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A cet effet, j'avais obtenu du Ministère de lInstruction pu- blique() et du Ministère des Colonies ©) une double mission gra- tuite; les lettres de recommandation dont j'étais muni devaient me mettre en relation avec l'Administration coloniale. Mon but principal était de traverser la région complètement inconnue située entre le Bandama et le Cavally, puis de revenir à la côte en suivant ce dernier fleuve, qui forme la frontière entre notre colonie et la République de Libéria. Parti de Bordeaux le 5 novembre 1896, j'arrivais à Dakar le 12. Comme le but de mon voyage était la Côte d'Ivoire, je ne fis qu'un simple arrêt au Sénégal; après une excursion à Saint-Louis, je me rembarquai à Dakar le 20 novembre pour arriver à Grand-Bassam le 26, après avoir touché à Konakry ét à Sierra-Léone. À Grand-Bassam , je commençai à organiser mon voyage projeté 4) Arrêté du 28 octobre 1896. @) Lettre du 5 août 1896. 9 = 2 x | AANIAD.S AT, Rd À 2OUTAHI Le 50 £ © t 5 es É à si © ei | | CPE À 5 [C Z027R07ESSEN/)- : | Î RO = o A 2 “e tie | fr Le gl 7 A \( WV tu l ‘ ee É E 4 | Fr | + BILAN de nonopuog cnoynos viretes | eron£es SC 4 ; gl © | ns Le © | ë jte RES LE 118 D ES 8 À TON OC N 2: { 4 à $ ; | (@) 1 terseye À Lg, EST EPES Col o VIVAVS SET ï < NI Ca | &a 0x D = A EE 05 000090 # : à =287 ‘26-9681 onessÂTp uorssi] AHIOAIG 4109 eee — 159 — dans l’hinterland de la colonie. J'engageai comme second un Fran- cais du Sénégal, M. Coroyé, dont le concours dévoué me fut très utile. Mais il me fut impossible de recruter une escorte de tirail- leurs. Les troupes indigènes de la colonie étaient trop peu nom- breuses et trop occupées (!) pour que le Gouverneur püût me faire accompagner par une petite escouade de Sénégalais. Je me déeidai donc à me passer d’escorte, comptant bien faire un voyage abso- lument pacifique, malgré les renseignements peu favorables qu'on me donnait sur les dispositions des indigènes. J'avais acheté en France toute la pacotille destinée aux échanges. Dans l'intérieur, en effet, la monnaie est pour ainsi dire inconnue; cadeaux et payements se font en marchandises : étoffes diverses, perles, corail, coutellerie, miroirs, etc. À ces colis se joignaient les instruments, la pharmacie, les cartouches pour nos deux cara- bines et pour le fusil de chasse, quelques vêtements, une bâche pour camper, du thé, du café, des conserves (mais en faible quan- tité, car nous devions vivre sur le pays). Ces impedimenta furent envoyés par mer à Grand-Lahou. Pen- .dant ce temps, je faisais une excursion à Alépé, sur le Comoé, puis au delà, à Pétépré, où se trouvent les premiers rapides du fleuve. Enfin, nous quittions Grand-Bassam le 15 décembre pour gagner Grand-Lahou par la lagune et la plage, en passant par Dabou, Accrou, Krafy. À Lahou, les bagages furent répartis par charges de 25 à 30 kilogrammes, en vue du portage ultérieur. DE GRAND LAHOU À TOUMODI. Le 23 décembre, installés dans une belle pirogue à quatorze pagaies 2), nous quittions Grand-Lahou et nous commencions à remonter le Bandama. Tout le jour, nous allions, tantôt à la pagaie, tantôt à la perche, suivant la profondeur du fleuve; le soir, nous amarrions la pirogue près d'un village et nous passions la nuit dans une case indigène. @) H y avait quelques mouvements inquiétants parmi les indigènes de Dabou (sur la lagune) et de Tabou (sur la côte Ouest). @) Dimensions de la pirogue : longueur, 13 mètres; plus grandelargeur, 1m. 25; profondeur, o m.65 à o m. 70. — 160 — Le 26, il fallut débarquer les colis pour les transborder dans deux pirogues plus petites, au dela du Saut de Broubrou. En amont de cette petite chute se trouvent les premiers rapides; à cette époque de basses eaux, ils ne paraissent pas bien dangereux, mais nos hommes durent développer beaucoup d'efforts pour arriver à franchir ces passes étroites où le fleuve se précipite entre les écueils. Le soir même, nous arrivions à Tiassale. À partir de là commence le voyage à pied; on ne trouve, en effet, dans le pays aucune bête de somme, aucune monture. Tous les bagages doivent être transportés à tête d'homme, par des sen- tiers étroits tracés en pleine forêt ou dans les hautes herbes. Les porteurs, engagés provisoirement, étaient des Sénoufos (1); ils devaient transporter ma pacotille au poste de Toumodi, où je comptais recruter les porteurs définitifs. Notre caravane se mettait en route pour l'intérieur le 29 dé- cembre. D'abord à travers la forêt vierge, puis en pays presque découvert, elle gagnait successivement Singorobo, Ouossou et arri- vait à Toumodi le 1° janvier 1897. À Toumodi, où réside un chef de poste et l’Administrateur du BaourE, il me fut possible d'obtenir quelques renseignements sur les routes de lOuest et sur les moyens d'aborder la région inexplorée. Grâce au concours de l'administration, je recrutai trente-quatre porteurs sénoufos, venus de Kouadiokof. Par contrat en règle, je devais payer les porteurs (1 franc par jour), les nourrir suivant les ressources du pays, leur fournir du sel, et enfin les rapatrier. Outre ces hommes, j'avais aussi deux boys cuisiniers-interprètes parlant le baoulé. ÉCHEC À ZANGUÉ. —— VOYAGE À TOMBO. Ainsi organisée, la mission quittait le poste de Toumodi le 10 janvier. Mon projet était de pénétrer en pays Gouro par Zangué, point déjà reconnu par le capitaine Marchand en 1894, mais où aucun blanc n'était retourné depuis. Je me dirigeai donc vers Aokombo, centre d’une région aurifère, () Ces populations noires, pourchassées par Samory, sont venues se réfugier sous notre protection. Les Sénoufos, la plupart musulmans, ne sont nullement fanatiques; ils fournissent à la colonie d'excellents porteurs. — 161 — puis sur Kumou-krou. Par l'intermédiaire du chef, j'engageai des pourparlers avec le deuxième chef de Zangué, Kouassi, qui me facilita l'entrée du pays gouro. Nous passions le Bandama le 20 jan- vier, et nous arrivions à Zangué le même jour, après une étape pénible, à travers la forêt dense; il fallait parfois tailler le passage à coups de « machettes » (sabres d’abatis) et marcher courbés sous des berceaux de lianes. Le premier chef, Guié, nous recut fort bien et nous installa dans un compartiment de son immense case circulaire (voir la fig. 2, pra): On échangea des cadeaux assez importants. Mais, quand je de- mandai à continuer le voyage vers l'Ouest, les Gouros refusèrent de me donner la route, affirmant «qu'il n'y avait plus de villages » (il en existe sûrement au dela). Je tentai alors, sous prétexte d'aller chasser le singe, de reconnaïtre quelques sentiers des en- virons; aucun ne conduisait à un point habité; tous ceux que je suivis se terminaient en impasse, dans la forêt absolument inextri- cable, Après cinq jours de vaine attente et de palabres décourageants, nous dûmes revenir en arrière, et, le 27 janvier, nous étions de retour à Kokombo (1), Cette première tentative ayant échoué, je me portai plus au Nord pour essayer de trouver un passage du côté de Tombo. Quittant Kokombo le 30 janvier, la mission se dirigea vers Trikasso, par Dibokrou, en suivant une route entièrement nou- velle à partir de Sorémé. La région présente à peu près le même aspect que le Baoulé central, avec ses plaines entrecoupées de parties boisées. À Trikasso, nous retrouvions un itinéraire du capitaine Mar- chand, et nous le suivions jusqu'a Zoukrou et Tombo; le sentier est assez bien tracé, à travers la forêt dense. Près de ces villages, j'allai reconnaître le cours du Bandama, qui est obstrué par d’'é- normes amoncellements de blocs granitiques (voir Conclusions, U) Notre voyage pacifique à Zangué n'a pas été sans résultats. Depuis notre séjour, les Gouros sont venus par groupes de 10 à 4o, soit à Toumodi, soit à Tiassalé, pour travailler ou pratiquer des échanges. Ces relations peuvent con- tribuer à accroître le commerce de la colonie et à faciliter le recrutement d’in- terprètes gouro-baoulé, ce qui aiderait singulièrement les explorations ulté- rieures. MISS. SCIENT. —- IX. 11 2 A 2 3°, p. 260). Sans trop de difficultés, le chef de Tombo me promit des guides pour me conduire au dela du Bandama Blanc. PAYS YO-OURÉ ET GOURO. Nous passions le fleuve le 8 février et pénétrions en pays abso- lument inexploré, chez les Yo-Oure. Le séntier sous bois contourne un massif de collines apercues par Marchand, puis traverse une région de hautes herbes, de cultures, avec quelques belles forêts; cependant les parties très boisées seraient plutôt à l’état d'exception. Des travaux d’exploita- tions auriferes se rencontrent fréquemment. La population parle encore le baoulé, mais le gouro devient là langue dominante à mesure que l’on s'éloigne du Bandama blanc. Dans tous les villages yo-ouré, nous avons été fort bien accueillis, La mission, n'ayant pas un seul homme d’escorte, n'inspirait pas trop de crainte aux habitants qui, leur surprise passée, revenaient vite nous voir avec curiosité. Au dela d’une bande de forêt épaisse, sillonnée par des traces d'éléphants, nous rentrions en pays gouro, et nous arriviôns au gros village de Bouavéré, situé à un kilomètre environ du Ban- dama Rouge. Cette branche du fleuve s'incline beaucoup plus vers l'Ouest qu'on ne le supposait, On ne fit aucune difficulté pour nous donner des guides. En deux jours de marche, à travers une région presque inhabitée, la mission arrivait à Gouropan. J'espérais franchir près de là le Bandama Rouge et continuer vers le Sud-Ouest, mais on refusa de me conduire dans cette direc- tion. Après avoir tenté de me faire revenir vers le Baoulé, on finit par me laisser remonter à distance le cours du fleuve, vers le Nord- Ouest. Ces difficultés ne furent pas les seules; dans la nuït du 14 au 15, une agitalion insolite nous tint en éveil; la population commen- çait à fuir dans la brousse. Nous eûmes un palabre avec le chef à deux heures du matin et tout ne rentra dans l’ordre qu'après de longues explications. Au dela de Gouropan, se trouve encore une région découverte, prairies et petits bois, véritable territoire de chasse où abondent les antilopes et les éléphants. Puis, à la suite d’une autre bordure de — 163 — forêt dense, s'étendent de vastes et fertiles plantations, qui ali- mentent un groupe de villages. Le principal est Zéréqui; mais les guides nous le firent dépasser pour nous faire bivouaquer à Waguié. Le lendemain, nous arrivions à Favéra où le chef Balo nous recut très bien. J’allai immédiatement, à un kilomètre environ, reconnaître le Bandama Rouge qui est facilement guéable en cette saison. J'espérais le lendemain passer le fleuve et continuer ma route vers le Cavally. Malheureusement, dans la nuit du 16 au 17 février, une première alerte très grave vint détruire ces projets. Vers minuit, des hommes armés, arrivant de toutes parts, en- tourèrent notre case pendant que retentissaient dans la forêt les longs cris de guerre des Gouros, J'essayai de palabrer, tout en me préparant à une attaque. On finit par nous expliquer, à l’aide d’un interprète bambara, que les gens de Zérégui et de Waguié s'étaient réunis pour nous piller et qu'ils nous attendaient au passage du fleuve; les hommes de Favéra s'étaient armés pour empêcher cette agression et nous protéger dans leur village; le chef me promettait pourtant des guides et une escorte pour continuer la route. Toute la journée, il nous fallut attendre l’escorte promise et les guides. Le 18, nous quittions Favéra, escortés par dix fusils du village, mais, au lieu de nous conduire au Bandama, on nous dirigea vers le Nord-Ouest, en suivant à distance la rive gauche du fleuve. Dans un palabre immédiat, le chef Balo me dit qu'il m'envoyait à Elengué, chez son père Bou, chef de ce grand village, et que là on me donnerait la route de l'Ouest. Très inquiet, j'acceptai pourtant le détour. Je ne pouvais tenter un coup de force; j'espérais d’ailleurs obtenir un meilleur résultat par une longue patience. CAPTIVITÉ CHEZ LES GOUROS. À Elengué ), malgré des indices inquiétants, la première journée fut assez calme; mais le lendemain, au moment du départ, la 0) Elengué est situé à quelques jours de marche dans le sud de Séguéla, où fut tué le capitaine Ménard en 1892. Le lieutenant Blondiaux , venant du Sénégal , est passé à Séguéla en avril 1897, 11. — 161 — situation devint très grave. Des guerriers armés de lances et de fusils à pierre nous cernèrent étroitement, sans se décider à nous attaquer. Ils étaient pourtant environ deux cent cinquante et nous n'avions à leur opposer que nos deux carabines Winchester, car les porteurs n'étaient pas armés et nous ne pouvions compter sur eux pour une défense quelconque. Cependant, retranchés dans une case circulaire, nous tenions les Gouros en respect. Des alertes fréquentes se succédaient avec des périodes de calme, pendant lesquelles les gens du village venaient nous vendre quelques vivres et de l’eau bourbeuse. Mais les nuits étaient des plus pénibles, nous nous trou- vions entourés, à quelques mètres de distance, par un cercle de feux de bivouac et gardés à vue. Avec M. Corové, nous nous rele- vions pour faire le quart et la longue insomnie devenait intolé- rable; mon compagnon, souffrant de dysenterie depuis deux semaines, ne se soutenait que par un effort d'énergie. Cette situation durait depuis quatre jours et tout semblait dés- espéré quand le chef d'Élengué nous proposa de «faire fétiche » avec lui. J’acceptai aussitôt cette proposition de paix. Les guerriers étrangers au village se retirerent alors, mais pour occuper les en- virons et surveiller notre sortie. Ainsi l'investissement de la mission se prolongeait tout en devenant plus supportable. Parfois même, j'espérais pouvoir continuer le voyage, grâce à l'action des mara- bouts bambaras avec lesquels je m'étais mis en relation. Cepen- dant un grand chef gouro, résidant à Goron (?), conseillait tou- jours de nous massacrer afin de nous piller; il tenait surtout à nous couper fa route. Puis la situation s’améliora lentement; je continuai la série d'observations astronomiques commencée le jour même de notre arrivée à Elengué. à la tête d’une mission importante, escortée par : ingt-deux tirailleurs; près de là, il apprit que les «Lôs» m'avaient refusé le passage un mois avant, et avaient été sur le point de m'attaquer. La mission Blondiaux se trouva elle-même très menacée par ces peuplades au village de Buonsira (situé à un Jour de marche à peine d'Élengué), ei dut revenir en arrière à cause de l'insuffisance de son escorte; elle avait d'ailleurs pour instructions d'agir pacifiquement et rappor- tait déjà des travaux géographiques très remarquables. C'est peut-être à la présence de la mission Blondiaux dans la région Nord que nous avons dû de pouvoir nous dégager, après un investissement de trois semaines. — 165 — Enfin après trois semaines d'attente et de palabres, le vieux chef se décida à nous donner une petite escorte pour revenir en arrière. Il ne fallait plus songer à poursuivre le voyage, la route nous étant absolument fermée. Nous quittions Elengué le 7 mars, après avoir « brisé le fétiche » (ce qui signifiait que le chef déclinait la responsabilité de ce qui pourrait arriver). En bon ordre, sans abandonner un colis, nous parvenions dans la matinée à Favéra, où il nous fallut attendre encore un jour. Le 8, on voulait encore nous retenir: mais toutes les disposi- tions étaient prises, et nous partions quand même. Le chef vint vite nous rejoindre et nous escorter jusqu'a Waguié; là, au moment d'entrer dans le territoire hostile de Zérégui, il refusa de nous servir de guide. Je dus prendre la tête de la cara- vane pour conduire la petite troupe à travers les plantations et la forêt, où les embuscades étaient si faciles; cette marche se fit sans aucun désordre, et vivement, pendant une heure et demie; mais aucune alerte ne se produisit ; à peine quelques cris lointains, en arrière. Les Gouros nous attendaient-ils à l'Ouest ? ou bien avaient- ils jugé une attaque trop risquée? Définitivement, nous étions libres, et, le soir même, nous campions en pays découvert, près de Gouropan. Le 9, nous rentrions à Gouropan où nous fümes bien accueillis. Je demandai à être conduit vers le Bandama, mais le chef me refusa de nouveau la route. Nous eùmes, en outre, beaucoup de peine à acheter les deux jours de vivres nécessaires pour retourner à Bouavéré. I fallut continuer encore notre marche en arrière, sans guide. Le 10, nous campions au même point qu’à l'aller, tout près du fleuve qui forme la une chute peu élevée. Le 11 au soir, nous arrivions à Bouavéré. Je palabrai encore vainement pendant deux jours pour essayer de passer le fleuve et tâcher de revenir par le Sassandra. En dés- espoir de cause, je demandai un guide pour retourner vers Est par une route différente de celle de l'aller. On me promit de me conduire de ce côté à Kamui. Mais, au moment de partir, le 14 mars, le chef refusa de me donner le guide promis, en me disant de rentrer par le chemin que nous connaissions. — 166 — RETOUR PAR KAMI-KOUADIOKOFI. Je ne renoncai pas cependant à trouver le sentier de Kami; d’après des renseignements, je me dirigeai vers le Nord-Est; bien- tôt nous rencontrions des indigènes isolés qui nous mettaient en bonne voie. Après avoir traversé une zone de forêt dense, nous arrivions à un gros village yo-ouré, Korotono, où nous recevions le meilleur accueil. (On commence ici à parler le baoulé.) A partir de là, le voyage devint facile, à travers un pays très peuplé, où nous étions toujours bien recus. Le 15, nous arrivions à Kami, centre principal de cette région montagneuse et aurifère. Continuant vers l'Est, puis vers le Nord, nous passions Île Bandama Blanc le 18 mars, au-dessus d’un barrage rocheux; le fleuve est facilement guéable, en cet endroit, pendant la période d’étiage. Nous nous dirigeàmes alors vers Kouadiokofi par un itinéraire entièrement nouveau jusqu'à Didiéwi, mais qui coupe à Tiévissou et à Aotoko des itinéraires récents de M. Nebout et de M. du Paty de Clam. La mission arrivait à Kouadiokofi le 23 mars. Quelques jours avant notre retour, on avait été très inquiet sur notre compte; le bruit avait couru avec persistance que la mission avait été massacrée à Tombo par les Axoués, et les noirs donnaient même des détails circonstanciés sur notre mort. L'administrateur du Baoulé envoya alors à Tombo un émissaire (du village d'Ebli) pour contrôler les dires des indigènes et apprit bientôt que nous avions été parfaitement reçus à Tombo; que nous avions passé le fleuve depuis longtemps; que, s’il nous était arrivé malheur, c'était bien loin dans l'Ouest N), Après un repos de quelques jours à Kouadiokofi, nous nous mettions en marche vers le Sud, avec une caravane allégée. 0) Déjà, à la suite de l'attaque de la mission Hostains, sur le Cavally moyen, le Gouverneur m'avait envoyé une lettre pour me signaler le danger et me faire revenir en arrière; mais le porteur de ce pli n'avait pu rejoindre la mission. — 167 —- Le 5 avril, nous étions à Toumodi où se fermait le polygone décrit par notre itinéraire. Nous rentrions alors en suivant le même chemin qu'à l'aller par Tiassalé et le Bandama; puis nous parve- nions à Grand-Lahou le 20 avril. Enfin, nous nous embarquions à Grand-Lahou le 28 avril, pour arriver à Marseille le 14 mail). G) Afin de ne pas interrompre ce récit sommaire par des formules de remer- ciements, je n'ai pas cité les noms des officiers de marine, fonctionnaires colo- niaux et agents des factoreries, qui m'ont accueilli ou renseigné avec tant de bienveïllance. Mais je me fais un devoir d'exprimer à tous ma très vive recon- naissance. u 2 PUN ÿ OT JE *Sanuuo2 php $1n0910 ‘npannou 211PAU] SIA 2P 35200 58 G 0Qr0n04} À on CdÿATUÉ LL} l 7 727 ] ,1® s L j h , La 1j eu) F k \ AÉAUE 97): “ 7 13102 Cr 1 0 —1,0€ EE ——— © — 7 — + [ ,90900°G000'T:T 91[919Y (26-9681) OTI9SSÂN P UOTSSIN] HHOALG 4ALO) PNTUTAU 70 (£ STE ep 15200 08 EFI SDL def ru ssru 7 eP/na7. 407 nus — 169 — IL DOCUMENTS ET RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX. 1. LEVÉ DÉTAILLÉ DE L'ITINÉRAIRE. Le croquis de la page 168 donne une réduction au 1/1.000.000 de l'itinéraire de la mission, dressé à l'échelle de 1/80.000. Cette carte détaillée a été communiquée au Ministère des Colonies. (Les principaux renseignements nouveaux qu'elle fournit ont été repor- tés sur la carte de la Boucle du Niger, publiée par le Ministère, sous la direction de M. Camille Guy.) Les explications qui suivent rendent compte de la méthode adoptée pour le levé sur le terrain et le tracé définitif. A. Levé à la boussole. — Carnet. — L'itinéraire a été levé à la boussole Peigné; les distances, évaluées à la montre, ont été notées en temps sur le carnet. Souvent, le nombre de doubles pas par minute de marche était compté et noté. Azmurs. — Dans cette région de forêts et de hautes herbes, les sentiers sont très sinueux, bien que les directions générales se maintiennent parfois assez longtemps. Il est impossible de faire de longues visées, car les coudes se succèdent à quelques mètres de distance et la vue se trouve le plus souvent bornée. Il fallait donc tenir la boussole à main libre, sans se servir de l'alidade, et surveiller l'aiguille en se basant sur le sens général pris par la file des porteurs qui marchaient en avant. On constatait assez facilement la direction suivie. Les lectures moyennes étaient notées sur le carnet de 2 en 2 minutes ordinairement, quelquefois de minute en minute; rarement la route se mainte- nait plus de 5 minutes dans la même direction. Mais l’azimut d'un élément droit du chemin n’était noté qu'après que cet élément était entièrement parcouru, à l'inverse de ce que l’on fait quand on procède par longues visées. — 170 — Cette manière d'opérer, à peu près obligée dans un pays dif- ficile, pour un simple levé, expose à deux causes principales d'erreur : 1° La moyenne des lectures rapides résumant la direction d’un élément de route peut ne pas être exacte. Mais cette erreur est sans doute accidentelle et doit se compenser dans l’ensemble du trajet; 2° En tenant la boussole à main libre, sans s'être exercé préala- blement sur un même terrain, on peut ne pas maintenir la ligne de foi de l'instrument dans la direction réellement suivie. Il y a là une équation personnelle, à peu près constante, erreur systé- matique qui s'ajoute algébriquement à la déclinaison. Cette erreur (si elle est réellement constante) n’altère pas la fermeture du polygone, mais modifie son orientement. Il faut donc essentiellement la connaître et en tenir compte aussi quand on fait des visées avec l’alidade, par exemple, poar fixer des sommets. J'indiquerai plus loin quelle a été, dans mon cas, cette équation personnelle et comment je l'ai déterminée. Déclinaison magnétique. — La déclinaison magnétique a été obtenue avec une approximation suflisante, par des observations au théodolite à boussole (petite aiguille aimantée). Elle est en général très voisine de 18° Ouest. Distances. — Les distances ont été évaluées en temps avec comptage fréquent de doubles pas, afin d'estimer les vitesses de marche. On peut admettre qu’une troupe de porteurs, dans une même région, a une vitesse moyenne à peu près constante, ce qui permet de tracer la carte provisoire à une échelle exprimée en temps de marche : 1 millimètre par minute, par exemple, et de calculer après coup à quelle échelle réelle le tracé a été construit. Il va sans dire qu'il faut alors tenir compte des ralentissements notables et des accélérations exceptionnelles, afin de corriger l'itinéraire. Toutes ces circonstances de route sont soigneusement marquées sur le carnet. EcueLze, — Pour obtenir l'échelle de la carte aïnsi tracée en temps, on peut étalonner son pas et calculer ce que représente l'unité de longueur adoptée. — 171 — Mais il m'a semblé plus simple et plus sûr de me servir des observations astronomiques, très suffisamment exactes pour cette application. Dans les trajets Nord-Sud, de simples observations en latitude m'ont permis d'évaluer à moins d'un mille près des parcours de longueur quelconque; en répétant ces mesures, il s’est trouvé que, presque toujours, l'itinéraire tracé à 1 millimètre par minute de marche correspondait à une échelle de 1/80.000. De cette manière, si certaines sections du parcours se trouvent un peu allongées ou raccourcies par suite de diverses circonstances, l’ensémble doit donner une précision supérieure à ce qu’on obtien- drait par l’étalonnage du double pas. (Dans les trajets Est-Ouest, les observations de latitudes m'ont permis de vérifier l’orientement de l'itinéraire.) NivezLemEenT. — À part la région montueuse de Kami, le pays traversé par l'itinéraire nouveau est généralement plat. Les faibles ondulations du sol ont été indiquées (sur la carte au 1/80.000) par des courbes de niveau sans précision. Pour les hauteurs rela- tives de quelques points, je ne possède que des observations baro- mètriques très médiocres; d’ailleurs, étant donné le caractère du pays, cette question a peu d'importance. Dans la carte, le figuré du terrain n’est donc qu’approximatif. Notamment la région des collines de Kami, qui est pourtant intéressante, n’a été reconnue que très sommairement. B. Observations astronomiques. — Le tracé de l'itinéraire se base aussi sur des observations astronomiques. (Voir p. 179). Larirunes. — Dans le parcours de Toumodi à Elengué et à Kouadiokofi, sept latitudes ont été déterminées par un certain nombre d'observations méridiennes, et les moyennes ont été por- tées sur la carte d’après le tableau suivant : MOYENNES LOCALITÉS. des observations. CHIFFRES ADOPTÉS. ROUNIOU IN Tr al MU Le à Lat. 6° 33° 38" N. 6° 34° N. Kokômbous 2.714 0311 PE 6,321 6 32 Kumou-krou.,....::..:::.: 6 30 47 6 31 TE AESE CPR PPCOPONNOR 6 25 16 6 25 PENÉEHCO OSEO 7 20 46 7 21 llosyep Carte OI TOMATE 7 23 41 7 24 Kouadiokofi (Poste)......... 7 7 38 718 — 172 — Quelques-uns des chiffres obtenus pourraient être assez appro- chés ; il est toutefois prudent de les arrondir en ne donnant que les minutes. D’autres latitudes intermédiaires entre ces points ont été aussi déterminées, mais par une seule observation. Le tracé d'estime a presque toujours cadré avec les observations de latitudes dans des limites très acceptables. Loxcirunes. — Pendant tout le voyage, j'ai observé des angles horaires; mais des longitudes reposant sur la marche de la seule montre dont je disposais ne doivent pas donner, je crois, comme positions relatives, une approximation supérieure à celle de la route d'estime (surtout après les évaluations des parcours fournies par les latitudes dans les directions Nord-Sud). Aussi je n’en ai pas tenu compte dans le tracé. On verra plus loin (p. 181) quelles difficultés j'ai éprouvées en cherchant à observer des occultations, dans un pays où la nébulosité du ciel rend cette méthode presque inutilisable. Je n’ai pu obtenir ainsi qu’une seule longitude absolue, celle de Toumodi, qui est : Long. Toumodi = 7° 24° Ouest de Paris. C. Tracé de la carte. — Pour obtenir la carte définitive, on a opéré comme il suit : TRAGÉ PROVISOIRE. — Ainsi qu'il a été dit plus haut, l'itinéraire était tracé chaque jour à l'étape, sur papier quadrillé, à l'échelle de 1 millimètre par minute de marche; les accélérations ou les ralentissements notables étaient immédiatement corrigés pour quelques éléments droits. Quand, dans certains parcours la vitesse se maintenait supérieure ou inférieure à la moyenne ordinaire (ce qu'on estimait par habi- tude avec l’aide du comptage des doubles pas), la section d'itiné- raire était ramenée à sa longueur probable pour l'échelle supposée de la carte provisoire; mais ce cas s’est présenté peu souvent. La minute de la carte, ainsi construite en cours de voyage, porte en outre les indications sommaires du figuré du terrain (qui est assez peu varié), l'aspect du pays (forêts, prairies, hautes herbes, plantations, etc.), quelques observations géologiques, etc. Les vil- lages, les cases isolées, les abris sont aussi notés, ainsi que les — 173 — sentiers apercus, les traces d'animaux sauvages {qui peuvent donner une idée de l’état de peuplement du pays), etc. Les cours d’eau étant presque toujours à sec, la direction du courant, in- diquée parfois par le guide, est notée comme douteuse. Ces doutes sur le sens du courant rendent peu aisés les raccords à faire pour une même rivière traversée plusieurs fois. Les points d’eau sont indiqués aussi, avec la date, car plusieurs disparaissent à mesure que la saison sèche se prolonge. L’orographie n’est dessinée que très sommairement. (Voir Nivel lement). Ainsi, la carte provisoire, tracée en cours de route, se compose de 34 feuilles de (14 X 19 centimètres), rattachées les unes aux autres par des repères. L'ensemble de l'itinéraire forme un poly- gone partant de Toumodi et se fermant au même point, avec une annexe parcourue dans les deux sens, de Bouavéré à Elengué, et une autre annexe analogue de Kouamna-Krou à Zangué, sans compter le parcours bien connu de Lahou-Tiassalé- Toumodi. ERREUR DE FERMETURE. — Au retour, en raccordant avec soin les feuilles provisoires, j'ai constaté que l'erreur de fermeture du poly- gone, tracé en temps de marche, était de 8 centimètres sur un développement d'environ 4 m. 80. Or, une première étude du carnet, jointe à deux bonnes obser- vations de latitudes, donnait immédiatement une correction, pa- rallèle à l'erreur, en allongeant la distance Kouadiokofi- Toumodi, parcourue en effet au retour avec une caravane légère, qui marchait plus vite. L'erreur de fermeture était alors réduite à 3 centimètres, dif- férence qui s’est expliquée facilement par un ralentissement d’al- lure dans la partie comprise entre Trikasso et Tombo, où la forêt dense oppose un obstacle à la marche; d'ailleurs, les observations intermédiaires de latitude ont confirmé les notes du carnet (ainsi que la rectification d’orientement dont il sera parlé ci-après). Sur ces deux sections seulement ont porté les corrections de fermeture; des corrections encore moins importantes ont été mo- tivées par les observations de latitude d’Elenqué et de Zangué, qui ne se trouvent pas sur le polygone, mais sur des annexes par- courues dans les deux sens. — 174 — ERREUR D'ORIENTEMENT. —— En comparant les positions relatives de Toumodi et de Kokombo données par le premier tracé d'estime (sur un trajet Est-Ouest) avec les latitudes observées à ces deux stations, je remarquai que l'itinéraire déviait un peu au Sud, c'est-à-dire à gauche du sens de la marche, une fois la correction de déclinaison effectuée. Il y avait sans doute une erreur systéma- tique dans la tenue de la boussole à main libre, comme je l'ai si- gnalé plus haut. Averti de cette déviation, je me gardai bien de m'exercer à la corriger, et m’efforcai, au contraire, de main- tenir la boussole comme d'habitude, afin de conserver l’erreur aussi constante que possible, Cette erreur, déterminée par les stations Toumodi-Kokombo, était sensiblement de 6 degrés. Or, en déviant de cette quantité, dans le sens convenable, le parallèle de Toumodi et en prenant ce parallèle comme base du tracé des autres parallèles de la carte, il s’est trouvé que les stations de Kouadiokofi et de Bénou, situées presque à la même latitude (à moins de 1° près), se plaçaient assez bien sur le même parallèle dans le tracé d'estime ainsi orienté. Comme la distance Kouadiokofi-Bénou est assez grande (8o kilomètres à vol d'oiseau), on peut, je crois, considérer la vérification comme satisfaisante, quoique la latitude de Bénou ne soit donnée que par une seule observation. Les autres latitudes observées aux stations intermédiaires cadrent bien également avec le tracé d'estime en tenant compte de la rectification d’orientement. Cette rectification à donc été adoptée pour le tracé de la carte. TRACE DEFINITIF, — Ce tracé forme une carte de 1 m. 50 X 2 m.10, découpée en g feuilles. Une légende indique les principaux signes conventionnels adoptés. Comme la région est très voisine de l'équateur, on a représenté les méridiens et les parallèles par des droites perpendiculaires, tracées de 10 minutes en 10 minutes, en adoptant, pour longueur moyenne de l'arc de 1 minute de parallèle, la valeur de 1.830 mè- tres environ {parallèle moyen de la carte). Pour larc de 1 minute de méridien, on a adopté la longueur de 1.843 mètres. Le tracé des méridiens est basé sur la longitude de Toumodi; comme l'occultalion que j'ai observée à cette station n'était pas encore calculée quand la carte a été construite, on a adopté pour — 175 — cette longitude la valeur donnée par l'expédition Monteil (7° 23° Ouest de Paris), chiffre qui ne diffère que de 1° du résultat de mes observations. Le tracé des parallèles est basé sur la latitude de Toumodi, ob- tenue par une sérié de six observations méridiennes très concor- dantes. ; 2. LEvé pu BANDAMA INFÉRIEUR ENTRE GRAND-LAHOU ET TiassALÉ. Il existait déjà des levés détaillés de cette partie bién connue du fleuve ét on peut signaler en première ligne Île travail si consciencieux et si rémarquable de M. Pobéguin. Mais la plupart de ces tracés avaient été faits à l'estime, sans mesures directes de distancés, sans appui de positions astrono- miques. 1 était donc intéressant de levér Île cours de Bandama inférieur en s'aïidant du loch de rivière, pour évaluer les longueurs par- courués en pirogue avec des vitesses si variables, et de com- prendre en outre la ligne brisée ainsi obtenue entre des positions astronomiques suffisamment approchées. C'est ce que j'ai essayé de faire. Ce tracé à été obtenu d’après la méthode exposée ci-dessous et construit à l'échelle de 1/100.000. La planche (page177) en donne un résumé au 1/500.000. D’après ces éléments, la distance à vol d'oiseau entre Grand-Lahou et Tiassalé serait de 83 kilomètres, au lieu de 66, comme on l'avait trouvée précédemment. Mérnope suivie. — Le levé a été fait en remontant le Bandama en pirogue de Grand-Lahou à Tiassalé (3 jours et demi de navi- gation). Les indications d’azimuts et de distances sont notées sur le carnet dont la traduction graphique a été faite des l’arrivée à Tias- salé et soigneusement reprise à mon retour en France. Azimuts. — Les azimuts ont été mesurés à la boussole Peigné, en faisant usage de l’alidade, car les visées sont assez longues; ils sont notés généralement à 2 degrés près. Une cause d'erreur, qui doit être peu importante, pourrait af- fecter les chiffres : c’est l’action sur l'aiguille aimantée de quelques masses de fer portées par la pirogue : malles, tonnelets, quineail- — 176 — lerie, etc. Autant que possible j'avais éloigné ces colis pour ne laisser près de moi que des ballots ne contenant pas de fer. La déclinaison magnétique adoptée est de 17° 15. Distances. — Les longueurs parcourues par la pirogue sont cal- culées d’après le temps noté sur le carnet et la vitesse moyenne durant l'intervalle considéré. Cette vitesse était mesurée à l’aide d’un loch de rivière, dont la ligne, divisée en mètres, était filée en 10 secondes. Le plomb de ce loch avait été simplement remplacé par une pierre, reliée à la ligne par une ficelle de rupture, plus faible; le comptage des di- visions ne commencait que lorsque la pierre avait touché. On avait donc la vitesse sur le fond, exprimée en mètres par 10 secondes. Les vitesses prises par la pirogue ont été extrêmement variables, durant tout le parcours : entre o m. 50 et 2 m. 50 par seconde. Il était donc indispensable de les évaluer fréquemment; le nombre des mesures prises dépasse une centaine. À Soukourabo, la pierre de sonde s’est engagée et la ligne s’est cassée à l'endroit prévu; je n'ai pu remplacer la pierre qu'a Ahouen, de sorte que, entre ces deux stations, les vitesses sont notées par simple évaluation, mais avec quelque probabilité de justesse à cause de lhabitude prise déja dans un assez long parcours. Coordonnées des stations extrêmes. — Comme Tiassalé se trouve sensiblement au Nord de Grand-Lahou, il peut suflire, pour vérifier la distance de ces stations, de connaître leur latitude. Or, les latitudes obtenues résultent d'observations qui doivent donner des chiffres approchés à moins de 1 minute près, en valeur absolue, et dont la différence présente encore plus de chances d'exactitude (à cause de l'élimination de certaines constantes); ces données paraissent devoir commander le tracé de la carte. Voici les valeurs trouvées, en nombres ronds : Miassalé rss ous acte CRE ET EL ECS Lat.5%532N; Grand-Lahou. 2" 2 PRE AE Re 5 8 DIFRÉRENCR ec cE o 45 D'un autre côté, les longitudes faites à Tiassalé et à Grand-Lahou, à l'aide du transport du temps par une seule montre, se rappor- © Proubrou/ BANDAMA INFÉRIEUR Mission J. Eysséric Echelle 1 : 500 000° 10 15 20H) MISS. SCTENT, -— IX. 12 2 rate tent au méridien de Toumodi avec quelques incertitudes, comme on le verra plus loin (page 182). Mais comme, entre Grand-Lahou et Tiassalé, la montre a été transportée par piroque, sans cahots et sans grands écarts de température, on peut penser que la différence entre les longitudes de ces stations doit être assez approchée. Voici -les chiffres obtenus : Tiass alé ET En .... Long. o° 11" Est de Toumodi. Grand-Lahou.......... RE SR CE rm "i DIFFÉRENCE. ......... 0 10 Tracé. — En calculant les éléments droits du parcours, fonction du temps et de la vitesse, et en reportant ces longueurs à l'échelle de 1/100.000 suivant les azimuts magnétiques, corrigés de la dé- clinaison, j'ai trouvé pour la différence de latitude entre Grand- Lahou et Tiassalé 81 kilomètres {au lieu de 83, d’après les latitu- des observées). Ainsi cette différence, mesurée sur le tracé, ne diffère de celle fournie par les observations que de 2 kilomètres, c'est-à-dire moins de 1/40. Cet écart d'environ 1 minute est relativement faible et pourrait provenir en partie des erreurs d'observation. Cependant il y a lieu d’allonger le parcours d'estime de la quantité nécessaire pour le faire cadrer avec les données astrono- miques, qui offrent évidemment un plus grand degré de certitude, et c’est ainsi que la carte a été définitivement établie. Sur cette carte, la différence de longitude entre Grand-Lahou et Tiassalé correspond presque rigoureusement avec la différence calculée d’après les observations astronomiques. Une concordance de cet ordre doit paraître fortuite, car elle se trouve plus approchée que ne peuvent l'être les observations; il semble pourtant qu'on peut voir là une vérification satisfaisante de la carte. Comme il existe des levés détaillés fort bien faits de cette partie du Bandama, je donne simplement le tracé général du fleuve; c'est avec ce tracé qu’on pourrait faire cadrer les levés de détails M) @) L'expédition Monteil a dû faire, en 1894-1895, un levé du fleuve; j'ignore si ce travail a été publié et quelle a été la méthode suivie. Dans tous les cas, il pourrait être intéressant de comparer ces deux tracés. — 179 — 3. OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. Ces observations, au nombre de 102, portent sur 30 stations. Les instruments dont je disposais étaient les suivants : 1° Un théodolite d'Hurliman, n° 71, cercles de 13 centimètres de diamètre, vernier donnant les 30 secondes et permettant d'éva- luer les 15 secondes; 2° Une lunette de 3 pouces construite par Maïlhat; 3° Une montre torpilleur de Leroy, n° 2640; Enfin, deux baromètres anéroïdes et divers thermomètres. D'une manière générale, les observations ont souvent été génées par l’état nébuleux du ciel. A. Latitudes. — Presque toutes les latitudes ont été obtenues par des observations méridiennes du soleil, le pointé étant fait sur le bord supérieur du disque. Le niveau du théodolite était surveillé avec un soin constant, de manière à pouvoir éliminer (ou corriger, suivant le cas) les obser- vations pendant lesquelles il se serait produit un décalage de l'in- strument. Le niveau a été presque toujours relu après chaque observation. Les latitudes de dix stations ont été déterminées par des obser- vations méridiennes faites successivement cercle à droite et cercle à gauche {de 2 à 6 observations). Elles doivent être approchées à moins d’une minute près. Le tableau N° 1, qui suit, donne les résul- tats des moyennes obtenues et les chiffres arrondis qu’il convient d'adopter, en n’aflirmant que la minute 0). () Les observations relatives à Grand-Bassam et à Grand-Lahou ne présen- tent pas entre elles autant de concordance que celles des stations de l'intérieur. Sur le cordon littoral sablonneux, en effet, le nivellement du théodolite se faisait difficilement et ne se maintenait pas longtemps, à cause de la mauvaise qualité du sol et surtout du choc de la barre. À 20 ou 30 mêtres du rivage, l'ébranlement causé par la barre produisait sur l'instrument des dénivellations de 15" et plus si bien que les observations devenaient impossibles ; 11 fallait se reporter à 200 ou 250 mètres de la mer pour trouver un terrain à peu près stable. Ainsi les 6 observations de Grand-Lahou présentent un écart maximum de 59", tandis qu'à Kouadiokofi, l'écart maximum entre les 6 observations est de 253" et à Toumodi de 13" seulement. 12. — 180 — Les autres latitudes ne sont fournies que par une seule observa- tion. Mais comme les constantes de l'instrument avaient été à peu près annulées et que, d’ailleurs, les observations faites déjà en un méme lieu dans des cercles différents ne présentent pas d'écart atteignant 1°, on peut estimer que les latitudes fournies par une seule hauteur méridienne sont approchées à 1° près. Ces divers résultats sont donnés dans les deux tableaux suivants : 1° Latitudes obtenues par plusieurs observations. MOYENNES Nombre LOCALITÉES. des observations. d'observations. CHIFFRES ADOPTÉS. Grand-Bassam. ..... <+5°11°38" 4 + 5° 12 Grand-Lahou. ...... GC 6 DIS NASSalE ser eee DOS 2 DH0D Tounmodi ce... 6 33 38 6 6 34 Kokomboër ce. 6 32 où 2 6 32 Kumou-krou....... 6 30 47 3 6 31 Zanpués 6 25 16 3 6 29 HÉBEO 0 00 dodo 0 7 20 A6 2 T2 Elengué. .....-.... 7 23 41 n 72h Kouadiokof()...... 7u7 99 6 77 ES 9° Latitudes obtenues par une seule observation. LOCALITÉS. CHIFFRES ARRONDIS. Dibokouro 40e eCet te ZAR AT er EE 2 . + 6° 40° Donguissa-krou. . . . .. ee A CRC t dbctrree ec MOUS HP: CE D a 0 done dHa OC HO o car Srshèctes sie 1010 Ouikrou ere recette BC oi I PU TES PP 10 00 Hoentoe ae 0,0 0100 sheet Na hoc see LA1N0P DD Haviessou 2-20 Lee :-cre LE À DT IIS ON Fr 10050 Wales -2ncÉre cc a he cuis : ÉCTUEL Gouropan 2:00 -CeLRR EEE Po ons 7 10 Bouavéré,-ct- -E--e---1---e1s tee ETC ire de - 10209 Kai terreur Fée : te M tri Aide fete 7 Akouessé. ...... LR RNRERRE : DST CRT EL Hi GEL Bénons te MERRERCRREERCRERE buis ae a Et TR) () Le poste où les observations ont été faites est situé dans le Nord de l'an- cien camp Monteil et du village. — 181 — LOCAIATES. CHIFFRES ARRO'DIS. BORD ONE AE MSNMATS) MERE Tee des cle eee +712 CROUGTROU A se le ee eee eee D ÉR EINMAENARTERNES FLS SOUAOUER EN NE RER ER MMERERAEL LL SE | ALERTE) Hnenan ROUE PISE Ne Ne. fs UGS oc ICR EN ALONNMIEDOS RER A tance Rule dons to 6 45 Dont eco OA EME ET Se DNA NE de 6 26 DOS DURE ERP ee eee dans die ce ces ds due + 6 16 Toutes les latitudes données dans ces deux tableaux ont été recalculées à l'Observatoire de Montsouris, à l’aide des hauteurs méridiennes fournies par le carnet, dont l'étude à permis de dis- cuter l’approximation des chiffres obtenus, comme il a été indiqué ci-dessus. B. Longitudes. — Les incertitudes que comportent les marches des montres, transportées par voie de terre, n'avaient fait renon- cer, peut-être à tort, à me servir de ce moyen pour conserver l'heure de Paris. J'avais donc pris une seule montre-torpilleur qui devait, dans mes projets, me servir de simple compteur; des observations d’angles horaires, faites à quelques jours d'intervalle pendant les arrêts dans une même station, permettant de connaître la marche de la montre au repos, dans la période considérée. Pour avoir l'heure de Paris, j'espérais observer des occultations et des éclipses des satellites de Jupiter. Malheureusement, la nébu- losité du ciel a sans cesse dérangé les observations que j'ai tenté de faire, très assidüment. Ma lunette de trois pouces était un peu insuffisante pour obser- ver Jupiter; d’un autre côté, j'ai dû ne limiter, pour les occulta- tions, à la période du premier quartier. À mesure que le disque lunaire devenait plus lumineux, le ciel prenait une teinte laiteuse, même par beau temps : alors les étoiles de 5° où 6° grandeur n'étaient plus visibles au voisinage de la lune. À plus forte raison, on ne pouvait tenter les observations par le bord éclairé, En résumé, durant la période de fin novembre 1896 à fin avril 1897, deux seules occultations ont été observables dans des conditions passables : l'une à Bresso-Krou le 11 janvier, l'autre à Toumodi le 5 avril. — 182 — La première occultation a été même la seule observable par un ciel pur; malheureusement, je me suis mis en observation dans un état de fatigue extrême, après une dure étape, et un moment de défaillance m'a fait manquer l’instant où l'étoile disparaissait. La seconde, à Toumodi, s’est produite lorsque la lune se rap- prochait des brumes de l'horizon; cependant j'ai noté l'occultation (qui se produisait aussi par le bord obscur) avec un doute de 2 à 4 secondes au plus. Ainsi la seule longitude absolue obtenue est celle de Toumodi ; elle a été calculée à Montsouris et a donné : Longitude de Toumodi = 7° 24° Ouest de Paris. Le calcul montre en outre qu'une erreur de + 10,0 sur le temps local entraînerait seulement une erreur de — 9°,6 sur la longitude obtenue. Il est probable que le temps local a été déter- miné avec une approximation beaucoup plus grande (sans doute à 4 ou 5 secondes près), car les états de la montre, observés les 6 et 8 avril à Toumodi, se rameènent très bien l'un à l’autre au moyen de la marche diurne moyenne. La longitude de Toumodi serait donc déterminée avec une approximation dépassant à peine l'erreur provenant des tables lunaires, augmentée de la petite incertitude de lobservation, soit probablement à 1° ou 2° près. Les autres longitudes sont relatives au méridien de Toumodi et ont été obtenues par le transport du temps, à l'aide d’une seule montre. Elles ont été également calculées à l'observatoire de Mont- souris et sont indiquées dans le tableau suivant : LONGITUDES NOMBRE LÔCALITÉS. comptées de Toumodi. d'observätions. KémotkFON:. Mes 2/ ste 6° 8’ Ouest. 3 Zangué "7e. Sucssmesses.t o 21 O. 2 TOMDO SE re Vo A : o 25 O. 1 Gouropan:. "4 ce eee Teen o 48 O. 1 £ FAN ÉMA s 0' 0 me es CINE TES o 54 O. 1 Elénpué.. ec eee CCE se o 58 O. 1 Kéwadiokoff: : : 1.91, JON o 14 Eét. 2 Oùossou à : 14r 44. des SES PTE 6 3 F: i Friassaléiuts2. 0 4 al PPT LE 4 6 11 E. i Grand Daho. AT DE 2 LS — 183 — Les trois longitudes calculées pour Kumou-krou, dont le tableau ci-dessus donne la moyenne, diffèrent entre elles au maximum de 3 minutes de degré (voyage à Zangué dans l'intervalle). De même, les deux longitudes de Zangué diffèrent de près de 1 minute de degré, celles de Kouadiokofi de 2 minutes de degré et celles de Grand-Lahou de 1 minute de degré. (Ces différences sont dues en partie à la marche de la montre, qui n’a pas pu être absolument régulière.) On peut remarquer d'autre part que les longitudes obtenues à des dates rapprochées des deux stations faites à Toumodi (Kumou- krou, Zangué; — Kouadiokofi) ne diffèrent des longitudes données par le tracé de la route d'estime que de 30 secondes à 3 minutes de degré. L'écart s’accentue à Tombo et devient très marqué à Elengué (différence — 10° environ), point atteint après plus d'un mois de marche. Les longitudes calculées sont moins occidentales: que celles ré- sultant du tracé d'estime. La plus grande différence paraît hors de proportion avec les erreurs du levé qui ont été déterminées par les observations de latitudes dans les trajets Nord-Sud; elle serait même de sens contraire, car il a fallu plutôt allonger les chemi- nements, d'une petite quantité, d’après les observations de lati- tudes. Je croirais que la seule montre dont je disposais a dû faire des sauts brusques sous l’action des chocs de la marche et des diffé- rences de température ; il se produisait en effet des écarts consi- dérables entre les températures des nuits et celles que subissaient les malles surchauffées dans les longues marches au soleil. Il est regrettable de n'avoir pas eu trois montres au lieu d’une et surtout de n’avoir pas été favorisé davantage par le temps, dont la nébulosité n’a pas permis d'observer les occultations qui se sont produites durant notre séjour forcé à Elengué. Ainsi, d'après les remarques précédentes, il paraît difficile d'admettre que les longitudes observées, basées sur le transport du temps, aient plus de poids que les longitudes estimées. Aussi convient-il de donner les résultats des observations et de l'estime; la comparaison des chiffres pourra fournir quelque indication sur le degré de confiance qu’on peut leur accorder. Le tableau suivant est construit en rapportant toutes les longi- NS — tudes à la longitude absolue obtenue par l’occultation de Toumodi, et en les comptant du méridien de Paris : LONGIlUDES OBSENVÉES (obtenues LONGITUDES ESTIMÉES par le transport du temps) (d'après la carte) LOCALITÉS, comptées de Paris. complées de Pais. KUMOU TOUR EEE 7° 42° Ouest. 7° 42° Ouest. Zanrue SR MAR SPnrr AREAS. HEAR 7 45 7 48 Tombos sr ARS 7 49 7u5à GOUTOPAN APE EC Fe 0 ET 8 12 8 20 Favéra, . 2.07: Ms ne le ES ee 8 18 8 30 EN D 400 0 00 000000 este 8 22 8 32 AOC NE 2 do 0 ot ns TO FRE) OU0SSOUT NME MT, FAR2IL 7 Hassalé-t terre Eee Dés A te TL 7 Grandahous tee eee. Fe) 7 (La longitude absolue de Toumodi étant 7° 24° Ouest.) LL. OBSERVATIONS MAGNÉTIQUES. Ces observations ont été faites avec le théodolite à boussole (désigné page 179) ; elles n'avaient pour but que de me renseigner sur la déclinaison de l'aiguille aimantée, afin de me permettre d'orienter l'itinéraire, préalablement tracé suivant le méridien magnétique. À Kumou-krou, le 18 janvier 1897, une première observation fut faite dans de bonnes conditions par l’azimuth du soleil, vers le soir, à une heure où se produit le calme magnétique. Mais le retournement de l'aiguille n’a pas été fait, parce que la disposition de sa monture ne le permettait pas. Cette observation, calculée à Montsouris, donne pour la valeur de la déclinaison magnétique 18° 0,3 N. O.; sur ce chiffre, ïl subsiste une petite indécision égale à l'angle de la ligne des pointes de l'aiguille avec son axe magnétique. D'un autre côté, je fis une autre observation à Kokombo, le 28 janvier, par des hauleurs égales du soleil, dans le voisinage de midi, afin d'obtenir pour ainsi dire sans calcul la valeur approchée de la déclinaison magnétique. A cette date, le mouvement du soleil en déclinaison était assez rapide; en outre, l'heure n'était — 185 — pas favorable à la variation des hauteurs et correspondait au mo- ment où se produisent parfois des perturbations magnétiques. Cependant le résultat trouvé, 18° 14° N. O., s'écarte peu du précédent ; les deux localités sont d’ailleurs assez voisines. 5. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. Les observations météorologiques n’ont pas été faites d’une ma- nière suivie, ni à des heures régulières; elles n'étaient qu’un but très accessoire de la mission. Du carnet de route, on peut extraire cependant un certain nombre de renseignements sur la météorologie de la région. Ces notes sont groupées dans une suite de tableaux, pages 188 à 201. En outre, on trouvera plus loin (page 257) quelques indi- calions sur le régime des cours d’eau et les périodes de pluie. État du ciel, temps. — L'état du ciel et le temps ont été notés chaque jour, sans observations à heures fixes, d’une manière en quelque sorte résumée. Ces renseignements sont donnés sans dési- gnation d'heure, mais par journée ou fraction de journée. L'absence d'indication dans la colonne 2 des tableaux corres- pond soit à la journée entière, soit à la partie de la journée qui complète celles qui pourraient être désignées précédemment; elle signifie le plus souvent que le renseignement se rapporte au milieu de la journée. Les observations de nuit sont toujours désignées entre deux dates {quand l'heure n’est pas notée). Il faut remarquer que la notation ciel serein, qui correspond à un ciel à peu près dépourvu de nuages (moins de 1/4 de sa sur- face) n'indique pas un ciel pur. Au contraire, le plus souvent, les astres paraissaient embrumés, et certaines observations d'étoiles devenaient impossibles, même par un beau temps apparent. Sur le littoral, en particulier, le ciel clair prenait une teinte d'un blanc laiteux, due sans doute en partie à l'embrun de la barre; cet aspect spécial du ciel se retrouvait aussi quelquefois dans l’intérieur du pays, mais beaucoup moins accentué. Dans les tableaux ci-après, l'indication ciel serein a été composée en italique, de sorte qu'il est facile, au premier coup d'œil, de re- marquer quelle est la fréquence des beaux temps durant toute la — 186 — période des observations qui va du 26 novembre 1896 au 30 avril 1897 et qui correspond à peu près à la saison sèche. Un résumé général de l’état du ciel est donné à la suite des tableaux (p. 200). L'étendue de la région parcourue est assez faible pour permettre d'indiquer, d’une manière générale, que le nombre des jours sereins l'emporte sur le nombre des jours plus ou moins nuageux en décembre et janvier, tandis que les périodes de beau temps égalent à peu près les périodes de temps couvert en février, mars et avril. Vent. — Le carnet porte quelques observations sur le vent; parfois sa force n’est pas indiquée. Cette série d'observations pré- sente des lacunes; de l'absence d'indications il ne faut donc pas toujours conclure que le temps était calme. Température. — Les observations étaient faites à l'aide d’un thermomètre d’Alvergniat; elles ne sont pas suivies, mais les lec- tures ont été faites avec soin, dans d’assez bonnes conditions; les heures de lobservation sont indiquées dans la colonne qui précède immédiatement celle des températures. Pression. — Le petit baromètre anéroïde que j'avais em- porté n’a pu fournir que des chiffres douteux; les observations sont peu nombreuses et si peu intéressantes qu'elles n'ont pas été reportées sur les tableaux annexés. État hygrométrique. — Quelques observations de thermomètre mouillé sont indiquées à la colonne des remarques, ainsi que l’état hygrométrique conclu de la comparaison avec la température cor- respondante du thermomètre sec. Pluie, — Je n'ai jamais pu mesurer la quantité d’eau tombée. Les chutes de pluie sont notées à la colonne 5. Les tornades sont notées à la colonne g. Phénomènes divers. — Divers phénomènes, tels que les tornades, les halos, etc., sont indiqués à la colonne des remarques. TABLEAUX DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DU 26 NOVEMBRE 1896 AU 30 AVRIL 1897 188 — OBSERVATION DATES. Novembre 1896. 26 Décembre 1896. LED 2 Soir. Matin. Soir. Soir. Soir, Soir, Matin. Matin. LOCALITÉS. Grand-Passam ICE SES ER Id:m...…. Idem. .. Idem. .. Idem... . Idem... Ide;n. .. Alépé. . Idem..... Grand-Bassam Idem... .. Idem... : Idem... Idem... Idem... Idem... . Idem. .. Idem. .. Idem... Idem. OI Idem... Idem..... Idem. ... Idem... Idem... Dabou. Accrou. Yacaté. Grand-Lahou. ÉTAT DU CIE Couvert. Très nuageu Couvert. Couvert. Très nuageuxs Serein. Serein. Couvert. Très nuageu Très nuageu Nuageux. Nuageux. Couvert. Serein. Serein. Couvert. Serein. Serein. Nuageux. Serein. Sercin. Serein. Couvert, Serein. Couvert. Très nuageux Serein. Nuageux. Couvert. Serein. (1) Température de l’eau de la lagune, 30°,4. — 189 — TEMPS. VENT. HEURE. TEMPÉRATURE. REMARQUES. 5 6 Gi 8 9 9" 30 matin. 20°,5 Pluie. Pluie. 6" soir, 27°,4 S.-W 3" soir. 30°,7 S-W. &" 30 28,6 Pluie. Averses très abondantes, 1} soir. 30°,5 Brume. 6" matin, 24°,5 Matin, brume sur le Comoë. TRS ques averses. 4" soir. 20°,0 Pluie. gère brume. 9" matin. 30°,0 Pluie. 9" soir. 23°,5 Tornade. 3h 30 soir. 29°,9 Soir, tornade dans l'Est. 4 5l15 soir. 28°,0 tin, brume. ques averses, Averses très abondantes, 10" 30 matin. 28°,2 5" matin. 27°,0 Vers 7" matin, tornade dans l'Est, W. faible. 1e 30 soir. 28°,6 (a) Thermomètre mouillé, . 262,9: Pluie fine. Le hygrométrique , 87. — 150 — — 189 — OBSERVATIONS yÉTÉOROLOGIQUES. pes LOGALITÉS. ÉTAT DU CIEL yemrs. VENT. EURE RER DATES. | . TEMPÉRATURE. REMARQUES. 3 4 5 6 à 71 | Tee ddr à : Novembre 1896. 26 Soir. Grand-Passam ................ Couvert. 27 (anse del ereee .| Très nuageux. 9" 30 matin. 29°,5 Nuit. Te rene eee pires le SSD Couvert. Pluie. 98 Éneenneanonant nent Couvert. pie: 29 JÉÈN € LE 6H TO Ones Très nuageux, 6* soir. au ER ne Screin. S-W h oi S 30 Lin be m0 ec OCTO d 3} soir, 30°,7 Décembre 1896. a n FÉRPRRaNoTeAIoro Dee FD etY ee. | S.-W. 4" 30 28°,6 BA elle en ete lee site lote lets ouvert, : ? NTM Très 4 Pluie. Averses très abondantes, Soir. APE, ........... Reno rés nuageux, 1} soir, 30°,5 h : Re Très nuageux, h : É 3 Matin. nb erocmtd HEURE (4 Brume. 64 matin. 24,5 M li Grand-Bassan. ............. où Nuageux. Como 5 Idem. Nuageux. Quelquesaverses. 4} soir. 29°,0 Goirs Tentes Couvert. Pluie. Ô Idem..... Serein. 7 Idem. . Serein. Légère brume. 9" matin. 30°,0 A ET Pa OR RUE . ne. Pluie. 9" soir. 23,5 | Tomade, 1 : wcrent, ah . 8 Meme RENE Meme 4 ù 34 30 soir, 29°,5 ro e 9 Tlemen ser. MO MOLÉLIERES Serein. 10 Tenir mens. nes da: Mie Msn 5? 15 soir. 28°,0 11 Idem. AE Serein. 12 Idem Sercin. Matin, brume. 13 Idem... Seretn. Soir, Idem CAE Quelques averses. Averses très abondantes. 14 Idem terre MT Fee Serein. Soir. Ten. RARE AE er Couvert. 15 Tlémdss hr Et inet FO Très nuageu RTS ET 280,2 16 Matin. Dabous Ets ect erene ect se Serein. RÉ 27,5 Ro Ù dans l'Est. Accrou. .. EN TEE M LT … W. faible. aù 30 soir, 28°,6 {) Thermomètre mouille, Matin. AGE = ne tee || ouvert: ; , 26°,9. 17 EU ME FE Se Pluie fine. Le hygrométrique, 87: Grand-Lahou. ........ doser Serein. (1) Température de l'eau de la lagune, 30°,4. DATES. Décembre 1896. 18 19 20 21 22 23 31 Janvier 1897. 15 Matin. Soir. Matin. Soir. Matin. Midi. Matin. Soir. Matin. Matin. Matin, Matin. Matin. 3 Grand-Lahou. .... se : «durer Serein. (112 OO IORRTE RENE : Serein. Ile à MOTO Serein. ER Rs es hs de Serre Serein. Idem See ete Re cosmomee Serein. RÉ RSSSR 0 PROC ec Serein. Nandibosréeer-"th-r pop Très nuageux. Soukourabo........ a oeue Serein. Près d’Ahouen,. .... Ste SSob Couvert. AhuaGrés nes es here Æ Serein. Broubrou. , . . : re tee Serein. Iles ss se SR Serein. Trassalé ia... rm sers a Serein. Idem: see POSTES MIE Couvert, EMA es ra Br eee Serein. Eu Babes. de inee noboboovoe Très nuageuxs Brimbo rs Rae rer Serein. Pres de Singorobo..,...... Serein. Ouassou RER CNET Très nuageux, Près de Domno..... Doc Nuageux. ASSANWE ee: +» D Ac Le Serein. ToumMOdER Serre cercle Serein. Idem. CE TO das Serein. Tdentss RS ct eatde Serein. Idem RE E Te... ss ess oser Nuageux. Idem." NS. Dtee ete sale ele $ Serein. LÉ odaeR Puces LR Serein. Ile AE hr SRE Serein. INC basses here Serein. TER ee ob socaltse Serein. TER ne Es sie Labtss ME: Très nuageux: MERE RS à Mie } Serein. Idem Ms ioleisisse : Serein. LOCALITEÉES. 0) Températures très basses pour cette localité. ÉTAT DU CIE TEMPS. MENT: Orageux. uie abondante. N. faible. Brumeux,. atin, brume. HEURE. TEMPÉRATURE. REMARQUES. 7 8 9 EI L ne Éd En EE, 28°,2 Soir, légère brume. 1 ’ = +. OMSOIE: 26°,0 Soir, brume sur le Ban- dama. Matin, brume. Se soir. 30°,1 Nombreuses averses. Matin, brume sur le Ban- dama. 10" soir, 212,0 Dre : 719 matin. 172,8 () ah < : 6° 30 matin. ray (Q) Midi 45. 20°,0 l È ) 4" soir. DUO Soleil embrumé. I Ê = 9 matin. 20°,6 8 matin. 1 ( 1 D {Minimum observe, ] 1" soir. 30°, 4» soir, 29°,4 Soir, légère brume. l ‘ 4” soir. 32°,2 4? soi 30°,/ 1" SO1r, O ,4 — 190 — | DATES. LOCALITÉS. ÉTAT DU CIEL, Il TEMPS. VENT. HEURE. TEMPÉRATURE. | REMARQUES 1 3 a REX és n hf 5 tu ; e ASE EE RE. Es Décembre 1896. | 18 Grand-Lahou. ....,......,.... Serein. 19 IDE ROAD TOT. MATOONDEES Serein. {Il 5! soir, 28° gs 20 Tele coeurs Serein. | gère Hp: 21 ILE AB anne AROUND 00 Serein. (À 22 Idem... snpnseneneesenssresess Serein. | 23 Matin. Idem... ue sonores Serein, h e Soir. Nandibo..,..............s..e Très nuageux, Orageux. 5! soir, 260 ER | dama. 24 Matin. Soukourabo......,........... Serein. EE Soir. Près d'Ahouen....,............ Couvert. pluieabondante. 3 soir. 30°,1 PRES N x 25 Matin. ARUACLÉ: - «es aeie spires Serein. | \ RAS Rues ” Midi. Broubrou.,,..:........ EL Serein. | duma, FStr 26 Matin. Ilemre ss eseemdel see DO Serein. 27 MASSE SU fe ete Serein. Soir. Term: Me Me Lee Donc Couvert 10h soir. 21°,0 28 Ness UE SO DU Serein. 7" 15 matin. 17°,8 () 29 Matin. Men ssmne the eee Très nuageux, | 6" 30. matin. 17,1 (1) 30 Matin. Bindlbosmentcanet Coubooouce Serein. Près de Singorobo..,........... Serein. | Midi 45. 29°,0 31 Matin, Oudssou ed Per. Très nuageux, N: faible. Près de Domno............... Nuageux, A! soir. 27,3 Janvier 1897. pe Matin. AssONWE ere ee ceci Serein. Soleil'embrume. Toumote rene CCE : Serein. 2° TMenises-sce-ceteh-c-r-ete Serein. 3 Tenir ue: certe rcetret Serein. 9" matin. 20°,6 1 JR tbosquods bons Mosteouté Nuageux. Brumeux, 8! matin. 169,1 (1) (oies dé] 5 Idem -errecre SR === sememte Serein. nee 30°,3 () Idem taci Hébotadde se Serein. 4" soir. 29,4 add een 7 Lente ee suaere Fortran Serein. 8 Tdenta sans nantes os eee Serein. 9 enterrer 5 Ron dre Serein. | LE ge. Ep 10 Matin. Ten Ets RUES Très nuageux. Idem. ..... A DRE PTE OU C Serein. 4 soir, 30°,4 11 Tentes er POLEC Serein. Main, brume, {) Températures très basses pour cette localité, — 192 — LOCALITES. Janvier 1897. 11 12 16 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Février 1897. 1° Matin. Soir. Matin. Soir. Matin. Soir. Soir. Matin. Soir. Matin. Soir. Kakou-krou... Bress0-KNDUR Eee RC CE Pres Kouamna-krous......... Kokombo. . ... Idemreerr et Kumou-krou .. Idem Serre FÉES à are ICS Idem EE Idem asser ee Idem... ..... IP ASOORMRNE GE SAR PÉTITION SO RE d Idem... e faqusiieie de elu.e a . .…... TERME UE AL DA Co à 5 be ÉCRAN e late ets Idem LA Zanoué,- ÉTAT DU CIE 4 Serein. Serein. Serein. Serein. Couvert. Peu nuageux: Très nuageux: Très nuageux Nuageux. | Peu nuageux: Couvert. Serein. Couvert, Screin. Serein. Très nuageux: Serein. Serein. Serein. Idem... . Idem... Idem... Kumou-krou.....2. Idem... Idem... Kokombo Idem... Idem... Idem... .…. Trikasso. CHONCSDNDECEONCN (OO CMÉMOMNOML ICONE ON Serein. Très nuageux. Serein. Très nuageux Serein. Serein. Serein. Très nuageux Très nuageux Très nuageux Serein. Serein. Couvert. Serein. Couvert. Très nuageux — 193 — TEMPS. VENT. HEURE. TEMPÉRATURE. REMARQUES. 5 6 7 8 9 3" 30 soir, DT Soir, ciel très pur, atin, brume. Midi 30. 31°,4 PAL "nm 0 1 4" soir. 29°,9 . Brume. 2" soir. 33°,2 9" 15 matin. 31°,0 Midi. 7. Pluie. 3" 15 soir. 33°,6 4 malin , ciel assez pur. 3" 30 soir. 3225 6" 15 soir. 22°,6 tin, brume. 7" matin. 20°, 9" 30 matin. 25°,8 tin, brume. 3" 45 soir. 33°,8 4" 30 soir. 39°: 5" 30 soir. SH 1" 30 soir. 36°,2 « 3! soir. 33°,2 uie courte. Orage. 3" soir. D Pluie. 1" soir. JO) 3" 30 soir. 32°,0 MISS. SCIENT. — IX. 19 1 LOCALITÉS. ÉTAT DU CIEL Matin, brume. Brume. Pluie. Matin, brume. Matin, brume. Pluie courte. Pluie. D AZ ES. : a 3 & Janvier 1897. J1 Kakou-krou............. a Serein. 12 Bresso-krout. .....2.......... à Serein. Près Kouamna-krou............ Serein. Kokombo: ">." "trerrer Serein, 13 Matin. Tdémartreniuntictme rent 5 Couvert. Soir. Kumou-krou ...2......,...... Peu nuageux, 14 Tdémerereer RE DO Très nuageux, 15 Idem... ... ee onde ë Très nuageux, lmerese cette dec Nuageux. 16 ITR RME Éouooe - Peu nuageux, Matin. ET PRRS RREt CSD eo do Couvert. . ICT Res SE re iSerein. Soir. Hood nié: Donodono te Couvert. 18 (TETE OR MR MOCHE iScrein. 19 Matin. INSEE RE TO Dore Don Serein. bfrieréanse TE Ci Soon Très nuageux. Soir. ICT SR ARR FRE oo Serein, 20 Idem... 4. 2h. dr DST nTte Serein. 21 Zaneué, sm -eper ce 2 Serein. 22 Idem........ RD OP Serein. 23 eme se as De nier Très nuageux, 24 CF eee Geo ot cout toc Se Serein. 25 Tes rente tete tele de Très nuageux. Soir. Kumou-krou ........... DONNE CD Serein. 26 Ten re Re Serein. 27 enr nt Eee etielete Serein. 28 Kokombo re. per tr ..|| Très nuageux. 29 Matin. HEAR ANT nee Très nuageux. Soir. IE PAS ARE PAR ac Très nuageux. 30 NOTE RTE Se So ie Serein. 31 Amoua-kron enr re tree Serein. Février 1897. 15 Matin: AN ET OU EE Le Couvert. PCT RRROE EL HORDE ISSN Serein. Soir. ICO DS to Couvert. 2 RURAL as Très nuageux — 193 — VENT. HEURE. 5 7 fe te 2} soir. ! à 9° 15 matin. Midi. 3! 15 soir, 3! 30 soir, 6! 15 soir. 7 matin. 9" 30 matin. 3145 soir. 4! 30 soir. 5" 30 soir. 130 soir. oh . mn] soir, 3! soir. 1! soir. 3130 soir. MISS. SCIENT. — IX. TEMPÉRATURE. 33°,6 32°,5 22°,6 20°,5 25°,8 33°,8 33°,8 34°,1 36°,2 33°, nm 35°,3 33°,5 32°,0 REX AERS, 9. EE Soir, ciel très pure 4 malin, ciel assez pure Orage. — 194 — DATES. LOCALITÉS. ÉTAT DU CIE 1 2 3 4 ans À | nr ee 2 Février 1897. 3 Mrikas one Re-E.----cese Nuageux. 4 Pa ta RP E CLR RER AITEE Très nuage o Matin. Zoukrou...... STE JE set ÉtRsere Couvert. Idem RNA LE ere tort Serein. Ô ToOMhO EME CR Lee Serein. 7 Matin. Tam RCE NME cie doter Couvert. Idem MALE. e. M iireeece Serein. 8 Boss ee RE. .--+--e.e Nuageux. Soir. Idem. ME Re teee Couvert. 9 Idem... ss se Anse Se Couvert. 10 Gourigui........ RME Serein. 11 Matin. Onnouassou 25-20 Couvert. Bouavérée. --- RC -tecctcet Très nuageux 12 Matin. Idem. TOR EN EE EE Nuageux. Soir. Campement. .......... PR PE Serein. 13 Matin. Tdem. HARAS ee eee Serein. Gouropan.................... Serein. 14 Idem. 2 PME ER EEE ER Serein. Soir. Idem UE se cere Couvert. 15 Ile. RER EC CE LÉ RACEEE Nuageux. 16 Waguié.......... RAS O ob c Serein. 17 Faye a ee RMO RCE AD te oc Serein. 18 Matin. Idée ARE SR 0 oc Serein. Elengué.:..........-.... Soon Serein. 19 Idem. RER EE cecr see Serein. 20 Ten NE ETES cine Fe Peu nuageu 21 Idem ERP Eee cecree Nuageux. 22 Idem PERRET CCR REE Serein. 23 Idem ee secret Nuageux. | 24 den RL Et sect escer Serein. 25 IE bei 35 3 3 T0 On dant Serein. ILE BASES SES S OT RSS IEUE : Serein. 26 Tente ERP C E sou eee Serein. Idem EEE Er ser o@iscre Serein. 27 TER PRET Mn eos eusteele Peu nuageux 28 Tdeinee SERRE: rs eelne Serein. — 195 — TEMPS. VENT. HEURE. TEMPÉRATURE. REMARQUES. 6] 6 7 8 9 4" soir. 30°,8 1" soir. 324 uie abondante. Orage à 4" 45 soir. Pluie fine. 8" matin. 21°,8 3 soir. ST Brume. 7" 15 soir. 25°,6 7} 15 soir, halo. Brume: Rosée abondante. 3" 15 soir. 390 Soir, temps crageux. atin, brume. atin, brume. 3" 30 soir. 33°,5 Soir, tendance à l'orage. 3° 15 soir. 34°,5 7 30 matin. 21°,8 E. faible. ab, vent Est, chaud, 6" 30 matin. 17°;8 d A 4" 15 soir. 33°,4 atin, brume. N.-E. faible. 4" a oi 33°,9 [ET mouillé , Etat hygrométrique , 31 0] 19, — 194 — DE renEer Deere a D —_— ES LOGALITÉS. ÉTAT DU Cri, D Ë LA , 1 2 DUR Ste Re ee Février 1897. D | : Trikagso................s.s.e Nuageux. IA PAR NC MAR ON JO BON ADO OBS Très nuageux," 5 Matin. Zoukrou...,.....s..s.s.sssee Couvert, em TS ee he uses ar ele Serein. 6 MOMDO:e - see e-eielaeeeiate a 7 Matin. Idem eee ouvert, Hem... creer Serein. 8 Boss RER eee eee Nuageux. Soir. Idem à SM ne rec eeeile css Ouvert. 9 Tlemcen © 10 Gourigui.................: 0 Serein. : 11 Matin Ouaouassou.................. Couvert. Bouavéré. .......sss..s.s.se Très nuageux, 12 Matin. Idem.................... NES Soir. Campement. ........-........e Si 13 Matin. Ilan: Re EC or tec So Gouropan.................... BE 14 JP AE DC ED OIO DO DAp.0 Serein, Soir. CÉSAR ATe io 2 0 FOLIE Couvert: 15 Idem RE Essen Nuageux: 16 Serein. 16 Waguié............s..s....e 17 Fhyere PAPER ence ess Serei ne 18 Matin. Idée Re rem LLor Serein. Elengué..................... Sencine 19 Idees SR coter Serein. 20 H TOM rer eeee iebee Peu nuageux. 21 TA A RE eee Nuageux. 22 Tes RER orae-cbise Serein. 23 ÉTÉ NRRRS TEE ROAD Nuageux, 24 Tes APR een ee Lee Serein. 25 IFRS ce SRE ee Serein. Tlemcen cie eee . Serein. 26 TE SORT COS DAT OS DE Do Serein. eme: ere Serein. 27 IFRS EL Gt Peu nuageux. 28 Teint Me RC eme Serein. | | TEMPS HEURE, TEMPERAT MPÉRATURE. REMARQUES. 5 6 AR RE mm PRES 8 D _— | s | | | | | | inc 4° soir, 30°,8 | | Na | 1 soir, 319,1 ie abondante. | Pluie ab rage à 4h A6 soir. | | \ « h 2 Pluie fine. 8° matin, 21°,8 | 3 soir, 34°,1 | ; h : Brume. 7-15 soir, 25°,6 74 15 soir, halo. | Brume: Nosée abondante. | : H | 32 15 soir, 33°,6 Soir, temps orageux. | | Matin, brume. n Matin, brume. | | | 3" 30 soir. 332,5 Sbir, tendance à l'orage. 30 15 soir 34°,5 7 30 matin. 21°,8 E. faible. ab, vent Est, chaud, 6! 30 matin. 178 F4 Fr 4 15 soir. 33,4 Matin, brume. N.-E. faible. 7e son 339 Li Bin mouillé, État hygrométrique trade 19. DATES. LOCALITÉS. ÉTAT DU CIE Mars 1897. JE Elengué. ANSE Très nuageux. 7 Ten Pre Serein. Idem... on. Serein. Idem. . : ch ' Serein. Idem. + € Serein. Idem... ; Serein. Matin. Idem... : Serein. Soir, Favera. . ... Ur Très nuageux. Matin. Idem Serein. Soir. Campement. Couvert. Matin. Tleneerree Er 7 Couvert, Soir. Gouropan..... ; Couvert. Idem-e28t ; ; Serein. Matin. Campement. : Serein. Wall... Serein. Soir. Bouayéré. Nuageux. Idem Très nuageux. Matin. Idem Serein. Soir. Idem... .. Très nuageux. Matin. Bouavéré. . Très nuageux. Soir. Korotono.. Couvert. Korotono-Kami . .. : , Serein. Matin. Kami 7... Serein. Akouessé. .. ; Fe Couvert. Soir. Idem. . Lee Couvert. Matin. SE Couvert. BÉNOUSTEP TERRE SE Serein. Matin. Idem... ... Très nuageux Serein. Soir. Loossou... MS ae Couvert. dense SE HE Peu nuageux. Serein. Matin. Serein. Couvert. Foufoué-krou..... KT Couvert. Pomo..#. Très nuageux TEMPS. Pluie courte. Pluie courte. Pluie. Pluie, atin, brume. luie courte. luie courte. ie abondante. uie prolongée. luie serrée. VENT. HEURE. È 7 S. Rens 1 19 SOIT. h e 7 matin. Midi. E, faible. TEMPÉRATURE. REMARQUES. Tendance à l'orage. Menaces de tornade, éclairs. Nuit, averses abondantes, Très humide. 37 52 {Müximum observe. ] Tendance à l'orage. Soir, tendance à l'orage. 1! 30 soir, orage, averses abondantes. 25°,8 b soir, tendance à l’o- rage. 1 DATES. 1 2 Mars 1897. 1% 2 3 on 5 6 7 Matin. Soir. 8 Matin. ’ Soir. 9 Matin. . Soir. 10 11 Matin. Soir. 12 13 Matin. Soir. 14 Matin. Soir. 15 16 Matin. Soir. 17 Matin. 18 Matin. Soin. 19 20 21 Matin. 22 23 " — 196 — É Ë | 1PS LOCGALITÉS. ÉTAT DU cer, | TEMPS. \| 3 n h 5 + Elengué. ........ RU nantes Très nuageux, THEM =. or ope eee sine nie Serein. Idem... ... Bus ne FO Cr on Serein. den... RU eee : Serein. Idem... ,... ion : te Serein. TETE aura eine le rt due dore Serein. THEM eee Rue Serein. Favera. .........:.......: 2 Très nuageux. Tiers sees-svrecbec-rebierec Serein. Campement. ..... eme Couvert. eme eennere Aires smne Couvert, Gouropan................. ne Couvert. TUE 2e à Daisies niet : Serein. Gampement. ........ en ouene Serein. Wales -- secte 5 Serein. Bouayéré........:........e Nuageux. Idem... Po 0-0 .....| Très nuageux. Idem... ten OO DE Serein. Iimeeterereeta-re-cr---c ct Très nuageux. Bouavéré........ -HNR A6 RO 5 Très nuageux, Konctono: ss an dans Couvert. Korotono-Kami............... Serein. Kai ae seb er tirer Lee Serein. Akouessé. ....... Robes Couvert. dément CRE Couvert. AA RES oe Couvert. RÉnOU es Ne ere eerueceect : Serein. IÉPaemonuedest.sorodesp- : Très nuageux. Rire Kane eee cteccce Serein. LCR br PTS TO On Couvert. HET e 0 So A Peu nuageux. KOHMOUTOUSOU.. 2 ne Serein. MÉVISSO IUT: GE rer fans me Serein. Autre rivière Kan.............. Couvert. ROnfouE-KTOU- ere ter Couvert. Lomo..... in, Très nuageux. Pluie courte. Pluie. Pluie. Matin, brume. Pluie courte. Pluie courte. Pluie abondante. Pluie-prolongée. Pluie serrée. J} pluie courte. VENT. E, faible. — 197 li E n F COTE S URE. TEMPÉRATURE, REM ARQUES 7 8 nn nn 9 a ee Tendance à l'orage. Menaces de tornade éclairs. : Nait, averses abondantes, Très humide. h . 12 19 Soir. F ï Or: 37 “2 [Muzimum obserue, | Tendance à Dorage. Soir, tendance à lorige, 1h 3o soir, orage, a\erses abondantes. 7 matin. 25°,8 Midi. 34°,2 1} soir, tendance à l'o- rage, Le 108 = DATES. LOCALITÉS. Mars 1897. 24 Kouadiokof 277 - Pre. : 95 ; TRS EUR PC Lt 2 26 IdEMA SECRET ste ee 27 Tee er Se be I USE 28 Matin. Idée 2 Re D Or demie sente cms ere secs ; 29 TE NE RE TR RER GE à 30 den, ---2 ie Nan 7 31 Idée ee saone Soir. Idem oem he ere ! Avril 1897. LS Ideas es acer Re PAL 2 Matin. Kotnomékrou Fee Soir. AMADOU=RTOU Eee 3 Idén.. cts sh se sue MORE l Matin. Trignan-krou. . . . Ms ere Akouviebo:he2 memes Soir. Kouassi-krou:-- 8... Nuit. Idémsresceseass.s MERE 5 Matin. Idémisiss set A RRE © 10 Il 12 13 14 Soir. Soir. Soir. Soir, Lomo:r 12. Toumodi..... Idées SO IdémeeeRee ee Idem... Doro Idém... eV Ji Idem SSP Idem... BIO A0 06 OO Loumo..#.. Idém ses Ouossou.. Singorobo . ..... AN 00 00 0 IE a vtoabue 1 E c k Q) Environ deux heures avant la tornade, observation de l’occultation de 7"° Taureau, ETAT DU CIER Très nuageux. Serein. Peu nuageux: Serein. Serein. Très nuageux: Nuageux. Serein. Serein. Très nuageux: Serein, Peu nuageux: Couvert. Très nuageux: Serein. Serein. Couvert. Couvert. Couvert. Serein. Couvert. Serein. Serein. Couvert. Serein. Couvert, Très nuageux! Serein. Serein. Serein. Couvert. Serein. Serein. TEMPS. VENT. HEURE. 5 6 7 4" 30 soir. 9" matin. Pluie. 3" soir. S.-0. 8" matin. 4" soir. 9" matin. aie abondante. E. E. 3" 15 soir. uie abondante. Pluie. ie torrentielle. 8" 45 matin. ie torrentielle. 3 soir. 5" 15 soir. atin, brume. 3" 25 soir. TEMPÉRATURE. 36°,2 33°,4 DO REMARQUES. Soir, tendance à l'orage. 3" soir, tornade. Tendance à l'orage. 4" soir, tornade, pluie prolongee. 8" 15, orage ; averses. 9" 45 soir, tornade vio- lente (1). Tendance à l'orage. g 4" 30 soir, tornade , aver- ses prolongées. De 7" à 10h soir, halo. me | —_— Mars 1897. 24 25 26 27 28 29 30 31 Ayril 1897. 1“ 3 A Le] 10 11 12 13 14 GO Environ deux heuref avant la tornade, “observation de Ll’occultation de.yneMTaureau, 2 Matin. Soir. Matin. Soir. Matin. Soir. Nuit. Matin. Soir. Soir. Soir. Soir, — 198 — LOGALITÉS. ÉTAT DU CIE. De RON ER ELA, CÉRne Kouadiokofi. ..... Prec Très nuageux. PE RRRERERS die tbe UDC Serein. Idein: ae eee cotes Peu nuageux, IÉÉTRRSRRO EUAD, Ptit Serein. Idée -rescr:ce Rs roue Serein. Tdénee ce de eco ee co e-e Très nuageux. Idem............ ÉpRtudrone Nuageux. Iémaers seen meer Serein. THEM eee ace ‘ HE Serein. Idem: ace eee ce Mac Très nuageux. IFBibon 000300 Pc rie ee Sérein, Kounomé-krou. . ..:.. DÉPAUOS AL Peu nuageux, Alanou-krou.................. Couvert. Ib eu Ua TO Poe Très nuageux: Trignan-krou. ....:........... Sercin. AÉDUVIEDOS Eee Re Serein. Kouassi-krou..-..6.......... Couvert. lliereneerasosrcdecsoe 4% Couvert. Irene cos 0000 EE Couvert. Lomorsreees-shaeertnreinse Sérein: Toumodie ee Mere Couvert. Ifbimoeeeeretos à Pro n à ; Serein. IHEimeeseeerccceone Ne Sérein: Ils srsisis alaese DO EE De Couvert, Idém. dar en ue Serein. mesrine nes Couvert. Idem Sasha see : Très nuageux. Ldhmo: tit. imac Spre Serein. LS TOO Une À Serein. ONossous ne rreene Hogoo Serein. Singorobo......,.. durer. Couvert. THRSSA LÉ Eee à Mas eee So Sercin. Ibn Me ee ie te Serein, ] | | TEMPS. h 5 | | Pluie. pluié abondante. pluié abondante. Pluie. uietorrentielle. LPluiestorrentielle. Matin brume. — 199 — EEE EL EE F| EEE ns VENT. HEURE É . TEMPÉRATURE. REMARQUES. 6 7 8 a , 9 RE Len soir. 33°,5 mati ; 9 atin, 33°,0 Soir, tendance à l'orage. 3 soir, tornade. 3! soir. 32°,0 | b 1 S.-O. 8° matin. 25,0 h a 4° soir, 34°,2 Tendance à l'orage. 9 malin. 27°,0 4 soir, tornäde, pluie prolongée. E. E. 3" 15 soir. 36°,2 8" 15, orage y averses. 9! 45 soir, fofnade vio- | 2 1 8° 45 matin. 26°,8 Ma Tendance a l'orage, EU sôir. 33°,4- 430 soir, tornade, aver- ses prolongées, De 7} à 10! soir, halo. 5h 15 soir. 2501 3h 25 soir. 32,2 DATES. LOCALITÉS. ÉTAT DU CIE 1 6 4 Avril 1897. 15 Tiassalé Couvert. 16 Idem Peu nuageux. 7 Matin. Idem Couvert. Idem Couvert. 18 Serein. Matin. Serein. Serein. Matin. Couvert. Très nuageux: Soir. Couvert. Serein. Serein. Nuit. Très nuageux: Couvert. « Serein. Idem Serein. Idem Serein. Peu nuageux: Matin. Couvert. Nuageux. Matin. Serein. Nuageux. RÉSUMÉ DE L'ÉTAT DU CIEL. CIEL SEREIN. CIEL PLUS OU MOINS NUAGEUX. Nombre de jours. Nombre de jours. Décembre 1896," MP PERERE 19 12 Janvier 18972... - eee 20 11 Février Son"... ee-LeccEe 14 14 Mars 1897::...... te tr 14 17 ANT 1897 2.6 Le see Re 16 14 — 201 — TEMPS. VENT. HEURE. TEMPÉRATURE. REMARQUES. 5 6 7 8 9 Pluie. Soir, halo diffus. uie abondante, Brume. Matin, brume sur le Bandama. 5" 30 matin. 23°,8 Idem. Midi 45. 31°,9 aie torrentielle. 1 matin, tornade vio- . lente. 8! 30 matin. 27°,0 TA uie abondante. 5h soir, tornade , averses. Nuit, tornade. le intermittente. Soir, tornade. 9" 45 soir. 28°,6 10" 30 matin. 305 e intermittente. 8° matin. 24°,3 NOTES DIVERSES. TEMPÉRATURES. Minimum observé : à Toumodi, le 4 janvier 1897, à 8" matin. 16°,3 m Maximum observé : à Walli, le 11 mars 1897, à 115" soir. : m2 ÉTATS HYGROMÉTRIQUES. Sur la lagune, à Yacaté, le 17 décembre 1896, à 1"30" soir. 87 À Elengué, le 27 février 1897, à AFS 0 SOS NS 31 LOGALITÉS. | Ê HEURE, TEMPÉRATURE. | REMARQUES ril 1897- Avri , ; 97 Couvert, a 16 Peu nuageux, ; 17 ; Idem Couvert. Idenr Couvert. 18 Serein. Matin, brume sur le #. is Bandoma. 19 Matin. Ahuacré Er L7 FÉES Fu Près Tamabo Sérein. | Midi 45. 20 Matin. Grand-Lahou Couvert. pme torrentielle: a Var s 1}, mütin,s tornade “io- Très nuageux. M 8 30 matin. lente. ; je abondante. = Soir. Couvert, Pluie ab 5hsoir, tornade, averses. Serein. Serein. Très nuageux, M Couvert: Ipluieintermittente, Serein. Serein. 945 soir. Serein. 10" 30 matin. Nuit, tornade. Soir;-tornade. Peu nuageux. Matin. Couvert. en 1 ; 8 matin, Nuageux: Matin. En rade de Grand-Laho Serein. En rade de Béréby Nuageux: RÉSUMÉ DE L'ÉTAT DU CIEL. NOTES DIVERSES. ‘ TEMPÉRATURES, CIEL SEREIN*« CIEL PLUS OU MOINS NUAGEUX-. re - Nombre . jours: Nombre de jours: Minimum observé : à Dora , de 4 janvier 1897 » à 8) matin: 16°,3 Décembre 1896. .... ME FA 19 12 Maximum observé : à Walli, le 11 mars 1897, à 1°15" soir. 37,2 Janvier 1897:................. 20 11 HI AR RE NTIENERS Février 1897........ Fate rs area rer te 14 14 — Mars 1897..." 14 17 Sur la lagune, à Yacaté, le 17 décembre 1896, à 1'30"soir. 87 si AVTARB Omer creme 16 14 À Elengué, le 27 février 1897, à 4/80" soir........... 31 6. NOTES GÉOLOGIQUES. (I Carte hors texte.) Aspect général du pays. — La région traversée par litinéraire présente un aspect assez uniforme; c’est un pays généralement plat ou faiblement ondulé. Une couche plus ou moins épaisse de terre végétale recouvre en partie les argiles rouges ou les conglo- mérats ferrugineux, qui se montrent pourtant assez souvent à dé- couvert; cette nature du sol paraît dominer dans toute la région. Le groupe des collines de Kami, qui n’ont qu'une faible altitude, paraît aussi constitué en partie par des argiles rouges. On y trouve de lor d’alluvion. Les roches cristallines n’affleurent que par exception, soit au sommet des petites collines, soit par larges croupes qui viennent émerger des étendues plates de conglomérats, soit surtout dans le lit des cours d’eau, Tous les écueils qui encombrent le lit du Ban- dama, sorte de sillon mal tracé, sont constitués par des roches de cette nature. Les filons de quartz sont souvent aurifères, mais leur teneur en or doit être assez médiocre. Les indigènes exploitent rudimentai- rement cet or filonien, ainsi que l'or d’alluvion. Sur la rive droite . du Bandama Blanc, Kami paraît étre le centre principal de cette industrie. Echantillons. — Les quelques échantillons de roches recueillis ont été déterminés au retour {sauf examen microscopique) et dési- gnés sur la [° Carte hors texte par des lettres de renvoi, auxquelles correspond la liste ci-dessous : œ Granulite peymatoïde très quartzeuse, à grandes lames de mica blanc. b Granulite pegmatoïde sans miCA. c Granulite. C- Microgranulite. e Diorite à mica noir et pyroxène. f Diabase à grains très fins. ee) Quartz filonien. h Quartz filonien laiteux. i Lave basaltique. — 203 — Un de ces échantillons paraît assez intéressant; c’est le fragment de lave basaltique recueilli près de Grougron. Dans la marche en retraite que nous faisions alors, je n'ai pu m'arrêter pour vérifier si cette roche, dont plusieurs fragments se trouvaient près du sen- tier, faisait partie du terrain même ou était transportée par des indigènes. Je croirais plutôt que cette lave dure et lourde est ap- portée de loin pour servir de projectiles aux fusils, L'or. — Il eût été important de rapporter des échantillons de terre ou de quartz aurifère; mais la méfiance des indigèn:s ne m'a pas permis d'en recueillir dans des conditions convenables, Avant tout, il ne fallait pas compromettre la marche de la mission par des recherches imprudentes à un premier voyage. Nous avons rencontré, entre Kami et Akouessé, un atelier de lavage de terre aurifère établi en forêt, sur un petit ruisseau per- manent; les travailleurs s'étaient enfuis à notre approche, ne laissant que des calebasses de lavage. J'ai fait une photographie de cette installation. Aïlleurs, le sentier que nous avons suivi traverse des régions aurifères signalées par de nombreux puits abandonnés; les princi- paux groupes de ces anciens ateliers se trouvent près de Ouaou«s- sou et de Taviessou. Il faut remarquer aussi que les guides nous ont fait soigneusement éviter les chantiers en activité, nous lais- sant voir seulement les terrains épuisés. 7. ÉTENDUE DE LA GRANDE FORÊT. (II° Carte hors texte.) Le pays relativement découvert qui constitue le Baoulé paraît se continuer entre le Bandama Blanc et le Bandama Rouge, sur une étendue plus grande qu'on ne le supposait. Ainsi la forêt dense occupe dans le bassin du Bandama une zone moins profonde que dans le bassin du Comoé, à l'Est, et que dans les bassins du Sassandra et du Cavally, à l'Ouest. La II° Carte hors texte indique les forêts denses traversées par l'itinéraire et la surface approximative qu’elles occupent. On con- çoit que les limites de la grande forêt sont assez vagues; il est difficile d'obtenir des indigènes quelques renseignements sur son étendue, D'ailleurs, on la retrouve par bandes plus ou moins — 9204 — larges le long des cours d’eau. Même dans la plaine « découverte », la vue se trouve le plus souvent bornée par des lisières de bois épais (M, Indépendamment de ces renseignements géographiques sur l'étendue de la forêt dense, il peut être utile de relever quelques notes concernant les plantations et les diverses productions du sol. On trouve des plantations aussi bien sous bois que dans la ré- gion découverte; en forêt, l’indigène débrousse le sol en laissant les grands arbres, ce qui lui permet de cultiver aussitôt l’igname, le manioc, l'arachide, le coton, etc. Près de chaque village, des plantations de bananiers fournissent la nourriture habituelle des noirs. Les nombreux bosquets de rogniers donnent des fruits, et sur- tout du vin de palme; on exploite aussi pour cet usage la sève de palmiers divers. Parmi les fruits, 11 faut citer aussi l'ananas, le citron et la papaye qui abondent. Le riz est récolté surtout dans le bassin du Bandama Rouge. L’indigo est recueilli à peu près partout. En pays gouro spécialement, il faut noter surtout, parmi les produits végétaux utilisables, la noix de kola, assez abondante; nous avons vu aussi de la liane caoutchouc, à gros fruit acide, don- nant un caoutchouc de qualité inférieure. L’acajou se trouve sur divers points, mais trop loin des cours d’eau flottables pour êlre coupé utilement. 8. ZLOOLOGIE. Pendant le voyage, je n'ai fait pour ainsi dire aucun travail concernant l’histoire naturelle, À peine si j'ai pu prendre quelques notes de géologie (p. 202) et quelques indications sur la répartition des plantes usuelles {p. 204). Mais j'étais encore moins préparé à des recherches zoologiques, qui cependant offriraient tant d'intérêt. ® Les itinéraires récents de M. Nebout, de Toumodi, à Tiévissou (et au delà vers le Nord) doivent donner des renseignements sur quelques limites de la forêt dense, indiquées sur la carte comme douteuses. — L’exploration du lieutenant Blondiaux permet d'indiquer que la limite extréme de Ia forêt dense passe un peu au Nord d’'Elengué, où se trouve une barrière boisée sans doute de faible largeur. — 205 — L'entomologie surtout donnerait lieu à des études et à des collec- tions importantes. On m'avait demandé de recueillir des moilusques terrestres et d'eau douce. La faune malacologique paraît assez pauvre dans ce pays où le calcaire est rare; la saison sèche, en outre, ne doit pas favoriser les recherches. Les quelques espèces que j'ai trouvées ont été déterminées au retour. On voit combien la liste en est restreinte : BANDAMA INFÉRIEUR. AIGTONLETE ORNE AT AS Galathea. BROUDrOU: 0... 0 RSR TS SIS RE . Nerilina. POUREOUS 02. 2. RS CORRE . Œtheria. T'onloo 28 EN ERe ere ILES Œtheria (), Pres de Benout,. Um NN AMIE On Ts tes BAOULE. Dosi-krou (près de Toumodi). ........ . Ampullaria. — — Fo ee . Limicolaria. Bondoukou (près de Kouadiokofi)...... Limicolaria. _ _ PR A Chatine SOUMOTE RE Ne AE br dE ee UE . Limicolaria. La région de la Guinée est assez connue pour qu’il soit inutile de 5 I donner ici une liste des quelques grands animaux observés, mais nullement étudiés. 9. DonNÉES ANTHROPOMÉTRIQUES. DiFFiGULTÉ DES MESURES. — Les populations primitives et féti- chistes se laissent difficilement mesurer, par une crainte bien expli- cable. Aussi ai-je pu, avec grand'peine, mesurer seulement sept individus, dans les régions occupées par des Européens, soit à la côte, soit dans les postes de l’intérieur. Mais je n'ai pas même (1) Très abondantes; on en trouve dans le Bandama inférieur, et aussi dans le Bandama Rouge, à Bouavéré et au delà. ®) Très répandue. 206 — tenté ces opérations chez les Gouros et j'ai dû me contenter de Îles photographier à leur insu. Le mauvais vouloir des indigènes m'avait rendu peu difficile sur le choix des sujets. Parmi les individus mesurés, quelques-uns seulement sont adultes; mais d’autres n’ont pas encore atteint leur complet développement, de sorte que plusieurs des chiffres ob- tenus n’ont qu’une valeur relative. Cependant les renseignements recueillis peuvent présenter quelque intérêt, car ils se rapportent à des populations sur lesquelles on ne possédait à peu près aucune donnée. IxsTruMENTs. — Les instruments dont je disposais étaient les suivants : Un compas à glissière; Un compas de Broca; Un mètre ruban; Une table chromatique de la Société d'anthropologie. En outre, mon petit appareil photographique (8 X 9) avait été disposé de facon à obtenir des têtes de 4 centimètres environ de hauteur; malheureusement, le viseur mobile s'étant un peu faussé, plusieurs sujets portent sur le haut et en dehors de la plaque, de sorte que la partie supérieure de la tête manque. En outre, un envoi de soixante clichés s’est perdu en route, laissant ainsi des lacunes dans les collections. Ossenvarions. — Les résultats des observations sont donnés ci- après avec quelques éléments calculés au retour et placés entre crochets O), A. Observations prises à Grand-Bassam, le 30 novembre 1896 : Nom du sujet, Kodjou. — Age, 17 à 20 ans. — Sexe masculin. — Né à As- sinie (Apollonien ). CoLorarTIoN : peau, 34/43; cheveux, 413 barbe, néant; yeux, 2. Cueveux : fins crépus, courts. Denis : inclinées en avant, assez petites, saines. (2) Ces rapports de mesures ont été calculés au Laboratoire d'anthropologie du Muséum par le D' F, Delisle, qui a bien voulu aussi résumer ses remarques dans une Note insérée page 211. millimètres. 11) PARTIES MOLLES : nez petit; bouche assez lippue; oreilles bien ourlées, assez pe- tites. PORN DEDOUTs ere riate ee et Ge EL UE en 1,260 AS CDS ER CCR AE ADD CE CRETE 773 Grande envergure. ......... A ne ee ni ds 1,722 [Rapport de la taille assis à la taille debout — 100....... [Rapport de la grande enverqure à la taille debout — 100. CRÂNE : Diamètre antéro-postérieur maximum... ........ 189 Diamètre transverse maximum............... 138 [Indice céphalique. . . ... AND NL er Circonférence horizontale de la tête........... 50 Fed Aäoneueur dune. hs sais aie ste se Mere AS 43 Marseundunens ts diiihte eue ad 45 arrete CRISE MERE Nanou de a louche, 22: shialuenc azra 48 Longueur de l'oreille .......... SE dar a es We 54 49,23] 110,01] 73,01] 104,63] B. Observations prises à Grand-Bassam, le 9 décembre 1896 : Nom du sujet, Koffy. — Âge, 16 à 17 ans. — Sexe masculin. — } Bassam (de parents Apolloniens CoLorarion : peau, 27/3; cheveux, 41; barbe, néant; yeux, 1/16. Cneveux : fins crépus, courts. Denrs : très peu inclinées en avant, saines. PARTIES MOLLES : nez plat; oreilles petites. RATES De DOUTE a Me eate soie e Mars etes css ee eo eee él 1,584 Suisse on on mes dada à Re MEET De 810 Grande ENVETEUTE. re MA se a ia TD [Rapport de la taille assis à la taille debout — 100........ [Rapport de la grande enverqure à la taille debout — 100 .. CrÂNE : Diamètre antéro-postérieur maximum......... 190 Diamètre transverse maximum. .... Re 138 [ndice céphalique. . ...... MAO dot BE CRT 7. Circonférence horizontale de la tête... EF OA 987 Face : Longueur du nez........ D RETANE AE 42 Larseurdunez...:...... TE ER or La A7 Mrihaemasn le ec nen a or des Parseur/dedatbouche.”. .............. sat b2 Ponsueurrdetarelet en ec de EN 4 ñ fé à Grand- millimètres. 51,19] 106,94] 72,63] 111,90| — A) — C. Observations prises à Grand-Bassam, le 11 décembre 1896 : Nom du sujet, Kua-kou-Akouesen. — Age, 28 ans (?). — Sexe masculin. — Né à Queen's hand point? (Cape-Coaste, El Mina). CoLorarION : peau, 27/41; cheveux, 413 barbe, 41 (rare); yeux, 1/0. CHeveux : crépus, courts (tondus presque ras). Dewrs : peu inclinées en avant, moyennes, saines. PARTIES MOLLES : nez aquilin un peu busqué; bouche lippue; oreilles bien ourlées, lobule adhérent. TATLLE :Débout. success ec cc cer pne ses... 1,700) millimètres. ASSISirolets à 50/80 Cv del ce Ro Dr sache 860 Grande envergure. ........... See Se tete 1,960 [Rapport de la taille assis à la taille debout — 100 ....... 49,14] [Rapport de la grande envergure à la taille debout = 100 .. 112,00] CRÂNE : Diamètre antéro-postérieur maximum. ..,..... 185 Diamètre transverse maximum. .............. 144 [indice céphalique JE ENS PNE EE RENE EEPPIRERE 77:83] Circonférence horizontale de la tête.......... Où EYES FAce ta lonedeuridunez- eee Pr pre 48 Parseundumem Ce e FAT AD A0 0 Ho s A7 [indice nasal." AR eee RC ETC LEO RO An El] larpeundetdalbouche etre rer me 59 Pongueuride lorelHe REP PRE EE Fer CCE ose sole 56 D. Observations prises à Grand-Bassam, le 12 décembre 1896 : Nom du sujet, Agloo. — Âge, 16 à 17 ans (?). — Sexe masculin. — Né à As- sinie (race Agni). COLORATION : peau , 28/34; cheveux, 1; barbe, néant; yeux, 1. Cueveux : crépus, peu épais, rasés. Danrs : droites, moyennes, saines. PARTIES MOLLES : nez moyen; bouche lippue; oreilles grandes, bien ourlées. Marre: Debout: terre se re ere tale taie ae ere ee LIN O0 DA UDIIINIMELTES: ASSIS RE Re Sa ne ER à are ere See ee 810 Grande NÉE do Bo do se NS ee cEte- MI 000 [Rapport de la taille assis à la taille debout = 100....... 50,79] [Rapport de la grande enverqure à la taille debout — 100... 108,81] CRÂNE : Diamètre antéro-postérieur maximum......... 188 Diamètre transverse maximum............... 142 [Indice céphalique. ...... A Lo duo her Ms 79,53] Circonférence horizontale de la tête........... 542 — 209 — Horn Monstuenndumez. eee ecrenemeeetece 43 millimètres. Maraeuniduinez Lecce ct de D'EOI TD OT 37 lies allés ogaonegoaavonds eco deb ALERT 86,04] Parseumidedalbouche er PERMET. 18 Lonanenr OIOGRNIO SEE 60 0000 D AT TIC Te 6o E. Observations prises à Toumodi, le 8 janvier 1897 : Nom du sujet, Sekba, — Age, 35 ans (?). — Sexe masculin. — Né «u pays Dji- mini. Cor.oRATION : peau, 35/42: cheveux, 48; barbe, 48; yeux, 2/3. CHEVEUX : crépus, courts; coiffure, cheveux laissés en bande étroite longitudi- nale sur le haut du crâne, rasés ailleurs, Dents : peu inclinées en avant, moyennes, saines. PARTIES MOLLES : pas d'observations notées. MAR IDeDOnts meet tas sie nie ste ce 51 2101:683 millimètres. Assis (l'observation manque). (MANTENENVETPUTE =. es. cie: 000 [Rapport de la grande enverqure à la taille debout = 100.. 109,92] Crân£ :. Diamètre antéro-postérieur maximum......... 186 Diamètre transverse maximum ...,........ 2 144 h 4 D Te MadicRcen Ra lque RE ET RCE rt bencadebet 77:42] Circonférence horizontale de la tête (crâne rasé). 530 Face. (Les observations manquent.) PoneuEnnde ONE. .R 2 10 + Miele elle eee eve . 66 F. Observations prises à Toumodi, le 8 janvier 1897 : Nom du sujet, Kouakou. — Age, 25 à 3o ans (2). — Sere masculin. — Esclave né en pays Memné {au Nord de Tiassalé). CoLoRATION : peau, 35/42; cheveux, A8; barbe (rare); yeux, bords de l'iris, 1 ; Q 7 partie centrale, 2. CHEVEUX : crépus, courts. Dexrs : droites, moyennes, très saines. PARTIES MOLLES : pas d'observations notées. MATE UHEDEDOUt-MR eee ee ecesoieced: ECM 7O)MMIlIlTIMeTES. Assis (l'observation manque ). Grandelenvergures ERP. LA PE CEE 860 [Rapport de la grande envergure à la taille debout = 100.. 109,22] MISS. SCIENT. — IX. 14 er CRÂNE : Diamètre antéro-postérieur maximum . .... ee 192 millimètres. Diamètre transverse maximum........ ARS 4 141 [Indice céphalique... ...................... HAINE À 73,43] Circonférence horizontale de la tête. .......... 551 Face: ongueuridumez. "PEL -Ce Peer ere ee 48 Largeur du nez ..-.-........ AR aie Ge A7 [mdicelnas ae ERRENMEE ECM PERTE EN ER CEEREEREE 97,92] Largeur de la bouche ..................... 61 Longueur de l'oreille. ........... MARIA TO D'Oee : bo G. Observations prises à Toumodi, le 8 janvier 1897 : Nom du sujet, Djama-Oura. — Age, 16 à 17 ans (?). — Sexe féminin. — Née à Toumodi (Baoulé). COLORATION : peau , 27/28; cheveux, 48; yeux, 1/2. Creveux : crépus, assez courts; coiffure, série de petites tresses disposées hori- zontalement derrière la tête. Denrs : inclinées en avant, moyennes, saines. PARTIES MOLLES : nez petit, très écrasé; bouche peu lippue; oreilles petites, our- lées; organes génitaux , seins développés. TATLE Debout CE C Le -reee CCI 1,553 millimètres. ASSISES ee ae D ee TO eee 760 (?) Grande envergure.........:............... 1,704 [Rapport de la taille assis à la taille debout — 100....... 49,93] [Rapport de la grande enverqure à la taille debout = 100.. 109,72] CRÂNE : Diamètre antéro-postérieur maximum ......... 186 Diamètre transverse maximum.,........... see 134 [Indice céphalique........,.........m.n..mere : 72,04] Circonférence horizontale de la tête. ........ z. 530 Face : Longueur du nez............. RAR dde GE 38 Largeur du nez........................... 38 [Indice nasal: Ms ER az COS ER a 7 ec : 100] Largeur de la bouche. ..................... 52 Longueur de l'oreille. ............................ 0 Indépendamment de ces mesures, les photographies peuvent renseigner sur certains caractères de quelques individus non me- surés. Par exemple, le chef d'Ebli (près de Toumodi, Baoulé), Aoussou, a un front large et droit, tandis que sa femme, Aia, pré- sente un front étroit et fuyant, etc. 211 — : Les observations faites sur les Gouros se réduisent à quelques notes de ce genre; elles seront indiquées dans la partie de ce tra- vail relative à cette race peu connue (page 228). NOTE DU DOCTEUR F. DELISLE. Des six sujets masculins observés, trois ont moins de vingt ans et n'oni pas encore atteint certainement leur entier développement phy- sique et, de ce fait, certaines des mensurations faites sur eux n’ont qu'une valeur relative, plus particulièrement la taille et la grande en- vergure. Les trois autres observations ont été prises sur des adultes. Au point de vue de l'origine, ils sont de régions et de races diffé- rentes. Les sujets suivants Kodjou, Apollonien d’Assinie, Koffy, Apollonien de Grand-Bassam, Agloo, Agni d’Assinie, peuvent être regardés comme faisant partie d’un même groupe ethnique , car‘ils se rattachent à un ensemble de populations qui sont la race prin- cipale de cette partie de la côte de Guinée. Ce sont justement les trois sujets dont l’âge oscille entre 16 et 20 ans. Vient ensuite Aua-Ko-Akouessen, originaire de Quen's land Point ou El-Mina, au voisinage de Cape-Coast (Côte d'Or), qui est un fanti. Les deux derniers sujets sont : l'un Sekba, du pays de Djimini, au nord du 8° lat. N., à près de 300 kilomètres de la côte, dans une région déjà infiltrée d'éléments malinkés, et l'autre, Aouakou, du pays de Memné, au N. O. de Tiassalé, c’est-à-dire dans la vallée du Bandama, à plus de 100 kilomètres de la côte. Quant à la femme Djiuma-Oura , née à Toumodi , dans le Baoulé , elle appartient à la race baoulé, encore assez mal connue. Ce n'est pas avec des documents aussi restreints qu'on peut prétendre établir des données sérieuses sur les races des pays visités par la mission. On peut cependant essayer d'en tirer parti; c’est un jalon et rien de plus, mais qu'il est bon d'indiquer pour l'avenir. Les Agni, d'après le mémoire de M. Maurice Delafosse (), ont une taille élevée qui varie, chez l'adulte, de 1 m.65 à 1 m. 80; cela permet de penser, vu l'étendue des variations, que ce peuple a été constitué par des éléments ethniques divers. Deux de nos sujets avec leurs tailles de 4 Maurice Delafosse, Les Agni (Paï-Pi-Bri) in Anthropologie, 1893, t HT, p. 4o2 et tirage à part. 212 — 1 m. 260 et 1 m. 58/4 sont au-dessous du minimum indiqué par M. De- lafosse; l’autre, avec 1 m. 654, l'atteint exactement. La comparaison de la taille assis à la taille debout montre que le tronc et la tête égalent la moitié de la hauteur totale de l'individu pour tous nos sujets. La grande envergure l'emporte de beaucoup sur la taille des sujets observés et les nombres qui représentent le rapport de la premiere de ces mesures à la seconde sont supérieurs à ceux indiqués comme moyennes dans divers ouvrages, entre autres, par M. Topinard Pour 2.020 nègres (Gould), le rapport moyen est 108.1 ; Pour les six sujets masculins, il serait ici de 109.5. Pour l’un d'eux, la grande envergure dépasse la taille de 21 centi- mètres. C’est la conséquence de ce fait, vérifié depuis longtemps, que, dans les races nègres, les membres supérieurs sont Hbeiteoup plus longs que dans les autres races humaines. Si nous examinons les mensurations de la tête, nous reconnaissons qu’elle est volumineuse, et que si la dolichocéphalie est très nette chez certains sujets, avec des indices au-dessous de 79, d’autres arrivent à la limite de la sous-dolichocéphalie et de la mésaticéphalie. En même temps, les photographies permettent de reconnaître que non seulement le crâne est très allongé et étroit, mais aussi très élevé et que certains sujets sont nettement hypsicéphales. La circonférence horizontale indique, elle aussi, que le volume de la tête est assez consi- dérable. D'après les mensurations, l'indice nasal est chez tous platyrrhinien, variant de 86.04 à 111.90. D'après les photographies, la forme du nez est assez variable Particu- lièrement dans son profil. Presque toujours, il est enfoncé à sa racine, au-dessous de la saillie du frontal; la ligne de profil de la portion os- seuse est peu marquée, tandis que la partie inférieure, cartilagineuse jusqu'au saillant du lobule, est plus massive et projetée en avant, ce qui fait paraitre le nez concave; les ailes du nez sont fortes et très dates Cependant, sur l’un des sujets Aua-Ko-Ahouessen, El-Mina, le nez vu de profil est sensiblement un peu busqué, presque aquilin ; chez d’autres, il est nettement droit. Les lèvres sont volumineuses, déroulées, saillantes et, d’après les photographies, la bouche est presque toujours grande. La coloration de la peau est toujours indiquée comme foncée, parfois avec des reflets rougeâtres. @) D' P. Topinard. Éléments d'anthropologie générale, in-8°. Paris, 1885, p: 1077. DUT Ô ‘(pounor) opnovg “sue LT ve gt ‘Fun() -FHVI(T çolt oG 19 Ly 87 GG 1ÿ1 zGÔt “urqru ? “(prsser x sorq) ‘sue og e ca ‘nOY-VAOY z6‘6ot o0‘&11 " Y1°6y 7 &6‘LG y'LL çg'‘Ll oCgt o96t 7 09 ggor oglr 99 Le " 6c 7 Ly 7/1 97 oc cyc gYt yyt 981 cet “urpprin “turque 2 2 "(eun-14 ) ‘(ururfq) nur sue ce *sue gc NASSNON Y -0Y-VAM gst “ur P ‘(erurssy) tu8y sue Lregt ‘00129F g£t or “UTJpUUt £ a wuesseg- 12) ) uoruoypody “sue Lt e gt “AdTOY TO'‘OII ca‘6y gg yot 10‘CL cel çlL oget ÿG cy cy occ g£t Get ULIT FEUX P -(oruissy ) uaruoypody “sue Où e Lt ‘AOfGOM Re TO ET OO D | are} UF U ounSIaAU9 opueis ef 0p }jaoddey HOME PIC RHINITE TES E SO TTIETRE TOR Giro 0 co 0 DIS ID do 6-90 HSE] **90Tpu “onbrpeyden) Sos estmrsess eee J“oinAloAud oputir) conso ressseesnesses e SISS De OU DCS 0 OI TE DES DEAN ET(T g AC EE Ann ** [40 6 Di 0 6-00 0-8 6 One 500 DE s :*:’aponoq PC ES CPAS OR EE LE s ODOLEN: D ENS De MoN UON ‘tt: "[0)0} 9fRJUOZHIOU 22U919FUOIA") ‘WNUUIXEUL 9SI9ASUBIY ATJIUUBI(T } j nn AO UEUE) *UIXEU ANdHYPISOd-019que a1Jatuei(] \ ‘SNOILYHNSNAN "SNOILVHNSNAN SHŒ A'IANASNAG NAVATAVL 214 — Le tableau d'ensemble permet de voir les variations qui ressortent de la comparaison des mensurations prises sur les sujets observés et on pourra reconnaître que si le groupe des trois Agni présente à certains points de vue une apparence d'homogénéité, il n’en est plus de même quand on pousse à fond l'examen, et il n’y a pas possibilité, sur un aussi faible nombre d'observations, de se faire une idée bien nette des carac- tères des populations auxquelles appartiennent les sujets mesurés. 10. RÉPARTITION DES LANGUES. (III® Carte hors texte.) Les langues usitées à la côte et dans le bassin inférieur du Ban- dama sont connues, de sorte qu'il n’y a pas à insister ici sur leur répartition. Dans son cours moyen, en aval de Tombo, le Bandama forme une limite assez marquée entre les langues baoulé et qouro. En amont du confluent des deux Bandama, la langue baoulé dépasse le cours du Bandama Blanc, s'étend sur sa rive droite et se trouve en usage, en même temps que le gouro, dans les villages ÿo-ourès. C'est une barrière de forêt dense qui forme alors la limite entre les domaines du baoulé et du gouro, comme on peut le voir En comparant la carte des langues (III° carte) avec celle de la forêt (II carte). Entre cette bande de forêt et le Bandama Rouge, on parle presque exclusivement le gouro. Le Bandama Rouge ne paraît pas former une limite de langues et le gouro semble s'étendre sur ses deux rives. Vers la latitude de 7° N. environ, on commence à trouver quel- ques individus parlant le bambara. Ce sont des marabouts (voya- geant pour « faire des gris gris»), des marchands d'esclaves et sur- tout des femmes esclaves, vendues par Samory. D'ün autre côté, les Djoulas de Kouadiokofi (Djamala, Djimini) parlent aussi le bambara. C’est par l'intermédiaire de notre chef de caravane, un Djamala (qui parlait le bambara et le baoulé), et d'une esclave bambara, que notre interprète baoulé à pu nous faire palabrer avec les Gouros. On trouvera plus loin, page 230, quelques notes concernant la langue gouro. — 215 — 11. HABrTATION. (IV* Carte hors texie.) SIGNES CONVENTIONNELS. — Sur la IV° carte hors texte, les lettres placées près des villages indiquent la forme des cases; parfois, plusieurs types de cases se rencontrent dans un même village. Les signes conventionnels adoptés sont les suivants : petites cases carrées ; petites cases rondes ; c r R grandes cases circulaires avec cour intérieure ; 1 cases oblongues et arrondies ; p cases rectangulaires. Les lettres soulignées !, RT indiquent que les cases sont réunies en groupes par des palissades. FoRME DES GAsEs. — Les renseignements que j'ai recueillis relati- vement à la forme des cases ne sont pas très complets. Dans ce travail, fait après coup, je n’ai porté sur la carte que des indications certaines, d'après le journal, les dessins et les photographies de la mission, préférant laisser des lacunes que de les combler d’après de simples souvenirs. Divers types de cases se rencontrent à la Côte d'Ivoire et la ré- partition d’une même forme ne paraît pas suivre une loi bien régu- lière. Pourtant, on peut reconnaitre deux régions distinctes : 1° L'une où les cases sont presque toujours RÉUNIES entre elles par des palissades ; 2° L'autre où les cases sont ISOLÉES. A. Dans la région côtière, on trouve surtout des cases rectangu- laires (Grand-Bassam, Ahuacré), parfois assez vastes et entourées de palissades également rectangulaires {Grand-Lahou, Soukourabo). B. Sur le Bandama moyen, le type dominant est la grande case circulaire, formée d’une paillotte à deux pentes, entourant une cour intérieure ronde, plus ou moins étendue ( Broubrou, Brimbo, Singorobo, etc.). Cette forme se retrouve aussi dans le Baoulé cen- tral, où on en voit des exemples isolés { Lomo) et même, par excep- — 216 — tion, chez les Gouros (Zanqgue). La figure 1 donne le plan et la coupe de la grande case de Singorobo U). SINGOROBO._ GRANDE CASE. ere est ! Vestibule Pour le pays gouro, la figure 2 donne le plan et la coupe de la case de Guié, à Zangué; cette dernière est la plus vaste que j'aie vue; elle est flanquée de cases plus petites, de type différent, comme on en trouve dans le Baoulé. C. Dans le Baoulé, le modèle dominant est la case oblongue et arrondie avec cours palissadées. Les cases sont aussi réunies à des dépendances diverses (étables, abris) par des palissades dispo- sées en arc, qui forment des cours intérieures irrégulières. Quelques-unes de ces palissades sont mitoyennes avec les do- maines voisins ( Kokombo, Kumou-krou, Dibokouro, Trikasso. .. — Souafoué, Alanou-krou, etc.). @) Dans les figures 1, 2 et 3, la partie en grisé représente les surfaces cou- vertes par des paillottes, ce qui laisse bien voir l'étendue des cours. On n'a pas teinté de la même manière les figures 4, 5 et 6, dont l'échelle est double et qui ne représentent que les cases proprement dites, avec quelques détails d'intérieur. — 917 — ZANGUÉË._ CASE DE Gui Ê Craènes fasrrains -_LHhissade ne Echelle ; 0 12348 4 pe (0025 par mètre) — 218 — Comme exemple, la figure 3, donne le plan de la case du chef Kumou. Parfois, la case forme abri intérieur, au delà de la NS CASE DE KUMOU 4 cg ON LRR SMENS 671010 (270025 par mètre) Fig. 3. clôture des cours; telle est la case d’Ano-Krou donnée avec quelques détails dans la figure 4, qui montre aussi la disposition des lits baoulés; ce sont de petites estrades en argile battue, lissées, peintes ANO-KROU.- CASE. Nord b A (07005 par mêtre) Fig 4. en rouge et vernies à l'huile de palme. Les lits sont larges et courts. D. Au delà du Bandama Blanc, on trouve encore des cases oblonques et arrondies, mais isolées. Les habitations ne sont plus groupées par des palissades et s’ali- gnent, parfois assez régulièrement, dans l’espace débroussé rec- tangulaire où s’est installé le village ( Bossi, Zougoussou, Kami, ete.). En même temps, on remarque dans ces villages de nombreux greniers à riz; ce sont des récipients en argile, isolés du sol par des supports, couverts par une toiture mobile en paille, et souvent ornés de peinture rouge et noire, vernie à l’hutiie de palme. Dans les pays yo-ourès, les cases sont assez bien construites; la toiture en paille porte sur des piquets, extérieurs aux murs en torchis. Dans la case, des cloisons en torchis isolent les lits baoulés; une porte à coulisse ferme l'habitation. La figure 5 représente le plan d’une de ces cases, celle que nous occupions à Bossi. BOSSI._ CASE. Nord Echelle É > « 5" (0°005 par mètré}) Fig. 5. E. Dans le bassin du Bandama Rouge, en pays gouro propre- ment dit, les cases sont encore isolées. Ge sont de petites cases rondes, de 3 à 5 mètres de diamètre extérieur, avec toiture conique où des cases carrées, de 3 mètres de côté en général, avec toiture à quatre pentes (Gouropan, Favéra, Elengué). La figure 6 représente le plan et la coupe de la case-abri d'Elengué dans laquelle nous avons passé presque trois semaines. — 2920 — A l'intérieur, une sorte d’étagère fermée sert de grenier et de dépôt d'outils. ÉLENGUÉ.- CASE-ABRI. Coupe AB Echelle o 1 2 3 4 «7 —————— à et me— À Plan tation SA (0,005 par mètre) ViLLAGES FORTIFIES. — Quelques villages riverains du Bandama et de ses deux branches {Bandama Blanc et Bandama Rouge) sont fortifiés sommairement; on peut remarquer : Kumou-Krou, village baoulé, entouré d’une enceinte palissadée à peu près rectangulaire, d'environ 50 mètres sur 66 mètres; cette barrière n’est pas solide; d’ailleurs, on ne l’entretient pas. Zangué, village gouro, où lon voit çà et là les restes d’une O [e] , ci enceinte palissadée, en partie démolie. Taviessou, village vo-ouré, protégé par de hautes herbes impé- nétrables, auxquelles se raccorde une courte enceinte palissadée, avec porte. Bouavéré, village gouro, protégé par une étendue de brousse impénétrable, avec deux seules issues. Le sentier qui conduit au — 2921 — fleuve est fermé par une barrière en tiges de palmier, à travers laquelle on a ménagé une porte basse et des meurtrières {voir fig. 8, p. 244). Bénou, village yo-ouré (?), protégé de la même manière que Bouavéré. Liste COMPLÉMENTAIRE. — Quelques observations sur la forme des cases dans les villages de la côte ou du Bandama inférieur, et par conséquent en dehors des limites de la carte, sont résumées dans la liste qui suit, d’après les signes conventionnels adoptés : p Grand-Bassanm ; Mouossou ; Alepe:; Grand-Lahou ; Soukourabo ; P: IS SR PR 1% Ahouen ; Ahuacre ; R Broubrou ; R Brimbo (rayon, 5"): R, L Singorobo; L Dosi-krou ; R Assonwe. R= 12. DESSINS ET AQUARELLES. CT) L'album que j'ai rapporté du voyage renferme 232 dessins et aquarelles, représentant surtout les paysages, ainsi que des types d'habitation, des objets usuels, des instruments de musique, ete. (1. J'ai exécuté en outre 25 esquisses peintes. Les dessins et aquarelles se répartissent ainsi : Vues prises dans la traversée d'aller, par la Corogne, Lisbonne, [Dakar], Konakry, Sierra-Leone, n° 1 à 15 et 34 à 30. Dessins pris au Sénégal (Dakar, Cayor, Saint-Louis), n° 16 Dessins relatifs à la Côte d'Ivoire, n°% 4o à 214. ®) La plupart de ces dessins ont été exposés à la Société de géographie, 184, boulevard Saint-Germain, en juin 1897. Vues prises dans la traversée de retour, par Konakry, Dakar, Las Palmas, Gibraltar, n° 215 à 232. 13. PHOTOGRAPHIES. L'appareil adopté était un photosphère de 8°X 9°, avec des chassis en bois et un magasin; je me suis servi surtout du magasin, qui a bien fonctionné. Les plaques avaient été enfermées, par séries de cinq douzaines, en boîtes soudées. Aucun cliché n'a été développé en cours de route. Les plaques impressionnées, isolées par du papier noir, étaient emballées dans leurs boites, replacées dans l'enveloppe en fer-blanc et scellées hermétiquement avec de la cire à cacheter. Elles sont parvenues ainsi à Paris où on les a développées dans de bonnes conditions. Sur les 360 photographies ainsi exécutées, une série de 60 s'est perdue en route; plus de 200 ont donné des épreuves très utili- sables), parmi lesquelles une cinquantaine même sont très bonnes. Les autres ne sont pas réussies, mais quelques mauvais clichés peuvent fournir encore des indications précises. 14. JOURNAL DE ROUTE. RENSEIGNEMENTS SUR LES ÉCHANGES. Chaque soir, à l'étape, un journal de route était rédigé d'après les carnets des notes prises au fur et à mesure du cheminement. Outre la relation détaillée du voyage, ce journal et ces notes contiennent des renseignements divers qui ont été mis en ordre dans le présent rapport. D'un autre côté, on a inscrit sur un registre de comptes tous les cadeaux échangés avec les chefs et les achats de vivres effectués par troc, ce qui peut fournir des renseignements commerciaux et quelques indications utilisables dans des voyages ultérieurs. Il est important de faire remarquer toutefois que certaines marchandises, très demandées à un moment donné, cessent d'avoir cours peu de (Ces photographies ont été également exposées, et une trentaine ont fourni des posiufs sur verre qui ont élé projetés à la Société de géographie, dans la séance du 18 juin 1897, par M. Clozel. — 2923 — temps après, suivant une sorte de mode. Une pacotille de voyage doit donc être assez variée, et réunie d’après des renseignements aussi récents que possible M, Les marchandises d'échange les plus usitées à la côte sont : le @n, la poupre, les fusils de traite, le tabac, diverses coton- nades, etc. À l'intérieur, le sez et la poupre, les fusils, sont demandés partout; le tabac et le gin ne sont appréciés que dans les zones directes d'influence européenne (on n’en usait plus au delà du Bandama Blanc). La poudre d'or a cours partout. On peut s’en procurer aux fac- toreries de la côte ou dans l’intérieur exploré, par échange avec les indigènes. (Jen avais pris une petite quantité comme réserve en cas de perte ou d'abandon de la pacotille.) Voici maintenant quelques observations sur les objets de traite ayant cours dans diverses stations. D'une manière générale, il faut des marchandises de bas prix; les qualités meilleures ne sont pas suffisamment appréciées. Ces renseignements se rapportent aux premiers mois de l’année 1897. À. Toumodi. — On demande : pILou {noir et rouge, noir mou- cheté et rayé); en général, des étoffes épaisses et de couleur sombre; issu liménéas bleu foncé; satinette bleu foncé; coton imprimé (fond bleu clair et noir, peu apprécié); coTroN BLANG; parfumerie; MIROIRS (très appréciés); manilles en laiton; cOUTELLERE. On demandait aussi des kogrongo (perles torses hexagonales) et du faux corail (cylindres en celluloïd). On ne voulait plus de perles de Briare; le vrai corail en olivettes était aussi très déprécié; à peu de distance de Toumodi, la perle de Briare (bleu foncé) et les charlottes avaient cours. B. Zangué. — Les marchandises qui plaisent le plus sont : tissus épais (pilou sombre, pagnes catalans), coutellerie, tabac, gin, fusils, poudre, objets divers (cuillers, fourchettes, assiettes, effets de fripiers, etc.). | Pour un couteau de 3 à 5 francs la douzaine, on achète dix à %) M. le gouverneur Binger et M. le lieutenant de vaisseau Bretonnet m'avaient, avec beaucoup d'obligeance, renseigné sur les objets à emporter pour mon voyage. — 224 — quinze belles ignames; couramment on achète un poulet contre un couteau de o fr. 40 à o fr. 50. C. Gouropan. — Pour les achats de vivres, PERLES DE BRIARE, petites perles charlottes, petit corail. D. Elengué. — Marchandises ayant cours pour les achats PETIT CORAIL en branches et en olivettes, de très bas prix; GROSSES PERLES BLEUES de Briare {bleu clair et surtout foncé); petites perles (rocaille ou charlotte) vertes et blanches, les petites moins ap- préciées que les grosses; petits muroirs, ronds ou carrés, très re- cherchés; boites en fer-blanc; COUTELLENE; silex, tissus imprimés; madapolam blanc; rnou, SEL et poudre, comme partout. E. Kami (Région de). — On demande : ÉTOFFES DIVERSES; PERLES, corail, tabac, boites fer-blanc, COUTELLERE, miroirs, etc. (se et poudre). Outre ces marchandises de troc, il faut avoir des objets pour cadeaux aux chefs et aux'guides. On donne des étoffes diverses, des soieries de bas prix, du corail, de la coutellerie, des pagnes catalans, des miroirs à trois faces, de la parfumerte, des peignes en celluloid, des bonneis (laine noire, velours ou brodé), des caleçons de bain, des amulettes de faïence, etc. F. Kouadiokofi. — Les principales marchandises qui ont cours dans la région du Baoulé septentrional sont les suivantes : GORAIL (en olivettes cylindriques); on sait le distinguer des perles longues et grosses, cylindriques, en GELLULOÏD (appelées bringouma), très recherchées; PERLES DE Briare, grosses, bleu foncé ou bleu clair; petites perles charlottes ou rocaille de toutes couleurs, mais surtout bleu foncé; perles de verre dorées (ou sikaflé) cylindriques ou ovoïdes (les perles nacrées ne passent guère); kogorongo ou perles torses (venant de Cap-Coaste et coûtant à Kouadiokof o fr. 20 la pièce; on les fait en vert et noir ou en jaune et noir); assué (fausse cornaline, hexagonale ou aïlongée). Érorres : pilou; toutes les éloffes blanches (madopolam, etc. ); pièces de mouchoirs, etc. SEL, poudre, tabac, etc. FUSILS, COUTELLERIE, MIROIRS, etc. — 225 — 15. RAVITAILLEMENT. — Eau. Le ravitaillement de la mission a toujours été assez facile, con- trairement à ce que l’on craignait. Nous avons pu acheter des vivres dans presque tous les villages. Les achats se faisaient le plus souvent avec des perles (grosses perles bleu foncé de Briare ou charlottes blanches et vertes) et du petit corail. A. Nous achetions pour les porteurs : des bananes et des pa- tates que l’on trouve partout, des ignames, du manioc, du maïs, mais généralement peu de riz, à cause de sa rareté relative et de son prix; nous gardions le riz en réserve, pour les rations de route en pays inhabité. On trouve souvent aussi des arachides, des papayes, des ananas, des noix de kola, etc. < La région à ignames comprend tout le Baoulé et s'étend même sur la rive droite du Bandama Blanc. La région à riz s'étend dans le bassin du Bandama Rouge; dans ce pays les ignames deviennent rares, mais on trouve en abon- dance des patates et des bananes. B. Comme ressources animales, on trouvait partout des poulets, de petite taille; on nous donnait un poulet contre un couteau de (o fr. 4o à o fr. 50). Les chefs nous faisaient parfois cadeau de chèvres ou de moutons. Il y a aussi des bœufs dans la région de Kokombo-Zangué. En forêt, nous avons fourni de la viande aux porteurs en tuant un assez grand nombre de singes (singes noirs à ventre roux ou singes noirs et blancs); ailleurs, nous avons pu chasser les anti- lopes; leur chair boucanée formait une réserve utile. C. Pendant la saison sèche, l’eau est assez rare dans certaines régions; on doit boire de l’eau de mare boueuse et blanchâtre. L'eau du Bandama, qui se dépose pendant la période d’étiage, est limpide et assez bonne. En résumé, nous avons facilement trouvé de l’eau partout, MISS. SCIENT. — IX. 19 — 226 — sauf pendant une étape en pays inhabité, entre Gouropan et Wa- guié, où nous sommes arrivés tardivement à un point d’eau con- taminé et très réduit. Les divers points d’eau reconnus sont notés sur la carte détaillée, avec l'indication de la date, car plusieurs disparaissent à mesure que la saison sèche se prolonge. : — 227 — IT OBSERVATIONS SUR LES GOUROS. La mission a traversé deux régions du pays gouro : 1° celle de Langué, vers le Sud-Est du territoire occupé par ces peuplades; 2° celle qui s'étend au Nord-Est, entre Bouavéré-Gouropan et Elengué, le long du Bandama Rouge. Notre séjour chez les Gouros n’a pas été assez prolongé pour permettre une étude sérieuse de cette race peu connue. D'abord, la méfiance des indigènes rendait difficile certaines observations; mais, surtout, le manque d’interprète direct paralysait toutes les de- mandes de renseignements. Pour converser avec les Gouros, il fallait passer par trois traductions successives, ce qui rendait les palabres extrêmement longs, pénibles et incertains. Ces mauvaises conditions, jointes au défaut de connaissances spé- ciales sur bien des points, expliquent les nombreuses lacunes dans les données que j'ai pu réunir. Néanmoins j'ai essayé de les grouper en une suite de remarques diverses, sans essayer d'interpréter les faits, en ne donnant que des observations positives relatées dans les carnets de notes ou relevées sur des photographies. Pays Gouro. — Le territoire habité par les Gouros s'étend sur la rive droite du Bandama moyen, couvert en grande partie par la forêt dense et presque entièrement inexploré, Aussi ne peut-on guère lui assigner des limites bien certaines. Le Bandama forme une frontière assez nette entre les Gouros et les indigènes Baoulés; cependant ces derniers ont passé le Ban- dama Blanc et des croisements assez nombreux se sont produits d’une race à l’autre. Entre les deux branches du fleuve, les peu- plades Yo-Ourés forment comme des intermédiaires entre les Baoulés et les Gouros. Vers l'Ouest, les Gouros atteignent-ils le Sassandra moyen? Dans tous les cas,. des populations très analogues occupent la forêt, jusque dans l’hinterland de Libéria. Au Sud, ils n'arrivent pas à la région côtière. Au Nord, la limite de leur territoire passe à quelques kilomètres d'Elengué. 1 — 228 — Il est possible que toutes ces populations aient occupé autrefois une aire plus vaste et que, refoulées par les diverses invasions qui se sont produites dans la zone découverte, elles se soient réfugiées dans un territoire protégé par la forêt. Caractères anthropologiques (1). — Ainsi qu'on l’a vu plus haut (p. 206), il m'a été impossible de mesurer des Gouros; mais j'ai pu exécuter, à leur insu, un certain nombre de photographies, qui donnent une idée de quelques individus. Leur taille est géné- ralement assez élevée, surtout celle des hommes. On peut en juger par comparaison avec des objets de dimensions déterminées, qui se trouvent sur les mêmes photographies. Je ne possède aucune observation sur les déformations du crâne, ni sur les diverses mutilations. Je croirais assez que ce sont des modes peu ou pas usitées. Chez quelques indigènes, la saillie sourcilière est assez mar- quée, et, sur cerlains sujets adultes, la largeur des pommettes fait contraste avec l'étroitesse relative du crane. Le sillon frontal sus- sourcilier est particulièrement accusé chez quelques individus. Peau, cheveux, barbe. — La coloration de la peau des Gouros est d’un noir assez intense, dans les n° 34, 35, Ag du tableau chromatique. Leur chevelure, également très noire, doit corres- pondre aux n°® 41, 48, 49 du tableau. Quelques individus, observés à Favera et à Elengué, ont une peau plus claire {probablement dans les 36, 37, 43 du tableau chromatique) et leurs cheveux sont châtains, assez fins et frisot- tants; ils font contraste avec la chevelure noire et rèche des autres indigènes. Les Gouros sont assez souvent imberbes; quelques individus réunissent leur barbe rare et longue en une seule tresse mince qui tombe du côté gauche du menton. La coiffure présente des formes variées; ordinairement les cheveux sont coupés assez courts ou même rasés : souvent les hommes réunissent quelques mèches en une ou deux petites tresses, qui se dressent comme des cornes au-dessus du front; parfois ils disposent ces tresses derrière la tête ou latéralement. () Quelques renseignements ethnographiques sont notés immédialement à côté des caractères anthrophologiques. — 229 — Dans d’autres cas, la coiffure est beaucoup plus compliquée; ce sont des arrangements de tresses, ou bien des groupements de cheveux en petites touffes, laissant entre elles des raies qui forment des dessins polygonaux, etc. Généralement, la coiffure des femmes a plus de simplicité : cheveux rasés ou coupés courts, parfois réunis en houppe sur le sommet du crâne. Dans la région Sud, les indigènes laissent pousser leurs cheveux en signe de deuil (comme dans le Baoulé). Yeux. — Je n'ai pas de notes sur la couleur des yeux des Gouros; ils peuvent se classer dans les n° 1, 2, 16 du tableau chroma- tique (?). Dents. — Les dents sont presque toujours blanches et saines. Chez les Gouros du Nord, les hommes ont l’habitude de s’ai- guiser en pointe les incisives, ce qui leur donne un aspect féroce. Les indigènes se nettoyent les dents avec un bâtonnet d'un bois spécial qu’ils machonnent sans cesse. Parties molles. — Le nez est généralement assez fort et large, d'un profil assez écrasé. Par exception, un chef des environs d’Elengué avait le nez aqui- lin bien caractérisé. L'oreille est ordinairement ourlée, de taille variable, souvent moyenne ou petite. La bouche est presque tou- jours grande et lippue. Quelques femmes ont les seins terminés par un mamelon très gros, qui fait suite à un renflement intermédiaire de courbure plus étendue, formant même parfois comme un double bourrelet, très pigmenté. Ce caractère se retrouve également parmi les popu- lations du Baoulé ; mais, là comme chez les Gouros, on l’obser- verait plulôt par exception. Dans toute la région, les enfants présentent en général un abdomen volumineux , accentué encore chez beaucoup d’entre eux par des hernies ombilicales. Tatouage. — Le tatouage proprement dit n’est pas usité; mais la plupart des individus portent, sur l'abdomen surtout, des dessins constitués par des entailles formant des ornements géométriques assez peu variés (triangles, entailles parallèles, lignes brisées, etc.). À certains jours fétiches, les indigènes se peignent sur tout le — 230 — corps des dessins en blanc, formés de farine de manioc; mais ce sont la des ornementations essentiellement temporaires. Maladies. — L'étude des maladies qui sévissent sur ces peuplades primitives, ainsi que la forme que prennent certaines affections cornues, serait certainement intéressante, Sur ce point spécial, je n'ai pu faire que des observations très superficielles ® et je me bor- nerai à citer un seul cas assez curieux : À Elengué, une vieille femme est atteinte de folie, Elle erre dans le village sans être inquiéiée ; on rit pourtant des scènes qu’elle mime étrangement; parfois, elle arrive presque nue, s’entoure ensuite le corps de feuillage, danse, chante, hurle, puis se calme et paraît reprendre la vie normale; elle n’est l’objet d'aucun mau- vais traitement, ni de vénération particulière. Il paraît que les cas de folie ne sont pas très rares; on les observerait surtout chez les femmes (). La plupart des remèdes employés par les noirs ont le piment pour base. Les grigris sont aussi très appréciés. On sait que les blancs passent pour savoir guérir toutes les ma- ladies. Les indigènes acceptent avec empressement tous les remèdes extérieurs, frictions, pansements, ete.; ils hésiteraient à absorber des médicaments (). Langue. — Malgré des tentatives répétées, je n'ai pu à grand’ peine recueillir que quelques mots gouros. La question si simple : «Comment se nomme ceci? » n’était pas bien comprise par notre interprète, qui mêlait souvent le mot demandé à une phrase, d'où il fallait l’isoler. Et encore, pour arriver à connaître ce petit nombre de mots, nous avons profité des rares occasions où nous trouvions 0) On peut signaler : des maladies cutanées nombreuses (entre autres, une af- fection qui se manifeste par de larges taches claires dans les n° 24, 26, de la table chromatique); des ophtalmies ; l'éléphantiasis ; le ver de Guinée ; la petite vérole ; des affections syphilitiques et autres; des bronchites fréquentes; des hernies ombi- licales fréquentes, etc. ® J'ai eu occasion d'observer un autre cas de folie, à Ahuacré. Le sujet était une jeune fille; les crises se manifestaient également par des cris, des chants ou des récits obscènes et des danses effrénées. À Kumou-Krou, une fillette du chef, âgée de 6 à 8 ans, était idiote; son père paraissait l’affectionner beaucoup et ne contrariait pas ses caprices. 8} Autant que possible, il est prudent pour le voyageur de ne pas faire de mé- decine, Le moindre insuccès pourrait donner lieu à des incidents fâcheux. = a. — un indigène parlant le gouro et le baoulé (ce qui évitait une tra- duction intermédiaire en bambara). La liste des mots recueillis est donnée sous toute réserve; quelques expressions souvent entendues et dont le sens paraît certain sont marquées d'un astérisque; d’autres très douteuses sont suivies d’un point d'interrogation. Les mots sont classés par catégories usuelles : OU RE A É R., A0 * NOT 0e: conan RCE RIRES Befiboua (?). BORIOE OM SAIUE.. sante « « Tdao *, avuifuo *. MOTO ANNE ROQN TARl «RAA NI Tpohamu. nait. Us : IC LR EUR A TEE AECCET ER R Irma *. Comment se nomme ceci?... . (’oua la va nou(?). Je ne comprends REF HAS Ankamalero. Due comprends. 22%, .,... Mamaou (?). Attends attendre: ce EM Beté (comme en baoulé). Apporte. 220 EME AUX. € Ida, ouda *. PRO GEO Se 0 an une, UNIT DeRdEOuD ne ROUE ACTE. Demain certe ac NOTE. iCrer, Eau. so. sse use seuseuuet 11 Gui* (commeen malinké). EUR Me LAS de DOS à LUC, HanaNo last nentenr saunas 716 ta RES CES EE RC PAL AE LT Ma RAR A à Se A re SET Noix de kola..... ARE So MA Ad Gouro. POULE PRE UT SR bee d05 0e D à Mani*. RO à mon me D'édUrE +, PEL com Le ROC EL TR Mingréni *. Couteau... AE OA ER AE RMS ene tes Pagne, étoñle. . ........ RENE So. Monnaie en fer....... RTE Sombé * (mot malinké?). Bandama Rouge........,..... Amaoué("). Dans un même pays, il se produit souvent des transformations de lettres ; ainsi l’r se change en l, etc. G) Ce mot se rapproche beaucoup de Marahoué qui désigne la même rivière dans le pays au Nord d'Elengué, — 232 — Numération. — Je n'ai pu recueillir aucun renseignement di- rect relatif à la numération. Les Gouros ne doivent connaître qu'une numération très limitée. Ainsi à Elengué, ils ont essayé de compiler nos bagages pour évaluer le butin qu’ils convoitaient, sans parvenir à dénombrer les 30 colis; ils comptaient jusqu'à 5 ou à 10, sur leurs doigts, mais ne paraissaient pas arriver à concevoir et à exprimer un nombre plus grand. Vêtements, parure. — Jusqu'à l’âge de huit à dix ans environ, les enfants vont entièrement nus; ils portent parfois une ceinture constituée par une fibre de liane mince comme une ficelle et or- nementée de quelques perles. Puis ils ajoutent à cette ceinture un lambeau d'étoffe, flottant par-devant, ou bien une étroite bande tissée, qu’ils ramènent entre les jambes pour l’attacher par derrière. Les hommes portent tous un vêtement de ce genre, mais plus développé; quelquefois ils le ramènent aussi entre les jambes et l'attachent sur les reins. En outre, ils se drapent dans des pagnes assez grands (mesurant jusqu’à 1 m. 50 sur 2 m. 10) tissés en coton et teints à l'indigo, comme on le verra plus loin. Quelques écorces d'arbres, battues et préparées, fournissent aussi des pagnes de qualité inférieure. Les femmes portent un vêtement intime absolument identique à celui des hommes, mais elles ne le laissent pas flotter; il est toujours étroitement serré à la ceinture par deux points opposés. Elles portent aussi des pagnes beaucoup plus petits que les pagnes d'hommes, et qui les couvrent à peu près du bas-ventre aux ge- noux. (Les pagnes de femme mesurent en moyenne o m. 75 sur 1 20:) : Très rarement on peut observer des femmes ayant la poitrine entièrement couverte. Les femmes portent leur jeune enfant sur le dos, à l’aide d’un pagne qui vient s'attacher au-dessus des seins. Outre les perles, le corail, les bracelets en laiton (manilles), achetés aux traitants noirs venant de la côte, les Gouros portent, hommes et femmes, de gros bracelets en ivoire; il en ont parfois deux ou trois à chaque bras; les enfants riches en portent aussi, proportionnés à leur taille. Ils ont parfois aussi de larges bracelets en peau d’hippopotame. Ils pratiquent la perforation des oreilles — 233 — pour permettre d'y introduire divers ornements, entre autres du corail en branches. Les perles sont disposées en colliers ou en bracelets. Un accessoire très usité consiste en un petit balai de jonc, qui sert à chasser les mouches; comme les indigènes vivent ordinai- rement presque nus, ils sont souvent piqués, et, à chaque instant, on les voit manœuvrer avec adresse leur petit balai, pour chasser ou écraser l’insecte importun. Habitation. — Dans la région Sud, le type d'habitation est la case circulaire ou la case baoulé, comme on l’a vu précédemment (Zangué, p. 217). Au Nord, on trouve exclusivement la petite case carrée ou cir- culaire, sans palissades de clôture (Gouropan, Elengué, p. 220). Pour construire la case, on forme d’abord une charpente en bois, dont les assemblages sont maintenus par des fibres de lianes, très résistantes. On établit ensuite la toiture en paille, disposée soi- gneusement et très étanche; en dernier lieu, on batit les murs en torchis. Le mobilier de ces habitations est extrêmement primitif. Comme lit, l’estrade en argile, de type baoulé, est couramment en usage dans le pays de Zangué. Dans la région Nord, les indigènes couchent par terre sur des nattes grossières. Pendant la saison sèche, ils sortent les nattes et couchent dehors, étendus le long des feux. Les chefs disposent de quelques sièges bas, formés d’un bloc de bois creusé et sculpté, ou même de petits fauteuils à dossier, en bois assemblé; il y en a de formes très diverses. Comme ustensiles de cuisine, on emploie surtout : les vases en argile résistant bien au feuU); les mortiers en bois pour piler les bananes; divers plats en bois; des spatules ou cuillers également en bois. Les couteaux paraissent provenir de la région côtière ou sont fabriqués par des forgerons ambulants. Par exception, nous avons trouvé des bassines en laiton (a Elengué) de provenance eu- ropéenne. Les provisions sont renfermées dans des récipients en argile, relevés au-dessus du sol par des supports en pierre, et couverts 0) On peut remarquer la forme courante de ces vases dans la Il° photographie hors texte. ROBE par une toiture en paille qui s’enlève comme un couvercle, Ges greniers à riz se trouvent seulement chez les Gouros du Nord. Hygiène. — Les villages gouros sont assez propres, en saison sèche. On balaye les détritus vers l'extérieur et on les accumule hors de l'espace déblayé qui constitue les rues et les places. Les indigènes pratiquent le «tout à la brousse» et on ne trouve pas d'immondices autour des cases. Disposant de très peu d’eau en saison sèche, les Gouros s’abs- tiennent de se baigner dans les mares troubles qui les alimentent; ils sont assez sales durant cette période. Cependant ils prennent parfois des tubs; pour ces soins de toilette, ils s'installent dans une clairière, au milieu des bois ou des hautes herbes qui entourent le village; une pierre plate, posée sur le sol argileux, leur sert à éviter la boue qui se forme au cours des ablutions, pourtant peu abondantes. Éclairage, feu. — Habituellement, les indigènes ne s’éclairent pas la nuit. Quand ils font tam-tam, leurs danses s’exécutent à la lueur des feux ou des torches d'herbes sèches. Disposant de poudre, de silex et de végétaux secs très inflam- mables, les Gouros peuvent aisément allumer le feu. Cependant ils ont l'habitude de conserver toujours des foyers nombreux dans le village. Cà et là, des bûches allumées par bout se consument lentement: quand on veut faire cuire les aliments, on n’a qu'à rapprocher les tisons pour les faire flamber. Lorsqu'un indigène doit voyager le soir ou aller en pirogue, il emporte toujours un morceau de bois en combustion, ce qui lui permet d'allumer des touffes d'herbes sèches disposées en torches. En forêt, on rencontre parfois de très gros arbres abattus, brûlant lentement; mais l’humidité du climat empêche l'incendie de s'étendre. Alimentation. — La nourriture des Gouros est en grande partie végétale. Is consomment surtout des bananes, qu'ils pilent pour en faire une sorte de pain massif et lourd. D'ailleurs, les produits de leurs plantations sont à peu près les mêmes que ceux du Baoulé, mais, dans le Nord surtout, il y a moins d’ignames, et on recueille peu de vin de palme. — 235 — La liste des produits végétaux les plus communs comprend donc surtout : bananes, ignames, riz, manioc, arachides, mais, mil, piment, ananas, papaye, noix de kola, citron, vin de palme, etc. Les ressources animales proviennent de la chasse, de la pêche et des animaux domestiques. Les Gouros mangent de tous les ani- maux possibles, aussi bien les rats et les sauterelles, que l’antilope ou l'éléphant, Pendant notre séjour à Elengué, nous avons vu plusieurs fois des retours de chasse à l’antilope; les animaux rapportés étaient tués à coups d’épieu (les avaiton surpris la nuit ou acculés dans des fourrés impénétrables?). Les Gouros ont ramené aussi un rongeur de la taille d’un lièvre et beaucoup de rats, qui étaient aussitôt mangés tandis qu'on boucanait la viande d’antilope. Les indigènes firent aussi une grosse récolte de criquets, lors du passage qui se produisit le 2 mars. Une partie de ces acridiens était mangée grillée et le reste, séché au soleil, passait aux vivres de réserve. À Waguié, nous avons vu les indigènes consommer de la chair ‘éléphant mal boucanée et infecte; la peau de l'animal, découpée en larges plaques, séchait au soleil. En général, les Gouros laissent fortement faisander ces viandes; ils en consomment même dans un véritable état de putréfaction. Les indigènes mangeaient volontiers les singes dont nous leur faisions cadeau; cependant ils ne les chassent pas, car leurs fusils portent trop mal; ils essayent quelquefois de les prendre au piège. Ils ne savent guère non plus chasser les oiseaux, mais ils se montraient très friands de ceux que nous abattions, tels que cor- beaux, faucons, etc. Bien que le Bandama soit très poissonneux, les Gouros se livrent assez peu à la pêche. Ils se servent parfois d’un filet assez long, haut d'environ o m. 60, qu’ils tendent verticalement sur les hauts fonds pour amener le poisson vers le rivage. Sur les affluents du fleuve, les indigènes établissent des pêcheries fixes en construisant des barrages destinés à retenir le poisson; on se rend bien compte de leur construction pendant la saison d’étiage; il existe des bar- rages près de Zangué; le plus important que nous ayons vu se trouve sur le Kan, affluent du Bandama Blanc, en pays Yo-Ouré. — 236 — Les poissons qui paraissent les plus communs doivent être du genre Mormyrus. On les conserve en les séchant au soleii, après les avoir embrochés dans une tige de bois, pour les maintenir et les manier. Les animaux domestiques répandus partout sont : les moutons (a poils et à grosse queue), les chèvres, Îes poulets, de petite race; par exception, on voit quelques pintades blanches. À Zangué, on trouve des bœufs d'assez jolie taille. Il y a aussi quelques chiens et plus rarement des chats; ces animaux ne paraissent pas servir à l'alimentation; ils sont de petite taille, laids et affreusement mai- gres. Les œufs ne sont pas habituellement consommés; on les laisse couver, et les indigènes ne mangent que ceux qui n’éclosent pas, même lorsque le poussin est en formation plus ou moins avancée. Les Gouros ne savent pas traire les chèvres ou les vaches, qui d’ailleurs ont juste assez de lait pour que leurs petits ne meurent pas de faim. Les Gouros sont-ils anthropophages, ainsi qu'on le raconte dans le Baoulé? Ces peuplades méfiantes et farouches sont peu abordables, et leur usage de s’aiguiser les incisives leur donne un aspect de féro- cité qui a pu faire croire à des habitudes de cannibalisme. I est très possible qu'occasionnellement on mange les prisonniers de guerre, ou les victimes des sacrifices humains. Mais, durant notre séjour, je n’ai observé aucun fait qui puisse sembler un indice d’anthropophagie M), Si cette coutume se pratique encore, ce doit être peu fréquemment. Il va sans dire qu’il était impossible d'obtenir des renseignements sur une question de cette nature. Famille, vie sociale. — Les difficultés et l'incertitude d’une triple traduction ont rendu très restreintes les recherches sur l’organisa- tion générale de la famille, les mœurs et l’organisation politique des Gouros. Les observations directes que j'ai pu recueillir sont aussi extrêmement réduites, Les Gouros pratiquent la polygamie; ainsi à Zangué, les chefs ® Les seuls restes humains que j'aie pu voir sont les deux crânes placés en pavage à l'entrée de la case fétiche de Zangué. 1l y en avait des alignements plus nombreux à Kokombo et à Sorémé, dans le Baoulé. — 237 — Guié et Kouassi avaient chacun dix femmes. Chaque famille vivait ainsi en communauté, dans les stalles des cases circulaires; là se trouvaient aussi les esclaves qui participent à la vie de famille, Dans le Nord, les mœurs doivent différer assez, au moins comme cohabitation (1). Partout les jeunes filles ont une liberté complète avant le ma- riage, et la maternité ne les déprécie pas, au contraire. Les ado- lescents vivent en définitive dans une promiscuité très libre, Les femmes mariées doivent avoir plus de tenue et se vêtir davantage. Cependant les cas d’adultères sont fréquents; ils se règlent devant le chef du village qui condamne l'amant à une petite indemnité à payer au mari; les choses s’arrangent assez simplement, sans tourner au tragique. Le mari a sur sa femme certains droits de répression; ainsi à Gouropan, nous avons observé une jeune femme qui avait la cheville gauche prise dans un lourd cylindre de bois qu'elle trainait en s’aidant d’une corde; on nous a raconté que c'était une épouse récalcitrante que son mari châtiait ainsi). Je n'ai pu me renseigner sur les formes de parenté, les droits du chef de famille, les cérémonies des mariages, des naissances, ni sur les modes de propriété, de successions, de justice, etc. Ces peuplades se trouvent dans un état très primitif, et je croirais assez que la parenté maternelle à plus d'importance que la parenté paternelle; les successions se régleraient dans ce sens; généralement, elles ont peu d'importance. La terre n'a pas de valeur (l'eau non plus, car on ne pratique aucune irrigation); chaque village possède des plantations qui U) Je n’ai pas remarqué chez les Gouros cet usage curieux que j'avais pu obser- ver à Mouossou (près de Grand-Bassam) : pendant leurs périodes menstruelles, les femmes doivent quitter leur domicile habituel et se retirer dans une case spéciale, où elles restent en isolement. — Cette coutume se retrouve, paraît-il, chez diverses populations nègres. ®) Ce mode de répression est analogue à celui que j'ai aussi observé à Mou- ossou, sur un indigène qui avait volé des manilles (monnaie de bronze, en forme de fer à cheval arrondi, très usitée à la côte, où elle vaut 20 centimes). Le prisonnier vivait dans la case du chef Kadjo, avec la famille et les esclaves du maitre. Mais, pour l'empêcher de s'enfuir, on lui avait en quelque sorte rivé le poignet, par un arc en fer, à un énorme bloc de bois qu'il transportait d’un endroit à l’autre et qui lui servait d’appuie-tête pour dormir. (J'ai pu photogra- phier ce sujet.) — 9238 — donnent peu de peine à entretenir et où les esclaves et les femmes vont travailler sans activité. Le chef de village règle les palabres et rend la justice; il est souvent assisté d’une sorte de conseil de deux ou trois anciens. D'ailleurs, il ne doit pas avoir beaucoup d’autorité, Les chefs des grands villages paraissent exercer une certaine suzeraineté sur les petits villages voisins, mais aussi sans grande influence. ù En résumé, l’organisation politique semble être bien rudimentaire. Esclavage. — Dans tout l’hinterland de la Côte d'Ivoire, l'es- clavage est un élément fondamental de la vie sociale; il n’a d’ail- leurs rien d'inhumain, en temps ordinaire. L’esclave de case n’est pas maltraité et mène à peu près la même existence que l'homme libre; il doit seulement travailler un peu, et en compensation son maitre doit lui assurer la nourriture. L'esclave ne court de risques sérieux qu’à la mort d’un chef. Alors il peut être victime des sacrifices humains qui se pratiquent couramment et que les administrateurs s'efforcent de supprimer ou de réduire dans toute la mesure de leur influence. Cette coutume barbare disparaîtra peu à peu, par la simple action de présence des Européens. Chez les Gouros, on trouve comme esclaves beaucoup de femmes Bambaras, vendues par Samory; elles ne paraissent nullement malheureuses. Il existe des marchés d'esclaves dans les centres importants ; notamment nous avons trouvé à Elengué un marchand d'Aiaou (près de Gouropan) qui était venu acheter des captifs à Bénou (?) sur la rive droite du Bandama Rouge, où se tenait un important marché. Les esclaves s'échangent contre des fusils, des barils de poudre et de la poudre d’or. Croyances. — Les Gouros sont fétichistes et leurs croyances doivent présenter des analogies avec celles des Baoulés, car ils ont plusieurs usages communs, entre autres l'établissement de cases fétiches et d'arbres fétiches, près desquels on dépose des ossements d'animaux, des crânes surtout. U) Dans le Baoulé, M. Delafosse (aujourd'hui Agent consulaire de France à Monrovia) a recueilli un certain nombre de légendes et de fables extrêmement intéressantes. I a retrouvé des récits bibliques très formels, au milieu des — 239 — Ils ont aussi des rats fétiches qu’ils consultent constamment : les petits rongeurs sont enfermés dans une sorte de marmite à double fond; quand on veut les’interroger, on dépose dans le com- partiment supérieur une écaille de tortue remplie de paille hachée, contenant quelques grains de mil; sur cette couche de paille, on ramène parallèlement dix petits os qui en couvrent la surface. Quand on a replacé le couvercle de la marmite, les rats viennent chercher des grains, et fouillent à travers les ossements parallèles qu'ils dérangent; du sens de ces déplacements on conclut une ré- -ponse. Marmite Détail de lécaille de tortue (Elévation et coupe.) (Echelle plus grande). Fig. 7. — Rats fétiches à Elengué. Il ne m'a pas été possible d'interroger les Gouros sur leurs croyances ni sur leurs usages religieux. Le défaut d’interprète m'a empêché également de recueillir le récit des légendes; il doit en exister de curieuses M. Mais je puis citer des observations sur quelques cérémonies de fétiches et sur les rites funéraires. adaptations que les noirs avaient faites, entre autres, l’histoire du déluge et de l'arche (celle-ci représentée par une grande pirogue, etc.). () Le fétichisme paraît pourtant pratiqué ici avec moins de zèle que sur cer- tains points de la Côte d'Ivoire, en particulier à Mouossou. Là se trouvent des cases à grands fétiches, indépendamment des statuettes grossières représentant les dieux du foyer, et auxquels on sacrifie de petits animaux. Divers objets sont aussi fétiches; ainsi une bouteille vide, placée sur un bâton vertical, protège le sentier qui conduit au village. De même, un gros coquillage (achatine), posé sur un piquet, forme un fétiche contre le vol, etc. Certains animaux sont «mauvais fétiches ». Ainsi, à Kumou-Krou, nous n'avons pu conserver un petit singe vivant, parce que notre hôte avait une jeune fillette encore à la mamelle et que le singe porte malheur aux petits enfants. — 210 — D'abord, avant d'arriver à Zangué, nous avons fait fétiche en forêt, pour nous promettre amitié inviolable. Les Gouros ont ap- porté au centre de la clairière une sorte de siège en bois sculpté, et on a dit quelques paroles; on s’est serré la main (ou plutôt le coude) et la cérémonie s’est terminée là. Au moment de quitter Zangué, un de nos hommes, Kofi, à qui on avait volé sa machette, eut le tort de faire fétiche contre le vil- lage. (Le fétiche consistait en paroles de malédiction prononcées en se tournant vers un pelit chiffon roulé, placé sur le sol, au centre d'une circonférence tracée avec de la farine de manioc.) Aussitôt les Gouros se retirèrent hors des palissades, très irrités, et il fallut palabrer longuement, après avoir châtié le coupable. On finit par convenir que Kofi donnerait un pagne au chef et « briserait son fétiche ». On lui apporta alors une petite poule noire, qu'il sacrifia sur le lieu même de son premier fétiche, en pronon- cant des paroles de rétractation; et la machette volée lui fut rendue. À Elengué, nous fimes la paix avec le chef du village, par une cérémonie de fétiche analogue à celle de Zangué; la parole fut tenue rigoureusement. Dans le même village, les Gouros croyaient qu’on jetait un mau- vais sort en prenant un brin de paille à la toiture d'une case, pour le briser et se nettoyer les dents. Nous fûmes témoins d’une cérémonie curieuse, au moment d'un départ pour la chasse à l’antilope : les hommes vinrent déposer leurs fusils sur le sol, devant la case du chef Bou; alors le vieux chef apporta un morceau d’antilope boucanée et une calebasse d'eau «pour donner à manger et à boire aux fusils». Quelques fibres de viande et une goutte d’eau sur chaque crosse devaient assurer aux armes un tir absolument certain! La photographie II {Tyres Gouros) représente cette scène. La question des rites funèbres est aussi des plus intéressantes. On sait que des sacrifices humains sont usités dans toute la rc- gion, à la mort des chefs, mais les indigènes se cachent soigneuse- ment, où diffèrent les sacrifices quand il y a des blancs, de sorte qu'il est presque impossible d'observer directement ces barbares coutumes. Nous nous sommes trouvés à Bouaveré au moment où le fils (?) du chef venait de mourir. Ainsi j'ai pu noter et photographier des scènes assez curieuses. = ON. — D'abord , on lire des salves de coups de fusils devant la maison du mort, et le tam-tam commence. Toute la soirée, des hommes parcourent en groupes le village, les bras sur la tête, psalmodiant des plaintes sans caractère musical. Les lamentations et le tam-tam continuent toute la nuit. Le matin, on va enterrer le cadavre dès le lever du soleil. (Malheureusement, il ne nous est pas possible d'observer la cérémonie, et nous ne pouvons savoir si on sacrifie des esclaves ou des captifs..) Tout le jour, le tam-tam et les coups de fusils résonnent presque sans interruption. La population entière se met à danser, avec un entrain de plus en plus ardent; rien de rituel ni de triste dans ces contorsions, qui prennent le caractère d’une danse lascive. Hommes et femmes, garcons et fillettes, jeunes et vieux, tous rivalisent de souplesse et la fête devient générale, joyeuse, comme si on célébrait un ma- riage ou une victoire. Cependant les pleureurs font entendre des lamentations de plus en plus rares; le tam-tam s'affaiblit; le soir même, le chef dine tranquillement devant sa case; à la nuit, tout rentre dans la vie normale (), Dans la région septentrionale, l'islamisme commence à s’infiltrer lentement; mais il ne paraît pas avoir un caractère de fanatisme. IH semble se réduire à quelques formules de prières qui expriment pourlant une idée supérieure, et à beaucoup de gris-gris. Les mara- bouts bambaras voyagent en effet dans le pays pour vendre des talismans, auxquels les indigènes ont la plus grande confiance; ce sont, le plus souvent, des fragments de papier portant quelques caractères arabes, que le marabout écrit devant son client. Le gri- gri est enveloppé alors dans un morceau de pagne ou de pean et on le porte au cou, suspendu à une ficelle de coton. En nous voyant écrire, le chef d'Elengué nous avait pris pour des faiseurs de gris-gris, et nous avait suppliés de lui en donner, pour le protéger contre les maladies; il fallut bien s'exécuter (2), G) Nous n'avons pas observé chez les Gouros ces tombes ornées de poupées en argile, habillées d’étoffes diverses et placées sous abri, comme on en trouve dans le Sud du Baoulé. @) Dans la photographie II(TxP£s Gouros), on peut remarquer le petit carré MISS. SCIENT. — IX. 10 LH) — D'ailleurs, c'est surtout la crainte des fétiches et de nos gris- gris qui a empêché les Gouros de nous attaquer et de nous piller. Agriculture. — On a vu plus haut (p. 204) quelles étaient les productions du sol; la seule culture qui exige un peu de travail est celle de l’igname. Les plantations sont presque toujours situées assez loin des villages, sauf celles de bananiers, et cachées par des rideaux d'arbres. En forêt, il suffit de débrousser le sol, sans abattre les gros arbres, pour pouvoir cultiver aussitôt. L'incendie vient en aide à l'outil, dans le travail de défrichement, mais il faut entretenir le feu qui, sans cela, ne s'étendrait pas bien loin. Dans la plaine, les indigènes profitent de la saison sèche pour brûler les hautes herbes. Cette opération se pratique donc de dé- cembre à fin avril, à peu près. Les outils agricoles consistent surtout en petites bêches, formées d’une lame de fer encastrée dans une massue en bois. Industrie. — Extrêmement rudimentaire dans son outillage, l'industrie principale est celle du tissage des pagnes en coton. Les femmes filent le coton à la main; les hommes installent un métier primitif et ne tissent que des bandes étroites, de 8 à 12 centi- mètres de largeur. Ces bandes sont cousues l’une contre l'autre pour former des pagnes de dimensions diverses. Comme industrie auxiliaire, il faut citer la teinturerie d'indigo. Cette plante est d'abord pilée dans des mortiers et on en fait des pains qui servent à former des bains de teinture. Parfois, on tisse les pagnes avec des fils teints (souvent en deux valeurs de bleu) et des fils blancs; en combinant ces éléments dans la chaîne et la trame, les indigènes obtiennent des dessins qui consistent surtout en longues rayures, avec quelques transversales. D'autres pagnes sont teints après coup et on forme alors des rosaces claires en liant certaines parties de l'étoffe, qui échappent alors plus où moins à la teinture et donnent des dessins assez imprévus. Généralement les pagnes gouros ne sont pas frangés, tandis que les pagnes baoulés portent des franges sur les deux bords per- de papier blanc suspendu sur la poitrine du vieux chef : c’est le gri-gri que nôus avions dû lui fabriquer; il le portait constamment! Me OS = pendiculaires aux bandes. (Quelques beaux pagnes, possédés par les Gouros, peuvent être de fabrication bambara. I faut noter aussi la fabrication de vannerie grossière, de nattes, de filets, etc. Les indigènes savent fabriquer des poteries usuelles; l'argile abonde dans toute cette région. On fait aussi du savon. Une graine spéciale fournit l'huile; les pelures de bananes brülées donnent une cendre riche en potasse. Le produit s'obtient en «barres » entourées de feuilles de bananier et vaut un prix assez élevé; on l'échange contre du sel. Les Gouros ne savent guère obtenir ni travailler le fer; il paraît que ce sont les Bambaras qui viennent dans les villages installer de petites forges et faconner leurs couteaux, de menus outils, ainsi qu'une monnaie appelée sombé. (Fig. 0.) Il existe aussi des exploitations d’or, qui consistent soit à piler le quartz filonien aurifère, puis à le laver, soit à laver les alluvions; nous n'avons pu observer d'atelier que chez les Yo-Ourès, à Kami; mais la poudre d’or est certainement recueillie et usitée chez les Gouros. Comme industries diverses, on peut noter la construction des piroques. Après avoir choisi un arbre convenable, les indigènes l'abattent et, sur place, façconnent la pirogue et la creusent avec leurs outils primitifs; puis, ils l’installent sur des rouleaux et la poussent sur le sentier qui conduit au fleuve. Les pirogues du Bandama Rouge peuvent porter trois ou quatre hommes; elles ont peu de stabilité. Armes. Dispositions défensives. — Les Gouros possèdent des fasils à silex, la plupart de fabrication anglaise, qui leur viennent de la côte par l'intermédiaire de traitants noirs. Ils achètent en même temps de la poudre de traite. Comme projectiles, ils emploient ordinairement des cailloux provenant de roches cristallines; ils se servent parfois de balles en Jer forgé, polyédriques, se rapprochant assez de la forme ronde. IH paraît assez probable que les débris de roche basaltique, que nous avons trouvés près de Grougrou (rive gauche du Bandama Blanc), servent aussi de projectiles aux fusils (voir page 203). Parmi les guerriers qui nous cernaient à Elengué, il fallait compter seulement deux fusils par trois hommes, dans les groupes 16. — 9h — les mieux organisés. Cette proportion indique combien l'armement de ces peuplades est encore restreint. Les autres armes de guerre et de chasse consistent en pieux effilés et en lances, dont le fer mince et allongé s'emmanche sur une tige de bois assez grêle. Les couteaux, larges et pointus, se portent à nu, sans fourreau. Les Gouros ne se servent ni de flèches, ni de boucliers (du moins les peuplades que j'ai pu observer en alerte de combat). Fig. 8. — Bouavéré. Palissade barrant le sentier du fleuve. Bien que la plupart des villages gouros soient ouverts, on peut rappeler les dispositions défensives usitées dans certains villages riverains du Bandama. En pays gouro, Zangué est défendu par une palissade (en fort mauvais état). Bouavéré est protégé par une étendue de brousse impénétrable, avec deux seules issues; le sen- tier conduisant au fleuve est fermé par une barrière en tiges de palmiers, qui ne laisse qu’un étroit passage par une porte basse; — 245 — des meurtrières sont ménagées de chaque côté de cette fortification peu résistante. (Fig, 8.) Échanges, communications, monnaie. — Le commerce se fait par troc. On a vu (p. 223) la liste des marchandises qui ont cours dans les deux régions du pays gouro où nous avons pu pénétrer (Zangué, Gouropan-Élenqué). Les principales sont le sel, la poudre, les fusils, les silex, les cotonnades, la coutellerie, les perles, le corail, etc. Nous avons vu à Elengué des récipients en laiton et des pièces de mouchoirs anglais, provenant, nous dit-on, du pays yo-ouré (?), c'est-à-dire amenées par la vallée du Bandama. Il doit en arriver aussi par le Sassandra, mais le fait n’est pas certain. On peut noter aussi cette observation : la femme d’un marabout bambara, qui est venu palabrer à Elengué, portait une bague de cuivre dont le chaton était constitué par une pièce de cinq francs fran- çaise, en argent, au millésime de 1873. Cette pièce devait venir sans doute du Haut Sénégal. Comme dans tout l’intérieur de la Côte d'Ivoire, les transports se font à tête d'homme par des petits sentiers qui se croisent en tous sens, aussi bien en forêt qu’en pays découvert. On trouvera plus loin quelques notes sur les voies qui doivent réunir les bas- sins du Bandama à ceux du Sassandra et du Cavaliy. Pendant la saison des pluies, les sentiers deviennent à peu près impraticables; le sol argileux est alors détrempé et les marigots se remplissent. Il n’y a aucun pont sur les cours d’eau ; sur les ravins étroits et profonds, on trouve quelquefois un tronc d'arbre qui permet de passer; parfois, sur des rivières plus importantes, une liane tendue entre deux arbres, d’une rive à l’autre, facilite le pas- sage et empêche d’être entraîné par le courant. Il y a quelques pirogues sur le Bandama; ces embarcations paraissent plutôt servir à traverser le fleuve qu'à l'utiliser comme voie de transport. La sécurité n’est pas très grande en pays gouro, même pour les traitants noirs. Notre exemple prouve combien on court de risques en voyageant sans escorte. Outre les marchandises d'échange, les Gouros du Nord (Boua- véré, Elengué) emploient une monnaie en fer appelée sombé, qui présente quelque analogie avec la monnaie en fer des Pahouins, — 246 — mais dans des dimensions plus grandes. (Cette monnaie est d’ail- leurs en usage dans une partie du Soudan.) C'est une sorte de tige de fer forgé, à section demi-cylindrique creuse, terminée par une extrémité élargie en plaque irrégulière , et par une autre extrémité aplatie plus étroite, qui bifurque en branches inégales (fig. 9). ae Fig. 9. — Sombé (monnaie). La longueur des sombé est en moyenne de o m. 26. Nous achetions un sombé contre dix grosses perles bleues; leur valeur locale correspond à peu près à une calebasse contenant un ou deux litres de riz. Arts. — Le dessin proprement dit paraît inconnu aux Gouros, si on excepte les simples ornementations de leurs pagnes et de quelques objets usuels. Je n’ai observé aucun exemple de dessins gravés, cherchant à représenter un objet ou une figure. Les indigènes ne comprenaient nullement les dessins et les aquarelles de mon album (à l'inverse de ce que j'avais pu remar- quer ailleurs, en Extrème-Orient surtout). Pour eux, c'était une manière de « faire des gris-gris »; et, géné- ralement, ils ne remarquaient pas de différence entre un paysage et une page d'écriture courante. Seul, un croquis de figure a paru leur faire impression (à Bouavéré). Les Gouros sont sensibles à la couleur et savent même apprécier les nuances. Ainsi ils distinguaient très bien des perles outremer des perles bleu cœruleum. Hs différenciaient tous, autant que j'ai pu l’observer, le rouge du vert et du bleu; ils ne seraient donc pas daltoniens. Comme application des couleurs, on peut remarquer qu'ils savent peindre les estrades, des lits d'argile, les greniers à riz avec de l'ocre rouge; parfois, ils alternent, dans leur décora- tion, des bandes noires et rouges. Comme exemple d'ornements polychromes, je ne trouve guère que le siège en forme de panthère, à Zangué, où certains dessins triangulaires étarent peints en rouge. Eur — La sculpture est beaucoup plus en honneur que le simple dessin. À Zangué, particulièrement, les portes de la case de Guié étaient Fig. 10. — Porte sculptée à Zangué. décorées non seulement de dessins géométriques, mais de bas- reliefs assez plats représentant des hommes cornus et des animaux Fig.!11. — Siège en forme de panthère, à Zangué. divers : tortues, poissons, serpents, etc. (fig. 10). Là aussi, un siège en bois massif représentait une panthère (fig. 11). — 2/16 Dans le Nord, je n’ai pas remarqué de sculptures; à Korotono et à Kami seulement, dans le pays yo-ouré, plusieurs sculptures en terre glaise représentent avec beaucoup de caractère des singes cynocéphales. La musique et la danse sont pratiquées avec beaucoup d’ardeur dans tous ces pays noirs. Mais si les Gouros paraissent supérieurs à leurs voisins les Baoulés dans les arts plastiques, leur goût mu- sical semble moins développé. Tandis que les Baoulés et les Agnis chantent de véritables phrases musicales très nuancées, très justes), et ont quelque notion de l'harmonie (puisque leurs chants sont souvent à deux parties), les Gouros crient et hurlent lamentablement quelques sons sans caractère. Mais les Gouros comme les Baoulés aiment beaucoup la musique en général, même la nôtre; la petite boîte à musique que nous leur faisions entendre les ravissait: ils l’auraient écoutée des heures entières. Parmi les instruments gouros, il faut remarquer la trompe de chef ou de querre, constituée par une corne qui donne deux notes d'un timbre étrange; les petits tam-tams portatifs; les gros tam-tams fixes, les uns donnant un son éteint et sourd pour le tam-tam de guerre, d'autres plus bruyants pour les danses. Cette liste est sans doute incomplète, car les indications que je retrouve dans mes carnets sur les instruments de musique se rap- portent surtout aux Baoulés, qui, outre leurs trompes et leurs tam-tams, construisent quelques instruments assez intéressants @), G) Les airs baoulé qu'on entend à Toumodi sont très expressifs, mais la même phrase, assez courte, se répète indéfiniment. Ce caractère se retrouve près de la côte Est, Voici, par exemple, l'air fondamental d'un tam-tam que j'ai noté à Alépé : De De nf | NERF ET ET fl LÉ SE OPEN Le chant reprend, en deux parties, les deux dernières mesures, et on re- commence pendant des heures avec accompagnement de tam-tam, d'un rythme assez varié. @) I faut remarquer parmi ces instruments : des appareils à lames vibrantes, composés de deux supports horizontaux convergents, sur lesquels on place des lames de bois de longueur décroissante, séparées par des chevilles; ces lames 249 Les danses se pratiquent ordinairement la nuit et les hommes surtout se livrent à ce plaisir; parfois, durant les tam-tams de Guié, les femmes ne peuvent sortir de la case, car si elles assistaient à cette cérémonie fétiche, «elles mourraient, » Dans d’autres circonstances, hommes et femmes dansent avec ardeur, sans former de couples, mais parfois en vis-à-vis; et leurs mouvements expriment une idée facile à comprendre. On a vu plus haut {p. 241) que les danses funèbres prennent vite aussi un caractère lascif. Dans certaines régions, les danseurs s’entourent les chevilles de peaux de singes dont les longs poils retombent en houppe sur les pieds. Cet ornement leur donne un aspect encore plus sauvage. Ce sont vraiment des scènes bien étranges que ces contorsions effrénées, dansées par toute une po- pulation bruyante, à la lueur rougeatre des torches. Coxczusion. — De ces diverses observations que peut-on con- clure sur le caractère général des Gouros, sur leurs aptitudes phy- siques et morales, leur avenir? Il est toujours délicat de porter un jugement d'ensemble sur une race. On peut cependant con- stater d’abord que les Gouros n’en sont arrivés qu'à un degré de civilisation très rudimentaire. S'ils sont physiquement résistants el vigoureux, leur paresse, défaut commun à presque tous les nègres, les rend incapables d’un travail suivi. Ce sont les femmes et les esclaves qui font le gros ouvrage des plantations et du ménage courant; les honimes vont a la chasse et surtout se reposent; on les voit passer des journées donnent des notes très justes, peu sonores, et ne constituent pas une gamme complète. On actionne l'instrument à l'aide de deux marteaux. Un autre instrument portatif à lames, observé à Kokombo, consiste en une planchette sur laquelle sont fixées des tiges vibrantes ; le tout est placé dans une sorte de calebasse faisant caisse de résonnance, sans renforcer beaucoup le son de l'instrument qui donne les notes suivantes : On joue ainsi des airs d’une tonalité assez originale, Je n'ai pas pris de notes J g relatives aux instruments à cordes; je crois me rappeler qu'il en existe de rudi- mentaires. — 250 — entières absolument inoccupés. La nuit, ils font «tamtam» et dansent ainsi pendant des heures. Parfois, lorsqu'ils veulent s’en donner la peine, ils savent tisser des pagnes qui ont une certaine valeur, et que l’on recherche beaucoup, à Tiassalé surtout. Is ne manquent ni de goût, ni d'in- telligence, ni d’un certain bon sens. Malgré leur làcheté, leur défiance contre l'étranger les porte à se grouper en grand nombre pour s'opposer au passage des blancs. Ainsi un mois après notre investissement et notre échec à Elengué, le lieutenant Blondiaux, qui arrivait par le Nord, se voyait aussi refuser la route, et devait revenir sur ses pas, à cause de l’insuffi- sance de son escorte. Il deviendrait dangereux pour une petite troupe de forcer le passage dans un pays ainsi soulevé. Isolément, ces indigènes sont pourtant extrêmement craintifs, quoique moins effrayés par les blancs que les Yo-Ourés, leurs voisins, qui con- naissent bien la puissance de nos armes. D'un autre côté, leur rapacité n’a pas de limite; ils se montrent sans vergogne, sans dignité et, de plus, très fourbes; on ne peut jamais compter sur leur parole; quand ils la tiennent, c'est uniquement par crainte. I faudra beaucoup de patience et des efforts suivis pour faire pénétrer notre influence chez les Gouros. On peut espérer pourtant que ces populations, assez intelli- gentes en somme, se civiliseront à notre contact; elles y gagne- ront quelques avantages indiscutables, associés à des inconvénients nombreux, dont le plus grave est l'alcoolisme. Mais ce n’est pas là une condition particulière à cette race : il semble que c’est une loi générale de la conquête européenne. ee DE = IV QUESTIONS DIVERSES. 1° ROUTES DU BANDAMA AU SASSANDRA ET AU CAVALLY. Routes par le Bandama Rouge, Gouropan et Elengué. — Comme on Ja vu par le récit du voyage, le but principal que se propo- sait la mission n'a pu être atteint. Cependant nous avons par- couru presque la moitié de la distance comprise entre la ligne de nos postes du Baoulé et le haut Cavally (ou, du moins, le cours supposé de ce fleuve). Au point où le passage nous a été interdit, nous avions traversé presque tout le pays gouro et nous devions nous trouver assez près du haut Sassandra; mais les difficultés des traductions et le mauvais vouloir des indigènes ne nous ont pas permis de recueillir des renseignements sur les cours d’eau de l'Ouest N), En résumé, la mission a reconnu l'existence d’une route trans- versale, allant de l'Est à l'Ouest, et permettant de passer d’un bassin à l’autre; les difficultés opposées par les indigènes, et non les obstacles naturels, l'ont empêchée de terminer son itinéraire. La route suit en partie le cours du Bandama Rouge, qui s'incline un peu plus à l'Ouest qu'on ne le supposait, Le sentier principal va de Tombo à Gouropan et à Elengué, puis se prolonge au Nord vers Séguéla; à Elengué, il bifurque vers l'Ouest, coupe le Bandama Rouge et va très probablement aboutir au Sassandra supérieur, et de là, sans doute, au Cavally. Il est très vraisemblable qu’une autre voie s’'amorce aussi près de Gouropan, pour se diriger vers l'Ouest. Il est même fort pos- sible que ce soit le passage le mieux indiqué; c’est sur ce point qu'il faudrait insister dans une nouvelle tentative de pénétration. Œ® C'est le lieutenant Blondiaux (rentré en France en 1898) qui a pu ré- soudre définitivement la question hydrographique de cette région. — 252 — D'ailleurs, des sentiers nombreux s’entrecroisent dans toute cette région, que l’on croyait entièrement couverte de forêt dense, impé- nétrable et peu habitée, tandis qu’elle est au contraire en partie découverte comme le Baoulé et très peuplée dans certaines zones. Une expédition d’une centaine d'hommes, par exemple, trouverait largement à se ravitailler dans les villages yo-ourés et gouros. Route par Bouavéré, — H est probable qu’un sentier part de Bouavéré, se dirigeant vers le Sassandra. Sans avoir des renseignements certains sur les pays de la rive droite du Bandama Rouge, je crois qu'il y a plusieurs villages vis-a-vis de Bouavéré. Quand j'ai demandé à passer par là, les chefs ont tenu conseil et m'ont refusé la route, sous prétexte que le pays était inhabité au delà du fleuve; ils n'auraient pas eu be- soin de discuter longtemps la question si le fait avait été vrai. D'ailleurs, des pirogues stationnent en permanence sur le Ban- dama et établissent des communications entre les deux rives; nous en avons profité pour essayer de reconnaître un débarcadère sur la rive droite, mais cette tentative ne réussit pas. Le lendemain, quand nous avons voulu continuer nos recherches, les pirogues avaient été cachées. On doit remarquer aussi que le village de Bouavéré est défendu par une étendue de brousse impénétrable ‘et que le sentier qui conduit au fleuve est barré par une porte palissadée. Donc, les ha- bitants se gardent contre les autres populations riveraines, ou tout simplement ont fortifié un point de passage jugé important. De ces divers indices, on peut conclure qu'un sentier part de là et traverse, à l'Ouest, des régions qui peuvent être très peu- plées. Il y aurait certainement un voyage intéressant à tenter dans cette direction. Route par Zanqué.— H ne faudrait pas renoncer à faire de nou- velles tentatives de passage du côté de Zangué. Le vrai motif qui avait poussé le chef Guié à nous refuser la route, c’était la crainte d'être rendu responsable des accidents qui auraient pu nous arri- ver au delà, chez des populations très sauvages. Le prétexte qu'il nous donnait en affirmant «qu'il n'y avait pas de village dans la forêt» n’a aucune valeur. Mais là, plus qu'ail- — 953 —- leurs, il faudrait agir avec beaucoup de prudence, dans une région couverte de forêt dense et d’un accès difficile. Méthodes de voyage. — Le système que nous avions adopté de voyager sans aucune escorte a très bien réussi chez les Yo-Ourés, qui connaissent la puissance des blancs, et nous a permis de pré- parer ainsi la voie à des voyages ultérieurs. I n’en est pas de même en pays gouro. L'expérience que nous avons faite prouve combien on court de risques en pénétrant chez des populations farouches et rapaces avec une pacotille impor- tante, sans avoir une escorte convenable; il faut penser que Îles porteurs eux-mêmes représentent une grande valeur comme es- claves. Dans ces conditions, à la tendance qu'ont les indigènes de fer- mer la route aux Européens, s'ajoute encore l'attrait d’un butin facile. Avec une escorte, même peu nombreuse, mais absolument dis- ciplinée, il est très probable qu'on arriverait aisément au Cavally. La présence d’une force armée suflisante s'imposerait encore davantage pour le retour à la côte par la vallée du fleuve 1. (1) Cette opinion, que javais émise dans mon rapport au Gouverneur, avant mon départ de la Côte d'Ivoire {avril 1897), se trouve confirmée par celle du lieutenant Blondiaux, qui s’est heurté aussi à des tribus hostiles, sans doute de même race. Voici comment s'exprime le lieutenant Blondiaux : «H ressort de plus que la pénétration dans la forêt ne peut se faire qu'avec l'appui d'une force militaire assez imposante, toute cette région étant habitée par des populations sauvages anthropophages et absolument réfractaires à toute idée de pénétration. Fort peu entamées par Samory, qui ne pouvait s’attarder trop longtemps à leur conquête et qui n'y aurait trouvé d’ailleurs que peu de satis- factions, elles n'ont pas la crainte de le voir revenir et sont même très fières d’avoir pu lui résister; quoique partagées en nombreuses tribus, le plus souvent en mésintelligence, elles savent parfaitement coordonner leurs efforts pour repousser l'ennemi commun: ce qui m'est arrivé chez les Lôs en est une preuve. «Est-ce à dire pour cela que la pénétration soit impossible à une mission comme celle qui m'a été confiée ? Je ne le crois pas et je reste convaincu que, avec une troupe d'un effectif un peu plus élevé que celui que j'avais demandé à mon départ (22 tirailleurs), il me sera possible de descendre à la Côte...» — (Bulletin du Comité de l'Afrique française, n° 11, nov. 1897.) — 954 — 2° REGION AURIFÈRE DE KAMI. Vue d'ensemble. — Le pays compris entre les branches des deux Bandama doit attirer particulièrement l'attention par sa fertilité, sa richesse aurifère et le caractère de ses habitants. Un petit massif de collines domine le confluent du Bandama Blanc et du Bandama Rouge. Ces hauteurs, de faible importance, recoivent des pluies même en saison sèche, et on y trouve des ruisseaux limpides qui semblent être permanents. Le sol est consti- tué en grande partie par des argiles rouges, et porte une végéta- tion admirable; les forêts denses situées au nord de Kami peuvent être citées comme les plus belles de toutes. Près des villages s'étendent des plantations importantes, qui doivent être productives, Des étendues de hautes herbes, faciles à défricher par l'incendie, se prêteraient à des cultures plus déve- loppées. La population composée de Yo-Ourés paraît très dense, si l’on en juge par le nombre de villages traversés. En revenant de chez les Gouros, on la trouve relativement civilisée. On apprécie mieux la bonne tenue, l'allure pacifique et avenante des habitants. Les femmes portent des bijoux en or, indice d’une certaine aisance. Les cases sont bien construites et très propres, les greniers à riz soigneusement peints en rouge et vernis à l'huile de palme. Tout permet de croire à la prospérité du pays. Dispositions des indigènes. — Les Yo-Ourés ont entendu parler des blancs, et seraient très disposés à accepter leur tutelle; ils con- naissent leur puissance, et savent que leur domination les pro- tégerait contre la tyrannie ou les injustices de certains gros vil- lages. Les blancs ont aussi la réputation d’être plus équitables que les chefs indigènes, et désintéressés; aussi on nous a souvent de- mandé de régler des palabres. La création d’un poste à Kami, par exemple, se ferait donc sans soulever de difficultés; on pourrait même compter sur un très bon accueil, si on savait bien prendre ces populations qui pa- raissent faciles à gouverner. L'or. — Une question importante à étudier est celle de l’or. On ae a vu plus haut que nous n'avions pas recueilli de renseignements sur la richesse des filons (voir p. 203), ni sur l'importance de lex- traction opérée par les indigènes, avec leurs moyens primitifs. La proportion du métal précieux serait-elle suffisante pour permettre une exploitation par une société française ? Dans ce cas, pourrait- on amener des machines? Et les indigènes consentiraient-ils à faire un travail régulier et à devenir des salariés, au lieu de tra- vailler pour leur ‘propre compte? Ne se révolteraient-ils pas si on venait ainsi les troubler dans leurs habitudes et dans leurs tra- vaux ? Ce sont là des questions délicates; même en supposant les mines riches, une exploitation européenne rencontrerait des diflicultés très sérieuses, résidant — au moins pour le moment — soit dans le défaut ou la défectuosité des voies de communication, soit dans le manque de main-d'œuvre, soit même dans la politique indigène. Mais en l'état, il semble qu'il y a dans ce pays riche et pro- spère une région d'expansion pacifique toute indiquée. Sans brus- quer. les indigènes, on pourrait étudier leurs aptitudes, commencer à trafiquer avec eux, à échanger de la poudre d’or contre des pro- duits européens et les préparer à une occupation plus effective. 3° NOTES RELATIVES AU TRANSNIGÉRIEN. Le remarquable et séduisant projet du Transnigérien, concu par le capitaine Marchand, consiste essentiellement à atteindre le Niger par les vallées successives du Bandama et du Bagoé-Bani, si- tuées sur le prolongement l’une de l’autre. On se proposerait de remonter d’abord le Bandama inférieur, de Grand Lahouà Tiassalé. Là, un chemin de fer, aboutissant à Amon- dou (70 kilomètres environ), tournerait les rapides infranchissables qui s'échelonnent en amont de Tiassalé. On profiterait alors du fleuve et de sa branche orientale, le Bandama Blanc — supposés navigables — jusqu'à un point situé à peu près sur le parallèle de Kong. De ce point, une deuxième voie ferrée (110 kilomètres environ) franchirait une ligne de partage peu accidentée et aboutirait au Bagoé en amont de Tiorotieri, où commencerait la partie navigable de cet affluent du Bani-Niger. 256 — En résumé, trois biefs navigables réunis par deux chemins de fer, telle est l'économie générale du projet. On sait combien est délicate l'appréciation que lon peut faire de la navigabilité d’un fleuve d'Afrique, qui est toujours un cours d'eau de plateau, à pente inégale, à grands écarts de débit. Un explorateur peut être impressionné très différemment s'il voit le fleuve aux hautes eaux ou à l'étiage. De plus, il peut se pla- cer à des points de vue très différents, suivant qu'il accepte la navigation par pirogues, toujours plus ou moins risquée, ou la na- vigation par chaloupes à vapeur; et encore, dans ce cas, faut-il dis- tinguer les véritables tours de force, extrêmement aléatoires, qui peuvent réussir par un coup de chance, et la navigation régu- lière commercialement pratique. C'est une navigation de ce genre, peu risquée, n’exigeant pas une force motrice excessive, pouvant fonctionner pendant une bonne partie de l’année, qui devrait correspondre à la puissance de transport des voies ferrées de raccord. Le Bandama et le Bagoé répondent-ils à ces conditions de nawi- gabilité pratique ? Dans quelle limite se préteraient-ils à une navi- gation par pirogues, et pendant quelle période de l'année? La question n’est pas complètement connue, et les avis sont très par- tagés. Dans ces conditions, l'importance que présente l'étude d’une voie transnigérienne peut donner quelque intérêt aux renseigne- ments relatifs à un élément quelconque du projet. Or, l'itinéraire de la mission coupe plusieurs fois le Bandama en amont d'Amondou, point désigné sur la carte Marchand comme origine du bief supérieur navigable, et j'ai pu ainsi prendre quelques notes sur l’état du fleuve, qui se trouvait alors en pleine période d’étiage (janvier-mars). D'autre part, on m'a communiqué des renseignements sur le régime du Bandama inférieur, dont M. Pobéguin a déjà fait une étude détaillée. Je me propose donc de donner ces observations et ces renseigne- ments, sans apporter d'opinion personnelle. Le voyageur qui ne possède pas de connaissances techniques doit, ce me semble, se contenter de réunir des documents, avec toute la conscience pos- sible, sans aucun parti pris, et laisser aux spécialistes compétents le soin de conclure. — 257 — Bandama inférieur. — Dans son cours inférieur, le fleuve a peu de courant et une profondeur suffisante; des chaloupes à vapeur à hélice, calant environ 1 mètre à 1 m. 20, munies de machines à puissance médiocre, le remontent aisément 0), Le point extrême qu'elles atteignent varie suivant le niveau du fleuve, dont le débit est très inégal. Son régime suit à peu près les variations suivantes, d’après les observations faites à Tiassalé par M. Dautier. Les eaux commencent à monter vers la fin d'avril, et le niveau du fleuve s'élève peu à peu, jusque dans la première quinzaine de mai; alors s'établit une période d'eaux moyennes, qui dure jusque vers octobre ?. À cette époque, peuvent se produire des crues ex- trémes qui se maintiennent parfois tout le mois de novembre, et dont la hauteur dépend de lintensité que prend la petite saison des pluies (octobre et novembre). Puis les eaux baissent rapidement en décembre, et le fleuve arrive vite à son niveau d'étiage; la pé- riode des basses eaux dure de mi-décembre ou de janvier à mars et se prolonge souvent pendant tout le mois d'avril ). Au point de vue de la navigation à vapeur, le Bandama infé- rieur comprend trois sections entre Grand-Lahou et Tiassalé. 1° De Grand-Lahou à Ahuacré. — Des chaloupes à vapeur peuvent remonter le Bandama pendant toute l'année. Ahuacré ® Ces chaloupes, à coque de bois, onten moyenne 20 mètres de long environ et marchent à la vitesse de 5 à 6 nœuds. Elles coûtent de 12 à 18,000 francs. Les chaloupes remorquent aussi des chalands; un chaland pouvant porter 30 ponchons (tonneaux) d'huile coûte environ 5,000 francs. La durée du ser- vice que peuvent fournir ces bateaux est très limitée; on ne les maintient guère eu bon état que pendant 3 à 5 ans. 2) M. Pobéguin, qui a fait un levé détaillé du Bandama, note comme époque du niveau le plus élevé la période d'août-septembre, et signale des différences de 7 mètres entre les niveaux de mai et de septembre. () Ces renseignements correspondent parfaitement à ceux que M. Nebout m'a obligeamment communiqués sur l'allure générale des saisons à Toumodi. À cette station, l’année se diviserait en quatre périodes : 1° Grande saison des pluies, en avril, mai, juin, juillet; 2° Petite saison sèche, correspondant plutôt à une accalmie dans la saison des pluies, en août et septembre ; 3° Petite saison des pluies, pendant laquelle les pluies reconmencent avec des intermittences, en octobre et novembre; 4° Saison sèche en décembre, janvier, février, mars, MISS. SCIENT. —- IX. Dr 258 serait donc le point où s'arrête la navigation à vapeur permanente du fleuve (), 2° D'Ahuacré à Broubrou. —- Le fleuve est aisément navigable pendant la période commençant ordinairement en avril-mai et finissant à peu près en novembre et même en décembre. On compte donc sur une navigation régulière, dans cette partie du Bandama, pendant huit à neuf mois de l'année. M. Pobéguin estime que des chaloupes calant o m. 80 pourraient aller jusqu'a Broubrou pendant toute Pannée,. 3° De Broubrou à Tiassalé. — Le Bandama offre une allure bien différente. À Broubrou même, un barrage rocheux coupe le fleuve, qui forme là, aux basses eaux, une véritable petite chute, ou plutôt une série de cascades que les petites pirogues vides peuvent franchir. En amont du saut de Broubrou, de nombreux rapides rendent la navigation difficile, même pour les pirogues, et pour ainsi dire im- possible pour les vapeurs. Exceptionnellement, dans la crue de 8 mètres et plus qui s'est produite en novembre 1894, des chaloupes à vapeur sont montées deux fois jusqu'à Tiassalé; la crue submergeait tous les obstacles, méme l'escalier de Broubrou; mais la violence du courant? et ses irrégularités provenant du lit encombré d’écueils, rendaient cette navigation extrémement dangereuse. Aussi, malgré le suc- cès de cette tentative audacieuse, les commerçants ne seraient pas disposés à les risquer de nouveau; d’ailleurs, ces crues exception- nelles ne se produisent guère que tous les dix où quinze ans. Ainsi, en temps ordinaire, les chaloupes à vapeur ne dépassent pas Ahuacré où Broubrou. ) En cet endroit, la rive offre Île profil suivant qui présente une terrasse, submergée aux hautes eaux. 4 Abuaere 122 S0w 157 LIRE se 12. SARA SA OE EL TN sr CLASSE lis, 19. ») La vitesse du courant ne devait pourtant pas être excessive pour être sur- montée par des chaloupes de puissance très ordinaire, Mais les pirogues, petites ou moyennes, peuvent arriver en lout lemps jusqu'a Tiassalé, en courant plus ou moins de risques; les marchandises se perdent souvent dans les rapides, et ces accidents élèvent beaucoup les prix de revient. On peut compter, pour les pirogues, une période de navigation facile de mi-juin à mi-octobre, entre Broubrou et Tiassalé, soit en- viron quatre à cinq mois. (Renseignement donné par M. Samson. } En résumé, on doit reconnaitre que le barrage de Broubrou est le point terminus de la navigation à vapeur normale, sur le Ban- dama inférieur, et que le fleuve est praticable aux pirogues entre Broubrou et Tiassalé. Bandama moyen.— Les grands rapides situés en amont de Tias- salé sont absolument infranchissables 1) même pour des pirogues. Ils forment comme une série de gradins sur lesquels le fleuve se O précipite; entre deux rapides consécutifs se trouve souvent un bief calme et profond, où pourtant des roches acérées viennent cà et là émerger de la nappe d’eau tranquille, C'est ce passage que le projet du TFransnigérien tourne par un D é 5 chemin de fer, dont les stations extrèmes seraient à discuter. En amont du point désigné comme origine du bief supérieur L 5 5 l navigable, l'étude du fleuve offre un intérêt particulier. J'ai eu l’occasion de l’observer sur plusieurs sections. À. Kumou-Krou. — Près de ce village , le Bandama a un lit assez bien tracé; les écueils, à découvert pendant les basses eaux, ne paraissent pas émerger beaucoup et doivent être assez rapidement couverts, dès que les eaux montent. La mission a passé deux fois le fleuve à cet endroit, à l’aide d’un va-et-vient de pirogues, car les dépressions du lit sont assez profondes pour ne pas permettre le passage à gué. Nos traversées ont eu lieu les 20 et 25 janvier, au moment de létiage. À cette époque, les pirogues ne pouvaient pas parcourir de lorgs trajets sur le fleuve, à cause des hauts-fonds qui obstruent son lit; cependant une de nos pirogues est descendue de Tombo jusque par le travers de Zangué,. () C’est en essayant de faire passer un de ces rapides à un chaland en fer que le capitaine Manet s'est si malheureusement noyé en 1894. 17e — 260 — D'après les renseignements du chef Kumou {qui paraissait de bonne foi), les pirogues pourraient remonter le Bandama jusqu'à Tombo, situé sur le Bandama Blanc, à l’époque des hautes eaux. En résumé, pendant l'étiage, c’est-à-dire durant au moins quatre à cinq mois, à peu près du milieu de décembre au milieu de mai, la navigation par pirogues n'est pas continue entre Kumou-Krou et Tombo. La navigation par pirogues serait possible pendant la période des hautes eaux, c’est-à-dire pendant sept mois au plus (?), en compre- nant dans cette période les eaux moyennes et les hautes eaux. La période navigable pour des chaloupes à vapeur, en la suppo- sant possible, serait certainement plus courte. B. Zou-Krou. — Nous avons fait, près de ce village, deux ex- cursions très intéressantes sur le Bandama les 4 et 5 février {dans la partie du fleuve comprise entre Kumou-Krou et Tombo). Fig. 13. — Zoukrou. — Ecueils du Bandama. Près de Zou-Krou, le lit du Bandama est absolument encombre par un véritable chaos d’écueils granitiques. Ces énormes blocs, or- — 261 — dinairement en forme de croupes, prennent parfois des aspects de tourelles, de pointes découpées, qui s'élèvent à plusieurs mètres au-dessus du niveau d’étiage M). Il y a souvent beaucoup de fond au pied des roches, ainsi que dans des biefs assez étendus (où habitent des hippopotames); sur d’autres passages, au contraire, les hommes doivent se mettre à l'eau pour pousser la pirogue, qui racle le gravier des bancs. Jusqu'au confluent des deux Bandama, le lit du fleuve est con- stitué par une sorte de sillon mal tracé dans une masse morcelée de roches cristallines. Ainsi, aux basses eaux, les petites pirogues mêmes ne peuvent circuler dans cette section du fleuve que grâce à des portages fré- quents, situés sur des points si difficiles qu'on ne pourrait guère transborder des marchandises. Il faut attendre au moins les eaux moyennes pour permettre aux pirogues de naviguer avec un peu d’aisance. Comment se comporteraient des chaloupes à vapeur si on essayait de les conduire, aux hautes eaux, à travers de pareils obstacles ? En prenant les hypothèses les plus favorables, il faudrait d’abord attendre que les écueils bas, qui forment de véritables barrages, soient submergés et noyés par plus d’un mètre d’eau sur leurs som- mets, ce qui correspond à une crue de 2 à 3 mètres au moins. Comme le niveau des eaux monte assez lentement et baisse très vite, la durée de la période où la navigation serait possible se ré- duit déja beaucoup. Mais surtout quelle peut être la vitesse du courant, son allure à travers les obstacles émergés ou à fleur d’eau ? Il est certain que, en tout temps, les chaloupes à vapeur ne navigueraient pas sans grand danger de toucher. Pourrait-on songer à pratiquer des dérochements et à supprimer ainsi des écueils constitués par des masses très dures et très résis- tantes? C'est là une question spéciale qu’on ne peut résoudre sans une étude approfondie. On peut faire remarquer immédiatement que le balisage des passes serait très facile à faire aux basses eaux, avec beaucoup de sûreté, () La figure 13, exécutée d'après une épreuve photographique, ne donne qu'une idée imparfaite de ces formes d’écueils. 262 Bandama Blanc. — On donne ce nom à la branche orientale du fleuve, plus importante que la branche occidentale, le Bandama Rouge. La vallée du Bandama Blanc correspond à celle du Bagoé qui coule en sens inverse vers le Bani-Niger. C. Tombo.— Devant ce village akoué, le Bandama Blane offre aux basses eaux un bassin tranquille, limpide, profond, d'où émergent ca et là des roches à arêtes vives, tandis que d’autres écueils se cachent presque à fleur d’eau. En descendant en pirogue ce bief calme et profond, on arrive bientôt à un seuil de cailloux roulés où le courant devient rapide ; puis, des écueils rocheux barrent le fleuve qui forme là une petite chute de o m. 30 environ de hauteur; on passe facilement ce ra- pide, sous l’action du courant et des piroguiers qui se meltent à l'eau pour soulager et pousser l’embarcation. Après un autre bief tranquille, les petits rapides recommencent. Au confluent des deux Bandama, on retrouve un amoncelle- ment chaotique de roches, faisant suite à celui de Zou-Krou. Le dessin (figure 14), pris en tournant le dos à l'aval, montre l'aspect des deux rivières, avec quelques écueils bas au premier plan. (Les orientations notées sont magnétiques.) Quand il à failu revenir à Tombo, nous avons dû débarquer deux fois, pendant que les noirs poussaient la pirogue vide sur les seuils, à peine couverts de quelques centimètres d'eau. D. Bénou-Loossou. — À notre retour d'Elengué, nous avons ga- gné Kouadiokofi par un itinéraire nouveau qui coupe le Bandama Blanc entre Bénou et Loossou. La caravane a facilement passé le fleuve à gué, le 18 mars, en amont d’un large barrage rocheux, presque rectiligne et assez aplati. Le Bandama ne débitait alors qu'une mince tranche d’eau qui se déversait à travers les blocs irré- guliers du barrage. D'ailleurs, la photographie (pl. 1, hors texte) peut donner une idée du site, mieux qu’une description. Le fleuve n’est plus même navigable pour des pirogues. Près de là, nous avons coupé un affluent à sec, désigné par le guide sous le nom de Kan (ce nom se répète souvent), dont la largeur aux hautes eaux doit avoir 40 ou 5o mètres, n vL «9 * JAuwmoG ‘4910 FNYANYY SONVIY VB FAN JOUR Une pécherie construite transversalement montre la hauteur que devaient atteindre les crues normales; on peut l’évaluer à 4 mètres environ, Il est certain que les obstacles reconnus dans le lit du fleuve seraient en grande partie submergés aux hautes eaux; mais il doit alors se produire des courants assez forts qu’il faudrait étudier. En résumé, les conditions de navigabilité du Bandama Blanc, près de Tombo, comme près de Bénou, paraissent à peu près les mêmes que celles qu’on trouverait près de Kumou-Krou. En réser- vant les résultats de recherches plus complètes, on peut penser que l'obstacle principal résiderait dans le passage de Zoukrou. J. Evsserrc, Paris, 20 novembre 1898. Géolo gie 8° Ouest de Paris _-Tmeans 1897) Gouropan + Este Ne 1" Ees Pain J- (3 CÔTE D'IVOIRE Mission J. Eyssérie (1896-97 ) re, Eche lle : ‘ Koheurbog # Hurmou-kr 8° Ouest de Paris Roches cristalline: ES Conglomerats ferrugineux Argiles Forêt dense 8 lenqué Ouest tde Paris apéimitéide la rnession:18fEr.- Tmans 1897, Fapéras SZéregui 7, Couropan Ÿ- proton puernxart Ho él Collines Colliges de Hami MA CPE CUINEE ALL Trikasso Jonquissakrou Te or , ? | COTE D'IVOIRE | Mission J. Eyssérie (1896-97) Echelle 1: ce > :1.900.,000 _ Est 7, dfoumodi : = 10 20&1 8° Ouest de Paris (M Zénue probable de la Rrét dense 8° Ouest deParis Eu is Ua. vitécle larmèss ion18fép.- mans 1897) . Trgnarvkrou } { : “ Akouviebo v! COTE D'IVOIRE Mission J. Eyssérice (1896-97) “ Echelle 1:1.500.000° Jo TR oumodi Be — 2 % Ù 5 10 20KiL AO HU » pan 8° Ouest de Paris U7A Goure et Baoule C2771 Fambara Habitation 8° Ouest de Paris T CÔTE D'IVOIRE Mission J. Eysséric (1896-97) Echelle 1:1.500.000° © S.À 4 — — 4 10 20kL 8° Ouest de Paris es) Regions à cases isolées (25) Region & cases groupees EM Zone inhabitees. LE BANDAMA BLANC, PRÈS DE BÉNOU ELENGUE. — TYPES GOUROS D — — —— L 10 2 D _— — à + [e] : Æ. _Æ ÆT | 2 + ] NSTITUTION _ NOILNLILSNI NVINOSHLIWNS ,S3 | #V#gl1 LI BRARI ES_, SMITHSONIAN | Ÿ [e) O _ O , = — œ — Cy : E = É = E : + 12 > res es = = 2 RL A n an on * : = Z si Z 31#vVyg11 LIBRARIES LÉ SMITHSONIAN INSTITUTION NOIINLILSNI NVINOSHLINSÈ Ÿ y Ë. NVINOSHLINS S314vyg17 SMITHSONIAN S' 27. Z/A SMITHSONIAN NYVINOSHLINS SMITHSONIAN “s NSTITUTION NOIINLIISNI NVINOSHLINS S31YVY811 LIBRARIES SMITHSONIAN # on Z . Z un Lu u ; me . \ œ 2 = LL < E DS NN < =. < LL é e Sd NN = : F* T° = S D — © vai e] 1) — 7 ET Z 31#V44811 LIBRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIINLILSNI NVINOSHLINS M Fr Z œ = = 2, = S e Ô = E : = 2 NN Eæ | =! pe) NW > =: > res > : = 2 = sl ü Z D Z n . à ISTITUTION. 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