Production de viande de boucherie à partir du cheptel laitier Canada Publication 1456/F 630.4 C212 P 1456 1986 fr. X)Ag c.3 '*-*>;tf^?#«..iv.< . Digitized by the Internet Archive in 2012 with funding from Agriculture and Agri-Food Canada - Agriculture et Agroalimentaire Canada http://www.archive.org/details/productiondevianOOforr Production de viande de boucherie à partir du cheptel laitier R.J. Forrest1 Station de recherches, Agassiz (C.-B.) et G.L. Roy Station de recherches, Lennox ville (Qc) 'Décédé en octobre 1985. PUBLICATION 1456/F On peut en obtenir des exemplaires à la Direction générale des communications, Agriculture Canada, Ottawa Kl A 0C7. ®Ministre des Approvisionnements et Services Canada 1986 N° de cat. A53-1456/1986F ISBN: 0-662-93599-3 Impression 1971 Révision 1986 2M-8:86 Also available in English under the title Beef production from the dairy herd. TABLE DES MATIERES Historique de l'utilisation de bovins laitiers comme source de viande de boucherie/6 Veaux/8 Comment se procurer des veaux ?/8 Élevage par le producteur laitier/8 Élevage sous contrat par le producteur laitier/8 Élevage par un spécialiste/8 Achat de veaux à l'encan/8 Élevage des veaux/9 Santé du veau nouveau-né/9 Précautions et recommandations concernant l'élevage des veaux/9 Alimentation des jeunes veaux/10 Bouvillons/12 Alimentation des bouvillons/12 Infections et maladies fonctionnelles des bovins élevés dans les parcs d'engraissé ment/ 12 Variations de l'efficacité alimentaire durant la croissance/13 Modifications de la carcasse durant la croissance/15 Effet des implants d'hormones/ 18 Alimentation composée entièrement de concentrés/20 Taureaux de race Holstein utilisés comme producteurs de viande de boeuf/22 Comparaison entre des bouvillons de race Holstein-Frisonne et des bouvillons de race Hereford/24 Conclusions/27 Bibliographie/27 Annexe Régime d'alimentation pour les bouvillons laitiers/28 HISTORIQUE DE L'UTILISATION DE BOVINS LAITIERS COMME SOURCE DE VIANDE DE BOUCHERIE Jusqu'à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la viande bovine au Canada était produite principalement par trois races britanniques de bovins, soit les Hereford, les Angus et les Shorthorn. L'élevage et la finition des animaux étaient fondés en grande partie sur des régimes de graminées et de fourrages conservés, et l'abattage avait lieu lorsque les animaux pesaient entre 600 kg et 900 kg, à l'âge de 4-5 ans. Avec les années, cette pratique a changé progressivement, si bien que, à l'heure actuelle, les bovins de boucherie reçoivent des graminées jusqu'à ce qu'ils atteignent un poids variant entre 270 kg et 400 kg, puis ils sont soumis à des régimes de finition dans des parcs d'engraissement jusqu'à ce qu'ils atteignent entre 445 kg et 550 kg. Les régimes de finition sont composés principalement d'aliments concentrés. Actuellement, l'industrie étudie encore une fois la possibilité de finir les bovins avec des rations contenant des proportions plus élevées de fourrages grossiers. Comme d'habitude, ce sont les conditions économiques qui gouvernent le genre exact des rations de finition utilisées par les éleveurs. Lorsque le prix du bœuf est bas et que celui des céréales est élevé par rapport à celui des fourrages , les éleveurs cherchent davantage à finir leurs bovins avec des fourrages. Il est probable que, à l'avenir, les éleveurs chercheront également à faire une utilisation plus intense d'aliments d'appoint tels que les déchets forestiers, le fumier de volaille, les déchets de conserveries et les rebuts horticoles pour finir les bovins de boucherie. Pour obtenir plus d'information sur les aliments de rebut, le lecteur pourra consulter la publication intitulée «Rebuts de pommes de terre pour l'alimentation des bovins», de Nicholson (1974). En Amérique du Nord, la production de bovins de boucherie est liée en grande partie à l'utilisation de grands pâturages ne convenant pas à la culture. Par ailleurs, les bovins laitiers sont soumis à des conditions d'élevage et d'alimentation beau- coup plus intensives tout au long de l'année. Par conséquent, les deux industries, bovins de boucherie et bovins laitiers, ont connu un développement distinct en Amérique du Nord. Pour les éleveurs de bovins de boucherie, le phénotype idéal du bœuf de boucherie est un animal large et trapu, aux membres courts et à maturité précoce, tandis que les éleveurs de bovins laitiers préfèrent un animal de grande taille, au corps anguleux, aux membres longs et à maturité plus tardive, ayant tout particulièrement de bonnes aptitudes à la production laitière. L'industrie du bœuf a interprété ces différences entre les deux types de bovins comme étant significatives de la qualité inférieure du bovin laitier en tant que producteur de viande. Des recherches ont montré que, bien qu'il existe des caractéristiques distinctives comme des différences de poids au même âge et une quantité plus élevée de gras interne inutile chez les bovins laitiers, celles-ci n'ont aucune influence sur la qualité ou le rendement de la carcasse. En fait, pendant des années, les mâles excéden- taires provenant des troupeaux laitiers, soit environ 25 % des veaux nés au Canada, ont servi à la production de viande de veau d'excellente qualité. De plus, toutes les vaches laitières trouvent le chemin de l'abattoir, où leur rendement en viande, principalement sous forme de bœuf haché ou de transformation, représente entre 30 % et 40 % de la production totale de bœuf. De nombreux rapports sur la possibilité d'utiliser les bovins laitiers pour produire des morceaux de bœuf de qualité (steaks et rôtis) ont été publiés depuis un certain nombre d'années. La première tentative importante visant à démontrer cette possibilité a été faite au Royaume-Uni dans les années 1950. Cela n'est pas étonnant, car le Royaume-Uni ne possède pas de grands pâturages pour la produc- tion du bœuf et est beaucoup plus dépendant de ses importations de bœuf que le Canada. Par conséquent, les chercheurs de ce pays ont décidé de tenter de remplacer une partie du bœuf importé par de la viande provenant des bovins mâles excédentaires de race Frisonne. Ils ont montré que l'on pouvait produire du bœuf d'excellente qualité en élevant des bouvillons de race Frisonne jusqu'à ce qu'ils atteignent environ 400 kg, dans des conditions de claustration, de la naissance à l'abattage, et en leur donnant des rations composées à 85 % d'orge et à 15 % d'un complément fournissant un surplus de protéines, de minéraux et de vitamines. Depuis cette première expérience, de nombreux rapports de recherches sur la production de viande de bœuf avec des bovins laitiers mâles ont été publiés au Canada et à l'étranger. Deux changements très importants se sont produits ces dernières années dans l'industrie canadienne du bœuf. Tout d'abord, il y a eu, depuis 1967, l'importation de races exotiques, la plupart originaires de l'Europe de l'Ouest, qui a permis l'implantation de 60 à 70 nouvelles races de bovins de boucherie au Canada. Ensuite, en 1972, le Canada a modifié ses normes de classement du bœuf. Les deux modifications les plus importantes étaient les suivantes : il devenait obligatoire de pratiquer une incision transversale entre les 11e et 12e côtes afin de mesurer l'épaisseur du gras; de plus, les carcasses considérées d'excellente qualité devaient peser 272 kg (plus ou moins 45 kg) et avoir entre 0,5 cm et 1,4 cm de gras subcutané sur la noix de côte. Ces normes ont été modifiées encore une fois en septembre 1984. Depuis ce temps, on pratique une incision transversale entre les 12e et 13e côtes, comme cela se fait aux Etats-Unis. La principale différence qui existe entre un grand nombre des nouvelles races de bovins de boucherie et les races canadiennes implantées réside dans le fait que les premières ont un poids plus élevé, à la maturité, que les secondes. Par conséquent, les nouvelles races sont physiologiquement plus jeunes et ont moins de gras, au même poids d'abattage, que les races établies au pays. À cet égard, les races exotiques ressemblent à la race Holstein-Frisonne du Canada. La modifica- tion des normes de classement a été bénéfique pour les éleveurs de Holstein- Frisonne en ce sens qu'un nombre beaucoup plus élevé de carcasses de ces bovins se classent maintenant dans les catégories supérieures. Al et A2. La sélection pratiquée au sein des races établies afin qu'elles présentent les caractéristiques visées par les nouvelles catégories de classement a été également bénéfique car elle a permis de réduire la quantité de gras de rebut présente sur les carcasses de bovins finis. La présente publication, fondée sur les travaux menés au Canada entre 1960 et 1985, renseigne sur les façons de produire de la viande de boucherie à partir du cheptel laitier. VEAUX Comment se procurer des veaux? Elevage par le producteur laitier Le producteur laitier peut garder ses veaux mâles et les élever jusqu'à ce qu'ils aient atteint le poids du marché. Du point de vue de la santé des animaux, cette pratique est éminemment souhaitable. Le veau reçoit ainsi les meilleurs soins post- natals, comme le fait d'être nourri au colostrum. De plus, le taux de mortalité des veaux est généralement moins élevé lorsqu'ils demeurent sur la ferme où ils sont nés. Cependant, de nombreux producteurs laitiers préfèrent accroître leur capacité de production laitière plutôt que de se lancer dans l'élevage et la finition de bovins laitiers destinés à la boucherie. Ces producteurs sont davantage enclins à se départir de leurs veaux mâles rapidement et avec profit en les vendant à des particuliers ou à l'encan. Elevage sous contrat par le producteur laitier Un engraisseur- finisseur peut faire élever des veaux pour son compte dans une ferme laitière jusqu'à ce que les animaux aient atteint un âge (de préférence, après le sevrage) ou un poids précis. La valeur actuelle des veaux nouveau-nés et le coût de la main-d'œuvre et des aliments devraient permettre à l'engraisseur et à l'éleveur de vaches laitières de s'entendre sur un prix satisfaisant. Cette pratique d'élevage de bovins laitiers pour la boucherie a l'avantage de soumettre les animaux à une seule situation de stress, soit le transport. Elevage par un spécialiste Un spécialiste de l'élevage des veaux peut se procurer de jeunes veaux directement chez les éleveurs de troupeaux laitiers (ou dans les ventes à l'encan). Il les élève dans des conditions de contrôle rigoureuses et, dès qu'ils sont parvenus à un certain poids, il les revend à l'abattoir pour la production de viande de veau ou à un engraisseur- finisseur. Lorsque les veaux sont sevrés et qu'ils se nourrissent d'aliments secs, ils sont moins susceptibles de contracter des maladies. Cependant, même après le sevrage, les risques de tétanie de voyage et de pneumonie ne sont pas pour autant entièrement écartés. Il arrive souvent que le spécialiste de l'élevage des veaux continue d'engraisser ses veaux jusqu'à ce qu'ils aient atteint un poids marchand. Achat de veaux à l'encan De nombreux producteurs laitiers vendent à l'encan leurs veaux mâles excé- dentaires lorsque ceux-ci n'ont que quelques jours. Ainsi, chaque semaine, de grandes quantités de très jeunes veaux sont offerts sur le marché, bien qu'il y ait