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PRÉCIS ANALYTIQUE DES TRAVAUX DE L'AGADÉMIE DES SCIENCES , BELLES-LETTRES ET ARTS DE ROUEN, PENDANT L'ANNÉE 1852-1853. ROUEN, IMPRIMERIE DE ALFRED PÉRON, RUE DE LA VICONTÉ, 55, 1853. EXTRAIT des Statuts réglementaires du 50 août 1848. Article 39. — L'Académie déclare laisser à leurs auteurs toute la responsabilité des opinions et des propositions consignées dans les ouvrages lus à ses séances ou imprimés par son ordre. Cette disposition sera insérée , chaque année, dans Île Précis de ses travaux. PRÉCIS ANALYTIQUE DES TRAVAUX DE L'ACADÉMIE Des DVriences, Belles-Lettres et Arts DE ROUEN, PENDANT L'ANNÉE 1852-1853. —_—t——— DISCOURS D'OUVERTURE De La Séance publique du 6 Août 1855, PRONONCÉ PAR M. A. BOUTAN, PRÉSIDENT. Messieurs, Les sciences physiques et naturelles ont présenté, à chacune des phases principales de leur développement progressif, une physionomie différente, des tendances diversement caractérisées. L’empirisme inintelligent, l'ex- périmentation sérieuse, la spéculation la plus élevée, ont tour à tour exercé une action prédominante sur le mou- vement scientifique qui s’est accompli dans les siècles passés. Qui pourrait méconnaître qu'en ce moment, dans notre pays , il existe une sorte d'entrainement général qui nous porte vers les applications? Les sciences, autour de nous, se font de plus en plus pretiques; elles descendent des hauteurs de la spéculation pour vulgariser leurs procédés, 1 2 ACADÉMIE DE ROUEN. et introduire , jusque dans les ateliers les plus modestes, les utiles résultats qu'elles ont déjà obtenus. Cette tendance, si manifeste depuis vingt ans surtout, contre laquelle il serait peut-être dangereux de lutter ouvertement, mais qu'il faut régulariser et maintenir dans de justes limites ; ce retour spontané de la théorie à la réalité , devait, à la longue, faire sentir son influence sur l'instruction supérieure et secondaire. Aussi, l'enseigne- ment de l'État, qui, à toutes les époques , a su si complè- tement satisfaire aux besoins variables de la société, a-t-il fait subir aux méthodes classiques cette grande réforme, qui porte déjà ses fruits. Mais il faut l'avouer, Messieurs , à côté de cet avantage inappréciable qui résulte de l’infiltration lente, mais con- tinue, de la science spéculative dans l'atelier du mécani- cien, dans l'usine du métallurgiste , se trouve un danger véritable. La théorie, cette source première de l'invention, ne perdra-t-elle rien de sa puissance et de sa fécondité par ses relations multipliées avec l'industrie qui produit, avec l’industrie pour laquelle la question d'argent demeure si étroitement liée, avec le perfectionnement des procédés? N'y a-t-il pas à craindre que, par ce contact de tous les instants avec les intérêts matériels, la science ne compro- mette bientôt son indépendance et sa dignité? Certes, Messieurs, le péril est réel, l'entrainement est facile ; il n’est pas superflu, pour le conjurer, de recourir à toutes les forces intelligentes du pays. Les Académies de province, qui ont conservé traditionneliement les saines doctrines, peuvent, chacune dans la sphère restreinte de leur influence, contribuer pour une part importante à cette préservation ; elles doivent tendre, par la direction imprimée à leurs études, par les appels fréquents qu'elles adressent aux travailleurs désintéressés qui se maintiennent vaillam- ment dans les hautes régions de la pensée , à garantir les DISCOURS D'OUVERTURE. 3 sciences de cette dégradation, à les empêcher de perdre en profondeur à mesure qu'elles s'étendent en surface. Cette nécessité, l'Académie de Rouen l’a toujours com- prise, et, nous pouvons le proclamer sans craindre d'être démenti, elle s’est constamment maintenue à la hauteur de sa mission : les travaux de ses membres en sont la preuve incontestable ; ses concours annuels montrent qu'elle à déjà obtenu, dans cette voie, d’utiles et de féconds résul- tats. C’est après m'être inspiré de ces mêmes tendances au sein de cette Compagnie qui m'a confié l'honneur, bien périlleux pour ma faiblesse , de la présider cette année, que je viens vous demander la permission , Messieurs , d'arrêter quelques instants votre attention sur l’art si dif- ficile d’expérimenter, sur les déviations faciles de l’expé- rimentation dans les recherches scientifiques, sur la néces- sité de faire toujours précéder de l'observation scrupuleuse des faits les théories qui les groupent et les condensent. Depuis que les grands progrès accomplis par les sciences vaturelles ont été rendus évidents pour tout le monde par les applications les plus brillantes, on répète sous toutes les formes, on aflirme de tous les côtés, avec enthousiasme, que la nature matérielle est devenue l’esclave de l’homme, et qu’elle obéit en vassale à sa puissance. Sans doute une opinion semblable sourit à nos instincts de vanité; mais résistera-t-elle à un examen attentif ? Quand l'homme, partant d'idées préconçues , de théo- ries élaborées à l'avance , a voulu façonner les corps maté- riels à son gré , diriger les phénomènes physiques suivant les caprices de son imagination, n’a-t-il pas constamment échoué dans ses tentatives? Et cette nature, qu'on prétend esclave, ne s’est-elle pas toujours montrée rebelle à la volonté humaine, quelque grands, quelque persistants qu'aient été les efforts accomplis pour la dompter ? ACADÉMIE DE ROUEN. = Les éléments pondérables qui nous entourent, les agents physiques qui influent sur leur constitution, ne se sont montrés vraiment maniables , ils n'ont paru céder à l'énergie de l'homme que lorsque celui-ci, reconnais- sant son ignorance première, s'est humilié devant Île Créateur qui lui avait donné , dans cette nature si variée, où les forces et la matière sont en présence, un grand problème à résoudre , un problème dont plusieurs points seulement sont accessibles à son intelligence. I à fallu, dès-lors, qu'abaissant son orgueil, l'homme recherchât , par de pénibles tâtonnements , les lois stables, les lois générales qui régissent le monde matériel. Il a fallu, en un mot , qu'il apprit à lire dans ce grand livre de la nature constamment ouvert sous Ses yeux. Mais les pages de ce livre sont bien nombreuses ; les mots qui y sont tracés appartiennent à des idiomes différents : comment découvrir l'alphabet de cette langue nouvelle ? Comment reconnaître le lien mystérieux qui rattache ces idiomes les uns aux autres? La clé de ce langage symbo- lique, l'expérimentation seule pouvait la fournir. Cette expérimentation , longtemps négligée , a été pour la pre- mière fois formulée, dans ses principes généraux comme dans ses moindres détails, par un philosophe anglais, par le chancelier Bacon. Le Novum Organum , publié dans la première moitié du xvne siècle , a été le code complet de cette législation nouvelle que les grands génies des âges précédents avaient instinctivement suivie, sans lui donner, dans leurs écrits, une forme dogmatique. Dans le xim: siècle, Roger Bacon, le docteur admirable (comme l'avaient surnommé ses contemporains), avait, il est vrai, signalé en passant, dans son livre intitulé : Opus majus, la grande importance des recherches expé- rimentales dans l’étude des sciences; mais il était réservé au chancelier anglais, à François Bacon , de donner une DISCOURS D'OUVERTURE. 5 forme saisissante à des idées demeurées jusque-là à l’état latent, de constituer une doctrine complète avec ses règles bien tracées, ses procédés bien définis. D'après Bacon, le point de départ rationnel de toute science , ce sont les faits , c’est la réalité elle-même ; étu- dier ces faits, c'est expérimenter ; généraliser ces faits, et arriver à des lois, c’est faire de l'induction, c'est in- troduire le raisonnement à la suite de l'observation, c’est donner à celui-ci le pouvoir de rendre l’expérimentation productive. Quand on interroge la nature par l'expérience, elle ré- pond par des phénomènes perceptibles aux sens, par des phénomènes qu'il ne s’agit plus que d'interpréter, Or, il existe dans notre esprit une tendance naturelle à ériger trop vite les phénomènes constatés en principes généraux qui les dominent. Sans doute, le nombre d'expériences né- cessaires pour arriver à une induction légitime dépend de la nature des faits observés ; sans doute , l’expérimen- tateur exercé peut reconnaitre, sans multiplier par trop les essais , le moment où une loi nouvelle doit être consi- dérée comme démontrée. Mais, au lieu de généraliser avec cette rapidité qui amène fréquemment les plus tristes déceptions, ne de- vrait-on pas mettre tous ses soins à éliminer les causes nombreuses d'erreurs qui embarrassent constamment l'ex-- périence la plus simple en apparence; à séparer les in- fluences secondaires, variables, accidentelles ; à isoler enfin de toute complication étrangère la cause proprement dite, celle qui est la condition première des phénomènes? C'est pour avoir méconnu cette marche logique, pour n'avoir point tout d'abord consulté la nature avec ces mi- nutieuses précautions, que l’alchimie s’est égarée, pendant plusieurs siècles, dans le vague de ses conceptions ; qu’elle s'est consumée en efforts infructueux pour faire subir aux 6 ACADÉMIE DE ROUEN. corps matériels des transformations qui n'avaient leur raison d'être que dans des imaginations préoccupées d'im- possibles désirs. Ces idées bizarres sur la constitution des métaux, ces conceptions sans fondement dont l’origine première est encore douteuse , se propageaient de siècle en siècle , à la faveur des assertions mensongères de quelques hommes qui prétendaient être arrivés à fabri- quer de l'or, à produire la panacée universelle , à pénétrer l'absolu. Est-il étonnant qu'en présence d’aflirmations de ce genre, certains alchimistes aient été considérés par leurs contemporains comme ayant des relations avec l'es- prit du mal , avec ces puissances supérieures auxquelles la passion du merveilleux a, de tout temps , attribué une part si considérable dans les choses d'ici-bas ? . Sans doute, bien avant que la méthode expérimentale eût été formulée, de grandes découvertes avaient été faites, des fabrications difficiles accomplies. On comprend qu'à la suite de tâtonnements multipliés, d'essais laborieux, on parvienne à apprécier l'influence de certains agents , à tirer un parti avantageux des forces de la nature. Ainsi, les Égyptiens fabriquaient le verre , les émaux ; ils re- cueillaient et purifiaient le natron; les procédés compli- qués de la métallurgie leur étaient familiers, et cependant, on ne saurait en conclure, comme on l’a fait quelquefois , à l'existence, chez ce peuple, de théories profondes, Ainsi , nous sommes redevables à ces alchimistes blâmés à juste titre d’avoir perdu leur temps à chercher l'impos- sible , mais trop décriés à coup sùr quant à leur sagacité individuelle ; nous leur sommes redevables de découvertes importantes dans les sciences chimiques , d'indications in- génieuses qui ont été utilisées par les modernes. François Bacon les comparait , avee beaucoup de vérité, à ces la- boureurs qui, pour découvrir un trésor qu'ils prétendaient enfoui dans le sol, retournèrent la terre tant de.fois ; Ta DISCOURS D'OUVERTURE. 7 divisèrent si bien, en présentant successivement ses di- verses parties à l'influence des agents atmosphériques, qu'ils convertirent un terrain improductif en un champ fertile. De même, ajoute Bacon, les alchimistes cher- chaient des impossibilités brillantes ; ils trouvèrent des réalités utiles. Quelle différence, Messieurs , entre cet empirisme gros- sier, qui a retardé si longtemps le mouvement scientifique, et ces procédés si simples , d’une expérimentation sage et rationnelle, qui, appliqués sur une large échelle, dès la seconde moitié du siècle dernier , ont fait progresser si rapidement les sciences physiques et naturelles ! Dans ce court intervalle qui nous sépare de l’époque à laquelle Scheèle , Priestley et Lavoisier publiaient leurs travaux, la science s’est rapidement transformée : d’exclusivement expérimentale qu’elle était d’abord, elle est devenue bientôt plus spécialement théorique , et aujourd’hui nous la voyons se diriger de plus en plus, corame je l’indiquais au début de ce discours, vers la pratique et les applications. Les notions exactes sont disséminées avec une admi- rable profusion : la physique et la chimie n’ont plus de se- crets pour la partie intelligente de la société , elles ne se tiennent point à l'écart comme autrefois, et les procédés du laboratoire ne forment plus l’apanage exclusif de quelques hommes que le vulgaire considérait comme des êtres ex- ceptionnels et mystérieux L'industrie, l’agriculture, la mé- decine retirent déjà d’immenses avantages de cette diffu- sion des principes scientifiques dans les masses. Les mé- thodes purement empiriques cèdent la place à des pro- cédés rigoureux sur le perfectionnement desquels l’intelli- gence peut librement s'exercer. Il semble même que les sciences théoriques ont réagi sur les arts industriels et agricoles, non-seulement par les données importantes dont elles les ont libéralement dotés, mais encore par le 8 ACADEMIE DE ROUEN. goût des méthodes précises qu'elles ont inspiré, par la direction logique qu'elles ont imprimée aux recherches du praticien. Je ne déroulerai pas devant vous , Messieurs , le tableau varié des brillantes conquêtes dues à la science con- temporaine. Dans cette cité, qui s’honore à si juste titre des merveilles de son industrie , les preuves de cette influence vraiment magique se montrent partout autour de nous. Je me contenterai de faire voir que la méthode indiquée par Bacon , si philosophique dans ses détails, si riche par ses conséquences, peut conduire, quand elle est appliquée d'une manière indiscerète, quand elle est abandonnée à des mains inexpérimentées , aux théories les plus singu- lières, aux hypothèses les plus effrénées Qu'un fait nouveau, qu'un agent mystérieux soit signalé comme venant de faire son apparition dans le monde, que la foule, séduite par la narration exagérée de phéno- mènes insolites, poursuive à ce propos des expériences de tout genre, les opinions les plus étonnantes surgissent , l'enthousiasme des exaltés s’en mêle, et bientôt l’on voit apparaître une de ces théories bizarres qui frappent l'es- prit par leur hardiesse , et dont le tort principal est d'être beaucoup trop hâtive et d’avoir pour unique fondement le sable mouvant de l'opinion. Il n'est pas nécessaire de chercher bien loin dans le passé pour montrer quelle grande influence exerce encore aujourd'hui sur notre esprit l'amour du merveilleux. Tout récemment , n'avons-nous pas entendu proclamer comme une de ces vérités incontestables qui doivent pro- duire une révolution dans la science , que l'homme consti- tue par son organisme un appareil électrique d'un nou- veau genre, une sorte de couple électro-moteur, tout à fait comparable à celui de la pile de Volta? Cet appareil, disait-on, ne devient actif que lorsque plusieurs individus , DISCOURS D'OUVERTURE. 9 par un contact mutuel, forment une chaîne non interrom- pue. N’a-t-on pas vu, sous l'influence de ce courant électri- que vital, les tables les plus lourdes , les ustensiles les plus vulgaires , acquérir la faculté d’une translation énergique , ou prendre , sous la pression mystérieuse de ce nouvel agent, un mouvement rapide de rotation qui entraînait, comme dans un tourbillon, les expérimentateurs eux- mêmes ? Et ici, Messieurs, ce qu’il y a de plus remar- quable, peut-être, ce qui excitera à un haut degré l’é- tonnement des érudits des âges futurs, quand ils liront cette page incroyable de notre histoire scientifique , c’est que tout le monde était de bonne foi, c’est que le charla- tanisme et la fraude n’ont contribué que pour une part très faible à la propagande de l'idée nouvelle. Les hommes les plus sérieux ont été cette fois dupes d'eux-mêmes : ils sont arrivés, à la suite d’expériences faites avec une sorte d’ingénuité scientifique, à une convic- tion complète. Au reste, les erreurs de ce genre sont mentionnées fréquemment dans l’histoire des sciences. A la fin du siècle dernier , les hommes les plus éminents ont cru longtemps à la possibilité de convertir l’eau en terre, et il n’a fallu rien moins que des expériences décisives de Lavoisier pour détruire une opinion qui avait fait déjà de nombreux prosélytes. La théorie du phlogistique ne trouva-t-elle pas ses défenseurs les plus intrépides parmi les savants les plus illustres ? Ce qui, dans la question qui nous occupe, constitue un tort plus réel, c’est d’avoir admis sans preuves positives que, dans cette action produite sur les corps inertes , la volonté de l’homme pouvait intervenir ; que l'âme, cette essence immatérielle, pouvait mettre en mouvement la matière brute, sans que la manifestation de son énergie se tra- duisit à l'extérieur par l'intermédiaire de l'organisme. Ce serait à coup sûr un raisonnement bien vicieux, que 10 ACADÉMIE DE ROUEN. celui qui consisterait à rejeter un fait comme imexact, parce qu'il est inintelligible , parce qu'il contredit les idées reçues ; mais, avant de considérer comme démontré un phénomène qui entraine à sa suite le renversement com- plet des principes admis jusqu'à nos jours sur les rela- tions de l'âme avec le monde extérieur, il eût fallu, ce me semble, non pas seulement des essais nombreux (le nom- bre n’a pas ici grande importance), mais bien des expé- riences rigoureuses faites avec ce soin minutieux, avec ces précautions de tout genre dont on ne peut apprécier la valeur qu'après avoir fréquemment interrogé la nature dans le laboratoire du chimiste ou dans le cabinet du phy- sicien. Etait-il possible de penser qu’en confiant le som d'une expérimentation aussi délicate à des enfants, à des jeunes femmes dont l'imagination était déjà surexcitée, on arri- verait à des résultats sérieux, capables d'inspirer quelque confiance ? Mais, me dira-t-on peut-être, vraie ou fausse, la rotation destables était un moyen de distraction , un jeu de société, une passe-temps de salon. Singulier amuse- ment que celui qui introduit dans l'esprit des masses les idées les plus inexactes sur les agents de la nature ! Sin- gulier passe-temps que celui qui consiste à interroger une table, un corps inerte, comme on consultait autrefois les sybilles et les nécromanciennes, et à obtenirsur l'avenir des réponses bizarres qui frapperont vivement les imagina- tions exaltées! A-t-on oublié l'histoire des convulsion- naires de Saint-Médard? Ne sait-on pas avec quelle rapidité le merveilleux qu'on jette dans Fesprit de l'homme y germe et s’y développe au point d'envahir toutes les fa- cultés ? Des tables tournantes à la sorcellerie, il n’y avait qu'un pas ; ce pas a été bien vite franchi. Vous pouvez lire, Mes- sieurs, dans un livre qui prétend être sérieux, que la rota- DISCOURS D'OUVERTURE. 11 tion des tables est le signe tangible de la réapparition du démon parmi nous. L'esprit malin n'ose plus s'attaquer à l’homme directement : il s’introduit dans les meubles à son usage, pour faire le siége de son esprit. Des utopies de ce genre présentent aujourd’hui, j'en conviens, moins de dangers qu'autrefois, alors que la science affectait une allure mytérieuse, que le savant, isolé dans un laboratoire, ne communiquait presque plus avec les autres hommes, alors que la diffusion des idées était éminemment restreinte, les erreurs scientifiques répandues dans la foule y persistaient longtemps et cons- tituaient bientôt les préjugés et la superstition. Aujour- d'hui, grâce aux mille voix de la presse, qui, après avoir favorisé la propagation du mal, contribuent efficacement à la dissémination du remède, une absurdité dans les sciences n'a pas de grandes chances de durée. A peine les faits curieux qui, pendant quelques semaines, ont fait les délices des lecteurs crédules étaient-ils publiés dans les journaux, qu'un membre éminent de l’Académie des Sciences de Paris reproduisait une lettre éerite il y a déjà une vingtaine d'années, dans laquelle des faits analogues à ceux présentés par les tables tournantes se trouvent na- turellement expliqués par cette tendance au mouvement qui semble être dans nous la conséquence nécessaire de l'union intime de l’âme avec le corps. Un peu plus tard, le disciple illustre de H. Davy, le plus grand physicien de l'Angleterre, Faraday, publiait d'ingénieuses recherches qui ramènent les faits nouveaux à toute leur simplicité originelle. Décidément les tables tournent parce qu'on les fait tour- ner; on les fait tourner parce qu’on exerce sur elles, sans en avoir la conscience, un effort tangentiel qui finit par triompher à la longue des frottements et des résistances qui faisaient obstacle au mouvement. 12 ACADÉMIE DE ROUEN. Je n'ai point l'intention, Messieurs, de suivre M. Fara- day dans l'exposé de ses expériences , toutes très simples, toutes d'une exécution facile ; je signalerai seulement les résultats principaux qu'il a obtenus et dont il a fourni ne démonstration péremptoire, démonstration que tout le monde peut contrôler par ses propres essais. M. Faraday a prouvé que, dans les instants qui précèdent la rotation de la table, la main de l’expérimentateur, qui agit, disait-on . par son fluide , s'est déjà déplacée sans que celui-ci l'ait voulu , sans qu'il en ait eu le sentiment ; ce premier résultat indique l'existence d’une pression tangen- tielle involontairement exercée ; seulement, cette pression a été insuflisante ; les résistances opposées au mouvement étaient trop fortes, la main seule a subi une légère trans- lation. En second lieu, quand la table se meut, la main est toujours déviée d’une quantité plus considérable , elle pré- cède la table au lieu de l'accompagner. Enfin, et ceci est un fait capital ; toutes les fois qu'à l’aide d’un point de repère invariable et convenablement disposé, l'expéri- mentateur peut reconnaître qu'il se déplace lui-même et qu'il peut s'opposer dès-lors aux mouvements involontaires, aux excursions latérales que la main accomplissait, la table ne tourne plus, quelle que soit la durée de l'expérience. Grâce à M. Faraday, il est donc établi que l'organisme humain n'est point comparable à la pile voltaïque, et que l'homme n’accomplit point, parmi les mammifères, le rôle du gymnote et de la torpille parmi les poissons. Vous le voyez, Messieurs, cet épisode des tables tour- nantes a été clos par l'expérience même qu'il eût fallu placer à son début. Un peu plus de calme dans la foule, un peu moins d'impatience chez les hommes intelligents qui se sont laissé entrainer par leur imagination , auraient évité, sans contredit, bien des déceptions. DISCOURS D'OUVERTURE. 13 Les grandes découvertes dans les sciences n’ont jamais été le produit de cette expérimentation fiévreuse , de cette épidémie d'invention qui semble à certaines époques at- teindre des populations entières. C’est dans la méditation la plus recueillie, c'est dans le calme le plus profond qu'on a vu éclore ces conceptions étonnantes qui ont élucidé les grands problèmes de la nature. C’est comme application de sa méthode philosophique que Descartes analysait les phénomènes de la réfraction de la lumière et en découvrait les lois. C’est à la suite d’une synthèse des plus hardies que Galilée affirmait avec conviction le grand fait de la rotation de la terre C'est par un effet de son génie que Newton établissait la grande loi de la gravitation univer- selle , en partant des faits observés par Kepler. Suivez, Messieurs, dans les annales des sciences expéri- mentales, l'historique des grands événements scientifiques, remontez à l’origine, souvent incertaine, des grandes dé- couvertes, et vous verrez que la foule n’a jamais fait qu'é- garer l’expérimentation. La vérité qui se trouvait dans quelques faits primitifs a été bientôt obscurcie par le mer- veilleux dont on se plaisait à l’entourer. C'est toujours un bien grand péril et en même temps une humiliation réelle pour une vérité scientifique que de passer sous les fourches caudines de l’expérimentation populaire. 2m 0606 — PHYSIQUE APPLIQUÉE. CLASSE DES SCIENCES. Rapport SUR LES TRAVAUX DE L’ACADÉMIE PENDANT L'ANNÉE 1852-1855, M. J. GIRARDIN, Secrétaire de la Classe des Sciences. Messieurs, J'ai à résumer les travaux de la classe des sciences ; il me faut être exact, clair et concis. Je vais m'efforcer de remplir ces conditions , bien certain que vous me tiendrez compte, avec votre bienveillance habituelle, des difficultés d’une pareille entreprise. De tous les phénomènes dont notre atmosphère est le théâtre, le plus majestueux et en même temps le plus bizarre dans ses effets, c’est assurément la foudre. Tout ce qui se rattache à ce terrible météore mérite la plus sérieuse étude; car des faits recueillis avec soin peuvent souvent conduire à expliquer des désastres dont la cause première échapperait à l'attention de ceux qui ont mission de les interpréter. C'est le cas dans lequel s’est trouvé M. Lévy. . CLASSE DES SCIENCES. 15 Le 26 août de l'année dernière, un orage venu des côtes de Basse-Normandie signalait, vers quatre heures, son passage au Havre, et, suivant la vallée de la Seine , venait jusqu’à Rouen , après avoir donné naissance à une trombe dont Duclair eut à supporter les dégâts. Traversant ensuite notre ville, et s’avançant jusqu'aux limites du département, le météore prit tout à coup une marche rétrograde et s’en alla détruire l'usine de MM. Duboc frères, à Barentin. Appelé à constater le dommage causé à ces industriels et à émettre son opinion sur la cause qui l’a produit, notre confrère a étudié avec soin l’état de l'usine avant et après la catastrophe, recherché les moindres phénomènes qui ont précédé , accompagné et suivi l'orage , rassemblé enfin tous les renseignements que pouvaient fournir les nom- breux témoins de son passage, tant à Barentin que dans les environs. Il est arrivé ainsi, tant par l’observation des faits que par le raisonnement, à conclure que la foudre a été la cause première et puissante de l'explosion de la chaudière à vapeur, aussi bien que de tous les autres dé- gâts survenus dans l'usine de MM. Duboc. Avec sa théorie, ces désastres, si variés dans leur forme et leurs résultats, s'expliquent tout naturellement. La science est donc venue, une fois de plus, mettre fin à ces contestations qui ne manquent pas de s'élever entre les indus- triels et les Compagnies d'assurances chaque fois qu'il arrive un de ces sinistres dont l'explication échappe au vulgaire. I y à un mois à peine, le 9 juillet dernier, entre huit et neuf heures du matin, une averse de grêle des plus intenses a porté la désolation dans nos campagnes, et laissé, sur- tout à Rouen, des signes trop manifestes de son passage. Toutefois, ce météore n'a été accompagné d'aucun phéno- mène nouveau, et il n’en serait pas ici question, si notre confrère, M. Prevost, n'avait eu l’occasion de constater, Destruction d'une usine par un orage. Étude par M. Lévy Altérations produites par une action électrique sur divers végétaux, par M. Lévr. Direction des ballons. 16 ACADÉMIE DE ROUEN. quelque temps après , sur divers arbres, certaines altéra- tions qu'il lui paraissait diflicile d'expliquer et dont M. Lévy a su découvrir l’origine. Au Boisguillaume, dans la propriété de M. Carré, des hêtres, des chênes ont revêtu, en quelques instants, leur triste costume d'hiver; des épicéas, des pins et autres arbres verts résineux ont eu leurs pousses de l’année jau- nies et desséchées, comme si elles eussent été plongées dans l’eau bouillante. Chez certains de ces arbres, on voit à la fois des branches intactes et d’autres chargées de feuilles mortes ; chez tous, les feuilles adultes sont dans un parfait état de conservation, tandis que les jeunes pousses sont complètement brülées. Tous ces effets anormaux sont dus évidemment, d’après M. Lévy, à l'électricité, et sont tout à fait comparables à ceux qu'on à vu se produire lors du passage d’une trombe, ou dans le cas de chute directe de la foudre, ou par la présence de certains brouillards qu'on appelle brouil- lards secs. Le fluide électrique , en réduisant en vapeur la sève des jeunes pousses des arbres, détermine une des- siccation complète de leur tissu et épargne les feuilles plus âgées , par cela même qu’elles sont moins humides. Au reste, l’action du météore du 9 juillet a été très cir- conscrite , puisque les dégâts occasionnés au Boisguillaume sont, pour ainsi dire, cantonnés dans la propriété de M. Carré. Depuis que le caprice de la mode a rendu, dans ces derniers temps, une faveur nouvelle aux expériences aérostatiques, bien des esprits, plus enthousiastes que réfléchis, ont admis la possibilité de régulariser, de diriger à volonté la marche des ballons, et de créer ainsi un nouveau mode de locomotion bien autrement rapide que ceux dont la vapeur est l'agent essentiel. CLASSE DES SCIENCES. 17 Une personne de cette ville nous a soumis les procédés qu'elle croyait eflicaces pour résoudre le problème. La lecture de son mémoire a sufli pour démontrer que l’ima- gination la plus heureusement douée ne peut se passer du secours des sciences mathématiques et physiques ; aussi l'Académie n'a-t-elle donné aucune suite à cette com- munication. Une autre question, qui préoccupe à plus juste titre , et les gens du monde et les savants, c’est la substitution de l'air dilaté à la vapeur comme agent moteur de toutes ces machines qui multiplient la puissance humaine et le temps. Les essais de l'Américain Erickson ont eu naguère et ont encore beaucoup de retentissement en Europe , grâce à la presse périodique ; mais telle est aujourd’hui la confiance du public dans le pouvoir de la science, par suite des merveilles qu'il lui a vu accomplir en moins d’un demi- siècle, que l'annonce de navires mus par l'air échauffé l’a vivement intéressé sans le surprendre. Aussitôt que les journaux eurent fait connaître les principes essentiels de la machine à air d'Erickson , des réclamations de priorité ont surgi de tous côtés, et l’on devait s’y attendre; car il y a longtemps que la possibilité de faire servir l’air et les gaz à la production des effets obtenus jusqu'ici par la vapeur d’eau, a été établie par nombre d’essais exécutés dans le silence du laboratoire. Dans le sein de l'Académie , deux personnes ont aflirmé avoir fait depuis longtemps l'application des principes dont Erickson s’est dit l'inventeur. L'un des réclamants, c’est notre confrère M. Pimont , dont tant de créations indus- trielles ont révélé l'esprit inquisiteur. Son caloridore progressif, qui sert à utiliser la chaleur des bains de teinture ou de tout autre liquide bouillant , peut devenir, d'après lui, à l’aide de légères modifications , une véritable 2 A Machines à air chaud. Réclamations de priorité. Appareil hydro- répulseur de M. Pimont. 18 ACADÉMIE DE ROUEN. machine à air chaud ; et quant à l'emploi des toiles mé- talliques dont on rapporte la première idée au construc - teur américain, M. Pimont montre son droit de priorité dans un brevet pris par lui, à la date du 95 janvier 1845. L'autre personne qui dispute aussi à Erickson l'honneur d’avoir réalisé pratiquement les prévisions déjà anciennes des savants, c’est un maître teinturier de Rouen, M. Le- moine , déjà connu par plusieurs inventions heureuses. Cet habile industriel nous a communiqué les plans et la description d’une machine à air dilaté dont il s’est réservé la propriété par un brevet pris à la date du 2 septembre 1848. Un modèle en petit fonctionne chez lui depuis long- temps , et il ne cesse de le perfectionner. Une commission spéciale est chargée d'étudier ces in- téressantes communications. C'est ici le lieu de parler d’un: nouvel appareil que M. Pimont a introduit dans nos fabriques d’indiennes, dans les blanchisseries et teintureries , pour condenser l’eau qu’entraîne la vapeur au moment où elle s'échappe des générateurs. Cet appareil, nommé par notre confrère hydro-répulseur , est d'une extrême simplicité , et s'ap- plique aux générateurs, comme à toutes les chaudières d'où s'échappe de la vapeur sous une certaine pression , sans exiger aucun changement dans les dispositions ordi- naires. En s’opposant ainsi à la perte d’une certaine quantité d’eau des chaudières , l'hydro-répulseur rend l’alimenta- tion moins nécessaire, conserve aux bains le même degré de concentration , et économise par cela même le com- bustible. — Lorsque la vapeur , sortant des chaudières, n'a pas d'emploi, on la conduit, au moyen de l’hydro- répulseur , dans un caloridore progressif, dont elle augmente sensiblement l'effet utile. CLASSE DES SCIENCES. 19 L'échappement de vapeur d'une seule chaudière de blanchiment à la chaux , à laquelle a été adapté un appa- reil kydro-répulseur, a augmenté de 15 degrés la chaleur de l’eau chaude fournie par un caloridore progressif monté dans la fabrique d’indienne de M. H. Barbet, à léville, Les communications relatives à la chimie ont été assez nombreuses dans le cours de cette année. Indépendamment d’une excellente et consciencieuse monographie des eaux du département de la Gironde, due à notre confrère, M. Fauré , de Bordeaux, et du beau mémoire de M. Barral, de Paris, sur la composition chimique des eaux pluviales, travaux de longue haleine , sur lesquels j'ai appelé l'attention de l'Académie , nous avons reçu : De M. Lepage , de Gisors , une note relative à l'impureté de la digitaline commerciale, qui, mal préparée , retient presque toujours plus ou moins de tannin ; De M. Mouchon, de Lyon, des considérations sur la lactucine , le lactucarium et les chicoracées du genre lactuca. Notre confrère , à l'exemple de M. Aubergier , de Clermond-Ferrand , s’est livré à la culture du lactuca ambigua , et à la récolte de son suc, connu actuellement en pharmacie sous le nom de lactucarium. Il s’est de plus attaché à isoler de ce suc épaissi au soleil le principe actif ou la lactucine , afin d’avoir un agent thérapeutique tou- jours identique. Il se propose de soumettre aux mêmes essais la laitue sauvage et la laitue vireuse , qui permet- tront, sans aucun doute, d'obtenir des produits à plus bas prix De pareils travaux simplifient heureusement la préparation et l'emploi des médicaments. CHIMIE. Analyse des eaux du département de la Gironde. Composition chimique des eaux pluviales. Digitaline commerciale. Lactucine et lactucarium. Albumine dans le lait. Acide pyrophospho- rique dans l’albuminurie. Nouveau réactif pour Pacide sulfureux. 20 ACADÉMIE DE ROUEN. J'ai signalé à l'Académie une sécrétion anormale d'ai- bumine chez des vaches , pleines de santé en apparence , et pour lesquelles M. Verrier fut appelé en juin 1847. Leur lait était filant à la manière d’une décoction de graine de lin : il renfermait jusqu’à 11 p. 0/0 d’albumine. — Ce fait m'engagea à rechercher le même principe dans le lait à l'état normal, et dans tousles échantillons pris dans les localités les plus diverses, j'en ai trouvé une proportion variant entre 3 à 4 millièmes , en sorte qu'il est devenu évident pour moi que l’albumine figure toujours au nombre des principes constituants du lait, conclusions confirmées tout récemment par les analyses de M. Doyère, de Paris , de MM. Filhol et Joly, de Toulouse. Nous avons essayé, M. Verrier et moi, de combattre cette disposition de l'organe mammaire à produire de l'albumine , par l'acide azotique administré sous forme de limonade ; M. Forget avait obtenu des effets très avanta— geux de cette médication dans des cas d'albuminurie ordi- paire. Sous l'influence de ce traitement, les vaches cessè- rent de fournir du lait albumineux. Nous n'osons pas dire que ce résultat ait été entièrement dù à l'usage des bois- sons acidulées ; le manque d'occasions ne nous a pas permis de vérifier ce fait. La simplicité de la médication mérite la peine qu'on la soumette à de nouvelles épreuves. A cette occasion, M. Morin a proposé d'essayer l'emploi de l'acide pyrophosphorique, qui a produit d'excellents effets dans plusieurs cas d’albuminurie. Le même chimiste nous a fait connaitre un nouveau procédé pour mettre en évidence de très petites quantités d'acide sulfureux dans les acides muriatiques du com- merce. Ce procédé consiste à verser dans ceux-ci quelque CLASSE DES SCIENCES. 21 peu d’acide phosphatique et à chauffer légèrement ; il se produit alors, au bout de quelques instants, un trouble blanc d'autant plus visible, que l'acide sulfureux est plus abondant ; c'est du soufre qui se dépose, par suite de la désoxygénation de l'acide sulfureux par l'acide phospho- reux contenu dans l'acide phosphatique employé. Nous devons encore à M. Morin l'indication de la marche à suivre pour reconnaître la présence du sang sur un tissu qui , après avoir été taché par ce liquide , aurait été ensuite soumis à l’action de lavages effectués à l’eau bouillante ou avec l'eau de savon très chaude. On conçoit qu'après un pareil traitement , la matière colorante rouge, ce principe tout spécial du sang, n'existe plus sur le vêtement ; mais il est possible , à l'aide d'opérations délicates, d'y retrouver deux des autres matériaux du sang, à savoir : l’albumine et le fer ; car l’eau bouillante les à coagulés et fixés sur le tissu. C’est ce que démontre M. Morin. Aussi, notre confrère en conclut-il que, lorsque l’ex- pert chimiste aura constaté sur les vêtements d'un assas- sin la présence simultanée, dans des places distinctes et limitées, du fer et d'un élément protéique , il fournira à l'accusation une nouvelle preuve de la culpabilité. M. Pimont a complété les renseignements qu'il avait déjà fournis sur la source salée jaillissante de Sotteville, en remettant les quinze derniers échantillons des terrains tra- versés par la sonde, en déposant le journal des travaux exécutés par M. Degousée, et en lisant une notice sur l'emploi qu'on pourrait faire de cette source si abondante. Elle fournit, en effet, 120 litres à la minute, soit 7,200 à l'heure, on 86,400 litres par journée de douze heures. Notre confrère a essayé de prouver par des calculs qu'il y aurait des bénéfices assurés pour une compagnie qui Du sang, au point de vue de la médecine légale, par M. Morin. SCIENCES NATURELLES. Géologie. Source salée de Sotteville. Coupe géologique du puits artésien de Sotteville, par M. Cléry. Ouvrages de M. Ch. d'Orbigny. Engrais de mer. 22 ACADÉMIE DE ROUEN. l'exploiterait, partie pour alimenter des chaudières à va peur et fournir du sel, partie pour donner des bains. M. Cléry, dont la parole, comme ingénieur des mines, a de l'autorité, ne partage pas toutes ces espérances. La seule application qu'il entrevoit pour ces eaux de notre puits artésien , c’est de servir à alimenter des bains, dont les effets thérapeutiques pourraient rivaliser avec ceux des eaux de Kreuznach, de Balaruc, de Nanheim , de Hom- bourg, puisque l'analyse chimique faite par MM. Morin et Boutan prouve que les mêmes éléments minéralisateurs sont communs à toutes ces eaux et à celles de Sotteville. A la demande de l'Académie, que la question scienti- fique a toujours plus préoccupée dans cette affaire de son- dage que toute autre considération , M. Cléry a dressé, avec toute l'exactitude désirable, une coupe géologique des terrains traversés par la sonde. C’est un document pré- cieux qui vient compléter les renseignements que nous pos- sédions déjà sur la nature oryctologique de nos environs. Un géologue bien connu, que l'Académie s’est empressée d'admettre dans ses rangs , M. Ch. d'Orbigny, nous a gra- tifiés de ses ouvrages les plus remarquables, et entre autres d’une Géologie appliquée aux Arts et à l'Agricul- ture, qui est spécialement destinée aux personnes qui sen- tent le besoin de s'initier aux principes et aux applications d'une des branches les plus utiles des sciences naturelles. Après nous avoir fait connaître en détail un important travail de M. Isidore Pierre, de Caen, sur les Engrais de Mer où Tangues, qui se déposent à l'embouchure de toutes les rivières du littoral de la Basse-Normandie entre l'Orne et la Rance, et qu'on emploie depuis des siècles à l'amen- dement des terres, M. Marchal nous a présenté des consi- CLASSE DES SCIENCES. 23 dérations fort intéressantes sur les alluvions aux embou- chures de la Seine, de la Meuse et du Rhin. Notre confrère établit que, dans les dépôts formés dans la Basse-Seine , l'apport fluviatile entre pour fort peu de chose; il fixe par des chiffres le maximum de ces apports; il prouve qu'il en est de même aux embouchures du Rhin et de l'Escaut. Il démontre que les attérissements de la baie du Mont-Saint-Michel, ou plus généralement des côtes de la Basse-Normandie, sont exclusivement marins, et que, par conséquent, la mer doit être étudiée spéciale- ment dans son action sur les côtes. Enfin, il indique la nature des sables que charrie la Loire , afin de faire res- sortir la différence qui existe entre l'embouchure de ce fleuve et celle de la Seine. De plus longs détails seraient ici superflus , puisque le curieux mémoire de M Marchal doit être imprimé dans le Précis de cette année. A l’occasion d'un rapport favorable sur une brochure de M. Le Jolis, de Cherbourg , intitulée : Quelques Réflexions sur l'Etude de la Botanique, détails sur le mode de repro- duction des Alques zoosporées, M. Bignon a fourni des documents précieux sur les cryptogames en général, et donné un résumé des remarquables et récents travaux de M. Thuret sur ces plantes, que Linné nommait plantæ incertæ sedis, et qu'on pourrait appeler plantes animées, puisqu'elles présentent alternativement les phénomènes de la vie végétale et de l’animalité. Notre confrère a surtout développé cette opinion qu'il faut désormais retrancher des cryptogames de Linné, et réunir dans lé règne des psycodiées de Bory de Saint- Vincent, non plus seulement quelques conferves d’eau douce, mais les grandes laminaires de nos côtes et la plupart des algues qui se propagent au moyen de x0ospores. Alluvions aux embouchures des fleuves. Lotanique. Sur les algues zoosporées, par M. Bignon. Maladie de la vigne. Envois de plantes pour l’herbier régional. Plantes nouvelles pour la Flore. 24 ACADÉMIE DE ROUEN. Ce n’est que depuis que l'optique à mis à la disposition des naturalistes des instruments puissants, qu'il a été pos- sible de pénétrer dans ce monde des infiniment petits, et de découvrir l'analogie qu'ils présentent avec les derniers termes de la série animale par leur mode de reproduction. Aujourd'hui , grâce à M. Thuret, l’éclosion des zoospores est aussi parfaitement connue que celle de nos oiseaux domestiques, bien que les dimensions de ces êtres attei- gnent à peine en longueur la 200° partie d'un millimètre C'est encore par les soins du même membre que nous avons été tenus au courant de tout ce qui concerne la ma- ladie de la vigne, maladie qui produit, depuis quelques années , de si formidables ravages dans les vignobles du Bordelais, de la Bourgogne et du Languedoc. C’est M. Bi- gnon qui nous a fait comprendre l'importance du mé- moire officiel de M. Louis Leclerc sur cette question. Pour lui, comme pour ce dernier, la cause première de la mala- die spéciale de la vigne est tout aussi douteuse que celle qui fait disparaitre peu à peu la pomme de terre de nos cultures. Notre correspondant de Cherbourg, M. Le Jolis, à aug- menté l'herbier régional que nous formons, de deux cent soixante bonnes espèces de phanérogames , déterminées avec une rare exactitude et accompagnées d’une synonymie complète. — M. Malbranche, de Rouen, nous a donné, pour le même objet, cent trente plantes exclusivement récoltées dans la Seine-Inférieure , et il a joint à cet envoi une notice sur quelques plantes qui ne sont indiquées ni dans la Flore de Leturquier de Longchamp, ni dans le catalogue de M. Blanche. Voici ces plantes : Utricularia vulgaris. L.— Saint-Georges. Nasturtium anceps. Rehb. — Quevilly, le long de Ja Seine. CLASSE DES SCIENCES. 25 Amaranthus retroflexus. L. — Sotteville. Daucus gummifer. Lam. dict. — Dieppe. — Nommé à tort hispi- dus dans la Flore rouennaise. Rubus glandulosus. Bell. — Robert-le-Diable. Rosa bibracteata. D. C. — Mont-aux-Malades. Scrophularia aquatica. Var. auriculata. Germ. et Cos.— Caumont. Narcissus incomparabilis. Gouan. — Boisguillaume. Salix purpurea. L. Individu femelle. - - Le long de la Seine, sur le Petit-Quevilly. Salix hippophæfolia. Thuill. — Avec le précédent. Salix rufinervis. D. C. — Mare, à Canteleu. Il serait à désirer que les jeunes botanistes qui, chaque année , se forment dans nos cours publics, nous fissent part de leurs découvertes. Il pourrait en résulter d’utiles comparaisons , en raison de la multiplicité des échantillons qu'on pourrait ainsi rapprocher, et par là le nombre des localités explorées serait mieux connu qu'il ne l’est, On parviendrait ainsi à créer une bonne flore locale, qui man- que encore. Nos professeurs, surtout, pourraient seconder, sinon par leurs envois, du moins par leurs recommanda- tions, une entreprise qui n’a rien d’individuel et à laquelle le concours de tous est nécessaire. C'est encore à un membre correspondant, M. Chesnon, d'Evreux, que nous devons le Spécimen d’un catalogue des lépidoptères de la Normandie. Le but de M. Chesnon est, non-seulement de faire con- naître le nombre des espèces qu'il a déjà recueillies, mais aussi de stimuler le zèle des amateurs , et de solliciter leur coopération pour l'achèvement d’un ouvrage qui ne peut être l’œuvre d’un seul homme. Ce premier dénombrement des papillons normands com- prend quatre cents espèces dont notre confrère indique les noms vulgaires et les époques d'apparition. Elles sont ran- gces d'après l’Index methodicus où genera des lépidop- Loologie. Catalogue des lépidoptères de Normandie, par M. Chesnon. Fécondation artificielle appliquée au saumon. Débats entre MM. Bergasse et Bignon. 26 ACADEÈMIE DE ROUEN. tères d'Europe par Boisduval. Il est regrettable qu'il ait négligé la synonymie. M. Chesnon a fait précéder cette liste de considérations intéressantes sur l'utilité et le charme des collections de ce genre, et d'excellents renseignements sur la préparation et la conservation des papillons. Les amis des sciences naturelles sauront gré à l’auteur de la communication des fruits de son expérience sous ce rapport. Une question d'un ordre plus élevé a fixé, d'une manière toute spéciale, l'attention de l’Académie, grâce aux débats animés qu'elle a soulevés entre MM. Bergasse et Bignon. Cette question, c’est la fécondation artificielle appliquée au saumon. M. Bergasse déplorait que les essais encouragés et sub- ventionnés par le Gouvernement eussent lieu dans le Rhin, qui n'appartient à la France que dans une très petite partie de son cours, et il montrait qu'il serait bien préférable de chercher à repeupler un fleuve tout à fait français, la Loire , surtout, que le saumon affec- tionne particulièrement. Pour la Seine, ce ne serait pas le saumon qu'il faudrait y multiplier, mais la lotte, si abondante dans la Saône, qui, par la nature et le peu de rapidité de ses eaux, offre tant d’analogie avec notre beau fleuve. Dans ses mémoires, M. Bergasse avait avancé que le saumon fraye dans la Loire, que le frai redescend à la mer pour revenir plus tard, à l’état de poisson parfait, aux lieux de sa naissance. M. Bignon a combattu, à l’aide de faits empruntés aux pêcheurs, cette double proposition, et, discutant les unes après les autres les assertions de tous les naturalistes , Lacépède , H. Cloquet, Coste, ete., qui ont écrit sur le saumon, il nous en a montré le vague, linexactitude, et a CLASSE DES SCIENCES. Dr signalé tous les points qui restent encore à élucider dans l'histoire naturelle de ce poisson. Non-seulement celui-ci présente une variété infinie dans les époques de la ponte, mais, de plus, son apparition dans nos cours d’eau ne pa- raît soumise à aucune loi climatérique, comme on le suppose généralement. Sans doute, comme tous les êtres vivants, le saumon obéit à des lois de reproduction et de migration réglées par la Providence ; mais ces lois ne sont pas encore bien connues, et assurément, d'après M. Bi- gnon, ce ne sont pas celles que les naturalistes ont for- mulées avec trop de précipitation. On ne sait pas même si tous les poissons désignés sous le nom de saumon méri- tent ce nom, et s’il y a une identité parfaite entre ceux qui fréquentent l'Adour, la Loire et la Seine, comme aussi si les saumons qui remontent la Loire à trois époques distinctes sont bien une seule et même espèce différant d'âge, et par cela même de taille. Il me serait impossible de rassembler ici tous les faits curieux et peu connus qui ont été produits dans la discus- sion soutenue avec un égal talent par nos deux confrères. La conclusion la plus générale qu’on en puisse tirer, c’est que l’histoire naturelle du saumon est encore à faire, et que, par conséquent , les essais de fécondation artificielle et de repeuplement de nos rivières sont probablement prématurés. M. Verrier aîné nous a fait part d’un cas très curieux de guérison de tétanos chez une jument, par l'emploi de l’éther administré en boisson , en lavement et sous forme de fumigations. Après cinq jours de traitement au moyen de 3 litres d'éther et de 40 grammes de laudanum , notre habile confrère afait complètement disparaître une maladie considérée jusqu'ici comme à peu près incurable. Ce qu'il y a surtout d'essentiel à noter dans lespèce, c'est qu'on SCIENCES MÉDICALES. Guérison d’un tétanos chezun cheval, par l’éther, par M. Verrier aine. Législation médico-phar- maceutique, par M. Meurein. 28 ACADÉMIE DE ROUEN. s'est abstenu d'émission sanguine, malgré l'exubérance apparente du sang, parce qu’on a voulu qu'elle contreba - lançât toujours l'influence nerveuse, qui était extrèmement développée chez le sujet. M. Meurein , de Lille, que l’Académie a assogié à ses travaux, a traité, avec autant d'éloquence que d'érudi- tion, deux questions d'un haut intérêt pour la pratique médicale, à savoir : l'influence fâcheuse des remèdes secrets et des remèdes spéciaux sur la médecine et la pharmacie, au point de vue scientifique et industriel, et la jurisprudence française en matière de remèdes secrets et spéciaux. Comme conséquence des développements dans lesquels il est entré à cet égard , le pharmacien de Lille demande une plus grande sévérité à l'égard des premiers; il voudrait que la loi fût exécutée dans toute sa rigueur, et que toutes les fois qu'un délit de ce genre est porté devant un tribunal quelconque , il fût soumis à un jury composé de médecins. Il émet le vœu que les lois relatives à la médecine soient formulées par le corps médical. On sait que déjà le Congrès médical avait demandé la pleine et entière exécution de la loi et l'interdiction abso- lue de toute annonce, par quelque voie que ce soit, d'une préparation médicamenteuse quelconque. M. Vingtrinier, qui nous a rendu compte de l'ouvrage de M. Meurein , trouve ses propositions fort sages; mais, en présence des nombreux obstacles qui empêcheront proba- blement toujours leur adoption , il croit que ce qu'il y a de mieux , c’est de faire appel à la conscience du praticien, à son honneur, à sa bonne foi. «Tout ce que l'on tentera en dehors de cette voie sera inutile, d'après lui, tant qu'il y aura sur terre des préjugés, des jugements faux, des esprits sujets à la prévention et des charlatans. » CLASSE DES SCIENCES. 29 M. Pellegrino Salvolini nous a soumis trois observa- tions sur l'usage de l’acide arsénieux dans les fièvres in- termittentes, sur l’ablation d’un ostéosarcôme à l'os de la mâchoire supérieure et sur un ulcère cancéreux au nez. Le simple exposé de ces faits, sans commentaires , est de la bonne thérapeutique ; c’est ainsi que profite la clinique, lorsqu'elle est exercée par un professeur plus soucieux de l’art de guérir que de la gloire des théories. Notre corres- pondant de Bologne a ce mérite, et l'on doit, en toute justice, le mettre au nombre des hommes véritablement utiles à l'humanité. L'année dernière , l’Académie s'était préoccupée des causes qui peuvent produire le goître. Son attention a été de nouveau appelée sur l’étiologie de cette triste affection, par M. Vingtrinier, qui, en qualité de médecin des épidé- mies, a eu tant d'occasions d'étudier les circonstances dans lesquelles elle apparaît d’une manière endémique dans notre pays. Lorsqu'on sait qu'aujourd'hui, en France, l'endémie ne frappe pas moins de cinq cent mille goîtreux, et que chez nous, sur une étendue de 73 kilomètres, du Pont-de- l'Arche à Duclair, sur les rives de la Seine, on compte près de trois cents cas, on comprend l’insistance avec laquelle, depuis quelques années, on s'efforce de tous côtés de découvrir les causes mystérieuses qui déterminent, dans certaines localités à l'exclusion d’autres, l'hypertro- phie des glandes thyroïdes. Le Mémoire de M. Vingtrinier a deux parties distinctes. Dans la première , il donne les résultats de l'enquête faite par lui pour connaître comment se trouvent répartis les cas de goître découverts dans l'arrondissement de Rouen; il étudie les circonstances locales, l’état des personnes; c’est Observations médicales de M. Pellegrino Salvolini. Etiologie du goitre dans la Seine- Inférieure, par M.Vingtrinier. 30 ACADÉMIE DE ROUEN. la partie statistique de son travail. Voici les faits généraux qu'il m'est permis d'en extraire. Le goître ne se montre que sur les rives de la Seine. Sur les quarante-sept communes riveraines, vingt-trois en sont exemptes. Dans les vingt-quatre autres, il ÿ a deux cent cinquante-quatre cas bien connus : cent vingt-quatre sur la rive gauche , cent trente sur la rive droite. La pres- qu'ile de Tourville en offre à elle seule cent quatre-vingt deux cas, dont cent dans les communes de Saint-Aubin et de Caudebec , assises sur les deux rives. Ce chiffre de deux cent cinquante-quatre goîtreux se décompose en trente-deux hommes et deux cent vingt-deux femmes. Une carte statistique et des tableaux annexés au Mé- moire rendent ces faits plus palpables. Dans la seconde partie, M. Vingtrinier expose et dis- cute successivement les opinions si diverses tour à tour émises sur la cause du goître, et il arrive à cette conclu- sion générale que cette aflection relève d’une cause unique, spécifique, locale, provenant de quelque fermentation, exhalaison ou putréfaction, d’où naît un miasme sui gene- ris, ainsi qu'il en est pour toutes les endémies C’est dans le sol superficiel que notre confrère place la source de l'infection; c’est de ce banc infect que sortent les émana- tions gazeuses morbifiques. Pour lui, en définitive, il existe un miasme particulier qui amène une modification constitutionnelle dont le symptôme dominant est l’engorgement des glandes thy- roides. Cette théorie nouvelle, M Vingtrinier l’appuie sur des faits que le peu de temps dont je dispose ne me permet pas de relater, à mon grand regret. Toutefois, j'indiquerai brièvement les quatre faits qu'il appelle dominants : 1° Il y a des terres à goîtres.—L'alluvion de ces terres a apporté le goître dans des localités où il n'existait pas. CLASSE DES SCIENCES. 31 2° L’alluvion de terres saines , en couvrant des terres à goître, a fait disparaître l'endémie. 3° L'éloignement des pays affligés, à l'époque du déve- loppement du goître, suflit pour le faire disparaître, de même que le séjour prolongé l'y fait contracter, quelles que soient les conditions des individus. k° La culture des terres à suffi pour chasser lendémie de plusieurs localités. Le Mémoire de M. Vingtrinier devant être imprimé dans les actes du Conseil central de Salubrité, le publie scienti- fique pourra bientôt en profiter et juger par lui-même de l'importance des faits réunis par l’auteur, ainsi que de la justesse des considérations théoriques qu'il en fait découler. Dans tous les cas, la théorie nouvelle a ceci de plus consolant que les autres, c’est qu’elle laisse entrevoir la possibilité, en changeant la nature du sol superficiel des contrées infectées, à l’aide de travaux de culture , d'irriga- tion , de dessèchement, de drainage , qui ne sont pas au- dessus des efforts humains, d'arriver à chasser l’endémie d'une manière à peu près complète. Je profiterai de cette occasion pour rectifier une erreur qui s’est glissée dans mon compte-rendu de l'année der- nière , et qui a provoqué une demande de rectification de la part du maire du Mont-Saint-Aignan. Le Mont-aux- Malades a été désigné à tort comme une commune renfer- mant bon nombre de goitreux. Cette expression bon nom- bre s'appliquait à d’autres localités. Une autre infirmité de la nature humaine, plus terrible encore que celle dont je viens de parler, la perte de l'in- telligence, a été, pour plusieurs de nos membres, le sujet d’études graves et persévérantes. MM. Vingtrinier, Mérielle et Boutan , entre autres, nous ont entretenus de la folie à des points de vue différents. Des aliénés dans la prison et devant la justice , par M.Vingtrinier. 32 ACADÉMIE DE ROUEN. Un savant conseiller à la cour d'appel d'Amiens , M. Sa- caze, a publié un livre extrêmement remarquable sur la Folie considérée dans ses rapports avec la capacité civile. Son but a été d'engager les médecins à disposer les maté- riaux d’un traité complet de psychologie légale, qui con- tiendrait l'application des règles du droit civil aux désordres de la volonté. M. Vingtrinier a répondu à cet appel en réunissant les observations qu’il accumule depuis plus de trente ans sur les aliénés détenus et traduits en justice. La jurisprudence actuelle, il faut bien le reconnaître, n'est plus en rapport avec les progrès de la science des maladies mentales. Le code Napoléon , en ne reconnais- sant que les cas de démence, de fureur et d'imbécillité, comme pouvant être mis en question, est bien loin de toucher à la vérité, dans un grand nombre de circons- tances. Le point délicat à discuter et à élucider, c'est la liberté morale ou le libre arbitre. Un individu qui n’est ni en démence , ni en fureur, ni en état d'imbécillité, peut, de l’avis de tous les médecins alié- nistes, être positivement un fou , un homme privé du libre arbitre, sans lequel aucun de nous n’est responsable de ses actions ; ce peut être, en effet, un monomaniaque ou un halluciné. Les progrès accomplis par la science moderne ne sont pas assez connus de la magistrature; de là cette défiance qu'elle professe contre les opinions des aliénistes , lorsqu'il s'agit de faits traduits en justice et laissant surgir la pensée de la folie. Cette défiance est fort regrettable ; l'humanité peut en souffrir. M. Vingtrinier en administre la preuve en don- nant l'historique de nombreux faits criminels et correction- nels jugés à Rouen, et qui prouvent que la bonne justice CLASSE DES SCIENCES. 33 ne peut que gagner à l'alliance de la médecine mentale et de la jurisprudence. Pour répondre à ce reproche que les médecins ont une tendance à trouver des actes de folie partout, et surtout là où les magistrats n’en voient pas, notre confrère pro- duit le chiffre des détenus qui ont été traduits en justice sous ses yeux. Au criminel, depuis 1815, sur huit mille cinq cent sept accusés , il n’a constaté que seize cas de folie; dix de ces fous ont été acquittés par le jury, comme ayant agi sans discernement. Au correctionnel, depuis 1825 seulement, il n’a reconnu que deux cent quarante-huit cas de folie. Les magistrats ont acquitté cent soixante-six de ces accu- sés, après avoir admis l'opinion du médecin. Sur soixante- dix-huit condamnés, cinquante-six ont été envoyés plus tard à Saint-Yon, alors que leur folie était devenue évidente. Au nombre des faits cités par M. Vingtrinier, il en est un qui est extrêmement important comme jurisprudence , c'est celui d’une femme devenue infanticide dans un accès de folie instantanée. Dans cette circonstance, la Cour de Rouen a tracé une voie dans laquelle devraient être enga- gées toutes les affaires de ce genre. Le cas était grave et délicat. Une première commission de trois médecins don - nait un avis déclarant la folie. Une seconde commission de trois autres médecins fut appelée à contrôler l'opinion de la première , et enfin les six médecins réunis furent enten- dus par le conseiller instructeur. Après ces précautions sages, la responsabilité pesant sur les hommes de la science, la Cour a évité à la malheureuse mère, qui était revenue à la raison, l’avanie de la Cour d'assises, et l’a relaxée (1). (1) L'important travail de M, Vingtrinier a été publié en entier, depuis sa communication à l’Académie, dans les 4nnales d’hy- giène et de médecine légale (1*' trimestre de 1853). 3 Des hallucinations, par M. Mérielle. 34 ACADÉMIE DE ROUEN. Une des complications les plus fréquentes de la folie, c'est l'hallucination, phénomène bizarre dans lequel on voit les individus percevoir des sensations de l’ouie, du goût, de la vue, comme s'ils étaient soumis à l’action de causes extérieures capables de procurer des sensations semblables. Personne plus que M Mérielle, médecin en chef de l'Asile des Aliénés de Saint-Yon, n'était en mesure d’abor- der l’étude d’une pareille question ; aussi l’a-t-il fait, d’une manière brillante, dans le discours qu'il a prononcé à son entrée dans l'Académie. N’envisageant toutefois cet im- portant sujet qu’au double point de vue des effets produits et du mode de traitement, notre nouveau confrère a remis à une autre époque à l’envisager sous le rapport de l'anatomie pathologique et sous celui de la médecine lé- gale. Sur ce dernier terrain , il rencontrera M. Vingtrinier, et dès à présent nous pouvons dire qu'il y a conformité de doctrine entre les deux médecins à propos du mode d'instruction que la justice devrait toujours employer lorsqu'il s'agit d'actes répréhensibles commis par des personnes dont l’état intellectuel n’est pas parfaitement connu. Après avoir exposé les différents genres de médication essayés pour combattre l'hallucination , M. Mérielle a pro- fessé ce principe rationnel : que dans cette affection , plus encore que dans toute autre maladie, il n’y a pas de rè- gles absolues. « C'est, dit-il, dans son intelligence, dans son expérience , et aussi dans son cœur , que le médecin aliéniste doit puiser les ressources de sa thérapeutique. » Il insiste sur le traitement moral , et, pour lui, le premier soin du médecin, c’est de faire naître chez ces pauvres malades, que l'esprit de Dieu a momentanément aban- donnés , la confiance et l'affection. CLASSE DES SCIENCES. 35 Dans sa réponse au discours de M. Mérielle , M. Boutan examine plusieurs phénomènes en apparence secondaires, et dont l'explication jetterait probabiement quelque lumière sur la théorie des hallucinations. Dans l’état normal, pendant la veille , l'organisme est en conflit, par son côté extérieur, avec les agents phy- siques ; par son côté intérieur, avec l'âme. Ce double conflit est régularisé par la raison. Mais cet état d'équilibre peut être rompu naturellement ou accidentellement. [l'est rompu naturellement quand le sommeil arrive. Les influences extérieures cessent d'agir, tandis que les rapports de l'âme et du cerveau persistent toujours ; le corps repose , mais l'âme veille et s'abandonne aux ca- prices de l'imagination; de là, ces rêves légers, sans suite , qui laissent à peine une trace dans nos souvenirs. Mais dans quelques circonstances , par suite de prédis- positions antérieures, l'âme s'arrête de préférence sur certaines idées qui l'impressionnent vivement. Or , comme toute émotion vive a sa répereussion immédiate dans les organes par l'intermédiaire des fibres nerveuses , ces or- ganes, sous cette excitation intérieure, se constituent dans le même état moléculaire que si la cause de la sen- sation était tout extérieure. De là une hallucination, une fausse perception que la raison dissipe au moment du réveil. Eh bien ! les mêmes effets doivent se produire pendant la veille, lorsque certaines parties de l'appareil sensorial sont dans un état morbide , ce qui rompt accidentellement l’état d'équilibre normal. Il en résulte alors, même chez l’homme doué de toute sa raison, des illusions complètes, qui le placent exactement dans la position du fou hallu- ciné. On entrevoit donc que la même cause pourrait agir dans les deux cas ; ainsi s’expliquerait l'hallucination et chez l'être raisonnable et chez celui dont le cerveau est dérangé. Réponse de M. Boutan au discours de M. Mérielle. | | ÉCONOMIE SOCIALE. STATISTIQUE. Influence des moteurs sur le dévelop- pement du travail , par M. Cléry. 36 ACADÉMIE DE ROUEN. D'intéressantes questions d'économie sociale et de sta tistique ont été agitées dans le cours de cette année. Je résumerai les principales. M. Cléry, en prenant place parmi nous , a recherché, dans son discours de réception, quelle a pu être l'influence des moteurs sur le développement du travail et les pro- grès de la civilisation. Deux causes, suivant l’orateur , ont fait du travail une chose nécessaire, sainte et honorable : le Christianisme d’abord, puis l'invention et l'emploi des moteurs inani- més ou animés. C'est à partir du xiv° siècle seulement que l’industrie commence à sortir de son état rudimentaire ; mais chez nous , jusqu’au xvru° siècle, sa marche est pleine d’acci- dents causés par le monopole des maîtrises et jurandes , tandis qu’en Angleterre elle se développe à son aise , à la faveur de la liberté accordée aux villes nouvelles. La dé- couverte de l'Amérique, celle du passage du Cap de Bonne-Espérance furent surtout cause de ce mouvement. Jusqu'alors, on n'avait utilisé comme moteurs, en dehors de l’homme et des animaux, que l'eau et l'air. Survient Papin qui découvre la force mécanique de la va- peur, et bientôt tous les moteurs animés sont remplacés par cet agent si puissant. De ce fait datent une révolution immense dans les habitudes sociales et une véritable émancipation des classes ouvrières. Aujourd'hui, l'ouvrier habile et rangé peut prétendre aux positions les plus élevées. La société, marâtre pour lui autrefois , le prend maintenant au berceau , le dirige, le conduit , l’aide ; possédant assez de moteurs pour se passer des bras de l'homme , elle ne considère plus celui-ci que comme un être intelligent ; ses esclaves sont l'eau , le vent, la poudre , la vapeur, l'électricité. CLASSE DES SCIENCES. o7 il faut donc bénir le travail et les instruments qui lui ont donné la dignité et l'honorabilité sans lesquelles il n'eût pu gagner son émancipation. « L'antiquité, pour ne pas les avoir connus, dit M. Cléry en terminant sa dissertation , s’est affaissée dans la ruine. En les consacrant, nous garantissons notre existence et notre suprématie. » Dans sa réponse, M. Boutan a examiné, en critique éru- dit, quelques-unes des opinions avancées par le récipien- daire. Relativement à l'esclavage , il ne paraît pas à notre président que l’origine de cette dégradation ait été l’ab- sence complète, dans la société antique, de moteurs animés ou inanimés. Pour Aristote et les hommes de son école, l’esclave est un être d’une nature toute différente de celle de l’homme libre, et de même que le corps se laisse diriger par l'âme, de même il fallait à l’esclave un maître pour le conduire. Suivant M. Cousin, l'esclavage était la plaie et la condition de la société antique. La conquête fit les esclaves ; la nécessité politique les maintint ; le long usage fit croire au préjugé de deux races d'hommes. A côté de l'idée chrétienne , qui a déterminé la suppres- sion de l'esclavage , il faut placer le développement de l'industrie , de l’agriculture et du commerce , provoqué par l'invention de nouveaux moteurs, par le besoin d’un plus grand bien-être. M. Boutan se joint à M. Cléry pour se plaindre de lin- justice de l'histoire , qui a si souvent oublié d'enregistrer les noms des inventeurs des machines et instruments vraiment utiles. Toutefois , il faut reconnaître qu'il n’est pas toujours facile de découvrir à qui lon doit rapporter l'honneur de telle ou telle découverte. C’est à peine si, de nos jours, on est d'accord sur le nom du véritable in- venteur de la télégraphie électrique. Réponse du président au discours de M. Cléry. Commerce du charbon de terre dans la Seine- Inférieure , par M. Cléry. 38 ACADÉMIE DE ROUEN. M. le président termine sa réponse éloquente en s’alta- chant à combattre certains préjugés qui sont encore bien vivaces dans certaines classes de la population à l’endroit des machines , et il justifie leur emploi par tous les avan- tages qu'elles fournissent à l'humanité. Les moteurs inanimés auraient perdu une grande partie de leur importance sans la découverte et l'emploi des combustibles minéraux , et notamment de la houille. Tout ce qui se rattache à l’histoire de cette précieuse substance offre donc le plus vif intérêt, surtout dans un département aussi éminemment industriel que le nôtre. M. Cléry a compris qu'il serait écouté avec faveur en nous parlant de l'état actuel du commerce du charbon de terre dans la Seine-Inférieure et des améliorations qu’il réclame. Voici les faits saillants que j'emprunte à son Mémoire : C'est principalement l’Angleterreet la Belgique, comme on sait, qui fournissent notre marché; les quantités qu'en- voient les bassins du nord de la France sont relativement fort minimes. Depuis 1848, la consommation a augmenté continuellement, et depuis 1849 , il y a une prédomi- nance marquée dans l'importation belge. Le charbon de Charleroy , déjà exclusivement employé pour le travail de la grille, tend à remplacer encore le charbon anglais dans les fabriques d’indiennes. Les charbons de Mons et d’Angle- terre ne sont guère utilisés que par l'économie domestique. Les prix comparatifs des différents charbons démontrent suflisamment que les houilles anglaises doivent être aban- données de plus en plus chez nous. Depuis 1848 , il y a eu abaissement graduel du fret. Ce fait continuera-t-il à se produire ? On peut répondre né- gativement , à moins que les caboteurs et les bateliers de la Seine et de l'Oise ne changent l'organisation de leurs navires et bateaux. Le prix du charbon sur le carreau des CLASSE DES SCIENCES. 39 mines ne peut non plus diminuer. La réduction du prix final de vente ne peut donc plus être opérée que par celle des frais accessoires. La moyenne de tous ces frais s'élève à une fois 1/3 de la valeur primitive du charbon. Pour diminuer ces frais si considérables, M. Cléry pense que l'unique moyen est la création d’un service de bâtiments mixtes à hélice , qui, au lieu des dix voyages que les navires à voiles accomplissent chaque année, en feraient vingt. Cela permettrait à l’armateur de réduire le fret d’un tiers environ, tout en lui conservant un bénéfice de 20 p. 00. — Pour les transports belges, les bateaux qui font moyennement deux voyages par an pourraient en entreprendre beaucoup plus, huit ou dix même , en employant les remorqueurs à hélice. Quant aux frais de douane , si élevés pour les charbons anglais, qu'ils équivalent aux 3/4 de leur prix , la nécessité de leur réduction est trop évidente pour qu’on s’y arrête. Comme dernière modification , M. Cléry croit qu'il serait utile de pourvoir chaque navire à vapeur d’une machine à charger et à décharger. Pour les navires à voiles, cette machine serait mobile et appartiendrait au port. En ajoutant à cela la construction d'un rail-way de jonction du quai au chemin de fer de la rive gauche, on aurait tous les éléments nécessaires pour obtenir à bon marché le précieux com- bustible qui est, pour ainsi dire , l'ame de notre industrie. M. Ballin nous a présenté, comme de coutume, le ta- bleau décennal des opérations du Mont-de-Piété de Rouen, pendant les années 1843 à 1852 inclusivement. Il l’a ac- compagné de quelques explications. Îlen ressort qu'en 1852 les engagements sont restés au-dessous de ceux de l’année précédente , tandis qu’au contraire les dégagements et les renouvellements ont été plus nombreux ; ce qui annonce un peu moins de gêne dans les classes nécessiteuses. Opérations du Mont-de-Piété de Rouen, par M. Ballin. École professionnelle préparatoire de Rouen. Exposé par M. l'abbé Neveu. 10 ACADÉMIE DE ROUEN. IL est à noter que les frais généraux , non compris l'in- térêt de l’argent , reviennent, en moyenne, à 50 centimes par article ; d’où il suit que plus de la moitié des engage- ments, c’est-à-dire 40 à 50 mille, coûtent à l'établissement plus qu'ils ne rapportent. M. l'abbé Neveu a appelé l'intérêt de l'Académie sur l'École professionnelle préparatoire de Rouen, dirigée par M. Leplichey, au nom de l'Administration municipale. Après avoir dit les commencements et les progrès de cette modeste et si utile institution pour la classe ouvrière ; après avoir montré le zèle et le dévouement de son directeur , notre confrère fait ressortir tous les avantages qui résul- tent de cet enseignement professionnel, qui instruit , moralise les enfants de nos ouvriers , et fournit à la so- ciété des garanties de soumission et de paix de la part du peuple. A cette occasion, jetant un coup d'œil en arrière , M. l'abbé Neveu établit que les désordres qui , si récem- ment , ont agité notre pays, ont été dus en grande par- tie à l'abandon dans lequel on avait laissé jusqu'alors les jeunes ouvriers, qu'une bonne éducation première , que des habitudes d'ordre et de respect envers les mai- tres ne garantissaient point contre les séductions de ces utopies subversives que des esprits faux et malintention— nés ont fait circuler dans les masses. C'est donc avec une grande joie qu'il a vu s'élever une institution qui à pour but essentiel de transformer les enfants du peuple en ouvriers habiles et honnêtes, et de diminuer ainsi Île triste contingent que l'atelier a fourni aux désordres du passé. Il demande le succès de l'œuvre de M. Leplichey, au nom et pour l’encouragement des hommes dévoués et intelligents dont notre indifférence paralyse le dévoue- ment et l'intelligence ; au nom et pour Ka gloire de notre CLASSE DES SCIENCES. 41 ville, où tant et de si belles œuvres appellent celle-ci à compléter avec elles l'histoire de sa philanthropie et de sa charité ; au nom et pour la gloire de notre Adminis- tration , qui, après avoir tant de fois rendu hommage au bien qu'a produit l’école professionnelle , ne voudra pas laisser à un autre département l'honneur d’une bril- lante initiative ; il le demande enfin au nom de la société et de la religion, qui réclament la moralisation et le salut de l'atelier , d’où elles ne voient sortir depuis longtemps que des étrangers ou des ennemis , et avec lequel toutes deux voudraient commencer aujourd’hui une alliance indis- soluble. L'Académie s’est empressée de s'associer aux pensées si morales, si élevées de son honorable membre. Une Commission ayant été nommée pour visiter et étudier à fond l'établissement municipal dirigé par M. Leplichey , l’Académie , après avoir entendu le rapport très détaillé de ses commissaires, avoir acquis la preuve des bons résultats obtenus, et reconnu l'immense utilité de donner le plus de développement possible à cette pépinière d'excellents apprentis , a arrêté : 1° Qu'elle solliciterait du maire de Rouen l’adjonction à l’école professionnelle d’un professeur de dessin de ma- chines et d’un aide-surveillant, tous deux rétribués ; 2% Qu'elle prierait M. le Préfet de demander au Gouver- nement la concession de quelques collections des outils les plus usuels dans les arts du forgeron, du tourneur, du menuisier et du mouleur en fonte, collections que l'on pourrait peut-être puiser, sans aucune dépense , dans les magasins des écoles de Châlons et d'Angers , ou dans les doubles du Conservatoire des arts et métiers ; 3° Enfin, qu'elle engagerait le directeur de l'école à inscrire chaque semaine sur un livret les notes obtenues Proposition de l’Académie à l'égard de cette école. Demandes en faveur de la Bibliothèque publique. Ouvrages publiés par des membres . de l’Académie. 52 ACADÉMIE DE ROUEN. par chaque enfant. Ce livret, après le visa des parents, serait rapporté par l'enfant tous les lundis. Par là, les parents seraient incessamment tenus au courant de la conduite et du travail de leurs enfants , sans préjudice de la lecture trimestrielle et publique des notes. Dans l'intérêt des études scientifiques appliquées à l'his- toire naturelle , à la chimie agricole et à l’économie ru- rale , l'Académie , sur la demande de M. Bignon , a arrêté : 1° Que M. le Préfet serait prié de vouloir bien proposer au Conseil général la demande d’une allocation destinée à pourvoir la bibliothèque publique de Rouen des ouvrages relatifs aux sciences qui forment la base de l'enseigne- ment agricole institué par le Conseil ; 20 Que M. le Maire serait également prié de réclamer pour la même bibliothèque , auprès de MM. les Ministres , les ouvrages de sciences pures et appliquées auxquels le Gouvernement souscrit ou qu'il fait publier à ses frais, et d'appuyer de son influence, auprès de M. le Préfet, le vœu émis par l'Académie. Plusieurs membres de la Compagnie ont doté le monde savant ou industriel de livres dont je me bornerai à don- ner les titres , ne devant pas avancer ici d'opinions person- nelles. Ainsi, l’on doit à M. Prévost : un Traité pratique de l'éducation et de la culture du Pommier à cidre dans les départements de l'ancienne Normandie, — 1 vol. in-32. M. Brière de Boismont : une deuxième édition de son ouvrage sur les Hallucinations ou histoire raisonnée des ap- paritions , visions , extases, etc., — 1 vol. in-8. M. Lecadre : des Observations et Dissertations médicales, — broch. gr. in-8. CLASSE DES SCIENCES. 43 M. Chevallier : un Dictionnaire des Altérations et Falsifications des Substances alimentaires, médiramenteuses et commerciales, — 2 vol. in-8. M. Isidore Pierre : Opuscules et Expériences agronomiques , — 1 vol. in-8. M. Guibourt : la quatrième édition de son Histoire naturelle des Drogues simples, etc., — 4 vol. in-8. M. Soubeiran : la quatrième édition de son Traité de Pharmacie théorique et pratique, —: 2 vol. in-8. MM. Girardin et Dubreuil : le deuxième volume de leur Cours éle- mentaire d'Agriculture, — 1 vol. grand in-18. MM. Girardin et Morière : le Résumé de leurs Conférences agricoles, sur les fumiers, faites dans les cantons ruraux de la Seine-Inférieure etdu Calvados,—1 vol. in-18. M. Girardin: des Mélanges d'Agriculture, d'Économie rurale et publique , et des Sciences physiques appliquées, — 2 vol. grand in-18. M. Pouchet ; une Histoire des Sciences naturelles au Hoyen-Age , ou Albert-le-Grand et son ‘époque, considérée comme point de départ de l’école expérimentale, — 1 vol. in-8. Ce dernier ouvrage est une œuvre capitale dans la litté- rature scientifique. M. Bignon en a présenté à l’Académie une analyse critique et raisonnée pleine d'intérêt. Le livre de M. Pouchet, dont le titre ne donne pas une idée suflisante, est véritablement le tableau du mouvement intellectuel qui s’est accompli dans le monde pendant cette période qu’on appelle le Moyen-Age, et dont l'auteur fixe les limites entre le v° et le xvr siècles. En traçant ce tableau, notre confrère a été frappé de la grande figure d’Albert-le- Grand ; aussi l’idée dominante et fondamentale de son ou- vrage est-elle de réhabiliter ce savant érudit du xin° siècle, et d'en faire le fondateur de l'école expérimentale. « Peut-être , dit M. Bignon , est-il arrivé à M. Pouchet, ce qui arrive à beaucoup d’autres, c'est de se prendre d'une admiration trop passionnée pour l'objet de son étude | { Rapports des membres sur des sujets différents. 44 ACADEMIE DE ROUEN. et de manquer de justice pour le temps qui à suivi . . . : . . | Le désir de personnifier le xim siècle dans un type unique à entrainé M. Pouchet au-delà de la vérité et donné à son appréciation d’Albert-le-Grand quelque chose de trop absolu et de systématique. » Cette divergence d'opinion sur la valeur du plus fécond des écrivains du Moyen-Age, n'empêche pas M. Bignon de rendre une éclatante justice à l’œuvre de notre con- frère. « Si elle n’ajonte rien, dit-il, à la réputation du moine dominicain, elle contribuera puissamment à ac- croître celle que l’auteur s’est acquise comme savant na- turaliste et comme érudit. » J'ai passé en revue les travaux des membres de la classe des sciences; toutefois , je suis loin d’avoir épuisé la liste des lectures qui ont occupé nos séances. Ainsi, je n’ai pas parlé , parce que le temps me manquait : 4° D'un rapport favorable de M. de Cazes sur le nou- vel écrit de notre correspondant de Bruxelles , M. Jobard, relatif à la propriété et à la responsabilité industrielles as- surées par le timbre-marque et le timbre-garantie ; écrit qui a pour but , comme plusieurs autres du mème auteur, de rendre au travail honneur, considération et fortune. 2° Des nombreux rapports de M. Bignon sur les diffé- rents recueils agricoles et horticoles parvenus à l’Acadé- mie, et notamment sur le Mémoire que MM. Prévost et Malbranche ont écrit sur la culture de la rhubarbe comme plante alimentaire et ornementale. 3° De l'analyse faite par M. de Cazes des nombreux ou- vrages envoyés par l'Institntion Smithsonnienne de Was- hington. #° De plusieurs rapports de M. Rondeaux sur les publi- cations récentes de la Société de Géographie de Paris. 5° Du discours que M. Nepveur à prononcé, le dimanche CLASSE DES SCIENCES. #5 12 juin , à l'inauguration du buste du docteur Blanche, à l'Hospice-Général , hommage bien mérité rendu à l’une des célébrités médicales du pays et à l'un des membres les plus distingués de l'Académie. La mention de ce dernier travail m'amène tout naturel- lement à consigner ici que la Compagnie, qui aime à ra- mener le souvenir sur ceux qui, à des époques antérieures, ont illustré leurs noms par des écrits ou des actes utiles, décernera cette année une de ses récompenses à l’auteur d'une excellente biographie sur Lépecq de la Clôture, ce savant médecin mort dans les premières années du siècle. Un rapport étendu sur le concours ouvert , il y a trois ans, sur ce sujet, a été rédigé par M. Hellis, au nom de la commission des prix ; comme il doit être imprimé à la suite de mon compte-rendu, je crois superflu d’en pré- senter l'analyse. Tel est le résumé, fort imparfait sans doute, des tra- vaux originaux, des rapports et des discussions qui ont occupé les séances de notre année académique, pour la seule classe des sciences. Il suflit bien à prouver, ce me semble , que les Académies ne sont pas aussi inutiles pour la marche de l'esprit humain que certains esprits frondeurs voudraient le faire croire. À ceux qui nient l'influence des Sociétés savantes et littéraires sur les sciences et les arts, sur les savants et sur les peuples ; à ceux qui contes- tent les nombreux services qu’elles rendent, je rappellerai ces mots de notre spirituel Fontenelle : « On traite volon- tiers d’inutile ce qu'on ne sait point ; c'est une espèce de vengeance (1). » (1) OEuvres diverses de Fontenelle, t. II. Amsterdam, 1742, In-12/Np°rie Concours pour la biographie de Lépecq de la Clôture. Nécrologie. 46 ACADÉMIE DE ROUEN. Il me reste à accomplir la partie la plus pénible de ma tâche, c'est de vous parler du tribut prélevé par la mort au sein de notre Compagnie. Nos pertes ont été bien nom- breuses, puisque six membres, un honoraire, un rési- dant et quatre correspondants, ont été enlevés à notre affection. M. Nepveur vous a raconté la vie si honorable de M. Bergasse. M. Ballin vous a rappelé les mérites scientifiques du docteur Chaponnier. Moi, je vous ai dit tout ce qu’a- vaient fait de bien sur cette terre Lévy père , de Rouen; Lair et Lesauvage, de Caen; H. Schlumberger, de Mulhouse. Les notices biographiques sur ces hommes distingués à des titres différents seront imprimées dans le Précis, afin d'apprendre à la jeune génération comment on conquiert l'estime de ses contemporains et l'honneur d'inscrire son nom sur les tables de l'Histoire. NOTICES NÉCROLOGIQUES SUR DES MEMBRES DE L'ACADÉMIE. I. M. LÉVY, membre honoraire (1). L'année dernière , notre excellent confrère M. Ballin, dans son intéressante notice sur Lézurier de la Martel, nous faisait observer que si, presque chaque année , nous avons à déplorer la perte de quelques-uns des membres de la Compagnie, du moins ce n’est que dans un âge très avancé qu’ils sont enlevés, pour la plupart, à notre affec- tion. Pourquoi n’en est-il pas toujours ainsi, et pourquoi faut-il que les faits ne viennent pas confirmer cette année une remarque aussi consolante ? La mort, en effet, a frappé un de nos membres hono- raires dans un âge peu avancé, et alors même que l’ab- sence de toute infirmité, qu'une activité peu commune pouvaient nous faire espérer pour lui encore bien des an- nées d’existence. (1) Noticelue dans la séance du 15 avril 1853, par M. J. Girardin. 48 ACADÉMIE DE ROUEN. Mare Lévy, chef d'institution honoraire, est mort-à Paris, le 11 février 1853. Il était né à Rouen, le 16 no- vembre 1791. Sa famille, originaire d'Alsace, s'était fixée dans notre pays peu avant la première Révolution. Le jeune Lévy fit ses humanités au collége de Rouen, appelé alors Ecole centrale. montra de bonne heure une rare aptitude pour les sciences exactes. Ces heureuses dis- positions se développèrent sous l'influence des professeurs éminents qui occupaient alors les chaires de cette école. Un de nos anciens confrères, M. Letellier, faisait dans cet établissement, et avec une grande distinction, un cours de mathématiques transcendantes. A la création de l'Uni- versité, cette chaire fut supprimée, malgré sa haute uti- lité , et cet enseignement supérieur fut exclusivement confié aux Facultés. C'est ainsi que, sans sortir de son pays natal , Lévy put acquérir de vastes connaissances , à un âge où, trop sou- vent, on commence à peine les études sérieuses. Aussi put-il, en 1810 (il n'avait encore que dix-neuf ans), en- trer dans le corps enseignant. Il fut nommé professeur de mathématiques au collége de Bédarieux. Ce début modeste aurait lieu de nous surprendre si nous ne nous reportions par la pensée à ce qui se passait alors. L'Université, fondée depuis peu de temps, procédait avec une grande circonspection et ne confiait tout d’abord aux jeunes maîtres que des postes de médiocre impor- tance ; ils étaient seulement appelés à faire leurs preuves ; l'avancement était la récompense accordée au talent et au zèle. Lévy avait trop de supériorité pour ne pas être bientôt distingué pour ses connaissances, et surtout pour un très grand talent d'exposition. Il ne tarda pas à être nommé régent de mathématiques à Lunel. À peine installé dans ses fonctions, la maladie du principal l'amena à donner CLASSE DES SCIENCES. #9 de nouvelles preuves de sa capacité. Malgré son extrême jeunesse, la direction du collége lui fut confiée ; la ville entière approuva ce choix, et notre confrère montra de suite qu'il en était digne. Comme récompense , il fut en voyé au collége de Nevers, au moment où cet établisse_ ment était érigé en lycée impérial. Malheureusement les “désastres de 1815 arrivèrent. L'existence de l'Université fut mise en question ; cette ma- gnifique institution de l'Empire ne présentait plus à ses membres un avenir assuré. La situation était grave. Lévy n'avait plus à penser à Jui seul ; marié depuis un an envi- ron, il s'était allié à une honorable famille de Nevers ; son beau-père, M. Sauze, receveur de la navigation, avait plusieurs enfants et ne possédait que sa place pour toute fortune; notre confrère, dont le désintéressement était complet, n'avait recherché dans l'union qu'il avait con- tractée qu’une vive affection en échange de la sienne, et il avait trouvé dans sa digne compagne toutes les qualités réunies de l'esprit et du cœur. Devant un avenir aussi incertain, Lévy dut songer à se créer une position indépendante, plus en harmonie avec son caractère, et si, d’une part, la famille de sa femme était pour lui un motif puissant qui le retenait à Nevers , d'un autre côté, sa propre famille était à Rouen et y occu— pait une position honorable ; son frère était alors secrétaire du cardinal Cambacérès. Lévy pensa avec raison qu'il y avait, pour lui et pour la famille dont il allait être le chef, avantage à revenir dans un pays où, d’ailleurs, il était déjà connu. Il fit voir bientôt qu'il était à la hauteur de la réputation qui l’avait précédé parmi nous. Il fut assez heu- reux pour faire recevoir un certain nombre d'élèves aux écoles du Gouvernement. Nous disons assez heureux, car le talent ne suflit pas toujours pour obtenir un pareil ré- sultat ; il faut avoir encore la bonne fortune de rencontrer 4 50 ACADÉMIE DE ROUEN. des sujets qui joignent à une grande aptitude ce zèle qui, trop souvent, fait défaut aux plus intelligents. Les efforts du savant professeur furent couronnés de succès, et de nom- breux élèves, qui occupent aujourd’hui dans l'armée et dans l'administration des postes éminents, doivent leur réussite aux connaissances et au dévouement de leur maitre. La confiance que la population éclairée de notre cité ac- cordait à notre confrère le mit bientôt dans l'impossibi- lité de répondre à toutes les demandes qui lui étaient adressées ; mais alors, et cela fait honneur à son cœur, il était heureux de procurer à des professeurs , distingués du reste, mais encore peu connus , les occupations qu'il ne pouvait plus accepter pour lui-même. naccessible à l'envie, ilvoyait sans peine les succès des autres ; nous dirons plus : dans son désintéressement, il a souvent rendu un public hommage à des hommes sur le compte desquels il aurait pu garder un profond silence, s’il avait cédé à un esprit mesquin de concurrence. Parmi les nombreux élèves qui ont reçu les soins de Lévy, je citerai tout spécialement le jeune prince de Mont- morency, admis à Saint-Cyr d’une manière brillante, et le fils du lieutenant-général comte de Rivaud de la Rafti- nière, qui fut reçu à l'École Polytechnique. Le comte de Rivaud avait une estime toute particulière pour le maître de son fils, et ce n’est que par suite des sollicitations réi- térées du général que notre confrère se décida à fonder un établissement d'instruction secondaire. Le comte de Ri- vaud, en vovant plus tard cette institution prospérer, se réjouissait hautement d'en avoir provoqué la création (1). (1) Parmi les élèves les plus distingués de notre confrère, nous citerons encore Auguste de Caze, ingénieur des ponts-et-chaussées, enlevé à sa famille et à ses nombreux amis au début de sa car- rière, au moment même où sa place semblait marquée au milieu de nous, près de son père, notre respectable collègue. CLASSE DES SCIENCES. 5 Vous vous rappelez, Messieurs, quel rapide essor prit en effet l'institution si habilement dirigée par Lévy. Les premières familles de la ville et du département confièrent leurs enfants au maître qui avait déjà fait si brillamment ses preuves. Telle était, telle est encore aujourd’hui la réputation de la pension Lévy, que nombre de personnes se font un titre d'y avoir été élevées, bien qu'elles n'y aient jamais paru Doué d’un caractère ferme , Lévy savait faire régner un ordre parfait dans son établissement ; son autorité s’exer- çait sans faiblesse comme sans rigueur sur tous ceux qui l’entouraient. Tout à la fois le maître et l'ami de ses élè- ves, il appréciait avec un tact sûr les limites qu'il pouvait laisser atteindre, celles qu'il ne devait Jamais laisser dé- passer. Son élocution facile lui permettait d'exercer une grande influence sur ses élèves réunis ; il savait remuer et arrêter au besoin cette jeunesse si ardente et parfois si diflicile à maîtriser ; ses élèves cédaient à cet ascendant que donnent toujours des connaissances profondes et variées jointes à une grande honorabilité. Mais c'était surtout dans les conversations intimes qu'il gagnait la confiance entière de ceux qui l'entouraient ; car il comprenait admirablement la grandeur de la mission délicate et toute paternelle qu'il avait à remplir envers ses enfants adoptifs, à cet âge principalement où les pensées d'avenir fermentent si vivement dans le cœur des Jeunes gens, à cette époque où l’homme commence à s'appa- raître à lui-même et se demande le rôle qu'il doit jouer sur la scène du monde. Lévy cherchait alors à découvrir dans ces jeunes intelligences les aptitudes plus où moins prononcées , et dans les cœurs les vocations en core chancelantes ; il interrogeait , il conseillait , toujours il encourageait, et quand il entrevoyait la solution de ce problème si difficile, il ne la donnait pas, mais il la faisait 52 ACADÉMIE DE ROUEN. trouver à celui-là même qu'elle intéressait le plus. Que de jeunes gens n’a-t-il pas ainsi détournés d'une fausse voie ! Que de peines n’a-t-il pas épargnées à de pauvres parents ! Que de joies il a su leur réserver pour leurs vieux jours ! Nous entendons fréquemment déplorer la triste condi- tion d'hommes, souvent honorables, qui acceptent la tâche ingrate de surveiller les élèves dans les établisse- ments d'instruction publique, et, tout en reconnaissant l'honorabilité de quelques-uns, on les frappe, pour la plu- part, d’une sorte d'ostracisme , désolant, pour eux d’a- bord , et fatal ensuite à l'influence qu'ils devraient toujours exercer sur les élèves. Lévy, pourtant , se plaignait rare- ment de ses collaborateurs. Est-ce-donc que maintenant ces fonctionnaires subalternes soient moins dignes qu’a- lors ? Nous ne le croyons pas ; mais nous pensons que si la classe importante des maîtres d'étude a semblé démériter, cela ne tient pas tant à eux qu'à l'espèce de dédain, tranchons le mot, avec lequel on les traite habituelle- ment. Lévy voyait en eux d’utiles auxiliaires ; presque toujours il les considérait comme des amis. Jamais il n’admettait chez lui un maître d'étude, sans lui fournir les moyens de faire preuve d’une certaine capacité devant les élèves ; il les chargeait, à cet effet, d’une partie quelconque de l’enseignement, et, s'ils n'avaient qu'un savoir restreint, il les excitait vivement à profiter des ressources que présentaient les cours professés dans sa maison ; il leur faisait ainsi acquérir des connaissances plus étendues. Souvent il éveillait en eux le goût des hautes sciences, en leur permettant d'assister à ses excellentes leçons ; il cher- chait constamment à leur offrir un but, en leur faisant en- trevoir que la position qu'ils occupaient ne pouvait être que transitoire, et qu'ils devaient tendre à se créer un | CLASSE DES SCIENCES. 53 avenir. Les élèves, voyant ces hommes se livrer à des études sérieuses, comprenant qu'ils n’acceptaient la dure mission de les surveiller et de les faire obéir que pour se procurer la possibilité, à défaut de fortune , d'arriver à une position indépendante , avaient du respect pour ceux qui leur donnaient un si noble exemple. Bien des hommes ont ainsi commencé leur carrière chez notre confrère et sont arrivés à des positions honorables. Plusieurs sont de- venus des professeurs distingués, des mathématiciens érudits (1), d'excellents médecins (2), et l’un d’eux dirige aujourd'hui l’un de nos colléges les plus importants (3). On pourrait croire que les soins d’une administration aussi multiple que celle d’un grand pensionnat devaient prendre tous les instants de notre confrère. Cependant son activité prodigieuse suflisait à tout , et il trouvait encore des loisirs qu'il consacrait, avec bonheur, aux Sociétés savantes dont il était membre. Entré en 1819 à la Société libre d'Emulation , il présidait cette compagnie en 1826, et, dès 1893, il devenait membre de notre Académie. Vous savez, Messieurs, quelle place distinguée il a toujours oc- cupée parmi nous, et pour ceux qui n'auraient pas connu notre honorable confrère , je n'aurais qu’à répéter les pa- roles que je prononçais lorsque je fus appelé à lui suc- céder , en 1846 , en qualité de secrétaire de la classe des Sciences. « M. Lévy, disais-je alors, a occupé avec une grande distinction, et à deux reprises différentes, les délicates (1) M. Lecaplain , professeur de mathématiques au Iycée Louis- le-Grand. (2) M. Delabrosse, de la Faculté de Paris, exerçant à Rouen. (3) M. Legagneur , agrégé de l'Université, principal du collége de Troyes. 5% ACADÉMIE DE ROUEN. fonctions de secrétaire perpétuel. Il m'est agréable de vous “appeler avec quel talent il résumait les questions les plus abstraites, avec quel art il exposait les travaux si divers de ses confrères , avec quelle facilité il savait faire parler aux sciences le langage de la raison. » Vous n'avez pas oublié, Messieurs , ses nombreux rap- ports sur les ouvrages renvoyés à son examen. Ses écrits dénotaient tout à la fois une variété infinie de connais- sances et une verve spirituelle, qui n’excluait pas ce- pendant une véritable dignité de langage et de style. Il avait voué particulièrement une guerre acharnée au charlatanisme ; il le poursuivait impitoyablement , quelle que fût, d’ailleurs, la forme sous laquelle il le rencontrait. Je remettrai en votre mémoire, à cette occasion, plusieurs notices qu'il nous a lues sur le magnétisme animal ; et, sans vouloir néanmoins soulever un débat nouveau sur cette question , je ne puis m'empêcher de vous rappeler les sarcasmes amers dont il poursuivait les intrigants et les dupes, plaignant sincèrement les uns, mais surtout flagellant et stigmatisant les autres. Homme de science avant tout, son esprit semblait se plier, avec facilité, à toute sorte d'exercice intellectuel ; ainsi l’avons-nous vu publier, presque simultanément , un mémoire sur les polygones étoilés, et un mémoire intéres- sant sur des antiquités trouvées à Cailly. Un peu plus tard, il enrichissait nos annales de tableaux dans lesquels il pré- sentait, sous une forme nette et précise, le résumé des observations météorologiques qu'il faisait, chaque jour, avec un grand soin. Mais ce qui le préoccupait surtout et avant tout, c'était la grande question de la réforme de l'enseignement ; aussi nous at-il laissé plusieurs écrits sur cette matière, no- tamment un discours pronoucé dans une séance publique de la Société d'Emulation, et une brochure adressée aux CLASSE DES SCIENCES. 55 pères de famille. Il s’y efforce d'établir qu'il faut donner une plus large part à l'étude des sciences; ce qu'il avait, du reste , réalisé, autant que possible , dans la pratique ; car la réforme, pour être complète, devait devenir géné- rale. Ces modifications profondes que Lévy appelait de tous ses vœux viennent d'être introduites dans l'enseigne- ment ; mais, proclamons-le , il a eu l'honneur de signaler la nécessité de cette transformation, trente années avant son entière réalisation. Il comprenait, en effet. que s’il est dangereux de ne faire que de la science et de rester absolument étranger aux lettres , il est aussi bien déplo- rable de voir des jeunes gens, exclusivement occupés de l'étude des langues anciennes, ignorer les plus simples élé- ments des sciences. Qu'on ne se méprenne pas ici, toutefois, sur notre pensée : nous ne prétendons pas que la réforme actuelle soit à l'abri de tout reproche ; mais, il faut le reconnaitre, il y a vingt-cinq ans , l'étude des sciences était générale- ment négligée pendant les humanités. Et, nous avons peine à nous le figurer maintenant, les cours de physique et de chimie n'étaient que facultatifs ; encore fallait-il être à sa dernière année de collége pour pouvoir en profiter. Il arrivait fréquemment alors de voir des élèves ne com- mencer leurs classes scientifiques qu'à l’âge de dix-neuf ou vingt ans. Sousle premier Empire, l'étude des sciences avait pris un grand essor; plus tard, une réaction en sens inverse s'était manifestée; les lettres seules restaient en honneur ; elles le méritaient , mais non pas sans par- tage. C'est à cette époque que Lévy réclamait en faveur des mathématiques , de la physique, de la chimie et de l'histoire naturelle. La mécanique était restée longtemps comme Île privi- lége de quelques hommes d'élite, qui, grâce à de pro- fondes connaissances mathématiques, pouvaient résoudre 56 ACADÉMIE DE ROUEN. les plus ardus problèmes. Lévy comprit que s’il est beau de se livrer aux hautes spéculations de la mécanique rationnelle, que s'il est admirable de découvrir, avec Képler et Newton, les sublimes lois qui régissent les mou- vements des astres , il est beau aussi d'appliquer les lois de l'équilibre et du mouvement à ces merveilleuses ma- chines qui apportent la richesse à nos contrées industrielles. A partir de 1815, au milieu d’une paix féconde, on voyait les usines se multiplier , les jeunes hommes se lancer avec ardeur dans les entreprises industrielles , parce que , presque toujours, elles conduisent à la fortune. Mais il manquait à cette jeunesse intelligente de notre pays ces notions élémentaires sans lesquelles il est bien difficile de réussir. L'étude de la mécanique appliquée était donc devenue une nécessité; mais alors cette branche nouvelle de la science était, pour ainsi dire, à créer. Lévy, le premier, a eu l'honneur de l'initiative, en faisant à Rouen, dès l'année 1817, un cours de mécanique appliquée aux arts dans lequel tout était mis à la portée des personnes qui ne possédaient que les éléments du calcul. L'Académie ,: quelques années plus tard , ordonnait l'impression , dans son Précis, du programme de ce cours. Cette publication attira sur son auteur l'attention du monde savant, et un libraire de Paris fit offrir à notre confrère d'éditer son travail. Lévy fut contraint de refuser cette proposition avantageuse , le temps lui manquant pour mettre en ordre et pour transcrire les nombreux matériaux qu’il avait réunis sous forme de notes pour ses leçons. Le livre était fait dans son esprit ; mais il lui fallait des loisirs pour s'oc- cuper de sa rédaction ; or , la direction de son importante maison ne lui en laissait aucun. Depuis ce temps, divers traités sur la matière ont été publiés. MM. Dupin et Poncelet , entr'autres , ont mis au service du monde industriel la supériorité de leur talent CLASSE DES SCIENCES. 57 et la profondeur de leurs connaissances. Aujourd’hui, des ouvrages nombreux donnent une satisfaction pleine et en- tière à ce besoin qui, naguère encore , se faisait si impé-— rieusement sentir. A Lévy restera la gloire d’avoir ouvert la route dans une carrière si fructueusement parcourue depuis. J'ai dit ce que notre ville devait au savant distingué et au maître éminent. Ma tâche, cependant, n’est pas encore terminée. Lévy a rendu à ses concitoyens des services d’un autre genre dont la reconnaissance publique doit lui tenir compte. C'est lui qui, de concert avec plusieurs honorables ha- bitants de Rouen , parvint à conserver, au milieu de nous, l'institution si utile des Frères des Écoles chrétiennes. Un comité s’organisa et assura ainsi à plus de 2,500 enfants le bénéfice d'une instruction solide et d’une éducation reli- gieuse. Notre confrère accomplit ce devoir avec MM. Fau- con , Malfillâtre, Giffard et Chéron. Citer de pareils noms, c'est assez vous dire, Messieurs , combien la mission à remplir était sainte et élevée. C’est encore lui qui, membre des plus zélés du Comité d'instruction primaire , comprit le premier tous les avan- tages que notre cité retirerait de l'importation des salles d'asile. Il excita facilement la bonne volonté de quelques hommes généreux , et parvint à fonder, en provoquant des souscriptions , cette institution populaire. L’Adminis- tration municipale s'empressa, quelques années après, d’en accepter les charges et la direction. L'esprit conçoit à peine comment l’activité d'un seul homme pouvait suflire à tant de travaux, et cependant notre confrère trouvait encore des instants à consacrer à sa nombreuse famille. Le repos, d’ailleurs, qui lui eût été si indispensable , dans l'intérêt de sa santé , était pour lui une perspective presqu'effrayante. Abreuvé de peines , 58 ACADÉMIE DE ROUEN. il demandait à un travail incessant , sinon des consolations, au moins quelques adoucissements. La Providence, dont les desseins sont impénétrables , lui avait envoyé bien des épreuves depuis quelques années ; mais ce qui le frappa le plus douloureusement, fut la mort de sadigne compagne. Mme Lévy fut enlevée à son affection dans un âge peu avancé. Ce coup terrible abrégea certainement les jours de notre confrère. Le travail n'était pas seulement pour lui une nécessité ; il le regardait comme un devoir; il voulait utiliser jusqu'au dernier moment les quelques forces qui lui restaient encore. Il avait toujours refusé l'offre que ses enfants lui avaient faite de venir se reposer à leur foyer; car il sentait que l'inaction le laisserait face à face avec sa douleur ; et d’ailleurs , il trouvait en lui assez d'énergie pour ne pas avoir besoin d’un appui, que cependant il savait lui être offert de grand cœur. Non content des occupations sérieuses et de tous les instants qu'exigeait sa position , il s’imposait chaque jour une tâche nouvelle, et vous vous le rappelez , Messieurs , l'année dernière encore , il vint lui-même vous faire hom- mage de son Dromographe planétaire ; il avait pourtant alors à diriger l'une des plus importantes maisons d'édu- cation de Paris. Mais il était heureux de se retrouver au milieu de vous ; il répétait souvent combien votre affection lui était précieuse, combien vos sympathies lui étaient chères ; et, à une époque funeste pour lui, au moment où des revers de fortune vinrent briser sa position parmi nous , il éprouva une grande consolation , je dirai mieux, une joie profonde, en apprenant que, d’une voix unanime, vous lui aviez accordé le titre d'académicien honoraire. Messieurs, vous savez le reste ; vous vous rappelez combien la nouvelle de sa mort est venue nous surprendre douloureusement, alors que nous le croyions plein de CLASSE DES SCIENCES. 59 santé et de vie. Notre si regrettable confrère s'est éteint , il y à deux mois à peine, au milieu de ses enfants, en causant , en souriant encore. Le jour même de sa mort, il avait donné des soins et des conseils à ses chers élèves, et, suivant son vœu si fréquemment formulé, il a pu tra- vailler jusqu'à son dernier jour, jusqu’à sa dernière heure ! En 1843, il disait, en terminant un discours de distri- bution de prix : « Notre intention est de travailler dix ans encore, si la Providence daigne ratifier le bail que nous lui proposons. » Cette demande a été entendue du divin auteur de toutes choses, puisque c’est en 1853 que la vie si honorable et si laborieuse de notre confrère a été close, sans douleur et sans le cortége obligé de toutes ces infir- mités qui, le plus ordinairement, en font désirer la prompte terminaison ; circonstance remarquable, qui doit nous faire penser que Lévy était vraiment marqué du doigt de Dieu! Je ne terminerai pas cette notice, bien imparfaite, sans consigner les titres scientifiques et littéraires qui ont ho- noré la carrière de celui que nous regrettons tous. Lévy était membre des Académies de Dijon, Bordeaux, Metz , des Sociétés académiques de Strasbourg, de Nantes et Lille. A deux reprises différentes, de 1829 à 1831, et de 1843 à 1846 , il a été appelé aux fonctions de secrétaire perpé- tuel de l'Académie. Nous avons dit qu'il avait été prési- dent, en 1826, de la Société d'Émulation. Nous lui devons, outre un grand nombre de rapports spéciaux conservés dans les archives des deux Sociétés de Rouen, dont il fut un des membres les plus actifs, les écrits suivants : {. Lettre sur les charmes de l'étude des scirnces exactes (1820). Bulletin des trav. de la Soc, d'Emulation pour 1520. ACADÉMIE DE ROUEN. . Recherches sur les causes de l'inondation causée par la rupture des digues de la rivière de Robec, et moyens de les prévenir (1820). Bulletin des trav. de la Soc. d’Émulation pour 1820. 3. Notice sur Roberval Ibid. (1821). . Notice sur l'influence des localités dans les diverses fabricu- tions (1821). . Précis sur l'histoire de l'invention des machines à vapeur (1822). Notice sur des antiquités romaines trouvées à Cailly (1822). Programme d'un cours de mécanique appliquée aux arts (1823). Précis de l'Académie pour 1823. . Mémoires sur les Polygones étoilés (1824). Ibid. Discours prononcé à la séance publique de la Société libre d'Ému- lation, le 9 juin 1826, sur La nécessité d'étudier les sciences en général et l'astronomie en particulier, à cette époque de la vie pendant laquelle les jeunes gens ne se livrent, pour lor- dinaire, qu'à l'étude des lettres. Considérations sur l'état actuel de la France, sous le point de vue moral (1828). . Notice nécrologique sur Leturquier de Longchamp (1830). Notice nécrologique sur Lemasson (1830). Tableau des variations barométriques et thermométriques , de novembre 1831 à novembre 1832 (1839). . Rapport sur le concours de la classe des sciences de l'Académie de Rouen, pour 1834. Précis de 1834, p. 89. . Rapport sur les forages artésiens entrepris à Elbeuf (1835). 5. Monographie du Charlatan. Revue de Rouen de 1835. Une lecon de mécanique. lbid., de 1836. Observations météorologiques communiquées à la Société cen- trale d'Agriculture pour remplacer celles de M. Goube , de 1833 à avril 1836. Extrait des trav. de la Société d'Agriculture, t. VII, VII et IX. 26. 21e 28. 297 CLASSE DES SCIENCES. 61 - Rapport surles mémoires envoyés à l’Académie pour le concours de 1838. — Éloge de Lémery. Précis de l'Académie de 1838. - Notice nécrologique sur Alex. Boniface, correspondant de l’Académie (1838). . Principaux avantages des observations météorologiques (1841). . Sur le Magnétisme animal (1842). . Discours prononcé à une distribution de prix, et renfermant un plan d'études (1843). . Quelques observations sur la Magnétologie (1844). - Traité d’Arithmétique à l'usage d'une première étude (1846). Publié avec la collaboration de M. Lévy fils aîné, Sur une fille électrique et sur la possibilité de tirer quelques inductions sur les variations atmosphériques (1846). Notice nécrologique sur M. Letellier, membre de l'Académie (1847). Dromographe planétaire, par MM. Lévy et Lewandowski (1849). Dromographie planétaire (1859). 62 ACADÉMIE DE ROUEN. IT. M. LAIR, membre correspondant (1). Depuis 1808, l’Académie de Rouen comptait avec or- gueil, au nombre de ses correspondants , l’un des hommes les plus respectables de la Normandie . M. Pierre-Noël- Aimé Lair. Avant que son nom disparaisse de nos listes, permettez-moi de vous rappeler les titres qui l'y avaient fait placer. Né à Caen, le 2 ou 21 mai 1769, M. Lair fut élevé à Paris, et destiné par sa famille à remplir la place de lieu- tenant de police, que son grand-père avait occupée. La Révolution fit obstacle à ce projet , et, pour échapper à la réquisition , le jeune Lair entreprit d'étudier la médecine sous la direction des deux plus habiles professeurs de cette époque : Dusault et Corvisart. Quelques années après , ne craignant plus d’être conduit de force sous les armes, et ne voulant pas davantage suivre la carrière médicale , pour laquelle il n'avait aucune vocation, il se mit à voyager pour son plaisir et son instruction. Il parcourut à pied , pendant quatre années, de 1796 à 1800 , la France , les Pays-Bas , la Hollande et l'Allemagne. Au retour de ses courses lointaines , il se fixa à Caen, et presqu'aussitôt il devint secrétaire de la Société d'agriculture et de com- merce qu'on rétablissait l’une despremières en France. (1) Notice lue dans Ja séance du 6 mai 1853, par M. J. Girardin. CLASSE DES SCIENCES. 63 A partir de ce moment jusqu'à la fin de sa longue car- rière , M. Lair n’a cessé de consacrer l’activité de son es- prit , l'ardeur et la sagacité de son zèle, la générosité de son cœur , à l'amélioration matérielle et morale de ses concitoyens. On peut dire que, pendant plus d'un demi- siècle, il a été le promoteur , l'âme de toutes les institutions utiles de sa ville natale. C’est à lui, en effet, qu'on doit les expositions publiques des produits des beaux-arts et de l'industrie dont Caen a vu le retour à cinq époques différentes , les courses de chevaux qui ont un si grand retentissement , la fondation d'une foule d’établissements philanthropiques ; il a également contribué pour une large part à la création de la Société Linnéenne , de la Société philharmonique, de la Société des Antiquaires de Norman- die. Adjoint au maire de Caen en 1809, conseiller de préfecture de 1811 à 1851 ,ila, en cette double qualité , concouru à toutes les bonnes mesures, encouragé tous les efforts, et il s’est complètement dévoué aux intérêts du pays , au bonheur de ses administrés. Il faut dire que la bienveillance inaltérable de son cœur, la douceur de son esprit, la modération et la loyauté de son caractère lui ren- dirent, plus qu'à tout autre, cette tâche facile. La reconnais- sance publique, du reste, ne lui a pas fait défaut ; personne n’a été plus aimé et plus populaire , en Basse-Normandie , que notre digne confrère , qu'on appelait partout : «le bon M. Lair. » Aussi sa mort, arrivée le 2 janvier dernier , à la suite d’une grave et longue maladie , a-t-elle excité d’unanimes et profonds regrets. M. Lair n'était pas, à proprement parler, un littérateur, un artiste , un antiquaire , un naturaliste , un agriculteur , un industriel, et néanmoins il a, par son initiative, par son amour persévérant du beau, du bon et de l'utie, con- tribué aux progrès des lettres, des beaux-arts , des scien- ces , de l’agriculture et de l'industrie , plus sûrement et 64 ACADÉMIE DE ROUEN. plus eflicacement peut-être que s'il eût été pourvu des plus profondes connaissances dans l’une ou l’autre de ces spécialités. Sa plume n'a pas été moins active que sa parole et sa bourse. Il a non-seulement rédigé les travaux de la So- ciété d'agriculture et de commerce pendant près de qua- rante ans, présenté les comptes-rendus des cinq premières expositions publiques des produits des arts du Calvados, fourni plusieurs articles aux Annales des Voyages , au Dic- tionnaire d'Histoire naturelle de Déterville, à la Biographie universelle , mais il a encore publié de nombreuses notices de sciences appliquées et d'économie publique. Je men- tionnerai, entr’autres : {. Un Extrait de ses Voyages en France (1799). 2. Un Essai sur les combustions humaines produites par un long abus des liqueurs spiritueuses (1800) , brochure qui à été traduite en plusieurs langues. 3. Une Description de l'ouverture de l’avant-port de Cherbourg, le 27 août 1813 (1813). Une Motice sur les bains de Bagnoles (1813). rs 5. Une Description des jardins de Courset , situés aux environs de Boulogne-sur-Mer (1814). 6. Une Carte de l'arrondissement de Bayeux, sur une feuille grand-aigle. 1 . Une Wotice sur la pêche, le parcage et le commerce des huîtres (1826). 8. Un Rapport Sur les voyages de Dumont d'Urville, alors ca- pitaine de frégate (1828). 9. Enfin des Notices historiques sur plusieurs Normands célé- bres. Entraîné par son zèle patriotique et par le désir de pousser les fils à imiter les nobles exemples de leurs CLASSE DES SCIENCES. 65 pères, M. Lair a eu le premier l’heureuse idée de faire frapper et de répandre, jusque dans les plus humbles de- meures, des médailles en l'honneur des Normands illus- tres. Celle qu'il fit exécuter, en 1816, par Gatteaux, à la mémoire de Malherbe , a servi de modèle à toutes celles qui ont été publiées depuis. C’est encore par suite de cette même pensée qu'on le vit placer des inscriptions commé- moratives sur les maisons où naquirent Marot, Malherbe, Rouelle, Laplace, Segrais, etc. ; qu'il fit les frais des prix à décerner par l'Académie de Caen aux meilleures notices sur la vie et les travaux de Choron, de Dumont d'Urville, et d'autres célébrités contemporaines. La vie de M. Lair a été véritablement un culte pieux envers toutes les gloires du pays. Appartenant à toutes les associations qui ont pour but les progrès de l'esprit humain et de la morale publique, correspondant de presque toutes les Académies et Sociétés littéraires ou scientifiques de France, oflicier de la Légion d'Honneur, notre honorable confrère a joui , de son vivant, de toute la considération qu'il méritait si bien. ILest mort en montrant, par ses dispositions testamen- taires, combien il avait à cœur de répandre encore après lui des bienfaits nombreux et durables, et combien il s’in- téressait aux développements futurs des arts, des sciences et de l’industrie. Aussi est-ce justice de lui appliquer ce qu'il disait, en commençant sa notice sur M. de Janville : « S'il est un homme que l’on doive proposer pour mo- dèle , et dont ül faille honorer la mémoire , c’est celui qui a consacré toute sa vie à faire de bonnes actions. » 66 ACADÉMIE DE ROUEN. III. H. SCHLUMBERGER, membre correspondant (1. H. Schlumberger, né à Mulhouse , le 11 avril 1805, est mort en cette ville dans le courant de mai 1852. II a été l'un des plus savants chimistes praticiens qui aient doté l'industrie dés toiles peintes de découvertes utiles. Toute sa vie a été consacrée aux progrès de cet art merveilleux qui est l'application la plus directe des réactions chimi- ques si variées obtenues dans les laboratoires, et qui cons- titue la branche de la teinture dont les développements ont été les plus rapides depuis un demi-siècle. A peine âgé de quinze ans, Schlumberger entra, en qualité d’apprenti coloriste, dans la maison Nicolas Kæchlin et frères, où il demeura jusqu’en 1836. Ce fut sous la di- rection de M. Kæchlin-Schouch, ce doyen de l'industrie des impressions , que le jeune Schlumberger acquit les (1) Notice lue dans la séance du 11 mars 853, par M. J. Girardin CLASSE DES SCIENCES. 67 premières notions des sciences chimiques, et de leur application à l’art des toiles peintes. Il suivit, dans le inême temps , à Mulhouse , les cours de chimie du pro- fesseur Degène, et, plus tard, il termina ses études pendant un court séjour qu'il fit à Paris. Ses progrès furent assez rapides pour que , dès les premières années de la création de la Société industrielle de Mulhouse, qui s’est placée si promptement en tête des associa- tions scientifiques et industrielles de la province, son nom fût inscrit parmi ceux des rapporteurs les plus assidus. Pendant les dix-huit années que H. Schlumberger de- meura dans la maison de MM. N. Kæchlin, il contribua aux nombreuses découvertes marquantes qui firent alors, à juste titre, la réputation de cette maison. On peut citer, à cette occasion, les perfectionnements apportés à la fabri- cation des genres dits lapis ; la découverte et l'applica- tion des enlevages en blanc et en jaune de chrôme sur des fonds teints, au moyen de la cuve décolorante au chlorure de chaux; les applications du bichrômate de potasse, comme moyen oxydant où décolorant, employé pour rehausser l'éclat de certaines couleurs d’applica- tion. En 1828 , déjà on trouve son nom associé à celui de M. Daniel Kæchlin, à l’occasion de travaux importants sur la garance , que les Bulletins de la Sociétés de Mulhouse pu- blièrent à cette époque. Chargé, la même année , du rap- port sur les mémoires envoyés pour le concours des prix de garance , fondés par la même Société, son travail sur ces mémoires, fournis par quelques chimistes du rang des Robiquet , des Colin , des Kuhlmann , dont la science conservera les noms avec reconnaissance, fit, dès ce mo- ment, pressentir l'habile opérateur, pénétré de cette vérité que les connaissances théoriques sont l'élément le plus 68 ACADÉMIE DE ROUEN. certain des progrès futurs d’un art industriel quelconque, mais surtout de l’art de l'indienneur. A partir de cette époque, chaque bulletin publié par la Société industrielle de Mulhouse renferme quelque rap- port ou mémoire important de Schlumberger , tous rela- tifs à la garance. Je citerai , entre autres , l'examen com- paratif de la garance d'Avignon et de la garance d'Alsace; un travail complet sur les meilleures températures à ob- server pendant le garançage , et l'utilité de diverses addi- tions aux bains de teinture: des considérations sur le pouvoir tinctorial des diverses sortes de garance, et l'in dication d’un moyen chimique pour reconnaître, par voie d'analyse directe, la quantité absolue de matière colo- rante contenue dans les garances ; un mémoire sur la fixa- tion des mordants de fer sur les toiles de coton; un moyen pratique d'apprécier la quantité relative de matière colo- rante contenue dans les indigos du commerce par un pro- cédé chlorométrique Je ferai encore mention d'un rapport sur l’action du sel ammoniac dans Foxydation des matières colorantes par les sels de cuivre; enfin un travail sur la fleur de garance, c’est-à-dire sur la garance fermentée et lavée , dont la fabrication est actuellement une industrie chimique très développée. Ce dernier travail, accompli pendant que son auteur portait déjà en lui le principe mor- bide qui devait le conduire au tombeau, clot la longue série de recherches de Schlumberger sur une racine tinc- toriale qui est, pour ainsi dire, le pivot de la teinture en grand teint, et dont l'étude, malgré tant de travaux en- trepris par une foule de chimistes et de praticiens distin- gués , est encore loin d'être complète. On peut dire avec justice que Schlumberger est celui qui a le plus avancé son histoire technique et scientifique, et ses nombreuses expériences ont été faites avec tant d'habileté et de cons- eience, qu'elles resteront comme des modèles d’exactitude CLASSE DES SCIENCES. 69 et de précision. La pratique des ateliers en a tiré un im- mense parti. C'est à lui qu’on doit, en effet, le moyen généralement usité d'essayer les garances par des teintures comparatives faites sur une petite échelle. C'est encore lui qui a donné l'idée de débarrasser, par la fermentation et les lavages, la garance de toutes ces matières sucrées, gommeuses, pectiniques et colorantes jaunes qui nuisent tant à l'éclat et à la beauté de sa matière colorante rouge que les mordants d’'alumine fixent si solidement sur les tissus. Un autre point important qu'il à parfaitement mis en lumière, c’est que la matière colorante contenue dans les diverses variétés de garance est de nature identique , et que les différences de rendement à la teinture dé- pendent essentiellement de la nature plus ou moins cal- caire du sol qui les aura produites. Il a prouvé de plus que le carbonate de chaux est indispensable dans les teintures , en garance , pour produire des rouges et des violets solides sur toile de coton mordancée à l'alumine ou à l’oxyde de fer; et qu'avec la garance d'Alsace, qui, par sa nature, ne renferme qu'une quantité très faible de sels de chaux, l'on obtient, par une addition de carbo- nate de chaux, des nuauces qui peuvent rivaliser , sous tous les rapports, avec les plus belles tentures en garance d'Avignon. Schlumberger , en quittant la maison Kæchlin , entra, comme directeur des travaux chimiques, à la fabrique de MM. Dollfus-Mieg et compagnie, le plus considérable établissement d'impressions de l'Alsace, et cinq ans après, alors qu'il aurait pu vivre agréablement de l'honorable aisance conquise par ses travaux, il prit, ne pouvant se résoudre à quitter la vie si attrayante du laboratoire, la di- rection de la fabrique de MM. Blech-Steinbach et Manz. C'est dans ce poste qu'il a terminé sa trop courte carrière, si bien remplie d’ailleurs 70 ACADÉMIE DE ROUEN. Si les limites qui me sont naturellement imposées dans les notices biographiques que je dois, en ma quahté de secrétaire de l’Académie, rédiger sur les savants qui lui ont appartenu, ne m'interdisaient pas de trop longs développements, j'aurais pu donner une idée moins im- parfaite de tous les services que Schlumberger a rendus à la science et à l'industrie. Le peu que j'ai dit des travaux de cet homme aussi instruit que modeste , aussi honorable citoyen que père tendre et ami sûr, dont je m'honorerai toujours d’avoir été le confrère et l'ami , suffit pour justi- fier la haute estime dont il était entouré, les nominations honorifiques qui lui ont été accordées par des Sociétés savantes de divers pays , et le choix que fit de lui l'Aca- démie de Rouen, en 1841, pour remplir une de ses places de membre correspondant. CLASSE DES SCIENCES oi IV. M. LE SAUVAGE, membre correspondant (1). Déjà , dans le cours de cette année , et à trois reprises, J'ai appelé vos regrets sur des hommes distingués dont les noms ont figuré avec honneur, à des titres différents, sur la liste de vos membres, à savoir : Lévy, de Rouen; Lair , de Caen ; H. Schlumberger , de Mulhouse. Je viens aujourd’hui ajouter un quatrième nom à ce mémorial nécrologique, en vous parlant d'une des célébrités médicales de la Normandie, de M. Le Sauvage, que la mort a frappé inopinément le 10 décembre dernier. Il vous appartenait, en qualité de correspondant , depuis le 6 décembre 1811. Sa verte vieillesse devait nous faire es- pérer de le posséder pendant de longues années encore , au grand avantage de la science et de l'humanité. Malheu- reusement , à la fin de l'automne de 1852, il voulut pro- fiter d’un peu de liberté pour aller lire un mémoire à l'Aca- démie des Sciences de Paris , et c'est au retour de ce (1) Notice lue dans la séance du 29 juillet 1853, par M. J Girardin. 72 ACADÉMIE DE ROUEN. voyage qu'il fut pris d'une fluxion de poitrine , à laquelle il a succombé ; il avait alors 7% ans. Après de brillantes études et un laborieux internat dans les hôpitaux de la capitale , M. Le Sauvage était revenu à Caen , sa ville natale , rapportant des connaissances pro- fondes en médecine, en chirurgie et en histoire natu- relle. Jl ne tarda pas à prendre rang parmi les plus haliles praticiens, et bientôt l'Administration lui confia la vie des pauvres malades de l'Hôtel-Dieu , dont il de- vint plus tard le chirurgien en chef, fonctions qu'il rem- plit avec zèle et dévouement jusque dans ces dernières années. Les exigences d'une clientèle considérable , la prépa- ration des cours qu'il professait avec talent à l'École se- condaire de Médecine, n’empêchèrent jamais notre con- frère de poursuivre l'étude des sciences qu'il aimait, et d'écrire des mémoires d’un haut intérêt sur les diverses branches de l’art médical Doué d’une ardeur infatigable, aucun de ses moments ne restait inoccupé , et jusque dans les visites qu'il faisait à la campagne et même hors du dé- partement , il trouvait le moyen de satisfaire sa passion pour l'histoire naturelle , en collectant des coquilles , des insectes, des oiseaux et des plantes. Grâce à son talent d'observer , personne ne connaissait mieux que lui l’ha- bitat des plantes dans le Calvados ; il en découvrait continuellement de nouvelles pour la flore de Basse-Nor- mandie , et il avait à peu près recueilli tous les oiseaux indigènes à cette partie de la province ; il en publia le ca- talogue dans le 6° volume des mémoires de la Société Linnéenne de Caen. Il était la providence des jeunes na- turalistes, dont il aimait à encourager les efforts; il fut l'un des promoteurs les plus actifs de ces nombreuses Sociétés scientifiques que Caen a vu se former, dans une très courte période , sous lheureuse impulsion de MM. Lair, CLASSE DES SCIENCES. 73 Lamouroux , de Caumont, Eudes-Deslongchamps , dont il partageait les goûts et les travaux. Comme médecin et chirurgien, M. Le Sauvage s’est fait une réputation incontestée par la publication de mémoires dont je n'indiquerai que les principaux. Il débuta, en 1811, par des Pecherches sur les effets du verre et des substances vitriformes portées dans les organes digestifs ; puis , il écrivit sucessivement : Un Mémoire théo:ique et pratique sur les luxations ; Un autre sur le traitement physiologique de la variole ; Des Considérations sur le traitement des maladies syphilitiques ; Un Apercu sur la révolution médicale quont opérée les lecons et les ouvrages de Broussais. Enfin , en 1843, il communiqua à l'Académie de Caen une modification qu'il avait fait subir à l’amputation de la cuisse par la méthode circulaire. C'était en vue de remé- dier à un fâcheux inconvénient dont elle est trop fréquem- ment suivie. L'application qui en fut faite à l'hôpital de Caen a justifié les avantages qu'elle produit , et l'Académie de médecine lui a donné son assentiment. L’anatomie et la physiologie comparées , l'embryogénie el la tératologie ne sont pas moins redevables à notre sa- vant confrère. Son travail sur les monstruosités dites par inclusion ; une Note sur les frères Siamoïs ; une autre sur le vomissement d'un fœtus par un jeune Grec; ses Re- cherches sur le développement, l'organisation et les fonc- tions de la membrane caduque ; son Mémoire sur les an- nexes du fœtus humain ; ses deux Ecrits sur les tumeurs éburnées :u sein, dites tumeurs fibreuses , nom dont il prouva l'impropriété et auquel il substitua celui d’albumi- no gélatineuses ; sa Dissertation sur les phénomènes cada- vériques ; ses Remarques sur le Traité de tératologie de 74 ACADÉMIE DE ROUEN. M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire , sur la castration des vaches , ete. , ont attiré à diverses époques l'attention de l'Institut, qui, en 1846, donna une preuve de sa haute considération pour l’auteur, en ladmettant au nombre des candidats dignes de faire partie de ses correspon- dants. D'autres honneurs académiques , le grade de chevalier de la Légion d'Honneur, mais surtout l’estime et l'amitié des savants, tant nationaux qu'étrangers , le respect et l'affection de ses concitoyens, ont récompensé M. Le Sau- vage de sa vie si noblement remplie. Vif, franc, désinté- ressé , dévoué pour ses amis , généreux et hospitalier pour tous, tel a été l'homme que la ville de Caen regrettera longtemps , et que l'Académie de Rouen se fera toujours honneur d’avoir admis, une des premières, dans son sein. CLASSE DES SCIENCES. 75 V. M. CHAPONNIER, membre correspondant (1). Alexandre Chaponnier , né à Paris, le 24 février 1793, était fils d’un artiste distingué dans un genre secondaire : la gravure au pointillé. Pendant longtemps, à la fin du dernier siècle et au commencement de celui-ci, les gra- vures de M. Chaponnier père ont été recherchées pour le charme que leur donnaient la pureté, le fini et la délica- tesse du travail de l'artiste (2). M. Chaponnier fils, d’une complexion délicate, parais- sait devoir embrasser avec succès la carrière des arts; il dessinait et peignait déjà d'une manière remarquable, lorsqu'il suivit un cours d'anatomie , celui de M. Sue, je crois , où plusieurs de ses condisciples mirent son talent à contribution pour lui faire faire , d’après nature , des des- sins coloriés, soit de pièces anatomiques, soit des dés- ordres occasionnés dans notre organisation par certaines maladies ; c'est ainsi que se développa son goût pour les (1) Notice lue dans la séance du 8 avril 1853, par M. Ballin. (2) Mort à quatre-vingt-deux ans, le 29 mars 1835 76 ACADÉMIE DE ROUEN. études médicales ; il parvint, à force de travail, à se faire recevoir, vers 1820 , médecin de la Faculté de Paris, et se livra particulièrement à la pratique des accouchements ; il se fit bientôt démonstrateur d'anatomie à l'usage des peintres et professeur de physiologie. Convaineu de l'utilité de cette dernière science, il voulut la rendre accessible aux personnes étrangères à l'art de guérir et publia, en 1829, la Physiologie des gens du monde , où il adopta, pour justifier son litre, une classifi- cation nouvelle, aussi simple que facile à saisir, et la déve- loppa de manière à en rendre la lecture à la fois instructive et intéressante. C’est cet ouvrage qu'il a présenté à l'Aca- démie et sur lequel M. le docteur Le Prevost, organe d'une Commission composée, avec lui, de MM. Flaubert et Des-Alleurs, vous fit, le 18 décembre 1829, un rap- port (1) favorable, qui motiva l'inscription du nom de l’auteur sur vos listes, le 15 janvier 1830. Deux ans auparavant, M. Chaponnier avait publié, sous letitre de la Chirurgie sans chirurgien, un petit livre contenant d'excellents conseils sur les premiers soins à donner , en l’absence des hommes de l’art, aux per- sonnes atteintes de maladies subites ou d'accidents impré- vus. Cet ouvrage aurait sans doute obtenu un plus grand succès, si l’auteur n'avait eu le {tort d'y insérer quel- ques détails qui doivent en restreindre l'usage. Vous avez reçu du même auteur des Recherches physio- logiques sur quelques reptiles, et M. Pouchet vous en a fait un rapport, d’après lequel vous avez accordé à M. Cha- (1) Après quelques critiques, il se termine en ces mots : « La Commission se plaît à reconnaître que le style de l'ouvrage est pur et agréable et qu'ilfannonce de grandes connaissances dans son auteur. CLASSE DES SCIENCES. Ti ponnier l'honneur, bien rare pour les correspondants , de l'insertion en entier de son opuscule dans le volume de 1834. En 1838 , il vous adressa un autre mémoire d'his- loire naturelle sur les lézards de France (1|. M. Chaponnier s'était appliqué principalement au traite- ment des maladies scrofuleuses ; aussi publia-t-il, dès 1828, un opuscule intitulé: Nouveau Traitement des Scro- fules et du lachitis, suivi de quelques réflexions sur l'or- thopédie. Une seconde édition parut dans la même année et fut suivie de plusieurs autres ; la cinquième porte la date de 1839, et j'ai lieu de croire qu'il y en a au moins une postérieure 2j. L'auteur a consigné dans cet ouvrage un grand nombre d'observations cliniques de serofuleux guéris par le carbonate de baryte, et de recherches sur les dangers et l'insuffisance de l'emploi de l'iode dans les af- fections scrofuleuses. Notre correspondant à été rédacteur en chef du Médecin du peuple et collaborateur de quelques autres journaux de médecine , tels que l'{beille et l'Hygie, où il a inséré plusieurs mémoires , nolamment sur un nouveau moyen d'appliquer les moxas et sur un procédé mécanique de suppléer au releveur de la paupière supérieure paralysé. Il à rédigé aussi un mémoire sur la Phthisie laryngée, qu'il a présenté à votre concours de 1835, avec plusieurs (1) M. Chaponnier avait une petite ménagerie d'animaux vivants, tels que singes, cochons chinois, vipères, lézards, crapauds, grenouilles bleues, etc. — Lett. du 30 janv. 1834. (2) Dès le 25 février 1839, M. Chaponnier nr'écrivait qu'il prépa- rait une sixième édition, et m'invitait à lui adresser mes observa- tions. — Dans une autre lettre du 2{ septembre 1842, il me dit : « Je fais imprimer, en ce moment, la sixième édilion de mon Mémoire sur les Scrofules, à laquelle j'ai eu soin de faire toutes les corrections que vous nr'avez indiquées. » 78 ACADÉMIE DE ROUEN. dessins coloriés , qui lui ont été rendus, sur sa demande, le prix ne lui ayant pas été décerné ; mais il a profité des critiques du rapport pour améliorer son travail, qu'il a soumis l’année suivante à l'Académie royale de Médecine. M. Chaponnier portait une décoration qu'il tenait de la reconnaissance d’un prince allemand . guéri par ses soins d'une maladie scrofuleuse. Je dois ajouter que, malgré ses graves occupations et des maux de tête et d'estomac assez fréquents , M. Cha- ponnier était resté fidèle à ses premiers penchants, et qu'il exposait, de temps en temps, au salon , sous le nom d'Alexandre, soit des aquarelles, soit même des peintures à l'huile. Il était aussi un peu musicien. Enfin, après avoir exercé honorablement la médecine pendant plus de trente ans, il est mort, dans un âge peu avancé, d’une attaque d’apoplexie compliquée de paralysie, le 27 juillet 1852. CLASSE DES SCIENCES. 9 VI. M. Alphonse BERGASSE, membre résidant ({). Messieurs , Il y a trois ans, à pareille époque , dans cette enceinte , M. Bergasse , notre honorable et excellent confrère , oc- cupait dans tout son éclat le fauteuil de la présidence, où l'avaient appelé son profond savoir et les éminentes qua- lités de son cœur. Aujourd'hui , il manque à cette solennité littéraire , non pas comme un absent qui, demain, nous sera rendu; mais pour toujours , car Dieu l’a appelé à lui. Cet homme de bien , ce savant distingué ne vit plus maintenant que dans le souvenir de sa famille, de ses amis, de ses colla- borateurs. Qui aurait pensé, quand, il y a quelques mois à peine , M. Bergasse se séparait de nous, qui aurait pensé que c'était un éternel adieu qu'il disait à chacun de ses con- frères? Lui , si plein de force et de santé, devait payer si (1) Cette notice nécrologique a été lue à la séance publique annuelle de l’Académie, le 6 août 1853, par M. L. Nepveur. 80 ACADÉMIE DE ROUEN. vite le tribut à la mort! Inclinons-nous, Messieurs, les décrets de Dieu sont impénétrables. Cherchons, dans la vie de celui qui a été enlevé à notre vive aflection , des consolations pour le présent, des enseignements pour l'avenir. C'est à moi , Messieurs , à moi, le moins digne de tous, que vous avez confié le périlleux honneur de vous parler de M. Bergasse , de vous dire ce qu'il fut, comme magis- trat, comme homme de lettres, comme citoyen , comme homme privé. Vous aviez done deviné que , dans cette circonstance encore , j'avais une dette du cœur à payer, et vous vous êtes dit, sans doute , que ce qui serait écrit avec le cœur trouverait chez vous et partout sympathie et faveur. Merci, Messieurs. Mais, avant de toucher à cette vie si pure, j'ai besoin de me recueillir, de m'excuser, en quelque sorte, devant l'ombre de cet homme accompli, et ici je parle sans fi- gure ; l'exagération de langage serait une injure à la mé- moire de M. Bergasse. Alphonse Bergasse , né à Lyon le 22 septembre 1792, au fort de notre première révolution, était le neveu de Nicolas Bergasse (1), membre de l’Assemblée constituante, l'ami et le coreligionnaire politique de Lally-Tollendal et de Mounier. Licencié en droit le 18 août 1818, il entra bientôt dans la magistrature , comme substitut au tribunal de Valence. Là , il se fit tout d’abord remarquer par son amour pour le travail, l’érudition de son esprit, la droiture de son cœur , la noblesse de son caractère. Jamais, peut-être, la magistrature n'avait fait une plus belle acquisition ! (1) Né à Lyon, en 1750. CLASSE DES SCIENCES. 81 Aussi, le jeune substitut ne tarda-t-il pas à passer à la Cour de Rouen, comme un de ces hommes qui devaient le plus honorer le parquet (1). Vit-on jamais un magistrat plus exact, plus ami de ses devoirs, plus consciencieux ? Pour lui, la magistrature était un véritable sacerdoce : il la faisait respecter dans sa personne, au milieu de la société comme sur son siége. Partout il était magistrat! « La justice, disait M. Bergasse devant les Chambres « assemblées de la Cour de Rouen, est ce feu sacré que « des mains chastes et pures devaient toujours entretenir « et conserver, et auquel un peuple ancien avait attaché le « sort et les destinées de son empire. « Elle est cette vie mystérieuse répandue dans nous, « répandue dans tout ce qui nous entoure, qui ne mani- « feste toute sa puissance et ne se montre entièrement à « découvert qu'en des circonstances rares et extraordi- « naires, mais qui, alors qu'elle se cache, qu'elle opère « dans le silence, n’en soutient, n’en anime pas moins la « nature entière , lui donne le mouvement et l'éclat, et « qui là d'où elle se retire , ne laisse apparaître que des « traces de désolation et de deuil (2). » Il y avait alors à la tête du parquet de la Cour de Rouen un de ces hommes qui laissent après eux de profondes traces de leur passage aux affaires. Je veux parler de M. de Vandeuvre, que nul n’a surpassé dans ce ressort , comme administrateur et comme écrivain ; de M. de Van- deuvre, dont le nom restera toujours cher à ceux qui l'ont connu. (1) Le 5 juin 1822, M. Bergasse est nommé avocat général à la Cour de Rouen. (2) Mercuriale prononcée devant les Chambres assemblées de la Cour royale de Rouen, le 9 novembre 1825, par M. Bergasse, pre- mier avocat général. 6 82 ACADÉMIE DE ROUEN. M. de Vandeuvre, qui était bon juge , avait bien vite apprécié les qualités solides et brillantes de M. Bergasse , à qui il confia la direction du parquet, lorsque M. le baron Boullenger fut nommé procureur général à Douai (1). M. le baron Boullenger ! voilà encore un de ces noms que l'on ne peut prononcer sans respect ; car il rappelle les plus hautes vertus du magistrat et de l'homme privé ; et moi, qui lui dois ce que je suis, je serais le plus ingrat des hommes si je laissais échapper cette occasion de payer à sa mémoire un tribut de regret. N'est-il pas vrai, Messieurs, qu'il n’y ait qu'une chose qui puisse rendre digne du bienfait ? la reconnaissance ! M. Bergasse et M. Boullenger, qui avaient été collabo- rateurs au même siége, éprouvaient l'un pour l'autre la plus vive sympathie, et jamais le plus petit nuage ne vint obscurcir leur vieille et franche amitié. Vers la fin de 1826, le parquet de la Cour de Montpel- lier devint vacant ; il fut donné à M. Bergasse , qui n'avait alors que trente-quatre ans (2). Quel plus éclatant témoi- gnage pouvait être accordé par le chef de l'Etat à sa capa- cité, à ses croyances politiques! Il y avait là de quoi satisfaire la plus vaste ambition. Mais M. Bergasse était aussi modeste que capable. Cette grande fortune ne l'a veugla pas; il comprit tout ce qu'avaient de grave ses nouvelles fonctions , et la responsabilité qui allait peser sur lui. Les fonctions que l’on apprécie de cette manière sont toujours bien remplies! Dans son discours d'installation, M. Bergasse se pose tout de suite comme un magistrat ami de la morale et de (1) Le 15 juin 1825, M. Bergasse est nommé premier avocat général, en remplacement de M. Boullenger. (2) Le 17 décembre 1826, prestation de serment de M. Bergasse comme procureur général à Montpellier. PARQUET Mowrrecrier, le D} ar SAME CE Pa Le le Cour Po yale de olboutpellien. LE DATE D Too + 0 VS 90: de Sovvesp. = % clbouseurle Procureuv du or ptes le Gubunal de 1°° Ducs Vous êtes invité à rappeler dans votre reponse le numéro î de cette lettre ù Réponse à la lettre du No AMonucur. « 4 , net rm o/'u1 Ve A a 16 Di Un4 cape sv! sn givett pour ne DéudiŸ à tome EE PET 1 7 le eu —= DR ETS S 7 ' BOAT Ta AULS Pre v/hd qe d'au jér Jp quafre om 3 o 20 > LATE TE AUS dés Dev vanne me pafore > auf le? re be d un Délais aêt ave efa m ur D07 érameasg 7 DE {rs oh MA évustiuse Anti 1e flat is ni'talA Vs ea ; à y pe ad LS d'ivey hist AT sgmev mu bn ou]. 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CLASSE DES SCIENCES. 83 la religion, mais de cette religion éclairée qui ramène à Dieu et rend toujours le devoir facile, Il flétrit le faux zèle, qui sert à colorer d’ambitieuses espérances. Il répudie une surveillance trop soupçonneuse, « comme « devant reinplacer bientôt par une administration arbi- « traire l'administration de la loi, qui protége toujours et « n’attaque jamais. » « Le ministère public, dit M. Bergasse, n’est pas seu « lement chargé de prévenir ou de poursuivre les crimes : « ce qu’il doit surtout ne pas oublier, c'est qu'il est le « défenseur né de la liberté publique et particulière. » Puis, s'adressant à la Cour, le nouveau chef du parquet « lui parle de son indépendance dans l'application de la « loi, qui doit être la première vertu du magistrat ; indé- « pendance qu'aucun pouvoir n'intimide, qu'aucun crédit « ne fait fléchir, qu'aucune considération empruntée de la « crainte ou de l'espérance ne séduit (1). » Voilà de nobles paroles, dignes des temps antiques, et que n'auraient pas désavouées Lhôpital, d'Aguesseau , Montesquieu , Malesherbes. Mais ce qui vaut mieux en- core, ce sont les actes du procureur général Bergasse ; jamais ils n’ont démenti sa profession de foi, et l'on peut dire avec vérité qu'il n’est pas resté au-dessous de sa tâche, quelque grande qu'elle fût, quelque difficile que les circonstances purent la rendre. Sa conduite était toute tracée ; jamais il n’en a dévié ; il avait écrit sur sa bannière : Respect à la loi, fidélité à son prince, protection au faible, justice à tous ! Les magistrats de son ressort pouvaient s’en remettre à lui du soin de leur avancement ; il était, pour chacun d’eux, un ami dévoué, un père ! (1) Discours d'installation prononcé par M. Bergasse, procureur général de la Cour de Montpellier, le 5 février 1827. 84 ACADÉMIE DE ROUEN. Le 2 décembre 1827, le nouveau procureur général de Montpellier était nommé chevalier de la Légion d'honneur ; c'était la récompense de la bonne direction qu'il avait su imprimer à son parquet. A cette occasion , il me revient à la mémoire un fait qui prouve, bien mieux qu'on ne saurait le dire , toute Îa modestie et la noblesse de cœur de M. Bergasse ; per- mettez-moi de vous le rappeler; l'homme se peint dans les plus petites circonstances. Au mois de décembre 1826, en recevant la visite du jeune procureur général, le garde des sceaux remarque que ce magistrat n'est pas décoré , et aussitôt il lui exprime son intention de le présenter, pour cette distinction, à la nomination du roi. Voici comment M. Bergasse crut devoir profiter des bonnes dispositions du Ministre : A la Cour, dit-il, où le roi vient de me faire l’honneur de m'appeler, il ÿ a des magistrats qui ont blanchi dans le devoir, et qui ne sont pas décorés ; souffrez, Monsieur le garde des sceaux, que je n'arrive qu'après eux. C'est ainsi que M. Bergasse inaugurait ses fonctions de procureur général à Montpellier. II s'oubliait pour penser aux autres! C'était l’histoire de toute sa vie. Deux ans plus tard, et à deux reprises différentes , les offres d'avancement les plus séduisantes sont faites à M. Bergasse; il les refuse pour rester dans le sein d'une Compagnie dont il s’est acquis la profonde estime ; il ne veut pas quitter un ressort « qui était devenu sa patrie», comme il l’a écrit depuis (1). Les événements de 1830 furent, pour M. Bergasse , le (1) Voir la lettre que M. Bergasse écrivait, le 17 août 1830 , au procureur du roi de Montpellier. pronjerV teu auut-7 30 é « hour un h mule, La U i4u) DA fus Ds Le mont que-vav oyae 2 _fonchs DS es à dent; et y dE à UT VamgliV dur. ; | up en ous à TR. sut Du au d'ucpet dy ai HI ÿ De moy Bu 4 A Lluveutag" Le LA“ vf ne d'un tir® + st ler my Pulse Lu ven 7 repartent é ga |, AAIVE GR , abs Lorie Mg PTA dé Aromtmf—, 2. ane les — el TS Je D? 28, 2}, 1€ HA LP danvé y fem 11LFP dau og Dar 70 a) anal. à fou fine —— /7744 RL / du nus Me 0 mel. ue 7 [a ponts prit, bar CC ddirris ie, PAR fers fa fammt— TT Ike fi die cu, for D SAP VAE (& Âof= co 1h far nelle eF aur 7730 Ole fleur... { C Enr HV nu #4 sun Le ET re ge ce eurent 74 / car 7/18 ee a con p ni) £oute Mid : 4 “fl a7 up ci RSA; ygpue PLATE à ras 2 pull } À vénu Lux ds lautvo Li 179 ar ue ve A RAS sffrca de os Die Zope bus DA y° vert 7 75 sfleiv daut Le es, ais TA sa / Pins rs pe ri. 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Les bat ont D ayably os HA O0IN ame ! Fe Corn 14 EPA : gutv HR on adore VMOUT AS a vit UE VYcc 1855. (4) The Celt, the Roman and the Saxon, by Thomas Wright , London , 1832. (5) Collectanea antiqua (2 vol in-8°), by Roach Smith, London, 1843-51. (6) Ræmisches antiquarium des Konigt preus notaires, Philippi Houben in Xanten, in-4°, Xanten, 1839. (7) Das germanische todtenlager bei Selzen in der Provinz Rhein- hessen,in-8°, Mainz, V. Zabern, 1848. 25 386 ACADÉMIE DE ROUEN. En Suisse, M. Troyon a montré, sur la colline de Bel- Air (1), dans les tombeaux des Helvètes , les frères et les alliés de ces Burgondes que M. Baudot , de Dijon , exhbume à Charnay 2) depuis plus de vingt ans. M. Rigollot, dans son savant mémoire (3), qui est comme un traité complet de la matière, a démontré que tous ces hommes : Helvètes, Burgondes, Allemani , Anglo-Saxons, étaient les frères de nos Mérovingiens de Miséry 4, de Bénouville (5), de Douvrend , de Londinières et d'Envermeu (6,. Les travaux , les voyages et les lettres de ces savants, auxquels je dois joindre MM. Worsaae , de Bonstetten, de Longperrier, Deville, Auguste Moutié, André Poittier, Arcisse de Caumont et Auguste Le Prevost, m'ont aidé, soutenu et encouragé dans mes travaux et mes pénibles recherches : ils m'ont éclairé surtout dans les conséquences qu'il en fallait tirer J'ai été assez heureux pour voir mes modestes Notices goütées et estimées par eux bien au-delà de leur valeur. J'ai eu le plaisir de me voir cité dans leurs ouvrages , avant de connaître leurs personnes ou leurs œuvres. (1) Description des tombeaux de Bel-Air, près Cheseaux-sur- Lausanne, par Frédéric Troyon , in-4°, Lausanne, 1841. (2) Description d'objets antiques découverts, en octobre 1832, dans le territoire de Charnay (Saône-et-Loire), par M. Baudot, dans les Mémoires de la Commission des antiquités de la Côte-d'Or, années 1832 et 1833. (3) Recherches historiques sur les Peuples de la race te“tonique qui envahirent les Gaules an v® siècle, par le docteur Rigollot, dans le t. X des Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie. (4) 1d., Ibid. (5) Mém. de la Soc. des Ant. de Norm., t XIL. (6) Revue de Rouen, années 1848, 1850 et 1851. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 387 Un seul savant, véritablement digne de ce nom , a paru secouer la tête au récit de nos humbles découvertes. Cet homme, c'est M. Charles Lenormant, l’un des oracles de l’Institut de France (1). Mais, après avoir conféré de son opinion avec mes collaborateurs les plus distingués, il en est résulté pour nous cette conviction, c'est que M. Lenormant n'avait pas encore étudié ces questions, qui sont neuves et presque exclusivement provinciales, mais qu'à coup sùr, il viendrait à nous le jour où il les exami- nerait avec soin, et puis lui-même n’a pas craint d’avouer que les hommes de la province , assis sur le sol , fouillant les objets par eux-mêmes , les voyant de leurs yeux , les touchant de leurs mains, étaient plus à portée de les juger que les savants de la capitale, qui n'ent vu que des dessins, des Musées , des collections parfois mal classées et mal étiquetées. Aussi nous ne désespérons pas, mes confrères et moi, d'entraîner un jour à nous l'opinion de l'Institut ; ce qui sera la sanction suprême donnée à nos humbles labeurs et la plus belle récompense de nos per- sévérants travaux. (1) Rapport à l'Académie des Inscriptions et Belles-Leitres , au nom de la Commission des Antiquités de la France, par M. Le- normant , lu dans la séance publique annuelle du 22 août 1851, p. 4 et 5. ee NOTES HISTORIQUES SUR LE MUSÉE DE PEINTURE DE LA VILLE DE ROUEN, Par M. Ch. DE BEAUREPAIRE. {SEANCE pu 15 sUILLET 1853.) > $ — On convient généralement que la Révolutior française a été fatale aux arts ainsi qu'à la littérature. Il n’en pouvait être autrement. Les ordres religieux abolis, que devenaient ces merveilles d'architecture que la piété de nos pères avait consacrées à Dieu? Ces monuments que nous admirons aujourd'hui, dans les débris qu'ils ont laissés sur le sol, ne devaient pas survivre au but de leur fondation. Le mérite de l’art, faiblement ou peu générale- ment apprécié, ne suflisait point, malgré les efforts de quelques hommes, pour protéger les peintures et les sculptures sacrées qui enrichissaient les chapelles, cou- vraient les saintes reliques ou servaient à la célébration des divins mystères, du moment qu’on était convenu de ne plus voir en elles qu'une expression de la crédulité. Les écussons attiraient naturellement le mépris sur les tombeaux et les verrières qu'ils ornaïent d'ordinaire , et la haine qu'on avait inspirée au peuple pour l'autorité civile et religieuse se retournait contre celle de la science et du ———— CLASSE DES BELLES-LETTRES. 389 génie. Tout ce qui attestait la supériorité excita le soupçon, tout revêtit, aux yeux des populations égarées , le carac- tère de la superstition et de la féodalité. Ce fut peu de s’at- taquer aux statues des rois et des saints, aux châteaux et aux églises ; on prit, en plusieurs endroits, de simples feuilles de lierre et d'acanthe, des masques de chimères antiques et des lions égyptiens pour des signes féodaux (1) ; un zèle farouche sembla s'attacher à faire disparaître de la face de la France tout ce que le génie des arts avait fait depuis plusieurs siècles pour la glorifier et l'embellir. Jl en coûte de le dire: même dans ce pays, qui eut part moins que tout autre aux malheurs de cette époque, que de ruines, que de pertes irréparables! On a gaspillé les fonds publics à détruire et à dévaster, et, pour comble de ridicule, un citoyen ombrageux exprima hautement ses alarmes de voir subsister au-dessus de la cathédrale dé- serte un coq qu'il considérait, lui aussi, comme un em- blème de fanatisme (2). Si, malgré l'esprit de vandalisme qui régnait presque partout, de nombreux objets d'art ont été conservés à ce département, nous en sommes redevables, nous ne de- vons pas l'oublier, à quelques personnes intelligentes et actives qui songèrent de bonne heure à les réunir sous les (t) Voy. Instruction sur la manière d’inventorier et de conserver dans toute l'étendue de la République tous les objets qui peuvent servir aux arts, etc. An Il de la République. Voy. aussi les rapports sur le vandalisme, par le citoyen Gré- goire. An HI. (2) J'ai tiré des archives départementales la plupart des rensei- ynements qui n’ont servi à composer cette notice. Je me dispen- serai d’y renvoyer le lecteur, chaque fois que ces renseignements auront été empruntés aux liasses spéciales à cette matière. Les archives municipales de Rouen ne m'ont servi que pour la seconde partie. 390 ACADÉMIE DE ROUEN. yeux de l'autorité centrale , et à former un musée dépar- temental et public de ces dépouilles , que la confiscation avait mises aux mains de la nation, ou plutôt avait livrées en proie à l'ignorance et à la cupidité. La loi du 5 no- vembre 1790 avait décidé qu'il serait fait de l’ordre du département , par les directoires de districts ou par tels préposés que ceux-ci commettraient, un catalogue des livres, manuscrits, médailles, machines, tableaux, gra- vures et autres objets de ce genre qui se trouveraient dans les bibliothèques ou cabinets de corps, maisons et communautés supprimés et conservés provisoirement. Au corps législatif, il était réservé de déterminer les objets à conserver d'après les observations des municipalités , vérifiées par les directoires de districts, et d’après l'avis du département ; ces dispositions et celles de la loi du 20 mars 1791, étaient insuftisantes ; le directoire de la Seine- Inférieure prit sur lui d'y suppléer. Il s’attribua un rôle plus important que celui que les lois lui assignaient. Nous nous garderons de lui en faire un reproche, puisque ce fut à notre profit ; nous nous empresserons même de reconnaître la vérité du témoignage qu'il se rendait à lui- même en l'an IV, en déclarant que l'Administration n'avait point entendu concentrer les sciences et les arts dans un cercle étroit, mais conserver plus sûrement des objets scientifiques qui auraient pu être confondus, lors de la vente, avec le mobilier des maisons nationales. Dès le mois de juillet et le mois d'août 1791, MM. Le- monnier et Le Carpentier s'étaient livrés à l'examen et au triage des tableaux qui provenaient des établissements religieux supprimés dans l'étendue du district de Rouen, et se trouvaient accumulés avecles livres et les archives dans le couvent des Jacobins. M. Lemonnier, peintre de lAca- démie royale et membre de la Commission des monu- ments, était venu dans ce pays, qui Pavait vu naitre et où CLASSE DES BELLES-LETTRES. 391 se trouvaient ses principales œuvres , pour éclairer et seconder les administrateurs du département. Ce fut à ses instances qu'on adjoignit M. Le Carpentier au travail du dépôt. Celui-ci s'était établi à Rouen, après quelques années d'absence , pour faire les dessins de l'Histoire pitto- resque de France, emploi que la Révolution était venue tout-à-coup arrêter. Ces deux artistes, accompagnés de M. Goube, administrateur du distriet de Rouen, et de Dom Gourdin , ancien religieux de Saint-Ouen , furent introduits, le 18 août 1791, auprès du directoire du département, et appelèrent l'attention de ses membres sur les monuments de l’art et de la littérature. M. Lemon- nier présenta un mémoire tendant à ce qu'il fût très inces- samment désigné un local pour le muséum ou bibliothèque publique, et que ce choix une fois déterminé, on profitât du reste de la saison pour faire partir deux commissaires à l'effet de recueillir dans le département les livres choisis des bibliothèques, devenues domaines nationaux , les tableaux , sculptures, vitraux, inscriptions, vases et mé- dailles, etc. Cette demande, nous le constatons à l’hon- neur du directoire, fut prise en sérieuse considération. Dom Gourdin et M. Le Carpentier furent autorisés, par arrêtés des 5 et 13 septembre 1791, à parcourir les églises collégiales et maisons supprimées, dans toute l'étendue de la Seine-fnférieure, pour y procéder à l'inventaire raisonné des bibliothèques, tableaux et monuments d'art. Ils parcou- rurent Blainville, Argueil, Beaubec, Forges, Neufchitel , Gournai, Bellozanne, Aumale, Saint-Martin-d'Auchi, le Tréport, Eu, Dieppe, Veules, Saint-Valeri-en-Caux, Valmont, Montivilliers, le Havre, Ingouville, Graville, le Valasse , Ouville, Caudebec et Saint-Wandrille Îls trou- vérent à Saint-Martin-d'Auchi deux tableaux de Restout, l’'Annonciation et Saint Martin partageant son manteau ; à l’abbaye du Tréport, trois tableaux, le premier de Fun 392 ACADEMIE DE ROUEN. des Vanloo, représentant la fondation de l'abbaye par Robert comte d'Eu, les deux autres représentant la Cana- néenne et la Samaritaine, d’après Boullogne et Ph. de Champagne ; au couvent des Capucins du Havre, un bon tableau de contretable , l'Adoration des Bergers, de Sac- quespée (1); aux Feuillants d'Ouville, plusieurs tableaux d'un mérite remarquable, dont quelques-uns figurent encore aujourd'hui au musée ; aux Capucins de Caudebee, Notre-Seigneur descendu de la croix , sur les genoux de sa mère, peint par Sacquespée; à Saint-Wandrille, la Multiplication des pains , saint Benoît , entouré de ses religieux , recevant le viatique ; l’'Aumône faite par la Vierge encore enfant, de Daniel Hallé (2); saint Benoît mourant entouré de ses religieux, de Sacquespée ; la Trinité, de Le Tellier, et une belle collection de médailles de bronze; à l’abbaye du Valasse, ils n'avaient trouvé qu'un petit nombre de tableaux : le reste, ainsi qu’une partie notable de la bibliothèque, avait déjà été vendu par le commissaire du district, malgré les réclamations de la municipalité. Le district de Gournai n'avait rien produit ; tout avait été vendu ou pillé. L'enlèvement des livres et des œuvres d'art se fit presque partout sans obstacle. Le Havre obtint que le tableau de la contretable des Capucins resterait dans leur église , jusqu'à ce qu'elle eût été complètement fermée. À Fécamp, le trésorier de Saint-Etienne, le sieur Mettais, s'opposa à (1) Tableau original peint en 1670; 7 pieds 7 pouces sur 5 pieds 4 pouces de large. Lettre de Le Carpentier. Au Havre se trouvait un autre tableau du même maitre, représentant une offrande à la Vierge, peint en 1671 ; 6 pieds 10 pouces sur 4 pieds 10 pouces de large. (2) Second essai sur le département de la Seine, par S.-B.-} Noël, p. 142, 143. CLASSE DES BELLES-LETTRES, 393 l'enlèvement du beau tableau de La Hire, qui provenait de l’église supprimée des Capucins et avait été déposé dans l'église paroissiale. Le peuple s’attroupa autour des voi- tures où l’on avait chargé les trésors littéraires et artis- tiques du pays, et se mit à couper les cordes qui les retenaient. Le conseil municipal , pour calmer cette effer- vescence , jugea prudent de faire remettre au sieur Mettais le tableau qu'il réclamait, et requit main-forte pour le départ des commissaires et de leur butin; mais Fécamp ne gagna rien à cette résistance : le trésorier et le major de la garde nationale , pour en avoir été complices , furent très sévèrement repris, et le chef-d'œuvre de La Hire fut enlevé quelques jours après et escorté, pour plus de sù- reté, à une grande distance de la ville, par un détache- ment de cavalerie. A la suite de cette tournée, M. Le Carpentier reçut une commission spéciale pour le déplacement de la Mort de saint Francois, de Jouvenet, et peu de temps après, le 26 janvier 1792, il fut chargé de la visite de tous les éta- blissements religieux supprimés de la ville de Rouen, et du transport des objets d'art qui s’y rencontreraient au couvent des Jacobins. Ce nouveau versement , qui porta à sept cent vingt-huit le nombre des tableaux , ne fit qu'aug- menter le pêle-mêle qui existait déjà. Il devenait urgent , plus que jamais, de mettre à part les chefs-d'œuvre dont l'intérêt publie réclamait la conservation. Le travail de triage et de classement fut entrepris par MM. Lemonnier et Le Carpentier, et bientôt ils furent en mesure de pré- senter au directoire de département un état des tableaux rassemblés au dépôt. Il en résultait que sur le nombre, cent quarante-un étaient des originaux faits pour honorer l’école française, et méritaient d'être recueillis dans le musée que le département se proposait de former; que quatre-vingt-dix-sept étaient de bonnes copies ou des ort- 394 ACADÉMIE DE ROUEN. ginaux d'un mérite inférieur, propres à décorer les églises ; que quatre cent quatre-vingt-dix étaient inutiles ou d'une composition si médiocre qu'ils devaient être vendus ou distribués aux églises de campagne. Le directoire décida , par arrêté du 21 mai 1792, que les tableaux de première classe seraient réparés, nettoyés et suspendus provisoire- ment tant dans l’église Saint-Ouen que dans les salles des Jacobins , pour y rester à la disposition du département; que ceux de deuxième elasse seraient accordés à titre de dépôt provisoire aux fabriques des villes et bourgs de la Seine-Inférieure , pour être également à la disposition de l'Administration, dans le cas où l'Assemblée nationale en or- donnerait autrement; qu'il serait fait par M. Le Carpentier un second choix des tableaux de troisième classe ; que les meilleurs seraient mis en réserve pour en être disposé ainsi qu'il serait statué ultérieurement. Quant aux portraits, ils devaient être rendus aux familles qui les réclame- raient. Le soin de former une collection de tableaux à l’église aint-Ouen fut confié à M. Lemonnier, sous la surveillance d'un administrateur du département , M. Rondeaux de Montbray, que le progrès funeste de la Révolution fit bientôt disparaître de la scène politique, au grand préju- dice des arts et de la littérature dont il soutenait généreu- sement la cause, Le sieur Bellot , peintre de Paris, trans- porta à Saint-Ouen et répara, d’après leurs ordres. quarante tableaux de grande dimension ; les plus petits et ceux qui semblaient d’une plus haute valeur furent laissés à la garde de M. Le Carpentier et placés dans deux salles du couvent des Jacobins, comme particulièrement propres à orner un musée. Les frais qu'entrainèrent le rassemble- ment , la réparation et le placement des tableaux, décou- ragèrent le département ; il fut décidé qu'on s'en tiendrait là pour le moment. Quoique le projet de M. Lemonnier n'eût CLASSE DES BELLES-LETTRES. 395 reçu qu'un commencement d'exécution , il ne laissa pas de s’applaudir de ses résultats. «espère, écrivait-il à son « ami M, Rondeaux, que vous n'aurez que de la satisfaction « de cette entreprise, qui va fixer la marche uniforme « dans les départements, par le rapport exact que J'en « ferai au Comité des arts à Paris. » Dans une autre lettre, il annonçait que le ministre lui avait adressé des félicita- tions pour ses opératigns à Rouen. L'Administration dé - partementale, de son côté, ne pouvait manquer de lui témoigner sa reconnaissance pour les importants services qu'il rendait gratuitement au pays. Elle le fit, mais sans profit pour la gloire de l'artiste , en lui confiant , de l’aveu du Conseil national, l'exécution d’un tableau allégorique propre à rappeler à tout cœur français que l'homme libre chérit l'égalité Ce qui est certain, c'est que cet essai de musée , orga- nisé avec célérité, dans la crainte des événements, fut accueilli dans cette ville avec une faveur marquée , et ne fut point sans influence pour inspirer au peuple le respect des œuvres d'art. Maiheureusement, cette exposition ne dura guère. A en croire M. Vauquelin (1), la barbarie l'aurait fait disparaître sous le prétexte le plus insensé. Mais rien ne put décourager M. Lemonnier. Il continua à avertir les administrateurs : il redoubla d'efforts pour ranimer en eux le goût des arts qu'affaiblissaient de plus en plus les préoccupations politiques. « Dans l'intérieur des maisons religieuses, leur écrivait-il, on trouvera beaucoup de choses qu'il fant soigneusement recueillir. Qu'on enlève tout, je vous prye, très strictement, moyens tableaux , (1) oyez Mémoire du citoyen Auber sur la nécessité de réunir et de rendre publics, dans le département , les chefs-d’œuvre de l'art , et en particulier ceux de la commune de Rouen 396 ACADÉMIE DE ROUEN. tous objets de curiosité , et surtout les estampes. C'est là où on retrouvera les belles épreuves ; jusqu'à présent elles ont toutes été pillées ou vendues pour la forme. Je suis sûr de ce que j'avance. Faites en sorte qu'on ne pille plus , et que les municipalités ne s'approprient plus rien de choses essentielles. » Une autre fois il leur disait : « Sauvés promptement de votre ci-devant église cathé- « drale les objets d'art et de richesse de tout genre ; « surveillés la conservation des chefs-d'œuvre de Cham- « pagne , de Jouvenet, de Le Tellier, ainsi que les statues, «notamment celles de Brézé et son sarcophage, les co- « lonnes et les marbres, dont on peut faire un emploi utile. « Qu'il ne soit porté aucune atteinte aux portes de Saint « Maclou , aux plus beaux vitraux épars. » Assurément , on ne peut songer sans peine à ces marbres et à ces pein- tures arrachés , sans respect du passé , de lieux pour les- quels ils avaient été faits, de leur musée naturel, s'il est permis de parler ainsi, A une église seule convenaient ces ornements que la pensée religieuse avait inspirés pour la décoration des autels, et ces pieux monuments que l'affection des familles avait destinés à couvrir la cendre des morts et à perpétuer leur mémoire. Hors de là, l'em- ploi le plus utile semblait encore misérable Mais, hélas ! au point où on était arrivé, on ne comprend que trop le sentiment d’effroi qui animait M. Lemonnier ; l’enlève - ment de ces objets était devenu une mesure nécessaire ; c'était le seul moyen de les préserver de la friponnerie des spéculateurs, du vandalisme des administrations infé- rieures. Lorsque le décret du 16 août 1792 eut ordonné l’alié- nation de toutes les maisons occupées par les religieux et religieuses , de nouvelles visites durent avoir lieu. Jus- qu'alors , en effet, on ne s'était occupé que des couvents d'hommes. Le sieur Bellot fat nommé, par arrêté du dé- a CLASSE DES BELLES-LETTRES. 397 partement (16 août 1792), commissaire, aux fins de se transporter dans les maisons religieuses du département , et d'en enlever avec soin tous les monuments relatifs aux arts et aux sciences , pour le tout être déposé dans la salle des ci-devant Jacobins (1). Le 28 octobre même année, le Conseil du département arrêta, d'après les ordres du Minis- tre de l’intérieur , qu'il serait nommé , par chaque district , un homme de goût , ami des arts, qui se transporterait dans chacune des maisons royales , religieuses et des émi- grés, situées dans l’arrondissement du district . pour \ prendre note , marquer d'une étiquette ou cachet tous les objets dont il jugerait la conservation utile au progrès des sciences , avant qu'il fût procédé à la vente du reste du mobilier. Ces objets devaient être recueillis par les soins de cet homme de goût, dans un ou plusieurs dépôts provisoires , en attendant que le département les fit trans- férer au dépôt général , sous l'inspection d'un commissaire délégué à cet effet. Ce ne fut point sans chagrin que M. Le Carpentier se vit alors préféré un étranger qu'il ne con- sidérait que comme son broyeur de couleur ; il se plaignit avec amertume d'être dépouillé d’une opération dont il se disait le premier auteur, et cette disgrâce , qu'il attri- buait à M. Lemonnier, mit la mésintelligence entre ce peintre et lui. Il ne paraît pas . du reste, que le sieur Bellot soit demeuré longtemps à Rouen ; M. Le Carpentier continua à y résider , fut nommé professeur de l'Ecole de dessin, et demeura chargé de toutes les opérations rela- tives à la recherche, conservation et restauration des TRI TT TT NI ee” (1) Avant le 1° novembre 1792, l'artiste délégué avait déjà recueilli plus de 500 tableaux dans les communautés de femmes du district de Rouen. Il n'avait pourtant encore parcouru que les deux tiers de ces établissements. 398 ACADÉMIE DE ROUEN. tableaux provenant des églises supprimées, et déposés aux Jacobins. Si M. Lemonnier lui reprochait avec quelque raison de manquer d'activité, il possédait en revanche, à un degré remarquable , quelque chose de ce goût archéo- logique propre à notre époque, et il est incontestable qu'il a rendu de grands services à ce département. Nous leur devons surtout , à l’un comme à l'autre, d'avoir su recon- naître des traces d’un talent véritable dans des œuvres trop méconnues , et d’avoir ajouté à la liste de nos peintres célèbres, en signalant et en protégeant leurs œuvres, les noms de Sacquespée et de Le Tellier. Cependant , l'idée de former un vaste muséum où se- raient rassemblés les livres et les objets d'art et de science préoccupait toujours nos administrateurs. Le 18 février 1793 , le Conseil de département rendit à ce sujet un arrêté remarquable . dont nous allons citer les principales dispositions : «9. Le directoire est chargé de poursuivre la demande de l'établissement du corps administratif, dans la ci- devant abbaye de Saint-Ouen, avec la réunion d’une vaste bibliothèque de département , des monuments de sculpture et chefs-d’œuvre de peinture et autres objets d'instruction, et de se faire autoriser À acheter cet édi- ficer 44. 40 « 10. Il sera composé, de la collection des livres des communautés religieuses et de ceux qui proviendront des émigrés , une bibliothèque , la plus étendue qu'il sera possible. pour le chef-lieu de département , et une collec- tion de doubles qui se rencontreront , pour en former six autres, pour être placées dans les six districts hors de Rouen , dans la ville de chaque district. « 12. Le directoire est chargé de faire dresser le ta- bleau indicatif des monuments dans chaque district, de faire continuer la recherche et le triage des tableaux pré- CLASSE DES BELLES-LETTRES. 399 cieux dans les couvents de femmes supprimés, de faire faire la réparation des tableaux précieux et tout ce qui sera utile à la conservation ; de faire , à cet effet, les dé- penses qui seront nécessaires, etc., etc. « Le directoire est autorisé à faire placer les tableaux qui seront jugés dignes d’être conservés, dans des endroits publics où ils seront exposés aux regards des citoyens et puissent servir à diriger le goût et élever le génie des artistes. » lnsieurs mois s'écoulèrent sans que le directoire son- geàt à déterminer l'emplacement du musée. M. Le Car- pentier se plaignit de ces retards et insista de nouveau sur les dangers auxquels les tableaux étaient exposés, non-seulement aux Jacobins, mais encore dans l’église Saint-Ouen, où plusieurs, placés contre les vitraux, étaient, disait-il, exposés à l'intempérie des saisons et menacés d’une ruine prochaine. Touché de ces observa- tions , le directoire de département désigna enfin (le 31 juillet 1793) l'hôtel de Saint-Ouen pour le placement de la bibliothèque et du musée; les gendarmes furent tenus d’évacuer les salles du rez-de-chaussée, et les livres et les tableaux y furent transportés. On avait eu soin, au préa- lable, de brûler les portraits de rois et de reines, les portraits de famille et les généalogies, pour obéir à l'esprit de la loi, dit l'arrêté. A la suite de cette opération, M. Le Carpentier fut chargé de différentes commissions par l’agent national du district. Il visita, du 8 brumaire 1793 (29 octobre) jusqu'à nivôse an IE (décembre, jan- vier 1794), quelques établissements nouvellement fermés dans la commune de Rouen : la juridiction consulaire , le séminaire des vieux prêtres, la Cathédrale , le séminaire Saint-Nicaise , l’église Saint-Vincent , la salle du tribunal du district, les églises Saint-Romain, Saint-Jean , Saint- Nicaise, Saint-Godard , la Madeleine , Saint-Paul, Saint- 400 ACADÉMIE DE ROUEN. Ouen (1), l'abbaye de Jumiéges, la chapelle Saint-Maur , l'hôpital Saint-François et le couvent de Gravelines. On verra par la seconde partie de ce mémoire quels objets provenaient de ces différents endroits ; mais je dois dire ici quelques mots de certaines pièces curieuses con- statées lors de la visite et qui n’ont point figuré au cata- logue du musée. Parmi les vases sacrés du trésor de la Cathédrale, il s'en trouvait un seul qui, au rapport du commissaire , méritât d'être conservé pour l'excellence de sa ciselure et sa haute antiquité. Il paraïîtrait qu'il re- présentait des cérémonies religieuses en l'honneur de Bacchus, peu reconnaissables vraisemblablement , puis- qu'il avait été transformé en ciboire. Malheureusement , soit précipitation, soit ignorance, le vase fut confondu avec le reste et condamné à être brisé sous le marteau pour la fonte. Lorsqu'on se présenta à la municipalité, avec l'ordre du district , pour le conserver , il n’était plus. Après que M. Le Carpentier , aidé de M. Jadoulle , sculp- teur, eut enlevé de la Cathédrale les tombeaux , les sta- tues et les bas-reliefs, il se rendit à l’abbaye de Jumiéges, qui était encore occupée par des soldats. Je ne sais s'il fit attention à tous les objets d’art que renfermait cette riche abbaye (2), ou si la plupart étaient déjà dispersés ou dé- (1) L'église Sainte-Croix-Saint-Ouen fournit au Musée deux lions de marbre blanc qui servaient de support à un tombeau. Le Car- pentier les regardait comme antiques et les croyait venus d'Italie. (Voir son cat. Sculptures, n° 8.) (2) « Épars au loin, sur le pavé , des fragments de marbre et de pierre indiquent la place qu’occupoicnt la tombe d’Agnès Sorel et celle des fils de Klovis; la même main dévastatrice n’a point res- pecté la contrétable de l’ancienne église, monument de sculp- ture reproduisant , en huit cartouches, les principaux mystères de la religion du Christ ; où les figures, exécutées, pour la plupart, d’après le style grec, offroient les draperies les plus soignées et CLASSE DES BELLES-LETTRES. 401 truits ; toujours est-il qu'on est assez surpris de ne le voir prendre note que du grand tableau du réfectoire , peint par Jouvenet, et représentant la Cëne, seul objet que les administrateurs du district de Caudebec-Yvetot eussent signalé dans leur procès-verbal du 17 avril 1793 Il fit enlever à Saint-Vincent de Rouen quelques tableaux et deux anges dorés de Caffieri ; à la succursale de Saint- formoient un contraste frappant avec le style et le goût qui domi- noient alors dans la sculpture. Enfin, ce que le fer d’une solda- tesque effrénée n'osa détruire dans les guerres de religion, quand Jumiéges fut livré au pillage, en 1562, le fer de la révolution l’a renversé. » Second Essai sur le département de la Seine-Inférieure, par S.-B.-J. Noël , p. 171. Le monument d’Agnès Sorel attira l'at- tention de Pautorité et donna lieu à cette curieuse correspén- dance : « Paris, brumaire, an V de la République une et indivisible. « Le Ministre de l'intérieur à l Administration centrale du dépar- tement de la Seine-Inféricure. « Je suis informé, citoyens, qu'il existoit un monument de la fameuse Agnès Sorel dans l’église de la ci-devant abbaye de Ju- miéges, dans le voisinage duquel (sic) est morte cette héroïne. Je ne doute pas que ce monument, précieux pour l'histoire, n'ait excité lattention et la surveillance des autorités constituées. Je vous invite à m'informer de l’état où se trouve actuellement ce monument. Salut et fraternité, BENEZECH. » « Rouen , 4 frimaire an V. « L'Administration centrale du département de la Seine-Infe- rieure à l'Administration municipale du canton de Duclair. « Citoyens , la fameuse Agnès Sorel termina sa carrière dans le voisinage de la ci-devant abbaye de Jumiéges, dans laquelle la reconnaissance d'alors lui éleva un monument précieux pour l'histoire. II a sans doute excité l'attention et la surveillance des autorités constituées qui se sont succédé, et nous aimons à espérer que les arts n'auront pas à regretter sa perte, dans ce moment où des circonstances plus heureuses permettent de recueillir les chefs- d'œuvre épars, jusqu'ici trop négligés peut-être ; nous vous con- jurons de tranquilliser nos craintes sur le célèbre tombeau de cette 26 102 ACADÉMIE DE ROUEN Romain , une couverture de fonts baptismaux , curieux morceau de sculpture sur bois qui avait élé apporté de l'église Saint-Étienne-des-Tonneliers et qui à été restitué à l'église Saint-Romain, après la révolution ; à la chapelle Saint-Maur , douze jolis vitraux du xvi° siècle, réparés par Nicolas Vereui, en 1581, par Francois Vyel, en 1599, et dont quelques-uns sont du peintre Jacques Tuchon (1). héroïne, en nous informant promptement , et avec exactitude, de l'état où il se tronve actuellement. » Suivent les signatures. « Duclair, le 13 frimaire an V de la République françoise une et indivisible. « L'Administration municipale du canton de Duciair à l'Admi- nistration centrale du département de la Seine-Inférieure. « Citoyens , le tombeau d'Agnès Sorel n'est plus; il se trouve ensevely, comme plusieurs autres tombeaux, sous les débris de la ci-devant abbaye de Jumiéges Cet édifice, acquis par les citoyens Lécuyer frères, d’après les dispositions des lois des 28 ventose et 6 floréal, a été démoly, et nous n’avons pas cru devoir nous opposer à cette démolition avouée par le Gouvernement; nous avons ré- clamé contre l'ouverture des tombeaux pendant les chaleurs de l'eté, dans la crainte des exhalaisons insalubres qui auroient aug- menté la contagion des maladies alors régnantes. C'est là qu'a dû se borner notre zèle. « Le tombeau d’Agnès Sorel étoit un carré long, élevé de quatre pieds au-dessus du rez-de-chaussée, revêtu d’un marbre noir sans inscription ni décoration remarquable. Ainsi les arts n'ont point à regretter de chef-d'œuvre dans cette destruction ; mais les amateurs de l'antiquité regretteront toujours de ne plus trouver dans ce territoire aucune trace d'une femme célèbre par son atta- chement au bien public et à la gloire de la France. Salut et fra- ternité. » Suivent les signatures. Les administrateurs du canton de Duclair se trompaient : le tombeau d'Agnès Sorel avait été acheté par un commerçant de Rouen, dans un but tout pratique. Il fut donné au Musée de Rouen par M. Boutigny, et prêté, plus tard , au propriétaire des ruines de Jumiéges. (1) Archives du département, registre de la confrérie Saint- Maur, dans le fonds de la Yadelcine. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 403 M. Le Carpentier montra dans l'accomplissement de sa mission une vigilance digne d'éloges ; mais la bonne vo- lonté de cet artiste ne pouvait prévenir toutes les dévasta- tions. « Je vois avec Houleur, écrivait-il à l'agent national du district, qu'un zèle mal entendu et une barbarie igno- rante détruisent et nous enlèvent chaque jour des monu- ments précieux. » S'il en était ainsi à Rouen, qu'était-ce dans les autres districts ? Celui de Montivilliers ne sut le croira-t-on, trouver un homme de goût à qui confier le soin de recueillir les objets d’art. La municipalité de Fécamp avait laissé le régiment de Beauvais commettre des dégâts inappréciables dans sa belle église abbatiale. Dans le district de Caudebee, on avait vendu à d’avides spéculateurs, pour un prix modique, dans la maison de l’émigré M. Grossin de Bouville , des sculptures d'un goût recherché, venant de Rome et d'Herculanum , des plâtres antiques, des figures en marbre, des dessins, estampes, gravures et mille objets précieux. La loi du 8 pluviose an IT, en répartissant les biblio thèques et les objets d'art entre les districts d’où ils pro- venaient , loin de remédier au mal, ne fit que l’aggraver. Pour l'exécution de cette loi, le département prit un arrêté, le 18 germinal (même année), en vertu duquel les districts furent autorisés à se ressaisir , dans le dépôt commun, de tous les objets d’art et de science qui leur avaient appar- tenu; il n'y resta guère que ce qui provenait du district de Rouen. Ainsi s’évanouissait le projet poursuivi, depuis 1790, par l'Administration départementale, malgré de nombreux obstacles et au prix de sacrifices considérables. Quelques mois après , lorsque l'École centrale fut en acti- vité, et qu'on s’occupa de réunir les objets de science et d'art des districts d'Yvetot et de Cani, qui ne voulaient point s’assujettir aux frais d'établissement de leur biblio- 404 ACADÉMIE DE ROUEN. thèque , il ne fut point malaisé de sentir les inconvénients de la mesure qu'on avait adoptée ou plutôt qu'on avait subie. La belle collection de Grossin de Bouville, trans- portée à Yvetat avec les dépouilles del’abbaye de Jamiéges, fut négligée et bientôt réduite à néant. Quand le départe- ment la réclama, on lui apprit qu'elle ne valait plus le port. La loi du 8 pluviose an Il ne fut guère mieux ins- pirée, en disposant que les commissaires de districts se concerteraient avec les délégués des Sociétés populaires. Par bonheur, à Rouen, les délégués furent deux liftérateurs de mérite, MM. Noël et Liequet, dont les avis ne purent qu'être avantageux. En résumé, l'Administration de la Seine-[nférieure et celle du distriet de Rouen ont montré une sollicitude qui les honore, pour tout ce qui fait la gloire de l'esprit humain; ce jugement ne semblera point trop favorable , si l'on veut faire attention à ce qui se passait presque partout, et même à Paris, et si l’on prend en considération le courage qu'il fallait pour brider cette manie de destruction que des lois imprudentes où méprisables avaient encouragée. Dès l’année 1791 , le district, informé par Dom Gourdin du projet qu'on avait conçu de lui enlever, au profit de Ta Bibliothèque royale, ses livres et ses manuscrits, avait protesté immédiatement contre cette funeste mesure. En l'an V la ville de Rouen sut défendre son Jardin bota- nique , et, bientôt après, une propriété plus chère encore, parce qu'elle n’est pas moins nécessaire et qu'on l’acquiert avec plus de peine, la propriété de son dépôt de tableaux. Alors, l’Académie de Rouen n'existait plus, et il fut réservé à la Société d'Émulation de prendre en main la défense de ce Musée encore informe , mais plein d'avenir; elle le fit dans sa séance du 9 messidor an V, en adoptant et en approuvant, pour être adressé en son nom au Gouverne- ment, aux autorités constituées et à FInstitut national, le CLASSE DES BELLES-LETTRES. 405 mémoire du citoyen Auber sur la nécessité qu'il y avait de réunir et de rendre publies, dans le département, les chefs- d'œuvre de l’art, et, en particulier, ceux de la commune de Rouen. Elle ne se borna point à solliciter du Gouver- nement la conservation du dépôt de tableaux : elle appela l'attention de l'Administration centrale du département sur ces chefs-d'œuvre, auxquels l'hôtel de Saint-Ouen n'avait point offert un plus favorable asile que le couvent des Jacobins. Une loi du 1% fructidor an VII ayant accordé l’ancienne église des Jésuites en remplacement des salles de cet hôtel, destiné à l'établissement de la municipalité , On s’empressa d'y transporter les statues et les tableaux : et on adopta, pour le Musée , le plan proposé par l’ingé- nieur en chef M. Le Masson. A. l'extrémité de cette cha pelle, soumise encore à la profanation révolutionnaire , devait se trouver la statue d'Apollon ; au milieu du tran= sept, l'autel de la patrie ; à l'aile gauche , la statue de la République ; à l'aile droite, celle de la Liberté. Le Musée et la meilleure partie de la Bibliothèque devinrent des éta- blissements départementaux et une dépendance du Lycée ; mais gardons-nous de croire qu'il yeût déjà un ordre satis- faisant. La plupart des tableaux étaient dans le réfectoire et le dortoir, et il n'y avait d'exposés dans la chapelle que Ceux qu'on y avait suspendus pour la distribution solennelle des prix, en l'an VIIL Ce n'était point leur domicile définitif. La pluie qui s'infiltrait à travers les voûtes de l'église endommageait sensiblement les tableaux qui s’y trouvaient placés ; et, d’ailleurs, il fallait rendre à l'Ecole centrale des appartements qui lui devenaient indispensables ; un quatrième déménagement était done nécessaire ; M. Le Carpentier, désigné comme conserva- teur des objets d'art, en fut de nouveau chargé. En vain le Conseil général, dans sa session de l’an IL, avait-il déclaré que ni la Bibliothèque, ni le Musée ne pouvaient être 406 ACADÉMIE DE ROUEN. abandonnés à une administration municipale ; une loi en remit bientôt à la ville la direction et la charge, et M. Beugnot, préfet de la Seine-Inféreure , qui s'était dis- tingué par la protection qu'il avait accordée aux arts et aux lettres, dut abandonner au maire de la ville la suite des mesures qu'il avait prises pour l’organisation du Musée. Enfin, le 23 floréal an XIE, le Conseil municipal, sur le rap- port du citoyen Noël, délibéra que les parties de l'Hôtel-de- Ville sises au deuxième étage seraient mises à la disposi- tion du maire pour le placement du Musée et de la Biblio - thèque publique, et qu'une somme de 30,481 fr. serait portée en dépense dans le budget de l'an XIIT, pour les réparations à faire au bâtiment, l'appropriation du Musée et le nettoiement des tableaux. La délibération fut homolo- guée par le préfet le 10 ventose an X IT; un devis des tra- vaux fut arrêté le 15 thermidor (même année) et fut l'objet d'une soumission , le 15 frimaire an XIII, en vertu du consentement donné par le préfet le 9 brumaire précé- dent , sur la proposition du maire. Je n'entre pas dans le détail de quelques difficultés qui entravèrent encore l'orga- nisation de cet établissement. Dès cette époque, on doit le considérer comme fondé ; il avait été ouvert au publie, en même temps que la Bibliothèque, le # juillet 4809; il avait pour conservateur M. Descamps |1), et se composait de deux fonds , qui sont aujourd’hui encore ses fonds principaux , l’un de beaucoup le plus nombreux , que nous allons con - naître par l'inventaire de M. Le Carpentier , l'autre d'un prix inestimable , formant le lot 5 des tableaux répartis au sort entre 415 musées de l'empire , en vertu d'un arrêté des Consuls de l’année 1809. 1) Nommé conservateur du Musée de Rouen dés le 12 juin (806. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 407 DEUXIÈME PARTIE. L'inventaire de M. Le Carpentier, qui nous fait connaitre dans son entier le premier de ces deux fonds , comprend quatre cahiers ; le premier fut présenté aux administrateurs du district de Rouen , le 17 prairial an I de la Répu- blique La commission temporaire des arts , adjointe au Comité d'instruction publique, à laquelle ils le transmirent, s'en montra satisfaite, et, dans sa séance du 23 pluviose an IT, elle demanda qu'il fût fait mention au procès-ver- bal de la clarté du catalogue et de l'intelligence du com- missaire-artiste. Peu de temps après, M Le Carpentier fut en mesure de présenter les trois autres cahiers : ils sout beaucoup moins soignés que le premier ; les prove- nances n'y sont plus aussi souvent déterminées, et, parfois, le même tableau y est désigné sous trois numéros diffé- rents Quoi qu'il en soit, ce catalogue, supérieur à tout ce qui a été fait depuis, est un document intéressant, puis- qu'il nous permet de dresser la statistique des tableaux existants, avant 1789 . dans les communautés religieuses du district de Rouen, soit par rapport aux auteurs , soit par rapport aux lieux d’où ils proviennent Il serait trop ong et trop dificile de l’examiner au premier point de vue ; je me bornerai à cette remarque générale , qu'on n'y peut signaler qu'un très petit nombre de tableaux des écoles étrangères , aucun non plus de Le Brun, Lesueur et Poussin. Mais Philippe de Champagne, Lahire , de Troy, Bourdon , et nos compatriotes Daniel Hallé, Sae- quespée, Le Tellier, Jouvenet, Dudot , Restout . Deshays, Lemonnier , y étaient représentés par des œuvres nom- breuses ou capitales, 108 ACADÉMIE DE ROUEN. La Cathédrale de Rouen avait fourni au Musée bon nombre de statues et des sculptures , entr'autres les tom beaux du sénéchal de Brézé et des cardinaux d'Amboise , les bas-reliefs des autels du jubé, en outre 11 tableaux , à Savoir : La Naissance de J.C. dePh de Champagne , 10 pieds 9 pouces sur 6 pieds 10 pouces (1), n° 6%, catalogue Le Car- pentier. Les Adieux de Paul et de Silas allant au martyre, de Le Tellier, n° 65, catalogue Le Carpentier ; n° 105, catalo- gue 1846. Le Christ mort , étendu sur un linceul, la Madeleine à ses pieds , de Bourdon. L'Assomption. de Dudot, 5 pieds 11 pouces sur # pieds, n° 68, catalogue Le Carpentier. « Tableau peint sur toile , d'un faire large et moëlleux , attaché sur un parquet de chesne , assez bien conservé. » Note de Le Carpentier. Le Nunc dimittis , de Detroy le fils, n° 73, catalogue Le Carpentier, n° 161 , catalogue 1846 L'Ascension, de Blanchard, 8 pieds 8 pouces sur 5 pieds 6 pouces, n° 74, catalogue Le Carpentier. Une Vierge tenant l'Enfant Jésus sur ses genoux, de Lahire , 4 pieds 10 pouces sur 3 pieds , n° 89, catalogue Le Carpentier. Saint Jean assis sur une pierre . d'Annibal Carrache , n° 103, catalogue Le Carpentier. « Ce tableau , sur toile , a beaucoup souffert, et est très repeint. » Note de Le Carpentier. Le Baptême de Jésus, de Sacquespée , 6 pieds 3 pouces sur 5 pieds 9 pouces, n° 10% , catalogue Le Carpentier. (1) Dans l'indication des dimensions, la première mesure désigne la hauteur et la seconde Ja largeur. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 109 La Vue de la Ville et du Port de Rouen, de Leger, # pieds sur 9 pieds 7 pouces, n° 514, catalog. Le Carpentier. Une Vue de Paris, prise du Pont-Neuf, du même. Le premier de ces tableaux fut fait et livré en l’année 164% et payé à son auteur 650 liv. , par la confrérie de N.-D. établie à la cathédrale de Rouen Voici, du reste, l'extrait de compte (1) qui y est relatif et que j'ai Mie avec le même plaisir que l'acte de naissance d’un homme célèbre «Payé au sieur Champagne, maître peintre à Paris, qui a fait le tableau qui est enchâssé dans le contre-autel de la chapelle de la Vierge, contenant l’histoire de la Nativité de N.-S., suivant sa missive , en forme de quittance , la somme de six cent cinquante liv., ey.. . vic L Ib. Pour la quesse et toile où le tableau a esté apporté , cinq livres , cy........:. D DES | à Pour la voiture et port de lettres. ...... VS: Plus , a esté envoyé six boeltes d'escorce de citron à monsieur Joly , chanoine , en action de grâces de la peine qu'il a prise pour la conduite du tableau et lettres qu'il a escriptes , les dictes six boettes Dés six livres à trente sols la livre , valent ...... D UE PES ANR | à à Payé à un peintre de Rouen, qui a passé le pinceau sur une partie de la toile du tableau qui n'estoit peinte , quarante sols , Cy :.... AMC REUE Ph 408 Mr TS) Cette toile magnifique fut réclamée par la fabrique de la Cathédrale , et lui fut accordée par le préfet en lan XF, à condition de la réintégrer à son ancienne place , c'est-à- dire dans cette riche contrectable . qui ne fit pas autrefois moins d'honneur au talent du sculpteur Jean Racine , que le tableau n’en avait fait au génie de Ph. de Champagne ; 1) Arch. dép Compte de la confrérie N.-D. (fonds du Chapitre). 410 ACADÉMIE DE ROUEN. à condition , en outre, de veiller à ce qu'il ne füt endom- magé ni par l'humidité , ni par les flambeaux de l'autel ; l'ingénieur en chef fut même chargé de faire opérer le placement sous ses yeux. Le tableau de Le Tellier, les Adieux de Paul et de Silas , est de l'année 1680 , comme l'indique la signature. C’est peut-être celui qui fut commandé par la fabrique pour la chapelle de la sainte Vierge, à la Cathédrale, et payé 671.105. (1). « Ce tableau a été peint à Rome et c’est, sans contredit , un des plus beaux de ce maître. Il est du meilleur style et digne de l'école d'Italie » Note de Le Carpentier C'est peut-être à l'Assomption de Dudot que se rap porte l'article suivant du compte de 1655 : « A René Dudot, pour un tableau à la sacristie , 60 | » (2). Ces mêmes comptes nous apprennent que Jean de Saint- Igay, dont Adrien Pasquier et Guilbert placent, on ne sait pourquoi , la mort en 1630, exécutait, en 1639, des peintures à la chapelle de la Vierge. C'est donc posté- rieurement à celte date qu'il faut rechercher l’époque de la mort de cet artiste rouennais , que M. Ph. de Chenne- vières-Pointel , dans un savant et élégant ouvrage , a fait connaîlre au public (3). Quant à l’époque de la naissance de Saint-Igny, je ne saurais la préciser ; les registres de compte de la (1) Arch. départ. Compte de la fabrique de la Cathédrale. (2) René Dudot fut reçu maître du métier de peinture, en la ville de Rouen , le 25 mai 1653, en vertu de lettres de monsci- gneur le duc d'Orléans, en faveur de l'heureuse naissance du due de Valois. Voir le registre de maîtrise aux archives du Palais de Justice de Rouen. (3) Recherches sur la vie et les ouvrages de quelques peintres provinciaux de l'ancienne France, 1, p. 163. CLASSE DES BELLES-LETTRES. #11 confrérie de la Résurrection (1) nous le montrent payant xxx s comme apprenti peintre, en 1614. Il est donc présumable qu'il naquit dans les dernières années du xvi° siècle. De plus, nous devons conclure qu'il n'était point fils de peintre, puisque , d’après les statuts, tout fils de peintre n’était tenu de payer à la confrérie qu'une somme de xv s_ pour son apprentissage. Jean de Saint-Igny était , en 1633. maître de la confrérie de S.-Luc, fondée par les peintres-sculpteurs à S.—Herbland de Rouen (2). L'Archevéché fournit au Musée 9 tableaux de Hubert Robert , à savoir : les Vues du Havre, de Dieppe, de Rouen, du Château-Gaillon , et de la Roche-Guyon (tous de 9 pieds 6 pouces sur 12 pieds 8 pouces, n° 30, 33, 34, 35,36 , catalogue Le Carpentier); quatre paysages représentant des ruines d'Italie, 3 pieds 3 pouces sur 4 pieds 3 pouces ; une Chute d'eau à travers les rochers , 3 pieds 3 pouces sur # pieds 9 pouces : un Port de mer au soleil levant, 3 pieds 3 pouces sur # pieds 7 pouces ; un Escalier et un Obélisque, 3 pieds 3 pouces sur 4 pieds 9 pouces (n°° 137, 138, 139, 140), catalogue Le Carpen- tier. « Ces quatre tableaux étaient placés dans la salle de l'évêché , où ils servoient d’attiques. » Presque tous ont été restitués à l’Archevêché , en l'an X, sur la réclamation du peintre lui-même L’Ascension de N.-S., de Jouvenet { n° 129 , catalogue Le Carpentier, n° 119, catalogue 1846), provient du Chapitre de la Cathédrale , auquel M de La Roque-Hue, (1) Archives departem. Fonds de la Madeleine. (2) Foyez les statuts des peintres-sculpteurs, etc., donnés par M. le baïlly ‘le Rouen, le 22 de novembre 1507. De l'imprimerie de Ch.-P, Cabut, M. DEC XV. Rare livret, dont je dois la commu nication à l’obligeance de M. André Pottier. 412 ACADÉMIE DE ROUEN. haut-doyen , l'avait donné en 1725 1). Ce beau tableau ornait primitivement la chambre de ce généreux chanoine. M. l'abbé Langlois, dans ses Recherches sur les Bibliothé- ques des Archevèques et du Chapitre de Rouen , a indiqué les portraits dont était ornée la bibliothèque capitulaire 2. Les plus remarquables étaient ceux du cardinal d'Amboise (2 pieds sur { pied 7 pouces ; tableau fort ancien , et que Le Carpentier croyait avoir été fait en Italie, du vivant du prélat, n° 569, catalogue Le Carpentier); de Robert de Croixmare , offert au xvu° siècle, par un membre de sa famille ; du cardinal de La Rochefoucauld, par Droaais : le portrait de M. de Seraucourt, qui figure aujourd'hui au Musée sous le n° 92, et deux autres qu'on ne saurait trop regretter ; les portraits de MM. Acarie et Jean Le Prévost , (1) On lit au bas du tableau la signature du peintre J. Jouvenet, 1716, et ces mots: « Ex dono D. D. de La Roque-Hue , canonici et decani ecclesie Rothomagensis , anno 1725. » On lit dans les statuts de la confrérie Saint-Luc : « Jean Jouvenet l'ainé, pensionnaire de Sa Majesté, reçu peintre à Rouen, le 21 janvier 1628», et dans les registres des maitrises , année 1658. « 26 Janvier. Gardes alors, Laurent Jouvenet, Pierre Allais, Jean Racine et Pierre Busquet. Après qu'il nous a été attesté par maistres Laurent Jouvenet , Pierre Allais, maitres et gardes année présente de l'art de paintre-sculpteur, que Jean Jouvenet était fils de mais- tre-sculpteur et suffisant pour estre reçeu maistre dudit mestier ; en conséquence , et du consentement du procureur du roy en ce bailliage , nous avons, ledit Jouvenet, juré et reçeu dudit art de paintre-sculpteur en cette ville de Rouen pour , par Iuy, en jouir bien et comme maistre dudit art. Dudit jour Noël Jouvenet, aussi fils de maistre , a été juré et reçeu maistre dudit mestier de paintre-sculpteur en cette ville de Rouen. » Cette note est importante pour fixer l'époque des ‘débuts de notre célèbre compatriote. 2) N°° 460, 463, 967 , 569 ( catalogue Le Carpentier CLASSE DES BELLES-LETTRES. 113 faits l'un et l'autre en 1649, par Vander Borcht où Vandre- bosc, peintre d’origine flamande , naturalisé rouennais (1). L'église de l'abbaye de Saint-Amand était remarquable par les tableaux qu'ell: renfermait {étaient l'Education de la Vierge, de Laurent de La Hire ( n° 55, catalogue Le Carpentier). «Sainte Anne. assise sur le milieu du ta- bleau , est occupée à faire lire la Vierge encore enfant ; derrière elle et un peu plus haut, on aperçoit Joachim debout près d’un obélisque ; plusieurs anges portés sur de très beaux nuages sont occupés à former une guirlande de fleurs, dont deux anges debout, sur le devant du tableau, terminent l'extrémité. Les figures sont de grandeur natu- relle. 10 pieds sur 7 pieds. Ce tableau est eur toile et de forme ceintrée Il offre une scène charmante , tout y est gracieux et d'une touche large et moelleuse ; un beau fond de ciel, des nuages d’une belle forme concourent à en faire une composition fort ingénieuse. » N° 179, cata- logue 1834, accordé, le 6 mars 1838, à l’Asile des aliénés. La Circoncision, de Bassan (2). « Le Grand Prêtre est monté sur plusieurs degrés ; l'enfant sur un autel; il est accompagné de lévites; la Vierge, à genoux, à côté de lui ; sur le devant une jeune figure de femme vue de profil et à genoux. De l’autre côté, plusieurs figures d'hommes dont un appuyé sur une cage sur laquelle sont un coq et un ca- nard, un panier d'œufs et deux pigeons sur les bords du ta- bleau ; un fond d'architecture termine cette composition , 8 pieds 8 pouces sur 5 pieds 3 pouces. » N° 81. catalogue (1) Foyez Registre de comptes de la fabrique de la Cathédrale , aux archives départementales. Francois Vandrebose fut élu garde de Part de peintre-sculpteur, le 26 janvier 1647. l’oyez registre des maîtrises. (2) Plus tard, on a considéré ce tableau conime n'étant qu'une copie. Je rapporte les indications de Le Carpentier, sans en garantie l'exactitude. 414 ACADEÈMIE DE ROUEN. Le Carpentier ; n, 17, catalogue 1834. Accordé, le 6 mars 1838, à l'Asile des aliénés. Saint François en extase, d'Annibal Carrache (n° 50, catalogue Le Carpentier (1) ; n° 314. catalogue 18%6). Enfin, le tableau désigné sous le n° 252 du catalogue de 1846 (n° 48, catalogue Le Carpentier ). représen- tant une Vierge tenant l'enfant Jésus, portée sur des nuages au milieu d'un ciel d'azur semé de têtes d'anges Comme ce dernier tableau ressemble, d'une manière frappante, à la Madone Saint-Sixte de la galerie de Dresde, on l'a, pendant longtemps, attribué à Raphaël. L'auteur du catalogue de 1834 a cru , selon ses propres termes , trouver dans son origine la preuve évidente de son originalité. D'après des Mémoires, qu'il eût été prudent de citer et qu'on ne cite pas, cette toile aurait été apportée à Rouen du vivant même de Raphaël, en 1545, et aurait été commandée en 1513, par le cardinal d’Amboise, archevêque de Rouen. Il semble assez naturel de supposer que ce prélat, qui avait, comme son oncle, un goût prononcé pour les arts, ait honoré d'une pareille faveur cette illustre abbaye, que tous les archevèques visitaient en prenant possession de leur dignité, et où leur corps était déposé quelque temps, après leur mort. L'existence, dans l'église de l'ab- baye , de tableaux de Bassan et de Carrache donne d’ailleurs lieu de penser qu'un chef-d'œuvre encore plus précieux de lartitalien a pu y être apporté et survivre au pillage des Huguenots. Je doute cependant que ces raisons satis- fassent pleinement. Il nous faut convenir que les reli- gieuses ne se doutaient aucunement de l’origine glorieuse attribuée à leur tableau ; elles auraient ainsi oublié éga- lement et l’auteur et le donateur. M. Le Carpentier, qui 1) Le Carpentier l'attribuait à Michel-Ange de Caravage. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 415 était à portée de consulter la tradition sur ce point, se contente d'indiquer un maître inconnu de l’école de Lom- bardie. D'autre part, voiei ce qu'on trouve dans un in- ventaire des titres de Saint-Amand (1), fait avec un soin tout particulier par le P. Guillaume Austin, supérieur de la maison de Saint-Antoine et directeur de cette ab- baye : « Ce fut la mesme abbesse (Léonor de Souvré) qui feist faire les contretables des deux chapelles avec les tableaux, qui sont d'une assez bonne main, représentant , celui qui est à droite , une Assomption avec saint Amand et sainte Barbe ; et celui qui est à gauche , sainte Anne qui enseigne à la sainte Vierge. Ce fut en 16.. et tant, mais ça esté l’abbesse Madeleine de Souvré qui a fait dorer les dictes contretables en 1676. » Le second ta- bleau signalé par Guillaume Austin n’est autre que le tableau de La Hire ; il dut être fait entre 1651, année de la nomination de l’abbesse Eléonore, et 1656, année de la mort du peintre. On devrait rapporter la date du pre- mier entre 1651 et 1672, année de la mort de notre abbesse, si toutefois le témoignage du P. Austin, confirmé par celui de l'Histoire de Rouen (édit. du Souillet) , paraît suflisant pour rejeter une opinion accréditée depuis une trentaine d'années, mais bien affaiblie aujourd'hui. J'avoue qu'il ne me semble point à dédaigner, d'autant mieux que ce religieux composait son inventaire vingt-cinq ans après la mort d'Éléonore de Souvré, et ne fit sans doute que consigner un renseignement fourm par les titres ou par les anciennes sœurs de la communauté. S'il y a eu doute sur l’origine de ce tableau, il n'y en a pas eu moins sur les deux personnages qui sont à genoux aux pieds de la Vierge. On ne peut croire que ce soit sans (1) Archives départ. Fonds de Saint-Amand. 416 ACADÉMIE DE ROUEN. motif que le peintre ait mis un évêque au lieu du pape qui figure dans le tableau de la galerie de Dresde. L'auteur du catalogue inséré dans le rapport des travaux du département du mois de novembre 1792 au {°° bru- maire an IV considère ces deux figures comme repré- sentant saint Guillaume et sainte Catherine ; il est plus sûr d'y voir, avec Guillaume Austin, saint Amand et sainte Barbe, puisque saint Amand était le patron de l’abbaye et que sainte Barbe est clairement désignée par son emblème ordinaire. Inconnu. Un Christ mort en croix, 13 pieds sur 9 pieds 9 pouces, n° 195, catalogue Le Carpentier. Paroisse Saint-Amand. — Le Tellier. Annonciation, 4 pieds 2 pouces sur # pieds 3 pouces, n° 152, catalogue Le Carpentier «rentoilé depuis peu en bon état, très finy et d'une perspective admirable. » Accordé à li Cathédrale Idem. Purification ; anciennement de forme cintrée, n° 152, catalogue Le Carpentier ; n° 107, catalogue 1846. Le nom de Le Tellier reparaît fréquemment dans le cata- logue de Le Carpentier ; le nombre de ses productions atteste à la fois sa vogue et sa fécondité. Malheureuse- ment, on n'a que fort peu de détails sur sa vie; je me fais un devoir d'en ajouter quelques-uns à ceux que M de Chennevières a réunis dans sa biographie. On voit par les registres de maîtrises qu'il fut reçu maitre du métier de peintre, en la ville de Rouen, le 9 janvier 165%, en vertu de lettres obtenues de Sa Majesté le 7 juin 1653, en faveur de la joyeuse et première entrée faite par le roi en sa province de Normandie. Ce peintre arrivait sans doute de Rome, où il reçut les leçons de l'illustre Poussin, dont il était peut-être le parent. En 166%, il fut élu garde du métier de peintre-seulpteur avee Louis Retour, CLASSE DES BELLES-LETTRES. 417 en compagnie de Le Pilleur et de Nicolas Gugu, gardes anciens, En 1656 (le 26 janvier}, un nommé Jacques Le Tellier avait été juré-apprenti sous Nicolas Gouet (1). Saint-André de la Porte-aux-Fèvres. — J.-B. Deshays. Le martyre de saint André (n° 16% , catalogue 1846) ; n° 27, Catalogue Le Carpentier. «Ce tableau peut être regardé comme le chef-d'œuvre de ce peintre, qui le fit pour l'honneur de sa patrie, à son retour de Rome: il fut agréé à l'Académie sur ce morceau, qui lui méritera tou- jours une place parmi les artistes célèbres de la France. Il est d’une grande force de couleur , d’un dessin mâle et du faire le plus facile et le plus large, en même temps bien conservé. » J.-B. Deshays. La Flagellation de saint André ( n° 150, catalogue de 1846 ) ; n° 28 , catalogue Le Carpentier. Idem. Saint André mis au tombeau, n° 29, cata- logue Le Carpentier. Aujourd'hui à Saint-Nicaise. — Le premier de ces tableaux fut commandé pour prix de 1,000 liv, du consentement de la fabrique, par le euré et par M. Marye , trésorier. Il devait servir d'ornement à la contretable faite par le sieur de France , architecte , pour l'établissement de laquelle on avait démoli les me- neaux, vitreries et autres ornements gothiques. Ces ta- bleaux de saint André, qui sont au nombre des chefs- d'œuvre de Deshays , firent, il nous l’apprend lui-même , une partie de sa réputation à Paris, et lui valurent le nom de peintre de saint André. Comme Deshays est encore un Rouennais, je crois qu'on verra avec plaisir les deux lettres suivantes, relatives à ces tableaux , dont deux figurent aujourd'hui dans le Musée de cette ville : (1) Archives du Palais-de-Justice, reg. des maîtrises. t9 | 118 ACADÉMIE DE ROUEN. A Monsieur , Monsieur Marye , maire de ville, demeu- rant rue du Gros-Orloge , à Rouen. Monsieur , En arrivant de campagne, j'ay l'honneur de vous infor- mer de la réception de largent que vous m'avez fait tou- cher à Paris. On ne peut rien de plus obligeant que la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire. Je suis charmé que le second tableau de S. André aye eu votre approbation. Je vous avoue naturellement que jétoits inquiet de son suxès à Rouen , n'en attendant pas parlé ; mon père pourtant m'en écrivit; mais vous seavez que nos parents sont toujours portés à nous flater. L'on m'a- cuse de mettre écarté de la mesure; il ni a rien de plus facile de si renfermer , puisce qu'il ne dépent que de la hauteur. L'on peut totalement le priver de la gloire qui n’est qu'accessoire au sujet, et qui n’a esté mise que pour rem- plir une forme très incrate. Fay appris aussi par monsieur Couture que ces tableaux estoit afreusement éclairez : cela n'encourage pas un artiste ; ilest fâcheux que vous ne vous intéressez pas plus à l’église de Saint-André. Vous leur procureriez les moyens de faire brier la dépense que fonts messieurs vos frères sûrement en serois charmé , et moy, Monsieur, qui conoît votre goùx pour les arts vous en auroit toute l'obligation, estant avec tout le respect posible, Monsieur, votre très humble et très oh. serv. Desravs. Ce 3 sept. 1760. Le même au même. Monsieur , je vous faits mille remereiments des soins que vous avez prie pour me faire payer de M° Les tréso- riers. J'ai esté recevoir l'argent samedi comme la lettre de change le portoit ; je suis charmé que vous soyez géné- CLASSE DES BELLES-LETTRES. 419 ralement satisfaits des tableaux que j'ay faits pour Saint- André ; il onts faits une partie de ma réputation a Paris , et monts aquis le nom de paintre de Saint-Andrée. J'aurais prie la liberté de vous écrire dans le courant de l’année , si je nus conté avoir l'honneur de vous voir à Rouen. Je profite de cette occasion pour vous assurer de la plus parfaite reconnaissance avec laquelle j’ay l'hon- neur d'être , Monsieur, v. t. h. et t. ob. serv. Desnays. Ce 2 décembre 1761 (1). Annonciades. — Deshays. Sainte Jeanne, à genoux de- vant un autel, n°117, catalogue Le Carpentier; n° 153, catalogue 1846. Grands-Augustins. — Le Tellier. Le Repos de la sainte Famille, n°111, catalogue 1846 ; n° 157, catalogue Le Carpentier. «Ce tableau, peint sur toile , d'un style très savant et d’un dessin pur , est en tout digne du Poussin dont il était l'élève et le neveu ; c’est un de ses plus beaux ouvrages. Bien conservé. » Ce tableau porte pour signature: P. Le Tellier inv. et pinx., 1658. Quelques lignes inscrites sur le tableau indiquent qu'il fut donné à l’église des Au- gustins par noble homme Antoine de La Mare , seigneur de Chesnavarin, conseiller à la (Chambre des comptes de Normandie , en 1658. Adrien Sacquespée. Saint Mathurin exorcisant une im- pératrice romaine , 8 pieds sur 10 pieds 2 pouces , n°23, catalogue Le Carpentier. « Ce tableau a été restauré fort bien, et est en bon état ; il tient en général du genre de Lesueur. Ce maître, qui a passé la plus grande partie (1) Archives départ. Fonds de Saint-André de la Porte-aux- Fèvres. #20 ACADÉMIE DE ROUEN. de sa vie à Rouen, y a laissé, ainsi que dans les environs, beaucoup d'ouvrages qui lui font honneur; il était facile, mais sa couleur , en général , tire sur le rouge. Ce maître est inconnu à Paris. » Accordé à l’église Saint-Ouen, 4 novembre 1807. Idem. Martyre de saint Adrien, n° 156, catalogue Le Carpentier. « Saint Adrien , assis entre les mains de plu- sieurs bourreaux, a une jambe posée sur une enclume ; un bourreau , la hache à la main, est prèt de la lui couper. Sa femme, à genoux à côté de lui, l'encourage à souffrir le martyre. Ce tableau, sur toile, a du mérite, et tient beaucoup de l'école de Vouet, dont cet artiste paraît avoir été l'élève. Il s'est peint lui-même enveloppé d'un manteau rouge.» Accordé à l'église Saint-Nicaise ; le 6 novembre 1838. Ce tableau porte 1 mètre 48 centimètres sur { mètre 8 centimètres. Adrien Sacquespée n'est guère mieux connu que Le Tellier. Il était fils d'Isaac Sacquespée , peintre nommé dans les registres de la confrérie de S.-Maur. Il fut reçu maître du métier de peinture , en la ville de Rouen , la même année que son compatriote Le Tellier, en 1654. Il ne dut point faire à Rouen son apprentissage , puisque la réception eut lieu en vertu de lettres obtenues du duc d'Orléans , onele du roi, le 15 novembre 1653 , en faveur du titre acquis à monseigneur le due de Valois. Je eroirais donc, contrairement à l'opinion de M. Ph. de Chennevières, qu'il fit ses études à Paris, où deux de ses tableaux ornent présentement nne église. Il fut élu garde du métier, en 1660 et 1671 Pierre Sacquespée , maître de la confrérie de S.-Luc en 1705 , était sans doute son fils. Ecole de Vouet. Saint Roch, saint Sébastien et saint Adrien, 5 pieds sur #4 pieds, no 439, catalogue Le Car- pentier. « Fort joli tableau d'un charmant pinceau. » Ecole française. Saint Roch, peint sur bois, # pieds 10 CLASSE DES BELLES-LETTRES. #21 pouces sur { pied 7 pouces, n° 439, catalogue Le Car- pentier. J. Restout. Présentation. Tableau placé à l'autel princi- pal des Augustins , et peint sur toile , en 1732 , n°8, ca- ; talogue Le Carpentier ; n° 106, catalogue 1846 Bellefonds (Prieuré de). — Monestier. Assomption, 8 pieds sur 5 pieds, n° 59, catalogue Le Carpentier. « Ce tableau, peint à Rome, en 1678, est d’un maître peu connu; il y a du mérite, et cet artiste a paru s'être attaché à l'étude des ouvrages de Raphaël. » Le Tellier. Saint Benoît et sainte Scolastique avec beau- coup de religieux et de religieuses de son ordre, rangés sur deux lignes, une gloire d'anges portant des couronnes. La foudre brille dans les airs , 6 pieds sur 4 pieds , n° 419, catalogue Le Carpentier. Deshays. Assomption , 12 pieds 7 pouces sur 6 pieds 8 pouces , n° 39 , catalogue Le Carpentier. Ce tableau fut payé 600 liv. comme on le voit par la quittance sui- vante : « Je reconnois avoir reçu la somme de six cents liv., de madame de Belfonts, pour un tableau que je luy ay fait. Ce dix-neuf octobre mil septs cents cinquante- huite. D.-C Desnays. » Inconnu. Saint Benoît donnant la règle à des religieux et à des religieuses de son ordre, rangés sur deux lignes, 6 pieds 8 pouces sur 5 pieds 7 pouces, n° 199, catalogue Le Carpentier. Inconnu. Ecole française. Saint Benoît debout avec deux religieux de son ordre, # pieds 3 pouces sur 2 pieds 3 pouces, n° 373, catalogue Le Carpentier. Bonne-Nouvelle (Prieuré de). — Pomponio Maltheo. Sujet désigné sous le titre de Messe au temps de la Ligue , n° 102 , catalogue Le Carpentier ; n° 319, catalogue 1846. 122 ACADEMIE DE ROUEN. Laurent de La Hire. Vierge de douleurs. Saint Benoit, vu de profil, paraît à genoux, et dédiant une église qu'il porte dans sa main, 6 pieds sur 4 pieds 10 pouces , n° 33, catalogue Le Carpentiér. « Ce tableau, d'un précieux fini... avoit entièrement souffert , et a été remis sur toile par les soins du département. » Accordé à la chapelle du Collége. Bon Pasteur (Couvent du). Lemonnier. La Madeleine en pleurs , 5 pieds sur 3 pieds 4 pouces. Capucins. — Le couvent des Capucins , riche en beaux manuscrits qui ont enrichi notre Bibliothèque, ne l'était pas moins en tableaux. Maître inconnu ( Manière de l’école lombarde.) Saint François d'Assise malade et soutenu par des anges, dont plusieurs jouent des instruments , 6 pieds 2 pouces sur 7 pieds 2 pouces. Idem. Mème sujet, 5 pieds sur 7 pieds 10 pouces, n° 443, catalogue Le Carpentier. Les Saintes Femmes au tombeau de N.-S., d’une belle couleur ; un ange vêtu d’une robe à fleurs leur apparaît, 7 pieds 2 pouces sur 10 pieds 10 pouces, n° #1, catalogue Le Carpentier. Blangus. Saint Sébastien attaché à un tronc d'arbre et percé de flèches, no 110, catalogue Le Carpentier. « Ce tableau sur toile, bien conservé, tient beaucoup de la manière de Crayer ; il est peint en 1624. » No 9272, cata- logue 1846. Inconnu , de l'école de Flandre, peut-être de Gaspar de Crayer. Le Couronnement d’épines : plusieurs figures de soldats plus grands que nature, 7 pieds 3 pouces sur 7 pieds 2 pouces, sur toile, attaché sur un fort parquet de bois, n° #4, catalogue Le Carpentier. Idem, Le Portement de croix. Le Christ devant Pilate. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 423 — Un quatrième tableau relatif à la Passion , n° 46, #7, 48, catalogue Le Carpentier. L. de La Hire. Descente de croix. Tableau placé à la contretable du principal autel de l'église des Capucins, en lan 1655. Avant la Révolution , C'était un des tableaux les plus renommés des églises de Rouen (1). No, cata- logue Le Carpentier ; no 33, catalogue 1846. Idem. Portrait du Père Fidèle de Fribourg, capuein , 3 pieds sur 2 pieds 3 pouces. Jouvenet. La Mort de saint François , n° 51 , catalogue Le Carpentier. « ! a chronique de la peinture donne ce ta- bleau à Restout , et l'on assure qu'il a été repeint en entier par Jouvenet, son oncle ; c'est un des beaux ouvrages de ce maître ; il avait beaucoup souffert par le temps, et a été rentoilé et remis dans le meilleur état. » Restout Un pape à genoux sur un tombeau sur lequel est saint François debout ; le pape est accompagné de plusieurs cardinaux. Le tableau est éclairé à la lumière portée par un capucin. La scène se passe dans un souter- rain, 6 pieds? pouces sur 5 pieds 2 pouces, n° 83, catalo- gue Le Carpentier. « Ce tableau, peint sur toile, paroît être du même temps que la Mort de saint François, dont il faisoit pendant dans la même chapelle. » Inconnu. Saint François en pied. 7 pieds sur 3 pieds 4 pouces , n° 19%, catalogue Le Carpentier. Idem. Autre saint du même ordre , même proportion , même numéro. Idem. Portrait du Père Félix, capucin , n° 320, cata- logne Le Carpentier. Capucins de Sotteville. — Jean Jouvenet. Annonciation. {t) Histoire de Rouen , éd. du Sonillet , 4° partie, p. 312. 421 ACADÉMIE DE ROUEN. Tableau signé et portant la date de 1686 , n° 37, catalogue Le Carpentier. Ce tableau fut prêté quelque temps à la chapelle du collége ; il fut remplacé au maître-autel par l’Ascension, de Le Tellier, et rentra au Musée , où il figure aujourd'hui sous le n° 56, catalogue 1846. Dumont des Gobelins. Assomption , 6 pieds 8 pouces sur 10 pieds , n° 20 , catalogue Le Carpentier. Accordé à l'église Saint-Ouen , # novembre 1807. Idem. Mariage de la sainte Vierge (pendant du pré- cédent), n° 21, catalogue Le Carpentier. Accordé à l'église Saint-Ouen, 4 novembre 1807. Capucins du Havre. — Muret. Adoration des Mages, 10 pieds 7 pouces sur 8 pieds, n° 488, catalogue Le Car- pentier. A la Madeleine. Carmes de Rouen. — Le Tellier. Une Vierge assise sur des nuages : l'enfant Jésus est sur ses genoux ; un Carme, vu de profil, est à genoux , à la gauche du tableau. 6 pieds 6 pouces sur 4 pieds 8 pouces , n° 84, catalogue Le Car- pentier. « Tableau sur toile, de forme cintrée et d’un pré- cieux fini; couleur vraie et touche moelleuse » Idem. Vierge sur des nuages : au-dessous, deux religieux à genoux et recevant des scapulaires, 6 pieds sur # pieds 6 pouces, n° 336, catalogue Le Carpen- tier. Carmes déchaussès. — Bréard , peintre de Rouen. Denis Berthelot (natif de Honfleur), de l’ordre des Carmes, martyrisé à Sumatra, 3 pieds 7 pouces sur 2 pieds 8 pouces , n° 277, catalogue Le Carpentier. Coustel (de Rouen). Saint Louis débarque au mont Carmel, où il est reçu au bord de la mer par des Carmes, T pieds 6 pouces sur 8 pieds 2 pouces, n° 177, catalogue CLASSE DES BELLES-LETTRES. 125 Le Carpentier. « Le sujet principal est un paysage où les figures ne sont qu'accessoires et très petites. » (1). Inconnu. Guerrier mourant, étendu aux pieds d’une femme, 6 pieds 2 pouces sur 7 pieds 11 pouces, n° 193, catalogue Le Carpentier. Chartreuse Saint-Julien. — Sacquespée. Messe de Chartreux, 8 pieds 5 pouces sur 3 pieds 10 pouces, n° 24, catalogue Le Carpentier. «Ce tableau, sur toile, bien conservé, tient beaucoup du goût de Lesueur ; il est peint d'une manière mâle et vigoureuse, et peut être regardé comme un des beaux de ce maître. » Idem. Ananie et Saphire punis de mort 7 pieds 10 pouces sur 6 pieds 8 pouces, n° 25, ne Le Car- pentier. Idem. Saint Bruno en prière, n° 132, catalogue Le Carpentier; n° 132, catalogue 1846. Idem. Chartreux enseveli sous la neige, dans les mon- tagnes du Dauphiné, n° 155, catalogue Le Carpentier. « Ce tableau, digne de Lesueur, dont l'artiste a voulu suivre la manière , est sans contredit un des plus beaux ouvrages de ce maître. » N' 136, catalogue 1846. Pierre. La Résurrection (à la contretable de l'autel prin- cipal), n 5, catalogue Le Carpentier. Jollain. Trois tableaux : l'Annonciation , le Baptème de Jésus , un Cœur au milieu d'une gloire d’anges, n ° 75,76, 88, Pr Le Carpentier. Barthélemi. Trois tableaux : Saint Pierre , saint Vincent, saint Joseph, n° 171, 172, 173, catalogue Le Carpen- tier. Le tableau de Eh PRE a été accordé à l’église de Romilly-sur-Andelle. 2, (1) Jean Coustel, reçu maître du métier de peinture, à Rouen , par suffisance, le 29 octobre 1694. 426 ACADÉMIE DE ROUEN. Inconnu. Saint Bruno à genoux, en extase, dans un paysage rude et couvert de rochers, 6 pieds 10 pouces sur # pieds 7 pouces , n° 275, catalogue Le Carpentier. Sainte-Claire de Rouen. — Le Tellier. Sainte Claire à genoux devant un autel; un ange et saint François sont debout devant elle ; le Père Eternel, la Vierge et Jésus sur des nuages, dans une gloire, 5 pieds 3 pouces sur 3 pieds 6 pouces n° 13%, catalogue Le Carpentier. Cordeliers de Rouen. — Jouvenet Ex-voto, n° 38, catalogue Le Carpentier. « Ce tableau, de forme ogive..… a été remis sur toile et fort bien restauré par les ordres du département. » N°1, catalogue 1846. Le Tellier. Saint Joseph portant dans ses bras Jésus en- fant; peint en 1665, n° 56, catalogue Le Carpentier. « Ce tableau, sur toile, est d'un faire large et fin, et offre de belles draperies et un dessin couvert qui tient du goût du Poussin, son maître et son oncle. » N° 198, catalogue 1846. Dudot. Sainte Famille endormie, 8 pieds sur 4 pieds # pouces , n° 106, catalogue Le Carpentier. Accordé à l'église Saint-Gervais, 9 décembre 1837. Idem. Baptême de Jésus avec des anges, 7 pieds sur 4 pieds # pouces , n° 107, catalogue Le Carpentier. D'après Van-Dyck , le Christ mort aux pieds de sa mère en pleurs, tableau donné par Anselme Van-Hanfruic, de Malines, au commencement du xvn° siècle . et passant an- ciennement pour une des plus rares pièces de peinture qui fût à Rouen. 6 pieds 2 pouces sur # pieds 11 pouces, n° 44%, catalogue Le Carpentier. Saint-Igny. Deux tableaux décrits par M. de Chenne- vières , l'Adoration des Bergers et l'Adoration des Rois. Après avoir séjourné quelque temps à Saint-Ouen et à CLASSE DES BELLES-LETTRES. 427 Saint-Godard , ils furent transportés à la chapelle Saint- Yon, où ils se trouvent actuellement. Ils sont désignés sous les n°* 2 et 39 du catalogue des tableaux déposés dans l'église Saint-Ouen, 30 juillet 1792. Sainte-Croix-Saint-Ouen. — Paul Farinatto Adora- tion des Mages, n° 158, catalogue Le Carpentier; n° 297, catalogue 1846. Bourdon. Le Christ mort aux pieds de la Vierge, 3 pieds sur # pieds 3 pouces, n° 136, catalogue Le Carpen- tier. « Sur toile, de forme cintrée, bien conservé. » Saint-Denis de Rouen. — Le Tellier. Ecce Homo; un ange en pleurs soutient Jésus, # pieds 6 pouces sur 2 pieds 5 pouces, n° 130, catalogue Le Carpentier. Idem. Un Christ mort avec une Vierge debout en pleurs , # pieds 6 pouces sur 2 pieds 5 pouces, n° 131, catalogue Le Carpentier. Idem. Beau Christ mort en croix, 7 pieds 8 pouces sur 5 pieds 2 pouces, n° 43, catalogue Le Carpentier. « Sur toile et bien conservé , d'un précieux fini. » Accordé à l’église Saint-Godard de Rouen. Idem. Trois Anges en pleurs, demi-figures, 3 pieds 4 pouce sur 3 pieds, n° 223, catalogue Le Carpentier. « Sur toile , attaché sur parquet; beaux caractères de tête. » Saint-Eloy. — Sacquespée. Adieux de Paul et de Silas allant au martyre, 5 pieds { pouce sur # pieds, n° 174%, catalogue Le Carpentier. Deux tableaux d’un maitre inconnu, n°° 187, 188, ca- talogue Le Carpentier. Emmurées. — Le Tellier. La Vierge sur des nuages, en- tourée d’anges ; un Jacobin à genoux à la droite du tableau, 428 ACADÉMIE DE ROUEN. et de l’autre côté une femme et son fils, 5 pieds sur 3 pieds 10 pouces , n° 254, catalogue Le Carpentier Idem. Adoration des Bergers : la Vierge à genoux, et vue de face , sur la droite du tableau , découvre le nouveau- né; plusieurs bergers, les uns à genoux et les autres debout, regardent cet enfant avec surprise ; Joseph paraît debout derrière la Vierge , 8 pieds ? pouces sur 6 pieds 3 pouces, n° 79, catalogue Le Carpentier. « Ce tableau, sur toile, du faire le plus large et le plus moelleux, est peint en 1675, et peut être regardé comme un des beaux de ce maître. » Accordé à l’église de Bonsecours, le 9 avril 1820. Saint-Etienne-des-Tonneliers. — Genre de Ribera. Saint Sébastien mort dans les bras des saintes femmes , 3 pieds 10 pouces sur 3 pieds 11 pouces, n° 335, catalogue Le Carpentier. Eu | Abbaye d'). — Genre de Vanloo. Fondation de l'abbaye par Robert. comte d'Eu, 6 pieds 6 pouces sur 5 pieds 6 pouces , n° 487, catalogue Le Carpentier. Feuillants de Rouen. — Le Tellier. Saint Bernard à ge- noux devant une Vierge qui tient l'enfant Jésus; saint Joseph est derrière , # pieds 8 pouces sur 3 pieds 7 pouces, n° 92, catalogue Le Carpentier. « Ce tableau, peint sur toile, est de la plus belle couleur, d’un beau fini et très bien drapé. » Feuillants d'Ouville. — Baptiste Monnoyer. Deux ta- bleaux de fleurs, n° 247, catalogue Le Carpentier ; n° 89 et 93, catalogue 18%6. Mola. Agar dans le désert , 2 pieds 4 pouce sur 2 pieds, n° 556, catalogue Le Carpentier. Genre de Mola : Paysage. Jésus sur le devant avec deux CLASSE DES BELLES-LETTRES. 429 apôtres et la Madeleine à genoux à ses pieds, { pied 10 pouces sur 2 pieds 11 pouces, n° 558, catalogue Le Car- pentier. Ecole flamande. Sujet de nature morte, représentant une épaule de mouton et des accessoires de cuisine, sur bois, 2 pieds 3 pouces sur 2 pieds 9 pouces, n° 328, cata- logue Le Carpentier. Genre de Breenberg. Paysage avec fabriques et ruines, 2 pieds sur 3 pieds, n 331, catalogue Le Carpentier. « Ce tableau a été restauré et remis sur toile depuis un an. » Saint-Georges-de-Boscherville. — Dudot. Le Christ des- cendu de la croix , soutenu par un ange ; la Vierge et saint Jean sont debout ; à droite , la Madeleine est à genoux aux pieds du Christ; des anges, dans le haut du tableau , ter- minent cette composition d'un coloris brillant, n° 42, catalogue Le Carpentier. « On voit dans la ville de Rouen et aux environs plusieurs ouvrages de ce maître, dont le pinceau est large et moelleux. On serait tenté de croire qu'il a été l'élève de Bourdon, dont il a suivi la manière. Ce maitre est inconnu à Paris, et il paraît avoir passé une grande partie de sa vie à Rouen, dans le siècle dernier. » Accordé par le préfet à l'église de Boscherville, sur la demande de M. Dornay. Gravelines. — Maître inconnu de l'école du Crotonne, Adoration des Bergers. On a ajouté sur le premier plan un saint François et une religieuse de l’ordre des Grave- lines. 9 pieds sur 5 pieds 10 pouces, n° 54, catalogue Le Carpentier. Le Tellier. Saint Alexis mort sous une voûte, près de sa maison, et étendu sur une natte; deux hommes sur le troisième plan, dans l'attitude de la surprise. Le fond du tableau est terminé par une belle architecture. 5 pieds 130 ACADÉMIE DE ROUEN. sur 3 pieds 9 pouces, n° 90, catalogue Le Carpentier. « Ce tableau, peint sur toile, d'une composition simple , est un des beaux ouvrages de ce maître ; on y trouve toute la sim plicité de Lesueur et une science profonde de la perspec- tive. » Accordé à l’église du couvent de la Visitation. Idem. Vision de saint Bernard, n° 9%, catalogue Le Carpentier ; n° 94, catalogue 1846. Lely. Jésus en croix ; deux figures habillées de noir, à la mode du temps, 5 pieds 9 pouces sur # pieds 8 pouces, n° 98, catalogue Le Carpentier « Peint sur toile, avec beaucoup de légèreté, dans la manière de Van-Dyck. » Idem. Un Christ mort en croix; deux figures à la mode du temps, vêtues de noir, sont à genoux sur le devant du tableau, # pieds 3 pouces sur 3 pieds, n° 16%, catalogue Le Carpentier. Inconnu, de l'école d'Angleterre. Trois portraits de femme et d'enfants, n°° 314, 49%, 497, catalogue Le Carpentier. Inconnu. Martyre de saint Jean-Porte-Latine , 3 pieds 8 pouces sur 5 pieds 7 pouces, n° 309, catalogue Le Car- pentier. Jacobins. — Inconnu. Jésus étendu sur un linceul, n° 358, catalogue Le Carpentier. Saint-Jean de Rouen. — De Troy le fils. Ascension, n° 118, catalogue Le Carpentier; n° 2, catalogue 1846. Idem. Assomption, n° 119, catalogue Le Carpentier ; n° 144, catalogue 1846. Hôpital de Suint-François. — Heraux (1). Christ en croix , 8 pieds 3 pouces sur # pieds 10 pouces, sur toile , (1) Peut-être Nicolas Herault, juré apprentif sous Pierre Léger, le 25 septembre 1703. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 431 n° 302, catalogue Le Carpentier. « D'un bel effet, avec un beau fond. » Hospice de l'Humanité (Lieu-de-Santé), — Vincent. Aveugle guéri à la porte du Temple , 10 pieds 4 pouces sur 8 pieds 10 pouces, n° 15, catalogue Le Carpentier. « Ta- bleau peint par cet artiste à son retour d'Italie, exposé au salon du Louvre. » Idem. Le Paralytique guéri à la piscine, même pro- portion que le précédent, n° 16, catalogue Le Carpentier. Accordés à l’église de la Madeleine. Saint-Lô { Prieuré de'. — Verdier. Saint Jean dans l'île de Pathmos, 6 pieds 8 pouces sur #4 pieds 6 pouces, n°212, catalogue Le Carpentier. « Ce tableau était placé à une cha- pelle de cette église; c’est une fort belle copie de Le Brun. » Saint-Lô ( Paroisse de). — Genre de La Fosse. La Ré- surrection, » pieds 4 pouces sur 7 pieds 8 pouces, n° 307, catalogue Le Carpentier. Accordé à la chapelle du collége. La Londe (Paroisse de). — Jouvenet. Purification, n° 58 , catalogue Le Carpentier « Ce tableau, de forme cintrée , est sur toile; il diffère pour sa composition de celui que l'on connaît du même artiste, gravé par Des- places , et qui était autrefois dans l’église du collége des Jésuites de Rouen, lequel a été vendu pour l'Angleterre il y a quelques années (1). » Le tableau de Jouvenet, de (1) Serait-ce le tableau dont Le Carpentier annonçait la décou- verte en ces termes, dans une lettre du 28 frimaire an If de la Répu- blique : « Je me hâte d'annencer à Lemonnier que le voyage que je viens de faire à La Londe a été des plus fructueux, puisque j'en rapporte un superbe et magnifique tableau de notre compatriote Jouvenet, lequel s’y est peint lui-même et sa fille en 1692 Ce tahleau a 10 pieds de hauteur sur 6 de largeur. Ilest un des plus capitaux de ce maitre, et fait pour être l'ornement du Musœum. » 432 ACADÉMIE DE ROUEN. l'église des Jésuites, fut cédé pour 900 liv.; le graveur Bacheley en avait offert 600. Saint-Louis ( Prieuré de). — Copie d'après Jouvenet. Saint Louis supportant la croix portée par des anges, 6 pieds sur 3 pieds 10 pouces. Saint-Maclou de Rouen. — Sacquespée. Mariage de Clovis, 3 pieds 8 pouces sur 6 pieds 9 pouces, n° 165;; catalogue Le Carpentier. Idem. Clovis promet de se faire chrétien avant la bataille de Tolbiac , 3 pieds 8 pouces sur 7 pieds 10 pouces, n° 166, catalogue Le Carpentier. Idem. Baptème de Clovis, 3 pieds 9 pouces sur 7 pieds 10 pouces, n° 167, catalogue Le Carpentier. Ces trois tableaux ont été accordés à l'église de Saint-Léger- du-Bourg-Denis , le 22 mars 1821. Idem. Clovis entouré de guerriers et donnant un an neau à l’un d'eux ; dans un côté du tableau Clotilde fait l'aumône à une femme, 3 pieds 3 pouces sur 7 pieds 8 pouces, n° 168, catalogue Le Carpentier. « Ces quatre tableaux décoraient une chapelle de la paroisse de Saint Maclou de Rouen; ils sont peints sur toile et n’ont pas le fini que met ordinairement ce maître ; ils sont d’un coloris tirant sur le gris. » Saint-Martin-du-Pont. — Copie d'après Raphaël. Sainte Famille, 6 pieds 9 pouces sur # pieds 10 pouces, n° 32, catalogue Le Carpentier. « L'original de ce tableau, fait pour François Le", est assez connu; il suflit de dire ici que cette copie est du plus grand mérite; on la croit de Mignard ; elle a été remise sur toile. » Mathurins. — Léger, né à Rouen, élève de Jouve- CLASSE DES BELLES-LETTRES. 433 net (1). 8 pieds sur 14 pieds 6 pouces, n° 19, catalogue Le Carpentier. « Le meilleur tableau de cet artiste. peint sur toile et en bon état; tableau d’une riche composition et qui eût fait honneur à des peintres de l'Académie, L'œil du spectateur y est attiré malgré lui. » Accordé à l’église Saint-Léger-du-Bourg-Denis, le 22 mars 1821. Sacquespée. Religieux Mathurin en pied, de grandeur naturelle , 5 pieds 4 pouces sur 3 pieds 6 pouces. Idem. Autre religieux du même ordre, même pro- portion. Idem. Sainte Jeanne d'Aragon , de l’ordre de la Trinité, 6 pieds sur 4 pieds, n° 351, catalogue Le Carpentier. Saint-Michel. — Hallé le père. Naissance de Jésus, n° 105, catalogue Le Carpentier ; n° 62, catalogue 1846. Ce tableau fut composé en 1669 , d'après un dessin approuvé par les trésoriers de la paroisse et par le père Petit, de la Compagnie de Jésus ; il coùta à la Fabrique 315 liv. Minimes. — Mignard. Une Vierge, demi-figure, te- nant l'enfant Jésus sur ses genoux, 2 pieds 6 pouces sur 2 pieds, n° 57%, catalogue Le Carpentier. « Tableau res- tauré et remis sur toile par ordre du département. » Mont-aux-Malades ( Prieuré du ). — Portrait de l'abbé Perot, prieur du Mont-aux-Malades, 2 pieds 6 pouces sur 2 pieds, n° 325, catalogue Le Carpentier. Saint-Nicaise. — Le Tellier. Ascension de Notre-Sei- gueur au milieu des douze apôtres, 8 pieds 10 pouces sur 5 pieds 8 pouces , n° 57, catalogue Le Carpentier. Ce (1) Pierre Léger fut reçu maitre du métier de peinture le 24 février 1683, et garde en 1702. 28 494 __ ACADÉMIE DE ROUEN. tableau était à la contretable du chœur. Accordé à la cha- pelle du Collége. Saint-Nicolas. — Le Tellier. Jésus donnant les clés à saint Pierre, # pieds sur 2 pieds 5 pouces, n° 242, cata- logue Le Carpentier. « Ce tableau , d’une composition fort sage , tient beaucoup du Poussin ; le Christ surtout a un caractère frappant de majesté. » Idem. L'Adoration des Bergers, n° 243, catalogue Le Carpentier. Idem. La Résurrection, n° 24%, catalogue Le Car- pentier ({). Notre-Dame-de-la-Ronde. — Copie du Poussin. Saint Pierre guérissant les boîteux à la porte du Temple , tableau cintré, sur toile, 6 pieds sur & pieds, n° 334, catalogue Le Carpentier. Nouvelles Catholiques. — Cazes. Jésus au milieu des docteurs. On trouve dans un ancien inventaire de ces reli- gieux la note suivante , relative à ce tableau : « Un grand tableau du mystère de l'enfant Jésus trouvé au milieu des docteurs , lequel doit être dans le fond de la contretable , lequel a été payé et donné par M°° Goujon (lisez Guyon), supérieure. » N° 22, catalogue Le Carpentier; n° 19, catalogue 1846. Oratoire. — De la Fosse. Le Sermon sur la montagne, grande et superbe composition , 15 pieds 6 pouces sur 8 pieds 2 pouces, n° 6, catalogue Le Carpentier. « Ce ta- a ————— — ——————— (1) On trouve, dans le registre des comptes de la paroisse Saint Nicolas, année 1657, cette indication : «Item, payé à M. Le Tellier, paintre, la somme de deux cens livres pour quatre tableaux mis aux deux costez du grand autel. » CLASSE DES BELLES-LETTRES. 435 bleau était à la contretable de l'église des Pères. Ce ta- bleau, peint sur toile, a dû être d'une belle couleur et d'un bel effet ; mais le temps l’a entièrement noirci, et on y voit très peu de chose. » Genre de La Fosse. Jésus parmi les docteurs, le Sermon sur la montagne, la Samaritaine, Jésus chez Marthe et Marie ; tableaux cintrés, sur toile, # pieds 11 pouces sur 7 pieds 11 pouces, n° 377, catalogue Le Carpentier. « Ces quatre tableaux sont parfaitement dans la couleur de La Fosse, et paraissent avoir été retouchés par ce maitre, dont la même église possédait un fameux tableau à sa contretable. » Copie d’après Dominiquin. Martyre de saint Séfastien. Saint-Ouen. — Daniel Hallé. Multiplication des pains, n° 1, catalogue Le Carpentier. On lit dans le Livre des choses notables du couvent de Saint-Ouen, que ce tableau fut fait à Paris, en 1665, par M. Hallé, natif de Rouen, et qu'il coûta 800 livres, sans y comprendre le cadre et les rideaux avec la ferrure. Ce témoignage d’un contem- porain nous autorise à considérer Daniel Hallé comme un de nos compatriotes. Les lignes suivantes, que j'extrais d'un registre des maïîtrises, confirment ce témoignage et prouvent de plus que ce peintre a fait à Rouen ses pre- mières études de peinture : « Dudit jour, mardi 4 no- vembre 1631, Daniel Hallé a été jure apprentif du mestier de paintre-sculpteur, soubz Rollin Bunel, maistre dudit art, pour le temps de cinq ans, suivant l'ordonnance, pendant lequel temps ledit maistre sera tenu quérir à son dit apprentif boire, manger, feu, lit et hostel, et luy monstrer bien et deument ledit mestier, moyennant les pactions et acort faits entre eux, présence de Jean Bury, Jean Gaillard , Estienne Mazeline et Jacques Leger, maistres et gardes année présente. » La Multiplication 36 ACADÉMIE DE ROUEN. des pains se trouvait, avant la Révolution, au réfectoire du couvent ; elle orne maintenant la chapelle de la Sainte- Vierge , à Saint-Ouen. Cette vaste basilique ne fournit aucun autre tableau de prix, si ce n’est les portraits de Newton, du père Laneau, n°299 et 393, catalogue Le Carpentier ; l'ouverture de la Porte-Sainte, de Mauviel, peintre rouennais ({). Ce dernier tableau coûta 200 livres au cardinal de Bouillon. Accordé à l’église Saint-Ouen. Saint-Patrice. — Martin de Vos. « Huit tableaux de l'histoire de Jacob, peints sur bois et ornés d’une infinité d'animaux, de vases et d’ustensiles précieusement peints, ornés de fonds de paysage à la manière de Breugel. » Rachel donne à boire à l'envoyé d'Abraham, 3 pieds sur 6 pieds 1 pouce; Rachel reçoit les bijoux , 3 pieds 7 pouces sur 6 pieds ; Jacob vient demander Rachel en mariage, 3 pieds 3 pouces sur à pieds 8 pouces; Rencontre de Jacob et d'Esaü, 3 pieds 7 pouces sur 5 pieds 5 pouces; Mariage de Jacob, 3 pieds 6 pouces sur 5 pieds 5 pouces ; Retour de Jacob, 3 pieds 6 pouces sur 6 pieds; Adieux de Rachel à son père, 3 pieds 6 pouces sur 5 pieds 5 pouces ; Noces de Rachel, 3 pieds 6 pouces sur 5 pieds 6 pouces, n°* 120-127, catalogue Le Carpentier. Ecole de Lahire. Visitation, 3 pieds 3 pouces sur 5 pieds 8 pouces , n° 311, catalogue Le Carpentier. (1) Voy. Livre des choses notables du couvent de Saint-Ouen, archives départementales, — C’est à tort qu'on attribue généra- lement l’Ouverture de la porte sainte à Léger. Jean Mauviel fut garde du métier de peinture en 1695 et 1696. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 437 Dudot. Cinq tabieaux représentant le portement de croix , 4 pieds # pouces sur 10 pieds 9 pouces; La Flagellation, 4 pieds 4 pouces sur 5 pieds 6 pouces; La prise de Jésus, même proportion ; Jésus au Jardin des Oliviers, 4 pieds # pouces sur 6 pieds ; Jésus présenté devant Pilate, # pieds 4 pouces sur 5 pieds 4 pouces, n°* 112 et 116, catalogue Le Carpentier. Saint-Pierre-du-Châtel. — Sacquespée. Apparition de Jésus à saint Pierre, 6 pieds # pouces sur #4 pieds 7 pouces, n° 108, catalogue Le Carpentier ; n° 135, cata- logue 1831. Idem. Le Père Eternel, de forme ovale, 3 pieds 3 pouces sur 2 pieds 8 pouces, n° 326, catalogue Le Car- pentier. Saint-Pierre-l Honoré. — Ecole de Rubens. Adoration des Mages, tableau sur toile, d’une riche composition, n° 196, catalogue Le Carpentier. Récollets. — Vouet. Des Religieux Récollets à genoux devant deux anges debout qui leur présentent un livre ouvert, 11 pieds 7 pouces sur 7 pieds 9 pouces, n°17, catalogue Le Carpentier. « Ge tableau a été rentoilé par ordre du département, il y a deux ans; il est dans le plus bel état de conservation; coloris frais et belle pâte. » Ac- cordé à Saint-Ouen , # novembre f807. Idem. Des religieux en extase au-dessous d’une gloire sur laquelle sont le Père Eternel et la Vierge ; dans le coin du tableau, un religieux cardinal à genoux, tenant en sa main un soleil en or ; mêmes dimensions que le précé- dent. Accordé à Saint-Ouen, # novembre 1807. Luc Recolet. Notre-Dame des Anges, de grandeur naturelle, 11 pieds 5 pouces sur 8 pieds 3 pouces, n° 7, 138 ACADÉMIE DE ROUEN. catalogue Le Carpentier. « Tableau placé à la contretable de leur église, » Accordé aux dames Ursulines. Dudot. Saint François à genoux, et le Christ et la Vierge sur des nuages ; un ange couronné de fleurs, à genoux sur la gauche du tableau, 1{ pieds 8 pouces sur 8 pieds, n° 191, catalogue Le Carpentier. « Tableau assez large, mais dur et outré de couleur. » Liébault., Portrait d'un Religieux Récollet, 2 pieds 6 pouces sur 2 pieds, n° 278, catalogue Le Carpentier. Grand-Séminaire. — Lemonnier. La Peste de Milan, n° 9, catalogue Le Carpentier, n° 20, catalogue 1846. Ce tableau, qui fut exposé au salon du Louvre, fit la ré- putation de son auteur. Idem. La Présentation au Temple, n° 10 , catalogue Le Carpentier, n° 142, catalogue 1846.— Ce tableau fut , comme le précédent, exposé au salon du Louvre. Le premier monastère de la Visitation possédait un grand nombre de portraits allégoriques. En 1697, le roi et la reine d'Angleterre, à la considération de la R. M. Louise de Croiset, avaient donné leurs portraits en saint Louis et en sainte Hélène. Cet exemple fut contagieux : le marquis et la marquise de Beuvron donnèrent le leur en saint Henri et en sainte Geneviève ; M'e de Beuvron, une des bienfaitrices les plus considérées de la commu- nauté, donna le sien en sainte Elisabeth de Hongrie et une seconde fois en sainte Cécile pour le noviciat ; M la présidente de Franquetot offrit celui de M” de Courvaudon en sainte Barbe ; ajoutons-y les portraits de Me Desneval en sainte Catherine, de M"° de Franque- ville en sainte Madeleine , du roi Louis XIV en saint Char- lemagne. On retrouve une partie de ces tableaux dans le catalogue de Le Carpentier, notamment celui de sante CLASSE DES BELLES-LETTRES. 439 Cécile sous les traits de M'° de Beuvron, peint par Jou- venet, 8 pieds sur 5 pieds 4 pouces. On doit regretter les portraits de saint Henri, de sainte Geneviève et de saint Charlemagne ; l’allégorie n'était point sans doute assez voilée pour qu'on n’y püt reconnaître les royales figures de Jacques II, d'Henriette de France, et de Louis le Grand. Dès lors ces portraits devaient périr. Le Carpen- tier signale encore comme provenant du premier couvent de la Visitation, l'Apothéose de saint François de Sales, G pieds { pouce sur 5 pieds ; une Apparition de N.-S. à Jeanne de Chantal, 5 pieds 3 pouces sur 5 pieds 3 pouces, de Le Tellier, n° 87 et 257, catalogue Le Carpentier ; une autre Apothéose de saint François de Sales, 6 pieds 5 pouces sur 4 pieds 10 pouces, et une Guérison de ma- lades à son tombeau, 10 pieds sur 5 pieds 6 pouces, de Sacquespée ; n°% #91 et 91, catalogue Le Carpentier. Un Ange gardien , tableau cintré, 9 pieds 2 pouces sur k pieds 2 pouces, et une Annonciation, 9 pieds 4 pouces sur # pieds 2 pouces, de Deshavys ; n°* 398 et 107, cata- logue Le Carpentier. Le deuxième monastère de la Visitation avait fourni au musée quatre tableaux de Deshays : la Visitation, tableau d’une riche composition , 17 pieds 6 pouces sur 10 pieds 8 pouces, n° 2, catalogue Le Carpentier, «placé à la contretable du deuxième monastère de la Visitation, peint au moment du départ de l'artiste pour l'Italie et tenant beaucoup de l’école de Boucher dont Deshays était élève et dont il a souvent conservé la manière ; on doit cepen- dant rendre la justice à cet artiste d’avoir été un des meilleurs dessinateurs de l'école française, et d'avoir eu une facilité de pinceau dont il y a peu d'exemples »; Saint François de Sales donnant la règle de la Visitation à des religieuses à genoux , 10 pieds sur 5 pouces (sic); Saint 440 ACADÉMIE DE ROUEN. Joseph tenant Jésus l'enfant par la main, 8 pieds sur 2 pieds # pouces; Saint Augustin, même proportion, n° 3, cata- logue Le Carpentier. Le Tellier. Saint François de Sales à genoux tenant en sa main un cœur enflanmé. Le Père éternel et Jésus sur des nuages au haut du tableau, 2 pieds 3 pouces sur 1 pied 10 pouces , n° 285, catalogue Le Carpentier. Inconnu. Saint François de Sales porté sur des nuages par des anges, # pieds 8 pouces sur 3 pieds, n° 259 , ca- talogue Le Carpentier. « Sur toile, largement peint par un maître de l’école française du dernier siècle. » Du couvent des Ursulines provenaient un tableau de Deshays représentant sainte Ursule en extase, n° 215, catalogue Le Carpentier ; et trois tableaux de Lemonnier : la Sainte Famille, 13 pieds 6 pouces sur 7 pieds 9 pouces, n° 11, catalogue Le Carpentier ; Jésus au milieu des docteurs, 9 pieds # pouces sur 7 pieds 9 pouces, n° 12, catalogue Le Carpentier ; Jésus appelant à lui les enfants, n° 13, catalogue Le Carpentier ; n° 71 , catalogue 186. De Saint-Vigor de Rouen, le Baptème de Clovis, de Sacquespée ; 5 pieds sur 3 pieds 5 pouces, n° 378, cata- logue Le Carpentier. De la Bibliothèque des religieux de Saint- Wandrille , le portrait du célèbre Pierre de Marca ; 2 pieds 1 pouce sur { pied 10 pouces, n° #73, catalogue Le Carpentier. De la Bibliothèque de l'Académie de Rouen, les por- traits de MM. de Cideville et de Miromenil, de Voirot , le portrait de Fontenelle par un maître français, n°* 169, 556 et 477, catalogue Le Carpentier, n° 8%, 112, 114, catalogue 18%6. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 441 De la Chambre du Parlement, le Christ mourant en croix, de Natoir, 8 pieds 6 pouces sur 4 pieds 3 pouces, n° 67, catalogue Le Carpentier ; le Christ mort en croix, par Monnet, 9 pieds 10 pouces sur 3 pieds 9 pouces, n° 69, catalogue Le Carpentier. De la Juridiction consulaire (salle d'hiver), le Christ mort en croix, de Dumont le Romain, 6 pieds 8 pouces sur 3 pieds 10 pouces, n° 71, catalogue Le Carpentier. « Accordé aux Consuls. » Une Vierge portant Jésus debout sur ses genoux, de Carle Vanloo {chapelle de la Juridiction), n° 70, cata- logue Le Carpentier ; n° 173, catalogue 1846. De la Salle d'audience du Bureau des finances, le Christ mourant en croix, de Jouvenet ; 7 pieds 6 pouces sur 3 pieds 2 pouces , n° 83, catalogue Le Carpentier. Parmi les tableaux inscrits au catalogne de Le Carpen- tier, sans indication de provenances, les suivants m'ont paru mériter une mention spéciale: N° 82. Le Tellier L'Ascension. (Accordé à l’église du collège le 22 mars 1821 ) N° 94%. Sacquespée. Le Portement de Croix, plusieurs figures, 2 pieds 9 pouces sur 6 pieds. Idem. Jésus au tombeau, mêmes proportions. Accordé à l’église paroissiale de Canteleu. N° 109. Le Guide. L’Apparition de Jésus à la Madeleine. Un ange, debout, tenant un drapeau ; Jésus à moitié nu, à moitié couvert d'une draperie blanche ; la Madeleine est à genoux, 6 pieds 9 pouces sur # pieds 6 pouces. N° 1%#1. Albert Durer. Nunc dimittis, composé de plu- sieurs figures , 2 pieds 9 pouces sur 3 pieds. N° 142. Idem. Jésus guérissant une femme malade ; une jeune fille la soutient ; ces deux tableaux , de l’école alle- 442 ACADÉMIE DE ROUEN. mande, sont peints sur bois et fort bien conservés ; ils sont des plus curieux. N° 148. Franck. Le Portement de Croix. Sujet com- posé d'une infinité de petites figures, n° 179, catalogue 18%6. N° 151. Subleyras. Portrait de Benoit XIV , n° 295, ca- talogue 1846. N° 160. Le Tellier. Adoration des Bergers. Accordé à l'église de Bonsecours, le 9 avril 1820. N° 229. Houde Kooter. Poules et oiseaux de différentes espèces et de différents pays , avec une corbeille de fleurs sur le devant, 5 pieds 10 pouces sur 6 pieds. Ce tableau charmant a été entièrement repeint par les mains de l'ignorance et est dans un délabrement presque désespéré. N° 255. Rodolphe Schoane. Jésus au tombeau, accom- pagné de plusieurs figures; manière fort large , 3 pieds 6 pouces sur 4 pieds 11 pouces. Tableau sur toile du xv° siècle, à restaurer. N° 371. Le portrait de Galilée, sur toile, demi-figure, 3 pieds 4 pouces sur 2 pieds 8 pouces. Ce portrait , d’un grand effet, est fort curieux ; il est habillé de noir et affublé d'une espèce de draperie blanche. N° 380. Genre allemand du xv° siècle. L'Entrée dans Jérusalem, sur bois, beaucoup de figures. : Ne 415. Ecole de Lombardie. L'Assomption, sur toile, joli petit tableau, 3 pieds 5 pouces sur 2 pieds 6 pouces. Ce tableau intéressant paraît du xrv° siècle. N° 431. Ecole flamande du xmr siècle (sic). Jésus mis au tombeau par les anges, sur bois, 1 pied 9 pouces sur 4 pieds 3 pouces. N° 442. Ecole d'Italie. Une Gloire, avee beaucoup de saintes, sur toile, fort jolie composition, figures sveltes ; d’un couvent de religieuses de Rouen. Ge tableau, fort curieux, est très ancien. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 443 N° 498. Lucas de Leyde. N.-S. au tombeau. Joli petit tableau, sur bois, de forme cintrée, avec ses deux volets, 1 pied 7 pouces sur { pied 2 pouces «Ces trois petits ta- bleaux qui n’en font qu'un, étant ouverts, est ( sic) très curieux à cause de son ancienneté; il est assez con- servé. » N° 503. Holbein. Le portrait d’une jeune femme vêtue de noir, sur bois, très précieusement fini ; 1 pied 7 pouces sur { pied 3 pouces. N° 50%. Jean de Maubeuge, en 1400. Un Ecce Homo, avec quelques figures de Juifs, sur bois; de chez un prêtre déporté, Ce tableau, d’un précieux fini, est fort curieux pour le temps où il a été peint. Son auteur n’est guère Connu que dans la vie des peintres flamands, et ce tableau est le seul qui soit ici Son nom est signé en latin, en lettres d’or, au bas du tableau. Il est un des premiers peintres flamands qui ait peint à l’huile. N° 575. Van-Dyck. Une Madeleine, demi-figure, la main appuyée sur une tête de mort. 2 pieds sur { pied 10 pouces, d'une abbaye de hénédictins de Rouen. Ce tablean inté- ressant, qui est un peu pâle quoique avec de grandes beautés de détails, a été aussi remis sur toile en 1792, On le croit de Van-Dyck ou de son école, N° 576. Le Titien. La Pièce de monnaie, deux demi- figures, 2 pieds sur 1 pied 10 pouces, sur toile ; d'un cou- vent de Rouen ; n° 256, catalogue 186. Une partie notable de ce premier fonds n'existe plus au musée. «Le musée, disait, en l’an XHIL le Conseil général, dépourvu de presque tout ce qu’il avait de bon, soit pour la décoration du palais de l’archevêché, soit pour meubler quelques églises, est réduit à peu de chose, et se placera dans une galerie qui fera partie de la bibliothèque.» II ya certainement de l’exagération dans ces paroles; elles sentent le regret et le découragement, Tout en faisant une 444 ACADÉMIE DE ROUEN. large part aux églises, au moyen de dons et surtout de prêts, continués jusqu'à nos jours, on avait conservé à la ville une collection encore remarquable et digne de ses soins; un don du Gouvernement, sollicité depuis longtemps, vint bientôt remplir les vides qu'y avaient faits des restitu- tions nécessaires , commandées à la fois par l'intérêt gé- néral et par la justice. Un lot de trente-huit tableaux (1), la plupart de premier choix, fut mis par le ministre de l'inté- rieur à la disposition de la ville de Rouen, moyennant qu'elle s'engageñt à payer les frais de restauration et de transport. L'offre fut acceptée à cette condition. M. Le- monnier trouva de nouveau l’occasion de signaler son dé- voüment à son pays ; il surveilla les restaurations qui furent entreprises par les sieurs Michau, Hacquin, Nadreau, et fit tous ses efforts pour faire substituer à quelques tableaux du n° 5 d’autres, dont la possession lui semblait plus désirable, notamment une ou plusieurs compositions importantes de Poussin. Voir dans son musée chéri la statue et quelques-uns des chefs-d'œuvre immortels du plus grand peintre de la France et d’une des plus nobles gloires de la Normandie, était son vœu le plus ardent ; et on ne saurait imaginer avec quelle persistance il en pour- suivit l’accomplissement , tantôt auprès du préfet dont il provoquait l'intervention , tantôt auprès du ministre Le musée impérial, vaineu par tant d'instances, ne se dessaisit qu'avec peine d’un seul tableau de Poussin; c'était un Saint Denis couronné par un ange, provenant d’une église de Paris. Cette toile a disparu du musée ainsi que le Con- cert d’anges en présence de Dieu le père, de Ph. de (1) Je dois à l’obligeance de M. Anatole de Montaiglon la com- munication d’un état des tabieaux délivrés par le Gouvernement au département de la Seine-lnférieure. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 445 Champagne (1). Plus heureux que le département de la Seine-Inférieure , le département de l'Eure avait obtenu, eu l’an XI, une production de Poussin, Coriolan apaisé par sa mère, pour être placé dans le monument qu'on projetait d'élever à la mémoire de cet artiste, aux Andelys. Avec ces tableaux nous furent envoyés : L'Adoration des Rois, de L. de La Hire (provenant des Capucins de la rue Saint-Honoré) ; n° 51, catalogue 1846. L'Adoration des Bergers, attribué à Van Tulden (pro- venant d’une église des Pays-Bas), n° 190, catalogue 1846. La Visitation de la Vierge, de Guerchin ( provenant de Bologne), n° 291, catalogue 1846. Saint Barnabé guérissant les malades, de Paul Véronèse (provenant de Mantoue), n° 311, catalogue 1846. Le Christ au bas de la croix, entouré de sa famille. Ecole flamande. (Provenant de Belgique.) La Conjuration de Catilina, de Salvator Rosa. (Prove- nant du palais Pitti.) Un Ecce Homo, de Mignard (provenant du musée de Versailles }, n° 73, catalogue 1846. Le Couronnement d'épines, de Palma le jeune (prove- nant du musée de Versailles). Mars et Vénus de Lanfranc {même provenance, ancienne collection) , n° 263, catalogue 18%6. Le Christ en croix de Van-Dyck (provenant d'Anvers). Un Extase de saint Augustin, du même auteur (même provenance). Le Christ devant Pilate, aujourd'hui attribué à Gérard Honthorst, n° 210, catalogue 1846. PR EEE (1) Ce tableau fut, je crois, accordé à l'hospice des Aliénés, le 6 mars 1838. Le conservateur du musée l’attribuait à Coypel. 11 provenait d’une église de Paris. 446 ACADEMIE DE ROUEN. L'Apothéose de saint Louis, de Simon Vouet (provenant d'une église de Paris), n° 95, catalogue 1846. Le Christ dans la gloire, Saint Sébastien et saint Roch, de Paul Véronèse (provenant d'Italie), n° 249, catalogue 1846. Ananie tombé aux pieds des Apôtres, de Aubin Vouet (provenant de Notre-Dame de Paris). Le Martyre de saint Sébastien , de Lubin Baugin (pro- venant d'une église de Paris). Accordé à Saint-Nicaise. La Charité d'après Van-Dyck, n° 195, catalogue 1846. Un Concert, de Giorgion (provenant de Milan, biblioth. Ambrosienne), n° 303, catalogue 1846. Les Filles de Niobé, de Lemonnier (dépôt de l'Académie), n° 146, catalogue 1846. La Toison, de Bassan (ancienne collection), n° 316 , ca- talogue 1846. Sainte Anne et la Vierge, de Stella (provenant d'une église de Paris). La Madeleine, de Otto Vinius, aujourd'hui attribuée à Hubert Goltzius, n° 178, catalogue 1846 (provenant de Munich). Un Portrait de femme (demi-figure, de Christophe). Un Portrait d'homme, tenant d'une main un bâton ; de l'école flamande. Les deux Marie, d’après Daniel de Vollerre (provenant d'un émigré). Le Christ en croix, la Madeleine et autres figures, d’un inconnu. L'Ange apparaissant à Abraham, de Tinsonnier. La Sortie de l'Arche (école de Boulogne). La Résurrection de Lazare , de J.-B. Corneille (prove- nant d’une église de Paris), n° 5, catalogue 1846. Une Bataille, d’un inconnu. Un Repos, d’un inconnu. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 447 La Mission des Apôtres, de Lemonnier (provenant du musée de Versailles), n° 55, catalogue 1846. Temple et Allégorie chrétienne , d’un inconnu. - Le superbe tableau que le catalogue de 1846 désigne sous le titre impropre de «la Vierge présidant une assem- blée de jeunes filles (1), » qu'il attribue à Van Eyck, était attribué à Hans Hemmelinck, dans la lettre d'envoi du Ministère. Cette attribution paraît douteuse ; mais il est certain que ce chef-d'œuvre faisait partie du musée royal et provenait de l'émigré Millioti; n° 196, catalogue 1846. La Résurrection de N.-S., l'Adoration des Rois, le Baptème de Jésus, n°° 269, 270, 271, catalogue 1846, furent d’abord attribués à Mantegna. M. Lemonnier qui partageait cette erreur s’efforça de les faire effacer de la liste. Ils y furent maintenus fort heureusement pour nous, puisque ces petits tableaux qu’on aurait tort d'attribuer plus longtemps à Raphaël, appartiennent à son maître, Pé- rugin Îls proviennent de l’église des bénédictins de San Piétro de Pérouse. Plusieurs de ces tableaux, déjà déerits par M. de Chen- nevières (2), étaient le fruit de nos victoires ; quand les alliés vinrent en France ; quelques-uns furent réclamés. Le Salvator Rosa fut encaissé et envoyé au secrétaire gé- néral du musée royal à Paris, en 1815, pour être remis à la disposition du grand-duc de Florence. Vers le même temps, des commissaires du roi des Pays-Bas enlevèrent de vive force les tableaux de Van-Dyck, soustraction peu (1) Dans lelot des tableaux envoyés par le musée impérial, ce ta- bleau est encore plus improprement désigné sous ce titre : « Gé- néalogie de la Vierge et l'enfant Jésus tenant du raisin. » (2) Revue de Rouen , an 1848.— Notes pour servir au prochain catalogue du musée de Rouen, p. 462. 448 ACADÈMIE DE ROUEN. justifiée, puisque le musée de Bruxelles avait été enrichi sous l'Empire, en même temps que le musée de Rouen, de chefs-d'œuvre français qu'il ne nous a point restitués. Le comte de Pradel, directeur général de la maison du roi Louis XVIIT , réclama , en outre, sept tableaux, parmi les- quels nos trois Pérugin et la Vierge prétendue d'Hemme- linck, pour les tenir à la disposition des puissances étran- gères, en cas de réclamation. Mais on fit valoir les sacrifices que la ville s'était imposés pour les restaurer, et le ministre de l'intérieur , M. Lainé, ayant égard aux observations du maire de Rouen et du chancelier de France, ordonna au préfet de ne donner aucune suite au projet d'enlèvement, et d'arrêter l'effet de dispositions qu'il considérait comme désastreuses pour l'étude des arts dans ce pays. De nombreuses acquisitions et plusieurs dons sont venus augmenter nos richesses. Je me borne à mentionner l'achat de deux Vernet, pour 2,400 fr., en 1808 ; l'achat des collections de MM. Descamps et Lemonnier, en 1818 et 1822, etle don de la belle toile de Valentin par M. de Mar- tainville. L'usage que l'on a adopté d'indiquer sur la bor- dure la date d'acquisition des tableaux nouvellement en- trés au musée, me dispense de plus longs détails ; mais il ne serait pas juste de passer sous silence le service émi- nent que rendit à notre ville un homme aussi distingué par son érudition que par son goût délicat pour les arts, en signalant les fâcheux inconvénients d’un projet de vente qui n’embrassait pas moins de soixante-quatorze tableaux de notre collection publique (1). Je finis, en souhaitant qu'un artiste éclairé, reprenant ce sujet que je ne pouvais (1) Recue de Rouen, second semestre 1836, p. 215 et suiv. « De la nouvelle classification du musée et de la suppression de 74 ta- bleaux. » (Art. de M. André Pottier.) CLASSE DES BELLES-LETTRES. 449 qu'ébaucher, unisse à l'appréciation et à la description exacte des tableaux, l'exposition des faits et surtout l’indi- cation des provenances , s’il est vrai, comme je le pense, qu'elles ne peuvent qu'éclairer la eritique et prêter un nouveau charme à des œuvres qu’on ne se lasse point d'admirer. 29 NOUVELLEN RECHERCHEN SUR LES BIBLIOTHÈQUES DES ARCHEVÉQUES ET DU CHAPITRE DE ROUEN, PAR L'abbé P. LANGLOIS, Chanoine honoraire. { SÉANCE Du 24 JUIN 1853. | Si non ad restituendam, certe ad illustrandam antiquitatem. (MaBiLLON, Præf. Musæi italici, t. Il.) De nouvelles recherches dans les archives du départe- ment, des renseignements importants que je dois à nos savants confrères, MM. A. Deville, André Pottier, Ch. de Beaurepaire, m'ont prouvé de reste que je suis loin d’avoir tout dit, dans mon Mémoire de l’année dernière , sur les Bibliothèques des Archevêques et du Chapitre de Rouen. Je reviens donc à ces collections importantes, dont la principale, celle du Chapitre, fut, jusqu’en 1790, la seule bibliothèque publique de la Normandie. On y remarquait , en 1399, cinq beaux livres liturgiques à l'usage du diocèse d’Auch, dont la provenance est in- connue. Des gens de Jean d'Armagnac, archevêque d'Auch, à qui l'antipape Benoît XIII avait donné l’arche- vêché de Rouen, et qui fut contraint de céder la place à CLASSE DES BELLES-LETTRES. 451 Louis de Harcourt, se présentèrent pour les acheter, mais ils restèrent au chanoine Nicolas Couette pour le prix de 50 écus d'or. Le Chapitre lui accorda un délai de sept mois pour acquitter cette somme , et arrêta qu’elle serait exclusivement destinée à acheter d’autres livres (1). Le % octobre 1424, c’est-à-dire presque au lendemain de l'adoption du projet de construire une librairie, un chapelain de la métropole nommé Jean Chrétien, qui était en même temps curé de Quevillon , vint offrir au Chapitre assemblé un Graduel, dont l'écriture et la notation étaient remarquables. Gradale notabiliter scriptum et notatum (2). En 1476, le chanoine Laurent Surreau disposa de ses livres par un testament dont voici les termes : « Je donne et laisse à cette vénérable église de Rouen plusieurs de mes livres de la sainte Escripture , des Droitz canon et civil , et autres contenus et déclarés en une cédule attachée en la marge de ce testament, et vueil que iceulx livres soient mys et appliqués, et enchaînés en la librairie d’icelle église, pour y estre, tant qu'ils pourront durer, au prouf- fict et utilité des bons estudiants, sauf à les changer à meilleurs et plus prouffitables, quand on les pourra trouver, et quand mes exécuteurs bailleront et livreront iceulx livres, soit escript en grandes lettres, au com- mencement et en la fin : Ex dono Laurencii Surreau, in utroque jure licenciati, canonici hujus ecclesie Rotho- magensis. Orate pro eo. » Pour en faire jouir plus tôt le publie, il les remit lui- même dans la Bibliothèque trois ans après. En voici la nomenclature : 4. — Unum magnum et perpulerum volumen, continens (4) Registres capitulaires, 2 novembre et 3 dé’embre 1399. (2) Reg. capit , 4 octobre 1424. 452 ACADÉMIE DE ROUEN. epistolas beati Hyeronimi, completas, debito ordine , et sub tabulis et rubricis, ordinatas. 2.— Item. Unum volumen continens primam partem secunde S. Thome de Aquino. 3. — Item. Unum continens secundam partem secunde partis dicte Summe S. Thome. %. — Item. Unum aliud volumen continens primam partem speculi hystorialis Vincencii de Belvaco, scilicet xvt primos libros. 5. — Item. Unum aliud volumen continens alios xvt libros , seu secundam partem dicti speculi. 6. — Item. Unum parfvum librum in quo continetur tabula dieti speculi historiaïis, secundum ordinem lit- terarum alphabeti. 7.— Item. Unum volumen continens hbros, Ethico- rum, Polithicorum et Rhetorice Aristotelis. 8. — Item. Commentum S. Thome super dictis libris Ethicorum et Polithicorum Aristotelis. 9. — Item. Unum volumen continens quamplures libros Aristotelis. 10. — Item. Unum parvum volumen de textibus logice. 11. — Item. Valerium Maximum. 12. — Item. De Burgo super Valerio. 43. — Item. Unum volumen continens tres libros : primum, de Mirabilibus Ybernie ; secundum, libros Solini ; tercium , libros Orosii. 14. — Item. Aliud volumen Origenis super cantica can- ticorum, quod dicitur Periarchon. 15. — Item. Unum volumen continens tractatus de po- testate ecclesiastica et regia, et de scismatibus Ecclesie, cum pluribus litteris et episiolis circa predictum scisma. 16. — Item. Bocacius : de Claris Mulieribus. 17. — Item. Librum Augustini de Spiritu et Anima. 18. — Item. Librum Francisei Petrarche, de Vita soli- CLASSE DES BELLES-LETTRES. 153 taria. — De quo quidem tam magnifico dono Domini (canonici) eidem Surreau debitas impenderunt graciarum actiones (1). Laurent Surreau n'oublia pas dans son testament la ville de Sens d'où il était originaire. « Item. Et pour ce que mes progéniteurs, que Dieu absolve, mes uncles et tantes ont esté extraits et natifs en la bien renommée cité de Sens, et vont eu grans biens et honneurs , et aussi mon frère, à qui Dieu pardouint , et moy, sommes natifs d'icelle cité, et encore y ai grand nombre de notables parents et amys qui m'ont fort reconforté et secouru en mon adversité ; en remembrance de ces choses et aultres, pour le bien et utilité de toute ladite cité, et des bons prescheurs et autres estudiants, et aussi pour estre à tousiours et de- mourer participant ès prières, oraisons et suffrages de l'esglise métropolitaine de Saint-Etienne d'icelle ville et cité; Je donne et laisse à icelle esglise mon beau de Lira sur toute la Bible, qui est en quatre volumes , et mon livre de Civitate Dei beati Augustini, et mon livre Policra- icon, qui autrement est nommé Saliberiensis de Nugis curialium, lesquels livres j'ai donnés et donne à ladite esglise, par telles condicions que seront mys et enchaisnés à chaisnes de fer, avecques les aultres livres d'étude d'icelle esglise , et ne pourront estre vendus , aliesnez, prestez, ou mys hors de leurs lieux , excepté en éminent péril, et pour plus grand seurté. « Item. Veux que au devant que mes exécuteurs baillent et livrent iceulx livres, qu’ils fassent escripre , en grosses lettres, au commencement et en la fin de chacun d iceulx volumes et livres ce qui en suit : c'est assavoir : Lauren- cius Surreau in utroque jure licenciatus. de hac civitate 1) Reg. capit., 9 sept. 1479. 454 ACADÉMIE DE ROUEN. oriundus , canonicus Rothomagensis, dedit ac legavit in suo testamento, huic venerabili ecclesie Senonensi, hunc librum talibus adjectis condicionibus; quod in hac Libraria, perpetuo, quamdiu durabit, manebit incathenatus, nec poterit vendi , aut quovis modo alienari, nec prestari, aut extra Librariam poni, nisi in eminenti periculo, et pro majori securilate. Orate pro eo, ut celestibus ac perpetuis fruatur gaudiis (1). » La part qu'il fit à son neveu Richard n'était pas moins belle : « Au regard de mon nepveu maistre Richard, je lui remets tous les deniers que je luy ai baillés , pour le tenir aux escolles à Paris, et ceulx qu'ai reçus pour lui, et comme son procureur de sa cure ; et, oultre, luy donne et laisse mon beau Bréviaire et Journal (diurnal) èsquels je dys mes heures communément , mon Innocent, ma Légende dorée, ma Nouvelle de Jehan Andrieu (Novelle de Jean d'André), deux volumes sur les Décrétales, cinq volumes que j'ay de Panorme, en papier, c’est assavoir : ung vO— lume de petite forme sur le premier des Décrétales, qui n'est pas parfaict; trois volumes sur le second livre des dites Décrétales , ung volume sur le tiers livre des dites Décrétales, ung livre , en papier , sur le quart livre d'icelles Décrétales, nommé de Zochis, et ung volume, en papier , sur la première partie du livre desdites Décrétales, d'ung docteur très excellent, nommé Jo. de Anania; Dominique de Sancto Geminiano, en deux volumes, en papier, sur le vi; de Immola, sur les Clémentines, en papier ; ung répertoire du dict Dominique sur les Décré- tales, en papier , et ung livre, en papier, de lettre moullée, appellé Preceptorium legis divine, et ung livre appellé : Margarita Decreti que piéça ay fait escripre, en parchemyn. » (1) Original du testament. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 455 Jean Briselance , autre chanoine , laissa, par testament, à la bibliothèque du Chapitre, les ouvrages suivants (1483): — Manipulus Curatorum eum sinodalibus; Catholicon abre- viatum ; Speculum Ecclesie, de Significacione Misse ; Le- genda aurea; Exposicio Dominicarum; Textus Evange- liorum secundum Johannem Mattheum et Marcum ; Textus Evangelii secundum Lucam ; Textus secundum Johannem cum Glosa ; Liber sibullarum Bede de Diversis ; Sermones super Epistolas et Evangelia, cum naturis avium et bestia- rum; Liber Doctoris Bone Adventure ; Speculum humane vite; Rationale. divinorum officiorum : Exempla sacre Scripture ; Postila super Epistolas et Evangelia ; Guillelmus Parisiensis et Speculum humane Salvacionis ; Tractatus de Contemptu mundi; Meditaciones sancti Bernardi, gallice ; Fasciculus temporum cum cronicis; Statuta sinodalia ; Omelie B. Gregori pape; Via Paradisi ; quelques livres français, entr'autres : Bonnes Moœurs et Chroniques, et le Coustumier de Normandie (1). Le grand chantre Michel Petit, que nous avons vu, en 1492, livrer à l'impression un ouvrage de la biblio- thèque (2), légua, en 1498, à son confrère Etienne Haro, pénitencier, deux volumes des sermons de Jacques de Voragine, imprimés sur papier, avec un autre volume de sermons pour le Carême écrits de sa propre main ; à Jean Dufour, un Rationale divinorum officiorum; à un autre ami, nommé Antoine, quatre volumes de Nicolas de Lyre, écrits en partie de la main du donateur ; un livre en par- chemin , intitulé : Oculus sacerdotis, et un grand bré- viaire, en papier, à l'usage de Rouen. Il destina aux chanoines de Lisieux les deux tomes de son grand bré- (1) Ultimus papyrus Joh. Briselance. (2) Voir nos premières Recherches sur les bibliothèques des archevéques et du Chapitre de Rouen , 1853, in-8°, p. 23. 456 ACADÉMIE DE ROUEN. viaire, en parchemin, à l'usage de Lisieux. Il était curé de la paroisse Saint-Gervais et Protais dans ce dio- cèse (1). L'archevêque Robert de Croixmare , tout oceupé sans doute du grand jeu d'orgues qu'il faisait construire dans son palais, par un Allemand , pour placer au fond de la nef de son église, et qui passait pour le plus beau de l'univers, laissa une bibliothèque inférieure à celle de beaucoup de chanoines (2). Elle ne se composait que de onze volumes parmi lesquels neuf manuscrits qui sont : Decretum ; Lequm institutio; Apparatus sexti libri Decre- talium ; Decretales ; Valerius de Burleyo super libro de Generatione Aristotelis:; trois Missels et un Manuel à deux fermoirs d'argent doré, aux armes du prélat (3). Je renvoie aux pièces justificatives n° I les statuts de la librairie rédigés en latin et adoptés par le Chapitre le 10 janvier 1428. Sans le soin que M. Deville prit de les transcrire , il y a environ douze ans, nous serions privés de ce curieux document que le canif d'un amateur trop passionné d’autographes a subtilement détaché du registre capitulaire. Dans la dernière moitié du xvi' siècle, grâce aux progrès de l'art typographique et à l'impulsion que les grands car- dinaux d'Amboise et de Bourbon donnèrent aux lettres (1) Testament de Michel Petit, 4 mars 1498. (2) Suis sumptibus organa predictæ Ecclesiæ,totius orbis pretio- siora et pulchriora, cum immenso sumptu componi jussit., (Note de la main du Doyen Jean Masselin dans l'Obituaire 6 bis, aux Ar- chives du département.—Voir l'excellente notice sur Jean Masselin, p. 30, par M. Ch. de Beaurepaire , et notre Revue des Musiciens de la Métropole de Rouen, in-8°, p. 11. (3) Reg. capit., 2 juin 1514. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 457 dans leur diocèse, plusieurs chanoines de Rouen formè- rent d'importantes collections de livres (1) En 1570, l’archidiacre Jean Nagerel comptait dans son cabinet environ trois cents volumes. Je citerai seulement Bocace, de Genealogia Deorum ; Historia Bizantina ; Pla- tina; Navis fluctifera ; Bède; Tertullien; Gerson ; Poly- dore Virgile; Pétrarque ; l'Anti-Luther de Clictoue ; Rerum Anglicarum libri quinque; Malleus maleficorum , Liber mirabilis prophetiarum ; la description de l'Asie et de l'Europe par le pape Pie IT; de Antiquitatibus Italiæ ; Gallien ; Avicenne ; Almanzor ; Hippocrate ; Methodi me- dendi, vel de Morbis curandis libri quatuordecim. On sait que Jean Nagerel est un des continuateurs de la Chronique de Normandie ; il avait apparemment hérité des livres de son oncle, Robert Nagerel, chanoine et docteur en méde- cine (2). Le chanoine Claude Chapuis, ancien bibliothécaire de François I: et secrétaire du cardinal du Bellai, évêque de Paris, possédait aussi trois cents volumes , mais la plupart assez communs, et peu en rapport avec son ancienne profession. Je remarque néanmoins dans son inventaire , outre vingt-cinq volumes en langue italienne, Nicéphore, Théodoret, Paul Orose, Budée, du Bellai, Ronsard en cinq volumes, Philippe de Commines , une histoire ano- (1) Dans la dédicace de son édition de Saint Irénée à l'arche- vêque Charles 1°" de Bourbon, le franciscain François Feu-Ardent parle des érudits dont ce cardinal animait et récompensait les travaux. Catherine de Bourbon, sa sœur, abbesse de Notre-Dame de Soissons, lisait et citait la sainte Ecriture et les Pères, aussi bien en latin qu’en français; elle recherchait la société des savants, les protégeait, et se plaisait à exercer leur sagacité par les ques- tions les plus difficiles. (D. Irenæi opera, 1575. Præfat. sub finem.) (2) Inventaire des meubles de J, Nagerel. 458 ACADÈMIE DE ROUEN. nyme des Plantes. Claude Chapuis était poète, et Marot estimait ses poésies. On en trouve des pièces dans le recueil intitulé : Blasons anatomiques du corps féminin, imprimé à Lyon par Junte en 1537; il publia, en 1538, son Panégyrique en rime française , au roi François I°', à son retour de Provence ; en 1339, la Complainte de Mars, sur la venue de l'empereur Charles-Quint en France ; la même année, son Discours de la Court; en 1543, une pièce satyrique intitulée : l'Aigle qui a fait la Poule devant le Coq à Landrecies ; en 1545, le Grand Hercule gallique qui combat contre deux; en 1549, une pièce sur le sacre et le couronnement de Henri Il; en 1550, une harangue au même prince, lors de son entrée à Rouen; et la Réduc- tion du Hävre par Charles IX, en 1563. François Er rémunéra le talent de Claude Chapuis, en lui conférant la dignité, jusqu'alors élective . de haut doyen du Chapitre de Rouen (1536). Prévoyant avec raison l'op- position des chanoines, ce monarque leur écrivit quatre lettres pour les contraindre d'accepter le doyen de son choix. Le cardinal du Bellai, évêque de Paris, le conné- table de Montmorenci, écrivirent aussi dans des termes qui montrent tout le cas qu'ils faisaient de Claude Chapuis. Le Chapitre sut résister à ces puissantes influences, et Claude Chapuis, obligé d'abord de se contenter de la place de grand-chantre , fut bientôt forcé de descendre au rang de simple chanoine (1). La bibliothèque de Pierre Lambert, chanoine et péni- tencier, dépassait le nombre de six cents volumes. Essen- tiellement théologique , cette collection renfermait surtout (1) Voir ces lettres du roi, dans les registres capitulaires, aux 2 octobre, 15 novembre et 5 février 1536, celle de M. de Mont- morenci, au 25 janvier, celle du cardinal du Bellai, au 2? octobre même année. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 459 des Pères de l'Eglise , au nombre d'environ quarante , des controversistes, et cent volumes d'auteurs protestants, que Pierre Lanbert avait sans doute retirés de la circulation. La bibliothèque de Marien de Martimboz, chancelier de la Métropole, abbé de Jumiéges, et conseiller au Parle- ment de Normandie, mérite une attention particulière. M. de Martimboz avait longtemps possédé toute la confiance du cardinal Charles Ie" de Bourbon. Comme lui, il aimait passionnément les lettres, et, lorsqu'ils résidaient à Saint- Germain-des-Prés, ils passaient ensemble de longues veilles dans la cellule de Dom Jacques du Breul, qui; plus tard, écrivit l’histoire du cardinal, et dédia à M. de Martimboz, qu’il appelle son Mécène, son édition des œuvres de Saint Isidore de Séville. On voyait, dans la bibliothèque de M. de Martimboz, toutes les éditions des Pères qui avaient paru jusque-là, tous les chefs-d’œuvre typographiques des Etienne, des Plantin , etc. ; le Droit seul y figurait pour deux cent cin- quante volumes: l'histoire y était représentée par les meilleurs annalistes de l'antiquité et des temps modernes. La collection entière montait à plus de sept cents volumes, qui furent vendus et dispersés en 161%. On trouva, parmi les livres, une boîte de plomb qui renfermait le cœur du cardinal de Bourbon, le roi de la Ligue. Après la mort de M. de Martimboz, M. de Malaunay, son frère, la déposa à la sacristie. On ignore ce qu’elle devint dans la suite. Tout le monde connait le savant Emeric Bigot, éditeur de la vie de saint Jean Chrysostôme , par Pallade, l'ami de du Cange, de Ménage, d'Heinsius, et de tant d’autres érudits. Peu s’en fallut que sa bibliothèque, si riche en manuscrits et en bons ouvrages de tout genre, ne füt incorporée à la bibliothèque du Chapitre. Son testament, dont il existe une copie aux Archives du département , porte que l'argent qui proviendra de la vente de ses 460 ACADÉMIE DE ROUEN. meubles et de certains arrérages sera constitué en rentes , pour augmenter sa bibliothèque; qu'elle sera jointe à celle de son père, sans que les deux collections soient confondues. Dans le cas où la bibliothèque de son père serait vendue, il dispose ainsi de la sienne : «... Je déclare que je donne tous mes livres à MM. les Chanoines de Rouen, pour être portés à leur bibliothèque ; je leur donne aussi tout l'argent provenant de mes meubles et arrérages de rente , afin d'acheter des livres. Au cas que MM. les Chanoines ne voulussent point accepter cette donation, ou que l'on négligeât d'acheter annuellement des livres , je déclare que je donne tous mes livres et tout le revenu provenant de mes meubles à l'Hôtel-Dieu et au Bureau des valides, pour être partagés par moitié. Tant que la bibliothèque de mon père subsistera , et que l’on sera soi- gneux d'acheter des livres à proportion du revenu, je prie MM. les Chanoines d'envoyer tous les ans leur biblio- thécaire, pour visiter cette bibliothèque, et, pour cet effet, jé consens qu'on donne annuellement à la Biblio thèque de Notre-Dame , la valeur de 30 fr en livres, à la volonté du bibliothécaire... . . Je prie M. Bonaven- ture Lebrun. ecclésiastique (Lebrun-Desmarettes), de faire le catalogue de mes livres, et, pour sa peine, je lui donne 200 fr. en argent, ou la valeur en livres, s'il l'aime mieux. . .- » Pour le malheur du Chapitre et de la ville de Rouen, ce testament ne fut pas mis à exécution. On sait que la bibliothèque Bigot fut mise en vente à Paris, et que l'abbé de Louvois en acheta les manuscrits pour la Bibliothèque du roi. Nicolas Colbert, archevêque de Rouen, par la mort du marquis de Seignelai, son frère aîné, devint lheureux possesseur de la fameuse bibliothèque Colbert, formée à si grands frais par le Ministre, leur père Mais il ne parait CLASSE DES BELLES-LETTRES. 461 pas qu'il ait jamais songé à en enrichir son église métro- politaine ; par son testament en date du 5 décembre 1707, il en disposa comme il suit : « .... Ordonne ledit seigneur testateur, que le marquis de Seignelai (son neveu) Jaissera à M. l'abbé de Seignelai, son frère , tous ses livres, manuscrits et autres choses qui composent sa bibliothèque de Paris, sans aucune réserve, pour la somme de 60,000 liv.; espérant ledit seigneur testateur, que ledit sieur abbé de Seignelai, son neveu, dans lequel il a toujours reconnu de bonnes inclinations, conservera une bibliothèque qui convient à l'état qu'il a embrassé, laquelle a été formée avec tant de soin par un père si respectable, lequel a toujours désiré qu'elle ne fût point dissipée, et que , dans cette vue, le sieur abbé de Sei- gnelai, son neveu, prendra des mesures pour la perpé- tuer dans la famille. ... » On sait qu'il en alla des dernières volontés de Nicolas Colbert, comme de celles d'Emeric Bigot. La bibliothèque Colbert fut mise en vente en 1728, et les manuscrits passèrent dans celle du roi. A tous les savants mentionnés dans mes premières Re- cherches, qui trouvèrent dans la bibliothèque du Chapitre de Rouen, avec un accueil gracieux , tous les renseigne- ments qu'ils cherchaient , je dois ajouter le nom de l’An- glais Thomas Carte, connu en France sous le nom de Philips, et auteur d'une Histoire générale d'Angleterre. Vers 1744, il copia, sous les yeux de l'abbé Saas, alors bibliothécaire, le cérémonial du couronnement des rois d'Angleterre, dans le fameux Bénédictionnaire de Robert, archevêque de Cantorbéri. Mais, quelques années après, il ne demanda rien moins qu'une copie entière de ce magni- fique manuscrit. «. . Je souhaite, avec grand empres- sement, de l'avoir bien exacte, écrivait-il à l'abbé Saas, le 45 janvier 1747; je ne voudrais pas que la momdre 162 ACADÉMIE DE ROUEN. chose y contenue fût omise. . » Dans leur chapitre gé- néral du 22 août suivant, les chanoines permirent que cette copie fût exécutée telle que la désirait l'historien anglais (1). Dom Toussaints Duplessis, bénédictin de Saint-Ouen, n'obtint pas un accès aussi facile dans les Archives du Chapitre , lorsqu'il fut chargé, par l'archevêque Louis de Tressan, d'écrire l'histoire du diocèse de Rouen, ouvrage pour lequel il reçut annuellement 1,000 liv. sur la Chambre ecclésiastique , à partir du {1° juillet 1730. Ce fut le 9 novembre 1733, que le père Duplessis se présenta en personne devant le Chapitre assemblé , pour (1) Saas, Notice des Mss. de l'Eglise de Rouen ; in-12, 1746, p. 8. Réfutation de l'écrit de D. Tassin sur cette notice, p. 26, et registre capit., 22 août 1747. La Notice des Mss. de l'Eglise de Rouen, des Mss. et livres donnés par Richard Simon à cette église, forme, avec les pièces justificatives, un in-12 de 120 pages, qui parut en 1746. C'est une nomenclature assez sèche des Mss., qui en indique rare- ment l'âge, le caractère et les singularités. En 1747, D. Tassin, religieux de l’abbaye de Saint-Ouen , publia une critique de l'ou- vrage de Saas, sous ce titre: La Notice des Mss.de la Bibliothèque de ‘Eglise de Rouen, revue et corrigée par un Bénédictin de la congrégation de Saint-Maur ; in-12 de 58 pages. La même année, Saas répondit par la Réfutation de l'écrit de D. Tassin, sur la Notice des Mss..... ; in-12 de 49 pages. Dans ces deux opuscules, on trouve plus de personnalités et de récriminations que de vraie science et de remarques solides ; du reste, lPinimitié des deux champions n’était qu'à la surface et dans les mots seulement. La défense de Saas parut en même temps que l'attaque de D.Fassin, ce qui prouve que celui-ci avait eu la courtoisie de montrer son manuscrit à son adversaire. Dans le temps qu'ils se lançaient les traits les plus malins pour l'amusement du public, ils trafiquaient de livres , dans la meilleure intelligence du monde, et en faisaient l'un pour l’autre de gros achats à Paris, C’est ce que prouvent les comptes de la Bibliothèque capitulaire, conservés aux Archives du département. CLASSE DES BELLES-LETTRES, 463 obtenir communication des titres et pièces utiles à son entreprise. Le Chapitre décida qu'on lui accorderait l'entrée des Archives, mais en présence de MM. Cuquemelle, Dutot- Frontin, de Boves et de Belleville, nommés sur-le-champ commissaires à cet effet, à condition qu'aucune pièce ne serait déplacée, et que les commissaires ne lui mettraient sous les yeux aucun titre qui püt préjudicier au chapitre {1). Dom Duplessis tira ce qu’il put de ce riche dépôt , sous les yeux de ses surveillants, et continua ses travaux jusqu'en 1737. Le 2 juin de cette année , il pria Mg: de Saulx-Tavannes, successeur de Louis de Tressan , de lui donner pour censeur M. de Saint-Gervais, membre du Chapitre (2). Le # septembre suivant, M. de Saint-Ger- vais, écrivant au prélat, se montrait satisfait des re- cherches et du style de l’auteur; alors Dom Duplessis pressa l'archevêque de lui dire aussi son sentiment sur son livre, de lui nommer un censeur royal, et lui proposa de dési- gner M. Secousse pour remplir cet oftice. Mais Mg’ de Saulx-Tavannes, craignant que l'ouvrage n’excitàt du bruit et des disputes dans son diocèse, voulait le sou- mettre préalablement à d’autres examinateurs , gagnait du temps, et ne donnait à l'impatient auteur ni censeur royal, ni permission d'imprimer. Dom Duplessis n’y tenait plus. De dépit, il livra son manuscrit aux flammes, et eu in- forma l'archevêque par une lettre où se montre à décou- vert ce caractère bouillant et téméraire qui lui valut plus (1) Reg. Capit., 9 nov. 1733. (2) Jean B. de Carrey de Saint-Gervais était chanoine depuis le 5 février 1694. Le 29 octobre 1749, il résigna sa prébende à Jacques- François-Augustin de Carrey de Saint-Gervais, son neveu , diacre , bachelier de Sorbonne, lequel fut élu doyen par le Chapitre, le 16 avril 1785, et rétabli dans la même dignité par le décret exé- cutorial de Mg" Cambacérès, du 6 messidor an X. 46% ACADÉMIE DE ROUEN. d'une fois des reproches trop mérités. Le général de la congrégation de Saint-Maur, Dom Réné Laneau , écrivit à Mg: de Saulx-Tavannes une lettre aussi humble que sage, pour calmer sa juste indignation ; on la trouvera plus loin, aux pièces justificatives n° IT avec celles de M. de Saint- Gervais et de Dom Duplessis. Pour celui-ci, cité devant le conseil de sa congrégation, il fut sans doute condamné à réparer sa faute en recom- mençant le travail qu'il avait follement détruit, et il se soumit à cette dure sentence , car on vit paraitre en 1740 sa Description de la haute Normandie , en deux volumes in-4°, mais cet ouvrage n'est que l'introduction de l'His- toire de l'Eglise de Rouen, que lauteur n’acheva pas. Dom J.-B. Bonnaud fut chargé de la continuer, et après lui, vers 1760, Dom Jacques-Louis Lenoir, entre les mains duquel elle prit les proportions d'une Æistoire de Normandie. Avant 1770, il en avait publié le prospectus en quatorze pages in-4° (1); la révolution et la mort de l’auteur, arrivée à Saint-Germain-des-Prés, au moment où la nation s’emparait des abbayes, empêchèrent l'im- pression de l'ouvrage. Le manuscrit, fruit d'un demi- siècle de travaux et des veilles de plusieurs savants reli- gieux , est aujourd'hui conservé dans la famille de Mathan qui le tient de M. l'abbé de la Rue. (1) Hist. littér. de la congrég. de Saint-Maur, p. 758, & ren- seignements particuliers de M. Ch. de Beaurepaire. PIÈCES JUSTIFICATIVES. N° I. Statuta Librarie Ecclesie Rotom., 10 janvier 1428. ( Copie de M. A. Deville.) Quia Librariam nimis communem faciendo, multis modis libri dampnificari possent, nonnullique inde furto auferri; ne hujus modi inconvenientia valeant contingere in futurum ; pro securiori librorum conservacione , con- clusa fuerunt in capitulo illa que sequuntur : Primo. Quam solis Dominis de capitulo claves Librarie dentur. a Item. Quam quicumque aliquem extraneum in Libraria introduxerit, teneatur in eadem tamdiu stare, quamdiu extraneus ille ibidem resederit, nisi talis a capitulo licenciam expressam obtinuerit, aut aliquis pro eo. Item. Quicumque clavem Librarie amiserit, ad muta- cionem sere, et ceterarum clavium, propriis sumptibus suis teneatur. Item. Ne quis, amissa clayve sua, novam possit facere fabricari, videtur, quam singuli Dominorum de capitulo, juramento, aut obligacione ......... sunt, ne alter 30 466 ACADÉMIE DE ROUEN. alteri, suam communicare possit pro faciendo fabricari novam. Item. Quam singali Domini de capitulo, teneantur similiter, de clavibus suis ostensionem facere, sub pena quinque solidorum quater in anno, videlicet : diebus quibus obitus sollempnes regis celebrantur, ut, si que clavis amissa sit, provideatur, ut premissum est. Item. Quam nullus, intrando Librariam, permictat canes aut canem intrare, sub pena sex alborum pro..... pro convertendo ad usum Librarie predicte. Item. Quam nullus sub pena quinque solidorum dimittat in exitu, vel in introilu suo hostium apertum , pro con- vertendo ut supra. NOTA.— La rigueur de ces statuts fut adoucie en faveur du public, par une délibération capitulaire en date du 20 août 1439. Je l’ai insérée dans mes premières Recher- ches:.:1p. 26: N°" Lettres touchant la publication et la composition de la DESCRIPTION GÉOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE DE LA HAUTE- Normannie. Paris, 1740, 2 vol.in-h°, par Dom Toussaints Duplessis. (Archives du département. ) DOM DUPLESSIS À MONSEIGNEUR DE SAULX-TAVANNES, ARCHEVÊQUE DE ROUEN. Monseigneur, Il y a quelque temps que mon manuscrit est tout prêt, et je l'aurais dejà envoyé à Votre Grandeur, si ce n'est que je suis condamné à prendre incessamment les caux CLASSE DES BELLES-LETTRES. 467 minérales de Saint-Paul (1), et j'arriverai sans faute à Rouen le 16 de ce mois. Je porterai mes cahiers avec moi, et j'aurai l'honneur de les remettre moi-même entre les mains de Votre Grandeur. Si, dans ce temps-là, Monseigneur, vous n'étiez pas à Rouen, je vous prie de vouloir bien me marquer entre les mains de qui vous souhaitez que je les remette. Je serais charmé que Votre Grandeur voulüt bien me donner M. l'abbé de Saint-Ger- vais pour censeur, mais, de votre main, je ne puis man- quer d’avoir un homme judicieux et équitable. J'ai l'honneur d'être, avec le plus profond respect , Monseigneur, De Votre Grandeur, Le très humble et très obéissant serviteur, F. Toussaints DUPLESSIS , m. b. Paris, 2 juin 1737. L'ABBÉ DE SAINT-GERVAIS A MONSEIGNEUR DE SAULX-TAVANNES. Monseigneur, Le P. Duplessis me fait de grands reproches, et je vous avoue qu'il n'est pas tout-ài-fait dans son tort. J'aurais dû, selon ma promesse, vous rendre compte de la lecture que j'ai faite de son ouvrage. Mais comme il ne m'a com- muniqué jusqu'ici que la moitié du premier volume de cet ouvrage, et d'ailleurs une lettre n'étant guères propre à développer tout ce que j'aurais à dire, j'ai cru bien faire d'attendre votre arrivée, parce que la langue est (1) À Rouen, faubourg Martainville 468 ACADÉMIE DE ROUEN. plus propre qu'une plume à ces sortes de détails. Ce que je peux vous assurer d'avance est que sa matière est très bien prise ; son style est clair et ses recherches lui ont fourni des matières assez neuves, et qui font plaisir à lire, de la manière dont elles sont débrouillées. Mais, après tout , je ne suis pas encore en état de parler avec pleine connaissance , parce que ce qui m'a estèé communiqué n'est guères autre chose qu'une espèce de préface qui contient l'ancienne géographie du diocèse ; elle m'a fait plaisir à lire, en ce que l’érudition dont elle est chargée tombe à plomb sur son objet. Je suis, avec le plus profond respect, Monseigneur, Votre très humble et très obéissant serviteur, SAINT-GER VAIS. Rouen , 4 septembre 1737. Oserai-je vous supplier de faire savoir au P. Duplessis que j'ai eu l'honneur de vous écrire ? DOM DUPLESSIS À MONSEIGNEUR DE SAULX-TAVANNES: ; Monseigneur, J'ai lieu de croire que M. l'abbé de Saint-Gervais vous a fait enfin son rapport sur mon manuscrit ; Votre Gran- deur m'a fait l'honneur de m'écrire de Gaillon, que, dès que ce rapport lui serait fait, elle me manderait ce qu'elle en pense , et je suis dans une véritable impatience de sa- voir si elle en est contente; il est temps de songer à un censeur royal. Si M. Secousse agréait à Votre Grandeur, CLASSE DES BELLES-LETTRES. 469 je lui porterais incessamment mon manuscrit, et je le prierais de l’examiner à son tour en censeur et en ami. J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, Monseigneur , De Votre Grandeur , Le très humble et très obéissant serviteur, Fr. Toussaints DuPLESSIsS , m. b. Paris, 29 octobre 1737. DOM DUPLESSIS A MONSEIGNEUR DE SAULX-TAVANNES. Monseigneur, On achève de copier la seconde partie de mon premier tome ; et je l’envoierai à M. l'abbé de Saint-Gervais dès qu'elle sera au net pour le prier d’y faire ses observations. A l'égard de la première partie, il l'a lue, non à la hâte, ni légèrement, mais à Lête reposée, et, j'ose dire, avec sa- tisfaction , puisqu'il me l'a asseuré lui-même. Il m'a ajouté qu'il n’y avait rien trouvé d'essentiel qui méritât d'être corrigé ; qu'il aurait souhaité seulement que je me fusse un peu plus étendu que je n'ai fait sur l’église d'Harfleur, Enfin il m'a promis un Mémoire là-dessus ; je l’attends et j'en ferai usage ; mais, pour cela, il n’a-plus besoin de cette seconde partie , el je vous avoue, Monseigneur, que je ne puis la perdre de veue; c’est maintenant la seule copie que j'en aie : mes brouillons ne subsistent plus. M. de Foncemagne, l’un des plus sçavants et des plus judicieux Académiciens de notre siècle, à qui j'ai présenté mon manuscrit, avant de le remettre à M. l'abbé de Saint- Gervais, l’a lu avec attention, l'a approuvé, et l'a même 470 ACADÉMIE DE ROUEN. apostillé de sa propre main dans les endroits où il l'a cru nécessaire. M. l'abbé de Saint-Gervais qui l’a eu entre les mains pendant deux mois consécutifs, en a porté plus d'une fois un jugement favorable en ma présence. Enfin le cen- seur royal, tel qu‘il plaira à Votre Grandeur de le choisir, l'examinera à son tour. Ces trois examens ne sont-ils pas suffisants ? Je suis le seul qui risque ma réputation et mon honneur en imprimant ; et cependant, sur le seul suffrage de l’un des trois, j'imprimerais avec confiance. Si j'ai insinué à Votre Grandeur qu'il était temps de pen- ser à un censeur royal, c'est qu’en lui mettant aujour- d'hui mon manuserit entre les mains, l'impression en irait plus vite. Le censeur lirait la première partie, pen- dant que MM. de Foncemagne et de Saint-Gervais exa - mineraient la seconde, et nous imprimerions toujours à mesure. Il me semble, Monseigneur, que je ne propose rien à Votre Grandeur qui ne soit dans toutes les bonnes règles. J'attends sur cela l'honneur de sa réponse, et je suis avec le plus profond respect, Monseigneur, De Votre Grandeur, Le très humble et très obéissant serviteur, Fr. Toussaints DuPLESsis , m. b. Paris, 21 novembre 1737. DOM DUPLESSIS À MONSEIGNEUR DE SAULX-TAVANNES Monseigneur , Je sçais trop le respect que je dois à Votre Grandeur , pour ne pas réfléchir meurement à ce que j'ai l'honneur de lui écrire. Depuis longtemps, j'avais lieu de soupçonner CLASSE DES BELLES-LETTRES. 471 que je travaillais sans avoir ni sa confiance, ni celle de Messieurs ses vicaires généraux, ou du Chapitre de la Cathédrale , et je vois enfin clairement que je ne me suis point trompé. D'abord, l'entrée du cabinet de votre Chartrier , Monseigneur, m'a été refusée tout net , et cela, par vos ordres. C’est cependant là que je pouvais trouver une grande partie des matériaux les plus nécessaires à la composition de notre ouvrage Messieurs du Chapitre m'ont ouvert le leur de bonne grâce, mais il ne m'a été permis d'en tirer que ce qu'ils ont bien voulu me mettre sous les yeux. Il en a été de même des Archives de l'Hô- tel-Dieu (je veux dire de celles qui sont au pouvoir des administrateurs) et d’un assez grand nombre d'autres que je ne nomme pas. Malgré cela , je travaillais sans me re- buter, et je tâchais de suppléer d’ailleurs à ce qui me manquait de ce côté la. Lorsque je me suis trouvé sur le point d'imprimer, loin de chercher à me soustraire à l'examen de mon ouvrage, je l'ai présenté d'abord à M. de Foncemagne , l'un des plus illustres, et des plus méritants de nos Académiciens, qui l’a lu, et qui l’a jugé digne de son approbation. J'ai proposé ensuite à Votre Grandeur de le soumettre à la critique de M. l'abbé de Saint-Gervais. C’est un chanoine de votre cathédrale même, et ce n’est ni le moins sage ni le moins éclairé d’entre ses confrères ni enfin le moins attaché aux droits de son église M. l'abbé de Saint-Gervais, sur la com- mission que vous lui en avez donnée, l’a lu pareillement, et j'ose ajouter qu'il en à fait l'éloge; enfin, pour ne point paraître éluder un dernier examen de rigueur, j'ai marqué à Votre Grandeur que j'étais prêt de envoyer au censeur royal, tel qu'il lui plairait de le choisir Toutes ces démarches, quelques régulières et non équi- voques qu'elles soient , n'ont pu la contenter. Vous voulez, Monseigneur , avant que de penser au censeur royal, 472 ACADÉMIE DE ROUEN. m'assujétir encore à de nouveaux examinateurs, et il ne m'est plus possible de mon côté de ne pas trouver là une nouvelle marque de défiance Je sçais que je n'ai pas droit d'exiger une confiance entière, mais je sens néan- moins, sans trop me flatter, que je la méritais ; je sçais aussi que Votre Grandeur doit avoir une attention parti- culière sur mon manuscrit, afin qu'il ne s'y trouve rien qui puisse exciter du bruit et être une occasion de dispute dans son diocèse. Mais ceux qui l'ont lu , aussi capables d’en juger que mille autres, n'y ont trouvé rien de pareil, ou l'ont réformé ; et si malgré leurs scrupules, il restait encore quelque sujet de crainte , un censeur royal à votre choix était en état de vous donner là-dessus pleine sa- tisfaction. Je ne dis pas que dans les volumes suivants , il n’eût pu se rencontrer quelques matières délicates et épineuses qui eussent demandé de ma part, aussi bien que de celle de votre Grandeur, un redoublement d'at- tention ; mais enfin nous n'en étions point encore là, et M l'abbé de Saint-Gervais a dû le lui dire. De tout cela, Monseigneur, il résulte, à n’en pouvoir douter, que l'on se méfie trop de moi , et cela me suffit. Quelque capable que l’on me crût, d’ailleurs, de réussir, mon honneur m'engage à renoncer au travail , et j'y ai, en effet, abso- lument renoncé; je viens de jeter mon manuscrit au feu, afin qu’il n’en soit plus parlé Il était à moi sans réserve , c'était le fruit de mes peines et de mes veilles , je pouvais en disposer. Votre Grandeur suppose dans la dernière lettre qu’elle m'a fait l'honneur de m'écrire , le 22 de ce mois, que je l'ai fait aux dépens du clergé de son diocèse : je lai fait certainement aux dépens de mon temps, de ma santé, et de quelque chose de plus. Le clergé de Rouen a payé seulement la dépense des voyages que j'ai été obligé de faire pour ramasser mes matériaux. Que ces matériaux lui appartiennent , je le veux , aussi CLASSE DES BELLES-LETTRES. #73 n'y prétends-je rien. Demain, sans faute Monseigneur , ou après-demain , au plus tard , j'en ferai un ou plusieurs paquets , sans en rien retenir, et je les adresserai à Votre Grandeur , en son hôtel, à Paris. Je serai charmé de les voir entre les mains d'un autre, et de pouvoir à mon tour, juger de son travail. J'ai l'honneur d’être avec le plus profond respect , Monseigneur , De Votre Grandeur , le très humble et très obéissant serviteur, Fr. Toussaints DUPLESSIS , m. b. Paris, 26 novembre 1737. DOM LANEAU , GÉNÉRAL DE LA CONGRÉGATION DE SAINT-MAUR ; A MONSEIGNEUR DE SAULX-TAYANNES. Monseigneur, Je ne sçais comment me présenter devant Votre Gran- deur La cause que je viens plaider est si extraordinaire et si mauvaise en elle-même, et dans toutes ses circonstances, que je n'ai pas, en vérité, ni la force, ni la hardiesse d'en parler C’est de la conduite de Dom Toussaints Du- plessis que je veux parler. Je ne sçay quel nom donner à la folle démarche qu'il vient de faire. Nous l'avons cité dans notre Conseil pour rendre compte de sa conduite , et jamais nous n'avoas été plus surpris que de sçavoir de sa bouche qu'il avait jeté au feu tous ses écrits sur la ma tière de l'Histoire de votre diocèse. Jen'aipu, en vérité, Monseigneur, déméler la vérité des motifs qui l'ont porté à un pareil excès de frénésie ; 474 ACADÉMIE DE ROUEN. j'entrevois dans ses vues un esprit de vanité et d'amour- propre qui lui ont fait oublier, dans un instant , et le res- pect qu'il vous devait, Monseigneur, et ce qu'il se devait à lui-même ; il n'a pas même fait attention à ses propres intérêts. En un mot, Monseigneur, je n'ay jamais rien vu de semblable , et j'en suis dans un espèce d'extase el d'étourdissement si grand que je ne sçay qu’en penser ni que dire, sinon que je supplie très humblement Votre Grandeur , comme dans les tribunaux les plus sévères, on ne décerne point de peines pour les fols, vous daigniez , Monseigneur, mépriser, oublier et pardonner la faute infinie qu'a faite Dom Duplessis. Je vous supplie surtout, Monseigneur, mais avec toutes les instances possibles , de ne pas imputer aux supérieurs la faute d'un particulier ; nous l’improuvons el nous la détestons ; et si nous pou- vions la réparer, nous le ferions de tout le cœur, avec un zèle infini. Peut-être la perte n'est-elle pas bien grande et ne mé- rite-t-elle pas de grands regrets; mais, après tout, cette action porte avec soi un caractère d'insulte, qui, dans un esprit moins généreux et moins bienfaisant que le vôtre, pourrait avoir des suites fâcheuses. Mais, je vous le répète, Monseigneur, je vous demande pardon pour luy et la continuation de vos bonnes grâces et de votre protection pour notre congrégation , et pour moy en par- ticulier. Je suis avec la vénération la plus respectueuse, Monseigneur, Votre très humble et très obéissant serviteur, Fr. Réné LANEAU, général de la Cong. eu [ Ce 29 novembre 173 CLASSE DES BELLES-LETTRES. 475 Notes supplémentaires sur les Bibliothécaires. Les deux pièces de vers qui suivent sont de M. Marie-André de Chaligny, chanoïne de Verdun en 1789. Elles font partie du recueil intitulé : Selecti Normanniæ Flores, par le même auteur. PIERRE PELHESTRE. Et Rotomagenses inter celebratur alumnos Musarum et Phœbi templa Pelester amans. Ille etiam castris sanctorum sæpe moratus In sævas pestes quäm pius arma tulit! Inde Luteciacis fixus, post prælia campis, Assiduus legit scripta verenda Patrum. Francisei voluit Musæo vivere solus Ne cum stultiloquis perderet ille dies. Ergo non illi solis radii placuêre, sed umbræ Noctis et æternæ semper amica quies. Has inter curas occidit Parca Pelestrum Invida, nec clausit lumina amica manus. Pour entendre ces vers, il faut savoir que Pierre Pelhestre, fils d’un tailleur de Rouen, reçut d’abord les ordres mineurs, et remplit les fonctions de commis de la Bibliothèque capitulaire, jusqu’au 20 décembre 1679 (1). Il fut employé ensuite dans les missions du Languedoc pour les nouveaux convertis, et, après avoir quitté l'habit ecclésiastique, il entra, en qualité de sous-bibliothécaire, chez les Cordeliers du grand couvent de Paris. Il y mourut subitement en 1710. C'était un homme d'une lecture prodigieuse et d’une ardeur infatigable à l'étude. Quand il avait un ouvrage en tête , il prenait un pain, quelques (1) Veir mes premières Recherches, p. 43. #76 ACADÉMIE DE ROUEN. bouteilles de vin, et une cruche d’eau, étendait une couverture sur un méchant fauteuil de paille, bouchait ses fenêtres pour ne point voir le jour, s'enveloppait de sa couverture, et travaillait ainsi nuit et jour, sans in- terruption, ne buvant et ne mangeant que lorsque le besoin l'en avertissait , sans sortir de sa place Le père Le Long, de l'Oratoire . le trouva plusieurs fois en cet état. Pelhestre revit la traduction des Lettres de saint Paulin , publiée par le P. Claude Frassen, mais dont le vrai traducteur est Claude de Santeul , de St-Magloire (1). Une lettre de Dom Matthieu Petit-Didier fait foi que M. de Rancé, abbé de La Trappe, essaya, mais en vain, de porter Pelhestre à attaquer le Traité des études monas- tiques de Dom Mabillon. « Un homme, écrit-il à celui-ci , qui a passé ici depuis peu, qui s'appelle M. Pelhestre . et qui dit avoir l'honneur d'être connu de vous , m'a dit qu'il a vu M. de La Trappe, depuis que votre Traité paraît, et que, pendant le séjour qu'il fit dans son abbaye, ce fameux abbé le fit sonder, pour l’engager à rester deux ou trois mois chez lui, pour répondre à votre Traité, quoique M. l'abbé lui eût dit auparavant qu'il ne voulait faire aucune réponse à votre livre. 11 m'a même dit qu'il avait remarqué, étant à la bibliothèque de cette abbaye, que la Bible de Castalion, que vous avez mise dans votre catalogue , était aussi dans cette bibliothèque . . de Saint-Mihiel, 26 novembre 1691 (Mabillon, OEuvres posth, t. 1, p. 396). » Passionné pour l'étude des Pères qu'il avait approfondis, Pelhestre indique un grand nombre de leurs meilleurs traités qu'il souhaitait de voir devenir classiques, et régner Caen dans nos écoles (De la Lecture des Pères, 4° partie, p. 578 et suiv.). 1) Voir Moréri , et nos premières Recherches, p.43 et 57. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 477 MONSIEUR L'ABBÉ TERRISSE , DOYEN DU CHAPITRE, SURIN— TENDANT DE LA BIBLIOTHÈQUE. Ad cœli proceres abiit Terrisius ille Qui fratres inter, sol velut alter erat. Longa fuit vitæ series sed plena labore , Plenaque quäm sanetis fructibus illa fuit ! Conciliis aderat nodos dissolvere doctus Omnes, Poutificum dextra secunda manens. Quäm casti mores olli! suavesque loquelæ Ut regeret monitis , ars erat illa viro. Hæredes moriens liquit virtutis amicos Et fratrum memori pectore vivit adhuc. PREMIER APPENDICE. Contrat de la bibliothèque donnée au Chapitre par Monseigneur François de Harlay, archevéque de Rouen. 13 janvier 1634. (Sur l'original. Archives du département.) A tous ceulx qui ces présentes lettres verront ou orront, le garde hérédital du scel des obligations de la vicomté de Rouen, salut. Sçavoir faisons que par devant Robert Lepicart et Abraham Ferment , tabellions royaulx à Rouen, furent présents Monseigneur l'Hlustrissime et Révérendis- sime Françoys de Harlay, archevesque de Rouen, primat de Normändie, conseiller du roy en ses Conseils d'Estat et privé, d’une part; nobles et discrètes personnes MM. Adrien Behotte, grand archediacre en l’esglise cathé- drale Nostre-Dame de Rouen ; Barthélemy Hallé, arche- diacre; Bernard Lepigny, archediacre ; Nicolas Cavelier, 178 ACADÉMIE DE ROUEN. aussy archediacre; Jean Levendenger l’aisné ; François d'Eudemare ; Louis Sanson ; Jean Sequart ; Georges Ridel; Anselme Marette ; Adrien Bérenger ; Nicolas Barbey ; Jean Levendenger le jeune; Jean Caresmel; Jean Lemercier ; Jean Briffault ; Louis de la Place ; Jean Le Prevost; Pierre Delamare ; Jean Aubourg ; Laurent Boette; Pierre Acarie ; Noël Guérin ; Charles Paviot et Alphonse de Bretteville ; tous prestres, chanoines en la dicte esslise Nostre-Dame de Rouen, deument congrégés au Chapitre d’icelle, pour l'affaire ey-après, d’aultre part; lequel seigneur arche-— vesque, voullant laisser aux siècles advenir quelque marque signalée de son affection singulière au service de Dieu et deffence de la vérité de la doctrine chrestienne, qu'il à apprise par une congnoissance profonde des sciences, par la lecture des bons livres qu'il a curieusement re- cherchés, et par la conférence des hommes doctes qu'il a tousiours favorisés ; et voulant encore le dict seigneur faire paroistre ses bonnes affections entièrement dévouées à l'honneur et au bien de son esglise ; à quoy sa grande dignité et son rang si honorable dans l'estat ecclésiastique l'obligent , et les honneurs et respects qui lui sont chaque jour rendus par les vénérables doyen, chanoines et Cha- pitre de la dite esglise, en laquelle il tient la place des éminentissimes cardinaulx d'Amboise, ses grands oncles, de très heureuse mémoire, lesquels ont faict plusieurs belles fondations tant pour la décoration d’icelle que pour la célébration de l'office divin. A ces causes, comme le dict seigneur n'a rien, après l'honneur de Dieu, plus en recommandation que l'amour des bonnes lettres, ny plus grande affection que de passer le reste de ses années avec les dicts sieurs chanoines, continuant sa résidence en son provincial siége archiépis- copal ; aussy a-t-il eu tousiours une inclination très parti- culière au rétablissement de la bibliothèque du Chapitre, CLASSE DES BELLES-LETTRES. 479 laquelle, pendant les treubles et désordres de ce royaulme, et par la prise de la ville, n'avoit esté non plus espargnée que le reste des choses les plus sainctes ; jugeant le diet seigneur que le parfaict et entier restablissement d'icelle sera ung œuvre qui tournera à l'honneur de Dieu, à l’édi- tication et instruction de beaucoup de personnes, au con- tentement et à l’advantage du publicq, à l’ornement d'une grande esglise métropolitaine et primaliale , et à la com- modité particulière des dits sieurs doyen, chanoines et Chapitre, et que cela remettra en sa splendeur l’escolle ou bibliothèque chrestienne, comme l'on apprend des anciens Pères de l'Esglise en avoir esté usé aux premiers siècles, dont il se remarque encore tant d'exemples en plusieurs belles bibliothèques qui sont aujourd'hui en lustre, ès principales esglises de la chrétienté, dont la réputation s’accroit principalement par ceste considéra- tion qu'il est très honorable et bienséant à des personnes qui tiennent les premiers rangs dans l'Esglise d’aymer les lettres, désirer la conférence des gens doctes, et vaquer souvent à la lecture des bons livres, qui porte les esprits à la méditation et entretien des choses sainctes , a donné aux dits sieurs doyen, chanoines et Chapitre du dict Rouen, sa bibliothèque entière , telle que, par la grâce de Dieu, le dict seigneur archevesque a faicte avec curio- sité et grande despense, à cause du grand nombre de volumes de prix, de bons et rares livres dont elle est composée , à laquelle fin le dict seigneur archevesque veult et entend que par quatre des dits sieurs chanoines , com- missaires députés du dict Chapitre, qui se transporteront à cet effect en son chasteau de Gaillon, il soit dressé ung catalogue ou inventaire de tous les livres de la dite bibliothèque, qui seront apportés en la dicte ville de Rouen, mys et placés en la présence du bibliothecquaire cy après nommé, et desdits quatre chanoines, en la place 180 ACADÉMIE DE ROUEN. et bastiment de tout temps destiné à la bibliothèque de l'esglise, et iceuix rangés par ordre des sciences, avec escriteaux , dans des armoires de bois de chesne, closes et fermées de chassis à claires-voye, et couverts de fil d’archal , le tout aux despens de la fabrique de la dicte esglise; qu'il sera faict deux inventaires en parchemin des dits livres. lung auquel ils seront escripts par ordre des sciences, l’autre par ordre de l'alphabet du nom des auteurs, et qu'en tous ses dits livres sera mys, au conmen- cement et à la fin, une taille doulce des armes du dict sei- gneur, dont pour cet effect sera par luy donnée la planche gravée en cuyvre; que sur la première porte de la dite bibliothèque sera mise cette ancienne inscription en let- tres d’or : SI QUEM SANCTA TENET MEDITANDI IN LEGE VOLUNTAS, HÎC POTERIT RESIDENS SACRIS INTENDERE LIBRIS, Qu'il ne sera loisible à aucun chanoine ou autre per- sonne de quelque condiction qu'il soit, de transporter aucun livre hors de la dicte bibliothèque, fors et seulement au dict seigneur donateur qui les prendra par les mains du bibliothecquaire , et dont le dict bibliothecquaire sera responsable ; et de cet article, il ne sera loisible au Cha- pitre de dispenser. Que l'entrée de ladicte bibliothèque sera libre et ouverte aux dits sieurs chanoines, tant pour y estudier que conférer depuis le soleil levé, jusques au soleil couché, aux heures que l'esglise est ouverte ; el pourront aussi entrer toutes personnes de condiction et qualité, et les estrangers qui la vouldront visiter , aux dites heures, et quant aux personnes doctes qui voul- dront estudier, il leur sera permys d'y demeurer, en hiver, depuis une heure de relevée jusques à trois heures, et en esté, depuis trois heures après midi jusques à cinq heures CLASSE DES BELLES-LETTRES. 481 du soir ; et d’aultant que pour la conservation de la dicte bibliothecque , il est nécessaire qu'il y ait ung biblio- thecquaire qui en ait le soing et qui en soit responsable, et que pour l'augmentation d'icelle, il y ait ung fonds destiné pour achapter tous les ans quelque nombre de livres , le dict seigneur ne voulant pas que le dict Cha- pitre soit chargé de donner aulcune rescompense ou gaige au diet bibliothecquaire , ni même qu'il reçoive aulcune diminution de son revenu pour la dicte augmen- tation ; et considérant que Dieu a béni les soins qu'il a pris pour son esglise, non seulement pour la direction du spirituel, mais aussi pour l’augmentalion du temporel de son dict archevesché, duquel le revenu est accreu par ses diligences de plus des deux tiers, et qu’il est raisonnable que pour un si grand bien public, il en fasse quelque part à son dict Chapitre , entre les mains duquel il consigne sa dicte bibliothecque comme ung sacré dépost ; pour ceste considération et à l'imitation de ses prédécesseurs et grands oncles , lesquels, par l'augmentation de leur re- venu, ont accreu celui de la dicte esglise, le dict seigneur, voulant accompagner sa dicte donation de munificence , qui d’un commun consentement et applaudissement pu- bliq a esté jugée sy bonne , sy utile, et sy nécessaire. Et pour l’entretien et augmentation de la dicte biblio- thecque, a donné et donne à perpétuité, par ces pré- sentes , six cents livres tournois de rente à recueillir spé- cialement sur le revenu de la baronnie de Fresne qui porte le nom d’Archevesque, et le revenu de Fresne manquant, généralement sur {out le revenu du dict Arche- vesché ; à commencer à jouir de la dicte rente de six cents livres , du premier jour de janvier de l'année présente, et sera icelle reçue par chascun an des mains des fermiers ou receveurs du dict Fresne-l'Archevesque, par le grand receveur du dict Chapitre , aux termes ordinaires de leur 31 182 ACADÉMIE DE ROUEN. ee bail; de laquelle somme de six cents livres il y en aura trois cents affectés à celuy qui sera, par le dict seigneur et par ses successeurs, pourveu du dict office de bibliothec- quaire, en la manière cy après déclarée, la charge duquel sera de faire tous inventaires nécessaires , et iceulx aug- imenter, à mesure que la dicte bibliothecque augmentera en livres, tenir icelle nette et en ordre, la fournir d'encre, de papier, de plume et de trenche-plume, à ses frais et despens , le tout selon l'ordre qui lui en sera prescript par le Chapitre, et la tenir ouverte par soy ou ses commis qu'il fera agréer au dict Chapitre , aux temps, heures et personnes cy-dessus nommées; et sera yceluy respon- sable de tous et chacun les livres et meubles de la dicte bibliothecque , qui luy auront esté baillés par inventaire , et personne ne pourra estre pourveu du dict office, qu'il ne soit chanoine prébendé en la dicte esglise, qui sera tenu de faire actuelle et personnelle résidence en ycelle, à faucte de quoy, après troys mois de non résidence, et sans autre forme de proceds, que la notoriété du faict. pourra estre destitué par le dict Chapitre, et son dict office déclaré vaccant. Et ‘a pleine et entière institution du dict office appartiendra pour la première fois au dict seigneur , lequel , dès à présent, a nommé et institué, nomme et institue, par ces présentes , au dict office de bibliothecquaire , noble et discrète personne Maistre Pierre Accarye , chanoine, pénitencier et théologal en la dicte esglise, son official et vicaire général, et ce pour les bonnes et louables condictions qu'il recongnoist en luy pour la congnoissance de la discipline de l'Esglise grecque d'où, par saint Nicaise est venue la nostre, pour les services que le dict sieur Accarye luy a rendus, et pour ce qu'il a esté le premier , qui à la persuasion et instigation du dict seigneur son bienfaicteur, a commencé la restau- ration et restablissement de la bibliothecque du diet Cha- CLASSE DES BELLES-LETTRES. 483 % pitre, par la donation qu'il a faicte, depuis ung an au dict Chapitre de tout ce qu’il avait de livres, sans qu'il soit be- soin audict sieur Accarye d’aultres provisions que le présent contrat, et vacation arrivant cy-après du dict office, par la mort, démission, ou aultrement, du dict sieur Accarye, ou de ses successeurs au dict office, le dict Chapitre pré- sentera au dict seigneur Archevesque ou à ses successeurs trois des dicts sieurs chanoines , desquels trois, le dict seigneur et ses successeurs seront tenus à instituer et pourvoir au dict office celuy qui leur sera le plus agréable, et sera le dict bibliothecquaire ainsy institué, tenu faire serment en Chapitre, et demeurera subject à la jurisdic- tion du dict Chapitre, mesme en ce qui concerne sondict office. Et pour les autres trois cents livres restant de la dicte somme de six cents livres, le dict seigneur veult et entend qu'ils soient employés, tous les ans, sans aucune réservation de la dicte somme , à l'achapt de quelques livres , au gré du dict Chapitre, par quatre commissaires à ce députés, conjointement avec le bibljothecquaire, lesquels livres seront représentés sur le bureau du dict Chapitre , auparavant que les placer dans la dicte biblio- thecque , et que le dict fonds ne puisse estre détourné ny employé à aultre usage à peine d'en respondre par les dicts sieurs doien chanoïnes et Chapitre, en leur propre nom, et en tant qu'il serait besoing pour l’asseurance et validité du dict don de six cents livres de rente, sur le revenu du dict Archevesché, d'obtenir lettres patentes du Roy, et confirmation de nostre Saint-Père. Le dict seigneur consent et accorde qu’à ses propres couts et despens , et à la diligence des dicts sieurs chanoines, il en soit requis et obtenu toutes expéditions nécessaires. Et par les dits sieurs chanoines et Chapitre, a esté ac- ceptée la présente donation de la dicte bibliothecque du diet seigneur, et la donation des dictes six cents livres tournois 484 ACADÉMIE DE ROUEN. de rente à perpétuité, à prendre sur le revenu du dict Fresne l’archevesque, et généralement de tout l'arche- vesché, comme dict est, et aux charges et conditions susdites, et ont les dicts sieurs du Chapitre rendu au dict seigneur, très humbles grâces et remerciments de ceste si grande et libérale action, avec promesse et pro- testation d'en avoir ung souvenir et ressentiment, tel que mérite ung si saincb et si riche présent, duquel ils ont promys, en général et en particulier, avoir ung très grand soing, ant pour l'honneur et la personne très illustre du- dict seigneur, qui leur a tesmoigné de l'abondance de son cœur sa bienveillance , que pour la grandeur du don et la qualité de la chose qu'it aimait le plus; ce qui les oblige à faire prières continuelles, pour l'augmentation des faveurs et bénédictions qu'il a reçues du ciel; ce que les dicts sieurs ont respectifvement promis, tant pour eulx que pour leurs successeurs, de garder et faire garder in- violablement , sans aucune façon y contrevenir. En tesmoing de ce, nous, à la relation des dicts tabel- lions, avons mis à ces lettres ledict scel. Ce fut faict et passé au Chapitre de la dicte esglise de Rouen, l'an de grâce mil six cents trente-quatre, le ven- dredy, avant midy, traizieme jour de janvier. Présents, discrète personne, maitre Claude Patrix, prestre chape- lain en la dicte esglise, et tabellion du dict Chapitre, et maistre Louis Chesnu, huissier messager dudict Chapitre, lesquels ont, avec ledict seigneur archevesque et les dicts sieurs du Chapitre, signé à la notte des présentes, suivant l'ordonnance. LEPICART. FERMENT. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 185 DEUXIÈME APPENDICE. Lettre du Chapitre de Rouen au souverain Pontife Innocent X, pour solliciter la ratification du contrat de la Bibliothèque. (Archives du département. }) Sanctissimo in Christo Patri et Domino nostro, D. Innocentio X°, Pontifici Maximo, Decanus et Canonici Ecclesiæ Rotomagensis obedientiam et reverentiam. Sanctissime Pater, Cum Ecclesiæ Rotomagensis Bibliothecam, quæ ante aliquot annos, unà cum sacra supellectile ab hæreticis direpta est, nobis sit in animo instaurare, quod bono reipublicæ christianæ fiat, pedibus Sanctitatis tuæ advo- luti, datis, de more, osculis, obsecramus, ut nostris votis, piisque studiis annuere , et cœæptis favere non recuses. Quod quidem ut speremus, et nobis quodam- modo polliceamur, facil, cum tua in omnes nota benignitas, tum singularis {uus amor in rem christianam, et rem litterariam, cujus utriusque tu optimus es parens, et, ut diù sis, optamus. Accedit summorum pontificum qui, multis retro sæculis vixerunt, in nostrum collegium, eximia et constans voluntas, qui, ut alia prætereamus animi testimonia quæ longum esset recensere, nos in suam clientelam, præ cæteris receperunt, et non aliunde pendere , sed sibi addici et adhærere , se solos suspicere, Romanamque sedem voluerunt , privilegioque sanxerunt ; ita ut, cüm pleraque omnia, quæ toto orbe sparsa sunt canonicorum collegia, communi nexu tua sint, nostrum hoc Rotomagense, suo se tibi jure vendicare, atque 186 ACADÉMIE DE ROUEN. ide omnia commoda majori cum fiducia , a te exspec- tare, et sibi promittere merito debeat ; quanquam id quod nunc molimur, et a tua Sanctilate precibus flagi- tamus, non magis nostrum est quam totius Ecclesiæ commodum, quæ certe, ex hac instructa Bibliotheca non minimum subsidium sit consecutura. Hæc enim nunc demum renascens, et quasi post liminio rediens, frequenti hominum concursu invisitur, non modo nostrorum, sed etiam alienorum, qui non inconsulti abeunt, in- terea dum et loci opportunitatem , et librorum copiam , ut in novo apparatu non pœnilendam, mirantur (sic). Quippe jam ingenti librorum numero, quorumdam e nostris liberalitate aucta est, sed imprimis fllustrissimi Archi- episcopi Rotomagensis D. Francisei Harlæi munificentia , qui in eam quam plurima non minimi pretii volumina congessit, ut qui hinc ad sacros Heliconis tui Vati- cani fontes accedere non possunt, in his saltem rivulis, sitim explere valeant. Sed cum parum sit magnæ molis fundamenta jecisse nisi ad summum opus perduxeris, serioque provideris, ut ædificium quod päaras sartum tectum perennare queat , idem illustrissimus Archiepis- copus , sexcentos nummos argenteos francos ( libras appellant ) annui reditus , ei rei constituit. quos de suo censu lubens detraxit. ut, singulis annis. nova librorum supplementa comparentur, et præfecto Bibliothecæ. qui ejus curam gerat, ut olim in celeberrima Alexandrina, Demetrio-Phalereo, sua stipendia solvantur. Id quidem erit illi nostræ magnum subsidium, et ad eam conser- vandam omnino necessarium, minimum vero censûs archiepiscopalis detrimentum, in tanto scilicet annuo pro- ventu, qui nummorum argenteorum quinquaginta millia superat, ita ut, illa summula Archiepiscopus Rotoma- gensis facile carere possit. Quam sane bene collocatam posteri non ægre ferent, quin, et consilium probabunt, CLASSE DES BELLES-LETTRES. 187 et lantum Ecclesiæ suæ ornamentum ac præsidium in lucro reputabunt, tantillo pretio redemptum. Oramus igitur suppliciter, et te obsecramus, Sanctissime Pater, ut id gratum habeas , ratum facias, et tua summa aucto- ritate, præsentique ac propitio numine firmes. Sic te Deus Optimus Maximus, nobis, Ecclesiæ catholicæ popu- loque christiano salvum et incolumem servet. Rotomagi, 8° idus junii, MDCXLVHH. Nora. Vers 1636, les chanoines avaient adressé à Urbain VIT une première lettre pour obtenir la confir- mation du contrat de la Bibliothèque. Dom Guillaume Hélie, abbé de Vallemont, leur écrivait de Rome le 13 mars 1638, que leur lettre avait été lue attentivement et reçue favorablement du saint-Père, et qu'il en espé- rait bonne issue, parce que le pape avait tesmoigné quel- que contentement en la lecture d'icelle. (Cependant M. de Lavergne, chanoine , député à Rome pour presser cette affaire, échoua dans sa mission, et rapporta au Chapitre, le 24 novembre 1642, que les correspondants du ban- quier de Paris étaient mal disposés pour obtenir la con- firmation du contrat, et qu'ils se plaignaient fort de la compagnie, pour avoir grandement travaillé pour elle, sans avoir reçu aulcune récompense. De là, sans doute, la seconde lettre adressée à innocent X , que nous publions ici, et dont Jean Leprevost est l’auteur. Mais elle n'eut pas plus de succès. Le 4 juin 1649, M. Brasdefer, biblio- thécaire , était prié par ses confrères de faire expédier , à quelque prix que ce soit , les lettres de Rome concernant la Bibliothèque. Même prière à l'archidiacre Lepiany partant pour Rome , le 145 mai 1656 ; mais, au 28 jan- vier 1661, le Chapitre n'avait rien obtenu, et se voyait réduit à renouveler encore des tentatives qui échouaient 488 ACADÉMIE DE ROUEN. constamment depuis vingt-cinq ans, et qui, nous le croyons , ne lui réussirent jamais. En 1629, François de Harlai, dans une Histoire ecclé- siastique qu'il rétracta promptement et solennellement, avait paru incliner vers le richérisme En 1648 , la ques- tion du jansénisme avait été agitée daus la chaire de Notre-Dame de Rouen. En 1661, Louis XIV signifia , par lettres de cachet, aux chanoines de ne pas se mêler du jansénisme, comme ls faisaient, à la suscitation de quelques brouillons. La même année, il se tenait dans leur Bibliothèque des assemblées de gens suspects d'hé- résie. Des jansénistes y avaient confronté avec soin tous les passages des auteurs cités dans les Provinciales de Pascal : telles sont peut-être les causes du silence obstiné par lequel Rome répondit à toutes les demandes du Cha- pitre de Rouen. TROISIÈME APPENDICE. Liste des Manuscrits provenant des bibliothèques du Chapitre et de l’Archevéché de Rouen, qui se retrou- vent aujourd'hui dans la Bibliothèque publique de cette ville et dans quelques autres (1). MANUSCRITS ORIENTAUX. 1. — Pentateuchus samaritanus arabice transcriptus. In-fol. 1°* du legs fait par Richard Simon à la Cathédrale, (1) Nous remercions ici M. André Pottier, conservateur de la Bibliothèque de la ville de Rouen, de nous avoir permis de trans- crire mot à mot le catalogue. Les nombreuses ct savantes remar- ques dont il l’a enrichi feront le principal intérêt de notre opus- cule. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 489 Voir le tome XLIX de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. 2. — Alcoran. Arabe, in-#°. 8° du legs de R. Simon, et avec sa signature. 3, — Alcoran. in-4°. Omis par l'abbé Saas dans sa No- tice des Mss. de l'église de Rouen. 4 bis. — Commentarii in Jeremiam prophetam. 3° du legs de R. Simon. 5 bis. — Missel nestorien (le seul qui existe en France), Partie en caractère syriaque, partie en caractère estrangel. {n-4°., 6° du legs de R. Simon. 6. — Ms. incomplet, contenant les chapitres 15 à 30 du second livre d’un Traité d’astrologie , in-4°. 7° du legs de R. Simon. 6 bis. — Sephen Maaze. Livre de grammaire hébraïque. 4° du legs de R. Simon. 7.— Grammaire et dictionnaire de la langue persane, avec l'explication en turc. In-#°, non mentionné par l'abbé Saas. 8 bis. — Lexicon hebraïcum. R. Jonæ Ben. Gavæ. Caractères hébraïques sans points; 5° du legs de R. Simon. In-4°. 10. — Histoire abrégée de l'Empire ottoman ou turc. In-%° non mentionné par Saas., 11. — Livre arabe, portant le nom de R. Simon. In-#° non mentionné par Saas. 12. — Excerpta e Commentariis R. David Kimhi in psalmos, item in Job, Proverbia, Ecclesiasten, Cantica Canticorum, Ruth, Esther, ac Lamentationes Jeremiæ. Ms. hébreu. In-4° du legs de R. Simon. 13. — Fragments en caractères rabbiniques. In-4° { probablement du Chapitre ) 490 ACADÉMIE DE ROUEN. 17 — S. Joann. Chrysostomi Commentarius in Evan- gelium D. Matthæi, græce. (4# premières homélies de ce Père sur saint Matthieu. ) In-fol. 42° de Saas. xv° siècle selon M Miller. Une main envieuse à enlevé, au moyen d’un acide , une note de propriété qui existait au com-— mencement et à la fin du volume. Heureusement elle à laissé celle ci au milieu : Ex libris Johannis Pini Tholosani Rivensis Epi. ( Ecriture du x vi siècle. ) M. Miller, em- ployé aux Mss. de la Bibliothèque Impériale , à fait re- marquer qu'elle possède des Mss. du même calligraphe grec. 183. — Chrysostomus in Evangelium Matthæi. Io-fol., beau Ms. grec. THÉOLOGIE. 6. — Psalmi, Prophetæ et Novum Testamentum. Grand in fol. 1°" Saas. xIn° siècle. 7. — Biblia. 4 volume du précédent. 1% Saas. xIH° siècle. 8. — Biblia. 3° volume du précédent. 1° Saas. XII siècle. 16. — Biblia. In-12, 2 colonnes. xIm siècle. 2° Saas. 24. — Partie de la Bible en français. Miniatures assez nombreuses sur fond d'or et mosaïqué. Ces miniatures sont de deux mains etde deux époques. XII —XIV" siècle. De la même main qu'un volume de l'Infortiat en fran- çais, E #- 37 — Petri Comestoris historia scholastica. In-fol. de la bibliothèque de l'archevêché de Rouen, anciennement de Monseigneur Lenormant, évèque d'Evreux. Commen- CLASSE DES BELLES-LETTRES. 491 cement du x1v° siècle. ( Voir nos premières Recherches, pages 36 el 48. ) 65. — Allegoriæ veteris et novi Testamenti, quinque librorum Moysis. et alia In-fol. x siècle. De l’arche- vêché; de Monseigneur Lenormant ; plus anciennement, de l’abbaye de la Noue, près Conches, diocèse d'Evreux, xt siècle ; même ouvrage que le n° À 55 - 305. L'auteur est Pierre Comestor. 161. — Glossa ordinaria in Ezechielem et Danielem. In-fol. 5 Saas. xxrr° siècle. 298, — Glossa in Pauli Epistolas. 6 Saas. In-#4°. XI — xure siècle. 235. — (Glossa in Actus Apostolorum. In-8°. ( Ar- chevêché ; auparavant , Monseigneur Lenormant. }) xun siècle. 238. — Abbas Joachim in Apocalypsin fohannis. In #°. 7 Saas. Cursive. xXv° siècle. 257. — Missale ( Lectionarium In-fol. Majuscules historiées. 21 Saas. xIH° siècle. 260. — Missale ad usum Ecclesiæ Parisieusis. In-fol. 16 Saas. xv° siècle. Deux miniatures, qui sont deux gra- vures sur bois, coloriées. Très beau Ms., parfaite conser- vation ; vélin superbe, transcription très soignée, mais dont la deuxième partie, à partir du feuillet vr,** XVI, est infiniment supérieure à la première. 263. — Missel avec bordures et deux grandes pein- tures d’une belle exécution. In-fol. Beau Ms. 17 Saas xive siècle. 266. — Missale vetus cam cantu. In-%e. Deux ou trois miniatures. 15 Saas. xiv° siècle. Au milieu, une donation datée de 1326 (Voir Saas, n° 15.) Ce Missel avait été 192 ACADÉMIE DE ROUEN. donné à une confrérie de la Charité du Saint Esprit, par trois femmes qui se sont fait représenter en tête de la mention de la donation. I est évident, par la différence des transcriptions, que chacune des trois donatrices avait fourni sa part à la composition de ce Missel. 268. — Beau Missel, avec deux très belles peintures et de jolies bordures , à l'usage du diocèse de Rouen. In fol. 13 Saas. xave - x: siècle. ( Missel de Richard Perchart. — Voir nos premières Recherches , page 24.) 269. — Missale dicatum pro missis matutinalibus , ad altare B. Mariæ , et parvorum obituum celebrandis. xwv® siècle. In-fol. Deux peintures. Non catalogué par Saas. 270.— Missale. In-8. Donné par R. Simon. X°--x/° siècle. 971. — Graduale. Préfaces et Canons, avec bordures et initiales Format atlantique xv® siècle. On lit à la fin : Ex dono spectabilis viri magistri Johannis de Gouvis canonici hujus Ecclesiæ Rothom. pro usu ipsius liberaliter et in capitulo ejusdem facto, die Jovis, 27° Augusti, anno Domini millesimo € C,c c."° octuagesimo nono. 279, — Evangelia pro festis totius anni. ( Lectionarium.) In-fol. xun° siècle. 20 du catalogue de Saas, ainsi qu'il était constaté par le chiffre et l'indication au dos, qui ont disparu avec la reliure. 283. — Breviarium ad usum Ecclesiæ Rotomagensis. In-12. xive siècle. 31 Saas. 290. — Manuale secundum usum Ecclesiæ Ebroisencis. Avec quelques bordures. In-12. De l'Archevêché. Aupa- ravant de Monseigneur Lenormant. On lit à la fin: Ce livre est de la paroisse Saint-Médard de Semerville, en l'évesché d'Evreux , au doyenné de Neufbourg. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 193 299 Psalterium et Breviarium. In-8. 3 Saas. Avec 385 miniatures. Fin du x siècle. 331 Breve ordinarium conventüs fratrum prædicatorum 411 S. Ludovici Ebroïc. xrv° siècle. Archevêché. Monseigneur Lenormant. 332 Livre d'office en latin. Avec un zodiaque et majus- 216 cules dorées, ornées de rinceaux. Collectarium curiosè compositum ad usum chori Ecclesiæ Rotom. In-fol. 23 Saas. xv° siècle. 336 Liber Cantüs. In-fol. xv° siècle. Du Chapitre. MA Marqué K. 178, ce qui indique que ce volume n'était pas dans la collection des manuscrits de la Cathédrale 354 Liber Cantüs. Breviarii Ebroic. Pars hyemalis. 128 Archevèché. Monseigneur Lenormant. 1n-12. 2 col. Fatigué. xrn° siècle. 355 Rituale. In-#°. xiv®-xve siècle. Anciennement 220 couvert d'une varniture précieuse. 360 Officium ad visitandum infirmum. In-%°, 35 Saas. 433 XII siècle. 361 Pontificalis Liber. In-fol. Remarquable par sa cal- 220bis. ligraphie et quelques bordures. Fin du xv° siè- cle. Provenant de ia bibliothèque de la Cathé- drale, sans numéro. Ce manuscrit est une copie du Pontificalis Liber. Editio princeps. Romæ. Steph. Plannek. 1485. In-fol. 364 PBénédictionnaire (Pontifical) In-4°. 8 Saas. xiv'- 136 xv siècle Ce volume renferme quelques notules de ja main du célèbre P. Morin, de l'Oratoire. 19% ACADÉMIE DE ROUEN. 367 Præparationes Episcopi ad Missam cum Benedictio- 223 nibus veteribus. In fol xrv- siècle. 12 Saas. Magnifique calligraphie. 372 Pontificale Rhemense In-fol. vélin. xim° siècle. 29% Miniatures nombreuses, lettres d'or, alpha- bets, etc. 9 Saas. Sa couverture est formée d'un lambeau de tapisserie orientale, qui doit remonter à l'époque des Croisades. 373 Pontificale. In-8°. Très beau manuscrit. Carac- 442 tères romains. xvi° siècle. 375 Traité des Conciles généraux , nationaux et pro- 225 vinciaux, par M. Faure. 2 vol. in-fol. Arche- vêché. Monseigneur Lenormant. 378 Traité de la réception et de l'autorité du Concile de 445 Trente en France, avec quelques pièces im- primées. In 4° papier. xvur siècle. Non cata- logué par Saas. 396 S. Hieronymi Epistolæ et Opuscula quædam In-8°. 455 xne siècle. 44 Saas. 135 Pastorale S. Gregorii. [n-fol. xn°siècle. 45 Saas. 245 443 S. Anselmi Meditationes et alia Opuscula. In-12. 485 xv° siècle, Archevêché. Monseigneur Lenormant. 478 Conférences ecclésiastiques du diocèse de Beauvais. 502 In-4°. xvar siècle. Non classé par Saas. Au com- mencement, une pièce imprimée contenant le sujet de ces conférences. 488 Summa Magistri Johannis de Abbatis-Villa. In-fol, 268 2 col. xx siècle. Archevèché Monseigneur Lenormant. Notre-Dame de la Noue. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 495 500 Manuale Curatorum. In-fol. xve siècle. 46 Saas. 514 Quelques notules du P. Morin, de FOratoire, au premier feuillet, et à la fin de la table. 545 Sermones varii. IUn-4° xin siècle. Archevéché. 548 Monseigneur Lenormant. 556 Lectionarium Rothomagense In-4° Fin xu° siècle. 559 19 Saas. 560 Collectarium. In-%°. x siècle. Trés fatigué par 560 un long usage. Archevêché. Monseigneur Le-— normant. 569 Speculum Reginæ cœlorum. — Commentaire sur “568 le Cantique des Cantiques. De Sacramentis Ec- clesiasticis et alia, inter quæ S. Hildeberti, de Mysterio Missæ . et alia poemata tum Hildeberti, tum aliorum. In-8°. x‘ sièce. Archevêché. Monseigneur Lenormant. Abbaye de la Noue. 593 Liber de Æternitate mundi, Leonardi Nogarole. 287 In-fol. 2 col. 49 Saas. Ce livre, orné d’un char- mant frontispice enrichi d'arabesques, paraît avoir appartenu à un des cardinaux d’Amboise. Ecriture italienne du xv* siècle, simulant celle du x, Léonard Nogarola florissait en 1470. DROIT CANONIQUE. 14 Canons apostoliques , avec remarques. In-#°. 760 xvu: siècle. Non classé par Saas 56 Traité de la Discipline de l'Eglise de France. et de 35 ses usages particuliers, par M Lemerre In-fol. xvi® siècle. Archevêché. Monseigneur Le- normant. 496 ACADÉMIE DE ROUEN. 58 Traité de l'autorité du Roi dans la juridiction eri- 7 37 minelle sur les Ecclésiastiques. Paraît être de Dupuy On y trouve quelques autres écrits dé- tachés. In-fol. xvur: siècle, Non classé par Saas. A la suite : très humbles et très respectueuses remontrances (sur le 50°) que présentent au Roi { Louis XV ) les gens tenant la Cour de Par- lement de Rouen. 58 (a) Traité de ce qui s'est pratiqué dans tous les temps, 37 ja) au sujet de la jurisdiction criminelle, sur les Ecclésiastiques, par M. Dupuy. 2 vol. in-fol. xvu siècle. Archevêché. Monseigneur Lenor- mant. 80 Constitutions de l'Hôtel-Dieu de Rheims. In-fol. 42 xvuse siècle. Non classé par Saas. 87 2° volume de l’Infortiat. In-fol. xrv° siècle. 52 Saas. 47 Beau manuscrit. 99 Critique d’Ami, sur la dissolubilité du mariage et 99 la liberté d'épouser une seconde femme du vivant de la première. In-4°. xvine siècle. Ar- chevêché. Monseigneur Lenormant. SCIENCES ET ARTS. __7_ Jacobi Valentini philosophi , annotationes in Aris- 29 totelis Ethicam , Jlogicam, et alia. In-4°. x vi° siècle. Non classé par Saas. 14 Mandevie, ou Chant de la bonne vie, par Jean ENT A Dupin, mort en 1372. Dans le même volume : Caton en vers français. Jn-fol. xv* siècle. (1406). 50 Saas. 17 10 26 14 45 93 30 {WG 40 17 41 18 42 48 45 19 60 26 CLASSE DES BELLES-LETTRES. 497 Sophilogium Jacobi Magni, ordinis S. Augustini. In-fol. 2 col. xv° siècle. 48 Saas. De l'Institution d'un Prince, par G. Budé. In-#°. xvi° siècle. Bel écusson armorié. 51 Saas. Im- primé plusieurs fois dans le xvi° siècle. Traité sur la Préparation des instruments d'op- tique. In-4°. 1618. Non classé par Saas. Les Fables d’Ovide le Grand, avec moralités de Thomas Walleys, translatées de latin en roman. In-fol. maximo 2 col. 66 Saas. Première moitié du xiv:° siècle. Très grand nombre de minia- tures, dont les figures se détachent sur des fonds de mosaïques. Lancelot du Lac. In-fol. xrv: siècle. 65 Saas. Lancelot du Lac. In-fol. 2 col. xv° siècle. 64 Saas, Belle conservation. Romans de Godefroy de Bouillon, et de Pepin et de Berthe. In-8°. xiv° siècle. 63 Saas. Roman de la Rose. In-fol. xv: siècle. Non men- tionné par Saas, M. T. Ciceronis Epistolarum familiarium Libri sexdecim. In-fol. xv° siècle (1442). Vélin d'une blancheur et d'une finesse admirables. Belle calligraphie italienne en lettres rondes. 53 Saas. Blondi Flavii Descriptio Italiæ. In-4°. xvr° siècle. 54 Saas. Beau manuscrit. Chronologie des Papes, Empereurs, Rois de France , avec miniatures, portraits, armoiries 32 498 ACADÉMIE DE ROUEN. et arbres généalogiques. In-4°. 57 Saas. Joli manuscrit du règne de François 1®, xvi° siècle. HISTOIRE. 102 Réflexions sur la France, par le comte de Boulain- 773 villiers. Ensemble, les Assemblées des Parle- ments et des États généraux. In-4°. x vin siècle. Archevèêché. Monseigneur Lenormant. 103 Mémoires abrégés sur l'Histoire de France, par le 74 même. In-4°. T.II. xvaut siècle. Même pro- venance. _10% y. je" du précédent. Même provenance. 75 105 Préface, ou Lettres critiques de M. de Boulain- 776 villiers, touchant l'Histoire de France. In-#. xvu siècle. Même provenance. 106 Recueil de Mémoires présentés par M. de Bou- 77 lainvilliers, pendant la régence du duc d'Orléans. {er et 2° vol. In-4°. xvin siècle. Imprimé en 1727. Même provenance. 112 bis. Etablissement du Parlement de Paris. In-fol. 82 xvir siècle. Même provenance. 126 Catalogue d'une bibliothèque , portant pour titre : 136 Index librorum, In-8. xvimr siècle. C’est un traité de l'arrangement des Bibliothèques, et la deuxième partie du catalogue de la bibliothèque du Chapitre. On trouve à la fin le catalogue des manuscrits, tel qu’il est dans la notice de Kaas, ou à peu près. Au reste, ce catalogue est en grande partie de la main de ce bibliothécaire. CLASSE DES BELLES- LETTRES. 499 127 2e volume d’un Dictionnaire d'auteurs, avec l'in- 9% dication de leurs ouvrages. In-fol. x vrr° siècle. 128 (a) Mélanges bibliographiques, par M. l'abbé Cotton- 137(a) Deshoussaies , chanoine de Rouen. 1755. In-8°. De la main de M. Cotton, et provenant de l’Aca- démie de Rouen. 128 (b) Notes sur les graveurs et leurs ouvrages, par 137(b) M. l'abbé Cotton-Deshoussaies. Autographe. 1758. In-12. Provenant de l’Académie. 1433 Livre historial des faicts de messire Bertrand “98 Duguesclin. In-fol. Belle miniature représen- tant Charles V qui crée Duguesclin connétable. Très beau manuscrit. C’est la traduction du poème du trouvère Cuvelier, publiée par M. Char- rière, dans la collection des documents inédits. 62 Saas. Du don de J. Desjardins, chanoine, en 1640. 43% Gestes de Jules César, en français. Gr. in-4° xve. 799 —xvr siècle. 55 Saas. 135 Les Faicts de Jules César, en vers français. In-fol. 400 Avec miniatures. Très beau manuscrit. 56 Saas. xue siècle. MANUSCRITS RELATIFS À LA NORMANDIE. 21 Le Livre d'Ivoire. Recueil de pièces du x1° au x1rr° “89 siècle. Reliure beaucoup plus ancienne, avec figures en ivoire. Epistola Richardi Regis Angliæ ad Walterum qua gratias refert quod interdictum terræ Regi Francorum tam cito et tam amicaliter relaxavit. 00 28 97 30 20 ACADÉMIE DE ROUEN. — Decisio quæstionis de præstationibus capi- tulo Ecclesiæ Rothom. debitis, ab hoc Capitulo edita ann. 1208. — Concilium per Walterum Rothom. Archiepis- copum , anno 1189, habitum. — Epistola Urbani ad Hugonem Rothom. Archie- piscopum. — Catalogus Episcoporum Rothom. usque ad Maurilium. Voyez le Chronicon Archiepiscoporum Rothom., apud Analecta Mabillonii; e£ Chéruel, Chronica Normanniæ. — Historia Ecclesiæ Rothom., versibus scripta. — Vita sancti Gildardi, Archiep. Rothom. — Hympnus de sancto Romano. — Vita sancti Audoeni. -— Vita sancti Ansberti. — Gesta Hugonis Archiep. Rothom. — Catalogus librorum in Ecclesia Rothom. tem- pore Gaufridi. — Serments prêlés par les évêques suffragants , depuis 1253 jusqu'à la Révolution. Diarium fundationum Ecclesiæ Rothomagensis, Anno 1598. Breviarium Rothomag. In-fol. x1v° siècle 27 Saas. A la fin, on lit : Du don de Monseigneur Maistre Rouland Boniface, chanoine de Rouen Dieu, à son ame , pardon face Le deuxième volume est plus loin, sous le n° # 30 (a) Règlements du Chapitre de Rouen. In-8°. xviu* … 31 21 97 (a) siècle Missale secundum usum Rothomag. In-fol XIv° — x v° siècle. Très riche et très beau manuscrit, CLASSE DES BELLES-LETTRES. 501 avec deux grandes peintures in-fol. et un grand nombre de larges bordures à rinceaux, remplis de figuresde saints, d'apôtres, de chimères. etc., etc. — D'une grande fraîcheur, mais mutilé dans les peintures. — Origine incertaine, mais à l'usage de la Cathédrale. Déuxième moitié du xv° siècle, selon M. de Bastard ,. qui croit ce manuscrit exécuté à Rouen. 37 Benedictionarium Anglo-Saxonicum. Orné de bor- 23 dures fleuronnées fort riches , dans le style grec du moyen-âge, Manuscrit précieux. {n-fol Fin du x° siècle. 11 Saas. Décrit par Dom Gourdin, dans le Précis de l'Académie de Rouen de l'année 1812. Signalé par Baudelot de Dairval , dans son livre de l'Utilité des Voyages ; par le P. Morin, dans son Traité des Ordinations ; par le P. de Montfaucon, dans sa Bibliothèque des Mss.; par D. Guéranger, t. II des Institutions liturgiques. (Voir nos premières Recherches, p. 6.) 38 Chartularium velus. (De la Cathédrale.) xrrr° siècle 101 39 102 et suivants. 59 Saas. Voir sur ce manuscrit la réfutation de la MNofice de l'abbé Saas, par D. Tassin , p. 24, et Dom Pommeraie ; Concil. Rothom. p. 184, 189, 265, 524 et autres. Obituarium Eeclesiæ Rothom. In-4°, non catalogué par Saas. xv* siècle. Un autre Obituaire de la Cathédrale (xar° siècle) est conservé aux Ar- chives du département (A. Deville. Tombeaux. Ir édition , p. 161). 502 41 10% 42 24 44 26 45 105 46 27 47 28 ACADÉMIE DE ROUEN. Obituarium Ecclesiæ Rothom. In-4°, xvI° siècle, Ayant appartenu à MM. Louis et de Bretteville, chanoines. Beau Rituel latin, in-fol., avec miniatures. Com- mencement du xv° siècle. C’est le Rituel de l'archevêque Robert de Croixmare dont nous avons parlé plus haut, p. 456. Obituarium Capituli Rothom. In-fol. Commence en 1329. Non catalogué par Saas qui en men- tionne un différent. On y trouve les pièces sui- vantes : 1° Consuetudines Ecclesiæ Rotomag. ; 2° Fondations dans l'église métropolitaine de Rouen; 3° Fondation et distribution du pain des Matines. 4° Appel de la délibération du Chapitre pour ses Cuilibets ; 3e Signification au Chapitre de la Cathédrale de Rouen, par Jacques Masqueret, curé de Saint-Herbland , d’une ordonnance de visite en l'église métropolitaine, à luy adressée par le cardinal de Joyeuse , archevêque de Rouen. Obituaire des chanoines de Notre-Dame de Rouen. In-4°, 1586. Breviarii Rothom. pars altera. In-fol. 2 col. XIv° siècle, 27 Saas. Le premier volume est sous le n°yi. Rituale ad usum Eccl. Metrop. Rotomag. In-#°, à la fin , le Réglement du Chapitre, x vu siècle, non catalogué par Saas. Voir plus haut le n°30 (a). CLASSE DES BELLES-LETTRES. 503 48 Rituale (ordinarium), provenant de la Cathédrale a 29 de Rouen. In-fol. x1ve siècle. Probablement le n° 26 de Saas qui le dit déposé aux Archives. C'est dans ce volume, au 26° feuillet après le calendrier, que se trouve le cérémonial de la fête de l'âne, copié par du Cange Gloss. vo festum asinorum. Ce cérémonial est intercalé dans l'office du jour de la Circoncision, et non de Noël, comme le dit du Cange. Cet office occupe trojs feuillets. Ce volume est divisé en deux parties ; la première correspond au propre du temps , et la deuxième au propre des saints. En tête du feuillet qui com- mence la deuxième partie on lit : Mon lieu na- turel est la grande sacristie de l'église métropo- litaine de Rouen, pour y être consulté, quand on à quelque doute sur l'office du chœur. 49 Livre d'église à l'usage de Rouen ( Breviarium ). 106 xIV° siècle. 30 Saas. 50 Breve per totum annum. In-fol. Secundum usum 30 Rothomag. xv° siècle. Non catalogué par Saas. On lit à la fin cette suscription : Magistro Jo- hanni Lebas scripsit, precio soluto. Voir sur ce volume : Voyages liturgiques de Lebrun-Des- marettes, p. 310 et passim. Il en a extrait près de 30 pages. Voir aussi Saas, Notice des Mss. p. 81. (Ce qui précède s'applique au n° précé- dent +, et non à celui-ci qui est évidemment trop récent pour que Lebrun-Desmarettes ait pu lui attribuer 650 ans d’antiquité. Au reste ce manuscrit paraît évidemment une copie du 504% ACADÉMIE DE ROUEN. numéro précédemment cité. Il a exactement la même étendue ). 51 Breviarium ad usum Eccl. Rotom. t. I, in-#°. 107 Pars hyemalis. xv° siècie. 29 Saas, avec bordures peintes. Très beau manuscrit, d’une parfaite conservation. 52 Breviarium ad usum Rotomag. Pars œstivalis, t. 11°, 108 in-4°., x ve siècle. 29 Saas. Beau manuscrit, bor- dures soignées. 3 Manuale secundum usum Rotomag. In-4°, beau 31 manuscrit avec bordures et une grande minia- ture. Commencement du xv° siècle. 33 Saas. 54 Benedictiones, Orationes et Capitula ad usum Ro- 32 tomag. Caractères romains d'une belle exécu- tion. In-fol. xvu° siècle. Provenance incertaine, probablement de la Cathédrale, comme on pour- rait l'induire d’un office à la fin duquel on lit le nom de M. de La Roque, trésorier du Chapitre. Plusieurs gravures enluminées. 57 Officium ad visitandum infirmos ad usum Rotho- 3% mag In-4. x1v° siècle, 34 Saas; du don de Guillaume Cappel, chanoine. 58 Collectarium curiosè compositum ad usum Ec- 35 clesiæ Rothomag. In-fol. xiv° siècle. Avec zo- diaque et fort belles initiales. 23 Saas. 80 Histoire de l'Académie de l'Immaculée Conception 55 de Rouen, depuis 1701 jusqu'en CU, in-fol., non catalogué par Saas. Xvin° siècle. A réunir au n° 8# suivant. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 505 82 Recueil des Palinods In-fol. xvi° siècle. 61 Saas. 7 8% Chants royaux sur l'Immaculée Conception, depuis 59 1519 jusqu’en 1528. In-fol. À réunir au n° 80 précédent comme de même transcription. x Vin siècle. 85 Palynods. x vi: siècle. In-fol. 60 Saas. 114 119 Breviarium secundum usum Ecclesiæ Sagiensis 128 in-12. xv° siècle, 32 Saas. 120 Missale Ebroïcense. In-4'. xv° siècle. En très 129 mauvais état. — Archevêché, Monseigneur Le- normant. 54 bis Heures à l'usage de Rouen. 25 volumes. Avec ou sans miniatures. Le n° 54 bis correspond au n° 39 de l'abbé Saas. MANUSCRITS DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE, PROVENANT DE L'ÉGLISE DE ROUEN. 1245. — Regestrum visitationum Archiepiscopi Rotho- magensis (Eudes Rigaud}. Petit in-4° de 387 feuiilets en parchemin , relié en veau. Cursive serrée et chargée d'a bréviations. x siècle. Entra à la Bibliothèque du Roi avec le fonds de Gaignières (Voir nos premières Recher- ches, p. 40 el suiv.). A été publié pour ia première fois par M.Théodose Bonnin. In-4°, Rouen ; Lebrument. 1847. — Pouillé, du même archevêque Vendu, il y a quel- ques années, à la Bibliothèque Royale par le libraire 506 ACADÉMIE DE ROUEN. Techener (renseignement de M. Léopold Delisle,. Nous ne connaissons ni le numéro ni le titre latin de ce manuscrit. Il en existe une bonne copie aux Archives du départe- ment de la Seine-laférieure. Nous devons au même savant l'indication de plusieurs autres manuscrits de la Bibliothèque Impériale, qui pa- raissent avoir appartenu originairement au Chapitre de Rouen. N° 992. — Fonds Bigot. Obituaire de l'église de Rouen. xv® siècle. N° 993. — Fonds Bigot. Obituaire de l'église de Rouen. x vI: siècle. N° 5660 — Fonds Bigot. Obituaire de l’église de Rouen. (Voir nos premières Recherches, p. 40.) N° 2658. — Fonds Bigot. Traité de Thomas Bazin, cha- noine de Rouen, contre Paul de Middelbourg. Sur ce manuscrit et sur tous les ouvrages de Thomas Bazin, voir l'excellent travail de M. Quicherat (Biblioth. de l'école des Chartes, 1'° série, t. I). N° 5194. — Fonds Colbert. Manuscrits du savant Jean Leprevost, chanoine de Rouen. In-folio. Intitulés . Brevis ad Annales Ecclesiæ Rothomag. Isagoge. Et : In Annales Ecclesiæ Rothomag. Epitome , opera et studio Joann. Prevotii Rothomagæi, ejusdem Ecclesiæ canonici. Il en existait un abrégé en deux petits volumes in-folio, dans la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Ouen, en 1747 (Notice des Mss. de l'église de Rouen, par l'abbé Saas, revue et corrigée par Dom Tassin , p.57. — Voir la préface du Diarium statotum generalium , de Jean Masselin, par M. Adhelm Bernier. CLASSE DES BELLES-LETTRES. 507 N° 5195. — Fonds Bigot Chronique latine des Arche- vêques de Rouen jàsqu'en 1493. N° 5197. — Fonds de de Cangé. Registre de 1431, contenant le nom des paroisses du diocèse de Rouen, avec les sommes d'argent qu'elles devaient au Chapitre et au trésorier de la Cathédrale. N° 5530. — Fonds Bigot Chronique de l'église de Rouen jusqu'en 1380. Ms. du xvr: siècle. N° 5531. — Provenance incertaine Eloges des Arche- vêques de Rouen jusqu'à François de Harlay de Chan- vallon. N° 5659. — Fonds Bigot. Chronicon Archiepiscoporum xothom., par Jean Masselin , neveu, chanoine de Rouen. Voir nos premières Recherches, p. 27. — Sur un superbe Missel du xrn° siècle, à l'usage de la Cathédrale de Rouen, voir nos premières Aecherches, p. 40 et #1. — Dans la bibliothèque actuelle de l'Archevêché de Rouen. Missel, petit in-fol., xmi° siècle, à l'usage de Notre-Dame de la Noë, ancienne abbaye de Cisterciens, entre Evreux et Conches. Cette maison comptait cinquante religieux en 1550. Au xvin° siècle, dépouillée de ses biens par la mauvaise administration des commendataires, elle pouvait à peine nourrir deux ou trois moines Toutes ses chartes et ses nombreux manuscrits avaient été enle- vés par Colbert. Monseigneur Lenormant s’empara du peu de livres curieux que le ministre avait laissés, entre autres du Missel qui nous occupe. Il figure sous le n° 430, dans le catalogue de la bibliothèque Lenormant, rédigé par l'abbé Saas , lorsqu'elle fut achetée par le cardinal de 308 ACADÉMIE DE ROUEN. Saulx-Tavannes. Enlevé avec elle de l'Archevêché en 1796 (premières Recherches, p 36, 48 et 49), il y fut rapporté en 1809, lors de la formation de la nouvelle bibliothèque archiépiscopale. On lit à la fin du volume , en écriture du x siècle : Liber S. Mariæ de Noa. Quisquis eum celave- rit, vel furatus fuerit, anathema sit Amen. Laus Deo. Pax vivis. Requies defunctis. DU MYSTICISME AU XVII SIÈCLE. ESSAI SUR LA VIE ET LA DOCTRINE DE SAINT MARTIN, LE PHILOSOPHE INCONNU, Lax M. Caro, PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE AU LYCÉE DE ROUEN, RAPPORT FAIT PAR M LÉVESQUE, Et lu dans la séance du L8 juin 1853. MESSIEURS , Vous avez renvoyé à une Commission , composée de MM. l'abbé Picard , l'abbé Neveu et Lévesque, l'examen d'un ouvrage dont a fait hommage à l’Académie M. Caro, professeur de philosophie au Lycée de Rouen, et qui a pour titre : Du Mysticisme au xvin° siècle. Essai sur la wie et la doctrine de saint Martin, le philosophe inconnu. Je viens, au nom de cette Commission , qui certes aurait pu être ici bien mieux représentée, vous rendre compte du travail que vous lui avez confié. Ce qu'il n’est peut-être pas inutile de constater tout d’abord , c’est que le livre de M. le professeur Caro, publié en 1852, a déjà subi l'épreuve de plus d’un examen. Dans plusieurs articles, insérés dans des journaux et des revues, il a été jugé ; il l'a été avec bienveillance et avec faveur, 510 ACADÉMIE DE ROUEN. Des écrivains graves, des critiques, dont le nom seul marque l'autorité, MM. John Lemoine et Armand de Pontmartin, n’ont pas hésité à écrire de M. Caro : l'un, que c'est un penseur judicieux et profond, que son Essai est une large et lumineuse étude; l'autre, entre divers éloges , a écrit ces propres paroles : «.... Pour analyser «et pour dessiner une physionomie aussi fine , aussi déli- « cate que celle de saint Martin, il fallait une main pleine « aussi de délicatesse et de finesse ; il fallait en même «temps un esprit droit et un jugement sûr, pour suivre « impunément dans ses écarts cette imagination si douce- « ment et si innocemment déréglée. Sous tous ces rapports, « le livre de M. Caro est un modèle de critique saine et « claire ; c’est un véritable service rendu à l’histoire de la « philosophie. » , Tel est, Messieurs, le témoignage rendu au remarquable travail de M. Caro, et que je dépose avec plaisir en tête de ce rapport. Quant au sujet même de cette étude, celle de la vie et de la doctrine mystique de saint Martin, M. Caro, comme s’il eût eu besoin de justifier son choix, dans la crainte, comme il le dit, qu’au nom seul de saint Martin, on ne répondit avec dédain : c'était un illuminé , et que tout füt dit par ce seul mot, M. Caro , avant d’en appoler aux œuvres de saint Martin, n'a pas cru inutile d’en appeler à des témoignages qui ne doivent pas assu- rément être suspects, car, unanimes dans la faveur de leurs jugements, ils émanent d’esprits très divers et très opposés. C'est ainsi qu'il cite M. de Maistre, qui proclame saint Martin /e plus instruit , le plus sage, le plus élégant des théosophes ; puis madame de Staël, qui lui trouve des lueurs sublimes ; puis M. Joubert, cette ame platonicienne, signalant saint Martin, dans son style pittoresque, comme ayant la tête dans le ciel, ajoutant, il est vrai, que ce ciel est quelque peu nébuleux ; puis, à côté de ces noms CLASSE DES BELLES-LETTRES. 511 illustres, M. Caro cite d’autres noms qui ne sont pas moins imposants : Châteaubriand, M. Sainte-Beuve, ce critique si pénétrant, et enfin M. Cousin, l’éloquent histo- rien des idées, qui, en marquant à Saint-Martin une place d'honneur dans le groupe des mystiques français, affirme, sans hésiter, que « jamais le mysticisme n’a eu en France un représentant plus complet, un interprète plus profond et plus éloquent , et qui ait exercé plus d'influence. » C'est donc du représentant du mysticisme en France, de son interprète le plus profond et le plus éloquent , de son chef ou son apôtre le plus influent, que M. Caro a fait son sujet d'étude, et, pour le dire en passant, je ne sais pas jusqu'à quel point un philosophe, dont le nom et la renommée ont reçu de tels témoignages , peut encore admettre la qualification qu'il s'était jadis donnée de phi- losophe inconnu. Quoi qu'il en soit, c'est du philosophe mystique qu'il s’agit; c'est là l'œuvre qu'a entreprise M. Caro, et dans laquelle j'ai à le suivre, le plus rapide- ment et surtout le plus clairement que je pourrai. Et d'abord , puisqu'il s'agit de mysticisme , il faut com- mencer par s'entendre sur le sens et la portée qu'il faut ici y attacher. «Le mysticisme , dit M. Caro, pris dans son « sens le plus large, suppose un commerce direct de « l'homme avec Dieu, une révélation de Dieu à l'homme. « À ce compte, toutes les religions positives sont des « doctrines mystiques; la religion chrétienne a ce caractère « incontestable... .. Oui, il y a un vrai mysticisme, base « de la religion, du dogme, du culte. Le fidèle, élevé « au ciel sur l'aile de la prière, ne cherche pas dans le « Dieu qu'il adore cet être chimérique qu’une métaphy- « sique raflinée relègue dans la solitude, dans le néant « plutôt de son inaccessible infini. « Ainsi entendu, le mysticisme est l'ame de la religion , « mais, le plus souvent, on donne à ce mot une accep- 512 ACADÉMIE DE ROUEN. « « « A RAR A « « tion moins large ; il sert à désigner une disposition par- ticulière , exclusive, de l'ame à la méditation religieuse, au recueillement dans la prière, au repos de la pensée dans la contemplation , le goût de l’extase enfin, qui est le propre de quelques natures délicates, nées plus spécialement pour les jouissances secrètes de l'amour divin... «Mais il y a un autre mysticisme d’un caractère plus complexe, plus difficile à analyser, à coup sûr très différent : c’est le mysticisme {héosophique , qui ne con- temple plus seulement, mais qui dogmatise sur les objets de la plus haute spéculation. Ses prétentions ne vont à rien moins qu'à la science absolue, totale, défi- nitive. Il ne trouve pas seulement en Dieu le terme et l'objet de son ardent amour ; il trouve aussi en lui la source de toute science, l'inspiration, la connaissance suprême , l’explication de tous les mystères de la foi ou de la nature, la pleine lumière de la vérité. Ces mystiques, dont le nom a varié beaucoup avec la doctrine, sont les illuminés de toute secte et de tous pays, les apôtres des systèmes les plus bizarres, les philosophes hermétiques, les théosophes. C’est dans ce groupe de mystiques qu'il faut marquer la place des gnostiques, des docteurs de la kabbale, des magiciens du moyen-âge , alchimistes ou astrologues, tous à la recherche du secret de la création, du grand œuvre; les deux Van Helmont, Paracelse, Weigel, Robert Fludd, et les autres maitres de la science occulte. Plustard, Boëhm, révélateur de tous les mystères, Swedenborg , l’ami des anges, le Christophe Colomb des mondes planétaires, Martinez Pasqualis, saint Martin. » Ce mysticisme théosophique, car c'est de celui-là qu'il s'agit, ce myslicisme, dont saint Martin allait se faire l'apôtre ardent, inspiré, quel était son état dans la soæité CLASSE DES BELLES-LETTRES. 513 européenne à l'époque où celui-ci parut? C’est une ques- tion que pose aussi M. Caro, comme un point dont la solution doit éclairer d’une vive lumière le sujet de son étude. Or, c'était en 1792 et 1793 que le philosophe in- connu entretenait, avec un de ses frères en mysticisme, la correspondance qui est restée l'expression la plus fidèle de son ame. Par une singularité assez étrange , mais qu'il faut admettre comme un fait, les âges du doute sont aussi ceux du mysticisme ..... «La superstition, dit « M. Caro, est la dernière foi des siècles incrédules, tout « ébranlement dans les convictions religieuses ou philoso- « phiques a pour réaction nécessaire l’excessif engoueinent « pour les folles doctrines qu'engendrent l'imagination « exaltée et le sentiment sans règle Il semble, par une « loi fatale , que l’homme ne puisse secouer le joug des « croyances que pour retomber sous celui des illusions.» . C’est ce qui était arrivé à l'époque où parut dans le monde le mysticisme Alexandrin ; c’est ce qui, par la même cause et la même nécessité, arriva de même au xv° siècle : d’un côté, la société entraînée par une tendance fatale vers le doute épicurien ; tandis que, par une tendance contraire, elle réagit vers les rêves du mysticisme sous toutes les formes. Il faut lire, dans le livre même de M. Caro, quelques détails détachés du tableau général du mysticisme, en tant seulement qu'ils se rattachent intimement à son sujet. Il faut voir en Angleterre la vogue immense acquise au célèbre ministre anglican William Law, et surtout à ses deux livres : l’Appel sérieux à la vie dévote, et l'Esprit de la prière, ou bien ce qui arriva à saint Martin, qu'on con- duisit près d’un vieillard nommé Best, qui avait la pro- priété de citer à chacun très à propos des passages de l'Ecriture, sans qu’il vous eût jamais connu, et qui, en voyant saint Martin, s’écria : il a jeté le monde derrière lui! Y faut voir, en parcourant l'Europe, en Ecosse et 33 514 ACADÉMIE DE ROUEN. dans le pays de Galles, les phénomènes si connus de la seconde vue, second sight, cette anticipation merveilleuse sur les sens et sur l'avenir, dont Walter Scott, cet in- génieux conteur, a su tirer parti avec un art si simple et si charmant ; en Suède , le fameux Swedenborg, publiant ses idées étranges et ses visions fantastiques sur le Ciel et l'Enfer, d'après ce qu'il avait vu et entendu, et son curieux roman astronomique sur les Terres de l'Univers, où il racontait son voyage dans les planètes et sa conver- sation avec les Esprits ; en Allemagne, enfin, qui est comme le sol natal et la patrie naturelle de l’illuminisme, l'école du cordonnier Gorlitz, les écrits du conseiller Eckartshausen, sa Vuée sur le Sanctuaire, et sa Philoso- phie des nombres , et Kirchberguer, le correspondant zélé de saint Martin, et le célèbre Franz Baader, son commen- fateur... C'est dans ce milieu, partout agissant du mysticisme, que se place saint Martin; c’est [à qu'il faut avoir soin de le rétablir. Isolé de son cadre, dit M. Caro, il nous étonne; en l'y replaçant, comme dans son élément naturel, bien des contradictions disparaissent, bien des obscurités s’éclairent… « Non, poursuit-il, saint Martin n’est pas ce qu’il semblerait « être d’abord, un accident inexplicable dans l'histoire « des idées, un phénomène solitaire dans le dernier siècle. « Sa voie lui était tracée, son auditoire préparé ; des ames « inquiètes étaient de toutes parts en quête d’une foi nou- « velle. Le siècle était habitué aux Messies. Saint Martin « vient donner à la philosophie occulte sa dernière et sa « plus haute expression. » .... Ici, Messieurs, se placerait naturellement l'exposé de cette philosophie occulte, et, pour peu qu'on se plaise dans les profondeurs et les mystères de cette science, si ténébreuse pour les profanes, et dans laquelle il n’est pas bien sûr que les initiés où même les maîtres arrivent CLASSE DES BELLES-LETTRES. 51 (PA toujours eux-mêmes à se comprendre, on peut, avec M. Caro pour guide, suivre les hautes questions abordées et résolues par saint Martin. Pour moi, si l'Académie avait pu craindre un instant que j’eusse ici cette tentation, je me hâterais de la rassurer, et j'avoue sans peine que les hautes spéculations de lauteur mystique, des questions de doctrine psychologique, des théories telles que celle sur Dieu, sur le monde divin, sur le démon; ou bien encore sur l’origine, l'essence et la destination de la ma- tière , sur le symbolisme et la théorie des nombres ; tout cela me paraît dépasser quelque peu les limites d’un rapport. Il y a, d’ailleurs, outre les obscurités qui cou- vrent ces matières mystérieuses et abstraites, une sorte d'obseurité systématique, qui tient à la double qualité de l'auteur mystique, aux deux personnes pour ainsi dire qu'il réunit en lui, et qui se contrarient et se combattent : l'écrivain et le directeur de conscience. De là, suivant M. Caro, «ce double caractère sous lequel s'offrent à « nous ses ouvrages, ce style complexe, cette physionomie « ambiguë de ses livres. On croit parfois qu'il a enfin « adopté, avec la logique ordinaire, la langue de tous. Il « semble que le théosophe va cesser de planer ; il marche « comme un simple mortel. On suit, sans trop d'efforts, « sa pensée qui se développe; on finit le chapitre, et, « chose merveilleuse, on a compris. Mais continuez la « lecture, le théosophe va reparaître avec ses dogmes « secrets, Ses principes mystérieux , ses formules numé- «riques. La pensée s’obscurcit, les initiés disent qu’elle « s'élève et qu'elle s’éclaire : nous ne sommes pas des «initiés. » Un mot encore de M. Caro, pour achever de peindre le théosophe mystique, déjà si bien esquissé par son ingé- nieux pinceau. «Ï1 semble, dit-il, que saint Martin « veuille, de temps à autre, ouvrir les portes du temple 516 ACADÉMIE DE ROUEN. « et déchirer les voiles ; mais une main invisible le retient « toujours ; les portes se ferment, les voiles retombent , « la nuit se fait....» C’en est assez sans doute ; et, pour juger saint Martin, il n'est nécessaire ni d'autres preuves, ni des exemples qu'il serait trop facile d'emprunter aux extraits cités par l'ingénieux auteur ; seulement, et avant d’en finir avec le système , il y a deux remarques à faire sur ce point, et qui ne sont pas sans intérêt : l’une. qui est à l'honneur de saint Martin, c'est qu'il appartient tout entier et sans réserve à l’idée spiritualiste ; et pour preuve M. Caro rap- pelle la lutte franche et non sans courage qu'il soutint publiquement au mois de ventôse an IT, à l'ouverture des écoles normales, contre le professeur Garat et contre son enseignement sensualiste et sceptique ; l’autre remarque, qui est d’un autre genre, c’est que, comme la plupart des écrivains mystiques spiritualistes , saint Martin affecte de rattacher sa doctrine par un lien secret à la tradition chrétienne, ou fout au moins aux origines mosaïques. A l'en croire , sa théosophie est orthodoxe , plus ortho- doxe même que l'Eglise ; mais quelle orthodoxie que celle qui refuse de reconnaître l'autorité de l'Eglise? qui, à l'autorité de la parole révélée, transmise par la tradition, substitue je ne sais quelle tradition clandestine ou quelle méthode d'illuminisme expérimental? Veut-on savoir de quels noms bizarrement assemblés se compose la petite église de saint Martin? Cette liste, dit M. Caro, qui nous est transmise par un des amis de saint Martin, au premier volume des OEuvres posthumes, est curieuse dans son genre : « ... Jésus-Christ y est reconnu comme le père « des lumières surnaturelles, le chef invisible des vrais « théosophes ; c'est lui qui a inspiré les mages, les a Brahmes, Moïse, les prophètes, Paracelse, Weigel, « Boëhm, Swedenborg ; Pasqualis. J'en passe, ajoute CLASSE DES BELLES-LETTRES. 517 « M. Caro, et des meilleurs, comme Bacon et Léibnitz, « qui ne s'attendaient pas à faire figure en cette compa- « gnie. L'Inde et la Chine y sont convenablement repré- « sentées. Pythagore, l'inventeur du ternaire et du quater- « naire, y reçoit de grands honneurs. Sa théorie des « nombres lui vaut une place éminente dans le Concile, à a côté et tout près de Jésus-Christ. En est-ce assez, dit «M. Caro, et la folie ne touche-t-elle pas à la profana- «tion ?....» Après d'aussi étranges aberrations, aurait-on à s'étonner des folles et incroyables visions, non moins que des déplorables théories dans lesquelles l'auteur mystique finit par s'égarer? Et une fois sur cette pente fatale, en dehors de la vérité, ce qui serait une étonnante merveille, ne serait-ce pas au contraire qu'il eût pu s'arrêter? Pour abréger et pour arriver de suite à la conclusion, veut-on savoir quel est le dernier mot de saint Martin, le philosophe du spiritualisme , l’ardent adversaire de l’idée sceptique et sensualiste? En métaphysique comme en morale, il arrive tout droit, ainsi que l'explique très bien M. Caro, au panthéisme : en métaphysique , en soutenant que l'homme n'est qu'une émanation et non une création de Dieu, ce qui est un retour aux dogmes de l'Orient , suivant lesquels le monde, l'homme, tout ce qui a été créé. n’est qu'une émanation de Dieu, c’est-à-dire la divinisation de la créa ture, sa consubstantiation avec Dieu ; en morale, par sa théorie sur le but final de l’homme, savoir : sa transfor- mation en Dieu, son absorption dans l'unité, ee qui n’est rien moins que la destruetion de la personne humaine, l’anéantissement de la volonté, de la liberté et de l'action. Ecoutons maintenant M. Caro, jugeant cette, doctrine de saint Martin : « .... Comment pourrions-nous, dit-il , «en dernière analyse, la définir? OEuvre d'une imagina- «tion puissante, d’un esprit audacieux et plein de res- 518 ACADÉMIE DE ROUEN « sources, d'une ame éprise de l'absolu, cette doctrine « n’est cependant qu'une tentative stérile. Saint Martin, « comme Boëhm, a tenté ce qu'aucune force de génie « humain ne pourra jamais faire ; il a entrepris de conci- « lier ces deux termes contradictoires, l'unité de substance « et le dogme de la chute , le panthéisme et l'idée chré- « tienne, Qu'arriva-t-il? C'est que, dans le développe- « ment du système, l'idée chrétienne disparaît de plus en « plus pour faire place au panthéisme envahissant. La « théosophie se proclame chrétienne : vaine prétention ; «elle a sa source à Alexandrie plutôt qu'à Bethléem. « Poètes et prêtres plus que philosophes, ces mystiques «ont reçu leurs hymnes de Pythagore, leur sacerdoce «des temples d’Isis ; ils n'empruntent au christianisme que des formes et des mots ; le fond de leur doctrine revient à l'antique Orient ; leurs idées sont celles d'Hermès s’efforçant de parler la langue de la Genèse ou de l'Évan- « gile. Éclectiques d'une nouvelle espèce et d’une audace « inouïe, ils prétendent renouveler le christianisme en le « retrempant aux sources des vieilles allégories , et, sur «les débris du Vatican, bâtir le temple de la Gnôse « moderne, dont le vrai nom serait Babel, et la vraie « dédicace : Au Dieu inconnu. » Tel est le jugement de M. Caro; 1l est difficile, si je ne me trompe, de mieux penser et de mieux dire, de rien exprimer de plus judicieux et d’un style plus clair, plus noble et à la fois plus élégant. Ce qui vaut mieux que la doctrine, c'est certainement la vie de saint Martin; c’est comme un contraste qui n’est pas la chose la moins curieuse dans sa biographie. A côté des maximes spéculatives de l'écrivain mystique, qui, mises en action, pourraient, il faut l'avouer, légitimer de tristes, d’effrayantes conséquences ; sa vie, il faut le dire à son honneur, sa vie, qui fut toute d'abandon, de paix A. = AR CLASSE DES BELLES-LETTRES. 519 et de spiritualisme , l'a fait aimer de Dieu et des hommes. C'est le mot dont lui-même il se sert Aussi, est-ce dans cette partie de son étude que l’auteur s’est surtout complu. Sévère pour le système, qu'il n’a pas hésité à condamner, il n'a plus que de l'indulgence pour l'homme, qui fut simple et bon... «Une seule idée, dit-il, dans son «intelligence, Dieu ; un seul désir dans son cœur, Dieu « encore; un acte permanent de prière, ce fut là tout saint « Martin... Il s'est trompé certainement sur des questions « fondamentales ; mais son erreur fut sincère ; c'était « pour lui un autre moyen de trouver Dieu à sa manière, « et comme une forme nouvelle de son adoration... Après « tout, ne sont-ce pas, dit-il, de nobles ames que celles «qui, lasses de l'analyse et du doute, se réfugient dans « l'extase , et vont ainsi chercher le suicide de la raison , « non dans l'orgie des sens, mais dans l'ivresse du sen- « timent ? » Je ne me lasse pas, Messieurs, de citer M. Caro, et si je n'avais déjà peut- être excédé les limites de ce rapport, et trop abusé, je le crains, de votre indulgente attention , j'aurais, avec grand plaisir, je l'avoue , suivi l’ingénieux et savant biographe de saint Martin, dans le récit de cette vie si simple , si uniforme , et pourtant si attachante. . «non qu'elle emprunte son intérêt à ces mystiques ter «reurs, dont les légendes du moyen-âge entouraient la « figure des inspirés de ce temps-là, des magiciens. Saint « Martin n'a rien de commun avec le docteur Faust, et «aucun méphistophélès ne vient nouer et dénouer autour « de lui la trame miraculeuse de la fatalité. [n'y a, dans « cette existence vouée à la méditation, rien autre chose « que des événements d'idées... » Mais, dans ces idées, quel charme touchant et sans égal! dans cette vie intime, si simple, si modeste, si recueillie, toujours dirigée vers le mème but, par la même pensée, quel modèle de douce 520 ACADÉMIE DE ROUEN. vertu !..... « Aucune heure n'était stérile pour lui; il n°y &avait pas, dans sa vie, de moments perdus; il savait « donner un sens à ses plus simples actions , et une portée « aux détails de sa vie. C’est là un des traits distinctifs de « ces hommes d'élite, qui semblent possédés d'une pensée «unique. M. Gilbert, ami et disciple de saint Martin, « aimait à raconter, sur les derniers temps de sa vie, les « conversätions qu'il avait eues avec le célèbre théosophe, «et les longs entretiens qui remplissaient leurs prome- « nades intimes. Ces promenades de saint Martin et de « M. Gilbert rappellent, avec des noms moins célèbres, « mais, à coup sûr, avec des méditations aussi hautes, les «excursions champêtres de Rousseau et de Bernardin de « Saint-Pierre, leurs courses du printemps au bois de « Boulogne ou au mont Valérien. Saint Martin avait l'ame « meilleure que Rousseau , et son intelligence ne le cédait «à celle du Solitaire, ni en poésie ni en élévation... » Ce qui occupe une grande place dans la vie de saint Martin, ce sont, outre ses relations et ses correspon- dances avec les maîtres en science mystique, ce sont ses amitiés intimes, presque toutes avec des femmes de haut rang, la duchesse de Bourbon, madame de Lusignan , madame de La Croix, si fameuse dans la secte par ses ravissements d'esprit, et enfin madame de Clermont- Tonnerre .... « On à remarqué, dit M. Caro , que les es- « prits plus particulièrement portés aux idées mystiques « semblent n'être attachés à la terre que par des liens « fragiles. Is ont un corps; mais ils s'en aperçoivent à « peine, si ce n’est pour souffrir. La souffrance ou la « faiblesse du corps dispose naturellement l'ame au « mysticisme.... Saint Martin, mystique, avait au plus « haut degré le tempérament de son esprit. Sa santé était « débile, son corps chétif : il sentait Tes ressorts de sa vie « fragile prêts à se briser à chaque instant... « On ne m'a, CLASSE DES BELLES-LETTRES. 521 « disait-il d’une manière charmante et pittoresque, on ne « m'a donné de corps qu'un projet...» Aussi ses ami- tiés avec les nobles dames, dont j'ai tout à l'heure cité les noms , à l'exemple du grand et vertueux prélat que cette ressemblance rappelle, ne semblent-elles avoir eu d'autre caractère et d'autre lien que les sympathies de l'ame et les relations mystiques. Dieu était le lien de leur ami- tié, leur méditation. — C'est de la duchesse de Bour- bon qu’il a pu écrire ces mots touchants : « J'ai pu l’ai- « mer aussi purement que j'aime Dieu. » — ....« Le ca- « ractère tendre et timide du philosophe inconnu, sa sen- « sibilité délicate , et aussi sa doctrine pleine d'aventures « présentaient de plus à ses nobles amies un vifattrait.. » Telle a été, Messieurs, en résumé la vie de saint Martin, racontée par M. Caro d’une manière si touchante , avec un sentiment si tendre et si sympathique. Telle est aussi, autant que j'ai pu, dans une analyse rapide et sans cou- leur, essayer de vous la faire saisir, l'étude , trop modes- tement qualifiée d'Essai, dont le savant professeur de notre lycée vous a fait hommage. Faut-il maintenant tirer la conclusion? Quant au mysticisme d’abord , la conclusion est-elle que ce soit un sentiment faux ? Bien au contraire, dit l’auteur, et je crois qu'il a raison ; il n’y en a pas qui ait sa racine plus avant dans le cœur de l'homme... « II « vit, il se perpétue de siècle en siècle, il maintient la « chaîne d’or à travers les générations ; mais là où est le « vice radical du mysticisme , c’est qu'on ait voulu l’ériger « en théorie. Fort tant qu'il s'appuie sur la réalité des « phénomènes de lame en extase livrée aux vagues ins- « tincts de la sensibilité, tant qu'il les décrit et les ana- « lyse : impuissant et stérile, quand il s'efforce de leur « donner un système. On aura beau faire en effet, et c’est « le dernier mot de M Caro, le sentiment ne sera jamais 522 ACADÉMIE DE ROUEN. « la raison, le rêve ne sera jamais la science : de l'un à « l’autre il y a l'infini, comme de Descartes à Boëhm , « ou de Léibnitz à saint Martin. » Et quant au livre de M. Caro, la conclusion , ne l'avez- vous pas , Messieurs, déjà formulée ? En écoutant les ci- tations que je me suis plu à emprunter souvent, moins souvent encore que je ne l’eusse voulu , à sa remarquable étude, n'avez vous pas été de l'avis des savants critiques dont je vous ai, en commençant, fait connaître le juge- ment? Tel a été aussi l'avis de votre Commission ; elle aussi croit pouvoir dire, sans faire autre chose que d’être juste : Il est peu de pages en philosophie plus solides, plus nettes, plus transparentes, que celles où M. Caro analyse le mysticisme ; il est peu de plumes plus que la sienne pleines de délicatesse et de finesse dans le récit de la vie de saint Martin; il est enfin peu de livres d’une critique plus saine et plus claire, et dont l’auteur puisse promettre à la science de la philosophie plus de lu- mières , plus de vérités et plus de services. PROGRAMME DEN PRIX PROPONEX POUR 1854, 1855 et 1856. L'Académie distribuera, dans ses Séances publiques annuelles des mois d'Août 1854, 1855 et 1856, les prix spécifiés ci-après : POUR 1854. L'Académie de Rouer, voulant honorer la mémoire de tous les hommes nés en Normandie, qui se sont rendus illustres dans les divers genres de sciences et de littérature, met au concours l'éloge d’Anrrex Turniee, l’un des plus savants philologues du XVIe siècle, éditeur et traducteur d'un grand nombre d'auteurs anciens, directeur de l'Imprimerie royale pour les livres grecs, sous Henri IF, et professeur de langue et de philosophie grecques au Col- lége de France; l'un des maîtres du célèbre Henri Estienne, et enfin, homme d’une érudition si vaste et si profonde, que Montaigne n’a pas craint de dire que, dans la profession des Lettres, c’estoit le plus grand homme qui feust il y a mille ans, et qu'il sçavoit plus et sçavoit mieulx ce qu'il sçavoit qu'homme qui feust de son siècle . ny loing au-delà. En conséquence , l'Académie décernera une médaille d'or de la valeur de 300 fr. à l’auteur du meilleur mémoire, écrit en français ou en latin, sur la vie et les travaux d'Adrien Turnébe. 524 ACADÉMIE DE ROUEN. PRIX GOSSIER ( HORS TOUR ). L'Académie, qui n'a pas cru devoir décerner le prix qu'elle avait annoncé pour 1852, a seulement accordé un encouragement de 300 fr. à l'ouvrage qui lui a paru le plus méritant ; en conséquence, elle propose un nouveau prix de 500 fr. à l'auteur du meilleur mémoire sur le sujet suivant : MoTeurs HYDRAULIQUES. — Donner la théorie mathé- matique de tous les systèmes de moteurs hydrauliques connus : roues à palettes et à aubes, roues de côté, en- dessus et en-dessous, turbines , etc. Discuter , au point de vue pratique , le genre de moteur le plus avantageux à employer dans chaque cas, en faisant varier le volume d’eau et la chute. Donner, pour chacun des systèmes reconnus préférables, des méthodes de construction simples et faciles à com- prendre , par les charpentiers de village, pour les moteurs en bois, et, par les ouvriers mécaniciens, pour les moteurs en métal. Les concurrents devront appuyer leurs mémoires de dessins suflisamment nets et corrects pour en faciliter l'intelligence et citer le plus grand nombre d'applications pratiques qu'ils pourront, en faisant connaître , dans chaque cas, les rendements effectifs constatés. L'Académie se réserve la faculté de diviser le prix, dans le cas où une partie seulement de la question aurait été complètement résolue. POUR 1855. PRIX GOSSIER. L'Académie décernera un prix de 800 fr, à l'auteur du meilleur mémoire sur le sujet indiqué ci-après : CLASSE DES BELLES-LETTRES. 525 ESSAI PHILOLOGIQUE ET LITTÉRAIRE SUR LE DIALECTE NORMAND AU MOYEN-AGE ; exposer ses formes principales et ses varia- tions, son rôle dans la constitution définitive des langues anglaise et française; rechercher, dans les patois actuels des diverses parties de la Normandie, ce qui subsiste de cette ancienne langue, en dehors de l'anglais et du fran- çais modernes. Encouragerments aux Bearnx=-Apéts. L'Académie décernera des médailles d'encouragement aux artistes nés ou domiciliés dans un des cinq départements de l’ancienne Normandie, qui, pendant les trois dernières années, c'est-à-dire depuis le mois d’Août 1852, se seront le plus distingués dans les Beaux-Arts, à savoir: la peinture, la sculpture, l'architecture, la gravure, la lithographie et la composition musicale. POUR 1856. La fréquence et la gravité des accidents qui surviennent dans les établissements industriels , et dont la population ouvrière est victime, ont, depuis longtemps , préoccupé l'attention publique. Depuis longtemps aussi, on a réclamé, sans succès , les moyens de prévenir les mutilations aux- quelles sont exposés les ouvriers de nos fabriques Il à paru à l’Académie que cette recherche présentait, au point de vue de l'humanité et de l’économie industrielle, un intérêt assez puissant pour lui donner la préférence sur de nombreuses questions scientifiques qui lui avaient été présentées; en conséquence, elle propose un prix de 300 fr. à l'auteur du meilleur mémoire sur ce sujet : « Trouver des moyens sûrs, d’une exécution facile et économique , afin de prévenir les accidents nombreux qui 526 ACADEMIE DE ROUEN. résultent, pour les ouvriers, de l'usage des appareils mécaniques dans les manufactures , de manière à per- mettre de réglementer cette partie importante de l'admi- nistration publique. » Observations communes à tous les Concours. Tous les Mémoires devront être manuscrits et inédits. Chaque ouvrage portera en tête une devise qui sera répétée sur un billet cacheté, contenant le nom et le domi- cile de l'auteur. Dans le cas où le prix serait remporté, l'ouverture du billet sera faite par M. le Président, en séance particulière, et l'un de MM. les secrétaires donnera avis au lauréat de son succès , assez tôt pour qu'il lui soit pos- sible de venir en recevoir le prix à la séance publique. Les académiciens résidants sont seuls exclusdu concours. Les mémoires devront être adressés francs de port, pour chaque concours, avant le 1° juin 1854, 1855 ou 1836 , TERME DE RIGUEUR , Soit à M. J. Girardin, soit à M. À. Pottier , secrétaires de l Académue. Extrait de l'Art. 66 du Règlement du mois d’ Août 1848. « Dans tous les cas, les Ouvrages envoyés au concours appartiennent à l’Académie, sauf la faculté laissée aux auteurs d'en faire prendre des copies à leurs frais. » TABLEAU DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, BELLES-LETTRES ET ARTS DE ROUEN, POUR L'ANNÉE 4883 — 1884. SIGNES POUR LES DÉCORATIONS % Ordre de la Légion-d’Honneur. O. signifie Offcier. C — Commandeur. G 0. — Grand-Ufficier. CCE Grand ’Croïz. TABLEAU DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, BELLES-LETTRES ET ARTS = DE ROUEMN, POUR L'ANNÉE 1853-1954. OFFICIERS EN EXERCICE. I. LÉVESQUE K, Président. M. l'abbé Neveu, Vrce-Président. M. J. GirarniIN K, Secrétaire pour la Classe des Sciences. M. A. PorrieR XK, Secrétaire pour la Classe des Belles-Lettres et des Arts. M. Heccis K, D.-M., Trésorier. M. Bazin, Pibliothécaire-Archiviste. ANNÉES “is 1844. 1841. 1801. 1837. 1810. ANNFRS ACADÉMICIENS HONORAIRES, MM. comme honoraires, Mgr BranquarT DE Bacreuz C X , Archevéque de Rouen, 24 Palais archiépiscopal. FRrANCK-CARRÉ cX, Premier Président de la Cour impériale, 8 B, guar du Havre. MEAUME (Jean-Jacques-Germain)#, Docteur ès-sciences, etc., Inspecteur émérite de l'Université, à Nancy (Meurthe), 1, re S'aint- Dizier. Granvice (Boistard de), 21,7. des Murs-S'aint-Ouen. Destrenyx (Pierre-Daniel), à Saint-Pair, près et par Troarn ( Calvados). 34 1844 1841 530 1330 1820. 1824. 1825. 1827. 1828. 1828. 1829 1831. 1833, 1834. 1837 MEMBRES Poucuer (Félix-Archimède) %, Prof. d'Histoire natu— 1853 relle, Correspondant de l'Institut, etc., 200, rue Beau- voisine. ACADÉMICIENS RESIDANTS , MM. Hezus (Eugène-Clément ) #, D.-M., ex-Médecin en chef de l'Hôtel-Dieu, etc., place de la Madeleine. Du Breurz (Guillaume) #, Conservateur des promenades publiques, au Jardin des Plantes, ruc d'Elbeuf. Bazcix ( Amand-Gabriel) , Directeur du Mont-de-Piété, etc., 6, rue de la Madeleine. Morin ( Bon-Etienne ) #, ancien Pharmacien, Professeur à l'Ecole de médecine de Rouen, etc., 2, rue de la Glacière. VINGTRINIER ( Arthus- Barthélemy), D.-M., Chirurgien en chef des Prisons, 15, rze des Maillots. Prmont (Pierre-Prosper ) , Manufacturier, 31, place des Carmes, chez M. Noury -Vallée. GrrarDiN (Jean -Pierre-Louis) #, Professeur de chimie in- dustrielle à l'École municipale de Rouen, et de chimie agricole à l'École départem. d'agriculture; Correspondant de l’Institut, de l'Académie royale de Médecine, etc., 12, rte Dulong. Paumier (L.-D.)#, Pasteur, Président du Consistoire de Rouen, 16 #is, rampe Bouvreuï!. Caze ( Augustin-François Joseph de), ancien Négociant, 15, rue de Crosne. Marre DE Viccers ( Henri- Louis) #, ancien député, etc, 7, rue de la Seille. BARTHÉLEMY (Eugène), Architecte en chef de la Cathe- drale, 16 , rue de la Chaine. 1838. 1843. 1844. RÉSIDANTS. 531 AVENEL ( Pierre-Auguste), D.-M., Secrétaire du Conseil de salubrité, 22, rze S'arnte-Croir-des-Pelletiers. Mavuouir (Victor) #, Secrétaire général de la Mairie de Rouen, à /'Hotel-de-Ville. Lévesque #, Conseiller à la Cour impériale, 11, r. de l’Écureuil, Prersser (Frédéric-Joseph), Professeur de Physique à l'École municipale , 44, éoulevard Beauvoisine. Mori ( Gustave), Directeur de l'Ecole de dessin et de peinture, re Poussin. Leroy (N.) #, Conseiller à la Cour impériale, 16, rue des Carmélites. VERRIER, Médecin vétérinaire départemental, 9, rve S'arnt- Laurent. PicarDp (l'abbé), Archiprêtre, Curé de la Métropole de Ronen, rue S'aint-Romaïn, cour des Libraïres. Descaamps ( Frédéric), Avocat, Membre du Conseil général, 17, rue de la Poterne. Caassan X, Avocat, 61, ze Ganferie. Porter (André) %, Conservateur de la Bibliothèque publique de la ville, à /’Hôtel-de-Ville. BarABÉ, ex-Archiviste du département, pour la partie histo- rique , 15, rue Maladrerre. Ronpeaux (Jean) O X, ancien Négociant, 7, éoulevard Bouvreuil. . Frère, Archiviste de la Chambre de Commerce de Rouen, aux Consuls, ze des Charrettes. Neveu (l'abbé), Aumônier du Lycée, rue du Grand-Maule- Prier. Duruir (Eugène), Avocat, Membre du Conseil municipal de Rouen, 21 À, guai du Havre. 1850. 1851, 1852. 1853, MEMBRES . CLocexson #, Conseiller à la Cour impériale de Rouen, 2, rue du Loup. Nepveur X#, Conseiller à la Cour impériale de Rouen, 44, rue de l'École. Héror (Jules), D-M., Chirurgien-Chef à l'Hospice-Général de Rouen, 78, rue des Bons-Enfants. Gzanviice (Léonce de), Inspecteur de la Société française pour la conservation des monuments historiques, 19, 74e Bourg-l'Abbe. Lévy (Auguste), Licencié ès-sciences, Prof. de mathémati- ques, 4, rue du Petit-Maulévrier. Lançcors (l'abbé), Chanoine honoraire, Aumônier de la maison de Saint-Joseph, cour de l’Albane. VERVOITTE aîné, Maître de chapelle de la Cathédrale de Rouen, 6, place de la Halle. Duranvizze (Léon de), Homme de lettres, 3, rve Alain- Blanchard. LarcruierT, Conchyliologiste, Directeur de la Banque de Rouen, 15, place S'aint- Éloi. Bicnox, Botaniste, Juge de Paix, 11, rue Armand-Carrel. MarcHAc, Ingénieur des ponts et chaussées, 39, £oulevard Beauvoïsine. CLéry, Ingénieur des mines, 11 4is, rue [mpériale. Desmarestr, Architecte en chef du département , 8, rve de Fontenelle. BeAurgPAIRE (de), Archiviste du département, 5, ve du Champ-des-Oiseaux. Meérrezre , Médecin en chef de lAsile des ahénés de la Seine-Inférieure, 18, re du Cordier. CORRESPONDANTS. 533 Caro, Professeur de philosophie au Lycée de Rouen, 57, rve de l'Hôpital. JorrBois, Avocat général près la Cour impériale de Rouen, 6 bis, rze Dulong. ACADÉMICIENS CORRESPONDANTS, MM. 1806. DeELABoursse-RoCHEFORT (J -P.-Jacq.- Aug. ), Homme de lettres, à Castelnaudary ( Aude) 1808. SERAIN , ancien Officier de santé, à Canon, près Croissan- ville ( Calvados ). Dezancy #, Administrateur de la Bibliothèque de Sainte- Geneviève, à Paris, 33, rve Neuve-du-Luxembourg. 1809. Dugurssox ( J.-B.-Remy-Jacquelin), D.-M., Membre de plusieurs Académies et Sociétés médicales, à Paris, 10, rue Hauteville, faubourg Porssonnière. DecaruE ( Louis-Henri), ancien Pharmacien, Secrétaire hono- raire de la Société libre d'agriculture de l'Eure, Juge de Paix à Breteuil-sur-lton ( Eure ). Bazme, D.-M., Membre de plusieurs Sociétés savantes , à Lyon, 8, rue de l'Enfant-qui-pisse. Lamoureux (Justin), place de l’Arsenal ( Ville-Vieille ), à Nancy ( Meurthe). (Ancien correspondant étranger.) 1811. Leprior (l'abbé Constantin-Julien), Prêtre, D. ès-sciences et ès-lettres, Recteur émérite de l’Académie universitaire de Rouen (R. 1811), à Hennebon (Morbihan). 812 Bourzay ( Pierre-François-Guillaume ) , O # , Docteur ès— sciences, Membre de l’Académie impériale de médecine, à Paris, 23, rue de Provence. «814. Pécaeux(B.), Peintre d'histoire, à Paris, 28, rue de la Chaïse, faubourg S'arnt-Germarn. 534 1815. 1815. 1818. 1821. 1823. 1824. MEMBRES PERCELAT #, ancien Recteur de l'Académie universitaire de Rouen (R.1814), Inspecteur de l’Académie de Metz (Moselle). Fagre ( Jean-Antoine), Correspondant de l'Institut et In- génieur en chef des ponts et chaussées , à Brignoles (Var). Pari (Henri-Joseph-Guillaume } O #, Membre de l'Insti- tut, etc., à Paris, 5, rue Casselle. Moneau DE JonnÈs (Alexandre) O %# , Chef d’escadron d'État-Major, Membre de l'Institut, du Conseil supérieur desanté, ete., à Paris, 89, rve de Grenelle-S airt-Germaïn. Gourxay (de), Avocat et Docteur ès-lettres, Professeur suppléant de littérature latine à la Faculté des Lettres de Caen (Calvados), 15, rze aux Lisses. MowtauLcr (le marquis de) #, à Paris, 84, rue de Lille. (A Rouen, 10, rue d'Ecosse.) Depauzis (Alexis-Joseph) X, Graveur de médailles ; à Paris, 8 ter, rue de Furstemberg. Bervrier (P.)C'#, Inspecteur général des mines, Memb: de l'Institut, etc., à Paris, 2, re Crébillon. VÈènE K, Chevalier de Saint-Louis et de l’ordre d'Espagne de Charles III, Chef de bataillon du génie en retraite, Membre de la Société d'encouragement ; à Paris, 26, rue Jacob. Lemownier ( André—Hippolyte), Membre de l'Académie ro- maine du Tibre , 16, rze de Romaïnville, à Belleville, près Paris. Beuenor (le comte Auguste-Arthur) OX, Membre de l'Institut, à Paris, 8, rve Matignon. EsranceuN # , Correspondant du Ministère de l'instruction publique , à Eu. Fowranier ( Pierre), Homme de lettres, Officier de l'Uni- versité, ete, (R. 1824), à Moissac, près Murat (Cantal) MowraLcon #, D.-M, à Lyon, 7, rue de la Liberté. 1825. 1826. 1827. 1828, CORRESPONDANTS. 535 SALGUES, D.-M.-P., Médecin du Grand-Hôpital, Membre du Conseil central sanitaire du dép!, à Dijon (Côte-d'Or). D’Axecemonr ( Edouard ), à Paris, 26, rue de Ponthieu. CivrALE (Jean) OK » D.-M., Membre de l’Institnt, à Paris, 31,7. Neuve-S aint- Augustin. FERET aîné, Antiquaire, Conserv. de la Bibliothèque de Dieppe, Correspondant du Ministère de l'instruction publique. PAYyEN (Anselme) OX, Professeur de chimie au Conser- vatoire des Arts-et-Métiers, Membre de l'Institut, ete., à Paris, ax Conservatoire, 292, re Saint-Martin. Moreau (César) %, Fondateur de la Société française de statistique universelle et de l'Académie de l’industrie, etc., à Paris, 10, rve Louis-le-Grand. Montémonr (Albert), Membre de plusieurs Sociétés savantes, à Paris, 25, ve Croix-des- Petits-Champs. Savin (L.), D-M-p ; à Montmorillon ( Vienne). Ho (le vicomte Victor Marie) O X , Membre de l’Académie française, 3, rve de La Tour-d'Auvergne. BLOSSEvILLE ( Bénigne-Ernest PoreT, marquis de), Maire d'Aumfreville la-Canpagne ( Eure ). DEsmAziÈREs (Jean- Baptiste- Henri-Joseph), Naturaliste, à Lembersart, près Lille ; chez Mad. veuve Maquet, proprié= taire, 44, rue de Paris, à Lille ( Nord )E Maco ( Charles ) # , Fondateur-Rédacteur en chef de la France littéraire, membre de plusieurs Sociétés savantes, à Paris, 6, ze de l'Éperon Vaxssay (le baron Charles-Achille de) C'#, ancien Préfet de la Seine-Inférieure ( R. 1820), à la Barre, près Saint- Calais (Sarthe). Court XK, Peintre d'histoire, Directeur du Musée de Rouen. Marcrer-Lacosre ( Pierre-Laurent ), ancien Professeur à la Faculté des Lettres de Caen, à Paris. 536 1829 1830. MEMBRES LauTarD (le chevalier J.-B.), D.-M., Secrétaire perpétuel de l’Académie de Marseille, Correspondant de l’Institut, Membre de plusieurs Sociétés savantes, à Marseille (Bouches- du-Rhône ). Morremart-Boisse (le baron de) #, Membre de la Société nationale et centrale d'agriculture, etc., à Paris, 9, re Jean-Goujonr. Fée (Antoine-Laurent-Apollinaire) O X, Professeur de bota- nique à la Faculté de médecine, Directeur du Jardin de botanique, etc., à Strasbourg ( Bas-Rhin). PATEL , D.-M., 13, re de la Préfecture, à Évreux ( Eure). GUTTINGUER ( Ulric ) * (R. 1813), Homme de lettres, à Paris, 36, rue de Courcelles. CazaLis % (R. 1823), ancien Inspecteur général de l'Instruc- tion publique, à Paris, 10, re T'aranne. SCHWILGUÉ X (R. 1824), Ingénieur en chef des ponts et chaussées, à Strasbourg ( Bas-Rhin). BÉGIN (Emile-Auguste), D.-M., membre de la Société des Antiquaires de France, etc., à Paris. BerGER DE XIVREY (Jules) #, Membre de l’Acad. impériale des Inscriptions et Belles-Lettres de l’Institut, Conservateur de la Bibliothèque de l’Arsenal, à Paris, re de Sully. Passy ( Antoine) O%, Membre de l’Institut, à Gisors ( Eure). Soyxer-WViLEMET ( Hubert-Félix), Bibliothécaire et Conser- vateur du Cabinet d'histoire naturelle de Nancy ( Meurthe). LecoQ ( H.)#, Professeur d'histoire naturelle de la ville de Clermont-Ferrand ( Puy-de-Dôme). RirAuD, Naturaliste, Membre de plusieurs Sociétés savantes , à Paris, 46, rve Basse-du-Rempart. Murar (le comte de) C %, ancien Préfet de la Seine-Infé- rieure (R. 1828), à Euval, près Vayre ( Puy-de-Dôme). 1832. 1333. CORRESPONDANTS. 537 Le Fuceuz pes Guerrors , Chev' de l’Eperon d’or de Rome (R. 1818), Correspondant de l’Institut historique, à Rouen, 2,/ue Boure-l’Abbé. Le Tercrer (Jean-Joseph) # (R. 1824), Inspecteur général honoraire des ponts et chaussées, à Paris, 1, rze de Beaune. Boucxer DE P£ERTHES (Jacques), Directeur des douanes , etc., à Abbeville (Somme). SINNER ( Louis de), helléniste, Docteur en philosophie, Sous- Bibliothéaire de la Sorbonne, à Paris, 27, r. des S'aints-Pères. Tanxcaou #, D.-M., à Paris, 11, rve du Helder. ForTix (François), D.-M.-P. à Evreux ( Eure). Dusevez (Hyacinthe), ancien Avoué à la Cour impériale d'Amiens , Inspecteur des monuments historiques, Membre du Comité des chartes et de plusieurs Sociétés savantes, etc., à Amiens (Somme). BRIERRE DE Borsmonr (A ):K, D.-M, Chevalier de l'ordre du Mérite militaire de Pologne, Membre de plusieurs Sociétés savantes, à Paris, Directeur de la maison de santé, 25, rue Neuve-S aïnle-Géneviève. LE FLacuays (Alphonse), Membre de l’Académie de Caen, Conservateur de la Bibliothèque de la ville, 10, 72e des Jacobins, à Caen (Calvados). LEJEUNE (Auguste) (R 1832), Architecte, à Paris, 3, rve de Greffulhe. Laurens (Jean-Anatole), Membre de plusieurs Sociétés savantes, Chef de div. à la Préfecture de Besançon { Doubs). Bourieny (Pierre-Hippoiyte) #, Correspondant de l’Académie impériale de médecine ,etc., ancien Pharmacien, à Paris, 40, rue de Chabrol Ricozzor fils ( J.), Médecin de l'Hôtel- Dieu d'Amiens, Membre de plusieurs Sociétés savantes, à Amiens (Somme). 538 1835. MEMBRES Maure (P.-N.-Fr.), Docteur en chirurgie, etc., Membre de plusieurs Sociétés savantes, à Strasbourg ( Bas-Rhin ). BouGRon (L.-V.), Statuaire, Direct® de l'Ecole communale de sculpture, 11, rue des Fours, à Arras ( Pas-de-Calais). Ducsesne (Édouard- Adolphe) #, D.-M.-P., à Paris, 1, rve d'Assas, faub. Saint-Germain. GaREY (Thomas), Docteur en droit, à Dijon (Côte-d'Or), hôtel Berbisey. BREvIÈRE (L.-H.) (R. 1832), Graveur de l’Imprimerie impé- riale, sur bois et en taille-douce, à Belleville, banlieue de Paris, 12, rue des Lilas. Mauzer-DugoucLcax ( R. 1824), Architecte, à Paris, 58, rue d’Anjou-S'aint- Honoré. Le Prevosr (Auguste) O4 (R. 1813), Membre de l’Insti- tut, etc., à Saint-Martin-du-Tilleul ( Eure). Fôvizze %, D.-M (R. 1830), à Paris, 1o1, rue de Lille. BeLLANGÉ (Joseph-Louis Hippolyte) :#, Peintre, ex-Conser- vateur du Musée de Rouen, à Paris. LAMBERT ( Charles-Edouard), Conservateur de la Bibliothèque de Bayeux ( Calvados ). Murer (Théodore), Avocat, à Paris, 27, rue de Ponthieu. BanD (Joseph) 2%, Inspecteur des monuments historiques du département de la Côte-d'Or, etc., à Chorey, près de Beaune ( Côte-d'Or). CHesnox (Charles-Georges), ancien Inspecteur des Écoles pri- maires du département de l'Eure, à Evreux. + HenxeQuix ( Victor-Antoine ), Avocat à la Cour impériale de Paris, 17, rue de Lille. LeGLAY, D.-M., Archiviste, à Lille ( Nord ). LE Cave #, D.-M., au Havre, 4. rue du Chillon. 1838 1838. CORRESPONDANTS. 539 Guyéranr #, D.-Ch-P, Membre de l'Acad. impériale de Méd et de plusieurs autres Soc sav.,à Paris, 12, passage S'arnte-Warie, rue du Bac. SouBEtRAN (Eugène) 3, Directeur de la Pharm. centrale des Hôpitaux de Paris, Professeur à la Faculté de médecine de Paris , 51, guar de la Tournelle. Du Bois ( Louis) 24, ancien Sous-Préfet, Membre de plu- sieurs Académies, au Mesnil- Durand, près Livarot (Calvad ). GARNIER-DUBOURGNEUF (Jacq.-Alex.) 3, à Paris, 3, rue des Trois-Frères. DANTAN jeune 2K, Statuaire, à Paris, rve S'aint-Lazare, cité d'Orléans. Brecrer-Rexar (Antony-Clodius), à Lyon, 121, guai Monsieur. GaARNERAY ( Ambroise-Louis) (R 1835), Peintre de marine, à Paris, 24, rue des Martyrs. PRevosrT (Nicolas-Joseph) (R. 1824), Président di Cercle pratique d'horticulture et de botanique de la Seine- Infgrieure | Horticulteur au Boisguillaume, Vacxeror, Docteur ès-lettres, Directeur des études à l'École normale , à Paris, 126, re de Grenelle-S'aint-Germaïn. SALADIN , Professeur de chimie, à Moulins ( Allier ). BouLcée (Aimé- Auguste), ancien Magistrat, à Lyon, 8, rve S'aint-TJoseph. MunaRET , D-M., à Thurins, près Lyon (Rhône). LESCELLIÈRE-LAFOSSE (François-Gustave), D.-M., Professeur agrégé à la Faculté de médecine de Montpellier, p/ace de la Préfecture. GIRALDES ( Joachim- Albin), D.-M., Professeur agrégé à la Faculté de médecine, à Paris, 11, rve des Beaur-Arfs. GrareLoup (dJ.-P.-Sylvestre de ), D.-M -P., Président de la Société linnéenne, etc, à Bordeaux, 18, rue Grande-Taupe. 5#0 MEMBRES 1839. Bourron-CnancarD (Antoine- François) %4, Membre de l'A- cadémie impériale de médecine, ete, à Paris, 11, rue d'Aumale, y. Saint-Georges. Cap ( Paul-Antoine ) #, Pharmacien, Membre de l'Académie impériale de médecine, etc., à Paris, 15, rze d'Aumale. Tupor (Edmond), Peintre, Directeur de l'École de dessin, à Moulins ( Allier ). Gauper, D-M,, à Paris, 32, rue Neuve-du- Luxembourg. Porrrer fils (Octave), Avocat , à Paris. ParccART (Aubin-Pierre) O # (R. 1835), Docteur en droit, premier Président honoraire de la Cour impériale de Nancy (Meurthe), 6, re Callot. BorGver (Amand-Lonis- Joseph), Licencié ès-sciences, Agrégé de l'Université, Proviseur du Lycée de Tours (Indre-et-Loire). PeLcouze (Théophile-Jules) O'#: Chimiste, Membre de l’Insti- tut, Directeur des monnaies, à Paris, ÆZô/el des Monnaïes. Caevazrter 2%, Chimiste, Membre de l’Académie impériale de Médecine, Professeur à l'Ecole spéciale de: Pharmacie de Paris, etc , 25, guar S'aint-Michel. Carre, ancien Chef de clinique de PHôtel-Dieu de Paris, Président de la Société médicale d'Émulation de la même ville, etc, 49, rue de la Ferme-des-Ma!hurins. LACABANE K, Professeur à l'Ecole des Chartes, à Paris, 59, rue du Bac. Gursourr ##, Professeur d'histoire naturelle à l'École spéciale de pharmacie de Paris, Membre de l’Académie impériale de médecine , etc., à l'Ecole de pharmacie, re de l’Arbalète. ROCHEFOUCAULD-LIANCOURT (le marquis de la), Président de la Société de la Morale chrétienne, à Paris, 5, re de la T'our- des-Dames Gcerzes ( Vénuste ) #, Commissaire de la marine, Chef du service des Chiourmes , à Brest ( Finistère). 1842. CORRESPONDANTS. 541 Bussy (Ant.-Alex.-Brutus) X, Professeur de chimie et Directeur de l'Ecole de pharmacie de Paris, Membre de l’Institut, 104, re S'aint-Louis-en-l'Ile. LA BurrTE (Auguste), Avocat, à Honfleur ( Calvados). DecaisxE (Joseph) # , Professeur au Muséum d'histoire natu- relle de Paris, Membre de l’Institut, ax Jardin des Plantes. GaspAriN (le comte Adrien-Étienne- Pierre de) GO ua, Membre de l'Institut, 23, rue de Courcelles. Henri (Ossian) %, Membre de l’Académie impériale de médecine, etc., à Paris, 9, rze Neuve-S'aint-Georges. Marver O % (R. 1836), Ingénieur divisionnaire des ponts et chaussées, à Paris, 46, rve Lafite. Amior ( R. 1834), Licencié ès-sciences, Professeur de mathé- matiques au Lycée Monge, à Paris, 9, rve de Condé. 3. Busser (François-Charles) #, Géomètre en chef du cadastre ; à Dijon (Côte-d'Or ). Maxcez (Georges), Conservateur de la Bibliothèque de Caen. FRËviLLE (de), Archiviste paléographe, à Paris, 26, ve Vieille-du-T'emple. CHARMA ( Antoine), Professeur de philosophie à la Faculté des Leitres de Caen ALAUZET (Isidore), Avocat, Chef de bureau au Ministère de la justice, à Paris. MarCHAND (Eugène), Pharmacien, à Fécamp. Docesxe-Duparc, D.-M.,à Paris, 27, re S'arnte- Anne. Gons (Laurent) (R. 1835), Inspecteur honoraire de l'Univer- sité, rue de la Palestine, à Rennes ( Ille-et-Vilaine). Fauré, Pharmacien, à Bordeaux. LamaRE (de), D.-M., à Paris, 43, rve de la Ville-l'Évéque. GAULTIER O % (R. 1842), Conseiller à la Cour de Cassation, à Paris, 7, re Neuve-des-Mathurrns. 542 MEMBRES 1845. PERSON F (R. 1835), Doven de la Faculté des Sciences de Besançon (Doubs). Macnrer # (R. 1831), Professeur de littérature ancienne, à la Facuité des Lettres de Poitiers (Viennc). Rorsix ( le baron Ferdinand de )}, Docteur en droit et en philosophie, Correspondant du Ministère de l'instruction publique de France et de plusieurs Sociétés savantes, à Lille (Nord), 38, rze Françoïse. Rerset (Jules) #, Chimiste, Membre du Conseil général de la Seine-Inférieure , à Paris, 3, rze de la Bienfarsance ; à Rouen, 6, rze de la Selle. Formevizce (de), Conseiller à la Cour impériale de Caen. Bones, Inspecteur des monuments historiques, à Evreux(Eure). Garnier, Conservateur de la Bibliothèque de la ville d'Amiens. Mrcuezrw-Harvouix, Conseiller référendaire à la Cour des Comptes, Membre de la Société géologique de France et de plusieurs Académies, à Paris, 20, rze S'aint-Guillaume. Bournin, Docteur-Médecin de la Faculté de Paris , à Choi- sy-le-Roi, place de la Madeleine, près Paris. CarpentTier-Méricourt (Jules-Eugène) , Docteur-Médecin à Paris, 8, rue d’Argenteuïl. Travers (Julien), Professeur de littérature latine à la Fa- culté de Caen. 1846. ForGer, D.-M., à Strasbourg. Bernomme, D.-M., à Paris, 161, rze de Charonne. ARONDEAU, Directeur des travaux relatifs à la statistique cri- minelle et correctionnelle au Ministère de la justice. BLANCHEMAIN ( Jean-Baptiste-Prosper), Avocat à Paris, 7, rue de l'Est. 1847. ViGuier, Inspecteur général des études, à Paris. 1848. CORRESPONDANTS. 043 FLourens ( Marie-Jean-Pierre) C #, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, Membre de l’Acad. Française, à Paris, au Jardin des Plantes. LepAGE (Pierre-Hippolyte), Pharm , à Gisors (Eure), etc., etc. BorLEaAu DE CASTELNAU K, Médecin principal de la Maison cen- trale, Médecin consultant du Lycée de Nîmes (Gard ),etc . etc. Bicourpan (R. 1843), Prof. de mathématiques spéciales au Lycée Monge, à Paris. Gurarp (KR. 1843), Professeur au Lycée Charlemagne, à Paris, 7, rue de Vendôme. Des-Micuecs # (R 1839), Docteur ès-sciences, ex-Recteur de l’Académie universitaire de Rouen, à Paris, 23, rve S'arnt-Lazare. RicaaRD (Cbarles-Victor-Louis) # ( R. 1842), ex-Secrétaire de la Classe des Lettres, Préfet dn Finistère, à Quimper. GiFFARD (R. 1842), ex- Professeur au Lycée de Rouen, chez M. son frère, avocat, à Rouen, 29, place Saint-Ouen. BÉNARD (Charles) ( R. 1842), Prof. de philosophie au Lycée Monge, à Paris. Cocner (l'abbé) ( R. 18/2), Antiquaire à Dieppe. . Device (Achille) # (R. 182;), ex-Directeur du Musée des Antiquités de Rouen, Receveur général à Alençon ( Orne). ParcHApre # ( R. 1848), Inspecteur général des établisse- ments d’aliénés, à Paris. AUGER (Jean—Baptiste-Amand ), Chanoine honoraire de Beauvais et de Bayeux, Docteur de la Faculté des Lettres de Paris, Président de la 3e classe de l’Institut histo— rique, elc., etc., à Paris, 93, rve de Vaugirard. Pierre ( Isidore), Professeur de chimie à la Faculté” des Sciences de Caen, 5, venelle aux Juifs-S'aint-Julien. Le Jours, Secrétaire de la Société d’horticulture de Cher- bourg ( Manche ). 1850. 1851. 1922. MEMBRES CHéRuez %X (R. 1834), Maître de conférences à l'Ecole normale, à Paris, 15, rue de l'Est Homserg (Théodore) (R.1859), Prés. du Tribunal civ. de Bernay. Du Breuic (Alphonse) (R. 1841), Professeur d’arboriculture, a Paris, 100, r. de l'Ouest. Canours ( Auguste) #, Examinateur à l'Ecole polytechnique, Essayeur à la Monnaie, à Paris, à /’ Hôtel des Monnaïes. Louver (l'abbé) (R. 18/9), Principal du Collége de Valognes Fcoquer # (R. 1829), Correspondant de l’Institut, au château de Fromentin, près Lisieux (Calvados). Cros, Docteur ès-sciences, Prof. de botanique , à Toulouse. ViINGTRINIER ( Aimé), Homme de lettres, Imprimeur à Lyon, 36, quai S'aint- Antoine. EgrArp, D.-M, Médecin de l’hospice de Bourg ( Ain). Cazix (Fois-Joseph), Médecin, à Boulogne-sur-Mer. Go8cey, Pharmacien, Professeur de pharmacie à l'Ecole spéciale de Paris, rze du Bac. GuizcAumME, D.-M., à Dôle (Jura). LéGaz, D.-M , à Dieppe. Muer, D.-M., à Tours (Indre-et-Loire). Morière, Secrétaire général de l'Association normande, à Caen ( Calvados ). Moucnox (Emile), Pharmacien, Membre de plusieurs Sociétés savantes françaises et étrangères, 14, rue Æoyale, à Lyon. Pcouviez, D.-M., à Lille. La QuériÈre (Eustache de) (R. 1822), à Mentheville, canton de Goderville. GRéGoiRE (R. 1834 ) #, ex-Architecte des Bâtiments civils, à Paris, rue des Vinaigriers, 34. BLancue (Antoine) # (R, 1848), Procureur énéral, à Riom. CORRESPONDANTS. 545 GiRauLT (R. 1849), Professeur de mathématiques spéciales à la Faculté de Caen. FazcuE (Léon) À (R. 1843), ex-Commis principal des Douanes à Rouen, 18, b° des Filles-du-Galvaire, à Paris. Mazrer ( Charles-Augustin ), Docteur ès-lettres, ancien Professeur de philosophie et ex-Recteur de l’Académie uni- versitaire de Rouen. (R. 1839. — C. 1840. — R. 1851). Ongrenx (Charles d’), Naturaliste, Directeur du Dic/onnarre universel d'Histoire naturelle, etc., à Paris. Meurerx (Victor), Pharmacien, 30, 7 de Gand., à Lille (Nord). BarrHezemy, ex-Notaire et Juge-Suppléant à Cayenne, Juge de Paix à Sinnamary. MEaumE, Professeur de législation et de. jurisprudence à l'École forestière de Nancy, à Nancy. BouTAx (A. — R. 1843. — P. 1852), Professeur de phy- sique au Lycée de Versailles. CORRESPONDANTS ÉTRANGERS, MM. 1803. 1812. 1816. 1817. Demozz, Directeur de la Chambre des finances, et Correspon- dant du Conseil des mines de Paris, à Salzbourg (Autriche), GErFroy , Professeur d'anatomie à l’Université de Glascow (Ecosse ). Excgcstorr , Docteur en philosophie, Conseiller de confé- rence, Commandeur de l’ordre de Dombrog , etc., à Copen- hague (Danemarck). VoceL, Professeur de chimie à l’Académie de Munich (Bavière). Campgecc, Professeur de poésie à l'Institution royale de Londres ( Angleterre). KIRCKHOFF VAN DER VARENT (le vicomte Joseph-Romain-Louis de KERCKHOVE, dit de) ancien Médecin en chef des hôpitaux militaires, etc., Membre de la plupart des Sociélés savantes de l’Europe et de l'Amérique, à Anvers ( Belgique ). 35 546 1818. 1823. 1830, 1830. 1835. 1836. 1839. MEMBRES Dawson-Turner , Botaniste, à Londres ( Angleterre ). CHaumeTTE DES Fossés , Consul général de France, à Lima (Amérique méridionale ). Rarx (le chevalier Carl-Christian), Professeur, Secrétaire de la Société royale d’Écritures antiques du Nord, et de plusieurs autres Sociétés savantes, à Copenhague(Danemarck), 4o, rue du Prince-Roy al. Srassart (le baron Goswin-Joseph-Augustin de) GO X, Président du Sénat belge, Gouverneur de la province de Namur, à Courioule, près Namur ( Belgique ). Casrizmo (Antonio-Feliciano de), Bacharel Formado en droit, Membre de l'Académie des Sciences de Lisbonne, etc., à Lisbonne ( Portugal), 58, calcada do Dugue. Frirepts (Pierre de), Médecin à Naples. KERkHOVE D'EXAERDE ( le comte François de ), Chevalier de l'ordre de Malte, Membre de plusieurs Sociétés savantes, à Exacrde, près de Gand ( Belgique ). REIFENBERG (le baron de ), à Louvain. — A Paris, chez M. Michaud , 67, rue de Richelieu. Ws1D (James), Géographe, à Londres. SanTARrEM (le vicomte de), anc. Minist de Portugal, Memb. de l’Inst. de France et de plusieurs Académies franc. etétrang , à Paris, 40, rue Blanche . Narpo (Jeau-Dominique), Médecin de l’Institut central des Enfants trouvés de Venise, Membre de plusieurs Sociétés savantes, à Venise. Morrex , Docteur ès-sciences et en médecine, Professeur de Botanique à l'Université de Liége. . ZanTEDEsCRI, Professeur de physique , etc., à Venise. . GuaAsTazLA ( Auguste), D -M., Membre de plusieurs Sociétés savantes de France, d'Italie et d'Allemagne, à Trieste. Pasquier ( Victor), Pharmacien en chef de l'Hôpital mili- taire, à Liége ( Belgique). CORRESPONDANTS. 547 De Le Brparr pe THUMAIDE, Procureur du Roi, à Liége. Van HassezT, Secrétaire de l’Académie d'Anvers HazzEwELL, à Cambridge. 18/6. TarmA, D.-M., à Bruxelles ( Belgique). 1847. HERBERGER (D.-Edouard), Prof. de technologie, etc., à l'Université de WVurzbourg ( Bavière). 1848. Jogaro X, Directeur du Musée industriel de Bruxelles. 1851. NATALE (Giuseppe de), D.-M., à Messine (Sicile). Vizcar v MarcrAs (D. Juan-José}, Docteur ès-sciences, Prof. de chimie, etc , à l'Université de Salamanque ( Espagne). 1852. QuéTeLcer OK, Secrétaire de l’Académie royale de Bruxelles Sazvouixi ( Pellegrino), D.-M., à Venise. Van Duyse, Archiviste de la ville de Gand. SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES, Classées selon l'ordre alphabétique du nom des Villes cù elles sont établies. Abbeville. Société d'Émulation (Somme). Aix. Société académique ( Bouches-du-Rhône ). Amiens. Académie des Sciences (Somme). — Société des Antiquaires de Picardie. Angers. Société industrielle (Maine-et-Loire). — Société d'Agriculture. Angoulême. Société d'Agriculture, Arts et Commerce du département de la Charente. Bayeux. Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres ( Calvados ). Beauvais. Athénée du Beauvaisis. 548 SOCIÉTÉS Besançon. Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts (Doubs). — Société d'Agriculture et des Arts du département du Doubs. Bordeaux. Acad. des Sciences, Belles-Lettres et Arts (Gironde). — Société de médecine. ré Boulogne-sur-Mer. Société d'Agriculture, du Commerce et des Arts. (Pas-de-Calais). Bourg. Société d'Emulation et d'Agriculture du départemt de. l’Ain Caen. Acad. des Sciences, Arts et Belles-Lettres (Calvados). — Association Normande. — Société d'Agriculture et de Commerce. — Société des Antiquaires de la Normandie — Société Linnéenne. — Société Philharmonique. — Société vétérinaire du Calvados et de la Manche. Calais. Société d'Agriculture, de Commerce, des Sciences et des Arts (Pas-de-Calais). Cambrai. Société d'Emulation (Nord). Chälons-sur-Marne. Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du département de la Marne. Chälons-sur-S aône. Société d'Histoire et d'Archéologie ( Saône-et- Loire). Chateauroux. Société d'Agriculture du département de l’Indre. Cherbourg. Société d'Agriculture , Sciences et Arts (Manche ). — Société des Sciences naturelles. Clermont-Ferrand. Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts (Puy-de-Dôme ). Dijon. Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres (Côte-d'Or). — Société de Médecine, Douaï. Société centrale d'Agriculture, Sciences et Arts du départe- ment du Nord. CORRESPONDANTES. 549 Draguignan. Société d’Agricult. et de Commerce du départ. du Var. Evreux. Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l'Eure. Falaise. Société d'Agriculture ( Calvados). Havre. Société havraise d'Études diverses. Lille. Société centrale d'Agriculture, Sciences et Arts du départe- ment du Nord. ÿ — Commission historique du département du Nord. Limoges. Société d'Agriculture, des Sciences et des Arts (Haute- Vienne). Lons-le-S aulnier. Société d'Émulation du Jura. Lyon. Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts (Rhône). — Société d'Agriculture , Histoire naturelle et Arts utiles. — Société de Médecine. — Société Linnéenne. Mäcon. Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres (Saône-et-Loire). Mans (Le). Société d'Agriculture, Sciences et Arts (Sarthe) Marseille. Acad des Sciences, Lettres et Arts (Bouches-du-Rhône). Melun. Société d'Agriculture de Seine-et-Marne. Metz. Académie des Lettres, Sciences et Arts et d'Agriculture ( Moselle ). Montauban. Société des Sciences, Agriculture et Belles-Lettres du département de Tarn-et-Garonne. Morlaïr. Société vétérinaire du département du Finistère. Moulins. Société d'Émulation du département de l'Allier. Mulhausen. Société industrielle (Haut-Rhin). Nancy. Société des Sciences, Lettres et Arts ( Meurthe ), — Société centrale d'Agriculture. Nantes. Société académique des Sciences et des Arts du dépar- tement de la Loire-Inférieure 550 SOCIÉTÉS Nimes. Académie du Gard. Niort. Athénée; Société libre des Sciences et des Arts du dépar- tement des Deux-Sèvres. C Orléans. Société des Sciences, Belles-Lettres et Arts (Loiret). Paris. Athénée, 2, rue de Valors. —- Athénée des Arts, à /’Hôtel-de-Ville. —— INnsTrTUT DE FRANCE, au Palais des Quatre-Nations. — Académie française. — des Inscriptions et Belles-Lettres. — des Sciences. —— des Beaux-Arts. — des Sciences morales et politiques. — — historique de France, 9, rue S'aint-Guillaume. — — des provinces, au Luxembourg, à Paris (Déc du 4 fév. 1853). —— Société centrale des Amis des Arts et des Lettres, 19,7. Saintonge. — Société d'Economie domestique et indust., 12, r. T'aranne — Société de Géographie, 23, rue de l'Université. Société de la Morale chrétienne, 9, rze S'aint-Guillaume. “— Société de l'Histoire de France. (M. Jules Desnoyers, serré taire, à la Bibliothèque du Jardin du Roi.) Société d'Encouragement pour le commerce national, 6, rue S'aint-Marc. Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, #2, rue du Bac. — Société de Pharmacie, 43, g. de la Tournelle. — Société des Méthodes d'Enseignement, 12, re T'aranne. Société des Sciences physiques, chimiques et Arts agricoles et industriels de France , à /'Hôtel-de-Ville. Societé géologique de France, 24, rue du Vieux-Colombrer. CORRESPONDANTES. 551 — Société internationale des Naufrages, 17, re Neuve-des- Mathurins. — Société libre des Beaux-Arts, à l'Hôtel-de-Ville. — Société Linnéenne, 51, rze de Verneuil, faubourg Saint- Germain. — Société médicale d'Emulation, 9, rue Richepanse. — Société Philomatique, 8, rue d’Anjou-Dauphine. — Société Philotechnique, #7 Palais-Royal. —— Société Phrénologique, 54, rze Jacob. — Société centrale d'Agriculture, à /’Æôtel-de-Ville. — Société d'Horticulture, 12, rze T'aranne. Perpignan. Société royale d'Agriculture, Arts et Commerce des Pyrénées-Orientales. Poitiers. Société académique d'Agriculture, Belles-Lettres, Sciences et Arts ( Vienne). — Société des Antiquaires de l'Ouest. Puy (Le).Société d'Agr., Sciences, Arts et Conmeree (Haute-Loire) Reims. Académie (Marne). Rouen. Société cent. d'Agriculture du dép. de la Seine-[nférieure. -— Société centrale d'Horticulture. — Société libre d'Emulation pour le progrès des Sciences, Lettres et Arts. —— Société libre pour concourir au progrès du Commerce et de l'Industrie. — Société de Médecine. — Société des Pharmaciens. — Cercle pratique d'Horticulture et de Botanique du départe— ment de la Scine-Inférieure. S'aint-Élienne. Société d'Agr., Sciences, Arts et Commerce (Loire). — Société industrielle, 552 SOCIÉTÉS S'aint-Quentin. Sociélé des Sciences , Arts, Belles-Lettres et Agriculture (Aisne ). — Société Industrielle et Commerciale. Strasbourg. Société des Sciences, Agriculture et Arts du départe- ment du Bas-Rhin. T'oulouse. Académie des Jeux floraux (Haute-Garonne). — Académie impériale des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres. Tours. Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département d’Indre-et-Loire. Troyes. Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de l'Aube. Valence. Société de Statistique, des Arts utiles et des Sciences naturelles du département de la Drôme. Versailles. Société centrale d'Agriculture et des Arts du départe- ment de Seine-et-Oise. — Société des Sciences morales, Lettres et Arts. SOCIÈTÉS ÉTRANGÈRES. Anvers. Société des Sciences, Lettres et Arts. Berne (Suisse). Bibliothèque de la ville. Copenhague. Société royale d’Ecritures antiques du Nord. Liége. Société libre d’Emul. et d'Encour. pour les Sciences et les Arts Londres. Société des Antiquaires de Londres. Munich. Académie royale des Sciences, etc., de Bavière. Washington, États-Unis d'Amérique. Smithsonian Institution , (M. Hector Bossange, agent à Paris, 25, 9. Volfarre). Nota. Trente-un exemplaires du Précis seront en outre distri- bués, ainsi qu'il suit: A M. Deracue, Libraire à Paris, et aux PRINCIPAUX Jounnaux qui se publient à Rouen. ( Déc. du 18 nov. 1831, R. des L,, p. 2.; et déc. du 23 déc. 1836. R, des D,, p. 177.) ÉTRANGÈRES. 553 — À la Bibliothèque centrale des Sociétés savantes, au Luxembourg, à Paris. — À M. H. Canwor, Directeur de la Revue encyclopédique, à Paris. ( Déc. du 1o fév. 1832. R. des L., p. 28.) — Aux Br- BLIOTHÈQUES de la Préfecture du Lycée et des Villes de Rouen, Elbeuf, Dieppe, le Havre, Bolbec, Neufchatel, Gournay et Yvetot. (Déc. du 16 nov. 1852. Reg. des Délib., p. 153; et Déc. du 5 déc. 1834. R. des L., p 226.) — À M. Eugène ARNOULT, proprié- faire-rédacteur du journal intitulé l’Institut , rue de Las-Cases , 18, à Paris, — A la BIBLIOTHÈQUE de Dijon. (Déc. des 5 et 12 déc. 1834. R. des L., p. 226.)—A la Biguornëque du Muséum d'histoire natu- relle de Paris ( M. J. Desnoyers, bibliothécaire), A la BiBn1oTnèque de Pont-Audemer, Eure (M. Canel, bibliothécaire.) (Déc. du 18 décembre 1835. R. des Délib., p. 173.) — A M. Taisier, sous-chef au ministère des finances ( par continuation de la collection de feu M. Goïs fils, son beau-père), pavilion de l'Ouest , à l'Institut ,à Paris. ( Déc. du 26 janvier 1838.) — A M. le ministre de lInstruction publique. (R. des lettres, 22 Fév. 183q, p. 20q) , deux exemplaires, suivant sa circulaire du 20 janvier 1850, et aux huit autres ministères (art. 75 du règlement). Nora. Le Programme des Prix doit être envoyé, chaque année, aux principaux journaux de Paris et des départements, notamment à la Gazette spéciale de l’Instruction publique, rue des Mathurins- Saint-Jacques , à Paris. HRFRIFFIFÉPEFIFIEIFIPEFEESSRE RSS ESS EE + TABLE DES OUVRAGES Reçus pendant l’année académique 185 2-1 853, et classes par ordre alphabétique , soit du nom de l’auteur ou du titre des ouvrages anonymes , soit du nom de la ville où sont publiés les ouvrages périodiques et ceux des Sociétés savantes. Dressée conformément à l’art. 63 des nouveaux statuts. Abbeville, Société d'Emulation. Mémoires, 1849 , 50, 51, 1% semestre 1852. Abeille médicale, F. Paris. Académie nationale agricole, manufacturière et commer - ciale , et Société française de Statistique universelle. Jour- nal mensuel des travaux. — Juin, septembre , octobre et décembre 185:. — Janvier à juin 1853. Académie de Christiania W. Christiania. Aix. Académie. Séance publique de 1852. Amiens. Société des antiquaires de Picardie. — Séance du 9 novembre 1852 — Introduction à l'histoire generale de la province de Picardie, 1853. — Bulletin n° x, 1853. Amos Kendall. Full exposure of Dr. Chas. T. Jackson's pretentions to the invention of the electromagnetic-telegraph. Washington, 1852. Angers. (Société industrielle )} Bulletin, 23° année, 3° de la 2° série 1552. Association normande, Ænnuaire 1853 , 19° année. Athénée, F”. Beauvais. TABLE DES PUBLICATIONS. 385 Aussy (H. d’). Résumé impartial de l'histoire de Napoléun , suivi des faits qui ont précéde 1 ’expedition de M. le prince de Joinville à l'ile Sainte-Hélène, 1852. Aymar-Bression. Journal mensuel des travaux de l’Académie nationale agricole , etc. V. Académie nationale. Bache. Lettre au Sénat des États Unis Ballin, 'ableau décennal des opérations du Mont- de-Piete de Rouen, de 1843 à 1852. Barral (J.-A.). éiecherches analytiques sur les eaux pluviales , 1852. Beaurepaire (de ). Notice sur Jean Masselin, Caen, 1857. Beauvais. Atheénée du Beauvaisis. Bulletin, 1° et »° sem. 1852. Bernoux (Me Amélie). Mélodres pour une ou deux voix , extraites de lu méthode Duchemin - Boisjousse, Paris, 1852. , Besancon. Societé des sciences , etc. Séanres publiques de 1850 , 51et52: +4 Besancon. Société de médecine. Bulletin, n° 4, 1851. Béziers ( Hérault). Soc. archéologique. Bulletin des études ibériennes , par P.-A. Boudard, 13e /or. Séance publique du 5 mai 1853. Bordeaux. Académie des Sciences, Recueil des actes, 1°", 2°, 4 el 4 trim. — Recu en outre une vingtaine d’an- ciens volumes réclamés par M. l’archiviste. Boucher de Perthes.. Æommes et Choses, 4 vol., 1851. — Emma. où Quelques Lettres de femmes , 1852. — Sujets dr umatiques , à vol., 1852. Boullée, Un Roman du xvarr® siècles Etude sur Ularisse Harlowe. Boulogne-sur-Mer, Soc. d’agricult. Des assolements ( suite et fin.) — Seunce semesl:ielle du 39 octobre 1852, — Id. À du 19 mars 1853. 556 TABLE Bourdin. Des Inconvénients de l’usage du camphre. Paris , 1 8 5 2. Bouthors, Soc. des antiquaires de Picardie. Coutumes locales du Baïilliage d'Amiens Boutigny. Note sur un nouveau générateur à vapeur. Brierre de Boismont, Des Hallucinations ou Histoire raisonnée des apparitions ; visions , songes , exlase . magnétisme et somnambulisme , 1852. Bruxelles. Académie royale de Belgique. Bulletins n® x et 2, t. XVIII, 1851. T. XIX , 1" 64 2° p. — Annuaire. Caen. Académie. Mémoires, 1852. Caen. Conseil général. Exportation des produits agricoles de la Normandie. Caen. Soc. linnéenne de Normandie. Mémoires, années 1824 et 25,in-8°, atlus, 1825.— Id., 1834 à 1853, in-4°. Caen. Soc. vétérinaire. Mémoires , 19° année 1851-52, n°15. — Mémoire sur cette question : Déterminer les causes occasionnelles de la pousse et du cornuge chez les chevaux élevés en Normandie , etc. Cambrai. Soc. d’Emulation, Mémoires , t. XXIII. Séunce pu- blique du 27 octobre 1850. Id. , 2° p., du 18 août 1851. — Programme des questions agricoles et littéraires mises au concours de 1852. Caro (E). Du mysticisme au xvrrrt siècle. — Essai sur la vie et la doctrine de saint Martin , le philosophe inconnu. Cazin. Ve l’organisation d'un service de santé pour les indi- gents des campagnes , 1852. Cherbourg. Soc. des sciences naturelles. Mémoires , 1° vol., tre et 22 iv., 1852. Charma. Notice biographique sur Charles-Julien Bourdon. Chaumier. Rapport sur le Christ aux plaies, par M. Emile Thomas. Christiania, Academie, Symbolæ ad hustoriam antiquiorem DES PUBLICATIONS. 557 rerum norvegicarum . 1550. — 12 volumes en langues du Nord, Clogenson. Amour et musique , poème extrait du Précis de 1852. Decorde (l'abbé J.-E.). Dictionnaire du patois du pays de Bray , 1852 — Une page d'Histoire, 1789-1793. De la Quérière, Revue rétrospective rouennaise , 1853. Département de la Seine-Inférieure. Budget départemental des dépenses el des recettes. Ex® 1852. Compte au 1% Juillet 1851. — Conseil general. Session ordinaire de 1852. Budget de 1853. Destigny. Table indiquant la longueur que doit avoir un pendule simple, etc., 1852. Dinaux. Bataille de Jules-Cesar contre les Nerviens. Douai. Soc. nationale d’agriculture. Mémoires de 1847. — Id., tir, 1849-51. Draguignan. Soc. d'agriculture da Var. Bulletin agricole , 123, 1 et 4°tr, 1802. Du Breuil. V. Girardin. Duclos (H.). De l’Utilité de l'allaitement pour la femme ac- couchée (manuscrit), Juillet 1853. Dumast (De). L'Orientalisme rendu classique , etc., 1853. Duranville ( Léon de). Nouce sur Le château de Bouvreuil construit à Rouen par ordre de Philippe- Auguste, 1852. Falaise. Soc, d'agriculture. Mémoires , 1853. Fauré. Analyse chimique des eaux du département de la Gi- ronde. Bordeaux , 1853. Fléchet. Remède infaillible pour préserver la vigne de la maladie appelée Oïdium tukery. Fresnaye ( le baron de la). Essai d'une nouvelle manière de grouper les genres et les espèces de l'ordre des passereaux , 1838. — Monographie du genre dendrocolapte , 1849. 558 TABLE Gazette des Beaux Arts. 1% vol. n° 6. Girardin (J.) Mélanges d'agriculture , d'économie rurale et publique, et de sciences physiques appliquées, 2 vol., 1852. — Sur les guanos du commerce , 1853. Girardin et Du Breuil. Cours élémentaire d'agriculture , t. à, 1852. Girardin et Morière. Résumé des conférences agricoles sur Les fumrers, etc. , 1852. Gente. 7. Orbigny. Giraldès. Des kistes muqueux du sinus maxillaire. — Des maladies du sinus maxillaire ( thèse), 1851 Gistl (Johannes). Beschreibung des Skelectes des dreistreïfigen Nachtüffers (Nyctipithecus trivirgatus),etc. — Systematische Uebersicht der Wanzen und ricaden der umgebong von München, 1837 Gournay ( de ). Malherbe. Recherches sur sa vie, et critique de ses œuvres , 1852. — Etude sur la vie et les ouvrages de Chartes de Bvourguevile, sieur de Bras, 1852. Hainl (Georges). De la Musique à Rouen. — Le Salut public, journal de Lyon, du 15 décembre 185). Hatin. L'Union lilleraire, n° 2, 1% août. Havre. Soc. havraise d'etudes diverses. Recueil des publica- tions de la \8 et de la 19° année, 1850 à 52.(V. Lahure). Henri (O0.). Eau minérale naturelle ferrugineuse d’ Auteuil , près Paris, 1851. -— Eau minérale sulfureuse et thermale de Saint-Honore (Nièvre) , 1852. — Nouvelles expériences sur les eaux minérales ferro-manganésiennes de Cransac (S% haute et basse), 1851. — Note sur un moyen de puiser et d’embouteiller les eaux minérales naturelles pour les expédier au loin intactes. — Réflexions au sujet du tannate de quinine. Institut de France, Académie des sciences. Raïes longitudi- DES PUBLICATIONS. 559 nales du spectre. -— Discours P'ononce par M. Vitet, dans la séance publique du 19 août 1852, sur les prix de vertu. Institut des Provinces. Annuaire de l'Institut des provinces et des Congrès scientifiques , 1853. Institut historique. L'Investigateur , 219€ à 299€ Jjo. Jobard. Bulletin du Musce de ! industrie belge , juillet » Sep tembre à décembre 1852, janvier à Juin 1853.— Ja pro- priété et la responsabilité industrielles assurées par le timbre- marque et le timbre garantie, 1852. Journal de l'instruction publique et des cultes. Y. Paris. Journal des Savants. Aot 1852 à juillet 1853. Labhure. Rectification d’un “omple-rendu par M. le secrétaire de la Soc. d'études diverses du Havre. d’une communica- tion , elc. Lecadre. Observations et Dissertations medicales , 1853. Leclerc (Louis). Les vignes malades — Rapport adressé à M. le comte de Persigny , ministre de l'intérieur > Sur un voyage d'étude entrepris par ses ordres dans le vignoble Jrançais, pendant l'été de 1859. Leconte. W. Caen. Soc vétérinaire. LeJolis. Notice sur l'origine et l'établissement de la foire Saint-Clair de Querqueville, 1852. — Quelques réflexions sur l’étude de La botanique , et détails sur Le mode de re- production des algues zonsporées | 1852. — Paquet de plantes sèches. Lenormant. Repport fuit uu nom de la Commission des antiquités de la France. Malbranche. Lettre d'envoi et note de plantes pour l’herbier départemental {une centaine ). Malherbe. , Mancel. 560 TABLE Malo (Ch.). Histoire des rois de France, petit Précis à l'usage des Collèges , etc. , 1857. Mancel. Lettres inédites de Malherbe, 1852. Mans (Le). Soc. d'agriculture de la Sarthe. Bulletin, &°1r.1851. Meaume (fils). Recherches sur quelques artistes lurrains , 1852. — Recherches sur la vie et les ouvrages de Jacques Callot , 1853. — Etude sur la vie privée de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre. ( Manuscrit. ) Mende. Soc. d'agriculture. Bulletins 26 à 29 Metz. Académie nationale. Mémoires , 33° annee, 1851-52. 1e partie : lettres, histoire, archéologie. — 2° partie : sciences , economie politique , statistique , agriculture. Meurein ( Victor). Recherches sur la composition et les pro- prietés médicales , 1° des différentes sortes commerciales de capsules de pavot blanc , grosses , moyennes et petites ; 2° de la plante ertière , de ses parties et des capsules aux différentes phases de leur végétation. — Observations me- téorologiques faites à Lille pendant l’année 1852. Montémont (Albert). Le retour de l'Empire, Ode. — L'avenir est à nous , Slances. Montpellier. Académie. Mémoire de la section des sciences , t. 2, 1'T fascicule, 1851. Moreau { César ). L'Univers maçonnique , etc. , 1837. Morière. Promenades de la Soc. linnéenne de Normandie , 1849 à 1852. — Note sur un dépôt de grès situé dans la commune de Sainte-Opportune (Orne), 1853. ( F. Girardin. ) Morin (Elisa). À M. Evariste Boulay-Paty, sur son livre de Soennets, Morton. Stalements supported by evidence of Wm-T.-G.- Morton-M. D. on his claim to the discovery of the anæsthe- tic properties of ether etc Mouchon. lonsidérations sur la lactucine , le lactucarium et les chicoracées du genre lactura. ( Manuscrit. ) DES PUBLICATIONS. 561 Moulins. Soc. d'Emulation de l'Allier. Bulletin, mar et août 1852. Mulhouse. Soc. industrielle. Bulletin n° 119, 1853. Munich. ( Acad. royale de). Abhandlungen der philosophisch- Philologischen classe. — Historichen classe. Bulletin, Janvier à juin 1852. Muret ( Th"). Paris à Dieppe, Discours en vers, 1x Juullet 18532. Natale. (Giuseppe di). Ricerche anatomiche sullo scinco vartecato in rapporto ai principal tipi d'organizzazione des rettili. Torino , 1852. Nicot. Compte-rendu des travaux de l'Académie du Gard. Séance du 27 août 1852. V. Nimes. Nimes. Académie du Gard. Mémoires , 1852. Niort. Soc. de Statistique. Mémoires, 1°, 2° et 3° or. 1852. Orbigny (Ch. d’). Keepsake d'histoire naturelle. Description des mammifères. — Le dix neuvième Siècle. Revue men- suelle. Sixième ordre : illustrations scientifiques, 1845. — Mémoire sur diverses couches de terrain nouvellement découvertes aux environs de Paris , entre la craïe et l'argile plastique.— Note sur la formation du calcaire siliceux. — Nouveau Manuel complet de géologie. Orbigny ( d’) et A. Gente. Géologie appliquée aux arls et à l’agriculture, comprenant l’ensemble des révolutions du globe. Paillart. Eloge de M. F.-L. Bresson, conseiller à la Cour de cassation | membre de l’Académie Stanislas. Paris. J”, Académie. Institut. Joursal des Savants. Sorictes. — Journal de l'instruction publique et des cultes, n°° 43 à 50, 52 à 56. — Motifs d'une polémique entre l’ Abeille medicale et l'Union médicale. 36 562 TABLE Pellegrino Salvolini. Osseroaziont prativhe medico-chirur- giche, 1852. — Lettera sul vantaggio delle incisiont negli stravast Sanguinet esternt ed interni del cranio. — Appunti intorno ad alcuni inconvenienti che s’incontrano negli Spedali ed in qual modo si possa ripararvt. — Uso del cloroformio nel travaglio del parte. Turino , 1852. Plouviez. Molière. La médecine de son temps et quelques aperçus sur la science médicale de nus jours — Du càlo- rique contre la sciatique. — Légères irritations gastrulgiques, et quelques mots sur le cystocèle vaginal. — Quelques mots sur le charlatanisme , les erreurs et les préjugés populaires en médecine ; 1853. — Réflexions sur lu thérapeutique de Pépilepsie , 1853. — L'ouverture des abcès par le bistouri est-elle préjerable à celle faite au moyen de la pierre à cautère P 1851. — Guerison d'un cas d’ozène, affertion cérébrale, dont l'issue à été funeste quatre mois après, 1852. Poitiers. Société des Antiquaires de lOuest. Mémoires , 1850 et 51. Bulletin, 2°, 5° et 4° divr. 1852 ; 1% et 2° tr. 1953. Pontaumont (de), Tableau historique des Gaules Cher- bourg , 1552. Pouchet (F.-A.) 11istoire des Sciences naturelles au moyen- âge, ou ALBERT-LE-GRaND ef son époque considérés comme point de depart de l’école expérimentale , 1853. Prévost. Des diverses espèces de rhubarbes cultivérs en France, 1852. Puy (le). Soc. d'agriculture Annales , 1. XVI, 1851. Quetelet. Lettre à M. Lamont sur l'électricité de L'air, etc. — Observations des phénomènes périodiques. — Sur le climat de la Belgique, 1852. Rens. Académie. Séances el travuux , 1852. 1. XVII, n° », Renard (Athanase). Jeanne d Are était-elle française * DES PUBLICATIONS. 563 Rouen. Chambre de commerce. Æxpose des travaux pendant 1849 à 51,— 1853. — Circulatre du 15 février 1853, relative à la formation de la Compagnie des remorqueurs ruuennais. Statuts de la Compagnie. Rouen. Soc. centrale d'agriculture. Æxtrait des travaux. L25° cahier , 2° fr 01852 Ma GG ST, 2e. Rouen. Soc. centrale d’horticulture. Bulletin, t. IV, 5° cahier , 1852 , 6° Rouen. Cercle pratique d’horticulture et de botanique. Traité pratique de l'éducation et de la culture du pommier à cidre, etc.— 5° et 6° Bulletin 1852; 7°, t. VII, 8° annee ; 1er, 2°, 3° Bulletin, 1853. Rouen. Soc. libre d'Emulation. Des moyens de porter re- mède à l'exhaussement du prix de la viande en detail. Bulletin , 1851-1852. Rouen. Soc. libre du commerce et de l'industrie, Rapport sur le nouveau projet de loi concernant le Conseil des Prud'hommes , etc.— Rapport sur le nouveau projet de loi de douanes soumis à l'étude du Conseil d État. — Rapport sur le remorquage en Seine. — Rapport sur le drawback des tissus de coton, suivi d'une pélilion adressée à M. le Ministre du commerce et à M le Ministre des finances, ut mai 1853. Ruschenberger. À notice of the origin , progress, and present condition of the Academy of natural sciences of Phila- delphia. Rustem-Effendi et Seid-Bey. Réponse à quelques journaux relativement aux affaires de Turquie ; 1853. Saint-Omer. Soc. des Antiquaires de la Morinie. Pulletin historique , 2°, 3° et 4° livr. 1852. — 2° année , 1° livr., Janvier et fevrier 1853. Saint-Quentin. Soc. académique. Annales agricoles, ete., 1851. 564 TABLE Sandouville .( de) et Trébuchet. Des mesures administra- tives à prendre dans le but d'empêcher la propagation des maladies venéeriennes , 1850. Seid-Bey. VW. Rustem-Effendi. Sens. Soc. archéologique. Bulletin, cahier incomplet de 1851. — Cahier de 1852. Smithsonian Institution. F. Washington. Société de géographie. Bulletin, n°% 14 à 23, 1852; — n°21 4%273 1003. Société de la Morale chrétienne. Enfants trouvés — Médecins cantonaux. — Conversions. = Religion et phi- losophie. Hépitaux anglais. = De la criminalité en France. Système pénitentiaire anglais. Jeunes détenus , correspon- dance, 1852.— T. II, n° 1, 1853.= Le Père Hilurion : 1 Sa vie, 2 Ses mémoires ; 3. Ses récits sur les tortures des aliénés. — n° 2. lorognerie , Salles d’asiles, Caisses d'épargnes , Enfants ussistés. Correspondance. — N° 3. Le mariage civil et religieux, Ecoles de sourds-muets. Discours de M. Lacretelle. Pension Suard. Correspon- dance. — N°4. La Camaraderte (1). Notes de M, Scribe , De l'Homme et de ses races. Correspondance. Soc. de l'Histoire de France. Bulletins n°% 7 et 8, 1852 ; 12,356 0, 1899: Soc. des Antiquaires de France. Annuaire , 1853. Soc, impériale et centrale d'agriculture de Paris. Bulletin, n° 5, avril 1855. — Bulletin des séances. — Compte- rendu mensuel , rédige par M. Payen , n° 6. Soc. impériale d'horticulture de Paris. Annales, Janvier 1853. Soc. philomatique. Æxtraits des procès-verbaux , 1849 , 1850 , 1851. — (1) C’est ce mémoire qui a été couronné en 1852. L'auteur est M, Lesguillon. DES PUBLICATIONS. 565 Soc. philotechnique Annuaire , t. XIV, 1853. Soubeiran. Discours sur les remèdes secrets autorisés par le Gouvernement , 1852. Stassart ( de ). Examen de la lettre et de la note de M. Le Lièvre de Staumont sur les synonymes français. — Fondation d'un prix. — Collection des grands écrivains du pays. — Fables, 1852. — Notice sur Corneille-François de Nélis, évêque d'Anvers, etc., 1853. — Lettre sur le chevalier Bayard. — Trois Fables. — Discours prononcé à l'Aca- démie royale de Belgique , le 11 mai 1853. Thomas. Observations auxquelles donne lieu une publication récente signée : Un Riverain de la Seine, et contenant un projet d’endiguement de la petite rade du Havre, Juin 1853. Tilesius (G ). Statuten des Miünchener vereins für naturkunde. Toulouse. Acad, des Jeux floraux. Recueil de 1853. Toulouse. Académie impériale. Mémoires , t. IE, 1852. — Statuts et règlements. Tours. Soc. d'agriculture. Annales, t. XXXI, n° 3, juillet à décembre 1851. Trapenard. Rapport général des travaux de la Societé des sciences médicales de Gannat, pendant l'année 1851-52. Toussaint (V.) Précis sur les statues de Bernardin de Saint- Pierre et de Casimir Delavigne, érigées au Havre, le Q août 1852. Trébuchet F, Sandouville, Troyes. Soc. d'agriculture. Mémoires ; n'® 19 à 26, 1852; — 17, 1853, Union médicale, P. Paris. Valence ( Drôme). Soc. d'agriculture. Bulletin des travaux , n°21, avril 1853. 566 TABLE DES PUBLICATIONS. Vau der Heyden Noces historiques et généalogiques sur Les maisons de Kerckhove-V’arent, Van den Winckele et Van des Donckt. Anvers , 1853. Van Duyse. Lettre de M le professeur Cracco. — De la methode d'enseignement à suivre dans les collèges. Gand, 1852. Vanoni. {n morte di Emilia. Canzone. ( Manuscrit. }) Versailles. Soc d'agriculture et des arts, Mémoires,52° année, 1852. Vervoitte. Messe solennelle à quatre voix , solos et chœurs , avec accompagnement d'orgue. Vesque. Lettre et note sur l'art de diriger les ballons. ({ Ma- nuscrit ). Vieillard (A) Lettre à M. Lemire et à M. Rollet sur le remorquage de la Basse-Seine. Nouvel incident. Vigne. #. Fléchet et Leclerc Villar y Macias ( Manuel). Écos del arpa , colection de poe- sias y leyendas. Washington. Smithsonian institution. — Directions for collec- ting, preserving, and transporting specimens of natural history , 1852. —— Fourth (et fifth) annual report of the board regents of the Smithsonian institution , 1849-50. Zantedeschi (F.) La T'ermocrosi di Melloni dimostrata insus- sistente e l’autore in opposizione con se stesso , 1853. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE PRÉSENT VOLUME. Discours d'ouverture de la Séance publique du 6 août 1555, sur l’Expérimentation dans les sciences physiques et naturelles , par M. Boutan, président. Page 1 CLASSE DES SCIENCES. Rapport sur les travaux de l’Académie, pendant l’année 1852-53, par M. J. Girardin, secrétaire de la classe des Sciences. . PHYSIQUE APPLIQUÉE. Destruction d'une usine par un orage, M. Lévy.. Altérations produites par une action électrique sur divers végétaux, M. Lévy. Direction des ballons. a x nt Machines à air chaud. Réclamations de priorité... Appareil hydro-répulseur de M. Pimont. . CHIMIE. Analyse des eaux du département de la Gironde. Com- position chimique des eaux pluviales. — Digitaline commerciale. — Lactucine et lactucarium. 14 19 568 TABLE DES MATIÈRES, Albumine dans le lait. Acide pyrophosphorique dans l'albuminurie. -— Nou- veau réactif pour l'acide sulfureux. . 5 Du sang au point de vue de la médecine légale. SCIENCES NATURELLES. Géologie. — Source salée de Sotteville. : Coupe géologique du puits artésien de Sotteville, par M. Cléry. Ouvrages de M. Ch. d'Orbigny. — : Engrais de mer... Alluvions aux embouchures des fleuves. Botanique. — Sur les algues zoosporées, par M. : Bignon. Maladie de la vigne. re Envois de plantes pour Pherbier régional. — Plantes nouvelles pour la Flore.. 2 Loologie. — Catalogue des épidoptère es de Normandie. par M. Chesnon. Fécondation artificielle appliquée | au saumon. Débats entre MM. Bergasse et Bignon.. . SCIENCES MÉDICALES. Guérison d'un tétanos chez un Miss, par l’élher, par M. Verrier aîné. Législation médico pharmaceutique , par M. Meurein. Observations médicales de M. Pellegrino Salvolini. . . Etiologie du goître dans la Seine-Inférieure, par M. Vingtrinier. Des aliénés dans la prison d devant la Tatibe à par M Vingtrinier. Des hallucinations, par M. Mérielle. Discours Fr réception . Réponse de M. Boutan , Drésiäent. ÉCONOMIE SOCIALE. — STATISTIQUE. Influence des moteurs sur le développement du travail, par M. Cléry. Discours de réception. . 20 25 26 36 TABLE DES MATIÈRES. Réponse de M. le Président Commerce du charbon de terre dans la ne Serre par M. Cléry. Discours de réception. Opérations du Mont-de-Piété de Rouen, par M. Ballin. Ecole professionnelle préparatoire de Rouen. Exposé par M. l'abbé Neveu. MS Proposition de l'Académie à l'égard de cette école. D Demandes en faveur de la Bibliothèque publique. Ouvrages publiès par les membres de l’Académie . Histoire des sciences naturelles au Moyen-Age, par M. Pouchet . : Rapports des Membres sur différents rare : Concours pour la biographie de Lépecq de la Clôture . Nécrologie. I. M. Lévy. Il. M. Lair. Er NUIT. Schlumberger . Me : IVSME Le SAUUATE RER ETES V. M. Chaponnier.. VI M Alphonse Bergasse. : Rapport sur le concours ul à tipecg de la € tôture, par M. Hellis. EE LE Nom de l’auleur du mémoire couronné (M. Max Simon). MÉMOIRES DONT L'ACADÉMIE A ORDONNE L’IMPRESSION EN ENTIER DANS SES ACTES. Etude sur un effet remarquable, CA par le tonnerre, par M. 4. Lévy. Note sur des altérations produites par l'électr icité sur des végétaux , par le même. : laits pour servir à l'histoire 16 sang chouere sous le rapport de la chimie légale, par M. Morin. Mémoire sur les alluvions aux embouchures de la Seine, de la Meuse et du Rhin, par M. Marchal. 37 400 155 134 168 177 181 570 TABLE DES MATIÈRES. Recherches de la houille dans le département de la Seine-Inférieure. — Coupe du puits artésien ge à Sotteville, par A. Cléry. : Mer ._ Sur,la fécondation artificielle appliquéeie au SAUMOn. — dre Note de M. Bergasse.. 2e Note du même. 1 Recherches sur l'histoire Aubry ele. un saumon , cpûr M. Bignon.. Mémoire sur l'état Actuel HE commerce en “Charbon de terre dans le département de la Seine-Inférieure, et des améliorations qu'il réclame, par M. Cléry... Discours prononcé par M. Nepveur, à l'inauguration du buste du D' Blanche, à l'Hospice général. CLASSE DES BELLES-LETTRES. Rapport de M. le Secrétaire de la classe des Lettres et Arts. Archéologie. Eglise et Abbaye de Saint- Saëns. Agrandissements successifs de la ville de Houëh. La Barbacane, ou le Petit-Chäteau.. à Bibliothèque du Chapitre et de l'archevéché de ion, Bibliothèque publique de l’Académie de Rouen. 4 Sur la construction des édifices religieux. Discours de réception de M1. Desmarest. Re Chauffage et ventilation des appartements... Formation du WNusée de peinture de Rouen. Sur la captivité et la mort de Marie Stuart. : Du Mysticisme au xix° siècle ; essai Sur la 1 vie el ts M Eee de saint Marlin, le philosophe inconnu (M. Caro) : Poésie irappirts divers: +. Nouveaux membres et membres décédés... Les lantaisies, poésie par M. Deschamps. TABLE DES MATIÈRES. 571 MÉMOIRES DONT L’ACADÉMIE A ORDONNÉ L’IMPRESSION EN ENTIER DANS SES ACTES. Quelques considérations générales sur la musique religieuse, à l’occasion d’une messe de M. Vervoitte. 350 La Barbacane, fragment d'un mémoire sur quelques points des fortifications de la ville de Fe par M. Léon de Duranville.. . . . . & EE Des sépultures romaines et des sépultures mérovin- giennes, par M. l'abbé Cochet. … : - . . 103500 Notes historiques sur le Musée de peinture de la ville de Rouen, par M. Ch. de Beaurepaire. . . . 388 Nouvelles recherches sur les Bibliothèques des rene véques et du Chapitre de Rouen, par M. l'abbé Langlois, et pièces justificatives. . . . . . 450-465 Du Mysticisme au xXviie siècle ; essai sur la vie et la doctrine de saint Martin, le philosophe inconnu, par M. Caro; rapport par M. Lévesque. . . . . . . 509 Programme des prix proposés pour 1854, 1855 et 1356 523 Tableau des membres de l’Académie ou Pannes 1855-1854. … . . 4 ; 927 Table des Ouvrage reeus pan He ae mique 1851-1552. . . . 554 Tuble des matières Contenus dans le présent volume: 567 < CPR To CSN Fr ne pr Pr | AR LUN nn " PAT Wa & VU Sn” RD | Aie bu ie | Ke ls) (rs dr: ee a. GA MEN Der. | nn Un dés na M OMS try OR es en 4 ANNE NL, ES ; £ + ; da ; 4. dore a + FA i J dt 4 ÿ, y : à UN, es "à SAN TT 07 © (OST 5 het F5 Mir de je R NX. 21: ON L{, AN JAN VEN EE uk PA; AU L Je : DE , s'erit TONI NA EN Li "LE &}" He A, 11 +6 pal jp ie d, “6 “HÈSSS EC i ‘aise, se 5 (a Mb ts us … WE NT ne dd "1 . | : j #7 lente 2 Vel WE ETES, f + MS 4 LCR +4) : FH 14 L h LN ils LE Fi LP PARU + ++ 0. Ce ! "4 LE CRT LITTT , 4% 4 Cr, À .. LRU ; fl fs . + 1 f SÉ GL" : F! ON ‘AG 6 è AAA AA re ñ - AA < 6 À RASARRRTE x in | VA ANR En! A = EN AAARAEA 5 je " AE â3 OT ann ana 9% 8 à 2. MA AA M AA esta nA ARR - n AAA SE a nan Gi NAPNAN añRAC Ÿ it Me 5 NV fi De Sn SEE ae, An AA «14 añA F5R RAR" A Min à à Ann A AA Man nn VAMAAAARA PRE Shea Au ne MAAAAARARA RAT 222, RAA RAMAAARA RE a" ARAAA RAR AA AA 2 2 ane nana MBA nn me x ns a sis KR | RAA AAA AA AAAARTN?, AAA AAARA AA À _TRAARA nn Mr, ti OA We KNCETEA we AAARA AA LE se p ie r | ru M À at A! A AU LA 2 | a\ AM SN RE ff EE PATOR “arnnanr ana À : PR À A S [ 2 RP 3: 7 : SARRRE RAAAAA AAA" 1 AD AL AAA VA ANA A # RARE ju a 2RARSTE us A A NNPARRAR. AAANAAA AS 22: RAR RSR ERA a AAA AAA R RS fai A, 847 JÈ | MM EE ARR A Aa aan a AR ARR Ana RAR ANA NN RRARAA RARE NE 0 RER ARR AR ARRET / RARRAAA AR ARRR RSR ER RAA TARA RAA PEAUX SAR AAA RAR A RAR EP a ARS AAA RAR AR AR AAA sa Ce L Lu AR ae Fra AAA. Mn Hat Na ARRET ca a à LE Na ee, à A À AAA À SRE AE ire su an" fs Rs rAAREE ne N na 1AGBÈLAS RAA RAR AAARAAA M W W sapant .LRCARAARAAR RAR an nn A A BAAnT AAA AA its RAMARR NE R ann RN AR M de Se Tan nu ê% ON Fe À An RU eee * a RAA Dr GRR ARAAA A \, à Maman A de a É ; es | 3 a À = ape API A A \ AY F2 aAR ES AMAR Mo ARR ME 1 a PARA AMV FPAARRAR AE RS n ff FA fa" = 10 A A? 22; ae, AAA A MAR ue AR INA A me. He Wine, AR RARAR DNS ANA AA An RAA a je ; pi ùe na A PÈRE É cd A la « n sa TEA “00 hs Pan” Mana; anni MAMA M WP) A? NA ENV PCT AMAR APE ue ‘ Ai ANRAAARA AAA NA AAA RES ni un AA Ann AA A jf EM AAA AA 20 A4 > AA AAA AR rD à ME CTEMENNT A AA RETRACE NM put ne nn ANA A, nn AAA AE AE ann nn DANSE REA À ANA A ANA AE 9 À ana SAR ere ” RAARARARR AAA AAA AA: AAC TARA FA AARAARO NE POPARRRA a Re AAA PAT EAN Re pr AA AA à!