RTS ah Sois dass tr] 5e ee faier DATE a atitetise Smithsonian Institution ibraries Alexander Wetmore a PE, SixthSecretary 1 953 Le É os MOET CAVE AL TANT 1 { Î J | f ï | n | j | \ Î (1 : Î j l ' 4 ï É / À {l 4) Û or D il À p) ’ U Ft DATE 1 ee { ï AE TUE. 1 eur QUELQUES MOTS SUR L'ORNITHOLOGIE EUROPÉENNE. ‘ a) | AL) HOME GR “È QUELQUES MOTS L'ORNITHOLOGIE EUROPÉENNE De M. le Docteur DEGLAND, et sur une Critique de M, Charles BONAPARTE, PRÉCÉDÉS D'UN EXSAL SUR LA DÉFINITION DES ESPÈCES ET DES RACES, - PAR J-B. JAUBERT. MAIRSIEMUILIE , IMPRIMERIE A. CARNAUD, PASSAGE SAINT-FERRÉOL, 23. 1851 DRAM LS ous Dirineie e RS ÈS CA Er A" fr x : $ ESSAI * SUR LA DÉFINITION DES ESPÈCES ET DES RACES. En passant en revue ces deux travaux de nos auteurs modernes sur l’Ornithologie Européenne , je n’avais qu’un but , celui de m’arrêter à quelques considérations propres à l’étude de cette science dans les provinces méridionales de la France , c’est-à-dire , à des connaissances locales qui pussent apporter quelques lumières dans des questions plus générales. En France surtout, on avait beaucoup fait, et c’est principalement à ce senre de petits travaux , exécutés sur divers points à la fois, que l’Ornithologie à dû les progrès notables qui ont marqué ces dernières années. Mais malgré tout le zèle, malgré tous les efforts tentés , il était évident qu'il y avait encore beaucoup à faire et la dernière publication du docteur Degland est venue nous en donner une nouvelle preuve. Lee is Dans ce livre remarquable à tant de titres , se rencontraient bien des lacunes à côté de bien des erreurs. Les unes comme les autres n'étaient que la conséquence inévitable du manque de matériaux nécessaires à l'édification d’une œuvre complète, ainsi que nous le dit au reste l’auteur lui-même. Au sujet de ce livre, parut quelque temps après une critique de M. Ch. Bonaparte, critique un peu amère peut-être, dans la- quelle l’auteur expose ses griefs , et passe en revue les fautes de M. Degland. Mais s’il relève quelques-unes de ces erreurs , plus prudent ou mieux inspiré , il ne se prononce pas sur bien des questions douteuses et attend de nouvelles observations. Dans ce petit livre où la politique semble avoir pris une part un peu trop grande au milieu de questions qui sont loin d’avoir avec elle les moindres rapports , on est cependant obligé de re- connaître l’œuvre d’un homme qui s’est occupé à fond de cette science et qui a le droit de parler en maitre. On est, à ce titre , _ tout naturellement porté à excuser le quelque peu d’amertume que l’on rencontre parfois dans ses paroles. Quoiqu’instinctivement éloigné de l’idée de faire une préface et reculant devant une semblable entreprise, j'ai été conduit par la force des choses à la nécessité d'expliquer quelques-unes des raisons qui m'ont fait critiquer certains passages chez les auteurs que j'avais sous les yeux. Ce ne sera donc qu’à titre d'explication , et d’une manière sommaire que je toucherai ici à des questions qui ne sauraient y recevoir une solution convenable. Une chose m'avait surtout frappé dans la lecture de ces deux livres. Je ne parlerai pas de cette tendance funeste vers les di- visions à l'infini, dont M. Ch. Bonaparte semble avoir. pris à tâche de se faire le plus audacieux champion ; car il y a quelque chose de plus déplorable encore, c’est cette incertitude que l’on rencontre à chaque pas dans la question de l’espèce. Ces tendances qui désolent aujourd’hui toutes les branches des fl sciences naturelles, ne sont qu’une conséquence de l’incer- titude même , du vague, de l'infini qui règne dans l'esprit de ceux qui les professent. La philosophie de l’histoire naturelle est le dernier terme de la science ; on ne peut s'y élever que par l'observation des faits, mais il faut y atteindre , car sans elle , l'observation directe ne sera qu’une étude de détails , l’histoire naturelle qu’une science de mots. C’est dans les régions de cette philosophie que se trou- ve le seul criterium capable de guider et de soutenir les pas de l'observateur , pour quielle doit être en même temps le point de départ et le but de toute recherche. La plupart de nos auteurs modernes semblent fort peu se douter de la chose et quelque hardiesse qu’il y ait dans le re- proche que je leur fais ici, il n’en reste pas moins constant que c’est un reproche mérité; préférant rester dans un terre à terre continuel au milieu de leurs erreurs, se querellant sur des mots qui ne sont l'expression d'aucune idée bien arrêtée , ils appor- tent ainsi le trouble et la confusion dans les questions , je ne dirai pas les plus simples, mais dans lesquelles il serait si fa- cile de s'entendre. Au dessus de toute la science , plane une immense question , c’est celle de l’'Espèce. Pour arriver en histoire naturelle , à une étude convenable , il est évident qu’il faut avoir une idée bien arrêtée de ce qui est le point de départ de toute observation ; il faut avoir dé fini l'espèce. La chose n’est sans doute pas facile , puis- que l’école philosophique actuelle en est venue à nier existence de l'espèce pour ne voir dans la nature que des individus. L'espèce et le genre ne sont donc pour les représentants de cette idée que des divisions purement conventionnelles , trop incertaines , et c’est tout au plus si l’on peut se reposer sur la farnille pour satisfaire un certain besoin d'ordre qu'ils n’ont pas encore mé fout-à-fait. Je n'ai pas la prétention de réfuter iei une semblable doctrine es ue qui pèche justement par l'excès contraire de celui qu’elle re- proche aux autres. Ce qu'il y a de plus évident au milieu de ses actes , c’est le brevet d’impuissance qu’elle s’y donne à chaque instant. Toutes les clameurs de l’école finaliste dont M. de Blainville était le chef l'ont trouvée insensible, etle doute ef- frayant qu’elle faisait planer sur la science n’a point été aperçu. Que penser d’ailleurs d’une école qui ne voit dans les familles , dans les genres , dans les espèces que des divisions convention- nelles pour désigner des temps d’arrêt de développement , de simples évolutions dans le perfectionnement des individus? Que penser d’une philosophie dont un des plus savants interprètes , M. Serre , cite comme preuve de la non fixité de l'espèce, les diverses modifications que subit , par exemple, le test de la Lymnœæa ovalis, pour arriver à son état complet? C’est d’abord une Patelle , puis une Zestacelle , puis une Crépidule , puis une ÆAneile et enfin un Cabochon !..... Voilà donc cinq es- pèces de coquilles qui ne sont qu'un point d'arrêt permanent des cinq formes transitoires que parcourt dans son développe- ment la coquille de la Lymnæa ovalis. Malgré l’assertion de M. Serre, la chose reste encore à prouver , car les formes peu- vent être à peu près semblables, mais elles sont loin d’être identiques. Il ne me reste qu'à m’étonner d’une chose, c’est de n’avoir pas vu M. Serre , de la ressemblance de l’animalcule spermatique humain avec un têtard de crapaud , conclure aussi que l’homme n’est qu’un degré perfectionné de l’évolution d’un Batracien ; il aurait pu ajouter , comme preuve à l'appui, la trace de la fameuse queue des peuplades de l'Afrique centrale . Je crois inutile d’insister un instant de plus sur une doctrine qui s’appuie sur de semblables observations pour établir sa phi- losophie zoologique , et quelque autorité que présentent les noms de ceux qui en sont les plus ardents défenseurs , je ne crains pas de dire qu’elle ne vaut pas la peine qu’on s’y arrête sérieusement. VE: ae La négation de l'espèce de la part de cette école , ne sera pour nous qu'une preuve de la difficulté d’une définition absolument exacte ; c’est-à-dire de l'impossibilité des régles générales en histoire naturelle. A côté de cette opinion si peu philosophique pour des gens qui ont décoré du nom d'Etcole philosaphique leur corps de doctrines, nous pourrions placer l'opinion de ceux qui croient à l'espèce , mais à sa variation incessante par suite des modi- ficateurs ambiants et du croisement des espèces congénères. Ces deux opinions n’en font qu'une, car les uns admettent comme signe d’une réalité douteuse, ce que les autres ne regardent que comme des signes conventionnels auxquels il est inutile d’avoir recours. En regard de cette école se présente naturellement l’école fi- naliste et l’opinion des naturalistes bibliques qui soutiennent l'éternité et l'inmmutabilité de l'espèce ; qui voient dans les êtres organisés une création faite d’un seul jet et se perpétuant sans altération depuis six mille ans. Qutre que les preuves géo- logiques ne sont pas toujours en leur faveur, ils ferment les yeux à ce qui se passe journellement autour d’eux ; ils se ren- ferment dans leurs opinions comme le cyclostome dans sa coquille en ayant soin de bien fermer la porte pour ne pas laisser entrer l'ennemi. Que conclure de tout cela ? Devons-nous être exclusifs , et ne voir dans la nature que la reproduction perpétuelle d’une créa- tion immuable ; ou bien tout expliquer par les modifications successives des êtres à l’aide des croisements et de l'influence des climats ; de sorte que , pour être logique, l’homme, ce plus grand perfectionnement de l'individu , devrait être le descendant d’un singe ou d’un crapaud? Ni l’une ni l’autre de ces deux opinions n’est acceptable parceque absolues dans leurs affirma- tions , elles ne laissent point de place à l'exception. Or, rien de moins philosophique que l'absolu , on l’a dit avant moi; dans à Es UNE toutes les théories humaines , le doute doit avoir sa part, et dans cette question plus peut-être que dans toute autre. ...... D slrrets ere + ehoietrithe sitio alert cotes jolee lai etote IC lele nie Price ets .. nos auteurs, sont la source évidente de contradictions et de querelles sans fin. Je n’oserai jamais supposer que ces messieurs ignorent toule l'importance d’une définition , jaime mieux croire que reconnaissant la difficulté de la chose , et reculant devant ses conséquences ils n’ont pas osé y toucher , aimant mieux de- meurer au milieu d’une confusion déplorable que poser les jalons d’une route nouvelle. Les définitions sont quelquefois compro- mettantes, surtout quand elles sont appliquées par les esprits à systèmes. C'est ce qui était arrivé à tous les hommes de génie qui avaient fait usage de cette arme ; on peut donc être excusa- ble de ne s'être pas cru à l'abri des malheurs de nos grands maitres. Aussi nos écoles modernes , l’une d’entr’elles surtout, sont-elles devenues d'une sobriété de définitions qui tient du prodige, puisqu'on est même allé jusqu’à nier l'existence des choses pour n’avoir pas la peine de les définir. Malgré toutes nos protestations de dévouement pour ce que nous appelons la méthode naturelle, nous ne pouvons chasser de notre esprit les tendances systématiques que l'on regarde ce- pendant comme le plus déplorable abus de l'intelligence. Si les systèmes n’ont pas tué les sciences , c’est que les sciences étaient immortelles ; mais combien de temps n’en ont-ils pas arrêté les progrès? Quel mal ne leur ont-ils pas fait avec le doute qu'ils traînaient après eux? De toutes ces sciences , la Médecine ne serait-elle pas celle qui pourrait le mieux en fournir la preuve? Chez elle, tous les systèmes ont eu leur vogue, mais les sys- ëmes n'existant que par l'absolu , ils n’y ont véen que ce qu'ils devaient y vivre. En histoire naturelle , la chose a été reconnue certes depuis longtemps; mais d'où vient alors qu'au milieu de tous Îles M efforts tentés pour arriver à une méthode naturelle se montrent toujours les mêmes tendances au système , c’est-à- dire à l’ex- elusiou de tout ce qui ne rentre pas dans les idées préconçues , à l'exclusion de l’exception au profit de la régle générale? C’est avec ce singulier esprit que nous voyons si souvent nos auteurs inventer des faits plutôt que de renoncer à leurs théories. C’est encore avec cet esprit que, tirant d’un fait toutes les conséquen- ces prétendues logiques , la définition de l'espèce n’est plus abordée qu’en tremblant, parceque cette simple définition se trouve renfermer tout une doctrine , tout un système de philo- sophie. Ce n’est aujourd’hui ni plus ni moins qu’une question de Déisme ou de Panthéisme , et l’on doit évidemment reculer de- vant une définition quand on n’a pas le courage d’embrasser ouvertement l’une ou l’autre de ces deux religions. Mais alors, il fallait être conséquent avec soi-même , et jeter au feu tous Îles livres ayant pour but la connaissance et la dis- tinetion des espèces. Or, il n’en a pas été ainsi, puisque c’est justement par un de ces livres que je suis amené à toucher à celte question. il semble même que le goût de l'étude des espèces soit plus prononcé depuis que l’on prèche à tue-tête leur non- existence. Je ne prétends pas que ce soit là la conséquence de semblables doctrines ; mais il n’en reste pas moins constant que l'étude de l'espèce est le point de départ de toutes les connais- sances naturelles ; que l’espèce doit exister et existe, parce que ce ne sont pas des individus séparés que l’on étudie, mais bien des êtres collectifs dans un seul type L’hérédité des caractères, quel- que incertains qu'ils soient, n’est pasune chose que l’on puisse nier; l’accouplement des individus semblables entr’eux , cons- titue bien une régle générale dont l’hybridation n’est que l’ex- ception bien rare. Eh bien ! quelle singulière passion du boule- versement ne faut-il pas avoir dans l'esprit pour venir ériger l’exceplion en thèse générale , et fermer les yeux à cette loi qui préside à la conservation des types, et dont tant d'exemples se 7 ADS montrent yournellement à nous ! Cette loi repose évidemnnerit sur une régle générale, et la formuler, c’est encore définir l'espèce. Quelque difficile que fût cette définition , aux divers points de vue des diverses écoles , il n’était pas juste de la rejeter , car détruire n’a jamais été le moyen de rien simplifier. L'espèce regardée même comme simple division conventionnelle , puisqu'elle était chose nécessaire , ‘méritait une définition ; et la preuve, e’est l’impossibilité où sont les auteurs qui s’en occupent de s'entendre. La confusion qui règne partout entre le mot espèce et le mot race constitue un vice fon- damental qu'il faut détruire sous peine de le voir renverser de fond en comble la base sur laquelle reposent les doctrines de la plus sage philosophie. Qu'est-ce donc que Pespèce ? Qu'est-ce que la race ? Laissant de côté l’opinion de sa non-existence , on peut en- core diviser en deux groupes bien distincts, l’ensemble des idées qui se rattachent à létude de l’espèce. Pour les uns, elle a été : le produit de l’accouplement de deux individus semblables, se perpétuant avec les mêmes caractères. Mais, trop générale, cette définition servant de point de dé- part à la science, porta bientôt les fruits qu’elle contenait en germe. Certains esprits susceptibles furent alarmés des funestes conséquences qu’on en tirait chaque jour, et voulant mettre une digue à leur envahissement, l'espèce fut pour eux quelque chose de plus ; ce fut l’œuvre directe du créateur , se pro- duisant toujours avec les mêmes caractères, par l'accou- plement d'individus semblables ; mais dans cette définition comme dans l’autre, se montrèrent les mêmes excès, et sous le prétexte d’être conséquent, il fallut fermer les yeux à l'évi- dence , et refuser d'admettre toutes les exceptions , embarras éternel des règles générales, Un exemple viendra tout à l'heure complèter cette pensée. et _— À5 — (Quant à la race, pour en donner une bonne définition, if y avait deux choses à considérer, car on avait appliqué ce nom à deux produits bien différents : la variété produite par la seule influence du climat, fut une race; l'espèce humaine eut les siennes comme tant d’autres animaux domestiques. En état de liberté ces races furent communes aussi, et l’on donna le nom de variétés locales à ces produits des influences extérieures, dont le caractère propre, remarquons-le en passant, est de retourner au type aussitôt qu’on les replace dans les condi- tions premières. D'un autre côté, on a aussi donné le nom de races aux di- vers produits des croisements, réservant le nom de varietés simples aux diverses anomalies de livrée, effet accidentel d’une idissynerasie ; et celui de nu lets aux produits inféconds de deux espèces; je dis 2nféconds pour les mettre en opposition avec ceux qui jouissent de la faculté de procréer. Il est évident, et c’est un fait d'observation assez universelle- ment admis , que deux espèces différentes peuvent s’accoupler et produire des individus féconds à leur tour. À priorë, pour que le produit de deux espèces différentes füt doué de facultés procréatrices , il fallait au moins que ces deux espèces fussent très voisines, et que leurs caractères spécifiques eussent une grande analogie. C’est ce que l'observation est venue con- firmer. L’accouplement d’espèces trop éloignées est une chose d’abord souvent impossible , et en admettant même que dans certains cas de semblables rapprochements fussent féconds, le produit serait un monstre, et à ce titre, la nature ne souffrant pas qu’il se reproduisit, l'aurait d’avance condamné à une mort certaine. Quant au simple rapprochement fécond, nous savons que ce n’est pas seulement d'espèce à espèce qu'il peut avoir lieu , on l’a observé de genre à genre, ce qui tout en ne signi- fiant pas grand chose , puisque le genre est une division con- ventionnelle , indique cependant que ces espèces étaient encore LE assez éloignées par leurs caractères distinctifs, caractères sur la valeur respective desquels nous sommes sans criteriuri dans nos appréciations. Cependant n'a-t-on pas aussi prétendu que les produits qui se perpétuaient n'étaient que le résultat du simple croisement de deux races, c’est-à-dire de deux variétés de la même espèce, ayant subi des modifications climatériques? Cette objection n'était pas sérieuse, bien qu’elle constituàt une observation juste, puisqu'elle reposait sur la grande majorité des cas; mais de ce qu'il en était ordinairement ainsi, devait-on abso- lument conclure qu’il fallait que cela fût toujours? L'expérience s’est au reste chargée de donner un démenti formel en nous montrant des hydrides , produits d'espèces bien distinctes, qui se sont perpétués et sont devenus la souche de races nouvelles: Au reste, ces considérations jointes à l’aveu que ce n’est quexceptlonnellement que lhybride peut se reproduire, devraient, ce me semble , rassurer les consciences timorées à l'endroit de la mutation sans fin des espèces, et particuliè- rement au sujet de la valeur des opinions qui feraient de l’hom- me un crapaud perfectionné. Ainsi, avec la première définition de l'espèce, produits d'in- dividus semblables se présentant toujours avec les mémes caraclères, on sera obligé de donner ce nom à toutes les générations d'individus semblables , qui seront le résultat , soit d’une influence climatérique , comme chez l’homme, soit du croisement comme chez tant d'espèces domestiques et sauvages; sans même qu'il soit nécessaire de recourir à une observation de longue durée : cette définition est donc trop absolue. Avec la seconde qui regarde l'espèce comme une collection de types, œuvre directe du créateur, les choses et les mots reprendront leur valeur respective , et l'application de la définition à la chose définie , sera meilleure. Mais ici se montrent eependant encore les conséquences de la définition, conséquences , comme je — 10 — l’ai dit, si redoutables pour quelques-uns, qu'ils n’ont pas hésité à abolir la chose pour ne pas avoir à la définir. Dans une des dernières séances de l'Académie des sciences , M. Geoffroy Saint-Hilaire a présenté une nouvelle définition de l'espèce, qui sous le prétexte d’être plus en harmonie avec les besoins de la scionce, n’est que la substitution de la théorie d'une variabilité limitée à l'hypothèse de la fixité absolue. « L'espèce est, d’après lui, une collection ou une suite d'indi- « vidus caractérisés par un ensemble de traits distincüfs, dont « la transmission est naturelle, régulière et indéfinie dans « l’ordre actuel des choses. » La possibilité de distinction , ia transmission naturelle et régulière, la stabilité et la perma- nence égales à celles de l’état actuel du globe, sont done les trois éléments essentiels de cette définition de l’espèce. Ce qui revient à dire que la définition est acceptée, mais comme provisoire seulement ; que tout change ici-bas, et que Îles caractères de l’espèce doivent changer comme le reste. A cette théorie de la variabilité limitée, M. Geoffroy Saint- Hilaire fait correspondre en palaæwontologie une hypothèse, celle de la filiation. À chaque époque géologique , il y a eu extinc- {ion d’une partie des espèces, mais celles qui ont subsisté , ont subi des modifications qui ont pu acquérir la valeur et la permanence des caractères spécifiques. De telle sorte que toutes ces variétés venant constituer de nouvelles espèces, le créa- teur n'avait eu qu’à assister les bras croisés à toutes ces per- mutations. Demandez à M. Gcoffroy Saint-Hilaire s’il croit à une création première; il n’en voit pas la nécessité, car il sait que renvoyer la question ce ne serait pas la résoudre. Quant à la question de savoir d’où vient l'homme , il est évident qu'il n’a été qu'une modification de quelque chose, de n'importe quoi. L'auteur avoue d’ailleurs franchement qu'il a substitué cette doctrine à celle de la fixité, parceque celle-ci avait recours dans cette question à deux hypothèses, selon lui imadmissibles, — 16 — pour ne pas dire absurdes, celle de créations successives, el celle dite de translation... ... En dehors de tout jugement scientifique, c’est au moins ce que tout le monde appellera avoir le courage d’une opinion , pour en accepter les consé- quences. Essayons cependant de nous soustraire à l'absolu, si cela est possible, et considérons les mots au cœur même de la question qui est et sera longtemps le champ de bataille des deux camps opposés : Les espèces aujourd’hui vivantes à la surface du globe , sont-elles l’œuvre directe de la création, ow bien une simple mulation des espèces d'autrefvis ? À mesure que le globe se refroidissait, et que des modifica- lions atmosphériques en étaient la conséquence inévitable, appa- raissaient sur la terre des animaux d’un aspect tout nouveau, en rapport avec les milieux dans lesquels ils étaient destinés à vivre. Leur nombre était-il plus ou moins considérable ? Nous n’en savons rien ! Les débris fossiles, ces médailles des temps géo- logiques , nous montrent divers de ces animaux dont quelques- uns ont encore des analogues parmi les espèces vivantes; mais le nombre extrêmement petit de ces débris nouvellement dé- couverts , laisse le champ ouvert à l'hypothèse, en ne nous montrant pas les divers passages, les diverses évolutions des types primitifs, de sorte que nous devons en vouloir à ceux qui affirment d’une manière hypothétique que tous ces passages ont eu lieu, et que leurs traces se retrouveront indu- bitablement avec un peu de patience et un peu de temps. L'époque de la venue de l’homme sur la terre est toute ré- cente, comparée aux diverses apparitions des autres êtres ani- més; et une des meilleures preuves, est cette absence com- plète d’ossements humains dans les divers terrains. On est, donc obligé de reconnaître pour lui au moins l'intervention directe du créateur à une époque très rapprochée. De ce fait purement matériel on doit logiquement conclure que ce qui CE re s’est passé pour l’homme a aussi pu avoir lieu pour les ani- maux ; c’est-à-dire que le Créateur a bien pu former de toute pièce certains types nouveaux exactement comme il a formé le type humain. Si maintenant , considérant la question sous son autre point de vue, nous descendons dans l’examen des faits , nous conclu- rons de ce qui se passe aujourd'hui pour ce qui a pu avoir lieu autrefois. Le Nègre simplement au point de vue anatomi- que, diffère certes autant du Blanc que l'éléphant fossile par exemple, ou simplement enfoui dans les glaces polaires , dif- fère de note éléphant indien, Eh bien! puisque l’influence des climats actuels , peut produire de semblables modifications chez la dernière espèce créée, chez celle qui par son industrie résiste au climat mieux que toutes les autres , pourquoi ne pas admet- tre que les formidables modifications amosphériques , résultats des diverses révolutions du globe , n’ont pas pu exercer sur les espèces d'autrefois des influences bien autrement capables de les rendre méconnaissables ? Pourquoi certaines espèces actuel- les ne seraient-elles pas les héritières directes d’espèces étein- tes, c’est-à-dire des races au même titre que nos races hu- maines ? Il est certain que cétte question ne sera jamais vérifiée prati- quement, puisqu'on ne pourra jamais soustraire ces espèces à l'influence de la constitution atmosphérique telle qu’elle existe aujourd’hui, pour essayer de les ramener au type supposé pri- mitif. Les alarmes des idées déïstes à ce sujet, me paraissent peu fondées, puisque renvoyer la création au commencement du monde, ce n’est pas la nier ; surtout lorsqu'on reconnait de Justes limites aux mutations qui peuvent avoir eu lieu chez quelques-unes de ces espèces. Admettre comme possible, comme logique même cette muta- tion de quelques espèces par les causes atmosphériques ce n’est pas nier la disparition de quelques-unes d’entr’elles , non plus re] LU LES que l'intervention directe d’un Dieu pour la production nou- velle de certaines autres. Considérer quelques espèces vivantes comme races d'espèces éteintes, ce ne serait pas admettre l'impossible ; ce ne serait pas admettre, par exemple, qu'un ral ait jamais été la souche de nos chats modernes , pas plus que l’homme une simple évolution de l’orang. Si d’un autre côté, ignorants que nous sommes des ressour- ces de la Providence pour arriver à ses fins, nous voulions admettre que l’accouplement des espèces différentes ait pu con- tribuer à venir compliquer, dans certains cas, cette œuvre de la création, œuvre de mystère et de foi, il n’en resterait encore pas moins constant qu’un lion, par exemple , n’a jamais été le produit du rapprochement d’un cheval et d’un ours, pas plus que l’homme celui de l’accouplement d’un singe avec n’im- porte quoi... Pour les exceptions même, il est dans la nature des limites infranchissables. QUELQUES MOTS SUR L'ORNITHOLOGIE BUROPÉENNE AU POINT DE VUE DES ESPÈCES MÉRIDIONALES. Ordre Premier. — Accipitres. Sans me porter ici le défenseur de la division de cet ordre en Diurnes et Nocturnes, je dirai seulement que, mauvaise d'après M. Ch Bonaparte, cette division en vaut bien une autre. Généralement admise d’ail- leurs, elle sépare des oiseaux de mœurs et de formes _ si différentes qu’on ne peut la rejeter, sous peine de se trouver dans la nécessité d’avoir à lui substituer quelque chose de mieux. D'un autre côté, une des raisons qui plaident encore en sa faveur, c’est que les grandes divisions valent toujours mieux que les peutes. ROUE: Famille LD — Vulturidæ. Pour toucher à des questions d’un ordre aussi relevé que celles qui se rattachent à la physiologie des Vautours , il faut être au moins au courant de la science ! Ce reproche fait à M. Degland est-il bien mérité? Si M. Degland semble ne pas être au cou- rant de la science, sa conclusion au moins est sage. Que demander de plus ? De tout temps , l'étude des mœurs d'oiseaux aussi remarquables a été l'objet de recherches et de tra- vaux quiont mis hors de doute bien des questions. C'est ainsi qu'il est aujourd’hui reconnu que c’est à leur instinct d'abord, et ensuite à leur vue que les Vautours doivent la merveilleuse faculté qn'ils ont de reconnaître les lieux où ils trouveront une proie. Les anciens qui avaient fait du Vautour un présage de combats, avaient remarqué sa présence à la suite des grandes armées. Guidés par cet instinct, c’est. toujours sur les lieux où se trouvent réunies de gran- des quantités d'hommes ou d'animaux qu’on les voit apparaître ; c’est au mois de mai, par exemple, qu'ils arrivent dans la Camargue et dans la Crau , époque à laquelle commence la mortalité parmi les immenses troupeaux que l’on élève dans ces plaines. Il serait éminemment absurde de supposer avec Pline, valeant olfactu vultures, que c'est par leur MODE odorat que les Vautours sont guidés. Leur apparition _ à des époques fixes dans des localités où ils ne séjour- nent que peu de temps, n'est que l'effet d'un ins- tinct admirable qu'il est impossible d'expliquer et dont l'homme ne saurait connaitre la nature, Les ex- périences de Levaillant et d’Audubon sans laisser de doute à l'égard du sens qui guide ces oiseaux dans la recherche de leur proie, ne détruisent pas chez eux la subtilité du sens olfactif, auquel il faut cepen- dant reconnaître de justes limites. Réunis en nombre toujours considérable dans une localité , ils en explo- rent les environs, et lorsqu'une proie a été apercue par l’un d'eux, le mouvement quil exécute pour fondre sur elle, observé de proche en proche par toutes ces sentinelles, réunit bientôt toute la troupe sur un point où un instant auparavant on n'en aper- cevait pas un seul. Chez nous, du sommet des Alpines leur œil em- brasse toute l'étendue de cette immense solitude que nous appelons la Crau ou la Camargue, suivant qu'elle est en deçà ou -en delà du Rhône. De ce point d'observation rien ne peut leur échapper, et aussitôt qu'une proie leur est abandonnée, on les voit des- cendre en nombre quelquefois très considérable. C’est une remarque curieuse et intéressante à la fois , faite tous les jours par les habitants de cette localité, et quel- quelois aussi par les naturalistes qui vont à la recher- che de quelques-unes des espèces qui la fréquentent. — 92 — J'aurais bien voulu que M. Ch. Bonaparte eût été moins bref quand il s’est écrié: Comment peut-on confon- dre le Chassefiente avec le Vautour-Griffon! Une sembla- ble exclamation méritait quelques développements. Qu'est-ce que le Chassefiente? Est-ce cet oiseau auquel Rüppell dans son Voyage en Afrique, pl. 32, donne le nom de Æolbü, et qu'il ne place pas, avec quelque raison, parmi les oiseaux d'Europe? Est-ce le Chassefiente de Levaillant ( Oiseau d’Afr. pl. 10 ), avec sa touffe de plumes faisant saillie au devant de la poitrine ; carac- tère qui le rapprocherait de l'Arrian, si l'Arrian ne les portait relevées le long du cou? Serait-ce enfin celui de Temminck dont la description se rapporte à l'adulte du Vautour-Griffon, ainsi que nous avons pu nous en convaincre par les changements successifs dans la livrée de quelques individus conservés vivants au Muséum de Marseille ?...... Je comprends le doute que l’on peut conserver au sujet d’un oiseau qui n'est pas exactement déterminé, et j'aurais été heureux, je l'avoue, de voir résoudre cette question par M. Ch. Bonaparte. Tous les ans nous tuons en Crau le Vauiour-Grif- fon jeune et adulte ; nous aurions certainement pu faire deux espèces de ces deux âges, si nous n'avions été précédemment édifiés par les divers passages obtenus en captivité. Ici pour la première fois M. Ch. Bonaparte confond l'espèce avec la race. .... S'il fait de son Gyps-fuluus EU JL et de son G. occidentalis deux races, je serai peut- être de son avis; maisje ne saurais l'approuver, s'il en faisait deux espèces. Ces milliers de Vautours-Griffons qui se donnent périodiquement rendez-veus chez nous, viennent peut- être de tous les points du globe , mais ils présentent à coup sûr tous les caractères sur lesquels semblent s'appuyer les auteurs pour en former deux espèces. J'ai eu d'Egypte des individus jeunes et adultes, identiques à ceux que nous tuons dans le Midi de la France. — Plus loin, M. Ch. Bonaparte nous dit avec le ton tranchant du maître que le Vultur Auricularis doit être rayé de la liste des oiseaux d'Europe. M. Ch. Bonaparte ne tient pas compte de la capture faite près de Salon et consignée dans le livre de M. Crespon. Sans avoir une confiance illimitée en M. Crespon , avant de nier un fait, on doit remonter à sa source; et si, dans ses divers passages à Mar- seille, M. Bonaparte avait songé à éclaircir ce point, il aurait vu entre les mains de M. Barthélemy, le sujet tué en Crau, et un autre individu vivant rap- porté d'Espagne. — Au sujet des Gypaîtes, M. Degland se refuse à admettre les deux races : G. barbatus et G. occi- dentalis. Ses répugnances sont , dit-il, fondées sur ce que toules les espèces peuvent offrir des d’fférences de taille selon les localités. Eh! mon Dieu, M. Degland, OT cela est évident, puisque c’est précisément cette im- fluence de la localité qui constitue une race ! N'hésitez done plus à admettre deux races si vous avez remar- qué ces différences entre les individus qui proviennent de ces deux localités. Famille II. — Faleonidæ. Je comprends ici la répugnance du Naturaliste et du Républicain pour la division des Falconidæ en nobles et ignobles. Je rejetterai cette division à un de ces deux titres au moins, tout en défendant cependant M. Degland contre l'accusation de n'avoir pas donné tête baissée dans ce dédale sans fin de divisions et de subdivisions contre lequel je ne saurais trop m'élever. En parlant de l'Aïgle Impérial (Aquila heliaca). M. Degland, pas plus que M. Ch. Bonaparte, ne fait mention d’une notice que publia M. Barthélemy au sein du Congrès scientifique Français (1846), et qu'ils ne connaissaient sans doute pas. Ce nom sous lequel M. Barthélemy fit connaître quelques individus jeunes pris en Provence, ne peut plus être conservé à cette espèce depuis que nous avons pu la comparer avec le véritable Aigle fmpérial qui nous était alors inconnu. Après la publication du livre de M. Degland, j'en- voyai à l’auteur undessin assez exact, représentantun individu qui fait partie de ma collection. Je dus lui annoncer aussi que nous comptions déjà de dix à ane | douze captures de cette espèce dans le Midi de la France;et je ne fus pas médiocrement étonné de recevoir quelque temps après, pour toute réponse, que mon Aigle n’était qu'une simple variété du Chrysaëtos.… Si M. Degland avait seulement tenu compte d’un nom- bre bien constaté de captures toutes identiques, 1l aurait été peut-être obligé pour être logique de regar- der cét oiseau au moins comme une race. Mais, si d’un autre côté, M. Degland était allé plus loin, et qu'il se füt arrêté à l'importance du principal caractère, c’est- à-dire des scapulaires blanches , je doute qu'il n’eût vu là qu’un simple Chrysaëtos. J'en fais appel à M. Ch. Bonaparte, et je lui deman- de si un caractère tel que celui de scapulaires blan- : ches, caractère qui se rencontre chez quelques espè- ces seulement , chez l'Ag. heliaca et V'Ag. pennata en Europe, et qui suffirait peut-être pour en former une section à part, comme le propose M. Barthélemy, je lui demande si ce caractère ne doit pas séparer à tout jamais cette espèce de l'Agq. chrysaëtos, duquel il diffère encore sous d'autres rapports non moins importants. Ajoutez à cela que M. Degland donne comme diagnose de l’Aigle royal : Jamais de blanc aux plumes scapulaires ! Conséquent donc avec moi-même, et m appuyant sur le témoignage de tous ceux qui ont pu voir cette espèce de près, je crois ne pas devoir la laisser un instant de plus inédite, et je proposerai pour elle le À 2e, DB nom de celui qui le premier l’a fait connaître , de M. Barthélemy, mon ami et mon maitre, tout en lui conservant pour nom français, celui de la localité où jusqu'à ce jour nous l'avons rencontrée. Sa place qui serait d'après M. Barthélemy entre l’Aigle impérial et l'Aigle botté, doit être, si l’on ne veut rien changer à l'ordre établi, entre l'Aïgle im- périal et l’Aïgle royal dont il a les principaux carac- tères. Aigle Ste-Vicéoire — AQUILA BARTHELEMYI. Descriprion (1). — Mäle et femelle adultes. Livrée constamment la même et toujours foncée, semblable à celle l'Aquila Chrysaëlos; tête et parties supérieures du cou couvertes de plumes acuminées, d’un roux brun;premières scapulaires, c'est-à-dire les plus rap- prochées du corps, blanches , formant une épaulette de six à sept centimètres de long , sur trois ou quatre de large. Queue noirûtre, traversée de bandes irré- gulières d’un cendré brun ; bec couleur de corne ; cire, commissure du bee et doigts jaunes ; iris brun roux. Les jeunes, jusqu’à l’âge de quatre ou cinq ans, se distinguent par la coloration blanche de la moitié supérieure de la queue. Au nombre des premières (4) La description que je donne ici est celle d’un sujet que je pos- sède, âgé de 7 ans. LA; ge plumes qui apparaissent, se montrent déjà celles qui doivent former l'épaulette blanche. Cet Aigle plus trapu que l'Aïgle royal, présente des tarses et des pieds plus forts ; il y a quelque chose de lourd et de gêné dans sa démarche. Sa taille est à peu près la même que celle de l'espèce voisine qui varie au reste , comme on le sait, suivant l’âge et suivant les localités. Les œufs varient entr’eux par le plus ou moins de taches vineuses sur un fond gris- cendré. Osservarions.—Les deux premiers individus obser- vés par M. Barthélemy, avaient été tués près de Salon, en 1835 ou 1836. Quelques années plus tard, en 4843, on apporta au Muséum d'histoire naturelle de Marseille deux jeunes Aiglons qui avaient été déni- chés dans les montagnes de Sainte-Victoire du côté d'Aix. Ils venaient de se recouvrir de leurs premières plumes, et déjà l'on reconnaissait parfaitement sur les scapulaires le caractère qui les distinguait de l’Aigle royal. La recommandation fut donnée l’année suivante de surveiller le couple et de s’emparer des œufs. Ce fut ainsi que pendant plusieurs années M. Barthélemy put se procurer soit les œufs , soit les petits; ce qui lui permit de faire sur cette nouvelle espèce, qu'il attribua pendant quelque temps à l’Aigle impérial Jeune, des observations pleines d'intérêt. Mais depuis que, par le changement de livrée , effet de l'âge, et STE par la connaissance du véritable Aigle impérial, il n'a plus été permis de les confondre, la nécessité d’en faire une nouvelle espèce s’est plus vivement fait sentir. Il n’est pas probable que nous ayons été les seuls à avoir rencontré cette belle espèce , mais la série seule des faits que je viens d'exposer a pu nous don- ner le droit de la regarder comme distincte. Cette courte description suffira,je l'espère, pour la signaler à l'attention des Ornithologistes, qui l’ont sans doute confondue jusqu'à ce jour avec l’Aïgle royal; et Je laisse à M. Barthélemy dans la publication qu'il se propose de faire prochainement touchant les espèces que renferme la collection du Muséum, le soin de la mieux décrire, et de compléter ce léger aperçu par ses propres observations. — Esrice 12. Haliætus leucocéphalus. Comme M. Degland, je ne saurais admettre que /’H. Albicilla puisse prendre en vieillissant la livrée du Leucocepha- lus adulte, dont il diffère encore assez dans le jeune àge ; mais comme MM. Schælegel et Ch. Bonaparte, je crois que les cas de capture rapportés par M. Nord- mann demandent à être vérifiés, et je ne saurais admettre comme Européenne et se rencontrant dans le Midi de ia Russie une espèce que nous recevons de l'Amérique du Nord.Au reste, jamais en Provence, où se rencontrent de passage tous les autres Aigles, nous n'avons rencontré celle espèce, non plus que DET A 1 SE 1 Ag. heliaca. La véritable patrie de ce dernier sem- blerait être l'Egypte d'où M. Clot-Bey l’a souvent envoyé à divers Musées de l’Europe. — Espèce 21. Elanus furcatus. Cet oiseau se trou- vant dans le même cas que l'espèce précédente, je mettrais volontiers un point de doute après son nom. — Espèce 28. Misus major. I eut été difficile à l’auteur de la critique du livre de M. Degland de laisser passer une épithète aussi peu heureuse que celle de Major pour désigner un Misus inférieur en taille au Nisus Palumbarius. Mais, en revanche, j'approuve vivement le point de doute qui suit son nom, etJe me demande si réellement M. Degland a pu croire la tailleplus grande de cet oiseau, un caractère suffisant pour en faire une espèce ; en admettant qu'ici comme chez tous les oiseaux de proie, il y ait des individus plus grands que d’autres, ce caractère suffirait tout au plus, joint à des études de mœurs, pour faire une variété locale. Comment se fait-il donc qu'un carac- tère qui tout-à-l’heure, chez les Gypaëtes, n'était pas suffisant pour établir deux races, le soit ici pour faire une espèce ? — EsPèce 33. Falco sacer. Cette belle espèce admise aujourd’hui parmi les oiseaux d'Europe, habite les régions tempérées et méridiônales de l'Europe . Orientale ; nous l'avons eue à Marseille, provenant d'Egypte, où elle paraît être assez abondante. Le jeune, dont je possède un individu, ressemblerait DHEA un peu au jeune âge du Faucon-pèlerin, mais il s'en distingue par les teintes généralement plus fauves, par la disposition des taches en forme de fer de lance ; par sa moustache moins étendue ; enfin par sa taille. A A0RE J'aieu, venant d'Egypte aussi, deux sujets qui auraient pu se rapporter au Lanier ; mais l’un, adulte , en différait par la disposition des taches , et l'autre , jeune, par un doigt médian beaucoup plus allongé. J'ai vivement regretté de n'avoir pas vu donner la description de !Alphanet, du Musée de Leyde, qui aurait pu nous aider dans l'étude de ces individus. Esrèce 37. Falco Eleonoræ. Le Faucon Eléonore, que l'on n’avait jusqu’à ce jour rencontré qu'en Sar- daigne et en Italie, a été tué trois fois dans les environs de Marseille. L'un fait partie de la jolie collection de notre ami M. Arquier, un autre est au Musée dela ville, le troisième est entre des mains profanes. Tous trois différent considérablement des individus rapportés de Sardaigne, mais c’est peut-être à l’âge seul qu'est due cette différence, car celui que représente M. Ch. Bonaparte dans sa Faune Italienne, serait un passage entre les jeunes reçus de Sardaigne et ceux tués ici, dont la couleur plus sombre, passait presque au noir. J'ai vu aussi rayer avec plaisir du catalogue européen le F, Concolore , soit qu'il ait été confondu avec celui qui nous occupe, soit que sa description se rattacht à une espèce tout à fait étrangère. En Hasmille HEX. — Sérigide. Pour faire à M. Degland le reproche de n'avoir pas admis autant de genres qu'il y a d'espèces dans la famille des Strigidæ, il faudrait qu'il y eût quelque chose de certain, quelque chose de constant dans les indications que présentent les caractères sur lesquels on s'appuie pour établir les genres et les familles ; il faudrait qu'on püt limiter d’une manière fixe les caractères de la famille, ceux du genre, ceux de l'espèce. Âlors seulement on pourrait s'entendre , alors on pourrait avec raison accuser quelqu'un d’avoir manqué à la règle. Mais tant qu'il n’en sera pas ainsi, tant que les classifications dites naturelles, dépendront de la manière de voir de tels ou tels individus, on ne pourra faire à quelqu'un le reproche d’avoir un goût différent du sien, et de marcher dans une voie qu'il croit naturelle. Lui crier casse-cou ! ce serait peut- être l'arrêter sans lui montrer le danger. ...... Il est certain qu’on n’est pas obligé de faire autant de genres que d'espèces, pour être clair, surtout pour être compris. Que M. Ch. Bonaparte eut reproché à l'auteur l'ordre dans lequel il a placé ses Chouettes, rien de mieux, car si la méthode naturelle se refuse la plupart du temps à entrer dans nos cadres systématiques , elle n’empêchera jamais de placer les espèces les unes à la suite des autres, en observant autant que possible RES LE une subordination des caractères. Là peut bien exister une faute dans l'ouvrage de M. Degland, mais je ne saurais jamais trop louer une sage modération dans l'adoption de genres trop nombreux. Au milieu de sa critique, M. Ch. Bonaparte ne peut s'empêcher de convenir que M. Degland a fait le con- traire de ce que font bien des hommes, qu'il a mieux agi que parlé, et que sa détermination des espèces est parfaite. Cela prouve au moins que tout en n’admet- tant pas, ainsi que Temminck, tant de genres nou- veaux, l’auteur a parfaitement su apprécier lesrapports naturels et se passer de divisions inutiles. Cependant, la critique le poursuit encore dans les es- pèces, et mieux méritée, elle relève 1c1 plusieurs erreurs échappées à la plume de M. Degland. J’ajouterai seule- ment, au sujet de la Strix Flammea, que cet oiseau, quoique à peu près sédentaire en Europe, émigre cependant en automne des régions froides vers les régions tempérées. Mais il y a loin de là à l'opinion de M. Marcel de Serres qui en a fait dans son travail sur les Migrations, un oiseau cosmopolite. Si M. Marcel de Serres avait eu entre les mains quelques individus exotiques, il se serait assuré qu'il y avait non seule- ment diverses races, mais aussi diverses espèces, exactement comme chez la Bécasse qu’il place dans la même catégorie. ESPÈCE 68. — Cuculus americanus. Le Cuculus americanus , nous dit M. Ch. Bonaparte, n’est pas plus po DENCE tes un oiseau d'Europe qu'un véritable Coucou. La pre- mière de ces deux questions est douteuse en effet, et demande de nouvelles observations. Je ne puis donc m'empêcher de signaler ici les deux captures faites dans le Var par M. Arquier, d’un oiseau qni semble- rait être un jeune de l'espèce qui nous occupe. Mal- heureusement, les auteurs ne nous donnent pas la livrée du jeune âge. Au mois de septembre 1849, M. Arquier tua lui- même , à quelques jours d'intervalle et dans la même localité, deux Coucous, qui, par leur taille , ne dépas- saient pas la grosseur d’une petite grive; leur livrée était celle du jeune Coucou gris. La taille de ces deux oiseaux frappa notre jeune Ornithologiste qui s'em- pressa de les préparer et d'en orner sa collection. Nous avons pu les voir chez lui, et plus on les examine, plus le jugement que l’on aurait envie de porter reste incertain. Il serait en effet difficile de tirer une con- clusion quelconque de ce fait:le Coucou gris, si commun chez nous, ne s’est jamais présenté avec une taille aussi exigue. Les tarses dénudés, de couleur grise, plus longs et plus grèles qu'ils ne devraient l'être, sembleraient rapprocher cet oiseau du C. ame- ricanus. Je crois cependant prudent de laisser jusqu’à nouvel ordre tout jugement en suspens, et si J'ai signalé le fait, ce n’est que dans le but d’éveiller l’at- tention des Ornithologistes sur cette question. — Genre xix. Loæia. Le Loxia observé en Allemagne, ps) SRE et que Bremh a nommé Loæia rubrifasciata , est-il — GENRE xx. Pyrrhula. La remarque que fait M. Ch. Bonaparte au sujet de ce genre, est celle que nous fimes tous en lisant le livre de M. Degland. L'auteur a fait entrer dans ce genre, d’après la for- me seule du bec, les oiseaux les plus disparates, et qui étaient tout aussi bien dans le genre d’où il est allé les tirer. Les Serins principalement ne sauraient rester en pareille compagnie. Je regrette surtout d'avoir à faire ici à M. Degland le reproche contre lequel je le croyais en garde : avec un nombre de genres aussi considérable, M. Ch. Bonaparte eut été plus rationnel et plus méthodique, en établissant au moins deux ou trois sous-familles. — Esrèce 75. Pyrrhula Githaginea. Ce Bouvreuil commun à Malte, dans l'Italie méridionale, à Tunis, et surtout en Egypte, n'a plus été rencontré en Pro- vence depuis Pol. Roux, pas plus que le Dur-bec que cet auteur ne cite que sur le dire d'un chasseur digne de foi. Or, le chasseur digne de foi, est une espèce plus rare encore que le Bouvreuil-Githagine. — EsPrice 82. Chlorospiza incerta. M. Degland dans la dernière lettre qu’il m'adresse, confesse au sujet de cet oiseau, une erreur dans laquelle il aurait été conduit, dit-il, par la figure que donne Pol. Roux du Gros-bec incertain. Cette planche est cepen- dant irréprochable, elle représente une femelle ou RTE un mâle jeune. M. Degland avoue que l'oiseau qu'il a eu le 17 septembre 1849, n’était qu’une livrée d’au- tomne du P. Erythrina...... Après cet aveu, l'au- teur rendrait à cet oiseau sa place auprès de notre Verdier avec lequel il a la plus grande analogie. Cet oiseau dont les migrations sont régulières dans le Midi de la France, s’y présente tous les ans, mais en petit nombre; c'est au mois d'août et de septem- bre qu'il nous visite, ordinairement par paires. L'œuf que M. Bosonnier obtint d'une vieille femelle nourrie en cage, fait, rapporté par M. Ch. Bonaparte dans sa Fauna Italica, et faussement attribué par M. Gerbe au marquis Durazzo, était d’un gris bleuâtre sans aucune tache (Azzuro verdognolo senza macchiè) . — Espèce 84. Passer Italiæ. Est-ce une espèce, est-ce une race ? Combien n'a-t-on pas fait d'espèces avec des caractères bien moins importants !....... Cet oiseau moins commun chez nous qu'on a bien voulu le dire, nous visite quelquefois au mois d’oc- tobre. Le désir de le rencontrer m'a bien souvent fait acheter de jeunes moineaux ordinaires que je ne recon- naissais qu'après un long séjour en cage. Je n'ai ren- contré que deux fois le véritable Passer Italiæ. Quant au Gros-bec espagnol, depuis Pol. Roux, on ne l'a plus rencontré en Provence. Gexres xxvr et xxvur. Voici maintenant M. Ch. Bona- parte prenant M. Degland en flagrant délit d’ultrà subdivisions, au sujet des genres Cannabina et Linaria. = A0 — Ce n’est certes pas moi qui prendrai la défense de M. Degland ; mais avouons cependant que st l'auteur de ces deux genres, s’est mis ici une paille dans l'œil, M. Ch. Bonaparte en lui reprochant cet excès , aurait bien dù sentir au moins une poutre dans le sien. GENRE xxvur. Emberiza. En revanche, M. Degland, comme Temminck , ne fait qu'un genre de tous les Bruants. Les caractères qui distinguent ce genre de tous ceux de la famille des Fringilles leur sont pro- pres, et en cela l'auteur a raison. Les Bruants for- ment un genre naturel, susceptible tout au plus d’un ou deux groupes à l'usage particulier des savants. Mais M. Ch. Bonaparte ne pardonnera pas cela !... Je crains aussi que M. Barthélemy ne partage pas cette manière de voir, lui qui a banni de ce genre notre Emb. Pyrrhuloïdes pour en faire un Gros-bee, s'ap- puyant sur une prétendue absence du tubercule pa- latin. Michaëlles fut plus près de la vérité quand il le nomma mb. Intermedia, vu qu'il ne constatait qu'une simple race. Je crois cependant prudent de se tenir dans une juste réserve ; et sans adopter, au sujet de cet oiseau, sa réunion aux Emb. Schœniculus et Emb. Pyrrhu- loïdes (d'Italie), pour en faire une seule espèce et trois races, il serait certainement plus rationnel de voir dans ces deux derniers, qui ne se ressemblent que fort peu, deux espèces bien distinctes, tandis que l’Intermedia de Michaelles serait une race, ou peut-être un hybride. y e. Cet oiseau habite les marais de la Provence où il est sédentaire ; jamais il ne s’en écarte au mois d'octobre comme les autres Bruants pour venir se faire tuer par nos chasseurs, tandis qu'on rencontre quelquefois, très rarement , le Pyrrhuloïdes avec son énorme bec. Il resterait donc à savoir si cet /ntermedia est une race ou un hybride. Il faudrait, pour résoudre cette ques- tion, avoir étudié comment s'effectuent sur divers points les migrations du Schæniculus, et du Pyrrhuloi- des; et si le fait de deux ou trois captures de ce dernier dans une localité où a lieu tous les ans un passage assez abondant de Schæniculus, pouvait nous donner quelques indications, je serais lieureux en m'appuyant sur la similitude de notre climat avec celui d'Italie, de rapprocher ce fait de quelques autres déjà bien obser- vés, pour établir en principe cette loï qui préside à la formation des hybrides. Tout le monde sait avec qu'elle facilité l’homme est arrivé à obtenir, en domesticité , les variétés les plus extraordinaires par les rapprochements les plus monstrueux. Cette influence de l’homme sur des espè- ces qu'il avait soumises, et qu'il a pu modifier selon son gré, selon ses besoins, s'explique facilement quand on songe à toute la puissance de cet instinct de la repro- duction. Mais en même temps, 1l ne fallait rien moins qu'une volonté humaine, pour que l'animal surmontât sa répugnance naturelle, et violât la loi sur laquelle la nature a fait reposer la conservation de l'espèce. Pr NE On ne peut aujourd'hui mettre en doute la possibi- lité de semblables rapprochements chez les animaux en état de liberté; les faits ebservés sonttropnombreux, chez les oiseaux et chez les Mammifères. Cependant ce phénomène se comprend plutôt chez les premiers que chez ceux-ci. Les Mammifères vivent pour la plupart en troupes plus ou moins considérables, et ne quittent que très rarement les localités qui les ont vus naître. Les migrations qui ne s'effectuent que sous l'influence de causes exceptionnelles, sont, dans cette classe, fort rares, et toujours moins lointaines que celles des oiseaux et des poissons. Il est donc très probable que le moment du rût venu, tout Mammifère mâle rencontre une femelle de son espèce, pour se livrer en paix à l'acte de la reproduction. Mais il n’en sera pas de même pour les oiseaux que leurs mœurs et leur organisa- tion font se déplacer et entreprendre de fort longs voyages. Le but, le terme de ces voyages, dont le besoin se fait sentir chez toutesles espèces sans excep- tion, varie cependant chez chacune d'elles. Les unes s'arrêtent dans les climats tempérés, les autres pous- sent plus ou moins loin dans les climats extrêmes ; chaque espèce a pour ainsi dire une zône qui lui est propre , et qu’elle ne dépasse qu'accidentellement. Eh bien ! supposez ce fait, bien admissible d’ailleurs , d'un individu mâle égaré dans une localité où ne se rencontre aucun individu femelle de son espèce; ou bien d’un couple arrêté dans un pays qui, sans être le le lieu d'élection habituel de son espèce, lui convenait cependant pour la nidification; l’un des membres, par une cause quelconque, meurt ou disparaît, et l’autre se trouve seul en face de ce puissant instinct de la reproduction, dans toute sa brillante ardeur. Cette répugnance instinctive qui fait la distinction des espèces, qui en est la sauvegarde , se trouve vaincue, et le rapprochement a lieu avec un oiseau dont les rapports ne sont pas trop éloignés : L'Hybride en est le résultat. IL était évident à priori qu'il fallait pour que ce rapprochement eût lieu, que l'animal se trouvàt placé dans des conditions tout-à-fait exceptionnelles, et c'est aussi l'opinion que les faits sont venus confirmer. Tous les cas d'hybridation que j'ai pu observer, se sont montrés dans les mêmes conditions, c’est-à-dire entre deux espèces dont l’une était rare ou peu répandue, et l'autre commune. Voici d’ailleurs les faits tels qu'ils .se sont présentés, ils parlent plus haut que toutes les théories : 4° Je possède un hybride entre le Bruant jaune et le Bruant couronne lactée. 20 Tout le monde connaît le Merle azuréde Crespon qui est le produit d’un Werle bleu et d'un Merle de Roche, trouvé dans une localité où le merle de roche est fort commun (environs de Montpellier), tandis que le Merle bleu ne s’y montre qu'exceptionnellement. 3° Le fameux Anas purpureo-viridis de Schinz, AU n'est-t-il pas un métis du Moschata originaire de la Guyanne et du Brésil, trouvé accidentellement en Europe, et de l’Anas Boschas (Canard sauvage) ? 4° Le Canard dont je parle plus loin et dont nous comptons plusieurs captures, est un hybride du Milouin et du Nyroca. 5° L’Aigle que j'ai décrit sous le nom d’Aigle de Sainte- Victoire, ne pourrait-il pas être un hybride ? 6o Enfin le Bruant qui nous occupe et que j'ai trop longtemps abandonné, ce Bruant que Michaëlles nomma d’après ses caractères mixtes, /ntermedia, ne viendrait-il pas augmenter encore ce nombre d'exem- ples ? (1) Cette opinion sur la loi qui préside à la formation des hybrides, déduction logique en théorie , ne sera plus une simple hypothèse si les exemples que je cite à l'appui sont des faits bien étudiés. Une observation soutenue pourra seule , au reste, fournir les lumières nécessaires pour la solution d’un problème que je n’ai fait que toucher ici, laissant à d'autres le soin de mieux étudier ce qui se passe, et au temps celui de fournir de nouveaux matériaux. — Esrèce 103. Emb. Esclavonicus. M. Ch. Bonaparte (1) Je n'ai fait que citer ici quelques exemples où l’hybridation était évidente . mais il en est d’autres pour lesquels le degré de certitude est moindre ; je n'aurais pu les mettre en avant qu'avec hésitation, j'ai naturellement préféré les laisser de côté. Les Ph 2 en rappelant que le certain: Emb. Bonaparti de Bar thélemy, n'était qu’une femelle de l’Emb. Pythiornus, aurait eu entièrement raison, si M. Barthélemy n'avait constaté avoir eu affaire à un jeune mâle. Nous devons en même temps regretter que ce sujet soit resté entre des mains profanes où il sera sans profit pour la science. Depuis lors, cet oiseau a été pris plusieurs fois en Provence, à divers âges, et j'ai cité précédemment un hybride fort remarquable, produit de cette espèce et d'un Bruant jaune. — Esrice 110. Emb. Fucata. C'est pour cette espècesurtout que fourmillent les erreurs desynonymie dans le livre qui nous occupe !..... Dans une de mes lettres, je soumis à M. Degland un dessin exact des jeunes auréoles que nous avons eu l'occasion de nous procurer à diverses époques, et dont nous avons pu observer tous les passages, toutes les livrées, en le priant d'effacer enfin du eatalogue Ornithologique ce malencontreux nom de Gavoué sous lequel on a décrit Jusqu'à ce jour un oiseau que personne n'avait revu depuis Buffon. D'après ce dessin, M. Degland reconnaît avec nous (1) que ce prétendu Gavoué n'était qu'un jeune du Bruant Auréole (Emb. Aureola). Mais tout en détruisant ce nom français, comme simple synonyme, l’auteur conserve l'oiseau qu'il a décrit sous le nom de Pepe ie. fucata) 2%: -. J'avais aussi envoyé à (1) C'est dans une lettre en réponse à la mienne que l’auteur fait cette correction. 6 LD M. Degland un Mitilène et un Rustique à l'appui de la synonymie telle que je lui proposais de la rétablir. Dans sa réponse, je l'ai vu avec plaisir revenir d’une partie deses erreurs, mais la synonymie, telle qu'il la comprend aujourd’hui, est encore loin de me satisfaire. Ilne m'a pas été cependant difficile de reconnaitre d’où provenait cette divergence d'opinions. M. Degland après mür examen, croit devoir conserver les quatre espèces, telles que les voici : B. Mitilène. — E. lesbia. Gm. Bp. B. Rustique.— E. rustica. Pall. B. Peint. — KE. fucata. Pall. provincialis Gm. B. Nain. — E. pusilla. Pall. Schl. Bp. Il est bien évident que si M. Degland conserve son E. Fucata, espèce originaire du Japon, et que M. Ch. Bonaparte n’admet qu'avec un point de doute, il est évident, dis-je, qu'il sera obligé de conserver à cet oiseau une synonymie quelconque, et cette synonymie est formée en partie aux dépens de l'E. lesbia. C'est ainsi qu'il est certain pour moi que la description si exacte de Temminck , Man. Ornith. 1re partie, page 817, et 3me partie, page 235, se rapporte au Bruant mitilène. Xl est non moins évident que la fig. 2 de la pl. 6 de la Fauna lialica de Ch. Bp. représente encore le même oiseau puisqu'il a sur la tête cette raie rousse caractéristique, comme nous le montre la fig. 2 de cette même planche reproduite par le marquis Durazzo dans sa Faune Lyqurienne. SR = Il me reste à conclure de là, avec M. Ch. Bonaparte, que l'Emb. fucata doit être rayé de la liste des oiseaux d'Europe. Je ne puis me prononcer au sujet de la 4me espèce Emb. Pusilla, queje ne!connais pas, et que M. Degland me dit être le Rustique en petit. Si c'est un Rustique en petit, l’auteur aurait pu mettre mieux qu’un point de doute après le synonyme qu'il lui donne : Emb. Du- razzi fig. À ? dont il a déjà fait un mitilène, et qui certes n'a jamais été un Emb. rustica. Il n'y a donc en réalité d’évidemment distinctes pour moi, que deux espèces : le Bruant Mitilène et le Bruant Rustique , avec une synonymie peut-être incomplète, car je n'avais pas entre les mains tous les auteurs à consulter. La voici cependant telle que mes moyens me permettent de l’établir : Bruant Mitilème. — IMBERIZA LESBIA (Gm.) Syxonvmie. — Mitilène de Provence; Buffon pl. color. 656, fig. 2.—Emb. lesbia; Gm. Bp. Temminck, man Ornith. Are partie p, 317, et 3m partie p. 235. —Emb. Durazzi ; Ch. Bp. Faune lital. pl. 6 fig. À et2. Durazzo, Faune ligur. fig. let 2. Bruant Rustique. — EMBERIZA RUSTICA (Pallas). Synonyme. — Emberiza rustica; Pallas , Keys et Blasi, Cu. Br.— Emberiza lesbia; Calvi. — Emberiza borealis ; Zetterst. En Foummiile VII. — Paridæ. M. Ch. Bonaparte aimerait assez le rapprochement des Roitelets avec les Parides; mais que faire, dit-il, des Pouillots et des genres intermédiaires de l'Asie cen- trale ? Les caractères sur lesquels s’est appuié M. Degland pour rapprocher les Roitelets des Mésanges sont natu- rels, et cette place convient mieux à cesoiseaux, qu'une remorque forcée à la suite des Bec-fins. Maintenant, si les Pouillots nous embarrassent , ce ne sera pas une raison pour ne pas effectuer ce rapprochement. Getie vérité reconnue ici, et jointe à tant d’autres exem- ples prouve une chose, c'est qu'il sera toujours impos- sible d'arriver à une méthode naturelle, telle que l'entendent nos auteurs ; que les espèces se refuseront toujours à entrer dans les petites divisions de leurs cadres systématiques ; qu’en ur mot, cette formule d'une :dmiration un peu enthousiaste, natura non facit saltus ! ne sera plus vraie, si l’on pousse trop loin, c'est-à-dire hors de ses limites naturelles, cette malheureuse nécessité des divisions. Famille VIII. — Corvidæ. Le rapprochement de cette famille de la précédente vient encore à l'appui de ce que je dis. Toutes les branches des sciences naturelles en sont aujourd'hui RQ VAN là; celà est triste sans doute, mais on peut se consoler en songeant que la chose a bien aussi son bon côté, puisqu'elle laissera toujours quelque chose à faire, et “quela recherche d’un problème insoluble, sera toujours un aliment nouveau à l'esprit remuant de nos futurs classificateurs. Famille KE. — Hirundinidoæ. Lereproche d'avoir compris dans une même famille, les Caprimulgides, les Cypselides et les Hirundinides, est-il bien fondé ? M. Degland est-il plus blämable d'avoir rapproché les Engoulevents des Hirondelles, que M. Ch. Bonaparte d’avoir séparé les Martinets de ces dernières ? En d’autres termes, les raisons qui ont guidé M. Degland dans la réunion de ces trois genres en une seule famille, sont-elles.plus mauvaises que celles qui ont fait placer à M. Ch. Bonaparte les Engoulevents après les Chouettes, par celà seul que les unes comme les autres ont des mœurs nocturnes: lui qui rejetait plus haut la division des rapaces en Diurnes et Nocturnes ! Et ensuite, peut-on éloigner ainsi les Martinets des Hirondelles, pour aller les classer après les Engoulevents tout à côté des Chouettes? N'est-ce pas là ce qu’on peut appeler révolutionner la science ? ( Le mot n'est pas de moi!) — Après avoir rayé, avec juste raison, de notre ur catalogue européen l’Hirundo purpurea, après avoir adopté , peut-être à tort, l'Hirundo boissonneau de Temminck , M. Ch. Bonaparte nous indique enfin l’Abyssinie comme la véritable patrie de l’Æ. rufula qui nous visite quelquefois. Cette jolie espèce que nous n'avons jamais eu le bonheur de rencontrer à Marseille, se montrerait tous les ans dans le dépar- tement de Vaucluse, d'après les renseignements que vient de me donner M. Lunel, qui a été assez heu- reux pour s’en procurer un nid; les œufs étaient blancs. recouverts de très petits points rougeûtres , dont la réunion formait une zône au gros bout. — GExrg xzu. Caprimulqus. Il est inutile de dire que l'Engoulevent à queue étagée, ( C. climacurus), n’a jamais été observé en Provence. En revanche, depuis quelques années surtout, le C. ruficollis s'y montre assez fréquemment. La dernière capture fut faite par un charretier qui tua cet oiseau d’un coup de fouet au moment où il traversait la grande route, dans les environs de la ville. — Espèce 167. Muscicapa parva. Je dois faire observer que cet oiseau n’a été trouvé qu’une seule fois dans le Midi de la France. Le fait cité par M. P. Gervais et rapporté par M. Gerbe , fait allusion à la capture déjà connue qui eut lieu dans le jardin des plantes d'Avignon. MATE Fasmiile XKEV. — Alaudidæ. Si toutes les familles étaient aussi naturelles que celle-ci, la classification serait quelque chose, je ne dis pas de trop facile, mais de trop agréable. ..... Je ne vois pas pourquoi l’on se refuserait à admettre l'A. cantarella de Ch. Bonaparte ; mais simplement comme race!..... J'ai été tout aussi étonné que qui que ce soit de voir M. Degland ne pas seulement faire mention de l'Al. montana de M. Crespon. J'espérais que notre excellent ami l'abbé Caire aurait été plus communi- catif avec lui qu'avec moi; car mes nombreuses ques- tions au sujet de cette prétendue espèce, sont tou- jours restées sans réponse, et ce silence est encore aujourd’hui une énigme pour moi. J'ai cependant vu, dans la collection de M. Cres- pon l'individu qui a servi de type à l'auteur, et j'ai pu me convaincre, au premier coup-d'œil, que ce n’était qu'une simple variété noire, qu'un mélanisme accidentel de l’Al. arvensis. Si M. Caire, comme je le présume, n'a pas un nombre raisonnable d'indi- vidus semblables, il n’y a pas lieu à en faire même une race. Aussi, est-ce peut être par charité chré- tienne pour leur confrère de Nîmes , que M. Caire et M. Degland ont laissé dans l'oubli une faute dans le genre de celle dont s'était déjà rendu coupable l'au- teur du Merle azuré. ETS UE — L'AI. Isabellina doit être aussi fort commune en Egypte d'où nous en avons recu de nombreuses dépouilles. — Quant à l'A! Dupontii, que l'on cite comme se trouvant en Provence d’après Pol. Roux, il ne nous a jamais été donné de la rencontrer, et il est difficile d'admettre qu’un oïisedu aussi remarquable puisse passer inaperçu. Pol. Roux, qui n'aimait pas, à ce qu'il paraît, à se compromettre, ne cite cette espèce, comme toutes les espèces douteuses que sur des on dit; de telle sorte que la faute ne retombe en réalité que sur ceux qui ont cité après lui. — Esrice 189. Anthus Cervinus. Je ne suis pas iei de l'avis de MM. Schelæœgel et Nordmann au sujet du Pipi à gorge rousse. Je crois que le caractère seul de la livrée de printemps suffirait pour en faire une espèce bien distincte : au reste, cet oiseau , quoique rare, est tous les ans de passage chez nous; et je me le suis procuré à Montpellier, où M. Lunel s’est aussi procuré ses œufs, qui diffèrent beaucoup de ceux de l'Anthus pratensis. Quelqu'insignifiante que soit une description d'œufs , vu que les mots ne peu- vent que donner une bien faible idée de la chose, je dirai, pour faire comme les auteurs, que les œufs de cet oiseau sont plus allongés que ceux du Pipi des prés, qu'ils sont blancs et entièrement recouverts de points rougeûtres très rapprochés et comme effacés. Les puissants motifs qui font regarder cette espèce Ln0 = par M. Degland comme une simple variété locale , sont tout simplement l'opinion de M. Nordmann et celle de M. Schlægel. L'autorité de ces deux auteurs, doit être en effet une raison; mais, outre que ce n’est pas seulement par les teintes de la poitrine et de la gorge que cet oiseau diffère, il y a dans le fait de ses migrations et dans celui de sa reproduction dans dif- férentes localités, deux puissants motifs pour le regar- - der comme espèce distincte. En France, il est évident que sa reproduction estexceptionnelle, mais en Egypte elle paraît être assez commune, car M. le docteur Verdot en rapporta de nombreuses dépouilles en livrée de printemps (1). La Russie méridionale, l'Egypte, la France, voilà déjà trois points! La reproduction dans les deux premiers ne peut s'effectuer que sur une grande échelle. Qu'est-ce donc qu'une variété locale , qui se trouve et se reproduit un peu partout ? L’in- fluence de la localité ne peut s'exercer que dans un espace très restreint. Du moment où les individus sont ainsi répandus, les raisons qui pouvaient en faire une variété locale n'existent plus , car à la première ou à la seconde génération ils dôivent retourner au type. — EsPèce 196. Molacillu flava. C'est simplemert sous le nom de races que M. Degland réunit à la Prin- tanière les Berg. de Ray, Berg. à tête grise et Berg. Mélanocéphale. Si ma simple répugnance à ce sujet (1) Celui que j'ai eu entre les mains, dans cette livrée, avait été tué près de Siout le 16 juin 1839. —1 — 50 — ne peut rien prouver , je suis cependant heureux de ne pas être seul de mon avis, et je continuerai à faire dela Berg. de Ray et de la Berg. Mélanocéphale deux espèces distinctes de la Printanière; l'une et l’autre se rencontrent dans le Midi de la France. Quant à la Berg à iête grise que je-ne connais pas, elle se mon- trerait quelquefois, m'a-t-on dit, aux Iles d'Hyères et à l'Ile Ste-Marguerite près de Cannes. — Genre L. Turdus. Je ne pourrai rien ajouter à ce que M. Degland appelle l'historique des espèces qui composent ce genre, si ce n'est la présence acci- dentelle et fort rare de quelques-unes d’entr’elles en Provence. Les Turdus atrogularis, T. Naumanni, T. Migratorius et T. Withei, ce dernier conforme à la description du sujet tué à Metz (1), ont été pris chacun d'eux une fois seulement; c’est au Musée de notre ville que sont déposés ces précieux oiseaux. Le T. Pallidus semblerait plus commun, on en compte cinq ou six captures à Marseille où dans ses environs. Celui que je possède dans ma collection fut pris vivant et vendu comme une femelle du Merle noir. Je ne parlerai pas du Merle azuré. En lisant sa des- cription, on serait tenté de croire que l’auteur n'en a fait une espèce que parcequ'il était convaincu que c'était un hybride. (1) J'ai été surpris de ne pas trouver comme signe distinctif de cette espèce , l’exiguité de sa queue, ce caractère est assez important pour ne pas le passer sous silence. M PE — EsPèce 211. Ixus obscurus. «Mœurs, habitudes, régime et propagation inconnus. » Cette lacune, jointe au désir de rendre hommage au savant modeste qu'une mort prématurée est venue arrêter au milieu de ses travaux, me fait un devoir de publier ici une de ces notes malheureusement trop rares, échappée au naufrage. Dans cette note écrite de sa main, le docteur Verdot donne quelques détails précieux sur cette espèce si peu connue. Je la trans- cris mot à mot. » « Son chant est varié et très agréable à entendre, il est analogue à celui du jeune Rossignol, mais plus fort quoique doux ; il prononce de temps en temps les syllabes suivantes, sur un ton souvent varié : hou-hu-hou-huou.— Cet oiseau se plait dans les lieux ombragés , au bord des ruisseaux, se tient toujours sur les arbres , et saute de branche en bran- che. Il chante très souvent pendant la journée , et son chant fait sa perte, car le Naturaliste l'entend de loin et va à sa poursuite. La première fois que ses chants frappèrent mon oreille, je crus entendre un jeune Rossignol s’essayant à ramager. Ces oiseaux sont, comme les Fauvettes, réunis dans les lieux hu- mides, au bord des eaux; leursailes arrondies comme chez les Fauvettes, ont aussi cette petite plume bâtarde qui se trouve directement sous la première penne.— Longueur totale 7 pouces 1 ou 2 lignes, » iris noir , ongles, pieds et bec noirs. J'en ai vu six » le 14 mars 1839, dans la campagne de M. Drowetty, » près Alexandrie, et j'ai eu le bonheur de les tuer » tous les six le même jour. La femelle est sensible- » ment moins noire que le mâle. Nourriture : vers, mouches et petits fruits. » Cette simple description fait regretter à tout jamais que la mort n'ait pas donné letemps à Verdot de publier ses longues recherches pendant dix années passées en Egypte. Sa belle collection que des héritiers insou- ciants ont laissée devenir en grande partie la proie des larves, renfermait de véritables richesses perdues pour la science. — Esrice 223. Erithacus Philomela. N'ayant ja- mais compris pourquoi l'on faisait du Philomèle et du Rossignol deux espèces, lorsqu'on refuse ce titre à tant d'autres oiseaux, j'en suis arrivé aujourd'hui à me demander si ma répugnance à les admettre, ne vien- drait pas de ce que le Philomèle m'est probablement inconnu La coloration des œufs serait certes bien peu de chose pour ceux qui ont pu voir un grand nombre d'œufs de Rossignols . En serait-il de même de la Rubiette de Caire, c'est- à-dire, cet oiseau constitue-t-il bien un espèce ? Jai au moins les œufs diffèrent ainsi que le plumage chez le mâle. Quoiqu'il en soit, c’est un de ces oiseaux qui demandent à être encore étudiés, et la science doit être heureuse de le voir entre les mains de l'observa- à ana. À teur consciencieux et plein de zèle dont il porte le nom. —_ Espèce 227.—Erithacus Calliope. Un magnifique mâle tué dans le Var en Août 1835, fait partie de la misérable petite collection de la bibliothèque de Dra- guignan , confiée à la négligence de je ne sais qui. Peut-être même à l'heure qu'il est, n’existe-t-il pas plurie sur plume de ce bel individu qui constitue avec celui que possède notre Musée les deux seules captures connues de cet oiseau , en France. — Esrice 210. Sylvia Melanocephalus. Ce Bec-fin sédentaire dans notre Département, niche dans nos jar- dins sur les arbrisseaux les plus touffus. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs de forme oblongue; sur un fond gris verdâtre sont distribuées de nombreuses petites taches d’un roux olivâtre, quelque fois égale- ment dispersées, mais le plus souvent réunies en plus grand nombre vers le gros bout. Cet œuf sera tou- jours reconnaissable par sa forme plus allongée que celle des autres Bec-fins. Les jeunes avant la première mue, ne diffèrent presque pas des femelles adultes ; la commissure du bec est d’un jaune livide. — Esrèce 241. Sylvia Rüppelli. J'ajouterai à la description de cette espèce : iris jaune chez le mâle et la femelle au printemps. Pieds d’un brun clair chez le mâle , presque jaunes chez la femelle. La femelle, à celte époque , sans avoir la tête noire, présente cepen- A 2 AE dant une teinte très foncée surtout à la partie supé- rieure ; la gorge est blanche ; les parties inférieures d'un blane gris, sont nuancées de rose sur la poitrine. Le mâle jeune présente toujours plus ou moins de noir à la gorge. (1). — EsPrèce 255. Calamoherpe palestris. Disons au sujet de ce Bec-fin qui habite les hauteurs des Basses- Alpes, qu'il ne se trouve pas chez nous et encore moins dans la marécageuse Camargue. On peut être étonné de le voir cité par M. Crespon, mais l’auteur a eu soin de tout expliquer par ces mots : elle diffère peu de V’Effarvaite avec laquelle il est facile de la con- fondre. Je dois citer à propos de cet oiseau un fait assez sin- gulier : En 18#8, un garde-chasse , un peu ornitholo- giste, m'apporta à Montpellier un nid et un oiseau pris dans le voisinage des marais. Cet homme après avoir trouvé le nid, ne reconnaissant pas les œufs qu'il contenait, voulut aussi avoir la femelle; ce qui ne fut pas difficile. Je le vis arriver tout joyeux de sa trouvaille, et ilme montra les deux pièces. Les œufs au nombre de cinq, ressemblaient assez à ceux de la Locustelle, mais ils étaient presque ronds et d'une teinte plus jaune. L'oiseau qui était une femelle, ressemblait beaucoup au Bec-fin à poitrine jaune, mais il y avait dans les teintes des, parties supérieures, dans la queue et dans les tarses quelque (4) Notes du docteur Verdot. pi d chose de particulier qui m'intriguait.... Je ne savais que penser ; quand un jour, parcourant l'Ornithologie Provençale de Pol Roux, je fus frappé par la vue de la figure de son Bec-fin verderolle dans lequel je reconnus mon oiseau de Montpellier. Il serait impos- sible de donner un dessin plus exact de l'individu que j'ai entre les mains, et qui n'est évidemment pas le Bec-fin verderolle. Le cri de cet oiseau différait aussi, puisque, l'ayant entendu sans pouvoir se ren- dre compte d’où venait la voix, mon chassenr crut entendre une Mésange Rémiz. Reconnaissant cepen- dant que ce cri partait d’un buisson voisin , il laissa la femelle retourner à ses œufs et la tua presque dans son nid. Depuis lors toutes mes recherches ont été inutiles pour retrouver cet oiseau; mais la figure de la planche 227 de Pol. Roux, jointe à l'observa- tion des œufs qui ne peuvent se rapporter à aucune espèce voisine, sont deux raisons assez puissantes pour attirer l'attention sur un semblable fait. Je n’ai pas osé rapporter cette espèce à l'Hypolaïs ambigu, Hyp. Elaeica de Lindermayer et de Gerbe qui m'est entièrement inconnu, par cette raison que les œufs, tels que les décrit M. Gerbe, ne ressem- _blent en rien à ceux que j'ai entre les mains ; et aussi parceque je n'ai pas trouvé dans la synonymie de cet oiseau, la Verderolle de Pol. Roux ; ce qui ne signi- fierait pas grand chose , puisque cet oiseau n’a été placé par M. Degland dañs les synonymes d'aucune autre espèce. — 56 — Je laisse à nos auteurs le soin de méditer ce fait, et de résoudre une question pour laquelle mes moyens ont été insuffisants. Esrice 256 (bis) Syluia Celui. « De temps 1mmé- » morial Ja Sylvia Cetti fait résonner, pendant toute » l’année, de sa voix puissante les bords du Tibre, » etil n’est pas probable qu'elle s'éloigne jamais , » même en ces tristes conjonctures , des bords san- » glants du fleuve roi. » En d’autres termes, M. Ch. Bonaparte veut dire que la Sylvia Cetti est sédentaire dans la campagne derRome st Cela est possible, c'est même pro- bable; mais ce qu'il y a de non moins certain, c’est qu’elle est de passage en Provence et dans le Langue- doc où elle niche même ; mais elle nous quitte au mois de septembre, pour ne reparaître qu'avec les premiers beaux jours. — Esrèce 264. Cysticola Schænicola. J'ai vu, pro- venant du même nid, un œuf blanc, un œuf bleu, et un troisième d’un rose presque rouge. M. Ch. Bona- parte, si un semblable fait lui était tombé entre les mains , n'aurait pas manqué de faire à ce sujet quel- que allusion politique. ...... Esrèce 274. Merops persicus. Nous recevons fré- quemment cet oiseau d'Afrique. L'Egypte et le Sénégal nous envoient des individus qui présentent dans leur livrée des variétés de nuances qui ne sont nullement l'effet de l'âge. Ces variétés suffiraient bien pour en PER AQU Ve” jaire au moins deux races. Les individus tués dans l'Hérault, ainsi que ceux de la Faune Italienne de Ch. Bonaparte, se rapporteraient aux individus qui nous viennent d'Egypte. Ce serait donc de ce point que s’effectueraient les passages accidentels de cette elle espèce dans nos contrées méridionales. famille XXIV. — Columbitæ. Je crois que M. Degland à bien fait d'omettre les Columba Ferrago, C. Fusca et autres, par les mênies raisons qui font reléguer par M. Ch. Bonaparte la €. Migratoria dans la liste des ädjoncetions. Esrèce 297. Perdriæ petrosa. Je citerais bien le passage en Provence de la Perdrix Gambra, si je n'avais pas peur que l'individu rencontré par moi sur notre marché, et {tué d'un coup de feu, ne provint cependant de quelque basse-cour voisine. — Esrèce 301. Turniæ andalusicus. La présence rare, ilest vrai, mais bien constatée de cette espèce dans le Midi de la France, prouve sinon une migration régulière, au moins un déplacement accidentel. Sans trop ajouter foi au dire des chasseurs de la Crau qui prétendent que tous les ans, au mois de septembre, cet oiseau visite cette localité, ilne faut pas cependant nier son apparilion , j en connais pour mon compte quatre ou cinq captures. M. Degland ne nous dit rien des mœurs, des habi- tudes et de li nourriture de cette espèce que des observations toutes récentes tendraient à séparer des Gallinacés dont elle a cependant certains caractères. M. Barthélemy nous assure que son tube digestif serait celui d’un Echassier, et M. Levaillant lui aurait fait à ce sujet quelques confidences qui nous font attendre avec encore plus d’impatience la publication de cette Faune du Nord de l'Afrique que l'auteur vient de nous annoncer dans une petite brochure pleine d'intérêt, et dans laquelle cet oiseau aura tout naturel- lement sa place. | Famille XXX. — Charadrido. Sans être tout-à fait de l'avis de M. Ch. Bonaparte qui regarderait le genre Cursorius comme devant faire partie de cette famille, je ne puis qu'approuver ce qu'il dit plus loin de l'importance de certains caractères pour la :drvisron des” familles 70e Je crois en effet, dans ce cas-ci, plus rationnel de recourir comme caractère représentatif à la forme des ailes, plutôt qu'à la présence ou absence d'un pouce, inu- tile d’ailleurs, et à peine visible. Les Vanneaux avec leurs ailes amples et arrondies, les Pluviers à ailes étroites et pointues, à première rémige plus longue, oo AS forment deux groupes bien naturels ayant d’autres caractères non moins distinctifs. Quant à la Glaréole qui, jesuis obligé d'en convenir, mérite peut-être une famille à part, c'est rompre les affinités les plus naturelles que de l'intercaller entreles ROUES Pluviers et les Vanneaux. M. Degland aurait pu être plus heureux dans le choix d'une place. Mais n'est-ce pas là un de ces oiseaux faits pour dérouter tous les classificateurs ; on peut être excusable de ne savoir qu'en faire. — Esrèce 306. Pluvianus melanocephalus. Je ne comprends pas encore comment M. Degland a pu se laisser aller à une pareille pensée, que l'oiseau décrit par Crespon devait être un Pluvian mélanocéphale. Quelque peu de confiance que l’on ait en M. Crespon, il n'était pas permis de supposer que l’auteur ait décrit sous le nom de Vanneau une espèce à trois doigts ; qu'il ait rapporté au VW. Villoteau de l'expédition d'Egypte, une espèce que le même ouvrage repré- sente un peu plus loin. Il n’est pas plus permis de supposer que M. Crespon en donnant la mesure de son oiseau ait dit 32 centimètres au lieu de 22. Au reste, en lisant la description assez médiocre de cet oiseau dans la Faune méridionale, il est impossible de ne pas reconnaître le Vanellus Gregarius femelle. M. Crespon est excusable d’avoir confondu l'individu qu'il avait entre les mains avec le Vanneau Villa- leau, mais nous ne pardonnerons pas à M. Degland d'avoir apporté une pareille confusion dans cette question, etintroduit en Europe ce pauvre Trochilus d’Aristote, qui n’a pas songé à quitter les bords du Nil. J'ai vu plusieurs fois ce Varnneau , aujourd hui entre 2. les mains de M. Doumet, maire de Cette, et plus heureux en cela que ceux qui sont obligés de s’en rap- porter à des descriptions, je n’ai jamais pu me mé- prendre sur son compte. Cet oiseau aurait été dessiné à Montpellier par M. P. Gervais, mais j'ai appris der- nièrement que cette figure était encore enfouie dans les cartons de la Faculté des sciences, où elle attend une publication. Il était donc nécessaire de ne pas laisser exister plus long-temps cette erreur, et de donner enfin au V. Gregarius, comme synonyme, Île W. Villototæi de Crespon. — EsPice 315. Charadrius Spinosus. Je puis à l'aide de quelques individus provenant d'Egypte, com- pléter la description de cette espèce dans ses divers âges : Les femelles adultes ont une livrée identique à celle du mâle, les teintes seules sont sensiblement moins foncées ; la taille est la même. Les jeunes ayant la première mue, même en sortant de l'œuf, présentent une livrée qui se rapproche beau- eoup de celle de l'adulte, cependant les couleurs sont moins nettement. tranchées, tout ce qui est blanc chez l'adulte est aussi d’un blanc pur chez le jeune, mais l'éclat des plumes noires est terni chez lui par la cou- leur grise de leur extrémité ; c'est ainsi que cette ligne noire de la gorge , l'abdomen et la tête sont d’une cou- jeur noirâtre entremèlée de gris sale. Cette dernière Surtout présente cette nuance à sa partie supérieure , ie yo] ppnes tandis qu'une bande d'un noir déjà profond limite l’occiput et remonte au dessus des yeux pour s'y con- fondre avec le reste. Le manteau, uniforme aussi chez l'adulte , est ici d’un gris douteux sali par des tetes jaunûtres : tarses et bec brunâtres , ce dernier noir à la pointe ; iris brun foncé. Cette espèce n’a jamais été rencontrée dans le midi de la France. Familles XX XI et XXXITI. Graidæ et Ardeidæ. N'est-ce pas à propos de ces deux familles que l'on aurait dû se tenir surtout en garde contre certaines éva- sions des ménageries et des jardins zoologiques. Une juste réserve ne saurait être blämable , car il est pru- dent et convenable de ne pas faire rire aux dépens de la science les directeurs de ces divers établissements. —Esrèce 348. Limosa Cinerea. Un maguifique indi- vidu de cette espèce tué dans les environs de Mont- pellier faisait partie de la belle collection de M. Lebrun. Bien reconnaissable à son bec retroussé et à ses tarses courts, le sujet dont je parle, devait être, autant que mes souvenirs peuvent me le rappeler, une livrée d'Automne , ou un jeune-âge. — GENRE XCIxX. Scolopaæ. Il ne pouvait pas man- quer de régner de l'obscurité et mème de la confusion dans un genre dont les espèces sont si peu connues, et si difficiles à bien déterminer. Il en sera fatalement Des ainsi, ant que l’on n'aura pas, non seulement étudié mais résolu la question de l'influence des climats sur les animaux, c'est-à-dire la question des migrations en même temps que celle des races. Le jour où par des études comparatives sur un grand nombre d'individus on sera arrivé à distinguer ce qui est espèce de ce qui est race, ce jour-là seulement l’Ornithologie sera en voie de progrès ; et l'on ne verra plus alors couron- ner des Mémoires qui auront leurs conclusions tirées de faits dont l'inexactitude aura été prouvée. Famille XXXVEI. Phœnicopteridoæ. J'ai de la peine à comprendre comment M. Degland qui convient que les Phænicoptères lient les Echassiers aux Palmipèdes, et qui reconnait que ces oiseaux sont piutôt des Palmipèdes que des Echassiers, je ne com- prends pas, dis-je, que M. Dezgland les ait /placés avant les Echassiers macrodactyles. Il était évident que si l’auteur craignait de placer un Palmipède à for- mes si élancées à côté de ses Mouettes, il n'avait qu’à ne pas intervertir l’ordre établi, et à placer en tête des Palmipèdes le cygne au long cou, dont les formes si gracieuses, tant qu'il est sur l'eau, rappéllert en quelque sorte les poëtiques conceptions de la Mytholo- gie à l'endroit des Sirènes. — Esrèce 391. Fulica cristata. La présence acei- dentelle de cette Foulque dans le Midi de la France one a été constatée par un très-petit nombre de captures. il n'y a done rien de régulier dans les migrations de cette espèce ; c’est encore un oiseau essentiellement erratique. (1) (1) Ge problème de l'Erratisme, généralement regardé comme inso- luble, se présente cependant à nous depuis assez longtemps et dans des conditions si différentes, qu'il a fallu mettre beaucoup de mauvaise volonté pour ne pas apercevoir au premier coup-d'œil quelles sont les causes auxquelles obéissent certaines espèces quand elles se déplacent acciden- tellement. Le problème est sans doute complexe , mais c’est précisément par la diversité des circonstances qu'il se trouve simplifié. L'observation des faits, tels qu’ils se présentent, nous a donné les indications néces- saires , et il ne devrait plus rien y avoir de mystérieux dans un phéno- mène que la nature nous dévoile chaque jour ; l'étude des mœurs de ces espèces Erratiques suffisait pour tout expliquer. C'est donc par l'observation seule des faits que je crois pouvoir étabur trois causes seulement à ce phénomène , dans lequel l'instinct des migrations, tel que nous le concevons, ne peut avoir aucune part. Ces causes les voici: 1° Causes atmosphériques; 2° Nourriture; 3° Contagion de l’exemple. Les causes atmosphériques, et en première ligne les coups de vent, ne peuvent exercer une influence que sur les oiseaux essentiellement aquatiques, les grands voiliers ; c’est-à-dire sur les espèces esposées à Vaction continue des courants. C'est ainsi que l'Albatros, et tant d’autres, visitent quelquefois nos côtes de l'Océan Mais cette cause ne peut agir sur les espèces des autres ordres, car il leur serait trop facile de s'y soustraire en se reposant sur le sol ; nous savons ensuite que jamais, sur le continent, les vents n’ont la durée qu'ils ont en mer, ni une direction aussi constante. Comme exemples de l'influence de la seconde cause, je citerai presque tous les Insectivores et surtout le Martm Roselin. Il est aujourd'hui évident pour nous que c’est en se lançant à la poursuite des émigrations de sauterelles quecet oiseau nous arrive quelquefois en si grand nombre. sé dre Ti di til Cie Famille XXXIX. Laridæ. Notre Ornithologie Provençale au point de vue des oiseaux de mer, ne peut pas lutter avec celle des pro- vinces que baignent l'Océan ou les mers du Nord. En dehors d’un petit nombre d'espèces communes, ce n'est qu'exceptionnellement que nous rencontrons sur nos côtes certaines autres. Les coups de vent et les grands froids de l'hiver amènent quelquefois des individus égarés et presque toujours isolés. C’est ainsi que nous pouvons considérer comme nous visitant quelquefois : Lus Lauus LEs STERNA Marinus. Stolida. Fuscus. — Anglica. * Argentatus. — Caspia. - Glaucus. * Cantiaca. La troisième cause que j'appelle contagion de l'exemple , ne peut S’appliquer qu'aux espèces qui vivent en société. C’est au milieu de nuées de Foulques Macroules, que nous arrivera une Foulque caronculée. Le V. Keptuschka se montrera dans une troupe de V. Huppés. Pour expliquer le phénomène d'après cette cause, il faut admettre , pour les espèces , des centres d'évolution ; et plus on se rapprochera de ces cen- tres, plusla question de l’Erratisme sera simplifiée ; on comprendra dès lors fort bien que par des causes exceptionnelles un V. Keptuschka , par exemple, se mêle à la troupe d'une espèce voisine et à mœurs identiques ; puis , quand le moment du départ sera venu pour cette troupe, on com- prend encore que cet individu isolé suive l'exemple de ceux avec quil vivait et se laisse entraîner vers des régions où rien ne l'appelait , n’obéis- sant ainsi qu'à cet instinct de Ja sociabilité. Je crois donc m'être servi d'une expression juste en disant contagion de lexemp le. Canus. * Hirundo. — Tridactylus. * Minuta. — Gelastes. FT FISSIDESS * Melanocephalus. — Leucoptera. * Ridibundus. — Hybrida. (1) — Minutus. Famille XXK. — Procellariidæ. J'ai bien peur queles matelots et les coups de vents aient fait pour cette famille ce que font les jardins zoologiques pour tant d'autres. Lorsqu'on voit établir deux espèces d'Albatros parmi les oiseaux d'Europe, et que l’on songe avec quelle facilité certains déplace- ments peuvent avoir lieu, on ne doit pas être étonné de rencontrer sur les côtes de l'Océan, des espèces tout-à-fait étrangères à nos latitudes. C'est ainsi que l’on a tué dans le Var, en 1844, un Pétrel Damier qui fait aujourd’hui partie des collections de notre Musée. C'est encore ainsi que le Thalassidroma Leachuü, et le Thalas. Wilson ont été pris dans nos parages, le premier deux fois, le second une seule. De pareilles exceptions ne confirment point de règles. Les Canards , les Plongeons, les Grèbes et les Al- ques , qui ne sont que de passage en Provence, nous (1 ) Le signe ‘ indique les espèces communes chez nous, le signe — celles qui le sont moins, et enfin je n'ai désigné par aucun signe celles dont nous ne connaissons qu'une ou deux captures. q — 66 — visitent pendant l'hiver. C’est surtout durant les an- nées où les froids sont rigoureux, que nous voyons apparaître ces espèces en plus grand nombre. Cepen- dant la température ordinairement douce de notre climat, ne nous permet pas d'étudier d’une manière régulière les migrations de la plupart d’entr’elles , et celles qui nous fréquentent, ne présentent pas un grand intérêt. Je ne pourrai signaler qu'une espèce de Canard assez remarquable et que sa livrée m'a fait supposer être un hybride entre le Nyroca et le Milouin dont il présente alternativement les caractères. J'ai été éton- né de ne pas trouver dans les travaux que je viens de parcourir une simple mention d’un fait qui s’est déjà présenté plusieurs fois chez nous. J'ai constaté pour mon compte quatre captures identiques du même Canard dans le Midi de la France; le dernier individu tué fait partie de la collection de la ville. Il n’est pas probable que nous ayons été les seuls à observer cet oiseau , et il faut espérer que d’autres captures vien- dront se joindre à celles que nous connaissons déjà. Ma tâche est ici terminée; en prenant la plume je n'avais pas l'intention de faire un travail critique, car _e sentais trop bien qu'entre des mains inhabiles la critique était une arme dangereuse. J'ai cependant relevé ce que j'ai cru des erreurs ; et si je me suis quelquefois laissé aller à émettre mon opinion dans cette question si épineuse des classifications, je ne l'ai fait qu'à titre de préférence, eten m'appuyant pres- que toujours sur l'un ou sur l’autre des deux maîtres que je suivais pas à pas. On ne; pourra d’ailleurs m'en vouloir d’avoir une antipathie prononcée pour les divisions trop minutieuses, que je regarde comme bonnes seulement à éloigner de la science les mul- titudes , pour en faire l'apanage exclusif de quelques initiés. Que M. Ch. Bonaparte se le persuade bien, car c'est à lui que s'adresse ce reproche, il manque son but s’il croit par ce moyen populariser la science. En essayant de toucher dans ma préface aux plus hautes questions de la philosophie naturelle, je ne-l’ai fait que parceque j'étais convaincu que ce point de départ de toutes les classifications modernes est le vice fondamental de la méthode. Je n'étais certes pas à la hauteur d'une semblable question , aussi n’ai-je peut- être fait que la toucher au lieu de la résoudre; comme dans tout le corps de ce travail, au reste, je n'ai fait quesignaler les points que je crois dignes d’une atten- . tion sérieuse : le cadre que je m'étais imposé ne me permettait pas d’aller plus loin. Le principal objet de cette brochure est de jeter un peu de jour sur quel- ques-unes des questions qui se rattachent à notre Ornithologie locale. Mes recherches et mes prome- = 68 — nades dans le Midi de la France ont mis entre mes mains un certain nombre de faits que je suis trop heu- reux de livrer aujourd’hui à la science pour ne pas me résigner d'avance à tous les reproches que l'on pourra m'adresser au sujet de mon travail. Quelles que soient ses imperfections , puisse-t-il rencontrer auprès des hommes éminents à qui je l'adresse un peu de cette bienveillante indulgence que je réclame pour lui. L Marseille, 24 juin 1851. —_"îï> 5 —— — ne #y QUELQUES MOTS L'ORNITHOLOGIE # | EUROPÉENNE | & De M. le Docteur DEGLAND, et sur une Critique de M. Charles BONAPARTE, PRÉCÉDÉS D'UN ASSALSUR LA DÉPINETION DE ESPÈCES ET DEN RACBS, MAUROIBIILILIR , IMPRIMERIE A. CARNAUD, PASSAGE SAINT-FERRÉOL, 93. 146 ll ee 5 YEAR) Re, ARE ‘ à ñ AA ANS [ZE 1 Do ae 1 Tes ri, ne à AR PO de LP ET PE PAIE Pere aan ; | ea ni * URI PME aNRE * SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES Tu 314117 3 nhbird QL690.A1D32 Quelques mots sur l'ornithologie europ:e TT ATH EUR ANA NES ts metrinshnisrsthts mi) ippa it 624 HUE GET RICA REEN re sTpnssigttl helene piirietile page HET ii mix HORAIRE ét 1: rt mA 2 D Ft AH RUN DS RSESE j CHOLDRPDE