6 9YEG6Z10 1971 € LT Presented to the TE LIBRARY @éhe ; | UNIVERSITY OF TORONTO by $ DU NO URRISSON ? 4 {A LA MÈME LIBRAIRIE Médecin de PHépital des Enfants Malades, Membre s cine. ET és à in-8 de gt paire avee figures . è À PAR MM. E. LESNÉ er Léon BINET MASSON ET C”, EDITEURS * LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS, vif 1921 JU NOURRISSON È ü PM 1e Lous droits de rep et dada de traduction D PRÉFACE Ce livre, dont on m'a prié d'écrire la préface, est l’œuvre com- une d’un | 'o4 et d un médecin, avec een caractéris- de gt et ou Des documents divers, nombreux, ant nécessité des recherches personnelles prolongées, et témoi- … gnant d'une belle et saine érudition, sont amassés dans ce beau livre, vraiment nouveau ; car il n'y avait encore rien d analogue ans la littérature médicale sur ce sujet essentiel. Quoique M. Lesné et M. Binet se soient surtout préoccupés “de médecine, ils ont fait œuvre de physiologistes. C’est toute la physiologie du nouveau-né qu’ils ont tracée, et comme c’est la hysiologie du nouveau-né humain et du nourrisson humain, il se trouve que cette monographie physiologique est aussi une monographie médicale. _ Ce qui domine toute la physiologie du nouveau-né, pour Phomme aussi bien que pour tous les mammifères, c’est qu'il est encore, au moins dans les premières semaines, comme un fragment de l'organisme maternel. Il n’a pas encore conquis son individualité ; ses tissus sont imparfaitement différenciés. Certes, il a déjà un système nerveux, mais toutes les réactions de ce système nerveux sont singulièrement frustes. La vie psychique, individuelle, n'existe absolument pas. Au moment de la naissance l'enfant est aveugle et sourd, ses circonvolutions cérébrales _ n’ont aucune activité. Toute la vie semble se concentrer dans ses fonctions digestives, et même, en précisant davantage, dans Ja digestion du lait. _ Pendant la vie intra-utérine, il a vécu neuf mois, n’ayant guère d'autre tâche que lassimilation des substances que lui Lesné er Bixer 1 2 PRÉFACE apportaient les artères de la mère. Pendant les neuf mois qui vont suivre, il ne va avoir d'autre tâche que l’assimilation du lait. On ne sera donc pas étonné qu’une très grande partie de ce livre soit consacrée à l’alimentation lactée et à la digestion: Pout . dépend pour l’enfant, nouveau-né ou nourrisson, de la qualité et de la quantité de son alimentation. C’est pour lui une question . de vie ou de mort. De là la prépondérance presque exclusive qu'il faut donner aux soins de l'allaitement. Le rôle du médecin est alors d’une importance qu’on ne saurait exagérer. J'ai coutume de dire à mes élèves : « Dans le cours de votre carrière médicale, vous serez très heureux si vous pouvez vous rendre ce témoignage que par votre talent, votre perspicacité, votre vigilante attention, vous avez sauvé la vie à une vingtaine de malades qui sans votre talent, votre perspicacité, et votre vigilante attention auraient succombé. Mais cette affirmation, un peu décourageante, ne s’applique pas du tout aux soins que vous aurez donnés au nouveau-né. De ceux-là, vous pourrez sauver un grand nombre, un très grand nombre, si vous êtes attentifs à leur alimentation. Or, puisque vous pouvez les sauver, vous pouvez aussi les perdre. Jamais, dans aucun cas, sinon peut- être dans le traitement chirurgical des grands blessés, le médecin | n’a une pareille emprise sur la vie des êtres humains et une si lourde responsabilité. L’hygiène du nourrisson, c'est la base même de la médecine, non pas parce qu’elle est exceptionnel- lement difficile à connaître ; mais parce que les moindres erreurs sont funestes, et que les plus légères fautes s’expient ». Si je me suis permis de parler ici de mon enseignement, c’est que j'en retrouve une trace dans l'ouvrage de MM. Lesné et’ Binet, par le soin qu'ils ont apporté à traiter alimentation du nourrisson. Si j'osais formuler une critique, c’est qu’ils ont été peut-être un peu trop indulgents pour l'alimentation qui n’est pas l’alimen- tation maternelle. De fait, l’alimentation non maternelle dans les six premiers mois n’est qu’un pis aller. Même l'allaitement mixte n'est encore qu'un procédé imparfait, médiocre, auquel il ne faut avoir recours qu’en cas de nécessité absolue. Les statisti- ques sont décisives à cet effet. Même si l’on m’en opposait par lesquelles 1 semblerait résulter que l’allaitement mixte et l’allai- PRÉFACE k 3 si Exactement prises, si irréprochables, qu'on parviendrait cilement à me satisfaire. rices mercenaires, et ils donnent à cet égard divers VAN ents. L’allaitement par des nourrices mercenaires est un e qui à fait son temps. Heureusement cette coutume détes- tend à disparaître, et il n'en sera plus question dans quel- ni les animaux mammifères et aussi parmi les oiseaux, il y a sortes de nouveau-nés. Il y a d’abord ceux qui sont des us au moment de la naissance, et il y a ceux qui naissent iles, si je puis me servir de cette expression paradoxale. Les petits chats, les petits chiens, les petits lapins, les petits hommes, au moment de la naissance, sont encore de vrais fœtus : ils n’ont pas de pouvoir régulateur de la chaleur, ils résistent longtemps asphyxie, ils ont les yeux fermés ou sont aveugles, tandis que s petits cobayes, par exemple, dès qu’ils sont nés, se mettent courir et à chercher leur nourriture. On voit cette diffé- nciation plus nette encore chez les oiseaux. Le petit poulet, and il sort de l’œuf, va quérir sa nourriture : il n’a presque us besoin de sa mère, tandis que les petits moineaux et les tits pinsons, sans plumes, ne pouvant sortir du nid, meurent quelques heures, si les parents ne sont plus là pour les réchauf- “et les nourrir. … Chez les mammifères c’est vers le quinzième ou le vingtième ur que s’achève cette transformation, qui a été graduelle, du tus en adulte. Mais quelle est pour le nouveau-né humain e période ? Voilà ce que nous ignorons, et ce qu’il serait en intéressant d'étudier. Quant au moment où le nourrisson devient un adulte, ce qui ut dire un toût jeune enfant et non plus un nourrisson, il est fficile de lui assigner une limite précise. La nature semble joir indiqué précisément ce passage en faisant apparaître les h ‘ PRÉFACE dents. Alors l’allaitement peut être remplacé par une alimentation qui se rapprochera de celle des adultes. Sur ce moment spécial où l’alimentation lactée doit être rem- placée par l'alimentation mixte, sur le rôle des vitamines dans la nourriture du tout jeune enfant, on trouvera des pages intéres- santes et neuves. MM. Binet et Lesné ont à peine donné des statistiques sur la mortalité des enfants en bas âge. Elles sont parfois, il faut bien le reconnaître, lamentables. Assurément la natalité en France ne dépend que pour une faible part de la mortalité des enfants nou- veau-nés. Si l’accroissement de la population française se fait avec tant de lenteur, ou, pour mieux dire, si la population fran- çaise reste stationnaire, c’est que le nombre des naissances, à cause de la restriction volontaire des époux, est extraordinaire- ment faible. Tout de même, il est honteux pour notre civilisation que tant de petits enfants meurent. Avec un peu de soin et Pap- plication de certaines règles d'hygiène, avec la mise en vigueur de l’'admirable loi Roussel qui est partout et chaque jour outrageu- sement piétinée, on diminuerait dans une proportion considérable cette sinistre et impardonnable mortalité de nos petits enfants, Mais, à entrer dans cette étudé, les auteurs eussent étendu outre mesure leur ouvrage. Tel qu'il est, il constitue une admira- ble monographie, aussi riche en documents physiologiques que : cliniques, et témoignant d’une connaissance approfondie de la physiologie et de la pathologie tout entières. Les deux sciences sont liées l’une à l’autre. Et c’est cette union qui fait l’originalité de ce livre nécessaire. Il faut que les médecins vraiment conscients de leur rôle méditent cet ouvrage ; car il leur sera radicalement impossible de connaître l’hygiène et la théra- peutique du nourrisson, s’ils ne connaissent pas très biens parfai- tement bien, sa physiologie. CHARLES RICHET. | É INTRODUCTION istent avec raison sur les particularités de l'organisme du burrisson : constitution spéciale du squelette, rapports des ivers segments du corps, développement accentué de certains cères comme le foie, absence d’autres organes comme les Les pédiatres osent les maladies du nourrisson aux mala- ies de l'enfant; ils insistent sur la fréquence des entérites, sur existence de l’athrepsie, du rachitisme, de l’hypertrophie du ymus, et ils montrent l'allure différente des infections dans le bas âge (érysipèle, tuberculose, syphilis, ete.) Au point de vue physiologique, le nourrisson mérite égale- rent une étude spéciale. Les preuves abondent qui mettent en évidence un fonctionnement particulier des divers organes dans les premiers mois de la vie (système nerveux, hématopoïèse, … glandes à sécrétion interne, etc.). On connaît chez le nourrisson absence ou l’imperfection des mécanismes régulateurs et cela Surtout quand on envisage la thermogenèse ; on sait aussi que, ar suite de sa petite taille, le nourrisson perd beaucoup de cha- ur et que, pour faire face à cette AÉperHhpn calorique, il doit rûler relativement beaucoup plus qu’un adulte ; on comprend isément encore que, se développant rapidement, l’être humain, ; ‘au début de la vie, a besoin d’une ration abondante, par rapport » à son poids, et d’une ration faite d’un aliment spécifique, le lait, seul propre à un appareil digestif fragile... En un mot une étude physiologique, fonctionnelle du nourrisson ne semble pas superflue ; dans cet ouvrage sur la « Physiologie Normale et -Pathologique du Nourrisson », nous aborderons le fonctionne- 6 INTRODUCTION ment des divers appareils, avec quelques considérations patho- logiques, et chemin faisant nous envisagerons la physiologie du prématuré. Ainsi notre travail comprendra les chapitres sui- vants : 1. Sang. 2. Mécanique circulatoire. 3. Respiration. 4. Digestion et la nutrition (lait, physiologie des glandes digestives annexes). 5. Sécrétion urinaire. 6. Glandes à sécrétion interne. 7. Glandes mammaires et génitales. 8. Peau. 9. Thermométrie et calorimétrie. 10. Croissance 11. Système nerveux. 12, Système musculaire. 13 Mouvements. 14. Sens. 15. Composition chimique du corps. 16. Moyens de défense de l’organisme. ” Les recherches personnelles qui figurent dans ce livre ont été : entreprises depuis longtemps déjà à l’hospice des Enfants Assistés dans le service de notre maître, le Professeur Hutinel ; elles ont été poursuivies ces dernières années à la crèche de l'hôpital Tenon et de l'hôpital Trousseau et complétées par des travaux expéri- mentaux sur le jeune animal, dans les laboratoires de Physiologie et de Médecine expérimentale. LE SANG x ir * nouveau-né. . . . . : dans les premières semaines. . _ du deuxième au douzième mois. Re 1,056 à 1,066 1,056 à 1,099 1,042 à 1,052 1,050 à 1,056 CR RAS HU l'aide de la méthode d'Hammerschlag nous avons déterminé nsité du sang de nombreux nourrissons normaux et malades, _ les nourrissons normaux, nous avons relevé des chiffres élevés que ceux qui sont précités : 2 ap le premier mois . . . D = 1,060 à 1,070 _ du premier au douzième mois . D = 1,055 à 1,062 D tree. RE 70 D = 1,050 à 1,055 s malades, anémiés, dont RP rE est respecti- Llnhele à Bo, à 55, à 65. Une densité de 1,067 a été > pour le sang d'un nourrisson de 2 mois atteint de cya- congénitale. 8 LE SANG La détermination de la résistivité électrique du sang du nour- risson, avec l’'ohmhémomètre de G. Noizet et Charles Richet, nous a renseigné utilement sur le degré de concentration du sang en hématies. Chez l'homme adulte la résistivité du sang, exprimée en ohms-centimètres, est égale à 200. Dans les premières semaines de la vie, la résistance du sang est particulièrement élevée ; d’après nos observations, au deuxième jour de la naissance, R. E. — 450 et durant tout le premier mois, R. E. oscille entre 300 et 300. À partir du deuxième mois R. E. est de même valeur que pour l’adulte, sauf dans les cas pathologiques. Une résis- tance faible, de 150, traduit une anémie intense : un chiffre de 511 a été obtenu chez un nourrisson de 2 mois, présentant une cyanose congénitale. En somme, chez le nourrisson comme chez l'adulte, les variations de la résistivité électrique du sang sont en rapport avec sa densité et sa teneur en hématies. On sait que chez l'adulte le coefficient de viscosité a pour valeur 4,5 ; chez le nourrisson il est susceptible de variations une qui dépendent surtout de l’âge de ce dernier. Contrairement à Hess qui admettait que la valeur de la visco- sité, très faible à la naissance, allait en augmentant progressi- vement pour atteindre une valeur oscillant entre 3,6 et 4,7 vers la dixième année, on peut, d’après le relevé des travaux plus récents, considérer deux phases dans l’évolution de ce coefficient : d’une part les premières semaines de la vie, d’autre part les mois qui suivent la naissance. Dès la naissance, le coefficient « atteint un chiffre très élevé qui ne se retrouve jamais plus au cours de lexistence. Amerling et Lust fixent la valeur de ce coefficient à 10,6 et 11,4 pour les dix premiers jours ; entre le quinzième et le trentième jour, il est abaissé à 6,3 pour tomber à 4 à la fin du sixième mois, c'est-à- dire à un chiffre inférieur à celui de l'adulte. Hyperviscosité immédiate à la naissance, hypoviscosité secondaire surtout nette vers le sixième mois : tel est l’état du sang étudié chez le nour- risson. Cette hypoviscosité chez le nourrisson de 6 moïs à été décrite avec soin par Allaria, opérant avec le viscosimètre d'Os- wald, et par E. Weill et Gardère, à l’aide de l'appareil de Hess, qui ont respectivement trouvé les chiffres assez concordants de h,1 et de 3,7 à 3,8. PROPRIÉTÉS HISTOLOGIQUES 9 — Chez le nourrisson malade, le coefficient de viscosité du sang est susceptible de modifications importantes, et à ce sujet Weill et Gardère ont montré qu'il fallait distinguer très nettement les oubles digestifs aigus des troubles de Aoigus durée, qui ont our effet de nduire progressivement le petit malade à l’amai- issement et à l'athrepsie. - Dans le premier cas, l’augmentation de Fe valeur du coeffi- cient est constante. « Au point de vue pronostique, la visco- sité diminue assez rapidement dans les cas favorables, tandis quelle se maintient ou augmente dans les cas graves, autant … par les progrès de la déshydratation que par la cyanose qui sur- vient à l'approche de la mort » (Weill et Gardère). Cette éléva- ; “tion de la viscosité atteint son maximum dans le choléra infan- _tile. Dans le second cas, il s’agit de troubles gastro-intestinaux chro- 3 niques ; on n Mbeucve le plus souvent aucune modification, ni de — tanément ou successivement deux modifications : destruction … globulaire par anémie, et concentration par déshydratation, qui 4 agissent d'une façon opposée sur la viscosité, et par suïte la main- —… tiennent au taux normal » (Weill et Gardère). Cependant lorsque … l’athrepsie est poussée très loin, la stase veineuse périphérique, due à l’affaiblissement du cœur, a pour conséquence une aug- mentation de la valeur du coefficient. PROPRIÉTÉS HISTOLOGIQUES — Le nombre des globules rouges durant les premiers mois de la … vie dépend de la date de l’examen. — Dans les deux premiers jours qui suivent la naissance, ce + dise atteint et dépasse même 6 millions par millimètre cube 4 - pour diminuer rapidement dans la suite et atteindre à 3 ou 4 mois —._ 4.500.000 (Leenhardt, Weidenreich), 4.000.000 à 4.500.000 …. (Tixier, Maillet, Nobécourt) ; dès lors leur nombre reste fixe pen- —. dant toute la première enfance. Le chiffre de 4 millions est celui que nous avons trouvé dans l’éxamen de nos nourrissons normaux ; …— signalons des chiffres restant élevés dans les mois qui suivent la naissance, (5.380.000) en cas de cyanose congénitale ou de mala- — la viscosité, ni du nombre des hématies. « Le sang subit simul- 10 LE SANG die de Vaquez, etc., et des chiffres extrêmement faibles (810:000) dans les anémies syphilitiques. Il n’est pas rare de noter chez le nourrisson de la polychromatophylie, de la poïkilocytose, et durant les premiers jours de la vie des hématies nucléées (normoblastes), | qui vont reparaître avec une facilité d’autant plus grande que l'enfant est plus jeune, dans les anémies plastiques, et rester pré- sentes dans le sang au cours de la cyanose congénitale (Variot): Les dimensions des hématies sont très variables à la naïssance, en général supérieures à celles de l’âge adulte. | Chez le prématuré on trouve en moyenne 5.000.000 d’hématies, de dimensions très différentes, l’anisocytose s'associe à une poly- chromatophilie marquée. Les normoblastes sont d'autant plus nombreux que la naissance est plus précoce, et que la tempéra- ture reste plus longtemps inférieure à la normale ; on en trouve jusqu’à 3.450 par millimètre cube. La valeur globulaire chez le nourrisson varie entre 0,85 et 1,09 ; mais c’est surtout la résistance globulaire qui a été Pobjet de nombreux travaux aux premiers mois de la vie. Viola signala incidemment l’augmentation de la résistance maxima chez les animaux jeunes, mais ce sont les travaux de Jona et Mensi qui ont apporté des précisions sur ce point, par l’étude systématique d'animaux aux divers stades de leur développement: Chez le fœtus existe un abaissement marqué de la résistance minima qui coïncide avec une augmentation de la résistancé maxima. A la naissance la résistance maxima reste élevée et cela pendant 12 à 19 Jours ; quant à la résistance minima elle revient peu à peu à l’état normal. E. May a confirmé récemment cette opinion que le sang de l’enfant, au moment de sa naissance, est à la fois plus et moins résistant que le sang normal, avec augmentation de la résistance maxima et diminution de la résistance minima. Quoi qu'il en soit, à 12 mois, la résistance globulaire est iden- tique à celle de l’adulte (Paris et Salomon, E. Lesné et Gaudeau). Signalons, à l’appui de l'augmentation de la résistance maxima lors de la naissance, les expériences de E. Gley qui montrent une résistance spéciale des mammifères nouveau-nés à l’action héma- tolytique du sérum d’anguille. La grosse différence entre le sang du nourrisson et celui de adulte réside dans les globules blancs tant au point de vue PROPRIÉTÉS HISTOLOGIQUÉS 11 rantitatif que qualitatif ; et à leur sujet les auteurs sont loin être d'accord. Hayem, Ribierre, Gougerot, Tixier, Maillet, &. Japha, Courmont et Montagnard, Bezançon et Marcel Labbé ont étudié cette question. Il semble que le nombre élevé des leu- “cocytes dans les premiers mois de la vie diminue avec lâge ; Gundobin et H. Meunier donnent les chiffres suivants : chez les nouveau-nés . . . . . de 14 à 18.000 chez les enfants de ran . . . . 12.000 chez les enfants de 2 ans, . . . 11,000 Nos numérations nous ont donné un chiffre oscillant autour de . 9.000 globules blancs par millimètre cube chez les nourrissons . normaux de 1 à 15 mois. —_ Ona recherché l'existence d’une leucocytose digestive chez le .… nourrisson ; elle constitue un phénomène inconstant chez le nour- _ risson dont le tube digestif est normal, et quand elle existe elle porte surtout sur les polynucléaires (A. Japha) ; elle serait sur- tout évidente chez l'enfant au biberon (E. Moro). Tout récem- ment G. Banu et H. Dorlencourt ont noté chez le nourrisson normal, aussitôt après la tétée ou le biberon, des variations leu- cocytaires quantitatives qui se succèdent dans l'ordre suivant : 1° phase de leucopénie accusée, brusque, transitoire, atteignant A son maximum en 30 minutes ; 2° phase de relèvement du nombre … des leucocytes, rapide, atteignant son maximum en 15 ou 20 — minutes, de valeur moyenne n’atteignant généralement pas le “taux initial; 3° nouvelle phase de diminution, de faible inten- — sité, se poursuivant durant un temps souvent long, quelquefois 4 une heure ; 4° phase d’hyperleucocytose accusée (12 à 18.000), 4 transitoire, brusque, dont le maximum est réalisé en 30 minutes > (leucocytose digestive). Aussitôt après le maximum atteint, retour progressif vers le taux initial. 2 Le cri augmente le nombre des globules blancs ; cette leuco- _ cytose porte sur les lymphocytes et semble due à l’action méca- … nique du cri sur le canal thoracique, d’où expulsion des lympho- cytes du centre à la périphérie. Une telle réaction leucocytaire _ s’observe quelques minutes après le cri et disparaît après une ‘demi-heure de repos {R. Hess-Seyderhelm). … Quant à la formule leucocytaire, elle varie avec l’âge d’une 12 LE SANG façon particulièrement nette (M. Carstanjean, A. Raybaudet L. Vernet, Meunier, Tixier, Gundobin, Besredka et Jolly). Les lymphocytes sont peu nombreux pendant les premiers jours de la vie (16 p. 100), puis ils augmentent rapidement pour atteindre un chiffre oscillant entre 5o et 60 p. 100 dans les six pre- . miers mois. | Les grands mononucléaires sont rares (1 p. 100). Une monucléose marquée accompagne les cas où existe un désordre du métabolisme calcique. Les formes intermédiaires sont au nombre de 6 à 8 p. 100 au-dessus de six mois. Les polynucléaires neutrophiles sont très nombreux les pre- miers jours, 65 p. 100 d’après M. Carstanjean ; ils diminuent dans la suite et on en trouve, de 3 à 5 mois, 35 à 4o p. 100; ils augmentent peu à peu ultérieurement (5o p 100 vers à ans). On compte en moyenne, pour 100 globules blanes, un poly- nucléaire éosinophile durant la première année et 3 p. 100 de à 3 ans; une éosinophilie supérieure à 10 p. 100 relève en général du parasitisme intestinal. Pendant les premières semaines de la vie, il existe quelques myélocytes qui peuvent reparaître ‘ dans certaines anémies plastiques graves (anémie pseudo-leucé- mique, anémie splénique avec myélémie). La polynucléose des nouveau-nés se rencontre aussi chez les animaux et avec Mille Le Bouédec, nous avons trouvé pour le cobaye : 75 polynucléaires neutrophiles le premier jour de la vie. 56 » » le deuxième jour. 46 » » le troisième et le cinquième jour, et pour le petit chat : 62 polynucléaires le premier jour. 5o » le deuxième jour. ho » le quatrième jour. L'étude des globules blancs des nourrissons doit être complé- tée par la détermination de l’image neutrophile et de la valeur nucléaire du sang (Arneth, von Bonsdorff). PROPRIÉTÉS CHIMIQUES 13 artis dans les classes suivantes : ti 1 1/2 23 CA PE RS APT AE 2 n fait la répartition de 100 neutrophiles et la somme des totaux articuliers fournis par les diverses classes traduit la valeur léaire. Pour la construction de l’image neutrophile, on porte une ligne horizontale les classes énumérées ; on élève sur tte horizontale une verticale correspondant à chaque classe et “dont la hauteur est fonction du nombre pour 100 de leucocytes —. groupés dans cette classe. Le graphique unissant le sommet des verticales subira une ascension vers la gauche ou vers la droite. . Chez le nouveau-né à terme, la valeur nucléaire est de 246 R. Dupérié et Mlle K. B. Kadisson), celle de l’adulte est de 278 (Arneth) ; quant à l’image neutrophile elle est, en comparaison … avec celle de adulte, très visiblement déviée à droite (Esser et Orland). —._ Quant à l’activité physiologique des leucocytes chez le nourris- … son, elle à fait l’objet de recherches de la part de R. Tunnicliff qui à noté, chez l'enfant à la naissance, une activité phagocytaire Jégèrement inférieure à celle de l'adulte. … Les globulins ou plaquettes sont en nombre plus considérable _ chez le nouveau-né et le jeune, que chez l’adulte et le sujet âgé (Ch. Achard et M. Aynaud). PROPRIÉTÉS CHIMIQUES _ Comparé au sang de l'adulte, le sang du nourrisson a une composition chimique quelque peu différente. La teneur du sang en eau chez le nourrisson a été envisagée par F, Lust; le sang du nouveau-né contient moins d’eau que celui de l'adulte, mais le sang du nourrisson en renferme plus que celui de l'enfant plus âgé ou de l’adulte : la différence étant _ de 3 à 4 p. 100; chez les nourrissons soumis à l'allaitement arti- _ficiel, le taux hydrique du sang est plus élevé que chez ceux sou- mis à l'allaitement naturel ; pendant les premières semaines, en même temps qu'une forte ascension .de la courbe de poids, on . observe une augmentation presque parallèle de la teneur en eau 7 LE SANG du sang. Les troubles digestifs modifient le contenu en eau du sang et au cours du choléra infantile, on observe une concen- tration progressive du sang, qu'on ne trouve pas dans les troubles digestifs chroniques ; lors de la guérison des accidents digestifs aigus, on note une rétention d’eau dans le sang qui est d'autant plus intense que l'élévation de la concentration sanguine a été plus marquée, d’où ascension considérable de la courbe de poids. Le sérum sanguin est moins riche en potasse et en soude; sa teneur en chlore est un peu inférieure à celle de l'adulte : chez le nouveau-né, au lieu d’une teneur en chlore de 0,45 p. 100 enregis- trée chez l’adulte, on la trouve de 0,39 à 0,43 p. 100 le premier jour de la naissance et de 0,39 à 0,46 du deuxième au cinquième jour (Cannata); cette teneur diminue au début de la digestion gastrique (Kurt Scheer). La quantité de chaux est invariable quels que soient l’âge et l’alimentation ; c’est seulement dans la tétanie qu’on en constate la diminution. La couleur du sérum est un peu plus verdâtre, par suite de sa teneur élevée en pigments biliaires : cholémie physiologique fœ- tale étudiée par A. Gilbert, P. Lereboullet et Stein ne s’accompa- gnant ni de cholurie ni d’urobilinurie. Les albumines du sérum, étudiées par la réfractométrie, sont en quantité moindre que chez l’adulte : chez l’adulte sain én effet la teneur du sérum ‘en albumine est de 75 à 90 p. 1.000; chez le nourrisson (Reiss) l’albumine du sérum n’atteint que 55 grammes à 65 grammes par litre de sérum. Schæneich, C. E. Wells chez le jeune lapin, S. Hataï chez le jeune rat ont confirmé cette donnée. Etudiant les albumines du sérum chez le nourrisson malade, M. Maillet a remarqué la concordance constante qui existe entre la présence de troubles gastro-intestinaux et l’éléva- tion du taux de l’albumine du sérum sanguin. Dans tous les cas d’entérite aiguë, le chiffre obtenu est élevé (de 75 à 104) ; l'appa: rition des phénomènes diarrhéiques est marquée par une hausse du taux des albumines sériques ; à la cessation des phénomènes répond une baisse de ce taux ; à un taux d’albumine constam- ment élevé correspondent des troubles gastro-intestinaux graves et persistants et une perte de poids sensible. L’hémoglobine qui chez l’adulte se trouve dans la proportion de 14 grammes par 100 grammes de sang, existe en quantité plus PROPRIÉTÉS CHIMIQUES vise vec Mlle Le Bouëdec, nous avons déterminé chez 4o nour- ons la teneur du sang en hémoglobine par la méthode de quist. Chez les enfants normaux, de 1 mois à 24 mois, nous is un taux d’hémoglobine qui répond au chiffre 80 de l'échelle hez les nourrissons malades ce taux d'hémoglobine peut tom- èr fort bas et cela surtout chez les hérédo-syphilitiques : J. Seves- è a rapporté l'observation d’un hérédo-syphilitique chez lequel “la quantité d’hémoglobine descendait à 15 p. 100, et nous-même “avons enregistré chez un nourrisson syphilitique une teneur en émoglobine inférieure à 10. L’hémoglobine est aussi singulièrement diminuée au cours du mdrome désigné sous le nom de « chlorose du jeune âge » Hallé et Jolly), d’ « anémie infantile à type chlorotique » rone), d’ « oligosidérémie » (Rist et Guillemot) ou d’«anémie iprive » (Marfan). Dans sa forme pure, la chlorose des nour- ons se développe chez des enfants bien constitués qui, pour s raisons diverses, sont maintenus à un régime lacté exclusif ivre en fer bien au-dessous du taux nécessaire ; ce même syn- me peut se rencontrer chez les jumeaux et chez les enfants avant terme en état de débilité plus ou moins grande. Dans tels cas, l'examen du sang montre que le nombre des globules | Le »s est normal ou presque normal, dépassant 4 millions par «millimètre cube, mais la quantité d'hémoglobine que renferme chacun d'eux est très diminuée : elle l'est souvent plus de moitié. ne constate pas la présence d’hématies nucléées, ni de myélo- es; le nombre des globules blancs et la formule leucocytaire it normaux. L'administration de fer et le remplacement d’une tie du lait par des aliments contenant du fer (jaune d'œuf, umes et fruits), améliore et guérit de tels états. a6 LE SANG Quant au /er qui entre dans la molécule de lhémoglobine, la été dosé dans le sang du nouveau-né par Maurice Nicloux et von Vyve ; chez le nouveau-né à terme, il y a o gr. 045 de fer pour 100 grammes de sang; chez le nouveau-né avant terme, ces auteurs ont enregistré un chiffre de o gr.o47 ; chez les nouveau- nés issus de mère albuminurique, la quantité de fer n’est plus que de o gr. 038, et celle-ci peut devenir moitié de la propor- tion nrmal chez le fœtus mort et macéré. D’après Leenhardt 38 à 48 p. 100 du fer sont dans le sang et 60 p. 100 dans le foie du nouveau-né. L'urée sanguine a été l'objet de dosages récents chez le nour- risson : chez l'enfant à terme ou près du terme, Sauvage et Clogne ont trouvé une moyenne de o gr. 32 par litre de sérum et de . o gr. 27 par litre de sang; Delearde, G. L. Hallez et Benoit ont enregistré des chiffres variant entre o gr. 15 et o gr. 4o par litre de sérum ; Combe (de Lausanne) et Lévi (du Caire), recourant à la micro-analyse, trouvent dans le sérum, o gr. 21 chez les nouveau-nés, 0 gr. 23 chezles nourrissons, o gr. 26 dans la petite : enfance. Que devient l’urée sanguine au cours des états Lbslees du nourrisson ? Le dérallélis entre l’urée du sang et l’urée du liquide céphalo-rachidien a amené Nobécourt et ses élèves à doser lurée dans le liquide céphalo-rachidien des nourrissons malades, et à décrire les diverses formes d'azotémie sur lesquelles nous aurons à revenir. Les amino-acides seraient dans la même proportion dans le sang du nouveau-né et dans le sang de la mère, sauf chez les syphilitiques où ils seraient plus élevés (Albert Morel et Gedrges Mouriquand). La glycémie du nourrisson ne diffère pas de celle de l'adulte, oscillant autour de 1 gramme par litre ; le taux du sucre est plus faible chez le nouveau-né, qui pendant les cinq premiers jours, peut n’avoir qu’une proportion de o gr. 75 de sucre dans le sang (Cannata); il peut s’abaïsser chez les atrophiques, et diminue momentanément chez les nourrissons soumis à la diète; Mogwitz rapporte des cas où, dans de telles conditions, le taux du sucre atteignait seulement la moitié de sa valeur primitive. Avec la col- laboration de A. Ribot, nous avons dosé le sucre dans le sang Le LOT PROPRIÉTÉS BIOLOGIQUES 17 rrissons, en recourant à la micro-méthode de Lewis et ét, modifiée par Epstein ; nos dosages nous ont donné des variant entre o gr. 80 et 1 gramme et la teneur du sang ne nous a pas paru modifiée par la tétée : quel que soit ent de la prise du sang par rapport à l’heure de la tétée, sultats étaient constants chez un nourrisson donné. L’admi- ion de saccharose à jeun à des doses supérieures à celles olèrent normalement les jeunes enfants, entraîne une hyper- ie qui dure plusieurs heures ; il en est de même pour nistration d’amidon, de lévulose et de dextrose (Frank et rn de Leipzig). t classique d'insister sur laspect lactescent du sérum du on et cela tant que ce dernier est nourri exclusivement |; cet aspect du sérum est en rapport avec sa richesse en : et de fait l'examen du sang de nourrissons à lultra- scope y montre l'abondance des hémoconies. P. Nobécourt Maillet ont insisté sur leur abondance chez les enfants régulièrement et ne présentant pas de troubles digestifs; itre elles sont peu nombreuses ou absentes chez les enfants tés seulement d’eau, de bouillon de légumes ou de babeurre, us rapidement quand l'alimentation lactée est à condition + il n’y ait pas de troubles digentiie. Nous ou qu'on observe chez l'adulte RE 80 P. 1.000). Chez : do-syphihtiques, Cannata a constaté qu il n’y avait pas de Ace de la réaction de Wassermann, non plus qu'avec celle nifestations cliniques de l’hérédo-syphilis. L’hypocholesté- nie à été observée dans les anémies d’étiologie diverse, dans ialadie de Barlow; le taux de la cholestérine serait normal upérieur à la normale au cours des infections (Strathmann : L }: Lesxé er BINEeT 2 18 LE SANG PROPRIÉTÉS BIOLOGIQUES D'une façon générale, la coagulation du sang se fait au bout d’un temps variable qui dépend : 1° de la nature du sang étudié; > de la méthode utilisée. En recourant au procédé conseillé par l’un de nous avec M. Achard (1), nous avons exploré la rapidité du temps de la coagulation du sang chez divers nour- rissons normaux et malades. | Chez l'adulte normal, le T. C. (temps de coagulation) est de 8 à 10 minutes avec la méthode employée. Chez le nouveau-né, nous!avons trouvé durant les trois pre-. miers jours de la vie, un T. C. très court, de 2 minutes ; le qua- trième, cinquième, sixième,"septième et huitième jour, le temps de coagulation est de 4 minutes. Dans la suite, le T. C. est homologue de celui de l'adulte, et chez les nourrissons normaux oscille autour de 7 et8 minutes.Chez les nourrissons atteints de broncho-pneumonie, la coagulation est : plus rapide et le T. C. égale 5 minutes. FermentTs. — Le sang du fœtus est très pauvre en amylase (Bial, Cavazzani) ; le sang du cordon ombilical a un pouvoir amy- lolytique très faible (A. Clerc); le sang du nouveau-né est éga- lement peu actif dans la transformation de l’empois d’amidon en sucre (Ch. Achard et A. Clerc), mais à partir du troisième mois le pouvoir amylolytique est plus marqué, et jusqu’à l'âge de > ans est compris entre o gr. 005 et o gr. 019 (2) (P. Nobécourt et Sevin), alors qu’il est de o gr. 035 chez l’adulte (Ch. Achard et A. Clerc). P. Nobécourt et P. Merklen ont montré qu’il existait dans le (1) Le sang est pris par piqûre, sur la pulpe du doigt enduite d'huile de vase- line ; une goutte ‘de {ce sang du volume d’une petite lentille, est reçue dans un petit cristallisoir, rempli d'huile de vaseline et placé lui-mème dans un eristalli- soir un peu plus grand, contenant de l’eau à 15°. Toutes les minutes, la pointe d’un tube capillaire est plongée dans l'huile de vaseline jusqu'au contact de la goutte de sang ; tant que celle-ci reste liquide, on voit monter, par capillarité une petite colonne rouge dans le tube : quand le sang est pris en masse, letube reste rempli d'huile de vaseline incolore (Ch. Achard et Léon Binet). (2) Ces chiffres indiquent les quantités de sucre produites par un cent, cube de sérum agissant sur .20 centimères d’empois d’amidon à 1: p.r00après unséjour de 24 heures à 37 degrés. PROPRIÉTÉS BIOLOGIQUES 19 du nourrisson un dre dédoublant le salol en phénol acide salicylique ; il n’y a pas de relation entre l’activité du m et le mode d’allaitement ; mais on a constaté depuis, que doublement du salol était fonction de l’alcalinité et ne dépen- pas d’un processus de fermentation. ant à la lipase sanguine elle existe dès le sixième mois de e intra-utérine (Hanriot et A. Clerc), et est très active dès la nce; chez les nourrissons cachectiques, la quantité de ase diminue très notablement (E. Palmegiani, V. Zamorani). Dans l’athrepsie, M. Maslow a montré que tous les ferments affaiblis et que la quantité d’antitrypsine est augmentée. antitrypsine apparaît comme une défaite de l’organisme contre ; produits de désagrégation cellulaire. Dans le rachitisme, nergie catalytique du sang est augmentée, la lipase est en ème quantité que chez les enfants normaux, la quantité d’an- rypsine est un peu augmentée. Le sérum des nourrissons ne renferme pas de sensibilisatrice ; ine y est peu abondante : E. Moro a montré qu’elle variait ec le mode d’allaitement et, pour lui, le sérum des nourris- ns au sein en est plus riche que celui des enfants au biberon ; le plus, on voit la quantité d’alexine diminuer quand on passe ’allaitement au sein à l'allaitement artificiel. D'autre part, le sérum des nourrissons, jusqu’à l’âge de six ois, n'a pas de pouvoir hémolytique envers les hématies de pin (G. Détré et F. Saint-Girons), c’est dire que la réaction de assermann ne saurait être pratiquée avec le sang du nourris- n, suivant la technique de Foix (basée sur le pouvoir hémoly- que du.sérum humain à l’é égard des hématies du lapin). La teneur du sérum des nourrissons en hémolysines naturelles ur les hématies du nourrisson, est infiniment variable et en néral très faible (d'Astros et Teissonnière). Enfin, comme les ) arrissons sont presque toujours en état de digestion, leur 1g même pris immédiatement avant une tétée, c’est-à-dire trois ures après la précédente, présente très fréquemment un pôu- nr anticomplémentaire. P. Nobécourt et H. Bonnet l'ont observé ins les deux tiers des cas environ ; aussi, comme l'ont conseillé s auteurs, avant de recueillir du sang en vue de pratiquer la action de Bordet-Wassermann, on remplacera une tétée par 20 LE SANG un biberon d’eau sucrée, de sorte que la prise de sang pourra être faite six heures après la tétée, précaution qui fait disparaître la cause d'erreur signalée. W. M. Happ a observé que le sérum des nouvel ne renfermait pas en général d’isoagglutinines et que les globules rouges étaient inagglutinables, mais peu à peu le groupe (r) auquel appartiendra l'enfant s’établit. Il existe souvent au bout d’un an, et après deux ans il se rencontre toujours tel pu existe chez l’adulte. | Les hématies deviennent agglutinables avant que le sérum n’acquière ses propriétés agglutinantes. Il existe des isoaggluti- : nines dans le lait maternel, et le groupe existe dans le laït tel qu'on le trouve dans le sang, mais le sang des enfants nourris au sein ne renferme pas plus d’isoagglutinines que celui d'enfants nourris au biberon. Il ne semble donc pas que l’enfant acquière les isoagglutinines grâce au lait maternel. D'autre part, les, réac- tions d’agglutination sont loin d’être identiques dans le sang de la mère et dans celui du nourrisson, si bien que contrairement à l'opinion qui admet la sécurité constante de la transfusion de la mère à l’enfant, Happ conseille toujours d’avoir recours en ce cas aux épreuves préliminaires d’agglutination avant de trans- fuser. Les agglutinines spécifi ques existent dans le séi des nour- rissons. Au cours de la fièvre typhoïde, le pouvoir agglutinant est un peu plus faible chez le nourrisson que chez l’adulte, et ül persiste moins longtemps après la guérison, mais il est constant dès le début de la maladie, à une date plus précoce que chez l'adulte. Chez un nourrisson bien portant ou atteint d'une affec- tion autre qu'une infection typhoïde, le pouvoir agglutinant du (r) Moos a montré qu’à l'égard des propriétés agglutinantes de leur sérum et de l agglutinabilité de leurs hématies, les divers sangs humains peuvent, d’après l’action réciproque qu’ils exercent les uns sur les autres, être classés en quatre groupes différents : Groupe I, dont le sérum n'’agglutine les hématies d'aucun groupe, mais dont les hématies sont agglutinées par les sérums de tous les groupes. | : Groupe I1 dont le sérum agglutine les hématies des groupes I et II et dont les hématies sont agglutinées par le sérum des groupes II et IV, Groupe III, dont le sérum agglutine les hématies des groupes I et #I et a | les hématies sont agglutinées par le sérum des groupes II et IV. y Groupe IV, dont le sérum agglutine les hématies des trois autres groupes et dont les hématies ne sont agglutinées par le sérum d'aucun autre groupe. 4 d A } Re, * HÉMATOPOIÈSE se vis-à-vis du bacille typhique n'est jamais supérieur à 1 lieu de 1 p. 5o chez l'adulte. Chez les nourrissons allai- une mère atteinte de fièvre typhoïde, le sérum peut par- gl lutiner le ee d’Eberth sans que l'enfant soit atteint LR bar le lait. Mais né ce cas le taux du pouvoir es est toujours très faible et la réaction disparaît en à suractivité qu’ils avaient pendant la vie fœtale. “1 des corpuscules de Malpighi très ae et Ro qu’il a chez le fœtus., est surtout la moelle osseuse qui, chez le nouveau-né I m, se présente rouge, gorgée de sang, abondante | s les os longs et renfermant un grand nombre de glo- où ges nucléés ; de plus, elle réagit avec une intensité uable d dans le jeune âge vis-à-vis des infections ét surtout animal (P. Moudhalter et Louis Spillmann). IT - MÉCANIQUE CIRCULATOIRE A. — CŒUR DU FŒTUS Au début de la vie intra-utérine, le cœur est constitué par un tube droit qui se continue avec le tronc artériel par son extré- mité antérieure, avec le sinus veineux par son extrémité posté- rieure. Ce tube rapidement s’allonge et se replie en même temps qu'il subit un mouvement de torsion, prenant la forme d’une anse recourbée, la portion veineuse se plaçant au-dessus et à gauche de la portion artérielle. Deux rétrécissements, le détroit de Hal- ler et le canal auriculaire, divisent bientôt le tube cardiaque en trois segments renflés : le bulbe artériel, le ventricule primitif et l'oreillette primitive. Des cloisonnements se forment ensuite, délimitant les cavités cardiaques droites et les cavités cardiaques gauches. Le cloisonnement du ventricule se fait par le septum inferium de His, repli en forme de croissant à concavité supérieure et remontant vers l’orifice auriculo-ventriculaire commun. Le cloisonnement du canal auriculaire se fait par deux bour- geons qui se fusionnent rapidement pour constituer le septum intermedium de His. Le développement du septum inferium et du septum iñterme- dium va Ss'accentuant ; ils se réunissent partiellement et délimi- tent le trou de Panizza, faisant communiquer les deux ventri- cules. Le cloisonnement des oreillettes se fait par un septum incom- plet qui laisse un orifice de communication entre les deuxi oreil- lettes, le trou de Botal muni d’une valvule. COEUR DU FOETUS 23 Enfin le cloisonnement du bulbe artériel se fait par le septum “aorticum qui va descendre jusqu'à la cloison interventriculaire étoblitérer le trou de Panizza; ainsi se trouvent formées l'aorte, rapport avec le ventricule gauche et l'artère pulmonaire nais- t du ventricule droit. Mais comment se fait la circulation dans le cœur ainsi formé? Le sang qui revient par la veine cave En passe de preillette droite dans le ventricule droit, pour s’engager dans le onc de l'artère pulmonaire et le canal artériel (5° arc aortique ruche) qui fait communiquer l'artère pulmonaire et l’aorte. Le sang qui revient par la veine cave inférieure est conduit s le trou de Botal et de là dans l'oreillette gauche, puis dans ventricule gauche et enfin dans l'aorte. A ce moment, ventricule droit et ventricule gauche ont même épaisseur et cela jusqu’à la naissance. A la naissance, avec le premier cri, s’installe la perméabilité s poumons ; dès lors le sang du ventricule droit s'engage dans S branches de l'artère pulmonaire et le canal artériel s’oblitère. Ja même époque, la valvule du trou de Botal contracte des dhérences avec l’anneau de Vieusserns, interrompant la commu- ication entre les deux oreillettes. Il est à remarquer que souvent la communication du trou de tal persiste et cependant il n’y a pas mélange des deux sangs : sang ne passe pas de l'oreillette droite dans loreillette gau- e où la pression est la plus élevée ; il ne passe pas de l’oreil- lette gauche dans l'oreillette droite par suite de la valvule du rou de Botal qui s’oppose au passage du sang dans une telle ‘ection. La persistance de la communication entre les cavités cardia- es droite et gauche, associée au rétrécissement de l'artère Imonaire engendre la cyanose congénitale. Normalement la ession sanguine est plus élevée dans le cœur gauche et s’il y a mmunication entre les deux cœurs, le sang rouge passe du eur gauche dans le cœur droit ; il n’y a pas de cyanose. Mais Partère pulmonaire est rétrécie, la pression dans le cœur droit “peut devenir supérieure à celle du cœur gauche, le sang noir ‘passe alors directement dans le système du sang rouge et la nose apparaît (Marfan). 271 MÉCANIQUE CIRCULATOIRE Les notions d’embryologie cardiaque qui précèdent nous per- mettent de comprendre le mécanisme des malformations cardia- ques congénitales, diversement groupées, mais constituant, le plus souvent, suivant Fallot, une tétralogie et une trilogie. La tétralogie comporte : 1° le rétrécissement de artère pul- monaire ; 2° la communication interventriculaire; 3° la dilata- tion et le transport à droite de l’aorte, qui naît à cheval sur la cloison interventriculaire inachevée ; 4° lhypertrophie du ventri- cule droit, qui est la conséquence de l'obstacle réalisé sur l'artère pulmonaire. La trilogie comprend : r°le rétrécissement ou l’oblitération de artère pulmonaire, 2° une communication interventriculaire, 3° la persistance du trou de Botal. B. — CŒUR DU NOURRISSON Résistance cardiaque. — Chez l'animal nouveau-né, LÉ cœur présente une résistance particulière. E. Gley a longuement étudié les trémulations venmiatliihée chez les jeunes animaux. On sait que, sous Pinfluence des exci- J ; tations électriques portées sur les ventricules, ces derniers présen- tent des mouvements violents et irréguliers et la mort des ventri- cules, chez le chien adulte, est définitive. Le cœur des chiens et -des chats nouveau-nés résiste en ce sens qu'après les trémula- tions ventriculaires les battements rythmiques reparaissent ; et ce n’est qu'entre le vingt-neuvième et le trente-troisième jour après la naissance que le cœur du chien perd cette résistance. De plus, avant la reprise des battements rythmiques, on peutobserver, dans ces conditions, un arrêt très long du cœur chez le chien nou- veau-né, arrêt durant deux et trois minutes. Il y a donc une résistance particulière du cœur des nouveau-nés, démontrée par l'étude des excitations électriques directes ; il y a aussi unerésis- tance indiscutable du même organe aux mauvaises conditions extérieures. Nous avons eu l’occasion d’examiner des cœurs de fœtus de chien ; la mère, tuée par piqûre du bulbe, était opérée en vue de recueïllir les petits, et le cœur des fœtus, laïssé en place dans la poitrine ouverte, conservait pendant trente-cinq minutes ses battements. : \ CŒUR DU NOURRISSON 25 eue. — Mais la rapidléé des contractions car- LE est la dominante physiologique dans l’étude du cœur des vuveau-nés. Chez le nourrisson une telle étude peut être entre- e grâce à la méthode oscillométrique et à la condition d'utili- un brassard explorateur de petites dimensions. D'après P. Balard, chez le nouveau-né, le rythme cardiaque est 150, lors de la naissance; puis, rapidement, dans les Heures “quisuivent, iltombe à ro0 pour revenir à 150 dès le second jour. a cause de cette diminution passagère réside dans l’abaissement de témpérature qui suit la naissance et la diminution de fré- quence du pouls est parallèle à cet abaissement de température, disparaissant avec la réascension thermique. Par suite de la rapi- -dité du rythme, il y a, à l’auscultation, même tonalité et même intensité des deux bruits et égalité des deux silences. * Chez le nourrisson le cœur garde un rythme rapide qui, d'après L: Quételet, est de ‘120 à la minute durant la première année, de 105 durant la seconde. En réalité chez des nourrissons sains, au 4 repos, calmes, existent des variations considérables. Le cri accé- | ère le pouls : tel nourrison au repos, ayant un pouls à 96, se _ met à crier et son rythme cardiaque s’élève à 120 ; — le sommeil _ le ralentit et le pouls passe de 120 à 105 chez un de nos petits Et qui, examiné à l’état de veille, s’endort pendant l'explora- …._ tion: Quant à la tétée, elle s’est accompagnée, dans nos obser- . vations, d’une bradycardie relative, le pouls passant de 120 à 96 pulsations. — On perçoit fréquemment en auscultant la base al cœur un dédoublement physiologique du deuxième bruit. ne . Envisagé sur le chien jeune, le ÿthme cardiaque ne présente pas cette tachycardie inspiratoire décrite chez le chien adulte par : Wertheimer et E. Meyer; le centre bulbaire cardio-modérateur n’est pas encore en relation fonctionnelle avec le centre. respira- toire (E. Meyer et P. Mathieu). … Examiné à l'écran le cœur du nourrisson paraît très petit; il conserve sa forme et son volume dans les lésions sanguines et 25 ie Système nerveux cardiaque. — Quel est l’état du système nerveux qui commande au cœur, et le nerf pneumo-gastrique 26 MÉCANIQUE CIRCULATOIRE jours qui suivent, la propriété d’arrêter le cœur, quand ilest artificiellement excité? Le problème a été envisagé par dif- férents auteurs. Tarchanoff, chez le cobaye, Bochefontaine, Contejean, et surtout Edouard Meyer chez le chien, ont montré que l'excitation du vague dans les heures qui suivent la naïs- sance amène un arrêt momentané du cœur; la réaction cardia- que est semblable à celle obtenue chez l'adulte. Nous avons étudié lexcitabilité du vague chez le nourrisson par l'épreuve du réflexe oculo-cardiaque ; la réponse nous a paru plus accusée que chez l'adulte, et cela chez des sujets très jeunes, de deux semaines ; le rythme cardiaque, sous Pinfluence de la compression binoculaire, tombe de 120 ou 130 à 90 pour remonter ensuite au chiffre primitif; c’est dire que le système pneumo- gastrique est nettement excitable. Pression artérielle. — L'étude de la pression artérielle chez le chien nouveau-né donne des tracés sur lesquels on peut lire des ondes cardiaques et des ondes respiratoires, maison n’y note pas d’ondes dites de troisième ordre, ondes qui, comme on le sait, ont une origine vaso-motrice ; c'est qu’en.effet le système vaso- moteur est imparfait dans les premiers temps de la vie : « la vaso- dilatation, si elle existe, ne doit pas être bien active », écrit E. Meyer ; — l'asphyxie n’engendre pas alors de vaso-constriction avec hypertension (E. Meyer et P. Mathieu); — l'injection d’adré- naline à de jeunes chats donne bien une hypertension, mais en recourant à des injections de très faibles doses de cette sub- stance, on n'arrive pas à enregistrer de vaso-dilatation décrite chez l'adulte, dans la grande (W.-B. Cannon et H. Eyman) et dans la petite circulation (J.-P. Langlois et G. Desbouis) sous l'influence de l’adrénaline administrée en quantité très faible et en solution très diluée (F.-A. Hartmann et L.-G. Kilborn). Chez le nourrisson nous avons montré cette imperfection de l'appareil vaso-moteur en tentant l’inhalation de nitrite d’amyle. Chez l’enfant de trois mois, l'épreuve est positive et l'enfant réa- git par une vaso-dilatation accentuée ; chez des nourrisons plus jeunes (trois et quatre semaines), la réaction vaso-dilatatrice ne s’est pas produite. L'expérience nous a montré qu’une telle épreuve pouvait être mal tolérée par le jeune enfant, aussi con- CŒUR DU NOURRISSON 27 me vaso-dilatateur dans les ne semaines de la vie. Chez le nouveau-né et le nourrisson la tension artérielle a été idiée par de nombreux auteurs et nous citerons dans ce sens travaux récents de P. Balard, de Belot, de L. Koessler, de Ilo Leitao, de A. Popolf et nos étoiéhes personnelles exposées s la thèse de A. Jouffrault. Dans la détermination de la tension artérielle avec l’oscillomè- tre de V. Pachon, on enregistre d’abord des oscillations de fai- e amplitude, puis des oscillations croissantes dont le début | ; : S k E| PT 3: - É /\ . 0,75 8 0,50 _£ 2 0,25 ae = S: Ë 12 l 10 9 8, 7 6 5 £ 6 Pression en cm Hg. =. S Maurice Van % N ge Fig. 1. — Courbe oscillométrique (type convexe). #1 + à. la tension maxima, et enfin des oscillations décroissan- _ tes dont le début traduit la tension minima; ces données, bien . mises en évidence par V. Pachon, ont été reproduites sur des _ 1e par H. Delaunay, dont les courbes ont une forme É _irrégulièrement convexe, la convexité étant supérieure. …. Chez le nourrisson il en est ainsi quelquefois, et la courbe est | alors calquée sur le type 1 ; — mais le plus souvent nous n'avons _ pas enregistré d’ ilations croissantes et la courbe est représen- É. tée par une ligne horizontale (type 2), débutant et finissant brus- À quement. Ces remarques nous ont amené à étudier la pression _ a début et à la fin des oscillations, et ce sont ces chiffres de - pression que nous aurons à rapporter. Nous avons à envisager Dhnicnen la valeur de l'indice oscillométrique, représenté par le - maximum d'amplitude de l'aiguille au cours de la détermi- 28 MÉCANIQUE CIRCULATOIRE nation. Toutes ces recherches nécessitent un temps assez prolongé chez le nourrisson qui s’agite; le moindre geste, le eri dépla- cent l'aiguille de l'appareil, de sorte qu’il est nécessaire d'at- tendre une période de calme chez le petit être examiné: Les chif- fres que nous avons obtenus ne semblent pas être modifiés sous l'influence du sexe, du mode d'allaitement ; par contre Pâge constitue un facteur primordial faisant varier la tension. P. Balard a trouvé à la naissance, des chiffres de 5,5 comme maximaet 3,5 comme minima ; chez nos nourrissons, nous avons observé le début des oscillations à une pression de 6 centimètres de Hg à un mois, à 8 centimètres à deux et trois mois, à 9 centimètres à quatre, cinq et six mois, à 10 centimètres à sept mois, à 11 cen- | timètres à quatorze mois, et 13 à r4 centimètres de dix-neuf à 0,50 Divisions 0:98 708) CRIER Pressions em. Hg. G.I - &mois Fig. 2. — Courbe oscillométrique (type horizontal). vingt mois; — quant à la fin des oscillations, elle se produit à 3 centimètres de un à quatre mois, à 4 centimêtres de cinq à quatorze mois, à 5 centimètres de dix-neuf à vingt mois. Ces données, schématisées dans la figure 3, nous montrent : que la pression du début des oscillations s'élève rapidement avec Pâge alors que la pression de la fin des oscillations s'élève moins rapidement; par suite, la pression différentielle est d'autant plus grande que le nourrisson est plus âgé. Quant à lindice oscillométrique, il est de o,r0 division à un mois, de 0,25 à deux mois, de 0,50 de quatre à huit mois, pour atteindre 0,75 à un an. La tétée, comme le montre le schéma 4, élève la pression du début des oscillations, sans modifier ni la pression terminale ni l'indice oscillométrique; ces observations sont conformes aux résultats de P. Balard qui, étudiant le nouveau-né, avait noté, COEUR DU NOURRISSON 29 linfluence de cet acte, une élévation de la tension maxima, que Ja minima restait au même taux. t: : Pression au début des oscillations J.-L td De mn Om Pression à la fin des oscillations TMS. 6, 7. 5 9 10 NN : @ 6 14 | Age en mais PAUATIN Mal D UD 9 8. 7 6.5 «4 3 bi + au sommeil, il abaisse la tensiols et nous RVUTUnE la pres- | Laon on début et celle de la fin des oscillations tomber récipro- 30 MÉCANIQUE CIRCULATOIRE quement de 11 à 9 et de 4 à 3 chez le nourrisson qui passe de l’état de veille à celui de sommeil. Les chiffres précités ne s'appliquent pas au nourrisson malade, et de fait la tension artérielle est modifiée par de nombreux états pathologiques. Chez le prématuré,l'hypotension est tellement marquée qu'il est impossible de noter des oscillations avec le SPORE que nous avons utilisé. Les troubles gastro-intestinaux amènent une chute de la ten- sion avec diminution de l'indice oscillométrique, et tel nourrisson ayant, alors qu'il est bien portant, une tension de 8 et 5 et un indice oscillométrique de 0,5 division, présente au cours d’une diarrhée accentuée (selles vertes), une hypotension telle quon … ne peut enregistrer que des oscillations très faibles entre les pressions 4 et 5. L'athrepste s'accompagne d’une hypotension très nette : dans les formes graves, il est impossible de mesurer son degré, puis- que l’aiguille ne se déplace plus ; dans les formes moïns sérieu- ses, la circulation marque surtout sa souffrance par une chute de l'indice oscillométrique (0,1 division comme indice oscillométri- que chez un athrepsique de trois mois). La tuberculose pulmonaire amène surtout un abaissement de l'indice oscillométrique : tel ce nourrisson, présentant une tuber- culose du sommet du poumon gauche, qui avait, à onze mois, une tension de 9 et 6 et un indice de 0,25 division. Dans les lésions aiguës du poumon bien tolérées, dans les pleurésies, dans les infections légères, dans la tuberculose gan- glionnaire, la tension artérielle nous a paru normale. nul RESPIRATION TYPE RESPIRATOIRE ‘étude de la respiration chez le nourrisson nous amène abord à envisager le éype suivant lequel se fait l'expansion acique. Pour répondre à cette question nous avons pratiqué des men- surations de l’ampliation thoraco-abdominale à l’aide d’un ruban métrique : contournant la face dorsale et les faces latérales du thorax, le ruban avait ses deux extrémités croisées sur la face ut ss du thorax, au niveau du sternum : il était facile de sui- ligne D npuire, et sur l'abdomen dans la région Rue . Les Chitfrés d’ampliation, au cours du € cri (qui n'est he AMPLIATION AMPLIATION .: SEXE THORACIQUE ABDOMINALE Garçon 2 ans. 1 CM. 1 Cm, 4 Garçon 3 mois. o cm. 25 1 cm. Garçon 6 mois o cm. 75 1 CM. Garçon g mois o cm. 25 1 CM. Garçon 2 mois o cm. 75 1 Cm. JA . o cm. 50 1 cm. o cm. 50 Oo Cm. 79 : 1 cm 0 Cm. 70 O0 CM. 90 0 cm, 50 1 Cm, Oo cm, 79 1 CM. 1 Cm. . 1 Cm. o cm. 79 o cm. 79 o cm. 50 32 RESPIRATION AMPLIATION AMPLIATION SEXE THORACIQUE ABDOMINALE Fillette 6 mois . o cm. 79 o em. 50 . Fillette 2 mois . . . 1 cm. 50 rom. À Fillette 3 mois , . . o cm. 79 1 cm. 25 Fillette 1 mois . 1 CM. 1 cm. 30 . Fillette 10 mois . 1 Cm. o cm. 50 Ces chiffres nous montrent que presque toujours la respiration, au cours du cri, se fait chez le tout jeune enfant suivant un type costal supérieur où diaphragmatique : le type abdominal, dia- phragmatique, inférieur est enregistré chez le çarçon, le type supérieur, costal est observé chez la fillette : il s'agit là d’une différenciation particulièrement précoce, de sorte que le type respiratoire rentre parmi les caractères sexuels qui sont établis dès les premiers mois de la vie. De plus, chez le nourrisson malade, il est posté d'observer une zone thoracique à expansion modifiée. On peut s’aider, dans une telle exploration, de petits drapeaux collés symétriquement sur la face antérieure de chaque hémithorax ; la hauteur dé sou- lèvement de ces points de repère traduit le degré d'activité de la région sous-jacente. On pourra ainsi noter, avec E. Weill, au niveau de la région sous-claviculaire, une immobilité du côté malade, au cours de la pneumonie, et un hyperfonctionnement au cours de la pleurésie. Jules Renault enseigne que, dans la pneumonie du sommet, l’altération porte, non seulement sur l'amplitude, mais encore et surtout sur le moment de lexpan- sion des hémithorax ; l'expansion thoracique est brusque et pré- cède celle du côté sain ; d’où, par suite de ce désaccord dans le temps de l'expansion des deux hémithorax,-un véritable mouve- ment de balance, un véritable asynchronisme respiratoire (Thèse | Jean Chalut). RYTHME RESPIRATOIRE Le rythme de la respiration est rapide chez le nourrisson et d'autant plus rapide que l'enfant est plus jeune. D’après L. Qué- telet, on compte, chez le nouveau-né, 45 respirations à la minute et chez le nourrisson d’un an de 32 à 26; suivant J. Belot, à la naissance, le rythme respiratoire est à 56 à la minute, chez les RYTHME RESPIRATOIRE 33 4 garçons et les filles pour tomber, à un an, au chiffre de 33 pour les garçons et 55 pour les filles. Chez le chien on observe un — phénomène semblable : le jeune animal respire plus souvent que l'animal adulte (chien jeune, R — 18-20 ; chien adulte, R = 15- 18; Regnard, Delafond). Pour l'étude du rythme respiratoire du nourrisson, nous avons eu recours à la pneumographie, en utilisant un stéthographe spé- cial. L'expérience nous a montré qu'il y avait avantage à utiliser un appareil de petites dimensions et d’une sensibilité marquée ; en pratique nous avons utilisé un des stéthographes de A. Gil- bert et H. Roger ; composé d'un tambour à petite cuvette repo- sant sur une plaque d'aluminium, l'appareil était fixé sur la face antérieure de la poitrine du nourrisson par un lien circonscrivant le thorax et partant de la membrane élastique du pneumographe pour se terminer à un petit crochet que nous avons ajouté au _ dispositif classique. Fig. 5. — Respiration d’abord normale. On montre le biberon au moment indiqué par + ; la respiration s'accélère : puis le nourrisson commence sa tétée et la respiration se modifie dans son rythme et dans son amplitude. Chez le nouveau-né, L. Vallois et C. Fleig ont obtenu des tracés remarquables par leur irrégularité qui portait sur Pampli- tude, le rythme et la fréquence. Chez le nourrisson, les tracés que nous avons pris nous ont montré un rythme respiratoire oscillant entre 35 et 4o à la minute; mais ce rythme est modifié sous Pinfluence de facteurs multiples, biologiques et pathologiques. Au cours du sommeil, la respiration prend souvent le type périodique de J. Cheyne-W. Stokes, caractérisé par des grou- pes de mouvements respiratoires alternant avec des arrêts plus . ou moins prolongés de.ces mouvements. LEsné £r Biner 3 34 RESPIRATION A l’état de veille, le nourrisson a des pauses respiratoires net- tes du fait que son attention est attirée par lentourage. La tétée modifie nettement le rythme respiratoire qui se traduit f | \ (ATATATATATETANATRTATANTATENLTETAU MY ce l An h || | VA : A \ + , JAI PE LIRE LE A LAN PS CN TO A QE ET CT PE I EU eu 2 D Qu or GOT re I ET er Or eu Zlercre Fig. 6. — Respiration normale au début, modifiée ensuite par le pleurer. graphiquement par un ralentissement de l’ensemble du rythme et une inspiration profonde suivie d’une expiration saccadée en deux ou trois temps (fig. 5). Fig. 3. — La respiration dans le cri. Quant au pleurer, il se caractérise sur le tracé par une inspi- ration profonde suivie d’une expiration qui se fait normalement d’abord et qui prend une allure déchiquetée à sa période ter- minale (fig. 6). RYTHME RESPIRATOIRE 39 F A un degré plus marqué, lorsque le nourrisson crie violem- ment, le tracé est plus modifié en- “core: mouvements respiratoires lents, amples avec expiration forcée (fig. 7). Divers états pathologiques ont une répercussion marquée sur allure du tracé respiratoire. Lil 1 : Au cours de la méningite tuberculeuse on enregistre une respiration périodique avec des pauses prolongées et, de plus, : de l’apnée, une respiration inspiration profonde suivie d’une plainte expiratoire, des inspirations profondes suivies d’une plainte expiratoire (tig. 8). Dans la bronchopneumonie, le tracé cst caractéristique ; l'expiration forme une marche d'escalier, avec une ligne ascen- sionnelle, un plateau et uné seconde ascen- sion ; c’est une expiration en deux temps, INNRÉENSNÉENSEENNERENNNENENRNSRNANENNENREURE lainte successivement séparés par un repos net ; c'est une expi- ration poussée, gémissante, c’est le « hein » du boulanger (fig. 9). Dans la toux coqueluchoïde (adénopa- thie trachéo-bronchique) la ligne d’expi- ration est accidentée et les secousses expi- raloires sont assez variables dans leur On enregistre nombre et leur allure selon Îles cas (fig. 10). L’asthme du nourrisson se carac- térise par lapparition brusque de dyspnée avec accélération de la res- piration, et expiration prolongée accompagnée de sifflement. 2 2 = : : — 2 ] 2 : 3 = | 7 2 = (SRERRE Tirage et cornage. — Chaque fois que chez le nourrisson il existe un obstacle à la respiration, que cet obstacle siège dans les voies respi- ratoires supérieures ou dans le pou- mon, on voit apparaître le {trage, cest-à-dire qu'à chaque inspiration par suite de la pression atmosphé- rique, on constate une dépression au-dessus du manubrium périodique, de l’apnée, plus loin une L1L1IilLIL — Nourrisson atteint de méningite tuberculeuse. is. 8. saliÈéi | 36 RE SPIRATION (tirage sus-sternal) et au niveau du creux épigastrique (tirage sous-sternal). Les laryngites aiguës, membraneuses ou non, les: k | { ERCELELRLLE ERELERELELRENERHR Fig; 43 — Bronchopneumonie. Inspiration (ligne descendante) suivie d’une-expiration en marche d’escalier, spasmes glottiques, les bronchopneumonies, l’asthme et enfin toutes les compressions du larynx, de la trachée et des bronches Fig 10: — Toux coqueluchoïde. en sont les causes habituelles. AE . Parfois accompagnant le tirage ou exclusivement, on perçoit un _bruit respiratoire, musical, so- nore, c’est le cornage. Etant données les faibles dimensions de la glotte, on conçoit com- ment un œdème même léger de la muqueuse laryngée peut provoquer une dyspnée d’ordre mécanique ; d’autre part on connaît la facilité avec laquelle le spasme se produit chez l’en- fant. Généralement les deux éléments s’associent et il est souvent bien difficile de faire la part de lélément spasmo- dique et de Pobstruction méca- nique. Le croup, la laryngite stri- duleuse, l’œdème glottique, le papillome du larynx, sont rares chez le nourrisson et conservent chez lui leur symptomatologie particulière. RYTHME RESPIRATOIRE 3 ” es abcès rétro ou latéro-pharyngiens se manifestent par des ubles See voix et de la déglutition qui précèdent les troubles Dir 32% ridor laryngé, produit par une malformation congénitale un bruit inspiratoire, musical, sonore, analogue à un nt, avec intégrité de la voix; ce bruit est continu, ee le sommeil et rime sous linfluence des per “a Pdisepmthie bronchéo-bronchique se manifeste nent avant le troisième mois ; il est avant tout expiratoire et° L'cas toujours prédominant à l'expiration ; il est plus intense nt le sommeil, son timbre est grave, non musical, c'est un ment. hypertrophie du thymus provoque par compréssion de la chée ou du récurrent un cornage qui s’entend aux deux temps respiration ; ; ilest continu : timbre grave, humide, donnant sensation de mucosités déplacées. La gène respiratoire est tée quand la tête est placée dans l'extension. ronflement des nouveau-nés adénoïdiens à un timbre non musical, analogue au grognement ; il est inspiratoire, d, mais surtout marqué dans le sommeil et susceptible de tténuer et de disparaître durant le jour. Ce ronflement dispa- -par Pocclusion des narines. a rhinite ou la laryngite syphilitique s'accompagnent parfois > inspiration stridoreuse, mais le bruit est intermittent et ait très vite sous l’influence du traitement. laryngospasme, spasme essentiel de la glotte ou spasme noglottique des nourrissons, est caractérisé par lapparition ‘plusieurs inspirations longues, sifflantes, de plus en plus acées qui aboutissent à une phase d’arrêt respiratoire avec ace d’asphyxie (cyanose du visage, dilatation des narines, eur froide, contracture des membres). Cette suspension respi- atoire dure de quelques secondes à deux minutes, puis survien- nt plusieurs inspirations bruyantes et le rythme se régularise à peu. Cette affection débute après l'âge de trois mois et se contre tout particulièrement chez les nourrissons atteints de itisme ou de tétanie. 38 RESPIRATION Du rôle important joué par le spasme glottique, quelle qu’en soit la cause première, dans le tirage et le cornage chez le nour- risson, découlent des indications thérapeutiques précises. ECHANGES RESPIRATOIRES De même qu'il a des mouvements respiratoires plus rapides, le nourrisson a des échanges gazeux plus élevés que l’adulte. Le poids de CO? émis par kilogramme et par heure est, chez le nou- veau-né, 2, 3 et 4 fois plus considérable que chez l'adulte (G. Weiss). L'étude du métabolisme gazeux des animaux jeunes comparé à celui des animaux adultes confirme ces données et le CO? éliminé par kilogramme d’animal diminue avec l’âge; ainsi chez le cobaye (Léopold Mayer) on trouve par K. et par H. 4 gr. 91 de CO* lors de la naissance, 2 grammes vers le huitième jour et 1 gr. 80 vers la fin du deuxième mois. Comment interpréter ces données ? La capacité respiratoire du sang (volume d’oxygène fixé par 100 cc. de sang) est, chez le nouveau-né, ce qu’elle est chez Padulte (M. Nicloux). Le pouvoir catalytique des tissus, auxquels les physiologistes américains font jouer un rôle considérable dans le métabolisme gazeux (pouvoir réducteur des tissus sur l’eau oxygénée), est de même ordre avec des tissus jeunes, embryonnaires, qu'avec des tissus adultes (Lafayette Mendel et T. Saïki). ” | Quant à la respiration élémentaire des tissus (étudiée en expo- sant en vase clos, durant quelques heures, des fragments de tissu encore vivant écrasé dans une toile métallique pliée en deux, puis en mesurant l’O? absorbé et le CO? émis), elle est au moment du passage de la vie intra-utérine à la vie libre, supé- ricure à celle des tissus adultes ; puis graduellement elle baisse et atteint la moyenne (F. Lussana). Mais en réalité si le nourrisson brûle beaucoup, c’est qu'il est de petite taille ét que sa surface est considérable : par suite de sa surface considérable, le nourrisson perd beaucoup de chaleur par rayonnement ct pour le maintien de sa température, il est néces- saire que ses combustions soient augmentées. Ch. Richet a bien insisté sur ces faits. Le nourrisson brûle plus que l’adulte quand ÉCHANGES RESPIRATOIRES 39 on rapporte ses échanges gazeux à l'unité de poids : il n’en est plus de même quand on les rapporte à l'unité de surface. Soit : enfant examiné aux 144°,28/° et 3808 | jours, avec des poids de k: 790, 8 k. 450, et 8 k. 930 et des surfaces de 38,4 — 49,63 ét 51,50 dmq. Or la consommation d’O? a été respectivement «par heure de 11 grammes, 11 gr. 05 et 11 gr. 4r et la produc- n de CO® de 13 gr. 78, 13 gr. 99 et 13 gr. 47 par décimètre é (A. Schlossmann et H. Murchhauser). Les échanges du nourrisson et de l'adulte sont donc proportionnels à la surface du 53 et l'influence de l’âge, dans l’étude des échanges respira= s, se ramène à l'influence de la taille. 54 À; envisager le métabolisme gazeux du nourrisson dans des onditions variables, biologiques et pathologiques, on est frappé par les écarts de ces variations. Le nourrisson qui crie a des échanges respiratoires qui aug- entent considérablement : dans une expérience, la consomma- on d’O? a augmenté de 44 p. 100 et la production de CO? de 50,4 p. 100 (A. Schlossmann et H. Murchhauser). - D'autre part, le nourrisson débile brûle peu : G. Weiss a insisté sur la détermination de l'indice d’oxygénation chez le nouveau-né et chez l’adulte, c’est-à-dire sur le rapport de ce qu'un sujet prend réellement d'oxygène à ce qu’il devrait prendre normalement pour sa taille. Cet indice est voisin de l'unité pour Phomme adulte de 65 kilos environ ; chez le nourrisson augmen- “tant régulièrement de poids, la valeur de lindice est un peu supérieure à l'unité ; mais chez les débiles élevés à la couveuse, il n’est que de 0,5 environ et,ne se relève pas. _ Etudié chez le nouveau-né, le quotient respiratoire © oscille O2 d’ après Weiss, entre 0,70 et 0,95 ; d’après Benedict et Talbot, le . R. au début de la vie est presque toujours inférieur à 0,90, e sorte que l’on peut conclure que les substances brûlées chez le nouveau-né ne sont pas uniquement représentées par des -hydrates de carbone ; ces auteurs admettent que Q. R. est le même, que l’on étudie le nourrisson ou ladulte, et qu’il oscille autour de 0,80. _ Telest le bilan des échanges gazeux chez le nourrisson ; signa- _ Jlons, pour terminer, que du façon précoce, l’air extérieur a, 4o RESPIRATION imprégné de poussières le poumon du jeune enfant ; dès le ving- tième jour, on trouve de la poussière dans les poumons, et déjà à 3 mois, on observe des amas de poussières dans le tissu conjonc- tif périvasculaire (S. Shingu). INNERVATION RESPIRATOIRE Chez le jeune animal, l’innervation respiratoire se passe à peu près comme chez |’: ii (Henricius). Aussitôt après la naissance, se produit un mouvement respi- ratoire; le sujet qui était jusqu’alors à l’état d’apnée (apnée fœtale) pousse un cri, et la respiration pulmonaire est ÉORS installée. Ces faits traduisent ere dès la naissance, de centres respiratoires différenciés. Tous les biologistes sont d’accord pour reconnaître le développement du centre bulbairé ; mais certains physiologistes insistent sur l'existence, plus nette chez lanimal très jeune que chez l'adulte, de centres respiratoires spinaux ; E. Wertheimer, dans des expériences méthodiques effectuées sur des animaux nouveau-nés ou très jeunes, a vu apparaître, après section sous-bulbaire, des mouvements du tronc et de Pabdo- men, après avoir prolongé assez longtemps la respiration artifi- cielle. Ultérieurement E. Meyer, étudiant la respiration chez le jeune chien, insiste sur un certain désaccord entre la respiration tho- racique et la respiration abdominale. Si l’on inscrit la respira- tion thoracique et la respiration abdominale, on note du côté de l'abdomen des mouvements superficiels et rapides qui ne sont pas provoqués par l’ampliation thoracique ; ces petites et rapides respirations diaphragmatiques sont-elles le résultat de la seule activité des centres spinaux, alors que les mouvements du thorax seraient commandés par le bulbe ? c’est là une hypothèse. Quoi qu’il en soit, ces faits sont passagers et rapidement (24 heures après la naissance chez le chien) le ‘jeune animal ds régu- lièrement. | Le centre respiratoire, chez le chien jeune, ne semble pas en «relation fonctionnelle avec le centre cardiaque modérateur et on 1 | 3 F] Part sa es chez lui (E. Meyer), laccélération du cœur au le poumon des fœtus recueillis après la mort de la mère ens histologiques _ Fauré-Frémiet et Bregoin). Mais on c > respiratoire des nouveau-nés ; chez des fœtus encore ‘més dans leurs membranes, une forte excitation de la peau rmine des mouvements respiratoires et on sait l'influence use des frictions, des bains chauds sinapisés s sur l’asphyxie à péphériques peuvent engendrer chez le nourrisson > chez l’adulte, une inhibition momentanée du centre res- ire; la compression des yeux du nourrisson amène une à respiratoire ; comme nous l’avons montré dans la thèse de Ft chez le nourrisson est momentanément arrêté otemps que la compression clomiae de même le hoquet eut être arrèté chez le tout jeune enfant par cette compression _ ASPHYXIE L'expérience classique de Buffon a montré d’une façon évi- dente la résistance des animaux nouveau-nés à la privation oxygène, résistance beaucoup plus grande que celle de l'adulte ; plaçant des animaux nouveau-nés dans du lait tiède, il les a vus rester plus d’une demi-heure sans mourir. Après Haller et Legallois, Paul Bert a confirmé cette résistance des nouveau-nés … à l’asphyxie, et, plongeant dans l’eau de jeunes rats d’une même 42 RESPIRATION portée, il a vu que cette résistance variait avec l’âge de la façon suivante : Rat de 12 à 15 heures Dernier mouvement à 30! » 3 jours » 27! » is » 15! » 7 » « » 12! pr HOT ES » : 11/30" #18 » 720! » 14 » » Aa: » 20 5 » 13° Rat adulte » 1397 Ainsi un jeune rat sous l'eau périt en même temps qu’un adulte, seulement lorsqu'il est âgé de 20 jours. ‘Le même phénomène s’observe chez le cobaye qui meurt par asphyxie au bout de 325" lorsqu'il est adulte, au bout de 525" lorsqu'il n’a que 2 ou 3 jours (W. Edwards). Nous avons étudié la résistance du lapin à l’asphyxie par obli- tération de la trachée ; chezun lapin de 18 jours, pesant 180 gr. le cœur s’est arrêté en 12 minutes (arrêt du drapeau-stylet enfoncé dans le cœur à travers la paroï costale) ; chez un lapin adulte, du poids de 2.200 gr., le cœur s’est arrêté au bout de 6 minutes. Différentes hypothèses ont été émises pour expliquer cette résistance des animaux jeunes ; Charles Richet admet une résis- tance particulière du tissu nerveux du nouveau-né à la mort par . QUE \ privation d'oxygène. ten tt it ati on, IV s ALIMENTATION LAIT. RATION ALIMENTAIRE £ À À L'ALIMENTATION DU NOURRISSON 2E LAIT... ir C'est un liquide opaque, de couleur blanche ou un peu jau- tre, représentant une émulsion naturelle de matière grasse is une solution sucrée de substances albuminoïdes ; c’est donc un aliment complet. _ La réaction du lait est amphotère, c’est-à-dire qu’il rougit le apier bleu de tournesol et bleuit le papier rouge. Ch. Richet, en iployant la phénolphtaléine du phénol, a toujours trouvé le lait de vache acide. _ Le lait a une odeur agréable, mais qui peut se modifier dans certaines conditions ; il absorbe les substances volatiles odo- rantes, odeur de tabac, d’essence de térébenthine, émanations putrides ; le lait de chèvres mal tenues exhale l’odeur”« de bouc ». Sa saveur est légèrement sucrée. Sa densité varie suivant les espèces de 1.008 à 1.036. Le point d’ébullition du lait de vache est entre 100° et ror°. Le lait chauffé à l'air libre monte vers 80°. Pour obtenir une ébullition véritable, il faut enlever la croûte d’albumine formée à 4h ALIMENTATION la surface (la crème des cuisinières), et laisser au feu jusqu’à ce qu’il se forme de gros bouillons. Le point de congélation du lait oscille entre — 0,54 et —0,57. Ce point de congélation n’est fonction ni du beurre ni de la caséine, éléments en suspension, mais des sels et du lactose, élé- ments. dissous. E. Parmentier, se basant sur de nombreux essais, a cherché dans la cryoscopie du lait un moyen d’en découvrir le mouillage; d’après lui, si A est plus petit que — 0,55, le lait a été mouillé. Mais ilest très facile de falsifier le lait en mainte- nant son poirit de congélation dans les limites d’oscillation adop- tées par les auteurs, soit en effectuant des mouillages isotoni- ques, soit par mouillage combiné à l'emploi de conservateurs hypertoniques (Villejean). La cryoscopie du lait de femme ne donne pas plus de renseignements pratiques sur sa valeur nutri- tive, ét seule dans l’état actuel de la science, l'analyse chimique du lait en ses principes immédiats, et la détermination de ses constantes physico-chimiques (densité, beurre, cendres) par les procédés usuels, sont capables de mettre en ÉVITERNE les altéra- tions et falsifications du lait. La résistivité électrique du lait a été déterminée en vue de mettre en évidence le mouillage de ce liquide et l'addition d’élec- trolytes. Les variations de cette résistivité ont été longuement discutées lors de la coagulation de ce liquide. ‘On admet actuellement que, contrairement à l'opinion de W. M. Bayliss, la conductivité électrique du lait ne change pas du fait de la prise en masse de ce liquide; les expériences anciennes de. D. Calugareanu, reprises récemment par le même auteur, mon- trent la constance de cette conductivité. | Pour létude de la résistivité électrique nous avons eu recours à l'appareil utilisé par Ch. Richet pour l’exploration de la résis- tivité du sang. Les résultats obtenus avec cette méthode nous ont montré que la résistivité électrique du lait de femme variait entre : 289 ohms-centimètres et 795 ohms-centimêtres, la résistivité semblant être d’autant plus élevée que l'accouche- ment est plus récent. De plus la résistivité du lait étudiée chez la femme varie légè- COMPOSITION DU LAIT 45 ent avec le moment de la tétée, étant plus élevée à la fin qu’au t COMPOSITION DU LAIT Le lait renferme de l’eau ; des substances albuminoïdes, albu- e et caséine; un corps gras, le béurre; des sels divers et s particulièrement du phosphate de chaux ; des gaz et enfim matières extractives. D — Il existe dans le lait trois sub- ances albumimoïdes : la /actalbumine, la caséine ou caséinogène À Feu lactoglobuline. _ La caséine n’est pas en dissolution, mais en suspension dans ‘lait; elle ne traverse pas les filtres de porcelaine, ou du moins “i re qu’un sixième et cette caséine dialysable n’est pro- a } pas identique à la caséine non dialysable. La caséine he coagulée par la chaleur, mais elle est précipitée par les iles minéraux ou organiques (sauf l’acide carbonique), par le sulfate de magnésie et le chlorure de sodium à saturation et à froid, et par certains ferments. Quand, par un de ces éléments, a précipité la caséime, il se forme à l’ébullition une nouvelle coagulation albumineuse des substances albuminoïdes distinctes, mélange d’albumine et de globuline : la lactalbumine et la lacto- globuline admises par la plupart des auteurs. Ce n’est pas Popi- nion de Duclaux, qui pense qu'il m’existe dans le lait qu’une - seule substance albuminoïde, la caséine, qui se modifie suivant . certaines conditions ; c'est aussi l’opinion d’Arthus. » La coagulation du lait par les acides ne diffère pas de la coa- gulation spontanée par fermentation. Dans ce dernier cas, en effet, c’est l’acide lactique, produit de la fermentation, qui aug- mente l'acidité du lait jusqu’à déterminer la précipitation de la - caséine ; la quantité d’acide nécessaire est d'autant moindre que Ne Fapéroture est plus élevée: Lorsqu'on acidifie le lait de vache, la caséine se précipite sous forme de gros grumeaux blanchâtres peu rétractiles. _ Certains ferments coagulent le lait ; c’est un phénomène des plus importants, car il précède la digestion du lait. La caséime se 46 ALIMENTATION coagule sous l'influence d'un ferment soluble : présure, lab-fer- ment ou peæine qui existe dans lPestomac de tous les mammi- fères et particulièrement dans celui des jeunès animaux. Ch. Richet a constaté sa présence dans l’estomac des poissons. On le rencontre aussi dans les extraits de certaines plantes _ (galium moluga, carica papaya, carduna v., pinquicula vulqa- ris, datura Stramontum, etc.). Certaines bactéries (B. pyocya- neus, B. mesentericus), les tyrothrix sécrètent également ce ferment. Industriellement, la présure est retirée des caïllettes de veaux ou de chevreaux; une petite quantité de présure peut coaguler une grande quantité de lait, et c’est la première phase de la fabrication des fromages. Le lait de vache, additionné de présure et maintenu à une température de 30 à 4o°, se prend en un gros coagulum homogène qui reproduit la forme du vase qui contenait le lait. Ce caillot se rétracte et il s’en écoule un liquide transparent jaune verdâtre (lacto-sérum ou petit lait). La caséine englobe la presque totalité du beurre et une grande partie de phosphate de chaux ; le petit lait contient le lactose et les autres sels. La coagulation du lait par la présure diffère de celle produite par les acides. Cette caséification a été expliquée de façon bien différente. Comme l’a montré Arthus, le lait additionné d’oxalate de soude ne peut plus coaguler par la présure : l’oxalate de soude a précipité les sels de calcium et ces sels de calcium sont. nécessaires à la coagulation. En effet, si après avoir rendu le lait incoagulable par addition d’oxalate de soude, on ajoute du chlo- rure de calcium en excès, le lait peut à nouveau coaguler. Le caillot de caséine contient toujours du calcium quand il a été provoqué par la présure. Hammarsten, Arthus et Pagès pensent donc qu’il existe dans le lait une substance albuminoïde, la caséi- nogène, qui, sous l'influence de la présure se dédouble en un composé soluble (lacto-protéose), représentant 10 p. 100 du caséinogène primitif, et en caséine qui forme avec les sels de chaux un composé insoluble (caséine-calcium), et qui représente 90 p. 100 du caséinogène. Duclaux n’admet pas qu’il y ait dans la caséification de modification chimique véritable et pense qu'il n'y a que de simples modifications de l’état moléculaire des matières protéiques. ee COMPOSITION DU LAIT 47 à coagulation, au lieu de se faire sous forme d’une grosse apparaît sous un précipité floconneux, si le lait est agité nent où il se coagule, s'il est étendu d’eau, et en particu- ne solution alcaline, si enfin la coagulation se fait à une température. Ce sont là des faits importants à connaître nt de vue pratique pour l'allaitement. différents laits coagulent plus ou moins facilement sous ice ce du lab et il peut y avoir intérêt à déterminer ce degré ulabilité. e but on pourra ntiliier la méthode que nous avons éta- 1e de mesurer cette coagulabilité (Congrès de Physiologie, 920). étudier la coagulabilité du lait sous l'influence du lab, avons proposé, dans un premier temps, de citrater le lait F2 abilité du lait, rappelant le seuil de la coagulabilité du li par Marcel Bloch. étudier, puis o ec. 5 d'une solution de citrate de soude ); — on ajoute ensuite une solution de chlorure de cal- à 10 dans les proportions suivantes : Die lue rt: . … . . (tube témoin) 48 ALIMENTATION Le lait d’ânesse est coagulé à partir du tube 2 (addition de 1 centigramme de CaCP). Le lait de femme, on le sait, coagule difficilement sous Fin- fluence de la présure ; de plus, mélangé au lait de vache, il peut retarder la coagulation de ce dernier, et un mélange de lait de femme et de lait de vache à parties égales, ne coagule qu'à partir du tube 6, souvent beaucoup plus loin ERCOFE d’au moins 5 centigrammes de CaCP). , De plus, des facteurs multiples peuvent retarder cette coagu- labilité. Le lait de vache bouilli ou stérilisé coagule non ‘plus dans le tube 4, mais dans le tube 6. é | Le lait de vache hypersucré coagule à partir = tube 11 (addi- tion de r décigramme de CaCP). La FREE du lait est également modifiée par une dilution antérieure de ce liquide, et nous avons pu étudier l'influence sur la coagulation du lait par le lab : 1° du degré de dilution du lait; 2° de la nature du liquide servant à la dilution. La dilution du lait avec de l'eau distillée s’oppose à la coagu- lation quand la quantité d'eau distillée dépasse la moitié du mélange. Avec 5 parties de lait de vache et 5 parties d’eau on obtient, sous l’influence du lab, un coagulum : ce coagulum ne se produit plus à partir du moment où il existe dans le mélange 6 parties d’eau ou plus. L'eau glucosée à 35 p. 1.000 agit comme l’éau distillée. 3 La dilution du lait avec une solution de NaCl à 9 p. 1.000 diminue singulièrement l’action du lab : le coagulum ne se pro- duit plus quand ro centimètres cubes du mélange lait + eau salée renferment 3 centimètres cubes ou plus de 3 centimètres cubes de sérum physiologique. La dilution du lait de vache avec l’eau de chaux (dite à satu- ration) a sur le Hb une action. beaucoup moins empêchante. 10 centimètres cubes du mélange lait + eau de chaux restent coagulables quand on ne dépasse pas 7 centimètres cubes d'eau de chaux. Nous voyons donc : 1° que la dilution du lait de vache quand ellé dépasse un certain taux s’oppose à l’action du lab, tout COMPOSITION DU LAIT 49 me la dilution du sang rend ce dernier moins coagulable Stodel) ; 2° ce taux de dilution s’opposant à l’action du lab e avec le liquide diluant ; le mélange cesse de coaguler quand y à, sur 10 parties de mélange, plus de 5 parties d'eau distil- ée ou glucosée, ou plus de 2 parties d’eau salée ou plus de 7 par- d’eau de chaux. 2 lait contient d’autres substances protéiques : a lactalbuline se coagule par la chaleur; c’est ce qu'on mme vulgairement la « peau » du lait quand celui-ci est porté ébullition ; cette pellicule d’albumine coagulée serait pourtant triche en caséine. On peut encore constater cette lactalbumine portant à lébullition du lait qui a été coagulé à froid par + acide acétique. La lactalbumine ressemble beaucoup à la sérine. La globuline du lait se prépare de la façon suivante : une fois _caséine précipitée, on ajoute au petit lait une solution concen- ée de sulfate d’ammoniaque ou de sulfate de magnésium. Ainsi e trouve précipitée la lactoglobuline, très analogue à la globu- ne du sérum. D’après Wroblewski, le lait contient encore l’opalisine. Cette bstance, beaucoup plus abondante dans le lait de femme que ans les autres laits, rend la caséine difficilement précipitable. IL. — Sucre de lait ou lactose — Le lactose est un sucre cris- tallisable qui réduit la liqueur de Febling comme le glucose, mais ette réduction est plus lente et exige une température un peu blus élevée. Le lactose est moins soluble dans l’eau que le glycose et le sac- harose ; il se dissout à froid dans six volumes d’eau. Il est d’un t légèrement sucré; il est plus diurétique que les autres sucres ; par l’action combinée des acides dilués et de la chaleur, il se dédouble en glucose et galactose. Avec le raffinose il est le seul sucre qui, sous laction de l'acide nitrique, fournit de l’acide mucique, tandis que les autres sucres donnent de lacide saccha- rique ; il subit très difficilement la fermentation alcoolique sous - l'influence de la levure de bière. # Pour Esbach le lactose des différents laits n’a pas le même | pouvoir rotatoire et dans le lait il n’y a pas un seul lactose, mais … un mélange de lactoses. Béchamp concluait aussi de ses recher- Lesné er Bixer 4 * 50 ALIMENTATION ches, que le lactose du lait de femme se différenciait des lactoses des autres laits. Au contraire pour Denigès il y a une parfaite identité des sucres retirés par cristallisation des laits de femme, | d’ânesse, de jument, de vache, chèvre et brebis. IT. — Graisses du lait. — Les graisses sont contenues dans le lait à l’état d’émulsion. Si l’on regarde le lait au microscope, on y voit des corpuscules arrondis à contour épais, limités par un liséré brillant, ce sont les globules gras du lait découverts par Leuwenhæck. On admet aujourd’hui avec Duclaux que ces glo- bules n’ont pas d’enveloppe; Devergie les a divisés en gros, moyens et petits; ce sont ces globules qui montent à la surface du lait et forment la crème. Un lait est d’autant plus nutritif qu’il est plus riche en graisse ; les laits pauvres en graisse sont légèrement transparents, ont une teinte un peu bleuâtre, tel le lait d'ânesse par exemple dont - Paspect est différent de la couleur blanchâtre du lait de vache. Les graisses du lait sont des graisses neutres (triglycérides), c’est-à-dire des éthers de glycérine avec des acides gras divers, surtout acides gras supérieurs. Les graisses à acides gras volatils “sont en très faible proportion et cependant c’est à ceux-ci que le lait et le beurre doivent leur odeur et une partie de leur saveur. : IV. — Sels du lait. MATIÈRE MINÉRALE DU LAIT DE FEMME, D'APRÈS PaAGès, PAR LITRE EN GRAMMFS : 12 jours après 12 mois après accouchement accouchement Chlore .… ….: RP UE o gr. 4o Acide phosphorique AY DOS 0 gr. 20 Chaux: "4" PE EX D LR » O0 gr. 20 Magnésie :: , : CH CN 0 gr. 02 Potasse 7" Re ne o gr. 50 Soude +..." LNN TR ne o gr. 4o | Potasse à Buncez gr. 32,14 11,79 15,67 2,99 0,27 21,42 20,39 Phosphate de chaux _ Phosphate de fer :POtASSE:.. : . Magnésie. . ni _ Lactate de er ; a D -Oayde deifer. . . LC or - _ Acide silurique: : _ Acide phosphorique _ Sels insolubles . . o ition de 100 grammes _ D’après BLAUBERG par.100 grammes de SOLDNER Chlorure de potassium , Chlorure de sodium, . _Phosphate de magnésie gr. 30,1 13,7 13,9 1,7 0,17 12,7 21,8 COMPOSITION DU LAIT 5% de lait. gr. 4227 0,009 “He 0 DONS HOLD % 2e che PU: OUOOD APRES st." .0,080 Ses 0,014 Sy es ve 008) Û 0,003 cendres en grammes Backmaus et CoRNELIAN CRONHEIM DE LANGE gr. gr. 33,74 19,9 11,91 29,6 17,36 12,9 2,13 2,9 0,63 0,25 14,79 1759 15,47 21,3 HAIDLEN 0,34 1,83 3,44 0,64 0,07 0,45 Cendres du lait de vache par litre -Fizmoz et Jozy 0,81 3,41 3,87 0,87 Traces 22,14 13,91 20,05 2,63 > grammes de ait de vache contiennent en tre d’après Bunce 52 ALIMENTATION Oxyde dé fer: "Um Re 0,04 Acide phosphorique , . . : . . 24,75 Chlôre.. 4,418 Nes NE Le rapport de la quantité du phosphore organique au phos- phore total est notablement moins élevé dans le lait de vache que dans le lait de femme. D’après Stoklasa, le phosphore organi- | quement combiné à l’état de lécithine ne constituerait dans le lait de vache que 5 p. 100 du phosphore total, alors que ce même rapport atteindrait 35 p. 100 dans le lait de femme. Ces résultats expliquent pourquoi le phosphore du lait de vache est moins bien utilisé chez le nourrisson que celui du lait de femme. TENEUR EN SELS PAR LITRE Vache Femme (Soezoner) (Ficnoz et Jozy) Chlorure de sodium , . . . 0.96 1,35 Chlorure de potassium . ,. . o,83 0,41 Phosphate monopotassique . . 1,19 : Phosphate dipotassique . . . 0,83 Citrate de potassium . . . . o,49 « Phosphate de magnésium . . 0,33 0,27 Citrate de magnésium. . . . 0,33 ‘ Phosphate dicalcique . . . . o,67 3 05 Phosphate tricalcique. . . . o,80 à. Citrate de calcium. 1,2: 12400 Oxyde de calcium combiné à la, Caséine Li -G AN R CSEE T Il n'existe en dissolution qu’une très petite partie de phosphate de chaux, et si l’on abandonne du lait à lui-même, il se fait un dépôt léger de phosphate tribasique de chaux, dont les éléments sont à la limite de visibilité au microscope. Ces granulations sont très rares ou font défaut dans le lait fraîchement trait. On a cherché à expliquer l’état de dissolution dans le lait du phosphate : tribasique de chaux, qui est: complètement insoluble dans l’eau. C’est grâce à la présence des citrates alcalins et du lactose que se trouve assurée dans le lacto-sérum, la dissolution du phosphate de chaux. Ce rôle des citrates a été expérimentalement démontré par L. Vaudin. Pour Vaudin, on trouve dans le lait 1 à 1,5 d'acide citrique; les citrates alcalins en présence du lactose maintiennent VARIATIONS DE LA COMPOSITION DU LAIT 53 én dissolution le phosphate de chaux, même dans un liquide alin. Enfin, lacide carbonique abondant dans le lait au moment de traite influe aussi sur la solubilisation du phosphate de chaux se précipite, lorsqu’à l’air l’acide carbonique se dégage. Le sphate de chaux est le sel du lait le plus important, c’est lui ui constitue le squelette de l’enfant qui grandit et se développe. ces citrates alcalins sont donc indispensables pour la digestibilité l'assimilation du lait, ce sont des agents thérapeutiques fré- emment employés en médecine infantile. …. V. — Gaz du lait. — D'après Külz, il existe dans le lait de _ femme 17,14 p. 100 d'oxygène, 35,09 d’acide carbonique et 4 7:77 d'azote; mais sous l'influence des fermenis lactiques, loxy- 1e disparaît très rapidement. : VI. ea Matières extractives. — Tolmasscheff, Stoklasa, Bar- n. mL existe ché ds traces d’urée, de créatinine, d'hypoxan- ne, de lipochrome, de dextrine. L'étude systématique de la cholestérine dans le lait pratiquée vec R. Pierson nous a montré che: chez la femme, la cholesté- ; ate à la fin ou début de la tétée. à _ Dans le lait de vache nous’ avons trouvé comme moyenne o gr. 14 et dans le lait d’ânesse o gr. o7 par litre de lait. … La tenêur du lait en cholestérine semble en rapport direct ec sa teneur en graisse. VARIATIONS DE LA COMPOSITION DU LAIT SELON LES ESPÈCES _ Si le lait varie dans la même espèce avec les races (vaches, hèvres), si la composition varie chez chaque individu pendant la 54 ALIMENTATION durée de l'allaitement, il n’en est pas moins vrai qu'en analysant des mélanges provenant d’une même race, on obtient des chiffres à peu près comparables qui sont utiles à connaître pour appré- cier les qualités et juger les défauts de tel ou tel lait. Le tableau suivant rend compte de la composition des diffé- rents laits : COMPOSITION DU LAIT DE DIFFÉRENTES RACES ; MATIÈRES CONSTITUANTES P. 100. Femme : Vache Chèvre Anesse Densité "it es 108 1033 1032. 1033 | RC POP ARE «0 86,5 87,6 90,5 Albumine . , . 0,50 0,37 0,5 1,06 Caséine.. "1" 7% 1,50 3,2 3,8 0,70 Graisse :, 2446 3,80 4 4.02 F9 Édcione 5 CE 6.50 4,7 4,5 D Sels one 0,25 0,63 0,70 0,50 La teneur du lait en différents principes albuminoïdes varie donc d’une espèce à l’autre (r). ee Les graisses sont aussi différentes, comme l’ont bien montré Hammarsten, Kuppel et Laves : Lait de femme renferme : Lait de vache renferme : Acide butyrique. Acide butyrique. — caproïque. — caproïque. — caprylique. — caprylique. — myristique. — myristique. : — palmitique. — arachique. — stéarique, — stéarique. — oléique. 3 — dioxystéarique. ; Ces acides sont à l’état d'éthers dont très peu sont liquides. Les éthers liquides constituent 70 p. 100 de la matière grasse, les éthers solides, 30 p. 100. (1) Les matières albuminoïdes du lait de vache diffèrent de celles du lait de femme non seulement au point de vue chimique mais encore au point de vue biologique. En effet, Bordet puis Wassermann, À. Schütze, E. Noro ont montré, par la réaction’ dite de Bordet, que les albumines d’un lait sont spécifiques. + à constitution des cendres, on voit combien sont distincts du à femme, le lait de vache et même le lait d’ânesse qui cepen- s'en rapproche le plus. Le lait de femme est donc appro- é à Pallaitement de l'enfant bien mieux que tout autre lait ; i qu’on fasse, il subsistera toujours, malgré toutes les modi- cations apportées à la composition d’un lait animal des diffé- ren ces telles que l’allaitement artificiel ne sera jamais l’équivalent : Fallaitement maternel. Ferments du lait. — On sait maintenant que le lait cru con- à nt des ferments qui disparaissent à la chaleur ; c’est par con- quent un liquide vivant ; ces ferments ne sont pas les mêmes ins les laits provenant d’espèces différentes. Escherich a insisté ir le rôle de ces ferments solubles dans la digestibilité du lait de mme. - L'amylase ou ferment capable de transformer l’amidon .en re, a été signalé dès 1883 par Bechamp dans le lait de mme ; il est absent dans les autres laits (vache, chèvre, brebis). Moro, Luzzati et Biolchini, Spolverini ont fait les mêmes iStatations ; on peut provoquer l'apparition de l’amylase dans lait de ces mammifères en ajoutant à leur nourriture de l'orge | germination. Nobécourt et Sevin ont montré que chez les urrices ce ferment est moins abondant dans le lait et dans ine que dans le sang, et ils le considèrent comme un produit excrétion et non comme, une sécrétion de l’épithélium mam- ire. A. Marfan pense que l’épithélium mammaire joue un rôle us actif que confirment, d’après lui, les expériences de Tribou- L et Barbellion; ces auteurs, en effet, sont partente à faire apparaître et persister dans le lait de chèvre qui n’en contient pas normalement, l’amylase et le ferment dédoublant le salol, en injectant dans le péritoine de cet animal 10 cc. de lait de La présence d'’amylase dans le lait de femme explique scienti- uement cette constatation faite déjà par Tarnier, à savoir que les enfants élevés au sein peuvent digérer plus tôt les bouillies que les enfants allaités artificiellement. … Spolverini, Lépine, ont signalé dans le lait la présence d’un 56 ALIMENTATION ferment glycolytique. En 1900, Marfan et Gillet démontrèrent que le lait de femme contenait plus abondamment que le laït de vache une monobutyrinase, ferment dédoublant la monobutyrine en acide butyrique et glycérine; les auteurs ont, opéré sur du lait recueilli aussi aseptiquement que possible. Ces recherches ont été contrôlées et vérifiées par Luzzati, Biolchini et Spolverini, qui ont retrouvé la monobutyrinase dans les laits de femme, de vache, d’ânesse et de chèvre. Ferment dédoublant le salol. — Nobécourt et Merklen con- cluent à l'existence dans le sérum sanguin et les différents orga- nes de l’homme, du cobaye et du lapin ainsi que dans les laïts de femme, d’ânesse et de chienne, d’un ferment dédoublant le salol en phénol et acide salicylique; ce ferment n’a pas été rencontré dans les laits de chèvre et de vache. Pour Hanriot, ce ferment ne serait autre que la lipase dont le pouvoir de dédoubler tous les éthers est une propriété générale. Desmoulières, Miele et Willem n’admettent pas la présence de ce ferment, la réaction alcaline du milieu suffisant à expliquer la mise en liberté d’acide salicy- lique. Oxydase. — Dupouy, en 1897, étudie les propriétés oxydantes du lait, et conclut à la présence dans le lait d'un ferment oxydant : l’oxydase. Raudnitz, en 1898, puis Marfan et Gillet en 1902, plus tard Marfan et Lagane reprennent l'étude de cette oxydase. Les conclusions de Marfan sont les suivantes : la substance du lait de vache cru qui oxyde l’eau gaïacolée à ro o/o et la rougit en présence de l'eau oxygénée, est un ferment soluble, c’est-à-dire qu’il est détruit de 78 à 79°. C’est un ferment oxydant indirect ou anaeroxydase, suivant la classification de Bourquelot, puisque pour produire une oxydation, la présence d’eau oxygénée est nécessaire. Cette réaction constante dans le lait de vache et de chèvre, absente dans le lait de jument, est inconstante dans le lait de femme et-paraît êtré un des caractères de l’état colostral d’après ces mêmes auteurs. Le lait de femme peut contenir cette oxydase sans qu’il soit possible d’incriminer un mauvais état général ou local de la nourrice ; au reste le nourrisson absorbant pareil lait ne présente pas de troubles digestifs. Cette substance est élaborée par les leucocytes polynucléaires, aussi bien la poussée de colostrum coïncide-t-elle avec une diapédèse intense. È : Se ï ? VARIATIONS DE LA COMPOSITION DU LAIT 57 Thrombase. — Hamburger et Moro ont noté l’action coagu- inte du lait de femme, lorsqu'on le met en présence du Hdde … d'hydrocèle contenant du fibrinogène. Bernheim-Karrer a con- firmé ces faits. Marfan a remarqué que cette propriété ne dispa- … raît pas à l’'ébullition, ce qui semble en désaccord avec l'hypothèse ’un ferment. Lucien Camus a démontré, d’autre part, l’action anti-coagu- lante que possèdent les injections intraveineuses du lait; faite ez le chien, l'injection intraveineuse: de lait de vache réébde u empêche la coagulation du sang recueilli quelque temps après. Cette propriété persiste après stérilisation à 1 10°. Ferments protéolytiques. — S.-M. Babcock et H.ÆL. Russel ont étudié les ferments protéolytiques du lait, niés par Sal- kowski. Réaction de Bordet. — Bordet à montré que des lapins qui ont reçu par injection intrapéritonéale du lait de vache partielle- ment stérilisé à 65°, fournissent un sérum doué de la propriétéde oaguler le lait de vache, de la même façon que la présure. Ces expériences ont été confirmées par Uhlenluth, Wassermann, A. Schütze et E. Moro. Cette réaction est spécifique pour le lait lune seule espèce, et elle est d’une extrême sensibilité "(1 p: 100.000). Le lacto-sérum conserve longtemps cette pro- priété qui résiste aussi à la chaleur ; la substance mise ainsi en évidence se rapproche donc des agglutinines et des sensibilisa- trices, pour se distinguer des enzymes et des alexines. Le lait stérilisé conserve-la propriété de se coaguler sous l'influence du lactosérum. Cette réaction montre la spécificité des matières ‘albuminoïdes du..lait des différentes espèces. _ Enfin M. Schütze a pu préparer un antilactosérum ; le sérum . de lapins préparés avec du lait de chèvre est injecté sous la peau d'une chèvre ; le sérum de cet animal mélangé à volume égal de sérum de bin préparé au lait de chèvre empêche la coagulation du lait de chèvre qui y est ajouté. En résumé un certain nombre de ferments existent dans le lait de femme et dans celui des autres mammifères. Cependant il y a - de grosses différences entre ces laits : les laits de femme, de 58 ALIMENTATION chienne et d’ânesse renferment seuls le ferment amylolytique et le ferment dédoublant le salol. Cette spécificité des laits n’est cepen- dant pas absolue, car en variant l'alimentation de la vache et de la chèvre, Spolverini a pu faire apparaître ces ferments dans leur lait; ce procédé, il est vrai, trouble la nutrition des animaux ‘et péutitre la qualité de leur lait; aussi bien ilne semble pas y avoir d'intérêt pratique à faire apparaître ces ferments dans le lait des bêtes laitières, car ils existent dans l'organisme du nourrisson, quel que soit-son mode d'alimentation. Au reste, le ferment dédoublant le salol est sans action physiologique connue, et d'autre part, lamylase n’a aucun rôle dans le jeune âge, puis- que le nourrisson n’ingère pas de matières amylacées ; au moment du sevrage le ferment amylolytique est suffisamment développé chez le nourrisson. Quoi qu'il en soit, le lait des différentes espèces présente des propriétés biologiques dissemblables ; ces propriétés biologiques disparaissent par la chaleur : cette connaissance est encore une raison qui milite en faveur de l’allaitement maternel. Ludwig F. Meyer, par des expériences très ingénieuses, qui consistaient à donner à des enfants soit du petit-lait de femme mélangé à des matières grasses et à de la caséine extraites du lait de vache, soit du petit-lait de vache mélangé à des matières _grasses et de la caséine extraites du lait de femme, a constaté que seuls les enfants du premier groupe se sont bien développés. L’auteur en conclut que la provenance de l’albumine alimentaire n'a pas d'importance dans la nutrition du nourrisson, et qu’on doit surtout tenir compte des différences de composition des sérums des laits, différences portant à la fois sur la nature de leurs ferments et sur leur teneur en sels inorganiques. Ces conclusions sont peut-être un peu théoriques, car en don- nant à des enfants des aliments ainsi préparés, on s’éloigne beau- coup des conditions normales de l’alimentation. D'autre part, il nous apparaît qu’en dehors des ferments et des sels, les matières albuminoïdes et surtout les graisses sont en partie différentes dans chaque espèce de lait; ces variations que mettent à peine en lumière les analyses chimiques, peuvent expliquer, dans une certaine mesure, les difficultés de l’allaite- ment artificiel. SÉCRÉTION LACTÉE . 59 SÉCRÉTION LACTÉE Le lait est sécrété par des glandes mammaires. Dès le troisième ième mois de la grossesse, la glande mammaire a un à activité suffisante pour fournir un liquide louche, jaunë- squeux, acide, de densité élevée (x. o4o à 1.060), qui « ur Pendant les derniers mois de la grossesse et serve ses mêmes caractères, et ce n’est qu'après quatre ou , plus vite chez les multipares qui ont beaucoup allaité, vement chez les primipares, que le lait est devenu blanc + ‘en caséine, car le colostrum renferme de l’abumine coa- . di du colostrum de femme par litre, d’après CLEmMM. \ 17 jours ojours . 4heures 2 jours 4 jours + avant avant après après après | terme terme naissance naissance naissance 851,72 858 842,99 867 879,85 148,28 142 157,01 133 120,15 ep » » 21,32 35,33 74,77 80 » traces » . 30,24 = 30 DE TR 48,63 42,97 . 49,69 43 % 60,99 41,18 4,48 . 5,40 5,12 » 2,09 | . sition du colostrum par litre d’après CAMERER et SôLD- Extrait Azote sec total Graisse Lactose Cendres eures post partum. 166,017 9,60 42,20 42,20 4,96 20e 4: » 146,14 5,25 40,50 56,70 4,24 (» 5 106,81 3,47 17,20 58,30 3,72 » k 104,74 2,75 20,90 52,50 4,14 » : 120,64 3,37 29,82 56,34 3,50 a 1 » 135,19. 2,51 47,05 60,99 2,47 jours post partum . . . 118,57 3 24,14 63,26 3,30 60 ALIMENTATION Moyenne de colostrums physiologiques de la naissance au quatorzième jour. Densité: 5 MIRE 1034 ,25 Extrait sogt "Gite 123,98 Cendrine 2,50 Degree CR Re 25,20 Lactose anhydre . . . . 60,16 Caséine et albumine, . . 20,60 Autres substances . . . 15,12 PO UE CU Ce 910,67 En somme, la rapide disparition de l’albumine, l'augmentation du sucre, la diminution des sels et l’abaissement de la densité sont les phénomènes caractéristiques de la transformation du colostrum en lait (1). L'examen microscopique du colostrum y montre des globules de graisse semblables à ceux du lait, et des globules graisseux plus petits, mal formés (gouttelettes oléagineuses de Donné); on y rencontre aussi de gros éléments à protoplasma granulo-grais- ‘seux, à noyau unique (corps granuleux de Donné, corpuscules du colostrum de Henle), et regardés par les auteurs soit comme les leucocytes soit comme des cellules épithéliales ayant subi des transformations ; enfin le colostrum renferme encore des corps nucléaires en croissant, produits de désintégration cellulaire, et des polynucléaires plus abondants dans le colostou recueilli aus= sitôt après l'accouchement. Les cellules du colostrum, polynucléaires, mononucléaires et corps granuleux épithélioïdes, possèdent une propriété phago= cytaire évidente, vis-à-vis des différentes bactéries pathogènes, ce qui plaide en faveur de leur origine leucocytaire (Th. Erwin). La transformation microscopique du colostrum en lait est lente : les corpuscules du colostrum se chargent de plus. en plus de graisse, et les gouttelettes graisseuses repoussent à la périphérie le noyau, qui devient semi-lunaire, puis est mis en liberté. Les leucocytes disparaissent en général du deuxième au quatrième (1) Spolverini ne partage pas l’opinion trop absolue de Gillet, d’après laquelle la présence d'un ferment oxydant doit être regardée comme un signe certain du lait colostral, puisqu'il est démontré que la réäction des oxydases peut avoir lieu même dans un lait nogmal. (AA, "4 SÉCRÉTION LACTÉE Gr £ jour après l'accouchement. Vers le quatrième Jour, les corpus- 4 -cules du colostrum sont devenus rares; il n’en existe plus après … le huitième jour, et les globules graisseux avec leurs croissants .… protoplasmiques sont les seuls an figurés au lait. Après le: - quatrième jour, la présence dans le lait de leucocytes polynu- cléaires en grand nombre indique une infection de la glande. Le —… lait reprend les caractères du colostrum lorsque l’allaitement est . suspendu, ou quand le sein est incomplètement vidé. En 1902, Weill et Thévenet appliquèrent l'étude des éléments E figurés du colostrum et du lait au cytopronostic de la lactation ; e. leurs conclusions sont les suivantes : dans le lait ou le Sétotir — centrifugés, une proportion élevée de polynucléaires signifie une . — montée de lait intense ou une sécrétion très active ; une propor- …—._ tion élevée de lymphocytes serait d’un mauvais pronostic pour … l'avenir de la lactation. G. Lévy fait aussi ressortir l'importance des examens cytologiques du lait, correspondant aux bonnes, médiocres et mauvaises nourrices. Cette étude doit être pratiquée autant que possible le jour même de la montée laiteuse et com- prend la centrifugation, puis examen du culot coloré à l’héma- téine-éosine après fixation à l’alcool-éther. Chez les bonnes nour- rices, la polynucléose est précoce et abondante, et le jour de la montée du lait les polynucléaires atteignent 70 et 93 p. 100. Lorsque lès mononucléaires sont aussi nombreux ou même plus abondants que les polynucléaires, la sécrétion lactée sera médio- …._ creou tout au moins lente à s'établir. Dès le quatrième ou cin- quième Jour les leucocytes sont de moins en moins abondants, et en voie de dégénérescence. Une proportion notable de leuco- cytes au cours de l'allaitement est d’un mauvais pronostic. Telles sont aussi les conclusions de Vincenzo Trischitta. Morquio affirme, au contraire que, chez une même nourrice, le volume des globules gras varie d’un moment à l’autre et qu’ilest impos- sible d'apprécier par ce procédé la qualité d’un lait; le volume des globules gras n’a du reste aucune influence sur la digestibi- lité du lait et le développement de l'enfant. La composition du lait se modifie quelque peu avec la durée 4 de la lactation; on admet en général que, du début à la fin de la lactation, les quantités de beurre et de lactose croissent, et —._._ Ja quantité de caséine décroit; d'autre part, l'alimentation et l’état 62 ALIMENTATION physiologique ont une répercussion notable sur la quantité et la qualité du lait; ces faits s’opposent à la pratique si facilement acceptée de prendre toujours le lait de la même vache dans Pal- laitement artificiel (1). D’après Plancher, la proportion de beurre varie non seulement suivant les fermes, mais encore dans la même ferme, selon les jours. Une nourrice donne d'autant plus de lait qu’on lui en demande, la succion de l’enfant activant la sécrétion. Après le troisième mois les bonnes nourrices donnent facilement 1.500 grammes de lait ; certaines en fournissent aisément deux litres et même plus, mais plus un sein renferme de lait et moins il renferme de beurre. Avec une alimentation restreinte, la teneur du lait en beurre diminue. Barbier a montré qu’on peut modifier la composition du lait d’une nourrice, en variant son régime alimentaire. En diminuant la quantité de viande et en la remplaçant par des hydrates de carbone et des graisses, la caséine péut diminuer d'un tiers, tandis que le lactose et le beurre augmentent. Inversement, l'augmentation de l’alimentation carnée provoque l'apparition d’une proportion plus considérable de caséine, pouvant atteimdre la moitié en plus. Cliniquement, ces données analytiques per- mettront peut-être, en transformant le régime alimentaire des nourrices, de traiter les troubles dyspeptiques de certains nour- rissons ierés au sein. : Le lait n’est pas identique à lui-même selon le moment de la tétée ; la graisse varie dans la proportion de 1 à 1,50 du début à la fin ; la caséine varie moins, le maximum paraissant atteint au milieu de la tétée ; le lactose subit des transformations mini- mes. Budin et Michel, Planchon, etc., ont incriminé l'excès de graisse comme étant un facteur de troubles digestifs chez le nourrisson. Morquio, dans un travail très documenté, a montré qu’il n’y avait pas de rapport entre l’âge du lait et sa teneur en graisse, et que, de plus, un enfant pouvait sans inconvénient (1) Lait de femme (Engel), pour 100 ce. : Azote Sels Lactose Graisse 5e au 6e jour de lactation 0,28 0,30 5,8 3,3 8 au rr° — _ 0,27 0,28 6,x 3,1 20° au 4o® — — 0,20 0,22 6,5 3,9 6oe au 140° — — 0,17 0,19 6,8 3,3 170 jour, etc. —— 0,14 0,18 6,8 3,2 SÉCRÉTION LACTÉE 63 gérer un lait contenant 5 à 10 p. 100 de graisse; les laits de | ne très chargés en matière grasse lui ont même semblé excep- D ooncilement bons. D’après lui, il n’y a aucun rapport entre les quantités de graisse, d’albuminoïdes et dé lactose aux divers mois e l’allaitement. La quantité de lactose est à peu près fixe, avec légères oscillations autour de 7 p. 100. …. Les matières albuminoïdes sont plus abondantes dans les premiers mois ; elles varient peu, entre 1 et 2 grammes p. 100; contrairement à Morgan Rotch et à Czerny, Morquio pense que quantité de substances protéiques n’a pas d'influence sur la . tolérance gastrique et le développement du nourrisson (r). … La teneur en sels varie peu en général, cependant Marfan cite observation d’un enfant qui présentait des troubles digestifs et se développait mal; l’analyse révéla dans le lait de sa mère, … 8 grammes de chlorure de sodium par litre. Certaines influences physiologiques, psychologiques et patho- logiques peuvent modifier la sécrétion mammaire. Il est un à préjugé répandu dans l’esprit du public, d’après lequel une nour- — rice qui devient enceinte ne doit plus allaiter son enfant. Or, … rien nest moins vrai. Les exemples fournis par les femelles d’ani- maux permettent d'affirmer qu’il n’y a pas d'incompatibilité entre Fétat de gestation et un bon allaitement. Chez la femme, la grossesse ne produit sur la sécrétion lactée que des modifications chimiques peu importantes, et la diminution de la quantité de lait est rarement considérable. Il y a donc intérêt à continuer lallai- tement quand survient une grossesse et si la sécrétion lactée est notablement diminuée, il y a encore intérêt pour le nourrisson à ce qu’on ait recours à un allaitement mixte. La mère non malade et (1) Richesse moyenne du lait de femme en azote, d’après son âge : Azote total Age du lait par litre Re 3 gr. Camerer 0, 2,80 Camerer O7. 2,65 Michel 15e au 20° — 2,37 Michel et Perret RS 2,10 Camerer D 2. 1,93 Michel et Perret A a 1,71 Camerer 140° au 170° — ONE ES à rec gr en 1,04 Michel et Perret an delà du 170+ jour M li entrent a 1,60 Michel et Perret 64 ALIMENTATION ayant une bonne hygiène, n’a jamais à souffrir de la coïncidence d’une grossesse et d’un allaitement au sein. L'enfant qui se déve- loppe dans l’utérus pendant que sa mère en nourrit un autre, vient au monde à terme avec un bon état physique et un poids normal. La menstruation, tant qu'il n’y a pas hémorragie, n’est jamais une contre-indication à l’allaitement, a dit Pinard, et beaucoup de très bonnes nourrices (41 à 43 p. 100) sont réglées, on a cependant établi que le lait sécrété pendant les périodes mens- truelles était moins abondant, plus riclre en graisse et en caséine et quelque peu toxique, bien que lanalyse chimique n’y révèle rien; le nourrisson, pendant ces époques, a souvent- un peu d’élévation de la température, une baisse de poids et de la diar- rhée. Ces troubles sont passagers. Pendant les périodes de rut des vaches laitières, le lait perd de ses qualités nutritives, aussi a-t-on essayé d’employer le lait de vaches castrées. Le système nerveux a une influence manifeste sur la sécrétion lactée ; il est des femmes dont le sein se gonfle de lait en enten- dant les pleurs de leur enfant qui demande à téter. Les émo- tions violentes, les chagrins, peuvent tarir momentanément ou définitivement la sécrétion lactée, en donnant lieu à des phéno- mènes dyspeptiques chez l'enfant. Les maladies aiguës et chroni- ques fébriles diminuent la sécrétion lactée et particulièrement la teneur du lait en graisse. à Après une interruption même de cinq à six semaines, il peut y avoir retour de la lactation sous l'influence de la suecion faite par l'enfant vigoureux, le meilleur des galactogènes. Comme autres agents mécaniques pour augmenter la sécrétion lactée on a préconisé le massage'des glandes, l'hydrothérapie froide locale, les applications chaudes, la haute fréquence, la méthode de Bier. Certaines substances activent la sécrétion lactée en augmen- tant la pression sanguine, telle la caféine ; on a préconisé comme lactagogues l'huile de foie de morue, le chlorate de potasse, la teinture ou l'extrait de galéga, le salicylate de soude, lanis, le . fenouil, le cumin, lortie, le polygala ou l’extrait de graines de cotonnier, la somatose. Enfin le placenta, d’après Bouchacourt, serait une glande à sécrétion interne activant la sécrétion lactée, STANCES ÉLIMINÉES PAR LES GLANDES MAMMAIRES 65 ui expliquerait l'instinct de la placentophagie chez les ani- «; le placenta de brebis lui aurait donné par ingestion de s effets ; on a aussi essayé l’opothérapie mammaire. L'anti- ne, le chloral, l'atropine, les purgatifs auraient une influence SUBSTANCES ÉLIMINÉES PAR LES GLANDES MAMMAIRES mme toutes les sécrétions de l’économie, le lait contient . matériaux provenant du sang. On sait par exemple que sstion de certaines plantes (ail) peut communiquer une odeur Lait des vaches laitières et que d’autres plantes modifient sa leur. Il faut surveiller l’alimentation des vaches laitières et s nourrir plutôt avec des fourrages secs, car les vaches mises exclusivement au pâturage fournissent un lait qui a des propriétés itives. Les feuilles de vigne, les pulpes de betteraves, les ets, les porames de terre fermentées, les feuilles d’artichauts, s tourteaux de colza, les drèches de distillerie et de brasserie renferment de l’alcool et de l’acide acétique, donnent au lait mauvais goût, une mauvaise odeur, ou même lui communi- nt des propriétés toxiques ne disparaissant pas à la stérilisa- “ion, et qui peuvent, dans une certaine, mesure, expliquer les “épidémies fréquentes et meurtrières de gastro-entérite dans le “ Lord de la France (Decherf). Des plantes vénéneuses mélangées 1 fourrage peuvent rendre le. lait toxique. L’eau croupissante $ mares produit de la diarrhée chez les vaches qui en boivent, par contre-coup, chez les enfants qui absorbent leur lait. ‘alcool ingéré par une nourrice passe dans le lait ; ne loux, Ponant la question sur le domaine expérimental, . tré qu'une chienne ingérant 5 cc. d’alcool absolu par kilo- mme, éliminait par 100 cc. de lait de 0,24 à 0,39 d’alcool olu. L’iode, l'acide salicylique, l’opium, l’éther, Pantipyrine ployée à dose médicamenteuse s’y retrouvent aussi, de même » les substances bromées et l’urotropine. L'extrait thyroïdien S par une nourrice peut intoxiquer son nourrisson (Byrom ramwell). L’acide picrique peut être éliminé par les glandes Lesxé Er Bixer 5 66 . ALIMENTATION mammaires, comme l’a observé l’un de nous dans l’ictère picri- qué expérimental. La quinine, la phénacétine, l’hydrastis, le pyramidon, le salol, la codéine, le naphtol-5, le carbonate de lithine, la digitale au contraire ne peuvent être retrouvés dans le lait, de même que les purgatifs (rhubarbe, séné, cascara sagrada, phénolphtaléine, etc.) : l’arsenic semble ne pas être éliminé par les glandes mammaires de chèvre salvarsanisée (E. Jeanselme, A. Vernes et Bertrand). : D'après Bucura, les composés mercuriels se comportent diffé- remment selon qu’ils sont employés par voie gastro-intestinale ou par voie cutanée. La prise de calomel à la dose de o gr. 30 à ogr. 4o pro die par voie digestive ou en suppositoire est sui- vie de l'apparition du mercure dans le lait; par contre, on ne peut déceler le mercure dans le laït après les frictions mereuriel- les ou les injections sous-cutanées de sublimé ou d'oxycyanure de mércure. Partant de ce fait que le lait contient des substances médica- menteuses ingérées par la mère, on a eu l’idée de traiter les nou- veau-nés par l'intermédiaire de l'organisme fournissant le lait. On a donné à des nourrices du mercure pour guérir des enfants atteints de syphilis héréditaire, à des vaches laitières de Piode dans le même but; on a nourri des vaches avec des fourrages riches en phosphates (provenant de prairies fumées avec des phosphates ou superphosphates) pour obtenir un lait efficace contre le rachitisme. À part ce dernier cas, qui ‘est le meilleur mode d'administration du phosphate de chaux pour les enfants du premier âge, tous ces procédés thérapeutiques présentent beaucoup d’inconvénients et donnent fort peu de résultats. Lucas de Gournay, par un régime approprié donné aux vaches, obtient un lait très pauvre en chlorure de sodium, qui a donc une valeur thérapeutique dans les cas d’œdème par rétention chlorurée. Certaines substances analogues aux diastases s'éliminent par le lait, telles les toxines, antitoxines, agglutinines, etc. Les toxi- nes et antitoxines tétanique et diphtérique traversent lépithé- Hum mammaire, comme l’ont montré Brieger et Ehrlich, de même que la toxine tuberculeuse (Rappin et L. Fortineau). L’agglutinine de la fièvre typhoïde a été retrouvée dans le lait expérimentalement par Widal et Sicard et en clinique par MICROBES DU LAIT 67 Éehart et Bensaude, Thiercelin et Lenoble, Mossé et Dau- ; de cette façon, la propriété agglutinante peut être commu- Fa au Fran du nourrisson, d'après l'observation de Griffon, ; Courmont et Cade ; l’agglutinine paratyphique peut ee de la même façon par le lait de la mère au sérum nourrisson, d’après l’observation de Griffon et Abrami. 2e rôle de la glande mammaire dans l’élimination des toxines ontenues dans le sang ést important à connaître, car il permet “is certains points peu connus de la patholéne du nour- ' tion par l'allaitement : des souris prêtes à mettre bas et vac- s contre les toxines végétales ou tétaniques transmettent r_immunité non seulement à leurs petits, mais à d'autres lard n'a pu réaliser l’expérience d’Ehrlich avec des cols et lapins nouveau-nés ; il semble donc que seules les souris veau-nées peuvent absorber les antitoxines par le tube MICROBES DU LAIT À est de notion courante que le lait est un excellent milieu de ture et tous les microbes ensemencés y poussent rapidement ; hel en a fait la démonstration. Contrairement aux conclusions de Duclaux, les travaux é 3arthels, de Ward, de Frandenreich, de Burri, Vries, Backhaus, mann, Lux, etc., ont démontré que la récolte absolument eptique du lait était pratiquement un leurre, car normalement s canaux galactophores renferment dans leur portion terminale liverses bactéries et surtout des staphylocoques ; ceux-ci pro- en ient, il est vrai, de l’extérieur, soit de la peau voisine, soit Ja bouche de l’enfant, soit aussi, s’il s’agit d’une vache lai- e, dela main qui a fait la traite. Ces microbes sont du reste général dépourvus de virulence et ne contaminent pas les ies profondes de la glande mammaire. Comme l'a montré 68 ALIMENTATION Genoud, si l’on parvient, ce qui est long et difficile, à faire l’asepsie complète du mamelon, on peut recueillir un lait absolu- ment stérile. Donc les premières gouttes du lait d’une tétée contiennent presque toujours un certain nombre de bactéries non pathogè- - _nes et qui passent dans le tube digestif sans incommoder l’enfant. Mais il n’en est plus de même dans la traite d’une femelle lai- tière, car, le lait n’étant pas consommé immédiatement après la traite, les microbes se multiplient et leur chiffre quadruple en deux heures. Le lait peut être infecté de deux façons différentes. — Ou bien, c’est le cas le plus fréquent, il est souillé au moment de la traite, dans les récipients où il est recueilli, par le mouillage qu'on lui fait subir ; ou bien, ceci est plus rare, la femelle laitière ést malade et les germes de la maladie génériles ou localisée à la glande mammaire, passent dans le lait. Dans le premier cas il s’agit habituellement de microbes saprophytes et leur présence se méuiienle par la coagulation du lait, son odeur, sa couleur ou sa saveur. Ces microbes altèrent le lait et le rendent ainsi nocif. Dans le second cas, ce sont des microbes pathogènes pour l’homme que l’on rencontre dans le lait, et il devient ainsi un agent de propagation de maladies infectieuses. Mais il est possible que ces microbes pathogènes soient introduits dans le lait d’une façon accidentelle. a) Les saprophytes du lait proviennent toujours d’une conta- mination pendant ou après la traite : ce sont les agents de fer- mentation et de putréfaction du lait. Les uns coagulent le lait en l’acidifiant, c’est-à-dire en transformant le lactose en acide lacti- que (b. coli, b. acidi-paralactici, streptocoque intestinal) ; les autres agissent sur la caséine comme le lab-ferment, le milieu restant ou devenant alcalin (b. butyricus de Hüeppe, 6. sublilts, b. mesentericus vulgatus, tyrothrix). Parmi les microbes chromogènes qui donnent au lait une cou- leur spéciale, il faut citer : le b. cyanogenus (Fuchs) et le pyocya- nique qui produisent une coloration bleue, le s{aphylocoque doré, le b. synxanthum qui donnent une coloration jaune ; plu- sieurs microbes peuvent faire rougir le lait : micrococcus prodi- giosus, b. l. erythrogene, b. mycoides roseus. Lorsqu'une de MICROBES DU LAIT 69 — ces espèces a envahi une laiterie, il faut désinfecter, sinon tous les échantillons de lait peuvent être contaminés. . Enfin on peut trouver dans le lait certaines levures (saccha- romyces lactis, saccharomyces ruber). Lessaprophytes du lait sont surtout dangereux s’ils n’ont pas produit dans ce liquide des modifications appréciables à la vue, telle la coagulation, car le lait non fermenté apparem- ment, peut être brine à des enfants. Certains d’entre eux, comme le staphylocoque doré, le bacille pyocyanique, le bacté- rium colr, peuvent être virulents ou au moins devenir virulents dans les saisons chaudes par exemple; leur nombre parfois con- sidérable n’est certes pas sans danger. Si même ils n’agissent pas en tant que corps microbiens ou toxines, les modifications chimiques qu'ils font subir au lait (acides lactique, butyrique, propionique et valérique), sont susceptibles d'irriter lintestin, de permettre les fermentations intestinales et par là-même d'ouvrir la porte aux infections secondaires, ou encore de favo- riser l'exaltation de virulence des microbes normalement con- tenus dans le tube digestif. Ainsi se trouvent réalisées les infections gastro-intestinales du nourrisson, endo et exogènes. b) Microbes pathogènes du lait. Transmission des maladies infectieuses par le lait. — Les microbes pathogènes rencontrés dans le lait peuvent avoir deux origines : ils proviennent de la femelle laitière ou d’une souillure accidentelle du lait. Tout d'abord les microbes du sang peuvent-ils passer dans le lait au même titre que les substances odorantes, médicamenteu- ses ou toxiques? Chambrelent, Koubassoff, Baudin, Aymard, Visikovitsch et Langear, Escherich, Bouchut et Karlinski, Quin- quaud, Foa, Bordoni Ufreduzzi, ont constaté dans le lait la pré- sence du virus du choléra des poules, du microbe du rouget, du . Staphylocoque blanc et du staphylocoque doré, du streptocoque, de la bactérie charbonneuse, du pneumocoque, etc. chez des femelles infectées D ncitlèment ou atteintes de fièvre puer- pérale, ou d’arthrite purulente, etc. - Les microbes de la suppuration se rencontrent dans le lait de femmes ou de femelles laitières atteintes d’abcès au sein. D’après Budin et Damourette, le nourrisson prenant le lait purulent peut présenter des accidents gastro-intestinaux, des suppurations 70 ALIMENTATION buccales et péribuccales, _des accidents d’inoculation cutanée, des accidents pyosepticémiques. Il faut donc, en cas d’abcès au sein, supprimer l’allaitement par le sein malade. Le bacille typhique ne semble traverser l’épithélium mam- maire qu'exceptionnellement, mais le lait contient des toxines . typhiques et, d’autre part, la contagion possible par une. mère infectée doit faire suspendre la lactation. Le pneumocoqueé pouvant se retrouver dans le lait au cours de l'infection expérimentale, mieux vaut aussi interrompre momentanément l'allaitement, si une nourrice est atteinte de pneumonie, d'autant plus que la contagion peut se faire par contact ou cohabitation. La cocotte ou fièvre aphteuse des bovidés se transmet au nourrisson, le lait étant contaminé par les aphtes siégeant 5 les trayons. L’ébullition enlève à ce lait toute virulence. La transmission de la tuberculose par le lait et l'identité de la tuberculose bovine et de la tuberculose humaine sont encore en. discussion. Certains points sont cependant connus. Le lait d’une femme tuberculeuse renferme toujours de la tuberculine ; il peut contenir du bacille de Koch comme Font démontré H. Roger et M. Garnier par inoculation au cobaye, malgré lés expériences négatives de Fuster et de Mme de Biehler. On doit donc suppri- mer l'allaitement chez une femme tuberculeuse, d'autant plus qu'elle pourra contaminer son enfant par son expectoration. Le lait de vache atteinte de pommelière ou tuberculose mammaire est riche en bacilles de Koch ; mais bien plus la présence de bacilles dans le lait est démontrée expérimentalemerit (Moussu) lorsque le lait provient d’une vache tuberculeuse cliniquement, ou même en état de santé apparemment bon, mais qui réagit à la tuberculine. Le bacille se retrouve dans les produits dérivés du lait : crème, beurre, fromage. Nous n’entrerons pas ici dans la discussion sur la similitude ou la non-identité entre le bacille de la tuberculose humaine et celui de la tuberculose bovine. Behring, Calmette, Vallée et d’autres, tant Français qu’étrangers, concluent à l'identité et pour eux le lait des mammifères est l’une des principales sources du développement de la tuberculose chez l’enfant ; Koch, au contraire, avec quelques rares parti- sans, déclare illusoire le danger pour l’homme d’une infection MICROBES DU LAIT 71 aleuse par le lait, le beurre et la viande des animaux mala- Bien que cette dernière opinion énoncée d’une façon aussi lue ne puisse être admise, il est évident cependant que mal- bélimination comme vaches laitières des bêtes qui ont réagi tuberculine, et malgré l’emploi de plus en plus exclusif du stérilisé, les cas de tuberculose infantile ne diminuent pas, - au contraire ; d’autre part la tuberculose chez lenfant us fréquente de deux à dix ans, que pendant la période aitement. On est donc autorisé à admettre, à la suite des aux de Hutinel, Grancher, Mercier, Comby, Gorter, Kuss, iilde de Biehler, Léon Bernard et Robert Debré, etc., que le digestif est rarement la porte d’entrée de la txbaeoines | l'enfant ; celui-ci est bien plus souvent contaminé par l’inha- : de poussières bacillifères provenant des parents ou domes- + ne doit pas être consommé, car même s’il ne contient pas les, il renferme des toxines qui causent ds le nouveau-né tit ainsi élever la température. Le lait même stérilisé conte- encore des cadavres de bacilles tuberculeux, et donné à des es animaux, les tue par cachexie. Il faut donc employer pour enta ation, soit du lait de chèvre, exceptionnellement tubereu- me par les glandes mammaires; il doit donc être soigneu- nt stérilisé. a résumé, lès microbes traversent l’épithélium mammaire et it peut ainsi devenir un agent de propagation des maladies ectieuses, mais cette contamination du lait est bien souvent is la dépendance des gens qui, lors de la traite, ou dans les int coupé frauduleusément et souillé d’une eau contaminée ; aussi vrai pour la tuberculose où la contagion humaine Cie es DRE. 0 TARN CV aë 72 ALIMENTATION familiale prime la contagion par le lait de vaches tuberculeuses. On a enfin signalé des épidémies de scarlatine, de diphtérie, de choléra asiatique pour l'explication desquelles la contamination par le lait fut démontrée soit par des recherches cliniques pré- cises, soit par la présence dans le lait soupçonné de bacille de Lœæffler ou de bacille virgule. Le lait ne possède aucun pouvoir bactéricide, c'est un excellent milieu de culture. Les différents microbes qui y sont ensemencés y conservent leur vitalité pendant des temps variant de six jours pour le choléra, à trente-cinq pour la fièvre typhoïde (Heim). Cette vitalité existe dans le beurre; elle est moins longue en général dans le fromage et le petit lait. Ensemencés dans le lait stérilisé, les germes y restent vivants plus longtemps que dans le lait cru. Il faut donc pour expliquer les propriétés bactéricides du sérum sanguin des enfants élevés au sein, admettre que les alexi- nes qui existent dans le lait de femme sont en combinaisons telles que leur action ne peut être mise en évidence par les pro- cédés de laboratoire. Comme conclusion, on devra, lorsqu'une nourrice sera atteinte d’une maladie infectieuse, contagieuse, grave et prolon- gée, écarter le nourrisson du sein, soit définitivement, soit pen- dant la durée de la maladie; si l'affection est courte et bénigne, on pourra continuer l'allaitement en prenant Îles Là d'usage. Si l'enfant est nourri artificiellement au lait de AA il fau- dra n’employer que des vaches laitières saines, dont l’alimenta- tion sera surveillée, et qui n’auront pas réagi à l’épreuve de,la tuberculine. Le lait des animaux malades sera exclu du commerce pendant toute la durée de la maladie. Les personnes atteintes de maladies contagieuses ne devront pas fréquenter les étables, faire la traite, ou s’occuper des manipulations-et transvasements du lait. La traite doit être faite, et c’est ainsi qu’on agit dans certaines vacheries modèles, après savonnage préalable à Peau chaude du pis de la vache et des mains du trayeur. Le lait sera recueilli dans des récipients stérilisés à l’eau bouillante ; ces récipients, s’ils sont émaillés, auront toujours un émail intact. Aussitôt la traite, le lait sera refroidi et filtré sur tamis fin stéri- lisé en métal ou en soie, afin d’enlever les plus grosses impu- ses, le lait pourrait être sapiaé cru, aussitôt la traite ou 1 rès peu de temps après. Mais le plus habituellement ce n’est pas sur place que le lait sert à l'alimentation ; même s’il est mis en flacons très propres et soigneusement bouchés, il est transporté plus ou moins loin. Aussi faut-il le stériliser pour empêcher les germes qui le … souillent fatalement, de se multiplier et de nuire à l'enfant qui va der _ le consommer. ANALYSE PRATIQUE DU LAIT DE VACHE MOYEN DE RECONNAITRE LES. FRAUDES . Le lait de vache est l’objet de nombreuses falsifications dont les ete importantes sont l’écrémage qui lui enlève seulement de sa . valeur nutritive et le mouillage, qui le plus souvent pratiqué avec … des eaux contaminées, devient une cause de dissémination des mala- _ dies infectieuses, la fièvre typhoïde en particulier. Pour restituer \au lait, en apparence du moins, ses qualités physiques, les frau- 4 2 y ajoutent des matières colorantes, de la farine, du blanc d'œuf, de la gélatine, etc., ou même des graisses ou cervelles …. d'animaux pour remplacer le beurre. Pour conserver le lait on y … ajoute des antiseptiques plus ou moins toxiques : acide borique, _ salicylique, etc. Une analyse de lait est une opération longue, laborieuse et qui ne peut être faite que par un chimiste. Cependant il existe des — procédés rapides, approximatifs et qui doivent être connus des __ médecins : 4 10e ur É: 1° La chaleur coagule le lait qui a subi un commencement de fermentation. Doit être déclaré impropre à l’alimentation, d’après … là Commission municipale du lait de 1897, un lait qui se coagule — après un quart d'heure d’exposition entre 30 et 40°, ou après ._ 5 minutes d’ébullition. 29 Réaction. — La réaction du lait de vache est plus acide normalement que celle du lait de femme ; mais une réaction très …. acide correspond à la fermentation lactique et provoque de la . diarrhée chez le nourrisson. 74 ALIMENTATION On évalue l'acidité du lait en degrés Dornic: c’est la proportion en milligrammes d’acide lactique contenu dans 10 centimètres cubes de lait. Exemple : si un lait marque 18° Dornic, cela signifie que 10 centimètres cubes sont neutralisés par une quan- tité de soude correspondant à 18 milligrammes d’acide lactique _ (1 gr. 80 par litre). Un lait frais marque de 16° à 20° Dornic; si son titre est 15° D., le laitest dit alcalin et doit être considéré comme mouillé, bicarbo- naté ou pathologique ; si son titre est 20° D., le lait est acide ou malpropre, impropre à la consommation. 3° Densité. — Pour obtenir la densité du lait, on emploie les galactomètres ou pèse-laits (lacto-densimètre de Quévenne). La densité moyenne du lait de vache est de 1.033, elle varie natu- rellement suivant qu’il a été ou non écrémé et additionné d’eau ou de différentes substances, aussi est-il indispensable de faire le dosage du beurre. 4° Dosage du beurre. — Le lactoscope de Donné fournit des résultats rapides en se basant sur l’opacité d’une couche de lait d'épaisseur connue, mais ce procédé donne lieu à de nombreuses causes d’erreurs, il est presque aussi sûr de regarder sur longle ou dans une cuiller d’argent, si le lait est opaque, opa- lescent ou transparent ; on aura ainsi une idée de sa richesse en beurre. Le lactomètre comparable à l'hématimètre, permet au mieros- cope de faire la numération des globules gras, mais cette méthode est sujette à erreur, à cause de la dilution qu’elle exige et de l’inégalité de volume des globules gras du lait. La galactimètre d'Adam est actuellement employé de les hôpitaux de Paris pour le dosage du beurre et cette recherche est faite aussi dans les laboratoires municipaux des grandes villes pour mesurer la valeur nutritive du lait consommé par les mala- des ou les habitants. La Commission municipale de l’alimentation par le lait a admis les classifications suivantes : un laït de vache est très bon quand il renferme plus de 4o grammes de beurre par litre; un lait est bon s’il en renferme 35 à 4o grammes ; il est médiocre s’il n’en renferme que 30 à 35 grammes ; il est mauvais et à refuser s’il en contient moins de 30 grammes. Un lait trop ANALYSE PRATIQUE DU LAIT DE VACHE 79 en beurre provoque des troubles digestifs chez le nourris- , etun lait pauvre le nourrit insuffisamment. Le chiffre mini- Eee d'extrait sec doit être de 120 grammes par litre. L'examen cryoscopique peut, nous l’avons vu, déceler le nouillage du lait et renseigner approximativement sur sa teneur éléments dissous (lactose et sels) ; mais comme le point de élation n’est pas fonction des éléments en suspension, on vra toujours, pour avoir la valeur nutritive d’un lait, recourir lus au dosage du beurre et de la caséine. | Examen microscopique. — Cet examen a une certaine portance, car il permet de voir le nombre, les dimensions et aspect des globules gras du lait. Si dans un but frauduleux on à ajouté au lait des farines, cervelle, etc., le microscope le Enfin, c’est encore par cet examen que les microbes du lait ourront être mis en évidence. prae: Depuis une quinzaine d’années, l’étude méthodique des diastases du lait semble avoir ouvert une voie nouvelle pour lé ontrôle de cet aliment ; les catalases et les réductases parais- sent susceptibles de fournir les meilleurs résultats. … La catalasimétrie se fait aisément avec la méthode de Sarthou; “dans le tube d’un uréomètre, on place 10 centimètres cubes de “lait, bien mélangé, on ajoute 10 centimètres cubes d’eau oxygénée 10-12 volumes. On ramène à la pression atmosphérique et on _ obture le tube avec un bouchon. On agite, on laisse 10 minutes exactement en contact et on mesure le volume d’oxygène dégagé sous pression normale. : Un lait normal, sain, proprement recueilli et frais, examiné ar la méthode de Sarthou, ne doit pas dégager plus de 1 centi- mètre cube d'oxygène. Un lait bien pasteurisé et bien conservé ne doit pas dégager plus de o cc. 5 d'oxygène ; un lait stérilisé et bien conservé ne oit donner qu’un dégagement plus faible encore. … Tout lait qui dégage plus de 2 centimètres cubes d’oxygène “doit être considéré comme inutilisable pour lalimentation des nourrissons; s’il dégage plus de 3 à 4 centimètres cubes d’oxy- gène, il ne doit pas être accepté pour l'alimentation des adultes. 76 ALIMENTATION La réductasimétrie est basée sur la réduction du carmin d’in- digo (L. Vaudin) ou du bleu de méthylène (0. Jensen, Bartfel, Montvoisin, Cathcart, Bertin-Sans et Gaujoux, Guillaume et Thilo), par suite de la présence possible dans le lait de réduc- tases, qui seraient la conséquence du développement des micro- organismes du lait. Dans la méthode proposée par Bertin-Sans et Gaujoux, on utilise le bleu et on y adjoint un colorant fixe, la fuchsine, de sorte qu’on substitue à l’observation d’une décolo- ration celle d'un virage, afin que les résultats soient plus nets. On prépare deux solutions : N° 7. — On dissout o gr. 25 de fuchsine rubine dans 5o centi- mètres cubes d’alcool à go° et on complète avec quantité suffisante d’eau distillée pour un litre. N°2. — On dissout o gr. 25. de bleu de méthylène dans un litre d’eau distillée. Pour pratiquer l'épreuve de la réductase, on verse dans un tube à essai 20 centimètres cubes de lait. On ajoute trois gouttes de la solution n° 1 et cinq de solution n° >; on mélange intime- ment en roulant le tube entre les deux mains ; le lait prend une coloration gris cendré. On bouche ee tube avec un petit tampon de coton, on le place au bain-marie, à 38°-4o° et après un temps plus ou moins long, on observe une modification très nette de la couleur du lait qui passe du gris cendré au lilas, pour devenir franchement rose du fait de la décoloration du bleu. En pratique : un lait proprement recueilli et frais ne doit pas virer en moins de 7 heures. Tout lait pour lequel le virage se produit en moins de 1 h. 30° doit être considéré comme suspect. Si le virage a lieu en moins de 45 minutes, il ne doït pas être utilisé pour l'alimentation du nourrisson. S'il se produit en moins de 15 minutes, il ne doit pas être consommé ; un tel lait n’est plus marchand. Pour un in pasteurisé, on doit exiger que le virage ne se pro- duise pas en moins de 7 heures. 8 Quant aux falsifications consistant en addition au laït d’an- tiseptiques, acides borique et salicylique. formol, les réactions spéciales à ces différents corps permettront de révéler leur pré- sence. | ANALYSE DU LAIT DE FEMME 77 de se prononcer sur la qualité d’un lait ; la couleur, le goût et «l'examen microscopique sont des éléments dont il pourra aisé- … ment se rendre compte; pour les autres procédés d'investigation «il faudra en général avoir recours à un chimiste. ANALYSE DU LAIT DE FEMME _ Réaction. — Le lait de femme fraichement recueilli est très — légèrement acide ; une réaction fortement acide s’observe dans les —… affections des seins et au moment de la menstruation. La recherche du point cryoscopique n’a pas la valeur qu’on avait cru lui accorder tout d’abord. D La densité varie de 1.033 à 1.036 ; c’est un chiffre utile à con- —_ naître, puisqu'il est proportionnel à la quantité des matériaux solides dissous. Dosage du beurre et des autres éléments. — La quantité de …. beurre contenu dans le lait de femme est différente au début et …. à Ja fin de la tétée, elle varie aussi suivant l’heure de la journée. Aussi, suivant le conseil de Barbier, faudra-t-il, pour avoir une moyenne, recueillir du lait au début de la tétée un matin (lait 4 minimum) et à Ja fin de la tétée Ge 4 ou 5 heures de l’après-midi “(lait maximum). Paul Lemuet a montré quelle importance il y …. avait à fin d'analyse, à mélanger le lait des deux seins, car s’il y …. à asymétrie des deux glandes les résultats de l'analyse peuvent » être très différents, suivant le côté où a été fait le prélèvement. 4 La caséine varie peu, mais dans les mêmes conditions. Le … Jactose est sensiblement constant. Les sels ne varient pour ainsi dire pas. - On obtiendra donc ainsi un lait moyen dont la valeur repré- sente assez bien les qualités nutritives du lait examiné. Examen microscopique. — Il est important, dans une analyse de lait de femme, de signaler le volume et les variétés des glo- bules gras. Nous avons déjà insisté sur le cytopronostic de la lactation, basé sur cette recherche dans le colostrum et dans le lait. 78 ALIMENTATION A mesure que le lait avance en âge, les grands globules ten-. dent à prédominer. La présence des polynucléaires au cours de la lactation, doit faire craindre l’apparition d’un abcès. Il ne semble pas y avoir de relations entre le volume des globules et les troubles digestifs du nourrisson. Les qualités d’un lait de femme sont, bien plus que par Pana- lyse, mises en évidence par l'examen du nourrisson, car nous savons qu’en dehors de ce qu’on peut mesurer et doser dans un lait, il existe une série de corps indosables qui certes ne sont pas tous déterminés, et qui jouent un rôle important dans la nutri- tion du nouveau-né. Ceci explique comment deux laïts de com- position chimique semblable, ne conviennent pas également au même enfant; si des laits de femme chimiquement ou histologi- quement normaux peuvent être nocifs pour le nourrisson, c’est donc qu’ils contiennent des substances indéterminées toxiques pour lenfant. Ces faits nous paraissent avoir une importance capitale et nous montrent qu’en fait d'allaitement naturel lana- lyse ne peut pas toujours donner des renseignements d’une pré- cision absolue ; la courbe de poids du nourrisson sera souvent plus précieuse à connaître. L'ALLAITEMENT ET L’'ALIMENTA TION. I. — ALLAITEMENT AU SEIN 1° ALLAITEMENT MATERNEL Le nouveau-né a besoin du lait de sa mère ; cette alimentation, préparée pour lui par la nature, lui convient toujours mieux que le lait d’une autre femme et à plus forte raison qu’un lait d’ani- mal dont la constitution chimique et les propriétés digestives sont si différentes ; aussi la morbidité et la mortalité sont-elles beau- coup plus élevées chez les enfants élevés au biberon. Toute mère, quand il n’y a pas de contre-indication formelle, devra essayer l’allaitement, quitte à y renoncer devant l’insuccès ALLAITEMENT AU SEIN 79 n. avéré après une tentative très prolongée. Les raisons Jaines ne peuvent faire oublier les bienfaits de l’allaitement rnel. Las femme y trouve des avantages, car l'allaitement % M it la santé. C’est dans les grandes villes, et en France s encore qu'à l'étranger, que les classes aisées renoncent Pindustrie nourricière qui, si elle assure à beaucoup d’enfants es les bienfaits de l'allaitement naturel, condamne un nombre al d'enfants pauvres (ceux des nourrices mercenaires) à l’allai- ment artificiel le plus meurtrier. Comme l’a dit Rousseau, . auses empêchant l'allaitement maternel. — I] ÿ a des mères malgré leur volonté, sont dans l’impossibilité d’allaiter leurs motifs d'ordre médical dépendant de la mère ou de l'enfant. … Les motifs d'ordre social sont nombreux, mais habituellement _ conditions sont les suivantes : une femme ne peut nourrir ‘parce qu’elle est obligée de travailler hors de chez elle pour gagner sa vie ; la satisfaction si légitime à laquelle elle a droit | est refusée du fait des exigences de la vie et d’un état défec- tueux d'organisation sociale ; il s'ensuit que dans cette classe malheureuse, l'allaitement artificiel avec toutes ses conséquences néfastes, vu les conditions défavorables dans lesquelles il est pratiqué, devient une obligation à laquelle jusqu’à présent il est impossible de se soustraire. La crèche attenante à l’usine ou à l’atelier, avec la facilité ordres chez la mère : l’agalactie complète héréditaire avec ou sans AU). « La mère indigente devrait être la nourrice salariée de son enfant » - (Lagneau): la loi P. Strauss, la création d’asiles pour nourrices pauvres, tendent à réaliser cette formule. Les Dinoeles à l'allaitement d'ordre médical sont de divers 80 ALIMENTATION atrophie des glandes mammaires est heureusement rare (1 p: 100 d'après Pinard à lhôpital, 10 p. 100 d’après Marfan dans la clientèle de ville). Les bouts de sein rétractés peuvent secondai- rement se compliquer d'eczéma, de gerçures et obliger immédia- tement ou plus tard à interrompre l’allaitement (l'emploi de bouts de sein, de téterelles et de divers traitements, il est vrai, pallie ces derniers accidents) ; les lymphangites et abcès du sein empêchent l'allaitement quand ils sont bilatéraux. Les troubles graves de la santé des femmes constituent un obstacle souvent absolu à lallaitement maternel. Il faudra linter- dire à de jeunes mères surmenées par un travail fatigant, dont l’état de nutrition est mauvais et qui sont atteintes d’anémie sus- pecte. Toute tuberculose en évolution est un obstacle à l'allaite- ment ; non seulement l'allaitement donnerait un coup de fouet à la maladie de la mère, mais encore l'enfant court les plus grands risques de contamination, sans compter qu'il tête un lait insuf- fisant et qui peut être chargé, sinon de microbes, du moins de toxines tuberculeuses. Lorsqu'une femme est atteinte de cardiopathie, il ne faut pas s'arrêter à l’aphorisme trop absolu de Peter. Si la lésion cardiaque est bien compensée, on peut autoriser un essai d'allaitement, et l'expérience réussit souvent; si, au contraire, l’insuffisance cardiaque est à redouter, l'allaitement doit être prohibé. ‘Pour l’albuminurie en dehors des cardiopathies, il est difficile de fixer une règle univoque. Pinard laisse les albuminuriques allaiter si elles n’ont pas de signes d'insuffisance rénale; mais il est évident qu'il faut interdire l'allaitement à une femme atteinte d’un vrai mal de Bright avec albuminurie, œdèmes et signes d’urémie. | Les affections organiques du système nerveux de même que la plupart des névroses (folie, hystérie, épilepsie), sont des contre-indications ; le nervosisme des femmes du monde n’en est pas une. | Une femme atteinte de cancer ou de tumeur maligne doit renoncer à nourrir son enfant. L. M. Spolverini a rapporté des observations de nourrices ALLAITEMENT AU SEIN 81 ntes d’affections chroniques de la thyroïde et ayant allaité D ceux-ci présentèrent après quelques mois des Le PR ie qui guérit par le traitement thyroïdien. 2 à une nourrice mercenaire, et comme d’autre part il est ent débile, le sein de sa mère est pour lui une nécessité. La tion de Bordet-Wassermann existe dans le lactosérum d’une ce ayant des manifestations sy philitiques en activité ; évolue parallèlement avec la réaction du sérum sanguin et pas plus de valeur; l'avantage est dans la facilité du prélève- t (Carlo Rusca). En ce qui concerne les maladies aiguës, il faut distinguer deux dres de faits, suivant qu'au moment de l'accouchement, la mala- est à la période de convalescence ou est encore en évolution. ble pas d'une façon durable la santé générale ou la sécrétion ctée. Il est difficile donc de formuler des règles générales en reilcas ; dans la rougeole, la scarlatine, l’érysipèle (1), l'angine, - Roger obtint des résultats satisfaisants en laissant les femmes 17 : leurs enfants ; ceux-ci ne furent pas contaminés et seb O=-pneumonie, au rhumatisme articulaire aigu. Une typhique . nourrira pas, de même qu'une mère atteinte de pleurésie -purulente ou séreuse tuberculeuse. Au cours de l'ictère, il faut éloigner momentanément l'enfant du sein car le lait provoque des (1) L'un de nous a eu à traiter un grand nombre de nourrices atteintes d'érysi- le; pendant toute la durée de la maladie elles ont pu continer l'allaitement et nourrissons ne furent jamais contaminés. Lesné ET BINer 6 82 ALIMENTATION vomissements ; il contient des acides taurocholique et glycocholi- que (A. Mayer). | Si dans le cours de l’allaitement la mère est atteinte de mala- die aiguë bénigne, point n’est besoin de suspendre l'allaitement. Si la maladie est grave l'allaitement sera suspendu et repris, si cela est possible, pendant la convalescence. Les suites de couches pathologiques sont parfois un obstacle à l'allaitement ; il n’est pas insurmontable ; Budin a montré que l'infection puerpérale, si elle est légère, n’empêche pas la mise au sein. Dans tous les cas d’infection de la mère, il sera néces- saire de prendre toutes les précautions habituelles pour éviter la contamination du nouveau-né : isolement de l’enfant en dehors des tétées et lavage des seins avant la tétée avec une solution fai- ble de sublimé d’abord, puis avec de l’eau bouillie. Ce sont là des indications générales ; chaque cas particulier sera un problème clinique qu’il faudra résoudre après avoir examiné le fonctionnement général des organes de la mère et en prenant en considération le mode d’accroissement de l'enfant si l’allaite- ment a déjà été commencé. On doit évidemment toujours tenir compte des forces de la femme et ne jamais compromettre son existence, mais en agissant ainsi on rendra un réel service aux mères en leur évitant les ennuis d’un sevrage prématuré, et sur- tout aux enfants qui continueront à recevoir le lait maternel que tous nos efforts doivent tendre à leur conserver. Après plusieurs jours ou plusieurs semaines d'allaitement interrompu, il peut arriver qu’à la fin de la convalescence d’une maladie aiguë la sécrétion lactée se rétablisse sinon d’une façon suffisante pour un allaitement exclusif au sein, au moins relative, et permette l'ai- laitement mixte, supérieur encore à l'allaitement artificiel. On essaiera, si cela est possible, en face d’une sécrétion lactée insuf- fisante de faire téter la femme par un nourrisson vigoureux dont les efforts de succion auront quelque chance de rétablir une fonc- tion normale. | Enfin quelques obstacles à l'allaitement au sein: surgissent du fait de malformations congénitales ou de diverses affections du nourrisson. La brièveté du frein de la langue, quoiqu’on en dise, n’est pas un obstacle aux mouvements de succion. Il est des enfants débi- ALLAITEMENT AU SEIN 83 s qui n’ont pas la force de téter. Il en est d’autres atteints d’af- “fections organiques du cerveau qui ne savent pas téter. Les mal- formations de la bouche, des lèvres (le bec de lièvre), la perforation “de la voûte palatine, certaines fistules cervicales sont des diffi- boites pour lallaitement au sein. Les végétations adénoïdes de arrière-pharynx gênent la succion; l'ablation de ces végétations rend l'allaitement possible. Le coryza n’est qu’un empêchement momentané. Tous ces obstacles dépendant de l'enfant sont relatifs et ces urrissons doivent prendre le lait de leur mère extrait par ‘ession ou à la téterelle, et qui leur sera donné à la cuiller. Enfin parfois il y a des sujets bien constitués absolument into- rants, même quand leur alimentation est bien réglée, pour le — lait de femme et pour le lait de leur mère. Cette intolérance para- - doxale ne semble pas être souvent te presque toujours elle est acquise et ne se manifeste qu’un certain temps après la naissance. Beaucoup de médecins en ont observé des exemples. Budin, dans son livre Le Nourrisson en a cité; Bar, Variot, Huti- … nel en ont rapporté de semblables ; chez ces enfants, l'intolérance - au lieu de diminuer, augmente et devient parfois complète même … pour des doses minimes, alors qu’ils supportent l’eau, le bouillon …. de légumes ou de poulet, le babeurre, le kéfir de lait d’ânesse ou _ même le lait stérilisé de vache. On a souvent incriminé, pour expliquer ces faits et le plus souvent à tort, la teneur du lait en …. beurre, caséine ou sels, ou encore la qualité de ces éléments ; … peut-être s'agit-il de poisons que l'analyse chimique ne révèle. — pas. Cette intolérance se rapproche fort de certaines idiosynera- …_ sies qu'on observe chez l'enfant (intolérance pour les œufs) ou … chez les adultes (coquillages, poissons), et doit être rapprochée p. des phénomènes de sensibilisation et d’anaphylaxie découverts per Ch. Richet. Û Ne. ” Ds. Façon dont on doit pratiquer l'allaitement maternel. — Pour 4 rover, le nouveau-né doit être placé près du sein dans une position horizontale, la mère appuiera doucement sur la glande et mettra le bout du sein dans la bouche de l'enfant; elle veillera à ce que F les orifices du nez soient libres; enfin elle doit s’assurer qu’il y a Patton: celle-ci s Omer ne d'un mouvement d’ascension 84 © ALIMENTATION du larynx et d’un bruit particulier. Le mamelon sera lavé à Peau bouillie avant et après chaque tétée. A quel moment doit-on donner la première tétée au nou- veau-né. — La montée du lait ne survient que le troisième jour euviron chez les multipares, et le quatrième seulement chez les primipares. Ce n’est quelquefois que beaucoup plus tard, après plusieurs semaines, que s'établit la lactation, aussi l'essai dallai- tement doit-il être prolongé. Jusque-là la mamelle ne sécrète que du colostrum en petite quantité. Ce colostrum constitue une nourriture qui convient au nouveau-né durant les premiers jours ; il a des propriétés laxatives et favorise lexpulsion du méco- “nium. De plus, la mise au sein du nouveau-né pendant les pre- miers jours a pour effet, par les mouvements de succion, de stimuler la sécrétion lactée et de donner au mamelon la forme saillante qui convient. Il ne faut pas cependant mettre l'enfant au sein aussitôt après sa naissance. Il doit se reposer dans son berceau et ne jamais être couché dans le lit de sa mère ou de sa nourrice. C’est seule-' ment après 24 heures ou même 36 heures qu’on commencera à allaiter l’enfant; il n’y a aucun intérêt à commencer plus tôt l'allaitement, et il est tout à fait inutile de donner un liquide quelconque avant de le mettre au sein. Nombre de tétées. — Dès que l'allaitement est commencé, on _doit mettre l'enfant au sein régulièrement : toutes les deux heu- res et demie le jour et une fois la nuit de façon à donner huittétées dans les 24 heures jusqu’à trois mois ; de trois à six mois on essaiera peu à peu de donner la première tétée à 7 heures du matin et la dernière à 10 heures du soir, soit sept tétées par 24 heures; après six mois, six tétées par 24 heures àtrois heures d'intervalle le jour suffiront et il n’y aura pas de tétée de nuit. Cette façon d'agir a le grand avantage de permettre à la mère de se reposer et d’édu- quer l’enfant au sommeil régulier de la nuit. Très rapidement le nourrisson s’habituera à se réveiller exactement au moment des repas. Il n’y a du reste aucun inconvénient à ne donner que sept tétées dès le premier mois si l’enfant n’en souffre pas et se . développe régulièrement. ALLAITEMENT AU SEIN 85 re. Si l'enfant s’accroit normalement, s’il est bien portant, il a bien se garder de l’éveiller quand l'heure de la tétée de a sonné. Si l'enfant est délicat, n’augmente pas de poids, il à moins que la sécrétion ne soit insuffisante, ce qui est fré- , dans le nouer mois, Le nouveau-né ne doit pas rester 4 un séjour plus longe est nuisible à la mère et à nt : à la mère, car restant LEE en mauvaise position es de lait et a bientôt les accidents de la suralimentation. Les pesées du reste renseigneront sur la durée à donner aux tétées. Après chaque tétée l'enfant sera maintenu verticalement pendant quelques instants jusqu’à ce qu’il ait un renvoi, puis mis dans son berceau couché sur le côté. | Quantités de lait par tétée et par jour suivant l’âge et le poids du nourrisson. — Marfan a exprimé en chiffres ronds les rene données par différents auteurs : Quantité Quantité de lait ar par tétée 24 heures Fe: Le 2e jour. ; 8 à 10 grammes 48 à 60 grammes x a MEe jour, . 15à20 » 105 à 140 » LLe 4e jour. . 20 à 30 » à 140 à 210 » E jour.\ . 30 à 75 » 2ho à 260 » D quantité ne variera pas jusqu’à la fin du premier mois. . Si la montée de lait est retardée et insuffisante jusqu’au cin- . quième ou septième jour, il ne faut pas se presser de mettre _ l'enfant à l'allaitement mixte ; on usera d’abord de certaines pra- _ tiques destinées à augmenter la sécrétion lactée et dont nous 86 ALIMENTATION avons parlé ; la meilleure est certainement la succion des mame- lons pratiquée par la bouche du nourrisson. Si, se basant sur les pesées après chaque tétée, indispensables en pareil cas, on s’aper- çoit que le poids stationnaire ou la perte de poids tiennentuni- quement à l’insuffisance de sécrétion lactée, et non pas à la qua-. lité du lait ou à une maladie de lenfant, on est en droïît de tenter l’allaitement mixte en complétant la quantité de lait prise au sein par l’adjonction de lait bouilli coupé de 1/3 d’eau bouil- lie sucrée. De cette façon on rendra souvent possible l'allaitement maternel exclusif. Si l’aspect général d’un bébé, la fermeté des tissus, l’état des sutures et des fontanelles, la quantité et les caractères des gar- de-robes, l’éruption dentaire, peuvent donner quelques indica- tions sur son état de santé, il n’en est pas moins vrai que rien ne peut remplacer comme renseignements ceux fournis par la balance. Dans le premier mois, il sera toujours préférable de peser un enfant après chaque tétée, afin de savoir si les tétées sont suffi- santes ou trop abondantes, puis les pesées seront faites tous les Jours ; plus tard deux fois par semaine et enfin toutes les semai- nes. Une bonne courbe de poids régulièrement ascendante indi- que 99 fois sur 100 un bon état de santé de l’enfant. La balance est l’auxiliaire indispensable pour bien diriger l'allaitement. Les quantités de lait nécessaires à chaque tétée sont assez difficiles à retenir. Eug. Terrien donne un moyen mnémotechni- que à signaler. En se basant sur lâge de lenfant, il dit qu’un nourrisson « recevra 8 tétées, et à chaque tétée du deuxième au septième jour inclusivement, autant de fois 10 grammes qu’il y a de jours (soit 10 grammes par repas et par journée d’àge). Soit pour le deuxième jour, 8 tétées de 20 grammes, et pour le quatrième Jour, 8 tétées de 4o grammes, etc. Il suffit donc de multiplier par 10 le nombre de jours de l'enfant pour savoir quelle quantité de lait il devra recevoir à cha- que tétée. Vers le dixième jour, l'enfant prend environ 500 grammes de lait. Du septième jour à la fin du premier mois, la quantité de lait varie peu. ALLAITEMENT AU SEIN 87 A partir de la fin du premier mois, donner chaque mois un mois, 8 tétées de 80 grammes; à trois mois, 8 tétées de . 100 grammes, etc. » Après le sixième mois, la quantité de lait n’augmente plus que Si l’on veut se baser sur le poids pour évaluer immédiatement la quantité de lait que doit prendre un enfant à chaque repas, il suffit de multiplier par 2 les deux premiers chiffres de son poids, calculé en grammes ; s’il pèse moins de 6 kilogrammes, il recevra uit fois cette quantité ; s’il pèse plus de 6 kilogrammes, il ne la recevra que sept fois. … On obtient ainsi des chiffres très voisins de ceux indiqués par “a classiques ». | Ilest à Nmquer que la plupart des nourrices ont plus de lait He le matin que le soir ; c'est l'hypogalactie vespérale de G. Variot. …. Maurel donne comme ration alimentaire quotidienne du nour- … risson 10 grammes de lait par 100 grammes de poids corporel ; _ cette ration paraît souvent très insuffisante et on se rapproche _ plus des chiffres classiques basés sur l’observation de nombreux … enfants, et de ceux obtenus par les calculs du besoin d'énergie _ calorique rapportée au poids ou à la surface, en donnant au Ë nourrisson 19 grammes de lait pour 100 grammes de poids cor- _porel Jusqu'à six ou sept mois, et ensuite 12 à 13 p. 100, sans — jamais dépasser un litre de lait par jour. L'examen méthodique — de l'enfant et sa courbe de poids diront s’il faut augmenter ou diminuer les quantités prévues. . Allaitement des jumeaux. — Si la mère a du lait en quantité suffisante, elle peut allaiter les deux enfants, mais habituellement elle doit de bonne heure s’aider par l’emploi de lait de vache. - Sinon la mère allaite un enfant et on prend une nourrice pour le second. Si la mère ne peut nourrir, on choisit deux nourrices qui … de la même manière feront l'allaitement exclusivement au sein … ou l'allaitement mixte. Ce n’est qu’à regret qu’on tolérera exclu- sivement le biberon, en sachant bien qu'en présence de débiles, fréquents produits des grossesses gémellaires, l'allaitement arti- ficiel donne de très médiocres résultats. 88 ALIMENTATION ! Régime de la nourrice. — D'une façon générale, la nourrice doit conserver son mode habituel d'alimentation, tant pourtles solides que pour les liquides, mais Palcoo! sera prohibé et le vin consommé en quantité très modérée ; on connaît les eflets désastreux produits sur le nourrisson par l'usage de l’alcool chez les nourrices : convulsions, agitation, insomnie, par exemple, qui guérissent immédiatement quand on supprime la caüse. Les boissons seront abondantes (2 à 3 litres par jour) et consisteront en vin coupé largement d'eau, cidre, bière légère, lait, infu- sions. TE Il faudra donc surtout corriger les fautes d'hygiène alimen- taire que les nourrices pouvaient commettre auparavant. Ne don- ner de viande qu’une fois par jour; interdire choux, asperges; ail, oignons, épices et condiments ; se méfier de l’oseille, ducres- son, des moules ; enfin interdire aussi les crustacés. La nourrice a besoin d'une ration alimentaire abondante, car son âge nécessite souvent aussi une ration de croissance ; enfin et surtout, elle doit fournir quotidiennement une quantité de lait qui va croissant dans les premiers mois qui suivent l’accouche- ment. Elle fera donc quatre repas par jour; lalimentation sera présentée sous forme de substances laissant peu de résidus, d’une digestion et d’une absorption faciles, tirées en parties à peu près égales du règne animal et du règne végétal, et parmi ES les farineux doivent tenir une large place. La femme qui allaite doit mener une vie calme, éviter fonte fatigue et émotion, et faire de longs séjours au lit ; les repas seront pris à des heures régulières ; on ‘multipliera surtout chez lanour- rice mercenaire les bains et ablutions. On évitera d'employer certains médicaments dont nous avons parlé, qui sont éliminés par la glande mammaire ou influent sur sa sécrétion ; le purgatif léger peut être prescrit. Allaitement par une nourrice mercenaire.— En principe, l’en- fant doit être nourri par sa mère, mais si pour une raison impor- : tante cela est impossible, le mieux est de lui donner le lait d’une nourrice mercenaire. | Cette mesure, pleine d’avantages pour l’enfant auquel on donne une nourrice, est remplie de périls pour celui auquel on l’enlève ; la mère où l'enfant ne sont pas BA le Médecin era à ce choix. Il y a deux variétés de nourrices : les nour- sur lieu, qui, habitant avec les parents de l'enfant, sont 2ment surveillées ; les nourrices à distance, qui emmènent elles le nourrisson qui leur est confié, et lui donnent sou- prématurément des substances ire, au lieu du lait m qu'elles s'étaient engagées à lui fournir. Quand on le ourra, on donnera la préférence à la nourrice sur lieu, qui d’ail- eurs coûte beaucoup plus cher. . Dans les deux cas, le médecin procédera au choix de la nourrice. La nourrice doit avoir entre 20 et 30 ans ; plus jeune ou plus 534 on risque de voir la lactation diminuer, puis disparaître >rès quelques mois. Il sera préférable d’avoir une nourrice rimentée ayant déjà élevé un ou deux enfants. On évitera de Ï isir une rousse vénitienne prédisposée à la tuberculose ; les nourrices non réglées sont meilleures. La nourrice devra être accouchée depuis deux mois au moins ; ins cela elle peut être incomplètement rétablie, avoir des trou- s dans la sphère génitale, des crevasses du sein, etc. Au reste, oi Roussel sur la protection de l’enfance, interdit à une nour- “de se placer tant que son enfant n’est pas âgé de sept mois olus, à moins que, s’il n’a pas cet âge, il ne soit allaité par une _Les nourrices sur lieu ont habituellement un lait de trois à nq mois. Un lait de huit à dix mois ne convient pas toujours à un nouveau-né, et cependant on voit des femmes qui allaitent avec succès deux enfants consécutivement. . [faudra examiner avec soin la nourrice qui devra réunir plus de qualités physiques que la mère qui veut allaiter. Après avoir éli- miné les femmes atteintes decardiopathies ou d’affections nerveuses, on pensera surtout à la tuberculose et à la syphilis ; les antécé- dents personnels et ceux du mari renseigneront à ce double point de vue; ils seront complétés par l'examen de la nourrice. On 90 ALIMENTATION devra écarter toute femme présentant des stigmates de tubercu- lose locale même ancienne; cicatrices de tuberculose ganglionnaire, ancienne tuberculose osseuse ou cutanée. On lauscultera pour éliminer la tuberculose pulmonaire. On linterrogera sur ses com- mémoratifs, on lui demandera si elle a eu des éruptions cuta- nées, si elle a perdu les cheveux, on cherchera au niveau du cou _les stigmates de syphilis : adénite de la nuque et syphilis pig- mentaire. Dans le doute on pratiquera avec le. sérum sanguin la réaction de Bordet-Wassermann. On inspectera les dents pour s’assurer qu'elles sont en bon état et permettent par conséquent, une bonne mastication et une bonne alimentation. On éliminera toujours une nourrice qui n’a qu’un sein utile. Les seins seront palpés; ils ne doivent pas être forcément gros, car il faut autre chose que du tissu adipeux pour allaiter: les seins d’une bonne nourrice contiennent un tissu glandulaire formant des nodosités faciles à sentir à travers la peau, et sont sillonnés de veines bleuâtres prouvant une circulation active. Le mamelon doit être bien conformé, non ombiliqué, et, en pres- sant au niveau de l’aréole entre le pouce et l'index, le lait jaillit facilement. | IL est rare qu’on soit obligé de faire pratiquer une analyse de lait, peut-être à tort, car l’étude du lait faite à l'œil nu ne donne que des renseignements peu précis. Un bon lait recueilli sur: l’ongle ou dans une cuiller doit être blanc et opaque ; si le sein n’a pas été vidé depuis longtemps, le premier jet qui s'écoule est plus aqueux ; il vaut donc mieux regarder celui de la fin d’une tétée. Le procédé du compte-gouttes (Hélot, de Rouen) est facile à réaliser et donne des indications dont on peut tenir compte en pratique. On remplit avec le lait de la nourrice, une seringue de Pravaz, dont la pointe de l'aiguille a été limée, et on le chasse goutte à goutte ; on compte le nombre de gouttes contenues dans un centimètre cube ; le nombre de gouttes.d’eau étant de 30, celui des gouttes de lait doit être de 35; au-dessous de 33 le lait sera. considéré comme mauvais. Ë Le meilleur moyen pour apprécier la valeur d'une nourrice, consiste à examiner son enfant; on ne doit jamais manquer de le faire. ALLAITEMENT AU SEIN 91 … Un enfant est-il chétif, malingre, cela suffit pour éliminer sa nourrice; au contraire un enfant gros, gai, bien portant, permet d' pprécier les qualités du lait : « Bel enfant, bonne nourrice ». Cet examen de l'enfant peut permettre de dépister une syphilis snte chez la mère : on constate alors que l'enfant est simple- mn ‘débile, a des baisses de poids inexpliquées, ou qu'il présente coryza purulent, des syphilides cutanées et muqueuses, de la énomégalie, de l’hépatomégalie. Tous les stigmates de la syphi- héréditaire n'apparaissent plus en général après le troisième “mois, d'où la nécessité de choisir une nourrice ayant un enfant . de trois mois au moins. L'’hygiène et l'alimentation d’une nourrice mercenaire doivent être les mêmes que celles d’une mère allaitant son enfant. On devra avant tout ne pas modifier le régime alimentaire auquel elle était habituée, à moins qu’il ne soit mauvais, exiger des pro- — menades quotidiennes et une propreté méticuleuse. . Il arrive souvent, quand une mère quitte son propre enfant pour se placer, qu’il y ait une baisse de lait de quelques jours: ennui, le changement d’habitudes, etc., en sont la cause. Il ne aut pas s’en inquiéter, ni se hâter de changer de nourrice, car en général la sécrétion lactée revient au bout de peu de temps. —… … Fréquüemment, au début de l'allaitement, le nourrisson pré- … sente quelques troubles digestifs, car il a un lait qui est trop âgé ‘pour lui et qui est trop abondant ; il faut une adaptation qui se _ fait peu à peu ; on cherchera surtout à éviter la suralimentation. Durant l'allaitement par une mercenaire, on peut observer les «mêmes incidents que pendant l’allaitement maternel ; l'examen … de l'enfant et sa courbe de poids sont des guides qui permettront …. de se rendre :ompte des modifications à apporter à la durée des — tétées et au ségime de la nourrice ; on saura ainsi si elle convient … où non à l’enfant. On ne doit pas oublier que des changements À répétés de nourrice sont souvent préjudiciables à l'enfant ; il ne … faudra s’y contraindre que si le nourrisson pâtit du fait de la . quantité insuffisante de lait ou de sa mauvaise qualité. Il. — ALLAITEMENT MIXTE É L’allaitement mixte est la combinaison de l'allaitement naturel et de l'allaitement artificiel. Il donne de bons résultats quand la g2 ALIMENTATION quantité de lait de femme est supérieure à celle provenant d’un animal. Ce mode d’allaitement est très supérieur à l'allaitement artificiel, car la -quantité de lait de femme donnée à l'enfant lui permet de mieux digérer et assimiler le lait d'animal. C’est souvent un acheminement vers l'allaitement maternel; caril permet à certaines mères, dont la sécrétion lactée est tardive, d'attendre que cette sécrétion soit suffisante. L’allaitement mixte est encore utile quand, pour une lymphangite ou un abcès d’un sein, la quantité de lait est momentanément diminuée. On Fem- ploie aussi en présence de jumeaux. | D'autre part, il existe un certain nombre d’ouvrières qui occu- pées en dehors de chez elles ne peuvent donner le sein qu'à cer- taines heures de la journée ou de la nuit. Enfin, c’est l'une des étapes du sevrage progressif régulier. Il est des femmes chez qui la sécrétion lactée se tarit assez tôt, bien avant l’époque du sevrage ; l’allaitement mixte doit alors se pratiquer sous certaines réserves. Les pesées à chaque tétée et la courbe générale de poïds en dehors de tout état pathologique indiqueront l'opportunité de l'allaitement mixte. Plus l'enfant est jeune, plus la quantité de lait fournie par le sein doit être considérable. Avant cinq mois, il faut que dans l’allaitement mixte la quantité de lait dé femme figure pour plus de moitié; après cinq mois, l’enfant supporte mieux le lait d'animal, on pourra donc recourir à l'allaitement mixte quelle que soit la quantité de lait fourni par la nour- rice. Comment doit-on pratiquer l'allaitement mixte ? — - L’allaite- mentimixte peut être réalisé de deux façons : Soit en complétant chaque tétée par un biberon ; c’est le pro- cédé de choix pendant les premiers jours, alors qu’on espère que l'allaitement mixte ne sera que transitoire. Ce procédé a Pavan- tage de stimuler la sécrétion lactée. Après avoir pesé l'enfant, on le met au sein, on le pèse à nouveau et, si besoin est, on com- plète la tétée en ajoutant du lait d'animal étendu de 1/3 d’eau sucrée ; Soit en remplaçant une tétée par un biberon ; ce procédé plus simple, puisqu'il supprime les pesées, doit être réservé aux cas * où la mère est dans l'impossibilité de donner le sein pendant ALLAITEMENT DE L'AVORTON 93 ment t e qui précède le sevrage. Pour ré du biberon, S ah aux règles énoncées au chapitre de l'allaitement en sera ; même au sujet du choix du lait. : parce qu’il doit fournir une somme de cran ble pour lutter contre le refroidissement proportionnel Enfants pesant Enfants pesant de 1.800 de 2.200 à 2.200 gr. à 2.500 gr. ÿ Le 2e jour 128 gr. Le 2e jour 180 gr. ». » Le 3e: » 175 » Le 3° » 236 » À » Le 4e » 226 » Le 4e » 295 » ve » Le 5e » 308 » Lé5®:» 335 ‘à y » Le 6e » 324 5» Le 6e » 370 » ‘A °» Le 7e » 335 » Le 7° :n:375. » Le » Le 8 » 350 » Le 8 » 585 » _» » Le ge » 380 » : Le ® » 415 » EE » Lero® » A4ro » Lero® » 425 » 94 ALIMENTATION Après le dixième jour, Budin, pour calculer la quantité de lait nécessaire aux débiles, a recours au procédé suivant : il sup- prime le dernier chiffre du poids de l’enfant et multiplie le nom- bre restant par 2, soit par Jour 20 p. 100 du poids, alors que le nourrisson à terme ne prend que 14 à 15 p. 100. Soit un enfant du poids de 2.000 grammes; on supprime le dernier zéro, ilreste 200; on multiplie ce chiffre par 2 soit 400 grammes de lait à donner par jour à cet enfant de 2 kilogrammes ; il faut en réalité en faire prendre un peu plus et ajouter 20 à 4o grammes. Au- dessus de 2.500, multiplier par 2 les deux premiers chiffres du poids pour avoir approximativement la quantité de lait néces- saire à chaque tétée. Il faut baser la ration sur le poids et non sur l’âge. Les difficultés de l’alimentation peuvent être très grandes, et deux écueils sont à éviter : la suralimentation qui conduit à l’entétite ou au sclérème, et l’alimentation insuffisante qui pro- duit l’arrêt de croissance et les accès de cyanose (Budin). Dans les deux cas l'issue est fatale. Quand l’avorton n'a pas la force de téter, des nourrices expé- rimentées arrivent assez aisément à faire couler directement le lait dans la bouche par la traite, et ce procédé est bien supérieur aux téterelles et aux tire-lait. On peut aussi nourrir Penfant à la cuiller ou par le gavage à la sonde (même sonde que pour le lavage de l'estomac), si la déglutition est difficile. Mais le gavage ne présente pas de grands avantages. - Certains débiles ont de l iniolérahcé stomacale même avec des tétées réglées ; il faut alors donner peu à la fois et augmenter le nombre des tétées, contrairement à ce qu’on fait chez un enfant normal : toutes les heures et demie au lieu de toutes les deux heures et demie, c’est-à-dire 10 ou 12 tétées au lieu de 8. L’allaitement au sein bien réglé sera le plus sûr moyen d'éviter les accidents gastro-intestinaux et RE dus à la surali- mentation. Si l’avorton ne peut absolument pas digérer le lait. pris par petites quantités, on pourra lui donner du bouillon de légumes non salé pour éviter l’œdème, et progressivement revenir au lait. La balance est ici le guide le plus sûr et indispensable ; si le ALLAITEMENT DE L'AVORTON 9® … tube digestif fonctionnant bien, le poids reste stationnaire, c’est … que l'alimentation est insuffisante; en augmentant la quantité de } lait, l'assimilation se fait mieux et Veufant augmente vite. … Toutes les fois que le tube digestif fonctionne mal, quel que. . soit le poids, il y a en général alimentation détectée Il m'est pas rare que la nourrice d’un avorton perde son lait ou, si cest la mère qui nourrit, que le lait ne monte pas, parce que la succion de l’enfant, le meilleur des galactogènes, est insuffisante. Que doit-on faire ? S'il s’agit d’une nourrice merce- l _naire, à Phôpital, elle ne perd pas son lait car elle nourrit plu- _ sieurs enfants. En ville, il faut que la nourrice entrant dans une . famille pour un avorton y amène son propre enfant ; celui-ci … continuant à téter sa mère, entretiendra la lactation et le débile 4 15 ainsi facilement la quantité de lait qui lui est nécessaire. Si _cest la mère qui veut nourrir et que le débile tette mal, ce qui ar ordinaire du moins au début de la vie, la montée de lait ne 4 se fait pas. Il faut alors engager une nourrice provisoire qui Ê “entrera avec son enfant, et qui sera prévenue que sa. place n’est 4 que momentanée. Cette nourrice continuera à allaiter son enfant el entretiendra ainsi la lactation et donnera au débile la quan- uité de lait qui lui suffit. D’autre part, la mère du débile mettra - à son sein l’enfant de la nourrice, ce qui permettra à la sécré- …. tion lactée de s'établir chez elle ; on conservera la nourrice et son — enfant jusqu'à ce que le débile prenne à sa mère une quan- tité de lait suffisante. Grâce à ces différents préceptes, on arrive à sauver un certain Rene d’enfants. | … L’avorton a des fonctions digestives longtemps insuffisantes, L aussi doit-on chez lui D ager l'allaitement au sein et faire le …. sevrage tardif et progressif si l’on veut éviter les accidents. C’est … seulement de douze à quinze mois qu’on commencera l’usage … des bouillies et des œufs et on sèvrera définitivement le plus tard possible. …. Des avortons et des débiles on doit rapprocher les atrophiques … etles bradytrophiques par inanition ou par troubles gastro-intes- tinaux secondaires à la suralimentation, etc., sur lesquels Variot a fait de longues et patientes recherches. Ces enfants ont aussi besoin d’une ration alimentaire forte, si on la compare à celle 96 ALIMENTATION d’enfants normaux de même poids, et cela qu’on emploie leMait de femme, ce qui est mieux, ou même le lait stérilisé qui a donné à Variot de bons résultats. Avec un lait de bonne qualité distri- bué par des mains expertes et dans un bon milieu, il mest-pas rare de voir ces petits malades se rapprocher, dans le cours dé la deuxième ou de la troisième année, des autres enfants par leur taille et par leur poids. On doit aussi donner à ces atrophiques 18 à 20 p. 100 de leur poids comme ration quotidienne de ait ; mais, ici encore, pas de règle précise, il faut tâtonner em se basant sur l’état des fonctions digestives et sur la courbe de poids. Comme l’a écrit Baudrand, « selon les moments où on les examine, ces enfants sont tantôt en intensité d’accroissement normale, tantôt en hyper, tantôt en hypo-intensité d’accroisse- ment, ou bien enfin en décroissance », leur ration sera donc variable. Par suite du mauvais état habituel de leur tube diges- tif et de ses annexes, les fonctions d'utilisation et d’assimilation sont troublées ; il est donc impossible d'établir une formule pré- cise applicable à tous les organismes de même âge et de même poids. Les chiffres indiqués sont des moyennes qui doivent. être modifiées suivant les cas. UT — ALLAITEMENT ARTIFICIEL Nous avons RE précédemment les contre-indications de l’allaitement mater aeR, ; certaines nécessitent l'allaitement arti- ficiel. | L'allaitement artificiel ne doit être accepté que s’il ya . sibilité absolue de recourir à une autre sorte d’allaitement. C'est un pis-aller qui présente deux principaux dangers : le lait d’ani- mal que l’on emploie est toujours souillé de germes d'autant plus nombreux que la traite est plus éloignée; d’autre part, le lait animal diffère sensiblement du lait de femme par sa compo- sition et par la constitution de ses éléments ; il est done d’une digestion et d’une absorption difficiles. Ce sont là les deux. écueils de l'allaitement artificiel, et cependant, bien dirigé, il peut donner de bons résultats. Ces résultats varient suivant les | milieux ; tandis qu’ils sont souvent bons à la campagne où le lait est consommé peu. de temps après la traite, et dans certaines ALLAITEMENT ARTIFICIEL 97 s où le lait est bien stérilisé et employé judicieusement, le d'alimentation réussit moins bien dans les milieux pau- ù nn est de mauvaise qualité et où les règles qui doi- MoUrrissons bre chez les débiles et chez les spliaues s résultets sont déplorables. par sa composition chimique ; il convient très bien aux u-nés pendant les premiers Jours de la vie en attendant la Fes Jait de la mère; mais on ne far gs son cap de Hquide. Le lait d'ânesse doit donc être réservé enfants qui n’ont pas dépassé le premier mois ou aux nour- S malades. Le lait d’ânesse s’altère très facilement ; il ne » ni la cuisson, ni la stérilisation, il doit être RP A e lion spéciale à obtenir des races de chèvres, les en particulier, fournissant, grâce à une alimentation choi- lait bien moins riche en caséine ; on pourrait même le don- vu Ja rareté de la tuberculose chez la chèvre, en Bone . in : médecins ont eu des insuccès. Nous avons nourri des enfants normaux avec du lait de chèvre, bouilli pen- dant l'été; les courbes de poids de ces enfants ont été satisfai- ntes et l'allaitement, mixte d’abord, et artificiel absolu ensuite, ‘est passé sans incidents. Nous ne dirons qu’un mot de l'allaitement au pis de l'animal, Favantage est que l'enfant reçoit à une température convenable n lait qui n’a pas besoin d’être stérilisé, mais c’est un procédé incommode et coûteux quand on choisit une ânesse. L’allaite- Lesné er Biner 7 98 ALIMENTATION ment au pis de la chèvre est possible à la campagne et donne souvent de bons résultats à condition de choisir une chèvre alpine (sans cornes, à poils blancs) ; il est impraticable dans les grandes villes. L'animal devra être tenu très proprement et les trayons lavés avant chaque tétée. Le lait de vache est celui qu’on emploie communément, car on peut se le procurer facilement ; mais il faut s’entourer de cer- taines garanties pour avoir un lait de bonne qualité. Nous ne reviendrons pas ici sur la sélection des vaches laitières, leur nourriture, leur hygiène, la façon aseptique dont on doit faire la traite, toutes questions traitées dans les pages précé- dentes. 15 Rectification du lait de vache. — La composition du lait de vache diffère très sensiblement de celle du lait de femme, aussi s’est-on efforcé de rectifier cette composition pour qu’il soit mieux toléré par lenfant. Au lieu de corriger le lait sécrété, mieux vaudrait peut-être corriger la sécrétion du lait, ce qui est pos- sible chez la femme comme la montré Barbier en modifiant Pali- mentation. Diffloth a entrepris’ des expériences destinées à prouver que lalimentation rationnelle des vaches pouvait faire varier la composition du lait ; c’est ainsi que la seule substitution des betteraves demi-sucrières riches en sucre, aux betteraves fourragères pauvres en sucre, permet de porter la dose de lac- tose de 44, chiffre normal, à 52 gr. 50 par litre. On pourrait donc, semble-t-il, rapprocher le lait de vache du lait de femme au moins pour les hydrates de carbone mais non pour les albu- minoïdes. | Le problème qui se pose est le suivant : < IL FAUT DONNER AU NOURRISSON DU LAIT DILUÉ ET STÉRILISÉ. Le lait pur, bouilli ou mieux stérilisé, est souvent bien sup- porté et bien digéré par les nouveau-nés ; Parrot et Budin le conseillaient. Cependant on ne peut conclure qu’il faille le don- ner ainsi, car si l’on examine de près les enfants alimentés de cette façon, on trouve souvent chez eux quelques signes de dys- ML nt ce de ee ct dd tue à“, = Ci me ns 47 us, “mé és ALLAITEMENT ARTIFICIEL 99 pepsie et de suralimentation. Le lait de vache est en effet extré- mement riche en albuminoïdes ; il est vrai que l’organisme du nourrisson peut absorber des quantités d’azote deux à trois fois supérieures à celles que doit contenir sa ration, et qu’une grande partie de l’azote ingéré se retrouve dans les urines. Mais cette destruction exagérée d’albuminoïdes doit être préjudiciable à l'organisme, malgré l'absence de troubles immédiatement appa- rents. Enfin la grande quantité de matériaux non utilisés encombre Vintestin dans l'alimentation par le lait pur, et prédispose le nour- risson aux infections gastro-intestinales. Il y a donc intérêt à diluer le lait. Si le lait pur est bien supporté dans l'allaitement mixte, il n'en est plus de même au moins dans les premiers mois, quand l'enfant est à l’allaitement artificiel. Aussi a-t-on l’habitude de « couper le lait avec de l’eau bouillie sucrée à 10 p. 100 ou lacto- _sée, le sucre étant destiné à remplacer en calories le déficit en beurre produit par le coupage (1); le biberon contiendra, par exemple, un tiers d'eau sucrée pendant les deux premiers mois, et un quart pendant les deux mois suivants. À partir du cin- quième mois, on pourra donner du lait pur sucré à 2 p. 100. Un autre procédé consiste à mettre dans chaque biberon 20 à 30 grammes d’eau bouillie sucrée à 10 p. 100, et à ajouter ensuite la quantité de lait nécessaire pour compléter la dose à laquelle l'enfant a droit. En pratiquant de la sorte le titre du coupage dimi- nue à mesure que l'enfant grandit et que la quantité de lait qu’il consomme devient plus considérable. Vers le quatrième ou cin- quième mois 1l y aura avantage à donner à l'enfant du lait pur, car à cette époque il est important de ne pas diminuer par coupage la quantité de matière grasse du lait de vache qui est sensiblement celle du lait de femme ; et il est important aussi de ne pas donner à l'enfant sa ration alimentaire ;sous un grand volume de liquide. | Ce procédé du coupage est le plus communément employé et (1) Le sucre de lait est moins bon que le sucre de canne car il est rarement aseptique, mais il a l'avantage d’être laxatif. On peut remplacer le sucre de canne par le sucre de malt ou sucre de Soxhlet qui exerce une influence favorable sur le poids, s’assimile bien et fermente peu. L’excès de lactose ajouté au lait, don- nerait au nourrisson, d'après Finkelstein, la fièvre de sucre; cette hypothèse n’est pas démontrée. ‘a ALIMENTATION donne de bons résultats ; cependant certains essais ont été: faits dans le but de rapprocher la composition du lait de vache de celle du lait de femme. Biedert conseilla d'ajouter de la crème au lait coupé et sdags: tosé, mais dans la préparation de ce mélange on se heurta. à de grandes difficultés techniques pour obtenir une émul- sion parfaite de cette crème au liquide, et le procédé fut: aban- donné. Dépuis on a cherché par un certain nombre de moyens à: és parer du lait humanisé ou maternisé. Parmi les nombreux laïts modifiés nous ne parlerons que de ceux qui ont attiré l'attention: des puériculteurs, 300 Procédé de Winter-Viqier (lait humanisé et stérilisé). — Le lait est divisé en deux parties. La première partie est écrémée et cette crème est ajoutée à la seconde partie. Dans le liquide: écrémé on coagule la caséine par la présure, on décante le petit- lait et celui-ci est ajouté à la seconde partie. Stérilisation à Pau- toclave et addition de 2 p. 100 de lactose. _ Procédé de Backhaus.— Le lait est pasteurisé puis écrémé par centrifugation. Le petit-lait restant est chauffé à 35° avec du fer- ment lab ; au bout de 25 minutes 50 p. 100 environ de caséine est coagulée. A ce lait on ajoute la quantité de crème correspon- dant à celle du lait de femme eton additionne de 20 à 25 grammes de lactose par litre. On stérilise à l’autoclave à 1059, Dans ces deux procédés la caséine est diminuée de 50 p. 100, le beurre est conservé en totalité ou en partie ainsi que les sels, et il y a la quantité de lactose nécessaire. Le lait Backhaus est de plus un lait soumis à une digestion artificielle. Budin et Michel ont préparé un lait digéré par l'extrait de suc pancréati- tique et von Dungern un lait additionné de présure. Procédé de Gaertner (lait maternisé). — Le lait est coupé de son volume d’eau bouillie ; le mélange est écrémé à l’écrémeuse centrifuge. Cette opération est effectuée de telle façon que le liquide qui s'écoule après centrifugation est à peu près aussi riche en matières grasses que le lait de femme. La caséine reste en partie dans le petit-lait (50 p. 100), on ajoute 20 à 25 grammes de lactose. On stérilise. : ALLAITEMENT ARTIFICIEL 101 Procédé de Dufour. — Le lait est versé dans un entonnoir à obinet, on laisse monter la crème puis on décante environ … 50 p. 100 du petit-lait. On ajoute au liquide resté dans lappa- … réil une quantité d’eau bouillie égale à la quantité de petit-lait “enlevée, plus 35 grammes de lactose et 1 gramme de sel par litre. On stérilise. Certains enfants se trouvent bien de l’addition - d'une ou deux cuillerées à café de crème fraîche à la ration quo- Diine - Leait maternisé de Ssekely a conservé sa teneur en beurre, # Lee et sels, mais la quantité de caséine y est diminuée ; elle D a été précipitée par l'acide carbonique. Le lait écrémé pur ou additionné de farine et de sucré pour 4 D sa valeur calorique peut être donné momentanément “à des enfants qui digèrent mal le lait pur. … Le babeurre préconisé par Jager dans l'alimentation infantile est le liquide obtenu après barattage pendant deux heures de la “ crème ou du lait total laissé CA Mmes dans un local à 18 ou 20°. _ Ce produit pauvre en beurre (4 à 5 grammes par litre), et riche en acide lactique (1 jusqu’ à 3 gr. par litre), est usité couramment en Hollande pour D ntation des nourrissons. Il faut l’employer … frais ; pour augmenter sa valeur alimentaire on ajoute par litre 15 grammes de farine de froment, de riz ou d’orge et 60 grammes L de sucre, puis on chauffe lentement le mélange jusqu’à l’ébulli- _ tion, en agitant Sans cesse avec un fouet à battre la crème. On _ verse ensuite ce babeurre dans des flacons stérilisés. Teixeira de © Mautos, M. B. Salge, Heubner, Baginsky, Jacobson, Decherf, en ont été les principaux promoteurs. Le babeurre n’a une _ valeur alimentaire suffisante que grâce à l'addition d’hydrates de carbone : : malgré l’enthousiasme de certains médecins hol- _ landais et allemands, nous ne GrOjon* pas qu il puisse remplacer le lait dans lallaitement artificiel; c’est un aliment de transition … excellent, un aliment médicament de choix dans certaines toxi- …. infections gastro-intestinales avec ou sans toxidermites. … Procédé de Morgan Rotch.— Morgan Rotch, de Boston, fabri- que des laits artificiels, modified milk, en extrayant du lait ses …—._ principes constituants, beurre, sucre, protéides, et formule des - mélanges variables suivant l’âge de l'enfant, dans l’eau distillée 102 ALIMENTATION et stérilisée. Il s’est créé dans ce but aux Etats-Unis des Milk laboratories (1). : Le lait glucosé a été employé par Barbier chez les enfants qui ont une hypofonction digestive ; l'addition quotidienne de 50 à 60 grammes de glucose permet de réduire la dose de lait de 300 ou _4oo grammes par jour et d'obtenir le maintien ou laccroïsse- ment du poids chez les enfants qui ne peuvent digérer une dose suffisante de lait pur. Le lait végétal de Lehmann se prépare en mélangeant au lat de vache du sucre de lait et une émulsion d’amandes ou de noïx ; cette addition a pour but d'ajouter des matières grasses au ait coupé. cs Le lait condensé produit par l’évaporation par le vide, après avoir été étendu d’eau et de sucre a encore une composition très éloignée de celle du lait ordinaire. Ce lait ne peut être utilisé pour l'allaitement artificiel que dans des conditions très exception- nelles, en mer et aux colonies par exemple. Il en est de même des poudres de lait entier et des poudres de lait écrémé ou de babeurre qui cependant sont parfois bien digérées par des enfants qui présentent de l’intolérance pour le lait normal de vache. Tous les laits modifiés qui théoriquement se rapprochent du lait de femme donnent en pratique peu de succès ; l’état physique de la caséine y est transformé et l'émulsion des globules gras y. (1) Table d'alimentation pour la première année, d’ après Morgan Rotch (Pour- centage). Age Beurre Sucre Caséine Prématuré 24040 1à 1:00 4 à 4,50 0,25 A Here ST niet 2 5 0,20 Ib jours tes 2,90 5,50 0,50 24 jours. 3 6 0,79 1 MOIS , 3,50 6,50 1 1 mois 1/2, 4 7 I 2 mois 4 7 1,25 3 mois , 4 7 1,50 4 mois . 4 7 1,50 5 mois . A 7 1,79 6 mois . 4 7 4 8 mois 4 7 2,50 94 mois 4 7 3 10 MOIS . 4 16 3 11 MOIS. 4 5 3 | 12 MOIS . 4 h,75 3,50 ALLAITEMENT ARTIFICIEL 103 est imparfaite. Ces laits peuvent être utiles temporairement ; mais pes imprudent de s’y fier pour un allaitement prolongé. Nous + l'avons déjà dit dans un chapitre précédent, le lait est un liquide Brant ét mieux vaut y toucher le moins possible, aussi sera-t-il … préférable de se contenter de donner à l'enfant du lait pur ou $ coupé d’eau sucrée. Mais il faut, d’autre part, donner à l'enfant _ un lait stérile. ds Comment conserver au lait sa pureté? Procédés de conserva- — tion et de stérilisation du lait. — Le lait abandonné à lui-même ne tarde pas à s'altérer et devient ainsi nocif pour l'enfant ; | aussi a-t-on cherché par différents moyens à lui conserver sa _ pureté. —. Parmi les procédés employés dans ce but, certains ne sont —_ que des falsifications destinées à retarder ou à masquer la fer- mentation lactique. Parmi les substances chimiques ajoutées au …— lait, l'une des plus anciennement utilisées est le bicarbonate de —. soude qui ne fait que retarder la précipitation de la caséine en — neutralisant l'acide lactique à mesure qu’il se forme. L’acide sali- … cylhique, le borate de soude, l'acide borique retardent la fermen- =. tation lactique mais ne l’empêchent pas. Ces produits ajoutés en excès peuvent être toxiques, ils ont en outre le double inconvé- : —. nient de nécessiter des manipulations au cours desquelles le lait …. est souvent souillé et aussi de cacher au moins momentanément … une fermentation qu'ils sont incapables d'empêcher ou d’arrêter. Ainsi les « conservateurs » constituent-ils une fraude interdite en certains pays; ce sont des moyens à repousser. …._ Pour conserver au lait sa pureté, on a aussi employé la centri- _ fugation et la filtration. | La centrifagation proposée par Hueppe ne détruit pas dans le lait tous les germes. … Siebert a indiqué comme procédé de stérilisation, la filtration sur du coton hydrophile stérilisé et imbibé d’eau stérile, affirmant qu’ainsi la composition du lait ne se trouvait pas modi- … fiée et que les microbes étaient retenus par le filtre. Or M. Variot “ a étudié ce procédé et a vu que si la composition du lait n’était - pas modifiée par cette filtration sur ouate humide, celle-ci lais- sait passer tous les germes. A 10/4 ALIMENTATION Villon, Nourry et Michel, Cosserat, Lecornu sont arrivés à conserver du lait sous l'acide carbonique ou l'oxygène comprimés ; ce lait, cependant, d’après les expériences de Rosenthal, contient encore quelques germes. Il:est,-de plus, très suspecté d’être scorbutigène. Behring s’élevant contre la chaleur employée pour retarder l'adultération du lait, sous prétexte que les températures élevées modifient sa composition, proposa lad- dition au lait cru d’une petite quantité de formol (1 p. 10-000). L'usage du lait formolé aurait donné de très bons résultats à Bebring pour l'élevage des animaux de basse-cour ; ce lait me serait nullement toxique et la nutrition des animaux n’en souf- frirait pas. Ce lait ne semble pas avoir été employé pour l'alimen- | tation des enfants. Trillot s’est élevé contre les idées de Bebring concluant que le formol, même à faible dose, modifie la caséine du lait pour la rendre moins digestible, et agit comme toxique sur lépithélium gastrique, peut-être même comme toxique général. L'action de l'eau oxygénée comme moyen de conservation du lait a été étudiée par Nicolle et Ducloux ; à la dose de 1 à 2 p. 100 l’action de l’eau oxygénée est fugace ; elle constitue un moyen pratique de conservation pourvu que le lait soit consommé très rapidement. Much et Roemer, en ajoutant au lait de l'eau oxy- génée à 1 p. 1000, puis après chauffage à 52°, une ‘substance catalytique qui décompose très rapidement l’eau oxygénée ten eau et oxygène, obtiennent un lait absolument stérile et microbicide, et dont la digestibilité n’est nullement modifiée, Ce lait doit être conservé dans un endroit frais et à labri de la lumière qui eut fie très rapidement les matières grasses. Conservation du lait par la réfrigération. — La réfrigération est un procédé assez gouveau de conservation du lait. Mais la congélation ne fait qu'arrêter la pullulation des microbes (Nicolle et Ducloux), elle ne les détruit pas, et aussitôt que le lait est revenu à la température normale, les microbes ‘pullulent à nou- veau et provoquent la fermentation. Ce procédé n’est donc appli cable que dans les cas où la conservation du lait ne doit être que temporaire ; il ne dispense pas, surtout en été, de la stérilisation par la chaleur. ALLAITEMENT ARTIFICIEL 109 térilisation par la chaleur. — Dès 1855 Mabru avait pré- & à l’Académie des sciences, un lait rendu inaltérable par la ar. La chaleur est le epoñdé le plus sûr et le plus pratique pour rstériliser du lait. D’après Miquel, un chauffage d’un quart sure à 1 ro° suffit pour détruire tous les germes contenus dans it. Les procédés employés pour conserver un lait exempt de mes sont la stérilisation, la pasteurisation, V'ébullition et le chauffage au bain-marie à 100°. Seul le premier procédé donne “un lait absolument stérile ; avec les autres, la stérilisation est mplète, relative, mais suffisante en pratique. . La stérilisation absolue est un procédé industriel appliqué au aussitôt après la traite. On emploie le surchauffage dans des uves à vapeur sous pression à 110°, à l'abri de l'air ; les bou- ions sont aseptiques et ferment hermétiquement la bouteille. > lait surchauffé a souvent un goût désagréable et une coloration unâtre qui ne provient pas, comme on le croyait, de la cara- mélisation du lactose, mais d’une modification de la caséine k laux). Ces altérations du reste sont moins marquées depuis > le lait n’est plus porté qu'aux environs de 100°, et qu'on pra- tique le chauffage à Pabri de l'air et la RE ARE" rapide. Le | procédé du surchauffage produit dans le lait d’autres modifica- _ tions : destruction de la lécithine, de la nucléine, des enzymes, htet, :d' après Diffloth, transformation d’une partie des phosphates solubles en sels insolubles. D'après Marfan une partie des phos- é phates serait retenue par l’enduit qui se dépose sur les parois du - flacon d’où la nécessité d’agiter la bouteille avant de la débou- “cher. Enfin, ce qui est peut-être plus important, le citrate tribasique — amorphe contenu dans le lait frais, se transforme sous l’influence Ja chaleur en citrate cristallisé beaucoup moins soluble. La quantité d'acide citrique du lait frais étant évaluée à 1 gr. 08, sera plus que de o gr. 38 après que le citrate tribasique aura _ transformé en éitrates alcalins. D’après Rochon, il y a un rapport de cause à effet entre cette diminution des citrates et la minution du pouvoir antiscorbutique du lait. Le chauffage discontinu ou {yndallisation rend le lait stérile en 4 altérant au minimum ; ce procédé consiste à porter le lait à une _ température voisine de 1000 une fois par jour pendant trois jours. . C’est un procédé long et coûteux qui n’est pas employé en France. 106 ALIMENTATION Le lait stérilisé d’une pureté parfaite à l’ouverture du flacon, peut s’altérer facilement une fois le flacon débouché, d'où la nécessité de n’employer que de petites bouteilles qui, autant que possible, ne contiendront qu’une ou deux doses au plus, néces- saires à l'enfant. Il peut arriver, exceptionnellement, il est vrai, qu’une bouteille de lait stérilisé soit infectée, aussi avant de le donner à l'enfant faudra-t-il toujours s'assurer de sa pureté; le lait stérilisé ne doit pas être coagulé et ne doit avoir ni goût mi odeur désagéables, aigre ou amère. On évitera ces inconvénients en ne donnant à l’enfant que du lait stérilisé depuis peu de temps (moins d’une semaine autant que possible). Même après stérilisa- tion parfaite, le lait ne conserve pas indéfiniment ses caractères normaux. Après un temps variable, une semaine ou deux, le beurre cesse d’être à l’état d’émulsion, surnage à la surface du lait et se dépose sous forme d’un enduit sur des parois du verre ; l'agitation et le chauffage au bain-marie ramènent quelque- fois, mais pas toujours, la graisse à son état primitif d’émulsion. On a cherché à éviter cet écueil en divisant les globules gras du lait de vache en particules tellement fines que leur force ascen- sionnelle soit nulle; c’est le principe du /ait fixé où homogénéisé. La crème se mélange alors intimement au lait, et la séparation en devient impossible aussi bien par un repos prolongé que par une écrémeuse centrifuge, même après stérilisation. Pour homo- généiser le lait, on le projette, à une température de 80°, à travers des orifices de huit dixièmes de millimètre sous une pression de 300 kilogrammes, sur un clapet en agate ; les globules graisseux sont ainsi pulvérisés et broyés (procédé de Gaulin). La fixation peut encore être obtenue en comprimant le lait entre deux pla- teaux tournant très rapidement l’un sur l’autre (procédé de Ber- berich). Les globules gras ne présentent plus alors que 1/1000 à 1/2000 de millimètre. Ce lait est certainement d’une digestibihité plus facile ; il forme dans l’estomac des coagula très fins ressem- blant à ceux du lait de femme ; c’est un aliment qui doit être réservé aux enfants dyspeptiques chez qui il donne d'excellents résultats, mais dont on ne doit pas prolonger l'emploi sous peine de voir survenir des signes de scorbut infantile. Pasteurisation du lait. — La pasteurisation du lait est une opération qui consiste à le porter à 75 ou 80°; on détruit ALLAITEMENT ARTIFICIEL 107 ainsi les ferments lactiques et certains microbes pathogènes … (bacille typhique, du choléra, staphylocoque, bacille tuberculeux, …pneumocoque de Friedlander), mais les agents de fermentation - de la caséine résistent. Ce n’est donc qu’une purification relative — mais le lait subit ainsi un minimum d’adultération. C’est ce même principe que Pasteur a conseillé pour la conservation du vin et … de la bière, d’où le nom de pasteurisation. La pasteurisation est un procédé uniquement industriel; il exige des appareils com- …pliqués, car pour être utile et inoffensif, il faut que le lait chauffé «soit refroidi brusquement, sinon, durant le: refroidissement … progressif, les germes restants prolifèrent rapidement. Pour …. toutes ces raisons, le lait pasteurisé ne peut être employé dans … l'alimentation des enfants. Tout au plus use-t-on de la pasteuri- … sation pour obtenir une conservation temporaire et permettre au … lait de voyager quelques heures sans subir la fermentation lacti- que. Marfan préfère à ce point de vue la congélation à la pasteu- risation. | Le lait pasteurisé à 62°8 pendant trente minutes ne subit aucune transformation chimique appréciable ; à 65°6, 5,75 0/0 de l'albumine sont rendus insolubles ; à 683 la quantité s'élève “à 12,79 oo et à 711 à 30,78. À 7o° il y a un léger retard dans la coagulation de la caséine par la présure, et à 75° le temps est toujours doublé. L'acidité du lait pasteurisé est légère- ment diminuée (P. Rupp). PR ENT LE A TN MSN TUE Ébullition. — Le lait bout à r0o1° environ. Lorsqu'on chauffe du lait à l'air libre, il « monte » vers 75° à 80°, donc bien avant * de bouillir, c'est là un point important à retenir; pour l'ali- . mentation de l'enfant il faut exiger ‘un lait ayant bouilli à . gros bouillons pendant cinq minutes au moins. Il suffit de briser … la croûte de caséine solidifiée du lait qui « monte », et de le . mettre à nouveau sur le feu jusqu'à ébullition. Le lait qui a ainsi bouilli est privé de ferments lactiques et de microbes pathogènes, mais non des agents de fermentation de la caséine ; il ne peut donc être conservé longtemps et doit être préservé de la lumière. Les analyses de Duclaux et de Crolas montrent . qu'il n'y a entre la composition du lait cru et du lait bouilli que des différences insignifiantes, aussi l’ébullition est-elle un LE en ms dd 2 108 ALIMENTATION excellent procédé de purification, à condition d’être appli- quée aussitôt que possible après la traite, moins de six à huit heures après, pendant l'été ; si cette précaution n’est pas prise, il se développe des bactéries entre le moment de la traite et celui de l’ébullition; ces bactéries sécrètent des toxines et les enfants peuvent être atteints de gastro-entérite par labsorp- tion d’un lait stérile ou pauvre en germes, mais chargé de toxines et de cadavres microbiens. En clinique ce sont là des faits bien connus ; ils ont été démontrés expérimentalement par Marfan, Jemma et Figari. Nous ne reviendrons pas sur cette règle capitale qui s'applique à tous les procédés de stérilisation. Chauffage au bain-marie à 100°. — Le dispositif le plus com- munément employé a d'abord été celui de Soxhlet ; l'appareil de Soxhlet comprend un certain nombre de flacons gradués, des disques obturateurs en caoutchouc permettant leur obturation hermétique, et enfin un bain-marie. Le lait, une fois stérilisé, est maintenu à labri de l'air par l’occlusion automatique des fla- cons, grâce au vide produit au moment du refroidissement, dans la bouteille primitivement remplie aux deux tiers seulement. Pendant la stérilisation, les obturateurs sont maintenus sur le flacon par des griffes en métal. L'appareil Soxhlet a subi des modifications qui l’ont simplifié sans en altérer le principe (appa- reil de Egli-Sinclair, de Gentile, de Budin, de Vilnoy, de Rodet, de G. Guidi, etc.). Dans l’appareil de Budin les flacons sont obturés parun capu- chon en caoutchouc percé de deux petites ouvertures faites en des points voisins du fond; à sa partie inférieure ce capuchon possède un épaississement en forme de bague qui doit enserrer le goulot comme les capsules métalliques des bouteilles d’eau miné- rale. Ilest facile de se rendre compte de la façon dont fonctionne cette fermeture. Dans un flacon on verse du lait jusqu'aux deux tiers ou aux trois quarts de la hauteur; on recouvre du capu- chon de caoutchouc et on place au bain-marie. Sous l'influence de la chaleur la vapeur d’eau soulève le fond de la capsule; celle-ci ne saute pas car la vapeur s'échappe parles deux ouvertures qui y sont pratiquées. Lorsqu'on retire la bouteille du bain-marie, la vapeur d’eau se condense, le vide s’y fait, et la capsule ALLAITEMENT ARTIFICIEL 109 imée par la pression atmosphérique s'applique contre goulot. Pour se servir de l'appareil, on verse dans chaque acon, gradué ou non, la quantité de lait nécessaire pour une. tétée ; on place ensuite un obturateur sur chaque flacon. Tous les flacons ainsi préparés sont mis dans le porte-bouteilles, et le “iout est porté dans la marmite qui contient de l’eau froide. Le niveau de l’eau doit affleurer à peu près celui du lait dans les flacons. La marmite une fois recouverte est portée sur un four- eau. L'ébullition doit être maintenue pendant quarante-cinq minutes ; on enlève alors le couvercle, on sort le porte-flacon de Peau bouillante et on laisse refroidir. Dès que la température «s'abaisse, les obturateurs s'appliquent sur les goulots des fla- cons et se dépriment à leur centre, par suite de la condensation _de la vapeur d’eau qui a chassé l'air pendant l ébullition ; Pobtu- rateur est donc fixé par la pression atmosphérique. Les preuves que le vide existe et que, par conséquent, la stérilisation a été … faite, sont : l’adhérence du disque sur le goulot de la bouteille, la “dépression céntrale de lobturateur, l'expérience du marteau d'eau. Les flacons dont l’obturateur n’est pas déprimé doivent - être stérilisés à nouveau. … Lorsqu'on veut donner à l'enfant un biberon, on plonge un flacon dans l’eau chaude afin de faire tiédir le lait, puis on sou- lève un des bords de lobturateur, l'air entre dans le flacon en …. produisant un sifflement, on goûte le lait, et, s’il a la saveur 4 “ordinaire, on fixe une tétine sur le goulot de la bouteille. Lors- _ quele coupage aura été prescrit, c’est avant la stérilisation qu’on l ajoutera dans le flacon la quantité d’eau potable nécessaire. Ici … comme pour les autres procédés de stérilisation, le lait doit être Ê. | stérilisé aussitôt que possible après la traite. Il sera consommé - dans les 24 heures. Les flacons doivent être conservés dans “un endroit frais, à l’abri de la lumière. Le lait restant dans un … flacon ne sera pas donné à la tétée suivante car il est souillé. … Tout flacon vidé sera immédiatement et soigneusement . nettoyé avec de l'eau chaude contenant du carbonate de soude … ou avec de l’eau savonneuse ; il sera ensuite rincé à grande eau ’ bas. La stérilisation au baïn-marie né détruit pas les spores des 110 ALIMENTATION ferments de la caséine. Marfan a montré que dans les flacons traités par l’appareil Soxhlet et portés à l’étuve à 37° le lait coa- gule presque toujours entre cinq et vingt jours, et au moment de la coagulation l'ensemencement décèle en général le bacillus mesentericus vulgatus et le bacillus subtilis. La stérilisation est certainement beaucoup plus parfaite que le chauffage au bain-marie, mais dans ce dernier cas le goût du lait est moins modifié, et si le lait est consommé dans les 24 heures le chauffage au bain-marie est suffisant. L’emploi de l'appareil Soxhlet ou Budin ne paraît pas présenter d'avantages sur l’ébullition ; les succès de ce procédé sont cependant justi- fiés, parce que: le lait est fractionné par quantités nécessaires à chaque tétée, le bouchage est automatique, la bouteille sert de biberon, enfin la bouteille est stérilisée en même temps que le lait. ; Choix d’un procédé de stérilisation. — De cette étude rapide des procédés de stérilisation on peut tirer les conclusions suivan- tes : le lait doit être soumis à la chaleur aussitôt que possible après la traite, et il doit être consommé aussitôt que possible après la stérilisation. Si le lait peut être livré peu de temps après la traite et si celle-ci a eu lieu dans de bonnes conditions de propreté ou mieux d’asepsie, il suffit d’user de la méthode Soxhlet ou d'employer l’ébullition plus simple et qui donne de très bons résultats. Ces deux procédés sont ceux qui modifient le moins la composition du lait. Si, au contraire, vous vous trouvez éloignés de la source du lait; si, d’autre part, le milieu ne vous donne pas toutes les garanties au point de vue de la propreté et des soins qui seront apportés à l'ébullition ou à l'emploi de l'appareil Budin, prescri- vez le lait stérilisé industriellement qui peut se conserver plu- sieurs semaines, à condition que les bouteilles soient couchées dans un endroit frais à l'abri de la lumière. Critique contre l'emploi du lait stérilisé. — Une question qui a été bien souvent discutée est la suivante : l’enfant norma- lement doit prendre du lait cru ; est-il incffensif pour lui d’absor- ber non seulement un lait animal, mais encore un lait animal chauffé, privé de ce fait des ferments qu’il contient, et dont les ALLAITEMENT ARTIFICIEL 114 ments constitutifs subissent de nombreuses transformations and la stérilisation est faite à une haute température ? Si ces ;uments ont une grande valeur en théorie, ils en ont moins pratique. Il est bien certain que le lait cru recueilli dans des nditions d’asepsie parfaite, et consommé immédiatement après aite, doit donner et a donné de très bons résultats au pou- nat de Versailles entre les mains de Raimondi. MM. Méry:et illemot, Guinon, Triboulet, Desjeux, Monrad de Copenha- ; étc., ont employé avec succès le lait cru aseptique dans mentation des nourrissons normaux ou GER tées différentes ; les animaux nourris au lait de chèvre stérilisé 108? ont eu au début un accroissement un peu moins rapide > ceux nourris directement par le même lait pris au pis de la chèvre, mais dès la fin du premier mois les courbes de poids ie absolument : ee et les animaux se dévelop ences sur les génisses ; té ist eveés avec du lait cuit se mt mal développées et ont dû être abattues étant impropres {stérilisé provenant, il est vrai, d’une autre espèce. Inversement, s} s recherches de Bendix, de Lange, sur l'enfant, de Raudnitz, é Rodet (de Lyon) sur de jeunes chiens, de Weber sur des inique, l’allaitement par le lait cru peut présenter des avantages ; lait cru en particulier ne constipe pas comme le lait stérilisé. ais si cette alimentation est possible quand le lait provenant de vaches bien portantes, non infectées, non tuberculeuses, peut être consommé sur place après une traite parfaitement aseptique, on “ne doit pas la préconiser dans les centres urbains. Alors, en 112 ALIMENTATION effet, le lait arrive de la campagne après un transport plus ou moins long qui permet aux germes, (dont la présence: est inévita- ble, quelles que soient les précautions prises à la traite), de se multiplier et de sécréter des poisons. En ville, l'allaitement par le lait cru sera seulement recommandé dans des conditions très spéciales et après qu’on se sera entouré de toutes les garan- ties nécessaires ; l’intolérance de certains nourrissons pour le lait de femme et pour le lait stérilisé est l’une des principales indica- tions ; on voit ces enfants s’accommoder à merveille du lait cru. Le lait cru ne pourra être employé qu’en hiver ; il sera conservé dans la glace depuis la traite jusqu’au moment de la consommation. En pratique donc, et surtout dans les villes, mieux vaut recom- mander le lait stérilisé par la chaleur. L'usage du lait stérilisé s’est peu à peu généralisé et les résultats obtenus par son emploi exclusif sont tout à fait encourageants. Bien des reproches lui ont été adressés, la plupart ne sont pas fondés. Nous citerons cependant les troubles apportés à la coagulation du lait‘par la stérilisation (hypocoagulabilité sous l’influence du lab). De plus le lait stérilisé, mais surtout certains laits modifiés (lait maternisé ou humanisé, lait homogénéisé, etc.) doivent être incriminés comme cause de la maladie de Barlow ; nous y reviendrons lors de l’étude des vitamines au chapitre de la ration alimentaire. TECHNIQUE DE L'ALLAITEMENT ARTIFICIEL Dès 1874, Guéniot écrivait dans un rapport au Directeur de Assistance publique : « Elever avec succès des enfants sans le secours du sein constitue un art véritable pour lexercice duquel les bons artistes font trop généralement défaut ». Nous avons dit quel lait il fallait choisir pour l’enfant, voyons maintenant de quelle façon il faut le lui donner et quelles sont les quantités de lait à fixer par jour et par repas. De quelle façon doit-on donner le lait P — Le meilleur instru- ment pour allaiter les enfants est le biberon, car le verre les force à avaler trop vite et aussi à déglutir de l’air concurremment avec le lait; la cuiller sera réservée aux débiles et malformés ; son ue nécessite du temps et de la patience. ALLAITEMENT ARTIFICIEL 113 Le biberon sera gradué de 50 à 250 grammes. Les modèles de Ibiberon sont D obrables; le plus simple est le meilleur, car il est le plus facile à loyer : ; ce sera donc un simple flacon cradué. Une loi a fort heureusement interdit les biberons à tube de caoutchouc. … La tétine qui coiffe le goulot du biberon est en caoutchouc sans odeur et sans alliage. Elle est percée à son extrémité d’une ouverture triangulaire qui s'ouvre pour la succion ; l'entrée de J'air dans le flacon est assurée par un orifice sembtable situé près de la base de la tétine. Certains dispositifs permettent «le passage plus régulier du lait, mais ils compliquent la tétine, « rendent son nettoyage plus difficile et peuvent avoir un fonc- … tionnement parfois défectueux ; tel est le galactophore de Budin … qui assure le passage du lait et la prise d’air nécessaire à - là succion, par deux tubes nickelés juxtaposés. Il faut avoir au …. moins deux ou trois tétines de rechange; la tétine après la tétée . sera retournée, brossée et nettoyée à l’eau chaude contenant du - carbonate de soude: puis on la fera bouillir pensnat cinq minu- … (es, et elle restera dans l’eau bouillie jusqu’à la tétée suivante, - le récipient étant recouvert. Le biberon après chaque tétée sera - rincé à l'eau bouillante contenant également du carbonate de - soude, puis conservé à l’abri de la poussière jusqu’à la prise _ suivante. « Si l'on pratique la stérilisation au bain-marie, chaque biberon sera stérilisé en même temps que son contenu. — Réglementation des repas. — Le lait de vache est plus riche . en caséine que le lait de femme, sa digestion en est plus longue ; aussi faut-il, surtout dans les premiers jours, espacer les tétées plus que dans l’allaitement au sein. L'enfant ne recevra donc que sept tétées dans les vingt-quatre heures ; une de nuit et toutes . les trois heures le jour. Si l’on veut observer cette règle, on évi- - tera bien souvent les accidents dus à la suralimentation. Il est . très facile de régler un nourrisson ; il suffit de se résigner à len- tendre crier deux ou trois jours ou nuits ; il ne faudra jamais se … baser sur les cris pour fixer les heures de tétée. Après quelques … jours l’habitude sera prise par l’enfant qui ne se réveillera qu'aux heures de tétée. Au reste, les cris persistants d’un nourrisson LesnÉ er Bixer 8 Er 41] 114 ALIMENTATION viennent souvent de ce qu’il souffre, et il souffre parce qu'il digère mal; une tétée calme momentanément les douleurs qui reparaissent bientôt après ; si l’enfant est bien réglé et a la mour- | riture qui lui convient, il ne criera pas. | Les quantités de lait à donner dans lallaitement artificiel ne ! sont pas tout à fait les mêmes que s’il s'agit d'allaitement au sein, toujours pour la même raison : différence de composition entre le lait de femme et le lait d'animal. Le lait de vache est mal toléré dans les premiers jours de la vie, d’où la nécessité pour | les mères d’allaiter leur enfant au moins dans les premières || semaines. En cas d’impossibilité absolue, au lieu d'augmenter le lait de 10 grammes par tétée et par jour, l'augmentation ne | sera que de 5 grammes du deuxième au septième jour, suivant | la formule très simple d’'E. Terrien en étendant le lait de partie égale d’eau sucrée à 10 0/0. Jusqu’à la fin du premier mois on augmentera rapidement les tétées de façon que l’enfant prenne à la fin du premier mois sept biberons de 80 à go grammes d’un mélange de lait coupé d’un tiers d'eau sucrée, c'est-à-dire en sept repas la même quantité environ que dans l'allaitement au sein. Après le premier mois, la quantité de lait donnée à l’enfant sera un peu plus forte que dans lallaitement au sein, puisqu'il n’y a que sept tétées et que le lait de vache est donné coupé, au moins les premiers mois. Suivant encore la formule simple de Terrien, on peut dire que. chaque mois la quantité de lait de chaque biberon augmentera de 15 grammes au lieu de 10 dans l’allaitement au sein. Le lait sera d’abord coupé au tiers puis au quart, et à la fin du quatrième mois il sera donné pur. On ajoute de l’eau au lait de vache pour diminuer sa teneur en caséine, l’eau est sucrée à 10 0/0 parce que le lait de vache renferme moins de lactose que le lait de femme et aussi parce que le sucre supplée dans une certaine mesure:à la diminution de beurre provenant de la dilu- tion. Il est bien certain que ces chiffres ne sont pas absolus.et qu'ils peuvent être modifiés, dans ‘une certaine mesure, suivant les variations de la courbe du poids et la façon dont se fait la digestion. À partir du sixième mois on peut ne plus donner que six ALLAITEMENT ARTIFICIEL . 146 ées, en augmentant chacune d’elles de façon à arriver au me résultat qu'avec sept tétées. 77 ne faut jamais donner à | nourrisson plus d’un litre de lait par 24 heures ; si avec cette quantité il cesse d'augmenter de poids, mieux vaut rem- acer une ou deux tétées par des bouillies. Si l'on veut calculer la quantité de lait à donner à un enfant en se _ rapportant à son poids, une formule simple est la sui- y 415 à 16 grammes par 100 grammes de poids et par jour ui six mois, et ensuite 12 à 13 p. 100 ; le produit sera à diviser par 7 pour avoir la quantité d’une tétée. 1 suffit de multiplier par 2 les deux premiers chiffres du poids d'ajouter au résultat : un cinquième de la quantité ainsi obtenue si l'enfant pèse moins de 6 kilogrammes et un dixième seulement s'il pèse davantage, pour avoir la quantité d’une 4 _ Ainsi uu enfant de 4.000 grammes s prendra par tétée 80, plus pus ou 2/10 ou 80 + 16 = 96. - Un enfant de 6.500 grammes prendra par tétée 130 + 1/10 Lou 230:+ 13 — 143. | * Ces chiffres ne sont encore que des moyennes ; il ne peut y en … avoir de fixes convenant à tous les enfants, car il faut tenir … grand compte des réactions individuelles. L'examen ‘clinique et la courbe de poids indiqueront si la ration est suffisante ou trop | élevée. L’allaitement artificiel, bien que ne valant jamais l'allaitement. Duel peut, lorsqu'il est surveillé et bien dirigé, donner en 1 pratique des résultats satisfaisants. Au contraire lorsqu'il n’est | Lx institué suivant des règles rigoureuses, la mortalité infantile . atteint des proportions effrayantes. Pour bien réussir, l'allaite- . ment artificiel doit être employé le plus tard possible et, d’autre | part, doit être pratiqué dans le milieu familial. Le nourrisson a » besoin de soins de tous les instants qui lui manquent souvent quand ilest mis en nourrice ou confié au personnel généralement insuffisant d’une crèche. Nombreuses sont les causes expliquant les échecs de l’allaite- . ment artificiel. Les enfants ainsi nourris s’infectent plus facile- | mentet cela de diverses façons : souvent äls absorbent un lait > contaminé ou toxique; mais alors même que le lait employéest 116 ALIMENTATION franchement stérile, la nutrition chez eux se fait mal; s'ils ne sont pas suralimentés, ce qui est l'exception, le lait de vache par sa composition donne à l'intestin un surcroît de travail et des déchets plus abondants. S'agit-il d’un enfant jeune, dont les moyens de défense sont encore peu développés, les fermenta- tions intestinales s’établissent et ouvrent la porte aux infections endo-et exogènes. Ces complications sont d’autant plus à erain- dre que la résistance des enfants élevés au biberon est toujours moindre que celle des enfants nourris au sein. Nous avons déjà : insisté sur cette prédisposition aux infections des enfants allaités artificiellement ; elle tient très certainement à l'absence Lt tation entre l’organisme du nouveau-né et lai qu'on lui offre et-qui ne lui était pas destiné. Mais, bien plus, c’est sur ces petits êtres si sensibles qu’on voit se manifester d’une façon éclatante l’influence du milieu. On élève. très difficilement pour ne pas dire jamais au biberon, un enfant à l'hôpital, où les conditions hygiéniques sont générale- ment déplorables; on l’élève mal dans une crèche où, là encore, il y a de l'encombrement ct où de plus la surveillance est insuffi- sante. En milieu familial soigneux et intelligent, lPallaitement artificiel est possible. Enfin à la campagne, où lenfant est placé dans de bonnes conditions d’hygiène et d’aération et où le lait employé présente le maximum de garanties, lallaitement artificiel donne souvent de bons résuhats. C’est donc A ae un « pis-aller » auquel il ne faudra se résoudre qu'en cas d'impossibilité absolue d'allaitement maternel. IV.— SEVRAGE, ABLACTATION ET ALIMENTATION APRÈS LE SEVRAGE Le sevrage (du latin separare) est l'acte par lequel on sépare complètement l’enfant du sein de la nourrice, en substituant au lait de femme soit du lait de vache, soit d’autres aliments. Le sevrage n’existe donc que dans l'allaitement au sein; certains auteurs cependant font du sevrage un synonyme d’ablactation, période pendant laquelle le lait, quelle que soit son origine, né constitue plus la partie prépondérante de l’alimentation. SEVRAGE, ABLACTATION ET ALIMENTATION 117 st LS SE il suffit, pour s’en rendre compte, de jeter un coup d’œil sur les Statistiques de mortalité infantile ; 50 p. 100 des décès de la pre- mière année sont causés par les gastro-entérites ; or le mois le plus éprouvé après les quatre premiers est le douzième, date uente du sevrage. … La suppression de la mise au sein dépend de la durée de la sécrétion lactée ; cette durée est variable suivant le genre de vie dela nourrice, suivant sa santé générale, suivant sa race. Chez Jes peuplades sauvages de l'Afrique, de l'Amérique, aussi bien q D les peuples civilisés de l’Extrème-Orient, les enfants ent jusqu à trois ou quatre ans. Le plus habituellement une SM peut nourrir en Europe, au moins partiellement, jus- “qu'au douzième ou quinzième mois. Jusqu'au dixième mois au “moins, le lait de femme doit constituer une partie de lalimenta- _ lion. Avant cet âge on ne pourra pas sans dommage priver le “nourrisson de l'aliment qui lui convient le mieux. Lébisot au “sein digère les féculents plus facilement et à un âge moins | avancé que l'enfant au biberon, à cause peut-être de lamylase “qui existe seulément dans le lait de femme, et surtout à cause … du bon fonctionnement de son tube digestif. — Si l'enfant se développe bien, si la nourrice n'est pas fatiguée, “il n’y aura donc qu'avantage à ne sevrer que tardivement. … Il ne faut pas sevrer l'enfant pendant les chaleurs car le lait de … vache fermente facilement en été, et les diarrhées sont fréquen- tes et graves. Il sera bon aussi de ne pas supprimer le sein au - moment d’une éruption dentaire. Le sevrage brusque n'a guère _ de partisans, il peut donner lieu à des troubles digestifs et ne doit - être employé qu'au cas d'interruption forcée de la lactation. Le sevrage progressif, à peu près universellement employé, donne . au contraire d'excellents résultats. L'alimentation mixte doit toujours précéder le sevrage défini- tif. Si l'enfant a moins de huit mois, on remplace une tétée par un biberon, puis deux tétées par deux biberons, etc. Si l’enfant à plus de huit mois, ou si moins âgé il a une dent, on remplacera une tétéé par une bouillie et une autre par un biberon, puis on | introduira dans l’alimentation une nouvelle bouillie et les autres | tétées seront remplacées par autant de biberons. On arrivera ainsi 118 ALIMENTATION peu à peu, lentement, progressivement, à supprimer complètement le sein. Le sevrage progressif n’est nuisible ni à la nourrice ni à l'enfant ; il a de plus l’avantage, au cas où le nouveau régime | ne serait pas supporté, de permettre de revenir à l'allaitement: au sein. Si lors du sevrage l'enfant refuse toute alimentation: en dehors du sein, on pourra écarter la nourrice, où encore: badigeonner le mamelon avec une substance amère (solution d’aloès, de quinine, etc.). L'enfant avant le huitième mois n’est guère apte à digérer d’autres aliments que le lait, sous peine d'être atteint de troubles gastro-intestinaux et de rachitisme. Si la courbe de poids, qui doit toujours servir de gaide;,’est normale avec un litre de lait par jour, quantité qu'il ne faut | pas dépasser, il y a avantage à laisser l'enfant à son régime. Mais si, sans raison, la courbe de poids n’est pas suffisamment. ascendante, reste stationnaire ou fléchit, on doit remplacer une: puis deux tétées, ou un puis deux biberons, par une puis deux bouillies au lait si l’enfant a au moins deux dents, ou s'il est âgé de huit mois. Rien ne sera changé dans les heures de repas. La: bouillie sera d’abord claire ; dans la quantité de lait que prenait. l'enfant on ajoute une cuillerée à café de farine. La seconde bouil- lie, qui sera donnée après un certain temps si la courbe de poids n’est pas satisfaisante, sera aussi claire que la première ; ce n'est que plus tard, si le poids ne s'élève plus, qu'on emploiera par bouillie deux cuillerees à café de farine. Les meilleures farines. sont les plus simples : crème de froment, crème de riz, crème d'orge. Dans la suite on pourra, pour varier l'alimentation, choisir d’autres farines simples : arrow-root (fécule extraite du rhizome du maranta), crème d'avoine, crème de maïs ; on pourra: donner aussi des farines maltées faciles à digérer. Le régime comprendra chaque jour dès ce moment une ou deux cuillerées: de jus d'orange ou de raisin. On devra autant que possible ne pas prescrire les mélanges complexes de farines et particulièrement: ceux qui renferment du cacao. Le cacao réussit en effet fort mal: à l'enfant qu’il constipe, anémie et excite par la théobromine qu'il: contient. On doit d'autant plus proscrire ces mélanges qu'ils sont agréables à prendre et que les enfants, après y avoir goûté, ne: véulent plus accepter de bouillies blanches. : SEVRAGE, ABLACTATION ET ALIMENTATION 119 —_ A un an, il y aura avantage à diminuer le nombre des repas pour augmenter le volume de chacun d’eux. L’enfant prendra un litre de lait divisé en deux bouillies épaisses, une purée de | pommes de terre et deux ou trois biberons ou tétées, Dès cette ‘même on pourra ajouter un jaune d'œuf cuit dans l’une 5 des bouillies; le ; jaune sera seul donné, il est riche en graisse, en … Jécithine et em chaux et se putréfie moins dans l’intestin que “ le blanc. Ce n’est guère qu'après le quinzième mois qu’on … pourra donner l'œuf entier sous forme d'œuf à la coque ; l'œuf « sera toujours très frais. Certains enfants ne digèrent pas les 4 œufs avant deux ou trois ans ou même plus tard ; dès qu'ils en - prennent, même à très faible dose, ils ont la langue sale, les - selles fétides et ils présentent des poussées d’eczéma ou de pru- …. rigo. Parfois cette sensibilité aux œufs ne s’atténue pas, bien au . contraire; c'est un exemple d’anaphylaxie qui sera envisagé - ultérieurement. Il ne faudra en tout cas jamais abuser des œufs “ ct ne pas en donner plus d’un par jour, et seulement à partir - de quinze ou dix-huit mois. Enfin dès cet âge les compotes de - fruits et le jus de fruits crus seront très utiles au développement _ de l'enfant. . Dès le quinzième mois, on remplacera l’une des bouillies, par - une panade (1) bien cuite et passée, où par un tapioca ou une … farine au bouillon de légumes, au bouillon gras ou au bouillon | de poulet. L'enfant pourra grignoter un peu de croûte de pain ou des biscuits secs au moment d’une prise d'aliments. Il fau- dra bien se garder, à cette époque de la vie, d'augmenter la 1 pou de lait, on devra au contraire la diminuer à mesure qu'on ajoute d' autres aliments ; souvent même alors les enfants | supporteront mal le lait et les préparations exclusivement lac- … tées et en insistant on verrait, apparaître chez eux, entre quinze ou dix-huit mois, ce que Guinon a appelé la dyspepsie du sevrage. Cette intolérance pour le lait est souvent le résultat de la suralimentation, et des digestions imparfaites ; parfois l’enfant devient incapable de supporter des quantités même minimes de lait. Ce fait est encore à rapprocher des phénomènes de sen- L (1} La panade et le pain ne seront pas donnés avant cet âge ; ils paraissent être des facteurs de rachitisme. « 120 ALIMENTATION sibilisation ou d’anaphylaxie décrits par Ch. Richet pour cer- taines substances et sur lesquels nous reviendrons. De 18 mois à 2 ans, les purées de haricots, pois, lentilles, châtaignes, et les légumes verts passés, pourront remplacer dans une certaine mesure, la purée de pommes de terre et les bouillies de céréales. Les légumineuses sont moins riches en amidon que les céréales, mais par contre, renferment une proportion plus forte de sels minéraux et de substances azotées ; les lentilles par exemple contiennent notablement plus d’albuminoïdes à poids égal que la viande. Les légumineuses ont done une valeur ali- mentaire considérable, mais elles sont plus difficiles à digérer et ne conviennent pas aux enfants très jeunes. Il est préférable de ne pas donner de viande ou de poisson avant deux ans, mais. dès l’âge de 12 à 15 mois il y aura avantage à ajouter aux légu- mes, une fois par jour, un peu de suc musculaire produit par pression de viande rôtie ou grillée. RATION ALIMENTAIRE Pour remplacer les tissus qui s'usent, mais surtout pour lutter efficacement contre la déperdition considérable de chaleur qu'il subit et pour permettre à son organisme de s’accroître, le nour- risson a besoin d’une ration alimentaire élevée. La ration du nourrisson composée d’une ration d'entretien et d’une ration d’accroissement, doit être envisagée quantitativement et quali- tativement. ÉTUDE QUANTITATIVE. DÉTERMINATION DE LA RATION ALIMENTAIRE CHEZ LE NOURRISSON 1° La première méthode employée fat empirique et basée sur l'observation. — En comparant une série de nourrissons bien portants, nourris au sein, pesés régulièrement, et dont chaque tétée fut aussi pesée, on est arrivé à construire des tableaux indi- quant exactement ce qu’un enfant doit prendre de lait par jour, par tétée, et de combien cet enfant doit s’accroître quotidienne- d 4 À À DER D ET I 7 ER UE OA L'OESOE C EOONEINE E PONS » ÉTUDE QUANTITATIVE 121 ment ; ces chiffres ont servi de base, et on a cherché par des méthodes scientifiques s’il y avait lieu de les admettre ou de les . modifier. 2°0n a pris comme base d'évaluation la capacité de l'estomac aux différentes périodes de l’évolution de l'enfant; l'examen des données numériques ainsi fournies montre des différences notables entre - les diverses évaluations, dues aux propriétés d’extensibilité, de dilatabilité et de contractilité de l’estomac, et aux variations de dimensions de l’organe vivant et du mème organe à l'état cadavé- rique. Quant à la durée de la digestion gastrique, elle ne peut que renseigner sur l'intervalle des tétées, et encore est-elle sou- mise à des variations tenant à la qualité du lait ingéré et à la valeur de la fonction stomacale. 3° Détermination théorique de la ration alimentaire. Méthode basée sur lés échanges nutritifs. — Cette méthode consiste à mesurer les ingesta et les excreta pour établir le bilan de la nutri- tion et à se servir des données ainsi fournies pour composer une _ alimentation normale. Mais on ne résout pas ainsi le problème ; il faut supposer que la ration donnée à l’enfant était convenable, or, c'est ce quil fallait prouver. Nous ne pouvons affirmer que les échanges recherchés chez cet enfant dont le gain de poids est régulier, sont ceux-là mêmes auxquels aurait conduit la ration idéale. Ce bilan de la nutrition n'est cependant pas négligeable, car il nous renseigne sur la façon dont l'enfant utilise et assimile l'aliment qu’il prend. 4° Méthode basée sur les besoins d'énergie et de substances chimiques déterminées. — Partant nécessairement d’une donnée empirique, à savoir la moyenne des gains de poids, on peut rechercher dans quelles proportions les matériaux fournis par le lait concourent à la formation des gains de poids ; ceci conduit à la connaissance de la ration d’accroissement. Quant à la ration d'entretien, ele correspond aux dépenses d’énergie (mouvement, chaleur). Cette énergie doit être fournie par des aliments dont la qualité importe autant que la quantité, car l’enfant aux diverses époques de sa vie a besoin de substances chimiques déterminées. En rapportant à vingt-quatre heures le nombre de calories obtenues au calorimère et en calculant la quantité d’aliments nécessaires pour déterminer la même chaleur, on peut évaluer 122 ALIMENTATION approximativement la ration alimentaire d’un enfant ; approxi- mativement seulement, car on obtient ainsi seulement la ration d’entretien ; or, la ration totale comprend la ration d’entretien et celle de croissance. Ces chiffres sont cependant à peu près semblables à ceux fournis par le procédé empirique qui consiste à copier le mode d’allaitement au sein, et cela parce que le rayon- nement est pour chaque sujet un peu plus fort que la moyenne: calculée. Connaissant le nombre de calories dégagées par vingt- quatre heures, il suffit de multiplier ce chiffre par le poids de lait correspondant à une calorie, soit 1 gr. 37, pour avoir la dose: quotidienne de lait. Quantités de lait à donner par vingt-quatre heures à des: enfants normaux, calculées d’après le nombre de calories à l'heure : Poids Chiffres Chiffres des enfants donnés par Langlois de Saint-Albin kilos gr. ere 9 900 1.191 1.091 7 500 1 O12 987 5 500 799 » 3 500 509 » Ces chiffres se rapprochent beaucoup de ceux donnés par les’. classiques et conseillés en particulier par Variot. Valeur thermique des aliments du nourrisson. — Détermina- tion en calories de la ration alimentaire. — Les aliments ingérés servent à couvrir les dépenses de l'organisme. Le sucre: et les graisses donnent de l’eau et de l’acide carbonique ; Palbu= mine fournit en plus un résidu azoté : Purée. La quantité de : chaleur produite par les aliments est à peu près équivalente à celle dégagée par l'organisme et enregistrée par le calorimètre, comme l’a montré Rubner ; Papproximation est très voisine de la réalité. La quantité de calories calculée d'après la valeur ther- mogène des aliments ingérés, correspond aux calories brutes ingérées, mais non absorbées ; le déchet éliminé està peu près-de 10 P. 100. | Un hitre de lait de femme de composition moyenne contenant: ÉTUDE QUANTITATIVE 123 … 35 grammes de beurre par litre a, en chiffres ronds, une chaleur —. de combustion de 700 calories. Un litre de lait de vache de bonne qualité, contenant e: ho grammes de beurre par litre, représente 750 calories brutes, Calcul en calories de la ration d’accroissement du nourris- …. son. — En supposant que les gains de poids du nourrisson ont …. approximativement la même composition que celle du corps du .…. nouveau-né, 1 gramme de gain représente : cal. cal :cal MM > , . 0,1396 X 4,1 — 0,569 » à 0,117 X 9,3 — 1,088. » 1,657 L'alimentation devra donc fournir au nourrisson 1 cal. 660 en © chiffres ronds par gramme de gain de poids ; soit 5o calories par jour pour 30 grammes d’augmentation; à mesure que l’enfant grandit, l'accroissement par kilogramme diminue et à six mois, pour un gain de poids de 2 gr. 90 par kilogramme, il n’est besoin | que de 4,8 à 5 caloriés. Ces chiffres sont tout à fait identiques à ceux indiqués anté- rieurement par H. Barbier. _ Calcul en calories de la ration d’entretien. — La ration ali- mentaire du nourrisson évaluée en calories et calculée d’après la valeur thermique des ingesta est, relativement à son poids, beaucoup plus grande que celle de l'adulte. L’adulte consomme pour son entretien, d’après les observations de Rübner, de Jur- gensen, etc. : Au repos. . . . . 32 à 38 cal. Mravail modéré, . . 35 à 55 cal. par kilo et par 24 h. Pravail considérable . 5o à 70 cal. Le nourrisson bien portant, se développant normalement, en ‘consomme par kilogramme 70, 80, 90, 100 et même plus (obser- vations de Rübner, Heubner, Winternitz et Wolpert, Michel et Perret, Joahnnessen et Wong). D'après Heubner, le nourrisson doit recevoir par kilogramme 100 calories (ration optima), dont 30 sont éliminées par les urines et les fèces, soit 70 calories utiles . par kilogramme de la troisième semaine au sixième mois ; ce 124 ALIMENTATION chiffre va ensuite en diminuant jusqu'à la fin de la première année. = Les causes des dépenses d'énergie du nourrisson sont impu- tables à son refroidissement. Des recherches de Luntz, V. Noor- den, Vierordt, Atwater, etc., il découle que la majeure partie de l'énergie apportée à l'organisme est dépensée sous forme de cha- leur (environ 85 p. 100). Cette dépense de chaleur est due pour les 4/5 au refroidissement continuel de la surface corporelle. Le besoin de calories est donc proportionnel vraisemblablement à la grandeur de cette surface. C’est ce qu'ont bien démontré les résultats expérimentaux de Rübner. La dépense en calories croît avec la grandeur de la surface; rapportée à l’unité de surface, elle est boat constante, tandis que es à l’unité de poids, elle ne l’est pas. Cette proposition mise en évidence d'une façon éclatante chez les petits animaux, est applicable aussi à lenfant, comme on peut le voir sur le tableau suivant, sat à Rübner : Dépense de calories Dépense de calories par kilo par dm. q. Enfants de 4,03 kilos 01,3 12,21 » de 11,8 » 81,9 13,43 » de 16,4 » 73,9 13 ONE » de 23,7 » 29,9 13,89 » de 40,4 » 52,1 14,52 Hommes 67 » 42,4 13,99 Ch. Richet a longuement insisté sur cette loc des surfaces de Newton : « De toutes les causes du besoin total de calories, la grandeur des surfaces de refroidissement est de beaucoup la plus importante, et l’on voit finalement que tout cet ensemble de réac- tions chimiques que nous résumons sous l'expression d'échanges nutritifs ou de mutations de matières a pour plus des 9/10 comme but physiologique une production de chaleur aux dépens de l'énergie chimique des aliments ». Détermination de la surface du corps du nourrisson et de l'enfant. — Nombreux sont les procédés qui ont été préconisés pour arriver à connaître cette surface; nous ne les étudierons pas ici dans leurs détails. CL A NP TS PP I NC Ca Tv he DS Le, SE CL mé ÉTUDE QUANTITATIVE 125 On a divisé la surface du corps en un certain nombre de sur- faces géométriques. On a recouvert le corps de certaines sub- stances (papier, diachylon, lames de plomb, blanc de Meudon), dont on notait le poids : il était facile d’en déduire alors la sur- face. Cette dernière méthode est d’une application souvent déli- cate, mais donne des résultats qui peuvent être très précis. Michel et Perret l'ont employée dans leurs recherches très complètes sur ce sujet. On préfère le plus souvent recourir à certaines formules éta- blies empiriquement et qui donnent la surface en fonction du poids corporel, telle est la formule générale de Meeh : Es 12,3VP3. Michel et, Perret, après avoir calculé la surface d’après les pro- cédés énoncés plus haut, préfèrent substituer au coefficient 12,3 le coefficient 9,5 pour le nourrisson et indiquent la nouvelle formule : dE 9.5VP*. P. Lassablière la corrige ainsi : 3 /Do DE 10,5V P?. De plus à cette formule, cet auteur propose de substituer deux formules nouvelles : S = 2,3 X Périmètre thoracique ou : S = 0,92 X T* (taille) de sorte que pour trouver la surface d’un enfant on peut : soit prendre le périmètre thoracique en centimètres, au niveau de la ligne mamelonnaire et multiplier le carré de la mesure trouvée par la constante 2,3; soit mesurer sa taille en centimètres et multiplier le carré du chiffre par la constante 0,92. Ration d'entretien du nourrisson calculée d’après la surface. — D'après L. Lapicque et Ch. Richet, Atwater, le nombre des calories brutes (c’est-à-dire sans déduction de la non-utilisation d’une partie des ingesta) nécessaires à l'adulte est de 14 à 16 calo- ries par décimètre carré, soit environ 12 calories utiles par déci- mètre carré. 126 ALIMENTATION Connaissant par les mêmes méthodes que pour l'adulte Mes surfaces corporelles correspondant aux différents poids des enfants, il est facile d’en déduire les calories nécessaires par déci- mètre carré pour des enfants prenant au sein ou au biberon des quantités de lait fixées par l’observation. Camerer, Michel et Perret, Richet et Lesné ont fait ces recherches et calque par ce procédé la ration du nourrisson. On arrive par le calcul à la conclusion suivante : un nourris- son de 3 à 8 kilogrammes a besoin de 15 caloriesen moyenne par décimètre carré comme ration d’entretien seulement. En supposant le lait ingéré d’une valeur énergétique moyenne de 700 calories, on arrive au résultat suivant : la ration d’en- tretien du nourrisson est en moyenne de 22 gra rnees de lait par décimètre carré. La proportion des calories consommées varie peu par unité de surface durant la première année, tandis que les calories fixées par kilogramme varient en décroissant régulièrement. La mesure de la ration alimentaire par la surface donne donc une notion plus exacte que la mesure par le poids. Si l’on compare la quantité des calories fixées à celle des calo- ries consommées, on voit que dans le cours de la première année, la nutrition du nourrisson se modifie profondément. Chez le nou- veau-né l’accroissement est considérable, puis peu à peu les calo- ries de fixation diminuent de plus en plus. Chez l'adulte, quand la croissance est terminée, la fixation est devenue nulle, de telle sorte que le rapport entre les deux rations qu’on pourrait appe- q PP q P PP ler quotient de fixation va graduellement en diminuant dès la première année pour s’abaisser à o vers la vingtième année (x). La loi des surfaces paraît en défaut si l’on calcule les calories d'entretien chez le nouveau-né jusqu’au dixième jour, en ce sens que la ration d’entretien est alors notablement inférieure (10 à (1) Camerer a trouvé chez des enfants normaux de différents âges.des valeurs de la ration d’entretien sensiblement identiques par unité de surface (décimètre carré), quel que soit leur âge. Enfant dé 7 semaines: 5m see 14,20 » de 20 » D ANNE LE MT RS 12,70 » ::de.6o9 RAR RM ee 13,90 ». ‘era. A4 ans ME TA Te 14,70 : » de Bd 7 NA RO TES 14,60 ÉTUDE QUANTITATIVE 127 » calories par décimètre carré) à ce qu'elle est après le dixième ur. Ilest probable que cela tient uniquement à la facilité d’as- a _ similation plus grande chez le nouveau-né, et à la réduction du | travail digestif par suite du lait colostral qu’il absorbe. …_ Chez les avortons et prématurés au-dessous de 2 kilogrammes, \ ration d'entretien est parfois moindre à cause de l'insuffisance leurs fonctions digestives; en général, à partir de 2 kilo- i on … Pendant l'été, les recherches de Ch. Richet, de Langlois, ont montré que la radiation calorique diminue avec l'élévation de la Grâce à ces documents, on peut aisément calculer la ration totale d'un enfant. Voici d’après Michel et Perret, la ration totale d’un enfant de 5 kilogrammes : ! _ Ration d'entretien : 19 calories utiles par décimètre carré FA cal. 20. _ Ration totale — 14 + 33,20 S 447,20 calories utiles. . Or pour avoir 667 calories utiles il faut prendre 1.000 gram- 1,000 X 447,20 é = É mes de lait de femme; la ration totale sera donc 1,000 X 4k7,20 690 fi = 67o grammes de lait de femme (1) ou mes de lait de vache. . Ce chiffre est un peu inférieur à celui que pratiquement on s'accorde à donner à un enfant de 5 kilogrammes : c’est un chif- fre minimum. — 648 gram- (1) Gillot, pour fixer la ration d'entretien du nourrisson voudrait qu'on tint Dame du rapport de la vitesse de refroidissement chez le nourrisson et chez l'adulte. D'après cet auteur, un débile de 2.500 grammes, se refroidit trois fois Es wite qu’un adulte, toutes choses étant égales d’ailleurs. 128 ALIMENTATION G. Variot et P. Lassablière admettent que la quantité de lait ingéré par décimètre carré de la surface ou par centimètre de la taille est sensiblement constante ; d’où l’intérêt envisagé par ces auteurs de recourir à la toise pour fixer la ration. Si Von admet — tout au moins à partir du deuxième mois — que la quantité de - lait ingérée par centimètre de taille varie très peu autour de ‘15 grammes, il s'ensuit qu’en multipliant la taille d’un enfant par le coefficient 15, on aura assez exactement la quantité de lait qu’il doit ingérer pour avoir un accroissement normal. ÉTUDE QUALITATIVE BESOIN D’UNE CERTAINE QUANTITÉ DE SUBSTANCES CHIMIQUES DÉTERMINÉES.. — Si les graisses et les hydrates de carbone peuvent se substituer dans une certainc’mesure dans une ration alimen- taire, il n’en est pas de même des matières albuminoïdes et des éléments minéraux qui sont absolument indispensables à la nutrition et ne peuvent être remplacés par d’autres aliments. Besoin d’albumine. — À défaut d’expériences, l’étude des rations alimentaires des différentes collectivités humaines permet d’admettre, à l'exemple de L. Lapicque et de Ch. Richet, que l’adulte a besoin de 1 gramme d'albumine par kilogramme et par jour comme ration d’entretien. Pour connaître la ration d’azote utile chez l’enfant, il est indis- pensable de comparer les ingesta et les excreta et de se reporter à ce que nous avons dit de la nutrition chez le nourrisson. Nous avons vu que le nourrisson élimine en moyenne o gr. 16 d’azote par kilogramme et par jour. Ce chiffre correspond à la ration d'entretien azotée minima du nourrisson, soit 1 gr. 02 d'albumine par kilogramme. La ration totale azotée doit comprendre d'autre part, la ration azotée d’accroissement facile à calculer en admet- tant, comme nous l’avons vu précédemment, que le gain a la même composition que la substance corporelle du nouveau-né, soit Oo gr. 02179 d'azote par gramme (Michel), ce qui équivaut à 0 gr. 134 d’albumine par gramme d'accroissement. Il est aisé dès lors de calculer quelle est la quantité de lait à donner, qu'il s’agisse de lait de femme ou de laït de de ÉTUDE QUALITATIVE 129 - Un litre de lait de femme renferme en moyenne 3 gr. 10 d’azote. - Un litre de lait de vache en renferme 5 gr. 60. . Un enfant nourri au lait de vache prend donc plus d’azote que ne lindique la ration théorique, mais il existe une loi d’adapta- tion de l'organisme aux rations croissantes d’azote chez le nour- risson comme chez l'enfant. Eu effet, les observations de Keller t de Michel et Perret indiquent que 50 p. 100 de l’azote utilisés sont retenus par l'organisme dans l'allaitement au sein, tandis À “que l'utilisation n’est que de 35 p. 100 dans l'allaitement artifi- L ciel. Un enfant suralimenté et particulièrement suralimenté au - lait de vache, élimine une quantité d’urée très supérieure à celle # | éliminée par un enfant normalement alimenté. L'organisme peut donc à tout Âge, au moins pendant un cer- | tain temps, supporter sans trouble l’ingestion de quantités d’al- a “ÈS très supérieures à celles indiquées par la ration théori- … quement fixée ; ceci explique pourquoi le nourrisson digère sans …. grand inconvénient du lait de vache plus riche en albumine que - du lait de femme. Il n’en est pas moins vrai que c’est là un surcroît de travail pour lPorganisme et qu’à un moment donné l'enfant _ peut en souffrir; on devra donc couper d’eau le lait de vache au _ moins dans les premiers mois. . Inversement, donner à l'enfant une ration azotée insuffisante À est une méthode préjudiciable, du moins en ce qui concerne le gain de poids. La ration de l’enfant devra donc toujours être 1 _ suffisante en énergie, mais aussi en azote. Chez les enfants pesant moins de 4 kilogrammes, le minimum E Piite nécessaire est amplement contenu dans la ration énergé- - tiquede lait de femme ; mais au-dessus de ce poids, c’est le besoin d'azote qui règle la quantité de lait de femme nécessaire, la ration | énergique ne renfermant pas ce minimum d’azoté. Les signes de la sous-alimentation azotée sont peu connus chez le nourrisson ; dans l'alimentation prématurée avec les farineux, … il y a ilestvrai une sous-alimentation azotée plus ou moins com- » plète, mais en même temps l’excès d’hydrates de carbone compli- … que le tableau. Cependant il est des nourrissons atteint de dys- . trophie farineuse qui pâlissent, deviennent mous et flasques, sont Lesné er Bixer 9 130 ALIMENTATION atteints de spasmophilie, et qui n'augmentent de poids que au moment où le lait est ajouté dans la soupe. En réalité les travaux modernes montrent que le besoïn mini- mum d'azote se réduit à un besoin quantitatif d'acides aminés qualitativement indispensables : si une grande quantité d’albumine est détruite dans l'organisme, c'est en vue de libérer certains acides aminés indispensables à la vie : le tryptophane, la lysine, l'arginine et l'histidine. Le tryptophane est indispensable au main- tien du poids, la lysine indispensable à la croissance et dans ce sens, il nous semble intéressant de rappeler les expériences de Hopkins et Willcock qui mettent bien ces faits en évidence. Elles ont montré qu'il était impossible d'élever des souris avec un régime ne comportant comme aliment azoté que la zéine du maïs ; la zéine, en effet, est une albumine incomplète, car elle ne four- nit par hydrolyse, ni glycocolle, ni oxyproline, ni tryptophane, ni lysine ; et de plus, elle est très pauvre en cystine. Mais alors qu’en ajoutant à la ration de la tyrosine, on ne modifie pas l’état des animaux, l’addition de petites quantités de tryptophane amé- liore nettement leur état physiologique; toutefois la croissance des jeunes reste nulle. Des recherches identiques d’Henriques, celles d’Osborne et Mendel sur la gliadine, mettent en évidence l’action de la lysine sur la croissance : de jeunes rats nourris avec de la gliadine, du tryptophane et 0,92 p. 100 de lysine ne présentent qu’une croissance faible où nulle: celle-ci redevient normale si l’on ajoute 3 p. 100 de lysine. Même nécessité de la lysine pour la croissance, et aussi de la cystine. Les travaux d’Abderhalden et d’Einbeck, ceux d’Hopkins et d’Ackroyd ajou- tent à la liste des amino-acides indispensables à la nutrition nor- male des mammifères l’arginine et l’histidine. Ces deux acides aminés d’après Hopkins et Ackroyd serviraient à la synthèse des purines et par suite à l’édification du noyau des cellules néofor- mées dans la croissance. Besoin de graisses et d’hydrates de carbone. — Les graisses et les hydrates de carbone ne sont pas comme lalbumine indis- pensables à la nutrition. Ce sont des aliments d’épargne et des aliments thermogènes, destinés à lutter contre la déperdition de chaleur, utiles donc à l'enfant ; une ration exclusivement composée ÉTUDE QUALITATIVE 131 considérable, et ne serait pas supportée par l'organisme ; de plus … l'adjonction de graisses à la ration alimentaire, améliore l’utilisa- « Lion de l’azote. Chez le nourrisson, les graisses contribuent en 2 _ parties à peu près égales avec les hyarate de carbone, à l’ap- _ port d'énergie. Pour rendre au lait de vache étendu d’eau sa valeur énergéti- - que, on peut, ou bien ladditionner de crème, ou encore y ajou- …. ter du sucre de canne ou de lactose chimiquement pur, ce qui le % _ rapproche du lait de femme. - À partir du sixième mois les farines prises en petite quantité sont en général bien digérées, particulièrement chez les’ enfants nourris au sein ; elles semblent nécessaires vers la fin de la pre- mière année au développement de lenfant. Ces substances doivent alors jouer un rôle d'épargne vis-à-vis de l'albumine et » rendent suffisante une ration azotée trop faible avant leur _ emploi. . On ignore dans quelle mesure on peut substituer en quantité » isodyname les graisses aux hydrates de carbone, mais on sait que … la graisse ne peut remplacer le sucre d’une façon absolue comme … le prévoit la loi de l’isodynamie. En pratique, le beurre ingéré en trop grande quantité occasionne des troubles digestifs ; par con- « tré, on peut sans inconvénient augmenter la ration en hydrates … de carbone aux dépens des graisses. … La sous-alimentation grasse ne paraît pas exercer une influence … nocive sur la nutrition de l'enfant, et il est possible de nourrir _ dés bébés avec des laits presque absolument dégraissés, pendant …. des mois sans qu'ils en souffrent, pourvu que la graisse soit rem- … placée par une dose isodyname d'hydrates de carbone. Comme l’a - montré Meyer la graisse ne favorise pas l’assimilation de l’albu- … mine comme c’est le cas pour les hydrocarbones ; l’augmentation … de graisse dans l'alimentation a pour effet : d'augmenter l’azote- selle, l’azote-urinaire, et de diminuer l'azote assimilé. Ce n’est qu'après une sous-alimentation grasse très longuement prolongée » que l’on peut voir la croissance pondérale s’arrêter et ne reprendre que lorsqu'on remplace le sucre par une quantité isodyname de | graisse. La sous-alimentation sucrée est encore plus mal tolérée chez 132 ALIMENTATION le nourrisson que chez l’adulte, et d’après Rosenstern la dose minimum de sucre au-dessous de laquelle il ne faudrait jamais descendre est de 3 gr. 5 par jour au lieu de 2 gr. chez l'adulte Si le sucre manque complètement il se produit par la fonte rapidede la graisse de l'organisme, de l’acétonémie et de l'acidose, d'au- tant plus rapidement que l'enfant plus jeune ést moins résistant. Lorsque le nourrisson est soumis à la sous-alimentation sucrée, il devient pâle, faible, les os se développent mal et le poïds flé- chit; les manifestations sont d’autant plus intenses que l'enfant prenait plus de sucre auparavant. La diminution de poids tient à une action spécifique du sucre car elle se produit même quand on remplace le sucre par une dose isodyname de graisse. Lesucre . favorise l’assimilation de l’albumine et de la graisse. Il préside à la combustion physiologique de la graisse; si le sucre est en quantité normale dans la nourriture, la graisse brûle complète- ment avec production d’acide carbonique et d’eau ; si le sucre est insuffisant la graisse brûle incomplètement et il se produit des corps intermédiaires : acétone, acide diacétique et acide oxybu- tyrique, ce qui se manifeste dans l'urine par de lammoniurie puis par de l’acétonurie. Enfin le sucre favorise l'assimilation de l’eau et il suffit d'augmenter la dose de sucre dans une bouil- lie pour oëserver une augmentation de poids par rétention d’eau : le sucre est fixé dans la cellule sous forme de glycogène et absorbe trois fois son poids d’eau (Combe). Besoin de substances minérales. — D’après les recherches de Michel, on sait que les éléments minéraux de l'organisme fætal s’accroissent constamment pendant la vie intra-utérine et que du cinquième au neuvième mois ils passent de 1,94 à 3,37 p. 100 du poids du corps. Ces éléments continuent à s’assimiler chez l'enfant puisque la teneur du corps de l’adulte en sels minéraux est de 4,7 p. 100. L'enfant nourri au lait de vache absorbe quatre à cinq fois plus de matière minérale (chaux et acide phosphorique) que len- fant élevé au sein ; cependant dans le premier cas la quantité de phosphore fixé n’est guère plus considérable; par suite de Ja forme différente sous laquelle cet élément est combiné dans les deux laits, l’utilisation et la fixation sont moins parfaites dans j ÉTUDE QUALITATIVE 133 laitement artificiel, comme en témoigne l’analyse des matières es trois fois plus riches en éléments minéraux que celles de nfant nourri au sein. Le nourrisson supporte mal le régime échloruré ou hypochloruré; on voit survenir chez lui de la épression, des vomissements et des symptômes de dyspepsie qui s'expliquent par l'absence d’acide chlorhydrique dans le suc gastri- que. Forster a montré par des expériences sur les jeunes colom- … bes qu'il se produit par la sous-alimentation saline de la faiblesse musculaire accompagnée de tremblement. . Besoin de fer. — Le nourrisson apporte en naissant, en réserve dans son foie, une quantité de fer proportionnellement supé- rieure à celle que renferme l'organisme adulte. Cette réserve ser- vira à l'organisme tant que l'enfant se nourrira de lait très pauvre en fer ; plus tard d’autres aliments lui apporteront cet élément écessaire. Cette notion montre qu'il peut y avoir un inconvé- nient à prolonger trop longtemps l'alimentation lactée exclu- sive (x). Besoin d’eau. — En dehors des analysès du corps du nou- Meau-né, et des excreta, qui renseignent sur la quantité d’eau nécessaire au nouveau-né, on doit se baser sur la quantité d’eau prise par un enfant nourri au sein et se AS normale- ment. C’est donc lé même volume de liquide qu’on devra fournir àun enfant allaité artificiellement. … Le nourrisson est très sensible à la privation d’eau, beaucoup plus sensible que l'adulte et cela, d’après Combe, peut tenir à deux raisons : d'abord l’organisme du nourrisson contient 71,8 0/0 d eau alors que celui de l’adulte n’en contient que 60 0/0 envi- rom; ensuite la circulation de l’eau est beaucoup plus intense … chez le nourrisson que chez l'adulte puisque 1 kgr. d’adulte 4 … n’emploie que 35 grammes d’eau en 24 heures alors que r kgr. - de nourrisson en emploie 4o grammes. Le faciès de l’enfant | assoiffé ressemble à celui du bébé atteint de choléra infantile ; … (x) Gillot insiste de plus sur le besoin de lécithine. Il y en a 0,04 à 0,0g p.100 …. dans le lait de femme ou de vache ; si l’on coupe le lait de vache, le nourrisson en prend insuffisamment: c'est pourquoi Gillot et Barbier, chez les enfants … allaités artificiellement, proposent d’ajouter à l'alimentation un jaune d'œuf à | partir du septième mois. “ 134 ALIMENTATION s il y a parfois de la fièvre (fièvre de soif), plus souvent de l'hypo- thermie; l’amaigrissement, la pâleur, la dessiccation, la som- nolence, les vomissements et la constipation complètent le tableau clinique. Besoin de vitamines. — Mais pour qu’un enfant se porte bien, il ne suffit pas qu'il ait une ration alimentaire suffisante et que cette ration soit constituée par une proportion convenable d’albu- . mines, de graisses, d’hydrates de carbone : en d’autres termes, aux facteurs essentiels de la nutrition doivent s'associer les fac- teurs accessoires de la croissance et de l'équilibre, c de ou des vitamines. Mac Callum et ses collaborateurs caractérisent les vitamines par leur solubilité : lune soluble dans les graisses (la substance A), l’autre soluble dans l’eau (la substance B). Les deux variétés A et B se trouvent dans le lait normal : le lait écrémé manque de vita- mines À, et c’est à cette absence de vitamines A qu'il faut rattacher les cas graves d'ulcère de la cornée observés au Danemark chez des enfants nourris avec du lait complètement écrémé. Les deux types de vitamines À et B sont détruits par la stérilisation et par suite font défaut dans le lait stérilisé : ainsi s'explique le scor- but chez les enfants alimentés trop longtemps avec un tel lait. La question des vitamines se pose également pour le nourrisson au sein ; les nourrissons allaités par des mères béribériques deviennent eux-mêmes béribériques et ne guérissent que si on leur donne du lait de vache ou du lait d’une nourrice saine. Les expériences de Mac Callumi, de Simmonds et Pitz sont tout à fait démonstratives sur ce point : des femelles de rat reçoivent jus- qu’à leur délivrance une alimentation naturelle, riche et variée ; dès qu’elles ont mis à bas, on les met à un régime quantitative- ment suffisant. On constate que si la ration est privée de subs- tance À ou de substance B, ou des deux, la croissance des petits s'arrête très vite ; la quantité du lait n’est pas diminuée, mais il lui manque les vitamines de croissance. Mac Callum et Davis concluent que les deux facteurs A et B ne passent dans le lait qu'autant qu’ils sont présents dans le régime alimentaire de la mère. | Le rôle des vitamines dans la nutrition et la croissance des êtres ÉTUDE QUALITATIVE 135 : …. jeunes ressort nettement des expériences entreprises sur les jeu- nes animaux. Les travaux d’Hopkins sont significatifs : de jeunes rats étaient soumis à un régime synthétique composé de protéines pures, d'hydrates de carbone, de sels, en quantité calculée de façon à assurer leur nutrition normale ; très rapidement on cons- tatait chez eux un arrêt net du développement ; il suffisait d’ajou- ter une très petite quantité de lait bouilli ou cru dont l'extrait sec _ne représentait pas plus de 4 p. 100 de la quantité totale de nour- riture, pour voir aussitôt la croissance redevenir normale; ie _petit-lait, la levure de bière, dont on sait maintenant la richesse en vitamine agissaient de même. Lesexpériences de Mac Callum et de ses collaborateurs sont non moins démonstratives. Des rats soumis à un régime composé de protéines pures, de lactose, de beurre, de sels minéraux mélangés en proportions convenables, se développaient parfaitement, car le lactose en cristallisant entraîne suffisamment de substance B pour assurer la croissance et l'équilibre. De même convient un régime composé de riz poli, de caséine pure, de beurre, de sels minéraux et de lactose : mais si on supprime le lactose, et qu’on le remplace par une quantité énergétiquement égale de dextrine, les animaux se cachectisent rapidement ; l’extrait alcoolique d'embryon de blé, l'extrait aqueux de jaune d’œuf en apportant à ce régime le facteur B nécessaire à la nutrition et à la croissance, préviennent les accidents ou les guérissent. | Les travaux de Funk, d’Osborne et Mendel, de E. Weill et G. Mouriquand, de Drummonds montrent que les facteurs A et B sont indispensables à la croissance ; si les deux facteurs man- quent, la croissance est impossible ; avec un régime contenant un seul de ces facteurs le développement est incomplet et son arrêt aboutit à la mort, c'est dire que la notion de « carence » ne doit pas être négligée dans l'étude de la nutrition infan- tile. On sait que lemploi prolongé et exclusif de lait stérilisé et homogénéisé entraîne chez le nourrisson une maladie non excep- tionnelle qui n’est pas autre qu'un avitaminose, c’est le scorbut infantile (douleurs osseuses, hémorragies) dont le traitement préventif et curatif consiste en l’administration de jus de fruits D Er Sarnee | Vrai a de Re ne 136 ALIMENTATION frais (orange, citron, raisin), qu’il est nécessaire de donner au nourrisson élevé au biberon dès l’âge de six mois. En résumé, la ration d'entretien du nourrisson est indépen- dante de l’âge et du poids et proportionnelle à /a-sur/face corpo- relle. Elle est de 15 calories par décimètre carré, mais seulement ‘après le dixième jour. Elle est de cinq calories au troisième jour et croît peu à peu jusqu'au dixième jour. | La ration d’accroissement est basée sur la connaissancè des gaïns de poids d’un enfant bien portant. La composition chimique de la matière des gains est identique à celle du corps du nouveau-né. La valeur énergétique d’un gramme de substance ainsi compo- sée — 1 cal. 660 (1 cal. 867 pour Michel et Perret). Tableau de Michel et Perret. . Poids PEACE dico :. Ration spécifique | théorique de ra : en (Surface [lait de femmel théorique de lait de vache grammes de 1 kg.) en grammes en centimètres cubes 1,000. 1,4 8,7 360 Pas de lait de vache 3,000. :... 8,0 460 2.300%, 7,3 5ao 3.000..... 6,8 550 260 cc. lait 260 eau 45gr. sucre 4.000... .. 6,1 640 Aro 200 30 5.000... .. 5,5 7h40 560 100 15 6.000 5,1 830 700 lait pur 00017 4,8 920 77° TR 8.000..... 4,6 1.000 830 » » 9.000 4,4 1.070 900 » » 10.000 ,.... 4,3 1.140 960 » » 11,000, ji 4,1 1,220 1.020) 31% 12.000.,.,.. 4,0 1.300 1,080 » » à J La somme des calories ainsi calculée donne la ration totale, Cette ration totale doit contenir une quantité minima d'azote de o gr. 15 par kilogramme pour l’entretien, et dé o gr. 021 par gramme de gain de poids. Cette ration d’azote nécessite une plus grande quanüté de lait de femme que de lait de vache. Rapportée à sa surface, la ration alimentaire d’un nourrisson de 5 kilogrammes sera, comme nous l’avons vu, de 670 grammes de lait de femme ou de 650 grammes de laït de vache. EE Lil ré | 4 ? 1 ÉTUDE QUALITATIVE 137 Barbier indique les chiffres suivants : Ration d’accroissement Augmentation Calories Albumine e poids par . par par kilogramme ,; kilogramme kilogramme 3 premiers mois. 181: 8 5,9 12 à 9 1,60 à 1,20 N'a Bb mois : . 4 gr. à 3 7:98 9 0,95 à 0,70 __ 6e au ge mois . 1 gr. 80 à 1,50 4,4 à 3,2 0,40 à 0,79 ge au 12€ mois . 1 gr. 10 à 0,90 2,6 à 1,6 0,26 à 0,20 Ration d'entretien 65 à 70 calories par kilogramme RATION TOTALE EN CALORIES , | Calories 5. 82,0 2€ » LT RS RER 80,5 € CR RE art 79:0 4e » . . . . è . - . 77:9 5e: » M NC Ar EU, 76,4 RE . - 79,0 7° » NT lee sat ee lite 74.4 8e » PURE Durr 73.8 92 » nie Re EP NT Toute ile 73,2 1. 72,6 118 » LCR PET FERSPCRERS 72:0 0 71,0 A ces chiffres il ajoute 4 p. 100 pour les pertes diverses. Le lait de femme fournissant 650 calories dans le premier mois, il donne donc par kgr. de poids d’enfant LP 125 gr. de lait. Au septième mois 115 grammes et au douzième mois 105 à 108 grammes. Pour le lait de vache dont Barbier admet la valeur thermo- gène de 750 calories, il en fixe, pour le premier mois, la quan- tité à 108 grammes. Mais cette quantité contient deux fois trop d’albumine. Il conseille donc de couper de moitié eau et de remplacer les 4o calories ainsi enlevées par 10 grammes de sucre. 138 ALIMENTATION En procédant de la même façon, à six mois, il faudra au nour- risson : lait, 4o grammes ; eau, 72 grammes; sucre, 12 grammes. Par ces mêmes calculs il faudrait à dix mois plus de 100 gram- mes de sucre ; aussi propose-t-il dans l’allaitement artificiel de recourir dès le septième mois au jaune d'œuf ou à la crème fraiche. Mais cette alimentation est souvent mal tolérée. Maurel trouve, par des calculs à peu près similaires, que le nourrisson à besoin pendant les quatre premiers mois, par kilo- gramme, d’une ration totale de 75 calories, soit environ 100 grammes de lait par kilogramme; c’est une ration minima ou ration d'équilibre, mais qui ne permet pas en général une augmentation de poids. : ration théorique du nourrisson, ainsi obtenue, fournit des chiffres très inférieurs à ceux admis en pratique, et on se rap- procherait plus de la réalité en acceptant le chiffre de 100 calo- ries par kilogramme, soit 150 grammes de lait de femme par kilogramme et par jour, ration optima ou ration de croissance : avec des rations supérieures on dépasse très rapidement les limites de la tolérance. C’est donc pour conclure la balance et lexamen de l’enfant qui renseigneront le médecin. La ration ali- mentaire sera modifiée suivant les cas de façon que la courbe de poids d’un enfant nourri au biberon soit autant que possible superposable à celle d’un enfant nourri au sein qui se développe normalement. * # * Au cours de la deuxième année la nutrition est encore très différente de celle de l’adulte et se rapproche de celle du nourris- son; qu'on se base sur les tables d’alimentation établies empiri- quement ou sur les résultats fournis par les calculs, on arrive à un total nécessaire de 80 à 8r calories par kilogramme. D’après les mêmes données, la ration d’albumine de l'enfant de 18 à 30 mois est de 3 gr. 50 à 4 gr. par kilogramme. Carron de la Carrière et Monfet, qui ont étudié chez l'enfant l’excrétion de l’azote urinaire, notent que de 18 mois à 5 ans l'enfant excrète o gr. 61 d’urée par kilogramme au lieu de o gr. 4o qu'excrète Vadulte. 1 ÉTUDE QUANTITATIVE 139 Une étude complète devrait comprendre l'analyse de tous les resta et excreta chez des enfants présentant une nutrition nor- le et la ration ainsi déterminée serait minima et optima. Ces vaux ont été faits par Michel, par Lambling chez le nourris- on, par de nombreux auteurs Fe l’adulte, mais rien de sem- lable n’a été pratiqué chez l'enfant au moment du sevrage. Au e te, les chiffres d'excrétion azotée ne peuvent renseigner sur ration d’albumine, car cette excrétion est avant tout fonction Valimentation, et savoir la quantité d’urée excrétée revient à voir la quantité d’albumine ingérée, au moins avec une alimen- tation surabondante. Les études de ration basée sur la surface ont pas été pratiquées chez les enfants au moment du | sevrage. Quoi qu'il en soit, on peut retenir que l'enfant de deux ans, de développement normal, a besoin par jour de 75 calories par kilogramme, qui lui seront fournies tant par le lait que par d'autres aliments : : farineux, féculents, œufs, sucre, dont on je Drononit la valeur isodynamique. Mais il faut retenir aussi qu'il n’est pas suffisant de connaître ” valeur isodyname des aliments pour établir le régime d'un À nourrisson. La pratique nous apprend qu'au moment 54 sevrage … la totalité des calories prises sous forme de lait, constituent un + | régime insuffisant et même nocif ; le lait doit être en partie rem- ! - placé par des hydrates de carbone qui sans modifier la ration - alimentaire d’une façon manifeste, sont mieux appropriés aux _ besoins de l'organisme à cet âge. Enfin en dehors des éléments dont la valeur peut être éva- | luée en calories, il en est d’autres qui sont d’absolue nécessité, : ce sont les fruits et les légunies verts, qui renferment des vita- mines dont le rôle dans la nutrition est connu depuis peu de _ temps, et qui sont aussi indispensables pour le développe- _ ment normal de l yen que l'azote, la graisse et les hydra- tes de carbone. Nous n'avons fourni que des données générales sur le choix des aliments, mais il faut encore que ces aliments … soient digérés et assimilés, et à ce point de vue il existe entre les | | des différences telles qu'il sera le plus souvent nécessaire . de modifier un régime théoriquement établi pour chaque nour- | risson. % Lo a LE RME RE nS V DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES à SÉCRÉTIONS DIGESTIVES BOUCHE ET SALIVE La bouche du nourrisson a été étudiée au point de vue de sa flore microbienne, de sa réaction et du liquide salivaire qui vient s’y déverser. Bactériologie de la bouche. Au moment de la naissance, le liquide buccal est absolument stérile (Bonnaire et Keïm, Pod- bielsky et Jeannin). D'après Jeannin, la cavité buccale commence à se peupler vers la 6° heure ; vers la ro° heure, on trouve déjà des microorganismes dans les examens directs du liquide de la bouche, comme dans les milieux de culture ensemencés. Comme première espèce, Jeannin a trouvé, à la 9° heure, du staphylo- * coque doré, du coli, et du Parvulus ; à la 12° heure, en plus de ces espèces, le streptocoque anaérobie. Après la première tétée, dans le courant du 2° jour, le nombre des bactéries augmente et les cultures donnent, en plus des espèces précitées, le Bacterium coli commune, Bacterium lactis aerogenes, Proteus, Staphylo- coque blanc et Cocobacilles prenant le Gram, et dans certains cas du Pneumocoque, signalé par Mme Z. A. Braïlovski-Lounkevitch chez les nouveau-nés à la clinique d’accouchement, mais non chez les nouveau-nés de la ville. Vers le 6° jour, apparaissent en plus des espèces susnommées, le Séreptococcus lenuis, une levure, une bactérie filamenteuse. Vers le 12° jour une espèce, le Streptocoque salivaire prend une place importante et pour Mme Braïlovski-Lounkévitch, au cours de la première année, 1 he me D ous ons “cédé th à à'£e qu OS BOUCHE ET SALIVE 4x c’est la seule bactérie qui mérite le nom d’espèce constante. Dès _qu'apparaissent les dents, la flore change de caractères et on voit - s'ajouter des anaérobies stricts (Leptothrixæ buccalis, Parvulus, Spirillum sputiganum, B. bifidus). Le fait que les enfants por- pen continuellement à leur bouche leurs mains et des objets . souillés explique cet accroissement de la flore microbienne avec J'âge (Nobécourt et de Vicariis). Réaction de la bouché. — La réaction de la bouche du nour- rissonest en général acide, par suite de la fermentation lactique. _ Alcino Rongel; ayant recherché la réaction au tournesol de plus | de 200 nourrissons, tire les conclusions suivantes. Chez le nou- . veau-né, aussitôt après l’accouchement et jusqu’à la première . tétée, la réaction est neutre (71 0/0) ou légèrement acide (29 0/0). » Après la première tétée, l’acidité augmente : réaction neutre 8 oo — légèrement acide 42 0/0 — franchement acide 50 0/0). - Chez les nourrissons plus âgés, ces proportions se maintiennent - à peu près les mêmes, qu'ils soient soumis à l’allaitement mater- nel, à l'allaitement mixte ou à l'allaitement artificiel. Salive. — Quant à la salive du nourrisson, il est facile de la . | recueillir par la méthode conseillée par G. B. Allaria (de Turin). On se sert dans ce but d’un appareil composé d’une éprouvette, d’un diamètre d'environ 2 centimètres et fermée hermétiquement avec un bouchon en caoutchouc à deux ouvertures traversées par deux tubes de verre; en dehors du bouchon, les deux tubes sont courbés à angle droit, l’un étant en rapport avec une pompe aspirante à eau, l’autre en communication avec un petit embout de porcelaine placé dans la bouche de l'enfant. Avec cet appareil . il est facile d'obtenir en quinze à vingt minutes quelques centi- mètres cubes de salive. Cette salive a, d’après G. B. Allaria, les propriétés suivantes : son point de congélation est compris entre — 0023 et — oœ11 avec.une moyenne de —- o°17. La conductibilité électrique est en moyenne de 0,00354. Le taux de chlorure de sodium oscille entre 2 @Pb13 et o gr. 4oo, avec une moyenne de 1.401. Dans les prétiers mois elle ne renferme pas de SOC YRARES de potas- sium (Pribram). L’oxydase de P. Carnot s’y trouve dès les pre- mières heures après la naissance (M. V. Bogdanov-Berezovsky). 142 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES Mais surtout intéressantes sont les variations du pouvoir amy- lolytique de cette salive du nourrisson. D'après G. Finizio, l'intensité du pouvoir amylolytique mesuré de 9 heures du matin à 9 heures du soir est figurée par une courbe dont le point le plus élevé correspond à midi environ : il n’y a pas de différences appréciables entre la salive recueillie avant la tétée et celle recueillie soit immédiatement soit une heure après cette tétée. Ce pouvoir amylolitique augmente progressivement des premiers jours de la vie jusqu’au douzième mois, où il est double de ce qu'il était dans les 15 premiers jours, et reste un peu inférieur à ce qu'il sera vers deux ou trois ans. L'amylase salivaire est. augmentée dans les maladies localisées à la muqueuse buccale (stomatites) ou à son voisinage (amygdalites, parotidites); elle est diminuée dans le muguet, dans les affections gastro-intestinales, dans les cachexies et DMrie dans les affections aiguës (en cas de pneu- monie). La salive du nourrisson dans l'estomac aurait, d’après Allaria, une action sur la coagulation du lait par la présure; on sait que lorsqu'on mélange in vitro de la salive et du lait, dans la pro- . portion d’une partie de salive pour 5 ou 10 parties de lait, celui-ci se coagule plus lentement par la présure et le coagulum a une cohésion assez faible; or la quantité de salive sécrétée par le nourrisson durant un repas, représentant plus de la :r0°, quel- quefois plus de la 5° partie de l'aliment ingéré, on conçoit que de telles modifications puissent survenir dans la coagulation du lait chez le nourrisson. un Dentition. — À la physiologie de la cavité buccale du nourris- son, se rattache la question de la première dentition. Cette première dentition comporte 20 dents. Chez un enfant né à terme, nourri au sein, dont la courbe de poids a été régulière et qui n’a présenté à aucun moment de trou- ble pathologique d’aucune espèce, les dents apparaissent à peu de choses près, suivant le schéma indiqué par Comby : 8 incisi- ves du 6° au 12° mois ; 4 prémolaires, du 12° au 15° mois ; 4 canines du 15° au 18° mois; 4 molaires du 20° au 26€ mois. Les premières dents qui sont les deux incisives médianes infé- rieures, sortent quelquefois simultanément, le plus souvent à BOUCHE ET SALIVE 143 … deux ou trois jours d'intervalle, du 6° au 8 mois. Un mois et … demi après, apparaissent les deux incisives médianes. supérieu- . res, puis les deux incisives latérales supérieures, de telle sorte - que vers la fin du 10° mois, six incisives sont sorties. Les deux … dernières incisives latérales inférieures qui complètent le groupe — «des incisives sortent du ro° au 12° mois. Le groupe des quatre prémolaires, premières molaires ou peti- tes molaires, succède au groupe incisif: elles sortent un à trois mois après la fin de la percée des incisives, et, contraire- … ment aux incisives, ce sont les deux prémolaires supérieures qui _ apparaissent les premières. Le groupe des quatre canines sort entre- seize et vingt mois; les supérieures précèdent les inférieures. Après un long temps d'arrêt, vers le 24° mois sortent les quatre grosses molaires ; les supérieures d'abord, puis les inférieures. Les anomalies de l’éruption dentaire peuvent porter : a) Sur l’ordre d'apparition : elles ne sont pas exceptionnel- les, même chez les enfants bien portants, et on peut rencontrer toutes les variétés telles que : incisives supérieures naissant avant les inférieures, latérales supérieures avant les médianes, canines ou prémolaires avant les incisives latérales ; seules les grosses molaires sortent toujours les dernières. b) Sur le moment d'apparition, l'éruption peut être précoce, et tous les médecins ont noté l'existence d’incisives chez des enfants de cinq, quatre et même trois mois. En dehors des exem- ples classiques de Louis XIV et de Mirabeau qui auraient eu des dents à la naissance, Magitot sur 15.578 nouveau-nés obser- vés à la Maternité en a rencontré trois qui portaient à la nais- sance deux incisives médianes ; Tarnier, Gueniot, Massé, Giral- des, Sappey et Thon, Mattéi en ont aussi rapporté des exemples. Cette éruption précoce porte toujours sur les incisives et il n'en existe jamais plus de une ou deux. _ Nous ne connaissons en aucune façon le pourquoi de cette éruption précoce, mais un fait certain, d’après Magitot, c’est qu’on ne doit pas enlever ces dents car elles prennent peu à peu tous les caractères du groupe auquel elles appartiennent; leur chute ultérieure se fait à l’époque normale et elles ne gènent en rien l’apparition des dents permanentes. Beaucoup plus fréquem- 144 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES. ment la dentition est retardée ; on peut dire que la dentition est retardée quand la première dent n’a pas paru à huit mois. Nombreuses sont les causes du retard de l’éruption dentaire. Chez les avortons la première dent n'apparait souvent qu'à neuf ou dix mois. La dentition est souvent retardée chez les enfants nourris au biberon et particulièrement quand leur alimentation a été mal réglée ou qu'ils ont présenté des troubles de dyspepsie gastro- intestinale. Les enfants qui reçoivent prématurément une ali- mentation solide n’achèvent souvent leur dentition que vers trois ans ou trois ans et demi. . Les gastro-entérites et, en particulier, celles dont.l’évolution est chronique, ainsi que l’atrophie pondérale et le rachitisme leur aboutissant, entraînent constamment un retard dans l’éruption dentaire ; ces dents seront souvent cariées de bonne heure. La syphilis héréditaire agit dans le même sens si elle n’est pas traitée de bonne heure. Une maladie aiguë quelconque : rougeole, coqueluche, broncho-pneumonie, frappant un nourrisson au moment de la dentition, produira encore un retard dans Férup- tion dentaire (1). ESTOMAC Les physiologistes ont étudié chez le jeune chien Pétat de la sécrétion gastrique. Pour certains auteurs et en particulier pour W. Gmelin l’estomac du chien nouveau-né ne contient ni acide chlorhydrique, ni pepsine, ni lab ferment : l’acide de l'estomac est alors l’acide lactique ; la coagulation du lait est opérée par précipitation lactique et la digestion de la caséine s'opère dans (1) On a beaucoup écrit sur les accidents de la dentition qui constituaient autrefois la plus grande partie de la pathologie du nourrisson ; il y eut ensuite une réaction excessive et nombre de pédiatres veulent les ignorer. Nous pensons avec Hutinel que la vérité est entre ces deux extrêmes; certains accidents de dentition sont indéniables car ils cessent brusquement avec l’apparition de la dent et peuvent se répéter à chaque percée dentaire : tels sont la rougeur de la face, les poussées d’eczéma, l'agitation, l’insommie, la toux, les convulsions, la diarrhée et même la fièvre. Presque tous ces accidents sont d'ordre réflexe, en relation avec la douleur ; les troubles digestifs sont secondaires à l'excès de : salivation; quant à l’hyperthermie c’est aussi une réaction du système ner- veux, mais dans un certain nombre de cas elle peut relever d’une infection des gencives, ESTOMAC 145 … l'intestin grêle, sous l’action du ferment pancréatique : ce n’est … qu'après le 18° jour qu’apparaissent dans le suc gastrique la pep- … sine, le lab et l’acide chlorhydrique. O. Cohnheim et F. Soetbeer - soutiennent uné thèse différente : dès les premiers jours qui - suivent la naissance, le suc gastrique des chiens est normal et . renferme, non pas de l'acide lactique, mais de Pacide chlorhy- drique. Cette sécrétion gastrique est produite par mécanisme réflexe, le point de départ du réflexe étant représenté par la bouche de l'animal et, de fait, la sécrétion gastrique apparait même lorsque l'animal tette une femelle n'ayant pas de lait. 4 Chéz le nourrisson la sécrétion gastrique a été étudiée par * Leo, Hayem et Winter, Heubner, Meysi, Clopatt, Thiercelin, Marcel et Henri Labbé, L. Netter, Borie, A. Meyer, et plus — récemment par V. A. Doudine, G. B. Allaria, Louis Gaucher, > A. F. Hess, G. Finizio. Suc gastrique. — Le suc gastrique du nourrisson varie sui- vant le mode d'alimentation (Louis Gaucher), et la quantité de suc secrété dans l'allaitement artificiel est très supérieure à celle - fournie dans l'allaitement maternel. La présure ou pexæine ou ferment lab est un ferment. soluble différencié de la pepsine par Hammarsten, identifié avec elle par Pawlov, qui se trouve dans l’estomac du nourrisson (Hambur- ger, Leo, Cassel, Hecker) à l'état de ferment directement actif, alors que chez l'enfant sevré elle se trouve à l’état de proprésure, de lab-zymogène. Elle amène la coagulation de la caséine du lait avec l'intervention nécessaire des sels de calcium et cela par un mécanisme encore discuté. Pour Arthus et Pagès, il s’agirait d’un dédoublement de la caséine sous l’influence du lab en une albumine soluble, et en caséogène ou paracaséine qui formerait avec les sels de chaux des composés insolubles, paracaséinates. de chaux ou caséum. A côté de la coagulation du lait par la présure d’origine gas- trique, à côté de la coagulation du lait par fermentation lacti- que, doit prendre place une coagulation spontanée du lait. Comme la montré E. Pozerski, le lait peut coaguler spontané- ment mais tardivement, et cela en dehors de toute fermentation : un lait additionné d’un dixième de son volume de chloroforme et Lesné ET Biner 10 146 “ DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES abandonné en tubes scellés à l’étuve à 39° se prend en masse en 15 jours, quelquefois en un \mois; ce fait tient à la présence naturelle de présure dans le ait, mais cette présure n’est pas A libre, elle est fixée sur les éress figurés qui, en s nn cs mettent alors cette présure en liberté. La coagulation de la caséine par le lab est favorisée par addi- tion de sels de chaux; elle est empêchée par la décalcification antérieure du lait à l’aide du citrate de soude ou de l’oxalate de soude, tout au moins &n vitro, car le lait citraté coagule encore dans l’estomac, vraisemblablement parce que le suc gastrique apporte au lait de nouvelles quantités de calcium chris dele faire coaguler (L. Gaucher); le fluorure de sodium s'oppose éga- lement à la coagulation tn vitro du lait par la présure ; les phos- phates neutres de potassium et de sodium (Duclaux, C. Gerber), le lactose (C. Gerber), retardent la coagulation ; le chlorure de sodium est accélérateur à faibles doses, retardateur à doses moyennes, accélérateur à fortes doses (C. Gerber) ; les albumines du sérum sanguin (sérumalbumine, sérumglobuline), l'ovalbu- mine, la myosine retardent la coagulation ; l’éther et l’alcool la favorisent, le nucléinate de soude s’y oppose (M. Doyon). La coagulation du lait dans l'estomac du nourrisson se fait lentement et en flocons poreux, légers, minuscules pour le lait de femme qui contient moins de sels de chaux, rapidement et en gros magmas lourds et compacts pour le lait de vache qui en contient beaucoup. La pepsine existe-t-elle dans le suc gastrique des nourrissons ? Longtemps on a soutenu que la pepsine était totalement et constamment absente durant les me premiers jours, qu’elle n'existait qu’à l’état de traces jusqu’à l'âge de onze mois, pour. être manifeste dans la deuxième année. Les recherches de Langstein avaient montré qu'il se formait dans l’estomac des peptones, mais l’auteur discutait pour savoir s’il y avait là une intervention de ferment peptique ou une action microbienne. G. B. Allaria en 1907 montra que le suc c gastrique des nour- rissons pouvait former des peptones aux dépens des albuminoï- des diverses (lait, blanc d’œuf, fibrine du sang). A. F. Hess, G. Finizio ont confirmé ces données et les déterminations de Liban F sie À ent à EE je DE ci CR 4 ct ne a ni NE à ut AT A le titi PR ns tt ur on ce his nt dd + à CU n bs = | doit ace) apte Un. Le - ESTOMAC 147 … H. Bierry, puis celles de Porcher et A. Tapernoux sur l'animal, . montrent de la pepsine dans l'estomac dès la vie fœtale. On trouve également dans le suc gastrique du nourrisson une . lipase, agissant sur les graisses pour donner de la glycérine et des acides gras (Vaughan Harley); cette lipase existe déjà chez .… le nouveau-né et digère de 2,9 à 10,6 p. r00 de la graisse (Sedg- _ wick). Enfin on sait aujourd’hui que l’estomac du nourrisson ren- … ferme de l'acide chlorhydrique; À. F. Hess a montré que, même … avant l'absorption de toute nourriture, la sécrétion d HCI était régu- lière et considérable ; chez 52 nouveau-nés âgés d’une demi-heure à 18 heures, un seul n'avait pas d’HCI dans l’estomac ; chez tous les autres, on obtint de acide libre. Pendant la première heure qui suit la tétée l'estomac ne renferme que peu ou pas d’acide chlorhy- drique libre; la proportion augmente après la première heure de la digestion ; cette absence de HCI est due à sa fixation par le lait. CHIMISME GASTRIQUE Le suc gastrique est sécrété d’après Tobler en quantité équi- valente à celle du lait. La quantité et la qualité du suc gastrique dépendent d’une part de l'appétit du bébé (sécrétion psychique), d'autre part du genre de nourriture, les peptones augmentant, les acides gras diminuant la sécrétion du suc gastrique. Chez le nourrisson au sein, Marcel et Henri Labbé sont arri- vés aux conclusions suivantes par l’analyse du chyme obtenu une demi-heure après l’ingestion de 50 grammes de lait de femme ; le chlore total (T), les chlorures fixes (F), l’acidité totale (A), le chlore combiné aux matières organiques et à l’ammoniaque (c) sont très faibles chez le nouveau-né, mais augmentent rapidement et restent à peu près constants de 1 à r1 mois ; il n’y aurait pas d'acide chlorhydrique libre et l’acidité est due aux acides organiques. - La question d’HCI libre au cours de la digestion gastrique du lait a été reprise par Borie ; pour cet auteur il manque en effet toujours pendant la première heure de la digestion, mais après T h. 3/4, quelquefois plus tôt, après 1 h. 1/4 (A. Czerni), il existe constamment et cette apparition tardive d’HCI libre semble 148 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES être due à ce que la caséine et les phosphates du lait en absor- bent une grande quantité. Chez le nourrisson alimenté avec du lait de vache, on cons- tate que l'acidité totale est plus forte; que le chlore total, le chlore combiné aux matières organiques et le chlore fixe ont des valeurs plus élevées. La courbe de la digestion se fait dans le même sens. | Ainsi le suc gastrique du nourrisson présente un double pou- voir : un pouvoir coagulant et un pouvoir protéolytique. Ces deux pouvoirs étudiés par G. Finizio chez les nourrissons atteints de troubles gastro-intestinaux ne présentent aucun parallélisme, de sorte qu'il semble bien y avoir intervention de deux ferments différents : le lab pouvant agir dans tous les milieux (alcalin, neutre ou acide), et la pepsine n’agissant qu'en milieu acide. Dans son ensemble, l’action du suc gastrique sur le lait a été soi- gneusement étudiée in vivo par Louis Gaucher en opérant de la façon suivante : à l’aide de fistules duodénales pratiquées chez le chien près du pylore, Louis Gaucher a pu suivre la digestion du lait dans l’estomac. Cinq minutes après l’ingestion, le lait appa- raît à l’orifice de la canule avec un aspect normal; il est simple- ment un peu plus épais et filant et s'écoule par grosses éjacula- tions, se succédant toutes les 15 ou 20 secondes durant 8 à 10 minutes (1° stade). 15 minutes environ après le commence- ment de l’expérience, une deuxième phase s'établit : il s'écoule alors du lacto-sérum clair ou à peine opalescent, auquel se mêlent parfois de gros caillots de caséine si le liquide, jusque-là ‘ neutre ou faiblement alcalin, a une réaction nettement acide (2° stade). Enfin, 25 ou 30 minutes après l’ingestion du lait, passe un sérum jaune très acide, très louche, dans lequel sont en suspension de très petits grumeaux de caséine et en une heure ou une heure et demie, quelquefois plus tôt, en 35 minutes, Péva- cuation de l’estomac est complète (3° stade). Ainsi, lorsque le lait arrive dans l'estomac, la moitié passe dans l'intestin pendant les premières minutes, se comportant comme un simple liquide et sur 7 grammes de caséine absorbée dans 200 cc. de lait, L. Gaucher admet que 4 grammes passent à l’état liquide durant le premier stade ; 1 gramme sous forme de caillots détachés, pendant le second stade, et les deux grammes qui restent se dur- D de st éd pin 29" à 10 EE raphael dE en dog dé Gé dé dar Ad MSA rs it signe St qe à: 4 à DS dé Ne EE ne sn à à PR abs " « Eye > IL ns & - à d'édtmts hs is n NULS Se UTP p air: q he VAT TS CHIMISME GASTRIQUE 149 cissent pour être ensuite réduits en une fine purée par un bras- sage énergique de l’estomac. Le contact avec la muqueuse duodénale du hquide acide pro- duit par réflexe l’occlusion du pylore qui ne s'ouvre à nouveau que quand l’acide a été neutralisé par les sécrétions duodénales. Les contractions pyloriques se produisent normalement deux ou trois fois par minute. La graisse mélangée à la caséine retarde les contractions pyloriques, les hydrocarbones les accélèrent. * Le suc gastrique fluidifie d’abord la couche la plus extérieure — du caséum qui est aussitôt expulsée dans le duodénum par les . contractions stomacales sous forme d’albumoses et de peptones ; la graisse sort ensuite. Le suc gastrique attaque alors la couche suivante et ronge ainsi concentriquement le caillot par couches successives. Pendant tout le temps de la digestion stomacale, les couches profondes du bloc de caséum, continuent à être alcalines. Si l'on donne des repas trop rapprochés, chaque fois le lait subit la même coagulation immédiate, aussi la digestion précé- dente est-elle arrêtée jusqu’à ce que le petit-lait ait été à nouveau expulsé ; le nouveau caséum s’applique autour du premier bloc caséeux, et chacun des repas suivants forme une première couche concentrique autour de la couche précédente dans laquelle toute digestion gastrique est arrêtée (Tobler). Ceci explique la patho- génie de la dyspepsie par tétées trop fréquentes. . Il en résulte des conséquences mécaniques : extension de la paroi et insuffisance glandulaire. Mais, de plus, apparaissent très rapidement des fermentations anormales dans l’estomac, la sécrétion du suc gastrique est insuffisante, la digestion est incom- plète et il se forme un résidu indigéré ; l’acide muriatique, complè- tement combiné, n'existe plus à l'état libre et bientôt par défaut de cet antiseptique il se produit des fermentations anormales. Les produits de ces fermentations, qui se manifestent sous forme d'acides gras inférieurs, provoquent des renvois à odeur aigre et produisent une irritation de la muqueuse pouvant aller jusqu'au vomissement ; la diminution des sécrétions stomacales en est aussi une conséquence, elle va augmenter les difficultés de la digestion et les conditions favorables aux fermentations. Dans VPintérieur des blocs caséeux non touchés par le suc gastrique, les microbes se multiplient et il se fait des fermentations de 190 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES graisses et d’hydrates de carbone avec production abondante d'acides gras qui agissent à leur tour de façon empêchante sur les sécrétions stomacales et sur le fonctionnement du pylore. Les troubles gagnent ensuite l'intestin comme Va bien montré Salge. Les acides gras provenant de l’estomac emploient, pour être neutralisés, une grande quantité des sucs alcalins qui se déversent dans le sie ce qui limite la saponification des graisses. Ceci amène des modifications pathologiques de l’état général. Enfin les acides gras incomplètement neutralisés cucitint le péristaltisme de l'intestin, d’où production de gaz et de selles molles à odeur butyrique et à réaction acide. Résorption stomacale. — L’estomac est incapable d’absorber Veau, mais il absorbe facilement le glucose et les sels. INTESTIN Le -chyme, en pénétrant dans l'intestin grêle, est soumis à l’action des sécrétions intestinales, pancréatique et biliaire. Ferments intestinaux. — Chez le nouveau-né humain, la macération de la muqueuse intestinale renferme les ferments des bioses : lactase, maltase et invertine (Ybrahim, Kaumheimer) qui transforment les disaccharides, lactose, maltose et saccharose. Etudiés dans leur mode de développement, ces ferments appa- raissent dans l’ordre suivant : c’est l’invertine qui, chez lem- bryon, apparaît en premier au début du quatrième mois ; la mal- tase apparaît à la fin du- Re mois et la lactase ne se trouve chez l'embryon humain qu’au septième ou huitième mois ; elle manque souvent chez les enfants nés au huitième mois. Recher- chée chez le fœtus de veau, de chat et de chien, cette lactase s'y trouve, son activité croissant avec l’âge du fœtus (H. Bierry, Ch. Porcher et A. Tapernoux). Quant aux ferments d’origine intestinale qui ont une achon sur les albuminoïdes, ils se trouvent chez le nouveau-né : on y rencontre de l’érepsine, qui décompose les albumoses et les pep- tones en acides aminés, et qui apparaît pendant le cinquième mois de la vie fœtale {Tbrahim, Porcher et Tapernoux) ; de len- térokinase activant le trypsinogène, apparue peu de temps après ’ INTESTIN 151 _ (Ibrahim) ; signalons aussi dans la muqueuse duodéno-jéjunale ÿ du fœtus et du nouveau-né de la sécrétine faisant sécréter le pan- … créas (Lucien Camus, Hallion et Lequeux). —_ Appendice iléo-cæcal. — Les modifications de lappendice M cæcal suivant l’âge n’ont pas manqué d’attirer l'attention des —anatomistes ; sa longueur chez le nouveau-né humain varie entre LS cc. 5 et 7 ce. 5 (W. Carpenter Mac Carty) ; extérieurement il se continue sans ligne de démarcation très tranchée avec le cæcum, …. c'est le type dit infundibulaire (Delmas) qui peut persister quel- E quefois chez l'adulte ; par contre intérieurement, au niveau de - orifice appendiculaire un repli muqueux peut être observé, c’est la valvule de Gerlach, valvule séparant imparfaitement la cavité cæcale etla cavité appendiculaire et qui va disparaître avec l'âge. Mais l’appendice a été aussi étudié bactériologiquement aux dif- férents stades de la vie et cela surtout chez l’animal. Le tissu lymphoïde de l’intestin du lapin adulte est normale- ment habité par de nombreux bacilles, immigrés de la cavité intestinale ; les microbes pénètrent dans le tissu lymphoïde appendiculaire du jeune lapin vers la fin de la deuxième semaine … de la vie extra-utérine pour atteindre, à la fin de la cinquième - semaine, la partie moyenne de la panse des follicules (P. Masson et CL Regaud). Pouvoir éliminateur des microbes. — À la physiologie de l’in- testin du nourrisson se rattache le problème du pouvoir élimina- teur de cet organe, vis-à-vis des microbes et des poisons. L’expé- … rimentation a montré que les toxines, les poisons et surtout les microbes pouvaient être éliminés de la circulation générale par Vintestin ; les recherches de Chiarolanga, H. Triboulet, L. Riba- - deau Dumas et P. Harvier, Hess, Ch. Richet fils et Saint-Girons, Breton, Bruyant et Mézie, Calmette et Guérin démontrent d’une façon indiscutable que les microbes les plus variés injectés dans les veines d’un animal peuvent être éliminés par les divers segments du tube digestif ; l'intestin est un organe de défense . et lutte activement pour éliminer les microbes de la circulation générale. De tels faits sont à la base de nombreux cas de gas- _ tro-entérites observés chez le nourrisson ; on connaît la fré- quence des troubles intestinaux dans les pneumococcies du D rh Lo gen Es A PORN RE 2 TRY - à 1 dédie aa de de 7e is étre) 6 nids à 192 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES nourrisson, dans la rougeole, la grippe ; or, dans tous ces cas, il s'agit d’une diarrhée hématogène par élimination : comme Va formulé Ch. Richet fils, « c’est parce qu’il y a élimination micro- bienne qu’il y a lésion ». Telle est enfin la pathogénie habituelle de l’appendicite. MICROBES DE L'INTESTIN La flore intestinale des nourrissons a fait l’objet de nombreux travaux (Escherich, Moro, Sittler) ; ceux de H. Tissier sont par- ticulièrement importants et serviront de base à notre étude. Le jéjunum et l’iléon sont presque stériles chez l'enfant normal nourri au sein, la flore ne commençant que dans le gros intestin, ce qui explique pourquoi chez le bébé normal les ferhemaons sont pour ainsi dire nulles. Chez l'enfant au sein, la flore fécale s’établit d'une façon régu- lière. Après la première phase aseptique qui dure-depuis la nais- sance jusque vers la dixième ou la vingtième heure, les micro- organismes infectent progressivement le tube digestif. Dans cette seconde phase d’infection croissante, avant toute alimentation, apparaissent en même temps ou après une débâcle épithéliale de cellules plates d’origine buccale ou pharyngienne, des petits cocci : le Bacterium coli (variété commune) et un petit bacille grêle. Dans les selles qui suivent la première alimentation, on voit successivement apparaître de gros bacilles, le Bacillus putri- Jicus coli de Bienstock, le Bacillus bifidus. Cette infection semble surtout venir par la bouche; seul le coli, peut venir par voie anale. Vers le milieu du troisième jour, elle est à son maxi- mum. Dans une troisième phase, phase de transformation de la flore, l'aspect microbien se simplifie, et progressivement une espèce se substitue aux autres : cette espèce est le Bacillus biji- dus de Tissier. Le B. bifidus, à Gram positif, est un ferment actif des sucres en formant de l’acide lactique et acétique. Kling a démontré que le B. bifidus peut exercer une action bactéricide sur le colibacille, et sur le B. lactis aerogenes ; les produits bactéricides restent dissous dans le milieu liquide et ne parais- sent pas liés aux corps microbiens mêmes. II s’agit en réalité d’acide lactique, et il suffit de neutraliser le liquide pour lui enle- ver son pouvoir bactéricide. EXT MICROBES DE L'INTESTIN 153 Vers la fin du quatrième jour, la flore horeue est ardinaire- ment constituée. … L'aspect des selles, depuis cette époque jusqu'au sevrage, res- — (era constant, invariable. Cette flore est toujours formée des — mêmes variétés : un anaérobie strict, le Bacillus bifidus est pré- —. pondérant et paraît former à lui seul la flore intestinale. A côté de … lui, en nombre restreint, on trouve toujours des facultatifs : le …. Bacterium coli (variété communé), le Bac. acidophilus Moro, le % Bac, butyricus, le streptocoque intestinal d’'Hirsch-Libbmann et —… le Bacterium lactis aerogenes. Très rarement, il peut s’y joindre à des espèces autres, mais elles ne se montrent que dans des condi- tions déterminées, écart de régime, mauvaise hygiène, malpro- preté. Ce sont des espèces de passage, des espèces anormales qui ne peuvent séjourner dans le tube digestif. . Si on cherche à modifier cette flore, par l’ingestion de calomel — ou par des lavages de l'intestin, on constate que l'espèce domi- nante diminue et présente des formes de souffrance, par contre il y a pullulation des espèces facultatives, le streptocoque et le colibacille. La prédominance de l’une ou de l’autre est la règle. Ce fait dépend simplement de leur nombre respectif antérieure- ment à l'expérience. Cette modification commence vers la septième - heure, est à son maximum vers la vingt-quatrième heure, et dis- … paraît quarante heures après environ. Or dans les selles pathologiques, dans_ les gastro-entérites légères ou graves de l'enfant au sein, on constate toujours une semblable modification dans la forme et le rapport des espèces, mais on trouve presque toujours, en plus des bactéries ordinaires, des espèces que nous n'avons pas retrouvées dans les selles nor- males. Ces espèces étaient, dans les cas examinés : le diplococcus griseus liquefaciens, le cocco-bacillus, anaerobius perfætens, _ le streptocoque décoloré par le Gram. Il faut y ajouter la variété typhimorphe du B. coli. Chez l'enfant au biberon, la flore intestinale est bien différente. Après une première phase aseptique, de même durée que pour l'enfant au sein, survient la phase d'infection croissante. Avant toute alimentation, les espèces sont évidemment les mêmes que celles que nous avons vues dans le premier cas. Après l’alimen- tation, l'infection se fait d’une façon plus intense, plus rapide, les 154 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES espèces sont encore plus variées. Elle est à son maximum wers le quatrième Jour. La phase de transformation est plus lente, plus tardive, moins complète et moins caractéristique. Peu d’espèces sont éliminées. La flore normale ne semble être que la continuation dela . phase précédente. Les espèces qui la composent sont nombreuses et variées. On peut isoler le Bacillus acidophilus, qui remplace en grande partie le B. bifidus, le Bacillus exilis, Ventérocoque, le streptocoque d’Hirsch-Libbmann, le Bacterium coli (variété commune), le Bacterium lactis aerogenes, le bifidus, le Bacillus patrificus Dienstock, le B. perfringens, ete., des sarcines et rare- ment le staphylocoque blanc. Aucune snlee n’est prépondérante. Le calomel, les lavages de l'intestin, produisent une modifica- tion de la flore normale analogue à celle que l’on peut voir chez l'enfant au sein, mais elle est plus profonde, plus lente à dispa- raître. Elle débute vers la septième heure, est à son maximum à la vingt-quatrième et ne disparaît qu'après 60 heures. Cette flore résiste donc moins à l’action du calomel. Dans les gastro-entérites aiguës, on constate aussi à côté de cette modification de la flore, la présence d'espèces anormales. Au cours des gastro-entérites chroniques, dans la selle habi- tuelle, on trouve également des espèces différentes de celles que l’on rencontre chez lenfant bien portant ; dans les pous- sées successives de diarrhée, on retrouve en plus la modifica- tion hée à ce symptôme. Les espèces rencontrées sont : le Diplococcus griseus, liquefa- ciens, le Bacillus minutus et la variété typhimorphe du coli. f n’est pas rare d’y trouver aussi des levures et Chiray et Sartory ont rencontré des levures du muguet dans 70 p. 100 des caschez . les enfants allaités artificiellement et “s dans 20 É 100 des cas chez les enfants au sein. | Chez les enfants nourris à l'allaitement mixte, l'aspect: de la flore rappelle beaucoup celui de l'enfant au sein. Il faut noter que tout dépend de l’âge où l'enfant est mis à cette alimentation. Quand il y est mis à la naissance, l'aspect des selles rappelle celui de lenfant au biberon. Quand il y est mis tardivement et qu'il a été jusque-là nourri au sein, laspect microscopique se rapproche de celui de l'enfant au sein. D'autre MICROBES DE L’'INTESTIN 155 rt d'alimentation avec le babeurre ou le lait maternisé amène e prédominance du B. bifidus, comme l’ont montré Guil- lemot et Mlle Szczawinska, P. Nobécourt et Lucien Rivet. Le rôle physiologique de cette flore intestinale n’est pas le “même pour les différentes variétés de nourrisson. Chez l'enfant au sein, la digestion est complète, les déchets qui en proviennent sont peu riches en substances fermen- 4 tescibles. En outre la bactérie prédominante n’agit pas sur la lac- tose, elle ne peut avoir qu’une action légère sur les composés ulti- mes qui proviennent de lhydratation des albuminoïdes. Les microbes fermentatifs de la lactose : B. coli, B. lactis aerogenes et streptocoques sont en si petites quantités que leur action ne É- peut être très importante. Les fermentations microbiennes sont … chez ce nourrisson de très peu d'importance, et aucun des corps … qui en résultent n’est véritablement nécessaire à l'organisme. Fe. Chez lenfant au biberon, la digestion est incomplète, les _ déchets digestifs plus riches en substances fermentesci- … bles ; c’est ce qui explique le grand nombre des microbes agis- 3% sant sur la lactose avec ou sans production de gaz comme le … Coli de B. lactis aerogenes, le streptocoque intestinal, le staphy- locoque blanc, le Bacillus exilis, non la levure _ blanche. —_ Sile laïitcontient beaucoup de sucre (lait de femme), les micro- … bes saccharolytes (Bac. bifidus) prédominent et empêchent le % développement des microbes protéolytes. Si le lait contient plus … de caséine et moins de sucre (lait de vache) le bifidus ne peut … prédominer, aussi d’autres espèces protéolytiques : moins … inoffensives vont s’y développer à côté. On peut donc conclure … au point de vue pratique qu’en augmentant les hydrocarbones …. ori élimine les putréfactions produites par les bacilles protéo- … lytiques, et on favorise le développement des espèces saccharoly- _ tiques ; au contraire en augmentant la caséine on réussit à limiter les fermentations Dites par les bacilles saccharolytes. Citons pour terminer que le filtrat des selles des nourrissons est incapable de lyser les cultures de bacilles de la dysenterie, k. re la fièvre typhoïde et du colibacille; le virus bactériophage à . décrit par d’Hérelle, qu’on peut mettre en évidence dans les selles … d'individus les plus divers, n’existe pas dans les selles des nour- £ 196 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES rissons sains ou malades, nourris au sein ou au lait de vache RADnert Debré et J. Hagueneau). Il n'existe pas de microbes spécifiques des gastro-entérites aigues et chroniques du nourrisson, et les manifestations cliniques de ces affections ne relèvent pas seulement de linfection, mais plus encore de linsuffisance des secrétions digestives et des résorptions toxiques qui en sont la conséquence. PANCRÉAS M. Bierrv, chez les fœtus d’ovidés et de bovidés, a montré que la lactase du pancréas était très active ; Ch. Porcher et A. Tapernoux, étudiant le pancréas du fœtus de veau, y ont décelé la présence des trois ferments importants : amylase, trypsine et lipase : « L’amidon a été dissous et saccharifié, l'albumine d'œuf digérée ; quant à la matière grasse, elle a subi une émul- sion complète avec une légère tendance à l’acidification ». Chez le nouveau-né humain on trouve de la érypsine qui est apparue dès le quatrième mois de la vie fœtale (Ibrahim), ou au début du cinquième mois (Langendorff) ; l'amylase pancréatique est formée dès la naissance dans la grande majorité des cas (Moro); la lipase est abondante. Chez les enfants prématurés qui présentent si souvent des trou- bles digestifs, la sécrétion pancréatique serait insuffisante et c’est cette insuffisance glandulaire qui serait à la base de ces troubles intestinaux. N. Chtiftar insiste sur ce fait que d’une façon géné- rale le-pancréas des prématurés se distingue de celui des enfants nés à terme, parce que les éléments glandulaires des acini chez les premiers sont notablement moins développés. Les noyaux des cellules glandulaires sont irréguliers dans leur forme et léur volume, le réseau chromatique est moins bien nettement dessiné ; le tissu conjonctif du stroma est au contraire beaucoup plus abondant. On observe constamment des lésions de dégénéres- cence de l’endothélium vasculaire. Ces différences ne s’effacent pas même après le cinquième mois de la vie extra-utérine. Telle est la sécrétion pancréatique externe, digestive; quelle est la valeur de la sécrétion pancréatique interne? Pour étudier cette question, Henri Mora, par une résection pancréatique consi- FOIE à 157 -dérable (8/9 ou 9/10 de la glande), a tenté de réaliser chez de | tout jeunes chiens de l'insuffisance pancréatique ; il a constaté «de la glycosurie le plus souvent transitoire, quelquefois définiti- «tive, mais une glycosurie non mortelle, puisque l’ablation du pan- _ créas n'était pas totale ; c'est dire que les résultats des expé- … riences sur le tout jeune animal sont identiques à ceux obtenus « chez les animaux âgés. Quant à la croissance des animaux E précités, elle était absolument normale, comparée à celle des — témoins. Chez un nouveau-né issu de mère fortement glycosu- L rique, le pancréas présente des îlots de Langerhans géants » (G. Dubreuil et Anderodias). FOIE - Les chiffres rapportés par Vierordt concernant le poids du foie - chez l'enfant et l'adulte, aux divers âges, ont amené Ch. Richet à émettre cette loique, chez l'homme, le poids du foie par rapport …—. à la surface du corps, va en croissant avec l’âge, mais va au con- traire en décroissant par rapport à l'unité de poids. Ainsi, au premier jour de la vie extra-utérine, pour 1 kilogramme de corps, on à uu poids de foie de 44 gr. 3, alors qu'à la première année ce chiffre tombe à 37 grammes. La composition chimique de cet organe se modifie aussi avec l’âge et, comme l'a montré Oidtmann, la proportion d’eau dans le tissu hépatique va en diminuant avec l'âge, passant de 825 0/00 chez le nouveau-né, à 650 0/00 chez le sujet adulte. Mais quelle est l’activité du foie dans la première année de la vie? Nous aurons successivement à envisager : la sécrétion biliaire, la fonction uréopoiétique, la fonction glycogénique, la fonction _antitoxique, là fonction adipogénique, la fonction ferratique et la fonction hématopoiétique. 1° Sécrétion biliaire. — Débutant vers le troisième mois de la vie intra-utérine, bien marquée vers le cinquième ou sixième, . la sécrétion biliaire aboutit à la production d’un liquide qui est … d’abord clair, mais qui dès la naissance rappelle la bile de l'adulte. Chez le nourrisson, la bile est sécrétée en grande quantité ; c’est elle qui constitue la plus grande partie du méconium ; c’est - elle aussi qui va entrer pour une part importante dans la compo- 158 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES | sition des selles vertes. Au point de vue chimique, elle contient beaucoup d’urée (Schutzenberger), beaucoup de cholestérine | (Bühl et Hecker). L'étude des animaux donne des résultats iden- tiques ; A. Bidder et Schmidt, chez les jeunes chiens et lesjeunes lapins, ont noté par kilogramme du poids du corps une quantité de bile. plus contes que chez les animaux adultes. L'étude du foie biliaire a attiré l'attention des pédiatres, et les auteurs ont eu recours à des méthodes différentes. - L'examen des selles fournit des renseignements précieux. On y recherchera les pigments biliaires à l’aide de la réaction au sublimé acétique de H. Triboulet, ou encore avec le pro- cédé de A. Grigaut, ou enfin avec la méthode conseillée par : A. Grimbert et A. Fouchet, qui, appliquée à l'examen des selles de nourrissons (même avec des selles dites « mastic »), nous a toujours donné des résultats positifs ; de sorte que lacholie signalée dans quelques cas pathologiques (selles blanches), n’est que relative (1). On peut aussi y déceler les sels biliaires par la réaction de Pettenkoffer (sucreet acide sulfurique), réaction qui donne avec la selle normale une réaction rouge caractéristique, comme l'avait noté Parrot et comme l’a confirmé H. Friboulet. L'examen du sang peut être fait en vue d'y rechercher des pigments biliaires et des hémoconies. À. Gilbert, P: Lereboullet et Mile Stein ont trouvé une quantité de bilirubine dans le sang S : du nouveau-né, supérieure à celle contenue dans le sang du nourrisson, supérieure à celle contenue dans le sang de l'adulte, en dehors de tout ictère, au point que ces auteurs se demandent si la plus grande partie de la bile secrétée par le foie fœtal ne se déverse pas dans les veines centro-lobulaires. D'autre part, on a intérêt à rechercher les hémoconies par l'examen à l’ultra-microscope d’une goutte de sang fraîchement prélevée (Cottin, P. Nobécourt et M. Mallet); on sait que chez l’adulte l'absence d’hémoconies dans le sang, après un repas riche en matières grasses, est liée à la suppression de lafflux biliaire dans lintestin et plus spécialement à la rétention des sels biliaires (Lemièrre, Brulé, M. Laudat, A. Weil); chez le (1) Ce fait que nous avons décrit dans la thèse de A. Paulin, vient d’être con- firmé par A. Marfan et H. Dorlencourt, qui ont trouvé des pigments biiafres dans les selles mastic ou selles savonneuses. " 4 PCR AN TN NE OR. Derre., CAT A TE Me ue à tit dE iris FOIE 159 nourrisson, dans la majorité des cas, il n’y a pas de rapport entre Ja quantité des hémoconies dans le sang et la quantité de pig- - ments et de sels biliaires dans les fèces. …. Dans les urines peuvent apparaïtre les pigments biliaires, les … acides biliaires et l’urobiline. . Lurine d’un nourrisson normal ne contient ni pigments biliaires, ni acides biliaires, ni urobiline; mais il est fréquent de noter dans l'urine l'apparition de ces substances au cours des j gastro-entérites. L'un de nous avec P. Merklen a constaté, dans urine de nourrissons atteints de gastro-entérite, des pigments biliaires décelables quelquefois par la réaction de Gmelin, mais …. plus fréquemment par la réaction de Salkowski qui, en permet- ant d'agir sur un plus grand volume d'urine, met par suite en “évidence de faibles quantités de pigments ; les mêmes urines » renferment souvent des sels biliaires décelables par la réaction - de la fleur de soufre, dite de Hay. … L'urobiline urinaire, chez le nourrisson, n’a pas été notée par - nous et P. Merklen, au cours des gastro-entérites, mais est déce- lable lorsqu'il y a D omonie: plus récemment, $S. Os- 4 trowski recherchant l’urobilinogène par la réaction d’Erlich et … Purobiline par celle de Schleisinger, obtient un résultat négatif … dans l'urine de nourrissons bien portants, mais les réactions sont b: Je plus souvent positives en cas de fermentations intestinales, et » traduiraient une insuffisance fonctionnelle du foie. E. Weill, A. - Morel et A. Policard soutiennent de leur côté une concordance » étroite entre la présence de la stercobiline intestinale et celle de … l’urobiline urinaire. Tant que l’urobiline est absente dans l’urine + (nourrissons au sein peu après la naissance), les fèces ne ren- _ ferment jamais de stercobiline, et inversement, dès que la .… stercobiline apparaît dans les fèces, l'urine renferme de l’urobi- . line. Telle n’est pas Popinion de Brulé et Garban, qui, par des … procédés sensibles d'analyse, trouvent dans l'urine du nouveau-né … de l'urobiline, alors qu'il n'existe pas encore de stercobiline ICTÈRE DES NOUVEAU=NÉS … A l'étude de la sécrétion biliaire chez le nourrisson, se ratta- 160 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES che le problème de lictère observé si souvent chez le nouveau- né, ictère qui correspond à deux variétés : : 1° L'ictère pathologique, dû à l’obstruction congénitale des voies biliaires, et à pronostic fatal, ainsi que l’ictère secondaire à une septicémie d’origine ombilicale, et la maladie bronzée hématurique des nouveau-nés. 2° L’ictère idiopathique, dit encore physiologique, apparais- sant deux ou trois jours après la naissance, disparaissant vers le dixième, quelquefois seulement vers le vingtième jour et ne trou- blant nullement la santé de l'enfant ; les pigments sont inconstants dans les urines, il n’y a pas de décoloration des matières fécales. Sur la pathogénie de cet ictère idiopathique du nouveau-né, deux théories ont été proposées. Gubler et ses élèves l’attribuèrent à des perturbations sanguines; le nouveau-né ayant une quantité excessive de sang (surtout si la ligature du cordon a été tardive), un: partie de ce sang se détruirait et se transformerait en un pigment spécial, lhéma- phéine voisin des pigments biliaires. Baumès, Bouchut, et plus tard Gilbert et Léreboutiet soutin- rent la théorie hépatique de ce syndrome; c’est un ictère bili- phéique, puisqu'il y a des pigments biliaires dans le sang, c'est un ictère acholurique, parce que le rein aurait un pouvoir élimi- nateur insuffisant. é Les travaux de Moussus et de Leuret ont modifié nos idées sur le mécanisme de cet ictère ; d’après ces auteurs, la période ictérique du syndrome est précédée d’une période préictérique, au cours de laquelle l’enfant est rouge, et l'examen montre alors de la fragilité globulaire, le laquage du sang, Papparition d'hématies granuleuses et la pigmentatiôn des urines. Il y aurait comme cause déchaînante de cette crise, un refroidissement de l'organisme qui entraînerait un laquage partiel du sang. Cette destruction globulaire amène le passage dans urine de phosphates, d'urates et de pigments, dérivant de l’hémoglobine qui se trou- verait réduite par le rein. Le reste de l’hémoglobine circulante . est transformée soit par le foie, soit par d’autres tissus en un pigment jaune, imprégnant les tissus et produisant l'ictère. Ainsi l'ictère du nourrisson nous apparaît comme un ictère hémolytique passager. — L’ictère s’observe souvent chez les prématurés et la syphilis héréditaire en est alors la cause fréquente. nd je cb ds: : De nat ter a tbte-2 RA 7) TNT A FOIE 1Ô1 2° Fonction uréopoiétique. — La fonction uréopoiétique du foie peut être explorée avec profit par la détermination du coeffi- AzU … cient urinaire +; apport azoturique, rapport de l'azote - uréique à l'azote total ; la fonction uréopoiétique est d'autant » plus active que ce rapport est plus élevé. Ce rapport est de 0,85 … en moyenne chez l'adulte; par contre, chez le nourrisson et le tout jeune enfant, l’un de nous et P. Merklen ont trouvé les … chiffres de o,go et 0,91. Ces chiffres sont susceptibles de variations au cours des états pathélogiques et en particulier dans les gastro-entérites. Dans les gastro-entérites aiguës, nous avons trouvé ce rapport azoturique six fois normal et au-dessus : 0,94, 0,94, 0,93, 0,92, 0,91, et cinq de ces malades ont guéri, l’un d’eux ayant quitté Phospice encore malade. Cinq fois il a été diminué : 0,89, 0,88, 0,86, 0,83, 0,83 ; le premier enfant, le quatrième enfant et le cinquième enfant sont morts, les deux autres ont guéri. Enfin, nous l'avons vu plus bas chez des enfants atteints de la forme alside, avec diarrhée profuse et hypothermie : 0,74 et 0,75 chez _ déux d'entre eux qui ont guéri, 0,70 chez un autre qui a suc- combé, et enfin 0,62 chez un dernier dont, à l’autopsie, le foie présentait des lésions de sclérose très accentuée. Chez un autre petit malade enfin, nous avons trouvé 0,74 pendant la gastro- entérite et 0,82 au moment de la convalescence. Dans cinq cas d'infection intestinale prolongée avec tendance à la chronicité, le rapport a toujours été plus bas que la nor- male, et nous relevons les chiffres de 0,86, 6,80, 0,77, 0,71, 0,67. Dans les deux derniers cas, l’affection a abouti à la mort. En résumé, dans les gastro-entérites aiguës qui guérissent, le AzZU . er. ? , . rapport == diffère peu de la normale ; il s’en écarte au contraire dans les formes graves et mortelles ; dans les formes traînantes et prolongées, ce rapport est très éloigné du coefficient normal pour s’en écarter davantage à mesure que l'affection évolue vers la chronicité. Le degré d’ammoniurie chez le nourrisson a été envisagé par V.-G. Démentiev : la quantité de l’ammoniaque contenue dans les urines est surtout élevée, d’après cet auteur, au troisième jour de la vie extra-utérine, alors qu’il y augmentation de la Lesxé Er Biner II 162 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES désintégration des tissus, et perte de poids accentuée. Cette ammoniurie doit surtout être envisagée dans ses rapports avec l’azote total; c’est la détermination du coefficient d’acidose ou d’imperfection uréogénétique étudié par Maillard : Azote ammoniacal Azote ammoniacal + Az. uréique ce coefficient s’élève au cours des altérations du foie. Chez les nourrissons atteints de dyspepsie chronique, le coefficient d'aci- dose, voisin à l’état normal de 6, varie de 12 à 15 (David, de Montpellier). 3° Fonction glycogénique. — On sait depuis les travaux de Claude Bernard que dès le milieu de la vie intra-utérine le foie renferme du glycogène. A la naissance, sa teneur en glycogène n’est pas négligeable ; G. Salomon en a trouvé 1 1 grammes chezun nouveau-né de 4 kilogrammes, dont le foie pesait 238 grammes ; L. Butte a noté dans le foie des animaux nouveau-nés (chiens) 2 à 3 fois plus de glycogène que dans le foie de l'adulte, et pour E.-A. Graham, la teneur du foie en glycogène, chez les animaux en très bas âge, pourrait aller jusqu’à 9 p. r00 du poids du foie. L'épreuve de la glycosurie alimentaire a permis d'explorer l’état de ia fonction glycogénique chez le nourrisson, et des travaux ont été entrepris dans ce sens avec différents sucres. P. Nobécourt a recherché les limites d’assimilation du glucose chez les FOIRE. A trois et quatre mois, la glucosurie n'est pas apparue avec 5 gr. 9 et 4 gr. 6 de glucose par kilogramme ; chez un deces enfants, elle se montra avec 5 gr.07 par kilogramme. A sept et huit mois, il n’y a pas eu de glucosurie avec 4 gr. 37 et 3 gr. 80 par kilogramme ; de même à vingt et un et trente mois avec 3 gr. 26 et 3 gr. 13 par loentate) Pour E. Terrien, la os n apparait chez le nourrisson normal qu'avec des ds de glucose supérieures à 5 grammes. par kilogramme ; et souvent même elle ne survient qu'à des doses. de 5 gr. 50, 6 grammes et 7 gr. 50 par kilogramme. L'organisme de l'enfant est donc capable à l’état physiologique, de fixer de grandes quantités de glucose. Aussi l’apparition d’une glucosurie aimons a-t-elle une certaine valeur. Dans le rachitisme, l’épreuve de la glycosurie alimentaire est » | | | + FOIE 163 souvent positive et sur douze rachitiques examinés par P. Nobé- court, sept avaient de la glycosurie après l’ingestion de glucose à doses insuffisantes pour la provoquer chez l’enfant normal. Dans la gastro-entérite des nourrissons E. Terrien a constaté que la glycosurie s’observe dans près de la moitié des cas avec des . doses inférieures à 4 grammes de glucose. Les recherches entreprises par l’un de nous avec P. Merklen dans le cours de gastro-entérites aiguës, chez des enfants exami- -nés depuis la naissance jusqu’à 17 mois, ne confirment pas ces _ données : nous n'avons pas en effet noté de glycosurie avec les doses de 4,20, 4,63, 4,70, 5,51, 5,61 de glucose par kilogramme. Comme la montré le Professeur Ch. Achard, l'épreuve de Pin- gestion du glucose doit être complétée par la recherche du pouvoir glycolytique des tissus à l’aide de l'injection sous- cutanée de glucose pur : P. Nobécourt a amorcé cette étude en expérimentant avec des solutions de glucose chimiquement pur : il a constaté chez deux enfants de trois mois que la glucosurie apparaissait avec des doses de 3 gr. 23 et de 3 gr. 33 par kilo- - gramme, mais non avec des doses de 2 gr. 29 et 3 gr. 16; d'autre part, la glucosurie existait chez un rachitique de quatorze mois, à la suite de injection de 1 gr. 46 de glucose par kilogramme, tandis qu’elle ne se montra pas avec cette dose chez un enfant normal de onze mois. Il semble donc que les tissus de ce rachitique avaient un pouvoir glycolytique diminué. Tel est le degré de fixation du glucose par le foie et les tissus . chez le nourrisson ; quelle est la limite de tolérance du nourris- son pour le lactose et le saccharose ? A Vétat normal, il faut faire ingérer du /actose à fortes doses pour le voir apparaître dans l’urine. J. Grosz a expérimenté avec une solution contenant 15 à 20 grammes de ce sucre pour … Go à 80 centimètres cubes d’eau, dont il faisait ingérer une cer- taine quantité à jeun dans l’espace d’une heure. Les enfants obser- vés par lui, au nombre de quatorze, étaient âgés de douze jours à six ans. Chez les enfants âgés de moins d’un mois, la lactosurie apparut sauf dans un cas, avec des doses de 14 à 16 grammes de Sucre, soit de 3 gr. 10 à 3 gr. 60 par kilogramme de poids du corps, tandis que les doses de r gr. 84 à 2gr. 15 par kilogramme restaient sans effet. L'ingestion de 2 gr. 4 de lactose par kilo- 16/ DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES gramme ne provoqua pas l'apparition du sucre dans l’urine d'un nourrisson de un mois et demi, mais le fit apparaître chez un enfant de ving-sept mois. Le même résultat positif fut constaté chez sept enfants de cinq à six ans avec des doses de 1 gr. 4 à 1 gr. 8 par kilogramme, un huitième entant du même âge fit exception. P. Nobécourt a également étudié l’action du lactose chez les enfants sains, à l’aide d’une solution de ce sucre à 20 p. 100. Il n'y eut pas de lactosurie à la suite de l’ingestion de 20ù 30 grammes de lactose, soit de 3 gr. 6 à 3 gr. 33 par kilo- gramme, chez les enfants de trois, quatre et douze mois; de même, à la suite de l’ingestion de 4o grammes, soit de 2gr.12 par kilogramme, chez un garçon de sept ans et demi. Danfs aucune de ces expériences, il n’y eut pas non plus apparition de glycosurie. De son côté, E. Terrien, a constaté le passage de lactose à l'état physiologique avec des doses de lactose. supérieures à 4 gr. 5o par kilogramme de poids du corps. Dans 1 conditions pathologiques, la lactosurie apparaît plus facilement. Chez trois nourrissons dyspeptiques âgés de moins d’un mois, Grosz l’a constatée avec des doses de 8, 10 et r2 gram- mes, soit de 2 gr. 6, 2 gr. 9 par kilogramme. Nobécourt à noté la présence de sucre chez un rachitique de vingt-trois mois, qui avait ingéré 4o grammes de lactose, soit 4 gr. 4 par kilog. La saccharosurie a été obtenue par P. Nobécourt chez des nourrissons normaux de 3, 7 et 8 mois, avec des doses de 2grammes à 2 gr. 34 par kilogramme de poids du corps ; il n’en présentaient pas avec des doses de 1 gr. 15 à 1 gr. 33. Chez.un enfant deonze mois la saccharosurie ne se montra pas avec 2 gr. 15 par kilo- gramme et apparut avec 3 gr. 7. Chez des enfants de deux ans et demi, trois ans et demi, sept ans et demi, elle apparut ‘avec 2 gr. 46, 1 gr. 39, 1 gr. 36 de saccharose par kilogramme et non avec 1 gr. 84, 0 gr. 92, 1 gramme. L'un de nous avec P. Merklen, a noté une diminution dans la tolérance au saccharose au cours des gastro-entérites prolon- gées, alors que la tolérance paraît normale durant les gastro- | entérites aiguës. Ces données nous permettent de conclure chez le nourrisson à un pouvoir glycopexique et glycolytique plus considérable que chez l'adulte. FOIE 105 … 4° Fonction antitoxique. — Comme l’a montré H. Roger | dans sa thèse, le foie au moment de la naissance est déjà capa- … ble d’arrèter les alcaloïdes : l’expérience suivante empruntée à cet auteur, met en évidence la fonction antitoxique du foie à ce muoment de la vie. . Sur un fœtus tué par céphalotripsie, on prend, aussitôt après - l'extraction, un fragment de foie et un fragment de rate pesant le … même poids. Chaque échantillon est trituré avec la même quantité …. de nicotine et le liquide filtré est injecté à quatre grenouilles du _ même poids. A reçoit 1/2 cc. du liquide trituré avec la rate Prod t1aice. » » le foie MD ir CC. » » la rate Der: cc. » » le foie Quelques minutes après l’injection, la grenouille C est prise d'accidents très graves et, au bout de dix minutes, elle paraît morte. La grenouille D résiste 7 minutes. Au bout de ce temps, … elle présente des accidents à peu près semblables à ceux de la . précédente et, quarante minutes après l’injection, elle est anéantie, … mais, au bout de quelques heures, elle commence à se remettreet le lendemain elle est parfaitement normale ; la grenouille C est morte. Quant à la grenouille B elle n’a présenté aucun accident ; la grenouille A, dix minutes après l’injection, a présenté un peu de paralysie, maïs les accidents ont été passagers et n’ont duré que quelques heures. Le foie d’un fœtus à terme est capable d’arrêter les poisons ; bien plus, pour Petrone, le foie du jeune chien retient mieux les alcaloïdes que celui du chien adulte et les expériences de E. Ter- rien conduisent aux mêmes conclusions. Ainsi la fonction antitoxique du foie semble plus active dans le jeune âge. dé. ch Lines à ns, ce, oi M se A dé 5° Fonction adipogénique. — Chez le nouveau-né, la graisse est particulièrement abondante dans le foie; c’est dire que la fonction adipo-hépatique (A. Gilbert et P. Carnot) existe dès la | naissance. Chez le rat nouveau-né, Leydig a signalé une grande abon- dance de graisse dans le foie. Chez le cobaye, Nattan-Larrier a montré que le foie du nouveau-né est normalement gras : à un ses D ds ot dé MORT ARE De Edith dons het RO Ee de ES Sd de à à À F : Éd. « : « 166 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES faible grossissement, et sur une coupe fixée à l’osmium, la graisse se montre surtout abondante au contact même de l’espace porte; elle est au contraire peu abondante dans la région de la veine sus-hépatique; à un fort grossissement, on constate que les cel- lules dépourvues de granulations graisseuses sont très rares; on en trouve cependant quelques-unes dans le voisinage de la veine sus-hépatique. Mais au fur et à mesure qu’on s'éloigne de cette veine, la richesse en graisse des cellules augmente, les fines gouttelettes sont remplacées par de grosses gouttes atteignant ou dépassant le volume du noyau. Chez la souris, Mile C. Deflandre a pu constater que les cellules hépatiques de fœtus renferment de fines granulations graisseuses en quantité peu abondante et varia- ble suivant les individus. Cette surchage graisseuse s'observe dans le foie du fœtus, (Nattan-Larrier), du nouveau-né, et du nourrisson humain ; nous l’avons constatée particulièrement abondante au cours des gas- tro-entérites (Lesné et P. Merklen). De plus le foie des sujets jeunes est particulièrement riche en lipase (A. Clerici), ferment qui semble jouer un rôle important dans le métabolisme des matières grasses. 6° Le foie dans ses rapports avec l'élimination urinaire. — On sait depuis les travaux de A. Chauffard et J. Castaigne que - le mode d'élimination du bleu de méthylène administré par inges- tion, ou mieux par injection sous-cutanée, peut renseigner sur état fonctionnel du foie, les troubles hépatiques entraînant une intermittence de cette élimination, du polycyclisme. L’ingestion ou l'injection de o gr. o2, chez des enfants normaux au-dessous d’un an, amène une élimination du bleu en douze heures, sans intermittence et le bleu apparaît très rapidement dans l'urine (de 30 minutes à 1 h. 30 après l’injection). Dans les gastro-entérites aigues ou prolongées, nous n'avons remarqué avec P. Merklen aucun trouble à la suite d’ingestion du bleu, par contre l’imjection sous-cutanée, à la dose de o gr. 02, nous à permis de constater des intermittences caractéristiques chez des enfants de moins de six mois. 7° Fonction ferratique. — Les analyses de Bunge, portant sur l'organisme entier, avaient montré que la quantité de fer était | Li 3 s | 1 à d À À À SE, DES i EP EE TS EUR RTS er 1e SUAISE FOIE 167 lus grande chez le nouveau-né que chez l'adulte, et que cette . … forte proportion de fer baissait rapidement après la naissance ; À le lait maternel étant six fois moins riche en fer que l'organisme ! + du nourrisson, ce dernier puise dans « sa réserve de fer », et … celle-ci va nécessairement décroitre jusqu'à ceque l'enfant puisse Der dans une alimentation différente la quantité de fer qui lui est nécessaire. _ L. Lapicque localisa dans le foie cette réserve de fer et ses tree rapprochées de celles de Zaleski, de Guillemonat et sur- … tout de celles récentes et nombreuses d'Alice Baïllet nous per- mettent de résumer ainsi les variations du fer hépatique au cours du jeune âge. ; A la naissance, la teneur du:foie en fer est aux environs de — omgr. 25 0/00 puis elle baisse rapidement au cours de la première année pour passer par un minimum voisin de 0,05, l’analogue du minimum de 0,03 constaté par L. Lapicque dans diverses espè- ces animales. Entre un et deux ans, elle se relève rapidement et … oscille autour de 0,15 et 0,17. … L'épuisement rapide de cette réserve martiale du foie explique … lanémie des enfants soumis trop longtemps au régime lacté … exclusif si pauvre en fer (o/igosidérémie où anémie ferriprive). 8° Fonction hématopoiétique. — Chez le fœtus, le foie jouit de propriétés globulo-formatrices ; pour certains auteurs le pouvoir hématopoiétique du foie persisterait quelque temps après la nais- 3 _ sance, mais un tel problème reste particulièrement controversé _ (Ewing, Dominici, L. Nattan-Larrier). 2) | 9° Fonction protéopexique. — Suivant la technique indiquée par MM. Widal, Abrami et Iancovesco, l'un de nous a étudié … avec Langle chez le nourrisson, la fonction protéopexique du …— foie signalée par ces auteurs, et que permet d'explorer l'épreuve — de l'hémoclasie digestive. L'examen de la leucocytose digestive … du nourrisson normal montre qu'elle diffère sensiblement de celle - de l'adulte ; contrairement à ce qui existe chez ce dernier, on … observe toujours chez le nourrisson après ingestion de 100 à … 190 gr. de lait une leucopénie manifeste, le nombre des globules _ blancs pouvant atteindre le tiers ou la moitié du chiffre primitif. … Avec 25 gr. il est de règle de constater une élévation immédiate . 168 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES. de la courbe leucocytaire. À la dose limite on obtient un tracé presque horizontal. Ces variations sont souvent nettes 20 ou Lo minutes après l’ingestion. II semble donc que le foie du nour- risson soit capable d'arrêter par sa fonction protéopexique, une certaine quantité d’albumine du lait, non encore désintégrée par les sucs digestifs. Si l’on dépasse cette dose, l’albumine passant dans le sang y détermine le choc hémoclasique avec tous ses caractères. Des recherches en cours nous montreront les varia- tions de cette importante fonction au cours des états patholo- giques du nourrisson. | MOUVEMENTS DE L'APPAREIL DIGESTIF TÉTÉE Qu'il soit nourri au sein ou au biberon, le nourrisson reçoit les aliments dans la bouche par le phénomène de la succion c'est-à-dire par aspiration, « La bouche de l'enfant joue le rôle d’une pompe aspirante » (J. Béclard). — « Les lèvres s'appliquent hermétiquement sur le mamelon, l'isthme du gosier se ferme et: la cavité buccale joue le rôle d’un corps de pompe dans lequel la langue fait le vide, en se portant rapidement d’avant en arrière, à lamanière d’un piston. La pression atmosphérique s’exercant sur la surface de la mamelle, réservoir du liquide, chasse le lait vers le point ou il existe une ‘pression négative, c’est-à dire ques la bouche » (F. ViaultetF. Jolyet). A côté des lèvres du nourrisson qui s’appliquent sur le manelon existent des protubérances membraneuses riches en vaisseaux qui se trouvent sur les gencives des deux maxillaires tenant la place qu'oécuperont les quatre canines, et pouvant constituer un rebord de 1 à 3 millimètres : ce rebord décrit par Robin et Magitot enfle pendant la succion, et ts l'effet d’une seconde lèvre entourant le mamelon. Ce passage du lait de la glande mammaire dans la cavité buc- cale, se trouve facilité par la contraction de fibresmyo-épithéliales existant dans les acini glandulaires et dans les canaux excré- teurs, contraction qui se fait par action réflexe à la suite de TÉTÉE 169 excitation des nerfs sensibles du mamelon provoquée par la succion. Souvent, par l’espace triangulaire que forme la commis- sure labiale s'appliquant imparfaitement sur le mamelon, de l'air est aspiré et ensuite dégluti (Guinon). Cette succion agit par réflexe sur la sécrétion des glandes stomacales et l’active; c’est pour cette raison que l’enfant qui tette sécrète plus de suc gas- trique que celui qui boit sans effort à la bouteille. Pour certains auteurs, tout autre serait le mécanisme de la succion : la langue ne constituerait nullement un organe jouant le rôle d'un piston mais entourerait le mamelon sur sa face infé- rieure, tout en formant une gouttière pour laisser passer le lait ; l'aspiration se ferait par un mouvement d’abaissement des maxil- laires inférieurs. Fig, nr. — Rythme de la tétée chez un nourrisson normal. Le rythme des mouvements de succion peut être étudié avec profit à l’aide de la méthode graphique : dans ce but nous avons eu recours à un biberon dit « le parfait nourricier »;, dont le fond est muni d’un orifice que nous oblitérions par un bouchon traversé d’une courte tubulure de verre, s’enfonçant à peine dans Pinté- rieur du flacon, et dont l’autre extrémité, par un tube de caout- chouc, était en rapport avec un tambour enregistreur. Chaque mouvement de succion de l'enfant se traduisait par un mouve- ment du style et nous avons pu ainsi recueillir de nombreux tracés. Le nombre des mouvements de succion à la minute est varia- ble avec le nourrisson ; en moyenne, on compte 90 mouvements 170 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES à la minute (fig. 11), mais le rythme est plus rapide au début qu’à la fin de la tétée. Sur un de ces tracés nous comptons « 132 mouvements à la minute au début de la tétée 90 » » au milieu » 78 » » à la fin » / DÉRRUSSENRUENEUVENSESENNUIUENECOUVEENEUERNE | AA A] AA f/\/ ANA RRRÈRERRR RAT RO RER RER RER RER CRE RL RE OR RARE RU RER ER RRRRR A Lo La mAaL. Ü mot nf Fig. 12. — Tétée ralentie, peu énergique chez un nourrisson athrepsique. De plus, ces mouvements ne sont pas continus ; il y a des pauses, des périodes de repos sur la plupart des tracés et ces pauses peuvent être remarquables par leur fréquence et leur durée chez certains nourrissons, allongeant singulièrement le temps de tétée (fig. 12). L’amplitude de ces mouvements est loin d’être uniforme : sou- vent les mouvements ont une allure périodique, rappelant quant aux tracés la respiration périodique de Cheyne-Stockes, les mou- MOUVEMENTS DE L'ESTOMAC NE € 0 … vements peu amples d'abord augmentent progressivement pour . diminuer ensuite d'amplitude. . La nourrice, qui incite l'enfant à têter par un bruit des … lèvres, amène une augmentation dans l’amplitude des mouve- ments de succion. | . Mesurée à l’aide d’une tétine en communication avec un mano- — mètre, la force de. succion répond à 3 ou 4 millimètres de mercure : pour des succions faibles, à 5 ou 9 millimètres pour des succions …. moyennes, à g ou 10 millimètres pour des succions très fortes … (Herz) : cette force de succion est très faible chez certains enfants _ dits« paresseux à téter », cette paresse de téter étant en rapport ou bien avec une faiblesse de l'appareil musculaire ou bien (et plus souvent) avec un fonctionnement insuffisant du réflexe de la suc- … cion ne permettant pas aux muscles de s’adapter au travail (Barth). …_ Certains prématurés ont une inaptitude à la succion qui est … telle qu'on est obligé de les nourrir à la cuiller ou de les gaver. ; La tétée s'accompagne de modifications du côté de la circula- …… lon et de la respiration : Nous avons montré (fig. 4) que la ….. tension maxima s'élevait, sans changement de la minima ni de — l'indice oscillométrique : — Quant à la respiration (fig. 5), elle prend un rythme spécial ; bradypnée avec inspiration profonde et —. cxpiration saccadée en deux ou trois temps : elle se fait pendant ] la tétée puisque les piliers antérieurs et le voile se rapprochent de la base de la langue, laissant le naso-pharynx en communication avec le larynx, mais se trouve inévitablement interrompue lors des mouvements de déglutition. En présence d’un nourrisson qui tette, il importe de se deman- der si la tétée est bien réelle et efficace; certains nourrissons font en effet des succions, mais ils tettent à vide etne déglutissent pas: On pourra se rendre compte de l'existence de mouvements de déglutition, soit en explorant le larynx qui doit s’élever à cha- que mouvement de déglutition, soit en plaçant l'oreille sur le dos - de l'enfant et en recherchant ainsi le glou-glou spécial que pro- duit la descente du liquide. L'observation montre qu'il faut quel- ques succions pour apporter à la bouche la quantité de lait requise … pour être avalée; et pratiquement on compte trois ou quatre succions pour un mouvement de déglutition. L'enfant qui tette accomplit une fonction primordiale, indé- a D ac à ip ES ATV UV PER NES CU vai DPI ON MER 0 PNR NT IVe 172 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES pendante de sa volonté, et dont le siège est évidemment dans les ganglions centraux précocement développés, et non pas: dans l'écorce cérébrale rudimentaire chez le nouveau-né. MOUVEMENTS DE L'ESTOMACG L'estomac du nourrisson a, d’après les moyennes dénuies par À. Marfan et par Borie, la capacité suivante : à la naissance. . . 4o à 5o centimètres cubes à mois 000 4 Coral x" À 3: mois". 1; 047 2)"-200" 180 » &.5 Mo" ri (00 200 » : à 12 MOIS. 2 00 004 300 » à 24 m0, Et SE » Sa direction est différente chez le nourrisson et chez l'adulte : chez ce dernier en effet l'estomac est vertical avec deux bords, droit et gauche : chez le nourrisson au contraire, comme l'ont montré les observations radioscopiques de G. Léven et G. Barret, l'estomac a une situation nettement transversale et son aspect est bien celui d’une cornemuse. G. H. Pisek et L. T. Le Wald distin- guent trois types : 1° ovoïide ou en cornemuse; 2° en blague à tabac ; 3° en forme de poire, la base étant dirigée en haut et à gauche, la forme de l'estomac étant commandée avant tout par la quantité de gaz qu’il contient. Les récents travaux de Carlson ont montré que chez le nour- risson, comme chez l’adulte, se produisaient des contractions gastriques particulières dites « contractions de la faim », mises en évidence par l'introduction dans l'estomac d’un ballon en caoutchouc relié à un appareil enregistreur. Ces contractions s’observent chez le nourrisson de 2 heures. et demie à 3 heures après le repas, ce qui correspond en général à l’heure de la tétée. Mode de remplissage. — Le mode de remplissage se fait de la façon suivante d’après G. Leven et G. Barret ; l'estomac se remplit à la manière d’une poche inerte, à capacité préétablie, où lon voit le niveau du liquide s’élever en proportion de la quantité du liquide ingérée. Le liquide qui s'écoule forme: une petite nappe, sombre à l'écran, au-dessus de laquelle se trouve de l'air; c’est la poche à air, claire à l’écran et qui est considérable. A MOUVEMENTS DE L'ESTOMAC 173 1e du liquide s’écoule, la chambre à air qui le surmonte . Lorsqu'une certaine quantité de lait (80 à 200 cc.) est si on interrompt la tétée, on assiste normalement à une istriques ; lestomac reste : Sraouation complète D mne. physiolo- k Die la forme de boule Dans certains cas .s ’exagère, devenant #64 engendrant des ts ; il en est ainsi soit affaire à un hypoali- que peu de lait entre C7 EMANS de ë Ô | Fig. Là — Mode de remplissage de l'estomac du nourrisson (d’après G. Leven et G. Barret). u début de a tétée, —II, Au milieu de la tétée. —IIL. Contraction de l'estomac. 174 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES soit lorsqu'il s’agit d’un spasme du cardia qui s’oppose à la sortie de l'air de l'estomac, lorsque celui-ci devient globuleux (Lesage, Leven et Barret). Quoi qu’il en soit, l'existence d’une aérophagie normale oblige à laisser après la tétée le nourrisson en position verticale, pendant quelques instants, afin de faciliter cette éva- cuation des gaz gastriques. Cette aérophagie peut être suivie d’aérocolie c’est-à-dire de dilatation des côlons par air, d’où dis- tension abdominale, et ectasie abdominale (G. Variot) ; A. Marfan n’accepte pas cette théorie de Variot : pour cet auteur il faut distinguer le gros ventre tympanique, rare, dû à une sorte d’érét- tion de l’intestin, et le gros ventre flasque en rapport avec l’allon- gement de l'intestin, et se montrant surtout chez les rachitiques. Le contenu gazeux de l’estomac du nourrisson a été Pobjet d'analyses chimiques : chez le nourrisson normal, il se compose de : 79 p. 100 d’azote, 17 p. 100 d’oxygène et 4 p. 100 d'acide carbonique ; chez le nourrisson dyspeptique, trois groupes peu- vent se rencontrer d’après H. Leo. 1° Dans le premier groupe, la composition des gaz stomacaux est la même que chez le nouris- son sain; 2° dans le second groupe se rangent les cas où il ya une augmentation de CO?, jusqu'à 17 p. 100, correspondant à . une stagnation des aliments; 3° dans le troisième groupe, on trouve en plus des gaz précités, de l'hydrogène jusqu’à 32 p. 100, des gaz combustibles jusqu'à 10 p. 100, et cela vraisemblablement par ride dans l'estomac des gaz de l'intestin. | Evacuation gastrique. — L'évacuation de l'estomac se fait chez le nourrisson avec une rapidité remarquable quand il s'agit d’un contenu liquide, sans péristole ni systole visible à l'écran. Les observations radiologiques ont montré à R. Major que des particules du repas lacté se trouvent dans l'intestin grêle, immé- diatement après son arrivée dans lestomac. G.-H. Pisek et L.T. Le Wald arrivent à des conclusions identiques : dans nom- bre de cas, le bismuth passe dans le duodénum une minute après que le repas a été introduit dans l’estomac par gavage ; le temps moyen est de cinq minutes. La crème, la farine retardent singu- lièrement cette évacuation. Par contre l’évacuation de particules solides se fait beaucoup plus lentement. En administrant à des nourrissons des pilules de MOUVEMENTS DE L'ESTOMAC 179 bismuth, A.-F . Hess montre que l'estomac les évacue en trois à quatre heures, avec des variations selon la position de l’enfant : évacuation rapide si ce dernier se trouve sur le côté droit, éva- …._ cuation lente s'il est couché sur le côté gauche. Chez un nourrisson sain ne présentant aucun trouble digestif, on trouve toujours l'estomac vide deux heures et demie apres _ des repas. L'enfant au sein met environ 100 minutes pour vider e son estomac; lenfant au biberon ne le vide pas avant 130 ou _ 140 minutes. …_. L'’évacuation gastrique peut être troublée du fait d’altérations , pyloriques, non exceptionnelles chez le nourrisson, mais différem- —. ment discutées suivant les auteurs. Cliniquement, le syndrome … pylorique se manifeste par des vomissements, de la constipation … et des troubles généraux dont l’abaissement du poids est un des plus manifestes. Tout se passe comme si une ligature faite au niveau du pylore ne laissait plus à ce canal qu’une perméabilité . restreinte; mais les auteurs se divisent quant à la nature de l’obs- tacle. Pour les uns, il s’agit d’un retrécissement organique par … hypertrophie de la tunique musculaire; pour les autres, il ne … s’agit que d’un «pylorospasme essentiel » ; les deux théories sem- … blent vraies, selon les malades examinés. La radiographie facilite - le diagnostic dece syndrome : « un estomac dilaté, animé de con- — tractions péristaltiques extrêmement énergiques aussitôt après … l’ingestion d’un lait de bismuth, sans pénétration de bismuth … dans le duodénum » traduit nettement un obstacle pylorique, …—. xraisemblablement organique. Mais A.-F. Hess conseille, en D. présence de tels cas, d'administrer par la voie sous-cutanée, des …—. produits opiacés et de rechercher sous l'écran ce que devient … l'évacuation gastrique. Dans le cas de spasme pylorique, l'éva- | cuation se produit alors d’une façon normale. 1 L’occlusion pylorique chez le nourrisson entraîne l’absence de chyme acide dans la première partie du duodénum, dont les … conséquences seraient successivement : le manque de production … de secrétine, la suppression de la secrétion pancréatique, et enfin … linhibition du relâchement normal de lorifice pylorique ; ce . serait un cercle vicieux. La rumination chez le nourrisson n’est qu'un réflexe nauséeux —. modifié, conditionné le plus souvent par l’atonie du cardia. Re 176 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES Vomissement. — À la question de l’évacuation gastrique se rattache le problème du vomissement dont on connaît l’extrême fréquence chez le nourrisson. Chez ce dernier, on peut moter : 1° de la régurgitation (immédiatement après la tétée souvent trop rapide); 2° de la vomiturition (20 ou 30 minutes après la tétée) ; 3° du vomissement précédé de malaise qui se traduit par un changement d'expression du facies. Les causes du vomissement sont nombreuses chez le nourrisson et avec Julien Silvestre nous distinguerons les vomissements relevant d’un trouble mor- bide imputable au nourrisson et ceux qui dépendent de facteurs extérieurs à ce dernier. Î. — Vomissements relevant d’un trouble morbide imputable au nourrisson. A. — MaLaDies ET MALFORMATIONS DU TUBE DIGESTIF Gastro-entérites. Rétrécissements et imperforation de l’œsophage et de l'anus. Rétrécissement congénital du pylore. Pylorospasme essentiel. Rétrécissements et imperforation de l’intestin. : Invagination intestinale. Occlusions. Péritonites. Appendicite. Etranglement herniaire. B. — AFFECTIONS DU FOIE, DES VOIES BILIAIRES ET DU PANCRÉAS Ictères toxi-infectieux du nouveau-né et du nourrisson. Cirrhoses. Hérédo-syphilis avec hépatite. Sarcome du foie. Pancréatites chroniques. C. — AFFECTIONS DE L'APPAREIL GÉNITO-URINAIRE (CAUSES RARES) Néphrites Cystites. Vulvites des petites filles. MOUVEMENTS DE L'ESTOMAC 177 \ "HD: — AFFECTIONS DES VOIES RESPIRATOIRES hite, broncho-pneumonie et pneumonie. E. — MaLraDiEs DU SYSTÈME NERVEUX ET TROUBLES NÉVROPATHIQUES 4 États fébriles (vomissement initial). Choléra infantile. _ (G. — INTOLÉRANCE ABSOLUE A CERTAINS LAITS ET $ PAR ANAPIYLAXIE IL. _— Vomissements relevant de facteurs extérieurs au nourrisson. u isant au début que par des régurgitations peu inquiétantes, elle >utit plus ou moins rapidement à une phase d’intolérance gas- ique complète avec modifications permanentes des selles, et térations toujours très profondes de l’état général. 20 L’HYPOALIMENTATION détermine non moins fréquemment des ubles très analogues, c'est-à-dire des vomissements qui ne sont 1 stomacaux mais cérébraux comme l’a démontré Czerny et s selles diarrhéiques brunes ou verdâtres très glaireuses, quel- quefois sanguinolentes. Elle produit une hypotrophie plus -ou ; Lesné er Bixer 12 s r78 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES moins accentuée suivant la durée des troubles. L'hypoalimentation coexiste assez souvent avec l’aérophagie, la dilatation de estomac et l’aérocolie. 3° La QUALITÉ DÉFECTUEUSE DU LAIT peut provoquer le vomis- sement : R a) Dans l’ALLAITEMENT AU SEiN, on devra surtout penserà Pexcès de proportion de matières grasses, et rechercher si la toxicité du lait ne relève pas d’une mauvaise alimentation, du retour ou de la persistance des règles ou des maladies de la nourrice. Il est des cas où le lait n’est pas toléré et où Men chimique reste muette. b) Dans PALLAITEMENT ARTIFICIEL, une des causes les plus : redoutables de troubles gastro-intestinaux chez le nourrisson est la pullulation des saprophytes du lait, plus rapide pendant les chaleurs, d’où les diarrhées estivales avec vomissements. MOUVEMENTS DE L'INTESTIN Dès la onzième semaine de la vie intra-utérine (Y. Yanase), l'intestin humain peut présenter des contractions segmentaires et péristaltiques, c'est dire que dès la naissance la motricité intesti- nale est parfaitement développée. L’intensité des contractions va régler la rapidité de la traversée digestive, et de plus elle est à la base de la pathogénie de l’invagination intestinale qui n’est pas rare chez le nourrisson. D’après R. Leriche et Cavaillon, 45 fois sur 100, le cæcum est entièrement entouré par le péritoine, et par suite flottant au même degré que l'intestin grêle: d’autre part on n'y rencontre pas ces trois bandes musculaires qui font chez l’adulte trois cannelures profondes. On comprend facilement ainsi, que ehez le nourrisson le cæcum se laisse facilement entraîner dans le côlon pour pem:que l'intestin grêle ébauche un mouvement de prolapsus à travers le valvule iléo-cæcale. Et ce mouvement. de prolapsus se produira d’autant plus facilement que lintestin _ du nourrisson, destiné à ne contenir que des matièses liquides, aura à expulser un contenu consistant par suite d’une alimenta- tion trop précoce en bouillies épaisses ou en panades. Résorption dans l'intestin: — La résorption des aliments décomposés dans l’intestin grêle en acides aminés, en glycose, et __ DURÉE DE LA TRAVERSÉE DIGESTIVE | r79 émulsion graisseuse, se fait déjà en partie dans l'intestin grële, is elle se complète dans la partie supérieure du gros intes- . Cette partie résorbante qui comprend le cæcum et le côlon ndant et transverse sert d'autre part à l'élimination des sels chaux, de soude, de potasse, de fer, de magnésie, et des phates. Il paraît bien y avoir encore un certain degré de rption dans la partie distale du gros intestin, et l'absorption médicaments par le rectum est bien démontrée. DURÉE DE LA TRAVERSÉE DIGESTIVE Lest facile d'apprécier la durée de la traversée digestive chez iourrisson à l’aide de poudres colorées : poudre de charbon ou eux poudre de carmin qu’on utilise à la dose de o gr. 20 dans centimètres cubes d’eau ; cette solution est administrée à Paide du biberon et on examine les langes dans la suite en vue de oter : ‘10 Le moment d'apparition du carmin. 20 Le moment de disparition du carmin. 230 La régularité ou l’irrégularité du phénomène. H. Triboulet, M. Chahuet, P. Nobécourt et P. Merklen, . Barbier, ont étudié cette traversée digestive ; nous-même avons examiné 127 nourrissons dans ce sens et de nos observa- s, rapportées dans la thèse d'André Paulin, nous pouvons r les conclusions suivantes : La durée de la traversée digestive varie avec l’âge : nous avons n effet les moyennes suivantes : ; Dour 35 nourrissons de 1 à 3 mois. Apparition du carmin. 8 h. 30. _ Disparition du carmin, . , 18 h. 4o. … Pour 22 nourrissons de 3 à 6 mois. Apparition du carmin, . . 8 h. 4o. Disparition du carmin, . , 19 h, 50. - Pour 15 nourrissons de 6 mois à 1 an. Apparition du carmin, . . 9 h. 20. Disparition du carmin. , . 20 h. 40. 180 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES Pour 12 nourrissons de r an à 2 ans. Apparition du carmin. . . 10 heures. Disparition du carmin …. . . 23 heures. Elle varie avec le genre d’allaitement et se trouve sensiblement augmentée chez le nourrisson au biberon. Pour 36 nourrissons au sein. Apparition du carmin, . . 8 h, 25. Disparition du carmin, . . 17 h. 30. Pour 4o nourrissons mis à l’allaitement mixte. Apparition du carmin. . . 8 h. 55. Disparition du carmin, . . 19 h. 35. Pour 51 nourrissons soumis à l’allaitement artificiel. Apparition du carmin, . . Q h. 5o. Disparition du carmin, , . 20 h. 50. Enfin elle varie au cours des divers états pathologiques. Dans le cas d’émission de selles blanches dites « mastic », la traversée digestive est retardée et nous relevons les moyennes suivantes : Apparition du carmin, , . 15 heures. Disparition du carmin, . . 25 heures. Dans les entérites graves avec ulcérations intestinales (réac- tion du biuret positive, avec Triboulet clair et albumines solu- bles), nous avons noté des intermittences dans l'élimination du carmin avec apparition précoce et disparition tardive de cette substance, Corb... Paul, 6 mois, poids : 2 kgr. 950, entérite grave : selles blanches : biuret positif et albumines solubles : ingestion du car- min, 27 octobre à 20 heures. sre selle le 27 à 23 heures 30 : Carmin. 20 .» Je 282 9 5 : Carmin. 3e » le28à 7 » _ : Carmin, 4e » le28à15 » : Pas de carmin. 5e » le 28 à 20 » : Pas de carmin. 6e » .le2gà 4 » : Carmin. 7e » le2gàiz » : Carmin, : « 4 PE S. 140 re selle le 22 SELLES 181 Apparition : 3 h. 30. Durée : 4o heures. Gail... Louise, 6 mois, poids 2 kgr. 800 : entérite grave : sel- les glaireuses. Hypothermie. Ingestion de carmin le 22 octobre à 20 heures. à 24 heures : Carmin. PR Ra à 7 » : Carmin. op. "le 29 à 10! 9 : Carmin. he» Je 23 à 11 » : Pas de carmin, My le 23 à 15, > : Carmin, à 22 3 : Carmin., 6e » le 23 Apparition : 4 heures. * Disparition : 26 heures. SELLES * 1. Méconium. — La première défécation se fait de six à … douze heures après la naissance et consiste, ainsi que celles des . deux ou trois premiers jours, entièrement ou en partie en une … matière brune noirâtre, visqueuse, presque inodore, c’est le méco- - nium. S'il n'ya pas début d’évacuation méconiale vingt-quatre heures après la naissance et qu’il n’y ait pas eu perte de méco- … nium pendant l'accouchement, il faut penser tout d’abord à la - rétention méconiale, accident ordinairement sans gravité, dû à … l'insuffisance de l'allaitement ou à la viscosité du méconium et qui cède spontanément à la suite d’un lavement ; sinon il faut craindre une malformation. Le méconium renferme des cellules épithéliales de toutes les _ portions du tube digestif, des granulations graisseuses provenant … du verni caseosa, des cristaux d'hématoïdine et de cholestérine, et des pigments biliaires (bilirubine et biliverdine sans urobiline). - Ilcontient encore, décelés par l’analyse chimique, des chlorures . et sulfates alcalins, des phosphates, de l’acide taurocholique, de la mucine et une petite quantité de fer (Guillemonat). Pottevin y 1 a noté la présence de ferments digestifs : présure, amylase et _trypsine. La totalité du méconium dont l'évacuation dure deux … à trois jours, est en général de 70 à 200 grammes en deux ou trois selles. 182 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES Il Selles du nourrisson. — L'examen des selles du nour- risson est extrêmement important car la pathologie à cet âge est presque toute gastro-intestinale ; l'étude physique et chimiquedes fèces ne renseigne pas sur la localisation et sur la lésion intesti- nale mais donne des indications précises sur le fonctionnement de l'intestin. \ Les selles du nourrisson nourri au sein sont jaune d’or, semi- liquides, bien liées, presque inodores ou avec légère odeur de lait aigri, quelquefois légèrement grumeleuses. Chez lenfant nourri au biberon elles sont jaune d’œuf ou un peu grisâtres, parfois parsemées de grumeaux de caséine, peu liées, d’odeur ammoniacale. Sont anormalés les selles à odeur acétique ou butyrique; sont anormales les selles sèches ou très grumeleuses avec flocons blancs ou jaunes plus ou moins gros, les selles non homogènes et panachées, les selles mastic, les selles spongieuses, glaireuses, les selles blanches, grises ou gris verdâtre, les selles vertes au moment de leur émission, les selles liquides incolores ou à peine jaunes. Le nourrisson bien portant à tous les jours trois ou quatre évacuations pendant les deux premiers mois, deux ou trois pen- dant les cinq ou six mois suivants, une ou deux pendant la fin de la première année et durant la seconde année. Les earactères des fèces tiennent à la qualité de Paliment, à la fréquence des repas, à leur abondance relative, à la faiblesse du sphincter anal et de la musculeuse de l’intestin. Le nourrisson ne résiste pas au besoin d’évacuer. A partir de deux ans lalimen- tation se rapproche de celle de l'adulte, les garde-robes chan- gent d’aspect et l’évacuation est soumise à la volonté. D'après les recherches de Bouchaud, Camerer, Shabanowa, un enfant élevé au sein expulse par jour 15 grammes de selles humides dans le premier mois; les mois suivants cette quantité peut aller jusqu’à 80 grammes; elle est donc très supérieure proportionnellement à l'évacuation quotidienne de ladulte (170 grammes). La réaction des selles fraîchement émises, est assez variable suivant les sujets : d’après H. Triboulet, la réaction normale des selles chez le nourrisson au sein est l’acidité, et le caractère COMPOSITION CHIMIQUE DES SELLES 183 tre et surtout alcalin de la réaction, s’il persiste, a la valeur signe révélateur d’un état pathologique. Chez le nourrisson biberon, la réaction normale est l’alcalinité ; toute réaction et surtout acide devient sur ces petits sujets un indice : fonctionnement digestif défectueux. E. Weill et A. Dufourt admettent qu’à l’état ak comme Pétat pathologique, les selles des nourrissons présentent de jour en jour, et parfois dans une même journée, des réactions sl différentes, tantôt acides, tantôt alcalines. COMPOSITION CHIMIQUE DES SELLES …. Les selles contiennent de 80 à 84 p. 100 d’eau, c’est dire que Pextraït sec varie de 16 à 20 p. 100. Cet extrait sec contient une nie d'azote assez considérable : 4 p. 100 d’après Came- rer, 3,92 d’après M. Rubner et P. Heubner, 4 et 3,85 d’après Ch. Michel. Les graisses totales représentent 28 p. 100 de la atière sèche (Rubner et P. Heubner) dont : graisses et acides gras 23,7 p. 100, et acides gras des savons, 4,7 p. 100. Les cen- “dres renfermées dans l’extrait sec oscillent autour de 30 p. 100 chez l'enfant nourri au lait de vache (Camerer indique 37 p. 100, b- M. Rubner et P. Heubner 34,3, Ch. Michel 21,8) et autour de À à p. 100 chez l'enfant nourri au sein. ‘e _ Pigments. — Les selles renferment des pigments qui méritent 4 ue retenir l'attention. Van Lair et Masius les premiers, ont isolé … des matières fécales un pigment particulier, qu’ils appelèrent ster- É - cobiline et qui a été l’objet de nombreuses recherches ultérieures. ! * en particulier de la part de A. Chauffard et Rendu, de A. Gilbert et M. Herscher. Ces derniers. ont prouvé que la stercobiline, 4 biline fécale, est comme l'urobiline, biline urinaire, un pigment | normal de bile normale, élaboré par un foie normal et modifié par une muqueuse intestinale normale. Le nourrisson au sein, comme l’ont montré A. Gilbert et # EM. Herscher, déverse d’abord sa bilirubine sans modifications, . de sorte que pendant plusieurs mois ses selles donnent avec les _ sé la réaction normale de biliverdine, et plus tard ce nourrisson réduit sa bilirubine sous forme de stercobiline ; le Re Tai 184 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES nourrisson au biberon donne cette réduction d’une façon très précoce. Donc, à part la présence possible de biliverdine chez les jeunes nourrissons au sein, la stercobiline est la réaction normale. Ces pigments peuvent être recherchés à l’aide de différentes méthodes qui sont susceptibles de fournir des renseignements . précieux dans l'examen des nourrissons malades. H. Priboulet modifiant la technique de Schmidt, à apporté à la clinique un procédé facile et rapide, qui permet d’apprécier qualitativement et quantitativement l’état des pigments dans les selles. On met gros comme une noisette de matières à examiner dans un tube à essai de petit calibre ; on le remplit aux deux tiers d’eau distil- lée; on bouche et on agite fortement. On peut se servir avec avantage d’eau chaude qui dilue plus rapidement; et à défaut d’eau distillée, on peut prendre de l’eau ordinaire qui ne modifie pas la réaction de façon apparente. Quand le liquide a pris une teinte à peu près uniforme, on verse au flacon compte-gouttes 8 à 10 gouttes d'une solution de sublimé acétique : | Eau distillée . . : 100 centimètres cubes Sublimé: te 3 gr. 90 Acide acétique. . . 1 centimètre cube. Sous l'influence de ce réactif, on voit se former une filtration spontanée, qui aboutit à la formation d’un dépôt, parfois de deux : un au fond du tube, et un en haut, nageant au-dessus du liquide. La comparaison des différents dépôts et les aspects des liquides séparant ces dépôts ont la plus grande importance. Parfois instantanément, d'ordinaire en un quart d'heure, par- fois en une demi-heure seulement, et exceptionnellement en plus de temps, le tube montre la réaction maxima, laquelle va se maintenir fixe pendant des jours presque sans modifications. Les colorations que donne cette réaction du sublimé acétique sont nombreuses et variées. Elles peuvent cependant être rap- portées aux quatre types suivants : 1° Coloration rose : Enfants au sein et au biberon : sterco- biline. Donc sécrétion normale de bile normale et état normal de l'intestin. COMPOSITION CHIMIQUE DES SELLES 185 — 2° Coloration jaune : à) jaune-rose : stercobiline naissante ; … b) jaune terne : pigment modifié défavorablement ou presque nul | (états fébricitants). 3° Coloration verte : a) enfant au sein : bilirubine oxydée ; état normal ; b) enfant au biberon : biliverdine directement. 4° Réaction grise ou blanche : acholie pigmentaire (anormal). … Chez un enfant athrepsique : grave pronostic. Aux quatre couleurs fondamentales indiquées par H. Tribou- let, A. Remy ajoute le brun et le gris, ces deux couleurs étant observées dans les selles de nourrissons recevant une alimenta- tion hydrocarbonée, que ces enfants soient sains ou malades. A. Grigaut a, pour la recherche des pigments biliaires dans les fèces, préconisé une méthode différente, basée également sur la coloration rose que prend l’urobilinogène en se transformant en urolibiline et sur la coloration verte que prend la bilirubine en se transformant en biliverdine. Les fèces délayées dans l’eau bouillante sont additionnées d’un volume d’acide chlorhydrique pur et de quelques gouttes de perchlorure de fer, dilué au 1/10, qu'on laisse tomber à la surface du liquide. Il se produit deux couches de liquides, d’oxydation diffé- rente, permettant d'apprécier dans le même tube la bilirubine et l’urobiline : a) La coloration rose de la couche inférieure : urobiline. b) La coloration verte de la couche supérieure : bilirubine. Enfin, il nous a semblé intéressant d’appliquer à examen des selles de nourrissons le procédé de recherche des pigments biliaires dans l’urine conseillé par A. Grimbert, et modifié par À. Fouchet. On met dans un tube à essai gros comme une noi- sette de matières fécales ; on ajoute 10 centimètres cubes d’eau ; on agite et on traite cette solution par 5 centimètres cubes de chlorure de baryum au dixième. On centrifuge; on lave le préci- pité obtenu par centrifugation et on verse sur lui 1 centimètre cube de réactif de Fouchet : Acide trichloracétique. . . . 5 grammes M nn + | . :: là 20 ÉtTAMEs Perchlorure de fer. . . . . 2 centimètres cubes, On obtient au bout de quelques minutes une coloration verte 186 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES ei (biliverdine), lorsque le liquide examiné contient de la bikiru- bine. Cette méthode extrémement sensible nous a permis de déceler toujours la présence de pigments biliaires dans les selles dites « mastic », et cela dans les cas où la réaction du sublimé acétique Stait négative ; il y a peut-être hypocholie, il n'y a pas achole. Albumines. — Les selles du nourrisson normal au sein ne ren- ferment plus de matières albuminoïdes non digérées, comme le démontrent les recherches faites avec le réactif de Liner et sur- tout avec les caséino-précipitines ; ce n’est qu’au cours des états: pathologiques qu’on pourra y déceler de l’albumine soluble et des produits biurétiques. Les auteurs allemands, qui n'admet- tent pas la dyspepsie de caséine, attribuent le résidu azoté des fèces à des sécrétions intestinales, cependant que Talbot en Amé- rique et Uffenheimer à Munich, ont réussi en préparant une caséino-précipitine à démontrer que les flocons contenus dans les selles d’un enfant nourri au laït de vache contenaïent de la caséine de vache non digérée et non modifiée. a) Albumine soluble. — L’albumine soluble provient de la muqueuse intestinale qui, au niveau d’une ulcération, laisse suinter de la sérosité constituée par les albumines du sérum sanguin. La recherche de cette albumine soluble, dans les selles, est donc un des procédés les meilleurs, permettant de reconnaître l'es tence des ulcérations intestinales. Deux méthodes peuvent être utilisées pour la recherche de cette albumine. L'épreuve du sublimé acétique de H. Triboulet qui a été étu- diée précédemment, permet par le simple examen du liquide, d’affirmer déjà l'existence de l’albumine soluble dans la selle exa- minée ; dans ce cas, le liquide, au lieu d’être trouble et coloré, | prend l aspect de l’eau claire. S'il y a de l’albumine soluble dans la selle examinée, la coagulation de cette albumine par le sublimé acétique, emprisonne dans un fin réseau toutes les particules solides en suspension par une sorte de collage et le liquide contenu dans le tube devient clair. La précipitation par le sublimé acéti- COMPOSITION CHIMIQUE DES SELLES | 187 que est moins sensible que celle obtenue par la méthode suivante … de Marcel Labbé, qui nous a permis de déceler des traces d’albu- … mine, alors que la précipitation par le sublimé acétique faisait _ défaut. —_… La méthode de Marcel Labbé est basée sur la céciaios des —… albumines par la chaleur et lacide acétique. En pratique, on …. triture dans un mortier une certaine quantité de selle fraîche … avec de l’eau distillée. Puis on fait passer deux ou trois fois le +. mélange sur du papier-filtre, jusqu’à ce que le liquide devienne … chair. À cette dilution fécale placée dans un tube à essai, on — ajoute avec précaution quelques gouttes d’acide acétique. S’il se _ fait un précipité, c’est qu'il existe des nucléo-albumines ou de … la mucine dans la selle. On se débarrasse du précipité en filtrant + à nouveau ce liquide jusqu’à ce qu'il ressorte clair. Si, en ajou- — tant encore à ce liquide une goutte d’acide acétique il ne se …— produit plus de trouble, c’est que l'on a précipité toutes les. … nucléo-albumines et la mucine. On recherche alors lalbumine —. acéto-soluble par la précipitation au moyen de la chaleur, en … milieu acétifié, comme on le fait pour l’albumine de Purine. Les recherches faites antérieurement par Goiffon, H. Triboulet et M. Labbé, ont abouti à cette conclusion que la présence de —. lalbumine soluble dans les selles est un bon: signe d'ulcérations … intestinales. On ne-la rencontre jamais dans les selles d’un nour- risson normal, ni même dans les selles des nourrissons atteints de troubles gastro-intestinaux légers, si fréquents à cet âge. Ce n’est que dans les cas très graves d’ulcérations de la muqueuse . intestinale qu’on peut et qu'on doit la rencontrer. Sa présence dans les selles donne donc des indications précises pour le dia- … gnostic et pour le pronostic. H. Triboulet, qui en a fait, chez les enfants, une étude très approfondie, considère la présence de cette albumine dans les selles comme l’indice d’une altération … grave de la muqueuse instestinale et d’une insuffisance épithé- liale de l'intestin : ce qui lui fait porter un pronostic funeste. M. Labbé, chez l'adulte, est arrivé aux mêmes conclusions. Pour … notre part, sur plus de 150 analyses et recherches, nous n'avons décelé l'existence de l’albumine soluble que dans les selles de —. 3 nourrissons, et chez ces 3 enfants la mort a suivi de près la . découverte dans leurs selles de cette albumine soluble. 188 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES b) Produits biurétiques. — La recherche des produits biuréti- ques dans les selles se fait d’après la technique suivante : Dans un tube à essai, on met 10 centimètres cubes d’eau bouillie. On ajoute quelques centimètres cubes de lessive de soude à 1/30 et quelques gouttes de liqueur de Fehling. On introduit alors gros comme un pois de matière fécale qu’on dilue avec un agitateur en verre. Au bout de quelques minutes, si la selle renferme des produits biurétiques, le liquide prend une teinte qui varie du violet au rose. La présence des produits biurétiques dans les selles est rare- ment constatée. Sauf dans quelques selles blanches, non digé- rées, chez des athrepsiques, nous n’en avons décelé la présence que dans les selles d’enfants présentant des troubles gastro- intestinaux très graves (1). c) Autres procédés de recherche des substances albuminoïdes dans les selles renfermant des flocons blanchâtres. 1. La réaction de Liner est une méthode colorimétrique don- née comme spécifique de la caséine. | Le réactif de Liner est ainsi composé : Solut. aq. à 0,75 p. 100 de fuchsine acide. . 1 — 0,90 — de vert de méthyle . 1 Eau :distihéers its CSS EEE On délaie dans un peu d’eau un petit flocon de la selle, on. étale sur une lame et on laisse sécher. On fixe par la chaleur et _on colore avec le réactif pendant 15 minutes ; on place ensuite la préparation dans l’eau distillée pendant une heure sans laver. La caséine apparaît sur la préparation sèche, colorée en violet. ou bleu pâle. Cette réaction colore toutes les caséines. 2. Réaction à la caséino-précipitine. — Cette méthode spéci- fique et très sensible a permis à Talbot puis à Uffenheimer de découvrir la présence de caséine indigérée dans les grumeaux blanchâtres des selles de nourrisson. D’après Galli, le sérum de lapin préparé avec de la caséine de vache précipite les grumeaux (1) D'après Salkowosky et Stokes l’urobiline contenue dans les selles donne la réaction du biuret, et d’après Ury la paranucléine et les nucléoprotéides de sucs intestinaux, la donnent également. Ge serait une double cause d'erreur. COMPOSITION CHIMIQUE DES SELLES 189 … dilués, provenant de selles d'enfants nourris au lait de vache, et … ne donne aucune précipitation lorsque les enfants sont nourris au sein. - Matières grasses. — Le poids des graisses forme le tiers du … poids total des matières fécales. Les recherches de Ch. Michel, de P. Nobécourt et P. Merklen, de M. Chahuet, ont porté sur les variations des matières grasses contenues dans les selles des nourrissons ; celles-ci s’y trouvent à lPétat de graisse neutre, de cristaux d’acides gras et surtout de savons alcalins ou alcalino-terreux, comme le démontre le réactif de Jacobson ; la comparaison entre la quantité de graisse ingé- rée et la quantité de graisse rejetée avec les fèces permet d’éta- blir le coefficient d'absorption de ces substances. Chez les enfants normaux, le quotient d'absorption est pour 100 grammes de beurre ingéré de 96 grammes (Michel), 97 grammes (Chahuet), 00 à 93 grammes (A.-C. Aviragnet et H. Dorlencourt). Ce pou- voir d'absorption est fréquemment diminué chez les nourrissons qui, ayant eu des accidents d’entérite aiguë, ont été mis à la diète hydrique et réalimentés ensuite ; il est diminué au cours de la broncho-pneumonie et du myxædème congénital ; le coefficient d'absorption peut être également abaissé chez les nourrissons . présentant du muguet avec érythème. Mais c’est surtout chez les nourrissons émettant des selles mastic que le coefficient d’ab- sorption descend d'une façon accentuée (E.-C. Aviragnet et H. Dorlencourt) ; il descend alors le plus souvent aux environs de 80 p. 100, quelquefois plus bas encore, de sorte que la propor- tion des corps gras résiduels évacués par les selles se trouve plus que doublée par rapport à la normale; d’autre part, l’ana- lyse montre que, dans les selles mastic, les savons constituent de beaucoup l'élément prédominant, représentant non plus. 23 p. 100 mais 52 p. 100 de la masse totale des corps gras éli- minés, soit une augmentation de plus du double ; ces savons sont surtout des savons alcalino-terreux de chaux et de magnésie. La déperdition des sels alcalins par l'intestin amène secondairement une diminution des bases alcalines de l’organisme, qui doit employer l’ammoniaque pour neutraliser les acides qui se for- ment, de là l’odeur ammoniacale de l’urine (Keller). 190 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES Pour Aviragnet et Dorlencourt la production de ces savons s’expliquerait de la façon suivante : Les acides gras libérés par la digestion de la graisse se combinent à l’ammoniaque, issue de la putréfaction azotée (constante dans de tels cas), pour donner des savons d’ammoniaque : ces savons alcalins formés, se trou- - vant en présence de sels alcalino-terreux solubles contenus danse lait, donnent naissance à des savons alcalino-terreux insolubles. Toute alimentation qui augmentera la sécrétion alcaline de l’intes- tin, telle qu'un excès de caséine provoquèra la formation de selles de savons gras, avec perte plus ou moins considérable de graisse, de chaux et de magnésie. L’adjonction d'hydrocarbures parcontre, provoque une réaction acide, que neutralise en partie la réaction alcaline, fait disparaître des selles les savons alcalino-terreux, et suffit pour faciliter lassimilation de la caséine et de la graisse. : Dans les états cachectiques secondaires aux entérites chroni- ques, Hutcliison note dans les selles des quantités comparables de graisses neutres chez l'enfant normal et chez les cachectiques ; il n’admet donc pas une moindre absorption au niveau de la muqueuse intestinale par diminution d'activité de la lipase pan- créatique. La quantité de graisse demeure à peu près constante dans les matières quel que soit le pourcentage des savons. Les quantités de savons et d'acides gras libres variant inversement dans les selles, l'excès des uns amène simplement la diminution des autres; les savons prédominent si la réaction de lintestin est alcaline, les acides gras prédominent dans le cas contraire. Le nourrisson cachectique élimine plus d'acides gras saturés et absorbe plus d'acides gras non saturés. Or, ces acides gras sont toxiques, comme l’un de nous l’a montré avec L. Dreyfus, et il est très possible que l’acidose joue un rôle dans les phénomènes d'intoxication au cours des entérites chroniques. L'amélioration obtenue en employant du lait maigre, du bouillon de légumes ou des farines, tient peut être à la diminution ou à la suppression d'absorption des acides gras non saturés. Les selles grasses sont parfois diarrhéiques, huileuses, grises ou vertes, collantes et ‘brillantes à la surface ; d’autres fois la selle a la consistance et l’aspect du mastic de vitrier; dans ces deux cas la réaction est acide et l’odeur butyrique. Parfois enfin COMPOSITION CHIMIQUE DES SELLES 191 selle est hachée (selle de savon gras), mi-molle, de couleur n-gris verdâtre ; elle est en outre panachée de flocons blancs acides gras; la réaction est alcaline et sans _— Pen, En cros ope, on peut voir la graisse neutre sous forme de goutte- es transparentes et réfringentes, que la chaleur transforme en s. Les acides gras peuvent avoir le même aspect ou revêtir lui de fines aiguilles. Les savons se montrent sous l’aspect de locs ou de cristaux. Le sudan IIT colore la graisse neutre et les cides gras en rouge vif. Le réactif de Hecht (1) colore les aci- es gras en rouge et les savons en vert. Le rouge de Ziehl très ué (réactif de Jacobson), colore les acides gras en rouge et les “savons gras en rose. Sous l'influence de l’acide acétique bouil- ant (Combe) toutes les graisses sont transformées en gouttes ou lacs de graisse neutre. < Substances réductrices. — Les matières fécales du nourrisson normal ne réduisent pas la liqueur de Fehling ;‘ toutefois lors- qu'elles sont vertes, elles peuvent se montrer réductrices, et cela _ d’après P. Lavialle;, parce qu’elles renferment un mélange de : - galactose et de glucose. P. Nobécourt et G. Schreiber ont étudié … les causes d'apparition de ces substances réductrices. Le L'expérience nous à montré que si l’on ajoutait au lait une … ration élevée de sucre, on ne déterminait pas chez un enfant nor- … mal, l'apparition de substances réductrices dans les selles ; nos _ epibet rapportées dans la thèse de B. Quantin, confirment … les travaux de G. Variot. Par contre, au cours des gastro-enté- 3 rites et au cours de l’hérédo-syphilis, l'absorption des sucres est È nettement troublée ; dans quelques cas, les selles sont réduc- D d'emblée, sans addition de sucre à la ration normale ; mais en dehors de ces faits, on peut voir l'apparition de Res D rites après addition de doses relativement faibles de sucre ; à saccharose nous a paru être alors plus facilement digéré et k. | absorbé que le lactose. Amidon. — À cause de l'alimentation exclusivement lactée, 3 (3) Réactif de Hecht : î Solution à p. 100 de neutralroth } Le ne ns — 2 — de brillantgum $ 192 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES l'amidon n’existe pas dans la selle du nourrisson normal, ce que permet de déceler très facilement le réactif de Lugol. Si Pon donne des soupes au nourrisson de moins de trois mois, il est fréquent par contre d'observer de l’amidon indigéré. : Dans la dyspepsie hydrocarbonée la selle est brune, très colo- rée par la bile, molle, spongieuse, perforée de trous par où les yaz se sont échappés, souvent glaireuse ; sa réaction et son odeur sont acides. Examinées au microscope ces selles contiennent toujours des résidus d’amidon, rarement sous la forme de grains à structure concentrique, plus souvent sous forme d’amas amorphes. En étalant sur lame un fragment de selle, on peut voir au microscope, après avoir laissé tomber une goutte de la solution de Lugol (1), des amas de farine et des grains d’amidon indi- gérés, coiirés en bleu-noir ou en bleu-violet. Dès le début de la real des hydrocarbones, précédant la réaction de Pamidon, le Lugol colore en bleu des chaînettes de clostrydium butyricum et plus rarement des bacilles iodophiles, microbes amylolytes ; la constatation de ces espèces microbiennes a donc une valeur séméiologique importante. Sang. — Enfin, dans les cas pathologiques, ulcérations et inva- gination intestinales, les selles de nourrissons peuvent renfermer du sang; sa recherche effectuée avec la phénolphtaléine d’une façon systématique par H. Triboulet, a été positive dans des cas de purpuras, même frustes, dans la maladie de Barlow, dans l'ané- mie dite digestive des nourrissons, dans diverses maladies infec- tieuses (pneumonie, rougeole, scarlatine, diphtérie). Mucus. — Le mucus est abondant et facile à reconnaître dans les selles glaireuses. Lorsque le mucus est moins abondant, la trituration de la selle dans l’eau le mettra en évidence sous forme de trainées ou de flocons de substance hyaline molle, plus ou moins colorée par la bile. Lorsque le mucus est très peu abondant, on le recherche au microscope en colorant la selle (1) Réactif de Lugol : Jodepur:. 571; HAE A RE RME 1 Iodure de potassium NPA ET UE 2 Eau distillée:: "roi ee COMPOSITION CHIMIQUE DES SELLES 193 le réactif de Hecht ; il apparaît alors sous forme de traînées ses. Le mucus provient en général du côlon : äl est parfois guinolent ou purulent quand il y a ulcération intestinale. s principes alimentaires, et les résultats peuvent être ainsi nés chez le nourrisson normal. re d st 90 D. 100, | Michel 93,6 p. 100. Pour les matières grasses : er et Heubner 96,4 p. 100, Michel 96,35 p. 100. Pour enfants normaux, nourris au lait de vache, l’utilisation est Rubner et Heubner. . 93,9 p. 100 AR ne 93,7 P- 100 uses _ Camerer . RE : D. . 94 à 96 p. 100 matières grasses Netter . ARE à Quant à l’utilisation des sels du lait, elle se fait dans la pro- portion de 80 p. 100 pour le lait de femme, de 62 p. 100 pour Jait de vache. Mais il est à remarquer que dans certains cas ’athrepsie grave, la matière minérale est plus abondante dans les selles que dans le lait ingéré, le bilan d'utilisation est négatif (A. Marfan, H. Dbicout et F. Saint-Girons). | Toxicité. — La toxicité des matières fécales du nourrisson a été étudiée par Haushalter et Spillmann, et plus récemment par Ed. Hawthorn ; ce dernier opère sur le cobaye en utilisant l’ex- trait alcoolique de 10 grammes de fèces, évaporé puis dissous dans du sérum physiologique ; avec les selles d'enfants normaux, on détermine une légère baisse de poids ; au contraire, les selles e nourrissons atteints de troubles gastro-intestinaux aigus, amènent en général la mort des animaux au bout: d’un temps ariant de 26 à 30 heures. | Constipation. — Un nourrisson qui n’a chaque jour qu’une _ selle dure est constipé. Lesné £r Biner 13 194 DIGESTION ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES ANNEXES Au début de la vie, sans qu'il existe d’obstacle dans Fin- testin, un enfant peut être constipé parce qu’il est insuffisamment alimenté. _… Ultérieurement, la constipation peut tenir au ré de la nour- rice (abus de viande, de sucre ou d’alcool), au chauffage trop prolongé du lait ou à son coupage avec des eaux calcaires, à lPem- ploï des farines çhocolatées, au rachitisme, aux dyspepsies du sevrage, à la fissure anale, à la maladie spasmodique, à l’atonie bd nes Elle s’observe au cours des péritonites aiguës ou tuber- culeuses et des affections cérébroméningées où elle acquiert une valeur séméiologique incontestable. Les selles d’un nourrisson constipé sont pâteuses avec petits grumeaux de couleur jaune pâle, d’odeur ammoniacale, de réac- tion alcaline. Diarrhée. — La diarrhée chez les nourrissons est fréquente, mais toujours pathologique. Tantôt les selles conservent leur couleur et la diarrhée passagère sans atteinte de l’état général est secondaire à de l’hypo ou à de l'hyperalimentation, à un écart alimentaire de lanourrice, à une émotion vive, au retour de la menstruation, à une maladie bénigne, à un refroidissement ou à un excès de chaleur. Si l'en- fant est au biberon il faut incriminer la mauvaise qualité du lait ou une préparation défectueuse du biberon. La diarrhée verte des enfants nourris au sein ne | présente aucune gravité, elle est due à l’hypersécrétion biliaire. D'autres fois la diarrhée a des caractères particuliers, avec atteinte plus ou moins profonde de l’état général, elle est le résul- tat d'une infection. Dans le choléra infantile, la forme la plus grave, les selles sont verdâtres puis incolores. Dans les gastro- entérites subaiguës elles peuvent être de couleur vert-oseille, mousseuses à l'émission; l'aspect est différent de celui des selles colorées par la biliverdine, qui sont de couleur vert-épinard et qui seules donnent par addition d’acide nitrique la réaction carac- téristique ; ou bien encore les selles sont aqueuses, brunâtres ou verdâtres, fétides et acides ; parfois elles sont de coloration jaune-ocre ou brune avec flocons verdâtres et glaires. Dans tou- tes les diarrhées graves les selles renferment avec les microbes > ie pat parfois des anaérobies ! : DPerPetenss Ds discuté; dans lesentérites de la première enfance, 0 te de l'intoxication par les déchets ali- VI | en SECRÉTION URINAIRE Dès la naissance, la vessie contient de l’urine et le cathétérisme de la vessie, pratiqué immédiatement après la venue au monde, ramène de 5 à 8 centimètres cubes d’urine, sauf dans les cas où l’ac- couchement a été difficile, la vessie est alors vide en géné- ral. La première miction se fait le plus souvent le premier jour (2/3 des enfants), mais peut ne se faire que le second ou le troi- sième jour ; pendant tout le jeune âge, les mictions vont rester fréquentes, par suite de la petite capacité de la vessie. Nombreux sont les moyens qui ont été préconisés en vue de recueillir les urines des nouveau-nés et des nourrissons. Dans ce but, A. Marfan a imaginé deux appareils, un modèle pour les petits garçons et un autre pour les petites filles. Pour les petits garçons, le récipient est une poire en caout- chouc rouge, souple, aplatie d’avant en arrière, longue de 25cen- timètres, large de 10 centimètres, fermée à sa partie inférieure par un robinet. Sa face postérieure présente sur la ligne médiane à l’union des 2/5 supérieurs, avec les 3/5 inférieurs, uneouver- ture circulaire de 1 cm. 1/2 de diamètre, dans laquelle on intro- duit la verge et les testicules. Afin d'éviter la compression de ces organes, on a ménagé à l’appareil deux petites dilatations, l’une pour la verge sur la moitié supérieure de la face antérieure, l’autre pour les testicules sur la partie inférieure de la face pos- térieure. L'appareil est fixé à la partie antérieure d’une cein- ture en caoutchouc, à laquelle on le fixe au moyen de deux sous- cuisses, qui partent du pôle inférieur de l'ouverture cireulaire. Pour les petites filles, le récipient, large d’environ 25 centi- mètres, se compose d’un entonnoir et d'une poire, réunis Pun à l’autre par une partie étranglée. L’entonnoir, aplati de gauche à * SÉCRÉTION URINAIRE 197 oite, a une ouverture longue de 6 centimètres, large de > cen- nètres, qui peut recouvrir entièrement la vulve. La poire, fer- mée à sa partie supérieure, par un robinet, est en caoutchouc souple. Pour que lurine puisse couler facilement de Fentonnoir dans la poire, on a donné au col une demi-rigidité qui en empêche Paffaissement. L'ouverture de l’entonnoir, appliquée sur la vulve, est maintenue en place par quatre bandes en caoutchouc (deux antérieures et deux sous-cuisses) qui la rattachent à une cein- ture. Elle doit être placée de telle façon qu’elle recouvre la vulve, mais laisse le périnée libre, afin d'éviter que Purine ne soit souillée par les matières fécales. A joutons que le robinet qui est à l'extré- mité inférieure du récipient est droit quand il est fermé. Par cette disposition on évite qu'il ne s'ouvre sous linfluenee de mouve- ments ou de pressions des jambes. Quand l'appareil a été placé, la personne qui surveille les enfants, ouvre de temps en temps le robinet après avoir mis …_ au-dessous un verre à expérience. De cette manière, quand : hi enfant a uriné, on recueille la totalité de l’urine provenant de la _ miction. …._ Les deux appareils sont faciles à désinfecter, par un lavage » avec une solution d'acide phénique à 1/20°, suivi d’un lavage à __ Peau stérilisée. —. A défaut d'appareils spéciaux, il est facile d’improviser des a dispositifs peu coûteux; pour recueillir les urines des petits gar- +4 çons, on aura avantage à utiliser des doigts de gants en baudru- _ che (préservatifs), maintenus en place par une ceinture et deux = sous-cuisses; pour les petites filles, le procédé des éponges est …._ peu pratique ; on pourra par contre se servir avec succès du 5 procédé de H.-0. Ruh ; on utilise une poire à lavage d’oreille, —…. Ssectionnée obliquement avec une saillie supérieure, de manière à 4 ne adapter sur la vulve à l’aide d’un adhésif; un tube à essai est pe à Pextrémité de l’embout. _ Quantité. — La quantité d'urine émise est surtout en rapport 4 avec l’âge de l'enfant : - Le rer jour qui suit la naïssance, l’enfant peut uriner de. 30 à 35 ce. ;. _ Du 2° au 10€ jour, l'enfant urise.. . . … æ :, .:.: 100 à 199 Où 2 108 au 30€ jour. l'enfant urine, . . . . . . . 250 à 300 cc. 198 | | SÉCRÉTION URINAIRE À 9 mois; l'enfant urine; 152" RNA 500 cc. De 6 mois à 1 an, l’enfant urine. ; MORE RIAD AE D) 1e 5oo cc. A2 ans, l'enfant urine. 58, OM PSS L'alimentation au biberon s'accompagne d’une émission d’urine plus abondante que l'alimentation au sein. Le rapport entre le volume de lurine émise et le poids du Corps est beaucoup plus élevé chez le nourrisson que chez l’adulte: En 2} heures et par kilogramme, un adulte émet 20 centimètres cubes d'urine, un enfant de 3 mois émet 100 grammes, un enfant de 6 mois, 75 grammes. Si Ar te après la naissance, l’urine a quelquefois un aspect trouble (par suite de la présence A cellules épithéliales et de sels uratiques), elle devient très rapidement claire, jaune pâle, plus pâle chez l'enfant nourri au sein que chez l’enfant nourri artificiellement. Densité. — La densité des urines varie beaucoup selon qu'on étudie le nouveau-né (D = 1012-1016 au premier jour, D — 1003-1006 le sixième jour), ou le nourrisson, et chez ce dernier, le genre de l’alimentation a une répercussion nette sur le chiffre de la densité urinaire ; nous avons relevé chez l'enfant nourri au sein une densité urinaire oscillant entre 1002-1003 ; chez l'enfant nourri au biberon, au contraire, nous relevons une moyenne de 1010. Résistivité électrique. — La résistivité électrique des urines étant d'autant plus faible qu’elle est plus riche en sels, on con- çoit l'intérêt de sa recherche chez le nourrisson. Nous avons trouvé pour les nourrissons nourris au sein une résistivité (expri- mée en ohms-centimètres) variant entre 300 et 4oo: par contre, au cours de l'allaitement artificiel, les urines ont une résistivité entre 50 et 100. Point de congélation. — Le point de congélation A des urines, est chez le nourrisson normal voisin de o ; d’après les recherches de lun de nous, entreprises avec P. Merklen, chez l'enfant normal, À à un mois oscille de — 0,13 à — 0,35, et la moyenne nous paraît être — 0,25 ; à deux mois, il oscille de — 0,21 à 0,78, et la moyenne est d'environ — 0,41. Les récentes déterminations de Jules Chaussin avec les urines de jeune porc et de veau encore 4 sodium pour 100 grammes d'urine : SÉCRÉTION URINAIRE 199 … allaités par leur mère, ont confirmé cette faible concentration des … urines au début de la vie, concentration inférieure à celle du _ sérum sanguin. Le rapport du point AE à la at de chlorure de N: cr mérite d’être envi- sagé. Tandis que chez l’adulte, d’après Bousquet, il oscille entre à 1,23 et 1,69 pour des valeurs de A allant de — 1,26 à — 2,25 et ” de NaCI pour 100 allant de 0,85 à ee chez le nourrisson nor- - mal, il se tient entre 4,50 et 5 jusqu’à 6 mois, et est légèrement inférieur (3,2) avant un mois, pour les points de congélation et les taux de chlorures que nous avons signalés plus haut. … Ces données se modifient chez le nourrisson malade Dans les infections intestinales bénignes, l'urine gardant ses propriétés ordinaires, A ne s'éloigne guère de la normale. C’est ainsi que nos moyennes nous donnent le chiffre de — 0,66 dans les cas É: aigus qui ont guéri, et de — 0,58 dans les cas subaigus. Au contraire, lorsqu'on a affaire aux urines troubles éliminées par les petits malades atteints de gastro-entérite grave, la concen- tration moléculaire est plus grande, et le point de congélation s'abaisse proportionnellement. Sept enfants se présentant dans . cés conditions nous ont fourni des urines congelant entre — 0,99 et — 1,00, soit une moyenne de — 1,35. L'étude du point eryoscopique dans les gastro-entérites chroniques ou prolon- gées ne nous a pas donné d’indication spéciale, A se rapprochant A ; Nat» POUS l'avons établi dans 18 cas de gastro-entérites aiguës : 11 ont guéri, et le rapport a varié de 1,37 à 8,83, eg une moyenne de 3,75; beaucoup du point normal. Quant au rapport 7 se sont terminés par la mort, et a été en moyenne de Na CI Gi 6,97. Il semble donc légitime de conclure que ce rapport est d'autant plus élevé que la maladie est plus grâve et l'atteinte rénale plus accentuée. Il se modifie d’ailleurs avec l’évolution même de l'affection : c’est ainsi qu’un enfant qui, pendant la période aiguë et pyrétique de son affection intestinale présentait A= — 1,26 et NaCI pour 100 — 0,15, soit un rapport de 8,40, une fois guéri et revenu à la température normale, présentait A = — 0,31 et NaCI pour 100 = 0,66, soit un rapport de 5,16. 200 SÉCRÉTION URINAIRE L'élévation du point de congélation des urines du nourrisson explique les propriétés hématolytiques de ces urines, fait démon- tré par Sabrazès et Fouquet (de Bordeaux) et que nous avons eu très souvent l'occasion de vérifier. Les urines des nourrissons sont globulicides, de sorte qu’une hématurie, survenant dans les premiers temps de la vie, prend le type de pseudo-hémoglo- binurie. Réaction. — La réaction des urines au début de la wie est très acide, et cette acidité va en diminuant dans la suite ; Paci- dité est plus marquée dans lallaitement artificiel par suite de l'augmentation de l’acide phosphorique et des phosphates acides. COMPOSITION CHIMIQUE Chlorures. — Les urines du nourrisson sont très pauvres en chlorures. Martin et Ruge trouvent, de un à dix jours, o gr: o4r par vingt-quatre heures, et o gr. 013 par kilogramme ; Hecker, | de huit à dix-sept jours, o gr. 069 par vingt-quatre heures, et 0 gr. 022 par kilogramme. Ultzmann a dosé chez un enfant de cinq semaines o gr. 21 de chlorures par vingt-quatre heures, 0 gr. 051 par kilogramme. A deux mois, Cruse donne les chuffres de o gr. 34 par vingt-quatre heures, de o gr. 07 par kilogramme, et la progression continue ensuite à s’élever. Les recherches de Pun de nous avec P. Merklen, nous ont donné les moyennes, par litre d'urine, de o gr. 82 avant quinze jours, 1 gr. 72 à deux mois, 4 gr. 30 à six mois, soit par vingt-quatre peurs Her tivement, o gr. 16, o gr. 26 et o gr. 52. P. Nobécourt et P. Merklen ont montré qu'il n’y avait pas équilibre entre les chlorures ingérés et les chlorures éliminés ; les nourrissons normaux au sein, pour o gr. 62 de NaCl ingéré, en éliminent o gr. 22 et en retiennent o gr. 4o; les nourrissons dyspeptiques au sein, pour o:gr. 63 de NaCI ingéré en éliminent o gr. 28 et en retiennent o gr. 35. Les enfants nourris aw lait de vache, pour o gr. 68 de NaCI ingéré, en éliminent o gr. 32 et en fixent o gr. 36. En d’autres termes le nourrisson au sein et mor- mal retient 64 p.roo des chlorures ingérés ; le nourrisson aw sem et malade en retient 54 p. 100, et le nourrisson au biberon en COMPOSITION CHIMIQUE 207 Es mentation de poids. se HER ae nus chez le nourrisson | au sein. - Les chlorures urinaires se iGent avec les états pathologi- # ee; les gastro-entérites graves s’accompagnent d’une diminu- … tion générale de l'élimination des chlorures, et en effet, tandis que - dans les formes aiguës qui ont guéri, nos dosages nous ont donné …._ une moyenne de o gr. 21 par vingt-quatre heures avant six mois, … de o gr. 87 au-dessus de six mois, au contraire dans les formes mortelles nous avons relevé par vingt-quatre heures, avant six mois, 0 gr. 12 seulement, et entre six mois et un an, O gr. 19. + A-Ïa question des chlorures urinaires du nourrisson se ratta- che la réaction d'Engel-Turnau ; ces auteurs ont montré que si —. l'on ajoute à 5 centimètres cubes d’urine 15 à 20 gouttes d’une - solution à 2 p. 100 de nitrate d’argent, le précipité noircit en moins de dix minutes, si l’urine appartient à un enfant nourri au …. sein; le précipité reste blanc ou brunit lentement si urine pro- - vient d'un enfant nourri avec du lait de vache; cette réaction … est baséesur laquantité de chlorures dans l’urine de l'enfantnourri - au séin ou au lait de vache : le noircissement du précipité semble être dû à la présence dans l'urine d’une substance mal déter- minée et agissant sur le nitrate en excès. S. Ostrovski a vérifié …—._ cette réaction et a montré sa valeur pratique en vue de décou- = vrir si une nourrice donne en cachette du laït de vache à un enfant qu’elle devait allaiter au sein. Phosphates. — Les phosphates existent dans les urines du nourrisson dans les proportions suivantes : du 5° au 15° jour, - Michel note une moyenne de o gr. 025 d’acide phosphorique urinaire par vingt-quatre heures et o gr. o14 par kilogramme; …. P. Nobécourt et Lemaire dosent chez des nourrissons de 3 à - 4 kilogrammes une moyenne de 0 gr. 39 par vingt-quatre heures - etde ogr. or2 par kilogramme. D’après Kotscharowski, la phos- _ phaturie augmente quotidiennement depuis la naissance jusqu’au 8ot jour: La phosphaturie est plus forte chez l’enfant nourri au … lait de vache que chez l’enfant nourri au sein. Les récentes rechet- 4 ches de L. Moll montrent qu’au point de vue du pronostic des + gastro-entérites aiguës, l'analyse des phosphates urinaires est 202 SÉCRÉTION URINAIRE utile. Si une diète sévère de quarante-huit heures ne diminue pas notablement le chiffre des phosphates urinaires, le pronostic doit être réservé. Inversement, l'évolution est en général favorable si, à la suite de la diète, la quantité des are à devient vite à nouveau très minime. L'élimination de la chaux est en relation étroite avec l’ingestion des graisses; quand l'alimentation est riche en graisses, la quan- tité du calcium urinaire diminue et celle du calcium fécal aug- mente; c'est l'inverse qui se vérifie pour un régime alimentaire dsbutva de graisses. / Sulfates et sulfo-éthers. — Les sulfates sont dans la propor- : tion par vingt-quatre Nes et par kilogramme de : LOT TOUR CT SES MS URRS 1,89 mgr. 2 D RS ETS MON APN OO 9,59 » ES PART Mol AS TUE 5,08 » Re av MR MUR UNE MORE EE 5 90 D Peu A URSS 5,76: » ARS ee TE ONE A QE MER ET 7,077 FOR Pr TT AE EPS 7.09 108 406 a RP NN EN SR 21 RSS OR CR LP GER IS AR AU PEL PE 6,42 » Les sulfo-éthers dans les urines des nourrissons, ont été minutieusement étudiés par Lucien Rivet, qui admet les conclu- sions suivantes : La quantité des sulfo-éthers urinaires est subordonnée à l'alimentation; elle tombe rapidement à un chiffre minime si lon supprime les albumines alimentaires, comme dans la diète hydrique ; elle est minime avec les boissons féculentes, qui sont très pauvres en albumine. La quantité des sulfo-éthers urinaires est également subor- donnée au mode de la diarrhée ; cette quantité tombe à des chif- fres extrêmement faibles dans les diarrhées très liquides et très abondantes, qui ne permettent qu’une absorption presque insi- gnifiante de substances alimentaires ; elle est plus élevée dans les diarrhées plus fétides, mais surtout plus consistantes et moins abondantes, peut-être parce qu'alors les matières alimentaires séjournent davantage dans le tube digestif, et peuvent être absor- bées en plus grande quantité. Quant au facteur putréfaction intestinale, le seul auquel COMPOSITION CHIMIQUE 203 soit en droit de faire du dosage des sulfo-éthers urinaires un index de l’intoxication digestive. Urée. — La proportion d’urée est variable : 1° suivant l’âge, …. 2° suivant l'alimentation ; d’après P. Nobécourt et P. Merklen, “_ un nourrisson au sein et bien portant en élimine o gr. 069 par % jour et par kilogramme ; s’il présente des troubles digestifs, le — chiffre s'élève à o gr. 136. Un nourrisson au biberon et bien por- tant en élimine o gr. 175 et s’il présente de la dyspepsie o gr. 568. … Le rapport entre l'azote uréique et l'azote total dans les urines … est d'un intérêt non négligeable chez le nourrisson, et a été envisagé dans l'étude consacrée à la physiologie du foie. L’acide hippurique, qu’il s'agisse des nourrissons sains ou malades, ne forme qu'une très faible proportion dans la totalité de l'azote urinaire (S. Amberg et H. Helmholz). Urates. — Les urates se trouvent en proportion considérable - dans les urines du nouveau-né et expliquent la production de cette - fine poussière rouge qui saupoudre les langes; on trouve alors … de o gr. 021 à o gr. 024 d’acide urique, ce qui est considérable —…. en comparaison avec la petite quantité d'urine émise alors ; cette … quantité d'urates explique la formation d’infarctus uratiques trou- vés à la coupe du rein lors de l’autopsie de nouveau-nés, surtout prématurés, et de calculs observés fréquemment au niveau du prépuce des très jeunes enfants. Chez le nourrisson, on peut doser o gr.15 d'acide urique dans les vingt-quatre heures. Dès le jeune âge, la diathèse neuroarthritique se manifeste par une augmentation dans l'élimination de l'acide urique. | Le rapport de l'acide urique à l’urée est, d’après Kotscha- _ rowski, de : { 1er jour . 5750 5 1:58 "Je. COS à A: 5» Fi 120 5e » LS 18,8 6e » 1 : 19,9 a SNS ..: 90,2 ho » RARE 1: 48,9 5 ER NE De Let ere 1 : 70 204 SÉCRÉTION URINAIRE Chez le nourrisson la courbe d'élimination de acide urique après administration de corps puriniques, montre un retard par rapport à la courbe normale d’élimination (Francioni). Acides aminés. — Les acides aminés dosés dans les urines des nourrissons, par Hadlich et Grosser avec la méthode de Sürensen, sont à un taux élevé, supérieur à celui trouvé chezles enfants de deux ans et chez l'adulte ; ils ont noté une augmen- tation durable de ces produits dans un cas d’intoxication alimen- taire aiguë. gà Créatine et créatinine. — Les nourrissons étant soumis à un régime alimentaire dépourvu de créatine, il est intéressant de rechercher chez eux l’état du métabolisme des corps créatini- ques (créatine et créatinine), ces substances renseignant sur le degré dé la désassimilation azotée endogène ; W.-C. Rose, O. Folin et W. Denis, avaient pratiqué quelques dosages des corps créatiniques dans les urines des enfants en bas âge et insisté chez eux sur la présence, à côté de la créatinine urinaire, de créatine qu'on ne trouve pas dans les urines d’un adulte normal. À VPaide de la méthode colorimétrique de Jaffé, nous avons, avec Maurice Deffins, dosé les corps créatiniques dans les urines de nouveau-nés et de nourrissons, et nos recherches sont publiées dans le tableau suivant (page 205). De ces données nous avons conclu : , 1° Qu'il existe de la créatine dans l’urine des nourrissons, con- formément aux travaux des auteurs précités; le rapport de la créatine à la créatinine totale et à la créatinine préformée, étant variable suivant les sujets. 2° Que l'élimination des corps créatiniques ramenée au kilo- gramme augmente avec l’âge de l’enfant : par kilo. \ Chez l’enfant de 3 jours . . . 1,4 mgr. — » m, * = : » —— ft PS » _ 2 Mois > 4- » — # 3 » » La LA » » » » (chiffre de l’adulte) C0 ÿ © O1 On © Co O1 © mn | D = 7 Lécus LS DA nn - + Es FE Fr. | é &z°0 o‘o | cec‘o 10 Gÿ‘o | reur og-6z | ooc'11 etes FE az 0 C7 Teyto te ua , teur ge-lz | oog'it sou ÿel'*""t""""""yrorn oÿ of g0‘o | ÿYzo‘o 1g0 ‘0 900 160 | 1e Li-91 oc1°6 se ec‘ec | zæg‘gg | £go'‘o | ÿzo'o 60‘o | cbo‘o | cg1‘o | eur g-L o06°g srour grl°*""""""""1ePqY 9€ Lÿ‘9z | ÿgo‘o | 6Goo‘o æÿo‘o | gco‘o | clir‘o | veu Gr-ÿ1 0969 |" "SO AREA PTS 18S ag'z1 G‘&i ÿo‘o | coo‘o zoo | OÔgo‘o | <ÿi‘o | rewu çi-ct 006 & SIOUI O1 ES RÉ Ya 07 90‘o &10°0 £ÿo‘o co‘o g1‘o | veu Gi-ÿr oz C SIOU @ |‘ *A810f iL'oz | gg‘6r ço‘o | gcoo‘o | ozo‘o | gzo‘a g£6o'o Ieuu C1-ÿ1 o0oL'& & Y1°Lc- . oÿ ço‘o | cio‘o | cgo‘o 140 °0 gbo'o IBUr ÇI-GI oG£'G PAR ne. , ; > cg c‘cÿ ÿo°o Lio‘o Loo‘o &o ‘0 60°o | eur g-L 0G&°G SIOUI & en 45 z9‘6& ça Lio‘o | ÿoo‘o 160 ‘0 | cçro‘o | cLor‘o | reur 0-61 00€ °G siou ÿ | ‘:::°""1e8s9p E ç1 g‘rt 110°0 | gioo‘o | _110°‘0 10°0 ggo‘o | reur L-9 009€ MOULE "0" È 1 g‘11 110°0 | ç100‘0 110 ‘0 10 ‘0 ggo 0 eu L-9 occ'e |c/1 siow & |°''°:"""":"""1eq ré ec'L L 080 ‘0 | ÿroo‘o | Lcoo‘a | ggio‘o | clo‘o | re cr-ÿr | ooÿ'ÿ & ca ‘9 9 cæo‘o | croo‘o | gcoo‘a | ÿzo‘o 6o‘o | eu gr-er | 006'y © oc‘G gL‘y gco‘o | r100'‘0 | Lcoo‘o &0 ‘0 11°O | veu g2 090} re E eL‘y ct‘ 040°0 | 6000 ‘0 | Lcoo'o 6ro‘o ci1‘O | rer L-9 000 ÿ sou | °° ‘?.:u90) al 6ÿ‘c9 oÿ | o10‘0 | ÿoo‘o | gigr‘o | gg00‘o | c£lr‘o | eu oë-bt 070 ‘€ sanof 11|° DR cn © ÿi°L ÿ6‘g | 9g00‘o |ec000 (0 | gg00 ‘0 | cçoo‘o | g£go‘o | teur oe-6t 09" & sanol gp 272100 S ÿo ‘gr ga‘Li Yoo‘o |69000 ‘0 9ÿo‘o | £çcoo‘o ce‘o | teur 6z-gc Gæg & smob tt Js2 ÉS " = aaur107941d 218104 QUJUPEN) | UNE) Fanou ÿe | onu sed or Ye | ox red 2810} Je Je # à aiva salod | : av WON oureor) | aura) * VAN) PABSEEER | a ANILVHUD ANINIEVENO ù | SLUOddVU à ne - = sc - — — : SE ' a. | eZ FIAT. Ds En à SES ” Me à À r ME fe MR : ë j £ one RES LL LS nd. nd Ds, es 15 Put ts Se ol ie RC. OR DC À mé ce im, +0 di Le: 2 im LOS æ-nllé ins: dis née, 206 SÉCRÉTION URINAÏRE Acide glycuronique. — L’acide glycuronique, produit d'oxy- dation incomplète du glucose et qui prend naissance dans le foie, existe dans les urines de l’adulte en quantité variable, selon les états physiologiques et pathologiques (H. Roger). Chez le nour- risson normal, la quantité d’acide glycuronique urinaire est consi- dérable, quoique d’ordinaire inférieure à celle constatée chez l'adulte ; la recherche de ce produit, soit par le procédé Tollens- Grimbert-R. Bernier, soit par la méthode H. Roger donne, avec une urine de nourrisson normal, une coloration variant du violet clair au violet noir. Par contre, la réaction est nulle ou faible (coloration rose) dans les périodes de dyspepsie et de troubles nutritifs avec arrêt de croissance, et redevient normale quand les troubles dyspeptiques et nutritifs s'amendent et quand les nour- rissons reprennent du poids (Barbier, R. Raimondi). Dans les cas où la réaction est faible ou nulle, linjection sous-cutanée d'huile camphrée, ou bien provoque la réapparition de la réac- tion normale, ce qui est d’un bon pronostic, ou bien est impuis- sante, ce qui indique une altération grave de la fonction glyco- génique du foie et comporte un pronostic sévère. La recherche de l'acide glycuronique dans les urines du nourrisson nous à donné des résultats négatifs en cas de diarrhée verte, des résul- tats positifs lorsque cette diarrhée disparaissait. Indican. — Comme l’a montré Senator, l'urine des nouveau-nés est dépourvue d’indican ; de plus, elle ne contient pas de dérivés indologènes (Ch. Porcher\. Par contre, l’indicanurie est fréquente chez le nourrisson, et il faut signaler sa constance au cours des gastro-entérites ; l'abondance de l’indicanurie semble en rapport direct avec les troubles digestifs et semble particulièrement grande dans les cas de gastro-entérite compliquée d’un processus sup- puratif (otite, abcès, etc.) (Constantin Zamfiresco). | Ferment. — Comme l'urine de l’adulte, urine du nourrisson renferme un ferment amylolytique (nefrozymase de Bechamp); la quantité de ferment éliminé dans les vingt-quatre heures aug- mente avec l’âge du nourrisson, varie avec l'alimentation, et dimi- nue au cours des gastro-entérites aiguës (Ch. Brunschwig). Urines des prématurés. — Quant aux prématurés, ils émet- tent une urine peu abondante, à densité et à toxicité élevée, - COMPOSITION CHIMIQUE 207 riche en phosphates, à point de congélation plus loin de o° ; le AzU : C , rapport en est moindre et + est plus élevé que chez l'enfant normal; toutes ces données traduisent un imperfectionnement dans la physiologie du rein et du foie. Toxicité. — La toxicité des urines du nourrisson a retenu l’at- tention de Charrin et de Macrycostas ; l’un de nous, dans sa thèse, a continué cette étude et a confirmé cette notion relative à la faible toxicité de ces urines. Les expériences de K.-K. Geïn arrivent aux mêmes conclusions. Par contre, au cours des gastro- entérites graves, lorsqu'on observe des urines rares, foncées, hypertoniques et à forte densité, les diverses techniques d’injec- tions sous-cutanée, intra-veineuse ou intra-cérébrale nous ont montré l'hypertoxicité de ces urines ; elles sont trois fois plus toxiques que les urines du nourrisson bien portant et beaucoup plus toxiques que les urines des adultes normaux ou malades. Quant aux urines du nouveau-né normal (du deuxième au qua- trième jour), elles sont plus toxiques que celles du nourrisson et même que celles des adultes (Geïn). MODIFICA TIONS PATHOLOGIQUES DE L ÉLIMINA TION RÉNALE CHEZ LE NOURRISSON On peut trouver dans l'urine du nourrisson des éléments anor- maux; l'albumine est, d’après Flensburg, constante les quatre premiers jours, et fréquente (1/5° des cas) du quatrième au qua- torzième jour, et cette albuminurie s’accompagne de cylindrurie (cylindres hyalins et graniuleux). Pendant les deux premiers mois de Ja vie, on peut quelquefois trouver du lactose dans les urines . d'enfants bien portants et cela par suite d’une transformation insuffisante du sucre de lait par les ferments de l'intestin. Excep- tionnellement, on pourra noter du diabète vrai, souvent syphi- litique. Mais au cours des états pathologiques du nourrisson, il semble particulièrement intéressant d'envisager, non pas seule- ment ce qui passe dans les urines, mais encore et surtout ce qui reste dans l’organisme, et dans ce sens l'étude de la cAloru- réme èt de lazotémie est susceptible de renseigner utilement sur les émonctions du nourrisson. 208 SÉCRÉTION URINAIRE Chlorurémie. — Le métabolisme des chlorures est très parti- culier chez le nourrisson ; nous avons vu qu'on ne retrouvait pas dans ses urines la totalité du sel contenu dans le lait ingéré ; en d'autres termes, le bilan des chlorures n’est pas équilibré (Pierra, P. Nobécourt et P. Merklen). Chez un nourrisson normal, ce - pouvoir fixateur des tissus pour les chlorures n’est pas activé par l’administration de doses de chlorures plus élevées que de coutume ; par contre, les prématurés peuvent retenir un excès de chlorure Pa sodium ajouté à la ration normale et cette rétention se traduit tantôt par une élévation de poids du nourrisson (d'où l'addition de petites quantités de sel à la ration des nourrissons non malades, nés prématurément, conseillée par P. Nobécourt et J. Lemaire); tantôt par un œdème plus ou moins considéra- ble, et on sait que l’œdème des nouveau-nés, observé pendant les premiers jours de la vie, se note de préférence chez les préma- turés. Les athrepsiques ont en général un pouvoir fixateur pourie sel absolument normal, mais cependant il est possible quelque- fois de déterminer chez eux des œdèmes par des injections sali- nes (Ch. Achard et Paisseau). La chlorurémie spontanée, carac- térisée par la production d’anasarque, s’observe chezle nourrisson au cours des néphrites à forme hydropigène, chez les hérédo- syphilitiques, au cours.des infections, et en particulier au cours des entéro-colites graves avec lésions rénales suivant le méca- nisme indiqué par Widal. L'observation montre que ces manifes- tations œdémateuses ne coïncident pas toujours avec de l'albuminu- rie; parfois l’albuminurie paraît dépendre uniquement de l’œdème rénal au cours de l’anasarque et disparaît très rapidement par la cure de déchloruration, sans qu’il y ait ultérieurement de signes d’altération du parenchyme rénal. L’albuminurie chez les préma- turés, qui font souvent de l’anasarque, est exceptionnelle (P. No- FES et G. Vitry) ; au cours des gastro-entérites accompagnées d’æœdème, l'absence d’albuminurie a été constatée par différents auteurs (P. Lereboullet et Marcorelles, Hutinel); un nourrisson longuement étudié par P. Nobécourt et Paisseau, présentant un anasarque considérable, n’était-pas albuminurique et à Pau- topsie, le rein était histologiquement normal. Ces faits sont d’ac- cord avec le mécanisme de rétention chlorurée d’origine #issu- laire, bien décrit par Ch. Achard. | COMPOSITION CHIMIQUE e 20 « Les tissus des nourrissons ont une appétence spéciale pour … le sel ; elle existe déjà chez le nourrisson normal; elle est plus LE. Meñifeste chez le prématuré et elle s'accroît dans certains états … pathologiques » (P. Nobécourt et M. Maillet). Cette rétention … des chlorures par les tissus entraine de la rétention d’eau - et explique les œdèmes d’observation courante chez le nour- | risson. _ Azotémie. — L'azotémie est non moins fréquente chez le nour- - risson et son étude est chose facile par la détermination du taux de l’urée dans le liquide céphalo rachidien ; chez le nourrisson normal, le taux de l'urée dans ce liquide varie de o gr. 10 à ê ogr. 30 par litre; lorsqu'il atteint ou dépasse o gr. 50, il y a … azotémie. Cctte azotémie, d’après P. Nobécourt et ses collabora- « teurs (Sevestre, Bidot et M. Maillet), est fréquente et s’observe : 19 dans les néphrites caractérisées ; 2° dans les affections aiguës - (broncho-pneumonies et affections gastro-intestinales), où le taux … de l’urée dans son degré et sa durée semble être en rapport avec … la gravité de la maladie. « Si le taux d’urée est d'emblée i impor- … tant ou augmente rapidement, s’il reste élevé, la mort est immi- - nente. Si, au contraire, il baisse, revient à la normale et s'y maintient, le pronostic est favorable » (Nobécourt et Maillet) : 3° dans certaines affections chroniques, et parmi celles-ci l’athre- . psie est remarquable par la constance et la persistance de _ Pazotémie. ; Au point de vue clinique, d’après les auteurs précités, la réten- … tion d’urée peut ne s’accompagner d'aucun symptôme particulier ; … c'est le cas d’affections aiguës où les accidents d'infection domi- _ nent Îles accidents D sication : ce sont les azotémies d’occa- . sion ou azolémies associées. —. Dans d’autres cas, elle s’accompagne de phénomènes clini- ques, qui doivent y faire songer : ce sont les asotémies pures. … Elle se présente sous deux aspects : ou bien elle apparaît au … cours d'accidents violents : c’est l’asotémie à allure aiguë; ou … bien elle est caractérisée par des signes de cachexie progressive, . c'est l’azotémie à allure chronique. L’azotémie à allure aiguë s'accompagne de troubles gastro- intestinaux, de perte de poids et surtout de phénomènes nerveux ; Lesné gr BINET 14 nbnie de l'asotémie : “elle crée des ‘la méningite tuberculeuse ; Fonte CTP RE Hi nb Gp Que > oh nd ai Et id VIT GLANDES A- SÉCRÉTION INTERNE F GLANDES SURRÉNALES _ L'examen anatomique montre le volume relativement considé- rable des capsules surrénales chez le nourrisson (rapport du poids des surrénales à celui des reins de 1/28 chez l’adulte, de 1/13 chez le nouveau-né) ; c’est dire l'importance de l’activité fonc- . tionnelle de ces organesdurant le jeune âge. La substance médul- laire cependant n'est pas arrivée à un développement parfait : elle forme une bande qui est loin d’être répartie au centre de - l'organe, au point qu’il est quelquefois nécessaire, sur la sur- rénale d’un enfant à la naissance, de pratiquer des coupes de sept où huit fragments de la glande examinée, avant d’en ren- . contrer quelque trace ; le rapport des épaisseurs est le suivant : médullaire __ 1 corticale — 6? alors qu'à l'adolescence il est voisin de l’unité (J. Husnot). La surrénalectomie totale faite sur le tout jeune animal encore allaité par sa mère, amène la mort, mais avec un temps de |. suivie qui est plus prolongé que chez l’animal adulte ; la mort se produit au bout d’un temps variant de 10 à 15 jours et non au bout de quelques heures, comme on l’observe chez l'adulte. L’enlèvement d'une seule capsule surrénale pratiquée chez le petit chien ou chez le petit chat, arrête partiellement son déve- loppement, d’après Ferreira de Mira ; l'animal opéré présente . un retard de croissance sur les animaux de la même portée, les différences du système osseux seraient surtout remarquables à ce point de vue. Il y aurait ainsi un « infantilisme surrénal expéri- 212 GLANDES À SÉCRÉTION INTERNE mental »; les expériences entreprises par l’un de nous sur de jeunes chats et de jeunes chiens à l’aide d’injections sclérosantes dans les capsules surrénales ou d’ignipunctures ne nous ont pas montré de troubles dans le développement de nos animaux. De plus, dès la vie fœtale, les capsules surrénales renferment de l’adrénaline ; J.-P. Langlois et Rehns ont insisté sur ce fait, qui a été confirmé dans la suite par A. Cevidalli et par F. Fenger. De même, avant le début de la vie extra-utérine, elles renfer- ment de la cholestérine, qui augmente jusqu'à la naissance, comme l'ont montré les dosages de A. Chauffard, G. Laroche et À. Gri- gault ; à cette question de la cholestérine des capsules surrénales, se rattachent les données histologiques de Paul Mulon. L'étude histo-physiologique de la capsule surrénale chez des animaux d'âge différent a montré à P. Mulon des variations importantes dans la structure de cet organe. Chez le lapin jeune et jusqu’à l’âge de deux ans, la corticale est d’abord absolument blanche et alors constituée presque exclusivement par des cel- lules bourrées d’enclaves biréfringentes incolores ; plus tard, au contraire, chez l'animal âgé de deux ans et demi et plus, la corticale apparaît colorée, surtout dans ses couches profondes, parfois même dans ses couches toutes superficielles; vues au microscope, les enclaves biréfringentes sont plus ou moins jau- nes ; beaucoup sont devenues isotropes et certaines insolubles. La même constatation a été faite chez le chien, le chat, le cobaye et l’homme ; il semble bien établi que les enclaves d’éther de cholestérine qui se trouvent dans la corticale surrénale se pig- mentent-par adjonction de différentes substances, de chromo- gènes de nature variée : si l’on admet que cés substances sont des déchets, les capsules surrénales représentent de véritables « reins d’accumulation », et cette pigmentopexie est une fonc- tion à développement éloigné, ne s’observant pas au début de la vie. La corticalité surrénale est quelquefois, chez le nourrisson, le siège d’altérations hypertrophiantes, entraînant dans la suite une exagération précoce du système pileux (hirsutisme d’Apert) ; d’autre part, au cours de diverses infections, peuvent se produire chez le nourrisson des hémorragies massives des capsules sur- rénales et, chez deux nourrissons de moins d’un mois, morts « / CORPS THYROIDE ET PARATHYROIDES 213 _d’érysipèle, E. Lesné et Françon ont noté un épanchement san- glant dans les capsules, ayant détruit la totalité de la substance médullaire et presque toute la corticale, alors réduite à une mem- _brane très mince. - CORPS THYROIDE ET PARATHYROIDES L’ablation du corps et des parathyroïdes entraîne, chez les animaux jeunes, des accidents plus rapides ou plus graves que chez les animaux adultes ; Schiff, Wagner, Horsley, R. Ewald, E. Gley, Hofmeister, von Eiselsberg et G. Moussu ont insisté sur ces faits. L’ablation du corps thyroïde chez de jeunes animaux est suivie de troubles trophiques particulièrement accentués. Deux agneaux de huit jours, dans l'expérience de von Eiselsberg, agneaux de la même portée, sont l’un thyroïdectomisé, l’autre conservé comme témoin; tous deux reçoivent la même alimentation. Après un certain laps de temps, l'animal opéré pèse 10 kilogrammes ; sa température centrale est au-dessous de la normale; il. est apathi- que ; ses mouvements sont difficiles. Le témoin pèse au contraire 30 kilogrammes. La même opération, pratiquée chez une che- vrette de neuf jours, amène un état de crétinisme tel qu'il faut for- cer l’animal à manger, et un degré de nanisme marqué à.ce point que le fémur a une longueur de ro centimètres, alors que celui du témoin mesure 17 centimètres. Les expériences de G. Moussu sur les porcelets, les observations rapportées par Ako- penko et par P. Jeandelize confirment cette donnée, que la thy- . roïdectomie chez les animaux jeunes entraîne destroubles sérieux dans le développement de l'organisme. La parathyroïdectomie est suivie de troubles multiples parmi lesquels la tétanie est la manifestation la plus évidente, aboutis- . Sant à une mort plus ou moins rapide Ces accidents sont les mêmes chez le jeune animal que chez l'animal âgé ; ils sont éga- lement graves, mais présentent dans leur évolution et leur aspect des particularités qu’il importe de signaler. Chez le jeune, l’appa- rition des symptômes est plus précoce et leur évolution plus rapide. Chez le jeune chien, ils débutent ‘entre la vingtième et la trentième heure, tandis qu'ils n’apparaissent chez le chien adulte 214 GLANDES À SÉCRÉTION INTERNE que de la quarantième à la soixantième heure (E. Gley). Chez le jeune lapin, ils débutent vers la cinquième heure, alors qu’il faut attendre vingt-cinq à trente heures chez l’animal adulte (L. Morel). De même pour la rapidité d'évolution, les chiens adultes ou vieux succombent en neuf Jours en moyenne, les jeunes en six jours. Les rats âgés résistent jusqu’au 54° jour (Erdhein); les jeunes rats ne dépassent guère 1 ou 2 jours (Iselin). Enfin l’aspect clinique peut différer, pour une espèce donnée, d’un sujet à l’autre, suivant l’âge. La tétanie post-opératoire du chien adulte se rente par des convulsions cloniques, tandis que chez le jeune chien les crises toniques ou encore des symptômes paralytiques prédomi= nent (Pfeiffer et Mayer). D'autre part le système thyroïdien renferme dès la naissance et même avant la naissance une feneur en iode plus élevée que chez l’adulte, d’après les dosages de F. Fenger effectués sur des: thyroïdes d'animaux. Pellegrini, étudiant le contenu en iode des glandes thyroïdes de fœtus de nouveau-né et de nourrisson humains, a pu démontrer la présence fréquente de l’iode dans ces organes, plus abondant chez les sujets en bon état de nutri- tion. Ces données de physiologie normale doirent être complétées par les observations de physiologie pathologique. . On peut noter chez le nouveau-né une poussée congestive du corps thyroïde (J. Fabre et L. Thévenot), et chez les RTS ques une atrophie de cet organe. On peut enregistrer chez le noaveat-né l'absence du corps thyroïde aboutissant à la réalisation du myxædème congénital, qui va se manifester peu à peu : courbe de poids à allure lente et irrégulière, absence de sourire, dentition retardée, hypother- mie, puis peu à peu bouffissure du visage et grosse langue, taille réduite. Des troubles digestifs peuvent être observés et à un degré tellement accentué qu’ils dominent le tableau clinique ;il s’agit alors d’une constipation opiniâtre avec un abdomen volumineux. Nous citerons dans ce sens une communication de Péhu, concernant une maladie de Hirschsprung chez un enfant ayant une aplasie du corps thyroïde et une observation de Ribadeau-Dumas, envi- sageant un nourrisson qui présentait une aplasie thyroïdienne et une dilatation congénitale du côlon, dont les troubles fonction- D |. THYMUS 215 . nels étaient favorablement influencés par lopothérapie thyroï- dienne.Chezun nourrisson atteint de myxœdème congénital, nous avons noté, avec l'épreuve du carmin, une traversée digestive particulièrement lente ; apparition du carmin au bout de vingt- uit heures et disparition au bout de cinquante-six heures. e Chez le nourrisson, la tétanie n’est pas rare, « elle s’observe- … rait plus fréquemment qu’on ne le suppose si l’on voulait pren- . dre la peine de la rechercher systématiquement » (Paul Harvier). … D'après cet auteur, on peut noter chez le nourrisson : …._ 1° Desétats tétanoïdes, dont le symptôme unique est l’hyper- …. excitabilité galvanique des nerfs et dont la fréquence est digne à de retenir l'attention (27 p. 100 des nourrissons de la clientèle | hospitalière). — 2° De la tétanie latente, décelée non seulement par Pexplora- … tion électrique, mais aussi par le phénomène du facial et le phé- | nomène de Trousseau. … 3° De la tétanie manifeste avec des contractures (intermittentes + ou permanentes, localisées aux extrémités ou généralisées à tous les muscles du corps : pseudo-tétanos) ; du spasme de la glotte … (contractures des muscles du larynx), et des convulsions. L'examen des parathyroïdes chez des nourrissons ayant pré- … senté de tels troubles peut déceler une insuffisance numérique _de ces glandes, mais le plus souvent on notera des altérations — histologiques : foyers d’apoplexie, ou hémorragies diffuses, trans- - formation chromophile des cellules et pseudo-vésiculaire des … travées cellulaires ; hypersécrétion colloïdale, ou bien sclérose - partielle ou totale, infiltration graisseuse, altérations nucléai- - res diverses. Et ces altérations glandulaires, on les trouve … surtout dans les gastro-entérites graves, la scarlatine, la diphté- … rie, le tétanos et la syphilis héréditaire. dires ni 4 Lybie Le ELA es pe ( ” v n + THYMUS Le thymus est remarquablement développé dans les premiers | temps de la vie ; il pèse, chez l’homme, cinq grammes à la nais- « sance, croît de deux grammes par an jusqu’à trois ans, pour + s’immobiliser à ce poids d’abord, et commence ensuite vers la quatrième année son involution. 2 r6 GLANDES A SÉCRÉTION INTERNE L À la naissance, il renferme du tissu lymphoïde qui paraît actif. Il est possible que cette glande soit le siège d’hypertrophie con- sidérable chez le nourrisson, donnant des troubles dyspnéiques inquiétants toujours, mortels quelquefois. Le rôle de cet organe a été longtemps discuté, il semble bien établi aujourd’hui que lablation expérimentale du thymus, faite chez le petit chien, entraîne l'apparition de troubles sérieux dans la croissance de l'animal ; ces troubles sont constants, ils sont d'autant plus mar- qués que l’animal a été éthymé plus jeune et ils sont définitifs si l'animal a été opéré très jeune; ces troubles somatiques peu- vent s’accompagner de troubles psychiques, de sorte que L. Mo- rel a décrit une cachexie thymoprive et une idiotie thymoprive. Si l'on injecte à des animaux très jeunes du sérum d’ani- maux de même espèce, dont le thymus est en pleine acti- vité, leur propre thymus augmente de volume, Flossification de leur squelette progresse, leur croissance s’accélère, et les sujets présentent un excès de vivacité (G. Fèvre et U. Franchetti). Cette glande joue, d’autre part, un rôle impor- tant dans le métabolisme du calcium et la formation du squelette, et un rôle discuté dans la défense de l'organisme. Il y à un rap- port certain entre linvolution du thymus et évolution génitale ; la nature de ce rapport reste à préciser. L'hyperthymisation, réalisée chez l'enfant porteur d’une hyper- plasie thymique, a été obtenue chez lanimal par greffe de thymus supplémentaires ou par administration prolongée de pro- duits thymiques ; on peut alors noter de la fatigue, de l'inappé- tence, de la tachycardie avec hypotension se rapprochant de la maladie de Basedow ; de tels animaux, soumis à Phyperthy- misation, supportent fort mal l’anesthésie chloroformique (A. Bar- barossa). Il y a vraisemblablement association fonctionnelle entre le thymus et la surrénale et les chiens porteurs d’hypertrophie thymique présentent une hypoplasie surrénale nette. On sait que l’hypertrophie thymique peut engendrer un asthme avec stridor inspiratoire. L’exploration radiographique et l’exa- men clinique par la percussion mettront cette hypertrophie du thymus en évidence ; l’ablation de la glande amène la dispa- rition des symptômes. Quant à la mort subite chez des enfants atteints d'hypere te | HYPOPHYSE 217 . thymique, Paltauf ne l’attribue pas à la compression par la giande D à did ér bnE als y … des organes voisins, mais à un état particulier qu’il a dénommé constitution ou état thymico-lymphatique ; la cause de la mort ne résiderait pas dans l’hypertrophie du thymus, mais dans un trouble général de la nutrition. D’après Svehla c’est l’hyper- thymisme, qui, par abaissement de la tension artérielle, pro- voque la mort. D’après Hornowski l’hypersécrétion du thymus a une action frenatrice sur le système sympathique, ce qui peut être cause de mort. Il y a antagonisme entre le thymus et les sur- rénales et cet antagonisme réside dans le rôle différent de ces . deux glandes à l'égard du système sympathique : lethymus frene . le système chromaffine, la surrénale l’excite. L'absence d’involu- tion du thymus provoque l'arrêt de développement de la sub- stance médullaire des surrénales, et la sécrétion insuffisante d’adrénaline serait la cause de la mort : la mort thymique serait alors due à une insuffisance surrénale aiguë. Inversement on a, du reste, signalé dans la maladie d’Addison, une hypertrophie du thymus et un développement exagéré du système lymphati- . que, un état thymico-lymphatique (Hart, Kokn, Hedueger, Wiesel, Pulawski). Citons l'absence du thymus chez les monstres anencépha- liques (Friedeleben). Dans les anémies infantiles le thymus participe à leffort géné- ral des organes hématopoiétiques et présente une réviviscence myéloïde marquée (anémie pseudo-leucémique de V. Jacks- Luzet). D’après Dustin et Zunz il existe des corrélations fonctionnelles entre le thymus et le corps thyroïde. À un thymus réduit cor- > respond en général un corps thyroïde volumineux tandis qu’un thymus volumineux s'accompagne d’un corps thyroïde petit. HYPOPHYSE Quant à l’hypophyse du nourrisson, elle contient, d’après les recherches de Paul Thaon, moins de colloïde que celle de Padulte ; les vésicules sont moins apparentes, les cellules ne sont pas aussi volumineuses, paraissant plus serrées, avec un protoplasme Ke 4 218 GLANDES À SÉCRÉTION INTERNE chodns :| pas les affinités tinctoriales aussi vives qe chez l’adulte. D’une façon très précoce, dès la vie fœtale, Phypophyse ren- ferme de la pituitrine, à action hypertensive (Dean-Lewis, + Pratt Mac Cord). D’autre part, les injections de sérum hypophysotoxique à des animaux jeunes, ont ralenti la croissance de ces animaux ; Pirra= diation de la région hypophysaire par la voie buccale a été suivie d’un arrêt momentané dans le développement d'animaux jeunes: Phypophysectomie, totale ou partielle (Aschner-Gætsch, Cushing” et Homans, G. Ascoli et T. Legnani), trouble manifestement la croissance des animaux, et ces données expérimentales wien- nent à l'appui du syndrome clinique décrit par S. Chauvet, sous le nom d’infantilisme hypophysaire. : | Enfin, depuis les travaux de Jean Camus et G. Roussy, on sait que les son de la région optopédonculaire de la base du cer- veau, entraînent une polyurie accentuée chez le chien adulte (polyurie hypophysaire des classiques); or, pareil résultat ne s’observe pas chez le chien au début de la vie. QUATRIÈME GLANDE ENDOCRINE Nous ne ferons que noter, chez le nourrisson, une formation | glandulaire située au voisinage de la thyroïde, des parathyroïdes et du thymus, un quatrième tissu endocrine, cité et étudié par Pepere, Ronconi, Tixier et Feldzer, Silvan et N. Pendre (de Palerme) ; constitué vers le cinquième mois de la vie intra-uté- rine, il disparaît par atrophie vers la fin de la première année. Son tissu présente les caractères de celui des glandes vasculaires sanguines, avec tous les signes d’un actif fonctionnement. ge DU de PE NE de x gi she LE edit AR" À MORE IT PO ERP PT SRE as. ”” Pr € i he CREER) dE ete Li dd 41, ÉSS. VIII _ GLANDES MAMMAIRES ET GÉNITALES GLANDES MAMMAIRES Du 6° au ù g° jour après la naissance, le nouveau-né, garçon ou | sl, présente fréquemment une congestion des deux glandes -mammaires. Chaque glande se traduit par une saillie en forme a calotte sphérique, centrée par le mamelon, d'une étendue égale à celle d’une pièce de 2 francs; cette petite tumeur est - dure, inégale, bosselée et laisse sourdre par compression un L. prie laiteux. Cette tuméfaction mammaire, avec sécrétion lactée, _,ne constitue qu’un phénomène éphémère ; nous l'avons vue cepen- Pine durer tout le premier mois de la vie. - Histologiquement, elle est caractérisée, d’après Keïfer et Hal- h: ban, par une prolifération intense de tous les éléments épithé- … liaux, aboutissant à la formation d’une véritable néoplasie œdé- . mateuse, et en second lieu, par une transformation lactée de tous …. ces éléments. Puis, comme chez la mère qui n'allaite pas, cette … glande mammaire subit une régression rapide. … Le lait du nouveau-né est moins dense que le lait de la … femme : en utilisant le procédé de Hammerschlag nous avons D une densité de 1,o10 pour le lait recueilli chez un garçon : - d’un mois, alors que celui de la mère avait une densité de 1,035. … Sa résistivité électrique est également plus faible : RE — 126 pour + l'enfant, alors que chez la mère, elle était de 378 (ohms-centi- : mètres). La peroxydase, recherchée par la réaction de Marfan _ (eau oxygénée et eau gaïacolée), s’y est montrée très abon- 1 dante. … L'examen microscopique y montre des globules graisseux, des É D ou granuleux analogues à ceux du colostrum et quel- _ ques rares leucocytes. 220 GLANDES MAMMAIRES ET GÉNITALES L'examen chimique a donné des résultats variables avec les auteurs. Pour Gilbert et Quevenne, on trouve : Beurre . SR VEN Caséines sai ARS Lactose et matières croit 64 TN OR ie ea D On de Pour Variot et Lecoq, la composition est la suivante : Daurre si VLC Ta 14 à 19 Cane "PNR Te 11/4929 Éastosb "72 re SR Pour E. Apert et Bucaille : Ratiditfs re eee Lonadioh 7" res 5,60 Beurre: MADAME CES Lactose kivdée RARE Matières azotées . . . 22,227 en P205. . 0,844 is ie en POIN#H 1.688 PR Ps Ne PRE 0,994 CRE en NaCI. . 1,638 Pour Genser, sa composition serait plus riche en eau et en sels et plus pauvre en beurre, en matières azotées et en lactose : Eau”. si ARS Ne es Qagéines ss De ne 5,57 Albumine”:: 7 15 RAR BeUFrÉ rue Tor UE 14,56 Subré de AM, 7 re 9,96 Se UE dun 8,26 Une telle réaction physiologique du côté de la glande mam- maire du nouveau-né peut se compliquer, quoique rarement, d'infections locales avec galactophorite, ie phlegmon, comme chez la femme en lactation. GLANDES. GÉNITALES Dans le courant de la première semaine de la vie, générale- ment vers le cinquième ou sixième jour, on peut observer chez bei ét rep = RE ee dues 2 bo des: soir brie art mr OR vor. OR RAT TPE PET L GLANDES GÉNITALES 221 … les petites filles une véritable hémorragie vulvaire. D'une - abondance variable, mais toujours assez nette pour former … une tache de sang sur les langes, cette hémorragie ne dure guère plus de trente-six à quarante heures. Elle est considérée comme … excessivement rare, puisque d’après certaines statistiques d’en- … semble elle ne se rencontrerait que dans 0,35 p. 100 des cas. Cependant, en se rapportant à ses recherches personnelles, qui ont porté sur 221 fillettes âgées de moins de 15 jours, C. Renouf évalue à 2,50 p. 100 la fréquence de ces hémorragies génitales. — Mais cette proportion ne suffirait pas à nous faire considérer ces hémorragies comme un phénomène d’ordre général, si Halban n'avait pas montré que, même en l’absence de toute hémorragie, les sécrétions vaginales des nouveau-nées renfermaient constam- ment des globules rouges. Au reste cette hémorragie plus ou moins accentuée est le résultat de modifications fort nettes qu’on constate du côté de l'utérus. Bayer avait déjà remarqué que l'utérus, diminue pendant les premiers jours de la vie, puisque de 32 millimètres de longueur qu’il mesure à la naissance, il descend rapidement à 25 pour ne commencer à croître que vers l’âge de 2 ans. D’un autre côté, Halban a montré que pendant la période qui correspond à l’hé- morragie génitale, l'utérus de la fillette nouveau-née offre une . forte congestion capillaire avec ou sans hémorragies sous-épithé- liales, c’est-à-dire un aspect histologique tout à fait comparable à celui qu'on trouve dans l'utérus adulte pendant la mens- truation. Quant aux ovaires, on n’est pas encore d’accord sur l’état dans … lequel ils se trouvent pendant cette période. Pour Halban, l'ovaire $ _ me participerait pas à la congestion utérine et ne renfermerait pas de follicules mûrs. Par contre, Hofbauer et de Sinety ont signalé la présence de follicules de de Graaf, entièrement déve- - loppés chez les fillettes nouveau-nées. - Une réaction du même ordre est enregistrée chez le garçon …_ nouveau-né du côté de la prostate et des testicules. A la naissance, la prostate est manifestement augmentée de volume, congestionnée, avec des éléments glandulaires gonflés, remplissant la lumière des canaux (Schlachta et Halban) ; mais à partir du deuxième mois, elle subit une véritable involution, VTT M ETAT L 222 GLANDES MAMMAIRES ET GÉNITALES de sorte que chez les garçons de trois et quatre mois, la es est déjà plus petite que chez les nouveau-nés. Quant au testicule, il subiraït souvent, d’après Bar, une aug- mentation de volume avec début de spermatogénèse, aux deux premiers jours de la naissance, et il n’est pas rare d'observer dans la suite un épanchement séreux dans la séreuse péritesti- culaire, véritable hydrocèle, parfois très volumineuse, qu'il ne faut pas considérer comme une manifestation syphilitique et qui disparaît en général au bout de quelques semaines. Cette hydro- cèle est particulièrement abondante et fréquente même chez les | garçons bien développés à leur naissance ; Lequeux et Marioton l’ont signalée dans 10,07 p. 100 des cas. DL ar ET DONS ENTER À IX È PEAU La peau du nourrisson se caractérise par la minceur de l’épi- - derme (d’où l’absorption facile des médicaments par la peau), le développement du tissu cellulaire sous-cutané, qui est très - vascularisé et riche en graisse; ce tissu graisseux amène la pro- duction de replis, plus marqués aux cuisses et dans la région fessière et variant avec l’état de santé de l’enfant. Les glandes sudoripares sont peu développées chez le nouveau- 1 . né; pour Bouchard, le nouveau-né perd par la peau 60 grammes d’eau dans les vingt-quatre heures, et Camerer trouve que la perspiration par kilogramme de poids du corps répond à : 29 gr. 5 à la naissance. 39 grammes à l’âge de 20 semaines, 52 grammes à 1 an. 78 grammes chez l’adulte. Par contre, on enregistre chez le nouveau-né une hyperactivité des glandes sébacées particulièrement nette au visage, et don- nant lieu, surtout sur le nez, à des petits points blancs, qu'on … appelle lemu/lium facial du nouveau-né.Cette poussée sébacée s’ac- compagne d’une poussée du système pileux, aboutissant au déve- . loppement sur tout le corps d’un duvet très fin, le /anugo, plus F: _ blond que la chevelure, qui tombe au bout de quelques semaines. Ces réactions séborrhéiques et pileuses ont été rapprochées par Jacquet, des réactions mammaires et génitales, constituant dans leur ensemble une « puberté en miniature », une véritable « crise génilale chez le nouveau-né ». ° X THERMOMÉTRIE ET CALORIMÉTRIE THERMOMÉTRIE Depuis les observations de H. Roger, on sait que la tempéra- ture du fœtus est supérieure de 2/10 ou 3/10 de degré à celle de l'utérus et, de fait, la température d’un enfant prise immé- diatement après la naissance, est légèrement supérieure à celle de la mère (0°3). Le poids, l’état plus ou moins avancé de la gesta- tion ne semblent pas avoir d'influence sur le degré de la tempé- rature du nouveau-né, lors de la venue au monde ; le plus sou- vent le thermomètre monte à 37°5, mais il n’est pas rare de voir celui-ci atteindre 38°2, 3804, lorsque la température chez la . mère s’est élevée aux environs de 38°, du fait d’un travail pro- longé ou d’une affection fébrile. Après la naissance, se produit un refroidissement brusque de l'enfant; chez un nouveau-né à terme la température atteint 36° ou 35° en trois ou quatre heures ; chez un prématuré, la baïsse thermique est plus accentuée et la température tombe à 34°, 33°, et même beaucoup plus bas. Parallèlement à cet abaissement de . température, se produit une diminution de la fréquence du pouls (P. Balard). | À cette phase de refroidissement fait suite une phase de réchauffement amenant la température centrale à 37°; la durée de cette période réactionnelle est variable de quelques heures à plusieurs jours ; d’après les recherches de A. Devilliers, un nou- veau-né à terme regagne 37° en un laps de temps variant entre dix et quarante heures ; un RAR met 5, 10, 20 Jours et plus. Le 3° et le 4° jour on peut noter une élévation de température, atteignant 38 ou 39°, durant de quelques heures à quelques jours ALU Rois as L 8 ve To et 0 2) ee bo Ta dt uen à 7! THERMOMÉTRIE 225 disparaissant brusquement; c’est la fiévre transitoire des nou- u-nés (A. von Reuss et F. Heller), coïncidant avec la chute D ysiologique du poids, avant la mise en train régulière de l’ali- E'Ea hate de température à la naissance s’observe également z le très jeune animal : E. Cavazzani a montré que, tout de te après la naïssance, la température des petits chiens tombe usqu’à 27° et même 22° ; mais ce phénomène est transitoire et jrésentent une température de 32° ou 33°; la température moyenne “augmente peu à peu; mais il faut s’adresser à des chiens âgés de deux mois pour trouver régulièrement la température constante : de l'espèce, qui avoisine 39°. D . Lorsque la température du nouveau-né a regagné un chiffre voisin de 37°, la courbe thermique, si elle est normale dans son niveau, ne l’est pas [Ps fl-[e-l-fel-flel-fe _ dans sa forme, comparée à celle de | # FFF create) - l'adulte : le nourrisson jeune ne présente SEE HE pas, en effet, de différence entre sa tempé- || | 3 -rature du matin et celle du soir : c’est une || +} FFE courbe en plateau (E. Weill et Tibérius); | EEE “il y a monothermie {P. Nobécourt et … Fig. 14. — Température P. Merklen) (fig. 14). Ce plateau est à peu. zectale de trois nourris- brès-horizontal chez lenfant nourri au Sons normaux (d’après . 7 Fe Nobécourt). sein, sans que les repas aient d'influence, mais on observe une ligne brisée, irrégulière quand lenfant est au biberon, et cela surtout s’il n’a pas une digestion parfaite. À partir du sevrage, le rythme nycthéméral de la température -est identique à celui de l’adulte. La monothermie semble cesser quand les enfants commencent à se mouvoir. Fa La température cutanée, chez le nourrisson, est de 2° inférieure “à la température rectale (A.-P. Pokrovsky) ; la température sous- -vestiale correspond à peu près à la température cubiliale de l'adulte, soit de 34°-36° (Audebert et Maurel) (1). (1) Quand il s’agit de nouveau-nés il est nécessaire d'introduire dans l'anus _ la cuvette du thermomètre toujours. à une profondeur uniforme, environ 3 cen- …timètres, sans quoi on risque de substituer à la température rectale, la tempé- o rature abdominale toujours plus élevée (Tachaud). Lesné er Biner 15 226 THERMOMÉTRIE ET CALORIMÉTRIE Telle est l’allure physiologique de la courbe thermique chezle nouveau-né et le nourrisson; cette courbe peut être altérée du fait d'infections multiples. En général, aux infections, Penfant à terme, bien constitué, répond par une courbe en hyperthermie ; ‘par contre, le prématuré, le débile, y répond par une courbe en hypothermie. Les infections se traduisent chez le nouveau-né moins par la fièvre que par un déséquilibre thermique qui fait alterner à peu d’heures de distance l’hyperthermie et Phypo- thermie. La signification de la courbe thermique a par suite une valeur tout autre que chez l'enfant plus âgé. À APPAREIL RÉGULATEUR THERMIQUE De ces données nous pouvons conclure que la thermogénèse « subit la répercussion nette de l’âge et que le nourrisson à un appareil régulateur thermique imparfaitement développé. L'en- fant vient au monde avec une température qui est en quelque sorte passive, due à la chaleur maternelle, et sitôt soustrait à cette source de chaleur exogène, l'organisme se refroiïdit et il est alors nécessaire de suppléer à l’imperfection de l’auto-régula- tion thermique par des moyens indirects, pour diminuer la perte de chaleur par rayonnement. Le nourrisson est un homéotherme, mais un homéotherme mal développé encore ; comme dit Char- les Richet : « c'est un homéotherme qui ne doit pas avoir froid »; on pourrait dire « c’est un homéotherme qui craint le chaud et le froid ». De fait le nourrisson se défend mal contre la chaleur et contré … le froid. fu Il se défend mal contre la chaleur. E. Masay a vu des préma- | turés mis dans des couveuses mal réglées dont la température avait atteint 42°, présenter 42° de température rectale. L'expé- “ rimentation confirme ces données. On sait que le chien adulte « lutte admirablement contre la chaleur par une ventilation exces- sive grâce à la polypnée thermique : or le jeune chien ne fait pas + de polypnée. E. Meyer a pu élever la température d’un jeune 4 chien, âgé de dix-huit heures, à plus de 45°; à aucun moment « il n’a présenté de respiration polypnéique durable. J.-P. Lan- « glois et Garrelon ont noté chez le chien nouveau-né l'apparition. 3 4 1 É : >. 4 È < : à APPAREIL RÉGULATEUR THERMIQUE 227 - crale vers le trentième jour. Emilio Cavazzani a démontré le … même phénomène et Schreiber et Dorlencourt plaçant dans | -l'étuve de jeunes chiens, ont noté la mort rapide dans l’étuve à 40°, 50°, et une survie fréquente dans l’étuve à 35° et 37°. à - Mais le nourrisson se défend surtout mal contre le froid et : | l'expérimentation nous permet d'approfondir ce problème. De 4 jeunes lapins sortis du nid et laissés à une température extérieure - de 14°, présentent de l’hypothermie ; l’hypothermie est accen- … tuée (chute de 20° en deux heures), quand on observe un lapin — né quelques heures auparavant ; elle va diminuant au fur et …. à mesure qu'on étudie un lapin plus âgé, et au onzième jour on … peut séparer le jeune lapin de sa mère, sans que la ra ass - rectale présente de baisse sprrtciéble (W. Edwards). L'étude 4 du chien est non moins intéressante. On sait qu’il lutte contre le … froid par le frisson. Or, comme l’a montré l’un de nous dans sa ; “thèse, envisagé chez le nouveau-né, le frisson est absent durant … les premiers jours de la vie, et quand il apparaît il est inefficace cs lutter avec résultat contre un refroidissement. En examinant » une nichée de chiens, nous avons fait les constatations suivantes: É un chien d’un jour (125 grammes), ayant une température de 3704, est plongé dans un bain froid, puis retiré d'emblée : le chien s’agite, crie, mais ne frissonne pas et au bout d’une demi-heure sa température centrale est de 23° ; il meurt peu de temps après. … Un chien de quatre jours (175 grammes) est mouillé; il frissonne et cependant la température baisse ; à 28 le frisson ne se fait … plus et la mort survient deux heures après avec une température . de 20°2. Un chien de vingt jours (2.303 grammes), placé dans —… les mêmes conditions, se met à frissonner; la température cepen- … dant baisse ; à 27°5 le frisson s'arrête et la mort se produit … trois heures etdemi après. Un chien de quarante jours (1. 000 gram- L -mes) mouillé, fait une chute de température, mais l'intensité du L. frisson ramène bientôt la température centrale au chiffre de départ. … Ainsi apparaissant vers le quatrième jour, le frisson n’est pas | _ suffisamment intense pour lutter contre l'hypothermie durant … Les quatre premières semaines de la vie. - La médecine expérimentale nous permet encore d’étudier les “ variations de la température suivant l’âge de l’animal au cours 228 THERMOMÉTRIE ET CALORIMÉTRIE des maladies provoquées ; dans Ce sens, intéressants sont les travaux de J. Courmont et M. Péhu qui montrent que dans le tétanos expérimental, à partir de la généralisation des contrac- tures, la jeune chèvre et le jeune chien présentent de l'hypother- mie et non de l’hyperthermie notée chez les animaux adultes, et ces données sont à rapprocher des hypothermies observées chez certains nourrissons infectés. Le nourrisson, comme le jeune animal, résiste mal au chaud et au froid, en ce sens que sa température centrale subit rapide- ment la répercussion des mauvaises conditions thermiques exté- rieures, et les températures extrêmes sont souvent une cause de mort, particulièrement chez le prématuré, en dehors de toute infection ou intoxication. Par contre il est à remarquer que la mort du jeune animal ne se produit qu'avec des hyper- ou des hypothermies très mar- quées ; le jeune chien supporte plus facilement que l'adulte des températures centrales hypermaximales (E. Meyer), il supporte aussi des hypothermies accentuées et un de nos jeunes chiens s'agitait encore avec une température centrale de 20°%5. Le nouveau-né est bien un être spécial, à demi-homéotherme, à demi-poïkilotherme. CALORIMÉTRIE , Les études de calorimétrie directe chez le nourrisson peuvent être entreprises, soit avec le calorimètre ovoïde par rayonnement de Charles Richet, soit avec l’un des calorimètres de d’Arsonwal, pour ne citer que les appareils français. Le calorimètre de Ch. Richet, dit « calorimètre à siphon », est basé sur le principe suivant : si un sujet est placé dans une enceinte à double paroi, la chaléur rayonnante émise par lui va chauffer la double paroi qui l'entoure ; l'air qui y est contenu va se dilater ; si l'air en se dilatant est amené à la surface d’ungrand … vase hermétiquement clos, rempli de liquide avec un siphon « amorcé, la moindre augmentation de pression fera écouler l’eau du siphon et la quantité d’eau qui tombera sera précisément égale en volume à la dilatation de l'air. Pour les expériences calorimé- triques sur le nourrisson, Ch. Richet a fait construire un grand à Ÿ mail” $ L & LE À msn “440 5e A ed VE de eg nes: Er dt re | CALORIMÉTRIE 229 appareil en cuivre ayant une capacité d'environ un mètre cube et demi d’air, avec une paroi extérieure assez épaisse et une paroi “intérieure très mince ; l’appareil est à charnière et le couvercle supérieur, comme le récipient inférieur, sont, par un caoutchouc, en communication avec le vase clos. Ajoutons que la fermeture …— n'est pas hermétique et dans le bas de l'appareil se trouvent deux ouvertures par où peut se faire la circulation de l’air. Au centre de cet œuf de cuivre est un support sur lequel est placé un … coussin, servant de couchette à l’enfant soumis à l'observation. —. J.-P. Langlois a utilisé cet appareil dans ses études de calo- … rimétrie chez l'enfant et, dans la suite, E. de Saint-Albin y a eu - recours pour explorer les nourrissons atrophiques. … D'Arsonval a préconisé différents types de calorimètres qui ont … été utilisés pour l’examen des nourrissons. 3 Son calorimètre différentiel enregistreur est formé de deux ……._ cylindres emboîtés l’un dans l’autre et laissant entre eux un . espace assez considérable ne communiquant avec l’extérieur que ……. par une tubulure. Cette tubulure est reliée par un tube de caout- chouc à une cloche qu’on place sur la cuve à eau ; la partie supé-- rieure de cette cloche est fixée à l’une des extrémités d’un fléau, — dont l’autre extrémité est en rapport avec une cloche semblable, . communiquant avec un appareil identique à celui qui vient d’être _ décrit. L'un des cylindres reçoit le sujet en expérience, l’autre sert à compenser les variations que pourraient subir les condi- tions du prémier cylindre, par suite d’un changement de pres- sion ou detempérature. L’une des extrémités du fléau est munie d’une pointe qui trace sur un rouleau de papier quadrillé les résul- tats fournis par l'appareil. … _ G. Variot et P. Lavialle ont utilisé ce dispositif en lui appor- tant que'ques modifications. …— L’anémo-calorimètre de d’Arsonval est basé sur le principe suivant : le sujet est enfermé dans une espèce de chambre dont - les paroïs conduisent mal la chaleur (bois ou étoffe de laine) ; _ l'air peut pénétrer librement par la partie inférieure de la cham- …. bre et s'échapper par une courte cheminée située à la partie supé- … rieure; la présence du sujet détermine un tirage d’autant plus …. actif qu'il dégage plus de chaleur; en plaçant un anémomètre - dans la cheminée d’appel, le nombre de tours du moulinet dans 230 THERMOMÉTRIE ET CALORIMÉTRIE l'unité de temps donne une mesure exacte de la vitesse du cou- rant d’air et par suite de la chaleur dégagée. Ce dispositif à été utilisé par Bonniot dans ses expériences sur la croissance des enfants dans ses rapports avec la thermogénèse. QUELS SONT LES RÉSULTATS FOURNIS PAR CES MÉTHODES ? J.-P. Langlois, avec le calorimètre de Ch. Richet, a trouvé pour des enfants normaux, de différents poids, les chiffres suivants : : Enfants de 9 à 10 kilos dégagent 3.930 SpInes par kilo (pet. cal. je -— 7 à 8 » 4.120 » » » & — SE Po » 4.200 » » » — 3 4 -A » 4.350 » #20 2,500 » 4.800 » » » — 2.000 » 6 400 » » MATE | . de Saint-Albin, avec le même appareil, donne les chiffres suivants : . À Enfants de 10 à 11 kilos dégagent 3.247 calories par kilo : + 9 à 10 » 3.496 » » | — 8 à 8,500 » h o29 -» » À Ainsi, comme l’ont bien montré Ch. Richet et J.-P. Langlois, le rayonnement calorique par unité de poids diminue à mesure que le poids total augmente, le rayonnement est proportionnel à la surface et non au poids. : La températüre extérieure a une influence manifeste sur le rayonnement calorique; Ch. Richet et J.-P. Langlois, chez des enfants de 8 à 9 kilogrammes, ont montré qué le rayonnement calorique diminue à mesure que la température ambiante s'élève ; il est beaucoup plus grand en hiver qu’en été. | 3 L'état du pannicule adipeux a une répercussion nette sur la « * déperdition de calorique chez le nourrisson ; il diminue la perte de chaleur proportionnellement à son épaisseur ; les jambes, les bras, lorsqu'ils sont nus, entraînent pour l'organismeune dépense très notable d’énergie calorifique ; la tête entre pour une part aussi dans la dépense totale et le bonnet la réduit dans des pro- portions très appréciables ; les langes, les couvertures réduisent : cette déperdition de calorique (G. Variot et P. Lavialle). CALORIMÉTRIE 231 ; De travail musculaire (agitation, cris...) augmente le rayon- ; nement dans une proportion de 25 p. 100 environ (E. de Saint- _ Albin); les travaux de G.-F. Bénédict et F.-B. Talbot sur le . nourrisson, explorant simultanément la production calorique, les … mouvements musculaires et les pulsations radiales, montrent que … le nombre des calories dépend avant tout de cette activité muscu- _ laire. — Enfin pour Bonniot, l'étude de la calorimétrie faite dans ses … rapports avec la croissance montre des différences suivant l’âge … du nourrisson : c’est vers trois mois que le nourrisson dégage, «par rapport à son poids, le plus de chaleur ; cette poussée cor- … respond à une poussée d’accroissement ; il y a ensuite, à partir … du quatrième mois, diminution de la calorification accompagnant une diminution de l'effort d’accroissement. __ Que devient la déperdition calorifique au cours des états patho- … logiques ? . Le problème a été surtout étudié chez les enfants atrophiques, _ débiles ; pour E. de Saint-Albin, la loi de la surface (le rayon- … nement étant proportionnel à la surface) ne s’applique pas aux . atrophiques ; devant les résultats de la calorimétrie, ils peuvent _ être classés en : normaux, hyper-rayonnants, ° ou hypo-rayonnants. En général le rayonnement est considérablement accru, non seulement par rapport à un enfant normal du même âge, mais même par rapport à un enfant normal du même poids ; c’est là -un fait qu'il est important de retenir et pour de tels noufrissons, il est indispensable de donner une ration très élevée, correspon- . dant non pas au 1/r10°, mais au 1/5°et parfois même au 1/ l de leur poids (G. Variot et P. Lavialle). Au cours des états fébriles, se produit une augmentation sen- sible dans la radiation de chaleur, et J.-P. Langlois a insisté sur ._ ce fait chez les nourrissons atteints de broncho-pneumonie. DT Te Po VRP OP RÉ NE Ÿ UT PARTNER CRE CT MERS 77 M XI CROISSANCE Le nouveau-né présente les caractères anatomiques suivants : tête petite, membres grêles (surtout les inférieurs), cage thora- cique de capacité restreinte, ventre relativement développé. La tête est petite car elle doit être appropriée à la traversée de la filière pelvienne; le cerveau ne souffre nullement de la compression, car il est à ce moment dans un état de développe- ment peu avancé, mais suffisant pour son utilité présente. La face chez le nouveau-né est presque complètement privée de ‘traits; le nez est toujours petit, aussi tous les enfants ont-ils alors même aspect ; dans les premiers jours de la vie il est souvent bien difficile de les distinguer. Le cuir chevelu est épais, adhé- rent à l’aponévrose du muscle sous-jacent (occipito-frontal), et par suite mobile avec ce muscle. Le péricrâne n’est pas uni aux os sous-jacents, mais à la membrane qui limite les sutures. À la naissance l’ossification de la base du crâne est plus avancée que celle du sommet. À ce moment il existe deux fontanelles, espaces membraneux comblant l’écartement des os du crâne. La fontanelle antérieure bregmatique ou grande fontanelle siège à la rencontre de la suture sagittale et de la suture fronto-pariétale ; elle est losangique et mesure 3 centimètrés de largeur ; ses deux bords antérieurs sont formés par les frontaux, ses bords postérieurs appartiennent aux pariétaux. La fontanelle posté- rieure, petite fontanelle ou fontanelle occipitale, triangulaire, est située à l’union des sutures lambdoïde et sagittale ; elle est limitée par les pariétaux et l’occipital, et est presque oblitérée à la nais- sance. La grande fontanelle se ferme, en général, vers le dou-. zième mois chez l’enfant normal, plus tôt dans la micro- céphalie, plus tard dans certaines conditions pathologiques - (rachitisme, myxædème, hydrocéphalie); elle peut même s’élargir | hi * ”. + TPE 1 ERP Ta k CROISSANCE 238 “et ne disparaître que*de deux à quatre ans. Chez l'enfant bien portant elle est résistante, animée de battements systoliques ; ÿ On y perçoit un souffle systolique. Chez les enfants amaigris, elle se . déprime, et les os du crâne chevauchent. C’est la « balance du _ pauvre » (Pinard). Quant à la suture sagittale, elle chevauche souvent à la naïis- . sance chez l'enfant à terme, surtout lorsqu'il s’agit d’une tête à _ diamètre bi-pariétal au-dessus de 9 centimètres ou encore lorsque l'accouchement a été lent; ce chevauchement est passager, mais sa réapparition traduit un développement défectueux de l’en- - fant. - Immédiatement au-dessous dela fontanelle antérieure se trouve - le sinus longitudinal veineux supérieur, qui peut être utilisé pour - les prises de sang ou les injections intraveineuses (vu le faible développement des veines des membres); la distance moyenne . entre la peau et la lumière du sinus est de 2 à 5 millimètres. A l’aide d’une aiguille enfoncée au niveau de l’angle latéral de la grande fontanelle, il est aisé de faire une ponction du ventri- cule latéral. Les dimensions de la tête à la naissance sont les suivantes : cm. Diamètre occipito-mentonnier. . . : 13 Ext maximum Ou sus-occipito-men- AR 0 SU to 13,5 — occipito-frontal . . . . . . 12 — sous-occipito-frontal, . . . . 11,5 — sous-occipito-bregmatique . . . 9,9 — sous-mento-bregmatique . . . 9,9 — fronto-mentonnier . . . . . 8 Diamètres transverses : Diamètre bi-pariétal ou transverse maximum 9,9 D prlemporat: . .:6 . . 8 Circonférences : La grande circonférence passant par le dia- mètre occipito-mentonnier mesure . . 37 à 38 cm. : ‘Girconférence sous-occipito bregmatique . 33 cm. è » frontale. . .- 34 à 35 cm. Peu à peu la tête grossit, mais les maxillaires n’augmentent que très lentement ; la mimique n’apparaît que lorsque le déve- NN 234 CROISSANCE loppement s’accentue. Les sinus de la face sont à peine formés à la naissance, d’où la rareté de la sinusite chez le nourrisson. Le thorax contient, outre le cœur, des organes dont le rôle a été nul pendant Ja vie fœtale, aussi n’a-t-il pas encore acquis le développement Le accompagne l’exercice de la fonction respiratoire. L'hémithorax droit est en général un peu plus développé que l’hémithorax gauche. La poignée du sternum est au niveau de la première vertèbre dorsale, tandis que chez l’adulte elle est au niveau de la seconde. Jusqu'à trois ans, la convexité des côtes est peu marquée ;; les côtes sont flexibles, elles se déforment facilement ; si pour une cause pathologique telle que le rachitisme, la résistance du squelette diminue, le thorax est l’une des parties les plus atteintes; sous l'influence de la pression atmosphérique il s’aplatit latérale- ment et proémine en avant comme le thorax d’un gallinacé. La flexibilité des côtes dans l'enfance explique les déformations fré- quentes de l’hémithorax atteint de pleurésie chronique purulente ou même séreuse ; il se fait une rétraction de tout un côté et secondairement une scoliose convexe du côté opposé. La colonne vertébrale est droite mais très flexible à la nais- sance, car les muscles qui l'entourent sont encore peu développés; ce n’est que peu à peu, quand l’enfant commence à marcher, qu’apparaissent les courbures antéro-postérieüres normales. : : < % RES re | L’exagération des courbures antéro-postérieures ou lPapparition des courbures latérales sont pathologiques ; la cyphose, la lor- dose et surtout la scoliose se manifestent au moment de la puberté. La scoliose, qui sc montre plus particulièrement chez les filles, est souvent considérée comme une forme de rachitisme tardif. À la naissance, dans le canal vertébral, la moelle s'arrête au niveau de la première vertèbre lombaire. Le ventre est proéminent chez le petit enfant par suite du fort développement du foie et du faible développement du pelvis. Mais un volume exagéré de l’abdomen est pathologique et le médecin d'enfants doit combattre cette erreur maternelle trop fréquente qu’un nourrisson est normalement porteur d’un gros ventre. Sur l’abdomen l’ombilic est une porte momentanément ouverte à l'infection et expose le nouveau-né à l’un des premiers dangers CROISSANCE 235 que + Pépendice xiphoïde. De la naissance cb la fin de la seconde année il occupe le milieu du corps, puis les membres inférieurs se développent rapidement, et il devient plus distant de 3 extrémité inférieure. » Ee bassin du jeune enfant est petit par rapport au volume du | corps et plus oblique que chez l'adulte. Les modifications qu'il - subit ultérieurement proviennent de l'influence du poids du ie dans la station debout et dans la position assise. À cause - du faible développement du bassin, la vessie est chez le nour- .risson un organe abdominal (penser à une vessie distendue chez - un enfant présentant une tumeur abdominale). Les membres du nouveau-né sont grêles et très courts; leur utilité est en effet à peu près nulle : la préhension des aliments É se fait à l’aide dés lèvres et de la langue. C’est seulement après EE Ja première année que les membres s’allongent et se dévelop- pênt, car l'enfant se sert beaucoup plus de ses mains, et alors seulément il commence à marcher. Chez le petit enfant les membres sont flexibles, les épiphyses à ne sont pas encore soudées aux diaphyses, aussi les moindres …. chutes ou tractions sur les membres peuvent-elles entraîner des . fractures sous-périostées ou mieux des disjonctions juxta- us ysaires. Points d’ossification des os des mains et des pieds. — Il est «intéressant de connaître certains détails sur la Jormation el le mode de développement du squelette, afin de pouvoir comparer . l'état normal et l’état pathologique. Les anatomistes en coupant les extrémités des phalanges ou des métacarpiens avaient noté les points d’ossification, mais par ce procédé ils ont dû mécon- naître les rudiments des points d’ossification épiphysaires. Dans une telle étude il est nécessaire de s’adresser à la radiophotogra- Ë phie. Chez l'enfant à terme, on trouve à la radiographie deux ‘è points d’ossification qui semblent constants : le point de Béclard 4 à l'extrémité inférieure du fémur et un point décrit par …. Æ. Tapon existant à l'extrémité inférieure du tibia ; ces points ‘sont absents chez les prématurés et ce fait peut permettre de 236 * CROISSANCE préciser la naissance à terme d’un enfant et distinguer aussiun débile d'un prématuré. Variot d’autre part est arrivé à décrire d’une façon très précise les points d’ossification du squelette de la main chez l'enfant normal, chez Fhypotrophique et chez le rachi- tique. Les contours des os se montrent très nettement et les _ points d’ossification opaques se voient dès leur origine dans le cartilage épiphysaire. Variot par ses recherches a bien mis en lumière que lossification marche avec la taille et non avec Pâge des enfants. L'opinion de Cruveilhier et Kôlliker se rapproche beaucoup de la réalité ; ce dernier auteur avance en effet que les points complémentaires se montrent aux métacarpiens à partir de la deuxième année, et aux phalanges à partir de la troisième année. D’après Variot, le plus souvent, à l’état normal, c’est de dix-huit à vingt mois, lorsque la taille est de 75 à 78 centimètres, qu'on voit apparaître le point d’ossification dans lé cartilage épiphysaire des deuxième, troisième et quatrième premières pha- langes et presque simultanément aussi au deuxième métacarpien. Si les points métacarpiens précèdent les points phalangiens, ce qui est rare, ce n’est que de quelques semaines. A partir de vingt-deux mois, avec une taille de 98 à 80 centi- mètres,. la plupart des points complémentaires ou épiphysaires sont bien visibles dans les deuxième, troisième, quatrième et cin- quième premières phaanges, et même dans la deuxième pha- lange du pouce ainsi qu'aux deuxième, troisième et quatrième métacar piens. À deux ans, avec 80 centimètres de taille, les points sont isi- bles aux deuxième, troisième, quatrième et cinquième premières phalanges, à la deuxième phalange du pouce; ét parfois même on aperçoit quelques points des deuxièmes phalanges. À trois ans, avec un développement normal et une taille dé 88 à 90 centimètres, tous les points complémentaires des pha- langes et des métacarpiens sont visibles ; c’est dans le cours de cette troisième année qu'apparaissent les points des deuxième et troisième rangées de phalanges et (en dernier lieu) les points À + da PT HUE Ales Le " - D NE ose dut Es “il. in complémentaires du premier métacarpien et de la première pha- lange du pouce. Le point complémentaire du premier métacar- pien est parfois encore plus tardif. Le suture diaphyso-épiphysaire de tous les métacarpiens et phalanges se fait de seize à dix-huit ans. CROISSANCE 237 | on existe un point d’ossification pour chaque os du carpe ; D ndnt, d’après Rambaud et Renaule, le scaphoïde possède deux points d'ossification et l’apophyse unciforme de l’os crochu possède un point spécial. Le point du grand os et de l’unciforme pparaissent dans la première année et sont souvent visibles sur les radiographies dès le quatrième mois. Le point du pyramidal apparaît de trente à trente-six mois ; celui du semi-lunaire de quatre à cinq ans; celui du trapèze à cinq ans; celui du scaphoïde à cinq ans et demi; celui du … trapézoïde à six ans ; celui du pisiforme de huit à dix ans. _ Au sujet des Lots d’ossification du {arse et du métatarse, voici quelles sont les données fournies par les anatomistes : . Tous les os du tarse ne possèdent qu’un point d’ossification, à part le calcanéum qui en possède deux : le point principal qui — apparaît au sixième mois de la vie intra-utérine ; le point secon- È - daire qui forme la face inférieure et postérieure de l'os et 1 apparaît à l’âge de sept ans ; la soudure est complète à à seize ans. Le point de l’astragale HE au neuvième mois de la vie intra- utérine ; celui du cuboïde au sixièm'e mois de la vie extra-uté- a Eine: ii du troisième cunéiforme à un an; celui du deuxième … cunéiforme à trois ans; celui premier cunéiforme à quatre ans; . celui du scaphoïde à cinq ans. È Les points primitifs diaphysaires des métatarsiens et des pha- 5 pu des orteils ne présentent que peu d’intérèt au point de vue …—. du développement de enfant, car comme ceux des métacarpiens à et des phalanges des doigts ils se développent dans les premiers …. mois de la vie intra-utérine et existent toujours à la naissance. : Le point complémentaire de l’épiphyse antérieure des méta- tarsiens apparaît à l’âge de quatre ans. La soudure complète D pre se fait à dix-sept ans. L Les points épiphysaires des phalanges sont postérieurs et appa- 4 raissent d’abord doubles vers l’âge de six ans ; ils se réunissent …—. vers l’âge de dix ans pour former la plaque épiphysaire qui ne se % soude qu'à vingt ans au corps de l’os. L’ossification procède du . premier vers le cinquième orteil. D La date d'apparition des points complémentaires aux extré- mités inférieures semble donc très retardée sur ce qui se passe - au niveau des extrémités supérieures ; il est vrai de dire que ces 38 _ CROISSANCE renséignements nous sont fournis par les dissections des anato- mistes, tandis qu'aux mains les étydes radiophotographiques de Variot ont permis très certainement de saisir à une période très précoce des débuts d’ossification qui peuvent passer inaperçus sur des coupes. Variot a pu suivre d’une façon précise, grâce à la radiographie de la main, les modalités normales et anormales de la croissance dans le squelette des enfants. L’hypotrophie, le myxædème, lachondroplasie, peuvent retarder de plusieurs années lPappari- tion des points complémentaires dans les phalanges ; le rachitisme au contraire, n’exerce par lui-même aucune influence retardante ; il faut, pour qu il en soit ainsi, que le processus de l’hypo- trophie vienne s’adjoindre, se superposer en AE sorte au rachitisme. £ Ces conclusions sont extrêmement intéressantes ; les mêmes faits seraient certainement évidents au niveau des autres parties du squelette ; l'étude de l’ossification de la main suffit pour mon- trer les rapports de l’ossification avec les troubles de nutrition dans l’enfance. | | L'agent de l'accroissement en longueur, très important pen- dant l'enfance, est le cartilage de conjugaison que sa suractivité expose à l'ostéomyélite. Cette activité est entravée dans le rachi- tisme et l’achondroplasie. Croissance de l'enfant. — C’est surtout dans la première enfance que la croissance est marquée et d'autant plus qu'on est plus rapproché de la naissance: dans les années qui suivent, la croissance se ralentit, puis il se fait une nouvelle poussée au moment de la puberté. Au moment des poussées de croissance, la résistance diminue et la fréquence des maladies augmente, mais il n’existe pas de fièvre de croissance; la fièvre indique alors une infection. | La croissance est le résultat d’une force biologique latente, que Springer appelle l'énergie de croissance et qui se transmet par l'hérédité. Certaines conditions hygiéniques peuvent avoir une influence légère sur la croissance, mais ce sont surtout les états morbides qui agissent d’une façon très évidente et qui peu- vent arrêter, retarder ou même accélérer le développement de CROISSANCE 239 . l'enfant. Cette croissance rapide explique chez l'enfant l'inten- sité des échanges nutritifs, la prédominance de l’assimilation sur … la désassimilation, la suractivité de la circulation, de la respi- ration, etc. A la naissance l’enfant est en possession de tous ses organes ; …—. un seul disparaîtra, le thymus : il n’en paraîtra pas de nouveau. … Si tous les viscères existent à la naissance, ils sont bien impar- …— faits; leur volume, leur forme, leurs fonctions se modifieront —… peu à peu. Pour s’accroître ils subissent une série de modifica- ……. tions histologiques qui peuvent se ranger de la façon suivante : — prolifération cellulaire ou hyperplasie et augmentation de volume … des cellules ou hypertrophie. De plus, tous les viscères ne se —… développent pas également dans le même temps ; certains appa- .… reils atteignent rapidement leur état de perfection, tels ceux de —. la respiration et de la circulation; d’autres ne se développent que plus tard, tel l’appareil génital qui sommeille jusqu’à la puberté; telle est la différenciation cellulaire, qui constitue — avec l'hypertrophie et l’hyperplasie, les trois processus de la | croissance. Bien que ce soit une méthode assez imparfaite, c'est par la — connaissance du poids et de la taille qu'on apprécie la crois- —. sance générale d’un enfant. C’est là une notion indispensable à — connaître pour le médecin, car elle varie suivant l’état de santé — du sujet; ces variations sont d'autant plus brusques que le sujet est plus jeune. EE Accroissement en poids. — Le poids d’un nouveau-né est en moyenne de 3.000 à 3.250 grammes ; quelques enfants ont . un poids supérieur qui peut atteindre jusqu'à 5.000 ; plus sou- “vent c’est l'inverse qui se produit et le poids est inférieur à 3.000; … au-dessous de 2.000 l'enfant est en général un prématuré. Le : poids des filles est un peu plus faible que celui des garçons, Les … enfants issus de générateurs malades sont souvent de poids imfé- ÿ rieur à la normale. De plus, il appert des études de Franken- hauser que le poids de lenfant est en rapport direct avec la taille de la mère, et des recherches de Gassner qu'il …. est aussi en rapport direct avec le poids de la mère (le rapport (4 …. serait de 1 : 19,3). D’après Hecher et Fasbeuder, le poids du 240 CROISSANCE nouveau-né augmente avec le nombre de grossesses. Le poids des nouveau-nés d’une même famille s’élève avec l’âge de la mère jusqu’à quarante ans; passé cet âge les enfants nés de grossesses suivantes sont moins lourds. Le poids du nouveau-né est plus élevé lorsque la ms: se “reposer pendant les derniers mois de la grossesse. Burdacht et Chaussier ont les premiers remarqué que l'enfant perd de son poids après la naissance, et le fait a été contrôlé par tous les observateurs. Pendant les deux ou trois premiers jours, par suite de l’évacuation abondante d’urine et de méconium, la perte de poids est de 150 à 200 grammes ; la perte du premier jour est presque toujours plus forte que celle des jours suivants Poids |Accroissement journalier rend les pr jours 3200 01]/121314[S16171]€é .| OI. 3/80 3/60 : 3/40 ee 3120 3100 Le Pa 3080 L\ ÿo6o | \ Î 3040 "à 3020 : D © œ® © 4-97 SN Fig. 15.— Courbe de poids pendant les dix premiers jours (d’après P. Nobécourt). (100 à 120 grammes) ; à partir du quatrième jour le poids remonte et du dixième au quatorzième jour l’enfant a regagné son poids de naissance (fig. 15). Si la perte de poids est plus durable, c’est que l’alimentation est insuffisante ou que l'enfant est malade. Plus l’enfant est fort, plus la perte de poids est sensible, et moins il regagne vite le poids initial. La perte de poids du nou- veau-né est une loi générale de physiologie qui s’observe chez : les animaux (Sacc l'a signalée chez le poulet et Edlefsen chez le marsouin). Certains nouveau-nés cependant varient peu ou pas, et aug- mentent dès le lendemain de leur naissance : il en est ainsi quand le fœtus a perdu son méconium ou uriné pendant l’accouche- ERP RERN ÉR GT RE SENTE CROISSANCE 241 nt. La perte momentanée est notablement diminuée quand on _ donne au nouveau-né le sein d’une nourrice en attendant la sé scrétion du sein maternel, mais cette perte momentanée n’a aucun inconvénient et ne justifie pas l'alimentation artificielle - dans les premiers jours de la vie. Un enfant normal bien nourri croît par jour durant sa pre- … mière année : de 25 à 30 grammes pendant les quatre premiers mois ; de 15 à 20 grammes pendant les quatre mois suivants ; de } 10 à 15 grammes pendant les quatre derniers mois. Il a doublé son poids de naissance à cinq mois et triplé ou peu S'en faut à un an. Soit un enfant de 3*o00 grammes, à cinq mois -pèsera 6 000 grammes et à un an 9.000 grammes. En général, les enfants nourris au sein par de bonnes nour- rices grossissent plus régulièrement que ceux nourris au biberon. …. Pendant la seconde année l'augmentation journalière de poids est de 8 grammes en moyenne pour les premiers mois (250 gram- … mes par mois) et de 5 grammes pour les derniers (150 grammes … par mois). À deux ans l'enfant pèse 11 k. 500 à 12 kilogrammes, /ctest-à-dire le poids de naissance X< 4. Ce sônt là des données { DA sucre à exceptions. POIDS DES ENFANTS DE 1 À 24 Mois (d’après comuy) Accroissement Accroissement Poids mensuel quotidien Age en grammes en grammes en grammes e Nouveau-né 3 000 » » ‘50 A . 3.700 750 25 % ONE | 4.500 790 25 F. < VEK TR 5.250 750 25 # k ; 5.950 700 23 # MARS 6.550 6oo 20 4 6 7.100 550 18 # 7 7-600 500 17 4 > 8.000 400 13 % 9 » 8.350 390 12 1 DU 2 | 8.650 300 10 1 0» 8.990 300 10 ee 12 » Us 9.200 250 8,5 DU 0 13 » . 9.450 250 8,5 Lesné ET Biner 1G 242 CROISSANCE Accroissement Accroissement Poids mensuel quotidien Age en grammes en grammes en grammes Li Mois. {4 Ste 9.650 200 6,5. 162: 09 A0 RON 9.850 200 6,5 1605 5m RENE ER 10.050 200 6,5 17 D NE Ar 10,250 : 200 : | 6,5 LÉ RAS ARRET EN ElTe 10.450 200 6,5 19" 7 D RER ARE 10.650 200 6,5 [RO Re 18.850 _ 200 6,5 21: < 0 SR TER 11,090 200 6,5 22:55 PR ETES 11,200 150 Hi DA RE APT 11,350 150 5 DE me OO ERETE AUTES 11.900 150 5 Le poids des filles est quelque peu inférieur à celui des garçons. 3 Le poids des enfants pauvres à un âge donné est générale- ment moins élevé que celui des enfants de la classe aisée, sur- tout parce que le poids de naissance est différent ; l'influence ethnique, l’hérédité pathologique, l'hygiène, les maladies, et particulièrement le mode d’alimentation, ont une influence mani- : feste sur la croissance du nourrisson. POIDS DES ENFANTS SUIVANT LE MODE D’ALIMENTATION (d’après BRISSOW) Mode Poids en grammes suivant l’âge d'alimentation TT — 15 jours 3 mois 6 mois | 8 mois au séin. 5: 3.994 5.701 7.072 9.930 au lait de vache et bouillies.... 3.525 5.310 6.317 7.916 Il n’est pas rare d’observer au moment du sevrage une baisse de poids qui en quelques jours peut atteindre 150 à 200 grammes. Des pesées régulières doivent être faites pendant les deux premières années, car elles renseignent sur le développement t û ï CROISSANCE 243 de l’enfant ; un enfant dont la courbe de poids est régulièrement ascendante se porte bien; un enfant dont le poids n'augmente 1 pas régulièrement est malade ou mal nourri; un enfant qui É ‘augmente trop est suralimenté. Pendant le premier mois il faut … peser l’enfant tous les jours, puis toutes les semaines, et enfin tous les mois seulement si l'enfant paraît se bien porter ; la première pesée doit être faite aussitôt après la naissance et soigneusement notée. On construit ainsi une courbe que l’on compare aux courbes normales qu'on se procure aisément. Quand un enfant … est élevé au sein il est utile, au moins pendant le premier mois, - de le peser avant et après chaque tétée, afin de savoir chaque fois … quelle est la quantité de lait ingéré et de pouvoir la modifier au besoin ; c’est une très bonne façon de se renseigner sur la qualité …—. d’une nourrice. On emploie la balance pèse-bébés, dans laquelle _ un des plateaux est remplacé pas une corbeille destinée à recevoir le nourrisson. À la courbe de poids, à trait unique, A. Lesage oppose un - chemin de poids, représenté par deux traits parallèles, entre les- quels doit se trouver la courbe de poids de tout enfant bien por- tant. Connaissant la courbe moyenne de poids, A. Lesage trace … deux lignes parallèles obtenues, la supérieure en ajoutant 5oo grammes aux chiffres moyens, l'inférieure en retranchant - »50 grammes à ces mêmes chiffres ; l'intervalle limité par ces deux courbes représente un véritable « chemin de la vie » du —. nourrisson bien portant; en dehors des lignes limites, l'enfant m'est pas normal et son poids pèche, soit par excès, soit par insuffisance. Se (UP F = TT FR dar > ET es \ ’ IT. Accroissement en taille. — Un enfant à sa naissance mesure . environ 50 centimètres ; les filles ont 1 à 2 centimètres de moins ai les garçons ; l'enfant gagne 4 centimètres le premier mois, … 3 centimètres le deuxième et le troisième, 1 centimètre les mois … suivants; il grandit donc de 20 centimètres dans la: première » année. À cinq ans il a doublé sa taille de naissance et il la tri- | plée à quinze ans. Dans le cours de la troisième année il a envi- ron la moitié de la longueur totale qu'il aura à l’âge adulte. De À six à quatorze ans l’augmentation annuelle de la taille ne dépasse . pas 5 centimètres. 4h CROISSANCE DE LA TAILLE DES ENFANTS DURANT LA PREMIÈRE ANNÉE (d’après M. comBy) Accroissement Age _ Taille par mois Naissance o m, 50 | » 1 MOIS o m. 54 4 cm. à TT o m. 57 3 cm. HET AER à o m. 6o 3 cm. 4 » o m, 62 2 cm. ENEETT o m,. 6/4 2 Cm, 6 » o m, 65 1 cm NES o m. 66 1 CM, Di TR om 67 1 cm 9 » o m, 68 1 Cm 10 » o m. 69 1 cm LE o m, 70 1 em 12 » O0 m,. 71 1 cm TAILLE DES ENFANTS SUIVANT LEUR MODE D'ALIMENTATION : (d’après BRISSOW) Longueur en centimètres Nourriture ni 15 jours 6 mois 12 mois au ein". 57 Je rie Die te 51 Gris 79 au lait de vache avec bouil- L PRE, Hess eers AT NAN DE 49 64 69 Variot a montré que la taille, le poids et les dimensions des diverses parties du corps sont inférieurs chez les enfants pau- vres à ce qu'ils sont chez les enfants aisés. D’après Revesz, les enfants des femmes jeunes sont plus petits que ceux des femmes plus âgées. & De même que pour le poids, la taille réelle s’éloigne assez sou- vent de la taille normale. Les principaux facteurs qui ont une influence sur la taille sont : les conditions ethniques, les maladies héréditaires ou acquises et CROISSANCE 245 enfin le fonctionnement des glandes à sécrétion interne (corps thyroïde, hypophyse, etc.). Le rapport du poids à la taille paraît être en relation étroite _ avec la nutrition. — Si ce rapport est inférieur à la normale, une influence pathologique peut être én cause. Mais le plus souvent il faut incriminer une nourriture insuffisante ou une mauvaise assimilation. Si au contraire le rapport du poids à la taille est supérieur à la normale il y a suralimentation (1). Il me faut cependant pas croire qu’il y ait un parallélisme absolu entre la croissance de la taille et celle du poids. Variot a montré quil existe une dissociation de la croissance chez le nouveau-né normal ; et en effet, la baisse de poids des premiers jours de la vie correspond à une période qui n’est pas perdue pour laccroissement statural. Axel-Key a signalé que, dans les périodes de rapide accroissement, l'augmentation porte d’abord sur la taille, puis sur le poids. Buffon avait déjà noté la crois- sance plus rapide en été qu’en hiver. Malling Hanses a consigné d'une façon précise cette influence des saisons : en hiver (de novembre à mars), la croissance est lente et l'accroissement de la taille surpasse celui du poids ; au printemps (d’avril à août) il y a un accroissement rapide de la taille et le poids varie peu; à Pautomne (d'août à novembre), c’est le contraire, le poids aug- mente beaucoup et la taille ne varie pas. Daffner est arrivé aux mêmes conclusions. Variot a encore montré que cette dissociation était bien plus marquée à l’état pathologique chez les Aypotrophiques ; ce sont là des indications utiles au médecin. Ces observations montrent que l’accroissement de la taille est subordonné à la nutrition du squelette et au travail physiologique spécial qui s’opère dans les épiphyses. Le système osseux a donc un mode de nutrition qui lui est propre au milieu de tous les autres tissus; il se rapproche (1) Rapport du poids à la taille d’après Maurel : 70 pendant le rer et le 2° mois 90 » 80-95 8029 109 » be » 6° » 120 » ER TE: US 125 » g » 10° » 130 » 11°; }) 12° » Les chiffres de Pierra et Barlerin sont moins progressifs. 246 CROISSANCE en cela du système nerveux, qui est normalement en OR de croissance sur presque tous les autres organes. Nous avons étudié jusqu'ici l’accroissement global de Penfant, mais il n’est pas suffisant d’avoir pesé et mesuré un enfant pour affirmer que son développement est normal ou pathologiques; £/ y a intérêt à considérer les dimensions des différentes parties du corps pour conclure à la régularité ou à l’irrégularité de la croissance. Chez le nouveau-né la partie supérieure des hanches dvi le corps en deux moitiés à peu près égales ; à partir de sept ans et demi le segment inférieur commence à dépasser le segment supé- rieur. C’est vers neuf ans que le tronc se développe le plus ; vers douze ans la poussée de croissante porte particulièrement sur les membres. Le cou proportionnellement s’allonge plus que toutes les par- ties du corps; il est à la fin de la croissance neuf fois plus long qu’au début. Le crâne se développe beaucoup chez le nourrisson ; c’est son contenu qui dirige son développement (gros crâne des hydrocé- phales) ; les débbitions du crâne ne semblent pas avoir d’in- fluence sur le développement du cerveau. Ciando, ‘élève de Boissard, a étudié les variations des diamètres céphaliques dans les six premiers mois de la vie à l’aide du pelvi-céphalomètre de Budin ou de Perret, et la circonférence horizontale totale avec un ruban métrique en cuir ; voici ses résultats : MOYENNES DES MENSURATIONS DE LA TÊTE DE L'ENFANT, AU DÉVELOP- PÉMENT CONSIDÉRÉ COMME NORMAL AUX DIFFÉRENTS AGES : Diamètre | D. Sous- | Circon- AGE Poids | Poids |occ.-front|occ.-front| D. Sous- | Diamètre | Diamètre | férence C de au mois| maxil- | maxil- [occ.-breg-| bi- bi- |horizon-| naissance|considéré| laire laire matique | pariétal | temporal | tale 1 mois.| 3,360 | 3,898 | 12,6 | r2,1 9,6 10,2 | 8,0 | 36,5 2,» 3,289 | 4,634 | 13,2 12,5 11,0 10,6 | 8,6 | 38,4 3 » 3,210 | 5,185 | 13,5 13,4 11,0 10,8 | 9,0 | 39,2 4 » 3,366 | 5,779 | 18,9 33,7 11,6 À 11,1 | 9,2 | 40,6 5» 3,653 | 6,994 | 14,5 14,3 11,7 11:5 10,2 1468 6 » 3,678 | 7,072 | 15,1 14,4. | 12,3 11,7 | 9,3 43, 1 CROISSANCE | 247 ET L'OCCIPUT 459,7 8 à gans. + . 514,1 473,5 ÿ:# 10 ans 4", 27/3647 487,4 10 à 11 ans, ,. . 919,8 495,7 11 à 12 aus. d'à 028,1 Put A7, 8 132 à 19 ans. 2, 920)e 504,4 13 à 14 ans. à 2. 533,1 511,6 14 à 15 ans. ,. . 540,8 4 CIRCONFÉRENCES DE LA TÊTE, DU THORAX ET DE L'ABDOMEN DU BÉBÉ NORMAL | Age Tête . Thorax Ventre 1er mois 35 | 34,2 34 3e mois 40,9 37,2 37 6e mois 42,7 4x 4o _ ge mois 45,3 44 44 12€ mois 45,9 46 45. à La D mentition sans accidents s'accompagne d’une aug- -mentation de volume de la tête, qui va s’atténuant avec l’âge et disparaît presque complètement au sixième mois. Toutes les maladies aiguës ou chroniques de enfant, hérédi- … taires ou acquises aussi bien que la misère physiologique, retar- | dent le développement de la tête, et cela d’autant plus que l’en- _ fant est plus jeune et que la maladie est plus intense et plus urable. La céphalométrie peut permettre le diagnostic précoce l d’hydrocéphalie latente chez des enfants qui ont tous les carac- tères extérieurs d’une belle santé. …— Lä circonférence de la tête est, chez le nouveau-né, supérieure de 1 à 2 centimètres à la circonférence de poitrine, mais si à » trois ans il n’y a pas au moins égalité de ces deux mesures, l’en- L _ fant doit être considéré comme ayant un thorax insuffisamment A la naissance le corps a 4 fois la hauteur de la tête, à un in il a 4 fois 1/2 la hauteur de la tête, à deux ans 5 fois 1 [4 tatz). 248 CROISSANCE La largeur des épaules et des hanches est égale dans le sexe masculin à toutes les périodes de la croissance ; chez les petites filles, les hanches sont plus larges dès la naissance. Le diamètre biacromial est de 12 centimètres à la naissance, de 15 centimètres à la fin de la première année et de 15 centi- mètres à la fin de la seconde. Ce diamètre doit être égal au cin- quième de la taille. Quand ce rapport n’est pas atteint, on peut affirmer que le développement de Penfant est imparfait. La circonférence thoracique sous-mamellaire est de 31 centi- mètres à la naissance, de 47 cm. à 1 an, de 49 cm. à 2 ans, de 5o cm. à 3 ans (Lucien Mayet). Elle est, d’après Filatow, en proportion constante avec celle de la tête et la longueur du corps. Pour cet auteur, le périmètre thoracique passant sur la ligne intermammaire, dépasserait toujours de 7 à 10 centimètres la moitié de la taille. Filatow ajoute que ce même périmètre serait constamment inférieur de 2 centimètres environ à celui du crâne. Plus un enfant est robuste et plus le volume du thorax est consi- dérable et se rapproche, par conséquent, de celui dela tête. Les enfants mal nourris ont un périmètre thoracique très inférieur à celui qu'il devrait être. Le coefficient de robusticité de Pignet [ Taille RE (Poids 4 Cire. thor. insp. + cire. thor. =: ) | PRPLE ADISETS 2 un an, de 18 à deux ans et de 23 à trois ans (Lucien Mayet). Entre 1 et 12 mois nous avons trouvé un coefficient variant entre 12 8130 Ces données physiologiques de la croissance sont soumises à des exceptions, dépendant soit des maladies'intercurrentes, soit des soins dont est entouré l'enfant. De plus, chez des enfants bien portants, du seul fait de l’hérédité de la race, il existe des différences de poids, de taille et de mensurations régionales. C’est seulement vers cinq ou six ans qu'on observe des diffé- rences de croissance entre ceux qui, devenus adultes, seront grands ou petits. * *# * De ces données sur la croissance en général, nous rappro- cherons les acquisitions récentes obtenues sur la croissance des tissus. CROISSANCE 249 Dans ses intéressantes recherches sur la culture des tissus, Ch. Champy a recherché la différence entre le développement des _ tissus jeunes, provenant de fœtus près du terme ou d'animaux — nouveau-nés d’une part, et le développement de tissus adultes _ d’autre part. …_ En ce qui concerne les tissus non différenciés, les cellules . reprennent plus fite chez le jeune que chez l'adulte la faculté de _ se multiplier activement. F Mais les différences sont surtout nettes lorsqu'on étudie des —…. éléments différenciés, le rein par exemple. Chez un animal adulte, une cellule rénale ne peut reprendre …. la faculté de se multiplier qu'après avoir perdu ou expulsé la plus grande partie de son cytoplasme, avec tous les appareils —_ paraplasmiques qu'il renfermait; il faut pour que la culture …—. pousse, qu'il y ait dédifférenciation et un très grand nombre de cellules succombent au cours de cette opération. Chez le jeune animal, les éléments paraplasmiques sont en bien moins grande quantité que chez l’adulte ; la dédifférenciation est rapide et ainsi la réviviscence est facile. Ces données montrent d’une façon nette que dans les éléments du jeune animal, il y a une malléabilité, une facilité d’adapta- tion, en même temps qu'une facilité de reproduction qui a disparu chez l’adulte, en même temps que les différenciations se précisaient. XII à SYSTÈME NERVEUX Malgré un volume relativement considérable proportionnelle- ment au poids du corps, le système nerveux reste encore rudi- mentaire à la naissance. Au point de vue chimique, il contient plus d’eau que chez l’adulte, et les récentes recherches de Soula montrent que le coefficient d'’aminogénèse est inférieur à celui de l’adulte, la protéolyse de la substance nerveuse variant avec l’activité des centres nerveux. INSUFFISANCE PYRAMIDALE PHYSIOLOGIQUE La donnée primordiale, dominant la physiologie du système nerveux chez le nourrisson, est une insuffisance pyramidale physiologique qui fait de lui, suivant Pexpression de Virchow « un être spinal », comparable au point de vue fonctionnel à un anencéphale. Ce développement incomplet du faisceau pyramidal explique les troubles moteurs et réflexes observés chez le nourrisson. On sait que chez l'adulte présentant une insuffisance du faisceau pyramidal, soit par agénésie essentielle, soit par suite d’une légère encéphalopathie datant des premières années, s’observe un syndrome individualisé par E. Dupré sous le nom de « débi- lité motrice d’inhibition », ou d’ « hypo-génésie motrice », syn- drome constitué par de l’exagération des réflexes tendineux, des syncinésies, un réflexe plantaire en extension, de la maladresse des mouvements, et une hypertonie musculaire dite paratonie. Un tel syndrome est complet et accusé chez le nourrisson normal. La rigidité musculaire est chez le nourrisson un phénomène INSUFFISANCE PYRAMIDALE PHYSIOLOGIQUE 257 astant : « Tout enfant est, à sa naissance, en puissance de adie de Little » (P. y et cette myotonie, loin d’être une et & Franconi, est éoment physiologique et explique l'attitude | spéciale du nourrisson ; au repos, il prend spontanément une attitude qui est caractérisée par la flexion à angle droit des _ coudes et des genoux, par la flexion et l’adduction des cuisses et “par la flexion légère des phalanges sur.le métacarpe, le pouce “étant généralement recouvert par les autres doigts : c’est l’image fidèle Vattitude que le fœtus ‘occupait in utero. Mais la ntraction existe aussi au niveau des muscles extenseurs comme on peut s’en assurer par leur palpation. Lorsque le nou- - veau-né sommeille ou tette, les muscles sont relâchés, on peut difier attitude sans rencontrer de résistance, mais ils revien- nent à leur position initiale dès qu'on les abandonne à eux- êmes. Si l'enfant est placé dans un bain ou s’il est agité, la contraction augmente et l’on peut voir apparaître de petites secousses cloniques des membres ; pendant le cri on observe un clonus manifeste de la mâchoire inférieure. Dans la première - semaine les mouvements d'extension apparaissent, la contraction, £ pe secousses cloniques diminuent puis disparaissent. . Les réflexes tendineux sont nettement exagérés chez le nour- ve risson (Bychowski, Noïca et Marbe, Reono, Laurent, Made- . moiselle S. Rosenblum, Pirami). —._ Leur recherche se fera dans une période de calme de Penfant et à l’aide d’un pelit marteau. De: _ Le re rotulien, facile à pro est constant et particuliè- … (Bychowski), en ce sens que la percussion du tendon ropilieu … d'un membre amène une propulsion des deux côtés ; ce réflexe -consensuel. est plus net à partir de trois mois que chez le nou- À veau-né (S. Rosenblum). Les réflexes contralatéraux du triceps et du biceps qui existent aussi à la naissance disparaissent dans _ Ja seconde quinzaine. ; 252 SYSTÈME NERVEUX Le réflexe achilléen se recherchera, soit en faisant coucher l'en- fant sur l'abdomen, la jambe étant en demi-flexion sur la cuisse (Cruchet), soit en couchant lenfant sur le dos, la jambe légère- ment fléchie, et l'extrémité du pied étant soutenue par la main gauche de l'observateur. Il existe nettement, chez l'enfant sain, mais il est toujours moins intense que le réflexe rotulien (Laurent). à Pendant les trois premières semaines de la vie, on peut trou- ver de la trépidation épileptoïde (Laurent), mais elle ést loin d’être constante ; elle est même mise en doute (Rosenblum). Le réflexe bicighal et le réflexe tricipital sont vifs et souvent accompagnés dé réactions du côté opposé (Ester Pirami). L'étude des réflexes cutanés doit être faite avec beaucoup de soin : Penfant ne restant Jamais immobile, il est difficile d’ap- précier si les différents mouvements sont télles ou non. Le réflexe plantaire doit ètre recherché soit avec la pointe d’un crayon ou d’une allumette, soit avec l'ongle du doigt; il vaut mieux ne pas se servir d’une épingle qui le plus souvent amène, par la douleur qu’elle provoque, un mouvement de retrait brusque du membre inférieur. Chez le nourrisson le réflexe plantaire amène de l'extension des orteils (J. Babinski) et le phénomène de l'éventail ; la réponse peut porter aussi sur le côté opposé. D’une étude basée sur l'examen de 166 enfants, dont 55 étaient âgés d’un jour à un an, A. Léri üre les conclusions suivantes : 1° À la naissance l'extension des orteils est la règle presque générale ; la flexion est la très grande exception. 2° Après trois ans, la flexion est la règle; lextension est exceptionnelle, sans acquérir pourtant la’ même valeur diagnos- tique que chez l'adulte. 3° Entre 1-3 ans l’extension ne se rencontre qu’exceptionnel- lement en dehors des deux cas suivants : a) Dans les affections du système nerveux central, elle n'acquiert pas alors la même valeur que chez l'adulte, car le faisceau pyra- midal à peine achevé, paraît être beaucoup plus sensible à toute atteinte pathologique, si minime soit-elle, en particulier à toute atteinte toxique. INSUFFISANCE PYRAMIDALE PHYSIOLOGIQUE 293 b) Dans le cas de troubles profonds de la nutrition générale, ceux-ci semblant avoir pour corollaire un retard daps le déve- Fig. 16. — Extension spontanée du gros orteil chez le nourrisson (La Vierge et l'Enfant, Botticelli). loppement du faisceau pyramidal ; le faisceau pyramidal, pour- rait-on dire a, cliniquement du moins, l’âge apparent du sujet, non son âge réel. Il serait intéressant d’avoir, de ce fait, des confirmations ana- . tomiques. 254 SYSTÈME NERVEUX 4° C’est vers le 5°-6° mois que disparaît en général, chez l'en- fant normal, l'extension des orteils. Les variétés individuelles sont loin d’être rares; une de de transition assez prolongée est marquée par des alternatives de flexion et d'extension et assez souvent par l’extension unilaté- rale. Celle-ci n’a donc aucunement chez l'enfant la même bee tion que chez l'adulte. 5° L'extension des orteils peut disparaître à peu près en même temps que l’attitude spasmodique des nouveau-nés, toutes deux marquent l’incomplet développement du faisceau pyramidal, et leur persistance constitue le syndrome de Little. 6° La flexion des orteils peut acquérir une valeur diagnostique et pronostique plus grande que l'extension, Chez un enfant qui tardivement ne marche pas encore, un prématuré ou athrepsique, elle semble être parfois le seul signe qui permette d'affirmer que le faisceau pyramidal est achevé, et que n ‘apparaîtront. Lu) plus : tard les symptômes de la maladie de Little. Ilest à remarquer que l'extension du gros orteil est fré- qe spontanée chez le nourrisson (fig. 16) et ce phéno- mène n’a pas échappé aux peintres, primitifs flamands æ ita- liens (Laignel-Lavastine). Le réflexe jambier, dit réflexe d'Opponies est en nel: positif chez le nourrisson, mais il n’a pas chez l'enfant la même valeur que chez l’adulte, car la zone réflexogène est très étendue (Mario Bertolotti), et la moindre excitation de la jambe suffit par- fois pour provoquer une flexion du pied sur la jambe et de l’ex- tension de l’orteil. Le réflexe de la paroi abdominale apparaît vers deux mois; le réflexe crémastérien et le réflexe fessier, d’après Nôïca et Marhe, apparaissent successivement; rares jusqu’à l’âge de cinq mois, “ils peuvent être rencontrés tous à partir de l’âge de six mois; leur apparition tardive s’explique par ce fait qu ‘ils sont des réflexes cérébraux nécessitant les connexions cérébro médul- laires. Les réflexes de défense, dits d’automatisme médullaire, ou phénomène des raccourcisseurs, devront être recherchés chez le a PET CERVEAU 255 ‘risson, en profitant d’une minute de calme et en pinçant légè- ent t la peau à la face dorsale du pied, de façon à ce que l’exci- on ne soit pas douloureuse. On voit alors ou bien l’extension Porteil, accompagnée d’un mouvement de flexion du pied sur jambe, ou bien un mouvement de fuite, un retrait du pied ‘ Ja jambe, de la jambe sur la cuisse, avec extension sponta- du gros orteil. Constants chez le nouveau-né, « les réflexes défense semblent assez fréquents chez le nourrisson » (St. Chau- D après Rosenblum, on les observe le plus souvent la naissance et l’âge de six mois ; à partir de cette date, ils imencent à “aparaître, et à. un an, on ne les retrouve que Dorment. CERVEAU M NIssancæ. . .. . . . 331 grammes De la naissance à trois mois . 493 » De trois à six mois . . . . 603 » De six mois à un an. . .'. 777 » —._ … Ainsi à l’âge de six mois, le poids de l’encéphale est presque _ double de ce qu’il était à la naissance. On sait que le poids relatif du cerveau est en raison inverse de l’âge, toutefois cette loi ne ‘applique pas aux premiers mois de l'existence humaine, et . Manouvrier a bien montré que le poids relatif de l’encéphale était très nettement plus élevé chez les enfants de huit à trente- jours que chez ceux de un à sept jours. Au cours de l'hypo- phie infantile le trouble de la nutrition qui a ralenti le déve- loppement des organes et des tissus, n'intéresse pas le cerveau, t le poids de ce dernier est en rapport avec l’âge et non avec le Is ou la taille de l'enfant (G. Variot et Fayolle). | L'étude physiologique du cerveau chez le nouveau-né a été 256 . SYSTÈME NERVEUX abordée dans le domaine expérimental par Soltmann, qui avait constaté, chez de jeunes chiens, l'inexcitabilité de l’écorce céré- brale jusqu’au dix-neuvième jour, mais nous insisterons surtout sur les travaux de Galante, de Michailow et de Langlois. Par l'injection de curare sous la dure-mère de chiens nouveau- nés, E. Galante a constaté que l'écorce cérébrale devient excita- ble chez ces animaux à partir du cinquième jour après leur nais- sance. Chez les chiens de cinq jours, l’irritation de la zone motrice d’un côté, éveille des réactions motrices dans toute la moitié opposée du corps, toutefois les centres ne répondent pas avec une égale intensité à l'excitation par le curare répandu uni- formément sur la surface cérébrale. Au cinquième jour, la réac- tion motrice croisée, assez intense à la face et dans les muscles du cou, un peu moins dans les muscles de l’épaule, l’est encore moins dans ceux des membres; les jours suivants, les centres deviennent de plus en plus excitables, et les réactions motrices croisées prennent la forme de véritables accès épileptiques. Jus- qu'au huitième jour, les effets moteurs déterminés par le curare sont rigoureusement croisés, dans la suite ils sont bilatéraux, et du côté homolatéral; ils sont d’abord faibles et inégaux selon les centres, puis peu à peu plus intenses, ce qui tient à la maturation progressive des voies établissant les relations entre un hémisphère et l’autre. S. Michailow, recourant à l’excitant électrique chez le chien nouveau-né, a donné de l’excitabilité des centres moteurs dans l'écorce cérébrale une description un peu différente : ces centres sont d’abord peu nombreux puis augmentent avec l’âge; 1ls sont difficilement excitables et exigent un courant d’une certaine intensité ; enfin ils s’épuisent extrêmement vite. Dans les premières vingt-quatre heures après la naissance, on trouve le centre de contraction générale de la patte antérieure, celui de la patte postérieure, croisés l’un et l’autre; celui des mouvements de mastication ; celui de rotation de la tête du côté opposé ; celui de la contraction de la musculature du cou avec mouvements de la tête en haut et en bas. Au troisième jour, à ces centres s'ajoute le centre des mouvements latéraux des yeux qui se combinent aux mouvements en haut ou en bas. Au cinquième jour, on voit apparaître ceux qui président à la rota- CERVEAU 257 on de la tête autour de l'axe du corps, la région occipitale se “tournant du côté opposé à l'excitation ; le centre de la fermeture s paupières ; celui du dressement Fe l'oreille. Au septième “jour, s’ajoute aux précédents, le centre d’un mouvement de la “queue ; au neuvième jour, des centres de dilatation de la pupille, _ mouvement de la lèvre supérieure, d’extension croisée des extrémités. Au dixième jour, s'ajoutent aux précédents les centres i président aux mouvements conjugués du globe de l'œil du “côté opposé, combinés avec les mouvements vers le haut ou vers - le bas, et ceux qui président aux mouvements de flexion du tronc à concavité tournée vers le côté opposé. Il y a à cet égard des différences individuelles. La différence principale entre les nou- veau-nés et les adultes, au point de vue de ces centres moteurs, te non-seulement sur leur moindre nombre chez les pre- érs, mais encore sur les traits suivants : 1° la difficulté de provoquer chez le jeune chien des convulsions cloniques et toniques ; 2° le fait que chez le jeune l’excitation de points isolés . peut provoquer un effet moteur général (par exemple, contraction = générale de la patte chez le nouveau-né, au lieu de la contraction - des divers articles chez l’adulte). Ces données ne s'appliquent pas au cobaye qui naît « à l’état — adulte » ; chez lui en effet l'écorce cérébrale est excitable dès la … naissance, et dès la douzième heure, J.-P. Langlois a pu délimiter — chez ces animaux le centre des mouvements de mastication à la … partie extrême du repli marginal du sillon crucial. S. Michailow a - pu dès la naissance, obtenir chez cet animal, par excitation de . l'écorce, des contractions cloniques passant ensuite à la phase tonique; cette excitabilité corticale peut même exister chez les fœtus de cobaye (Tarchanoff). … À la physiologie du cerveau chez l'être jeune se rattache le _ problème des mouvements de cet organe ; le pouls cérébral se | perçoit nettement chez le nourrisson au niveau des fontanelles, et “un examen attentif de ces dernières montre que leur soulève- Ë ment peut être produit par des pulsations artérielles et par des à mouvements respiratoires. Les pulsations artérielles se remar- … quent par leur fréquence calquée sur le rythme du cœur; mais , à côté de ces soulèvements d’ordre vasculaire, existent dés réac- Lesné er Biner 17 ee, tes RDA Here 258 SYSTÈME NERVEUX tions d'ordre respiratoire, peu accentuées dans la respiration calme, violentes au contraire dans la toux et le cri. La physiologie des centres nerveux permet d'expliquer la faci- lité avec laquelle les enfants ont des convulsions avant âge de deux ans. Le réflexe qui déchaîne la convulsion peut avoir son point de départ au niveau de lécorce cérébrale (méningites, méningo- encéphalites, méningo-myélites où l’irritation est directe ; quintes de coqueluche, cyanose congénitale, asphyxie terminale des mala- dies des voies respiratoires, hyperthernie des maladies infec- tieuses : pneumonie, bronchopneumonie, scarlatine, etc., qui provoquent une congestion brusque du système nerveux). Une infection ou une intoxication portant sur le système ner- veux central déterminent des convulsions ; ainsi peuvent-elles apparaître au cours de l’urémie, des gastro-entérites, des maladies infectieuses, ou des intoxications : usage du café, du thé, de l’alcool par la nourrice ou par l'enfant lui-même ; intoxications médicamenteuses (opium, belladone, santonine, etc.). On admet de plus une prédisposition aux convulsions chez les enfants nés de parents alcooliques ou névropathes. D’autres fois enfin, le point de départ du réflexe est périphé- rique : poussées dentaires, vers intestinaux, corps étrangers du nez, des oreilles, calculs rénaux et vésicaux, brûlures, vésica- toires, piqûre d’épingle, eczéma, dermatoses, etc., et autres cau- ses souvent minimes. L'action frénatrice du cerveau sur la moelle est très faible chez le nourrisson, et il suffit d’un rien pour la faire cesser. Il s’ensuit que la convulsion dans le jeune âge ne présente pas fatalement de gravité et que tout son pronostic réside dans la cause qui la détermine. CERVELET Le cervelet, par rapport au cerveau, est beaucoup plus petit chez l'enfant que chez l'adulte ; est-il excitable dès la naissance ? Les recherches expérimentales de E. Galante, faites d'après la méthode de l’excitation curarique, démontrent que le cervelet des CRE rèt à octonier au moment de Ja. naissance, motrices de l'écorce cérébrale sont encore XIIE SYSTÈME MUSCULAIRE L'appareil musculaire est peu développé chez le nouveau-né et le nourrisson ; le poids de l’ensemble des muscles et des tendons des nouveau-nés est à celui trouvé chez l’adulte, ce que 1 est à 48, tandis que le poids du squelette seul est dans la proportion de r à 26. La composition chimique des muscles est la suivante : Albuminoïdes Age. Eau . Solides Fi ; Totales |Globulines| Myosine Naissance. ... 81,65 18,35 11,38 4,9 5,01 3 mois... .. ; 79,22 20,78 | 12,22 » » à ADR LR 77,21 22,79 13,05 |’ 4,97 6,41 Mais quels sont les caractères physiologiques du muscle au | début de la vie ? Nous retiendrons surtout le développement considérable de l’élasticité musculaire dont le coefficient décroît avec âge, aussi bien pour les muscles volontaires que pour les muscles invo- lontaires. | E. Meyer a étudié avec beaucoup de soin les caractères de la secousse musculaire chez le chien nouveau-né et chez le chien adulte; chez le nouveau-né, la secousse élémentaire du muscle | se caractérise avant tout par sa longue durée. Ainsi, chez le \ chien adulte, l'examen de la courbe de la secousse musculaire montre une durée de 4 à 5 centièmes de seconde pour la période | SYSTÈME MUSCULAIRE 261 scendante et de 7 à 8 centièmes de seconde pour la période de escente. Chez le chien nouveau-né au contraire, la .secousse pré- > trois périodes : une d’énergie croissante, une de contrac- tion Let une d'énergie décroissante, la ligne de descente ne faisant E: mmédiatement, suite à la ligne d’ascension comme chez 4 ; E. Meyer a mesuré 28 centièmes de seconde pour la riode D dant, 24, pour la période de contraction et 58 cen- tièmes de seconde pour la période de descente. a longue durée de la secousse élémentaire du muscle permet “de comprendre qu’il faut un nombre restreint d’interruptions du >urant excitateur pour produire un tétanos complètement sionné. Soltmann a trouvé que seize à dix-huit excitations ‘tation et à début de la réponse, ilest le même chezle chien j jeune met le chien adulte (E. Meyer). … Comment donc résumer les caractères physiologiques des “muscles des animaux jeunes? Pour Soltmann, ils réagissent comme des muscles fatigués d'adultes ; ; pour Préyer, ils se com- moment de la naissance, les muscles striés AR ORE se con- ctent comme la fibre striée du cœur et se trouvent momen- nément dans les conditions physiologiques dans lesquelles va demeurer, la vie entière, le muscle cardiaque. G. Weïss, suivant le muscle dans son développement, envisage rôle et du sarcoplasma et de la fibrille différenciée ; chez le “jeune embryon, alors qu’il n’y a pas encore de fibrilles différen- | ciées, c’est au protoplasma seul qu’il faut attribuer tous les mou- vements déterminés expérimentalement : ces mouvements sont ats et leur amplitude n’a aucune relation avec la grandeur de excitation. Lorsque les fibrilles au contraire ont pris une part épondérante, le muscle répond à chaque excitation par une cousse brève, dont la hatteur croît avec la grandeur de l’exci- ion. Si l’on prend un état intermédiaire, on voit se produire e superposition des deux effets, la fibrille donnant une série de tites secousses en escalier si lon utilise un courant périodique, - 262 SYSTÈME MUSCULAIRE le protoplasma changeant de forme plus lentement que la fibrille et jouant dans le muscle un rôle de soutien intérieur, pour per- mettre aux secousses succcessives de produire un raccourcisse- ment de plus en plus grand. Westphal a longuement étudié l’excitabilité des muscles chez le nourrisson humain ; chez le nouveau-né (et jusqu’à Pâge de cinq semaines), la réponse des muscles aux excitations faradiques et galvaniques est faible, et chez le jeune enfant l’examen d’un myogramme montre une contraction lente et un relâchement lent. Au cours des états pathologiques, cette excitabilité est variable (Krasnogovski) ; chez les prématurés la durée de la courbe de contraction est deux fois moins longue que chez lé nourrisson bien portant ; dans la tétanie, la période latente est plus courte, la durée totale de la courbe est plus prolongée que normalement ; dans le rachitisme, la période latente est courte, mais la période de contraction se prolonge également, d’où une durée assez prolongée de la courbe totale. XIV MOUVEMENTS DU NOURRISSON Les mouvements du nourrisson peuvent, d’après leur nature, > divisés en mouvements : ° Impulsifs ; 2° Réflexes ; ° Volontaires. mitatifs, expressifs : protrusion des lèvres, baiser, acte de pleu- er, de froncer le sourcil, de faire des signes de tête. Entre les éhension et de manipulation, mouvements du pouce (Babon- cix). Mais longtemps ces mouvements restent très imparfaits, hétosiformes, et surtout ils sont associés, symétriques : les ncinésies sont constantes chez le nourrisson. Soit lorsque l’en- nt fait des mouvements réflexes, en criant ou en pleurant, soit rsqu’il exécute un mouvement volontaire pour saisir un jouet, syncinésie est très nette : des deux côtés l’enfant fait une forte D musculaire ; des deux côtés il étend ses bras et on t que lorsqu'il tette, le nourrisson a ses deux mains crispées tour du biberon. A partir d’un an l'enfant commence à ne idre qu'une main, mais si on a le soin de ‘prendre la main qui ste immobile, lorsque le nourrisson saisit de l’autre main un jet, on perçoit encore une contraction musculaire. Peu à peu l'enfant tend à se tenir droit; c’est d’abord la recti- de de la tête qui se produit à dix ou onze mois ; vers onze ou uze mois l’enfant se tient debout. On sait que la stabilité, dans station verticale, varie : 1° directement avec le poids du corps les dimensions de la base ; 2° inversement avec la hauteur des LI 26/4 | MOUVEMENTS DU NOURRISSON centres de gravité au-dessus de la base. Or, si l'on pense que chez l’enfant le poids du corps est faible, la base petite, et le centre de gravité relativement élevé, et si l’on ajoute chez lui l’absence des mouvements coordinateurs pour rétablir Péquilibre, on conçoit que la position droite, est particulièrement instable ; il écarte les jambes pour augmenter sa base de sustentation et le poids que ces dernières ont à supporter amène fréquemment une courbure assez marquée à leur niveau. Entre douze et quinze mois, l'enfant fait ses premiers pas ; l'enfant nourri au sein marche généralement plus tôt que len- fant élevé au biberon ; les maladies aiguës infectieuses, le rachi- _tisme, les affections du système nerveux central retardent sou- ‘ vent la marche. Avant cette date, le nourrisson s’est déplacé en se traînant, progressant au moyen des genoux .et des coudes ; bientôt les mains remplacent les coudes, et les pieds les genoux ; puis la marche se produit ; au début, lors de ses premiers pas, le nourrisson étend ses bras en avant et balance latéralementson épine dorsale, autant de moyens pour conserver un équilibre en avant et d’un côté à l’autre. On sait que chez l'enfant la plante du pied est plate, au lieu d’être arquée comme chez l’adulte, et cela par suite d’un bourre- let de graisse tapissant la région plantaire; cette pe n'est pas favorable à la marche. Vierordt a fait de la marche de lenfant une étude intéres- sante : 1° La longueur du pas est évidemment plus petite chez l'enfant que chez l’adulte et cela parce que le pied est plus petit et sur- tout parce que la jambe est beaucoup plus courte ; 2° La durée de chaque pas montre une variation aussi grande chez l’enfant que chez l'adulte ; 3° Le temps pendant lequel le pied supportant le corps reste sur le sol est plus long chez l'enfant que chez l’adulte; 4° La période d’oscillation du pied soulevé est plus courte que chez l’adulte ; 5° Le temps nécessaire à la pose du pied du talon aux orteils est plus long que chez l'adulte ; | | 6° Letemps de soulever le pied du sol semble être le même chez l'adulte et chez l’enfant. MOUVEMENTS DU NOURRISSON 265 u problème du mouvement chez le nourrisson se ratta- 5 ve à la fatigue ; si on obtient d’un nourrisson a » les bras dans la position dite du bras tendu, ou en tronc dans la position de l’extase, on remarque qu’il S la position donnée, sans mouvement, gardant une | de statue, sans aucune fatigue apparente pendant 20, primitive, il semble que lenfant ait oublié que son bras t en l'air. Ces deux explorations (longueur de l'expérience, > du bras), appliquées par André Collin et P. Lesage, tra- le syndrome d’hypogénésie motrice, en rapport avec le ppement encore imparfait du faisceau pyramidal ; elles sont chez le nourrisson, mais vont disparaître au cours de la année chez un enfant normal ; la prolongation de ces XV ORGANES DES SENS. LA VIE SENSORIELLE DU NOURRISSON AUDITION L'appareil auditif est imparfaitement développé lors de la naissance : la caisse du tympan semble être vide d’air et par contre serait remplie soit d’un mucus assez épais (Magendie), soit d’une muqueuse hypertrophiée (Trolsch, Wreden, Wendt), mais rapidement, le plus souvent dans les vingt-quatre heures qui suivent la naissance, l'air arrive à circuler librement dans la caisse du tympan. D’autre part le conduit auditif a une position verticale et la membrane du tympan est placée horizontalement, autant de dispositions défavorables pour la transmission des vibrations sonores. Ces faits nous expliquent pourquoi le nouveau-né reste insen- sible aux vibrations de l'air, mais cette indifférence est brève et nous avons vu des nouveau-nés réagir à des bruits violents, alors qu'ils n’étaient âgés que d’un jour. Ces impressions acoustiques dans le sommeil peuvent produire d’une façon très précoce, un ralentissement de la respiration, des irrégularités dans Pampli- tude des mouvements respiratoires, une légère distension des fontanelles, une accélération du pouls. Au cours du premier mois, ce sont les sons aigus et élevés qui produisent une réaction et vers le quatrième mois l’enfant commence à tourner la tête pour mieux entendre un bruit; Pen- fant plus âgé peut entendre des sons très élevés et des sons très faibles que l’adulte n’entend pas. Pour l’étude des réactions auditives du nourrisson, nous avons étudié les mouvements des paupières, mouvements de défense, déclanchés par un bruit violent. AUDITION 267 sait que la perception inattendue d’un bruit de quelque sité détermine la fermeture des yeux par contraction de culaire ; c’est le réflexe auditivo-palpébral ou cochléo-orbi- &; avec Henri Delavierre nous avons, par l'épreuve du : * , exploré ce réflexe chez le nourrisson et nous avons sché- l'existence et l'intensité du réflexe par les signes suivants: _ 0 = Absence du réflexe. . += Ebauche du clignement, le plus souvent sans fermeture foie de l'œil. ++= Fermeture de l’œil. de Mouvements de la face et de la tête associés à ceux des paupières. Nous avons 5 de la part des sujets PRE les répon- ur Semaines : 1 R+ Garçon 5 R+ 4 R+ Garçon 5 R+E+ M À R+ Fille 5 R+ à R+ Garçon 6 Ro “SE Os R+ Garçon 7 Ro 1 3 , Ro Mois re (douteux) Rs à: 4 SRE Garçon 2 Ro 4 R+ Fille 2 R++ PS R+ Fille 2 R++ he 4 R+ Fille 2 R++ 4 R+ Garçon 2 R++ tie 5 R+ Garçon 2.1/2 R++ En n: Garçon 2 1/2 R++ te 7 R+ Garçon 3 Ro 7 R+ Fille 3 1/2 R+++ 8 Mo: Ro Garçon 4 Quadriplégique R++ 9 R+ Fille 4 R+ 9 R+ Garçon 4 R+++ 9 to Garçon 5 Méningite Ro ou + R+ Fille 5 R+++ R+ Garçon 5 1/2 Roi + Ro Fille 6 R+++ Garçon 30 Prématuré 8 mois Ro Garçon 6 R+++ R+E+ Fille 8 a R++ pes (douteux) R+ Le R+ Garçon 1: CR+++ 268 ORGANES DES SENS Ces différentes données nous montrent que le réflexe existe déjà dans les premiers jours de la vie, mais avec une réponse timide, l’enfant ne répondant aux bruits déjà violents que parun léger clignement des paupières : il en est ainsi jusqu’à lâge d’un mois. Progressivement, ce réflexe s’accentuera dans le cours - du deuxième mois et s’accompagnera plus tardivement de mou- vements associés. VISION A la naissance et aux premiers jours de la vie, l’enfant garde les yeux fermés; cette photophobie diminue dans une chambre à clarté restreinte, mais, dans certains cas, peut se prolonger jusqu’à la fin du premier mois. | : La pupille est d’un diamètre relativement plus grand que chez l'adulte et, dès les premiers jours, ainsi que Buffon lavait déjà noté, elle réagit à la lumière chez le nouveau-né humain. A ce sujet il semble intéressant de rapporter les observations prises sur les animaux par S. Michailow : chez les jeunes chiens qui, comme on sait, viennent au monde les yeux fermés, les réflexes pupillaires et en général les réflexes oculaires n’existent pas encore, mais se développent dans les premiers jours de la wie extra-utérine. Au moment où les yeux s’ouvrent naturellement, l'animal nouveau-né dispose de tous les réflexes oculo-pupillaires sous leur forme parfaite ; ces réflexes apparaissent successivement à des moments différents après la naissance. Le premier apparaît au troisième jour, c’est le réflexe du clignement par excitation du vago-sympathique, et du huitième au neuvième jour la même excitation provoque la propulsion du globe oculaire. Les autres réflexes pupillaires et oculaires se développent à un moment où ils ne paraissent pas encore nécessaires. Chez les cobayes qui naissent les yeux ouverts, les réflexes oculo-pupillairés existent dès la naissance; ils sont acquis dès les derniers jours de la vie intra-utérine. Dans les premiers temps, les yeux sont sans expression ; ils se meuvent lentement, fréquemment, et il arrive même que ces mouvements des yeux dans les premiers jours n'aient lieu que PAROLE — VOIX | 269 ils à fixer les objets? Douders a observé un seul cas où un enfant quelques minutes après la naissance fixait un objet qui lui était présenté ; les yeux regardèrent d’abord de côté, puis ils convergèrent ensuite de plus en plus vers objet. D’après Guignet, l'enfant commence à fixer vers le huitième jour; d’après Kussmaul, de la troisième à la sixième semaine. Vers le deuxième mois, lenfant cherche à saisir des choses éloignées et ce n'est que vers le quatrième mois qu’il y arrive ; Le troisième mois le nourrisson reconnaît sa mère. Le sens des couleurs n'est pas développé chez le nourrisson et . cela par suite d’une production insuffisante de la pourpre de - _ Pœil (Lange, Albertoni). à … Signalons encore la myopie du nourrisson, s’expliquant par ce _ fait que le cristallin.est fortement bombé et que l'écart. de - celui-ci à la rétine est proportionnellement plus grand que chez Paduite. Quant aux larmes, elles ne se forment vraiment d’une spa abondante que vers lâge de trois ou quatre mois, et jusqu’à | cette époque les glandes lacrymales sécrètent très peu de _ liquide. Enfin les réflexes à point de départ orbitaire (oculo-circula- . toire, oculo-respiratoire et oculo-moteur), s’enregistrent chez le _ nourrisson comme chez l'adulte. RC Wes Re PAROLE. — VOIX Dans les premières semaines l'appareil vocal n’est capable que _ de produire des cris engendrés par la faim et par des sensations re cris qui s’'accompagnent de gonflement des jugu- _ laires, de rougeur de la face, et de tachycardie avec hypertension L. nomme nous l’avons montré pp. 25 et 29). —__ Des sons plus définis se font entendre vers le deuxième mois. Parmi les consonnances, c’est généralement l’m qui est d’abord è | exprimiée, pendant laquelle la glotte rétréeit la formation du son . dans la bouche, tandis que la langue ne bouge pas; aussi, sauf RTE Su arte er AE Buste FRE A PPRNTAAIES 270 ORGANES DES SENS de rares exceptions, la lettre n ne vient que plus tard, parce qu’elle demande un déplacement de la langue. La première consonnance explosible est le D, qui se forme entre les lèvres. Vers le troisième ou quatrième mois, on peut déjà saisir quel- . ques syllabes exprimées par le nourrisson avec facilité, plus même qu’il n’en aura plus tard, lorsqu'il commencera à parler. Quel- ques-unes viennent des lèvres, d’autres de la langue, d’autres même du palais, comme le k, que, n, r. On entend mam, amma, fou, aarra, erra. Peu à peu ces mots reviennent de plus en plus fréquemment et ont l'air d’être intentionnels, formant une tran- sition avec le langage véritable. Les enfants paraissent heureux | d’avoir pu les produire, ils les répètent constamment, ils y habi- tuent même si bien leur oreille qu’ils semblent contents lorsqu'on les emploie devant eux. Vers un an le nourrisson dit quelques mots, et à deux ans l'enfant construit quelques phrases ; il est déjà tout à fait néces- saire de le faire parler correctement. Un enfant qui ne parle pas à deux ans est anormal. Comme l’a montré de La Vaissière dans sa Psychologie pédagogique, le - passage du cri à la parole se fait en trois stades : celui du cri et du balbutiement; celui de limitation inconsciente de la parole de l'adulte ; celui où l'enfant commence à se servir de la parole pour un objet plus ou moins déterminé. Le premier correspond au premier trimestre ; le second commence avec le second trimes- tre ou peu après et s’accuse avec la sortie des premières dents ; il y a alors coopération intime entre l'appareil vocal et l’appa- reil auditif. Le troisième stade commence dans le second semes- tre. Dans les deux derniers stades le rôle de la mère et des per- sonnes qui entourent l’enfant est sans doute indispensable. Si l'enfant était abandonné à lui-même, la faculté du langage se développerait-elle ? Question controversée. Il semble que le langage de l'enfant soit la résultante de celui qu’il invente et de celui qu’il imite. ODORAT L’odorat est mal développé chez le nourrisson. Cependant le vinaigre, lammoniaque produisent déjà leurs effets sur les nou- TOUCHER 271 … veau-nés qui éternuent ou ont des mouvements de défense si on _leur en présente. GOUT … Les anatomistes ont insisté sur le nombre considérable (Grae- ‘4 berg, Stahr), et l'extrême diffusion (Ponzo) des bourgeons gusta- …—. tifs chez le fœtus humain. Magendie a montré que le sens du … goût était, chez le nouveau-né, le sens le mieux développé ; les — solutions douces calment le nourrisson, les solutions amères : …— produisent de l’agitation et l’arrêt des mouvements de succion. —_ Les lèvres et langue ont chez le nourrisson une sensibilité spé- … ciale qui explique le plaisir provoqué par l’acte de téter ; ce plai- —. sir en rapport avec la prise de nourriture, ne tarde pas à en être dissocié. Les nourrissons ont fréquemment l'habitude de sucer - eur pouce, ou un corps étranger, jouet, tétine, etc. et parfois ne peuvent s'endormir qu’en agissant ainsi. TOUCHER …. La sensibilité cutanée existe déjà chez le fœtus pendant la vie intra-utérine et on sait qu’il réagit par des mouvements à des exci- « tations transmises à travers la paroi utéro-abdominale. Chez le … nouveau-né et le nourrisson, cette sensibilité va se développer et … la sensation à la pression et la sensation de la température sont . nettement perçues; le chatouillement de la paume de la main, le contact léger des cils provoquent déjà des mouvements réflexes; … si l’on touche les lèvres, l'enfant commencera immédiatement à . téter. Les bains chauds procurent à l'enfant, selon toute appa- { | rence, une sensation agréable. XVI COMPOSITION CHIMIQUE DU CORPS Tous les auteurs sont d'accord pour reconnaître que dans un organisme la teneur des tissus en eau est d'autant plus grande que cet organisme est plus jeune. Ainsi on dose : Chez un embryon humain à un mois et demi . 97 P. 100 » » à deux mois et demi 93 » » he à quatre mois , . 91 » » » &'AEX MOIS 1004 84 » » » à huitmois . . . 82. “0 » » à huit mois et demi. 15:13 À la naissance. 2 7e em ERA EEE 72 » A deux Mois” 60 Ne RES 70 » Cher Faduite 78m ET EUR ES 65 » Parmi les 28 parties des matières solides, on trouve chez le nouveau-né, 2,7 de matières inorganiques et 25,3 de matières organiques, alors que chez l’adulte les 34 parties solides se répar- tissent en 4,4 de matières inorganiques et 29,6 de matières orga- niques. La pauvreté relative du corps de l’enfant en substances azotées est en rapport avec le développement peu avancé de son àppareil musculaire. Les matières grasses sont peu abondantes chez le nouveau-né, mais augmentent rapidement (deux fois et demie plus vite que les albuminoïdes) et la graisse est plus solide que chez l’adulte ; on y trouve : ; Acide oléique "it 67,79 Acide palmitique. . . 28,97 ù Acide stéarique . . . 3,28 alors que chez l'adulte on dose : Acide oléique .: ;: . : 89,8 Acide palmitique, . . 8,16 Acide stéarique . . . 2,04 ,* COMPOSITION CHIMIQUE DU CORPS 273 et cette différence persiste jusqu’à un an ; le point de fusion de cette graisse est de : A la naissance . . . . 4305 A deux Jours. ; :, :: 446 Chez Faduhe.:. "2. 360 … De plus, chez le nouveau-né, existent des réserves de lécithine, qui vont être dépensées au cours des premiers mois de la vie L. extra-utérine (D.-J. Sivertsov). —_ Le cerveau du nourrisson est très pauvre en cholestérine 4 (oshio— 70 p.100, suivant l’âge). - Quant aux substances minérales, elles sont également moins * élevées que chez l’adulte et le coefficient de minéralisation : cendres 100 gr. à oscille, à la naissance, entre 2,7 et 3,40 (chez l'adulte il est de ,h à 4,7); cette différence montre combien sont grands les besoins du nourrisson en sels. Cette substance minérale est sur- + tout abondante dans les os, qui renferment chez le nourrisson - 35 p. 100 d'éléments minéraux, soit les 3/4 du poids total des _ cendres de l'organisme ; ; le tissu cartilagineux ne renferme que … 3,6 p. 100 de sels minéraux; le muscle est relativement minéra- | disé: 3,4 p. 100 de la bstance sèche. Mais quelle est la nature … de ces sels minéraux ? L. Hugounenq en a donné le tableau qui _ suit: Constitution de 100 parties de cendres du corps du nouveau-né || Mois Mois Mois Mois Mois En kà4u2.l41/2à5.15à5 1/2. 6. 6 1/2. 5... » 1,9 0,96 0,90 0,32 5... 8,99 9,91 8,59 7,79 8,53 1.1...) 37,74 | 32,33 | 34,36 | 34,94 | 35,39 ‘+ 5... 1,46 1,27 1,80 1,78 1,46 1... 32,60 | 38,21 | 32,50 | 34,6 34,13 0... 1,47 » 1,98 » #:17 2... 9,12 1,21 8,28 7,21 8,45 0.2... 12,23 13,79 12,062 10,62 10,99 0, ..,..... 0,43 0,33 0,40 0,39 0,38 Eu — 274 COMPOSITION CHIMIQUE DU CORPS Une mention spéciale doit être faite pour la réserve de fer apportée par le nouveau-né (voir fonction martiale du foie): | Pour certains auteurs, dont Bunge, puis Abderhalden, les cen- dres du nouveau-né auraient la même composition que les cendres du lait de la mère (le fer étant excepté); ainsi le lait de vache: pourrait suffire à la croissance de l’homme et des animaux de grande taille et de croissance lente, et non des animaux plus petits, à croissance rapide. On sait actuellement l’inexactitude de cette théorie. Des données qui précèdent, en se basant sur la constitution du corps du nouveau-né, on peut admettre avec Ch. Michel qu’une augmentation de poids pee de 10 grammes, est. formée de : Hu ne 6,916 Sels minéraux, . . . 0,337 Albuümias: "ur te 1,396 Met PONS + 1,179 Extractifs imliènpiols ‘ 0,176 XVII est la physiologie du nourrisson, envisagée appareil par . Quelle est maintenant la résistance de ce dernier ? Il soit Lis ous. toutes les statistiques, sont d'accord pas : le taux élevé de la mortalité infantile. tiers des décès de o à 1 an relève des gastro-entérites, et il presque toujours d'enfants nourris au biberon; un cin- est secondaire aux affections pulmonaires; lesautres causes rt sont : les fièvres éruptives, la coqueluche, la syphilis it: aire, la tuberculose ; enfin la débilité congénitale tient aussi ue importante puisqu'elle provoque le pe des décès nt la première année. taux de cette mortalité varie avec les milieux. L’un de nous udié les variations de cette mortalité selon qu’on envisageait campagne et la ville, en comparant les registres des naissances s relevé, sur 100 naissances une mortalité de o à 1 an dans les villages, à : 35,84 dans la première moitié du xvin siècle 29,7 » deuxième » » 21,33 dans la première moitié du xix° siècle se 23,16 » deuxième » » . 14,63 décès seulement dans la première déeii du xx siècle. Dans une ville, le tribut que paient les nourrissons est nette- 276 MOYENS DE DÉFENSE DU NOURRISSON ment plus élevé; ainsi, après avoir été dans un milieu urbain de 32,34 et même 36 décès sur 100 naissances au début du xix® siè- cle, le taux de la mortalité infantile était de 23 p. 100 à la fin du xix° et de 18 p. 100 au début du xx’ siècle. De ces chiffres personnels nous pouvons conclure que les nour- rissons nés et élevés à la campagne meurent dans une plus faible proportion que les petits citadins durant la première partie de leur vie (o à 1 an). Cette mortalité varie avec le sexe et dans notre statistique nous avons relevé pour un décès de fille, deux décès de garçons : une différence de même sens — mais de valeur différente — se retrouve dans tous les pays, et il nous semble intéressant de rapporter les chiffres publiés par la Statistique internationale du Ministère du Travail. Nombre de décès d’enfants mâles de moins ane an pour 100 décès de filles du même âge : Hraneë Lee Re Autriche.’ 5 MEME Belgique. toit Hongrie. CR Payshas at Il Italie. : "LR SULISRE 5 A res Serbie." 5": RES Angleterre: Les Bulgarie. . . 114 Danemark :::5 mer Nouvelle-Galles ie Suds 118 Norvège", Verde Nouvelle-Zélande . . . 124 Suéde. ‘nee re Uruguay. , 000 Russie. (en tee Japon, 140 LE ENEREQ Allemagne", 07 4 "era Est-ce à dire cependant que le nourrisson n’a pas de moyens de défense ? Nous ne le croyons phe) et nous envisagerons sa lutte contre différents facteurs. Contre le froid et contre le chaud, le nourrisson lutte mal et cela par suite de l’imperfection de son appareil régulateur ther- mique (p. 226), mais l’expérimentation a montré que la mort du Jeune animal ne se produit qu’avec une hyper ou une hypother- mie centrale plus accentuée que chez l'animal. adulte. Il est cependant un fait incontestable c'est que la mortalité du nourris- son est beaucoup plus élevée en été qu’en hiver, et cela même en éliminant toute souillure du lait par des germes. Il faut donc incriminer le rôle nocif de la chaleur, et en effet des nourrissons MOYENS DE DÉFENSE DU NOURRISSON 277 peuvent mourir de coup de chaleur avec signes d’excitation cérébrale et hyperthermie ; ; ils sont souvent guéris par les bains, les enveloppements froids -et les boissons abondantes ; mais il faut éviter la suralimentation qui diminue la résistance à la chaleur. D'autre part les enfants suralimentés, les prématurés et les hypotrophiques supportent très mal le Eu … A l’inanition, l'être jeune est particulièrement sensible et tous les expérimentateurs ont insisté sur la mort rapide des animaux très jeunes, privés d’aliments : ainsi un chat de six jours, pesant 230 grammes, meurt en cinq jours ; un chat adulte, de 3 k. 500 meurt en vingt-sept jours. … Contre l’hémorragie, le nourrisson a des moyens de défense —…. non négligeables ; la masse sanguine y est proportionnellement … plus grande que chez l'adulte ; le sang est hypercoagulable durant —… les tout premiers jours de la vie (comme nous l'avons montré —._ p. 18) et enfin le développement des organes hématopoiétiques —… est tel que le jeune enfant répare plus rapidement que l'adulte _ les pertes sanguines. — Mais la résistance aux infections el aux poisons semble parti- - culièrement digne d'attention. Le nourrisson est sensible aux infections : cette réceptivité …. particulière a été montrée expérimentalement pour les petits des mammifères (Pasteur, Toussaint et Strauss pour le charbon … bactéridien, Metchnikoff pour le choléra asiatique, Lesage et Delmet pour la morve, la péripneumonie, les pasteurelloses (par- …— ticulièrement la diarrhée des jeunes veaux), Gamaleia pour les — infections à Vibrio Metchnikovit, Rodet, Hutinel et M. Labbé —…. pour le staphylocoque). A cette règle il y a cependant quelques …. exceptions : Pasteur a montré que des poussins peuvent ingérer “sans inconvénient une dose de culture de choléra des poules, suf- — fisante pour tuer une poule adulte. Arloing, Corneveau et Tho- … mas ont montré que les jeunes veaux sont difficilement infectés À | par le charbon symptomatique et que l’inoculation ne leur donne … pas non plus l’immunité. Le Fèvre de Arric expérimentant avec …. des extraits de culture de staphylocoques, a insisté sur ce fait 4 que les lapins jeunes résistent remarquablement mieux que les _ animaux âgés. De même l'enfant nouveau-né est moins sensible à la vaccine 278 MOYENS DE DÉFENSE DU NOURRISSON que les enfants plus âgés et, comme la bien montré Eucien Camus, pour vacciner avec succès des enfants âgés de moins-de trois mois, il faut faire choix d’un vaccin frais très actif: un bon vaccin pour un enfant de six mois n'est pas toujours un vaccin suffisamment actif pour vacciner un enfant âgé de moins de . trois mois, probablement à cause de l’immunité taste) qui lui est conférée par sa mère. Mais ces faits n'infirment pas la loi générale : Les jeunes animaux sont plus sensibles aux infections expérimentales que l'adulte et ils sont d'autant plus sensibles qu'ils sont plus Jeunes. Ces faits se conçoivent facilement si l’on pense à la fragilité des barrières locales contre l'infection et au développement restreint des moyens de défense générale au début de la vie. Le revêtement cutanéo-muqueux est chez le nouveau-né et le nourrisson une barrière bien faible. La peau du nouveau-né est en effet mal développée. Chez lui l'épiderme est incomplètement formé, il se laisse cliver facilement ; aussi telle infection qui chez l'adulte ne déterminera qu'une macule congestive (la syphilis par exemple), chez le nouveau-né, au contraire, provoquera la formation de véritables bulles (pem- phigus). Cet épiderme est si peu résistant que les érosions en sont fréquentes ; elles créent autant de portes d'entrée pour l’en- vahissement microbien. Que l'infection cutanée survienne, que il exemple l’érysipèle atteigne l’ombilic chez le nouveau-né, il n’y aura pas, comme l’a montré Weill, réaction locale aussi intense, ou phagocytaire aussi accentuée que chez l'adulte. Lin fection dépasse le derme, elle envahit le tissu cellulaire sous- jacent et se généralise ; la barrière locale n’a pas été assez forte. Enfin les glandes sudoripares à peine développées ont un rôle nul ou à peu près chez le nouveau-né, tandis que chez l'adulte elles contribuent à nettoyer perpétuellement la peau, en même temps qu’elles éliminent les produits de déchet. Parfois au con- traire, chez les athrepsiques et les rachitiques, il y a hypersécré- tion sudorale; mais c’est là un autre danger, car il se fait ainsi une macération de l’épiderme, et des éruptions sudorales appa- raissent, favorisant le développement de l'infection cutanée. La conjonctive offre une résistance plus atténuée encore que _ MOYENS DE DÉFENSE DU NOURRISSON 279 … celle de la peau, ce qui explique la fréquence et la gravité des -conjonctivites blennorrhagiques du nouveau-né. _ Les autres muqueuses ne présentent pas non plus un dévelop- pement complet, et leurs moyens de défense sont tout aussi pré- _La muqueuse gingivale reçoit souvent des glandes salivaires ne quantité insuffisante de salive, et elle est de plus le siège de traumatismes répétés, provoqués par la poussée dentaire ouvrant ainsi des portes à l'infection. _ Les tissus lymphoïdes du pharynx sont incomplètement déve- loppés. * Mais surtout la muqueuse gastro-intestinale, qui, dans la lutte «que l'organisme adulte poursuit contre les infections, a une impor- tance considérable, n’est pas chez le nouveau-né assez développée * pour pouvoir jouer le même rôle. É nra muqueuse gastrique est à la naissance amincie et incom- _ plètement formée. - La muqueuse intestinale est également mal protégée. Tandis - que, chez l'adulte, le mucus forme une couche également répar- …. tie sur toutes les saillies et au fond de toutes les cryptes, ce mucus 7% est chez le nouveau-né, peu abondant et inégalement distribué. … La minceur de la muqueuse intestinale explique la facilité avec _ laquelle peuvent être résorbés poisons, toxiques et toxines au . cours des gastro-entérites. …—._ Les voies respiratoires du nourrisson offrent également une —. résistance moins efficace que celles de l’adulte. Le nouveau-né, —…. en effet, respire surtout par la bouche. L'air, non épuré par le —. mucus nasal, qui d’ailleurs est peu abondant, non filtré à travers _ Jes cils cellulaires de la muqueuse pituitaire, non réchauffé par … son réseau vasculaire, ni humidifié par les sécrétions, pénètre . dans le larynx étroit, dont le capitonnage folliculaire est encore très incomplet. Les agents pathogènes, hôtes normaux de la cavité buccale ou …. existant dans l'air respiré, arrivent ainsi facilement au larynx, à la trachée et dans les alvéoles pulmonaires; l'irritation qu’ils … déterminent provoque rarement la toux ; celle-ci n’est pas accom- - pagnée d’expectoration et par conséquent les bactéries ne sont . pas expulsées au dehors. Ces défenses insignifiantes expliquent 280 MOYENS DE DÉFENSE DU NOURRISSON la fréquence avec laquelle est atteint l'appareil respiratoire : le coryza, la trachéite, la broncho-pneumonie, en sont la consé- quence si souvent fatale. Il n’est pas jusqu’à la trompe d’Eustache et à l’oreille moyenne qui, sous la dépendance physiologique de l'appareil respiratoire, ne soient très fréquemment atteintes, alors que chez l'adulte leur inflammation n’est pas très fréquente. Ainsi les barrières locales contre l'infection chez le nourrisson n’existent qu’à l'état d’ébauche. Chez l’adulte, derrière cette barrière locale, existent des moyens généraux de défense. Ce sont l'arrêt des germes par le ganglion lymphatique, leur destruction dans l'organisme et leur élimina- tion par les diverses glandes à sécrétion externe. | Les ganglions arrêtent et localisent l’infection ; s’ils sont fran- chis, le sang par ses phagocytes, par son alexine, par ses opso- nines, exerce son pouvoir bactéricide ; il enraye la septicémie. Enfin, les glandes diverses, le foie, le pancréas, le rein, l'intes- tin éraitient les agents bactériens. Les moyens de défense générale existent bien chez le tout petit enfant, mais développés à un degré bien moindre; chez le nou- veau-né, ils n’existent pas et, chez le nourrisson, ils sont bien incomplets. Ils sont surtout rudimentaires chez les prématurés et les atrophiques, ce qui explique chez eux la fréquence et la gravité des infections cutanées et muqueuses. La faiblesse de la barrière lymphatique explique la rareté des adénites aiguës chez le nouveau-né. À cet âge, l'infection ne se localise pas : il n’y a pas d’adénite dans l’érysipèle du nou- veau-né. Au contraire, le nourrisson présente des inflamma- tions ganglionnaires, dont la fréquence augmentera avec lâge, car le ganglion, qui à cette époque de la vie a un rôle physiolo- gique très actif, est, du fait de ce surmenage, prédisposé à l’in- fection. La défense ganglionnaire insuffisante explique la fré- quence des bactériémies dans le jeune âge. Chez ladulte, la bactériémie est en général un phénomène passager ; lancés dans la circulation, les germes y persistent quelque temps, puis rapi- dement se fixent ; ils n'ont qu’une faible tendance à se multiplier. Au contraire, chez le nourrisson, et surtout chez le nouveau-né, toute bactériémie a tendance à devenir septicémie ;: le sang ne _ férences qui séparent les humeurs du nourrisson .des humeurs … de l'adulte. Citons en particulier l'absence d’alexine, la diminu- tion du pouvoir phagocytaire des leucocytes : différents carac- _tères que nous avons signalés à propos de l’étude du sang des _ nourrissons. LS ge Ainsi le nourrisson est ral préparé pour lutter contre l’infec- ion, tout au moins contre l'infection banale, car il n'est pas “encore immunisé ; mais par contre il présente une grande À résistance envers certaines infections bien déterminées : les . fièvres éruptives et la fièvre typhoïde ; ce n’est pas seulement parce que les petits enfants ne quittent guère les bras de leur mère ou leur berceau, qu ils sont moins exposés aux contaminations, car bien souvent ils ne sont pas contaminés par leur nourrice malade ; mais il y a là une véritable immunité. S'agit-il d'immu- nité héréditaire naturelle ou d’immunité acquise transmise par …. l'allaitement ? Il est bien difficile de le dire. Elle n’est en tout | cas que passagère et, avant la fin de la première enfance, il …_ existe une prédisposition toute particulière des enfants à prendre les fièvres éruptives, et elles sont chez eux très graves. Cette immunité est en tout cas suffisante pour qu’on soit autorisé, Sauf conditions spéciales, à permettre aux mères atteintes de a on ce de scarlatine ou d’érysipèle bénins, de continuer Pallaitement, en prenant les précautions indispensables. à D'autre part, chez le nourrisson, les organes éliminateurs _ (rein, intestin), fonctionnent au moins aussi bien que chez l'adulte #4 et deplus s'ils sont lésés ils se renouvellent ou se réparent plus - facilement. Ce fait est évident pour la muqueuse intestinale; on sait combien chez l'adulte sont longues les convalescences des — entérites dysentériformes ; pendant des semaines et des mois À _ parfois, l'élimination de lambeaux de muqueuse persiste. Chez le = nourrisson, au contraire, rapidement toute la muqueuse intesti- nale desquamera, cette véritable mue de la muqueuse n'ayant …_ demandé que quelques jours. _ Vu ses faibles moyéns de défense le nourrisson contracte —…. avec grande facilité les infections les plus banales. La transmis- _ Sion des infections constitue pour les tout petits un des grands her Er du 282 MOYENS DE DÉFENSE DU NOURRISSON dangers du milieu hospitalier. Les affections gastro-intestinales, les broncho-pneumonies, les pyodermites, les affections à pneumo- coques, les suppurations diverses, les fièvres éruptives, lacoque- luche, la diphtérie, la tuberculose, peuvent se transmettre d'un bébé à un autre. L’isolement individuel est donc indispensable. Le nourrisson est-1l sensible aux poisons? Dans ses « Leçons sur les effets des substances toxiques et médicamenteuses », Claude Bernard amorce ce problème : «Le poids augmente plus vité que sa résistance, de sorte qu'un ani- mal résiste d’autant mieux par rapport à son poids, que celui-ci est plus faible. Les résultats sont tout à fait analogues si on envi- sage la consommation d'oxygène. Un gros lapin en consomme moins par kilogramme et par heure qu’un petit lapin. Le kilo- gramme d’un petit lapin exige plus de poison pour mourir comme il exige plus d'oxygène pour vivre ». Paul Bert, dans ses « Leçons sur la physiologie D de la respiration », étudie de près les variations de résistance à la strychnine des petits chiens par rapport à un chien adulte. « Pour tuer un chien de taille moyenne, un chien pesant de 6 à 7 kilogrammes, il suffit de lui injecter sous la peau. 15 milligrammes de sulfate de strychnine : la mort surviendra en un quart d'heure à peu près. Or,un petit chien vivait encore, vingt-quatre heures après linjection sous la peau de 7 milli- grammes de ce sel toxique ; ce chien pesait 625 grammes, la dose. qu'il avait reçue correspondait donc pour un chien de taille . moyenne (6 k. 250) à 77 milligrammes, c’est-à-dire plus de cinq fois la dose rapidement mortelle. Pour tuer un autre de ces petits animaux qui pesait 610 grammes, il fallait lui donner 15 milli- grammes de la substance : en d’autres termes, plus de dix fois la dose mortelle, proportionnellement au poids, pour un chien de taille moyenne. Encore la mort ne survint-elle qu'après plus de deux heures et elle fut graduelle, les respirations étant de plus en plus rares et de plus en plus faibles,.au lieu ‘d’être, comme chez l'adulte, instantanée, foudroyante. Notons enfin, qu'ayant administré à un troisième animal une dose qui correspondait, proportionnellement à sôn poids, à la dose limite d’un adulte, soit un milligr. 3 pour un chien de 650 grammes, les accidents convulsifs survinrent au bout de 7 minutes, c'est-à= MOYENS DE DÉFENSE DU NOURRISSON 283 re après le même temps que chez l'adulte ; ils duraient encore 1q heures après, quand on sacrifia l° ail ». J.-P. Langlois et G. Desbouis, soumettant des animaux à des vapeurs d'hydrocarbures, en milieu confiné, constatent que les chiens adultes succombent, alors que les petits chiens résistent. _G.-H. Wipple, dans des recherches récentes, constate la résis- tance exagérée au chloroforme des petits animaux par rapport iux animaux adultes, et E.-A. Graham admet que la résistance des animaux en bas âge à l’empoisonnement au chloroforme est due à la haute teneur du foie en glycogène. . Nos recherches personnelles, exposées dans la thèse de Marcel Guédon, portent sur des poisons administrés par la voie sous- cutanée ou intrapéritonéale d’une part, par la voie pulmonaire _d’autre part. A. — POISONS ADMINISTRÉS PAR LA VOIE SOUS-CUTANÉE OU INTRAPÉRITONÉALE … T. {ntoxication par le chlorhydrate de morphine. — Un chat “ de vingt-cinq jours, pesant 320 grammes, reçoit 2 centigr. 25 — de chlorhydrate de morphine (injection intrapéritonéale) : il _ résiste. Un. chat de trente-deux jours (600 grammes), reçoit o gr. o4 ‘de morphine : il survit. Un chat adulte de 2 kilogr. 600 reçoit o gr. 15 4 morphine et meurt 4 heures après. Il. Intoxication par le sulfate de strychnine. — Un chat de ne » vingt jours, pesant 80 grammes, survit à une injection intrapé- . ritonéale de o milligr. 05 de strychnine (soit o milligr. 62 par k ne) —_ Un chat de soixante jours, d’un poids de 950 grammes, reçoit … o milligr. 25 de strychnine et survit (soit o milligr. 25 par kilo- | gramme). L Un chat adulte de 2 kilogr. 100 est tué par une irijection à de 0 milligr. 5 de strychnine (soit o milligr. 24 par kilogramme). HI. Intoxication par le chlorhydrate de cocaïne. — Une 28/ MOYENS DE DÉFENSE DU NOURRISSON souris de cinq jours (5 grammes), résiste à une injection de o milligr. 5 de chlorhydrate de cocaïne. Une souris de quatorze jours (10 grammes), meurt sous lin- fluence d’une injection d’un milligramme de cocaïne. Une souris adulte de 20 grammes survit avec un milligramme mais succombe avec deux milligrammes de cocaïne. Tous ces faits nous montrent que les jeunes animaux résistent aux poisons beaucoup mieux que les animaux adaltes. B. — POISONS ADMINISTRÉS PAR LES VOIES RESPIRATOIRES Î. Intoxication par le chloroforme. — a) Dans une mème cloche on place deux cobayes : l’un de six jours, pesant 70 gram- mes, l’autre adulte, pesant {oo grammes. Dans cette cloche on fait arriver un courant d’air barbotant au préalable dans du chlo- roforme. Au bout de.quinze minutes, le petit cobaye est mort et la mort ne se produit pour le gros cobaye qu’au bout de vingt-cinq minutes. b) Deuxième expérience avec le même dispositif. On place un cobaye de dix jours, pesant 92 grammes, et un cobaye adulte de 365 grammes. L’air chargé de vapeurs de chloroforme arrive dans la cloche pendant vingt-cinq minutes ; le petit cobaye est mort, le gros respire encore et, retiré de la cloche il se réveille rapidement et survit dans la suite. IT. Intoxication par le gaz d'éclairage. — On place sous une cloche un cobaye adulte de 660 grammes et un cobaye jeune de dix-huit jours, pesant 115 grammes ; on fait arriver le gaz d'éclairage lentement pendant vingt-trois minutes. Les deux ani- maux, dix-huit minutes après le début de l’expérience, sont cou- chés inertes mais la respiration persiste. À la fin de l’expérience on retire les deux cobayes de la clo- che : la respiration existe encore mais superficielle et rapidement le petit cobaye meurt alors que le gros, cinq minutes plus tard, semble complètement rétabli et court dans le laboratoire. Ces dernières expériences sont à rapprocher des observations faites par Ch. Achard et l’un de nous sur des animaux jeunes et MOYENS DE DÉFENSE DU NOURRISSON 285 U \ . . ’ L . adultes, intoxiqués par les différents gaz de combat; les ani- … maux jeunes succombent plus facilement et avec des doses plus … faibles que les animaux adultes. Les faits qui précèdent, visant la résistance de l’animal à des … doses toxiques élevées, nous montrent que, devant l’intoxication … brutale, lés jeunes animaux ont un degré de résistance variable selon le mode d'administration du poison. Placés dans une même cloche dont l'atmosphère est viciée, deux cobayes : l’un jeune, l’autre 4 adulte, se comportent d'une façon toute différente. Le petit … meurt le premier, et ces faits, croyons-nous, s’expliquent par — une ventilation exagérée des animaux de petite taille. De cette … façon le petit absorbe une quantité de poison beaucoup plus grande que l'animal adulte. — Par contre, soumis à des injections toxiques sous-cutanées ou 2 intrapéritonéales, le jeune animal résiste beaucoup mieux que . l'animal adulte. Ces faits sont susceptibles d'interprétations multiples et sem- . blent devoir s’expliquer par des considérations d’ordre glandu- laire et tissulaire. …— Les glandes à fonction antitoxique fonctionnent activement — (foie et capsules surrénales), (pp. 166 et 212). Les organes d'élimination fonctionnent admirablement. …—_ Enfin les tissus eux-mêmes brülant plus que les tissus adultes, …. sont peut-être capables de détruire plus de poison. Les faits expérimentaux qui précèdent permettent de conclure à une résistance particulièrement développée des jeunes animaux —… aux poisons administrés à doses rapidement mortelles. Mais les …— données biologiques que nous rapportons ne nous permettent- … elles pas de tirer des conclusions d'ordre pratique concernant la résistance du jeune enfant ? L'enfant supporte facilement la morphine, la codéïne et l’opium (on peut citer des nourrices perses qui font avaler des boulettes …— d’opium à leurs enfants bruyants). Il supporte également bien … le chloroforme et l'administration brusque de cet anesthésique …— suivant la méthode de Saint-Germain, a été faite bien souvent — chez lui sans accidents. Enfin la belladone et le mercure sont « bien tolérés par les jeunes sujets. Les enfants suralimentés, 286 MOYENS DE DÉFENSE DU NOURRISSON Hp 02 atrophiques et prématurés sont moins résistants aux médicaments; ceci a été démontré pour le chloral, le camphre (Mansfel et Pejes, Happich, Langstein). | La remarquable tolérance des nourrissons à des doses médica- menteuses beaucoup plus élevées que celles ordinairement ordonnées, est un fait qui mérite d’être retenu et doit faire envi- ”_ sager des modifications dans la posologie médicamenteuse infan- tile. . * *# * A cette question de la résistance aux poisons dans le jeune âge, s'attache l’étude de l’anaphylaxie de certains nourrissons au lait de vache. Les observations d’'Hutinel, de Finkelstein, d’Halberstadt, de Finizio, ont montré que l’anaphylaxie au lait de vache n’était pas exceptionnelle ; peut-être même existe-t-elle au babeurre (Rivet) et au petit lait. En clinique, les faits se pré- sentent de la façon suivante : ou bien c'est un nourrisson qu'on veut sevrer, où bien c’est un enfant hyperalimenté, buvant par exemple, un litre et demi de lait par jour, ou enfin un conva- lescent de gastro-entérite et prenant la ration d’un enfant bien portant de même âge ; pendant quelques semaines ou quelques mois, il aura supporté ce régime, il aura même quelquefois pré- senté un embonpoint trompeur, mais bientôt sa santé fléchira et s’installeront des petits signes d’anaphylaxie. On notera, en particulier, de l’urticaire aux bras, aux cuisses, sur le tronc, du prurigo (prurigo simple ou prurigo bulleux), parfois des pous- sées récidivantes et brusques d’œdème facial, palpébral, périla- bial, ou bien encore on remarquera des symptômes digestifs avec nausées, vomissements, douleurs abdominales et crises diar- rhéiques, apparaissant après l'ingestion du lait. Si on n'interprète pas la valeur séméiologique de cet eczéma, de cette urticaire, de ces prurigos, de ces œdèmes, et qu'on per- siste dans les erreurs d’alimentation, les accidents peuvent s’ag- graver. Les faits se passeront de la manière suivante : pour traiter l’eczéma, l’urticaire, etc., on modifie le régime alimen- | taire, on supprime le lait, mais quelque temps après, l'entourage insuffisamment averti, revient à l’alimentation première, et les accidents éclatent avec une intensité extrême. C'est la grande. MOYENS DE DÉFENSE DU NOURRISSON 72° 28 5 CAPES se manifestant immédiatement s - lingestion de ne. _Jait par des vomissements, de la diarrhée parfois sanguinolente et de la fièvre qui ne: cessent que si ds modifie Palimentation ou qu’on reprend la nourrice. Hutinel, Salge et d’autres auteurs ont publié des cas très inté- _ressants d’anaphylaxie au lait de vache; l’observation la plus typique nous paraît être celle de Finkelstein (citée par Hutinel). IL s’agit d’un nourrisson élevé au sein pendant cinq semaines, À ce moment on lui donne 60 grammes de lait de vache : immé- -diatement collapsus, vomissements, diarrhée, hyperthermie (40°). La neuvième semaine on tente un nouvel essai d’alimentation au lait de vache : apparition d’accidents immédiats plus graves et à plus persistants. La dix-huitième semaine on donne encore du Fe. même lait, des accidents plus graves encore avec albuminurie — surviennent ; enfin, la vingt-sixième semaine, reprise de l’alimen- ê tation au lait et apparition d'accidents foudroyants : la mort est E por malgré la mise en œuvre d’un traitement énergique. Ce fait a la netteté d’une expérience. … Les cas semblables terminés par la mort sont tout à fait excep- ne. Cependant, tous les médecins d’enfants ont observé chez les nourrissons des accidents identiques, à la gravité près, É “hd qui se seraient peut-être terminés de façon dramatique, si —…. on n'avait pas supprimé à temps et de façon complète le lait Prin. he Le diagnostic de ces « sensibilisations au lait de vache » chez #4 be nourrisson peut être facilité par l’intradermoréaction au lacto- …— sérum (H. Barbier et E. Lannes), donnant, quand elle est posi- . tive, une papule suivie d’une infiltration plus ou moins étendue. Certains nourrissons, le fait est exceptionnel, sont intolérants | pour le lait de femme, soit dès la naissance, soit après une | péril de troubles dyspeptiques. Il s’agit en pareil cas d'enfants nerveux atteints d’une hyperesthésie extraordinaire du tube diges- ui qui se manifeste tantôt par une agitation péristaltique, tantôt PEN un gastro-entérospasme, dont les symptômes sont les ren- vois incessants, les régurgitations et les vomissements fréquents, à le hoquet et les coliques douloureuses accompagnées de gaz ou de … selles nombreuses. Cette intolérance peut aller jusqu’à l'anaphy- laxie la plus absolue avec crises convulsives. 288 MOYENS DE DÉFENSE DU NOURRISSON L'anaphylaxie aux œufs, sur laquelle a insisté l’un de nous, pourra s’observer au moment du sevrage, mais elle se manifesté en général chez des enfants plus âgés, de trois ou cinq ans, ils présenteront des troubles ressemblant à ceux que nous avons décrits chez le nourrisson sensibilisé au lait (grande et petite ana- phylaxie). Le diagnostic de cette sensibilisation aux œufs peut être facilité par la recherche des précipitines dans le sérum des petits malades et par l’intradermoréaction à l’ovalbumine. Le traitement préventif comporte l'ingestion de quantités minimes d'œuf très cuit mélangé à des farineux, et l'emploi de la peptone ou de la pancréatine prises par voie gastrique avant le repas comprenant de l’ovalbumine. DES NOMS Abderhalden, 130, 274. Abrami, 67, 168. Ch. Achard, 13, 18, 67, 163, 208, 284. re 130. M: 8, 141, 142, 145, 146. Amberg, 203. Amerling, 8 Anderodias, 157. Apert, 212, 220. _ Arloing, 277. _ Arneth, 12, 13. d’Arsonval, 229. Arthus, 45, 46, 145. “ _ Aschner Goetsch, 218. Ascoli, 218. « d'Astros, 19. _ Atwater, 124, 125. | Audebert, 225. _ Aviragnet, 189, 190. _ Axel-Key, 245. Aynaud, 13. S. M. Bacock, 57. Babinski, 252. Babonneix, 263 Backhaus, 51, 67, 100. Baginsky, 101. Alice Baillet, 167. lard, 25, 27, 28, 224. _ Banu, 11. ar, 83, 222. Barbarossa, 216. Barbellion, 57, 97. _ Barbier, 62, 77, 98, 10 179, 206, 287. Barlerin, 245. Barret, 172, 173, 174. rrow, 53. } 2, 129, 133, 137, Lesné Er Bixer TABLE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS Barthels, 67. Barthfel, 76. Baudin. 69. Baudrand, 96. Baumès, 160. Bayer, 221. W. M. Bayliss, 44. Béchamp, 49, 55, 206. Béclard, 168. Behring, 70, 104. Belot, 27, 32. Bendix, 111. Bénédict, 17, 39, 231. Benoît, 16. Bensaude, 67. Berberich, 106. Bergeron, 275. Léon Bernard, 71. Bernheim-Karrer, 57. Bernier, 206. : Bertin-Sans, 76. Mario Bertolotti, 254. Bertrand, 66. Besredka, 12. Bezançon, 11. . Bial, 18. Bidder, 158. Bidot, 209. Biedert, 100. Me de Biehler, 70, 71. Bier, 64. Bierry, 147, 150, 156. Billon, 53. Biolchini, 55, 56. Blauberg, 51. Marcel Bloch, 47. Bochefontaine, 26. Bogdavov-Berezovsky, 141. Boissard, 97. Bolle, r11. Bonnaire, 140. Bonnet, 19. 290 TABLE ALPHABÉTIQUE Bonniot, 230, 281. von Bonsdorff, 12. Bordas, 53. Bordet,' 54, 57. Borie, 145, 148, 172. Bouchard, 223. Bouchaud, 182. Bouchut, 69, 160. Bourquelot, 56. Bousquet, 199. Boyd, 255. Braïlovski-Lounkevitch, 40. Breton, 151. Brieger, 66. Brissow, 242, 244. Brulé, 159, 160. Brüuning, 111. Brunschwig, 206. Bruyant, 151. Bucaille, 220. Buccara, 66. Budin,562,%69, 82, 83, 93, 94, 98, 100, 108, 110, 113, 246. Buhl, 158. Bunge, 5r, 167, 274. Burdacht, 240, Burri, 67. Butte, 162. Bychowski, 2br,. Byrom Bramwell, 65. Cade, 67. Calmette, 70, 151. Calugareanu, 44. Camerer, 59, 63, 126, 182, 183, 193, 223. Lucien Camus, 57, 151, 278. Jean Camus, 218. E Cannata, 14, 16, 17. Cannon, 26. Carey, 218. Carlso, 172. P. Carnot, 141, 166. Caron de la{Carrière, 138. W. Carpenter Mac Carty, 151. Carstanjean, 12. Cassel, 145. Castaigne, 67, 166. Catheart, 76. Cavaillon, 178. Cavazzani, 18, 225, 227. Cevidalli, 2r2. Chahuet, 179, 189. Jean Chalut, 32. Chambrelent, 69. Ch. Champy, 249. Charrin, 207. Chauffard, 166, 183, 212. Chaussier, 240. DES NOMS D'AUTEURS Jules Chaussin, 198. Chauvet, 218. Chiarolanga, 151. Chiray, 154. Chtiftar, 156. Ciandô, 246. . Clemm, 59. F A. Clerc, 18, 19. ‘ F Clerici, 166. Clogne, 16. Clopatt, 145. O Cohnheim, 145. André Collin, 265. Combe, 16, 132, 133, 191, 203. Comby, 71, 142, 241. 244. Contejean, 26. Cornelian de Lange, 51. Corneveau, 277. Cosserat, 104. Cottin, 159. Courmont, 11, 67, 228. Crolas, 107. Cronheim, 5x. Cruchet, 252. Cruse, 200. Cruveilhier, 236. Cushing, 218. - Czerny, 63, 148, 177. Daffner, 245. Damourette, 69. Daunie, 67. David, 162. Davis, 134. Dean Lewis, 218, Robert Debré, 71, 156. Decherf, 65, 101. Maurice Deffins, 204. Deflandre, 166. Delafond, 33. Delaunay, 27. H. Delavierre, 267. Delearde, 16. Delmas, 151. Delmet, 277. V. G. Dementier, 162, Denigès, 50. W. Denis, 204. Desbouis, 26, 283. Desjeux, 111. Desmoulières, 56. Detré, 19. | Devergie, 50. À Devilliers, 224. Diffloth, 96, 105. Dominici, 168. Donné, 60, 74. Dorlencourt, 11, 158, 189, 190, 193, 227 + L + 139, » 197. #5, 16, Go, 67, 10h, 105, 107, 405, 147, 148, 286. n, 99, 286, 287. Rascon. 213. Franconi, 251. Frandenreich, 637. Frankenhauser, 239. Friedeleben, 217. Friedlander, 107. Fuchs, 68. a, Funk, 135. Fuster, 70. Gaertner, 100. Galante, 256, 258, Galli, 188. Gamaleia, 273. Garban, 160. Gardeu, 8, 9. M. Garnier, 70. Garrelon, 226. Gassner, 39. Louis Gaucher, 145, 146, 148, 149. Gaudeau, 10. Gaujoux, 7 Gaulin, 6 Geïn, 207. Genoud, 68. Genser, 220. de Gentile, 108. Gerber, 4/6. Gilbert, 14, 33, Gillet, 56, Go. Gillot, 127, 133. Giraldès, 143. E. Gley, 10, 24, 213, 44. Gmelin, 144, Goiffon, 187. Gorter, 71. Gougerot, 11. Graeberg, 27r. E. A. Graham, 162, 283. Grancher, 71. Griffon, 67. Grigaut, 158, 185, 212. Grimbert, 158, 185, 206. Grosser, 204. Grosz, 154. Gubler, 160. Marcel Guédon, 283. Guéniot, 112, 143. Guérin, 191. G. Guidi,.108. Guignet, 269. Guillaume, 76. Guillemonat, 167, 181. Guillemot, 15, 111, 155. Guinon, 111, 119, 169. Gundobin, 11, 12. Hadlich, 204. Haguenau, 156, 158, 160, 166, 183, 220. 292 TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS Haïdlen, 51. Halban, 219, 221. Halberstadt, 286. Hallé, 15. Haller, Ar. Hallez, 16. Hallion, 150. Hamburger, 57, 145. Hammarsten, 46, 54, 1/49. Hammerschlag, 7, 219. Hanriot, 19, 96. Happ, 19, 20. Happich, 286. Vaughan Harley, 147. Hart, 217. F. A. Hartmann, 26. P. Harvier, 191, 215. Hataï, 14. Haushalter, 21, 195. Ed. Hawthorn, 193. Hayem, 11, 145. Hecher, 239. Hecquer, 145, 158 Hedueger, 217. Heim, 72. Heller, 225. Helmholz, 203. Helot, 90. * Henricius, 40. Henriquès, 130: d’Herelle, 156. Herscher, 183. Hérz 191, A. F. Hess, 8, 149, 147, 151, 176. Hess Syderhelm, 11. Heubner, 101, 123, 145, 183, 195. Heule, 60. Hofbauer, 22r. Hofmeister, 13, Homans, 218. Hopkins, 130, 135. Hornowski, 217. Horsley, 213. Hueppe, 68, 103 Hugounenq, 273. Husnot, 211. Hutchinson, 190. - Hutinel, 71, 83, 144, 208, 277, 285, 286, 287. lancovesco, 168. Ibrahim, 190, 151, 156, Iselin, 214. Jacks, 217. Jacobson, 107. Jacquet, 223. Jaffé, 204. Jager, 101. EL A4, Sa à NU Japha, 11. Jeandeleza, 213. ; Jeannin, 140. LE SE 4 Jeanselme, 66. PET, Jemma, 108. RTTART Jensen, 76. je Joahnnessen, 123. Jolly, 12, 15. Joly, 51, 52. Jobyet, 168. Jona, 10. F Jouffrault, 27. Jurgensen, 123. Kadisson, 13. Karleuski, 69. Kaumheimer, 150. Keifer, 219. 2” C Keim, 146. Cake Keller, 129, 189, 193. FL: - Kilbora, 26. < RE lee Kling, 152. CRE Koch, 70. LE Koessler, 27. Kokn, 217. : À Kôlliker, 236. g! Kotscharowski, 201, 203. ans DA Koubassoff, 69. . DA Krasnogovski, 262, Külz, 53. Kuppel, 54. Küss, 71. Kussmaul, 269. | “Henri Labbé, 145, 147. ES SEA NES Marcel Labbé, 11, 15,145, AH 187, 277. ne Lagane, 56. é AR - Laignel Lavastine, 254. Lambling, 139. Lange, 111, 269. de Langear, Gg. Langendorff, 156. Langle, 168. J. P Langlois, 26, 122, 127, a 226, ne 230, 231, 200, 257, 283. Langstein, 146, 286. Lannes, 287. DA Lapicque, 125, 128, 167. Laroche, 212, Lassablière, 111, 125, 128. M. Laudat, 159. Laurent, 251, 252. de La Vaissière, 270. Laves, 54. D P. Lavialle, 191, 229, 230, 231. Mile Le Bouëdec, 12, 15. Lecoq, 220. Lecornu, 104. Lecnhardt, 9, 15 Gi CT, COS PV NE NE UT “, FRERE TER PRT VEN, Je EAP RETIENS 70 : TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS 293 e Arric, 277. Maurel, 87, 138, 229, 2/5. potes E. May, 10. ni, 218. Léopold Mayer, 38. nn, 102 Mayer, 214. è, 20', 208. A. Mayer, 82. , 159: Lucien Mavet, 248. muet, 177 Meeb, 125. 67. Melhorn (de Leipzig}, 17. , 174. ‘ Mello Leitao, 27. 55 = Lafayette Mendel, 38. ” 151, 222. Mendel, 130, 135. ul let, 14, 158, 160, 208. Mensi, 10. éri, 252. Mercier, 71. - Merklen, 18, 56, 199. 161, 163, 165, 166, 174, 243, 269, 277. 107, 179, 189, 198, 200, 203, 208, 225. 160. Mery, ir. hæœck, + Metchnikoff, 277. Ali 174 Henri Meunier, 11, 12. A. Meyer, 145. r De: E. Meyer, 25, 26, 4o, 41, 131, 226, 228, T Le Wie, 172, 174. 260, 61. L: P. Méyer, 57. Moysi, 145. Mezie, 151. Michaïlow, 256, 257, 268. Michel, 62, 63, 67, 100, 104, 123, 1925, 126, 127, 128, 129, 132, 136, 139, 183, 189, 193, 201, 274. Ë Re Mièle, 50. ti, 55, 56. Miquel, 105. < an, Mogwitz, 16. a L. Moll, 201. Ilum, 134, 135, Monfet, 138. nd Cord, 218, Monrad (de Copenhague), 111. M tas, 207. Montagnard, 11 g À 143, 168 , < Monti, 7. _ Maillard, 162. Montvoisin, 76. : Maillet, 9 11, 14, 17, 199, 209. Henri Mora, 196. É i “Major, 174. Albert Morel, 16, 1% Malling Hauses, 245. L. Morel, 214, 216. _ Manouvrier, 255. Morquis, 61, 62, 63. Mansfel, 286. Moro, 11, 19, 95, 57, 152, 103, 196. Marbe, 251, 254. Mossé, 67. Marcorelles, 208. Georges Mouriquaud, 16, 135. rfan, 15, 23, 55, 56, 57, 63, 79, 85, | Moussu, 70, 213. 105, 107, 108, 110, 158, 172, 174, 193, | Moussus, 160. 219. Much. 104. Marie, “PR a ; P. Mulon, 212. arioton, 222. Muchhauser, 39. ; Nattan-Larrier, 166, 168. + Masay, 2°6. , Netter, 145, 195. : sius, 1 Maurice Nicloux, 16, 38, 65. faslow, Nicolle, 104. assé, : Nobécourt, 9, 16, 17, 18, 5b, 56, 14, . Masson, 151. 155, 159, 162, 163, 164, 179, 189, 191, thieu, 25, 26. 200, 201, 203, 208, 209, 22D, 240. Noïca, 201, 254. ttei, 143. 294 Noizet, 8. V. Noorden E, Noro, 54. Fee Nourry, 104. Oidtmann, Orland, 13. Osborn, 130, 135. « S. Ostrowski, : Oswald, 8. Pachon, 27. Pagès, 46, 50, 145. Paisseau, 208. -Palmegiani, 19. à Paltauf, 217. Paris, 10. E. Parmentier, 44. Parrot, 98, Pasteur. 107, 277. André Pauli | Pébu, 214. Péjès, 286. Pellegrini, NT N. Pendre, Pepere, 218. Perret, 62, 123, 125, 126, 127, 129; 136, 193, 246. Peter, 80. Petrone, 15, Pettenkoffer, 158. Pfeiffer, 214. Pierra, 208, Pierson, 53. Pignet, 248. 7 Pinard, 64, Pirami, 251, 252. G. H. Pisck, Pitz, 134. Plancher, 62. Planchon, 62. Podbielsky, Ponzo, 277, Popoff, 27. Pratt, 218. Preyer, 261. Pulawski, 2 B. Quantin, Quételet, 25. Quinquaud, A. P. Pokrovsky, 225. Policard, 159. Porcher, 147, 150, 11, 156, Pottevin, 187. Pozerski, 145. Pribram, 141. Quévenne, 74, 220. Raczkowski, Raimondi, 111, 206. TABLE ALPHABÉTIQUE D , 124. 157. 179, 201. * 18, 210. in, 158, 179. 218. 166. 4 245. . Fe € 79. 80, 233. 172, 174. 1/0. jar 206. 17. 191. 69. 3, De sa & fsb 37: ï | Rappin, 06:72 | _ Raudnitz, 56, 111. | Rehns, 212. _Renaule, 237. Roemer, 104, 111. - Saint-Albin, 122, Raybaud, 12. CI. Regaud, 151. Regnard, 33 Reiss, 14. Remy, 185. Jules Renault, 32 Rendu, 183. C. Renouf, #21. Von Reuss, 225. Revesz, 24h. Ribierre, 11. A. Ribot, 16, Charles Richet, 8, 38, 120, 124, 125, 126, 228, 230. s'TRTUE Charles Richet fs, , 191, Rist, 15. # Lucien Rivet, 155, Robin, 168. Rochon, 105. Rodet, 108, ai re H. Roger, 33, 70, 8 Ronconi, 218, Rongel (Alcino), : W. C. Rose, 204. Mile S. Rosenblum, Rosenthal, 104. Morgan Rotch, 63, 101, G. Roussy, 2f8. Rubner, 12», 123, Ruge, 200 Ruh, 197. Rupp. 107. | Carlo Rusca, 81. H.L Russel, 57. Sabrazès, 200... L. Sacc, 240. Saint-Ange, 25 PT Saint-Girons, 19, 191, 19 M. B. Salge, 101 HÉST Salkowoski, 188. Salkowski, 57. Salomon, 10, ns Sappey, 143. - Sarthou, 75. Sarlory, 104. Sauvage, 16. Scheer, 14. Schiff, 15, 213. , se F. ; 2 186, 188, 231. m4 147, 1Bo; 191, 196. LE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS 295 Tixier, 9, 11, 12, 19, 218. Tobler, 147, 149. Tollens, 206. Tolmasschiff, 53. Toussaint, 277. Triboulet, 55, 111, 101, 158, 179, 180, 182, 184, 185, 186, 187, 192. Trillot, 104. Vincenzo Trischitta, 6r. Trolsch, 266. Tunniclhiff, 13. Uffenheimer, 186, 188. Bordoni Ufreduzzi, 69. Uhlenluth, 57. Uhlmann, 67. Ultzmann, 00. Üry, 188. : Vaillard, 67. Vallée, 70. Valois, 33. Van Lair, 183. Vaquez, 10, Variot, 83, 87, 95, 96, 103, 122, 128, 170, 191, 220, 2°9, vs 231, 236, 238, 2h4, 245, 255. Vaudin, 52, 76. A. Vernes, 66. Vernet, 12. F, Viault, 168. à Vicarius, 141. Vierordt, 124, 157, 264. Villejean, 44. Villon, 104. Vilnoy, 108. Viola, 10. Visikovitch, 69. Vitry, 208. Vriès, 67. Vyve, 16. Wagner, 213. Ward, 67. Wassermann, 54, 57. Weber,11rr. Weidenreich, 9. A. Weill, 159. ÆE. Weil 8, 9, 32, 61, 139, 109, 183, 225, 246. Weiss, 38, 39, 267. Welcker, 7. Wells, 14. Wendt, 266. Wertheimer, 25, 4o, 4x. Westphal, 262. F. Widal. 66, 168, 08 Wiesel, 217. FATE Willcock, 130. É Willem, 56. 296 : : TABLE ALPHA Ke Winter, 145. que Wintefaitz, 128: Winter-Vigier, 100. Hier .G. P. Wipple, 283. w . Wolpert, 123. Wong, 193. Wreden, 266. : - { 4 i . = 1 3 Vie # se # ÿ " \ } i e { ; V { À à + 1 | 2 > x ï ‘ LS : : À È 4 \ Z RS ue » & < ; % 1 0 cireulatoire Physiologie des glandes annexes re > . cn LI * . ion urinaire. . . aires et génilales. . et Calori métrie : Lt! ° € . . . . du nourrisson . . mique du corps. . du nourrisson . BÉTIQUE DES AUTEURS . . per LAVAL. — IMPRIMERIE < BARNÉOU Ü Ÿ { LR Lesné, Edmond 47 Physiologie L48 BioMed. PLEASE DO NOT REMOVE CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY MAP ÿ }| FO LR Î ARRIVA PEINE ’ ! (Fe A  VEUT 4 latatht li 4 1} QUE fi) ur) NY CRE L, 4 Wir fa y ur mt À 1 ALAN 1H (m1 fl vu: jHcUn il à! TES ( til tit Fstess Ha Hoi k (1 SULÉÉHS AL ASE RES THE pire ou Laû # ï le PUY CHE 11 RU CL L RANEUT : «is AUTRE MU E! FN MALE