une troisième saillie, arrondie, linguiforme, sur le dos. Cloisons symétriques. Elles paraissent avoir eu de chaque côté deux ou trois petits lobes coniques aigus, séparés par desselles larges, arrondies. Rapports et différences. J'ai vu de cette espèce six échan- tillons tous elliptiques; ainsi je ne puis douter que cette forme TERRAINS JURASSIQUES. 389 singulière ne soit un caractère propre à cette Ammonite, qui sous ce rapport est tout-à-fait exceptionnelle. Localité. Elle est propre à loolite inférieure , et a été re cueillie à Bayeux (Calvados), par M. Deslongchamps. Histoire. Sous le nom de Cadomensis, M. Defrance à figuré deux espèces. L’une, fig. 4, est bien certainement celle- ei, maisl’autre fig. 1, b, est le jeune de l'A. subradiatus, So- werby. Explication des figures. PI. 499, fig. 4. Coquille de gran- deur naturelle. De la collection de M. Deslongchamps. Fig. 5. La mème, vue du côté de la bouche. Fig. 6. Bouche entière, grossie. N° 157. Ammonites DEerRANCIT, d’Orbigny, 1845. P]. 199, fig. 7, 8: A. testâ compressä; anfractibus compressis, k-sulcatis, trans- versim inæqualiter costatis ; coslis integris non interrup- ruptis ; umbilico magno; aperturà subrotundatä. Dimensions. Diamètre, 34 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, 25; épaisseur du der- 25 nier tour, #5; largeur de l’ombilic, + ; recouvrement du dernier tour, à. Coquille discoïdale, comprimée, non carénée , ornée par tour de côtes peu marquées, droites, bifurquées sur leur moitié externe, non interrompues sur le dos. On remarque encore trois ou quatre sillons obliques profonds par tour. Spire for- mée de tours à peine comprimés, convexes, se recouvrant assez peu. Dosrond. Bouche arrondieoulégèrement ovale, pourvue, lorsqu'elle est complète, de deux oreillettes linguiformes, une de chaque côté. Cloisons ? Rapports et différences. Par ses sillons transverses, cette espèce se rapproche des A. Martiusiietpolymorphus, mais elle 390 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. se distingue des deux par ses côtes non interrompues sur le dos; de la première par ses tours plus larges, et de la seconde par tous ses tours identiques qui ne changent pas de forme. Localité. Elle est propre à l’oolite inférieure et a été re- cueillie à Saint-Vigor, près de Bayeux (Calvados), par MM. Tesson et Deslongchamps. Explication des figures. PI. 129, fig. 7. Coquille de gran- deur naturelle. De Ja collection de M. Tesson. Fig. 8. La même, vue du côté de la bouche. N° 158. AMMONITES z1GZAG, d’Orbigny, 1845. PI. 129, fig. 9-11. À. testà compressä; anfractibus rotundatis, lateribus costalis: costis rectis, externè elevatis, auriformibus; dorso rotun- dato, transversim costatis; aperturà rotundato - de- press. : Dimensions. Diamètre, 40 mill: — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, 22: épaisseur du dernier tour, 22; recouvrement du dernier tour, ; largeur de l’'ombilic, <: JRATOIO Coquille discoïdale, plus ou moins comprimée, non carénée, ornée, par tour, de onze côtes qui partent du pourtour de l’om- bilic, s'élèvent jusqu’au deux tiers de la largeur, et là for- ment une saillie, se coudent subitement pour se diriger obli- quement en avant. Indépendamment de ces côtes latérales, il y a sur tout le dos des côtes simples, nombreuses, non inter- rompues. Spire formée de tours ronds ou déprimés, se recou- vrant à peine dans l’enroulement spiral. Bouche ronde ou déprimée. Rapports et différences. Cette espèce, par ses côtes, formant un crochet sur les côtés, se rapproche de l’A. Backeriæ, mais TERRAINS JURASSIQUES. 391 elle s'en distingue par la forme des ses côtes, plus droites et plus anguleuses, ainsi que par les côtes du dos. Localité. M. Baugier l’a découverte dans l’oolite inférieure des environs de Niort ( Deux-Sèvres ). Explication des figures. PI. 129, fig. 9. Coquille de gran- deur naturelle, vue de côté. De la collection de M. Baugier. Fig. 10. La même, vue sur le côté. Fig. 11. Variété à tours plus larges. N° 159. AMMONITES PYGMÆUS, d’Orbigny, 1845. PI. 129, fig. 12, 13. A. testà discoidali, compressà ; anfractibus compressis, læ- vigalis ; dorso rotundato ; aperturâ oblongä, compressä. Dimensions. Diamètre , 24 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, =2; épaisseur du dernier 20 tour, 22; recouvrement du dernier tour, 2; largeur de l'ombilic, <=. Coquille discoïdale , comprimée, entièrement lisse, pour- tant un échantillon montre un sillon oblique en avant, qui revient en arrière sur le dos. Spire formée de tours compri- més, en contact les uns avec les autres. Dos rond. Bouche oblongue, comprimée. Cloisons ? Rapports et différences. Cette espèce se rapproche par sa forme de l'A. Phillipsi, Sow., mais elle s’en distingue par son ensemble lisse, et par les sillons contournés sur le dos lors- qu'ils existent. Localité. Elle est propre à l’oolite inférieure, et a été re- cueillie à Bayeux ( Calvados), par M. Deslongchamps. Explication des figures. PL. 129, fig. 12. Coquille degran- deur naturelle. De la collection de M. Beslongchamps. Fig. 13. La même, vue sur le côté. 392 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 160. Ammonires Tessonranus, d'Orbigny, 1845. PI. 130, fig. 1, 2. A. testà discoidali, compressä, carinatà, lævigatà ; anfrac- tibuscompressis, lævigatis, externè acuté carinatis; carinà lateribus excavatà ; aperturû sagittatà, anticè angulatà. Dimensions. Diamètre , 120 mill. —Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, #7 ; épaisseur du der- nier tour, <£ ; recouvrement du dernier tour, -£ ; largeur de nl l’'ombilic, 27. Coquille discoïdale , comprimée , fortement carénée, lisse. Spire formée de tours comprimés, en tranchant caréné exté- rieurement, larges et tronqués carrément au pourtour de l’ombilic; la carène obtuse, saillante, marquée d’un sillon de chaque côté. Dos caréné , tranchant. Bouche en fer de flèche aigu en avant, tronqué en arrière. Cloison inconnue. Rapportset différences. Voisine, par son ensemble et par sa carène , de |A. Murchisonæ , cette espèce s’en distingue par ses tours entièrement lisses, par son ombilic plus étroit, et par ses tours plus tronqués de ce côté. Localité. Elle a été recueillie dans l’oolite inférieure à Bayeux (Calvados), par M. Tesson. à Explication des figures. PI. 130, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De la collection de M. Tesson. Fig. 2. La mème, vue sur le côté de la bouche. N° 161. AmmoniTes EpouarprAnus, d'Orbigny, 1845. PI. 130, fig. 3-5. A. testà compressâ, carinatà ; anfractibus compressis, ex- ternè carinatis, transversim costatis, costis simplicibus, œæqualibus ; aperturà sagitlatà ; septis lateribus, k-lobatis. TERRAINS JURASSIQUES, 399 Dimensions. Diamètre, 50 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, -*; épaisseur du dernier tour, 2%; recouvrement du dernier tour, =; ; largeur de l’ombilic, #. Coquille comprimée, fortement carénée. Spire formée de tours comprimés, en biseau au pourtour, tronqués du côté de l’ombilic, se recouvrant à moitié, ornés, en travers, par tour, de trente-six côtes simples, droites, inclinées en avant au pourtour. Dos pourvu d’une quille, sillonnée de chaque côté. Bouche comprimée, oblengue, obtuse en avant, légè- rement tronquée en arrière. Cloisons symétriques, pourvues de chaque côté de quatre lobes et de selles formés de parties impaires. Lobe dorsal la moitié plus court, mais aussi large que le lobe latéral-supérieur, pourvu de trois pointes. Selle dorsale le double du lobe latéral-supérieur, divisé en deux parties inégales, la plus grande en dedans. Lobe latéral-supé- rieur allongé, étroit, pourvu de petites branches inégales de chaque côté et d’une grande branche terminale. Selle latérale en feston ondulé, plus large que le lobe latéral-supérieur ; lobe Jlatéral-inférieur la moitié du lobe latéral-supérieur, les deux autres formés d’une seule pointe oblique. La ligne du rayon central, en partant de la pointe du lobe dorsal, coupe la moitié du lobe latéral-supérieur, touche l'extrémité du lobe latéral-inférieur, et passe au-dessous des deux autres. Rapports et différences. Voisine, par sa carène et par ses côtes, del A. Murchisonæ, cette espèce s’en distingue par ses côtes simples, ses tours plus découverts, et par des lobes tout différens. Localité. Elle est propre à l'oolite inférieure. Elle a été recueillie à Bayeux (Calvados), par M. Deslongchamps et par moi. L. 3D 39/4 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Explication des figures. PI. 130, fig. 3. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 4. La mème, vue sur le côté de la bouche. Fig. 5. Une cloison grossie quatre fois. Dessinée par moi. N° 162. AMMOoNITES Discus, Sowerby. PI. 131. Ammonites discus, Sowerby, 1813, Min. conch., t. 4 p. 37, pl. 12. A. discus, d'Orbigny, 1825, class. des Céph., p. 76 (non discus, Reinecke, 1818). A. discus, Zieten, 1830, Petr. du Wurt., p. 21, pl. XVI, f. 3 (non discus, Zieten, pl. XE, f. 2). A. discus, Potiez et Michaud, 1838, Gal. des Moll. de Douai, t. 1, p. 14. A. testä compressä, subcarinatàâ ; anfractibus compressis, latis, externè angulatis, læœvigatis; dorso acuto; um- bilico angustato ; aperturû sagittatà. 1 Dimensions. Diamètre, 300 mill.— Par rapport au dia- *$ ; épaisseur du der- 212110 0%) mètre : largeur du dernier tour 272 nier tour, +; recouvrement du dernier tour, ==; largeur ) 100) 10 de l’'ombilic, ==. Coquille comprimée, discoïdale, tranchante sans avoir de quille au pourtour. Spire formée de tours fortement compri- més, lisses ou seulement pourvus d'ondulations indécises, rayonnantes, jusqu'à moitié de la largeur des tours, et ensuite des indices de côtes largement espacées: tours très-larges et très-embrassans, ne laissant qu’un très-petit ombilic ouvert. Dos très-tranchant sans avoir de quille. Bouche en fer de flèche, aiguë en avant, non tronquée en arrière. Cloisons symétriques découpées de chaque côté en sept lobes et en TÉRRAINS JURASSIQUES. 395 selles formés de parties impaires. Lobe dorsal beaucoup plus large et plus long que le lobe latéral-supérieur, pourvu d’une petite et d'une grande branche de chaque côté. Selle dorsale le double plus large que le lobe latéral-supérieur, oblique, divisée en deux grandes feuilles inégales dont la plus grande est interne. Lobe latéral-supérieur conique, pourvu de cinq branches de chaque côté, indépendamment de la branche ter- minale. Selle latérale aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux parties inégales. Lobe latéral-inférieur plus long et aussi large que le lobe latéral-supérieur, à peu près de mème forme. Les autres lobes et les autres selles vont en di- minuant régulièrement de taille jusqu’au dernier. La ligne du rayon central, en partant de la pointe du lobe dorsal, touche l'extrémité du lobe latéral-inférieur, mais passe au-dessous de tous les autres. Rapports et différences. Cette espèce rappelle, par ses tours embrassans et par son petit ombilic, la forme de lA. clypei- formis, tout en s’en distinguant par son ombilic plus droit, par ses lobes et par ses tours plus comprimés. Localité. Elle se trouve en même temps dans l’oolite infé- rieure et la grande oolite. Dans l’oolite inférieure, elle a été recueillie à Eterville, aux Moutiers (Calvados), par M. Des- longchamps ; dans la grande oolite, à Ranville (Calvados), par M. Deslongchamps; à Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier et par moi; à Mansigny (Vendée), par moi. Histoire. Bien décrite et bien figurée en 1813 par Sowerby, sous le nom de Discus, elle fut confondue à tort par M. de Haan avec les A. reniformis, de Bruguière, et l'Orbulites undosa, Lamarck, tandis que sous ce même nom de Discus Reinecke et Zieten ont figuré une espèce bien distincte. Explication des figures. PI. 131, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. 596 i PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison calquée sur la nature. N° 163. AmmoniTes BLAGDENI, Sowerby. PI. 132. Ammonites Blagdeni, Sowerby, 1818, Min. conch., pl. 201. Planites Blagdeni, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 82, n° #4, Ammonites Blagdeni, Phillips, 1829, Yorksh., p. 152. À. testà discoideä; anfractibus expositis, depressis, lateribus declivibus, costatis; costis externè tuberculatis; dorso convexo, lalissimo, transversim costato; aperturd tetra- gonà ; septis lateribus k-lobatis. Dimensions. Diamètre, 200 mill. —Par rapport au dia- Lai6is, 100 ) mètre : largeur du dernier tour, épaisseur du der- nier tour, -$, ; recouvrement du dernier tour, -Z ; largeur 1 ‘1: so de lombilic, 2. Coquille discoïdale, très-épaisse, non carénée, ornée, par tour, de quinze à vingt-une côtes simples qui partent sur une partie en pente du pourtour de l’ombilic, s'élèvent et se terminent latéralement par un fort tubercule en pointes, jusqu’à la partie la plus large des côtés, et forment sur le dos des faisceaux de trois à quatre côtes qui passent d'un côté à l’autre. Spire formée de tours très-déprimés, beaucoup plus épais que larges, un peu tétragones. Dos légèrement convexe. Bouche quadrangulaire, transverse, arrondie en avant, échan- crée en arrière, coupée obliquement sur les côtés qui sont an- guleux. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en quatre lobes et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal plus long et plus large que le lobe latéral-supérieur, TERRAINS JURASSIQUES. 397 orné de beaucoup de petites pointes et de trois branches dont une terminale à trois rameaux. Selle dorsale plus large que le lobe Jatéral-supérieur, divisé en deux rameaux inégaux, le plus grand en dehors. Lobe latéral-supérieur long, étroit, terminé par quatre branches dont une terminale, deux ex- ternes et une interne. Selle latérale irrégulièrement divisée en feuilles découpées. Lobe latéral-inférieur oblique, le quart du lobe latéral-supérieur ; les deux autres bien plus petits, obliques. La ligne du rayon central, en partant de la pointe du lobe dorsal, passe au-dessous de tous les lobes. Les pointes latérales de la coquille correspondent à la selle latérale. Observations. Cette espèce varie beaucoup pour sa largeur. Des individus sont souvent d’un tiers plus larges que les autres; mais tous, lorsqu'ils ont atteint cent cinquante à deux cents millimètres, ne s’élargissent plus. Rapports et différences. Voisine, par ses côtes et ses pointes de l'A. Brocchii, cette espèce s’en distingue par ses lobes et par ses tours bien plus déprimés et plus anguleux sur les côtés. Localité. Elle est propre à l’oolite inférieure, et se trouve partout où cet étage se montre. Elle a été recueillie aux Mou- üers, à Bayeux, par MM. Deslongchamps, Tesson et par moi; à Niort, à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), par MM. Baugier, Garant et par moi; aux environs de Semur (Côte-d'Or), par M. Malinwski; à Fontenay (Vendée), par moi. Explication des figures. PI. 132, fig. {. Coquille de gran- deur naturelle. Be ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie deux fois. Dessinée par moi. 398 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 164. AmmMonites HUMPHRIESIANUS, Sowerby. PI. 133, 13%, 195, fig. 1. Ammoniles Humphriesianus, Sowerby,1825, Min.conch., pl. 500, fig. 1. A. contractus, Sowerby, 1825, Min. conch., pl. 500, fig. 2 A. Humphriesianus,Zieten, 1830, Wurtem. p.89, pl. 67, fig. 2 A. Humphriesianus, Roemer, 1835, p. 200, n° 39. À. testà discoideà ; anfractibus expositis, rotundatis , late- ribus costis externè tuberculatis, trifurcatis. Dorso ro- tundato, transversim costalo ; aperturä ovali, depressä ; septis lateribus 3-vel k-lobatis. Dimensions. Diamètre, 200 mill.—Variété comprimés: par rapport au peses largeur du dernier tour, =; Spaisseu du dernier tour, -£ recouvrement du dernier tour, -& ; lar- geur de l'ombilic, -75.—Variété épaisse : largeur du dernier tour, =; épaisseur du dernier tour, 27: recouvrement du 2 sn dernier tour, —+ ; largeur de l’ombilie ) 100° Coquille. Adulte, elle est discoïdale, plus ou moins épaisse, non carénée, ornée, par tour, de trente à soixante côtes qui partent du pourtour de l’ombilie, s'élèvent jusqu’au tiers de la largeur des tours, y forment un tubercule, et au delà se trifurquent pour passer sur le dos. Spire formée de tours dé- primés plus épais que larges, arrondis. Dos très-convexe, ar- rondi. Bouche transverse, ovale ou circulaire, non anguleuse sur les côtés. Lorsqu'elle est complète, elle montre un fort péristome obliquetrès-élevé, ou bien un simple épaississement. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en quatre ou cinq lobes formés de parties impaires, et de selles presque TERRAINS JURASSIQUES. 309 paires. Lobe dorsal aussi large et presque aussi long que le lobe latéral supérieur , orné de chaque côté de trois princi- pales branches, indépendamment de quelques petites. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, oblique, di- visée irrégulièrement en deux parties dont la plus grande est externe. Lobe latéral-inférieur très-dilaté à son extrémité, pourvu en dehors de deux ou trois grandes branches, en de- dans du même nombre, indépendamment de la branche ter- minale ; toutes sont très-ramifiées. Selle latérale très-grande et très-oblique, divisée par un lobe accessoire en deux feuilles très-ramifiées. Lobe lTatéral-mférieur très-oblique, la moitié du lobe latéral-supérieur ; les autres lobes qui suivent sont également obliques. La ligne du rayon central, en partant de la pointe du lobe dorsal, coupe l'extrémité du lobe latéral-su- périeur, passe au-dessous des autres chez les individus renflés, mais coupe les deux derniers lobes auxiliaires chez les indivi- dus déprimés. Observations. Cette espèce est très-variable, suivant l'âge et les individus. Avec la même forme elle est entièrement lisse au diamètre de trois millimètres. Elle prend les côtes et les tubercules peu après et continue à grandir régulièrement avec ses ornemens jusqu’au diamètre de trente-cinq à quarante millimètres (c’est l’A. contractus, Sow.). Alors quelques indi- vidus cessent de s'accroître régulièrement, et les tours dimi- nuent de largeur, de manière à devenir presque égaux, et la coquille augmente ainsi en diamètre mais non en épaisseur, et forme des individus très-comprimés ( voyez pl. 133). C’est l'A. Humphriesianus, Sow. D'autres fois la coquille s'accroît plus ou moins longtemps et arrive sans changer jusqu’à un diamètre de cent à cent vingt millimètres ( voyez pl. 13%). Mais elle cesse ensuite cet accroissement régulier, et comme les autres ne s'épaissit plus et s’enroule également. Dans ce 00 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. changement, les tubercules s’éloignent du bord interne et les lobes se modifient aussi (voyez pl. 133 et135). Rapports et différences. Voisine par son ensemble de l’A. Blagdeni, elle s’en distingue par ses tours plus arrondis, par son changement de forme, par ses tubercules plus nombreux et par ses lobes. Elle se distingue de l’A. Braikenridgii par sa bouche sans oreillettes à tout âge, et par trois côtes par tu- bercule au lieu de deux. Localité. Elle est propre à l’oolite inférieure. Elle a été re cueillie à Bayeux, à Atys, aux Moutiers, à Eterville, à Port- en-Bessin, à Bretteville ( Calvados), par MM. Deslonchamps, Tesson et par moi ; à Niort, à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), par M. Baugier et par moi; aux environs de Metz ( Moselle), par M. Hollandre; à Dundry, en Angleterre. Explication des figures. PI. 133, fig. 1. Variété déprimée réduite d’un tiers. De ma collection. Fig. 2. La mème’ vue du côté de la bouche. Fig. 3. Cloison du même, grossie trois fois. Dessinée par moi. Planche 134, fig. {. Coquille de grandeur naturelle. Va- riété renflée. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune individu de grandeur naturelle. Fig. 4. Le mème, vu du côté de la bouche. PI. 435, fig. 1. Cloison calquée d’un individu renflé. Fig. 2. Individu blessé. Cas pathologique. N° 165. AMMmoniTES BRAIKENRIDGII, Sowerby. PI. 435, fig. 2, 3: Ammonites Braikenridgii, Sowerby, 1817, Min. conch., t. 2, p. 187, pl. 184. TERRAINS JURASSIQUES, /01 Amimoniles Braikenridgii, Defrance , Dict. des sc. nat., pl. 2, fig. #. Ammoniles Braikenridgii, de Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 135, n° 80. A. testà discoideà ; anfractibus rotundatis, costatis : costis 30, in medio laterum bifidis, continuis ; aperturä rotun- datà, margine bilobatà. Dimensions. Diamètre, 70 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, ++; épaisseur du dernier tour, = ; recouvrement du dernier tour, 2 ; largeur de l’ombilic, #-. Coquille discoïdale, non carénée, ornée, par tour, de trente à trente-quatre côtes aiguës qui, à la moitié de la largeur, forment un tubercule et se bifurquent ensuite pour passer sur le dos. Du côté opposé, elles ne se réunissent pas aux tu- bercules correspondans, mais forment une chaîne continue, Spire formée de tours ovales plus hauts que larges, se recou- vrant peu dans l’ombilic. Dos très-convexe , arrondi, fortement costulé. Bouche transverse, ovale. Lorsqu'elle est complète, elle montre de chaque côté, sans bourrelets, une longue expansion spatuliforme très-remarquable. Cloisons. Elles paraissent peu différentes des cloisons de l’A. Humphrie- sianus. Rapports eldifférences. Cette espèceest, parses côtes et par ses tubercules, voisine de l’A. Humphriesianus; mais elle s’en distingue facilement par ses côtes seulement bifurquées, par sa forme qui s’accroit régulièrement sans changer, et par les oreillettes de sa bouche qu’on remarque à tous les âges. Localité. Elle est caractéristique de l’oolite inférieure. Elle a été recueillie aux Moutiers, à Bayeux, à Éterville (Cal- vados), par MM. Deslongchamps, Tesson et par moi; à- L. 36 4o2 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, Saint-Maixent, à Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier et par moi. Explication des figures. P1. 135, fig. 3. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 4. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 5. Un autre individu pour montrer les oreillettes. N° 466. AMMONITES LINGUIFERUS, d'Orbigny, 1845. PI. 136. Ammonites Deslonchampsii, Defrance, Dict. des sc. nat., (2; À. testà discoideä , inflatä ; anfractibus depressis, transver- sum costatis ; costis 45 , in medio laterum tuberculiferis, externè fascicularibus, fasciculis k-costatis; aperturä de- press margine bilingquatà. Dimensions. Diamètre, 73 mil. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour, 25; épaisseur du dernier 100) tour, 4; recouvrement du dernier tour, + ; largeur de 37 2 l'ombilic, 2. | Coquille discoïdale, un peu renflée, non carénée, ornée, en travers , de quarante à quarante-cinq côtes, qui partent du pourtour de l’ombilie, s'infléchissent en avant, et forment, au milieu de la largeur des côtés, un fort tubercule mucroné, qui, en dehors, se divise en faisceaux de quatre ou cinq côtes qui passent sur le dos et vont de l’autre côté se réunir aux autres tubercules. Spire formée de tours déprimés se recou- vrant assez. Dos rond, très-convexe. Bouche ovale transver- salement pourvue, lorsqu'elle est entière, d’une expansion linguiforme de chaque côté. Dans la jeunesse, elle forme des pointes latérales. Cloisons symétriques découpées de chaque côté en quatre lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi long et aussi large que le lobe latéral-supérieur, orné TERRAINS JURASSIQUES, 403 de trois rameaux irréguliers. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, très irrégulièrement découpée et comme déchirée. Lobe latéral-supérieur pourvu de trois branches de chaque côté. Selle latérale moins large que le lobe latéral-supérieur, profondément partagée en deux parties inégales, la plus grande externe. Le lobe latéral-inférieur et le lobe suivant sont de même taille et non obliques. La ligne du rayon central, en partant de la pointe du lobe dorsal, touche l'extrémité du lobe latéral-supérieur, et passe bien au-dessous de tous les autres. Rapports et différences. Voisine à la fois, par ses lobes et par ses côtes, des À. Humphriesianus et Braikenridgiüi, cette espèce se distingue de la première par ses tubercules et par ses côtes plus rapprochées, par sa bouche pourvue d’expan- sions latérales, et, enfin, par ses lobes non obliques tout diffé- rens. Elle diffère de la seconde par ses côtes et par ses tu- bercules bien plus rapprochés et par ses lobes. Localité. Elle est propre à l'oolite inférieure. Je l'ai re— cueillie aux environs de Lucon (Vendée); M. Deslonchamps l’a rencontrée à Bayeux (Calvados). Explication des figures. PI. 136, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie trois fois, Dessinée par moi. Fig. . Jeune individu, vu de côté. Fig. 5. Le mème, vu du côté de la bouche. N° 167, AmmonitEs BRONGNIARTIT, Sowerby. PI. 137, Amimonites Brongniartii, Sowerby, 1817, Min. conch., t. 2, p. 289, pl. À. A.Brocchii, Soverby, 1818, Min. conch., pl. 202, f. 3/jun.). 4of PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, A. Gervillii, Defrance, Dict. des sc. nat., pl., £. 5. Globites Brongniartii, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 148, n° 12. A. testà discoideâ, inflatä, umbilicatä; anfractibus con- vexis , lateribus 25-28 costatis ; costis rectis, simplicibus longioribus, intermediisque costis brevioribus, in dorsum continuis ; aperturä constrictä, arcualà , peristomatà. Dimensions. Diamètre, 141 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, 2: largeur de l’avant- 1 100) 29e dernier tour, 5 ; épaisseur du dernier tour, 2 ; épaisseur 1 de l’avant-dernier tour, 5 ; largeur de l’ombilic à partir du dernier, £5. Coquille renflée, non carénée, ornée, en travers, de vingt- cinq à vingt-huit côtes simples qui partent du pourtour de l’om- bilic, s'étendent jusqu'au tiers interne de la largeur des tours, puis s’abaissent pour passer sur le dos. Entre chacune de ses côtes il y en a une ou deux plus courtes qui n’occupent que la moitié interne des tours. Spire presque embrassante dans la jeunesse, composée de tours déprimés toujours ombi- liqués qui laissent un ombilic d'autant plus large que les in- dividus sont plus âgés. Dos rond, très-convexe. Bouche ovale transverse, fortement rétrécie et pourvue d’un péristome obli- que très-prononcé. Observations. Au diamètre de vingt-cinq millimêtres, la coquille est globuleuse (t. 137, f. 5), son ombilic est très- étroit, ses côtes plus nombreuses. A celui de quarante milli- mètres, elle conserve la même forme , seulement l’ombilic est plus large ; mais ensuite elle devient moins renflée, son ombilic s’élargit de plus en plus jusqu’à montrer presque la moitié des tours. Elle a toujours à cette période la bouche très-étroite. Rapports et différences. Cette espèce, par sa forme globu- TÉRRAINS JURASSIQUES, 405 leuse, se rapproche beaucoup, dans le jeune âge, de l'A. Ger- villii; néanmoins il est toujours facile de la reconnaître à son ombilic ouvert. Dans l’âge adulte, elles sont très-distinctes. C’est sans doute un tour intérieur de l’adulte qui a servi à Sowerby à former son A. Brocchii. Localité. Propre à l’oolite inférieure , elle a été recueillie à Bayeux, aux Moutiers, à Éterville (Calvados), par MM. Tes- son, Deslonchamps et par moi; à Niort, à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), par M. Baugier et par moi; au Peyrard, près de Draguignan (Var), par M. Doublier. Explication des figures. PI. 137, fig. 1. Individu adulte, réduit de moitié. De ma collection. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 3. Plus jeune individu de grandeur naturelle. Fig. 4. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 5. Plus jeune individu encore. De grandeur naturelle. N° 168. Ammonites DesconGcHampsir, Defrance. Pl. 138. fig 1, 2 Ammonites Deslonchampsii, Defrance, Dict. des sc. nat., pl., f. 4. À. testâ discoideâ , inflatà ; anfractibus depressis, lateribus angulatis transversim costatis; costis kO, rectis, elevatis, externè mucronatis, in dorso fascicularibus ; dorso sub- complanato ; aperturà constrictà , peristomatà. Dimensions. Diamètre, 110 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, <£; épaisseur du dernier tour, près de la bouche, #2 ; au milieu du dernier tour, -À ; largeur de l’ombilic, #2; recouvrement du dernier tour, 8 100° Coquille discoïdale, très-épaisse, non carénée, ornée, trans- 406 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, versalement, par tour, d’une quarantaine de côtes aiguës, sim- ples, qui partent du pourtour de l’ombilic, s'élèvent jusqu'aux deux tiers des tours où elles se terminent par une pointe aiguë, En dehors de chacune des pointes part un faisceau de quatre ou cinq côtes arquées qui passent sur le dos. Spire formée de tours s’accroissant très-rapidement, très-anguleux extérieure- ment sur les côtés, qui se rétrécissent au dernier demi-tour jusqu’à la bouche. Dos peu convexe. Bouche très-rétrécie, marquée d’un péristome très-saillant, simple. Cloisons in- connues. Rapports et différences. Encore voisine, par ses tubercules et par ses côtes, des À. Blagdeni et Humphriesianus , cette espèce se distingue de la première par ses côtes plus nom- breuses, par le rétrécissement de sa bouche; de la seconde par ses côtés plus carénés et par ses côtes et ses tubercules plus saillans. Localité. Propre à l’oolite inférieure, elle a été recueillie à Bayeux, à Éterville (Calvados), par M. Deslongchamps et par moi. Explication des figures. PI. 138, fig. 4. Coquille réduite d’un tiers. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. N° 169. AmmoniTes Caumont, d'Orbigny, 1845. PI. 138, fig. 3, 4. À, testé compressé; anfractibus angustatis, subquadratis, transversim coslatis; costis rectis, simplicibus, externé mucronalis , in dorso trifurcatis; dorso canaliculato ; aperturâ quadraté. Dimensions. Diamètre, #0 mill. —Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, <° ; épaisseur du dernier ) 100 ) TERRAINS JURASSIQUES, 407 25 tour, 35; recouvrement du dernier tour, -&; largeur de lombilic, =. Coquille discoïdale, comprimée, peu carénée, ornée, trans- versalement , par tour, de quarante-deux côtes simples, éle- vées, qui, sur les côtés du dos , forment une pointe, et se divisent ensuite en trois pelites côtes interrompues sur le mi- lieu du dos. Spire formée de tours étroits, carrés, se recou- vrant à peine les uns par les autres. Dos large, excavé sur la ligne médiane, comme bicaréné par les tubercules et les côtes. Bouche quadrangulaire. Cloisons inconnues. Rapports et différences. Je ne connais qu’un échantillon de cette espèce qui diffère trop de l'A. Parkinsoni pour qu'on puisse l'y réunir ; il s’en distingue en effet par ses tours plus étroits, par ses côtes bifurquées seulement sur le dos. Localité. M. Deslongchamps l’a rencontrée dans l’oolite inférieure à Éterville (Calvados). Explication des figures. PI. 138, fig. 3. Coquille de gran- deur naturelle. De la collection de M. Deslongchamps. Fig. 4. La même, vue sur le côté de la bouche. N° 170. Ammonites SAUZEI, d'Orbigny, 18%5. PI. 139. À. testà discoideä, inflatà; anfractibus depressis, lateri- bus transversim costatis; costis elevatis, brevibus, 18, tuberculatis, externe bi vel trifurcatis ; dorso convexo ; aperturà constrict&, lateribus linguiferà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 70 mill. — Par rapport au dia- 37 100 mètre : largeur du dernier tour, tour, <2; recouvrement du dernier tour, lombilic, 22 AAATICIONE : épaisseur du dernier 20 Fos AIS eUE UC. {où PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Coquille renflée, non carénée, ornée, en travers, par tour, d'environ dix-huit côtes courtes, qui partent du pourtour de l'ombilic et forment un tubercule au tiers interne de la lar- geur, puis se bifurquent ou se trifurquent pour passer sur le dos. Spire composée de tours presque embrassans, très-dépri- més, qui se rétrécissent près de la bouche à la moitié du der- nier. Dos très-convexe , arrondi. Bouche ovale, transverse, rétrécie, pourvue de chaque côté, lorsqu'elle est entière, d’une oreillette linguiforme, assez allongée. Cloisons symétriques, découpées, de chaque côté, en trois lobes et en selles formés de parties impaires. Lobe dorsal presque aussi long et plus large que le lobe latéral-supérieur, orné latéralement de quatre branches. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral- supérieur divisé en trois feuilles. Lobe latéral-supérieur ter- miné par trois grandes branches, indépendamment de plusieurs petites. Selle latérale aussi large que le lobe latéral-supérieur, irrégulièrement découpée ; lobe latéral-inférieur plus peut, mais de même forme que le supérieur. La première selle auxi- liaire est très-large et très-courte. La ligne du rayon central, en partant de la pointe du lobe dorsal, touche l'extrémité des deux lobes latéraux, et passe au-dessous des autres. Les tu- bercules correspondent à la selle auxiliaire. Rapports et différences. Voisine, par sa forme et par ses tours rétrécis près de la bouche, des À. Gervillii et Bron- gniartii, cette espèce s’en distingue seulement par ses tuber- cules latéraux et les expansions de la bouche. Localité. Elle est très-commune dans l’oolite inférieure. Elle a été recueillie à Niort, à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), par MM. Baugier, Garrant et par moi; aux Moutiers, à Bayeux (Calvados), par MM. Tesson, Deslongchamps et par moi ; à Fontenay (Vendée), par moi; dans le département de Ja Côte-d'Or, par moi. THRRAINS JURASSIQUES. 09 Explication des figures. PI. 139, fig. 4. Coquille de gran- - deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison, grossie quatre fois. Dessinée par moi. N° 171. AmmoniTes GERvVILLI, Sowerby. PI. 140. Amimonites Gervillii, Sowerby, 4817, Min. conch., t. 2 p.189 pl: AT. 2. A. Brongniartii, Defrance, Dict. des sc. nat., pl., f. 2. Globites Gervillii, Haan, 1825, Amm. ei Goniat., p. 135, n° 74. Ammonites Gervillii, Deshayes, 1831, Coq. caract., p. 258,.pl. 7, f. 1, 2. À. testà discoideà , inflatà , globosà ; anfractibus subinvo= lutis, lateribus convexis, costatis: costis simplicibus, ex- ternè bifurcatis; dorso rotundato; aperturû semilunari, constrictà, peristomatà, lateribus sinuosà. Dimensions. Diamètre, 105 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour près de la bouche, =Z; à moitié du dernier tour, À ; épaisseur du dernier tour, près de la bouche, -£; épaisseur du deïnier tour, à moitié du tour, <£; largeur de l’ombilic, à l’avant-derniér tour au dernier tour, + J\uro 0e ? LES ee JRAITOIO Coquille renflée, non carénée, ornée, en travers, par tour, de vingt-huit à cinquante côtes simples, qui partent du pourtour de l’ombilic, et se bifurquent ou se trifurquent à la moitié de la largeur, pour passer ensuite sur le dos. Spire embrassante dans la jeunesse, composée de tours déprimés très-hauts. Dos rond, convexe. Bouche transverse, ovale, fortement rétrécie I, 37 Ho PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. et pourvue d’un péristome très-fort, sinueux sur les côtés. Cloisons très-divisées. Observations. Au diamètre de vingt millimètres, l’ombilic existe, et la dernière moitié du tour se détache seule pour venir former la bouche; caractère qui se continue très-tard ; néanmoins, au diamètre de cent millimètres, les deux derniers tours se détachent et paraissent dans l’ombilic. Très-jeune, elle a quelquefois une pointe de chaque côté de la bouche. Rapports et différences. Voisine, par sa forme et son mode d’enroulement, de l’A. Brongniartii, cette espèce s’en dis- tingue par son ombilic qui ne laisse pas apercevoir les tours, par des côtes toujours plus rapprochées, et par sa bouche plus échancrée de chaque côté. Localité. Elle caractérise l’oolite inférieure. Elle a été re- cueillie à Bayeux, à Éterville, à Atys (Calvados), par MM. Des- longchamps, Tesson et par moi ; à Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier. Explication des figures. PI. 140, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune individu. Fig. 4. Le même, sur la bouche. Fig. 5. Plus jeune individu. Fig. 6. Jeune individu avec la bouche à oreilles latérales. Fig. 7. Le même de l’autre côté. ns © N° 172. AMMoniTES pimorpaus, d'Orbigny, 1845. PI. 141. À. testà discoideâ; anfractibus subinvolutis, ultimo angus- tato, constricto, transversim trisulcato, costato; costis inœæqualibus , externè bifurcatis; aperturâ constrictà, semilunari. TERRAINS JURASSIQUES. aa Dimensions. Diamètre , 60 mill. — Par rapport au dia- 25 mètre d’un jeune : largeur du dernier tour, 25 ; largeur de l’avant-dernier tour, 27; épaisseur du dernier tour, £ ; épaisseur de lavant-dernier tour, largeur de l’om- bilic à l’avant-dernier tour, =; au dernier tour, <=. Coquille comprimée, non carénée , ornée, en travers, par tour, de deux à quatre sillons transverses, obliques, et, entre ceux-ci, de côtes qui se bifurquent à leur moitié et passent sur le dos sans s’interrompre. Spire embrassante dans le jeune $o 100 ) âge; puis les tours s’éloignent rapidement de l’ombilic, en se rétrécissant, offrent alors beaucoup moins de largeur que les premiers, et la coquille paraît difforme. Dos rond, très convexe. Bouche ovale, échancrée par le retour de la spire. Cloisons inconnues. Rapports et différences. Par le singulier caractère, bien plus outré que chez les À. Gervillii et Brongniartii, de chan- ger d’enroulement à un certain âge, caractère très-variable suivant les individus , cette espèce se distingue nettement de toutes les autres. Plus voisine, par ce caractère, de l'A. poly- morphus, elle s’en distingue par ses côtes non interrompues sur Je dos, et beaucoup moins marquées. C’est une espèce bien caractérisée, mais très-étrange. Localité. Elle est propre à l’oolite inférieure. Elle a été re- eueillie à Bayeux et à Port-en-Bessin (Calvados), par M. Des- longchamps et par moi. Elle est rare. Explication des figures. PI. 141, fig. 1. Individu de grande taille. De la collection de M. Deslongchamps. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 3. Variété singulière, dont j'ai vu plusieurs indi- vidus. Fig. k. La mème, vue du côté de la bouche. Fig. 5. Jeune individu. Lio PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Fig. 6. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 7. Autre variété. Fig. 8, La même, vue sur le côté. Espèces de la grande oolite ou de l'étage bathonien. AMMONITES DISCUS, Sowerby. Voyez pe 39 ‘, n°162, cette espèce s'étant également rencontrée dans l’oolile inférieure, N° 173. AMMONITES BULLATUS, d'Orbigny, 1845. PI. 142, fig. 1, 2. À. test bullatä, irrequlari;: anfractibus subinvolutis, latis, ultimo angqustato, transversim lalè costato : costis inæqua- libus ; apertur& constriclà, semilunarti. Dimensions. Diamètre, 100 mil. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, 7; largeur du dernier tour près de L spire, 3e; épaisseur du dernier tour près de la ue a + ; épaisseur du dernier tour près du retour de la SDILE, : SEC de lombilic, près de la bouche, à Findi- vidu complet, 5 ; largeur à lombilie à AD ire tour, -—. Coquille très-renflée, globuleuse, irrégulière dans son ac- croissement, ornée, en travers, de côtes peu saillanies, larges, espacées , qui partent du pourtour de l’ombilie et passent de l'autre côté; entre celles-ci en sont d’autres plus courtes et d'autant moins nombreuses que les individus sont plus âgés. Spire irrégulière, embrassante, laissant apparaître un étroit ombilic, mais, à la dernière révolution spirale, le tour s'élei- gne de l’ombilic, se retrécit considérablement et devient d’un diamètre bien plus petit que le reste, ce qui rend la coquille comme diflorme. Dos rond, très-convexe. Bouche, lorsqu'elle TERRAINS JURASSIQUES, 413 est complète, très-rétrécie , prolongée au milieu, très-échan- crée sur les côtés. Cloisons. Elles sont très-compliquées. Observations, Gette espèce conserve à tous les âges la forme variable , seulement ses côtes sont bien plus nombreuses sur le dos dans le jeune âge où l’ün compte quelquefois trois pe- tites côtes entre chaque grande tandis que les adultes n’en montrent qu’une. Rapports et différences. Cette espèce, voisine à la fois par sa forme des A.Gervillii et microstoma, se distingue des deux par sa forme bien plus globuleuse et par ses côtes bien plus larges. Localité. Caractéristique de la grande oolite, elle a été rencontrée à Saint-Maixent, à Niort (Deux-Sèvres), par MM. Garant, Baugier et par moi; à Mansigny (Vendée), par moi; aux environs de Nantua (Ain), par M. Cabannet, à Vezelay (Yonne), par MM. Cotteau, Moreau et par moi. Explication des figures. PI. 449, fig. 4. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. l Fig. 2, La même, vue du côté de la bouche. N° 174. AMMONITES microsTOMA, d'Orbigny, 1843. PI. 199, fig. 3, 4. À. teslà trregulari ; anfractibus subinvolutis, uliimo anqus- talo, {ransversim costato ; costis inœæqualibus, irregulari- ter alternanltibus; aperturä constrieté, biqurieulatà. Dimensions. Diamètre, 46 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, près de la bouche, ©; 9 1007) épaisseur du dernier tour, près de la bouche, 4%; près du 100 retour de la spire, 4° : largeur de l’ombilie à la bouche, 2°. Coquille comprimée dans sen ensemble, irrégulière, ornée, en travers, de côtes inégales, rapprochées, bifurquées très- irrégulièrement à des distances inégales de Pombilie. Spire 14 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. assez embrassante, sans néanmoins cesser de montrer les tours dans l’ombilic; composée de tours larges, arrondis, dont le dernier se sépare plus de Pombilic que les autres et se rétrécit fortement. Dos rond, très-convexe. Bouche demi-circulaire, plus étroite que le reste; lorsqu'elle est complète, elle s’avance en avant, forme un bourrelet épais et saillant sur le dos, et, sur les côtes, montre une petite oreillette arrondie, latérale. Cloisons inconnues. Rapports et différences. Très-voisine, par sa forme, des À. Gervillii et bullatus, cette espèce se distingue de la pre- mière par la bifurcation de ses côtes moins régulières et par les oreillettes de la bouche. Elle diffère de la seconde par ses côtes moins larges, ses tours moins embrassans , sa moins grande Jargeur, et par les oreilles de la bouche. Localité. Elle est propre à la grande oolite. Elle a été re- cueillie à Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier et par moi; à Mansigny (Vendée), par moi. Explication des figures. PI. 142, fig. 3. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 4. La même, vue du côté de la bouche. N° 175. AMMONITES ARBUSTIGERUS, d'Orbigny, 1845. | PI. 443. À. testà compressà ; anfractibus rotundatis , latis, lateribus convexis, transversim costatis ; costis internè evanescen- tibus ; dorso convexo ; aperturâ oblongä, compressä ; septis lateribus 5-lobatis. Dimensions. Diamètre, 100 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, #=; épaisseur du dernier ) 100 ? tour, 2; recouvrement du dernier tour, 5 ; largeur de lombilic, 100° TERRAINS JURASSIQUÉS. 415 Coquille discoïdale, comprimée, non carénée , ornée de côtes indécises peu apparentes au pourtour de l'ombilie, qui se triplent et deviennent plus marquées près du dos où elles passent sans s'interrompre. Spire formée de tours assez comprimés, larges, se recouvrant sur plus de la moitié de leur largeur. Dos rond, néanmoins plus convexe que les côtés. Bouche comprimée, oblongue, plus large au pourtour de l’ombilic et presque anguleuse en avant. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en cinq lobes et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal un peu plus court et beaucoup plus large que le lobe latéral-supérieur, orné de trois grandes branches latérales dont la plus grande est inférieure. Selle dorsale plus large du double que le lobe latéral-supérieur, irrégulièrement divisée en quatre feuilles. Lobe latéral-supé- rieur étroit, pourvu de trois grandes branches de chaque côté indépendamment de la branche terminale. Selle latérale plus petite que la selle dorsale, divisée irrégulièrement en trois feuilles dont les latérales sont les plus grandes. Lobe latéral inférieur la moitié du premier, à peu près de même forme. Selle auxiliaire oblique, divisée en trois feuilles inégales. Trois lobes auxiliaires très-obliques, presque transverses, diminuant de dimensions en approchant de l’ombilic. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe la pointe du lobe latéral-supérieur, passe bien au-dessous du lobe latéral-inférieur, et divise une partie du premier lobe auxi- liaire, en restant au-dessus des deux dernières. Observations. Cette espèce a ses côtes alternes bien plus marquées dans le jeune âge, mais elles s’altèrent souvent au diamètre de cent millimètres et disparaissent ensuite en- tièrement. Rapports et différences. Voisine, par sa forme et par ses côtes, de l'A. Martiusii, cette espèce s’en distingue par ses 416 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. tours bien plus embrassans, plus comprimés, par ses côtes différentes, ainsi que par ses lobes. Localité et gisement. Elle est propre à la grande oolite et a été recueillie à Ranville (Calvados), par MM. Tesson, Des- Jongchamps et par moi; à Mansigny (Vendée), par moi; aux environs de Saint-Maixent et de Niort (Deux-Sèvres), par MM. Garrant, Sauzé, Baugier et par moi; à Culloz (Ain), par M. Itier. Explication des figures. PI. 443, fig. . Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison, grossie deux fois. Dessinée par moi. N° 176. AmMonites PLANULA, Heh], PI. 144. Ammonites planula, Hehl, Zieten, 1830, Wurtemberg, DJ HONTE TT À. trifurcatus, Zieten, 1830, Mur, s De Re Dies Je (non Reinecke). À. test compressä; anfractibus rotundatis, lateribus con- vexis, transvoersim 18 vel 36- costatis; coslis elevalis, ex- terné trifurcatis ; dorso convexo, rotundato; aperturà semilunari ; septis lateribus G-lobalis. Dimensions. Diamètre, 108 mill. —Par rapport au dia+ mètre : largeur du dernier tour, 2; épaisseur du der- nier tour, 2 ; recouvrement du dernier tour, ==; largeur de l'ombitic 2 1 100° Coquille discoïdale , comprimée dans son ensemble, non carénée, ornée, en travers, de dix-huit à trente-six côtes an- guleuses, qui partent du pourtour de l’ombilie et, au tiers interne ou à moitié de la largeur, se trifurquent irrégulière ment et passent sur le dos sans s’interrompre. Spire formée de TERRAINS JURASSIQUES. 419 tours comprimés ou déprimés plus épais au pourtour de l’om- bilic. Dos rond, convexe. Bouche comprimée ou déprimée, plus large au pourtour de l’ombilic. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en six lobes et en selles formés de parties impaires. Lobe dorsal plus court et plus large que le lobe latéral-supérieur, pourvu de quatre branches de chaque côté croissant des supérieures aux inférieures. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, oblique, divisé en cinq branches inégales. Lobe latéral-supérieur très-étroit, orné de chaque côté de trois branches dont Pinférieure est la plus grande, indépendamment de la branche terminale. Selle laté- rale tronquée, plus large que le lobe latéral-supérieur, terminé par trois feuilles inégales. Lobe latéral-inférieur très-petit. Les quatre lobes auxiliaires sont obliques et très-petits, ainsi que les selles qui les séparent. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal , coupe la pointe du lobe latéral-supérieur, passe en dessous du lobe latéral-inférieur et coupe une partie des second et troisième lobes auxiliaires en laissant le dernier en dessous. Observations. Cette espèce varie dans le nombre des côtes et dans la largeur des tours, et ces variations sont toujours en rapport. Les exemplaires dont les tours sont plus larges ont beaucoup moins de côtes, tandis que ceux à tours étroits ont quelquefois des côtes le double plus nombreuses, et souvent bifurquées au lieu d’être trifurquées. Rapports et différences. Cette espèce se rapproche, par ses côtes et par sa forme, de l’A.arbustigerus, tout en s’en distinguant par ses côtes plus grosses, plus élevées au pour- tour de l’ombilic et bien moins nombreuses. Localité. Elle est propre à la grande oolite. Elle a été ren- contrée à Ranville (Calvados), par M. Tesson; à Monsigny (Vendée ), par moi; aux environs de Saint-Maixent (Deux I, 28 418 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Sèvres), par M. Sauzé; à Cuiloz et à Chanaz (Ain), par M. Itier. Explication des figures. PI. 14%, fig. 4. Coquille de gran- deur naturelle. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie deux fois. Dessinée par moi. N° 477. AMMONITES CONTRARIUS, d'Orbigny, 1845. PI. 145, fig. 1-5. A. testà compressà ; anfractibus compressis, angustatis, la- teribus convexiusculis, angulatis, transversim costatis ; costis angulatis, fleæuosis, externè tuberculatis ; dorso excavato, lævigato; aperturà compressé, anticè angulatä; septis lateribus k-lobatis. Dimensions. Diamètre, 54 mill.— Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, <£ ; épaisseur du der- nier tour, =; recouvrement du dernier tour, 2; largeur de l’ombilic, =. Coquille discoïdale, comprimée, ornée, par tour, de vingt- cinq à quarante côtes inégales, élevées, qui partent du pour- tour de l’ombilie, se dirigent obliquement en avant jusqu'aux deux tiers de la largeur des tours, s'élèvent là, quelquefois s'interrompent, mais toujours se coudent et s’inclinent très- obliquement en arrière, jusques aux côtés du dos, où elles s'élèvent encore, et forment un tubercule ou une pointe assez aiguë, puis s’interrompent tout-à-fait au milieu du dos qui est excayé et lisse, avec des pointes paires sur les côtés. Spire composée de tours étroits, se recouvrant à peine, formant ex- térieurement quatre angles saillans. Bouche aussi large que haute, anguleuse à son pourtour. Cloisons symétriques , dé- coupées , de chaque côté, en quatre lobes. Lobe dorsal un peu TERRAINS JURASSIQUES. 419 plus long que le lobe latéral-supérieur, orné , de chaque côté, de petits festons et de deux pointes. Selle dorsale trois fois aussi large que le lobe latéral-supérieur, irrégulièrement festonnée. Lobe latéral-supérieur étroit, obtus, pourvu de quelques poin- tes. Les trois lobes suivans , chez les jeunes individus, sont formés d’une seule pointe. La ligne du rayon central, en par- tant de l’extrémité du lobe dorsal, passe au-dessous de tous les autres. Observations. Cette espèce, toujours pourvue de pointes au pourtour dans le jeune âge, paraît quelquefois les perdre au diamètre de 50 millimètres. Les côtes montrent parfois des tubercules latéraux. Rapports et différences. Voisine, par ses pointes et par sa forme, de l’A: Niortensis, cette Ammonite s’en distingue, ainsi que de toutes les autres espèces décrites jusqu’à présent, par ce singulier caractère d’avoir les côtes dirigées en arrière sur les côtés du dos, de manière à former un sinus au milieu. Si je n'avais eu sous les yeux sept échantillons de cette espèce, J'au- rais été tenté de la prendre pour un cas pathologique, mais c’est bien certainement une espèce des mieux caractérisées. Localité et gisement. Elle est propre à la grande oolite, et a été recueillie aux environs de Niort (Deux- Sèvres), par M. Baugier et par moi. Explication des figures. PI. 145, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue sur le côté de la bouche. Fig. 3. Variété, vue de côte. Fig. 4. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 5. Cloison d’un jeune sujet grossie quatre fois. Des- sinée par mol. 420 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 178. Ammonites Jucu, d'Orbigoy, 1845. PI. 145, fig. À. testà discoideä , compressä ; anfractibus rotundatis, la- teribus convexis, transversim 31-costatis ; costis inæqua- libus, alteris elongatis , alteris brevibus, 3-tuberculatis. Dimensions. Diamètre, 30 mill. — Par rapport au dia- mètre : FE du dernier tour, £ ; he du der- nier tour, <=; recouvrement du dernier tour ,—=> ; largeur de l’ombilic, 7. Coquille discoïdale, comprimée , ornée, en travers, par tour, d'environ trente-deux côtes arquées, droites, qui par- tent du pourtour de l’ombilic et passent sur le dos. Quelques- unes sont simples, d’autres se bifurquent à la moitié de la largeur des tours, où il naît irrégulièrement , entre les plus longues côtes, une côte courte qui n’occupe que la moitié ex- terne.Toutes ces côtes sont pourvues, de chaque côté, de trois petits tubercules qui forment autant de lignes longitudinales à l’enroulement spiral. Dos quelquefois légèrement excavé au milieu. Spire composée de tours convexes plus larges que hauts, se recouvrant beaucoup. Bouche circulaire, fortement échancrée par le retour de la spire , et montrant six saillies correspondant aux lignes de tubercules. Cloisons inconnues. Rapports et différences. Cette espèce rappelle tout-à-fait, par ses rangées de tubercules , la forme et les ornemens de VA. Mantellii, mais elle s’en distingue par le manque de tu- bereule médian sur le dos et par bien d’autres caractères. Localité. M. Baugier l’a découverte dans la grande oolite des environs de Niort (Deux-Sèvres), où elle est trés-rare. Explication des figures. PI. 145, fig. 6. Coquille de gran- deur naturelle, vue de côté. Be la collection de M. Baugier. Fig. 7. La même, vue du côté de la bouche. TERRAINS JURASSIQUES. 21 N° 179. Ammonires suBpiscus, d'Orbigny, 1845. PI. 146. À. teslâä compressà, subearinatà : anfractibus compressis, latis, complanatis, externè obtusis ; dorso angulato, 0b- tuso; umbilico angustato; aperturà sagittato -obtusà ; seplis lateribus, 7--lobatis. Dimensions. Diamètre, 100 mill.—Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, -£ ; épaisseur du dernier tour, 7; recouvrement du dernier tour, -2 ; largeur de 9 00? l’ombilic 190 DAXTOO Coquille comprimée, discoïdale, sans quille. Spire formée de tours très-comprimés sur les côtés, très-embrassans, lisses, ou marqués d’un indice de côte longitudinale et de légères côtes transversales à peine apparentes. Dos anguleux, mais très-obtus extérieurement. Bouche en fer de flèche très-étroit, émoussé et obtus à son extrémité. Cloisons symétriques, dé- coupées de chaque côté en sept lobes formés de parties im— paires. Lobe dorsal plus large et moins long que le lobe la- téral-supérieur, terminé sur les côtés par une énorme branche oblique très-ramifiée. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux parties inégales dont la plus grande est interne. Lobe latéral-supérieur étroit à sa base, très-ramifié, orné, de chaque côté, de quatre branches indé— pendamment de la branche terminale. Selle latérale plus pe- tite que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux parties iné- gales dont la plus grande est externe. Lobe latéral-inférieur plus petit, mais de même forme que le lobe latéral-supérieur. Les cinq autres lobes sont de plus en plus petits, ainsi que les selles qui les séparent. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe l’extrémité du lobe laté- ral-supérieur et passe bien au-dessous de tous les autres. 422 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, Observations. Cette espèce, lorsqu'elle a son test, est pour- vue d’une très-légère quille qui disparaît dans le moule. Chez les jeunes de trente-cinq millimètres de diamètre, on voit quelquefois une ligne longitudinale à peine saillante au milieu de la largeur des tours, une autre près du pourtour, et entre ces deux lignes des côtes transverses très-espacées et peu élevées. Plus souvent il n’y a que la côte longitudinale mé— diane ; mais toutes les côtes en long et en travers disparaissent presque toujours au diamètre de soixante-dix millimètres. Rapports et différences. Cette espèce montre beaucoup de rapports avec l'A. discus, dont elle a la forme, les tours com- primés et embrassans; mais elle s’en distingue par son pour- tour obtus et non tranchant, et par des lobes tout-à-fait différens. Localité. Propre à la grande oolite, cette espèce a été recueillie, par M. Baugier et par moi, aux environs de Niort (Deux-Sèvres). Explication des figures. PI. 146, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La mème, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune individu de grandeur naturelle. Fig. 4. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 5. Une cloison grossie trois fois. Dessinée par moi. N° 180. AMMONITES BIFLEXUOSUS, d'Orbigny, 1845. PI. 147. À. testâ compressâ , subcarinatà ; anfractibus compressis, latis, convexiusculis, transversum costis bifurcatis, bi- flexuosis; dorso cultrato ; umbilico angustato ; aperturà sagittatà ; anticè acutà; septis lateribus T-lobatis. Dimensions. Diamètre, 100 mill.—Par rapport au dia- TÉRRAINS JURASSIQUES. 425 mètre : largeur du dernier tour, -#; épaisseur du dernier ) 100) tour, 3; recouvrement du dernier tour, 2%; largeur de Pombilic, 2 1 100° Coquille comprimée , discoïdale, tranchante au pourtour. Spire formée de tours très-comprimés, un peu convexes laté- ralement, et ornés, en travers, par tour, de treize ou quatorze côtes peu élevées, peu distinctes, qui partent du pourtour de lombilic, s’élargissent en s’arquant jusqu’à la moitié de Ja largeur, là se bifurquent et s'arquent de nouveau pour se perdre assez près du bord. Ombilic étroit, coupé carrément au pourtour. Dos tranchant et lisse. Bouche en fer de flèche aigu en avant. Cloisons symétriques, découpées, de chaque côté, en sept lobes et en selles formés de parties impaires. Lobe dorsal bien plus large et aussi long que le lobe latéral- supérieur, orné, de chaque côté, de deux longues branches. Selle dorsale oblique, plus large que le lobe latéral-supérieur, partagée profondément en deux parties dont la plus grande est interne. Lobe latéral-supérieur orné, de chaque côté, de trois petites branches. Selle latérale très-oblique, aussi large que le lobe latéral-supérieur, partagée en deux. Lobe latéral- inférieur un peu plus petit, mais de même forme que le lobe latéral-supérieur. Les cinq lobes auxiliaires sont de plus en plus petits. La quatrième selle auxiliaire est plus large que les autres. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal , touche la pointe du lobe latéral-supérieur et passe au-dessous de tous les autres. Observations. Cette espèce, peu variable, montre dans le jeune âge (à trente millimètres de diamètre seulement) les côtes externes. Ses ornemens se marquent davantage ensuite et disparaissent au diamètre de quatre-vingt-dix millimètres , la coquille paraissant alors devenir lisse. Rapports et différences. Cette espèce, voisine de l’4, discus cd h24 | PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. par son ombilic étroit et son pourtour tranchant, s’en dis- tingue par les côtes bifurquées dont elle est ornée, ainsi que par ses lobes. Avec les côtes de l'A. hecticus, elle en diffère par son ombilic plus étroit et par ses côtes sans pointes. Localité. Propre à la grande oolite, elle a été recueillie à Ranville (Calvados), par M. Deslongchamps; à Niort (Deux- Sèvres), par M. Baugier ct par moi. Explication des figures. PI. 147, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La mème, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune âge, de grandeur naturelle. Fig. 4. Une cloison grossie deux fois. Dessinée par moi. Espèces communes à la grande oolite et à l'étage oxfordien inférieur ou kellovien. N° 181. Ammonires BAKkERIÆ, Sowerby. PI. 148, 149. Ammonites plicomphalus, Sowerby, 1823, Min. conch., t. 4, p. 145, pl. 404 (non plicomphalus, Sow., pl. 359). Ceratites nodosus, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 157, n° 2 (non nodosus, Brug. ; non nodosus, Sowerby). Ammonites Bakeriæ, Sowerby, 1827, Min. conch., t. 6, p. 134, pl. 570, f. 1, 2. À. plicomphalus, Phillips, 4829, Yorksh., p. 125. À. Bakeriæ, Buch, Petrif. remarq., 2, pl. 3, f. 4. A. planulatus, Zieten, 1830, Wurt., p. 10, tab. VIII, f. 1? A. triplex, Zieten, 1830, Wurt., p. 10, tab. VIII, £. 3 ? A. nodosus, Zieten, 1830, Wurt., tab. VIIL, f. 4? A. comprimatus, Lieten , 1830, Wurt., p. 11, tab. VIII f. 5,6? TERRAINS JURASSIQUES, 425 À. anus, Zieten, 1830, Wurt,, tab. VIE, f. 7, 8. A. Bakeriæ, Bronn, 1837, Lethæa. geog., p. 456, n° 31, pl. 23, f. 12. À. fluctuosus, Pratt, 1841, Mag. of nat. hist., pl. 4, . 4, 2. À: testà discoided, compressà ; anfractibus rotundatis , lateribus convexis, transversim 18-30 costatis ; costis distantibus, externè evanidis, intermediisque in dorsum k-5 costulatis : dorso rotundato ; aperlturàä rotundatà. Junior : anfractibus externè tuberculatis : tuberculis distantibus paribus, auriculatis. Dimensions. Diamètre, #00 mill. — Par rapport au dia mètre : , 33 épaisseur du dernier tour, 27; recouvrement du dernier tour, 5; largeur de l’'ombilic, #2. — Dimensions d’un jeune de 70 mill. de dia= mètre.— Par rapport au dempnes : largeur du dernier nr épaisseur du dernier tour, 7 ; largeur de l’ombilic 1 È o ) 1 100° Coquille discoïdale, comprimée , non carénée, très-variable suivant l’âge. Jeune, ses tours sont plus larges; elle est ornée de côtes transverses, irrégulières en grosseur, qui se bifur- quent sur le dos, et de distance en distance (huit ou dix par tour) d’une plus grosse que les autres qui se termine de cha- que côté du dos par un tubercule en oreillette dirigé en ar- rière (c’est alors l'A. Bakeriæ des auteurs). Quelquefois ces ornemens se continuent jusqu’au diamètre de soixante à soixante-dix millimètres, mais le plus souvent ils cessent à la moitié ou au quart de ce diamètre. Alors, les côtes latérales s'élèvent, s’éloignent les unes des autres, deviennent très-ré- gulières, et s’effacent sur le tiers externe, et il naît entre elles de quatre à six petites côtes qui passent sur le dos, tout en étant pourtant moins marquées ou souvent effacées sur la ligne médiane. La coquille, avec des côtes plus ou moins nombreu- EF 39 h 20 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. ses, plus ou moins régulières, suivant les individus , continue de s'accroitre ainsi jusqu’au diamètre variable de soixante-dix à quatre cents millimètres, où les petites côtes externes dispa- raissent et où il reste seulement les grosses côtes latérales. On remarque encore quelquefois, par tour, deux ou trois sillons transverses. Dos rond. Bouche ronde ou légèrement compri- mée; lorsqu'elle est complète, elle montre, de chaque côté de la bouche , une énorme oreillette étroite à sa base, très-élargie et oblique à son extrémité. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en six lobes formés de parties impaires et de selles presque paires. Lobe dorsal plus large et souvent plus court que le lobe latéral-supérieur, orné, de chaque côté, de deux grandes branches dont la supérieure a l’extrémité bifurquée. Selle dorsale d’un tiers plus large que le lobe la- téral-supérieur , terminée par deux larges feuilles-inégales, la plus grande externe. Lobe latéral-supérieur pourvu de chaque côté de deux branches dont l’inférieure est bifurquée, mdé- pendamment de la branche terminale. Selle latérale aussi large que le lobe latéral-supérieur, formée de deux feuilles presque égales. Lobe latéral-inférieur le quart du supérieur, à peu près de même forme. Les autres lobes, au nombre de deux ou de quatre, suivant l’âge, sont très-obliques. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe géné- ralement la pointe du lobe latéral-supérieur et passe au-des- sous des autres. Observations. Indépendamment des variations déterminées par l’âge et qui sont très-grandes , il y a évidemment des va- riétés locales. A Niort, par exemple, les individus subissent les diverses périodes d’accroissement bien plus tard, aussi les voit- on atteindre une très-grande taille. A Lifol (Vosges), à Oiron (Deux-Sèvres), les côtes sont plus saillantes, et la dernière période arrive souvent au diamètre de cent millimètres. Toutes TERRAINS JURASSIQUES. {27 ces variations rendent cette espèce très-diflicile à bien cir- conscrire. Il résulte de la forme de la bouche parfaite que les tubercules auriculaires des côtés du dos ne sont point, comme on l'avait pensé, les restes d’anciennes bouches. Rapports et différences. Voisine, dans le jeune âge, par ses tubercules auriculaires, de l’A. Fischerianus, cette espèce s’en distingue par ses côtes bifurquées et non inclinées en ar- rière. Agée, elle ressemble plus, par ses côtes intermé- dinires , à l'A. polyplocus, dont elle se distingue par les tu- bercules des côtés du dos dans le jeune âge. Localité. On la trouve simultanément dans la grande 00- lite et dans l'étage oxfordien inférieur. Elle à été recueillie dans la grande oolite, à Niort, à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), par M. Baugier et par moi; à Vézelay (Yonne), par M. Cotteau et par moi. Dans l'étage oxfordien inférieur, à Niort, à Saint- Maixent, à Oiron (Deux-Sèvres), par MM. Baugier, de Viel- blanc et par moi; à Dives (Calvados), par moi; à Pizieux, à Marolles, à Chauffour, à Beaumont (Sarthe), par M. Chauvin- Lalande et par moi; à Lifol (Vosges), par M. Moreau ; à Chau- mont, à Vesaignes-sous-la-Fauche (Haute-Marne), par MM. Royer, Cornuel, Babeau et par moi; aux environs de Nantua (Ain), par M. Cabannet ; au Mont-du-Chat (Savoie), par M. Itier; à la Voulte (Ardèche), par M. Fournet; aux environs de Nevers { Nièvre), par M. de Vibraçe; au Mont- Olympe, près de Rians (Bouches-du-Rhône), par M. Coquand; à Chaudon (Basses-Alpes), par M.Coquand; à Memont (Doubs), par M. Carteron ; à Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau; entre Meillant et Dun-le-Roi (Cher), par MM. Grenouilloux, Robin-Macé et Maugenest. Histoire. J'ai reconnu, après beaucoup de recherches, que l'A. Bakeriæ de Sowerby n’était que le jeune de l’espèce qu’il a décrite adulte sous le nom de Plicomphalus; mais comme 428 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. cet auteur a confondu deux espèces distinctes sous ce dernier nom, je conserve le premier qui ne peut pas offrir d’équi- voque. C’est à tort que M. Bronn réunit à cette espèce les A. perarmalus , æiphyus et catena. Explicalion des figures. PI. 148, fig. 1. Coquille réduite de moitié, variété de Niort. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison, grossie d’un tiers. Dessinée par moi. PI. 149, fig. 1. Jeune individu avec sa bouche. Fig. 2. Variété de Lifol, de grandeur naturelle. Fig. 3. Bouche de la variété de Niort, vue de face. N° 182. Ammonites HEeRvEyI, Sowerby. PI. 150. Ammonites Herveyi, Soverby, 1818, Min. conch., t. 2, p. 215, pl. 195. A. Herveyi, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 133, n° 73. A. Herveyi, Phillips, 1829, Yorkshire, p. 145. A. Herveyi, Bronn , 1837, Lethæa geogr., t. 23, f. 11, p. 455, n° 30. A. tesiâ discoideä , inflatä, globulosà ; anfractibus dimi- dium involutis, rotundatis, lateribus 25-costatis : costis acutis, in medio laterum bi-trifurcatis, in dorsum con- tinuis ; aperturà orbiculato-lunatà ; umbilico lato. Dimensions. Diamètre, 100 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, <=; épaisseur du dernier tour, :<; recouvrement du dernier tour, ==; largeur de l'ombilic ) ons Coquille très-renflée, globuleuse, ornée, en travers, par tour, de vingt-cinq côtes aiguës, qui se bifurquent à la moitié de la largeur, passent sur Le dos et vont se réunir du côté TERRAINS JURASSIQUES, 429 opposé. Spire formée de tours déprimés convexes partout, se recouvrant sur plus de la moitié et laissant un assez large om- bilic. Dos rond, très-convexe. Bouche déprimée, formant un large croissant. Cloisons symétriques découpées de chaque côté en quatre lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus large et moins long qne le lobe latéral-supérieur, pourvu de chaque côté de deux grandes branches. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, terminée par trois feuilles inégales. Lobe latéral-supérieur orné de deux branches laté- rales indépendamment de la branche terminale, Selle latérale aussi grande que le lobe latéral-supérieur, terminée par deux feuilles presque égales. Lobe latéral-inférieur la moitié du lobe latéral-supérieur, à peu près de même forme. Deux petits lobes auxiliaires peu obliques. La ligne du rayon central, en partant de la pointe du lobe dorsal , coupe l'extrémité de tous les autres. Observations. Cette espèce est très-peu variable. Rapports et différences. Voisine, par sa forme renflée, de VA. macrocephalus, elle s’en distingue par ses côtes plus grosses, plus saillantes, et par son ombilic infiniment plus ouvert. Localité. Elle se trouve simultanément dans la grande 00- lite et dans l’étage oxfordien inférieur. Elle a été recueillie dans les premières couches à Mansigny (Vendée), par moi; à Niort (Deux-Sèvres), par moi; à Viveras (Ain), par M. Itier. Dans les secondes couches à Dives (Calvados), par moi; au Mont-du-Chat (Savoie), par M. Itier ; à Lifol {Vosges), par M. Moreau ; à Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau. Explication des figures. PI. 150, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3, Cloison grossie deux fois. Dessinée par moi. 450 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 183. AMMONITES MACROCEPHALUS, Schlotheim. PI. 151. Oryctogr. norica, Sup., tab. 12, f. 8. Bourguet, 1742, Trait. des pétrif., pl. 40, f. 267. A. macrocephalus , Schlotheim , 1813, Min. Tasch., 7, p. 70. A.macrocephalus, Schlotheim, 1820, Petref., p.70, n° 16. Globites macrocephalus, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p.146, n°7. Ammonites macrocephalus, Zieten, 1830, Wurtemberg, ÉVLtE A. macrocephalus, Hartmann, 1830, Wurtemb., p. 22. À. testà discoideä, inflatâ ; anfractibus involutis, rotunda- tis, lateribus k2-costatis ; costis angustatis, medio late- rum bifurcatis, in dorsum continuis; aperturä semi- lunari ; umbilico angustato. Dimensions. Diamètre, 340 mill. — Par rapport au dia- mètre, variété comprimée : largeur du dernier tour, -À 9 100 recouvrement du dernier tour, -£; épaisseur du dernier 100 tour, -& ; largeur de l’ombilic, -2. Variété renflée, épais- seur du dernier tour, 7 ) 100° Coquille comprimée ou très-renflée dans son ensemble, ornée, en travers, par tour, de vingt-quatre à cinquante côtes assez étroites, infléchies en avant, qui se bifurquent ou se trifurquent à la moitié de la largeur, passent sur le dos et vont se réunir à la bifurcation du côté opposé. Spire formée de tours convexes se recouvrant presque en entier , ne laissant qu'un étroit ombilic au centre. Dos rond, convexe. Bouche transverse ou comprimée, arrondie en avant, profondément échancrée par le retour de la spire. Cloisons symétriques, TERRAINS JURASSIQUES, 451 découpées de chaque côté en lobes formés de parties im- paires. Observations. J'ai sous les yeux, de cette espèce, au moins cinquante exemplaires tous identiques de forme, ne variant que pour la compression, et par le nombre de côtes, les indi- vidus comprimés en ayant beaucoup plus que les autres. Au diamètre de cent quatre-vingts millimètres les côtes disparais- sent et la coquille devient tout-à-fait lisse. La bouche alors est projetée en avant à sa partie médiane. Rapports et différences. Par ses tours renflés et la disposi- tion de ses côtes, cette espèce se rapproche de l’A. Herveyi, mais elle s’en distingue par ses côtes moins aiguës et son ombilic moins large. Localité. Elle se trouve dans les couches en contact de la grande oolite la plus supérieure et de l'étage oxfordien inférieur ; aussi la trouve-t-on dans les deux. Elle a été re- cueillie, dans la grande oolite, à Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier et par moi. Dans l’étage oxfordien inférieur , à Niort, à Voiron (Deux-Sèvres), par MM. Baugier, de Viel- blanc et par moi; à Mansigny (Vendée), par moi; à Pizieux, à Marolles, à Chauffour (Sarthe), par M. Chauvin et par moi; à Lifol (Vosges), par M. Moreau ; à Chaumont, à Vesaignes (Haute-Marne), par MM. Babeau, Royer et par moi ; au Mont- du-Chat (Savoie), par M. Itier ; à Viveras, à Chanaz (Ain), par M. Itier ; à Saint-Savournin, près d'Aix (Bouches-du-Rhône), par M. Coquand ; à Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau. Explication des figures. PI. 151, fig. 1. Coquille jeune, de grandeur naturelle, variété comprimée. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. 452 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 184. AMMonITES HEcTICUS, Hartmann. PI. 452. Nautilus hecticus, Reinecke, 1818, Naut. et Argon., pl. IV, f. 37, 38 (non Zieten, 1830). Ammonites bipunctatus, Schlotheim, 1820, Petref., p. 74, n° 22. A. granulatus, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 115; n° 25 (non granulatus, pe A. hecticus, Hartmann, 14830, Wurtemb., p. 21. À. testà compressâ, carinatàâ; anfractibus compressis, la- teribus convexiusculis, longitudinaliter sulcatis, internè tuberculatis, transversim costatis; costis externè tuber- culalis, interruptis; dorso carinato, carinà interruptà, cristatà ; aperturû compressä, subquinque angulatà. Dimensions. Diamètre, 88 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, #£; recouvrement du 100 ) dernier tour, -£ ; épaisseur du dernier tour largeur de l’ombilic, == ) 100° _27à y] 100 Coquille comprimée, carénée. Spire composée de tours comprimés, aplatis sur les côtés, ornée, en long , sur le mi- lieu de leur largeur, d’un sillon peu prononcé. On remarque en dedans une série de dix-huit tubercules transverses plus ou moins réguliers, et en dehors de trente à quarante-six côtes, deux environ par tubercule, qui sont terminés de chaque côté du dos par un tubercule ou une pointe. Dos anguleux, pourvu d’une carène festonnée, dont les côtés sont lisses jusqu'aux tu- bercules des côtes. Ombilic assez large. Bouche comprimée, anguleuse en avant et pourvue latéralement de deux saillies. Cloisons inconnues. Observations. Cette espèce varie beaucoup suivant l'âge et TERRAINS JURASSIQUES. 433 les individus. Jeune, elle manque quelquefois de tubercules ou des côtes internes , et sa quille est lisse. Adulte; sa quille est toujours festonnée. Lorsqu'elle arrive à un âge très-avancé, elle perd d’abord les côtes internes et ensuite les côtes externes. On remarque deux variétés de forme qui tiennent sans doute au sexe. Quelques coquilles sont épaissies, à tours étroits, tandis que d’autres sont comprimées et ont les tours larges. Les côtes et tous les autres ornemens sont bien plus saillans chez les premiers que chez les derniers. Rapports et différences. Cette espèce est, par sa forme et par son dos anguleux, voisine de l’A. lunula; mais elle paraît s'en distinguer par sa quille festonnée, par le sillon longitu- dinal qu’on remarque de chaque côté et par les saillies mu- cronées de l'extrémité externe de ses côtes. Néanmoins, je n’as- surerais pas qu'elle ne puisse être une des nombreuses variétés de l’4. lunula. Localité. Elle s’est rencontrée dans les couches supérieures de la grande oolite et dans l’étage kellovien. Dans la grande oolite elle a été recueillie seulement à Ranville (Calvados), par MM. Tesson et Deslonchamps; mais elle est bien plus répandue dans l’étage kellovien, où elle a été trouvée à Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier et par moi; à Fontenay, à Mansigny (Vendée), par moi; à Pizieux (Sarthe) par moi; à Lifol (Vosges), par M. Moreau; à Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanaa ; à Rians (Bouches-du-Rhône), par M. Coquand. Explication des figures. PI. 1592, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune individu de l’étage kellovien. Fig. 4. Un autre de la grande oolite. Fig. 5. Jeune individu avec sa bouche. L. 10 a 434 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, Espèces de l'étage oxfordien inférieur ou kellovien (kelloway-rock). N° 185. AMMONITES CRISTAGALLI, d'Orbigny, 1844. PI. 153. À. testâ compressä, carinatà ; anfractibus compressis, late- ribus convexiusculis, k— vel 6 tuberculis mucronalis, externé transversim undato-costulatis ; dorso carinato, carinà interruptà, latè cristatà ; aperturà sagittatà. Dimensions. Diamètre, 90 mill. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour, 2; épaisseur du dernier 40 , ? Si 1 24 tour, 2 ; largeur de l’ombilic, =. Coquille comprimée , carénée. Spire composée de tours comprimés, légèrement renflés sur les côtés, ornés, en long, de quelques stries incertaines, et, en travers, de côtes ondu- lées, arrondies, peu distinctes, non divisées sur la carène, et formant en dedans, au pourtour de l’ombilic, une série de petits festons. Sur la convexité de chaque tour sent de quatre à six gros tubercules tronqués dans le moule, prolongés en très- longue pointe, lorsque le test existe. Dos anguleux, tranchant, pourvu, par tour, de sept ou huit crêtes arrondies, saillantes comme la crête d’un coq et festonnées par la saillie des côtes. Ombilic étroit. Bouche comprimée, cordiforme, anguleuse en avant. Observations. Dans le moule, au lieu des pointes latérales, il y a. un tubercule tronqué, et chaque crête de la carène est marquée par une partie tronquée carrément. Rapports et différences. Cette charmante espèce se distin- gue bien facilement par ses pointes latérales et par les singu- lières crêtes dont son dos est orné. Localité. Elle est propre à l’étage kellovien, où elle a été TERRAINS JURASSIQUES . EN) recueillie à Niort { Deux-Sèvres), par M. Baugier et par moi : au Mont-du-Cbat, près de Chambéry (Savoie), par M. Itier, Explication des figures. PI. 153, fig. 1. Coquille en- tière. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3, Moule intérieur, de grandeur naturelle. N° 186. AMMONITES PUSTULATUS, Haan. PI. 15%. Nautilus pustulatus, Reinecke , 1818, Naut. et Arg., p. 84, tab. VIL, f. 63, 64. Ammonites pustulatus, Haan , 1825, Amm. et Goniat., p- 124, n° 50. A. polygonius, Zieten, 1830, Wurtemb., p. 24, tab. XV, fig. 6. A. pustulatus, Hartmann, 1830, Wurtemb., p. 24, n° 4. À. testà compressà, carinatä; anfractibus compressis vel inflatis, triangularibus, lateribus convexiusculis, tuber- culis seriebus 2 ornatis ; longitudinaliter subcostatis, transversim coslatis; costis bifurcatis, externè cristatis: dorso carinalo ; carinà interrupto-cristalà ; aperturâ po- lygonä ; septis lateribus 5-lobatis. Dimensions. Diamètre, 80 mill. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour, 2° ; recouvrement du der- ) 100 ) nier tour, -; épaisseur du dernier tour, £ ; largeur 9 10072 15 de l’ombilic, ==. Coquille comprimée, carénée. Spire composée de tours anguleux , renflés, plus ou moins triangulaires, ornés , en long, de petites côtes assez prononcées, et, en travers, de côtes ondulées qui partent du pourtour de l’ombilie, s'élèvent jusqu’au tiers interne de la largeur, là forment ou non un tu- 456 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. bercule arrondi, et le plus souvent se bifurquent , s'étendent jusqu’au tiers externe où elles restent simples, se bifurquent encore et sont ou non, au point de bifurcation, pourvues d’un autre tubercule. Tous ces tubercules paraissent avoir été ter- minés par une pointe. Dos anguleux, muni, lorsque le test existe, de côtes festonnées , qui laissent sur l’empreinte in- terne des facettes tronquées. Ombilic étroit. Bouche angu- leuse, comprimée ou déprimée, aiguë en avant. Cloisons sy- métriques, découpées de chaque côté en cinq lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi long et beaucoup plus large que le lobe latéral-supérieur, orné d’une grande branche ter- minale bifurquée, et d’un grand nombre d’autres. Selle dor- sale très-grande , partagée en deux feuilles à son sommet et ornée en outre d'un grand nombre de branches ramifiées. Lobe latéral-supérieur irrégulier, formé de cinq principales branches. La selle latérale est petite, partagée en deux. Le lobe latéral-inférieur un peu oblique est la moitié de gran- deur du lobe latéral-supérieur. Il n°y a plus ensuite que trois très-petits lobes auxiliaires. Observations. Cette espèce varie beaucoup suivant les échantillons et suivant l’état de conservation. Dans la coquille, les côtes longitudinales sont souvent très-marquées, tandis qu’elles manquent dans l’empreinte interne. Il en est de mème des tubercules et des crêtes. Les tubercules sont aussi loin d’être réguliers ; ils sont, dans quelques circonstances, très-prononcés, égaux ou inégaux, tandis qu'ils paraissent quelquefois manquer tout-à-fait. Rapports et différences. Cette espèce, très-voisine de l'A. cristagalli et du même groupe, s’en distingue par ses côtes longitudinales plus marquées, par deux rangées de tuber- cules au lieu d’une seule sur les côtés, Localité, Elle est propre à l’étage oxfordien inférieur, où TERRAINS JURASSIQUES. 457 elle a été recueillie à Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugicr; à Vesaignes-sous-la-Fauche (Haute-Marne), par M. Babeau ; à Lifol (Vosges), par M. Moreau; près de Chaumont (Haute- Marne), par moi. Explication des figures. PI. 45%, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Moule intérieur, de grandeur naturelle. Fig. 4. Une cloison grossie deux fois. Dessinée par moi. N° 187. AmmoniTEs CHAMUSSETI, d'Orbigny, 1846. PI. 155. À. test compressä, carinatä ; anfractibus triangularibus, inflatis, subinvolutis, lateribus excavato-complanatis, læ- vigatis, externèé crenulatis ; dorso angulato, acuto, crenu- lato ; umbilico angustato ; aperturà triangulari, cordatà. Dimensions. Diamètre, 95 mill. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour, :£; recouvrement du der- nier tour, 27 ; épaisseur du dernier tour, <<; largeur de l’ombilic, =. Coquille discoïdale, comprimée dans son ensemble, caré— née au pourtour. Spire composée de tours anguleux, pres- que entièrement embrassans, renflés au pourtour de l’ombilic, et, de ce point, très-évidés sur les côtés, qui sont lisses à l’ex- ception du pourtour, où l’on remarque de petites côtes obli- ques qui viennent créneler le pourtour. Dos très-anguleux, caréné et crénelé; ombilic très-étroit, à pourtour arrondi. Bouche triangulaire, aiguë en avant, fortement échancrée par le retour de la spire. Cloisons mconnues. Rapports et différences. Cette espèce a beaucoup de rap- ports avec l’À. cordatus adulte; et je n'aurais pas balancé à 458 BALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Py réunir, si elle s’était trouvée dans la zone où vit cette es- pèce; mais elle s’est rencontrée, au contraire, dans un étage où l’A. cordatus est inconnu, ce qui me la fait donner ici comme espèce distincte. Elle est aussi plus ventrue que le cordatus ordinaire, et ses tours sont bien plus évidés sur les côtés. Si l'échantillon que je figure m’avait appartenu, je n’au- rais pas balancé à le briser, pour le déterminer sûrement. Localité. I a été recueilli dans l’étage kellovien au Mont- du-Chat (Savoie), par M. Itier. Explication des figures. PI. 155, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De la collection de M. Itier. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. N° 188. Ammonites GALDRyYNUS, d'Orbigny, 1846. PI. 156. A. testà compressä, subcarinatä ; anfractibus compressis, subinvolutis, lateribus complanatis, lævigatis , externè oblique costulatis ; dorso angulato, acutè obtuso, crenu- lato ; umbilico angustato ; aperturâ compresso-sagittatà. peine Diamètre, 90 mill. — Par rapport au diamè- op du der tour, 2£; recouvrement du der- nier a 27; épaisseur du dernier tour, 2+; largeur de lombilic, <=. Coquille discoïdale , très-comprimée, anguleuse au pour- tour. Spire composée de tours comprimés, presque entière- ment embrassans, ne laissant, au centre, qu’un étroit ombilic. Leurs côtes sont planes, lisses, excepté au pourtour où l'on remarque de petites côtes obliques très-courtes. Dos très- anguleux sans être tranchant, un peu crénelé par la saillie des côtes. Bouche en fer de flèche très-comprimé , obtus en avant. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en TERRAINS JURASSIQUES. 439 six lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus large et aussi long que le lobe latéral-supérieur, pourvu de deux grandes branches terminales. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, oblique, divisée à son extrémité en quatre feuilles mégales. Lobe latéral-supérieur orné de cinq branches presque égales. Selle latérale plus petite que le lobe latéral-supérieur, terminée par trois feuilles presque égales. Le lobe latéral-inférieur a trois grandes branches à son extrémité. Les autres lobes sont très-petits, ainsi que les selles. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, touche la pointe de tous les autres lobes. Rapports el différences. Très-voisine, par sa compression et par les crénelures de son pourtour, de l’A. cordatus adulte, cette espèce s’en distingue par sa compression, et surtout par ses cloisons dont le lobe dorsal est aussi long que les autres au lieu d’être bien plus court. Localité. Je l'ai recueillie dans l’étage oxfordien inférieur ou kellovien des Vaches-Noires, commune de Beuzeval ( Cal- vados), où elle paraît très-rare. Explication des figures. PI. 156, fig. 4. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie deux fois. Dessmée par moi. N° 189. AMMONITES LUNULA , Zieten. PI. 157. Nautilus lunula, Reinecke, 1818, Naut., p. 69, &. 4, f. 35, 36. Ammonites lunula, Zieten, Pétrif, du Wurt., p. 14,pl. 10, f. 11. A. lunula, Hartmann, 1830, Wurt., p. 22, n° #. h4o PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. À. lunula, Fischer, 1837, Oryct. de Moscou, p.169, pl.5, f. 2, pl. 6, f. 4. À. lunula, Ræmer, 1839, Ool., p. 48, n° 52, t. 20, f. 26? A. Brightüi, Pratt, 1841, Ann. and Mag. of nat. hist., pl. 4, f. 4. A. Lonsdali, Pratt, 1841, Ann. and Mag. of nat. hist., pl. 4, f. 2. A. Brightii, d'Orb., 1845, Voy. en Russie de MM. Mur- chison, de Verneuil et de Keyserling, pl. 33, fig. 9-13. A. Brightü, d'Orb., 1845, Paléont. du voy. de M. Homm., p. #30, n° 9. A. test discoideâ, compressâ, carinatà ; anfractibus com- pressis, carinalis, internè tuberculis compressis 17-orna- tis, externè transversim sulcatis; dorso carinato ; aper- turû compressä, sagittatà ; septis lateribus 5-lobatis. Dimensions. Diamètre, 57 mill. — Par rapport au diamé- tre : largeur du dernier tour, =; épaisseur du dernier ) 1007) eo . 1 LOPYe tour, =; recouvrement du dernier tour, =; largeur de lombilic, + )lWr oo! Coquille comprimée, carénée au pourtour. Spire formée de tours un peu tranchans extérieurement , très-comprimés, ornés, près de l’ombilic, de quinze à dix-sept tubercules trans- verses, obliques, qui s'étendent jusqu’au tiers de la largeur des tours sous forme de côte incertaine et disparaissent ensuite. En dehors, il nait une quarantaine de côtes arquées, simples, qui , elles-mèmes, s’évanouissent près du dos, sans former de tubercules. Dos subcaréné, tranchant, lorsque le test existe, presque arrondi et lisse dans le moule interne. Bouche compri- mée en fer de lance, fortement échancrée en arrière par le retour de la spire. Lorsqu'elle est complète, elle forme une grande palette de chaque côté, et une pointe externe. Cloisons TERRAINS JURASSIQUES. UE symétriques , découpées de chaque eôté en cinq lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus court d’un tiers et aussi large que le lobe latéral-supérieur, orné d’une énorme bran- che terminale. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-su- périeur , divisée en trois feuilles inégales par deux lobes ac— cessoires, eux-mêmes très-inégaux. Lobe latéral-supérieur très-grand, élargi en bas, orné de chaque côté de quatre branches, indépendamment de la branche terminale, Selle Ja- térale plus étroite que le lobe latéral-supérieur, terminé par deux branches très-inégales, dont la plus longue est externe. Lobe latéral-inférieur d’un tiers plus court, mais de même forme que le lobe latéral-supérieur. Les selles auxiliaires sont de plus en plus étroites et Imégales. Les lobes suivans conser- vent la même forme tout en devenant de plus en plus petits. La ligne du rayon central en partant de l’extrémité du lobe dorsal coupe le quart du lobe latéral-supérieur , touche la pointe du lobe latéral-inférieur , mais passe bien au-dessous des autres. Observations. Cette espèce est entièrement lisse jusqu’au diamètre de quinze millimètres. Elle prend ensuite les tuber- eules du pourtour de l’ombilic, mais les côtes extérieures ne commencent à se montrer qu'au diamètre de vingt-deux milli- mètres. Les côtes se marquent ensuite davantage. Les tuber- cules disparaissent au diamètre de cinquante à cent millimè- tres. Les côtes s’effacent à celui de soixante-cinq, et la coquille redevient lisse comme à son jeune âge. Il existe deux variétés qui tiennent probablement au sexe. Ges variétés consistent dans le plus où moins de largeur des tours et, dès lors, dans le diamètre de l’ombilic d'autant plus réduit que ces tours sont moins étroits. | Rapports et différences. Elle se rapproche, par ses côtes obliques et arquées, de PA. hecticus, mais elle s’en distingue E Ai 472 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. par le manque de pointes aux côtes externes et de festons sur la carène. Localité. En France, elle est propre à l'étage kellovien ou oxfordien inférieur de toutes les parties. Elle a été rencontrée à Lifol, près de Neuchâteau (Vosges), par M. Moreau ; à Chau- mont, à Vesaignes-sous-la-Fauche (Haute-Marne), par M. Ba- beau et par moi; à Taisé, à Ouaron, à Pas-de-Jeux, près de Thouars, et à Niort (Deux-Sèvres), par MM. de Vielblanc, Baugier et par moi; aux Vaches-Noires (Calvados), par moi; auprès de Nevers (Nièvre), par M. de Vibraye; à la mon- tagne du Chat (Savoie), par M. Itier; à Saint-Rambert, à Chanax (Ain), par MM. Itier et Sauvanau; à Mémont (Doubs), par M. Carteron ; à Rians (Bouches-du-Rhône), par M. Co- quand; à la Voulte (Ardèche), à Tournus (Saône-et-Loire), par M. Landriot ; à Pizieux, près de Mamers, par M. Chau- vin-Lalande et par moi ; à Lajard (Vendée), par moi; aux Blaches, près de Castellane (Basses-Alpes), par MM. Duval et Astier ; près de Gap (Hautes-Alpes), par M. Rouy ; à Flogny, près de Tonnerre (Yonne), par M. Rathier. Dans la Russie septentrionale, elle a été recueillie par M. de Ver- neuil aux environs de Moscou ; dans la Russie méridionale, à Kobsel, côtes de la Crimée, par M. Hommaire de Hell. En Allemagne, elle est commune à Lanheim. Explication des figures. PI. 157, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle, à l'instant où elle perd ses ornemens. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune individu avec sa bouche complète. De ma collection. Fig. #. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 5. Une cloison grossie quatre lois. Dessinée par moi. TERRAINS JURASSIQUES, 443 N° 190. AMMONITES BIPARTITUS, Ziclen. PI. 158, fig. 1-4. Ammoniles bipartitus, Zieten, 1830, Wurtemb., p. 18, pl. 13, f. 6. À. teslà compressä, tricarinatà ; anfractibus compressis , lateribus complanatis, internè lœvigatis, externè trans- versim undato-costulatis, dorso tricarinato : carin4 me- diâ lœævigatà, lateralibus tuberculatis , mucronatis ; aper- turâ compressä, oblongä, anticé truncatà, tricarinatà. Dimensions. Diamètre, 56 mill.— Par rapport au diamè- ‘2 ; épaisseur du der- 100 ? tre : largeur du dernier tour, nier tour, - ; recouvrement du dernier tour, 2 ; largeur 100) ) r00) de l’ombilic, -£-. Coquille comprimée , tricarénée. Spire formée de tours très-comprimés , aplatis sur les côtés, où la région interne est lisse, tandis qu’il naît en dehors, au delà de la moitié, des côtes arquées qui s’effacent près du bord ; deux correspondent à chaque pointe du pourtour. On remarque encore, sur quel- ques individus, au milieu de la longueur des tours, une légère saillie longitudinale. Dos tronqué, tricaréné, le milieu lisse, pourvu d’une très-légère quille lisse, les côtés ornés de tuber- cules mucronés alternes, très-saillans. Bouche comprimée, oblongue, tronquée, pourvue de trois pointes en avant. Cloi- sons symétriques, découpées de chaque côté en cinq lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus court et bien plus étroit que le lobe latéral-supérieur, muni d’une seule grande branche. Selle dorsale plus petite que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux branches presque égales. Lobe latéral-supé- rieur terminé par trois branches. Les autres lobes vont en di- minuanf de taille d’une manière régulière, La ligne du rayon 4h PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. central, en partant de la pointe du lobe dorsal, coupe l’extré- mité du lobe latéral-supérieur , mais passe au-dessous des au- tres. Observations. Cette espèce est variable suivant l’âge et les individus. Très jeune, elle n’a pas de carènes et ses tours sont arrondis. Elle prend ensuite les pointes du dos, mais ne se charge des côtes latérales qu’au diamètre de treize millimè- tres , tandis qu’elle les perd au diamètre de quarante milli- mètres. La coquille alors perd encore les pointes du dos, puis la carène médiane, et le dos paraît devenir rond. Des indivi- dus manquent toujours des côtes latérales. Rapports et différences. Cette espèce, par ses trois carè— nes,a du rapport avec l’A. varians des terrains crétacés, mais s’en distingue facilement à la disposition de ses côtes latérales non tuberculeuses et plus nombreuses que les tubercules. Localité. Elle est propre à l’étage kellovien ou oxfordien ‘inférieur où elle a été recueillie à Oiron, à Pas-de-Jeux, près de Thouars, à Niort (Deux-Sèvres), par MM. de Vielbane, Baugier et par moi; à Pizieux, près de Mamers (Sarthe), par moi; aux Blaches, près de Castellane ( Basses-Alpes), par MM. Emeric et Astier; aux Vaches-Noires, près de Villers (Calvados), par moi; à Mémont { Doubs); près de Saint- Rambert (Ain), par M. Sauvanau. M. Baugier l’a également rencontrée dans une couche qu'il croit dépendre de l'étage “moyen, mais les espèces qu’on y rencontre montrent évidem- ment qu'il y a eu sur ce point des échantillons remaniés. Explication des figures. PI. 158, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle , à l'instant où elle perd ses côtes. De ma col- lection, Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune individu avec sa bouche. Fig. #. Cloison grossie deux fois. Dessinée par moi. TERRAINS JURASSIQUES. 4145 N° 191. Ammonites BAuGIERI, d'Orbigny, 1846. PI. 158, fig. 5-7. A. testà compressä, bicarinatà ; anfractibus compressis, lateribus complanatis, lævigatis ; dorso alternato, bicris- tato, mucronato, tuberculis elongatis, aculis, compressis; aperturä compressé. Dimensions. Diamètre, 32 mill. — Par rapport au diamè- AE 100 ) tre : largeur du dernier tour, épaisseur du der- ts nier tour, =: je onREenEnt du dernier tour, ==; lar- 106 ) geur de l’ombilic, 2Z. Coquille comprimée, bicarénée. Spire formée de tours assez embrassans , comprimés , aplatis et lisses sur les côtés, pourvus, au pourtour, de pointes larges, comprimées, très- longues qui alternent de chaque côté du dos et y viennent former deux carènes latérales. Bouche comprimée, oblongue. Cloisons symétriques, formées de lobes divisés. Le lobe dorsal est infiniment plus court et plus étroit que le lobe latéral- supérieur, celui-ci irrégulier. Les selles sont bilobées. Le rayon central, en partant de la pointe du lobe dorsal, coupe l’ex- trémité des autres. Observations. Cette espèce commence par être lisse, à dos rond. Elle prend ensuite les pointes du pourtour, mais elle ne les garde pas long-temps. Elles disparaissent à un très- petit diamètre et laissent la coquille aussi lisse que dans la jeunesse. Rapports et différences. Hobiue) par ses doubles crêtes, du pourtour de l’A. bipartitus, celle-ci s’en distingue par le man- que de carène médiane, par ses pointes bien plus prononcées, Localité. Elle est propre à l'étage kellovien où elle a été recueillie aux Blaches, près de Gastellane ( Basses- 446 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Alpes), à Niort (Deux-Sèvres), par MM. Sauzé ct Baugier. Explication des fiqures. PI. 158, fig. 5. Coquille de gran- deur naturelle. Fig. 6. La mème, vue du côté de la bouche. Fig. 7. Une cloison grossie quatre fois. Dessinée par moi. N° 192. AMMONITES JASON, Zieten. PI. 159, 160. Nautilus Jason, Reinecke, 1818, Naut. et Arg., p. 62, n° 8, pl. IL, f. 45-17. Nautilus Pollux, Reinecke, 1818, Naut. et Arg., p. 64, n° 10, f. 21-23. Nautilus Castor, Reinecke, 1818, Naut. et Arg., p. 63, n° 9, pl. IIT, f. 18-20. Nautilus Hylas, Reinecke, 1818, Naut. et Arg., p. 65, n° 11, pl. III, f. 24-26. Ammonites ornatus, Schlotheim, 1820, Die Petref., p.75, n° 25. A. Guillelmi, Sow., 1821, Min. conch. , t. k, p.5, pl. 311. A. Rowlstonensis, Young et Birds, 1822, pl. XIIL, f. 10. A. Guillelmi, Haan, 1825, Amm. et Goniat. , p. 111, no 19; A. Lautus, Haan, 1825, Amm. et Gon., p. 117, n° 31, b. À. bifurcatus, Haan, 1825, Amm. et Gon., p. 125, ne 53. A. ornatus, Haan, 1825, Am. et Gon., p. 124, n° 51. A. Duncani, Phillips, 1829, VYorck, pl. 6, f. 16, non Sowerby. A. gemmatus, Phillips, 1829, Yorck, pl. 6, f. 17. A. Jason, Zieten, 1830, Wurt., p. 5, pl. k, f. 6. À, Guillelmi, Lieten, 1830, Wurt., p, 19, pl. XEV, £, 4, TÉRRAINS JURASSIQUES. 417 . Jason, Hartmann, 1830, Wurt., p. 24. . Castor, Hartmann, 1830, Wurt., p. 19. . Hylas, Hartmann, 1830, Wurt., p. 21. . Jason, Roemer, 1835, p. 205, n° 48. . Jason, Fischer, 1837, Oryct. de Moscou, p. 172, pl. 5, f . Jason, de Buch, Jura in Deutschland, p. 63. . Jason, Bronn., 1837, Leth. Geog. , p. 458, n° 32, XIE, f. 14. A. Argonis, Eschwald, Ms. A. Jason, Potiez et Michaud, 1838, Gal. de Douai, t, 1, p- 15, n° 20. A. Jason, de Buch., 1840, Beitr. Zur. Gebirgsform., p. 76, 87, 99. A. Elizabethæ, Pratt, 1841, Ann. and Magaz. of nat. hist., pl. 1, f. 4-4, n° 1. A. Stutchburii, Pratt, 1841, idem, pl. 2, f. 2, 3, n° 8. A. Sedwickit, Pratt, 1841, idem, pl. 3, f. 1. A. Jason, d'Orb., 1845, Voy. en Russie de MM. Murchi- son et de Verneuil, pl. 36, f. 9-15. À. testâ compressä, bicarinatà, anfractibus compressis, in- ts transversim costalis, ulrinquê incrassatis, tubercula- tis; externè strialis; dorso complanato , bituberculato ; aperlurâ compressà , anlicè truncatà ; septis laleribus 3—lobatis. Dimensions (individu comprimé). Diamètre , 75 mill.— Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, #$ ; 21 épaisseur du dernier tour, +; recouvrement du dernier tour, -— ; largeur de l'ombilic, 25. Coquille plus ou moins comprimée , bicarénée (jeune), or- née de chaque côté du dos d’une rangée de petits tubercu- les en pointe, et au pourtour de l’ombilic de deux autres ran- A À A A A Sy À À . X t 48 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. * gées occupant le tiers interne de la largeur des tours, unies par une côte transverse. De chaque tubercule externe partent deux côtes qui vont se terminer au tubereule dorsal ; il y a souvent une autre côte intermédiaire (adulte). Il n’y a plus, quelque- fois, que les tubercules du pourtour de l’ombilic d’où partent des côtes qui se bifurquent à peu près au tiers interne. Tous jes tubercules forment des pointes allongées. Spire formée de tours comprimés ou renflés, plans ou légèrement convexes sur les côtés, tronqués au pourtour externe et interne. Dos étroit, plat, lisse au milieu, ou costulé en travers, marqué d’une rangée de tubercules de chaque côté. Bouche comprimée ou ovale, en fer de flèche tronqué en avant. Lorsqu'elle est entière, elle offre, de chaque côté, une longue languette droite, projetée en avant. Cloisons symétriques ou non symétriques, découpées de chaque côté en trois lobes et en selles non régulièrement divisées. Lobe dorsal plus large, aussi long et quelquefois plus court que le lobe latéral-supérieur, dont les branches latérales sont placées en dehors des tubercules du dos, très-rarement en de- dans, fréquemment jeté sur le côté gauche, alors non symétri- que. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, irrégulièrement divisé en trois feuilles inégales. Lobe latéral- supérieur variable dans sa forme, terminé par trois, quelque- fois par quatre grandes branches inégales. Selle latérale plus petite que le lobe latéral-supérieur, partagée presque égale- ment en deux parties. Lobe latéral-inférieur le tiers du lobe Jatéral-supérieur , pourvu de trois branches terminales. Le Jobe auxiliaire à une seule pointe. La ligne du rayon central en partant de l’extrémité du lobe dorsal coupe à peine la pointe du lobe latéral-supérieur, ou en coupe une grande lon- gueur. Observations. Cette espèce varie on ne peut plus, suivant l’âge et les individus. Au diamètre de huit millimètres TERRAINS JURASSIQUES. 49 ils sont renflés, la rangée médiane des côtés des tours les plus apparens. Au diamètre de vingt-cinq millimètres, ses tours sont comprimés, les tubercules du pourtour de l’ombilic se mar- quent au contraire plus que les autres. Au diamètre de cin- quante mill., il ne reste plus, quelquefois, des deux rangées de tubercules internes, que la plus rapprochée de Pombilie qui prend une grande extension ; celle-ci se continue sur les indi- vidus les plus âgés, tandis que les côtes latérales et les tuber— cules du dos disparaissent, de manière à laisser, au diamètre de soixante-quinze millimètres et au-dessus, la coquille lisse, avec le dos arrondi sans aucune trace des carènes latérales. Les individus moins comprimés m'ont offert des variétés sans nom- bre. Avec le caractère général des deux rangées de tubercules au pourtour de l’ombilie, ils sont renflés, ont presque toujours le lobe dorsal jeté du côté gauche, très-rarement symétriques, et plus rarement encore en dedans des tubercules (sur seize individus un seul montre ce caractère). Souvent les tubercules du pourtour de l’ombilic sont gros ; il en résulte que les tuber- cules du dos sont gros aussi et les côtes très-fortes (c'est alors VA. gemmatus, Phillips). Les adultes de ces individus sont tou- jours pourvus de tours moins recouverts, puisqu'ils ont-les #7 100 du diamètre au lieu de -£; ils deviennent arrondis sur le dos en vieillissant, mais conservent leurs côtes. Après toutes ces dif- férentes variétés que les passages insensibles de l’une à l’autre forcent de réunir, il reste un seul caractère constant, celu d’avoir deux rangées de tubercules au pourtour de l’ombilic. M. Moreau m'a communiqué un cas pathologique où l’un des côtés de la carène avait disparu et il n’en restait plus qu’un la- téral. Rapports et différences. Voisine à la fois, par son dos carré, des À. calloviensis, Duncani et splendens, cette espèce s° dis- tingue de la première par les tübereules de ses côtés et de son EL. A? 450 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. dos, de l'A. splendens par ses deux rangées de tubercules au pourtour de l’ombilic, par trois lobes de moins de chaque côté ; elle se distingue toujours de l’A. Duncani par ses deux rangées de tubercules au pourtour de l’ombilic, par un jeune âge tout différent, montrant la rangée latérale de tubercules au tiers interne de la largeur au lieu du tiers externe, par son lobe dorsal bien plus large, très-rarement en dedans des tu- bercules du dos, tandis qu’il l’est presque toujours chez le Duncani. Localité. Cette espèce, en France et en Angleterre, carac- térise l’étage oxfordien inférieur ou kelloway-rock des Anglais. Elle a été recueillie à Lifol (Vosges), par M. Moreau; aux environs de Chaumont, à Vesaignes-sous-la-Fauche (Haute- Marne), par MM. Royer, Babeau et par moi; à Niort (Deux- Sèvres), par M. Baugier; à la Montagne-du-Chat (Savoie), par M. Itier; à Tournus (Saône-et-Loire), par M. Landriot. On la trouve en Allemagne, à Langheim; près de Chippeuham, Angleterre. En Russie, elle se rencontre près de Moscou, à Jelatma sur l'Oka. Il est à remarquer qu’en France l’A. Jason ne se trouve pas avec l'A. Duncani, la dernière lui étant tou- Jours supérieure. Histoire. Il est peu d’espèce qui m’aient demandé plus de recherches que celle-ci. Figurée et décrite pour la première fois en 1808, par Reinecke, l’adulte sous le nom de Nautilus Jason, et les jeunes sous ceux de Nautilus Castor et Hylas, toutes ces dénominations furent, en 1820, changées par F4. Schlotheim qui les plaça avec l'A. Duncani et l'A. Hen- leyi sous le nom d'A. ornatus, confondant ainsi trois es- pèces distinctes. L'année suivante M. Sowerby l’appela 4. Guillelmi. Par une singulière bizarrerie, M. de Haan, en 1825, en conservant l'A. Guilielmi de Soweïrby et l’A. ornatus de Schlotheim, récnit le Jason à l'A, lautus des TERRAINS JURASSIQUES. 451 terrains crétacés, et le Castor au bifurcatus de Bruguière, deux espèces fort distinctes. M. Phillips figure cette espèce sous les noms de Guillelmi et de Gemmatus. M. Rœmer y réunit à tort les À. calloviensis et lautus, espèces tout-à-fait différentes. Je suis aussi forcé d’y réunir les À. Elisabethæ, Sedwickii et Stulchburii, publiées en 1842 dans l’intéres- sant mémoire de M. Pratt sur les singulières bouches des Ammonites. Voilà donc une espèce qui a paru successive- ment sous les noms de Jason, de Castor, d’'Hylas, d’orna- tus, de Guillelmi, de lautus, de bifurcatus, de Duncani, de gemmatus, d'Argonis, d'Elisabethæ, de Stulchburii et de Sedwickii, ou sous quatorze dénominations différentes. De tous ces noms, celui de Jason étant le plus ancien, je le conserve naturellement à l'espèce. Explication des figures. PI. 159, f. 1. Individu de gran- deur naturelle, avec sa bouche. Variété épaisse. De ma collec- tion. Fig. 2. Le même, vu sur la bouche. Fig. 3. Jeune individu de la variété comprimée. Fig. 4. Le même, vu de côté. Fig. 5. Une cloison, grossie quatre fois. Dessinée par moi. P1.160, fig. 1. Adulte, réduit, de la variété comprimée, vu de côté. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 3. Variété à grosses pointes, vue de côté. Fig. 4. Bouche de la même, vue de face. N° 193. AmmonitEs Duncan, Sowerby. PI. 161, 162. Ammonites Duncani, Sowerby, 1817, Min. conch., t. I, p.129, pl. 157. À. ornatus, Schlotheim, 1820, Die Petrif., p. 75, n° 25. FN [SA Ce] PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. . Rowlslonensis, Young et Birds, 1822, pl. XIIT, f. 10. . ornalus, Haan, 1825, Amm. et Goniat., p. 124, n° 51. . Duncani, Haan, 1825, Amm. et Gon., p. 110, n° 18. . Pollux, Zieten, 1830, Wurt., p. 15, pl. XE, f. 8. . Castor, Zieten, 1830, Wurt., p. 15, pl. XI, f. 4. . decoratus, Zieten, 1830, Wurt., p.18, pl. XII, f. 5. . Duncani, Kieferstein, 1834, p. 400, n° 140. . Pollux, Rœmer, 1835, Ool., p. 206, n° 50. . Duncani, Buch, Ammonites, pl. 3, f. 9. . Duncani, Bronn, 1837, Leth. geog., p. #60, n° 34, pl. XXII, f. 13, 15, 16. A. Duncani, Fischer, 1837, Oryct. de Moscou, p. 172, pl:Vf%53ple NT É56,7709, A. aculeatus,, Eichwald, Ms. Buch, 1840, Beitr. zur Gebirgsf., p. 76. A. apertus, de Buch, 1840 , Beïtr. zur Gebirgsf., p. 77, 86? A. Pollux, de Buch, 1840, Beitr. zur Gebirgsf., p. 76 A. Duncani, Morris, 1843, Catal. brit., p. 172. A. testâ compressä; anfractibus convexis, transversim cos- tatis; costis kO, vel 6, flexuosis, in medio externè bifur- catis vel tuberculatis; dorso convexo, subbituberculato ; aperturà subcirculari, compressiusculà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions (individu adulte). Diamètre, 140 mill.— Par rapport au diamètre : Peu du dernier tour, 2; . du dernier tour, <£; A du nier tour, <; largeur de l’ombilic, # > D à D à à D à à à 100° Coquille plus ou moins comprimée suivant les individus \jeune), ornée, de chaque côté du dos, d’une rangée de gros tubercules en pointe, et, sur la moitié latérale, d’une autre rangée de tubercules moins nombreux. De chaque tubereule TERRAINS JURASSIQUES, 453 externe partent deux ou trois côtes, et souvent une libre in termédiaire, qui se réunissent de nouveau sur le côté, dans Vintervalle de chacun des tubercules dorsaux, pour former un autre tubereule sur la moitié de Ja largeur des tours, et de là une seule côte se continue jusqu'à l’ombilic. A l’âge de quinze millimètres, les tubercules latéraux commencent à dis- paraître, bien qu’ils ne cessent sur d’autres individus qu’à l’âge de soixante. Les tubercules du dos cessent quelquefois aux mêmes diamètres, et alors la coquille adulte montre des côtes simples, élevées, qui partent du pourtour de l’ombilie, se bifurquent sur la moitié latérale, ou restent simples et passent sur le dos sans s’interrompre. Spire formée de tours peu com- primés, à dos convexe, pourvu néanmoins chez les individus de moyen âge d’un méplat médian. Bouche ovale. Cloisons symé- triques, découpées de chaque côté en trois lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi large et plus court que le lobe latéral-supérieur, placé en dedans des tubercules, ou latéralement à cheval sur la carène latérale et alors jeté de côté. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, terminée par quatre feuilles irrégulières. Lobe latéral-supé- rieur long, étroit, pourvu de trois branches en dehors et de deux en dedans, indépendamment de la branche terminale. Lobe latéral-supérieur largement divisé par un lobe accessoire. Lobe latéral-inférieur la moitié aussi long que le lobe latéral- supérieur, égal au lobe dorsal, irrégulièrement divisé. Le lobe suivant est oblique, la moitié du lobe latéral-inférieur. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dor- sal, coupe la moitié du lobe latéral-supérieur et touche seule- ment l’extrémité du lobe latéral-inférieur. Observations. J'ai indiqué les variétés d'âge ; il me reste à dire que les individus sont plus ou moins convexes , à tours presque cylindriques ou comprimés, probablement suivant les 45 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. sexes des animaux qui les ont formés. Les individus comprimés perdent plus promptement que les autres les tubercules laté- raux, tandis qu’ils conservent plus long-temps les tubercules du dos. Au diamètre de cent quarante millimètres, il a encore toutes ses côtes ; seulement son dos est entièrement rond. Rapports et différences. Voisine des À. Jason et callovien- sis, cette espèce se distingue de la première par le manque de tubercules au pourtour de l’ombilic, et dés lors par une seule rangée latérale au lieu de deux, par son lobe dorsal plus court, par l’arrangement de ses côtes et sa forme différente, comme je l'ai dit à cette espèce. Elle diffère de l'A. calloviensis par la présence des tubercules et par des côtes infiniment moins nombreuses. J'ai sous les yeux plus de cent exemplaires de celte espèce. Histoire. Bien figurée par Sowerby dès 1817, sous le nom de Duncani, Schlotheim, en 1820, l’a réunie avec le jeune de l'A. Henleyi, et l'a nommée ornatus. Ensuite elle a été con- fondue avec le clavatus (jeune du mamillatus) par de Haan, et citée tour à tour sous les noms de Pollux, de Castor, d’or- natus, etc. Localité. Cette espèce caractérise l’étage kellovien ou ox- fordien inférieur de la France et de l'Angleterre. Elle est commune à Dives (Calvados), dans l'argile noirâtre des Vaches- Noires, où je l’ai recueillie. Elle a encore été recueillie à Pas- de-Jeux, près de Thouars, aux environs de Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier et par moi; aux environs de Besançon (Doubs), près de Chaumont, de Vesaignes-sous-la-Fauche ( Haute- Marne), par M. Babeau et par moi; près de Gap (Hautes- Alpes), par M. Rouy; près d'Escragnolles, quartier de Brias- que {Var), par M. Mouton; aux environs de Saint-Rambert (Ain), par M. Sauvanau; à Gigny, près de Tonnerre (Yonne), par M. Cotteau ; à Barroux, par M. Renaux. TERRAINS JURASSIQUES. 155 Explication des figures. PI. 161, fig. 1. Jeune, de gran- deur naturelle. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 3. Adulte réduit. Fig. 4. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 5. Une cloison, grossie trois fois. Dessinée par moi. PI. 162, fig. 1. Autre jeune, vu de côté. Fig. 2. Le même. Fig. 3. Une autre variété, jeune. Fig. 4. Le même. Fig. 5. Un autre, plus âgé. Fig. 6. Variété comprimée, avec ses pointes dorsales en- Fig. 7. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 8. Lobe dorsal irrégulier. Fig. 9. Un autre lobe dorsal irrégulier. De ma collection. N° 19%. AMMONITES CALLOVIENSIS, Sowerby. : PI. 162, fig. 40, 11. Ammonites calloviensis, Sowerby, 1815, Min. conch., t. IE, p. 3, pl. 104. A. calloviensis, Haan, 1825, Amm. et Gon., p. 116, n° 30. A. calloviensis, Phillips, 1829, Vorck, pl. 1#{, pl. 6, f. 15. A. calloviensis, Bronn, 1837, Leth. geog., p. 459, pl. XV, f. 14. A. calloviensis, Morris, 1843 , Catal. brit. foss., p. 171, A. teslà compressä; anfractibus compressiusculis, trans- versim costatis: intüs costis 23 arcualis, externè fasci- cularibus, externè simplicibus, numerosis, approxima- 456 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. tis ; dorso complanato, subbiangulato ; aperturä ovali. Dimensions. Diamètre, 60 mill. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour, £; épaisseur du dernier A tour, :22 ; recouvrement du dernier tour, - ; largeur de lombilic, 27. Coquille comprimée dans son ensemble. Spire formée de tours comprimés, tronqués extérieurement, arrondis à leur jonction intérieure, ornés, au pourtour de l’ombilic, d'environ vingt-trois côtes simples, arquées, étroites et distinctes les unes des autres, qui s’effacent au tiers interne et donnent naissance insensiblement à des faisceaux irréguliers de six à huit pe- tites côtes étroites, flexueuses, infléchies en avant ; elles pas- sent sur le dos sans s’interrompre et sans former aucun tu— bercule. Dos aplati, tronqué sur la convexité et formant comme deux angles peu saillans sur les côtés. Bouche ovale, obtuse et tronquée en avant, fortement échancrée en arrière par le retour de la spire. Cloisons symétriques, composées de lobes et de selles formées de parties impaires. Le lobe dorsal est plus court que le lobe latéral-supérieur. Rapports et différences. Voisine, par son dos tronqué, de l'A. Duncani, cette espèce s’en distingue bien nettement par son manque de tubercules, par ses côtes en faisceaux partant du pourtour de l’ombilice, par ses tours bien plus embrassans et par son lobe dorsal plus long que le lobe latéral-supérieur. Localité. Propre à l’étage kellovien de l'Angleterre, elle ne s’est trouvée que bien rarement en France. Sur les Iles- Britanniques, on l’a rencontrée à Devizes, à Chatley. En France, elle a été recueillie aux environs de Lottimghem et de Saint-Waast (Pas-de-Calais), par M. du Souich. Explication des figures. PI. 162, fig. 10. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 11. La même, vue du côté de la bouche. TERRAINS JURASSIQUES, f5r N° 195. AmmoniTEes ATHLETA, Phillips. PI. 163, 164. Ammoniles athleta, Phillips, 4829, Yorck, p. 198, pl. 6, A. ziphius, Hell., 1830, Zieten, Wurt., p. 6, pl. 5, f. 2. . ziphius, Hartmann, 1830, Wurt., p. 25, n° 4. . perarmatus, Kock, 1837, Blitr., tab. 2, f.16 (non Sow.). . siphius, Rœmer, 1839, Vert. Ool., p. 48, n° 51. . &thletus, Morris, 1843, Brit. foss., p. 170. A. (adulta) testâ compressà ; anfractibus quadratis, costato- tuberculatis; costis transversalibus 14-16, interne elevalis, exlerné submucronatis ; dorso lato , complanato, externè bicarinato, intermediisque, costis binis munito ; aperturà subquadratà ; septis lateribus 4-lobatis. Dimensions. Diamètre, 280 mill.— Par rapport au diamè- tre): Rxseux du dernier tour, 2; épAisseux du der- nier tour, ; recouvrement du dernier tour, =; largeur > à EE à de l’ombilic, =. Coquille (adulte) comprimée dans son ensemble. Spire formée de tours étroits, carrés, souvent plus épais que larges, ornés de quatorze à seize grosses côtes transverses, qui partent du pourtour de l’ombilic, s'élèvent peu à peu et forment ou non une pointe émoussée ; elles s’abaissent ensuite et sont alors quelquefois déprimées sur leur ligne médiane, puis elles se relèvent de nouveau de chaque côté du dos où ellet forment une forte pointe obtuse. Dos aplati, même souvens déprimé entre les tubercules des côtes ; celles-ci ne s’inter- rompent point, s’abaissent, se séparent en deux et vont re- joindre le tubercule du côté opposé. Bouche carrée, presque aussi haute que large. Cloisons symétriques , découpées de chaque côté en quatre lobes formés de parties impaires, Lobe 1, 43 456 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. dorsal plus large et moins long que le lobe latéral-supérieur, orné de quatre branches croissant des supérieures aux infé- rieures. Selle dorsale plus de deux fois plus large que le lobe latéral-supérieur , divisée en deux grandes branches iné- gales dont la plus grande est externe. Lobe latéral-supérieur étroit, allongé, orné, de chaque côté, de quatre rameaux, in- dépendamment du rameau terminal qui est grêle. Selle laté- rale presque aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux branches inégales. Lobe latéral-mférieur très-petit, oblique ; les deux suivans sont de plus en plus réduits. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe la pointe du lobe latéral-supérieur, et passe bien au-dessous des autres ; elle rejoint seulement le lobe ventral. Observations. Cette espèce est l’une des plus extraordi- paires par les changemens de formes qu’elle subit suivant l'âge. Jeune, elle commence par avoir les tours ronds, ornés, en travers , de côtes aiguës, transverses , les unes simples, les autres bifurquées, soit extérieurement, soit à la moitié de leur diamètre. Quelquefois cet âge dure seulement jusqu’au dia- mètre de vingt millimètres, mais souvent aussi on le voit se conserver jusqu’au diamètre de soixante-dix millimètres. Alors les côtes s’éloignent, elles cessent dese bifurquer latéralement, et s'élèvent peu à peu en pointes externes, jusqu'à prendre la forme de l’adulte. Bien que les côtes latérales soient éloignées et avec leur tubercule externe, il arrive que des côtesbien plus nombreuses existent encore sur le dos, par exemple trois ou quatre par pointes au lieu des deux qu’on voit chez les adultes. Un nombre considérable de beaux échantillons de tout âge m’a permis de suivre toutes ces nuances, comme on aurait pu le faire pour une coquille vivante. Rapports et différences. Geite espèce à été à tort confon- TERRAINS JURASSIQUES. 499 due avec l'A. perarmatus de l'étage oxfordien dont elle se distingue, dans le jeune âge, par ses côtes bifurquées et nom- breuses , tandis que le perarmalus n’en a jamais. Elle se dis- tingue, chez les adultes, par ses tours moins larges, par ses côtes aplaties sur les côtés et bifurquées sur le dos, par ses tubercules plus prononcés. Elle se distingue de l'A. Eugenii par une pointe de chaque côté du dos au lieu de deux. Son jeune âge se distingue de celui de l’A. perarmatus, mais se confond avec ceux des À. Eugenii et bifurcatus. De mème les côtes sont ou simples ou bifurquées sans qu'il soit possible de les distinguer , tandis que les adultes, comme on en jugera par les figures, sont si différens entre eux. Localité. Cette espèce est propre à l'étage kellovien et l’une des plus caractérisques. Elle a été recueillie à Dives, à Beu- zeval (Calvados), par M. Trosley et par moi ; à Taisé, à Pas- de-Jeux, à Voiron, à Saint-Maixent, à Niort (Deux-Sèvres), par MM. de Vielblanc, Baugier, Garant, Sauzé et par moi ; à Marolles (Sarthe), par M. Chauvin-Lalande et par moi; à la Clappe, près de Castellane (Basses—Alpes), par M. Émeric et par moi; aux environs de Nantua (Ain), par M. Cabannet : aux environs de Chaumont, à Vesaignes-sous-la-Fauche (Haute-Marne), par M. Babeau et par moi ; à Clucy, près de Salins (Jura), par M. Marcou ; à Lafare, par M. E. Raspail; à Nemont (Doubs), par M. Carteron. . Dans le calcaire rouge ammonitifère du Tyrol, du Vicen- tin et de Padoue, par M. de Zigno. Explication des figures. PI. 463, fig. 1. Jeune prenant ses pointes. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. | . 3. Autre jeune prenant ses pointes bien plus tard. &. Le même, vu sur le dos pour montrer les petites 460 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Fig. 5. Un troisième à l'instant où ses pointes naissent, mais à un diamètre plus grand que les deux autres. PI. 164, fig. 1. Adulte, réduit. Fig. 2. Le même, vu de côté. : Fig. 3. Une cloison grossie deux fois. Dessinée par moi. Fig. k. Jeune, avec ses côtes bifurquées. De ma collection. N° 196. AMMONITES CHaAUvinrANUS, d’Orbigny, 1846. PI. 165. A. tesià compressâ ; anfractibus depressis, subquadratis, {ransversim costatis:; costis 28 externe elevatis, bi- vel trifurcatis ; dorso lalo, convexiusculo, eostis in medio in- terruptis ; aperturà depressä, subquadratà ; septis latera- libus trilobatis. Dimensions. Diamètre, 120 mill. — Par rapport au diamé- tre : largeur du dernier tour, 2%: épaisseur du der- nier tour, À, ; recouvrement du dernier tour, lar- . 100 9 100 ) o geur de Pombilie, -2.. Coquille comprimée dans son ensemble. Spire formée de tours étroits, déprimés, un peu carrés, ornés de vingt-huit grosses côtes, aiguës, simples, un peu arquées, également espacées, qui partent du bord déclive de Pombilic, et s'élèvent peu à peu jusqu’au bord externe des tours où ils se divisent en deux ou trois côtes qui, interrompues sur le milieu du dos, reparaissent de l’autre côté et vont se réunir à la grosse côte. Dos légèrement convexe: Bouche plus large que haute, trans- verse, un peu carrée. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en trois lobes obliques, formés de parties impaires. Lobe dorsal beaucoup plus court et aussi large que le lobe Jatéral-supérieur, pourvu de trois branches latérales. Selle dorsale plus étroite que le lobe latéral-supérieur, divisée irré- TERRAINS JURASSIQUES, 461 guliérement en quatre branches à son extrémité. Lobe latéral- supérieur grand , long, terminé par une grande branche, et pourvu en dedans de deux, en dehors de quatre branches iné- gales. Selle latérale très-irrégulière. Les deux lobes suivans, presque égaux de taille, sont très-petits. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe toute la branche médiane du lobe latéral-supérieur, touche à peine la pointe du lobe latéral-inférieur , et coupe en entier le pre- mier lobe auxiliaire. Observations. Sur quinze exemplaires de cette espèce que j'ai pu observer, j’ai peu trouvé de différences. Seulement, au- dessus du diamètre de cent vingt millimètres, les côtes du dos disparaissent entièrement, et le dos devient lisse et un peu convexe. Rapports et différences. Voisine de l’A. anceps par la ligne lisse du milieu de son dos, cette espèce s’en distingue par le manque de pointes latérales et par ses côtes non bifurquées sur les côtés. Localité. Propre à l'étage kellovien, elle est assez rare dans les diverses localités où se trouve cet étage. Elle à été re- cueillie à Dives (Calvados), par moi; à Pizieux, près de Ma- mers (Sarthe), par M. Chauvin-Lalande et par moi; aux en- virons de Chaumont (Haute-Marne), par moi; près de Nantua (Ain), par M. Cabannet. . Explication des figures. PI. 165, fig. 4. Coquille réduite, vue de côté. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie du double. Dessinée par moi. De ma collection. 462 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 197. AMMONITES ANCEPS, d'Orbigny. PI. 166, 167. Nautilus anceps, Reinecke, 1818, Naut. et Arg., pl. VII, f. 64, p. 82, n° 29 (non anceps, Zieten). N. ellipticus, Reinecke, 1818, Naut. et Arg., pl. VIT, . 62, p. 83, n° 30. Ammonites coronatus, Schloth., 1820, Petrif., n° 43, p. 68 (non coronatus, Brug., 1789). A. dubius, Zieten, 1830, Wurtemb., pl. E, f. 2. A. bifurcatus, Zieten, 4830, Wurt., pl. LL, f. 3? A. subfurcatus, Zieten, 1830, Wurt., pl. VI, f. 6? A. test compressà ; anfractibus depressis, vel compressis, lateribus 14 vel 17 , tuberculis acutis ornatis, externe costis fascicularibus numerosis munitis , in medio dorso interruplis; dorso convexo, subcanaliculato ; 'aperturà depressà, vel compressä ; septis lateribus k-lobatis. = Dimensions. Diamètre, 400 mill. (individu à pointes). — Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, 7; épais- seur du dernier tour, /% ; recouvrement du dernier tour, so ) 100° 7: largeur de Pombilic Coquille (variété à pointes latérales) comprimée dans son ensemble. Spire formée de tours étroits, déprimés , arrondis en dehors, élargis latéralement par les pointes, ornés de qua- torze à dix-sept tubercules saillans, pointus , placés à peu de distance du pourtour de l’ombilic d’où sortent, comme des faisceaux , trois ou quatre côtes rondes, infléchies en avant, qui sont interrompues sur le milieu du dos et vont rejoindre en faisceaux le tubercule du côté opposé. Dos convexe, pourvu au milieu d’une partie lisse, canaliculée. Bouche large, arron- die en avant en pointes latérales de chaque côté. Cloisons sy- TERRAINS JURASSIQUES. 465 métriques, découpées de chaque côté en quatre lobes et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal plus court et plus large que le lobe latéral-supérieur, orné de trois branches latérales. Selle dorsale irrégulièrement divisée en deux bran- ches dont l’externe plus large est trilobée. Lobe latéral-supé- rieur droit, étroit, muni de trois branches latérales et d'une branche terminale très-grande. Selle latérale aussi large que Ja selle dosale, divisée obliquement en deux parties dontla plus grande est interne. Les trois lobes qui suivent sont très-petits, très-obliques et séparés par d’étroites selles. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe Ja branche terminale du lobe latéral-supérieur, passe au-dessous du lobe latéral-inférieur , mais coupe les deux autres. Observations. L'étude de deux ou trois cents exemplaires de tous les âges de cette espèce m'a montré les changemens les plus bizarres , suivant l’âge et les individus. Tous, sans exception, jusqu’au diamètre variable de vingt-cinq à cin- quante millimètres, ont les tours très-déprimés et formant de longues pointes latérales. C’est alors le Nautilus anceps de la description de M. Reinecke (voy. pl. 166, f. 1, 2). Quel- ques individus ou environ la moitié conservent toujours ce ca- ractère : ce sont les plus renflés et ceux que je regarde comme ayant appartenu à des femelles. Ils deviennent très-grands, du double et plus que la fig. 1, pl. 167. Sur d’autres individus que je regarde comme des mäles, à un diamètre variable de trente-cinq à cinquante millimètres les tours se compriment, les pointes diminuent de longueur; ce caractère s’outre de plus en plus, et bientôt, au lieu du tubercule latéral, existe une côte simple qui se bifurque ou se trifurque au tiers interne de la largeur et s'interrompt sur le milieu du dos où règne le canal caractéristique (pl. 166, fig. 3). Une variété rare, appartenant aux exemplaires renflés, prend, à l’âge de cent 46/ PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, vingt millimètres à deux cents, deux rangées latérales de pointes comme la fig. 5, pl. 166. Rapports et différences. Cette espèce se distingue nette- ment de toutes les autres par le canal médian de son dos, par ses pointes latérales et ses côtes groupées en faisceaux. C’est une des plus remarquables et des plus caractérisées du genre. Localité. Elle est très-commune et très-caractéristique de l'étage kellovien inférieur, et a été recueillie à Marolles, à Beaumont, à Pizieux, à Chauflour (Sarthe), par M. Chauvin et par moi; à Niort, à Pas-de-Jeux, à Taisé, à Ouaron (Deux- Sèvres), par MM. Baugier, de Vielbanc et par moi; à Tour- nus (Saône-et-Loire), par M. Landriot; à Mansigny (Vendée), par moi; à la Voulte (Ardèche), par M. Fournet; à Lifol (Vosges), par M. Moreau ; à Cuzy, près de Tonnerre (Yonne), par M. Rathier; à Rianz, à Saint-Marc, à Vauvenargues, à Montferrat, près de Draguignan (Var), par M. Coquand; à la Clappe , près de Dignes (Basses-Alpes), par M. Coquand et par moi; aux environs de Nantua, dans la roche oolitique ; près de Saint-Rambert, à Chanaz (Ain), par MM. Renaux, Sauva- nau et Itier ; à Fontenelay, à Mémont (Doubs), par MM. Car- teron et de Valdan; sur la route de Meillant à Dun-le-Roy, dans un calcaireblanc, crayeux (Cher), par M. Grenouilloux ; aux environs de Chaumont et à Vesaigne-sous-la-Fauche (Haute-Marne), par M. Babeau et par moi; au Mont-du- Chat, près de Chambéry (Savoie), par MM. Itier et Hugard. Du calcaire ammonitifère rouge du Vicentin, du Tyrol et de Padoue, par M. de Zigno. Histoire. Cette espèce, méconnue par les auteurs, est évi- demment le Nautilus anceps de Remecke. Bien que la figure ne montre pas le canal du dos, la description y supplée très clairement par ces mots : « fn spind linea canaliculata. » Schlotheim l'appelle à tort coronalus, tandis que Zieten donne TERRAINS JURASSIQUES. 165 comme anceps le véritable coronatus de Braguière. Je ne balance pas à lui restituer le nom qu’elle aurait dû toujours conserver. Explication des figures. PI, 166, fig. 1. Jeune individu de grandeur naturelle. Fig. 2. Lemême, vu du côté de la bouche: Fig. 3. Individu mâle adulte, vu de côté. Fig. 4. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 5. Variété de l'espèce. PI. 167, fig. 1. Individu femelle adulte, réduit de moitié. Fig. 2. Le mème, vu du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison grossie deux fois. Dessinée par moi. N° 198. AMMONITES CORONATUS, Bruguière. PI. 168, 169. Ammonites coronata, Bruguière, 1789, Encycl., p. 43, n° 23 (non coronatus, Schloth., 1813). A. Banksii, Sowerby, 1818, Min. conch., 2, p. 229, pl. 200. Planites coronatus, Haan, 1825, Am., p. 83, n° 5 (Exclus. syn. ). Ammoniles coronatus, Zieten, 1830, Wurt., p. 1, pl. 1, te A. anceps, Lieten, 1830, Wurt., pl. 1, f. 3 (non Reinecke). A. coronatus , Hartmann, 1830, Wurtemb., p. 20, n°4. À. coronatus, Mich. et Potiez, 1838, Gal. des Moll. de Douai, 1, p. 14, n°10. A. coronatus, d'Orbigny, 184%, Russia of Ural, t, 2, p. #40, pl. 36, f. 13. À. testà inflatâ; anfractibus depressis, latis, intüus angula- lis, 15-tuberculatis, externe 26-32 costatis; costis rotunda- [. äfi 466 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. lis; dorso convexo , lato ; aperturâ depressä, transversà , externè angulatà ; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 90 à 108 mill. — Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, -° ; épaisseur du der- 12 . nier tour, ==; recouvrement du dernier tour, ;#; lar- geur de l’ombilic, 2. Coquille fortement renflée, non carénée, ornée, par tour, près de l’ombilic, de quinze tubercules comprimés, placés sur l'angle des tours. Chaque tubercule donne naissance, en de- hors, à deux ou à trois côtes arrondies, larges, qui passent sur le dos, où elles sont au nombre de vingt-six à trente-deux par tour. Spire formée de tours deux fois plus larges que hauts, plus larges au pourtour de l’ombilic, oùils forment une partie anguleuse qui, en dedans de l’ombilic, descend obliquement et vient s'appliquer sur l'angle saillant du tour précédent, et forme de l'ombilie un entonnoir régulier. Dos très-large, con- vexe. Bouche transverse, étroite, convexe en dehors, angu- leuse sur les côtés. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en trois lobes et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal un peu plus court et plus large que le lobe laté- ral-supérieur, muni de trois branches d'autant plus grandes qu'elles sont inférieures. Selle dorsale beaucoup plus large que le lobe latéral-supérieur, très-découpée, formée de deux parties inégales. Lobe latéral-supérieur large, irrégulier, pourvu de trois branches du côté externe et de deux du côté opposé, indépendamment de la branche terminale. Selle latérale d’un tiers moins large que le lobe latéral-su- périeur, très-irrégulièrement divisée. Lobe latéral-inférieur très-petit, conique, un peu oblique. Le lobe auxiliaire très- oblique et très-petit. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe la pointe du lobe latéral- supérieur et passe au-dessous des autres. La ligne des tuber- TERRAINS JURASSIQUES. 467 cules de la coquille correspond au milieu de la selle latérale. Observations. Gette espèce varie dans la plus ou moins grande ouverture de l’ombilic et dans le nombre des côtes du dos, qui est de deux ou trois fois celui des tubercules. Adulte, au diamètre de deux cent cinquante millimètres, elle perd les côtes latérales et n’a plus que des ondulations au pourtour de l’ombilic. Elle devient ensuite tout-à-fait lisse et bien plus comprimée. Rapports et différences. Cette espèce se rapproche beaucoup par sa grande largeur de l'A. Blagdeni, tout en s’en distin- guant par son dos plus renflé, par ses tubercules latéraux plus nombreux et plus rapprochés de lombilic et par sa forme beaucoup plus épaisse. Localité. En France, cette espèce caractérise l’étage kello- vien. Elle a été recueillie aux Vaches-Noires (Calvados), par moi; à la Voulte {Ardèche), par M. Fournel; à Lifol (Vosges), par M. Moreau; à Chaumont (Haute-Marne), par moi; à Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier et par moi; aux envi rons de Nevers {Nièvre}; à Marolles, à Beaumont, à Pizieux (Sarthe), par M. Chauvin et par mot; à Dun-le-Roi (Cher), par M. Greoux; aux environs de Gap (Hautes-Alpes), par M. Rouy ; à la Clappe, près de Dignes (Basses-Alpes), par M. Coquand; dans les marnes de Boulois, dans le calcaire oolitique de Mémont, à Rahon, près de Jeancey (Doubs), par M. Carteron ; à Rians (Var), par M. Coquand ; à Lafare (Vau- cluse), par M. E. Raspail ; à Clucy, près de Salins (Jura), par M. Marcou. En Russie, on la rencontre à JeJatma, sur l'Oka, gouvernement de Fambowsk. Explication des figures. PI. 168, fig. £. Frès-jeune co quille, vue de côté. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. A Fig. 3. Autre individu, plus âgé. 168 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Fig. 4. Un autre plus âgé encore. Fig. 5. Le mème, vu du côté de la bouche. Fig. 6. Individu d'âge moyen, vu de côté. Fig. 7. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 8. Une cloison grossie deux fois. Dessinée par mot. PI. 169, fig. 1. Adulte, réduit au quart. Fig. 2. Le même plus réduit, vu du côté de la bouche. Fig. 3. Très-vieux, réduit au sixième à l'instant où il n’a plus de côtes sur le dos. Fig. 4. Le même, plus réduit, vu du côté de la bouche. N° 199. AMMONITES MODIOLARIS, Luid. PI: 170 Ammonites modiolaris, Luïid, Iconog., p. 19, t. 6, f. 292. A. subiævis, Sowerby, 1814, Min. conch., 1, p. 147, pl. 54 (non Zieten, 1830 ). Globites sublævis, Haan, 1825, Amm., p. 145. Ammonites sublævis, Phillips, 1829, Yorsk., p. 131, p. 141, pl. 6, f. 22. A. modiolaris, Morris, 1833, Brit. foss., p. 17%. A. testà inflatà, globulosà ; anfractibus depressis, angusta- tis, intüs angulatis (junior), transversum costatis (adulta), lævigatis ; dorso convexo , lato; aperturà semilunari, transversä, angustatà, arcuatà, externè angulatà. Dimensions. Diamètre, 150 mill. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour, 7; épaisseur du dernier 100 ) tour, 2; recouvrement du dernier tour, 2 ; largeur de » ee 27 l'ombilie, 7. Coquille fortement renilée, globuleuse , non carénée , lisse dans l’âge adulte, ornée, en travers, de côtes nombreuses dans la jeunesse. Spire presque entièrement embrassante , formée TERRAINS JURASSIQUES. 469 de tours déprimés, étroits, plus larges au pourtour de l’ombi- lic, où ils forment une partie anguleuse , qui, en dedans de l'ombilie, descend obliquement sans presque laisser de sépara- tion entre les tours. Dos très-large, convexe. Bouche trans- verse, étroite, arquée en dehors, anguleuse sur les côtés. Cloi- sons inconnues. Observations. Cette espèce, chargée de côtes transverses dans le jeune âge, et jusqu'au diamètre de quatre-vingts à cent millimètres, devient ensuite tout-à-fait lisse, jusqu’à son plus grand accroissement connu. Rapports et différences. Voisine, par sa forme renflée, des À. tumidus et sutherlandiæ, cette espèce s’en distingue par son ensemble bien plus globuleux, par le pourtour de son om- bilic formant un angle presque caréné et par son ombilie, dont les parois sont presque perpendiculaires. Localité. Elle occupe la partie inférieure de létage kello- vien, avec l'A. coronatus. M. Chauvin-Lalande et moi nous l'avons recueillie à Marolles, à Pizieux ( Sarthe), où elle est assez rare. Explication des figures. PI. 170, fig. 1. Coquille réduite de moitié, à linstant où elle perd ses côtes. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. N° 200. AMMONITES TUMIDUS, Zieten. PETATT. Nautilus tumidus, Reinecke, 1818, Naut. et Arg., pétrn24;cpl. V.f. AT. Nautilus platystomus, Reinecke, 1818, Naut. et Arg., p. 81, n° 28, pl. VII, Ê. 60. Globites tumidus, iaan, 4825, Amm. et Goniat., Ps 146, n° 7. 470 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Ammonites tumidus, Zieten, 1830, Wurt., p. 7, t. V,f.7. A. Herveyi, Zieten, 1830, Wurt., p. 19, t. XIV, f.3 {non Sowerby ). À. tumidus, Rœmer, 1835, Jur., p. 202, n° 44. A. tumidus, Pusch, 1837, Polens Paleont. p.158, n° 21. A. testà discoideà, tumidà, subsphæricà ; anfractibus invo- hutis, rotundatis, lateribus transversim 22 vel 25-cos- tatis; costis obtusis, medio laterum bi- vel trifurcalis, in dorsum continuis ; aperturà transversä ; umbilico an- gustato, infundibuliformi. Dimensions. Diamètre, 340 mill. — Par rapport au diamé- tre : largeur du dernier tour, 7; recouvrement du épaisseur du dernier tour, #5; largeur » Tes dernier tour de l’ombilic, =. Coquille toujours très-renflée dans son ensemble, globu- leuse, presque sphérique, ornée, en travers, par tour, de vingt- deux à vingt-quatre côtes arrondies, transverses, non inflé- chies en avant; ces côtes, dans le jeune âge (soixante milli- mètres), se bifurquent régulièrement assez près de l’ombilice ; mais, chez les adultes, elles se bifurquent un peu plus loin, et, entre chaque côte double, naît une côte simple. Il y a quel- quefois, de plus, une autre bifurcation près du dos. Spire for- mée de tours convexes, se recouvrant presque en entier, ne Jaissant, au centre, qu’un ombilic en entonnoir, presque lisse, dont les parois sont presque taillées perpendiculairement. Dos rond, convexe. Bouche transverse, semi-lunaire, arrondie en avant; lorsqu'elle est complète, elle est fortement avancée en avant à sa partie médiane. Cloisons symétriques. Observations. Jusqu’au diamètre de trente millimètres elle a de chaque côté du dos des espèces de tubercules en oreilles analogues à ce qu’on remarque sur l'A. Backeriæ, et qui avaient été considérés à tort comme des anciennes bouches. TERRAINS JURASSIQUES. 471 Au diamètre de soixante millimètres les côtes sont régulière ment bifurquées; elles se trifurquent au diamètre de quatre- vingt-dix millimètres, elles prennent les divisions dorsales à cent trente millimètres, mais les adultes ne deviennent lisses qu’au diamètre de cent quatre-vingt-dix à deux cents mil- limètres. Rapports et différences. Très-voisine de l’A. macrocepha- lus par sa forme renflée, par ses côtes etpar son ombilic, cette espèce s’en distingue par sa forme plus sphérique, par ses côtes moins nombreuses, transversales et non Imclinées en avant, par ses bifurcations plus nombreuses sur le dos, par son ombilic un peu plus large, plus en entonnoir et lisse dans l'intérieur, et enfin par les tubercules du jeune âge. Plus voisine de l’A. Herveyi par ses grosses côtes , elle s’en distingue par son ensemble bien plus renflé et par son ombilic bien plus étroit. Localité. Nous l'avons toujours rencontrée à la base des couches kelloviennes, près de Pizieux (Sarthe }, où elle est assez rare; M. Moreau l’a trouvée à Lifol (Vosges). Explication des figures. PI. 171, fig. 1. Coquille réduite au tiers, montrant le passage des côtes à l'état lisse, et la bouche complète des adultes. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. N° 201. AMMONITES VIATOR, d'Orbigny, 1845. Pl-3172%Pfigs 41102: Ammonites viator, d'Orbigny, 4845, Voy. de M. Homm. de Hell, p. 433. A. testà discoideà , convexà; anfraclibus convexis, invo- lutis externe costatis; cosiis inæqualibus ; umbilico an- gustalo ; aperturà compress, semilunari. Dimensions. Diamètre, 70 mill. — Par rapport au diamé- 472 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. / tre : largeur du dernier tour, -Z; recouvrement du der- ) too) . 4 7 ) 21e 7 CRAN E » nier tour, +: largeur de l’ombilic, -2 ; épaisseur du dernier tour, 30 100° Coquille discoïdale, un peu comprimée, arrondie au pour- tour. Spire formée de tours convexes, embrassans, lisses au pourtour de l’ombilic, qui est très-étroit ; vers le tiers interne de la Jargeur naissent des côtes arrondies, espacées, légère- ment alternes, une un peu plus longue que l’autre, qui passent sur le dos. Dos arrondi, très-convexe. Bouche ovale, arrondie en avant , sa convexité latérale à la moitié de sa largeur. Cloi- sons. D’après le peu que j'en ai pu apercevoir, elles appartien- draient, par leurs selles en palettes, au groupe des HETERO- PHYLLI. Rapports et différences. Voisine, par ses côtes et par ses tours embrassans, de l’A. infundibulum de l’étage néocomien, cette espèce s’en distingue par son ombilic non en entonnoir, par ses côtes moins longues et bien moins inégales, tandis que, chez l'A. infundibulum, elles le sont beaucoup. Localité. M. Hommaire de Hell l’a rencontrée à Kobsel, près et à l’est de Soudagh, dans le calcaire jurassique gris de la côte méridionale de la Crimée. En France, elle est propre à l'étage kellovien et a été recueillie aux environs de Chaudon {Basses-Alpes); du calcaire ammonitifère du Vicentin, du Tyrol, par M. de Zigno. Explication des figures. PI. 172, fig. {. Coquille de gran- deur naturelle, vue de côté. De ma collection. Fig. 2. La même, vue du côté de l'ouverture. TERRAINS JURASSIQUES. 475 N° 202. AMMONITES REFRACTUS, Haan. PI. 172, fig. 3-7. Nautilus refractus, Reinecke, 1818, Naut. et Arg., p. 66, tab. 3, f. 27-30. Ammonites refractus, Haan, 1825, Amm., p. 132, n° 70, À. refractus, Zieten, 1830, Wurtemberg, p. 1#, pl. X, f. 9 (mala). À. refractus, Hartmann, 1830, Wurt., p. 2%, n° 4. À. testà inflatà, irregulari; anfractibus involutis, latis, ro- tundato — compressis ; ultimo ad extremilates diametri transversalis dilatato, obtusè angulato, transversim cos- talo ; costis in dorso interrupiis ; aperturà complicatà. Dimensions. Diamètre, 20 mill. ; épaisseur, 12 mill. Coquille très-renflée, globuleuse, irrégulière dans son ac- croissement, ornée, en travers, de côtes qui partent du pour— tour de l’ombilic, se bifurquent et vont ensuite sur le dos où elles s’interrompent sur la ligne médiane. Spire irrégulière, embrassante, et laissant paraître un étroit ombilic, mais, à la dernière révolution spirale, le tour se déprime et, au lieu de suivre la forme arrondie, vient représenter, au côté opposé à Ja bouche, une forte saillie anguleuse, qui rend la coquille comme bossue. Dos rond. Bouche, lorsqu'elle est complète, terminée par un rétrécissement d’où part, de chaque côté, une pointe latérale et, au milieu, une espèce de capuchon ou de cuilleron pédonculé, qui donne à l’ensemble une forme bi- zarre. Cloisons symétriques, formées de chaque côté de trois lobes peu compliqués. Rapports et différences. Cette espèce est voisine, par son ensemble renfié et irrégulier , de A, bullatus, dont elle se distingue par sa pelite taille, par ses ornemens, sa forme plus I, A5 474 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. irrégulière el les détails de sa bouche. Sa forme est si extraor- dinaire qu’on pourrait croire qu’elle n’est due qu’à une défor- mation, mais on acquiert la certitude du contraire en voyant que tous les individus sont identiques dans cette forme. En effet, j'ateusous les yeux au moins vingt exemplaires tous semblables. Localité. Elle caractérise l'étage kellovien inférieur et a été recueillie aux environs de Niort (Deux-Sèvres), par M. Bau- gier et par moi. Zieten l'indique à Gamelshausen (Wur— temberg ). Explication des figures. PI. 172, fig. 3. Coquille grossie, variété la moins anguleuse. Fig. 4. Variété la plus anguleuse. Fig. 5. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 6. La même, vue en dessus. Fig. 7. Grandeur naturelle. N° 203. Ammonires HOMMAIREI, d'Orbigny, 1844. Dre Ammonites Hommairei, d'Orb., 1844. Voy. de M. Hom- maire de Hell, p. 425, pl. 1,1. 7-9. À. testà discoideà, compressä , lævigatà ; transversim in- ternè 7-sulcatà ; sulcis in dorso costatis; anfractibus convexiusculis; umbilico angustato; aperturà latà, anticè obtusà ; septis lateribus 7-lobatis. Dinensions. Diamètre, 69 mull. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour, 5 ; recouvrement du der- nier tour, 22 ; épaisseur du dernier tour, #5 ; largeur 100 ? 10 de l’ombilic, =. Coquille comprimée , non carénée, lisse, ornée, par tour, sur Je dos, de sept côtes transverses, saillantes, qui disparaissent sur les côtés et sont marquées, dans le moule, d'autant de TERRAINS JURASSIQUES. 475 sillons apparens, seulement au pourtour de l'ombilie. On voit des stries d’accroissement peu prononcées au milieu, et sur le dos des indices de stries longitudinales. Le moule est lisse avec les sillons et les côtes. Spire composée de tours embrassans, larges près du dos, en entonnoir vers l’ombilic, qui est étroit, Dos large, rond. Bouche arrondie en avant, très-échancrée en arrière. Cloisons symétriques , découpées, de chaque côté, en sept lobes formés de parties impaires et de selles formées de parties paires et impaires. Lobe dorsal plus courtet aussi large que le lobe latéral-supérieur, orné, de chaque côté, de trois branches courtes, peu ramifiées. Selle dorsale un peu plus étroite que le lobe latéral-supérieur, pourvu, de chaque côté, de trois feuilles en spatules bilobées latéralement. Lobe latéral- supérieur large, pourvu de trois branches en dehors, de deux en dedans, indépendamment de la branche terminale. Selle latérale peu différente de la selle dorsale. Lobe latéral-infé- rieur plus petit, mais de même forme que le lobe latéral-su- périeur. Les autres lobes diminuent de grandeur, sans chan— ger de forme. Les deux selles suivantes sont divisées en parties paires , tandis que les trois dernières le sont en parties im- paires. La ligne du rayon central , en partant de la pointe du lobe dorsal, touche l’extrémité du lobe latéral-supérieur et passe au-dessous de tous les autres. Observations. La coquille manque de sillons au pourtour de l’ombilic, ceux-ci appartenant exclusivement au moule in- terne; il en résulte que le moule diffère beaucoup de la coquille. Rapports et différences. Cette espèce, par ses lobes et par la forme de sa coquille, appartient encore au groupe des fZete- rophylli, mais elle se distingue de toutes les autres par les côtes de son dos. Localité. Elle est propre à l'étage kellovien inférieur. M. Hommaire de Hell l’a découverte à Kobsel, à l'est de Sou- 456 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. dagh (Crimée). Elle a été rencontrée en France, aux environs de Chaudon (Basses-Alpes), par M. Honorat et par moi; au Mont-du-Chat, près de Chambéry (Savoie) , par MM. Itier et Hugard ; dans le calcaire ammonitifère rouge du Tyrol, du Plai- santin et de Padoue, par M. de Zigno ; à Rians (Var), parM. Co- quand ; aux environs de Morteau (Doubs), par M. Carteron. Explication des figures. PI. 173, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle , avec une partie de test enlevée pour montrer les sillons. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche, montrant le dessus d’une côte. Fig. 3. Une cloison grossie deux fois. Dessinée par moi. De ma collection. N° 204. AMMONITES SABAUDIANTS, d'Orbigny, 1837. PI. 174. A. testà discoide&, compressà ; transversim inœæqualiter cos- tatà ; 6-sulcatà ; sulcis sinuosis, impressis, alternatim ex- ternè tuberculatis ; tuberculis transversis, paribus , auri- culiformibus ; anfractibus subquadratis; umbilico magno: aperturà subquadraià, compressä. Dimensions. Diamêtre, 90 mill. — Par rapport au diamè-— 35 tre : largeur du dernier tour, ==; recouvrement du der- nier tour, =; épaisseur du dernier tour, ==: largeur de 1900 , SE 38 lombilic, =. Coquille discoïdale, comprimée, non carénée, ornée de côtes indivises, rayonnantes, et. en travers, de six sillons si nueux, obliques, larges, profondément impressionnés : les uns simples, les autres doubles, alternativement, et marqués , de chaque côté du dos, d’une partie rétrécie, sur laquelle se voient latéralement deux espèces d'oreilles longitudinales à len- roulement et dirigées en arrière. Du côté de l'ombilice, en ar- TERRAINS JURASSIQUESe 437 rière de chaque sillon, est une saillie tuberculeuse, Spire com- posée de tours un peu carrés, coupée perpendiculairement au pourtour de l’ombilic. Dos arrondi. Bouche arrondie en avant, élargie en arrière. Cloisons inconnues. Observations. La coquille parait avoir été assez fortement costulée dans le jeune âge sur quelques individus, tandis qu'elle est presque lisse chez d’autres ; tous sont presque lisses au diamètre de soixante millimètres. Rapports et différences. Par les espèces d'oreilles placées de chaque côté du dos de la coquille, cette espèce est voisine des A. Bakeriæ et zigzag; mais elle se distingue de l’une et de l'autre par ses sillons transverses, par ses tours presque carrés, et par les saillies latérales internes qui avoisinent les sillons. Localité. Elle est propre à l'étage kellovien inférieur, et a été recueillie au Mont-du-Chat (Savoie), par MM. Hugard et Itier. Explication des figures. PI. 17%, fig. 1. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. N° 205. AmmoniTEs LALANDEANUS, d'Orbigny, 1847. PI. 175. A. tesià discoide , compressé ; anfractibus convexis, sub- involutis, transversim costatis ; costis k3-simplicibus, reclis, externé incrassalis, rotundatis, interné evanescen- tibus ; dorso convexo, subangulalo; aperturdä com- press; seplis lateribus, 3-lobalis. Dimensions. Diamètre, 280 mill.—Par rapport au diamè- tre: largeur du dernier tour, 2; recouvrement du der- nier tour, 2! ; épaisseur du dernier tour, ,; largeur de . 9 100 ? 25 ) 100° lombilic  73 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Coquille discoïdale, comprimée dans son ensemble, ornée, en travers, par tour, d'environ quarante-trois côtes droites, à peine sensibles au pourtour de l’ombilic, et se marquant davantage, à mesure qu’elles approchent du dos, où elles sont également espacées et arrondies. Dos saillant, arrondi, montrant néan- moins une tendance à former un léger angle. Spire composée de tours comprimés, plus larges au pourtour de l’ombilie coupé perpendiculairement. Bouche comprimée, un peu sagittée. Cloisons symétriques, découpées, de chaque côté, en deux lobes complets et deux demi-lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus large et moins long que le lobe latéral=supérieur, orné de cinq branches dont une terminale plus grande. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisé en deux parties un peu inégales, la plus grande externe. Lobe latéral supérieur terminé par trois branches ramifiées. Selle latérale beaucoup plus petite que le lobe latéral-supérieur. Lobe latéral- inférieur très-petit, terminé par trois branches. Il reste ensuite deux lobes auxiliaires formés d’une seule pointe. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe la pointe des deux lobes latéraux et passe au-dessous des autres. Observations. Cette espèce est très-variable suivant l’âge. Jeune, elle reste presque lisse, globuleuse, jusqu'au diamètre de dix-sept millimètres. Les côtes naissent alors et l’ensemble se déprime; les côtes deviennent de suite ce qu’elles doivent ètre, puis elles continuent et sont presque alternes jusqu’au diamètre de cent cinquante millimètres, où elle redevient lisse de nouveau jusqu’à l’âge le plus avancé. Elle est souvent dé- formée, et pourrait, dans ses déformations, faire supposer que son pourtour est caréné, ce qui n’est pas. Rapports et différences. Très-voisine de PA. viator, par ses côtes rayonnantes droites, d'autant plus marquées qu'elles TERRAINS JURASSIQUES. 479 sont exiérieures , cette espèce s’en distingue très-facilement par ses côtes bien plus arrondies et surtout par son ombilic trois fois plus large et coupé perpendiculairement en dedans. Localité. Elle caractérise les couches supérieures de l’étage kellovien. Elle a été recueillie, avec les Perna quadrata, aux Vaches-Noires, commune de Villers (Calvados) ; à Marolles (Sarthe), par M. Chauvin-Lalande et par moi; à Massigny (Vendée), par moi; au Grand-Montmirail (Vaucluse), par M. Renaux ; aux environs de Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier. Explication des figures. PI. 175, fig. 1. Coquille réduite, à l’instant où elle perd ses côtes. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche, Fig. 3. Un lobe grossi deux fois. Dessiné par moi. Fig. #. Jeune de grandeur naturelle, à l'instant où il perd ses côtes. Fig. 5. La même, vue du côté de Ja bouche. N° 206. AMMONITES SUTHERLANDIÆ, Murchison. PI. 176, pl. 177, fig. 1-4. Ammonites Sutherlandiæ, Murchison , Geol. Trans., 2€ sé- rie, vol. 2, part. 2, p. 323? A. Sutherlandiæ, Sowerby, 1818, V. 5, p. 121, pl. 563? A. omphaloides, Sowerby, 1819, Min. conch., 3, p. 73. pl. 2492, f. 5. A. omphaloides, Haan, 1825, Amm. et Gon., p. 126, n° 56. A. omphaloides, Morris, 1843, Brit. foss., p. 174. A. Sutherlandiæ, Morris, 4843, Brit. foss., p. 176? À. tesià discoideà, inflalà; anfractibus convexis (adulta), lævigatis (junior), éransversun costalis ; costis 20-ar- ‘ 480 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. cuatis, externé bi vel trifurcatis, in dorso continuis : dorso rotundato; aperturû depressâ, semilunari; septis lateribus 3-lobatis. Dimensions. Diamètre, 180 mill. — Par rapport au diamè- tre (adulte) : largeur du dernier tour, ##; recouvre- 290 ment du dernier tour, -; épaisseur du dernier tour, -#° : largeur de l’ombilic, :Z. Coquille très-variable suivant l’âge. Jeune, au diamètre de trente millimètres, elle est comprimée; ses tours sont comprimés avec le dos presque anguleux, comme le jeune de VA. Lamberti, avec lequel il est alors facile de le confondre, d’autant plus qu’il a des côtes bifurquées ou trifurquées sem— blables: mais à cet âge les tours s’épaississent presque subite- ment, et de comprimés qu'ils étaient, ils deviennent déprimés et fort larges. Alors la coquille est globuleuse, ornée, au pour- tour de l’ombilic, de vingt côtes environ qui se bifurquent et se trifurquent, pour passer sur le dos. Ces côtes disparaissent au diamètre de soixante millimètres, et la coquille , tout en conservant la forme renflée , reste lisse. Son dos est convexe, le pourtour de son ombilic un peu anguleux et coupé perpen- diculairement. Bouche transverse, très-déprimée, semi-lunaire, très-arquée. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté, en trois lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi large, mais plus court que le lobe latéral-supérieur, orné de chaque côté de trois branches dont l'inférieure est la plus grande. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur ,: divisé irrégulièrement en trois branches par deux lobes iné- gaux. Lobe latéral-supérieur, pourvu de trois branches termi- nales et d'une latérale au-dessus. Selle latérale plus petite que le lobe latéral-supérieur , divisée en deux feuilles presque éga- les. Lobe latéral-inférieur court et large : il n’y a plus en- suite qu'un petit lobe auxiliaire à trois pointes. La ligne du TERRAINS JURASSIQUES. 451 rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe Ja pointe des lobes latéraux. Observations. Non-seulement l’espèce varie suivant l'Age, comme je l’aidit à la description, mais encore suivant les in- dividus, qui sont plus ou moins renflés, et offrent sous ce rapport des différences énormes. J’ai sous les yeux cinquante échantillons de cette espèce. Localité. Elle caractérise, avec l’A. Lamberti, les couches supérieures de l'étage callovien; elle est très-commune à Vil- lers (Calvados), où je lai recueillie ; à Marolles (Sarthe), où M. Chauvin et moi l'avons rencontrée. Je l’ai encore retrou- vée à Chaumont (Haute-Marne). Tout en la rapportant, d’après les figures données par Sowerby, à l'A. Sutherlandiæ, il me reste encore quel- ques doutes sur leur identité , et ces doutes naissent du gise- ment très-disparate indiqué à la fois dans le las, le coralrag et le calcareous grit, par M. Morris, tandis que la zone géolo- gique de mes échantillons est bien positivement celle que j'ai indiquée. Je crois reconnaitre plus positivement l’espèce dans le jeune âge décrite et figurée sous le nom d'Omphaloides, mais elle ne serait pas du portlandien, comme l'indique Sowerby. Explication des figures. PI. 176, fig. 4. Coquille adulte réduite, vue de côté. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison dessinée, de grandeur naturelle, sur un échantillon très-renflé. PI. 177, fig. 1. Jeune individu comprimé. Fig. 2. Profil du mème. Fig. 3. Individu prenant la forme de Padulte, tout en ayant encore ses côtes. Fig. 4. Coupe transversale des tours pour montrer leur changement de forme comprimée où déprimée. [. AG ME PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 207. Ammonites LAMBErti, Sowerby. PI. 477, fig. 5-11, pl. 178. Ammonites Lamberti, Sowerby, 1819, Min. conch., t. 8, p.73, pl. 249, f. 1-8. A. Leachi, Sowerby, 1819, Min. conch., t, 3, p. 72, pl. 242, f. & (non Leachi, d'Orbigny, 1844). À. Leachi, Haan, 4825, Amm. et Goniat., p. 141, no 93. À. Lamberti, Haan, 1825, Amm. etGoniat., p. 192, n° 46. A. Lamberti, Phillips, 4829, Vork, p. 123, pl. 131. À. Lamberti, Zieten, 1830, Wurt,, p. 36; tab. XX VIT, fi, À. Lamberti, Hartmann, 1830, Wurt., p. 22. A. Lamberti, Rœmer, 1835 , p. 491, n° 20. À. Lamberti, Bronn, 1837, Leth. geog., tab. XXIE, f. 14, p. 438, n° 18. A. Lamberti, Morris, 1843, Brit. foss., p. 173 (non Lam- berti, Quenstedt, 1846). A. Leachi, Morris, 1843, Brit. foss. , p. 173. À, test discoidali, compressä; anfractibus subangulatis (adulta) lœvigalis, (jun.) éransversim inæqualiter costatis; coslis angustalis, exlerné flexuosis, bifurcatis interme- diisque, costis brevibus, 2 vel 3 externè minutis ; dorso (jun.) angulato, (adulta) rotundato ; aperturà subsagit- tatà; septis lateribus k-lobatis. Dimensions. Diamètre (adulte), 495 mill.— Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, #7 ; recouvre- 9) Cr"00 ? ment du dernier tour, res ; épaisseur du dernier tour, =; largeur de l'ombilic, £. (Jeune au diamètre de 60 mill.), largeur du dernier tour, 4% ; recouvrement du dernier FERRAINS JURASSIQUES, 83 tour, + ; épaisseur du dernier tour, -$ ; largeur de l’om- bilic, 2Z. Très-jeune, jusqu’au diamètre de quatre à six millimètres, cette espèce, déjà formée de quatre ou cinq tours de spire, est entièrement lisse ; la coquille a le dos rond, et les tours dé- primés. Tout en conservant le dos rond, elle prend des côtes d’abord peu marquées, assez régulièrement bifurquées , qu’elle conserve avec sa première forme jusqu’au ‘diamètre de neuf millimètres. À cet âge, les côtes s'infléchissent en avant sur le dos, et cette partie devient anguleuse. Avec le dos anguleux, les côtes restent simplement bifurquées jusqu’au diamètre variable de vingt à quarante millimètres, bien plus long-temps sur les individus renflés que sur ceux qui sont comprimés. La belle livrée de l'espèce commence ensuite. Le dos devient plus anguleux; les côtes, qui partent du pourtour de l’ombilie, sont presque droites jusqu’à la moitié externe, souvent simples, ou souvent bifurquées, elles s’infléchissent -en ayant et se continuent en passant sur le dos jusqu’à l’autre P côté. Au point où ces côtes s’infléchissent et se bifurquent, naissent, entre chacune de ces longues côtes, deux, trois, ou même quelquefois quatre côtes intermédiaires, courtes, qui passent également sur le dos. Alors le pourtour de lombilic est arrondi , et la bouche est comprimée, subsagittée. Bientôt, au diamètre variable de soixante-dix à quatre-vingts milli- mètres, toutes les côtes s’atténuent. Les longues côtes dispa- raissent les premières, les côtes latérales s’atténuent ct s’effa- cent ensuite; et au diamètre à peu près général de quatre- vingt-dix millimètres, la coquille prend la livrée de l’adulte, c'est-à-dire qu'elle devient tout-à-fait lisse. Son dos perd son angle, devient arrondi, le pourtour de lombilic est coupé presque perpendiculaïrement, mais les côtes restent un peu aplates. Cloïsons symétriques, découpées de chaque côté en 48 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, quatre lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus large, mais bien plus court que le lobe latéral-supérieur, ter- miné par trois branches eroissant des supérieures aux infé- rieures. Selle dorsale large dans les individus bombés, étroite chez les individus comprimés, divisée en trois feuilles inégales. Lobe latéral-supérieur terminé par trois grandes branches ramifiées, Selle latérale divisée en parties presque paires. Lobe latéral-inférieur un peu oblique formé de cinq branches inégales. La selle latérale est profondément divisée. Les deux lobes auxiliaires sont obliques, assez courts et peu divi- sés. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe la pointe de tous les autres lobes. Observations. Indépendamment des variations déterminées par l’âge, et que je viens de décrire, il existe dans cette es— pèce, parmi les individus bien complets, deux formes distinc— tes : l’une, plus commune, est toujours plus comprimée; l’au- tre est renflée, dès le jeune âge, et conserve ce caractère jusque chez les adultes. Je dois encore croire que ce caractère tient au sexe des animaux qui les ont formés. Pour caracté- riser cette espèce dans toutes ses phases d’accroissement, j'ai eu sous les yeux plus de deux cents échantillons. Rapports et différences. Cette espèce, souvent confondue avec |A. cordatus, s’en distingue bien nettement à tous les âges. Jeune, elle en diffère par ses côtes toujours dépour- vues de pointes latérales, bien moins flexueuses, et par le manque de ces dépressions de chaque côté du dos, qui forment une carène. Dans la belle livrée, ces caractères sont encore bien plus tranchés. Chez les adultes, la disparité est plus grande. Chez le Lamberti le dos devient rond et obtus, tan- dis que, chez le cordatus, le dos est aigu et tranchant. M. de Buch (Bulletin des naturalistes de Moscou, 1846, p. 247) a supposé que je ne connaissais pas l'A. Lamberti de TERRAINS JURASSIQUES, 485 Sowerby. Il en jugera autrement, je l'espère, par la description et les figures que j’en donne ici. Il y rapporte une espèce de Russie que j'ai peut-être à tort nommée Leachi, mais qui n’en est pas moins bien distincte du Lamberti, comme on peut le voir en lisant la description de l'espèce suivante. Dans l'ouvrage de M. Quenstedt, où la plupart des espèces sont méconnues, où toutes les règles adoptées en zoologie sont méprisées, l’auteur donne À.cordatus sous le faux nom de Lamberti. ne faudrait que des ouvrages de cette nature pour faire rétrograder d’un siècle la science zoologique, et en retarder gratuitement les progrès. C'est à tort que Sowerby et Morris indiquent cette espèce dans l'étage portlandien. D’après ce premier auteur, l'A. Leachi serait bien une variété du Lamberti. Localité. Elle est propre, avec la Perna quadrata, aux cou- ches supérieures de l'étage callovien. Elle est très-commune à Villers (Calvados), à Marolles (Sarthe) ; au Grand-Montmirail (Vaucluse), par M. Renaux ; à Mémont (Doubs), par M. Car- teron; à Vésaignes-sous-la-Fauche, près de Langres (Haute- Marne), par M. Rabeau. Explication des figures. PI]. 177, fig. 5. Age embryon- paire, vu de côté. Fig. 6. Le même, vue de face. Fig. ‘7. Jeune, d'un âge plus avancé. Fig. 8. Un autre, plus âgé encore. Fig. 0 Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 10. Livrée complète. Fig. 11. Le mème, vu de côté. PI. 178, fig. 1. Coquille adulte, réduite de moitié. Fig. 2. La même, vu du côté de la bouche. Fig. 3. Un lobe grossi deux fois. Dessiné par moi. De ma collection. 486 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, N° 208. AmmoniTEs ManriÆ, d'Orbigny. Pl 179: Ammonites Leachi, d'Orbigny, 1845, Russia and the Ural. Mont., 2, p. #38, pl. 85, f. 7-9 (non Leachi, Sowerby). Ammonites Lamberti, Buch, 1846, Bullet. des nat. de Moscou, n° 3, p. 242 (non Sowerby). À. testà compressä, discoideä; anfractibus compressiuscu- lis, laleribus convexis, costulalis; costis 18-26 in medio bifidis; dorso convexo, angulato; aperturâ cordifornti, anticè angulatà ; septis 5-lobalis. Dimensions. Diamètre, 60 mill. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour, #°; épaisseur du dernier tour, 5 ; recouvrement du dernier tour, -£; largeur de l’ombilic, ==. Coquille comprimée, anguleuse, marquée, au pourtour de l'ombilic, de dix-huit à vingt-six côtes transverses, aiguës, très-saillantes, qui, vers la moitié de la longueur, se bifur- quent d’une manière irrégulière pour passer sur le dos. Chez les adultes les côtes ne se bifurquent pas ; il naît, entre chaque grande côte, une côte courte aussi élevée, Les côtes s’infléchis- sent en avant pour passer sur le dos. Spire formée de tours plus ou moins comprimés , ayant leur plus grand diamètre assez près de lombilie, et s’atténuant de là vers le dos. Dans Pombilic les sutures sont profondes et les tours séparés. Dos anguleux sans être caréné. Bouche plus ou moins comprimée , cordi- forme, échancrée, par le retour de Ia spire. Cloisons (décrites sur un échantillon de Russie) symétriques, découpées de chaque côté, en cinq lobes et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal le double plus large et aussi long que le lobe latéral-supérieur, pourvu de quatre pointes, la plus grande en bas, Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, TERRAINS JURASSIQUES, 487 festonnée irrégulièrement à son sommeten quatre parties. Lobe Jatéral-supérieur, muni.de deux branches à deux pointes de chaque côté, indépendamment de la branche terminale, Selle latérale aussi large que le lobe Jatéral-supérieur, terminé par trois festons. Lobe latéral-inférieur, la moitié plus petit que le supérieur et de même forme. Les deux derniers sont très-petits, ainsi que les selles. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, touche, sans la cou- per, la pointe du lobe latéral-supérieur et passe au-dessous des autres. Observations. En Russie, je ne la connais que jeune, au plus grand diamètre de vingt-neuf millimètres; elle est alors comme je lai décrite. En France, elle est souvent plus renflée, mais conserve les même caractères de côtes, jusqu’au diamètre de soixante millimètres. Rapports et différences. Cette espèce se rapproche, par ses côtes et par son dos anguleux, de |A. Lamberti, avec laquelle elle peut être facilement confondue dans le jeune âge; mais alors même elle s’en distingue par son dos moins caréné, par ses côtes plus larges et par deux lobes de plus au même dia- mètre de quinze millimètres, au moins pour les échantillons de Russie. À tous les âges, elle s’en distingue encore par sa ligne du rayon central qui touche à peine l'extrémité du lobe latéral-supérieur, tandis qu’elle coupe une grande partie de celui-ci chezl A. Lamberti. L’accroissement amène, du reste, chez ces deux espèces, des différences énormes. Chez l'A. Ma- riæ, les côtes restent les mêmes quant aux bifureations jusqu’à l'âge adulte; et le dos est toujours anguleux. Chez A. Lam- berti, au diamètre de trente à quarante millimètres, on re- marque déjà que chaque côte du pourtour de l’ombilic s’é- loigne et correspond à trois ou quatre côtes extérieures ; au diamètre de quatre-vingts millimètres, 1l devient lisse, et son N\ 455 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. dos est presque rond. Elle se distingue de VA. cordatus par le manque de dépressions latérales à la ligne médiane du dos. Histoire. Malgré la description comparative et critique de cette Ammonite avec l’A. Lamberti que je viens de reproduire, M. de Buch (Bullet. des nat. de Moscou, 1846, p. 242) a cru que cette espèce était l’A. Lamberti. Je suis fâché de ne pou- voir, en cette circonstance, comme en tant d’autres, par— tager l'avis de M. de Buch. Dès que je le comparais avec l'A. Lamberti, c’est que je connaissais cette dernière, et M. de Buch aurait dû supposer qu'une espèce aussi commune en France ne pouvait manquer d’être dans mes collections. Après un nouvel examen très-consciencieux, je persiste à croire, ct j'espère que les figures et les descriptions le prouveront, que J’'Ammonite que j'avais appelée Leachi est bien distincte de l'A. Lamberti. Seulement, comme je reconnais que le nom est mal appliqué, puisque l’A. Leachi, d’après les descrip- tions ct les figures données par Sowerby, est une variété de VA. Lamberti, je désigne aujourd'hui l’espèce sous le nom de Mariæ. Localité. En France, elle caractérise l'étage callovien su- périeur des Vaches-Noires (Calvados) et de Marolles (Sarthe). En Russie, elle a été recueillie sur les bords de la rivière Unja, affluent de l’Oka, gouvernement de Tamboy; à Tatarova, près de Moscou. Explication des figures. PI. 479, fig. 4. Coquille jeune, vue de côté. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Individu plus âgé. Fig. 4. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 5. Grand individu, vu de côté. Fig. 6. Le mème, vu du côté de la bouche. Fig. 7 et 8. Varicté de Russie, de grandeur naturelle. TERRAINS JURASSIQUES. 489 Fig. 8. La même, vue du côté dela bouche. Fig. 9. Lobe de la même, grossi quatre fois. N° 209. Awmonrres Tarricus, Pusch. PI. 180. Ammonites tatricus, Pusch, 1837, Polens paleontologie, p. 158, pl. 13, f. 11. Ammonites Demidofii, Rousseau, 1841, Voy. de M, Demi- dof, pl. f. 4. Ammonites ponticuli, Rousseau, 1841, Voy. de M. Demi- dof,pl. fig. 3. Ammoniles Huotiana, Rousseau, 1841, Voy. de M. Demi- dof, pl. fig. 6 Ammonites tatricus, d'Orbigny, 1845, Voy. en Crimée , de M. Hommaire, t. 3, p. 422, pl. 1, f. 6. À. testà discoideä, compressä, transversim strialà (nucleo 6- sulcatà ; Sulcis rectis); umbilico angustato ; anfractibus convexiusculis ; aperlturû compressä, anticè rotundatà : septis lateribus 9-lobatis. Dimensions. Diamètre, 390 mill. — Par rapport au dia- mètre : de du dernier tour, 2%; recouvrement du dernier tour, 7; épaisseur du dernier tour, 2 ; lar- geur de lPombilic, +. Coquille comprimée, non carénée , ornée en travers de stries fines rayonnantes , et dans le moule, lorsque le test est enlevé, de quatre à sept sillons droits ou légèrement arqués. Spire composée de tours embrassans, pourvus d’un large ombilic. Dos rond , convexe. Bouche onde en ayant, très échancrée en arrière. Cloisons symétriques , découpées de chaque côté en neuf lobes , formés de parties impaires , et de selles paires et impaires. Lobe dorsal plus court de moitié et aussi large I. 47 490 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. que le lobe latéral-supérieur, orné, de chaque côté, de trois branches. Selle dorsale plus étroite que le lobe latéral-supé- rieur, divisée en trois feuilles de chaque côté, dont les deux supérieures les plus larges. Lobe latéral-supérieur, orné en dehors de deux et en dedans de trois branches, indépendam- ment de la branche terminale. Selle latérale plus grande et plus haute que la selle dorsale, terminée par trois grandes feuilles spatuliformes, indépendamment de deux autres de chaque côté. Lobe latéral-inférieur analogue de forme , mais d’un tiers plus petit que le lobe latéral-supérieur. Tous les autres lobes diminuent de laille, mais sont peu différents des premiers, quant à leur forme. Les deux selles suivantes sont di- visées en parties paires comme Ja selle dorsale, et les suivantes sont au contraire formées de parties impaires. La ligne du rayon central en partant de la pointe du lobe dorsal coupe l'extrémité des premiers et passe au-dessus du dernier Jobe auxiliaire. Observations. Cette espèce sans sillons lorsqu'elle est pour- vue de son test, en montre dans le moule, suivant l’âge, de quatre à sept, ceux-ci plus ou moins arqués, et sans inter- ruption. Rapports et différences. Très-voisine par ses lobes, sa forme et ses sillons, de l’A. Calypso, celle-ci s’en distingue par ses stries rayonnantes, par le manque de sillons sur le test, eeux- ci étant marqués seulement dans le moule interne. Elle se distingue de lAm. Zignodianus, par le manque de sillon, dans le test, et par ce sillon non coudé au milieu de ses côtés. Localité. Étage callovien etoxfordien. Elle a été trouvé dans le premier, à Pas-de-Jeux, près de Thouars (Deux-Sèvres), à Villers (Calvados), à Aspres-les-Vignes (Hautes-Alpes), par M. Rouy; à Beaumont, à Chandon, aux Blaches, à la Jabi, près de Castellane, à Cheïron, commune de Bouyon, à la Clappe (Basses-Alpes), par MM. Honorat, Astier, Coquand TERRAINS JURASSIQUES. A91 et Mouton; au Grand-Montmirail, à Gigondas, à Souiras (Vaucluse), par MM. Renaux et Raspail. Elle a été recueillie dans l’étage oxfordien , à Saint-Maixant (Deux-Sèvres), par M. Garan ; aux Voiron, dans les Alpes de Genève, par M. Fa- bre; à Neuvis (Ardennes), par moi, à Kobsel, sur la côte méri- dionale de la Crimée, par M. Hommaire de Hel] ; dans le cal- Caire jurassique de Padoue, par M. de Zigno ; au Vallon-Saint.- André, près de Nice (Piémont), par M. Sismonda. Explication des figures. PI, 480, fig. 1. Moule interne , pourvu a d’une partie de son test, pour montrer qu’il cache les sillons.— Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. — Fig. 3. Une cloison, de grandeur naturelle , calquée sur Ja nature. — Fig. 4. Une partie de test grossi. — Fig. 5. Profil du même. N° 210, Ammonrres BABEANUS, d'Orb. 1847. PI. 181. A. test& discoideä , compressû ; transversim lateribus 14- costatà ; costis bimucronatis, anfractibus subrotundatis, dorso convexo: aperturû depressä ; septis lateribus bi- lobatis. Dimentions. 140 mill. par rapport au diamètre; largeur du dernier tour, +; recouvrement du dernier tour, +; épaisseur du dernier tour, ; largeur de l’ombilic, =. Coquille discoïdale, peu comprimée, non carénée, ornte en travers, par tour de 12 à 46 côtes latérales, non saillantes au pourtour de l’ombilic, qui forment de suite une saillie mucronée, s’abaissent et forment de nouveau une seconde saillie mucronée, puis s’effacent sur les côtés du dos, qui est arrondi et convexe. Sjpire composée de tours déprimés, plus épais que larges ; bouche déprimée. Cloisons symétriques, 492 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. découpées, de chaque côté, en deux lobes très-inéganx for- més de parties impaires. Lobe dorsal , plus long et plus large que le lobe latéral-supérieur, formé de trois branches dont l'inférieure est la plus longue. Selle dorsale trois fois aussi large que le lobe dorsal , divisée en deux parties inégales , la plus large au dehors, par un lobe accessoire droit et oblique. Lobe latéral-supérieur, oblique, étroit, pourvu de trois branches latérales de chaque côté, indépendamment de la branche terminale. La selle latérale est presque le tiers de la selle dorsale , et le lobe latéral inférieur est très-petit, la moitié de l’autre, à peu près. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, passe au-dessous de tous les autres. Observations. Cette espèce, dans le jeune âge, c’est-à-dire au diamètre de 7 millimètres , a déjà ses pointes ; seulement les pointes externes sont bien plus grandes que les autres ; ré— duites seulement à une partie comme pincée, on voit sur son dos , toujours arrondi, des indices de côtes transversales. Ses tubercules intérieurs se marquent ensuite autant que les autres, et la coquille reste ainsi ornée, jusqu’au diamètre variable de 160 à 150 millimètres. Alors les tubercules externes disparais- sent, et la coquille n’a plus que les tubercules internes qu’elle conserve plus longtemps. Rapports et différences. Cette espèce a toujours été con- fondue avec l’A. perarmatus, dont elle se distingue bien nette- ment à tous les âges par ses tours plus larges, déprimés, par son dos rond très-convexe, par son lobe dorsal bien plus long, et par sa selle dorsale plus large. Localité. Elle se trouve à la partie supérieure de l'étage callovien et dans les parties inférieures de l’étage oxfordien. Elle a été recueillie dans l'étage callovien, à Villers (Calvados), à Pas-de-Jeux (Deux-Sèvres), par moi; à Clairon, aux TERRAINS JURASSIQUES, 493 environs de Salins, par M. Marcou ; à Sous-la-Fauche, près de Langres (Haute-Marne), par M. Babeau; dans l'étage oxfor- dien, à Wagnon (Ardennes), par moi; à Viéville (Haute- Marne), par M. Royer; à Pacy (Yonne}, par M. Camille d'Ormoy. Explication des figures. PI. 181, fig. 4. Coquille réduite. Individu perdant ses pointes externes.— Fig. 2. La mème, vue du côté de la bouche. — Fig. 3. Jeune individu, de grandeur naturelle.—Fig. 4. Le mème, du côté de la bouche.— Fig. 5. Lobe, de grandeur naturelle, calqué sur la nature. De ma collection. N° 211. AmmMoniTEs ZrGNoprANUS, d'Orb. PI. 182. A. testà compressä, lævigatà, externe transversim strialà, 5-sulcatà , sulcis lateribus flexuosis angulosis; umbilico angustato; anfractibus convexiusculis ; apertur4 com- pressà , anticè obtusà ; septis lateribus 7-lobatis. Dimensions. Diamètre 95 mill. — Par rapport au diamètre : sS 1 largeur du dernier tour, 5 ; épaisseur du dernier tour, +; recouvrement du dernier tour, =; largeur de 100 ) l'ombilie , Coquille comprimée dans son ensemble, non carénée, lisse , striée seulement sur le tiers externe des tours, ornée de cinq silons qui naissent au pourtour de l’ombilic, s’inclinenten avant jusqu’à plus de la moitié de la longeur des tours, s’élargis- sent, forment un coude très prononcé souvent projeté en avant , et reviennent en arrière, en formant un arc jusqu'au dos, où ils ont un bourrelet en avant. Spire formée de tours embrassans, laissant un étroit ombilic au centre. Dos rond, bouche fortement comprimée, — Cloisons symétriques décou- 494 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. pées de chaque côté, en sept lobes formés de parties impai- res et de selles foliacées formés de parties paires, au moins pour les quatre premières. Lobe dorsal infiniment plus court et plus étroit que le lobe latéral inférieur, pourvu de deux bran- ches. Selle dorsale un peu moins large que le lobe latéral- supérieur, terminée par deux larges feuilles. Lobe latéral-su- périeur élargi et fortement ramifié à son extrémité. Les trois selles qui suivent sont terminées par une double feuille ovale. Les autres lobes sont de plus en plus petits. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal , coupe tous les autres , et passe mème au-dessus des dernières selles. Rapports et différences. Voisine par sa forme de l’A. tatricus, l'espèce qui nous occupe s’en distingue très nettement par les bourrelets qui accompagnent toujours les sillons sur le dos, et tiennent aussi bien à la coquille qu'au moule, par ses sillons coudés et même formant une saillie en avant au mi- lieu de leur longueur, enfin par des lobes bien différents. Localité. Elle est propre à l’étage callovien du bassin mé- diterranéen. Elle a été recueillie à Gigondas (Vaucluse) par MM. Renaux et Raspail ; à Drays, près de Bignes, à la Clappe (Basses-Alpes), par MM. Honorat et Astier ; dans le calcaire rouge du Vicentin par M. de Zigno. Explication des figures. PI. 182, fig. 1. Individu de grandeur naturelle. — Fig. 2. Le même, vu de côté. — Fig. 3. Jeune individu. — Fig. 4. Le même, vu de côté. — Fig. 5. Lobe un peu grossi, dessiné par moi. De ma collec- tion. N° 919. Awwonrres Apezæ, d'Orbigny. 1844. PI. 185: À. lesià discoide4, convexà ; anfractibus rotundatis, trans- TERRAINS JURASSIQUES. 495 versim D-sulcalis, acutè coslatis; coslis inæqualibus, subrectis ; dorso rotundato; aperturà circulari ; septis? Dimensions. Diamètre , 70 mill. Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, -#; épaisseur du dernier tour, +3; recouvrement du dernier tour, -2; largeur de 38 Pombilic, 25 xoO 1’ Coquille discoïdale, renflée, non carénée. Spire formée de tours très convexes , ronds, non échancrés par le retour de la spire , ornés, en travers, de quatre à cinq sillons légè- rement excavés , bordés de côtes plus grosses que les côtes simples , aiguës, également espacées, qui couvrent leurs in- tervalles. Dos très convexe. Bouche arrondie, circulaire. Cloi- sons ? Rapports et différences. Cette espèce appartient au groupe des FimBrraTI, mais se distingue de toutes les autres espèces par ses côtes simples transverses, aiguës, non croisées avec des côtes longitudinales, ainsi que par les sillons transverses dont elle est ornée. Localité. Elle est propre à l'étage callovien. Elle a été re- cueillie aux Blaches, près de Castellane (Basses-Alpes) ; à Noyaret, près de Grenoble, par M. Gras; au Grand-Mont- mirail (Vaucluse), par M. Renaux. M. Hommaine de Hell, Va également rencontrée à Kobsel, près de Sondagh, dans les calcaires noirâtres compactes du terrain jurassique de la côte méridionale de la Crimée. Explication des figures. PI. 183, fig. 1. Coquille de grandeur naturelle vue de côté. — Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. — Fig. 3. Jeune , de grandeur natu- relle. — Fig. 4. Le même , vu du côté de la bouche. De ma collection. Dan 496 PALÉONTOLOGIE FRANCAIS. N° 213. AMMONITES TRiPARTITUS, Raspail, 1834. PI. 197, fig. 1-4. Ammonites tripartitus (pars), Raspail, 1831, Lycé. — Ann. des se. d’obs., 4829 , pl. 11, f. 5, pl. 12, f. 7 (non tripartitus, Rasp., pl. 2, f. 21 et2%), non tripartitus, Raspail, 1842, p. 36. A. quadrisulcatus , d'Orb., 1841, Paléont. franç., ter. crét., E, p. 151, n° 60, pl. 49, f. 1-3. Am. Eugenii-tripartitus, Raspail, 1842, Hist. des Am., pl. 11, f. 5. À. testà orbiculari, compressä , latè umbilicatà , lævigatà, transversim tri- vel quadrisulcatâ : sulcis impressis, flexuosis; anfractibus cylindricis ; aperturà circulari ; integrà ; septis lateraliter bilobatis. Dimensions. Diamètre, 75 mill. — Par rapport au diamé- tre : largeur du dernier tour, 5: épaisseur du der- 100 ) nier tour, 2 ; recouvrement du dernier tour, geur de l’ombilic, + 9 100° © CL) : lar— 100 Coquille suborbiculaire , comprimée dans son ensemble, arrondie à son pourtour, très lisse, ornée en travers, par tour, de trois, rarement de quatre sillons profonds ou d’é- tranglements un peu obliques et sinueux, projetés en avant. Spire tout à fait à découvert, composée de cinq à six tours cylindriques , étroits, seulement en contact sans se recouvrir en aucune partie. Bouche presque circulaire, entière, n'étant pas échancrée par le retour de la spire. Cloisons profondé- ment digitées , divisées en deux lobes de chaque côté ; lobe dorsal , plus long et beaucoup moins large que le lobe laté- ral-supérieur, à digitations très aiguës. Selle dorsale large- TERRAINS JURASSIQUES. Â97 ment bilobée, peu divisée , aussi large que le lobe latéral : lobe latéral-supérieur élargi en arrière, où il est divisé en deux rameaux presque égaux ; selle latérale peu différente de la selle dorsale , seulement un peu plus petite ; lobe laté— ral-inférieur bilobé , peu large, régulier, plus court que le lobe latéral-supérieur. Il n’y a plus ensuite d’apparent que la moitié de la selle auxiliaire. Les cloisons ne s’enchevétrent pas, sont tout à fait séparées les unes des autres, et forment d’élégants dessins sur les tours de spire. Sur la partie supé- rieure d’une cloison, on distingue six lobes, le lobe dorsal, les lobes latéraux-supérieurs , les lobes latéraux-inférieurs , et le lobe ventral. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, passe au-dessous de tous les autres. Rapports et différences. Cette espèce présente aux cloisons la même distribution de lobes que les À. ophiurus et Hono- ratianus ; et, sous ce rapport, appartient en tout à la mème division ; mais elle diffère de la première par ses trois sillons constants et flexueux, au lieu de sept à huit, et de la seconde encore par ses sillons moins nombreux, par ses tours cylin- driques et par ses cloisons à lobes plus également digités. Elle se distingue de l'A. strangulalus, par ses lobes tout différents. De fausses indications nous l'avaient fait citer à tort comme appartenant à l'étage néocomien. Localité. Elle est propre à l'étage callovien, et a été re- cucillie à la Palud, aux Blaches, près de Castellane, à Chau- don (Basses-Alpes), par MM. Honorat, Astier, et par moi; aux environs d'Aix (Bouches-du-Rhône), par M. Co- quand. Explication des figures. Pi. 497, fig. 1. Coquille de grandeur naturelle, vue de côté.—Fig. 2. La même, du côté I 18 498 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. de la bouche. — Fig. 3. Cloisons grossies dessinées par moi. De ma collection. Espèces de l'étage oxfordien. N° 921%. AMMONITES PERARMATUS, SOW. PI.18% et 185, 1-3. Ammonites perarmatus, Sow., 1822 , Min. conch. 4, p. 72, pl. 352 (non Young). À. biarmatus, Zieten, 4830, Wurt, pl. 1, f 6. A. Roemer, 4836, Nordd. aol., p. 204, n° 46. À. perarmalus, Rocmer, 1836 , Nordd. ool., p. 204, n° 47. A. perarmatus , de Buch. Ammonites, pl. 5, f. 8. A. Bakeriæ , Quinstedt , 1847 , Petrif., p. 192, pl. 16, f. 8,9 (non fig. 7). A. perarmatus , Quinstedt, 1847, Petrif., p. 193, pl. 16, f. 12 (non fig. 7 ). À. testà discoideä, compressâ; anfractibus quadratis, transversim lateribus 17-costatis, costis bimucronatis : dorso complanalo , aperturâ auadratâ, compressà ; septis 3-lobalis. Dimensions. Diamètre, 230 mill. — Par rapport au dia— mètre : largeur du dernier tour, = ; épaisseur du dernier tour, 2%; recouvrement du dernier tour, +; largeur de Pombilic <=. Coquille comprimée dans son ensemble. Spire formée de tours assez larges, carrés, souvent plus larges qu’épais, ornés de 16 à 18 côtes transverses, qui partent du pourtour de l'ombilic, forment de suite une pointe saillante, s’abaissent our disparaitre presque entièrement jusqu’auprès du dos, où P J P ) TERRAINS JURASSIQUES, 199 elles se terminent encore par une pointe plus longue que l’au- tre. Dos presque plan, néanmoins un peu convexe , sans indice de côtes. Bouche carrée , plus haute que large. Cloi- sons symétriques , découpées de chaque côté, en trois lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi large, moins long que le lobe latéral-supérieur, orné de deux grandes branches dont l’inférieure est la plus grande. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux ramifications à peu près égales. Lobe latéral-supérieur large, orné, de chaque côté, de trois branches. Selle latérale assez large ; le lobe latéral-inférieur moitié de lPautre; le troi- sième caché par le retour de la spire. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe l'ex- trémité du lobe latéral-supérieur, passe au-dessous du lobe Jatéral-inférieur, et coupe le troisième lobe. Observations. Cette espèce est une des moins variables dans son accroissement ; à lous les âges elle a des pointes et jamais de côtes sur les côtés. Son aspect est le même jus- qu’au plus grand âge qui nous soit connu. Rapports et différences. Voisine, à la fois, des 4. athleta et Babeanus, elle se distingue nettement de la pre- iicre , par ses tours plus larges, par son manque de côtes sur le dos, par un lobe de moins de chaque côté, par son lobe dorsal pourvu de deux au lieu de quatre branches, par la selle dorsale moins large, et enfin par le manque, dans le jeune âge, de côtes bifurquées. Elle se distingue de l'A. Ba- beanus par des tours moins larges, moins épais, par son dos non arrondi, par son lobe dorsal plus court, et enfin parce que, dans l’âge adulte, elle ne perd pas ses pointes externes. Parfaitement caractérisée, nous ne concevons pas com— ment M. Quinstedt a pu la confondre avec l'A. Fakeriæ , qui DUO PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. n'a jamais de pointes latérales, et y réunir plusieurs autres espèces distinctes. Localité. Cette espèce est tout à fait caractéristique de l'étage oxfordien. Elle a été recueillie à Villers, à Trouville (Calvados) , à Neuvisi (Ardennes) , à Mallezay, à l’fle-Delle (Vendée), par moi ; à Niort, à Saint-Maixant (Deux-Sèvres), par MM. Garant et Baugier; près de Salins (Jura), par MM. Chassy et Marcou; à Changey, à Is-sur-Ville (Côte- d'Or), près de Nantua (Ain), par MM. Cabannet et Bernard ; à Laudebergue, à Etivay (Yonne), par M. Baudouin ; à Crué, à Bussières (Vosges) , par M. Moreau ; aux environs de Gi- gondas (Vaucluse), par MM. Raspail et Renaux; à Rians (Bouches-du-Rhône), par M. Coquand. Explication des figures. PI. 18%, fig. 4. Coquille réduite de moitié. —Fig. 2. La même du côté de la bouche. — Fig. 3. Cloison de grandeur naturelle, dessmée par moi. — PI. 185, fig. 1. Jeune de grandeur naturelle. — Fig. 2. Un individu un peu plus âgé. — Fig. 3. Le même, vu du côté de la bouche. De ma collection. N° 215. AMMONITES ARDUENNENSIS, d'Orbigny, 14847. PI. 185, fig. 4-7. A. testà discoideà, compressà ; anfractibus subquadratis, transversim lateribus k0-costatis ; costis internè bifurcatis, externè incrassatis, dorso convexo , rotundato ; aperturà compressà , oblongo-quadratà. Dimensions. — Diamètre, 120 mill. — Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, 5; épaisseur du dernier tour, -£ ; recouvrement du dernier tour, +; ; largeur de l’ombilic, #7. Coquille comprimée dans son ensemble. Spire formée de TERRAINS JURASSIQUES. 901 tours larges, comprimés sur les côtés, orné au pourtour de lombilic, d'environ quarante côtes, qui, alternativement, ou de trois en trois, se bifurquent immédiatement, s’arquent en avant , s’épaississent, etdeviennent , sur le dos, rondes et sail- Jantes, alors au nombre de soixante-et-une. Dos arrondi, convexe. Bouche comprimée, obtuse en avant, presque carrée. Les lobes, que nous n'avons pas pu distinguer avec assez de netteté pour les dessiner, ont des formes analogues aux lobes de VA. perarmatus. Rapports et différences. Il existe quatre espèces dont il est presque impossible de distinguer les jeunes entre eux : Les 4. athlela, arduennensis, Constantii, et Eugenii, qui pourtant, dans l’âge adulte, diffèrent, ainsi que nos figuresle démontrent, de la manière la plus complète. En effet, la première a une pointe de chaque côté du dos, comme l'A. perarmatus ; la seconde forme des côtes épaissies et arrondies en dehors, sans pointes; la troisième a des indices de pointes latérales et les côtes passent sur le dos. La quatrième a deux pointes de chaque côté du dos. Il faudra done, si l’on veut ne pas se tromper dans les déterminations, s’attacher aux adultes et ne baser aucune détermination sur les jeunes. Localité. Cette espèce caractérise parfaitement l'étage oxfordien. Nous l’avons recueillie à Villers, à Trouville (Cal- vados), à Neuvisi (Ardennes), à Ecomoy (Sarthe). Elle se ren- contre encore à Is-sur-Tille (Côte-d'Or), près de Besançon : (Doubs), de Salins (Jura); à Aix (Bouches-du-Rhône), par M. Coquand; à Niort, par M. Baugier; près de Crué (Meuse), par M. Moreau ; à Etivay (Yonne), par M. Rathier ; à Soumeyras (Vaucluse), par M. Renaux. Explication des figures. — PI. 185, fig. &. Coquille de grandeur naturelle, avec sa bouche. — Fig. 5. La mème, vue du côté de Ja bouche (les côtes ne sont pas assez grosses 5o2 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. sur le dos). — Fig. 6. Feune. — Fig. 7. Le même, du côté de la bouche. De ma collection. N° 216. AmMonites CONSTANT, d'Orbigny, 1847. PI. 186. À. testà discoide4, compressä, anfractibus compressis, transversim 35-costatis; costis simplicibus, vel bifur- calis, externê tuberculatis; dorso truncato , complanatos aperlturé oblongo-quadratà, compressà , exlernè obtusè- truncatà. AIRE Diamètre, 480 mill. — Par rapport au diamé- 13 100 ; REBeuE du dernier tour, chosen du dernier re 2; recouvrement du dernier tour largeur de ) 100 ; l'ombilic, =. Coquille comprimée dans son ensemble. Spire formée de {ours larges et comprimés, aplatie sur les côtés, ornée, au pourtour de lPombilie, d'environ trente-cmq côtes qui sont d’abord élevées, les unes simples, quelques autres bifurquées, toutes droites, s'étendant jusqu'aux côtés du dos où elles for- ment un hole assez saillant et se continuent en s’effaçant sur le dos qui est plan et comme tronqué. Bouche oblongue, comprimée, très obtuse sur le dos. Cloisons symétriques, dé- coupées de chaque côté, en deux lobes formés de parties paires. Lobe dorsal plus large , mais un peu moins long que le lobe latéral-supérieur, orné de trois branches; selle dorsale très grande , le double du lobe latéral-supérieur, divisé en deux parties Inégales. Lobe latéral-supérieur, très étroit et très long, orné de deux branches de chaque côté. Selle latérale-grande, divisée en deux parties très mégales, la plus grande en dehors. Lobe latéral-inférieur très petit et très oblique, allongé. La ligne du rayon central , en partant de Ja pointe du lobe dorsal, TERRAÎNS JURASSIQUES. 503 coupe l'extrémité du lobe latéral-supérieur et passe bien au- dessous des autres. Rapports et différences. Jeune, elle ressemble aux À. athleta, arduennensis et Eugenii; adulte, elle diffère de la première par ses nombreuses côtes bifurquées , et seulement mucronées extérieurement ; de la seconde par ses pointes; de la troisième par une pointe au lieu de deux, et enfin de l’A. perar- malus, par ses côtes bifurquées et non mucronées en dedans. Localité, Elle est spéciale à l'étage oxfordien, et a été re- cucillie à Neuvisi (Ardennes), par M. Constant et par mot; à Etivay (Yonne), par MM. Rathier et Bayer ; à Villers (Cal- vados), par moi ; à Gigondas (Vaucluse), par M. Renaux. Explication des figures. PI. 186, fig. {. Jeune, de gran- deur naturelle. — Fig. 2. Le même. — Fig. 3. Coquille ré- duite de moitié. — Fig. #. Le même, vu du côté de la bouche. — Fig. 5. Un lobe de grandeur naturelle , dessiné par moi. De ma collection. N° 217. AmmMonires EUGENIt, Raspail. PI. 187. Ammonites Eugenii, Raspal , Ammonites, pl. 1. À. testà discoideà , compressà ; anfractibus quadratis , com- pressis, transversun 24 costatis; coslis internè submucro- nalis, externè bimucronalis; dorso anguloso-bituber- culalo; aperturà oblongd. Dimensions. Diamètre, 90 mill. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour, :,; épaisseur du der- nier tour, > ; recouvrement du dernier tour, ;:; lar- : geur de l'ombilic, ;: Coquille comprimée dans son ensemble. Spire formée de 00/4 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. tours larges, comprimés, ornés d'environ vingt-quatre côtes transverses, bifurquées dans la jeunesse, et alors sans tuber- cules, plus tard simples, pourvues d’un léger tubercule au pourtour de l’ombilic , et de deux de chaque côté latéralement au dos. Dos presque canaliculé au milieu, convexe et pourvu de deux tubercules de chaque côté. Bouche oblongue , com- primée , anguleuse extérieurement. Cloisons appartenant à la même série de formes que l'A. perarmalus , mais non assez distinctes pour être dessinées. Rapports et différences. Comme nous l'avons dit aux espèces précédentes , le jeune de celle-ci ressemble aux jeunes des À. athleta, arduennensis et Constantii; mais les adultes se distinguent de tous par deux tubercules, au lieu d’un, de chaque côté du dos. Localité. C'est encore une espèce caractéristique de l'étage oxfordien. Elle a été recucillie à Trouville, à Villers (Calvados); à Ecomoy (Sarthe), par moi; à Gigondas (Vaucluse), par M. Raspail ; à Crué (Meuse), par M. Moreau. Explication des figures. PI. 187, fig. 1. Jeune, de gran- deur naturelle.—Fig. 2. Le même, du côté de la bouche. — Fig. 5. Individu, plus âgé.— Fig. 4. Individu adulte, de grandeur naturelle. — Fig. 5. Le même, vu du côté de la bouche. De ma collection. N° 218. Ammonires Enwanrpsranus, d'Orbigny, 1847. PI. 188. À. lestà discoideä, compressä ; anfractibus depressis , laiis, transversim 22-costalis ; simplicibus, externé mucronalis ; dorso convexo, aperlura transversà , subquadratà ; septis lateribus bilobatis. Dimensions. Diamètre, 420 mill. — Par rapport au diamé- TERRAINS SURASSIQUES, 505 ire : largeur du dernier tour, 22; épaisseur du dernier PAANOION) 11 tour, À; recouvrement du dernier tour : largeur de ) 100) ) 100 ) l'ombilic, <<. Coquille comprimée dans son ensemble. Spire formée de tours larges, déprimés, ornés d'environ vingt-deux côtes simples, qui partent du pourtour de l’ombilic, sont faibles jusqu’au côté externe où chacune forme une pointe compri- mée dans le jeune âge, aigue chez les adultes. Dos convexe, large. Bouche transverse, un peu carrée. Cloisons symé- triques, découpées de chaque côté en deux lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal bien plus long et plus large que le lobe latéral-supérieur, orné de trois branches de chaque côté. Selle dorsale énorme de largeur, divisée en deux parties pres- que égales ; lobe latéral-supérieur étroit et long, muni de deux branches de chaque côté. Selle latérale large , ne laissant plus paraitre que la moitié du lobe latéral-inférieur. La ligne du rayon central , en partant de l’extrémité du lobe dorsal , passe au-dessous de tous les autres. Rapports et différences. De la même section que l'A. perar- matus, cette espèce s’en distingue par des pointes seulement en dehors, par les tours déprimés, et par les détails de ses cloisons. Localité. Je lai recueillie à L'île d’Elle (Vendée) dans les couches argileuses de l’étage oxfordien ; elle y est rare. Explication des figures. PI. 188, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle, vue de côté. — Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. — Fig. 3. Un lobe, de grandeur naturelle. Dessiné par moi. De ma collection. dei Li 49 506 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 219. AMMONITES TORTISULCATUS, d'Orbigny, 1840. PI. 189. Ammonites tortisulcatus, d’Orbigny, 4840.Paleont. franc., terr. crétacés, t. 1, p. 164, n° 66. (Par erreur.) Ammonites tortisulcatus , d'Orbigny, 1844. Hommaire , Voy. dans les steppes, etc., 3, p. 427, pl. 51, fig. 4-6. A. testà discoideâ, compressà , lævigatä ; transversim k-vel 6-sulcatà ; sulcis obliquè contortis ; anfractibus subqua- dratis, convexis; aperturà oblongä, subquadraià ; septis lateribus a-lobatis. * Dimensions. Diamètre, 62 mill. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour, {7 ; recouvrement du der- nier us Fee largeur de l’ombilic, , 3 ; largeur de l’ombilic ra ; épaisseur du ] ce Coquille comprimée dans son ensemble, non carénée, lisse ; marquée par tour de quatre à six sillons , qui partent du pour- tour de l’ombilic, s'inclinent fortement en avantjusqu’autiers externe où ils forment un coude en arrière, et se dirigent ensuite en avant, où ils disparaissent sur les côtés du dos et sont remplacés alors par une forte côte ou bourelet. Spire composée de tours un peu carrés, comprimés presque perpen- diculairement au pourtour de l’ombilic. Dos large, peu convexe, marqué de quatre à six côtes en travers. Bouche oblongue , comprimée, fortement échancrée par le retour de la spire. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en lobes formés de parties impaires et de selles formées, les unes de parties paires, les autres de parties impaires. Lobe dorsal TERRAINS JURASSIQUES. 507 aussi long et aussi large que le lobe latéral-supérieur, orné latéralement de trois branches, dont la dernière bifurquée. Selle dorsale aussi large quele lobe latéral-supérieur, ter- minée par quatre grandes feuilles en palettes ovales, indé- pendamment de deux autres inférieures. Lobe latéral-supé- rieur pourvu de trois branches latérales et d’une grande ter- minale, Les autres lobes de mème forme, diminuent de gran- deur en approchant de l’ombilie ; la selle latérale est presque formée de parties impaires, car elle est terminée par trois feuilles ovales larges, et deux petites se remarquent sur les côtés. Les deux selles suivantes sont formées de parties paires, les autres de parties impaires. La ligne du rayon central, en partant de la pointe du lobe dorsal , touche l’extrémité des deux lobes latéraux et passe au-dessous des autres. Observations. Lorsque le test existe, les sillons latéraux ne se voient pas, car ils appartiennent exclusivement au moule intérieur. La coquille est lisse et ne laisse apercevoir que les côtes externes du dos. Elle ne paraît pas varier suivant l’âge. Rapports et différences. Cette espèce est Voisine par ses lobes , les côtes et les sillons de l'A. Hommairei , dont elle se distingue facilement par ses tours plus carrés, beaucoup plus à découvert dans l’ombilic. Voisine par son large ombilic des À. Emerici et Duvalianus , elle se distingue de la première par ses tours plus carrés , ses sillons tortueux , et de la seconde par les mêmes caractères et ses lobes formés de parties im- paires. Localités. En France, elle a été rencontrée dans l'étage oxfordien au Grand-Mont-Mirail, àGigondas, à Soumeras, à Propiras (Vaucluse), par M. Renaux ; aux environs de Digne, à Chalon, aux Blaches, au Barrioux, près de Barème (Basses-Alpes) , par MM. Aster et Mouton ; à Gap (Hautes- 508 VALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Alpes), par M. Rouy; aux environs de Besançon (Doubs), par M. Gévril ; à Neuvisi ( Ardennes), par moi; à Biviers, près de Grenoble (Isère), par M. de Valdan ; dans l’Ardèche, par M. de Malbos ; près de Saint-Rambert(Ain) ; à Rians (Bouches-du- Rhône), par M. Coquand; dans la vallée de Saint-André, près de Nice (Piémont), par M. Sismonda ; à Kobsel , sur la côte méridionale de la Crimée, par M. Hommaire. Explication des figures. PI. 189, fig. 1. Coquille de grandeur naturelle. — Fig. 2. Le même, du côté de la bou- che. — Fig. 3. Une cloison grossie , dessinée par moi. De ma collection. N° 220. Ammonites Toucasranus, d’'Orb. 1847. PI. 190. A. testà discoideà, compressä; anfractibus subquadratis, transversim 28-costatà; costis fleæuosis simplicibus vel bifurcatis ; dorso convexiusculo, aperturâ subquadratà, Dimensions. Diamètre, 75 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, =£:; épaisseur du der- nier tour, <$; recouvrement du dernier tour, +; lar- geur de l'ombilic, 100° Coquille comprimée dans son ensemble. Spire formée de tours carrés, souvent plus larges que hauts, ornée en travers d'environ vingt-huit côtes, les unes simples, les autres bifur- quées extérieurement, toutes sont très-flexueuses , s’arquent d’abord en avant, en partant du pourtour de l’ombilic, s’é- paississent sur la saillie, puis, se retournent brusquement en arrière jusque sur le dos, où elles s’épaississent encore et passent de l'autre côté. Dos un peu carré. Bouche quadran- gulaire, plus large en dedans qu’en dehors. TERRAINS JURASSIQUES. 509 Rapports et différences. Cette espèce, de même que notre À. contrarius, montre le singulier caractère tout exception» nel d’avoir les côtes dirigées en arrière sur le dos, comme chez les nautiles. Ce n’est point un accident, car jai à la fois, sous les yeux, plus de trente échantillons. Ce caractère, avec la bi- furcation des côtes, suffira pour la distinguer nettement. Localités. Elle est caractéristique de l'étage oxfordien, et a été recueillie près de Caussol (Var), par M. Mouton ; à Gi- gondas (Vaucluse), par M. Renaux; aux environs de Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier; à Saint-Marck-de-Rians (Bouches-du-Rhône ) , par M. Coquand ; à Crué (Meuse), par M. Moreau; aux environs de la Fauge, près de Langres (Haute-Marne), par M. Babeau; dans la vallée de Saint- André, près de Nice, par M. Sismonda. Explication des figures. PI. 190, fig. 4. Coquille de grandeur vaturelle, vue de côté. — Fig. 2. La même, du côté de la bouche. De ma collection. N° 221. AMMONITES PLICATILIS, Sowerby. PI. 191-192. A. plicatilis, Sow. 1817, Min. conch., 2, p. 148, pl. 166. Nautilus polygyratus, Reinecke , 1818, Naut. et Arg., p- 73, pl. 5, f. 45-R6. N. annularis, Reinecke, 1818, Naut. et Arg., p. 79, pl. 6, f. 56-57. N. colubrinus, Reinecke, 1818, Naut. et Arg., p. 88, pk 419; f. 72. Ammonites planulatus, Schloth., 1820, Petref, p. 59. A. annulatus-vulgaris, Schloth , 1820, Petref, p. 60. À. annulatus-angustus , Schloth, 1820 , Petref, p. 61. 510 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. À. annulatus-colubrinus, Mayor, Schoth, 1820, Petref. A. biplex, Sow., 1821, Min. conch., 3, p. 168, pl. 293, f. 4-2 (non biplicatus Mantell , 1822, non biplex Jieten, 1830). À. triplicatus, Sow., 1821, Min. conch., 3, p. 167, pl. 292-993 f. 4 (non friplicatus, Sow., 1815), non triplex, Zieten. Planites plicatilis, de Haan., 4825 , Amm. et Gon. p. 87, n° 1%. rt P. triplicatus, Haan, 4825, Amm. et Gon., p. 88, n° 16. Ammonites biplez, Phillips, 1829, p. 134. A. plicatilis, Zieten, 1830, Wurtem., pl. 7, f. 1. A. annulatus vulgaris, Zieten, 1830, Wurt., pl. IX, 4. À. biplex, Beten, 1830, Wurt., pl. 8, f. 2. A. annulaius, Zieten, 1830, Wurt., pl. IX, f. 4. A. triplex, Munster, 1830, in Zieten, Wurt., pl. 8, 3. A. annulatus-angustus, Zieten, 1830 Wurtemb., pl. 9, 2. À. annulatus colubrinus, Zieten, 1830, Wurt., pl. 9, f. 3. A. triplicatus, Desh., 1851, Coq. Caract, p. 239, pl. 440, 4 A. biplex, Pusch., 1837, Polens paleont., p. 156, pl. 13, f. 10. À. polygyratus, Pusch., 1827, Polens paléont., p. 156. A. triplicatus , Rœmer, 1840, p. 496, n° 32. À. planulatus , Roemer, p. 193, n° 30. À. biplex, Roemer, p. 176, n° 31. TERRAINS JURASSIQUES. 011 A. biplexæ, Potiez et Michaud, 1838, Gal. de Moll., de Douai, t. 1, p. 13, n° 5. À. re de ne 1840, Beitr. Zur. GO p. 92, 9%, 101. À. polygyratus , Quenstedt, 1847, Petref, p. 161. pl. 12, f. 3. A. biplex, Quenstedt, 1847, Petref, p. 163, pl. 12, f. 6-7. A. colubrinus, Quenstedt, 1847, Petref, p. 163, pl. 12, f. 10. A. convolutus-interruptus, Quenstedt, 1847, Petref, p. 170,171, pl.13,f. 4,5. À. test compressä, discoideä; anfractibus compressis, subquadratis, transversim costalis ; costis simplicibus, externé bi-vel trifurcatis; dorso convexo, transversim costato ; septis lateribus k-lobatis. Dimensions. Diamètre, 400 mill. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, + ; QUES du dernier | 22 Ar nent du dernier tour de l’ombilic tour largeur 2 CE 1 100° Coquille discoïdale , comprimée, non carénée. Spire formée de tours comprimés , un peu carrés , se recouvrant peu, apla- tis sur les côtés et ornés de soixante à quatre-vingt côtes droites qui partent du pourtour de l’ombilic, se dirigent un peu obli- quement en avant et sur les côtés du dos, se bifurquent géné- ralement , d’une manière régulière, passent ainsi sur le dos jusqu’au côté opposé. On voit très-rarement des côtes simples. Plus âgée , les côtes se trifurquent et s’éloignent les unes des autres pour former des méplats énormes ou de grosses côtes. Dos légèrement convexe, costulé en travers. Bouche un peu carrée, comprimée, peu échancrée par le retour de la spire ; déprimée 012 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. chez les adultes. Cloisonssymétriques, découpées dechaque côté en quatre lobes et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal beaucoup plus long et plus large que le lobe latéral-su— périeur, orné de chaque côté de deux très-grandes branches. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, divisée en trois parties inégales par deux lobes accessoires obliques, iné- gaux en longueur. Lobe latéral-supérieur étroit , élargi à son extrémité, orné en dehors de quatre,et en dedans de trois bran- ches, indépendamment de la branche terminale.Selle latérale, plus étroite que le iobe latéral-supérieur, divisée irrégulière ment par trois lobes inégaux. Lobe latéral-inférieur , de mème forme , moins de la moitié plus petit que le lobe latéral supérieur. Selle auxiliaire, plus large que la selle latérale, divisée en deux parties par un lobe accessoire oblique. Il y a deux lobes auxiliaires très-obliques , assez ramifiés. La ligne du rayon central , en partant de l’extrémité du lobe dorsal , passe au-dessous de tous les autres. Observations. Il estpeu d’espèces aussi variables que celle-ci, suivant ses diverses périodes d’accroissement. Ces variations sont même si extraordinaires que, sans les avoir dans toutes leurs phases, on ne pourrait les regarder comme appartenant à la même espèce. Dans le jeune âge, avec les côtes régulière- ment bifurquées, on voit quelques sillons profonds qui suivent à peu près la direction des côtes. C’est alors l’A. convolutus interruptus, de M. Quenstedt. Les sillons s’effacent ensuite, et, jusqu’au diamètre de 440 mill., plus ou moins, l'espèce conserve ses côtes régulièrement bifurquées; c’est alors le biplex de Sowerby. Mais à ce diamètre, et quelquefois plus tôt, les bifurcations sont moins régulières, il nait une troisième petite côte en arrière de chaque bifurcation, et la coquille forme le triplicatus de Sowerby. Les côtes latérales s’éloignent et grossissent ensuite, forment le plus souvent des faisceaux. FERRAIRS SURASSIQUES. b15 D'autres fois, elles perdent leurs bifurcations extériéures et s'arrêtent au côté du dos qui alors devient lisse. Enfin, une dernière période commence : les côtes s’éloignent encore plus, deviennent énormes, les tours de spire se dépriment, s’aplatis- sent sur le dos, et bientôt naissent des côtes aplaties, de qua- rante à cinquante mill. de largeur. Cette dernière période se continue quelquefois un ou deux tours, jusqu’au diamètre de 500 à 600 mill., dernier développement que je lui connaisse. Rapports et différences. Cette espèce est du nombre des ammonites à côtes qui sont généralement confondues les unes avec les autres. Elle se distingue néanmoins de l’A. Panderi, par ses côtes bifurquées tout-à-fait à la partie externe des tours. Elle se distingue encore de toutes les autres ammonites par son âge adulte des plus remarquables. Ses tours carrés seront aussi un bon caractère distinctif. Histoire. On voit à la synonymie combien, suivant les âges et les variétés, on a multiplié les noms pour cette espèce qui n’en porte pas moins de onze différens , parmi lesquels celui de Plicatilis , étant le plus ancien, doit'être conservé. Localités. Elle est propre à l’étage oxfordien, et forme par- tout un excellent horizon, étant très-commune sur tousles points. Elle a été recueillie près de Gap (Hautes-Alpes), par M. Rouy; à Niort, à Saint-Maixant (Deux-Sèvres), par M. Bangier et par moi ; à Rosureux (Doubs }, par M. Carteron ; à l'He-d'Elle (Vendée), par moi ; à Trouville, à Villers (Cal- vados), parmoi ; entre Chaumont et Cirey-le-Château (Haute Marne), par M. Royer et par moi ; à Crué, à Moustée (Meuse), par M. Moreau et par moi; à Neuvisi (Ardennes), par moi; à Saint-Rambert, à Nantua (Ain), par M. Bernard ; à Cha- lezeuil, par M. Chassy; à Beuré, à Fontenelay, près de Besançon ( Doubs), par M. Gévril; à Barème, aux Blaches (Basses-Alpes), par MM. Emeric, Astier et par moi; à Chap- f. 50 514 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. pois , près de Salins (Jura), par MM. Marcou et Chassy ; dans l'Ardèche, par M. de Malbos; à Gigondas (Vaucluse), par M. Renaux; à Is-sur-Ville, à Doroy (Côte-d'Or), à Escra- gnolle (Var), par MM. Astier et Mouton; à Biviers, près de Grenoble (Isère), par M. Gras; à Etivey, à Gigny, à Pacy (Yonne), par M. Rathier; près d’Issoudun (Indre), par M. Grenouilloux ; à Pont-sur-Meuse, à Rians, à Mazangue (Bou— ches-du-Rhône}, par MM. Coquand et Doublier ; à Balingen Wurtemberg, par M. Fraas. En Russie, elle a été rencontrée à Saragula, près d'Orembourg; à Kineshma sur le Volga ; à Simbirk , par MM. de Verneuil et Murchison. Explication des figures. PI. 191, fig. 4. Adulte, réduit au quart. — Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. — Fig. 3. Un lobe, dessiné de grandeur naturelle, par moi. — PI. 192, fig. 1. Jeune, de grandeur naturelle. — Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche.—Fig. 3. Individu plus jeune, de grandeur naturelle. — Fig. 4. Le même, sur le côté de la bouche.— Fig. 5. Plus jeune encore , de grandeur naturelle. — Fig. 6. Age embryonnaire.— Be ma collection. N° 222. Ammonires Corparus, Sowerby. PI. 193, 194. Languis, pl. 25, f. 3. Ammonites cordatus, Sowerby, 1813, Min. conch., p. 51, pl. 47, f. 2-4. A. quadratus, Sow., 1813, Min. conch., p. 51, pl. 17, f. 3. À. serratus, Sow., 4813, Min. conch., p. 65, pl. 24% (non serratus, Park., 1811 ). A. excavatus, Sow., 1815, Min. conch., t. 2, p. 5, pl. 105. TERRAINS JURASSIQUES: 515 A. vertebralis, Sow., 1817, Min. conch.; t. 2, p. 147, pl. 165. . Maltonensis, Young et Birds , 1822, pl. 12, f. 10. . Serratus, Haan, 1825, Amm. et goniat., p. 106, n°8. . vertebralis, Haan, 1825, loc. cit., p. 122, n° 44. . quadratus, Haan, 1825, loc. cit., p. 103, n° 2. . cordatus, Haan, 1895, loc. cit., p. 105, n°6. Idem. , d'Orbigny, 1825, Tableau des céphal., p. 76. A. vertebralis, Phillips, 4829, Yorck, p. 134, pl. IV, f. 34. A. funiferus, Phillips, 4829, Yorck, pl. 6, £. 23. A. lenticularis, Phillips, 1829, Vorckh., pl. 6, 25. A. cordatus, Zieten, 1830, Wurt., p. 21, pl. 15, f. 7. Idem., Roemer, 1835, p. 189, n° 17. A. concavus, Roemer, 1836, Nordd. ool., p. 190, n° 18. À. cordatus, Bronn, 1837, Lethea. geog., p. 437, n° 17, tab. XXI, f. 15. A. amaltheus , Pusch., 1837, Palens paleont., p. 154, pl. 14, f. A. radians , Fischer, 1837, Oryc. de Moscou, pl. VI, f. 3-6 (non Schlotenn). A. excavata, Michaud et Poitiez, 1838, Galerie de Douay, p.15, n° 21, pl. 4, f. 1 (non excavata, Young). A. cordatus, de Buch, 1842, Beitra. zur Gebirgsform, p. 77 et 101. Idem. de Buch, 1842, Kars. archiv., p. 533. Idem., Fischer, 1843 , Revue des foss. de Moscou, p- 11. A. vertebralis, 1843, Revue, etc., p. 17. A. cordatus, d’'Orb., 1844, in Murchis. Russie, pl. 34, f. 1-5. > à à à à 516 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. A. Lamberti, Quenstedt, 1826, Petrif, p. 97, pl. 5, f. 9 (non Sowerby ). A. testà compressà, transversim 18-20 costatà ; costis eleva- tis, in medio bifidis, obliquis ; anfractibus semi-involutis, lateribus convexis : dorso carinato ; carinä compressä , margine crenalà ; aperturâ cordatà ; septis lateribus L-lobatis. Dimensions. Diamètre, 170 milk. — Par rapport au dia- mètre : Individu comprimé. Individu renflé. largeur du dernier tour, _. _. épaisseur du dernier tour, 22. ne recouvrement du dernier tour, ue _ > 11: 7 35 largeur de l’ombilic, 27. as. Goquille comprimée ou renflée, carénée, ornée en travers par tour de 19 à 31 côtes élevées qui partent du pourtour de l’ombilic, s'élèvent de plus en plus jusqu'à la moitié de la largeur du tour où elles sont quelquefois tubereuleuses, se bifurquent et s’infléchissent fortement en avant pour re- joindre la carène. Souvent il y a encore une petite côte in- termédiaire entre chaque bifurcation. Toutes ces côtes for- ment sur le dos, muni d’une quille, autant de crénelures profondes. Spire formée de tours comprimés ou déprimés , renflés au milieu , carénés au pourtour. La carène marquée de chaque côté d’une dépression. Bouche cordiforme , ren- flée ou comprimée, lorsqu'elle est complèteelle forme un long bec en avant. Cloisons symétriques divisées, de chaque côté, en quatre lobes et en selles formées de parties impaires. Lobe dorsal bien plus court et plus large que le latéral-supérieur, pourvu de deux grandes branches écartées, obliques. Selle dorsale très irrégulièrement partagée en trois feuilles. Lobe TERRAINS JURASSIQUES. 5 7 latéral-supérieur conique , long, muni en dehors de quatre et en dedans de trois branches indépendamment de la branche terminale. Selle latérale large, peu élevée, for mée de trois feuilles inégales. Lobe latéral-supérieur, la moitié et de mème forme que le lobe latéral-inférieur. Les deux autres Icbes sont très petits. La ligne du rayon central, en par- tant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe les deux pre- miers lobes latéraux et passe au-dessus des autres. Observations. Il est peu d'espèces plus variables que celle- ci. Lisse au diamètre de 5 mill., elle prend ensuite ses côtes et montre déjà quelquefois, au diamètre de 48 mill., trente côtes. Celles-ci n’augmentent plus de nombre; chez les in- dividus comprimés elles durent jusqu’au diamètre de 420 mill. Alors elles disparaissent peu à peu et la coquille devient lisse tout en fermant beaucoup son ombilic. — Chez les individus très-renflés les côtes forment des pointes latérales, Lorsque le test existe, les côtes sont bien plus saillantes. Rapports el différences. Assez voisine de l'A. Lamberti, cette espèce s’en distingue facilement par la dépression lon- gitudinale qui accompagne de chaque côté la carène ; par ses côtes bien plus infléchies en avant; par des lobes tout diffé- rents, et par l’âge adulte toujours caréné, tandis que le Lam- berti prend alors le dos presque rond. Histoire. Figurée dans la même planche en 1813, sous deux noms différents, cordatus et quadratus , par Sowerby, elle reçut encore de cet auteur la même année pour un échantillon plus grand, plus comprimé, le nom de serratus, et quatre ans après, pour la variété renflée, celui de verte- bralis. Ainsi elle avait déjà quatre noms différents. En 1817, MM. Young et Birds l’appellèrent maltonensis. M. de Haan dans son travail a conservé les quatre noms de Sowerby-comme espèces distinctes, tout en rapportant à tort 518 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. au cordatus VA. coronella de Lamarck, décrite comme ayant la carène lisse ; le varians, Schl., est le quadratus. Sous le nom de lenticularis et de funiferus, M. Phillips donne l’âge adulte de cette espèce, et prend le quadratus de Sowerby seulement. M. Roemer se trompe encore en réunissant le serratus à VA. amalteus. Plus tard, en 1838, M. Michaud applique la dénomination nouvelle d'A. excavata, tandis qu’elle avait été donnée dès 1829, par M. Phillips, à une ammonite différente. M. Fischer rapporte à tort les emprein— tes à l'A. radians de Reneck, facile à distinguer par ses côtes simples. En résumé, cette espèce, comme je l'ai reconnu, a été décrite suivant ses variétés sous douze noms différents. J’adopte le plus ancien, celui de cordatus qui devra doréna- yant rester à cette ammonite. Localités. Eile est des plus caractéristiques de l'étage oxfor- dien, et a été rencontrée, à Is-sur-Ville, à Villecomte , à Doroy (Côte-d'Or), à Neuvisi (Ardennes), à Trouville, à Villers (Calvados) , à Ecomoy (Sarthe), par moi; aux Blaches, près de Castellane (Basses-Alpes), par M. Duval ; près de Salins (Jura), par M. Marcou; à Fontenclay (Doubs), par M. de Valdan; à Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier; aux environs de Nantua (Ain), par M. Cabanet; à la tour de Montmirail, près de Gigondas (Vaucluse), par M. Renaux ; à Crué (Meuse), par M. Moreau ; à Etivey (Yonne), par M. Rathier ; à Saint-Marc, près de Rians (Bouches-du-Rhône), par M. Coquand. En Russie, sur les rives du Volga, près de Kineshma ; à Makarief, à Saratof et à Bronnitsi, sur la Moskwa ; à Popiliani, en Courlande, etc. Explication des figures. PI. 193, fig. 4. Coquille réduite, prise à l'instant où elle change de forme pour devenir lisse. — Fig. 2, La même, du côté de la bouche. — Fig. 3. Un lobe de grandeur naturelle dessiné par moi. — PI. 194, fig. TERRAINS JURASSIQUES, 519 4: Coquille de grandeur naturelle. — Fig. 2. Une variété de grandeur naturelle. — Fig. 3. La même, du côté de la bouche. — Fig. 4. Une autre de grandeur naturelle. De ma collection. N° 293. AmMmonires GozraAtuus, d'Orb. 1847. PI. 195, 196. A. testà discoideä, inflatissimä; anfractibus subangulo- sis; (adulta) lævigatis ; (junior) transversun costatis ; costis 16, externèé bi vel trifurcatis, in dorso continuis ; dorso rotundato ; aperturâ depressä , transversä, ar- cuatà, semilunari ; septis lateribus 5-lobatis. Dimensions 190 mil. — Par rapport au diamètre : lar- geur du dernier tour 7 ; recouvrement du dernier tour <<; 1:00) épaisseur du dernier tour 75 à © : largeur de Pombilic ==. Coquille très variable suivant l’âge. Jeune, au diamètre de vingt-cinq millimètres, elle est souvent comprimée avec le dos presque anguleux, comme quelques À. cordatus , avec lequel on peut souvent le confondre , d'autant plus que ses côtes alors sont groupées par troïs ou quatre, flexueuses sur les côtés et mème sur le dos. À cet âge, les tours s’épais- sissent de suite, et deviennent déprimés de comprimés qu’ils étaient ; plus tard les côtés s’affaiblissent, disparaissent quel- quefois au diamètre de 70 à 90 centimètres, et la coquille alors, de plus en plus renflée, reste lisse ; son dos est convexe, ses tours sont très larges, déprimés et anguleux au pourtour de l’ombilic. Bouche transverse, très déprimée, arquée. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté en cinq lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus large mais un peu moins long que le lobe latéral-supérieur, orné de chaque côté de trois branches dont k plus grande est inférieure ; selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée irré- 520 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. gulièrement en 2 branches dont la plus grande est exté- rieure. Lobe latéral - supérieur pourvu de trois grandes branches terminales, et de petites irrégulières latérales. Selle latérale presque aussi grande que le labe latéral-su— périeur, divisée en deux branches inégales, dont l’inté- rieure est bifurquée. Lobe latéral-inférieur ; court, large, oblique ; les trois autres sont de plus en plus petites en appro- chant de l’ombilie, mais toujours coniques. La ligne du rayon central, er partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe l'extrémité des deux premiers lobes, mais passe au-dessous des autres. Observations. L'espèce varie non-seulement suivant l’âge, mais encore suivant les individus, surtout pour l’épaisseur de toutes les parties. J’ai sous les yeux une douzaine d’échan- tillons de l’espèce. j Rapports et différences. Voisine dans le jeune âge de l’A. cordatus , elle s’en distingue par le manque complet de poin- tes latérales, par une plus grande épaisseur ; dans l’âge adulte elle est plus voisine de l'A. sutherlandiæ, tout en s’en distinguant par ses tours plus larges et surtout plus anguleux latéralement. Localités. Cette espèce est caractéristique de l’étage oxfor- dien. Elle a été recueillie à Neuvisi, au Vieil-Saint-Remy (Ardennes), à Villers , à Trouville (Calvados), par moi; en Vesaigne-sous-la-Fauge, près de Langres, à Crué (Haute- Marne), par MM. Babeau et Moreau ; à Domprichard , aux environs de Morteau (Doubs) , par M. Carteron. Explications des figures. PI. 495, fig. 1. Individu adulte réduit de moitié. — Fig. 2. Le même, vu du côté de la bou- che.— PI. 196, fig. 1. Individu de grandeur naturelle, à l'instant où1l perd ses côtes. — Fig. 2. Le mème, vu du côté de la bouche. — Fig. 3. Jeune, de grandeur naturelle. — Fig. TERRAINS JURASSIQUES. 521 k. Lobe de grandeur naturelle, calqué sur la nature, De ma collection. N° 22%. AMMONITES CRENATUS, Bruguiere. 1791. PI. 197, fig. 5, 6, Spina dentata, Langius, 1708, p. 92, pl. 23, fig. 2. Bourguet, 1742. Trait. des Petrif. p. 70, 39, f. 258, 259, pl. 47, f. 297. Ammonites crenala, Bruguiere, 1791. Encycl. méth. 1, p. 37, n° 7 (non Reinecke, non Zieten, non Sow.). Id. Schloth, 1813. M. Min. tasch , 7, p. 70. Nautilus dentatus, Reinecke, 1818. Naut. et Argon p. Dr SA) 0 2) Ds LEE A. cristatus, Sow. 1823. Min. conch. 5, p. 23, pl. 421, f. 3. = A. dentatus, Zieten, 1830. Wurtemb., p. 47, pl. 5 f..2, 14. Quinstedt, 1847. Petref, p. 131, pl.9,f. 14, 1 Dimensions. Diamètre , 20 millim. Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour $* ; recouvrement du dernier tour .#-; épaisseur da dernier tour = ; largeur de l’om- - bilic = A. test compressä, læœvigatà ; umbilico angustato ; ‘ an-- fractibus compressis, lævigatis, externè crenulatis; aper- duré compressà , sagittatà. 109° Coquille comprimée dans son ensemble, carénée extérieu- rement , lisse. Spire composée de tours comprimés , peu em- brassants, ornés en dehors, sur le dos, d'environ quinze créne- lures en festons DE us Dos comprimé , aigu. Bouche comprimée, aiguë en avant, Lorsqu’ elle est complète elle est munie latéralement de larges palelies en spatules. Cloisons {. 51 522 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. symétriques, ornées de chaque côté de quatre lobes, dont le lobe latéral supérieur est formé de parties paires, les autres le sont de parties impaires. Observations. Cette espèce est si peu variable que tous les échantillons se ressemblent. Rapports et différences. Elle se distingue bien nettement . de toutes les autres par les crénelures saillantes en feston de son pourtour. C'est un type spécial, qu'on ne peut confon- dre avec aucun autre. Localités. Propre exclusivement à l’étage oxfordien, dont elle est caractéristique, cette espèce à été recueillie à Chale- seuil, par M. Chassy ; à Fontenelay, près de Besançon (Doubs) par M. de Valdan; aux environs de Gap (Hautes-Alpes) par M. Rouy; à la Latte, à Montmirail, près de Nantua (Ain) par M. Bernard; à Rians (Bouches-du-Rhône) ; à Rosu- reux (Doubs) par M. Carteron ; à Lifol-le-Petit, à la Ve- saigne-sous-la-Fauge (Haute-Marne) par MM. Moreau et Babeau ; aux environs de Niort, de Saint-Maixant (Deux-Sè- vres) par MM. Baugier, Garant et par moi; à Clucy, à Le— muy, à Chappois, près de Salins, par MM. Germain et Mar- cou. Explication des fiqures. PI. 197, fig. 5. Coquille de grandeur naturelle, avec la bouche entière , vue de côté. Fig. 6. La même vue du côte de la bouche. De ma collection. N° 225. AMMONITES HENRICI , d'Orb. 1847. PI. 198. Fig. 1, 2. ° ? A. Murchisoni, Pusch 1837. Polens Paléont., p. 152, pi. 13, F. 5 (non Sowerb;). TERRAINS JURASSIQUES. 523 A. Lingulatus-solenoides , Quinstedt, 4847, Petref. , p. 131, pl. 10,1. 10 (n. Lingulatus, d'Orb. 1845). À. testàä compressä, carinatà; anfractibus compressis , la- dis, complanatis, transversim costis bifleæuosis interrup- tis ; dorso carinato, lateribus costalis ; umbilico angus- tato ; aperturd subsagiltatä, anticé obtusè acutà ; septis lateribus 6-lobatis. Dimensions. Diamètre 90 millim. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour <=, épaisseur du dernier 100? 217 tour ==; recouvrement du dernier tour 7 ; largeur de lombilic =# 109° Coquille comprimée , discoïdale , un peu franchante au pourtour. Spire formée de tours comprimés, plans, ornés en travers, par tour, d'environ quinze côtes peu élevées, qui partent du pourtour de l’ombilic, s’arquent et disparaissent à la moitié de la largeur du tour, où se trouve une surface lisse. En dehors, naissent environ trente côtes qui s’arquent éga- lement et s’achèvent assez près du bord. Ombilic étroit, coupé obliquement. Dos en biseau tranchant, pourvu de chaque côté d’une légère côte longitudinale parallèle, ce qui forme trois carènes. Bouche en fer de lance comprimé. Cloisons sy- métriques, découpées, de chaque côté, en six lobes formés de parties impaires et très ramifiés. Observations. Cette espèce est lisse dans le jeune âge jus- qu’au diamètre de 25 millimètres, puis elle prend les côtes de l’âge adulte. Ces côtes se marquent davantage jusqu’au dia- mètre de 70 à 80 mill., ensuite elles s’atténuent et la coquille devient tout-à-fait lisse. Rapports et différences. Voisine des Ammonites biflexuo- sus et canaliculatus, cette espèce se distingue de la première par ses trois carènes dorsales , par l'interruption des côtes la= ENT: PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. térales. Elle diffère de la seconde par le manque du canal la- téral, et par les trois carènes. Localité. Elle est caractéristique de l’étage oxfordien. Elle a été recuillie à Crué (Haute-Marne) par M. Moreau et par moi , au Grand-Montmirail, près de Gigondas (Vaucluse) par M. Renaux; à Saint-Maixant et près de Niort (Deux-Sèvres) par MM. Garant, Baugier et par moi; à Chatel-Censoir , à Étivey (Yonne) par MM. Ratier et Cotteau ; à Rians (Bouches- du-Rhône) par M. Coquand ; aux environs de Morteau (Doubs) par M. Carteron ; à Clucy, Lemuy et Chappois, près de Salins (Jura) par MM. Germain et Marcou; près de Chinon {Indre-et- Loire) ; à l'Ile-d’Elle (Vendée) ; à Escragnolles (Var) par moi; à Saint-Alban (Ardèche) par M. Gaudry. En Allemagne , à Balingen; en Pologne , à Pauki. Explication des figures. PI. 198. f. 1. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 2, la même vue du côté de Ja bouche. Fig. 3, profil du dos, fortement grossi. N° 226. Ammonires EucHaris, d'Orb. 1847. PI. 198, fig. 3-4. Amm. depressus. Pusch. 1837. Polens. Paleont., p. 153. pl. 143, f. 6? (non Sowerby.) À. test compressàâ, subcarinatà , anfractibus compressis , laïis, complanatis, lævigatis; dorso truncato, tricostato ; aperlurà sagittatà ; septis lateribus 6-lobatis. Dimensions. Diamètre 60 mill. Par rapport au diamètre : lar- geur du dernier tour -#, épaisseur du dernier tour 7 100 ? recouvrement du dernier tour -<° , largeur de l’ombilic =, … Coquille très comprimée, discoïdale, presque tranchante au pourtour. Spire formée de tours très comprimés , très em- TERRAINS JURASSIQUES. 525 brassants , lisses et plans latéralement. Ombilic très-étroit, coupé presque droit à son pourtour. Dos très-acuminé, étroit, tronquè carrément et marqué sur la troncature de trois côtes longitudinales, également espacées. Bouche en fer de lance très étroit. Cloisons symétriques, découpées de chaque côté, en six lobes très-compliqués, formés de parties impaires. Rapports et différences. Invariable suivant l’âge, cette es- pèce se rapproche un peu des À. Henrici et canaliculatus , mais toujours plus comprimée , à ombilic plus étroit, elle s’en distingue par le manque de côtes, par son dos tronqué car- rément. Localités. Elle est spéciale à l'étage oxfordien, elle a été recueillie à Maillezay (Vendée), à Beauvoir (Deux-Sévres) par moi; à Clucy, à Lemuy et à Chappois, près de Salins (Jura), par MM. Germain et Marcou. Explication des figures. PI. 198. Fig. 3, coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. Fig. 4, la même du côté de Ja bouche. Fig. 5, protil du dos, fortement grossi. N° 227. AMMONITES CANALICULATUS, Munster. Pi. 199. Ammoniles canaliculatus, Munster, Zieten 1830. Wur- temb., p. 37, pl. 28, f. 6. Id. de Buch. Petref. remarq., pl. 1, f. 6, 7,8. A. opalinus. Pusch. 1837, Polens Paleont., p. 15%, pl. 43 (non Reineck® 4818). À. canaliculatus. Bronn. 1837, Lethea geog. ,t. 22, f. 16, p. #30. A. canaliculatus-albus. Quinstedt, 1846, Petref., p. 120, pl. 8, f. 11. 526 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. À. testä compressä, carinat&; anfractibus cempressis, latis, subcomplanatis, transversim costis biflexuosis ; lateri- bus longitudinaliter unisulcatis ; dorso carinato ; umbi- lico angustato ; aperturâ compressà, sagittatà ; septis la- teribus 6-lobatis. Dimensions. Diamètre, 9% paie —Par rapport au diamètre: largeur du dernier tour, -Æ ; épaisseur du derniertour, =+; recouvrement du dernier tour, -=; largeur de l’ombi- hic 1 ) r00° Coquille comprimée, discoïdale, tranchante et carénée au pourtour. Spire formée de tours comprimés, à peine convexes, presque lisses au pourtour de l’ombilic, ou seulement marqués de quelques faibles sillons transverses. Au milieu de la largeur un sillon longitudinal très-marqué, en dehors duquel sont en- viron trente légères côtes arquées, qui s’achèvent avant d’arri- ver au dos. Ombilic étroit, coupé presque carrément au pour- tour. Dos pourvu d'unecarène tranchante, légèrement accom- pagnée d’une dépression latérale. Bouche comprimée, sagittée. Lorsqu'elle estcomplète dans le jeune âge, elle forme ,au milieu de la largeur des tours de chaque côté, une large oreillette tronquée, qui correspond à l’extrémité du canal. Cloisons sy— métriques, découpées de chaque côté en six lobes et en selles formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi long, mais beau- coup plus large que le lobe latéral-supérieur, orné, à son ex= trémité, de deux grandes branches obliques. Selle dorsale, aussi large que le lobe latéral-supérieur, obtuse, divisée en deux rameaux inégaux, dont le plus grand est interne, par un Jobe auxiliaire oblique. Lobe latéral-supérieur étroit, orné, de chaque côté, de deux petites branches, en dehors de la bran- cheterminale. Selle latérale semblable, mais plus petite que la selle dorsale. Lobe latéral-mférieur bien plus court et plus étroit que le lobe latéral-supérieur, oblique et irrégulier. Les TERRAINS JURASSIQUES, 927 autres lobes sont identiques à celui-ci, mais de plus en plus petits. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dorsal, coupe l’extrémité du lobe latéral-supérieur, mais passe bien au-dessous des autres. Observations. Cette espèce varie beaucoup, suivant l’âge. Au diamètre de 30 mill. elle est souvent encore lisse, mais avec le sillon; elle prend ensuite ses côtes, quelle conserve jus- qu’au diamètre de 60 mill.; puis elle perd les côtes, et rede- vient lisse, tout en ayant son canal. Rapports et différences. Voisine, par ses côtes latérales in- terrompues et par sa forme comprimée, des Ammonites bi- flexuosus et Henrici, elle se distingue des deux par son canal latéral; de la première, par sa carène marquée; de la seconde, par sa carène plus aiguë, unique sans les deux la- térales. | Localités. Propre à l'étage oxfordien. Cette espèce a été recueillie à l’île d’Elle (Vendée), auprès de Chinon {Indre-et- Loire), à Cheiron (Basses-Alpes), à Charron (Charente-Infé- rieure), par moi ; à Crué (Meuse), par M. Moreau et par moi; à Gigondas (Vaucluse), par M. Renaux; à Niort, à Saint- Maixant (Deux-Sèvres), par MM. Baugier, Garant et par moi; à Rians (Bouches-du-Rhône), par M. Coquand; à la Fauche, près de Langres (Haute-Marne), par M. Babeau; à Issoudun (Indre), par M. Grenouilloux ; près de Châlet-Censoir, {Yonne}, par M. Cotteau; dans le Wurtemberg, en Pologne, à Pauki. Explication des figures. PI. 199, fig. 4. Coquille de gran- deur naturelle, à l'instant où elle perd sa livrée. De ma collec- tion. — Fig. 2. La mème, vue du côté de la bouche. — Fig. 3. Jeune, de grandeur naturelle, avec sa bouche com- plète. — Fig. k. Autre variété, jeune. — Fig. 5. La même, vue du côté de ia bouche. 528 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 228. Ammonires OcuLATUS, Bean., 1829, PI. 200, 201. Fig. 1, 2. Nautilus discus, Reinecke, 1818, Naut. et Arg.,p. 60, pl. 9,1. 11, 12 (non Sow.). ; Ammoniles oculatus, Bean, 10 Phillips, 4829, Yorksh, pl. 5, fig. 16. A. Denticulatus, Zieten, 1830, Wurtemb., pl 13, f. 3.2 A. Discus, Zieten, 1830, Wurt., pl. 14, f. 2? (non discus Sow). A. Serrulatus, Zieten, 1830, Wurt., pl. 8,f. 8? A. Flexuosus, Munster, Zieten, 1830, Wurt., pl. 98, pre A. Parallelus, Pusch, 1837, Polens paléont., p. 459, pi. 14, 1.92. A. Oculatus, Pusch., 1837, Polens, p. 158. A. Flexuosus-costatus, Quinstedt, 1847, p. 126, pl. 9, f. 1,4. A. Flexuosus-gigas, Quinstedt, 1847, p. 126, pl. 9, f. 2. À. Flexuosus-canaliculatus, Quinstedt, 1847, p. 127, pl. 9,f.5. A. Flexuosus-globulus, Ai 1847, p. 427, pl. 9, f. 6. À. Flexuosus-inflatus, bei 1847, p. 128, pl. 9. LUT: À. Lingulatus-nudus, Quinstedt, 1847, p. 130, pl. 9, f. 8. A. Denticulatus, Quinstedt, 1847, pl. 9, f. 9. TERRAINS JURASSIQUES. 529 À. testà compressä, transversim sulcatä; sulris flexæuosis, ex- ternè numerosis, anfraclibus semi-involutis, lateribus convexis ; externè nodosis ; dorso obluso, tuberculis ele- valis ornalo; apertur& compressâ; seplis lateribus 6-lo- balis. Dimensions. Diamètre, 88 mill. — Par rapport au dia- mètre : Individu comprimé. Individu renfé. largeur du dernier tour, LE : 100 100 épaisseur du dernier tour, a nes recouvrement du dernier tour, ge art F ? 1lt 14 13 largeur de l’ombilic, He) ses Coquille comprimée, non carénée. Spire formée de tours plus ou moins comprimés, convexes, ornés en travers de dix à douze sillons flexueux, qui partent du pourtour de l’ombilie, s'infléchissent d'abord en arrière, puis en avant, et vers le mi- lieu de la largeur s’évanouissent, se bifurquent, ou bien sont remplacés par un grand nombre de côtes arquées flexueuses, interrompues, avant d'arriver au dos. Les individus compri- més, portent, sur les côtés des tubercules comprimés, etlesin- dividus renflés des tubercules arrondis. Ombilic étroit, dont les bords sont arrondis. Los rond, convexe, orné sur la ligne mé-— diane d’une série de tubercules. Bouche comprimée, ou aussi large que haute. Cloisons symétriques, divisées de chaque côté en six lobes formés de parties impaires,et de selles en par- ties paires. Lobe dorsal aussi large, mais beaucoup plus court que le lobe latéral-supérieur, orné d'une grande branche ter- minale ; selle dorsale, bien plus courte et plus étroite que le Jobe Re uriérieurs divisé en deux feuilles presque égales. Lobe lat:ral-supéricur, ornéde trois branches latérales de cha- que côté, indépen/amment de la branche terminale. Selle la- J, 52 530 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. térale, aussi grande que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux feuilles presque égales, par un lobe oblique. Lobe latéral— inférieur, bien plus petit, mais peu différent de forme du lobe latéral-supérieur; seulement moins régulier. Les autres lobes et selles sont peu différents, et de plus en plus petits et irrégu- liers. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe un tiers du lobe latéral-supérieur, l’extré- mité du lobe latéral-inférieur, mais passe bien au-dessous de tous les autres. Observations. Rien de plus variable que cette espèce sui= vant l’âge et les individus. Il existe des individus comprimés; d’autres très-renflés. Les individus comprimés, dans le jeune âge, n’ont que les indices des côtes, mais aucun des tubercu- les. Ces côtes, ensuite, sont plus ou moins marquées et plus ou moins nombreuses; les tubercules du dos naissent au diamètre de 20 à 30 mill. Ils restent seuls très-longtemps, et les tuber- cules latéraux ne viennent que chez les adultes. Pour les in dividus renflés, ils prennent les tubercules du dos bien plus jeunes, ainsi que les tubercules latéraux. Histoire. Peut-être l'espèce a-t-elle étéfigurée par Reinec- ke, en 1818,sous le nomde discus, déjà employé par Sowerby. Elle a été parfaitement figurée en 4829, par Phillips, sous le nom d’Oculatus. En 1830, Zieten la figure à divers états, sous les noms de Denticulatus, de discus,deserrulatus et de flexuo- sus. Pusch, sept années après, la figure sous ceux de paralle- lus et d'oculatus. Pour M. Quinstedt, qui ordinairement con- fond les espèces les plus distinctes sous le même nom, non= seulement il n’a pas connu la dénomination imposée par Phillips, mais encore il représente l'espèce à divers états, sous huit doubles noms, en nous ramenant ainsi au chaos, non- seulement par rapport aux limites des espèces, mais encore pour les noms, à la science telle qu’elle était antérieurement TERRAINS JURASSIQUES. 551 à Linné, où chaque espèce élait désignée par une phrase toute entière. Nous ne pouvons admettre, en zoologie, la méthode que cet auteur systématique croit avoir inventée, car elle ferait, d’un seul coup, reculer d’un siècle les bornes actuelles de la science zoologique. En résumé, on voit cette espèce figurer sous 4% noms différents, parmi lesquels nous choisissons le plus ancien. Localités. Cette espèce, caractéristique de l'étage oxfor- dien, a été recueillie à Neuvisy (Ardennes), à Escragnolles (Var), par moi; aux Vents (Ardèche), par M. de Malbos; à Niort, à Saint-Maixant (Deux-Sèvres), par MM. Garant, Baugier et par moi; près de Nantua (Ain) , à Gigondas, à Vil- leneuve-les-Ammon (Vaucluse), par M. Renaux; à Rians (Bouches-du-Rhône), par MM. Coquand et Astier; à Mémont (Doubs), par M. Carteron; à Issoudun (Indre), par M. Gre- nouilloux; à Clucy, à Lemuy, à Chappois(Jura), par MM. Ger- main et Marcou; à la Fauche (Haute-Marne), par M. Babeau; à Biviers (Isère), par M. de Valdan. En Allemagne, à Balingen; en Piémont, dans la vallée de Saint-André, près de Nice. Explication des figures. PI. 200, fig. 1. Coquiile de gran- deur naturelle (variété comprimée).De ma collection.—Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. — Fig 3. Jeune individu de grandeur naturelle, mème variété. — Fig. #. Le même, vu du côté de la bouche. — Fig. 5. Une cloison, de grandeur naturelle, calquée sur la nature. —P]. 201, fig. 1. Coquille (variété renflée), de grandeur naturelle. —Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. N° 229. Ammonites EraTo, d'Orb. 1847. PI. 201, fig. 3,8. À. testä compressâ, anfractibus compressis, lœvigatis ; 532 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. umbilico magno ; dorso rotundato ; aperturâ compressä, aniice obtusà; septis lateribus 5-lobalis. Dimensions. Diamètre. 75 mill. — Par rapport au diamètre : 42 Jargeus du dernier tour, #5 ; ÉpASEUT du dernier tour, recouvrement du ne tour 10 , 353 largeur de l’om- 100 ; Nc, =: Coquille comprimée, discoïdale, non carénée. — Spire peu embrassante, formée de tours comprimés, peu convexes, en- tiérement lisses, recouverts sur leur moitié. Ombilic assez large. Sos rond. Bouche comprimée, oblongue, arrondie en avant. Lorsqu'elle est complète, elle offre, chez les jeunes individus, une pointe latérale de chaque côté. Cloisons symétriques, di- visées , de chaque côté, en cinq lobes assez compliqués, formés de parties impaires. Rapports et différences. Cette espèce, non variable, sui- vant l'âge, serapproche, par son ensemble lisse, de l’A. Ooliti- cus, mais elle s'en distingue par ses tours moins renfiés, et plus étroits. Localité. Propre à l'étage oxfordien, elle a été recueillie à scragnolles (Var), à Neuvisy (Ardennes), par moi; aux Vents {*rdèche), par M. Gaudry; à Salins (Jura), à Gap (Hautes-Al- cs), par M. Rouy; à Gigondas (Vaucluse), par M. Renaux,; à ans (Bouches-du-Rhône), par M. Coquand ; à Issoudun a. par M. Grenouilloux ; à Niort, à Saint-Maixant (Deux- Sôvres), par MM. Beaugier, Garantet par moi; à Mémont (Boubs), par M. Carteron ; à la Fauche (Haute-Marne), par RAI. Babeau. Explication des figures. P]. 201, fig. 3. Coquille de gran- deur naturelle. De ma collection. — Fig. 4. La même, vue du côté de la bouche. — Fig. 5. Jeune individu, avec sa bou- che, de grandeur naturelle, — Le même, vu du côté de la bouche. {5 s È TERRAINS JURASSIQUES. 553 N° 230. AmmonitTes MaARANTIANUS, d'Orb. 1847. PI. 207. Fig. 3-5. À. lestâ compressà, carinatà ; anfractibus compressis , con- vexiusculis, lateribus uni-sulcatis, externè transversim coslalis ; coslis arenatis, bifurcatis ; dorso cultrato; aper- turä sagiltatà. Dimensions. Diamètre 55 mill. Par rapport au diamètre : RASRUE du dernier tour FRS EU du dernier tour, L noel EEOUNEemEns du dernier tour, 5 ; largeur de l’om- Æ ; bilic Coquille comprimée, discoïdale, tranchanteet carénée au ! Too* pourtour. Spire formée de tours comprimés, peu convexes, marqués,au milieu deleur largeur, sur les côtés, d’un profond sillon longitudinal. En dedans du sillon quelques côtes trans- verses peu régulières, en dehors des côtes arquées, qui pres- que toutes se bifurquent d’une manière régulière à leur tiers interne. Omnbilic étroit; dos fortement tranchant et caréné; bouche en fer de lance comprimé. Lorsqu’elle est complète, elle montre une pointe latérale correspondant au sillon etune pointe dorsale. Rapports et différences. Voisine par son sillon, par sa forme et par ses côtes de l’A. canaliculatus, cette espèce s’en distin- gue par ses côtes internes plus régulières , et par ses côtes externes bifurquées au lieu d’être simples. Localité. Je l'airecueillie dans l'étage oxfordien, à Marans (Charente-Inférieure), où elle est rare. Explication des figures. PI. 207, fig. 3, jeune individu vu 55; PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. ,de côté. Fig. k.Le même, vu de profil. Fig. 5, individuadulte, de grandeur naturelle. De ma collection. Espèces de l'étage coraliien. N° 231. AMMONITES CYMODOCE, d'Orb. 1847. PI. 202, pl. 203, f. 1. A. testà discoideâ, compressû, (adultä) lævigatà, (jun.) intüs transversim 1Â17-costatà, extüs , T2-coslatà : an- fractibus compressis; aperturâ oblongâ; septis lateribus 5-lobatis. Dimensions. Diamètre 250 mill. Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour 7 ; épaisseur du dernier tour 2; 1003 recouvrement du dernier tour = ; largeur de l’ombilic 2, 109? Coquille comprimée dans son ensemble, discoïdale, non carénée. Spire formée de tours peu embrassants, comprimés et convexes, ornés d'environ 17 côtes saillantes aiguës, qui s’effacent au milieu de la largeur et sont remplacées, pour cha- cune des grosses , par environ quatre petites arrondies, qui passent sur le dos.Ombilic large, dont le pourtour est arrondi. Dos convexe, rond; bouche comprimée, ovale, arrondie en avant. Cloisons symétriques ornées, de chaque côté, de cinq lobes formés de parties impaires , et de selles presque paires. Lobe dorsal plus court et un peu moins large que le lobe la téral supérieur, pourvu de quatre branches de chaque côté. Selle dorsale d'un tiers plus large que le lobe latéral-supé- rieur, divisée en deux feuilles découpées, dont la plus grande est externe. Lobe latéral-supérieur irrégulier, muni en de- dans de trois eten dehors de deux branches. Selle latérale aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux par- TERRAINS JURASSIQUES. 535 ties presque égales. Lobe latéral-inférieur, de moitié plus pe tit, mais analogue au lobe Jatéral-supérieur, La première selle auxiliaire est courte et large, divisée en deux feuilles. Les trois lobes auxiliaires sont obliques, peu compliqués. La ligne du rayon central, en partant de l’extrémité du lobe dor- sal, coupe le tiers du lobe latéral-supérieur, la pointe des deux lobes suivants, mais passe au-dessus des deux derniers. Observations. Cette espèce varie beaucoup et n’a sa livrée que dans le jeune âge. Elle est comme je l’ai décrite, jusqu’au diamètre de 60 à 70 millimètres, puis les côtes du dos s’effa= cent les premières, les côtes latérales ensuite , et la coquille continue à s’accroître étant tout-à-fait lisse. Rapports et différences. Encore un peu voisine de l'A. pli- catilis, elle s’en distingue, dans son jeune âge, par ses grosses côtes toujours plus espacées, correspondant au moins à quatre petites, dans l’âge adulte, par ses tours toujours également arrondis. Localité. Nous avons recueilli cette jolie espèce, dans l’é- tage corallien, à la Belle-Croix, près de Dompierre (Charente- Inférieure) où elle est assez rare, et dans l’étage kimmerid- gien, à Honfleur , au Hâvre ; à Chatelaillon, au Rocher (Cha- rente-Inférieure), à Ruelle (Charente). Explication des figures. PI. 202, fig. 4. Coquille adulte réduite au tiers. De ma collection. Fig. 2. La même vue du côté de la bouche. Fig. 3, jeune individu de grandeur natu- relle avec sa belle livrée. Fig. 4. La mème vue du côté de la bouche. PI. 203, fig. 1. Une cloison de grandeur naturelle, calquée sur la nature. 556 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 232. AMMONITES RADISENSIS, d'Orb. 1847. PI. 203. Fig. 2, 3. À. testà discoideä, compressâ; anfractibus subquadratis, transversim subrugosis , interne tuberculis ornatis ; aper- turû subquadratà. Dimensions. Diamètre, 62 mill. — Par rapport au diamè- tre : largeur du dernier tour, <<; épaisseur du dernier 219% = 1072 tour, 7; recouvrement du dernier tour, — ; de l'ombilic, <: 100° largeur Coquille comprimée dans son ensemble, discoïdale, non carénée. Spire formée de tours peu embrassants, presqu’aussi épais que larges, un peu quadrangulaires, les angles très-ar- rondis, ornés au pourtour de l’ombilic de vingt-et-un tuber- cules aigus, très-distincts ; le reste est marqué en travers de rides irrégulières d’accroissement. Ombilic large, dont les bords sont arrondis. Bouche plus longue que large, carrée avec les angles très-arrondis. Dos rond. Rapports et différences. Par les pointes internes de ses tours, cette espèce se rapproche un peu de l'A. Lallieri, mais elle s’en distingue par les tours la moitié plus étroits, par les pointes le double plus nombreuses. Localités. Je l’ai recueillie, dans l’étage corralien, à Loix, le de Ré, Charente-Inférieure, ou elle est très-rare. Explication des figures. PI. 203, fig. 2. Coquile de grandeur naturelle, vue du côté de la bouche. Fig. 3. La ième, vue de côté. De ma collection. TERRAINS JURASSIQUES, 099 N° 233. AMMONITES ALTENENSIS, d'Orb. 1847. PI. 204. Ammonites inflatus macrocephalus, Quenstedt , 1847. Petref, p. 196, pl. 16, f. 44. (non inflatus, Sow. non macro- cephalus Schloth). A. test discoideà, inflatà; anfractibus convexis , roltun- datis, interne tuberculis acutis 10-ornalis; aperturà ar- cual , latà ; umbilico angustato ; septis lateribus 3-lo- batis. Dimensions. Diamètre 160 mill. — Par rapport au diamé- tre : largeur du dernier tour, #2: épaisseur du dernier tour, <=; recouvrement du dernier tour, “=; largeur de hédbihe 3 ) 100° Coquille comprimée dans son ensemble , discoïdale , non carénée. Spire formée de tours fortement ban ren- fiés | partout finement striée en travers, presqu’aussi hauts que larges, arrondis, ornés au pourtour de l’ombilic d’une dizaine de pointes aigues, droites. Ombilic étroit à bords ar- rondis. Bouche arquée, arrondie en avant. Dos rond. Cloisons symétriques divisées de chaque côté en trois lobes formés de parties impaires, et de selles presque divisées en parties im— paires. Lobe dorsal le double plus large et aussi long que le lobe latéral-supérieur , orné de trois grandes branches , Ja plus grande inférieure est bifurquée, toutes étroites. Selle dor- sale beaucoup plus large que le lobe latéral-supérieur, divisée inégalement en deux feuilles découpées, dont la plus grande est externe. Lobe latéral-supérieur étroit, pourvu de chaque côté de deux branches grèles indépendamment de la branche terminale. Selle latéralc*plus étroite que le lobe latéral-supé- rieur, divisée en deux feuilles faciniées, Lobe latéral-inférieur f, 53 538 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. bien plus petit que le lobe latéral-supérieur. Le dernier lobe est oblique, et très étroit. La ligne du rayon central, en par- tant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe l'extrémité de tous les autres lobes. S Observations. Dans cette espèce Îes tubercules sont d'au- tant plus aigus que lacoquille est plus jeune; mais ils dispa- raissent au diamètre de 1420 mill. Les tubercules et les stries ne sont visibles que sur la coquiile; ces caractères disparais- sent entièrement dans le moule intérieur. Rapports et différences. Voisine pour la forme et les tuber- cules du pourtour de l’ombilic de l'A. Lallieri, cette espèce s’en distinguc par ses tubercules plus petits, plus nombreux, non obliques et toujours pointus, enfin par des cloisons toutes diférentes munies de lobes allongés et grèles au lieu d’être larges et courts. Localités. Hile est propre à l'étage corallien. Je l'ai re- cueillie, à Bompierre, près de la Rochelle (Charente-Infé- rieure), à Beauvoir (Deux-Sèvres). Explication des figures, PI. 204, Fig. 4. Coquille réduite, vue de côté. De ma colletion. Fig. 2. La même, vue ducôté de la bouche. Fig. 3. Un lobe de grandeur naturelle calqué sur la nature. N° 23%. Ammonites RuPezLensis, d'Orb. 1847, PI. 105. Ammoniles Bakeriæ, Quenstedt, 1847. Petref, p. 192, pl. 16, fig. 7 (non Sowerby). À. perarmatus-mamillatus, Quenstedt, 1847, p. 194, pl. 16, fig. 11. (Jeune). (Non Perarmatus, Sow. non mamillatus Schloth, 1813). po A testâ compressä, anfraciibus quadratis, lateribus sub cos- TERRAINS JURASSIQUES. 039 talis ; costis transversalibus 19-interné luberculalis, ex- terne mucronalis; dorso lato, complanato, exlernè cor- nulo ; aperlurà subquadralà ; septis lateribus 2-lobatis. Dimensions. Diamètre 600 mill, — Par rapport au diamètre : Ho largeur du dernier tour, -2; épaisseur du dernier tour, 2; ) 1009 100? 47 00° recouvrement dernier tour, +; largeur de l'ombilie, - Coquille (adulte) comprimée dans son ensemble. Spire formée de tours étroits, carrés, moins épais que larges, ornés de 19 côtes transversales peu élevées, qui partent du pour- tour de l’ombilic où elles forment de légers tubercules ; elles s’abaissent ensuite , et se terminent de chaque côté du dos par une énorme pointe très prolongée. Dos tronqué, aplati ; bouche carrée. Ombilie très large, les tours étant en contact sans se recouvrir. Cloisons symétriques ornées de cha- que côté de deux lobes formés de parties impaires, et de selles formées de parties presque paires. Observations. Cette espèce est encore du nombre de celles qui varient beaucoup suivant l’âge. feune et jusqu'au diamè- tre de 4006 mill., les tubercules internes manquent ; il n°y a que les pointes externes alors très longues. Ensuite commen- cent à paraître d’abord faibles, les tubercules intérieurs et ils se marquent de plus en plus. Les pointes sont mutiques, c'est-à dire que dans l’accroissement des loges successives , celles-ci passent en dedans par dessus les pointes en les oblité- rant d'une cloison. Il en résulte que ces pointes, partout où les loges aériennes existent, se détachent facilement de la co- quille, ct on en rencontre souvent de fossiles, entièrement séparces. Rapports et différences. Encore voisine, par ses pointes et son aspect général de l'A perarmatus, cette espèee s’en dis- tingue par son jeune âge, seulement pourvu de pointes exter- nes, par la grande longueur de ces pointes à tous les âges. 540 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Localité. Propre à l'étage corallien, elle a été recueillie par moi à Dompierre, à Marsilly, près de la Rochelle. (Cha- rente-Inférieurc). Explication des figures. PI. 205. Fig. 4. Coquille adulte, réduite au sixième de sa taille. De ma collection. Fig. 2. Fa mème, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Jeune, de grandeur naturelle. Fig. #. Le mème, vu du côté de la bouche. Fig. 5. Une pointe externe telle qu'on les rencontre souvent isolées. N° 935. AMMONITES ACHILLES , d'Orb., 4847. PI. 206, pl. 207, fig. 1, 2. À. testà compressà, discoideâ ; anfractibus compressiusculis, subquadratis, transversim costalis; costis aculis, ex- ternè bi-vel trifurcatis ; dorso rotundato ; septis lateribus G-lobalis. Dimensions. Diamètre 650 mill. — Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour —£ ; do du dernier tour ==; recouvrement du dernier tour =£ ; largeur de l’ombilic 44 100° Coquille discoïdale , comprimée, non carénée. Spire for- mée de tours un peu comprimés, légèrement carrés, se re- couvrant à peine , aplatis sur les côtés, et ornés d’une cin— quantaine de côtes très-aigues, qui partent du pourtour de l'ombilie, s’arquent un peu en avaut et se bifurquent régulière ment pour passer ensuite sur le dos. On voit encore par tour deux forts sillons transverses. Les côtes, régulièrement bifur- quées , se montrent seulement jusqu’au diamètre de 50 à 60 mill.; ensuite, les côtes se trifurquent assez régulièrement. Au diamètre de 170 mill., il n°y a plus latéralement que 18 à 20 côtes, alors obtuses, et sur le dos et les côtés du dos , de petites côtes, de six à huit par grosses, Plus tard encore , au TERRAINS JURASSIQUES, 541 diamètre de 360 mill., les petites côtes externes disparaissent et il ne reste plus, jusqu’à l'âge le plus avancé, que les grosses côtes, sans que pour cela la forme des tours aie changé. Dos convexe et rond à tous les âges , souvent marqué, surtout dans le jeune âge, d'un léger sillon longitudinal médian. Bouche légèrement comprimée , un peu carrée; lorsqu'elle est complète, elle montre après un sillon profond , de chaque côté, une oreillette obtuse en palette. Cloisons symétriques , découpées de chaque côté en six lobes dont cinq transverses , tous divisés en parties impaires. Lobe dorsal d'un quart plus court, mais plus large que le lobe latéral-supéricur, orné d’une grande branche terminale et de deux latérales, une grande inférieure et une petite. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée presque également en deux feuilles plusieurs fois divisées et laciniées. Lobe latéral-supérieur très-grand , parallèle à l’enroulement, très-ramifié, formé d’une énorme branche terminale presque semblable à l'en- semble, ensuite de quatre branches internes, et de deux branches externes latérales, indépendamment de beaucoup de petites. Selle latérale énorme, à base étroite, élargie en éven- tail et divisée en trois grandes feuilles découpées et laciniées par deux lobes inégaux dont le plus grand est externe. Lobe latéral-inférieur semblable de forme, mais la moitié du lobe latéral-supérieur, transversal à l'enroulement, ou parallèle à Ja ligne du rayon central. Les quatre autres lobes et les selies sont également transverses, mais de plus en plus petits. La ligne du rayon central , en partant de l'extrémité du lobe dor- sal, coupe le cinquième du lobe latéral-supérieur, laisse en dessus la moitié de la première selle auxiliaire, et en dessous toutes les autres selles ou lobes. C'est peut-être de toutes les cloisons la plus remarquable par sa complication et sa grande obliquité. 542 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Rapports et différences. Facile à confonäre avec l'A, pliea- tilis dans le jeune âge, cette espèce s’en distingue bien nette- ment par ses côtes toujours plus espacées, Dans l’âge adulte, disparité complète, jamais celle-ci ne prend le dos carré , ja mais ses côtes latérales ne s'élèvent en méplat; ses tours sont plus embrassants à tous les âges, et les cloisons de l’âge adulte diffèrent complètement. Localité. Caractéristique de l'étage corallien. Je l'ai re- cueillie à Dompierre , à La Rochelle (Charente-Inférieure), à Beauvoir (Deux-Sèvres), à Ancy-le-Franc (Yonne). Explication des figures. PI. 206. Fig. 4. Jeune individu de grandeur naturelle, avec la bouche complète. Fig. 2. Le même, du côté de la bouche. — Fig. 3. Un individu plus jeune.—Fig. #. Une cloison de grandeur naturelle, calquée sur la nature.—Pl. 207, fig. 4. Individu adulte, réduit au sixième.—Fig. 2. Le même, du côté de la bouche. De ma collection. Ammonites de l’étage kimméridgien. N° 236. AMMoniTES LALLIERIANUS, d'Orb. 1841, PI. 208. Nautilus inflatus, Remecke, 1818. Naut. et arg., p. 76, n° 25., pl. 6, fig. 54 (non inflatus , Sow., 1817.) Ammonites inflatus, Zieten, 1830. Wurt., pl. 1, fig. 5 (non Sow., 1817). Id. Rœmer, 1836. Nordd. Ool., p. 203, n° 45. À. Lallierianus, d'O:b.,1841. Paléont. Ter. crét., p.307. À. testä compressé, lœvigatà ; anfractibus convexis, externè rotundatis, internè tuberculalis, tuberculis obliquis 8-ornalis ; aperturà compressé, anlice rotundatà ; septis lateribus 3-lobatis. TERRAINS JURASSIQUES. 543 Dimensions. Diamètre 25 centimètres, — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour #2; épaisseur du dernier tour 2 ARE de l’ombilie 22 00 3 recouvrement du der- oo nier tour -<.. Goquille comprimée dans son ensemble, discoïdale , non carénée. Spire formée de tours plus ou moins embrassants, presque aussi épais que larges, ayant leur plus grande lar-- geur au pourtour de l’ombilic, arrondis extérieurement, lisses ou faiblement ondulés dans le sens de l'accroissement, ornés au pourtour de l’ombilie de huit à dix tubereules obliques vers le centre, prolongés en pointes très-ohtuses. Ombilic étroit, dont le pourtour est coupé perpendiculairement. Dos arrondi, ainsi que la bouche. Cloisons symétriques , divisées de chaque côté en trois lobes et trois selles formées de parties impaires. Lobe dorsal aussi large et aussi profond que le lobe latéral supérieur, formé de trois courts rameanx peu digités. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur, obtuse , di- visée inégalement en deux feuilles peu laciniéés , dont la plus grande est externe. Lobe latéral-supérieur, très-obtus , ar rondi dans son ensemble et comme lacinié par de courts ra— meaux. Selle latérale la moitié de l’autre, divisée en parties paires. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe l'extrémité des deux premiers lobes. Observations. Cette espèce né varie que dans le plus ou moins de largeur des tours et dans le nombre des tubercules du pourtour de l’ombilic ; nous ne connaissons pas sa période de dégénérescence. Rapports et différences. Voisine à la fois, par ses tubercules du pourtour de l’ombilic, des Ammonites Altenensis ct or- thocera , cette espèce diffère de Ja première par ses tubercules moins nombreux , bien plus longs, obliques, et par les lobes de ses cloisons tout différents ; elle se distingue de la seconde 544 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. par ses tubercules obliques et obtus et par ses tours comprimés au lieu d’être déprimés. Histoire. Décrite pour la première ie par Reinecke en 1818 sous le nom de Nautilus inflalus , ce nom ne peut lui être con- servé, parce que l’année d'avant Sowerby l'avait appliqué à une autre espèce. En reconnaissant cette circonstance, en 1841, nous lui avons imposé la dénomination de Lallierianus. Localité. Elle est caractéristique de l’étage kimméridgien.. Elle à été recueillie au Rocher, route de La Rochelle, à Ro- chefort, à Saint-Jean d’Angély (Charente-Inférieure), à Saint-Sauveur (Yonne), par moi; à Mauvages (Meuse), par M. Moreau ; à Girey-le-Château (Haute-Marne), par M. Ro- yer ; à Auxerre, à Tonnerre (Yonne), par M. Cotteau et par moi. Explication des figures. PI. 208. Fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle vue de côté. Fig. 2. Une autre vue du côté de la bouche. — Fig. 3. Jeune individu de côté. — Fig. 4. Une cloison calquée sur la nature. De ma collection. N° 237. AMMONITES LONGISPINUS , Sow. 1825. PI. 209. Amimoniles longispinus, Sow., 1825, Min. conch., 5 p. 163, pl. 501, fig. 2. A. bispinosus, Zieten, 1830, Wurt., pl. 16, fig. 4. A. bispinosus, Dnnedt 1847, Petref. »P-.195,.pl.46, fig. 13? A. testâ compressä, lœvigatà ; anfradibu compressis, Sub- lævigatis , lateribus bispinosis ; septis trilobatis. Dimensions. Diamètre 70 centimètres (le plus grand core Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour re TERRAINS JURASSIQUES. 515 épaisseur du dernier tour -Z; recouvrement du dernier tour 2; largeur de l'ombilic = . Goquille comprimée dans son ensemble , non carénée. Spire formée de tours un peu carrés, aussi larges que hauts, ayant leur plus grand diamètre au tiers externe , lisses ou seulement marqués de quelques lignes transverses d’accroissement, ornés sur les côtés de deux rangées de tubercules épineux , souvent très longs. Ombilic plus ou moins large , suivant les individus. Dos arrondi. Bouche un peu carrée, convexe en dessus. Cloi- sons symétriques, divisées de chaque côté en trois lobes peu allongés. Observations. Très-jeune , cette espèce est lisse, elle prend les pointes à 15 mill, de diamètre. Ensuite elle varie seule- ment dans sa plus ou moins grande largeur, et dans l'épaisseur des {ours par rapport à l’ensemble. Rapports et différences. C'est peut-être l’une des plus dis- üinctes : par sa surface lisse et ses deux rangées de pointes la- térales , elle ne peut être confondue avec aucune autre. Localité. Elle caractérise l'étage kimméridgien. Elle a été recueillie à Saint-Jean-d’Angély ( Charente-Inférieure }, à Ruelle (Charente), à Tonnerre, à Auxerre (Yonne), à Boulo- gne (Pas-de-Calais) par moi; à Mauvages (Meuse) par M. Mo- reau. En Angleterre, elle se trouve à Weymouth. Explication des figures. PI. 209. Fig. 1. Individu de gran- deur naturelle, vu de côté.—Fig. 2. Le mème, vu du côté de la bouche. — Fig. 3. Jeune individu. De ma collection. N° 238. AmmoniTes Yo, d'Orb. 1847. PJ. 210. A. lestà compressé , discoidali; anfractibus compressis , complanatis, externè laleribus undato-radialis ; dorso sub- 546 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. carinalo ; umbilico anqgustato ; aperturä compressà sagit- tatà ; septis lateribus k-lobatis. Dimensions. Diamètre 29 centimètres. — Par rapport au dia- mêtre : largeur du dernier tour +; épaisseur du dernier tour +; recouvrement du dernier tour 7; largeur de A ARE l'ombilic =. Coquille fortement comprimée, clypéiforme, non carénée, mais anguleuse au pourtour. Spire formée de tours très com- primés ayant leur plus grande largeur près de l’ombilic. Ils paraissent être ornés en travers d'ondulat'ons flexueuses rap- prochées, plus nombreuses au pourtour, qui disparaissent tout-à-fait au diamètre de 22 centimètres. Ombilic très- étroit, à bords arrondis. Dos anguleux sans être caréné ; Bouche en forme de fer de flèche très comprimé. — Cloi- sons symétriques, divisées de chaque côté enquatre lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus large et plus court que le lobe latéral-supérieur, formé d’une énorme bran- che terminale à trois rameaux; et de deux petites branches su- périeures. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supé- rieur, presque divisée en deux parties égales par un lobe auxi- liaire médian. Lobe latéral-supérieur, formé de trois grandes branches fortement ramifées. Selle latérale plus étroite mais peu différente de la selle dorsale. Lobe latéral-inférieur beau- coup plus petit que ie lobe latéral-supérieur, mais de mème forme. Le lobe et la selle qui suivent, toujours de plus en plus petits, sont encore peu différents. Ensuite des découpures re- présentent une large selle, suivie d’un petit lobe. La ligne du rayon central, en partant de l'extrémité du lobe dorsal, coupe la pointe du lobe latéral-supérieur, mais passe bien au- dessous des autres. Rapports et différences. Voisine par sa forme de l'Ammo- TERRAINS JURASSIQUES. 545 nites clypeiformis, celle-ci est bien plus ronde, et en diffère encore par ses côtes flexueuses du jeune âge. Localité. Elle caractérise l'étage kimméridgien. Elle a été recueillie à Mauvage (Meuse) par M. Moreau; à Boulogne- sur-mer (Pas-de-Calais) par moi. Explication des figures. PI. 210, fig. 1: Coquille réduite au tiers, vue de côté. Fig. 2. Coquille, vue du côté de la bou- che. Fig. 3. Un lobe de grandeur naturelle. De ma collec- tion. N° 932, AMMONITES DECIPIENS, Sowcrby, 1821. PI. 211. Ammonites decipiens, Sow. 1821, Min. conch., 3, p. 169, pl. 29%. Idem. Haan. 1825, Gon. et Amm., p. 128, n° 60. A.testà compressâ; anfraclibus convexis, subrotundatis ; lateribus 18-30 costatis, externé trifurcatis, dorso rotun- dato ; aperturà semilunari; septis lateribus G-lobatis. Dimensions. Diamètre, 50 Septunares. — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, == ; Risqu du dernier RES contremEnt du dernier tour, + ; largcur de l’ombilic, 27. Coquille comprimée dans son ensemble, non carénte. Spire formée de tours réguliers, aussi larges que hauts, ou légère- _ment comprimés, ayant leur plus grande largeur près de l’om- bilie, ornés en travers de 18 à 38 côtes qui partent du pour- tour de l’ombilic, s’abaissent et donnent naissance au milieu de la largeur à trois autres côtes qui passent en s’atténuant sur le milieu du dos, où elles s’effacent souvent tout-à- fait. Ombilic à bords arrondis, Dos rond, ou légèrement dé- primé de chaque côté, alors plus étroit au milieu. Bouche en 545 PALÉONTOLOGIÉ FRANÇAISE. large croissant. Cloisons symétriques , divisées de chaque côté en six lobes formés de parties impaires, Lobe dorsal plus large etaussi long que le lobe latéräl-supérieur, orné de trois branchesdont l’inférieure est la plus grande. Selle dorsale aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée en deux feuil- les dont la plus grande est externe. Lobe latéral-supérieur étroit à sa base, élargi à son extrémité, pourvu d’une branche terminale, en dehors de trois autres branches. Selle latérale plus petite mais peu différente de la selle dorsale. Lobe Jaté- ral-inférieur la moitié plus petit mais de même forme que le lobe latéral-supérieur. Les quatre autres lobes sont obliques et de plus en plus petits. La ligne du rayon central en partant de la pointe du lobe dorsal touche l’extrémité du lobe latéral- supérieur, passe au-dessous des deux lobes suivants, etau-des- sus des trois derniers. Observations. Cette espèce est très variable suivant l'âge et les individus. Jusqu'au diamètre de 10 centimètres le nom- bre des côtes internes est de trente environ, chacune divisée en trois extérieurement et passant sur le dos sans s’interrom- pre. Ensuite les côtes internes deviennent plus grosses, elles s'écartent de plus en plus, jusqu’au diamètre de 15 centimè- tres, où le milieu du dos devient lisse ; alors encore les tours se compriment latéralement de manière à former presque un angle en dehors. Au diamètre de 20 centimètres, les côtes la- térales du dos cessent tout-à-fait, et il ne reste plus que les côtes voisines de l’ombilic, qui elles-mêmes disparaissent tout- à-fait, au diamètre de 35 centimètres. La coquille, avec le dos presque anguleux , reste lisse jusqu’au plus grand âge connu, de 60 centimètres de diamètre. Rapports et différences. Encore voisine jusqu’à certaine limite des AÂmmonites Achilles et plicalilis, celle-ci se distin- guc nettement, dans le jeune âge, par ses côtes toujours {ri- TERRAINS JURASSIQUES. 0/49 furquées, et dans l’âge avancé par son dos presque anguleux au lieu d’être rond comme chez la première espèce, ou carré comme chez la seconde. A tous les âges ses cloisons l’en dis- linguent parfaitement. Localité. Elle caractérise l'étage kimméridgien et a été recueillie à Villerville, à Honfleur (Calvados), au Hâvre (Seine- Inférieure), à Chatelaillon (Charente-Inférieure) par mot; à Montperthuis, à Hécourt (Oise) par M. Graves; dans la vallée de Blaise (Haute-Marne) par M. Royer; à Mauvage (Meuse) par M. Moreau. En Angleterre on la rencontre à Pakfield près de Lowestoff (Suffolk). Explication des figures. PI. 214. Fig. 1. Coquille adulte dans la période de dégénérescence, réduite de moitié. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. Une cloison de grandeur naturelle, calquée sur la nature. De ma collection. N° 230. Ammoxites Erinus, d'Orb. 1847. Pl 9212; A. testé compressâ ; anfractibus compressis, convexiuscu- lis, lateribus 18-costatis, externè intermedisque k-costula- lis; dorso rotundo ; aperturâ compressà ; seplis lateribus &-lobatis. Dimensions. Diamètre, 40 centimètres. — Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, #4; épaisseur du der- nier tour; recouvrement du dernier tour, -Z; largeur de l’ombilie, HROO I Coquille comprimée dans son ensemble, non carénée. Spire formée de tours réguliers comprimés, plus larges qu’épais, ayant leur plus grande largeur au pourtour de l'ombilie, ornés en travers d'environ {8 côtes faibles qui partent du pourtour de l'ombilie, el s'effacent vers le milieu de la largeur, où elles 550 PALÉONTOLOCGIE FRANÇAISE. sont remplacées chacune par quatre petites côtes égales qui passent sur le dos, et se continuent de l’autre côté. Ombilic à bords arrondis. Dos rond. Bouche comprimée. Cloisons sy- métriques divisées de chaque côté en quatre lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal aussi large et aussi long que le lobe latéral-supérieur, orné de trois grosses branches latéra- les. Selle dorsale plus large que le lobe latéral-supérieur , divisée en deux parties presque égales par un lobe auxiliaire. Lobe latéral-supérieur pourvu d'un rameau médian et de trois Jatéraux de chaque côté. La selle latér2le est moins large que la première, inégalement formée de deux feuilles dont la plus grande est interne. Lobe latéral-inférieur plus petit mais voi- sin de forme du premier. La première selle qui suit est large, inégalement divisée, la plus grande partie externe. Les deux Jobes qui suivent sont obliques et larges comme les autres. La ligne du rayon central en partant de la pointe du lobe dorsal, touche l’extrémité du lobe latéral-supérieur, et passe au-des- sous de tous les autres. Observations. Cette espèce subit les mêmes variations que l'espèce précédente. Jusqu'au diamètre de 46 centimètres elle reste comme nous l’avons décrite, puis elle perd, presque en mème temps, les côtes du pourtour de l’ombilie, et les côtes du dos et devient tout-à-fait lisse, jusqu’à son plus grand àge connu. Alors encore ses tours sont plus larges, son ombilic plus étroit, etses tours plus comprimés surtout de chaque côté du dos. Rapports et différences. Assez voisine de l'espèce précé- dente par la disposition de ses côtes, celle-ci s’en distingue par sa grande compression, par ses tours plus larges, par ses côtes plus petites sur le dos, et bien moins élevées au pourtour de l'ombilic, et par des cloisons moins obliques, avec deux lobes de moins de chaque côté. TERRAINS JURASSIQUES, 551 Localité. Elle est caractéristique de l'étage kimméridgien. Elle a été recueillie, à Villerville, à Honfleur (Calvados) par moi; à Mauvage (Meuse) par M. Moreau ; à Blaise, à Argen- tière, (Haute-Marne) par M. Royer : à Auxerre (Yonne). Explication des figures. PI. 212. Fig. 4. Coquille réduite de moitié. Fig. 2. Une coquille vue du côté de la bouche. Fig. 83. Une cloison de grandeur naturelle, calquée sur Ja nature. De ma collectiôn. N° 241. AmmMmonites CaLisTo, d'Orb. 1847. PI. 213. Fig. 1, 2. À. lestà compressà ; anfractibus compressis, lateribus 50-costalis; costis fiexuosis, bifurcatis, in dorso in- terruptis ; dorso canaliculato; aperturâ compressä, elon- qatà. Dimensions. Diamètre 20 centimètres. Par rapport au dia- ètre : largeur du dernier tour -75:; épaisseur du dernier 100) tour -£; recouvrement du dernier tour —-; largeur de 10) l'ombilic <=. Coquille très-comprimée dans son ensemble, nen carénée, Spire formée de tours réguliers, très-comprimés, à peine con- vexes sur les côtés, ornés en travers d'environ 50 côtes flexueu- ses qui partent de l’ombilic et se bifurquent à moitié de leur longueur, pour se contmuer jusqu'aux côtés du dos, où elles sont interrompues par un sillon assez profond qui règne sur toute la ligne dorsale. Bouche très-comprimée , oblongue, obtuse et même échancrée à son extrémité. Cloisons incon- nues. Observations. D’après des fragments d’un âge avancé, nous avons pu remarquer qu’alors les côtes ne sont pas interrompues 552 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. sur le dos, et qu'il naît quelquefois des pointes rares aux points de bifurcation des côtes. Rapports et différences. Voisine, par son dos, des Ammo- nites Eudoxus et mutabilis, celle-ci s'en distingue par ses côtes égales simplement bifurquées et très-nombreuses. Localité. M. Huguard nous l’a donné comme venant de l'étage kimméridgien des environs de Chambéry (Savoie). Explication des figures. PI. 213. Fig. 4. Coquille de gran- deur naturelle. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. De ma collection. N° 242. Ammoxites Eunoxus, d'Orb. 4847. PL. 213, fig. 3-6. À. testà compressä ; anfractibus compressis, convexiusculis, lateribus interne 18-costaiis ; costis externè trifurcatis ; dorso subcanaliculato ; aperturà oblongà , compressd. Dimensions. Diamètre 70 mill. Par rapport au diamètre : Jar- 7; épaisseur du dernier tour 27; 100 100 3 geur du dernier tour recouvrement du dernier tour -<—: largeur de l’ombilic 100 ) SE: Coquille comprimée dans son ensemble, non carénée. Spire formée de tours réguliers comprimés, dont la plus : grande largeur est au pourtour de l’ombilic, ornée en travers de 13 à 18 côtes qui partent du pourtour de l'ombilic, où elles forment un lubercule comprimé, et de suite se divisent en 3 côtes flexueuses qui vont jusqu'aux côtés du dos, où elles s'interrompent et laissent au milieu du dos un sillon longitudi- nal assez profond. Ombilic à bords arrondis. Bouche oblongue, obluse en duhors. Lorsqu'elle est complète, elle forme de chaque côté une forte languette, analogue àcelle de l’4 Jason. TERRAINS JURASSIQUES. 599 Observations. Les jeunes ne diffèrent que par un moins grand nombre de côtes et par des tours plus renflés. Rapports et différences. Cette espèce est, par son dos ex- cavé, voisine des À. Calisto et mutabilis, mais elle se distin- gue des deux par des côtes infiniment plus grosses et plus saillantes, dès lors moins nombreuses. Localité. Elle est propre à l’étage kimméridgien, et a été recueillie par moi à Saint-Jean-d’Angély (Charente-Infé- rieure ) et à Tonnerre (Yonne). Explication des figures. PI. 213, fig. 3. Coquille jeune, de grandeur naturelle. Fig. 4, la même, vue du côté de la bou- che. Fig. 5, un autre échantillon adulte. Fig. 6, le même, vu du coté de la bouche. De ma collection. N° 243. AMMOoNITES murABILIS, Sowerby, 1823. PI. 214. Ammonites mutabilis, Sowerby, 1823. Min. conch., k, pl. 405 (non Koninck). Id. Haan , 1826. Goniat, etc., p. 127, n° 57. À. testà compressà ; anfractibus compressis , convexiusculis, lateribus internè 16-18-costalis ; costis externè 6-costu- latis ; dorso obtuso, subcanaliculato , aperturû compressä, elongatà. Dimensions. Diamètre, 30 centimètres.—Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, -#;; épaisseur du dernier tour =; recouvrement du dernier tour 2%; largeur de l’ombilic, <£. Coquille compriméedans son ensemble, non carénée. Spire formée de toursréguliers , fortement comprimés, dont la plus grande épaisseur est près de l’ombilic; ornée en travers, au Î, dk 554 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. pourtour de l’ombilic, de 16 à 18 côtes courtes saillantes qui cessent presque aussitôt, et sont remplacées chacune par six petites côtes flexueuses qui s'étendent jusqu’aux côtés du dos où elles s'interrompent totalement, pour laisser une partie lissesur la ligne médiane. Ombilic étroit à bords arrondis. Bouche très- comprimée, allongée, obtuse en avant, élargie en arrière. Observations. Les différences déterminées par l’âge se ré- duisent, chez les adultes, à perdre toutes les côtes et à de- venir lisses au diamètre de 30 centimètres , et d’avoir alors le dos rond. Rapports et différences. Très-voisine, par ses détails, de l'A. Eudoxus, cette espèce s’en distingue par ses tours plus embrassans, par six au lieu de trois petites côtes pour une des grosses. Localité. Elle caractérise l'étage kimméridgien , et a été recueillie à Mauvage (Meuse), par M. Moreau, à Tonnerre (Yonne), par M. Rathier et par moi, au Bois-Rambert, à He— court (Oise),par M. Graves. Explication des figures. PI. 21%, fig. 4. Coquille de grandeur naturelle. Fig. 2. La même, du côté de la bouche. — Fig. 3. Jeune mdividu, de grandeur naturelle. Fig. 4. Le mème, vu du côté de la bouche. De ma collection. N° 24h. Ammonires EumEeLus, d'Orb. 1847. PI. 216, fig. 1-8. A. testàä compressâ; anfractibus subrotundatis, lateribus internèé sulcis arcuatis, externé costis numerosis ornalis. Dimensions. Diamètre, 48 millim. Coquille comprimée dans son ensemble, non carénée. Spire formée de tours réguliers, non comprimés, presque ronds, TERRAINS JURASSIQUES. 55 ornés en travers , autour de l’ombilic, de quinze à vingt côtes flexueuses, arquées, qui occupent la moitié de la largeur, et sont remplacées extérieurement par de petites côtes égales qui passent sur le milieu du dos. Ombilic assez large. Bouche ronde. Lorsqu'elle est complète , elle offre de chaque côté une très-longue languette, creusée en dehors, oblique et ter- minée en pointe. Les seules différences que nous ayons re- marquées consistent en la présence ou l’absence presque totale des côtes du pourtour de l’ombilic. Rapports et différences. Y’ai sous les yeux dix individus complets avec la bouche, tous identiques et de la même taille. Je crois dés lors qu’ils constituent bien une espèce distinete ; car ilsne se rapportent aux jeunes d'aucune des autres Ammo- nites qu’on rencontre dans le même étage. Localité. Elle appartient à l'étage kimméridgien , et a été recueillie à Mauvage (Meuse) par M. Moreau. Explication des figures. PL. 216, fig. 1. Coquille de grandeur naturelle.—Fig. 2. La même, vue du côté de la bou- che.—Fig. 3. Une bouche grossie, (Elle est fautive dans le des- sin, en ce qu'elle a la languette la moitié trop courte et pas assez oblique.) De ma collection. N°245. Ammonires EupaLus, d'Orb., 1847. Pl 227. A. testà compressä ; anfractibus compressiusculis , lateribu se internè 50-60-costatis, externé bifurcatis; dorso rotun- daio ; aperturû compressà. Dimensions. Diamètre, 30 En ne —Par rapport au dia- mètre : Hpgenr du defties tour, > RER du dernier tour, +; recouvrement du dernier tour, = ; larger de l'ombilic, 27 556 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Coquille comprimée dans son ensemble, non carénée. Spire formée de tours réguliers, comprimés, dont la plus grande épaisseur est à un tiers de la distance qui sépare l’ombilic du dos ; ornés en travers, au pourtour de l’ombilic, d'environ 50 à 60 côtes droites égales, bifurquées régulièrement au tiers externe, et passent sur le dos. Celui-ci convexe , rond. Bouche comprimée, plus longue que large, arrondie en avant. Observations. "Cette espèce reste, comme je l’ai décrite, jusqu'au diamètre de 15 centimètres, où elle perd les côtes du dos, presque aussitôt les côtes latérales , et reste entièrement lisse ensuite. Rapports et différences. Voisme, par ses tours et son dos, de l’A. decipiens, elle s’en distingue par ses côtes infiniment plus étroites et plus nombreuses, par ses tours plus étroits et plus comprimés. Localité. M. Baudoin de Solène me l’a donné comme pro- venant de l'étage kimméridgien de Lucy-le-Bois (Yonne). Explication des figures. PI. 217, fig. 1. Coquille réduite de moitié, montrant l'instant où elle perd ses ornements ex- térieurs. — Fig. 2. La même , vue du côté de la bouche. De ma collection. N° 246. AMMONITES ORTHOCERA, d'Orb., 1848. PI. 218. À. testà compressiusculà ; anfractibus depressis , transversis, externè 9-mucronatis:; dorso lato, rotundo; aperturä transversä, lateribus mucronatä. Dimensions. Diamètre 12 centimètres, — Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour, 22 ; épaisseur du dernier TERRAINS JURASSIQUES. 557 tour, ,%, ; recouvrement du dernier tour, + ; largeur de Pombilic, 2. Coquille à peine comprimée dans son ensemble , non caré- née. Spire croissant très-rapidement, formée de tours régu- licrs, déprimés, c'est-à-dire plus épais que larges, lisses ou marqués seulement de lignes d’accroissement , ornés au pour- tour de l’ombilic de neuf pointes larges à la base, très-sail- Jantes et aiguës. Dos large, rond. Bouche transverse, dé- primée en large croissant. Cloisons symétriques, composées, de chaque côté , de 3 lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus large et aussi long que le lobe latéral-supérieur , orné de trois branches inégales obtuses. Selle dorsale le double plus large que le lobe latéral-supérieur, séparée en deux par- ties très-inégales dont la plus grande est en dehors, par des feuilles inégalement découpées. Lobe latéral-supérieur court, divisé en trois festons obtus. Selle latérale oblique, irrégu- lièrement laciniée ; lobe latéral-supérieur un peu moins large que le premier, mais identique ; le lobe suivant est encore plus petit et de même forme. Observation. Avec le test, Jes pointes sont très aiguës, longues. Le moule ne montre que des pointes obtuses comme des tubercules. Les pointes paraissent quelquefois cesser au diamètre de 90 millimètres. Rapports et différences. Voisine, par les pointes du pour- tour de l’ombilic, de l’A. Lallieri , cette espèce s’en distingue par ses tours déprimés au lieu d'être comprimés, bien plus larges, pourvus de pointes aiguës droites au lieu de tubercules obtus, obliques vers l’ombilic, Ce sont deux espèces très- distinctes. Localité. Elle a été recueillie par moi dans l’étage kimmé- ridgien de Gyé-sur-Seine (Aube), et à Cirey-le-Château (Haute-Marne). 558 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Explication des figures. PI. 218, fig. 4. Coquille réduite d’un tiers , à l'instant où elle perd ses pointes. — Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Avec les pointes restaurées. de ma collection. Espèces de l’étage portlandien. N° 247. Ammonites Rotunpus, Sowerby, 1821. PI. 916. Fig. 3, 4, pl. 221. (Sous le nom de Giganteus) Ammonites Rotundus, Sowerby, 1821. Minér. conch. 3, p. 467, pl. 293, fig. 3. A. testà compressä; anfraetibus rotundatis, lateribus trans- versim, 26-costatis ; costis elevatis, acutis, externè trifur- catis; aperturä rotundatà. Dimensions. Diamètre 20 DE — Par rapport au diamètre: largeur du dernier tour , 5; pes du dernier tour recouvrement du dernier tour, —-; largeur del’ombilic, ) es) Coquille comprimée dans son ensemble, non carénée. si formée de tours réguliers, ronds, ou légèrement déprimés, alors plus épais que larges, ornés, de chaque côté, d’environ 26 côtes transverses, droites, égales, saillantes et aiguës, qui se bifurquent ou se trifurquent seulement près du dos, où elles passent sans s’interrompre. Dos large, peu convexe; bouche plus large que haute, presque ronde. Observations. Jeune, jusqu’au diamètre de 7 centimètres, les côtes sont plus nombreuses, elles s’éloignent ensuite. Elles cessent sur le dos au diamètre de 15 centimètres, cette partie étant alors très-lisse. Il est probable que plus tard les tours deviennent lisses. Rapporis et différences. Voisine par son ensemble de l’A. plicatilis, cette espèce s’en distingue dans le jeune âge par ses TERRAINS JURASSIQUES. 259 côtes latérales bien plus espacées, et à tous les âges bifurquées ou trifurquées seulement près du dos. Localité. Elle est propre à l’étage portlandien, et a été recueillie à Montblainville (Meuse), par M. Moreau; à Cha- blis (Yonne), par M. Rathier; à Saint-Jean-d'Angély (Cha- rente-Inférieure); à Boulogne (Pas-de-Calais), par moi; à Bois-Aubert, à Montperhuis (Oise), par M. Graves; à Cirey-le- Château, à Bouzancourt (Haute-Marne), par M. Royer et par moi. Explication des figures. PI. 216, fig. k. Coquille jeune, de grandeur naturelle.—Fig. 3. La même, du côté de la bouche. —PI. 221 fig. 4. (Sous le nom d’A. giganteus.) Coquiile ré- duite de moitié, à l'instant où elle perd ses côtes.—Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. De ma collection. N° 248. AMMONITES GRAVESIANUS, d'Orb. 1847. PI, 219. À. lestä globulosà ; anfractibus depressis, lateribus angula- tis, 23-costatis; costis mucronatis, externè bi-vel trifurca- tis, flexuosis, aperturà transversà externè angulatà. Dimensions. Diamètre, 29 centimètres. Par rapport au dia- mètre : largeur du dernier tour %: épaisseur du dernier tour 2; recouvrement du dernier tour --%; largeur de 100) l'ombilic, 4. Coquille globuieuse, peu comprimée dans son ensemble. Spire formée de tours réguliers, fortement déprimés dans le sens de l’enroulement, bien plus hauts que larges, carénés sur les côtés, où se voient environ 23 tubercules, qui forment cô- tes simples vers l'ombilic, et en dehors, en s’infléchissant, se bifurquent ou se trifurquent en côtes qui passent sur le dos, 56o PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. qui est convexe et rond. Bouche transverse, déprimée, formant un angle de chaque côté. Observations. Cette espèce reste avec ses côtes aussi serrées, jusqu’au diamètre de 20 centimètres, seulement l’angle laté- ral des tours s'émousse alors, et les tours s’arrondissent. Rapports et différences. Voisine pour son ensemble globu- leux de l'A. gigas, elle a les côtes bien plus rapprochées, les tours plus déprimés et anguleux extérieurement. Elle con- serve toujours le premier caractère jusqu’au plus grand âge connu. Localité. Elle caractérise l'étage portlandien, et a été re- cueillie à Hécourt (Oise), par M. Graves; à Auxerre (Yonne), par M. Cotteau. Explication des figures.—Pl. 219, fig. 1. Jeune individu de grandeur naturelle. (Le dessinateur n’a pas mis assez de côtes au pourtour de l’ombilic, et des côtes trop espacées ail leurs, ce qui rend le dessin fautif.) —Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. De ma collection. N° 249. AmMONITES G1GAs. Zieten, 1830. Ammonites gigas, Zieten, 1830. Wurtemberg, pl. 13, fig. 1. A. testâ globulosâ, compressiusculä; anfractibus depressis, lateribus subangulatis, 18-costatis; costis rectis, externè trifurcatis ; aperturâ depressà, semilunari. Dimensions. Diamètre 50 centimètres. Par rapport au dia- mètre: largeur du dernier tour ;; épaisseur du dernier tour <°; recouvrement du dernier tour -$; largeur de Pombilic 4£. Coquille légèrement comprimée dans son ensemble, non ca- rénée. Spire formée de tours réguliers, très-convexes , dépri- TERRAINS JURASSIQUES. 561 més dans le sens de l’enroulement, bien plus hauts que larges, non carénés sur le côté, mais légèrement anguleux et présen- tant environ 18 grosses côtes, qui chacune se trifurque et va passer ainsi sur le dos qui est rond. Bouche déprimée, trans- verse, arrondie sur les côtés. Observations. Cette espèce est très-variable suivant l’âge : jusqu’au diamètre de 20 centimètres, elle reste, comme nous l’avons décrite, seulement les côtes latérales sont au nombre de 15, et comme les petites côtes restent également espacées, il en résulte qu'il y en a souvent quatre pour une des grosses. Les côtes du dos s’effacent ensuite et disparaissent totalement. Les côtes du pourtour de l’ombilic restent seules jusqu’au dia- mètre variable, d'environ 30 centimètres, où la coquille de- vient tout-à-fait lisse. Rapports et différences. Voisine pour son aspect des À. Gravesianus et Trius, elle se distingue de la première par ses côtes du pourtour de l’ombilic bien plus espacées, par cette partie non anguleuse. Ellese distingue de la seconde par ses côtes du pourtour de l’ombilic. Localité. Elle caractérise l'étage portlandien, et a été re- cueillie à Auxerre, à Saint-Sauveur (Yonne), à Cirey-le-Chä- teau, à Bouzancourt (Haute-Marne), à Joinville (Aube), à Mont- perthuis, à Bazancourt (Oise), à Saint-Jean-d’Angély (Cha- rente-Inférieure), par MM. Cotteau, Hébert, Royer, Graves, et par moi. Explication des figures. PI. 220, fig. 1. Coquille réduite autiers, prise à l’instant où elle perd ses côtes latérales. —Fig. 2. La même, du côté de la bouche. Fig. 3. Jeuneindividu, de grandeur naturelle, Fig. 4. Le même, du côté de la bouche. De ma collection. 562 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 250. Ammonites Irrus, d'Orb. 1847. P1:299! A. test globulosä, compressiusculä; anfractibus depressis, lateribus rotundatis, undalis, externé costis æœqualibus or- natis, aperturà transversä, depressä , semilunari. Dimensions. Diamètre, 20 centimètres. — Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, <#; SPRUSSEUE du der- nier tour, ; TRAANVIEMER du dernier tour, =; largeur de l’ombilic, ==. Coquille renflée, globuleuse, légèrement comprimée dans son ensemble, non carénée. Spire formée de tours réguliers, très-convexes, déprimés dans le sens de l’enroulement, bien plus hauts que larges, arrondis au pourtour de l’ombilie, où sont quelques ondulations incertaines, mais aucunes côtes, ni tubercules. Sur les côtés, naissent des côtes égales, nombreu- ses, peu élevées, qui passent régulièrement sur le dos, qui est très-convexe, rond. Bouche transverse, déprimée, en crois- sant, à côtés arrondis. Rapports et différences. Voisine, par sa forme bombée, des À. Gravesianus et gigas, cette espèce s’en distingue par le manque de côtes et de tubercules au pourtour de Pombilic, par ses côtes externes moins élevées. Localité. Elle caractérise l'étage portlandien. Elle a été re- cueillie à Cirey-le-Château, à Baudrecourt (Haute-Marne), près deSaint-Jean-d’Angély (Charente-Inférieure), à la Chaux- de-Charquemont (Doubs), à Joinville, par MM. Royer, Carte- ron et par moi. Explication des figures. PI. 229, fig. 1. Coquille réduite d’un quart, vue de côté.—Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche, De ma collection. TERRAINS JURASSIQUES. 563 N° 251. AMMONITES SUPRAJURENSIS, d'Orb. 4849, PI. 223. À. testä compressä; anfractibus compressis, convexiuscu- lis, lateribus costatis, costis externè (jun.) bifurcatis, (adult.) k-costatis, aperturä compressä Dimensions. Diamètre, 24 cent. Par rapport au diamètre: lar- Chers geur du dernier tour, 2; épaisseur du dernier tour, 2? e 1CO ÿ recouvrement du dernier tour, -&-; largeur de l’ombilic, 45 100° Coquille comprimée dans son ensemble, non carénée. Spire formée de tours réguliers, peu convexes, comprimés, plus lar- ges que hauts, pourvus, au pourtour de lombilic, chez les adultes, de 49 grosses côtes très-saillantes, remplacées par quatre à cinq petites côtes qui passent sur le dos. Celui-ci, rond. Bouche comprimée, plus longue que large. Cloisons non obliques aux derniers lobes. ° Observations. Gette espèce est très-variable suivant l’âge, Jeune, et jusqu’au diamètre de 15 centimètres, la coquille est très régulière, plus comprimée, sans sillons transverses, ornée d'environ 80 côtes saillantes, égales, qui, chacune, se bifur- quentrégulièrement à la partieexterne du dos seulement. C’est au-delà de ce diamètre que l'espèce prend les grosses côtes de l’âge adulte, comme nous l'avons décrite. Rapports et différences. Voisine , dans le jeune âge, de l'A. plicatilis, elle s’en distingue néanmoins par le manque de sil- lons transverses, par ses côtes bifurquées seulement sur le dos, et surtout par ses lobes non cbliques aux dernières, caractère si marqué chez le plicatilis; elle s’en distingue tout-à-fait par son âge adulte. Localité. M. Royer l'a découverte dans les couches perfo- 064 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. récs les plus supérieures de l’étage portlandien des environs de Cirey-le-Château (Haute-Marne), où elle est rare. C’est l'espèce la plus supérieure des terrains jurassiques. Explication des figures. PI. 223, fig. 1. Coquille réduite de moitié. —Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche.— Fig. 3. Côtes des jeunes, de grandeur naturelle. Espèces de supplément, à l'étage callovien. N° 252. AMMONITES ARTHRITICUS, Sow. 1837. PI. 224. Ammonites arthriticus, Sowerby, 4837, in Grant. Trans. geol. soc., 5, pl. 23, fig. 40. À. testâ compressä; anfractibus convexis, lateribus 13-tu- berculis elevatis ornatis, internè lævigatis, externè 4-costa- tis ; apertur lateribus angulatä. Dimensions Diamètre, 9 centim. — Par rapport au diamé- tre : largeur du dernier tour , =; épaisseur du dernier 100) 40 tour, -5:; recouvrement du dernier tour, -$; largeur 100) ) 100 de l’ombilic ) 100° Coquille comprimée dans son ensemble, non carénée. Spire formée de tours réguliers, plus hauts que larges, très-con- vexes sur les côtés, où, un peu plus en dehors quelamoitié de la largeur , sont 13 tubercules espacés, très-réguliers, qui, sans doute, devaient être terminés en pointe. En dedans de ces tubercules est une surface lisse, déclive vers l’ombilic ; en dehors, sont des côtes infléchies en avant, environ quatre par chaque tubercule. Elles passent sur le dos qui est convexe. Bouche plus large que haute, saillante de chaque côté par les tubercules. Rapports et différences. Par ses tubercules, sa forme etces TERRAINS JURASSIQUES. 565 détails , cette espèce ne peut être confondue avec aucune autre. Localité. Elle se trouve en France et dans l'Inde dans l’é- tage callovien, ou oxfordien inférieur. Elle à été recueillie à Gigondas (Vaucluse) par M. Eugène Raspail. Elle s’y trouve avecles À. jason, Hommairei, etc. Dans l'Inde, elle s’est mon- trée dans la province de Coutch. Explication des figures. PI. 224, fig. 1. Coquille de gran- deur naturelle. —Fig. 2. La mème, du côté de la bouche. Résumé géologique sur les Ammoniies. Avant de donner ce résumé, j'aurais pu faire représenter, en supplément, les espèces d’Ammonites qui, depuis que les étages géologiques auxquels ils appartiennent sont terminés, sont venues à ma connaissance, mais le nombre des espèces étant déjà très-considérable, j'ai préféré attendre, afin de changer plus promptement de genres. Ces espèces, que j'indi- que à la liste de leurs étages respectifs, feront partie de mon prochain supplément. En réunissant tous les noms donnés par les auteurs aux Am- monites des terrains jurassiques rencontrées en Europe, je trouve, qu'avant mon travail, on connaissait environ 250 es- pèces d’Ammonites. En y appliquant une révision sévère: 1°de la synonymie, pour détruire les doubles emplois de noms don- nés à la même espèces: 2° des différences apportées par la conservation des individus pourvus ou non de leur test; des différences énormes déterminées par l’âge et le sexe, différen- ces que j'aisignalées aux consiradétions zoologiquesdes Ammo- nites des terrains crétacés (1). Je suis arrivé à trouver que, sur (1) Voy. Paléontologie francaise, terrains crétacés 5 t. 1, p. 370. Voy. surtout les Ammonites Jason, plicalilis cordatus, oculatus, etc, 566 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. ce nombre de 250 espèces, cent cinquante, ou plus de la moi- tié, ne sont que nominales ou de simples variétés des au- tres et l’analyse terminée, il ne reste de ces 250 espèces que cent espèces positives. En joignant à ces dernières les 122 espèces nouvelles que j'ai décrites ou figurées, j'ai le total de 292 espèces positives observées sur le sol européen. Si je cherche maintenant quelle est la répartition suivant les étages, tels que je les considère aujourd’hui , que mes re- cherches générales (4) sont déterminées relativement aux li- gnes de séparation des faunes qu’ils renfernent , je trouverai les résultats suivants dans l’ordre chronologique. Étage sinémurien 34 espèces. Étage liasien 35 espèces. Étage toarcien 3 espèces. Étage bajocien 34 espèces. Étage bathonien 13 espèces. Étage callovien 39 espèces. Étage oxfordien 25 espèces. Étage corallien 5 espèces. Étage kimméridgien 12 espèces. Étage portlandien 7 espèces. Ainsi, sans avoir égard aux formes, je trouve que les es- pèces d’Ammonites sont restées en nombre à peu près égal dans les quatre étages sinémurien , liasien, toarcien et bajocien ; qu'elles ont beaucoup diminué pendant l’étage bathonien, pour avoir leur maximum de développement numérique dans l'étage suivant callovien. De cet étage, on peut dire qu’elles {1) Voyez introduction au Prodrone de paléontotogie universelle stra- tigraphique, p. xxx , $ 39 ; et la 4° partie de mon Cours élementaire de paléontologie et de géologie stratigraphique, TERRAINS JURASSIQUES. b6n ont toujours été en diminnant de nombre jusqu’à l'étage port- landien , le dernier des terrains jurassiques. Je vais étudier comparativement, par étage, les espèces qui s’y trouvent, afin de voir quelles sont les espèces qui leur sont spéciales ou communes à plusieurs à la fois. Ammonites de l’étage sinémurien, ou lias inférieur. A. bisulcatus, Brug. A.* Landrioti, d'Orb. obtusus, Sow. stellaris, Sow. lasicus , d'Orb. tortilis, d'Orb. Conybeari, Sow. kridion , Hebl. Scipionianus, d'Orb. Johnstoni, Sow. Torus, (d’Orb.) raricostatus , Ziet. ophioides , d’'Orb. Carusensis, d’Orb. Birchii , Sow. rotiformis, Sow. Boucaultianus, d'Orb. Charmassei, d'Orb. Laigneletn, d’'Orb. Moreanus, d’Orb. catenatus , SoWw. Sinemuriensis , d'Orb. Sauzeanus, d’Orb. Collenoti , d’Orb. Sismondæ , d'Orb. Phillipsi , Sow. articulatus, Sow. Nodotianus, d'Orb. * planorbis, Sow. * Aballoensis, d'Orb. * Æduensis , Desplaces (4). * Hagenowi, Dunker. Jusqu'à présent, je ne connais aucune espèce de l'étage si- némurien se trouvanten même teraps dans l'étage saliférien. Aucune non plus ne passe de l'étage sinémurien à l’étage lia- sien ; au moins n’en ai-je jamais rencontré ; il résulte de ces (4) Les espèces marquées d’une *, sont indiquées dans notre Pro- drome de paléontologie straligraphique, et seront figurées au supplé- ment. 568 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. circonstances que toutes les espèces que j'indique sont carac- téristiques de leur étage. Ammonites de l’étage liasien, ou lias moyen. A. spinatus, Brug. Maceanus, d'Orb. Acteon, d'Orb. Ægion, d'Orb. planicosta , Sow. Eogelhardü, d'Orb. margaritatus, Montfort. Boblayei, d'Orb. Maugenesti, d'Orb. Valdani, d'Orb. Regnardi, d'Orb. Iynx, d'Orb. Coynarti, d'Orb. Normanianus , d'Orb. Grenouillouxi, d'Orb. Taylori, Sow, Guibalianus, d'Orb. Buvignieri, d’'Orb. A. Loscombi, Sow. Centaurus, d’Orb. subarmatus, Vung. armatus, Sow. brevispina, Sow. muticus , d'Orb. Davæi, Sow. Bechei, Sow. Henleyi, Sow. hybridus, d'Orb. fimbriatus , Sow. * Jamesoni , Sow. * Bronnu, Roemer. * Davidsoni , d’Orb. * Jupiter, d'Orb. * jatecosta, Sow. * acanthus, d'Orb. Des trente-cinq espèces que je connais dans l'étage liasien, aucune, jusqu’à présent, ne s’est rencontré dans l’étage infé— rieur, pas plus que dans l’étage supérieur, ainsi donc toutes sont caractéristiques et pourront faire reconnaître l'étage sous toutes les formes minéralogiques qu’il présente. Aminonites de l'étage toarcien, ou lias supérieur. À. serpentinus , Schloth. bifrons , Brug. A. Requineanus, d'Orb. Desplacei , d'Orb. TERRAINS JURASSIQUES. 569 Comensis, de Buch (A. mucronatus, d'Orb. Thouarsensis, d'Orb.). Hollandrei, d'Orb. radians , Schloth. communis , SOW. Levesquei, d'Orb. heterophyllus , Sow. primordialis, Schloth. Mimatensis, d'Orb. Aalensis, Zieten. sternalis, de Buch. annulatus , Sow. insignis , Schubler. Cornucopiæ, Young. variabilis, d'Orb. Jurensis, Zieten. complanatus, Brug. Hircinus, Schloth. (Ger- discoïdes, Zieten. mani, d'Orb. ) CONCAVUS , SOW. Torulosus , Schubler. * Zetes, d'Orb. Capricornus, Schloth.{Bu- * Sabinus, d’'Orb. dressieri , d'Orb. }. Calypso , d'Orb. Braunianus, d'Orb. * acanthopsis, d’Orb. Ce que j'ai dit, à l'égard des deux précédents étages , peut être répété pour celui-ci. C’est que , jusqu’à présent , aucune espèce n'ayant été rencontrée dans les étages inférieurs ou supérieurs, les trente-et-une espèces citées peuvent être con- sidérées comme caractéristiques de l'étage liasien. Ammonites de l’élage bajocien ou l’Oolite inférieure. À. Truellei, d'Orb. À. pygmæus, d'Orb. subradiatus , Sow. Tessonianus, d'Orb. Sowerbyi, Miller, Édouardianus, d’Orb. Murchisonæ , Sow. Blagdeni, Sow. cycloides, d'Orb. { Cado- Humpriesianus, Sow. niensis). : Brackenridgi, Sow. Niortensis, d'Orb. Brongniartii, Sow. interruptus, Brug. (Par- Deslongchampsii, De- kinsoni ). france, I. [OL C1 570 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Garantianus, d'Orb. zig-zag , d'Orb. polymorphus, d'Orb. Caumonti , d'Orb. Martiusi , d'Orb. Sauzei, d'Orb. ooliticus , d'Or. Defrancun, d’'Orb. Pictaviensis, d'Orb. Ger ville, Sow. Eudesianus , d’Orb. dimorphus, d'Orb. Linneanus , d'Orb. * Lucretius, d'Orb, Cadomensis, Defrance. discus , Sow. Parmi les frente espèces que je connais dans l'étage bajo- cien, une seule, l'Ammonites discus , que M. Deslongchamps croit avoir trouvée daus cet étage, et qui est ordinairement spéciale à l'étage suivant, où je l'ai touiours rencontrée, vient offrir un fait de passage. Si, en effet, on vient à prouver que cette espèce s'est bien rencontrée dans l'étage bajocien , il n°y aurait plus que vingt-neuf espèces caractéristiques spéciales à l'étage bajocien, Aïmmonites de l'étage Baihonien (ou grande oolite). **A, discus, Sow. A. Herveyi, Sow. linguiferus, d'Orb. hecticus , Reinccke. arbustigerus, d'Orb. macroccphalus, Schloth. planula, Hebl. bullatus, d'Orb. Jul, d'Orb. microstoma , d'Orb. contrarius, d'Orb. * Subbackeriæ , d'Orb. (A. subdiscus , d'Orb. Backeriæ ) (pars). Je connais treize espèces d'Ammonites dans l'étage batho- nien. Sur ce nombre , l'Aminonites discus s'étant rencontrée dans l’étage bojocien, et les À. Herveyi, hecticus et macro- cephalus ayant été recueillies en même temps dans l'étage cal- lovien, il ne reste plus que neuf espèces caractéristiques de l'étage bathonien. Peut-être, néanmoins, faudra-tl ré- TERRAINS JURASSIQUES, 971 duire le nombre des espèces communes, car je n’ai pas la cer- titude que VA. macrocephalus de l'étage bathonien , iden- tifiée avec l'espèce de l'étage callovien, soit bien réellement identique. Ammonites de l'étage callovien, ou oxfordien inférieur. **A. Hecticus, Hartm. A. viator, d'Orb. À # LS macrocephalus,Schloth. Herveyi, Sow. Backeriæ, Sow. cristagalli, d'Orb. pustulatus , Haan. lenticularis, Phillips. (A.Chamouseti, d'Or.). Funiferus, Phillips (A. Galdrinus, d’Orb.). Junula, Zieten. Athleta, Phillips. Pottingeri, Sow. (A. Chauvinianus, d'Orb.}. Anceps, d'Orb. coronatus , Brug. modiolaris, Lwyd. timidus , Zicten. Duncanti, Sow. Calloviensis , Sow. tripartitus, Raspail. refractus , Haan. Adelæ, d'Orb. Hommairei, d'Grb. Lamberti, Sow. Tatricus, Pusch. Zignodianus , d’Grb. Sutherlandiæ, Murchis. Mariæ, d'Orb. Sabaudianus, d'Orb. Lalandeanus, d’Orb. Babeanus, d'Orb. arthriticus , Sow. bipartitus, Zieten. Baugieri, d'Orb. Jason , Zieten. Banksit, Sow. “Ajax, d'Orb. *Raspaillii, d'Orb. * Villersensis, d'Orb. * OEropus, d'Orb. En Ôtant des trente-neuf espèces connues dans l'étage cal- lovien les trois premières espèces déjà citées, dans le précédent étage, et l'A. talricus que je retrouve dans le suivant, il res- tera encore trente-cing espèces bien distinctes , toutes carac- 572 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. téristiques de l’étage callovien. C’est dans cette faune qu'on trouve le maximum de développement numérique des Ammo- nites dans les terrains jurassiques. Ammoniles de l'étage oxfordien. **A, tatricus, Pusch. À. Goliathus, d'Orb. tortisulcatus, d'Orb. Henrici, d'Orb. cordatus, Sow. Eucharis, d'Orb. alternans , Schloth. oculatus, Bean. plicatilis, Sow. Erato, d'Orb. Eugenii, Raspail. Hermione , d'Orb. Arduennensis , d'Orb. * nux, d'Orb. perarmatus , d'Orb. * Hersilia, d'Orb. canaliculatus, Munster. * Hyacinthinus, d'Orb. crenatus , Bruguère. * Doublieri, d'Orb. Constanti , d'Orb. Williamson: , Phillips. Edwardsianus , d'Orb. Marantianus, d'Orb. Toucasianus, d'Orb. À l'exception de l'A. tatricus, que J'ai recueillie simulta- nément dans l'étage callovien de Pas-de-Yeu (Deux-Sèvres), et dans l’étage oxfordien, toutes les autres, ou vingt-quatre espèces , sont bien caractéristiques de celui qui m'occupe. Ammonites de l'étage corallien. A. Cymodoce, d'Orb. A. Rupellensis, d’'Orb. Radisensis, d'Orb. Achiles, d'Orb. Altenensis , d'Orb. L’A. Cymodoce, se montrant simultanément dans cet étage et dans le suivant , il ne reste plus que quatre espèces bien tranchées , caractéristiques de l'étage corallien. | TERRAINS JURASSIQUES, b73 Ammonitles de l'étage kimméridgien. *A, Cymodoce, d'Orb. A. Calisto, d’'Orb. Lallierianus, d'Orb. Eudoxus , d'Orb. longispinus, Sow. mutabilis, Sow. Yo, d'Orb. Eumelus , d'Orb. decipiens, Sow. Eupalus , d'Orb. Erinus, d’Orb. orthocera , d'Orb. À l’exception de l’A. Cymodoce , déjà citée dans l'étage corallien , et de l’A. longispinus que M. Royer dit avoir ren- contrée dans l’étage portlandien, mais que j'ai invariablement recueillie dans l’étage kimméridgien seulement, toutes les autres Ammonites sont caracteristiques de ce dernier. Ammonites de l'étage portlandien. ** A. longispinus, Sow. A. gigas, Zieten. giganteus, Sow. rotundus, Sow. Trius , d’Orb. suprajurensis , d'Orb. Gravesianus , d'Orb. Parmi ces espèces , l’4. longispinus fait exception , car un géologue l’a recueillie dans l'étage précédent ; mais c’est le seul fait, car l'espèce partout ailleurs est spéciale à l'étage kimméridgien, aussi je ne le regarde pas comme bien cer- tain. Il ne resterait donc que six espèces caractéristiques de l'étage portlandien de France. En résumé, on voit, dans lesterrains jurassiques, se renou- veler dix fois les espèces d’Ammonites au sein des mers. Ainsi donc les céphalopodes, comme les autres séries animales, sont divisés en dix faunes successives qui se sont remplacées l’une l'autre dans les terrains jurassiques. Quant aux espèces qui ont été signalées, comme se trou- 97/4 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. vant dans deux étages à la fois, nous avons cherché à expliquer ailleurs de quelle manière cela pouvait se faire, sans que ces coquilles eussent vécu dans les deux étages(i). N'ayant remarqué aucune différence bien tranchée dans les faunes respectives des différents bassins de France, relative- ment aux terrains jurassiques, je n'entrerai dans aucun détail à cetégard. Tout, au contraire, porterait à supposer, au moins pour les premiers étages, que les mers jurassiques communi- quaient alors entre elles et ne formaient en Europe aucune mer circonscrite, comme nous les trouvons aujourd’hui. Genre AxcyLcoceras, d'Orh., 1849. Hamiles auctorum. Coquille multiloculaire, spirale, enroulée sur le même plan, puis se projetant en une longue crosse. Spire régulière dansle jeune âge seulement, alors composée de tours peu nombreux, disjoints, très-séparés les uns des autres. Le dernier tour s’al- Jonge, reste droit ou plus ou moins arqué sur une certaine longueur, puis se recourbe en crosse à son extrémité. La crosse, sans doute destinée à contenir l’animal, est dépourvue de cloisons. Bouche ronde, ovale, ou pourvue de pointes à son pourtour, formant une légère saillie intérieure. Lorsqu'elle est complète, elle est bordée de légères côtes, toujours plus rapprochées que les autres et alors sans tubercules, ou d’un bourrelet. Cloisons symétriques, divisées régulièrement en lo- bes très-inégaux, invariablement formées de parties impaires très-allongées (le lobe dorsal excepté), et de selles divisées en parties presque paires. Siphon toujours externe. Rapports et différences, En tout semblables aux Crioceras (1) Voyez Paléontologie française, terrains crétacés , t. V, p. 499. TERRAINS JURASSIQUES. 979 par leurs tours disjoints, les Ancyloceras s’en distinguent, ainsi que des T'oxoceras, par le dernier tour, qui, à un certain âge, se projette en crosse, comme chez les Scaphites. Les An- cyloceras différent des Scaphites par leurs tours disjoints, au lieu d’être contigus, par leurs lobes formés de parties impai- res, au lieu d’être formés de parties paires. Les Hamites, telles que je les considère, se séparent du genre Ancyloceras par le manque de spirerégulière; ainsi l’on voit que des tronçons d’An- cyloceras peuvent se distinguer des Hamites, des Scaphites et des Baculites, par la présence de lobes formés de parties impaires. Observations. La bouche, à l'état complet, ne paraît offrir ni prolongement, ni rétrécissement; elle est tout simplement renforcée et pourvue de côtes plus rapprochées et sans tuber- cules. J’ai dit que la crosse était toujours sans cloisons; c’est en effet ce que j'ai rencontré chez tous les individus que j'ai vus complets. il faudrait donc croire que cette modifications; remarquable tient à la forme de l'animal qui l'occupe. Quoi qu'il en soit, il reste à éclaircir, pour les genres pourvus de cette crosse, une question zoologique importante. L'animal ne forme-t-il cette crosse que lorsqu'il a atteint tout son ac- croissement, comme les Cyprea forment leur bourrelet, ou bien cette crosse existe-t-elle à tous les âges? Si l’animal ne construisait cette crosse qu’à l’état complet, toutes les co- quilles seraient à peu près de même taille, ce qui n’est pas, I faudrait donc admettre que l'animal, tant qu'il n'avait pas at- teint sa taille, ne se faisait qu’une crosse provisoire, qu’il dé- faisait ensuite au far et à mesure de son accroissement par une résorbtion intérieure, que l’on connaît chez d’autres mollus— ques. Dans le cas contraire, on serait obligé de croire que l’a- nimal changeait de forme lorsqu'il avait atteint son accroisse- ment, ce qui est peu probable, où du moins peu en rapport avec ce que l’on sait des Céphalopodes à cet égard. 576 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE: L'âge embryonnaire de l’Â. Agassizii, que j'ai pu observer prouve, au moins pour cette espèce, que dans le tout jeune âge la coquille est formée de tours embrassants comme dans certaines espèces d’Ammonites, et qu’ensuite elle se projette en tours disjoints, cylindriques, comme on connaît les Ancylo- ceras. Les Ancyloceras n'existent pas à l’état vivant. Dans les cou- ches terrestres, ils ont commencé à se montrer au sein des ter- rains jurassiques, à l’époque de l'étage bajocien ou de l’oolite inférieure. De là, ils disparaissent dans toutes les couches su- périeures de ces terrains et se retrouvent en très-grand nom- bre dans l’étage inférieur des terrains crétacés, l'étage néoco- mien, où, après avoir atteint le maximum, de leur développe- ment numérique, ils disparaissent entièrement dans l'étage cénomanien, pour ne plus se montrer à ja surface du globe. Histoire. Ce genre, avant mes observations, avait été con- fondu avec les Æamites, dontil diffère essentiellement, comme on peut le voir aux caractères. Pendant longtemps, tous les tronçons à cloisons découpées, rencontrés dans les différents terrains, avaient été placés dans le genre Hamite, réceptacle de tout ce qu’on connaissait mal, ce genre n'ayant encore au- cun caractère extérieur bien arrêté. De ce nombre, je puis ci- ter l’Hamites annulatus, de M. Deshayes, qui est l’Ancylo- ceras annulatus, d'Orb., et beaucoup d’autres espèces. Espèce de l'élage bajocien. N°253, ANCYLOCERAS ANNULATUS, d'Orb., 1841. PI, 225. Fig. 1-7. Hamites annulatus, Deshayes, 1831. Coq. caractérist., p. 228, pl. 6, f. 5. TERNRAINS JURASSIQUES. 577 Ancyloceras annulatus, d’Orb., 1841. Paléont. franc., ter. crèt., 4, p. 464. Foxoceras obliquus, Baugier et Sauzé, 1843. Notice sur, 1, De 1718. A. costatus, Morris, 1846. Ann. et mag. nat, hist,, vol. 15, p. 33, pl. 6,f. k, A. Walcotii, Morris, 1846, id., pl. 6, f, 5. A. annulatus, d'Orb., 1849. Prodrôme de paléontologie stratigraphique, t. 4, p. 262, no 40. À. test elongatà ; anfractibus cylindricis; coslis annulari- bus, numerosis, exlernè mucronatis, dorso interruptis, Dimensions. Longueur, 9 à 10 centimètres, Coquille allongée, à un ou deux tours cylindriques, très- séparés ; le dernier se projette en une partie très-peu arquée, qui se termine par une légère courbure en crosse. Tours pres- que cylindriques, à peine comprimés, ornés en travers de côtes transverses , droites, saillantes, grossissant jusqu’en dehors où elles sont interrompues au milieu du dos. Ces côtes sont va- riables suivant le point où elles sont : A l'extrémité de la spire, ellessonttrès-saillantes, droites, elles passent sans s’interrompre sur la région intérieure de la coquille, et sur la région externe, elles sont terminées par deux tubercules ; un peu plus loin, en allant vers la crosse de la coquille, les tubercules cessent, et les côtes sont seulement interrompues extérieurement, où # ne reste que le tubercule externe; arrivées à ja partie projetée, les côtes deviennent obliques, elles s’effacent intérieurement et s’abaissent partout. Quand la bouche est entière elle se ter- mine par de grosses côtes et un labre supérieur projeté en avant. Cloisons symétriques, formées de chaque côté d’un lobe divisé en parties impaires. Lobe dorsal plus large et un peu moins long que le lobe latéral supérieur, formé de deux bran- ches pourvues de pointes. La selle dorsale deux fois aussi large 575 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, que le lobe dorsal, divisé en deux patres de feuilles par un lobe accessoire de moitié du lobe latéral supérieur. Lobe latéral-su- périeur étroit et long, avec deux courtes branches formées de quelques pointes seulement, Le lobe ventral avec une branche latérale. Localité. Elle est spéciale à l'étage bajocien , et a été re- cueillie à Bayeux (Calvados), à Mougou, près de Niort, par M. Baugier et par moi. En Angleterre, elle se trouve à Bri- defort. Explication des figures. PI. 225, fig. 4. Individu entier, dont j'ai la crosse et la spire.—Fig. 2, le même, vu sur le dos. — Fig. 3. Une tranche en dessus. — Fig. k. Partie tubercu- leuse, vue sur le dos. — Fig. 5. Coupe de la même. — Fig. 6. Coupe des premiers tours de spire. De ma collection. N°254. ANCYLOCERAS BISFINATUS, Baugier el Sauzé, 1843, PI. 225. Fig. 8-11. Ancyloceras bispinatus (pars), Baugier et Sauzé, 1843, Noticesur quelques coq., p. 12, pl. 3, f. 4. (nonpl. 4, £. 6-8.) À. id., d’Orb., 1849. Prodrome de pal. stratig., 4, p. 262, n° k1. À. testà elongatä; anfractibus compressis, transversim costa- lis; costis obliquis, externè bituberculatis, interruptis; tu- berculis approximatis. Dimensions. Longueur totale, k à 5 centimètres. Coquille allongée, à un ou deux tours comprimés, assez grêles, ornée partout de côtes obliques, non interrompues sur la région ventrale, et pourvues sur toutes les parties, même à la crosse, de deux rangées de tubercules de chaque côté du dos, TERRAINS JURASSIQUES. 579 au milieu duquel elles sont interrompues; le dernier tour pres- que droit, projeté en crosse peu arquée. Rapports et différences. Voisine de la précédente, cette es- pèce s’en distingue par ses côtessemblables sur tous les points, même à la crosse, pourvues de deux pointes externes, obli- ques et non interrompues sur la région ventrale. Localité. Elle est propre à l'étage bajocien, et a été recueil- lie à Mougon, près de Niort (Deux-Sèvres), par MM. Baugier, Sauzé, et par moi. Explication des figures. PI. 225, fig. 8. Coquille entière, restaurée sur des échantillons de M. Baugier. — Fig. 9. Coupe supérieure d’un tronçon. — Fig. 10. Une partie, vue sur le dos. — Fig. 11. Une partie, vue sur la région ventrale. De ma collection. Ancyloceras annulatus, Baugier et Sauzé, 1843, Noticesur quelques coq., p. 42, pl. 3, f. 4-3 {non d'Orb., 1841). A. testà arcuatà; anfractibus subeylindricis, transversim costatis; costis rectis, exlernè bitubereulatis. Dimensions. Longueur totale, k centimètres. Coquille ovale, formée d’un tour très-lâche, et d’une crosse à peine moins courbée que le reste. Tours ornés partout de côtes transverses, non obliques, à peine interrompues sur la ré- gion ventrale; plus grosses sur Ja région dorsale, où elles ont deux pointes saillantes, et une interruption médiane. Rapports et différences. De la même taille que l’espèce pré- cédente, celle-ci est moins allongée, pourvue de côtes nonobli- ques, droites, interrompues sur la région ventrale, et dont les tubereules externes sont plus éloignésles uns des autres. 5éo PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Localité. MM. Baugier, Sauzé et moi, nous l’avons rencon- tré à Mougon, près de Niort, dans l'étage bajocien, où elle est rare. Ezxplicalion des figures. PI, 225, fig. 12. Individu entier, dessiné d’après un échantillon de M. Baugier. — Fig. 13. Tranche d’un tour. — Fig. 44. Un tour grossi, vu sur le dos. — Fig. 15. Le même, sur la région ventrale, De ma col- lection. N° 256. AxcyLocEras BAUGIERI, d'Orb. 1849. PI. 226, fig. 1-4. À testà arcuatà; anfractibus cylindricis, sublevigatis, ex- ternè costis unituberculalis. Dimensions. Elle doit avoir 45 cent. de développement. Coquille allongée ; crosse presque droite , un peu compri- mée , presque lisse, néanmoins montrant des indices légères de côtes , surtout vers la région externe où elles se marquent et sont terminées par un seul tubercule de chaque côté du dos, l’intervalle étant très lisse. Cloison symétrique ornée de chaque côté de trois lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus large et plus long que les autres, terminé par une énorme branche. Les deux premiers lobes sont presque égaux en longueur, seulement l’inférieur est le plus large. Le lobe auxiliaire est la moitié des autres. Rapports et différences. Par ses tours lisses, avec un seul tubercule externe , aussi bien que par ses lobes exception- nels , elle se distingue nettement des autres. Localité. M. Baugier l’a recueillie à Mougon près de Niort, dans les couches de l’étage bajocien. Explication des figures. PI. 226, fig. {. Tronçon de grandeur naturelle, avec des parties supposées. Fig. 2. Un TERRAINS JURASSIQUES. 561 tronçon vu en dessus. Fig. 3. Le même vu sur le dos. Fig. k. Une cloison du même grossie. Dessiné par moi. Collection de M. Baugier. N° 257. ANCYLOCERAS LEVIGATUS, d'Orb. 1849. PI. 296, fig. 5-7. A. testà elongatà; anfractibus cylindricis levigatis. Coquille probablement allongée ; nous n’en connaissons qu'un tronçon cylindrique , légèrement comprimé , entière- ment lisse , sans aucun indice de côtes, Cloisons symétriques ornées de chaque côté d’un seul lobe formé de parties impaires; lobe dorsal bien plus large , mais moins long que le lobe la- téral, terminé de deux pointes. Selle dorsale énorme, divisée en deux doubles feuilles par un lobe accessoire , la moitié du lobe latéral. Lobe latéral unique. Ensuite une selle divisée en deux feuilles. Rapports et différences. Quoique ne connaissant qu'un tronçon de cette espèce, nous n'avons pas balancé à la regar- der comme une espèce distincte , caractérisée par son manque de côtes et ses lobes. Localité. M. Baugier l'a recueillie à Mougon, près de Niort, dans l'étage bajocien. Explication des figures. PI. 226, fig. 5. Un tronçon de grandeur naturelle. Fig. 6. Le même, vu en dessus, avec ses lobes. Fig. 7. Une cloison grossie, dessinée par moi. De la collection de M. Baugier. N° 258. ANcyLOCERAS Noposus, d'Orb. 1849. PI. 927, fig. 1-4. À. testà elongatà ; anfractibus subcylindricis, compressis, levigatis, externè tuberculatis. Nous n’en connaissons qu'un tronçon droit, provenant 582 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. probablement de la partie projetée. Il est légèrement com- primé, lisse , avee une série de tubercules de chaque côté du dos. Cloisons symétriques , formées d’un seul lobe de chaque côté, comme dans l'A. annulatus. Rapports et différences. Voisine de PA. Baugieri par son manque de côtes et par son unique rangée de pointes de cha- que côté du dos, elle s’en distingue complètement par ses cloisons munies d'un seul lobe latéral au lieu de trois. Localité. M. Baugier l'a découverte avec les espèces pré- eédentes à Mougon , près de Niort , dans l’élage bajocien. Explication des figures. PI. 227, fig. 1. Un tronçon de grandeur naturelle. Fig. 2. Le même , vu sur la région dor- sale. Fig. 3. Un tronçon, vu en dessus. Fig. 4. Un lobe grossi, dessiné par moi. Dela collection de M. Baugier, N° 259. ANCYLOGERAS SAUZEANUS , d'Orb. 1849, PI. 297, fig. 5-7. À testà elongatà ; anfractibus cylindricis, interné levigatis, transversimrugosis, externè costis obliquis, bituberculatis. Nous connaissons un tronçon de cette espèce, mais bien ca. ractérisé. 1 est cylindrique, presque lisse sur la région ven- trale , marqué seulement de légères rides transverses. Sur la région externe, 1] naît des côtes incertaines qui s'élèvent et sont terminées chacune par ies deux tubercules qui régnent en série de chaque côté du dos. Rapports et différences. Par les rides transverses de sa ré- gion interne , par le manque de côtes , ainsi que par ses deux rangées de tubercules de chaque côté du dos, cette espèce se distingue bien des autres. Localité. M. Baugier l’a rencontrée à Mougon avec les es- péces précédentes. TERRAIXS JURASSIQUES. 585 Explication des figures. PI. 227, fig. 5. Un tronçon de grandeur naturelle. Fig. 6. Le mème, vu sur le dos. Fig. 7. Tranche, vue en dessus avec ses lobes. De la collection de M. Baugier. N° 260. ANCYLOGERAS RARISrINA, d'Orb. 1849. PI. 227, fig. 8-10. Toxoceras rarispina, Baugier et Sauzé, 4843. Notice L. p. 14, pl. 3, fig. 19-20. Tesié elongatà, anfractibus cylindricis, levigatis, externé rarè tuberculatis. Deux tronçons que nous connaissons sont lisses , légère- ment comprimés, avec, de distance en distance, des tuber- cules de chaque côté de la région dorsale. Rapports et différences. Si les tubercules sont constants sur de grandes longueurs, comme nous les avons vus sur des tronçons, cette espèce serait très distincte des autres. Localité. Elle a été également recueillie par M. Baugier à Mougon , dans l’étage baJocien. Explication des figures. PI. 397, fig. 8. Un tronçon , vu de côté. Fig. 9. Le même, vu sur la région dorsale. Fig. 10. Coupe du dessus. De la collection de M. Baugier. No 261. AxcyLoceras o8z1quus, d'Orb., 1849, PI. 298. Fig. 4-5. À. tesià elongalà; anfractibus cylindricis, transversim cos- tatis; costis obliquis, externé bituberculatis; septlis lateri- bus 3-lobatis. Plusieurs tronçons que nous connaissons de cette espèce, sont earactérisés par le dernier tour peu arqué,; eylindrique, 58/ PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. orné en travers de côtes non interrompues sur la région ven- trale, épaissies et très-obliques vers la région dorsale, où elles se terminent chacune par deux tubercules de chaque côté du dos. Cloisons symétriques, divisées de chaque côté en trois lo- bes , formés de parties impaires. Le lobe dorsal très-grand, a deux branches terminales; les deux lobes latéraux grèles, sont presque égaux. néanmoins le plus long est linférieur. Le lobe auxiliaire est très-petit. Rapports et différences. Voisine, par sa forme et ses côles, de l’A. annulatus, cette espèce s'en distingue par ses côtes non-interrompues sur la région ventrale, par deux tubercules constants, et surtout par ses cloisons toutes différentes. Localité. Elle est encore de Mougon, où M. Baugier et moi l'avons recueillie. Explication des figures. PI. 298, fig. 1. Un tronçon de grandeur naturelle, avec la supposition de l’ensemble. — Fig. 2. Coupe du dessus. — Fig. 3. Un tronçon, vu sur le dos. — Fig. #. Le mème, vu sur la région ventrale. — Fig. 5. Une cloison dessinée par moi. De ma collection. Espèces de l'étage battonien. N°962. ANcyrOcERAS spiNATUS, Baugier et Sauzé, 1843. PI. 298. Fig. 6-9. Ancyloceras spinatus, Baugier et Sauzé, 1843. Notice sur quelques coq., p. 14, pl. #, fig. 9-14. Id., d'Orb. ,18%7. Prod. de paléont. univ., étage 14, p. 19. À. testäelongatà; anfractibus cylindricis, compressis, trans- ver sim oblique costatis, costis exlerné interruptis. Un tronçon que nous avons étudié, et qui dépend de la par- TERRAINS JURASSIQUES. 085 tie projetée de la spire, près de la crosse, est presque droit, un peu comprimé, orné en travers de côtes très-obliques, espacées, non-interrompues sur la région ventrale, plus épaisses sur la région dorsale, où elles sont toutes interrompues. . Rapports et différences. Par le manque de tubercules sail- lants sur la région dorsale, cette espèce se distingue nettement des autres. Localité. M. Baugier l’a rencontrée aux environs de Niort, dans l'étage bathonien, ou grande oolite. Explication des figures. PI. 298, fig. 6. Tronçon de gran- deur naturelle. — Fig. 7. Une partie, vue sur la région dor- sale. — Fig. 8. La même, sur la région ventrale. — Fig. 9. Tranche de la même. De la collection de M. Baugier. N° 663. AncyLOCERAS AGassizrr, d'Orb. 1847. PI. 298, fig. 10, 11. Ancyloceras Agassizii, d'Orb. 1847. Prod. de Pal. univ. Etage 11, n° 20, t. 4, p. 297. A. test tenui; anfractibus gracilibus, sublævigatis transver- sim undalis. Nous ne connaissons de cette espèce que Îles deux premiers tours de spire, remarquables par leur ensemble cylindrique, lisse avec seulement des ondulations transverses formant pres- que des côtes. Cet échantillon est d'autant plus curieux qu'il nous fait connaitre le nucleus du genre, consistant en une petite ammonite globuleuse à tours embrassants at se séparent et deviennent cylindriques. Rapports et différences. Par ses côtes incertaines , par ses tours grèles, cette espèce se distingue nettement de toutes les autres. I. 96 566 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Localité. M. Agassiz l’a découverte à Buchsiten , dans le canton de Soleure, dans la couche à Ostrea acuminata. Explication des figures, PI. 228. fig. 10. Coquille en- tiéreçun peu grossie. Fig. 11. Le nucleus fortement grossi pour montrer comment la spire de cette espèce est dans l’âge embryonnaire. De ma collection. N° 16%. ANCYLOCERAS TENUIS, d'Orb. 18/7. PI. 529. Fig. 1-4. Toxoceras tenuis, Baugier et Sauzé , 1843, notice, etc., p- 45, pl 4, fig. 8-5. Ancyloceras tenuis , d'Orb. 1847. Prodrôme de Pal. univ. Étage 41, n° 18. À. test gracilis, anfractibus cylindricis compressis, trans- versim obliqué costulatis, costis tenuibus in dorso inter- ruptis, subtuberculatis, interne evanescentibus. Coquille grêle. La crosse seule que je connais, est formée d’un ensemble grêle subcylindrique, comprimé, avec des pe- tites côtes nombreuses, très-obliques, arquées en avant, in terrompues aux côtés du dos, où l’on remarque l'indice d’un léger tubercule; elles s’affaiblissent peu à peu sur la région ventrale où elles cessent tout-à-fait. Rapports et différences. Par ses côtes serrées, petites, in- terrompues sur la région dorsale et sur la région ventrale, cette espèce est bien distincte des autres. Localité. Elle est propre à l’étage bathonien ou grande 00- lite et a été recueillie à Niort (Deux-Sèvres), par M. Baugier. Explication des figures. PI. 599, fig. 1. Fragment de la crosse du dernier tour, de grandeur naturelle. Fig. 2. Le mème, vu du côté du dos. Fig. 3, Le même, vu du côté ven- tral. Fig. k, Coupe supérieure. TERRAINS JURASSIQUES. 007 Espèces de l’élage callovien. N° 265, ANCYLOCERAS TUBERCULATUS, d'Orb. 4847, PI. 229, fig. 5-8. Toxoceras tuberculatus, Baugier et Sauzé, 1843. Mém. de la Soc. de stat. de Niort, p. 11, pl. k, fig. 1, 2. Ancyloceras tuberculatus, d'Orb., 1847. Prod. de Pal. univ. 1. Étage 12, n° 65. A. testä dilatatà spirali; anfractibus compressiusculis, trans- versim costatis ; costis elevatis, subæqualibus , obliquis, externè encrassatis, tuberculatis in dorso interruptis, interné arcuatis subevanescentibus. Dorso subcanalicu- lato. Dimensions. Développement connu , 40 centimètres. Coquille comprimée. Partie spirale assez régulière, à tours läches, très disjoints, subcylindriques, à peine com- primés, ornés en travers de fortes côtes obliques, très-sail- lantes, allant en grossissant et s'élevant d’une manière ré- gulière, jusqu'aux côtés du dos où elles forment un léger tubercule et s’interrompent tout-à-coup, laissant au milieu une surface lisse, presque canaliculée ; les côtes, au contraire, s’affaiblissent beaucoup sur la région ventrale où elles s’inflé- chissent en avant, tout en disparaissant presque entièrement. Cloisons formées de deux lobes latéraux de chaque côté. Rapports et différences. Par ses côtes régulières, par la pré- sence d’un seul tubercule sur les côtés, cette espèce se distin- gue facilement des autres espèces de l'étage callovien. Localité. Elle est propre à l'étage callovien et a été re- cucillie aux environs de la Clappe (Basse-Alpes), à Sainte- Margucrite près de Gap (Hautes-Alpes), près de Niort (Deux- 586 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Sèvres), par MM. Astier, Jaubert, Rouy, Baugier , et par moi. Explication des figures. PI. 229, fig. 5. Coquille de gran- deur naturelle. Fig. 6. Un tronçon vu sur la région ventrale. Fig. 8. Coupe supérieure. De ma collection. Nc 966. ANCYLOCERAS CALLOVIENSIS, Morris, 1846. PI. 230, fig. 1-4. Ancyloceras calloviensis, Morris, 1846. Ann. et mag. nat. hist., 5, pag. 32, pl. 6, fig. 3. I1d., d'Orb., 1849. Prodrôme de Paléont., 1, pag. 332, étage 12, n° 63. À. testà elongatä ; anfractibus compressiusculis, transversim costalis; costis obliquis, elevatis, exlernè biluberculatis, internè subevanescentibus; dorso subcanaliculato. Dimensions. Développement, 10 centimètres. Coquille comprimée, à tours grèles, peu séparés; le dernier seulement se déroule en crosse, peu arqué; tours légèrement comprimés, ornés en travers de côtes obliques, saillantes, gros- sissant vers la région dorsale où sont deux tubercules espacés de chaque côté, séparés au milieu par un intervalle lisse légè- rement concaye; du second tubercule interne les côtes vont en s’abaissant vers la région ventrale où , sans cesser d'exister, elles s’atténuent beaucoup. Cloisons symétriques, formées de chaque côté de deux lobes latéraux peu divisés, égaux, séparés par deux selles bilobées. Rapports et différences. Voisine de la précédente par sa compression, ectte espèce s’en distingue par deux tubercules au lieu d’un seul de chaque côté de la région dorsale des tours de spire. Localité. Elle caractérise l'étage callovien et 4 été recueillie aux Vants (Ardèche), à La Clappe (Basses-Aipes), à Noyen TERRAINS JURASSIQUES. 589 (Sarthe), à Niort (Deux-Sèvres), par MM. de Malbos, Astier, de Lorière, Baugier et par moi. Explication des figures. PI. 230, fig. 1. Yndividu entier restauré. Fig. 2. Un tronçon, vu sur le dos. Fig. 3. Le même, vu sur la région ventrale, Fig. #, Coupe transversale, De ma collection. N° 267. ANCYLOCERAS DISTANS, Baugier ct Sauzé, 1843. PI, 230, Fig. 5-8. Ancyloceras distans, Baugier et Sauzé, 1843. Mém. de la Soc. de statist. de Niort, pag. 13, pl. 3, fig. 8. Id., d'Orb., 1849. Prodrôme de Paléont. stratig. , 1 pag. 332, n° 64. A. test compressä, gracili; anfractibus gracilibus, trans- versum costatis; coslis distantibus, elevatis, externé interruptis, bispinosis. Dimensions. Développement connu, 4 centimètres. Coquille comprimée, à tours très grèles, distants, peu com- primés, ornés en travers de côtes très-espacées, saillantes, non interrompues sur la région ventrale, mais, vers la région dorsale, interrompues au tiers externe, où elles sont terminées j par une saillie épineuse, et ont encore, comme suite, un tubercule isolé de chaque côté du dos. Rapports et différences. Par son tubercule séparé de la côte et placé de chaque côté du dos, aussi bien que par ses côtes espacées, cette espèce se distingue facilement des autres. Localité. Elle est propre à l'étage callovien, et a été re- cueillie à La Mothe-Saint-Héray, aux environs de Niort (Deux- Sèvres), par M. Sauzé et par moi. Explication des fiqures. PI. 230. Fig. 5. Individu de 590 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. grandeur naturelle. Fig. 6. Un tronçon, vu sur le dos, Fig. 7. Le même, vu sur la région ventrale. Fig. 8. Coupe trans- versale. N° 268. ANCYLOCERAS NIORTENSIS, d'Orb. PI]. 230, fig. 9-12. Ancyloceras bispinatus, Baugier et Sauzé, loc. cit., p. 19, pl. 4, fig. 6-8 (non pl. 3, fig. 4). À. testà elongatà ; anfractibus cylindricis, rotundatis, trans- versim costatis : costis rectis, elevatis, externèé bitubercu- latis, interruptis ; internè elevatis. Dimensions. Développement connu, 7 centimètres. Coquille allongée ; crosse cylindrique, ronde, peu arquée, ornée de côtes droites, très-élevées et tranchantes, non inter- rompues sur la région ventrale, où elles sont aussi élevées qu'ailleurs, portant , sur la région dorsale, deux tubercules, après le dernier desquels elles s’interrompent tout-à-fait. Rapports et différences. Pourvue comme les À. callo- viensis et distans de deux tubercules de chaque côté du dos, cette espèce se distingue des deux par ses côtes droites, très- saillantes sur la région ventrale, par ses tours ronds non comprimés, et de la dernière par le dernier tubercule dorsal non séparé de la côte. Localité. L'espèce est propre à l’étage callovien, et a été recueillie aux environs de La Mothe-Saint-Héray, et de Niort, par MM. Baugier et Sauzé. C’est à tort que ces auteurs l'ont indiquée dans l’oolite inférieure et la grande oolite; c’est d’après une confusion d’échantillon. Celui que j'ai pour type, et le seul qui doit rester dans l’espèce, est bien de l’étage callovien. Explication des figures. PI, 230. Fig. 9. Tronçon de la TERRAINS JURASSIQUES, 591 crosse, de grandeur naturelle. Fig. 40. Un tronçon, vu sur le dos. Fig. 114. Le mème, vu sur la région ventrale. Fig. 42. Coupetransversale . Résumé géologique sur les Ancyloceras. Je connais, jusqu’à présent , du genre Ancyloceras , dans les terrains jurassiques 16 espèces ainsi réparties : Espèces de l'étage bajocien ou de l’Oolite inférieure. À. annulatus, d'Orb. À. Baugieri, d’Orb. bispinatus,Baug. et Sauzé. levigatus, d'Orb. subannulatus, d'Orb. nodosus, d'Orb. Sauzeanus, d'Orb. rarispina, d'Orb. obliquus, d’Orb. Espèces de l’étage bathonien, ou de la grande Oolite. A. spinatus, Baug. etSauzé. A. Agassizii, d'Orb. tenuis, d'Orb. Espèces. de l'étage callovien, ou de l’oxfordien inférieur. A. tuberculatus, d'Orb. A. calloviensis, Morris. distans, Baugier et Sauzé. Niortensis, d'Orb. En résumé, les Ancyloceras des terrains jurassiques sont parfaitement caractérisés et distincts suivant les étages géo- logiques ou ils se trouvent répartis. On les trouve, à la fois, dans les Alpes, en Angleterre, et dans le sud-ouest de la France, partout où 1l y à eu des dépôts littoraux bien ca- ractérisés. Genre ToxocErAs, d’Orb., 1842. Coquille multiloculaire, nonspirale, représentant une corne oblique, plus ou moins arquée, sans l’être assez pour jamais 59z PALÉONTOLOGIÉ FRANÇAISE. former de spirale. C’est-un simple cône renversé et arqué , croissant régulièrement, depuis le commencement jusqu’à la fin. Cavité supérieure aux cloisons occupant une grande sur- face. Bouche ovale, comprimée ou ronde, toujours entière et souvent oblique, saillante au bord interne. Cloisons symétri- ques, divisées régulièrement en six ou en huit lobes inégaux, invariablement formés de parties impaires, Siphon continu ; toujours dorsal. Rapports et différences. Les Toxoceras qui ont des Crio- ceras les caractères intérieurs de lobe et la même forme à tous les âges, en différent par leur ensemble trop peu arqué pour jamais représenter un tour de spire, et ayant tout au plus la figure d’une corne plus ou moins courbe. Entier, ce genre est facile à distinguer des Hamites , des Scaphites et des Ba- culites , par sa courbure régulière peu prononcée. A l’état de tronçon , on le reconnaît encore à ses lobes formés de parties paires dans les genres Hamites, Scaphites, Ptychoceras et Baculites. Les côtes, les lignes d’accroissement à peine obli- ques des Toxoceras les distinguent, en quelque état qu'ils se trouvent, des tronçons de Baculites, dont les lignes d’accrois- sement sont toujours trés-obliques, sinueuses, et représen- tant, à quelques égards, la courbure remarquable des bou- ches entières de ce dernier genre. Observations. La bouche, dans les Crioceras, parait être formée par un bourrelet, dont les grosses côtes extérieures viennent représenter les différens âges. Chez les Toxoceras, la bouche paraît avoir été la même, et les côtes plus saillan- tes, où les sillons transverses espacés ont dû, sans aucun doute, ètre la bouche des diverses périodes de l’accroisse- ment. | Les Toxoceras, comme tous les autres genres de la fa- mille des Ammonidées, ne vivent plus au sein des mers, ils TERRAINS JURASSIQUES. 595 sont engevelis dans les couches terrestres. Si je scrute les fau- nes propres aux diverses formations, je n’en trouverai aucune trace dans les terrains paléozoïques, dans les terrains triasi- ques. Les Toxoceras ont paru pour la première fois sur le globe en même temps que les Ancyloceras, les Ielicoceras, avec l’étage bajocien des terrains jurassiques, mais ont eu leur maximum de développement avec l'étage néocomien des ter— rains crétacés. Ils ont cessé d'exister avec cet étage, puisqu'on n’en trouve pas de traces dans les étages supérieurs des terrains crétacés. N° 269. ToxocerAs OrBiGnyi, Baugier ct Sauzé, 1843. PI. 231. Toxoceras Orbignyi, Baugier et Sauzé, 1843. Notice sur quelques coquilles, p. 6, pl. 4, fig. 1-4. T. œqualicostatus , Baugier et Sauzé, 1843, id., p. 8, pl. 2, fig. 4-7. T. Orbignyi, d'Orb., 1849 , Prodrome de Pal. strat., 1, p. 262, n° 492. A. testà elongatä; arcuatä, compressà , lransversim cos- tatä; costis inæqualibus , flexæuosis, externè bitubercula- tis; septis lateribus bilobatis. Dimensions. Longueur connue, 18 centimètres. Coquille allongée, très-arquée, en corne comprimée, ornée en travers de côtes plus ou moins régulières, droites ou lé- gèrement obliques, s’effaçant presque en entier en s’inflé- chissant en avant sur la région ventrale , mais au contraire devenant plus fortes sur la région dorsale où chacune est armée de deux pointes ; puis elles s’interrompent au milieu du dos qui est lisse. Bouche pourvue d’une saillie inférieure, 594 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE: comprimée. Cloisons symétriques, ornées de chaque côté, de deux lobes formés de parties impaires. Lobe dorsal plus court et aussi large que le lobe latéral-supérieur, orné latéralement de trois branches. Selle dorsale énorme, divisée en deux par- ties égales par un lobe auxiliaire presque aussi long que le lobe dorsal ; lobe latéral-supérieur très-grand, pourvu de deux branches latérales de chaque côté indépendamment de Ja branche terminale. Lobe latéral-inférieur le quart du lobe latéral-supérieur et la moitié plus court que le lobe auxiliaire. Lobe ventral aussi long que le lobe dorsal, pourvu de cinq branches. Observations. MM. Baugier et Sauzé ont cru devoir sépa- rer de leur 7. Orbignyi, le T. œqualicostatus , parce qu'il a les côtes régulières, et les lobes un peu différents. J'ai sous les yeux les types des deux espèces, et un grand nombre d'échantillons ; tous ces matériaux m’amènent à une conclu- sion opposée. La régularité des côtes ne me parait pas arrêtée entre ces individus, car je trouve les deux caractères souvent réunis chez le même échantillon, et sans aucun doute queces différences rentrent dans les limites de l'espèce. Pour la dif- férence observée dans les lobes, elle me paraît encore rentrer dans les mêmes limites de variétés. On peut voir par les cloi- sons normales, pl. 231, fig. 5, que le lobe auxiliaire est tellement développé qu’il a été pris pour le lobe latéral-supé- rieur ; lorsque des individus l’ont encore un peu plus grand, il paraît être aussi long que le lobe latéral-supérieur ; mais ce caractère exceptionnel se trouve aussi bien que les cloisons normales , sur des individus à côtes régulières ou non, et n'est pas spécial à l’un en particulier. J’en conclus que ce n'est qu'une variété accidentelle. Rapports et différences. Par les côtes simples à deux tuber- TERRAINS JURASSIQUES. 595 cules latéraux, cette espèce se distingue facilement des deux autres. Localité. Elle caractérise l’étage bajocien ou de l’oolite inférieure. MM. Baugier, Sauzé et mor , nous l’avons rencon- trée à Mougon et dans la vallée de Lambon, entre Thorigné et Vitré (Deux-Sèvres), elle y est très-abondante. Je lai en- core recueillie à Chaudon (Basses-Alpes). Explication des figures. PI. 231, fig. 1. Individu à côtes irrégulières, de grandeur naturelle. —Fig. 2. Tronçon, vu sur le dos. — Fig. 3. Tronçon vu sur le ventre. — Fig. 5. Une cloison grossie, dessinée d’après nature. — PI. 232, fig. 4. Coquille de la variété à côtes régulières, espacées. — Fig. 2, Variétés à côtes serrées et un peu obliques. De ma collec- tion. N° 270. ToxocerAs cYLINDRICUS, Baugier et Sauzé, 1843. PI. 232, fig. 3-6. Toxoceras cylindricus, Baugier et Sauzé, 1843. Loc. cit., p- 10, pl. 2, fig. 8-10. A. testàä cylindricä, rotundatä, transversim costulatà : costis approximatis , annulatis, externè interruptis , internè altenualis ; flexuosis. Coquille cylindrique, peu arquée, à peine comprimée, ornée en travers de très-petites côtes entières, égales, très- rapprochées, non tuberculeuses, et presque interrompues sur une petite surface du milieu du dos, trés-atténuées et flexueu- ses en avant sur la région ventrale. Bouche arrondie. Observations. En plaçant cette espèce dans le genre Toxo- cerasil me reste desdoutes. Sonensembleest oblique, etpour- rait annoncer ur tronçon d’Helicoceras. Il reste àsavoir si cette déviation de la forme symétrique dépend d’une déformation 596 PALÉONTOLOCIE FRANÇAISE. ou de l’état normal. Comme on ne connaît encore qu’un seul échantillon, il faut attendre la découverte de quelques autres pour faire cesser les doutes. Rapports et différences. Elle se distingue de toutes les au- tres par ses petites côtes annulaires rapprochées. Localité. Elle a été découverte par M. Baugier, dans l’é- tage bajocien de Mougon (Deux-Sèvres). Explication des figures. PI. 239, fig. 3. Tronçon de gran- deur naturelle. — Fig. k. Le même, sur la région dorsale. — Fig. 5. Le même, sur la région ventrale. N° 271. ToxocERAS BAUGIERI, d'Orb. 1850. PI. 9233. Fig. 1-4, T. testà arcuatà, compressä, transversim inæqualiter cos- tatä; costis inæqualibus, externè bituberculatis, anasto- mosis. Coquille allongée, très-arquée, en corne comprimée, ornée en travers de côtes inégales, droites, atténuées et infléchies en avant sur la région ventrale, épaisses vers la région dorsale sur le côté de laquelle chacune forme un premier tubercule; de là elles s’effacent, ou s’infléchissent pour se réunir irrégulié- rement deux par deux à un second tubercule plus élevé que le premier placé de chaque côté du dos, où les tubercules ne sont pas régulièrement placés comme aux autres espèces. Bouche comprimée, saillante à la région ventrale. Rapports et différences. L'irrégularité des côtes qui s’anas- tomosent au tubercule externe , caractère que je ne trouve chez aucun autre échantillon de 7. Orbignyi , m'ont fait l’en séparer comme espèce distincte. To TERRAINS JURASSIQUES. 597 Localité. 1] a été recueilli par M. Baugier, dans l'étage bajocien de Mougon (Deux-Sèvres). Explication des figures. PI. 233, fig. 1. Coquille de grandeur naturelle. Fig. 2. Un tronçon vu sur le dos. Fig. 6. Le mème, vu sur la région ventrale. Fig. 4. Coupe su- périeure. Espèces de l’étage bathonien. N° 272. Toxoceras GARANI, Baugier et Sauzé, 1843, PI. 233. Fig. 5-8. Toxoceras Garani, Baugier et Sauzé, 1843. Notice, etc, p. 9, pl. 2, fig. 1-3. Id. d'Orb. 1849. Prodrome de Paléont. stratig., 1. Étage 11, n°147. T. testà elongatà , areuatà, compressä, transversim coslu- latä; costis inæqualibus, arcualis, fleæuosis , externèque interruptis. Coquille allongée, très arquée, grêle, un peu comprimée, ornée en travers de petites côtes serrées, inégales, infléchics en avant , coudées au milieu , puis infléchies de nouveau en arrière, de manière a représenter des chevrons brisés. Elles s’atténuent et disparaissent sur les côtés du dos, et sur la ré- gion ventrale. Bouclic peu comprimée. Rapports et différences. Cette espèce se distingue de toutes les autres par ses côtes sans tubercules, en chevrons sur les côtés. Localilè, M, Sauzé l'a découverte à La Mothe-Saint-Hé- ray (Deux-Sèvres), dans l'étage bathonien, ou de la grande oolile. 598 PALÉONTOLOGIL FRANÇAISE. Explication des figures. PI. 233, fig. 5. Coquille de gran- deur naturelle. Fig. 6. Un tronçon, vu sur le dos. Fig. 7. Le même, vu sur la région ventrale. Fig, 8. Coupe supérieure. De ma collection. Résumé géologique sur les Toxoceras. Nous connaissons jusqu’à présent quatre espèces dans les terrains jurassiques ; dont trois dans l’étage bajocien et une dans l'étage bathonien. Genre HELICOCERAS, d'Orb. 1842. Coquille multiloculaire, spirale, enroulée obliquement. Spire sénestre ou dextre, composée de tours arrondis, dis- joints, dès lors entièrement séparés les uns des autres. Bouche entière, ovale. Cavité supérieure à la dernière cloison, occu- pant uue grande partie du dernier tour de spire. Elles sont divisées comme celles des Turrilites. Siphon supérieur. Rapports et différences. Les Helicoceras, tout en ayant l’enroulement spiral oblique , de même que les Turrilites, s’en distinguent par ce caractère singulier, que les tours de spire sont tout-à-fait disjoints et libres. En un mot, les He- licoceras sont aux Turrilites ce quesont les Crioceras relative- ment aux Ammoniles, les premiers à tours enroulés oblique- ment, les derniers à tours enroulés sur le même plan. Je connais de ce genre treize espèces ; les premières de l’é- tage bajocien, deux de l'étage néocomien, huit de l'étage al- bien et deux de l’étage sénonien. TERRAINS JURASSIQUES. 599 N° 275. Hericoceras TeizLeuxn, Baugier et Sauzé, 1843. PI. 234. Helicoceras Teilleuxi, Baugier et Sauzé, 1843. Notice etc., pag. 15, pl. 3, fig. 41-16. Id., d'Orb., 1849. Prodrôme de Paléontologie stratigra- phique, tom. 4, étage 40e, n° 45. H. test depressà ; anfractibus subrotundatis, transversim costalis ; costis œqualibus, internè attenualis, externè incrassalis, interruplis. Coquille déprimée ; spire senestre, formée de tours lâches, très-disjoints, ronds, ornés en travers de côtes simples, plus ou moins espacées, égales, régulières, atténuées sur la région interne, mais s’épaississant sur la région externe, où elles s’interrompent sans former de tubercules sur les côtés du dos, en laissant entre elles un espace légèrement déprimé et lisse. Ombilie large, bouche ronde. Cette espèce varie suivant les échantillons, mais seulement par le plus ou moins d’éloignement des côtes. Localité. MM. Baugier et Sauzé ont découvert cette jolie espèce dans l'étage bajocien de Mougon et de Celles (Deux- Sèvres). Explication des figures. PI. 23h, Fig. 1. Coquille entière, de grandeur naturelle. Fig. 2. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 3. La même, vue du côté du dos. Fig. k. La mème, grossie pour montrer les détails. Fig. 5. La même, vue du côté de la bouche. Fig. 6. La même, vue sur le dos. Fig. 7. Un autre individu de grandeur naturelle. Fig. 8. Le mème, vu sur le dos. Fig. 9. Le même, vu sur la région ventrale. Fig, 40, Un autre tronçon, de grandeur naturelle. 6oo PALÉONTOLÔGIE FRANÇAISE. RÉSUMÉ GÉOLOGIQUE SUR LES CÉPHALOPODES DES TERRAINS JURASSIQUES. J'appelle terrains jurassiques toute la succession d’étages et de couches qui occupe l'intervalle compris entre les marnes irisées , derniers dépôts triasiques, et l'étage néocomien, premier membre des terrains crétacés. En limitant ainsi les terrains jurassiques, comme l'ont fait MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont, dans leur carte géologique de la France, jy réunis, comme ces savants, tous les dépôts depuis et y com pris les grès du lias des auteurs, jusqu’à l'étage portlandien inclusivement. Circonscrits de cette manière, les terrains jurassiques forment un ensemble régulier nettement séparé des terrains inférieurs et supérieurs par toutes les considé- rations stratigraphiques et paléontologiques qui, sur tous les points, offrent l'accord le plus parfait dans leurs résultats généraux. Division des terrains jurassiques en étages. Beaucoup de divisions ont déjà été proposées pour Îes terrains jurassiques, les unes déduites des caractères minéra- logiques des couches, les autres basées sur la présence de tel ou tel fossile dominant. Je ne chercherai pas à discuter ici la valeur des coupes établies dans les méthodes; toutes, lors- qu’elles sont dues à l’observation immédiate, et non aux idées théoriques, offrent des faits partiels ou généraux d’un grand intérêt; mais lorsqu'il s’agit de les coordonner, on se trouve de suite arrêté. Comment grouper des faits basés sur la com- position minéralogique seulement quand on a vu, par l'étude des causes actuelles, que ces limites sont tout-à-fait illu- TERRAINS JURASSIQUES, 601 soires (1). D'un autre côté, comment oser se fier aux nomen- clatures des fossiles indiquées dans une série quelconque de couches, quand on voit la détermination de ces fossiles si légè- rement faite par les auteurs qu'il faut souvent en retrancher la moitié. Il devient donc impossible, dans l’état actuel des choses, d'établir une concordance parfaite entre les éléments hétérogènes inscrits dans les annales de la science géologique. Devant ces difficultés insurmontables je n'ai trouvé qu’une so- lution possible, c'était d'interroger la nature elle-même. Dés mes premières observations sur le sol de la France, j'ai reconnu qu’en remontant ou descendant la série des couches, je trou- vais partout la même succession d'êtres fossiles cantonnée dans les mêmes limites de hauteur géologique, quelle que fût, du reste, la composition minéralogique des couches qui les ren- ferment. J'ai également reconnu que le caractère minéralo— gique des couches n’avait servi qu’à tromper les observateurs en leur faisant voir quelquefois des parallélismes imaginaires, puisque les couches ferrugineuses d’un côté de la France contenaient de l’autre des faunes tout-à-fait distinctes et pourtant identifiées, tandis que les mêmes faunes fossiles se trouvaient, au contraire, sur des niveaux identiques dans des couches de natures minéralogiques différentes et au contraire souvent séparées. Je me suis alors attaché à suivre les horizons paléontologiques partout où ils se trouvaient, pour m'’assurer s’ils dépendaient d’une époque marquée ou d’un simple facies local déterminé par les circonstances côtières ou pélagiennes des dépôts que j'avais préalablement étudiés (2). Après avoir rencontré sur tous les points de la France : au nord, au sud, à l’est et à l’ouest, en Provence comme en Normandie, (1) Voyez Cours élémentaire de Paléontologie et de Géologie stratigra- phiques, p. 81 et suivantes, à (2) Voyez Cours élém, de Paléont, et de Géologie stratigraphiques. F5 57 602 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. dans les Ardennes comme dans la Vendée, partout les mêmes résultats, et n'avoir marché pendant quinze années que de confirmations en confirmations, sans trouver un seul fait contradictoire , j'ai enfin acquis la certitude que les terrains jurassiques s’y divisent nettement en dix zones ou étages su- perposés, aussi bien limités par les faunes respectives qu'ils renferment que par les lignes de démarcation stratigraphi- ques relevées sur tous les points. Je les ai suivis l’un après l’autre au pourtour des bassins en France et en dehors: j'ai reconnu qu'ils ne se confondent sur aucun point et qu’ils re- présentent bien autant d’époques géologiques distinctes se succédant les unes aux autres dans un ordre constant et régu- lier. Ce fait acquis, il s'agissait ensuite de s’assurer positive- ment si ces différents étages tranchés sur notre sol , étaient le résultat d’une série de circonstances locales propres à la France, ou s'ils dépendaient de faits généraux marqués sur tous les points du globe à la fois. J'avais heureusement des moyens d'arriver à cette dernière résolution. Les recherches exécutées en Russie par MM. Murchison , de Verneuil, de Keyserling et Hommaire de Hell, m'ont mis à portée de reconnaitre, par les faunes renfermées dans les terrains jurassiques de ces contrées, étudiées compara- tivement avec celles de la France, que de la Crimée jus- qu’à Moscou, et de ce point jusqu’au nord de l’Oural, les membres plus ou moins nombreux des terrains jurassiques observés en Russie, dépendaient tous , par leurs faunes res- pectives, de nos étages français. Il en est de même de l’Angle- terre et de l'Allemagne où se trouve la continuation des mêmes anciens bassins qu’en France. Les fossiles des ter- rains jurassiques de l'Amérique méridionale , recueillis par MM. Darwin et Domeïko, m'ont amené aux mêmes résultats, ainsi que ceux de la province de Cutch dans les Indes-Orien- TERRAINS JURASSIQUES. 603 tales. En effet ces points isolés, placés à des distances immen- ses les uns des autres, offrent avec nos étages français, non- seulement des caractères communs dans l’ensemble de leurs faunes, mais souvent encore quelques espèces identiques qui prouvent leur parfaite contemporanéité. Ces confirmations loin- taines qui, pour les terrains jurassiques, venaient corroborer mes observations,me donnaienten mème temps la certitude que toutes les causes de séparation des étages ont été générales. Après ces confirmations il pouvait d'autant moins me rester de doutessur la valeur des étages tels que je lesenvisageais, que tous les points intermédiaires, en Angleterre eten Allemagne, en montraient la continuation exacte. J’ai dû alors les adopter par la double raison qu’ils n’ont rien d’arbitraire et sont, au contraire, l'expression des divisions que la nature a tracée à grands traits sur le globle entier. Ces divisions, en commençant par les plus inférieures, sont les suivantes : Étages sinémurien, liasien, toarcien, bajocien, bathonien , callovien, oxfordien, corallien, kimméridgien et portlandien. On verra par la synonymie de chacun en particulier que plusieurs avaient été parfaitement sentis, sur- tout par les géologues anglais, qui ont toujours tenu plus de compte des caractères paléontologiques dans leurs divisions de terrains ; tandis que ces divisions, souvent méconnues ailleurs par suite de préocupations minéralogiques et du peu de valeur qu’on accordait aux fossiles, ont amené beaucoup de rap- prochements erronés avec les coupes anglaises, on beaucoup de divisions purement locales. On trouvera peut-être ces divisions trop nombreuses ; mais, comme je viens de le dire, elles sont l'expression des limites tracées par la nature et n’ont rien d’arbitraire. Elles ont en- core toutes une égale valeur et sont toutes aussi importantes. 604 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Il faut alors ou les adopter toutes sans exception, ou les sup- primer entièrement, pour ne faire des diverses époques qui se sont succédées dans les terrains jurassiques qu'un seul tout, ce qui serait trop monstrueux. Îl est certain que les étages tels que les donnent la superposition rigoureuse et les limites des faunes qu’elles renferment , sont aussi tranchés dans les terrains jurassiques que le sont, par exemple, les étages silu- rien, devonien et carboniférien dans les terrains paléozoïques. On verra par la nomenclature adoptée dans la terminologie des noms d’étages que j'ai voulu pour les terrains Jurassiques, comme je lai déjà fait pour les terrains crétacés, prendre des noms tirés des lieux où l’étage se trouve le mieux développé, afin de faire cesser cette nomenclature embrouillée tirée de la composition minéralogique locale, si variable suivant les lieux, et des fossiles dominants sur un point, qui peuvent manquer ailleurs. Voici, du reste, cette synonymie pour tous les étages, en commençant par les plus inférieurs (1). 4e ÉTAGE : SINÉMURIEN. D'Orb.. J'ai fait dériver ce nom de la ville de Semur (Sinemurium), où se trouve le meilleur type, un gisement que je puis regarder comme éfalon, c’est- à-dire pouvant toujours servir de point de comparaison. C’est la zone de l'Ostrea arcuata, de l’Ammonites bisulcatus. 3e connais jusqu'à présent 175 espèces caractéristiques, citées dans le Prodrôme de paléontologie siratigraphique univer- selle, t. 1, étage septième. Voici sa synonymie d'après les différents dérivés. Suivant la position , c’est le lius inférieur, d'Orb., 1842 (1) Le cadre de cet ouvrage ne me permettant pas de donner de l’ex- tension aux considérations géclogiques spéciales, je renvoie pour les détails de stratification, pour l'extension géographique des étages, à la quatrième partie du Cours élém. de Paléont. et de Géologie stratigra- phiques. TERRAINS JURASSIQUES, 605 (le lower-lias-shale, Phillips; linfra-lias, Moreau, Leyme- rie, etc.) Suivant les fossiles, c’est le calcaire à Gryphée arquée, Thurmann, Dufrénoy et Élie de Beaumont ; le calcaire à griphytes, de Charbant; le gryphiten kalck, Rœmer). Suivant la composition minéralogique, c’est le grès infra- liasique, Dufrénoy et Élie de Beaumont ; le grès du Luxem- bourg, d'Omalius ; le grès liasique, Terquiem ; le quader- sand-stein (partie) des Allemands ; le calcaire de Valognes, de Caumont ; le lias kalk, le lias sandstein, de Rœmer, etc. 2e ÉTAGE : LIASIEN, d'Orb. J’ai conservé ce nom pour rap- peler celui de Zias donné primitivement par les Anglais et généralement adopté ; c’est, avec la terminaison uniforme adoptée, un dérivé analogue à celui de carboniférien, de falunien, ete. Le type en France est à Landes, à Vieux-Pont (couches inférieures seulement) (Calvados) ; entre Avallon et Wassy (Yonne), à Nancy (Meurthe), etc. C’est la zone de l’Os- trea cymbium, de l’Ammonites margaritatus. Je connais 285 espèces caractéristiques, citées dans le Prodrôme de pa- léontologie stratigraphique, 8° étage. Voici sa synoymie d’a- près les différents dérivés. Suivant la position straligraphique , c’est le lias moyen, d'Orb., 1842 ; le lias supérieur (partie), Gressly ; l’upper- lias-shale, de Phillips. Suivant les fossiles. C'est le calcaire à Bélemnites, Si- mon, Terquiem ; le Belemniten mergel, Mérian ; le Belem- niten schichte, Rœmer. Ce sont les marnes à Gryphea cym- bium, Moreau. Suivant la composition minéralogique, ce sont les schistes du lias, Mandelsloh ; l’Fronstone, le Marlstone, Philips ; les marnes grises micacées, les marnes grasses, les marnes feuil- letées, Terquiem. 606 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. 3e ÉTAGE: TOARCIEN, d'Orb. Ce nom est dérivé de la ville de Thouars (Toarcium), Deux-Sèvres, oùl'on ne trouve que cet étage sur les roches azoïques; où il ale plus beau développe- ment en France, et peut être regardé comme point type, point étalon. C’est la zone du Lima gigantea, etde l’Ammoniles bi- frons. Je connais 287 espèces caractéristiques, mentionnées dansmon Prodrôme de paléontologie stratigraphique univer- selle, t. 1, étage 9°. Voici lasynonymie, d’après les différents dérivés. Suivant la position stratigraphique, c’est le Lias supé- rieur, d'Orbigny, 1842 ; | Upper-lias (parue), Phillips. Suivant les fossiles, c’est le Possidonien-Schiefer, Roe- mêr. Suivant la composition minéralogique; c’est l’Oolite ferru- gineuse, Thurmann, mais non celle des Normands. Ce sont les marnes supérieures du Lias, Élie de Beaumont ; le grés supra- liasique, Simon; le lias E.; le Brauner Jura (partie) J ura brun, Quenstedt; les marnes bilumineuses sans bilume, les schistes bitumineux, Charbant, etc. ke ÉTAGE: BAJOCIEN, d'Orb. Le nom est dérivé de la ville de Bayeux (Bajoce), Calvados, où se trouve le plus beau type français, le point étalon, en tout semblable à celui de Dundry, où se trouve le type anglais. Zone de la Trigonia costata de PAmmonites interruptus, Brug. (Parkinsoni, Sow.). Je con- nais dans cet étage 602 espèces citées dans mon Prodrôme de paléontologie stratigraphique universelle, t,. 1, étage 10°. Voici la synonymie, d'après les différents dérivés. Suivant les fossites, c'est le calcaire à entroque, de Bon- nard, Moreau; le calcaire à polypiers, Marcou, mais non ce- lui des Normands. Suivant la composition iminéralogique, c'est l’Oolite infé- rieure, d'Orbigny; l’inferior oolite, Sowerby; l’'Oolite infé- TERRAINS JURASSIQUES, Go7 rieure; ce sont les marnes de Port-en-Bessin, Dufrénoy et Elie de Beaumont; la Cave-oolite, le Gray-limestone, Philkips. ; l'Oolite ferrugineuse des Normands, Thiria, mais non celle de M. Thurmann; l’oolite de Bayeux (partie), Simon; le Fuller’s- Earth, Morris, Thiria; la terre à foulon, et les marnes à foulon, des géologues français ; les marnes interoolitiques, Boyé; le Dogger, l’unterer oolite, Roemer ; le calcaire lædo- nien, le calcaire à polypiers, et les marnes vésuliennes, Mar- cou ; le brauner-Jura (partie), (Jura brun), des Allemands, Quenstedt,. 5° ÉTAGE: BATHONIEN, d'Omalius. M. d'Omalius d’Halloy à établi ce nom pour la grande oolite des environs de Bath, en Angleterre. En France, je trouve le type côtier avec l'Ammo- nîtes bullatus, à Mansigny (Vendée), à Saint-Maixent (Deux- Sèvres), à Veselay (Yonne); le type sous-marin se montre à Luc, à Ranville (Calvados), à Marquise (Pas-de-Calais), à An- cliff (Angleterre), avec le Terebratula digona, l’Ostrea acumi- nata. Je connais de cet étage 532 espèces citées dans le Pro- drôme de paléontologie stratigraphique universelle, t. 4, étage 14°. Voici la synonymie, d’après les divers dérivés. Suivant la superposition, c'est l'étage bathonien, d'Orb. Suivant les fossiles, c’est le calcaire à polypiers, des Nor- mands, mais non celui de M. Marcou; ce sont les marnes à Ostrea acuminata, Thurmann, Thiria. Suivant la composition minéralogique. C'est la grande oolite des géologues français; la great-oolite, l’oolite de Bath, des Anglais; la great-oolite, le forest-marble, le stonesfield- slate, Morris-Catalogue ; le cornbrash, l'upper-sandstone, Phillips, Yorkhire ; l’oolite de Mamers, Desnoyers; le cal- caire blanc-jaunûtre, de Bonnard ; le calcaire de Caen, l’oo- lite de Caen, le caicaire de Ranville , des Normands ; la Dale 608 PALÉONTOLOGIE FRANGAISE. nacrée, Thurmann ; le brauner-Jura (partie) (le Jura brun), des Allemands, Quenstedt. | 6° ÉTAGE : CALLOVIEN, d'Orb. Je fais dériver ce nom de Kelloway (Calloviensis) qui, en Angleterre, a été le premier point où l'étage ait été bien défini. Le type français est à Dive, à Villers (Calvados), à Marault (Haute-Marne), à Pas-de-Jeux (Deux-Sévres), à La Voulte (Ardèche), etc. C’est la zone des Ammoniles jason et refractus, de l'Ostrea dilatata. Je con- nais dans l'étage 278 espèces citées dans le Prodrôme de pa- léontologie stratigraphique universelle, t. 4, étage 19°. Voici Ja synonymie d’après les divers dérivés. Suivant la superposition. C’est l'étage Kellovien ou l’ox- fordien inférieur, d'Orb., 1844. Suivant la composition minéralogique. C’est le kelloway- rock, Phillips ; ce sont les marnes moyennes avec minerai de fer oolitique, Thirria ; les marnes oxfordiennes avec oolite ferrugineuse, Thurmann; l'argile de Dive des géologues normands; le minerai de fer oxfordien, Boyé; l’oolite fer- rugineuse de l’Oxford-Clay, Gressly; le fer oolitique sous- oxfordien, Marcou; le fer de l’oxfordien, Mérian ; l’oolite ferrugineuse, Mandelsloh, mais non celle de M. Thurmann ni celle des Normands ; loxford-thon, Rœmer ; le brauner-Jura Jura brun) (partie), Quenstedt. 7e ÉTAGE : OXFORDIEN, d'Orb. Ce nom dérive de la ville d'Oxford, en Angleterre, où se trouve l’étage. En France, le type le mieux caractérisé se rencontre à Neuvizy (Ardennes), à Trouville (Calvados), dans les couches bleues oolitiques ; dans les argiles bleues de l’île Delle (Vendée), dans les cal- caires blancs de Creué (Meuse), etc. C’est la zone de lAm- monîtes cordatus, du Plicatula tubifera et du Trigonia cla- vellata. Je connais de cet étage 729 espèces mentionnées dans le Prodrôme de paléontologie stratigraphique universelle, TERRAINS JURASSIQUES. 6og t. 1,étage 18e. Voici la synonymie d’après les divers dérivés. Suivant la superposition, c’est l'étage oxfordien, d'Or- bigny, 1844 ; l’oxfordien supérieur, Thurmann. Suivant les fossiles, c'est le scyphiakalck (calcaire à Scy- phia), Quenstedt. Suivant la composition minéralogique, c'est le terrain à chailles, ce sont les marnes oxfordiennes de Thurmann, Gressly , Thirria ; le calcaire marneux de l’oxfordien , Mé- rian ; le calcaire à schistes, Nicolet ; le calcaire gris-bleuâtre, Thirria ; l'étage argovien et les marnes oxfordiennes, Mar- cou ; l'Oxford-clay, le calcareous grit, le coralline oolite, Phillips Yorckhire; le corai-rag, Sowerby, Roemer (partie) ; l’'Oxford-thon, Mandelsloh, non Roemer ; le Weisser Jura,le Jura blanc de Quenstedt. 8° ÉTAGE : CORALLIEN, d'Orb. J'ai conservé ce nom en le | faisant dériver du calcaire corallien, de M. Thurmann, nom parfaitement appliqué depuis longtemps en France, et en rapport avec les polypiers qu’on y rencontre. Le type côtier se trouve en France à Dompierre (Charente-Inférieure). Le type de dépôts sous-marins ou de récif, à la pointe du Ché près de La Rochelle, à Tonnerre, à Sainpuis (Yonne), à Saint- Mihiel (Meuse), à Ohionax (Ain), etc. C’est la zone de l’Am- monites altenensis, du Iceras arietina : j'ai cité dans cet étage 638 espèces dans le Prodrôme de paléontologie strati- graphique universelle, tom. 2°, étage 14°. Voici la synony- mie d’après les divers dérivés. Suivant la superposition, c’est l'étage corallien, d'Orbigny. Suivant les fossiles, c’est le calcaire à Nérinée. Suivant la composition minéralogique, c’est l’oolite coral- lienne, le calcaire corallien, Thurmann; le coral-rag des Français ; le groupe corallien, Favre ; l’oolite de la montagne 6Gio PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. de Lisieux, Desnoyers; le groupe séquanien, Marcou; le calcaire portlandien, facies de charriage, Gressly ; le piso- lithe, Smith? l’Oberer coral-rag, Roemer ; le Weisser Jura (le Jura blanc) des Allemands. 9° ÉTAGE: KIMMÉRIDGIEN, d'Orb. J'ai fait dériver ce nom de la ville de Kimmeridge, en Angleterre , où a été décrit le premier type. En France il se trouve à Tonnerre (Yonne), à Mauvage (Meuse), au Hâvre, et à Honfleur à l'embouchure de la Seine ; au Rocher, près de La Rochelle. C’est la zone de l’Ammonites Lallieri, de l'Ostrea deltoidea et virgula. Je connais environ 200 espèces signalées dans le Prodrôme de paléontologie stratigraphique universelle, tom. 2°, étage 15°. Voici sa synonymie d’après les différents dérivés. Suivant la superposition, c’est l'étage kimméridgien, d'Orbigny. Suivant les fossiles, c’est le calcaire à Gryphée virgule, Thirria ; le calcaire et les marnes à Ptérocères, Boyé. Suivant la composition minéralogique, c'est l'argiled’Hon- fleur, Dufrenoy; ce sont les marnes kimméridgiennes , ou les marnes et le calcaire de Banné, Thurmann; le kimme- ridge-clay, le weymouth-beds, Fitton; le terrain portlan- dien, Gressly ; le Portland-kalk, Roemer. 40° ÉTAGE : PORTLANDIEN, d'Orb. Je fais dériver ce nom de l’île de Portland, en Angleterre, où le premier type a été décrit. Le type français se trouve à Biney (Charente-Inférieu- re), à Cirey-le-Château (Haute-Marne), à Auxerre, à Saint- Sauveur (Yonne), à Boulogne (Pas-de-Calais), etc. C'est la zone des Ammoniles giganteus et Irius de la Trigonia gib- bosa. Je ne connais jusqu’à présent que 64 espèces citées dans mon Prodrôme de paléontologie stratigraphique universelle, tome 2°, étage 16°. Voici la synonymie d’après les divers dé- rivés. RE TERRAINS JURASSIQUES. Gii Suivant la superposition, c’est l'étage portlandien,' d'Or- bigny. | Suivant les fossiles, c’est le calcaire à Tortues de Soleure, Gressly. Suivant la composition minéralogique, c'est le calcaire portlandien d'Einsengen, Mandelsloh ; ce sont les dernières assises de l'étage supérieur, Thirria; le calcaire compacte Supérieur, Boyer ; l’oolite vasculaire, le calcaire verdâtre inférieur, le calcaire tacheté, Cornuel; le Portland-stone, le Portland-sand, Fitton. Tels sont les dix étages que je crois devoir adopter comme Pexpression des diverses époques qui se sont succédées dans les terrains jurassiques. S'il y avait pour quelques espèces contradiction entre l’âge indiqué dans le texte qui va suivre et Je texte précédemment imprimé, on pourra prendre la distri bution suivante, car elle est le résultat de nouvelles observa- tions et de vérifications locales faites depuis l’impression de l'ouvrage. Division des Céphalopodes par étages. Je connais jusqu’à présent trois cent soixante-dix-sept es- pèces de Céphalopodes des terrains jurassiques ainsi dis- tribuées : Étage sinémurien. . : . . 35 espèces. Étage liasien. . . . . Cd Étage toarcien. . . . . . 60 Étage bajocien. .1. . .. 53 Étage bathonien. . . . . 20 Étage callovien. . . . . . 67 Étage oxfordien.. . . . . 69 Étage corallien. . . . . 08 Étage kimméridgien.. , . 16 Étage portlandien. . . . . 8 612 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Par ce qui précède, on voit que les Céphalopodes se sont montrés déjà en nombre avec les premiers étages jurassiques ; qu'ils ont eu leur maximum de développement spécifique avec l'étage oxfordien, et qu'ensuite ils n’ont fait que décroitre de nombre jusqu'aux derniers étages de ces terrains ; résultat d’autant plus curieux qu’ils recommencent à se montrer plus nombreux encore que dans les terrains jurassiques avec les premiers étages des terrains crétacés. Espèces de Céphalopodes de l'étage sinémurien. BELEMNITES. P. AMMONITES. P. acutus, Miller. 94 Birchii, Sow. 287 NAUTILUS. rotiformis, Sow. 295 striatus, Sow. 148 Boucaultianus, d'Orb. 294 AMMONITES. Charmassei, d'Orb. 296 bisulcatus, Brug. 127 Laigneletü, d'Orb. 298 obtusus, Sow. 191 Moreanus, d'Orb. 299 stellaris, Sow. 193 catenatus, Sow. 301 liasicus, d’Orb. 199 sinemuriensis, d'Orb. 303 tortilis, d’Orb. 201 Sauzeanus, d'Orb. 304 Conybeari, Sow. 202 Collenoti, Sow. 305 Kridion, Hehl]. 205 Phillips, Sow. 310 Scipionianus, d'Orb. 207 articulatus, Sow. 312 Johnstoni, Sow. (sous Nodotianus, d'Orb. 198 le nom d'A. taurus, planorbis, Sow. * (1). d'Orb.). 212 aballoensis, d'Orb. *. raricostatus, Zieten. 213 œæduensis, Desplaces *. ophioides, d'Orb. 241 Agenowi, Dunker*. carusensis, d'Orb. Landrioti, d'Orb. *. (1) Toutes les espèces suivies d’une astérisque dans les listes qui suivent sont indiquées dans le Prodrome de paléontologie stratigraphique universelle , et seront figurées au supplément dans la paléontologie française, ou dans la paléontologie étrangère, lorsqu'elles ne seront pas françaises. TERRAINS JURASSIQUES. 613 TURRILITES. P. TURRILITES. P. Boblayei, d'Orb. 478 Coynarti, d'Orb. 181 Valdani, d’Orb. 179 Sur ce nombre de érente-cinq espèces de Céphalopodes de l'étage smémurien, aucune ne se trouvant simultanément dans les étages supérieurs ou inférieurs, toutes peuvent être considérées comme caractéristiques de l'étage sinémurien où elles ont été recueillies. Espèces de Céphalopodes de l’étage liasien. BELEMNITES. P. AMMONITES. LL niger, Lister. (Belem. Regnardi, d'Orb. 257 Bruguerianus, d’Orb.) 8% Loscombi, Sow. 262 umbilicatus, Blainv. 26 centaurus, d'Orb. 266 clavatus, Blainv. 103 subcarinatus, Young 268 Fournelianus, d'Orb. 98 armatus, SOW. 270 longissimus, Miller, brevispina, Sow. 272 supplément. muticus d'Orb- 274 NAUTILUS. Davæi, Sow. 276 intermedius, Sow. 150 Bechei, Sow. 278 AMMONITES. | Henleyi, Sow. 280 spinatus, Brug. 209 hybridus, d'Orb. 285 Maceanus, d'Orb. 225 Ilynx, d'Orb. 288 Acteon, d’Orb. 232 Coynarti, d’Orb. 290 Ægion, d'Orb. 234 Normanianus, d'Orb. 291 planicosta, Sow. 242 Grenouillouxi, d'Orb. 207 Engelhardti, d'Orb. 245 fimbriatus, Sow. 313 margaritatus, Mont- Taylori, Sow. 323 fort. - 246 Guibalianns, d'Orb. 259 Boblayei, d'Orb. 251 Buvignieri, d'Orb. 261 Maugenestii, d'Orb. 255 Jamesoni, Sow. *. Vaildani, d'Orb, 255 Bronnü, Roemer *. 614 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. AMMONITES. AMMONITES. Davidsoni, d'Orb. *. Jatecosta, Sow. *. Jupiter, d'Orb. *. acanthus, d'Orb. *. Les quarante-etune espèces de Céphalopodes que je con- nais dans l'étage liasien, sont toutes caractéristiques ; car, sur aucun des points que j'ai visité, je n’ai trouvé d'espèces se ren- contrant en même temps, soit dans l'étage inférieur, soit dans l'étage supérieur. Espèces de Céphalopodes de l’étage toarcien. Lozico. Lamarck. pyriformis, d'Orb.* Teupopsis. Deslongchamps. Bunellii, Deslongch. ampullaris, d’Orb.* bollensis, Voltz.* BeLoreuruis. Munster. subcostata, Munster.” BELEMNOSEPIA, Agassiz. lata, d’Orb.* flexuosa, d’Orb.* Agassizii, d'Orb.* Orbignyana, Munster.” sagittata, d'Orb.* hastata, d'Orb.* speciosa, d’Orb.* Bollensis, d'Orb.* obconica, d'Orb.* BELEMNITES, Lamarck. brevis, Blainville. 92 tricanaliculatus, Hart- mann. 100 exilis, d'Orb. 101 BELEMNITES. P. Tessonianus, d'Orb. 103 Curtus, d'Orb. 96 Nodotianus, d'Orb. 98 irregularis, Schloth. (B. üirregularis et acuarius). 76 tripartitus, Schloth. (B. compressus, elon- gatus et unisulcatus). 90 canaliculatus, Schloth. 199 Navuricus, Breymus. toarcensis, d’Orb. (N. latidorsatus). 147 semistriatus, d'Orb. 149 inornatus, d'Orb. 152 truncatus, Sow. 153 astacoïdes, Phillips.* AMMONITES, Bruguière. serpentinus, Schloth. 215 bifrons, Brug. 219 comensis, de Buch (A toarcensis, d'Orb.) 222 TERRAINS JURASSIQUES. 615 AMMONITES. P. radians, Schloth. 2926 Levesquer, d'Orb. 230 primordialis, Schloth. 235 aalensis, Zieten. 238 annulatus, Sow. 265 cornucopiæ, Young. 316 jurensis, Zieten. 318 hircinus , Schloth (A Germani, d'Orb.) 320 torulosus , Schubl. 322 capricornus Schloth. (4. Dudressieri, d'Orb.) 325 Braunianus, d'Orb. 327 mucronatus , d'Orb. 328 Hollandrei, d'Orb. 330 Raquinianus, d'Orb. 332 AMMONITES. P, Desplacei, d'Orb. 334 communis, Sow. 336 heterophyllus, Sow. 339 Mimatensis, d'Orb. 344% sternalis, de Buch. 345 insignis, Schubler. 347 variabilis, d'Orb. 350 complanatus, Brug. 353 discoïdes, Zieten. 356 concavus, Sow. 308 Zetes, d'Orb.” Sabinus. d’Orb.* Calypso, d'Orb. 342 Greenoughi, Sow.* acanthopsis, d'Orb.* Des soixante espèces de Céphalopodes de l’étage toarcien, aucune jusqu’à présent ne s'étant montrée dans les étages in- férieurs ni supérieurs, on peut les regarder toutes comme ca- ractéristiques de cet étage. Espèces de Céphalopodes de l’étage bajocien : NaurTizus. P: (N. Sinuatus, Sow). 157 clausus, d'Orb. 158 bajocensis, d'Orb.” AMMONITES, Bruguicre. Truellei, d’Orb. 361 subradiatus, Sow. 362 Sowerbyi, Miller. 363 Murchisonæ, Sow. 367 cycloïdes, d'Orb. 370 BELEMNITES, Lamarck. giganteus, Schloth. 112 sulcatus, Miller. 105 unicanaliculatus , Hartm. 107 Bessinus, d’Orb. 110 Naurius, Breynius. excavatus, Sow. 154 lineatus, Sow. 155 subsinuatus ; d’Orb. 616 AMMONITES. niortensis, d'Orb. interruptus, Brug. (À Parkinsoni, Sow). Garanianus, d'Orb. polymorphus, d'Orb. Martiusii, d'Orb. ooliticus, d'Orb. pictaviensis, d'Orb. eudesianus, d'Orb. Linneanus, d’Orb. cadomensis, Defrance. zigzag, d'Orb. pygmœus, d'Orb. Tessonianus, d'Orb. Edouardianus, d'Orb. Blagdeni, Sow. Humpriesianus, Sow. Brackenridgïü, Sow. Brongniartu, Sow. P. 372 37% 371 379 381 382 385 386 386 388 390 391 392 362 396 398 &00 403 Deslongchampsii, De- : france. Caumontüi, d'Orb. Sauzei, d’Orb. Defrancei, d'Orb. k05 406 BO7 389 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. AMMONITES. Lucretius, d'Orb.* Gervillei, Sow. dimorphus, d’Orb. discus, Sow. ANCYLOCERAS,d'Orb. annulatus, d'Orb. bispinatus, Baugier et Sauzé. subannulatus , d’Orb. Baugieri, d'Orb. levigatus, d'Orb. nodosus, d’Orb. Sauzeanus, d’Orb. rarispina, d'Orb. obliquus, d’Orb. Toxoceras, d'Orb. Orbignyi, Baugier et Sauzé. cylindricus, Baugier et Sauzé. Baugieri, d'Orb. Hezicoceras, d'Orb. Teilleuxü, Baugier et Sauzé. Sur ce nombre de cinquante-trois espèces de Céphalopodes que je connais dans l’étage bajocien, exceptée une seule encore très douteuse (l’Ammonites discus) qu’on à indiqué dans cet étage et qui est spéciale à l’étage suivant, toutes les autres ou 52 sont jusqu'à présent spéciales et caractéristiques de cet élage. TERRAINS JURASSIQUES. 6: Espèces de Céphalopodes de l'étage bathonien. BELEMNITES, Lamarck. P. AMMoniTEs, Suite Fleuriausus, d'Orb. 111 Subbackeriæ, d'Orb. Naurizus, Breynius (A. Backeriæ pars. subbiangulatus , d'Orb. d’Orb.) 424 (N. biangulatus, Herveyi, Sow. 428 d'Orb.) 160 hecticus, Reinecke 438 AMMONITES, Bruguière macrocephalus, Schloth430 discus, Sow 39% bullatus , d’Orb. 412 linguiferus, d'Orb. 402 microstoma, d'Orb. 413 arbustigerus, d’Orb. 41% ToxocEras, d'Orb. planula , Hebl. 416 Garani,Baugier et Sauzé 597 Julü, d’'Orb. 420 ANCYLOCERAS, d'Orb. contrarius , d'Orb. 418 spinatus,Baugier et Sauzé subdiscus, d'Orb. 421 Agassizii, d'Orb. 585 biflexuosus, d'Orb. 422 tenuis, d’Orb. 586 Sur les vingt espèces de Céphalopodes de l'étage bathonien que nous connaissons, quatre excepté, dont une est douteuse pour l’étage bajocien, et trois les AÂmmoniles heclicus , macro- cephalus, et Herveyi, qui se trouvent dans l'étage callovien, et sur lesquellesilreste encore des doutes, touteslesautres, cuseize espèces de Céphalopodes sont caractéristiques de l’étage batho- nien. Ce petit nombre de Céphalopodes, comparé aux autres sé- ries animales, si nombreuses en espèces, trouve son explication dans le peu de points littoraux au niveau des corps flottants, qu'on rencontre dans la géologie de la France. C’est à peine si quelques lambeaux des côtes anciennes sont venus nous révéler quelques débris de ces corps flottants, qui devaient peupler les mers à cette époque. L. 58 618 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Espèces de Céphalopodes de l’étage callovien. BELEMNITES, Lamarck. P. AmmMonites, Brug. hastatus, Blainville 121 latesulcatus , d'Orb. Duvalianus, d'Orb. 127 Puzosianus, d'Orb. 118 altdorfensis, Blainiv. 118 Grantianus, d'Orb. * PALÆOTEUTHIS, d'Orb. Honoratianus, d'Orb. * RHYNCHOTEUTHIS, d'Orb. Honoratianus, d'Orb. * antiquatus, d'Orb.* Emerici, d'Orb. * larus, d’Orb. * Naurizus, Breynius hexagonus, Sow. 161 Granulosus, d'Orb. 162 Julii, Baugier * AMMONITES, Bruguière. hecticus, Hartm. L32 macrocephalus , Schloth. k30 Herveyi, Sow. 128 Backeriæ. Sow. L2 cristagalli, d'Orb. 434 pustulatus, Eaan k35 Jenticularis, Phillips (A. Chamouseii, d'Orb.) 437 funiferus, Phillips. (A. Galdrynus, d'Orb.) 438 Junula, Zieten athleta, Phillips. Pottingeri, Sow. (A. Chauvinianus , d’Orb.} anceps, d’Orb. Rein. coronatus, Brug. modiolaris, Lwyd. tumidus, Zieten viator, d'Orb. Hommairei. d'Orb. Lamberti, Sow. tatricus, Pusch. . Zignodianus, d’Orb. Sutherlandiæ, Murch. Mariæ , d'Orb. Sabaudianus, d’Orb. Lalandeanus, d’Orb. Babeanus, d'Orb. OEropus , d'Orb. * arthriticus, Sow. bipartitus, Zieten. Baugieri, d'Orb. Jason, Zieten. Duncani, Sow. calloviensis, Sow. tripartitus, Raspail refractus, Haan. Adelæ, d'Orb. P: 439 k57 k62 kG65 k GS &69 471 DT le 482 489 L'78 479 RTE L76 177 491 064 413 kh5 46 R51 k55 313 res k94 TERRAINS JURASSIQUES. 619 AMMONITES. P. AMMONITES. ER Ajax, d'Orb. * calvus, Sow. * Banksii, Sow. * nepaulensis, Gray * Raspaillu, d’'Orb. * Waillichü, Gray * Villersensis, d'Orb. * Himalayæ, d’Orb. * fissus, Sow. * ÂÀNCYLOCERAS, d'Orb. torquatus, Sow. * tüberculatus, d'Orb, 587 fornix, Sow. * calloviensis, Morris 588 elephantinus, Sow. * distans, Baugier et opis, Sow. * Sauzé “ie D89 orientalis, d'Orb. * niortensis, d'Orb. 590 D'après la liste qui précède on connaît dans l'étage callovien soixante-sept espèces de Céphalopodes; sur ce nombre, trois s'étant déjà rencontrées dans l'étage callovien, et trois se continuant dans l'étage oxfordien, (les Belemnites hastatus, le Nautilus granulosus, et l’Ammonites tatricus) il ne reste que soixante-et-une espèces de Céphalopodes caractéristiques de l’étage callovien, ce nombre est immense pour cet étage, presque le mieux réparü sous ce rapport, et le plus rappro- ché, dans les terrains jurassiques, du maximum de dévelop pement des Céphalopodes. Espèces de Céphalopodes de l'étage oxfordien. SepiA, Linné. | ENOPLOTEUTHIS, d'Orb. hastiformis, Ruppel” subsagittata, d'Orb. * antiqua, Munster * ACANTHOTEUTHIS, Wagner. caudata, Munster * prisca, d'Orb. * linguata, Munster * Osmasrrepues, d'Orb. venusta, Munster” angustus , d'Orb. * LeprorEuTuiIs, Meyer * intermedius, d'Orb. * gigas, Meyer *. _cochlearis d'Orb, * 620 OMMASTREPHES. Munsteri, d’Orb. * BELEMNITES, Lamarck. bastatus, Blainv. 121 excentralis, Young 120 Didayanus, d’Orb. 126 Sauvanausus, d'Orb. 127 Coquandus, d’Orb. 130 œnigmaticus, d'Orb. 131 magnificus, d'Orb.* Volgensis, d’Orb. * Panderianus, d'Orb. * russiensis, d'Orb. * kirghisensis, d'Orb. * borealis, d’Orb. * RHYNCHOTEUTHIS, d'Orb. Coquandianus, d’Orb. * NauriLus, Breynius. granulosus, d'Orb. 162 giganteus, d’'Orb. " 163 arduennensis, d'Orb. * AMMONITES, Brug. tortisulcatus, d'Orb. 506 cordatus, Sow. 514% alternans, Schloth. * plicatilis, Sow. 509 Eugenii, Raspail 503 arduennensis, d'Orb. 500 perarmatus, Sow. 498 canaliculatus , Munster 525 crenatus, Brug. 521 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. AMMONITES. tatricus, Pusch. 189 Constantii, d'Orb, 502 L Edwardsianus, d’Orb. 504 Toucasianus, d'Orb. 508 Goliathus, d'Orb. 519 Henrici, d'Orb. 522 Eucharis, d'Orb. 524% oculatus, Bean 528 Krato, d'Orb. 531 Hermione, d'Orb. * nux, d'Orb. * Hersilia, d'Orb. * Hyacinthinus, d'Orb. * Doublieri, d’Orb. * Williamsoni, Phillips * marantianus, d'Orb. 533 Panderi, Eichwald * kirghisensis, d’Orb. * catenulatus, Fischer * Okaensis, d’'Orb. * Koœnigi, Phillips * Tcheskini, d'Orb. * Fischerianus, d'Orb. * Frearsi, d’Orb. * virgatus, de Buch. * Pallasianus, d’Orb. * Meyendorfii, d'Orb. * uralensis, d’Orb. * polyptychus, de Keyserling * mosquensis, Fischer * TERRAINS JURASSIQUES. Gai AMMONITES. AMMONITES, syssolæ, de Keyserl. * Balduri, de Keyserl. * On voit, en consultant la liste ci-dessus , que les espèces de Céphalopodes de l’étage oxfordien, s'élèvent au chiffre de soixante-neuf, si de ce nombre nous ôtons trois espèces déjà citées dans l'étage précédent, et une, le Nautilus giganteus commun avec l'étage corallien, il restera soixante-cinq espèces caractéristiques de cet étage où s’est manifesté le maximum de développement numérique des Céphaloqodes, dans les terrains jurassiques. Espèces de Céphalopodes de l'étage corallien. BeLemnites, Lamarck. P. Ammonires. excentralis, Young 120 Cymodoce, d’Orb. 534 Royerianus, d'Orb. radisensis, d’Orb. 536 Nauricus, Breynius. altenensis, d'Orb. 537 giganteus, d'Orb. 163 rupellensis, d'Orb. 538 AMMONITES, Brug. Achilles, d'Orb. 540 Sur les huit espèces de Céphalopodes que je connais dans l'étage corallien, deux s’étant montrées dans l'étage oxfordien, et une se rencontrant encore dans l’étage kimmeridgien, il ne reste que cinq espèces caractéristiques. Lorsqu'on com- pare ce résultat à celui des étages précédents, on en trouve l’explication dans la petite surface de dépôts côtiers qui s’est conservée jusqu’à présent dans les couches terrestres. C'est le même fait exceptionnel, que j'ai déjà signalé à l’étage bathonien. Espèces de Céphalopodes de l'étage kimmeridgien. BELEMNITES, Lamarck. NAUTILUS. Troslayanus, d’Orb.* P. giganteus, d'Orb. 163 NaurTiLus, Breynius inflatus d'Orb. 165 622 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. NauTiLus. AMMONITES. Moreausus, d'Orb. 167 Erinus, d'Orb. 549 AMMONITES, Bruguière Calisto, d'Orb. 551 Cymodoce, d'Orb. 53% Eudoxus, d'Orb. 552 Lallierianus, d'Orb. 542 mutabilis, Sow. 053 longispinus, Sow. 544% Eumelus, d'Orb. 554 Yo, d'Orb. 545 Eupalus, d'Orb. 055 decipiens, Sow. y orthocera, d'Orb. 556 Des seize espèces de Céphalopodes de l'étage kimmerid- gien, deux se trouvant déjà dans l’étage corallien, il ne reste que quatorze espèces caractéristiques. Espèces de Cëphalopodes de l'étage portlandien. BELEMNITES, Lam. P. AMMONITES. Souichüi, d'Orb. 133 frius, d’Orb. 562 Naurrzus, Breynius Gravesianus, d'Orb. 559 Marcousanus, d’Orb. * gigas, Zieten 560 AMMONITES, Brug. rotundus, Sow. 558 giganteus, Sow. * suprajurensis, d'Orb. 563 Les huit espèces de Céphalopodes que je signale dans l'étage portlandien, sont toutes caractéristiques de cet étage. En résumé, comme je l'ai dit aux Ammonites, dans les terrains jurassiques, on voit se renouveler dix fois de suite les faunes des Céphalopodes, et chagne fois ces faunes prendre des formes différentes. Pour le petit nombre d'espèces que j'ai signalé comme se trouvant dans deux étages simultanément, on peut expliquer leur présence dans deux étages, au moins pour la plupart, sans que cela prouve qu'elles y ont vécu. On peut voir ce que j'ai dit à cet égard, dans les Terrains crélacés, t. 1, p. 429. Je puis mème dire, que pour des corps presque tous flottants, TERRAINS JURASSIQUES. 625 il est étonnant qu'il ne s’en montre pas un plus grand nombre dans plusieurs étages à la fois, surtout lorsque les étages se suivent régulièrement, presque sans discordance, comme dans le grand bassin nord-ouest de la France. Il est évident que la nature flottante de ces corps peut les transporter, mé- me à l’état fossile, d’un étage dans un autre puisque je possède un Ammonites cordatus de l'étage oxfordien, qui, après douze étages de temps, surnage encore lorsqu'on le plonge dans l’eau. Toutes les autres considérations tenant à des questions géo- logiques générales qu’on ne peut traiter ici, Je renvoie à la quatrième partie de mon cours élémentaire de Paléontologie et de géologie stratigraphiques, où toutes ces questions sont traitées à fond, pour tout ce qui regarde la France, et le monde géologique connu jusqu’à présent. FIN DU TOME PREMIER, + TABLE ALPITABÉTIQUE DU PREMIER VOLUME, A. PL Page Acetabuliferas Fér, et d'Orb, 32 Actinocamax fusiformis, Voltz. V. B, hastatus, Blainv. 424 Amaltheus, margaritatus, Montf, V.Am, margaritatus, d'Orh, 246 Ammonée, Lamk, Férussac, V, Ammanidæ. 169 AMMONIDÆ (2° famille), 169 Ammonitea et Goniatitea de Haan, etc, V. Ammonidæ, 169 AMMONITES, Brug, 183 Aalensis, Zieten, 63 233 Achilles, d'Orb, 207.f, 1,2% 540 Aballoensis, d'Orh, 567 Acanthopsis, d'Orb, 569 Acanthus, d'Orbh, 568 Actæon, d’Orb, 61f. 1-3 232 Aculeatus, Eichwald, ms, Buch. V, À, Duncani Sow, 451 Acutus, Sow. V, À, margaritatus, 246 Adelæ, d'Orb. 183 494 Ægion, d'Orb, 61f.4-6 234 Ajax, d'Orb, » 574 Altenensis, d'Orb, - 104 527 625 TABLE AMMONITES. PL Pag. Amaltheus, Schloth. 77, À, margaritatus, d'Orb, 246 Amaltheus, Pusch. V. A. cordatus, Sow. 514 Amaltheusgibbosus, Schloth. V, A, margaritatus, d'Orb.' 246 Anceps, d'Orb. 466, 467 462 Anceps, Zieten, F, A. coronatus, Brug. 465 Anguinus, Keferst. Ÿ, A. annulatus, Sow. 265 Angulatus, Schl. 7. À, spinatus, Brug, 209 Angulatus, Sow. F, À. communis, Sow. 336 Annularis, Schloth. V. A. communis, Sow. 336 Annulatus, Sow. 7614,2 265 Annulatus, Schloth. V, A. communis, Sow. 336 Annulatus-angustus, Schloth. F. A. plicatilis, Sow. 509 Annulatus-colubrinus, Major, F, À, plicatilis, Sow, ibid, Annulatus-vulgaris, Schloth. PV. A. plicatilis, Sow. ibid, Anus, Zieten. V, A, Backeriæ, S5ow. 424 Apertus, de Buch. V, A. Duncani, Sow. 451 Arbustigerus, d'Orb. 148 EU Arduennensis, d'Orb. 185f, 4-7 500 Argonis, Eichwald, ms, V, A, Jason, Zieten, 446 Arietis, Schloth, PV, A. biculsatus, Brug. 187 Armatus, S0We 78 270 Articulatus, SOW. 97f,10-13 312 Atbleta, Phill, 163-164 457 Athletus, Morris. . À, athleta, Phill. 457 Arthriticus , Sow. 224 564 Æduensis, Desplaces. 567 Æropus, d’Orb. 579 Babeanus, d’Orb. : 181 491 Backeriæ, Sow. 448, 149 424 Backeriæ, Quenstedt, V, A. Ruppellensis, d'Orb. 538 Backeriæ, Quenstedt, 7. À. perarmatus, Sow. 498 Banksii, Sow. V. À, coronatus, Brug. 46 Baugieri, d'Orb. 458 8 5-7 445 Becheï, Sow. 82 HIS Biarmatus, Zieten. Y, A. perarmatus, S0W; 498 Bicarinatus, Hartm, V, A. complanatus, Brug. 309 Biflexuosus, d'Orb, 447 422 Bifrons, Brug. 56 219 ALPITABÉTIQUE. + 02 AMMONITES PI, Papg, | Bilurcatus, Haan, 7, À, Jason, Zieten, L4G | Bifurcatus, Zieten. V. À. anceps, d'Orb.. 462 | Binus, Sow. V, A. Murchisonæ, Sow, 367 | Biparlitus, Zieten, 158£ 1-4 443 | Biplex, Sow. 7. A. plicatilis, Sow, 509 Bipunctatus, Schloth, 7, A, hecticus, Hartm, 432 | Birchii, Sow. 86 287 | Bispinosus, Zicten, PV. A, longispinus, Sow. 544 Bisulcata, Bruguière, P, À, bisulcatus, Brug. 187 Bisulcatus, Bruguière, 43 487 Biagdeni, Sow. 132 396 Boblayei, d'Orb. 69 251 Bonnardii, d'Orb. L6 196 Boucaultianus, d’Orb, 90-97 £, 3-5 294 Braikenridgü, Sow, 135f,2, 3 400 Braunianus, d'Orb, 104f, 4-3 327 Brevispina, Sow. 79 272 Brightü, Pratt. #. À, lunula, Zieten, cé 439 Brocchii, Sow. Y. A. Brongniartii, Sow, 137 403 Brongniartii, Sow. 137 ibid, Brongniartü, Defr, W, À, Gervillii, Sow, 109 Brooki, Sow. 7. À, stellaris, Sow. 193 Browni, Roem, 568 Browni, S5ow. V. À. Sowerbyi, Miller. 364 Bucklandi, Sow. 7, À, bisulcatus, Brug. 187 Bucklandi, Zieten, 7, A. Conybeari, 5ow. : 202 Bullatus; d'Orb, 1421,1,2 412 Buvignieri, d’Orb, 74 264 : Cadomensis, Defrance, 429f, 4-6 388 Capricornus, Schloth, 569 Cæcilia, Haan. 7, À, serpentinus, Schloth, 215 Calypso, d’Orb. 410 41-3 342 Calisto, d’Orb, 243 4,2 551 Calloviensis, Sow. 162$ 40,11 455 Canaliculatus, Münster, 499 525 Canaliculatus-albus, Quenstedt. 7. À, canaliculatus, Münster. id1do Capellinus, Schl. F, À. serpentinus, Schloth. 215 Capricornus, Zieten, 7”, A, planicosta, Sow, 242 628 TABLE AMMONITESe PI. Pag. Capricornus, Schloth. , A, planicosta, Sow. 242 Caprotinus, d'Orb. 64f,1,2 9210 Carusensis, d'Orb. 84 f,3-6 284 Castor, Zieten, 7, À. Duncani, Sow. 451 Catenatus, Sow. 9% 301 Caumontii, d'Orb, 4381. 3,4 406 Centaurus, d'Orb, 761, 3-6 266 Chamusseti, d'Orb, 455 437 Charmassei, d'Orb. 94, 921,1, 2 296 Chaurvinianus, d'Orhb. 165 L60 Chelliensis, Murchis. 7”, A. Henleyi, Sow. 280 Clevelandicus, Young et Bird, /,A, margaritatus, d'Orb. 247 Collenotii, d'Orb. 951, 6-9 305 Colubrinus, Quenstedt. 7, A, plicatilis, Sow. 509 Comensis, de Buch. 569 Communis, Sow. 108 336 Complanata, Brug. 7, A. complanatus, d'Orb. 353 Complanatus, d'Orb, a14 353 Comprimatus, Zieten, 7. A. Backeriæ, 424 Comptus, Sow. 77, A. catenatus, Sow. 304 Comptus, Haan. 7, À, primordialis, Schloth, 235 Concavus, Sow. 116 308 Concavus, Rœmer. 7”, A. cordatus, Sow. 514 Consiantii, d'Orb. 486 502 Contracius, Sow. PV. A. Humphriesianus. Sow. 398 Contrarius, d’Orb, AUS, 1-5 18 Convolutus-interruptus, Quenstedt, f, A, plicatilis. Sow. 509 Conybeari, Sow. 50 202 Cordatus, Sow. 493,494 514 Cornucopiæ, Young. 99 316 Coronatus , Schlot. V, A. Henleyi, Sow. 280 Coronata, Brug. V. A. coronatus, d'Orb. 465 Coronatus , Schl. 7”. À. anceps, d'Orh. A62 Coronatus, d'Orb. 168,469 465 Corrugatus, Sow. V. À. Murchisonæ , Sow. 367 Costatus, Schl. V. A, spinatus, Brug. 209 Crenata, Brug. 7”. À, crenatus, d’Orb. 521 Crenatus, d'Orb. 49715,6 ibid Cristagalli, d'Orb. * 153 . 438 ALPHABÉTIQUE. 629 AMMONITES. PL Pag. Cristatus , Sow. V, À, crenatus, Brug. 521 Coynarli, d'Orb. 87f, 5-7 9290 Cycloïdes , d'Orb. 424 f,1-6 370 Cymodoce, d’Orb, 573 Cymodoce, d’'Orb. 202,203 534 Davæi , Sow. 84 976 Davidsoni , d'Orb. 568 Decipiens , Sow. ñ 214 547 Decoratus, Ziet. V, À. Duncani. Sow. A51 Defrancii, d'Orb. 429 f. 7.8 389 Demidofii , Rousseau. V. À, tatricus , Pusch, 489 Dentatus, Zieten, V. À, crenatus, Brug, 521 Denticulatus, Zieten, V, À. oculatus, Bean, 528 Depressus, de Buch. V, A, subradiaitus , Sow. 362 Depressus , Pusch. V. A. Eucharis, d'Orb, 524 Depressus, Zieten, V, À, discoïdes, Zieten. 356 Deslongchampsii , Defr. 1381.1,2 405 Deslongchampsii, Defr, V. À, linguiferus , d'Orb, 402 Desplacii, d’Orb, 407 394 Dimorphus, d’Orb. AA 410 Discoïdes , Zieten, 445 356 Discus , Sow, 431 39% Discus, Zieten. V, À, oculatus, Bean. 528 Doubleri, d'Orb. 572 Dubius, Ziet. 7, À, anceps , d’Orb. 462 Dudressieri, d'Orb, 4103 . 325 Duncani, Sow. 461, 462 454 Duncani, Phillips. PV, À. Jason , Zieten, L16 Edouardianus, d'Orb, 430$. 3-5 392 Edwardsianus , d'Orb. 188 504 Elegans, Sow. V. A. complanatus , Bruguière, 353 Elizabethæ , Pratt, V, A, Jason, Ziet, L46 Erato, d’Orb, 201f. 3-4 531 Erinus , d'Orb, 242 549 Eucharis, d’Orb. 1981, 3,4 524 Eudesianus, d’Orb. 428 386 Eudoxus, d'Orb. 213$, 3-6 552 Engelhardti , d’Orb. 66 245 Eugenii, Rasp, 4187 503 650 TABLE ÂAMMONITESe PL Pag. Eugenii tripartitus , Rasp, V, A, tripartitus, Raspail 496 Eumelus, d'Orb. 2161. 1-3 554 Eupalus, d'Orb. 217 555 Exaratus, Phillips. F, À concavus, Sow. : 358 Excavata , Michaud et Poitier, V. A, cordatus, Sow. ÿ 514 Excavatus, Sow. 7”, À. cordatus, Sowe 514 Falcifer, Sow. V. A, serpentinus, Schloth, 215 Fibulatus,"Sow. V. A, subarmatus, Younge 268 Fimbriatus , Sowerbye 98 513 Fimbriatus, Zieten. /, À, cornucopia, Young. 316 Flexuosus-canaliculatus , Quenstedt, . A, oculatus, Bean. 528 Flexuosus-costatus , Quenstedi. P. À, oculatus, Bean. ibid, Flexuosus-sigas, Quenstedt, /”, À. oculatus, Bean. abid, Flexuosus-globulus , Quensledt. P, À, oculatus, Bean. ibid. Flexuosus-inflatus, Quenstedi, F, À. oculatus, Bean, ibid. Flexuosus, Münst, , Zict, V, À. oculatus, Bean, ibide Fluctuosus , Prat, Ÿ. À, Backeriæ, Sow. 424% Funiferus, Phillips 971 Funiferus, Phill, P. À, cordatus, Sow. 514 Gilüärynus , d’Orb. 156 438 Garantianns , d'Orke 123 377 Gemmatus, Phill VW, A, Jason, Zieten, &LG Germainii , d'Orb, 401 320 Gervillii, Sow, 410 409 Gervillii, Defr. V. À, Brongniartii , Sow. 403 Gigas, Zielen, 220 560 Goliathus, d’Orb. 495, 1496 519 Gracilis, Münst, , Ziet. PV, À, radians, Schloth. 226 Granulatus, Haan, 7, À, hecticus, Hartm. 432 Gravesianus , d'Orb, 249 559 Grenouillouxi , d'Orb. 9G 307 Guibalianus, d'Crb, 73 259 Guill:lmi, Sow. 7, A, Jason. Ziet. 446 Hagenowi, Dunker. ; 567 Hawskerensis, Phill. F, A, spinatus, Brug. 209 Hecticus, Bartm, 152 432 Hccticus, Zielen, 7”. À, Murchisonæ, Sor. 367 ALPHABÉTIQUE, 631 AMMONITES, PI, Page. Henleyi, Sowerb, 83 280 6 Henrici, d'Orb, ‘ 498 f4,2 522 Hersilia , d'Orb, 579 Herveyi , Sow. 450 128 Heterophyllus, Sow. F 409 339 Hildensis, Young et Birds. 7, A, bifrons, Brug. 219 Hireinus, Schloth, 5 569 Holandrei , d’Orbigny. 105 330 Hommairei, d’'Orb. 473 474 Humphriesianus, Sow, 433,134, 135, 4 398 Huotiara , Rousseau, 7, A, latricus, Pusch. 189 Hyacinthinus, d'Orb. 572 Hybrida, d'Orbig. 85 285 Hylas , Hartm, V. A. Jason, Ziet, &4G Inflatus, Zieten. 77, À, Lallierianus , d'Orb. 542 Inflatus macrophalus, Quenstedt. /, A, altenensis, d’Orb, 537 Tnsignis , Schubler, 412 347 Interruptus, Brug, 570 Interruptus, Zieten, #7, A, Germaini, d'Orb, 320 Irius, d'Orb. 229 562 Jamesoni, Sow. 7”, À, Regnardi, d'Orb, 257 Jason, Zieten, 459, 160 446 Johnstoni, SW 567 Julii, d'Orb. 4431 3-6 420 Jupiter, d'Orb. 568 Jurensis, Zieten, 400 818 Kridion , Hehl, 51f 4-6 205 Lalandeanus, d’Orb. 475 477 Lallierianus , d'Orb. 208 542 Lambert, Sow. f. 5-41 477,178 482 Lamberti, Quenstedt. 7, A, cordatus , Sow, 514 Lamberti, Buch. /, À. Mariæ, d'Orb, L86 Lamellosus, d'Orb. S4f, 1-2 283 Latecosta, Sow. 7, A.‘brevispina, Sow. ù 272 Landrioli, d'Orb. 567 Lautus, Haan, 7 A, Jason, Zict. 446 Laxicosta, Laiuk. 7, À, planicosta, Sow. 242 632 TABLE. AMMONITES. Leachi, Sowerby. #. À, Lamberti, Sow. Leachi, d'Orbig. 7”, À. Mariæ, d'Orb. Leïgnelettii, d'Orb. Lenticularis, Phill. 77, A, cordatus, Sow. Lenticularis, de Buch. F. A, sternaiis, de Buch. Levesquei, d’Orb. ie Læviusculus, Sow, 7, A. Murchisonæ, Sow. Liasicus, d'Orb. Lineatus, Zieten. 7, A. radians, Schl. Linguiferus, d'Orb. Lingulatus-nudus, Quenstedt. 77, À, oculatus, Bean, Lingulatus-solenoïdes, Quenstedt, 7, A. Henrici , d'Orb. Linneanus, d'Orb. Linx, d'Orb. Longispinus, Sow. Lonsdalii, Pratt, 7”. A, lunula, Zieten. Loscombi, Sow. Lucretius, d'Orb. Lunula, Zieten. Lythensis, Young et Birds. 77, À, concavus, Sow. Macrocephalus, Schloth. Maltonensis, Young et Birds, 7. À, cordalus, Sow. Marantianus, d'Orb. Margaritatus, d’Orb. Mariæ, d'Orb. Martinsii, d'Orb. Masseanus, d’Orb. Maugenesti, d'Orb. Microstoma , d'Orb. - Mimatensis, d'Orb, Modiolaris, Luid. Moreanus, d’Orb. Mucronalus, d'Orb. Mulgravius, Young et Dirds.#. A, serpentinus, Schloth, Multicostatus, Sow. 7, Bisulcatus, Prug, Murchisonæ, Sow. Murchisoni, Pusch. 7’, A, Henrici, d'Orb, PI. 136 127 87$, 4-/ sf 209 157 154 207F 3-5 67 et 68 479 425 58 70 129 f. 5,4 440 f, 4-6 170 93 104 f. 4-8 126 ALPHABÉTIQUE, 633 AMMONITES PI, Pag* Mutabilis, Sowerby, 214 553 Muticus, d'Orb, 80 274 Niortensis, d'Orb. 1241 7-10 372 Nodosus, Zieten, 7, A, Backeriæe, 42% Nodotianus, d’Orb. 47 198 Normanianus , d'Orb, 88 291 Nux, d’Orb. 572 Obliquecostatus, Zieten, 7, A. bisulcatus, Brug. 487 Obtusus, Sow, GA 193 Oculatus, Bean, 200,201 f.4,9 593 Omphaloides, Haan, 7. A, Sutherlandiæ, Murchison, 479 Oolithicus, d’Orb, 126 f. 1-4 383 Cpaliaus, Pusch. 7, À, canaliculatus, Munst, 525 Ophioides, d'Orb. 64 f. 3-5 971 Ornatus, Schloth. 7, A, Jason, Ziet, LAS Ornatus, Schloth. 7, A, Duncani. Sow. A5 Ornatus, Schlot, 7, À, Henleyi, Sow, 280 Grthocera, d'Orb, 218 556: Ovatus, Phillips. 7, A, concavus, Sow. 358. Paradoxus, Stahl, Zieter, V, A, margaritatus, d'Orb, 216 Parallelus, Pusch, 7, A. oculatus, Bean. 528 Parkinsoni, Sow. 422 27h. Perarmatus-Mamillatus, Quenstedt, V, A, ruppellen- sis, d'Orb, 538 Perarmatus, S0W 181ct185 f. 1-3, : A98 Perarmatus, Kock, V, A, athleta, Phill, : 157 Pettingeri, Sow. 574 Phillipsii, Sow, Pictaviensis, d'Orb. Planicosta, Sow Planorbis, Sow. Planula, Hehl, Planulatus, Zieten, 7, À. Backeriæ, Planulatus, Rœmer, 7. A, plicatilis, SOWs Planulatus, Schloth, 7. A, plicatilis, Sow, Plicatilis, SOWe Piicomphalus, Sow. 7. À, Backeriæ, Pollux, Zieten, 7,"A, Muncani, Sow. I. 97 £ 6-9 810 120 f. 5-7 395 65 242 444" A » 509 bide 191,492 thid, 424 451 59 654 TABLE. AMMONITES. Polygonius, Zielen. 7”. À. pustulatus, Haan, Polygyratus, Pusch. 7. A, plicatilis, Sow. Polymorpaus, d'Orb. Ponticuli, Rousseau. 7”, A. tatricus, Pusch, Primordialis, Schloth. Proboscideus, Zieten. 7. A, Taylori, Sowe Punctatus, Zieten. 7. À. Murchisonæ, Sow. Pustulatus, Haan, Pygmœus, d'Or. Quadratus, Sow. 7. A. cordatus, Sow. Quadrisulcatus, d'Orb. 7, A. tripartitus, Raspail, Radians, Schloth, Radians, Fischer, 7, A, cordatus, Sow. Radisensis, d'Orb. Raquinianus, d'Orb. Raricostatus, Zieten, Raspaillii, d'Orb. Redcarensis, Young et Bird. 7, A, obtusus, Sow, Refractus, Haan. Regnardi, d'Orb. Rotiformis, Zieten. F7. À, bisulcatus, Brug. Rotiformis, Sow. Rotula, Haan. V. A, margaritatus, d'Orb, Rotundus, Sow. Rowlstonensis, Young et Bird. 7, Jason, Zieten. Rupellensis, d'Orh, Sabaudianus, &'Orb. Sabinus, d'Orb. Sauzeanus, d'Orb. Sauzei, d'Orb. À Scipionianus, d'Orb. Sedwickiü, Pratt. 7. À, Jason, Ziet. _Serratus, Sow. /. À, cordatus, Sow. Serpentinus, Schloth, Serpentinus, Zieten, V, À. Thouarsensis, d'Orb, Serrulatus, Zietea. F7, A, oculatus, Bean. Sinemuriensis, d’Orh, Sismondæ, d'Orh, Smithii, Sow. 7, A. obiusus, Sow, 62 154 129 f, 49,13 59 203 £. 2,3 106 54 472. 3-7 72 89 216 f, 3,4 224 105 174 956, 4,5 139 51 f, 7,8 29 95 f. 1-3 cheminement is és ALPHABÉTIQUE. AMMONITES, ” Solaris, Zieten. F, À, Levesquei, d'Orb, Sowerbyi, Miller. Spinata, Brug. 7”, À, Spinatus, d'Orb. Spinatus. ptellaris, Sow. Sternalis, de Buch, ptokesi, Sow, 77, À, margaritatus, d'Orb, ptrangewaysü, Sow. 7, A. serpentinus, Schloth, Striatulus, Sow. 7, À. radians, Schloth, Striatus, Zieten, 7. À, Henleyi, Sow. Stutchburii, Pratt, 7. À, Jason, Ziet, Subarmatus, Young Subbackeriæ, d'Orb. _ Subdiscus, d’Orb. publæyis, Sow. 7. À, modiolaris, Luid, Hubradiatus, S0W: Suprajurensis, d'Orb, pubfurcatus, Zieten, 7, Ancens, d'Orb. Sutherlandiæ, Murchis, Tatricus, Pusch, Taylori, Sow. Terverüi, d'Orb, 7. A, heterophyllus, Sow, Tessonianus, d'Orb. Thouarsensis, d'Orb, Tortilis, d'Orb, Tortisulcaius, d’Orb. Torulosus, Sch. Torus, d'Orb, Toucasianus, d'Orb, _ Trapezoidalis, Sow, À. catenatus, Saw. Trifurcatus, Zicten, F, A, planula, Hehl. Tripartitus, Raspail, Tripartitus, Sow. 7. À, plicatilis, Sow Triplex, Zieten. F, À. Backeriæ, Triplex, Munster, /, A. plicatilis, Sow. Truellei, d'Orb, Tumidus,Zieten, Valdani, d'Orb. Variabilis,. d'Orb, PI, 119 52 45 4118 176,477 £.4-% 480 102 618-5 430 f, 1-2 97 402 £ 1,2-6 53 400 + 1978 4-7 656 TABLE. AMMONITES. k PI, Page Vertebralis, Sow. 7. A. cordatus, SOw. 514 Viator, d'Orb. 472f. 4,2 474 Villersensis, d’Orb. 574 Walcotii, Sow. 7, À, bifrons, Brug, 219 Yo, d’Orb. 210 545 Zeters, d’Orb. 569 Zignodianus, d'Orb. 182 493 Zigzag, d'Orb. 129 f. 9-11 390 ANCYLOcERAS ,; d'Orb. - 57h Agassizii , d'Orb. , 4847e 228 f, 140,11 585 Annulatus, d'Orb. 225/f, 1-7 577 Baugieri, d'Orb. ? 226£. 4-4 580 Bispinatus, Baug. et Sauz, 7, Ancyloceras niortensis, 230 9-12 590 Bispinatus , Baugier et Sauzé, 225 f.8-11 578 Calloviensis, Morris , 1846. 230 f. 4-4 588 Distans, Baug. et Sauz, , 1843, , 230 1. 5-8 589 Lævigatus , d'Orb. 226$. 5-7 581 Niortensis , d’Orb. 2309-42 590 Nodosus, d'Orb. à 227f.1-4 582 Obliquus, d'Orb. 228. 1-5 584 Rarispina, d’Orb. 2271. 8-10 583 Sauzeanus, d'Orb. 22 D TS 8% Subannulatus, d’Orb. 225 f.1492-15 579 Tenuis, d'Orb, ,1847, 529f. 4-4 586 Tuberculatus, d’Orb., 1847. 2290 5-8 587 Argonaata anguinus, Reinecke. 7, Am. annulatus, Sow, 265 Cœcilia, Reinecke. 7. Am, serpentinus. Schloth. 215 Serpentinus , Reinecke. 7, A. serpentinus, Sch, ibid B. BELEMNITIDÆ (famille des). 39 BELEMNITES. 40 Aalensis, Voltz, 7”. B. giganteus. Schlot. 412 Abbreviatus, Miller. 9 f, 4-7 92 Acuminatus, Schubler, Zieten, 7, B. giganteus, Schloth, 412 Acuarius, Schloth. 5 76 Acutus, Blainville, 7, B, Blainvillei, Voltz, 407 Acutus, Miller, 98-14 94 ALPHABÉTIQUE. 657 BELEMNITESe Ple Page Aduncatus, Miller, 7, B, elongatus, Mill, -90 Apiciconus , Blainv. 7. B. sulcatus, Mill. 405 Apicicurvatus, Blainv. 7, B. compressus, Blainv, 81 Ænigmaticus, d'Orbigny. 22f.1-3 434 Beaumontianus, d'Orb, A6 f, 7-11 418 Bessinus , d’Orb. 13f,7-13 410 Bicanaliculatus, Hartm. , Ziet, 7”, B. siganteus, Schloth, 412 Bicanaliculatus, Blainv. 7, B. compressus, BI. 84 Bipartitus, Hartmann, Zieten. /”, B. giganteus, Schl, 412 Bisulcatus, Zieten, /”, B. compressus, Blainy. 84 Blainvillei, Voltz, 42 f. 9-16 497 Breviformis , Münster, Zieten. 77, B. abbreviatus, 92 Brevirostris , d’Orb. 40 f, 4-6 96 Brevis, Blainv, /, B, acutus, Müller, 94 Brevis, Blainv. 7, B, abbreviatus, Miller, 92 Bruguierianus, d’Orbigny. 7£ 4-5 84 à Canaliculatus, Schlotheim. 431,1-5 108 Canaliculatus, Bauhino. 7. B. tricanaliculatus, Hartm. 99 Clavaius, Blainv. 7, B. hastalus, Blainv, A2? Clavatus , Blainv, 41 f. 49-23 403 Clavatus, Blainv. 7. B, umbilicatus, Blainv, 86 Compressus , Blainville. 6 84 Compressus, Sowerb, 7, B. giganteus , Schlot. 442 Coquandus, d'Orb. 21 f, 11-18 480 Crassus, Voltz, /. B. compressus, Blainv, 84 Didayanus, d’Orbigny. 20f,1-5 4126 Digitalis, Blainv. 7. B. irregularis , Schl 74 Duvalianus, d’Orb. 20f, 6-10 127 Ellipticus, Miller, 7, B. giganteus, Schlot, 412 Elongatus, Miller, 8f,.6-11 90 Excentricus, Blainville. 47 420 Exilis, d'Orb, 15f,6-12 104 Ferruginosus, Voltz. 7, B, hastatus, Blainy. 424 Fleuriausus , d’Orb. 43f. 44-18 414 Fournelianus , d'Orb, 108$ 7-14 97 Fusiformis, Miller. 7. B hastutus, Blainy 424 Fusoides, Lamk, 7, B. hastatus, Blainy, ibid Giganteus, Schlotheim. 44, 45 142 Gigas, Blainv. 7. B, giganteus, £chlot, ibid 638 TABLE BELEMNITES. î PL Pa. Gladius, Blainv, 7, B, giganteus, Schloth. ibid. Gracilis, Raspail. 7, B. hastatus, Blainy, A2A Gracilis, Hell, Zieten. 7, B. acuarius, Schloth. 76 Grandis, Schubl. 7, B. giganteus, Schloth, 142 Hastatus, Blainv. 18, 49 424 Incurvatus, Zieten. 7, B elongatus, Mill, 00 Irregularis, Schlotheim, 74 Lagenæformis, Hartmann. 7. B. acuarius, Schlot, 76 Lanceolatus, Schloth., 7, B, hastatus, Blain. A24 Levigatus, Zieten, 7, B. Bruguierianus. d’Orb, 8% Longiscatus, Voltz. 7, B, acuarius, Schlot, 76 Longissimus, Miller. 7. B. acuarius, Schlot. ibid, Longus, Voliz. 7, B. giganteus, Schloth. 442 Niger, Lister, 7, B. compressus, Blainv. 84 Nodotianus, d'Orb. 40 £, 15-20 98 Oxyconus, Hehl., Ziet. 7. B. elongatus, Mill. 09 Paxillosus, Schlot, 7, Bruguierianus, d'Orb, ë 8% Penicillatus, Blainv. 7. B. compressus, Blainv, 84 Penicillatus, Blainv. V, B, irregularis, Schl, 7h Pistilliformis, Blainv, 7. B, clavatus, Blainv, 108 Propinquus, Münst, 7, B, elongatus, Mill 91 Puzosianus, d'Orb. 16 £ 4-6 . 447 Pyramidalis, Zieten, 7. B, acutus, Miller. 94 Quinquesulcatus, Blainv. 7, B. giganteus, Schlot, 412 Royerianus, d'Orb. 22 f, 9-15 132 Sauvanausus, d'Orb. 21 f, 1-10 128 Semi-Hastatus, Blainv. 7, B. hastatus, Blainy, 494 Semistriatus, Münster, 7, B. acuarius, Schlot, 76 Souichi, d'Orb. 22 Î, 4-8 133 Subaduncatus, Voltz, 7, B. Bruguierianus, d’Orb, SA Subclavatus, Voltz. 7, B. umbilicatus, Blainve 86 Subelavatus, Voltz. 7. B. clavatus, Blain, 403 Subdepressus, Voltz, 7, B. umbilicatus, Blainve ë 86 Sub-hastatus, Rœmer, 7, B. hastatus, Blainvs 424 Sulcatus, Miller, 12 f, 1-8 105 Tenuis, Münster, 7, B, acuarius, Schlot. 76 Tessonianus, d'Orb. 41 f.A3-18 102 Tricanaliculatus, Hartmann. 11 4-5 99 Trisulcatus, Hartm., Ziet, 7, B, elongalus, Mill 90 ALPHABÉTIQUE, BELEMNITES Tubularis, Young, 7, B, acuarius, Schlot, Tumidus, Zieten, 7. B. compressus, Blainv. Umbilicatus, Blainve Unicanaliculatus, Hart., Ziet, 7, B, hastatus, Blain Unisulcatus, Blainville, Ventroplanus, Voltz, 7, B, umbilicatus, Blainm, C Cephalopoda, Cuvier, Ceratites nodosus, Haan, 7, Am. Backeriæ, Cornu ammonis, Bauhin, 7, Am. margaritatus, d'Orb, D. Decapoda, G. Globites Brongniartii, Haan, 7, À, Brongniartü, Sow. Gervillÿ, Haan, 7, Am, Gervilii, Sow, Heterophyllus, Haan, 7, Am, heterophyllus, Sow, Loscombi, Haan, 7. Am, Loscombi, Sow, Macrocephalus, Haan, 7, Am, macrocephalus, Schl, Striatus, Haan, 7. Am, Bechei, Sow. Striatus, Haan, 7, Am, Henleyi, Sow.' Sublævis, Haan, 7. À, modiolaris, Lind, Tumidus, Haan, 7, À, tumidus, Ziet. H. BBLICOCERAS, d'Crb. 184% Teilleuxi, Baug. et Sauz. 1843. HIBOLITEES, Hastatus, Montf, 7. B, hastatus, Blainv. K. KeraArno, Münster, Ferussaci, Münster, 7, K, speciosa, Münster., Sagittata, Munst. 7, K, speciosa, Münster. Speciosa, Münstere 639 PL Pag; 76 81 424 8f,1-5 88 86 30 42h 246 36 403 409 339 262 830 278 280 B68 669 598 54 599 424 139 440 ibid 23 f, 1-4, ibid. Go TABLE KALEANO. PL LOLIGIDAE (Famille des) NAUTILIDAE (4'e Famille) Naurizus, Linné, anceps, Reinecke. 7. Am, anceps, d’Orb. annularis, Reinecke. 7. Am. plicatilis, Sow, annularis, Reinecke, 7, Am, communis, S0We biangulatus, d'Orb, 8h Castor, Reïnecke, 7, À Jason, Zieto Clausus, d’Orh. GE) Colubrinus, Reïnecke, 7, Am. plicatilis, Sow, Comptus, Reinecke. 7. Am. primordialis. Schloth, Costatus, Reinecke. 7, Ammo, spinatus, Brug. Dentatus, Reïinecke, 7, Am. crenatus, Brug. Discus, Reinecke, 7. A, oculatus, Bean, Dubius, Zieten, 7. N. intermeüius, Sow. Ellipticus, Reinecke. 7, Am, anceps, d’Orbe Excavatus, Sowerby. 30 Giganteus, Schub. Ziet, 7. N, intermedius, Sowe Giganteus, d'Orb. 86 et 39 Granulosus, d’Orb. 35 f. 3-5 Gravesianus, d'Orb. 98% 3 © Hecticus, Reinecke. 7, Am, Hecticus, Hartm, Hexagonus, Sowerby- 85 f, 4, 2 “Hylas, Reinecke. 7, Am. Jason, Ziet, Inflatus,- d'Orb, 87 Inflatus, Reinecke, 7, Am. Lallierianus, d'Orb, Inornatus, d'Orb, 28 Intermedius, SOw, 27 Jason, Reinecke. 7, Am, Jason, Ziet, Latidorsatus, d'Orb, 24 Lineatus, Sowerb, P, 38 £ 3-5 + Lunula, Reinecke, 7. Am. Lunula, Zieten. Meandrus, Reinecke, 7, A, primordialis, Schloth, Page 37 1242 14h 462 509 336 160 446 158 509 235 209 52% 528 450 462 154 150 463 462 16G 432 162 L46 165 542 152 450 446 147 153 439 235 ALPHABÉTIQUE, NAUTILUS, Moreausus, d'Orb, Opalinus, Reinecke. 7”, À, complanatus, Bruguière, Platystomus, Reinecke, 7, À, tumidus, Zieten, Pollux, Reinecke, 7, A. Jason, Zieten, Polygyratus, Reinecke, 7, A. plicatilis, Sox. Pustulatus, Reinecke, 7, A. pustulatus, Haan, Refractus, Reinecke. 7, À, refractus, Haan, Rotula, Reinecke, 7, A, margaritatus, d'Orb. Semi-striatus, d’Orb, Sinuatus, Sow. Squamosus, Zieten, 7, N. intermedius, Sow. Striatus, Reïinecke, F7. A. Henleyi, Sow. Striatus, SOWe Truncatus, Sow. Tumidus, Reinecke, 7, A, tumidus, Zieten, 0. Octopoda Onychoteuthis angusta, Münst. 8 7. K, speciosa, Münst, Lata, Münst.? F, K, speciosa, Münst, Tricarinata, Münst, ? /”. K, speciosa,{Münst, P. Parodragus restitutus, Montf, 7. B. hastatus, Blainv, Planites anguinus, Haan, 7, A. annulatus, Sow. Bifidus, Haan, 7. À. communis , SOWs Birchi, Haan, /, À, Birchi, Sow. Bisulcatus, Haan. P, À, bisulcatus, Brug, Coronatus, Haan, F, À. coronatus, Brug. Davæi, Haan, 7, À, Davæi, Sow. Fibulatus, Haan, 7, À, armatus, Sow. Fibulatus, Haan, F, A. subarmatus, Young: Planicostatus, Haan, 7, A. planicosta, Sow. Plicatilis, de Haan, 7, À, plicatilis, S0We Serpentinus , Haan, 7, À, serpentinus, Schloth. Subarmatus, Haan, 7, À, subarmatus, Young, PI, 39 4,5 6/4 Pag. 167 8538 469 6416 509 435 678 246 149 457 150 280 148 453 469 36 440 ibid, èbide 421 265 337 287 187 465 276 270 268 34> —i4 509 215 268 642 TABLÈ ALPHABÉTIQUÉ. PLANITESe Triplicatus, Haan, 7. À. plicatilis, Sow. Pseudobelus lævis, Blainville. 7, B, acuarius, Schlot. Striatus, Blainville, 7. B, acuarius, Schlot, R. Rbyncholites gigantea, d'Orb. 7, N. giganteus, d'Orb. Se Siphonifères, d'Orb, 7, Tentaculifera, d'Orb, Siphonoidea, de Haan. 7, Tentaculifera, d'Orb, Spina dentata, Langius. 7. À, crenatus, Bruguièree. 4e Teupopsis, Deslongch. Bunelli, Deslong, Caumontii, Deslong. F. T. Bunellii, Tentaculifera, d'Orb. Tetrabranchiata, Owen, 7, Tentaculifera, d'Orbe Toxoceras, d'Orb. 1842. Æqualicostatus, Baug. et Sauz, 7, Toxoceras Orbignyi, Baugieri, d'Orb. 1850, Cylindricus, Baug. et Sauz. 1843, Garani, Baug. et Sauz. 4848. Orbigoyi, Baug. et Sauz, 1843. Tenuis, Baug. et Sauz, 4843, 7, Ancyloceras tenuise Tuberculatus, Baug, et Sauze 7% À, tuberculatus, TurriiTes, Lamk. Boblayei, d'Orb. Coynarti, d'Orb. Valdani, d'Orb. PL 2331, 4-% 232f, 3-6 253 f, 5-8 232 &t 42f. 4-7 A2 f 4-3 E LA TAALE ALPHABÉTIQUE DU PREMIER VOLUME+ Pag. 509 76 ibid, 4163 444 141 521 o7 98 bide 142 ébide 594 593 596 592 597 593 586 087 872 478 184 479 var Us AU | AO a Date Due TNT Vhértvas en v ee AT or ester Ù , >: : : PE em DA LOTIR S rés rade ess cet en ‘ Le CES à à : aa . va AA Ge en ar EXT « < , D MN tee Apr genrgns ES } D A tm A CO Vwe de vs Lt A nor Pb NS NA Dh EE Ur sy Sur 1 er a re 2 ee te En D ET TR, n 44 he D ee RE LE chute Ph tr AN ee na 6$ ie LENS ae Rs SLLAZTE UE a de nf k L] ; M DO NT MARS OCR w 7 A Th D, A ie A edit, À +5