■^v-^- A,_. A c - / OF COMPARATIVE ZOOLOGY, AT lIAPvVAKD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. jFounîreïr b^ prfbate sufiscrfptîon, fn 1861. DR. L. DE KONINCK'S LIBRARY. 3 2044 072 205 248 RECHERCHES SUR LES OSSEMENS FOSSILES I. SUR LE GRYPHUS ANTIQUITATIS DES NATURALISTES ALLEMANDS, PAR (6. Jkdjrr ^c lUalM)fim. »«^«^4 M O S O O TT. DE l'imprimerie d'aUGUSTE SEMEN , IMPRIMEUR DE l'aCADÉMIE IMPERIALE MEDICO-CHIRURGICALE. 1836. c. mhMT,, imoGM no omneiamaHin npeAcmaB^ieHw 6bi^n r.b ^v»cypul,Ul KOMiimenii, ...i.:» 3R3eMii.iaivi. MoCîiB.i, Q,Ki|ia6i»,T 13 ahh 1836: r,oAa ^ l^oiicop-b II Kaua.iepb llean?/ Ciiei-iii/c:''- Il paraîtrait étranjfc de commencer cles recher- ches sur les ossemens fossiles de la Russie par une observation nég'ative , c^est-à-dire par un animal qui n'existe pas, si la vérité n'éloignait jusqu'à l'ombre du doute. P. CA31PER9 Pallas, Osereïz- KOVSKY9 DE Baer, Painder, Eichwald, ont porté leurs recherches sur les ossemens fossiles de la Russie et aucun d'eux n'a soupçonné l'existence, en Russie, d'un oiseau merveilleux dont les gTiffes fossiles surpassent en longueur un mètre , c'est-à- dire beaucoup plus d'une archine. En prenant connaissance de ces recherches, je fus frappé d'y voir c(abli systématiquement un g'cnre d'oiseau fossile, un Gryphus j4nliqiiitatis -^ d'autant plus que j'avais appelé l'attention sur celte fable des prétendues griffes, dont les Yovikahires lâchent d'expliquer l'origine fossile. (Voyez les Nouveaux Mémoires de la Soc. Impér. des Natu- ralistes de Moscou. Vol. I. i8 2 9. p. 294. PI. xviii. f 5, 4.) Il en résulte que ces griffes sont des cornes d'une espèce de Rhinocéros (Rh. ticho- rhiniis). Mais cette opinion des griffes, s'élant con- servée même dans des ouvrages d'auteurs d'ailleur» très distingués, j'ai cru de mon devoir d'en dé- couvrir la source et de montrer, comment l'erreur en est découléc. G. Fischer de Waldheim. MOSCOU; ce 3 Octobre 1836. RECHERCHES SUR LES OSSEMENS FOSSILES DE LA RUSSIE. I. SUR LE GRYPHUS ANTIQUITATIS DES NATURALISTES ALLEMANDS. Les Anciens ont pn dans leurs ouvrages^ tant en prose qu'en vers , changer les hommes en oiseaux et en bêtes féroces; mais appartenait-il aux modernes de métamorphoser les osse- mens de Rhinocéros^ du moins ses cornes^ en griffes d'oiseau fossile et colossal ? Il s'agit des Gryphes ou Grypes [rçvip, des Grecs ; Gry- phus des Romains 5 Greif des Allemands) ; qu'on prend géné- ralement pour un oiseau fabuleux. Mais HéPxOdote qui le premier fait mention de ces prétendus oiseaux, parle évidem- ment des peuplades qui demeuraient vers le Nord , et Pline et Mêla les ont changés en oiseaux sauvages ou en bétes féroces . Hérodote (*) , d'après AfxISteus de Proconèse , fds de Ca- strov; raconte; qu'AuiSTÉE vint chez les Issédoniens; au (1) HeRODOTI nislur. 1. IV. c. -15. (Op. ReiZir, Vol. I, p. 33i ) 'Eft] ai Aoi;h,<; c J\au- ^oafitov , ('.n,Q irQOxnrn'aioq., rzeii'ojv tirru , ùiiinîaO-ia iq 'loatiSôvuq , (poiW.c./tnroq yavôfuvo:' ^I(tnt]Sôvotv âe VTÛq'^oiKhiv jQiftuonovq, «»'<9-j)«ç fiarofâ-ûX/iovi iri>g ôi xovtîmv roiq -/ovanqi- '/.('.y.oq rçV.TWç • TSTiwv Si toi-; ' Tntn^oqîovq^ y.uTr-^.ovxuq inl O-t'duooav . de là de ces peuples, dit-il , demeurent les Arimaspes, hommes qui n'ont qu'un œil; puis^ au delà de ceux-ci, sont les Grypes qui gardent l'or ; et enfin, plus loin vers le Nord, près de la mer glaciale, habitent les Hyperboréens. Hérodote parle donc de différens peuples qui occupaient les plages vers le Nord. Les Arimaspes sont des Scythes, comme Hérodote l'assure lui-même (^). Plus au Nord [vriiç ôè TovTkov^, les Grypes occupaient la partie où se trouve Tor; (Oural— Bérézow; — ) et encore plus au Nord, touchant la mer , demeuraient les Hyperboréens. Lorcher (^) est pres- que le seul qui entende par FçvTitç des hommes , et Raram- zin(3) tire, de ce passage une conséquence assez juste^ qui est^ que l'or était déjà connu aux anciens habitans de ces con- trées quels que soient les Grypes dont il s'agit. Il est à pré- sumer que les Grypes connaissaient déjà les sables aurifères de ces contrées ; fart des mineurs s'étant établi plus tard chez les Romains (4). (1 ) 'HÉRODOTE , 1. c. IV. 28. (ib. 257.) Jl((nù Si TOVxiMf ^xvO-ii nc.çtduptU-K; h'yovot • ITctoù ô> 2:y.v&t(j)v r,ftù<; ot iiXXoi viroiif'«c(f(iv , y.iu a»'o«f(sn/'*v iivTovt; 2î:yMO-iot AQtfUtOnovq ' tiQifiu yào ?)' xidfovai. I^y.v&iu ^ anù de lôv offO'uliùn'. (2) Lokcher's geograpliisthes ^Vorlel•buch zu Hcrodot , mit Zusatzen von J. F. Degen. Fiankfurt am Main -1793. 8 6 B. 1. Abth. p. -186. (5) KAPAMaiiiiA ITcniop. rôCcy/iapcniE:t PocciiicKrtro . T. ■\. éd. 2. p. 8 ()») Chez les Rumains on connaissait l'art d'exploiter l'or par des puits fStollen ^ pitleij . Pline dit (XXXIII. H) : Quod (aurum) piitcis fodilur , canalicium vorant , alii tanaliense, marmoris glareae inbatrcns , — . Vaganlur hi venarum canales per lalera puteorum, et hue îUuc , inde nomine invente (aurum canalicium , canaliense , or en veines), telluscjue ligncis columnis suspenditur. Un mineur allemand dirait: d^r Stollen ist ausgeziminertj i. c. mit Balken geslijtzt. Ma conjecture sur l'emplacement de ces peuples paraît plus juste que celle de Pomponius IMela (i) qui , tirant sa notice de la môme source , fait de ces G rypes sœvum et pertinax fer arum genus et place ces peuples vers la Méotide ou In mer d'Azof où nous ne connaissons point d'or à chercher ou à conserver. Comparons maintenant la notice d'HÉRODOTE avec la tra- duction de Pline. Celui-ci i^) dit : <( Sed et juxta eos , qui sunt ad septentrionem versi , haud procul ah ipso Aquilonis cxortu, specuque ejus dicto, quem locum Gesclitron appellant produntur Arimaspi, quos diximus uno oculo in fronte média insignes : quihus assidue hélium esse circa metalla cum gry^ phis, ferarum volucri génère, quale vulgo traditur^ eruente ex cuniculis aurum mira cupiditate et feris custodientihus , et Arimaspis rapientibus, multi, sed maxime illustres Herohotus et xVristeus Proconesius scribunt. » Quoique Pline cite la source oii il a puisé cette notice, on voit cependant combien il a ajouté et comljien il a corrompu ce passage, ce qui lui est souvent arrivé en citant des notices grecques (3). Il a changé, sans aucune explication, les Xçu- n>à oqp^/yfç T« xiù yQv:iaç ïçuoav • (2) HÉROnOTl 1. r. IV. 1.2. 11 pour orner le temple de Jiinon de têtes de Gryphes (yqvtiÔùv Les poètes latins ont aussi fait allusion à la conservation d'objets souterrains par des animaux. Plaute (^) parle de pics , Claudien (3) de lynx et de gryphes et Virgile (^) n'a pas non plus négligé cet accessoir du merveilleux. Je m'écarterais trop de mon sujet ^ si je voulais rechercher comment les Gryphes sont arrivés sur les monnaies (4) ou sur les armes comme signes héraldiques ; je chercherai plutôt à montrer les raisons qui ont porté les Naturalistes allemands à établir un genre d'oiseau fossile sous le nom de Gryphus Antiquitatis, Voici les auteurs qui en parlent : Kruger , Geschichte der Urwelt , II. 71 9. Schubert, Urwelt, p. 305, 306. HoLL , Handbuch der Petrefactenkunde , p. 75—76. Bronn, Ornitholithen ; in Ersch's und Gruber's Encyclo- pâdie^ S. ^65. (<) PlAUTI Aulular. IV. 8. -I . Pici divitiis, qui aureos montes coluat Ego solus supero, ^ NONiUS fait ici la remarque, 2. 6H1. Picos , veteres esse voluerunt , quos Grxci y^^vnac »p- pellaut. (2) CI> Clauoiani Epistoia ad Serenam. Caucaseo crystalla ferunt de vertice lynces, Gryphes Hyperburei pundera fulva soli. (5J ViRGlLil Eclog. VIII. 27. Jungentur iam gryphes equis , sevoque sequenti Cum canibus timidi veniunt ad pocula damae. (h) De gryphibus io nummis, SpAnnheim Dissert. 5. p. 270. 2* 12 Ces auteurs ont puisé leur opinion dans deux notices qui se trouvent dans les ouvrages de MM. de Hedenstrom et de TiMKOVSKY. M. Hedenstrom, Membre de la Soc. Impér. des Naturalistes de Moscou , que j'ai l'honneur de connaître personnellement et qui montre un zèle infatigable soit dans ses voyages , soit dans l'observation qu'il y porte, parle, dans ses fragmens sur la Sibérie , de crânes d'animaux inconnus. Il est bon de connaître ses propres paroles (i) : «Outre les os de Mammont qui se trouvent ici disséminés partout , on rencontre sur les bords de la mer glaciale des têtes de deux animaux moins connus. L'une un peu plus grande qu'une tête d'élan, avec les dents d'un animal herbivore. La différence principale con- siste dans les cornes. Elles couvrent tout le crâne avec une couche très épaisse, partagée le long de la tête par un sillon très étroit qui se prolonge jusqu'au crâne. Descendant de deux côtés, elles deviennent peu à peu plus étroites et^ avant d'atteindre le cou , elles se recourbent à l'extrémité en une pointe courte. Ce qu'il y a de plus étonnant, c'est la struc- ture de ces cornes : la couleur en est jaune avec des veines brunes ; il est difficile de distinguer un morceau de corne sciée d'avec un morceau de racine de bouleau. Je possède un tel crâne ; mais par malheur il est un peu gâté par l'eau; j'ai aussi un morceau de corne coupée. J'ai vu une tête en- tière bien conservée p) à Oustiansky chez un marchand nommé (^) HedENTRoM ; rEflEncTPOMA OmpwBKH o Ciiôhijh. Cm, Ileniepô. 1830. 8. p. 'I2H— 127. (2) C'csl sans doute ce mi'ine crâne qu'OSERETZKOWSKY a décrit dans liS Me'm. de l'Acad. des Sciences de St. Pétersbourg. UI. 215. PI. VI. et que CuviEii a fait cupier dans son grand ouvrage. Ilecli. sur les osscin. foss. IV. PI. XI. f. 6, 7. 13 Gorokhof qui , d'après mon conseil , Ta présentée , par mon entremise en 1809, à Sa Majesté Impériale et en a été recouj- pensé par une médaille d'or an cordon de St. Anne.» «La seconde tête est de 18 verchoks de long sur 7 de large^ à sa partie principale. La partie frontale est plate et s'élève tout droit vers le haut. La partie nasale , courbée vers le bas , est couverte symétriquement de deux rangs de tuber- cules osseux. Quelquefois^ on trouve avec les têtes une sub- stance qui ressemble bien plus à des ongles de griffes qu'à des cornes. Le plus gi-and que je possède a vingt verchoks (0,885) de long. Ils sont assez larges, mais étroits. Le côté supérieur est presque plat, celui d'en bas est aigu, ce qui leur donne une forme triangulaire. Ils sont divisés dans toute leur longueur par des articulations visibles, qui se courbent peu à peu vers le bas et se terminent en pointe. Leur substance est cornée , et se laisse diviser dans la longueur en fils assez fins. La couleur interne de ceux qu^on a fraîchement tirés de la terre est d'un jaune verdâtre j, et brun dans ceux qui sont altérés. Au premier aspect (excepté la grandeur gigan- tesque) ils ressemblent beaucoup à des griffes d'oiseaux. Les Youkahires vont à la recherche de ces griffes sur les bords de la mer glaciale. Avec les mieux conservés ils préparent des plaques (Kocmn) pour doubler la courbe de l'arc , afin d'en augmenter l'élasticité. Les Bourriates et les Tongouses emploient à cet effet des cornes de bœufs ; les peuplades voi- sines de la mer à^Okhotzk emploient la baleine. Mais l'arc des Youkahires^ fait avec des griffes, surpasse tous les autres en élasticité, et une flèche qui en est lancée en Tair disparait entièrement à la vue. Les Youkahires appellent ces têtes et ces griffes, tête et griffes d'oiseaux, et ils racontent beaucoup de fables sur ces oiseaux de grandeur miraculeuse : ou ce sont eux qui ont emprunté leurs miracles aux contes des milles et une nuits , ou l'auteur des contes arabes a pris cliez eux la description de son oiseau nommé Rock (<). Quelques uns de ceux qui ont vu ces têtes supposaient qu elles ont appar- tenu aux Rhinocéros et que les griffes étaient des cornes de ces quadrupèdes. La fmesse des cornes est supposée pro- duite par la gelée qui a applati leur rondeur naturelle. Mais la longueur de la tête , sans proportion avec sa largeur , me fait douter de cette supposition. La corne de Rhinocéros est conique et nullement plate et triangulaire ; sa couleur n'est pas d'un jaune-verdâtre , elle n'a pas les articulations dont il est parlé. Le raammont a été, pendant bien long-tems, nommé éléphant ordinaire jusqu'à ce qu'enfin on l'a appelé Éléphant prototype {primigejjîtus) ou antédiluvien. A tout prendre, ces têtes (^) doivent appartenir à des genres d'animaux in- connus antédiluviens entièrement détruits durant les change- mens successifs de notre globe, qui ont fait aussi que le Nord de la Sibérie s'est subitement métamorphosé en terre glaciale. Du reste, pourquoi ces têtes et ces griffes n'appartiendraient- (4) Voyez pins haul. p. 9. (2) HEDENSTRiiM p. 126. "Hein roJiOBbi niaK»;e ^o^a.HM 6wmi. no BCeiay npHiHC^eiiw Kl, ii.tMt poAaMt HeH3BtcinHi.ixT> iKiiBoniHbixT, (antéci;iiivien«), HCR^io>iHine^f.HO omi. npo- 1HX1. nocmiirHymbixi. coBepuieHHOio rn^e^tio bt. ihomij BHCrianHOM^. nepeBopomt naïuero acMHaro uiapa , KoraopwMi. K Ctsepi. CnÔHpH MrKOBCHHO npeBpai^eHi. fiw^i. bi. AbAU- cmy» 3eM.iK). BnpoHCMi. no «leMy «e h ne ôbimb chmt. ro^oBaMi. ii KoxinflMj. nniii«ibHMH, Korfla Bb ctBepHOii AiuepuRt naûfleHi, CKeJiein-b «ypaB^a , BbiiuiiHOio bi. -J8 «liymoBl, ? ;KypaB;ib ceii Haasam. MaMMOHraoBbiMi. «ypaBjieMi.. a^tci MaMMOHUii. ynompcÔACHi. hmc^ HCMT. npnjiaraine^LHbiMT. , 03Ha«iaK>iHHM-b orpoMHOCnii. H AaBBOCnib. 1^ elles pas à des têtes et à des griffes d'oiseaux , quand on a trouvé dans l'Amérique septentrionale le squelette d'une Grue de la hauteur de quinze pieds ? Cette grue a élé nommée Grue-mammont. Ici le mot mammont est pris comme ad- jectif, et signifie l'énormité et l'ancienneté. » Les descriptions de M. Hedenstrom sont parfaitement claires et distinctes , de sorte qu'on reconnaît de suite l'objet qu'il décrit. Il n'y a que ses conséquences qui soient erronées. Il décrit deux crânes , dont le premier appartient au buffle de Sibérie , au bœuf à cornes rapprochées ^ séparées par un canal droit et pi-ofondément sculpté. J'ai appelé cette espèce Bos canaliculatus ; (Bulletin de la Soc. des Naturalistes de Moscou. Vol. IL p. 83. PI. III. et Vol. VIII. p. n^l). C'est le Bos Pallasii de Dekay , nom que j'ai adopté actuellement {}). La description du second crâne se rapporte parfaitement à celui du Rhinocéros à narines cloisonnées [RJiinoceros ticho- rhiniis). Il faut convenir que la forme alongée, la partie entre (1^ Voyez Orvtlograpilie de Moscou, p- "116. 16 les os zygomatiques fortenaeiit rétrécie , et principalement la réunion des os du nez avec les os incisifs^ donnent à ce crâne un aspect tellement singulier et tellement différent de ceux des autres mammifères qu'il est pardonnable à celui qui le voit pour la première fois de le prendre pour le crâne d'un Reptile. Mais les molaires^ et, en leur absence, les alvéoles convaincront bientôt du contraire. Il n'y a rien qui puisse le faire comparer à un crâne d'oiseau. Les parties que M. Hedenstrôm décrit comme garnies de tubercules, indiquent les places où se trouvaient les cornes. Car cette espèce de Rhinocéros en avait deux. La Sibérie est riche en pareils crânes mais nous en avons aussi trouvé dans le Gouvernement de Moscou. Avec ces crânes se trouvent des corps alongés, un peu cour- bés et aplatis , composés de fdjres ou de soies , comme les cornes , qu'on prend et qu'on nous présente pour des griffes. J*ai vu de ces prétendues griffes dans la collection de M. Hedenstrôm ; nous en possédons une au Musée de l'Uni- versité de Moscou, et M. Eichwald(^) en a trouvé en Zz- thuanie. Ce sont de vraies cornes de Rhinocéros , mais de grandeur colossale. M. Hedenstrôm s'attache à la forme com- primée pour confirmer son idée que ce sont des griffes^ d'au- tant plus qu'il pense que la corne du Rhinocéros vivant est arrondie Or la corne du Rhinocéros vivant adulte est également comprimée vers la pointe (^). Elle n'est ronde (1) Eduardus Eichwald, de Pecorum et Pachydermorum reliquiis fussilibus , in Lithuania, Volhynia et Podolia repertis commentatio. Acced. tabb. XIV. — Vid. Acla Acad. CïS. Leop. Carol. Nalur. Curios. Vol. XVH. PI. 2. Tab. LVH. (2) Le Musée de l'Université possède une belle corne de Rhinoce'ros vivant. Elle est par- 17 qu'à la base. La compression indique déjà son origine ; les griffes seraient déprimées ou plus larges que hautes , tandis- que ces cornes sont plus hautes que larges , ou , pour m'ex- primer plus clairement , la courbure d une griffe aurait une surface large en haut et en bas et non de côlé comme on la remarque dans ces cornes. Ces surfaces seraient encore iné- gales, la supérieuie plus large que l'inférieure. Mais elles sont égales parcequ'elles sont latérales. Les griffes et les coines sont sans doute de la même struc- ture; c'est-à-dire composées de soies, comme les ongles. C'est une observation que M. Geoffroy de St. Hilaip.e a faite exactement sur la corne de Rhinocéros. La structure ne peut donc offrir aucun caractère de distinction. Mais la forme suffit pour reconnaître la corne d'un Rhinocéros. La Planche ci- jointe représente plusieurs de ces cornes , surpassant pres- que toutes la longueur d'un mètre (plus d'une archine). Le dessin de M. Eichwald fait mieux voir les ondulations, quoi- que la courbure en paraisse trop forte. Ces ondulations ou ces articulations , comme M. Hedenstrôm les appelle , sont produites par la croissance de la corne. La jeune corne de Rhinocéros est hérissée de soies courtes , plus fortes et plus denses vers la base , plus rares vers la pointe. Ces ondula- tions latérales sont ici très sensibles, comme devant leur ori- gine à des couches alternantes lisses et velues (^). failemeiit ronde à la base et très comprime'c à la jiointe. Longueur en ligne droite , 0,633 ; fn suivant la courbure extérieure, 0,750; — inlci iiurc , 0,C50 , diainilre tranivirse et longi- tudinal de la base, 0,170 j largeur près de la pointe, 0,050; épaisseur, 0,003. {^) On peut s en convaincre par un échantillon du Musée de l'Académie Imp. médico- chirurgicale. Cette corne est moins grande (0 027^ mais hérissée de soies tourtes, qui, de coté, font disliactcmeut voir ces ondulations. 18 M. HoLL tache de combiner avec la notice de M. Hedeî*- STRÔM , celle que M. Timkovsky a donnée dans ses voyages sur un oiseau vivant. Ce rapprochement serait heureux s'il était admissible. M. Timkovsky (*) parle d'un oiseau de proie merveilleux^ du Rerkout , d'ailleurs très connu des Kirguises. Voici ce qu'il en dit : nBurgout, en russe Berkout (autrement Griffe)^ est un aigle noir, d'une hauteur de deux à trois pieds, qui a une grande force dans ses ailes. Ils se trouvent dans les montagnes éloignées du Tourkestan. Ces aigles noirs^ de Ba- clakchan vers l'Ouest , où ils se nomment Suruin , Sont en- core plus grands et plus féroces. Dans leur vol les ailes font l'effet d'un nua"e. Ils se trouvent dans les montagnes et ont la grandeur d'un chameau. Là où le Berkout passe, les hommes se retirent dans leurs habitations ; souvent il emporte des che- vaux et des bœufs. Les pennes longues et régulières qui tombent de leurs ailes, sont d'une longueur de 8 à 4 0 pieds, (plus d'une sajène russe).» Il faut placer sous cette notice la réponse ordinaire des Mongoles, que l'auteur rapporte dans sa préface p. IX. Le Birkout ou Surum des Mongols ne peut être un autre oiseau que le Berkout des Rirguises {Falco fiilvus L. chry- saëtos Miorum ; Jquila nohilis Pallas). Les Rirguises ne le craignent point , ils savent l'apprivoiser et le dresser pour la chasse , de sorte qu'il leur devient de la plus grande utilité. (\) Eropi. THMKOBCKiii , Ilyineniecniijie bt. Kwmaii Mpesb MoHrojiito bt. 1820 h 1821 ro- ;