nd | | RP PE ii F à k ÿ 1IPRT REVUE BRETONNE + + LIBRARY NEW YORK BOTANICAL TGARDEN % % y 500 exemplaires) ne se vend pas au numéro, mais à l’année, au. prix. de 5 francs. Adresser les demandes d'abonnement à : M. le Dr Patay, 2, quai Duguay-Trouin, à Rennes, trésorier ee la Société bretonne de Botanique. TD La Revue s’occupant exclusivement de botanique, s interdit el toute discussion politique ou religieuse. Elle laisse à chaque Xe « auteur la responsabilité de ses articles. : 2702 Plusieurs membres de la Société bretonne de Botanique se … mettent bien volontiers à la disposition du public pour donner gracieusement des renseignements sur les questions de leur % compétence qui intéressent plus particulièrement la botanique et l’agriculture de la région armoricaine. On peut adresser, avec échantillons, des demandes de renseignements à MM. : Borpas, Maître de Conférences à la Faculté de Rennes. — Cécidies de toute nature. CAVALIER, Professeur à la Faculté de Rennes. — Engrais agricoles ou horticoles. us CHÉNU, Surveillant général au Lycée de Rennes. — Phané- È rogames. | #4 DANIEL, Professeur à la Faculté de Rennes.— Charapignons.— il Opérations d’horticulture — Monstruosités. DucoMET, Professeur à l'Ecole nationale d'Agriculture de 5 L VAT M Rennes. — Parasitisme et pathologie générale d+s plantes. A GADECEAU, champ Chartier, rue du Port-Guichard, à Nanies. — k Phanérogames. L HOULBERT, Professeur à l'Ecole de Médecine de Rennes. — ; Algues et Lichens. 4 Husxor, directeur de la Revue beyologique, à Cahan, par Athis, (Orne). — Muscinées, Graminées, Cypéracées. Joindie un timbre pout la réponse. 4 —_— e, Des annonces annuelles sont reçues au tarif suivant : ; Page /enhère fic. ie LEE RER RES 35 fr 1/2 DARE 2 ES RRRAR ER E 20 » 54 12e pare Rs, ar RE CRUE UE 2 15 » 4 T4 de) pas IEP NT CS OR TPE EN PLIS SR: F 4 | à y 4 À ) Lines :4 Se 71 ANNALES DE BRETAGNE Les Annales de Bretagne, publiées par la Faculté des Lettres de l'Uni- versité de Rennes, sont consacrées : 1° A l'Histoire, à la Géographie, à l’'Archéologie de la Bretagne; 2 A la Langue er au Folklore des peuples celtiques, en particulier des Bretons-Armoricains ; 3° À l’étude des parlers romans de la Haute-Bretagne. Outre les articles de fonds, les Annales de Bretagne publient des comptes rendus des ouvrages intéressant la Bretagne, et une Bibliograpie des articles de revues et des livres relatifs à ia Bretagne. Aux Annales de Bretagne sont annexées : 4° La Chronique de la Faculté des Lettres de Rennes, contenant la biblio- graphie classique et les sujets du devoir ; 2 La Bibliothèque bretonne armoricaine, collection d'ouvrages relatifs à la Bretagne. Fasc. 1. — P. de Chalons, Dictionnaire breton-français du dialecte de Vannes, réédité par J. LOTH Fase. 2. — La très ancienne Coutume de Bretagne, publiée par M. PLANIOL. Fasc. 3. — Lexique étymologique du breton moderne, par V. HENRY. Fasc. 4 - Cartulaire de l’abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, publié par L. Maitre et P. de Berthou. Les Annales de Bretagne paraissent en quatre fascicules trimestriels et forment chaque aunée un volume d'environ 600 pages, grand in-8. A chaque fascicule des Annales de Bretagne sont joints la Chronique de la Faculté et une ou plusieurs feuilles d’un volume de la Bibliothèque avec pa- gination séparée. Le prix de l’abonnement est de 10 francs par an pour la FRANCE, 12 fr. 50 pour l'ÉTRANGER. La table des douze premières années est en vente au prix de 2 fr. 50. Les ANNALES DE BRETAGNE publient régulièrement les Som- maires des revues qu’elles reçoivent par échange. | Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. DOTTIN, professeur à l’Université, 37, rue de Fougères, Rennes. UNIVERSITÉ DE RENNES BRETAGNE, FRANCE COURS de FRANÇAIS POUR ÉTUDIANTS ÉTRANGERS DES DEUX SEXES = Xe. 4" Série. — Du 15 Décembre au 15 Mars. 2° Série. — Du 1°" Avril au 30 Juin. Phonétique. — Prononciation. — Diction. — Exercices de Gram- maire. — Dictées. — Narrations, Traductions en Français de textes étrangers, etc... — Conférences sur l'histoire et la littérature française. — Géographie. — [Institutions françaises. Laboratoires de Psychologie expérimentale et de Géographie DIPLOMES Approuvés par le ministère de l'Instruction publique I. — Diplôme de langue française. IT. — Diplôme de langue et littérature française. III — Doctorat de l'Université de Rennes. Pour tous rensergnements, s'adresser à M. Feuillerat, 31, rue de Fougères, Rennes. da dt en né > dr y id dés PU Laboratoire Agricole et Industriel d’_AMnalyses et de Recherches Place Pasteur. — a L Directeur: M. CAvVaALIER, Professeur de Chimie à la Faculté des Sciences. Chef des Travaux : M. ARTUS. RENNES Le Laboratoire agricole et industriel, subventionné par le départe- ment d’Ille-et-Vilaine effectue des recherches sur toutes questions intéressant l'agriculture. 1! effectue gratuitement pour tous les agriculteurs du département d'Ille-et-Vilaine l'analyse d'échantillons d'engrais. Joindre à l'échan- tillon un timbre de 0 f.15 pour l'envoi de certificat d'analyses, et donner autant que possible l'indication de l’origine et de la garantie. Le laboratoire se charge en outre de faire pour le public industriel et agricole de la région des analyses et recherches de tout ordre, en particulier les essais de graines et de semences, engrais, terres, eaux au point de vue de la potabilité et de l'emploi industriel (alimentation dechaudières,tannerieetc.), huiles, savons,cuirset matières tannantes, matériaux de construchion, chaux, ciments, (essais chimiques et mécaniques), combustibles, minerais et métaux, etc. : Envoyer les échantillons et les demandes de renseignements à M. CavaLier, Directeur du Laboratoire agricole et Industriel, Place Pasteur. Rennes. Université de Rennes mm | STATION ENTOMOLOGIQUE Annexée au Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences — 382 — DESTRUCTION DES INSECTES NUISIBLES — 4 — Il est porté à la connaissance des Agriculteurs, des Horticuiteurs et, en général, de toutes les per- sonnes intéressées à la destruction des insectes, qu'il a été créé au « Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences :le Rennes » une « Station entomologique » étudiant les moyens praliques de détruire ou d écarter les insectes nuisibles. La Station fouruil gratuitement, et dans le plus bref délai possible, lous les renseignements qu'on lui demande dans cet ordre d'idées. Il suffit d'écrire à M.F. GUITEL. profes- seur de Zoologie à la Faculté des sciences, en envoyant, autant que possible, quelsues échantillons des insectes observés et des détails sur les dégâts produits. slim atét )12;) is ie à LABORATOIRE MUNICIPAL (FACULTE DES SCIENCES) Le Laboratoire, instalié dans un local. de la Faculté des Sciences, est ouvert tous les jours non fériés de 9 h. à 11 h. 1/2 et de 2h. à 6 h. Il effectue gratuitement, d'après les articles 2 et 3 de l'arrêté mu- uicipal du 7 juin 1888, les analyses des échantillons déposés par les particuliers … rennais au Commissariat central et agréés pour des raisons d'intérêt public par l'Ad- ministration municipale. | Le public peut s'adresser directement au Directeur pour toutes les analyses de substances alimentaires (eaux, boissons, laits, beurres,etc.) commerciales et médi- camenteuses. Le prix en est fixé d'après un tarif, envoyé gratuitement à toute personne qui en fait la demande, et mis d’une façon permanente à la disposition du public chez le concierge de la Faculté des Sciences: Adresser lés échantiilons au Docteur PÉRIER, directeur du Faboratoire. Faculté des Sciences. REVUE BRETONNE DE BOTANIQUE PURE ET APPLIQUÉE DIRIGÉE PAR M. Lucien DANIEL PROFESSEUR DE BOTANIQUE AGRICOLE A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE RENNES Notre Programme La publicalion que nous présentons aujourd'hui au public sous le nom de REVUE BRETONNE DE BOTANIQUE PURE ET APPLI- QUÉE, a pour but: 1° De créer des relations plus élroiles entre tous ceux qui s'intéressent à la botanique à un titre quelconque dans la région de l'Ouest, si nettement caractérisée par sa disposition géographique. la nature particulière deson solet de son climat, ainsi que par sa flore indigène el certaines de ses cultures. > De développer le goût des herborisations et de recueillir tous les documents nécessaires en vue de donner plus tard un relevé complet des végétaux croissant actuellement dans la région armoricaine, comprise au sens géologique : de préci- ser la distribution géographique des espèces intéressantes et les causes de leur dispersion : de relever Les espèces adventices avec les causes de leur apparition, et de noter celles qui se naturalisent ou disparaissent, ele. 3° De grouper dans un méme recueil, où ils seront plus faciles à consulter, tous les documents concernant la flore REV. BRET, DE BOT. 1 Sn bretonne, phanérogamique ou er\plogamique. Si les beaux travaux de Lloyd et d'une pléiade de bolanistes distingués ont déjà fixé la science sur les caractères et la distribution géogra- phique de certains groupes de végétaux, il reste encore beaucoup de groupes peu connus, tels que les algues et les champignons par exemple, où les travailleurs sérieux PSAYES espérer trouver plus d'une espèce nouvelle. ° De recueillir les noms populaires des plantes les plus com- munes, d'indiquer les légendes qui les concernent. d'en relever les usages alimentaires, médicinaux, ete., de rechercher enfin quelles sont les plantes les plus fréquemment cultivées dans les jardins de campagne, l'époque de leur introduction, la vogue passagère dont elles ont joui et les causes de leur aban- don, enfin de signaler les plantes sauvages que l'horticulture ou l'agriculture auraient intérêt à propager. D° La botanique descriplive, avec les herborisations, a ses charmes et c'est avec raison que Linné l'a appelée la science aimable. Mais aujourd'hui elle ne se borne plus seulement, comme au temps de l'illustre naturaliste suédois, à l'examen des caractères extérieurs des plantes. L'analomie et Ia physio- logie végétales prennent chaque jour, par leurs applications, une place de plus en plus importante dans la science agricole et économique. Le botaniste ne doit pas être le seul à les con- naître ; elles sont indispensables à quiconque s'occupe de cul- ture tant soit peu rationnelle. À côté des questions de botanique descriplive, cette Revue contiendra donc des travaux origi- naux de botanique appliquée et des analyses de tout mémoire offrant un intérêt immédiat pour la botanique et l'agriculture bretonnes. 6° Un groupe de botanistes rennais, qui herborisent depuis quelques années sous la direction du professeur de botanique appliquée de la Faculté des Sciences. a décidé de former une Société bretonne de botanique. dont le siège sera à la Faculté des Sciences et dont les statuts seront ultérieurement publiés. Pour en faire partie, il suffit de verser une cotisation de » francs. La Revue sera servie gratuitement à tous les membres de la On A société qui seront en outre prévenus par elle des dates des herborisalions. Cette publication, qui tirera son principal intérêt des tra- vaux des membres de la soeiété nouvelle, paraîtra à intervalles variables et chaque fascicule n'aura pas de dimensions fixes, pas plus que ne sera limité le nombre de fascicules, qui dé- pend de l'abondance relative des matières. Mais le tout formera chaque année un volume de 150 pages au moins, avec de nombreuses figures dans le texte et des planches. 7° En lerminant ce programme, je remercie les botanistes et les amateurs qui veulent bien me prèter leur précieux concours dans l'intérêt de la science et collaborer à l'œuvre commune. Tous se joindront à moi pour adresser de chaleu- reux remerciements à M"° Edouard Aubrée, la délicate artiste rennaise, qui a bien voulu composer pour la couverture de la revue un gracieux bouquet des fleurs caractéristiques de la lande bretonne. Rennes. 15 février 1906. L. Danrez. LE GALANTHUS NIVALIS Par le général MARCILLE Président de la Société Centrale d'Horticulture d'Ille-et-Vilaine. Le Galanthus nivalis où Perce-Neige est une de ces fleurs modestes cultivées autrefois dans un grand nombre de nos jardins de campagne, au temps de ma prime jeunesse. On ne la trouve plus guère aujourd'hui que dans les fermes et les propriétés où l’art floral moderne n'a pas chassé nos fleurs anciennes indigènes, pour les remplacer par d'autres, sinon toujours plus jolies, au moins plus à la mode. Son nom de Galanthus, qui signitie fleur de lait, lui vient de la blancheur éblouissante de son périanthe : son prénom de nivalis vient de ce que sa fleur apparait même sous la neige et semble faire fi des froids et des frimas ; c'est aussi ce qui lui à valu son nom vulgaire de Perce-\eige. Comme cette plante est en fleur à la Chandeleur, on l'appelle parfois fleur de la Chandeleur ou Chandelourette dans certains cantons de notre région de l'Ouest. À Chasné (Ille-et-Vilaine) et aux environs de cette commune, les Galanthus sont désignés ERA sous le nom de bonnes-femmes, à cause de leur coiffe blanche et par opposition aux Narcisses qui sont les bons-hommes. J'ai dit plus haut que le Perce-neige est une fleur indigène. Les botanistes, et le célèbre Lloyd en particulier, la donnent comme telle dans leurs fores: ils l'ont indiquée à Blossac et à Bruz (Degland), à Martigné-Ferchaud et à Noyal (Moreau) et à Bain (Orain). On en pourrait trouver d'autres stations. IL me parait douteux que cetle plante soil spontanée en Ille-et- Vilaine, comme elle l'est dans les bois des environs de Paris. Elle provient très probablement des jardins : elle s'est natura- lisée dans les prairies où la terre des jardins est parfois trans- portée comme fumure. Des prairies elle à passé dans Les haies el les coins inculles où les botanistes l'ont trouvée. J'ai vu se former ainsi des stations de Perce-Neiges et de Narcisses que l’on pourrait croire spontanées si l'on n'avait assisté à leurs débuts. On cultive dans les jardins une variété à fleurs doubles. Contrairement à beaucoup de plantes cultivées, celte variété est moins jolie que le type simple et elle est moins recherchée, malgré les efforts des horticulteurs pour la propager. Rien n'est plus facile que de cultiver cette plante qui n’exige aucun soin particulier. De même sa mulliplicalion n'offre au- cune difficulté. Il suffit de savoir qu'elle n'aime pas les dépla- cements répélés ; on ne doit la transplanter que tous les trois ou quatre ans, après l'avoir laissée développer librement ses caïeux et former de belles louffes serrées. Si on veut la planter en bordures, on le fait par touffes de 5 à 6 oignons espacés en tous sens de 5 à 6 centimètres ; si on la plante en touffes, on espace les bulbes dans les mêmes conditions, mais en séries de 19 à 0 caïeux, de facon qu'elle produise tout son effet ornemental. Elle aime l'ombre des bos- quets, el. L qualité supérieure, elle ne dédaigne pas l'exposition nord, si funeste à toutes nos plantes d'or nement. Peu exigeante sur la nature du sol, elle n'aime cependant pas les terrains humides. comme les plantes à tubercules. Le genre Galanthus contient d'autres espèces qui pourraient avec honneur figurer dans nos jardins : G. Elvesit d’Asie- Mineure, G. Imperali d'Halie, G. Forsterii el G. robustus, enfin G. plicatus du Caucase. Seul, le Galanthus nivalis à eu jusqu'ici dans notre région, les honneurs de la cullure. Les fleurs des Galanthus apparaissent à une époque où les fleurs naturelles sont si rares, leurs clochettes retombantes sont si Jolies el se conservent si bien dans les appartements, enfin ces plantes sont si peu exigeantes, que je n'hésile pas à engager les amateurs à essayer d’acclimater ici les espèces du genre étrangères à l'Ouest: sûrement plusieurs d’entre elles ne sau- raient manquer de leur donner toute satisfaction. gs 2e ot à due de «à RECHERCHES SUR LES MALADIES DU POMMIER (FUMAGINE ET TAVELURE) par M. V. Ducomer Professeur à l'Ecole nationale d'Agriculture de Rennes Les feuilles du pommier sont très souventatteintes dans nos régions par la maladie de la Tavelure causée par 1e Fusicla- dium dendrilicum. De temps à autre, cela surtout sur les jeunes sujets, la Fumagine se montre également. (1) Dans son ouvrage d'ensemble sur les ** Maladies cryplogumi ques du Pommier el du Poirier” (2) Dangeard confond les deux affections sous la rubrique commune de Fumagine (p. 42). le Fusicladium étant d'après lui la cause unique du mal. Le grattage des feuilles lui a montré: 1° des croûltes mycéliennes noires : >" des filaments myicéliens développés dans les poils. Les coupes transversales lui ont en outre laissé voir un mycélium développé sous la culicule. Le Fusicladium serait alors nuisible : J° parce qu'il vit aux dépens de la feuille. 2 parce que la couche noire dont il la recouvre entrave les phénomènes d'assimilation (p. 45). Les formes reproductrices seraient variées : a). Le mycélium développé sous la cuticule développerait par rupture de celte euticule les conidiophores classiques du Fusi- eladiun : b). Il se formerait tant dans la feuille que dans les poils des spermogonies. c). Le mycélium superficiel donnerait, dansles cultures,des kystes et directement ou par l'intermédiaire de ces kystes des fructifications conidiennes cladosporioïdes. 1° Ces Kysles assureraient le maintien de l'espèce d'une année à l’autre. > Les fructifications cladosporioïdes propageraient la mala- die au printemps : 3° Le mycélium se développerail sous la cuticule : les spores clasiques du Fusieladium apparaitraient et propageraient la maladie sur le même arbre. 4° Les conidies spermogoniales assureraient la dissémination à distance (p. 47). (1) Les fumagines sont universellement regardées comme des affections ré- sultant d’un pseudo-parasitime (vie superficielle) de champignons que lon rattache — souvent d’une manière tout hypothétique — aux Capnodium ou Méliola. (2) 1892, publication du ‘ Botaniste ”, =. tés D ee On conviendra que les faits annoncés par Dangeard sont fort extraordinaires. L'attention doit tout d'abord être attirée sur les points suivants : 1° L'auteur ne montre nullement la relation entre le mycé- lium superficiel et le mycélium sous cuticulaire. 2° S'il a fait des cultures en milieu nutrilif, en admettant mème qu'il se fût entouré de toutes les précautions utiles, il n'a pas fait d’inoculation, seule méthode capable de conduire à la preuve de similitude des deux mycéliums. A.— M. Dangeard semble admettre que les deux mycéliums existent conjointement, superposés, sur une même surface. Or il est indéniable que Fumnagine et Tavelure sont deux maladies habituellement distinctes et séparées. De plus, d'une manière générale, le Fusicladium se développe suivant des taches plus ou moins arrondies, veloutées, de couleur olivätre. Il peut cepen- dant paraitre diffus par mulliplicité et confluence des taches dans des cas d'invasion précoce, mais la couleur est la même. La fumagine est toujours diffuse, mais le revêtement est plus épais et franchement brun. La lavelure apparait de préférence à la face supérieure, la fumagine à la face inférieure. Le lavage ou le simple frottementenlèvent le revêtement fu- magoïde sans laisser de trace mycélienne ni d'allération, mème à l'examen microscopique. Dans le cas de tavelure le frottement peut faire disparaitre le velouté (velouté sporifère) mais les coupes montrent tou- jours les tissus allérés et un mrycélium sous cuticulaire (1) rendu particulièrement visible par le bleu colon, la Benzoa- zurine, ele. B.— Le mycélium superficiel ne présente rien de particulier; il se présente avec absolument le même facies que dans les autres fumagines. C. — Les cultures de ce mycélium donnent surtout en mi- lieu sucré et de préférence sur miel des fruclifications clados- porioïdes (forme /lormodendron notamment). Il en est de même avec les autres famagines. Jamais il ne se produit des fructifi- cations de Fusicladiun. D.— Les cultures de spores de Fusicladium donnent souvent des fructifications cladosporioïdes, mais elles sont alors im- pures ; les inoculations ne réussissent jamais. Conclusion : la Fumagine et la Tavelure du Pommier sont et restent deux maladies distinctes et faciles à reconnaitre à l'œil nu. Les recherches de Dangeard ont néanmoins montré une (4) E. L. Scribner a le premier signalé la localisation sous cuticulaire du Fusicladium en 1888. Apple seab et Black spot... in Report of the ebiefofthe sect. of, veg. Path). particularité intéressante: la vie du mycélium fumagoïde à l'intérieur des poils. Nos propres recherches ne font que con- firmer en les précisant les observations de l’auteur. Les poils peuvent être complètement bourrés de ces fila- ments mycéliens, qui en corrodent la membrane plus ou moins profondément et sur des surfaces plus ou moins locali- sées, pouvant même se développer à son intérieur /fig. 1 Ce mycélium qui n'intéresse jamais lépiderme /ig. 2 peut sortir des poils et continuer à évoluer en revêtement fuma- goïde /ig. 3 ou rester longtemps inclus. Quel que soit le cas, presque incolore au début, sa couleur se fonce bientôt: ses cloisons se multiplient, les articles se renflent, les membranes s’épaississent : il y a enky\stement. Cet enkystement peut être quasi général ou au contraire loca- lisé. On aboutit ainsi à des chapelets /ig. 3 d'ou à des amas müriformes (e). De ‘volumineux amas scléroliques arrivent souvent aussi à se constituer //ig. 4), le restant du mycélium finissant par disparaitre par gélification en même temps que se rompt la membrane du poil. Nous n'avons pu suivre l'évolution ultérieure de ces masses intrapileuses. Les mêmes phénomènes se remarquent dans le mycélium supraépidermique libre. Mais ici les masses pseudoparenchy- mateuses peuvent prendre une pa n régulière; elles évoluent en conceplacles fructifères /ig. ». Nous n'avons malheureuse- ment pas pu suivre en détail l'évolution de ces conceptacles qui, lisses à l’origine, développent bientôt sur leur face libre une couronne de poils cloisonnés, Ces conceplacles astomes laissent sortir par écrasement des spores brunes de deux sortes, les unes uniseptées, les autres multiseptées (Jig. 2. e.,f.). Dans ce dernier cas. il s'agit très probablement de périthèces de Meliola, trop avancés dans leur maturation, à asques géli- liées ». Quant aux spores uniseplées à la facon des Diplodia. ce sont probablement des pyenospores du même champignon que les recherches en cours nous permettront sans doute d'identifier bientôt. Malgré ces lacunes. il résulte de ces observations que la Fu- magine du pommier qui appartient vraisemblablement au genre Meliolu, s'éloigne des autres fumagines par son mode de vie. Si tous les champignons des Fumagines étaient jusqu'ici considérés comme des pseudoparasiles. comme pourvus d'un mycélium superficiel, externe, la Fumagine du pommier nous présente un L\pe intermédiaire entre les £c lophyte sel les Enlo- plyles, puisque de temps à autre (le fait n'est pas général). les poils peuvent être directement intéressés par 1e mycélium. 10 ES NOTE SUR LA FLORE D'ERQUY (C.-du-X. par l’Abbé H. Gourro, Vicaire à Erquy Heureux de répondre à l'appel de M. L. Daniel, et de colla- borer, suivant mes faibles moyens, au bulletin de la société naissante de Botanique bretonne, je trace à la hâte celte petite note sur la flore d'Erquy. Erquy, situé au fond de la baie de Saint-Brieuc, avec ses hautes falaises et son littoral très étendu. est très intéressant même au seul point de vue de la botanique. Pays maritime, avec des falaises, des sables, des marais salés, il possède une grande quantité de plantes marines. Sa garenne, lande immense et d'une nature toute spéciale, le dote d'une flore à part et très intéressante. Dans cette note, je me bornerai à signaler quelques-unes de nos richesses botaniques, sans ordre et comme au cours d'une promenade, espérant bien x revenir plus en détail dans la suite. Signalons d'abord le Crambe marilima (L.): j'ai rencontré deux stations dans les galets de la grève de Caroual : malheu- reusement depuis quelques années il ne se montre plus. Dans la grève du Goulet et:à la Roche-du-Marais, se trouve l'Artemi- sia mariluna (L.):F {rlemisia Absinthium (L.) est commune aux Hôpitaux : l/lyosciumus niger (L.)\ croil également ainsi que dans les environs du cimetière. Dans le cimetière même se montrent de nombreux piels de Tragopoyon orientalis (L.). On trouve aussi çà et là quelques pieds de Sylibum Marianum (Gœrt.)., de Cichorium Inlybus (L.) et d'Erigeron acris (L.). Faisons une excursion sur la garenne. Avant d'arriver au Quai, nous trouverons l'Onopordium Aeanthium (L.): dans les pentes au-dessus du quai, j'ai cueilli en juin 1899 le Bupleu- um aristatum (Bart.): depuis je ne lai pas revu. (Le Bapleurum lenuissimum (L.) croit aussi à Erquy). \u fond du Petit-Port, nous trouverons assez abondant le Carer pendula (Huds.). Sur toute la Garenne, dans les endroits humides, le Salir repens et le Schœnus nigricans (L.) SX montrent à profusion. Le Ger«- rium sanguineumn (L.) égaie de ses belles fleurs rouges toutes Les falaises : le Cirsium acaule (NL) y est commun de même que l'Epipaclis palustris (Crantz.), le Thesium humifusum (D.G.).lHe- lianthemum vulgcre {Gœært.). ete. L'Ophioglossum vulgare (L.) est cantonné dans un marais du Portuais, le Narlhecium ossi fragum (Huds.) en occupe un autre. Dansles mêmes parages croissent le Cladium mariscus (R. Br). la Chlora perfoliata (EL), l'Arabis sagillala (D. C.). Sur les falaises du Guin nous verrons un large espace occupé par FOsmunda regalis (L.), un autre par Primula officinalis (Jacq. PA Cette plante intéressante occupe encore à Erquy une vaste station allant de la place de la Tus- 0 = saye à la vallée de Cavé: dans cette dernière localité, mélangée à Prinmula officinalis, elle donne naissance à Prinmula variabilis (Goupil) : c'est M. Daniel qui l'y a découverte. — On trouve encore sur la garenne les Cicendia filiformis (Delaitre) et pasilla (Grimb.). la Genliana Pneumonanthe (1), avec ses belles fleurs bleues, l'Erythræa pulchellu (Yries), la Pulmonaria augustifolia (L.) l'Eufragia viscosa (Gris). la Drosera rotundifolia {L.). la Pin- quicula lusitanica (.). Simelhis planifolia (Anth. L.), Rosa pimpi- nellifolia. / La Roche du Marais nous fournitle Triglochin palustre (L.). En remontant le ruisseau de Fflet. nous verrons les immenses feuilles du Pelasiles vulgaris (Desf.). En terminant cette note, signalons encore FOphrys apifera Huds.,. l'£rodium marilimum (Smith). la Vicia Lalhyroïdes (L.), le Gramimnilis Celerach SW), et parmi les Graminées l'Arrhena- lerum elatius (Gaud.) FAvena pubescens (L.), Festuca arundinacea Schret.), Gaudinia fragilis (P.B.) et le Nardus stricte. ÉTUDE DE QUELQUES PARTIES DE LA GRAPPE D'UN HYBRIDE DE GREFFE DE VIGNE par Ch. CoLix, Professeur à l'Ecole Normale de Rennes. Il y à six ans, à Millery (Rhône), M. Jurie greffa son hybride n° 080 sur neuf pieds d’Aramon Rupestris Gancin n° +, en ayant soin de conserver côte à côte dans le même terrain des témoins appartenant au sujet et au greffon. Dès la deuxième année après ces greffages, il constata que deux des greffons manifestaient un retard dans le débourre- ment et se rapprochaient ainsi du sujet. L'année suivante, c'est-à-dire à la troisième feuille, comme disent les viticulteurs, M. Jurie constata que le retard dans le débourrement s'était maintenu, et que d'autres phénomènes étaient apparus. Les greffons se mirent à fruit et, tout en fleu- rissant plus tard que les autres. ils donnèrent de nombreux rameaux couverts de formes (inflorescences), portant de petites feuilles moins développées que sur les greffons voisins et que sur les 580 témoins. Au moment de la floraison, on constata une coulure considérable : deux ou trois grains seulement nouèrent par grappe. Par tous ces caractères, les greffons se rapprochaient nettement de L'Aramon Rupeslris Ganzin n° 1 qui leur servait de sujet. Les greffons avant ainsi varié présentaient sur leurs rameaux des feuilles modifiées aussi dans le sens du sujet: c'est ainsi qu'elles étaient de couleur plus sombre, et plus luisantes.et plus épaisses qu'à l'ordinaire. Sur ces rameaux PE. Ju cg Ÿ tes se développèrent des contre-sarments dont les caractères de végétation étaient sensiblement ceux des 580 témoins et des 80 greffés n'ayant subi aucune variation. En 1905, deux nouveaux greffons de 580 sur {ramon Rupes- lris Ganzin ont varié de la même manière que îes précédents. L'un s'est modifié dans son ensemble, l’autre dans une moi- tié seulement. M. Daniel à suivi depuis quatre ans celle variation et a pu la contrôler à diverses reprises. Il a été surtout frappé de la ressemblance étonnante que présentent les 580 gréffons avec leurs sujets, comme aspect de la grappe et comme port géné- ral au moment de la floraison. Les grappes de la variation sont plus érigées, à pédoncule plus gros que dans le 580 et offrent sous ce rapport plus d'analogie avec le sujet. Au mois de juin dernier, il a recueilli sur les témoins et sur les ceps ayant varié des échantillons aussi rigoureusement comparables que possible. Ge sont ces échantillons, qu'il a bien voulu me confier, dont j'étudie ici la structure anatomique, afin de voir si au mélange des caractères morphologiques externes correspond un mélange de caractères morphologiques internes. I. — Étude du pédoncule de la grappe Les coupes transversales ont été failes à égale distance de l'insertion de la grappe sur le cep et des premières ramifica- tions de la grappe. Les coupes ont une forme sensiblement circulaire (Jigures 1, 2, 9, 4) à l'exception toutefois de celle de lAramon Rupestris Ganzin franc de pied (fig. ») qui est nettement oblongue. En suivant l’ordre 1, 2, 5. 4. >, nous remarquons, au point de vue de la taille, une gradation marquée. surtout quand on passe de la variation de printemps à la varialion de {4 ans puis à lAra- mon Rupestris Ganrzin. Des mesures donnent en effet pour dia- mètre respectif des coupes r, %, 5. 4,5, les nombres suivants : 110, 102, 110, 100, 199"". Une gradation analogue s’observe dans les diamètres des circonférences passant par le péricyele (So, 39, 80, 110, 160"".,) et par la pointe des faisceaux ligneux (38, 42. 58, 60. 85). Dans les figures 1, 2, 3, 4. D, les portions lignifiées sont couvertes de hachures: le quadrillage indique les fibres péri- cycliques (1). L'examen des figures montre que si la faille est différente, elles ne sont pas semblables, comime structure. autrement dit, elles ne donnent pas l'impression d'un même dessin placé à des distances différentes. Ici encore des mesures (1) Nota: Toutes les figures ont été réduites de moitié, par rapport aux gros- sissements indiqués dans le texte, SAONE moyennes vont nous renseigner d'une façon plus précise. C'est ainsi qu'en prenant pour unité la distance du péricycle à l'épi- derme externe,la longueur moyenne des faisceaux libéro-ligneux (péricyele y compris), est représentée par 1 1/2 dans le 580 franc de pied : fig. 1). par 1 dans le 58o sur \ramon sans l'ig. 2. — 580 SUR ARAMON RURESTRIS GANZAN N°1: sans variation Schéma général (gr. 3#) Fig. 1. — 580 franc de pied Schéma général (gr. 34) variation (fig. 2). par 1 1/9 dans le 580 sur Aramon variation de printemps (fig. 3), par 1 1/1 dans le 58o sur Aramon variation de 4 ans (fig. A), par 2 dans l'Aramon Rupestris Ganzin france de pied (fig. 5). : Quant au diamètre mo- ven de la moelle, ilserait représenté par les nom- Pres 21/9592 1/25 Jusqu'ici nous avons considéré, tout compte fait, la coupe comme formée par un cercle central (moelle) entou- rée d'un anneau (bois, liber. péricycle) lui-même enveloppé d’un anneau externe (écorce). Mais l'anneau médian se dé- compose en faisceaux libéro ligneux, bien distincls séparés par de larges rayons médullaires. Ces faisceaux présentent aussi des varjalions remar Fig. 3. — 580 SUR ARAMON RUPESTRIS GANZIN ; varialion de printemps Schéma général (gr. 34) Et 'oS TD É db à dos ve. CG quables. D'abord ils sont beaucoup plus allongés dans la varia- tion de 4 ans(fig. À) que dans les figures 1, »,3,et celle varialion de 4 ans, se montre encore, à ce point de vue, beaucoup plus rapprochée que tous les autres de l'Aramon Rupestris Gan- Fig. 4. — 580 SUR ARAMON RUPESTRIS GANZIN ; varialion de 4 ans Schéma général (gr. 34) sin franc de pied. D'autre part, dans les figures 4 et 5, 1e nombre moyen des faisceaux est 50, alors qu'il est de > dans les trois autres. Etudions d’un peu plus près ces faisceaux libéro_ligneux, et reportons-nous pour cela aux figures 6, 7, 8, 9 et 10. Toutes les grappes sont jeunes puisqu'elles ont été cueillies lors de la floraison. Aussi nous trouvons partout le cambium en pleine activité, le liber sans fibres, le péricyele à cloisons relativement minces et peu développé à côté de ce qu'il sera plus tard, la pointe interne des faisceaux entièrement cellulosique à l'excep- tion des vaisseaux, les rayons médullaires peu ou point lignifiés. Si nous laissons de côté ces ressemblances ainsi que les diffé- rences signalées plus haut, nous sommes néanmoins obligé de distinguer encore la variation de 4 ans et l'Aramon Rupestris Ganzin (fig. 9 et 10) des 5 autres (fig. 6,7, 8), en raison du plus grand développement des éléments du bois et du liber. + PPPAT ERP REA PPT CV SE LA LE 7m FER RS RL PP ET A en ve d'abus LOS Sd co Sa À FE + La ti 2” hd es Cie i CL Pat PAT 7 eq de, Ainsi, en parlant du 580 france de pied pour arriver à l'A mon Rupestris Ganzin franc de pied. nous avons été amené à obs € L 20 « LEA < + Fig. 5. — ARAMON RUPESTRIS GANZIN N° 1 franc depied vu #00 Schéma général (fig. 34) _ 354 4 Eu Et ver une certaine gradation très accentuée dans la variation de mr h ans. L'étude de l'ovaire va nous conduire elle aussi à des Ne 14 remarques intéressantes. j 160 1e #4 è II. — Etude de l’Ovaire 12 ; TR 4 Les grappes ont été cucillies lors de l'épanouissement des joÿ E. fleurs. Aussi quand le capuchon formé par les pétales n'est ; pas encore Lombé nous l'enlevons à la pince: nous en faisons “06 # autant pour les élamines: dans la figure 11 les lettres f indi- LA quént des portions de filet restées adhérentes. AE te L'ovaire se présente alors (fig. 11 n° 1) sous la forme d'une bouteille; la partie terminale du goulot est le sligmate, le sou- lot le style, la panse l'ovaire proprement dit, enfoncé dans le disque ‘4, enveloppé d’une sorte de cupule $. formée par les sépales. Figi 6. — 580 franc dé pied. — Faisceau Fig. T.— 580 SUR ARAMON RUPESTRIS libéro-ligneux (gr. 258) .. GANZIN ; sans varialion Faisceau libéro-ligneux (gr. 238) Une coupe transversale (fig. 14) faite dans la partie moyenne de la région renflée, nous montre deux carpelles transversaux soudés en un ovaire à deux loges, contenant chacune deux ovules ov ; sur tout le contour externe des loges, on voit des cristaux d'oxalate très nombreux (représentés par de gros points noirs quand ils sont isolés, par des lignes noires épaisses à contours irréguliers quand ils sont nombreux) puis, pour nourrir l'ovaire. des faisceaux libéroligneux dont les vaisseaux du bois sont représentés par des hachures. iver ell ? nous montre les d Jig. 12) lex ina ‘étude morp s dans I ies signalée Une coupe longitud part = . L' hologique externe varialion de 4 ans 9.— 580 SUR ARAMON RUPESTRIS Faisceau libéro GANZIN ; Fig. 938) SUR ARAMON RUPESTRIS variation de printemps 8.— où GANZIN ; varialio i Faisceau libéro-ligneux (2r. Fig. -ligneux (gr. 258) C4 tales (p) et des élami- é taux d’oxalate sur le contour ris vidence : 1° la base des p s en 6 »° Ja localisation des € de plu nes (E). 90 _ externe des loges: 3 _ phides 7: surtout nom- _ breux dans le style: 0° les papilles stigma- tiques donnant au sti- _ gmatel'apparenced'un _ petit balai : 6° le sys- _ tème vasculaire de _ l'ovaire. La combinaison des Jigures 12 et 14 donne donc une idée très _ nette de l'ovaire. LT Man TE pérn 2 , CPS généralement vrai pour les ovaires du _ 980 franc de pied ou grefté sur Aramon Ru- pestris Ganzin : mais pour ce dernier, l'ovai- re seprésente sous une _ forme quasi sphérique (Jig. 13) sans style ni stigmate apparents : il y a une dégénéres- cence complète bien mise en évidence par la comparaison des Ji- nqures 12 et 15. Toute- fois une coupe trans- versale montre encore un ovaire à 2 ou 5 lo- __ gescontenantchacune Dr 2 ovales. Plus tard tout ceci s'atrophie. Il ne faudrait pas croire que tous les ovaires du 580 franc de pied ou grefté sont identiques à l'ovaire type des figures 12 et 14. Au point de vue de la morphologie exter- ne, il semble bien qu'on ait une forme * ' NAS SAT AT ARE Due ete VE ANNE CRE a LE de ET je * RP PEU OT TOR \ REV. BRET. DE BOT, RENE RENE ET PSE TM Ce qui précède est. 17 les ovules où anatropes, ascendants, Fig. 10. — 580 franc de pied Faisceau libéro-ligneux (gr. 231) type très constante ; il y a cependant des exceptions, et nous L# As Fig. 11. — Morphoiogie externe de l'ovaire (gr. 8) 1) Ovaire normal (580 sur Aramon sans variation). Li 2) 3) 4) 5) 6) Ovaires anormaux (580 sur Aramon, variation de 4 ans). PR 7) 8) 9) 10) Ovaires anormaux (580 sur Aramon, Variation de printemps). 4 d s. i signalons à la figure M it un cerlain nombre d'ovaires vraiment monstrueux à côlé de l'ovaire type. «Ghosemes remarquable, ces Cas. tératologiques: XCCS sivement rares dans. le 580 franc de pied. sont relativement ds nombreux dans la va rialion de printemps et surtout dans la va- rialion de 4 ans, +e IL paraît tout natu- rel d'étudier les coupes transversales de ces ovaires. Nous avons... fait ces coupes non seulement dans les 27 ovaires monstrueux, mais encore dans les ovaires apparemment. # normaux. Nous allons voir que la morpholo- gie externe seulenous auraitinduit en erLeuree puisque nous aurions ÿ Fig.21:— Coupe longitudinale d'ovaire normal (gr. T8) 2 f té amené à considérer comme ovaires à » loges (ovaires nor _ maux) des ovaires à 5, 4 et 9 loges. < 4 » He c + : - An ie, = C > transversale d eX: Fig. 13. — Coupe longitudinale d'ovaire BjE: Lee lan er Par : _ d'Aramon Rupestris Ganzin n° 1 (gr. 78). Lip Fr. nn: 1 no c 108 É sl L de Fig. 16. — Coupe transversale dovaire à 4 cloisons (Variation de 4 ans) (gr. 34) 2 L Pia 45 C transversale d'ovaire Fig. 17,— Coupe transversale DR. “2 1 et VS Ep ch . AS a fe d'ovaire à à cloisons (variation de M. ni à 3 cloisons (variation de S) (gr. 75) printemps) (gr. %) _ Les figures 19, 16, 17 nous montrent des coupes transver- _ sales d’ovaires à 3 (cas assez fréquent), 4 et 5 loges. CAPES 4, DE ré ue $ Les coupes transversales faites dans 55 ovaires nous per-. 54 mettent de dresser le tableau suivant qui se passe de commen- ; k taires. ‘à È «704 "4 | Dr D 580 Ovaires à 123 franc de pied 2 ÉTÉ ETES | CREER ER # ee = 2 2 loges D0 | 3 — 14 | 5 k — Il COR | ho : Nous allons pour terminer, examiner les coupes trans- versales les plus curieuses que nous avons rencontrées. Nous n'y insisterons pas beaucoup. les figures étant suflisament explicites. Dans la figure 18, l'ovaire est formé par la concrescence de > ovaires, l’un à 4 loges, l’autre à 5 loges. Dans les figures 19, 20. 21, nous avons 3 et > loges, dont l'une est isolée et presque atrophiée e:; de plus à l'intéri ieur de l'ovaire, précisément au voisinage de la loge isolée, une par- lie mn de l'assise interne à tous les caractères de l'épiderme externe. NT PT Re) TN OP NE RER CO RS TOUT y Fig. 18. — Coupe transversale d'ovaire anormal (variation de printemps) (gr. 34) Fig. 19. — Coupe transversale d'ovaire anormal (sans variation) (gr. 78) Pare 7. Ne figure 22 nous montre un cas encore plus compliqué ; le 4 “+4 _ centre de l'ovaire est occupé par une colonne de tissu contre | Ï ÿ) ert). Salir Caprea L. — Forêt de Haute Sève à la Tressardière 1909 (Humbert) ; Myriea Gale L.— C. Marécages au bord de l'Etang de Boulet, le long de la forêt de Bourgouel., 1909 (Humbert). Polamogelon perfoliulus L.-— Rigole de Boulet près de Ville- Morin. 1909 (HumberD. -— lucens L. — Calcaire de Feins. 1909 (Humbert). Orchis conopea L.— Forêt de Haute Sève vers Gahard. 1901 (Daniel, Desmars). — maseule DL. var. à fleurs blanches. — Saint-Jacques, 1902 (Humbert) — wiridis SW.— Les Gayeulles., 1901, Galcaire de Feins, 1909. CG : écluse de Ville Morin près Montreuil- sur-[le, Bois Roux, 1909 (Humbert). — pyramidalis EL. R. Calcaire de Feins. 1909 (Humbert). — montana Seéhimidt — RR. Calcaire de Feins, 1909 (Humbert). Celle orchidée n'avail pas encore été sionalée en Ile et Vilaine. — maculala LE. var. elongala Gadeceau.— Fort de Haute- Sève vers Gahard. 1909 (Humbert). Celle plante, décrite et figurée par Fauteur dans le Bulletin de la Sociélé des Sciences Naturelles de l'Ouest (Nantes, 1892), n'avait éLé signalée jusqu'ici qu'en Loire Inférieure. dans des laillis calcaires. C'est également sur le calcaire que j'ai trouvé le 6 juillet 1909. dans la forêt de Haule-Sève, une quinzaine d'individus de cette orchidée aux bords d'un chemin herbeux, ; À nd. à. PR RER NE TR PE RDA OUR PATES TE CET DER ES di CET ue” AU ee Neottia ovata Rich. — Forêt de Haute-Sève vers Gahard, 1902 (Daniel, E. Aubrée). Ecluse de Ville-Morin, Gui- pel, 1905 (Humbert). — nidus-avis Rich. — R. Forêt de Haute Sève du côté de Gahard, 1909 (Humbert). Epipaclis latifolia AU. — \utour de Fécluse de Ville Morin près Montreuil-sur-Ile, 1905 (Humbert). Convallaria maialis L. — Forêt de Haute-Sève, 190% (Daniel). Paris quadrifolia L.— Forêt de Haute-Sève du côté de Gahard, 1902 (Daniel, E. Xubréa). Forêt de Rennes près du la Mi- Forêt (Allanic). Calcaire de Feins, 1909 (Humbert). Muscart. Lelievrit Bor. —— Ruisseau de Blosne près de la route de Châtillon (Houlbert). Prairies de l'Ecole d'Agrieul ture. (Houlbert, Griffon). Plante nouvelle pour la flore d'Ile- el-\ilaine). | Juncus capilalus Weig. — Cossinade en Saint-Thurial, 1905 D 9 (Humbert). Lusula mazima D. CG. St Germain sur Hle, 1905 (Humbert). Carer erlensa Good. — Rothéneuf, 1904 (Humbert). — vulgaris Fries. — Ecluse des Cours-Gallais près Mon treuil-sur le, 1909, Guipel 1905 (Humbert), — . pallescens L. — Lassy, écluse de Ville-Morin près Montreuil-sur Ie. 1909 (Humbert). — pendula Huds._— C. Forêt de Haute-Sève vers Gahard, 1909 (Humbert). Mibora minima Ad. — \bondant sur des rochers schisteux des landes de Montertil, 1905 (Humbert). Fesluca Pou Kunth.— Landes de Lass\. 1909 (Humbert). — denuicula Kunth. — Landes de Saint Thurial. 1905 (Humbert). — arundinaceaSchreb. — Feins. 1909 (Humbert). Bromus asper L. — Forêt de Haute Sève du côté de Gahard, 1901 (Humbert). Aira uliginosa Weihe.— Bords de lEtang de Boulet en Feins, 1909 (Humbert). Equiselum palustre L. — Forêt de Rennes. Feins, Ecluse des Cours Gallais. Guipel, Gahard. ele. 1905. (Humbert). Assez COMMUN . Ophioglossun vulgalum L.— Calcaire de Feins, 1909 (Humbert). Asplenium lanceolalun Sin. — Rochers schisteux des landes entre Lassy el Baulon, 1905 (Humbert). II. — Champignons Amanila Eliæ Q. (?). — Fouillard, 18 octobre 1900 (Topsent. 2. Lepiola pudica B. — Entre Chantepie et Vern, 19 octobre 1900 (Topsent. 6 —. ‘äspera Pers. — Les Gayeulles, 1° déc. 1900 (Topsent — helveolaBres.— Entre Chantepieet Vern, 1900 (Topsent). — _ procera Scop.rar. rhacodes Vitt. — Jardin des Plantesde à Rennes (Daniel, les Bas Chemins à Rennes (Topsent). + x n . T ; 10% Tricholoma colossum Fr. Entre Chantepie et Vern : route de M Nantes, octobre 1900 (Fopsent. | 27% — aggregalum Sch. var humosum Fr. — Le Thabor à" Rennes 1900 Topsent. | 48 — acerbum B. — Bois de Vaux, 7 oct. 1900 [Topsent,. LA Armillaria mucida Sehr. = Mi-Forêt, 1900 (Topsent). +4 Collybia grammocephala B.— Mi-Forêt: Bas-Chemin à Rennes, d (Topsent. 24 — telachroaFr.— Le Thabor à Rennes, 1900 (Fopsent). 414 Cliocybe gymnopodia B.— Les Gayeulles. 4 oct. 1900 (Topsent). Mycena sanguinolenta À. — Forêt de Haute-Sève, avril 1902 ‘4 Daniel. dd Pleurolus dryinus Pers. — Chène Marbot à Pacé (Daniel). SR — Oslrealus Jacq. — La Prévalayve, Printemps 1902 A . = x . , 1" [ (Daniel). Espèce d'automne où d'hiver. A Hygrophorus coccineus Seh. — Caleaire de Saint-Jacques. et \vril 1902 (Daniel) Espèce d'automne. ] — hypolhejus Fr. — Entre Chantepie et Vern. 1900 | (Fopsent). ; | — _pr'alensis Pers. — Les Bas-Chemins à Rennes (Fopsent). 4 — psilacinus Seh.— Les Bas Chemins à Rennes (Fopsent). ; — chlorophanus Fr. — Mi-Forêt, 95 oct. 1900 (Topsent). EE Russula livescens Batsch. — Roule de Nantes près Rennes, rt octobre 1909 (Topsent). 1 Entoloma rhodopoliunr Fr. — Fouillard, 1S oct. 1900 (Fopsent). | Eccilit carneoatba With. — Les Gayeulles, 1° décembre 1900 (Fopsent). Pholiola dura Bolt. — Calcaire de Saint-Jacques, avril 1902 + (Daniel). Espèce d'été. Corlinarius millinus Fr.— Bois de Vaux, 28 déc. 1900 (Topsent), — — var. semisanquineus. — Mi-Forût. 1900 (Fopsent). — violaceus GC. — Fouillard, 1°" décembre 1900 (Topsent). — scululalus Fr. — Bois de Vaux, 28 dée. 1900 (Fopsent). ; CAES": Dis Gomphidius viscidus L.— Forêt de Haute-Sève, avril 19o2(Daniel). — glulnosus Sch.— CC. Bois de Vern, 1900 (Topsent). Hebeloma lor.yicaudus Pers. — Fouillard. 18 oct. 1900 (Topsent). Flammula qummosa Lasch. — La Prévalaye 1900 (Topsent). - JE papilionaceus Fr. — Calcaire de Saint-Jacques, avril 1902 (Daniel). Espèce d'été où d'automne. Polyporus Scluveiniliii Fr. — (desséché) Forêt de Haute Sève, avril 1902 (Daniel). — acanthoïdesB.— Les Gayculles, 1° dée. 1900 (Topsent). Dœdalea biennis B.— Les Gayeulles. 1° déc. 1900 (Topsent). Bolelus œreus B.— Forêt de Haute-Sève, avril 1902 (Daniel). — luleus L. Forêt de Haute-Sève, avril 1902 (Daniel). — variægalus Schwartz. — Forêt de Haute Sève, avril 1902 (Daniel). — chrysentheron B. Variété : chapeau olivacé, soyeux, convexe. ferme : diamètre : 10 cent. :; pied dur, tordu, renflé vers Le bas, lavé de carmin et à côtes carminées :; pores d'un beau jaune : chair blanche. rouge sous l'épiderme, rougissant à l'air à la longue, Mi- Forêt, 29 octobre 1900 (Topsent). — calopus Fr. — Bois de Vaux, 28 déc. 1900 (Topsent). Hydnum inbricalum L.— Entre Chantepieet Vern 1900 (Topsent). cyathiforme Sch.— Bois de Vaux, 7 oct. 1900 (Topsent). — :onalum Batsch.— Bois de Vaux,7 oct. 1900 (Topsent), Clavaria inœqualis FE. dan. — Mi-Forêt 1900 (Topsent). — corniculalaSch.—Les Gavyeulles, 1° déc. 1900 (Topsent). Psalliota syloalica Sch. — Bois de Sœuvres à Vern, (Daniel) : les Gayeulles, 1° décembre 1900 (Topsent). — hœmorrhoidaria Fr. Jardin des Plantes de Rennes, (Daniel) ; les Gayeulles 1°" décembre 1900 (Topsent). Cralerellas cornucopioides L. — Bois de Vaux, 7 oct. 1900 (Topsent). Bovisla plumbea Pers. — Calcaire de Saint-Jacques. avril 1902 (Daniel), espèce d'automne. ARCHÉOLOGIE ET BOTANIQUE par M. Jules AUBRÉE Quelques observations relatives .à la pérennité des graines s'associent dans mon esprit aux deux occupations qui absorbent mes loisirs, et qui me permettraient de répondre à Mélibée s’il m'interrogeait : | — 90 — O Melibæ Deus nobis hæc ofia fecit: l'archéologie et l’'horticulture. Les plus vieux témoins de ma connaissance comme monuments: pierres druidiques, mottes féodales, camps romains, édifices séculaires de domaines congéables, creusements de puits, ouvertures de carrières ont révélé l'existence de graines enfouies depuis des siecles et ayant conservé leurs facultés germinatives. Celles que j'ai le plus remarquées, probablement parcequ'elles sont les plus apparentes, sont des graines de digitale ‘Digitalis pupurea) et de russes (Sinapis) quicouvraient le terrain dès qu’il devenait libre, de manière à laisser peu de place à d’autres végétations. Ces graines avaient évidemment dormi pendant plusieurs siècles ; on ne peut autrement expliquer cette éclosion. La nomenclature des monuments ci-dessus indique l'âge variable, mais considérable, de l'enfouissement de ces graines. Les édifices de domaines congéables, où constructions de talus plantés d'arbres élevés par le propriétaire édificier, moins anciens que les monuments druidiques et les mottes féodales étaient par leur nature très durables ; leur démolition a été souvent observée dans le Morbihan où règne ce genre de propriété, lorsque, après plusieurs siècles de jouissance, le tenancier, éconôme de sa nature, parvenait à racheter au propriétaire foncier, un peu plus dépensier, le fonds qui le faisait passer après de longs labeurs du rang de faisant précaire à celui de propriétaire, j'allais dire de seigneur ; il lui devenait alors loi- sible de faire des réunions de parcelles ou des améliorations. J’ai toujours vu la trace de ces démolitions couverte dès l’année suivante de végétations abondantes dont l'apparence de sponta- néité n'était que la preuve authentique d’une conservation des graines munies de leur embryon. Quel est l'âge de graines retirées de puits creusés profondé- ment : Quel est l’âge de graines qui éclosent entre les failles des carrières dès l’année suivant l'exploitation ? J'ai constaté dans une carrière de Guichen l'existence dans ces conditions de nombreuses digitales ; j'y ai même vu une digitale blanc pur. Il y a là une nouvelle mine d'observations scientifiques ; ne nous lassons pas. Si l’immortel Béranger a dit : La science, aveugle majesté, Ne croit à rien qu’au peu qu'elle devine, ilne nous interdit pas de chercher et de deviner; il ne veut pas nous désespérer comme ces bäcleurs d’idées qui proclament la faillite de la science. Charlatans ! DEUX PLANTES RARES DES ENVIRONS DE RENNES ‘Muscari Lelievrii Bor. et Cerastium arvense FI. par M. C. HOULBERT. professeur à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie de Rennes 1° Musa Lenievri Bor. — À part le 1. comosum quelque- fois trop abondant dans les champs cultivés, les autres espèces de ce genre gracieux paraissent fort rares en Ille-et-Vilaine : c'est pourquoi il nous semble intéressant de signaler les récolles qui ont élé faites dans deux stations différentes aux environs immédiats de la Ville de Rennes. Le premier échantillon à été découvert en fleurs, le 10 mars 1902 par M'"° Houlbert près du ruisseau de Blosne en face la ferme de la Bentinais, route de Châtillon. La toufle, provenant de 5 à 6 bulbes fut arrachée tout entière avee sa motte : je lai transportée dans mon jardin où elle a continué à fleurir et à se multiplier. J'ai donc pu suivre ainsi l’évolution de linflorescence qui a surtout servi à Boreau pour caractériser celle espèce. Le Catalogue de M. Picquenard (1897) ne la mentionne pas : si je ne me trompe. il ne cite même aucun WMuscarti. Le Catalogue de MM. Saint-Gal et Demarquet ne la mentionne pas non plus. La Flore de l'Ouest de Lloyd (5° édition) signale Muscari Lelievrit dans la Charente-Inférieure et dans la Loire-Inférieure, notamment au pare de la Galissonnière (le Pallet) et à La Haie- Fouassière. Ce sont [à il me semble, jusqu'ici, les localités bretonnes ()) les plus voisines de nous. Muscart Lelievrit à élé trouvé pour la première fois en 1846 en Anjou, aux environs de Segré par M. l'abbé Lelièvre, profes- seur au Collège de Combrée. Boreau, qui la nommé, le décrivit la même année dans le Bulletin de la Sociélé industrielle. Cette jolie plante à été revue en Maine-et-Loire sur différents points. mais toujours très rare. Elle se distingue nettement de M. botryoides D. C. — dont elle se rapproche le plus — par les caractères suivants, qui sont suffisants, d’après moi, pour en faire une espèce valable et non une simple variété. a). — Caractères de l'inflorescence : ‘fig. +). Fleurs stériles à la partie supérieure de la grappe. — fertiles à la partie inférieure, Couleur bleu pâle : ouverture de la corolle bordée de dents blanches, obluses et réfléchies. Odeur très faible de violette. Muscari botryoïdes possède des fleurs inodores, en grappe läche, beaucoup plus allongée. drain AS fa tic ne à a mes jh LU tadamat ha, Drm a rt er TARDE Fig. 1. — Muscari Lelievrii Bor. + cé b). — Caractères des feuilles : Feuillles larges de un centimètre environ, canaliculées, arrondies au sommet et ponctuées de brun à la base. ec. — Précocilé de la floraison. (10 mars 1902). Musc. racemosum et botryoïdes ne commencent guère à fleurir que fin mars et en avril. Une deuxième touffe de Muscari Lelievrii a été découverie la même année, vers le o mars, (Griffon et C. Joulberl) dans la grande prairie de l'Ecole d'Agriculture de Rennes. ILest très probable que si des recherches plus nombreuses élaient faites à cette époque de l'année dans nos environs, on retrouverait de nouvelles stations de cette charmante liliacée. 2 CERASTIUM ARVENSE L. — Nous croyons devoir encore signaler à l'attention des botanistes rennais cette jolie petite Carvophyllée, aussi rare en Bretagne qu'elle est abondante sur les pelouses crétacées du centre et du nord de la France. Nous l'avons découverte le 18 mai 1902, au bord d'un chemin. sur une pelouse sèche dans les environs de Cesson : elle existait encore en 1904, mais il est douteux qu'elle puisse se maintenir longtemps dans cette localité. Elle n'avait jusqu'ici qu'une seule station connue en Ille-et-Vilaine, à Fougères, où elle avait été découverte -par Sacher. ÉTUDE MORPHOLOGIQUE DES FEUILLES À BOIS ET DES FEUILLES À FRUITS DU CERISIER |! par P. SEexor Préparateur à la Faculté des Sciences de Rennes Lorsqu'on examine attentivement les feuilles de quelques arbres fruitiers, on constate qu'elles offrent entre elles des différences de grandeur et de forme très appréciables. C'est la grandeur de ces organes qui varie le plus, etil est presqu'impossible de trouver sur un même arbre, deux feuilles de dimensions identiques. . La forme présente des caractères plus constants, et permet de reconnaître le plus souvent à quel rameau la feuille appar- tient. Les rameaux à bois portent en effet des feuilles dont Ia forme diffère notablement de celles que portent les rameaux à fruits. Le dimorphisme foliaire est nettement accentué dans le cerisier. (4) Travail fait au Laboratoire de Botanique appliquée, REV. BRET. DE BOT, d PP 20 DR PNA a at Le. a 94. = Le rameau à bois de cet arbre présente une région basilaire, plus ou moins développée suivant la vigueur de la pousse, dont les feuilles sont munies à leur aisselle d'un bourgeon à fruits ; celles de la région supé- rieure au contraire, por- tent des bourgeons à bois. Les premières ont une forme nettement diffé- rentes des secondes et rappelleut par de nom- breux caractères les feuil- les du rameau à fruits. Cependant comme elles présententaussiquelques caractères des feuilles de la région supérieure du rameau à bois, je les ai soigneusement isolées, pour ne faire porter mes observations que sur les feuilles de la région supé- rieure du rameau à bois, pourvues à leur aisselle d'un bourgeonà bois et que j'appellerai feuilles à bois, et sur les feuilles du rameau à fruits que j'appellerai feuilles à fruits. J’examinerai ici la morphologie externe et la morphologie interne de ces deux catégories de feuilles, et je me propose d'étudier plus tard leur physiologie. PA Te pe DE ne D nt Le nr - 7". hi Cm Ant Cr RC, bn. “Ét Morphologie externe Mes recherches ont porté, sur environ 500 feuilles des rameaux à Fig. 1.— feuilles à bois (grandeur naturelle}} dr + J9 = bois et des rameaux à fruits du gros Bigarreau. Les dimessions que j'indiquerai sont des valeurs moyennes et peuvent ainsi être considérées comme se rapportant à des feuilles normales types. a .— Feuille à bois. — Le pétiole de la feuille à bois, {/ig. possède une longueur de 3°, 5 représentant le 1/4 de celle du limbe. Le pétiole a la forme générale d'un trone de cône: il est ar- rondi à sa face inférieure et présente une légère gouttière à sa face supérieure. Il est légèrement aplati dorsiventralement à son point d'insertion sur le rameau. Dans cette région, la gout- tière est assez large avec des bords mousses; peu à peu elle se retrécit en même temps que sa profondeur aug- mente. Dans la région moyenne, la section du pétiole, indépendamment de la gouttière, est assez régulièrement arron- die, mais peu à peu elle semble subir une compression latérale de sorte que dans sa région supérieure, le pétiole est légèrement aplati latéralement. Le pétiole présente donc deux aplatissements extrêmes, dans deux plans différents: l’inférieur dans le plan horizontal, le supérieur dans le plan vertical. Au voisinage du limbe, quelquefois même tout à fait à la base de ce dernier. le pétiole porte des nectaires assez volumi- neux d'une couleur rouge plus ou moins foncée. Ces nectaires sont le plus souvent au nombre de deux, mais il existe sous ce rapport d° assez grandes variations: quelquefois mais assez rarement, il n'y en a pas ; parfois il y en a trois etmême quatre. La position de ces excroissances est assez variable, rarement elles descendent à plus d’un centimètre de la base du limbe. Le plus ordinairement les 2 nectaires sont placés en face l’un de l’autre : dans ce cas ils sont plus ou moins réniformes, l’un eux /-est un peu/splus élevé :de:-facon- que: son hile se trouve en face de la tuberosité supérieure de l’autre. La ligne qui les sépare se trouve ondulée et surmonte directement la gouttière pétiolaire. Le limbe présente une longueur de 15 centimètres, c’est à dire assez grande relativement à celle du pétiole, soit e nviron 4 fois plus grande. Le limbe s’élargit d'abord brusquement à la base, puis sa largeur croît lentement j jusque vers la moitié de sa longueur to- De puis décroil ensuite progressivement. Le long de la nervure médiane el jusqu'à son sommet, la gouttière du pétiole se prolonge avec sa forme étroite et profonde. La nervation est pennée : les nervures secondaires s'échap- pent de la nervure médiane sous un angle moyen de 60° cet angle est un peu plus grand à la base, un peu plus petit au sommet. Ces nervures secondaires ne sont pas toutes d'importance ET CUS 30 TE égale, les unes, assez fortes, vont se ramifier sur le bord mar- ginal de la feuille, les autres, plus faibles, se perdent dans le limbe à une petite distance de la nervure médiane. Les premières que j'appellerai nervures secondaires de premier ordre sont au nombre de 17 à 18 de chaque côté. Ces nervures parlent à des hauteurs variables de part et d'autres de la nervure médiane :et la distance qui en sétpare deux voisinnes est fort différente suivant les cas. Lorsqu'elle dépasse une certaine limite, il apparait alors une nervure se- -condaire de deuxième ordre. Perpendiculairement aux nervures secondaires. on en ren- contre d’autres plus fines qui forment des sortes de ponts entre celles-ci, limitant ainsi des espaces rectangulaires dans lesquels les dernières ramifications nerviaires se résolvent en un réli- culum dont les mailles sont encore très facilement visibles à l'œil nu. Les nervures de premier et de deuxième ordre sont munies d’une gouttère à leur face supérieure et font saillie à la face inférieure du limbe, celles d'un ordre plus élevé sont entièrement inclues dans l'épaisseur du Himbe. | La feuille est assez régulièrement dentée. Les dents d'abord peu accentuées dans la partie baïilaire arrondie du limbe vont en augmentant d'importance jusque vers sa région la plus large elles deviennent ‘ ensuite: de ‘plus en plüs etre Chaque dent, dans la première région est formée d'une dent principale présentant assez souvent > dents secondaires sur son bord inférieur : dans la région supérieure on ne trouve ordinairement qu'une dent surmunéraire. b.— Feuille à fruils. — Le pétiole de la feuille à fruits fig. 2 possède une longueur de 6 centimètres correspondant à la moilié de celle du limbe. Sa forme oénérale rappelle beaucoup celle du pétiole de la RATE à bois, mais il est beaucoup plus long et plus grèle que ce dernier. Les nectaires qu'il porte sont plus petits que les précédents, leur position et leur nombre présentent encore plus d'irrégularité. Le limbe diffère nettement de celui de la feuille à bois. Sa longueur est de 11 centimètres c'est à dire égale au double de celle du pétiole. [Il débute assez brièvement etsa largeur s'accroit progressivement jusqu'aux 2/3 de sa longueur totale pour décroître ensuite très rapidement et se terminer par une pointe à base plus ou moins large. Les nervures sont moins nombreuses que celles de la feuille à bois, on en compte le plus souvent 13 ou 15 de chaque côté. L'angle qu'elles forment avec la nervure médiane est un peu plus aigu que précédemment, mais cependant cette diffé- rence n'est pas très accentuée. Les dents présenteut une légère différence avec celles de Ia feuille à bois, elles sont plus étroites, plus longues et ne pré- san... T0 Pr UT sentent généralement qu'une seule dent surnuméraire sur tout le pourtour du limbe. En somme si l’on compare la feuille à bois et la feuille à see 4 pv: “si + = fruits. onvoitiqu'elles offrent des différences très nettes dans le pétiole et dans le limbe. Les premières ont un pétiole; court : un limbe long, arrondi à la base, effilé au sommetavec des dents présentant quelque- fois 2 petites dents secondaires sur leur lèvre inférieure ; les secondes. .aucontraire. ont un pétiole très long : un limbe relati- vement court. effilé à la base et arrondi au sommet. les dents ne présentent généra- lement qu'une seule dent surnuméraire. Ces différences sont suffisammentaccusées pour permettre de reconnaitre à première vue la nature d'une feuille de cerisier. Morphologie interne Les coupes que je vais étudier ici ont élé faites dans des régions comparables du pé- liole et du limbe des feuilles à bois et des feuilles à fruits. Pour Fig. 2. — Feuille à fruits (grandeur naturelle), Men I. Coupe du pétiole de la feuille à bois. — Il. Coupe du pé- tiole de la feuille à fruits portée par le rameau à bois. — IT, Coupe du pétiole de la feuille à fruits, le pétiole, la région de la coupe se trouve dans le deuxième millimètre à partir de son insertion sur le rameau ; pour le limbe, dans le troisième espace internerviaire, au voisinage de la nervure médianne. La structure des feuilles présente des différences très sen- sibles, de l’une à l’autre: ces différences sont de l'ordre de celles de la grandeur de ces organes : mais comme pour la forme, il est toujours possible à l'examen microscopique. de reconnaitre la nature de la feuille qu'on étudie. a). Feuilles à bois. — La coupe du pétiole ‘fig. 1), passe dans la région où le faisceau conducteur est unique. On sait en effet. comme l'a indiqué M. Petit (1), que dans les Rosacées Prunées, la nervure du pétiole, présente trois faisceaux primitifs qui se soudent en un seul, sur une faible longueur. et se séparent en- suite en restant parallèles jusqu'au limbe. Dans cette coupe, après l'épiderme, on rencontre une couche continue de collenchyme 1, qui présente son épaisseur maxi- mum au-dessous de la nervure. Après le collenchyme vient un parenchyme assez homogène au-dessus et au-dessous du faisceau libéroligneux., mais qui devient extrêmement lacu- neux sur les côtés CG. Ca et là. on y rencontre de grosses mâcles cristallines d'oxalate de chaux, D. La nervure est la partie la plus importante et la plus carac- téristique. elle à la forme d'un are dont l'épaisseur maximum se trouve dans la région moyenne. Le bois F. est légèrement ondulé sur son bord libérien ; aux deux e extrémités de l'arc il laisse deviner le groupe de vais- seaux qui se sépareront pour former les deux faisceaux colla- téraux. La forme de l'arc ligneux est caractéristique de la feuille à bois. L'ouverture de cet are est très accentuée et sensiblement égale aux >/3 de la plus grande largeur. du faisceau ligneux. Du côté supérieur, le bois est entouré d'un collenchyme, E. à cellules très petites, du coté inférieur se trouve le liber G. Celui-ci est parcouru par de nombreux rayons médullaires qui prolongent ceux du bois. Ils s'élargissent de plus en plus en s'éloignant de l'arc ligneux et confluent dans certaines régions en des espaces irréguliers qui séparent des ilots de fibres iibériennes, H. La structure de la nervure est plus facile à Apres si l'on examine la fig 4 qui représente la région E. F. G. H. de la fig 3 Dans cette coupe on remarque que le bois formé de files vasculaires régulières, dans lesquelles on distinge deux régions. Dans la supérieure. au voisinage du collenchyme, on trouve (4) Petit, hèse de Sc, N. 1884, EPPON ER TES NL ER EE] ; \ EE = quelques vaisseaux de bois primaire. Le bois secondaire qui lui fait suite est formé de vaisseaux disposés en files d'une seule rangée, dont le diamètre va en s’accroissant de plus en plus. Les rayons médullaires sont assez larges, et les fibres ligneuses sont rares dans cette partie du bois. | $ n 20 206 Dans la région inférieure. les vais- £ 0582 OS 92 seaux sont à diamètre plus étroit, et DORA CS AE D sont entremèêlés de nombreuses fibres VOA EE NE" ligneuses placées sur deux ou trois QE DOTE rangs. Les rayons médullaires devien- EU TV © @ C) où a ee nent de plus en plus étroits à mesure qu'on se rapproche du liber. Le liber est formé des éléments habituels, et renferme des rayons médullaires formés le plus souvent d'une seule file de cellules allongées dans le sens radial. Au fur et à mesure qu'on s'éloigne du bois, les rayons médullaires présentent des celiules D, GASERNS 220 > ee OL CDS SE ON SCO ee Ne OMNO ee dont La grandeur S'accroil et qui ne a y tenden ta devenir isodiamétriques. POSE NEO Les éléments libériens qui sont HS a A A d'abord petits augmentent aussi leur RSS ES © diamètre, et lon arrive sans grande me EE Fr DS MANETE Au : : Be Dr ane AI ES “, x Pre » . r CRE ù (transition à la région des fibres Hbé- HER riennes. Cette partie du liber présente dx des îlots d'éléments collenchymateux ” di n en a OCR FX LA LR £ NE - Vitesse = QÙ très irréguliers, dans lesquels on for 0) AY ee j N 5 RSA \ Lex % rencontre çà et là quelques fibres Se op LOS ER TA | De RE : ; : FRA se, + neltement lignifiées. Celles-ci peuvent LE PRET PÉTER, Ps A être isolées où réunies par 2 ou 5 ou 4 @ + mème par pelits paquels dans lesquels É& DE le nombre des fibres semble avoir un see) à rapport assez net avec la quantité de GE | lumière que recoit la feuille. 3 p VE — — _/\ E >= é « . % PT ES Le liber est très riche en cristaux “> . . r > CE À d'oxalate de chaux situés le plus 0 747 | souvent dans les cellules qui bordent drA Er "é inimédiatementles rayons médullaires. PP £ Ils sont plus gros. plus nombreux et Hé F. de Ê dela fig. 3 PIUS irrégulièrement disposés dans la : ? région périphérique du liber. Le limbe. fig. 5 . présente un épiderme supérieur formé de très grandes cellules qui sont souvent divisées en deux par une cloison langentielle. Au-dessous de cet épiderme vient le CÉTTIIT] ) YF ST a "Fig. Région À, de IL, fig. 3 nu EN | | DR en : ÉCLATÉ PT: a : Ta Fig. 9 Coupe du limbe de la feuille à bois S Fig, 7.— KEpiderme inférieur de la feuille à fruits. inférieur de la feuille à bois, Fig. 6. — Epiderme VON M pet CPE TANT Le E tissu palissadique. Il est généralement formé de deux ou trois assises cle cellules superposées verticalement. La première est formée de longues cellules assez régulières, serrées les unes contre Îles autres et à diamètre assez large. La deuxième possède encore des cellules allongées, mais leur diamètre est plus étroit que précédemment. La troisième, quand elle existe, est beaucoup plus irrégulière : les cellules qui la constituent ne sont plus aussi cylindriques, de plus elles laissent entre elles de nombreux méals et souvent même de véritables lacunes. Après le parenchyme palissadique on trouve trois ou quatre rangées de cellules plus ou moins arrrondies formant un tissu lacuneux assez lâche. Les deux dernières assises du mésophylile sont formées de grandes cellules qui, entre les nervures, ont une tendance à s'allonger perpendiculairement à lépiderme inférieur et à former dans leur ensemble l'ébauche d'une sorte de parenchyme palissadique inférieur très lacuneux. L'épiderme inférieur est formé de cellules assez petites. leur culicule est quelquefois aussi épaisse que celle de lFépiderme supérieur. Si l'on examine de face cel épiderme inférieur, on remarque, Jig. 6. qu'il est formé de cellules irrégulières assez petites : les stomales qu'il présente sont nombreux et généralement entourés de 5 cellules épidermiques. b) Feuille à fruits. — La structure du pétiole présente les mêmes caractères généraux que celui de la feuille à bois, mais cependant il présente des particularités intéressantes. La forme de l'are ligneux. HE fig. 3, diffère neltement de la précédente : son ouverture en est étroite et atteint à peine la moilié de la largeur totale du faisceau de bois. Dans celui-ci, (Jig. S), on distingue encore assez nettement deux régions, mais la distinction est plus difficile que dans la feuille à bois. En effet, après le bois primaire, dans. la région supérieure, les files vasculaires ne renferment un rang de vaisseaux que sur une très faible longueur : ces vaisseaux Ont un diamètre relalivemeal faible et dont la dimension varie très irrégulièrement. La région inférieure est très spéciale : elle est formée de vaisseaux entremèêlés de fibres ligneuses. le tout formant des colonnes très irrégulières com- me dimensions et comme formes. La direction de ces paquets ligneux est toujours radiale, mais ne continue que très irrégulièrement les files vasculaires de la région supérieure. Les rayons médullaires, loin d'être réguliers comme dans la feuille à bois, sont larges el droits dans certaines parties, rétrécis el diversement contournés dans d'autres. En somme la caractéristique du bois de la feuille à fruits est la grande irrégularité de ses éléments tant au point de vue de la forme PERTE ES TE OP POS NT ES) OS LS 4 — 43 — | Q , . ,. ] ve que des dimensions et de la disposition. Cette structure offre un contraste frappant avec celle de la feuille à bois et permet | à elle seule de caractériser la nature de la feuille. Le liber n'est pas très différent à première vue de celui de la feuille à bois. Cependant si l'on fait le rapport de l'épaisseur | de l'arc libérien à celle de l'arc ligneux, on remarque que ce rapport est plus grand pour la feuille à fruits où il dépasse légèrement l'unité, alorsq ue pour l'autre il lui est inférieur. Les | cristaux d'oxalate de chaux du liber affectent la même dis- position que précédemment, mais d'une façon générale ils sont plus petits eL souvent aussi moins nombreux. Le limbe (fig. 9) présente un épiderme supérieur à cellules | plus petites que dans celui de la feuille à bois, de plus elles 4 sont beaucoup plus rarement divisées en deux, et dans ce ‘as la cloison est plus oblique. Le parenchyme palissadique offre deux ou trois rangs de cellules;! 167 premier a ‘des éléments allongés el assez réguliers, le second, beaucoup moins important possède des cellules à direction plus ou moins oblique, de plus elles sont beaucoup moins serrées lesWünes, contre les autres. Dans son ensemble, ce tissu palissadique est moins épais el plus irrégulier que dans la feuille à bois. On passe au tissu lacuneux par uneassise de cellules assez grosses, qui semblent prolonger quelque- Fig. 9. — Coupe RS REA AUS lois celles du tissu en palissade Ée tR mais qui ne peuvent qu'assez difficilement être rattachées à ce tissu. Les cellules du Lissu lacuneux sont très irrégulières et courbées en différents sens, elles forment jusqu'à lépiderme inférieur un tissu très che. Les cellules de ce dernier sont assez grandes, mais cependant beaucoup plus petites que celles de lépiderme supérieur. Vues de face, les cellules de Fépiderme inférieur (fig. T) sont plus grandes el beaucoup plus irrégulières que celles de la feuille à bois: les stomates sont moins nombreux et le nombre des cellules qui les circonscrivent est plus irrégulier que précédemment. y en à quelquefois 4 ou 6, le plus souvent c'est à comme dans la feuille à bois. CoxcLusioxs. — Si l'on compare la feuille à bois et Ta feuille à fruits de cerisier, on constate qu'il existe entre elles des différences caractéristiques que l’on peut résumer dans le tableau suivant : : g La: u » Parenchyme palissadique Parenchyme lacuneux + FEUILLE A BOIS FEUILLE A FRUITS - "à - \ Pétole Court et gros. Long et grêle. = 4 Limbe Arrondi à la base, effilé au Effilé à la base, arrondi sommet: à dents souvent | au sommet; à dents pour- F pourvues de deux petites | vues d'une seule petite 42 dents surnuméraires. dent surnuméraire. ‘4 Bois Régulièrement lignifié en Très irrégulier. : files radiales. Moins épais que le bois. À cellules longues. Assez dense et régulier. Plus épais que le bois. A cellules courtes. Très lâche el très irvégulier, " y D D , RTS A UE LEP TOEAT STANN FA APT RS 5 Te LR ULARN ct, ART RT Epiderme inférieur A cellules petitesetirrégu-| A cellules plus grandes, lières, nombreux stomates.| plus irrégulières et sto- | mates moins nombreux. Si Y a de grandes différences morphologiques entre les deux sortes de feuilles du cerisier, il existe aussi de notables différences au point de vue de leur composition comme j'ai | pu m'en rendre compte au cours de nombreuses analyses (4): je me propose de rechercher prochainement si lon peut en trouver d'aussi grandes au point de vue physiologique. SUR LA FORMATION DES THYLLES ° A LA SUITE DE LA DÉCORTICATION ANNULAIRE ET DU GREFFAGE par M. Lucien DaniEz L'origine et la fonction des thylles qui se forment dans les vaisseaux ligneux ont été fort discutées jusqu'ici. Connues depuis Malpighi (>) qui les a signalées dans le bois du chêne, elles ont depuis été indiquées dans 105 genres de plantes appartenant à des familles très différentes. Ces formations apparaissent soit au cours de la végétation dans des plantes en apparence normales, soit à la suite de trau- malismes divers. Haberlandt (3) a prétendu qu'elles ont pour (1) P. Sevot, — Note sur la composition des feuilles de cerisier, Bullelin de la Société Scientifique et Médicale de l'Ouest. (t. IV 1905). 2) Malpighi, Analome plantarum, 1675-1679. (3) Haberlandt, Physiolog. Pfluncenanatomie, 1896. but de modifier la répartition normale des sèves en favorisant les courants latéraux aux dépens du courant principal.” Mangin (1) a récemment provoqué dans un ailante lappa- rition de thylles en raréfiant l'air contenu dans les vaisseaux du bois de cet arbre ; cela semble montrer que ces productions sont dues à des différences de pression s'élablissant naturelle- ment ou accidentellement entre les parenchymes médullaires el les vaisseaux voisins, sous l'influence des varialions de la transpiralion par rapport à l'absorption. Enfin M. Ravaz (2) est allé beaucoup plus loin ; il a décrit sous le nom de thyllose. et considéré comme une affection nouvelle, la formation exagérée des thylles dans des greffons d'hybrides de vignes à sang de VF. Lincecomir. L'on sait qu'a la suile de diverses opérations d'horticulture, et en particulier du greffage et de la décorticalion annulaire, on réalise des déséquilibres de nutrilion plus où moins pro noncés, où le bourrelet joue un rôle (3). À ces déséquilibres correspondent fatalement des différences de pression entre les parenchymes médullaires et les vaisseaux : la circulation ne se fait pas, dans ces tissus, par le même procédé el avec la même vitesse. Ces opérations doivent donc, si l'hypothèse de Mangin et la théorie des capacités fonctionnelles sont exactes, provo- quer la formation des thylles dans les plantes susceptibles d'en produire sous l'influence d'une différence de pression entre les parenchymes et le tissu ligneux voisin. De même les différences de pression, d'après le rôle ph\ sique du bourrelelet qui accumule progressivement dans son voisinage les malières élaborées, doivent être plus considé- rables près de cet obstacle : en outre, au moment de l'opéra- lion, c'est au voisinage de la blessure que se produisent les plus fortes Mifrences de tension (4). C'est donc vers ce niveau que les th\lles les plus anciennes devront se trouver en plus grande abondance, et leur nombre devra aller en dimi- nuant au fur el à mesure que l’on s'éloignera du bourrelet. Le raisonnement et l'expérience montrent que le sujet et le greffon, comme aussi la partie supérieure el la partie inférieure à l’incision dans la décortication annulaire (5), ne sont jamais exactement au même état biologique et présentent une humi- dité différente. La tension cellulaire ne peut être la même dans ces conditions, après cicatrisation : si des th\lles se forment (1) Mangin, Influence de la raréfaction produite dans la tige sur la formation des thylles gommieuses (C. R., 29 juillet 1901). (2) Ravaz, Les producteirs ‘directs à l'Ecole de Montpellier, 1901. (3) L. Daniel, Recherches anatomiques sur les” greffes herbacées et ligneuses, 4896 ; La théorie des capacités fonctionnelles, 1902, etc. (4) L. Daniel, Quelques considérations théor iques sur la grefje, Rennes, 1897. (5) 1bid. et Physiologie végétale appliquée à l'arboriculture, Rennes, 1902, HS ne ee) es ERNST ENT EVENE Su os AE TC Me QE ST TO EL EE dé. ‘7 t'y PTT Tue 14 0 ? ne, MD, RSR. à hé rhR Ga = RD dd 1 PÉrr. alors par des différences de pression. ces parties peuvent pos- séder le même nombre de thylles. D'autre part, la tension cellullaire propre de chaque rameau doit jouer un rôle dans l'intensité relative du phénomène. Un rameau vigoureux, dont la tension est forte, doit posséder Fig. 1. — Aubergine décortiquée au collet en N.— Elle porte 3 fruits dont un très volumineux par rapport aux deux fruits représentés à droite de la figure, et choisis parmi les plus beaux fruits des témoins non décorliqués. plus de thylles, toutes conditions égales d'ailleurs qu'un ra- meau faible où la tension est peu élevée. Ce sont là des déductions théoriques que j'ai essayé de véri- fier expérimentalement, en choisissant pour principaux sujets d'étude le piment et la vigne. J'ai expérimenté moi-même sur les piments au moment où je faisais mes recherches sur la décortication annulaire des plantes herbacées : les décortica- tions annulaires sur la vigne. ont été faites dans les conditions normales de la culture, par M. Salomon de Thomery, qui a bien voulu me confier des échantillons de 25 variétés de vignes — PATES cultivées en serre et en plein air pour en faire l'étude. Je suis heureux de l'en remercier ici. I. — Piments Toutes les plantes herbacées décortiquées se comportent comme les plantes ligneuses au point de vue du grossissement des fruits (1). L'aubergine en particulier produit, par ce pro- Fig. 2.— Piment décortiqué au col- Fig. 3. — Piment décortiqué en N, let en N. Tous ses fruits ont augmenté au milieu environ de latige principale. plus ou moins de taille. — Surledessin, Les fruits F de la partie supérieure à les feuilles ontété enlevées pour mieux la décortication sont plus gros que les faire voir les fruits. témoins ; ceux / de la région inférieure sont plus petits. (1) I est curieux que l’on ne pratique pas la décortication annulaire en vue d'obtenir des fruits plus gros dans les plantes annuelles dont les fruits sont mangés comme légumes. Pourtant l'opération n'aurait alors, puisqu'il s’agit de plantes annuelles, aucun des inconvénients de la décortication des plantes ligneuses où l’on est obligé de tenir compte dela production pour les années suivantes. L'augmentation de volume paierait largement Île temps passé à décortiquer. ITR cédé. des fruits dont le volume augmente dans de grandes proportions fig. 1. Le piment donne aussi des fruits plus volumineux à la suile de la décortication annulaire. Si Fopé- ration est faite à la base, c'est-à-dire au collet de la plante, tous les fruits deviennent plus gros ‘fig. 2. Ni elle est faite vers le milieu de la tige, seuls les fruits de la partie supé- rieure au bourrelet présentent une augmentation de volume : ceux de là partie inférieure reste de taille inférieure à la nor- male (fig. 5). ; A ces variations de volume du fruit correspondent d'autres changements faciles à observer. La couleur du fruit peut être elle même modifiée, car, comme l'a fait remarquer avec rai- son M. Giard (1). la couleur est un caractère général lié à l'état chimique constitutionnel du protoplasma de toutes les cellules du végétal. D'ailleurs. d'après Pfeffer. la production du pigment peut êlre activée ou arrêtée dans une plante par un changement de température, de lumière ou de nutrition, et même par une action purement mécanique. Dans la décortica- lion annulaire. certaines de ces conditions sont réalisées : il y a changement d'état biologique et par conséquent le fruit peut modifier sa couleur. C'est ainsi que des fruits d'aubergine (2) déjà assez gros au moment dela décortication devinrent tous jaunâtres (fig. pl. IL quand les fruits formés ne l'opération conservaient la couleur violette habituelle ! fig. > pl. IL). À l'automne, au moment des pluies, ces fruits éclatèrent et se couvrirent de Bolrylis cinerea quand les fruits des auber- gines non décortiquées restaient sains. Daus le piment, l'écla tement du fruit n'eut pas lieu parce que le péricarpe est très résistant et se dessèche à maturité. Ces phénomènes qui concordent fort bien avec l'hypothèse d'une accumulation plus grande de l'eau dans les cellules de la région supérieure au bourrelet, ne peuvent manquer de provoquer des variations dans les tensions cellulaires de cette région et dans la valeur relative des tensions des divers tissus, élant donné que les matières sucrées sont contrariées dans leur descente vers la racine. Ces variations de tension amènent la formation de thylles dans les piments décortiqués ou dans les piments greffés sur une plante de capacité fonctionnelle plus forte que “la leur, ainsi que j'ai pu men rendre comple par l'étude microscopique des exemplaires décortiqués au milieu de la tige. Les thylles n'existaient pas dans la partie inférieure à la (1) A. Giard, Caractères dominants transitoires chez certains hybrides, 1903 (2) Je dois ‘les planches en couleur de l'aubergine à M. Frantz Malvezin, constructeur œnotechnicien à Bordeaux, qui a bien voulu me permettre de les extraire de l'ouvrage que je publie actuellement dans son journal“ l'ŒNOPHILE ? sous le titre de « La question phyllorérique, le greffage et la crise viticole «. Je le prie d’agréer mes remerciements pour sa complaisance. CET 25 ss CL = Pa ee de pe = 5 > CÉSSETS reste = ee = = Se ES : RCE RS Se C Re em: Fe s = EE É / RSS SSSS o 52 LOS" ETS Fig. 5. — Coupe du piment greflé sur aubergine.— Les thyl- 5 les, hachées obliquement, sont 3 plus nombruses qu'après la dé- | 4 CAE Wen Le "Li cortication annulaire. 2 Fig. 4.— Coupe transversale | de la tige de piment décortiqué au-dessous de la décortication Û faite au milieu de la tige. R. B. DE BOT, à J LT … to décorticalion : fig. 4 . Au contraire, il y en a quelques-unes dans la partie supérieure fig. 6. Dans les coupes, on peut remarquer déjà l'influence bien 7 BEI + CF 2 déndt > Lire met il db ou créée) red À CE de 2 La ér. # 4 * DIN PTIT ii + e J j | À Fig. 6. — Coupe de la tige du | piment dans la région supérieure Pie. 7 R: : à la décortication, —Onremarque 15 RC éco L le défaut d'aoûtement après l'o- (Al Ne Te $ pération et la différence de struc- Ê PAOTES FE. 4 | ture des bois. Quelques thylles DÉC de A KR incomplètes, hachées sur la D et COURESS | figure, existent dans les vais- è NEIGE ; seaux du bois ancien. de la décortication. 1 La décortication ayani élé faite au milieu de la tige, en N. fis.3, « la végétation a duré moins long- temps que dans la région infé- rieure ; de Jà des différences ; dans les dimensions respectives des tissus existant au moment de l'opération. % nette, des différences d'humidité relative, suivant les régions considérées et par rapport au type normal, sur la nature des bois formés à partir de la décortication. C'est ainsi que. dans la partie supérieure au bourrelet, on observe une diminution marquée des fibres ligneuses, un bois moins lignifié et de PO OR TN +” ft ul a d'réliere e d LAVER T M nu LÉ REF oi7 tats disposition toute différente du bois existant avant l'opé- ration ; et ce bois a le caractère du tissu ligneux venu en milieu humide. Il est très peu aoûté à la partie inférieure, cel élal est moins accusé ou n'existe pas, conformément à la théorie. Si l'on compare maintenant la coupe transversale d'une lige de piment greffé sur aubergine, c'est-à-dire sur une plante de capacité fonctionnelle plus forte, on constate que les thylles sont en nombre plus grand que dans le piment décortiqué ; le bois formé depuis la greffe a tous les caractères de celui qui se forme sous l’action du milieu humide, et il est très étendu Jig. » . Gette disposition est obligatoire puisque le sujet, pom- pant plus d’eau que le piment, irrigue plus abondamment celui-ci : l'anatomie justifie donc complètement les prévisions de la théorie. Dans les plantes herbacées ou demi-ligneuses qui ne forment pas de thvlles, comme les choux par exemple, la décorticalion | annulaire ou la greffe ne m'ont pas jusqu'ici montré de thy1les, | mais le bois formé à partir de l'opération est bien distinct du type normal el enregistre les variations de capacilés fonc- tionnelles qui sont la résultante de l'opération. : … Re 4 4 r :à À al PR PR CP RIRE A 0 PT CD ET II. Vignes Les vignes que j'ai pu étudier grace à l'obligeance de M. Salo- mon, sont les suivantes : Alphonse Lavallée, Angelino, Beni Carlo de Valmy, Blanc de Trois Fontaines, Chasselas Napoléon, Ducke of Buccleuch, Gros Colman, Kéropodia, Molinera Gorda, Muscat d'Alexandrie, Muscat Cannon Hall. Muscat de Ham- burgh, Muscat Madres Field court. Muscat Pinces Black, Raï- sin de Notre-Dame, pour les Vignes cultivées en serre, et Chas- selas Boulet, Chasselas Duhamel, Chasselas gros coulard, Directeur Tisserand, Fosters Withe Seedling, Madeleine Ange vine., Muscat Madres Field court. Semis de Schiras. Trebbiano, pour les Vignes de pleine terre. Dans toutes ces vignes. le rameau témoin non décortiqué présentait, à la suite de la dessiccalion à l'air libre des échantillons fournis. différences de couleur avec le rameau | décortiqué correspondant, ce qui montre déjà qu'il y a entre eux des différences d'état biologique. Le rameau décortiqué était plus coloré dans la majorité des cas. L'étude anatomique était beaucoup plus instructive encore. Pour tous les exemplaires, des coupes transversales ont été faites en C, à un centimètre en-dessus et en E à un centimètre en-dessous du bourrelet. Pour 19 échantillons, des coupes ont été faites à des niveaux différents ÀA,B,C,D.EetF fig. 7, soit à 1 em. 8-9 em. et 1-17 cm. au-dessus du bourrelet, au niveau du " L'AILE L, + Te RE CET LE ET me VE EN TR ME Ras), de) À 2 ANS EN PRET RE CEE ed = ne, 5 LL H9 ES bourrelet, puis à 1 em. et à 5-7 cm. au-dessous. Le témoin a été étudié dans la région de l’entrenœud correspondant à la place de la décortication. Le tableau suivant résume les différences observées dans deux séries de vignes décortiquées: la première correspond à un envoi de rameaux de 10 centimètres de longueur totale, la deuxième à des rameaux de 23 à 25 centimètres comme celui de la fig. 7. a | NOMS NOMBRE DE THYLLES. dans la 1": serie en NOMBRE DE THYLLES dans la 2° série Nombre de Thylles âgées, à men- } VIGUEUR branes brunies DES VARIÈTÉS du Région! Région | Régions Régions] Région| Région décortiquées supérieu, inférieu.Ÿ supérieures |linférieu.fsupérieu. |inférieu.f mAMEAu CG, LA NB | ACSINE C E CRE DRE EL CRE ESS AR TU PRSRUNSSSSS = ER GARE (ares En 5 | ] I. — Serre | | | Alphonse Lavallée... 50 | 40 L» |» |18 1/11 |» | 2 | 6()] Faible ANDELIDOE EREREE ER TEE ) ) > ON |Mo 7 33 3 » Assez fort Beni Carlo de Valmy ..… ») ») » | » | 14118 | » ) » Faible Blanc des Trois-Fontaines£f 10 6 » | » » |» | » 3 2 = Chasselas Napoléon .... fl 15 » | » » ||» | » 10 S — Duke of Buccleuch ...….. 29 44° > |» 1149 12 |°9 5 | 4(lAssez fort Gros/Colmante etre 25 13 » | 1 | 40 153 | 5 Il 5 (1) Assez fort & fort HOUSSANDT ER Er Ce » » Duo elO Se ) » Assez fort Keropodia eme serre ) » » |16 | 60 |40 |13 Fort Molinera Gorda ........ SIN EN DU | 29 |96 | » 4 | 13 (1)fAssez fort Muscat d'Alexandrie... 40 | » D» |»|1119|», 92 | 24 Fort — Cannon-Hall..) » » > |14 | 40 40 | SE 35 | 20 == — de Hamburgh DUT IE Le) » | » | 30 |46 | 2 AE) Faible Muscat Madres Field court} 40 17 OI 0 ME | LS SE 15 |! 10 Assez fort Muscat Pince’s Black... 9 17 » | 3 | 33 |23 | 6 n 14 (1) Faible & Fort Raisin de Notre-Dame..f 93 21 » |» | » |!» |» she 4. Fort II. — Plein Air Ba EC | FO Chasselas Boulet....... PE ARS) » | 4 | 40 120 | » ) ) Assez fort = Duhamel ..…. See SO ND 222 De et D LAN ER ER ) » [Trés faible — gros Coulard. » DOI MIMONIEZ ) ) Assez fort Directeur Tisserand .... ) ) 2.441} 75 [50:12 DATE) = Fosters White seedling OR ) » 1144 | 40 |H40: |. » » » Faible Madeleine Angevine.... DE AIRE 2e » | » [ 14116 | » Ne | ten) ee Muscat Madres Field court (3)... ) » 21333 19% |5 1 11 Assez fort! Semis de Schiras....... ) ) » [92 | 50 |148 |20 DA) = RreDianO PENSER he il ) Une eTOE 25419 »_ |», = Female RES, Les rameaux témoins ne possédaient pas de thvylles ou n'en présentaient que très exceptionnellement une ou deux. Dans presque tous les cas, la partie supérieure au bourrelet (fig. 8) est plus riche en thylles quelarégion inférieure, fig. Q ce qui montre bien que la différence de pression y a élé pius (1) dre série. (2) % série. A : $ (3) Cette vigne présentait des thylles dans le bois formé après la décortica- tion. Le témoin n’en possédait pas. ds. mnt À ut A RE à LEE | | | | RE eo re considérable après cicatrisation. Si Les thylles se trouvent quel- quefois en nombre plus considérable à la face inférieure cela tient à ce que le bagueur n'a pas entaillé le même nombre de vaisseaux aux deux lèvres de la plaie, et l'on conçoit que l’on n’appuie pas exactement de la même manière en ces points quand on décor- tique. C’est si bien à celle cause qu'est due la différence inverse présentée par les exceptions que l'on trouve alors beaucoup d'ems [= = / æ, — Fig. 8. — Coupe transversale du rameau de la vigne A. Lavallée dans la partie supérieure à la décorlication, — On y voit nettement la différence des zones ligneuses et les thylles qui remplissent certains vaisseaux. — La flèche indique la partie qui a été représentée plus grossie dans la fig. 10. plus de thylles à membranes brunes ou jeunätres dans la région intérieure. Défalcation faite de ces thylles anciennes (Muscat Madres Field court, Gros Colman, etc.), on retombe dans les proportions des autres vignes. Le nombre des thylles va en diminuant au fur et à mesure que l’on s'éloigne du niveau du bourrelet. Dans la plupart des vignes étudiées, il n'y avait plus de thylles anormales à partir de 15-20 centimètres au-dessus du bourrelet et de 8-10 centi- mètres au-dessous, — 04 —. Pour une même variété de vignes, les rameaux vigoureux sont en général plus riches en thylles que les rameaux faibles, une fois décortiqués. Parfois les thylles se forment dans des régions différentes des tissus, suivant qu'il s'agit de la partie supérieure ou de la Fig. 9. — Coupe transversale du rameau de la vigne A. Lavallée” dans la parlie inférieure à la décortication. — Les différences entre les zones ligneuses y sont moins accusées quoique bien visibles. Le nombre des thviles est égale- ment moins considérable. — La flèche indique la portion représentée à un plus fort grossissement dans la fig. 11. partie inférieure au bourrelet. Elles sont aussi plus où moins complètes. c'est à dire qu'elles peuvent suivant le cas. oblitérer tout ou partie du lumen des vaisseaux ligneux. On les trouve le plus souvent dans le bois secondaire existant au moment de l'opération ou dans le bois primaire. Rarementil y en à dans les bois formés après décortication : cela existait pour le Mus- cat Madres Field court seulement. J'ai remarqué en outre que non-seulement là profondeur relative de l’entailie faite par le bagueur. mais aussi la façon et la rapidité avec laquelle les lèvres de la plaie se rejoignent, c'est-à-dire la aalure du bourrelel, jouent un rôle considérable dans les résultats observés vis-à-vis de la production des thylles, PLANCHE II Fig. 1. — Aubergine décolorée après la 7 Fig. 2. — Aubergine ayant la grosseur décortication et la teinte nalurelles Ts ‘on. tes ne LL. 155 yes Une décortication incomplète peut amener une sorte de renver- sement des résultats, surtout si la partie inférieure est ali- mentée par des feuilles très actives. En coupant trop de vais- seaux au dessus d’une feuille possédant un bourgeon bien développé, l'incision produit alors l'effet du cran supérieur, qui fait développer la partie inférieure en favorisant le courant latéral aux dépens du courant principal. C'est ainsi que le Chasselas Napoléon présentait un bourrelet plus fort à la face inférieure el une partie supérieure de diamètre plus faible que l'inférieure. Il n’est pas rare de trouver des rameaux décorti- qués dans laquelle la différence de dimensions entre ces parties soit à peine sensible à l'œil nu, bien que Fanatomie permette cependant de les reconnaitre. À ces différences dans la production des thylles aux diverses périodes de la vie du rameau, correspondaient des différences de structure très remarquables, dont quelques unes n'ont pas encoreélé signalées, à maconnaissance du moins. H.Lecomte (1) a montré que’ le liber est plus développé à la partie supé- ricure et que le bois formé dans celle région nese lignifie qu'en certains points, mais les éléments non lignifiés contiennent une grande quantité de matières albuminoïdes. De même Fami- don x est plus abondant. Or, si l'on examine la coupe CG, à un centimètre au-dessus du bourrelet, on constate invariablement un changement pro- fond dans la nature et la disposition des bois de nouvelle formalion : ils sont en effet moins lignifiés, moins riches en libres : les vaisseaux, beaucoup plus nombreux + sont plus petits : puis la structure normale tend à revenir dans certains types, mais alors les vaisseaux, de nombre sensiblement normal sont plus larges (fig. 10). La coupe paraît alors formée par la juxtaposition des bois de deux variétés de vignes fort différentes, l'une venue en milieu plus sec, Pautre en milieu plus humide. Dans la coupe au niveau E, à un centimètre au-dessous du bourrelet, on trouve aussi une modification profonde du bois, mais moins accentuée, montrant comme la précédente que la perturbation dans Ta nutrition à été profonde, mais moins accentuée (fig. 11). Si l'on examine les coupes \.B et F, on constate que. comme pour les thylles, ces différences si caractéristiques vont en diminuant de valeur au fur el à mesure que lon s'éloigne du bourrelet cicatriciel. Il est rare que, au delà d'une distance de 20 centimètres, ces différences soient bien tranchées. \ux variations du bois correspondent des variations dans les rayons médullaires et dans les libers. C'est surtout ce tissu (1) H. Lecomie, Contribution à l'étude du liber des Angrosperies, Paris, 1889, - (MR 7 gs A Fig.10, — Coupe transver- sale d’un faisceau libéro- ligneux de la tige de la vigne Alphonse Lavallée en C, à un centimètre au-dessus du bourrelet. Fig. 11. — Coupe de la ré- gion E. — Les diflérences de structure sont moins accen- tuées qu’en C, mais elles sont quand même encore bien tranchées par rapport au type normal. qui acquiert un développement considérable, comme l'a remar- qué Lecomte. Il y a toujours plus de bandes de fibres libériennes en GC que dans les autres régions du rameau, et augmentation relative de ce tissu est d'autant plus prononcée que le rameau décortiqué était plus vigoureux. Non seulement l’amidon est plus abondant dans la région supérieure, mais l’on observe des différences d’acidité en-dessus et en dessous du bourrelet, ainsi qu'en témoigne le nombre différent des cristaux prismaliques el des raphides dans ces deux régions. La région inférieure est plus riche en cristaux. CONCLUSIONS En résumé, on peut dire que les résultats de cette étude confirment à la fois l'hypothèse de Mangin et la théorie des capacités fonctionnelles. Les différences de pression consécutives à la décortication ou à la greffe, qu'elles soient produites par le traumalisme mème ou par l'effet du bourrelet modifiant la circulation des liquides, sont enregistrées par Fapparilion des thylles dans le tissu ligneux. chez les plantes susceptibles de donner facilement naissance à ces formations. Dans ce cas, celles-ci ne peuvent être considérés comme une affection. une maladie spéciale, mais comme une simple réaction spéciale physicophysiologique, des issus dans la plante soumise brusquement à un déséquilibre de nutrition, LE MYRICA GALÉ par M. Edouard AUBRÉE Connaissez-vous le € Myrica Galé » ? arbrisseau d'un mètre environ, qui plus, qui moins, des lerrains marécageux. assez rare. prétend-on, en Bretagne, mais que j'4 ai rencontré, sans le chercher, pour ma part. dans les trois départements Tmi- trophes de Pllle-et-Vilaine, qui vraisemblablement ne leur cède en rien sous ce rapport. De loin il a l'aspect des grandes bruyères, de près le port du myrte, avec un bois ressemblant fort aux ramilles du bouleau, dénudé en hiver, feuillant tard au printemps. ù Les flores locales de France le qualifient des noms vulgaires de « Piment royal ». «€ Poivre de Brabant », « Mvyrte bâtard », «Bois sent bon », etc... Ses propriétés ? Astringent, afirment les uns. Ses feuilles seraient substituées au houblon en Suède, au tabac en Norvège. Desportes — Flore du Maine — dit qu'infusées elles remplaçaient Hs le thé : ses rameaux éloigneraient des armoires les mites et autres insectes. Est-ce tout : Vers 1868. je le remarquai pour la première fois, en chassant du côté de Saint-Launeuc (Côtes-du-Nord), avec mon frère que J'interrogeai à son sujet. — « On le nomme ici « Pucellière » me dit-il ». — « Parce que ?... » — « Tu m'en demandes trop. Tout ce que je sais, c'est qu'en brûlant il dégage une odeur aromatique assez agréable. » J'en eus tôt fait l'expérience et constaté l'exactitude. Dix ans après, sur le territoire de Missillac (Loire-Inférieure), au sortir d'un pareil laillis en miniature, mon ami P...peu ferré sur la flore du pays, m'adressa à son fermier qui nous rejoignait. « Comment appelez-vous ces arbustes, mon brave homme ? » — «Monsieur sait aussi bien que moi». — « Puisque je vous le demande ? » Après s'être un peu fait prier, et d'un air mi- ligue et mi-raisin : « Eh bien ! nous les appelons des « Avor- tènes ». — « Tiens! Tiens! » Je commencçais à comprendre. L'an dernier, dans les marais de Boisbréhan, entre Molac et Pluherlin (Morbihan). je découvris un vrai maquis de Myrica Galé d'une végélalion exceptionnelle : j'en coupai quelques rameaux, etau premier paysan que je rencontrai sur la route, Je les présentai avec la question d'usage. I me répondit très simplement et naturellement: « GC, c'est des Putances ». J'étais fixé. J'ai su depuis que les Charentais les désignaient sous le nom plus moderne, mais non moins significatif, de « Lorettes ». Rentrée à Rennes, j'en soumis un rameau à Fexamen de M. le professeur de botanique Daniel, qui reconnut aussitôt le Myrica Galé, mais ne releva, non plus que moi, dans aucun des ouvrages consultés la propriété pressentie par les dénomina- Lions locales bretonnes où charentaise. Celle propriété serait elle une légende, une « superstition » suivant une expression Pont-Chatelaise que j'ai retenue ? ou l'expérience et le flair villageois auraient ils devancé la science ! Veillez, :M° Piot! EE maintenant la parole est aux chimistes ! QU'EST-CE QUE L'ÉPIDERME ? par M. MATTE Professeur au Lycée de Rennes. Quand, en arrière de la cellule apicale de la tige de certaines Crypltogames vasculaires. les recloisonnements ont été suffisam- ment nombreux. ilse différencie à la périphérie de l'organe une ke d'un ré à 11, OL de TÉL és 2% Fr” Lt def UT 52, É ‘ Et TES assise spéciale, caractérisée à la fois par des cloisonnements normaux à la surface el par une résistance à la traction plus grande dans le sens de ces cloisons que dans lout autre sens : c'est celle assise que lon appelle communément épiderme. C'est là une assise physiologique. à fonction passive, dont le but est le recouvrement et la protection. Et sitôt qu'en un point quelconque de son étendue, sa fonction cesse d'être passive pour devenir active. ses caractères anatomiques changent complètement (poils, stomates, ete.). En effet, celte assise ainsi caractérisée se retrouve dans des organes ou dans des plantes très différents. Les Muscinées, le thalle des Algues présentent une assise de recouvrement ayant entièrement l'aspect d'un épiderme., On la retrouve de même chez les plantes les plus élevées en organisation (Angiospermes), avec cette particularité que son $ origine est un peu différente puisqu'elle dérive d'une assise PU initiale spéciale. le dermatogène. | Bien plus,il arrive parfois (Ficus, Piper, ele.) que lassise épidermique anatomique se recloisonne et forme une véritable couche épidermique : ici encore, c'est assise superficielle seule qui conserve l'aspect dit épidermique, parce qu'à elle seule est dévolue la fonction passive de l’épiderme ordinaire (1). L'assise que nous dénommons épiderme à la surface des tiges, des feuilles ou des appareils dérivés de ces deux organes, n'est donc pas loujours homologue dans tous les cas : cela tient à ce que la différenciation épidermique répond à une fonction el non à l'existence d'un tissu analomiquement fixé, avec cette restriction, cependant, qu'en raison de la nature de la fonction modificatrice. c'est souvent la même assise qui subit la même différenciation. L'aspect épidermique se rencontre d'ailleurs souvent dans les végétaux, en outre des cas qui viennent d'être cités. dans des tissus plus ou moins éloignés de l'assise dite épidermique : tel est le cas, par exemple, des assises exodermique et endoder- mique de M. Vuillemin, de l'assise péricambiale (péricyele) de M. Van Tieghem, de l'assise limite des lacunes antérieures dans le faisceau du Zoster«u., ele. En somme, l'assise dile épidermique esl une assise physiologique au même litre que l'assise plissée dile endodermique. : | 2 f D péter iite ir: bé (1) Peut-être pourrait-on tirer argument de ce fait dans la formation des sacs polliniques et des sporanges dans lesquels le tissu pollinifère ou sporifère se forme aux dépens de l’épiderme anatomique multiplié et à la surface | desquels cependant on retrouve une assise caractérisée comme épiderme. tré Li Les a pe fu Le ke AE MEN! + dl: LE URTRES 0 Dr PR L REVUE BRÉRONNE + + ) Se %e cp % < cp 4 Ft r ANJQUE ÉLIOUEE DIRIGÉE PAR Lucien DANIEL PROFESSEL ÔTANIQUE AGRICOLE <% Se p.L È 4 FACULTÉ DES SCTENCES DE RENNES ? Imprimerie Artistique GBUILLEMIN ET VOISIN 2, Rue d'Antrain, Rennes 1906 Fu Ci t ARRET , CAT ‘ { ee us. , De u : = 2 « 4 . : x Ge " "] F : La 6 Ho Ù 4 : y de QE n f, = 1 4 a ; L ea l 4 | rh, LI L a A c s £ t \ | ." CE 4 Pre + ; . F4 ‘ | r , - . , D 45 = | £ : 2 HU : E £ : LA , N° 2. — Juillet 1906 SOMMAIRE Pages 1. GADECEAU. — La Géographie Botanique de la Bretagne.......:.... 7001 2. LAURENT. — Sur la varialion de la quantité d’Atropine et la recherche de cet alcaloïde dans des greffes de Belladone et de Tomate...... 71 3. POTIER de la VARDE. — Excursions bryologiques dans les Côtes-du- NOT Re né eee ce cie cc ceeleieie 77 AMSEVOL— Sur les bourceons du Cerisier. ee Free. 89 5 CHENU. — Notes sur la flore de la Mayenne...........:...:......2, 9% 6. SExor. — À propos de la Physiologie des feuilles de Cerisiér....... 96 7. CAVALIER et ARTUS. — Sur quelques engrais horticoles commerciaux. 97 8. RÉVEILLON. — Note sur le Châtaignier en Ille-et-Vilaine............. 10 9, DANIEL. — Sur l'assimilation et la respiration de quelques plantes PE A Te A da M Eee ce Vue nourrie carre let ele Aie ie de 110 10. HuMBERT. — Sur la Florule de Saint-Thurial (Hle-et-Vilaine)......., FL A1. DANIEL. — Sur les graines transportées par l’eau des égoûts........ 113 12. PERRET et DEMARQUET. — Les herborisations de la Société Bretonne JéPBOANIQUE ME eme cc Len eee nec dede nr 115 Variétés : CAVALIER. — Les Haricots toxiques......................... 119 — DANIEL. — Greffe du rosier en écusson à œil poussant..... A 21: — Le rôle dubourrelet dans la-greffe............... 124 AVIS La Revue bretonne de Botanique pute et appliquée ;tirage 500 exemplaires) ne se vend pas au numéro, mais à l’année, au prix de 5 francs. Adresser les demandes d'abonnement à M. le Dr Patay, 2, quai Duguay-Trouin, à Rennes, trésorier de la Société bretonne de Botanique. La Revue s’occupant exclusivement de botanique, s rintérdit toute discussion politique ou religieuse. Elle laisse à chaque auteur la responsabilité de ses articles. Plusieurs membres de la Société bretonne de Botanique se mettent bien volontiers à la disposition du public pour donner gracieusement des renseignements sur les questions de leur compétence qui intéressent plus particulièrement la botanique et l’agriculture de la région armoricaine. On peut adresser, avec échantillons, des demandes de renseignements à MM. : Borpas, Maître de Conférences à la Faculté de Rennes. — Cécidies de toute nature. CAVALIER, Professeur à la Faculté de Rennes. — Engrais agricoles ou horticoles. CHÉNU, Surveillant général au Lycée de Rennes. — Phané- rogames. | CoupErc, à Aubenas /Ardèche).— Lichens, surtout Collémacés. DANIEL, Professeur à la Faculté de Rennes.— Charapignons.— Opérations d'horticulture. — Monstruosités. DucoMET, Professeur à l’Eccle nationale d’Agriculture de Rennes.— Parasitisme et pathologie générale des plantes. GADECEAU, champ Quartier, rue du Port-Guichard, à Nantes.— Phanérogames. HouLBERT, Professeur à l'Ecole de Médecine de Rennes. — Algues et Lichens. HusnoT, directeur de la Revue brvologique, à Cahan, par Athis, ‘Orne. — Muscinées, Graminées, Cypéracées. Joindre un timbre pout la réponse. Laboratoire Agricole et Industriel d’ Analyses et de Recherches Place Pasteur. — MRENNSE ré Ditecteut: M. CAVALIER, Professeur de Chimie à la Faculté des Sciences. Chef des Travaux : M. ARTUS. Le Laboratoire agricole et industriel, subventionné par le départe- ment d’Ille-et-Vilaine effectue des recherches sur toutes questions intéressant l’agriculture. : 1! effectuc gratuitement pour tous les agriculteurs du département d'Ille-et-Vilaine l'analyse d'échantillons d'engrais. Joindre à l'échan- tillon un timbre de 0 f. 15 pour l'envoi de certificat d'analyses, et donner autant que possible l'indication de l'origine et de la garantie. Le laboratoire se charge en outre de faire pour le public industriel et agricole de la région des analyses et recherches de tout ordre, en particulier les essais de graines et de semences, engrais, terres, eaux au point de vue de la potabilité et de l'emploi industriel (alimentation dechaudières,tannerieetc.),huiles,savons,cuirs et matières tannantes, matériaux de construction, chaux, ciments, (essais chimiques et mécaniques), combustibles, minerais et métaux, etc., Envoyer les échantillons et les demandes de renseignements à M. Cavazier, Directeur du Laboratoire agricole et industriel, Place Pasteur, Rennes. Université de Rennes "À STATION ENTOMOLOGIQUE Annexée au Laboratoire de Zologie de la Facullé des Soiences — HAE — DESTRUCTION DES INSECTES NUISIBLES — te — Il est porté à la connaissance des Agriculteurs, des Horticulteurs et, en général, de toutes les per- sonnes intéressées à la destruction des insectes, qu'il a été créé au « Laboratoire de Zoologie de la Faculié des Sciences de Rennes » une « Station entomologique » étudiant les moyens pratiques de détruire ou d'écarter les insectes nuisibles. La Station fournit gratuitement, et dans le plus bref délai possible, tous les renseignements qu’on lui demande dans cet ordre d'idées. Il suffit d'écrire à M.F. GUITEL., profes- seur de Zoologie à la Faculté des sciences, en envoyant, autant que possible, quelques échantillons des insectes observés et des détails sur les dégâts produits. FACULTÉ DES SCIENCES) Le Laboratoire, installé dans un local de la Faculté des Sciences, est ouvert tous fe jours non fériés de 9 h. à 11 h. 1/2 et | de 2h. à 6 h. Il effectue gratuitement, d'après les articles 2 et 3 de l'arrêté mu- nicipal du 7 juin 1888, les analyses des échantillons déposés par les particuliers rennais au Commissariat central et agréés pour des raisons d'intérêt public par l’'Ad- ministration municipale. Le public peut s'adresser directement au Directeur pour toutes les analyses de substances alimentaires (eaux, boissons, laits, beurres,etc.) commerciales et médi- camenteuses. Le prix en est fixé d'après un tarif, envoyé gratuitement à toute personne qui en fait la demande, et mis d'une façon permanente à la disposition du public chez le concierge de la Faculté des Sciences. Adresser les échantiilons au Docteur Périer, directeur du Laboratoire, Faculté des Sciences. ANNALES DE BRETAGNE Les Annales de Bretagne, publites par la Faculté des Lettres de l'Uni- versité de Rennes, sont consacrées : 4° A l'Histoire, à la Géographie, à l’'Archéologie de la Bretagne; 2 A la Langue er au Folklore des peuples celtiques, en particulier des Bretons-Armoricains ; | 3° A l’étude des parlers romans de la Haute-Bretagne. Outre les a-licles de fonds, les Annales de Bretagne publient des comptes rendus des ouvrages intéressant la Bretagne, et une Bibliograpie des articles de revues et des livres relatifs à ia Bretagne. à Aux Annales de Bretagne sont aunexées : 4° La Chronique de la Faculté des Lettres de Rennes, contenant la biblio- graphie classique et les sujets du devoir ; 2» La Bibliothèque bretonne armoricaine, collection d'ouvrages relatifs à la Bretagne. Fasc. 4. — P. deChalons, Dictionnaire breton-français du dialecte de Vannes, réédité par J. LOTH. Fasc. 2. — La très ancienne Coulume de Bretagne, publiée par M. PLANIOL. Fasc. 3. — Lexique étymologique du breton moderne, par V. HENRY. Fasc. 4. — Cartulaire de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, publié par L. Maitre et P. de Berthou. Les Annales de Bretagne paraissent en quatre fascicules trimestriels et forment chaque année un volume d'environ 600 pages, grand in-8°. A chaque fascicule des Aunales de Bretagne sont joints la Chronique de la Faculté et une ou plusieurs feuilles d’un volume de la Bibliothèque avec pa- gination séparée. Le prix de l'abonnement est de 10 francs par an pour la FRANCE, 42 fr. 50 pour l'ETRANGER. La table des douze premières années est en vente au prix de 2 fr. 50. Les ANNALES DE BRETAGNE publient régulièrement less Som- maires des revues qu'elles reçoivent par échange. Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. DOTTIN, professeur à l'Université, 37. rue de Fougères, Rennes. UNIVERSITÉ DE RENNES BRETAGNE, FRANCE COURS de FRANÇAIS POUR ETUDIANTS ÉTRANGERS DES DEUX SEXES ><. Ar Série. — Du 15 Décembre au 15 Mars. 2° Série. — Du 1°° Avril au 30 Juin. Phonétique. — Prononciation. — Diction. — Exercices de Gram- maire. — Dictées. — Narrations, Traductions en Français de textes étrangers, etc... — Conférences sur l'histoire et la littérature française. — Géographie. — Institutions françaises. Laboratoires de Psychologie expérimentale et de Géographie DIPLOMES Approuvés par le ministère de l'Instruction publique I. — Diplôme de languc française. IT. — Diplôme de langue et littérature française. IIL — Doctorat de l'Université de Rennes. Pour tous renseignemr”nts, s'adresser à M. Feuillerat, #/, rue de Fougères, Rennes. -sauuay Said ‘2ÂB[RA9IX EI 2P NB9JEU9 NE JUESINPUO9 SIalU8IEJEu") 2P 29116 eu de nd TT er ir 5). pe" + AM, *SHNNAM ‘LOVNAA ‘LOHd ‘AT AHONV'Id PLANCHE El. oborxow de Sotanque app hquer Hacultd des Oences ER TE, — >) Ve = EE = = — ES LS à = >? x x x x « x Dr Vo + Ta Xéetrx + _ + + LR PC s DE Fr + pt >* - LS ne: 3 + . Lee LOUVIGNE -DU-DESER® 2 + Fe + A : coMBoure ANTRAÎJIN à + + H à 4 + a “. 7 = SAINT BRICE : + 5 % Le S » a > - 4 JNTENIAC fn FE MONTREUIL- a x RE Pa SUR- ILLE x* BECHEREL ve : <* À + + 2. Le * + x CE Le + + + + A De F V Que ot 0 + « | % - 7 x 4 VI 2 ERYA SCHATEAUBOUR/G 4 + LC NOYAL + La Viaine 4 +,x n + x" LS y»? rt, . BRL EEE — x JANZE x E » GUICHEN e * e Æ ae + ; Ée- x + LA GUÉRCHE °F + # LE SEL e x { © MAURE RL SC x # + + +. + x _«* © SAIN-nc-BRETAGNE or+F+x ti X,* + x? se ; * + x 4 … x x P x ” IPRIAC e x* Ft _. x" x LA x Fr LS 4% + 2€ CRAN - FOUGERAY + : x Li 5%? ot x DO CÉMARE TT TELE: + »2 % À + *x L x É ; A L'ILLE -ET-VILAINE ou port de vue du Cfataigniez PrICpaUX CENTS de jr0a CO as LE vérins Epic ADS ul Le AR RASE LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BRETAGNE par M. Emile GADECEAU. Si les beaux travaux de Lloyd ne laissent que peu à glaner aux botanistes bretons, pour la parfaite connaissance des vé- gétaux phanérogames, comme le dit avec raison M. le profes- seur L. Daniel, dans le programme de cette revue, il faut recon- naître, néanmoins, que la péninsule armoricaine a été plutôt négligée par le Maître en ce qui concerne le détail de sa végé- tation. Séduit, comme il le dit lui-même, par la richesse de la flore des régions situées au Midi de la Loire et en particulier par les calcaires de la Charente-Inférieure et des Deux-Sèvres, Lloyd tourna surtout de ce côté sa prodigieuse activité, à laquelle ils fournissaient continuellement de nouveaux aliments ; les dé- couvertes allaient s'y succédant sans cesse (1). La Bretagne, au contraire, lui apparaissait comme une con- trée pauvre (2), à végétation monotone et l’on comprend bien, qu'au moment où tout était à faire pour avoir une Flore de l'Ouest, il ne se soit décidé que par une sorte de devoir à y porter ses pas. C'est ainsi qu’en juin 1853, Lloyd entreprit un grand voyage en Bretagne qui dura jusqu’en août et pendant lequel il par- courut surtout la côte nord et la partie montagneuse, excur- sionnant tous les jours, on pourrait dire sans repos ni trève, comme en témoignent les notes qu'il a laissées. En septem- bre 1867, il visita le Morbihan, examina à Vannes l’herbier de la Société polymathique et fit plusieurs excursions aux envi- rons, avec Arrondeau et Taslé, mais c’est surtout dans le Finistère qu'il accrut à ce moment sa connaissance de la flore bretonne par la visite de l’herbier des frères Crouan, à Brest, en compagnie des auteurs de la florule du Finistère et par divers voyages dans la région voisine. Malgré la collaboration d’une pléiade de botanistes bretons, de valeur, dont il sut utiliser les recherches, Lloyd a donc dû, forcément, laisse” inexplorés de nombreux points de la Breta- gne et les récentes découvertes de MM. F. Camus et Ch. Pic- quenard, pour ne parler que de ceux-ci, ont bien prouvé que « le champ n'avait été tellement moissonné que le dernier venu n’y trouve à glaner. » Si cependant l'attrait de ces glanes phanéroganiques était insuffisant pour satisfaire les jeunes et ardent chercheurs, nous pouvons leur signaler, outre la cryptogamie, si riche en (1) Flore de l'Ouest, 5° éd., p. XXXI. (2) 7 — p. LXXIL. REV. BRET. DE BOT, Qt PTT RE APS ACT PE NE EP PR a OR Deal +: ED Bretagne, les études de géographie botanique auxquelles cette région naturelle se prête particulièrement. Après l'analyse, la synthèse, comme l’a dit M. le professeur Flahault qui s’est placé à la tête de ce genre d’études dans no- tre pays. Les caractères généraux de la végétation bretonne, ses traits saillants, ses détails même, sa division en plusieurs secteurs ou sous-secteurs, ses limites naturelles et celles de ses subdivi- sions, l'étude des causes qui président à la distribution des végétaux, à leur groupement en Associations, voilà certes des problèmes intéressants, d'autant plus qu'ils portent l’activité de l'esprit, non seulement sur la botanique, mais encore sur toutes les branches des sciences physiques et naturelles. C’est dans le but de stimuler le goût des botanistes vers cette partie relativement nouvelle de notre science, que je me pro- pose de publier dans cette revue quelques articles sur le sujet. Je commencerai par les généralités et je m'’efforcerai d’indi- quer comment il convient d'orienter les recherches. Mais, au préalable, jetons un coup d'œil sur les travaux an- térieurs. L'étude de la végétation bretonne n’a guère été abordée jusqu'ici que par de rares et incomplets essais. Il y a un demi-siècle, au Congrès scientifique de Rennes, en 1849, quelques questions sur ce sujet furent posées et l’une d'elles, en particulier : « La position de la Bretagne, à l'Ouest « de la France, donne-t-elle à la flore de cette province un « caractère particulier ; en d’autres termes : la Bretagne pro- « duit-elle un nombre notable de plantes exclusivement occi- « dentales ? » Et Le Gall, l’auteur de la Flore du Morbihan, bien au courant de la végétation breionne, résout négativement la question !.. La façon dont elle fut posée suffirait à elle seule à démontrer qu’à cette époque les botanistes n'étaient pas en état de la traiter. | Dans sa Flore de d'Ouest, Lloyd, qui comprenait sans doute l'arbitraire des limites administratives, dont il n’a pas su, néan- moins, s'affranchir, a cherché à déterminer, par des listes d'espèces, entr'autres de celles étrangères au nord de la Loire, les caractères de la flore bretonne proprement dite. On peut mentionner les quelques pages qui précèdent le Cataloque des plantes qui croissent autour de Dinan et de Saint- Malo (1), de P. Mabille, dans lesquelles l’auteur donne cer- tains détails intéressants sur la contrée qu’il étudie. Récemment, M. Ch. Picquenard (2) a abordé d’une façon très instructive certains côtés du sujet, montrant ainsi à quel point il lui est familier et combien il lui serait facile de le dévelop- per. Son introduction au Catalogue des plantes de lIlle-et-Vitai- ne (3), en particulier, contient des détails très intéressants et d'uti- les compararssons entre les subdivisions de la flore bretonne. (4) P. Mabiüle -- Cac. PI. Dinan et St-Mato, Act. Soc. Lin. Bordeaux, T. XXV, 1866 (2) La Végétation de la Bretagne étudiée dans ses rapports avec l'atmosphère et avec le sol ; thèse pour le doctorat en médecine. Paris 1900. : (3) Ch. Picquenard — Gatal. Pl. vase. d’Ille-et-Vilaine. Bull. Soc. Sc. Nat. Ouest. T. VII (1897). Roms ‘til tttélntit tnt dr tt 2 : Pen ti Dans sa magistrale introduction à la Flore de France, de M. l'abbé Coste, accompagnée d’une « (Carte de la dis- tribution des végétaux en France », M. Ch. Flahault rattache la Bretagne à deux domaines distincts. 1° Le domaine Atlantique, comprenant toute la ceinture lit- torale depuis l’Anse du Perray, près les Sables d'Olonne, jus- qu'à Cherbourg et la région de plaine avec le bassin de l’Ille- et-Vilaine tout entier. 2° Le domaine « des plaines et collines du Nord-Européen continental » qui s'étend à toute la partie centrale, monta- gneuse, formant comme l'ossature centrale de la presqu'île. Ces deux domaines bien reconnaissables ici, appartiennent, sans conteste, à la Région tempérée de l'Europe occidentale ca- ractérisée, au point de vue biologique, par le Groupe d’Associa- tions d'arbres à feuillles caduques. Mais la difficulté commence lorsqu'il s’agit de poser les limites des « secteurs » que M. Flahault propose comme divi- sions d'ordre secondaire de ces domaines. Nous sommes d'autant plus à l’aise pour les discuter que l’auteur nous dit, mo- destement, que son œuvre, déjà si importante, n’est qu’une esquisse, que ce n’est pas pour donner des résultats définitifs, mais pour montrer combien il reste à faire, qu'il a pris la plume ; la limite entre une flore aquitanienne et une flore bre- tonne, distinguées par Raulin, Puel, Letourneux, lui paraît, en particulier, devoir être de nouveau étudiée. Nous aurons donc à rechercher et à nous efforcer de fixer de plus en plus, l'autonomie et les limites d’un Secteur Armori- cain, que nous croyons pouvoir distraire du Secteur Armorico- ligérien de M. Flahaulit. Essayons tout d’abord de le caractériser dans son ensemble. En dehors de la zone littorale, qui est la mieux connue, voyons quelles sont les espèces qui forment le fond du tapis vé- gétal, qui ont, sur la physionomie générale du pays, une in- fuence capitale. Parmi les arbres : le Hêtre (Fagus silvatica) est le plus frap- pant par ce fait même que, nulle part ailleurs dans toute la ré- gion occidentale française, il n’est pas aussi répandu. La cause en est, évidemment, dans l'humidité du climat et surtout dans la fréquence des jours de pluie. Cet arbre ne supporte pas la grande sécheresse des mois d'été et, d’après de Candolle, il se trouve sur sa limite, ou bien est exclu, dans les régions où, pen- dant ces mois-là, les jours de pluie sont au-dessous de 6 à 8. Les Chênes à feuilles caduques Quercus pedunculata et sessiliflora (le second beaucoup moins répandu) appartiennent aux climats mésothermes ou tempérés ‘froids de Koppen. Ils redoutent les sols secs, surtout calcaires, et recherchent au contraire les sols frais, surtout le premier, le second pouvant se coptenter d’une humidité moindre. d) Quoique l'ouvrage de Wiülh. Schimper — (Planzengeographie, Leipzig 1898) soit aujourd'hui connu de tous les botanistes s’occupant de géographie 1 les Li PR Ne PT EL Ps TN ES TT TA cn — 64 — Ces deux arbres dominants de la Bretagne sont des hygro- phytes (1), au moins pendant la saison végétative ({ropophytes de Schimper). | Dans le sous-bois, les arbrisseaux ou sous-arbrisseaux les plus répandus sont le Houx (/lex Aquifolium) et le Myrülle (Vaccinium Myrtillus) avec une fougère caractéristique : le Blechnum Spicant. La structure de ces trois espèces est plutôt xérophytique (1). Cependant le Houx redoute à la fois ia sécheresse des sols cal- caires et les froids excessifs des climats continentaux ; Thur- man le dit hygrophile, Schimper le classe parmi ses tropo- phytes, j'ai moi-même signalé son absence à Belle-Ile comme semblant indiquer sa sensibilité à la trop grande sécheresse, pressentie d’ailleurs par de Candolle (2). Quant à la fougère, si sa structure est xérophytique, son habitat est ordinairement hu- mide. Ces anomalies apparentes demandent des études plus approfondies. botanique, je crois que, vu l'absence de traduction française, il ne sera pas inutile de rappeler ici quelques-unes des conclusions de cet auteur. La structure de certaines plantes favorise la sortie de l’eau qui a été absor- bée, celle d'autres plantes la contrarie. mar: Les combinaisons qui favorisent la sortie de l’eau sont caractéristiques des hygrophytes, c'est-à-dire des plantes dont les conditions de vie excluent tout danger de dessiccation tandis que la stagnation des liquides nutritifs peut être à craindre. D'un autre côté les difficultés d'obtenir un approvisionnement d’eau, dans cerlaines conditions biologiques, conduit à la formation de procédés favorisant l'absorption et limitant la transpiration ; les xerophytes sont pourvus de com- ‘ binaisons de ce genre. Enfin les fropophyles comprennent toutes les plantes dont les conditions de vie sont, selon les saisons de l’année, alternativement celles des hygro- phytes ou des xerophytes. La leurs parties structure de perennantes est æérophytique et celle de leurs parties qui n'existent que pendant la saison hu- mide est hygrophytique (on sait que les basses températures ont les mêmes effets que la sécheresse, au point de vue physiologique;. Un point important à considérer ici c'est qu'une distinction doit être faite entre le sécheresse physique et physiologique et entre l'humidité physique et physiologique; seules les caractéristiques physiologiques sont utiles à consi- dérer au point de vue biologique et en géographie botanique. Un substratum très humide est complètement sec pour une plante si celle-ci ne peut en ab- sorber l’eau, tandis qu'un sol qui nous paraît être complètement sec peut fournir une eau suffisante à certaines plantes accommodantes. Ainsi s’expli- que, par exemple, le caractère xérophytique de la végétation des marais tourbeux ou des salines ; la concentration des sels ou autres substances dissoutes en excès dans l’eau entrave l'absorption. Xérophytes et hygrophytes sont reliées par des formes de transition qui obscurcissent les limites entre eux, en tant que deux grandes catégories écolo- giques, mais Schimper croit que la constitution d’une catégorie intermédiaire ajouterait certainement à la confusion. Warming dans ses Plantesamfunda. etc. (Copenhague 1895), admet les mésophytes, comprenant les plantes qui aiment une sécheresse ou une humidité moyennes et fuient les terrains à eau stagnante et les sols fortement salés. Les forêts d'arbres à feuilles caduques des régions tempérées sont des asso- sociations de fropophytes pour Schimper et de mésophytes pour Warming. (1) Dans ces expressions voisines : Hygrophytes, hygrophiles, etc., la ter- minaison — phytes désigne la plante même ; phile, une propriété de la plante, mais elles n’impliquent aucune différence dans l'intensité de cette propriété. (Warming loc. cit. Chap. VI. p. 110 et suiv.) Je dirais aussi avec Schimper : districts æxérophytiques, composés de xérophytes, climats hygrophyliques, convenant aux hygrophiles et même structure xérophytique : des xérophytes. (2) Géogr. bot. p. 616. OR SR er A à = à © —, pe Parmi les espèces herbacées très répandues en Bretagne, on peut noter parmi les hygrophytes : Spiræa Ulmaria et surtout Walhembergia hederacea. | La lande, aujourd’hui caractéristique de la Bretagne, ne re- présente pas, sur tous les points, la végétation primitive ; elle a dû se substituer à la forêt partout où celle-c1 a été détruite par l'homme. La lande, contrairement aux formations que nous venons d'énumérer, présente un caractère xérophytique bien marqué avec ses arbrisseaux épineux ou éricoïdes, dont les espèces dominantes sont : Ulex Europæus, U. nanus, Calluna vulgaris, Erica cinerea, E. ciliaris, E. Tetralix, auxquels se joignent des herbes adaptées à la sécheresse comme Lobelia urens, Agrostis setacea. Mais, ainsi que Warming l’a fait observer, les causes de la nature xérophytique de la végétation des landes à arbrisseaux doivent être recherchées, en partie dans le climat, en partie dans le sol. L'époque de la végétation est relativement sèche et le vent qui souffle avec force sur ces plaines dénudées de la presqu'île bretonne, produit une évaporation rapide, ce qui explique que ces plantes ont besoin d’être protégées contre une transpiration trop abondante. Cependant, toutes les espèces des landes citées plus haut, à l'exception du Calluna vulgaris et de l’'Érica cinerea sont nettement occidentales, c'est-à-dire confi- nées, en Europe, dans l'occident et ne supportant pas le climat continental proprement dit. L’Erica Tetralix habite surtout les parties humides et même tourbeuses. Le sol des landes est d’ailleurs le plus souvent recouvert d’une couche d’humus acide formé des détritus de la végétation. Cette couche absorbe l’hu- midité, la garde longtemps, empêche son évaporation et la pé- nétration de l'air, aussi l'acidité du sol persiste. Dans les saisons sèches. cette couche s’échauffe facilement et se dessè- che fortement à cause de sa couleur sombre (1). Le caractère xérophytique de la végétation des landes, même humides, ne saurait donc nous surprendre davantage que celle des marais tourbeux, en raison de la difficulté d'absorption par les racines de ces eaux fortement saturées. , Le Calluna vulgaris est cité par Warming comme essentiel- lement accommodant, aussi bien sur le climat que sur le sol. Il croit aussi bien sur les sols sablonneux les plus chauds et les plus stériles, que sur les sols marécageux ou riches en humus, ce qui explique sa très large dispersion en groupes étendus sur de vastes territoires qu’il couvre presque seul. En résumé, l'influence du climat armoricain se traduit bien ici dans l’aspect général de la végétation bretonne : Forêts d'’es- pèces ligneuses hygrophiles, tout au moins pendant la saison végétative ; Landes, souvent humides, ou tourbeuses qui cons- tituent parfois un substratum physiquement humide, mais physiologiquement sec pour les plantes, en raison des difficul- tés d'absorption qu’elles y rencontrent et dont la végétation (4) Warming, loc. cit. p. 237 et suiv. REY Re xérophile s'explique à la fois pas cette influence édaphique (1) et par l’évaporation intense causée par les vents de mer. Après avoir tracé les grandes lignes de la végétation bre- tonne, il convient de l’examiner plus en détail. Commençons par les valeurs qu'on pourrait appeler positives : I. — PLANTES DE LA FLORE DE L’' OUEST SPÉCIALES A LA BRETAGNE [MARQUÉES *) OU TRES RARES DANS LES AUTRES RÉGIONS DE LA FLORE (2). 1° Espèces méridionales : ‘Helantbemum sumbhellatum' esters een LOS PDA IOnuS FLE ee Re RS CEE Éiihospermumprosiratumu ti LCR BEEN “aura sinn da ifoliA 6 Rene As RE re "Urhicaimembranacea imite us A EUMO EEE “Gyminosramme leptophyila misent rer Rens 2° Espèces occidentales () : iRadphants MATIAMUS CAE EEE PENSE PRE Cothleariasaestuaria L'ARMÉE ASE CU ment Re A. "Cistusthitsutus Man Spont JOEL EME TRES A. Len GED SR M ENRSE RE EER CR RATER A. ÉVNSIUMINIVAIDANUMI EEE EEE ETEE RE ECRIRE A. Peucedanum IAnCOolUMEeS SES METRE RER A. AÉTVLIPÆA ICADIAIAES- PRE CCR CPÉCE CEE CHE INTæaMltEUEA SNL RU MMRERE LINE CR CEREEe A. tAnChUSANSEMDETVITENS Reel e te ere LCE ÉSibIhorpla uropÆa NE ERECEECC EC Re LE RCE ere AS ANATCISS US NTELIENUS CRT CCR EN PERTE PER EECERS A. 3° Espèces septentrionales (4) : Oardamane ANA EAU EEE EEE ER ren Fe Crabe MAaTmbMA LE RUES ARR ENRE E RTE Conan AnENMCAESERrRRENERERECR EE EP RL ERRee 1Cochiearia o(tilinalis Mere Rte Ce OLER MOT C CE MATOS LE QE CMP MAT ET AMIENS RES 2 T.— M. ROSES EEE RE RE EL De teele SOMNOLENCE Tobelia Dorimannat.-:#7° RD RON CONS ER NA H. NGaleDpSiS VerSICOlOnE AE PE RER TEE RTC eCCEE Pinguicula vulgaris .......::................ ti” SALLE TATITIOrA RES POMPES RES PEN EE *“Hippophae rhamnoïdes ........................ X: Malais paludosa PORTERA MEET ES CEES TRE Te (1) De Edaphos, sol. : (2) L'adoption de la nomenclature de la Flore de l'Ouest pour ces études, nous dispense de citer les noms d'auteur. { ; (3) Occidentales — confinées dans l'Europe occidentale; le signe A — Atlantiques — ne s’écartant pas du littoral de l'Océan Atlantique. (4) M. Montagnardes — H. Hygrophiles — X. Xérophiles — T. PI. des Tourbières. Juncus squarrosus ..... de “Eriophorum vaginatum .............. à LR PEER LE RTE TIC M AT fe ne 010 se de dE UT dr ‘Carex brizoides CR de... TÉAMEQUS SUIS EE done à à «à ete PO MT UR AS: FT: MUSEUM SIN IC PRE 20 2. Ji A MÉDECINS TISSU 0 RP Tr, H PMPOLOdIUMIAUNdAIUN SIRET Le HENeobodiun Selaro nu de. eee ATEN M ABOEVCRIUMABUNATIA "6:02. UN M. ‘Polystichur Oreopteris: 2... .... itae VS SAT Ma PUS RCRUuM démULONS 67.115 20412 re 3 DR “Hymenophyllum Tunbridgense ............... H LEMmenopo ImoMNiISOn 77. 2 era H 4° Espèces à préférences climatiques nulles ou peu accentuées : ÉVDÉPICUMEeQUAdFANEUlUM,... SUR RER TS. HIVDéPICUINMIDéesetanssn ee ASSURE ROUTE ATUIMUMN Le Lu eee de à ce de lo ga se OO OUCHDArLA MMS Se ue Joe CNP BTS COR TAN TR RL NN TP ed de Boiobin ir ansus tou TSI. ICimeraratspalnulæiolta 02. AMAR 2, | AGeNHANAICAMPESETIS NN. 482 eee RU M x: entana ana relid LPS LME AM AIMER RASE ee PEODAMBelAdOna me 1) ue IR MNT ES NME ON UMR BIS ORAN ER te CIO EMA VUS RENTE ER EE PE RER DER LION Te AURAS En ee LR MEL ere X.—T, ÉCAUSADHE CE EU TI TN nie à ee PMeoDodEn Clan UT, A ARR N Er X; Sauf les quatre espèces marquées X (xérophiles), les autres espèces peuvent être considérées comme mésophiles. Ainsi, sur ces 60 espèces caractéristiques, près de la moitié (28) montrent des affinités septentrionales, quelques-unes même, montagnardes, avec un nombre très notable d'espèces des tourbières ; 11 espèces sont occidentales et même atlanti- ques pour la plupart ; enfin, 6 espèces représentent de rares vestiges de la flore méridionale. II. — CHOIX D'ESPÈCES PLUS OU MOINS RÉPANDUES EN BRETAGNE, PLUS RARES AILLEURS DANS LA FLORE DE L'OUEST. RnuneUtS bénOrMAnd :.. . 4.1. Mae eue É RE TE OUR RP MER ne à des ADM à 8100 X. MIO NIOMUANENSISe nn... UT a cel X ST TARA A ie de atie so JM doing D PRÉ NERAPR e ON ee «à H. ÉVDéMeURMENTATMONUNMD).: ee Moses X. Androsæmum officinale .,.......... OAI EAN. 6 Oral Acetosoia" : : ESPORSUARERRELRENE TRANS À PA Comartm mpatustre: "SL ÉEREEEEL, Epilobium montanum s Chrysosplenium oppositifohHum ................ H: Helosciadiam'riundatmm eee rer nrst en. te H. BiSenSCer mue 2 LUE TRUITE Et Te 2 H. Gentiana..Pnedmonamhel rs SANS de en X. Gnaphalium'stlvetiotmm )SMeREnss EM ns se X. Vérbastun nierunr Si: Her NM ENER es nee 2e X.. Poule Lusriamenr HER SRE a Are 7: ENSTmachia némorum' Lit hiVsEniL nm Ed EAMTIOreR Jacnisiris ss CL 'ELTIMEERER EReR nRCE H. SALES ŒUTIAN, LES CELL ERNST SEE DANS OS are Cr MyricæiGale: LS EL ES Ie RS MCARER Le Potamb@getor polysoenifohius 22% mens Fe Potamogeton heterophyllus :................... Le THIS ÉOMOISSMA : .. CUS CNED rer Des NL ne X. Nartheciunr (osSfragum: 2.5 SM SRE LE Rhyacospors Da LTÉE RENE ARE ER ENS EEE LE Rhyncospor® fuscéæ LASER E EL ECR RER LINE F: SOIFDUS SLVANEUS CREER EAN EEE RP ENT EE FH. Carex VUlgaRiS.s 2 LEE EL EILORET PR ER ER EE CERN PRSES LE Carex (Dinervie: LE LE EUR ELLE RER MANN Rens H. Carex lævigale (see rent LE Le MMS PST ERA PER à 2 AÏTOPSÉS agrostiden : 252 20R LE LE RC ELIRRNNSMIMRES F: Osmuntla regalis 24422000 tue PARENT PEAR T3 Polystichum spinulosum";:trttcnt sure nie HA Sur ces 34 espèces, 18 sont nettement hygrophiles . «ont caractéristiques des marais tourbeux, 9 seulement sont xéro- philes. En récapitulant toutes ces valeurs positives de la flore on peut dire qu'elles sont sous l'entière dépendance des influen- ces chmatiques. L'examen des valeurs négatives n’est pas moins instructif. Tout d’abord, nous avons à considérer l'exclusion, äu nord de la Loire, des 254 espèces dont Lloyd nous a donné la liste (FT. O., 5° éd., p. XXV). Ce sont pour la plupart des calciphiles où des méridionales, donc, dans l’ensemble : xérophiles, que le climat humide et plus froid de la Bretagne a exclues. D'autre part, les 45 espèces mentionnées page LXXTIT (plantes calcaires croissant en Bretagne), y sont Si peu répan- dues, que c’est leur rareté même qui est ici intéressante. Enfin, parmi les autrés espèces beaucoup moins répandues en Bretagne que dans l’ensemble de la Flore de l'Ouest, cn peut citer : Ranunculus parviflorus. Ranunculus arvensis. Aquilégia vulgaris. Gypsophila muralis. Dianthus prolifer. Rhamñnus catharticus. M onnté un dé fes D té TT”. Es Trifolium ochroleucum. Potentilla argentea. Potentilla Vaillant. Sedum cepæa. IDE STAND. 20... 5. DINAN TRE 7 Mer. Crepis fœtida. Andryala integrifolia (nul) .......... SUR TAUPE Mér. PR CORAN AS SAR MER en à ie a LR NYSE Ne ds NME: Cicendia pusilla ........ FANERLE v DR ARE sets REF: Pulmonaria augustifolia. Melittis Melissophyllum. Aristolochia Clematitis. Euphorbia Cyparissias. Carex pallescens. Calamëgrostis Epigeios. Gaudinia fragilis. dont la rareté peut être attribuée à leur structure plus ou moins xérophytique avec tendances méridionales (Mér.) ou calciphiles. Quelques hygrophytes ne dépassent guère les régions méri- dionales, aussi n'y a-t-il pas lieu d’être surpris de la rareté relative, malgré le climat humide, des Trifolium resupinatum et T. patens, Anthemis mirta, Alisma Damasoniium. Les espèces bulbeuses, qui exigent des alternatives de séche- resse et d'humidité et qui rentrent dans les tropophytes de Schimper peuvent aussi ne pas rencontrer en Bretagne les con- ditions biologiques qu’elles exigent. Ainsi s’expliquerait la ra- reté comparative des Orchis viridis, O. latifolia, Fritillaria Meleagris, Ornithogalum sulfureum, Allium ursinum, Colchi- cum autumnale. Mais comment justifier l’absence des Parnassia palustris, Cucubalus bacciferus, et la rareté des Campanula Trachelium Lysimachia nummularia, Euphorbia pilosa, E. Esula et d'hy- grophytes tels que Butomus umbellaius, Potamogeton lucens, P. densus, Carex stricta (ce dernier si répandu ailleurs dans les tourbières), Carex Hornschuchiana, Equisetuin palustre ? Les détails qui précèdent me semblent prouver, qu'ainsi que je l’écrivais récemment, la flore de la Bretagne est, avant tout, sous la dépendance des conditions climatiques : ce aui carac- térise la Bretagne et lui vaut sa végétation particulière, c’est son climat (1). ; A mes yeux, l’Anjou, avec ses calcaires crétacés, ses riches vignobles (y compris le pays ancenien et ses schistes), le bocage vendéen et tout le pays nantais, au midi de la Loire, ne sau- raient être compris dans la région bretonne proprement dite, excluant la vigne, remplacée par les cultures de pommier et de sarrazin, et montrant, de plus en plus en remontant vers le nord, toute une série d’espèces hygrophiles, septentrionales, adaptées, surtout dans la région montagnarde, à une humidité constante en même temps qu'à l'absence des hautes tempéra- tures estivales. 1) Voir — La Flore Bretonne et sa limite méridionale. Bull. Soc. bot. Fr. T. 50, p. 325 (190$). MR Le climat armoricain est bien caractérisé par ses hivers très doux (moyenne, à Brest, 6° 7), ses étés tempérés (moyenne, 17°, à Brest), mais surtout par l'abondance des précipitations atmosphériques (170 jours pluvieux à Brest, avec hauteur moyenne de 0 m. 904 m/m.). Si la clémence des hivers, due à l’action du « gulf stream », permet à un certain nombre de plantes méridionales et même méditerranéennes de remonter sur les côtes bretonnes jusqu’à Saint-Brieuc, leurs colonies ne vont pas moins en s’éclaircis- sant à mesure qu'on s'élève vers le nord. Ces plantes sont là sur leur extrême limite, où il est très intéressant de les suivre et de les voir peu à peu disparaître. Le prolongement de ces espèces qu'on pourrait qualifier d’étrangères et pour beaucoup de « lusitaniennes », ne saurait caractériser une région, mais leur disparition graduelle coïncidant avec l'apparition d'espèces hygrophiles et septentrionales doit surtout être retenue, et c'est au point où se produit cette sorte de crise naturelle qu'il faut placer, à mon sens, les limites de notre Secteur Armo- ricain. Dans une prochaine étude, nous chercherons à préciser ces limites et à étudier les subdivisions de la végétation bretonne. Nos lecteurs voudront bien considérer ces études comme de simples esquisses qu'il appartient aux botanistes bretons de compléter ou de rectifier au besoin. ds bdd PE : le “nel , < PET r ARE OT NT UT T7 AT SUR LA VARIATION DE LA QUANTITÉ D'ATROPINE & LA RECHERCHE DE CET ALCALOIDE DANS DES GREFFES DE BELLADONE ET DE TOMATE par Ch. LAURENT professeur à l'école de Médecine et de Pharmacie de Rennes L'année dernière, au Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences, organisé à Cherbourg, j'ai montré que l’Atropine passait de la Belladone greffon dans un sujet de Tomate et que l'inverse n'avait pas lieu dans la greffe ordi- naire (1). J'ai complété cette année mes recherches en ce qui concer- ne la greffe de ces deux plantes et c’est ce complément de résul- tats que je vais exposer en étudiant successivement : 1° La greffe ordinaire de Belladone sur Tomate et réciproquement ; 2° La greffe mixte de Belladone sur Tomate et vice-versa. II] I. — Greffe ordinaire (fig. 1} . J'ai effectué une série de dosages du principe actif sur cinq échantillons de Belladone témoin et sur neuf échantillons de (1) Ch. Laurent. Sur la présence de l'Atropine dans des greffes de Belladone et de Tomate. (Congrès de l'A. F. A. S., Cherbourg 1905). " 1 bn éd fn lies 4 dé et ei : CSN ris pe Belladone sur Tomate. Toutes ces plantes ont été cultivées dans les mêmes conditions de sol, de climat et ont recu exactement les mêmes soins en dehors de la greffe ; les sujets pris dans un même semis et choisis de force égale. De même les greffons ont été pris sur les rameaux comparables d'un pied âgé très vigou- reux de Belladone ; les Belladones témoins provenaient de bou- HUMIDITÉ ATROPINE BEL. TÉMOIN BEL. SUR TOM. BEL. TÉMOIN BEL. SUR TOM. | BEL. SUR TOM. feuilles feuilles feuilles feuilles racines [ 84,32 pour 100! 80,88 pour 100[ 0,322 pour 100 sc! 0,312 pour 100 sec! 0,008 pour 100sec 84,71 81,30 0,314 0,224 0,0065 84,13 82,14 0,319 0,200 0,0082 83,97 81,61 0,298 0,301 » 84,08 81,5» 0,324 0,20 » » 81,70 » 0,194 » » 80,92 » 0,272 » » 82,»» » 0,230 » | » 81,12 » 0.293 | » tem er tures choisies sur le pied ayant fourni les greffons, dans les mêmes conditions que ceux-ci. Le bouturage a été fait en même temps que le greffage. On peut donc dire que, en dehors de la greffe, les Belladones ayant servi dans toutes mes expériences étaient venues dans des conditions aussi comparables que pos- sible. L'humidité est sensiblement plus grande dans les témoins que dans les greffons. Les variations de l'humidité sont la conséquence du bourrelet qui en s’opposant au passage de l’eau de la sève brute accentue les effets de la sécheresse sur le gref- fon. C’est bien le cas dont il s’agit iei, car les dosages de l’humi- dité ont été effectués à la suite d’une période de sécheresse (2). Les différents chiffres de ce tableau montrent que si la pro- portion d’Atrovine est sensiblement constante dans les feuilles de Belladone témoin, cette proportion devient très variable dans celles de la Belladone greffée sur Tomate. Ces variations dans la quantité d’alcaloïde sont aussi très faciles à comprendre : en effet, les diverses greffes présentaient des différences de vigueur cn rapport avec la perfection relative de chaque bourrelet. On concoit qu'aux bourrelets les plus parfaits correspondaient non seulement les Belladones les plus développées, les plus vigou- reuses mais que la proportion des substances nutritives fournies par le sujet au greffon variait suivant chaque bourrelet. Par suite le travail physiologique se trouvait plus ou moins modifié suivant les greffes et il n’y a rien que de très naturel à voir que l'Atropine, qui est un des produits de ce travail, se former en plus ou moins grande quantité dans chaque greffon, suivant (2) Cette constatation a son importance car si l’on dose l'humidité après une péricde de pluie la descente de la sève élaborée est entravée par le bourrelet et le greffon, se trouvant pour cette raison en milieu plus humide. ses feuilles accusent un excès d’eau par rapport au témoin. , gr LC 2) Cu El PT, Qi LÉ N EE Li RES Gé Métal LE pots cuif ee fé use re. 1), CU que la nutrition de celui-ci s'effectue plus ou moins normale- ment. C'est une preuve de plus du rôle fondamental que joue le bourrelet dans la vie des plantes greffées bien qu'on l'ait considéré parfois comme négligeable. En 1905 j'avais opéré sur plusieurs échantillons de Belladone ereffée sur Tomate, en mélangeant les feuilles fournies par tous les greffons, sans me préoccuper des variations spéciales a Chaque greffon. Comme on le voit, d’après le tableau précé- dent, cette méthode ne donne qu’un aperçu incomplet de la variation de l’alcaloïde et ne montre pas le rôle particulier de chaque bourrelet qui a été ici mis nettement en évidence par les analyses séparées. Dans toutes les greffes ordinaires de Tomate sur Belladone la recherche de l’alcaloïde donne des résultats négatifs dans les fruits, les feuilles et les tiges de Tomate greffon conformément aux expériences décrites l'an dernier. II. — Greffe mixte {/ig. Ilet 111) On sait que M. L. Daniel a donné le nom de greffage mixte au procédé qui consiste à laisser à demeure, sur le sujet des pousses feuillées qui assurent en partie sa nutrition et que l’on pince pour ne pas leur laisser compromettre la vie du greffon. D après lui ce procédé permet de faire pénétrer plus facilement certains produits d’une plante à l’autre, et c’est là-dessus qu'il s'est basé pour chercher à obtenir par la greffe des variations plus accentuées. Il était intéressant de voir si ce mode particulier de greffe avait, vis-à-vis de l’Atropine, l'influence prévue par la théorie; j'ai donc, comparativement avec les greffes ordinaires, et en prenant les mêmes précautions minutieuses.fait d’une part huit greffes mixtes de Belladone sur Tomate et d'autre part cinq greffes mixtes de Tomate sur Belladone qui m'ont servi pour mes analyses. HUMIDITÉ (pour 400) ATROPINE (pour 100 sec) Feuilles de Belladone Feuilles de Belladone racines tiges Bel.témoin|Bel.s.tom.|Tom.s.bel: | Bel. témoin |Bel. sur tom. |Tom. sur bel.| Tom. sujet | Tom. sujet 72 0,198 84:75 | 8243 | 84,21 0,314 | 0,947 | 0,327 | 0,009 | 0,0038 84,13 ! 81,06 | 83,97 0,349 | 0,275 | 0,336 | 0,012 | 0,004 83,97 | 82»» | 84,73 0,298 | 0922 | 0,306 » » 84,08 | 81,90 | 83,31 0,324 | 069 | 0,297 » » 4re Série. — Greffes de Belladone sur Tomate Nous remarquons d'abord que les chiffres correspondant à l'humidité des feuilles de Belladone sur Tomate (greffe mixte) sont intermédiaires entre ceux des feuilles de Belladone sur M NS" Vs à | n'Oué PORTER PEN RUN TS der bd RES TE LE Se UE CR ME NE RP OR Ce PM OU A 0 Tomate greffe ordinaire el des feuilles de Belladone témoin ; dans la greffe mixte de Tomate sur Belladone l'humidité est sensiblement la même que pour la plante franche de pied. Le greffage mixte développant davantage le racinage, puis- que la croissance de la racine et le remplacement des poils absor- bants s'effectuent plus facilement, il est tout naturel que l’ab- sarption soit augmentée d'autant, c'est-à-dire qu'elle doit être intermédiaire entre celle de la greffe ordinaire et celle du franc de pied. D'autre part la Belladone sujet, dans le greffage mixte Tomate sur Belladone étant en communication directe avec le sol, sans intermédiaire du bourrelet, se rapproche du témoin ce qui est encore conforme à la théorie. J'ai dosé ou recherché chimiquement et physiologiquement (expériences sur divers animaux) l’Atropine dans les feuilles du greffon et dans les diverses parties du sujet (fruit, tiges et feuilles au-dessous de n, racines). Fruits de |Tiges sup.|Feuil sup.| Tiges inf. | Feuil. inf.| Racines TOM. SUJET /|TOM. SUJET /|TOM. SUJET|TOM. SUJET|TOM, SUJET|TOM. SUJET Recherche chimique négative | négative | négative | positive | négative | positive Recherche physiologique | négative | négative | négative | positive | positive | positive De ces premières expériences semblent se dégager certains faits intéressants que je continue d'étudier à nouveau cette année (1). Tout d’abord on voit que les proportions d’Atropine sont diminuées d’une facon très sensible dans le greffon à la suite du greffage mixte comparé au greffage ordinaire ; on peut s'expliquer ce fait en apparence anormal, de la façon suivante. Le greffon dans un cas comme dans l’autre fabrique toujours une quantité d’Atropine à peu près égale ; dans la greffe ordinaire l’Atropine du greffon est appelée dans le sujet qui n’a qu'une dimension restreinte et n’exerce par conséquent qu'un appel assez faible vu qu'à ce moment la racine possède sensiblement ses dimensions définitives ; dans la greffe mixte, avec rameau d'appel tomate, la racine prend d’abord un développement plus considérable, et de plus le rameau Tomate, en pleine végéta- tion exerce un appel puissant. De cette facon l’Atropine est appelée en plus grande quantité et si le greffon fabrique tou- jours ou à peu près la même proportion d’alcaloïde, le partage est plus complet dans le greffage mixte. De là les différences qui sont toutes de même sens sans excep- tion ; les différences individuelles viennent encore du bourrelet. L'Atropine continue à passer du greffon dans le sujet mais il s'opère une répartition différente de cette substance dans les diverses régions du sujet ; ce sont les parties les plus voisines (1) Les appels fructifères n’ont pas été supprimés, pas plus dans le sujet que dans le greffon; c’est peut-être une des raisons pour lesquelles la présence de l'Atropine n’a pas été constatée dans les fruits de Tomate. Dir at de Le end inter x et AS si D Deus ED Pie 2 du bourrelet qui, dans toutes ces greffes renferment la propor- tion la plus élevée d’alcaloïde. Ainsi la partie supérieure de la Tomate sujet, formée par les jeunes feuilles, les jeunes tiges et les fruits a donné des résultats négatifs quelle que soit la méthode de recherche employée ; au contraire les tigas voisi- nes du bourrelet contiennent des proportions relativement éle- vées d’Atropine décelables chimiquement et physiologiquement, les feuilles de cette région donnent seulement la réaction phy- siologique. La quantité d'Atropine appelée dans le sujet feuillé a été plus grande que dans le sujet de la greffe ordinaire ; le greffage mixte exerce donc un appel plus important pour le sujet que le greffage ordinaire. Les greffons Tomates sont restés quelque peu chétifs à la suite de lappel important que j'avais laissé aux Belladones sujets, alors que dans le greffe ordinaire j'avais obtenu de beaux greffons Tomates ayant donné de beaux fruits. En considérant le deuxième tableau on remarque que la quan- tité d’Atropine fabriquée par le sujet reste sensillement la même que dans la plante normale ; on s'explique ce résultat par le fait que feuilles, tiges et racines sont en relation directe sans l'intermédiaire du bourrelet. La Tomate grei fon n'a pas acquis d’Atropine décelable par les procédés que j'ai employés ; cela semble prouver que cette subs- tance descend plutôt vers la racine où elle s'accumule au mo- ment du passage de la plante à l’état de vie ralentie étant donné qu'elle est fabriquée dans les feuilles. Les résultats précédents soulèvent une question intéressante. L'Atropine fabriquée par les parties vertes du greffon desrend dans la racine du sujet : c’est ce qu’établissent d’une façon irré- futable les expériences ci-dessus rapportées. Cette substance, accumulée au moment du passage à la vie ralentie est-elle un produit d’excrétion ou une substance de réserve ? Cette ques- tion n’a pas encore été résolue, à ma connaissance du moins. ATROPINE (pour 100 sec) RACINES DE 1 AN RACINES DE 4 ANS RACINES de 7 à 8 ANS] JEUNES POUNSES Novembre ! Février | Novembre | Février [Novembre | Février | Novembre | Février Îde 4 ans|de 8 ans 0,295 | 0,988 | 0,365 | 0,341 | 0,382 | 0,407 | 0,212 | 0,225 | 0,310 | 0,300 0,308 | 0,31 | 0,351 | 0,345 | 0,13 | 0,400 | 0,196 | 0,213 | 0,318 | 0,289 0,293 | 0,297 | 0,338 | 0,534 | 0,385 | 0,387 | 0,298 | 0,208 | 0,324 | » 0,296 | 0,293 | 0,349 | 0,356 | 0,106 | 0,397 À 0,215 | 0,22 | » ) 0,312 | 0,308 À 0,369 | 0,374 À 0,396 | 0,412 À 0,22 | 0,26 | » » 4e échantillon 2e échantillon sur rac.[sur rac LL 2 RUE J'ai prélevé des échantillons sur des racines de divers âges au commencement de novembre alors que la plante est dépouil- lée de son appareil aérien et à la fin de février, moment où la Belladone a repris son activité sans avoir toutefois fourni de parties vertes et j'y ai dosé l’Atropine. Il est facile de voir si cette substance a été employée, soit en nature, soit après trans- formation préalable ; s’il n’y a pas de variation c’est que cet alcaloïde accumulé au moment de la vie ralentie n’est pas uti- lisé dans la première période de végétation. A première vue on serait tenté de croire que l’Atropine est un oroduit d’excrétion puisque le pourcentage ne semble pas varier pendant la période considérée. Cependant, avant les analyses de février, la Belladone, au moyen de ses réserves, a fabriqué de jeunes pousses souterraines qui renferment de l’Atropine ainsi que l'indique le tableau. Cette Atropine ne peut provenir que de deux sources : soit de l’Atropine qui préexistait dans la racine ; soit d’une nouvelle production de l’alcaloïde au dépens des réserves utilisées dans la première période de végétation. Par suite de la production de nouveaux tissus au dépens de la racine primitive le poids brut de cette racine diminue, le pourcentage d’alcaloïde doit être augmenté si l’Atropine de novembre reste entièrement dans la racine ; or le pourcentage restant sensiblement le même on se trouve porté à supposer qu'une certaine quantité d’Atropine a été appelée dans les bourgeons, Quant à la seconde hypothèse elle ne présente à priori aucune impossibiiité : cependant mes expériences de greffe semblent élablir que l’Atropine se fabrique bien dans les parties vertes de la plante on peut penser que la première explication a des chances d'être exacte, mais sous toutes réserves de vérification ultérieure. À LCA à ORAN PTT PT AT TE OS TPE M UT PSN € TT Pr PR Ts ca NI Li ral be d ue TR Lun ci pus LÉ Ub AUTRE ; —$71 — EXCURSIONS BRYOLOGIQUES DANS LES COTES-DU-NORD (Environs de Guingamp) par M. R. Porter de la VARDE. Sous le climat humide des Côtes-du-Nord, le sol accidenté et couvert des environs de Guingamp, uniquement composé de roches siliceuses, est un terrain de choix pour les études bryologiques. Au milieu des landes les plus arides existent communément, dans les replis de terrain, des tourbières minuscules, où l’on peut en tout temps herboriser sans tenir compte de la saison et recueillir des sphaignes et des pleurocarpes aquatiques. Les ruisseaux, ainsi que le constate Ad. Joanne, sont très nombreux et ne tarissent jamais ; on peut encore observer que coulant avec force à travers les argiles provenant de la décom- position des roches feldspathiques, les plus petits ruisselets se creusent un lit très profond relativement à leur largeur. Ceci a son importance pour le bryologue, car, au plus fort de l'été, il est certain de retrouver sous leurs berges des colonies très prospères de mousses et d'hépatiques en bel état de fraîcheur, alors que les Muscinées d’alentour sont, ou grillées par la séche- resse, ou étouffées par la végétation phanérogame. La couche d’humus est souvent peu épaisse et le roc apparait au milieu des landes sous forme de tables à peu près horizon- tales ou au flanc des coteaux en blocs plus ou moins chao- tiques, et suivant qu’il est abrité ou exposé au soleil, il supporte une végétation bryologique plus ou moins abondante. Le pays est boisé, offrant non seulement de nombreuses forêts mais encore un rézeau très serré de larges talus qui sont tous plantés. Les quatre stations générales distinguées par l’abbé . Boulay (Muscinées de la France, I) : les Rochers, la Terre,les Eaux et les Arbres, sont donc largement représentées et dans un rayon très restreint. De plus, quelques coins sont restés absolument incultes et la flore ne paraît y avoir reçu aucune modification du fait de l’in- terventio n de l’homme. Aussi ne faut-il pas s'étonner que sur les 362 Muscinées, dont la prés ence a été constatée dans les Côtes-du-Nord (1), une très grande partie se retrouve aux environs de Guingamp. Excep- (1) Camus : Note sur les Muscinées de l'archipel de Bréhat et Etude prélimie naire sur les Muscinées du département des C.-d.-N., in-Bull. Soc. Sc. Nat. dr l'Ouest de la France, T. 40, f. IIE, 4900 — et Muscinées rares ou nouvelles pou- la région bretonne vendéenne, ibid., 2 sér., T. 2, f. ILE, 1902. -—- POTIER DE LA VARDE : Notes sur quelques muscinées des C.-d.-N,, ibid., 2 série, T.5, fasc. I-II, 1905. REV. BRET. DE BOT, 6 aline tr a BÉNE ES Ge Le Ge en dt dd M Ba de ne” Q (4 URI tion faite pour les espèces littorales ou les raretés qui n'ont été encore trouvées dans le département que sur des points très spéciaux (par ex.: Dicranum strictum, Seligeria pusilla, Aplozia lanceo- lata, etc.). Par contre, d’autres espèces n'ont pas été signalées ailleurs dans les limites départementales (Sphagnum fimbriatum, Cephalozia Francisci, Ceph. reclusa). Malgré cela, le botaniste herborisant, bien que prévenu de La présence de certaines espèces dans une région, pourra éprou- ver des difficuités pour les trouver, surtout s'il ne dispose que d'un temps limité. S'attendant à fouiller des localités d’un inté- rêt bryologique secondaire, il passera à côté de stations plus riches, mais plus dissimulées. Le but de ces notes est précisément de venir en aide aux chercheurs de passage et d'offrir aux bryologues bretons, non un catalogue d'espèces et de localités, mais une série d’itinérai- res d’excursion combinés de façon à récolter le maximum d’es- pèces intéressantes dans le minimum de temps. I. — Guingamp Les espèces qui croissent dans la ville offrent en elles-mèmes peu d'intérêt. Les toits de chaume sont généralement garnis de Bryum capillare, L., Br. argenteum, L., Ceratodon purpureus, Brid. Les murs et leur revêtement terreux sont couverts d’une végétation abondante composée malheureusement de Barbules ou de Grimmiées communes : Barbula ruralis, Hed\v.; B.muralis, Timm.; B. unguiculata, Hedww. ; B. convoluta, Hedv.; B. revoluta, Schew. ; B. Ambigua, B. E.; Grimmia pulvinala, Sm., tandis que des Pleurocarpes vulgaires en tapissent souvent le pied : Eur- hynchium Stokesi, B. E.; Brachythecium rulabulum, B. E.; Scleropo- dium illecebrum, B. E. ; Amblystegium serpens, B. E., etc. Les arbres des avenues ou promenades n'offrent que : Barbula lœvipila, Brid.; Zygodon viridissimus, Brid.; Orthotricum affine, Schrad.; Frullania dilatata, Dur. Parmitoutes ces plantes, largement répan- dues dans toute la région, notons cependant les suivantes : Barbula Brebissonni, Brid. : en petite quantité sur les ruines du vieil aqueduc, en touffes nombreuses, mais invartablement stériles sur Le rocher supportant la chapelle Saint-Léonard. Barbula canescens, Brid. : murs de la rue des Lutins. Barbula cuneifolia, Brid., et Barbula subulata, P. B. : murs ter- reux de Kerjoly et de Pors-an-Quen. Orthotricum anomalum, Hedw : quelques touffes bien fructifiées, vieux murs de la rue des Lutins. Pottia Mittenii, Corb., et Wilsoni, B. E. : même lieu. Bryum murale, L., Targionia hypophylla : murs du Bois-d’Amour. Madotheca platyphylla, Dum., Radula complanata, Dum. : murs de la place Saint-Sauveur. Scleropodium cæœspitosum, B. E. : murs en pierre sèche de la venelle du Four Saint-Sauveur ; rochers de Saint-Léonard. C. fr. Amblystegium riparium, B. E. : ruisseau au nord de la caserne. Enfin, pour terminer, on pourra constater la présence de Cepha- lozia Turneri, Lindb., dans les anciennes carrières, situées à a ln ui our 1e TEE Se OIL SétCu st SEE ESS . n Lo lsle dé L'l L éd dr 2 environ 200 mètres des limites de l'octroi, route de Pontrieux, vis-à-vis du nouvel hôpital. Cette petite hépatique qui, dans les Côtes-du-Nord, n’a été trouvée que sur un très petit nombre de points, croît dans les anfractuosités de la carrière exposées au Nord et recouvertes par les ronces. Elle n’y est pas très abon- dante et d’une recherche assez difficile. II. — Excursion au Bois de la Roche Nature de la région à explorer : Granulite. Gneiss granulitiques. Gabbros et Norites. Distances à parcourir : Sur route plate, 4 kil. Dans le bois (ronces, rochers, fondrières), 1 kil. Pour atteindre le Bois de la Roche, on suit La route de Bour- briac, qui, longeant le Trieux, est dominée à gauche par les pentes plus ou moins abruptes du plateau de Saint-Hernin. Chemin faisant, on peut donc commencer à herboriser et à recueillir quelques bonnes espèces. C'est d’abord, au sortir de la ville, parmi les Barbules com- munes et Le Pottia truncata, B.E.,répandu au premier printemps : Sphæœrangium muticum, Seh., et Philonotis Boulayi, Corb. (— Ph. capillaris Husn.). Cette dernière mousse n’est pas rare dans la région. On l’y rencontre parfois avec fleurs mâles. À hauteur du village de Roudedou existe une scierie mécani- que, sur le barrage de laquelle on récoltera : Fontinalis squamosa, L. ILest préférable de ne pas s’attarder aux rochers que l’on a à sa droite. Ils sont généralement dénudés et n’offrent que des espèces banales : Dicranum scoparium, Hedw ; Hedwigia albicans, Lindb.; Rhacomitrium heterostichum, Brid.; dans les landes qui touchent la route : Rhacomitrium canescens, Brid., avec la var. eri- coides, Web. Cependant, à 800 mètres environ de la scierie, on rencontre un groupe de maisons, vis-à-vis desquelles jaillissent des sour- ces entretenant une constante humidité au milieu des rochers. On cueillera en passant là : Heterocladium heteropterum, B. E. A hauteur de la cote 105, un gros rocher ombragé par une futaie de châtaigniers domine la route. Ce rocher mérite quel- ques instants d'attention : sur ses flancs, on récoltera en effet : Scapania resupinata, Dum., en touffes abondantes, puis Oncophorus Bruntoni, Lab. ; Dicranoweisia cirrhata, Ldb.; fhabdoweisia fugax, B. E. Immédiatement, après le rocher, nous trouvons un petit ravin dont la partie inférieure, faute d'écoulement suffisant des eaux, est transformée en tourbière. Ceci permet d'y ramasser : Sphag- num cymbifolium, Ruüss. ; Spagnum subnitens, R. et W.; Sph. inun- datum, Russ. et Sph. Gravetii, Rüssow. Parmi ces sphaignes qui supportent Drosera rotundifolia et Pinguicula lusitanica, croît Philo- notis fontana, Brid., qui y mürit parfois des capsules. Puis recommencent les rochers arides ou couverts de taillis. Après y avoir récolté Plagiothecium denticulatum, B. E., on contt- nue la route pour s'arrêter à droite près des ruines d’un vieux moulin. Là croissent dans le Trieux et aux alentours immédiats it it “DS "0 Thamnium alopecurum, B. E.; Mnium undulatum, Neck, et Mnium punctatum, L., sur les arbres abondamment : Leucodon sciuroides, Schw. et Matygeria furcata, Dum. On arrive ensuite à un pont qui franchit le Trieux (Pont-Caffin : le nom n’est pas porté sur la carte). À cet endroit, les rives de la rivière apparaissent en été couvertes de gigantesques touffes d’Osmunda regalis L. IL sera préférable de quitter momentanément la route, pour escalader les rochers boisés que l’on a à sa gauche. Si les blocs inférieurs ne présentent que des espèces déjà vues (Frullania dilatata et Fr. Tamarisci, Dum ; Grimmia apocarpa, Hed\wv. ; Rhacomitrium heteros- tichum, Brid.); les anfractuosités supérieures abritent de belles touffes d’Aulacomnium androgynum, Sch\w., invariablement stérile, mais couvert de pseudopodes gemmifères. - Onpourra continuer à herboriser suivant la lisière inférieure du bois et à 600 mètres environ, on trouvera sur des rochers éboulés : Madotheca lœvigata Dum. {formes ayant quelques tendan- ces à M. Obscura (Nees.)] On retourne sur ses pas, à moins que lon ne désire recueillir sur les revers d’un fossé, à 900 mètres plus loin : Webera annotina, Schw. Les arbres qui bordent le Trieux offrent sur leur tronc : Neckera complanata, B. E., et Homa- lia trichomanoides, B.E.c.fr.;les blocs qui encombrent le lit de la rivière sont couverts de Cinclidotus fontinaloides, P. B. Après le Pont Caffin, la route est en déblai pendant quelques mètres; les parois rocheusesque l’on a alors à sa droite sont ruis- selantes d'humidité et couvertes de Fougères et de Muscinées. Ces dernières assez communes malheureusement : le Bryum pseu- dotriquetrum, Sw., occupe à lui seul de grands espaces, laissant fort peu de place à Fissidens adianthoides Hedw.,représenté par des frondes très développées et à Conocephalus conicus, Dum. On récol- tera là également sur le revers du fossé de la route : Webera albicans, Sch. Environ 200 mètres après le pont, on trouve à droite un che- min de terre, dont l'entrée encaissée est constamment humide ; à ce point escalader les pentes et, dans un chemin abandonné profondément entaillé dans le roc, recueillir avec Plagiochita asplenoides, Dum., Saccogyna viticulosa, Dum. Après avoir repris la route, on passe bientôt sür un second pont, qui franchit le « Ruisseau du Bois de la Roche », quel- ques mètres avant son confluent avec le Trieux. On traverse une colonie de Allium oleraceum et de Symphitum tuberosum, pour récolter sur les pierres qui forment le lit du ruisseau : Fissidens pusillus (Wils.) D'énormes blocs de roc, couverts de chênes, se dressent à gauche entre le Trieux et la route. On peut y remarquer : Ple- rogonium ornithopoides, Lindb.; Isothecium myurum, Brid.; Bryum capillare, L., Plagiochila asplenoëdes, Dum., et sur les arbres Ulota phyllantha, Brid. J'ai quelquefois observé cette dernière espèce sur les rochers,situés en dessous de ces arbres.Malgré les appa- rences,de tels échantillons ne doivent pas être attribués à la var. saxorum, Car ils proviennent directement des corpuscules tombés. des plantes arboricoles. Leur présence est donc purement acci- dentelle et d’ailleurs ne persiste pas longtemps, d’après ce que AI PER j ai constaté. La var. saxorum est spéciale au littoral (Cf. Camus. Er ot rares ou nouvelles pour la région bretonne-vendéenne, loc." cit. L'examen de ces rochers terminé, on suit pendant quelques mètres la route qui monte en lacets à travers le Bois de la Roche. Au commencement de la côte, on récoltera sur les revers de gauche : Scapania compacta, Dum. c. fr. et Marsupella emargi- nata, Dum. c. fr. Mais il est temps de quitter ces parages qui n'offrent que des plantes d’un intéret secondaire : Atrichum undu- latum, E.B., Bartramia pomiformis, Hed\w.; Pogonatum aloides, P. B.; Pogonatum nanum, P. B., etc., ont envahi le terrain. On explorera donc avec plus de fruit la partie du Bois que l’on a à sa drotte, et qui est compriseentre cette route et la vallée : pour ne pas s'égarer, suffira de marcher parallèlement au canal récemment creusé, sans s’écarter beaucoup. On récoltera d’abord sur des blocs ombragés : Heterocladium heteropterum, B. E. et Scapania resupinata, Dum., puis dans le fonds tourbeux des petits ravins, avec Pellia epiphylla, Cord., et Chilo- scyphus polyanthus, Cord., une hépatique assez rare : Trichocolea tomentella, Dum., croissant avec Hypnum cuspidatum, L. Après avoir suivi le canal et récolté sur ses berges : Fissidens taxifolia, Hedw. ; Fissidens bryoides, Hedw. ; var. cæspitans, SCRP.; Barbula cylindrica, Sch. ; Cincinnulus trichomanes, Dum.; var. pro- pagulifer, Diplophyllum albicans, Dum.; on arrive ensuite aux Grands Rochers, qui sont le but de l’excursion, à 800 mètres du second pont. Tout autour de ces rochers en sont de moins considérables, provenants d’éboulements et couverts, ainsi que les souches avoisinantes, d’une végétation plus récente. Ainsi, à côté de Hylocomium loreum, B. E.; H. triquetrum, B. E.; Homalothecium sericeum, B. E., nous remarquons Plagiothecium undulatum, B. E. cfr. ; Dicranum majus, Türn. ; Campylopus turfaceus (B. E.) et pres d’une source : Hypnum molluscum, Hedwv. Enfin, sur les Grands Rochers eux-mêmes, outre certaines espèces communes déjà rencontrées, on pourra récolter les suivantes : Dicranum scottianum, Türn., en général peu fructifié. Aulacomnium androgynum, Schw. Oncophorus Bruntoni, Lindb., Tetraphis pellucida, Hedv. Rhabdoweïisia fugaxz, B. E. Marsupella emarginata, Dum. Scapania resupinata, Dum. Seapania compacta, Dum., forme gemmipara, G. L. et N. Lophosia ventricosa, Dum. Lophozia gracilis, Steph. Lepidozia reptans, Dum. Cephalosia lunulifolia, Dum. Cephalozia bicuspidata, Dum. Cephalosia byssacea, Heeg. var. procerior. Les arbres des environs offrent d'abondantes touffes de Ulota phyllantha, Brid. ; Ulota crispa, Brid. ,avec Orfhotricum affine, Schrad. VND T "7 PET PE RE Er OC NE ET RP CE PO ET got L'exploration de ces rochers, entassés pêle-mêle en véri- table chaos, est assez ardue et demande quelque temps. Cette étude faite, pour en finir avec le Bois, (1) on visitera les vieilles charbonnières pour y recueillir le Trichodon cylindricus, Sch., qui forme des gazonnements assez étendus parmi les espèces accoutumées de cette station : Funaria hygrometrica, Hedw.. et Ceratodon purpureus, Brid. On pourra alors, sion veut rentrer à Guingamp et suivre le ruisseau pour y recueillir : Fontinalis antipyretica, L., Fontinalis de L., Seapania undulata, Dum., Rhynchostegium nusciforme, Puis au lieu de revenir par la route, il sera préférable de se diriger sur le village de Kerbost {se servir au Pont Caffin d’un ravin qui y conduit). Là on constatera, près d’un massif de houx bien visible de la route, l'existence dans un vieux puits du Schus- totega osmundacea, W. M. Avant de reprendre le chemin qui conduit à Sainte-Croix, on pourra voir sur les rochers de la Grande-Butte du terrain de manœuvres : Orthotricum Sturmii (H. et H.), représenté par quelques touffes. IJI. — Excursion au bois de Coatliou Une excursion au Bois de Coatliou peut être faite dans la même journée que celle au Bois de la Roche. Outre les espèces déjà rencontrées dans cette première localité, on en trouvera quelques autres et surtout des Sphaignes. Nature de la région à explorer : Schistes micacés. Schistes. Grès armoricain. Distances à parcourir : Du Bois de la Roche; environ 4 kil. sur route, avec pentes assez fortes. De Bourbriac : 1 kil. sur route. Dans le Bois : approximativement un total de 3 kil. {ajoncs, fourrés très serrés, tour- bières profondes). Deux points principalement méritent l’attention, ce sont: 1° les tourbières et marais de la limite N.; 2 les amoncellements de rochers près du signal, cote 270. L’excursioniste, venu de Guingamp, peut rapidement parve- nir aux tourbières en quittant la route de Bourbriac, à hauteur du hameau de Kérancorne, et en suivant un chemin de terre con- duisant au moulin de Tournemine. Il récoltera tout d’abord : Sphagnum recurvum (P. B.), Russ et W. occupant de larges espaces en touffes très profondes, puis à quelques pas de là, parmi les souches de cypéracées : Spha- gnum squarrosum, Crome. (1) De nouvelles recherches me permettent d’ajouter à la liste des espèces intéressantes du Bois de la Roche, le Diphyscium foliosum Mohc. Cettemouss® qui parait rare dans les Côtes-du-Nord, est très abondante dans une vieille car- riére abandonnée, versant du Trieux, 600 mètres du confluent des deux rivières. Not e ajoutée pendant l'impression), comités dus, LA - du londti teen LAS Atsle cie Out 2 LAPS Ce Er) DS Rod Remontant la vallée vers l'Est, il trouvera Sphagnum tenellum, von K1.; très variable, offrant des formes allant du pourpre au vert rosé, très largement répandu d’ailleurs dans tout le bois; Sphagnum Gravetii, Russow. (belles formes inondées) ; Sphagnum laricinum, Sull., plus rare; A côté de ces sphaignes et des inévitables : Sph. cymbifolium, Russ., et Sph. subnitens, R.et W.; le fonds de la végétation bryo- logique est constitué par : Hypnum stellatum, Schreb.; H. revol- vens, SW. ; Aulacomnium palustre, Sch\w.; tandis que les parties plus solides supportent : Leucobryum glaucum, H. ; Bryum alpinum, L.; Eutosthodon ericetorum, Sch. Toutes ces tourbières qui se succèdent se ressemblent d’ail- leurs beaucoup et une herborisation méthodique faite dans une seule d’entre elles permet de se rendre compte des caractères de l’ensemble; il conviendra donc de ne pas trop S’y attarder, aussi en arrivant à hauteur de la corne Est du bois, sous les pentes de la cote 225, fera-t-on bien de se diriger vers le Sud. Dans les bruyères humides de la lisière, on pourra récolter : Sphagnum papillosum, Lindb. et Sphagnum inundatum, Russ., et ça et là, Splachnum ampullaceum, L. On s’attachera ensuite à herboriser, en marchant sur Bour- briac, parallèlement à la route de Saint-Adrien, et à unedistance maxima de 300 mètres de cette dernière. En procédant de la sorte, on rencontrera facilementles espèces suivantes : Sphagnum cuspidatum (Shr.). R. et W., formes nombreuses. Sphagnum acutifolium, R. et W., paraissant rare dans le Bois, la plupart des touffes se rapportant plus où moins nettement au groupe voisin Sph. lenellum. | Sphagnum molluseum, Bruch. Parmi ce dernier, ou à côté de lui: Odontoschisma sphagni , Dum. Enfin, contre le fossé de la route centrale(Saint-Adrien, Bour- briac), sous le couvert des pins : Sphagnum fimbriatum, Wilson (à l'heure actuelle, c’est pour l’espèce l’unique localité connue dans le département). On fera bien ensuite de suivre la route sans trop s’attarder, la terre est en effet couverte d’un épais tapis de mousses, mais qui sont toutes communes (Wicranella heteromalla, Sch. Dicranum scoparium, Hed\w. Hypnum Schreberi, Wild. Æ. purum., L.) Les troncs d’arbres de cette avenue offrent cependant Lejeu- nea uliciana, G. L. N., plante mâle, avec amphigastres, particu- lièrement bien développés, croissant avec Frullania dilatata, Dum, et Radula complanata, Dum. Avant d'atteindre le chemin qui conduit au signal, on peut faire une abondante provision de Zygodon viridissimus, Brid., très bien fructifié, et de Ulota phyllantha, Brid. Enfin, autour de ce signal de la côte 270, existent sur les ver- sants N. O.etS. E., des blocs considérables entassés pêle- mêle, qui supportent la plupart des espèces déjà vues au Bois de la Roche, plus deux hépatiques nouvelles. f Leur examen permet en effet de se rendre compte de la pré- sence de : De ARR ER, LT Lane LS dt. LORS Ét S : Le Dicranum scottianum, Türn., abondamment fructifié. Tetraphis pellucida, Hedw. Oncophorus Bruntoni, Lindb. Aulacomnium androaynum, Schw. Scaparra resupinata, Dum. Mastigobryum trilobatum, Dum. Plagiochila spinulosa, Dum. Cephalozia lunulifolia, Dum. Cephalosia bicuspidata, Dun. Cephalozia byssacea, Hug. Lepidozia reptans, Dum. En se dirigeant vers la lisièré O. du Bois, pour en sortir, on fera une provision de Lejeunea ulicena G. L. N., répandu sur l'écorce des pins, et on trouvera ça et là Neckera pumila, Hecw. avec la variété Philippeana Mide. Les landes de celte lisière sont très arides : de grossespierres isolées surgissent du milieu des ajoncs, supportant Dicranowei- sia cirrhata, Lindb. L'excursion peut êlre considérée comme terminée, et on peut dns Bourbriac, d'où l’on rayonnera pour d’autres recher- ches. SUR LES BOURGEONS DU CERISIER par P. Sevor, Préparateur à la Faculté des Sciences Dans une note précédente, j'ai montré que le cerisier pos- sède au moins deux sortes de feuilles. Ge dimorphisme foliaire engendre un dimorphisme gemmellaire, car les bourgeons nés à l’aisselle des feuilles à bois, diffèrent de ceux des feuil- les à fruits. Les rameaux à bois et les rameaux à fruits sont terminés par des bourgeons dissemblables qui ne ressemblent pas aux bourgeons axillaires, de sorte que dans le cerisier, on trouve au moins quatre sortes de bourgeons. Je les ai repré- sentés dans la planche ci-jointe p. 86. Le bourgeon terminal du rameau à bois (fig. 1), est un peu moins gros que l'extrémité du rameau qu'il surmonte ; il est globuleux, entouré d’écailles brunes dont les deux externes, très grandes, l'entourent presque complètement à élles seules. En se développant normalement, il donne un rameau à bois. Le bourgeon terminal du rameau à fruits (fig. Il) est beau- coup plus petit que le précédent. Sa position sur le rameau n'est pas toujours exactement terminale, et cela se conçoit aisément : le rameau à fruits est plus ou moins sphérique, et porte un grand nombre de bourgeons qui, en se développant, pressent les uns sur les autres et arrivent ainsi à provoquer des déplacements plus ou moins prononcés. Cependant, il est toujours très facile de reconnaître le bourgeon terminal des autres qui l'entourent, car il est plus petit et d’une forme dif- férente. Il est moins massif, plus allongé et plus pointu que le bourgeon terminal du rameau à bois. Les écailles qui le recouvrent sont petites et imbriquées. Au moment de la pousse du printemps, il fournit un rameau à fruits semblable à celui qui lui a donné naissance, Le bourgeon axillaire de la feuille à bois (fig. IT), est sensi- blement deux fois plus long que large ; sa grosseur maxima se trouve vers son tiers inférieur. Dans son ensemble, il est long et grêle ; ses écailles sont assez petites et imbriquées. On le rencontre dans la région supérieure des rameaux à bois. En se développant, il donne un bouquet de mai, c'est pour- quoi, je le désignerai ultérieurement sous le nom de bourgeon de mai. f f LISSS SG I (m5 Hipenre LU tete © ho D Le deg nn 46 1 hé Ge D) sl à TRS du, dE SE Le bourgeon axillaire de la feuille à fruits {fig. IV) diffère nettement des trois autres catégories de bourgeons. par sa forme et ses dimensions. Il est aussi long que le bourgeon de mai, mais beaucoup plus gros ; son plus grand diamètre se trouve éloigné de la base jusque vers les deux-tiers de sa hauteur. Les écailles qui le recouvrent sont petites et imbri- quées. On le rencontre dans la région inférieure du rameau à bois et sur le rameau à fruits. En se développant, il donne un rameau écailleux fructifère : c'est le bourgeon à fruits. La description que je viens de faire des bourgeons du ceri- sier se rapporte à ces organes, au moment de la chute des feuilles. À partir de ce moment, les différents bourgeons con- tinuent leur développement et se différencient de plus en plus les uns des autres. Les modifications qui se produisent par suite de l'accroissement ne font qu'accentuer les diffé- rences qui existaient précédemment entre les bourgeons sans en apporter de nouvelles, car le développement se fait de la même façon chez tous. Il suffit donc d’en étudier un pour avoir une idée suffisamment exacte des phénomènes dont ils sont le siège pendant le reste de leur vie gemmellaire. Je suivrai le développement du bourgeon à fruits, dont j'ai figuré plusieurs phases en IV, V, VI et VIT. Au moment de la chute des feuilles, les écailles se recou- vrent les unes les autres, et la teinte du bourgeon est unifor- mément brune. Pendant la première partie de l'hiver,le bour- geon semble rester à l’état de vie latente: cependant si on l’examine attentivement, on remarque qu'il augmente un peu de volume. Les écailles, surtout dans la région supérieure. s'écartent légèrement les unes des autres : au-dessous de la portion brune de chacune d'elle, apparaît un liseré verdâtre. Peu à peu, la forme du bourgeon change, son extrémité qui était pointue devient de plus en plus ronde, toute sa région supérieure s’élargit; la déhiscence se prépare. Toutes les écailles du bourgeon ne jouent pas le même rôle pendant ce phénomène. Les écailles inférieures sont brunes sur toute leur surface extérieure ; leurs cellules ne renferment plus de protoplasma ; elles sont mortes et leur rôle est uniquement protecteur ; je les nommerai écailles prolectrices, G (fig. VL). Celles qui viennent ensuite sont brunes dans la partie au contact de l’air, et vertes dans la région qui est recouverte par les écailles inférieures : leur rôle est mixte. Elles sont en partie protectrices, par leur région supérieure,et en partie nourricières, par leur portion verte assimilante; je les appellerai écailles intermédiaires, B (fig. VI). Les écailles qui viennent ensuite peuvent encore avoir une légère partie de leur région supérieure au contact de l'air, mais Lé le rôle protecteur de cette portion brune est presque insigni- fiant, étant donné son peu d’étendue. Leur surface interne est recouverte de poils longs et nombreux qui servent à protéger le sommet végétatif contre les brusques changements de tem- pérature de l’air. Ces écailles, A (fig. VI etC fig. VID), jouent un rôle très important dans la déhiscence du bourgeon, aussi les appellerai-je écailles mécaniques. Les écailles les plus internes ,A ( fig. VIL et fig. VIIT),sont com- plètement à l'abri de la lumière pendant la première période du développement du bourgeon. Ce n'est que lorsque les écailles mécaniques se sont écartées, qu'elles se trouvent au contact de l'air. Elles sont abondamment pourvues de poils sur leur face interne, et jouent ainsi un rôle efficace contre les variations de température. A la déhiscence, elles jouent un rôle beaucoup moins actif que les précédentes: comme elles sont généralement terminées par un limbe rudimentaire plus ou moins développé, je les appellerai écailles foliacées. Pour se rendre compte des phénomènes qui se passent dans le bourgeon au moment de son épanouissement, il est néces- saire de faire des coupes dans les écailles, à différentes époques, pour observer les modifications qu'y apporte la croissance. Les écailles protectrices présentent une forme et une struc- ture qui ne varient plus pendant la vie du bourgeon. Si l’on en faitune coupe, A (fig. Ip. 90), on remarque que l’épiderme inférieur ou externe possède une membrane externe très épaisse et fortement cutinisée. Les cellules épidermiques présentent en outre des épaississements cellulosiques assez irréguliers. Les deux assises sous épidermiques sont également munies de bandelettes cellulosiques plus ou moins épaisses. Ces bandelettes sont dirigées perpendiculairement à la surface de la feuille: elles sont simples ou bifurquées, la première assise sous épidermique en possède beaucoup moins que l’épiderme, mais un peu plus que la seconde. Le parenchyme qui vient ensuite, est formé de cellules assez petites, plus ou moins irrégulières, laissant entre elles de nombreux méats: l'ensemble forme un parenchyme lacuneux assez compact, dans lequel courent des nervures peu nombreuses et peu déve- loppées. En dessous et en dessus de ce parenchyme lacuneux, on rencontre de nombreux cristaux d'oxalate de chaux. Gette disposition des cristaux d’oxalate est très constante dans les écailles protectrices ; ils affectent une disposition semblable dans les écailles intermédiaires. Le nombre des mâcles est toujours plus grand du côté de la face inférieure ou externe de l’écaille. Après le parenchyme lacuneux, on trouve deux rangées de cellules sous épidermiques supérieures, pourvues, comme leurs homologues de la face inférieure, de bandelettes cellulo- na 6 atulee. = ge siques.La membrane externe de l’épiderme supérieur est beau- coup moins épaisse que celle de l'inférieur ; de plus, elle est restée presque entièrement cellulosique ; la cuticule y est peu développée. À part la cuticule, on voit donc que les deux faces des écailles protectricés sont très semblables et cons- truites sur le même type : elles se comporteront donc de la même manière au moment des variations hygrométriques du milieu extérieur. Comme les forces mises en jeu par ces varia- tions seront de sens contraire, la forme de l’écaille ne subira donc aucune déformation de ce fait. Seule, la présence d'une cuticule épaisse à l’épiderme inférieur, permet à cette face de fournir une plus grande force que la supérieure, et peut amener ainsi un déséquilibre dynamique pouvant entraîner de légères modifications de forme. La structure serrée et compacte de ces écailles offre encore une grande résistance aux poussées internes dûes au dévelop- pement du sommet végétatif. L'ouverture du bourgeon ne pourra done se faire qu'après avoir vaincu la résistance des écailles protectrices. La force employée ne pouvant venir de l'extérieur, sera fournie par les écailles intermédiaires et surtout par les écailles mécaniques. Les écailles intermédiaires présentent, dans leur région supé- rieure, une structure qui rappelle beaucoup celle des écailles protectrices. Mais, dans la région inférieure, elles sont formées de cellules de moins en moins différenciées. Au niveau de l'insertion, ainsi que dans presque toute la région à l'abri de l’air, les cellules sont restées très vivantes ; elles contiennent une faible quantité de chlorophylle et peuvent se diviser. La division cellulaire se continue lentement tout l'hiver : il en résulte que les écailles intermédiaires grandissent lentement, en s’'allongeant, elles éloignent leur portion brune protectrice de l’écaille inférieure. et un liseré rouge verdätre apparaît. Dès qu'une région jeune vient au contact de la lumière, la chlorophylle y augmente et entraîne en même temps un exagé- ration de l’activité cellulaire. Les nouvelles cellules exigent de plus en plus de substances nutritives, exercent un appel de plus en plus fort ; mais comme la vascularisation n'est que rudimentaire, la différenciation cellulaire se produit assez vite, et la croissance des écailles intermédiaires est bien vite limitée. Par suite de leur augmentation de volume, elles ont légèrement écarté les écailles protectrices. Les écailles mécaniques présentent une structure qui subit des modifications importantes au cours de leur développement. On en rencontre généralement trois auxquelles la fonction de déhiscence semble nettement dévolue. Au moment de la chute des feuilles, si l’on fait une coupe des écailles d’un bourgeon, on trouve. la structure ‘indiquée DE + <5 los BOTANIQUE D HOUR & NTELIOUPRE Es %: DIRIGÉE PAR NV Edcien. DANIEL PROFESSEUR DE BOTANIQUE AGRICOLE & S A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE RENNES Imprimerie Artistique GLUMIELE MUIINS EE MIOINMSIIN Le REVUE BRETONNE DE BOTANIQUE PURE ET APPLIQUÉE DIRIGÉE PAR M. Lucien DANIEL PROFESSEUR DE BOTANIQUE AGRICOLE A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE RENNES N° 3. — Décembre 1906 SOMMAIRE Pages 1. L. DANIEL. — Essai de Tératologie expérimentale. — Origine des HAUN S RULO SITES see pnetee eee ie aleiae ee Se ere No le NME eà 195 2. DELALANDE. — Observations sur quelques plantes des environs de BTS ET RE ne ci ele eee re Me ae D ENT AVAL oise NS IR 141 JO AUBRREE:. — "Le Salicaire el: ses effets... 4h sn near 147 4. Dr PICQUENARD. — Note sur le « Bilimbia corisopitensis » Picq..... 149 9. POTIER DE LA VARDE. — Contribution à la flore byrologique du MOLD DATE Re An Se de nee dat see ele et SAC 151 6. BoRDas. — Sur quelques galles de l’Eglantier....................... 157 7. PERRET et DEMARQUET. — Les Herborisations de la Société Bretonne MBA ER eee de se à nat NAME de DM AL ee UNS a 167 Variétés : Borpas. — Notes cécidiolologiques........................ 169 — GAVALIER. — La formation des Chimistes experts............ 170 NÉ GRO RTE lee ae al de EN elles ee 00 ee 0e LS PAU IE be ne LE driles 175 AVIS La Reoue bretonne de Bouanique pute et appliquée (tirage 500 exemplaires) ne se vend pas au numéro mais à l’année, au prix de 5 fr. et de 6 fr. pour l'Étranger (union postale). Adresser les demandes d'abonnement à M. le D' Patay, 2, quai Duguay- Trouin, à Rennes, trésorier de la Société bretonne de Botanique. La Revue s'occupant exclusivement de botanique, s’interdit (oute discussion politique ou religieuse. Elle laisse à chaque auteur la responsabilité de ses articles. Plusieurs membres de la Société bretonne de Botanique se mettent bien volontiers à la disposition du public pour donner gracieusement des renseignements sur les questions de leur compétence qui intéressent plus particulièrement la botanique et l’agriculture de la région armoricaine. On peut adresser, avec échantillons, des demandes de renseignements à MM. : Borpas, Maître de Conférences à la Faculté de Rennes. — Cécidies de toute nature. CAVALIER, Professeur à la Faculté de Rennes. — Engrais agricoles ou horticoles. CHÉNU, Surveillant généralau Lycée de Rennes.— Phané- rogames. CoupErcC,à Aubenas/Ardèche).—Lichens, surtoutCollémacés. DANIEL, Professeur à la Faculté de Rennes.— Charapignons.— Opérations d'horticulture. — Monstruosités. DucomET, Professeur à l'Ecole nationale d’Agriculture de Rennes.— Parasitisme et pathologie générale des plantes. GADECEAU, champ Quartier, rue du Port-Guichard, à Nantes.— Phanérogames. HouLBErT, Professeur à l'Ecole de Médecine de Rennes. — Algues et Lichens. Husnor, directeur de la Revue bryologique, à Cahan, par Athis, ‘/Orne). — Muscinées, Graminées, Cypéracées. Joindre un timbte poux la réponse. ESSAIS DE TÉRATOLOGIE EXPÉRIMENTALE ORIGINE DES MONSTRUOSITÉS Par M. Lucien DANIEL HISTORIQUE La tératologie expérimentale ou étude raisonnée des mons- truosités, en tenant comple de leur vérilable origine, a été fort longtemps négligée par les botanistes qui considéraient autre- fois les monstres comme des êtres dégradant à la fois la Nature et la Science(r). C'est seulement vers les débuts du xix° siècle que l’on a commencé à comprendre, au contraire, tout l'intérêt pratique et théorique de cette étude. L'horticulture vit aujourd'hui en grande partie de la créa- lion empirique et de l’exploilalion raisonnée des monstres ; en -présence des résultats qu’elle a obtenus dans cette voie, le savant ne peut qu'admirer les praticiens qui ont su, par des méthodes trop souvent imparfaites, et sans connaître le pour- quoi des choses, réaliser les merveilles qui figurent dans leurs expositions ou leurs floralies. Tous les horticulteurs intelligents comprennent aujourd'hui l'intérêt qu'ils peuvent avoir à être fixés sur l’origine précise des monstruosités et sur la manière rationnelle de les obtenir. Aussi, laissant de côté la défiance surannée, d’ailleurs parfois réciproque, qui existait entre le savant et le praticien, ils ont demandé à la Science d’éclaircir les mystères de l’origine de la variation (2) et de celle des monstres en particulier. L'homme de science lui-même n'a-t-il pas trouvé dans la tératologie expérimentale un filon précieux, peu exploré méthodiquement jusqu'ici, et qui lui sera sûrement du plus grand secours pour arriver à la solution de certains problèmes passionnants? Si les expériences scientifiquement conduites avec la rigueur (1) LINNÉ, Philos. bot., p. 271. (2) Cie DE KERCHOVE DE DENTERGHEM, Florahes gantoises, 1904, REV. BRET. DE BOT, 9 ET OR TRES eu CU 4 os du Ÿ > s- À dl — 126 — voulue sont encore trop rares à l'heure actuelle dans cette branche intéressante de la botanique appliquée, il n’en est pas moins indispensable de rendre à César ce qui appartient à César, et d'indiquer, dans un court historique, ia part qui revient à chacun, par ordre de priorilé, dans la voie nouvelle qu'ont ouverte des recherches récentes et qui promet d'être particulièrement féconde. Ayant pris depuis longtemps déjà une part active à l'étude des monstruosilés provoquées et posé le premier le principe de l'amélioration systématique des végétaux (1894). aujourd'hui mis en pratique en France et surtout à l'étranger, je me dois à moi-même de ne pas laisser prendre mon bien par d’autres, pas plus que je ne veux prendre celui d'autrui. Suum cuique, telle a été et telle sera toujours ma devise. C'est seulement à partir de Moquin-Tandon (1) que l'on a définitivement abandonné les expressions de concubinage, contre-nature, adullère, viol de la nalure, et toutes ces étiquettes ridicukes du Moyen-Age qui, dispensant en apparence l'obser- vateur de la recherche des causes réelles, détournaient fatale- ment son esprit d’une étude aussi féconde qu'intéressante (2). À partir de cet auteur, on a entassé matériaux sur maté- riaux, mais sans toutefois, dans la majeure partie des cas, rechercher l'origine des monstruosités observées. Dans ces conditions, beaucoup de ces documents anciens sont inutili- sables, car c'est en vain qu'on chercherait le fil d'Ariane capable de guider le critique dans le dédale des faits et de lui faire entrevoir les vraies causes des anomalies recueillies. Il est impossible de donner une bibliographie complète des ouvrages ou parties d'ouvrages contenant l'indication des mons- truosités observées jusqu'à nos jours. Pour tous les faits anciens, il faut consulter, outre le livre de Moquin-Tandon déjà cité, les traités classiques plus récents de Masters (3) et de Penzig (4). De toutes ces observations anciennes, quelque incomplètes qu’elles soient, il ne faut cependant pas faire fi, ni essayer d'en diminuer le mérite, tant au point de vue de la pratique horti- cole que des explications théoriques. Il s'en dégage en effet plusieurs conclusions intéressantes qu'ont ignorées sans doute certains auteurs plus modernes qui semblent les avoir décou- vertes à nouveau. (1) MoquIN-TANDON, Eléments de tératologie végétale, Paris, 1841. (2) On trouve encore aujourd’hui quelques personnes qui se servent de ces expressions pour combattre certaines théories nouvelles. (3) MASTERS, Vegetable Teratology, London, 1869. (4) PENZIG, Pflanzen-Teratologie, Genua, 1890. Il est bon de remettre ces conclusions en lumière. en les restituant à leurs auteurs : Les monstruosilés sont souvent pro- voquées par des varialions de nutrilion, ou sont la conséquence de traumatismes divers, ou bien encore apparaissent à la suite du croisement. Et ce ne sont pas là de pures affirmations dogma- tiques comme il s’en rencontre encore sous la plume d'écri- vains scientifiques désireux de plier les faits à la théorie. L'on a en effet plus d’une fois cité des documents assez précis à l'appui des conclusions indiquées. C’est ainsi que Moquin- Tandon rapporte des cas authentiques de monstruosités provo- quées par la suralimentalion : il constate en outre que des anomalies diverses apparaissent sur les plantes foulées aux pieds et brisées et dans celles dont les sommités ont été man- gées par les bestliauxæ (x). Adanson pense que certaines proliférations sont dues à la piqûre. d'un Ichneumon (2). Chacun sait enfin que l'on à obtenu et exploité un grand nombre de monstruosilés chez les hybrides etil faudrait un volume pour les relater toutes. Or, l'on verra par la suite de ce travail que ces conclusions anciennes sont absolument exactes et peuvent se ramener à une cause unique. En les utilisant rationnellement, ce qui est facile en se basant sur la théorie des capacités fonctionnelles, on peut arriver pour ainsi dire rnalhémaliquement, à provoquer la formation de monstruosités diverses, autrement dit à leur production systématique, ce qui a autant d'importance au point de vue de la science qu'à celui de l'horticulture. Ce n'est toutefois qu'à la fin du siècle dernier que les bota- nistes ont abordé expérimentalement la tératologie et cherché, malheureusement sans méthode générale précise, l'influence des divers facteurs de la nutrition ou celle des opérations d'hor- ticulture sur la production de certaines monstruosités. Et cela provient souvent de ce que le savant qui abordait incidem- ment ces problèmes n'avait pas de notions pratiques suffisantes. Il se perdait alors plus ou moins au milieu du fouillis de faits, embrouillés comme à plaisir par certains praticiens d’autre- fois qui éprouvaient une satisfaction malicieuse à égarer le chercheur chassant sur ce qu'ils considéraient comme un terrain réservé (3). En 1893, Vuillemin (4) étudie le premier l’action du milieu (1) MoQuiN-TANDON, Loc. cit. — Est-ce que ce ne sont pas là les traumatismes actuels ? (2) ADANSON, Familles des plantes, 1763. (3) Aujourd’hui, sauf quelques gens arriérés, personne ne conteste plus les services rendus par les Sciences appliquées à la pratique et inversement par la prete à la Suience. (4) VUILLEMIN, Monstruosités provoquées par les variations du milieu exté- rieur chez le Linaria vulgaris et le Viola alba, 1898. — 1928 — extérieur sur la Linaire vulgaire et la Violette blanche. Un peu plus tard, Vochting(1}), à la suite de patientes études sur la Linaire bâtarde, conclut que les causes des monstruosités de la fleur sont encore incomplètement connues, mais que l'éclairement insuffisant est propice à l'apparition des fleurs monstrueuses. À la même époque, Molliard (2) obtient une transformation plus complète des fleurs mâles de Mercuriale annuelle en fleurs femelles par la culture en serre, et il constate que le sexe peut ainsi se modifier par une diminution de la lumière dans le cas du chanvre, et que la chaleur provoque la production de pieds femelles. L'étude de divers traumatismes a été surtout reprise depuis que Giard (3) a signalé la curieuse transformation des feuilles de Biota orientalis en feuilles aciculaires de Relinospora, à la suite des ravages de la chenille d'Ocneria dispar. Des phéno- mènes de même ordre ont été également décrits par d'Ettings- hausen et Krasan(4) sur des plantes ayant subi l’action de gelées successives et l'attaque d'insectes. Dès le début de mes recherches sur la greffe et les opérations d'horticulture, recherches faites par la mélhode comparative suivie au laboratoire de mon maître, M. Gaston Bonnier, de l’Institut, j'avais été naturellement amené à étudier les consé- quences variées des blessures de l'écorce au sens ancien du mot (c'est-à-dire celles qui intéressaient tous les tissus extérieurs par rapport au tissu ligneux), celles qui portaient sur le bois seul et celles qui portaient à la fois sur tous les tissus. Tout en constatant que la section des libers provoquait la formation des racines adventives seulement, et celle des bois l'apparition exclusive des bourgeons de remplacement, je remarquais que ces organes avaient une tendance fréquente à se souder entre eux et à former ainsi des fasciations plus ou moins prononcées. En 1896,j'indiquais certaines plantes (choux verts, etc.) chez lesquelles j'avais constamment observé ces phénomènes dans des conditions déterminées. C'est ainsi que les plaies de l'écorce, mouillées et recouvertes d’un tampon d'ouate entretenu humide, et aussi la greffe (5), provoquaient la formation de racines adventives qui «naissent par groupes, (4) VocuTiNG, Ueber Blüthen-Anomalien, Leipzig, 1898. (2) MoLLtARD, De l’hermaphroditisme chez la Mercuriale et le Chanvre (Revue générale de Botanique, 1898). (3) A. GARD, Sur la transformation du Biota orientalis en Retinospora (Bulletin scient., t. XVII, 1886, p. 131). (4) L’atavisme chez les plantes, Genève, 1889. (5) L. DANIEL, Recherches anatomiques snr les greffes herbacées et ligneuses, Rennes, 1896. — 129 — se génent mutuellement dans leur croissance, et deviennent concrescentes à des degrés divers ». La même année, Blavet(1) rapportait que la transplantation avait provoqué un changement de sexe dans le Thladiantha dubia, Cucurbitacée normalement dioïque. En 1898, dans mon livre sur la Variation dans la greffe (2), je montrais l'influence profonde exercée par la vie en commun sur la structure et la forme des organes de chaque plante, et je signalais un certain nombre de monstruosités produites par ce genre de symbiose. Les organes reproducteurs pouvaient être atteints tout comme les organes végélatifs. C’est ainsi que les graines de la carotte greffée donnaient naissance à une pro- portion anormale de germinations monstrueuses et je figu- rais des plantules à un ou trois cotylédons ou à cotylédons ramifiés. C’est dans cet ouvrage que, développant la théorie des capa- cités fonctionnelles déjà formulée en 1896 et discutant les divers déséquilibres de nutrition causés par les opérations d'horticulture et la greffe en particulier, je montrais que l’on pouvait trouver dans ces déséquilibres une explication de la fréquence des anomalies observées et tirer de cette théorie une méthode rationnelle pour les provoquer. Je développais, en outre, sous le nom de perfectionnement syslémalique des végé- laux par la oreffe, ce que j'avais indiqué plus brièvement en 1894 sous le nom de Créalion de variélés nouvelles par la greffe (3). La même année, Bordage (4) avait cité Le cas curieux, qui serait d'ailleurs commun, paraît-il, de la production de fleurs femelles et de fruits dans le Papayer mâle dont on mutile la partie supérieure. En 1399, Géneau de Lamarlière (5) constate que, après sectionnement de la tige du Barkhausia laraxacifolia, il se forme des tiges et des inflorescences fasciées, et il confirme ainsi par l'expérience ce que Moquin-Tandon avait rapporté à propos des plantes broutées par le bétail. À cette époque, Hugo de Vries (6) publiait ses intéressantes études sur les anomalies d’origine inconnue qu il avait récoltées dans les champs ou les jardins. Il constatait que, par semis, certaines monstruosités étaient en partie héréditaires ; ainsi ces (1) BLAVET, Intermédiaire de l'AFAS, 4896. (2) L. DANIEL, La variation dans la greffe et l'hérédité des caractères acquis (Ann. des Sc. nat., Bot., Paris, 1898). (3) C. R. de l’Acad. des Sc., 30 avril 1894. (4) BORDAGE, Variation seæuelle consécutive à une mutilation chez le Papayer commun (C. R. Soc. biol., 1898). PARU DE LAMARLIÈRE, Sur la production expérimentale de tiges fasciées (6) H. DE VRIES, Alimentation et sélection, 1899 et notes diverses. ma. 8 + L'Ldhs nt. + 1 — 130 — accidents se comportaient en somme comme les caractères acquis dans mes greffes (1). En 1901, je revenais sur ce sujet (2) en apportant des faits nouveaux ; continuant mes essais sur les conséquences si variées des déséquilibres de nutrition et des opérations de l'horticulture, F1G.1.— Coupelongitudale 3  de la fleur normale du Fuchsia : s, sépale ; p, FiG.2.— Coupe longitudale de la fleur anormale pétale ; st, style ; ov, ovules d’un Fuchsia pincé : s. sépale ; p., pétale ; st., style ; ov., ovules. On voit que le style, plus court que les étamines, renferme des ovules ; les pièces de chaque verticille floral s'msèrent à des hauteurs différentes ; la fleur est soudée à deux feuilles également soudées entre elles ; l’entrenœud pincé a fortement grossi. j'étudiais (1902) les effets du ravalement et les monstruosités variées auxquelles il avait donné naissance sur le poirier Williams, ainsi que les monstruosités provoquées par le pince- ment en vert du Fuchsia, etc. (3), (fig. 1 et 2) (4). (4) L. DANIEL, Création de variétés nouvelles par la greffe (G. R., 1894) ; Influence du sujet sur la postérité du greffon.1895 ; Applications pratiques de la greffe herbacée, 1894, etc. ; ù (@) L. DANIEL, Les variations spécifiques dans le greffage, Lyon, 1901. (3) L. DANIEL, Physiologie végétale appliquée à l’arboricullure, Rennes, 1902 ; La théorie des capacités fonctionnelles et ses conséquences en agriculture, Rennes, 1902. et les notes publiées à cette époque dans le bulletin de la Soc. Scient. et méd. de l'Ouest. 1 (4) Je dois ces clichés à l’obligeance de M. Viviand-Morel, qui a bien voulu les extraire du Lyon-Horticole, où j'ai publié ma conférence à l'Association Horticole Lyonnaise en 1904. — 131 — Parmi ces anomalies, je citais la transformation du bourgeon à bois en bourgeon à fleurs, avec la fasciation des feuilles entre elles et leur soudure avec l'axe ; les changements de géotropisme ; la formation de fleurs monstrueuses et les florai- sons à des époques anormales avec duplicature, etc. Poussant plus loin mes investigations, je montrais que l'influence des déséquilibres artificiels de nutrition atteignait non seulement la plante opérée mais retentissait encore sur sa descendance. C’est ainsi que les Haricots greffés donnaient par semis un certain nombre de types à tiges fasciées ; de même des Tabacs greffés donnaient par semis des plantes possédant quelques fleurs monstrueuses. Evidemment ces monstruosités diverses étaient produites par le déséquilibre Cv < Ca qui caractérise pour la plante la vie en milieu humide, avec prédominance de l'absorption sur la consommation. Donc, pour produire systématiquement des monslruosilés, il suffisait de provoquer une plélhore dans la plante entière ou dans l’une de ses parties. Ce principe trouvé, rien n'était plus simple que de l’appli- quer. Deux moyens généraux découlent en effet immédiatement de la discussion de l'inégalité Cv < Ca. Pour provoquer ce déséquilibre dans une plante ou l'accentuer s'il existe déjà, il suffit, soit de diminuer la valeur du terme GC», soit d'augmenter celle du terme Cu. Pour cela, on peut agir séparément sur chacune de ces quantités ou bien opérer sur les deux simultanément, en évi- tant toutefois d'atteindre la limite de la pepe aqueuse qui serait suivie de la mort de la plante. Quand on veut diminuer Cv, il suffit de réduire les dimen- sions de l'appareil végétatif ou de restreindre convenablement l'intensité de ses fonctions normales. Il est facile de voir que ce genre de réductions existe dans les cas cités précédem- ment, où la plante subit une brisure, est foulée aux pieds, décapitée par les bestiaux ou par l’homme qui cherche à la gouverner à sa fantaisie. Il existe encore quand on modifie l’éclairement, l'état hygrométrique, la température, par la culture en serre ou tout autre procédé. Pour augmenter Ca, l'on peut employer les procédés de la culture intensive, les arrosages avec des solutions spéciales ; ou pratiquer les blessures qui, intéressant les libers, empêchent la sève élaborée de descendre vers la racine ; ou encore se servir de la ligature ou de la greffe qui pour des raisons ana- logues, Ares au même let etc.. On comprendra, par ces considérations, l'apparition si fréquente de monstruo- sités dans les plantes qui subissent ces diverses variations de nutrition grace à l'intervention de l’homme, ou des animaux, ns S OUT OS A prie RS RE ASE SR — 132 — hi ou des agents extérieurs inertes, sans que l'on ait eu en vue Be, de provoquer des anomalies. ue Après avoir ainsi posé les principes à suivre pour obtenir “ systématiquement des monstruosités par l'emploi rationnel ï. du déséquilibre Cv < Ca, il me restait à en préciser les di- # verses applications en étudiant séparément l'influence de "4 chaque facteur. Cela a été en grande partie le but de mes É, : études depuis 1901. Elles ont été poursuivies simultanément ù dans mon jardin et au jardin des Plantes, à Rennes ; à Erquy d (Côtes-du-Nord), dans mon jardin situé au bord de la mer ; ‘ _ enfin à Château-Gontier, dans la Mayenne, où j'ai établi un verger d'expériences depuis 1890. J'ai tout d’abord opéré sur le poirier Williams, dont je % possède plusieurs exemplaires de même âge dans mon jardin ‘4 et qui se trouvaient dans des conditions de culture et de vé- gélation aussi comparables que possible. J’ai employé sur deux exemplaires de cette variété la taille à onglet complet ï quand, pour les autres, je me servais de la taille ordinaire. S smdsigté “ Li pit :ééedhi Cd, Hé dE LS: a, N Comme on le verra par la suite de ce travail, j'ai obtenu 4 pendant cinq années successives, la production de broussins, 1 de liges en cône renversé, de tiges fasciées à des degrés divers, de fleurs et de fruits monstrueux, le tout accompagnés de chan- gements curieux dans le géotropisme des rameaux et dans la disposition phyllotaxique des feuilles (1). 3 Tout en opérant sur le rameau à bois constituant le prolon- 2% gement de l'axe ou celui des branches charpentières, je ‘à traitai de la même manière la branche à fruits. En la réduisant méthodiquement à quelques faibles rameaux par la suppression de la plupart des lambourdes qu’elle portait, tout comme en lui appliquant les procédés de la taille à onglet complet, j'ai obtenu les monstruosités si fréquemment observées par les praticiens qui n’en ont pas soupçonné l'origine : floraisons anormales successives, pousses à bois à la place de pousses à fruits, formation de fleurs ou de fruits monstrueux continuant l’axe sans interruption, transformation du corymbe en grappe avec duplicature de la fleur, etc:, La taille incomplète de rosiers vigoureux, faite aux débuts de la végétation du printemps, m'a donné des résultats ana- logues (2). J'ai observé, particulièrement sur les pousses de remplacement les plus vigoureuses qui exercent un appel Ga plus élevé, des feuilles opposées, (fig. 3) ; une augmentation ou r£ En At dome 5 de + Var A at à Dr a une diminution du nombre des folioles, qui étaient parfois i É “. (1) L. DANIEL, Notes d'arboriculture expérimentale, Le Jardin, 1904. ï (2) L. DANIEL, Application à l'horticulture de la théorie des capacilés fone- # tionnelles, conférence faite à Lyon sur la demande de l'Association horticole yonnaise, en juin 1905, et publiée dans le Lyon Horticole. FIG, 3.— Extrémité d'un rameau floral de rosier portant deux feuilles opposées à la place des feuilles normalement alternes. Les fleurs et l’inflorescence se modifiaient elles-mêmes à des degrés divers : leur duplicature était parfois plus accentuée des proliférations variées apparais- saient dans certaines variétés : le réceptacle de E. Veyrat-Hermanos devenait convexe au lieu de rester concave comme à l'ordinaire (fig. À et 5): les bourgeons au lieu de naître à l’aisselle des feuilles en étaient parfois distants de 6 à 7 cen- timètres (pl. 1, : M. Houlbert m'a fait voir la transformation directe d'un bourgeon à bois de rosier en bourgeon à fleurs (fig. 6), comme dans le — 133 — soudées entre elles. Souvent, au lieu d’être opposées sur leur pétiole commun, ces folioles devenaient plus ou moins alternes. cas du Fuchsia pincé en vert, dont j'ai déjà parlé (1). La greffe m'a fourni aussi son conti ngent de Fi 4; — Deux boutons du rosier E. Veyrat-Hermancs L ErI dont l’un a un réceptacle normal concave et l’autre un monstruosités. réceptacle convexe à l'intérieur. 5 TE PE DANIEL, La théorie des capacités fonctionnelles, Rennes, 190 6] . mnt, Lei dada ft à: ti tU rer DE COR: Let RL EE CH DNS NE PRE TNA PU ARRET EE I Re — 134 — C'est obligatoire, car cette opération, par le bourrelet auquel elle donne naissance, ralentit le passage de la sève brute aux racines et peut placer, dans certains cas, le greffon en état de pléthore nutritive, à la façon de la ligature ou de la dé- cortication annulaire. D'un autre côté, l’on peut réaliser le déséquilibre Cv < Ca par la greffe d’un sujet de taille élevée et d’un greffon de faibles dimensions, comme par l'union de plantes de capacités fonctionnelles différentes, en se servant pour sujet de la plante à capacités fonction- nelles les plus élevées. J'ai signalé et figuré en 1902 des inflores- cences définies en cy- me dansle rosier Sou- venir d’un ami, appa- rues à la place du co- rymbe normal à la sui- te d'une greffe en écus- son, la première année du développement (2). J'ai indiqué aussi des fasciations de folioles (fig. 7) et des varia- tions de disposition de ces organes (fig. 8), dansles greffes en écus- son du rosier et les EU ES a oo SAIT . j EG, 5: Les mêmes boutons que ceux de la curieuses transforma- fig. 4, montrant les différences profondes dans : ; 24 la forme du réceptacle. tions subies par les bractées du Lilas à la suite du greffage mixte et du pincement, transformations ana- logues à celles qu'avait déjà observées Gæbel (3). De même, à la suite du greffage mixte de deux aubergines de capacités fonctionnelles différentes, j'obtenais (1902) une pousse fasciée un peu au dessus du bourrelet. En pinçant successivement les pousses de remplacement {rès jeunes d'une tomate portant un greffon faible de Nierembergia filicaulis, une feuille de remplacement qui exerçait seule le rôle de suppléance vis-à- vis de la consommation très réduite, avait pris des dimensions très exagérées et une forme des plus bizarres. Au niveau du bourrelet, le sujet avait formé lui-même des broussins fort durs. Dans le même ordre d'idées, je décrivais la curieuse transformation d'un cynorrhodon de rosier, ayant la forme (2) L. DANIEL, Loc. cil. (3) GŒBEL, Organographie der Pflanzen. léna, 1898. ot ce nl. un à { & | 1 n \ là d PLANCHE TI Rameau du rosier E. Veyrat-Hermanos, qui, à la suite de la taille incom- plète du greffon, a donné des rameaux naissant à des distances considérables de la feuille et des feuilles présentant des folioles alternes au lieu de folioles opposées. — 136 — d'une poire, obtenu par M. J. Aubrée à la suite d'une greffe en écusson sur un églantier de plusieurs mètres de tige (fig. 10). Enfin, en étudiant à nouveau la descendance des haricots greffés, je constatais encore dans mes semis la présence de quelques pieds fasciés, ce qui montrait une fois de plus l'influence de la greffe sur la postérité du greffon (1),in- fluence plus ou moins profonde que j'avais Ssi- gnalée comme entièrement, ou partiellement, ou non hérédi- taire suivant les cas (1894). M. Blaringhem a de son côté entrepris des re- cherches expéri- mentales sur la production des monstruosités , en se basant surtout sur les théories de Hugo de Vries,_quE comme il a été $ dit, n'ont point 3 précisé l'origine 4 des anomalies dont le savant F1G. 4. — Inflorescence monstrueuse de rosier obtenu hollandais a par la taille en vert d’un rameau vigoureux, à la : place d’une pousse à bois normale. constaté seule- ment l'hérédité partielle (1899 et années suivantes). Bien que ses recherches aient été commencées, d'après lui en 1901, ses premières publications remontent seulement à 1904-1905 (2), au moins à ma connaissance, ce qui à son importance au point de vue de la priorité. Il attribue d’ailleurs à des (raumalis mes violents (3) la production des monstruosités, comme l'avaient fait les Anciens. Il considère l’origine des monstruo- (1) L. DANIEL, Influence du sujet sur la postérité du greffon, Le Mans, 1895 (2) BLARINGHEM, Bulletin du Muséum, 1904 et C. R., 1905. (3) BLARINGHEM, De la varialion chez les végétaux, C. R. du Congrès horticole de Paris, mai 1906. ML di Mbits À no. mt blé) de té — 137 — sités comme inconnue et il a même élaboré un intéressant plan d'études comprenantune partie des expériences que J'avais à ce moment publiées. Il ne les a pas connues sans doute puisqu'il n'a tenu compte ni des faits, ni de la théorie. Les observations que j'avais faites depuis 1894 sur l'hérédité de certaines ano- malies de greffe (nanisme, etc.), comme l'influence exercée par cette opération sur la descendance d'un sujet ou d'un gref- fon non modifiés en apparence m'ont tout naturellement amené aussi à Con- cevoir une explica- tion (1) de la fré- quence plus grande des monstruosités dans les hybrides, fréquence pluscon- sidérable encore dans les hybrides de greffe. Cette Fic. 7. — Feuille de rosier présentant deux folioles augmentation du RonIÉee nombre de monstruosités des hybrides sexuels greffés a été, en 1909, très nettement mise en évidence par un de mes élèves, M. Ch. Colin, sur les organes reproducteurs femelles d’un hybride sexuel, le 580 Jurie, greffé sur Aramon-Rupestris Gan- zin n° 1 (2). Tandis que l'hybride franc de pied présentait seule- ment 15 ovaires monstrueux sur 65 ovaires examinés, lé même hybride grefté, outre des variations intermédiaires à des degrés divers entre le sujet et le greffon dans les appareils végétatif et reproducteur, donnait 35 ovaires anormaux sur 55 ovaires étudiés et, dans un des échantillons la proportion atteignait jusquà 60 ovaires monstrueux pour un total de 8o ovaires examinés. Ces chiffres se passent de commentaires. À mon sens, les monstruosilés congénilales sont dues à l'union de gamèles de capacilés fonctionnelles différentes, amenant dans l'œuf même un déséquilibre de nutrition. (4) L. DANIEL, Apptication à l'horticullure de la théorie des capacités fonc tionnelles, Lyon, juin 1905. (2) Ch. CouiN, Etude de quelques parties de la grappe d’un hybride de greffe de vigne (C. R. de l’'AFAS, Congrès de Cherbourg, août 1905, et Revue Brelonne de Botanique, avril 1906). — 138 — Quand je formulai ce principe à Lyon, M. Viviand-Morel, qui a réuni de nombreuses observations sur la tératologie végétale, me fit remarquer que je semblais tom- ber dans les rê- veriesdecertains philosophes -na- turalistes qui parlentdequanti- tés hypothétiques et par suite non utilisables en pratique, puis- qu'elles ne peu- venttomber sous nos sens. Dans ces conditions, mon principe était lettre morte pour les horti- culteurs et pour eux la produc- tion expérimen- tale des mons- truosités congé- FIG. 8. — Feuille de rosier présentant de chaque côté nitales resterait un nombre différent de folioles et, à la base, des folioles alternes, Si l’on veut bien se donner la peine d'y regarder d'un peu près, on verra qu'il s’agit en somme de choses qui peuvent être plus accessibles à l’ex- périmentation méthodique que les fa- meuses unilés physiologiques (détermi- nants, pangènes, etc.). On peut en effet, par l'examen exté- rieur du grain de pollen se faire déjà une première idée, grossière il est vrai, de la capacité fonctionnnelle de cette cellule au point de vue de la quantité relative de matière nutritive qu'elle contient. Mais les hybrideurs n'igno- rent pas l'influence exercée sur les caractères de l'embryon par le choix des grains de pollen, quant à leurs quand même un jeu de hasard. FiG. 9. — Coupe d'un Cy- norrhodon monstrueux obtenu par M. Jules Au- brée sur le rosier Mxe Abel Châtenay, écussonné à très haute tige. den dtt ht in dé nt mes, the 90 dimensions visibles au microscope, et quant au mode de nu- trition de ces grains par la plante mère. Ils savent qu'il n’est pas indifférent, pour obtenir des variations ou le maintién de la race pure, de choisir des grains de pollen plus ou moins gros, plus ou moins mürs. Ne fait. on pas parfois, pour certaines plantes horticoles, dessécher au soleil des anthères cueillies avant maturité, dans le but d'obtenir une race plus pure en modifiant ainsi la capacité fonctionnelle de l'élément mâle ? N'a-t-on pas prétendu, et c'est un fait admis par beaucoup de praticiens, que la graine est meilleure quand, dans les choux par exemple, on coupe la tête du chou pour laisser grainer seulement les branches latérales où quand on bouture ces branches latérales ? Qui ne voit que, par ces procédés, on fait varier la nutrition des organes reproducteurs et par conséquent la capacité fonctionnelle des gamètes ? Il en est de même quand on prépare le mâle et la femelle par des soins particuliers de nutrition dans la plante entière, quand on choisit de préférence certains terrains ou des sols artificiels par exemple. Les considérations précédentes s'appliquent aussi bien à l’autofécondation qu'au croisement entre races ou espèces différentes. Lorsqu'il s’agit d'hybrides, les gamètes ont fata- lement des propriétés physiologiques différentes. Les hybrides sont donc obligatoirement des déséquilibrés congénilaux, dont l'état de déséquilibre varie naturellement avec les conditions qui ont présidé au choix des gamètes ;: par le fait même de cette origine, ils sont plus sensibles que les êtres constitués par des gamètes de capacité fonctionnelles voisines vis à vis des déséquilibres accidentels qui résultent des variations du milieu ou de l’action des êtres vivants. La nutrition du tube pollinique, qui joue un rôle si impor- tant dans la facilité relative de la fécondation dans des plantes données, ne peut manquer en outre d’avoir son action sur le grain de pollen et par suite sur l'œuf et sur l'embryon. Et l’on peut se demander encore si les microbes du liquidestigmatique(r) et les produits particuliers qu'il renferme ne viennent pas à la suite d’une sorte de symbiose première, imprimer, eux aussi, une variation potentielle à l'hybride. Ainsi pourraient se comprendre les anomalies fréquentes dans les plantes cultivées, bien que autofécondées, car ces corps sont (ou fournissent) des substances excilantes au plus haut degré qui doivent dès lors entrainer une inégalité de capacité fonctionnelle entre les gamètes. Rien de surprenant que ces substances deviennent parfois même morphogènes : ! Il y a là toute une série de recherches théoriques et pratiques d'un haut intérêt. Pour être délicates, elles ne sont pas im- (1) D. FREIRE, Les microbes des fleurs, 1899. Sea En à RARE TI possibles et je les signale de nouveau (1) à l'attention de ceux qui désirent trouver de l’inédit en horticulture. On peut, par exemple, ajouter au liquide stigmatique, bien entendu en évi- tant la plasmolyse (2).des substances capables de faire varier Ca. On peut modifier encore cette dernière valeur en faisant préa- lablement germer le pollen dans des milieux artificiels conve- nables, non plasmolysants, et qui varieraient bien entendu suivant les plantes. Il est bien probable que cette préparation directe du mâle donnerait des résultats supérieurs aux méthodes employées empiriquement jusqu'ici pour le pollen et à la pré- paration générale du père et de la mère par une nutrition spé- ciale. Pour le moment, je me borne à poser la question, que :e me propose d'étudier ultérieurement, en me servant des ndications fournies par la théorie des capacités fonctionnelles. Dans ce qui va suivre, j'étudierai successivement les mons- truosités provoquées au point de vue de la morphologie externe, de la morphologie interne et de la physiologie. J'essaierai en outre de déduire de ces études les applications pratiques et les conséquences théoriques qui me paraissent en découler logiquement. (1) Voir L. DANIEL, Sur la production expérimentale des monstruosilés, (Le Jardin, 5 septembre 1906). (2) Bien des échecs en pratique horticole viennent de ce qu’on n’a pas su employer des liqueurs au degré de concentration voulu. (A suivre) OBSERVATIONS SUR QUELQUES PLANTES DES ENVIRONS DE BREST < par M. J. DELALANDE Professeur au Lycée de Brest S'il est une plante bien indigène, bien spontänée dans notre région, c'est, à coup sûr, le Cresson de fontaine, Nasturtium ojjucinale des botamistes, le Béler des Bas-Bretons. Cependant, une observation un peu attentive, poursuivie pendant plusieurs années, montre d'une manière indubitable que le Cresson de- vient de plus en plus rare dans nos campagnes. Dès aujourd'hui, 1l serait souvent très difficile d'en appro- visionner les marchés, à moins d'aller fort loin, si on n'avait eu la bonne idée d'établir des cressonnières artificielles près des villes. Nous avons constaté, en particulier, que le Cresson a di- minué d'une manière très notable dans un grand nombre de ruisseaux et de mares des environs de Brest, depuis une ving- taine d'années. Plusieurs ruisseaux longeant les routes et les chemins, et beaucoup de ceux qui traversent les prairies, n’en contiennent même plus ou presque plus, tandis qu'ils en étaient remplis autrefois. Encore vingt ou trente ans, et, si cela continue, on pourra dire que le Cresson est en train de disparaître de la Basse- Bretagne, du moins comme plante spontanée. Il semble avoir déjà disparu plus ou moins complètement, dans quelques ré- gions de l'Est de la France (1) où il était commun il y a cin- quante ou soixante ans. Plusieurs ouvrages classiques, de Botanique et d'Hygiène, à l'usage des élèves de l'Enseignement secondaire, disent que le Cresson ne pousse que dans l’eau propre. Quelques-uns (1) En août 1902, nous avons eu l’occasion d’herboriser, un peu hâtivement 1 est vrai, aux environs de Plombhières, dans une petite partie des vallées de lAugronne, de la Semouse et de la Combauté, où les ruisseaux d’eau propre ne manquent pas. Nous n’y avons pas trouvé de Cresson. Cependant, la Flore de Lorraine de Godron (1850 ?) le signalait: « commun dans les ruisseaux ». Des habitants nous ont montré, sur la rive gauche de la Semouse, de petites sources, jaillissant du rocher, qui, disaient-ils, étaient entourées de joli Cresson autre- fois. On n’y en voit plus un seul pied aujourd’hui. REV. BRET. DE BOT. 10 L'ab HAe ELNRÉ — 142 — semblent même considérer sa présence dans un ruisseau ou un fossé comme le criterium d'une eau bonne à boire. Cela n'est pas exact, il s'en faut. Le Cresson se rencontre, il est vrai, ou plutôt se rencon- trait autrefois, très souvent, dans une eau courante très pure, au voisinage d'une source ; mais 1l vient aussi assez fréquem- ment dans des fossés contenant de l’eau stagnante et bour- beuse, sur les bords des doués, où l’eau, salie chaque jour, est rarement renouvelée. On peut même le trouver, à proximité des habitations, dans des ruisseaux lents, qui servent, pour ainsi dire, d'égoûts aux cours des fermes : ruisseaux qui re- coivent en même temps que l'eau de pluie, et plus fréquem- ment, une certaine quantité de purin dont trop de cultivateurs mal avisés cherchent à se débarrasser. Il ne manque pas de ces cressonnières naturelles, en eau sale et même très sale, dans le nord du Finistère : particulièrement dans les environs de Porspoder, Lanildut, Lesneven, Saint-Jean-du-Doigt, Lan- meur, surtout le long de la vieille route qui va vers Plestin- les-Grèves. Le Cresson pousse même souvent très bien, dans l'eau mé- langée de purm, pourvu qu'il ne soit pas en trop grande quan- tité. Le Cresson exige évidemment, pour se développer, autre chose que de l’eau claire. S'il vient parfois très vigoureux dans des ruisseaux propres, c'est que le sol est suffisamment fertile. Les cressonnières artificielles qu'on alimente avec de l'eau claire, doivent recevoir de l’engrais de temps en temps pour continuer à produire. C'est surtout dans les ruisseaux qui contiennent une eau relativement pure qu'on peut constater la diminution ou même la disparition du Cresson. Il ne manque pas, dans les environs de Brest, à l'ouest, de Sainte-Anne au Conquet, et au nord, vers Bohars, Gouesnou, le Bourg-Blanc, de ces petits cours d'eau propres, qui, riches en Cresson il y a quinze ou vingt ans, n'en contiennent plus aujourd'hui. Au contraire, dans les eaux sales, surtout celles qui sont mélangées d’une petite quantité de purin, la production du Cresson paraît se maintenir à peu près ce qu’elle était autre- fois, ou du moins diminuer très lentement jusqu’à présent. Quelles peuvent bien être les causes de la disparition ou au moins de la raréfaction du Cresson dans les eaux pro- pres ? On ne saurait guère admettre un changement dans la com- position de l’eau ou dans la nature du sol sur lequel coule le ruisseau, pas plus que dans les conditions climatériques gé- nérales. L'appauvrissement ne provient pas non plus d'une cueillette Immodérée qui ne laisserait pas à la plante le temps de repousser. En effet, si cet appauvrissement des ruisseaux — 143 — se conslale tout près de Brest, il se constate tout autant à plusieurs lieues, où le Cresson n'est presque Jamais cueilli. Les paysans de la Basse-Bretagne n'en font aucun cas. La plupart n'en voudraient pas goûter. Pour eux, le Cresson, comme le pissenlit, c'est : « du manger à vache ». Mais dans les ruisseaux et les mares où pousse le Cresson, viennent aussi, spontanément, plusieurs autres plantes qui lui disputent la place. Ce sont principalement le Veronica Becca- bunga, divers Polygonum, plusieurs Ombellifères, dont les plus communes sont l'Helosciadium nodosum et l'OEnanthe crocala. Dans les environs de Porspoder, on trouve aussi, assez souvent, le long des chemins, dans les mares peu pro- fondes, le Ranunculus hederaceus. Le Cresson, se trouvant en compétition avec toutes ces plan- tes, paraît être victime de la lutte pour la vie. La Veronica Beccabunga ne se propage pas très rapidement ; les OEnanthe élèvent leurs tiges et leurs feuilles bien au-dessus de l'eau. Les Polygonum se tiennent le plus souvent sur les bords. Le Ranunculus hederaceus est peu répandu et ne se trouve pas partout où le Cresson disparait, 1l s'en faut. Les végétaux précédents n'exercent donc qu'une action peu importante sur la végétation de la plante qui nous occupe. Il n'en est pas de même de l’Helosciadium nodosum, Ombel- hière un peu polymorphe, mais très robuste et d'une crois- sance extrêmement rapide: Dans la plupart des ruisseaux, il arrive à étouffer complè- tement le Cresson et même la plupart des autres plantes aqua- tiques, de manière à accaparer toute la place. Alors il triom- phe : ses tiges nombreuses forment une sorte de feutrage gros- sier, et ses feuilles vigoureuses se dressent en prenant, semble- t-1l, une forme plus rapprochée des feuilles de Cresson. Si le Cresson diminue beaucoup moins rapidement dans les mares et les ruisseaux sales, c'est que ses ennemis, et particu- lièrement l'Helosciadium, sont beaucoup plus difficiles que lui sur la valeur de l'eau, et ne la lui disputent guère quand elle est mélangée de purin. I ne serait probablement pas difficile d'empêcher le Cresson de périchter dans l’eau propre, il suffirait de sarcler, de temps en temps. La rapidité avec laquelle il se développe quand il n'est pas gêné, lui permettrait de réoccuper promptement la place libre. Malheureusement, comme nous l'avons céjà dit, les habi- tants des campagnes ne se soucient aucunement de cette plan- RON SEE D'UN NP ES MLEANP LC ET CE tes | RE? FAN te. Un assez grand nombre la considèrent même comme véné- neuse (1). Voici probablement ce qui a donné lieu à cette croyance. Pour un très grand nombre d'habitants du Finistère, aussi bien dans les villes que dans les campagnes, toutes les Ombel- lifères qui ne sont pas cultivées sont des ciguës. Ils savent que les ciguës sont toutes vénéneuses. Les habitants des villes, habitués à manger du Cresson, arrivent à le distinguer, tant bien que mal ; mais ceux des campagnes, qui n'y regardent pas de près, le confondent avec l'Helosciadium, ou d’autres Ombellifères, d’après la forme de ses feuilles et la couleur blanche de ses fleurs. Le Cresson est donc pour eux une et- gquë el, par conséquent, vénéneux. Tout près de Brest, on peut voir une autre plante, toute dif- férente, et beaucoup moins répandue que le Cresson, mais qui devient de plus en plus rare. On peut même dire qu'elle est réellement en train de disparaître. C'est l'Helichrysum jæli- dum. Cette jolie Composée, que son involucre coriace peut faire ranger parmi les /mmortelles, et dont l'odeur, très forte, nous paraît moins fétide que le suppose son nom, passe pour ori- ginaire du cap de Bonne-Espérance. Plusieurs Flores de Fran- ce la considèrent comme très rare. D’après certains auteurs, elle ne se trouverait que sur quelques points des côtes de l'Ouest. Les frères Crouan (Florule du Finistère, 1867) la c1- tent avec celte mention : « Naturalisée dans la falaise de la Batterie de 7 ». Cet endroit se trouve à trois kilomètres environ à l'Ouest de Brest, entre cette ville et le phare de Portzic. Nous l'y avons trouvée en 1884. Elle s'étendait, à droite et à gauche du petit chemin qui domine la falaise, sur une longueur de près de deux kilomètres. Elle était surtout abondante, un peu au-delà de la Maison-Blanche. Quelques années plus tard, son aire s’étendit encore, vers l'Ouest, jusque près du Portzic, et vers l'Est, jusque sous les murs de Brest. Quelques pieds apparurent même le long des rampes du port de commerce, mais ne réussirent pas à fleurir. Depuis quatre ou cinq ans l'aire qu'elle occupe diminue peu à peu, mais d'une manière continue. On n'en voit plus un seul (1) Au mois d'août dernier, des enfants de Brest, en villégiature au nord de Morlaix, avaient cueilli, dans un doué abandonné, et très propre, quelques brins de Cresson. Pendant qu'ils les lavaient dans le ruisseau qui alimente le doué, survint un paysan du voisinage. Bien intentionné, sans doute, il leur ordonna d’un ton menaçant, de jeter cette heroe qui n’était que du poison. Les parents des enfants arrivèrent et réussirent à le calmer mais non à le rassurer. Pendant plus d’une semaine il lut attentivement les journaux, comptant bien y trouver le récit d’un empoisonnement par une plante cueillie dans le doué de X... PET 7 Tv vie tn iétul imite Me. à Du dé + d — 145 — échantillon le long des chemins du Portzic, où les promeneurs s'amusalent, autrefois, à abattre ses beaux capitules à coups de canne. Les quelques pieds qui restent se trouvent, soit plus haut, dans les broussailles et autour des canons, soit plus bas, entre le chemin et la mer, dans des endroits presque à pic, où il est très difficile d'aller les cueillir. Dans cette position, l'Helichrysum jætidum échappe presque complètement à l'action destructive des promeneurs ; mais il ne semble pâs échapper à une autre cause inconnue qui fait que le nombre des pieds diminue d’une année à l’autre, et qu'il n'en restera probablement plus un seul dans une quinzaine d'années. Il était autrefois très répandu dans la lande de Tocqueville (Manche). On ne l'y trouve plus depuis vingt ou vingt-cinq ans. Quand il aura disparu des environs de Brest, existera-t-1l encore quelque part, en France ? C'est douteux. Non loin de l'endroit où se trouvent encore quelques pieds d'Helichrysum fœtidum, un peu plus près de Brest, à une cen- taine de mètres du village de la Grande-Rivière, on rencontre une autre plante bien curieuse, qui ne pousse probablement -nulle part ailleurs en France, du moins en pleine terre. Elle se voit surtout à gauche du chemin, sur une pente sensible- ment verticale, et “descend presque jusqu'au niveau des hautes mers. Elle y forme, au-dessus d’un abondant massif de ronces, avec quelques troënes, un feutrage extrêmement serré. Ge feu- trage étoufferait cer tainement les: végétaux qu il recouvre, si, à certains moments, la plupart des tiges qui le forme ne se desséchait. Vue à quelque distance, celte plante, dont nous n'avons pas l'intention de donner, ici, une description complète, ressemble assez à une Brvone ou à du Lierre. De près, on voit facilement que ce n'est ni l’une ni l’autre. Ses feuilles, munies de stipules assez remarquables, sont palmées, glabres, luisantes. Ses ti- ges n'ont rien de ligneux. Elle présente même, dans son en- semble, un aspect si tendre, qu'on est tout étonné de la voir résister si bien au vent et à la sécheresse. Dépourvue de vrilles et de crampons, elle est franchement volubile : mais elle se sert aussi, pour s'élever au-dessus des ronces, de ses pétioles, qui forment avec les tiges des angies presque droits. En hiver, parfois dès la mi- -décembre, elle fleurit. Ses pe- tits capitules jaunes montrent qu'on a affaire à une Composée, à un sénecon, mais bien différent des sènecons de notre pays. C'est très probablement le Senecio scandens (L. ?), originaire du Cap, paraît-il, comme l’Helichrysum fœtidum. Depuis vingt-trois ans, nous connaissons cette plante dans sn eat dd TR E r CCE CUP ONE ele 0 ré cit, €] Le Re € PISTES CET) — 146 — l'endroit où elle se rencontre aujourd'hui. L'espace occupé par elle ne s’est pas étendu ; mais le feutrage que forment ses tiges semble plus dense qu'autrefois. On en trouve bien quelques pieds, dans deux ou trois jar- dins, sur la droite du chemin qui va de Brest au Portzic ; mais il est visible qu'ils ont été plantés pour garnir des ton- nelles. Sa végétation extrêmement rapide, rappelant celle des lianes des pays chauds, Ta rend propre à cet usage. Mais si cette plante ne s'étend pas, on ne peut pas dire non plus que la place qu'elle occupe diminue. Il y a une douzaine d'années, nous avons trouvé quelques échantillons d’Azolla (fuiculoides ?) dans une petite mare bor- dant un chemin vicinal, à cinq ou six kilomètres au nord de Brest. L'année suivante, nous pûmes constater que la gra- cieuse petite plante s'était rapidement multipliée dans cette are qui semblait lui convenir beaucoup. Elle s'était même répandue dans une mare voisine, un peu plus grande, et dans deux ruisseaux du voisinage, ruisseaux qui concourent à la formation de la Penfeld, mais dans lesqueis l’eau salée ne re- monte Jamais. Loin de se propager avec rapidité dans nos cours d’eau, comme elle l’a fait ailleurs et comme on nous l’annoncait, cette plante se raréfie, chez nous, depuis trois ou quatre ans. L’an- née dernière el celte année, nous n’en avons pas vu du tout, dans les ruisseaux où elle s'était montrée. Ces jours derniers (septembre 1906), nous l'avons vainement cherchée dans la mare où nous l’avions vue la première fois. IT est vrai que cette mare est à sec. La mare voisine, qui n’a plus d'eau également, en contient encore quelques pieds, fixés sur la boue. Les trois observations qui précèdent ne permettent évidem- ment pas de tirer une conclusion : mais elles donnent une in- dicalion : il semble que les plantes exotiques s’acclimatent fa- cilement dans les environs de Brest, mais qu’elles ne peuvent guère S'y propager. Se — 147 — LA SALICAIRE ET SES EFFETS par M. E. AUBRÉE Il y a quelque vingt-deux ans, lors de l’appréhension générale d’une épidémie de choléra, dont les côtes du Finis- tère furent plus particulièrement éprouvées, le bibliothécaire de la ville de Poitiers publia, dans le journal Le Soleil, un article sur la Salicaire. Et voilà comme me fut révélée cette plante qui, écrivait-il, ayant fait ses preuves contre les déran- gements d'estomac, diarrhée et cholérine, aurait peut-être un pareil succès contre le choléra, et qu'il y avait lieu tout au moins d'essayer. C'était sans doute aller trop loin et demander à la Salicaire plus qu'elle ne saurait faire. Les résultats connus sont à eux seuls suffisamment satisfaisants pour qu'on s’y tienne sans exiger davantage. « La Salicaire commune, vulgairement nommée Lysimachie rouge, dit Larousse, est une belle plante vivace à tige droite, dépassant quelquefois la hauteur d'un mètre et terminée par un long épi de fleurs rouges — ou rose violacé —. Elle croît dans tous les lieux humides, les bois, les prés, aux bords des étangs, des marais, des ruisseaux... Dans certains pays, notam- ment au Kamtchatka, on fait avec cette plante une infusion théïiforme. On mange ses feuilles en guise d’épinards ainsi que sa moëlle? Si on fait macérer cette dernière dans l’eau, il se produit une boisson fermentée analogue au vin? et dont on peut obtenir de l'alcool ou du vinaigre... » Les points d'interrogation ne se trouvent pas dans Larousse, qui ajoute qu’ «on l’a vantée contrela diarrhée, la dysenterie chronique, la leucchorée et les crachements de sang ». Charles Dessalines d'Orbigny affirme que la Salicaire com- mune est légèrement astringente,et Valmont de Bomare,natu- raliste, né à Rouen en 1731, et mort à Chantilly en 1807, r'ap- porte qu'elle est estimée détersive, vulnéraire et rafraichissante. Les spécialistes que j'ai consultés à son sujet l’ignoraient presque, bien que ses propriétés fussent signalées, et dans l'Officine ou Répertoire général de pharmacie pratique, de Dur- vault, en ces termes : « On l’a employée dans la diarrhée. Elle paraît être un bon astringeut indigène... »,et dans les Nouveaux éléments d'Histoire naturelle, de Cauvet, qui déclare : « On l’a conseillée contre la diarrhée et les crachements de sang. En Islande et en Suède, c'est un remède populaire contre la diar- rhée. » Que la Salicaire soit efficace contre les crachements de sang et la leucchorée, qu'elle tienne lieu d’épinards et produise une boisson substituable au vin, je n’y contredis ni ne le con- firme, personne de ma connaissance ne l'ayant expérimenté à ces points de vue, mais après maintes observations de divers de tous âges, réitérées depuis vingt ans, qui n’est pas de parti pris incrédule peut admettre qu'elle remplace avantageuse- ment contre la diarrhée le bismuth et autres poudres ou élixirs auxquels certains estomacs sont rebelles, s'ils ne s’en trouvent pires. Très abondante dans nos régions, elle paraît y être cependant à cet égard inconnue, et son signalement me semble rentrer dès lors dans le cadre de la Revue de Botanique appliquée. | Ces renseignements sont tardifs : ils auraient dû, pour venir à leur heure, se produire en juillet, car, depuis plusieurs mois déjà, l’époque est passée de s’approvisionner de Salicaire, et quand le temps désormais renaïîtra, rares seront les lecteurs qui en auront gardé le souvenir. À chaque jour suffit sa tâche. En admettant que je clame dans le désert, peut-être s'y trou- vera-t-il un égaré qui entendra ma voix ; c’est pour lui, au besoin, que je poursuis. La floraison a lieu en juillet et août. Coupez, au niveau des fleurs inférieures, les tiges lors de l'épanouissement, en ayant soin de rejeter les hampes plus ou moins envahies par les puce- rons verts qui donnent à l’infusion un goût médiocre. Etendues sur des feuilles de papier, elles seront pendant une quinzaine laissées sécher à l'ombre dans une pièce saine, puis envelop- pées en paquet et serrées, pour la provision, à l'abri de l’'hu- midité. Une, deux ou trois tiges florales, suivant leur ampleur, sont mises à infuser dans la valeur en eau bouillante d’une tasse à café. Cette infusion filtrée au passe-thé et sucrée se prend au petit déjeuner avec un peu de lait chaud, et si l’on veut un ou deux biscuits : et pure, en guise de thé ou de café à la fin des repas, que l’on fait nécessairement aussi légers que pos- sible, le régime ou la presque diète s'imposant au premier chef, en ce cas, comme en beaucoup d’autres, Il est du meil- leur effet de substituer également l’infusion de Salicaire chaude à la boisson ordinaire, en y ajoutant au besoin un peu de lait. Le remède n’est nullement déplaisant au goût... Il guérit agréablement en courte durée, quarante-huit heures au plus en général, à moins qu'on l’emploie mal, en suivant par à peu près les prescriptions indiqués, ou qu'on y mette mauvaise volonté. Fasse de la recette son profit qui Youdra,et Dieu vous garde, entre autres imperfections, de l’à peu près, d’un tempérament et d’un esprit contrariants ! LA SALICAIRE, dessin d’une sommité fleurie par Madame Edouard Aubrée. 0 Lu pe gé , À b d . . : 1 Ù x | “ “ (l | \ d 2 \ ji , l # er À ! L à : | “ . À + de CI : — k L û L, rl d : : À ’ 1 ed ‘ : . U è Ï « { : j: “ “Ta! : 4 ? V2 1 « " , . L LL ‘ vpn! «ui nl : i L | 1404 1 4 Î £ Lt " d ï ñ “ [l fa " Tr & ” * A 1 # ! L ‘ CL L n ” f j' 4 LE ‘ j F 1 ” 1 ; ave Q "y : r “ J ‘ ! ‘ | Al < 1 | : ; . . F « r | À dr 4 Lo \ Fe CRUEL, CT ; | ; ‘ ù je € CEUTÉ Cu 1 * Corte el Es . [l [ nca a SRE bc à @"" Li 2 L . : Le" ” “, NOTE SUR LE ‘ BILIMBIA CORISOPITENSIS ” PICQ. Par le D' PrcouenarpD Sous ce litre : « Un Lichen nouveau : le Bilimbia corisopi- lLensis », J'ai décrit dans le Bulletin de la Société des Sciences Naturelles de l'Ouest de la France, année 1899, p. 87, une es- pèce trouvée sur l'écorce des chènes, à Cuzon, en Kerfeunteun, par M. Olivier, professeur à l'Ecole normale de Quimper, et près de Kerlestrec, en Briec, par moi-même. Ce Bilimbia a été admis comme une bonne espèce par M. l'abbé Olivier, et par M. le professeur Boistel, qui l'ont décrit, à leur tour, dans leurs jlores, parues 11 n'y a pas longlemps. J'ai centurié la plante pour Arnold et elle a été distribuée dans ses Lichenes EÉxsiccali, sous le n° 1796. | Mais, depuis sept ans que j'ai fait connaître ce Lichen, j'ai pu me livrer à de nouvelles observations à son sujet et cons- tater surtout qu'il est répandu dans une grande partie de la Bretagne. Mes remarques m'ont paru offrir assez d'intérêt pour que j'en fasse ici le résumé. Je rappelle que le Bilimbia corisopilensis se développe spé- cialement sur l'écorce rugueuse des vieux chênes tétards, sou- vent au bord des chemins creux. Il a été observé sur l'écorce du Quercus Ilex, aux environs de Plevhen (E. Rogez), sur le bois nu d’un if, près de la chapelle Sainte-Yvonne, en Ker- nével, et sur Pécorce des lierres qui s'accrochent aux chênes tétards. C’est par erreur que, dans ma première note sur cette espèce, Je l'ai indiquée comme croissant sur un vieux saule, près de Kerlestrec, en Briec. Son, aspect macroscopique différencie de prime abord le Bilimbia corisopilensis des autres espèces à apothécies noires ou noirâtres. Voici d’ailleurs la description que j'en ai donnée en 1899 et qui est toujours exacte : « BILIMBIA CORISOPITENSIS « Picquenard. — Thalle mince. blanchâtre, indéterminé, con- « tinu ou un peu fendillé, mat. Apothécies noir-foncé exté- « rieurement, planes, avant comme diamètre de 6 dixièmes «< de millim. à 1 millim. 3 dixièmes, le plus souvent éparses et « alors arrondies, parfois réunies par 2—3 et alors plus ou « moins anguleuses par pression réciproque : marginées, à « bord épais, proéminent, flexueux, persistant: hypothecium U PROPRES CE rt à « pie D. ie vale lé re Le ARR TE TS de - Éobée Re ANR Le 1,00 ns ed) 6, L — 150 — « noirâtre ; paraphyses dressées, grêles, flexueuses, légère- « ment renflées et brunies au sommet ; thèques claviformes « à 8 spores hyalines, fusilormes, allongées, obtuses, d’or- « dinaire à 5—6 quelquelois 7 cloisons, droites ou un peu « courbées, mesurant 23—26 4° sur 2—6 4 Spermogonies « noires, puncliformes ». Comme on l'a vu par la description précédente, ses grandes apothécies bien noires, planes, font distinguer aisément cette espèce que l’on retrouve partout dans la région où J habite, pour peu qu'on l'ait vue une fois sur l'écorce d'un chêne té- tard. Sans parler du substralum qui n'est, d'ordinaire, pas le même, on ne saurait la confondre avec les Bilimbia hypno- phila Ach. et mulliaria Fries, qui ont des spores fusiformes comme Bilimbia corisopilensis, mais dont les apothécies sont à la fin subglobuleuses. On ne saurait la confondre non plus avec Bilimbia quintula NY1., qui a de petites apothécies subglo- buleuses et des spores à 3 cloisons. Quant aux Bilimbia melæna Nyl., et{ranchona NvI, ce sont des espèces rares en Bretagne, tout comme Bilimbia quintula, et aussi très faciles à discerner par leurs caractères morphologiques et histologi- ques. Le Bilimbia corisopitensis est largement distribué dans la Basse-Cornouaille et le Vannetais. Jusqu'ici on n'en connait qu'une seule localité, au nord des Montagnes-Noires et du canal de Nantes à Brest, celle de Plevben: Dans l'Ouest de la Cornouaille, je l'ai rencontré à Saint-Corentin-du-Ménez-Hom, à Plogonnec, à Quimper, à Briec, à Kerleunteun, à Ergué- Gabéric, à Ergué-Armel, à Saint-Evarzec, à la Forêt-Fouës- nant, à Saint-Divy (1), etc... On le suit vers l'Est, en passant par Elliant, Scaër, Quimperlé. Dans le Vannetais, je l'ai re- cueilh aux environs d'Hennebont, et retrouvé abondamment loin de là, à l’autre extrémité de la région, entre Malansac et Rochefort-en-Terre, et entre Malansac et Saint-Jacut. Or il y a par la voie ferrée, assez directe dans le Sud de la Bretagne, 165 kilomètres de Saint-Jacut à Quimper. Saint-Jacut, c'est la banlieue de Redon et Quimper c'est presque l'extrême Ouest de la Bretagne. Voilà donc un lichen parfaitement caractérisé mais néanmoins inconnu et méconnu il v a dix ans, dont on a pu depuis constater la présence d’un bout à l’autre, pour ainsi dire, de deux départements bretons. Il faudrait mainte- nant savoir s'il existe sur d’autres points de la Bretagne, si c'est une espèce limitée à cette province ou si elle se retrouve çà et là dans le cadre plus large du massif armoricain. Je m'estimerai heureux si la présente note peut amener la solu- lion de ces inconnues. (1) Et non Saint-Yvi comme l’indiquent les cartes officielles CONTRIBUTION A LA FLORE BRYOLOGIQUE DU MORBIHAN par R. POTIER DE LA VARDE. Il existe, en Bretagne, certaines régions dont la vue seule esl capable d’enthoustasmer le Bryologue en lui faisant entre- voir une ample moisson : quelques points du littoral des Cô- tes-du-Nord, par exemple, plusieurs gorges du Finistère, et, en première ligne, les amoncellements si niltoresques du Huel- goat, sont de ce nombre. Il en est d' autres, par contre, dont l'aspect moins séduisant suffirait parfois à le détourner de toutes recherches. C'est souvent une erreur, et nombre d'es- pèces que l'on n'hésite pas à aller étudier au loin, peuvent ainsi demeurer ignorées tout près de nous. Le plateau de C “oëlquidan, aperçu en Juillet et er août, peut assurément être rangé dans cette seconde catégorie : brûlé par le soleil de l'été, il n'offre à l'œil que l'aspect monotone de ses graminées desséchées, envahies par la poussière que le vent (r ansporte d'un bout du camp à l'autre. Quelques notes plus gaies sont données çà et là par les bruyères en fleurs (Erica cinerea L. : E. tetralix L. : E. ciliaris L. : Calluna vul- garis Salish.), auxquelles sont associés : Ulex nanus Sm. Lobelia urens L. : Gentiana pneumonanthe L.. De légères dépressions de terrain conservant une humidité relative, abritent une flore un peu plus variée, composée de : Drosera rotundifolia L : Drosera intermedia Havne : Elo- des palustris Spach ; Pinguicula lusilanica L : Lillorella la- custris L : Narthecium ossifragum Huds : Rhynchospora alba Vahl : Eriophorum angustifolium Roth : Juncus effusus L : Juncus conglomeralus L : Juncus supinus L : J. bufonius L : Polamogelon nalans L. C'est en somme le fonds de végétation de la majeure partie des landes bretonnes : notons cependant le Simethis planifolia G : G., assez abondant sur la lisière du bois de Hantel et aux abords du Casino. Toutefois, malgré son apparence banale, ce plateau m'a fourni quelques muscinées intéressantes, dont la présence permet de bien augurer du reste de la contrée. Ï. — DicrAnumM sPurIUM. Hedw. J'ai découvert cette belle mousse à Coëtquidan, en Juillet 1903, dans une lande voisine de la lisière n° O0 du bois de Hantel. EXT die Lt parée — 152 — Elle y était fort rare, et je n'avais pu en récoller que quel- ques brins. Je l'ai retrouvée cette année (juillet 1906), en abon- dance dans les bruyères, à proximité de l'abri 4. C'est une nouveauté pour le Morbihan, où elle n’a pas encore été signalée n1 recueillie. Le Dicranum spurium. Hedw. paraît d’ailleurs assez rare dans la région de l'Ouest. Monsieur le D' Camus, avec une obligeance dont Je tiens à le re- mercier, a bien voulu me compléter par des détails très pré- cis, les quelques données que J'ai trouvées éparses dans la lit- térature botanique au sujet de la distribution de cette espèce en Bretagne. La découverte du Dicranum spurium Hedw. dans cette pro- vince est dûe à M. Husnot, qui la trouva dans les bruyères de Laillé, près Rennes, (C. f. Husnot. Mousses du Nord-Ouest. 1° édition, 1873). L'abbé de la Godelinais, dans son catalogue (Mousses et Hépathiques d'Ille-et-Vilaine, Re- vue Bryologique 1881, n° 4), répète cette indication et ajoute : « Redon, presque toutes les grandes landes ». — La 2° édi- tion des Mousses du Nord-Ouest, 1882, l'indique « çà cet ja dans toute la vallée de la Vilaine. » — Cette indication gé- nérale est complétée et détaillée par les lignes suivantes, ex- traites des « Notes sur les Mousses et les Hépatiques de l'Tle- et-Vilaine, du D' Camus, dans la Revue Bryologique, 1882, n° 3 ». — Cette espèce a été retrouvée cà et là dans toute la vallée de la Vilaine (La Molière, Saint-Malo-de-Phily. Corbt- nière) et au Nord de Rennes, à Saint-Germain, à la forêt de Bourgouëlt ». Ces localités nouvelles étaient dûes aux patien- tes recherches du D' Camus, herborisant en compagnie de Gallée, lequel avait recueilli en outre la mousse en question au Boyle et à la Polinais, en Bains. Il est très probable que de nouvelles herborisations amè- neraient la découverte du Dicranum spurium dans bien d’au- tres points de l'Ille-et-Vilaine. On peut croire, dès maintenant, qu'il y est répandu. Mais il ne faudrait pas généraliser et conclure qu'il en est de même pour le reste de la Bretagne. Il semblerait plutôt qu'il faille considérer la vallée de la Vilaine et en particulier les environs de Redon comme un centre de dispersion s’éten- dant sur le Morbihan par la localité nouvelle de Coëtquidan, et sur la Loire-[nférieure par celle de Guéméné-Penjao (lg. Camus). En effet, bien que les stations préférées du Dicranum spurium (landes sur schistes, un peu humides et découvertes), existent communément et souvent même abondamment dans les départements voisins, il v paraît bien moins répandu. Le tableau suivant, dressé à l’aide de renseignements puisés dans les flores locales, mettra ce fait en évidence : LE d Pre we "tm péparteMENTS |. NOMBRE LOCALITÉS ET RÉFÉRENCES DE LOCALITÉS RIRRUPRENENREUINUTS LOGE TENTE RER CPS RARE TT, DCS T-POCDE MEET MOST ES DIE REP RRRS OCSTSPOEZ LETE COUNTER NO ILLE-ET-VIL. 9 Voir plus haut. MORBIHAN il id. COTES-DU-NORD 1 Erquy Cf. Camrus « Muscinées de l'Archipel de Bréhat et note priliminaire sur les Muscinées des ! . | Côtes-du-Nord » Bull. Soc. Sc. Nat. de l'O. 1900. £ inconnu jusqu'à AS EN FINISTERE ce jour Camus in litt. VENDÉE id. id. LOIRE-INFÉRIEURE 1 Guéméné Penfao (leg. Camus). MAINE-ET-LOIRE 2 Courléon (Trouillard). Baugé (Dr Chevallier), cf. Bouvet : « Muscinées de M. et L. » 1896 — Le supplément n° 2, Angers 1903, l’indique : retrouvé à Courléon par M. Préaubert. SARTHE 1 Courcelles : forêt de Vardé (Richard; cf. Thériot et Monguillon: Muscinées de la Sarthe p. 108 MANCHE 5 40 Lessay, Cf. Corbière: Muscinées de la Manche p. 232. 2 Saint-Michel-des-Loups (1) où je l’ai{ récolté en en compagnie de M. Corbière, en deux points très distincts de la larde de Beuvais : les Bougonnières et les cent vergées. 3 Saint-Georges de Rouellé : hauteurs de la fosse Arthour (leg Corbière). 4° Fermanville (Anfray) 5° Taurlaville (Martin) : Cande Saint-Maur. CALVADOS | 1 Vaux près Falaise (de Brébisson), cf. Husnot : Mousses du N.-0. ORNE 9 Roche d'Oitre [Husnot) — Demfromt : bruyères en face le vieux château (leg. Corbière). Le Dicranum spurium, toujours stérile dans l'Ouest, fruc- fie parfois aux environs de Paris et dans l'Est. IT. -— SPHAGNUM PLATYPHYLLUM. Süll. SPHAGNUM ISOPHYLLUM. Rüos. Découvert en juillet 1906, à la queue de l'étang du Bois-du- Lou, dans un terrain exondé. — Espèce nouvelle pour la flore du Morbihan. Cette sphaigne est facilement reconnaissable à la simple vue. Du moins la plante du camp, qui était très flottante, à tiges très grêles, aux feuilles très larges, les caulinaires pres- que semblables aux raméales, se distinguait aisément de ses voisines. — Le Sphagnum plalyphyllum présente deux ou (1) La plante de la Manche récolté à Saint-Michel-des-Loups est remarquable par ses feuilles à peu près complètement lisses, nullement papilleuses. — M. le professeur Corbière, auquel je dois la communication des trois localités suivantes, l’a désignée (in. litt.) sous le nom de Dicranum spurium, Hedw. - var. sublævis, Corb. (inédit). EP : , FE re PSS EN LT TE PP ENT EE, ; ii \é x | Us ot ndlr ht ll et | dé on nd à à d Cr LL Es — 154 — même trois couches de cellules corticales, quelquefois une couche dédoublée partiellement. Ce dernier cas est celui de mes échantillons. Jusqu'à présent, ce Sphagnum paraît peu répandu dans l'Ouest. Il est inconnu dans les Côtes-du-Nord et dans l'Ille-et-Vilai- ne. En Finistère on en connaît une localité, découverte par Monsieur Dismier, près de Pont-Aven (Revue Bryologique, 1901, n° 1). M. Corbière l'indique dans la Manche, à Lassav (ef. Corb. loc. cit. p. 206). La Sarthe n’en fournit qu'une 1o- calité (Conflans-Thériot, loc. cit. p. 93). Il existe en Maine- et-Loire (cf. Bouvet-Muscinis du département du Maine-et- Loire, 2° supplément. Bull. soc. scient. d'Angers, 1902). L'ex- ploration des vieux étangs plus ou moins abandonnés le fe- ralt probablement découvrir ailleurs. Je donne ci-dessous, à titre de première indication, l'énu- mération des autres Muscinées que j'ai récoltées dans les limites du terrain militaire, telles qu’elles étaient en 1905 (c'est-à-dire le plateau proprement dit et le bois de Hantel). Cette liste est fort modeste : elle pourrait être augmentée considérablement par des excursions aux abords immédiats du camp, et sur- tout par des recherches faites à une saison plus favorable. Pleuridium nitidum. B. E. Pleuridium subulatum. B. E. Weisia viridula. Brid. Dicranoweisia cirrhata. Lindb. Dicranella heteromalla. Sch. Dicranum scoparium. Hedw. Dicranum Bonjeani. de Not. Campylopus flexuosus. Brid. Campylopus brevipilus. B. E. Lemobryum glancum. H. Fissidens bryoides. Hedw. Fissidens adianthoides. Hedw. Pottia truncatula. B. E. Barbula muralis. Timm. Barbula lœvipila. Bnd. Grimmia pulvinata. Sm. Grimmia decipiens. Lindb. Racomitrium heterostichum. Brid. Hedwigia ciliata. Ehrh. Zygodon viridissimus. Brid. Orthotricum affine. Schrad. es ampullaceum. L. (leg. Avice, 1880. Comm. Ca- mus). Entosthodon ericetorum. Sch. Funaria hygrometrica. Hedw. — 155 — Webera nutans. Hedw. (queue de l'étang du Bois du Lou). Bryum capillare. L. Bryum alpinum. L. Bryum pseudo-triquetrum. Schw. Mnium affine. Sscwægr. Mnium hornum. L. Aulacomnium palustre. Schw. Bartramia pomilormis. Hedw. Philonotis fontana. Brid. Atrichum undulatum. P. B. Ptychomitrium polyphyllum. B. E. Polytrichum commune. L. Polytrichum juniperinum. Wild. Leucodon sciuroides. Schw. Thyidium tamarisemum. B. E. Brachythecium rutabulum. B. E. Hypnum stellatum. Schreb- Hypnum fluitans. L. Hypnum Schreberi. Wild. Hypnum purum. L. Hypnum cupressiforme. L. et var. ericetorum. Schp. Hypnum cuspidatum. L. Hypnum scorpioides. L. (paraît très rare). Hylocomium splendens. B. E. Hylocomium triquetrum. B. E. Hylocomium squarrosum. B. E. Hylocomium loreum. B. E. Shagnum cvymhifolium. Rüss. Sphagnum medium. Limpr. — Dans un petit vallon, entre le Casino et le bois de Hantel — forme « versicolor », très peu pourpre. Cette sphaigne paraît rare en Bretagne. Déjà récoltée dans le Morbihan, à Téhillac (Gallée et Camus), elle est inconnue dans le Finistère et très rare dans les Côtes- du-Nord (deux localités). Elle ne figure pas pour l'Ille-et-Vilaine dans le catalogue de La Godelinais. Malgré cela elle peut exister dans ce dépar- tement, ce catalogue ayant paru en 1881 et 1882 et le Sph. medium ayant été Jusqu'à cette date rattaché au Sph. cymbi folium comme var. congestum Schp.(Cf. Limpricht. Zur sys- tematik Torfmoose). Sphagnum tenellum. von KI. Sphagnum subnitens. R. et W. Sphagnum compactum. D. C. Sphagnum inundatum. Rüss. Sphagnum Graveti. Rüss. Mesophylla crenulata. Corb. Cephalozia bicuspidata. Dm. A5 —"N De. Cephalozia connivens. Dicks (avec Webera nutans). Odontoschisma sphagni. Dum. Cincinnulus trichomanis. Dum. Lepidozia setacea. Mitl. Diplophyllum albicans. Dum. Scapania undulata. Dum. Lejeunea ulicina (Tayl.), répandu sur l'écorce des pins du bois de Hantel. | Frullania dilatata. Dum. Frullania tamarisci. Dum. Fossombronia...... ? (Stérile, mais très probablement F. Wondraczekn. Riccia.... indéterminable. Cette note étant relative à la flore du Morbihan, j'indique- rai, en terminant, deux Muscinées qui sont probablement nou- velles pour ce département : 1° Fissidens crassipes Wils., récolté à la Trinité-Porhoët, sur les pierres d’une chute d'eau, près le bourg : 2° Anthoceros Husnoli Steph... Même localité, sur les ber- ges de la chute d'eau. Comparés à des échantillons que Jai reçus de M. Husnot, sous ce nom et provenant de Campeaux, près Vire, mes spécimens me semblent être identiques, tant au point de vue de l'appareil végétatif, qu'au point de vue des spores et des pseudo-élatères. SUR QUELQUES GALLES (zoocécidies) DE L'ÉGLANTIER;, par M. L. Borpas, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Rennes Au cours de nombreuses excursions que nous avons faites, en juillet dernier, aux environs de Rennes et pendant les mois d'août et de septembre. en Corrèze, nous avons récolté, en nombre considérable, sur les Eglantiers, deux variétés de galles, les galles chevelues (bédégars où cynorrhodons) et de petites galles arrondies, uniloculaires et fixées à la face infé- rieure des folioles. Disons, tout d’abord, que les productions gallaires sont occasionnées par les piqüres ou la présence de certains ani- maux ou bien sont dues au parasitisme de divers végétaux inférieurs (Champignons cécidogènes : Urédinées, Chytridi- nées. etc...). Dans le premier cas, la néoformation patholo- gique obtenue (désignée par M. Giard, sous le nom de faux fruit ou pseudocarpe) est appelée Zoocécidie et, dans le second, Phylocécidie. ° Les Bépéacars (v. fig. 1) Les galles chevelues (:oocécidies où bédégars) de l'Eglantier sont formées par l'accolement d'un grand nombre de galles unilocülaires simples. Elles sont fort connues, ainsi que ie Cynipide qui les produit et ont été décrites, avec force détails et beaucoup d’exactitude, par Réaumur. Quelques-unes de ces produelions sont, dit-il, aussi grosses ou plus grosses qu'une coque de marron d' Inde. Elles sont chargées de longs filaments rouges ou rougeûtres. Ces fila- ments ne sont pourtant pas des corps unis. Si on les observe à la loupe, on voit qu'ils sont plats et que d'autres filaments plus courts partent, d'espace en espace, des deux bords opposés. Ces filaments, constituant le chevelu de la galle, tirent leur origine de son extérieur qui est plus solide. La masse tout entière n'est qu'un assemblage de noyaux collés les uns contre les autres, c'est-à-dire une réunion d'un grand nombre de petites masses, dont chacune a, dans son intérieur, une cavité à peu près sphérique, destinée à donner asile à un petit ver (tarve). Les parois de ces logettes sont aussi dures que du bois ; leur surface interne est lisse, et c'est de leur face extérieure que REV. BRET. DE BOT, Al : a Cor dédie ie 2% % dé RSS St 7h L) T'ES L'NAN MF UT" — 158 — partent les filaments. Chaque galle tire ordinairement son origine d’un bouton. Réaumur a également observé, sur Îles fibres des feuilles, des galles chevelues qui, à la vérité, étaient très petites, mais qui avaient ce que les autres ont de plus particulier, le chevelu. Pour Lacaze-Duthiers, le bédégar ne paraît pas avoir pour origine un bourgeon, une boulure, comme le croyait Réaumur. Le plus fréquemment, on voit apparaître, sur une foliole, une petite houppe de poils rouges, verts ou violets. Sur la face opposée, on trouve, correspondant à la première, une houppe semblable : ce sont les débuts de la zoocécidie, qui correspond à deux piqûres, avec dépôt de deux œufs. Bientôt la foliole se contourne, se flétrit et la tumeur, absorbant à son profit les sucs nourriciers, la fait disparaître. Presque toutes les folioles, ainsi que les pétioles, sont généralement atteintes et, comme la végétation de la galle est très active, il en résulte l'hypertro- phie des parties de la feuille chargées d'apporter les sucs nourriciers. Ces parties se développent outre mesure, se con- tournent et la tumeur se rapproche de la tige. Parfois même, la vitalité de la zoocécidie est telle que la portion de la tige placée au-dessus d'elle s’étiole et que, privée bientôt d’ali- ments indispensables à son développement, elle se flétrit, tombe et disparaît. C'est ce qui explique, ajoute Lacaze, la présence d’un bédégar, terminant parfois une grosse tige d'Eglantier. Cette situation se comprend sans peine d’après la série des transformations évolutives signalées ci-dessus. Ces galles sont, en effet, généralement situées à la place d'un bourgeon, parfois à l'extrémité d’un fruit, sur une feuille ou une foliole. Quand elles sont placées sur une foliole, elles ne comprennent ordinairement qu'une capsule unique, de la grosseur d'un grain de chènevis, dont les filaments partent des deux côtés du limbe., et la foliole atteint alors sa taille normale. Parfois, dit J.-J. Kieffer, deux ou trois cellules sont agglo- mérées et la foliole est alors courte et rudimentaire Les cécidies que l’on trouve à l'extrémité des fruits attei- gnent souvent la grosseur d’une noix ; dans ce cas, les sépales peuvent demeurer intacts ou bien sépales et pétales peuvent contribuer à la fois à la production de la galle. Les galles terminales ne sont pas formées, comme on pour- rait le croire, aux dépens de la tige qu'elles couronnent et ne sont qu'une simple déformation du boargeon, car le Cynipide cécidogène pond toujours ses œufs dans un bourgeon (v. fig.1). Quant aux logettes habitées par des commensaux, qui, dans certains cas, sont fort nombreux, elles ont leurs parois beau- coup plus épaisses et sont cloisonnées en 2 ou 4 cellules. En somme, nous voyons que les galles chevelues de l'Eglan- tier ou bédégars sont caractérisées par la présence de filaments — 159 — pinnatifides, longs de 15 à 20 millimètres, de couleur généra- lement d'un rouge vif, rarement verts et brunissant à matu- rité (v. fig. 1, A). La zoocécidie est plus ou moins arrondie, de la grosseur d'une noix, multiloculaire et formée par l’agglomération d'un grand nombre de petites salles uniloculaires, à parois très dures et étroi- tementsoudéesentreelles (v. fig. 1, 8). On trouve ces galles moussues pres- que toujours à l'empla- cement d'un bourgeon sur une tige de Rosa (R. canina, R. arvensis, R. gallica, R, graveolens, R, villosa, R. repens, elc.). Parfois aussi, elles sont localisées à l'extrémité d'un rameau, sur les feuilles, ete... Elles sont toujours produites par un Cynipide.le Rhodiles rosæ L. (v. fig. 3). F1G. 1. — Galles chevelues de l’Eglantier ou STRUCTURE HISTOLOGIQUE Bédégars (d'ap. nature. — A. Portion de DES (GALLES PRODUITES rameau d'Eglantier (Rosa canica), portant deux galles multiloculaires €. — B. Coupe PAR LES CYNIPIDES longitudinale d’une galle d’Eglantier, mon- trant les logettes. Chacune de ces der- Si l’on fait une coupe nières correspond à une galle simple. de galle, on trouve, en allant du centre à la périphérie : la couche alimentaire, l’assise protectrice, le parenchyme et l'épiderme. La plupart des ento- mologistes désignent, sous le nom de galle interne, les deux pre- mières assises, les autres constituent la galle exlerne ou écorce. On trouve, en outre, autour de ces formations anormales et dues à la réaction du végétal, des faisceaux vasculaires situés dans les couches extérieures et plus ou moins rapprochés de l’assise protectrice : 1° La couche alimentaire sert, comme son nom l'indique, à la nourriture de la jeune larve ; aussi est-elle située tout près de l’œuf et disparaît-elle peu à peu, au fur et à mesure que la larve se développe. Pour bien observer sa structure, il faut l’étudier sur de jeunes galles. Elle est constituée par des cellules allongées, à parois minces et molles. Leur cavité est remplie d'une quantité prodigieuse US MST FENTE EN Lei PS A (Ne — 160 — : de grains de fécule : on y rencontre aussi des substances albu- mineuses et parfois même des gouttelettes huileuses. La pré- sence de la fécule se décèle en traitant une coupe de jeune galle avec de la teinture d'iode. La partie centrale de la prépara- tion prend une belle teinte bleu foncé, tandis que la zone périphérique conserve sa coloration blanchâtre.Ces substances féculentes, absorbées par les jeunes larves de Cynipides, sont transformées en matières grasses, tout commechez les Abeilles les matières sucrées sont métamorphosées en cire. Cependant, d'après les travaux de Prillieux (1876). ce sont surtout les matières granuleuses azotées de la zone interne qui sont direc- tement employées pour la nourriture du jeune parasite céci- dogène : 2° L'assise protectrice est la plus résistante de la production néoplasique et se trouve immédiatement en rapport avec la larve. Elle sert à protéger efficacement cette dernière contre les atteintes de ses nombreux ennemis. Ses caractères histo- logiques, à peu près constants, permettent de la reconnaitre facilement. Elle est composée de cellules pierreuses, à parois fort épaisses et à ponctuations nombreuses. Sa couleur est uniformément blanchätre. La larve, ainsi emprisonnée dans une cavité hermétiquement close, respire néanmoins par un mécanisme que les cécidiologistes n'ont pas encore complète- ment élucidé : 3° Le parenchyme est la couche, plus ou moins épaisse et à composition variable suivant les galles, qui s'étend de l'assise protectrice à l'épiderme. Il peut présenter, au point de vue histologique. une structure dure, compacte, spongieuse, cellu- laire etc... permettant ainsi de classer les galles en diverses catégories. 4° L'épiderme manque généralement sur les galles parvenues à maturité. Il est formé de cellules rappelant les éléments épidermiques qu'on rencontre sur les autres parties du végétal, avec cette différence que les stomates y font totale- ment défaut. BÉDÉGaRs. — Les bédégars (v. fig. 1) appartiennent au groupe des galles à parenchyme celluleux et ont une struc- ture histologique assez simple. Leur épiderme n'offre rien de bien spécial et se continue avec le chevelu ou filaments. Ces derniers sont formés par des paquets cylindriques fibro-vas-, culaires, recouverts de cellules très aplaties. Les cylindres se ramifient un grand nombre de fois, et leurs ramuscules capillaires se terminent par une sorte de renflement recouvert d’une couche gommeuse. à odeur aromatique fort agréable. Le parenchyme est peu développé et se compose de cellules polyédriques, analogues à celles du tissu cellulaire ordinaire. PT POP NT — 161 — Cependant, vers le centre, les éléments sont gorgés de granules polyédriques ou sphériques. À mesure que la galle grossit, sa cavité augmente et le jeune Cynips se nourrit des cellules in- ternes. Les cellules externes se ponctuent et deviennent dures, polyédriques, régulières ou parfois allongées. Dans quelques cas, on trouve, limitant la cavité, une couche de petites cellules ponctuées, à parois épaisse, rappetant celles de la couche pro- tectrice, On trouve même, dans les bédégars parvenues à leur complet développement, une grande quantité de vaisseaux et de faisceaux vasculaires. Leur direction est fort variable et quelques-uns passent même tout près des cavités (v. fig. 1, 8). MODE DE FORMATION DES GALLES Ce n'est qu'au siècle dernier que furent connues les causes déterminant la production des galles et la nature des Insectes amenant, par leurs piqüres el la présence de leurs larves, ces hypertrophies pathologiques. Autrefois. on considérait ces formations anormales comme des productions végétales analogues à des fruits. Ainsi, Pline le Naturaliste a écrit que les chènes donnent alternativement une année, des glands et, l'année suivante, des galles. Au xvu° siècle, certains naturalistes pensaient que les œufs de divers Insectes, déposés dans la terre, passaient dans les vaisseaux des arbres. étaient entrainés par la sève et arrivaient ensuite dans les feuilles et les bourgeons, où ils se déposaient pour y produire des galles. Il faut arriver à Malpighi (1675) pour avoir une explication scientifique et exacte sur ces curieuses formations. Ce savant médecin, qui a fait d'innombrables découvertes dans toutes les branches des sciences naturelles, prouva que ces excrois- sances des plantes provenaient à la suite d'une piqüre faite par un Cynipide pour y déposer ses œufs. Après plusieurs observations. il réussit à surprendre un de ces Hyménoptères, posé sur un bourgeon de chêne et occupé à pondre, Exami- nant minutieusement les petites feuilles, il y trouva des œufs exactement semblables à ceux qu'il retira du corps du Cynips et à ceux qu'il rencontra, plus tard, dans les galles. IT avait ainsi démontré, d'une façon certaine, l'origine des galles, La découverte de Malpighi fut confirmée par Réaumur qui augmenta considérablement la liste des Cynipides gallicoles. Il eut, en outre, le très grand mérite de prouver que certains Coléoptères, Diptères, Tenthrédinides, Hémiptères et Lépidop- tères peuvent, tout comme les Cynips, être la cause de forma- tions gallaires. Les galles sont donc dues à l’action d’un Insecte sur un tissu végétal. Elles sont, suivant Guibourt, des fruits anormaux dont nc he SA Mt à uen V2 Ut ce EUÉP Een — 162 — la graine est un insecte. Pour qu'elles puissent se produire, il faut que la plante soit en voie de formation et les cellules dans leur phase de multiplication, Dans tous les cas, l’œuf du Cynipide est toujours déposé sur la surface ou à l'intérieur d’un tissu encore en croissance. Cependant, le végétal peut atteindre un stade de développement assez avancé sans avoir perdu pour cela la faculté de produire une galle. Comment s'effectue le dépôt de l’œuf? Dans certains cas, beaucoup de Cynipides placent simplement leurs œufs à l’in- térieur d’un bourgeon, sur la surface des jeunes feuilles, sans blesser le tissu végétal, et il en résulte une galle. Souvent aussi, l’insecte introduit son oviducte entre les parties végé- tales, sans blesser ni ces dernières, ni le tissu qui formera la galle ; il peut également occasionner une blessure, mais placer l'œuf sur une surface intacte, ou bien enfin déposer l'œuf dans une blessure faite à l'organe sur lequel apparaîtra, après le le développement de la larve dans l'œuf, la formation gallaire. Lacaze-Duthiers admet que l'apparition des galles est due au depôt, en même temps que l'œuf, d'un liquide venimeux, jouissant de propriétés spéciales et influant différemment sur les tissus de la plante : d’où productions pathologiques diverses. Certains auteurs incriminent uniquement la blessure par l’in- secte cécidogène ; d’autres font intervenir les phénomènes de succion, de sécretion ou simplement l’action mécanique de la larve. On admet actuellement que le jeune Cynipide exerce, par suite d'une sécrétion spéciale, une excitation d'une nature particulière sur le tissu végétal environnant et déter- mine ainsi une active prolifération cellulaire. Il en résulte alors la formation d'un tissu pathologique, distinct du tissu normal, qui, peu à peu, se développe en un corps complexe appelé galle ou zoocécidie. Pour ce qui concerne les galles du Rosier, le Cypnis se pose sur un bourgeon, la tête tournée vers le bas et enfonce sa ta- rière transversalement à travers les écailles, rarement entre celles-ci, jusqu'aux petites feuilles renfermées dans le bourgeon. Les œufs sont toujours déposés sur la face inférieure foliaire. Dans tous les cas, le tissu végétal sur lequel l'œuf est placé demeure intact, sans aucune trace de blessure. L'œuf est allongé, cylindrique, pourvu d’un pédicule filiforme et entouré, à sa base, d’une matière gluante, au moyen de laquelle il se colle à la feuille. La formation gallaire fait son apparition dès quese montrent, dans l'œuf, les premiers segments de la larve. TS PP ST CE As IRAN AT Cie ET Li a le dr À pe La d'h; 1:14 gi] ) Le. ES : à du lin 4" SNS — 163 — COMPOSITION CHIMIQUE ET USAGES DES GALLES La composition chimique des galles est des plus variables d'une espèce à l’autre. Celle, par exemple, du Cynips tlinctoria, comprend, d’après Guibourt, les éléments suivants : RE RIERRERMRIQUES NN. QUES Te AP TANGER NN Acide gallique. : . 2 — Acides ellagique et lutéo- gallique. 2 — Chlorophylle et huile volatile. 0,7 — Matière extractive brute. 2,D — PRES OL MAT PE TE Le | 2,5 — ÉRURIT ER WRI ND EE Une". ere S'APAÇ PRE Ligneux . 10,5 — Eau DNS Albumine, sulfate de potasse, Oxalate et phosphate de chaux, . . , MAHAIeNGE potasse ele UNE Re PES Total : 100,00 Les galles ont servi aux usages les plus divers. Suivant Théo- phraste, on employait autrefois, en Grèce, pour l'éclairage des lampes, deux sortes de galles, l’une noire et résineuse et l’autre sphérique, dure au centre et recouverte d'une touffe de poils mous et semblables à de la laine. Certaines sont en usage pour la teinture et pour la fabrication de l'encre. La galle de Basso- rah a été essayée, dans ces derniers temps, pour le tannage. D'après certains auteurs, celle de lAulax glechomæ serait comestible. Quelques espèces étaient jadis employées à des usages thérapeutiques. On attribuait même jadis aux bédé- gars les vertus curatives les plus merveilleuses : on les plaçait comme calmants sous les oreillers des enfants qui dormaient mal ; on les leur administrait même, sous forme de poudres, pour combattre les vers, la diarrhée, etc. 2° (GALLES MONOLOCULAIRES DE L'EGLANTIER à Rhodites eglanteriæ (v, fig. 2) Ces galles sont, comme les précédentes, très communes sur les Eglantiers des environs de Tulle. Nous en avons également récolté de nombreux échantillons dans diverses localités voi- sines de Rennes : à Cesson, à Chantepie, à Saint-Grégoire, à Saint-Laurent et à Vezin. Elles sont situées à la face inférieure des folioles (v. fig. 2,4), rarement à la face supérieure. Chaque zoocécidie (galle) est arrondie, uniloculaire, de la grosseur d’un pois, c’est-à-dire de 2 à 5 millimètres de diamètre (v./fig. 2, b. d.), glabre, — 164 — rarement granulée, à parois minces, ayant à peine un demi- millimètre d'épaisseur (v. fig. 2,c.). Sa couleur est rouge ou verdâtre. Elle tombe à terre à l'automne et se trouve attachée * F1G. 2. — £écidies (galles arrondies, monoloculaires, glabres, de la feuille de l'Eglantier, produites par Rhodites eglanteriæ Hart. — «, portion de branche d’'Eglantier, avec de nombreuses cécidies situées à la face inférieure des folioles ; b, galle, vue par sa face supérieure ; d, la même, vue par sa face inférieure où se trouve le tubercule d'insertion foliaire; €, coupe d'une galle montrant sa large cavité interne (d’ap. naiure). Ne TU Un ET ONRNr M) - UNI ORL T TU n 4 : 3 par un point seulement à la face d’une foliole (v. fig. 2, €) " On peut également la trouver fixée sur un sépale, sur un k épine, sur l'écorce d'un rameau ou quelquefois même sur un $ des filaments de la zoocécidie du Rhodiles rosæ. Lorsqu'elle est habitée par un commensal, le Periclislus caninæ, elle devient l beaucoup plus grosse, moins régulière, à parois épaisses et | multiloculaire. $ Cette galle est produite par le Rhodiles eglanteriæ (v./fig. 2). Parasiles des Galles. Les galles peuvent contenir plusieurs sortes d'habitants : il y a tout d’abord les vrais propriétaires, les cécidogènes, puis divers individus, dont les uns ne font que partager l'abri et se nourrir des substances alimentaires qui y sont accumulées : ce sont les commensaur. D'autres, voraces et carnassiers, s’at- taquant au propriétaire, au producteur de la galle, le dévorent et constituent de vrais parasiles, — 165 — Ces commensaux ou parasites appartiennent généralement aux familles des Ichneumonides, des Braconides, des Chal- cidides, des Cynipides, etc... Une même galle peut contenir plusieurs espèces de commensaux. Ces derniers peuvent occuper la chambre larvaire du propriétaire sans la détruire. Parfois encore cette chambre larvaire est divisée en compar- timents par des parois épaisses et ligneuses. Les galles parasitées sont beaucoup plus volumineuses et à parois beaucoup plus résistantes que les galles normales. Certains Ichneumonides, les Torymus par exemple, percent avec leur longue tarière les galles etne déposent qu'un seul œuf sur le corps du Cyrips. La larve, à son éclosion, sera ecloparasite et ne tardera pas à s'attaquer à l'hôte sur lequel elle est placée pour le dévorer peu à peu. Les bédégars ont, comme commensal, le Periclistus Brandti Ratz. Leurs parasites sont beaucoup plus nombreux et compren- nent les espèces suivantes : Orlthopelma luteolalor, Porizon har- purus (Ichneum.): Apanteles ensiformis (Bracon.) : Eurytoma rosæ, de nombreux Torymus, divers Pleromalus, Eupelmus, Eulophus dendricornis, Entedon leploneurus, ete... (Chalcid.). Les galles à Rhodites eglanteriæ donnent également asile à diverses espèces de parasites, tels que : Hermiteles imbecillus, Orthopelmus (Ichneum.); Euryloma rosæ, Oligostenus stigma, Torymus auralus, Torymus difficilis, Entedon, Eulophus, divers Pteromalus, Tetrastichus (Chalcid.), etc. 3° Les RHODITES Les Rhodites sont de petits Hyménoptères cécidogènes appar- tenant à la famille des Cynipidæ. Les Cxxipines sont généra- lement de petite laille (2 à 4 millimètres). Leur teinte est ordinairement noire ou présente parfois des tons noirs et rouge clair ou noirs et bruns, rarement brun clair ; ils n'ont jamais de marques brillantes. Leurs antennes sont droites, non brisées, filiformes ou quelquefois légèrement renflées à leur sommet. Elles comprennent de 12 à 15 articles, bien distincts. La tête estpetite, presque ronde ; le thorax est très bombé ; le vertex porte trois ocelles ; la langue est très petite ; les palpes font légèrement saillie sur la lèvre, et comprennent, suivant les cas, de deux à cinq articles; le trochanter n'a que deux articles, caractère très important ; l'abdomen est court et com= primé latéralement. Ils possèdent une tarière qui a la forme d'une soie, longue, effilée, recourbée dans l'intérieur du corps et sans tendance à faire saillie au dehors à l’état de repos. Le mâle a une taille plus petite que la femelle et se distingne, en outre, de cette dernière, par son extrémité abdominale émoussée, > es. PA AE 2 ”. Re a LS doit à € PT CC PT PSP NV NS — 166 — Les Rnonires Hartig (Rhodites, qui veut dire : fait avec les roses) diffèrent, par de nombreux caractères, de la plupart des autres Cynipides gallicoles. Les yeux sont situés au sommet de la tête ; les antennes sont com- posées de 14-15 articles; le pro- notum est très étroit en son milieu. La plaque ventrale du dernier segment abdominal de la femelle est en forme de soc de charrue, c’est-à-dire insensible- ment atténuée vers son extré- mité et se termine en une pointe saillante et non brusque- FiG. 3. — Le Cynips (Rhodites ment en une épine ventrale, rosæ L.) des Bédégars, très comme chez les autres Cynipides grossi. Les flèches & indi- cécidogènes. Les ailes sont à quent ses dimensions natu- AE = Fra se bords ciliés, à cellule radiale fer- mée et généralement courte. On connait actuellement vingt-quatre espèces de Rhodiles, dont vingt et une produisent des galles sur les Rosiers. Le Cynipide des bédégars. appelé Rhodiles rosæ L. présente, d'après Kieffer, les caractères suivants (v. fig. 3) : disque du scutellum avec une impression transversale plus ou moius bien marquée; troisième article antennaire à peine rétréci à sa base; mésonotum à peu près mat: taille de 3 millimètres À HAE Fait son apparition pendant les mois d'avril et mai (v. fig, 5). Le mâle de cette espèce a le second article de ses antennes court ; sa taille est comprise entre 2 et 3 millimètres. La femelle du Rhodiles eglanteriæ Hart. a les antennes brunes, minces et allongées : le front et le mésonotum sont brillants et finement ridés: le scutellum est muni, à sa base, d’une impression plus ou moins distincte : l'abdomen est d'un jaune rouge et noir vers son extrémité : les paltes sont jaunes, les hanches brunâtres, les trochanters, ainsi que les tarses, bruns ; les ailes antérieures sont,en grande partie, enfumées. La taille est comprise entre 2°*,7 et 377, 5. C’est cette espèce qui pro- duitles petites galles arrondies et monoloculaires de la face inférieure des folioles de l'Eglantier (v. fig. 2,4). Le mâle de Rhodites eglanteriæ diffère de la femelle par les caractères suivants : Antennes minces, front brillant et fine- ment chagriné, abdomen noir, pattes rouge-jaunâtre, hanches brunes ; taille : 2, 5 à 3 millimètres. LES HERBORISATIONS DE LA SOCIÉTÉ BRETONNE DE BOTANIQUE (Suite) par M. PERRET et M. DEMARQUET Ingénieur des Arts Professeur à l'Ecoled’Agricuiture et Manufactures des Trois-Croix HERBORISATION DE Sair-Maro. — Le botaniste qui herborise pour la première fois au bord de la mer est toujours frappé par la différence que présente la flore du littoral avec celle de l'intérieur des terres, tant par la nature des espèces spéciales que par les modifications d'aspect présentées par les espèces ubiquistes. La flore des environs de Saint-Malo est riche en espèces rares ; c'est incontestablemeut la portion la plus intéressante à explorer de la région maritime du département d'Ille-et-Vilaine. Aussi est-ce avec empressement qu'une cinquantaine de sociétaires parmi lesquels de fervents adeptes de la « Science aimable », acceptèrent-ils le rendez-vous de M. Daniel, pour le lundi de la Pentecôte, 4 juin dernier. Dès la sortie de la gare, le long du boulevard Louis-Martin, aboutissant à la porte Chateaubriant, à Saint-Malo, dans les décombres et les vases employés au comblement d'anciens bassins, nous admirons des haies de Tamarix anglica, gracieux arbuste se bouturant facilement, comme les Saules, précieux dans ces situations où il forme des clôtures très défensives ou des abris contre le vent; nous récoltons les Diplolaxis lenui- Jolia, GC, à belles fleurs jaune d’or très odorantes ; D. muralis, plus rare ; Cochlearia danica, desséché:; Spergularia marina, GC ; Melilotus parviflora ; Erodium moschalum ; Torilis nodosa ; Che- nopodium urbicum : quelques Graminées : Bromus Madrilensis ; Glyceria marilima : Phleum arenarium ; Leplurus incur- vatus, etc., etc. Entre Saint-Malo et Paramé, dans les sables de la digue, sur les rares parcelles de terrain, non couvertes de constructions ou transformées en jardins,. nous notons les espèces suivantes : Halianthus (Honkeneja) peploides, À. C.:; Eryngium campestre et E. marilimum : Fœniculum officinale ; Critkmum maritinum CC. ; Convoloulus Soldanella : Lycium vulgare : Bela marilima, vivace, à racines fibreuses, considéré comme la souche de nos admirables variétés de betteraves cultivées comme plantes saccharifères, potagères ou fourragères. ru, à Die 49 rc VER { À € hé «01 LÉ LA A Re 419, VAT) Alt un Re "0 Re en SE dés . #”., CR + — 168 — Nous partons de Paramé, par le Decauville à vapeur de Rothé- neuf pour une exploration rapide de cette bande de terrain, landes, falaises, sables et champs cultivés, s'étendant de la pointe de la Varde au bourg de Rothéneuf ; outre quelques espèces précédemment citées, nous récoltons ici un grand nombre de nouvelles, telles que Papaver Argemone : P. hybri- dum: P. dubium:; dans les champs, Glaucium luteum : Cakile marilima et Thlaspi arvense, À. R.: Dianthus prolifer : Silene inflata; S.marilima: S. conica; S. gallica ; Trifolium strictum ; T. striatum ; Anthyllis Vulneraria : Centrophyllum lanatum ; | Centaurea scabiosa, C. calcitrapa, Cirsium acaule ; Knaulia ar- vensis ; Lycopsis arvensis ; Orobanche Gülii ; O. Heder@ ; Où [Phe- | lipea] cœrulea, C.: Armenia marilima, vulg. Gazon d'Olympe, CC. ; Euphorbia portlandica; E. Paralias ; Ophrys aranifera, À, C. ; quelques Graminées : Avena pubescens, À.C.; Fesluca arundinacca ; Trilicum junceum : Psamma |Calamagrostis| are- naria, qui, sous le nom vulgaire de Gourbel, est employés à fixer le sable des dunes grâce à ses nombreux et longe rhizomes traçants, etc., etc. M. Daniel nous autorise à annoncer que la grande herbori- sation, projetée pour les vacances de la Pentecôte, en 1907, aura lieu dans la presqu'île de Crozon, aux environs de Brest, sous la direction de M. Kerforne, chargé de Conférences à la Faculté des sciences ; et de naturalistes du Finistère. M. Kerforne, un de nos sympathiques collègues de la Société bretonne de Botanique, a fait une thèse remarquée sur cette presqu'ile qu'il connait fort bien. L’excursion ne pourra, dans ces conditions, manquer d'être à la fois intéressante et instruc- tive. Dans le prochain bulletin, nous rendrons compte de l'Expo- sition des Champignons, organisée au laboratoire de Botanique appliquée de la Faculté dès Sciences, ainsi que des intéressantes excursions mycologiques de l'automne dernier. (A suivre) — 169 — VARIETES NOTE CÉCIDIOLOGIQUE Dans l’intéressante Revue bivologique que dirige, depuisde nombreuses années, le savant bryologue M. Husnot, nous sommes heureux de signaler aux cécidiologistes deux articles qui nous paraissent apporter des faits nouveaux à l’histoire des galles produites par des vers ou elminfhocécidies. io Le premier {Revue bivologique, n° 4, 1906) concerne une déformation, décrite par M. A. Geheeb et occasionnée par un Nématode chezle Ptecigvnandum filiforme Timm. Des touffes stériles de cette Mousse jurent cueillies, par le docteur Charles Müller, sur des troncs de hêtres, dans une forêt au-dessus de Roncesvalles, en Espagne. Les tiges étaient garnies de nombreux boutons verts, de forme conique ou ovale. Ces boutons, ouverts par A. Geheeb et le docteur Th. Hergog, montrèrent dans leur intérieur, la présence d’nn petit ver nématoïide, dont l’action parasitaire avait amené la production des déformationsobservées. 20 Dans le n° 6, p. 106 { 1906) de la même Revue, M. E. Marchal, de Gembloux (Belgique), signale un cas assez analogue au pré- cédent. En novembre 1905, dit-il, une touffe de Lophocolea bidentata cultivée en pot, dans une couche fraiche, présentait de nombreuses tiges longues, arquées et enroulées en crosse à leur sommet. Ces tiges étaient garnies de feuilles imbriquées, à bord généralement involuté, offrant des cellules saillantes en papilles ; les terminales, avec les amphigastres, formaient une masse assez dense, au centre de laquelle se trouvait toujours un Nématode ayant provoqué dans la tige, en voie de développe- ment, un accroissement unilatéral, cause de la courbure. Ces observations sont pleines d'intérêt et méritent d'autant plus d’être signalées ici que la littérature cécidiologique concer- nant les Cryptogames est des plus pauvres. On à cependant décrit, chez l’'Hypnum cuptressiforme, des helminthocécidies. La liste des galles occasionnées par des Nématodes cécido- gènes est beaucoup plus longue en ce qui concerne les Phanéro- games. Citons quelques exemples: La Befa oulgatisest parasitée par l’Heterodera Schachtii; la Daucus catota par l'Hetetodeta radicicola, VElvmus atenatius et le Tylenchus ; le Lolium petenne par le Tylenchus devastatrix; la Primula auticula, le Triticum tepens, le Trifolium pratense, le Sedum etc., par l'Heterodeta radicicola; le Plantago matitima, le Triticum vulgate, le Secale ceteale. etc, par le Tvlenchus devasta- Pareil. PIC. Dr L. Borpas. Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Rennes, en RAS": Li 4 dé: LA FORMATION DES CHIMISTES EXPERTS par M. CAvaALIER Professeur à l'Université de Rennes Le 1% août 1905 a été promulguée une loi sur la répression des fraudes dans la vente des marchandises el des jalsifica= lions des denrées alimentaires et des produits agricoles. Aux termes des articles 3 et 5, cette loi s'applique particu- lièrement aux denrées servant à l'alimentation de l'homme et des animaux, aux substances médicamenteuses (serums thérapeutiques, etc.), aux boissons (vins, cidres, poirés, etc.) aux produits agricoles ou naturels (engrais, etc...) Elle prévoit et organise l'expertise contradictoire. Or si, dans quelques grandes villes, spécialement dans les villes universitaires ou industrielles, il n’est pas très difficile de trouver des chimistes qualifiés pour procéder à de telles ex- perlises, il n'en est pas de même dans beaucoup de dépar- tements, en particulier dans les régions agricoles ; et lorsque la loi, après promulgation des quelques règlements d’admi- nistration publique prévus, recevra son plein fonctionnement, les autorités judiciaires seront fréquemment embarrassées pour désigner des experts compétents. Il est apparu alors comme nécessaire de constituer en Fran- ce un corps de chimistes spécialement éduqués pour faire les opérations nécessitées par la loi de 1905. Obéissant à des préoccupations de cette nature, M. le Dé- puté Cazeneuve, dans la séance de la Chambre des Députés du 7 février dernier, au cours de la discussion générale du budget, appelait l'attention de M. Le Ministre de l'Instruction publique sur la nécessité de créer un diplôme spécial de Chi- musle Expert. « On a crée, disait-il, des Instituts de Chimie pour faire « des chimistes métallurgistes ou des chimistes coloristes « pour notre industrie de la teinture. Il faudrait, maintenant, « créer des chimistes analystes aptes à analyser sûrement « et sans erreur des denrées, des boissons, alimentaires, des « engrais. Ces experts analystes existent en Allemagne... « Eh bien, nous devons être outillés comme l'Allemagne. — AA — « On a dépensé de fortes sommes pour les études chimi- « ques ; nos universités se sont même fortement endettées à « cet égard : eh bien, il faut former des chimistes colla- « borateurs des médecins pour les denrées alimentaires, « pour la toxicologie, pour l'analyse des médicaments ». Ces considérations sont excellentes. La conclusion qu'en déduit M. Cazeneuve est, au moins, inattendue. Dans la séance du 22 mars suivant en effet, MM. Caze- neuve, Villejean et Jean Morel déposaient un article addition- nel à la loi de finances, dont la partie essentielle était ainsi conçue : « Il est institué un diplôme de chimiste expert qui sera « accordé par les Facullés mixtes de Médecine et de Phar- « macie et les Ecoles supérieures de Pharmacie des Univer- « sités. « Le diplôme sera délivré à la suite d’études et d’exa- « mens organisés dans ces Facultés et Ecoles suivant un rè- « glement rendu après avis du Conseil supérieur de l'Ins- « truction publique ». Ce dispositif néglige complètement les grands efforts faits par toutes les Universités françaises pour développer les étu- des des sciences appliquées. Il ne tient aucun compte de l'existence de nombreux enseignements de Chimie industrielle ou agricole, de Botanique et de Zoologie appliquées à l'In- dustrie ou à l'Agriculture et confère un véritable monopole à un nombre très restreint d'établissements d'Enseignement supérieur, puisqu'il institue la préparation au nouveau di- plôme seulement dans les Facultés mixtes de Médecine et de Pharmacie, et les Ecoles supérieures qui sont en tout au nom- bre de sept, à l'exclusion des Facultés des sciences, des Ecoles de Pharmacie préparatoires et de plein exercice. Mais avant de discuter ce projet, disons quel a été son sort parlementaire. | Le dispositif n’a pas été adopté comme article additionnel à loi de finances. Mais il a été repris sous forme de propo- sition de loi spéciale, et celle-ci a été adoptée par la Cham- bre après déclaration d'urgence, dans la séance du 6 avril, sans discussion, sans observation. Le projet a été ensuite renvoyé au Sénat où il sera rapporté incessamment. Nous devons espérer que le Sénat n'adoptera pas défini- tivement et sans modification profonde, un projet si manifes- tement contraire à l'intérêt public, à celui des étudiants, à celui des Facultés des Sciences et des Ecoles de Pharmacie de Province. N'oublions pas que les nouveaux chimistes experts auront à connaître non seulement les substances médicamenteuses, mais encore et surtout les substances alimentaires, les bois- NSP RTE CAE PO RS NS EN Ne PT INTIMES — 172 — sons, les engrais. L'enseignement qu'ils doivent recevoir n'a donc aucun caractère spécialement pharmaceutique. Il n’est pas à fonder de toutes pièces. Il est déjà donné, au moins en partie, dans nombre de Facultés des Sciences, qui dél- vrent des certificats de Chimie industrielle ou Agricole, de Sciences naturelles appliquées, dans les Ecoles spéciales de Chimie. Les connaissances pratiques spéciales peuvent également être acquises dans les laboratoires de province consacrés par- liculièrement à des analyses de cette nature : Laboratoires Agricoles, Municipaux, Stations agronomiques, etc. Aucune bonne raison ne peut être donnée pour ignorer, pour ne pas utiliser ces enseignements fonctionnant depuis plusieurs années, ces installations déjà faites, et pour créer de toutes pièces, à grands frais, des enseignements nouveaux dans un nombre très restreint d'établissements privilégiés. Dans la pensée même de M. Cazeneuve, la possession du diplôme projeté ne conduira pas, en général, à une situation se suffisant à elle-même : « Les pharmaciens appelés à exer- cer leur profession dans tous les départements de France, dit-11, munis de ce diplôme seront les experts tout désignés. » Sans doute, les candidats se recruteront beaucoup parmi les futurs pharmaciens : pourquoi ne pas les recruter aussi parmi les futurs chimistes industriels ou agricoles, les futurs professeurs. Tous, d'ailleurs, poursuivront ainsi d’autres études. Avec le projet Cazeneuve, 1ls seront obligés, à leur plus grand préjudice, de quitter au moins pendant une année le Centre universitaire de leurs débuts, ou souvent ils trou- vent réunis cours et laboratoires nécessaires à leur formation complète. Ce ne sont pas seulement les Facultés des Sciences qui perdraient ainsi des élèves qu'elles ont contribué à former. Les Ecoles de Pharmacie préparatoires et de plem exercice se verraient aussi abandonnées au profit de leurs sœurs plus riches en diplômes, alors que leur développement est déjà fortement compromis par le projet de réorganisation des étu- des de pharmacie. Veut-on les tuer fout à fait ? Alors que tout le monde parle de décentralisation, que les Universités de provinces, petites et grandes, ont su profiter de la constitution libérale octroyée, 1l ya quinze ans : qu'elles ont lutté et donné des preuves certames de vitalité ; que, poussées par les pouvoirs publics, elles se sont résolument orientées vers les enseignements locaux et les sciences appli- quées, que penser d'un projet qui méconnaît de tels efforts et qui s'efforce de drainer les étudiants vers quelques cen- tres, de faire de la mauvaise centralisation ? — 1173 — Une ville industrielle comme Marseille serait déclarée inapte à faire des Chimistes experts, alors qu'elle renferme une Fa- culté des Sciences, une Ecole de Médecine et de Pharma- cie, de nombreux laboratoires industriels d'analyses. De même Caen avec sa Faculté,sa Station agronomique et sa Station pomologique, Rennes avec son Laboratoire agricole, son Laboratoire municipal et son Ecole Nationale d’Agri- culture. Ces quelques exemples qu'il serait facile de multi- plier, montrent, combien les auteurs du projet en discussion se sont peu souciés de l'intérêt général. L'Allemagne possède des experts analystes (Nahrungsmit- tel Chemiker) analogues à ceux que l'on veut former chez nous et l'exemple de nos voisins ayant été invoqué par M. Ca- zeneuve, il peut être intéressant d'examiner comment sont organisés chez eux les études et les examens. Les dispositions sont un peu différentes suivant les Etats ; mais les grandes lignes sont les mêmes dans tout l'empire. J'indique ce qu'il y a d'essentiel. L'examen se passe en deux fois comporte deux dégrés. A. — Examen Préliminaire. — Les candidats doivent avoir fait six semestres d'Etudes naturelles, soit dans une Univer- silé, soit dans une Ecole Supérieure technique, et avoir tra- vaillé au moins cinq semestres dans les laboratoires de Chi- mie du même établissement. L'examen, purement oral, comprend des interrogations sur la Chimie (inorganique et organique, analytique, miné- ralogie), la Botanique et la Physique. Il est passé devant la Commission de l'Etablissement où l'étudiant a pris ses inscriptions. Cette Commission est com- posée d’un fonctionnaire administratif président, de un ou deux professeurs de Chimie, un de Botanique et un de Physi- que. Sont ou peuvent être dispensés de l'examen préliminaire ceux qui ont le diplôme de pharmacien ou le diplôme de chi- miste d’une Ecole supérieure technique. B. — Examen Principal. — 11 se passe au moins trois se- mestres après le premier. _ Le Candidat doit prouver qu'il a fait pendant au moins un semestre de la technique microscopique, que, dans l'inter- valle des deux examens et pendant au moins trois semestres, il a travaillé activement et avec fruit dans un établissement de l'Etat consacré à des analyses techniques, (denrées ali- mentaires, engrais, etc.) La liste de ces laboratoires est éta- blie explicitement par l'autorité administrative. Ainsi en Alsace Lorraine cette liste comprend : Institut bactériolo- gique et hygiénique de l’Université de Strasbourg, Labora- toire municipal de Chimie de Strasbourg, de Metz ; Labora- REV. BRET. DE BOT. 12 PRET FUME. En D, RS Sn die Ent oo de rs ar à UT « > ne a L 4 — 174 — toire agricole de Colmar. — Dans le duché de Bade : Labo- ratoire de Chimie de l'Université de Heidelberg, Station agronomique, Laboratoire municipal, etc...) L'examen comprend d'abord quatre épreuves pratiques éliminatoires (analyse qualitative et quantitative d’un mélange, examen qualitatif et quantitatif d'une denrée alimentaire, d'un produit commercial, examen microscopique), puis des” épreuves orales portant sur la Chimie (analyse et falsification des produits commerciaux), la Botanique générale (y com- pris éléments de bactériologie) et la Législation. Le jury est composé d'un fonctionnaire administratif pré- sident, de deux chimistes dont un praticien spécialiste et enfin d'un botaniste. Que nous voilà loin de la solution étroi- tement pharmaceutique préconisée et presque adoptée chez nous. Les ressources les plus variées déjà existantes ont su étre utilisées. Il ne saurait être évidemment question pour nous de copier extuellement l’organisation allemande : mais sommesnous incapables de nous inspirer de son libéralisme ? L'examen préliminaire allemand a pour but de s'assurer des connaissances scientifiques générales ;: on pourrait Île remplacer par des grades déjà existants : Certificats d'études supérieures des Facultés des Sciences (Chimie, Sciences Naturelles), Examen de pharmacien, Diplôme de chimiste d’'Ecoles spéciales (Ecole Centrale, école de Chimie de Paris, de Lyon, de Bordeaux, Institut du Nord, etc... Ecoles Nationales d'Agriculture etc...) Les Candidats seraient ensuite assujettis à un stage d’une année dans des laboratoires officiels dont la liste serait dres- sée par une autorité quelconque (de préférence régionale) et comprendrait par exemple des laboratoires de Faculté des Sciences, d'Ecoles de Pharmacie supérieures ou non, des laboratoires agricoles, municipaux, industriels. Les Candidats complèteraient en même temps leurs con- naissances théoriques à leur convenance. Grâce à leur auto- nomie, les Universités ont toute latitude pour organiser les enseignements complémentaires nécessaires en utilisant les ressources locales. L'examen final se passerait enfin sur ur programme déterminé devant un jury siégeant au chef lieu de chaque académie, et non choisi uniquement parmi le per- sonnel d’un seul établissement. Je n’ai pas évidemment la prétention d'élaborer un projet définitif, j'ai voulu seulement montrer dans quel sens il fallait chercher une solution qui puisse être acceptée par tous ou presque tous les intéressés (1). (1) 1 n'est pas inutile de remarquer qu'il existe en France depuis de longues années un diplôme de Chimiste Essayeur, qui remplit — 175 — Les Facultés des Sciences en effet, dont l'avis n'avait pas été sollicité au début se sont vivement émues dès qu'elles ont connu le projet de création des chimistes experts. | La Faculté de Montpellier d'abord, puis celle de Nancy, enfin celle de Rennes ont émis des vœux, identiques quant au fond, et protestant contre le projet en discussion. Un vœu analogue a été adopté par l'Association du Per- sonnel enseignant des Facultés des Sciences dans son Assem- blée Générale d'Avril dernier. Il a été présenté à la Commission du Sénat qui a entendu les observations des représentants autorisés des Facultés. Nous pouvons, nous devons espérer que ces désirs légiti- mes recevront satisfaction et qu'à une conception centralisa- trice et rétrograde, le Parlement, mieux éclairé, saura pré- férer la solution large et libérale sauvegardant les droits de tous. e pour les matières d'or et d'argent, à peu près le rôle que doit rem- plir le nouveau diplôme pour les produits commerciaux. Or, si ce titre de chimistre essayeur est délivré à la suite d'un examen passé devant un jury central siégeant à Paris, sa préparation en est abso- lument libre. Il n’a jamais été question de la confiner dans cinq ou six établissements particuliers. ep" NÉCROLOGIE La Société bretonne de Botanique est à peine arrivée à un an d'existence que nous avons le vif regret d'annoncer le décès d’un de ses membres de la première heure, M. le D' Bes- nard, de Châteauneuf (Ille-et-Vilaine), gendre de notre si dévoué et sympathique collègue, le commandant Coignerai. Nous prions les familles Besnard et Coignerai, si doulou- reusement éprouvées, d'agréer nos respectueuses condoléances. H( Je. de. NC Sté "TL D D à UE m7, > ST DE Ne mn PT A ET PES É ei vd 2,n le ES NL so” LI ed : Far TABLE DES MATIÈRES AUBRÉE (Ed). Le MyriCar Gal RM UE CNRS id. —. La Salicaire et ses-effets. ... 4 4 3. AUBRÉE (Jules). — Archéologie et Botanique. + . . . . .'. 1. BoRDAS. — Sur quelques Galles de l’Eglantier .… - = -. . id. = NOLe CECUIOlOSI QUE ENNEMI NT CAVALIER. — Les haricots toxiques. . . . RTE ANSE id. — La formation des chimistes nent JU SARUE re CAVALIER et ARTUS. — Sur quelques engrais horticoles commerciaux. CHÈENU. — Notes surla flore de la Mayenne... .. , .. . , .20, CoLiN. — Etude d’un hybride de greffe de Vigne. . , . . DANIEL. — Noire programme... . , RTE NE Lt Tee id. — Sur la formation des thylles dans la dei anoe annulaire. id. — Sur l'assimilation et la respiration de plantes greffées. . . id. — Sur les graines transportées par l’eau des égouts. id. — Greffe du rosier en écusson à œil poussant. . id. — Le rôle du bourrelet dans la greffe. . . . . . . . id. — Tératologie expérimentale. — Origine des monstruosités. DELALANDE. — Observations sur quelques plantes des environs de Brest. DucoMET. — Recherches sur les maladies du pommier . , , . . . . GADECEAU. — La Géographie botanique de la Bretagne... . . . . . . Gourro\ (Abbé) = Note sur/lafflore d'Erquyt EM NE RREEE HOULBERT. — Deux plantes rares des environs de Rennes. , HUMBERT. — Contributions à la flore de Bretagne. . . . . . . . id. — Florule de Saint-Thurial. SR D TRE Yu LAURENT (Ch.).— L'atropine dans les gr es de Belladone et de Toalé MARCILLE (Général). — Le Galanthus nivalis . . . . . MATTE. — Qu'est-ce que lEpiderme ?. PERRET et DEMARQUET.— Herborisations de la Société. PICQUENARD. — Note sur le « Bilimbia corisopitensis » Picq. POTIER DE LA VARDE. — Excursions bryologiques dans les Chtesda Not id. — Contributions à la flore byrologique du Morbihan RÉVEILLON. — Note sur le Châtaigner en Ille-et-Vilaine. SEYOT. — Feuilles à bois et feuilles à fruits de Cerisier. . id. — Sur les bourgeons du Cerisier Rennes, — Imp Guillemin et Voisin, Tir ns Ci Laboratore Agricole et Industriel d' Analyses et de Recherches Place Pasteur. — RENNSE Er ns Ditecteur: M. CAVALIER, Professeur de Chimie à la Faculté des Sciences. Chef des Travaux : M. ARTUS. Le Laboratoire agricole et industriel, subventionné par le départe- ment d’Ille-et-Vilaine effectue des recherches sur toutes questions intéressant l’agriculture. 11 effectue gratuitement pour tous les agriculteurs du département d'IHe-et-Vilaine l'analyse d'échantillons d'engrais. Joindre à l’échan- tillon un timbre de 0 f.15 pour l'envoi de certificat d'analyses, et donner autant que possible l'indication de l'origine et de la garantie. Le laboratoire se charge en outre de faire pour le public industriel et agricole de la région des analyses et recherches de tout ordre, en particulier les essais de graines et de semences, engrais, terres, eaux au point de vue de la potabilité et de l'emploi industriel (alimentation dechaudières,tannerieetc.),huiles,savons,cuirset matières tannantes, matériaux de construction, chaux, ciments, (essais chimiques et Pasteur, Rennes. Université de Rennes STATION ENTOMOLOGIQUE Annexée au Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences PS — DESTRUCTION DES INSECTES NUISIBLES te — Il est porté à la connaissance des Agriculteurs, es Horticulteurs et, en général, de toutes les per- onnes intéressées à la destruction des insectes, qu'il a été créé au « Laboratoire de Zoologie de la aculié des Sciences de Rennes » une « Station ntomologique » étudiant les moyens pratiques de étruire ou d’écarter les insectes nuisibles. … La Station fournit gratuitement, et dans le plus bref délai possible, tous les renseignements qu’on lui demande dans cet ordre d'idées. Il suffit d'écrire à M.F. GUITEL, profes- -seur de Zoologie à la Faculté des sciences, “en envoyant, autant que possible, quelques “échantillons des insectes observés et des détails sur les dégâts produits. mécaniques), combustibles, minerais et métaux, etc., Envoyer les échantillons et les demandes de renseignements à M. CavaLier, Directeur du Laboratoire agricole et industriel, Place LABORATOIRE MUNICIPAL (FACULTÉ DES SCIENCES) Le Laboratoire, installé dans un local de la Faculté des Sciences, est ouvert tous les jours non fériés de 9 h. à 11 h. 1/2 et de 2 h. à 6 h. Il effectue gratuitement, d’après les articles 2 et 3 de l’arrêté mu- nicipal du 7 juin 1888, les analyses des échantillons déposés par les particuliers rennais au Commissariat central et agréés pour des raisons d'intérêt public par l’Ad- ministration municipale. Le public peut s'adresser directement au Directeur pour toutes les analyses de substances alimentaires (eaux, boissons, laits, beurres,etc.) commerciales et médi- camenteuses. Le prix en est fixé d’après un tarif, envoyé gratuitement à toute personne qui en fait la demande, et mis d’une façon permanente à la disposition du public chez le concierge de la Faculté des Sciences. Adresser les échantitlons au Docteur PÉRIER, directeur du Laboratoire, Faculté des Sciences, , > +7 als BE ANNALES DE BRETAGNE Les Annales de Bretagne, publiées par la Faculté des Lettres de l’Uni- versité de Rennes, sont consacrées : 4° A l'Histoire, à la Géographie, à l’Archéologie de la Bretagne; 9% A la Langue et au Folklore des peuples celtiques, en particulier des Bretons-Armoricains ; 3° A l’étude des parlers romans de la Haute-Bretagne. Outre les articles de fonds, les Annales de Bretagne publient des comptes rendus des ouvrages intéressant la Bretagne, et une Bibliograpie des articles de revues et des livres relatifs à ia Bretagne. Aux Annales de Bretagne sont annexées : 4° La Chronique de la Faculté des Lettres de Rennes, contenant la biblio- graphie classique et les sujets du devoir ; 90 La Bibliothèque bretonne armoricaine, collection d'ouvrages relatifs à la Bretagne. Fasc. 1. —P. de Chalons, Dictionnaire breton-français du dialecte de Vannes, réédité par J. LOTH. Fasc. 2. — La très ancienne Coutume de Bretagne, publiée par M. PLANIOL. Fasc. 3. — Lexique étymologique du breton moderne, par V. HENRY. Fasc. 4. — Cartulaire de l’abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, publié par L. Maitre et P. de Berthou. Les Annales de Bretagne paraissent en quatre fascicules trimestriels et forment chaque année un volume d'environ 600 pages, grand in-&. À chaque fascicule des Aunales de Bretagne sont joints la Chronique de la Faculté et une ou plusieurs feuilles d’un volume de la Bibliothèque avec pa- gination séparée. Le prix de l'abonnement est de 10 francs par an pour la FRANCE, 12 fr. 50 pour l’ETRANGER. La table des douze premières années est en vente au prix de 2 fr. 50. Les ANNALES DE BRETAGNE publient régulièrement les Som- maires des revues qu’elles reçoivent par échange. Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. DOTTIN, professeur à l'Université, 37, rue de Fougères, Rennes. UNIVERSITÉ DE RENNES BRETAGNE, FRANCE COURS de FRANÇAIS POUR ETUDIANTS ÉTRANGERS DES nb SEXES 4e Série. — Du 15 Décembre au 15 Mars. 2e Série. — Du 1° Avril au 30 Juin. Phonétique. — Prononciation. — Diction. — Exercices de Gram- maire. — Dictées. — Narrations, Traductions en Français de textes étrangers, etc... — Conférences sur l'histoire et la littérature française. — Géographie. — Institutions françaises. Laboratoires de Psychologie expérimentale et de Géographie DIPLOMES Approuvés par le ministère de l'Instruction publique I. — Diplôme de langue française. IT. — Diplôme de langue et littérature française. III. — Doctorat de l'Université de Rennes. Pour tous renseignements, s'adresser à M. Feuillerat, 31, rue de Fougères, Rennes. CRU LR ent | + 20PTR « LT à axé IE + & ? 97 4 5 % % g gg DE + + + + =" +++ BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Lucien DANIEL PROFESSEUR DE BOTANIQUE AGRICOLE <> <$e % À LA FACULTÉ DES SCIENCES DE RENNES ee Imprimerie Artistique GUILLEMIN ET VOISIN 2, Rue d’Antrain, Rennes ” [31 REVUE BRETONNE DE BOTANIQUE PURE ET APPLIQUÉE DIRIGÉE PAR M. Lucien DANIEL PROFESSEUR DE BOTANIQUE AGRICOLE A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE RENNES Deuxième année — N° 4 et 2. — Mars 1907 SOMRMIAIRE Pages DANIEL. — Essai de Tératologie expérimentale. — Origine des MONS TEUQSLÉÉSAISUIEC): eee. mare cine sente ee sertie eee oc il MARTIN. — De l'emploi des engrais ehimiques dans la culture PMR Er AE LIT EAERE Ac ele ciel e che ele ASE TEE eee 2e ere Le © 0 44 DE KIERSNOWSKI. — Préparation de quelques plats de champignons DAT OI ON TIS CAR TR RAR CR EE nn de de eo 47 PERRET ET DEA ARQUET. — Notre exposition mycologique........... 50 AVIS La Revue bretonne de Boranique pure et appliquée (tirage 500 exemplaires) ne se vend pas au numéro mais à l’année, au prix de 5 fr. et de 6 fr. pour l'Étranger (union postale). Adresser les demandes d'abonnement à M. le Dr Patay, 2, quai Duguay- Trouin, à Rennes, trésorier de la Société bretonne de Botanique. La Revue s'occupant exclusivement de botanique, s'interdit toute discussion politique ou teligieuse. Elle laisse à chaque auteur la responsabilité de ses articles. Plusieurs membres de la Société bretonne de Botanique se mettent bien volontiers à la disposition du public pour donner gracieusement des renseignements sur les questions de leur compétence qui intéressent plus particulièrement la botanique et l’agriculture de la région armoricaine. On peut adresser, avec échantillons, des demandes de renseignements à MM. : Borpas, Maître de Conférences à la Faculté de Rennes. — Cécidies de toute nature. CAVALIER, Professeur à la Faculté'de Rennes. — Engrais agricoles ou horticoles. CHÉNU, Surveillant général au Lycée de Rennes. — Phané- rogames. CouDERC, à Aubenas /Ardèche).— Lichens, surtout Collémacés. DANIEL, Professeur à la Faculté de Rennes.— Champignons.— Opérations d’horticulture. — Monstruosités. DucoMET, Professeur à l'Ecole nationale d'Agriculture de Rennes. — Parasitisme et pathologie générale des plantes. GADECEAU, champ Quartier, rue du Port-Guichard, à Nantes.— Phanérogames. HouLgEerT, Professeur à l'Ecole de Médecine de Rennes. — Algues et Lichens. Husnor, directeur de la Revue biyologique, à Cahan, par Athis, ‘Orne. — Muscinées, Graminées, Cypéracées. Joindre un fimbte poux la réponse. ESSAIS DE TÉRATOLOGIE EXPÉRIMENTALE ORIGINE DES MONSTRUOSITÉS Par M. Lucien DANïIEL CHAPITRE I. Ê Etude morphologique externe des monstruosités provoquées par le déséquilibre de nutrition Cv < Ca Après avoir déterminé, avec dates à l'appui. la part qui revient à chacun dans l'étude de la {ératologie expérimentale des végétaux et exposé les principes particuliers qui ont servi de base à mes recherches sur le sujet depuis 1804, il me reste à décrire et à figurer les résultats absolument démonstratifs que j'ai obtenus depuis quelque temps sur un grand nombre de plantes, ap- partenant aux familles les plus diverses et présentant des adap- lalions variées. Dans mes expériences, je me suis servi des procédés de taille bien connus sous le nom de rabattement, ravalement, récé- page. etc., employés seuls ou combinés. soit avec d’autres opéra- tions d'horticulture, greffe ou taille en sec ou en vert, soit avec les procédés variés de la culture intensive en me servant du fumier, du terreau ou des engrais chimiques. En un mot, j'ai continué à faire varier systématiquement Cv et Ca, comme je l'avais fait précédemment, sur la plante même que je voulais rendre monstrueuse. Dans un petit nombre d'essais, je me suis adressé au croisement entre gamètes de capacités fonctionnelles différentes et j'ai fait varier Ca dans les jeunes semis par l'action d'engrais et d'arrosages. Je vais examiner succesivement ici les monstruosités pro voquées par ces divers procédés qui tous réalisent une variation de la turgescence des points d'appel, et peuvent modifier les rapports normaux de ceux-ci. Quelques-unes se reproduisent avec une réqularilé suffisante et se maintiennent assez pour de- venir utilisables dans la pratique courante. À ce titre je re- commande la méthode aux horticulteurs dignes de ce nom, qui ne se renferment pas dans le cercle étroit de la routine et de l'ignorance volontaire des recherches scientifiques. Par l'application de cette méthode en grand dans leurs cultures, ils sauront bien vite en tirer tout le parti qu'elle comporte. REV. BRET. DE BOT., T. Il 1 A.— SURALIMENTATION EN QUANTITÉ I. — MOxSTRUOSITÉS PROVOQUÉES PAR LE RAVALEMENT. Les horticulteurs désignent sous le nom de ravalement le procédé qui consiste à couper l'axe d'un arbre à 1 m. 50 ou 2 mètres de hauteur el à supprimer sur la partie laissée les branches qu'elle porte. On dit encore que l’on remet l'arbre à bois neuf. En général on n'opère que sur des arbres âgés, auxquels on redonne ainsi un peu de vitalité en remplaçant le déséquilibre sénile Cv > Ca par le déséquilibre inverse Cv < Ca qui caractérise la jeunesse et par suite la période de croissance. Ce procédé qu'on a désigné scientifiquement, ainsi que d’autres méthodes de taille, sousle nom de {raumalisme violent (1) sans en préciser en quoi que ce soit les consé- quences bio- logiques, cor- respond en l'espèce à une énergique su- ralimentalion des parties restantes qui profitent de la sève brute des- linée norma- lementauxor- FiG. 10. — Poire monstrueuse venue à la suite du rava- 4 E : lement du poirier Wiliams, vue de profil et en coupe Sales SUPPrI- SAR US A,région où le bourgeon affecte la direction més. En effet, normale ; B, région où les bourgeons ont pris la direction >: PQ Er Le opposée ; C, pédoncule de la poire se dan direc- 4 équilibre tement avec l'axe. En coupe, on voit les loges avec des de végétation pépins avortés à des degrés divers. Co Cr on même au dé- séquilibre sénile Cv > Ca succède ipso facto le déséquilibre de croissance Cv < Ca. C’est une varialion de quantité mais non de qualité vu que le terme Ca n’est pas changé par rapport à la nature des éléments nutritifs ou à leurs proportions. 4) Cette désignation représente une de ces solutions nominales malheureuse- ment trop fréquentes dans les Sciences naturelles, où l’on ne s’est pas encore totalement affranchi de l'habitude métaphysique de se payer de mots. Le ravalement est un excellent moyen à employer quand l'on veut provoquer sur quelques plantes, comme le Poirier par exemple, un certain nombre de monstruosiles. J'ai eu. en 1900, l’occasion d'observer en grand les effets de cette opération dans le jardin de l'institution Saint Vincent, de Rennes, où le frère Henri, jardinier chef de l'établissement, avaitremis à bois neuf des lignes entières de vieux poiriers greités sur COignassier, plantés depuis plus de Go ans, autrefois vigou- reux, mais que les Kermès avaient envahi au point d'en . compromettre l'existence (2). Des bourgeons adventifs avaient fendu l'écorce au printemps.lls étaient de deux sortes : la pre- mière catégorie était formée de bourgeons à bois, produisant exclusivement les rameaux et les feuilles né- cessaires pour rétablir l'équi- libre de végéta- tion Cv —Ca à la : place du déséqui- libre Cv < Ca F1G.11.— Rameau du Poirier Bonne Louise présentant des feuilles opposées /, g ; des feuilles verticillées par trois, ce, d,e ; et des feuilles alternes, «, b, disposées suivant le mode hafituel. La feuille c présente un début de dédoublement ; la feuille e, une ramification en crête perpendiculare à la surface du limbe. produit par l'opération ; la seconde comprenait des bourgeons à fruits, donnant directement des bourgeons à fruits et des (2) L. DANIEL, Physiologie végétale appliquée à l'arboriculture, Rennes, 1902 ; voir aussi La théorie des capacités fonctionnelles, Rennes, 1902, L' \ lie Hit es ne. | ne LP Pme 2, fleurs à quelques centimètres du tronc. I 4 avait tout natu- rellement des formes de passage entre ces deux catégories de bourgeons : quelques-uns, après avoir poussé à bois pendant un certain temps se transformaient en productions fruitières anormales, dès que la suralimentation du début cessait de se faire sentir sous l'influence des pousses nouvelles, de plus en plus nombreuses et développées. Les rameaux à bois étaient tantôt dressés, tantôt retombants, 4 (} U f : fu 4) FiG. 13.— Feuille du poirier Bonne-Louise F1G. 12. — feuille normale devenue presque orbiculaire à la suite du du Poirier Bonne-Louise ravalement. montrant ainsi l'influence profonde exercée sur le géotro- pisme par le déséquilibre Cv < Ca,en l'espèce très élevé en valeur absolue. Les pousses qui après avoir donné un rameau à bois plus ou moins long s'étaient transformées en inflorescences, présentaient des grappes à la place des corymbes avec des fleurs et des fruits monstrueux à des degrés divers. Quelques-unes de ces poires élaient de taille presque égale à celle du type normal. Elles ne portaient pas de graines fer- tiles. Au lieu de se séparer nettement de la bourse comme = — gg — dans les produclions normales, leur pédoncule G (fig. 10) se continuait directement avec l'axe AB du rameau, et à maturité, elles ne pouvaient se détacher que par la rupture de la chair bletlissante au voisinage de la queue de la poire, Les bourgeons nés sur l'axe de la poire étaient d'abord disposés normalement, mais la poire ayant naturellement fait recourber le rameau par son poids, sans cesse croissant, les bourgeons B, voisins de la poire, avaient pris une direc- lion inverse des premiers formés À, ce qui donnait au rameau un aspect assez singulier. Pareil renversement des bourgeons, dirigés en sens inverse, n'a pas encore été signalé jusqu'ici. La structure du pédon- cule était d'ailleurs elle-même anormale, montrant bien FiG. 14. — Feuille de poirier Bonne- FiG. 15. — Autre feuille de poirier Bonne- Louise devenue asymétrique par Louise récépé. L'asymétrie est inverse suite d’un développement succes- de la précédente, bien que les deux sif des deux moitiés de son limbe. feuilles aient poussé sur le même La moitié gauche est plus étroite. rameau. qu'aux variations externes correspondaient des changements anatomiques. En outre, sur un des poiriers opérés, le rava- lement avait provoqué l'apparition d'un curieux hybride de greffe, ainsi qu'on Île verra plus loin. J'ai repris des expériences de ravalement en opérant sur des arbres de mes jardins de Rennes et d'Erquy. Il est assez difficile de trouver ailleurs que chez soi des plantes sur lesquelles le propriétaire veut bien laisser pratiquer des muti- lations qui nécessitent souvent le sacrifice d’un arbre, et cela | + + VE NP EN LT NES se comprend. Je me suis servi du poirier Bonne-Louise d'Avranches, du poirier Beurré d’Aremberg, et de l’Abrico- lier greffé sur prunier. | Les poiriers élaient âgés de douze ans. Greffés sur coignas- sier, ils s'étaient affranchis et étaient dès lors très vigoureux, quoique affaiblis un peu par le Fusicladium pirinum. Après un ravalement complet effectué à 1°,50 ou 2 mètres de hauteur, les pousses de remplacement nombreuses ont été, les unes verticales. les autres retombantes. Les pousses verticales ont F1G. 16. — Feuille mons- trueuse du poirier Bonne- Louise, obtenue sur les pousses de remplacement F:G. 17. — Feuille venue sur les rameaux de qui ont apparu à la suite remplacement d'un abricotier ravalé. On voit du ravalement. le début d’un dédoublement du limbe. donné des rameaux anlicipés en abondance. Sur quelques- unes de ces pousses se remarquaient en outre des troubles phyllotaxiques profonds : sur quelques pousses, tardivement apparues après quelques jours de pluie, plusieurs feuilles et bourgeons élaient apparus au même point par un curieux transport de bourgeons qui auraient dù être alternes, et en ces points se trouvait réalisée une sorte de torsion très curieuse: à côté d’entre-nœuds longs se trouvaient des entre- nœuds très courts, montrant les à-coups successifs de végé- lation avec une disposition normale des feuilles suivant le type allerne 2/5 existaient simultanément sur un même rameau des feuilles opposées ou même verticillées par trois (Jig. 11). Un petit nombre de feuilles avaient sensiblement conservé la forme normale et les dimensions ordinaires du type (fig.12). La plupart avaient des dimensions plus grandes, une forme tantôt beaucoup plus allongée et plus étroite, tantôt plus courte, mais plus large et presque orbiculaire (fig. 13). D'autres présentaientune curieuse asymétrie. Les deux moiliés s'étaient dé- veloppées indépendam- ment l’une de l’autre et s'inséraient à des hau- teurs différentes sur le péliole commun (fig. 11 el 19). Enfin quelques- unes paraissaient formées de deux feuilles soudées ou provenaient de la ra- mification de la nervure médiane d'une feuille subissant ainsi une sorte de dédoublement(Jig.16) Les dents de la feuille et sa nervalion avaient été d'ailleurs singulièrement troublées. Je n'insiste pas ici sur cette partie, que je développerai avec dé- tails, à propos du fusain. Ces variations remar- f1G, 18. — Autre feuille du même abricotier quables qui se retrouvent récépé. Le dédoublement est plus avancé fréquemment, ainsi qu'on le verra plus loin, dans les plantes soumises au désé- quilibre Cv < Ca sont dues aux à-coups de l'absorption consécutifs aux ondées printannières et montrent combien la forme et les autres caractères botaniques peuvent être influ- encés par les oscillations de la turgescence des méristèmes. On peut d'ailleurs parfois en reproduire quelques-unes par l'arrosage. L'abricotier, à haute tige, sectionné à 10 centimètres au- dessus du bourrelet de la greffe, a également donné un mélange de rameaux dressés et de rameaux retombants. La en SSL Pr ra A æ, PA RE « Éd de ACER + ie 1 able des code ebés x PC ee D es Len: " L'ubl DATS Lir Le 'Ê- ER disposition des feuilles élait modifiée comme dans les poiriers précédemment étudiés et quelques-unes présentaient des soudures où ramificalions anormales (fig. 17, 18 el 19). La disposition des nectaires, très variable, avait aussi subi des varialions, plus ou moins prononcées par rapport au témoin. Cela est tout naturel, vu les relations de ces appareils avec le régime de l'eau dans la plante et la valeur de la turgescence cellulaire (1). | Chose très remarquable et qui justifie bien la théorie des capacités fonctionnelles, les neclaires avaient non seulement augmenté en nombre, vu la p'éthore aqueuse (fig. 20) : mais ils avaient subi parfois une {ransformalion foliacée el avaient donné naissance a des folioles dentées(/ig.21) métamorphosant ainsi une feuille normalement simple en un début de feuille com- posée. Si ce résultat s'ex- plique par l'interprélation qu'a donnée M. Gaston Bonnier des neclaires, ïl jette, en outre, (uote (out nouveau sur lPorigine des formes dans les feuilles. Dans aucun des ravale- ments ainsi effectués sur des arbres jeunes, possédant Me | AU :. une turgescence"eélevéenet ne Rene pion de lAbÉCUSE n'ayant pa, CBS quement arrêtée dans sa croissance pen- Croissance végélative, Je dant que les parties latérales du limbe n'ai obtenu de transforma- continuaient à se développer, et que les a . L nervures latéralesaugmentaient d'impor- UOns directes du bourgeon tance. , à bois en bourgeon à fleurs, Cela montre que si les condilionsexlérieures exercentune influence sur l'apparition des variations indiquées, l’âge de la plante est lui-même un fac- leur qui aune importance capitale.ainsi que le moment d'opérer. Dans ces expériences, le ravalement a porté sur la plante entière. Je me suis demandé ce qui se passerait si l'on rava- lait seulement quelques parties de la plante; j'ai alors employé la taille à onglet complet, ainsi que divers procédés de taille nouveaux ou déjà usités en horticulture, el que je vais étudier successivement. (1) GASTON BONNIER, Les Neclaires, Paris, 1879, PIS RMS [== Tarn À ONGLET COMPLET J'ai donné le nom de faille à onglet complel cédé qui consiste à supprimer, avec un instru- ment tranchant, tous les bourgeons latéraux el stipulaires, ainsi que le bourgeon terminal. à partir du bourgeon latéral que l'on à choisi pour fournir le rameau de prolongement d'un rameau d'ordre quelconque. Au lieu de sectionner le rameau avec un court onglel comme dans la taille ordinaire, on laisse donc pour onglet lé rameau lout entier : d'où Île nom de taille à onglet complet (/lg. 22). Ce sysltème de taille à pour résullat de mettre plus facilement à fruits les arbres 1rop vigoureux (fig. 23 el 24). l'onglet complet con- sommant, au détriment du reste de la plante, une cerlaine quantilé de sève pour sa croissance en épaisseur, el pour la cicatrisalion des plaies ou le bourgonnement de remplacement. th st af Etat, Lies à (1) à un pro- FiG. 20. — Pétiole d'une feuille d’a- bricotier récépé montrant lausg- mentaition du nombre des nec- taires et leur vo- Jume plus consi- dérable suriout près du limbe. Je laisserai de côté ici cette question de pratique, qui à F1G, 21. — Feuille d’abrico- tier récépé montrant la transformation de deux neclaires en folioles, méta- morphosant la feuille nor- malement simple en un début de feuille composée. été traitée déjà dans plusieurs de mes publications, pour étudier plus parti culièrement les anomalies que ce mode de taille a provoquées dans Îles rameaux à boiset les rameaux à fruits du poirier Williams et du poirier Duchesse d'Angoulème. On sait que dans un rameau nor- mal, la base est plus épaisse que le sommet, de telle sorte que dans Île poirier, tout rameau a la forme d'un tronc de cône droit. Après la taille à onglet complet, les bourgeons, qui exercaient un appel proportionnel à la feuille qui les avait nourris, sont supprimés : par conséquent, tous ces appels sont remplacés par un appel de l'écorce et un appel cicatriciel dé- pendant de la valeur de la plaie el des tissus conducteurs qui y arrivent normalement. La partie terminale, en communicalion par des vaisseaux ligneux directs et nom (1) L. DANIEL, La Théorie des Capacités fonctionnelles, Rennes, 1902; Notes d'Arboricullure expérimentale, Le Jardin, 190%, etc. Mdbs,+* trs FIG. 29, — lPro- longement d’une branche charpentière, taillé à onglet complet et ayant donné un rameau de rem- placement feuillé 1, 2, 3, points où ont été faites des décortications annulaires en vue d'élucider certaines questions de répartilion de la sève élaborée.Cette figure correspond à une première année d'expérience. De - breux avec la sève brule et formée aussi de parenchymes plus abondants, reçoit plus de sève que la base. Elle grossit alors plus vite et le rameau prend la forme d'un tronc de cône renversé (fig. 25 et 31,1), que des ouvriers maladroïts obtiennent parfois sans le vouloir dans les pépi- nières quand ils suppriment trop vite, les pousses de la base dans leurs plants de poiriers où de pommiers. C'est la démonstration expérimentale absolue de la valeur plus grande de l'appel exercé par le bourgeon termi- nal relativement aux bourgeons laté- raux, comme quantité de sève brute. La sève élaborée reste en grande partie sur le lieu de sa fabrication, par sup- pression des appels de la base du rameau. : Lorsqu'on laisse se développer des bourgeons de remplacement, au voi- sinage du sommet et même un peu plus bas sur les rameaux vigoureux laillés à onglet complet, on constate alors des phé nomènes intéressants et variés. Ges bourgeons naissent en général par trois (fig. 26), correspon- dant au bourgeon principal et aux deux bourgeons stipulaires qui l’ac- compagnent normalement. Parfois ces bourgeons ne peuvent percer l'écorce durcie : c'est ce qui arrive quand on les supprime dès qu'on les voit appa- raitre sous forme de mamelon pointu. Dans ces cas, il se forme invaria- blement un broussin plus ou moins volumineux (fig. 31,2), en tout sem- blable à ces broussins qu’on voit se produire accidentellement sur les arbres sans cause apparente. Si, à la deuxième année de végétation, on abandonne à eux-mêmes ces broussins, on voit se développer à leur surface des pousses en forme de dards minces et rabougris qui, recevant peu de sève vu le contournement des vaisseaux du bois et leur distance Aug l'a considérable de l'axe principal du poirier, finissent par périr (fig. 31,3). Si la distance n'est pas trop grande, l'onglet complet reste plusieurs années vivant et la loupe continue à grossir Sans donner de bourgeons à sa surface. Elle ne diffère alors en rien des loupes ordinaires (fig. 31,2). C'est là une preuve ex- périmentale de la justesse de l'opinion de Trécul qui consi- dérait les loupes ou les broussins comme produits par des bour- geons qui ne perçaient pas l'écorce. Si on laisse librement se dé- velopper ces bourgeons, naissant par trois, au lieu de les sup- primer régulièrement, ils peu- vent rester libres, au début ou surtout lorsque leur apparition se fait à la fin de la végétation (fig. 27.). Mais si les bourgeons de remplacement se dévelop- pent au printemps sur un rameau vigoureux,on conslale le plus souvent une concres- cence plus ou moins étendue, de telle sorte qu'une fascialion apparaît. avec un nombre va- riable de rameaux soudés. mais le plus souvent trois. Plus tard, les rameaux soudés se séparent: tantôt ils con- servent alors tous la direction à Et en at <$ KA à A 4 Fe 9 FiG. 24. — Autre ra- meau de la même P Fig. 23. — Rameau d'une branche char- pentière traité par la méthode de pin- cementordivaire en vert ;p, p'1, onglets de pincement successifs de l’année pré- cédente ; {, onglet de taille en sec. p, pincement à 3 yeux du rameau de printemps; p'?, pincement à un œil du bourgeon de remplacement. Les bour- seons de la vase ont donné des dards sans se transformer complètement en bourgeonsà fruits. branche charpentière traité par le procédé de la taille à onglet complet : pl; p2, on- glets de pincement de l’année précé- dente. — Ce rameau est chargé de bour- geons à fruits bien développés. LR Pr Ho = normale (fig. 28) : tantôt un devient vertical et les deux autres 2 rene la direction horizontale, perpendiculaire à celle du à premier (Jig. 29). Quelquefois ces variations de géolropisme < peuvent affecter au même degré les trois rameaux qui. tout en restant soudés. prennent tous la direc- lion horizontale (fig 30). Il arrive aussi que plus de trois bourgeons se soudent pour former un rameau fascié : a direction de cette lame aplalie est alors plus ou moins oblique (fig. 31. 4). Sur cette lame apparaissent des déchirures et des courbures dont l'origine sera expliquée plus loin à PropEE des fase jations du Fusain. La disposition des feuilles est modifiée, À non-seulement sur les parties aplalies, mais encore sur les rameaux quand ils se sont séparés les uns des autres (fig. 28). On remarque encore d'autres modi- fications intéressantes. Ces pousses voient diminuer da valeur du déséquilibre Cv = Ca, au fur et à mesure que des parties vertes viennent remplacer les parlies supprimées. La pousse à bois fait place bientôt à la pousse à fruit, et lon 3 voit alors s'effectuer en quelques mois PES D Leila er; SA Ge ANT La * Drum d a bar? si bas “de PP i ÿ rrecerrreree en rer een STE PTT ET Hu Ve on +} . “ ir 1 EXIi0e TL Age FIG DATE uüe transformalion qui exige en général FIG. 26. F IG-JE EX TR À ; ER TIRER È Bour- È trémitéd'un plusieurs années dans les conditions nor- georsde 4 ss) à de males. Des inflorescences en grappe rempla- prolonge- RAC LIEN SEE RENE V= BE. cement ment for. terminent }'axt de la pousse : des fleurs TRE mant onglet plusou moins monsirueuses apparaissent, par grou- É nee j sont fécondées et donnent parfois des REP RE À première fruits dont la forme est changée (fig. 52 plaie cor- } année de ef 33): la saveur et la nature de la chair pondantà £ taille ; on vent otre dos diitéren tes LA nee la sup- | voit à son peuvent être très différentes. Ainsi, des pression : sommet un poires que J avais oblenues, dans d'un d épaississe- 1, RTE NAT TE ee CRE SU RCE : bourgeon ; mort on id VAFIOLe M illiams, étaient à chair dure L queue de et sans goût de muse (fig. 32), quand le de ses 4 Pilard ren type (jfig.33) à -une chair: fondanie eh versée très ‘: CA p È bourgeons ; caractéristi- UNe saveur musquée prononcée. stipulai- que. Le déséquilibre de nutrilion peut res. fi persisler assez sur des pousses très vi- | goureuses pour que, la deuxième année de végétation, la tige fasciée donne une nouvelle fasciation, mais peu prononcée, 4 comme en & (fig. Sr. 4). Tous ces phénomènes se sont reproduits cing années de suile (1901-1906), par le même procédé : l'expérience est done aussi concluante qu'on peut le désirer, … Rd SA os D Die one. 2. 5. à LÉ Um tin ns à À nn Au En taillant à onglet complet des rameaux à bois destinés à la formation des branches fruitières, on oblient une mise à fruit plus rapide (Jig. 22 el 24)! mais sauf sur les rameaux très vigoureux, la différence Cr = Ca nest plus assez élevée pour provoquer lapparilion de monstruo- silés du genre de celles qui se produisent sur les rameaux de prolongementdes branches F1G.27. — Les ra- meaux de rem- placement nés au voisinage du som- met de l'onglet complet sont res- tés distincts,parce qu'ils proviennent de bourgeons suf- fisamment éloi- gnés. charpentières. De ce dernier résultat, comparé aux pré- cédents, an peul irer une nouvelle conclusion : Les monslruosilés appa- raissent de préfé- rence sur les parlies de la plante qui ont une capacilé fonc- lionnelle élevée au moment où l'on pro- voque le déséquilibre Go = Ca. ELLE. — TaILLEINcON- PLÈTE D'UNE PLANTE Ce procédé diffère du ravalement parce qu'on laisse desbranches intactles dans la région du tronc que l'on à conservée, jusqu'à la hauteur d'un ou deux mètres. Quand il s'agitd'uneplante assez âgée et vigou- reuse, on obtient, à la suite de la sup- pression d'une grande partie de son appareil végé- F1G. 98. — Tige + 4 fasciée du poi- rier Wiliams formée de deux rameaux soudés. On voit sur ces rameaux, une foisséparés, des troubles phyllotaxiques. talif, un déséquilibre Co = Ca, d'autant plusgrand que l'on a soin de mieux soustraire la plaie à l’action de l'air pour éviter la perte de la sève brute par le phénomème de la saignée (1) (1) PFEFFER, Physiologie végétale, Paris, 1906. UARES C'est en somme la décapitation d'une plante, à une hau teur variable, en respectant la partie inférieure à la section. J'ai pu, cette année, observer les effets de cette opération sur un grand nombre de plantes appar- tenant aux familles les plus différentes. Dans mon jardin d'Erquy se trouvent des Fusains (£vonymus japonicus) très vigoureux, qui avaient pris un grand développement. En mars : dernier. je les décapitai à la hauteur de 1", 50 environ. Les pousses de remplacement furent de bonne heure envahies par le blanc, quand les té- moins ne présentaient pas trace de champignons sur leurs feuilles. Quelques-unes de ces pousses présentaient, au lieu des feuilles opposées habituelles, des feuilles verticillées par trois et d'autres des feuilles allernes., disposées comme dans le poirier sui- vant le type 2/5. FIG. 29. — Les trois rameaux fasciés au début, se sont séparés de bonne heure. Un d’eux a pris la direction normale ; les deux autres sont deenus horizon- L'on sait,en outre taux et font un angle droit avec le É que les feuilles nor- ÉPETCET _Æëÿ males de Fusain du di Japon (fig. 34), sont régulières. lancéolées, dentées régulièrement et à nervation pennée. Les deux moitiés du limbe sont symétriques, naissent à la même hauteur, sur le pétiole et se développent de la même manière, la nervure médiane nettement prédominante, aboutit au sommet qui forme une sorte de pointe. Certaines feuilles, venues sur les rameaux de rempla- cement, au moment où se faisaient sentir énergiquement les effets du déséquilibre Cv = Ca, présentaient des transformations bien curieuses Pic: 30 — Lestrois rameaux aux points dervue de 1lafebme de remplacement nés au générale, de la disposition des FE en Fe INR contours, de la nervation et de KA | rection horizontale et font la ramification du limbe, tant ao dun anle doitavec 2 4 /dans son (plan NonzomERane IOn primitive du rameau de Ë . : prolongement de la branche char- dans la direction perpendicu- pentière laire à sa surface. On pouvait d'ailleurs, ainsi que les figures 34 à 5ole démontrent nettement, 2 men Ai] DCS oue Le LA pot Au in En pialihi Gi a 1 NA pa EE EN Tel ol dt tee Si qu gt os, co RATER ie DR, SD CL EN TE ET - NAT AT DRE LV ds : D AU LE: RL . à sh D 3 U “= « ra VIRE f F ; ÿ 1 Ë ÿ ÿ 4 Ë # ! ; Y # NIGER 075 TA méaux laillés depuis 4 ans, à onglet complet dans le poirier Wiliams. 1. Rameau ayant pris la forme en queue de bil- lard renuversée, et dont l'extrémité s’est nécro- Sée. — 2. Autre rameau ayant produit un brous- Sin volumineux, à quelque distance du sommet. — 3. Un troi- sième rameau avec un broussin sur lequel on voit les trois rameaux rudimentaires qui,après s'être enchevêtrés et repliés en tous senssont parvenus à percer l’é- corce du broussin. — 4. Tige fasciée âgée de 2 ans, du même poirier Wiliams, taillé à onglet complet. Cette tigé s’est courbée et brisée en b, sous l'influence de l’iné- galité de turgescence sur les deux faces. Elle a produit la deuxième année de végétation des fruits sur les lambourdes ! et avec des rameaux à bois ordi- naires une nouvelle tige fasciée «&, avec des bourgeons à fruits pour l’annéesuivante. Et ee bre observer tous les passages du {vpe normal au tÿpe monstrueux le plus compliqué. La modification la plus commune porte sur les contours du limbe qui perd sa pointe lancéolée par arrêt prématuré de la croissance de la nervure médiane. Les dents deviennent très inégales et les nervures subissent une sorte d'af- folement dans leurs di- mensions respectives et leur disposition par rapport à la nervure mé- diane. Tantôtla feuille devient plus ou moins orbiculaire par un développement exagéré des nervures latérales et reste à peu près symétrique dans les deux parties du limbe (fig. 35) : lantôt au con- lraire la symétrie dispa- rait,etc'estla partie droite qui est la plus petite ( fig. 36), ou bien la partie gauche (fig. 37). On re- marque en outre parfois une inégalité de crois- sance de ces parties, de telle sorte que l'asymétrie FiG. 32. — Rameau à bois de poirier Williams AR pus SERIES ne se transformant directement à fruit à la lérale, mais encore lon- suite de la taille à onglet complet. giludinale (fig. 38). pars Re nomade re Pont (5 Dautres DO RS vante. — On voit tous les passages entre tent des feuilles s'étirant, le bourgeon à bois et le fruit, suivant les non plus en largeur, variations progressives de la capacité fonc- À ; / er tionnelle de la pousse, capacité qui, d’a- COMME les précédentes, bord très élevée, va en diminuant de plus mais en longueur par la pales l'augmentation des pousses prédominance de la ner- vure médiane sur les nervures latérales. Tantôt la forme générale est presque celle de la feuille normale, mais avec des contours à sinuosités plus ou moins profondes (fig. 38) : lantôt au contraire la feuille estneltement éltirée dans le sens de la longueur et reste symé- rique (fig. 39). ou devient nettement asymétrique (fig. 40), par suite d'un arrêt de croissance des nervures latérales d’un côté seulement. Lt te Chose très remarquable, les rameaux qui portent des feuilles allongées ne diffèrent pas des rameaux d'une variété fixée de Fusain du Japon, qu'on trouve dans les cultures et qui a sans doute pour origine un déséquilibre de nutrition semblable. Les feuilles que je viens de décrire et de figurer sont restées des feuilles simples. Mais il y en a d’autres chez qui les méta- morphoses sont beaucoup plus accentuées, qu'il s'agisse des feuilles orbiculaires ou des feuilles allongées. Dans la feuille représentée figure 4r, on voit une tendance à la division de la feuille en deux pointes par la croissance exa- gérée d'une nervure latérale du côté gauche, lorsque la nervure médiane se trouve rejetée à droite de la figure. La forme reste or- biculaire et presque symétrique encore. L'affolement de la nervation est plus prononcé encore dans la feuille orbiculaire de la figure hk2. Le limbe présente une échan- crure au sommet, le partageanten deux parties dont l’une a terminé sa croissance avant l'autre. En outre, elles ne s'insèrent pas au même niveau sur le péliole. un peu à la façon de certaines feuilles anormales du poirier précédem- mentdécrites, mais le phénomène est bien moins accentué. F1G. 33. — Poires normales du poirier D'autres feuilles orbiculaires Williams, choisies au même mo- présentent une nervure latérale, pui de Po de re à qui acquiert progressivement la grande, leur forme p'us ovoïde, leur valeur d’une nervure médiane et pédoncule plus court et par leur la feuille présente alors l'as- ae Le # se EURE) Fe s pour tout fruitnormal. pect de deux feuilles soudées (Jig. 43). Dans certains cas, il semblerait que la feuille est for- mée de deux feuilles soudées. mais inégalement développées (fig. 44). J'ai observé en outre des feuilles portant deux limbes symétriques soudés seulement sur un tiers de leur hauteur à partir du pétiole. Il était impossible, à première vue, de dire s'il s'agissait de deux feuilles soudées ou d'un dédoublement. Les feuilles allongées du même Fusain du Japon décapité présentaient des transformations du même ordre que les pré- cédentes ; l'examen des figures 45, 46, 45 et 48 suflira à en juger sans qu'il soit nécessaire de faire de longues descrip- tions. En opérant de la même manière sur quatre Lilas àgés, J'ai REV. BRET. DE BOT., T. IL 2 LE 4er Re obtenu des modifications également remarquables tant dans la forme et la grandeur des feuilles que dans leur disposition sur l'axe et la forme de celui-ci. L'écorce des Lilas décapités était fort dure et peu élastique. Les bourgeons adventifs peuvent se glisser par les gerçures qui se produisent à la suite de l'hiver: mais en se développant en pousses feuillées avec une rapidité anormale, à la suite du désé- quilibre Co < Ca.ils donnent des rameaux tendres, très peu lignifiés. qui dès lors ne peuvent vaincre la résis- lance de l'écorce qui les QU NX N 22 0 FIG. 35. — Feuille anormale de Fu- F1G. 34. — Feuille normale d’'Evo- sain du Japon, devenue p'us nymus japonicus. Le limbe présente ou moins orbiculaire, avec arrêt une nervure principale divisant sa de croissance de la nervure surface en deux moitiés symé- principale. triques. La nervation est réguliè- remeut pennée. Les contours du emprisonne Réduits. à ce limbe présentent des dents régu- MRC FRANS FAR 3 lières, assez semblables en général. niveau, à leur mince cy- lindre conducteur, ils ne tardent pas à former un bourrelet de plus en plus épais, abso- lument comme dans les greffes en écusson à œil poussant, que l'on a laissées trop longtemps serrées par la ligature. La similitude est frappante. Il en résulte que ces pousses sont fort peu solides et qu'un léger choc les fait tomber facilement, comme dans le cas parti- culier des greffes en écusson trop serrées. D'autre part, elles se comportent exactement comme les UE TS CR PU VU OS 7 A TV 0 RON : PAU greffes à bourrelet par rapport aux variations elimalériques. Pendant la période des pluies du printemps 1906, leurs som- mités riches en eau ont pourri sur une certaine étendue par réplétion aqueuse, le bourrelet s'opposant à la descente suffi- samment rapide de la sève élaborée en excès. Aux débuts de l'extrême sécheresse qui a succédé brusquementàla période plu- vieuse, beaucoup dé ces pousses sont mortes follelées rapide- ment. le bourrelet s'op- posant au passage sufli- sammentrapide de lasève brute destinée à compen- ser la transpiration exa- gérée du moment. Les rameaux folletés étaient ceuxchez quile bourrelel était le plus prononcé ceux qui ont persisté avaient suffisamment écarté l'écorce pour assu- rer une conduite nor- male des liquides. Laissant de côté ces ré- sultals qui vérifient une fois de plus la théorie des capacités fonclion- nelles et son application à lagreffe, à la décorti- cation annulaire ou à la ligature, je vais étudier les monstruosités pré- sentées par les divers rameaux de remplace- ment. Ce qui frappe immé- pic. 36. — Feuille orbiculaire du Fusain du diatement l'œil. c'est Ia Japon asymétrique dans le sens latéral. On vigueur considérable de "emarauér les troubles profonds de la ner l'axe et de ses produc- tions, la longueur exagérée des entrenœuds et les dimensions inusitées des feuilles dont les unes sont plus peliles, mais dont la majorité sont beaucoup plus grandes que les feuilles nor- males (fig. 1, pl. I). On constate en outre des changements dans la forme, la nervalion et la symétrie de ces feuilles. Les unes prennent un accroissement anormal en largeur, par suite de la prédomi- nance des nervures latérales ; l’une des deux parties du limbe, de chaque côté de la nervure médiane, se développe souvent paf À. LÀ . É « CR di CT ORRL h b.. ki L - à A pie plus que l'autre el la feuille devient asymétrique (fig. 3, pl. I). Quelquefois ces parties s'insèrent à des hauteurs différentes sur le pétiole (fig. 2 el 8. pl. Il). D'autres voient la nervure prin- cipale s'allonger pendant que le limbe devient lancéolé (fig. 4. pl. ID). Enfin on en trouve d'autres qui perdent leur pointe du sommet, s'arrondissent et prennent la forme en Cœur (fig: 9, ro’et ax bi 0); Ces modifications sont accompagnées de changements phyl- lotaxiques très nets. On trouve des rameaux non plus à feuilles opposées, mais à feuilles ver- ticillées par trois. ou même à feuilles alternes. Sur certaines F1G. 37. — Feuille orbiculaire du Fusain FiG. 38. — Feuille de Fusain du Japon du Japon asymétrique dans le sens ayant tendance à s’allonger en se latéral et dans le sens longitudal. rétrécissant. pousses, on voit parfois les trois dispositions se succéder. Ce quil y à eu de particulièrement remarquable, c'est la formation de créles sur la tige et l'apparition de torsions sur certains rameaux extrêmement vigoureux (fig 5. pl. I). Sous l'influence du déséquilibre Cv < Ca, très élevé en valeur absolue, la turgescence des méristèmes était très forte et la croissance particulièrement rapide. La formation des bour- geons et des feuilles s'effectuant avec rapidité, les organes étaient entrainés par concrescence avec la tige à des hauteurs variables jusqu'à ce qu'un ralentissement de croissance dû à une variation des conditions extérieures (si changeantes au printemps sous l'action d'un refroidissement et des pluies) vint les fixer à des hauteurs sensiblement égales. La trace du chemin parcouru était nettement indiqué par les ailes sillon- nant la tige depuis le point d'insertion normal jusqu à la sortie du pétiole et du bourgeon axillaire. Quelques bourgeons et feuilles se trouvaient soudés par deux HO 19, 10,020, 2/1020, 26,127 el 28, fig. Hg) tetla fascration pouvait atteindre en partie les limbes ou être limitée aux pétioles. La torsion produite s'explique par des variations atmosphériques de l'humidité, des à-coups brusques de turgescence, agissant iné- galement sur Îles points d'appel voisins, ainsi qu'il sera dit plus loin pour l'Echinacea purpurea, où cette torsion a été provo- quée volontairement sur la plante normale par des alternances d'humidité et de sécheresse à la suite d'arrosages intermittents pendant la période de sé- cheresse de l'été 1906, dans mon jardin d'Erquy. Ces expériences jettent donc une certaine lumière sur la cause jusqu'ici igno- rée de la formation des ailes de la tige et de la torsion y: ï ; f FiG. AO, —— FiG. 39. — Feuille de Fu- decertainestigesanormales. Feuille de Fu- un du Japon très J'ai encore essayé cette sain du OS allongée, mais à peu L ae : x allongée e près symétrique. année la taille incomplète, asymétrique, par décapitation en sec ou en vert de plantes âgées, sur le Laurier-Cerise, le Laurier-tin, les Viburnum, le Slaphylaca trifoliata, le Laurus nobilis. le Cou- drier, les Vægelia., et diverses plantes herbacées. Les résultats ont été analogues à ceux décrits pour le Fusain et le Lilas, mais avec des variantes qui montrent bien que la’ nature même de la plante joue un rôle considérable relativement à la facilité d'apparition des monstruosités. Le Laurier-Cerise varie assez difficilement. Cependant sur l’une des pousses de remplacement (fig. 5o), on pouvait à la fois voir des feuilles alternes comme à l'ordinaire, des feuilles ver- 99 di dm ticillées par trois el des feuilles opposées. Dans ce dernier cas, une des feuilles opposées était formée par la soudure de deux feuilles concrescentes par le péliole et la partie inférieure du limbe. Dans le Laurier-Uüin décapité. il est plus fréquent d'obtenir semblables changements phyllotaxiques accompagnés d'une augmentalion de dimension des feuilles. On trouve assez sou- vent des rameaux à feuilles toutes verlicillées par trois (fig.51). PA > ere, teste, CDD rer, rte, . 26 S 2e S Le ” LS L e 7 > > Pen 9002 TéLes 2 3 2 DE æ, RS SEE MD PTS LE FiG. 49, — Autre feuille de Fusain FiG. 41. — Feuille de Fusain du du Japon avec une échancrure Japon, avec tendance à larami- indiquant un début de division fication du limbe: du limbe, Dans d'autres rameaux, on voit coexisler à la fois des feuilles opposées comme dans le {type normal et des feuilles alternes (fig. 52). Les Viburnum se comportent comme le Laurierin et donnent fréquemment des rameaux à feuilles toutes verticillées par trois. Je n'ai pastrouvé de feuilles toutes allernes. En revanche, la différence de dimension des feuilles normales et des feuilles provenantdes rameaux décapités était considérable (fig.33 et54). Le Staphylaca lrifoliata. décapité en vert. à donné un bour- geon à bois qui s’est directement transformé en pousse florale. Dans le Laurus nobilis. les pousses de remplacement vigou- reuses, qui naissent après décapitation de fortes branches. ont un aspect bien différent des pousses ordinaires. Elles donnent souvent des rameaux anticipés b à l'aisselle des feuilles, Mais 99 og à cette aisselle. entre le rameau D et le pétiole se trouve un bourgeon b' qui ne se développe pas (fig. 55). Dans le cas de rameaux de remplacement moins vigoureux, les feuilles ont deux bourgeons inégaux à leur aisselle. Les feuilles de ces rameaux spéciaux, dont on peut aussi provoquer l'apparition par d'autres moyens qui sont décrits plus loin, ont une forme allongée, étroite, bien différente de celle de la feuille normale. F1G. 43. — Feuille de Fusain du Japon avec une nervure laté- FiG. 44. — Feuille de Fusain du Japon rale égalant presque la nervure prèsentant une échancrure et une mediane. sorte de limbe supplémentaire. En outre la tige, au lieu d'être arrondie comme à l'habitude devient irrégulièrement aplalie et sillonnée. et on peut parfois remarquer dex troubles phyllotaxiques plus ou moins accen- tués (fig. 55 et 56). Le Coudrier décapité ne m'a fourni aucune monstruosité notable jusqu'ici. La seule modification que je puisse signaler consiste dans les dimensions anormales de ses feuilles. [Trentre dans la catégorie des plantes qui sont peu sensibles aux déséquilibres de nutrition, pour des causes qu'il paraît dif- ficile de préciser en l'état actuel de la question, mais dans lesquelles semble rentrer la rapidité relative de la croissance. D ne EYreit CT AUTRE, les DANE Les Vægelia sont des arbustes qui varient également avec facilité sous l'influence de la décapitation. La plupart des rameaux de remplacement vigoureux sont à feuilles verti- cillées par trois, quand les rameaux de vigueur moyenne sont à feuilles opposées. La décapitation à un mètre environ de rameaux vigoureux à provoqué, dans plusieurs exem- plaires, fa formation de rameaux fasciés qui ont, dans un cas, donné des fleurs, toutes monstru- euses à des degrés divers, mais infer- tiles. Le Choisyalernata. à la suite d'une dé- capilation énergi- que, m'a fourni, au printemps dernier, quelques feuilles à une ou deux ou quatre folioles, quand les témoins ne portaient que des feuilles à trois folioles, conformé- mentauxcaractères du type. Dans les plantes herbacées, mes es- FIG. 46. — Feuille allongée FIG. 45. — Feuille allongée SRE on porté sut de Fusain du Japon de Fusain du Japon les Coleus, les montrant l’un des stades montrant les débuts du A geratum et la dudédoublement dulimbe dédoublement du limbe. Hero s PR par croissance exagérée aTOLLE SAUVage d’une nervure latérale. (Daucus carota). ©” Un certain nombre de Coleus décapités ont donné des pousses de remplacement fasciées. C'est d’ailleurs ce qui arrive assez souvent dans les cultures. Ce qu'il y a d’intéres- sant, en théorie comme en pratique. c’est que ces fasciations se maintiennent par bouturage (pl. ID. ainsi que j'ai pu le vérifier expérimentalement. Dans les Ageralum décapités. les fasciations sont beaucoup plus rares que dans les Coleus, ce qui est peut-être dû à leur état plus ligneux et à leurs pousses de remplacement moins vigoureuses. Cependant. j'en ai obtenu une intéres- sante par sa forme en demi-cylindre creux. Cette disposi- tion, qui exisle aussi parfois dans le Fusain du Japon, est relativement rare. 7 UF PLANCHE III COPITETEN ELEMENT ENCORE CO ECOLE ENEO LEON EO LOL TLC TOLLLILILS 8 Em Ro US : Re PNR AUS Lee eo ii) CFE f 7 | TETE LA Re nas it 4 al ; F EEE RAR ARRETE ANTARARA RU TA RE TANRA ARRETE RA RENE N EURE N NE NNREENRN RENE NE N EN ERE NON RENE NET T AA NAN NANTES UNE SEEN EEE EN AURA ELA M ENA TEEN TENTE ANNEE EE NNE TEEN ENEES ERREURS EURAN EN EU OPEN OU ERA CONTE MANN NOTE AA LAN Re bouturage Rameau fascié de Coleus, ayant conservé ses caractères après ELA Ses La Carotte sauvage m'a fourni un exemple curieux de monstruosités produites dans l'inflorescence et la fleur à la suite d'une décapitation faite peu de temps avant la floraison, au printemps. L'époque à laquelle on opère a beaucoup d'importance el cela se conçoit: En choisissant mal le moment, on risque de ne rien obtenir, puisque, ainsi qu'il sera dit plus loin. tout dépend d'une brusque variation de turgescence des méristèmes. L'un des pieds de Carotte, décapitée sur branches, avait donné des inflorescences de remplacement en forme hémi- sphérique très caractéristique, au heu: de: la formeenombelle plate habituelle (gr 97) Les fleurs avaient. pour la plupart. une teinte verte ou verdätre et présentaient de nombreusesano- malies. L'on sait que l'inflores- cence de la ca- rotle est norma- lement définie, c'est-à-dire que la croissance de l’axe est arrêtée par le fait du F1G. 47.— Feuille allongée A ; de Fusain du Japon dont dé veloppement FiG. 48. — Feuille allongée de une une nervure latérale de Ia fleur. Fusain du Japon, avec une de ee ee auooup de A ceueleoncnne des limbes presque de fleurs étaient formant une sorte de petit même valeur. prolifères, c'est- limbe supplémentaire. à-dire avaient un axe qui se prolongeait pour donner une ou plusieurs fleurs anormales se ramifiant à leur tour. formant ainsi une sorte d'ombelle indéfinie (/fiy. 65). Le plus souvent, ces rameaux indéfinis de l'ombelle étaient des rameaux latéraux ; plus rarement l'axe principal avait subi cette transformalion. Il semble donc que l'augmentation brusque de turgescence consécutive à la reprise de la végétation après décapitation agisse avec une énergie plus grande sur les parties latérales que sur l’axe principal. Et ce fait se retrouve dans les fasciations. F1G. 49. — Feuilles de Lilas décapilé, dessinées à une même échelle, plus petiles que les figures de la planche Il. On y voit des dédoublements et des soudures variées, avec des torsions des pédoncules. La figure 17 représente une feuille de grandeur ordinaire. ” PLANCHE II FEUILLES DE LILAS DÉCAPITÉ DESSINÉES A UNE MÊME ÉCHELLE 1. Feuille normale : 2, feuiile dans laquelle les deux parties du limbe s’iasérent à des hauteurs différentes sur le pétiole ; 3, feuille de taillle élevée dont les dimen- sions s’exagèrent dans le sens de la largeur ; 4, feuille développée dans le sens longitudal et devenant lancéolée ; 3, groupe de feuilles s'insérant presque au même point et produisant une torsion de la tige ; 6, 7,8, 9, 10, 11, modifications diverses de la feuille, aux points de vue de la nervation et des contours: quelques- unes sont nettement cordiformes et ont perdu leur pointe terminale. La fleur normale de la Carotte est à cinq divisions. L'ovuire est velu : les sépales sont petits : les pétales entiers avec une pointe recourbée : il y a cinq étamines bien développées et deux styles recourbés, comme le montre la figure 59. Les fleurs de la Carotte décapitée différaient plus ou moins de ce type suivantles cas. Tantôt, seuls les styles et les stig- mates s'étaient aplatis en lame verte, pendant que quelques étamines avaient des anthères réduites. Le reste était normal, sauf l'ovaire qui avait perdu sa villosité, montrant ainsi nettement l’action du milieu plus hu- mide dans lequel il se trouvait placé (Jig. 64). D'autres fleurs, représentées consi- dérablement grossies dans la figure 63, pré- sentaient un ovaire glabre E, ou à peu près ; cinq sépales pointus C, plus développés qu'à l'ordinaire: cinq pétales D. égale- ment allongés, SES, scrétrécissanten une sorte d’on- gletetprésentant un imbe, à FIG. 50. — Rameau de Launer éChancrure en Cerise présentant à la fois croissant ; cinq Mes te parois Élamines | NOT. Fu, 1. — Rameau de La et deux feuilles opposées males, et deux rier-tin décapité dont les dont une est formée par styles volumi- feuilles sont toutes verti- deux feuilles soudées. SRE cillées par trois. neux, très allon- gés. à stigmate foliacé comme un?lobe de la feuille de la Carotte. Des anomalies par réduction ou avortement étaient égale- ment fréquentes. Dans quelques fleurs (Jig. 62), les étamines et les styles avaient complètement disparu: les sépales étaient allongés, presque filiformes : les pétales, différents les uns des autres, étaient inégalement pointus : un d'eux, coupé presque à angle droit, présentait une sorte de dédoublement en crête. Certaines fleurs étaient plus réduites encore {/ig.6r). on voyait Eos deux sépales seulement. très développés, dans le sens de la lon- gueur ; deux pétales lancéolés très réduits et deux rudiments d'étamines. Dans ces deux dernières catégories de fleurs la villosité de l'ovaire avait persisté. Au contraire, dans d’autres fleurs monstru- euses (fig 58 el 6o}, la villosité n'existait pas ; les sépales et les pétales, variables comme nombre, présentaient aussi des formes diffé- rentes,certains pétales étaient bifides. Les éla- mines réstaient 2 rudimentaires : styles et stigmates avaient disparu. Tous ces résultats montrent bien que, comme le ravale- ment, la décapita- F1G. 52. — Rameau de Laurierin la taille it 2e décapité dont les feuilles pré- une partie de la sentent à la fois la disposition plante, et àtailler opposée normale et la disposi- #, tion alterne. l'autre presque complètement. en supprimantles branches au niveau ou au voisinage de leur insertion sur l'axe principal. Cette suppression peut se faire autour de l'axe, c’est-à-dire sur tous les côtés à la fois: on respecte la partie supérieure et on sup- prime les branches âgées : l’élagage des arbres est la forme la plus ordinaire de ce mode d'opérer. On peut aussi enlever les branches sur un, la pratique et cela se comprend, car il ne présente qu'un intérêt théorique. FiG. 53. — Feuille normale de Vi- burnum tion de la plante est suivie de la production de monstruosités variées portant soit sur l'appareil végétatif, soit sur l'appareil reproducteur, soit sur les deux à la fois. IL. — TAILLE INCOMPLÈTE DE LA PLANTE Le procédé que je désigne sous ce nom consiste à laisser intacte, à EX) CRE, 15 ANSE Æ SE 54. — Feuille des côté seulement de la plante, de la base au rameaux de rempla- sommet. Ce procédé n’est pas usité dans cement dans le Vibur- num décapité. Dans les deux cas, on produit un déséquilibre Cv = Ca, MONT ON EP ET 0 FN DAT TE. RVUTPe ER —Æ qui se porte à la fois sur les organes de remplacement et sur les parties restantes conservées intactes. L'élagage des arbres fournit son contingent d'anomalies et de variations. J'en ai obtenu cette année un certain nombre. Parmi elles. je citerai l'augmentation de la taille du limbe, Eros SRE À F1G. 55. — Portion d’un rameau de remplacement de Laurier décapité ; b, rameau anticipé ; b’, bourgeon supplémentaire resté à l’élat de bourgeon l'apparition de dents, les troubles phyllotaxiques. ete., observés dans le Paulownia imperialis et dans le Plelia trifo- liala. - L'élagage, quelque peu exagéré du Paulownia, a provoqué la sortie de bourgeons de remplacement donnant naissance à des rameaux très vigoureux, à entrenœuds très inégaux et dont le diamètre était très variable, ce qui n'a pas lieu dans beau- coup d'autres plantes. AU? Dé = Les feuilles de ces rameaux (fig. 67) étaient beaucoup plus développées que les feuilles des rameaux ordinaires (fig. 66). Tout en conservant le mode de nervalion. elles présentaient un contour beaucoup plus irrégulier, avec des pointes corres- pondant à des nervures latérales plus développées. Le Plelia trifoliata a fourni des variations plus accentuées à la suite d’un élagage du même genre. Sur certains rameaux de remplacement, on trouvait à la fois des feuilles opposées et des feuilles alternes (fig. 68). Certaines feuilles, dans d'autres rameaux. au lieudeprésenter troisfolioles.comme à l'ordinaire. en avaient quatre. de sorte que la feuille composée impa- ripennée faisait ainsi place à la feuille composée paripennée (1). La taille incomplète a été plus particulièrement pratiquée sur le Rosier E. Veyrat-Hermanos., greffé sur Eglantier vigoureux. On sait que ce rosier est grimpant el {rès vigoureux. Les pousses laissées intactes bénéficient tout naturellement de la quantité de sève plus grande, mise à leur disposition. Les rameaux qui se développent au printemps poussentvigoureusementetdonnent lieu à des variations bien remar- Ë quables. Tantôt, la variation porte pic. 56. — Portion d’un rameau simplement sur les dimensions de : TE ere je Laurier l'organe. qui devient beaucoup plus à "Taisselle de chaque feullle, grand. En comparant la figure 69. quéeique inégaux, ne sont pas qui représente la feuille normale, transformés en pousses feuillées. et la figure 70, qui représente, à la même échelle, la feuille venue sur les rameaux du rosier E. Veyrat-Hermanos, incomplètement taillé. on se rendra donc compte de l'importance de la variation. A côté de ces changements de dimensions. se trouvent de véritables monstruosités. Tantôt les feuilles avaient le nombre (1) J'ai encore procédé d’une autre manière sur un Cratægus à fleurs dou- bles. Je lui ai taillé les branches inférieures, à un mètre environ du tronc, sans toucher aux parties supérieures. Ce procédé a provoqué la formation de rameaux à feuilles panachées et très peu vigoureux. Il ne faut pas cônfondre cette méthode avec la précédente, car elle aboutit au déséquilibre opposé Cv < Ca, pour les rameaux sectionnés. normal de folioles. mais celles-ci étaient alternes au lieu d'être opposées (pl. 1), tantôt le nombre des folioles était réduit par avortement (fig. 7) ou augmenté par dédoublement (fig. 8). Quelquefois, surtout au voisinage de l’inflorescen - ce,on trouvait des feuilles, non plus al- ternes, mais opposés (fig. où Etonrrsant que, dans Île Rosier, Îles bourgeons naissent à l’aisselle même de la feuille. Dans F1G. 57. — Carotle décapitée au moment où à la deuxième année de végétation elle a donnée sa tige aérienne plusieurs rameaux très vigoureux, à développement extréme- ment rapide, les bourgeons ont été entraînés à des distances considérables de la feuille, distances variant de cinq à douze centimètres (pl. 1). DR EN ARR PE ES PR TT MAT pe TE 9 17 TR 4 LS Er à DE FR L'appareil reproducteur porté par des rameaux ainsi transformés nepouvaitmanquer d'être lui-même influencé plus ou moins profondé- ment. C'est ce qui a eu lieu. Surune même inflorescence, on trouvait à la fois des ré- ceptacles con- caves, et des réceptacles plus ou moins convexes (fig. Aet5). En les cou- pant longitudinalement, on voyait le réceptacle FIG.58. — Fleur de Ca- L rotte à pétales bifides en forme de coupe dans et à étamines trés Fic. 59. — Fleur normale de la le type nor- réduites. Carotte. sauvage mal,serelever au centre pour former une sorte de colonne, portant les akènes. On pouvait suivre sur les divers échantillons tous les passages entre la forme réceplaculaire des Rosées et celle des Fragarices,. En examinant les ovaires, on trouvait souvent une prolifération plus ou moins prononcée de la fleur. À FiG. 60. — Fleur de Carotte à . FIG. 61. — Fleur anormale’ de Carotte où deux deux sépales Sépales ont pris un fdéveloppement exagéré, égaux età quatre quand le reste de la fleur est réduit ou disparu. pétales égaux. J'ai pu remarquer, en outre, ce qui est conforme à la théorie des capacités fonctionnelles et la vérifie une fois de plus, que les roses produites sur le rosier ainsi traité sont pourries sans s'épanouir, vu l'humidité excessive du milieu où elles avaient REV. BREF. DE BOT., T. H 8 SAT ME été mises par la taille. La pourriture était plus intense sur les fleurs à réceptable modifié que sur celles à réceptacle normal, ce qui montre bien que l’origine de la monstruosité réside dans l'augmentation du déséquilibre Cv = Ca. À l’automne. la floraison est redevenue plus normale, mais la plante avait conservé une sensibilité plus grande à la pourriture et aux maladies cryptoga- miques. F1G. 62. — Fleur de Carotte réduite à son périanthe. Un des pétales, iron- qué, porte une ramification per- pendiculaire au limbe, Les pétales sont tous de forme différente et plus oumoinsverdàtres. INT RATANETE ORDINAIRE La taille ordi- naire consiste à couper les extré- milés de tous ou presque tous Îles rameaux d'une plante. Tantôt, on le fait d’une façon quelconque comme lors- qu'on taille les haies vives. FIG. 63. — Fleur anormale de Carotte à sépales, pétales t gynécé lifié À, siyies allongée SC Nan ter et gynécée modifiés. — A, styles allongés à stigmates quand = réduit foliacés ; B, anthères et étamines normales; C, sépales les proportions allongés, bien distincts ; D, pétales allongés, à échan- d'un arbre. ou ‘rure en croissant; E, ovaire glabre. quand on donne des formes variées aux arbres d'ornement : tantôt, au con- nr traire, on le fait suivant des règles déterminées comme dans le cas de la taille des arbres frui- tiers, où l’on assure à la fois la beauté de la forme et la production frui- 4 tière. - J'ai encore obtenu, par ces divers procédés, des monstruosités va- riées, ce qui est tout naturel À puisqu'ils aboutissent tous pour les parties restantes de l’appareil végé- 6 tatif au déséquilibre Cv = Ca, dès l'instant qu'on ne touche pas à — l'appareil absorbant. de L'excès de sève, véritable sura- Carotte - : se dont les limentation en tant que quantite, styles et se porte naturellement sur les bour- ne ntent des AE geons restants qui possèdent chacun verte d'aspect foliacé. un déséquilibre Cv = Ca, dépendant Fleur £ Fic, 65. — Rameau de l’ombelle devenu prolifère et portant de C4 fleurs présentant des anomalies variées de leur valeur primitive. Or, cette valeur des points d'appel est facile à déterminer et par suite, ilest possible d'agir sur un point d'appel ou sur un groupe de points d'appel pour en faire varier la suralimentation. Quiconque possède quelques notions d'horticul- ture sait pratiquement arriver à ces résultats que fait prévoir la théorie. Au printemps dernier, j'ai décapité diverses plantes et taillé les branches restantes, à quelque distance de l'axe principal, réalisant ainsi une forme assez analogue à celle que l’on dé- signe en arboriculture sous le nom de fuseau. Mais ce fuseau était différent Fic.69.— Feuille normale comme nature du fuseau dans les poi- GÉNIE riers en ce sens qu’il n'avait point été obtenu progressivement, A ch vd ST DR | v 2 0 y RAP Se ti O0 as: » CURE ESS RSR er © nd 2 > : PI ORNE VO ; Nes CET Vo qu PRE à ee À NRpre mais brusquement. Le déséquilibre de nutrition était alors beaucoup plus élevé. Par cette méthode, j'ai obtenu dans le Paliurus aculeatus un rameau très vigoureux qui a donné un rameau anticipé soudé avec le rameau mère sur une assez grande longueur ; dans les Ficus Carica, des feuilles opposées à la place des feuilles alternes ; dans le Ligustrum Quihoni et le Phyllirea latifolia, des feuilles J verticillées par trois, des feuilles opposées et des feuiiles alternes sur un même rameau ; enfin des anomalies diverses dans la dispo- sition des feuilles chez les Ces- FiG. 67. — Feuille des rameaux de rempla- F1@. 68. — Rameau de remplace- cement du Paulouwnia élagué. ment du Ptelia trifoliata élagué. trum Parqui, Syringa Josikaea, Rhamnus infecloria, etc., etc. Le Chionanthus mérite une mention spéciale. Il a donné des rameaux de remplacement normaux et un rameau anormal à entre nœuds tantôt très courts, tantôt très allongés, et se ter- minant par une fasciation restée arrondie, au lieu d'être aplatie comme le sont la très grande majorité des fasciations. ET AA UE Sans cette séparation des deux pousses à la fin de la végétation, l’on n'aurait pas soupçonné l'existence de la fasciation (fig. 71). Dans beaucoup de plantes à feuilles composées, ces procé- dés provoquent des troubles dans la disposition et le nombre des folioles, qui diminuent ou augmentent en nombre, par avor- tement ou soudure, et deviennent parfois alternes au lieu d'être opposées. Il en a été ainsi dans le Sarmbucus nigra, le Noyer, diverses Spirées, etc. Mais les variations les plus remarquables ont été fournies par le Cyprès chauve âgé (Taxodium dislichum) qui, après sectionnement de sa tige principale et ré- duction de ses bran- ches charpentières, a donné au sommet de l'axe principal une série de pousses de remplacement présen- tant des fasciations plus ou moins pro- noncées (fig.72,1el2) La plus belle était naturellement celle qui s'était développée au sommet où la suralimentation était plus élevée (7, fig.72). Les fasciations pro- duites par les bran- ches charpentières étaient plus petites (2, fig. 2) etne s’é- AU de. FiG. 69. — Feuille neRsale du Rosier E. Veyrat- 5 ermanos. du sommet. À la base, le déséquilibre Cv <= Ca était insuffisant en valeur absolue pour donner lieu à une monstruosité de ce genre. La vigne, traitée par la décapilation et la taille incomplète, fournit aussi des variatious bien remarquables. Sur une vigne, provenant d'une bouture faite il y a douze ans, un rameau de remplacement parti au voisinage du sommet, a donné un entrenœud portant deux feuilles opposées : une feuille, avec un bourgeon normal à son aisselle, remplaçait donc la vrille. Dans un autre rameau, on voyait deux feuilles et une vrille naissant sur le même nœud. Certains rameaux portaient des vrilles fasciées en totalité ou } —"sUt 15 en partie, très nettement aplaties. J'ai remarqué, et cela est encore en parfaite concordance avec la théorie des capacités fonctionnelles, que toutes ces vrilles fasciées étaient à l’état de > e es PF EE . RTE PTE ee 0. — Feuille du rosier E. Veyrat-Hermanos venue sur les pousses de la partie intacte, à la suite de la taille incomplète. déséquilibre Cv = Ca, car. aux pluies du printemps, elles jaunirent et se détachèrent ensuite comme cela se passe pour ces organes dès que la réplétion aqueuse est atteinte. Enfin un rameau était fascié à son extrémité, et l'on voyait, en outre, une vrille soudée à l’entrenœud voisin sur une lon- , gueur de cinq centimètres. La partie libre de cette vrille était aplatie et nettement fasciée. Spa" J'ai taillé de la même façon une jeune vigne de semis, âgée de sept ans, qui n'avait pas encore produit de fruits, et j'ai obtenu sur un même rameau la série des anomalies que représentent les figures 73 à 77, numérotées dans l’ordre de leur disposition sur le rameau de 1 à 5. À la base (1, /ig.73), on trouvait un nœud portant une feuille normale, et une vrille à divisions aplaties.Plus haut (2./i9.74). deux feuilles se trouvaient au même nœud, mais sans être nettement opposées. Un nœud supérieur portait deux feuilles nette- ment opposées et une vrille perpendiculaire à l'insertion des feuilles (5, fig.75), Plus haut encore, on trouvait (4,/fig. 76), deux vrilles opposées avec une feuille perpendiculaire à l'insertion des vrilles. Enfin, vers le sommet du rameau. on voyait que cette pousse était fasciée, malgré l'absence d’aplatissement, comme dans le Chionanthus. car elle se séparaiten deux au niveau d’un nœud portant deux feuilles et une vrille (fig. 77). Les anomalies phyllota- xiques ont donc, dans ce cas, un rapportétroit avec la fasciation, et cela ne doit pas sur- prendre, car elles sont dues à une même cause variable en intensité, qui est le désé- quilibre Cv = Ca. V.— PIQURES ET BLESSURES DE L’'ECORCE Dans tous les cas précédemmentexaminés, le tissu conducteur ligneux a été sectionné de façon à provoquer par le fait même une variation énergique dans la répartition de la sève brute, que la taille ait été pratiquée en sec ou en vert. Mais on peut, au lieu d'employer ces pro- cédés violents, recourir à d’autres méthodes qui amènent dans ce fonctionnement géné- ral de la plante un trouble moins profond tout en produisant le déséquilibre Cv = Ca en un point déterminé. r kE x FiG. 71, — Rameau de Chionanthus montrant d'énormes variations dans la longueur des entrenœuds, et une fascialion non suivie d’un applatissement corespondant de la tige. Parmi ces procédés, il y en a deux qui seront rapidement examinés ici; ce sont les piqüres et les plaies de l'écorce au a — MU sens ancien du mot, faites sans y adjoindre aucun liquide (x). He Fommerésrinensts FIG. 72, — Fasciations produites dans le Taxodium distichun à la suite de la décapitation de la tige principale et de la taille des branches latérales à 20-30 centimètres du tronc.— 1,rameau de remplacement fourni par l’axe principal de l’arbre ; 2, fasciation portée par un rameau de remplacement d'une branche latérale voisine du sommet. Les piqüres peuvent se faire, comme les plaies, soit dans des (1) L'étude des piqûres et plaies avec adjonction de liquides sera faite plus loin, quand j’examinerai les modifications en qualité de la sève. PRES parties ayant achevé complètement leur croissance, soit dans : des parties qui sont encore à l’état de méristème, c'est-à-dire en pleine pousse. Dans le premier cas, on provoque au point piqué ou blessé un point d'appel cicatriciel en général d'assez minime importance, puisque le tissu ligneux est laissé presque F1G. 74. — Nœud portant deux FiG. 75.— Nœud de vigne avec une RS HE L , feuilles opposées, sans vrille. feuille et une vrille applatie. intact. Dans le second cas, l'on détermine l'apparition d'un point d'appel cicatriciel qui se joint au point d'appel normal formé par l'organe en pleine croissance : l'appel total peut alors atteindre une valeurassez élevée pour faire apparaitre des monstruosités. J'ai, à Erquy. piaué avec une aiguille d'acier une cer- taine quantité de capitules très jeunes d’Artichaut. au mo- mentoù des pluiesvenaientd'ac- tiver singulièrement leur déve- loppement.Ces capitules se dé- veloppèrent en prenant une forme irrégulière et ils pré- sentaient une sorte de sillon plus ou moins régulier, plus DR no profond du côté de FiG. 75.— Nœud avec deux feuilles la blessure. opposées et une vrille. Ceuillis au moment propice pour la table, je trouvai sur la plupart des échantillons des bractées de l’involucre non plus entières comme dans les capi- tules normaux mais présentant une ou plusieurs échancrures transformant l’écaille primitivement simpleen écaille composée Comme on le voit, la piqüre, en amenant dans l'organe jeune le déséquilibre Cv = Ca, avait non-seulement arrêté la M ra ER fe CAS A cle hate, Mars métamorphose progressive de la feuille en écaille, mais encore par une métamorphose régressive, fait revenir l’écaille à la feuille. J'ai en outre pratiqué des plaies sur de très jeunes boutons de rose de la variété E. Veyrat-Hermanos, Naturellement ces boutons se sont mal développés et se sont courbés du côté de la plaie, c'est-à-dire du côté où la tension F1G. 76. — Nœud avec une feuille FIG. 77. — Nœud où se sé- et deux vrilles opposées parent les tiges fasciées. cellulaire se trouvait diminuée. Au voisinage de la plaie, j'ai observé une formation anormale de poils verdàtres rappelant beaucoup ceux qui forment les bédégars des rosiers. Dans d’autres plantes, les piqûres ne m'ont fourni rien de notable en dehors des phénomènes ordinaires de la cicatrisa- tion. Ilen a été ainsi pour le poirier, par exemple : même quand jai piqué des poires jeunes, je n'ai obtenu que des déformations sans beaucoup d'intérêt. Les plaies de l'écorce, laissées à l'air libre, n'offrent pas davantage d'intérêt au point de vue spécial que j'envisage ici Ce sera tout différent quand ces plaies seront isolées par un manchon imbibé de liquides variés, comme il sera montré plus loin. VI. — ARROSAGE INTERMITTENT A L'EAU ORDINAIRE Dans les pages précédentes, j'ai montré comment les mons- truosilés provoquées par les divers procédés qui amènent le déséquilibre Cv < Ca sont influencés par les à-coups de l’ab- sorption, quand celle-ci varie sous l’action de la température ou des pluies. On conçoit en effet que si l’on augmente Ca sans toucher à li hi tai ‘ie di. ” AE. . Du. es ARS LÉ 28 UE él y : au Cv, on arrivera à produire le déséquilibre Cv < Ca tout comme on le fait en laissant constant le terme Caet en diminuant Cv par les procédés que je viens d'examiner. J'ai de cette manière opéré sur l’Echinacea purpurea, Composée que je cultive à Erquy : j'ai laissés intacts tous ses appareils, et au moment des grandes chaleurs de l’été dernier, j'ai arrosé la plante, à des intervalles de quelques jours. Sous l'influence de l’excessive sécheresse de 1906 et du climat marin, les tiges de l’Echinacea qui étaient très vigoureuses au printemps, n'avaient pas tardé à durcir. Leurs extrémités jeunes perdaient beaucoup d’eau par transpiration, surtout sur la face de la tige exposée à la lumière la plus vive. Aussi ces extrémités se penchaient toutes du coté de la moindre évapo- ration, conformément aux lois physiques bien connues qui règlent ces mouvements. Le soir j'arrosai copieusement et j'eus la surprise de voir le lendemain quelques tiges redressées verticalement, mais en subissant une torsion curieuse en spirale. Le phénomène est intéressant, car il montre bien l'influence des variations brusques de la turgescence sur les /orsions et courbures acci- dentelles de l'axe. Je reviendrai plusloin sur ce sujet à propos des fasciations. On connait en effet des torsions et courbures, qui se produisent naturellement dans les plantes sauvages ou cultivées, mais on a jusqu'ici ignoré la cause de ces phénomènes. Sur une tige très vigoureuse du même ÆEchinacea se produisit un durcissement complet assez brusque du sommet végétatif au moment où la pousse était sortie des jeunes feuilles pro- tectrices. L'arrosage eut pour effet de faire reprendre rapidement la végétation, mais le sommet végétatif durci fut suppléé par les deux bourgeons latéraux situés à l’aisselle des feuilles et qui. en temps ordinaire, ne se développent pas. L'entrenœud s’allongea, mais les pousses de remplacement vigoureuses donnèrent à cette région un aspect aplali très curieux, rappelant en somme celui d'une fasciation. Seul, le sommet végétatif, durci et persistant, permettait de saisir de suite l'origine du phénomène. C'est, ainsi qu'on le verra plus loin, à des variations dans la valeur respective de l’appel des bourgeons du sommet végé- tatif et à un brusque mouvement d'une sève riche en aliments azotés que sont dues les fasciations: quant aux courbures et aux brisures, elles proviennent des variations inégales de la .turgescence sur les faces des pousses sous l'influence de l'iné- galité de l’éclairement et de la température. (à suivre) o DE L'EMPLOI DES ENGRAIS CHIMIQUES DANS LA | CULTURE MARAICHÈRE ET POTAGÈRE de sihhe CN ES ne Par M. MARTIN * Agent général du Syndicat des Agriculteurs de la Mayenne Ke C'est ordinairement dans les environs des villes que se 2 x pratique la culture potagère avec son maximum d'intensité ; | le villotier est à la fois cultivateur et maraicher, aussi lui est-il indispensable de connaître plus ou moins le jardinage. Jusqu'a- lors on n'a guère employé pour fumer les jardins que les nom- breux détritus que la ville fournit. Est-ce suffisant pour obtenir { de grand rendements? Je ne le crois pas. Comme le terrain se loue très cher, il faut lui faire produire le maximum : le fumier est certainement excellent, mais seul il ne permet pas d'obtenir de gros rendements : de plus, les cultures se succèdent très rapidement sur le sol, les matières assimilables sont très vite absorbées par les plantes, il faut donc pouvoir mettre à leur disposition des engrais très facilement assimilables : les engrais chimiques seuls le permettent. Il est évident que si on les employail seuls, on arriverait à de mauvais résultats, car il faut que le sol soit réchauffé par le fumier, de façon que les germinations se fassent rapidement, mais ensuite il faut donner FA VE PET) RS CON EE à à la plante des substances qu'elle pourra assimiler immédia- tement. La composition des différents légumes étant très va- + riable au point de vue chimique, il faudra mettre à leur portée ; les éléments dont ils ont le plus besoin. k - La culture maraîichère a pour but soit la production maxi- | mum de matière verte. c’est-à dire de feuilles. comme dans la culture des salades par exemple, soit la production de graines ; dans le premier cas il faudra donc employer des engrais qui poussent à la production des feuilles, les engrais azotés sont . | tout indiqués : quand nous aurons pour but la production des | graines, nous forcerons la dose en acide phosphorique ; mais ces deux élément ne sont pas suflisants, il Y a aussi la potasse qui entre pour une grande part dans la composition des diffé- ARLES rents légumes, il faudra donc en ajouter au sol. Aussi je vais en m'inspirant de nombreux auteurs donner les formules qui conviennent le mieux à chaque culture. Le fumier restant donc la base de la culture maraîchère nous ajouterons donc les engrais qui sont les plus utiles aux diver- ses plantes cultivées dans nos jardins. Les formules s'entendent toujours pour un are, c'est-à-dire pour 100 mètres carrés de terrain. Choux divers ; sont très exigeants au point de vue des engrais, avant de planter on enfouira donc: Superphosphaste . Chlorure de potassium . Sulfate d’ ammoniaque X Après le repiquage on ajoutera avant le binage : Nitrate de soude. . . . à kilos Pour les artichauts, épinards, la dose des engrais ci-dessus sera portée à : kilos os © D PADETDAOSpIate UNE TN ENS CO EAU CE EG IRETOS Chlorure de potassium . . . . . . . 6 — Sulfate d'’ammoniaque . , . RELRPENR CEE Avant la formation des têtes, pour augmenter leur volume, on ajoutera du nitrate de soude à la dose de 4 kilos. Les pois, haricots, fèves, étant des plantes de la famille des légumineuses qui puisent dans l'air une partie de l'azote dont elles ont besoin, on diminuera la quantité d'engrais azotés. Comme leurs racines puisent assez loin dans le sol la nourri- ture dont ces plantes ont besoin ou les enterrera assez profon- dément, 15 centimètres environ : on emploiera : ÉMDORDRDApRdles Sr CURE US 16 KTIOS Chlorure de potassium . . . h — Un peu de nitrate de soude sera répandu pour activer la germination. Pour les carottes, M. Waquer, directeur de la station agronomique de Darmstad conseille d'employer avant le semis : Superphosphate L 7 22% =, /2,r510 0 s5ikilas 500 Chlorure de potassium . LIU EN AMIE O0 Nitrate de soude . . . 1 — 5oo Après la levée on emploiera la même > quantité de nitrate de soude et autant quinze jours à trois semaines plus tard. Pour les oignon ail, échalolle, poireau, on pourra employer les mêmes engrais que pour les carottes. Pour les navets : SOHSRDROSpDhAte.. 7. 00 AN PERTE. EtKilos Nitrate de soude . . . . te à a KIIOS Le tout légèrement enterré. Après la levée on répandra en PEN Re Bus r pres couverture 2 kilos de superphosphate et r kilo de chlorure de potassium. Pour les belleraves polagères, radis, salsifis, scorzonères, on emploiera les mêmes engrais que pour les carottes. Pour les asperges, de très bonne heure on emploiera: Superphosphate tre do AE LH Te D PIONEER Chlorure de polassium PRE 28 PE VS PRE EE Sulfate d’'ammoniaque . . . … + : 2 kilos Quand les tourillons entrent en végétation on ajoutera avant le buttage 3 kilos de nitrate de Et Pour les melons, courges, polirons, concombres : SUpErphosphate TRE NOR TETE IN NEC Die CGhlorure-depotassitm 00e ACIER Nitrate de soude . . . É 3. — Le nitrate de soude sera répandu | en 2 fois avant le semis et après la levée avant un binage. Pour le fraisier, il ne faut pas mettre de grandes quantités d'engrais azotés ; les fraises deviennent plus grosses, mais moins savoureuses, elles se conservent plus difficilement, il faut une bonne fumure minérale; avant l'hiver employer ; Superphosphatesentns te M EM EE NNTAIAIIE Chlorure de potassium . . . k — Pour avoir des pelouses bien vertes et bien fournies il faut leur donner, dit M. Garola, la fumure à doses succcessives pendant la belle saison. En février on répandra: DUBETDROSp hate 1 Le NERO TN 0 VIRE Chlorure de potassium OR M PE PE Nitrate de soude 2092: . h — Et ensuite pendant toute la belle saison à partir du mois d'avril on répandra toutes les quatres semaines le tiers des quantités indiquées ci-dessus. Il faut un arrosage copieux après l'épandage pour entraîner l’engrais au contact des racines. Pour les plantes d'ornement qui sont arrosées très souvent, il y a beaucoup de substances qui sont entrainées, il faudra donc leur donner des quantités d'engrais plus grandes, si c’est le feuillage qui doit faire l’ornement, on forcera sur les engrais azotés. Toutes ces formules ne sont que des moyennes, il est évident que suivant la nature des terres il faudra donner plus ou moins d'importance à telle ou telle substance. On ne saurait trop encourager les jardiniers à faire dans leurs jardins des essais nombreux, afin qu'ils puissent se rendre bien compte de l'intérêt qu'ils auraient à employer les engrais chimiques, pour obtenir des primeurs, qui se vendent toujours plus chers que les légumes qui viennent en saison. is stories (ééorabogtét RSR RSS LES RS nr. at r f RTE PRÉPARATION DE QUELQUES PLATS DE CHAMPIGNONS A LA POLONAISE Par M. A. de KIERSNOWSKI Sur la demande de nombreux collèques de la Société bretonne de Botanique, je suis heureux de donner ici quelques recettes concernant la préparation des plats de champignons que j'ai eu le plaisir de préparer et de faire goûler à nos communes et si inté- ressantes excursions mycologiques de l'an dernier. I. — Lactaire délicieux. Pour préparerun bon plat, suffisant pour huit à dix personnes, on nettoie, en coupant les pieds, une livre de ces champignons en faisantattention qu'ilsne soient pas véreux. Si leslactaires ont été bien récoltés, on n'a qu'à les essuyer avec une serviette et on est dispensé de les laver à l’eau. Si au contraire, la récolte a été faite avec négligence, il est prudent de les laver une ou deux fois dans de l’eau froide pour étiminer les grains de sable el les corps étrangers. On coupe ensuite quatre à cinq beaux oignons en rondelles qu'on fera revenir en sautant les cham- pignons. En attendant, sur un plat ou une planche propre, on étale un ou deux bons verres de fleur de farine. — Les champignons nettoyés, sont chauffés sur une poêle dans du beurre dix à quinze minutes, à peu près le temps nécessaire pour qu'ils excrètent un liquide laiteux et parfumé auquel ils doivent leur nom. — Il faut alors mettre un peu de sel et de poivre à volonté. — On retire le plat du feu et on roule et saupoudre les champignons un à un avec la fleur de farine dont j'ai parlé plus haut. Pendant ce temps. on dispose d’une seconde poêle sur laquelle on frit les oignons préalablement coupés en rondelles. — Quand le beurre et les oignons ont acquis une teinte blonde, on y place les champignons entourés de farine. On fait frire le tout environ quinze minutes et on sert sur un platen nickel ou une assiette chauffée. — On peut, au lieu de farine, se servir de chapelure très fine. II. — Cèpes à la crême. Comme toujours il est à conseiller de récolter les champignons avec les plus grandes précautions de propreté de façon à ne pas entrainer du sable qui craquerait ensuite sous la dent du consommateur. On peut préparer de même toutes les variétés de cèpes ; seulement les cèpes à tête rouge doivent être lavés dans deux ou trois paires d’eau froide et après trempés pendant quelques instants dans de l’eau bouillante. Ensuite, on élimine l'excès d'eau en secouant les champignons sur un tamis. Les champignons sont après découpés en lamelles. On ne se sert pas des pieds, mais si la cueillette se trouvait insuffisante, on peut éplucher ceux-ci, les couper en petites tranches et les ajouter aux chapeaux. Tout est alors mélangé avec de l'oignon coupé en tranches etavec des fines herbes. | On prend une casserole et on y met deux ou trois cuillerées à soupe de crème aigre qu'on fait fondre au feu modéré. La proportion doit être à peu près un verre par kilogrammme de champignonsqui eux mêmes donnerontdu jus. On recouvre la casserole avec un couvercle et on laisse bouillir pendant une heure el en remuant et secouant de temps en temps afin que les champignons nese collent pas au fond. En même temps on assaisonne en ajoutant du sel et du poivre à volonté et un peu de persil haché qui doit conserver sa couleur verte. Avant de servir, on ajoute au plat bien chaud un ou deux verres de crème qui donne aux champignons un aspect blanc très appétissant. Si on manque de crème aigre, ce qui arrive fréquemment à Rennes, on peut effectuer la cuisson au beurre et on se sert de crème douce (un verre) qu'on verse après la cuisson. III. — Même préparation avec de la chapelure en plus. On peut donner au plat un goût plus fin en ajoutant dix à quinze minutes avant de retirer du four une portion de chapelure de finesse moyenne, qui donnera à la sauce plus de consistance et permettra de remplir une croûte (comme pour la financière ou vol-au-vent, etc.). IlLest important de mettre la chapelure en deux fois. On mélange bien le tout et le plat présente l’aspect d'une sauce assez ‘‘courte”. La chapelure doit être donc cuite quelque temps dans l’ensemble. On retire la casserole et on remplit le vol-au-vent. Les champignons roses (agaric de couche ou des champs) ainsi préparés ont un goût exquis. Seulement ils sont moins exigeants pour la durée de opt a cuisson à cause de la plus grande délicatesse de leur chapeaux : trois quarts d’heureleur suffisent.Cinq minutes avantdeles passer dans la croûte, on ajoute un verre de madère ou de bon xérès. À défaut, on peut se servir de porto coupé au quart avec du cognac. IV. — Préparation des restes. S'il reste une quantité appréciable de cèpes qu’on voudrait servir le lendemain, on peut préparer un plat succulent en agissant de la façon suivante: On fait fondre sur un plat en métal un peu de beurre frais. On attend qu'il devienne blond et on disposeles champignons dessus. Au moyen de chapelure mélangée au tiers avec du parmesan, on gratine le tout. On sert ce platen Pologne et Russie comme hors-d'œuvre. Pour qu'il soit bien préparé, ce plat exige que les champignons soient préalablement bien cuits car ils ne le seraient pas suffisamment par le simple gratinage, celui-ci, bien entendu. s'effectue au four. REV. BRET. DE BOT.,T. H à Ah rot tr . LA NOTRE EXPOSITION MYCOLOGIQUE Par M. PERRET et M. DEMARQUET Ingénieur Professeur à l'Ecole des Arts et Manufactures d'Agriculture des Troix-Croix Notre Société avait organisé dans le laboratoire de Botanique agricole et le vestibule qui le précède à la nouvelle Faculté des sciences, à partir du 5 octobre jusqu'au 1‘’novembre r9o6 une exposition permanente de champignons. Elle obtint un grand et légitime succès. Grâce au concours de sociétaires et d'amateurs dévoués, parmi lesquels il nous est agréable de rendre hommage à MM. les docteurs Cuisnier et Sizaret; les capitaines Ripert et Marty ; Lehagre, Chevalier,ete, les spécimens étaient remplacés dès que leur fraicheur laissait à désirer. Plusieurs espèces intéressantes à divers titres, envoyées par différents amateurs de Renneset des environs, y ont également figuré ; c'est ainsi qu'un Bolet tête de nègre, de dimensions extraordinaires, avaitéié envoyé par M. Cadou, receveur d’enre- gistrement à Plélan-le-Grand, sur les indications de notre confrère, M. Hamard, on l’avaitconfiéaux bonssoinsde M. Laloy. architecte départemental qui avait bien voulu assumer la charge d'un transport délicat jusqu'à la Faculté des Sciences. Ce champignon a fait à juste titre l'admiration des visiteurs. À citer encore. dans cet ordre d'idées, un Cèpe ou Bolet comestible, du poids respectable de 2 Kilogrammes, offert par M. Ed. Aubrée : une touffe de Psalliote des jachères (Psalliola arvensis), de toute beauté, apportée par MM, Chochon :; un curieux Polyporus lucidus, donné par M. Guittet ; plusieurs pieds de Lepiote élevée (Lepiola procera), de taille gigantesque, trouvés par M. Jugon: un volumineux Bovisla gigantea, envoyé par M. Degoux de Dol-de-Bretagne, et un autre, par le docteur Sizaret ; les nombreux Sparassis offerts par M. Ménard: de beaux Pholiotes, donnés par M. H. Vatar, ainsi que les curieux Polypores chicorée, offerts par M. Romary. Grace à l’obligeance de la Presse rennaise et régionale qui avait bien voulu encourager notre œuvre par sa grande et LS : _ gracieuse publicité, plus de trois mille personnes ont défilé devant cette exposilion. Elles étaient aimablement recues et _ guidées par M. Daniel, ses collaborateurs dévoués de la Faculté, ainsi que par les infatigables amateurs mycologues de notre Société. Ne prévoyant pas une pareille affluence de visiteurs, les organisateurs l'avaient installé dans un espace trop restreint. Mais succès oblige. et, dès maintenant nouspouvons annoncer, pour l'automne prochain. une nouvelle tentative dans un cadre plus grandiose et comportant toutes les améliorations que nous a fait connaître l'expérience de ce premier et timide début. PRES et Er TE di nets ttes à Gr 0 SOUSCRIPTION EN VUE D'ÉLEVER UNE STATUE A LAMARCK Le Muséum d'Histoire naturelle de Paris adresse au monde scientifique l'appel suivant que nous reproduisons avec d’autant plus de plaisir que toutes nos recherches personnelles tendent à confirmer les vues de Lamarck {(L. D.). | M L'homme qui a élé le véritable créateur de la doctrine trans formiste, qui, le premier, a posé sur le terrain physiologique le problème de l’origine des formes organiques, c’est l'illustre natu- raliste et philosophe Lamarck, membre de l’Académie des Sciences et professeur au Muséum d'Histoire naturelle. Tandis que Darwin cherchait à expliquer pourquoi la chaîne des êtres était discontinue et brisée en espèces, Lamarck montrait comment il était possible &’expliquer les procédés par lesquels les formes organiques s'étaient constituées et continuatent à se transformer. k Darwinrepose à Westminster. Lamarckn’'apasencoredestatue. } Les Professeurs du Muséum, estimant que le moment est N venu de réparer cet injuste oubli, se proposent d'élever dans le Jardin des Plantes, où toute sa vie scientifique s’est passée et où il a élaboré ses immortels travaux, un monument à la gloire de l’auteur de la Philosophie zoologique, du Svstème des Ani- maux sans vertèbres, de la Flore Française, des Fossiles des environs de Patis, du Système des connaissances positives, de l’'Hydréologie et de tant d’autres ouvrages. Avec l’approbation de M. le Ministre de l’Instruction publique, ils prennent l’initia- tive d'une souscription universelle et viennent vous prier de leur donner votre concours pour honorer celui que, dans tous les pays, l’on considère comme le père de la conception moderne de l’évolution du monde. Les Professeurs du Muséum national d'Histoire naturelle : Ed. PERRIER, dicecteut; L. VAILLANT, assesseut; A. MANGIN, sectéfaite; ARNAUD; H. BECQUEREL ; BouLE; BOUVIER; BUREAU, professeur honotaice; CHAUVEAU; COSTANTIN ; GAUDRY, professeur, honotaite; GRÉHANT ; HAMY; JOUBIN; LACROIX; LECOMTE; MAQUENXNE; S. MEUNIER; VAN TIEGHEM ; TROUESSART. Nora. Adresser les souscriptions à M. Jousin, professeur au Muséum, secrétaire d u Comité 55, rue de Buffon, à Paris. Place Sciences. Chef des Travaux : M. ARTUS. intéressant l'agriculture. Pasteur. — Tr Directeur: M. CAVALIER, Professeur de Chimie à la Faculté des Laboratoire Agricole et [Industriel d' Analyses et de Recherches RENNES Le Laboratoire agricole et industriel, subventionné par le départe- ment d'Ille-et-Vilaine effectue des recherches sur toutes questions 1l effectue gratuitement pour tous les agriculteurs du département d'Ille-et-Vilaine l'analyse d'échantillons d'engrais. Joindre à l'échan- tillon un timbre de 0 f.15 pour l'envoi de certificat d'analyses, et donner autant que possible l'indication de l'origine et de la garantie. Le laboratoire se charge en outre de faire pour le public industriel et agricole de la région des analyses et recherches de tout ordre, en particulier les essais de graines et de semences, engrais, terres, eaux au point de vue de la potubilité et de l'emploi industriel (alimentation dechaudières,tannerieetc.),huiles,savons,cu irsetmatières tannantes, matériaux de construction, chaux, ciments, (essais chimiques et mécaniques), combustibles, minerais et metaux, elc., Envoyer les échantillons et les demandes de renseignements à M. Cavazier, Directeur du Laboratoire agricole et industriel, Place Pasteur, Rennes. Université de Rennes STATION ENTOMOLOGIQUE Annexée au baberatoire de Zoologie de la Faculté des Sciences —8>— DESTRUCTION DES INSECTES NUISIBLES —# — Il est porté à la connaissance des Agriculteurs, des Horticulteurs et, en général, de toutes les per- sonnes intéressées à la destruction des insectes, qu'il a été créé au « Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Rennes » une « Station entomologique » étudiant les moyens praliques de détruire ou d'’écarter les insectes nuisibles. La Station fournit gratuitement, et dans le plus bref délai possible, tous les renseignements qu'on lui demande dans cet ordre d'idées. I1 suffit d'écrire à M.F. GUITEL. profes- seur de Zoologie à la Faculté des sciences, en envoyant, autant que possible, quelques échantillons des insectes observés et des détails sur les dégâts produits. oo LABORATOIRE MUNICIPAL (FACULTE DES SCIENCES) Le Laboratoire, installé dans un local de la Faculté des Sciences, est ouvert tous les jours non fériés de 9 h. à 11 b. 1 /21et de ? h. à 6 h. Il effectue gratuitement, d'après les articles 2 et 3 de l'arrêté mu- nicipal du 7 juin 1888, les analyses des échantillons déposés par les particuliers rennais au Commissariat central et agréés pour des raisons d'intérêt public par l'Ad- ministration municipale. Le public peut s'adresser directement au Directeur pour toutes les analyses de substances alimentaires (eaux, boissons, laits. beurres.etc.) commerciales et médi- camenteuses. Le prix en est fixé d'après un tarif, envoyé gratuitement à toute personne qui en fait la demande, et mis d'une façon permanente à la disposition du public chez le concierge de la Faculté des Sciences. Adresser les échantilons au Docteur Périer, directeur du Laboratoire, Faculté des Sciences. ANNALES DE BRETAGNE Les Annales de Bretagne, publiées par la Faculté des Lettres de l'Uni versité de Rennes, sont consacrées : 1° A l'Histoire, à la Géographie, à l’'Archéologie de la Bretagne: 2° À la Langue et au Folklore des peuples celtiques, en particulier des Bretons-Armoricains :; 3° A l’étude des parlers romans de la Haute-Bretagne. Outre les articles de fonds, les Annales de Bretagne publient des comptes rendus des ouvrages intéressant la Bretagne, et une Bibliograpie des articles de revues et des livres relalifs à ia Bretagne. Aux Annales de Bretagne sont annexées : l° La Chronique de la Faculté des Lettres de Rennes, contenant la biblio- graphie classique et les sujets du devoir ; 2 La Bibliothèque bretonne armoricaine, collection d'ouvrages relatifs à la Bretagne. Fasc. 4. —P. deChalons, Dictionnaire brelon-françuis du dialecte de Vannes réédité par J_ LOT. Fasc, 2. — La très ancienne Coutume de Bretagne, publiée par M. PLANIOL. Fase. 3. — Lexique élymologique du breton moderne, par V. HENRY. Fase. 4. — Cartulaire de l’abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, publié par L. Maitre et P. de Berthou. Les Annales de Bretagne paraissent en quatre fascicules trimestriels et forment chaque année un volume d'environ 600 pages, grand in-8. À chaque fascicule des Aunales de Bretagne sont joints la Chronique de la Faculté et une ou plusieurs feuilles d’un volume de la Bibliothèque avec pa- gination séparée. Le prix de l'abonnement est de 10 francs par an pour la FRANCE, 12 fr. 50 pour l'ETRANGER. La table des douze premières années est en vente au prix de 2 fr. 50. Les ANNALES DE BRETAGNE publient régulièrement les Som- maires des revues qu’elles reçoivent par échange. Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. DOTTIN, professeur à l’Université, 37, rue de Fougères, Rennes. UNIVERSITÉ DE RENNES BRETAGNE, FRANCE COURS de FRANÇAIS POUR ETUDIANTS ÉTRANGERS DES RES SEXES 1'"° Série. — Du 15 Décembre au 15 Mars. 2° Série. — Du 1°" Avril au 30 Juin. Phonétique. — Prononciation. — Diction. — Exercices de Gram maire. — Dictées. — Narrations, Traductions en Français de textes étrangers, etc... — Conférences sur l'histoire et la littérature française. — Géographie. — [Institutions françaises. Laboratoires de Psychologie expérimentale et de Géographie DIPLOMES Approuvés par le ministère de l'Instruction publique [. — Diplôme de langue française. IT. — Diplôme de langue et littérature française. [IT — Doctorat de l'Université de Rennes. Pour tous renseignements, s'adresser à M, Feuillerat, 31, rue de Fougères, Rennes. 2 REVUE BRETONNE % % ge + DE + + æ + | -++ BOTANIQUE EURE &-APFFLIOUEE DIRIGÉE PAR M. Lucien DANIEL PROFESSEUR DE BOTANIQUE AGRICOLE <> <ÿ <% A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE RENNES er Imprimerie Artistique GUILLEMIN ET VOISIN = DE É DIRIGÉE PAR x L M. Lucien DANIEL PROFESSEUR DE BOTANIQUE AGRICOLE À LA FACULTÉ DES SCIENCES DE RENNES Deuxième année — N°8. — Juillet 1907 3 SOMMAIRE Pages 4. DANIEL. — Essai de Téralologie expérimentale. — Origine des RAR SGPLÉOSIEOS LS UE Me Se ten ae ee arme cie SIP atefe ie stets 29 2. HOUARD. — Sur les zoocécidies des Muscinées..................... 61 3. REUZzÉ. — Sur la flore caractéristique des faïenees rennaises........ 65 4. HuMBERT. — Une herborisation à Martigné-Ferchaud................ 70 5. AUBRÉE. — Quelques beaux arbres et quelques vienx arbres de ANR NME TE RAR AE ROC PO EEE ST nie ee DER 72 6 GADp£cEAU. — La Géographie botanique de la Bretagne............... 76 7 HOULBERT. — Sur la fructification de la Glycine de Chine............ 87 8 Variétés: DANIEL (L.) — Une nouvelle station d'Ophrys apifera DAT MAN TAEC N US ELU RE SUR ee de 91 — DANIEL (J.). — Additions à la florule d’'Erquy.....:.. AT CL E.L.— La Macre est-elle annuelle ou vivace ?.................... 92 TD: pe Prix de Goincy NE RS NS NE ie all € aie ee à joe 92 9 Nécrologie. — M. Hamard et M. Reuzé..........................., 92 AVIS La Revue bretonne dé Boiänique pure et appliquée (tirage 500 exemplaires) ne se vend pas au numéro mais à l’année, au prix de 5 fr. et de 6 fr. pour l'Étranger (union postale). Adresser les demandes d'abonnement à M. le D' Patay, 2, quai Duguay- Trouin, à Rennes, trésorier de la Société bretonne de Botanique. La Revue s'occupant exclusivement de botanique, s’interdit toute discussion politique ou veligieuse. Elle laisse à chaque auteur la responsabilité de ses articles. Plusieurs membres de la Société bretonne de Botanique se mettent bien volontiers à la disposition du public pour donner gracieusement des renseignements sur les questions de leur compétence qui intéressent plus particulièrement la botanique et l'agriculture de la région armoricaine. On peut adresser, avec échantillons, des demandes de renseignements à MM. : | Borpas, Maître de Conférences à la Faculté de Rennes. — Cécidies de toute nature. CAVALIER, Professeur à la Faculté de Rennes. — Engrais agricoles ou horticoles. CHÉNU, Surveillant généralau Lycée de Rennes. — Phané- rogames. CoupERrc,à Aubenas/Aräèche .— Lichens, surtout Collémacés. DANIEL, Professeur à la Faculté de Rennes.— Champignons.— Opéritions d'horticulture. — Monstruosités. DucomEr, Professeur à l’Eccle nationale d'Agriculture de Rennes. — Parasitisme et pathologie générale des plantes. GADECEAU, champ Quartier, rue du Port-Guichard, à Nantes:— Phanérogames. HouLBERT, Professeur à l'Ecole de Médecine de Rennes. — Aigues et Lichens. Husnor, directeur de la Revue biyologique, à Cahan, par Athis, /Orne). — Muscinées, Graminées, Cypéracées. Joindre un fimbte poux la téponse. ESSAIS DE TÉRATOLOGIE EXPÉRIMENTALE ORIGINE DES MONSTRUOSITÉS Par M: Lucien DANIEL (suite) B.— SURALIMENTATION EN QUALITÉ Dans toutes les expériences précédentes (1), les sèves utilisées par la plante ne subissaient aucune modification de composition par l'addition de substances étrangères. Les monstruosités dues à un changement de qualité des sèves proviennent au contraire de l’adjonction de substances variées, introduites dans la plante, soit par la voie normale de l’absorption dans le sol, soit par des procédés artificiels. Î. — LEs SUBSTANCES AJOUTÉES PÉNÈTRENT PAR LA RACINE La quantité normale de la sève est à peine modifiée dans ce groupe de variations, puisque l’om ne touche en rien aux rapports réciproques des divers appareils de la plante. Mais la quatité est changée, et Ca augmente par l'addition des substances ajoutées au sol, à la condition que ces substances soient solubles et capables de pénétrer par osmose dans les tissus de la plante sur laquelle on opère. De nombreux essais ont été faits quant à l’action des divers aliments et de certaines substances chimiques sur la structure et la croissance des plantes. Y en a-t-il eu qui aient eu pour (1) L était important de connaître la durée des effets de la suralimentation produite par les divers procédés de taille étudiés dans le paragraphe A. Voici à cet égard quelques résultats que j'indique ici pour prendre date. Cer- taines monstruosités ne se conservent pas à la pousse de deuxième année, l'équilibre de végétation Cv — Ca se rétablissant vite : telles sont certaines perturbations phyllotaxiques du Fusain, du Poirier, du Lilas. etc. Mais il n’en a pas été de même pour mon Abricotier récépé; cette année il m'a donné encore une feuille monstrueuse. De plus, les pousses ont toutes fructifié ; sur 75 abricots bien formés, j'ai trouvé trois fruits doubles, qui toutefois n’ont pu supporter la crise du noyau et sont tombés tous lés trois. Ce résultat est intéressant, car il montre que l'appareil reproducteur est inflnencé pas l'état biologique antérieur de l'appareil végétatif. Enfin de ces faits, com- parés à d’autres plus anciens relatifs aux variations par la greffe (1894), il résulte que les monstruosités, dont l'origine est le déséquilibre Cv = Ca, ont une durée variable : ou elles disparaissent de suite, ou se maintiennent quelque temps, ou se fixent définitivement. Des essais, effectués sur d’autres plantes, m'ont permis d'observer encore des monstruosités à la suite de tailles variées. Un Ligustrum avait servi de sujet à une greffe de Lilas; le greffon fut brisé et le sujet donna des pousses de remplacement vigoureuses. Taillées fortement, celles-ci ont donné des pousses de remplacement nouvelles sur lesquelles se trouvait une feuille double. Dans des Lierres rabattus, il y avait aussi de nombreuses feuilles doubles et d’autres très irrégulièrement découpées. ; Enfin le Væœgelia qui avait donné des pousses à fewlles verticillées par trois, en a cette année une dont les feuilles sont verticillées par quatre. REV. BRET, DE BOT,, T, Il 5 en Et ES but la production systématique des monstlruosités par une alimentation raisonnée et bien" précise quant à ses éléments ? On peut dire qu’il n'y en a eu aucun (1). Et pourtant les horticulteurs et les amateurs obtiennent couramment diverses monstruosités par l'emploi en bloc d'engrais chimiques, dans leurs cultures forcées ou leurs cultures intensives. Qui n'a vu les monstruosités produites dans les chrysan- thèmes cultivées à la grande fleur, pour ne citer que cette plante si connue ? Beaucoup d’autres plantes, cultivées intensivement, présen- tent aussi des anomalies, sans qu'elles aient subi en même témps une taille quelconque, comme le Chrysanthème. Notre collègue, M. Bellin, professeur de philosophie au Lycée de Brest, obtient régulièrement des fasciations dans ses Pelargo- nium cultivés en pots,dès qu'il leur distribue desengrais com- primés. Ce résultat n’est pas pour le salisfaire, car les plantes ainsi modifiées sont loin d'être esthétiques. Un autre de nos collègues, M. Edouard Aubrée, m'a donné l’année dernière un pied monstrueux de Cinéraire hybride bien curieux, venu à la suite d'une culture intensive. Les autres pieds, traités sensiblement de la même manière, n'avaient pas présenté d'anomalies notables, ce qui prouve qu’il faut tenir compte d'une sorte d'aptitude individuelle à la variation, aptitude provenant sans doute d’un déséquilibre originel. Dans celte plante, l'appareil végétatif n'était pas modifié, mais seulement l'appareil reproducteur. Les fleurons étaient entièrement verts pour la plupart: les fleurs ligulées étaient tantôt complètement vertes ou vertes en partie seulement. Le limbe des pétales s'était ramifié parallèlement à son plan, de façon à donner sur quelques fleurs deux limbes superposés, d'aspect assez original. Les styles, très développés et plus ou moins aplalis, étaient aussi de couleur verte. Comme dans le cas des Pelargoniums précédents, la plante ainsi transformée avait perdu sa valeur ornementale. Dans ces deux expériences, les engrais modificateurs con. tenaient principalement de l'azote, de la potasse et de l'acide phosphorique. Lequel de ces agents est responsable de la production de l’une quelconque des anomalies constatées ? Ponr s'en rendre compte, il eût été nécessaire de traiter comparativenent des plantes de même nature, les unes par l’'engrais complet, d'autres par l’azote, la polasse, les phos- phates employés isolément, et enfin d’autres sans engrais. On sait que l'azote fait développer l'appareil végétatif et (1) Les remarquables expériences de M, Haeckel sur lés Solanum et les mutations gemmaires pourraient rentrer ici s’il s'agissait de vraies montruosi- tés et non de variations spécifiques. FLE Ce c'est pour cela qu’on l'a pratiquement désigné sous le nom d'engrais feuillogène ; de même l'acide phosphorique agit plus spécialement sur l'appareil reproducteur d'où son nom d'engrais Jlorigène. Il est possible que l'azote provoque les monstruosités de l'appareil végétatif et l'acide phosphorique celles de l'appareil reproducteur. C'est ce que j'essaierai de préciser plus tard à l’aide d'essais en cours. Pour aujourd'hui je me bornerai à rapporter une expérience qu'il m'a été forfuitement donné de suivre dans le jardinet de l'annexe de la Faculté des Sciences (P.C.N.). Il se dégage des faits une première indication très intéressante. Le sol de ce jardinet est constitué par des débris de démolition riches en salpêtre (azotate de potasse). Dans ce terrain neuf furent plantées des boutures de Fusain du Japon (Evonymus japonicus), de même taille et de même venue. A la même époque furent plantées au Jardin des Plantes des boutures analogues qui me servaient de terme de com- paraison. Ces dernières donnèrent des plantes normales, sans ano- malies. Mais ce fut tout différent pour les boutures du jardinet de la Faculté. La première année de plantation, aucune monstruosité n'était visible, et cela se conçoit facilement. Chaque plante, par le fait de la plantation, avait subi une altération de l'appareil absorbant, qui devait, pour ramener l'équilibre Cv — Ca, reformer et développer son racinage. À la deuxième année, l'équilibre était rétabli. Tous les Fusains étaient parfaitement repris et vigoureux, au début du printemps. Celui-ci fut pluvieux jusqu'en juin. Or, à ce moment, on pouvait voir, sur bon nombre de pieds, des fasciations plus ou moins développées, et toute une série de feuilles monstrueuses analogues à celles qui ont été déjà représentées (fig. 34 — A8). Ces feuilles présentaient une richesse étonnante de formes tant comme nervation ou dis- position des dents que comme dédoublement ou soudure de leurs limbes. Pour bien montrer que ces anomalies étaient dues au désé- quilibre Cv < Ca réalisé par l’adjonction d’une forte dose d'azotate de potasse (matériaux salpêtrés), augmentant Ca, le blanc avait, tout comme pour les Fusains d’Erquy, envahi les pousses monstrueuses ; l’on observait dans l'intensité de l'attaque une véritable gradation : les lames les plus larges étaient les plus atteintes et leur extrémité tendre était même en voie de pourriture dans certains rameaux dont la végétation n'était pas terminée. La sécheresse très prononcée de la fin du printemps et de l’été derniers arrêta presque tout net la végétation vers la mi- juin ; elle supprima du même coup le développement du — 56 — : blanc et la production des monstruosités. Les rares pousses qui apparurent au début de l'été furent normales. Le désé- quilibre Cv < Ca avait fait rapidement, par suite de la sécheresse, place au déséquilibre contraire Cv > Ca, avec ses conséquences inverses de celles du premier. Avec l'automne revinrent des pluies suffisantes pour ramener, avec le déséquilibre Cv < Ga, une seconde végétation luxuriante. À ce moment il se forma de nouveau d’abon- dantes fasciations et de nouvelles feuilles monstrueuses. Les anomalies étaient même plus prononcées qu'à la végétation de printemps, Le déséquilibre Cv < Ca s’est trouvé très élevé à ce moment ainsi qu'en témoignait la virulente attaque des sommités en voie de croissance par le blanc d’abord, ET par la pourriture grise (Botrylis cinerea). Ces résultats, comparés à ceux qui ont déjà été rapportés à propos de la taille incomplète du Fusain, montrent bien que les variations observées sont dues aux fluctuations de la turgescence sous l'influence des pluies, jointes au déséquilibre Cv —< Ca, quelle que soit la cause de ce déséquilibre (taille ou action de l'azotate de potasse). Il est inutile de revenir en délail sur les modifications des feuilles déjà figurées et décrites. Mais les tiges fasciées ont présenté des phénomènes curieux qui offrent un intérêt théorique considérable et doivent être étudiés avec soin pour cette raison. La plupart de ces tiges fasciées étaient aplaties, et avaient pris la forme classique en éventail (fig. 78, 2, 4 et5). D’autres réalisaient une sorte d’S majuscule, plus ou moins ouvert (fig. 78, 3). Enfin une d'elles n'était plus formée par une surface plane, mais la lame s'était courbée en forme d’un demi tronc de cône creux, assez voisin du type que j'ai déjà signalé précédemment dans l’Ageralum. Semblable fasciation en forme de lame courbe me paraît rare. Les fasciations en forme de lame plane présentaient assez souvent des déchirures variées. Celles-ci sont très intéressantes parce qu'elles sont en somme la preuve expérimentale de l'existence de hautes tensions cellulaires dans les régions d’éclatément, autrement dit de la {urgescence élevée des tissus au moment où la fasciation atteint Son maximum de crois- sance. Si l’on considère la fasciation 5 de la figure 78, on voit que, tout en étant aplatie en éventail, elle s'était courbéé en forme d’arc dont la concavité était située du côté gauche de la figure. La raison de cette courbure n’est autre que la diffé- rence de turgescence existant sur les deux faces inégalement exposées à la lumière, et n'ayant pas, par conséquent, a même facilité d'exercice de l'aliment, NN D'autre part, ou conçoit que la répartition de la sève brute puisse amener un résultat analogue. [l peut arriver alors que la croissance s'arrête sur le côté le moins turgescent. Une ou plusieurs des tiges soudées produisent à leur sommet un bourgeon plus ou moins gros, pendant que leurs conjointes continuent à s’allonger en commun. L'on sait que l'élasticité FiG. 78. — Fasciations du Fusatn : 1, fasciation en demi cylindre creux ; 2,fas- ciation en crête avec nombreuses brisures; 3. fascialion en $S, avec très nombreuses brisures ; 4, fasciation se séparant en plusieurs lames ; 5, forme la plus commune des fasciations du Fusain. de l’épiderme est limitée. Lorsqu'une pluie survient brus- quement, la turgescence des tissus sous-jacents augmente rapidement et se transmet à l’épiderme ; si elle dépasse en un point donné la limite d’élasticité de celui-ci, il éclate aussitôt et il se produit une fente en forme de V plus ou moins ouvert, MT LE La lame subit alors une déviation dont l'amplitude dépend à la fois des conditions extérieures et de l’âge de la fasciation. Quand l'éclatement se produit vers la fin de la croissance de la lame (fig. 78,5), le redressement est faible et n’influence que légèrement la direction primitive. Mais si la rupture a lieu en pleine période de croissance active, on observe des changements très prononcés dans la direction de l'organe. C'est ainsi que se produisent les fas- _ciations en forme d'S majuscule (fig. 78, 3) et celles qui sont de forme très irrégulière, à bords plus ou moins déchiquetés (fig. 78, 2 et 4), On peut s'expliquer ces formes et ces ruptures de la façon suivante (1) : L'épiderme. comme il a été dit. se rompt une première fois sous l'influence de la pression osmotique plus élevée sur l’un des bords de la fasciation ; cette rupture peut se faire en un seul point ou en plusieurs points à la fois. Elle est suivie d’un redressement de la lame sous l'influence des forces cellulaires opposées à celles qui sont détruites par l'effet de la brisure. Il peut arriver que ces tensions opposées aux forces détruites soient assez puissantes pour amener rapidement une courbure en sens inverse de la première. La cicatrisation s'effectue ensuite sur la surface des déchi-. rures, et la turgescence cellulaire reprend alors une intensité de plus en plus forte. On conçoit qu'elle puisse à plusieurs reprises dépasser la limite de rupture de l'épiderme, et de nouvelles brisures avec de nouvelles courbures apparaîtront sur la fasciation. Quelquefois l'inégalité de la turgescence sur les deux faces de la lame provoque la séparation de quelques-uns des rameaux primitivement sou lés : cette séparation se fait naturellement au niveau des fortes courbures, là où la coalescence des tissus peut être plus facilement vaineue par la force antagoniste qui atteint son maximum en ce point. Mais cette régularité dans les ruptures successives, qui produit des fasciations en $S, est loin d'être fréquente. Et cela se conçoit, car les pluies qui provoquent les à-coups de tur- gescence producteurs des brisures ne tombent pas à inter- valles constants ni avec la même intensité. Il en résulte que, dans certains cas, la lame prend bien encore la forme d'un S très allongé, mais son extrémité est en éventail (fig. 78, 2). Souvent même cette lame se courbe eu forme de demi S (fig. 78. 4) et cette disposition établit une sorte de passage (1) On sait qne, par la culture inten-ive, les chrysanthèmes préparés en vue de la production des grandes fleurs, présentent des phénomènes de grossisse- ment anormal du sommet de la tige et parfois des brisures. Lt est facile de voir l'analogie qui existe entre ces faits inexpliqués et ceux qne je rapporte au cours de ce travail. Mais daas les chrysanthèmes, l'auzmantation de la turgescence provient à la fois du système de taille et des engrais. À FR vu 00 À > CT ME entre, l'S complet précédent (fig. 78, 3) et le type à peine dévié du numéro 5 de la figure 78. On peut se demander quelle est la raison pour laquelle les rameaux se soudent et restent concrescents sur une longueur variable. Aucune explication n'a été proposée jusqu'ici à cet égard. Je crois pouvoir affirmer qu'elle est la conséquence d'un trouble dans les valeurs respectives des points d'appel réunis autour du sommet végétatif d’un rameau donné. L'on sait qu'au sommet de chaque rameau se trouvent un bourgeon terminal plus gros et plusieurs bourgeons latéraux situés presque sur un même plan par le fait du raccourcis- sement des entrenœuds formés à la fin de la végétation de printemps ou de celle d'automne. Dans le cas normal, le bourgeon terminal, en se dévelop- pant, donne la pousse la plus longue; les bourgeons latéraux se développent inégalement en donnant des pousses plus courtes pendant que les entrenœuds s'allongent proportion- nellement à La capacité fonctionnelle des points d'appel correspondants. Cette relation entre la valeur des points d'appel terminal et latéraux s'explique très facilement. Au moment du ralen- tissement de la sève, qu'il s'agisse du printemps ou de l'automne, tes entrenœuds deviennent non-seulement plus courts, mais la sève, étant plus rare, se répartit plus abondante sur le point d'appel terminal dont les tissus conducteurs sont plus développés et mieux situés. De même les points d'appel voisins de ce bourgeon terminal bénéficient davantage de la sève que les bourgeons les plus inférieurs. On conçoit dès lors que si rien ne vient troubler cel arrangement, les pousses qui se produiront à la reprise de la végétation conserveront la disposition qu'elles ont acquise héréditairement, Mais on conçoit quel'arrêt de lavégétation au printemps ou à l'automne puisse être non plus progressif comme dans le cas normal, mais au contraire plus ou moins brusque. Cela peut arriver par suile d'un éclairement trop intense entraînant une chlorovaporisation trop énergique du méristème terminal (végétation de la fin du printemps) ou par suite d’un refroidis- sement subit (végétation d'automne). Dans les deux cas, la croissance relative du bourgeon terminal et des bourgeons latéraux est modifiée; les bourgeons latéraux, moins développés et par suite moins sensibles aux variations extérieures, sont moins atteints que le bourgeon terminal et conservent mieux leur aptitude à la croissance. Il résulte de là que les dernières portions de sève qui servent à l’aoûtement des bourgeons ne sont plus employées normalement; le bourgeon terminal, plus ou moins durci, voit diminuer sa valeur comme point d'appel : les bourgeons latéraux. au contraire, prennent un Eee développement plus grand et le sommet du rameau s’élargit. Ilest alors, le plus souvent, facile de reconnaître sur une plante les rameaux qui, à la reprise de la végétation, donneront des fasciations. Au début de la végétation, la sève est très abondante quand les pluies ou des artifices de culture sont intervenus. Dans tous les rameaux où le bourgeon terminal n’a plus sa valeur normale comme point d'appel, la sève se porte à la fois sur le bourgeon terminal insuffisant et sur les latéraux plus déve- loppés qu'à l'ordinaire, Comme dans le cas de l'Echinacea déjà cité, les bourgeons latéraux, suppléant plus ou moins le.bourgeon terminal, ] prennent tous à la fois la direction du rameau mère. Recevant 44 alors une sève abondante et riche, ils poussent vigoureuse- | ment, mais comme ils ont la même direction, ils se soudent : entre eux. La forme aplatie provient de ce que les deux bourgeons latéraux les plus près du bourgeon terminal exercent un appel énergique qui entraîne dans leur direction les bourgeons plus inférieurs, à appel beaucoup plus réduit. L'entrainement des bourgeons et leur groupement en un même point ont lieu aussi, comme il a été dit, dans les plantes à feuilles alternes, sous l'influence du déséquilibre de nutrition Cv < Ca. Ces phénomènes précédent la fasciation et c'est ainsi que l’on peut s'expliquer par un groupement de plusieurs bourgeons également développés.et exerçant anorma- lement un même appel la production de la lame aplatie qui constitue la généralité des fasciations. II. —— LEs SUBSTANGES AJOUTÉES PÉNÈTRENT PAR DES PLAIES DE L'APPAREIL AÉRIEN. Pour modifier la qualité de la sève, on peut avoir recours à. des blessures que l’on met en contact avec les substances sur lesquelies on fait porter son expérience. Si la blessure n'intéresse que l'écorce, au sens ancien du mot, etune très petite partie de la plante, on conçoit que la quantité des sèves ne sera pas modifiée sensiblement. Nous devrons donc logiquement étudier ici ces blessures et leurs résultats. Quand on supprime une notable partie de la plante en entamant le bois, on modifie à la fois la quantité et la qualité des sèves ; l'étude des phénomènes consécutifs à ces opéra- tions rentrera dans le paragraphe suivant. (à suivre). SUR LES ZOOCÉCIDIES DES MUSCINÉES par M.C. Houarp Docteur ès-Sciences, Préparateur de Botanique à la Sorbonne Dans le n° 3 de la Revue Bretonne de Botanique (1906, P, 169), M. L. Bordas, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Rennes, attire l'attention des Cécidologues sur deux curieuses galles de Mousses, décrites par Geheeb et par E. Marchal (Revue Bryologique, 1906, p. 58-59 et 106), et ter- mine ainsi son article : « La littérature cécidiologique concer- nant les Cryptogames est des plus pauvres ; on a cependant décrit, chez l'Hypnum cupressiforme des helminthocécidies. » Il me semble intéressant de faire remarquer aux lecteurs de la Revue Bretonne de Botanique que la liste des galles occasion- nées par des Nématodes chez les Cryptogamés n'est pas, à l'heure actuelle, aussi réduite que le pense M. Bordas. D'autre part je serais heureux de montrer qu'il y a encore là un vaste champ d'observations digne de tenter quelque bryologue armoriCcain. C’est, en effet, sur les Muscinées, parmi les Cryptogames, que l’on connaît le plus grand nombre de galles. Déjà, en 1901, le « Catalogue des Zoocécidies de l'Europe et du Bassin méditerrrnéen », que j'ai publié avec G. .Darboux, relatait 5 genres et 7 espèces de Mousses attaquées par des Tylenchus, d'après les travaux de Chalubinsky (1882), Hy (1883), Franz Low (1885), Sanio (1887), C. Massalongo (1898), etc. Depuis, la liste des cécidies des Muscinées a été singulièrement allongée par les découvertes de Monkemeyer (1902), de Warnstorf (1903), de Matouschek (1904), de Dixon (1905) et surtout par les recherches toutes récentes de Schiffner (1898, 1909, 1906), dont le dernier mémoire (1906) renferme un exposé historique très clair de la question. Schiffner rapporte les cécidies qu'il décrit à l’action du Tylenchus Davainii Bastian. IlLest fort probable que toutes les galles des Mousses seront à rapporter à ce parasite et non au Tÿlenchus devastatrix Kühn, comme on l'avait fait pour quelques-unes. REV. BRET. DE BOT, T, II 6 st à présentent des zoocécidies : RS ei + | FAMILLES ESPÈCES À DIGRANACEZ Dicranum scoparium. S £ à DE majus. & a — monltanum. Re, 4 — longifolium, < ee. POTITACEZ: à GRIMMIACEZÆ . . . BRYACEZ. MNIACEZ. POLYTRICHACEZ . LEUCODONTACEZ . LESKEACEÆ HyPNACEzZ. JURGERMANNIACEÆ. . (Hépatique) des Mousses : CHALUBINSKY. - Re - “el Voici, classées par familles, les espèces de Muscinées Didymodon alpigenus. Je terminerai enfin cet article par les indications biblio- graphiques suivantes qui pourront rendre service aux Natu- ralistes désireux de poursuivre des recherches sur les cécidies 1882. — Grimmieæ Tetrenses. Varsaviæ, p. 83, pl. XII, fig. 36-39. ë Darsoux G. et Houarn C. ENS 1901.— Catalogue systématique des Zoocécidiesde 1 Europe et du Bassin méditerranéen. 7 Bul. Sci. France Belgique, Paris, t. 34 bis, XI + 544p., ON 863 fig. — Voir n° ror1, SAS 1558, 1550, 2092; pat 2 2784, 4167 et-fig. 86r. ER — giganteus (| Geheebia ccatarue- -_ larum.) | Rhacomitrium sudetieam. Plagiobryum Zieri /Zieria julacea). LATE Mnium cuspidatum FINE —. Seligeri. | | FRS Pogonatum nanum. Ha | — aloides. . LAN INENES Leucodon sciuroides. des Pterigynandrum filiforme. DR Pseudoleskea atrovirens var. tenella. Homalothecium sericeum. FT SHC Scleropodium cæspilosum. TERRES — illecebrum. ae « Eurhynchium Swartzi. Rhynchostegium rusciforme. Thamnium alopecurum. Hypnum capillifolium. — aduncum. — _ pseudofluitans. | LE — fluitans. | C — cupressiforme. SIG — splendens. as < Lophocolea bidentata. : ee ee É: N: 1902. — Nematode Galls on Mosses. Le J. Bot., London, €. 43, p. 251 “252. = Franx À.B. _ 1896. — Die Krankheïten der Pflanzen. Zweite Auflage. = Breslau, t. 3, 263 p., 86 fig. — Noir p, 34, no 17. _ GEHEES. _ - - 1906. — Une formation de galle causée par des nématoïdes _ dans le Pterigynandrum filiforme Timm. ES Rev. bryologique, Cahan, t. 33, p. 58-59. De Hy. : _ 1884. — Recherches sur l’archégone et le développement E- du fruit des Muscinées. É. Ann. sei. nal., Paris, Bot., (6) t. 18, p. 105-206, pl. IX- SR XIV. — Voir pages 120-122, note 1. _ Kærrer J. J. à -1901. — Synopsis des Zoocécidies d'Europe. s RE. Paris, Ann. Soc. Ent., {. 70, p. 233-579. — Voir p. 306, Re 341, 472, 558, etc. 2 Low F e 1875. — Beitrage zur Kenntniss der Helminthocécidien. ne. Wien, Verh. zool. bot. Ges., {. 35,p. 471-476. — Voir $ -_ pages A71-A72. MarcHaz E. 1906. — Une déformation causée par un nématode. Rev. bryologique, Cahan. t. 33, p. 106. = Massarowco C. 1898. — Nuovo Elmintocecidio scoperto sulla Zieria Julacea Schimp. Riv. Pat, veg., Firente, t. 7, p. 87-89, pl. IV. Marousouer F. 1904. — Ueber Nematoden-Gallen bei Laubmoosen. Hedwigia. Dresden, t. 43, p. 343-345. Ross H. “& 1904. — Die Gallenbildungen (Cecidien) der Pflanzen, deren Ursacher, Entwickelung, Bau und Gestalt. Ein Kapitel aus der Biologie der Pflanzen. Stuttgart, 39 p., 5? fig..1 pl. — Voir p. 16, fig. 8. SANIO. 1887. — Bryologische Fragmente. IT. Hedwigia, Dresden, 1887, p. 159. SCHIFFNER V. 1898. — Resultate der bryologischen Durchforschung des südlichsten Teiles von Bohmen. Lotos, Prague.— Extrait, p. 19-20. 1905.:— Beobachtungen über Nematoden-Gallen bei Laubmoosen. a! NO Tr À \r Lt) fire ‘Lafred "= : ae Gun AN DE VENT | \ D ju Ts * D Fret { L ES iés ui ri RETA, ue Y CR! x" ) 7 RCE EN ” L 4 Fr" À VAT AS ET pt FA" WARxNSTORF C, = à — Hedwigia, Dresden, t. 44, p. 218-222. | 1906. — Neue Mittheilungen über Nematoden-Gallen auf Laubmoosen. | Hedwigia, Dresden, t. 45,p. 159-172, 5 fig. 1903. — Die europaischen Harpidien, Eine bryologische. Studie. Bot. Centralblatt, Casset, Beihefte, t. 13, p. 388-420, pl. XIU-XIX. — Voir p. 399. ELLES CEA & \ >. SE à TYLENCHOCÉCIDIES DES MUSCINÉES. 4 FiG. 1 (a). — Galle de Rhacomitrium FiG. 2(b). — Galle de Plagiobryum sudelicum (d’après H. Ross). Zieri (d’après C. Massalongo 4 è , L Ê SUR LA FLORE CARACTÉRISTIQUE DES FAIENGES RENNAISES par M. Ch. Reuzé Rennes a possédé autrefois des fabriques de faïences (1) dont les spécimens parvenus jusqu à nous offrent un certain carac- tère artistique qui les font rechercher des amateurs, surtout des Rennais. Le document le plus ancien que nous ayons jusqu’à ce jour sur cette industrie, c'est la demande faite au Parlement, en juin 1747, par Jean Forassasi, dit Barbarino, italien de naissance, de fonder une fabrique de faïence, pavé Saint-Laurent, quartier des Capucins ; laquelle autorisation lui fut accordée de rétablir à Rennes une fabrique de terre émaillée. Ce mot de rétablir fait croire qu'il y avait avant cette époque une fabrique, bien que aucun document précis la con- cernant ne nous soit parvenu. Ce qui le fait croire, ce sont les carreaux funéraires trouvés à Rennes et aux environs, portant, sur un émail blanc, des inscriptions en violet manganèse (noms des personnes et date de leur décès souvent accompagnés d'une tête de mort, os en sautoir, quelquefois larmes, en bleu pâle), avec les dates de 1653, 1661, 1662, 1679, 1680, etc... Aucune pièce ne porte le nom de la fabrique du pavé Saint- Laurent. Le caractère des différents objets que nous connais- sons el qui lui sont attribués, comme les statuettes de Vierges, de saints, etc..., c'est de porter avec d’autres coloris surtout le jaune particulier des faïences italiennes. Une des pièces de cette première époque est le magnifique bénitier (Planche 1) (2) que j'ai cédé au Musée céramique de Rennes. Il a soixante-dix centimètres de hauteur sur quarante centimètres de largeur. Au milieu est un ovale en émail blanc sur lequel se détacheun Christ complètement en relief sur une croix en Jaune italien dont les bras sont ornés de fleurs de lys. Sous la croix se trouve une tête de mort avec os en sau- toir, bordés de brun. Autour de l'ovale se voit une guirlande (1) Cf. L. Decombe, Les anciennes faïenceries rennaises, Rennes 1900. {2) Nous devons les remarquables clichés. qui accompagnent l’article du savant archéologue rennais, M. Reuzé. à l’obligeance de la Société archéolo- gique de Rennes qui a bien voulu, par une exception dont nous lui sommes particulièrement reconnaissant, nous autoriser à les reproduire, d’après l’ou- vrage du regretté M. Decombe. conservateur du Musée archéologique de Rennes (L. Daniel) | TER S'YE TA LE Era 34 # 2 Ke À E he : à de feuilles de laurier en jaune. Au-dessus est un aigle aux alles F déployées tenant dans son bec un ruban qui vient soutenir en : s'enroulant une large guirlande de fleurs et de fruits, entou- È rant l'ovale jusqu à la vasque. Cette guirlande est composée “4 de grenades, de pommes, de poires, de roses, d’anémones, de tulipes, d’œillets. Sur le côté est placé un oiseau aux ailes dé- ployées ; en face, un papillon. Au-dessus de l'aigle le haut du A bénitier se compose d'une tête de chérubin ailé, légèrement in- — clinée en avant, formant le couronnnement. Une autre bordure faisant tout le tour est composée de feuilles en bleu clair. La 4 vasque, complètement en relief, a, sur le bord, une guirlande ; de feuilles d’acanthe en bleu ; au milieu un ovale entouré d'une & guirlande de petites fleurs ; dans cet ovale se détache, vu de # profil et à mi-corps, un saint Laurent portant dans sa main son gril. Autour de l'ovale des feuillages forment des palmes en vert. Au-dessous se voit une guirlande de feuilles d’acanthe en relief sous lesquelles sont quatre têtes de chérubins ailés. Au-dessous, formant pendentifs, un ornement-fait la fleur de lys. Tous ces ornements sont en relief : leurs couleurs sont le bleu, le vert, le brun, le violet manganèse et le jaune italien. Ces couleurs, jointes au saint Laurent, font croire qu'il a été fait par Forassasi. Cette pièce a été considérée comme portant la | marque de sa fabrique et de son savoir. De cette première époque sont encore des carreaux, aujour- d'hui au Musée, provenant d’un vieil hôtel de la rue Saint- Georges. Ils servaient de pavage à un petit cabinet qui est encore orné de peintures sur bois. Ce pavage, dont j'ai pu con- server quelques débris, se composait de carreaux de faïence émaillée représentant des personnages mythologiques : Ju- piter, Junon, Hébé.ou d'autres sujets, comme la chasse, la pêche, les vendanges, la Foi, l'Espérance, la Charité, la Jus- tice, l'Amour, etc.., et des paysages.Ces carreaux étaient pour-- vus aux angles d’un petit ornement ; sur les côtés d’une moitié de fleurs. Mis les uns à côté des autres, ils formaient un orne- ment et des marguerites. Une bordure constituait un enca- drement à ce pavage : au milieu du haut, on vovait une cor- beille de feuilles d’acanthe d’où s'échappait une guirlande de feuillages dans laquelle jouaient des oiseaux, même une cou- | leuvre ; les angles étaient fermés par des bouquets de fleurs, 5 roses, tulipes, œillets, etc. Ce cabinet n'était pas un carré parfait ;: pour y remédier on 5 avait fait une seconde bordure représentant des feuilles de ; laurier ; elle était composée de carreaux de dix centimètres, venant toujours en diminuant à la base pour finir à deux cen- timètres environ. Tous ces carreaux étaient en couleurs poly- chromes : bleu, vert, violet et jaune. Malgré toutes les recher- ches faites on ne sait pas à qui a appartenu cet immeuble. SE a md 25 un L : À cette même fabrique est attribué un vase de pharmacie, en forme d'urne à deux anses ayant sur la panse un cartouche for- mant une draperie bleue, frangée de jaune foncé, suspendue par un ruban que soutiennent deux amours aux ailes bleues et à chevelure jaune ; dans le cartouche se voit l'inscription : The ria ca, en violet manganèse. Les anses sont formées de chaque côté du vase, de deux couleuvres, dont l'une vient frapper une grenouille en relief. De cette époque italienne, il est resté en somme peu de chose, en dehors des statuettes de Vierges, dont plusieurs sont fort belles, et des Saints : saint Laurent, saint Jean, sainte Anne, etc... (Planche Il). Forassasi resta peu de temps à la tête de la fabrique. Les nouveaux propriétaires de la fabrique n'étant pas faïenciers eurent recours à des ouvriers dont nous citerons les plus ha- biles : Hirel de Choisy, Bourgouin et Baron. De Hirel de Choisy on possède plusieurs pièces intéressantes .dont deux soupières forme rocaille, montées sur trois pieds contournés, sont ornées sur la panse et le couvercle, de fleurs, roses, tu- lipes, anémones, œillets. Elles sortent du même moule, mais les fleurs sont différentes. Sous le couvercle de l’une d'elles se lit : Choisy f®. Le bouton du couvercle de l’une est formé par un artichaut (Planche [IT, fig 1). Le bouton du couvercle de l'autre est formé par un coquillage, genre Triton, dans lequel sont les initiales H. C.. Dans la collection de M. Arthur de la Borderie existe, du même, un magnifique encrier {Planche IT, fig. 2) à deux gradins superposés ; celui du bas comporte trois tiroirs ; sur les côtés sont placées des bobèches en forme de vase pour recevoir des - bougies. Le tout est orné de fleurs et de quadrillages en cou- leurs. À l’intérieur du gradin supérieur est signé en noir : Hirel de Choisy pinxit 1767. De lui aussi est un très beau plat forme ovale, portant au milieu un bouquet de lys, et, Jetés çà et là, des petits bouquets de fleurs dont l’un est composé d’æœillets de poête, et aussi des insectes. Il est signé à l'envers : Choisy. Hirel de Choisy quitta de bonne heure la fabrique et on le retrouve à Sèvres comme décorateur de fleurs sur la porce- laine, de 1770 à 1812. Son monogramme est une hermine. Jean-Baptiste Bourgouin, natif de Rouen, vint à Rennes vers 1754 et devint l'associé de Jollivet, alors directeur de cette fabrique. On a de lui un écritoire à deux gradins, ornés de fleurs de lys, de fleurs diverses, de paysages, de draperies ; il porte au revers, d’une part : Fecit P. Bourcoun ; de l’autre, Rennes, ce 12 octobre 1763. Cet objet est aujourd'hui au Musée de Sèvres. Au Musée céramique de Rennes, un groupe en faïence blan- che, représentant la statue de Louis XV, réduction du groupe à Le Le #0 DE PARLONS TAC r 2ENE DI EX Ye 2 de Lemoine qui ornait la niche de l'Hôtel de Ville, est signé F® F. Bourgouin, 1764. Un grand vase (Planche IV) forme Médicis, qui porte au milieu les armes de Mgr François Ba- | reau de Gérac, évêque de Rennes, 1776, est aussi signé, sous le pied : P. Bourgouin, 1776. Plusieurs vases semblables, et d'autres, plus petits, sont au Musée. D'autres pièces sont d’un ouvrier nommé Baron, qui semble être venu à Rennes vers 1763. Le Musée possède de lui une soupière (Planche V), décorée en violet manganèse, de fleurs parmi lesquelles des œillets, des clématites, etc... Pour anses cette soupière a deux oreilles incurvées, sous lesquelles se dé- tachent des têtes. Sur le couvercle se retrouvent les mêmes fleurs ; le bouton est formé par un renard couché, derrière lequel se lit la signature et la date : Pinxit Baron, à Rennes, INT Une autre fabrique rivale s'établit en 1749, rue Hue, au- jourd’hui rue de Paris, n° 28, par un nommé Tutrel, qui resta peu de temps à la tête de la fabrique ; il mourut en 1756. Une assiette (au Musée) décorée en bleu, portant au milieu une armoirie sur les bords des fleurettes, en dessous un grand T, lui est attribuée (10, Planche VI). Après sa mort la fabrique passa à son beau-frère, un nommé René du Latay, docteur chirurgien, qui fit venir des ouvriers habiles. Un pichet (planche VIT) à décor polychrome, est orné de bouquets de fleurs, de feuillages, d'insectes ; de petites croix cantonnées de quatre points, des godrons descendent vers le pied. Sous le pied se trouve la marque : Fait à Rennes, rue Hue, 1769. Lors d’une exposition des beaux arts en 1863, organisée par le savant docteur Aussant, ce pot lui fut présenté par son pro- priétaire en lui faisant remarquer l'inscription. Ce fut pour lui une révélation : personne Jusqu'à ce Jour ne savait qu'à Rennes il y avait eu de fabrique de faïence ayant un certain caractère artistique. L'élan fut donné par ce savant et tous les collectionneurs cherchèrent ce qui pouvait rester de ces fabriques. Parmi les pièces qui en proviennent, citons un socle (1, Planche VI), au supporthaut de 105 millimètres, à décor polychrome, dont le motif principal est une coquille accostée de deux feuilles d’acanthe : sur les faces latérales sont des in- sectes. La face postérieure porte la marque en noir : Fait à Rennes, rue Hue, 1771, et à l'intérieur de la face principale : Fait par Michel Derennes. Un brasero (Planche VIIT) en faïence blanche. à reliefs, haut de quarante-trois centimètres, orné de fleurs, de quadrillages en couleurs polychrome, porte sous le couvercle : Fait à Ren- nes, rue Hue, 1774. Ces trois pièces sont de Michel Derennes. Lesdha sfié hutté PLANCHE I Grand Bénitier d'applique Décor polychrôme en relief. Hauteur : 0 m. 70. — Largeur : 0 m. 40 PLANCHE Il s en faïence de Rennes Principales statuette PLANCHE II FiG. 1. — Soupière à décor polychrôme.— F1G. 2. — Ecritoire polychrôme PLANCHE IV Grand vase de jardin décoré en camaïeu bleu PLANCHE V ganèse ‘e décorée en camaïeu violet de Man oupièt S PLANCHE VI Faïences diverses PLANCHE Vii Pichet à décor polychrôme PLANCHE VIII k _ x De ET + de I ES SAT NS MM a AV A AS N CASYESASPR Brasero ou poële mobile à décor polychrôme COQ De cette fabrique sont encore une grande fontaine lavabo (planche IX), avec sa vasque, à pans et à côtes richement dé- corés en relief de guirlandes de fleurs, de feuilles d'acanthe, de rocailles, de fleurons, d'oiseaux fantastiques. Une coquille renversée, surmontée d'un coquillage, forme le couvercle. La vasque est décorée à l'extérieur de tiges fleuries, à l'intérieur d'arabesques, de rocailles, d'oiseaux et d'insectes. Cette fon- taine a figuré à l'Exposition Universelle de Paris, en 1867 ;_ c'est la plus belle pièce de faïence de Rennes. Elle est sans marque ni signature. Ces fabriques ont en outre produit un assez grand nombre d'objets qu'il est difficile d'attribuer à l’une d'elles plutôt qu'à l'autre. Des soupières (8, 12, planche VIT), avec leurs plats de forme rappelant l’argenterie, ovales ou rondes, sont ornées de fleurs, de bouquets de roses, de tulipes, d'œillets ; le cou- vercle a pour bouton tantôt un artichaut, ou bien un oignon en relief, accompagné, en dessous, de haricots, de poireaux, de carottes, etc... Sur l’une d'elles il y a même un petit coli- maçon. Le tout est à décors polychromes. Un autre décor em- ployé sur des objets semblables, c'est la clématite, soit en couleurs polychrome, soit en violet manganèse ; ce décor et cette couleur sont des bons caractères des faïences de Rennes. Des soupières décorées de fleurs, de roses, de tulipes, de lys, de cobéa, de lys martagon, dont les anses, formées d’une feuille recouvrant une tête, des cache pots ou rafraîchissoirs sont ornés de ces mêmes fleurs, de clématites. Les anses sont des racines entrelacées : d’autres sont ornées de Chinois avec leurs parasols, et ont pour anses des feuilles et des fleurs de roses en relief. Des assiettes avec des fleurs (2, 7, 9, planche VI), ou des saints (11, planche VI), des pots (4, planche VD, des jardinières (3, 6, planche VIT), nous font voir le grand rôle de l’horticulture dans le décor de nos faïences rennaises. La fabrique de la rue Hue, ayant toujours besoin d'argent, ne pouvant plus lutter contre le bon marché des faïences an- glaises, finit par cesser sa fabrication en 1789. Celle du Pavé Saint-Laurent, plus importante, continua sa fabrication, se servant de ses anciens moules pour ses statuettes de Vierges et de Saints, mais en s’usant. N'ayant plus les mêmes ouvriers habiles, elle finit aussi par arriver à la décadence. Frappée aussi par l'introduction des faïences anglaises, elle ne fit plus que de la poterie commune, et finit enfin par cesser sa fabrica- tion en 1835. # T4 Sa z 408 HN List 4 & y VASE. S ESA Er PR UNE HERBORISATION A MARTIGNÉ-FERCHAUD (Ille-et-Vilaine) Par M. H. HumBErrT Le bourg de Martigné-Ferchaud est situé dans la vallée du % | Semnon, à l'extrémité sud-est du département d'Ille-et-Vilaine, en pays schisteux., Dans cette commune croissent plusieurs plantes intéressantes qui y ont d’ailleurs été signalées, pour se la plupart, il y a déjà bien longtemps ; les deux plus remar- quables sont la Fritillaria Meleagris et la Tulipa Celsiana, qui fleurissent à la fin d'avril : c'est donc à cette époque que le. botaniste désireux de visiter cette belle localité devra s'y rendre de préférence ; il trouvera en même temps plusieurs autres plantes printanières peu connues : toutefois une herbo- risation à la fin de mai et une autre au mois d'août lui procu- reraient encore quelques bonnes espèces moins précoces. Nous allons indiquer les principaux points à visiter autour de Martigné-Ferchaud dans une herborisation faite à la fin d'avril en combinant l'itinéraire de façon à faire trouver un assez grand nombre de plantes en peu de temps. En quittant la gare on se dirige vers le village qu'on traverse complètement et dont on sort par la route de Rennes. Avant les dernières maisons on peut déjà remarquer. sur un vieux mur bordant le côté gauche de la route, les jolies touffes de la Linaria Cymbalaria, assez rare en Ille-et-Vilaine, et nouvelle pour cette localité. On suit la route jusqu'à l'étang, en récol- tant sur les talus et au bord des champs la Barbarea intermedia, Ct la Veronica Buxbaumii, qui se répand de plus en plus dans notre région. On escalade alors les rochers qui dominent la rive nord de l'étang, et sur lesquels croissent plusieurs espèces caractéris- tiques que l’on doit toujours s'attendre à voir sur les côteaux schisteux de notre contrée : Corydalis claviculata, Silene nutans, Sperqula Morisoniü, Scleranthus perennis: - Ranunculus chaero- phyllos, Nardurus Lachenalii, qui ne seront fleuris qu’à la fin de mai ; - Hypericum linarifolium, Scilla aulomnalis, bon à récol- ter en août ou septembre. On remarque aussi deux petites plantes généralement moins localisées que les précédentes, et d'ailleurs communes, la Teesdalia nudicaulis et la Mœnchia erecta. | Be 77 1 lies _ On rejoint ensuite la route de Rennes que l'on continue à suivre jusqu'à la rencontre de la route d’Arbrissel, dans laquelle on s'engage et que l'on suit pendant 2 kilomètres r/2environ.On arrive alors à un petit bois que traverse la route; on le dépasse, et l'on se trouve enfin dans un vallon occupé en amont par une vaste prairie où croît en abondance la Frilillaria Meleagris. On pourra voir en outre dans le même pré quelques pieds de Listera ovata, et, le long du bois, l'Euphorbia dulcis, plantes assez rares dans notre département el non encore signalées à Martigné-Ferchaud. A citer encore dans ce bois deux espèces plus répandues en Ille-et-Vilaine : le Lamium galeobdolon et la Lathræa Clandestina. Ces récoltes faites, on revient sur ses pas, on prend la route de Coësmes, et, après avoir traversé le passage à niveau, on rencontre bientôt sur la gauche un chemin rocaillleux qui se dirige vers la ferme du Ter tre dont on aperçoit les bâtiments au sommet d'un côteau ; on suit cecheminet on récolte successive- ment sur ses bords le Lychnis sylvestris, l'Adoxa Moschatellina, le Ranunculus parviflorus et l'Erodium moschatum. On traverse la cour de la ferme du Tertre, et, en marchant droit devant soi, on arrive sur le versant ouest du côteau. C’est sur ce versant que se trouve un pré où croît ia plante la plus intéressante de la localité, la Tulipa Celsiana; le pré est situé vers la base du côteau, et la Tulipe y est fort abondante. De là on peut se rendre aux côteaux qui bordent le Semnon, et qui nous offrent les plantes précédemment citées sur ceux qui dominent i'etang, ou bien revenir à Martigné-Ferchaud en remontant la rive droite du Semnon. Chemin faisant on pourra recueillir encore dans les prés : Ranunculus auricomus, Oréhis ustulata, Mercurialis perennis, ele. - W QUELQUES BEAUX ARBRES ET QUELQUES VIEUX ARBRES DE L'ILLE-ET-VILAINE par M. E. AUBRÉE PREMIER ARTICLE Le Magasin Pittoresque du 15 octobre dernier, à l’article VARIÉTÉS, sous le titre de Grands et vieux arbres, signalait dans une forêt à soixante kilomètres de Melbourne (Australie) des eucalyptus géants, dont l'un mesure 152 mètres de hau- teur avec un tronc de 5 mètres 56 de développement à 1 mètre cinquante du sol. Il relatait également le noyer de Siurgeon Crech, comté de Lee (Archansas) de 26 mètres de hauteur et de 4 mètres 32 de circonférence (?) ; les wellingtonias de Cali- fornie, auxquels les naturalistes attribuent de 5.000 à 8.000 ans d'existence ; le bouleau de Culloden en Angleterre ; les cyprès de Campo-Santo, près de Vicence (Italie) : le tilleul de Neutdstadt (Wurtemberg): celui de Chimay (Belgique) ; les platanes de Stanchos et de Bujudkéré (Constantinople); et à moindre distance de nous, le vieux chêne d’Allouville, non lom d'Yvetot, neuf fois séculaire, avec ses dix mètres de circonfé- rence près du sol, et ses huit mètres à hauteur d'homme : les hêtres de Franchard de la forêt de Fontainebleau, datant des Carlovingiens : des peupliers des bords de l'Yonne, contem- porains de Louis X le Hutin (1289-1316) ; un cyprès de Sait- Rémy de Provence, qui compterait sept cents ans... et j'en passe. Sans sortir de l'Ille-et-Vilaine, les curieux des beaux arbres et les évocateurs des temps passés, qu'ont traversés les vieux arbres, trouveraient, j'en suis convaincu, d'agréables motifs d'études et d'excursions à leur portée, qui les dédom- mageraient dans une certaine mesure de la privation de sujets plus célèbres, plus rares, mais trop éloignés. A ce titre j'en signalerai quelques-uns — ceux seulement que j'ai vus. Ou je n'ai pas eu le talent de rappeler leurs souve- nirs, ou je n'ai pas su comprendre ce qu'ils pouvaient me dire, toujours est-il que j'ignore leur histoire, très intéressante sans aucun doute. De plus heureux que moi, allant au fond des FREE choses, combleront peut-être cette lacune. Je me borne au rôle de « prospecteur » ou, si vous préférez, d'indicateur. Les quatre plus beaux arbres que j'ai ainsi rencontrés sont : le Cèdre de notre Jardin des Plantes, l'Ormeau du cime- tière de Saint-Laurent près Rennes, le Chêne de la Victoire sur la route de Plélan, à deux cents pas de la station de Tramways de Treffendel, et le Hêtre de la Gelée, dans la forêt de Paim- pont. Le Cèdre du Jardin des Plantes, qui doit compter à peine cent cinquante ans, n a pas de rival, que je sache, dans notre région. Le premier importé par Bernard de Jussieu en France, et planté en 1734 au Jardin des Plantes de Paris, vient bien après lui. Il ne possède ni son port, n1 sa majesté, ni sa grâce. Le nôtre est de tous points admirable, d'une irréprochable perlection de formes. Peut-être en est-il de plus imposants comme taille ou dimensions, il ne cède à aucun en proportions et en harmonie. La suppression d'un tilleul touffu, qui en masque la vue du côté Est, le mettrait mieux encore en valeu”“. Rien ne saurait le remplacer, s'il venait par hasard à dispa- raître. C'est sur lui que tout converge. Et pourtant j'ai oui dire qu'il faillit être sacrifié lors de la transformation du Jardin des Plantes, et qu'il ne dut son maintien et la vie qu'à l'intelligente intervention de deux architectes, MM. Langlois et Martenot, voués de ce moment à la reconnaissance des Ren- nais soucieux de la beauté et de la gloire de leur jardin. La circonférence de son tronc, à un mètre de hauteur, est de 3 mètres 48, soit 1 mètre 10 centimètres de diamètre. Ses bran- ches protègent une surface de cinq ares en un cercle régulier de 80 mètres, plus ou moins. Sa taille peut être estimée à 16 ou 18 mètres. D'où vint-il ? Qui le planta ? Mystère pour moi. Un fure- teur des archives l'a peut-être écrit quelque part. A-t11l lui aussi sa légende et son histoire comme le cèdre de Jussieu ? La légende : Jussieu l'aurait rapporté de Syrie en France dans son chapeau, et pendant la traversée du désert ou de la mer lui aurait consacré le peu d'eau qu'il avait pour son usage. L'histoire : le directeur du jardin botanique de Kew (Angle- terre) fit don à Jussieu de deux petits cèdres plantés en pots. Celui-ci se rendant au Muséum, ses pots en mains, laissa tomber l’un d’eux qui se brisa ; le cèdre, heureusement intact, fut par lui recueilli dans son chapeau, et immédiatement orté au Jardin des Plantes. Ce qui n'empêche que c'est la égende qui prévaut. L'ormeau du cimetière de Saint-Laurent, refoulant la murette, mesure à un mètre de terre, 4 mètres 98 de tour, ou 1 mètre 58 de diamètre. Ses énormes branches qui embhras- sent 29 mètres de l’est à l’ouest, se développent sur partie du = HA cimetière et couvrent le chemin vicinal qui le côtoie au sud. Sa vue suggère l'idée d'un robuste vieillard, en pleine force encore, sans une des inlirmités que l'âge apporte communé- ment avec lui. A. Marteville, dans la nouvelle édition du Dictionnaire hislorique et géographique de la province de Brelagne d'Ogée, dit à l'appendice, verbo RENNES, que Saint- Laurent a toujours compté, depuis le XIV® siècle, parmi les neuf paroisses de Rennes, sous le nom de Saint-Laurent des Vignes. L'on peut présumer, sans crainte de flagrante exagé- ration, que le magmifique ormeau, contemporain de la paroisse, connut aussi le x1v° siècle, ce qui lui donnerait au moins six cents ans d'âge. Il les porte vigoureusement d’ailieurs. Le chêne de la Victoire, dit aussi du Breil Houssoux, avoisinait, autrefois paraît-il, une vieille chapelle disparue depuis et que remplace une simple croix de pierre. A leur entour se tenait une foire supprimée ou transférée au bourg de Treffendel. Ce chêne, avec la pièce de terre qu'il surplombe au nord, débordant sur la route au midi, aurait été vendu huit cents francs, voilà quelques années, m'a raconté un habi- tant du village, en même temps qu'une maison et un jardin sis en face, et séparés d'eux par la route nationale de Rennes à Plélan. L'arbre, à lui seul, considéré au point de vue esthé- tique, son prix commercial mis à part, vaut mieux. À son apogée, il s'étend de l’est à l’ouest sur une largeur de 25 mètres et de 26 du nord au sud. Sa taille n’est pas sensiblement moin- dre. Son dôme de feuillage, parfait de forme, ombrage cinq ares tant de champ que de route. Sa bille de deux mètres cinquante avant les grosses branches offre une circonférence de 4 mètres 50 équivalant à 143 centimètres de diamètre. Le titre de roi des arbres donné dans notre pays au chêne-lui appartient de fait et de droit. Le hêtre de la Gelée, dans la forêt de Paimpont, domine un tournant de la voie charretière conduisant du chemin de Trudeau à la loge forestière de la Gelée, à 150 mètres de la route de Plélan à Paimpont et à un peu plus d’un kilomètre à l'est de ce bourg. Tout près se blottit la maison du garde en retrait d'anciennes et profondes carrières depuis longtemps abandonnées, où la forêt a glorieusement repris ses droits. Ce coin est charmant, mais son hêtre, en dépit de la valeur d'un maître chêne joignant la cour, en est le plus bel ornement. Suivant qu'on le mesure à un ou deux mètres de sa base, il donne 1 mètre 37 et 1 mètre 29 de diamètre. Sa bille, à une - hauteur de près de quatre mètres, se divise en deux principales branches ou mieux en deux troncs secondaires qui se dressent à la façon des hêtres, atteignent vingt mètres et plus, et dont les ramifications s'étendent sur 24 mètres en tous sens, enca- drant quatre ares cinquante. A w | J'ai entendu lui comparer, mais à tort, un autre hétre _ de la même forêt, distant de cinq à sept kiiomètres, crû dans un bas-fond, au-dessous de la maison forestière de Roche- Plate, à une lieue de Beignon, et à quelques enjambées de la _ petite rivière d’AÏf, qui sinue à travers une étroite vallée des plus pittoresques et sépare l'Ille-et-Vilaine du Morbihan. De _ l'un et l’autre côté du cours d'eau, torrentueux en hiver, complètement à sec depuis des mois quand en août et septem- bre derniers J'ai suivi ses rives, émergent à cinquante, soixante et parfois quatre-vingts mètres de hauteur, des rocs abrupts, que dissimulent en partie sur le versant de notre département les extrêmes bois de la forêt, et sur le versant Morbihannais sauvagement dénudés ou à demi recouverts d'herbe maigre, d'ajoncs courts et hargneux, qui, vers les bords de l'Aff, lais- sent toutefois percer çà et là quelques toufies de bruyères. Le hêtre de Roche-Plate, d'accès plutôt difficile, est à demi-enfoui dans la végétation qui le presse, comme un monument enserré de banales constructions ; il en est tout gêné, il a peine à s'étendre et s'étire gauchement. Son tronc pourtant a les mêmes dimensions que celui de la Gelée ; ses branches se déploient sur près de 29 mètres de l’est à l’ouest et sur 22 à 24 du nord au sud. Sa situation et son entourage lui font tort ; il eut dû naître, pour sa gloire, bien dégagé en plaine ou sommet. Il serait cependant à citer si son rival n'existait pas. J'ai dépassé les limites proposées en traitant des plus beaux arbres de moi connus que l’Ille-et-Vilaine nous tient en réserve. Je me suis égaré dans un vaste jardin, au hasard des routes et des bois. L'intérêt du lecteur français doit être ména- _ gé, de même qu'il convenait au temps de Boileau, de respecter ce lecteur en ses mots. J'avais dessein de l’entretenir des quel- ques vieux arbres que m'a révélés le cours de mes promenades aux environs. Un second article, s’il consent à me suivre, le conduira près d'eux quelque jour. Ts tu Ps +. à DR De Tr) à Le | L EAN d k | Pet he Tes Sri a LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BRETAGNE par M. Emile GADECEAU ÎIT, — LIMITES NATURELLES DU SECTEUR ARMORICAIN Dans une première étude (1), nous avons cherché à synthétiser la végétation de la Bretagne, en tant que région naturelle. Nous avons vu la forêt d'arbres à feuilles caduques caractérisée par le hêtre /Fagus silvatica), la lande, par l’ajonc (Ulex euro- pæus), la tourbière par une bruyère (Erica Tetralix) (2), la région montagneuse par les fougères membraneuses /Hymeno- phyllum tunbridgense et Wilsoni). Enfin, le magnifique dévelop- pement du littoral nous a montré une belle série d'espèces atlantiques, avec de curieuses colonies d'espèces méridionales. Cet ensemble est, avant tout, la résultante du climat breton, il commence et finit avec lui. C'est à préciser les limites de ce Secteur Armoricain que nous consacrerons notre seconde étude. Disons, toutefois, que si, pour le tracé de nos cartes botaniques, il nous faut néces- sairement admettre des limites précises entre les « secteurs », en réalité ces limites sont loin d’être absolues, il y a toujours, au point de contact, une certaine pénétration réciproque, mais, de simples observations, dans le sens des limites naturelles, ont plus de valeur scientifique que la simplicité, toute apparente, des limites arbitraires (3). | « Lorsque la majorité des espèces caractéristiques d'une « zône cesse de se montrer, lorsqu'on ne les voit plus qu'en « mélange avec une majorité d’autres espèces auxquelles elles « sont numériquement subordonnées, on a quitté la zône en « question, » (4) C'est précisément ce qui arrive à partir du cours de la Loire, en remontant vers le nord, mais, d'une façon plus frappante encore à partir du bassin de la Vilaine. Nous pou- vons constater que c’est là que les représentants de la flore méridionale deviennent plus rares et que cette raréfaction (1) Revue bret. de Bot., juillet 1906. (2) Considérée par Drude comme espèce Atlantique par excellence. (8) J. E. PLANCHON — Des limites naturelles des Flores — (Extr. Act. Congrès scientif., XXXV:, session, Montpellier, 1871. (4) Ch. FLAHAULT. — Projet de Carte botanique. Extr. Bull, Soc. bot. Fr.t. XLI, p. L.VI (1894). è LAS ps à ON _ coïncide avec l’apparition des espèces hygrophiles, à tendances septentrionales. Cherchant parmi les espèces Les plus sensibles aux influences climatiques, les valeurs-types qui doivent nous servir à délimiter et à subdiviser notre Secleur Armoricain, nous trouvons, parmi les végétaux qui nous abandonnent au seuil de la région bretonne, tout d’abord, la vigne, qui sur les quelques points clairsemés où l’on s'efforce de la cultiver, en Bretagne, ne donne que des résuliats plus que médiocres. Un arbre qui nous avait accompagné jusque là, et qui croit même encore en petits buissons (1) dans les landes au nord, et à l’ouest de Nantes, le chêne Tauzin (Quercus Toza), semble exclu de l’ensemble de la Bretagne, plutôt par l'humidité du climat que par la tempéralure hivernale, puisqu'il atteint le 48° parallèle au Mans. C'est un arbre essentiellement méridio- nal et même, d’après Drude (2), caractéristique des régions occidentales de la Méditerranée. Il est d’ailleurs indifférent sur la nature géologique du sol : il croît, en Loire-Inférieure, aussi bien sur les terrains azoïques que paléozoïques, dans la Mayenne, sur les phyllades et le calcaire marbre, dans la Charente-Inférieure sur les sables tertiaires. Je reviendrai, plus tard, sur sa dispersion dans notre région. Disons ici, seule- ment, que dans la Haute-Bretagne, on ne le voit plus que par pieds isolés et probablement introduits. En dehors des espèces ligneuses, les espèces méridionales suivantes se prolongent jusqu’au bassin de la Vilaine sans le franchir : Allium ericelorum. Scirpus Holoschænus. Bromus molliformis. Adiantum Capillus Veneris. D’autres deviennent plus rares au delà : Silene portensis. Malva nicæensis. Inula crithmoïdes. Helichrysum Stæchas. Scolymus hispanicus. Crepis Suffreniana. Serapias cordigera. Enfin, à l'exception des Ranuneulus parviflorus, Dianthus pro- lifer, >< Andryala integrifolia, Cicendia pusilla, >< Euphorbia Cyparissias, Calamagrostis Epigeios, Orchis lalifolia, dont deux (<), ne franchissent pas la Loire tandis que les autres com- mencent à se raréfier en deçà ou au delà, toutes les plantes de (1) C’est alors le Quercus pedem vix superans de Bonnemaison (Lloyd fl, O, 5° édition, p. 312.) (2) Géogr. bot. trad. Poirault, p. 865. REV. BRET. DE BOT., T. II 7 Here notre liste des espèces beaucoup moins répandues en Bretagne que dans l'ensemble de la Flore de l'Ouest (1), de même que celles mentionnées dans les deux paragraphes suivants, devien- nent beaucoup plus rares au nord du bassin de la Vilaine, et toutes les espèces de la liste, sauf, peut-être l’'Aquilegia vut garis, sont des xérophiles. Tout ceci indique nettement, qu'à partir de ce point, un changement notable s’est produit dans les conditions climatiques et surtout dans le régime hygro- métrique de l'atmosphère, la nature du sol n'ayant pas changé. L'apparition graduelle des espèces hygrophiles et septen- trionales vient appuyer notre thèse, comme contre partie de la disparition des espèces méridionales. Dans un écrit précédent (2), nous montrions le hêtre (Fagus silvatica), rare dans le Bocage vendéen, et autour de Nantes, ne commençant à paraître que dans la dépression formée par les hauts côteaux qui séparent, au nord, le bassin de la Loire de celui de la Vilaine, vers Sautron, le Buron, Vigneux, Fay, etc. Or, le hêtre est considéré par Grisebach (3) comme étant l'expression la plus parfaite du climat maritime de l'Europe. D'après le même auteur, le châtaignier (Castanea vesca) caractériserait la Zône occidentale. La question de l'indigénat du châtaignier en Bretagne reste douteuse et ce n’est pas ici le lieu de la traiter à fond. Bor- nons-nous à constater que si l’on considère la nature siliceuse du sol et les conditions climatiques du pays, on comprend à quel point elles conviennent à cet arbre et on s'explique son abondance dans la contrée et les résultats favorables d’une culture sur laquelle M. Reveillon (4) vient de nous donner des détails instructifs. M. Geslin de Bourgogne (5) affirme avoir trouvé dans la baie de Saint-Brieuc, parmi les restes d'une forêt sous-marine un châtaignier mesurant plus de 6 mètres de bille, Cependant de Candolle (Géoyr. bot.) n'ose pas conclure affirmativement sur la question, en ce qui concerne l'Angle- terre, malgré la présence fort ancienne de cet arbre dans le pays, et Nordlinger prend nettement partie contre l'indigénat en Bretagne (6). : (1) Revue Bretonne de botanique, juillet 1906, p. 68 et 69. ” (2) Ê. GaDecEAU.— La flore bretonne et sa limite méridionale. — Extr. Bull. Soc. bot. Fr. t. L. (1903) avec carte géographique. (3) Végétation du Globe, Trad. Tchihatchef, p. 119. (4) REVEILLON. — Notes sur le châtaignier en Ille-et-Vilaine. Rev. bret. de botanique (juillet 1906). ; (5) GESLIN DE BOURGOGNE, — Du mouvement de la mer, etc. Mém. Congr. scient. Fr. Saint-Brieuc 1872. (6) NORDLINGER.— Mém. sur les essences forestières de la Bretagne.— Extr. de l'Agriculture de l'Ouest (1845). dt ct AR A Quoiqu'il en soit, retenons seulement que le châtaignier s'accommode très bien du sol et du climat breton. Enfin, c’est au delà de laVilaine que nous voyons apparaître la plupart des espèces à tendances septentrionales, mention- nées dans la liste 1, $ 3, p. 66 et 67 de notre précédente étude. (1) Quelques explications nous paraissent utiles, sur ce que nous entendons par plantes à tendances septentrionales, vu les interprétations différentes auxquelles ce qualificatif a donné lieu. Nous n’entendons pas dire par là qu'il existe, en Bretagne, des espèces arctiques, proprement dites, ni même spéciales à la « zône froide septentrionale » de Koppen, mais plutôt des espèces qui redoutent davantage les étés chauds et la séche- resse prolongée qu'elles ne recherchent les hivers froids et l'humidité constante. Si l'on peut s'exprimer ainsi je dirai qu'elles sont surtout « thermofuges ». De même que les méridionales sont presque définitivement arrêtées au seuil de la Bretagne par le climat. de même les septentrionales ne trouvent plus au sud de la Vilaine les con- ditions météorologiques qui leur sont nécessaires. Des deux facteurs : chaleur et humidité, c'est le second qui joue le rôle le plus important. C'est donc bien, comme nous l'avons dit, le bassin de la Vilaine qui circonscrit au sud le Secteur breton et cette limite acquiert une valeur plus grande encore lorsque nous cons- tatons qu'elle correspond à la limite septentrionale des étés chauds, c’est à dire des moyennes diurnes brülantes dépas- Sanson ec, iclle que l'a: tracée: Drude ©). Bien fixés désormais sur ce point, nous n'avons pas à recher- cher les limites W. et N.-que l'Océan et la Manche se sont chargés de tracer, mais la limite orientale doit désormais appeler notre très sérieux examen, sans aucun souci des divi- sions administratives. Nous pouvons heureusement nous appuyer pour cela sur des travaux de première valeur, tels que l'excellente Flore de Normandie de M. Corbière et plu- sieurs de ses récentes publications. M. Letacq, aumônier des Petites Sœurs des Pauvres à Alen- çon, qui connaît admiraäblement toute la contrée limitrophe (1) Ces listes présentent quelques omissions : prière d'ajouter à la liste I., $ 3 — (Esp. septentrionales) : — Vaccinium Oxycoccos, Carex dioica, Cæ 2 canescens. — à la liste IL. après Scirpus silvaticus : Scirpus caespitusus. — page 7, ligne 14, après Agrostis selacea, ajouter Agrostis GE et Melica cœærulea. — Enfin le Polygonum Bistorta inscrit par erreur sur la liste I, $ 4: doit être reporté au $ 3° de la même liste (septentrionales) après Staice rariflora. (2) (Géogr. Bot. Carte n° IIT. RG PC qui nous occupe, a bien voulu me fournir, sur le sujet, des renseignements du plus vif intérêt, complétant ainsi pour moi, d'une façon encore plus détaillée, les connaissances que j'ai puisées dans ses publications phytogéographiques. (1) Enfin ,gràce aux travaux de Mgr. Leveillé,de M. Lucien Daniel, de M. Amb. Gentil, du Mans, et de quelques autres botanistes de la Société bretonne de Bolanique, le Haut-Maine et Le dépar- tement de la Mayenne tout entier nous sont connus dans leur ensemble. Dans l'Europe occidentale, nous dit Grisebach, dans son magistral ouvrage, les lignes qui correspondent à une distance déterminée des côtes de la mer du Nord et de l'Océan Atlan- tique ont une importance bien plus grande que toutes Îles autres ; elles indiquent les passages graduels du climat mari- time au climat continental (2). Bien que la totalité de la région qui nous occupe appar- tienne, sans contredit, au climat maritime, nous pouvons nous inspirer de ce principe dans les détails de la recherche de la limite orientale de la Flore bretonne, Nous commencerons la discussion par la partie N. E. : le Cotentin, sur lequet M. Corbière, vient de nous donner un résumé des plus intéressants (3). Examinant la liste des espèces occidentales de la Flore de l'Ouest de la France, nous constaterons tout d'abord que huit espèces A{lanliques ne dépassent pas vers l'E. le littoral du Cotentin. Ce sont : Ulex Gallii (4). Erythræa diffuse. Scr ofularia Scorodonia. Linaria arenarix. Statice occidentalis. Rumex rupestris. Polysiichum æmulum, ) ces deux espèces à la fois sep- Hymenophyllum Wilsoni, ) tentrionales et atlantiques. Parmi les autres espèces occidentales qui nous ont accom- pagné jusque là. huit deviennent beaucoup plus rares au delà de la presqu'île de la Manche ; Ranunculus Lenormandi. Viola lancifolia. 1) LETACQ — I. Considéralions sur la Géog. bot. de l'Orne. (Extr. Annuaire Normand 1895). II — Aperçu sur la flore de l'arrondissement d'Alençon (Bull. soc. hort. de l'Orne, premier semestre 1896). IIT. — Inventaire des pl. phanérogames etc... de l'Orne (Bull. soc. amis des Sc. nat. Rennes, 2 semestre 1905). (2) GRISEBACH, la Végétation du Globe, p. 119. {3) La Flore de la presqu'ile du Cotentin, extr. de Cherbourg et le Cotentin. oipres de l’A: Fr. À. s, 4905). (4) Une seule locakisé dans le Calvados à Ryès près Bayeux. sr Le Hypericum linarifolium. Sedum anglicum. Erica ciliaris. Siblhorpia europæa Armeria pubescens. Euphorbia portlandica. De même un certain nombre d'espèces méridionales du littoral breton nous abandonnent définitivement au delà de la Manche : Matthiola sinualu. Erodium malacoides. Trigonella ornithopodioides. Lotus hispidus. Diotis candidissima. Statice lychnidifolia. Polygonum marilimum . — Raii. Romulea Columnæ. Phalaris minor. Cynosurus echinatus. Festuca uniglumis. D'autres espèces s’avancent à peine sur quelques points de la côte du Calvados voisine ou deviennent rares à partir de la Manche : Cochlearia danica. Trifolium suffocatum. Critkmum maritinum. Euphorbia portlandica. — Peplis. Salicornia radicans. Juncus acutus. Ainsi, la disparition de presque tous les derniers vestiges de la flore occidentale et méridionale dont la présence est l’une des caractéristiques de la végétation bretonne, imprime, au delà de la presqu'île du Cotentin un cachet différent à l’ensem- ple du tapis végétal du littoral, en même temps qu'apparaît avec les calcaires jurassiques qui bordent le massif armoricain, dans le Calvados, toute une série d'espèces calcicoles inconnues en Bretagne. Le littoral breton peut donc être considéré comme finissant à l'embouchure de la Vire. * * * La limite intérieure orientale à partir de ce point, en descen- dant vers le Sud, est plus difficile à tracer. À la vérité, nous retrouvons dans la partie pseudo-mon- tagneuse de cette région, presque toutes les espèces septentrio- nales de la même zône en Bretagne (notre liste [., $ 3) et Ve c'est avec raison que M. Flahault rattache cette végé- tation à un vaste ensemble qu'il dénomme : Domaine des plaines et collines du Nord-européen continental, mais nous croyons que des différences de climat aussi considérables que celles qu'il signale ui-même dans ce vaste Domaine : « climats « insulaire,.en Bretagne, maritime en Normandie et en Flan- « dre, continental en Champagne » impriment plus que des nuances à la flore de ces districts. Quelle différence d'aspect, comme le dit si bien M. Flahault, lui-même entre les landes et les forêts de la Bretagne, les steppes de la Champagne pouilleuse et les gras pâturages de la Flandre ! L'aspect des pâturages normands, a-til rien de commun avec les paysages sévères de la Bretagne ? Le climat insulaire imprime ici à la végétation un carac- tère particulier. M. Ch. Picquenard (1), qui connaît à fond la Bretagne, a. très bien fait ressortir ces influences climatiques au sein même de la région intérieure du pays, surtout en ce qui con- cerne la végétation des Mousses et des Lichens. Il signale les Hyménophyllées comme tout à fait caractéristiques des climats humides et doux, insulaires. Le Cotentin, le Finistère, l’'Ecosse, la Terre de Feu, se prêtent admirablement à leur développement. Il insiste sur la présence, en Basse-Bretagne, d'espèces maritimes, à l’intérieur, sur les falaises exposées aux cmbruns, espèces qui, dans la plupart des régions qui ne possèdent pas, à l’intérieur un climat insulaire, sont stricte- ment limitées à une région littorale étroite. Ces espèces font déjà défaut, en Haute-Bretagne alors qu'elles se montrent encore dans le Cotentin. Par contre un certain nombre d'espèces xérophiles qui trouveraient dans l'Ouest de la Bretagne des sols identiques à ceux où elles croissent dans l’est de la région, manquent dans la partie oecidentale où l'air est trop humide et surtout trop « marin » pour elles, ce sont des espèces à tendances conti- nentales. Le vaste écran formé par les collines du Maine et de Nor- mandie, qui séparent les deux versants de l'Océan Atlantique et de la Manche, avec des sommets de 150 à {oo mètres d’al- titude, me paraît remplir ici un rôle capital. C’est à l’extrémité du versant exposé au S W. que viennent expirer les derniers vestiges d’une de nos plantes bretonnes les plus caractéristi- ques, l’'Hymenophyllum tunbridgense. (2) Les : Viola lancifolia. — meduanensis. (4) La Végétation de la Bretagne etc., thèse pour le Doctorat en Médecine. Paris 1900. Chap. V., p. 26 et suiv. (2) Le Chatellier au N. de Domfront. x ERA Tormentilla reptans. Trapa nalans. Myrica Gale. Rhyncospora fusc«. Airopsis agrostidea. se trouvent aux environs de Domfront, à leur dernière limite orientale et Les : Ranunculus Lenormandi. Lychnis diurna. Comarum palustre. Helosciadium inundatum. Gentiana Pneumonanthe. Sibthorpia europæa. Narthecium ossifragum. Juncus squarrosus. Carex binervis. — lævigala. Osmunda regalis. deviennent sensiblement plus rares sur le versant exposé au Nat). En même temps apparaît graduellement, sur ce dernier ver- sant, en avançant vers l'Est, toute une série d'espèces septen- trionales, plus nettement montagnardes, qui ne sauraient supporter le climat insulaire de la Bretagne el qu'on pourrait presque qualifier ici d'ultramontaines : Parnassia palustris. | Alchemilla vulgaris. Chrysosplenium alternifolium. Antennaria dioica. Cirsium oleraceum. Vaccinium Vilis Idæa. Pyrola rotundifolia. — minor. Gentiana cruciata. — _ germanicu. Daphne Mezereum. Orchis albida. Herminium monorchis. Maïanthemum bifolium. Carex Davallian«. Polypodium Phegopteris. (2) Les espèces suivantes qui se montrent, comme les précé- dentes, à l’est de la chaîne des collines, ont des affinités moins nettement déterminées, mais bien voisines, au sens général : (1) Cfr. LETAcCO. — Loc. cit. I. (2) Les Asarum europarum et Sorbus Aria, qu'on trouve encore au sommet de la butte Chaumont près Alençon, seraient, d’après M. Letacq, les vestiges d'une vaturalisation très ancienne. Er Cucubalus baccifer. Epilobium roseum. Campanula rotundifolia. — rapunculoïdes. Carex paradoxa. Polypodium Dryopteris. Cyslopteris fragilis. Enfin celles qui suivent, qui ne se montrent qu'assez rare- ment et clairsemées en Bretagne, deviennent plus abondantes dès qu'on a franchi l'écran: +24 Cineraria spathulæfolia. 2 Atropa Belladonna. Potygonum Bistorta. À Lysüunachia nemorum. Melittis Melissophyllum. Pulmonaria angustifolia. M. Letacq a constaté que les collines de Normandie forment la limite septentrionale d'un grand nombre d'espèces d'ori- gine méridionale ou atlantique qui demandent des hivers peu rigoureux et une moyenne annuelle d'au moins 10° cent. ._ Le Camellia réussit en pleine terre à Alençon. Couterne et surtout à Domfront, tandis que sur le versant septentrional des collines, il ne supporte plus la rigueur de la température. La feuillaison, la floraison des arbres et des plantes herbacées, la maturité des fruits a lieu au Theil, à Bellême, à Alençon, à Couterne et à Domfront, dix jours plus tôt qu'à Longny, Sées, Argentan, La Fertc-Macé, Flers. La moyenne thermométrique est de 10° 5 à Domfront et de 8:8 à Argentan. (1) « La flore domfrontaise, m'écrit M. Letacq, est très analogue « à la flore bretonne : les Ulex nanus, Wahlenbergia hederacea, « Lobelia urens et surtout Erica ciliaris Y sont manifestement « plus répandus que dans l'Est du département de l'Orne. » L'influence du climat breton se fait encore sentir jusque dans la Sarthe, autour de Fresnay-sur-Sarthe et de Sillé-le- Guillaume. &« Autour de Fresnav, on voit, en abondance. le Scilla autum- « nalis, très répandu dans l'Ouest de la France. Or, cette « plante n’est connue, dans la Sarthe, qu'aux environs de « Fresnay : elle n’a pas encore été recueillie dans l'Orne ; elle « ne se voit ni dans l'Eure, ni dans l'Eure-et-Loir. ._ CA l'étang de Sillé se trouve l’Airopsis agrostidea : c’est avec « l'étang des Noës, près Carrouges (Orne) la dernière station « orientale de cette plante dans le N. W. de la France. Au contraire, la contrée du département où l'influence de la (1) LerAco. —- Loc. cit. — I — p. 282, 283. L Er PT TR NN LATTES TA Phel de MEURT 407 Mes DRE TE Re SAN res 7 2 Yoapie F4 “Re AT En + ICT Limite orientale du Secteur armoricain mg ue mer et de la chaleur se font le moins sentir et qui paraît ainsi plus favorable aux espèces de la région montagneuse, com- prend les environs de Vimoutiers, la Ferté-Fresnel, Laigle et Tourouvre. C’est en effet entre Vimoutiers et Laigle que l’on peut constater l'association d'un certain nombre d'espèces montagnardes, qui sont là aussi communes et aussi bien déve- loppées que dans les montagnes : Aconitum Napellus Alchemilla vulgaris. Polygonum Bistorta. Chrysosplenium allernifolium. Pyrola rotundifolia — minor. Daphne Mezereum. A Laigle, les moyennes annuelles et hivernales descendent au minimum dans le département : c'est dans cette ville que le thermomètre à marqué la plus basse température, au mois de décembre 1879 : - 24° .(1) Dans la Mayenne, les hauteurs de Pré-en-Pail et d'Har- danges coustituent les derniers retranchements, vers l'Est, de certaines espèces adaptées à l'humidité tiède du climat insu- laire breton Viola palustris. Malaxis paludosa. Junceus squarrosus. Scirpus cæspilosus. Lycopodium Selago. Botrychiun Lunari«. Sur le versant opposé, ou sur quelques points disséminés de la chaîne des Coëvrons se montrent quelques espèces qui for- ment comme l'avant-garde des espèces franchement mon- tagnardes : (2) Parnassia palustris. Valeriana dioic«. Anlennaria dioic«. Pyrola rolundifoli«. — minor. Campanula rotundifoli«. Polygonum Bistorla. Narthecium ossifragum. Polypodium Phegopleris. En résumé, les collines de Normandie ont une influence con- sidérable sur les conditions ciimatiques de la contrée el par (4) LerACQ. — Loc. cit. — [I — p. 285. (2) Envisageant ici la dispersion des plantes d’une façon générale, nous ne pouvons pas tenir compte de quelques rares localités aberrantes. Rp suite sur la flore. Au point de vue hygrométrique elles déter- minent des précipitations encore plus abondantes que celles de la Cornouaille ; de 12 à 14 autour de Domfront. C’est là qu'il faut chercher la plus grande quantité d'eau pluviale et, au point de vue orographique, c'est sur ces collines que se trouve l'altitude culminante, non seulement de la région bretonne mais de tout le Nord-Ouest de la France. (1) * *X * Afin de synthétiser davantage encore, si possible, les con- clusions de cette étude, j'ai entrepris de tracer sur une carte d'état-major au 600,000° la limite orientale du Secteur Armo- ricain dont j'ai déjà tracé dans une précédente étude la limite méridionale, qui. prolongée vers l'Est, devienten même temps, la limite septentrionale du Secteur Ligérien. Ainsi se trouve délimitée par des frontières naturelles, forcément approxima- tives, la flore bretonne proprement dite. Nous avons vu plus haut, comment on peut considérer le lit- toral breton comme finissant à l'embouchure de la Vire. Le savant auteur de la Flore de Normandie a bien voulu tracer lui-même notre limite orientale à partir de ce point jus- qu'aux environs de Tinchebray, dans l'Orne, où M. l'abhé Letacq la reprise et conduite jusqu'aux environs de Sillé-le- Guillaume, dans la Sarthe. c'est-à-dire dans toute la région qu'il a parcourue et étudiée avec le soin qu'on lui connaît. Là, M. Amb. Gentil, du Mans, a bien voulu la prolonger sur les confins de la Sarthe jusqu'à Saint-Denis-d'Anjou où elle ren- contre la limite septentrionale de la culture de la vigne, limite qui sépare, à nos yeux le Secteur Armoricain du Secteur Ligérien, M. Gentil à pris pour guide la lisière occidentale des terrains primaires dans la Sarthe qui répond bien dans l'ensemble à ce qu'il a personnellement observé. M. Corbière m'écrit : « La « limite que vous me demandez de fixer, me paraît simple : «c’est celle du bassin de la Vire. Elle laisse en dehors Tinche- «bray, Vassy, Aunay, Caumont, Balleray et Isigny, et me «semble se raccorder très exactement avec vos propres vues et «celles de M. Letaeq. » On me permettra d'offrir, en terminant cette étude, dont plusieurs points élaient hors de ma portée, mes remerciements les plus vifs aux aimables et savants correspondants et confrères que je viens de nommer et auxquels il faut joindre M. Moreau, directeur de la station œænologique d'Angers. J'espère pouvoir. dans une troisième étude, traiter des sub- divisions du Secteur Armoricain. Em. GADECEAU. (1) P. JOANNE. — Dict .-géogr, de la France. Article : Bretagne. C4 SUR LA FRUCTIFICATION DE LA GLYCINE DE CHINE par C. HouLBERT Professeur à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie de Rennes La température élevée et la sécheresse persistante de l'été dernier (1906), ont provoqué quelques particularités curieuses dans la végétation des plantes exotiques et partiellement acclimatées de notre région :; c'est ainsi que nous avons pu observer la fructification de la Fausse-Glycine ou Glycine de Chine, cette belle papilionacée ornementale, qui fleurit abon- damment chaque année dans le nord-ouest de la France, mais que nous n'y avions jamais vue fructifier jusqu ici. La Fausse-Glycine / Wisfaria sinensis D. C.), originaire de Chine, comme son nom l'indique, est cultivée en Europe depuis 1825. Le pied dont nous avons observé la fructification à Reunes, est âgé de 10 ans environ : il est situé à l'exposition sud et bien abrité contre les vents du nord par un mur élevé. Au commencement du printemps 1906, la floraison se pro- duisit comme de coutume et s’effectua dans des conditions particulièrement favorables : c'était le début de la période sèche et ensoleillée, qui dura ici, depuis le milieu d'avril jusqu'à la fin du mois d'août. D'habitude, lorsque la floraison prend fin, les fleurs fanées dela Wistaire tombent et il ne reste que l'axe dénudé de l'in- florescence, qui se dessèche, peu à peu, et qui finit lui-même par disparaitre. L'année dernière, au contraire, les fleurs se fanèrent comme de coutume: mais. sur plusieurs grappes, les pédoncules ne se détachèrent pas et presque tous se montrèrent terminés par des gousses fertiles. Chaque grappe portait ainsi de r2 à 0 gousses, qui Sac crurent normalemement dans le courant de l'été et conser- vèrent, jusqu'à l'arriere saison, une bellecoloration verte. Après les premières gelées seulement, les gousses commen cèrent à brunir et à prendre la consistance coriace qui les caractérise ; en quelques jours, elles acquirent la teinte brun foncé qu'elles ont ensuite définitivement conservée. Jugeant Une grappe fertile du Wistaria simensis D pr alors qu'elles étaient parvenues à maturité complète (fig. 1), nous les avons cueillies dans les premiers jours de décembre. La paroi desséchée des gousses est très dure ; chacune d'elles renferme de 6 à so graines ovoïdes couleur café {fig. 2 et 3). Une grappe de gousses, placée dans l'eau formolée à 9 pour mille, conserve sa couleur verte. Le point qui nous paraissait le plus intéressant à éclaircir était le suivant : savoir si les graines ainsi récoltées seraient fertiles et capablesde germer. Tout nous portait à croire qu'elles étaient normalement constituées el que leur abondante réserve était en parfait état de maturité. Pour les conserver dans les meilleures conditions possibles, nous avions placé les gousses, toujours fixées sur l’axe central de l'inflorescence, dans une chambre très sèche. Dans le courant du printemps, nous avons communiqué ces faits à la Société horticole d'Ille-et-Vilaine, afin de savoir si de semblables cas de ferti- lité n'avaient pas déjà été observés par les praticiens de notre Société. Aucun renseignement ne put nous être donné à ce sujet etnousavons tout lieu de croire que ce phénomène est fort rare dans notre régionsinon dans toute la A nt France. nes isolées de Wis- Un certainnom- laria sinensis. FE Grand. naturelle Fi1G. 2. — Une gousse ou- bre de graines de verte pour montrer la Wistaire, distribuées LP DETRES RENSE à la séance de la Société horticole ont été mises en terre, sous cloche, dans un sol meuble; elles germèrent parfaitement dans l’espace d'une dizaine de jours et les plantules qui en proviennent sont normales et vigoureuses {fig. 4) : tout nous porte à croire qu’elles vont achever leur développement complet sans acci- dents. 2° 00 Ce cas de fructification — tout intéressant qu'il soit — n'a rien qui doive nous surprendre : ne sait-on pas. en effet, que F1G. 4. — Jeune plante de Wistaria sinensis obtenue de germination à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie certains palmiers (Chemærops) peuvent, eux aussi fructifier sous le climat de Rennes et donner des graines parfaitement fertiles. — 91 VARIÉTÉS Une statior nouvelle d’Ophrys sapifera dans la Mayennne. — Un de mes anciens élèves, M. C. Mautaint, instituteur à Loigné (Mayenne), me signalait l'an dernier la présence de l'Ophrys apifera au bois des Rouillères, à 2 k® 500 du bourg de Loigné, sur la route de Marigné. Cette année il m'a envoyé un lot de cette plante rare. qui est, dit-il. assez aboudante dans la nouvelle station. Cette découverte est intéressante à plus d'un titre, on sait que l'Ophrys apifera est une plante essentiellement calcicole : il y a donc tout lieu de penser que le terrain où elle pousse est un lambeau de calcaire qui n'a pas encore été signalé dans la Mayenne. Je me suis empressé de communiquer le fait à notre savant confrère, M. Œhlert. le géologue bien connu, qui étudiera la question. Si réellement il existe au bois des Rouillères un ilot calcaire, M. Mantaint aura montré une fois de plus que la botanique peut rendre service au géologue. Lucien DANIEL. Additions à la florule d'Erquy. — La florule phanéro- gamique d'Erquy a été magistralement étudiée par M. l'abbé Gourio, qui avec une complaisance dont je tiens à le remer- cier ici, m'a fait voir toutes les principales raretés du petit pays qu'il explore avec succès depuis douze ans. Bien qu'il reste très peu de chose à glaner pour un débutant, j'ai eu la chance de rencontrer quelques plantes -intéressantes. Parmi elles, je citerai le Bupleurum aristatum Bart., signalé au Pendu par M. l'abbé Gourio, et que j'ai trouvé abondant sur les dunes de Caroual et les falaises de la Garenne où il forme de vérita- bles prairies. Sur les falaises du Guin, et en face la séma- phore, la Chlora perfoliata pousse. en nombre, l'Orchis pyra- midalis L. Dans une mare desséchée de la Garenne. dans le camp romain, se trouve la Lillorella lacustris L. Au point de vue cryptogamique, il y aurait beaucoup plus à faire, cette partie ayant été moins étudiée par les botanistes de la région. Parmi les espèces intéressantes que j'ai récoltées, je signalerai au vallon de Cavet, le Clathrus cancellatus, considéré autrefois comme espèce méridionale, et indiqué depuis dans le Maine-et-Loire, la Mayenne. la Loire-Inférieure et l'Ille-et- Vitaine ; le Tulostoma mammosum, sur les dunes de Caroual ; la Morille (Morchella esculenta) au vallon de Cavet, le Tricho- loma Georgii, assez commun çà et là; enfin l’'Hyphomyces gra- nulatus, dans les bois de pins du Guin où se trouve aussi le Sparassis crispa, considéré autrefois comme une espèce propre aux régions montagneuses. Jean DANIEL. à ST TE MAT ne La Macre est-elle annuelle ou vivace ? — Cette question m'a été récemment posée par l’un de nos collègues. pêcheur à la ligne, qui se livre à son sport favori, en toute saison, dans un étang poissonneux où la Macre s’est introduite il y a quelques années seulement. Comme elle n'a pas tardé à s'y multiplier de facon à devenir fort gènante. notre pêcheur a songé à la faire faucher en bateau avani la fructification, Mais il ne s'est pas dissimulé que, pour que ce procédé soit eflicace, il est nécessaire que la macre soit annuelle ; autrement, il fau- drait recommencer tous les ans ce traitement relativement coûteux. N'ayant pas une idée bien précise à cet égard, j'ai consulté les flores différentes que je possède : six donnent la macre comme annuelle ou bisannuelle : six l'indiquentcomme vivace: enfin la treizième.dont l'auteur a sans doute du sang normand dans les veines, la signale comme annuelle ou vivace. Les traités de Botanique appliquée, d'Agriculture ou de Pisciculture que j'ai également consultés sont muets sur la question du dé- veloppement de cette plante comme sur celle de sa destruction. Si quelque lecteur de la Revue bretonne de Botanique possède des documents précis sur ce sujet, nous lui serons reconnais- sant de bien vouloir nous en faire part. E. L. Le prix de Coiney. — Nous apprenons avec plaisir que la Société de Botanique de France vient de décerner le prix de Coincy à notre distingué confrère, M. E. Gadeceau, l’auteur des études si remarquées sur la Géographie botanique de la Bretagne que publie la Revue brelonne de Botanique. Nous adressons au lauréat nos plus cordiales félicitations. LD; NÉCROLOGIE La Société Bretonne de botanique vient de faire de nouvelles pertes en la personne de M. Hauarp. l'éminent avocat d’as- sises et de M. Revzé. l’auteur de l'article sur les Faïences ren- naises qui figure dans ce numéro. M. Hamard est mort au moment même où il allait utiliser les loisirs de la retraite à la recherche des plantes des environs de Plélan. Avec M. Reuzx disparait l’un des plus savants archéologues rennais et un amateur passionné d'horticulture. Nous offrons aux familles Hamard et Reuzé nos condoléances attristées. Lucien DANIEL. Laboratore Agricole et Industriel d’' Analyses et de Recherches Place Pasteur. — MENNES L ral. Ditecteur: M. CAVALIER, Professeur de Chimie à la Faculté des Sciences. Chef des Travaux : M. ARTUS. Le Laboratoire agricole et industriel, subventionné par le départe- ment d’Ille-et-Vilaine effectue des recherches sur toutes questions intéressant l'agriculture. Il effectue gratuitement pour tous les agriculteurs du département d'Ille-et-Vilaine l'analyse d'échantillons d'engrais. Joindre à l'échan- tillon un timbre de Of. 15 pour l'envoi de certificat d'analyses, et donner autant que possible l'indication de l'origine et de la garantie. Le laboratoire se charge en outre de faire pour le public industriel et agricole de la région de analyses et recherches de tout ordre, en particulier les essais de graines et de semences, engrats, terres, eaux au point de vue de la potubilité et de l'emploi industriel {alimentation dechaudières,tannerieetc.), huiles, savons,cuirsel matières tannantes, matériaux de construction, chaux, ciments, (essais chimiques et mécaniques), combustibles, minerais et métaux, elc., Envoyer les échantillons et les demandes de renseignements à M. Cavazter, Directeur du Laboratoire agricole et industr iel, Place Pasteur, Rennes. Université de D nue ede "Rennes" | = STATION ENTOMOLOGIQUE ENTOMOLOGIQUE Annexée au Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Scieness — PS — DESTRUCTION DES INSECTES NUISIBLES — 4 — 3 " est porté à la connaissance des Agriculteurs, “es Horticulteurs et, en général, de‘toutes les per- sonnes intéressées à la destruction des insectes “qu'il a été créé au « Laboratoire de Zoologie de la “laculié des Sciences de Rennes » une « Station entomologique » étudiant les moyens pratiques de létruire ou d’écarter les insectes nuisibles. + La Station fournit gratuitement, et dans le plus Wbref délai possible, tous les renseignements qu'on ui demande dans cet ordre d'idées. 11 suffit d'écrire à M.F. GUITEL, profes- Seur de Zoologie à la Faculté des sciences, “en envoyant, autant que possible, quelques “échantillons des insectes observés et des c étails sur les dégâts produits. LABORATOIRE MUNICIPAL (FACULTE DES SCIENCES Le Laboratoire, installé dans un local de la Faculté des Sciences, est ouvert tous les Jours non fériés de 9 h. à 11 h. 1/2 et de 2h. à 6 h. Il effectue gratuitement, d'après les articles 2 et 3 de l'arrêté mu- nicipal du 7 juin 1888. les analyses des échantillons déposés par les particuliers rennais au Commissariat central et agréés pour des raisons d'intérêt public par l’Ad- ministration municipale. Le public peut s'adresser directement au Directeur pour toutes les analyses de substances alimentaires (caux, boissons, laits, beurres,etc.) commerciales ct médi- camenteuses Le prix en est fixé d'après un tarif, envoyé gratuitement à toute personne qui en fait la demande, et mis d'une façon permanente à la disposition du public chez le concierge de la Faculté des Sciences. Adresser les échantiilons au Docteur PéRiER, directeur du faboratoire. Faculté des Sciences. ANNALES DE BRETAGNE Les Annales de Bretagne, publiées par la Faculté des Lettres de l'Uni- versité de Rennes, sont consacrées : ? 1° A l'Histoire, à la Géographie, à l’'Archéologie de la Bretagne; 9 A la Langue et au Folklore des peuples celtiques, en particulier des Bretons-Armoricains ; A l’étude des parlers romans de la Haute-Bretagne. Outre les articles de fonds, les Annales de Bretagne publient des comptes rendus des ouvrages intéressant la Bretagne, et une Bibliograpie des articles de revues et des livres relatifs à la Bretagne. : Aux Annales de Bretagne sont annexées : x 1° La Chronique de la Faculté des Lettres de Rennes, contenant la biblio- sraphie classique et les sujets du devoir ; 2 La Bibliothèque bretonne armoricaine, collection d'ouvrages relatifs à la Bretagne. Fasc. 1. —P. de Chalons, Dictionnaire brelon-français du dialecte de Vannes réédité par J, LOTH. Fasc, 2. — La très ancienne Coutume de B) ‘etagne, publiée par M. PLANIOL. Fasc. 3. — Lexique étymologique du brelon moderne, par V. HENRY. Fase. 4. — Cartulaire de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, publié par L. Maitre et P. de Berthou. Les Annales de Bretagne paraissent en quatre fascicules trimestriels et forment chaque année un volume d'environ 600 pages, grand in-8. À chaque fascicule des Annales de Bretagne sont joints la (‘hronique de la Faculté et une ou plusieurs feuilles d’un volume de la Bibliothèque avec pa- gination séparée. Le prix de l'abonnement est de 10 francs par an pour la FRANCE, 12 fr. 50 pour l'ETRANGER. La table des douze premières années est en vente au prix de 2 fr, 50. Les ANNALES DE BRETAGNE publient régulièrement les Som- maires des revues qu'elles reçoivent par échange. Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. DoTTIN, professeur à l’Université, 37, rue de Fougères, Rennes. ve UNIVERSITÉ DE RENNES BRETAGNE, aNE, FRANCE COURS de FRANÇAIS POUR ETUDIANTS ÉTRANGERS DES DEUX SEXES mr Le -n 1" Série. — Du 15 Décembre au 15 Mars. 2° Série. — Du 1° Avril au 30 Juin. ) Phonétique. — Prononciation. — Diction. — Exercices de Gram- maire. — Dictées. — Narrations, Traductions en Français de textes étrangers, etc... — Conférences sur l'histoire et la littérature française. — Géographie. — Institutions françaises. Laboratoires de Psychologie expérimentale et de Géographie DIPLOMES Approuvés par le ministère de l'Instruction publique I. — Diplôme de langue française. IT. — Diplôme de langue et littérature française. IIL — Doctorat de l'Université de Rennes. Pour tous renseignements, s'adresser à M. Feuillerat, 31, rue de Fougères, Rennes. REVUE BRETONNE ++ % < > DE << << < + +++ BOTANIQU PURE & APPLIQUÉE DIRIGÉE PAR M. Lucien DANIEL PROFESSEUR DE BOTANIQUE AGRICOLE <% A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE RENNES a Imprimerie Artistique GUILLEMIN ET VOISIN 2, Rue d’Antrain, Rennes d " 4 - REVUE BRETONNE DE . BOTANIQUE PURE ET APPLIQUÉE DIRIGÉE PAR M. Lucien DANIEL PROFESSEUR DE BOTANIQUE AGRICOLE A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE RENNES Deuxième année — N° 4. — Décembre 1907 SOMMAIRE Pagés 4. DANIEL. — Essai de Tératologie expérimentale. — Origine des MONS LUDS ILE SAS UILE NE EE ne ee te de A ee see ae ele he ele 93 2. PARISOT. — De l'emploi comme semences des tubercules parasites JESDOMMESTeNeLeROTINAITES NL ere oise meme do slelesiete 113 3. AUBRÉE (Edouard). — Quelques beaux arbres et quelques vieux arbres de lPIlle-eteMianes A en Re RS RER € EE 120 4. POTIER DE LA VARDE. — Excursions bryologiques dans les Côtes-du- Nord... Hedh ie Dee aan TRE Pa D te Bt ne Le a LE EE 195 5.— AUBRÉE (Jules). — Obtention d’ua camélia odorant......:......... 131 6. Variétés: POTIER DE LA VARDE. — Sur la présence du ‘‘ Clathrus — Carcelaiusse le tdanselmManche. tr. UE TRANS. 133 — BRÉGEON. — Est-ce que la Màcre ou châtaigne d’eau est annuelle, bisannuelle ou vivace ?...........,........, 133 — - L. DANIEL, — Nouvelles... RE rte ne at EN ete 134 it D pet AVIS La Reçue bretonne de Bo:anique pute et appliquée (tirage 500 exemplaires) ne se vend pas au numéro mais à l’année, au prix de 5 fr. et de 6 fr. pour l'Étranger (union postale). Adresser les demandes d'abonnement à M. le D' Patay, 2, quai Duguay- Trouin, à Rennes, trésorier de la Société bretonne de Botanique. La Revue s’occupant exclusivement de botanique, s’interdit toute discussion politique ou teligieuse. Elle laisse à chaque auteur la responsabilité de ses articles. Plusieurs membres de la Société brelonne de Botanique se mettent bien volontiers à la disposition du public pour donner gracieusement des renseignements sur les questions de leur compétence qui intéressent plus particulièrement la botanique et l’agriculture de la région armoricaine. On peut adresser, avec échantillons, des demandes de renseignements à MM. : Borpas, Maître de Conférences à la Faculté de Rennes. — Cécidies de toute nature. CAVALIER, Professeur à la Faculté de Rennes. — Engrais agricoles ou horticoles. CHÉNU, Surveillant général au Lycée de Rennes.— Phané- rogames. | CoupErC, à Aubenas /Ardèche).—Lichens, surtout Collémacés. DANIEL, Professeur à la Faculté de Rennes.— Champignons.—- Opérations d'horticulture. — Monstruosités. DucouET, Professeur à l'Ecele nationale d’Agricullure de Rennes. — Parasitisme et pathologie générale des plantes. GADECEAU, champ Quartier, rue du Port-Guichard, à Nantes.— Phanérogames. HouLBErT, Professeur à l'Ecole de Médecine de Rennes. — Algues et Lichens. HusNorT, directeur de la Revue brvologique, à Cahan, par Athis, ‘Orne). — Muscinées, Graminées, Cypéracées. Joindre un timbre pout la réponse, ESSAI DE TÉRATOLOGIE EXPÉRIMENTALE, ORIGINE DES MONSTRUOSITÉS Par M. Lucien DANIEL (suite) Les petites plaies de l'écorce peuvent être de nature variée tant comme forme que comme étendue. J'ai plus spécialement étudié les plaies de forme rectangulaire, quand les dimensions sont telles que les lèvres de la plaie peuvent se rejoindre au bout d’un temps assez long: quelques mois par exemple. L'on sait que ces plaies ont été pratiquées par les Anciens _qui avaient étudié l’action de divers onguents sur la cicatri- sation. Au Moyen-Age, l’on a aussi recherché les substances aptes à fournir de bons onguents cicatriciels (Agricola, etc.). C’est surtout à Duhamel de Monceau que sont dues les expé- riences scientifiques les plus importantes sur la question (1). Bien que celui-ci ait employé des ingrédients fort variés, les uns contrariant, les autres favorisant la régénération des tissus, il n’a, comme ses prédécesseurs, signalé aucune monstruosité produite par l’action des blessures ou des substances employées comme onguent. ‘ De nos jours, on a remarqué, comme M. Van Tieghem l'indique (2), que les bourgeonnements adventifs consécutifs aux blessures donnent souvent lieu à des concrescences. En 1891-1893, je fis de nombreux essais sur la cicatrisation des plaies chez les plantes en vue de résoudre certains problèmes de reprise des greffes. Un premier point ressortit nettement de ces expériencés, ainsi que je le montrai alors (5); la section de l'écorce (au sens ancien du mot, c’est-à-dire l'écorce propre- ment dite et le liber) provoque exclusivement la formation de racines adventives : la section du tissu ligneux est la seule capa- ble de faire sortir les bourgeons adventifs. (1) DUHAMEL pu MONCEAU. — Physique des arbres, Paris, 1759. (2) VAN TIEGHEM.. — Traité de Botanique, Paris, 1891. (3) Lucien DANIEL, Recherches anatomiques sur les greffes herbacées et ligneuses, Rennes, 1896. REV. BRET. DE BOT., T. II ä “* CENTRES Me OT UE à + Fo, nee 7: LV PRESS De là, une règle fondamentale qu'on peut ainsi formuler : Si l’on veut, à l’aide de blessures, obtenir des fasciations de racines, il suffit de sectionner une partie importante des libers; si l'on veut au contraire provoquer la formation de fasciations dans l'appareil aérien, il faut sectionner les bois sur une partie suffisante de leur étendue. Nous avons vu, dans ce qui précède, des fasciations de l'appareil aérien et des brisures qui se sont produites à la suite d'opérations horticoles basées sur le sectionnement de tissus ligneux provoquant une suralimentation momentanée, mais énergique (1). Je pourrais citer aussi de nombreuses fasciations de racines obtenues à la suite du sectionnement de tout ou partie des libers de la tige. Toutefois pour obtenir celles-ci, il est nécessaire de maintenir la plaie à l'obscurité et de l'empêcher de se dessécher à l'aide d'un manchon obscur maintenu humide. Sans cette précaution, les racines adven- tives se dessèchent, sortent à peine au dehors et meurent. Ce procédé favorise en outre la régénération des tissus. Les fasciations sont plus ou moins nombreuses suivant la nature des plantes sur lesquelles on opère et suivant la nature du manchon employé. J'ai obtenu à volonté ces anomalies sur les choux. par exemple, à l’aide de plaies rectangulaires, en les entourant d'un manchon d'ouate hydrophile imbibée d’eau et maintenue humide par des arrosages con venables, On obtient également de bons résultats par l'emploi de l'argile humide ou de l'onguent de Saint-Fiacre maintenus en place par un linge et une ligature. L'important, c'est d'em- pêcher les tissus nouvellement formés d'atteindre la limite de dessiccation. On peut même se passer de manchon si l’on fait la plaie au collet de la plante en maintenant le sol humide. Dans les périodes d'humidité suffisante, la régénération est assez rapide pour que les racines adventives s’enfoncent dans le sol et continuent à vivre. Ces procédés auraient pu être étudiés au paragraphe À, car ils font surtout varier [a répartition des sèves, mais je les étudie ici parce qu'on peut, par les blessures de l'écorce, faire varier aussi la qualité des sèves en ajoutant en proportions convenables des substances données soit à l’eau qui imprègne le manchon, soit à l'onguentemployé. Ce procédé peut se comparer à l’action (1) Récemment M. Prillieux, membre de l’Institut, m'a aimablement communiqué un intéressant exemple de rupture des tissus à la suite d’une taille énergique de l’appareil végétatif aérien. Ayant rabatiu des Delphinium vivaces très vigoureux pour provoquer une seconde floraison, les tiges de remplacement présentèrent une turgescence exagérée, à tel point que quelques-unes se fendirent longitudinalement sur une assez grande étendue. Cetie rupture peut s'expliquer par les mêmes con- sidérations qui m'ont servi pour le cas des fasciations du Fusain, se brisant transversalement. LM TER des insectes quand ceux-ci piquent l'organe en respectant le système conducteur ligneux. J'ai, sous le rapport des plaies et piqures, étudié en 1897 l'action de divers antiseptiques utilisés en médecine (thymol, sublimé, salol, acide salicylique) et de divers sels, parmi les- quels le sulfate de cuivre et le sulfate de fer. J'ai opéré sur des plantes ligneuses (Prunus Lauro-Cerasus. chêne, cerisier) et sur des plantes herbacées (Tanacetum vulgare et Chou). Les antiseptiques énergiques ont,ainsi qu'il fallait s’y attendre, donné tous de mauvais résultats, et, vu leur causticité, ont endommagé plus ou moins les méristèmes cicatriciels, même à des doses très faibles. Le sublimé au TS a été encore très nocif. L'action de ces substances à varié suivant la nature des plantes en expérience, suivant l’âge des parties blessées et la nature de ces parties. Au contraire, les sulfates au Loc favorisant la régénération des tissus, ont amené une production plus rapide des racines adventives. Le nombre de celles-ci étant aussi plus grand. il s’est alors produit de nombreuses fasciations, principalement dans le cas des choux. traités au sulfate de fer. Bien que ces essais demandent à être complétés en opérant sur un grand nombre de plantes et en employant d’autres subs- tances que celles citées plus haut, on peut dire que les produits activant la régénération des tissus influent, par le fait même, sur la production des fasciations. Je n'ai pas observé d'autres monstruosités sur les plantes ainsi traitées, Mais ce résultat négatif ne prouve pas qu'il soit impossible d'en obtenir par cette méthode. C. — SURALIMENTATION EN QUANTITÉ ET EN QUALITÉ Il va de soi que si. employés séparément, les procédés de sur- alimentation en quantité et de suralimentation en qualité provoquent des monstruosités, l’on aura plus de chances encore d'obtenir des anomalies en combinant entre elles ces deux causes de variation. Or, cette combinaison est faite, inconsciemment il est vrai le plus souvent, par les amateurs et les praticiens dans leurs cultures intensives. En effet, nombre de procédés, qui engen- drent des monstruosités en faisant varier à la fois la quantilé et la qualité des sèves sont usités depuis longtemps déjà en horticulture, à des titres divers et c'est à eux que l'on doit nombre de belles et bonnes variétés horticoles ou méme agricoles, obtenues accidentellement sans qu'on en ait soupçonné la cause. ET CUT SOL Parmi ces procédés, il faut citer ; les blessures ligneuses avec badigeonnages, faites par l’homme ou les insectes ; les modes divers de taille des plantes combinés avec l’action des engrais ; la décortication annulaire ; la greffe et le parasitisme végétal; la taille, la greffe et les engrais combinés ; la reproduction croisée entre gamètes de capacités fonctionnelles différentes ; enfin l'emploi simultané, raisonné ou empirique, de la greffe, de l'hybridation et d’autres procédés de culture, suivant les besoins ou le caprice du cultivateur. I. — BLESSURES LIGNEUSES ET BADIGEONNAGES Les anciens ont pratiqué les badigeonnages des plaies ligneuses avec des onguents ou des substances médicamenteuses dans le but de guérir ces plaies ou dans celui de faire pénétrer dans la plante certains éléments capables de modifier les carac- tères de ses parties utilitaires. C'est ainsi qu'ils avaient cher- ché la vigne laxative et onguentifère qui devait porter des raisins médicamenteux, etc. Mais si le but poursuivi par eux a été souvent irréalisable, leur méthode n'en était pas moins tout indiquée pour obtenir des résultats moins merveilleux, mais quand même importants. L'on sait en effet que, à l’aide de badigeonnages au sulfate de fer, on atténue la chlorose de la vigne. et que, par des injections ligneuses de substances nutritives, on a obtenu ré- cemment une suractivité vitale dans des pommiers âgés. Jusqu'ici l’on n’a pas encore signalé de monstruosités obte- nues par ces procédés. De nouvelles études faites ralionellement dans le but d'obtenir des variations,sont nécessaires pour nous fixer sur ce point. Il est toutefois plus que probable que l’on obtiendra ainsi des monstruosités, vu que c'est de la sorte que les insectes opèrent (par la suralimentation jointe à une irritation mécanique et chimique) (1). C’est un point sur lequel j'espère pouvoir d'ici quelques temps donner des résultats. IT. — TAILLE ET ENGRAIS COMBINÉS J'ai depuis longtemps en expérience, dans mon jardin, des Rosiers francs de pied, appartenant à diverses variétés bien connues, Ces plantes viennent dans une terre argileuse, depuis longtemps, améliorée avec du fumier de cheval consommé. Cet 4) Des changements spécifiques ont été signalés dans les Conifères à la suite d’un effeuillage énergique effectué par les chenilles d’Ocneris dispar (Giard). LE, RS engrais, riche en azote, est abondamment répandu au prin- _ temp, après la taille en sec. Celle-ci est assez sévère, comme disent les horticulteurs, c’est-à-dire que, sur chaque rosier on conserve seulement trois à quatre pousses choisies parmi les plus vigoureuses et que l’on taille à 3 Ou / yeux. A la suite d'une telle fumure et de la forte réduc- tion de l'appareil végétatif, le dé- séquilibre Co < Ca est relative-. 1 ment élevé : en pig. 80. —. Feuille de effet on a réduit rosier dans laquelle Co par la taille. Me ololes jon.en eton a augmenté àpartirdelabasevers FiG. 79.— Feuille à Tfolioles Ca par la fumure Heat hs disposées symétriquement. abondante. Les renversée. pousses de rem- placement sont alors vigoureuses ; quelques-unes d’entre elles le sont plus que less-autres,, se trouvant plus fa- vorisés dans la répartition de la sève par leur si- tuation. Ces der- nières pousses, vrais gour- mands, sont surtout celles qui présentent des anomalies dans la phylilo- taxie et dans la morphologie des FiG. 81.— Feuille dans feuilles. laquelle les nom- Il va de soi FIG. 8. — Feuille à 7 folioles, breuses folioles sont à be. mais de taille inégale et dont presque toutes al- quepar cettéemé- Jes deux plus petites sont al- ternes. thode on obtient ternes au lieu d’être opposées. la plupart des anomalies citées au paragraphe À de cet étude, à propos du rosier, mais l’on en produit d’autres qui présentent un grand dm À e AE chiairis LP Tee 2 : Le À # 1 4 i * “ da NA he auite dss 27 RON intérêt au point de vue de la théorie surtout, et qui méritent d'être décrits en détail. La feuille des Rosiers cultivés est normalement imparipennée comme celle des Rosiers sauvages, mais, dans un grand nombre de variétés culti- vées, le nombre des folioles est de 5 (fig. 69) quand il est le plus souvent de 7 au moins dansles types sauvages. J'ai obtenu des feuilles dont le nombre des folioles était extrêmement varié, par suite de réduclions où d’augmentations. Dans le cas d'augmentation du nombre des folioles, la feuille peut prendre des as- pects très différents. Elle peut garder sa régularité ; les folioles vont en augmentant de taille de la base vers le sommet de la feuille ; les limbes sont opposés dans les fo- Fic. 83 lioles impaires (fig. 39). Seules, les folioles voisines des stipules ont une taille minime. Mais cette régularité disparaît le plus souvent pour faire place à une symétrie plus ou moins prononcée. Quelquefois les folioles les plus développées sont celles de la base et vont régu- lièrement en décroissant de taille, ce qui donne à la feuille une disposition renversée (fig. 8o) par rapport à la disposition normale précédente. Cette dernière forme est peu fréquente ; en tout cas, elle est beaucoup plus rare que les suivantes où se rencontrent souvent à la fois diverses anomalies. Tantôt l'opposition des folioles fait place à l'alternance, principalement dans la partie basilaire | de la feuille (fig. 81). Tantôt les feuilles présentent deux folioles alternes à la base et les deux folioles paires voisines de la foliole impaire sont plus petites que la paire précédente { fig. 82). Souvent aussi les folioles surnuméraires se groupent au même point par deux ou même par trois, mais alors elles peuvent rester distinctes, ou bien se souder entre elles ou avec les folioles normales. La feuille représentée dans la fig. 83 montre la soudure de deux folioles paires et de la foliole impaire, et les folioles de la base sont alternes au lieu d'être opposées. Mais on rencontre des feuilles beaucoup plus compliquées encore avec des petites folioles intercalées entre des folioles normales, alternes ou opposées, de même taille dans chaque paire de folioles ou bien de taille inégale. Ces feuilles anormales montrent que [a disposition des folioles sur le pétiole commun, leurs dimensions et leur forme, sont sous la dépendance des à-coups de la nutrition, tout comme cela se passe pour les bourgeons et les feuilles d’un même rameau. TR Dans le cas de réduction, deux types d'anomalies sont à considérer : ou bien la réductio,, porte sur les folioles latérales, ou elle porte sur la foliole impaire. La plus simple et la plus fréquente des formes à réduc- tion latérale est celle où l'une des folioles paires de la base vient àavorter (fig. Si) ; sou- vent aussi la réduction du nombre des folioles est accom- pagnée d'une soudure dedeuxfolioles{fig.So). Mais on trouve des formes beaucoup plus compliquées où les réductions, tout en s'effectuant du même côté, portent sur deux groupes de folioles paires sé- parés par un groupe de folioles paires restées normales(/ig.86). On trouve encore des réduc- tions de folioles paires et des soudures variées (fig. 87). La réduction terminale pré- FiG. 84. — Feuiile dont la foliole sente tous les passages entre paire de la base est avortée. la diminution de la foliole impaire qui diminue progressivement de taille (fig. 88 et 89) F1G. 85. — Feuille présentant une F1G. 86. — Feuille où un groupe nor- foliole surnuriéraire soudée à la mal de folioles paires est intercalé foliole impaire. entre deux petites folioles impaires. pour disparaître entièrement (fig. go). et la feuille devient À dt LÉOPRALR I LES DS: | ln ÉCRT PET - LORS DE TL RUE ee er 2 à Loe Le Len PER, F1G. 89. — Feuille dans laquelle la réduction de la foliole impaire est plus prononcée encore que dans la figure 88. — 100 — paripennée. Dans certains cas, le pétiole principal persiste sous la forme d'un prolongement en alène, très réduit. Dans d’autres feuilles, au contraire, ce prolongement a lui-même disparu. D'autres anomalies peuvent se trouver en même temps que FIG DT Feuille présentant FIG. 88. — Feuille dans laquelle la foliole à la fois des réductions la- terminale est plus petite que les folioles térales et des soudures. latérales. se produit l’atrophie de la foliole impaire. C’est ainsi que les deux folioles paires du sommet se soudent donnant à la feuille la forme trifoliée si les deux folioles basilaires existent (fig. 91) ou la forme bifide (fig. 92) si les folioles basilaires sont elles- mêmes avortées. | ripennée par disparition totale de foliole impaire. On voit encore les restes du pétiole qui se rendait à cette follole. L'une des folioles de la base est plus petite que l’autre. | e On trouve parfois des feuilles qui, à l’imitation de ce qui arrive à la suite de la taille du Fusain, de l’Abricotier, du Poirier, etc., présentent des folioles dont la nervure médiane subit un arrêt de croissance, et la foliole prend alors l'aspect bifide caractéristique de cette anomalie (fig. 93). On peut encore, très rarement il est vrai, observer une als ab D LE |: do Ch GS CR US SE ST ARE FiG. 90. — Feuille devenue nettement pa- [a déformation plus profonde dans laquelle la feuille composée forme voisine de la feuille composée pennée prend une F1G. 91, — Feuille pari- pennée mais dont les deux folioles sapérieu- res se soudent pour former une feuille presque trifoliée. palmée (fig. 94). Il faut ajouter enfin taines feuilles modifiées,, coexistent, avec les monsiruosités précédem- ment décrites, des varia- ions dans la nervation el la disposition des dents des folioles, abso- lumentanalogues à celles qui ont été décrites et figurées au paragraphe À de ce Mémoire. Ilest bon de faire re- marquer une fois de plus que l'on serait bien em- barrassé si, voyant dans les monstruosiltés un que, dans cer- (LEA F1G. 92. — Feuille se réduisant à deux fo- lioles latérales sou- déés. retour atavique à des formes ancestrales, l'on voulait se servir des variations de la feuille pour établir la généalogie du Rosier. En effet, on pourrait à la fois la chercher dans les plantes à Sn | se SNS SAS FiG. 93. — Feuille trifoliée, mais dont les nervures principales de ont subi un arrêt de l’abricotier, elec. chaque foliole ) développement F16. 94. — Feuille de rosier comme 1l en a été figuré dans le fusain, ayant pr is un aspect tout dif- férent du type normal. feuilles composées imparipennées à 3, 6, 7 , Î 2 .n folioles, dans les plantes à feuilles composées paripennées et même dans celles qui possèdent des feuilles composées palmées. RONETS SN ET LE RS \ Pan Lg nn à at A6 1/ RTE TEST La conclusion de ces faits, c'est qu'il ne faut pas demander à la tératologie plus qu'elle ne peut rationnellement donner. IIT. — DéÉcoRTICATION ANNULAIRE. GREFFE ET PARASITISME A. — Décorticalion annulaire. — La décortication annulaire semblerait au premier abord ne donner lieu qu'à des variations de quantilé et non à des variations de qualité. W n'en est rien, car ces varialions de quantité sont parfois accompagnées de changements considérables, de répartition des produits de la sève dans un organe donné. À ce litre, celte opération peut ètre étudiée ici tout aussi logiquement qu'au paragraphe A. D'autre part, la connaissance de ses effels nous aidera à mieux com- prendre ceux de la greffe, au moins ceux qui sont la conséquence du sectionnement des libers. Logiquement, il était donc préfé- rable d'étudier ici les effets de cette opération, plutôt qu'au paragraphe A. Dans la décortication annulaire, il y a insuffisance d'ali- mentation au début, tant que la cicatrisation n'a pas supprimé la perte de substance à l'extérieur par la blessure. La cicatri- sation faite, le liège protecteur suffit à supprimer cette perte : la partie supérieure à la décortication reprend sa croissance et devient rapidement suralimentée, le bourrelet cicatriciel s'opposant à la rapidité de la descente de la sève élaborée vers les parties inférieures: celles-ci sont en conséquence insuffi- samment alimentées (1). C'est donc dans la région supérieure à la décortication qu gi faut chercher surtont les monstruosités. car c'est celte partie seule qui réalise finalement le déséquilibre Cv < Ca. La décortication annulaire m'a fourni en effet. dans cette région, plusieurs monstruosités, conformément à ce que la théorie faisait prévoir. La section des libers a tout naturellement produit des racines adventives fasciées, Dans les décortications faites au niveau du collet, ces racines pénètrent assez vite dans le sol pour permettre à la partie supérieure de s'affranchir: la partie inférieure, privée de nourriture par la suppression ou la réduction de la sève élaborée, ne tarde pas à périr en général par pourriture si le solest maintenu humide. Si la décortication est faite au dessus du sol, les racines adventives meurent desséchées si l'on n’a pas soin d'employer un manchon protecteur comme pourles blessures rectangulaires. Dans les Choux sur lesquels j'ai particulièrement opéré, des .monstruosités diverses peuvent se former dans la tige ou les bourgeons à la suite de la décortication annulaire. Sous ce rapport, j'ai étudié le Chou Rave ou Chou boule de 1) L. DANIEL, Physiologie appliquée à l'arboriculture, Rennes 1902. — 103 — Siam qui forme un tubercule arrondi au-dessus du sol, le Chou vert et le Chou de Bruxelles. Le Chou Rave. décortiqué au collet au moment où le tuber- cule était de la grosseur d'un gros œuf de poule, a, par suite de la perte de liquide consécutive à la blessure, eu sa croissance arrêtée. L'écorce s’est durcie, comme il arrive dès l'instant que l’on fait passer la plante de l'état de vie très active à l'état de vie ralentie. Lorsque la cicatrisation a été achevée, le déséqui- libre Cv > Ca produit par la blessure a bientôt fait place au déséquilibre inverse Cv < Ca et la croissance a recommence. L'écorce durcie du tubercule ne se prêlant plus à une extension normale suffisante, un second tubercule s'est superposé au premier en se formant Gans la région de croissance. Au lieu d'un tubercule sphérique, le Chou Rave a finalement donné un tubercule en forme de gourde, bien différent comme forme du tubercule sphérique normal. Si l’on a décortiqué une surface assez restreinte pour que les lèvres de la plaie puissent se rejoindre, et si la décortication a été faite de bonne heure, la tubercule peut conserver la forme sphérique. Mais si les pluies surviennent assez abondamment, on voit beaucoup de tuberecules se fendre, l’épiderme offrant alors une résistance insuffisante à la tension exagérée des tissus de réserve. L'éclatement des tubercules est plus considérable sur les pieds décortiqués que sur les témoins et cela est tout naturel d'après la théorie des capacités fonctionnelles. J'ai même produit l'éclatement de la moelle cicatricielle dans les choux cabus coupés au moment de l’utilisation de leur pomme en arrosant copieusement le sol vers la fin de la cicatrisation. Il s’agit en l'espèce d'un simple phénomène physico- physiologique. Lorsque l’on a enlevé un anneau d'écorce assez large pour que les lèvres de la plaie ne se rejoignent pas. on observe alors d'autres phénomènes. Le tubercule se forme quand-même et peut rester sphérique. si l'opération a été faite au début de la tuberculisation, mais les bourgeons du tubercule. ordinaire- ment peu apparents, acquièrent alors des dimensions plus grandes. Ils se mettentà pousser un peuet leur base s'épaissil en forme de mamelon. Le tubercule prend alors un aspect hérissé assez bizare, et au moment de la récolte normale de l’automne, on le voit manifester une tendance à la pourriture et prendre l'odeur caratéristique des choux moisis. Les Choux verts décortiqués donnent lieu à des remarques de même ordre. Les bourgeons voisins de l'anneau décortiqué prennent aussi la forme mnarmillaire, et à l'automne, si les lèvres de la plaie ne se sont pas rejointes à temps. la pourriture se manifeste.La moelle présente souvent des lacunes transversales comme dans celle du Noyer AU RE € | ns 2 Le es L'un: ‘ — 104 — Les Choux de Bruxelles.aulieu de donner seulementleurs petites pommes axillaires.fournissent,après décortication, des rameaux portant eux-mêmes de toutes petites pommes. Mais lapourriture envahit rapidement les jeunes pousses qui sont inutilisables, La décortication annulaire des aubergines m'a permis de relever aussi des faits intéressant la tératologie. Le volume des fruits est non seulement augmenté, mais ceux-ci peuvent être plus ou moins déformés à la suite de l'opération. J'en ai pré- senté des spécimens portant des sortes d'appendices, à uneexpo- silion de la Société Horticole d'Ille-et-Vilaine,en1900,en même temps que des spécimens de Choux Raves en forme de gourde. En outre, des variations de couleur peuvent se produire si l’on fait, au moment propice, la décortication sur l’aubergine, lorsque les jeunes fruits ont une grosseur de quelques centi- mètres. Les fruits, déjà violets à ce moment, subissent dans la suite une décoloration plus ou moins prononcée: j'ai figuré en couleur cette variation dans le premier numéro de la Revue brelonne de Botanique. Le fait a son importance, car il montre nettement que la nature de la couleur esl en relation avec l'état d'humidité relative de la plante etla tension des lissus. La plus grande humidité du fruit dans les régions supérieures à la décortication est mise en évidence, de la façon la plus nette, par l'éclatement de ces fruits et leur envahissement par la pourriture grise (Botrytis cinerea) à la suite des pluies d'automne quand le témoins ne présentent pas trace de ces phénomènes et restent normaux sous tous rapports. | J'appelle l'attention sur ces phénomènes de variation de couleur et de résistance à l'éclatement que nous retrouverons plus prononcés encore dans certaines greffes, ce qui est tout naturel, la greffe produisant un bourrelet ayant une certaine analogie avec celui qui résulte de la décortication annulaire, mais s'en distinguant loutefois par une complication beau- coup plus grande. B. — Grefjage el laille combinés. — La greffe est un excellent moyen à employer pour faire varier, plus ou moins énergique- ment suivant les cas, l'exercice de l'aliment dans les plantes que l’on oblige a vivre associées. Quel que soit le procédé de greffage employé, il ya, en effet, deux grands cas généraux de modifications dans la nutrition : ou il y a, pour le “greffon, di- minution d'alimentation ou suralimentation, suivant les rela- tions existant entre les capacités fonctionnelles du sujet et du greffon. Diminution et suralimentation peuvent naturellement porter à la fois ou séparément surle sujet et le greffon. Je ne reviendrai pas icisur ces questions que j'ai traitées avec détails dans mes publications antérieures sur la greffe. Je me bornerai à faire remarquer que la greffe proprement — 105 — dite interrompt à la fois les communications libériennes et les communications vasculaires. L'interruption des libers et la formation d'un bourrelet doivent, pendant les premiers temps de la greffe, produire physiologiquement les effets de la décor- tication. Mais là se bornent les ressemblances. La greffe, en effet, s’en distingue par la section des bois et par l'existence d’un bourrelet plus prononcé et plus compliqué, variant à l'infini suivant les greffes, suivant une même catégorie de greffes, même dans une seule greffe suivant les conditions extérieures et l’âge de cette greffe. En outre existent dans la greffe, mais non dans la décortication annulaire, des différences de capacités fonctionnelles entre le sujet et le greffon et, dès l’instent que chaque plante fabrique des substances spéciales, il suffit que celles-ci soient osmotiques pour la membrane du conjoint pour pénétrer dans ses tissus et y provoquer des réactions. Or ces substances, fabriquées dans chaque plante, sont sous une forme et à un état de concentration physiologique aussi parfaits que possible, et elles ont ainsi plus de facilités pour agir que les solutions artificielles (1). Le greffage ne peut donc manquer de produire de nombreuses monstruosités. Le sectionnement des bois et des libers donnera naissance aux anomalies précédemment décrites. Mais d’autres prendront aussi naissance par le changement de qualité de sèves (addition ou soustraction de substances morphogènes ou non). Tantôt c'est, suivant les unions réalisées, ie sujet qui est à ‘état de pléthore aqueuse ou nutritive, tantôt, au contraire, c'est le greffon (2). Les monstruosités produites pourront done, suivant l’état biologique réalisé, apparaître dans le sujet ou dans le greffon. Mais par le fait même de la complexité des facteurs qui entrent en jeu, si, dans la greffe, les chances d'obtenir des monstruo- sités (qui sont en somme des variations de caractères spécifiques dans beaucoup de cas) augmentent, on est en revanche moins sûr de reproduire une modification cherchée. L'on comprend ainsi que bon nombre de phénomènes, dont on ne soupçonnait pas l’origine, aient été désignés sous le nom d'accidents, mot vague comme celui de traumatisme, mais qui, comme lui, est une de ces solutions nominales destinées à masquer l'ignorance de l'observateur. (1) Je néglige ici, pour l'étudier plus loin, l’hybridation par la greffe ou hybridation asexuelle qui ne peut être bien comprise qu'après l'étude des effets tératologiques et normaux de l'hybridation sexuelle. (2) Cette donnée fondamentale si simple n'avait pas été formulée avant mes recherches. Faute de l'avoir connue, on a fondé la reconstitution du vignoble français sur une erreur physiologique dont on paye aujourd'hui fort cher les conséquences. PL PT Le 0" APT Te UT 4 LL à ; J — 107 — un rameau (laille à onglet complet). Cela se comprend facile- ment à l’aide de la théorie des capacités fonctionnelles telle que je l'ai indiquée en ‘1898 dans mon livre sur la « Variation dans la greffe ». Le sujet, qui possède un faible greffon auquel le bourrelet ne permet pas de débarrasser à temps son conjoint de l'excès d’eau et de matières nutritives, est pendant assez longtemps à l'état Co Ca, et cela jusqu'à ce ‘que le greffon, en poussant et se soudant de plus en plus, ait fini de rétablir l'équilibre de végétation. Pendant toute cette période, le sujet est suralimenté et il est tout naturel qu'il produise des mons- truosités. Celles-ci sont encore provoquées plus facilement par la sup- pression d’une partie des pousses du sujet dans la greffe mixte, par exemple, comme on le verra plus loin pour les tomates greffées avec une plante de faible capacité fonctionnelle, ou même dans la greffe avec bourgeons d'appel, quand on laisse ces bourgeons se développer pendant la période de la reprise. J'ai obtenu des feuilles monstrueuses sur un sujet de tomate portant comme greffon le Nierembergia filicaulis. Mais la greffe n'était pour rien dans ce phénomène qui s’est reproduit sur des tomates décapitées et dont les pousses de remplacement étaient ensuite pincées comme dans la greffe avec bourgeons d'appel. La monstruosité provenait en somme d’un changement de quantilé des sèves, la qualité n'ayant pas eu le temps de se modifier ou s'étant modifiée d'une façon telle qu'elle n'avait pas d'influence sur la variation observée. Une conséquence très curieuse de la préparation du sujet con- siste dans la production de rameaux pleureurs sur des plantes à port érigé. J’en ai obtenu de beaux exemples dans le greffage du poirier et du pommier, Ce changement de géotropisme s'explique encore par des variations dans la turgescence, con- séquence du déséquilibre Cv < Ca. Les cas de monstruosités observées sur le greffon sont égale- ment nombreux et le seraient davantage si l'attention des observateurs s'était portée davantage sur ce point. Il m'est facile d’en citer des exemples que j'ai dejà décrits depuis longtemps. Parmi eux, je signalerai la production de de fleurs gauffrées et plissées dans divers choux greffés avec des bourgeons à fleurs (1893) ; la production abondante de fleurs normales et de graines dans le Chou fleur (1895) ; la transformation de l'inflorescence en corymbe des rosiers Maman Cochet et Souvenir d'un ami en cyme bipare parfaite (1898) ; les anomalies de la fleur des tabacs (1901) ; les varia- tions de coloris des raisins (1903) ;: la production des fleurs gaufrées et panachées dans le rosier Captain Christy (1907) ; les variations de couleur de diverses roses, etc. Le gaufrage de la fleur est dû à l’excès d’eau fourni par un — 106 — Les monstruosités provoquées par le greffage sont très nombreuses, et chaque année la liste s’en allongera si l'on veut bien se donner la peine de les observer sans parti pris. Je me bornerai à en citer un certain nombre qu'il m'a été donné de relever, avec la certitude qu'ils sont bien la conséquence de cette opération. La section des libers du greffon à pour conséquence obligée la formation de nombreuses racines adventives qui, ainsi qu'on ia depuis longtemps remarqué, amènent infailliblement l’affranchissement du greffon si elles peuvent atteindre le sol. En cela, la greffe se comporte comme la décortication annu- laire, et l’on remarque de même que ces racines sont souvent fasciées. En outre ces racines meurent rapidement quand le niveau de la greffe est assez élevé au-dessus du sol, si l'on ne vient à les maintenir vivantes à l’aide d’un manchon protecteur. Mais il arrive parfois, soit dans des greffes âgées de pommier par exemple. soit dans les greffes herbacées, que les racines adventives formées au niveau du bourrelet ne percent pas au dehors mais se dirigent vers l'intérieur du sujet. J'en ai figuré, une coupe transversale, dans des greffes de Solanées sur Tomate (+). Or, ces racines présentent à la fin de la pousse la particularité de s'agglomérer en faisceaux, rappelant une queue de renard, et, digérant les parties internes, elles finissent par atteindre le sol. La greffe est affranchie en fait, au moins partiellement, bien qu'elle présente encore l'aspect d’une greffe normale à l'extérieur (2). J'ai remarqué que ces sortes de racines sont souvent fasciées surtout à leur origine ; cela lient évidemment à la difficulté qu'elles éprouvent à pénétrer dans des tissus serrés et à la com- pression qu'exerce sur elle le cylindre ligneux du sujet qui est à peu près inextensible. La section des tissus ligneux provoque aussi la formation de fasciations plus ou moins prononcées dans le sujet, qui bourgeonne avec d'autant plus d'énergie qu'il souffre davan- tage dans ses rapports avec le greffon. J'en ai obtenu de beaux exemples dans des pommiers greffés avec discordance d'entrée en végétation et dans des aubergines greffées avec des piments poussant mal: Divers rameaux, venus sur le sujet, étaient fasciés sur une partie de leur étendue, comme cela se produit à la suite de la taille ou dela suppression des bourgeons sur (1) L. DANIEL, La théorie des Capacrtés fonctionnelles el ses conséquences en Agriculture, Rennes, 1902. (2) L. DANIEL, Recherches anatomiques sur les greffes herbacées et ligneuses (Rennes, 1896). — On s'explique facilement ce fait qui rappelle la disposition des racines s’engageant dans les tuyaux de drainage. Le cylindre ligneux du sujet forme un manchon solide que la racine ne peut percer et qui joue le rôle du tuyau. — 108 — sujet de forte capacité fonctionnelle à un greffon plus faible. L'excès d'eau fait pousser rapidement la Lige florale et les pièces de la fleur : mais les pétales sont alors emprisonnés par les sépales qui, ne s’ouvrant que par la Fit suffisante restent plus longtemps fermés étant eux- mêmes gorgés d’eau en excès. Dans le rosier, l'excès d'eau peut amener la décoloration des pétales ou même la panachure. Dans le premier cas la décolo- ration peut-être totale ou partielle avec tons dégradés : la dé- coloration totale a pu ainsi être obtenue dansles rosiers La France et Rosomane Alix Huguier, dont certaines roses sont devenues blanches. Inversement, une greffe de rosier Merveille de Lyon, faite sur un églantier peu vigoureux, a, dans la troi- sième année d'existence, donné des roses Baronne de Rotschild, c'est-à-dire couleur rose. Le remplacement du déséquilibre Cv < Ca par le déséquilibre inverse Cv > Ca avait suffi note faire dispar aître la variation . La décoloration partielle avec tons dégradés est elle-même assez fréquente. Le rosier Souvenir d'un Ami qui, la première année de greffe, avait donné une cyme bipare, a repris, la deu- xième année, son inflorescence en corymbe, mais les roses se sont décolorées sur la marge des pétales, et ne ressemblaient plus à la variété primitive. “Cette v rariation a d’ailleurs pu être fixée par la greffe. La panachure est elle-même une décoloration partielle, mais à tons heurtés au lieu d’être fondus comme dans les cas précédents. Elle s’est produite, en même temps que le gaufrage : des pétales, dans le rosier Caplain Christy, écussonné à œil poussant sur un rejet vigoureux d’églantier, en prenant pour écusson un bourgeon assez voisin de la fleur, de façon à réaliser un déséquilibre maximum Cv < Ca (1). Cette variation se maintient identique à elle-même depuis cinq ans que je lai obtenue. Son origine est si bien le déséquilibre Cv < Ca que, à toutes les périodes d'humidité, elle est atteinte par le blanc quand le rosier qui m'a fourni l’écusson reste indemne. Ces résultats sont intéressants, parce que, d’une part, ils montrent le rôle que peut jouer dans la production des varié- tés horticoles une suralimentation bien comprise : et que, d'autre part, ils font voir que toutes les espèces ou variétés ne se comportent pas de la même manière quant à la durée de la variation. Ilsemble bien que, dans la production de ces phé- nomènes, il y ait une sorte de point crilique (qui pourrait se déterminer physiquement) qu'il faut atteindre mais non dé- passer. Le périanthe n'est pas seul atteint par la variation. Les L. DANIEL. — Su quelques variations observées dans le genre rosier (C. R. de l’Académie des Sciences, 24 juin 1907). LT RE PT ES — 109 — organes reproducteurs peuvent être atteints en même temps ou être seuls modifiés par la greffe. J'en ai observé de remarquables exemples dans la greffe de Nicoliana angustifolia sur tomate. Les fleurs de ce tabac sont quelquefois monstrueuses, et les FIG. 95. — Poire normale de Beurré d'Aremberg. FIG. 96.— Poire de RBeurré d’A- remberg modifiée seulement dans sa forme. pièces de la corolle réduites à quatre pendant qu'une des éta- mines s'atrophie ou disparait. Cette monstruosité est rendue beaucoup plus fréquente par la greffe, comme je l'ai indiqué en 1902. Le fruit et les annexes sont très souvent modifiés dans leur taille et leur forme par le greffage, particu- lièrement dans le poirier, le rosier, la vigne. On a cité un grand nombre de ces monstruosités dans le poirier. J'ai obtenu moi-même sur un Beurré d'Aremberg trois fruits de forme très différente venus à la fois sur la même branche d’un espalier en candélabre. La première (/ig.95) avaitconservé la forme et l’épiderme dutype normal.Lasecondeavait une F1. 97, — Poire de Beurré d'Aremberz modifiée dans sa forme, son épiderme, sa chair ei son goût. forme différente (fig. 96) avec l’épiderme habituel. La troi- sième ( fig. 97 avait une forme plus modifiée encore et son épiderme était rugueux, brun et tout différent de celui des REV. BRET. DE BOT., T. 11 Ÿ : t PNUD UT - nl 2 — 110 — poires ordinaires.{La chair elle-même était à grains plus gros et son goût n'étail plus le même. Quant au rosier, je rappelle- rai la très curieuse modification de forme et de couleur d’un cynorrhodon de la variété Madame À. Châtenay, ob- tenue par M. Jules Aubrée à la suite d'une greffe en écusson faite à l'extrémité d'un églan- L tier à très haute lige (x). Ê J'ai obtenu moi-même des À modifications Curicuses du cy- norrhodon de la variété A ntoine Rivoire sur un écusson vigou- reux, abandonné à lui-même, sans être taillé comme on le fait à l'ordinaire. Sur ce Rosier, o j'ai obtenu trois catégo- ries de Cynor- rhodons ; les uns (n° 1)très gros, allon- gés, pyrifor- mes (fig. 99) : F1G.99.— Cynorrho- don du rosier An- toine Rivoire re- marquable par sa grande taille et par sa forme allongée rappelant celle d’une poire. d'autres (n° 5) arrondis et de taille normale (fig.100) ; enfin quelques-uns (n° 2) de taille et de forme inter- médiaire entre les deux précédents (fig. 98) (2). Par le même procédé, l’an dernier, le" Rosier Aynabilis a donné sur la plupart de ses cynorrhodons mürs en apparence, FiG. 98.— Cynor- rodon du rosier Antoine Rivoire pyriforme et de taille à peu près normale. (1) L. DANIEL. — Application à l'horticulture de la théorie des capacités fonctionnelles, Lyon, 1005. (Q) J'ai confié les cynorrhodons pyriformes à M. Laperrière, rosiériste habile de Champagne au Mont-d'Or, près Lyon. Ilena extrait un certain nombre de st ul à à BE — 111 — des proliférations pétaloïdes (fig.101) formant de petites roses bien colorées, au moment où lespluies d'automne succédant à la sécheresse exceptionnelle de l'été 1906 avaient fait repartir la végétation. Dans la Vigne, M. Ch. Colin a montré que le greffage augmente notablement la proportion des monstruosités de [V2] FiG. 101. — Cynorrhodon du rosier F1G. 100. — Cynorrhodon du ro- Amabilis,ayant à 1a fin de la végétation sier Antoine Rivoire, de forme proliféré en donnant une petite rose arrondie et de taille normale. colorée à son sommet. l'ovaire, et je prie le lecteur de se reporter à son intéressant travail paru dans cette Revue (3) et dans les comptes rendus de l'Association française pour l'avancement des Sciences, Congrès de Cherbourg, 1906.Ces constatations, sur lesquelles je reviendrai ,sufliiraient à montrerquela Vigne secomportecomme le reste des végétaux et ne fait point exception sous ce rapport. Grâce à l’obligeance de M. Ricard, de Léognan, j'ai pu 6b- graines fertiles qui ont germé et promettent de donner des variétés nouvelles intéressantes. La méthode du perfectionnement systématique des végétaux par la greffe suivie de semis que je préconisais en 1894 peut donc s'appliquer au Rosier. (3) CH. Coin, Etude de quelques parties dela grappe d'un hybride de greffes, (Rev. bret, de Bot., n° 1, 1906). RPM NN LÉ AE is ÀPT LAON server une inflorescence monstrueuse produite par un cabernet sauvignon greffé. Les fleurs avaient subi, à des degrés divers,une métamorphose régressive et l’inflorescence avaitdes dimensions exagérées. L'appareil végétatif de cette plante, après greffage, est plus souvent aussi le siège de fasciations ou d’autres monstruosités. J'en ai observé de curieux exemples dans le vignoble du Parveau (Charentes) établi par M. Millardet, dans des greffes de vigne française sur 41°. J'en ai également trouvé dans les vignes hybrides de M. Jurie à la suite de leur greffage sur les divers sujets employés géné- ralement en viticultüre, ainsi que dans un champ d'expériences de la station viticole de Cognac (Charentes), etc. Les fasciations de la tige et les monstruosités de l'ovaire ou de l’inflorescence ne sont pas les seuls phénomènes tératolo- giques que l’on peut observer dans le vignoble reconstitué par la greffe sur vigne américaine. On peut citer encore certaines variations de la couleur des raisins, variations qui étaient au- trefois beaucoup plus rares qu'aujourd'hui, et les formes anor- males que présentent parfois certains de ces raisins. (à suivre). A Monsieur GUILLAUME Ex-surveillant général à l'Ecole d'Agriculture de Tomblaine DE L'EMPLOI COMME SEMENCES DES TUBERCULES PARASITES DES POMMES DE TERRE ORDINAIRES par F. Parisor Ingénieur agronome, Licencié ès-sciences - Professeur à l'Ecole Nationale d'Agriculture de Rennes Parfois à la fin de l'hiver. au lieu d'émettre des pousses tra- pues. d'apparence solide, de plusieurs millimètres de diamètre, et de constituer des semences normales ou femelles (fig. 1) les F1G. 1. — Pommes de terre normales ou femelles. pommes de terre produisent des petits tubercules ou tubercu- loïdes atteignant d'ordinaire jusqu'à cinq et même dix milli- — 14 — ouest, etc. Dans une série d'expériences (Recherches sur la pomme de. terre. Observations sur les tubercules mâles et femelles. Rennes 1907 et Nole sur les pommes de lerre fileuses, in Bullelin mensuel de l'Office des renseignements agricoles, 1907. p. 1173) nous avons comparé comme semences les pommes de {erre anormales aux pommes de terre femelles. Pour connaître la valeur comme - semences des petits tubercules parasites des pomme de terre … ordinaires et les causes de légères variations observées dans les ‘ FiG. 2. — Mâles à tuberculoïdes ou mules résultats obtenus par l'emploi des mules, nous avons. en 1903, planté des tuberculoïdes de Géanle bleue, eten 1904 pour laGéante bleue et l'Insliiul de Beauvais, nous avons cullivé comparative- ment des femelles. des mules et des tuberculoïdes. # * 1903 Au 5 avril, dans sept pots contenant chacun 12 kilogrammes de terre du champ d'expériences de l'Ecole nationale d'Agri- culture de Rennes, à 4 à 5 centimètres de profondeur après pesée puis trempage pendant 15 minutes soit dans de l’eau mètres de diamètre (fig. 2 et 3). Ce sont alors des semences anormales appelées mâles dans l'ouest, mules dans le sud- 40 — 115 — ordinaire, soit dans une dissolution de bichlorure de mercure à un pour mille, nous avons planté des tuberculoïdes. A diffé- rentes dates nous avons relevé l’état de la végétation, puis à la récolte nous avons pesé et compté les tubercules produits, Les résultats obtenus figurent dans le tableau T. | TABLEAU I | POIDS TRAITEMENT des antérieur 5 RE — nn — — Re TR semences RS = Nombre 8 juin [10 août|3 octob.| POIDS | des tu- bercules OBSERVATIONS AU RÉCOLTE (15 octob (S) [la terre! semences tiges vertes! sèche | 160 gr. sublimées 0 id. sèche | 115 lève | vigoureux [peu vigour.| id. I eau lerée(Acm.) [très vigour. |presq.sèch.| id. 145 { ul | | | sublimées| 0 4 centimètreltrès vertelà 4/2 sèche] 250 levée(fem.)lassezvigour.| id. verte | 300 0 peu vigour.| id. verte | 259 | 476.5 y 3.5 En conséquence malgré le peu de terre dont les plantes disposaient, elles ont produit en moyenne 18.1 fois le poids de la semence employée et 3.5 fois le nombre des tubercules. Dans FiG. 3. — Mâles à tuberculoïdes ces conditions les plants de 9 gr. 7 en moyenne sont d'excel- lentes semences. Observerons par surcroît que la sublimation retarde très — 116 — sérieusement la levée; que le chauffage de la terre agit de même sans doute parce qu'il y a peut-être une sorte de distillation des matières organiques. Par contre, pendant l'été, les pommes de terre se sont maintenues plus vertes dans la terre chauffée. Plus poreuse elle s’est desséchée moins vite et sans doute que la matière organique transformée par le chauffage a nitrifié plus activement. L'aspect des fanes décelait une alimentation abondante. Enfin un petit tubercule a fourni une tige, d’abord vigoureuse, puis une plante chétive qui n’a donné qu'un tuberculoïde sur le plant comme si la pomme de terre n'avait pas poussé. 19O4 À la façon ordinaire, au 26 mars, après pesée, à cinquante centimètres en {ous sens, nous avons planté comparativement des pommes de terre femelles et, de même origine, soit des mâles munis de leurs tuberculoïdes, soit seulemens les plus gros tubercules parasites provenant d'un même nombre de mules de même apparence. La récolte fut pesée et comparée au poids de la semence. Les données recueillies sont celles du tableau IT. TABLEAU II + 2 2 OURRE : FEMELLES MULES RENDE. | NOMBRE ENT d pe depiede TT 2 de ÉUE VARIÈTÉS | dans [POIDS |gécopre [RAPPORTS POIDS pécgure | RAPPORTS aux chaque {moyen des : moyen des! > Hole par pied | R [® par | R sur catégorie don (R) : Ee pied | een : InSHTUL--7-27 10 115 gr.| 400 3.4! 115 |130 1.5 13077 Géante bleue.| 10 120 990 4.5 | 110 280 2.5 | 196.4 Moyennes.| 117.5 | 475 4.0 | 112.5 | 205 1818259458 FEMELLES TUBERCULOIDES Géante bleue.| 10 110 500 4.5 5.0 970 54.0 185 L Institut 10 100 400 4.0 6.0 | 110 18.3 | 363.6 Moyennes] 105 450 4.2 5.5..11190 34.5 | 236.8 — 117 — Les tubercules parasites des pommes de terre ou tubercu- loïdes du poids moyen de 5 gr. 5 ont donc engendré des plantes qui ont produit 190 grammes de pommes de terre par pied soit 34,5 fois la semence. Ils constituent ainsi des plants très prolifiques semblables aux petits tubercules normaux. En comparaison des résultats de 1903 les rendements de la Géante bleue sont passés de 175 gr. 5 à 270 grammes par pied tandis que le poids moyen des plants s’abaissait de 9 gr, 7 à 5,5 grammes. L'absence de traitement susceptible de retarder le développement et la mise en pleine terre permettant aux racines de trouver plus aisément l’eau et les sels nécessaires aux pommes de terre causent, seules sans doute, ces modifications. * * * . Le parallèle. comme semences, des mules et des tubercules parasites qui en sont détachés montre que dans nos expériences ces derniers pèsent seulement en moyenne 5 gr.5 tandis que les mules avec leurs tubercules parasites en pèsent 112,5 soit 107 grammes de plus, ou plus de 20 fois autant. Malgré ces différences Le développement des plantes s’est effectué de façon analogue. En général la levée fut tardive, les pousses chétives arrondies au lieu d’être ailées, les feuilles entières ou peu découpées alors qu’elle sont d'ordinaire profondément divisées dans les pommes de terre normales, ce fut la végétation caractéristique des pommes de terre mâles. Les mules ont fourni en moyenne 205 grammes de pommes de terre par pied au lieu de 190 par les tuberculoïdes soit une augmentation de 15 grammes seulement ou 8 pour cent environ en plus. Elles se comportent donc sensiblement comme si les tuberculoïdes de leur surface se développaient seuls. En effet elles en portent parfois plusieurs et alors que nous ne prenions que le plus gros pour les expériences comparatives il a pu s'en développer parfois un autre qui a augmenté la récolte. Une légère migration de la substance du tubercule ancien dans le tubercule nouveau nous paraît plus générale. Celui-ci augmentant de poids constitue une semence plus productive d'ou les légères modifications constatées. D'ailleurs le durcis- sement de ces plants qui parfois se craquèlent à la surface (fig.4) et se conservent parfaitement dans le sol jusqu'à la récolte fournit, semble-t-il,une nouvelle preuve qu'ils ne sont pas d'un bien grand secours aux plantes issues des tuberculoïdes. * * * La comparaison des mules ou des tuberculoïdes aux femelles — 118 — n'ajoute rien aux connaissances tirées des études dont il a été parlé au début de ce travail. | En résumé les tubercules parasites des pommes de terre ordinaires se comportent comme des petites et vigoureuses semences dont. d'ordinaire, le développement retarde légè- rement sur celui de petites pommes de terre récoltées à la date habituelle l'année précédente. - En conséquence, quand les pommes de terre formentde gros tuberculoïdes, les plantes qu'elles engendrent sont parfois presque aussi productives que celles issues de femelles fatiguées comme il s’en trouve dans les lots de pommes de terre four- nissant une forte proportion de males, Au contraire, si les tu- bercules parasites sont petits. il est fréquent qu'ils ne se FIG. 4. — Mâles lignifiés. développent pas ou qu'ils produisent des plantes chétives ne fournissant presque pas de tubercules tandis que les femelles correspondantes donnent naissance à des plantes vigoureuses fournissant une récolte six, vingt et jusqu'à cent fois aussi forte. On s'explique ainsi et, semble-t-il, de façon toute ration- nelle les différences que l'on observe quand on compare comme semences les tubercules normaux aux pommes de terre mâles, PROS PE IP EE PO RE PSE PR OT ST ré Le Lots osé M AT ue D nt — 119 — En pratique, toutes conditions égales, les tuberculoïdes rendent moins que les mules ordinaires et par conséquent il semble qu'à l'égal de celles-ci on doive les proscrire des plan- tations. Cependant à cause de leur grande puissance reproduc- trice on peut obtenir de bonnes cultures à la suite de leur plantation. Il suffit d'augmenter le peuplement et d'ensemencer d'autant plus serré que les tubercules parasites sont plus petits Ces tuberculoïdes sont alors une précieuse ressource quand.les semences normales sont très chères, comme c’est d'ordinaire quand il y a production d'un grand nombre de mules. Seule- ment d'une façon générale il y a interêt à ne pas utiliser pour semences les tubercules que l’on en obtient. Enfin pour augmenter les qualités reproductrices de ces tubercules parasites il convient de les faire grossir en plaçant les pommes de terre qui les produisent dans un milieu humide et peu oxygéné puis de les faire verdir, ce qui a lieu très rapi- dement et, si possible de les faire germer pour hâter leur développement ultérieur. QUELQUES BEAUX ARBRES ET QUELQUES VIEUX ARBRES DE L'ILLE-ET-VILAINE par M. E. AUBRÉE DEUXIÈME ARTICLE La précedente livraison signalait aux amateurs de beaux arbres le cèdre de notre Jardin des Plantes, l’ormeau de Saint-Laurent, le chène de la Victoire en Treffendel et deux hêtres de la forêt de Paimpont aux lieux de la Gelée et de Roche Plate. J'aurais pu y joindre le marronnier bi-centenaire et en pleine vigueur du château de Caradeuc, près Bécherel, visité depuis, dont le tronc dépasse trois pieds de diamètre, la ramure vingt fois plus, et sous lequel se donnent de tradition rendez-vous, pour y danser, les noces de Bécherel. Avant d'ouvrir le bal, le marié et la mariée baisent ensemble à deux reprises, mais chacun de leur côté, à même place le tronc qui les sépare ; faute de quoi, affirme le vieux garde, l'union tournerait à l'orage. Aucun n'y manque ; d'où il ya lieu de supposer que les ménages du pays vivent. sans exception, dans le calme, à l'abri des bourrasques matrimoniales. En revanche la ville qui, la première en Bretagne. subit les brutalités du canon (1363), juchée au faîte de la colline, est plus souvent qu'à son tour battue des rafales et fouettée de giboulées que lui cinglent les nuages accourus des quatre coins de la région. Il me reste à entretenir le lecteur de quelques vieux arbres inté- ressants de notre département, curieux entre tous par leurs dimensions et leur âge. Ici encore je ne parle que de choses vues et par moi constatées : Chènces des environs de Plélan, du château d'Artois en Mordelles, du château de Cucé en Cesson ; Châtaignier de la Glestière près Vezin et If de Saint-Brieuc-des-Iffs. Le chêne du Château se dresse entre le Gué de Plélan et le Fourg actuel. Le roi de Bretagne, Salomon III, qui, commeilavait fait du roi Erispoë, son cousin, fut mis à mal en 874 par son gendre Pasquiten, comte de Vannes. et le comte de Rennes, Gurvand, son filleul, avait, près du Gué de Plélan. sa résidence de prédilection, dont la motte bien conservée avec ses douves est d'ailleurs l'indiscutable témoin. A cent mètres vers le nord, au sommet d’un mamelon franchement bombé à partir de dti st — 191 — la douve, le domaine dit du château devait comprendre les bâtiments d'habitation proprement dits, que rien, sauf le nom, ne révèle aujourd'hui. Une modeste ferme en tient la place, séparée par un chemin de la grange en avant-garde qui côtoie notre chène. Malgré l'age respectable de l'arbre, il faut une foi naïve pour se le figurer contemporain de Salomon. Accordons lui généreusement trois ou quâtre cents ans, et tenons-nous en là sous peine de faire la part trop belle à la légende. Il est d’ailleurs en assez bon état, d’une circonférence de 4,72 centimètres, couvre 13 mètres en tous sens et atteint une taille moindre. Il y a lieu de se montrer plus large. vis-à-vis du chène de Métairie- Neuve, à huit cents mètres du manoir, ou ancien rendez-vous de chasse de la Chèze, seigneurie de haute justice, à quatre kilomètres est de Plélan. Comme le manoir, relié à la ferme de Métairie-Neuve par un chemin en partie surexhaussé au milieu des terres, le vieux chène est en décadence, mais l’un et l’autre ont encore fière mine et rappellent leur splendeur passée. Dans la maison seigneuriale, adossée à ses futaies, les fermiers déposent leurs instruments et outils aratoires et du chène creusé par le temps, ils n'avaient pas hésité à faire un clapier. Mal leur en prit : des belettes découvrirent le fort, et, malgré la surveillance des maîtres dela pseudo-garenne, y portèrent le carnage. Le propriétaire des lapins dut battre en re- traite, c’est-à-dire choisir un nouveau gîte pour ses élèves. Les belettes avaient vengé la dignité du chène outragé. L’aubier, qui puise sa sève à de noueuses racines sortant de terre et formant socle, résiste, revêtu d’une solide écorce de 5m,50 de circonférence L'arbre a une hauteur d’une douzaine de métres, et ses quelques branches, vigoureuses et verdoyantes quand même, d'une enver- gure de quinze mètres abritent des herses et des charrettes avec condescendance. Le chène d'Artois occupe le côte d'un vaste parc au nord du château Louis XIII entouré de douves, qu’'alimente la rivière du Meu, à cinq kilomètres nord-est de Mordelles, longeant le domaine sur un parcours de quatre ou cinq cents mètres. Isolé au centre d’un rond point que traverse la principale ligne circulaire, l’on di- rait un patriarche chenu contemplant mélancoliquement les arrière petits-enfants qui l’environnent, et qu'il ne verra bientôt plus, lui le témoin de tant de choses et de tant de siècles écoulés depuis Arthur I, duc de Bretagne et Alain Fergent peut-être. À demi étouffé par le lierre, qui seul lui donne une apparence de verdure, évidé, à bout de forces, il ne lui reste juste de sève que pour nourrir chichement deux maigres rameaux, dont l'un couronne encore ses quatorze ou quinze mètres de taille, qu'il raidit sur un tronc de 6 mètres 65 de circonférence, laissant soupçonner qu'elle pouvait être sa puissance voilà trois cents ans. Les du Boisgelin, chevaliers, barons de l’ancienne baronnie de la Roche-Bernard, seigneurs marquis de Cucé, des Loges et des —.1992 — à ° LA . Gailleules, la Lande, la Plesse, vicomtes de Meéneuf et autres lieux présidents à mortier au Parlement de Bretagne, n'étaient rien moins que de minces personnages. Le grand air du château de Cucé, qui se classe parmi les importants de nos envirous, avec son parc de 56 hectares clos de murs, à 1500 mètres de Chantepie, mais en la paroisse de Cesson, le démontre à suffire. A soixante pas du château, à proximité d’une douve peuplée de poules d’eau, sur un terre-plein haut de cinquante centimètres, se carre l’ossature courtaude d’un chène qui pourrait s’entretenir des évènements d’an- tan avec celui d'Artois, en remontant aux approches de l’an mille, époque où il dut sortir du gland. A rez terre, sans subterfuge, 1l accuse nettement dix mètres de circonférence, et à un mètre du sol présente encore un diamètre de 2,52, Sa taille dut-être immense; les bourrasques ou la foudre l'ont décapité; iln’a plus actuellement que huit mètres de hauteur. Une blessure profonde ouvre son flanc ouest; quelques branches de dix à trente centimtètres de dia- mètre saillent aux côtés sud et est, et dans un rayon de dix mètres laissent tomber leurs feuilles par les nuits calmes de gelée de la. fin d'automne. Un tronçon d’un mètre soixante de tour, gisant à son pied, achève de lui donner l'aspect d’un glorieux mutilé, frappé à mort, maintenu debout par son armure. Il demeure, vaillant débris, illustre ruine, le plus vieux chène sans doute de notre région, en tous cas, l’un des plus imposants. Il est peu de promeneurs Rennais qui n'aient visité la Glestière en Pacé, dont l’avenue de hèêtres, sapins etchènes majestueux, abou- tit à ia route de Montfort un peu au-delà de Vezin. En face du portail-grille à l’ouest du château, de lui séparé par le chemin vicinal qui relie cette route à celle de Rennes au pont de Pacé, un perron à demi disloqué donne accès à une longue rabine exhaussée se coupant à angles droits, et dont l'ensemble formait peut-être autrefois un carré parfait et cernait pièce d'eau, pelouse ou jardin, en tous cas actuellement réduite à moins de trois côtes, sud, ouest et partie est. Au centre de la rabine ouest parallèle à la façade du château surgit, scindant l'allée relevée en monticule, le doyen des châtaigniers bretons. Inutile de rechercher son âge, il défie toutes les suppositions. Sa face Est, profondément et largement entamée, s’effrite minée au-delà du cœur par les vers. Le tronc n’en garde pas moins une robusticité suffisante à porter aisément six branches érigées de 40 à 50 centimètres de diamètre chacune, qui, prenant essor à trois mètres environ de la base, s’élancent presque per- pendiculaires à vingt mètres en l'air et couvrent, en se ‘ramifiant, de l’està l’ouest dans les 18 mètres et dans les 15 du nord au sud. Par une particularité rare, à deux mètres sa circonférence est plus grande qu’à un : 9%,25 et 8,33. Il comptait déjà bien des siècles. quand au cours du xvire furent construit le château et créée la rabine. Il devança tout ce qui existe autour de lui, à part le sol où puisent — 123 — ses racines. C’est une curieuse exception dans son espèce, un monstre du règne végétal dans notre pays. J'ai voulu réserver en dernière analyse la description de l’un des ancêtres de qui Saint-Brieuc tient sa qualification des Iffs, Il reste solitaire, éloquent témoin de la longévité de sa race, pour laquelle mille ans sont la durée normale de vie, comme trois cents ans pour les chènes ; mais il est des chènes de six et huit cents ans, de même que l’on rencontrerait des ifs de deux mille, si la main des- tructrice de l'homme n'y mettait obstacle. C'est une intéressante excursion à faire que celle de Saint-Brieuc des Iffs, petit bourg tapi dans un bas-fond, mais délicieusement encadré. Les environs en sont des plus accidentés, grâce à l'arête de collines qui des Iffs se poursuit par les Tertres de Saint-Sym- phorien à Héde. À un kilomètre à l'ouest, le château historique de Montmuran, flanqué de ses anciennes tours, conserve sur ses assises de roc, d’où il embrasse au loin l'horizon, sa prestance féo- dale, à défaut de la chapelle mème, où, en 1354, Bertrand Dugues- clin, un jour de combat triomphal, fut armé chevalier ; à huit cents mètres, un peu plus bas au sud, les Iffs — c'était donc la région des ifs — avec son église du xv° siècle d'un pur style ogival aux vitraux renommés ; à cinq kilomètres à l'est, Hédé avec sa ceinture d’étangs clairs, le canal d'Ille-et-Rance à ses pieds, et dont le château ducal en ruine, perché en nid d’aigle, regarde curieusement depuis neuf cents ans, par dessus Montmuran qu'il domine, Bécherel haut situé, et à huit lieues de là, Dinan la vieille place forte emmurée. L'if qui veille près de l’église sur le repos des morts de Saint- Brieuc a pu être compris en cette série d’interminables forèts qui voilà douze et quinze cents ans couvraient une partie de la Bretagne. Lorsque le christianisme y fut introduit, le culte étant proscrit, les premiers chrétiens, comme précédemment les Romains aux cata- combes, le célebraient secrètement dans les bois aux abords de quelque grand if sous lequel avaient lieu les rendez-vous. Au cours du 1ve siècle, des chapelles et des églises commencèrent à s'élever librement, et en souvenir des réunions passées on les édifia souvent à proximité des ifs qui avaient jusque là servi de point de repère ou tout du moins l’on planta près d'elles l'if considéré comme arbre sacré. L'usage s'en est longtemps continué et a çà et là persisté. Il n’est pas téméraire de penser que l’if de Saint-Brieuc ait ainsi protégé les rendez-vous des chrétiens de ses environs, et que le premier oratoire du lieu se soit également abrité à son ombre. La paroisse de Saint-Brieuc est très ancienne et depuis son origine, sur le mème emplacement plusieurs églises ont dû se succeé- der, ce que seul pourrait nous dire le vieil if que le t:mps n’a pu détruire et que l’homme a par hasard respecté. J'en ai vu un cer- certain nombre, notamment dans le Finistère, où déjà ils se faisaient rares, comptant des siècles à leur passif: tels, qu'on venait d’abattre accusaient indiscutablement quatre ou cinq cents années par leurs "NS sl cercles concentriques encore sanglants, tel autre se dressait fière- ; ment au-devant d’une ferme, ancien manoir à demi écroulé de son âge; tous semblaient des enfants comparés à celui de Saint-Brieuc, .. d'une circonférence, à trois pieds au-dessus des tombes, de 6m,54 ue. soit de 2m,8 de diamètre. Sa taille est d'à peu près quinze mètres ; Fà | il s'étale sur une surface de 9 à 10 mètres du nord au sud et de 8 de l’est à l’ouest. Entièrement creux avec une large baie extérieure, 4 à il servait, il y a quelques années, de loge aux outils du fossoyeur qui aurait pu s'y abriter lui-même à l'aise. La municipalité, dans | une bonne intention, a depuis fait clore la baie d'un tableau ou ; cadre plein, où sont apposées les affiches légales. Un lierre se cramponne au tronc, Se faufile parmi les branches et escalade jus- qu'au sommet l' ancètre distrait qui semble rèver ce à quoi PERENS bien rêver les ifs millénaires. 4 É. EXCURSIONS BRYOLOGIQUES DANS LES COTES-DU-NORD ri (suite !) par M. POTIER DE LA VARDE Re. IV. — EXCURSIONS AU MARAIS DE COMMORE L: C’est assurément un peu prétentieux que de décorer du nom de marais de Commore les quelques hectares que nous proposons comme but d’excursion bryologique. Ce mot, ilest vrai, ne figure pas sur la carte d’Etat-Major, et nous sommes loin des étendues des bois de la Roche et de Coatliou. Il s’agit simplement d'une légère dépression à la limite des communes de Tréglamus et de Grâces, à 800 mètres environ au sud du hameau de Commore. Le terrain étant imperméable et la pente très faible, les eaux se sont accumulées dans cette cuvette, formant des tourbières, et ont donné naissance à un petit ruisseau qui coule vers le nord-est. L'aspect général est très banal : rien à première vue ne parait distinguer ces landes marécageuses d’une infinité d’autres que l’on rencontre à chaque pas en Bretagne. Remarquons cependant que tout essai d'amélioration du sol, tenté sur divers points a toujours échoué. La civilisation ne s’y fait ressentir que par l'exploitation sur une toute petite échelle, de la tourbe employée comme moyen de chauffage, et par le séjour momentané de quelques vaches que l'on y lâche de temps à autre (ce dernier fait ayant son importance au point de vue de la présence du Splachnum ampullaceum). Bref, on se trouve en face d’un endroit resté à peu près vierge, tel aujour- d'hui qu'il était il y a des siècles, ne subissant de l'homme que des modifications insignifiantes, juste dans la mesure voulue pour maintenir autour de certaines plantes un ensemble de conditions ‘nécessaires à leur existence ; cette intervention d’ailleurs, demeu- rant toujours assez lointaine pour ne faire disparaître aucune espèce. Aussi est-ce une station favorisée que sa proximité de Guingamp doit recommander à l'attention des bryologues. | Pour y parvenir, on suit la route de Brest pendant 3 kilomètres environ jusqu'à l’embranchement avec la route de Lannion, qu'on dépasse d’une cinquantaine de mètres. On remonte alors vers le S.-O. le cours d’un petit ruisseau qui traverse la route nationale et QG) Voir Revue Bretonne de Botanique, 1" année, p. 77 REV. BRET. DE BOT,, T. Il 10 — 126 — qui sert d'écoulement au marais — le champ d'exploration est Ê Re limité, qu'il suffira de donner l’énumération des principales espèces qui y croissent et que l’on retrouvera à coup sûr sans recherches | bien longues. L'examen du marais doit donc permettre de recueillir: J Sr cymbifolium, Russ. 1 4 squarrosum, Crome. — subnitens, R. & W. — tenellum, (V. KL.) — molluscum, Bruch. — laricinum Sull. — subsecundum, Russ. 4 Gravetii, Russ. f Mes Phascoides, Brid. Spherangium muticum, Schp. Pleuridium nitidum. Rab. W'eisia viridula, Hedw. Dicranun. Bonjeani, de Not. — scoparium, Hedw. Fissidens incurvus, Starke. Fissidens adiantoides, Hedw. Ceratodon purpureus, Brid. Pottia truncatula Ldb. Grimimia pulvinata, 1m. Rhacomitrium beterostichum. Brid. Splachnum ampullaceum, L. Funaria hygrometrica. Hedw. Bryum erythrocarpum, Schwz — alpinum, L. — pseudotriquetrum, SchWwz. Mnium undulatum, L. Mnium punctatum, Hedw. Fase. 1. —P. de Chalons, Dictionnaire brelon-français du dialecte de Vannes réédité par J. LOTH. Fasc. 2. — La très ancienne Coutume de Bretagne, publiée par M. PLANIOL. Fasc. 3. — Lexique élymologique du brelon moderne, par V. HENRY. 4908 Fasc. 4. — Cartulaire de l’abbaye de Sainte-Croix de Quimper lé, publié par L. Maitre et P. de Berthou. | Les Annales de Bretagne paraissent en quatre fascicules trimestriels et ” forment chaque année un volume d'environ 600 pages, grand in-80. À A chaque fascicule des Aunales de Bretagne sont joints la Chronique de | la Faculté et une ou plusieurs feuilles d’un volume de la Bibliothèque avec pa- gination séparée. Le prix de l’abonnement est de 40 francs par an pour la FRANCE, 12 fr. 50 pour l’'ÉTRANGER. La table des douze premières années est en vente au prix de 2 fr. 50. Les ANNALES DE BRETAGNE publient régulièrement les Som- maires des revues qu'elles reçoivent par échange. Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. DOTTIN, professeur à l’Université, 37, rue de Fougères, Rennes. UNIVERSITÉ DE RENNES BRETAGNE, FRANCE COURS de FRANÇAIS. POUR ETUDIANTS ÉTRANGERS DES DEUX SEXES Po 4'e Série. — Du 15 Décembre au 15 Mars. 2° Série. — Du 1° Avril au 30 Juin. Phonétique. — Prononciation. — Diction. Exercices de Gram- maire. — Dictées. — Narrations, Traductions en Français de textes étrangers, etc... — Conférences sur l'histoire et la littérature francaise. — Géographie. — Institutions françaises. Laboratoires de Psychologie expérimentale et de Géographie DIPLOMES Approuvés par le ministère de l'Instruction publique I. — Diplôme de langue française. IT. — Diplôme de langue et littérature française. III. — Doctorat de l'Université de Rennes. Pour tous renseignements, s'adresser à M. Feuillerat, 31, rue de Fougères, Rennes. L ‘ FR de Shin ga À. épi ue pe : à, AE DRE Cp Botanical Garden Lib TL dl 3 5185 00280 356 CPC a GE ne ag see